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BULLETIN
DB
GÉOGRAPHIE HISTORIQUE
ET DESCRIPTIVE
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MINISTÈBB
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS
COMITE DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SCIENTIFIQUES
BULLETIN
DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE
ET DESCRIPTIVE
ANNEE 1900
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
88I<£ST LtmuUX, IDITEUB, RUR BONAI'ARTE, 38
UDCCCG
z'Siby Google
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BULLETIN
DU
COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SCIENTIFIQUES.
SECTION
DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
PROCÈS -VERBAUX.
SÉANCE DU SAMEDI 6 JANVIER 1900.
PnésiDENGE DE M. BOUQUET DE LA 6RYE, MEMBRE DE LINSTITUT.
La séance est ouverte à k heures et demie.
Le procès-verbal de ia séance du 9 décembre est adoplë.
M. LE SEGRéTAiRE douue conuaissauce de la correspondance, qui
comprend notamment des lettres d'excuses de MM. de Marobrie,
Madnoir et Pbrin et des lettres de MM. de Blay de Gaix, Hubert
Pernot et de Baye, accompagnant des envois d'ouvrages soumis à
Texamen de la section (MM. Cordier, de la Nos et Botbr, rappor-
teurs).
M. Hamy communique une lettre de M. le Directeur de ren-
seignement supérieur, annonçant k la section quVun tirage à part
à 5o exemplaires est désormais attribué, d'office et gratuitement, à
chaque auteur et collaborateur des communications insérées dans
le Bulletin de géographie historique et descriptive du Comité des tra-
GéoGBAPHiB. N • 1-2. — 1900. t
141058
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vaux historiques et scientifiques. Le chiffre de ces tirages gratuits
pourra être porté, par décision spéciale, à cent exemplaires t».
M. Hamt fait ensuite connaître Tëtat des publications delà section.
Le 3* fascicule de 1898, demeuré en souffrance à l'imprimerie, est
en cours de composition; le 1''' fascicule de 1899 est presque tiré
et sera distribué à bref délai ; le ù^ fascicule, comprenant les actes
du Congrès de Toulouse, est entièrement en pages et pourra pa-
raître en février prochain ; le 'i"" fascicule, qui termine Tannée 1899,
est aux mains des imprimeurs. Enfin, le volume de M. Omont,
resté depuis mars dernier au placard 1 86 , va reprendre son cours
sans nouvelle interruption.
M. Bouquet de la Grtb est heureux de présenter les féli-
citations de la section à M. Anatole de Barthélémy, nommé
président de TÂcadémie des inscriptions et belles lettres pour
Tannée 1900.
Le même membre rend compte des derniers bulletins parus de
la Société de géographie de Lorient :
t Le bulletin n** 76 de la Société de géographie de Lorient donne le
commencement d'une monographie intéressante de la mer du Mor-
bihan, due à M. Layer. Je Tai lue avec d'autant plus de plaisir que
j'avais moi-même étudié ces parages.
trM. Layer recherche d'abord quelle fut l'origine de cette mer, et
si elle est due à un cataclysme, à un enfoncement lent, poursuivi
pendant plusieurs siècles, ou enfin si elle date de la dernière période
géologique.
«Les CommerUaires de César paraissent apporter peu de lumière
sur ce sujet. Le lieu du combat naval des Vénètes est, en réalité,
ignoré.
ffSi Tirruption de la mer extérieure s'était produite brusque-
ment, cette catastrophe aurait laissé une légende dans la mémoire
des habitants, quelque chose d'analogue à celle qui se rapporte à la
disparition sous les eaux de la ville d'Is.
(f Or, on ne constate rien de pareil. Quant à un affaissement lent,
il se serait arrêté de bonne heure; car, depuis un millier d'années,
les choses paraissent n'avoir pas changé.
(tM. Layer croit à une mer persistante, tout en indiquant qu'à
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— 8 —
{^entrée du Morbihan, on voit un menhir renverse sur un tlôt ro-
cheux et recouvert, à marée basse, de plusieurs mètres d'eau.
' ffLa présence de cette longue et massive pierre en cet endroit ne
signifie-t-eiie pas simplement que le radeau qui les portait s'est
échoue sur ce rocher et que les efforts des Gaulois n'ont pu Ten-
lever.
trLes nombreux monuments de cette espèce, qui sont érigés dans
rintérieur de la mer du Morbihan, sont venus du dehors, et sur
leur nombre il est probable que plusieurs ont fait naufrage.
crUne autre indication du fait d'un affaissement résulte de l'exis-
tence danfr ht rivière d'Auray des piles du pont dit de Césary qui a ,
en réalité, porté un aqueduc.
(rCes piles sont bâties sur un fond rocheux qui conserve, à basse
mer, s m. 30 environ de hauteur d'eau.
(vOr, comme les Romains ne connaissaient pas l'usage des eloches
& plongeur, on en conclut que l'affaissement du sol a été tout au
moins d'une hauteur supérieure pour qu'ils aient pu cimenter à sec
les premières assises. Mais leurs ingénieurs savaient faire usage de
batardeaux et, malgré la violence des courants, ils ont bien pu bar-
rer une rivière qui n'a qu'une centaine de mètres de largeur. L'opé-
ration a pu, d'ailleurs, être faite en plusieurs fois.
(T J'avais demandé à notre Commission, il y a quelques années, de
faire rechercher d'où venait l'eau de cet aqueduc et quelle était sa
destination.
trM. Layer répond à la première question; pour la seconde, il se
borne k dire que l'aqueduc, se dirigeant au Sud, devait conduire
ses eaux à Locmariaquer, qui fut une grande cité gauloise et ro-
maine.
cf II y aurait lieu de vérifier le fait, ce qui serait facile, et puisqu'il
indique qu'à Locmariaquer, en dehors du menhir renversé et des
dolmens, on voit les restes d'un cirque, il serait aussi intéressant
de fouiller ces ruines, supposées d'une vieille cité gauloise, que de
toute autre ville historique de l'Asie,
ff M. Layer parie longuement des courants du Morbihan, mais sans
s'appesantir sur leur effet qui est quelquefois terrifiant.
(fils ont empêché Locmariaquer de devenir le siège de la Compa-
gnie des Indes, et si les navires à vapeur filant onze nœuds
peuvent y venir en jusant de grande marée, je doute qu'un capi-
taine s'y hasarde sans y être contraint.
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— 4 —
((Au moment, en effet, où Ton quitte le fil du courant pour
venir sur bâbord dans la rivière d'Auray, Tarrière du navire, en-
traîné dans celle d'Âuray, fait entendre un craquement comme si
le navire était cassé en deux; cela ne dure qu un instant, mais le
souvenir en reste.
((Pour entrer avec le flot dans Tune ou l'autre rivière, si les
vents viennent de la partie Nord, le mieux est, pour les navires à
voiles, de partir l'arrière en avant.
((Dans ce premier article, M. Layer a fait une très intéressante
description des îles de cette mer intérieure ; il y a joint une carte
reproduite d'après celle du Dépôt de la marine; en attendant son
deuxième article, nous pouvons toutefois dire que celui-ci est très
documenté et fait honneur à son auteur, v
M. Alfred Gbandidibr analyse le Bulletin de la Société de géographie
de Paris qui a été renvoyé à son examen (3* trimestre 1899) et qui
contient les articles suivants :
1® Une notice sur la côte d'Ivoire, par M. Clozel. Cette notice
résume l'histoire de notre colonie depuis sa découverte par les trois
navires de Dieppe qui y allèrent les premiers, en 1 3 89, et l'éta-
blissement des comptoirs en Assinic sous Louis XIV jusqu'à nos
jours. M. Clozel retrace brièvement les diverses tentatives faites
dans cette région au siècle dernier par nos compatriotes et les évé-
nements principaux qui s'y sont passés depuis l'occupation de Grand-
Bassam et d'Assinie, les explorations de MM. Binger et Treich-La-
plène, la pénétration dans le Baoulé et enfin la prise de Samory
en 1898;
3*" Une lettre, en date du 1 1 avril 1 899 , du capitaine Chanoine ,
sur les derniers résultats à cette époque de la mission Voulet-Chanoine.
Ces explorateurs se trouvaient alors à Gagnou et étudiaient la nou-
velle limite franco-anglaise. M. Chanoine donne des renseigne-
ments sur la dépression du Dallol Maouri , qui rencontre le Niger à
1 5 kilomètres au sud de Gagnou , ainsi que sur la région intermé-
diaire entre le Sahara et la ligne Say-Barroua, région qui est le
grenier des Touareg ;
3"* Une note du docteur J. Huguet, sur le Sud algérien. Depuis
1896 , le docteur Huguet étudie le Sud algérien; on lui doit un tra-
vail d'ensemble important sui* les grands ksours et leurs habitants.
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— 5 —
ies itinéraires de caravanes et de nomades. Dans cette note, il décrit
ia géologie et Thydrographie de la Chebka du Mzab et donne d'in-
téressants renseignements sur les régions limitrophes, région des
ganteras, plateaux en hammada, zone des dunes, ainsi que sur les
grands oueds du Mzab et sur la route directe peu connue d'El-Golea-
Ouargla;
/i® Un rapport de M. Camille Guy sur la mission Bonnel de
Mézières, qui est en cours d'exécution à travers TÂfrique centrale.
MM. Bonnel de Méziëres, Colratet Charles Pierre avaient remonté
rOubangui^ suivi le M'Bomou et se proposaient de pousser vers
rOuest aussi près que possible du Bahr-el-6azal, puis de se diri-
ger vers le Nord-Ouest et de gagner le lac Tchad ;
5® Les voyages de Dmitri Klémentz en Mongolie occidentale.
M. Dmitri Klémentz a passé douze années eu expédition parmi les
Turcs et les Mongols, de i885 à 1897, l'apportant i5,ooo verstes
d'itinéraires, de nombreuses observations météorologiques, des ma-
tériaux pour composer une carte archéologique de la Mongolie du
Nord, quelques milliers de spécimens de roches et de fossiles et
i!io,ooo exemplaires de plantes. Ces expéditions ont complété, dans
une certaine mesure, nos connaissances sur TÂsie;
6"* Le récit du voyage du comte de Barthélémy au pays de Mois.
Dans des explorations antérieures, le comte de Barthélémy a visité
la Cochinchine,le Cambodge, le Bas et le Haut-Laos, le Tonquin
et le Nord de TAnnam. En 1898 et 1899, il a complété ses études
sur cette partie de TÂsie en parcourant la région comprise entre
Hué et la Cochinchine, se renseignant sur les récentes plantations
de TAnnam, et étudiant, au point de vue de la géographie et de
l'histoire naturelle, la montagne, le pays des Mois, dont tant de
parties sont encore inconnues et où il a fait deux excursions, Tune
de Bao-Braî au Song-Gaï; l'autre, plus importante, de Tra-My à la
mission des Bahnars, par les sources du Song-Traeùk et le cours du
Krong-Blâ ;
7® La météorologie de la Palestine et de la Syrie par le B. P.
Zumoffen. Quoique la Palestine ait été le sujet de nombreuses et
importantes études historiques, religieuses et archéologiques, on
était, jusqu'à ces dernières années, au point de vue de son climat,
réduit à quelques observations isolées ou incohérentes, à des ap-
préciations basées sur les impressions personnelles des voyageurs.
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— 6 —
Le Comité anglais Pakitine expJoratimfund a fait recueillir des séries
d'observations précises et continues qui permettent de se faire une
idée assez exacte des conditions climatériques de la Terre-Sainte. Le
P. Zumoffen a réuni ces observations, éparses depuis 1861 dans
la publication anglaise et à peu près inconnues en France, et il en
a déduit les éléments météorologiques qui sont consignés dans la
note publiée par la Société de géographie.
Dans le BuUetin de la Société de géographie de VEst ( 3"^ trimestre
1899), qui a été renvoyé à mon examen, continue M. Grandidier,
je signalerai : i"* 1 excursion forestière au mont Yentoux, par M. Ch.
Guyot, qui donne d'intéressants renseignements sur les boisements
entrepris par les forestiers dans la clappe stérile qui dominait la ré-
gion des chênes ; a** le récit d'un voyage pittoresque à Tîle de Tahiti,
par M. Courtet, et 3° la description d'une cérémonie funèbre au
Laos.
M. Hamy dit quelques mots des derniers bulletins de ï Union géo-
graphique du nord de la France,
«r L'activité des sociétés de géographie de province s'est en grande
partie portée vers l'étude des questions exotiques et l'on ne saurait
trop les louer d'avoir su créer un peu partout des courants sympa-
thiques aux entreprises coloniales.
cfMais il ne faut pas non plus qu'elles négligent les études de
géographie locale, que seules elles peuvent mener à bien, et c'est
pour en favoriser le développement que YUnion géographique du
Nord vient d'imprimer, en tête de son premier numéro de 1899,
un intéressant programme de géographie régionale sur laquelle je
prends la liberté d'appeler tout d'abord votre attention. Ce pro-
gramme comprend vingt-deux questions où l'auteur, M. Ardaillon,
a successivement provoqué l'examen des formes du terrain et du
réseau hydrographique , des rapports entre le régime des eaux et le
climat, des profils des vallées, des lignes de sources, des niveaux
d'eau, de la constitution du sol au point de vue agricole et industriel,
de l'histoire des cultures, de l'action de l'homme, conditions d'é-
tablissement, voies de communication, mode d'habitation, éléments
ethniques, etc., etc.
«Toutes les personnes qui s'occupent de ces divers ordres de re-
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— 7 —
cherches sont priées de communiquer leurs manuscrits aux Sociëtés
de ïUnim géographique, et des récompenses spéciales seront attri-
buées aux meilleurs travaux envoyés.
irLa première de ces récompenses reviendrait incontestablement
à M. Gosselet s'il n était pas depuis fort longtemps de ceux qui ne
reçoivent plus de prix, mais qui les donnent. M. Gosselet conti-
nue , en effet, dans le BuBeiin de TUnicn géographique du nord de la
France, la publication de son Coure de géographie physique du nord
de la France, et après avoir décrit la plaine maritime, puis la
Flandre proprement dite, il aborde, dans le dernier numéro paru,
rétude du Mélantois, de la Pevèle ou Puelie, du Tournaisis, du
Brabant, du pays de Waes, de TOstrevant, du Cambrésis et du
Vermandoîs. Je me borne, pour l'instant, à signaler l'intérêt de ces
études, me réservant d'y revenir, quand la publication de M. Gosselet
sera complète.
(rLe Buttetin de TVnion géographique contient, en outre, une étude
de M. Conrad sur la Géographie et la Science, une note de M. Benoit
intitulée : Aux paye de la Moselle y de la Nahe et du Rhin, et une série
d'articles de géographie industrielle et commerciale, empruntés à
divers périodiques français et étrangers, yt
M. Gabriel Marcel rend compte des Annales de géographie (n** &9,
i5 novembre 1899):
((Ce fascicule contient un article sur la pénéplaine, qui forme le
complément d'une étude dont la publication a commencé dans le
n^ du i5 septembre et qui a pour auteur M. M. W. M. Davis; c'est
l'examen, par cet éminent géologue, des théories émises par M. le
professeur Tarr. II n'est pas hors de propos d'expliquer ici ce que
les géologues entendent par ce mot pénéplaine. C'est toute région
dont la ligne d'horizon, relativement uniforme, est en désaccord
marqué avec la structure et qui, par cela même, parait avoir été
rasée, dénudée par les vagues de la mer. On comprend, du reste,
qu'il est impossible de discuter ici un article de discussion comme
celui de M. Davis qui a été traduit par M. Zimmermann.
(f Viennent ensuite le compte rendu d'une excursion dans le Mor-
van et l'Auxois faite surtout au point de vue géologique par M. de
Martonne; une étude sur le bel ouvrage du colonel Berthaut sur la
carte de France, ouvrage qui a été ici même analysé par M. le gé-
néral de La Noë, et une étude sur l'Amérique et les Américains,
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— 8 —
par M. A. Oppel, de Brème, sur laquelle il y aura lieu de revenir
lorsqu'elle sera terminée.
ce Après le commencement du compte rendu des travaux du Congres
de géographie de Berlin par M. Gallois, on lit une note sur le Sys-
tème Marie, — c'est ainsi qu on appelle Tune des routes fluviales qui
apportent les blés du bassin de la Volga à Saint-Pétersbourg; —
enfin, M. Guillaume Grandidier apprécie en quelques pages le guide
de rémigrant à Madagascar, cette excellente publication du général
Galliéni qui est destinée à rendre les plus grands services à notre
colonisation. Une courte chronique géographique termine le fas«
cicule. V
M. H. CoRDiBR lit un rapport sur une demande de souscription
qui lui a été renvoyée, et dont les conclusions sont adoptées parla
Section. Le même membre dit quelques mots de la mission de
M. E. Bonin, dont les dernières nouvelles sont parvenues de Kould-
jane.
M. R. DE Saint- Arrouân lit un télégramme du 3o décembre qui
donne des nouvelles de la mission Foureau-Lamy. Au commence-
ment de ce mois, la mission était parvenue à Zinder au complet
et en parfait état. L'oasis de TAïr a été étudiée à fond, et Ton at-
tend, dans un mois et demi ou deux mois, des nouvelles du
retour.
M. DE Saint-Arroman rappelle ensuite la mission gratuite de
M. Versepuy à travers le continent africain et annonce que tous les
matériaux d'étude remis par ce voyageur, mort aussitôt après son
retour en France, vont pouvoir être groupés dans une des vitrines
de la salle des missions scientifiques à l'Exposition universelle.
La séance est levée à 5 heures et demie.
Le Secrétaire ,
E.-T. Hamy.
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— 9
SÉANCE DU SAMEDI 3 FÉVRIER 1900.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA 6RYB, MEMBRE DE UNSTITUT.
La séance est ouverte à U heures et demie.
Le procès-verba] de la séance du 6 janvier est lu et adopté.
M. LE Secrétaire communique des lettres d'excuse de MM. Cor-
DiER, Maunoir, 6. PiRiR et une lettre de M. Grenard, nommé vice-
consul à Siwas et o£Erant ses services à la Section.
M. BoTBR présente une brochure de M. N. Karouzine, extraite du
Bulletin des Noies iarchiohgie (n'' 7-8, 189 5) et intitulée : ConJtri-
bution des archéologues français à V étude de la Russie. L'auteur rend
hommage aux travaux de nos compatriotes, depuis M. Lenormant
et Alex. Bertrand, en mentionnant d'une manière plus spéciale les
travaux de MM. Flouest et Chantre, Labarte, de Linas et de Baye.
M. Bouquet de la Gryb rend compte des derniers bulletins de la
Société de géographie de Lorient.
M. Boybr fait connaître le contenu d'un certain nombre de nu-
méros de la Société de géographie de Finlande, qui ont été
adressés au Comité.
M. Hamy résume le tome XX( du BuUetm de la Sodéti normande de
géographie et le tome XXXI de celui de la Soeiité de géographie de
Ulle.
La Société normande de géographie achève la vingt-unième année
de son existence et continue à propager avec une louable ardeur
dans les départements de l'Ouest le goût et la connaissance des
choses exotiques. MM. Albert Vandal et de Lapparent, membres de
l'Institut, Hugues Le Roux, Belessort, M""* Massieu, etc., ont fait des
conférences celte année sur des sujets variés et intéressants : La
France en Orient sous f ancienne monarchie; Un voyageur au xriif nkde
au Japon (c'est Kaempfer); Les Expéditions australes ^ Sahara et hauts
plateaux algériens, etc. M. Le Pasquier analyse avec soin le mouve-
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— 10 —
ment géographique, et MM. Ch.Lamothe, 6. Gravier, etc., donnent
de temps en temps des comptes rendus d*ouvrages plus ou moins
importants.
Nous constatons avec plaisir la vitalité de la Société de géogra-
phie rouennaise, tout en regrettant de n'avoir à mentionner dans
les publications de Tannée qui finit aucun travail original.
La Société de géographie de Lille donne aussi des conférences,
comme celle de M. Gallois sur Samarkande; on entend des
lectures à ses assemblées générales, celle de M. de Swarte, par
exemple : Au Pays de Rembrandt et de Franz Hah. Mais elle s'efforce
de donner quelque chose de plus pratique à jses travaux en attri-
buant une part relativement importante aux excursions de ses
membres quelle a conduits pendant le premier semestre de 1899
jusqu'à Garthage d'une part, jusqu'aux Pyrénées de l'autre. C'est
toujours M. Cantineau qui dirige ce service important. Le catalogue
des faits et nouvelles géographiques est soigneusement tenu à jour par
le zélé secrétaire général de la Société, M. Merchier, et le secré-
taire général adjoint, bien connu du Comité, M. Quarré-Rey-
bourbon.
M. Hamt présente ensuite à la Section , de la part de M. le duc de
Loubat qui en a fait les frais, une reproduction photo-chromique
du Codax Telleriano-Remensis de la Bibliothèque nationale de Paris.
M. Hamy a fait précéder ce fac-similé d'une étude sur ce célèbre
manuscrit et d'une transcription complète des inscriptions espa-
gnoles qui accompagnent les hiéroglyphes mexicains.
Ce volume sera déposé, comme ceux qui l'ont précédé, dans
l'une des vitrines du musée d'ethnographie du Trocadéro.
M. DE Màrgerie lit un rapport sur le Traité de géologie de M. de
Lapparent.
La Section aborde la discussion des propositions àe récom-
penses à présenter à M. le Ministre de Tinstruction publique à l'oc-
casion du prochain Congrès des Sociétés savantes.
La séance est levée à 8 heures et demie.
Le Secrétaire,
E.-T. Hamt.
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11
SÉANCE DU SAMEDI a MARS 1900.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA GRYE, MEMBRE DE LINSTITUT.
La sëance est ouverte à & heures et demie.
M. R. DE Saiiit-Arromaii donne lecture du procès -verbd de la
séance du 3 février, que M. Hamy, indisposé, a envoyé avec une
lettre d'excuses. M. PÏrin s^est égdement excusé de ne point pou-
voir assister à la séance.
La correspondance comprend : i"" un exemplaire de la deuxième
année du Répertoire bibliographique de M. D. Jordeii (M. de Marge-
rie, rapp.); a** une lettre de M. Geay, datée du Haut-Oyapok,
U janvier, dont M. dr Saint-Arroman donne lecture; 3"* divers ou-
vrages faisant f objet de demandes de souscription, et qui sont
renvoyés à MM. Haut, de la Noé et de Maroerir.
Lecture est donnée des listes de propositions de récompenses
adoptées par la Section et qui seront renvoyées au Comité central.
La Section règle ensuite la composition des bureaux des diverses
séances du prochain Congrès.
M. Atmonier analyse un article sur Torigine des races de nos
possessions chinoises publié dans le BuUetin rf jff de la Société
de géographie de Lorient.
M. le prince Roland Bonaparti a déjà rendu compte au Comité
de la livraison de 1899 de la Société de géographie de Lyon ; il se
borne à rappeler que les 38 pages de la livraison du 1^ jan-
vier 1900 sont consacrées aux actes de la Société, compte rendu
annuel des travaux, séances du Comité, nomination du bureau,
rapport sur les concours, etc.
Vient ensuite le commencement d'un article de M. Devaux
ayant pour titre : Étymologies lyotmaieesy 89 pages.
C'est une réponse à M. Steyert, auteur d'une nouvelle Histoire
de Lyon. Elle est faite sur un ton un peu vif qu'il serait préférable
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— 12 —
de constater ailleurs que dans un travail historique. Gomme son
titre rindiqué, il est surtout question, dans cet article, d*étymologies
topographiques. Cest un terrain dangereux pour quiconque n'est
pas doué d'un grand sens critique et d'une érudition sûre.
En passant, faisons remarquer que M. Steyer a trouvé, dans la
région lyonnaise : deux localités à physionomie slave qui feraient croire
à un établissement sarmate !
Il explique même l'origine du mot Savoie par deux expressions
slaves Za -^ voda = Sapaudia.
M. Devaux réfute cette étymologie qu'il traite de perie philo-
logique.
La suite du numéro renferme une chronique géographique assez
bien faite.
Dans une note intitulée : Petit Dictionnaire hoery l'auteur relève,
par exemple, dans la région septentrionale de la Natalie, quelques
noms de lieux ayant une tendance moralisatrice qui, hélas I n'est
pas confirmée par les événements qui s'y déroulent en ce moment.
Ce sont:
Entr' aidez-vous, — Helpmekiar.
Ne vous disputez pas. — Fwistniet.
M. Bouquet db la Grtk fait connaître le contenu du Bulletin des
Études coloniales et maritimes f n^ 197 et 198:
fvM. Victor Tautet, sous-chef au Ministère des colonies, a com-
pulsé dans les archives le dossier relatif à l'amhassade de Tippou-
Sahib en France et en a extrait la matière de deux articles inté-
ressants.
<tEn 1786, ce souverain possédait un vaste territoire, était à la
tête d'une armëe de 900,000 hommes, et il luttait avec nous
contre la puissance envahissante des Anglais. 11 était donc naturel
qu'il recherchât l'occasion d'entrer en rapport direct avec nos gou-
vernants, et un négociant, M. Monneron, reçut de Tippou-Sahib la
mission de négocier cette affaire.
(tMM. de Cossigny et de Souillac, gouverneurs de Pondichéry
et de l'Ile de France ^ s'entremirent à cet effet, et une corvette,
Y Aurore y fut armée sous le commandement de M. Monneron, pour
porter les ambassadeurs et leur escorte.
erLes portraits des ambassadeurs sont nettement tracés dans les
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— ta-
ra pporîs de M. de Cossigny; le chef de la mission était de grande
famille, le second un lettré, le troisième n'avait pas de titre à faire
valoir; c'était lai pourtant qui dirigeait la mission, chose difficile,
les trois ambassadeurs se détestant et se jalousant du premier
jour.
(fLe voyage de Pondichéry à Toulon dura dix mois et vingt
jours; les délégués du sultan n'étaient pressés que de s'amuser, et
partout on leur rendait de grands honneurs.
trEn France, l'ovalion, commencée à Toulon, continua sur toute
la route; Marseille, Avignon, Valence, Lyon, Roanne, Moulins,
Fontainebleau se surpassèrent et leur offrirent d'aimables surprises.
(tA Paris, le commandant des gardes, avec de la cavalerie, vint
les attendre à la barrière des Gobelins.
et A peine installé dans l'hôtel qui leur avait été préparé, rue
Bergère, le protocole vint leur interdire de faire des visites avant
la réception officielle , mais le tout Paris voulait les voir et le Mi-
nistre dut faire une liste des personnes qu'ils pourraient recevoir.
(T On les promena d'ailleurs à la Comédie-Française, aux Italiens ,
à la Bibliothèque, à Sèvres; et, enfin, le 99 juillet, le comte de
la Luzerne, ministre de la marine, les reçut et lut, par l'intermé-
diaire d'un interprète, la lettre écrite à son prédécesseur, le maré-
chal de Gastries, lettre souhaitant que son règne fût éternellement
permanent. Tippou demandait pour ses ambassadeurs la faveur
d'être présentés au Roi et de lui remettre des cadeaux.
(r Après cette audience du Ministre, dont les détails furent réglés
par le protocole, on se mita table, et le soir il y eut gala à l'Opéra.
ffLa présentation au Roi eut lieu le 10 août 1788 ; le cérémonial
fut copié sur celui qui avait présidé à la réception de l'ambassade
marocaine en 1777; mais les envoyés de Tippou voulaient parler
assis, ce qui n'était pas admissible; on finit par leur faire entendre
raison. Le discours du premier ambassadeur et la réponse du Roi
sont calqués sur tous les modèles officiels, mais les présents de
Tippou furent jugés maigres.
ffLa lettre du sultan, enfermée dans un sachet, fut lue seule-
ment le lendemaiu et ne fut pas rendue publique. C'était une suite
de plaintes contre les agissements des Anglais et Ténumération
des secours doi^nés par le sultan au bailli de Suffren et à M. du
Chemin. Tippou expose que toujours il a fait mettre ses hindous au
premier rang pour épargner la vie des Français et que Bussy,
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— la —
vieux et fatigué, avait fait une trêve avec les Anglais sans le pré-
venir, le laissant seul en face de nos ennemis.
«La réponse officielle du Roi contenait, en somme, un désaveu
des agissements de Bussy et l'assurance d'une étemelle amitié.
Mais, à côté, eurent lieu des conférences secrètes dont le texte n'a
pas été conservé. Tippou avait terminé sa lettre en demandant des
ouvriers de diverses industries qu'il voulait fonder dans ses états.
Ceci lui fut accordé.
fr A partir de l'audience roysde , les ambassadeurs menèrent une vie
de plaisirs non interrompue ; Paris leur fit fête ; ils furent de toutes les
parties et de tous les mondes oâ Ton ar'amns», félm» que le seecmd
ambassadeur fut obligé de s'aliter et .de réclamer un chirurgien ;
guéri , il recommença une vie de plaisirs jusqu'au moment oii la
bourse de ^ambassade fut à sec. Où étaient passés les 9 5 0,000 francs
remis au départ par le sultan à ses ambassadeurs? 11 fut impos-
sible de le savoir; ils étaient défrayés et ne faisaient de cadeaux
qu'avec l'argent de leurs hôtes.
trll fallait cependant regarnir leur escarcelle; le Ministre s'entre-
mit et avança les fonds, comptant qu'ils seraient remboursés par
le sultan. On fit, d'autre part, de beaux cadeaux aux ambassadeurs
et ceux envoyés au sultan furent superbes.
(rOn eut quelque peine à trouver des ouvriers de bonne volonté
et plus d'un regretta ultérieurement le sort qui lui avait été fait
Avant le départ des ambassadeurs, le nonce du pape voulait obte*
nir une lettre du ministre, recommandant à Tippou d'ouvrir ses
états à la Congrégation de la propagande; le comte de La Luzerne
se borna à noter au bas du projet de réponse qui lui était pré-
senté : ff Écrire quelques mots vagues aux ambassadeurs?).
«rCene fiit pas sans peine qu'on décida les ambassadeurs à partir;
leurs <r dispendieuses excellences )i se trouvaient bien à Paris, et la
menace de l'hiver seule les contraignit à se mettre en route.
(rlls gagnèrent à petites étapes, fêtés sur toute la route, Brest, où
la frégate Thétis les attendait.
(T Quant au résultat de l'ambassade, on peut dire qu'il fut nul au
point de vue politique, mais les envoyés de Tippou Sahib empor-
taient la vision d'un pays riche qui les avait séduits et d'un ac-
cueil inoubliable.
trEn 1788, la France était en pleine joie, en pleine sécurité, et
nul ne se doutait des événements qui allaient s'y dérouler.
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— 15 —
cr Remercions M. Tautet d'avoir mis au jour un épisode curieux
précédant de bien peu la Révolution. ?>
M. Henri Cordier rend compte d'un travail manuscrit de M. Hu-
bert Pernot^^) sur ie mouvement industriel et commercial de Vile de Chio
en i8gj'i8g8, qu'il propose d'imprimer dans le Bulletin.
rt Comme nous le fait remarquer avec juste raison l'auteur de ce
mémoire, dit M. Cordier, les sources de la géographie officielle de
l'Empire ottoman sont non seulement rares, mais encore peu acces-
sibles; pour la Turquie d'Asie, l'ouvrage de M. Vital Cuinet est
devenu indispensable à tous ceux qui s'occupent de l'Orient. Toute-
fois, des additions peuvent être faites à un ouvrage aussi considé-
rable, qui ne peut donner les détails de tous les vilayets.
(rL'ile de Chio, si célèbre dans l'antiquité et en particulier dans
les guerres médiques, n'est, je le crains bien, connue des Français
que par le tableau fameux d'Eugène Delacroix, conservé au Musée
du Louvre, et représentant le massacre des malheureux Chiotes par
les Turcs, lors du soulèvement de iSan.
ïfM. Hubert Pernot, répétiteur de grec moderne à l'École des
langues orientales vivantes, a pu, à deux reprises, grâce à une mis-
sion du Ministère de l'instruction publique, faire un séjour de
quelques mois dans l'Ue de Chio. Un fonctionnaire ottoman bien
renseigné, le Directeur des quais, lui a donné les éléments du tra-
vail qu'il nous présente aujourd'hui, travail aride, qui se compose
ordinairement de chiffres, mais de chiffres plus exacts qu'on puisse
les avoir généralement sur les possessions du Grand Turc.
îfJe crois inutile de reproduire ces chiffres, puisque je me per-
mets de demander au Comité de vouloir bien imprimer dans son
BtUletin ce mémoire relativement court.
ff II sera une très utile addition au grand ouvrage de Vital Cuinet :
il y aurait intérêt à ce que ces chiffres de 1897-1898 parussent
aussitôt que possible. y>
M. Grandidier dit quelques mots des derniers bulletins publiés
par la Société de géographie de F Est.
M. Madnoir rend compte des Bulletins des Sociétés de géographie
'(^) Ohservatiom sur le mouvement indutlriel et nommei'cial de l'Ue de Chio en
iSgj-tSgS, par M. Hubert Pirhot.
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— 16 —
de Samt'Nazaire et de Tautowe. Ce dernier seul mérite de fixer quel-
ques instants Tattention de la Section.
Dans le n"" 5 du Btdletin de la Société de géographie de Toulouse ^
M. J. Castagne, professeur aux gymnases de garçons et de filles de
Piatigorsk, dans le Caucase, donne une description de la pittoresque
ville de Riga et de ses environs.
L'un des paragraphes de cette étude signale Tesprit de particu-
larisme des Allemands qui forment la majorité de la population de
Riga, se montrent rebelles crà tout ce qui est russe t» et ne fréquen-
tent pas les famiUes slaves. Alexandre III dut prendre des mesures
pour rendre à l'élément russe la prépondérance qui lui échappait. Le
commerce intérieur est presque entièrement aux mains des juifs.
Les Français et les Relges fixés à Riga sont surtout industriels et
entrepreneurs. Une importante fabrique de plumes de fer a été ré-
cemment fondée par l'initiative de Français venus de Boulogne-sur-
Mer. Les environs de Riga sont pittoresques et animés.
Dans un article suivant, M. Castagne parlera des tles Runœ et
OEsel, intéressantes au point de vue ethnographique.
M. Faure, attaché à la résidence de Pnom-Penh, décrit les bi-
zarres et pittoresques cérémonies commémoratives de la mort de la
mère du roi Norodom. Elle mérite d'être soigneusement recueillie,
cette description d'usages appelés à disparaître tôt ou tard. L'influence
européenne modifiera certainement peu à peu, au détriment de la
couleur locale, tout ce qui, dans las mœurs des peuples d'Extrême-
Orient, ne sera pas protégé par les rigueurs d'un protocole hiéra-
tique. Un commencement de preuve s'en trouve au dernier para-
graphe de la note de M. Faure. Même dans une auguste cérémonie
comme celle dont il s'agit, la musique des Tagals étouffait bruta-
lement, sous des airs d'opérettes en renom, le charme étrange des
mélopées orientales.
Par l'initiative de M. de Rey Pailhade, apôtre zélé de la décima-
lisation du temps et des angles, il avait été tenu à Toulouse, du U
au 8 avril 1899, une exposition des appareils, ouvrages et objets
relatifs à cette extension du système décimal.
Le Bulletin de la Société toulousaine de géographie donne le
catalogue raisonné des objets admis à l'exposition. Il comprend
38 numéros et atteste que cette exposition présentait un intérêt
véritable : montres décimales de la Révolution , y compris celle du
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— 17 —
conventionnel Saint-Just; montres récentes avec la division déci-
male et la division sexagésimale; instruments destinés aux expé-
riences projetées sur plusieurs navires pour Tétude des avantages
et inconvénients de l'extension du système décimal à la mesure de
la circonférence; éphémërides et tables nautiques, tables de loga-
rithmes, tableaux du système métrique décimal, collection de ca-
drans solaires, etc.
Le dernier article de ce numéro du BuUetin de la Société de géth-
graphie de Toulouse est un copieux résumé statistique de Tempire du
Japon, par M. Fouque, professeur à TÉcole des nobles de Tokio.
Territoire et population, agriculture et industrie, commerce exté-
rieur, postes et télégraphes, transport par terre, navigation, ban-
ques et sociétés, instruction publique, armée et marine, finances
et détails complémentaires, tels sont les éléments qui figurent dans
le travail très substantiel de M. Fouque sur le Japon, ce néophyte
de la civilisation blanche dans TExtréme-Orient.
M. le général db la Nob lit un rapport sur un mémoire de M. le
commandant de Blay de Gain, renvoyé à son examen.
A l'occasion de ce rapport, M. Bouqubt db la Grte parle des dé-
placements de l'embouchure de TAdour. Les causes météorologiques
ont été prépondérantes; le phénomène se reproduit au Sénégal et
dans d'autres estuaires des rives de l'Atlantique.
La séance est levée à cinq heures et demie.
Pour le secrétaire empêche :
Ë. DB MaRGBRIE,
Membre du Comité.
GiooiAPHiE, N"* 1-2.- 1900.
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— 18 —
SÉANCE DU SAMEDI 7 AVRIL 1900.
La séance est ouverte à U heures et demie.
Le proeès-yerbal de la séance du 3 mars est lu et adopté.
M. LE Secrétaire donne lecture de la correspondance, qui com-
prend des lettres d'excuses de MM. Cordibr, de Margerib et Périn,
empêchés d^assister à la séance; une note de M. de Baye, envoyée à
Texamen de M. Paul Botbr; un manuscrit de M. J.-Fr. Biadé, cor-
respondant du Ministère, destiné à la prochaine réunion des Sociétés
savantes.
M. Hamy présente, de la part du duc de Loubat, un exemplaire
du Codex VaHeanus {Codex Rios) n" 3788, que ce généreux promo-
teur des études américaines vient de faire exécuter à Rome, par
M. Danesi; cette reproduction photo-chromique est accompagnée
d*ane préface, rédigée par le Père Œhrlé, de la Bibliothèque Vati-
cane.
Sur la proposition du rapporteur^ cet ouvrage sera déposé au
musée d'ethnographie du Trocadéro, dans la vitrine qui contient
déjà les fac-similés de même nature précédemment offerts par le
duc de Loubat à Tadministrafion.
M. Bouquet de la Grye résume les derniers travaux des Sociétés
de géographie de Rochefort et de Nantes.
Les n^' 3 et 3 ( 1 8 9 9 ) du Bulletin de la Société de géographie de Rochefort
contiennent, sous le nom de tr Compilation d , une étude très complète
de rhistoire de Rochefort depuis les temps les plus reculés jusqu'à
la création du port et de la ville par Golbert, en 1666.
(T Ce travail n*est signé que de deux initiales; on doit le regi^etter,
car il est fait très consciencieusement et a donné lieu à de nom-
breuses recherches. La première date connue se rapportant à la lo^
calilé en question est de 847. C'est l'année où les Normands et les
Danois remontèrent la Charente et allèrent piller Saintes. Un poste
retranché fut, paraît-il, alors créé sur un rocher situé sur la rive
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droite de )« Charente, pour aider, aree Soulnse et Foon», à sa dé-
fense. Ce peale de Rochefort dominait les terres et le* niarii^ tmi^
ronoanta; tifte boni^sfade derait déjà exiater en te point }nm anté-
rieurement.
(rEn 1067, Fulk-Hard on Foiiehard eat reconnu baron deRoebe»
fort, et en io5o le bourg posaède une église paroisatale.
•r A partir de cette date, iea decumenta ne sont p)ua ai rarea; Cé
sont donations à des courent», cession déterres, etc* Rochefort dé*
pendait de Chateltailion ; mais, aprëaia priae de cette fille , etle revint
au duc d*Aquitaine.
erDans les guerres qui suirirent, la deatinée de ta barcffiinie ftft de
rendre hommage, tantôt an roi de France, tant/it b celui d'Ange
terre; mais c'était alors une terre de franc-^alleu que se diaputaienl
les deux souverains.
tr Ce n'est que sous Louis XI que la Saintonge fut acquise défini'
tiTeroent à la France. Parmi lés faits particuliers dont Tatileur a
émaillé sa compilation , signalons ceioi qui afafl ponr but de domer
une date certaine à la possession de là châteHenie par (Hivier de
Goêtiry, en 1&66. H s'agit d'une pièce protenant du chartrier
de Thouars et contenant la confession d'one femme ti^urle en
justice par suite du meurtre d^nn prêtre, son amant, par son mari;
elle fut relâchée après» cette confession. Nous pocrvona noter «mai
llnventaire des meuMes du château de Rocbefert^ en iBoo, où
Ton trouTe la désignation de six pièces d^'artilierie.
(rOn sait comment la ville moderne de Roeheforl fiit fondée,
d'après les wàre» de Colbert , en 1 666 ; il expropria les terres de M. de
Chausses en lui promettant une indemnité de 5o,ooo écus, somme
que Ton croit ne lai avoir jamais été payée. M. de Ctiaus#ea était
alors qualifié de seigneur de Rochefort, Laleu, la Jarrie. H ^«itta
la France lofs de ta révocation de l'édit de Nantes. Les Trtfdâfiie,
qui possédaient, à la fin du siède dernier, les fiefs de Laleu et d^
la Jarrie, reçus des descendants de Chausses, monrtèrent sur Técha-
faud le 8 thermidor an ni.
ff L'auteur anonyme de cette histoire de Rochefort remarque qu'il
n'a trouvé dans ses recherches aucun fait se rapportant M% Gm>
sades. Le rattachement de la cbâteHeme an domaine foyat y avait
supprimé le servage; on pouvait y posséder et jouir de ses bievM;
et, d'après la déposition d'un cultivateur, en f A6G, il y fetsuît bof»
vivre et » jf aooà bon pay9 et himm gens n.
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— 20 —
((Nous devons répéter ici que ce travail fait grand honneur à son
auteur, et quoique ce soit une compilation, il sera souvent consulté.
(tLe même numéro du Bulletin de la Société de géographie de Rocke^
fort contient une étude sur Djibouti, que son auteur déclare indé-
fendable et devant être pris par les navires anglais d'Aden le jour
même de la déclaration de guerre. Il serait désirable que Ton dé-
plaçât encore une fois le port pour le mettre au fond du golfe de
Tadjoura, dont Taccès peut être rendu impraticable. La baie inté-
rieure est grande, le chenal qui y conduit étroit et, au Nord, on
trouve des hauteurs où la chaleur est très supportable.
trlJn dernier article, enfin, est très intéressant, mais douloureux
à lire; c'est celui de la captivité du capitaine Besson dans les pri-
sons de Brest, sous la Terreur. Je ne puis en parler, car il n a rien
de géographique, mais il peut prendre sa place parmi les documents
vus de la Révolution.
«(Nous trouvons, dans le n"" k de ce même Bulletin, le commence-
ment d'une notice sur la ville de Marans; nous y reviendrons lors-
qu'elle sera terminée.
crLa Société avait prié M. Silvestre de faire une conférence à Toc-
casion du centenaire de la mort de M^ Pigneau de Behaine,
évêque d'Adran, précurseur de la colonisation française en Indo-
Chine. La vie de dévouement de cet évêque doit être donnée comme
une de celles qui honorent le plus notre pays. L'évêque d'Adran
aura bientôt sa statue à Saigon, où sa mémoire est conservée par
tradition chez les indigènes. M. Silvestre, en parlant de sa vie et de
son œuvre, croit acquitter une part d'une dette nationale. n
crLe Bulletin de la Société de géographie de Nantes, 1899 , continue
le rapporteur, renferme une conférence de M. Laprade sur la Co-
çhinchine et une autre de M. Depinée sur le Tonkin. Ces confé-
rences, faites par des gens qui ont vu et parcouru les pays dont ils
parlent, sont toujours intéressantes et utiles.
((On ne répétera jamais assez aux Français qu'il est d'autres cli-
mats que le nôtre où Ton peut vivre heureux et, si l'on est actif et
intelligent, tout en augmentant sa fortune.
((Si le climat de la Cochinchine effraye justement ceux qui se
trouvent bien d'un froid sec, il est des gens, dans le Midi, qui
souffrent des températures hivernales et, à ceux-là, on doit dire :
((Vous n'avez rien de mieux à faire que de partir, si vous le pouvez! y*
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— 21 —
tr Si toutes nos colonies n'offrent pas les printemps perpétuels de la
Nouvelle-Calédonie ou du plateau de rimerîna, on trouve des cli-
mats sains au Tonkin, au Cambodge, qui ne sont pas trop chauds;
et, sous le rapport de la saiubrité, le séjour de la Cochinchine, s'il
n'est pas trop prolongé, est admissible. C'est tout cela quil Faut
dire, et c'est,ce qu'ont l'ait ces conférenciers. 9»
M. Paul BoTKR lit une note sur diverses communications faites
par M. le baron de Baye à la Société des Antiquaires de France,
en i8gg, relatives h ses dernières missions en Russie.
(r L'auteur a résumé, dans ce tirage à part, les diverses communi-
cations faites par lui à la Société nationale des Antiquaires de
France pendant les quatre premiers mois de l'année 1899.
(rDans ces communications, M. de Baye présente à ses confrères
quelques-uns des objets qu'il a rapportés de ses dernières missions :
une bague géorgienne, un ex-voto recueilli dans une chapelle en
ruines à 6ori (Géorgie), d'anciens cadenas russes à forme de qua-
drupèdes, des pendants d'oreille avares provenant du Daghestan
et dont les motifs ornementaux, des griffons, rappellent de façon
saisissante ceux de deux petites agrafes trouvées en France, à Jouy-
le-Comte.
crLa plus développée de ces communications (& pages) signale
certains dolmens inédits des environs de Novo-Rossiisk et de la
province de Kuban, dans la Caucasie du Nord.?)
M. Paul BoTER dit ensuite quelques mots de deux autres bro-
chures du même auteur, intitulées. Tune : Notes de Folklore Mordva
et Metcheriaky l'autre : Au nord de la chaîne du Caucase, souvenirs JFune
mission.
M. A. Grândidier analyse les derniers Bulletins de la Société de géo-
graphie de Paris.
Les bulletins qui ont été renvoyés à son examen contiennent les
articles suivants :
!• De Conacry au Niger, par le capitaine E. Salesses (avec une
carte). — M. Salesses s'est fait le missionnaire et le champion d'un
chemin de fer de pénétration qui, partant de la mer, aboutirait au
Niger navigable par la plus courte distance entre le fleuve et la
côte. Le point de départ serait Conacry et le point d'arrivée Karda-
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— 22 —
manUy p^èi^ de Kouroiusa, et la ligoe aurait une longueur totale
de 670 kilomètres. Daofi cette note, M. Salease» expose les résul-
tats des deux missions successives qu'il a accomplies dans la Guinée
française et de celle, toute récente, de M. Naudé, faites dans le but
d'étudier le tracé de ce chemin de fer; il décrit le pays et les
mœurs de ses habitants et il donue les indications relatives au
projet de chemin de fer qui coûterait, suivant les dernières éva-
luations , une soixantaine de millions et pourrait être terminé dans
Tespace de huit ans ; il termine par la comparaison des efforts dea
colonies étrangères voisines avec les nôtres.
2** Les explorations de M» Perdrizet, par M. Camille Guy (avec
une carte), — Cette note, qui est très courte, donne sommairement
les résultats du voyage de M. Perdrizet, agent du Congo, dans la
partie encore peu connue qui est comprise entre Koundé et Carnot.
M. Perdrizet a fait le levé très exact et très complet de la rivière
Wom depuis Ikova, point oh s'était arrêté M. Ciozel, jusqu'au
18* méridien environ; il a montré que cette rivière n'était pas na-
vigable et qu'elle n'était pas, comme on le croyait, une branche
supérieure du Lagone, mais, probablement, un affluent de la ri-
vière Bar-Sara. Il a, heureusement, complété les renseignements
rapportés en 1892 par M. Ponel et en 1896 par M, Clozel.
3* De Hanoï à Mongtze, par M. Bons d'Anty. — Cette note con-
tient le récit du voyage que M. Bons d'Anty a exilcuté de Hanoï à
Laokay, en dix jours, à bord de la canonnière k Moulun (distance
de 3oo kilomètres), puis, au prix de grandes fatigues, de Laokay
à Mongtze (120 kilomètres environ), par terre, en six journées, à
eheval. On y trouve des renseignements sur la navigabilité du
fleuve Rouge, sur l'aspect et la valeur des pays qu'il traverse, ainsî
que sur leur climat.
4° De Canton à Long-Tchéou, par M. François (avec une carte).
— M. François, consul de France, a accompli, en 1896, le voyage
de Canton à Long-Tchéou en remontant, sur une jonque, la rivière
de l'Ouest jusqu'à son confluent avec le bras qui lui amène les
eaux du versant tonkinois et sur lequel il s'est engagé pour gagner
Long'^Tcbéou. Il s'est rendu à plusieurs reprises au Tonkin, en sui-
vant les deux voies fluviales qui se réunissent à Long«Tcbéou, des*-
cendant Tune de Lang-Son et l'autre de Gao'-Bang. Il a dressé
avec un grand soin le cours des rivières $i«-Kiang, San^Kiang et
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de Long-Tchéoa, dont la Société de géographie a publié la carte à
1/200,000% à partir de Wou-Tchéou-Fou , ville qui est à présent ou-
verte à la navigation à vapeur et au commerce étranger.
5° ilu Nord-Ouest canadien, ks Pieds-Noirs, par M*' Légal. — La
partie centrale de TAmérique du Nord est une vaste plaine mono-
tone, où la vue s'étend indéfiniment sans pouvoir s'arrêter sur une
colline ou même sur une forêt. Le sol en est généralement pauvre
et stérile; cependant, vers Textrémité occidentale, qui se relève
légèrement vers les Montagnes-Rocheuses, il y a des terrains assez
fertiles. C'est cette partie de l'immense prairie qui est comprise
entre la rivière Labiche, au Nord, et le Missouri, au Sud, qu'oc-
cupent les Pieds-Noirs, type parfait de la race rouge américaine. Les
Pieds-Noirs sont des cavaliers infatigables et d'excellents chasseurs,
aimant les aventures, mais néanmoins prudents et rusés et ne s'ex-
posant pas inutilement aux dangers. M^ Légal donne, dans sa note,
d'intéressants détails sur les mœurs de ces sauvages, dont l'humeur
ombrageuse et fière s'est peu laissé influencer par les colons, et
sur leur langue qui, comme toutes celles appartenant à la famille al-
gonquine, est polysynthétique, c'est-à-dire réunit le plus d'idées
possible en un seul mot et accole ensemble les diff'érentes parties du
discours. C'est un procédé contraire à celui des langues européennes,
qui distinguent par l'analyse les différents éléments des phrases. Il
parait que les langues algonquines offrent des ressources dont les
nôtres ne peuvent nous donner l'idée.
M. Haut rend compte des derniers Bulletins envoyés au Comité
par les Sociétés de géographie de Lille et de Dunkerque.
n ne trouve à mentionner utilement, dans les numéros du Btd^
teUn de LiUe, que les résumés bien faits de deux intéressantes con-
férences, l'une de M. Marcel Monnier, le Tour JFAtie; l'autre de
M. Camille Guy, le Tramvad et ks Boers, et le compte rendu des
excursions de la Société en 1899, par le D' Âug. Dumont.
La Société de géographie a fait une très grosse perte en la per-
sonne de son président et fondateur, le regretté Paul Crépy, dont
une courte nécrologie ouvre le numéro de décembre.
(t La jeune Société de géographie de Dunkerque réussit k alimenter
un petit Bulletin, paraissant régulièrement tous les trois mois, où
l'on trouve, notamment, des renseignements précieux de géogra-
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— 24 —
phie commerciale. Les derniers numéros parus contiennent, dans
leur chronique géographique et leur revue des ports, des indications
qui peuvent être fort utilement consulte'es. On y rencontrera aussi
des communications d'un caractère pratique sur la pêche et la co-
lonisation; je signalerai, en particulier, un résumé très clair de la
question de Terre-Neuve,
ïfUne initiative fort intéressante de la Société nouvelle mérite
d'être particulièrement signalée au Comité. Deux des instituteurs
deDunkerque, MM. Déhu et Balédenl, ont été envoyés en Algérie
et en Tunisie aux frais de Tassocialion , grâce à une subvention
généreusement offerte par son président, M. Verberckmoes. Ils sont
revenus de ce petit voyage avec une moisson d'idées nouvelles, dont
leur enseignement ne peut pas manquer de se ressentir, pour le
plus grand avantage de la cause à laquelle s'est dévouée la Société
dunkerquoise. n
Le même membre résume le compte rendu du dernier Congrès
national des Sociétés françaises de géographie.
(rll serait bien difficile, dit le rapporteur, de résumer dans notre
Bulletin le contenu de ce gros volume de 5&o pages. Les discours du
président du Congrès, le prince d'Arenberg, et du président de la
Société, M. Charles Roux, les conférences coloniales de MM. Bon-
valot, Monteil et Marcel Dubois, les rapports des vingt-trois délé-
gués des Sociétés, Unions ou Comités qui s'étaient fait représenter,
le résumé des excursions offertes aux invités à la Ciotat, aux Mar-
tigues, à Arles et dans les ports et usines occupent un peu plus
d'un quart de l'ouvrage. Le reste est consacré à des communica-
tions très nombreuses et très variées, dont un bon nombre résument
des publications antérieures plus ou moins connues, ou roulent
sur des sujets épuisés. Je n'ai rien à vous en dire. D'autres ont un
caractère exclusivement pédlagogique ou commercial; d'autres, en-
fin, présentent un caractère plutôt local. Je m'y arrêterai plus volon-
tiers, en émettant une fois de plus le vœu que ces Congrès con-
centrent plutôt leurs efforts sur la province où ils siègent, au lieu
de disperser leur attention sur des questions qu'ils ne sont pas en
mesure de traiter avec une suffisante compétence. Parmi ces com-
munications provinciales, je mentionnerai plus particulièrement
une bonne étude de M. Barré, bibliothécaire de la ville, sur la Répar-
tition de lapopuiatim sur k 8ol de la Provence, que l'auteur montre
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- â5 -
surtout agglomérëe sur le rivage et en grosses communes comme
celles de Tllalie; un mémoire de M. P. Masson sur Marseille colonial;
une Noté sur les vents dans le golfe du Lion, par le commandant Hau-
treux; enfin, une conférence de M. Guénot, de Toulouse, sur les
Inondations et le déboisement Je citerai encore, parmi les communica-
tions d'un caractère plutôt exotique, celles de M. Hubert Giraud,
de Marseille , sur les Itinéraires de Mogador à Marrakech; de M. Bourge ,
aussi de Marseille, sur YÉvolution économique des colonies australiennes;
de M. Bohn, sur le Développement commercial de nos colonies de F Afrique
occidentale; de M. Borelli, sur les Ressources et V avenir du Dahomé; de
M. Henri Wolff , sur les derniers projets de voyage de notre regretté
collègue Henri Duveyrier; enfin, de M. Ernest Fallot, sur la Situa-
tion économique de la Tunisie. Quinze vœux ont été émis par le Con-
grès; le secrétariat nous apprend que huit ont reçu un commence-
ment de satisfaction; le Ministre de la marine accorde à M. Thoulet
le report sur pierre des cartes hydrographiques pour sa cart« litho-
logique; le Ministre des travaux publics a déposé de nouveau sur
le bureau de la Chambre le projet de canal de Marseille au Rhône;
le gouverneur général de l'Algérie a donné le nom de Duveyrier à
la station de Zoubra, sur Toued Dermel et insisté auprès du Gou-
vernement sur la nécessité de prolonger le chemin de fer du Sud
oranais, qui atteint maintenant Djenien bou Rezg; enfin, le Mi-
nistre des affaires étrangères a fait savoir qu'une compagnie fran-
çaise s'occupe du chemin de fer des Nefzas à Bizerte. 11 esl vrai que,
pour les autres vœux, les administrations compétentes se sont con-
tentées d'en accuser simplement réception. La XX' session doit se
réunir à Paris, et c'est notre Société de géographie qui est chargée
d'en assurer le succès, t»
MM. Haut et 0b la Noi donnent lecture de plusieurs rapports
sur des demandes de souscription qui seront renvoyées à la Commis-
sion centrale.
La séance est levée à 5 heures et demie.
Le Secrétaire,
E.-T. Hamy.
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— 26 —
SÉANCE DU SAMEDI 5 MAI 1900.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA GRYE, MEMBRE DE L'INSTITUT.
La séance est ouverte à ti heures et demie.
Le procès-verbal de la séance du 7 avril est lu et adopté. MM. de
Saiiit-Arroiian, PitiN, DE Marokrib s'excusent de ne pouvoir point
assister à la réunion.
M. Hamy donne connaissance d'une lettre de M. Allemand-Martin,
relative aux papiers laissés par son oncle, l'explorateur Martin,
mort à Marghilaire, au retour d'un long et pénible itinéraire à
travers le nord de la Chine. La Section invite M. Haut à lui pro-
curer quelques parties de la relation du voyage dont il est ici ques-
tion, afin qu'il soit possible d'en apprécier l'intérêt et d'en provo-
quer, s'il y a lieu, la publication intégrale ou partielle.
La correspondance comprend, en outre, des ouvrages de MM. de
Baye, Comau, Cazalis de Fondouce, Chapiseauet Uzielli, renvoyés
à l'examen de MM. de Barthélbmt, P. Boybr, Hamt, Marcel et de
LA NoE.
M. Hamt lit un rapport sur les publications de la Société de géo-
graphie et tP archéologie JHOran :
«rLa Société de géographie et t archéologie ffOran continue à pu-
blier avec beaucoup de régularité un Bulletin trimestriel y très inté-
ressant pour l'étude du Maghreb. Le tome XIX de cette publication ,
dont le dernier fascicule vient de nous parvenir, renferme un grand
nombre de mémoires et de documents précieux h plusieurs égards.
La géographie économique y fait bonne figure avec des statistiques
détaillées du mouvement des marchandises et des passagers dans
les ports et les gares de la province et les notes critiques de M. Bouty
sur les divers tracés des chemins de fer transsahariens qui sont à
l'étude en Algérie. La géographie physique est représentée par un
essai sur l'hydrologie et la géologie de la région de Saïda, ducom-
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— 27 —
mandant Aséma, et une conférenee de M. Gentil sur le massif de
Santa^Cruz. A la géographie zooiogique se rattache une longue mo-
nographie de la faune erpétologique de TOranie. En6n le docteur
Carton a traité de diverses questions de géographie historique à
l'occasion des dernières notes archéologiques du regi'etté comman-
dant Demaeght et des études récentes de MM. Gagnât et Gauckler
sur l'architecture sacrée de l'Afrique païenne. La bihliographie est
surtout très largement traitée dans ce volume. M. Edmond Doutté y
entreprend un bulletin bibliographique de rislam Maghrébin, qui ren-
dra les plus grands services. Il passe en revue d'abord les ouvrages
généraux, puis les ouvrages d'ensemble sur la religion musulmane,
dogme et histoire religieuse, sur les sciences musulmanes, le droit
musulman, l'islam des divers pays musulmans. Viennent ensuite
des chapitres relatifs à l'islamisme et au christianisme, missions,
réformes, etc., au clergé maraboutique, aux confréries mystiques.
L'histoire des musulmans en général , et de ceux de l'Afrique mo-
derne en particulier, le Folk Lore de cette dernière, sa sociologie,
sa littérature sont passés en revue, et la publication se termine par
l'examen des documents sur la linguistique arabe et berbère. Près
de 100 pages sont ainsi consacrées à la bibliographie maghrébine
de 1897 ®* ^^ premier semestre de 1898,
(T D'autres études bibliographiques, moins étendues, ont pour au-
teurs MM. Doutté, Mouliéras et Paul Ruff ; ce dernier rédige la chro-
nique géographique du Bulletin et a rendu compte du XK** Congrès
des Sociétés de géographie françaises, réuni à Aïger en 1899.
Je ne voudrais pas passer sous silence un intéressant récit d'his-
toire contemporaine dû à la plume de M. J. Canal , et où ii conte
avec animation la vie de Mustapha ben Ismaïl, le vaillant chef
arabe, que Ton vit se prodiguer sur tous les champs de bataille de
la conquête de i839 à i8/i3, en tête des goums des Douaris et des
Smelas, à côté de Bugeaud et de Pélissier, de Cavaignac et de La-
moricière. Mustapha ben Ismaïl fut le plus fidèle soutien de notre
cause pendant cette sanglante période, et son nom méritait bien
de figurer, suivant l'expression de M. Canal, sur le livre d'or de
l'histoire de notre grande colonie algérienne, v
M. Ch. MiUNora lit un rapport sur une demande de subvention;
il conclut au rejet. Les conclusions négatives seront renvoyées h la
Commission centrale.
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— 28 —
M. A. DE Barthiélemt dépose sur le bureau un manuscrit de
M. Jean-François Bladb, correspondant de Tlnstitut et du Comité
des travaux historiques, récemment décédé à Paris. M. Bladé avait
rédigé spécialement pour notre Bulletin et apporté à M. de Barthé-
lémy ce mémoire sur l'ancien Comté d'Aure; M. de Barthélémy en
a pris connaissance et en propose l'impression dans un de nos pro-
chains numéros. {Adopté.)
M. LE Président exprime les regrets que cause à la section tout
entière le décès subit de M. Jean-François Bladé, mort à Paris, où
il était venu, comme tous les ans, travailler à compléter le grand
ouvrage qu'il avait depuis longtemps commencé sur YHistoire et la
Géographie de la Gascogne, Il rappelle quelques-unes des nombreuses
communications faites par ce savant correspondant au Congrès de
la Sorbonne, dont il était Tun des membres les plus assidus, et où
il a bien souvent rempli les fonctions d'assesseur. Son départ sera
pour nous un grand vide; il animait nos séances de sa verve gas-
conne, et ses discussions, toujours courtoises, révélaient une con-
naissance approfondie de tout ce qui touchait à la géographie an-
cienne des régions pyrénéennes.
La séance est levée à 5 heures et demie.
Le Secrétaire,
E.-T. Hamt.
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— 29 —
MÉMOIRES,
, LE COMTÉ D'AURE,
PAR M. JEAN-FRANÇOIS BLAD^,
Correspondant de Tlnstitut,
Membre non réddant du Comité des Travaux historiques et scientifiques.
I. — NOTIONS HISTORIQUES.
On a beaucoup discuté sur les origines du comté d*Aure.
Selon les auteurs de ï Histoire générale de Languedoc^^\ Aznaire,
comte de tout le Comminges (vers 900), eut deux fils, Arnaud P'
et Roger I"". Arnaud I*' fut comte de Couserans et d'une partie du
Comminges, en 95/1 et 966. Arnaud II, son fils, lui succéda, et
Garsie, le dernier de ses fib, fut le chef de la branche des comtes
d'Aure.
Mais le cartulaire de Tabbaye bénédictine de Simorre, au diocèse
d'Auch, atteste que, vers 9&0 , Guillaume-Auriol, comte d'Aure
pour sa partie, donna à ce monastère la terre de Gaujan {vUlam quœ
dicitur Gajano)^ Grazan {Grazano vUlam) et Sarrancolin {locum de
Salangolino)^^K Dans Tacte de donation sont mentionnés le père du
donateur, le comte Garsie- Arnaud {Garsi-Amaldi comitis) et sa mère
Fachisane (Fachisanw matris meœ), Garsie-Arnaud est donc le pre-
mier comte d'Aure connu, et il devait vivre vers 900. Ainsi, rien
ne permet de le rattacher à la maison de Comminges. Dans Tacte
de 9/10 figure le comte Arnaud {Amaido comité)^ irhre du donateur.
Arnaud était, par conséquent, un comte d'Aure pour partie. Guil-
laume-Auriol ne dut pas laisser de postérité, car sa terre passa h
son frère Arnaud qui est appelé, dans les chartes, Amaldus-Garsiœ ,
^'' HuUnre générale de Languedoc, U I, note xui, p. i83.
(') Dom BauoiLBs, Ckromque$ eccléiioêUquei du diocèie d'Auch. h-euwê de la
•eeondê partie , 9.
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— 30 —
dominus et possessor iotiuê Aurœ. En 963, il confirma les libéralités
de Guillaume-Auriol en faveur de Tabbaye de Simorre, en y ajou-
tant d'autres terres, notamment Téglise de Saint-Pierre, en Lar-
boust {ecclesia Sancti Pétri qum est in Larbusto^^K Ainsi, la vallée de
Larboust dépendait dès lors du comté d'Aure.
Le comte Arnaud avait, selon Tusage du pays et du temps, fait
suivre son nom de celui de son père. Il était donc fils d'un seigneur
nommé Garsie. Mais aucun titre n'atteste expressément que celui-
ci fut comte d'Aure, bien que le chose soit fort probable. Ainsi, nous
remontons beaucoup plus haut que le Garsie. fils d'Aznar, comte
de Comminges, qui est donné comme vivant vers Tan 1000 et
dont les auteurs de ÏHistùire générale de Languedoc font la tige des
comtes d'Aure.
Selon certains annalistes, ces comtes descendraient des rois d'Ara-
gon, dont le premier serait Sauche P% dit Abarca (goB), aupara-
vant roi de Navarre. En 912, Sauche II, dit aussi Abarca, serait
venu dans le pays d'Aure, d'oiî il aurait chassé les Sarrasins, et il
l'aurait donné, avec le titre de vicomte, à son second fils Ramire,
qui serait ainsi la tige des comtes d'Aure.
Mais cette doctrine est ruinée par les chartes susvisées de Si-
morre, et aussi par un passage du cartalaire de cette aM[)aye don-
nant la série des comtes d'Aure depuis Guillaume-Auriol jusqu'en
1086. i)r, en remontant cette série, nous trouvons que le premier
comte connu d'Aure commandait en ce pays vers 900 au plus tard.
Il est d'ailleurs certain que la naissance du royaume d'AragOB ne
date que de s o35 et que Ramire I*' fut le premier chef de cet ÈXsL
Seloa Marca^'^^ les comtes d'Aure descendraient de la maison
comtale de Bigorre. Or, l'affirmation de cet annaliste repose uni-
quement sur ce fait qu'en 1 096, Eudes ou Odon, eomte d'Aure, foi
contraint par CentuUe P% vicomte de Béam, et mari de Béatrix,
comtesse de Bigorre, de lui faire hommage et de ne plus porter
désormais que le titre de vicomte. Il est hors de doute que les^
choses se passèrent bien ainsi et qu'Eudes transmit sa situation à
ses successeurs. Mais pourquoi donc voir dans cet acte de violeiKe
la prétendue preuve que les comtes d'Aure descendent de la maison
de Bigorre?
(^ Dom Brugklks, Ckroniquet ecdéiiaêtique» dn Hoeèiê d^Aueh. /VmwM de la
teeonde partie , 10.
^*^ Marga, Hiitoire de Béam, 81 5-8 16.
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— 31 —
D'autres les rattachent à Eudes, duc d'Aquitaine, à Tépoque ca-
rolingienne , qui , forcé par Charles Martel de se réfugier au delà des
Pyrénées (vers 735), chassa les Sarrasins de i'Aragon, dont il de-
vint le premier comte. Son successeur serait Aznar, fils de Garsi-
mir. Après lui on place Aznar II, fiis du précédent; Galind, fils
d'Aznar, et Semenon, frère de Galind. Mais tout ceci ne repose que
sur la fausse charte d'Alaon et sur d autres textes non moins apo-
cryphes qui rassortissent. Toujours selon les mêmes auteurs, Se-
menon aurait eu pour successeur son fils Fortun , lequel eut deux
garons, dont Tainé, Fortun, eut le comté d'Aragon et le cadet,
Arnaud, le comté d'Aure. L'existence d'un comte d'Aragon du nom
de Fortun-Semeno n'est pas d'ailleurs contestable, non plus que
celle de son fifs et successeur Aznar (^). On fait vivre Fortun-Semeno
vers 880. Il est, en outre, prouvé qu'avant cette date le royaume
de Navarre, comprenant le comté d'Aragon, débordait déjà, non
seulement sur le versant nord des Pyrénées centrales et occiden-
tales, mais aussi dans le surplus du sud-ouest de la Gaule franque»
Cet Arnaud P', père de Garsie-Aroaud, serait donc la tige des comtes
d'Aure , et la chose me semble assez probable.
Quoi qu^il en soit, voici comment j'établis la série des suzerains
du comté d'Aure :
AuiAUD I*', qui vivait vers 900 , est le premier.
Gabsie-Arnaud, donné comme le fils du précédent, épousa Fachisane,
fille d'Arnaud-Garsie, comte d'Astarac. Sa femme lui apporta en dot le
Magnoac et quelques autres terres sises en Aslarac. De ce mariage na-
quirent deux fils , GttiUaume-Aurid et Arnaud.
GuuLAUME-AuRiOL , fils du précédent , donna à Tabbaye de Simorre les
^Uses et lieux de Sarrancolin, dans la vallée d'Aure; de Gaujan et de Gra-
zan, en Astarac, plus quelques autres terres situées près de Simorre. Dans
Tacte de donation , Arnaud , frère du donateur, figure avec le titre de comte.
Cela prouve que diacun des deux frères avait une partie du comté d'Aïu-e.
Guillaume- Auriol ne laissa pas de postérité. Il vivait encore vers 9^0.
Arnaud II succéda à son frère et posséda ainsi tout le comté d'Aure^
C'est pourquoi il est qualifié, dans les chartes, de domtnus et possessor to-
tius Aurœ , c'est-à-dire de tout le comté d'Aure. Il confirma à l'abbaye de
Simorre les fibëralitës faites par son frère Guiiiaume-Auriol , et y ajouta
même d'autres terres. Cette confirmation eut heu en 9&SI. Ce comte Bgore»
(t)
OiHiHABT, Nolitia utriutque Vascania, p. 366.
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— 32 —
en 975, dans un acte où Âutère, abbé de Pessan, au diocèse d'Auch, fait
certaines libérdités à deux seigneurs nommés Odon et Arnaud.
COMTES DUURE.
Garsie- Arnaud vivait en 1 091. 11 eut
trois fils : Arnaud et Eudes, qui lui suc-
cédèrent, et Rayoïond, qui fut offert en
bas^ge à Tabbaye de Simorre.
Arnaud III, qui vivait encore en 1 076,
ne laissa pas de postérité.
Eudes, frère et successeur d* Arnaud III,
ne porta que le titre de vicomte d'Aure
depuis que Gen tulle I*', vicomte de Béarn
et mari de Béatrix, comtesse de Bi-
gorre, Teut contraint de lui faire hom-
mage de sa terre d'Aure, ce qu'il fit en
1096.
Sarchb-Garsie, fils d^Ëudes, fit, en
1 1 1 /i, hommage de sa vicomte à Gen-
tulle II, comte de Bigorre. En mémo
temps Odon, fils de Sanche-Garsic, se
reconnut vassal dudit comte pour toutes
les terres et châteaux qu'il possédait. Ges
deux soumissions eurent lieu à la suite
d'une guerre où Gentulle II fut victo-
rieux. Landie, cousin de Sanche-Garsie,
et le comte de Gomminges, qui avaient
soutenu le vaincu , tentèrent vainement
de s'opposer à cet hommage.
Bertrandb, fille ou sœur de Sanche-
Garsie, fut son héritière universelle.
Elle épousa Guy, fils cadet de Bernard I( ,
comte de Gomminges, avec lequel elle
vivait en 1 1 3o et 1 i5o. Guy prit le sur-
nom d'Aure et ses enfants firent de même.
Bertrand , fils aine de Bertrande , ob-
tint pour sa part la vallée de Larboust
dans la succession de sa mère. Ses des-
cendants possédaient encore cette terre
en 1576. Sanche-Garsie, frère cadet de
Bertrand, épousa Agnès, fille et héri-
tière do Gnillaumc , soigneur d'Arlé , en
Bigorre. Une fille de Bertrande devint
la femme de Sanche 11 , vicomte de La-
barlhe, et lui apporta en dot la terre
d'Aure.
VICOMTES DE LABARTHE.
Auriol-Manse, second fils d'Arnaud II,
recueillit dans la succession de son père
toute la vallée de Nestes et la terre
de Labarthe. Il prit le titre de vicomte
de Labarthe. Ce seigneur eut trois fils,
Sanche , Aymeri et Garsie qui devint ar-
chevêque d'Auch en 10a 5.
Saiicbb l"y fils du précédent, fit, en
1 078, hommagede son fief à Gentulle I",
vicomte de Béarn , et à sa femme Béa-
trix, comtesse de Bigorre. Il mourut peu
après, 1086.
AuGER , fils du précédent , eut quatre
enfants : Arnaud-Guillaume qui lui suc-
céda, Arnaud-Ësparc , Bernard qui fut
probablement le premier abbé de Lesca-
ledieu , Odon-Guiilaume qui se fit moine
à Simorre.
Arnaud-Goillauhb 1", fils du précé-
dent, eut de sa femme Navarra : Sancbe,
qui lui succéda; Mascarose, mariée à
Géraud IV, comte d'Armagnac ; Gomtors ,
qui épousa Bernard III , comte de Gom-
minges. Le mariage de Gomtors fut an-
nulé en 1097. Arnaud-Guillaume I" eut
un fils nommé Sanche , qui réunit sous
son autorité, comme nous allons le voir,
les vicomtes d'Aure et de Labarthe , sans
préjudice de la vallée de Magnoac. Ainsi
fut restitué le comté d^Aure, dont le
titre ne fut plus contesté h Sanche II et
à ses successeurs par les comtes de Bi-
gorre et leurs ayante droit.
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— 33
REPRISK DES COMTES D'AURE.
Sânghb II, de Labarthe, Gis du vicomte Amaud-Guillaume I*', posséda
tout le comté d'Aure, tant de son chef que de celui de sa femme, qui testa
en faveur de son mari, dont elle n'eut pas de postérité. En secondes noces,
Sanche II épousa Marie, fille de Bernard III, comte de Gomminges. De
cette union naquirent Amnud-Guillanme , qui succéda à son père comme
comte d*Aure, et Arnaud d'Ëspagoe ou d'Espan, seigneur de Montespan.
Je dois faire observer qu'au temps du comte Sanche II, Géraud IV, comte
d'Armagnac, jouissait de la terre de Monléon, en Magnoac, et de quelques
seigneuries voisines qui avaient formé, sans doute, la dot de Mascarose,
sœur de Sanche, quand elle épousa Géraud IV. Cdui-d laissa Monléon et
les autres seigneuries à Géraud V, qui s'en prévalut pour prendre le titre
de vicomte de Magnoac. Cet héritage passa à Hoger, fils de Géraud V, qui
devint le premier évéque de Lavaiu* en iSiy, et futélu. Tannée suivante,
archevêque d'Auch. Mais Roger céda cette portion du Magnoac h son frère
Bernard VI, comte d'Armagnac, dont les descendants continuèrent la
jouissance. Mais tout le reste du Magnoac demeura aux comtes d'Aure, et
tel est le territoire que je décrirai plus bas au point de vue féodal.
Arnaud-Guulauhb II avait déjà succédé à son père en laag. Il vivait
encore en isSg. Ce comte laissa deux filles. La première, Véronique,
épousa en ia63 Arnaud-Bernard, fils cadet de Géraud III, comte d'Arma-
gnac. L'autre, Brunissende, fut mariée h Bertrand, seigneur de Fumel,
en Agenais. Véronique et Brunissende héritèrent de leur père Amaud-
Guillaume II. Mais la première étant morte sans enfants, Brunissende, sa
sœur, se trouva ainsi maîtresse de tout le comté d'Aure. Du mariage de
celle-ci avec Bertrand de Fumel naquirent : Arnaud-Guillaume III, d'Aure
après sa mère; autre Armand-Guillaume, qui fut d'abord évéque de Lec-
toure en i3&& et d'Alby en i35a; Sibylle, mariée k Bertrand de Durfort,
seigneur deClermont-Dessus, en Agenais; Gaussenté, mariée, dit-on, à Ar-
naud-Guillaume de Labarthe, fils de Raymond, seigneur d'Arné et de Mon-
comeil, comme le prétendaient les seigneurs de cette maison.
Arnaud-Guillaume III vivait en i3Ao. Il épousa Mascarose, fille de Gé-
raud V, comte d'Armagnac. De ce mariage : Géraud, qui succéda à son
père comme comte d'Aure; Roger, qui se maria avec la fille du seigneur
de Montesquieu , en Quercy. Arnaud-Guillaume III eut aussi deux bâtards
et une bâtarde.
Gi^RAUD ne laissa pas d'enfants de sa première femme, Trencalyaine, ni
de sa seconde, Éléonore de Saluées. Mais de la troisième, Miramande de Bon-
neviUe ou Bou ville, et de la quatrième, Brunissende de Lautrec, naquit la
Géo6RAPBiB, M*' l-!2. — 1900. H
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— 34 —
postérité suivante : Jean , qui snccéda à son père; Sanve , qui épousa d'abord
le vicomte de Laatrec et ensuite Philippe de Lévis; Mascarose, qui devint
la femme de Jean II, comte d*Astarac. Géraud mourut en iSSq.
iun épousa, en premières noces, Marguerite de Madaiilan, baronne de
Cancon en Agenais, et en secondes, Jeanne d'Albret Mais il ne laissa pa3
de postérité et mourut après avoir testé, en 1398, au profit de Ber-
nard Vn, comte d* Armagnac.
Sbritabii, comte d'Armagnac, sous le nom de Bernard VII. Maitionné
pour mémoire et mort en 1&18.
JiAH II, fib du précédent, comte d*Armagnac sons le nom de Jean IV.
Mentionné pour mémoire et mort en liSi.
Jbaii m , fils du précédent, et comte d* Armagnac sous le nom de Jean Y.
Peu d'années avant d*élre massacré à Lectoure, en 1(73, ce seigneur avait
dodné le comté d*Aure h sa sœur Isabeau. Celle-ci le laissa, par testament,
à Gaston du Lyon , vicomte de Lavedan , en y ajoutant ses droits sur d'autres
terres appartenant à la maison d'Armagnac. En ce temps-là, le roi d'Ara-
gon sollicitait instanmient les gens dn comté d'Aure de se déclarer ses
sujets. C'est pourquoi Louis XI , roi de France, leur adressa Jean deViHèrea
de Lagraulas, cardinal au titre de Sainte-Sabine, évèque de Lombez, abbé
de Saint-Denis et de Pessan. Cet envoyé parvint à gagner les habitants du-
dit comté h la cause de son maître, moyennant la confirmation ou conces-
sion de divers et importants privilèges.
Gastor du Lyon, héritier d'Isabeau, jouit du comté d'Aure jusqu'à sa
mort, advenue en ii86.
Locriss BU Lyon, vicomtesse de Lavedan et fiUe de Gaston dn Lyon, eut
à soutenir, à raison du comté d'Aure, un gruid procès contre les gens da
Rm et contre les descendants de la maison d'Armagnac par les femmes.
Les premiers rédamaient ledit comté comme devant suivre la destinée des
autres biens de k maison d'Armagnac confisqués en ii73. Les seconds
dédaraient celte eonfiscation îll^time , car, à lair dire , Jean V, comte d'Ar-
magnac, ne s'était jamais révolté contre le roi Louis XI. Dans le procès
pendant devant le Pariement de Paris, les habitants du comté d'Aare in-
tervinrent pour rédamer la conservation de leurs privilèges. Louise du Lyon
venait de perdre son mari , Gharies, bâtard de Bourbon, seigneur de Torre-
bren , dont elle avait eu quatre enfants. La veuve dut s'accommoder d'abord
avec le roi Charies VIII et ensuite avec le roi Louis XII. Par concordat du
8 juillet i5ia, il lut convenu que Louise jouirait de tous les revenus et
émoluments du comté d'Aure et que la domination et souveraineté de ce
fief demeureraient au Boi, qui les garda jusqu'à la fin de Tanden r^ime.
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— 35 —
Tous mes deyaneien identifient Taneien comte d^Aure avec celui
de la circonscription dite ewnià deê Quatre^ValUes et comprenaat
les vallées d'Âure, de Nestes, de Magnoac et de Barousse. Mail
cette doctrine ne supporte pas Texamen.
Et d^abord, nous avons vu qu'avant Tadjonction de la vicomte
on vallée de Magnoac au comté d*Aure, celui-ci englobait les
quatre vallées d'Âure, de Nestes, de Barousse et de Larboust.
A dater de ladite adjonction , il y eut donc cinq vallées au lieu
de quatre. Ainsi, Texpression «rQuatre-^ Vallées ?> aurait été fort
impropre, si Ton s'en était alors servi, ce qu'on n'a d'ailleurs
jamais fait J'ai déjà dit quand et comment les comtes de Qigorre
réduisirent ceux d'Aure à la condition de vicomtes d'Aure, et
comment leur vicomte passa dans le domaine de la maison
d'Armagnac* Or, quantité de documents qui vont de cette aequisî^
tion jusqu'à là mort de Jean V, comte d'Armagnac (i&7B), donnent
à ce personnage et à ses devanciers les titres de seigneur, deeomte
d'Aure (dominus Aurœ , cornes Aurœ), et jamais celui de comte des
Quatre-Vallées. Il est assez notoire que ledit Jean V avait donné & sa
sceur babaau les quatre vailles d'Aure, de I^estes, de Barousse et de
Alagnoac, qui formèrent désormais le district féodal, stppelé tantôt
vicomte, et tantôt barannie de Labarthe. La «allée de Larboust
n'était pas entrée dans cette donation. Elle n'appartint ni à Charies I*',
neveu et successeur de Jean V, :nt à (otaries II, due d'Alen^n et
dernier comte d'Armagnac. Quant à la baronnio ou vicomte de
Labarthe, elle avait été donnée, suivant acfaidu 6 m«rs iA73(riaiix
style), par babeau d'Amagnae à Gaatouei dn Lyon, aénéckal de
Toulouse, qui l'avait empêchée d'être massacrée, à Lectoui», en
même temps que son frère Jean V. L'acte , rédigé par Pierre de Ruppe ,
notaire à Toulouse, porte en termes exprès : cria baronnie et terre
de Labarthe (c'est-à-dire de Nestes), Aure, Magnoac et Barousse t».
Encore une pr^ve^^l En 1 â& 6 , UAC commiissiao délivrée par le cham-
bellan du roi et de la peine de Navarre k Jean de fioUfd établit
l'autorité de celui-ci cfà l'endroit du païs de Magnoac, vallée et
montaignes d'Aure, Barousse et Nestes^^.?) J'ai déjà dit comment le
comté d'Aure fut réuni à la couronne. Ce n'est qu'après cett^ réunion
qu'apparaît, dans les papiers des administrateurs ait légistes i^oyaiu ,
(*} Moulezcn, HUtoire de la Gascogne, t. VI, p. 33a-335.
W M., /6tt«.,t.VI,p. ft7oelft7i.
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— 36 —
Texpression de comté des Quatre-Vallëes, n*engiobant, je le répète,
que les vallées d'Aure, de Nestes, de Barousse et de Magnoac. L'ex-
pression dont s'agit n'est donc pasd'origine féodale.
Pour ces raisons, j'attribue au primitif et véritable comté d'Aure
les vallées d'Aure, de Nestes, de Barousse et de Larboust. Nous
avons vu plus haut comment y fut ajouté le Magnoac. Cette addition
me décide à l'étudier à part dans un Appendice.
II. — GÉOGRAPHIE FÉODALE.
Composition du comté dAure : Vattie iAtare. comprenant :
Arreau, Ancizan, Aragnouët, Ardengost, Aulon(à la vicomte de Nébon-
zan), Barrancouéou , Bazaus, Bourisp,Cadéac, Camou, Mazouan, Estan-
san, Ens, Get, Gouaux-d'Aure, Guchan, Ilhet, Jezeau, Lanson, Le Plan,
Osten, Paillon, Sailhan, Saint-Lary, Sarrancolin, Soulan, Trachères, Tra-
mesaïgues, Vielle, Vignec.
VdUée de Nestes, comprenant :
Anla (que certains donnent à la vallée d'Aure), Anticban, Aspin, Bazaus,
Beizous, Escala, Fréchet, Izaux, Labarthe-de-Nestes, Lortat, Mauléon,
Mours, Ourde, Sacoue, Saiot-Arroman, Samaran, Sort, Troubat.
VaOèe de Barousse y comprenant :
Anla (que certains donnent à la vicomte de Nébouzan, et d'autres h la
vallée d' Aure ) , Aveaux , Bertren , Bramebaque , Gazaril , Gréchet , Esbareich ,
Ferrère (donné par certains à la vallée de Nestes), Gaudent, Gembric,
Bheu, Louves, Mauléon, Sacouê (donné par certains à la vallée de Nestes),
Sainte-Marie, Salécban, Sarp et Milhas, Siradan, Tibiran, Valcabrère.
VaUée de Larboust, comprenant :
Beraet, Billères, Cazanx, Castillon, Cathervielie, Garin, Jurvieile,
Portet, Poubeaa, Saint-Aventin, Saint-Tritous, Tibiran, Trébons.
Justices et terres royaks. — Dans la vallée d'Aure :
Ardengost (le prieur bénédictin de Sarrancolin coseignenr), Arreau
(comprenant Ancizan, Arreau, Aulon, Barrancouéou, Bazaus, Cadéac,
Campbemard, Gampuzon, Gouaux-d'Aure, Grailhen, Get et Trame-
saîgues, Guchan, Guchen, Camous avec coseigneurie du prieur de Sar-
rancolin, llhet avec coseignemie du prieur de Sarrancolin, Jezeau, Lanson,
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— 37 —
Osten on Usten, Paillon, Esta san (le prienr de Sarranoolin coseigneur);
Sarraneolin (comprenant Beyràde, Jnmet, Sarranoolin, avec cogeig^nenriede
Tabbaye de Simorre, au diocèse d'Anch, dont dépendait le prieuré de Sar-
raneolin); Vignec (comprenant Aragnoët, Azet, Bourisp, Gadeflhan, 6et,
Le Pian, Saiilan, SaintrLary, Soulan, Trachère, Tramesaîgues, Vidle,
Vignec).
Dans la vallée de Nestes, pas de justices et terres royales depuis
1715, date oh elles furent aliénées, comme nous verrons plus bas.
Dans la vallée de Barousse :
Bramebaque, baronnie comprenant Aveux, Bramebaque, Grécbets,
Estensan, Ferrère, Gaudent, Generest, Vaicabrère. A Grécbets, Estensan,
Valcabrère, il y avait des coseigneors. — Gazarilh (avec un coseigneur). —
Maidéon, baronnie comprenant Anla, Anticban, Esbareicb, Gimbrie, llheu,
Manléon, Ourde, Secoué, Sos, Troubat. 11 y avait des coseigneurs pour
ces différentes terres. — Izaourt, avec un coseigneur. — Saléchan, avec
un coseigneur. — Thebe.
Certains documents du xviii* siècle font de Gimbrie le siège
d'une justice royale, comprenant Aveux, Bramebaque, Créchets,
Gaudent, Generest, Gimbrie, Loures.
Dans la vallée de Larboust :
Montréjau, comprenant Bemet, Gazaux, GastSlon, Cathervidie, Garin,
Jurvielle, Poubeau, Saint-Aventin, Saint-Tritous. D y avait des seigneurs
paréagers pour ces diverses lerres.
Montréjau, situé hors de la vallée de Louron, était aussi le
siège d'une châtellenie du Petit-Comminges, compris aux xvii* et
xviii* siècles dans la jugerie de Rivière.
Juitiees royaks oKinéeê. — Dans la vallée d*Aure, néant.
Dans la vallée de Barousse, néant.
Dans la vallée de Nestes :
Par contrat de 1715, le Roi céda au duc d'Antin, contre La
Maison-Rouge, terre sise près de Versailles, les neuf terres ou com-
munautés suivantes :
Bazur, Bizous, Eacala, Gazave, Izaux, LabarIbe-de-Nestes, Lortet,
Mours, Saint- Arroman.
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— 38 —
Dans la vallée de Louron, néant.
Jtutieeê et terres royales engagées. — Néant,
Hautes-Justices seigneuriales. — Dans la vallée d'Anre :
Aspin, Fréchet, Jumet.
Dans la vallée de Barouase :
. Sainte-Marie, Siradan, plus Seir et Lombres, d^endaient de la baronnid
dé Montégut, sise hors de la vallée.
Dans la vallée de Nestes : .
. Depuis rechange conda en 1 7 1 5 , qni fit entrer, sauf Astanrieile, tontes
les terres susnonunées de la yaUée de Nestes dans les biens dn duc d' Antin ,
ces terres fonnaîent la haute-justice seigneuriale et baronme de Labarthe.
Mais, en 1776, Saint-Arroman formait déjà une hautejnstîea seigneuriale
à part
Dans la vallée de Larboust :
En 1776, Billères, Trebons, formaient des hautes -justices seigneu-
riales.
Seigneuries sans haute-justice. — Dans la vallée d'Aure, pas de
renseignements de moi connus.
Dans la vallée de Barousse :
Saunac, Sarp et Milhas, Tibiran^'^
Dans la vallée de Nestes, pas de renseignements de moi connus.
Dans la vallée de Larboust , pas de renseignements de moi connus.
APPENDICE SUR LE MAGNOAG,
Nous avons vu plus haut quand et comment le Magnoac fut
dktrait du domaine des comtés d'Astarac pour entrer dans celui des
comtes d'Aure, dont il ne fut plus séparé. Il me semble donc pré-
férable de traiter du Magnoac à la suite du comté d'Aure.
^^) ArchivêM 4épartetnentale$ du Gerê, c. A5i, hbs, A53, /i5&; Mohlizur, Hit-
toiNdêla GâÊOogm, t II, p. àhQ^hkS\ LAFroiaoB, Hi$toite delà tnlled'Àueh,
p. 377-383.
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— 39 —
Compofitum du Magnoac :
Ariès, Auban etCondemajou, Campazan, Canbous, Cizos et Haulon, La
Commanderie ou Sariac-Devant, Devèze, Espenan, Garaison, Gaiissan,
Goûts, Guîzerix, Hachan, Lalanne, Laran, Lassales, Laterrade, Lousgouts,
Madiran, Organ, Oriez, Peyret et Saint-Audrieu, Le Pouy, Puntous, Sa-
barros, Tajan, Termes, VUleneuve.
A ces terres, il faut ajouter le district de Gastdnau-Magnoac» comprenant
Casteinau-Magaoâc, Monlong, Gasterès, Viosoa.
Le Magnoac et le district de Castelnau-Magnoac sont appelés
vallées dans les documents desxvii'' etxym* siècles, portant descrip-
tion du prétendu comté des Quatre-Vallées. Mais il est assez clair
que cette appellation est abusive. Jamais, ni le Magnoac, ni le district
de Gastelnau-Magnoac ne formèrent de véritables vallées, comme
celles d'Aure, de Barousse, de I^arboust et de Nestes.
Justices et terres royales :
Gastelnau-Magnoac (comprenant Auban et Gondemajou, Barthe, Gam-
puzan, Gastelnau-Magnoac, Hachan, Sariae-Devant, Villemur, Viozos);
Monlong (comprenant Aries, Gasterès, Gizoset Hoidon, Devèze, Espenan,
Garaison, Oausaan, Guizerix, Lalanne, Laran, Le Goua ou Lougoua, Le
Pouy ou Loupouy, Madiran, Sabarroa, Sariao-Devant).
Justices aliinées. — Néant
Jusâees engagées. — - Néant.
Hautes-justices seigneuriales :
Amé, Bazordan, Betbèze, Betpony, Bizar, Guizerix, Laroqne, Peyret et
Saint-Andrieu, LassaBes, Monlong, Organ, Puntous, Tajan*
Seigneuries sans haute^ustice :
Anes, Baste» Gampuzan, Gaubans, la Gommanderie ou Sariac-Devant,
Devèze, Espenan, Gaujan, Goutx, Hachan, Lalanne, Laran, Larroque,
Lassalet, Laterrade, Madiran, Montané, Peyret, Sabarros, ÏSariac, Termes,
Villeneuve , Viosos ^^K
<*) Archivée départementale$ du Gen, c. /^5i, &59, 653, kbh; Hoiclbzdh ,. Hit-
toire de la Gtucogne, t. II, p. àh'j; Lavforoub, Hietotre de la ville d*Àueh,
t. II, p. 38o-38i.
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40 —
OBSERVATIONS
SDB
LE MOUVEMENT INDUSTRIEL
ET COMMERCIAL
DE L'ÎLE DE CHIO
EN 1897-1898,
PAR M. HUBERT PERNOT.
Nos informations les plus récentes sur le commerce et l'industrie
de Tile de Chio sont celles qu'a publiées Cuinet {La Turquie éC Asie ^
1. 1, p. && et suÎY.) Ceux qui ont voyagé en pays ottoman savent
combien il est difficile de s'y procurer, sur ces sujets , des rensei-
gnements précis. Les sources officielles ne méritent qu'une confiance
limitée et sont d'ailleurs inaccessibles la plupart du temps; quant
aux chiffres donnés par les consulats, il n'est pas non plus toujours
prudent de leur accorder une entière créance. Pour ne citer qu'un
exemple, un consul européen , dans un rapport commercial adressé
à son gouvernement, évaluait l'exportation annuelle des mandarines
de Chio à 3oo,ooo mandarines, pour une année où elle avait été
en réalité de 3,3o9,ooo; en revanche, il estimait celle des %ue8,
pour cette même année, à un million de kilogrammes, alors qu'elle
ne s'était pas élevée à 95,ooo kilogrammes! Deux séjours dans
rtle de Chio, l'un de quatre, l'autre de trois mois, à l'occasion
d'une mission scientifique que m'avait confiée le Ministère de l'in-
struction publique, m'ont permis de dresser le tableau suivant
d'après des renseignements dont je ne saurais indiquer la source,
mais dont je garantis l'exactitude.
Les observations contenues dans ce tableau portent sur une
période qui va du i^*^ septembre 1897 au i*"' septembre 1898.
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— 41
TABLEAU COMPARATIF DE L'IMPORTATION, DE L'EXPORTATION
ET DU TRANSIT POUR L'ANNEE 1897-1898.
DÉSIGNATION.
UNITÉS.
IMPORTATION.
EXPORTATION.
TRANSIT.
Ader
Ail
AlcoolW
Aliumeltes
Alpistes.
Amandes
Amandes pilëes
Amidon (*)
Ancres
Anes
Anis
Antimoine (')
Arbres
Articles de bureau. . .
Artides de cordonnier.
Balais
Balances.
Barils vides
Baryte
BeurreW
Bière. ( Voir Boissons.)
Kiiogr.
»
#
t
Pièce.
Pièce.
Kiiogr.
»
Pièce.
Kiiogr.
Pièce.
Mètre cube.
Kiiogr.
3,110
9&0
185,338
19,555
33
1,879
19,070
1,111
7,710
3o
1,395
9,555
99,339
900
i,«37
i,88&
68,A53
959
»
98,978
95o
#
l8l,&19
• • • ' f
•4i5
669
1
76,978
f '
791
g*
M
800
M
3,939
f
i,o63
&3o
1,000
17,870
4,995
#
89
98
i,5o9
9,9l3
M
93,195
#
M
a
a
i,43o
a
595
a
19,089
(M La plus mode partie de Talewl impoiié piofient d« Russie. Voir au mot Smhm.
(*) La moitié de Tamidoo est en paquets venaot d*Aaglelerre,'d*Allemagae, etc.; l'autre
moitié, eu poudre, sert è ia fabrication des ioukoomis et prorieut de Fianee presque eatiè-
remenl.
(*) L'antimoine est exploité dans les mines de Keramos, au nord d^ j*fle, dapnia entiron
trente ans. On s'est borné d'abord à exporter ie minerai à &o p. 100, e'est-è>dire le minerai
ricbe, qui pouvait supporter les frais de transport, et on laissait le reste sur idaee. La quan-
tité de minerai riebe étant relativement faible par rapport à la quantité de minerai extraite ,
les frais. d'exploitation étaient considérables; aussi laflaife n*offnt-elle quelque avantage que
lorsqu'une société française, locataire de la concession, eut l'idée de griller le minerai pauvre
pour le transformer en oxyde d'antimoine. One usine a été installée à cet effet; elle travaille
non seulement à la fabrication de cet oxvde, mais aussi è celle du r%ule ou ant|moine mélal-
Ikjne. L'oxjrde d'antimoine est vendu à Anvers; le régule est mis en stock pour l'instant. La
mine et l'usine emploient environ Soo ouvriers , jpour la plupart Monténégrins ou Grecs. Une
autre sodété , unie administrativenent à la précédento , étudie en ce moment les moyens d'ex-
ploiter le plomb et le nnc des environs.de kanbya.
(*) Le beurre importé provient de Rossie, d'AUxandrette, de la Cyiénaique et de diverses
contrées de TOrient.
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— 42 —
DéSLGNA.TION.
UKITÉS.
Biscuits.
hW^
Bœufs
Bois de menniserie; • .
Bois de noyer
Bois de teinture
Boiserie •••...
Boissons en caisses. . .
Bougies*
Bouteilles vides. . • . • .
Briques. . . • i
Brosses... ..k
Café«...i.^,
Caisses rides
lianev/^Sf .^. •••••••
Cannes à sucre
Câpres.
Caroubes
Carreaux
Carier noir. •
Cariar ronge^'^ ...•••
Cédrats en vrac
Cerdes de barils
Gerdesde tamis
Céréales
Chaises ordinaires. . • •
Chaises fines
Chapeaux..
€harbon de terre ^*'. .
Chaussures <*)«
Kilogr.
N. kilogr.
Pièce.
Kilogr.
Mètre cube.
Caisse.
Kilogr.
a
Pièce.
Kilogr.
M
Pièce.
Kilogr.
Kilogr.
»
Caisse.
Kilogr.
M
»
Boisseau.
Douzaine.
#
Kilogr.
a
IMPORTATION.
700
68,/i76i
i,oaA
8,4 17
a,5oo
986
3,190,687
986
489
a
347,49/1
601
96*895
7,53o
900
K
39,545
491
1,090
8a,098
6,85o
19,669{
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99i
188
875,060
100
EXPORTATION,
3,937
396!
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- 7.
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4,195
M
IP
591
#
,10,834
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1
M
979
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48
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5,175
6
K
9
5,000
100
TRANSIT.
600
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i3
n
M
#
979,343
775
f
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#
19,89^
M
817
119,066
M
106
t3,98i
8
i4o
a
a
a
a
#
(M h» blés provienDent de Tanfoie, de Ronmanie, de Rwdê et de l*IIê de Ghjfpre. !!•
■ont moulus par detix moalins k vapenr qni oeeapent une •dxantaiDe d'ouvriers.
(*) Le sixième environ du eaft importé vient de Fnnee; le reste provient de Trieste et on
pen de Gènes.
(*) Le CÉviar rooge 00 termui est le mets de prédileeUon des habitants de Chlo pendant
leors nombreux jours maigres.
(*) Le eharlwn de terre provient d^Hénelée et de la mer Hdre.
(>) La ville de Ghio possède d'excellents eordonnien ; les paysans vont pieds nus ou portent
des chaussures g ro ss itte s ftibriqnées sur pitee.
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— 43
DÉ8IC1VATI0N.
UNITÉS.
IMPORTATIOII.
EXPORTATION.
TRANSIT.
Chaux. .. .
Chevaux..
Chèvres. . ,
ChifloQs. . .
GmenL • •
Cirage. ••
CitroDB en
Citrons en vrac
Clous
Clous de Triesle
Coffres-forls
Cognac^»)
CoUe de cordonnier. • • .
Comestibles
Confitures
Conserves
Coquillages
Corbeilles.
Cordages et ficelles
Coton filéW.
Coton brut
Couffes vides
Couleurs
Crin végétal
Cuirs ouvrés d'Europe. . .
Dames-jeannes
Douves
Drogueries
Eau de fleur d*oranger..
Eaux minérales
Écorces aromatiques. . • .
Écorces de pin
Écorces d'oranges
Encens
a
Pièce.
Kilogr.
Caisse.
Pièce.
Kilogr.
#
M
H
a
a-
a
a
a
Pièce.
Kilogr.
a
a
Pièce.
Kilogr.
a
a
Pièce.
a
Kilogr.
a
a
a
tt
a
a
53,378
3
a
74,388
4Ao
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a
9.46o
7,1 34
4oo
ii,o5a
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3,35 1
a
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«7.995
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47,690
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a
6.469
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a5,65o
a
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1
190
5,693
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• • a
894
910,090
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a
a
a
a
609
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i45
t,389
70
9,611
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119
4o
a
1,099
3,189
a
a
961,889
A9
a
a
i36
8,07.8
a
a
9,789
18,100
1,53.1
100
a
a39
a
a-
a
a
a
a
17,937
a
945
171
699
a
a
4i5
a
1,173
a
a
106
3,800
a
i,5i5
(') Depaù 1893, ia Grèce impofte pllit de la noilié da eogoie tODioBuné à
(*) On culUfe W eoloQ à Ghio, sarUNU dus le nid d« llie{ aui U «t ta
•ar pUee.
Ghio.
tnviâlU et otiHeé
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44 —
DÉSIGNATION.
Epices
Éponges
Escargots. •••• •••....
Essence de rose.
Étoffes diverses.
Étoffes de coton
Étoffes de laine. ......
Étoffes de laine mesirëe. .
Étoffes de soie ^
Étoupes
Faïences
FarinetO
Fer brut
Fer ouyré
Fer-blanc
Ferraille
Feuilles de pin
Fèves fraîches
Fèves sèches
Ficelles
Figues sèches <*)
Fil de fer
Foin sec
Fonte W
Fromages (*)
Fruits frais
Fruits secs .,. .
Glaces (miroirs)
Glu
Gomme d'amandier. . . .
Graines diverses (semence)
Graines de coton
UNITÉS.
Kilogr.
Caisse.
Kilogr.
Kilogr.
IMPORTATION.
1.667
93,aoo
»
a
5A,8o6
13,807
aoo
370
9,678
ai,73i
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67,33^
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9
65,oÂ6
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#
a
109,51s
79,665
5&,9A3
4,176
a
9«»9*5
968,119
EXPORTATION.
1,695
17
1A7
39,008
3,997
i,A88
i,io5
a
a
a
a
987,478
i,45o
1,181
5
M 18
119,450
119,778
69,689
a
94,939
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5o
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9»9®*
60,991
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5o
97,745
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93o
74
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a
1,170
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a
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389
a
307,776
1,71 4
9,790
a
8,364
u
a
A,497
761
109,636
a
a
a
8,497
46,896
1 5,0 16
a
a
890
i35
a
(') Ud bon tien des farines est importa d'Itelie; le reste vient de Turquie, Roameaie,
Russie. La Tanne exportée provient des blés rnooioi dans l*iie; elle est dirigée sar Candie et
sur les villes voisines de Cnio.
(') La récolte des 6ffues a été mauvaise en 1898.
(*) Ghio poesède trois fonderies qui suffisent aux besoins du pajs.
W La moitié d« fromagu coniommé dans l*fle est importée soit de Tarqnie, soit de Grèce;
le fromage dit ktuiri entre poor moitié dans ettCe importation.
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— 45
DÉSIGNATION.
UNITÉS.
IMPORTATION.
EXPORTATION.
TRANSIT
Graisse
Habits confectionnés ^^l
HaricoUW
Houille. (Foir Charbon de
terre.)
Haches
Huiles diverses dMndus-
trie
Huile de lin. •••,...
Huile d^olive
Indigo
Ivraie
Joncs
Laine. •••
Liâmes frais..
Légumes secs
Lie de vin
Lin. ••...••••.
Lingerie confectionnée. .
UvresW
Mandarines
Mandarines en vrac • . • .
Marbres (♦)
Marbres en poudre
Pièce.
Kilogr.
g
M
n
#
Botte.
Kilogr.
a
#
a
a
9
#
9
Caisse.
Pièce.
Kilogr.
1,956
«,698
991,A5l
s3
33,679
9
7»5o9
3i8
61
9
1,9&6
7*075
6/i,4o9
9,096
1,000
9
100
595
9
9
3,390
3,080
9
65
1,01&
9
A69
366,560
9
9
9
70
99,886
3o,668
5»797
i3
9
9
MO
60,809
9,696,665
9
9
5o
9
95,619
379
9,557
3,553
9
7
9
9
3,079
33,oo3
9,099
355
33 1
9
9
660
9
9
9
O En 1890, Chio m recevail gain d« d«bon que t,&oo habito roofceUonnét. Cette impoin^
UUon tend à anpnenter ; la pietqae totalité de oei eonfectiont fieat d*Aatriche. On fait sur
place de iS,ooo à 90,000 eostumes on pardeiaas. L*aiage des vêtements eoropiens se gén^liee
de plus en plus ; les eostumes vraiment indigènes n*exbtent (rfus gnère que dans le snd de TUe ;
dans etnqoanle ans, les villages de Pyrglii et de Kalamoti seront seuls è les conserver, ce der-
nier chei les femmes seulement.
(*) Presque tons les haricots proviennent des ports turcs de la mer Noire.
(*) Ces SsS kilogrammes de livres sont entrés d*nn bloc en septembre , c*est4Hlire è la rentrée
des classes. Par suite des sévéfrilës de la censure ottomane , le reste des livres entre en contre*
bande ou par rintemiédiaire de la poste autrichienne , qui a un bureau à Chio.
(^) Les marbres de Chio ont été vantés dans Tantiquité (Fusiel de Goolanges , JCnnotres sur Tfls
U Om, Archives des missions, t. Y, i856, p. éSs). Anjourd*hui, Tile n*en exporte plus; il
existe aux environs de la ville un certain nombre de carrières qa*on cherche à mettre en exploi-
tation actudlement.
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— 46 —
DÉSIGNATION.
Mastic (gomme ('))..
Médicaments.
Melons
Mercerie
Métaux ouvrés
Meubles
Meules
Miel
Millet
Montres W
Morue
Moutons
Mulets
Mytonéro «»)
Nattes ordinaires . . .
Noyale W
Noyaux d^oiÎTes
Oignons. , . ;
Olives
Oranges
Oranges en vrac ....
Orge
Os
Osiers
UNITÉS.
u
a
a
B
a
Colis.
Pièce.
Kîlogr.
Boisaeau.
9
Kilogr.
Pièce.
Pièce.
Kilogr.
t
n
B
B
H
Caisse.
Pièce.
Boisseau.
Kilogr.
Pièce.
IMPORTATION.
170
i,o4o
i65,/^8o
3â,356
1,397
79
k
3,707
193
a
4,661
555
1
// .
673
a
H
189,56^
700
14
B
io,o65f
1,000 .
579,^00
EXPORTATION.
331,867
B
B
i,i3o
135
//
B
B
- . . B
B
. .55. J
i33
.10
•7^a49- .
. aoo
ôs
-i8u,700
. 5,l39
. ii65,i63
93,061 j
. 5^648L,32o
83
3,618
- B
TRANSIT,
939
B
B
B
B
9
B
B
t6
B
365
B
B
B
B
&00
B
19»583
.i,A3&
B
B
399
B
B
da ieotifaae, a été aotrefois une des principales richeaies de l'île,
oyen dMaeiaiona pratiquées sur les troncs. Le même tronc est piqué
(•) Le mastic, on „
On Textrait des arbres an moyen d*ineiaions pratiquées sur les troncs. Le même tronc est piqué
à six on sept reprises , après quoi on procède à la réeolte. On fait annudiement trois récoltes ,
dejoiRet I fin septembre. Bn flt8a, la mik «a a sudaH anotre io piaama r^ba, «Bviron
8 fraaes le kiiogranima; dans \m daax ^lés qae j'ai mmh k ChM , les pafaane ne Toot veodo
^•e de la è i5 pûstrea r«k«, c*aai-à-dired(e a firanci à s fr. &o le kiU)graffliiMe (rectifier Ctfioct,
1. 1, p. ii6). Soixante arbres da fraude dimeosioB se donnent guère, dans les trois récoltes,
qne 19 okes de mastic. Si, d*aatre part, on songe que le lenlisqve a besoin pour lui seul du
terrain où il croit et qne la récolte et le nettoyage de la gomme demandent vn temps eeo ai d^
rable, on se convaincra facilement que les bénéfices retirés de la ««Itara da lenliaqve, daM
Tétat aetud des cbona, sMrt pluldt illMoirsi. G«tte caitara, «epaodaiit, m dMpawîliia pas de
sildCde rite; les indigèocs k«MttnuaU par babiliida; da plas, la substitution an leoiisqac
d*a«tfes arbres, oliviers, figvers oa amandiers, laisserait Stnémmt le sol improductif pendant
quelques années et les paysans grecs ne comprennent pas les placemeols à longue échéance.
i,V Les montres qui entrent à Cbio , en contrebande par conséquent , proviennent surtout
d* Allemagne.
(') On désigne sous le nom de myUméro nne ean {v9p6) semUaUek l^ean de llenrs d^orasger
et qu'on relire des parties extrêmes (fi^Tv;) du citronnier.
<*) La noyale est une étoffe pour voile?.
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47
DtsiGRATION.
UNITÉS.
IMPORTATION. EXPOBTATION. TRANSIT.
Paille
Paniers de Trieste. . .
Paniers vides
Papiers divers.
Papier d'emballage. . .
Papier fin
Pastèques
Pâtes diverses
Peaux brutes (^)
Peaux ouvrées (^) • . . .
Peaux de chèvres ouvrées.
Petmes
Pétrole en barils
Pétrole.
Pianos. . . .,
Pistaches
Pierres. ••••••.....
Plâtre
Plomb •,
Plomb (petit).
Ptoîs
Poissons frais
Potaions salés. ......
Poivre
Poix
Pommes de terre ....
Poterie W
Poudre «»)
Pouzzolane
Raisins secs
Kilogr.
Douzaine.
Pièce.
Kilogr.
Kilogr.
Caisse.
Pièce.
Kilogr.
Tonne.
Kilogr.
i,oi6,3oâ
#
55,o33
91,83s
H
69,33a
i/i,5i3
i,6oi,&ia
3,3/ii
5,547
IxMo
11,927?
5
a
104,679
M
118
3,5oo
1,610
1,443
192,933
600
944,919
55,475
»
990,900
u
M
»
3o8
846'
199
#
a
90,753
10,983
885:94 1
700
i55
1
i64
35,o55
#
100
a
3,089
a
8,891
#
3,01 3
1,099,056
6,969
a
91,900
a
! a
I a
i55
! a
! 5,708
3,691
a
1,590
95,o56
a
649
a
a
1*099
a
a
a
a
a
5oo
a
a
45,009
a
9,o5o
139,549
4oo
a
a
979,o3o
(') Letpesax brutes sont importées d^Éffjpteet d'Amérique par le Havre, Anvers el Ilam-
koQrg. Lt ville de Chio compte ao tanneries oçcapant environ 400 ouvriers. Les esporlations
de pnnx oavrées se foDt par la Torqnie , la Balgane , la Ronroanie et la Serbie.
(*) On ne fabriqne plus snère de poterie qo'aa village d'Armolia , dans le sud de File.
Ob rcnarqMcaqae l'importation offidelie do petit plomb a été de 3,&oo kilogramaes,
anis qoe csllo do la pâodre a été noUel L'Ua de Chio possède cepesdaat des lièvres et des per-
drix ao mmt f mode quantité ; on j trouve aosai beaucoiu» d'oiseaax de passaoe , prinâpalemeot
des eailles « des toorterelles et des bécasses ; 1m paysans coassent ces divers gibiers avec d^autaot
pl«s4'ordeor ^ tooa Isa effarts da g owaroemeal pour leur imposer l'obUgttton dn permis de
ebasse oot été jusqu'ici iûutileB.
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— 48 —
DÉSIGNATION.
Rames.
Résine
Rii
RogQures de peani . . .
Sacs vides
Savon.
Seigle
Sel
Selles
Semoale
Sésame
Soieries (*). ( Voir Étoffes
de soie.)
Son
Soude.
Soufflets de forge. . . .
Soufre
Souma ou eaa-de-vie brale
Stéarine
Substances aromatiques. .
Sucre
Sucreries (').....
Tabac
Tanin
Tapis
Terre
Toubéki
Tuiles
Ustensiles de cuivre et
quincaillerie
Vallonée brute
Valionée en poudre
UNITÉS.
Paire.
Kilogr.
M
M
a
a
Boisseau.
Kilogr.
Pièce.
Kilogr.
Pièce.
Kilogr.
K
M
n
#
#
#
Pièce.
#
K
IMPORTATION.
1&9
9/l35
737,393
H
ao,i8o
i55,9/^7
1S9
387,89/i
k
10,â03
M 14
1,961,597
9,o85
1
ii9,3o8
#
17,363
1,355
538,845
7*^59
4i,8/i3
io5,868
973
1,000
346
8,796
1 36,369
70,639
EXPORTATION.
f
589
3,877
95,739
63o
K
H
1,191
33
3,535
390
54,o84
M
1,584
91,694
1^0
8,999
9,4i8
8,4oo
994
194
#
a
997
30,398
170
33,090
#
TRANSIT.
933
M
i54,5i 1
M
i,oi4
l5,130
M
5,999
B
a
1,769
158,383
9,000
a
60,934
#
5i5
4o
io5,t5o
4,665
9,953
599
#
35,669
4,567
a
(') La s6ncicultare et 1« maoafaclare de U wie ont été jadis une des indottrin les plos pros-
pères de Chio. Puslel de Gouian^ (Jfénotref twt l*<k de Chio, archives des miseioui, t. V,
1866 , p. hSh) dit que ille exporte annocllement de 18,000 à aa.ooo kilogramnea de cocons.
On Toit que cette industrie a aajonnlliai disparu de IMle.
(*) Le sacre importé è Chio vient surtout d\Aatriehe et d'Allemagne par la tofe de Trlcste.
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— 49 —
. DÉSIGNATION.
UNITÉS.
IMPORTATION.
EXPORTATION. TRANSIT.
Verrerie ordinaire
Verres à vitres W
Verres coloriés
VinW
#
Caisse.
#
Pièce.
Cage.
Kilogr.
66,191
398
1,935
A55,i6o
6,199
1
19
i,3oo
1,993
9
#
39,098
a
a
a
a
75
a
a
10,936
a
a
5
a
Vinaiffre
Voitures ....••
Volailles
Zinc
(') Presone tous les Terres è vitras proviennent d'Anvers.
(*) Les vins importés à Chio le sont par petiU voiliers fpii viennent de Tenedos, de Samos,
G^BAPHIB, N*"* 1-2. — 1900.
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— 50 —
TABLEAU COMPARATIF DESTARRIYAGBS DE NAVIRES
m
POUR L'ANNÉE iSgB.
PAVILLON.
NOMBRE DE NAVIRES.
TONNAGE DES NAVIRES. |
TAPB0R8.
yoilibrs.
TOTAL.
fAPIUIS.
70IUBI8.
TOTAL.
Anglais
Autrichien
Grec
a/ia
189
3/ii
98
5o8
96
a
1
3o/k
11
9,509
e
507
9^9
190
6/i5
39
3,010
96
507
tonne).
98,796
935,695
1^5,886
â/1,668
176,578
9o4,6o8
M
tonnes.
»
85
36,701
538
3o,639
#
3,o3o
tonnes.
98,796
935,710
189,587
65,9o6
ao5,oi7
ao6,6o8
3,o3o
Italien
Ottoman
Russe
Samien
Total
i,âi3
3,395
4,739
83/1,089
70.793
906,889
TABLEAU COMPARATIF DES ARRIVAGES DE NAVIRES
POUR L'ANNÉE 1896.
PAVILLON.
NOMBRE DE NAVIRES.
TONNAGE DES NAVIRES. \
TAPEORS.
▼OlUERS.
TOTAL.
▼APBDRS.
▼0IL1BR8.
TOTAL.
Anglais. .......
Autrichien
Grec
l35'
206
617
96
670
89
g
ff
#
971
5
9,686
a
690
i35
906
688
3i
9,956
89
6^0
tonnes.
91,l38
933,765
i58,7o3
39,963
106,196
if.3,33i
tonnes.
a
lÊ
3i,596
193
31,993
a,39a
tonnes.
at,i38
933,765
191,997
39,386
186,188
1 53,33 1
9,399
Italien
Ottoman
Russe
Samien
Total
1,336
3,180
6,5i6
760,396
67.031
897,697
La ville de Chio possède maintenant un port qui peut recevoir
les navires de fort tonnage; mais, par crainte des droits à payer,
il n'y a guère que le dixième des vapeurs et le tiers des voiliers
qui entrent actuellement dans ce port; les autres font leur opé-
ration en dehors.
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i
— 51 —
COMPTES RENDUS ET ANALYSES.
SoGiiri DB Géographue de Finlande. — Atlas de Finlande [ cartes J.
Helsingfors, 1899, iSociété anonyme F. Tilgmann, in-folio; —
Atlas de Finlande [Texte]. Helsingfors, 1899, J. Simelius. In-S*",
1/1 planches, 8/i figures dans le texte, ^79 pages (pagination par
articles).
{BuUetin de la Société de géographie de Finlande, Fenuu^y 17).
On se rappeUe la belle collection de cartes et de graphiques , exposée en
1896 au sixième congrès international de géographie (cong^ de Londres),
par la Société de géograpliie de Finlande. Encouragée par Téclatant succès
de cette exposition , la Société d'Helsingfors décida de publier une partie
des cartes et graphiques exposés, d'en ajouter de nouveaux à ce premier
ensemble et de faire paraître le tout sous la forme d'un atlas qu accompar
gnerait un volume de texte explicatif. Quatre années ont suffi à cette
double tâche; et c'est peu qu'un si court laps de temp si l'on considère la
quantité des matériaux utihsés et la rare perfection de l'œuvre tout en-
tière.
L'adas de Finlande et le texte qui l'illustre constituent une monographie
géographique et statistique complète du grand duché. L'atlas s'ouvre par
deux tableaux statistiques, l'un pour les villes et les bourgs, l'autre pour
les bailhages et les communes rurales, les chifltes de la population l^ale
ayant été arrêtés au 3i décembre 1 896 : ces deux tableaux servent d'intro-
duction à la caile d'ensemble du pays, à l'échelle de 1:9,000,000, fondée
sur une projection conique coupant la surfisice terrestre aux parallèles de
6i'i5' et de ôi'iS', avec méridien moyen passant par Helsingfors. Ce
méridien moyen de Helsingfors a été adopté pour tontes les cartes de l'atlas,
et l'on peut se demander si l'innovation en est hem^use; mais il n'est que
juste d'ajouter que poiu* toutes les cartes in-folio (pour celles-là seulement)
le méridien de Greenwich a été indiqué en traits initiaux dans Temmarge-
ment.
Mieux que tous les éloges , la simple énumération des cartes, des cartons
et des graphiques de l'Atlas de Finlande témoignera de l'efibrt accoffipl*.
Après la carte d'ensemble, nette et jolie à souhait:
9. Carte hypsométrique.
3. Carte pétrographique.
li. Dépôts quaternaires.
A.
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— 52
5 - 1 00.
5. Isothennes.
6a. Isobares.
6b. Roses des vents.
7a. Nombre des jours de TaDaëe dont la température moyenne a. été supérieure
ào% 5% 10", i5*»etao'.
76. Différence entre la plus haute et la plus basse température pendant un mois
des différentes saisons et de Tannée.
8 Épaisseur de la couche de neige tombée pendant Thiver de 1899-1893.
9a. Épaisseur totale de la couche de neige 1890-1 896.
96. Quantité totale d*eau tombée en 189/i et 1896.
loa. Gelées d'été.
106. Phanérogames.
1 la. Limites des arbres et des arbustes.
116. Limites des plantes cultivées.
19. Forêts de TÉtat.
i3. Forêts.
1 A - 1 8. Statistique de population.
1 h. Nombre de la population. — Superficie de la terre. — Densité de la popu-
lation. — Nombre des mariages. — Proportion des sexes. — Nombre des nais-
sances en p. 100 de la population moyenne. — Accroissement de la population.
— Décès en p. 1 00 de la population moyenne.
i5. La population selon Tâge et le sexe, 1761-1875.
16. La population selon Tâge et le sexe, 1880 et 1890. — La population se-
lon l'état civil, Tâge et le sexe, 1880 et 1890. — La population selon l'état civil
et le sexe, 1761-1890. — Nombre et densité de la population dans les gouverne-
ments. — Superficie des gouvernements.
17. Densité de la population, 3i décembre 1890.
1 8. La population dans les villes et les communes rurales. — La population
en 1 890 selon la langue pariée. — La population en 1 890 selon le culte. — La
population en 1890, au-dessus de 10 ans, selon le degré d'instruction. — La po-
pulation en 1890 par professions. — La population en 1890 selon l'origine. —
La population en 1890 sdon l'état socîd. — Aveugles, sourds-muets et aliénés en
1890. — Représentés et non représentés aux diètes.
19. Écoles rurdes, 1896-1897.
90-91. Statistique agricole: I, III, Récolte totale, 1896-1897; II, IV, IX,
Seigle; V, VU, X, Orge; VI, VIII, XIII, Avoine; XIV, Pommes de terre; XII,
Gros bétail; XV, Chevaux; XVI, Beurre d'exportation.
99. Chutes d'eau et rapides.
93. Métaux et carrières.
9 6. Industrie.
95a. Exportation des bois de sciage, 1865-1896.
966. Objets d'exportation les plus importants, 1866-1894.
95c. Navigation extérieure, 1867-1896.
96. Phares.
97. Communications.
98. Trafic des chemins de fer de l'État en 1896.
99. Télégraphes et téléphones.
Digitized by
Google
1
— 53 —
3o. Postes.
3i. Trouvailles préhistoriques.
3 sa. Frontières historiques; frontières politiques. — Carte ecclésiastique. —
Provinces. — Divisions judiciaires.
Enfin Tatias se termine par la reproduction de deux cartes anciennes (3 36.):
celle d*01aus Magnus (iBSg) et celle d* Andréas Bureus (i6a6).
Telle est Tœuvre que vient de publier la Soeiki de géographie de Fin-
lande; elle fait le plus grand honneur aux hommes de science et de talent
qui, sous la présidence de H. E.-R. Neovius, Tout menée à si bonne fin.
VAthu a paru en deux éditions. Tune en français, Tautre en «finnois et
suédois», le texte étant publié à part en chacune des trois langues. La tra-
duction française du texte est due à notre compatriote, H. Jean Poirot,
ancien élève de l'École normale, lecteur de français à l'Université d'Hel-
singfors.
Paul BoTËR.
M. le baron de Bâte. — Notes de Folklore nwrdmne et méichériaky
m-8, 13 p. Paris, 1899.
Le 99 juillet 1897, M. de Baye a fait une excursion au village mordvine
de Sdiksa, district de Gorodichtché, à quelques kilomètres à Test de Penza.
De cette excursion il a rapporté les Notes de Folklore, qu'il publie au-
jourd'hui et qu'il a dassées sous les rubriques suivantes : Origine des Mordr
frines et des Mitehiriaks, Mœurs et coutumes. Fêtes et sacrifices. Coutumes de
mariage. Médecine superstitieuse. Coutumes Junéraires. Pour finir, une lé-
gende mordvine analysée en vingt lignes.
Paul BoYEÎu
M. le baron de Bats. — Au Nord de la chaîne du Caucase, souvenirs
iune mission. Extrait de la Revue de (réo^â^At^ (livraisons de juil-
let et août), 10-8"*, 56 p., avec planches. Paris, 1899.
Aimable causerie pour laqudle l'auteur lui-même proteste contre le nom
(rtrop pompeux» de conférence. Successivement, il nous conduit chez les
Bjédouks de la province de la Kuban, chez les Khevsoures des environs de
Vladikavkaz, chez les Ossètes (et le lecteur n'apprend pas sans surprise
qu'il existe en ossète beaucoup de mots germaniques) , chez les Ingouches,
voisins des Ossètes , chez les Kabardiens , chez les Koumyks et les Avares du
Daghestan, enfin chez les Tchétchènes.
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— 54 —
M. de Baye nous pardonnera-t-il d'indiquer que le mot inarodtsy (p. s),
nominatif pluriel du singulier mofWeto (le suflSxe, n*ëtant point Uy, mais
ete, contrairement à TetpHcation donnée en note) se laisse assez facile-
ment traduire en français par » allogènes t), et qu'une ferekîadnaxa est une
voiture de poste attelée de chevaux de rechange et non pas une voiture
sans ressorts ?
Paul BoYBii.
M. le Commandant db Blat de Gaix. — Histoire mUtaire de Bayome.
Tome I*^: De Torigine de Bayonne à ravènement de Henri I Y.
Bayonne, dont le nom dérivé de la langue basque signifie ffla rivière
bonne?), ibaii ona, n'apparaît dans l'histoire qu'à la fin du iv* siècle. Elle est
mentionnée alors dans la NoHtia dignitatum sous le nom de Lapurdum^ qui
s'est conservé dans celui de Labourd donné à la région comprise entre l'A-
dour et la Bidassoa. Lapurdum était à cette époque le siège d'une cohorte.
Les documents du viii* siède portent Bayonne et Lapurdo.
C'est pendant la période ge^o-romaine que lut élevée la pr^nière en-
ceinte fortifiée de cette ville, qui occupait alors un espace beaucoup moins
étendu que de nos jours sur la rive gauche de la Nive. Les vestiges de cette
fortification ont été retrouvés par l'auteur dans les caves des maisons en
assez grand nombre pour lui permettre de reconstituer son tracé. On ne
saurait, d'après le mode de construction, douter de son origine; mais il
reste à fixer la date précise de son âévation. Bayonne ayant eu vraisembla-
blement à souffrir de l'invasion des Alamans, qui après avoir dévasté la
Gaule de a 53 à a 68 poussèrent jusqu'en Espagne, a pu vers cette époque,
comme d'autres villes de cette r^^on, s'entourer de remparts ; aucune rai-
son ne pajcdt motiver cette précaution à une époque antérieure.
On ne sait à peu près rien de l'histoire de Bayonne pendant les onze
premiers siècles de notre ère. Elle eut à subir très probablement la grande
invasion de l'année 4o6. L'occupation des Wisigoths y a laissé peu de
traces : quelques routes construites dans la r^ion peuvent leur être attri-
buées. En 73a , les Sarrasins , venus d'Espagne, s'en seraient rendus maîtres,
mais sans s'y arrêter. Au contraire, en 866, les pirates normands s'y se-
raient établis et en auraient fait le point de départ de leurs incursions dans
out le bassin de l'Adour.
C'est à partir du xn* siècle que l'histoire de Bayonne nous est bien con-
nue: la ville prend à cette époque un développement de plus en plus grand,
grâce aux libertés communales que lui accorde le duc d'Aquitaine, Guil-
laume X ; de nouveaux habitants affluent vers Bayonne et s'établissent au
pied des remparts , dans l'espace compris entre l'enceinte et la rive gauche
de la Nive. Pour les protéger on décida d'améliorer et d'étendre les fortifica-
Digitized by
Google
— 55 —
dons. C'est pendant Texëcation de ces travaux, en i i3o, que Alphonse I*'
d* Aragon, qui revendiquait la Navarre gasconne, s*empare de la ville, qu'il
occupe <leux ans. Après cette occupation passagère, les travaux de défense
sont repris avec activité.
En 1 1 Sy, la duchesse de Guyenne, fffle et héritière du duc Guillaume,
ayant épousé Henri Plantagenet, Bayonne devint une possession anglaise,
lorsque ce dernier, trois ans plus tard , devint roi d*Angleterre sous le nom
de Henri U.
Pendant les premières années de l'occupation anglaise, la fortification
de Bayonne reçut des modifications notables. Alors fut âevée, ou achevée
du moins, Tenceinte du Bourgneuf, faubourg qui s'était formé sur la langue
de terre comprise entre l'Adour et la Nive. En même temps furent cons-
truites diverses tours en avant et à une certaine distance des remparts , soit
pour servir d'appui k des défenses provisoires destinées à prot^er, en cas
de besoin, les habitants établis en dehors de la place, soit pour s'opposer
à un débarquement, comme l'indiquerait leur situation à proximité des
rives de la Nive. Alors paiement, pour se garantir contre les atteintes de
la population, les vicomtes du Labourd, chargés du commandement militaire
de Bayonne, âevèrent le réduit, appdé plus tard «rie château vieux», dans
un angle de l'enceinte romaine et le munirent d'un donjon suivant l'usage
de cette époque.
Ces amâiorations étaient en voie de réalisation lorsque Richard Gceur-de-
lion, qui tenait le duché d'Aquit^ne, vint assiéger Bayonne dont le gou-
verneur, à la tête des seigneurs gascons, s'était révolté en faveur de
Alphonse IX, roi de Castille, et s'en empara après dix jours de siège.
En 1 9o6 , Bayonne , fidèle cette fois à son maître , ferma ses portes h don
Alonzo, roi de Castille, qui revendiquait l'Aquitaine. Cette conduite fut ré-
compensée par Jean Sans-Terre, qui, en isiS, accorda à la ville une
charte de commune. Dès lors les habitants vont s'intéresser h la fortification
de leur ville et veiller avec plus de soin à son amélioration et à son en-
tretien.
En i377, le roi de Castille* à la tète de ao,oo& hommes, se présente
devant Bayonne; après diverses tentatives d'escdade il est obligé d'aban-
donner son entreprise.
En iA5i, de toutes les places fortes de la région, Bayonne restait
seule aux mains des Anglais. Les comtes de Foix et de Dnnois, envoyés
par Charies VII pour s'en emparer, s'en rendirent maîtres après un siège
de quatorze jours. Cette capitulation marque la fin de la domination an-
j^aise dans le midi de la France.
Charies VII, devenu maître de Bayonne, voulut s'en assurer la posses-
sion en faisant construire des ouvrages capables de donner asile à ses offi-
ders en cas de révolte des habitants. Dans ce but, il fit élever le Château
neuf sur l'enceinte de Bourgneuf.
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— 56 —
Depuis l'ëpoque de son retour à la France jusqu^à la fin du règne de
Henri IV, Bayonne, à cause de sa proximité avec la Navarre et TEspagne,
va ressentir le contrecoup des événements qui seront la conséquence des
luttes de compétition de la maison d'Albret et surtout de Tétat de guerre
presque permanent qui existera entre la France etTEspagne. LesBayonnais
sont constamment sur le qui-vive : au moindre rassemblement de troupes
au delà des Pyrénées, ils se croient menacés et se prépareut à la défense;1a
milice bourgeoise, qui, le plus souvent, compose toute la garnison, fait le
guet; on arme les remparts, on s'approvisionne en munitions et en vivres.
Cependant ces alarmes sont vaines; une seule fois, en 1 5 a 3, les Espagnols
tentent un assaut brusqué de la place; ils se retirent au bout de trois jours
en reconnaissant Tinutilité de leurs efforts.
Grâce à cet état d'alerte perpétuelle, la fortification est sans cesse entre-
tenue et améliorée. Elle reçoit les modifications que toutes les places fortes
subirent à cette époque pour être en état de résister aux effets de plus en
plus efficaces du tir de Tartillerie et en permettre lemploi pour leur propre
défense. La muraille romaine ne pouvant plus résister à l'artillerie de l'at-
taque, ni recevoir de canoiis, on construisit, vers i5i3, un nouveau remr-
part parallèle à l'ancienne enceinte et à s5 mètres en avant. En même
temps s'élevèrent les premiers boulevards destinés à flanquer la nouvdle en-
ceinte; leur achèvement exigea un assez grand nombre d'années.
Cependant de nouveaux systèmes de fortification , introduits par les Ita-
liens et préconisés par Errard de Bar-le-Duc, se répandaient en France.
Dans sa sollicitude constante pour ses fortifications, Bayonne ne pouvait
rester indifférente à ce nouveau progrès et ses échevins décidèrent d appder
Errard. Cet ingénieur vint en 1699 à Bayonne et fit un projet d'ensemble
daas lequel il proposa de remplacer tous les boulevards par neuf bastions
beaucoup plus grands et tracés d'après son système. Les travaux furent
commencés en 1 6o4 ; mais la mort tragique de Henri IV vint les arrêter.
Toutefois, le bastion LachepaUlet qu'on avait entrepris le premier fut achevé.
C'est la seule partie de l'enceinte qui ait été exécutée conformément au pro-
jet du grand ingénieur.
Ici s'arrête, pour le moment, l'étude du commandant de Gaîx. Cependant
les transformations de l'enceinte ne sont pas finies : à partir de la fin du
règne de Henri IV, elles seront nombreuses et plus radicales encore. Leur
description fera l'objet d'un second volume que l'auteur nous promet dans
sa préface.
L'histoire militaire de Bayonne, qui est en résumé celle de ses fortifica-
tions , ne s'adresserait qu'à un petit nombre de lecteurs spéciaux si l'auteur
n'avait pas pris soin de la rattacher aux événements qui, aux diverses
époques considérées , agitèrent non seulement la cité, mais la France entière.
En élargissant son sujet de la sorte, l'auteur a pu reproduire un grand
nombre de renseignements curieux sur la vie intérieure d'une petite ville k
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— 57 —
une ëpoque déjà lointaine ; cai* dès le xiv* siècle, grâce aux Archives dépar-
tementales, au Livre des iuAliuements de la otffe principalement, les détails
abondent. Par ces documents, nous voyons les magistrats charges de veiller
aux intérêts de Bayonne, pénétrés de Timportance de leurs fonctions, re-
doubler de soins et de précautions au moindre événement de Textérieur,
comme si toute menace de Tétranger à la France les visait directement. De
là des alarmes continuelles è la suite desquelles on stimule le zèle de la mi-
lice, on réorganise le guet et le contreguet, on arme les remparts, on fait
des provisions de vivres et de munitions et Ton poursuit sans cesse Tamé-
iioration de la fortification.
De même nous assistons à diverses cérémonies que la précision et la mi-
nutie des détails rendent très intéressantes ; telle l'arrivée à Bayonne de la
princesse Éléonore, fiancée de François 1*', et des deux fils de ce monarque
à leur retour d'Espagne, avec la description des fêtes données à cette occa-
sion; telle encore l'entrée du roi de Navarre en i53&.
L'auteur nous fait paiement connaître la nature des cadeaux par les-
quds la ville honorait les grands personnages ou cherchait à se les rendre
bvorables. Ce sont des piques h dards dorés garnis de houpes à fil d'argent,
des poignards dorÀ, des marlotes fines, des bas de chausse en soie, des
barils de confiture, des pièces d'ambre gris, des bas de soie, des barriques
de vin, de la vaisselle d'argent. Mais ce qui surprend au milieu de cette
énumération, c'est le donfi*équent d'une certaine quantité de langue de ba-
leine, mets, parait-il, très estimé des gourmets de l'époque. On sait que la
baleine se péchait encore dans le voisinage de nos côtes au xvi" siède, et le
Gouverneur de Bayonne, en iSag, put donner è un envoyé du Roi le
spectade de la capture , par les marins de la r^on , de l'un de ces cétacés,
dont la langue seule pesait seize quintaux.
Enfin l'auteur n'a pas n^igé de nous parier des vicissitudes de l'Adour
qui détourné en i&io de son cours, à la suite d'une inondation, et rejeté
vers Capbreton et Vienx-Boucau, ne reprit sa première direction qu'en
1679, après d'importants travaux.
Ces digressions et d'autres que nous aurions pu signaler rendent la lec-
ture du livre du commandant de Gaîx agréable sans rien enlever à la valeur
de ses recherches spéciales sur la fortification de Bayonne, et l'on doit
souhaiter à l'auteur d'achever sa tâche dans le même esprit et avec le même
succès.
De la Nos.
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BULLETIN
DU
COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SCIENTIFIQUES.
SECTION
DE GÉOGRAPHIE fflSTOWQUE ET DESCRIPTIVE.
» » »
RÉUNION
DBS
DÉLÉGUÉS DES SOCIÉTÉS SAVANTES
DE PARIS ET DES DÉPARTEMENTS
À LA SORBONNE.
PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCE GÉNÉRALE D'OUVERTURE.
Le mardi 5 juin, le Congres s'ouvre à s heures précises , dans
le grand amphilhëâtre de la nouvelle Sorbonne, sous la présidence
de M. Emile Levasseur, membre de Tlnstitut, président de la
Section des sciences économiques et sociales du Comité des travaux
historiques et scientifiques, professeur au Collège de France, assisté
de M. de Saint-Arroman, chef du bureau des travaux historiques et
des sociétés savantes.
Sont présents : MM. Gr^ard, membre de Tlnstitut, vice-recteur
de PAcadémie de Paris ; A. Bertrand , Bouquet de la Grte , L. Delisle ,.
Hamt, H^ron de Villefossb, Hihlt, De Lastbtrie, Lton-Gabn,
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— 60 —
OaoïfT, Thbdbnat, membres de l'Institat; Bieratmé, Dugbogq, 6a-
ZIER, LEFÈYBB-PoifTALIS, LbDÉ, MaRGEL, MaUNOIR, Db LA NoB, PrOU,
Vaillant, Seryou, membres du Comité; Belloc, Ulysse Chevallier,
Chauvigoë, Chariier-Tabur, DrapeyroD, Théophile Eek, Fauve],
de Fréminville, Georges Harmand, Jobert, Lennier, Lucas, Léon
Maître, de Malarce, de Martonne, de Mély, Parfouru, de Roche-
monteix, Rupin, Sabatier, Sorel, Velain, etc.
Au nom de M. le Ministre de Tinstruction publique et des beaux-
arts, M. Emile Levasseur déclare ouvert le Congrès des sociétés
savantes et donne lecture de Tarrété qui constitue les bureaux des
sections :
Le Ministre de Tinstruction publique et des beaux-arts
Arrête :
M. Emile Levasseur, membre de Tlnstitut, président de la Sec-
tion des sciences économiques et sociales du Comité des travaux
historiques et scientiBques, professeur au Collège de France, pré-
sidera la séance d'ouverture du Congrès des sociétés savantes, le
mardi 5 juin prochain.
Suivant Tordre de leurs travaux, MM. les dél^ués des sociétés
savantes formeront des réunions distinctes dont les bureaux seront
constitués ainsi qu'il suit :
GEOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
PrétiderU de la Sedkn : M. Bouquet de la Grye, membre de
rinstitut.
Secrétaire : M. le docteur Hamy, membre de Tlnslitut.
PRtfSIOBNCB DBS S^ARCBS.
Mardi 5 juin. — M. Hihlt, meoibre de Tlnstitut, membre du
Comité des travaux historiques et scientifiques.
Mercredi 6 juin. — Matin : M. Bouquet de la Gryb, membre
de rinstitut, président de la Section.
Mercredi 6 juin. — Soir : M. Grandidibr, membre dellnstitut,
membre du Comité des travaux historiques et scientifiques.
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— 61 —
Jeudi 7 juin. — Matin : M. le générai de la Nob, membre du
Comité des travaux historiques et scientifiques.
Jeudi 7 juin. — Soir : M. Bouquet db la Grtb, membre de
rinstitut, président de la Section.
Fait à Paris, le 19 mai 1900.
Signé : 6. Lbtgues.
M. Emile Lbyasseur rappelle ensuite que le Congrès des sociétés
savantes ayant pour but d'associer aussi iai*gement que possible les
travaux des savants dans la France entière, le Ministre de Tin-
slniction publique a défcidé que les sessions se tiendraient alterna-
tivement à Paris et dans une ville de province. L'innovation a eu
lieu Tan dernier, le Congrès s'est tenu à Toulouse et le succès a
été complet. M. Levasseur remercie au nom du Ministre la munici-
palité, l'université et les corps savants de Toulouse de la brillante
réception qu'ils ont assurée au Congrès et de la pleine réussite de
l'innovation. Cette année, le Congrès se tient à Paris et il eût été
impossible de le tenir ailleurs à un moment où l'Exposition uni-
verselle attire par ses merveilles la foule de toutes nos provinces et
de l'étranger. C'est pour que les membres du Congrès pussent jouir
de ces merveilles que la date du Congrès a été fixée aux vacances
de la Pentecôte. Le président félicite et remercie les savants de
province d'avoir répondu en si grand nombre à l'invitation qui
leur a été faite.
La séance est levée à 9 heures et demie, et les différentes
sections se réunissent dans les locaux qui leur ont été affecta*
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— 62 —
SECTION DE GÉOGRAPHIE fflSTORIQUE
ET DESCRIPTIVE.
SÉANCE DU MARDI SOIR 5 JUIN 1900.
PRÉSIDENCE DE M. HÏMLY, MEMBRE DE L1NSTITUT.
M. RouQUBT DE LA Gbyb, en ouvrant cette session, qui est la
quinzième depuis la création de la Section de géographie, remercie
les délégués des sociétés savantes d'être venus en nombre et forme
le vœu que le Congrès de celte année soit aussi fécond que les pré-
cédents et notamment que cette brillante réunion de Toulouse, qui
nous a laissé tant d'agréables souvenirs.
Il croit être l'interprète des membres du Congrès en saluant de
leur part une tombe fraîchement close, celle de leur aimable et
savant coU^ue Jean-François Rladé, d'Agen, s; fidèle h nos séances,
qu'il animait de son savoir et de sa bonne humeur. M. Rladé avait
cette année encore envoyé au bureau un mémoire manuscrit de
géographie féodale qui sera communiqué au Congrès.
M. Bouquet de la Gryb appelle au bureau, à titre d^assesseurs,
MM. Ludovic Drapeyron, secrétaire général de la Société de topo-
graphie, et Auguste Chauvigné^ secrétaire général adjoint de la
Société de géographie de Tours.
M. Haut donne connaissance à la Section d'un mémoire dont
M. François Bladé avait envoyé le manuscrit au bureau du Congrès
quelques jours avant sa mort.
Ce mémoire est intitulé : Géographie féodale des comtés de Fezensac
et a Armagnac. L'auteur tente de s'expliquer moins incomplètement
que ses devanciers et suivant une méthode qui lui est propre sur
la géographie féodale de deux fiefs importants de la Gascogne, les
comtés de Fezensac et d'Armagnac. Mais ces deux groupes d'expli-
cations réclament chacun, et tout d'abord, des renseignements
historiques dont il est communiqué un résumé.
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— 63 —
A la suite de ces notions historiqnes viennent tonte une série
d'ënumérations : liste des paroisses composant chaque comte, des
justices royales ou des justices de terres aliénées, etc.
M. Décombres, delà Société de spéléologie, attire Tattention sur
une partie du Rùyans et du Venan très riche en curiosités spéléolo-
giques, particulièrement sur la vallée de la Baume. Partout on y re*
trouve les phénomènes connus des terrains de formation géologique
semblables : le Karst, les Gausses et le Jura.
La vallée de la Boume, de Pont-en-Royans à Gouie->Noire, soit
sur une distance de lo kilomètres, possède à elle seule dii-fauit
grottes ou goules avec un développement total de 6 kilom. 5oo de
galeries. Aucune d'elles ne dérive ou n'a dérivé les eaux de la
Bourne. La vallée n'est pas une vallée déroeian, mais éF effondrement.
Parmi les grottes sèches les plus remarquables, citons : lee lahy-
rhuhes de Faoot^ avec 810 mètres de galeries et un scialet (abtme)
obstrué à 65 mètres de profondeur; les grottes de La Tende ^ dont
Tune a un puits de Uo mètres à explorer, celle de Ommatze^
curieuse par son immense salie (de 90 mètres de longueur sur
liU mètres de largeur; haute de 3o mètres) percée de six cheminées
et de cinq puits.
Parmi les sources, celle de la Gaule-Ninre est la plus importante
source pérenne; puis vient celle de Goumier; toutes deux ont des
voûtes mouillantes à 5o mètres et 90 mètres de Tentrée. La source
de Cou/n est alimentée par deux ruisseaux indépendants et nais-
sant, Tun entre les joUits des stratifications, Tantre par siphon*
nement Mais l'attention doit plus spécialement se porter sur la
grotte de BowmïBonf exutoire d'un des principaux affluents de la
Boume, qui a un développement de i,/i&5 mètres environ. Elle
s'ouvre au fond du cirque de Saint-Julien, au pied de la chute de
plus de &00 mètres f^ite par le ruisseau du moulin Marquis.
L'entrée est un porche grandiose, hall colossal , long de 190 mètres
sur &5 mètres de large, dont le dème s'élève à plus de 100 mètres
au-dessus du niveau d'un coquet petit lac. Les parois teintées de
vieux rote nous ont fait baptiser cette entrée, du nom de salle rœe.
Dans cette salle, à droite, s'ouvre la galerie st^T^rtetire, longue de
370 mètres, et, de l'autre côté du lac, la galerie moyenne, terminée
à 1 10 mètres par un gouffre de 18 à 36 mètres de profondeur, au
fond duquel boacht le Boarnillon tomulUieux. Cette galerie est
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— 64 —
Tancien lit de la rivière avant que ceileH;i ait trouvé issue par la
gorge étroite où elle circule encore de nos jours. Depuis 1897, le
cours souterrain peut être remonte jusqu'à un kilomètre de l'entrée
en descendant par une corniche rocheuse, reste du prolongement
delà galerie moyenne. La rivière est enfouie sous des éboulis,
parfois énormes, où on l'entend gronder; elle réapparaît en deux
endroits. Si les eaux sont élevées, la galerie, à 3&0 mètres environ
du réserwnr terminus ^ est transformée en cascade écumeuse venant,
avec fracas, se perdre au pied des spectateurs, entre les interstices
du sol. L'exploration du réservoir, faite en août 1899, n'a pas
donné les résultats espérés : la voûte, à 3o mètres du bord,
plongeait dans 7 mètres d'eau; il importerait de reprendre cette
visite en grande sécheresse, quand le siphon serait désamorcé
comme il l'était en 1895. On saura alors : i*" s'il existe en amont
d'autres galeries susceptibles d'emmagasiner l'eaii retenue par un
barrage établi à l'entrée de la grotte; a^ si le réservoir a des
pertes pouvant être captées dans un but d'utilité industrielle ou
agricole.
Dans le Vereorsy nous avons reconnu, dans la grotte de la Lucie ^
disposée en trois étages profonds de 1 10 mètres : l'^que le torrent
dévastateur est alimenté par les eaux infiltrées du plateau ; s"* que
son scialet (le réservoir) est réduit depuis plusieurs années au rôle
de irap^hm; 3"* que les eaux s'élèvent dans l'intérieur lentement,
sans force, et qu'elles ont une issue par une galerie latérale;
h"* qu'enfin les eaux y sont encaissées dans une faille étroite de
hauteur et de longueur inconnue.
Le plateau de Preshs^ formant la rive droite de la Bourne, est
percé de nombreux scialets profonds de 8 à &5 mètres. Huit d'entre
eux ont été explorés. Tous renferment des ossements ou cadavres
d'animaux que l'on y jette. Le scialet des Faunes (&3 mètres de
profondeur) est un regard sur un ruisseau souterrain. Or, partout
nous avons été frappés par la pénurie de terre et d^eau causée par
le déboisement et le dégazonnement. Les seules eaux courantes qui
puissent se voir, après des orages, descendent du village de Presies
pour se perdre, après .un parcours de quelques cents mètres, dans
des entonnoirs f au bord des falaises qui dominent la vallée de la
Bourne.
M. Ludovic Drapeyron, secrétaire général de la Société de topo-
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— Gb —
graphie de France, fait une communication sur ia Société do géo-
graphie de Cologne; son organisation (1886-1900). Il a été mis
en rapport avec cette compagnie lorsqu'il se rendait au Congrès
géographique international de Berlin (1899). Il s'est informé à
bonne source auprès de M. le président Jungbecker, sous-directeur
des chemins de fer, et de M. le secrétaire général, docteur Blind.
II a de plus en main les fascicules que la Société de géographie a
publiés sous ce titre : Jahresbericht der Geselhchaft fur Erdkunde zn
Kolnfûrdas Vereinsjahr iSgS-iSg^ et iSg^-iSgS, Il a consulté
également Geographisches Jahrbuchy qu'il rectifie en ce qui concerne
la société. Cette société, qui a été fondée en 1886, n'a guère dé-
passé l'eiïectif de 100 membres, ce dont il ne faut pas trop
s'étonner, car un assez grand nombre de sociétés allemandes de
géographie (sept ou huit) n'e\cèdent pas ce chiffre, et quatre ou
cinq ont un effectif inférieur. Ce qui a empêché la Société de
géographie de Cologne de prendre jusqu'ici un plus grand essor,
c'est que Cologne n'est plus une ville universitaire; il faut aussi
tenir compte de la formation de la Deutsche KoloniaUGesellschaft qui,
fondée en 1887, compte actuellement près de 3oo sections et
80,000 adhérents et dont le budget s'élève à 100,000 marks. Les
principauiL centres d'activité de celte société coloniale sont : Berlin,
Leipzig, Dresde, Cologne, Karlsruhe, Hanovre, Magdebourg. Le
bureau de la Société de géographie a chargé M. Ludovic Drapeyron
de la mettre en rapport avec les sociétés françaises de géographie,
à commencer par celle de Paris. M. Drapeyron s'est acquitté de
cette honorable mission, en rendant hommage au zèle et à la cour-
toisie de MM. Jungbecker et Blind.
M. Couard, correspondant du Ministère, archiviste du dépar-
tement deSeine-et-Oise, communique une carte qu'il a récemment
dressée à l'aide des documcnis qui sont conservés aux Archives na-
tionales et dans différents dépôts d'archives départementales, no-
tamment dans celui dont il est le conservateur. Elle a pour titre :
i^Sg-igoo. Villes, bourgs , paroisse^ et annexes dont les territoires ont
formé, en ijgOyle département de la Seine et de COise répartis suivant
les bailliages royaux auxquels ces localités ressortissaient en 1 jSg , à la
date de la conwcation aux Etats généraux.
En établissant cette carte, M. Couard a voulu aider dans leurs
investigations, souvent délicates et laborieuses, les savants, les
Gkogbàphib, \" i-'i. — 1900. 5
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— 66 —
érudits, les chercheurs qui s'occupent ou de travaux ayant une
portée générale — tel celui de M. P.-L. Sagnac, la LègUlatim cwile de
la Révolution française — ou simplement d'histoire locale.
On voit, en Texaminant, que les dix-neuf bailliages royaux dont
il s'agit — bailliages principaux ayant député directement ou bail-
liages secondaires ayant député indirectement — peuvent être ra-
menés à trois catégories :
1^ Ceux dont le chef-lieu et dont toutes les paroisses appar-
tiennent au département de Seine-el-Oise. Ils sont au nombre de
quatre : Versailles, Meulan, Manies, Magny;
3*" Ceux dont le chef-lieu et dont un certain nombre seulement
de paroisses appartiennent au département de Seine-et-Oise. Ils
sont au nombre de six : Pontoise, Beaumont-sur-Oise, Élampes,
Dourdan, Montfort-rAmaury, Meudon;
S"" Ceux dont le chef-lieu est situé dans un département limi-
trophe, mais dont un certain nombre de paroisses appartiennent
au département de Seine-et-Oise. Ils sont au nombre de neuf :
Paris, Gisors, Chaumont,Beauvais,Creil, Senlis, Melun, Janville,
Chartres.
Une notice explicative jointe à la carte fournit d'utiles indications
au sujet des limites de ces divers bailliages, des renseignements
généraux sur ces juridictions, des renseignements particuliers sur
les paroisses; enfin une table de concordance des villes, bourgs,
paroisses et annexes en 1789 avec les communes établies en 1790
et avec les communes actuelles.
M. Fauvel, de la Société de topographie, a recueilli des indi-
cations précises sur l'organisation des circonscriptions départemen-
tales en 1790. On commença par établir, en double expédition,
deux pièces distinctes : les procès-verbaux de délimitation et les
feuilles de la carte de Cassini sur lesquelles on indiquait, au moyen
de teintes plates et de lisérés de couleurs, les limites adoptées par
l'Assemblée nationale. Ces deux pièces, revêtues des signatures qui
leur donnent Tauthenticité voulue, ont été déposées aux Archives
nationales et dans les archives départementales, où l'on peut les
consulter.
Il n'est pas inutile de rappeler que les délimitations adoptées
en 1790 par l'Assemblée nationale dérivaient de limites déjà exis*
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— 67 —
tant60, telles que frontières de proTinces^^), ciroontcriptione féo-
dales ou ecclésiastiques (évéchës, paroisses) et que la carte de
Cassini, sur laquelle elles étaient figurées à titre officiel, ne portait
aucune indication de limites territoriales. Ce n'est donc qu'en coor
sultant les procès-verbaux et les croquis y annexés des délimi*
tations des communes, établis dès Touverture des travaux du
cadastre, que Ton peut arriver d'une manière certaine k fixer dans
leurs détails les limites de nos diffîrentes circonscriptions adminis-
tratives et à établir exactement la situation ancienne d'un point
déterminé du territoire.
Cette nouvelle remarque n'est pas superflue, car il ne faut pas
perdre de vue que, suivant les recommandations qui lui furent
adressées, Tadminiatration s'est employée au moment des opérations
de la délimitation cadastrale à faire disparaître les enclaves, pro-
longements de territoires, etc., qui se rencontraient si fréquemment
dans les anciennes divisions administratives de la France monar-
chique, et que Ton est ainsi arrivé dès le commencement du siècle,
par des réunions ou autres modifications de limites, à constituer
un nombre de communes beaucoup moins élevé que celui des pa-
roisses existant avant 1790. Certaines de ces modifications ayant
eu pour résultat de changer les limites [nîmitives des dépar-
tements, arrondissements ou cantons, il faut nécessairement s'y
référer lorsqu'il s'agit de rechercher et de préciser l'ancienne cir-
conscription à laquelle était rattachée une partie donnée du terri-
toire.
Ces renseignements, procès -verbaux de délimitation et croquis
annexes, décrets ou ordonnances portant modification de limites
territoriales, se trouvent en minute dans les bureaux des directions
départementales des contributions directes et du cadastre, et des
copies en ont été déposées dans les archives des communes inté-
M. G. Saint- Yves, de la Société de géographie de Marseille, a
envoyé deux notes résumées par M. Haw, secrétaire de la Section.
(*) Extrait du procès-verbal du aC février 1790, porianl organisation du dé-
partement trdn Gotentinn, devenu peu de jours après département de la Manche :
«Le département du Gotentin a pour limites. . . au midi, les anciennes frontières
des provinces de Bretagne et du Maine, qui demeurent les mêmes. . . (Archives
nationales, M. 71-1790, cartes N. 99 et N. 369.)
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— 68 —
La première est intitulée : les Consulats du Levant et leurs origines.
On sait combien les origines de nos divers consulats dans le Levant
sont obscures. M. Masson, dans sa belle histoire du commerce
français dans le Levant au xv!!"" siècle, s'est occupé fructueusement
de cette question. En inventoriant divers registres du fonds de
Tamirauté aux archives départementales des Bouches-du-Rhâne,
Tauteur a relevé les dates des nominations d'un certain nombre de
eonsuls; ces dates et ces noms complètent les indications fournies
par les archives de la chambre de commerce de Marseille. Il en
résulte qu'au milieu du xvf siècle nous avions au moins deux
consulats dans le Levant : celui d'Alexandrie, en Egypte, et celui
de Tripoli de Syrie, auquel était rattaché Alep, d'oi!i dépendait
toute la Syrie. Antérieurement à 1610, deux autres consulats font
leur apparition, Chio et Zante. Enfin, avant i65o, sont créés les
consulats de Satalieh, Saïda et Smyrne.
La deuxième note de M, G. Saint-Yves a pour titre : les Iles
SeycheUes en l'jgi.
La Société archéologique de Tara-et-(xaronne conserve quatre
registres provenant d'Yvon, commissaire du roi près les iles Sey-
cheUes et Chandernagor, en 1791. Yvon fut nommé à cette
fonction ainsi que Gautier, capitaine commandant au régiment de
Pondichéry, le i" juillet 1791, par David Charpentier, gouverneur
de nie Bourbon. La corvette la Minerve, commandée par JVfagon,
le porta successivement aux lies SeycheUes, à Pondichéry et à
Chandernagor,
Les documents sur les lies SeycheUes sont peu nombreux, et le
premier registre d'Yvon nous fournit un tableau complet de cette
colonie minuscule et de la répartition de la population. Ce qui est
très curieux, c'est le contrecoup de la Révolution française dans cet
archipel de la mer des Indes et la façon dont les vingt citoyens
actifs qui composent la colonie ont interprété le nouveau régime;
ils se sont organisés d'après leur propre conception, et les com-
missaires Yvon et Gautier respectent cet état de choses.
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— 69 —
SÉANCE DE MERCREDI MATIN.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA GRYE, MEMBRE DE ^INSTITUT.
M. A. Chauvignë, secrétaire général adjoint de la Société de géo-
graphie de Tours , communique un inventaire des Cartes anciennes et
modernes de la Touraine, Ce travail, exécuté suivant les instructions
précises du Comité, comprend trois parties : la première groupe
les cartes de la province de Touraine; dans la seconde sont coor-
données celles du département dlndre-et-Loire; une troisième
comprend les plans des villes principales de Touraine.
L'inventaire, composé d'un peu plus de cent numéros, est pré-
cédé d'une introduction dont l'auteur donne lecture et qui met
particulièrement en évidence les travaux de Bouguereau, d'Isaac
Franco et de leurs premiers imitateurs du xvii" siècle.
M. A. Pawlowski, de la Société de géographie de Rochefort,
présente au Congrès une carte-plan très précieuse de l'tle d'Aix,
datée du i5 novembre 1673 et due à un certain Comuau. Ce
document, conservé en manuscrit dans les cartons des Archives
nationales, précise les renseignements jusqu'ici connus.
On constate que le littoral de Tlle d'Aix s'est à peine modifié en
trois siècles. Les bouches de l'Ouest se sont corrodées, mais Ttle a
conservé sa forme intégrale. Il semble donc qu'il faille accueillir
avec toutes réserves l'assertion des historiens qui croyaient l'Ile
reliée jadis à la terre ferme. Le fait remonterait alors à une haute
antiquité.
L'Ile était peu habitée, et Comuau n'y signale aucune fortifi-
cation. Elle était louée à un paysan qui possédait quelques mé-
tayers. La carte donne l'origine des noms de Bois-Joli (un joli
moulin de bois) et de Jean-Blé, aujourd'hui transformé sur les
cartes officielles en Jamblet.
La distribution de la population a varié et s'est reportée de nos
jours du Nord au Sud.
M. Bouquet de la Grtb fait observer qu'antérieurement au tra-
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— 70 —
vail de Cornuau, qui est de 1673, Coibert avait fait lever Tem-
bouchure de la Charente par le sieur de la Favelière (1670).
L'original de ce relevé, qui comprend TUe d'Aix, est conservé au
dëpôt de la marine, mais Téchelle est plus petite que celle du plan
de Comuau.
M. L. Plancouard, de la Sociëtë académique de Boulogne, com-
munique à la Section l'inventaire qu'il a pu faire de la collection
de cartes réunies à Étaples par feu Souquet, un historien local.
Cet inventaire comprend si numéros, dont i5 manuscrits; la col-
lection, quoique fort incomplète, est néanmoins intéressante pour
l'histoire topographique de la vallée de la Canche.
M. le docteur ?• Raymond présente une collection de cartes
gravées et des vues des xvii* et xvni* siècles, se rapportant k la
ville de Pont-Saint-Esprit (Gard). .
M, Duffart, secrétaire de la Société de géographie de Bordeaux,
fait une communication sur les dunes continentales de Gascogne,
qui recouvrent tout le plateau landais jusqu'à une distance de
100 kilomètres de la mer. On supposait que ces dunes étaient des
témoins de divers retraits de U mer vers l'Ouest pendant les temps
tertiaires. La présence de magnétite dans ces dunes, alors que cette
espèce minérale n'a jamais été trouvée dans les sables tertiaires,
prouve qu'elles ne remontent pas au delà de l'époque quaternaire.
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— 71 —
SÉANCE DU MERCREDI SOIR, 6 JUIN.
PRÉSIDENCE DE M. 6RANDIDIER, MEMBRE DE L'INSTITUT.
M. Tabbé Durand, missionnaire apostolique à Kim-Son, a
envoyé au Congrès un mémoire sur les Mois du Son-Phongy divisés
par les Annamites en Moi Thuoc^ soumis ou tributaires, et Moi
Loangy insoumis et indépendants.
Ces indigènes qui vivent sous une juridiction exceptionnelle, le
Son-Phongy dont M. Tabbé Durand retrace l'histoire et fait con-
naître les rouages compliqués, ont une origine fort obscure.
Trois courants ethnographiques se sont disputé le centre de
TAnnam, puis supplantés mutuellement et finalement évincés au
profit du plus résistant.
Le premier fut un courant indonésien venu de Tarchipei malais
bien avant Tinvasion musulmane; il serait représenté, suivant
M. Tabbé Durand, par les Mois actuels. Le second, venu de la
presqu'île gangëtique, fut le courant, plus ou moins aryen, repré-
senté par les Khmers. Le troisième, mongol plusieurs fois métissé;
TAnnamite en est la synthèse. Le refoulement des Mois, progressif,
lent, mais sans arrêt, se fit surtout du Nord au Sud et de FEst à
rOuest, au cœur de cette vaste région, le Xiém, divisé dès lors en
trois régions : le C6 Xiém Xiém, la Cochinchine; le Xiém Ba^ le
Giampa, et le Xiém La^ le Siam.
M. Durand termine son mémoire par un exposé de lethno-
graphie des Mois actuels et par quelques détails sur leurs industries,
leur commerce, etc.
M. Henri Froidevaux, de la Société de géographie de Paris, fait
une communication sur le voyage de Pierre David au Bambouk,
en Tannée i77&' Ce voyage, dont subsiste le journal rédigé par
David lui-même, présente un réel intérêt au point de vue géogra-
phique, historique et ethnologique; il a mené le gouverneur gé-
néral du Sénégal au Galametan Bambouk, où il a visité les mines
d'or déjà explorées par Compagnon et Pelays; David y a commencé
Texploration de la Falémé et a décidé d'élever à Farabana un fort
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— 72 —
où il a laissé Duiiron , qui a un peu plus tard fait un voyage sur
le fleuve.
M. Froidcvaux signale encore un fait inconnu relatif aux collec-
tions provenant du voyage de d'Entrecasteaux. Capturées à bord de
YHoiigly par le bâtiment anglais le Sceptre, ces collections ont élé
soignées avec un dévouement méritoire et sauvées d'un naufrage
par Joseph Jourdain, qui a continué de s'en occuper en Angleterre
jusqu'au moment où elles ont été renvoyées en France. C'est ce qui
ressort de documents émanant du capitaine anglais Essington et de
M. de Rossel, communiqués par M. Froidevaux à la Section.
M. Henri Cordier, membre du Comité, donne lecture d'une
notice biographique sur Hyacinthe Hecquard, dont on connaît
surtout le voyage au Fouta Djalon. Hecquard fut vraiment un pré-
curseur; de i8&3 à i853, il a joué un rôle actif dans la tentative
de pénétration à l'intérieur de l'Afrique occidentale.
M. Auguste Pawlowski , de la Société de géographie de Rochefort,
présente un mémoire pour établir que le plus ancien écrivain hydro-
graphe de l'Europe, aux temps modernes, fut un Français, et que
l'influence de son œuvre s'exerça pendant plus d'un siècle et
rayonna même jusque chez des peuples navigateurs tels que les
Vénitiens et les Anglais. Cet écrivain était un maître de cabotage
vendéen de la seconde moitié du xv" siècle, Pierre Garcie, dit Fer-
randc, de Saint-Gilles-sur-Yie, qui vivait encore le 1 5 février 1 5o3.
Il est connu par son ouvrage le Grand Routier, Pilotage et Encrage de
mer, rédigé pour la première partie avant i483, et successivement
complété et développé jusque vers la fin du siècle. Ce livre ne
parut pour la première fois qu'en iBao, à Poitiers. On n'en con-
naissait que quelques éditions, mais l'auteur du mémoire en a
décrit une trentaine, dont la dernière est de i643. Quatre de ces
éditions ont été publiées à Poitiers, dix-huit à Rouen et les autres
à la Rochelle.
M. Pawlowski montre ensuite que Pierre Garcie est encore
l'auteur d'un petit Routier de la mer, anonyme, imprimé à Rouen
entre i5o2 et i5io, et dont on ne connaît que l'exemplaire de la
Bibliothèque nationale. Ce petit Routier est l'ébauche du grand.
M. Pawlowski fait connaître l'importance, au point de vue de la
géographie historique, de ces deux œuvres, encore insuffisamment
utilisées, malgré les travaux de quelques savants.
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— 73 —
Il signale les emprunts, les plagiats exercés sur Tœuvre de Garcie ,
d'abord par l'auteur du Portohm, publié à Venise en 1/190 , et qui
est le plus ancien livre imprimé sur la matière; puis par un hy-
drographe français du xvi' siècle, encore inconnu, Antoine de Con-
flans, dont les travaux sont demeurés inédits. Les Anglais ont tra-
duit le petit et le grand Routier de Garcie aussitôt leur apparition ,
ce qui témoigne de l'estime en laquelle ils tenaient ces guides des
navigateurs, dont ils n'avaient pas encore produit de semblables.
Ce fut également Garcie qui recueillit le texte le plus complet
des célèbres Jugements de la mery dits les Rôles d'Oléron, premier
code de droit maritime coutumier au moyen âge pour la navigation
dans l'océan Atlantique , qui resta en vigueur en France jusqu'en
t68i.
L'œuvre de Garcie est donc unique dans l'histoire de l'hydrogra-
phie et de la géographie, tant par l'importance du travail que par
la précision même de l'écrivain. C'est un véritable monument na-
tional.
M. Gabriel Margil, membre du Comité, félicite M. Pawlowski de
sa notice si intéressante sur Garcie. Il lui indique quelques docu-
ments de nature à compléter la biographie de Garcie et attire l'at-
tention de la section sur un manuscrit hydrographique de la Bi-
bliothèque nationale , daté de 1 5/i8 et qui a pour auteur G. Brouscon.
Dans la Bibliothèque de F École des chartes, M. L. Delisle a déjà appelé
l'attention sur cet hydrographe. Mais la partie nouvelle des rensei-
gnements apportés par M. Marcel, c'est la comparaison qu'il a pu
faire du portulan manuscrit de Brouscon avec un portulan égale-
ment manuscrit qui se trouve à la section des cartes. Il ressort
pour lui de cette comparaison que ce dernier a également pour au-
teur G. Brouscon.
M. G. Marcel rappelle un certain nombre d'autres hydrographes
du XVI* siècle dont les œuvres ont été publiées et termine par
quelques mots sur l'hydrographie du père Fournier au commence-
ment du XVII* siècle.
U serait intéressant d'étudier d'un peu près les travaux de tous
ces savants qui ont été systématiquement laissés de côté. Ce serait
un sujet nouveau et patriotique, car nous avons la mauvaise habi-
tude de vanter l'étranger et d'ignorer nos compatriotes.
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— 74 —
M. SAiffr-ÏT» eommimjqiie dem mémobeB rdatib à rhistoire
de la colonisation de Madagascar. Le premier esi intitula Quelqueê
doeummii ntr Blaiagatear au irif siide, t 66j'î6ji . Dana one pré-
cédente communication, Taatenr avait reconstitoë le voyage com-
plet de M. de Montdevergaes, gonvemeor de Madagascar, depuis
son départ de la Rochelle le i& mars 1666 jusqu'à son arrivée à
Fort-Dauphin le 8 mars 1667. Les documents analysés aujourd'hui
sont des lettres ou des résumés de lettres des directeurs Caron et
de Faye pendant leur séjour à Fort-Danphin; Tun des faits les plus
intéressants est un voyage fort important accompli dans Tintérieur
par Lacaze pour se procurer des vivres; malheureusement les don-
nées sur ce voyage, fournies par les documents, sont très succinctes
et peu précises. Les lettres de Faye et de Garon ne peignent pas le
séjour à Fort-Dauphin sous des couleurs très brillantes. Les décès
sont fréquents parmi les colons; beaucoup d^inexpérience et nn
prompt découragement. La Bibliothèque nationde possède le récit
du voyage de retour de M. de Montdevergues en France sur le
vaisseau la Marie, lors de son rappel; Tauteur donne des extraits
de ce récit qui se termine par la scène assez piquante de Tarresta-
tion de M. de Montdevei^es à l'arrivée en rade de Port-Louis.
Notons que M. de Montdevergues ramenait en France un certain
nombre d'animaux provenant de Madagascar, des Lddes ou du Bré«
sil. Il serait intéressant de savoir ce qu'est devenue cette collection.
Le deuxième mémoire de M. de Samt-Tvbs a pour titre : Mada^
goêcar m tjSj et lySS, iafrh les papien du gotaoemeur Dumoê.
Le maréchal de camp Dumas, alors colonel, fut nommé le l'^mai
1766 commandant général des lies de France et de Bourbon; il y
arriva le 1& juillet 1767 et partit de l'tle de France pour rentrer
en Europe le Si décembre 1768. De nombreux papiers provenant
de Dumas sont conservés à la Société archéologique de Tam-et-
Garonne. En dehors des documents intéressants sur l'administra-
tion des lies de France et de Bourbon, ils contiennent de précieuses
indications sur l'état de nos relations avec Madagascar antérieure-
ment à l'entreprise de M. de Maudave et sur les débuts de cette
entreprise.
Les rapports commerciaux entre Madagascar et l'Ile de France
étaient constants, on avait créé une factorerie à Fort-Dauphin,
principalement pour l'achat des bestiaux vivants et pour les salai-
sons. Un régisseur en chef des traites, Glemet, y résidait, et un
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— 75 —
petit poste militaire commandé par M. de Valgny y avait été éta-
bli. M. de Maudave n'a donc pas fondé de nouveau rétablissement
dé Fort-Dauphin; il n'a fait que tenter de développer une situa-
tion acquise. Il faut remarquer également qu'avec beaucoup de bon
sens Dumas était plutôt partisan d'un établissement semblable à
Foulpointe, à Tamatave ou à Mananjary, qui offrent plus de res-
sources que Fort-Dauphin; il fit relever la carte de la côte Est de
Madagascar depuis l'tle Saint-Maurice jusqu'à Fort-Dauphin par le
chevalier Grenier.
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— 76
SÉANCE DU JEUDI MATIN.
PRÉSIDENCE DE M. LE GENÉRiL DE Li NOË , MEMBRE DU COMITÉ.
M. Yahhé Bonno, curé de Chelles, correspondant du Ministère,
lit une étude d'ensemble sur les célèbres ballastières de cette loca-
lité et présente un certain nombre d ossements fossiles et de silex
taillés caractéristiques. H montre en même temps des photographies
des quatre principales ballastières sur lesquelles on voit nettement
la superposition des diverses couches quaternaires.
M. Buisson, président de la Société de Provins, lit un commen-
taire sur la carte archéologique du canton de Donnemarie (Seine-
et-Marne). Après avoir énuméré les différentes coupes géologiques
de cette région qu'il appelle une petite Suisse seme-et-mamaise,
M. Buisson donne la succession des habitats humains dont il a
rencontré les traces, soit dans les gisements géologiques, soit à la
surface du sol : habitat de l'époque acheuléenne dans l'empâtement
des argiles rouges de Meigneux et de Savins; habitats de l'époque
moustérienne au-dessus des sables supérieurs, sur les hauteurs de
Montigny-Lencoup, de (lurcy et de Meigneux; habitats de l'époque
robenbausienne, à Montigny-Lencoup, Chalantre- la -Reposte,
Lizines, Paroy, Donnemarie, Cessoy, Meigneux, SognoUes, etc.
Passant ensuite à l'époque historique, il signale les monnaies
des Sénons et des Leuques, des colliers, des bracelets, des cou-
teaux, des poignards, des poteries, etc., de provenance gauloise;
des monnaies en argent et en bronze, depuis Trajan jusqu'à Maxime,
et des boucles en fer et en bronze, des agrafes en argent et des
couteaux en fer de l'époque franque.
M. Armand Lancien, de la Commission historique du départe-
ment du Nord, résume ses recherches sur la voie romaine de Cassel
à Arras, d'après la troisième face du célèbre milliaire de Tongres
et les autres monuments de la géographie antique. Le Castellum
dont il est question dans ce monument est le Castellum menofno-
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— 77 —
rum, Cassel, Fines Atrebatum correspond au lieu dit le Ponl d'Es-
iaires, qui fait partie du territoire de la Gorgue.
M. Joseph Fournier, secrétaire de la Société de géographie de
Marseille, a répondu à la 7" question du programme de la Section
par un mémoire intitulé Les chemins de transhumance en Provence et
dans le Dauphiné, d'après les journaux de route des conducteurs de trou-
peaux au xviif siècle.
La Provence est un pays essentiellement pastoral ; la partie occi-
dentale de ce pays, la Camargue et la Crau, a été surtout utilisée
à rélevage du bétail, qui fut durant fort longtemps la principale
richesse du pays d'Arles. Dans ce pays, les troupeaux trouvent
durant Thiver une nourriture très suffisante constituée par l'herbe
courte et savoureuse qui couvre une grande partie de la Crau;
mais, durant les longs mois de Tété provençal, alors que cette
plaine est dépourvue de toute végétation , les moutons sont obligés
d'émigrer vers la montagne.
La transhumance se pratique en Provence depuis des temps très
reculés, et les premiers actes historiques qui en attestent Texis-
tence remontent à Tannée laSa, époque à laquelle Raymond-
Bérenger, comte de Provence, accorde aux Arlésiens l'exemption
des droits de péage pour les troupeaux traversant le comté et se
rendant à la montagne. Ces franchises ont été fréquemment renou-
velées, dans le cours des siècles, par les souverains successifs, jus-
qu'à la Révolution.
C'est dans la vallée de Barcelonnette et dans les Alpes du Dau-
phiné que les troupeaux d'Arles allaient passer l'été; les chemins
par lesquels ils s'y rendaient étaient et sont encore dénommés car-
raires; ils partaient d'Arles même et allaient jusqu'au pied des mon-
tagnes. Leur largeur fut déterminée à plusieurs reprises, notam-
ment par un arrêt du parlement de Provence du 21 juillet 1783,
rendu h la suite des plaintes des propriétaires de troupeaux. Les
tenanciers des terres bordant les carraires empiétaient constam-
ment sur celles-ci, si bien qu'il ne restait plus assez de place pour
le passage des moutons qui débordaient sur le sol cultivé et expo-
saient les pasteurs au payement *de fortes indemnités. En outre,
ces derniers étaient en butte h des vexations de tout genre, telles
que payement de droits arbitraires et autres exactions de la part des
seigneurs et des communautés.
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— 78 —
Trois routes étaient plas particulièrement suivies par les trou-
peaux se rendant à la montagne. Des journaux de route, dresses
par les conducteurs de ces troupeaux au xviii' siècle , conservés aux
archives des Bouches-du-Rhône, donnent l'itinéraire détaillé de
chaque voyage avec la mention des droits acquittés sur le parcours,
des<frégatles7) ou festins offerts aux consuls des communautés, etc.
La grande carraire conduisant à la vallée de Barcelonnette emprun-
tait la rive gauche de la Durance et passait à Digne; on arrivait à
cette ville par une autre carraire suivant également la rive gauche
de la Durance, mais serrant de plus près cette rivière. La carraire
aboutissant aux montagnes du Dévoluy empiiintait la rive droite à
partir de Mirabeau, traversait la région de Porcalquier et montait
vers Sisteron et au delà, toujours le long de la Durance.
Celle enfin le plus ordinairement suivie par les troupeaux se di-
rigeant vers le Vercors suivait, en remontant, la rive gauche du
Rhône, d'Aries à Tarascon; à cet endroit, les moutons passaient le
fleuve, retrouvaient à Beaucaire la carraire de la rive droite qn^ils
remontaient jusqu'à Pont-Saint-Esprit, afin d'ériter la traversée du
Gomtat-Venaissin appartenant au Saint-Siège, au nom duquel
étaient perçus des droits fort onéreux. A Pont-Saint-Esprit, les
troupeaux passaient sur la rive gauche, entraient dans le Dauphiné
et, par Saint-Paul-Trois-Châteaux, Grignan, Puy-Saint-Martin,
Vassieux, ils arrivaient au Vercors et à la montagne de Grosse, où
se trouvaient de beaux pâturages.
La transhumance s opère encore aujourd'hui, quoique sur une
échelle bien moindre; le nombre des tètes de bétail se rendant à la
montagne par la voie des carraires, suivant la vieille coutume, dé-
croît de jour en jour; la plupart des propriétaires font transporter
leurs troupeaux par chemin de fer jusqu'au pied des pâturages. La
transhumance, ce souvenir des antiques mœurs pastorales, tend à
disparaître.
M. E.-A. Martel, de la Société de spéléologie, répondant à la
8* question du programme, expose que ses douze années de re-
cherches souterraines, tant en France qu'en Europe, l'ont conduit
non pas seulement aux découvertes pittoresques de Dargilan , Bra-
mabiau, Padirac, etc., aujourd'hui accessibles aux touristes, mais
encore à certaines idées synthétiques et scientifiques sur Torigine
et le rôle des cavités naturelles de toutes sortes. Bien des fois, aux
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— 79 —
précédents congrès, il a fait connaître ce quon devait désormais
admettre sur la formation des abîmes ou puits naturels, — sur le
fonctionnement des cavernes comme réservoirs d'eau plus ou moins
hors de service, — sur les dangers de pollution des fontaines (fausses
sources) des terrains calcaires, etc.
Sa douzième campagne (1899) dans les cavernes des Alpes fran-
çaises Ta conduit à considérer définitivement comme deux lois
formelles deux idées qu'il n'avait jusqu'ici formulées que comme
des hypothèses.
D'abord, c'est que le creusement des abîmes et de la plupart des
cavernes doit, d'après quantité d'indices, remonter assurément à
l'époque tertiaire.
En second lieu, c'est que les abîmes ou puits naturels ont été,
avant tout, des poipts d'absorption, de véritables lacs ou petites
mers intérieures; beaucoup furent de ymes fuites dans le lit des
grandes rivières qui s'y absorbèrent peu à peu jusqu'à leur dessè-
chement définitif actuel. Les preuves abondent maintenant de ce
réel processus qui a progressivement substitué à une ancienne cir-
culation superficielle très développée une circulation souterraine
actuelle très restreinte. C'est la loi, fort grave pour l'avenir, de
l'enfouissement constant des eaux dans Técorce terrestre et du lent
et inévitable dessèchement de celle-ci I
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— 80
SÉANCE DU JEUDI SOIR.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQIKT DE LA GRYE, DE L'INSTITUT»
PRÉSIDENT DE LA SECTION.
M. Ph. Fabia, professeur à fUniversilé de Lyon, en réponse à
la 6* question du programme, lit une note sur Télymologie du mot
Malgoirès,
Après quelques observations relatives à la délimitation géogra-
phique de ce pagus, l'auteur constate que Tétymologie du mot
ff Malgoirès^ a complètement échappé aux clercs du moyen âge, qui
le latinisèrent de diverses façons très étranges. M. Fabia propose
Tétymologie Mercuriensis et cherche à la démontrer au moyen d'un
rapprochement avec un autre nom de lieu méridional, Mauguio^
autrefois Melgueil, en latin Melgarium, Mergorium, Mergurium, Mal-
gré les apparences, Mauguio et Malgoirès sont donc des vocables
frères.
M. E. de Martonne, maître de conférences à la Faculté des
lettres de Rennes, donne lecture d'un mémoire mr la Toponymie
naturelle des régions de haute montagne, en particulier dans les Karpates
méridionales.
L'étude de la toponymie naturelle est rendue difficile dans nos
montagnes par la réaction sur elle de la toponymie officielle résul-
tant des travaux topographiques et répandue par les touristes. Il
en est autrement dans les Karpathes méridionales pour lesquelles
on n'a que des cartes plus ou moins exactes sur le versant nord et
absolument insuffisantes sur le versant sud.
Un assez long séjour fait dans cette région m'a permis de recon-
naître les principes suivants : i** les noms de lieux sont très sou-
vent des noms communs ou des adjectifs désignant une forme de
relief ou une particularité physique et répétés un très grand nombre
de fois dans des régions diverses.
3** A peu près tous les autres noms de lieux sont des noms
composés, formés en prenant un nom commun et en y ajoutant un
nom d'homme, de pays ou d'animal.
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— 81 —
3^ La richesse de la toponymie est en raison inverse de celle
des formes du relief, fait qui s'explique facilement parce que les
plaines et grandes vallées sont justement les points les plus fré-
quentés.
k° Les montagnes sont dénommées non par leurs sommets,
mais par leurs vallées. Elles ont ainsi toujours au moins deux noms.
Ce dernier principe reçoit des applications très curieuses. Il est
peut-être plus général qu on ne serait tenté de le croire au pre-
mier abord.
M. le comte A. Menche de Loisne , de la Commission des monu-
ments historiques du Pas-de-Calais, communique un mémoire in-
titulé Les formes originaleê des noms de lieux du Pas-de-Calais et leurs
formes officielles , dans lequel il a relevé un grand nombre de déno-
minations de la carte d'état-major, de Talmanach des postes, qui
sont de véritables jeux de mots ou le produit de corruptions po-
pulaires rendant méconnaissables les formes originales et étymolo-
giques. Il insiste, en particulier, sur celle où le suffixe saxon hohy
bois, s'est indûment francisé en ourt, celles où le mot les, ortho-
graphié comme un article, doit prendre la forme de l'ancienne pré-
position lez, ad en latin; celles enfin où par une habitude fautive
adoptée par le Dictionnaire des postes, l'article a été incorporé au vo-
cable comme dans Labussière, Lacouture, Lestrem, etc.
Chacun des mots mentionnés par l'auteur est accompagné de ses
formes les plus anciennes, avec les références aux sources authen-
tiques d'où ces formes ont été tirées.
M. Irénée Chiron, professeur au collège de Saint-Flour, a fait
parvenir à la section un long mémoire intitulé Le régime glacial
actuel dans les hautes régions boréales. M. le président analyse som-
mairement ce travail, dont voici les conclusions :
Si l'on admet avec la nouvelle école, dit M. Chiron, que toute
influence du Gulfstream cesse au nord de la baie de Baffin, on
est forcé de se demander ce que deviennent les eaux de ce courant
ne pénétrant pas dans les détroits du nord, et d'autre part les ob-
servations hydrographiques n'ayant pas révélé, comme elles l'ont
fait pour le courant oriental du Groenland, la présence de l'eau de
l'Atlantique dans le courant polaire qui descend la baie de Baffin,
il faut admettre que le Gulfstream pénètre dans le détroit de Jones.
Ainsi s'expliqueraient les eaux libres qui continuent à l'ouest l'eau
GÉooâAPBiB, N' 1-2. — 1900. 6
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i
* — 82 —
du nord. Réchauffées au nord par le Gulfstreain, au sud par le
courant du Kamtchatka, situées — et c'est là Timportant — en
dehors du mouvement qui pousse au sud les glaces de Thiver, les
îles Edward-Parry ne constituent-elles pas la meilleure base d'opé-
rations pour les futurs explorateurs?
N oublions pas quelles abondent en ports et en criques où ie
navire peut trouver un sûr abri, où le froid surtout ne sera pas à
craindre, grâce au charbon qui affluera presque partout et dont
l'amirauté anglaise a fait transporter d'énormes quantités à l'tte
Beechey, le grand rendez-vous des détroits du nord-ouest.
La séance est levée à k heures.
La session est close.
Le Secrétaire ,
E,-T. Hamy.
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— 83 —
SUR
LA TOPONYMIE NATURELLE
DES
RÉGIONS DE HAUTE MONTAGNE,
EN PARTICULIER
DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES,
PAR M. E. DE MARTONNB,
Chargé de cours de géographie à 1* Université de Reunes.
Lorsqu'on parcourt nos belles montagnes de France, il est diffi*
cite de n être point frappe par la richesse de la toponymie. Chaque
pic, crâte, col, a son nom; parmi ces noms, les uns sont évidem^
ment d'origine populaire et très ancienne, faisant souvent allusion
à un détail pittoresque; d autres sont visiblement des noms donnés
depuis peu, et quelquefois même presque inconnus des guides*
L'idée vient naturellement qu'il serait intéressant de faire le départ
entre ces deux catégories de noms; la toponymie naturelle est, en
montagne plus que partout ailleurs, l'expression même de l'âme
du peuple, de sa manière de comprendre la nature. Dans Tappré-
ciation des formes du relief, de la nature du terrain et des condi*
tiens gécigraphiques, le peuple montre une sûreté de coup d'œil
qui étonne le savant. Il est telle forme topographique sur l'origine
et l'individualité de laquelle nous discutons encore et que le peuple
a dès longtemps désignée d'un nom commun appliqué presque par-
tout d'une manière infaillible. Avant les recherches des Hann,
Peuckert et autres sur l'insolation en montagne, le peuple distin-
guait chez nous Yubac, tourné au Nord, de Y adret ^ exposé au Midi.
Malheureusement, la recherche de la toponymie naturelle dans
les montagnes de l'Europe occidentale se heurte à de grandes diffi-
cultés. Plusieurs fois cartographiées, parcourues sans cesse par le
touriste ou le savant, qui veulent mettre un nom sur chaque acoi-
6.
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— 84 —
dent de terrain et ne se gênent pas pour en inventer au besoin, ces
montagnes ont une toponymie officielle, qui a réagi sur la topo-
nymie naturelle et fait pénétrer dans le peuple des noms qu'il
n'aurait jamais donnés, parfois même des noms qui ne sont qu'une
corruption des désignations populaires.
J'ai eu le bonheur de parcourir. Tété dernier, une région mon-
tagneuse qui se trouve dans de tout autres conditions. Je veux
parler de la portion de Tare karpatique appelée quelquefois Alpes
de Transylvanie et qui sépare la Transylvanie de la Valachie. Le
versant Nord de cette chaîne appartient à l'empire austro-hongrois
et a été topographie plusieurs fois. Il a une toponymie officielle
fixée par les diverses éditions de la SpeziaJkarte der Oesterreichtsch^
Ungarischen Monarchie y à l'échelle du i : 76,000% éditions qui sont
d'ailleurs loin d'être toujours d'accord pour l'orthographe des noms.
Le versant Sud appartient actuellement au royaume de la Rouma-
nie, constitué depuis une trentaine d'années par la réunion de la
Moldavie et de la Valachie, principautés jadis vassales de la Tur-
quie. La seule carte qu'on puisse utiliser pour parcourir cette ré-
gion est le 1 : 300,000*^ autrichien {Karte von Central-Europa). Les
Autrichiens avaient fait, pendant l'occupation de la Valachie, un
levé expédié à ^l'échelle du 1 : 67,600', dont une copie iithogra-
phiée et coloriée à la main a été publiée à Bucarest sous le titre :
Charta României tipàrit in stabiUmentulu artisticu allu lui C. Szàihmary.
Celte carte, d'exécution très grossière et devenue à peu près in-
trouvable, est la seule carte topographique de la Valachie qu'on
possède jusqu'à présent, la carte de l'état-major roumain n'ayant
été publiée que pour la Moldavie et la Dobrudscha. Les feuilles de
frontière du 1 : 76,000' autrichien, dont le cadre comprend une
portion de territoire roumain , donnaient jusqu'à ces derniers temps
la topographie de cette zone frontière en reproduisant les inexacti-
tudes de relief et de toponymie de la carte de Szathmary. Voilà
donc une région où la toponymie n'est pas fixée. Les inexactitudes
et les lacunes y sont telles que, sur une surface de 8 kilomètres
carrés levée par moi au 1 : 10,000', j'ai découvert dix-huit lacs
permanents non marqués et pu inscrire sept noms de lieux dont la
carte ne portait pas davantage la trace.
Les Karpates méridionales offrent ainsi l'intérêt de hautes mon-
tagnes où l'on trouve côte à côte une région ayant la toponymie
officielle (versant Nord) et une région où règne seule la toponymie
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♦
naturelle (versant Sud); en sorte qu'on peut facilement noter les
contrastes et observer la transition de Tune à l'autre. Il y a plus :
le versant Nord est habité, comme le versant Sud, par une popu-
lation roumaine agricole et pastorale, assez indifférente au travail
des cartographes. La pénétration de la toponymie officielle dans le
peuple, qui est surtout Tœuvre des touristes, est peu avancée. Sans
doute il existe à Hermannstadt un Karpatenverein assez vivace,
mais ses membres sont surtout des Allemands, et lalpinisme est
en général le fait d'une société élégante qui se tient, plus peut-être
qu'ailleurs, au-dessus du peuple. En outre, il faut bien avouer
que les topographes autrichiens, ignorants du roumain, qui est la
seule langue des montagnards, ont créé une toponymie souvent
inexacte tant par la situation que par l'orthographe des noms de
lieux. La toponymie officielle est ici une corruption de la toponymie
naturelle. D'autres fois on a traduit en allemand les noms rou-
mains (exemple : Kônigstein »» Piatra Craiului). Ces circonstances
sont peu favorables à la pénétration dans le peuple de la toponymie
officielle.
On a donc en réalité, dans les Karpates méridionales, toutes les
transitions entre des régions où domine la toponymie naturelle
dans toute son originalité, telle qu'on peut l'apprendre de la bouche
des paysans, et des régions oiï la toponymie est en train de se
transformer lentement, sous l'influence de la toponymie officielle,
pour se rapprocher du type qui prévaut dans nos montagnes.
C'était la deuxième fois cet été que je visitais les Alpes de Tran-
sylvanie, et, désireux de trancher autant que possible la question
très controversée de la période glaciaire, j'ai été amené à. faire des
levés topographiques qui m'ont forcé à séjourner un mois et demi
dans le même massif. J'ai vécu là , dans des conditions assez primi-
tives, avec les bergers roumains, seuls habitants de la haute mon-
tagne pendant les cinq mois de l'année oit elle n'est pas couverte
de neige, et j'ai pu me rendre compte non seulement des différences
qui séparent la toponymie naturelle de la toponymie officielle,
mais des principes qui guident le peuple dans sa manière de donner
des noms de lieux.
J'ai pu ainsi constater les faits suivants, qui m'ont paru d'autant
plus intéressants à signaler que quelques-uns sont en contradic-
tion avec les idées qu'on se fait le plus généralement sur la topo-
nymie des montagnes.
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p
1* Les noms de iieax sont très souYenl des noms communs ou
des adjectifs désignant ane fonne de relief ou une particularité
physique, et répétés un très grand nombre de fois dans des régions
très direrses.
Exemples : Zânoaga (haute vallée en forme de cirque) et son di-
minutif Zànoagu^a; Câldare (petit cirque typique) et son diminutif
Câlfun; Jeieru (lac ou haute vallée avec des lacs); Cheia (gorge en
forme de canon, généralement suivie par un cours d'eau dans un
massif calcaire); Cwrmàtura (col par où passe un chemin générale-
ment); Gàwri (hante vallée dans une région calcaire avec des do-
lines [graura =» trou]); ^tffu:«Itf , Màgura (sommet de forme arrondie);
Polifi (paroi escarpée généralement calcaire); Pàrefi (paroi à peu
près à pic); Pàpu^a ([la poupée] sommet de forme conique); Pe^-
1ère (grotte ou endroit o& il y a des grottes); Bàtrîna ([la vieille]
nom de sommet), Màndra ([la fière, la belle] nom de sommet);
Ciocan ([le marteau] idem), etc., etc.
s** A peu près tous les autres noms de lieux sont des noms
composés formés en prenant un nom commun (2)ea2= hauteur;
jlftiitte== montagne; jPffcu-» élévation; Coa«to« pente; Dunffha =
pente assez raide; Pciana==^ prairie, clairière; Pâdure^^torèi; Gura
«débouché d'un défilé ou d'une vallée; 7ûfco «si vallée, etc., etc.)
et en y ajoutant un nom d'homme {Dunga lui Staneior)^ ou de pays
{Coatia lui Rusu), ou d'animal (Valea Or&tt{tft»la vallée du cerf;
Poiana fapu/m» la prairie du bouc). Ces associations se répètent
un grand nombre de fois.
n y a encore d'autres procédés de formation des noms, qui se
retrouvent ailleurs, ne sont pas particuliers à la haute montagne et
n'ont rien que de très naturel. Les faits suivants paraîtront sans
doute plus curieux.
3^ La richesse de la toponymie est en raison inverse de celle
des formes du relief. Dans les plaines, dépressions et dans les
grandes vallées de la région montagneuse, les noms de lieux sont
innombrables; chaque ruisselet a son nom, chaque repli insignifiant
du sol, chaque bouquet de bois, chaque champ presque est dé-
nommé soit par son propriétaire, soit par un nom commun qui
rend bien son caractère. Dans la haute montagne, on trouve une
pénurie extrême de noms de lieux. Des cirques très complexes ne
portent qu'un nom; toute une haute vallée, d'une surface de 6 à
7 kilomètres carrés, comprenant plusieurs cirques distincts, chacun
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à plusieurs paliers, et trois ou quatre pics bien individualisés voi-
sins de 9,5 00 mètres, porte dans les Fogarash le seul nom de Capra.
Dans le massif du Paringu, les deux cirques de Gâuri et Gâlcescu,
qui représentent une surface de 8 kilomètres carrés, d'un relief
très compliqué, nont pas plus d'une dizaine de noms de lieux
connus des bergers.
Ce fait, en apparence paradoxal, est facile à comprendre. Le
paysan envisage la nature non en topographe, mais en homme
pratique. Pour le Cioban (berger), la haute montagne qu'il fré-
quente seulement pendant quelques mois et où il reste seul, con-
naissant tous les coins de la vallée où paissent ses troupeaux, n*a
pas besoin de nom. La richesse de la toponymie n'est pas en rap-
port avec celle des formes du relief, mais avec la viabilité de la
région et la densité de la population. Un pays sera d'autant plus
riche en noms de lieux qu'il est plus fréquenté, que l'homme en a
pris plus fermement possession. Or, c'est précisément dans les
plaines et dans les grandes vallées, c'est-à-dire dans les régions
dont le relief est le plus simple, que ces conditions sont le mieux
réalisées. Dans la haute montagne même, on remarque que les
vallées les plus fréquentées sont les plus riches en noms. Ainsi, par
exemple, le cirque de Gâuri, bien moins complexe de formes,
moins sauvage et moins étendu que son voisin le cirque de Gâlcescu
(massif du Paringu), a cependant une nomenclature bien plus
riche, parce qu'il s'y trouve deux êtîne (bergeries), dont une à
1,900 mètres.
U"" Un quatrième fait, plus curieux encore, mérite d'être signalé.
C'est, à proprement parler, la clef de toute la toponymie naturelle
des Karpates. La nomenclature des montagnes, telle que le paysan
roumain la comprend, diffère si essentiellement de la nomencla-
ture telle que l'entend le citadin imbu de principes géographiques,
qu'on ne saurait vraiment s'étonner si les cartes existantes, même
ie 1 : 76,000*' autrichien, offrent parfois des inexactitudes incom-
préhensibles au premier abord. Nous sommes habitués à appeler
les montagnes parleurs sommets; le paysan les dénomme parleurs
vallées. Toute crête, tout pic nous semble devoir avoir un nom; ce
sont là habitudes de topographe, qui cherche un point facilement
reconnaissable à viser; de touriste, que séduisent les formes hardies
des pics alpins, qu'attirent les difficultés de leur ascension et la vue
superbe dont on jouit de leur sommet; de citadin, qui n'a jamais
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vu la montagne que sur des cartes plus ou moins parfaites et con-
struites par des gens imbus des mêmes principes. Le paysan
n éprouve nul besoin de donner un nom à un sommet; il lui parait
très naturel qu'il n'en ait pas, ou plutôt qu'il en ait plusieurs.
Généralement, une crête séparant deux vallées a deux noms, un
pour chaque versant; une montagne entourée par trois vallées
peut avoir trois noms. Le topographe qui aborde les Karpates sans
avoir reconnu ce principe est exposé à ne rien comprendre aux ré-
ponses que lui font les paysans. Dans les premiers temps de mon
séjour dans la montagne, j'en ai fait plus d'une fois l'expérience.
Ainsi, dans le massif du Paringu, le sommet marqué Cibanu sur
la carte autrichienne au i : 76,000' s'appelle Huluzu sur le versant
Sud, Cibanu sur le versant Nord. Si bien que, lorsque de Gauri on
regarde de ce côté et qu'on demande au paysan : tr N'est-ce pas là le
Cibanu??) la réponse est invariablement : trNon, c'est Huluzu, le
Cibanu est derrière.?) On croit alors que le Cibanu est un autre
sommet caché par celui-ci. Il n'en est rien. — Dans la même ré-
gion, le vaste cirque qui s'étend du pied du pic marqué Mândra
(9,599 mètres, point culminant du massif du Paringu) s'appelle
Rosiile; le nom de Mândra s'applique au versant Sud, où se trouve
un petit cirque (Groapa Mândri). — La crête orientée N. S., qui
forme le flanc Est de la vallée du Lotru , s'appelle successivement
Coasta Petresi (Ouest) et Urda (Est), Cârbunele (Ouest) et Mun-
tinu (Est). Ces noms s'appliquent aux vallées et non aux sommets.
Un même sommet porte, suivant le côté d'où on le regarde, les
noms de Mohoru, Stogu et Jeseru.
Dans la chaîne des Fogarash, où les formes alpines sont plus
développées que dans le Paringu, où les crêtes déchiquetées et les
pics escarpés semblent des individualités tellement nettes qu'il est
difficile de ne point leur donner un nom , on se trouve exactement
en présence des mêmes faits. Le point culminant des Karpates
méridionales, le Negoiu, a la forme d'une double pyramide qu'on
voit de très loin. Celle qui se trouve à l'Est est le sommet le plus
curieux qu'on puisse citer. Placez-vous sur le versant Ouest de la
vallée de Capra (qui porte le nom de Piscu Negru), vous voyez alors
le flanc Est de ce pic qui tombe par un abrupt infranchissable formé
par la surface même des couches de micaschistes inclinés à 80 de-
grés sur un beau cirque d'où descend en mugissant un des affluents
de l'Apa Capra : c est Lespezile. Escaladez le pic le plus occidental
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de Capraet regardez vers le Sud, vous voyez encore le même som-
met tombant par un abrupt sur un petit cirque qui dépend de
Paitinu et où s'ëtale un joli lac; cest le Câlfunu PeJtmulm. Placez-
vous maintenant sur la crête par laquelle on fait généralement
Tascension du Negoiu du côte Sud, en partant de la Stina, et re-
gardez vers TEst; le même sommet s abaisse en une longue pente
relativement douce vers le Sud; cest Podeanu, Enfin descendez le
long du contrefort Nord du Negoiu séparant les deux cirques qui
forment la région des sources du Rlu Mare et du Rlu Cârtisoareî,
vous apercevrez, en regardant vers le S. E., le même sommet do-
minant le grand cirque du Negoiu tourné vers le Nord; ce sera cette
fois Negoiul.
La crête qui, depuis le sommet marqué Vdnàtoarea lui Buteanu,
s'étend vers le Sud entre les vallées de Gapra et Buda (non Duna),
s'appelle successivement Capra à TOuest et Riosu à TEst, Piscu
Negru à rOuest et Musàteea à TEsl, lApitoare à TOuest et Giorzia
k TEst. Toute la crête principale des Fogarash, qui forme la fron-
tière entre la Roumanie et la Hongrie, porte constamment deux
noms, un pour le versant Nord et un pour le versant Sud, et les
noms donnés au versant Nord, qui sont seuls, sauf quelques excep-
tions, marqués sur la carte autrichienne au i : 78,000% sont tota-
lement inconnus des paysans roumains du versant Sud, ce qui ne
rend pas peu difficile l'orientation dans cette région. A TEst du
Negoiu, on peut identifier ainsi les différents noms :
Virfu Lai^ii = Paitinu (le sommet marqué Paltina aSgS n'est
pas à sa place; si l'on donnait ce nom à un pic, ce serait plutôt à
celui coté 3397).
Vânâloarea lui Buteanu » Capra.
Vârlopeiu = Buda.
Podagru et Ucea Mare = Podu Giorgiului.
Coltiu Vistei Mare =» Moldoveanu.
Piatra Rosie = Galbenu.
Nous pourrions multiplier les exemples.
Le principe des doubles et triples noms de montagne n'est pas
plus difficile à expliquer que la pauvreté de la nomenclature des
hautes montagnes comparée à la richesse de la toponymie des pays
plats. Ce qui intéresse le berger, seul habitant de la haute mon-
tagne, ce ne sont point les sommets pierreux et inaccessibles, ce
sont les vallées où paissent ses troupeaux, où fume à la limite de
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la forêt le toit de la ê^na. Tandis que, suivant la crête escarpée,
sautant de roche en roche et dégringolant à la moindre alerte avec
son chien, ii surveille ses moutons, les deux vallées voisioes lui
apparaissent comme deux mondes distincts. La crête est la limite
entre deux propriétés; jamais il ne mènera son troupeau de Tautre
côté, jamais il n'ira s'abriter dans la sHna voisine. La montagne
est pour lui une frontière, le principe d'unité c'est la vallée.
Cette conception économique, politique en quelque sorte, de la
division des montagnes, étonne au premier abord de la part de
paysans qu'on croirait plutôt attentifs aux traits physiques. En
réfléchissant, on comprend aisément qu'elle est cependant très
naturelle. Lorsqu'on a pratiqué la haute montagne, on se rend
compte qu'il est très rare d*embrasser d'un seul coup d'œil un pic
ou un massif, tandis qu'on voit à chaque instant toute une vallée.
Le paysan, qui n'a pas de carte, juge d'après ce qu'il voit. Cette con-
ception se rattache d'ailleurs à un fait plus général qu'on a remar-
qué depuis longtemps. Si nette que semble au géographe l'indivi-
dualité d'une chaîne ou d'un massif montagneux un peu étendu, il
est bien rare que le peuple ait un nom d'ensemble pour le dési-
gner. Ce n'est pas un des moindres embarras du géographe ou du
géologue qui cherche à classer un cahos montagneux tel que les
Alpes, et l'on est loin encore de s'entendre sur. les noms à donner
aux unités les plus nettes. Au contraire, toutes les hautes vallées,
qui forment une unité assez nette, ont des noms populaires comme
ceux des régions natureUes (Tarantaise, Maurienne, Embrunois,
Valais, Yalteline, Pinzgau, etc.).
Si curieux que semble au premier abord ce dernier principe,
que nous avons découvert dans la toponymie naturelle des Karpates,
il pourrait bien être plus général qu'on ne serait tenté de le croire.
Dans nos régions, où la toponymie officielle a réagi sur la topo-
nymie naturelle, il est moins facile d'en trouver la trace; mais on
en pourrait certainement donner quelques exemples, et tout alpi-
niste ayant parcouru des massifs peu fréquentés trouvera certaine-
ment dans ses souvenirs plus d'une mésaventure ou d'un malentendu
qui s'explique par là.
Le versant Nord des Karpates méridionales est très intéressant à
cet égard; on y voit dans certaines régions plus fréquentées la to-
ponymie officielle réagir déjà sur la toponymie naturdle. Les
guides qui conduisent au Negoiu donnent bien vraiment le nom au
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— 91 —
pic et à ses flancs Nord et Sud. De même le nom de Yânatoarea lui
Buteanu est connu de quelques guides du versant Sud.
Les recherches sur la toponymie naturelle des hautes montagnes
sont malheureusement difficiles et jusqu'ici peu nombreuses. Elles
nécessitent la connaissance approfondie de la langue du pays, un
séjour prolongé dans la région qu on veut étudier, en se tenant en
contact intime avec les montagnards. Nous croyons qu'il y aurait
intérêt cependant à les encourager, car elles peuvent amener à des
résultats curieux et importants pour saisir comment le peuple voit
et comprend la montagne.
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92
LES
FORMES ORIGINALES
DES NOMS DE LIEUX DU PAS-DE-CALAIS
ET LEURS FORMES OFFICIELLES,
PAR M. LE COMTE A. DE LOISNE,
Correspondant du Ministère de Tinstruction publique ,
Membre de la (Commission des monuments historiques du Pas-de-Calais.
Le mémoire que nous avons Thonneur de présenter au Congres
se propose de répondre à la 6" question du programme de la Section
de géographie historique, pour les noms de lieux du Pas-de-Calais.
Nous avons relevé les formes de la matrice cadastrale, du Diction-
naire des Postes et de la carte de rÉlat-major, qui parfois sont de
véritables jeux de mots, ou qui procèdent d'une formation vicieuse,
rendant méconnaissables les formes originales, et par cela même
dépourvues de sens. A la liste déjà longue que nous avons dressée,
nous pourrions ajouter diverses catégories de formes altérées. C'est
ainsi que le suffixe saxon bergy qui, combiné avec un nom propre
d'origine germanique, a formé la série toponymique en hergues
(Fauquembergues, Isbergues, Rebergues, etc.), s'est francisé en
hert dans le Boulonnais, bien que la première forme soit seule
rationnelle. De même, le suffixe hem^ qui est entré dans la compo-
sition de la série la plus nombreuse des noms de lieux de notre
département, a également, dans le Boulonnais, pris fréquemment
la forme ent, comme dans Breœent, Engoudsent, Bardinxent^ Hydre-
quenty Hubersenty Inxent, Rinxenty Tuberêent, quand l'étymologie
commanderait la graphique hem ou hen.
Souvent Yh de Hof, maison, devenue Hove, est tombée, comme
dans Cocove, Ostove, Zutove. HoUy bois, s'est francisé en hout ou en
haut y parfois en ourU Nous nous bornerons à signaler cette dernière
forme, qui pourrait être une source d'erreurs en faisant croire à
l'intervention du mot cortis dans la formation du vocable topogra-
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— 93 —
phique. Nous avons cru aussi devoir désigner les communes où le
mot les, orthographie comme article, doit prendre la forme de la
préposition lez, indiquant la proximité, car, parfois, le même mot
a le sens de l'article. De même, nous avons relevé la série assez
nombreuse où l'article a été incorporé au vocable , suivant un usage
fautif adopté par Tadministration des postes. La réforme du cadastre
a été votée il y a vingt ans; la carte d'État-major doit être revisée;
nous souhaitons que notre travail, tout impariait qu'il soit, puisse
apporter quelques éléments à la rectification de Torthographe des
noms de lieux de notre département, si un jour ces réformes abou-
tissent.
Ablainzevelle (Dict. des Postes; C. État-major) , c~ de Croisilles. Forme
rationndle : Aubainsevelle, Albinus, dans le dialecte picard, étant devenu
Aubin (Saint- Aubin), Albiniacus, Aubigny, Albani Stlvula devait prendre
la forme Aubainsevelle. — Albani Silvula, i i4a (Arch. Pas-de-Calais. Abb.
d'Étrun, Cart. I); Aubainsevele , i qqS {Idem, Chapitre d'Arras, Carton CF);
Aubainseviele , iâ58 (Bibl. nat., Cart. Chapell. d'Arras, fol. 91 v").
AiGEiLLE (L') (C. Etat-major), hameau, c"* de Boigean; pour Quille
(La), — Aboutant aux boés de La GmUe, j 87a (Av. du sieur de Mainte-
nay, fol. 26 r").
Aiii-BaLET (L') (Dict. des Postes), hameau, c" de Saint- Venant ; pour
Hamel'Billet (Le), nom d'écart rappelant un ancien propriétaire. — Auprès
de rÉpinette du Hamel-Billet , 1659-1660 (Bibl. nat., ColberL FL,
t. LXXXVIII, fol. 385 V'); Hamé-Bilkt, xviii* siècle (Cassini),
AncHAiff (C. Etat-major), ferme, c" de Saint- Venant; pour AncUn,
Aquieinctum. Ancienne ferme de l'abbaye d'Anchin.
Ardres, chef-lieu de c°", arr. de Saint-Omer. D'après les formes origi-
nales, devrait s'orthographier Ardes, comme Bridenarde, — Arda, io84
(Chron. andr., p. 788, col. 1); Arde, 1119 (Chartes de Saint-Bertin,
n" i34); Ardea, 1397 {Idem, n' 709); Ardense oppidum, xni' siècle
(Lambert. Ard., p. 81).
Arqcingert (C. État-majoi*) , écart, anc. fief et anc. château , c" de
Leulinghem-lez-Étrehem ; pour Arquingout {soB. bout combiné avec un nom
propre d'origine germanique). — Erldngaut, i3ia (Chartes de Saint-
Bertin, n* i446); Erquingoud, ihho {Idem, n" ù8i a); le Jiefd'Arkingraud
. . . gisons entre Estrehem et Tndinghem, i435 (Cart, des Chartreux, fol.
933 r") ; Arquinghout, 1 566 (Plan; Af^. Antiq, de la Morinie, t. XIV) ; Terre
et seigneurie d'Arquingoult, , . . en la banlieue de la ville de Saint-Omer,
i63i (R^. aux fiefs du chAteau de Saint-Omer).
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— 94 —
Accht-le8-Hb8din (Diet. des Postes), c** du Parcq; pour Auehy-lêz-
Hesdm {Aîciacum juxta Hwdmum). — AleUw^, 6&8 (Chart Sitfa., p. 18)
Akhi, 1113 (Dom BëtencQurt , Cori. d^Auchy, p. â8 ) ; Akeio, 1 1 38 ( GaKa
Chriit, t. X, p. 307); Auci, 1186 (Gaii, Cbtpell. tfAms, fol. 18 v*)
Alchiacum, 1997 (Chartes de Saint-Bertin , n*" 7 1 9 ); Auehi d'enprès Hesdin
1969 (Dom Béteacourt, p. 919); Auxy les Moines, 1790 (Saugrain
p. 337).
Adchy-lbs-Labassiîb (Dict des Postes), e"* de Cambrin; pour Aueky'^ez-
La-Bassée {Aleiacum juxta Basseiam). — Altarede AIci, 1171 (Bihl. nat.,
Mcnau, tLXXVIl, fol. ^i)\ Auchy vers k Basséct \3i^ {Cari.Ghartr&me
de Gosnay, t. I,fol. 95& v°); Auxy lès la Bassée, 1790 (Saugrain, p. 339).
AuDiNCTHUN (Dict. des Postes et G. État-major) , c"" de Fauquembergoes;
eût dû conserver l'orthographe Odinethun, la voyelle persistant au pré-
fixe, sans se diphtonguer, dans le dialecte picard. — Villa Odingatun,
1016 (Mirœus, t. IV, p. 176); Odingetun, nig (Cart. de la ville de Saint-
Omer, fol. 1 v**); Odinetun, 1193 (Chartes de Saint-Bertin, n° SgS); Eus-
tachius de Hodingentun, 1900 (Ghron. Andr., p. 83 1 a).
Addinghem (Dict des Postes et C. État-major), c*" de Marquise; devrait
de même s'écrire Odinghem, — VUla Oûdigem, x' siècle ( Act. SS,^ Féb., 1. 1,
p. 689, n° 97); Balduinus de Odengem, ii95 (Miraeus, t. I, p. 877);
Odingehem, 11 48 (Guiman, p. 188); Odinguehem, 196/1-1 955 (Lay.
Très, des Ch., t. III, p. 995 b); WiUelmus miles d'Oudingeam , 1998
(^Idem, p. 645 a).
AuDiNTHcif (G. Etat-major), hameau, c"* de Zudausques; mâme obser*
vation. — Octincttm, 1819 (Cart. des Chartreux, fol. 67 r'); OdeiUen,
i4oi {Idem, fol. 94 1 r"); le peut Odinthun, 1739 (Proc.-verb. Goût de
Saint-Omer).
AiDREssELLEs (Dict. dcs Postos ct G. État-major), c"" de Marquise; pour
Odreselles. — Viculum Odersele dictum, ii54.(Ghron. Andr., p. 809 b);
Villa Odersele, i9o8 {Idem, p. 846 a); OdresseUe, 1908 (Cart. de N.-D.
de Boulogne, p. 1 19); OdresseUes, i5o6 (Terr. de Saint-WuJmer, p. i4o).
Adstruy (G. État-major), ferme, c" de Réty, anc. pairie du Boulonnais;
eôt dû conserver la forme Ostruicq, comme Audruicq et Salperwicq (sufT,
wic, village; préfixe, ost. Est). — Balduinus de Ostrewic, Osterwic, io84
(Chron. Andr., p. 784 b et 786 a); Ostrowicum, v. 1170 (D. Bouquet,
t XIII, p. 44o a); Ostrevoic, 1986 (Terr. de Beaulieu); Ostevicq, 1477
(Arch. nat,J. 793, n* 96).
Auxi-lb-Cr1tbau (G. État-major), arr, de Saint-Pol; pour Auxy-le-Châ-
teau. Nom de même formation gallo-romaine qu'Auchy, Anbigny, Blangy,
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— 95 —
Chérisy. — Hugo de Alci, 11/19 (Arch. Pas-de-Calais, Ahh. de Cereamp,
Cart. l); Aussy, xy* siècle (Journal de Gérard Robert, p. 116); Le bourg
d^Auxy le Château, 1689 (Arch. nat, S. AS 16).
AvHouLT (Dict des Postes, C. État-major), c*" de Fauquembergues;
pour Avrehaut (suff. saxon kolt, bois, francise en hout ou en haut, comme
dans Northout, Cambrehout, Trëhout, etc.). — ViUa Averhout, 1189
(Cart Chapitre de SaintrOmer, fol. a r"); Altare de Avrehuth, 1 170-1 191
(Cart. de Thërouanne, p. 89); Avrehoud, 1857 (Chartes de Saint-Bertin,
n* 149a).
Bacqdedx (Dict. des Postes), hameau, c^ de Carvin; pour BuequeuiB
{Buicosum, boise). — Buisqueux, 1469 (Arch. nat., J. ioo3, fol. 8 v").
Badhdi (C. État-major), écart, c"* de Saint-Martin-Boulogne; pourBo"
duteq (suff. wie; cf. Audruicq, Salperwioq, etc.). — Dominus de Baduie,
1398 (Miraeus, t. IV, p. 419); Laurent de Baduieh, 1889 (Mëm. Acad. de
Boulogne, t. V); Baduhuicq, i566 (CneiU. de N.-D. de Boulogne); flo*
duit, lYOi* siède (Cassini).
Balvbrt (Cad.), lieu-dit, c" de Maninghen; pour Barvelt (suff. mM,
veH, champ). — Bardevelt, 1898 (Arch. nat., J. iiq4, n* 6).
Barlbt (Cad.), hameau, c" de Baiileul-aux-Cornailles; pour Bailleulet
(dûnio. de Bailleul). — BaiUokth, 1 190 (Titres de Haute-Avesnes, p. 25);
Galterus de Ballolet, nu' siècle (Dom Bouquet, t. XVIl, p. ioq); Baillelet,
1222 (Cart.de Maroeuil, fol, 26 v"); BaiUolet, 1249 (Cari. Chapell. d'Ar-
ras, fol. 110 r'); Balldet, i565 (Arch. du Pas-de-Calais, Abh. d'Éinm,
Barraux (Les) (C. État-major); pour Barreaux {Les), — Les Barreaulxy
i55o (Proc.-verb., Coût de Boulogne).
Baorw^qie (Cad.), lieu-dit, c"* de Bayenghem-lez-Épeiiecques; pour
Borwèffue, nom de lancienne voie de Bayenghem à Mouile (Boer weeh, che-
min rural). — Borwèghe, v. i34o (Arch. de Saint-Omer, G. 860); La rue
quifnaine de Bainghem à Wistrehove, que on appelle Borwecgh, i482 (Cart
des Chartr., fol. 182 v*); Le Burwoueh, i484 {Idem., fol. 186 r'); West
au grand Borewench, i584 (Terr. de Bayenghem, foi. 1, v°).
Beaumerie-Saint-Martin (Dict des Postes), c" de Montreuil ; pour Beau-
meri/ {Belmeriacum et non Behneriacas; cf. Aubigny, Fieury, etc.). —
Belmeriacum, io49 {Gallia CÀrist,^ t X, p. q85); Belmeri, 1100 (Cart
de Saint-Saulve, n* 2); Altare Santi-Winvaloei de Belmery, 11 54 {Idem,
81 5); Biaumeri, 1209 (Arch. municip. de Montreuil); Biaumery en la
banlieue de Monstreuil, 1479 (Terr. hôt-Dieu de Montreuil, fol. 88 r").
Bbauiibtz-lb»-Airs (Dict des Postes), eT de Fauquembergue; pour
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Beaumetz^lez-Laires, Ce Beaumetz , ancienaernent annexe de la paroisse de
Laires, est rdativement âoignë de la ville d*Aire. — Belmès, 1109 (Pri-
vil. comit. Gisnens., fol. 3 v'); Beaumé-kzrLaires , xvm* siède (Cassini).
BécouRT (Dict. des Postes), c*"" d^Hucqueliers. Forme rationnelle: Bkout
(suff. hoh et non eortis), — Hugo de Bécolt, 1 170 (Gart. de Thërouanne,
p. 38); Boucourten Boulenoys, xiv* siècle (Arch. nat., P. 137, fol. 8a r");
Jehan de Bécaud, i&65 (Gabin. hist. Artois et Picardie, t. XUI, p. soG).
Belbet (G. État-major), hameau, c"' d'Henneveux; pour Belbecq (suff.
becca, ruisseau). — Belbecq, 1/18& (Arch. de Boulogne, Urstdines); Le
Belbecq, xvm* siècle (Gassini).
Belcacb (G. État-major), écart, c"* d'Annezin; pour Bekaiges. — Belle-
saizas, ii65 (Ghartes de Saint-Bertin, n"* qIi8)\ Bêles Aises, iai5 (Gart.
de Saint-Barlhélemy, n*" 37 ) ; Eustatius de Belaises > 1 a 1 9 (Ducl^esne , Maison
de Béthune, Preuves, p. 10a); Belsaiges, i&6a (Gart.charit. de Bëthune);
Belsaige, xvm* siède (Arch. nat., P. ao5i).
Bellebrdne, c"*" de Desvres; aurait dû conserver officidiement son an-
denne forme de Bellebrone {Brona, fontaine; cf. Les Brones, c" de GaflBers);
c'est d'ailleurs la forme de la prononciation locale. — Bobertus de Bere-
brona, 1116 (Ghron. Andr., 796 a); Wido de Belebrone, iao6 (Gart.
ville de Saint-Omer, fol. 19 r**); Bereboma, xm° siècle (Lamb. Ard.,
p. 3^9); le sieur de Verbronne, xiv" siècle (Arch. nat, P. 187, fol. 96 v');
Bellebronne, 1479 (Av. de Meriimont, fol. 96 r**).
Bellonne (Dict. des Postes) , c"° de Vitry, qui n'a rien de commun avec
la déesse de la guerre, doit s'écrire avec une seule /. — BeUnia, laôi
(Gens. d'Arras, fol. 56 r°); Beloone, laSa (Gart. Ghapdl. d'Arras, fol.
i3i r"); Bielone, 1396 (Arch. du Nord, A. 60, fol. 100 r").
Bergueneuse (Dict. des Postes), c"" d'Heuchin; altération de Berguenhove
ou Berguinheux (suff. hova, combiné avec un nom propre d'origine germa-
nique). — Bergenehove, io5i (Ghartes de Saint-Bertin, n° 78); Bergana-
hovo, 1119 [Idem, n* i34); Bergenhouva, 1 i5i {Idem, n" aïo); Berguine-
howe, 1337 {Idem, n" 710); Berghineheuwe , i38i {Idem, n" 1913);
Bergenheuwe, i5i6 (Arch. nat., J. ioo5, n"* 3); Berguigneux, 1730
(Saugrain, p. 34 o).
Belgni% c""* de Bertincourt. Forme rationnelle : fuîmes {Butniacas ; nom
d'homme Buino). — Buinies, laoa (Taillar, Rec. d'acles, p. 30); Buis-
nies, 1313 (Gart. Ghapitre d'Arras, n** 119); Buignies, i33o (Gabin.
histor. , t. XXVII, p. 5i); Buignyes, i5i5 (Arch. nat., J. ioo5, n" a).
BuuviLLE (G. État-major), hameau, c" de Wiraifle; fonr Billeauville
(suff. villa, combiné avec un nom propre, et non betta villa), — La côte de
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Billauville, i5o6 (Terr. de Saint-Wulmer, p. 118); Billeauville , i595
(Arch. de Boulogne, Cueill. de N.-D.); Bilioville, xviii* siècle (Cassini).
B1EFVILLER&-LB&-BAPAUHB (Dict. des Postes), c'"' de Bapaume; pour Bié-
villers-lezrBapaume {Bibiani villare juxta Baipalmas), — Biviler, xiii* siècle
(Arch. du Pas-de-Calais, Très, des Ch. d'Art.); Bievilkrs, xviii' siècle
(Cassini).
Blanc-Nez (Le) (G. État-major), écart et cap, c" de Wissant; devrait
s'orthographier Blanê, La terminaison n'étant autre que le sufiixe d'origine
saxonne ness, promontoire, il y a lieu d'éviter un jeu de mots, comme si
l'appellation venait de la forme du cap. V. Gris-Nez.
Blavincoort (Dict. des Postes), section de la c" de Beaufort-Blavincourt,
est une altération, par suite de métathèse, de Bavelincourt {Bavelini cortis),
— Bavelaimcurt, 1119 (Arch. du Pas-de-Calais, Abb. d'Étrun, cart. I);
Baveleincart , 1170 (Titres de Haute- Avesnes , p. 8); Bavelaincourt , 1216
(Cart. de Maroeuil, fol. 95 v°); Bavelincourt, lûoS (Arch. du Nord, reg.
A. 9o).
BoDRETHUN (G. État-major), hameau, c" de Marquise; pour Baudreihun
(suff. thun combiné avec un nom propre d'origine germanique, tel que
Baldericus). — Boudertun, 1286 (Bibl. de Saint-Omer, Terr. de Beaulieu);
Baudreihun, i5s5 (Arch. de Boulogne, G. 9 3).
BoiSDiNGHEM (G. État-major et Dict. des Postes), c"" de Lumbres, devrait
s'orthographier Bodinghem ou Boidinghem, le préfixe étant un nom propre
d'origine germanique tel que Bodinus, et non pas boscus, — Bodningahem,
8A4-864 (Chartes de Saint-Bertin, n" 4o); Botnigahetn, v. 855 (Chart.
Sith., p. 99); Bodingehem villa, 1189 (Cart. Chapitre de Saint-Omer,
fol. 1 y''); Baudenguehen, 1178 (Chron. Andr., p. 81 4 «); Bodinghen,
1910 (Chartes de Saint-Bertin, n* 5o9); Boidinghen, i3oo (Arch. du
Pas-de-Calais, Abb. de Ham, liasse 9); Boudinguehan , 1879 (D. Grenier,
Establies de Picardie, fol. 910 v").
Boisleux-Saimt-Mabc (Dict. des Postes, G. Etat-major), c"" de Croisilles;
pour BmsleuxSaint'Mard , forme hypochoristique de Médard'. Saint Médard
est, en effet, le patron de la paroisse. — Baislues Sancti Medardi, 1286
(Arch. du Pas-de-Calais, Chapitre d'AiTas, cart. B); Bailoes Saint Mari,
19^8 (Cart. Chapell. d'Arras, fol. 98 v"); Bailoes Sancti Medardi, 1976
(Arch. du Pas-de-Calais, Chapitre d'Arras, cart. B.); Boilleuœ Sainct Mard,
i5i8(Arch. nat., J. ioo5, n" 9).
BoNcouRT, hameau, c" de Fléchin. Forme rationnelle : Becout ou Bou-
coût (suff. hait, bois, et non bona cortis), — Bocot, 11 36 (Cart. de Thér.,
p. 16); Bocolt, 1157 {Idetn, p. û'j); Béchout, xii' siècle (/cfew, p. 68);
Piètre de Bécoud, i863 (Charles de Saint-Bertin, n" 1660).
GéoGBAPuiB , N**' 1-2. — 1900. . * 7
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BRiviLLERS, c*^ d'Hesdin; pour Blévillers. 11 y a eu substitution de liquide
dans lorthographe; mais les habitants de la localitë ont conserve dans la
prononciation la forme ancienne Blémllers, — Bleirvileir, 1079 (D. Bëten-
court, Cart. d'Auchy, p. 19); Blivilers, 11 28 (Arch. du Pas-de-Calais,
Cari. d'Auchy, fol. 10 v"); BUviler, jii* siècle (Petit Cart. de Dommartin,
fol. 75 V).
Brioir (La) (C. État-major), hameau , c" de Bellebrune. Transformation
injustifiable de Tancienne dénomination Cobrique, où Ton retrouve le suffixe
saxon brige, pont. — Jaeqnemin de Quodbrige, 1286 (Bibl. de Saint-
Omer, Terr. de Beaulieu); Jehan de Quahnghel, i339 (Mëm. Soc. acad.
de Boulogne, t. IX, p. 3i4); Cobricque, 1677 (Acte cite par Haignerë,
Dict., p. 98).
BoUT-DoHOT (Cad.), écart, c^ de Merlimont; pour Bout-du-haut (Le).
Brunehadt-Pré (C. Étatrmajor), écart, c" de Campagne-lez-Hesdin ; n'est
pas le Brunechtldts , mais le BrunelU pratum, et doit s'écrire Bnmeaupré.
— Brunelfré, 1207 (Cart. de Saint-Josse, fol. 6 v°); Bumelpré, 1229
(Arch. du Pas-de-Calais, Abb. de Saint-André-au-Bois); Grangia de Bru-
nettiprato, 12/18 (Cart. de Saint-Saulve , n* 126); Bruniavpré, xit* siède
(Arch* nat., P. 187, fol. 79 v'); Le fief de Buynapri, 1477 (Cueill. hôt-
Dieu de Montreuil).
Bot-db-Marles (Le) (Cad.), écart, c"* de Maries (Montreuil); pour Bus'-
de^Marles (Buêcus ad Malnas), — Bus de Maries, xvui* siècle (Casaini).
Caloosb (La) (C. État-major), ferme, c"* de Bazinghen; pour Calleuse
{La). — CaUeheuze, i583 (Acte cité par Haigneré, Dict, p. 77); La
Calheuse, 1709 (Av. de Fiennes, foL 198); GzMcMS(?,xvm' siècle (Cassini).
Camblain-ChItelaiii (Dict. des Postes, C. État-Major), c~ d'Hoiidain:
pour Camblin-Chàtelain, ainsi que cela résulte des formes anciennes et du
dhninutif Cambligneul. Catnlin, ii35 (Cart. du Chapitre d'Arr., n" i4);
Cambin, ii54 (wf., n** 24); Canbelin, 1211 (Arch. du Pas-de-CaL, Cha-
pitre de Lens» liasse 1).
CAMBLAiif-L'ABBi (Dict des Postes; C. État-Major), c**" d'Aubigny;
même observation. — Villa quœ Dicitur CambUnium, v. 1106 (Duchesne,
Maison de Bithune, Preuves, p. 16); AUare de Cambelin, v. 1187 (Cart
d'Aubigny, fol. a v**); Camblinjuxta Stradellam, 1 i54-i 169 (Cart. Chapitre
d'Arras, n" 28).
Cambres (Les) (Cad.), lieu-dit, c" de Guémy; pour Ecambres (Scames,
et non Caméra). — Berenmldus de Scames, 1 107 (Chron. Andr. , p. 787, b):
Échambre, 1769 (Vingt., rôle 344).
Campagne-lbs-Hesdin (Dict. des Postes); pour Campagne-lezrHesdm (Caw-
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paninju9fin Hesdimm)^ -^ Villa qm Dicitur Cmipmm, i ohû (Galliii Christ.,
t. X, c. â85); Gampaignêg prèê de M^mtnulâSf 1^79 (Av. de Mertimont)',
Campagne lès Saht' André, xvlli* siède (GaBrini).
Campalianne (C. État-major), hameau, c"* de Parenty;pour Campalxame,
qui est d'ailleurs la forme cadastrale* «^ In eampo Alelmi, 1 9&8 ( Arch. du
Pas-de-Calais, ÀbL de Gercamp, Gart 3); CampaiUame, xniV siècle (Caa*
sini).
GAOsaoïsA (La) (C. État^major), hameau, c"* d'Ardres. Altération du
mot Cauekiwade (wadê, guë, et kotê, péage; gué du péage)* Vue de la
Cauchoise, en effet, est formée entre les canaux de Saiot-Omer k Calais
du Bas-Houlet et des Trois-Comets* -^ In marescis de Couchouade,
1985 (D. Bouquet, t. XXII, p. 656 D); Cauchewade, 1819 (Gart. des
Chartreux, fol 68 f)..
Gensb Ddhambl (La) (C. État-major), écart et ancien fief, c"* d*Aira^
sur-la-Lys; pour Hamd (Le). Il ne s'agit pas du nom d'un ancien proprié-
taire. — Symon de Hamello, 1211 (Arch. du Pas-de-Calais, Chapitre d'Aire,
Cart. I ) ; La maison ei censé du Hamel, 1 659-1 660 (ColbertFI. , t. LXXXVIU ,
foL 197 r"*).
Choqubt (G. État-major), hameau, c** de Kebecq; pouf Choqua -^
Bertelot du Chokiek, iQia (Chariei dé Saint-Bêrtifl, n* I&A&)', Choqml,
i353 {Idem, n' 1669); Le fief du Chocquel, 1659-1660 (Colbert, FI.,
t.LXXXVIII,fol77r*).
CoLLB!! (C. État-major), éeirt, 6^ de Réiy; pour ColhaUL Ce n'est pas
le suffixe hem qui est entré dans la composition de ce mot, mais le suffixe
holt, francisé en haut, dans lé Boulonnais. CL Bouquehaut, Hodrenault, etc.
— Gillon de Cotéhôut, iâ86 (BiU. de Saint-Omer, Terr. de Beatdieu);
Cokhaut, XV* siède (Arch. nftL, J. 79a. fol, 87 v*); Le sieur de Cothaut,
1676 (Arch. d'Ardres, GG); CoÛehauU, xvn* siède (Aet.&ot., dlé par Hai-
gneré, Dict., p. 9S).
CoRTEYiLLB, c*° de Boulogne-8m*-Mer. Graphique ralionsdies ComtevUle.
Nom d'origine féodale que le titre de comte a servi à former, et non pas un
Condate. — Comitis vitta, liai (Arch. nat., J. 19a, n* So).
Même observation pour Gontbvillb , c""* d^Heuchin, andenne pairie du
comté de Saint-PoL
CoQ-RioÉ (Lb) (G. État-major), hameau, c°* de Cuinchy-lez-La-Bassée.
Jeu de mots sur Tancienne forme Corridé, — Candé, 1774 (D, Grenier,
Gâtai, alphab., p. 68); Corridé, xvm* siècle (Cassini).
CoQDicHART (C« ÉtaUiiajor), hameau, c'* de Cattmoût; pour Coquissart
La forme offidelie est une forme patoise de création récente. *^ Bemardus
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de Cocessarty ii&3 (Petit Cart. de Dommartin, fol. 19 r*); Daminm de
Cokessari, 11 5s (Terr. de Dommartin); Kokisari, 1396 (Arch. du Nord,
A. 60, fol. 8a r'); Croqutssart, i5i5 (Arch. nal., J. ioo5, n" a); Cb-
quisar, 1681 {Idem, S. 48 16).
CoRRor (Li) (C. État-major), ferme, c"* de Fléchin; erreur matérielle
pour Carnoye{La) (Carpinetum et non Coriletum). — Le Camois, xvni* siècle
(Cassini).
CouRBRONNE (C. État-major), hameau, c" de Racquinghem; pour Cou-
hronne. — Cf. Coubrûtmey hameau d*Ecque8; Cobrone, en i3o4 (Arch. de
Saint-Omer, G. 860); Colbrone^enii'jU (Cart. des Chartreux, fol. i5 v");
Coubronne, en i4a6 (Arch. de Saint-Omer, G. 867).
Courcbllbs-lek-Lbns (Kct. des Postes), c** de Carvin; pour CourceUes-
lez-Lens, — Courcelks delà Hennin, 1396 (Arch. du Nord, A. 60, fol.
ia3 V").
CouRCOLLBTTK (C. État-major), hameau, c"' de Baincchun; pour Court-
CoUette (préf. corùs et non curia),
CouR-L'Avooi (La) (C. État-major), écart, c" de Festubert: pour Court-
l'Avoué {Curtis advoeati Bethuniensis). — La ferme de la cour l'Avoié,
1733 (Bibl. de Beaulîeu, titres de Csm.).
Couh-Saint-Vaast (C. État-major), écart, c"* de Richebourg-Saint-Vaast;
pour Court-Saint-Vaast {Curtis Saneti Vedasti), Ancien manoir de Tabbaye
de Saint-Vaast d'Arras. — La cour Saint Vaast, xvm* siècle (Cassini).
CouTORE-D*U^E (La); Pont-d'H^b (Le) (Cad.), lieux-dits, c" d'Achicourt
Lire : La Couture-d*Hées , Le Pont-d'Hées, Ï£ finale indiquant le pluriel de
la forme originale Hadœ, qui désignait la paroisse d'Achicourt. — Hadas,
674 (Mirseus, 1. 1, p. 137) ; Villam Iladis vocabulo, 891 (Guiman, p. 54);
Presbiter de Heiz, xii* siècle {Idem, p. a 46); L'eschevinage de Hées, i48o
(Arch. du Pas-de-Calais, Chapitre d'Arras, Cart. A); Les habitans de Héez,
i5i5 (Arch. nat., J. ioo5, n* a).
Denacrk (C. État-major), hameau, c"** de Wimille; pour Odenacre (suff.
acker, acre, combiné avec un nom propre d'origine germanique, tel
quOdericus), — Fontem d'Odenacro, 1 4 1 5 (Mém. Soc. acad. de Boulogne,
t. V, p. 11); Audenacre, i5o6 (Terr. de Saint- Wulmer, p. 119).
DiÉvAL, c*"* d'Heuchin. La graphique rationnelle serait Diêvat, le suffixe
vallis n'étant pas entré dans la formation du vocable. — Divat, 11 4a
(Arch. du Pas-de-Calais, Abb. d'Étrun, Cart. I); Diéoart, ia59 (Cart. de
Sainl-Barthélemy , n' 1 o 3 ) ; Dyévat , 1 a 8 a ( Car t. Chapell. d'Arras , fol. 1 5 r* ) ;
Diévat, 1473 (Cart. des Chartreuses de Gosnay, t. II, fol. 6 v"); Diewai,
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i5i5 (Arch. nat., J. ioo5, n" a); Diesvast, i53o (Arch. Pas-de-Calais,
Cadll. de Saint-Barthâeiny).
Doocby-lbs-Ayettb (C. État-major), c*" de Croisilies; pour Douchy-lez^
At/ette. La préposition lez indique la proximité. — Aeste, Dulci, ii5&- .
1169 (Cart. Chapitre d'Arras, n° a8); Douchi, laig (Cart. ChapeQ. d'Ar-
ras, fol. A 9 v*).
DouRiEz (Dict. des Postes, C. État-major), c*" de Campagne-Ies-Hesdin.
Graphique régulière Dourier, Si Domnus s'est adcfuci en dou, Richarius n*a
pu se contracter en riher, rier, qu'en conservant IV final de la terminaison
arius. — Quo heo villa et ecclesia pemumet, quœ oh amorem Domnus Rieha-
rius ^cititr, ix* siècle (Hariulf, Chron.,ip. a8); Altare de Donnorihero, 1 1 q3
(Cart. de Saint-Josse fol. 11, r**); Donner, laii (Cart. de Gercamp,
fol. 1 Sa); Thumas de Douryer, i343 (Bibl. nat., Titres et Comptes d'Artois,
t.ni,p. 55, 4).
Dbocourt (Dict. des Postes), c*" de Vimy; devrait s'écrire Draucourf. —
Davilli curiis, ii54-ii59 (Cart. Chapitre d'Arras, n' a8); DaveUicurt,
vers 11 54 {Idem, n° a3); Drohaucoti, 1198 (Arch. Pas-de-Calais, Abb.
iHennm, Cart. I); Draueurt, xu* siècle (Guiman, p. 384); Drahaucort,
Drehaucort, iao6 et iai3 (Arch. Pas-de-Calais, Chapitre d'Arras,
Cart CF); Drehaucourt, i565 {Idem, Chapitre de Lens); Derraucourty
i565 {Idem, Abb. d'Etrun, comptes).
Edebqgebie (L') (Dict. des Postes), hameau, c"' de Tingry; pour Ber-
QOBRiEs (Les) (Bercariœ). — Terra de Berquerie, ia85 (D. Bouquet,
t XXII, p. 653, H); Les rentes des Berqueries, i3i8 (BibL nat., Titres et
Comptes d'Artois, t. Il, p. 35, 5); Les Bergueries, xviii* siède (Cassini).
Ebruy^s (C. État-major) , hameau, c"* de Lépine; pour Bruyères {Les),
— Radulfus de Bruieresy 11 85 (Cart. de Saint-Georges, foL 81 v"); Les
Entières, xvni' siècle (Cassini).
EcouART (L') (C. État-major), ferme et bois, c" d'Heuringhem; pour
Eseoire {L'). — Renerius de Scora, i3o4 (Arch. de Saint-Omer, G. 860);
La terre de Lescore, xiv* siècle (Arch. nat., P. lay); Leschoire, t/i35
(Chartes de Saint-Bertin, n° a763); Lesqugart, xvm* siècle (Cassini).
Egli (L*) (C. État-major), écart, c" d'Ecques; pour Hègues, — Ayud
Eges et apud Eskam, laay (Petit Cart. chapitre de Saint-Omer, fol. a 4
Y*.); Chrétienne de Heghes, i3i5 (Église de Boquetoire, inscription) \
Willame de Hegues, i4i4 (Chartes de Saint-Bertin, n" a47o); Johannes de
Uaga, i427 (Arch. de Saint-Omer, G. 867 , foL i3 v'); Uègue, xviii* siècle
(Cfûsini).
ÉPAULE (L') (Cad.), lieu-dit et a. fief, c^ de HautecAte; pour L'Espauli.
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^— Amttlfuâ de Lêspaut, latS (Arch. PaB4e«Calais, M. d» Ceroamp,
Cart. 3); La seigneurie de LespatJt, i5i6 (Arch. nat. J. ioo5, n* 3); Le
sart de UEepaulu xy6t (Bibl. nat., fr. 8546, fol. 38 v^).
Épaulbs (Lks) (Diet. dea Postes), hameau, e** de Fressin; pour Les
Pttules, -'^Les Paulee, xvui* siède (Casaini).
Épenchin (Dict. des Postes) , hameau , c"' de Roëllecourt; pour Épenam,
forme d^ailleura restée dans la prononoiation locale. — Spineham, iioi
(Arch. Pas-de-Calais, abb.duMont-Saint-âoi, Cart. I); Spmeeham, 1109
(Duohesne, Maison de Bétkvne, Preuves, p. 368); Espinehem, taao
(Arch. Pas-de-Calais, Cart, de Marœuil, fol. 80 r"); Espinehain, xir* siècle
Cart. d'Aubîgfuy, fol. 76 r"); Espineham, i79o(Saugrain, p. 3ài).
EpRks (C. État-major), hameau, ç" d'Echinghen; pour Les Près. —
Jehenne des Près, 1898 (Arch. nat. J. 1 laS , u** 36); De Lespault, sieur des
Près, xvi' siècle (Rech. de Picardie, Généal. de Lespault).
EamoHUN (C. État-major), ëcart, c^ de Saint-Étienue. Erreur matërielie;
pour Fringhem» — Proigehem, Faingehem, 1200 (Cart. de N.-D. de Bou-
logne, p. 119); Fringhen, i5o6 (Terr.de Saint- Wuhner, p. i5o).
EssABis-wia-BocQuoY (Les) (C. État-major), hameau, c" de Bucquoy;
pour E^satiS'kz-Bucquoy, — Une censé del sart d'alet FOefnpires, laSS
(Maison de Neufville, ch. citée, p. gy).
EsTRDYALLE (C, État-major), écart, c" de Vieil-Hesdin; pour Hestruval
{Heltrudis vallis). Cf. Hestrus. — Hutreval^ xin* siècle (Petit Cart, de Dom-
martin, fol. 87 r'); Hultreval^ v, iiBa [idem^ fol. 5q v"*); Parrochia de
Hetruval^ ii53 {Idem, ia v'); h territorio de Heutrevah ia48 (Cart. de
Dommartin, fol. 47** y'');Heutruval, laSa (Terr. deDommartin); La censé
de Hestnml, sv« aiècle {Idm, fol. 89 r^).
Fbrfay, c* de Norrent-Pontes , devrait s'écrire Frifay {fraetumfagum).
n y a eu métathèse de l'R. — Fracfagium, ix* siècle (Act. SS., Oct., X,
190, n** ta); Fr^ay, ia9t (Puchesne, Maieim de Béthune, Preuves,
p. to4); Pierre de le Mole de Fresfay, i33t (BiW. nat., Titres et comptes
d'Artois, t. H, p. 44. a); Frefay, x5^S (Aiib. nat., J, toi6),
FBaHB-DBLSAvz (La), (G. État-'major), ferme, 0** de Beugny; pour
Ferme-de-h-Smc {Salix-icis), — La Sauœ, xviu* siède (Dom, Grenier,
Catah alphabet.),
Fbstdbbrt, e"" de Cambrin. Forme rationnelle: Fritlmiert {frmitas
Hunoberti). — Frétekumbert , ik6g (Arch. nat., J. ioo3, fol. i3 r')}
Frestekubert, iSao {Idem, J. 1006, n* 8); Le Fretti Hubert, 167a (Mém.
Acad. d'Arras, a' série, t. XXVII, p. a87).
FiUBUBooRG (Cad.), liau^dit, c"^* de Saint'-Étienne; pour FiknAomne,
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(Suff. bnmn, bourne). — FUembawme, 17&1 (Av. cité par Haignerë,
Dicl.,p. i3ii).
Florinozelle (Dict. des Postes), hameau, c"* d*Audiiigheii ; pour Floritir
gu€seUe{SaS, selle, ceUa, combine avec ua nom d'homme). — Floringesek,
1107 (Chron. Andr., p. 787 a); Fief de Flouringuezeîle , iSgS (Arch.
nat., J. 79a); Flouringuezeîle, 1609 (Arch. nat., p. 778, n* 10); Florin-
guezelle, xvui* siècle (Cassini).
FoNTAiNB-LEs-CaoïsUiLBS (Dict. des Postes), c~ de Croisilles; pour Fon^
taines-hz-CroisiUes, — Fontainne», y. aSà (Cart. chapitre d'Arras, n"* 9 3);
Fontanit, ii5i-ii59 {Idem, n' uS); Fontaine-leT^-Chémy , i4aa (Cart.
de Saint-Jean-en-l'Estrëe , p. 417).
FoNTiOffr'LES-UKRMANs (Dict. des Postes), c**d*Heachin; pour FonuUnes-
leê-Herman. Il n'y a pas plusieurs Herman, mais un seul, le seigneur féo-
dal qui a donné son nom à ce Fontaine. — FonUmis Hermanni, 1318
(Chartes de Saint-Bertin, n' 565).
FoBT-DuRiEZ (Le) (G. État-major), Hameau, c"' de Fruges; pour le
Fort-dihrietz {Rietz, terre non cultivée). Il ne s'agit pas du nom d'un
personnage. — Fort^U'Riès, xviu* siècle (Cassini).
FouGAuvE (C. État-major), hameau, c"* de Pemes; pour Fauquehove
(Suff. Hif, hove, combiné avec le nom propre germanique latinisé Folehe-
rius), — Fogenkove, 1908 (Cart. N.-D. de Boulogne, n^ 3&; Fouequehove,
i553 (Arch. de Boulogne, Sénéchaussée, Déclaration des Jiefi); Fou^
quehove, i557 (Rech. de Picardie, Génial, Chinot),
FouQUBxoiXB (C. État-major), hameau, c"' d'Audrehem. Mauvaise gra-
phique, pour Fouquesolles ou Fouxolles, — Voxola, 1196 (Chron. andr.,
p. i^i)\ Décima deVoxashola^ ii3i {Idem); Vocsole, it'jo{Idem,f.kù8);
Le ehasieau de FouquesoUe, 16^9 (Av. cité par Courtois, DicU, p. 99).
FoaQDiÈREs-LE&-BiÎTHUNB (Dict. dcs Postes), c" de Béthune; pour Fou-
quières-lez-Béthune. — Fuscherias, 1110 (Miraeus, II, i3i3); Parroehia
Sancti Vedasti de Fuskires, ii&3 (Chartes de Saint-Bertin, a* 189); Foske-
res, i9i5 {Idem, n** 533).
FouQUiàRBS'LBz-LBNS (Dict des Postes), c" de Lens; pour Fouquiheê-
Lezr-Lens. — Foschieres, loai (Guiman, p. 60); Foscarias, 1098 {Idem,
p. 66); Foschires, Foscheres, 1199 (Cart. de Marœuii, fol. 89 r"); Fouc--
quieres lès Ames, ikjà (Cart. Chartreuses de 6osnay,fol. 5 v*); Fotc-
quières en Lens, 1790 (Saugrain, p. 339).
Framzbub (C. État-major), hameau, c" d'Audinghen; pour Framezelk
{Fratmerii cella). — Ihmus de Framersek, 1 198 (Chron. andr. , p. 83o b);
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Ingrannus de Flamesele, laai {Idem, p. 861 b); De Frameselks, laig
(Cart. de Dommartin, fol. 5 a b v°); FramezeUe, 1689 (Epigr. du Pas-
de-Calais, Lillers, p. 89).
Francs-à-Le€x (Les) (Cad.), lieu-dit, c" de BoninguesJez-Ardres; pour
Francs-AUeux (Les) [Allodia], sans aucune allusion aux loups {leux en pa-
tois artésien).
Fresnes-les-Montauban (Dict. des Postes), c* dé Vitry; pour Fresnes-
leZ'Montauban {Fraannum ad htm Montis Albani). — Fraisnes, loai
(Guiman, p. 694); Fraxino, xu* siècle {Idem, p. 863); Fresnoy lez Mon-
tauban, 1&69 (Arch. nat., J. 1008, fol. 4 r**).
Fresnicoubt, c°" d'Houdain. Forme rationnelle: Fressincourt {Fredesendis
curlts), — Friscint Curte, 680 (Baldëric, p. 46); Hugo de Freseicort,
ii4i (Petit Cart. de Dommartin^ fol. 43 r*); Villa de Frisincurt , 1171
(Cart. Chapitre d' A iras, n' 87); Fresincon, 1318 (Cart. Chapeil. d'Arras,
fol. 9a r"); Fressincourt, xiv* siècle (Arch. nat., P. 187, fol. 8a v').
Fritz- Valliîe (Cad.), écart, c" de Racquinghem. Le nom de Fritz n'est
pour rien dans la formation de ce vocable, dont la forme véritable est
Froidval {Frigida vallis), — A le voye qui va vers Froideval, i865 (Cart
des Chartreux, fol. 34i r**); Froiteval, xv* siècle (Cart. de Saint-Augustin,
fol. i4 V-).
Gages- Verts ( Les ) ( Cad. ) , lieu-dit et anc. maladrerie , c" de Wissant . Jeu
de mots dénaturant Tancien nom Gazevert , corruption populaire de Gazevelt.
— Gasevelt, xni* siècle (Arch. du Pas-de-Calais, A. 18a); Le maladrerie
deOaisevelt, i4o3 (Arch. nat, J. iiaS, n" a8); Gazelvert, Gazevelt, i5o6
(Terr. de Saint-Wulmer, p. 188 et 180); Gazeveld, i5a5 (Arch. de Bou-
logne. Cueill. de N.-D.).
Gage VET (Le), section cadastrale de la conmiune de Toumehem, devait
avoir des formes originales analogues.
GAUGHm-LîoAL (Dict. des Postes et C. État-major), c" d'Houdain. Un
galet enchaîné, de célèbre l^nde, a servi de déterminatif à ce Gauchin, La
graphique doit donc être Gauchin-le-Gal — Galcin, v. 11 54 (Cart cha-
pitre d'Arras, n* 38); Galcis, ii54-ii59 {idem, n* a8); Gauchin-le-
Gau, 1617 (Arch. nat, J. ioo5,n' 8); Gauchin-le-Gal, xviii* siècle (Cas-
sini).
GiVENCHY (C. État-major), hameau, c"' de Givenchy-en-6ohelle; pour
le diminutif Givenchiel ou Givenchizel, auquel il a, par m^arde, été sub-
stitué. — Juvencel, xn' siècle (Guiman, p. 898); Juvencheel, iao4 (Arch.
du Pas-de-Calais, abb. d'Etrun, dossier I); Ghivenchisel , 1889 {Idem,
chapitre d'Arras); Givencyzel, xvni* siècle (Cassini).
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— 105 —
GoNois (G. État-major), ëeart et chftteau, c** de Corbehem; pour Augo-
nois. C'est un ancien fief de la famille Wagon d'Arras , dit lejief wagon-
nots, et par corruption TAugonois. — Les Wagonnois, xvi* siècle (Mém.
Corn, des Monum. histor. du Pas-de-Csdais, t. II, p. 39); Le fief du tnaret
le Wagon, iSSS-iSys {Idem)\ Augonnots, 167a {Idem); Haugonots,
i683 {Idem),
GaifiD ET PETIT GoDiN (G. État-major et Cad.), écart, c"'de Longfossë;
pour Broeodin, Ce vocable n'est pas tire du nom patois du dindon , eaudin
en picard; son origine est germanique et Ton y retrouve le suffixe Hem
combine avec un nom d'homme. — Simon de Brughedem, j 38 1 (Arch. du
Pas-de-Galais, chartes d'Artois A. fs3); Le sieur de Brugaudin, i55o
(Goutumes du Boullenoys, Ed. de i55i); i/aute et petite Broecordin, 1774
(D. Grenier, Catal, alph.)\ Grand, petit Broccodin, xvm' siècle (Cassini).
Grand-Manillet (Le) (Cad.), hameau, c"* deMerck-Saint-Liévin; pour
Grand'Mesnillet {Le) [Mansionile]. — Grand Ménillet, xviii* siècle (Cas-
sini).
GRàREs (Les) (G. État-major), hameau, c"* d'Audembert; pour La Haie-
Grard ou Le Grard {Haia Gerardi, vocable d'origine fëodale). — Les
Hayes Guérard, iSSg (Acte cite par Haigneré, Dict.^ p. i5i); La Haie
Grare, 1709 (Av. de Fiennes, fol. 9o3); La Haye Girard, 1776 (D. Gre-
nier, Catal, alpkab,, p. is3); La Haie Grard, xvin' siècle (Cassini).
Gris-Nez (Le) (Dict. des Postes), hamçau et cap, c"* d'Audinghen; pour
Griné {Le), Il ne faut pas voir dans cette dénomination une allusion à une
forme particulière du cap rappelant notre appendice nasd, la finale net
n'est autre que le suffixe saxon ness, promontoire. — Blacquenetz, i55i
(Cart. de N.-D. de Boulogne, p. aSS); Swartenes ou Grinay, 1699 {Le
miroir de la mer, L. I, p. i5); Fort Grinez, 1709 (Av. de Fiennes,
fol. 171).
Grossart (G. État-major), hameau, c*^ de Bryas; devrait s'orthographier
Grausart {GerakU sartum), — Geroldisart, 1 i4a (Arch. du Pas-de-Calais,
abb. d'Étrun, Dossier I).
Grosville (C. État-major et cad.), hameau, c"" de Rivière; devrait de
même s'écrire Grauoille. — Gerodi villa, v. 11 53 (Duchesne, maison de
Béthune, Preuves, p. 3i); Geroldi villa, v. 11 54 (Cart. chapitre d'Arras,
n' a3); Gérauville, ia5o (Tailliar, Rec, d'Actes, p. 18a); Grauville, ia5i
(Cart. chapell. d'Arras, fol. 97 r*"); Graueville, 1469 (^r<^* ^^^"i ^* ^^^^
fol. 6 r'); Groville en Rivierre, xvm' siècle (Cassini).
Guarrecque (Dict. des Postes, C. État-major), c"*" de Lillers; doit s'écrire
Garbeeque, comme il se prononce dans le pays. — Gauerheha, 1178
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(Arch. du Paa-de-Calais, chapitre d'Aire, coUectanea, fol. i6a r"); Gar-
beka, 1190 (Rouyer, chap. d'Aire, p. û6^);Garbieke, 1396 (Arch. du
Nord, A. 60, fol. i64 r*); Garbeke, i5i6 (Arch. nat., J. 1006, n" 3);
Garbec, iBôg (D, Grenier, t 194, fol. 338 r'); Garbek, i56o(Ga/Ûa
christ,, t. III, instr., col. los).
Gdarlinghem (C. État-major), hameau, c"* d*Aire-sur-la-Lys; pour Gar-
linffhem. — Villa GerUngehem, 11 33 (Chartes de Saint-Bertin, n** i5i);
Gelengehem, 11 63 (Arch. du Pas-de-Calaia , M. de Chocques, Cart. I);
Gherlingehem , 1379 {Idem, chapitre d'Aire, Cart 1); Garlinghen, i5o5
(Bibl. de Beaulieu, DénanUfrement).
Hambkubîl (Le) (C. État-Major), ferme, c"' de Tardinghen, pour Ham-
breucq, — Robert de Hambroec, i34o (Mém, soc. acad. de Boul., ix, 357);
Ambreuque, xviii* siècle (Cassini).
Harville, Ham., c" de Bainghea, pour LarvUle, — Le sieur de Lar-
ville, 1679 (Bignon, gëaëal. de Neufville).
Haudique (Cad.), hameau, c"" de Lottingheu et Vieil-Moutier; pour
Hodicq. — Everardus de Hodich, xi* siècle (Chron. Andr., 8a6 6); Odic,
1369 (Chartes de Licques, p. 110); Hodic, i553 (Arch. de Boulogne,
Déclaration des fief s)\ Moulin de Houdic, xiii* siècle (Mëm. Soc. acad. de
Boulogne, t. XV, p. 353).
Hadt-d'Isqdbs (C. Etat-major), hameau, c" de Saint-Etienne; pour
Audisque (Suff. saxon old, od, ancien, et non altus), — Isque et AueUsque
i458 (Comptes de la chatell. de Tingry); Odisque, i484 (Arch. nat.,
P. i5, n** 339); Audisque, xviii* siècle (Cassini).
Haute, Basse Wiowbs (C. État-major), hameau, c"' de Réty; pour
Wïhove (Suff. Uova, combine avec un nom d'homme tel que Wido). —
Wehove, xin* siècle (Chartes d'Artois, A. 47); Frérot de Vuihove, 1496
(Terr. de Loison, fol. 119 v*); Haute, Basse Wiove, xvin' siècle (Cassini).
Henné (C. État-major), hameau, c" de Maninghen; pour Hennés. —
Jehan de Hanes, i338 (Mëm. Soc. acad. de Boulogne, t. IX, p. 307);
Hennés, 1 393 (Arch. nat., J. ii34,n*' 16).
ttitimi (C. Minist. intér.), hameau, c"* de Baincthun; pour Hérimett
{Henrici mansus), — Hérimet, 1774 (D. Grenier, Catal. alphab,, p. 136).
Hermel (Le) (Cad.), écart, c"* de FiUièvres; pour Hérimett ou Hermetz
{Henrici manqué). — Monachus de Henrimeis, 1 185 (Arch. Pas-de-Calais,
Abb, de Cercamp, Cart. I); Herimetz, 1369 (Cart. deCercamp, fol. 68):
Hermès, i5i5 (Arch. nat., J. ioo5, n** 3).
HoHEN (La) (C. État-major), hameau, c"* de Wimille; pour Loh«n
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— 107 —
(Suif. Hem combiné avec nn nom propre de forme hypochoristique. —
Offier de Lohem, 1398 (Arch. Pas-de-Calais, Chartes d'Artois, A. 38);
MaroyedeLohem, ii^S (Arch. nat, J. iiaA, n"" t6)\Loken, wm* siècle
(Cassini).
HoffOBRS (C. État-major), ferme, c" de Fiennes; pour Honder. —
Handert, i664 (Titres du Mouflon); Honder, xvni* siècle (Cassini).
HouPEVKiiT (C. État-major) , hameau, c°* d'Ambleteuse. Le vent n'est pour
rien dans ce vocable, qui doit s'écrire Oupehen (suff. Hem combiné avec
un nom propre d'orig^ine germanique). — Jehan d'Ouphen, lioa (Arch.
nat, J. iia5, n** s8); Camoison, sieur d' Oupehen, i5Âo (Rech. de Picar-
die, GénéaL de Camoison); Houpehen, xvm' siècle (Cassini).
Hdhbercamp, c*" de Pas. Forme rationnelle: Hubercamp {Heldeberti ei
non Huncberti campus). — Heudebereamp , iqoo (Cart. chapell. d'Arras,
fol. 82 v*); Baldumus de Heldebertcamp , nui* siècle (Cart. d'Aubigny,
fol. hi y*); Hedebetxamp, 1^69 (Arch. nat., J. ioo3,fol. 30 r^).
Huplandbe(C. État-major), hameau, c" de Pemcs; pour Huphnde. —
Mahieu de Houppelande, 1469 (Cart. deN.-D. de Boulogne, p. aAi); Hup-
plande, i5o6 (Terr. de Saint-Wulmer); Hupelande, 1607 (Arch. nat.,
P. i5,n'487).
Hydebquent, hameau, c" de Rinxent; doit s'écrire Hidrequen, Il faut voir
en effet, dans le radical de ce vocable un nom propre d'origine germanique,
tel que Hildricus, déterminant le suffixe Hem; se garder du mot grec viop,
— Hildringehem , 1179 (Cart. de Thérouanne, p. 5o); Hildrikem, laaS
(Chron. andr. , p. 864 b)\ Hildrichem, 1 371 (Mém. Soc. Acad. de Boulogne,
Cart, de Beaulieu); HiÙrequem, iSgS (Arch. nat., J. 793, fol. 7 v*); He-
drequen, i566 {Idem, S. 4933).
IzEL-LE^-HiMEAUx (Dict dcs Postes, C. État-major), c~ d'Aubigny;
pour Izel-kzr-Hameau [hel juxta Hamum). Il n'y a pas plusieurs hameaux
dans cette commune; mais un seul village du nom de Le Hameau, qui
détermine cet Izd. «-^ Iser, xu* siècle (Arch. du Pas-de-Calais, ahb, d'Etrun
L. s); Yser en Temois, ifi59 {Idem); Iser lès Avesnes le Conte, i539
(Arch. nat., J. 1016, fol. 64 y'); Izel lez Manin, i565 (Arch. Pas-de-
Calais, abb. d'Etrun, comptes).
Jaudrie (La) (C. Etat-major), ferme, c'* d'Hinges; pour La Lojaudrie,
— La Logeaudrie, i58o (BibLnaL, Colbert, FI., t. XCI, fol. 60 v'): La
Lojoudrie, xvm" siècle (Cassini).
JuHEL (C. État-major), hameau, c^* de Beaurainville; pour Jumetz {Ju-
daei mansus), — Villa Judaei, io42 {GalL christ., t. X, c 384); Amul-
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fus de Giummer, 1 153 (Petit Cart. de DommartiQ, fol. &8 r**); Eustachius
de luemez, ii65 (Arch. Pas-de-Calais, abb. de Saint-Andrë-au-Bois,
Cart. I); Campaignes et Jumez, xiv* siècle (Arch. nat., P. 187, fol. i46 r');
Jtumez, i44o (Cart. de Saint-Saulve , fol. 160 v').
LABEDYRiibRE (Dict. des Postes), c" de Bethune; pour Beuvière {La), —
Boevrariam, ix' siècle (Act. Sanct; vit. S. CkrisUnœ, p. 53o,S li); Robers
de le Bevrere, 11 63 (Arch. Pas-de-Calais, abb, de Chocques, Cart. I);
Beverte, 1176 (Charles de Saint-Bertin , n" 277); Bevereria, iai6 (Cart.
de Saint-Bailhâemy , n° 3o; Beverta, 1267 (Idem, n' 88); La Buveriere,
i354 (Terr. de Saint-Barthâemy , fol. qo v'); Beuvriere, 1607 (Arch.
Pas-de-Calais, chapitre d'Arras, Cart. divers).
Labibtte ( C. État-major) , ferme , c"* de Robecq; doit s'écrire Abbiette {L')
[Abbatiola),LBbiette est une ancienne ferme de Tabbaye de Chocques.
Labourse (C. État-major), c" de Cambrin; pour Bourse {La), — Bursa,
iiSS-iiSg (Cart. de Saint-Barthâemy , n* a); Drogo de le Borse, 1206
(Arch. du Nord, abb. d'Anchin, Cart. I); Le Boursse, i4o7 (Arch. nat,
P. ao6o); Le Bourse kz Sailly, i565 (Arch. Pas-de-Calais, abb. d'Étnin,
comptes).
Labdissi^re (Dict. des Postes), c*" d'Houdain; pour La Buissière, —
Buxeria, 1189 (Tit. de Haute-Avesnes, n" 22); LeBuixière, 1274 (Arch.
Pas-de-Calais, chartes de Saint-Barthëlemy , c" I, L. 3); Le Boissière^
1285 {Idem); Le Bouxiere, idem {Idem); Boussières, 1469 (Arch. nat,
J. ioo3, fol. i3 r"); Le Bouchierre, i53o (Cueill. de Saint-Barthâemy,
fol. i3o).
Lacouture (Dict des Postes), c" de Bëthune; pour Couture {La), —
Cuhura, 11 54-11 59 (Cart. chapitre d'Arras, n° 28); Parrochia de le Cou-
ture, 1254 (Cart. de Saint-Barthâemy , n** 92); Le Coulture, i34o (Cart.
chartreux de Gosnay, fol. 4i r"); La Cousture kz Ricquebourg, i466
(Cart Chartreuses de Gosnay, 1. 1, p. 887 v*").
Laherliàre (C. État-major), c""* de Beaumetz-les-Loges; pour Herlière
{La), — Tassartde le Hellière, i3i5 (Arch. Pas-de-Calais, abb, de Saint-
Vaast); Le Herlière,ibi'] (Arch. nat, J. ioo5, n" 3).
Lamotte (C. État-major), écart, c"' de Verlincthun ; pour Motte {La).
— La Motte, xvni' siècle (Cassini).
Landac (C. État-major), hameau, c" d'Hesdin4'Abbë; pour Landacre
(Suff. acker francise en acre, comme dans Dampnacre, Disacre, Odenacre,
— Villa de Landacre, 1193 (Chartes de Samer) ; Rieu de Landacre, v. 1 48o
(Matreloge d'Outreau).
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Landaqde (C. Étai-major) , hameau, c"** d'Halinghen; doit de même
s éerire Landacre. Cf. les formes qui précèdent.
Lahot (C. État-major), écart, c" d'Échinghen; powr Lannoy (Alnetum).
LiPDGNOT (Dict. des Postes), c*" de Béthune; pour Pugnoy (La). —
Molendinum de k Pugnote, 1199 (Arch. Pas-de-Calais, M. de Chocques,
Cart. I); Pugnoia, laai (Idem, cari. III); Le Puisnoye, i343 (Bibl. nat..
Titres et comptes d'Artois, t. III, p. 53); Ecque-Peugnoy , xviii' siècle
(Cassini).
Laqui^ot (C. État-major), fenne et ruisseau, c" de Baincthun; pour
Quesnoy {Le) (Quesnetum). — Le Quesnoy, Tvnf siède (Cassini).
Lavbntib (Dict. des Postes), arr. de Béthune; pour Ventie (La). — Le
Vendes, y. 1000 (Miraeus, t. II, p. 9^6); Le Venteis, losi (Guiman,
p. 60); Wetai, ma (Chartes de Saint-Bertin , n* lao); Le Venthies,
1&&0 (Épigraphie du Pas-de-Calais, Laventie, p. a).
Lbbucquiers (Dict. des Postes), c*' de Bertincourt; pour Bucquière (Le).
— Le Buskières, laoa (Cart. ville de Saint-Omer, fol. 4 a r'); Busquière,
liag (Arch. Pas-de-Calais, Abb. de Saint- Vaast) ; Bucquières, xvin' siècle
( Cassini).
Lefaux (Dict. des Postes), c*" d*Étapies: pour Faux (Le) {Fagelutn),
— LeFauch, là^à (Cueill. HAtel de ville de Montreuil, fol. 11 v').
Lerglos (C. État-major), hameau, c" de Bernieulles ; pour Enclos (L*),
— L'Enclos lez Bernieulles, i466 (Cabin. hist. Artois et Picardie, t. XIII,
p. ao3); Le manage que on dit de l'Enclos, ik^k (Cart. de Saint-Saulve ,
n'ii8).
LipiNE (Dict. des Postes), c~ de Montreuil; pour Efine {V), — Spi-
neto, iaa9 (Cart. de Valloires); Spineta Avernotse, L'Espine Avrenotse,
laSg (Dom Bétencourt, Cart. d'Auchy, p. i56); L'EspineAvesnoise, ia49
(Idem, p. 177); Guisse de Spina, i3o5 (Mém. Soc. acad. de Boulogne,
t XVII, p. i5a b).
LipTHOY (Dict. des Postes), c" de Campagne-lez-Hesdin; pour Epinoy
(L'). — Spineto, ia36 (Arch. de la commune de Beaurainville) ; Espi-
nolium, ia45 (Arch. Pas-de-Calais, Chartes d'Artois; La ville de Lespinoy
emprès Brimeu, 1873 (Av. du sieur de Maintenay, fol. a6 r').
Lbstbeu, c'" de Laventie. Graphique rationnelle : Estrem (L'), du mot
germain Stroom latinisé en Strumus, — Aliare de Strumo in Bethuniensi
pago, ii4o (Chartes de Saint-Bertin, n* 181); Le parroche d'Estruem,
1474 (Arch. du Pas-de-Calais, Saint-Barthélémy, Cart. 1, 1. 3); Walterus
de Strueem, laSa (Chartes de Saint-Bertin , n* ta 33); L'Esttven, i354
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(Rent. de Saint -Barthâemy, fol. 5 r*); L'Estren, 1697 (Gart. cbaritde
Béfhune, fol. 3i r**); L'Estrun, 1A69 (Areh. nat, Colbert PL, t. XQ,
fol. ùbU r-).
LiONY-LBz-AiRB (Dict. des fostes), c**" de Norrent-Fontes ; pour Ligny-
lez-Laires ou ki-Rély, Le village de flaires est proche de Ligtiy, tandis que
la ville d'Aire en est éloignée d'une dizaine de kilomètres. — Lingiaco,
1207 (Miraeus, t. 111, p. 371); Linhi, laaS (Chartes de Saint-Bertîn ,
n" 668); Lingi, 1296 {Idem, n" 698); Ligniaco, 1390 {Idem, n" i3q5);
Lxgiiy-îezr-Rély, xvu" siècle (P. Ignace).
LisBOURG, c*"" d'Heuchin , lieu oii la Lys {Legia) prend sa source, devrait
s'écrire Lisbourt, pour éviter toute confiision entre le suffixe d'origine
saxonne boort, borïh, source, qui est entré dans la formation du vocable,
et le suffixe burgh, château, latinisé en burgus, qui y est resté étranger,
ainsi que le prouvent les formes originales. Les formes en burgum sont
monacales. — Liegesborth, 843 (Mém. Antiq. de la Morinie, t. XIII,
p. 87); Villa usque Liegesburch nomine (pour Liegesburth nomine),
IX* siècle (Act Sanct., Sept. t. III, p. 393 A); Lisborg, iaâ6 (Chartes de
Saint-Bertin, n" 689); Liebourt, 18a 5 (Arch. du Pas-de-Calais, Abb. de
Ham, 1. q); Le ville de Liesbourc, iS'jS (Arch. nat., J. 790, n" a8).
L0N6ATTE (G. État-major), hameau, c"* d'Écoust-Saint-Mein ; pour Lon-
gâtre {Longini on Longum aatrum). — Warnerm de LongastrOf 107a
(Maison de Neufville, p. 5a); Villa que dicitur Longa Hansta, 1 i5â (Bull.
Antiq.de la Morinie, t. IX, p. aoo); Longnstam, 1167 (TaîUiar, Rech.
sur Saint-Vaast, p. 45a); Le Signeur de Longastre, i3i3 (Bibl. nat.
Titres et comptes d'Artois, t. I*', fol. 67); Longastre, tniV siècle (Cas*
sini).
LoNGFOssi, c"' de Desvres. Forme rationnelle; Lautfossé, pour Xô Haut-
Fossé, — Eeclesia de Altofosseit, 1119 (Mém. Soc. Acad. de Boulogne,
t. XII, p. 55); Ecelesia de Laufosseit, aS'j {Idem, p. 60); Eeclesia de
Altofossato, 1179 (Gart deThérouanne, p. 5i); Lanfossé {fouv Laujbssé) ,
ia54 (Cart. de Thérouanne, p. 174).
LousoiE (Cad.), ferme, a. fief, c"* de Lottingheu; pour La Houssoye
{Hulsetum); Lalloussoie (G. Etat-major).
LouvET (G. État-major) , ferme, c"" de Longfossé; pour Louet {Le). —
Du Blaisel, sieur du Louel, i645 (Rech. de Picardie, Génêal. du Blaisel);
Le Louet, 1748 (Av. de Longfossé).
LouvRB (G, État-major), I-e Fond-du-Locve (Cad*), écart, c"" de Wi-
mUle; pour Houlouve. — Houllouve, i553 (Arch. de Boulogne, Déd. des
fiefs du Boulonnais) : Houlouve, xvui* siècle (Cassini).
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— 111 —
Manokoib (La) (G. État-majop), hameau, c" de Sibiville; pour Montjoie
{La) on Mongeoie (Morts Gaudii). — Grangia que dicitur Monjoia, i9i8
(Arch. (lu Pas-de-Calais, Abb. de Cercamp, Cart. 3); Grangia M ontis Gau-
dii, laai (Cart. de Gercamp, p. i35); Le pré de Montjoie , ia66 (Arch.
du Pas-de-Calais, Abb. de Gercamp).
MAifNBQUKBBDRKE (G. État-major), hameau, c"' de Saint-Folquin; pour
Monnequebeurre (Monke bure, coiu* des moines). Ge fut, en eflet, la cour
de justice de Tabbë de Saint-Bertin , pour le pays de Langue , lorsque ce
pays fut sëparé de la châlellenie de Bourbourg. — Monekebure, 1269
(Chartes de Saint-Bertin, n" iia3); Monkebure, 1279 {Idem, n* iiBa);
Leprevost de Monkebure, 1996 (Arch. du Nord, A. 60, fol. i5 r"); Monne-
queboeure, xvn* siècle {Idem, fiefs de la Seigneurie de Langle).
Marksville, c"* d'Étaples. Altération des formes anciennes qui pourrait
faire croire que Maresville est une Maresci Villa, La seule graphique ra-
tionnelle esiMarêville pour Marieviîle, — Sancta Mariavilta , 10/19 {Galtia
Christ, t. X, p. 986); Hermerus de Maricvilta, 1169 (Gart. de Dom-
marlin, fol. 67 r"); Anselmus de Sanetœ Mariœ viUa, 1196 (Ghron. andr.,
p. 896 i); Gerar» de Sainte Maroieville, 1991 (Gart. de Saint-Saulve^
n" 147); Marouville, v. i496 (Chartes de Saini-BOTtin, n" 9696).
Mat (Le) (C. État-Major), hameau, c" d^Hermelinghen ; pour Mas {Le)
{Ma$isus). — In loco qui Mas dicitur, il 64 (Chartes de Licques, p. 4i);
Silva de Maf, ii'jo^Idem, p. 48); Curtem de Mas, 1994 {Idem, p. 77).
Mercatel, c" de Beaumetz-les-Loges. Orthographe rationnelle : Metz-le-
Chdtel {Mansus castelli), — Merlecastcl, 1098 (Guiman, p. 66); Melk-
castel, 1898 (Arch. Pas-de-Calais, Ghap. d'Arras, Cart. B): Mez-le-Castel ,
1879 (Arch. du Nord, Chambre des comptes, reg. A, 90); Mekhastcl,
i5io (Arch. nat., P. 187, fol. 69 r").
Mbtz-en-Couture , c**" de Bertincourt; pour Maissencouture {Mahensendis
cultura). 11 ne s'agit pas d'un manoir au milieu des champs. — Mainsen-
couture, 1946 (Inv. des ch. d*Arras, n" 95); Maisentcouture , i95o
(Arch. Pas-de-Calais, Abb. de Saint-Vaast) ; Messancouture , i5i5 (Arch.
nat., J. ioo5, n* 9); Messant Cousture, i536 {Idem, J. 1016, foL
44o r").
Milembodro (Cad.), lieu dit, c" d'Outreau; pour Millemboume, Emous
de Millenbronne , i4i5 (Mëm. Soc. acad. de Boulogne, t VII, p. i5).
Mo?iCHY-LE-PRECx(Dict. des Postes, G. État-major), c*" de Vitry; pour
Monchy-le-Perreux {Monciacum petrosum). Le déterminatif n'a rien de fëodal.
— Ultra petrosam que estjuœta Monehy, 109 4 (Tailliar, Rech, sur Saint^
Vaast, p. 4i5); Monchi le Perreus, 1961 (BibL nat.. Cens. d'Arras, fol.
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— 112 —
56 r"); Monchiacwn petrwum, 1370 (Arch. PatKle-Calais, Abb. de Saint-
Vaast).
MoNBREx (Cad.), moulia et ruisseau, c"' de Lumbres; pour Maubreucq.
— Mokndinum de Malberc, iai8 (Chartes de Saiot-Bertin , n' 565);
Malkbruce, laao {Idem, d" 586); Malbroch, laay (Idem, n* 713);
Maubreuk, i/iii {Idem, n** a&ia); Le rivière nommée Maabreuc, i/i&5
(Cart. des Chartreux, fol. 5 v*).
Mont-Bus (Cad.), hameau, c"* de Mametz; pour Maubus, — Maubtds,
1393 (Chartes de Saint-Bertin, n** iSbû); Maubm , 1996 (Galametz, Le
prieuré de Saint- André, p. 465); Le fief , terre et seigneurie de Maubus,
1659-1660 (BibL nat., Colbert, Fi., t. LXXXVIII, fol 169 r*).
MoNTécLAiR (C. Étal-major), écart, c"' de MaresviUe; pour Le Mont-den-
Clercs, Ce n'est pas un endroit ëievë expose tout particulièrement à la
foudre , mais une ancienne ferme des moines de Saint-Saulve. — Johannes
de' Monte Clerici, 1383 (D. Bëtencourt, Cart. d*Auchy, p. a68).
Mont-Lambert , hameau , c"' de Saint-Martin-Boulogne. Corruption po-
pulaire du vocable Boulembert. Le suffixe berg indique un point élevé, et
c'est le nom propre d'homme Bovo ou Bob qui le détermine. — Bo-
vemberg, iao8 (Cart. Notre-Dame de Boulogne, p. 119); Boulembert,
xiv* siècle (Mém. Antiq. Morinie , 1. 1 V, p. 34i): Boullembercq , i5o6 (Terr.
de Saint- Wuhner, p. 67, i4i et 167).
MoDFLBT (Le), hameau et château, c"*" de Wailly (Montreuil): pour
Mont'BiJ/kt {Le), La contraction rend méconnaissable la forme originale.
— Willelmus de Monte-Buffel, xiu* siècle (Terr. de Dommartiu): la censé
de Montrijflé , v. i45o (Cart. de Saint-Saulve, n* 56); Mont-Bijkt , 1/177
(Cueill. pap. hot.-Dieu de Montreuil).
Mouflon (Le), hameau, c" de Surques. Rien de commun avec le ru-
minant de ce nom. Mouflon est une corruption populaire de Montfëon
{Mons JuUonis). — Ad montem iniqui veljullonis,,, qui mlgo Montfelon di-
citur,juœta Surcas, xiu' siècle (Lamb. Ai*d., p. ^7); MwUefellon, 1317
(Charles de Saint-Berlin, n* 555); Montfellon, 1817 (Cart. des Chartreux
de Longuenesse, fol. 36 r').
Mouriez (Dict. des Poster, C. Etat-major), c*" d'Hesdin. Forme ration-
nelle : Montrier, ou , en tenant compte de radoucissement ordinaire du préfixe
mons, Mourier {Mons Bicharii), — Johannes de Monrehier, v. 1 i4a (Petit
Cart. de Dommartiu, fol. 17 v**); Monreher, ii53 {Idem, foL 45 v*);
Henricus de Monriher, ia34 (Cart. de Dommartiu, fol. 60 v'); Johannes
de Monteraheri, i343 (Petit Cart. de Dommartin, fol. 31 r'); La vitte de
Montrier, 1476 (Arch. nat., J. 807, n' 39). Cf. Dodriez.
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— 113 —
Nibllbs-le»-Calais (Dict. des Postes), c" de Calais; pour Nielles-lez-
Calats. — Niles, 1 160 {Gallia christ,, t. X, C. 4o6); Nielles juxta Fraitun,
XV' siècle (Gart. de Saiat-AugustiQ, fol. 58 v'); Nielles juxta Caletum,
1680 (Arch. de Boulogne, évéchë).
NiEMBRDNE (G. État-major), hameau, c" de Tingry; pour Liembrotme,
— Broma, 867 (Gart. Sith., p. ,ii3); Jehan de Lienenbrmne , lagû
(Charte de Longvillers, citëe par Haigneré, Dict., p. qo4); Liebrorme,
w* siècle (Arch. nat., J. 79a, fol. 89 r'); Liembronne, 1776 {Idem,
Q. 900).
Noir Carme (C. État-major), hameau, c" de Zudausques; pour iVoiV-
carmes, dont la forme rationnelle serait d^ailleurs NorP-Quelmes , village au
Dord de Quelmes, et non village du Carme à la coule noire, ce qui, d'ail-
leurs, n'eut pas été ordinaire. — Nortkelmes, i337 (Chartes de Saint-
Bertin, n" i574); Nœrtkalmes, i34a {Idem, n* 1600); Jacobus de Nor-
quelmis, iSjù ^{Idem, n* 181 3); Jaques de Norquelmes, 1/107 {Idem,
n** aa45).
Noire Bernes (C. État-major), hameau, c"* d'Audinghen; pour Nort-
bernes, — Ro^erde Nortbeme, ia86 (Bibl. de Saint-Omer, Terr. de Beau-
lieu); Noirbeme, 1569 (Arch. nat., cité par Haigneré, p. 3/19).
NoRTBécoDRT, sectiou de la commune de Mentque-Nortbécourt; devrait
affecter la forme Nortbécout, car c'est le suffixe holt et non cartis qui est
entré dans la composition de ce vocable. — Buchout, io8â (Chron.
andr., p. 3a3); Boocholt, 118a (Chartes de Saint-Bertin , n* 3a5): Bou-
ehout, iai8(Cart. de Watten, fol. 189 v'); Le ville de Becout, 1396
(Arch. du Nord, A. 60, fol. la v'); Terra de Boucoust, xm' siècle (Petit
Cart. de Saint-Omer, fol. 70 v'); NoruBoucoud, i544 (Arch. du Nord,
fiefs du château de Toumehem). Cf. BicouRT.
NoYELLES-LES-HuMièRES (Dict. dcs Postes), c~ du Parcq; pour NoyeUes-
kz^Humières, La proximité d'Humières détermine ce Noyelles. — Nigelles ,
iiao (Arch. Pas-de-Calais, Abb. d'Auchy-les-Moines); NMle d'Alès
Hesdin, 1376 (Arch. nat., J. 790, n** a8).
Notelles-les-Vermelles (Dict. des Postes), c*' de Cambrin; pour
Noyelles - lexrVermelles, — NigeUa juxta Vermellam , ii54-ii59 ( Cart.
Chapitre d'Arras, n* a8); Noielle le Vermelle, i386 (Arch. du Nord,
comptes de la baill. de Lens).
Oblbd (L') (Cad.), écart, c" d'Allouagne; pour Aubelet (L'Aubdet, til-
leul). — Seans à l' Aubelet, i344 (Bibl. nat.. Titres et comptes d'Artois,
t. III, p. 56).
OisNE (L') (C. État-major), rivière, affl. delà Lawe: pour Loisne {La),
GiooBAPuu, N" 1-2. — 1900. 8
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— 114 —
L'brthog^pBé du noto de ce cours d*eaa doit èité là mètûé qtté telle du
hameau d^ Beuvry, auquel elle a doiihé 8bn noib. — La titk de Loisne,
i3i8 (6ibl. tlat.,f:\ iiBai);!» CapeRê sovr £oy»w?, trfém (De Lolâne. les
baillis de Bëlhune, p. 5, n" 6); Loisne, i4oi (Ai^h. dd P?ls-de-Calaîs,
chapitre d'Arras^ Gart. H-L); La Louene, xym* siècle (Cassini).
Onglevert (C. État-raàjor), hameau, c*" (i*Aùdînghen. forme ration-
nelle : Ônff levant, lé suflSxe ^\on feld , fcïty s*éiant francise généralement en
faut on eh vaut, cônàmé dadà Hdlefaut, Pîttefaux, Honvault. — Bungre-
veh, iao8 (Gart. N.-D. de Boulogne, p. 119); Honglevet, 1A91 (Mém.
8w!. acad;, t. XVIl; Cueiti» de BeWfiff^n).
Onvaux (Cad.), hameau, c" de Wimille; pour Honvault (suflF. saxon
feltei non le suffixe gallo-romain vaîlis), — Honvaut, ia85 (Mém. Soc.
acad. de Boulogne, t. IX, p. «43); Honvault, i5o6 (T^r. de Sainl-
Wulmer, p. 1 1 7 ).
Ophadne (G. Etat-major), hameau, c" d*Acquin; pour Opkoi^è (suiT.
hova), — Pierre d'Oupkove, 1849 (Chartes de Saint-Bertin^ fi** lôSy):
Oppehove, i643 (Terr. de Tourneiiem).
Otovb (C. Etat-major), hameau, c"* de Bazinghen; pour t)stove(Oesl
iiova). — OstovA, 1908 (Gart. N.-D. de Boulogne, n" 34); Frtmmys d'Os-
tove,,. sieitr d'Ostove, î65o (Cout. du Boulonnoys, éd. de 16B1).
Palinges (G. Etat-Major), ferme, c°' de Bellebrune; pour Les Calingf^
(calummae), — Leë Caïtngeê, xvm* siècle (Gassini).
pAOfr (Le) (Gad.), hameau, c" de Wierre-Eftfroy; ^oiir Le Peà. L'oîseaii
cher à Junon n'est pour rien dans la formatioii de ce vocable, où l'on iv-
trouve le suffixe saxon hem francisé en en et en ent dans le boulonnais. —
In loco nuncupante Uphem, inpago Bononensi, 867 (Chart. Sith., p. 1 13):
Hupen, i553 (Déclarât, des fiefs du Boulonnais). Gif* Upen, c" deDelettes.
PELEfTOàuD, ferme, c*' de Saint-Martin-Botllogrte, pôut* PëlhighéH. '—
Pelinghem, i5o5 (Terr. de Saînt-Wdmer, p. 46); Pettii^%nen, i58o
(Arch. de Boulogne, Gueil. de N.-D.).
PgTiT-GEïfs (Le) (G. Étet-major), écart, c*' de NieHe^lez-Ardres; poiir
Petite-Cense {La).
Phare (Le) (G. État-major), ferme, c" d'Hardinghen : pour Fart {Le)
{Para), — Wauiters du fart, ia86 (Terr. de Beaulîeu): Le Fard, xnu*
siède (Gassini).
PissEVERT (Cad.), hameau, c"* de Wimille. Forme normale: Pissevaui.
— Pissevelt , %m* siècle (A«îh. ftis-dé-Gi^ais , Chartes d'Ârtèis', A. 18a):
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— 115 —
Zimbretkun, o^tas Pit^ert, i6od (Areh« ée BoulopUB, fends de N«^D»);
Cf. Heifaut, Honvault, Clémevaut, él6«
PtTtfet^ÀUX (DiM. des Postei), e** de Boologne^Nonl^ pour Pkn^uL
l/orthographé offl^Mk poilfrdit faire eroirè , à tort , aue la te|rttim«i0Dn fimis
représente fagêtim, comme daM Le Funlx (e*^ d'Btapies)* «» PUfeqliA^
1Q08 (Gftft. de N.-D. de Boufogne, p* 1 19)^ Pith^tm, 1898 (Aroh. nat ,
J. 79«, ti'!i,foL6 f);Pif$fbiii, i4o«(/A»it, i. iito, ii*tt6)$ Ai^,
Pont-I-Bac (Le) (C. État-major), hameau, c* d'Isbergiies; pom* Pont-
à'Balques, Il n'y a jamais eu de bac de passage, dans ce hamé&u. — Waï-
ieroM de Mamèê, . . ifiêÊt le SalfUs iA69-i«do {MA. nat., CMêiiy FL,
t. LXXWIQ, M. 101 r**); Pci^Bêey xtfii-iîède(Ga9sbi).
Powt-Agrodssart (Cad.), é;art, c"* de Lacouture; pour Uagnmsarl, —
Hagenersart, 19 15 (Chartes de Saint-Bertin , n"* 583); ïloffenonsart , 19^9
(Gart. de Saint-Rhnhélemy, a" 63); Hnghetanêârt , i3i8 (Les Mi. de
Bëthune, Pr., n* 6); HagrasÈari, 1670 (Areh. nat., S. &816).
Pont d'Ardenne (C. Etat-major), Pont-Ardenne (Le) (Cad.), hameau,
c" de Wiremes; pour Gwidarêermm, — Gmilerétmgeê , 1997 (Chartes d^
Saint-Bertin, n* 710); Gmtarâmgkes , )i66 (/rfem, tC' iiti); Hmé&t
denffhes, i4o7 {Idem^ n* â95â).
PôîfT-Dtj-Gv (Le) (C. fitât-wiiijw); banwto, c"* ^ DiikMiiii; pcwtf ftwil-
(/'%y (Le). — Usgi, 1 1 19 (Aïdi» P»é-de-<Maiê, A*fc. dlÉtwitt, Doss. ï);
Eustachius de Wm, \^th {likm, Ahb. ie MmeuH, G«ft. I)', Uim^ lft6«
(Idem, Abb. d'Etniti, Doss. I); Les Pom ifli^, lisi (€art. de MirffiMâ,
fol 59 r'); Puni dVity, 1617 (AîA. nirt., J. iot>8. r î); ftmf ife liiMy>
i565 (Abb. d'Étrun, t^mptes.). -^ Oe n'est pM la ri^re éa Oy -^ a
donne son nom k ce hameau, mais ce hameau qui a donne son horM k h
rivière qui i'aiTose : la rivière d'Ugy et non le Gy^ comme le porte la oarte
de rÉtat-major.
PoNT-PiTENDÀL (C. État-major), hameau, c" de Saint-Martin-Boijd«|pie;
pour Pant'DifMmdaL — Dipendale, i5o6 (Terr. de Saint- Wulmer, p. i56);
Le val de Dypendok, i5q5 (GueSL deN.-D. de Boulogne).
QuûRovE (C. État-môjor), bâttieau, c"* 4e Seh^ues; powf ^Êéfxm {Hm*
hova). — Le fief et seigneurie 4e Zudrtme, 16S1 (KbL de Siâiil-idHMr,
Reg. auxfiefiy fol. h^ v*); Juirove, trin* «ède ^Càssini).
QuEUE-MoRiÂE (Li) (C. État-major), écart, ^s"' de Boumonviile; p#ur
Queue-Marel {La), — Queue-Morel, xviii* siècle (Cassini)»
feoEORDRiB (La) (G. État-majer), ferme, c**de Boursin; pour Rammerie
8.
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— 116 —
(La). — Baimtnondrie (pour Raimmonderie), xin* siècle (Chartes d'Artois,
A. 118, n* 5); Ramonerie, xvm'siède (Cassini).
Rigqoes-Maninghbn (C. État-major), hameau, c" de Bainghen; pour
Ricquemmingh^n. — La forme adoptée par les officiers de T État-major
laisserait croire que ce village se compose de deux sections, comme les
communes de Hames-Boucres, Mentque-Nortbëconrt, Conchii-ie-Temple,
tandis que le premier terme représente un nom d'homme d'origine ger-
manique déterminant ce Maninghem, — Eustachius de RipnuaUngkem 9 1 909
(Chron. andr., p. 853 a).; Rtemaninguen, 1709 (Av. deFiennes, fol. 889);
Riquemaninghen , xviii' siècle (Cassini).
RoRS (Le) (C. État-major), hameau, c" d'Ecques; pour Rond. —
Borgne de Ront , iSia (Demay, Se, d' Artois, n** 897); Adrienne d'Ostove
damotseUe de Rond, i584 (D. Lepez, fol, ni v**); Château du Rond,
xvui* siècle (Cassini).
RoNviLLB (La) (C. État-major), hameau, c" d'Hesdin- l'Abbé; pour
Larronville. — ViUam Latronis, 1337 (Bull. Soc. acad. de Boulogne,
U IV, p. 488); PhilippesdeLaronmUe, i384 (Arch. naL, J. iia4, n* la).
RoNViLLB (La) (C. État-Major), Hameau, c" de Toumehem, pour Lar-
ronviUe (Latronis villa). — Larronville, i558 (Ter. de Toumehem).
RoQUBToiRB (Dict. des Postes), c*" d'Aire-sur-la-Lys; doit, ainsi qu'en
témoigne la prononciation locale, s'écrire Roquiimre. — Villa Rokostom,
1096 (Chartes de Saint-Bertin, n" 96); Rokestor, 1107 {Idem, n" ai8);
Rokestoir, 1189 (Chart. Sith., p. 3ii); Rochestom, 11 63 (Chartes de
Saint-Bertin^ n* a38); Ruchestor, 1179 (Cart de Théx)uanne, p. 5o);
Roquestor, i35o (Chartes de Saint-Bertin, n*" i646); Rouquestor, i35i
(Cart Charit. de Béthune, fol. 94 r**); Roquestoir, 1730 (Saugrain,
p. 336).
RuB-NoiRE (La) (C. État-major), hameau, c~ de Preure; pour La Rue
Renoire, — Rue Renoir, xviu* siècle (Cassini et Dom. Grenier, Cotai, dpk.,
p. ai3).
SAU.Lï-Bii-OsTRBnNT (Dict. des Postes), c*" de Vitry; pour Sai7/y-en-0«-
trevan. Ce n'est pas, en effet, le Sailly exposé au vent d'Est, mais celui de
l'ancien fM^tw Ostrebatensin , pagus qui prit son nom de sa situation à la
frontière de l'Est {Oost, est; bannum, frontière). — Apago Austrehatensi
quem vulgariter nomine Ostrevannum vocant, vu* siècle (D. Bouquet, 5^3 c ) ;
In pago Ostrebandensi Salcem, 880 (Dom. Bouquet, t. VIII, p. 488 E);
Sa^gi in Ostrevant, io36 (Guiman, p. 171); Terra Ostrevan, 1290 (Mon.
6erman.,t. XXIV, p.3o,L 44).
Saîns-les-Fressin (Dict. des Postes), c'' de Fruges; pour Saini-Iez^
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— 117 —
Fressin, — Sanctum, 800 (Chart. Sith., p. 65); Seins, t9a4 (Chartes de
Saint-Bertin , n" 663); Sains Delès Créqui, xiv" siède (Arch. nat., P. 187,
fol. 76 V).
Sain8-lb8-Hauteglocqde (Dict. des Postes), hameau , c"' de Hauleclocque;
pour Sains-kzrHauUclocque. — Senonis, 1079 (D. Bëtencourt, CarU d'Au-
ehy, p. 19); Sains iès Saint Pol, 1761 (BiW. nat., fr. 8546, fol. 43 r").
Sains-lbs-Marqdioit (Dict des Postes), c"" de Marquion; pour Sains-
lez^Marquian. — Sanctos, xi' siècle (Baldéric, p. a 18); Sains juxta Inchia-
eum, ia53 (Arch. Pas-de-Calais, Alfb, de Saint-Vaast , Cart. H, 8a).
Sains-les-Pbrnes (Dict. des Postes), c" d*Heuchin; pour Sains^ez-Pemes,
— Sanctanis en Temois, io36 (Guiman, f,iji);SainS'le7>-Saint-Pol, tli'jk
(Arch. du Nord, p. 35, fol. 363 V); Sains juxta Pemes (Alliot, Pouillë).
Saint-Bergubs (Cad.), lieu-dit, c"* de Wierre-Efiroy. Saint inconnu; lire
5tmierf (combinaison d'un. nom d'origine germanique avec le suffixe berg).
— Chemin qui maine de Wierre-Effroy aux communes de Simberc, i533
(Arch. de Boulogne, fonds de N.-D. de Boulogne, XIV, n° 436); La
commune de Wierre nommée Simbert, i559 (Acte cit. p. Haigneré, p. 809).
Saint-Bovat (Cad.), lieu-dit, c" de Bus; poiu* Saimboval (Sinnibaldi
valKs),
Saint-Derbux (Dict. des Postes, C. État-major, etc.), c*"* de Campagne-
lez-Hesdin. Bien qu'on ait cru, en 1 793 , devoir proscrire ce nom, aucim
vocable de bienheureux n a servi à le former. U est le résultat d'un véri-
table calembour et devrait s'écrire Saindeneux, — Sendenodum, 1170
(Haigneré, Dict, p. io3); La ville de Saindenceuf, iS'jb (Arch. nat,
J. 790, n* a8); Saint deNoeuf, i5i5 {Idem, J. ioo5, n* a); Sainct De-
noeud, 1670 (Arch. Pas-de-Calais, Terr. de Loison); Deneux-V inflexible ,
Loi de brumaire an u.
Saint-Inglevbrt (Dict des Postes), c*" de Marquise. Ce n'est pas, comme
on pourrait le croire, saint Inglebert qui a donné son nom à cette commune.
Saint-Inglebert est une dtération du vocable d'origine germanique Sanùng
veU, et la forme rationndle serait Santinglevaut , ou tout au moins Santin-
fflevert. — Sontingeveld , v. ii4o (Chron. andr., p. 806); Santmgkeveld ,
ia45 (Tailliar, Rec, d'actes, p. 117); Zanânghevelt , ia96 (Arch. du Nord,
A. 60, fol. aa6 v*); Soniium campus, vulgo autemSontinghevelt, xni' siècle
(Lamb. ard., p. 99).
SAiNT-LdvAL (Cad.), lieux-dits, c"' de Conchy-sur-Canche et de Mon-
jchel; pour SaitU-Liéphart, saint qui a laissé son souvenir dans notre r^on
(Act Sanct).
SiiNT-RiQuiER (Cad.), hameau, c** de Courset; pour Sacriquier {Sartmn
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— 118 —
Riehamet mn Saneinm Biekarnm), — Sartim Bichm, 1(99 (Gharteii
de Samer. p. 63); Mmhiura de Sarto RicearU, 1007 (MiroBO», t. III,
p. 371): Capella seu capellania Sancti Lnmberti sita in pago Sncriearii,
1696 (Arch, de Boulogne, évêçhé).
SAiNT-THicâT, c°° de Calais; corruption de Saint'Nimte, patron de ia
paroisse, dont le vocable s'est substitué à TandeD nom de Markme, *-
Simon de Marknes, 1170 (Chartes de Liccpes, p. Ag); vilh de Marchnes,
i9o3 (Chron. andr., 882 h)\ Saint Nichas, Saint Trieuse, Santé Nicase,
i55« (Terr. anglais); Smnt Tricaz, 1667 (Terr. du H* Pays, fol, 686 r*).
— Parrochialis ecelesia sancti Tricasii seu Nicasii, 1877 (Ai»ch. de Bou-
logne, éyétkéy
Sars-lbz-Bois (Dict. des Postes), c"* d'Avesnes-le-Comte ; pour Sart-le-
Bois ou Sars-leS'Bois (Sartum bosci et non Sartum ad latus bosei), — Altart
dtSan, \. i 1&4 (Goii. d'Aubigny, fol. 4 r**); San en Sami M, thôg
(Areh. iM,. J. iûo3. fol. so r**); Sar$ le Bai$, xnsf aède (GaMim).
Sâtbrnbad (G. État-major), hameau, c"* de Saulty; pour Satemautl
{Sartum Reginaldi). — Chasteau Renaud, i55o (Ricouart, ttuies sur les
noms de lieux, Saint Pol, p. 339 ); Champ de Satemauh où est la ferme Re-
muH, 177a {Idm)^
Sbmbleteuh (Le) (Cad.), écart, c" de Coyecques; pour Semhlethun (suff.
thun combiné avec un nom d'homme dorigine germanique), -^-^ Fi/^
nmcupata setqtleton, tua (Dom Bétencourt, Cart. d'Aucby, p. 38); Sem-
pktun, 1194 {Idem, p, 45); Molendinum de SarydetmWf tx^5 (Idem,
p. 58); Sanblethun, xiv* siècle (Arch. nat, P. 187, fol, 76 r").
Strodanmb (G. État-major), hameau, c*^ de Wissant; pour E8iroua$Mes»
-^VilUStrones, io84 (Chron. andr., ip.'jSib)\E$tronnes, iS85(Areh,d0
Boulogne, Cueill. de N.-*D.); Estroines, i653 (Id»m, Déckr. dea âefs);
Estrouanne, xviu' siècle (Cassini).
TAifnoT (Cad,), lieuwUt, c"' de Beaumerie«*Sami«Martin, que les indi-
gènes appdlent le Mont^flot, ne rappdie en rien les flots de la ma* 011 un
flot, dans le sens d abreuvoir. C'est Tanfol (Tamieti Jolia) qui est la véri-
table forme* •— Tanfol, 1909 (Arch. municipales de Montreuil); Sétms en
Tanffol, au terroir de Soint-Nicolay des Champs, Cudll. pap. hAtel-Dien de
Montreuii , fol. 98).
TATBfiftLoux(Gad.), hameau, c" deNédonchel; pour Tatinelou, forme
populaire en usage dans la prononciation locale et consignée à la carte de
rÉtat-major. — Taûngb, 1 1 4o ( Chartes de Saint*Bertia , n° 1 80 ) s Sfgerwi
de Taùnclau, 1980 {Idem, n** 1909).
Tbrtin (Le) (C. État -Major); ferme, c~ d'Audrehem, pour Periln, Fer-
tin, 1457 (cart. de Sailli-Augustin, fol. 89 r**).
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— 119 —
TmiLOY (G* État*major), section de la çomi^upe de Ugny-ThiUQy', pour
TiUoif {TilieHm), -^ Tt^oitjuj^ta ^apahm> xi^' wèclç; (G\rô§i^, p. aSa),
TiLLOY-LiS'JIisRiiATiiis (Dict. de» Poateç), o- d'Aubigi^y; poçu- TUhy-
k^ertMvilh, ^^ Tnra de TUia, ii5& (Âi>ch. du Pas-derGalai8 , Abb.
d'Éinrn, cart. I); ThUtay k^ Hannamlk, 1617 (Arch. nat., J, too5 , n** 3).
TiLLor-LE8-Mo;FUiNS8 (Dict. des Postes), c" d*Arras-Sud; poiir Tillojf-
lezr-Mofflaines, Mof&aines est un ancien bois près duquel Tabbaye de Saint-
Vaast avait une forme important», -n- 7iijfiitfm, 674 (Miraeus, t. I,
p. 197); TiHojf Juaêa Mufiani», xii* siède (Guiman, p. 36i); Tilhy hz
MoJUmm, t66â (Arch. ^t., & 5907, n*^ i3).
TMsoar (C. I^tat-n^fgor), ferme, c" de Tljéroua^ne; pour Trésorerie
(La), — Les fiefs qui s'ensuivent ; la Trésofie^ . ,, ^oSg (Mirfieus; t. IV,
p. 666). Ce 6ef ëtait attache à la trésorerie de la cathédrale.
VâirBN-GaàiN (liB) (Cad,), lieu-dit., c"* dp Q^pelle; pour Yi^Sngrm
(Vallis Ingherramni).
VAL-iv-GRAns (La) (Cad.), lieu-dit, e^^de Fontaine^les-Boulans. Jeu de
mots semblable au précédent.
Val-Hangard (Lb) (Cad.), lieu-dit, c" de Fléchin. Autre jeu de mots
sur une forme originale semblable.
Valinglin (Lb) (C. État-major), hameau, c'* de Wirwigneç; pour Fa-
lenglin et ofieux Valçngrin {Le) [ VaUis Inghernmni), — Le cavele de Va-
lenglin, i34o (Mém. Soc. acad. de Boulogne, t. IX, p. 38i); Walengrin,
i55o (Arch. 4e Boulogne, Gueill. de N.-B.); Séans au Valtengrin, i5S6
(Cart. K--D. de Boçdogne, p. 3oq).
Vbhdai. (Lu) (C, Étalriïiajqr), hameau, c"' de MentqupTNortbécftiu-t;
paui» Windal (U). — W(m4fil, t43i (Cart. 4ep Qhftrjrqwx, fq}, aia r°);
Waindal, i544 (Arch. du Nord, fiefs 4u çMteau de Touru^hQiU, foi. Sii,
r"); Windai, 174© (Maillart, Coût. d'Artois).
Vendin-les-B^thonb (Dict. des Postes), c~ de Béthune; pour Wendin-
lez-Béthune. — Wendinio, ii5a (Bull. Antiq. Morinie, t. IX, p. 194);
Wendin delès Béthune, i33i (Bibl. nat.. Titres et comptes d'Artois, t. L,
p. 44,1).
Vibil-Haume (Le) (C. État-major) , hameau , c" d'Hubersent; pour Vieil-
Hames ( Vêtus Hamus), — Jean Rouguier, sire de Vielkhame, 1 709 (Av. de
Fiennes, fol. 376); Le Vieil Hame, 1730 (Bull. Soc. acad. de Boulogne,
t. II, p. 397).
Villbrs-les-Ca6nicodrt (Dict. des Postes), c"" de Vitry; pour Villers-
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— i20 —
lez-CagnieourU — Vilersjuœta Rincurt, i i5â-i 169 (Gart. du chap. d'Airas,
n* a8); ViUers-iez^Caigniconrt , 1469 (Arch. nat., J. ioo3, fol. 4 v').
Vis-a-Marlbs (G. État-major)» hameau» c" de Maries (Bëthune); pour
Wez-â'Marles {Vadum ad Malnas), — Curtilia Vez, ii5â-ii59 (Gart.
chapitre. d'Arras, n* a8); Wez de Mariiez, i34o (Bibl. nat., Titres et
comptes d'Artois, t. III, p. 5a, 1. 3); Le Wiez à Maries, i63i (Douay,
Maison de Béthune, p. 101); Veze à Maries, xvm' siècle (Gassini).
Vis-bt-Marus (G. État-major), hameau, c" de Galotlerie; pour Fw-èf-
Marais, Ge Vis se distingue de ses homonymes, Vis-en- Artois et Vis-sur-
Authie, par sa situation dans un terrain marécageux; mais la commune
n'a pas deux sections, dont une du nom de Marais: — Altare de Wis,
iia3 (Gart. de Saint-Josse, fol. 11 r**); Séans ou mares de Wis, 1&7&
(Gueill. hôtel-Dieu de MontreuS, fol. 64).
Warlet, hameau, c" d'Alquines; pour Harlet {le). — Le rue par lequel
on va de la plaice de Joumy au Harlet, 1 48o (Ter. d'Andres, fol. 110 r').
WssBiScouRT (Dict. des Postes), c"" de Lumbres; pour Westbicout ( West
holt, bois de l'Ouest, et non West coriis). — Bochout juxta Aqumum,
xm* siècle (Lamb. ard., p. aa3); West Boucould, i546 (Arch. du Nord,
fiefs du château de Tournehem).
Wbsmont (G. ttat-major), hameau, c" d'Eperiecques ; pour Westmont,
le mont de l'Ouest, par opposition à Oostmont, le mont de l'Est, autre
écart de la même commune.
ZoTEDX ( Les ) , c"^ d'Hucqueliers ; pour Auteux (Les). L'habitude picarde de
remplacer l'article par le pronom démonstratif a fait prononcer ch'sauteux
an lieu de l'sauteux; d'où Zauteux, Zoteux. li en a été de même pour
Zérables (Ch'sérables), — Giraldus de Aharibus, 11 4a (Petit Gart. de
Dommartin, fol. 33 v**); Parrochia de Altaribus, laoy (Miraeus, t III,
p. 371); Jacquemart des Oteux, i4o7 (Arch. nat., P. ao6o); Les Autheux,
1774 (Dom. Grenier, Gat. alph., p. 11).
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— 121
GÉOGRAPHIE FÉODALE
DES
COMTÉS DE FEZENSAC ET D'ARMAGNAC,
PAR JEAN-FRANÇOIS BLADlî, '
Correspondant de Tlnstitut , membre non réddant du Comité des travaux historiques
et scientifiques.
I. — COMTÉ DE FEZENSAC.
Je n'ai pas à m'inquiëter ici du Fezensac carolingien. Tout porte
à croire qu il avait la même étendue que le comté primitif et féodal
de Fezensac, dont voici les suzerains.
NOTIONS HISTORIQUES.
Guillâumi-Gabsib. n est prouvé quà la mort de Garsie&inche, dit le
Courbé, duc de Gascogne, son héritage se partagea entre ses trois fils, et
que le second, Guillaume-Garsie, obtint alors le comté primitif de Fezen-
sac. Guillaume-Garsie était déjà mort en gSS. Mais son héritage était
encore indivis entre ses trois as, Othon, Bernard et Fredelon. Nous en
sommes certifiés par un acte de gSS.
Othon, dit Falta, Dans Tacte de gSS, dont je viens de parier, Othon
donne aux chanoines d*Auch les églises de Saint-Jean et de Saint-Martin-
de-Berdale ^*\ Le texte porte : régnante {sic) très fratres germanos Oddone
comité, Bemardo comité, Fredeione comité. Ainsi, le comté primitif (ie
Fezensac était encore à partager en 968 , et tout porte à croire que cda
ne larda guère.
Othon iîit comte de Fezensac, après un premier démembrement, celui
du comté d*Armagnac, qui date de cette époque, et qui plus tard devait
être suivi d*un autre, par la création de la vicomte de Fezensaguet,
ainsi que nous le verrons en temps utile.
Bernard fut le premier comte d'Armagnac. Mais qu*advint-il pour le
comte Fredelon?
(') Dom Bbdoilbs, Chroniques eeelésiattique» du tUoeèse d^Auck. Preutet de la
fnmiirê partie, là.
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— 183 —
Oïhenari en fait le premier comte de Gaure, et Dom Brugeles le premier
vicomte de FezaosagueL Mais je constate, d'ores et dëjà, et en attendant
de les discoter, ^e ce sont là deux hypothèses, d vUears CQQtrodictoires,
et que la charte assurément authentique de 955 n*autorise pas, même dans
la moindre mesure.
Tous mes devanciers donnent à OtboD , fils de Guillaume-Garsie et pre-
mier comte du Pezonsac, une première fois réduit, le aurqom (lo F^^t
c'est-à-dire le Fou, Tlmbëcile, mais ils ne citent pas de textes pour justi-
fier ce sobriquet, et je n'ai pu eo découvrir aacuQ,
BcrhabihOthon, fils du preeëdant, portait, au dire de certaios aonaiistes,
le surnom de Mancim Tinea. D eut un fils, Aymeri, qui lui succéda, et
une fille mariée à Arnaud , seigneur de Préneron.
Aymebi I" avait déjà succédé à son père avant 985. 11 laissa deux fils,
Guillaume et Aymeri, doot le premier lui succéda en io3a au plus tai*d.
Guu.LADMB, dit AsTANAVB , répudia sa première femme, dont le nom nous
est inconnu, pour en épouser une autre, appelée Constance, qui hii donna
deux fils, Aymeri et Bernard.
AniBBi H, dit Fortun, fils du précédent, lui avait déjà succédé en 1 o5o.
Ce seigneur prit pour femme Biveme, appelée aussi Bivare et Avéeme,
laquelle avait eu deux fils d'un précédent mariage. Elle donna à Aymeri II
an fils, désigné par mes devanciers sous le pom de Ast^oitYO Ui 11 Avait
déjà succédé à son père en 1097.
AsTANAVB n fut père d*Azaline , appelée aussi Âdalmar, qui hérita d|i
comté dePezensac une première fois r^uit après 955 , et le porta en dot à
Géraud II, comte d*Annagnac. De cette union naquit une fille nommée
Béatrix, que Oïheuart^*^ suppose avoir été la femme de Gaston V, vicomte
de Béam. Quoi qu'il eo soit, Béatrix étant morte sans postérité vers 1 lûo,
Géraud III, comte d'Armagnac, qui était le plus proche parent delà défunte,
se mit en possession du comté de Fezensac, qui suivit désormais les des-
tinées des autres domaines de la maison d'Armagnac.
Vers 13Q0, le comté de Fezensac subit un nouveau démembre-
ment. Il perdit alors une portion de territoire située sur la rive
gauche de TArrats, affluent de la Garoune (rive gauche). Ce terri-
toire fut attribué à Roger, Tun des fils de Géraud IV, comte d'Ar-
magnac, de Fezensac, etc. Aiuei naquit \a prioïitiviç yjconit^ de
Fezeosaguet, qui devait a'^taudre plus tani mr Y^^nlr^ m§ de
TArrates, et à laquelle une notice spéciale sera co^9ftêféê i^U^U^
présent chapitre.
(*^ OÎHBiiABT, iVo<. utr. Voêconifpy 691.
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— 123 —
En 1696 fut créé le sénéchal et présidial d'Auch. kux termes de
l'édit alors publié, ce district judiciaire devait comprendre les
vallées d'Aure, de Magnoac, de Nestes, de Barousse, le comté de
Pardiac, le comté de Fezensac et la vicomte de Fezensaguet, qui
dépendaient auparavant du sénéchal et présidial de Lectoure. On y
ajouta le comté de Gaure et les vallées de Larboust et de Louron,
qui furent alors distraits de la sénéchaussée de Toulouse. Enfin le
pays de Fittes et Refittes, le comté d'Astarac et les Lieux Abba-
tiaux, et le temporel de l'archevêché d'Auch, qui auparavant dé-
pendaient aussi de la sénéchaussée de Toulouse, furent donnés à
celle d'Auch. Mais une partie des terres de la vallée de Nestes par-
vinrent à se soustraire à la suprématie de la nouvelle sénéchaussée,
de même que les seigneuries d'Ësparrosetde Lanaspède, sises dans
le pays de Fittes et Refiltes.
DESCRIPTION.
Voici la description du comté de Fezensac définitivement réduit.
Ampeils , Ansan , Arcamont , Ardens , Aubiet , Auch , Augnax , Aumensan,
Ayguetinte ;
Barran, Bascours, Bassoues, Bazian, Beancaîre, Belmont, BezoUes,
Bianne» Biran, Blanquefort, Bonars, Le Boutet, Le Brouil, Bruch, Le
Busca;
Caillavet, Callian, Carrole, Cassaigne, Casteljaloux, Castéra-Préneron ,
Castéra- Vivent, Castillon-de-Bats, CastiQon-Massas , Gastin, Cézan,Clarac,
Coignax, Crastes, Gremens;
Dému,Duran;
Espas, Estipouy;
Gaudoux, Gavarret, Gondrin;
Herrebouc ou Ferrabouc ;
Jegun , Justian ;
Labarrère, Lacastagnère, Lagardère, Lagraulet, Lahas, Lahitte, La-
lanne , Lamothe-PardeUian , Lauraët , Lavardens , Lille-d' Arbeyssan ou Ulle-
de-Noë, Lille-Surimonde , Lucvielle, Lupiac, Lussan.
Maignaut, Malartic, Manseocomme, Manaempuy, Mararabat, Mar-
rast, Marsan, Meillan, Mérens, Meymes, Miramont, Miranes, Mirepoix,
Monbert, Monclar, Mongaillard, Mons, Montastruc, Moot^^, Moadian,
Mouches, Mourède;
Neguebouc, Nougarouiet,
Ordan;
Pardeillan, Peyrusse-Grande , Peyrosse-Massas , Pimbieâ, Plâiaot, Po-
lignac, Pouyiebon, Préchac, Preignan, Préneron, Pujos, Puya^for;
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— 124 —
Ramouzens, Biguepeu, Boquebrane. Roquefort, Roqudaure, Roques,
Roquetaillade, Rozès;
Saint-ArailleB, Sainte-Christie, Saint- Jean-d* Angles, Saint-Jean-Poatge,
Saint -Lary, Saint-Martin -Binagre, Saint-Paul-de-Baïse, Saint-Sauvy,
Saint- Yors, Sauvagnan, Sëailles;
Tourrenqueta, Tudelle;
Valence, Verduzan, Vic-Fezensac.
JUSTICES ROYALES.
Auch, dont la justice avait éié réunie au sénéchal de cette ville par édit
de 17^9.
Dépendances: Auch (rarchevéque d'Auch coseigneur), Ordan (Saint-
Jean-de-Bazillac ou Laboup dépendant de la justice d'Ordan , tardivement
réunie au sénéchal d*Auch), Roquetaillade, Sainf-Martin-Binagre, Saint-
Sauvy;
Barran (Farchevéque d'Auch coseigneur), dont dépendaient Barran et
Miranes;
Castéra-Vivent, sans dépendances;
Jegun, dont dépendaient Autras, Jegun;
Lannepax, dont dépendaient Cacarens, Gajan, Lannepax;
Vic-Fezensac, dont dépendaient Ardens^ Belmont, Le Boutet, Dému,
Lagraulas, Meymes, Mourède, Pléhaut, Pujos, Roquebrune, Saint-PauU
de-Baïse, Tudelle.
JUSTICES ET TERRES ALlBNéES PAR LE ROI.
Aubiet (1787), Bdloc (170&), Castehavet (date imprécise, baronnie
au xviu' siècle), Gastillon-de-Bats (1708), Coignax (date imprécise),
Saint-Paul-de-Baïse (1711), Roquelaure (177a), Valence (1777), VieUa
(177S, comté au xvm' siècle).
HAUTES-JUSTICES SEIGNEURIALES.
Ampeils, Ansan, Arcamont (marquisat au xvin* siècle), Aumensan,
Ayguetinte;
Bascous, lile-de-Bascous, Bazian, Bezolies (comté au xviii* siède),
Bianse, Biran (comprenant Biran, Le Brouil, Monbert, baronnie au
xvii* siècle), Blanqaefort, Bonas, Le Busca;
Cassagne, Castéra-Préneron, Castdjaloux, Gastin, Gazaux-d*Anglès,
Gézan, Glarac;
Durban;
Flarambel (marquisat au xviii' siède);
GaodoQx;
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— 125 —
Herrebouc ou Ferraboac;
Labarrère, Laboubëe, Laclaverie, Lagardère, Lagraulet, Lahitte, La-
mothe-Pardaillan, Lalour (comprenant Gavarret, Lailanne, Mansempuy,
Miramont-de-Latour, Pimbid, comte au xvu* siëde), Lauvaët, Lavardens
(comprenant Lavardens, Roquelaure, marquisat au xYm* siècle), Lebou-
lin, Lille-d'Arbeyssan, ou Liile-de-Noê (comprenant Garrole, Lacaslagnère,
Lille-d'Ârbeyssan, ancienne baronnie, marquisat au xyui' siècle), Lille-
Surimonde, Lupielle, Lussan (comte au xvin* siècle);
Magnaut, Malartic (ërigé en eomt^, sous le nom de Toumemire, en
1765), Mansencôme (baronnie au xviii* siècle), Marambat (haronnie au
XYm' siècle), Marrast, Marsan, Meilban, Miran, Mirepoix, Montastruc,
Montant (comprenant Amë, partie de Bajonnette, partie de Coignax,
Montant , Nougaroulet , Mous, Preignan , Tourrenquets , ancienne baronnie) ,
Montëgut, Montesquiou (comprenant Estipouy, Monclar, Montesquiou,
Mouches , Riguepeu , Saint-Yors , déjà baronnie ou marquisat au x va' siècle ) ,
Mouchan ; ^
Neguebouc, Noulens;
Pardaillan (comprenant Beaucaire, Lamazere, Pardaillan, ancienne
baronnie, marquisat au xvu' siècle), Peyrusse-Massas, Pouyiebon, Prëchac
(baronnie au xvui' siècle);
Ramouzens, Roquefort, Rozès;
Saint- Arailles, Sainte-Christie, Saint-Jean-d* Angles, Sëailles, Sieurac;
Verduzan (baronnie au xvni' siècle).
SEIGNEURIES SANS HAUTE-JUSTIGE.
Antras, Ardens, Ascous, Aulagnère, Aurnensan, Aumont;
Basillon, Bats, Bautian, Bazillac, Belmont, Le Berry, Bordes, Le Boute t,
Le Brouillât, Bnich;
Cacarens, Camarade, Campanès, Castéra- Vivent, Gazaux, Cazeneuve,
Coignax, Le Colomé, Las Contentes, Crastes, Cauget;
Dëmu;
Eaux, Embeulayre, Estipouy;
Gajan, Gignan;
Herrebouc ou Ferrabouc, Hortadou ;
Isandon ;
Jaulin (Le Pin), Jordanis;
'Labeyrie, Labranère, Laboubëe, Ladavère, Lahas, Lagraulas, Lamo-
lère, Lamothe, Laroque, Lartigue, Laslasères, Laspiantades , Lupiac,
Lucante , Lucvielle , Lussan ;
Martissère, Mess^^uë, Meymes, Mûramont, Miran, Monbert, Mous,
Monvid,Mourède;
Nougaroulet;
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— 126 ~
Orbessan, Ordan;
PetiUPrëneroû, PeyrusàMîrtitule, Peyrusse^assaé^ Plëhaut) PoiitaH>a,
Pdtty, P^échac, Pdjor, PdyWàêRon^
Riguepeu, Rotjuebnltte^ Ro<}aes, RoquétaiHmle;
Saint* Andfi^, Saint -Arailies , Saint4>Mtin, Saint- Jéâii-Potttgd, Saint-
Màrtin-Binagre, Seint-Paui-de-Baïse , Saint-Sanvy, Saint-Yors, LeSalie-de^
Brouquens, Sarraii, Soubagnati, Le Setidat;
Tilladet, Tourrenquets, TudeHej
La Verdalle.
It. - COMTÉ »'ARMAGN\C.
NOTIONS HISÎORIQUBS.
Bernard l", dit Le I^ughb. C*ëtait le second fils de Garsie-Satiche, dit
le Courbé, duc de Gascogne.
Taî déjà prouve, en traitant du comté de Fezensac, que lliéri-
tage de ce duc ^tait encore indivis entre ses trois fils en gSB.
Ainsi, le comté d'Armagnac n'appartint en propre à Bernard I**
qu'après cette date.
J'estime qu'on a tort d'attribuer à ce seigneur ia fondatian de
l'abbaye bénédictine, plus tard prieuré de Saint-Orens-d'Auch.
Bernard l*^ n'est, en effet, présenté comme le fondateur dudit
couvent que dans un document extrait du cartulaire aujourd'hui
perdu de ce couvent. La pièce à été publiée p«r Dom Brugelcs ^*ï qui
la date de 966, sans y être autorisé par aucune partie du tsette.
Nous y tisons que Bernard le Louche {Luseus, leg. Luicus) se sou-
venant de ses péchés (memor peccatorum suorum), voulait aller à
Jérusalem, mais qu'il en fut empêché par son entourage. Alors, et
sur le conseil de sa femme Émerine (uxorU enœ nomme Émerinœ)^
il fonda le couvent de Saint-Orens et lui donna diverses terres
qu'il me serait impossible d'identifier pour ia plupart. Parmi ces
terres figure Duran (Duranum)^ commune actuellement comprise
dans le canton d'Auch (Gers), et GaUeinmniy où était, en ce
tetnps-là, la cour de Fezensac {ubi erat tunctemporù curia Fêzêneiaci).
Ainsi BeiTiard I*, comte d'Armagnac, fondait un Couvent, non
pas dans son fief, mais dans celui de Fezensaô, appartenant k son
(') Dom Bruoblbs, ChroniqueB eccUtioêtiques du diocèse d'ÀHch» Preuttê d» ki
troiiième partie, p. 67-68.
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— !2Î —
frèt^ Othon , et H donnait aux moines des terres sises en Fezensàc.
Mais nous !e voyons aussi faire des liWhililés dans la province
d'Armagnac, in Armaniacênsi quoque Provincia, Remarquer, en pas-
sant, le ttiot Provincia. Or, en Armagnac, le cortile donne Téglise
de Castetmosiras et celle de Sarahresaty que je ne me charge pas
d'identifier, et un paysan, dans la villa d'Espas (m iriila qua dtcitur
Ispaniis). Or, en bonne et ancienne géographie féodale, nous de-
vons donner Espas (cantoii de Nogaro, Gers) non pas a«i cotalé
d'Armagnac ) mais à TEauzan, où Espas se trouve tout à fait au
Midi, et à petite distance de la limite septentrionale des comt<^s de
Fezensàc et d'Armagnac. Cette objection spéciale n'a donc pas la
même valeur que les précédentes.
La pièce finit par la confirmation des libéralités faites par le
comte (eifirmovii âicms) et par l'anathëme habituel contre ceux
qui troubleraient les moines dans leurs possessions.
Il n'en faudrait pas davantage pour écarter le texte publié par
Dom Brugeles. Ce compilateur n'a pourtant pad d'autre autorité
pour aflBrmer que Bernard I" avait quelques droits sur la Ville
d'Auch ^^K Or, il est certain qu'après la ténue du concile d*Auch
(1068), Aymeri II, comte d'Auch {Amcensi$ cornes)^ et son frère
Bernard donnèrent à Hugues, abbé de Cluny, l'abbaye de Saint-
Orens d'Auch ^^^, et non celle de Saint-Orens de la Renie (diocèse
de ïarbes), comme l'affirment à tort les auteurs de lUrt de vérifier
les dates^^K Or, en 1068, Géraud II et son frère germain Arnaud-
Bernard, fils de Beraard II, dit Tumapaler, étaient comtes d'Ar-
magnac. Si la charte que je repousse était authentique, ce seraient
donc eux, et non pas Aymeri II, éomle de Ferensac, et son frère
Othon qui auraient dû donner le monastère de Saint-Orens d'Auch
à Hugues, abbé de Cluny.
Encore un grief contre le cartuiaire d'où est tirée la pièce fausse.
Toujours sur la foi dudit cartuiaire, Dom Brugeles admet qu'il au-
rait exiHé un roi de Gascogne nommé Totilus (^). Or, il est ample-
ment prouvé que ee Totilus est un personnage fabuleux, un duc
prétendu de Gascogne, imaginé par un écrivain des premières an-
nées du xvi* siècle, par Nicolas Bertrandi, dans son livre De T/uh-
^' Dom Bbugblbs, Chroniques ecclénaêùques du diocètê d'Auch, p. 617.
(») G(dL christ., t. I, p. 171.
^^ Art ds vérifier les dates, t. Il, p. 371-272. '
^*) Dom Bbuoilbs, Chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch, p. 69.
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— 128 —
losanorutn gesiii. Là sont racontées, et en détail, la ruine compièle
de la Gascogne par les Normands en 8&o, 8i!ii , 8&&, et finalement
la déroute complète de ces pirates par le prétendu duc de Gascogne.
Inutile d'insister davantage. La charte portant fondation de
labbaye de Saint-Orens d'Auch par Bernard l*"est fausse, et comme
cette pièce est la seule qui donne le surnom de Louche à ce sei-
gneur, il n^ a plus lieu de le lui conserver.
La date de la mort de Bernard P' est incertaine.
G^BAUD I, dit TRENCALioif. D était fils du précédent et mourut, dit-on,
vers 1030.
BERNARD II, dit TuMAPALBR, fils de Géraud I*', disputa le duché de Gas-
cogne au duc de Guienne Geofroy-Martel {aKas Guillaume VI) dans des
circonstances et des conditions que je ne puis étudier ici , car j*ai là-des-
sus de longues et graves objections contre la doctrine de mes devanciers. Je
me borne donc à noter que Bernard II se fit moine en 1 079 , dans Tabbaye
bénédictine de Saint-Mont (diocèse d'Anch), dont il était le fondateur, et
qu'il y mourut vers 1 080.
Du mariage de ce seigneur avec Ermengarde naquit un fils, nommé
Géraud II, qui lui succéda. IHusieurs anndistes n ont pas craint d'affirmer
sans la moindre preuve que le surnom de Tumapaler donné à Bernard II
vient du gascon tumo paillés, c'est-à-dire un fou donnant de la télé contre
les meules de paille.
Gj^raud II, fils du précédent, épousa Azdine de Lamague et mourut en
1110.
Bernard III, fils et successeur de Géraud II, épousa d'abprd Alpaîs de
Turenne et ensuite Gerberge, dont il eut un fils nommé Géraud, qui lui
succéda à une date imprécise mais antérieure à 1 i5o.
GiRAUD III. Nous savons déjà qu'il réunit défmitivement le comté de
Fezensac à celui d'Armagnac. Ce seigneur, mort en ^088, avait d'abord
épousé Sasie de Lomagne, dont il n'eut pas d'enfant, et ensuite Anicette
de Lomagne , qui fut mère de Bernard.
Bernard IV, fils du précédent, mourut vers iai5. De son mariage avec
Étiennette naquirent quatre fds : Géraud, comte d'Armagnac après son
père, Arnaud-Bernard, Pierre-Bernard et Boger qui fut ie premier vicomte
de Fezensaguet.
G^RAOD IV, fils du précédent, mourut en 1219, laissant de sa femme
Mascarose un fils en bas âge nommé Bernard et une fille appelée Marça-
rose, comme sa mère, et qqi devait épouser Arnaud, fils d'Odon, vicomte
de Lomagne.
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— 129 —
Arnaud-Bkrnard , frère de Gëraud IV, s*empara du comté d*Arinagnac
au dëtriment de son aeveu Bernard et mourut en i<iS3.
Pierre-Bernard succëda à son frère Arnaud-Bernard et dëcëda en 1 936.
Bernard V, neveu des deux prëcëdents et fils de Gëraud IV, avait ëpousë
Agnësie, qui ne lui donna pas d'enfant. II mourut en is/iS.
GéRAUD V. Il ëtait fils de Boger, quatrième fils de Bernard IV, comte
d* Armagnac, et de Pincelle d'Albret. Nous avons dëjà vu que ce Roger fat
le premier vicomte de Fezensaguet. Gëraud V avait ëpousë Mathe, fille de
Gaston VII , vicomte de Bëam. De cette union naquirent Bernard , qui suc-
cëda pour le principal à son père; Roger, qui fat ëvéque de Lavaur, et
Gaston , auquel fat attribuëe la vicomte de Fezensaguet. Gëraud V mourut
en 1383.
Bernard VI, fils du prëcëdent, ëpousa d'abord Isabean d'Albret, dont il
n'eut pas d'enfant. Puis, il prit pour femme Cëcile, comtesse de Rodez. A
dater de cette union commence la grande fortune de la maison d'Arma-
gnac. Bernard VI mourut en 1819, laissant de son second mariage un fils
appdë Jean, plus un bftlard de même nom , qui devint patriarche d'^exan-
drie et administrateur du l'ëvéchë de Rodez.
JeanI*', fils du prëcëdent, ëpousa d'abord, en i3ii , Rëgine de Goth,
nièce du pape Clëment V, vicomtesse de Lomagne, qui mourut en iSsS,
après l'avoir institue son hëritier. Ce seigneur ëpousa , en secondes noces ,
Bëatrix de Glermont, fille et hëritière de Jean I", comte de Charolais. Le
mari de Bëatrix dëcëda en 1 SyS , laissant de son second mariage : Jean , qui
lui succëda; Jeanne, qui ëpousa Jean, duc de Berry ( 1 36 0), troisième Sis
du roi Jean; et autre Jeanne, mariëe, en i373, k Jean, duc de Geroncfils
aine de Pedro, roi d'Aragon. Jean l" possëdait les comtes d'Armagnac, de
Fezensac , d'Aure , de Rodez, de Charolais , les vicomtes de Lomagne et de
Cariât.
Jean II, fils du prëcëdent, prit pour femme Jeanne, fille de Roger-
Bertrand, comte de Përigord. Elle lui apporta en dot la baronnie de
Caussade et s 000 florins. De cette union naquirent deux fils, Jean et Ber-
nard, et une fille, Bëatrix, mariëe d'abord h Gaston de Foix, puis à
Charies Visconti, seigneur de Parme, qui fut dëpossëdë de cette vUie par
Barnabe, seigneur de Milan. Bëatrix se retira alors à la cour de France.
Jean II mourut en i384.
Jean 111 , fils du prëcëdent , ëpousa Marguerite , comtesse de Comminges ,
dont il acheta le fief en 1 385. Mais cette vente n'eut pas d'eflet. En iSgo ,
il vendit à Jean-Sans-Peur, duc de Bourgogne, le comte de Charolais.
L'annëe suivante, il partit pour l'Italie, au secours de son beau-frère,
Charles Visconti, contre Gaiëas, duc de Milan. Mais celui-ci le battit devant
GéoeBAPBiB, N"' 1-2. — tgoo. 9
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— 130 —
Alexandrie et le fit prisonnier. Jean III moorut bientôt (1391) de se»
blessures, laissant deux filles, Jeanne et Marguerite, qui furent exdues de
la sucœssion d'Armagnac par les États de la province. La première épousa
Guillaume-Amanieu d'Albret, sire de Lesparre, en Mëdoc, et la seconde
Guillaume, vicomte de Narbonne. La succession de Jean III fut attribaëe à
son frère Bernard.
Bbrnabd VII fut l'un des plus puissants seigneurs et des plus grands
chefs militaires de son temps. Par son testament de iSgS, Jean 1*', comte
d*Aure, l'institua son héritier. En iAo3, Bernard VII fit prisonniers Gé-
raud III, vicomte de Fezensaguet, comte de Pardiac, et ses deux fils Jean
et Arnaud* Par les ordres du vainqueur, tous trois péîrent d'une mort
cruelle. Ainsi, la vicomte de Fesensagnet et le comté de Pardiac forent
réunis au domaine de la maison d'Armagnac.
Bernard VII épousa -Bonne, fille du duc de Berry, fils lui-même du {"oi
Jean, et donna sa fille en mariage ë Charles, duc d'Orléans, ce qtd Talta-
cha h la fortune de ce prince et le fit chef de la faction des Armagnacs
contre celle des Bourguignons, dont le chef était Jean Sans-Peur, duc de
Bourgogne. Bernard Vil assiégea Paris en 1/113, fut fait connétable en
i&i5,exila la reine Isabeau de Bavière et devint premier ministre dn roi
Chaiies VI. Mais les Bourguignons ayant surpris Paris en i& 18, le conné-
table fut massacré. Il laissa quatre enfants : Jean, qui fut son principal
successeur; Bernard, qui devint comte de Pardiac; la duchesse d'Orléans,
morte en i&i5; Anne, qui épousa Charles 11, sire d'Albret.
Jb&n IV, fils du précédent , suivit comme lui le parti du duc d'Oriéans.
En 1690, il acquit du duc de Bourbon le comté de LilleJourdain. Plus
tard (i6A3), il s'empara du comté de Comminges, à titre d'héritier de sa
nièce Jeanne d'Armagnac. Mais le roi Charles VII envoya le dauphin châ-
tier Jean IV et le comte de Foii, qui faisait cause commune avec lui. Fina-
lement, tous deux obtinrent le pardon de leur révolte et de leur alliance
avec les Anglais. Jean IV fiit marié deux fois. Sa première femme ne lui
donna pas d'enfanls. Mais de la seconde, Isabeau, infante de Navarre,
fille de Gharies III, naquirent deux fils, Jean et Gharies, plus trois filles :
Isabelle; Marie, qui épousa Jean, duc d'Alençon, en i437; Éléonore,
mariée à Louis de Ghâlons, prince d'Orange.
Jean IV mourut en 1A60.
Jbân V était, après les ducs de Bourgogne et de Bretagne, le plus puis-
sant feudataire du royaume. Il avait pour quatrième aïeul maternel le roi
Jean; il était, en outre, allié de bien près à la maison d'Oriéans, comme fc
celle de toutes les grandes familles de la Guienne.
Jean V était ftgé de vingt-cinq ans quand il succéda à son père. On a
dit et redit que, pour épouser sa sœur Isabelle, il fit fabriquer une hn»e
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— 131 —
bnfle an pape, que loote f Europe en fat feandalûée, eie,, ete. Mais ce sont
là des imaginations tardhres d'annalistes hngnênots. La vérité est que
Jean V bravait l'autoritë du roi Charles VII , qui enfoya eontre lui une
armée commandée par le dauphin Louis. Le comte d'Armagnac se réfugia
dans la vallée d*Aure. Puis il vint chez Gaston III, comte de Foix, dont il
épousa la sœur Jeanne, et qui le fit rentrer en grflce auprès du roi. Sous
Louis XI, Jean V entra dans la ligne du Bien public, et se rendit avec les
antres confédérés à Paris (i&65) où il se fit concéder de grands avan-
tages.
Mais, en i&yS, Charles, duc de Gnienne, finère do roi Louis XI,
mmimt, et son duché fnt réoni k la cooronne. Le r6i profila de cet avan-
lage pour porter le coup mortel à la maison d'Armagnac. Par son ordre ,
Pierre de Beaujeu, comte de Bourbon, partit avec une armée. Mais, un
partisan dévoué de Jean V, Chaiies d'Albret, seigneur de Sainte-Bazeille
en Bazadais, attira Pierre de Beaujen et plusieurs personnages de sa suite
à Leetoure, oà ib farent retenus prisonniers. QoeiqueB mois plus tard,
Antoine de Chabanes, comte de Dammartin, et le cardinal Jouffroy, évéque
d'Arras, arrivaient avec une armée et mettaient le siège devant Leetoure qui
fut prise le 5 mars i&yS. On massacra Jean V, et son domaine fat bientôt
réuni à la couronne.
Par édit du 07 décembre même année, Louis XI érigea de nouveau la
sénéchaussée d'Annagnac, qui existait an temps des anciens comtes, et
dont le siège demeura k Leetoure, comme auparavant
Charles I" prit le titre de comte d'Armagnac après la mort de son frère
Jean V. Mais il tomba presque aussitôt au pouvoir du cardinal JoufIroy, qui
l'envoya k Louis XI, et il fat gardé prisonnier, à Paris, jusqu'en i&83.
Alors, un arrêt du parlement de cette ville lui rendit, avec la liberté, le
domaine utile de la maison d* Armagnac^ Mais il dut s'abstenir de lever des
troupes, de percevoir des impôts et de s'intituler, comme son prédéces-
seur, comte par la grftce de Dieu.
Charies I" avait épousé Catherine de Foîx-Claiidafe, qui ne hii donna pas
de postérité. Il teata en fiiveor de son neveu Charles, prince du sang,
duc d'Alençon, fils de sa sœur Marie. Le défunt laissa deux bâtards, dont
Talné, Pierre, fat légitimé et obtint le comté de Lille-Jourdain.
Chablbs n, duc d*Alençon, hérita de son oncle. Il avait épousé Mai^e-
rite de Valois , sœur du roi François P'. Aucun enfant ne naquit de cettie
union. Charles II décéda en i5s5 , et toutes ses possessions furent réunies
à la couronne.
HsNia I" d'Albret, roi de Navarre, épousa, en iSaS, Marguerite de
Valois, sœur du roi François I", et veuve de Charies II, duc d'Alençon. En
Caveur de ce mariage, le roi abandonna toute la succession d'Armagnac à
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— 132 —
Henri I*', comme petit-fils d'Amie, sœm* du comte Jean V. Le second mari
de Marguerite de Valois mourut en i55i, laissant pour unique héritière
sa fiUe Jeanne d*Albret.
Jbânns d'Albret épousa Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, prince
du sang. Elle décéda en iSyâ.
Hsinu de Bourbon , d'abord roi de Navarre sous le nom de Henri II , et
depuis roi de France sous cdui de Henri IV, était le ûls unique de Jeanne
d'Albret. Il devint roi de Navarre à la mort de sa mère et roi de France
en 1589. ^^ ^^ domaines, y compris Tavoir provenant de la maison
d'Armagnac, ne furent réunis définitivement à la couronne que par édit
de 1607.
DESCRIPTION.
Dans le comté d'Armagnac , il importe de distinguer les paroisses et an-
nexes sises dans le diocèse d'Auch et celles qui appartenaient au diocèse
d'Aire.
Voici d'abord pour le diocèse d'Auch :
Aignan, Arblade-Brassal, Arblade-Gomtal, Arparens, Aurensan,
Averon , Ayzieu ;
Barcelonne, La Barthe-Cagnard, LeBédat, Bétons, Bouit-Juzan, Bouit-
Soubiran, Bourrouillan , Bonzon, Bretagne;
Gadeillan, Gamicas, Gautiran, Le Castagnet, Gasteinavet, Ganmont,
Gaupenne, Clarens, ComeiUan, Cravencères, Gremeus;
I^nnian;
Espagnet, Espaz;
Fusterouau ;
Gdlenave;
L'HApilal-Sainte-Ghristie, Le Houga;
Labale, Labarrère, I^barthète, Lagardère-Betous, Laffitte-Toupière ,
Laleugue, Lapaillère, Lapujole, Laterrade-^int-Anbin , Laterrade-Saint-
Mau, Laujuzan , Le Lin, Loubion, Loussous, Luppé;
Magnan, Mai^uet, Maulichères, Maumusson, Mauriet, Mimort, Mor-
mes;
Nogaro;
Paujas, Perchède, Le Pourret, Pouydraguin;
Bisde, Bivière;
Sabazan, Saint- André, Saint-Aubin, Sainte-Ghrislie, Saint-Germé,
Saint-Gô, Saint-Griède, Saint-Martin, Saint-Pot, Salles, Sarragachies ,
Ségos, Sion, Sorbets;
Tarsac, Termes;
Urgosse ;
Vergognan, Vielcapet, Viella, Vizous.
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— 133
Appartenaient au diocèse d'Aire :
Argeloase, Ayzieu, La Bastide-d'Armagnac, La Beyrie, Brexar, Cas-
têts, Estang, Eyres, Le Fréche, Guillas, Lannemaignan, Lias, Maniban,
Marquesraa, Maulëon, Maupas, Mondar, Monguilhem, Montât, Le
Pin, Saint-Canne, Saint-Laurent-de-Beyrie , Tachouzin, Toujouse, Vertus.
JUSTICES ROYALES.
Casteinavet, Caupenne, Eauze, Le Houga, Lapujolle, Laterrade-Saint-
Aubin, Mauriet, Monts, Nogaro, Plaisance (?), Sorbets.
HAUTES-JUSTICES ALlâN^ES PAR LE ROI.
Aignan (au duc de Bouillon), Barcelonne (au duc de Bouillon), Boait-
Soabiran(i7oa),BouiTouillan(i7o3), Loussou8(i676), Magnan(i73a),
Viella ( 173a , comte au xvni' siècle).
En aliénant Nogaro au profit du duc de Bouillon , le roi avait retenu la
justice royale de cette terre.
HAUTES-JUSTICES SEIGNEURIALES.
Arblade (comprenant Arblade-Comtal , Crëmens, Laleugne, Loubiou,
Lnppe, Sarragacbies, comté au xyii' siècle), Arblade-Brassai (baronnie au
xnii* siècle), A veron, Ayrieu;
Bazian, Le Bedadet ou Villepinte;
Castets;
Estang (comté au iviii* siècle);
Gondrin (comprenant Bruch, Gondrin, Sustian, Maignaut, marquisa
au XYU* siècle);
LeFréche;
Lagraulet (déjà baronnie en i385, les archevêques d*Auch en avaient
rédamé la seigneurie), Larée, I^sserade, lias, Luppé (marquisat au
XTui'siède);
Marquestau, Mauléon (comprenant Blancastet, Cazaux, Labastide-d* Ar-
magnac, Maniban, formant au xyih* siède un marquisat distinct, Maupas,
Monclar, Monguilhem, Montégut;
Noulens;
Panjas (comté au xvii' siècle), Parabère (comprenant LaflSte-Toupière
et Vidouze en Armagnac, et en Bigorre partie de Larreule, Noailhan, Pa-
rabère, marquisat au xviu' siècle), Plaisance, Projan;
Rivière;
Sainte-Christie;
Termes (marquisat au xvin' siècle) , Toujouse.
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134 —
SKIGNEURIBS SANS HAUTS-JUSTIGK.
Arpareiu, Averon, Aiirensan;
Le Bedat, La Bergalasse, Betouf » BetoiDMle-Boiuo&, BIoussod, Bomt-
Juzan, Bouit-Soabiran,Boiilouix, Bouzon;
Cadeîllan, Camicas, Canet, Cantiran, Castanet, Caumont, Clareos, Le
Couloumë, Le Gournau, Cravencères, Gremens;
Dauaiaa;
Espagnet, Espaiwc, Espiassac;
Fosteronau, le Foad-de-la-Gôte;
L'Hôpîbd-Sainte-Christie ;
Labarthète, Labeyrie, Lacaussade, Laguian, Lamothe-Sables, Laime.
Lannemaignaa, Lanne^nbiran, Lartigae, Laspaillères, Laspeyrères, Las-
serrade, Laterrade-Saint-Mau, Ldoiibère, Lau, Lau-Jazan, LecasUgaet,
Loubîon ;
Malausils, Mau, Maulidbères» Manriet, llimort, Moiiièr6»« Monleson,
Mormès;
P^eyze, Perchède, Héhaut, Pujog;
Sabazan, Saint-Canne, Saint-G6, Saint-Germë, Saint-Griède, Saint-
Martin-d' Armagnac, Saint-Mont, Saint-Pot, Salles, Sion, Sorbets;
Tachouzin, Tarsac, Le Tastet;
Urgotse;
Vergognan, Vérins, Vielcapet, Villères, Villeneuve, Vielles.
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— 135 —
LES PLUS ANCIENS HYDROGRAPHES FRANÇAIS
(XV«-XVI» 8IÈCLE8X
PIERRE GARCIE dit FERRANDE,
ET SES IMITATEURS,
PAR M. AU6DSTE PAWLOWSKI,
lieencBé es lettres, ancien élève de TÉcole des chartes,
membre de la Société de géographie de Rochefort
Ce sera incontestablement une véritable surprise, et assez glo-
rieuse pour notre pays , que de proclamer, ce qu on ignore encore ,
que le plus ancien écrivain-hydrographe de TEurope aux temps
modernes fut un Français, et que Tinfluence de son œuvre s'exerça
pendant plus d'un siècle , et rayonna même jusque chez des peuples
navigateurs tels que les Vénitiens et les Anglais. Cet écrivain était
un maitre de cabotage vendéen de la seconde moitié du xv'' siècle,
et il se nommait Pierre Garcie, dit Ferrmde. Son ouvrage a pour
titre : Le Grand Ihutier, pilotage et encrage de mer. C'est un portulan
dans Tacception la plus large de ce mot, c'est-à-dire un livre indi-
quant trie gisement?) et la description des ports et des côtes, la
direction des courants et des marées, les heures de pleine mer, etc.
£n i5ao, le roi François P' appelle Garcie «l'un des expérimentez
maistres des navires qui sont aujourd'huy, et le plus congnoissant
en navigaige.9 Garcie ne fut pas seulement un praticien habile
dans cet art, mais encore un savant très versé dans l'astronomie
nautique de son temps. Son style prouve, en outre, qu'il avait une
excellente instruction littéraire. Il faisait même des vers, et si mé-
diocres qu'ils soient y il n'y faut pas moins voir la manifestation
d'un esprit cultivé.
Son Grand Routier fut rédigé, pour la première partie, dès avant
le 3i mai i/t83, date que porte la dédicace à son filleul. Mais
Garcie continua à développer son travail, à le compléter, sans dé-
semparer, car nous y trouvons une nouvelle date, celle d\x aU juin
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— 136 —
i/i8/i'. La plus ancienne édition que nous en possédions n'est que
de iBso. Toutefois, il est certain qu'auparavant il en circulait des
copies manuscrites en France et à l'ëtranger. S'il était permis de
s'en rapporter à une mention, d'une main du xyi*" siècle, consignée
sur un exemplaire d'une édition publiée à Rouen vers iBaB, ce
livre aurait d'abord été imprimé à Caen en 1/187. ^^®tte mention
n'est peut-être pas erronée, mais la preuve matérielle nous manque.
Jusqu'à présent, le plus ancien portulan imprimé connu est
celui d'un auteur italien anonyme, qualifié sur le titre de ^ gentil-
homme vénitien?). Publié à Venise, par les soins de l'imprimeur
Bernardine Rizo da Novaria, à la date du 6 novembre 1&90, in-
scrite au colophon, il fut attribué plus tard, par certains érudits
(mais la chose est peu probable) à Luigi Cadamosto (né à Venise
en i&Ss, mort vers i&So), fameux explorateur, en i/i55 et i&56,
des côtes occidentales de l'Afrique, sous les auspices du célèbre
prince Henri de Portugal, surnommé le Navigateur. D'autres l'ont
adjugé à un nommé Coppo. Toujours esl^il que l'auteur de ce poT"
tolano, assez pauvre d'ailleurs en ce qui concerne le tr ponant 1), a
puisé, pour cette partie, ses principaux renseignements dans les
travaux manuscrits de notre Garcie, dont il a même suivi la marche,
ce qu'il est aisé de constater.
Le Grand Routier n'a pas encore été étudié comme il convient ,
notamment au point de vue de son contenu et de la bibliographie
historique. Il offre cependant un intérêt multiple et considérable,
comme on va le voir. On n'en a décrit, et encore superficiellement
et extérieurement, que trois ou quatre éditions, et cité une hui-
taine d'autres. Mes recherches dans les bibliothèques de Paris et
dans celles de plusieurs grandes villes de France, ainsi que des
renseignements recueillis à l'étranger, m'ont permis d'en connaître
une trentaine, échelonnées de iBso à i6&3. Parmi ces éditions,
dont notre Bibliothèque Nationale possède onze différentes, U ont
été publiées à Poitiers, 18 à Rouen et au moins 7 à La Rochelle.
Chose stupéfiante, ni la bibliothèque de Poitiers, ni celle de La
Rochelle n'en possèdent aucune de ce livre et celle de Rouen ne
peut montrer que l'édition de La Rochelle, de 1609, l'une des
dernières 1
Mais ce qu'on ignore jusqu'à ce moment, c'est qu'avant le Grand
Routier de Pierre Garcie, il avait été publié un petit Routier de la
mer, imprimé à Rouen, pour Jacques le Forestier ^ sans date, mais
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— 137 —
sûrement entre i5o9eti5io.Ce Petit Routier est anonyme; toute-
fois, je me propose de démontrer qu'il ne saurait être attribue qu'à
Pierre Garcie lui-même et que ce fut une première ébauche de son
grand travail. Il avait échappé à Tattention de tous les bibliographes,
et, jusqu'à plus ample informé, il se présente à nous à Tétat d'exem-
plaire unique. Nous pouvons nous estimer heureux que ce précieux
petit volume appartienne à notre Bibliothèque Nationale.
Garcie fit encore œuvre d'historien. Au milieu de son guide pour
la navigation, il a inséré plusieurs chapitres relatifs à certaines
coutumes, au point de vue maritime, des différentes contrées, telles
que celles de Libourne, du duché de Bretagne, de la vicomte de
Léon. Il a même poussé une pointe de satire contre les privilèges
des chanoines de l'Ile-d'Yeu.
Mais ce qui est plus important, c'est que c'est également dans
le grand ouvrage de Garcie que parut pour la première fois le
texte complet des Jugements de la mer, dits ks Rôles iOléron, pre-
mier code de droit maritime coutumier au moyen âge pour la
navigation dans l'Océan Atlantique, code qui fut adopté en Angle-
terre et aux Pays-Bas et resta en vigueur en France jusqu'en 1681.
La découverte du Petit Routier, où le texte de ces rôles d'Oléron
est moins développé que celui inséré dans le Grand Routier et offre
de nombreuses variantes et des particularités importantes, permet
de résoudre certaines difficultés capitales qui ont embarrassé les
savants commentateurs modernes de ce code maritime.
Le premier biographe de Pierre Garcie fut La Croix du Maine,
en i58/i, mais il ne connut de la vie du pilote vendéen que les
quelques renseignements que celui-ci avait donnés lui-même dans
le long titre-préambule et dans la dédicace du Grand Routier. La
notice qu'il lui consacra se borne à ces quelques lignes : cr Pierre
Garcie, dit Ferrande, natif de Saint-Gilles-sur-Vie. Il a écrit et
composé un livre intitulé: le Grand Routier, etc. (suit le texte com-
plet et deux indications bibliographiques). Le dit Pierre Garcie,
surnommé Ferrande, florissoit en l'an de salut itiSiy).
Il faut descendre jusqu'à notre époque pour apprendre à cet
égard sur lui quelque chose de plus par des documents d'archives.
On voit par son nom et son surnom qu'il était d'origine espagnole
(et nullement portugaise, comme on l'a conjecturé), et, ce qu'on
n'a pas remarqué et ce qui confirme cette origine, c'est que Garcie
semble donner un souvenir particulier à la patrie de ses ancêtres,
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dans une pièce de dix vers, portant la date de 1/18Â, et qui ter-
minent la première partie du Grand Routier. Les voici :
En Tan mil quatre centz quatre vingts et quatre.
Du moys de juing le jour le vingt-quatre,
Pierre Ferrande pour apprendre,
Eflcript par figures pour entendre
Les figures et atM«i la mémoire
Du pays d'Etpaigne, et de la terre,
Pour apprendre et introduire
Geolx qui de la mer veulent vivre.
Prions Dieu pour iuy roy de gbire
Qu'en paradis ait son repaire.
Amen.
Cette phrase : «ret aussi la mémoire du pays d'Espagne?) est sin-
gulièrement éloquente.
D'ailleurs, ce qui n'a pas encore été signalé, certains écrivains
espagnols ont cru pouvoir placer notre Garcie parmi leurs compa-
triotes, évidemment en raison de son nom. Ils y avaient été encou-
ragés par le célèbre jésuite et diplomate italien du xvi* siècle,
Antonio Possevino. Celui-ci, le premier des étrangers qui ait parié
de Garcie (iBgS), et d'une manière indépendante, car visiblemenl
il n'a pas connu l'article de La Croix du Maine, semble s'être
figuré que notre navigateur, qu'il appelle PetrosGargiâsFbrrandus,
était Espagnol et que son ouvrage, écrit dans la langue de son
pays, fut d'abord publié en français. Il cite à cet égard l'édition du
Grand Routier publiée à Poitiers, par Jean de Mamef, et qu'il qua-
lifie de première, renseignement de seconde main, car il a estropié
le titre, tout en donnant le contenu du volume ^^).
Le bibliographe espagnol Antonio de Léon, puisant sans doute
dans l'ouvrage de Possevino, a tout à fait espagnolisé le nom de
notre hydrographe, ainsi que le titre de son livre : Pedro Garcia
Frrftandez, De Navegadon^ derrotas i pilotage, i anclage de la mar^^^.
(*) (tPetrus Garcias FerranduB cujus liber galiice editus est primo a Joanne
Mametio («ici) Pictavii hAc inicriptione : h Grand RoHuier, pilotage et anchorage
de m§r, in quo itinera, interstitia , portus, pericula , cautes, œstus et recessuB maris,
fluroinum, portuum, Germani», Britanniœ, Angliae, Hispani», cautionea denique
ad Nauderum spectantes, tractantur.n {Bibliotheca telecta; Romse, 1693, 3 vol.
in-foL, et autres éditions postérieures.)
(*) Epitome de la hihUùteea oriental y occidental, nautica y geografica; Ma-
drid, 1699, in>&°, p. 1/17.
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Eii6n, diaprés eux, le principal bio-bibliographe de TEspagne,
Nicolas Antonio, classa définitivement Garcie parmi les écrivains
de son pays, sous le nom de Petrus Garcia Femandez^^h
Les recherches de M. Paul Marchegay dans le précieux Chartrier
de Thouarst^}, et celles de M. Dugast-Matifeux dans l'Inventaire
des titres de la fabrique de Saint-Gilles ^^\ ont permis de pënëtrer
un peu dans Tintimité familiale de Pierre Garcie. C'est très pro-
bablement son père, appelé Jean Garcie Ferrande, qui vint s'él>a-
blir en France, à la faveur des relations commerciales très déve-
loppées qui existaient, dès le début du xiv* siècle, entre le Nord
de TEspagne maritime et les pays cAtiers français jusqu'en Bre-
tagne, relations qui furent régularisées par le traité de i&^o entre
le duc de Bretagne et le roi de Gastille. Ce Jean Ferrande était
déjà, en i/iai, fixé à Saint-Gilles-sur-Vie et marié à Jeanne Oli*
vière, fille de Perrot Olivier et de Gatin (Catherine) Adverty,
celle-ci peut-être d'origine anglaise (Kate Adverty). Un document
nous informe que Jeanne Ferrande était veuve en 1&73 et n'avait
qu'un fils, Pierre, notre écrivain. Tout porte à croire que le Grand
RùtOiery fruit d'une vaste expérience et travail de longue haleine,
fut une œuvre de vieillesse et de délassement, après une vie de
labeur pénible et prolongé. On peut admettre facilement que l'au-
teur devait avoir au moins une cinquantaine d'années en i&SS,
quand il dédia son ouvrage à Pierre Ymbert, son crfillol et très
loyal amy?}, navigateur comme lui.
La date de naissance de Pierre Garcie se placerait donc vers
i/i3o. Le dernier renseignement que nous ayons sur lui, c'est qu'il
fit son testament le i5 février i5oa (i5o3 nouv. st.). Nous igno-
rons l'époque de sa mort.
Pour faire connaître à la fois son état d'âme, la passion qu'il
avait pour crie mestier subtil et ingénieux de la mer??, les motifs
qui le déterminèrent à entreprendre son grand travail, la manière
(^) Bibliothêca hitpana nova; Rome, 1679, 9 vol. in*fol,, t* IL
(*) P. Marcbegiy, Rechercher historiqwe eur le département de la Vendée, 3'Urie;
Napoléon- Vendée, 1868, in-8", p. 39. — Le Chartrier de Thouars appartient à
M. le duc de la Trémoïlle, membre de Tlnstitat.
(') Je n*ai pas trouve cet inventaire à la mairie de Saint-Gilies-sur-Vie ; il n*est
pas non plus aux archives départementales de la Vendée , et son sort actuel est
inconnu. Je n*ai aussi rencontré dans aucune bibliothèque les Annalei littérairee,
peUtiquee et religieutee de la Vendée, i8oâ,aà Jooyneaa-Deilogtt a consacré deux
artidts à Garde, diaprés M. Dugattr-Matifeux.
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— 140 —
dont il le composa, enfin son style naturel et lumineux, il n'y a
qu'à reproduire le préambule de son livre et la dédicace.
Voici d'abord le premier :
Cy commence le pilotage et routier et ancrage de la mer, tant des par-
ties de France, Bretaigne, Angleterre, Espaigne, Flandres, que des haultes
AlmaigDes. Avec les dangers des portz, havres, rivières et chenalz des
parties et r^ons dessusdictes. Composé par Pierre Garcie , alias Perrande,
demourant à Saint Gille sur Vie. L^juei : par le conseil et ad vis, avec les
opinions de tous les maistres expers du noble, tressubtil, courtoys, hasar-
deux et dangereux art et mestier de la mer; tant des pilotes de la noble
ville de Honnefleu que des villes de Gant (sic), Brest, Croisic, Saint Gille
sur Vie, CHonne , Bochelle et tout Brouage. Par lesquelz et moyen de eoli:
avec la petite capacité et subtilité de mon petit engin et entendement ay
voulu entreprendre, faire et composer ce présent livre, lequel donnera à
congnoistre et savoir comment ung chacun qui vouldra apprendi'e Tart et
science tressubtiUe et quasi divine du noble mestier de la mer. Et d'icelie
éviter et fîiyr tous les dangers, périlz et marées pleines de impétuosité,
courans et ondes bouillantes. Avec les merques et enseignes des autres, de
tous les havres des pays dessusditz. Aussi la demonstradon de Taterrage
des r^ons et costes de Espaigne, qui est chose tresdangereuse à ceuh
qui n*y ont hanté par plusieurs fois. Et pour icelle terre congnoistre, ay
trassé, tiré et figuré par figures semblables les caps, pointes et montagnes
les plus apparoissantes et congnoissables de ladicte coste de Espaigne,
avec les lieues et distances desdictes choses. Et se aucune chose ay dé-
laissée, je me submelz à la correction des nobles et gentilz mariniers d^
lieux dessus nommez. Esquels me recommande. Et à Dieuli)
On peut remarquer ici de nouveau la prédilection de Garcie
pour TEspagne, pairie de ses ancêtres, où il alla certainement
nombre de fois.
La dédicace est conçue en ces termes :
Pierre Garcie, alias Ferrande, à Pierre Ymbert, monJiUol et cher amy;
salut pardurabk.
Quand je considère , mon filloi et trèsloyal amy, les grans pérSz et dan-
gers qui sont es ondes et gouffres marins , lesquelz (par la gr&ce de Diea
tout puissant, et par Tintercession, prière et oraison de la ti-esdigne el
sacrée vierge Marie, et de ma dame saincte Katherine, et de ma dame
saincte Barbe) ay évité et fuy d'iceulx, et suis eschappé avec grans peines
et labeurs : Je ay volu (pour toy subvenir et aider à congnoistre la manière
et façon comment tu pourras éviter les grans et misérables périlz de la mer
véhémente) composer et Renvoyer ce présent livre, lequel te demonstrera i
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— 141 —
coDguoislre et savoir les uoms des veatz et ryns d'iceulx. Eu présupposant
touteffois que saches (toy et autre) départir la lune du soleil. Lesquels
soleil et lune sont guyde et garde de tous gentilz compaignons fluctuans
et saiUans parmy les ondes innumërables de la mer, tant en faictz de mar-
chandise que pescherie. Touteffois combien que le soleil et lune donnent à
congnoistre et savoir les heures, le soleil par jour et la lune par nuyl : si
ay je voulu donner à savoir et congnoistre sans veoir ne soleil ne lune
rheure de minuit et Taube du jour. Et tu pourras congnoistre en la figure
séquente, sans avoir horologe, compasser heure ne demye ne sans compas
de nuy t clère. Et à Dieu I A Sainct Gille le dernier jour du moys de may.
L'an dePincamation Jësuchrist : mil quatre centz quatre vingtz et trois(i &83 ).
Le Grand Routier est forme de plusieurs parties soudées ensemble.
Il commence par un petit cours d'astronomie et de météorologie
pratique comprenant : une explication détaillée de la figure dite la
Rose des Vents et représentant la boussole; la manière de connaître
en tout temps les heures de la nuit par la position de deux étoiles
dites gardes du nord; la manière de savoir quand tombe la nouvelle
lune; celle de fr départir la lune du soleil?) pour le calcul des ma-
rées; le régime des vents, etc. Puis vient la première partie du
Routier maritime, terminée par les vers rapportés plus haut, avec
la date du 9 & juin 1/18&. Elle est suivie d'une seconde partie, à
peu près d'égale étendue, contenant des développements et des
compléments , sous ce titre : Sensuit aucune redite et recordation des
choses dessusdictes y avec démonstration tresnecessaire pour congnoistre
plusieurs routes. Cette seconde partie est complétée par «r le déparle-
ment de la lune et du soleil par quarts et heures de ryn (rumbs)
de venti). Si, elle aussi, a été rédigée principalement pour le filleul
deGarcie, néanmoins, dans l'esprit de l'auteur, l'ouvrage entier
était destiné à l'expansion dans le monde des marins, ce qui résulte
du passage suivant de la fin de ce chapitre : crll suffist pour le pré-
sent de te monslrer et enseigner comment tu doys aller et seigler
les costes, nations et régions dessusdictes, es quelles sont plusieurs
et périlleux dangers lesquelz tu pourras éviter et fuyr. Non pas toy
mdement, mais tous autres gbntilz compagi90NS^ courtoys et habiles,
Qvi auront bt verront ce présent livre y par lequel pourront acquérir
bien et honneur et le sauvement de leurs corps et marchandise. y> Ce brave
marin ayant foi dans l'excellence de son œuvre, avait le pressenti-
ment du rôle qu'elle était appelée à jouer, pour l'utilité commune
de l'humanité, dont il fut ainsi un des bienfaiteurs.
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— 142 —
Les deux pages qai suivent rapportent certaines coutumes de la
Bretagne. Puis vient ie texte ^es Jugements de la nier ou Rdies
d^Oléron, en 67 articles, ternïinë par cette souscription : ^Ces choses
précédentes sont extraictes du tresutSe et profitabk Roule d^Oleron par
ledit Pierre Garcisy alias Ferrandefi, Enfin l'ouvrage est clos par un
calendrier ou compost à Tusage des marins, d'un intérêt particu-
lier. Ce n'est pas un calendrier au sens ordinaire du mot, mais un
compost, un calendrier chronographique. Il a surtout pour but
d'indiquer aux marins, éloignés souvent des terres pendant long-
temps, la manière de connaître les jours des fêtes mobiles, au
moyen du nombre d'or, qu'on fait trouver par des procédés élémen-
taires, parfois mnémoniques, où l'on fait même intervenir des
mots latins, mais seulement pour servir an calcul par rapport au
nombre de lettres composant chacun de ces mots, (tr Pour la pra-
tique de ces motis et dictions entendre, il faut conter autant de
semaines comme il y a de lettres en chacun mot. t) A l'appui de ces
démonstrations pratiques, on y donne, en six endroits, des millé-
simes en guise d'exemple. Dans l'édition de iBao, ces millésimes
sont en concordance avec la date de la publication du livre : tr Prens
cette présente année en laquelle court iB 90. ... En Tan prochain
courrons iBsit», etc. Dans des éditions postérieures faites intelli-
gemment, ces millésimes ont été modifiés en rapport avec la date
de l'impression; dans d'autres, et c'est le cas le plus fréquent, ils
ont été copiés servilement tels qu'ils sont dans la première. C'est
ainsi que dans l'édition de Poitiers, imprimée par Jean et Engnil-
bert de Marnef, et portant au titre la date de i5&9, on lit au
calendrier, comme dans celle de i5ao : «J&i cette année présente
îS^OJi. Ces manquements à la logique, impossibles à deviner sans
avoir été averti, ont eu pour efÊet d'induire en erreur quelques
bibliographes modernes au sujet de la date d'impression des édi-
tions non datées.
De la présence du millésime iBao au calendrier de l'édition
la plus ancienne de ce livre, millésime qui a été mis en concor-
dance avec l'année de la publication dn volume, il ne faudrait pas
conclure que ce calendrier n'est pas de Garcie, déjà mort à cette
date. C'est bien son ceuTre, et le complément naturel de son petit
cours d'astronomie pratique placé en tête de cet ouvrage. C'est
aussi bien son style, facile à distinguer, et sa façon de penser,
comme on va le voir.
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— 143 —
Mais ii 8 y trouve encore des détaib singulièrement intéressants
qu'on n*a pas relevés. Garcie, contemporain de Christophe Colomb,
et instruit comme il Tétait, n'ignora point les grandes découvertes
géographiques faites de son temps, notamment celle de F Amérique,
et il le consigna, au début de son calendrier, dans un passage où
on ne saurait ne pas reconnaître sa personnalité. En voici le texte :
H est certain et notoire que mariniers vont en plusieurs et maintes con-
trées et régions estranges comme en Morylanye, Turquie, Barbarie, en
Egypte petite et grande; es terres neujves, es isles trouvées, es ides de
Madère, es isles novantes, es fins et termes de hanltes Allemaignes, et es
terres du prestre Jehan ; esqudz lieues ne peuvent savoir les povres chres-
tiens les jours des festes dessusdictes. Pour ce que ne sont que mescrëans
et sarrazins et ennonys de noslre foy catholique. Et pour induyre à dévo-
tion lesditz chrestiens estans dehors de leurs riions et parties loingtaines
comme dit est : Ay voulu monstrer les jours principauk de Tannée pour
servir, prier et honorer Dieu. Et pour eulx retourner par pénitence et con-
trition à Dieu nostre créateur, celuy qui pour nous racheter a souffert mort
et passion entre deux larrons en la croix, c'est le doidx Jésuchrist lequel a
prins chair humaine en ventre glorieux de la tressacrëe Vierge Marie.
Laquelle enfanta h Theure de mynuyt, et fut le dimanche; combien que
en icduy temps les jours n'estoient nommez ainsi qu'ils sont maintenant.
Les terres neuves désignent évidemment tout au moins les côtes
de TAfrique occidentale, reconnues ou explorées dans le cours du
xv" siècle; la dénomination d'îles trouvées s'applique probablement
à Tarchipel des Açores et aux îles du Cap-Vert; l'expression si par-
ticulière Ailes novantes ne peut se rapporter qu'aux Antilles, et cela
démontre que la rédaction de ce chapitre est postérieure à liga.
Or on se rappelle que Garcie vivait encore en i5o3, âgé alors
d'environ soixante-dix ans.
Le Routier proprement dit offre, pour les parages dont il s'oc-
cupe, des renseignements variés : i** le mouvement des marées sur
différents points, par rapport à la position de la lune à marée
haute et à marée basse, et par rapport à la direction du flot et du
jusant; s° la position réciproque entre elles ou le tr gisement v des
diverses pointes de terre par rapport aux rumbs de vents; 3* les
distances respectives entre elles; à* les vues^ indiquant aussi des dis-
tances et l'orientation; 5° les routes à suivre d'un point à un autre;
G"" les sondages 9 avec l'indication des profondeurs de la mer aux
différents endroits et la nature des fonds; 7"" les marques ou amers.
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— Uà —
Les figures, au nombre de 65, dont bk pour la première partie,
représentent les aspects des lies, des pointes et des caps, des mon-
tagnes, des églises, des tours, constituant des tr amers i) pour la
navigation. Le texte explicatif démontre que ces figures furent tra-
cées de vue par Garcie et non empruntées à d'autres.
On voit donc l'importance et l'étendue de cette œuvre, dont
l'idée et l'exécution appartiennent assurément à Pierre Garcie tout
seul, d'après sa propre expérience et ses études personnelles, com-
plétées au moyen des renseignements fournis par des confrères, ce
que cet homme h l'âme élevée a la loyauté de déclarer dès le début,
délicatesse que ceux qui l'ont pillé ultérieurement se gardèrent
bien de manifester.
L'importance de cet ouvrage est surtout considérable pour la
géographie historique de nos côtes océaniques qui , dans certaines
parties, ont subi bien des transformations depuis l'époque de Garcie.
Plusieurs savants ont réédité, avec commentaires, différents cha-
pitres de son Grand Routier, La Fontenelle de Vaudoré, tout le
premier, a reproduit, en 1887, ^® ^"^ concerne l'île d'Yeu^^l
M. Dugast-Matifeux en a tiré le chapitre très détaillé sur la navi-
gation de la Loire jusqu'à Nantes et plusieurs autres relatifs aux
côtes de la Bretagne(^^ M. Louis Delavaud l'a mis à contribution
plus largement encore, par extraits, pour ce qui a rapport aux
côtes normandes et saintongeaises^^^. Mais la mine n'est point
épuisée , ni même n'a été suffisamment utilisée.
C'est comme éditeur du texte le plus complet des Rôles d'Oléron
que Pierre Garcie fut connu avant tout et cité quelquefois par des
juristes qui s'étaient servis de son livre. Parmi eux, en première
ligne, vient Jean Mornac, jurisconsulte du xvi'' siècle î^^. Mais ce
^•J Notice $ur Vile d'Yeu; Paris et Poitiers, 1887, io"^"-
^*^ Annala de la Société académique de Nantet, t. XXXVIll, 1867, p. 1-^6.
t') Société de Géographie de Normandie, t II, 1880, p. loû-i 10 (Let Côte* de
la Normandie, de Cherbourg au cap d'Antifer). — Société de Géographie de Roche-
fort, t. III, 1881-1 88a, p. 1 i8-i36 (Description des côtes de la France. . .). — A
iititisé les renseignemeuts de Garcie dans son importante Etude historique sur la
transformation de la Seine 'Inférieure, de l'Eure et du Calvados. (Soc, de Géogr. de
Norm., L III, 1881, p. i-q3, 8i-io3.)
^^) (tSoIus omnium quos legerim, Pelri Garciae libelius quasdam Oleroucnsiiiin
leges enumerat?). (Observationes in libros Digestorum; [Paris, 161 G, in-fol., et
éditions suivantes, dans tes Comment, ad Digestum, Hb. XIV, iii.M,de Lege rhodia
de jactu.)
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n'est que dans notre siècle qu'on commença à s'occuper de lui au
point de vue de son travail d'hydrographie maritime.
On a discuté maintes fois la question de savoir quelle est la pre-
mière édition du Grand Routier, et le débat n est pas encore clos
par suite des erreurs bien singulières commises à cet égard par
différents écrivains, se rectifiant réciproquement et tombant h leur
tour dans de nouvelles méprises. La Croix du Maine, dans sa Bi-
bliothèque française, publiée en i58&, après les quelques lignes de
biographie consacrées à Pierre Garcie et la transcription du titre
complet du Grand Routier, ajoute : crLe tout a été imprimé à Rouen ,
en Normandie, chez Jean Bourges {sic! au lieu de: Burges), et
depuis à La Rochelle, par Barthélémy Breton {sicl pour Berton),
Tan 1 56o «. On voit ce que valent ces indications. Mais, dès Tannée
suivante, le consciencieux Du Verdier signala une édition imprimée
à Poitiers, par EnguUbert de Marne/, en i5so. Ce renseignement a
été répété par nombre de bibliographes, jusque et y compris
Brunet, sans plus amples détails, de sorte qu'on a même exprimé
des doutes au sujet de l'existence de celte édition. Nous avons vu
plus haut que Possevino, en 1693, affirma que la première édi-
tion de ce livre était celle de Poitiers, de Jean de Marne/, sans date.
M. Pardessus, dans sa grande Collection de lois maritimes^^\ déclare
qu'elle a été imprimée pour la première fois en i5&i. Cependant,
en 1887, l'historien poitevin La Fontenelle de Vaudoré, dans sa
Notice sur nie d^Yeu^^\ a donné plusieurs extraits de l'édition de
Garcie de i5so, d'après l'exemplaire qu'il eu possédait. Elle cessa
donc d'être problématique, mais l'opuscule ci-^dessus demeura
ignoré et semble l'être encore. En 1867, ^' Ferdinand Denis a
cru révéler la personnalité de notre écrivain hydrographe dans un
article de la Nouvelle Biographie g'(fn^a/e , publiée par Firmin-Didol.
Il le rédigea d'après un exemplaire incomplet de l'édition de Rouen,
Jean Burges, conservé à la bibliothèque Sainte-Geneviève, et, con-
formément à l'erreur de nom de l'auteur commise dans cette édi-
tion, il le fit insérer au mot Gracie. Bien mieux, cet exemplaire
portant sur le titre la mention manuscrite du xvi* siècle : lâSj à
Caen, l'auteur de l'article y a attaché foi et a cru que c'était bien
l'année et le lieu d'impression de cette édition. Malheureusement
(0 Paris, i8«8-f 845, 6 vol. ia-V,.l. I, p. a85.
^*^ Revue anglo-françaiie , t. IV, el tirage à part, Paris el Poitiers, 1887, in-8*.
GéoenipHiB, N*' 1-2. — 1900. 10
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— 146 —
pour cette assertion, reproduite ensuite autre part, on trouve dans
ce même exemplaire, au calendrier imprimé vers la fin, les dates
de iSso et iSsi.
En 1867, ^' Dugast-Matifeux a redécouvert l'édition de Poitiers
de iBao, l'exemplaire même de La Fontenelle de Vaudoré, que
celui-ci avait légué en mourant, en 1867, à la bibliothèque de la
ville de Niort, et c'est le seul connu jusqu'à présent. Il fut le pre-
mier à le décrire assez amplement, et il en donna même quelques
extraits (^).
En 1878, sir Travers Twiss, éditeur de la publication gouver-
nementale du The Black Book ofthe Admirahy^ où sont insérés plu-
sieurs textes des Rôles d'Oléron, d'après des manuscrits et des
imprimés, a mentionné, comme se trouvant à la bibliothèque Bo-
dléienne d'Oxford, une édition du Grand Routier de Pieire Garcie,
imprimée à Poitiers par Jean de Marne/, sans date, mais portant h
la fin de la dédicace celle de i483 ^^^. Vingt et un ans plus tard,
M. Denys d'Aussy, interprétant cette mention d'une manière in-
exacte, a aflBrmé que c'est tria véritable édition princeps, puisqu'elle
porte la date de lûSS^^Kji M. de la Bouralière a rectifié aussitôt
cette erreur, mais sans pouvoir émettre autre chose qu'une hypo-
thèse à l'égard de cette édition ^*l Or, des renseignements qui
émanent de M. le Directeur de la bibliothèque Bodléienne lui-
même, il résulte que le savant M. Twiss a commis une méprise
inexplicable, attendu que l'édition non datée dont il parie ne con-
tient dans répitre dédicatoire ni i483, ni aucun autre millésime.
En effet, cette édition, au nom de Jean de Marnef tout seul, im-
primée en caractères gothiques, mais avec le titre en caractères
ronds, est la dernière de celles de Poitiers. Elle est évidemment
postérieure à celle de Poitiers imprimée par Jean et Enguilbert
de Marnef réunis et portant au titre la date de 1669, et son im-
pression doit être d'environ iBig. La date de la dédicace de
l'auteur y a été supprimée, dans le but évident de rajeunir l'ou-
vrage de Garcie, comme on y a aussi rajeuni le langage et le style
<*) Annalei de la Société académique de Nantet, t. XXXVIII, 1867, P* *-4ô» —
Article reproduit, sans extraits, maij avec quelques additions, dans la Revue de
VAuni$, de la Saintonge et du Poitou, t. Vit, 1868, p. 65-83.
<*) The Black Book of Admiralty, t. H, 1878, p. /i3a.
t') Revue de la Saintonge et de l'Aunis, t. XIV, 189^, p. 3o-33.
(*) Revue poitevine et eaintongeaiee , t. XI, 189a, p. 169-159.
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— 147 —
du texte. Par contre, au calendrier on a conservé la date de iBno,
qui y est présentée comme celle de ceste présente année, de même
que dans Tédition de Poitiers de iBso. En dehors de celui de la
bibliothèque d'Oxford , il existe encore deux autres exemplaires de
cette édition de Jean de Marnef , sans date : à la bibliothèque de
TArsenal et à la bibliothèque Mazarine. M. Twiss a encore commis,
dans la même publication , une seconde méprise. Il affirme que le
British Muséum possède un exemplaire de l'édition de i5&i , citée
par Pardessus, mais il ne s'y trouve point et cette édition reste
encore hypothétique.
Donc, jusqu'à présent, la plus ancienne édition connue du
Grand Routier de Pierre Garcie est celle de Poitiers, avec le nom
d'Enguilbert de Marnef tout seul.
Cette édition est datée par un privilège du roi François I", du
97 aoilt i5so, qui a l'avantage de nous renseigner sur la manière
dont elle a été publiée. On y lit ce qui suit : t De la partie de
nostre amé Enguilbert de Marnef, libraire de la ville de Poitiers,
nous a été exposé que puis naguères il a fait escrire et collationner
aux originaux, et depuis fait imprimer et historier un beau livre
intitulé : le grant Rmttier, ptUotage et encrage de la mer, composé par
Pierre Garcie, dit Ferrande, l'un des expérimentez maistres des
navires qui sont aujourd'huy et le plus congnoissant en navi-
gaige ... ». De cette expression : qui sont aujourihuy, équivalente à
de noire temps, M. Dugast-Matifeux a tiré la conclusion que Garcie
vivait encore à ce moment, date où il aurait eu environ quatre-
vingt dix ans. Cependant la phrase que de Marnef a y!iî< escrire et
collationner aux originaux, c'est-à-dire : a fait copier et collationner
sur différents manuscrits dont il a pu avoir connaissance, démontre
plut6t que cette édition a été faite sans la participation de l'auteur,
en raison de sa mort. Les huUnres, c'est-à-dire les figures sur bois,
que de Marnef a fait tailler à grans despens, assurément d'après les
croquis de Garcie, sont assez rudes, mais instructives. Tandis que
dans le privilège ce livre est intitulé : le Grant Routtier, PHiotage et
Encrage de mer, conformément au titre libellé par Garcie lui-même,
de Marnef le modifia en Le grant Routtier etpillotage et enseignement
pour encrer, etc. Mais le titre authentique a été rétabli dans toutes
les éditions successives à partir de celle de i5&9.
L'édition de iBso a servi de modèle aux réimpressions les plus
immédiates, qui furent à leur tour copiées les unes sur les autres,
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— 148 —
y compris les gravures. Dans les plus récentes , depuis environ 1 5 5o ,
le texte a ëté mutilé, le style rajeuni, les dates de i&83 et 1&8&
furent supprimées, dans le but de dissimuler au lecteur Tâge réel
du livre.
Le premier copiste, ou plutôt conlrefacteur de cette édition ori-
ginale protégée par le privilège royal jusqu'au 97 août iSsS, fut
Jean Burges, libraire de Rouen, avec le nom duquel il parut au
moins cinq éditions de ce livre, portant même quelquefois sur le
titre les mots fallacieux : Cum privilegioy dont il se garda bien d'in-
sérer le texte, contrairement à Tusage. Ces réimpressions, la plus
ancienne desquelles doit remonter vers iSaS, furent faites sans
soins, avec une foule de fautes, surtout dans les noms propres.
Burges a même laissé estropier celui de Tauteur, transformé en
Gracie, ce qui eut pour effet de tromper certains biographes et bi-
bliographes de nos jours.
Cest à Rouen qu'on a publié le plus grand nombre d'éditions
de ce livre. La Rochelle, port très important cependant à cette
époque, ne songea à faire sortir de ses propres presses une édition
de l'œuvre de son presque compatriote qu'en i56o. Mais, en re-
vanche, elle en continua la propagation le plus longtemps en ayant
publié la dernière édition, celle de 16 43.
En somme, il n'y eut à notre connaissance que trois villes qui
aient édité ce livre si utile et alors unique en son genre : Poi-*
tiers, Rouen et La Rochelle. On peut trouver surprenant que des
cités importantes pour le commerce maritime à cette époque, (elles
que Caen, Nantes et Bordeaux, n'y aient pas songé aussi, bien que
l'imprimerie y fût déjà florissante au xvi* siècle, à moins quil ne
s'en soit conservé aucun exemplaire. Il est, en effet, certain, h en
juger par celles qui nous sont parvenues, qu'il dut y avoir eu de
très nombreuses éditions de ce manuel pratique, et c'est peut-
être la majeure partie qui en a disparu entièrement, en raison de
la destination spéciale de ce livre, qui le vouait à tine usure rapide
et à une destruction fréquente.
Je joins, en appendice, une description minutieuse de toutes les
éditions du Grand Routier que j'ai pu connaître. Il fut, dès iBsS,
publié à Londres en traduction anglaise par Robert Copland, et il
en parut plusieurs éditions dans le cours du xyi** siècle, ce qui té-
moignedeTestimeenlaquellelesAnglais eux-mêmes tenaientce guide
des navigateurs, dont ils n avaient pas encore produit de semblable.
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— 149 —
Je vais mainleDant faire connaître ie petit Routier, première
ébauche, ai-je dit, ou extrait du Grand Routier, et dont heureuse-
ment un exemplaire est conservé à ia Bibliothèque Nationale.
Voici le titre de ce petit volume, qui ne comprend que 3s feuil-
lets du format in-i6, non chiffrés et sans signatures : Le Routier de
la mer jusques au fleuve de Jourdain. NouueUement imprimé à Rouen,
On lit à la fin : Cy fnissent les iugemens de la mer, des nefz, des
fnaistres, des mariniers , des marchas & de tout leur esire avecques le
Routier, Imprimé h Rouen pour Jacques le Forestier, demourant audict
Ueu deuant Noslre Dame à lenseigne de la fleur de lis. Ce colophon
complète le titre et nous indique qu'on y trouve aussi lés célèbres
Rôles d^Oléron, Le volume ne porte pas de date d'impression; mais,
d'après l'adresse du libraire et conformément aux indications de
Touvrage de Ed. Frère sur Timprimerie et la librairie à Rouen , il
ne saurait être postérieur à i5io. D'autre part, à la suite est placée
une pièce de vers de 3 feuillets intitulée : La chanson piteuse composée
parfrhe Olivier Maillard, et se chante comme Bergeronette savoysienne.
Elle est imprimée avec les mêmes caractères, et comme le savant
académicien M. A. de la Boi'derie, dans son édition des Œuvres
françaises d'Olivier Maillard (Nantes, 1877, p. 77-78), déclare
que cette chanson fut publiée en i5o9, l'année même de la mort
de ce fameux prédicateur, cette.date devrait nécessairement s'appli*
quer aussi bien à l'impression^du petit Routier de la mer, £t l'asso-
ciation de ces deux morceaux disparates n'est nullement factice. Ils
furent publiés ensemble, et la preuve, c'est que la bibliothèque
du duc de ia Vallière en possédait un exemplaire composé de même
{Cat,, t. I, n"" i333). Cet exemplaire, comprenant encore d'autres
pièces en caractères gothiques, et relié en maroquin rouge, n'a été
vendu que so francs, et son sort nous est inconnu.
• Ce petit guide maritime est anonyme , mais on ne peut l'attribuer
qu'à Pierre Garcie lui-même, ce qui va résulter de l'étude de son
contenu. Le /}otttt>r proprement dit comprend vingt-deux chapitres;
sur ce nombre, il y en a huit (les i% io% i3% i3% li*, i5% i6*
et 93*) qui ont été reproduits textuellement ou presque dans le
Grand Routier de Garcie. Six autres chapitres (les i", 3% 3% 7',
11* et 31*) y ont passé également, mais avec modifications plus
ou moins grandes, et parfois avec des amplifications. Huit chapitres
(les 5% 6% 8", 9*, 17*, t8% 19* et 3o') ne sont point représentés
dans le Grand Routier. Les quatre premiers s'occupent particulière-
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— 150 —
ment des côtes de TAngTeterre. Les sujets des quatre autres sont les
suivants :
(17°) Routes de boucquau de Bayonne k long de la coste de Ga^
coigne jusques au ras de Sein;
{iS") Les veues de La Rochelle jusqu'en Flandres;
(19') Les sondes venant d!Espa\gne de la fart dehors les ides ou
chemins du nort et dessus La Rochelle;
(ao'') Comment les terres de Bretaigne et SEspaigne gisent et quantes
lieues a de Fun a Tautre.
Je dois appeler l'attention sur ces chapitres. Tous sont consacres
à des contrées qui furent familières à Garcie pendant sa longue
navigation, et deux d'entre eux (les iS"* et ig"") s'appliquent à des
parages voisins du lieu de sa résidence. Cette considération, jointe
à l'identité plus ou moins complète des quatorze chapitres, sur
vingt-deux, dans les deux œuvres, sert de preuve que les huit
autres sont également de Garcie, et certes il n'a pas dû les éliminer
de son ouvrage définitif, tout au moins les quatre derniers. Et s'ils
n'ont pas été incorporés dans son Grand Routier imprimé, c'est
assurément parce que son premier éditeur, Enguilbert de Marnef,
eut affaire à des manuscrits incomplets. Ce qui le démontre maté-
riellement, c'est que ces chapitres omis se suivent dans le petit
Routier en trois groupes, ce qui explique les lacunes accidentelles
des manuscrits ayant servi pour l'impression.
Le dernier chapitre du guide maritime de ce petit manuel a
pour sujet, conformément à la promesse du titre: les Routes de
Ponteau de Feron jusques au fleuve Jourdain. Il est très court et ne
donne que le tr gisement)) des différents points sur ce parcours,
avec rindication des distances de l'un à l'autre. Ce chapitre figure
textuellement dans le Grand Routier, sans être mentionné sur le
titre, qui est déjà suffisamment long.
La partie hydrographique est suivie, dans le petit Routier, de
l'indication de la manière de compter la lune par les heures et par
les jours, chapitre qui se retrouve encore presque sans changement
dans le Grand Routier,
A la suite , viennent les deux morceaux d'histoire : Les noblesses
et coutumes aux contes de Bretaigne et L'Ordonnance pourquoi le vicomte
de Léon est accoustumé es seaulx, qui ont passé également dans le
Grand Routier, avec quelques variantes. Enfin ce petit volume est
terminé par les Jugemens de la mer, des nefz, des maistres^ des mari-^
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— 151 —
niers et atusi des marchans et de tout leur estre^ comprenant les vingt-
six premiers articles des Rôles d'Oleron, suivis de cette attestation :
Teemoin h scel de TisU d^Ausleron estabU es coniractz de la dicte isk le
jour du mardi après la /este sainct André, Van mil cclxvi{, . . ia66).
Ce texte fut reproduit, avec des variantes, dans le Grand Routier^
moins l'article 1 3 et la formule finale ci-dessus. Mais Garcie y
ajouta en plus vingt et un articles nouveaux (dont un est en deux
paragraphes), d'une époque postérieure. Il les accompagna même
en marge d'un commentaire juridique en latin, tiré évidemment
du manuscrit du Roule d^Oleron d'où il a extrait ces Jugements de la
mer, selon sa propre déclaration , manuscrit que nous ne possédons
plus. Après cet exposé, il me semble qu'il serait impossible de ne
pas attribuer la paternité du petit Routier à l'auteur du grand.
L'étude de ce petit Routier m'a conduit à élucider certains points
concernant les Rôles iOléron , au sujet desquels plusieurs des savants
restèrent dans la perplexité. Sir Travers Twiss, déjà cité, qui a le
mieux étudié les différents textes de ces Rôles^^) , déclare ne pas
pouvoir se rendre compte d'un fait. D'où vient que le texte en &7
articles inséré par Etienne Cleirac, dans ses Us et Coutumes de la
mer (Bordeaux, 6. Millanges, 16/17 [^^ ^^^ 16&1], et Rouen,
1671, in-à°), sans aucune indication de source, offre d'abord cer-
taines différences avec le texte donné dans le Grand Routier de
Garcie, et contient à la fin la formule d'authentication de 1966,
rapportée ci-dessus , formule qui ne figure dans les manuscrits qu'à
la fin des 9& premiers articles, et constitue un anachronisme pour
les articles suivants? Cet anachronisme Garcie ne l'a point commis
en recueillant le texte complet des Rôles d'Oléron, d'où il a com-
plèten^ent exclu cette formule. Bien avant Sir Twiss, un autre
savant anglais, Luders, a exprimé à cet égard une opinion inadmis-
sible, qui cependant a été approuvée par M. Pardessus, en ces
termes: fr Comme l'a très bien remarqué M. Luders, le texte de
Cleirac est du temps de François P', c'est-à-dire précisément du temps
ou a été composé le Routier de Garcie y dont Cleirac a copié et rajeuni
le texte. « Ce passage dénote que, dans cette appréciation, on s'est
basé sur l'époque de l'impression du Grand Routier. Tout porte à
croire, il est vrai, que Cleirac a emprunté à ce livre tout au moins
les vingt et un derniers articles; car, d'abord, c'est dans l'ouvrage
(i)
Thé Bloûk Bock ofthê Admiralty; London, 1871-167^9 ft voL in-B*.
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— 152 —
de Garcie qu'ils avaient été publies pour la première fois, et qu en-
suite on ne connaît plus aucun manuscrit qui les contienne. Quant
aux vingt-six premiers articles, Cleirac n'avait que l'embarras du
choix, ce qu'on a oublié de faire ressortir. Je vais le consigner
brièvement au point de vue bibliographique.
C'est dans l'édition des Coustumes de Bretaigne imprimée à Lan-
treguer (aujourd'hui Tréguier), en i/i85, que parurent pour la
première fois les vingt-six premiers articles des Rôles d'Oléron,
sous le titre de Jugemens de la mer. Ils y sont précédés de deux cha-
pitres sur les Noblesses et coustumes de Bretaigne et YOrdonnance
relative au vicomte de Léon, qui se retrouvent aussi dans le petit
Routier, Ces trois morceaux, qui y formaient deux cahiers addition-
nels séparés, furent reproduits dans les éditions subséquentes des
Coutumes. Ce n'est que dans celle imprimée à Rquen en i&gs pour
Jehan Alexandre, libraire à Angers, qu'on rencontre pour la pre-
mière fois l'appellation de RoUe doUeron. Mais la présence de ce
document n'était point annoncée sur le titre général, et ne put être
pressentie d'abord que par celui de l'édition de Rennes, Jean
Macé, iio^: Le Coustumier de Bretaigne, avec les Coustumes de la mer,
sous-titre qui s'est continué jusqu'en l'an i5&o.
Du Coutumier de Bretagne, les Râles d'Oléron ont passé dans
celui de Normandie, peut-être par les soins de maitre Guillaume
Le Rouille, d'Alençon, qui fit de nombreuses additions à ce livre.
Nous les y voyons pour la première fois dans l'édition de Paris,
François Regnault, i5s3, et aussi bien dans les suivantes. Dans
l'un et l'autre de ces livres, les Rôles sont terminés par la formule
d'authentication de i s 66 , et partout c'est presque toujours le même
texte que celui du petit Rouher, ce qui ne veut pas dire forcément
que l'auteur de celui-ci l'ait pris dans une édition du Coutumier de
Bretagne , car il a pu aussi bien le tirer d'un manuscrit. Cleirac a
donc dû prendre dans l'un de ces ouvrages le texte des vingt-six
premiers articles, qu'il compléta à l'aide du Grand Routier de Garcie,
et il transposa indûment à la fin du tout la formule précitée. C'est
la seule explication plausible. D. Morice, dans le tome P' des
Preuves de son Histoire de Bretagne (p. 793-793), a donné un texte
rajeuni des mêmes vingt-six premiers articles, avec la formule,
d'après un manuscrit de i/i5&, trplus correct, dit il, que tous les
imprimés^). On ignore le sort de ce manuscrit.
Il ne me reste, pour mieux faire ressortir encore l'importance
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— 153 —
de fœuvre de Garcie, qu'à signaler les erapruols qui lui ont ëtë
faits sans scrupules, d'abord sur des manuscrite qui en circulaient
de son vivanl, et ensuite sur les textes imprimés.
Le Partolano vénitien de 1/190 (publié tardivement en français à
Aix-en-Provence, en 1577) imite d'abord d'assez près le libellé du
titre du Grand Routiety déjà rédigé en partie en i&83-i&8/i. Celui-
ci déclare offrir erle routier. . . tant des parties de France, Bre-
taigne, Angleterre, Espaigne, Flandres que des haultes Almaignes,
avec les dangei's des ports, havres, rivières et chenalz des parties
et régions dessusdictes?). Le titre du Portulan le présente comme
une œuvre où tr chacun peut être instruit à la connaissance des
distances, fonds, gouffres , vallées, ports, cours des eaux et marées,
commençant dès la ville de Cadix eu Espagne, droit jusque au port
de l'Écluse, passant par les canalz entre l'Ile d'Angleterre et la terre
ferme, courant les bancs de Flandres jusqu'à l'Ile d'Irlande «. Ses
chapitres sur les Cours du ras de Sain en Bretagne jusqu'à P Ecluse en
Flandres f sur les marées éC Irlande y d! Allemagne et de Galles ^ sur les
Sondages y etc., se retrouvent à peu près semblables dans le Petit
et le Grand Routier. L'imprimeur du Portolano déclare que le tfzen-
tilomo venicianoi) auteur de ce livre «ra visité toutes les parties par
lui décrites 19. C'est fort douteux pour les côtes et les ports de
TAtlantique, dont il estropie souvent les noms d une façon abomi-
nable.
Celui qui a pillé le Petit et le Grand Routier d'une manière plus
complète encore, sans en dire un mot, fut un écrivain hydrographe
français du xvi* siècle, Antoine de Conflans, dont les œuvres sont
demeurées inédites. Les biographes ne parlent pas de lui. Il s'iden-
tifie probablement avec Antoine de Conflans, de la maison de
Brienne, seigneur de Vieilmaisons, de Vadancourt, au comté de
Guise, etc. (^). Il était fils de Jean de Conflans et de Madeleine Lucas
de Courcelles. Marié, en i&5o, avec Marie Jouvenel des Ursins, il
mourut sans postérité. On peut supposer qu'il exerça quelque fonc-
tion officielle, car l'une de ses œuvres, sur Les^ Fait de la marine et
naxngaigesy conservée aux manuscrits de la Bibliothèque Nationale (^) .
est une sorte de rapport adressé au roi (peut-être Henri H) sur
<*) Le P. Anselme, HuUnre dês grandi offieierê de la Couronw, t. VI, p. 167.
<*) Ane. f. fr« n* 7^9, in-&*, de 96 feuifleto et à feuillets blancs, sur papier,
iTi* siècle.
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— 154 —
Torganisation de la marine royale et de la marine marchande,
terminé par cette finale : Votre très humble et tris obémawt serviteur et
subject Anthoïne db Conflàns.
Une autre de ses œuvres porte ce titre : Cest le Routtier et iuge-
ment des cours et marées , deppartetnent du soleil et de la lune , m/onUms et
baissans tous les moys de Van , tant sepmaines , jours que heures y et la
distance et longueur iung port à autre. Et comme ils gisent ou norty ou
suest, ou œst, ou autrement. Ce Routier est porté au catalogue imprime
des manuscrits de la Bibliothèque Nationale comme un ouvrage
anonyme (^), mais Tauteur se nomme au commencement dW cha-
pitre, en termes suivants (f. 53 v**) : «Ne doubtant que toutes
personnes frequentans la marine entièrement congnoissent les cours
des marées et département de la lune, la disposition des lunes
vieilles et nouvelles, le cours du soleil, quand il est éclipse de lune
ou de soleil, Tan du bissexte, et toutes autres choses requises au
faict du marinaige, ie, néantmoins, Antboins db CouplànSj acteur
des autres livres en ce présent volume contenuz, pour aucunement
leurs esperitz souUaiger, cestuy présent lunaire, translaté de castU-
loin enfrancoys, et yceluy en/orme faict rédiger par M* Jbbàw SâlmoNj
clerc en la Chancellerie de France y commençant le premier jour de
janvier 1639, que à tel jour voluntiers en tout art d'astrologie se
commance Tan du dataire, et finissant Tan i55o audit joutd.
La première partie, le Routtier, dont Antboinb db Conflàns
s'attribue si hardiment la paternité, n'est qu'une copie presque
textuelle du petit Routier imprimé à Rouen , avec interversions dans
l'ordre et avec adjonction de quelques chapitres empruntés partiel-
lement au Grand Routier de Garcie.
Il commence ainsi : (tEt premièrement, les marées du Ras de
Sain jusques à Lescluse en Flandres. A Ras de Sain, la lune au
suest ung quart de l'est, basse mer. Et au souruoest ung quart de
su, plaine mer.)) Le petit Routier de Rouen débute de même : «tEt
premièrement marées du ras de Sain jusques en Flandres. Au ras
de Sain la lune suruoest un quart de su, plaine mer, et suest
.quart de l'est, basse mer.)) Le dernier chapitre de cette partie a
pour sujet comme dans le petit Routier : les Rauttes du Pontheau de
Feron jusques au fleuve Jourdain.
(^) Âne. f. fr. n* 17&8. Petit in- A", de 66 feaillets, sur vëiin, avec vignettes
et lettres ornées, xyi* siècle.
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— 155 —
A la suite, vient un chapitre sur le Cours et disposition de la lune,
m Calendrier des marées, la Reigle pour prendre la haulteur du soleil,
la Rose des vents, et cn6n le Lunaire traduit de Tespagnol, dont il a
déjà été question. On voit donc que la part personnelle d'Anthoine
de Conflans dans ce Routtier est bien mince, restreinte pour ainsi
dire à la partie astronomique.
Je me bornerai à citer encore un manuscrit superbe et connu
des spécialistes, œuvre de Jacques Devaulx, pilote en la marine.
Ce n est plus un routier proprement dit, mais un traité de Tart de
naviguer. Il contient Plusieurs Demonstrances , Reigles pratiques y
agrez et enseignementz tresnecessaires pour bien et seurement naviguer
far le monde, et il a été écrit au Hâvre-de-Grâce , Tan i583 ^^K Mais
les ouvrages techniques sur Tart de naviguer étaient déjà nombreux
depuis le plus ancien de tous à cet égard, celui de Pierre de Me-
dioa, publiera Valladolid en i5i5. Par contre, aucun nouveau
routier n'est venu, même longtemps après Devaulx, ni en France,
ni à l'étranger, remplacer celui de Garcie. Les trois manuscrits ci-
dessus ont appartenu au Grand Colbert.
De tout ce qui précède, il résulte que Pierre Garcie se présente
i nous comme le premier et Tunique hydrographe français vrai-
ment original depuis le xv* siècle jusqu'à la fin du xvf , et, comme
écrivain, il a droit aussi h une place dans notre histoire littéraire.
filBLlOGBAPHlE DB PIBBBB 6AB0IB ET DB SBS TBADUGTBUBS.
Entre tSoa et i5io.
liC routier de la mer || iusques au fleuve de Jourdain. Nouuellement |
imprifne a Rouen. \\ (Vignette : une nef, partie arrière, avec mat coupé à
moitié verticalement.) [Au verso du feuillet 29 :] Cy finissent les iugemefis
de la mer, des || nefz, des maistres, des mariniers, des mar\\châs & de tout
lew estre auecques le Routier, |) Imprime a rouen. pour Jacques le forestier J
demourant audict lieu deuant Nostre dame \\ a l'enseigne de la fleur de lis, Q
Sans date. In-16, de 3a feuillets sans cbiflres ni signât., à longues
lignes, de a3 à 9& à la page, figures sur bois.
Au verso du titre : la Crucifixion, gravée sur bois. Le Routier finit au
folio 18 r^ Au verso du folio ao: Cy commencent les iugemès de la mer, . .
Au folio 3o r* ; Chanson piteuse composée parjre\\re Olivier maillard. , .,
^*^ BibL Nat., raw. f. fr. i5o. In-4*, de 3a feuillets, sur vélin, avec vignettes
^ mimatores.
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— 156 —
termina au folio 3a r" par le mot : A-M-E-N. Au verso, encore la Cnici-
fixioD.
Imprime eutre i5oq et i5io.
Le seul exemplaire connu de ce petit Routier est & la Bibliothèque Natio-
nale (Z. 3767, Rés.).
1520.
Le grant routtier efpt7/o||tage et enseignement pour encrer tant es ports,
haures, que || aultres lieux de la mer, fait par Pierre gareie, dit Ferrande.^
tât des parties de France, Bretaigne. Engleterre, Espaigne || Flandres, h
haultes Alemaignes. auecques les dangiers des || portz. Haures. Riuieres
& chenalz des parties & régions sus! dictes. Ame mg kalendrier et campoit
a la fin dudit lîure très || nécessaire a tous câpaignons. Et les iugetnens dokron
tou\\chant aufaictdesnauires. || ^Et sont a vendre a Poictiers. Au Pellican.
Il Cum privilégia, || (Vignette gravée sur buis, représentant une reine et
un roi dans une nef; ce dernier tient un cercueil et fait le geste de le jeter
à la mer.) [Au verso du feuillet M* :] Cyfinist le Routtier êl pillotage de la
mer. de Pierre \\ Garde, dit Ferrande. Des castes de Flandres. Englet€r\re,
Espaigne & Bretaigne. qui parle des dâgiers, paux^ et || Routtes de la chenal
de mer des dits pays. Imprime nouuel\\lement a Poictiers par Sire Ettguilbert
de Mamef. de^mourant a lenseigne du Pellican près le Palays. || In-&*, go-
thique, h longues lignes, de 100 feuillets non chiffrés, dont s feuillets
non signés, 96 feuillets signés A-M un par 8, et 9 feuillets non signés,
figures sur bois, titre en rouge (ce qui est figuré ici en italiques) et noir.
Première édition connue de ce livre. Citée d'abord par Du Verdier
(i585), elle a figuré au Catalogue des Foires.de Francfort. Mais elle n*a
été décrite qu*en 1867, par Dugast-Matifeux , d'après l'exemplaire de la
Bibliothèque de Niort (n* agSi), le seul que Ton connaisse jusqu'à présent.
Legs de l'historien La Fontenelle de Vaudoré.
Elle porte, h la fin, un privilège du roi François l*^ daté de Paris le
Q7 aoât 1 590, et ce privilège, octroyé pour une durée de trois ans, n'a
jamais été renouvelé, ni remplacé, contrairement à l'énoncé du titre de
certaines éditions postérieures. Au verso du second feuillet contenant ce
privilège, figure la marque de Mamef, au Pélican, avec les initiales
E. L G. D. M. N. (EnguUbert, Jean, Geoffroy de Mamef frères), entourée
de la devise : Benedictum sit nomen Domini.
La date de la publication de cette édition ne résulte pas seulement de
celle du privilège ci-dessus. Elle est encore confirmée en sept endroits dans
le texte, mentions qu'il est utile de relever pour l'histoire de certaines édi-
tions ultérieures.
i"" Au début, vers la fin du chapitre intitulé : Pour sauoir la nouvelle
lune (cah. A), on lit : «r Exemple familier. Prens que en l'an mil cinq cens
et vingt (i5ao) tu veuk trouuer ladicte nouuelle lune. . • n;
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— 157 —
a° Vers la fin, au commencement da chapitre sur la Manière de trouver
les fêtes mobiles (cah. M), après avoir rappelé la naissance de Jésus-
Cbrist, on ajoute : tfEt y a de tétras puis quil nasquit idsqves cbste annbe
iSao.f
3* Dans le paragraphe qui suit, et qui ofli*e l'explication pratique pour
trouver Je nombre d'or d une année, on donne cet Exemple : ttPrens cbstb
PBB8BKTE ANitBB en laquelle court i5ao. . . t»;
&** Même paragraphe : v Comme en geste année iSao »;
5** Au chapitre : Pour troweb les bbandons : «r . . . comtne en geste
ANNEE i5ao. . . n (cah. M);
6° M^me chapitre, alinéa : Eibhple: (tEn geste année présente tSao
courrons un pour le nombre d'orn (cah. M) ;
7' Quelques lignes plus loin : «En l>an proghain courrons i5ai . . . n.
Les éditeurs postérieurs , qui ont d abord copié plus ou moins servile-
ment cette édition de iSao, puis Tune des plus récentes, ont souvent
laissé plusieurs des dates ci-dessus . telles quelles, sans les faire concorder
avec Tannée de leur propre publication. D'autres fois , ils les modifièrent
en conséquence, ce qui permet, d'une part, d'attribuer un millésime à des
éditions non datées, et, de l'autre, de constater sur quelle édition telle ou
telle réimpression a été faite, parfois à plus de vingt ans d'intervalle,
lorsque ces changements de dates n'ont pas été modifiés de nouveau, ce
qui est arrivé assez fréquemment.
Vers 1 523-1 52A.
Le grant routier et || pilotage et enseignement pour An-||crcr, tant es
Porfz : Haures, que au- 1| très lieux de la mer. Faict par Pierre \\ gracie
(^c),dil Ferrande. tant des parties de Frâce, || Bretaigne, Angleterre,
Espaigne, Flandres et || haultes Almaignes. Auec les dâgers des portz||
Haures, Riuieres et Chenalz, des parties et re-||gions dessusdictes. Auec
vng kalendier (sic) et compost a la fin dudit liure : ires nécessaire a to'
com-||paignoiis. Et les iugementz doleron touchant || le faict des nauires.
(Vignette gravée sur bois représentant le même sujet que celle de l'édition
de i5ao.)C^^ trouera chez Jehâ burges |{ demourât près le moult s. ouen.
(Ces deux lignes sont en petits caractères et en noir.) In- â% gothique, à
longues lignes, de 78 feuillets non chiffrés, signât. A-S par â , T de 6 feuil-
lets, figures sur bois, titre en rouge (ici en italiques) et noir.
Le seul exemplaire connu de celte édition, conservé à la Bibliothèque
Sainte-Geneviève (4" V. SaS, Rés.), étant incomplet des feuillets T^, T,,
Tj, T^, on ignore s'il s'y trouvait un coloplion, de sorte que la date de
l'impression n'en est pas certaine. Elle n'est qu'une copie de l'édition de
Poitiers de iSao, avec de légères modifications, et les deux dernières dates
qu'on trouve dans le texte de cet exemplaire imparfait, au feuillet T^ r^.
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— 158 —
sont bien iSao et iSai, comme dans Tédition originale, mais mises au
passe : En lânee mil cinq eètz xx avons eu vng pour le nôbre dor, . , tn Ion
mil V cëtz XX & vng awms eu pour le nôhre dor deux. . .
En raison du privilège de trois ans accorde à Tëditeur de Poitiers, la
présente édition ne devrait pas être antërienre à 1 5s 3. En tout cas, elle
semble être la plus ancienne de celles de Rouen. Dans l'exemplaire que
nous venons de décrire, une main du xvi* siècle a mis, an bas du titre,
l'annotation suivante à Tencre : iA8j a Caen, Cette date a été biffée et
remplacée par celle de i535 , barrée à son tour, bien qu'elle soit très pro-
bable. Quant à l'attribution de cette édition aux presses de Caen , répétée
encore aux pages 3 et â {In^rimé à Caen), nous n'avons aucune possibilité
ni de l'appuyer, ni de la contredire.
1525.
Le grante (sic?) routier et pilotage & enseignemët pour ancrer tant es
portz haures q autres lieux de la mer. . . Rouen, chez Jehan burges le jeune,
i5a5. Pet. in-4', gotbique.
Édition qui a figuré à la vente Libri, en 1859 (n"" 11 5a), an nom de
Grade (achetée par la librairie Techener). Brunet n'a fait que la citer
d'après la description ci-dessus , dont la brièveté ne permet pas d'en dire
plus long. Nous ignorons même d'oji résulte cette date de i5a5 idesa
présence au colophon, ou de l'indication du calendrier. C'est cette dernière
présomption qui est la plus probable, et en voici la raison.
Dans le General Catalogue of books de la librairie Quaritcb , de Londres ,
de 1874 , figure un exemplaire de ce livre aussi sous la date de i5a5 et
dont voici la description (n" 9578) :
Gracie (Pierre), dit Ferrande.
Grani Routier et Pilotage et enseignement pour ancrer tant es portz ,
haures, que autres lieux de la mer. Rouen, pour /. Burges, i5q5, petit
în-i", figures sur bois.
Le rédacteur de la note qui suit cette description, trop sommaire, relève
l'indication suivante dans la préface du calendrier (feuill. T^ v') : ttEt y a
de temps depuys quil [Jésus-Christ] nasquit iusques a cette année Mil cinq
centt JJF7), qu'il considère comme devant être celle de l'impression. 11
identifie cette édition avec celle du catalogue Libri , bien que les deux titres
ne concordent pas dans les détails, ce qui, en somme, peut n'être qu'ap-
parent, l'un étant transcrit avec ses abréviations et l'autre avec leur déve-
loppement.
D'autre part, considérant comme erronée la date de iSao de l'édition
de Poitiers citée par Du Verdier, le rédacteur du catalogue Quaritch a qua-
lifié la sienne de (t première édition?).
On ignore où se trouve actuellement cet exemplaire, ainsi que cehd de
Libri.
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— 159 —
1531.
LE grani rou/i^ &pt7oté^||ge h enseigaemët pour Kn\erer tant es portz,
huîtres U q autres lieux de h mer. Fait par || Pierre gracie (sic), Ht Fer-
raie, tôt des parties de France, Brc-||taigne, Angleterre, Espaigne, Flandres
&hauites Aimai- |^ie«. Auec les dâgersdes portz, haures, riuiereshchenalz\
des parties & régions dessusdicles. Auec vng kalendier {sic) et || côpost a
lajin dudit Hure : tresnecessaire a tous côpaignôs. \\ Et les iugemens doleron
touchant le fait des nauires. || (Vignette des éditions prëcëdentes de Rouen.)
Cum priuUegio, \\ (^On en trouuera a rouen chez Jehan hurges || detnourant
iouxte fc moulin saint Ouen (en noir). (Au r° du feuil.T' : ) Cy fine le grant
routier, pilotage , et enseignement pour \\ ancrer tant es portz, haures que en
aultres lieux de la mer, \\ fakt par Pierre gracie, dit Ferrâde, tant des parties
deFrà^lee, Bretaigne, Angleterre, Espaigne, Flandres et hauUes, J A/e-
mmgnes Auec les dangers des portz, haures^ riuieres et \\ chenalz des parties,
et régions dessusd'. Auec vng kalëdrier, || et compost tresnecessaire a tous cô*
paignôs. Et les iugemens | doleron touchant le faict de la mer, des nefz des
nuùtres, et | des mariniers, et des marchans. Et vne antienne, & oraison ||
de sainct Clément {Et de noueau (sic) reueu et corrige par les mai\\stres, et
pilotz desdictes nauires) Faict le iv, iour de iuillet. \\ Mil cinq cens xxxi.
Imprime a Rouen pour Jehan hurges, || libraire audit lieu près le pont de
robec au moulin sait ouen. \\ Finis, (Au verso du dernier feuillet :) On en
trouuera a rouen Q chez Jehau {sic) burges. Libraire demourât anpout (sic, au
lieu de : au pont) de robec. || près le moulin sainct Ouen. (Au-dessous, la
marque du libraire avec Tinscription : JbhÎ burges.) In-4', gothique, de
78 feuillets non chifl&*ës, signatures A-S par &, T de 6 feuillets (dont le
troisième et le quatrième forment un carton intercalaire portant à la pre-
mière page la signature T. ii. ) , figures sur bois , titre imprime en rouge
(id en italiques) et noir.
Réimpression conforme à la première édition de Rouen (représentée par
f exemplaire delà Ribliothèque Sainte-Geneviève), mais en caractères dif-
{{renls et beaucoup plus petits. Malgré l'annonce du titre , il n'y a ]K)int
de privilège. L'antienne et Toraison de saint Clément sont en latin, et c'est
une addition de l'éditeur rouennais.
Cette réimpression a du élre faite sur celle de iSqS du même éditeur
(et que nous ne connaissons que par la notice du catalogue Quaritch , rap-
portée plus haut), attendu que la seconde des dates dont nous avons
parlé est énoncée en ces termes (feuîll. T* y") : «Et y a de temps depuys
quil [Jésus-Christ] nasquit iusque a cest année. Mil cinq centz. xxr.fi Les
six autres millésimes données en exemples dans le texte sont : 1 5âo , 1 5â 1 ,
i5ao, i5qo, iSao, iSai*
Au cahier T, il y à eu an tirage une transposition de deux pages : la
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— 160 —
deuxième et la troisième (feuill. T* v" et T* r') occii|)ont la place des deux
avant-dernières, et réciproquement.
C'est prut-ètre la moins rare de toutes les éditions de cet ouvrage, et
cependant die n'est même pas citée par Brunet. Nous en avons vu quatre
exemplaires :
1* Celui de la Bibliothèque de TArsenal (A. 9066. S. A.), provenant du
couvent des Minimes de Paris;
a" Gdui de M. le marquis des Boys; il porle une note autographe
constatant que le à jauviei* 1 5 87 il appartenait à un Jehan Grave;
Z"* Celui de Benjamin FUIon, portant sa signature et la date du 8 juin
1867. On y trouve cette curieuse annotation manuscrite du xvi' siècle :
(rCe liure apartient è pierres Dubusc côpaignon du mestier de la mer; quy
le Irouuera sy luy ra|)orte en la mansou de Bogevin Dubusc en la rue des
Cordelliers auprès de la Gloë (Gloire) à Bouen.Et il en donra voullentiers
Temy (prix) et point chiche ne sera de bien quillest sans nulle faulte de
en dôner aulx côpaignons quy se liure luy raporteront. Et cetera pour la
biqete, quy ne peut courir sy trote.)»;
4"* Un exemplaire dans sa première reliure du xvi' siècle, eu peau de
daim , ayant appartenu à la librairie Morgand , à Paris. 11 porte sur les
gardes plusieurs noms de propriétaires, d'une écrilure du xvf siècle. trCe
put livre est à rooy qui rae nomme Jacques Blanc t) ... — Claude Blanc,
. . . , etc. , et une pièce de vers :
Je l'ay dès le premier jour
Dédaré ma grand amour, etc.
Dans le Supplétnent au Manuel de Bnmet, se trouve une édition ainsi
décrite, d'après un exemplaire du catalogue de la librairie Tross,de 1866
(au mot Gracie) :
Le Grant routier & pilota ||ge k enseignemët pour anjjcrer tant es portz,
haures || îj autres lieux de la mer. Fait par || Pierre Gracie, dit Fcrrâde,
tant des parties de Frâce, Breftaigne, Angleterre, . . . (Au recto du feuillet
T, :) Faîct de (sic) xr. tour de iuiliet. Mil cinq cens xin. Imprime a Rouen
pour Jehan burges. \ libraire audit lieu près le pont de robec au moulin sait
ouen. Il Finis, (Au verso du feuillet T*:) On en trouuera a Roum ]\ chez
Jehau (sic) burges. libraire demourât au pout (sic) de robec || près le moulin
Sainct Ouen. (Marque de J. Burges.) Petit in-i*, gothique, ligures sur bois,
titre imprimé en rouge et noir.
A la suite de cette description, on lit : tf Conforme pour le reste à la des-
cription de M. Brunet'). ce qui est bien vague, puisque celui-ci ne cite
même pas d'édition de 1 53 1. 'Malgré quelques différences dans le titi^ et
le colophon , résultant peut-être d'une transcription inexacte, cet exemplaire
doit appartenir à la même édition que les quatre autres énumérés ci-
dessus, si même U ne fait pas double empki avec l'un d'eux.
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— 161 —
1531.
LE Grant routier & pi7o(a-Pge &enseigneinêt pour an|| crer tant es portz,
kaureê || q autres lieux de la mer, fait par | Pierre gracie (sic) dit Ferrâde.
tant des parties de Frâce, £re||taigne, Angleterre, Espaigne, Flâdres &
haoltes Alemai||gQe8. Auec les dâgers des portz y haurea, riuieres & chenalt P
des parties & régions dessusdictes. Auec vng kalendier (sic) & || côpast a
la Jm dudit Uure très nécessaire a tous côpaignôs. | Et les iugemens doleron
touchant le fait des nauires. || (Même vignette que celle de l'édition précé-
dente, à la même date, mais accompagnée ici des bordures latérales.) Gum
priuilegio. | ^Onentrouueraarouen ckezJehâburgesle || ieune, demourarU
prez le moulin saint Ouen, (Au recto du feuillet T^ :) Cyjine le grant rour-
tkr (colophon absolument identique à celui de l'édition précédente,
avec la même date; il en est de même pour Tannonce du dernier feuillet :
On en trouuera. . ,, suivie de la marque du libraire). In-A"", gothique, de
78 feuillets non chifrés, signât. A-S par A , T de 6 feuillets, figures sur
boifl, titre imprimé en rouge (ici en italiques) et noir.
Édition composée des feuilles de la précédente, à l'exception du premier
cahier dont la composition typographique est complètement différente,
avec remploi de plusieurs lettres ornées nouvdles. Au-dessus de la figure
de la Rose des vents (feuill. A' V), le titre courant du volume : Routier
et pilotage est exceptionnellement imprimé en rouge.
On remarquera au titre le nom de Jehan Burges le jeune, et non plus
cdui de Jehan Burges sans épithète, comme k l'édition précédente.
Nous n*en connaissons que Texemplaire de la Bibliothèque Nationale
(P. V. 198 Réï.)-
Après 1531.
Le grand routier & pilotage & enseignemêt pour ancrer tant es portz,
ham«s q autres lieux en mer, feit par Pierre graue [erreur de transcription,
pour jTode], dit Ferrâde. Tant des parties de Frâce, Bretaigne, Angle-
terre, Espagne, Flâdres & haultes Alemaignes. Auec les dâgers des ports,
haures , rivières & chenalz des parties & régions dessusdictes. On en trouuera
a Rouen chez Jehan burges le ieune, denumrant prez le moulin sainct Oum,
(A la fin:) Cyjine le grand routier, . . imprime a Rouen prez le moulin saint
Ouen, sur Robec. In-Â**, gothique, sans chiffi^ ni réclames, signât. A-S par
à feuillets.
«rTrès rare, non décrit dans Brunet. Plusieurs figures sur bois.n
Edition ainsi décrite dans le catalogue de la vente de la bibliothèque de
M. Yemenix, de Lyon (1867, n* 699).
Le titre évidemment tronqué, et malgré plusieurs erreurs de transcrip-
tion, concorde asses avec l'édition de i53i portant au titre le nom et l'a-
GéottAAPHiB, N" 1-2. — 1900. 11
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I
— 162 —
dresse de Jehan Borges le jeune. Mais le coiophon, place id à la fin et non
plus plusieurs pages avant , libelle différemment et ne comportant pas de
date , démontre qu'il s'agit d*une édition distincte. Gomme elle a un cahier
de douze pages de moins que tontes les autres éditions du mime Uhraire,
il faudrait en conclure qu'elle a été recomposée en caractères plus petits.
C'est peufrétre ravant-demière de Burges le jeune.
L'exemplaire Yemeniz , revêtu d'une riche reliure en maroquin amarante,
par Trautz-Bauzonnet, a atteint le prix de 5oo francs, et on ignore quel en
est le possesseur actuel,
Après 1531.
Le Grant routier & pilotage & enseignemêt pour ancrer tant es portz«
haures, q autres lieux de la mer fait par Pierre garcie, dit ferride, tant
de Frâce, Bretaigne, Angleterre, Espaigne, Fiâdres & haultes AUemaignes.
Auec les dâgers des portz , haures, riuieres & chenalz des parties & régions
dessus dictes, aueç ung kakndrier & côpost a la fin dudit liure tresneoe»-
saire a tous côpaignôs, et les iugemens doleron touchant le fiiit des nauirea.
cum priuilegio. On le$ trouuera a rouen ehe9 Jekâ Imrget U ieun», iammrmit
frei le mmilin 9aint Otêen, (Au Vtfso du dernier feuillet, l'adresse et la
marque de J, Burges). S. d. In*4, gothique, de 78 feuillets non chi&és,
signatures A-T, figures sur bois.
Édition ainsi décrite par Brunet, probablement d'après l'exemplaire de
Bichard Heber, le seul qu'il cite et dont le sort actuel est inconnu.
Notre grand hiUiographe mentionne l'épitre dédicatoire de l'auteur, avec
la date de i 483. « Quant à la date de l'impression , dit-il , ce doit être 1 Sa t ,
à en juger par un exemple donné au commencement du calendrier, feuillet
T'. » 11 s'agit là, probablement, non pas du 9' feuillet du cahier T, nvMsdu
3*, signé T. ii., feuillet d'un carton intercalaire de quatre pages, comme
dans toutes les éditions de Burges, et la date qu'il cite, placée, en effet, au
conunencement du calendrier, après le titre : Exemple, est ainsi indiquée :
(tPrens Immee eii laquelle court mil cinq centz vingt & ung (iSai)», Or cette
date est identique dans tontes les éditions de J. Bui^ges, même dans odie
datée de i53i, de sorte qu'on n'en saurait rien déduire pour la date de
l'impression du livre. U serait plus probant à cet %ard de connaître le mil-
lésime de la page précédente, se rapportant à la période écoulée depuis la
naissance de Jésus-Ghrist jusqu'à Tannée courante, et qui, dans une édi-
tion non datée de J. Burges, aussi bien que dans celles de i53i, est tou-
jours i5a5.
D'après le titre ci-dessus , que Brunet semble avoir transcrit très exac-
tement, cette édition ne saurait s'identifier avec aucune autre du même
éditeur. D'autre part, comme elle offre cette particularité intéressante que,
seule parmi les éditions de Burges, elle porte le nom de l'auteur correcte-
ment orthographié Garde, et non plus Gracie (et Brunet le constate ex*
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— 163 —
pressëmeot, en y iiuuitant), on doit en eondinre logiquement qu'elle est
i*une des dernières, et postérieore k i53i, Burges s'étant enfin décidé à
eorriger ce nom de Garde qa*il avait estropie ànparavttit D y a précisé-
ment à remarqner anssi que la présente édition porte an titre : Cum privi-
iegio, conmie celle de i53i.
Poitiers, Jean de Marne/, 1 54 1 .
Édhîon citée par plusieurs savants, mais très problématique.
1542.
Le grand routtier || PiUotage, & Encrage de mer. Tant des || parties de
France, Bretaigne, Angleterre, \\ que haultes Almaignes. || Lesdangiers des
Portz, Haures^, Riideres \\ & Ghenalz des régions susdictes. || Compost ou
Kakndrier tresnecessaire a || tous côpaignds suyuanta les vndes marines. ||
Les iugemens DoUeron touchant le faict | des Nauires. || Compose par
Pierre Garde, dict Ferran=\\ de Recentement reueu & corrige. (Marque des
Mamef au Pâiean.) On les Vend a Poietiers, a lenseigne || du Pélican. ||
H.D.XLn (i549). (Au v** du dernier feuillet :) Cy finist le Routtier & piUo^
toge de la mer, de Pierre || Garde, dictferrâde. Imprime a Poietiers par
Jehan || & Enguilbert de Marne/ Frères, detnourans a letisd=\\gne du Pélican.
In-&, gothique, de iia feuillets non chiffres, signât. A-0 par 8, P de
à feuillets (le dernier est blanc), figures sur bois.
Le titre est imprimé en rouge et noir et placé dans un encadrement
gravé sur bois. Notes margindes imprimées.
Cette édition reproduit le texte de celle de Poitiers de iSao, et les sept
millésimes y sont les mêmes : En ceste année présente i &so , etc. —- On re-
marquera les diangements au titi*e.
QJle n'est dtée par aucun bibliographe et nous n'en avons trouvé qu'un
seul exemplaire, cdui de la fiîMiothèque Nationale (Réa. 167A).
1547:
Le grant routtier pilota \\ge et encrage de mer. || Tant des parties de
France, Bretaigne, Angleterre, que haultes | AUemaignes, Les digers dea
portz, havres , riuieres & ehenalzàe& \ régions susdictes. Compost 00 Kdenr
drier tresnecessaire a tous | compaignôs saynantz les vndes marines. Les
iugementz I>o/|| leron touchant le fidct des nauires. || C Compose par
Pierre Garde dict Ferranâê, Q recentement reueu & corrige. 1 xxi. c.
[cahiers]. (Vignette gravée sur bois reproduisant le même sujet que ed»i
du titre des éditions de Rouen, de J. Burges.)
^0» les venda Rouen par Jehan Mallard, tenant son || otwron' au portail
dm Uraireeflepks prochain de leglise. (Au r* du dernier feuîHet :) C Qr
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— 164 —
Jmist le rouUier et || PUloiage de la mer de Pierre Gareie diet Fer\\rande. Im-
prime a Rmen^ pour Jehan | Mallard, tenant «on ouurùir au | portail des
Libraires le 1 plus prochain de || leglise, || Sans date. In-A , gothiqae, de
8& feuillets non chiffi^, signât. A-X par 4 , titre imprimé en ronge et
noir.
Cette édition, non citée par les bibliographes , reproduit non plus le
titre de celle de Rouen, de J. Burges, mais bien cdui de l'édition de Poi-
tiers, de i549, dont il semble aussi avoir suivi le texte. Le préambule,
placé au verso du titre, est donné intégralement; mais, dans la dédicace,
en regard, les deux dernières lignes renfermant la date de i483 ont été
supprimées. Trois des millésimes du texte ont été modifiés en conséquence
et il nous permettent de fixer la date de la présente édition k Tannée
iSkj : Et y a de temps puis quil [Jésus-Christ] nasquit iusqs ceste année
iSiy ans (f. W); - En ceste présente année tSkj (f. XV); - En Ion
prochain courrons iSâS (f. XV). Par contre, on a conservé ce premier
texte, devenant contradictoire : tfPrens ceste présente année en laqudle cour-
rons mil cinq cens et ffingtji.
Le nombre de cahiers indiqué au titre prouve que le seul exemplaire
connu, qui est à la Bibliothèque Mazarine (n"" Saaio) [il provient de
Tabbaye de Saint^Germain-des-Prés] est incomplet de is feuillets.
Vers 15d9.
Le grant Ronttier, Pillo-||tage, & Encrage de Mer. | Tant des Parties de
France, Bretaigne, Angleterre, | que haultes Almaignes. 1 Les dangiers
des Portz, Haures, Biuieres & Chenahs || des régions susdictes. || CompiDst
ou Calendrier tresnecessaire a tons compai || gnons snyuans les vndes ma-
rines. Il Les iugemens Dolleron, touchimt le fûct des Nauires. || Composé
par Pierre Gareie, dict Ferrande. (Marque des Mamef au Pélican.) A
Poictiers, || Au PeUean, par lan de Mamef. || Petit in-4, gothique, à
longues lignes, de 78 feuillets non chiffi^, signât, f de & feuillets, A^J par
8, L de a feuillets, figures sur bois.
Titre en caractères ronds. Titre courant : Routtier, et pSUotage || de la
Mer, Trente-huit lignes de texte à la page pleine, non compris le titre
courant.
Au verso du titre, le préambule : Cy commence, ... A la dédicace
(page suivante), on a supprimé le final de Fauteur, comportant la date
de iâ83, et cela dans le but évident de rajeunir Touvrage de Gareie,
comme aussi on y a rajeuni le langage et le style du texte. Le volume est
terminé par le mot Finis, à la suite du chapitre : Sensuyt de la Penthecoste
(dernier feuillet v').
La date de Fimpression de cette édition ne saurait être déduite d'aucun
des sept millésimes du texte. En effet, comme elle a été calquée serviie-
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— 165 —
ment rar celle de iBao, toas ces millésimes sont reproduits de même, et
Tannée i5ao y est désignée comme ceste présente année, LMditem* ne sau-
rait être que Jean III de Marnef, qui exerçait vers i5&g.
Nous pouvons signaler deux exemplaires, en France, de cette édition :
Bibi. de TArsenal, 9066, L. A. (Gat. de Nyon, n* 6578) et Bibl. Mazarine
(Rés. A. i38i5)^ exemplaire provenant de la bibliothèque du géographe
André Thevet (en i545), et ayant appartenu à Du Bonchet en i63i.
La Bibliothèque Bodléienne à Oxford en possède aussi uq.
Brunet cite une édition de Poitiers, Jean de Mamef, sans date, in-&,
(rreuene et corrigée de nouueau)», que nous n'avons pas rencontrée.
1557.
Le grant Routier pi]o||tage et encrage de Mer. Tant || des parties de
France, Bretaigne, Angleterre, que haultes Allemaignes H Les dangers des
Portz, Haures, Riuieres & Ghenalz des régions || susdictes. Compost ou
Kdendrier tresnecessaire a tous compai|| gnons suyuant les vndes marines.
Les iugements Dolleron || touchant le faict des Nauires || Compose par
Pierre Garde dict Ferrande H Recentement reueu & corrige oultre || les
précédentes impressions || iBBy. || C ^ '^ ^^ ^ Rouen par Jehan Petit,
Raullin InnMene & 2%o||m«w mallard, tenons leurs bouticques au portail des
Ubraires, (Au bas de la dernière page :) Cy finist le routtier et Pillotafe de
la mer, de Pierre Garde, dict || Ferrande. Imprime a Rouen, par Jehan le
Prest , pour Jehan \\ petit, Raulin bouUene, & Thomas Mallard, tenons leurs
I bouHeques au portail des Libraires. || m.d.lii. {sic) || In-i, gothique, de
76 feuillets non chiffrés, signât. A-T par &, figures sur bois.
Édition reproduisant celle de Rouen, Jehan Mallard (i5&7). Toutefois,
certains millésimes du texte ont été mis en concordance avec la date de la
publication : Et y a de temps puis que [Jésus-Christ] nasqt iusqs cette année
1557 ans; - En ceste présente année 1657; - En km prochain courrons
i558. . . Il en résulte que la date de i553 au colophon est une simple
fiiute d'impression.
Cette édition contient nombre de jolies initiales ornées.
Citée dans le Supplément au Manuel de Brunet.
Nous n'en connaissons jusqu'à présent que l'exemplaire qui a figuré au
catalogue de la vente de la bibliothèque de M. le baron Jérôme Pichon,
1** partie, mai 1897, n* 3oo, et dont il nous a été donné de pouvoir
compléter la description.
1557.
Le Gr§t Routtier et pilotage & encrage de mer. Tant des parties de
France, Bretaigne, Angleterre que haultes Allemaignes. Les dangers des
portz, haures, riuieres et chenalz des régions susdictes. Compost ou ka-
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— IG6 -
lendrier Iresneeeseaire a tous compaignons suyuant les vndes marineB.
Les iugemëts Doileron toachant les nauires. Compose par Pierre Garcie
dict Ferrande. Imprime a Rouen, par Jehan k prestpour Robert Valenim,
jiSSy. In4, gothique, de 76 feuillets, aoo chiflrës, figures sur bois, titre
en rouge et noir.
Édition ainsi décrite dans plusieurs catalogues de la librairie Tross,
d'abord en 187a, sons le n"* 19A9, ensuite en 1873, sous le n** 787. Ce
même exemplaire a reparu encore à la vente par suite du décès de
M. Edwin Tross, décembre 1875, n** laao (rdié en velin).
Cette édition doit être identique avec la précédente, sortie à la même
date des presses du même imprimeur.
1560.
Lb Gkaiid Rov-||TnE, pilotaob, bt bhUgraob db mbr : tant || dbs pai-
TiBs DB II France, Bretaigne, An||gleterre, que hauljjtes Alemaij|gnes. ||
Les dangers des Porta, Haures, Riuieres&Ghenals || des i*^ons susdictes.
Il Compost, ou Calendrier tresnecessaijjre pour la Mer || Les iugemens
d'Oleron touchant le fait || des Nauires. || Par Pierre Garde, dit Fer-,
xande. | Reueu & corrigé de nouueau. (Marque de Timprimeur.) A La
Rochelle || De l'Imprimerie de Barthelemi Berlon. || Sans date. In- A, de
i59 pages chi&ées, figures sur bois.
Le préambule (au v"" du titre) a été falsifié et arrangé pour faire croire
que l'ouvrage était relativement récent : n Pierre Garcie de Saint Gilles sur
Vie au Lecteur. S. (Salut.) Je te présente h Routier .... a
Pour la même raison, Tépitre dédicatoire de Tauteur a été modifiée,
avec suppression de la date de i483. Les vers avec la date de thSh n'y
figurent pas non plus.
Les quatre premières lignes du titre sont en grandes capitales. Le vo-
lume finit à la dernière page par cette ligne : Fin du grand Routier de la
Mer. Les figures sur bois sont nouvelles.
La Croix du Maine cite une édition imprimée à La Rochelle par BerAe-
lemy Breton (sic !) l'an i56o, et Brunet a répété ce renseignement U est
donc possible qu'il ait existé une édition de Berton portant cette date,
dont celle-ci ne serait qu'une réimpression postérieure, non datée. Cette
date de i56o figure bien dans le texte, au calendrier, à la page i&7(. . .
et il y a de tempe depuis qu'il [Jésus-Christ] naequit iusquee à cette année
H.DLX ans) ; mais il est peu probable que La Croix du Maine Tait décou-
verte , puisqu'il ne semble pas avoir en cette édition sous les yeux. Les
antres millésimes donnés en exemples au calendrier sont iSso et i5ai.
Le seul exemplaire que nous ayons rencontré de cette édition est con-
servé à la Bibliothèque de 1* Arsenal (9066 bis S. A.).
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— 167 —
1571.
Li Grand Rov||Tin, paoTAOB et s(i||graoi db mbr. ... (la suite du tilre
comme à Tédition de i56o). A. La Roekelle | De l'Imprimme dé Barthehmi
Berum H hdlxxi. I lo-â, de i5â pages ckifErëes, figures sur bois.
Edition ciliée par Brunet
Cùêt une rëimpresaion pure et simple de celle de i56o du même type*
graphe, avec le maintien même, au calendrier (p. 147), de la date de
i56o comme cdie de Tannée en cours.
Deux eiemplaires connus : celui de la Bibliothèque Sainte-Geneniève (&*
V. 559), provenant dés Génovéfiûnsi et celui de la Bibliothèque Bodiëienne
à Oxford.
1576(1580),
Le grftd Routier, pi-||lotage, & encrage de Mer« Tant des || parties de
Frtce, Bretaigne, An^eterre, q hautes AUemaignes || Les dâgers des
Portz, Heures, Riuieres, & Ghenab des régies || susdictes. Compost ou
Kaiendrier très nécessaire a tout (sic) cdpai-||gnons suyuant les Vndes
marines. Les iugementz Dolleron | touchant le faict des Nauires. || C (^oiii-
pose par Pierre Gardé dict Ferrande, || recentemeot reueuâf corrige oultre
les précédentes impressions. || (Vignette sur bois déjà décrite : une nef
avec une reine et un roi.) 1676. || C On /m vend a Rouent for Richard
LMenumt , Libraire : | imanl sa boutique au porUUl dee LUrâiree. ( Au r" dii
dernier feuillet :) CyfaUêt le routier, & fillola§e de la mer, de Pierre Gareie,
I dkt Ferrande^ Inufrime a Rouen, pour Richard Lalhmât, || Libraire le-^
nemi ea bouikpfe au portail dee lÀbraites. | mblxxx. I In-/i, gothique, de
76 feuillets non ehiffirés, signait. A«*T par A, figures sur bois.
Édition ioeonoue des bibliographes.
Parmi les miUéames du texte, on lit (au vârso deFavant^emierfeuillet :)
En aeete préeente année mil cinq tene cinquante eeft. . . En Van prochain eour^
rone mil cinq cène cinquante et huict, ce qui prouve que cdie-ci en repro-
duit une de i557, sans doute celle de Rouen, imprimée par J. le Prest.
On n'en connaît que Texemplaire de la Bibliothèque Nationale (Rés.
V. iiio6), avec des annotations manuscrites d'un nautonnier»
1579.
Lb ORAND ROV II TIBR, PILOTAGB, Vt BN || GRA6B DB MBR .' TANT DBS PARTIBS
Di 1 France^ Bretaigne^ An || gleterre que haul | tes Alemai || gnes» || Les
dai^gers des Ports, HaureS^ Ritderes, et Ghenals 1 des rCjgions mdiù-
tes. Il Compost, ou Cakodrier tresnecessaire pour la Mer. H Les iugemena
d'Oleron, touchant le feiot des Nauires. || Par Pierre Garde, dit Fer^
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— 168 —
rande. || Reneu & corrigé de nouaeau. || (Marqae da libraire.) A La Ro-
chelle, Il del'In^rimeriedeJeanPortau, || holxxk. || Petitia<&^ de lAA pages
chiffi*ée8, figures sur bois.
Édition non citëe par Brimet. C^est une réimpression faite d'une manière
inintelligente, à en juger par les mentions suivantes, au début du calen-
drier (p. lii) : frEn l'année mil cinq oens& vingt (iSao) nous otirofu un
pour nombre d'or. . . n ; (p. \kû): rtEn Fan précédant (ne, au lieu de pnh
chain) mil cinq cens vingt et un (iSai). . . d Elle semble avoir copié, avec
des fautes, l'édition de La Roch^e, de Bartb. Berton, i56o, attendu que
la période écoulée depuis la naissance de Jésus-Christ s'y rapporte à cette
date, et non pas à celle de l'impression {Depuis qu'il nasquit, • . mdlx ans).
Le seul exemplaire que j'ai pu en connaître est cdui de la Bibliothèque
Nationale (Rés. V. iiio8), provenant de la bibliothèque Golbertine. 11 con-
tient de nombreuses annotations manuscrites se rapportant à une édition de
Marner. D'après le P. Lelong (édit. de Fevret de Fontette, 1. 1, n** 835),
ces notes seraient de Pierre Pithou.
1580.
Le grâd Routier, pi || lotage, & encrage de Mer. Tant des || parties de
Frâce, Bretaigne, Angleterre, q hautes AUemaignes || Les dâgers des Porte,
Haures, Riuieres, & Chenalz des regids || susdictes. Compost ou Kafendri^
très nécessaire a tout {sic) côpai || gnons suyuant les vndes marines. Les
iugementz Dolleron || touchant le faict des Nauires. | C Compose par
Pierre garcie dit Ferrande, || recentementreuen, & corrige oultre f les pré-
cédentes impressions. || (Vignette connue avec la Nef.) i58o l ^ On les
vend a Rouen, par Jehan Crevel, Libraire « | tenant sa bouiieque au portail
des Libraires. || (Au verso du dernier feuillet:) CyfaUsth routier, èipiliotage
de la mer, de Pierre garcie, j| dict Ferrande. Inq^ime a Rouen, pour Jehan
Creuel, || Libraire : tenant sa bouticque au portail des Libraires. | hdlxxx. |
In- 4*, gothique, de 76 feuillets non chiffi*és, signât A-T par &, figures
sur bois.
Edition inconnue des bibliographes. Identique avec celle de Rouen, Lai-
lemant, 1676 (i58o); mêmes dates i557 et i558 au cdendrier.
Les notes marginales sont imprimées en caractères ronds.
L'exemplaire de la Bibliothèque Nationde ( Rés. V. 1 ^07 ) est le seid que
j'aie rencontré.
1584.
Le Grand Routier, Pilotage et Encrage de Mer : tant des parties de
France, Bretaigne, Angleterre, que haidtes Alemaignes, les dangers des
ports, haures, riuieres et chenats des i*egion8 susdictes. Compost, ou calen*
drier très nécessaire pour la mer. Les iugemens d'Oleron, touchant le (ait
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— 169 —
des nauires. Par Pienre Garcie, dit Ferrande. Reuea et corrige de nouveau.
A La Rochelle, pour Marin Villepoux, i58i. Petit iii-&% de i&& pages
cbiflrëes, figures sur bois. (Au titre, ia marque de M. ViQepoux.)
Édition ainsi décrite dans le Répertoire gémirai de la Ubrairie Morgami et
Fatemt, i88â, n* 3667, d'après un eiemplaire relie en maroquin ronge,
par Trautz-Bauzonnet (peut-être le même que celui, relie alors en v^,
qui a figure au Répertoire général de la librairie Techener, t. I, 1869,
û' 979)-
1584.
Lb GaàND Rot Q tibh, Pillotaob et Erceagi db || mbe taht dis paetirs
DE Feahge, Bbb I taigne, Angleterre, que hantes Alemaignes. | Les dangers
des Ports, Haures, Fdnieres et Ghenals || des régions susdites. | Les luge-
mens d'Oieron touchant le fiiit des Nauires | Compost ou Kalendier («te)
reforme, selon le retranchement, des dix || iours tresnecessaire pour gens
de marine || Par Pierre Garcie , dit Ferrande | Reueu et corrige de nouveau.
1 (Vignette connue : avec une Nef.) A Roven 1 Chez Jehan Creuel, tenant
sa boutique || au portail des libraires || MDLXxzun. Petit in-4*, de 1/1& pages
chifirées, figures sur bois.
Les trois premières lignes du titre sont en grandes capitales. Deux millé-
simes dans le texte ont été mis en concordance avec la date de cette édition.
On remarquera aussi les changements introduits d'après le nouveau calen-
drier gr^rien, adopté en i58â.
Deux exemplaires connus-: Bibliothèque Mazarine (16907), et British
1601.
Le Geard Rov | tiee bt Pn.0TAGB, et Er- | ceage de mbe, taht | des
PAETiBs DB II France, Bretaigne, An- 1| ^eterre, que haul- 1| tes Alemai- ||
gnes. 1 Les dangers des Ports, Haures, Riuieres,^Chenals || des régions sus-
diètes. || Compost, ou Calendrier tresnecessaire pour la Mer. | Les iugemés
d*Qleron, touchât le fait des Nauires | Par Pierre Garcie, dit Ferrande. |
Reueu & corrigé de nouueau. || (Marque du libraire.) A Roven, | Chez
Théodore Reinsard, près la porte du | pidais à f Homme armé. 1 t6oi. ||
In-&^ de 1&& pages cbiflrées, figures sur bois.
Édition non citée par les bibliographes. Les quatre premières lignes sont
en capitales. Marque avec devise : Inoidiamfortuna donat.
Le seul exemphdre connu est au British Muséum.
1607.
Le Geahd Rovtbe || Piuotaob, et Ergeaos de | mbe, taht des paetibs
DB I France, Bretaigne, Angleterre, que H haute Allemaigne 1 Les dangers
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— 170 -
dttsPorU,Haare8, Rimeret & Ghenabdesngionf AndhM. | Les Ingomens
d'(Heron touchant k fait des Nanires. H Dnmmi iDinoir { ReneoS et ocx^
ngée de nouoeao fit augmentée du Calendrier reformé sdon | le relran-
ebement des dix iours tresnecessaire pour || gens de Marine. || Par Pierre
Garcie dit Ferrande. (Marque du libraire.) A Rùoen \ Gket Tkeodart Beim^
$art, près la porte || du Palais, a l'Homme Armi. || 1607. | Petit in-&', de
1&3 pages ohiffirées, figures sur bois.
Édition non citée par les bibliographes. Conforme pour le texte à oetta
de Rouen, J. Crevel, iô8&.
Deux exemplaires connus : Bibliothèque Hazarine, A. ta.SSa (incomplet
des pages 137-iâo), et Britiab Museam.
Le Grand Rovtibr || PaLOTAos, xt ENcaiox de || mer tant des parties db
Frange, | Bretagne, Angleterre, que haute Âllemaigne || Les dangers des
Ports, Haures, Riuieres & Chenaus des régions susdites. ] Les iugements
d*01eron touchant le. fait des Navires. | Dernière édition Q Reueuê & cor-
rigée de nouveau & augmentée du Calendrier reformé se || Ion le retran-
chement des dix iours tresnecessaire pour | gens de Marine. || Par Pierre
Garcie dit Ferrande. || (Marque du libraire.) A La Rochelle ] Par les héritiers
de Hierosme Havltin || 160 g. | Petit in-&^ de lâi pages chiffrées, figures
sur bois.
Édition non citée par les bibliographes.
Les trois premières lignes du titre sont en lettres capitales.
Trois exemplaires connus : Bibliothèque Nationale, V. 9877 (Invent.);
bibliothèque de Rouen; bibliothèque Bodléienne, à Oxford.
1613.
Le Grand RotnEa || Pillotaqb, et Enqraoe di ver, tant \ nBs PAattis
DE France, Bretagne, Angle || terre, que haute AUemaîgne. || Les dangers
DBS Ports, Havres, Hivibres || £c Chenaus des regioDS susdites. || Lesiuge^
mens d*01eron touchant le fait des Navires. || Dernière édition || Reueuê &
corrigée de nouveau, & augmentée du Calendrier reformé \ selon leretrsn*
chôment des dix iours tresnecessaire pour gens de marine. || Pab Pierre
Garcie dit Ferrande. | A La RodMs \ Pour Josoé Evrard Mardkmâ Li-
braire tenant sa || hoiâiqMê sur k gremi Rm. 1 t6i3. | Petit in-4*, de
1&& pages chifirées, figures sur bois*
Édition inconnue des bibliographes. Elle est conforme, page pour page,
à celle de La Rochelle, 1609. L*année, depuis la naissance du Christ, est
en concordance : 161 3.
Deux exemplaires connus : BiUiodièqae Nationale, V. 9680, et biUio-
thèque de Bordeaux, n* 84 1 S.
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— 171 ~
1622.
Lb 1 Grand Rovttsr H Pillotâge, bt Encrage || db mbr, tant des par-
ties Il de France, Bretagne, Angleterre, que || haute Allemaigne. j| Les
dangei's des Ports, Haures, Rtuieres, & Chenais || des régions susdites, || Les
lugemens d'Oleron touchant le/ait des Nauires. \\ Derniers édition. Q Reueûe
& corrigée de nouueau, & augmentée du Calendrier reformé selon Je jj retran-
chement des dix tours tres-neeessaîre pour gens de Marine, || Par Pierre Garcie
dit Ferrande. || (Marque du libraire.) A Roven, chez Girard Vtret, tenant sa
boutique près la \ porte du Palais, à FHomme Armé, || i6sa. | In-/l^ de
1&3 page? chififrëes, figures sur bois.
Édition inconnue des bibliographes. Titre entoure d*nn encadrement.
Le seul exemplaire connu est au British Muséum.
1632.
Le Grand Rovtier || Pillotage, et encrage de mer || tant des partibs db
France, Bre || tagne, Angleterre , que haute Allemaigne. || Les dangers des
Ports, Riuieres & Chenans (ne) des régions susdites. || Les lugemens d'Ole*
ron touchant le fait des Nauires || Dernière édition || Reueuê & corrigée de
nouueau, & augmentée du Calendrier reformé ) selon le retranchement des
dix iours tresnecessaire || pour gens de Marine. || Par Pierre Garcie dit
Ferrande || (Marque du libraire.) || A Rouen | Chez Jean Virêt, tenant sa
boutique près le Palais, deuant || la porte de iHostel de Ville || mocxxxu. || In-&%
de lïi pages chifirées, figures sur bois.
Édition non citée par les bibliographes. La date depuis la naissance du
Christ est i63s, conformément à celle de l'impression.
Exemplaires: à la Bibliothèque Nationale (Sect. géogr. G. ê. if. 86 1); à
la Bibliothèque Mazarine (A. 1 1870); au DépAt de la Marine (808 D.).
1632.
Le Grand Rovtibr || Pillotagb et bnoraob de^ mbr, y tant des parties de
Frange, Bbe | tagne, Angleterre, que haute Allemaigne. || Les dangers des
Ports, Haures, Riuieres & Chenans (sic) des riions susdites. || Les luge-
mens d*Oleron touchant le fait des Nauires. || Reveuê & corrigée de nouueau ,
fit augmentée du Calendrier reformé || selon le retranchement des dix iours
tres-necessaire || pour gens de Marine. || Par Pierre Garcie dit Fer«
mnde. || DBamBas BDitKm. || ( Vignette.) ^4 Âoven || Ck$z David Ftnmnd, rué
aux Juifs dans la Qmrt des \ Loges, près h Palm, \ «iicxxxu. H Petit in-&%
de ±hk pages, figures sur bois.
Édition non citée par Branet. Même texte que dans Fédition de Viret,
de 1 63a.
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— 172 —
Exemplaire à la Bibliothèque Nationale (G. 35ail), provenant du eooveDt
des Frères Minears, de Paris. — Le catalogue de la bibliothèque de Leyde
indique une édition de Rouen, i63a , in-4% qui est peut-être cdle-cL
1643.
Lb Gband Rovtiee Dernibrb édition II Reveuê et corrigée de
nouueau et augmentée du Calendrier reformé selon le retranchement des
dix iours, tresneoessaire pour gens de Marine. Par Pibrrb Gabcib dit Fbi-
EAifDB. (Vignette : un bateau.) A La BocheUe || Pour Jean Chvppm Marehani
Libraire, demeurant tur la grand Riue, || MDCXLm, || In-i", de i&3 pages
chiflBrées, figures sur bois.
Édition qui n*a été encore signalée par personne, et probablement la
dernière de toutes.
D*après un millésime employé au calendrier (p. 139) : . . • jusqueg à
cette année î6og, elle aurait suivi le texte de l'édition de La Roehetk,
Haultm, 1609.
Le seul exemplaire connu est à la Bibliothèque Nationale (Z. aaSi, Gf.
11, Thoisy 378).
TRADUCTIONS ANGLAISES.
Tke Butter oftke eee, with tke Lawes of the yk rfAukrm. London. S. d.
In- 19.
Édition rarissime, ainsi mentionnée dans qudques ouvrages anglais,
conmie une traduction du firançais, par Robert Copland, et imprimée
d'abord en tSaS.
C'est probablement le même ouvrage que cdui ainsi décrit par sir
Travers Twiss, dans son édition du Tke Blaek BwA ofthe Admralty (t V\
1871, introd., p. lxxii), d'après un exemplaire, Clément rarissime, con-
servé à la Bibi. ofLineolnU Inn, à Londres :
The Rutter of the See« . . (A la fin :) Thue endeth the Butler ^tkeSee
with the Lawê of the yk of Auleron, kitely transhued ont of Frtnehe into
Englysehe. Imprynted al London. . . hy me Thomas Petyt. The yere ofowr
Lorde God. mdxxxvi [i536]. The xvUi daye of Marche. In-ia.
Ce Thomas Petyt se rattache peut-être à la famille des Petit, grands
libraires parisiens du xr* et du xvi* siède. .
Comme Sir Twiss avertit que ce petit livre doit être distingué, pour les
Rôles d'Olâron, «rd'un ouvrage phis considérable intitulé : k Grand Bautier
de la mer, par Pierre Garde 1, je pensais qu'il pouvait oSnr une traduction
du petit Boutkr français. Grâce h des renseignements pris à Londres, c'est
à présent une certitude.
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— 178 —
Voici maintenant h traduction da Grani Roulkr, d'après lea exemplaires
décrits an catalogue des imprimés da British Museam, ao nom de Copland
(Robert) :
The Rulter of the Sea, with the hanens, rodes, soundings, kennings,
wyndes, floads and ebbes, daungers and coastes of divers régions, with the
Laws of the Isle of Auleron, and ye iudgments of the Sea; with the Rutter
ofthe Nùtih added to the same. Landon, WUliam Copland, S. d. (i55o?).
In-8, goth.
Antres éditions :
Londm. S. d. (i555?). In-8% goth.
LonJon, John Adwehyfor Àntony Kytson. S. d. (i56o7). In-8*, goth.
Le Routier du Nord, qui a été ajouté à cette traduction du grand ouvrage
de Garcie, est une compilation de Richard Prowde, faite en i5&i , en partie
à Taide des Sailùig Direetùms, dont ia rédaction est attribuée à Clément
Paston of Oxnead , grand navigateur du temps de Henri VIII. Ces SaiUng
Direetùms ont été publiées, par MM. J. Gairdner et E. Delmar Morgan,
dans les Mémoires de la HaUuyt Society, de Londres, t LXXIX (1889).
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— 174 —
CARTE-PLAN DE LiLE D'AIX,
DRESSÉK PAR CORNUAU
EN 1672,
PRÉSENTÉE AVEC UNE NOTE EXPLICATIVE
PAR M. A. PAWL0W8K1,
licencie es lettres, ancien élève de TÉcole des chartes,
membre de la Société de géographie de Rodiefort.
J'ai rhonneur de présenter une copie d'une carte manuscrite de
Die d'AijL, datée du i5 novembre 1679, et due à un nommé Cor-
nuau, qui se qualifie de peintre. Cette carte, que je crois ignorée,
offre un certain intérêt, en précisant tous les documents jusqu'ici
connus. Avant de vous soumettre à ce sujet quelques observations,
j'ai à donner une légende explicative, (combinée avec celle du dessi-
nateur de la carte.
La lettre a indique remplacement d'une église dont il ne restait
alors que les voûtes. A cette époque, elle constituait la demeure du
fermier. Il s'agit évidemment de la chapelle du monastère, établie
en 1077, par Isambert de Châtelaillon, au profit de l'abbaye de
Cluny, dont la donation fut confirmée en 118a, par Adhémar,
évéque de Saintes.
En 6, se trouvait la er maison de domainge?).
Enc, un moulin de bois appartenant au fermier : aujourd'hui
Bois-Joli.
En dy la maison de Salmon. Il n'y a actuellement aucune con-
struction à cette place. Il en est de même de la maison de Bernard,
sise en e.
Les habitants vivaient évidemment de l'élevage et de l'exploitation
des marais salants (/), qui devaient occuper une partie du terri-
toire du bourg actuel, vers le nord. L'Anse des Anglais, en^, répond
à la grande jetée des torpilleurs. L'Anse du Tembre, en A, a disparu ,
et le sud de l'Ile d'Aix est représenté, de nos jours, par la pointe
Sainte-Catherine.
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— !78 —
En f 9 est TAnse de la Croix.
L*Anse de Tridon et la banehe qui la précède sur la haute mer
(1) n'ont pas change. A la hanche de Jean Blë (m), correspond
aujourd'hui la pointe de ce nom, dominée par la batterie de la Croix.
Il y a eu erreur de la part des géographes, à moins, ce qui est peo
probable, qu'on ait transporté la croix qui, au xtii* siècle, corres*
pondait à remplacement présent du Sémaphore. L'Anse de Saint-
Hudard (n) est Tanse actuelle de Sain1>-£ulard, dont le nom a été
modifié. En o et j9, sont les anses de Richegnard et des Fontaines,
sises dans la falaise que couronne aujourd'hui le fort Liédot. La
pointe de Condepont (q) n'a pas varié.
Carie de Tile d*Aix, par Gornuau, 1673.
Ainsi donc, contrairement à ce qu'on pouvait supposer, le littoral
de l'ile d'Aix s'est à peine modifié en trois siècles. Les hanches de
Jean Blé et de Tridou se sont corrodées sous l'action incisive des
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— 176 ~
vagues, mais TUe a conservé sa forme intëgrale. L'effet du flot n'a
pu la morceler en deux siècles et demi. Il semble donc, devant des
faits aussi patents, qu'il faut accueillir avec beaucoup de réserve
l'assertion d'après laquelle Tlle d'Aix aurait été réunie au continent,
assertion accueillie par le Père Arcère et les historiens de France
(t. XII, p. &19, note b), L'ile est une. Toute jonction avec le con-
tinent ne saurait être admise que pour une époque absolument
lointaine. Cette carte constitue donc un important document géogra-
phique à ce point de vue.
Elle nous apprend également que l'Ile était peu habitée. Elle
était affermée à un paysan , qui avait sans doute des métayers. Il
convient de remarquer que Cornuau ne signale aucune fortification.
Cette carte nous donne encore l'origine de deux noms : celui de
Jean Blé, demeuré de nos jours et estropié par le service de l'État-
Major {Jamblet)^ et celui de Bois-Joli, dont la ferme existe toujours.
C'était, en 167a, ud (fjoli moulin de bois^, et non un «rjoli boisn,
comme on l'a parfois écrit.
Je termine ces courtes explications en faisant remarquer que de
nouveaux noms figurent sur les cartes modernes, dont la carte de
1679 ne fait pas mention : le Parc, le fort Liédot, le Grand-Fau-
chon , la pointe Sainte-Catherine.
Quoi qu'il en soit, la précision de cette œuvre en fait un docu-
ment précieux pour l'étude historique de nos c&tes saintongeaises.
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177 -
QUELQUES DOCUMENTS
SUR
MADAGASCAR AU XVir SIÈCLE
(1667-1671),
PAR M. G. SAINT-YVES.
Dans une précédente communication, j'ai publié le récit du
voyage de François de Lopës, marquis de Monidevergues, de La
Rochelle à Madagascar. Le gouvernement de M. de Monidevergues
à Madagascar dura du 8 mai*s 1667, date de rarri\ëe de la flotte
à Fort-Dauphin, jusqu'au i**^ avril 1669, date des pouvoirs dounes
à M. de Champmnrgou. En réalité, M. de Montdevergues conserve
son autorité jusqu'à l'arrivée de M. de La Haye.
L'autorité était en quelque sorte partagée entre M. do Monide-
vergues et ies deux directeui s envoyés par la Compagnie d^s Indes,
Garon et Faye, tant que ceux-ci du moins resteraient à âMadagas-
car. Caron avait imposé ses conditions h la Compagnie par un traité
en rèj^e signé le ai juillet i665; il était nommé directeur de la
chambre syndicale du commerce de la Compagnie; il siégerait au
conseil souverain de Madagascar avec voix délibérative immédiate-
ment après le gouverneur; il s'engageait de son côté à établir le
commerce de la Compagnie aux Indes, o& il se Gxerait;6e8 appoin-
tements seraient de 18,000 livres par an, plus g^ooo livres pour
frais de transport. Il ferait le voyage des Indes avec trois dômes •
tiques aux frais de la Compagnie; on lui garantissait la liberté de
religion ainsi qu'aux siens (Caron était protestant), avec engage-
ment de sa part de s'abstenir de tout exercice public du culte ré-
formé.
Dans le cas où il serait fait prisonnier ou souiïrirail quelque
dommage, la Compagnie le rachèterait ou le soutiendrait Afin d'être
dans les conditions statutaires pour sa nomination de directeur, il
<iiOGIIAPDIK, N" 1-2. 1900. 13
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— 178 —
verserait 9o,ooo livres que la Compagnie lui avancerait et dont elle
se rembourserait par des retenues partielles (^) sur ses appointe-
ments. L'autre directeur, M. de Faye, sans avoir d'aussi grands
avantages financiers, jouissait d'un pouvoir presque égal.
Les lettres de Caron et de M. de Faye pendant leur séjour à Porl-
Dauphin sont donc aussi intéressantes que celles de M. de ModI-
devergues, précédemment analysées. Nous allons les passer suc-
cessivement en revue. Le i5 octobre 1667, ^^^<>^ ^^^^^ -
trNous avons cru au commencement de pouvoir équiper les deux
grands navires et le Saint-Charles pour nous porter aux Indes, mais
quelque effort que nous ayons pu faire pour saler la viande, le
poisson, réunir les provisions, nous n'avons pu en équiper qu'un,
et encore nous n'y serions pas arrivés sans l'arrivée de la (lAte la
Couronne, tant est grande la disette. La Marie, qui devait partir
pour France, ne le pourra tant que la flotte n'arrive de France. Les
voyages des petits navires à Galamboul et à Antongil nous ont
seuls empêché de mourir de faim. Il est vray que nous avons trouvé
ce pays icy dans un estât si misérable qu'il ne se peut pas expri-
mer, y ayant faute de toutes choses, mesme de bon conseil et de
bon gouvernement; la guerre dans tout le pays aussy bien que la
disette, tous les habilans s'en estant fuis et ayant abandonnés leurs
habitations. Mais par le bon ordre qui y a mis M. le Vice-Roy et son
authorité et les seings que nous avons pris de le bien seconder,
toutes choses sont remises en meilleur estât, la paix faite et bien
confirmée avec tous les voisins, et la liberté du commerce et de
l'agriculture establie dans tous les pays et chacun retourné dans son
habitation où l'on a pu Taire ses plantages de ris. Le Vice-Roy a
envoyé un parti àiooouiso lieues pour réunir du ris et du bé-
taiLw
Caron ajoute que M. de Montdevergues a fait construire des
fours à chaux, des briqueteries, exploiter des carribres et des forêts;
malheureusement il manque d'ouvriers. Le directeur déclare que
(rpar son ardeur, sa douceur, M. de Montdevergues est une per-
sonne extraordinaire . . . tï On a achevé tr un logement de bois
revêtu de briques et une autre tout de pierres, qui est assez
avancé, un chemin pour descendre à la marine auquel ont travaillé
|)endant quatre mois cinquante matelots. 79 II n'y a pas de magasin
0)
Ârcfaîvcâ du Mmîslèredes affaires étrangères , Asie, t. ÎII, p. 19.
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— 179 —
pour le riz ou pour les marchandises apportées d'Europe, sauf uu
simple abri couvert de feuilles. «rCe qu'op appelle Fort-Dauphin
n'est qu'un endroit environné de perches et ouvert de tous côtés; il
n'y a point d'hospital non plus pour les malades?) (^).
Une lettre collective écrite la veille (i 4 octobre 1667) par Caron
et de Paye est non moins pessimiste. La disette est excessive; ils
ont envoyé de Lacaze,avecsoix9nte Français, dans l'inlérieur crpour
acheter aux indigènes et prendre à ceux qui voudroient la guerre?).
Ces Français sont partis aumoisdejuillet 1667 mais ils ne seront de
retour qu'au mois de janvier 1668 (c'est comme on le voit un véri-
table voyage d'exploration dans la partie méridionale de l'ile et il
est jegrettable de ne pas en trouver de récit délaillé). Le Fort-
Dauphin n'est nullement propre à faire un établissement; le climat
y est extrêmement mabain; beaucoup de morts parmi les colons;
pas d'eau; enfin, les vaisseaux ne sont pas en sûreté dans la rade;
ils seraient bien mieux à la baie de SaintrAugustin. Les provinces
d'Ânossy, ÂmbouUe et Manemboulle, qui sont voisines de Fort-
Dauphin, sont pauvres; on y trouve tout au plus des racines, à
peine de riz; elles ont été autrefois fort, riches car on y comptait
plus de cent mille têtes de bétail; aujourd'hui, il y en a à peine
quafre mille et cela à la suite des guerres continuelles entre les
indigènes et les Français. Aux Malataines ou Matantanes, que l'on
tient pour la meilleure partie de l'ile, s'est fixé un Français nommé
Desroquettes ; depuis qu'ils sont arrivés ils ont reçu deux tonneaux
de riz et, en deux ans, Desroquettes a envoyé à Fort-Dauphin, onze
bâches de bois d'ébène; au delà des Matataines,une habitation fran-
çaise à Galenboulle, a fourni 3âo barriques de riz et soo poules (^).
La flûte la Couronne est arrivée le 22 août (1667) et leur a été
d'un précieux secours. La Compagnie se ruinerait h établir ici des
sucreries, des indigoteries ou des forges. A la baie d'Antongil, quel-
ques Français sont partis par ciainte des noirs; il y avait là un ex-
cellent établissement à créer pour la culture du riz. A l'ile Sainte-
Marie vit un nommé Belleville avec deux ou trois Français depuis
l'époque où la colonie appartenait au maréchal de la Meilleraye;
on y recueille de l'ambre gris.
Les naturels sont volontaires et fainéants; ils travaillent deux
(*} Archives du Ministère des coionies, Madagascar, I (carton).
■*) Archives du Ministère des colonies, Madagascar, I (carlon).
la.
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— 180 —
jours de suite et s'en vont ensuite dans les montagnes. Il ne s'est
jamais vu un pays si aride et si stërile que celui-ci; crdans Thiver
où il pleut souvent, on a eu en ce lemps quelques herbages comme
chicorées, laitues, pourguers, raves, navaux et ciboulettes, mais
aussitôt le mois d'août, il fait toujours un si grand vent que tout
est roty, en sorte qu'il n'y a quoy que ce soytdans les jardins^). Si
on veut s^ëtablir solidement à Madagascar, il faut d'après Caron cl
Paye, envoyer au moins quatre cents ouvriers et se fixer à la baie
de Saint-Augustin et à la baie d'ÂntongiU^).
D'après un autre rapport des mêmes et de la même ëpoque, De
La Giraudière, de Ligne, Van den Berg, Coudigne, Fabry et De
La Porte sont morts, M. de Champmargou se plaint de n'être pas
reconnu comme lieutenant-génëral par les gens de guerre. De Faye
et Caron enverront à Pâques soixante colons et quarante soldats
pour fonder un établissement h la vallée d'Amboulle. Ils ont résolu
d'autie part d'envoyer Martin à Gallemboul et Flacourt à la baie
d'AnlongiL H n'y a que quatre ecclésiastiques dans la colonie, dont
un Père récollet Gxé aux Malantanes. Les topazes de la rivière d'Ita-
père n'ont pas grande valeur; néanmoins un lapidaire en a taillé;
on en expédiera aux Indes et en France ^^K
Tels sont les faits intéressants que nous relevons dans la corres-
pondance de Tannée 1667.
En 1668, De Faye va rester seul dans l'ile avec M. de Montde-
Ycrgues. Caron (^) est en effet parti pour l'Inde le i5 octobre 1667
avec le vaisseau le Saint-Jean et le houcre le SainULmi.
('^ Archives du Ministère des colonies, Madagascar, I (carton). — M. H. Froi-
deveaux, dans le Bulletin de Géographie hiètorique et descriplive de 1896, a donné
une 1res intéressante notice sur le séjour de François Martin à la cote orientale de
Madagascar.
(*) Archives du Ministère des colonies , Madagascar, 1 (carton).
^^> Nous trouvons dans les Archives du Ministère des aiïaires étrangères le bre-
vet suivant en faveur de Caron : v Aujourd'hui 96 août i665 , le Roi étante Paris,
ayant déjà gratifié le sieur Caron, natif de Bruxelles, de lettres de naluralitë et
de confirmation de noblesse, en considération de rengagement qu'il a pris dans
la Compagnie des Indes orientales et du voyage et séjour qu'il doit faire lant
dans les Indes que dans les empires de Chine et du Japon pour l'établissement de
son commerce et voulant lui donner de nouvelles marques de l'estime qu'il fait de
sa personne. Sa Majesté lui a accordé et fait don de la somme de 6,000 livres de
pension annuelle pendant le temps qu'il demeurera dans les Indes au service de
ladite Compagnief). (Archives du Ministère des affaires étrangères. Asie, t 111,
P- *90
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181 -
Nous avons d'abord un tr mémoire sur Testât présent de Tisle
Dauphins daté du lo février t668. De Champmarjou et Chcrny
prétendaient continuer la guerre contre les indigènes de la vallée
d'Amboulie rrnos grands ennemis?), ce qui n'aurait pas donné plus
de profit que les précédentes campagnes; les directeurs et M. de
Montdevergues ont préféré y envoyer soixante colons et une compa-
gnie d'infanterie s'établir à demeure dans cette vallée. La méthode
était bonne, car les indigènes font chaque jour leur soumission; ce
ne sont pas après tout de mauvaises gens; au cours d'une cam-
pagne de Cherny contre eux, un soldat blessé a été recueilli par
eux et rendu aux Français dès qu'il a été guéri de sa blessure.
Le Samt-Paul et la Vierge de Bon-Pori sont repartis pour la
France. De Cbemy, le seul survivant de Tancien conseil, vient de
mourir.
De Beausse Montaubon, Rousselet, De Quergadiou, Verrou,
(iirardin, Le Tourneur l'ont précédé dans la tombe. V Aigle-Blanc
a fait naufrage, ainsi que le Taureau, sur les ^côtes du nord d'An-
tongili'. Le houcrele Saint-Louis a été sauvé miraculeusement dans
la baie de Gada et ramené par son pilote. Le capitaine La Vigne
et le commis Guebillou ont été massacrés par Lahé Fouly et ses
gens. Quant au houcre du capitaine Chanlatte, en partant de la
baie de Saldaigne, il s'est égaré pendant une année et est allé h
Socolorn, Mozambique, etc.
Une lettre personnelle de M. de Faye, en date du si février
1 668 et adressée à Colbert, contient le passage suivant :
ff j'ay un extrême desplaisir de ce que nos lettres ne rempliront
pas vostre attente. Nous avons treuvé cy touttes choses sy esloignéos
de ce que l'on nous avoit fait espérer que le ciel ne lest pas plus
de la terre. Nous pensions trouver un pays abondant de loutles
choses, nombre d'hommes prestz à travailler à ce que l'on les vou-
II eiiste un brevet semblable pour de Faye : (rAujourdliui 96 noiit i665, le
Boy ayant été informé par les directeurs de ia Compagnie fies Indes orientales
qu'après avoir recherché et excité tous les intérenés en ladite Compagnie d'aller
faire des établissements de son commerce dans les Indes san.* qu aucun se soit pré-
senté pour faire ce voyage que le sieur de Faye, Tun des dits Directeurs, Sa Ma-
jesté voulant faire connaître au public sa satisfaction , outre des lettres de noblesse
dont elle Ta gratifié, lui a accordé la somme de 6,000 livres de pension annuelle,
pour aulani de temps quil restera aux Indes, en outre de la somme de 19,000 li-
vres qu'elle entend lui ^tre payée à son retour en France *». (Archives du Ministère
des affaires étrangères, idem.)
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— 182 —
droit employer, un bon pays où nous trouverions toutes les choses
nécessaires à la vie sans desbourcer d'argent, de bonne terre pour
distribuer aux collons et génerallement toutles choses, non seule-
ment nécessaires mais même celles qui sont agréables pour passer
doucement la vie. Au lieu de cela, nous avons treuvé une disette
générale de touttes choses, peu d'hommes et encor sy fenrantz
qu'il n'y a pas de travail à espéré d'eux. Le plus méchant pays du
monde où on ne sçauroit rien avoir qui ne couste quatre fois plus
qu'en France; un meschant air où la moityd du monde est toujours
mallade, et où il est mort plus du Ihiers de nos gens; tout sable
d'où on ne sçauroit cien tirer, quelque peyne que l'on y puisse pren-
dre, pas mesme des herbes pour le polage, et pour comble de tout
cela, nous n'avons pour notre boisson que l'eau de mer qu'il faut
aller quérir à une grande demye lieue de l'habitation ou boire de
l'eau que l'on fouille dans le sable du bord de la mer, qui est fort
somacque. Voilà, Monseigneur, un tableau racourcy de ce que vous
apprendrez plus au long dans les depesches que nous écrivons à la
Compagnie. Vous n'aurez pas de peync à vous persuader qu'il est
impossible de faire de grands establissements dans un lieu comme
celluy-cy; aussi nostre pensée seroit de travailler fort et ferme à
Testablissement du commerce des Indes et marcher avec plus de loi-
sir à celluy qu'il faudra faire en cette isle à la baye Saint-Augusiin,
comme estant le lieu le plus, propre selon ce que nous en avons en-
tendu, -n
Une autre lettre de M. De Faye, en date du 9.3 février 1668,
celle-là adressée à la Compagnie, contient quelques détails sur le
voyage de Lacaze dans l'intérieur de l'île. Lacaze est revenu aux
M atantanes le si décembre; il est allé jusque chez les Zafferambou,
dans la province d'Empastre, où les Français n'étaient jamais allés.
Le pays d'Empastre et les pays voisins, Trauque, VouUc, Hievie,
Houssanghombe, Himaire,Entamane, sont bien peuplés de bétail,
mais les chemins pour y parvenir sont difficiles, à tel point que sur
Q0,ooo têtes de bétail réunies par Lacaze, il na pu en être ramené
jusqu'à Fort-Dauphin que 6,000.
Lacaze a signé des traités d'alliance avec les seigneurs de Mam-
tuneaudre, Diaroudre, Diausialingue, Diaussulo, Diausimalhao et
Diaumasse, qui ont prêt'é serment de fidélité entre ses mains. Après
six semaines de marche, lorsque les Français arrivaient à Farvoury,
ils ont été attaqués la nuit par mille indigènes, mais ils les
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— 183 —
ont repousses et leur ont tuë vingt^trois des leurs et deux de leurs
chefs.
Le mémoire qui vient ensuite par ordre de date est un mémoire
du 1*' octobre 1668. Il est un peu moins pessimiste que les précé-
dents.
Les Français s'attachent au sol et cessent leur vie de courses et de
brigandages. Les naturels rassurés se rapprochent de nous. Malheu*
i-eusement la disette a obligé d'entreprendre encore un (f partie
sous la conduite de Champmargou, pour aller chercher des bes-
tiaux. On songe à établir sur les «rgrandsu des villages indigènes
une taxe, de manière à pourvoir à l'entretien des navires et au ra-
fraîchissement des navires.
C'est pourquoi ou a écouté les propositions de paix de Dian
Manangue; on a fait faire les négociations par un Français qu'il
avait épargné lors du massacre du Père Estienne. La paix sera ac-
cordée à Dian Manangue et aux siens à condition du paiement
d'un tribut annuel et de l'envoi immédiat de deux mille bestiaux.
Il est impossible de tirer raison du meurtre du Père Estienne et
du capitaine Langue. D'ailleurs, il est plus prudent et plus avan-
tageux de dissimuler; il suffira d'être juste et modéré pour avoir
les indigènes comme amis. M. de Champmargou est en marche
avec 3,5 00 nègres; il est monté sur un cheval, ce qui étonne fort
les indigènes; il est allé chez Diam Bassat. Trois bâtiments ont été
envoyés à Galemboul, à 111e Sainte-Mnrie et à Antongil pour re-
cueillir du riz.
U Aigle éf Or est arrivé le ù8 août, manquant d^eau, avec beau-
coup de malades scorbutiques; le Saint-Jean ^ richement chargé, va
partir pour la France. On fait examiner les jouriiaux de navire
pour relever les erreurs de route, qui sont parfois considérables;
c'est ainsi que YAigk d^Or n'a pu trouver 111e Bourbon. La flûte la
Farce est arrivée le 3o septembre, venant de Ule Bourbon, où elle
a séjourné 18 jours; son épuipage est en bonne santé. On pourra
envoyer aussi trois navires aut Indes : la Marie, VAigh éPOr et la
Force. De Faye se dispose h y passer.
Les lettres arrivées par le Saint-Jean en France, en 1669, sont
simplement analysées. D'après Goujon, il faut s'établir à la baie de
Saial*-Augu6tin, sans abandonner complètement Fort-Dauphin;
mais il suffit de laisser passer à Saint-Augustin toua ceux qui vou-
dront y aller pour leur compte. M. d'Épinay déclare que Ttlc ne
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— 18/i -
peut fournir que des bestiaux el du riz et que le muiileur établis-
sement serait à la baie de Saint-Augustin.
Il insisfe pour obtenir la permission de se retirer en France,
attendu e^le peu d'exercice de sa charge dont il a été privé et le
peu d'emploi qui y reste pour lui n'y ayant point de conseil?'.
M. de Faye raconte que les Pères de la mission prétendent qu'il
leur est dû 6,000 el tant de cuirs, qu'ils IraGquent des bestiaux,
prennent de l'argent de tout le monde el qu'il faut les nourir aux
dépens de la Compagnie. Au mois d'août 1668, il a fait partir la
Couronne et le Saint-Denis pour Surate avec 3,3&9 mnrcs d'argent
en barre pour se procurer des subsistances. Les navires la Marie j
YAigle iOr et la Force sont partis de Fort-Daupbin également à
destination de Surate le 90 octobre 1668.
Le succès remporté par M. de Champmargou contre Rassat a mis
l'abondance dans la province d'Anossy. Malheureusement les indi-
gènes sont en guerre entre eux dans les provinces d'Issacq et d'Is-
safastfe^^^ Pour assurer la sécurité parfaite de la colonie, il fau-
drait envoyer de France trois ou quatre cents hommes avec de bons
officiers. On a fait bâtir à Fort-Dauphin deux maisons, l'une pour
le gouverneur, l'autre pour les directeurs. A l'île Bourbon, Renault
(ou Regnault) est le trchef de l'habitation et y travaille heureuse-
ment aux gages de 900 livres??. M. de Faye fait particulièrement
l'éloge de M. de Montdevergues, d'Épinay et de Rocques^'^).
Cette lettre est la dernière écrite de Madagascar en France par
M. de Faye, puisque le 19 ou le so octobre 1668, il était parti
pour Surate allant rejoindre son collègue Caron.
Dans un précédent travail j'ai exposé dans quelles conditions
M. de la Haye fut nommé au commandement d'une importante es-
cadre dans la mer des Indes et comment M. de Montdevergues fut
remplacé dans son gouvernement de Madagascar. M. De la Haye
arrivait à Fort-Dauphin ie sS novembre 1670; M. de Montdever-
(') Sur la carte de M. Lemaire, résident k Fort-Dauphin, publiée dans le Btd-
leiin de la Société de Géographie de Parin, i" trim. 1897, ^^ trouve lêaka, au
nurd-ouest de Fort-Dauphin et à environ 5o kilomètres de celte localité; cVst
évidemment In province d'Issacq de notre texte; quant à Issafastre, je ne vois au-
cune localité identifiable sur cette même carte.
('^ Archives du Ministère des colonies, Madagascar, 1 (carton). On peut consul-
ter sur cette ])ériode Touvrage de M, Guet sur les origines de Pile Bourbon, où
quelque^uns de ces documents ont été utilisés.
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— 185 —
gués en partait le 9 février 1671. La Bibliothèque Nationale possède
le curieux récit manuscrit du voyage de retour de M. de Monide-
vergues; après avoir publié le journal du voyage d'aller, j'ai cru in-
téressant de relever le texte du journal du voyage de retour.
Journal succincl du voyage du vaisseau la Marie party du Fort-Dau-
phin le g février iSjî et arrivé au Port-Louis le 33 juUUt^jour de la
Magdelaine de la mesme année 16 ji.
Le 9 febvrier 1671, nous sommes partis du Fort-Dauphin dans
le navire la Marie, où s'est embarqué Monseigneur le Vice-Roy pour
son retour en France, après y avoir resté quatre ans ou environ et
est venu en sa place Monsieur de La Haye avec huit vaisseaux du
Roy pour le relever, dont estoit M. de Turelles pour chef d'esca-
dre, monté sur le navire la Navarre, M. de Luchet sur le navire
le Julles, qui peu de jours après estre arrivé est mort et a esté
créé à sa place M. le chevalier de Certains; M. du Mayne sur le na-
vire le Flanumt, M. Cabaret, seigneur des Mares, sur le Saint-Jean-
de-Bayonne, M. Bretauconrt sur la Diligente et M. Foran sur le
Triomphe, qui avoit relasché au Brésil pour la grande quantité de
malades qui estoit dans son navire; il y avait aussi quatre navires
de charge qui portoit toutes les choses nécessaires pour les dits cinq
navires de guerre avec nombre d'infanterie, qui soudain estre à
terre le dit sieur de La Haye a voulu faire une guerre contre les
insulaires du pays et il y en a eu quelques-uns de blessez et tuez
par la mauvaise conduite de nos François. Et ensuite tout le monde
malade, dont il en est mort la plus grande partie et le dit sieur
de La Haye en grand danger, lorsque nous sommes partis, de per-
dre la vie, aussi bien que les autres. Environ deux heures avant le
jour, nous avons commancé à nous lever pour nous mettre en pa-
raige pour appareiller. Monsieur le Vice-Roy ayant reçu tous les
honneurs deus à une personne de sa qualité et visitté de tous les
officiers tant de terre que de marine, M. de Turelles voyant que
nous allions appareiller, a salué M. le Vice-Roy de sept coups de
canon, ou à même temps, on luy a rendu coup pour coup. Ensuite
estant à la voile le fort a tiré sept coups pour le salut, dont il luy
a esté rendu à mesme temps. Peu de temps après, M. le Vice-Roy
a fait arl)orer le pavillon au grand mât; M. de Brespeau, capitaine
sur ledit navire, l'a salué de unze coups de canon. Il y est resté
plusieurs officiers à bord avec leurs bateaux et. chaloupes pour nous
assister à ce qui nous estoit nécessaire. Monsieur le Vice-Roy et le
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— 186 —
sieur de Beaupeau leur voulant tesmoigner leurs franchises et ami-
tié, les ont régalés du mieux qu'il a esté possible, où il a esté bu
la santé de M. de Turelles à cinq coups de canon et de même à
M. Cabaret, sieur des Mares. Le dit navire s'ëloignant de terre,
lesdits officiers ont pris congé et s'en sont en allez; nous les avons
saluez de cinq coups de canon; nous avons mis notre batteau et
chalouppe dans noire navire et avons continué notre route.
Le i3 dudit mois, nous avons aperçu un vaisseau qui faisait sa
route pour le Fort-Dauphin; estant proche de nous et ayant aperçu
nostre pavillon d'amiral, ils nous ont saluez de sept coups de ca-
non et s'est rangé sous le vont à nous; à mesme temps nous avons
aperçu que c'estoit une fluttc nommée la Suhane, qui avoit resté
arrière de la flotte du dit sieur de la Haye; estant proche de nous,
ils nous ont criez et, après avoir seu que M. le Vice-Roy cstoit à
bord, ils ont mis leur chaloupe hors et est venu à nostre bord un
capitaine d'infanterie qui est venu saluer M. lé Vice-Roy; et nous
a dit qu'il avoit esté au Brésil à la baye de tous les Saints et qu'il
y avoit laissé le Triomphe et le Dauphin, navires de la Compagnie
commandée par le sieur Caron. Le dit capitaine fut quelque temps
à notre bord, puis s'en est enallé à son bord, on l'a salué de cinq
coups de canon; le dit capitaine, à mesme temps, nous en a rendu
cinq autres; ensuitte a mis sa chaloupe dedans et nous a dit à Dieu
avec autres coups de canon.
Le ig, après minuit, est mort notre pilote hollandais nommé
Michel Adam, d'une courte halaine.
Le <26, à la pointe du jour, nous est mort un de nos matelots,
nomméMartinBelay, natif d'Abbeville; il est marié au Havre de grâce.
Le dît jour, à la pointe du jour, nous avons veu la terre d'Af-
frique et estant proche avons viré à l'autre bord pour tascher à
doubler le cap des Éguîlles.
Le 7 mars, nous avons mouillé l'ancre à l'entrée de Table Baye;
au cap de Bonne-Espérance, environ trois heures avant jour. Le
jour estant venu, nous avons aperçu unze grands navires qui ve-
naient tant d'Hollande que de Batavia.
Le 8, avions aperçeu un navire en mer qui velioit pour* le cap
de Bonne-Espérance; à une heure après minuit, a jette Tanchré
proche de nous.
Le 10, est venu à bord une chaloupe, où il y avait un lieute-
nant du fort et un marchand dedans qui sont veHus cotnplimeûtef
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— 187 —
M. le Vice-Roy de la part du gouverneur et ont porté un présent
de quelques fruits tels que le pays les donne; à leur à Dieu, on les
a salués de (rois coups de canon et un navire qui portait pavillon
d'admiral nous en a rendu autres trois, prônant le salut pour eux;
mais c'est ce qui les a trompés, puisque nous n'en avions pas
seulement la pensée, rien que pour ceux qui venoient de sortir de
noslre navire.
Durant le dit temps, nous avons travaillé à faire nostre eau et
avoir des rafraîchissements.
Le 1 9 , nous avons perdu un noir à M. le Vice-Roy sans que nous
ayons peu sçavoir ce qu'il est devenu ; il y en a qui ont crû qu'il
seroit tombé la nuit dans la mer et d'autres qu'il s'estoit sauvé à
bord de quelque navire.
Le i5, à quatre heures après midy, nous avons levé l'ancre pour
continuer nostre voyage; mais, comme les vents sont fort varyables
dans cette baye et les calmes fréquents, nous avons esté obligés d'y
rentrer et d'y rejetter noslre anchre, environ deux heures après mi-
nuit. Peu de temps après estant venu un petit vent, nous avons re-
mis a la voille, mais ça esté en vain, car il nous a falut remouiller
peu de temps après.
Le mardi 17, un petit vent de terre nous estant venu nous avons
appareillé sur les dix heures du matin et avons pris nostre route
pour l'isle Sainte Elene.
Le 93, nos pilotes prenant hauteur ont aperçeu un corps mort sur
l'eau ce qui nous a fait juger qu'il n'y avait pas longtemps qu'il y
avoit passé paria quelque vaisseau.
Le 4 avril environ unze heures du matin, nous avons eu con-
noissance de l'isle de Sainte Elene; sur les quatre heures après
midy nous avons aperçeu un vaisseau à la voile faisant mcsme
routle que nous; nous avons mis à la cape pour attendre; la nuit
estant venue, nous avons mis le feu au derrière de nostre navire,
croyant que ce fut Y Aigle d'Or, qui devait nous joindre au cap de
Bonne Espérance pour nous en retourner de compagnie; sur les neuf
heures de nuit, nous avons parlé à luy et nous a dit estre anglois
et qu'il venoist de l'île de Madagascar.
Le 5, à trois heures après midy, nous avons mouillé l'ancre à la
rade de l'isle de Sainte Elene, où nous avons trouvé trois navires
anglais y compris celui que nous avons trouvé qui venoit de Mada-
gascar chargé de nègres et les autres deux des Indes.
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— 188 —
Peu de temps après, on a envoyé nostre chaloupe à terre pour
saluer le gouverneur et pour composer du saiut, oi^ il a été résolu
qu'il le rendroit coup pour coup. La chalouppe estant de retourt
pour nous dire qu'il nous rendroit coup pour coup, à mesme temps
nous avons salué de cinq coups de canon et le fort ne nous en a
rendu que trois, ce qui a fasché beaucoup M. le Vice-Roy de voir
fausser la parole qu'on nous avoit donnée. Mais peu de temps après,
nous fusmes éclaircis de la faute par un homme qui vint à bord de
la part dudit gouverneur et par les sieurs Derby, nostre écrivain
et Izaac, secrétaire de M. le Vice-Roy, qui revindrent alors faisant
cent excuses de la part du gouverneur que s'il avoit crû que nous
eussions tiré cinq coups, qu'il en aurait fait tirer autant, mais
qu'il n'en avoit entendu que trois. Nous avons à mesme temps apris
la paix generalle dans l'Europe, ce qui nous a beaucoup réjouis.
Le 36, nous avons veu un petit navire qui faisoit routte à l'Est
et comme nous voulions parler à luy, estant proche de nous à
environ une lieue, il y a changé sa routte et s'en est enfuy de
nous.
Le !& juin, nous avons découvert les isles des Assores, ce qui
nous a réjouis à tous de sortir des terres de Neptune et d'entrer
dans celles de Baachus.
Le îi6, environ cinq heures après midy, nous sommes arrivez au
mouillage dudit Fayal, qui est entre Wle du Pic et Fayal; estant
mouillés sur les 9 i 10 heures de nuit, nous avons veu le pic à dé*
couvert, ce qui se void rarement à cause de sa prodigieuse hauteur,
qui y est quasi toujours couvert de nuages.
Le lendemain, au matin, vint trois Pères de Saint-François à
bord et plusieurs autres tant officiers de terre que bourgeois et étu-
diants, admirant la grandeur de nostre navire. . .
L'isle du Fayal est habitée des i'ortugais, aussi bien que les au-
tres isles bien fortifiées par tous les endroits où il se peut faire des-
cente; de dix h douze mille personnes, fort fertile en toutes cho-
ses. Il y vient plusieurs navires pour y charger du vin qui vient de
l'isle du Pic, par ce qu'il n'y a point de port assuré pour les dits
vaisseaux à l'isle dudit Pic. Lez dites isles sont cinq, savoir : le dit
Fayal, l'isle du Pic, l'isle Saint-George, la Tercière où le roy de
Portugal a voulu faire sa retraite, l'isle Gracieuse; il y a encore
Saint-Michel, qui, à cinquante lieues de là, est fort abondante en
bled, et il y va plusieurs navires pour y charger dudit bled et le
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— 189 —
porter à Lisbonne; on y cueille toutes sortes de grains, de vin et
de bons fruits. Le roy est à la dite isie de la Tercière, où lout y
est en grande abondance, car s'il y a quelque chose de rare dans
les îsles, il y est porté pour Tamour du Roy de Portugal ^^^.
Le gouverneur dudit Payai ayant fait son présent, M. le Vice-
Roy n'a pas manqué d'eu faire de mesme, ayant pris ce que Ton a
jugé nous estre nécessaire pour noslre voyage qu'on espéroil achevé
en neuf ou dix jours de temps; et, un grand vent du Sud nous
incommodant, nous avons fait tirer un coup de canon pour faire
venir quelques personnes qui estoient restées à terre. Estant à bord
on a tenu conseil, sçavoir ce que l'on feroit pour apareiller; il a
esté résolu que nous laisserions nostre anchre à notre câble et que
nous appareillerions ...
Le 9 juillet, les vents nous estant contraires et la pluye par des
temps calmes, on a retranché nos victuailles et on a réduit les
équipages du moins à un quarteron de pain par jour et quelque
peu de febvres; cela a fait songer nos matelots à mieux conserver
leurs petites provisions.
Le 5, à midy, nos gens regardant de tous côtés pour voir s'il
ne nous viendroit pas quelques secours, le temps estant tout à fait
calme à nostre grand regret, lorsqu'ils ont apercent quelque chose
ressemblant à un batteau ou chaloupe, ce qui a obligé tout le
monde à regarder et voiant toujours mesme chose avec une blan-
cheur qui ressembloit à un signal, nous avons crû que ce fût quel-
ques pauvres gens qui seroient perdus en mer et qui se seroient
sauvez dans leur batteau ou quelques débrits de leur navire, ce qui
a emeu le dit Beaupeau, capitaine de nostre navire, à compassion,
a fait mettre sa chaloupe hors et y a envoyé le sieur (juillemin,
son lieutenant, avec quinze hommes, pour en sçavoir la vérité.
Mais ayant esté de retour, ils nous ont raporté que c'est une ba-
. laine qui estoit morte et que ce que nous voyons de blanc estoit les
os qui estoient dépouillés de chair, et ce qui nous sembloit un bat-
teau estoit la chair qui estoit encore restée dessus. . .
Le i8, voyant que nos victuailles diminuaient, on a retranché
le pain d'un jour el à sa place on a baillé du ry; quoy que le vent
^^^ li 8^ag;it de Don AtTonso VI, roi de Porlugul, dépossédé du trône le :i3 no-
vembre 1667 par son frère Don Pedro et ia reine Marie-Françoise Elisabeth de
Savoie; relégué dans l*ile de Terceira , Don Afibnso VI y vécut sous la surveillance
du mestre de camp Manuel Nunei Leilao.
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— 190 —
coulinuast k nous estre favorable, uous rapréhandions qu'oa avoit
dea venls contraires. . .
Le sii,à trois heures après midy, M. Beaupeau, capitaine dudit
navire, ayant mis un garçon au bout des mats pour voir s'il dëcou-
vriroit la terre, environ demye heure après, il a cryé ff terreK
Le lendemain 22, nu travers du Port-Louis, nous avons taschez
à y donner dedans. Cependant, chacun se dispose à s'en aller à
terre, aussitost arrivé à l'ancre, particulièrement M. le Vice-
Roy, qui doit envoyer ses bardes aussi tost arrivé, avec tous les
animaux qu'il a amené par rareté, où il y a un bœuf et une vache de
Mandegascart, qui ont une loupe sur le deffaut du col, grande comme
un pain de quinze livres. H y a une Iruye des Indes, fort curieuse;
des oiseaux de Mandegascar qu'on appelle des pintades, qui ont
une corne sur la teste, grands comme des poules; mais ce qui est
de plus remarquable est un oiseau qui vient des Moluques, grand
comme le plus grand mouton qui soit et a une corne sur sa teste
au lieu de creste; il a un grand becq, point de langue; il mange du
fer, des pierres, du bois et tout ce qu'on peut lui bailler. . . Il y a un
canard du Brésil fort curieux. Il y a encore quelques singes, per-
roquets et canariens, tout cela n'estant rien au prix d'un chat-volaat,
d'un rat et d'une teste de cochon marin, qui sont les choses du
monde les plus remarquables.
^ous sommes arrivez au devant de Groy et y ayant une barque
qui nous suivoit depuis mer au soir, nous avons tiré un coup de ca-
non et lui avons fait signal d'arriver sur nous pour nous parler, ce
qu'elle a fait, et, ayant apris lout ce que nous souhaittions, elle
est partie pour le Port-Louis. Nous avons tirez plusieurs coups de
canon pour advertir de nostre venue , ce qui a fait venir plusieurs
barques à bord, où nous avons apris plusieurs nouvelles, entr'au-
tres qu'il y avoit quatre hocquetons du Roy pour y résider depuis
un an que la force estoit arrivé, ce qui nous a donné à penser ne
sachant à quel desseing.
A mesme temps, on a envoyé M. Guiilemin, lieutenant du na-
vire, avec le sieur Grenier, un des officiers de M. le Vice-Roy,
dans une de ces barques au Port-Louis pour annoncer notre ve-
nue.
Peu de temps après nous avons jeté l'ancre du dit navire et nous
avons salué la forteresse de sept coups de canon et ensuite nous
avons chanté le Te Deum Laudamus ! durant ledit temps, nousavoas
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— 191 —
aperçu que la forteresse nous remercioit. Après a vois chanté le Te
DewÊij nous avons tiré cinq coups de canon et la forteresse nous a
encore remercié.
Environ une heure après avoir chanté le Te Deum pour rendre
grâce à Dieu de nostre heureuse arrivée, nous avons veu arriver
une chaloupe à nostre bord, où il y avoit trois gardes du corps
avec un exempt et le teneur de livres de la Compagnie et plusieurs
autres. Ayant entré dans le navire, ils sont allez dans la chambre
de M. le Vice-Roy, et ont entré seuls avec quelques officiers de
mon dit sieur Vice-Roy, puis ont fait fermer la porte. L'exempt,
s'adressant civilement à luy, le tire à part dans son cabinet et lui
a présenté un baston d'exempt avec la commission qu'il avoit de
Tarresler de la part du Roy. Cela a très surpris mon dit sieur, at-
tendu que s'il ne s'estoit que d'innocence en luy. Il les a régalez
du mieux qu'il a pu; puis, ils ont visitez les coffres et les ont ca-
chetez du sceau du Roy et en ont emporté son coffre de papiers.
M' le Vice-Roy estant habillé l'ont mené à terre avec son chirur-
gien et un petit garçon et ont fait resté tout le reste de sa maison
à bord. Estant débordés du dit navire, on a salué de cinq coups
de canon ce qui a esté sceu à mesme temps par tout le navire,
voyant un des dits gardes resté à bord et le peu de cérémonie que
Ton faisoit au départ de l'homme du monde le plus aymé d'un
chacun.
A mesme temps, M*" Rouleau, commis général pour la dite Com-
pagnie, vint et fut signiffié un ordre au capitaine du dit navire de
ne laisser ny sortir personne sous quelque prétexte que ce fut, ny
laisser rien sortir sans ordre exprès, sous peine de désobéis-
sance, signé tLouisTî. Après avoir donné ses ordres, il est allé à
terre , où on l'a salué de trois coups de canon.
Le lendemain, on nous a envoyé toutes sortes de rafraîchisse-
ments, câbles et cordages et nous avons apris que mon dit sieur
esloit dans le fort du Port-Louis, avec les dits gardes, attendant
les nouvelles de Paris. . .
Je finis mon discours en vous disant que sur mon mémoire des
animaux, j'ay oublié de vous dire qu'il y a encore six tortues qui
ne s'est jamais rien veu de sy curieux ny si remarquable, avec
un perroquet couleur de feu qui n'en est pas moins. ^ ^^^.
"^ Bibliolh^uc nationale, fonds français, niss. 6567, p. ao8-3i3.
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— 192 —
MADAGASCAR EN 1767 ET 1768,
D'APRÈS
LES PAPIERS DU GOUVERNEUR DUMAS,
PAR M. G. SAINT-YVES.
La Société archéologique de Tarn-et-Garonne possède une pré-
cieuse collection des papiers du gouverneur Dumas ^*^, qui adminis-
tra rîle de France du i/i juillet 1767 au 3i décembre 1768. Ces
papiers m'ayant été obligeamment communiqués par le dévoué et
savant préaident de la Société, M. le chanoine Pottier, j'en ai ex-
trait quelques notes intéressantes sur les relations de Tlle de France
avec Madagascar en 1767 et 1768 et sur les débuts de l'entre-
prise de M. de Maudave.
Fréquemment, des navires étaient envoyés de l'île de France et
de rtle Bourbon à la côte orientale de Madagascar pour y faire la
traite des noirs et y acheter des bestiaux. Dès le lendemain de son
arrivée, le 1 5 juillet, Dumas apprend que Jean Hard, chef de Fou-
lepointe, avec lequel négociaient principalement les Français, a été
égorgé et que cette partie de l'Ue de Madagascar est si troublée
qu'il faut renoncer pour le moment à y commercer. Le bâtiment k
Choiseul, commandé par le sieur de La Carrière, aux ordres du sieur
Laval, chef des traites, y avait été envoyé pour y acheter du riz et
il est revenu à vide ^^^
Le 29 , le navire le Prudent^ armé par le sieur Nevé et commandé
par le sieur Richard, est parti de l'île de France pour la côte mal-
gache (^). Le gouverneur Dumas signale une fraude de traitants de
(^) États de service du gouverneur Dumas : Ueutenant en second de grenadiers
du régiment d'Agenais, le 36 août 17/13; lieutenant le k août 17/13; major gé-
néral et inspecteur des troupes au Canada , en 1 769 ; rang de colonel le 39 mars 1 76 1 ;
commandant général des iles de France ol de Bourbon le 1"* mai 1766 ; brigadier
le 39 février 1768; maréchal de camp le i*"" mars 1780.
^^^ Journal manuscrit du gouverneur Dumas, en double oxemplaii-e , p. i. .
(^) Journal manuscrit, p. i3.
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— 193 —
rile de France qui font faire des ornements pour les nègres de
Madagascar en argent faux ; il demande s il n y a point à cela d'in-
convénient et si cette supercherie, découverte par les naturels, ne
peut pas contribuer à discréditer la nation ^^\
Au mois d'août, M. de Vauquelin est envoyé à Madagascar avec
la flûte du roi la Garonne, Le gouverneur Dumas lui donne les in-
structions suivantes :
ffLa célérité de Texpéditiou est, dans ce moment, ce qu'il y a
de plus important pour le service du Roy. M. de Vauquelin n'a pas
un moment à perdre pour se rendre à Madagascar charger les
bœufs, esclaves ou denrées qui seront achetés par le Régisseur des
traites et en faire le transport à l'Ile de France. Les circonstances
nous mettent dans la nécessité de faire faire deux voyages à M. de
Vauquelin, tandis que la saison, déjà trop avancée, semble s'y oppo-
ser. C'est à son zèle et à son activité à vaincre les difficultés et à
surmonter les obstacles. M. de Vauquelin, à son arrivée à Mada-
({ascar, demandera le chef Maimbou , le fera inviter à venir à son
bord pour lui parler de la part du Roy et, si le chef se rend a son
invitation, il lui rendra les honneurs qui pourront le flatter davan-
tage par le nombre de coups de canon et les pavillons de tout carac-
tère. Si le chef Maimbou refusait d'aller à bord et qu'il Htconnottre
quelque méfiance, M. de Vauquelin lui feroit oflrir et lui donneroit
des otages v
Suit le canevas du discours que M. de Vauquelin doit tenir au
chef Maimbou. Le but principal de l'expédition est d'assurer l'ap-
provisionnement de l'île de France et de Tlle Bourbon en esclaves
et en bestiaux. Si le chef Maimbou se montre favorable, M. de Vau-
quelin lui présentera le chef des traites (régisseur en chef des
traites) Glemet, chargé de toutes les relations commerciales avec
les indigènes. Dans le cas, au contraire, où M. de Vauquelin ne
pourrait s'entendre avec le chef Maimbou, il se rendrait à la baie
de Saint-Augustin.
En ce qui concerne les Anglais, crées peuples connoissent les
Anglais et ne les aiment pas; il faut les entretenir dans une sorte
de méfiance, leur laisser entendre que c'est une nation contre la-
quelle il faut toujours être eu garde et que, si jamais ils en étoienl
oprimés, ils trouveroient des secours puissants parmi nous. . . Ce
^^' Joiu'iial mausucrit, p. iti.
Gkographib, N"* 1-2.— 1900. i3
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— 194 —
qui est contenu dans cet article doit être dit avec une sorte d'adresse
qui ne compromette point et qui ne fasse point d'engagement, Tin-
tention du Roy n'étant point d aller faire la guerre à l'Angleterre
pour l'intërét de cette traite ^^U.
Dans son Journal , à la date du a 3 août, Dumas fait les réflexions
suivantes : tr Je présume que Madagascar doit être prodigieusement
peuplé, caria nombreuse quantité d'esclaves que ce pays a fourni
aux Isles en sept ou huit ans, a été traité presque à un seul lieu de
la c6te, appelé Foulepointe. J'ai appris que, depuis quelques années,
plusieurs de ceux qui y résident pendant le cours de la traite en
ont rapporté d'assez grosses parties d'ambre gris ; cet aromate doit
y être assez commun; un établissement dans ce pays-là nous en
procurerait sans doute en abondance, mais je présume que c'est
encore le plus petit objet des richesses qu'il nous offre. Les mines
d'or et de cuivre, la pêche de la baleine, l'abondance des subsis-
tances en grains et en bestiaux, la beauté des bois de construction
sont des objets d'une toute autre importances^).))
La flûte du roi, 2a Garonne ^ commandée par M. de Vauquelin,
était de retour de Madagascar le lo octobre 1767; elle portait 7
à 8 négresses, 79 bœufs ou vaches, 85 génisses et 36 moutons ^'^
Le 16 octobre, la Garonne retourne à Fort-Dauphin; elle revient à
l'Ile de France le 1 & novembre. Un troisième voyage de la Garon$u
a lieu du 90 novembre au 91 décembre S^).
Pendant ce va-et-vient du navire entre l'Ile de France et la cèle
malgache, le régisseur en chef des traites, Glemet, résidait à Forir
Dauphin, assisté de deux préposés aux salaisons, dont les pouvoirs
n'avaient pas été suffisamment délimités par rapport aux siens. Ce
Glemet avait précédemment habité le Canada. Le 96 octobre 1767,
Glemet écrit au gouverneur Dumas qu'il a fait tuer 39a bœufs;
mais le commerce est entravé souvent par des guerre entre les indi-
gènes; pour ramener la paix, Glemet s'est entendu avec Maimboo,
notre allié; il a envoyé son lieutenant Avril pour négocier avec les
chefs en guerre et les décider à rentrer dans leurs villages. On va
entrer dans la mauvaise saison, la morte-traite. Maimbou et tous
les autres noirs vont se retirer dans leurs villages, les uns pour y
(*) Journal manuscrit de Dumas, p. 33-37.
(*) Journal manuscrit de Dumas, p. A3.
(*) Journal manuscrit de Dumas, p. 73.
(*) Journal manuscrit de Dumas, p. 76, ii3, 137.
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— 195 —
cultiver la terre, les autres pour aller dans Tintérieur faire du com-
merce parmi les tribus éloignées. Maimbou une fois parti, il ne
reste pas vingt noirs dans les environs de Fort-Dauphin; ils habi-
tent un unique village à la pointe d'Itapëre ^^K
D'après les observations présentées par Glemet au gouverneur
Dumas, dans un mémoire du i"^ mars 1768, tril est de nécessité
absolue d'emporter au Fort-Dauphin un chaland à fond plat, de 35
à ko pieds de longueur, pour embarquer les animaux vivants à
bord des fliites; sans quoi il faut toujours s'attendre à en perdre le
tiers et peut- être la moitié, suivant la longueur des traversées du
Fort-Dauphin à Maurice 7). Suivent de nombreux détails sur les
procédés à adopter pour avoir de bonnes salaisons ^^^
Fort-Dauphin est donc, à cette époque, exclusivement un comp-
toir de traite, une simple factorerie oJL vivent sept à huit Français,
agents commerciaux bien plutôt qu'agents politiques. Toutefois,
pendant la période de la morte-traite , Dumas y envoie une petite
garnison afin de protéger les hangars, les magasins, les ateliers
pour les salaisons. Elle est sous les ordres de M. de Valgny, ancien
officier dans le bataillon de Tlnde, qui a déjà séjourné et voyagé à
Madagascar et connaît même la langue du pays; il a avec lui un
caporal, six hommes et deux employés ^^).
Parmi les instructions données à M. de Valgny par le gouverneur
Dumas, il en est quelques-unes d'intéressantes : irM. de Valgny
aura eu le tems, pendant l'hyvemage, de prendre au Fort-Dau-
phin les connoissances nécessaires sur les avantages que nous pou-
vons retirer de cette partie de Madagascar. L'expérience qu'il a
acquise par un séjour de plusieurs années dans différentes parties
de cette grande lie, la connoissance de la langue du pays, son zële
connu pour le serrice et surtout sa réputation d'une probité exacte
m'engagent à le prier de se charger en chef de diriger toutes les
opérations de la traite au Fort-Dauphin. . . S'il est possible au
sieur de Valgny de nous faire des envois de plantes ou graines utilles
ou agréables, ainsi que des oiseaux ou animaux propres h être mul-
t>) Lettre de Glemet au gouverneur Dumas, en date du' a6 okobre 1767 (Pa-
piers Dumas).
W Observations particulières sur le FortrDauphîn, pour assurer la conserva-
tion des animaux vivants qui seroient embarqués et le succès des salaisons, par
GlemeL
^) Journal manuscrit de Dumas, p. 1 13.
i3.
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- 1% —
tipliés dans cette colonie, il ue doit pas doutter que tout ce qu'il
nous envoyera à cet égard ne soit reçu avec recounoissance.?)
Nous avons les réponses de M. de Valgny à quelques-unes de ces
questions : rr Les connoissances sur les objets de commerce au Fort-
Dauphin sont bornées aux bœufs, très peu d'esclaves et moins de
ris. Il y a peut-être matière à quelques découvertes botaniques, eu
métaux, en teintures, eaux minéralles, en matières à faire des
étoffes, en huilles, gommes et autres productions naturelles. . . Je
diray seulement à présent que cette partie de Madagascar n est propre
qu'à ce qu'on y fait depuis trente ans : des salaisons et traittes des
bœufs vivants. . . Jay eu connoissance d'une huille bonne à man-
ger, qui se lire du fruict d'un arbre nommé ohivane, espèce de va-
couët. J'en ay demandé une bouteille qu'on m'a aporté et pour la-
quelle on m'a demandé une bouteille d'eau-de-vie que je n'avois et
n'ay point et je n'ay pu traitter cette huile, tî
Au sujet de la sécurité, M. de Valgny ajoute : «r Je ne puis icy
me confier qu à moy à cet égard et je me dois à moy même de ne
point m'en raporter à la prudence du sieur Avril , chargé de la traitte ,
fonctions bien différentes de celles de se conserver dans un pays
qu'il n'est pas aisé de connoittre politiquement et où il est aisé de
fiiire de mauvaises affaires, lorsqu'on ne regarde point les hommes
comme des hommes, de quelque couleur qu'ils soient ^^^ 79
Telle était notre situation à Madagascar et les relations de la
rr grande teri'e^ avec l'ile de France et l'Ile Bourbon, iorsqu'eo
France on formait le projet d'y entreprendre de nouveau un éta-
blissement définitif. Le ai novembre 1767, le duc de Praslin^*''^
écrit aux gouverneurs des iles de France et de Bourbon, en leur en-
voyant un mémoire intitulé : Projet d'un itablissement à Madagascar.
Nous extrayons de ce mémoire les passages suivants :
rr Les objets qu'on peut tirer de Madagascar sont variés à l'infiny.
Cette isle réunit les productions des deux zones. Elle peut fournir
abondamment au commerce de l'Asie et de l'Europe le coton , la
^^' Mémoire de M. de Valgny au gouverneur Dumas, envoyé de Fort-Daupbin
en juillet 1768.
(') Duc de Praslin, né en 1719, cousin du duc de Cboiseul, fils d'Hubert,
marquis de Cboiseul , de la branche des Cboiseul-Cbevigny, lieutenant-général en
17^8, dur de Praslin en 1763, ministre de la marine en 1766; il a contribué
avec son cousin à réorganiser notre marine. Voir les études de M. Donneaud dans
la Revue maritime et coloniale.
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— 197 —
soye, les gommes, toutes les raisinés, l'ambre gris, le benjoin,
rëbène, les bois de teinture, le chanvre, le lin, le meilleur fer, tous
les métaux, lor même. On peut y fabriquer plus utilement que
partout ailleurs toutes les ëloifes de Tlnde et principalement celles
qui nous sont nécessaires pour la traite des noirs. L'abondance du
bëtail, en ajoutant à ces objets de commerce, le suif, les cuirs,
tes salaisons, assurera encore avec le ris et le bled qui y croissent
merveilleusement toutes les subsistances nécessaires aux troupes
de terre et de mer que le gouvernement voudra entretenir à Tisle
de France pour deffendre et pour attaquer; la navigation entre
cette isle et Madagascar peut avec quelque précaution être assurée
dans tous les tems. La société entre ces deux isles est donc néces-
saire et naturelle; la richesse et la force de Tisle de France dé-
pendent de Madagascar, et rétablissement proposé sera pour Tisle
de France également facile à exécuter et à conserver.
ffll n'est pas besoin pour cette conqueste d'envoyer des escadres
et des troupes, ni d'y transporter à grands frais une société toute
entière; de meilleurs moyens nous donneront cet établissement
sans frais; c'est par la toute-puissance de l'exemple, dés mœurs,
d'une police supérieure et de la religion qu'on se propose d'acquérir
à Madagascar. La société y est toute formée; il ne s'agit que de
l'attirer à nous et de la diriger suivant nos vues qui ne scauroient
éprouver d'obstacles, puisqu'ils iniéressent les madacasses eux-
mêmes par l'utilité des échanges réciproques.
!rM. de Maudave, qui a adressé à Monseigneur un mémoire sur
l'utilité et la facilité de cet établissement, s'offre luy même pour
Texécuter sous les ordres du gouverneur de l'isle de France; il
propose d'envoyer de cette isle un détachement de la Légion au
Fort-Dauphin qui ne nous est pas contesté parles naUirelsdu pay^^.
On songera d'abord à se loger dans ce fort; on n'y mestrn point
d'autre façon que celle que font ceux qui vont y faire la traite dans
l'isle. Cinq ou six mois seront employés à parcourir Tintériour du
pays à huit ou dix heures à la ronde, car il ne faut pas regarder
le Fort-Dauphin comme le meilleur établissement; il y a ù trois
lieues au sud de ce fort une belle rivière nommée Faushère, dont
le cours, jusqu'à vingt lieues dans les terres, est navigable pour de
petits bâtiments; elle forme auprès de son embouchui*e un étang
de 3,000 toises de diamètre, dont la profondeur n'est jamais au-
dessous do dix brasses. Cet ét^ng communique à la nier par un vu-
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— 198 —
^al de 5oo à 600 toîses, creusé par la pente des eaux, et ce canal,
dans la saison la plus sèche, donne passage aux plus fortes cha-
loupes; avec un peu d'art et de travail, cet étang pourroit devenir
le plus beau port de Tunivers et il pàroist que c'est à Faushère.
qu'il convient d'établir.
((Après qu'on y aura transporté le camp, de l'aveu des gens du
pays, il conviendra de doubler la garnison. Les vingt premières
habitations assureront le succès de l'établissement et dès la seconde
année, il sera aisé d'en former beaucoup d'autres. Pendant ces deux
premières années, on ne fera pour ainsi dire qu'essayer rétablis-
sement et pour l'affermir ensuite , on préparera les matériaux néces-
saires à la construction d'un fort qu'on édifiera la troisième année,
plus tôt pour la dignité du commandant que pour s'y maintenir en
iforce . . . w
Le mémoire du duc de Praslin comprend une liste des personnnes
qui doivent être employées dans l'entreprise avec leurs appoin-
tements : un commandant, M. de Maudave, 8,000 livres; un sous-
lieutenant d'artillerie, Dolvet de Grandpré, i,&5o livres; un ingé-
nieur, Saint-Pierre, 2,4oo livres; un officier particulier, de Poilly,
1,900 livres; un ingénieur géographe et dessinateur (le nom est en
blanc), 9,ùoo livres; un arpenteur (non désigné), 1,600 livros;
un botaniste (non désigné), 9,&oo livres; deux missionnaires,
9,000 livres; un commis de trésorerie en même temps garde-ma-
gasin, Pestré, 9,/ioo livres; un commis, Laureau, 1,900 livres;
un chirurgien (non désigné), 1,800 livres; un aide-chirurgien, un
infirmier, dix maîtres ouvriers. Les marchandises nécessaires à
l'établissement pendant la première année sont évaluées à une somme
de 33,548 livres ti).
Un mémoire adressé au duc de Praslin par M. de Maudave, le
6 septembre 1767, complète le précédent. M. de Maudave se pro-
pose tout d'abord d'établir un m(nwement commercial constant entre
Madagascar, Fïnde et la cote orientale d^ Afrique, en se servant des
flûtes de la marine royale. «rJe ne pourrai employer cette flAte,
dit-il, que six ou sept mois après mon arrivée à Madagascar; cet
espace me suffira pour préparer la cargaison et la faire conduire
au bord de la mer. Elle consistera en poutres et poutrelles, solives
^') Projet d*un établissement à Madagascar, mémoire signé «duc de Praslin* t
papiers Dumas, coté lettre H.
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— 199 —
et soliveaux, chevrons, madriers, planches pour la charpente, en
pièces de quille, en brions et étambots, etc., et gënëràlement en
toates sortes de pièces nécessaires au radoub et même à la construc-
tion des navires ... Je ferai partir cette cargaison pour la c6te de
Coromandel , où elle sera rendue promptement et avantageusement;
la flûte prendra du produit de cette première vente une cargaison
de toiles blanches et bleues, de mouchoirs propres pour la côte
orientale d'Afrique. Elle transportera ces marchandises à Querimbe,
o& elle prendra un chargement de coris qu'elle ira vendre dans le
Bengale , d'où elle reviendra à Madagascar avec un chargement de
marchandises des Indes convenables aux habitants de cette lie. Je
serai alors en état de lui donner en retour une cargaison plus im-
portante dont le fonds sera toujours des bois de marine, t) M. de
Maudave voudrait également favoriser Immigration à Madagascar de
travailleurs hindous : «rM^ le duc de Praslin ne sourait croire à
quel point il nous est avantageux d'attirer à Madagascar des familles
indiennes. Lorsque ces bonnes gens sont transplantés au delÀ de la
mer, ils oublient aisément leur pays qu'ils paroissent aimer si ten-
drement. Lorsque leur subsistance est assurée et qu'ils retirent
quelques fruits de leurs travaux , ils s'affectionnent aux lieux qu'ils
habitent. Gomme je suis fort connu sur la càte de Coromandel,
j'ose dire que ceux que j'inviterai de venir me joindre k Madagas-
car ne se feront pas tirer l'oreille, j»
Plus loin, M. de Maudave, dans son mémoire, propose de faire
fabriquer à Madagascar des cotonnades pour la consommation indi-
gène dans toutes les lies et côtes de la mer des Indes : trMon objet
le plus important est de faire manufacturer sur les lieux mêmes le
coton qu'on trouve même dans la plus excessive abondance, et je
maintiens que lorsque j'aurai rassemblé deux cents tisserands et
deux cents peintres avec leurs familles autour du Fort-Dauphin, ils
formeront un si grand nombre d'élèves que je pourrai me vanter
d'avoir transporté les fabriques des Indes qui nous sont nécessaires
à l'extrémité de IMsle de Madagascar, t»
M. de Maudave se montre partisan des unions entre les colons fran-
çais et les femmes indigènes : «rLes femmes dans l'isle de Madagas-
car ont, comme par toute la terre, une suprême influence sur les
esprits; nous voyons dans les anciennes relations que les brigands
que M. le maréchal de la Meilleraye fit passer dans cette isle ne
s'y soutinrent, malgré leurs cruelles rapacités, que par l'appuy de
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~- tîOO —
quelques alliances semblables à celles que nous proposons. Les
femmes de cette isle sont capables de tendresse et d'attachement;
elles entrent sans partage dans les intérêts de leurs époux et il est
impossible de suivre une maxime plus salutaire et plus efficace que
celle qui permettrait ces unions. ?)
Enfin, un passage curieux du mémoire de M. de Maudave et qui
mérite d'être cité, est celui où il songe à utiliser des troupes indi-
gènes que Ton formerait à Madagascar pour combattre la puissance
anglaise dans llnde : «H est question, dit-il, de former à Mada-
gascar un corps de quatre mille nègres, armés, habillés, exercés à
notre manière, et, dans le cas d'une rupture avec l'Angleterre, de
les faire passer aux Indes avec un corps de douze cents Français el
un train d'artillerie. Je maintiens ({u'un homnie d'esprit et de ctvuv
qu'on laisseroit maître de sa conduite, renverseroit en deux cam-
pagnes le colosse de la puissance angloise dans les Indes ^^^.tî
Le régisseur général des traites à Fort-Dauphin, Glemet, n'est
])as précisément aussi enthousiaste que M. de Mandave. Consulté à
trois reprises par le gouverneur Dumas, le t4 avril 1768, le 3 mai
1768 et le 23 mai 1768, il fournit trois mémoires qui se com-
plètent l'un l'autre.
ffLe Fort-Dauphin, dit-il, ne devra jamais être pris pour y for-
mer des établissements en forme de colonies; la situation du lieu,
le local , l'éloignement des bois propres pour toutes sortes de con-
structions, la difficulté des embarcpiements et des débarquements,
enfin les risques continuels que les vaisseaux courent dans la baye,
sont absolument des obstacles invincibles. H ne doit être regardé
que comme un entrepôt de bestiaux dont on peut avoir recx)urs au
besoin, tant pour peupler les isles de France et Bourbon, en les
exportant vivants, que pour y faire des salaisons. Cette ressource
sera infaillible en maintenant l'ordre, la bonne foy et la douceur
qi^e'j'ai pratiqués avec les naturels du pais dans ma première mis-
sion,
rr Quant à l'objet de l'établissement en forme de colonie, il n'est
pas douteux que le gouvernement portera ses vues dans la partie de
Foutepointe. La situation est heureuse, le sol de la terre est extrê-
mement fertile, les bois y sont en abondance et la baye ou havre
offre un azile assuré pour les vaisseaux. Si l'intempérie de Tair a
' Papiors Diim«R. Mémoire de M. de Mendave, pu date du 6 décpintïre 1767.
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- 201 -
occasionné des maladies, i on n'aura pas cet inconvénient à craindre
en faisant des défrichis considérables sur le bord de la mer, où de
toute nécessité, le premier poste devra estre étably, car pour l'inté-
rieur des terres qui n'est pas marécageux, l'air y est très salubre. . .
tr Mon avis seroit de faire des salaisons au Fort-Dauphin pendant
les mois de may, juin et juillet; pour cet effet YEtoUe du Matin >
porteroit le monde, les ustanciles et effets de traite. Pendant ces
trois mois, la Garonne me porteroit à Fouipointe, pour en ma qua-
lité de régisseur en chef des traites de Madagascar y faire connoitre
les intentions du Roy aux naturels du pais et y faire les réglemens
que j'ai établis avec succès à Fort-Dauphin.
r-Le sieur Avril, commis, aidé de l'interprète et du chef nègre
Kamonza doit être en état de conduire les opérations (à Fort-Dau-
|>liin) d'autant mieux que les nègres en général l'aiment. M« de
Vnigny. qui commandait le détachement pendant mon absence, aura
la direction générale de l'opperation jusqu'à mon arrivée, en sup-
posant que je sois obligé de revenir de Fouipointe «u Fort-Dau-
phin ^^L*»
Dans un second mémoii*e, daté du 3 mai de la même année,
Glemet reprend le même projet d'établissement à Fouipointe, et
ajoute : trLa flutte la Garonne n'étant pas sitôt prête, je propose*
(|u'on m'envoye au Fort-Dauphin dans ¥ Étoile du Matin avec le monde
nécessaire tant pour les opérations de ce lieu que pour celles de
Fouipointe. Quand j'aurai étably la traite au premier endroit, ce
qui ne sera pas fort long, j'en partirai dans le même bâtiment pour
aller à Fouipointe y ouvrir la traite et faire connaître les intentions
du Roy aux naturels du pais. . * R conviendra que je garde à ma
disposition Imoile du Matin pour aller à Tamatave, Fénérif et peut-
être à la baye d'Antongile chercher le riz que j'y enverrai traiter,
que je déposerai à Fouipointe jusqu'à ce qu'il y en ait la cargaison
de la Garonne ou d'un plus moyen bâtiment qu'on m'expédierait de
Maurice sur les avis que j'en donnerai suivant les circonstances ^^^^
Pour réussir dans son entreprise de Fouipointe, Glemet se basait
beaucoup sur le précieux concours de Fitet dit Lahigome^ comme
interprète; cet interprète jouissait d'une réelle influence parmi les
indigènes en cette partie de la côte orientale de l'Ile ; aussi , le gouver-
(*^ Papiers Dumas. Observations sur Madagascar, par le sieur Glemet, \h avril
1768.
'') Papiers Dumas. Observations sur Madagasc;ir, par le siour Glomot , 3 inni 1 768.
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— 302 —
neur Dumas et rintendant Poivre avaient-ils promis à Giemet qae Labi-
gorne lui serait attaché comme interprète. Or, le 9 3 mai, Giemet
écrit au gouverneur Dumas que l'intendant Poivre a changé d'avis
et qu il refuse de nommer à ce poste l'indispensable Labigome ^^K
En réalité l'intendant Poivre voulait se contenter de rétablissement
de Fort-Dauphin et se montrait très hostile à Tentreprise de Foui-
pointe; au contraire, le gouverneur Dumas, frappé des arguments
dliommes expérimentés comme Giemet et M. de Valgny, avait com-
pris cpi'une entreprise ne pouvait réussir à Madagascar qu'en pre-
nant pour base un autre point que Fort-Dauphin, et il approuvait
les propositions de Giemet* Nous sommes obligés de reconnaître
qu'en cette circonstance l'intendant Poivre se montra quelque peu
au-dessous de la réputation cpie lui ont faite les historiens et que le
gouverneur Dumas, Giemet et M. de Valgny ont raison contre lui.
Quoi qu'il en soit, le gouverneur Dumas passait outre. VÉoile du
Matin partait lé s 5 mai de l'Ile de France, emmenant à son bord
le régisseur en chef des traites Giemet ^^\ et la flûte h Garonne pre-
nait à son tour la route de Madagascar le 98 mai : (f J'ai dressé,
dit le gouverneur Dumas dans son Journal, des instructions pour
le régisseur en chef des traites du Roi à Madagascar sur la prise
de possession du poste de Foulepointe. Ces instructions sont con-
formes aux principes qui m'ont déterminé à cette prise de posses-
sion contre l'avis de M. Poivre.
((Tai fait embarquer sur la flûte du Roy la Garonne le sieur Fitet
La Rigome, à cpii j'ai donné commission à Madagascar en qualité
de premier interprète. Ayant amené violamment ia prise de posses-
sion de Foulepointe contre l'avis de M. Poivre, je n'ai pas dû hé-
siter à y employer contre son sentiment celui que je crois très-
capable et peut-être seul capable d'établir la traite du Roy dans ce
poste ^'^Tî
Une note anonyme, mais qui doit être rédigée probablement par
Giemet, d'après les renseignements fournis par ce La Rigome,
donne de curieux détails sur l'histoire indigène de Foulpointe au
xviii* siècle :
(fTamsimato, le descendant des fourbans, a été le premier chef
^^^ Papiers Dumas. Lettre de Giemet aa gonvemenr Dama<«, 4 3 mai 1768.
(') Journal du gouverneur Dumas, p. 167.
^'> Journal de DnmM, p. 170-971.
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— 203 —
pour qui les gens du continent de Foulpointe ont eu les premières
considërations.
ir Jean Hard, fils d'une des concubines de Tamsimato, qu'il adopta
avec beaucoup de difficulté parce quil n'en étoit pas le père, fut
longtems avant d'avoir la considération du peuple, principal motif
de haine qu'il prit contre ce méine peuple, ce qui a occasionné
beaucoup de division.
ff Cet homme venu à l'ége de so ans commença à s'opposer à
ce que les peuples du continent ne pussent être pourvus de muni-
tions de guerre, voulant les assujettir à ne traiter qu'en piastres,
ce qui occasionna la jalousie du peuple contre lui. N'ayant pu réus-
sir à interdire aux peuples les munitions dont ils avaient besoin, il
employa la force en faisant arrêter sur le chemin et prendre d'au-
torité les munitions que les François avoient vendues à Foulpointe
aux gens des terres, portant la violence jusqu'à faire feu sur eux,
dont il fut tué et blessé plusieurs Manivoulois, Ghianac et Betani-
mena ^^\ ce qui fut cause que ces peuples se liguèrent contre Jean
Hard et, dans une action, il y fut tué sur la montagne de Voudra-
fiton, à dix-sept lieues de Foulpointe; les vainqueurs prirent le ca-
davre de Jean Hard et en firent ce que la vindication excède chez
des peuples grossiers et barbares.
(fHyavy, fils de Jean Hard, après la mort de son père, auroit
abandonné Foulpointe si les vaisseaux de la Compagnie n'y fussent
arrivés, parce que les vainqueurs de son père vouloient s'emparer
de Foulpointe pour jouir de la liberté du commerce; ses alliés les
plus attachés étoient prêts de l'abandonner; mais les François, con-
tinuant à considérer Jean Hard, soutinrent les droits de son fils,
ce qui ramena ses alliés de son party.
vLes Manivoulois, Chianac, Bétaniména et autres du party con-
traire , craignant que l'affection des François pour Hyavy ne le rendit
trop despote et qu'il chercha à venger la mort de son père offrirent
la possession de Foulpointe pour avoir liberté sûre du commerce ;
ceux-cy ne voulurent prendre que le party de la médiation, à
l'imitation des Ântaracahaye, Ântevogou et Antabanyaram, répu-
blique neutre; depuis ce tems là, il semble cpie la tranquillité a tou-
jours régné dans cette partie ^^^w
t>) Les Betanimena, dont le nom n^est pas modifié sur les cartes actuelles, ha-
bitent entre la rivière Mangoro, an Sud, et Andevoranto, au Nord.
(*} Document détaché et non eoté des papiers Dumas.
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- 204 ~
Le 1 4 juillet 1 768 arrivait à Hle de France le navire de la Com-
pagnie des Indes le Castries, ayant à son bord M. de Maudave^^^.
Dans un mémoire date de 1771, après l'échec de son entreprise,
M. de Maudave dit : <f Je n'ai jamais su précisément quelle était
Topinion de M. Dumas, w Le Journal du gouverneur va nous fixer
à ce sujet :
A la date du 16 juillet : (rl^'arrivce de M. de Maudave a fait ici
une grande sensation; il a des partisans, et en cpialité d*homme
dVsprit et de mérite, il doit avoir des envieux et des jaloux; il y a
ensuite le chapitre des sots et celui des méchants. La conduite de
M. de Maudave dans ce moment est délicate. . . jusqu'à présent, il
s'annonce d'une manière très-satisfaisante- et il a reçu de moi tout
Taccueil que je dois à un homme à qui M. le duc de Praslin a
donné sa confiance el qui est très capable d'y répondre digne-
ment ^^^^
Du 18 juillet : «rJe suis fort content de la tournure de M. de
Maudave, de l'air et du ton qu'il prend avec moi et de la confiance
qui s'établit entre nous. Si elle est de bonne foy de sa part comme
de la mienne, le service du Roy y gagnera beaucoup ^'^.^
Du 3i juillet : erj'ai reçu une lettre de M. de Maudave paria-
quelle il me communique celle qu'il écrit à M. le duc de Praslin,
dont il m'a envoyé copie en me priant de la lui renvoyer. Tl m'a
adressé en même temps un mémoire pour me prouver la nécessité
d'aller de sa personne au Fort-Dauphin par la première flutte qui
partira. Ce mémoire m'a paru de toute inutilité puisque nous
sommes convenus de cette marche à tenir, quand même il serott
décidé selon mon opinion que le principal établissement ne devroit
pas être fait dans ce lieu . . . J'ai remarqué que dans sa lettre à
M. le duc de Praslin, il parle du Fort-Dauphin comme d'un premier
établissement à faire , tandis que le Ministre n'ignore pas que nous
en sommes en possession depuis Tannée dernière , que nous y sommes
établis dans l'ancien fort, qu'un détachement de la légion y a passé
le tems de morte traite, que nous y sommes possesseurs tranquilles
de l'aveu des chefs du pays ^^K n
i,
Journal de Diunas, p. 3o3.
Journal dp Diima», p. âo5.
Journal de Dumas, p. 807.
Journal de Duman, p. .3iK.
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- 205 -
Le 5 août, la flûte la Garonne revenait de Forl-Dauphiu; elle \
avait chargé 897 bœufs, dont une centaine avaient p<5ri pendant la
traversée.
<T II y a eu des difficultés pour traiter; le chef Maimbou sVst
leuu à l'écart; les autres chefs Texcitoient à paraître. Les naturels
de cette partie de Tisle se méfient toujours des François, parce
qu ils craignent la vengeance ... Le sieur Glemet est parti immé-
diatement après la Garonne pour se rendre à Foulepointe , confor-
mément aux ordres que je lui ai donnés avant son départ ^^Kn
Le 18 août, le gouverneur Dumas écrit dans son Journal : tr Dans
loutes les conversations de M. de Maudave, je m'apperçois quen
saisissant bien Tobjet de Madagascar en grand, il n'a aucune con-
noissance des movens de détail qu'il faut employer pour assurer le
succès de son entreprise, et lorsque j'entre avec lui dans ces détails,
y m'apperçois trop qu'ils ne lui font qu'une foible impression.
Laissons-lui faire son premier voyage au Fort-Dauphin, les localités
doivent le frapper; j'espère qu'à son retour il sentira mieux (|uVn
calculant les grandes choses en spéculation, il faut s'occuper des
petites dont la pratique doit nous conduire a notre but^^^;»
Le gouverneur Dumas estime que, pour réussir à ^Madagascar, il
faut s'établir au centre de la côte orientale, de manière à pou\oir
pénétrer dans l'intérieur, et il a songé à s'établir à la rivière de Ma-
nanjary. Et, dans ce but, il envoie le chevalier Grenier reconnaître
le littoral. Le i"" octobre 1768, le chevalier Grenier écrit de Ta-
matave au gouverneur :
ffLe lendemain de mon arrivée à Tamatave, je commençai à
lever le plan de ce port où les fiâtes peuvent mouiller en sûreté
pour faire la traitte; je l'ay achevé après avoir vu par moi même et
fait les relèvements les plus exacts des dangers qui Tenvironnenl.
Cette besogne terminée, j'ay été par terre à trois lieues de Tama-
tave prendre connoissance de la belle rivière d'Yvondrou. La curio-
sité m'a mené plus loin; j'ay pris une pii*ogue appartenant au chef
du premier village; ce chef m'a conduit par eau jusqu'à un autre
viUage et d'encore en encore j'ay fait une dixaine de lieux dans le
Uc dTvondrou; j'ay vu cette belle isle qui n'est qu'une presqu'île
^'^ Journal de Dumas, p. 3 a a.
"^ Journal de Dumas, p. 33o.
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— 206 —
et je suis en ëtat de vous en donner une pleine connoissance. De
chef len chef, recevant des salam partout et donnant des salam à
Tavenant, j*ay fait mes observations avec la plus grande tranquiiiitë.
Taurois étë plus loin, si les Betanimene n'avoient pas été en guerre
avec les hommes de ce pays-ci. Hier la paix a étë terminée entre
ces deux nations rassemblées devant la caze de La Broche; on fit
hisser le pavillon blanc et je fis tirer un coup de canon, et dis à
La Broche de signifier à ces nations que l'intention du grand Roy
de France est qu'ils vivent en paix; et qu'on les a fait rassembler pour
faire le serment de fidellité. Après un long palabre, ils consentirent
à faire ce serment. Silouloutte fut difficille à réduire; cependant il
le fit comme les autres; cet homme porte sur sa figure le caractère
de la fourberie; je le crois dangereux et je trouve bien du bon sens
aux noirs de Foulpointe de ne pas le recevoir parmi eux. Après
leur serment, je leur fis dire que le Roy de France donneroit tous
les secours possibles à ceux qui seroient fidelles à leui*s promesses,
et contre ceux qui y manqueroient je fis tirer trois coups de
canon et leur fis dire en même temps que c'étoit là le serment
du Roy de France. On me présenta un coup d'eau de vie, qu'il
me falut avaler sans faire de grimace, et La Broche leur dit :
trTous ceux qui aiment le Roy de France crient avec nous : crVive
«fie Roy II» Ils se levèrent tous et nous criâmes trois fois : «Vive le
ïfRoy!^
((Les chefs députés des Betanimenes qui sont dans ce moment à
mon bord paroissent dans l'intention de faire la paix avec la na-
tion qui habite Manourou. Je viens de les y disposer affin de déter-
miner la guerre qu'ils ont ensemble quand je serai dans ce port;
sans cela je trouverois des difficultés invincibles à la perfection que
je veux mettre à mes observations ^^Kv
Sur Foulpointe, que visite également le chevalier Grenier, il
écrit : (f Je ne suis point étonné que les Français aient depuis long-
temps choisi Foulpointe pour y faire leur commerce. Le port y est
admirable et si je n'en trouvois pas ailleurs qui l'égalât, je vous
indiquerois les moïens de le rendre meilleur..
«rEn arrivant icy, je fus voir M. Glemet qui me dit que le chef
Siloulou, meurtrier du feu roi Jean Hard, étoit venu le trouver pour
lui demander la permission de s'établir dans le village de Foui-
('' Lettre du chevalier Grenier au (gouverneur Dumas, écrite de Taniatave*
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— 207 —
pointe; qu'il lui avoit répondu qu'il verroii cela. 11 envoya aussitôt
savoir si le Roy et les ministres le trouveroient bon ; ceux-ci tinrent
un palabre ou conseil et le député du conseil s'exprima ainsi à
M. Glemet : vrTu nous as recommandé la paix : si tu la veux avoir,
(fil ne faut pas recevoir Silonlou dans le village; c'est un caractère
((dangereux qui troubleroit notre tranquillité actuelle. ?) Cette ré-
ponse fut rendue à Siloulou qui en parut extrêmement affecté; il
demanda néanmoins à M. Glemet la permission de passer la nuit
dans le village avec sa suite, qui étoit composée de cent hommes
armés. M. Glemet en fit demander la permission an Roy qui fit
donner deux cases pour Siloulou et sa suitte. Le lendemain, cette
bande partit pour s'en retourner; chemin faisant, elle rencontra
deux chefs de Foulpointe et en emmena un avec elle. Le conseil de
Foulpointe , instruit de ce fait , en fi t porter des plaintes à M. Glemet ,
qui prit l'affaire pour son compte et envoya aussitôt un interprette,
un caporal, quatre fusilliers et quelques chefs de Foulpointe pour
demander raison de cette insulte. Siloulou rejetta la faute sur son
fils, en disant : <f Je suis honteux de cette action N et renvoya aus-
sitôt le chef.
er Après avoir fait ma première visite au Roy et aux chefs, le Roy
me fit demander quel jour je le prierois à diner; je remis la chose
au lendemain et j'invitai Lala, chef très-considéré, qui commande
à Marombé , village scitué à deux portées de fusil de Foidpointe. Le
lendemain, le Roy, Lala, d'autres chefs et les seigneurs de la cour
se rendirent à bord. L'arrivée de cette cour nous parut fort co-
mique; le Roy seul étoit vêtu à la française avec un chapeau de
dix pouces de haut et un plumeau à l'avenant de toutes les couleurs.
Ils se mirent à table et je leur donnay pleine liberté (je ne leur
avois cependant pas donné celle de me voler une cuiller à bouche
d'argent) ...
(fXay levé le plan de ce port et j'ay envoyez M. le baron de Cla*
gny vérifier jusqu'à Sainte-Marie la carte de M. de Laval , que vous
m'avez remis ; elle se trouve exacte; je me flatte de vous donner une
connoissance parfaite de la coste de l'Est de cette isle cy à mon
retour si le temps me sert comme je le désire et comme cela est
nécessaires^). 9)
Pendant que se poursuivait la reconnaissance de la côte orien-
(1)
Lettre du chevalier Grenier au gouverneur Dumas, écrite de Foulpointe.
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- 208 -
Uie de Madagascar, M. de Maudave, persi8taut daus sou iuleniiou
première, sMtait établi à Fort-Dauphin.
Il était parti de File de France le s 5 août sur la flûte la Garonne.
rrM. de Maudave est enfin parti sur ce vaisseau pour se rendre au
Fort-Dauphin, écrit le gouverneur Dumas; je lui ai remis un mé-
moire pour tenir lieu d'instruction, mémoire uniquement de forme,
car on ne pourra bien traiter le fonds de rétablissement de Mada-
gascar que lorsque M. de Maudave aura lui-même bien déterminé
ses vues et fixé ses idées sur les lieux mêmes ^^K
(T L'arrivée de M. de Maudave au Forl-Dauphin a ralenti la traite
des bœufs, en donnant de l'inquiétude aux naturels du pais. Par
sa dépêche en date du a octobre, il m'aunonce d'abord son Journal,
et il le supprime ensuite parce qu'il ne lui paroit pas assés intéres-
sant. Il paroit qu'il a pris empire sur les esprits et qu'il a profité
des guerres qui se font entre les chefs du pays pour faire céder au
Roy en souveraineté un espace de terrain d'environ dix lieues de
superficie, oi!i il va commencer son établissement fait au Fori-
Dauphin que je n'ai jamais approuvé, que je n'approuve point en-
core ^'-^^'j
Le 5 novembre, la flAte du Roi la Garonne part pour Foulpoiute.
Le 9 novembre, le gouverneur Dumas signale dans son Journal
l'arrivée de M. de Bougainville à l'île de France; il achève sou
vovage autour du monde (^^.
Quelques jours plus tard, le ri 7 novembre, Dumas était relevé
de ses fonctions de gouverneur de l'île de France et de Tile de
Bourbon et rappelé en France. Il ne lui fut donc pas d(mué d'assis-
ter à l'échec de l'entreprise de M. de Maudave à Madagascar. Un
mémoire de M. de Maudave, daté de 1772, attribue en grande
partie l'échec au successeur de Dumas dans le' gouvernement des
îles de France et Bourbon, le chevalier Des Roches, qui écrivit au
ministre «que ce desseia était une chimère vague et ruineuse, im-
possible à réaliser et qui seroit un ab>me de vaines dépenses des-
quelles on ne retireroit jamais aucun fruit. ^
Dans ce mémoire de 1772, M. de Maudave, malgré son échec,
insiste en faveur de Fort-Dauphin comme centre des établissements
français à Madagascar : fc C'est, dit-il, la province d'Anossy, entre
^*^ Journal du gouverneur Dumas, p. 836.
^-' Journal du |;ouverneur Dumas, p. 363.
•^' Journal du gouvenienr Dumas, p. 877.
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— 209 —
les rivières de Manonpany ^^^ et de Mandrorey ^^^ qui doil élre notre
principal et, môme si Ton veut, notre unique établissement dans
risle de Madagascar . . . Cette partie de l'isle renferme au moins
/loo villages; je les ai presque tous fait visiter et il n'y a guère de
familles considérables dont je nai entretenu les chefs. . . Il ne faut
pas regarder la presqu tle du Fort-Dauphin comme le terme de
rétablissement. Cette langue de terre ne peut être que l'entrepôt
du commerce. Elle ne sauroit contenir que des maisons, des ma-
gasins et des batteries pour la sûreté de la rade ... La culture
s'étendroit dans Tintérieur du pays où Ton occuperoit des postes
convenables pour y protéger les colons. Ces postes porteroient le
nom de forts et ne seroient cependant que de simples corps de
garde capables de contenir cinquante soldats et deux ou trois petites
pièces de canon. . . Je ne vois pas quil en faille plus de quatre,
savoir un à la tête de la vallée d'Amboule, un second au pied de la
montagne de Silesy, un troisième au milieu de la vallée de Halla-
chellac et un quatrième dans Tisle des Portugais. y>
Malgré les excellentes intentions et le zèle de M. de Maudave,
nous sommes obligés de reconnaître que le gouverneur Dumas avait
raison lorsqu'il soutenait que la colonisation française à Madagascar
ne devait pas débuter à Fort-Dauphin, mais plutôt h Foulpointe,
à Tamatave ou à Mananjary.
^*) La rivière Manampany, de la carie de M. Lemaire; sa partie haute forme la
vdlée d^Ambolo (la vailée d^Ambouiie, si soment citée dans les documents sur la
coionisation française à Madagascar au xvii* et au xviu* siècles); elle se jette dans
la merdes Indes à Vohitrarivo, au nord et à iso kilomètres environ de Fort-
Dauphin.
^'^ La rivière Mandroré, de la carie de M. Lemaire, plus importante que la
précédente; son embouchure est à 75 kilomètres an sud de FortrDauphin; la
province d*Anossy est, en eiïei, comprise entre ces deux rivières; la région circon-
scrite par M. de Maudave correspond i peu près à la moitié du oerde actuel de
Fort-Dauphin.
Géogbaphie, N" 1-2. — 1900. i4
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— 210 —
INVENTAIRE
DES CARTES ANCIENNES ET MODERNES
DE TOURAINE,
PAR M. AUGDSTB GHAUYI6NJB,
Correspondant du Ministère ,
Vice-président de la Sodété de géographie de Toars.
L'inventaire des cartes de Touraine que je présente aujourd'hui
au Congrès a pour double but de réunir aussi complètement que
possible toutes les cartes connues de notre province et de les
grouper d'une façon méthodique, claire et raisonnée. J'espère avoir
atteint cet objectif; en tout cas mes efforts les plus précis y ont
tendu.
II m'a semblé que la marche des événements et les diverses
phases historiques traversées par le pays devaient fournir les divi-
sions principales de ce catalogue détaillé. En effet, toutes les cartes
qui se rattachent au pays, tant qu'il fut connu sous le nom de Pro-
vince, n'ont-elles pas un même caractère commun qui les unifie
dans le système féodal? D'autre part, la physionomie du territoire
ne semble-t-elle pas avoir changé elle-même avec la création du
département?
De là les deux grandes divisions de cet inventaire :
1* Cartes de la province de Touraine,
a** Cartes du département d'Indre-et-Loire.
Dans la première de ces catégories viennent se ranger tout natu-
rellement les diverses circonscriptions territoriales qui se sont suc-
cédé : la CioUas Turanum et le Comté de Touraine y dont les limites
sont si difficiles, sinon impossibles, à déterminer; le Duché, le
Diocèse y le Gouvernement, la Province et enfin la GénéraUié. J'ai fait
suivre cette dernière subdivision, des cartes qui ne traitent que de
parties locales et isolées de la Touraine.
Dans la seconde catégorie se trouvent réunies les cartes qui ont
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— 211 —
été dressées depuis la création du département (T Indre-et-Loire , c'est-
à-dire de 1791 k nos jours, en les complétant par une sous-divi-
sion spéciale aux cartes géologiques.
Enfin, la liste est terminée par Ténumération des Plans spéciaux
au territoire de la viUe de Tours y et par une table alphabétique des
noms des auteurs cités dans cet inventaire.
Relativement à la Civitas Turonum, nous ne savons que ce que
Grégoire de Tours nous apprend par l'intermédiaire de M. Lon-
gnon, qui a dressé une carte spéciale, forcément très sommaire
(V 1). Quant au Comté de Touraine la nuit est complète, et il
nous faut franchir un espace considérable en ouvrant le Théâtre
Françoys de Maurice Bouguereau pour y trouver notre première
carte du Duché de Touraine, datée de 1699.
Cependant la Touraine était érigée en Duché bien avant cette
date, car nous savons que Jeanne de Bourgogne, reine de France,
femme de Philippe de Valois, reçut pour son douaire le Duché de
Touraine par lettres patentes datées d'Ârras, au mois d'août i3d8(^).
Le titre de Duc de Touraine est ensuite porté pour la première ibis
par Philippe duc d'Oriéans, en i3&6.
Maurice Bouguereau, né à Tours, exerçait avec distinction la
profesaion d'imprimeur en cette ville vers la fin du xvi" siècle, et,
en même temps, graveur de talent, il a l'énorme mérite d'avoir
été le premier à publier les cartes de la région, dont celle du
Duché de Touraine en 1693 (n° 3), en collaboration avec
Isaae François, originaire de Saint-6ermain-en-Laye , mais établi
è Tours en i585 jusqu'en 16&9, époque de sa mort(^).
Si Bouguereau est le graveur des premières cartes de Touraine,
Isaac François, sieur de La Girardie, a du moins l'honneur d'être
le premier à les dresser (^). Sa qualité de Grand Voyer de France
lui en fournit tous les éléments; nous lui devons le rarissime ou-
vrage qu'il publia chez Bouguereau sous le titre de : Topographie du
Duché et pays de Touraine avec quelques remarques sur les antiquités de
cette promnce^'^).
Isaac François publia, par la suite, plusieurs cartes qui s'inspi-
rèrent sensiblement (quand elles ne furent pas des copies exactes)
Hiêtaire de Tfmraine, par Ghaimel. T. 1, p. 68.
HUtoirê de Touraine, par Chalmel. T. IV, p. SU.
Mémoiree de la Société archéologique de Touraine, T. 111 , p. 965.
U)
(3)
(•) D. Hoiuseau XXIII.
là.
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— 212 —
de celles imprimées par Bouguereau. Il en est de même pour une
série d'autres cartes, signées de J. Hondius en 1690 (n"" B) et de
Janssonen i6&5 {n?6), dont on retrouve des parties et des légendes
absolument identiques.
La géographie Blavianne, imprimée i Amsterdam en i663 et
qui comporte de nombreux volumes, marque un pas sensible vers
le mieux et reste un monument considérable par son importance,
son caractère plus complet et sa perfection artistique (n"* 7). Elle-
même, à son tour, sert de point de départ aux géographes qui se
succèdent en observant et décrivant la Touraine dans ses divisions
spéciales, ou ses aspectf« divers au point de vue du Diocèse, du
Gouvernement ou de la Province (n*^ 10 à i5).
C'est alors qu'apparaissent les cartes et ouvrages de Tassin, de
N. de Per, de Bailleul, de Piganiol de la Force et de Duval, pen-
dant le cours du xvii" siècle.
La création des Généralités en i5&9, en modifiant les divisions
territoriales, provoque rétablissement de nouvelles cartes; mais,
en ce qui concerne la Touraine, ce n'est qu'en 1708 que l'artiste
Starckman grave, sous la direction de N. de Fer, la première carte
de la Généralité de Tours que nous ayons retrouvée.
Les dimensions sont réduites et la carte comprend une plus
grande étendue de territoire, puisque les trois provinces de l'Anjou,
du Maine et de la Touraine formaient la Généralité de Tours.
Jaillot s'occupe alors spécialement des divisions de la Généralité; .
il recherche les élections, et, géographe éditeur, il publie une des
plus belles caries du temps, datée de 1711.
Avec la seconde moitié du xviii' siècle nous arrivons au monu-
ment, précieux entre tous, élevé par César -François Cassîui de
Thury et Jacques-Dominique, comte de Cassini, son fils. Chacun
connaît cette série de cartes, dont l'ensemble forme la France
entière, et qui a servi de base sérieuse et solide à tout ce qui a
été fait depuis. Nous possédons les & feuilles des territoires de Tours,
Blois, Loches et Richelieu, dont la réunion embrasse notre pro-
vince.
C'est encore sur ces mêmes cartes réunies que les députés de
Touraine tracent les nouvelles limites du département d'Indre-et-
Loire, le sS janvier 1790, et établissent ainsi un document d'un
hnut intérêt, approuvé par leurs signatures respectives.
Les graveurs s'emparent sans retard de ces dispositions nouvelles
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— 213 —
et, successivement, on voit apparaître V Allas national de France
gravé par Desnos et Doudan et publié chez Basset, Ghanlaire,
Dumez, etc.
Au Air et à mesure que les connaissances topographiques devien-
nent plus complètes et plus précises, les cartes apparaissent plus
nombreuses et plus détaillées ; les grandes Voies sont tracées som-
mairement d'abord, puis avec soin ensuite. Les cartes routières
pour Tentretien de la viabilité sont établies parles services vicinaux;
de i833 à 1839, Tagent voyer en chef Gayrard et le lithographe
Raverot s'attachent à cette œuvre tourangelle.
Les graveurs étrangers pendant le cours du xix" siècle se livrent
à des fantaisies d'illustrations qui sont parfois d'un grand intérêt
et vraiment artistiques.
Je ne parlerai que pour simple mention des cartes du Ministère
de la guerre, dites d^ Etat-Major, et de celles publiées par le Minis-
tère de l'intérieur; elles constituent le document à peu près défi-
nitif de notre carte nationale. D'autre part, j'ai passé sous silence
avec intention toutes les publications géographiques modernes
contenant des cartes de Touraine ou du département, que tout le
monde peut avoir entre les mains et qui n'offrent aucun intérêt
historique.
Pour terminer cet exposé je signalerai les pièces que j'ai classées
dans le 3"" chapitre, ayant pour titre : Plans de Id vtUe de Tours.
Celui qui porte le n*" 90 a une valeur archéologique de premier
ordre; il donne une série de détails très précis, entre autres les
divisions des justices qui se partageaient la ville.
J'espère avoir poussé aussi loin que possible cet inventaire des
cartes «de Touraine entrepris sur les conseils éclairés de M. le doc-
leur Hamy. Je me considérerai très heureux si la Section de géogra-
phie historique et descriptive veut bien s'intéresser à cette étude, très
aride, mais qui répond à un besoin réel.
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214 —
I. — CARTES DE LA PROVINCE DE TOURAINE.
A. -^* CUviias Turonam.
1. Carte db lu Ciyitas Turonuh, d'après Grégoire de Tours; extraite
de (T La Géographie de la Gaale au vi^ çiècleT) , par A. Longnon.
Cette carte se trouve à la page a6i du recueil, dans le texte
imprimé en 1878. — Carte gravée sur cm'vre par Erhard et tirée
en noir. Contient toutes les indications en latin données par Gré-
goire de Tom^.
H. o" 11 X L. o" ti.
[Bibliothèque de Tours.]
2. Gartb routière || db la Ciyitas Turonum Q au v* siècle || par
Auguste Chauvigné, | 1886.
Carte extraite de «rRecherches sur les voies et moyens de com-
munication de l'ancienne province de Touraine || par le même, au-
tographiée en noir avec une couleur, indiquant les bois , cours d'eau ,
villas gallo-romaines, ports, voies romaines, etc.
H. 0- 45 X L. 0" 3o.
[Bibliothèque de Tours.]
B. — DnoM de Touraine.
3. Topographia Aug^ Turon" Ducatus et amfinium Galliœ \\ Celticœ sinu
œmpkctitur cujus ïatitudo ah œqui \\ noctiali Versus articum ad.ù'j.
grad, Ùg, mi \\ nut, porrigitur Longitudo vero ab occiderUe in \\
orientem ad ^i. grad, ây. minut, extenditur, |j ab Ysaago Franco
Regio eedili nec || rum in ea provincia viarum magistro perlu \\ strata
ac descripta. Anno Domini iSgst,
Carte extraite du «t Théâtre françoys?), de Maurice Bouguereau,
gravée sur cuivre, tirée en noir. Septentrion au sommet; les loca-
lités sont figurées par des tours à clochetons. En haut, à gauche,
armoiries de Touraine entourées d*une coiu*onne de laurier. Au
bas : Les Isles de la rivière de Loyre et un petit cartouclie portant
cette inscription : Cqbsarodvni Tvronch || Impensis Mauricij Boguere
Il aldi cum Privilégia Régis ad || deeennium iJ^ a. Au bas, à gauche,
un grand cartouche surmonté des armoiries de François de Maillé ,
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— 215 —
maire de Tours, et portant une longne et pompeuse dédicaee à ce
dernier. Le tout est termine par ces mots : Au raïf, à Towrs, chez
Maurice Bouguereau, libraire tenant sa boutique à la petite fontaine
du Carroy de Baulne, avec primlège du Roy,
Echelle : scala leucarum, lo divisions au degi*ë. H. o" a6
xL o"/j5.
( Bibliothèque de Tours, n" a53g.]
à. TOUBAINE II TORONBNSIS jj DuGATUS || ET || GORFINIUII GaLLIJS || GEL-
TIGJB DE8GRIPTI0.
Suit une description semblable à celle de la carte précédente.
Isaaco Franco , anno Domini cio.io.xcii.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir. Septentrion au sommet.
Scala leucarum, 5 divisions au degré. H. o'" 867 x L. o^iSy.
[ Bibliothèque de Tours. ]
5. ToURÀIIfE II TURONEN || SIS DuGATUS.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir avec limites coloriées. Le
titre est dans un écusson entouré de verdure, au bas duquel est
accroché un petit tableau rectangulaire portant cette inscription :
Amstelodami ex officina Judoci Hondij î6ao, A droite, en haut,
deux écussons contigus, aux couleurs vives, portent: Tun, les
armes de France et de Navarre, avec couronne ducale; Fautre, les
armoiries de Touraine enguiriandées de feuilles.
La description qui suit la léigende des Des de la Loire est la
même que pour les n" 3 et & ci-dessus.
Scala leuearum, 6 divisions au d^gré. Un texte rdatif au duché
de Touraine est imprimé au verso.
H. 0-873 X L. 0-49.
[Bibliothèque de Tours.]
6. ToUBAIFfB. Q TURONEN || SIS DuGATUS.
Carte identique à la précédente , sauf pour les illustrationB et le
tirage qui est en noir.
Les écussons de droite , en haut, sont remplacés par une femme
assise représentant la Touraine et tenant une corne d*abondance
d*oii s*échappent des fleurs , des fruits , des épis de blé , etc. . .
Le petit tableau rectangulaire porte cette inscription : Amstelo-
dami Il apud Joannem Janssonium. 16&6,
[ Bibliothèque de Tours.
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— 216 —
7. DoGATus II TuRONBNSis || Perlwtralus et desctiptus ob || Ibooco Franco^
œdiURegio \\ et in ea provincia viarum magistro || Tour aire. =
Carie gravëe sur cuivre. Septentrion au sommet. Tirée en noir
avec limites et fleuves en couleurs diverses. A droite, en haut, car-
louche Renaissance avec cariatides et guirlandes de fruits et de
fleurs; à gauche, armoiries de Touraine surmontées d'une cou-
ronne ducale; à gauche, en bas , une femme, allégorie de la Tou-
raine, tenant une corne d'abondance d'où s'échappent des fleurs
et des fruits. Les localités sont figurées par une construction k clo-
chetons.
Imprimée à Amsterdam || ftpud Guiljelmum et Johannem Blaevw
Échelle : Milliaria gallica commiuiia, 6 divisions au degré.
H. o"38a X L. 0-/198.
Au dos, un texte relatif à la Touraine, qui prouve que cette
carte est extraite de la géographie Blavianne, 7* vol. — i663.
[ Bibliothèque de Tours. ]
8. La Touraine || Turoreii || sis || Dugatus. i A Paris, chez Gérard
JoUain. 168'j.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir; armes de Tours en haut
à droite. Nord au sommet. Échelle : Scala leucarum. H. o" 869
X o" 486.
[ Bibliothèque nationale. ]
G. — Diocèse de Toura.
9. Diocèse de L'ARGHEvécHé de || Tours. | — La Touraine. || Les
Élections de Tours, d^Amhaisey de Loches et de Chinon, Dressé sur
plusieurs thénwires, par M. Samson iAhheville, géographe ordi-
naire du roy. Privilège du Roy pour ao ans. iGgo, — A Paris y
chez Grégoire Mariette y sur le quay de rOrloge du Palais.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir; limites en couleurs; collée
sur toile. — 4 échelles difl^érentes : pas géographiques ; lieues de
France; lieues communes; lieues d'une heure de chemin. H. o"45a
X L. o^SaS.
I Bibliothèque nationale. ]
1 0. Carte || du | diocèse de Tours, jj par M. Robert de Vaugondy. \\
dédiée || à Mf de Fleuri, \\ archevêque de Tours, \\ par S. T. H. .9.
F.LWjjSa.
Carte gravée sur cuivre , tirée en noir très net. Septentrion au
sommet.
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— 217 —
Cartouche surmonte d'une mitre et d*une crosse , avec ornements
sacerdotaux. — : Échdie : lieues de Touraine de 98 au degrë.
H. o^aiS X L. o" 91.
[Bibliothèque de Tours.]
1 1 . DiocBSE II DE Tours.
CartQ gravée sur cuivre, tirëe en noir avec limites en bleu.
Nord au sommet. Dressée et gravée par Charle et Darmet, 1896.
— Écrite par Âmoul, rue du Petit-Pont, n" 90, à Paris.
Échelles en lieues, mètres et toises. H. 0" 338 x L. o"3oi.
D. — Gouvernement de Touraine*
12. GouTisBNEM ENT II DR Tours.
Ce titre est placé dans un petit cadre en bas, à gauche de la
carte , qui est gravée sur cuivre et tirée en noir très net. L'Ouest est
au sommet; les localités sont désignées par un monticule surmonté
d'un trait vertical. — hchelle en lieues de Touraine. H. o" 10&
xL. o"i48.
Au dos , semblant former couverture , se trouve un cadre orne-
menté où on lit : Carte gén^ralle || de la ciocRAPHiE royale jj
PAR LE S' Tasin, géographe DU RoY , || X Paris || chez N. Berey,
PROCHE LES Adgcstins. || i655.
[Bibliothèque de Tours.]
13. GouY. DE Touraine, || d'Anjou, du Saumurois bt Partir du Poitou
BT DB l'OrL^ANOIS.
Carte gravée sur cuivre, tirage en noir; les grosses localités
sont figurées par des constructions. Échelles en lieues marines et
en Keues communes. H. o" a64 x o"* 383.
[ Bibliothèque de Toum. ]
1&. 60UVBRNBMRNS II GÉNiiRAux H DU Maine et Perghb, || de l Anjou ||
DB LA Touraine || bt du Saumurois, || par le S^ Robert, géo-
graphe ordinaire du Roy, \\ avec prvoUkgè, 1 jSS,
Carte gravée sur cuivre , tirée en noir; les limites des gouverne-
ments sont en couleurs diverses. Le titre est contenu dans un écus-
son rocaille portant des fleurs au sommet et des gerbes de blé à la
base. Gravée par De la Haye Taîné. i échelles : pas géographique,
lieues du Maine; lieues d'une heiure de chemin. H. o'^353
X L. o"" 48.
[Gollectioii de Tanteur.]
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— 218 —
E. — Province de Toui^aine.
15. Carte de || Touraine.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir; très bd écusson orné de
trois figures grotesques. Feuille 9 de la carte de France de Tassin.
i63&. — Rose des vents; échelle en lieues de Touraine. H. 0" 87
X L.o"5a.
[Bibliothèque de Tours. ]
16. Carte de J Touraime.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir, sans nom d auteur ni
date. Rose des vents; échelle de 5 lieties; offre une très grande
similitude avec la précédente.
[ Bibliothèque nadonaie. ]
17. Carte || de | Tourraire.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir, simple écusson portant
le titre; sur un ruban déroulé se trouve une échelle de cinq divi-
sions d^une lieue. Nord au sommet, porte le n° i5 d*un recueil indé-
terminé. 1655.H. o'ioSxL. o^iS.
[ Bibliothèque de Toun. ]
18. Carte oiNitiALE 1 de la 1 Touraine. || i665.
Au-dessous on lit :
DUii à Mofueigneur h duc de Saint-Aignan || pair de France,
ekevaUerdeiordreêduRoy, || lieutenant général dans êet camp et armée
1 gouverneur et lieutenant général de la province de Touraine, ville
et château de Loche et Beaulieu, et premier gentilhomme de la
Chambre,
Carte gravée sur enivre et tirée en noir, sans nom d'auteur.
Échelle de 5 lieues. H. o-3i8xL. o^AaS.
[ Bibliothèque aatioiiAle. ]
19. La II Touraine et l'Orléa || nois || par P. ûuoal, géographe ordi-
naire du Boy, avec privilège de Sa Majesté. 1 668. — A Paris,
chez N. de Fer, à la Sphire royale.
Carte gravée sur cuivre et tirée en noir, bien orientée. Échelle
de 5 lieues. H. 0*376 xL. o-535.
[Bibliothèque nationale. ]
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— 219 —
20. TouRAiNE, Il par Du Val, géographe || du Roy.
Carte gravée sur cuivre , tirëe en noir. Extraite d*un l'ecueil sans
antre dësigtiation. Échelle en fieaes frtitiçaiBeB. H» 0*10 x
L 0*199.
[Bibliothèque nationale.]
21. Lb Maine, l'Anjou || et la Toubainb, || La Bauge et la Sologne,
Il LE Perche Gouët, le Vendohois, || le Dunois, le Blaisois,
l*Orléanoi8 II ET LE Païs Chartrain , || poT N. de Fer, || géo-
graphe de Sa Majesté Catholique.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir avec limites en couleur.
Nord au sommet. Le titre est dans un écusson simple, mal im-
primé, portant les armes d'Anjou, du Maine, de la Touraine, du
Perche et de TOrléanais. Échdie de 10 lieues d*une heure de che-
min. Gravée par Starckman, fin xvu* siècle. — || i Paris, chez
Danet, gendre de l'auteur, su le pont Notre-Dame, à la || JpUre
%a/e. H. o"475xL. 0-68.
[BiUiothèqufl de Tours.]
22. Carte || delà || Touraine, || drçsséesur les dernières || observations
de Messieurs de V Académie royale des sciences.
Carte gravée sur cuivre et en noir. Nord au sommet. A gauche
les armoiries de Toui'aine. Gravée par F. Baillieul Tatné et extraite
de La Description de la France par Piganiol de la Force. Échdle de
5 lieues. H. o" 1 69 x L. o" 907. — Commencement du xvni' siècle.
[Bibliothèque de Toun.j
23. Carte || de la province de Touraine || en 1766, par Auguste
Chaumgni. || i8go.
Carte gravée sur cuivre en noir, contenant les limites compara-
tives de la Civitas, de la Province et du département d1ndre-et-
Loire (parue dans le Bulletin de géographie historique et descriptive).
H. o'aSSxL. o"935. Leroux, éditeur; Monrooq, graveur.
24. Cabti boutibrb || de la protuiob de Touraine || bn 1766, || par
Auguste Chauvigné. \\ 1 886.
Carte autographiée en noir et une couleur, donnant f état des
robtes, voies romaines, péages, postes royales, postes aux lettres
et marchés importants. — Extrait des Recherches sur les voies de
comt^unicatioti de Paneienne province de Touraine, par Auguste
Chauvigné. ^. o"45 X L. o"3o.
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— 220 —
F. — CMnéraUté dm Tours.
25. GlNiRAUTIS 0B TOUBS || BT D'OBLiANS BT 6BANDB PABTIB || M
CELLE DB BouEGES, || (M $€ trouvent U Mame,TAtijùu. et la 7W-
raine, || VOrlianoU, le Vendomois^ l le Perche, la Bauce, | le
Gâtmaisy le Biaisais || et le Berri, || par N. de Fer^ || géographe
de Sa Majesté Catholique \\ et de Monseigneur le Dauphin. | A
Paris, îjoS.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir avec traits coloriés sépa-
rant les généraiités. Gravée par P. Starckman. Bien orientée.
H.o-a45xL.o-35.
[Collection de Tanteiir.]
26. Les Élections de Toubs, || d'Amboisb, d)s Loches, de'Richblieo,
DE LoUDUIf, Il DE GhIBOR, DB BAUOi, DE SaUMUE, DE MoNTBEUIL-
Bell AT et d'Angers || dans la ci^NiRALiTÉ de Toubs, || par le
sieur Jaittot, géographe ordinaire du Boy. — A Paris, || diez le
sieur JaiUot, géographe ordinaire du Boy, || joignait les Grands
AugustvMy aux Deux Globes, avecprimlige de Sa Majesté, ijn
(a* feuille).
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir avec limites en couleurs.
Bien orientée. Échelles diverses : mille pas géométriques, petites
lieues , lieues communes de France , grandes lieues. Longue légende.
H. o"44xL. o-ySa.
[ Bibliothèque de Tours.]
27. Carte dbs gbandbs routes, routes et chemins | ouvbbts et l
OUVBIB DANS LA GERiRALITÉ DE ToURS.
Carte manuscrite coloriée en plein. «763 à 1766.
Bien orientée; les localités sont figurées par des monuments
portant des croix rouges. H. o" 378 x L. o" 35a.
[Bibliothèque deToon (itos).]
G. — GartoH apéetales à cerUdifteH parties àm la Tooraine.
28. GouvEBNEMBT || de Tours.
Carte gravée sur cuivre et en noir. L'Ouest est au sommet.
Échdle en lieues. H. 0" io4 x L. o" i5.
Cette carte peut être attribuée à Tasiin, vers i65o.
[ BiMiothèqne nationalo. ]
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— 221 —
29. GouYSMNBMir H iAmhme.
Carte gravëe sur cuivre et en noir. L'Ouest est au sonunet
Échefle en lieues. H. o" io4 x L. o" i5.
Cette carte peut être attribua à Tassin , vers 1 65o.
[Bibtiothèiiae de Toan.)
30. Duché db || Righblibu.
Ce titre est contenu dans un cartouche Renaissance , omë d un
ange et d une téta de perroquet.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir. Le Nord-Ouest est au
sommet. Échelle en lieues. H. o" loi x L. o"i&8.
[Bibliothèque de Tours.]
31. MiRBBALAis. — Imprimerie : Amsterdami \\ apud GuUjelmum et
Joannem Blaeu,
Le titre est porté par un cartouche ovale surmonté d'une tête
d*ange avec guiriandes de fleurs.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir avec coloration vive des
cartouches. Texte au verso relatif à Mirebeau. L'échelle : miUiaria
gailica est encadrée d'un cartouche de même style que celui du
titre. H. o"38i xL. o-i58.
Cette carte est extraite de la géographie Blaviane. i663.
[Bibliothèque de Tours.]
33. LoDDONOis II Laudunum. Il — Imprimerie : Amsterdami \\ apud
Gm^elmum et Joannem Blaeu,
Cette carte est tirée sur la même feuille que la précédente; et
offre les mêmes caractères. H. o^SBi x L. o"338.
Extraite de la géographie Blaviane. i663.
[Bibliothèque de Tours.]
33-34. Les deux mêmes cartes que les numéros 3 1 et 39 ci-dessus,
mais tirées en noir seulement. L^indication des localités dif-
fère légèrement et le texte du verso est en latin.
[Bibliothèque de Tours.]
35. Cartb g OÙ fon voit les \\ duchez quHl y a en ^ Touraine || et les
principales terres dont Us sont composés.
Série de cinq cartes, extraites d un même atlas, donnant dans
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— 222 —
leur ensemble la Touraine eniièi*e. Caries drtfes eu noir, gravées
sur cuivre, sans nom d*auteur, ni date, ni ëcheile. H. 0*171
xLo^iSS.
[ Bibliothèque nationale. ]
36. Carte topographique de France, cLite de Cassini.
Dressée de 177^ à 1793, par Cësar-François Cassini de Thnry
et Jacques-Dominique, comte de Cassini, son fils. Échelle de
1,000 toises. Les feuilles suivantes forment TensemUe de territoire
de la Touraine. Collëes sur toile.
Feuille 78, N* 65.— Territoire de Tours. H. o" 555 x L o" 90a.
Feuille 47. N' 39. — Territoire de Blois. H.o"*555 xLo^goa.
Feuille 8 1 . N" 3o. — Territoire de Loches. H. 0" 555 x L. 0" 909.
Feuille 75. N' 66. — Territoire de Richelieu. H. o"*555
Xo"9os.
[Bibliothèque de Tours.]
37. Carte sans titre ni indication d'aucune sorte.
Gravée sur cuivre, tirée en noir et donnant le pays de Chinon
eu Touraine.
Sur la marge du bas se trouvent cinq médailloos contenant les
portraits de Rabelais avec toute sa barbe (de Montpellier); Rabelais
en docteur (de M. Lame); du président Pirot; B, Samt-Honoré;
Chaudrey.
Au dos, cette note manuscrite : Cette carte du pays chinonois
est tirée du livre intitulé : ff Jugement et nouvelles observations sur hs
ceuvres de François Rabelais , etc. y» Imprimé à Paris, chezL.d'Hondy.
1 6p7. (m. i a ). H. o" i 75 X L. 0" 9o5.
[Bibliothèque nationale.]
38. Cours actuel de la Loire || entre Tours et Angers, par Walckenaer,
membre de r Institut, || 1816.
Carte gravée sur cuivre et tirée en noir par Lallemand et Gha-
mouîn. Le Nord est au sommet Échelle de 3o,ooo mètres. H. o" 1 67
xL. o"4o5.
[ BiUiothèque ée Tours. ]
39. Cours dk la Loire ^ et de la Vienne au v^ siècle de rire chrétienne, \\
par C'A. Walckenaer, membre de T Institut. | 18 î 6.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir. Le Nord est au sommet.
— Gravée par Lallemand et Chamouïn. Les noms de lieu sont en
latin. H.o"'i67xL. o'"4o5.
[ Bibliothèque de Tours.]
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— 223 —
àQ. Topographie || angibnhs et du moyen âge || des bryikons de
Loches, || pour servir à lastaUstique mwmmetUak || du u' amm-
iissemmi â! Indre-et-Loire. || Publiée sous les auspices de Mon-
sieur d^Entraiffues, \\ préfet d^ Indre-et-Loire ^ \\ et dédiée à Mon-
sieur de FreulemUe , sous-préfet || à Loches, || par son serviteur
L.-H. Lesourd. \\ i835.
Carte noire lithographiëe , chez Chaliès , rue Royale , n" 33 , à
Tours, par A. Pescherard. Le Nord est aa sommet; très longue lé-
gende à gauche, en bas. Échelle en mètres. H. o"" 35 x L. o"" iy^.
[Biblioth^ne de Tours.]
&1. Carte sans titre, ne contenant qu une mince bande de territoire
sur la rive gauche de la Loire, avec des fragments des pro-
vinces limitrophes : Anjou, Saumurois, Poitou, Berry,
Orléanais.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir, avec limites aux cou-
leurs vives. Le Nord est au sommet. Échdle de 5 lieues.
H. o"i68xL. o'-igS.
[Bibliothèque de Tours.]
A2. CaeteduVéhor || {Province de Touraine), avant ij8 g, ^ par \\ Au-
ffutte Chauoigné. || (Extraite Au BuUetin de Géographie historique
et descriptive; année 1891, n** 4.)
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir et couleur, donnant le re-
lief du sol. Échelle : s^. — Leroux, éditeur a Paris, gravée par
Monrocq, Paris. H. 0" i83 x L. 0" 956.
[Bibliothèque de Tours.]
43. Cabte II DE LA II Gâtine toubangblle II AVANT 1789, \\ par Au-
guste Chauvigni || 18 g ^. (Extraite du Bulletin de Géographie
historique et descriptive; année 1893, n"* 3.)
Carte gravée sur cuivre et tirée en noir et couleur, donnant le
relief du sol. Leroux, éditeur à Paris; gravée par Monrocq. Échelle :
î5~. H. o" 1 95 X L. 0" 380.
[ Bibliothèque de Tours.]
àà. Carte |! de la || Brbnne i| avant 1789 || par || Auguste Chauvi-
gné. Il î8gâ || (Extraite du Bulletin de Géographie historique et
descrip^e, année 189&, n** 2.)
Carte gravée sur cuivre et tirée en noir et couleur, donnant le
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— 224 —
relief du sol. Ëch^e : i;^. Leroux, éditeur à Paris; gravée par
Monrocq. H. o" 1 97 x L. o" a 8.
[Bibliothèque de Ton».]
45. Carte || db la Champagnb tourangelle |f ayant 1789, par Au-
guste Chauvigné. \\ i8g5. (Extraite du Bulletin de Géographie
historique et descriptive; année iSgi, n" a.)
Carte gravée sur cuivre et tirée eu noir et couleur, donnant le
relief du sol. Édbdlle : û^. Leroux, éditeur à Paris; gravée par
Monrocq. H. o""i 98 x L. o" 28.
[Bibliothèque de Toan.]
46. Carte || des || Varennbsetde la Quinte 0B Tours || avant 1789,1!
par Auguste Chaumgné \\ ï8g5. (Extraite du Bulktin de Géo-
graphie historique et descriptive ; année 1896, n^ 3.)
Carte gravée sur cuivre et tirée en noir et couleur, donnant le
rdief du sol. Échelle : n^. Leroux, éditeur à Paris; gravée par
Monrocq. H. o" qo x L. o" 287.
[Bibliothèque de Tours.]
àl. Carte || de la || Vallée d'Anjou || avant 1789, par \\ Auguste
Chauvigné. || i8g6. (Extraite du Bulletin de Géographie histo-
rique et descriptive; année 1896, n® 3.)
Carte gravée sur cuivre et tirée en noir et couleur, donnant le
rdief du sol. Échelle : 5^55. H. o" ao x L. o" a8.
[Bibliothèque de Tours.]
A8. Carte || de la Foret de Bréghenay, \\ par Auguste Chauvigné, ||
i8gj II (Extraite du Bulletin de Géographie historique et descrip-
tive; année 1897, n"" s.)
Carte tirée en noir, sur zinc, donnant les limites et les divisions
de la forêt. Échelle : si^. H, o" 17 x L. 0" io3.
[Bibliothèque de Tours.]
A9. Cartb II DE LA Forât de Plante, || par || Auguste Chaumgné. ||
î8g8. Il (Eiiraiie du Bulletin de Géographie historique et descrip-
tive. Année 1898, n" 1.)
Carte tirée en noir, sur zinc, donnant les limites et les divisions
de la forêt. Échelle : î—;. H. o" io3 x L. 0" 17.
[ Bibliothèque de Tours.]
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— 225 —
II. — CARTES DU DÉPARTEMENT D'INDRE-ET-LOIRE.
A. — Cartes diverses.
50. Plan du département de Tours, présenté par les députés de la Ton-
raine soussignés y au Comité de comtitution, le ^ 5 janvier ijgo,
(Suivent ta signatures.)
Grande carte murale collée sur toile, composée de 5 planches
(le Gassini sur lesquelles ont été tracées à la main les limites du
département à sa formation. H. i"* sâ x L. i'" o8.
[Archives dlodre-et-Loire. IS* 3oo.J
51. Département d'Indre-et-Loire. Tours {| Les chefs-lieux de district
sont : Tours; Amboise; Châleau-He \\ nault; Loches; Chinon;
Preuilly \\ Langeais.
Garte gravée sur cuivre , tirée en noir et colorée eu plein. Le
Nord est au sommet et le litre est placé dans un médaillon fixé par
un ruban. 1790. La carte est éditée :
A Paris, chez Desnos, libraire ingénieur géographe du roi de
Dannemarck, rue Saint-Jacques, au Globe.
Échelle de 1 lieues communes de France. H. o" 1 76 x L. o™ j a 9.
[ Bibliothèque de Tours.]
52. Département |{ d1ndre-et-Loirb décrété le a6 janvier 1790 ||
par V Assemblée nationale {{ divisé en 3 arrondissements et en
a 3 cantons, {{ Revu, corrigé et augmenté, \\ savoir : \\ (Suit la
désignation des localités.)
Garte gravée sur cuivre, tirée en noir et couleur, poitant le
n* *Ji de V Atlas national de France gravé par Dourdan: à Paris,
chez Basset, rue de Seine^int-Germain , n' ii \\ et à son dépôt,
chez Hocquart, rue Saint- Jacques , n' 6i.
Nord au sommet. Échelles de /i 0,000 mètres et de â 0,000 toises.
H. o"56xL. o'"587.
[Bibliothèque de Tours.)
53. Département || uhhï^ji-ET'LoiRE^ décrété le ù 6 janvier ijgo \\ par
r Assemblée nationale. \\ Divisé en 3 arrondissements et en ù 3 can-
tons, Il savoir : (Suit la désignation des localités.)
Gette carte e»t identique à celle ci-dessus, sauf qu'elle n'est pas
GéoGBApHiB, N*** i 2. — 190U. i5
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— 226 —
extraite de VAtia* national, qu^elle porte une l^nde avec signes
détaillés et qa'dle était en vente :
A Paris : chez P.-G. Ckanlaire, rue GeoJ/iv^Langevin , n* 7;
chez la veuve Dumez, rue de la Harpe, n* a6.
I Bibliothèque de Tours.]
bà. DBPABTBllBllTD'lNDRB-BT-LoiRE,DiyiséBll 3 ARRONDISSEMENTS || SOUS
le rapport du service des Ponts et Chaussées et de la navigatiGn.
Carte semblable à celle ci-dessus, dont on s'est servi pour tracer
des divisions en couleurs et établir le travail indiqué par le titre.
Très importante l^fende manuscrite el signée :
wATours, leiitnai iSiiM.Gonmer.^ — H.o"497 x L.o"5'i.
[Archives dlodre-et-Loire. N* 973.)
55. Dbpartemrnt o1ndrb-bt-Loirb || divisa bn 7 districts kt 35 can-
tons. Il Par les auteurs de T Atlas national^ ^ rue de la Harpe
n* d6, U ÉcheUe de ùo miUe toises. \\
Carte gravée sur cuivre , tirée en noir avec limites coloriées por-
tant le n* Sgde TAtlas.LeNordest au sommet; publiée chex DumeK .
rue de la Harpe, a6,èi Paris. H. 0-177 xL. o"2o4.
[ Bibliothèque de Tours.]
56. Carte du département de Tours. 1791.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir, avec des limites d*iin
coloris très pâle; collée sur toile. Le Nord est au sommet Échelie
de ùhZ toises par ligne, divisée en 9 toises; 81 lignes carrées va-
lant une Keue carrée de 5,3 1 6 arpents de 900 toises carrées.
La carte est quadrillée par grands carrés de 9 lieues carrées ;
chaque carré est encore divisé par neuf petits carrés de 9 lignes.
H. o" 54 X L. o" 54. — La carte est avariée et ne porte aucune
autre indication.
[Bibliothèque de Tours.]
57. Poitou. — Anjou. — Maine, || par Capitaine.
Carte coloriée, montée sur toile; contient en entier les départe*
ments de la Loire-Inférieure, de la Mayenne jusqu*à Quimper,
noërmd, Laval, Le Mans, Tours, Chàlelleraidt, Poitiers, Saint-
Maixent, Les Sables-d'CHonne.
H. i-33xL. 0-58.
[ Dent le eommeroe.)
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— m —
58. Cartk d'Anjou et Tourain ;, || oà se trouvent les départements du
Maine-et-Loire, de V Indre et de la Loire , || divisés en ses dis-
tricts Il Et autres limitrophes, || Décrété par F Assemblée natio-
nale. Il A Paris, chez Mondhare et Jean, rue Saint-Jean-de-
Beauvais, n'' ù.
Carte gravëe sur cuivre, tirée en noir, avec limites en leintes
pâles. Nord au sommet. Echelles : lieues d'Anjou de 93,ooo toises.
Lieues communes de Poitou de 9,38 1 toises ou â& au degi-c. Lieues
deTourainedeSfOootoisesouaS i/Aoudegrë.H.o' 5o6xL.o'"7o5.
Date manuscrite, 179s.
[Bibliothèque de Tours.]
59. Carte || du dbpartrmrnt || de l'Lndrk et dk la Loire. ||
Carte gravëe sur cuivre, tirëe en noir, av(^c limites des dislricts
eu couleurs très vives. Nord au sommet. Échelle en lieues com-
munes de 95 au degré. Semble extraite d'un recueil dont elle porte
le u* 44. Date. manuscrite, 1793. H. o" 1 '18 x L. o" 09(3.
[ Bibliothèque de Tours.]
60. Département || dIivdrk-kt-Loirb, |! divisé \\ en 3 arrondissements
et ù3 cantons.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir; échelle de 90,000 toises.
Numéros des feuilles de la grande carte de France qui forment ce
département: || 99, Blois; 3o, Loches; 3], Le Blanc; 65, Tours,
66, Richelieu. — A Paris, chez \\ P. G, Chanlaire, auteur ptvpric-
taire, J rue Geojffroy-Langevin , «" 7. H. o"i77 X L. o'"qo4.
[Bibliothèque de Tours.]
61. Département d7ndre-et-Loirë. || Ce département a été divisé en
3 arrondissements et 35 cantons , réduits à au justices de paix.
Par P. G. Chanlaire, [un des auteurs de F Atlas tiatùmal, a
Paris, chez t auteur^ rue Geojroy-Langevin, n" 3ù8,
Cette carte, gravée sur cuivre, tirée eu noir, avec limites colo-
riées, porte le n*" 4o de TAtias. Nord au sommet; échelle de
*j 0,0 00 toises. H. o'"i76 x L. o"qoq.
[Bibliothèque de Tours.]
62. Plan hydrographique Q du département || d'Lndre-et-Loihk, par
VaUée, an ix.
Carte manuscrite donnant le tracé du canal proposé par Tingc-
nieur en chef pour établir une communication de la rivière de
— 228 -
Creuse (limite du dëparleuieni de la Vienne) à celle du (Loir dans le
dëpartement de la Sarthe), traversant celui d'Indre-et-Loire du Sud
au Nord-Ouest. — Échelle de i millimètre par âoo mètres. Abon-
dantes l^eudes et notices. H. o" 64 x L. 0-72.
[Archives d'Indre-et-Loire.]
63. La II Francia || divisa nk sui dipartimbnti. || TbrzoFoglio, || che
comprends i dipartmenti detwminaii \\ Loira Inferiore^ Maina e
Loiraj Indro e Loira y \\ Loira e Cher, Cher, Vendée, Due Sèvre, \\
Vienna, Indro, Charenta Inferiore, \\ Charenta, Alta Vienna,
Creusa et Correze, || Roua || Presso la cakographia camerale.
Carte gravëe sur cuivre; Nord au sommet, tirée en noir avec
limites en couleur.
Le titre est place dans une guirlande de feuillage; au-dessous se
trouve un paysage avec une femme italienne bâillonnant une chèvre
montée par un enfant; h côté un homme, une fenmie et un chien;
au lointain une colline couronnée d'une foiieresse. Echelle : Mi-
^ia comuni d'Italie. H. o"35 x L. o^iS.
6&. Cartb du département d'Indre-bt-Loire, sans titre m indication
d'auteur et de date.
Gravée sur cuivre , tirée en noir. Noixl au sommet. Semble avoir
été extraite d'un atlas dont la date probable est 1800-1810.
H. 0-348 xLo" 435.
[Bibliothèque de Tours.]
65. Carte itinéraire || du département || dIndre-et-Loire, || présen-
tant Il le tracé géométrique ou visuel des chemins \\ qu^il convien-
drait d* entretenir dans un état constant de viabilité || afin d'éta-
blir Il un système complet de communication vicinale. || Par
C, Gayrard fecit , î83a.
Carte manuscrite en noir et couleur. H. 1"* 90 x L. 1" 94.
(N* i65. Archive» dUndre-et-Loire.]
66. Carte itinéraire || du département d^ Indre-et-Loire, \\ comprenant
Il toutes les routes royales et départementales \\ classées au i*^ jan-
vier î83s.
Carte lilhographiée, tirée en noir et en couleur, pour les limites
d'an'ondissement. Le Mord est au sommet Echelle en myriamètres
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— 229 —
et lieues comimines. Imprimerie lithographie de Raverot, rue du
Cygne, a* la, à Tours. H. o^Sy x L. o^Bo.
[Bibliothèque de To'ii>8.]
67. Carte routière || du département d1ndre-et-Loirb, || dressée
en 18 3g \\ par M. Gayrardy agent voyer en chef, \\ d'aprh une
minute de || T administration des ponts et chaussées. ||
Carte manuscrite en couleur pai* arrondissements, service vici-
nal ; portant en marge deui grands tableaux des routes du dépar-
tement. H. o"67 X L. o^ogS.
[N* 370. Archives d'Indre-et-Loire.]
68. DBPARTEME^T d'Indre-et-Loire II (avec les armes de Tours).
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir et couleur, portant en
t^te II Atlas des départements de la France; région de l'Ouest, n' 36.
Il Très longue légende avec notice; en bas, à gauche, une vue de
Tours. Le Nord est au sommet. La carte est dressée par A. Donnet,
ingénieur géographe; en vente, à Paris, chez Binet, éditeur, rue
Aubry-le-Boucber, n" 34.
Échdle en myriamètres, lieues communes, lieues de poste.
H. o^fiyS X L. o^ôÔQ. Paraît avoir été dressée vers i84o.
[bibliothèque de Tours. ]
69. Départements français || Indre, Indre-et-Loire, Cher, Loir-et-
Cher, \ diaprés Cassini et le Dépôt de la guerre, \\ Touraine, Or-
léanais, Berri.
Carte gravée sur cuivre , tirée en noir avec limites en couleur :
extraite du Nouvel Atlas, Centre , n** 1 1 ; « Paris â la Géographie de
H. Larolois, rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpiee , n" i ; i8i3 jj . Imp,
chez Koeppelin, iS, quai Voltaire,
Échelle en myriamètres. H. o^Say x L. o^yS.
[Bibliothèque de Tours.]
70. Indre-et-Loire. (Extraite de la France Pittoresque.)
Carte gi-avée sur cuivre, tirée en noir, portant ou bas une vue
de la cathédrale de Tours. Dressée par Monin, gravée par l^guil-
lermie et Rambas, rue des Noyers, 56. Echelles on myriamètros et
en lieues de poste. H. o"" 1 76 x L. o*" 1 «6.
( Bibliothèque de Tours.]
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— 230 —
71. Cartb ROUTIERE || du département Jlndre-^t-Loirê, \\ d'après les
cartes de Cassini réduites au \^ \\ et les cartes eafiUmales réduites
au 7, Q dressée sous la direction de M. MorandihrCy {| ingénieur
des ponts et chaussées.
Carte iithographiëe par Claray Martioeau , à Toan,en trois cod-
leurs; au bas, à droite, une vue da château de La Gnerche; à gau-
che, une vue du château de Cheaonceaux. H. o"65 x L.o"5o.
fN* 471. Alrhires dliidr»-«t-Loir«. ]
72. Indre-et-Loire. Extraite du nouvel atlas communal de France.
Dressé par Charles, géographe, attaché au dépôt de la guerre.
Imprimé chez L. Letronne, éditeur, î5, quai Voltaire.
Carte gravée sur cuivre, tirëe eu noir et couleur. Echelle an
TnrWr-H. 0-337 xL. 0-255.
73. Atl\s cadastral dIndre-et-Loire. Carte routière et tficinale jj
d'Indre-et-Loire , || formant plan d^ assemblage \\ des ù^ femUe$
cantonales {| composant Vatlas cadastral du département. Dressée
en j8â6, \\ sous les auspices du Conseil général g et de M. (FEn-
traigue, préfet y \\ par M. Gayrard, géomètre en chef du cadastre
Il et agent voyer en chef; \\ gravée par Alexis Otgiazzi, attaché
au Dépôt général de la guerre, || là^rue Chanoinesse. \\ i85o.
Carte gravée sur cuivre, tirée en noir, avec tableaux de notes
statistiques, artistiques et historiques. Nord au sommet. Echelip ki-
lométrique. H. o" 85 X L. 0-64.
[Bibliothèque de Tonn.]
là. DéPARTEVBNT | o'Iif DRE~ET-LoiRB , || drcssé SOUS la direction | de \\
V. A. Malte-Brun, \\ par A. H. Dufour, géographe.
Carte gravée sur cuivre en noir et en couleur extraite de V Atlas
de la France illustrée. Éditée par Georges Barba, Paris» et gravée
chez Erhard. Lithographie Goyer, passage Dauphine, Paris. Echelles
en rajTiamètres et lieues de poste. H. o"3i5 x L. o^aisi.
[ Biblio hèque de Toars.]
75. Dkparteiient d'Indre-et-Loire. (Extrait de ï'Atlas national il-
lustré) , par V, Levasseur, ingénieur géographe , rue de Make , ni:
illustrée par A. W. Perrot, attaché au génie, ei t\aimond Bonheur,
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, — 281 —
peintre; gravée par IxigtUllermie et Ramaud, rue Saint- Jac-
ques^ 8a.
Carte gravëe sur cuivre, tirée eu noir, avec couleurs vives pour
les limites ; Nord au sommet. Un ëcusson porte les armes de Tou-
raine entourées de branches de chêne et de laurier. Des femmes
allégoriques , étendues dans les blés , représentent F Agriculture et les
divers cours d'eau ; h gauche , un sanglier ; à droite , un bœuf. Deux
étendards latéraux portent des signes conventionnels. Au bas de la
carte se trouve un beau motif décoratif dont le centre est occupé
par un médaillon encadrant le buste de Descartes; auprès se trouve
une femme all^orique, avec les attributs de la Science. Échelle
en kilomètres et lieues de poste. H. o'^&i x L. 0*^968. Date pro-
bable, i85o.
[Bibliothèque de Tours.]
76. Département d'Indre-et-Loire. JuvenU Potet, archiviste de la Pré-
fecture. LiÛioffraphie Raverot, rue du Cygne, n" 16, h Toure.
Carte lithographiée en noir; Nord au sommet. Très longue lé-
gende. Échelle de a,ooo toises. H. o" iSA x L. o" i34. Date pro-
bable i85o.
[Bibliothèque de Tours.)
77. Carte du département d1ndre-et-Loire , encadrée Hun médaiUon
ovale surmonté Jtun buste de P.-L. Courier ; au-dessous une corne
i abondance^ d'où s^ échappent des fruits et des fleurs.
Gravée sur cuivre et tirée en noir, par Rivaux et Corbin, à
Tours. Porte le n** 36 d*un alias indéterminé. Largeur o" 08.
[Bibliothèque de Tonrs.]
78. Carte d'État-Major au ,,|,, ( levée par les officiers de TÉtat-
Major). Publiée par le Dépôt de la guerre, sous la direction du
lieutenant général baron Pelet.
9 feuilles mesurant H. o"5ââ x L. o"'8â8< Publiées de i8&5 à
18&8.
N** 93 (Le Mans), publiée en 18A6, revue en i85â.
N" 107 (Tours), publiée en i845, revue en 1860.
N" 108 (Bloîs), publiée en i845, revue en i853.
N" i33 (Châteauronx), publier en 1847, revue en i853.
N* 106 (Angers), publiée en 18^7, revile en 1861.
N" 119 (Saumur), publiée en i848, revue en i85'7.
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- 232 —
N* lao (Loches), publiée en i846, i*eviie en i858.
N" i3a (Châlellerault), publiée en i848, revue en iSSy.
N" lai (Valençay), publiée en i845, revue en i853.
[Bibliothèque de Tours.]
79 Carte routière du département d'Indrr-et-Loirb, || dressée d'aprh
la carte du Dépôt de la guerre.
Carte en noir lithographiée par Claray-Martineau , à Tours , 1 857.
Échelle au ttttttt» H. ©"'SSS x L. o'"a96.
[ N* «7 t. Archives d'Indre-et-Loire. ]
80. (Iartr II représentant Fusure moyenm annuelle des chaussées d'em-
fnerrement || des routes dans le département , jj d'aprh ks nivelle-
ments opérés en 18 58, ^85g, 1860 et t86i.
Carte lithographiée en noir, avec limites et roule*? en couleur,
pr Juliot, k Toura. H. o^yôS x L. o"()i8.
[Archives d'Indre et-Loire.]
81. TaRLEAL GEOGRAPHIQUE ET STATISTIQUE DU DEPARTEMENT dInDRE-
KT-LoiRE. N" 36 de r Atlas géograplnque et statistique des dé-
partements de France,
Crand tableau contenant de nombreux détails sur les nouis do
lieu, la situation, les limites, Tétendue, Taspect et la nature du
sol, les villes principales, les foires, l'administration, etc.. . Au
centre et en petit se trouve une carte sommaire du département,
gravée sur cuivre et coloriée en plein, par Le Gagneur, rue de la
Harpe, 35. Editée par Baudouin frères, rue de Vaugirard, n" 17,
derrièi'e TOdéon. Imprimerie de Rignoux, rue des Francs-Bour-
geois-Saint-Michel, n° 8. bchelle en myriamètres. H. o*a3 x
L. o'"i77.
[Bibliothèque de Tours.)
82. DEPARTEMENT d'Indre-et-Loirb. Scrvicc vicinal. — Carte représen-
tant TinJtensité de la circulation \\ sur les routes départemetUales
déclassées \\ et sur les chemins vicinaux \\ de grande et moyenne
communication, jj d^ après les comptages faits en 18 j5; \\ publiée,
par décision du conseil général, J par Ricard, agent voyeren chef.
1876. (Se trouve dans toutes les mairies.)
Carte coloriée au Irait seulement. Echelle kilométrique.
H. o'"955 X L. o"7o5.
( Archives d'Indre^t-Loire. J
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— 233 -
83. Département d'Indre-et-Loire.
Carte en noir, couleurs dëgrad(^es aux limites. Echelle kilomé-
Irique. H. i^oao x L. ©""Seo. Date probable, 1880.
[Archives d'Indre-et-Loire.]
84. Carte hypsométrique 1| du département d'Indre-kt-Loire. Publiée
sous les auspices de la \\ Sociéié de géographie \\ de Tours \\ et
avec une subvention du conseil général ff Indre-et-Loire, \\ par
M. /. Bardet, instituteur primaire communal à Villedomer. \\
188'j,
Très belle carte lithographiëe, donnant le relief du sol et les
cours d'eau; accompagnée d'un coteau ligure^ pour TinleUigence des
teintes. Échelle de 77775x5. H. o^ôqS x L. o'"5r).
[Archives d'Indre-et-Loire.]
Sfî. 1^DRE-ET-LoiRE.
Carte coloriée en plein, extraite du Dictionnaire de In France, par
P. Jeanne; gravée par L. Thuillier. Imprimerie Lahure, rue de
Fleurus, 9, Paris; chez Hachette et C'% 189/1. Kchelle métrique
t a s,
[Bibliothèque de Tonrs.]
86. Indre-et-Loire.
Carte coloriée en plein, fait partie de la Grande Encyclopédie ,
tome XX. Gravée ei^ imprimée par Erhard frères, 1894. H. Lami-
rault et C'% éditeurs. Au bas , k gauche , un plan de Tours au 777777-
Nord au sommet. Echelle de 777^777» H. o'"35o x L. o''a5o.
[ Ribiiothèqae de Tours. ]
87. Carte d'Indre-et-Loire. || Dressée \\ pour la fusion des chemins de
grande communication \\ et \\ dHntérét commun \\ eti un seul ré-
seau Il de grande communication. || Suivant délibération du con-
seil général du ùi septembre i8g3. \\ M, Drouin, préfet. \\
M, Ricard, agent voyer en chef, iSgù.
Carte de même aspect et semblable à celle portant le n" 76 ci-
dessus.
[Bibliothèque de Tours.]
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— 23/1 —
88. (iARTK DE Franck, dressée par lo service ridnaU par ordre du Mi-
nistre de V intérieur^ à F échelle du ,,,\,, .
Gravée par A. Simon. Imprimerie Erhard , Paris. Librairie Ha-
chette. Gravée sur cuivre, tirée en 5 couleurs. H. o^Siox
L. o" 45 1 .
Cinq feuilles : feuille XllI-19 (Tours); feuille XIV-i9(Am-
boise); feuille XIII- 90 (Sainte-Maure); feuille XII- 19 (Saumur);
feuille XIII - 1 8 ( Ghâteau-du-Loir ).
B. — Cartes géologiques.
89. Carte géologique du département d'Indre-et-Loire. Carte géo-
logique des cantons de T, \\ Nord, Centre et Sud, \\ arrondisse-
ment de Tours; \\ dressée || par || Em, Dormotfy \\ Ingéniettr des
mines. Q 186g,
Carte coloriée portant sept teintes, tirée sur pierre; 3 échelles :
1" en kilomètres; s** en toises et lieues de poste; 3** en lieues de
a5 au degré. H. o"9ao x L. o^B/io.
[ Vrchîves d'Indre-et-Loire.]
m. — PLAWS DE LA VILLE DE TOURS.
90. Plan de la ville de Tours et d'une partie de ses \\ environs, avec
la II distinction de chaque justice, \\ dessi$ié par les ordres de
M. Fabbé Baudry.
Plan manuscrit au trait noir et en couleurs maintenant très atté-
nuées. Frontispice très habilement dessiné, style Louis XV. Nord
au sommet. Edielle de 1 00 toises. Sans nom d'auteur. H. o" 90 x
i"465. (Plan archéoiogique très remarquable.)
[ N* 996. Archives d*lDdre-et-Loire. ]
9t. Plan de la ville de Tours, désigné || par moy Estienne Fouquet.
I^an manuscrit très intéressant sur papier teinté à la gouaclie;
donnant un grand détail des mes, couvents et monuments de la
ville. Légende des rues pai* oïdi-e alphabétique, ti'ès détaillée. Le
litre est dans un écusson d'une exécution médiocre formé de deux
palmettes supportant des armes de JoUrn flfisëS itr^lières et sur-
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— 235 —
monté d'une couronne de comte, (.a carte est sous verre et enc;idr<*e
d'un jonc dore. Echelle de 80 toises. 11. o^gio x L. i^aA.
[ Musée de la Société archéologique de Touraine. ]
92. Nouveau plan db Tours.
Carte noire, le fleuve est coloré en blai clair et la ville en rose;
à droite, en haut, la rose des vents à 8 pointes. Nord au sommet.
Ch. Guilland, imprimeur-éditeur. H. o"997 x L. o"4o5.
[ Bibliothèque de Toun. ]
TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
DKS SOUS DE GEOGRAPHES, GRAVEURS, DESSINATEURS ET EDITEURS DK
CARTES CITES DANS L'INVENTAIRE DBS CARTES ANCIENNES ET MODERNES
DE TOURAINE.
Amoul 11
Dailletil (F.) Taîné, graveur. ... 99
Bardet U
Barba (Georges), éditeur 74
Basset, éditeur 59
Baudry (l'abbé) 90
Baudouin 81
Berey (N.), éditeur 19
Binet , éditeur 08
Blaeuw (Jeau) . . 7, 3 1, 39, 33, 3/i
Btaeuw (Guillaume) 7, 3i, 89, 33, 34
Bonheur (Raimond) 76
Bouguereau (Maurice), éditeur. . 3
Capitaine, géographe 67
Cassioi de Thury (César -Fran-
çois) 36 , 5o
Cassini de Thury (Jacques-Domi-
nique) 36, 5o
Chaliès, éditeur /lo
Cbamouïn , graveur 38 , 39
Chaniaire (G.-P), éditeur. . . 53,
56, 60, 61
Charle, graveur 9, 79
Chauvigoé (Auguste). 9, 93, 96,
'i9, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49
Clarey-Martineau,lithograplio. 71 , 79
Corbin 77
Cormier 54
Danet, éditeur 91
Daniet, graveur 11
Desnos 5 1
Donnet, géographe 68
Dormoy 89
Doudan, graveur 59
Dufour, géographe 74
Dumei (Veuve), éditeur. 53, 54, 55
Duval ou Du Val, géographe. 19, 90
Erhard, graveur éditeur. 1 , 74,
86, 88
Fer ( A. de), éditeur 19
Fer (N. de), géographe 91 , 95
Fouquet (Estienne) 91
Franco Ysaaco 3,4, 7
Gayrard 65, 67, 78
Goyer 74
Gniiland 99
Hachette cl C% édileurs 85
Haye rainé (de la), graveur 1 4
Hocquart 59
Hondy (L. d'), imprimeur 87
Jaillot, géographe ^6
Jansson (Jean) 6
Joan, éliteur 58
Jollain (Cï^rard), odilenr 8
fil
GooqIc
- 236 —
Jouanne 85
Judoci Hondij , éditeur 5
JuUot 8o
Kaeppeiin , imprimeur 69
Laguillermie 70 , 76
Lahure, imprimeur 85
Laliemand, graveur 38 , B9
LamiraulL 86
Langlois, géographe '69
Legagncur, graveur 81
Leroux, éditeur. 98, /ja, /i3, àU
45, 46, A7
Lesourd (L.-H.), géographe ho
Letronne, imprimeur 79
Levasseur, géographe 75
Longnon , géographe 1
Malte-Brun, géographe 7/1
Mariette (Grégoire), éditeur .... 9
Mondhare, éditeur 58
Monin, géographe 70
Mon rocq, éditeur, aS, Aa, 43, 44,
'i5,46, 47
Morandière 71
Orgiaui, graveur 73
Pelel (lieutenant général, baron). 78
Perrot, dessinateur 75
Pescherard, graveur » 4o
Piganiol de ia Force 99
Potet (Juvénil) 76
Rainaud, graveur 76
Rambos, graveur 70
Raverot, imprimeur 66, 76
Ricard 89, 87
Rignoux 81
Rivaux 77
Robert, géographe 1 4
Samson d'Abbeville , géographe . . 9
Simon (A.), graveur 88
Starckman, graveur ai, a5
Tassin i*î, i5, ^19
Thuillier 85
Vallée, ingénieur 6't
Vaagondy (Robert de ) 10
Walcknaêr, géographe 38, 39
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LES
CHEMINS DE TRANSHUMANCE
EN PROVENCE ET EN DAUPHINÉ,
D'APRÈS
LES JOURNAUX DE ROUTE DES CONDUCTEURS DE TROUPEAUX
AU XVIII» SIÈCLE,
PAR M. JOSEPH FOURNIBR,
lauréat de Tlnstilut, secrétaire de la Société de géographie de Marseille.
La Provence a toujours été un pays essentiellement pastoi^al. La
partie occidentale de ce pays, entièrement occupée par les im-
menses plaines de la Grau et de la Camargue, est, par destination,
une terre des plus propices à l'élevage du bétail. Aussi , est-ce dans
le pays d'Arles (^\ qui comprend les vastes pâturages de laCrau, où
pousse une herbe courte et drue, mais très savoureuse et éminem-
ment propre à la nourriture des bétes à laine, quil convient de
rechercher les derniers vestiges des antiques mœurs pastorales que
la moderne banalité tend à faire disparaître.
Au premier rang de ces vieilles coutumes, pratiquées depuis des
siècles en terre d'Arles, comme, d'ailleurs, en Espagne et divers
autres pays, il convient de placer la transhumance, connue de tous
les peuples pasteurs.
Durant les longs mois de Télé provençal, la plaine de la Cran est
dépourvue de toute végétation , c'est une véritable steppe asiatique,
('î Sous ce nom, on comprend généralement les territoires d'Arles, des Saintes-
Mariés et de Fos. Un tiers environ de la Camargue appartient aui Saintes-Mariés;
une petite portion de la Crau, à Fos. La superficie de la commune d'Arles est de
io3,o5o hectares, plus du double du département de la Seine; celle des Saintes-
Mariés, de 35,598 hectares; celle de Fos, de ii,3Gâ hectares. (L. Rbmacle, La
vie paitorale au payn d'Aria, Revue de Paris, i5 août 1898, p. 8 A3.)
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- 238 -
immense et caillouteuse, à l'aspect désolé. Les moulons ne sau-
raient trouver ie moindre brin d'herbe dans cette plaine aride;
c'est alors que les troupeaux ëmigrent vers les montagnes de la
haute Provence, du Dauphinë, de la Savoie et du Piémont, où ils
trouvent, de juin à novembre, une herbe fraîche et abondante.
C'est cette émigration vers les plateaux des Alpes qu'on appelle
transhumance.
Avant de suivre les troupeaux dans leur exode vers la montagne,
de parcourir à leur suite les chemins qui y conduisent, voyons les
préliminaires de la mise en marche.
Chaque propriétaire a conduit son bétail, préalablement marqué
d'un signe distinctiP, à Tendroit indiqué pour la formation du
grand troupeau qui, sous la conduite du baile et des bergers, doit
se diriger vers Yestivage. L'avant-garde est formée par l'escadron
noir et barbu des boucs et des chèvres; ces dernières fournissent
du lait pour les agneaux faibles et la nourriture des bergers; les
boucs sont placés en tête pour diriger la marche. Un troupeau sans
boucs ne cheminerait que lentement et nombre de bêtes s'égare-
raient faute d'un point de ralliement. Aussitôt après cette tête de
colonne viennent les ânes avec leur barde à doubles corbeilles,
dans lesquelles sont placés les b^ges des bergers. Au retour, ils
porteront les agneaux nouveau-nés, trop faibles pour suivre les
mères. Enfin arrive le troupeau, formé de deux groupes : l'un,
marchant le premier, composé de toutes les bêtes valides; lautre,
des bêtes les plus faibles, qu'on nomme la curaiUe. Derrière cette
troupe bêlante, et fermant la marche, arrivent les bergers «drapés
dans des manteaux de cadis roux qui leur iombent sur les talons
comme des chapes ^^K n
ffLe voyage dure de quinze à vingt-cinq jours; les brebis sou-
tiendraient difficilement la fatigue d'une plus longue marche; le
plus ou moins de proximité d'une montagne influe beaucoup sur
le prix de ses herbages. Les bergers prennent pareillement ou con-
sidération sa fertilité, ses accès plus ou moins faciles, les chances
d'accidents qu'elle présente; la connaissance de la valeur relative
des différentes montagnes est un de leurs secrets, qu'ils doivent ù
une longue expérience et à des fréqueus voyages ^^^. 79
'•^ Al|>1ioii8G Dacdbt, fjettreft de mon moulin , p. 11.
'*' A. Olipikh, Des troupeaux de V.rau et de la Irnnihumance»
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— 239 —
Les pâturages d'ëlé sont à i,5oo ou a,ooo luëlres d'allitude.
Ils s'étendent de ilsère au Var, des bords de la Drôme à ceux de
la Doire Ripaire. La vie pastorale continue sur ces hauteurs . comme
dans les plaines d'Arles. La surveillance des bergers y redouble
d'activité ; ils ont à préserver leurs bêtes des chutes dans les préci-
pices et de la dent des loups et des ours ^^K
Le séjour en montagne se prolonge jusqu'aux premiers froids;
c'est ordinairement en octobre ou novembre que les troupeaux des-
cendent en Provence et regagnent leurs tièdes pâturages d'hiver,
après une absence de cinq mois.
De nos jours, la transhumance se pratique encore, mais de façon
différente; elle est devenue plus moderne, moins pittoresque sans
doute, ne ressemblant en rien à celle si joliment décrite par Mis-
tral dans sa Mireille , par Daudet dans les Lettres de mon moulin y mais
inCniment plus pratique, c'est-à-dire plus rapide et moins çoA*
leuse : les propriétaires se bornent à embarquer leur bétail en gan;
d'Arles, et les trains portent, en quelques heures, le troupeau en-
tier au pied des montagnes.
Au temps, encore non loin de nous, où la transhumance se pra-
tiquait à la façon antique, les troupeaux suivaient de belles routes
pastorales, ayant, à certains points, jusqu'à ho mètres de largeur;
quelques-unes de ces routes existent encore sous le nom de carraires.
Dès le xm*" siècle, la ville d'Arles, agissant dans l'intérêt des nom-
breux pasteurs se livrant à l'élevage, s'était assurée, le long de ces
routes, des lieux de parcage pour les troupeaux; c'était ce qu'on
appelait des pousadous; les troupeaux y trouvaient, à la fin de
l'étape, la pâture et un abreuvoir.
Les carraires sont des voies fort anciennes, dout l'existence est
formellement attestée à partir de laSs; il n'est pas douteux qu'elles
existaient antérieurement à cette époque, et sans aller jusqu'à aflir-
mer qu'elles étaient vraisemblablement les seules voies tracées avant
les voies romaines ^^^ il y a tout lieu de croire qu'elles remontent
à une époque très reculée.
Au cours de cette année iqSq, Kaymond-Bérjenger, comte de
Provence, donne un témoignage non équivoque de la pratique de
la transhumance et, implicitement, de l'existence des carraires,
'*' A. ilfMÀCLE, /oc. cit,
<*) Db Villrneute, StalUiùfue de$ Bouchet-du-Hhône ^ t. III, p. G^j.
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- 2Afl -
sans lesquelles les troupeaux n auraient pu se rendre à leurs pâtu-
rages d'été; il accorde aux habitants d'Aries le libre passage de
leurs troupeaux à travers la Provence, avec franchise de tous droits
de pasquerage, péages et autres ^^^ D'autre part, un statut de is35
porte que les troupeaux allant et venant de la montagne devront
trouver sur le territoire traversé par eux des carraires propres à
assurer commodément leur passage et pourvues de pâturages où ils
trouveront quelque subsistance ^^l
Ces dispositions ont, à plusieurs reprises, été confirmées par
les comtes de Provence et, plus lard, par les rois de France; mais
il n'était pas facile aux pasteurs d'Arles de jouir intégralement des
privilèges dont on ne leur marchanda jamais la confirmation, et,
dans les riches archives de la vieille cité artésienne, abondent les
témoignages des vexations de toute nature commises à lencontre
des conducteurs de troupeaux.
De jour en jour, les populations s'accroissant et, avec elles,
rétendue des cultures, on en vint à empiéter sur la largeur des
carraires, qu'en certains endroits on avait même fait totalement
disparaître. Les propriétaires de troupeaux réclamèrent avec véhé-
mence contre ces empiétements qui leur étaient si préjudiciables,
(*n rendant impossible l'accession du bétail aux pâturages des Alpes.
Us saisirent de leurs plaintes, par l'entremise des consuls d* Arles,
les procureurs du pays et l'assemblée générale des communautés
de Provence. Une délibération de cette assemblée donna mandat
aux procureurs du pays de présenter requête au Parlement et pro-
voquer un arrêt enjoignant ff aux consuls des villes et lieux de la pro-
vince par oh passent les troupeaux qui vont de la basse à la haute
Provence et qui en reviennent, de dresser un état, à double origi-
nal, des carraires qui sont dans leurs terroirs; dans lequel état ils
marqueroient exactement la route que tiennent les troupeaux dès
l'entrée du terroir jusques à la sortie, la largeur des carraires, si elles
éloienl tracées dans des terres cultes ou incultes et le genre de cul-
ture des terres voisines (•'^^. 7^ A la suite de cette requête, le Parle-
ment rendit, le si juillet 1783, un arrêt conforme aux desidei*ata
de l'assemblée générale des communautés; en outre, il réglait le
^'^ De Villeneuve, loc» ciU
(*) Ibid,
^•'*) Assemblée générale des coiiimiuiaulcs, tenue à Lamhesc, le 10 janvier 178a
(Archives des Bouches-du-llhône, (1 95, fol. aG8 et C •'^71).
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— m —
mode de paiement des droits que les seigneurs et les consuls des
lieux traversés étaient autorises à percevoir (^).
Le rétrécissement des carraires, quoique très dommageable aux
propriétaires intéresses, n'était pas la seule façon d'entraver la
libre pratique de la transhumance; les bailes conducteurs de trou-
peaux étaient en butte h des exactions sans nombre, à des taxations
arbitraires, en argent ou en nature, qui rendaient fort onéreuse la
traversée de certaines communautés. Ainsi, eu 1766, bien que les
droits de passage et de fulvirage^^^ eussent été supprimés, ils con>
linuaient à être perçus sur les troupeaux transhumants; les habi-
tants d'Arles durent en appeler à l'intendant de Provence; leur re-
quête renferme maints détails typiques sur les mœurs paysannes et
résume assez bien les vexations subies par les bergers arlésiens :
ff Monseigneur, leshabilans de la ville d'Arles ont l'honneur d'ex-
poser à Votre Grandeur qu'ils envoyent tous les ans sur les mon-
tagnes de Provence, Dauphi né, Savoye et Languedoc des troupeaux
considérables pour y paître pendant l'été. C'est le produit de ces
troupeaux qui fait valoir les manufactures du Languedoc, d'oi^ l'on
tire rhabillement des troupes.
rrCe commerce, qui est le seul dans ce paîs, et dont l'État retire
de si grands avantages , est tombé depuis quelque tems dans un tel
état de langueur que les suppliants se verront bientôt dans la triste
nécessité de fabandonncr. Les concussions exorbitantes qu'ils es-
suyent depuis quelques années sur les routes, les surexactions ar-
bitraires de certains droits de passage ou pulvérage expressément
supprimés par divers arrêts du Conseil de S. M. et que les possé-
dants-fiefs ne cessent cependant d'exiger, sans titres ni concessions,
les préjudices considérables auxquels les conducteurs de ces trou-
peaux sont malicieusement exposés, sans qu'on leur permette même
le droit de s'en plaindre, engagent les suppliants de recourir à Votre
Grandeur pour la prier d'interposer l'autorité que le Roy luy a si
justement confiée pour faire cesser des abus aussi criants. . .
«•Les chemins qui avoient autrefois la largeur prescrite par l'or-
donnance ont été ou rétrécis par usurpation ou défrichés, en sorte
('^ HégUmmt otncemaai la largeur de$ carrairet à Vuêogê des troupeaux pour
leur pauage de la bâtie à la haute Provence et arrêt d'homologation d*icdui, du
ai juillet ijSd. A Alx, chez Joseph David, imprimeur du Roi et du Pays.
^^' Droit féodal sur les troupeaui de passage; ainsi dénommé a pulvere,
de la poussière que lèvent les troupeaux en marchant.
Gkocrapoie, N** 1-2. — i'9oo. 16
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— 2A2 —
qu^ib ne sont plus que de petits sentiers, ce qui retarde la marche
des compagnies de bétail à laine et expose les conducteurs à des
prétentions en dommages de la part des propriétaires voisins qui
en exigent un remboursement arbitraire; et si quelques-uns se
prêtent à une liquidation, elle est déférée à des possesseurs locaux
qui, devenant les juges de leur propre cause, appesantissent la main
sur Tétranger et commettent les injustices les plus criantes.
(rll n'est point de communauté par où passent ces troupeaux qui
n exige des contributions aussi injustes qu'abondantes. Si les bailes
comptables veulent les prévenir et n'être point retardés dans leur
marche , ils sont soumis à des présents arbitraires envers les con-
suls et oJËciers des communautés et les gardes-terres des seigneurs,
en argent, laitage, fromage et repas somptueux. . .
(rll est, dans ces communautés, des particuliers qui, aux appro-
ches des troupeaux d'Aries, font enlever malicieusement et à dessein
les bayes qui deffendent leurs propriétés pour leur occasionner des
dommages qui, souvent, ne sont qu'apparents, quelquefois de peu
de valeur, mais toujours liquidés à la dernière rigueur par des com-
munistes qui n'écoutent dans cette fixatiop que l'intârét de leurs
compatriotes auquel ils participent eux-mêmes.
irCes compagnies de bestiaux trouvent, sur leur route, des vil-
lages et hameaux au milieu desquels ils doivent passer. Les habi-
tants sont attentifs à ouvrir les portes de leurs cours, maisons,
écuries, pour s'emparer facilement du bétail qui y entre et les re-
ferment à l'instant pour en Ater la connoissance aux conducteurs.
«Il arrive souvent que les loups attaquent les troupeaux dans la
nuit et les écartent au loin, hors de la vue et de la recherche des
bergers; ceux qui les trouvent ne se font aucune peine de s'en saisir
et de les vendre à la plus prochaine foire.
«On croit devoir observer enfin que le payement de chaque fyvn^
temer^^\ qui ne mobtoit autrefois que i5 à 16 livres, s'élève à pré-
sent jusqu'à 3o livres^ par une suite des diflG^rentes vexations que
les troupeaux essuyent dans leur marche et qu'on vient de détailler
cy-dessus. . . Wt»
Les plaintes des habitants d'Arles sont édifiantes et valaient la
peine d'être reproduites; les documents entièrement inédits, pu-
<» Troupeau de trente têtes.
('^ Mémoin 9ur Ui vexaiionê exercée» ntr Uê tnmpeatut qui twU à U mon-
tagne, 1766 (Archives des Bouche»-diâ*Rlidne, G 371).
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- m -
bliés ci-aprës, viennebi les corroborer et ajouter des détails inlé-
ressants à divers points de vue. Ces documents, dont un nous a
paru mëriler d'être intëgralement reproduit, sont des journaux de
route des hailes comptables, charges de veiller à la marche des trou-
peaux, de conimander aux bergers, de parlementer avec les collec-
teurs des droits, les consuls des communautés traversées, les pro-
priëlaires de biens riverains des carraires, on un mot, d'administrer
toute la colonne.
Ces journaux de route fournissent des indications de diverse na-
ture : tout d'abord ils font connaître, localité par localité, le che-
min parcouru depuis le territoire d'Arles jusqu'aux plateaux des
Alpes, l'état de ces chemins, — détails pleins d'intérêt au point de
vue géographique. — Ils donnent ensuite, par le menu, le montant
des droits acquittés sur le parcours et souvent aussi une observation
originale sur les procédés de cette armée de seigneurs, consuls,
agents des fermes et paysans, qui pressurent et persécutent, à
Taller comme au retour, les pauvres bergers ayant la charge de
conduire les moutons à travers le pays de Provence.
I
ROUTB DBS TROUPEAUX QUT PARTENT DB LA VILLE d'ArLBS
POLE LA MONTAGNE DE PrOUVBITCB ET DaUPHINÂ, DU GÔTÉ d'EmBRUN (^^
A Saion^*K Ton fait payer un pulvrage que autre fois n ëtoit que trois
deniers, et à présent on en fait payer quatre; la bi'egucie^'^ ont fait payer
4 livres;
A (a Barben^^K ordinairement, Ion ne paye que Testrene au chasseur;
A Lançon^*\ autrefois le pulvrage n*étoit que deux deniers et h présent
font en fait payer trois par trentanier;
A AguiUe^*\ ils font payer un sol par trentanier; la draye^'^ est assés
vaste;
Au chêteau de la Calade^*\ Tout fait payer un péage et cepandant il faut
suivre un chemin fort esiroit; — trois deniers par trentanier;
('^ Chef-lieu d'arrondiasemeot des Hautes-Alpes.
(*> Chef4ieu de canton, arrondissement d*Aix (Bouches-du-Rhône).
-^' Il s*agit ici de la brigade des fermes.
'^^ Canton de Salon, arrondissement d*Aix (Bouches-du-Rh^e).
^'f Eguilies, arrondissement et canton d'Aix (Bouches-du^Rbtoe).
c^^ Voie afleciée au passage des troupeaux*
'^' Hameau de la commune d'Aii.
16.
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— 244 —
A Venelle^^K le pidvërage est à six deniers le trenUnier, et font vous fait
payer, pour peu qu'on s'escarte du chemin, les terres incultes;
A Me%rargue^*\ l'ont paye un péage d'un sol par trentanier et il iiiut
achepter d'herbages pour les troupeaux;
A Saint Marc^*\ le pulvërage est à six deniers par trentanier; — l'ont
vous fait suivre sur la montagne, fort à Testroit;
A Vauvenargves^^\ le pulvërage de mesme que dessus sur la montagne,
et quelquesfois l'ont vous empêche de dessendre à une petite rivière ^'^ pour
abrever, cet empêchement est fort préjudiciable, et toujoui*s quelque ré-
gatte^*^;
Il faut prendre garde qu'en sortant de la terre de Vauvenai^es pour aller
h Rians, il faut traverser la terre de M. de Tresemane quy s'apelle le Puy
d'Asson^'^ où il y a toujoiu^ de r^atte quoyque l'on passe sur la sime d'une
montagne fort à l'estroit;
A RiaM^*\ le pulvérage à trois deniers; le^ drayes sont assés lai^ges;
A GiMierty^*\ le pulvérage à trois deniers le trentanier, et depuis que
M. de Tressemane a esté comandeur^'*\ il ne veut plus laisser passer les
troupeaux qui vont du côté de Vimn^^^\ ne pouvant pas passer la barque
pour venir au pont d'Esparon, de sorte quy faut se noyer ou moiuîr de
iain dans ce pays;
A Esparon^^*\ le pulvérage à six deniers; les drayes sont assés larges;
A la Verdière^^^\ie pulvérage estait autre fois à trois deniers et à présent
est à six depuis que les péages avoient esté supprimés;
A Quinçm^^^\ pour le péage à six deniers; celui de la Roquette^*^^ au
mesme prix;
('^ Venelles, arrondissement et canton d'Aix (Bouches-da-Rbône).
(*) Meyrargues, canton de Peyrolles, arrondissement d'Aix ( Boucbes-du-
Rhône).
(^^ Arrondissement et canton d'Aix ( Bouches-du-Rhône).
(') Idem.
^*) Sans doute le ruisseau l'Infemet, coulant au sud de Vauvenargnes.
^•î Pour régaU, festin, repas copieux.
(7) Puy (TAuion , sur le territoire et è Test de Vauvenargues.
^'^ Chef-lieu de canton , arrondiaaement de Brignoles ( Var).
^'^ Ginaaservis, canton de Rians (Var).
('®) Ginassenris dépendait de la commanderie d'Aix, de Tordre de Saint-Jean de
Jérusalem , dont Joseph-Charles de TresaemAnea-Chasteuil fut titulaire de 1 753 à
1767.
(») Canton de Rians (Var).
^") Esparron, canton de Barjols, arrondissement de Brignoles (Var).
(>''> Canton de Rians (Var).
('*' Quinson, canton de Riex, arrondissement de Digne (BasseA-Alpes).
<'*) Ibid.
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— nh —
A Sfùnt^Laureni'^^, le pulvé*age à six deniers;
A Monpeziit t*\ lo ptilvërage à sii dpnietis ;
A Mont^g^nac'^K le pulv^^i^gy à trois deniers;
A /î/ei'*^ le fHiiv^rdgp est a tmis tîenieii* ie trentanier, mais ou ue jiaAiC
prestjuf* jamais sans payer de régatle ;
A Pimoimn^^\ U pulv^rage est a inm deniers;
A h l)4gude de Bras ^*\ ie pnlvërage est à trois deniers ;
A EmMhifm-^K le puivërage est à sist deniers, et, s y Tout touche les eom-
rntin*; patis (xinr riiahitanl, il faut payer, ee quy tVëtoil pan il y a <|nf*lt|iips
annéfôf ; à présent , \h vous Ibnl suivre un gi'avier ;
A Mmd'^K il faut payer le prrnl qiiy y a plus de cent ans qne la rivière
Ta emporte, et oulrê cella le pnlvërage;
A fîeyitf '*\ le [Hilvérage à trois deniers , et rie r^Ue jiersonne ne |îasse
âans en pyer;
A Chatmu fiedttn-^^\ le pnlvérage à six deniei-s le trenlanter. et lonjani*^
(le r^atte poiu* peu cju'on cjuitte le clienùu ;
A Saint Jur^on^^^K le pidvérage à trois deidej-s:
A Gauheri^^^K ont fait pyer un f>^age k un sol par Irentanier sans y
pmndre aiicim herbage;
A Di^ne^^^^, il faut payer de pulvérage sans rien tnnclier de ses bei-ba^
tpten payant; îl faut toujours suivre le chemin. Antantà MfmfUQuar'^^'i
Au Brusquet^^^\ le pnlvérage k six deniers; l'ont fait manger le ti*ou}fcpau
en pyant ;
A f(t Jfwifl^'K le puhr^rage e«l h tmis deniers; ii faut snivre le ^avier
saris y toncKer im morceau d'herbe ;
A Befittjm^'^K le pnlvïfrage sans rien ponvoir faire nianger les ln>u peaux
qu>n achqilaut de pré;
'■3 Qurnsim, caDton de Riet, arroudif^seiueiU d€ Digne (BaMeii- Alpes),
t*J /M,
'* Chpr-lifHi de faulon^ arroiidbflenieDl d** Digne (Baî«efi-Alp<»s),
^*'' Puimoïssan , runton de Kum ( lÏHs.'rt^s^AjjK's),
'*^ BraiMi'Assç, €anton de Mëiiol, arroudi^semenl de Digii<* (BAdscs-Alpp^i).
'*^ M^zel, chef-lini de canton, airondisiMTnenl de Dîfpï^^ (BaH-«'S-AlfH>«).
^•î Canton île ^léael ( Basses- Al p<*s ),
"•' md,
'": îbid.
''*î Hameau di? ta communp de Wt^m f Bas*eK-Alpps)*
1^^ (^b*^r-ïi<m de cartioii du département A^ Bass^^s-Alpes.
'**J Morfouï, arrondî$îtemenl et canton de Diffne ( BiiBs**ïi-Alp(*s).
'<*j ArrondiftsM^nîoiil A^y Digne, canton dr» la Javitj ( Bassi^s-Alpea K
'**' Chef-lieu de eanlcin , arrondif*senir^rit dn Wi^iw f Bas-ipi^^Alp»)*
^l'î Arrondi^^mpul de Digne, ranloii do ïn Jnvie ( B*iï4?t»"H-AlpeR )*
' » V> »%• » ;
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«
' I
— 246 —
Au Vemet^^K ie pulvërage à trois deniers et Ton achepte d*berbe pour
faire manger les troupeaux;
Nous Yoicy à Coul(mirous^*\ hameau de Seine ^\ ou personne ne passe
sans l'ëgatte; le prêtre du lieu est ie plus mëchand;
A Seine, ont fait payer un pulvërage à six deniers et un péage de M. le
baron de Monclar h un sol par trentanier; outre cdla» sy Font veut faire
manger les troupeaux il faut achepter, et toujours de rëgatte. Un consul
vous fait vante, les autres vous font suivre par un huissier avec ses records;
lorsque vous estes doignë de quelques lieues , il se trouve une bregade quy
faut payer ou estre foulië au milieu d'un chemin; après cda les valets de
ville quy faut payer à vingt sols chacun ; ont vous fait payer pour la lumi-
naire de r^ise; il faut un louis d'or au receveur et des fromages en des-
sandant de la montagne;
De Seine, passant du c^të d'Embrun, l'ont trouve la bregade de ia
Breule^^^ quy faut payer ou estre visite en qudque endroit que l'ont vous trouve;
A Saint Vincent^^\ pour le pëage à neuf deniers;
A Hubaye^*\ le pëage à un sol le trantanier; il faut payer un receveur et
de garde-ten'e;
A Pontis ^'\ le pëage estoit cinq sols par trentanier et la couchée des trou-
peaux dans les terres; il y a procès pour cella;
A Savine^*\ ont paye comme à Pontis, mais cdia a esté suprimé; ont
paye un re])a8 aux officiei-s de la conmiunautë, ont paye au garde-terre,
3 livi*es; au chasseur de Monsieur, 3 livres; au lieutenant de cfaatdain,
3 livres; pour le secrëlaire, a livres; pour les consuls, 8 livres; au receveur,
48 livres et autant eu dessandant; à la bregade, 93 livres et autant en des-
sandant, et un agneau à M. de Savine par chaque communauté que Tout
fait dë|)aUre de montagne, et il faut suivTe le chemin, et, en dessandant
de la montagne, en revenant, il faut donner au receveur et aux officiers de
la communauté un fromage et un seras ^'^ à chacun;
Aux Crottes ^^^\ faut payer un péage en suivant le grand chemin; sy Font
veut faire manger les troupeaux ont vous vend d'herbages;
^^^ Arrondissement de Digne, canton de Seyne (Basaes-Alpes).
(') Gouloubroux, hameau de la commune de Sepe, arrondisseme :
(Basses-Alpe»).
^') Seyne, chef-lieu de canton, arrondissement de Digne (Basses-Alpes).
^*) La Bréoie , canton de Lauzet, arrondissement de Barcelonnette (Basses- Alpes).
W Ibid.
(•) Ubaye, ibid,
(') Ibid.
^") Chef-lieu de canton, arrondissement d'Embrun ( Hautes- Alpes).
^*} Ceroi, espèce de fromage maigre qu'on obtient en faisant bouillir le petit
lait non clarifié , dans les Alpes.
^•"' Arrondissement et canton d'Embrun (Hantes-Alpes).
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— 247 —
A Emknm^^\ ont ne paye point de péage; il y a d^autres séqudles : M. le
major fait prandre un moton, disant que cdla luy est deub en passant snr
les glacis;
Ceux quy vont dans la valëe de Barceionnette passent par Saint Barthi-
iemy^*^ où les chemins n'ont pas quatre pans de lai^ur; de là, on dessent
à Miolans^^^ où ont fait payer quati'e livres et dix sols par chaque troupeau;
après cella, un péage, un sol par trentanier et un sol par bourisque, tant
des bourisques que des troupeaux » sans pouvoir faire manger la moindre
chose que en payant et table ouverte, payer les consuls et griflSer. Le péage
est un sol par trentanier et un sol pai' bourisque , et en dessandant il faut ,
à chaque consul et autres, un fromage et un seras;
A Barcellonnette^^\ le pulvérage à quatre sols six deniers le trentanier et
dix deniers de péage et autant par bourisque, et avec celia suivre le chemin
ou un gravier. Il y a un receveur et une br^de quy faut payer ou estre
visité au milieu du chemin; après cella il faut encore aux consuls et autres
officiers de la communauté onze livres de fromages ou seras pour autant de
communauté que Font fait manger ses montagnes ;
A Jausiers (*\ le pulvérage à deux sols le trentanier et suivre le chemin ;
Au Chatelard^^K pour le pulvérage ont paye six livres pour chaque tren-
tanier et suivre le chemin; Tout vous vend d'herbages à qui en veut^'^.
Le journal qui précède, dressé par un baile conduisant ses trou-
peaux dans ta haute Provence, aux pâturages situés entre Barceion-
nette et Embrun, montre très exactement l'itinéraire suivi depuis
la plaine d'Arles. Les troupeaux traversent la Crau de l'ouest à Test
jusqu'à Salon, se dirigent vers Aix, ils passent au nord de cette
ville, à Éguilles et Venelles entrent sur le territoire formant au-
jourd'hui la partie nord-ouest du département du Var, passent le
Verdon au-dessous de Quinson et montent vers Digne par Riez,
Puimoissonet Mézel. De Digne, ils vont à Barceionnette par Seyne,
Savines et Embmn.
Pour arriver à la vallée de Barceionnette, les troupeaux emprun-
(*^ GlieMieu d'arrondissement des Hautes-Alpes.
') Hameau de la commune de Méolans, canton du Lauzet, arrondissement de
Barceionnette ( Basses-Alpes).
(*) Méolans, canton du Lauxet, arrondissement de Barceionnette (Basses-Alpes).
(*} Chef-lieu d'arrondissement des Basses-Alpes.
<*) Arrondissement et canton de Barceionnette (Basses-Alpes).
<*) La Gondamine-Ghâtelard , arrondiasemeul et canton de Barceionnette (Basses-
Alpes).
<^ Archivée dêê Boucket^u^ Rhône , c 371.
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— 248 —
tiient également une seconde route; elle nous est indiquée par le
cr mémoire de la routte de VabeilHer ^'^ qui va dépaitre pendant Télé
à la monlaigne de Larche^^^ et celle de Josier et celle du Chalelas,
toutes ces montaignes dans la valée de Barcelonnette'*'.^ Ce docu-
ment, plus sobre de détails en ce qui concerne les charges imposées
aux bergers dans les communautés traversées, donne cependant une
indication précieuse, celle des dates de passage dans les divers lieux
de ritinéraire , et permet de marquer exactement les étapes de la
colonne. Le troupeau qui va estiver dans la vallée de Barcelonnctte,
en 1759, compte io,&o9 têtes, il part d'Arles le 1/1 juin, passe à
Salon le même jour; de là, au lieu de se diriger à Test, il monte
vers le nord, dans la vallée de la Durance et passe à Rognes, au
Pny-Sainte-Réparade et à Meyrargues le i5 juin; à PeyroUes, Jon-
ques, Sainl-Paul-lès-Durance et Cadarache les 16 et 17; il arrive
à Vinon le 18, à Gréoux le 19, à Valensole le so, à Brunet le 91;
traverse Saint-Julien, Saint-Jeannet et Mézel le 99, le ChafTaut,
Lagramuse et Gaubert le ^3; il passe à Digne le 9/1, où il reprend
rilinéraire porté par le journal précédent pour arriver à Méolaos
et Barcelonnette le 97 juin, après un voyage de quatorze jours.
II
Les pasteurs artésiens envoyaient également des moutons au pâ-
turage du côté de Saint-Étienne-en-Dévoluy (arr. de Gap, Hautes-
Alpes); les troupeaux s'y rendaient par une voie à peu près paral-
lèle à la précédente mais tracée plus à Test, sur la rive droite de la
Durance, l'autre se trouvant sur la rive gauche. Ici, comme ailleurs,
les bergers sont astreints au paiement de nombreux droits perçus arbi-
trairement ou en vertu de titres douteux; ils doivent, comme partout
et toujours, t régaler?» les consuls, les gardes, etc.; ce n'est qu'à ce
prixqu'ilsarriventautermedeleur long et pénible voyage. Celui de
Saint-Étienne-en-Dévoluy durait dix-sept jours; le journal de route
ci-après donnera le détail des diverses étapes et le montant des
sommes payées à divers titres par le baile comptable. Ces chiffres
donnent l'idée de ce que coûtait l'exode annuel d'un troupeau arlc-
^') Mot proveaçal qui désigne len grands troupeaux transliumanU qui passcnl
rhiver dans ia plaine el Tété dans la montagne (Mistbal, Tréiot- duJeUbrigt).
^*^ Canton de Saint-Paul, arrondissement de Rarrelonnelle (Basses- Alpes).
'*) Archivet det Uouchet-du-Rhme , c 371.
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— 249 —
sien vers ses pâturages d'été; ils montrent aussi à quel point étaient
justifiées les réclamations véhémentes et réitérées des propriétaires
d'Arles que toutes les communautés traversées pressuraient à Tenvi.
MéxOlRE DE LA ROUTTE DE L'ABEILLIER QUT VA DEPAITRE PENDANT L>ÉTÉ A
LA MONTAIGNE DE DURBON (^) ET SAINT ESTIENNE EN DBYOLUT ^^\ LE TOUT
DANS LE DAUPHINÉET LEDIT RETAIL ONT PARTY d'aRLES LE 3l MAI 1763,
LE TROUPEAU COMPOSÉ DE 16,809 RETES.
IWres. soIr. déniera.
Salon <*) I Puivérage 6 4 (i
( Éirenne à la brigade 6 a »
Lamanon ^*' . . . < i«i. j . ,
( Etrenne au garde-terre 1 k //
""li Allpi W I ^^*^^ 6 4 »
^ ^"'"' * ( Étrenne au garde-terre a 11 a
( Pulvérage 6 A a
Mallcmort (*).../ Éirenne au garde-terre u \h u
( Étrenne à la brigade 3 11 a
^ juin. Bonneval ^^^ . . . Péage 6 h a
Gharleval (^) . . . Péage 3 » u
Sainte-Croix W. Péage 3 a /r
^ Péage *3 a *
,,. •^^ ^,j \ Étrenne du chasseur ou du garde-
• ( terre 5 11 a
« . . „ ,,«, ( Péage 6 a a
3 juin. Rognes f'«) . . . . | ^^^enne du garde-ternî .ta .
La barque ) Péage de Gontard \% a a
de Gadenet^*^). j Étrenoe du garde de la barque. Z a a
Saint-Estève-Janson (^'). Péage 9 a a
A reporter 110 a 6
('^ Montagne et bois sur le territoire de la commune de Saint-Julien-en-Beau-
chéne, c*" d'Aspres-sur-Buëch , arr. de Gap (Hautes- Alpes).
•*^ Saint-Étienne-en-Dévoluy, chef-lieu de canton, arr. de Gap (Hautes-Alpes).
(•^J Ghef-lieu de canton, arr. d'Aix ( Bouches -du-Rhône).
'*} Canton d^Eyguières, arr. d*Arles(Bouchei»-du-Rhône).
(*) Ihià.
^') Hameau delà commune de Gbarleval, c°* de Lambesc, arr. d*Aix (Bou-
che»-du-Rhône).
^'). Ganton de Lambesc, arr. d'Aix (Bouches-du-Rhônc).
-*) Château sur le territoire de Gharleval (Bouche»-du-Rhône).
(*) Canton de Lambesr, arr. d^Aix (Bouches-du<RhAne).
(>«) llnà.
(") Chef-lieu de canton, arr. d'Apt (Vaucluse).
^"' Canton de Lambesc, arr. d'Aix (Bouche.<-du-Rhùno).
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— 250 —
lîtNt. hoIr. àÊBkn,
U juin.
5 juin.
Puy-Sainte-
Réparade (*)
Meyrargues ^'^ . j
Peyrolles ^»).
Jouques (*) . .
Le bac
de Mirabeau ^^K
Mirabeau
et Beaumont ^'^.
Pierre vert ^*K, ,
Saiat-Martin-
de-Renacas ^*K
6 juin. Dauphin (^®) . . .
Forcalquier ^"^ .
Fontienne <"î .
7 juin. Sigonce î**^ . . .
Report 110
Puivérage 5
Pétge 9S
Étrenne an garde 9
Pulvérage 5
Péage 7
Étrenne au garde-terre 1
Pour le passage du troupeau . . 3o
Étrenne à la brigade de Mira-
beau et à celle de Saint-Paul-
lès-Durance (•> 7
Droit de passage du troupeau.. 4 9
Étrenne des gardes-terre des
deux lieux h -
Droit de passage 31
Étrenne du garde-terre 3
Rëgatte payée aux consuls 6
Droit de passage payé au sei-
gneur 67
Étrenne du garde-terre 9
Droit de passage 19
Droit de passage payé aux con-
suls 18
Étrennes à quatre gardes-terre. 1 3
Étrenoes aux, experts et frais de
vacation 19
Droit de passage 94
Droit de passage 18
Étrenne au garde-terre 3
Rëgatte 6
A reporter ààS
10
Ê
19
10
i5
a
16
(^) Canton de Peyrolles, arr. d^Aix (Bouches-du-Rhône).
w Ibid.
<') Chef-lieu de canton, arr. d*Aix (Bouches-du-Rhône).
W Canton de Peyrolles, arr. d*Aix (Bouchee-du-Rhône).
(^) Canton de Pertuis, arr. d^Apt (Yauduse).
(') Canton de Peyrolles, arr. d^Aix (Bouches^-Rhône).
î'î Canton de Pertuis, arr. d'Apt (Vauduse).
^*) Canton de Manosque, arr. de Forcalquier (Basses-Alpes).
(*) Canton de Reillanne , arr.de Forcalquier (Bas8<>s-A1pes).
t'"î Arrondissement et canton de Forcalquier ( Basses- A Ipos).
(^i> Chef-lieu d'arrondissement des Basses-Alpes.
(*^) Canton de Saint-Étienne-lea-Orgues, arr. de Forcalquier (Basses-Alpes).
'") Arrondissement et canton de Forcalquier (Basses-Alpes).
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— 251 —
9 juin.
MonUaux ^ .
8 juin. Malefougaase
Aubignosc
1 1 juin. Miaon (^^
Report
Droit de passage
Étrenne au gande-terre
Î Droit de passage
Étrenne au garde-terre
Rëgalte
Ghâteauneuf- l Droit de passage payé au sel-
val- 1 gneur
Saint-Donat W. ( Étrenne au garde-lerre
(4) { Droit de passage
Étrenntî au garde-terre
Droit de passage payé au sei-
gneur
Péage payé aux consuls
Peipin {*) ( Étrenne aux consuls
Pulvérage aux consuls
Étrenne au châtelain
Etrenne au garde-terre
Payé au receveur du bureau . . .
Pulvérage
Payé à une brigade ambulante.
Payé à la brigade du pont de
Sisteron
Droit de passage
Payé ( pour une régatte. . .
au pour Tétrenne de la
receveur ( brigade
Payé aux consuls, pour régatte
. / ou mangerie
Payé au greffier, en régatte. . . •
Payé au maire, en régatte
Payé aux experts, en régatte . .
Payé au sergent
[ Étrenne au garde-terre
lojuin. Sisteron ^'J
liTm.
•ob. denien.
A/i6
10 h
la
8 g
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l6 M
38
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U
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3
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/^o
10 a
3
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i3
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10
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7
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3o
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10
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65
10 a
3
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6
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i5
a a
1
h a
3
9 «
A reporter 827 7 &
^'^ Canton de Saint- Etienne -les -Orgues, arr. de Forcalquier (Basses-
Alpea).
W rbid.
^*> Canton de Volonne, arr. de Sisteron ( Bassea-Alpea) .
î») Ibid.
^*) Chef-lieu d'arrondissement des Basses-Alpes.
^^) Arrondissement et canton de Sisteron.
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Montéglin
.....i
19 juin.
Laragne
et
Monlftgiin '-^K
Sainl-Oenis ^^K
Montrond ^^K .
Serres <^î
i K juin. Savournon ^*^ .
— 252 —
livres, sok. deoien.
Report 8*37 7 à
Droil de passage , pour la montée
et la descente. sa 10 8
Payé aux experts 5 a a
Étrenne au garde-lerre. ...... 1 10 t
Droit de passage à Laragne, pour
monter et descendre ai » »
Pulvérage à Laragne 9 # #
Dépense par le baile chez les
consuls de Laragne 9 « »
Payé aux châtelains de Laragne
et de Montéglin, en ré-
gatte la t a
Droit de passage à Montéglin.. 18 u u
Payé aux experts 6 u *
Étrennes au garde-terre a 10 a
Droit de passage 1 5 a a
Etrenne aux consuls 6 a a
Au fermier du w vieux Balife de
Gap» 10 a a
Payé aux consuls pour avoir w re-
layé le troupeau à la mon-
tagne» '. 3 a a
Dépense du bayle avec les con-
suls fi f\ a
Étrenne au garde-terre h h a
Péage des bourriques 1 16 a
Péage de M. de Villeroy, pour
la traversée 36 a a
Payé à la brigade du lieu h h a
Dépensé par le baile avec les
consuls 5 11 a
Droit de passage payé aux con-
suls et au seigneur 5& 10 a
Payé à sept hommes désignés
pour conduire le troupeau . . '] a a
A reporter io85 6 ft
Canton de Laragne, arr. de Gap (Hautes- Alpes).
Clief-lieu de canton, arr. de Gap (Hautes- Alpes).
Canton de Serres, arr.de Gap ( Hautes- Alpes).
Ibid.
Chef-lieu de canton, arr. de Gap (Hautes-Alpes).
Canton de Serres (Hautes- Alpes).
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n
a
K
3
tt
a
U
9
K
6
u
T
a
i,93o
U
— 253 —
livres, soitt. deniers.
Report i,o85 6 h
Droit de passage pour la montée
et la descente 96 m n
Étrennes des consuls et du châ-
telain k a tt
là juin. Ghabestau ^^). ^ . / Payé à sept hommes désignés
pour conduire le troupeau. . q a a
Etrenne au garde-terre 3 16 h
Étrenne au garde -terre de
M. d*Âspremont k a a
Droit de passage, pour la mon-
. tée et la descente
1 5 juin. AgmeUes W. . . . j p,y^ ^^^ ^„„,„,g ^^^ ^.^^^^
Payé aux consuls, par le baile.
1 6 juin. La Cluse ^^^ Pour le luminaire
Total
On voit que les dépenses de route, nourriture des bergers non
comprise, s^élèvent à un chiffre considérable pour Tépoque; elles
rendent la transhumance de plus en plus onéreuse et expliquent
les plaintes réitérées des propriétaires de troupeaux qui amenèrent
rassemblée particulière du pays de Provence à élaborer un règle-
ment homologué le ai juillet 1788 par le Parlement d'Aix. Les
sages dispositions de ce règlement eurent pour effet de diminuer
les exactions et de rendre h la transhumance des facilités que des
exigences et des tracasseries sans nombre entravaient depuis long-
temps. Les pasteurs d^Ârles auraient pu se tenir pour satisfaits si les
prescriptions des administrateurs du pays avaient été respectées;
on verra plus loin qu elles ne le furent pas toujours.
III
Les pâturages de la vallée de Barcelonnette, des Alpes, du Dau-
phiné, dans la partie comprise dans les arrondissements de Gap et
d'Embrun, ne sont pas les seuls fréquentés par les troupeaux de
Camargue et de Crau; ceux-ci vont également prendre leur quar-
tiers d'été dans tes montagnes du Vercors et le Dauphiné occidental.
<*) Canton de Veynes, arr. de Gap (Hautes- Alpes).
(*^ Canton d'Aspres-sur-Buëch , arr. de Gap (Hautes-Alpes).
(') Canton de Sainl*Étienne-en-Dévoluy, arr. de Gap (Hautes- Alpes).
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— 25A —
L'itinéraire ci-après présente une particularité intéressante qu'il
convient de signaler. Les troupeaux partant d'Âiies vers le Vercors
sembleraient devoir remonter la rive gauche du Rhône et passer
par Avignon et Orange; nous les voyons au contraire franchir le
fleuve entre Tarascon et Beaucaire et le remonter sur la rive droite,
du côté du Languedoc. Ils ne peuvent traverser aussi librement le
Comtat-Venaissin appartenant au Saint-Siège et c*est pourquoi ils
vont emprunter Tautre rive qu'ils remontent jusqu'au Pont-Saint-
Esprit; à cet endroit les moutons repassent le Rhône sur le célèbre
pont et poursuivent leur ascension vers les montagnes duDauphiné
en passant par BoUène, SaintrPaul-Trois-ChAteaux, Grignan, Puy-
Saint-Martin, Omblèze et Vassieux. D'ailleurs, le journal déroute
du baile préposé à la conduite des troupeaux dans cette partie du
Dauphiné donne l'indication de toutes les localités traversées,
avec le compte exact des droits et ir libéralités i) que, bon gré mal
gré, il a fallu acquitter au cours du voyage.
MEMOIRE DE LA ROUTTE DE LURBILLE QUI VA D^PAÎTRE PENDANT L^AtÉ A LA
MONTAGNE DE GRECE (^), EN DAUPHIN^; LEDIT BETAIL ONT PARTI D'ARLES
LE 1*JUIN 1763.
Passant par Fontvielle ^*^ 18 livres.
A Samt'Gabriel ^^\ pour la montagne ûh
A Tarascon ^*\ payé au bureau des fermes du roy. . . ^ 4a
payé aux embuions 3
payé pour le péage de Lubières ^^^ ak
payé pour le passage du ponl 76
pour la brigade do Tarascon 1 5
A Beaucaire ^*\ pour le péage au
pour la brigade dudil li?u 1 a
pour le receveur du bureau ou employé 1 5
A Jonquière ^''\ pour le domage causé 10
pour Tétrene du chasseur du seigneur dud ... 6
pour les deux chasseurs de Saint-Vincent ^*K , 9
<'J Gresse, c^du Monestier-de-Glermont, arr. de Grenoble (Isère).
^*^ Fontvieiile, arr. et c" d'Aries (Bouches-du-Rhône).
^') Hameau sur le territoire de Tarascon ( Bouches-du-Rhdne).
^^^ Bouches-du-Rhône.
(») Quartier sur le territoire de Tarascon.
^") ClicMicu de canton, arr. de Nîmes (Gard).
(^^ Jonquières-et-Saini-Vinoenl, c"*" de Beaurair.^(Gard).
(") Dépendance de la commune ci-desaus.
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— 255 —
pour le chasseur de M. de Monfrin^^) i5 livres.
A LaiiUnon ^*\ pour ]e passage, à la communauté a 6
pour rétreue du chasseur 6
pour les deux guides du troupeau 5
A SaifU-Bonnet ('\ pour le passage, à la communauté ao
pour le péage du roy et de M. de Montfrin. . . 5o
pour le garde terre 3
A Rêtnoiin ^^\ pour le relarg ^*\ à la communauté 3o
A Saint-Priva ^*\ pour le relarg 1 5o
pour Tétrene du garde-terre 3
A la B^gudg ('), pour le passage a/î
péage du roy et de M. de Monifnn 5o
A CoëtiUm (*), pour le domage causé 1 5
pour le passage, â la communauté S/i
A V(Mtigmère ^*\ pour le relarg des herbages ii8
pour le repas fait â Va lleiguière , donné aux
consuls et experts et 3 livres données &
un chacun des consuls et experts, tout com-
pris 5o
pour les domages 9
pour le garde et guides des troupeaux 6
A iVouya ^'®^ pour le passage des devens'^") 18
pour le droit du chasseur de M. le marquis. . 9
pour les guides des troiipeans 6
A Gaujêoi (*'\ pour le devens de Madame a&
pour le droit du garde-terre 3
A Couneau ^^^\ pour deux guides de troupeaux 3
A Trtiquê^^^K pour le passage, â la communauté ao
pour les domages 6
pour les droits des consuls 9
pour la vaccation des experts 9
pour les deux cliasseurs du seigneur 6
pour le garde de la communauté 6
^') Montfrin, arr. de Nimes, c'^d'Aramon (Gard).
^*^ Lédenon, c"" de Marguerilles, arr. de Nîmes.
^'î Canton d'Aramon , arr. de Nîmes.
^*) Remoulins, chcf-iicu de canton, arr. d^Cxès (Gard).
^*) Pâturage loué par ta communauté.
^•î Hameau de la commune de Vers, c*" de Remoulins.
^'^ Hameau de Saint-Laurent-dos- Arbres, c*"* de Roquemaure (Gard).
(*) Gastillon-du-Gard, c*"* de Remoulins.
^•^ Valiiguière, c"" de Romoulins.
^'®^ Pouzilbac , c"" de Remoulins.
(>i) Pâturages ou bois communaux dont Tusageest réglementé.
^"^ Gaujac, c" de Hagnols-sur-Cèze , arr. d'Uzès (Gard).
(■*^ Gonnaux, c"* de Ragnols-sur-Cèxe.
'•*) Tresques, c~ de Bagnols-sur-Cèzf.
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- 256 —
A Saint'Nazaire ^^\ pour le passage, à la communaulé 5o livres.
pour le droit des consuls 6
pour les domages i a
Au Saint-Esprit ^*\ pour Télrene de la brigade 18
pour Tétrene du coiuis dudit bureau 13
pour le sédentaire et portier du peut 6
A la Motte ^^\ pour le rclarg 1 a
pour le domage 6
pour les vaccations des expers 6
A Boulenne ^^\ pour le péage 80
pour Tétrene du viguier a/i
pour le fisqual (*) 6
pour le vallet de ville 6
pour de domages dans le terroir 67
pour les vaccations des experU; 1 5
A Saint'Paul-Troië- pour domages dans le terroir 16a
Chdieattœ ^*\ pour Tétrene du receveur du bureau 1 a
pour la brigade de Pierrelalte ^'^ 1 a
pour la brigade de Grignan (*) 6
pour les vaccations des expers 1 a
A Clati9saille ^*\ pour le pulvérage du seigneur • aA
pour le relarg 3o
pour passage , à la communauté fiH
pour les consuls 1 a
pour le chatellain 9
pour le vallet de ville 6
pour les guides des troupeaux 6
pour les domages 1 ao
pour les vaccations des expers ai
A Chautetticrie -'°\ pour le passage, à la communaulé • 35
pour le pulvérage du seigneur 3o
pour le cbatellain 9
pour les consuls 6
pour les domages dans le terroir 1 Sîo
pour les vaccations des expers 1 a
<*î Canton de Bagnols-sur-Cèze.
^*^ Pont-Sainl-Esprit, chef-lieu de canton, arr. d*Uzès.
<*î Lamotte, c*" de Bollènc, arr. d'Orange (Vaucluse).
^*^ Bollène, chef-lieu de canton, arr. d'Orange.
(^) Procureur fiscal, officier de justice seigneuriale qui veillait aux droits du
seigneur et aux intérêts communs à toute la seigneurie.
^*) Chef-lieu de canton, arr. de Montélimar (Drôme).
i') Ihid,
^•) Ibid.
^'^ Clansayes, c"" de Saiiil-Paul-Truis-Château\.
^>o) Canton de Grignan.
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— 257 —
k Grignan^ pour passage, à la communaufcé ; 3o livras.
pour le chasseur du seigneur. . • 18
pour les consuls et secrétaire 1 8
pour les guides des troupeaux. 1 a
pour les domages dans le terroir 60
pour les vaccalions des expers 96
A Salle ^'^ pour les droits des consub.. ••• 9
pour le chatellain 6
pour domage dans ladite terre 60
pour les vaccations des expers. 6
pour le secrétaire et guides 19
A Lei/ra ^^\ pour les domages dans le terroir 18
pour les vaccations des experts 6
pour les consuls on secraitaire 6
A Ckéuaunêuf^^\ pour domages dans le terroir 19
pour les vaccations des experts. 6
pour le secraitaire 6
A ChamU ^^\ pour des dommages h6
pour vaccations des expers 3
pour le chatellain 6
pour le procureur d^oflice 3
pour le greffier 6
pour les droits des consuls 6
An PmU'Saint-' pour le péage du seigneur 3o
Martm^*\ pour le chatellain, grefîer et procureur 18
pour les domages dans la ditte terre ^9
pour les vaccations des expers 19
A Somllanê '^*\ pour les domages dans ladite terre 160
pour les vaccations des expcr.4 i5
pour le passage du seigneur 60
pour le droit du chatellain et aux consuls. ... 1 5
k Diwge^^ pour le passage, à la communauté 18
pour les domages 6
pour les vaccalions des expers 3
A //oi(«^»\ pour le passage, au seigneur 70
pour le droit de châtelain, grefîer et consuls. À 8
pour les domages dans le terroir dud. lieu. . . lAo
pour les vaccations des expers 19
^'^ Salles, c" de Grignan.
^^ Alleyrac, c"" de Dieulefit, arr. de Montélimar.
^'^ Ghâteauneuf-de-Mazenc, ilnd.
^^^ Charols, c"* de Marsanoe, arr. de Montélimar.
^'' Puy-Saint-Martiu, c"* de Grest-sud, arr. de Die (Dr6me).
^*^ Soyans, ibid.
^^ Divajeu, ibid.
^*) Aouste, c** de Crest-nord.
GioGRAPHiK, N"* 1-2. — 1900.
*7
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— 258 —
A Gmkonm ^^\ ' pour le relarg 5o tivres.
pour les doDMi^ 56
pour les Yaeeatîons des expers et grefier. .... 18
pour les droits des consuls et garde-lerre. ... 9
A Gigaui ^\ pour le passage du seigneur 36
pour le droH de la eommunaut^ 60
pour les domages dans ladite terre io5
pour les vaocatiens des expers 9
pour les drmts des eonsuk 6
A GewiMi ^^\ pour le passage du seigneur 5o
pour le cfaaIeHdn. 10
pour les dommages audit lieu ai
Yaeeatîons des expers 6
A la Vacherie (^, pour les consuls 6
pour le cbaleHain 6
pour les domages 18
pour les expers 6
Au couvent de lineel ^^ . pour le passage. ... ko
A Emhlkê ^*K pour le passage, A la coramnmiuté 1 a
pour le droit de consul el chateHaîn 9
pour les domages « . . . . 1 a
pour les expers 6
A Vauiêu ^''\ pour le droit du seigneur &8
pour les domages dans lad. t«rre 16
pour les vaecations des expers 6
pour le chatdlain 13
pour les consris 6
IV
On € VU 9 d'après les documents qui pt^éeèdent, quelles éiaîeni
les routes de transhumante survies le plus communément au temps
où cet exode s'*effectuait avec régularité et où les troupeaux n'avaient
de moyens plus pratiques d'arriver à la montagne; on a pu voir
égalemeni par le Aenv les vexations et les exactions auxquelles
les bergers étaient en butte. Peut-être ceux-ci auraient-ils payé plus
volontiers les sommes exigées d'eux pour prix de leur passage si les
'^) Gobonne, c*" de Grest-nopd.
W Gigors, ilnd,
^) Gombovin, c** de Ghabenil, an*, de Valence ( Drftm).
<*) Hameau de h OMonnaa du Gbaffai, <" de Gbièenil.
W Léoncel, c* de Saint- Jean-eo-Royans, arr. de Valence.
W Omblèie, c- de Gresl-nord.
^ Vassieux, c"* de la Ghapeile-en-Vercors, arr, deDie<DrAme).
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chemins avaient étë tenus dans un état rendant moin^ lent et pé-
nible te voyage des troupeaux à travers les monts et vallées de
Provence et du Dauphiné. Mais les communautés se souciaient peu
d^entretenir les chemins de transhumance, rien ne les y obligeait
et elles se seraient bien gardées de grever leur budget d'une dé-
pense si utile , qui aurait dû y figurer à titre obligatoire; la transhu-
mance étant pour les localités traversées une source de profits il
eût été de toute justice de la faciliter par la réfection des voi«s à
Taide desquelles elle s'opérait. Les consuls se plaignaient bien des
dégâts causés par le passage du bétail, mais, le plus souvent, ik
omettaient de dire que ces dégâts, évdués par des experts locaux
peu enclins h favoriser les pérégrins, i^laient avantageusement
payés. Les comptes des conducteurs de troupeaux en font foi.
Il fallut Tintervention énergique de rassemblée générale des
communautés et des procureurs du pays de Provence qui, sur la
requête des consuls d'Aries, présentèrent à rhomologation du Par-
lement un (r règlement concernant la largeur des carraires à Tusage
des troupeaux pour leur passage de la basse à la haute Provence:?.
Cet acte imp<»rtant, élaboré dans l'assemblée particulière du is juil*^
let 1783 et approuvé par le Parl^qLent le 91 du même mois,
devait servir de base à tous les arrêts de règlement rendus par la
suite, et, de nos jours, il est encore invoqué au cours des différends
en matière de carraires. Il comprend douze fu*tLcles et pçrte que les
carraires seront rétablies, dans tous les lieux où il dioît y en avoir,
par les consuls des communautés de «oncert avec les s^giieurs;
les carraires générales ne pourront avoir moins de cinq oanuBS de
largeur et plus de dix; les carraires particulières «uront deiuc caaae^
et demie de largeur. Dans les pays où ces voî^s de iCommuAÂcation
changent, selon que le sol où elles sont tracées est alterixa4;iyement
cultivé ou laissé en friches, les c(msuls et les seigneurs devront,
chaque année avant le 1^' mai, faire marquer la carjcaii^ où les
troupeaux seront tenus de passer. Chaqiie^onununauié deyr^ dresser
un état de ses carraires et il est interdit aux propriétaires liveri^n^
d^arracher les clôtures de leurs biens au moment du {Masiige dos
troupeaux. Il est également fait trtrès expresses inhibitions eit dé-
fenses à tous consuls, officiers de justice, gardes-terre soit des sei-
gneurs, soit des communautés et à tous autres, de rien exiger des
conducteurs ^de troupeaux, sous .quelque prétexte que ce soit, à
peine de restitution du double et .den &kB inSwKié, k Texception
>7-
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du droit de pulvérage appartenant aux seigneurs des fiefs à raison
de six deniers par trentenier, en conformité des lettres patentes du
mois de janvier 176/i, et des droits de péage qui peuvent être levés
sur le pied des tarifs insérés dans les arrêts du Conseil confirmatifs
desdits péages (art. ix)?).
D autre part, en vue d'éviter les fausses déclarations des bailes
et bergers sur le nombre de têtes de bétail qu ils conduisent, ceux-
ci seront tenus de se faire délivrer par les autorités du lieu de leur
départ une attestation de Timportance numérique du troupeau; en
cas de fausse déclaration, les bergers seront condamnés à cent
livres d'amende. Si, au contraire, leurs déclarations sont exactes à
vingt-neuf bêtes près et qu on ait retardé leur marche pour compter
les têtes de bétail, on leur payera, à titre de dommages-intérêts,
six liards par ^trentenier.
Comme on pense, les sages dispositions de ce règlement ne
furent pas observées à la lettre; les seigneurs, les consuls des com-
munautés, les propriétaires de terres étaient trop habitués à em-
piéter sur les carraires et à imposer leurs exigences aux bergers, de
qui ils tiraient de l'argent et des cadeaux en nature, pour respecter
les prescriptions formulées par l'assemblée des communautés de
Provence. Aussi, dès Tannée <jui suivit la publication du règlement,
les consuls d'Arles recommencent-ils à se plaindre : ils ont, disent-
ils, interrogé leurs bergers; la situation ne change pas, et, puisque
les communautés de la haute Provence qui, cependant, louent leurs
pâturages un bon prix, comprennent si peu leur intérêt, les pro-
priétaires arlésiens ne garderont que le bétail auquel ils pourront
donner la nourriture sur place et abandonneront la transhumance.
frlJn autre de leurs griefs, ajoutent-ils, est que la cupidité des
propriétaires riverains les engage à semer tous les ans les bords des
chemins pour avoir un prétexte plus plausible de donner dénonce
dès que la moindre bête s'écarte du troupeau, et avoir un motif de
faire payer une amende plus considérable. Le terrain de la Pro-
vence n'est pas si bon pour qu'on puisse se flalter de recueillir
toutes les années sur le même sol; d'ailleurs, la fraude est visible,
car on a l'attention de ne semer que les lizières des chemins ^^^t).
Dans la mesure de leurs moyens les procureurs du pays veillèrent
t') Lettres des consuls gouvemeara d^Arles aux procureurs du pays , 3 mai 178&
{Archiwt den Bouche$-4u^RMnê , c. 871).
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bien à rapplieation du règlement de 1788, mais il était facile aux
communautés de tromper leur vigilance. La Révolution arrivée peu
après délivra les propriétaires de troupeaux des lourdes charges que
constituaient pour eux les vieilles taxes de péage et de pulvérage.
Durant la période révolutionnaire, où tous les chemins, même
les routes de première classe, étaient laissées dans le plus lamen-
table état, les carrai res enrent fort à souffrir; elles étaient devenues
impraticables, non seulement h cause de leur mauvais état, mais
aussi et surtout h cause des empiétements des propriétaires voisins
qui s'étaient approprié le sol réservé au passage des troupeaux. Le
préfet des Bouches -du -Rhône Thibaudeau, administrateur de
premier ordre, arrivé dans ce département en i8o3, ne tarda pas
à se préoccuper sérieusement de la mise en état des carraires dont
il sentait futilité; par arrêté du 1*' avril 1806, il fit revivre les
prescriptions portées par le règlement de 1788. Il ordonna le ré-
tablissement des chemins de transhumance, détermina leur largeur
et enjoignit aux communes d'en dresser la nomenclature.
Avec Ténergie qu'il apportait dans tous les actes de son admi-^
nistration, Thibaudeau fit exécuter à la lettre son arrêté, et les
administrateurs venus après lui n'eurent qu'à continuer l'œuvre si
bien reprise. Mais tous n'apportèrent pas le même zèle pour un
objet si utile ji l'agriculture et, en 18&0, le Conseil général des
Bouches-du-Rhêne, justement préoccupé des entraves apportées à
la transhumance, invitait le préfet à faire appliquer les anciens
règlements et mettait à sa disposition les crédits nécessaires à la
rétribution d'un employé spécialement chargé de rechercher et ré-
tablit* les anciennes carraires. En outre, il émit le vœu que le
ministre de l'Intérieur recommande la même opération aux dépar-
tements du Var et des Basses-Alpes (^).
L'organisation d'un service spécial aux carraires des Bouches-du-
Rhône s'opéra en 18/10 et une revision générale, faite par les soins
d'un agent compétent, rendit à la circulation ces chemins si utiles,
sillonnés depuis des siècles par les pasteurs provençaux (-). Mais
les carraires, considérées comme de simples chemins ruraux, ne
sont pas entretenues et leur mauvais état en rend le parcours de
(■) Délibération du Conseil général des Bouches-du-Rhône , séance du a 4 août
i838.
f*î Circulaire du préfet aux maires du département, 2k février i84o {Recueil
de» aetee admimstratifr , année 18A0, p. âo).
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plus en pins péniUe et difficile. De ûob jourg^ lorsqu'ils n'em-»
prunient pas la voie ferrée 5 les propriétaires qui font encore trans-
humer leurs troupeaux font suivre h ceux-ci les routes nationales
ou départementales et les chemins de grande communication d'un
accès bien plus commode*
De la transhumance telle qu elle se pratiquait en Provence depuis
une si haute antiquité et des voies anciennes qu'elle empruntait il
ne restera bientôt plus qu'un souvenir.
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VILLES, BOURGS, PAROISSES
ET ANNEXES
DONT LES TERRITOIRES ONT FORME EN I79O LE DEPARTEMENT DE
LA SEINE ET DE L*OISE REPARTIS SUIVANT LES BAILLIAGES
ROYAUX AUXQUELS CES LOCALITES BBSSORTISSAIENT EN 1789
À LA DATE Ï^E U CONVOCATION AUX iTATS Cl^NliBAUX,
PAR M. COUARD,
Corre^oodant du Minislère à Versailles , archiviste de Seineret-Oise.
En dressant la carte rétrospective à laquelle nous avons donné
ce titre et en rédigeant une notice explicative qui sera publiée ul-
térieurement^^), nous nous sommes proposé un but très modeste.
Nous avons voulu aider dans leurs investigations, souvent délicates
et laborieuses, les savants, les érudits, les chercheurs qui s'occupent
ou de travaux ayant une portée générale ou simplement d'histoire
locale, et en particulier les instituteurs de notre département, qui
préparaient en i8g8 et en 189g une série de monographies com-
munales que M. rinapecteur d'académie les avait invités à écrire
en vue de TExposition universelle de 1900.
Nous songions aussi à donner satisfaction, dans une certaine
mesure, à un désir exprimé, dix ans auparavant, par l'un des nôtres,
M. Thénard. Notre regretté collègue à la Commission des antiquités
et des arts du département de Seine-et-Oise, publiant en 1889, à
l'occasion du Centenaire , les cahiers des paroisses des BaUUaget
de Versailles et de Afeu^ton, faisait une douloureuse constatation:
cr Conservés dans les archives des bailliages secondaires ou princi-
paux t), écrivait-il, (des cahiers des paroisses y sont encore enfouis
ou bien ont disparu pour toujours. On en a publié, je Ta voue, un
certain nombre, mais malgré les précieuses découvertes de cher-
cheurs dévoués, qu'il en manque à l'appel I A peine quelques cen-
taines sur plus de trente mille. Pourtant, dans une République dé-
(>) La tarie et U notiee paraitront au mms de décembre prochaiii. (VersaâleÉ,
I Cerf.)
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mocratique, où toute commune devrait avoir son histoire locale
pour contribuer à l'histoire générale, il eût fallu qu'à la date de
89 chacun pût lire le cahier de sa paroisse.))
Mais, quelque désir qu'on ait de faire connaissance avec ces ca-
hiers, il faut, pour être à même de les lire, savoir d'abord où ils
se trouvent, et on ne le saura que si on a préalablement résolu celte
question: à quel bailliage royal, principal ou secondaire, ressor-
tissait en 1789 la paroisse à laquelle on s'intéresse? Nul n'ignore,
en effet, que la convocation aux États généraux a été faite par
bailliages royaux et, en ce qui concerne le tiers état, notre col-
lègue nous rappelait que les choses s'étaient passées de la manière
suivante :
trLes lettres de convocation étaient notifiées par huissier aux
officiers municipaux des villes ou autres officiers des paroisses, de
communautés, avec sommation de faire lire, publier et afficher les
lettres et le règlement au prône des messes paroissiales, et, à l'issue
des messes, à la porte de l'église, etc. Huit jours au plus tard
après ces publications, tous les habitants composant le tiers état
des villes, bourgs, etc., ayant un rôle séparé dimpositions, de-
vaient s'assembler devant un officier public désigné parle bailli,
pour rédiger le cahier et nommer des délégués chargés de porter
ce cahier au lieu et jour indiqués. Le nombre de ces délégués
variait suivant la population, mais il n'était jamais inférieur à a.
trDans les villes où il y avait des corporations d'arts et métiers,
chaque corporation élisait d'abord un délégué jusqu'à 100 membres
et au-dessous, et 3 au-dessus de 100, etc. Les autres habitants
s'assemblaient à l'hôtel de ville et nommaient 3 députés pour loo
individus présents, et U au-dessus de 100. Ces députés des corpo-
rations et de la ville se réunissant formaient et rédigeaient un cahier
unique et nommaient des délégués pour le porter à l'assemblée du
bailliage, n
Les cahiers de paroisses portés au bailliage étaient alors fondus
en un seul cahier, qui devenait le cahier du bailliage. Mais si «rà
des bailliages principaux se trouvaient annexés des bailliages se-
condaires, les délégués de ces derniers réduisaient d'abord en un
seul les cahiers des différentes paroisses, puis nommaient le quart
d'entre eux pour porter ce cahier au bailliage principal qui devait
faire ou avait fait la même réduction, et les deux, trois ou quatre
etc. cahiers des bailliages subissaient la même fusion en un seul
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cahier qui devenait le cahier du bailliage. Enfin l'assemblée géné-
rale composée du quart de tous les délégués vaquait à Télection
définitive des députés aux États généraux. Ti
D'où cette conclusion : les cahiers des plaintes et doléances rédi-
gés par les paroisses ayant été portés au chef-lieu des bailliages
royaux, principaux ou secondaires, qui députaient directement ou
indirectement, et les archives des bailliages ayant été remises, d'a-
bord, à Tépoque de la Révolution, aux tribunaux de district, puis
plus tard aux tribunaux d'arrondissement, enfin, à une date rela-
tivement récente, aux Archives, les cahiers dont il s'agit doivent se
trouver soit aux Archives nationales, soit aux Archives du départe-
ment, si le versement des papiers judiciaires a été effectué; soit au
greffe du tribunal de l'arrondissement si , pour des raisons particu-
lières, ce versement a été ajourné.
Appliquons au département de Seine-et-Oise ces données géné-
rales.
Les paroisses dont les territoires ont formé le département de la
Seine et de l'Oise en 1790 (Lettres patentes du roi sur décrets de
l'Assemblée nationale des i5 janvier, 16 et q 6 février 1790, qui
ordonnent la division de la France en quatre-vingt-trois départe-
mens, données à Paris, le k mars 1790) ressortissaient aux juri-
dictions ci-aprës énumérées :
1 . Prévôté et vicomte hors des murs de Paris.
9. Bailliage de Meudon. Indirectement, secondaire de Paris.
3. Bailliage de Versailles. Indirectement, secondaire de Paris.
4. Bailliage de Gisors. Indirectement, secondaire de Rouen.
5. Bailliage de Magny-en-Vexin. Indirectement, secondaire de
Cliaumont-en-Yexin.
6. Bailliage de Chaumonfr-en-Vexin.
7. Bailliage de Pontoise. Indirectement, secondaire de Senlis.
8. Bailliage de Beauvais.
9. Bailliage tle Beaumontsur-Oise. Indirectement, secondaire
de Senlis.
10. Bailliage de Senlis.
il. Châtellenie de Creil. Indirectement, secondaire de Senlis.
19. Bailliage de Melun.
i3. Bailliage d'Étampes.
16. Bailliage de Dourdan.
i5. Bailliage de Montfort-l'Amaury.
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i6. BaiUiage de JuvHle. Indireetement, aeeondaîre d'Oriétns.
17. Bailliage de Chartres.
18. Bailliage de Mantes.
i 9. Bailliage de Meulan. Indireetement, seeoadaire de Mantes.
Ces bailliages royaux peuvent être ramenés à trois catégories :
1 ** Ceux dont le chef-lieu et dont toutes les paroisses appartiennent
au département de Seine-et-Oise. Ils sont au nombre de quatre,
ce sont les bailliages de Versailles, Meulan, Mantes, Magny;
9'' Ceux dont le chef-lieu et dont un certain nombre seulement
de paroisses appartiennent au département de Seine^t-Oise. Us
sont au nombre de six. Ce sont les bailliages de Pontoise, Beau-
mont-sur-Oise, Étampes, Dourdan, Montfort-rAmaury, Meudon.
3"* Ceux dont le chef-lieu est situé dans un département limi-
trophe mais dont un certain nombre de paroisses appartiennent an
département de Seine-et-Oise. Ils sont au nombre de neuf. Ce sont
les bailliages de Paris, Gisors, Chaumont, Beauvais, Creil, Senlis,
^feIun, Janville, Chartres.
Nous avons dit, en commençant, quel but nous nous étions pro-
posé en dressant la présente carte. Nous Tavons atteint, en partie,
puisque nous avons pu, grâce à elle, communiquer, quand ib
existent, à tous les instituteurs de Seine-etOise qui sont venus
travailler aux Archives départementales deux documents qui de-
vaient trouver place dans leurs monographies : le premier, le cahier
des plaintes et doléances de la paroisse; l'autre, le procès-verbal
d'élection des députés chargés de porter ce cahier au chef-lieu du
bailliage. Ne serait-elle pas encore susceptible de rendre un autre
service au point de vue de Tinstruction des enfants de nos écoles
et même de nos collèges ?
Dans ses Questwns d^enseignement national ^ M. Ernest Liavisse ob-
serve judicieusement que la pédagogie de renseignement histo-
rique est t^rart de placer Técolier au point exact d'où il verra bien
et comprendra vite». La réunion des États généraux de 1789 est
un des sujets auxquels les maîtres doivent consacrer au moins une
leçon. Si j'avais à professer cette leçon dans une de nos écoles, je
croirais ne pas faire fausse route en divisant mon sujet en deux
parties, d'inégale étendue, dont Tune, la plus courte, serait rela-
tive à la convocation et l'autre à la tenue même des États gé-
néraux.
Je mettrais sous les yeux de mes jeunes auditeurs la carte que
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je viens de dresser. Je leur montrerais leur commune, qui alors
s'appelait une paroisse, faisant partie d'une circonscription judi-
ciaire, qui était dénommée bailliage royal, et j'ajouterais qu'en
1789, c'est par bailliages royaux qu'ont eu lieu le» élections aux
États généraux, qui ne s'étaient pas réunis depuis i6i&. Je leur
dirais qu'à cet effet, dans chaque paroisse, dans la leur par con-
séquent, tous les habitants, réunis en assemblée, rédigèrent cer-
tain jour un cahier de plaintes, doléances et remontrances qu'ils
chargèrent des délégués pris parmi eux de porter au chef-lieu du
bailliage. Je leur lirais ces cahiers, ou tout au moins les parties
les plus intéressantes de ce cahier, sans oublier les signatures : les
descendants des signataires habitent encore généralement les
mêmes conmiunes. Puis je les conduirais par la pensée au chef-
lieu du bailliage. Ils y verraient tous ces délégués des paroisses réunis
pour délibérer, condensant ces multiples cahiers de paroisses en un
cahier unique , qui devient le cahier du tiers état du bailliage , et procé^
dant enfin à l'élection dos députés qui doivent porter ce cahier à
Versailles et qui sont les députés du tiers aux Etats généraux» Je
leur dirais qu'en même temps, au même chef-lieu du bailliage, les
membres du clergé et ceux de la noblesse dressaient aussi un cahier
pour le clergé et un cahier pour la noblesse et nommaient égale*
ment leurs députés. Je terminerais en leur lisant les noms de cea
députés des trois ordres: Tordre du clergé, l'ordre de la noblesse
et l'ordre du tiera étati qui, ainsi régulièrement nommés et munis
des instructions de leurs commettants, condensées dans le cahier
de l'ordre, se rendirent à Versailles, où s'ouvrirent le 5 mai 1789
les États généraux.
Il me semble que ce préambule , qui pourrait ne pas prendre
plus d'une demi-heure, serait de nature à faire bien comprendre
aux élèves ce que furent les États généraux, et qu'ik profiteraient
mieux de la seconde partie de la leçon, qui serait consacrée à la
tenue des États généraux — qui vont devenir l'Assemblée nationale
constituante, ' — du 5 mai 1789 au 3o septembre 1791, et aux ré^
formes politiques, administratives, judiciciaires dont le germe
était dans ces cahiers de paroisses , qui ne seraient plus pour eux
un mot vide de sens*
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LES ÎLES SEYCHELLES
EN 1791,
PAR M. G. SAINT-YVES.
Les lies Seychelles, le dernier groupe d'tles occupe daos la mer
des Indes avant la Rëvolution par les Français, ont été Tobjet ré-
cemment d'un certain nombre de travaux : M. Fauvel a publie dans
la Géographie, revue de la Société de géographie de Paris, de pré-
cieux documents sur leur découverte et leur occupation; M. Des-
trem a élucide la question des personnalités politiques qui y furent
déportées {Revue historique). Parmi les papiers d'Y von, commissaire
du Roi vers les colonies des lies Seychelles et de Ghandemagor,
conservés à la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, j'ai ren-
contré un certain nombre de documents sur les lies Seychelles qui
méritent d'être analysés.
Le i" juillet 1791 , David Gharpentier, chevalier de l'ordre mi-
litaire de Saint- Louis, commandant particulier de l'Ile Bourbon.,
commandant général par intérim des îles de France de Bourbon et
des établissements français à l'Est du cap de Bonne-Espérance,
oixlonnait à Gauthier, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis,
capitaine commandant au régiment de Pondichéry, de s'embarquer
sur la corvette la Minerve, pour se rendre à Ghandernagor et y
remplir les fonctions de commissaire civil du roi, conjointement
avec Tvon, ancien procureur général syndic et membre de l'as-
semblée générale de la colonie de l'Ile-de-France. La corvette la
Minerve est commandée par Magon, lieutenant de vaisseau de
rÉutti).
Les instructions données par David Gharpentier aux deux com-^
missaires comportent une escale aux tles Seychelles; ils y feront
0)
Registre Yvon n"" 1 , p. 1, 2 et 3. Ordres de David Charpenlier.
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arborer le pavillon national «rdans le lieu où il esl d'usage de
mettre le pavillon français ?); ils convoqueront une assemblée géné-
rale des habitants à laquelle ils assisteront; crsi les habitants des
Seychelles n'avoient encore adopté aucun mode de la nouvelle con-
stitution , vu le petit nombre d'habitants résidants dans cette colonie ,
MM. les commissaires les engageront à attendre les ordres qui
nous parviendront de la métropole et qui feront connoitrc la con-
stitution des colonies, h laquelle ils doivent être soumis; si cepen-
dant les habitans croyaient que le mode de municipalité pût leur
convenir, MM. les commissaires pourront consentir à cet établisse-
ment à Teffet d'y maintenir Tordre et de faire la police dans ladite
colonie ^^^w.
Le 3o juillet 1791, à une heure de l'après-midi, la corvette la
Minerve mouillait dans la baie du nord-ouest de l'Ile Mahé et les
commissaires envoyaient aussitôt prévenir de leur arrivée Na-
geon, commandant aux lies Seychelles, en lui notifiant leurs
pouvoirs.
(rL'an 1791, le dimanche i*"' août, à huit heures du matin, les
habitants des lies Seychelles, rassemblés en totalité au quartier du
Roi, à l'effet d'assister à l'inauguration solennelle du pavillon na-
tional, en présence de MM. Gautier et Yvon, commissaires du roi
vers cette colonie, et ayant à leur tête M. Nageon, commandant
pour Sa Majesté auxdites lies, présents, MM. les commandants et
officiers des vaisseaux de commerce la Licorne, le Nautile et le
Persan, tous trois mouillés en celte rade et dont les états-majors
avaient été invités à la cérémonie, M. Dufourcq, sous-lieutenant
des vaisseaux de l'État, est venu annoncer que le pavillon national
débarqué de la corvette du Roi la Minerve étoit à l'instant d'arriver,
escorté par un détachement de la garnison de cette isle et accom-
pagné des deux députés envoyés le matin au devant de lui, ainsi
que de M. Chaiies Magon, commandant ladite corvette, et de plu-
sieurs officiers de son état-major.
trPeu de temps après ^ le pavillon, étant en effet arrivé, a été
reça des mains de M. de Magon qui, en le remettant, a adressé
aux citoyens un discours très patriotique tendant à les féliciter sur
la concorde et la paix qui régnent parmi eux. Ensuite le pavillon a
été conduit au pied du mât et à l'instant arboré. Au moment oii il
(') Regbtre Yvnn n** 1 . p. 3 à 6. Instructions données aux commissaires civils.
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a été hissé, M. le comnoBiéttil l'a êaiui da citti| cm : iVive la
nation, la loi et le Roi!)» qui ont étë répété» autant de fois avec
une acclamation générale par tous les citoyens de la colonie réu-
nis, par le détachement et par toutes les autres personnes pré-
sentes ^^'w.
Les commissaires dressent un état des lies Seycfaelles au moment
de leur visite; c*est le document qui reti^dra plus particulière-
ment notre attention.
Les familles françaises établies dans Tarchipel sont : Savy, Au-
dibert, Connan, Alexandre, Gilles, Nageon, Moudon, Jorre, d'Of-
fay, Mord, Malavois, Quenot, Lannay, Jouiianneau, Le François
de Forval, Drancourt, Le Beuze, Hangard, Gruchet, Gosnier,
Humbert, Monrond, au total 69 colons; il faut y ajouter les cinq
fusiliers qui composent la garnison. On compte Sa indigènes libres
et ^87 esclaves. Le nombre des citoyens actifs est de 90.
Les propriétaires les plus importants ($ont: Hangard qui, à lui
seul, possède i/io esclaves et 388 arpents de terre dans le quartier
nord, sur la côte occidentale de Tile Seychelies proprement dite;
Le Beuze qui a 36 esclaves et 108 arpents de terre dflos la mtoae
partie de l'Ile; Malavois, 93 esclaves et 679 arpents d£ terre dans
le quartier sud, sur la côte orientale de Tfle Seycheilas, etc.^^^
Dans nie Praslin se sont établis la famille Vaiiibert, deu& con-
cessions. Tune de &3d arpents, l'autre de 108 arpents et Gosnier
(100 arpents), Connan, neveu et Monrond. On peut y pltjcer
quelques nouveaux habitants «r on ne peut fixer toutefois la quotité
des terrains qu'il reste à y concéder; pour éviter tout inconvénient,
il est à propos de n'y envoyer que deux habitants qui auroient
chacun 33& arpents; dans quelque temps, cette isie sera mieux
connue ^*'t).
(flde Silhouette : un habitant, auquel on pourroit concéder
3 à /ioo arpents, sur lesquels il ne s'en trouveroit que la moitié .de
cultivable. Il faudroit qu'il eut des moyens suffisants pour eatrete*-
nir le cabotage avec les isles Séchelles. Demandé par M. Gallet
ctlsle du Nord : un pécheur Lascard, auqud <m eoneéderoit
108 arpents.
t^) Sfi^U» Yvpp n* ^, p. 96 9t ji^^ Procès-vçrbal signé par les membres du
Comité administratif.
^'> Registre n* 1 des papiers Y von, p. 68, 6g et 70.
<'î Registre n* 1 des papiers Yvon, p. ^g à 6«.
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— 271 —
«risie Félicite : un pécheur Lagcard, auquel on concéderoit
108 arpents.
irlfile Marianne : nn pécheur Lascard, atec 106 arpenta.
m k(e au% Frégates : un habitant auquel on pourroit concéder
3oo arpents.
frisles inhabitables et inconcédablea : isUs aux Vadlies marines,
Denis , Coude , aux Foux , du dousin , de la Cousine , des Denx Fours ,
Ronde de Praslin, aux Reacifs, Tiiérèse, de la Conception, de
rAnnonciatien.
listes inconeédahles à cause de leur utilité ponr le commerce et
de la relâche des vaisseaux de l'Etat : isle Sainte-Anne, Moyenne,
Ronde, Longue, aux Cerfs, Cachée, Anonyme, du Snd-Est.
frisles qui doivent être inconeédahles en raison de leur destina-
tion aux quarantûnes: Tiele delà Digne, sur laquelle on propose-
roit d*établir nn lazaret et un chimi?gî^i, auquel on laisseroit la
jouissance de 5 à 600 arpents; Tide Curiense pour suppléer k celle
de la Digue en cas de néceseité.
ff fhia. -*— Piuneurs des isles Amirautés sont, ainsi qne les Mal-
dives, snsceptîUes d'être habitées par des pécheurs kwcards et
maldives qui pourrotent en tirer parti pour la AJbrieation du
kaire, il en est de mesroe des ides Agal^ et Certivi. An reste,
les habitants des SeycheUes ne vagardeat pcnnt comme dépen-
dances de leur archipel les isles nommées dans la pr^nta note et
n*ont aucun d^ir qu'elles soient déclarées en dépendre. ^^^ Ji»
Qnelle était la constitution adoptée par cette colonie minuseule?
Les cahiers des délibérations et arrêtés de rassemblée Moniale des
tlee Seychelies vont nous rapprendre :
Séance du 19 juin 1790 : les habitants des ties Séchelles réunis
en totalité se eenstitaent en assemblée cokniale perosianente.
iS novembre 1790 : les iMibitanta persistent dans ienr consul-
tation en assemblée eotoiiale a«rx termes de l'arr&té préeédei^;
nomment à la pluralité absolue des suifeages un comité permanent
d'adnriniMratîott cb»tgé de Ifavailler è tons projets dis législation
intérieure, doléances et auU*e8 objets relatife à radministration,
povr les proposer à f aoceplation delà oalonie. Ce oonûté, composé
de cinq membres, est en même temps iniwati des pouvoîfB mmai^
0)
Registre n* 1 des papiers Yvod, p. 69, -63 éL6L
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— 272 —
cipaux et autorisé à en déléguer Texercice journalier à celui de
ses membres qu'il choisira, le tout pour la durée d'un an.
Séance du 16 décembre 1790 : (r L'assemblée coloniale s'investit
provisoirement du pouvoir judiciaire tant au civil qu'au criminel,
sous l'autorité du Roi, et sous la sanction de son représentant.
Appels à l'assemblée nationale et aux tribunaux de la métropole.
Déclare se soumettre à tous les décrets, vouloir en remplir les
formes aussitôt qu'elle les connaîtra et autant que la localité le
permettra. Protestant que l'éloignement où cette colonie se trouve
des autres colonies françaises ne comporte pas qu'elle soit assujettie
au ressort direct de leur pouvoir judiciaire. ?>
Séance du 33 décembre 1790 : «(Persiste dans sa constitution en
assemblée coloniale indépendante de toute autre, attendu qu'elle
ne fait partie d'aucune autre colonie et n'a nulle part de repré-
sentant au dehors. Tous les terrains vagues ou réunis au domaine
du Roi sont déclarés constituer le domaine colonial, ainsi que les
isles qui dépendent de cet archipel, éloigné de plus de 3 00 lieues
de toute autre colonie française. Déclare qu'à elle seule appartient
le droit de préparer sa constitution locale et intérieure et que
l'assemblée nationale seule a celui de la décréter. Charge le comité
d'administration de projetter ladite constitution et de la présenter
à l'acceptation de la colonie. Déclare qu'elle peut et doit même,
dans les circonstances où elle se trouve, s'autoriser à modifier les
règlements locaux antérieurs, en tout ce qui blesse la liberté indi-
viduelle du citoyen et charge le comité de pourvoir aux moyens de
s'opposer aux abus qui pourront résulter desdites modifications?».
Séance du 17 juillet 1791 : r Election d'un juge de paix pour
remplir, dans toute leur pléuitude, les fonctions de cette place.
Deux assesseurs lui sont donnés pour, conjointement, avec autant
de notables habitants, former un bureau de conciliation, pour les
appels de sentence dudit juge. Du bureau de conciliation, appels à
l'assemblée coloniale. Compétence du juge de paix portée à 5oo li-
vres sans appel et de 1,000 livres avec faculté d'appeler. L'assem-
blée coloniale reste juge des affaires criminelles, de celles des mi-
neurs, des procédures civiles jusqu'à /t,ooo livres sans appel et de
toute autre avec faculté d'appel, qui peut être indifféremment porté
devant les tribunaux des isles ou ceux de l'Inde ^^\ y^
(0
Registre Yvon u** i , p. 5i è 58.
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— 273 —
Le cas de cette colonie minuscule appliquant à sa façon la Révo-
lution qui vient d avoir lieu dans la mère-patrie est réellement
curieux.
Du reste les commissaires Gautier et Yvon partirent pour Pon-
dichéry et Chandernagor sans avoir rien changé à la constitution
que s'étaient donnée les habitants des lies Seychelles.
GéooBAPHiE, N" 1-2. — 1900.
18
T^nr
■ I'
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— 274 —
LES
CONSULATS DU LEVANT
ET
LEURS ORIGINES,
PAR M. SAINT-YVBS.
Les archives de rAmirauté, aux archives départementales des Bou-
ches-du-RhAne, permettent de compléter la liste de nos consuls,
dans le Levant, au xvii* siècle et dans les premières années du
xviii" siècle, telle qu elle nous serait fournie par les documents de
Paris ou ceux de la Chambre de commerce de Marseille. Tai relevé
un certain nombre de dates précises qui pourront servir aux histo-
riens :
Chypre : Balthazar Sauvan , nommé consul de France à Chypre le
iCaoûtiôyS^*);
Louis Le Maire, nommé consul en remplacement de Feau, décédé, le
3i mai 1695, enregistré le iSjuin^*^;
Luce, nommé consul en remplacement de Le Maire, décédé, 5 jan-
vier 169^ , enregistré le s8 mai ('^;
Morel de Cresmery, nommé consul le 1 1 juin 1713 , enregistré le 19 dé-
cembre; passe à la Ganée en novembre 1717 ^*^
Alep : Jean Reynier, consul de France à Alep dans les dernières années
du xYi* siècle, avant Louis Beau ^*^;
Louis Beau, nommé consul le 16 mai 1600 ^*);
Pierre de Marmery, nommé consul le i*' mai 1609 ('^;
Pierre Viguier, nommé consul le 18 janvier i6o3^'^;
Jean Viguier, nommé consul le 17 décembre 1616 ^*);
Laurent d'Arvieux, nommé consul le a 9 juin 1679 ^^'^\
^*) Archives départementales des Bouches-du- Rhône , Amirauté, Registre 3,
foL i3. — W Registre 3, fol. 698 r». — W Regutre 3, fol. 763 r^. — W Re-
gistre 5, foL 1Û4. — (») Registre 1, foL û4. — W Registre 1, foL 44. —
<') Registre 1 , fol. 84. — (•> Registre 1 ,fol. io4. — (•) R^lre 1 , fol. 45i. —
C^') Registre 3, fol. 99 et i36.
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— 275 —
François Julien, nomme consnlle â5 avril i685 ^*^;
Louis Chambon, nomme consul le 16 août 1691 ^*^;
Jean-Pierre Blanc, nonunë consul le 5 juillet 1697 ^'^*
Athènes : Antoine Ghastanié, nommé consul en novembre i68o^*^
Tinos : Antoine Viciih, nomme vice-consul le is décembre i68o^*^
Cfûo : Gaze, consul dans les premières années du xvii* siècle ^*^;
Claude Rigon, nonuné consul, en remplacement de Gaze, le 19 janvier
lÔiof'J.
MUo : Mathieu Bremond, nommé consul le 3o août 1681 ^');
Claude Sicard, nommé le aS avril i685^'^;
François Goujon, nonuné consul le a6 septembre 1691 ^'^^
SaUUieh : Jean Mazerat, consul, Léonard Gravier, vice-consul, en fonc-
tions, en 1639^"^;
Claude Blancon, nommé consul le 97 avril i68â ^^*K
Smda : Pierre Viguier et Baptiste Turquet, consuls (collectivement) le
7 décembre 1617 ^*^^ ;
François de VintimiUe, nommé consul en janvier 1667 ^**^;
Pierre de Groiset, nommé consul le 3 juin 166a ^^*^;
S^la, nommé consul le 1 8 octobre 1678 ^'•^;
Louis Lempereur, nommé consul le 4 novembre 168a ^^'^
Joseph d'Ayguezier, nommé consul le 3o mai 1686 ^^•^;
Louis Lempereur, nommé consul le 16 août 1691 ^**^
Smyme : François de Bourguignon, sieur de la Mure, consul (dans la
première moitié du xvii* siècle) ^"^;
Henri Du Puy, nommé consul le 27 octobre i65a ^"^;
Jean-Baptiste Fabre, nommé consul le i& mars i685 ^**^\
Louis Fabre, nommé consul le 17 mai i685 ^''^;
Joseph Blondel, nommé consul le 5 janvier 1689 ^*^^;
Louis de Rians, nommé consul le 8 août 1691 ^"^
^») Registre 3, fol. aoA et 376. — t») Registre 3, fol. 476. — W Regbtre 3,
fd. 91a. — W Registre 3 , fol. 110 et 196. — W Registre 3, fol. 1 19. — W Ar-
diives de la Chambre de commerce de Marseille, AA, aai. — (^ Archives de la
Chambre de commerce de Marseille, AA, aai. — ^*^ Archives départementales,
Imirtnté. Registre 3, fol. lao. — ^ Registre 3, fol 191. — ^^•J Rcgblre 3,
fol. a66, a5o, i5ii. — (»> Registre 9, fol. 44 1.— <»*) Regbtre 3, foi. i34. —
'"^ Amirauté, Registre 1, fol. ^87, a* partie. — t»*) Registre a, fol. io45. —
W Registre a , fol. iaâ7. — <"J Registre a , fol. 1637. — ^"^ Registre 3, fol. 139.
- W Reg. 3, foL aaS, 335. — <»•) Registre 3, foL 476. — <*•) Registre a, fol.
358.— («) Reg. a, foL 888. — W Registre 3, fol. 186. — W Registre 3. fol.
198 et a8o. — W Registre 3, fol. 3 18. — t»> Registre 3, fol. 483.
18.
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— 276 —
Sdonique : Gleize, nommé consd le do août i685 ^'';
Nicolas QueDet, nommé consul le i" mars i688^'^
GallipoK : Jean-Baptiste Fabre, nommé consul le 1 5 septembre i685^'^
Le Caire : Camille Savary de Brèves résigne le consulat le 1 9 novembre
Laurent Munier, nommé consul le 3o novembre 1647 ^•^;
Ambroise de Tiger, avocat au Pariement de Paris, nommé consul le
a no vembre 1 6 4 7 ^*^ ;
Nicolas Marlot, nommé consul le Q7 août 1 687 ^^^;
Maillet, nommé consul le 39 février 169a ^*K
Zante et Cephalonie: Glande Gazelle, nommé consul à Zante, Patras et en
Morée le 10 décembre 1610 ^•^;
Georges Sanunati, nonuné consul à Zante, entre le précédent et le sui-
vant t*');
Nicolas de ViUeré, nommé consul à Zante et à Nauplie le 17 juin
i64a<");
Simon Blanc, nommé consul le 1 5 juin 1686 ^**^
Nigrepont : Antoine et Bruno Gilles, nommés consuls à N^^repont le
1 3 avril 166a <"^
Alexandrie : Guillaume Gardiolle, consul au xvi* siècle ^**^;
Christophe de Vento , nommé consd le 7 juin 1 670 ^"^;
Jean Retrequin^"^;
François Savary de Brèves, nommé consul le a3 juillet 1609 ^"^;
Femoulx , nommé consul en 1618 ^^^\
Tripoli de Syrie : Jean Reynier, nommé consul le 5 mai i548^"^;
François Teyssier, nommé consul le a juin i55o ^••^;
Laurent Reynier, nommé consul le a janvier i56o ^'^^;
Louis Beau, nonuné consul le 16 mai 1600^"^;
Pierre de Marmery, nommé consul le 1 *' mai 1 60 a ^*»^ ;
(0 Registre 3, fol. ao6. — î*J Registre 3, foi. 286. — t*) Registre 3, fol. 907
^*J Registre 9, fol. 707. — <*J Registres, fol. 708 et 710. — ^•J Registre 9, foL
i53o. -~ t') Registre 3, fol. a6û. — W Registre 3, fol. 549. — <•> Registre 1 ,
fol. 3i5, 9* partie. — <»•> Registre 1, fol. 3i5, 9' partie.— (") Registre 9,
fol. 486. — <") Registre 9, fol. 93o. — ^^^ Registre 9, fol. ngS. —
<**) Amirauté, Registre 1, fol. 21a. — t"^ Registre 1, fol. 91 4. — ^"^ Regis-
tre 1 , fol. 21/i. — (") Registre 1 , fol. 483. — «w) Registre 1, fol. 5i9. — <••) Ar-
chives muDidpales de Marseille, Registres des délibérations. — ^^^ Archives mani-
cipales de Marseille, Registre des délibérations. — (*^) Archives municipales deMar-
scolle, Registre des délibérations. — ("^ Amirauté, Registre 1, fol. 44, 9* partie*
— ^^^ Registre 1 , 9* partie, fol. 84.
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— 277 —
Pierre Viguier, nomme consul le 18 janvier i6o3 ^^^;
Jean Viguier, nommé consul le 17 décembre 1616 ^');
Jean et Pierre Viguier, Pierre de Marmery et Jeanne de Saoco, veuve de
Libertat, nommés collectivement au consulat le a8 avril i6a& ^'^;
Démission de Jean en faveur de Pierre Viguier. Le consulat est partagé
entre Pierre Viguier, Laurent d'Urre, seigneur de Montanègre, Pierre de
Marmery et Jeanne de Sacco ^^K
Dans la très remarquable histoire du commerce français dans le
Levant au xvii* siècle par M. Masson, il est dit qu'en 1610, il n'y
avait que cinq consulats établis à Tripoli de Syrie, Alexandrie,
Gbio, Satalieh et Zante; la liste précédente confirme le fait, en
ajoutant que le consulat de Tripoli de Syrie était double et com-
prenait Alep en même temps que Tripoli de Syrie. Dans la suite,
le consulat d'Alexandrie fut transporté au Caire.
De même, nous voyons apparaître un consulat de Saîda en 1 6 1 7 ;
peut-être succédait- il, selon M. Masson, au consulat de Damas;
nous ferons toutefois remarquer que, d'après Fermanel , cité par
M. Masson lui-même, le consulat de Damas existait encore en i63o;
or nous trouvons des consulats à Saïda, en 1617. Les origines de
nos divers consulats dans le Levant sont très obscures et on ne sau-
rait trop relever de faits chronologiques pour mettre un peu
d'ordre dans ce chaos.
(0 Registre 1, 9* partie, fol. 10/i. — ('^ Registre 1, a* partie, fol. Af)!. —
^^^ Registre 3, fol. 64. — ^*î Registre 9, fol. 70 et 79.
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— m —
UN PRÉCURSEUR.
HYACINTHE HECQUARD,
PAR M. HENRI GORDIER.
Le hasard, qui souvent favorise les collectionneurs, m'a fait
découvrir chez un libraire Toriginal des Instructions données en
18/19 par ie commandant Bouêt-Wiilaumez au lieutenant Hccquard
pour explorer la route de Grand-Bassam à Ségou et h Tombouctou
et pour rentrer de cette dernière ville soit par TAIgërie , le Maroc
ou enfin le Sénégal. Cette petite trouvaille a servi de prétexte à
quelques recherches biographiques; j'ai réuni quelques notes sur
Hecquard,quia appartenu successivement aux départements do la
Guerre, de la Marine et des Affaires étrangères, et je les apporte
ici.
Louis-Hyacinthe Hbgquard est né le i*' mai 181 & à Lisieux; il
servit tour à tour au ^^ régiment de cuirassiers, aux pionniers,
au 1*' régiment de chasseurs d'Afrique, au i** régiment de spahis
(escadron du Sénégal) du 33 novembre 1887 au 3i mai 18/17,
jour de sa libération, en qualité successivement de cavalier, de
brigadier et de maréchal des logis. Il fut enfin nommé sous-lieu-
tenant indigène à Tescadron des spahis le 5 juillet 18&8.
Hecquard frétait arrivé au Sénégal en i8/i3, avec Tescadron de
spahis affecté au service de cette colonie; il fut appelé ensuite, en
i8/i6, au commandement du fort de Bakel, où il résida seize
mois (^) 7). n fut choisi par le gouverneur du Sénégal, Baudin,
ff pour aller vérifier Thypothèse de M. Auguste Bouêt sur la rivière
d'Akba, que cet officier considérait comme un des bras du Delta
par lequel le Niger porte ses eaux à la mer ^^^-n. Le Guetn'dary petit
balcau h vapeur destiné à explorer de nouveau le Grand-Bassam,
(1)
Voyagé, p. 3. — <*J L. cit., p. 1 1.
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— 27» —
Tenait d^arriver à Saint-Looia : Hecquard s^embarqua à aou bord le
8 novembre tS&g.
n fat bien accueilli à Grand-Bassam par le commandant BouSt*
Willaumez, prévenu d'ailleurs par une lettre du gouverneur du
Sénégal que celui-ci avait fait choix d'Hecquard pour une nouvelle
exploration de rAfrique occidentale. Louis-Edouard Boufit-Willau*
mez^^) était alors capitaine de vaisseau commandant la frégate
Pinélcfe (station du Sën^al). Cet officier distingué, qui devait
atteindre le grade de vice-amiral et commander en chef la flotte
française dans la Baltique pendant la guerre de 1870, avait une
connaissance approfondie des c6tes occidentales d'Afrique et il avait
donné le fruit de son expérience dans une description nautique
publiée en i8&6('). Il était donc préparé mieux que personne à
donner des conseils à Hecquard; et ce sont ses conseils, plus que
des instructions, qui sont renfermés dans la pièce suivante. Hecquard
Ta publiée dans son Voyage paru en iSSS^'^, mais elle est peu
connue et elle offre quelques variantes (^^ de peu d'importance,
avec Toriginal que je possède, aussi ai-je cru bien faire en la re-
produisant ici ^^\
DIVISION NAVALI DBS c6tB8 OGCIDBNTALBS D'ArRIQUB.
Grand-B«8Bani, 1*' décembre 18&9.
M0N8IBIIA LB LnDTlHAIfT,
Familiariié avec le climat africain, que vous avez bravé avec tant de
succès à Bakel pendant un séjour de dix-huit mois^*\ vous m*aves mani-
festé depuis longtemps déjà Tiotentionde parcourir la route aussi inconnue
(») Voyagé, p. 7.
<*) DeteriptioH nautique dêêedtêê d$ V Afrique oceidaniaU ûùmpriiêt aatrê It SMgai
et VÉquaUwr, par M. le comte B. Boaèt-Willaomei, capitaine de vnaaeaa, corn*
mencée en t838 et terminée en i8&5 par les ordres de M. le contre-amiral
Mootagnièa.de la Roque, commandaot la atation navale aur ces c6tes, publiée sous
le ministère de M* le vice-amiral baron de Mackau, pair de France. Paris, Impri-
merie royale, hdgocxlvi, in-8*, p. vii-9i6.
(Extrait des iiifialts maritmn «I coUmakê publiées par MM. Bajot et Poirré,
18&6.)
(') Voyag9 fier la eéu et dam Vintérieut de V Afrique oecidinlaiê, par Hyacinthe
Hecquard. . .,aneien officier au 1* régiment de spahis, chancelier du considat de
France i Bahia. Ouvrage publié avec Tautorisation du Ministre de la Marine «t des
Colonies. Paris, Bénard, «858, gr. in-8% p. &09, carte.
<*> Nous donnons ces varienles au bas des pages.
W L. c, p. 4-7.
^*) fyehe mois.
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— 280 —
que longue et pénible qui joint nos comptoirs de Grand-Bassam et Assinie
à S^ou : de S^ou vous dësirez ensuite rabattre sur le Sénégal par le
Karta^^) ou le Bambouck pour aboutir à Bakel bu mieux encore, si votre
santé le permet, faire télé à Tombouctou en suivant le coure du Niger,
qui sépare S^ou de Tombouctou; de Tombouctou enfin, qui a fait Tillus-
tration du voyageur français Caillé, vous songeriez ensuite soit à vous
rendre dans TAlgérie, soil à aboutir au Maroc , soit à rabattre sur le Sén^al
suivant le cas et l'état de votre santé.
L'entreprise est hasardeuse et suffira, si elle réussit, pour vous illustrer
vous-même; elle vous iUustrera d'autant plus que vous vous y serez pré-
paré dans un modeste silence et que plein de confiance en votre énergie
vous l'aurez accomplie, comme Caillé avec une besace et un bâton et après
des fatigues et des périls de toute sorte. Je m'empresse donc de seconder
votre ardeur et votre dévouement et de vous ouvrir toutes les voies en
mon pouvoir pour vous lancer dans l'intérieur de l'Afrique par l'affluent
du N.-E. de la rivière Grand-Bassam.
La semaine dernière j'ai fait appeler devant vous les chefs de la cara-
vane de Bambaras qui réside près de notre comptoir de Grand-Bassam, où
ses membres se relèvent alternativement par des allées et des venues
périodiques; ces gens sont, vous le savez, à mes ordres et m'ont demande
à bâtir un village sous la volée de nos canons; je le leur ai promis; nos
intérêts sont donc communs et ils nous considèrent comme leurs protec-
teurs naturels dans le pays de Grand-Bassam , surtout depuis que le combat
d'Yahou a établi à un si haut degré dans tout le pays le prestige de nos
armes.
Quand j'ai parié à ces chefs Bambaras devant vous de la possibilité de
vous conduire à Ségou en remontant d'abord l'affluent d'Ackba^^\ vous
avez vu qu'ils n'ont pas hésité à me répondre, comme ils l'ont fait toujours,
qu'ils garantissaient la sécurité de votre personne si vous vous décidiez à
voyager comme un des leurs, soit en pirogue, soit à pied, en partageant
leurs modestes vivres; vous avez vu enfin combien grande a été leur recon-
naissance quand je leur ai promis, qu'en cas de succès de ce voyage, ceux
des chefs restés en otage k Grand-Bassam y toucheraient 5,oeairanc8 de
marchandises à votre arrivée à Bakel et que ceux qui vous accompagne-
raient recevraient un cadeau de s,5oo francs à la même époque, outre les
a,5oo francs que je leur donne encore pour couvrir les frais du voyage. Il
ne vous reste plus maintenant qu'à vous oindre le corps d'huile, à vous
habituer à marcher dans le sable, pieds nus ou à peu près, à porter leur
costume, à faire votre salam, à vivre de leurs mets, et grâce à cette trans-
formation qui deviendra chaque jour plus complète , vous ne tarderez pas
a pouvoir vous lancer avec eux dans l'affluent d'Ackba.
fi KaarU. — (») Akba.
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— 281 —
D'après ce qu'ils racontent, voici ce qae 8?ra Titinëraire que vous allez
suivre : Le Gnet-n'dar^^^ vous mène aux cataractes d*Ackba; ces dernières
une fois atteintes , vous vous embarquez dans des pirogues à l'aide des-
quelles vous remontez le haut de l'affluent d'Aka^'^ pendant dix jours, à
cette ëpoque vous serez arrive à Debondou^'^, pays d'un grand nombre
d'entre eux; vous y séjournerez quinze jours, vous en partirez ensuite pour
voyager par terre pendant vingt autres ^*^ jours environ, ce qui vous con-
duira, assurent-ils, à un des affluents du Niger; vous descendrez cet affluent
à l'aide de pirogues pendant onze jours encore , et vous serez alors arrivé
à S^ou, assurent-ils ^*\
Votre arrivée à Ségou sera déjà un gros succès; mais voti-e intention, si
votre santé vousle permet, serait de pousser plus loin encore et d'atteindre
Tombouctou en continuant k suivre le cours du Niger; si la chose vous
parait possible, tentez-la; mais pas de parti-pris d'avance : si les obstacles
vous paraissent pour le moment insurmontables, remettez le reste du
voyage à une autre fois, bien que je doive vous faire remarquer en passant
que ce serait un succès plus qu'Européen, si le voile de cette cité mysté-
rieuse était déchiré pour la seconde fois par un enfant de la France.
Si vous parveniez à gagner Tombouctou, trois routes s'offriraient à
vous : celle du Nord ou de Caillé, conduisant au Maroc, celle du N.N.-E.
conduisant en Algérie par l'oasis de Tuât, enfin celle du retour à S^ou
même par le Niger. La deuxième route offre bien plus d'intérêt que la pre-
mière par suite de nos possessions d'Algérie, mais sur les lieux seulement
vous saurez jusqu'à qud point elle est praticable. Si vous ne jugez pas à
propos d'enti^prendre l'une ou l'aulre et que vous reveniez à Ségou, ou si
encore vous vous bornez à pousser votre excursion jusqu'à ce dernier
poiot, vous pourrez, avec la protection du roi de Ségou, opérer, j'espère,
votre retour à Bakel avec assez de bcilité, soit en traversant le Korto^*) par
Glimani ^^^ , soit en traversant le Bambouck par Yamina , Farabana et Boul-
bané^*^; une fois à Bakel vous êtes en France, et votre nom prend place
dans les fastes de la géographie.
Je vous ai dit plus haut que vous deviez partir demi-nu, avec une besace
et un bâton, de Grand-Bassam ^*) ; comme cependant il faut que la science
et le commerce possèdent au moins les jalons de votre voyage, voici le
parti que vous tirerez de votre modeste attirail.
Dans votre besace, à laquelle vous donnerez tontes les apparences d'un
sac de gris-gris, vous aurez une excellente montre à seconde ^^^^ , que je vous
donne , et un petit thermomètre enveloppés de bancana ou maïs pilé et en
péte^^^); vous aurez ^^'^au cou un étui en fer-blanc que le chef des marabouts
t*> Guêtn'dar. — t») Ackba. — W Debeodou. — (*J Autres, supprimé. —
^•^ Aêiurent-iU, sapprimé. — ^*^ Kaarla. — ^'^ Flimané. — ^'^ Boulébanë. —
W De Grand'Banam, sapprimé. — <") Secondes. — <") Envehppéê [ju»-
qu*à] «n pàt9, supprimé. — ^^^^ Vwu aurez, supprimé.
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— 282 —
Baiabani9 tranaforniera en gris-gris et où seront renfismés vos plumes et
votre papier; une feuille volante et un crayon seront sous votre main,
dans votre coossave, pour marquer les haltes, directions, etc. Reste main-
tenant à observer la latitude pour contrôler le trace de votre route, traoë
habituellement inexact; pour y parvenir vous vous servirez de votre bâton
de voyageur, ainsi que je vous Tai eq)liquë hier de la manière suivante:
ce bâton devra avoir une mesure constante de deux mètres et quelques cen-
timètres; aux environs de midi, heure du êalam, vous le ficheres perpen-
diculairement en terre, à Taide d*un fil à plomb, d'une quantité ^gale k
l'excédent de deux mètres; vous suivrez ensuite les^'^ progrès de Textré-
mité supérieure de Tombre du bâton sur le sol afin de Ty marquer avec des
graviers ou des petits piquets. Quand cette ombre n'augmentera ni ne
diminuera, c'est qu'il sera midi. Vous prendrez de suite dors la mesure de
l'ombre en mètre et décimètre ^*^ et portant ce chiffre à côté de la date du
jour, vous me rapporterez ainsi les éléments de calcul nécessaires pour que
je puisse déterminer plus tard la latitude du lieu de chacune de vos sta-
tions; la longueur du bâton et celle de l'ombre me permettront en effet de
résoudre le triangle-rectangle formé avec ces deux cAtés; je pourrai donc
déduire de cette solution la hauteur méridienne du soleil; or avec cette
hauteur et la date du jour, laquelle m'indiquera de son cAté la déclinaison
de l'astre, les latitudes de vos points de station deviennent faciles à déter-
miner. Vous pouvez en conclure combien il importe que vous mettiez de
l'ordre dans votre journal et vos annotations*
En route donc et bon courage. Tous ceux qui vous voient partir d'ici coa-
sidèrent que votre voyage est ce que l'on appdle vulgairement une affaire
bien emmanchée. Que cette conviction vous accompagne; die douUera
votre confiance, et la confiance c'est la moitié du succès dans les entreprises
hasardeuses ; votre courage fera le reste , sinon ce courage militaire dont vous
avez d^à fait preuve lorsque vous avez été blessé en combattant sous mes
ordres dans le hautdu Sén^al , dumoins unautre courage bien plusméritcwre
encore, car c'est un assemblage de persévérance, de sang-froid, de patience,
et d'énergie qui distingue les hommes bien trempés. Sic ùur ad Mral
Je vous serre affectueusement la main.
Le CapUmnê de vaiêsiou,
Camnumdant la dimêùm naoah des Cèles OeeidentaleÉ d*AJrique^*K
E.BouiT-WaLAOMBZ<*>.
[Renvoyée k M. Hecquartaprài en avoir pris connaissance,
Le gouverneur. — L. Dioun.]
0) Le.
('^ Au lieu de «n mètre et décimètre^ seulement «n dSâmètree,
t») De l'Afrique.
(*> Signé le comte Ed. Boiict-Willaumex.
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Après avoir présente Hecquard comme un Arabe d'Alger aux
chefs Bambaras, Bouêt-Willaumez quitta Grand-Bassam le 5 dé-
cembre 18/19. À son tour Hecquard se mettait en route le 1 5 jan-
vier i85o, mais son voyage fut peu heureux. Après avoir dépassé
Akba, abandonné par ses guides, il revint en pirogue à Grand-
Bassam puis à Saint-Louis où il reçut de Baudin Tordre de re-
prendre son voyage en partant de Sedhiou-Gazamance et en passant
par le Fouta-Djalon. Je n*ai pas à parler de ce nouveau voyage
dont on trouvera le récit dans le volume cité plus haut.
La carrière militaire d'Hecquard se termina par sa démission
donnée le 17 février i853, après qu'il eût été nommé chancelier
du consulat à Bahia(3i décembre i853). L'année suivante, le
nouvel agent des Affaires étrangères passa en Orient où il fit dé-
sormais toute sa carrière consulaire en qualité d'agent vice-consul
à Scutari (s3 juillet i853), de consul honoraire de a* classe
(6 juillet i858), consul de 9* classe à Scutari (19 janvier 1869),
à Damas (8 janvier 1869), consul de i~ classe (16 août i863).
Il publia un certain nombre d'ouvrages relatifs à la géographie
et à la linguistique des pays d'Orient qui ont conservé leur in-
térêt U).
Hecquard est mort le 19 novembre i866.
t*) Mémoire $ur le Monténégro, par M. Hbgqoàbp, consul de France à Scutari,
Communication du Ministère des Affaires étrangères (Direction des Consulats et
Affaires commerciales) , in-S"*, p. A3.
(Extrait da BulMn de la Société d$ Géofgraphi$ (avril t865).
Hiêtoire et deecription de la Haute-Albanie ou Guégarie, par Hyacinthe Hjro-
QVkVD, consul de France à Scutari. Paris, Arthus Bertrand, s. d. fin-S**, p.xfii-5t6 ,
carte.
Élémêntê de grammaire franco-eerbe, par Charles Hbcooabd, drogman-ehan-
ceiier. Paris, Ernest Leroux. Imprimé A Belgrade, 1875, petit in-8' carré, p. 81.
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— 284 —
LES
MOIS DU SO'N-PHÔNG,
PAR M. E.-M. DURAND,
Missionnaire apostolique à Kim-Son.
Les hauts plateaux qui, de la grande chatne indo-chinoise, s'a-
baissent graduellement jusqu'au Mékong, ont été sillonnés dans
tous les sens et leurs populations ont été étudiées sous tous les
aspects. Il semble donc qu'il n'y ait plus guère qu'à glaner après la
riche moisson recueillie sur les Mois par nos explorateurs.
Après Mouhot, dont les curieuses investigations ne dépassèrent
guère la rive droite du Mékong, l'expédition Doudard de Lagrée,
dont l'intrépide Francis Garnier fut l'âme, vint fouiller plus pro-
fondément ses deux rives. Puis, sur un champ plus restreint, mais
mieux parcouru, le P. Dourisboure, des Missions étrangères de
Paris, donna sur les sauvages Ba-hnars le récit touchant de ses
trente-cinq années de séjour parmi eux. Déjà, et dès i8/i3, le
P. Combes les avait étudiés dans une relation aussi attachante que
documentée. Le D' Harmand visita Âttopeu , Saravan et fit presque
la conquête géographique des sources du Sé-Không, du Sé-&6ng et
du Sé-Bang-Hién. Plus au sud de l'Annam, le P. Yillaume, en
i885, ajouta de nouveaux jalons à l'ilinéraire du lieutenant de
vaisseau Humann aux sources du La-Nja et du Donnai. Enfin, après
de nombreuses excursions et reconnaissances poussées par nos of-
ficiers pendant la période de pacification, les membres de la mis-
sion Pavie s'enfoncèrent dans tous les recoins de cette zone médiane,
si mystérieuse encore, et en rapportèrent toute une collection de
notes ethnographiques et ces patients levés topographiques qui ont
permis d'établir, dans ses grandes lignes, la carie de notre Indo-
Chine française.
S'il ne reste donc que peu à dire sur le versant de Mékong, peut-
être quelques simples notes sur les Mois du versant annamite pré-
senteront-elles un reste d'intérêt, surtout si cette étude se limite à
la monographie d'une institution, assez peu connue, qui les cen-
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tralise dans les deux provinces de Binh-Dinh et de Qaàng-Njai :
cette institution est le Son Phong.
MoÏ8 êoumis et insoumis, — Les Moïs de ce versant se divisent, au
point de vue de l'administration annamite, en deux catégories: les
soumis, Jfot-tAtt^c(^), et les insoumis, Moi-hoang^'^^; les tributaires
et les indépendants.
Les premiers acceptent Fimpôt et, en retour, bénéficient des fa-
cilités commerciales et des recours judiciaires que sa perception
commande à l'administration.
Les seconds refusent, en principe, Taccës de leurs villages à la
gabelle et aux courtiers annamites qui la précèdent souvent et la
représentent presque toujours. Pour eux Taune du marchand cache
Tépée du soldat : ils ne se soucient du reste guère plus de Tune que
de l'autre.
Thû'Ngw. — Au nord et au sud de TAnnam, Timpôt des Moïs
relève directement des autorités provinciales, qui délèguent, à cet
effet, ordinairement, sous forme de ferme monopolisée par le plus
offrant, une catégorie de fonctionnaires spéciaux, connus sous le
nom de Thù-NgWy de Thipa-Bihi , ou encore de Thâng-Dieh.
Dans une annexe de la province du Quàng-Nam, dans celle de
Quàng-Ngai en totalité et du Blnh-&}nh en partie, cet impôt est
complètement canalisé par le So'n-Phbng, sous le contrôle direct
du Gouvernement central.
SCN-PHONG^'^
Cette juridiction exceptionnelle semble avoir été, si je ne m'a-
buse, l'apanage uniquement militaire dans le principe (car la per-
ception de l'impôt des Moïs n'y fut annexée que sous le Nguyén-
Thân, par la fondation des Châu), mais apanage presqu 'exclusif
d'une grande famille terrienne qui aurait rendu des services signalés
à la cour de Hué.
(*) Soit encore les Mm^budn, Mois commerçants.
(') Ou les Moi-^ao. Voir plus loin.
t') Cette monographie ne sera guère, du reste, qu^un article nécrologique, car,
au moment où je termine ce travail , le Son Phong a vécu et ses derniers rouages
vont, ici même, servir à !a fondation d'une nouvelle sous-préfecture, d'un Huyén
régulier.
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Ses iùtdaires. — Son premier grand-maitre fut, en effet, le
NguySn-Tan, fondateur de la dynastie; le second, le Nguyén-&o,
son fils; le troisième, le Nguyén-Thân, son petit-fils; le quatrième
et dernier, le Trinh-The, homme de paille du précédent.
L'apogée de cette famille monta aut astres sous ce même Nguyén-
Than, le grand Van-Minh, beau-père du roi, ministre de la guerre,
haut-dignitaire du C6-Mât et grand pacificateur attitré du Pro-
tectorat!
Origines. — Voici comment la chronique locale raconte les ori-
gines du Sén-Phbng, qu'une courte digression sur la colonisation
annamite expliquera plus clairement.
Les Mois de TÂnnam n'ont pas toujours été, comme aujourd'hui,
confinés dans leurs nids d'aigles, perchés sur les cimes de ce ver-
sant oriental. Jadis, ils peuplaient toutes les vallées profondes qui
s'enfoncent dans le grand massif indo-chinois et en occupent encore
quelques-unes autour de Moi. Il y a cent ans, cinquante ans, trois
ans même, ils défrichaient tels coins de la plaine qui portent en-
core leur nom ru^ mo.
Mais le flot envahissant d'un peuple plus patient, plus tenace,
plus laborieux même et (car il faut bien en tenir compte) plus pro-
lifique surtout, les repoussait peu à peu vers les hauteurs.
Les Lj nha, — Puis, sous les nouveaux occupants, ces rizières
minuscules s'arrondissaient à la longue; les coteaux, & peine grattés
par le plantoir sauvage, étaient défoncés par la charrue annamite,
et, au centre de jardins ébauchés, une case, deux cases, dix cases
prenaient racine; enfin avec l'aisance grandissante, une maison
centrale, un Bihn y donnait un commencement de vie communale à
cet embryon de village.
Bin-BiiiL — Pour protéger ces intéressants colons contre les in-
cursions des Mois, ou contre leurs représailles, les mandarins provin-
ciaux fondaient, dans la région conquise, un poste militaire avancé,
une Bin-Bièn qui , lorsque ces accroissements successifs avaient pris
quelqu'importance, devenait la Nha (tribunal, préfecture) d'un
mandarin du 7* au 8' degré, de même grade hiérarchique que les
Quan-Pbû, et délégué par la Cour sous le titre de Quan-Kinh-Ly.
Une Nha-Kinh^Ly est donc une sorte de préfecture in pariibu$.
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— 287 —
Thdn-tânr^H^. — Tout en harcelant sans cesse les Mois et les re-
poussant toujours plus en avant dans la montagne, le Quan-Ly
organisait peu k peu le r^me civil dans son département nou-
veau. Chaque groupement, constitue en commune régulière sous
le nom de T%m ftfn-m^, village de volontaires, méritait à son fon-
dateur le 9* degré honorifique du mandarinat. L'ensemble de ces
communes se formait, puis se divisait successivement en plusieurs
cantons, enfin se couronnait par la formation d'une sous-préfec*
ture nouvelle, d*un kuy(n administratif: la Nha-Kinh-Ly perdait
son nom pour entrer dans le droit commun. La dernière, convertie
en huyfn dans la province de Blnh-^inh est celle de ffinh-Khé en
la troisième année de&Àng-Khdnh, et comprend UU villages, dont
96 nouveaux et 18 détachés du Phû de Ân-Nho^n.
Quelques essais de mobilisation existaient donc, aux temps dont
parle la chronique, au fond des vallées retirées du Qu&ng-Ngâi.
Mais Thû-Nûg> et Thù'a-Bién, chargés des Mois, étaient impuis-
sants à les protéger contre les razzias, sans cesse répétées, de
leurs trop indociles administrés. Enfin NguySn-Tân vint.. . . jeune
lettré du pays, stagiaire près la Cour de Hué. Il s offrit à elle pour
équiper des troupes, élever des fortins, assurer la protection des
colons et la sécurité du commerce.
Ses offres de service étant agréées il construisit, lui ou ses suc-
cesseurs, de Trà-My (Qu&ng-Nam) à Ghi-&éc (Blnh-Dinh) une
ligne de dix fortins, les T4p Bào^ sous l'abri desquels il organisa
dix régiments, les Th^p-Co*, dont il sera parlé plus loin, et enfin,
escaladant à pic les montagnes frontières, mais sans aucun souci
des lignes stratégiques, un immense et inutile rempart de terre,
de quelques pieds de haut, le Bœ-Lûyy pâle réminiscence classique
de la grande muraille de Chine, rêve d'une nuit d'été incomplète-
ment éclos, parmi les volutes de l'opium, dans le cerveau étroit
d un obscur lettré annamite.
Organisme du Sdn-Phong. — L'administration intérieure du Sén-
Phbng est un modèle achevé et de style composite de cette bureau-
cratie savante qui enserre tout le pays d'Ânnam. Quoi qu*il en soit
de son fonctionnement, ses rouages sont parfaits.
En voici le détail , tout en demandant pardon au bon sens de ces
assimilations à nos hauts grades militaires que notre rage égalitaire
octroie si libéralement aux races inférieures conquises par nos armes.
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Étymohgie. — Le titre officiel du So^n-Phong {Ngîor-Bink Son-
Phong) emprunte son nom aux désinences des deux provinces qu^il
dessert : Quâng-Ngîa et Bin-Binh,^ Qui-Nhdn et Quâng-Nghâi.
Celui de son chef, le Qurr Tiê-Phu, vient du mot tieu, com-
battre, frapper, briser, broyer : le Tien-Phû serait donc le Charles
Martel des Mois.
Comme assimilation ordinaire de grade, le Tieu-phû est de même
rang mandarinal qu un Bi-chdnh de province, (rll s'assied avec un
Quan-bÀ79, disent les Annamites, ce qui donnerait à supposer que,
dans ce doux pays, on n'est pas à cheval sur Tétiquette, mais qu on
s'asseoit dessus!
Cadres. — Voici maintenant, quelque aridité que puisse pré-
senter une sèche nomenclature , les cadres complets du So'n-Phbng.
Son centre administratif dans la province du Quâng-Njaî, huyén
de Md-BwCj prend le titre de Nhwt Bào, premier poste militaire,
ou encore de Thwy qui, dans le classement des fortifications, occupe
un rang un peu plus élevé, ou tout simplement le S6m Phbng.
Etat-^majar. — Son état-major comprend :
1 TUu-phà;
1 7Aam-&t^, inspecteur général;
2 Bè-dôc, commandant supérieur des troupes;
a Ckành lành-binh, généraux de division (I);
a Phé lành'binh , généraux de brigade (I).
Bureaux. — Ses bureaux civils se composent de :
1 Chû-sy^^ chef de bureau;
1 Tw-vyt, sous-chef;
a Ong bàtphàmj du 8* degré;
a Ong cùmphàm, du g" degré;
à Thœ4çiy secrétaires.
Subdivisians.
Il se subdivise en deux grands commandements militaires :
I. Nghla-Bién, garde-frontière du Qudng-Njt^i :
1 Chdnh lânhrbinh, i Pho lânh binh, pris dans TÉtat-major;
1 Thwa-biin;
7 fortins dAn ou bào;
7 co» ou régiments,
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— 289 —
à reffectif , par co% de :
1 Chành quân-co\ colonel ;
j Pho quàn-cfPy lîeutenantrKîolonel ;
7 Sudt Bôi-€o>, capitaine;
1 Biên-tiy secrétaire fourrier,
et , par B^ ou compagnie , de :
j Chành sudt-B^i, capitaine;
1 Pho sudt'B^i, lieutenant;
à Cai, sergents;
H Bep, caporaux;
Ao Ufth-cipy soldats.
11. Binh-Biên, garde-frontière du Binh-£>inh.
Même organisation et mêmes cadres, mais à trois régiments seu-
lement.
Trois fortins :
1° An-Lâo {alias le Thu> de Chi-i>oc), où réside ordinairement
le Ghanh-Lânb ;
2^ Lô-Thuc;
3*» Chéc-Nga.
Les Chau.
L'administration civile du So^n Phbng, complètement ici en sous-
ordre, date seulement, comme je l'ai dit, de l'avant- dernière ou
dernière année du règne de DÀng-Khdnh.
Elle est répartie entre quatre Châu ou sous-préfectures :
1** Hà'Tinh Châu, dans la province de Quâng-Njâi, mais avec
fimportante annexe de Trà-My, huyén de Hà-Bong;
a** Nghla-Hanh Châu, huyén de Chwomg-Nglua, au Quâng-Mjâi;
3« BwC'Phà Châu, huyén de Mè-Bwc;
4** Boai'An Châu, sur le Phû de Hoai-Nh(Pii, autrement dit huy^
(le Bàng'Som, dans le Binh-&inh.
Ce dernier, de fondation plus récente, ne fut constitué que
fan 3* du roi Than-Thai, par l'adjonction, au Thù'de Chi-£^éc,'des
deux cantons de 0-Camet de Qui-Hoa, qui furent réunis en un seul
sous le titre de Hoai-Hôa-Tàng.
Juxtaposés mais non mêlés à l'administration préfectorale, qui
relève des mandarins provinciaux, les Châu, bien que résidant sur
le même territoire civil, n'y exercent leurs fonctions que dans la
GlooBAPBiB, N"* 1-2. — 1900. 19
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— 290 —
limite précise de leurs attributions, ce qui, dans la pratique, ne va
pas sans quelques heurts.
Les villages frontières leur fournissent une milice et des cadres
de réserve, uniquement requis suivant les besoins du service et qui
prennent le nom de Linh-lang»
Organisation. — Chaque Châu se compose de :
1 Tri-châu, sous-préfet;
i Bang-thàf son assesseur;
1 Lçi-m^Cy 1 l4^myu:, a Thong-lçi, secrétaires et employés.
Police. — Il peut disposer de 3 co> de Linh-lang^ dont, pour chaque
co» :
1 Quàn4ang;
1 Tong'kmg; ,
1 Lang-trwing (ou B^i);
û Coi, â Bép et 3o Linh-lang.
Hwomg-Bqo. — En outre est attaché à chaque Châu un i^^t-
Htpomg-Bço (à 3o linh quelconques) , dont ToBice est de servir d'éclai-
reur, de guide d'avant-garde et d'interprète dans les expéditions
dirigées contre les Mois.
TSng'Npiàn. — Enfin chaque Châu comprend plusieurs cantons
avec Chành et Phé Ting-Ngtiin, ou chefs de canton des montagnes,
remplaçant les premiers les Thà-Ngw, les seconds les Thwa-Bi^ du
régime précédent.
Telle était, il y a quelques mois, cette fameuse administration
du Som-Phbng, dans laquelle le Protectorat vient de pratiquer de
larges coupes, en attendant la fusion complète dans les cadres de
Tadministration provinciale, sous les ordres des résidents. Déjà les
hauts emplois de Tièu-phù et de Bi-46c ont été supprimés, une
partie des LMir-co» licenciée et la surveillance des Mois, la protec-
tion et non l'oppression, confiée à la garde civile indigène t*).
LES MOÏS-THUÔC.
Des administrateurs, les mandarins du So'n-Phong — armés de la
légendaire épée à deux tranchants, l'un pour défendre, l'autre pour
combattre les sauvages — nous ne passons à leurs administrés, les
^^ Fin avril 1899 : Hoâi-An châa vient d*étre érigé en sous-préfectore souf
le titre de OM^As^ hiyin.
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— 291 —
Mçi-Tbuôe, que pour constater que, ià encore, parmi c^ peuples
impatiente de tout joug et épris de liberté intégrale, la vigoureuse
centralisation annamite a su néanmoins imprimer son puissant
cachet personnel.
Jai dit plus haut que dans le Châu, fondé il y a huit ans, dans
le Phù de BSng So'n, les deux cantons nguin de &CâmrNguyfn et
de Qm-HoA s'étaient fondus en un seul sous la dénomination col-
lective de Hoài-Hod'Tông. C'est sous son couvert que, pour ne pas
trop généraliser cette étude, nous allons étudier succinctement
l'organisation des Moïs-thuôc, le mode de perception de leur im-
pôt, leurs cultures, leur commerce, importation et exportation,
et, après un coup d'oeil rapide sur leurs mœurs, coutumes et
croyances, tâcher enfin de percer leur avenir mystérieux.
Etymologie. — Et d'abord leur nom, celui du moins sous lequel
les Annamites les désignent, les Mois.
Le mot Moi veut dire également «r barbare» et «rtous'»; le carac-
tère chinois est identique pour les deux termes. Les Mois donc,
pour ce peuple de lettrés de Bas-Empire entiché de cette science
des caractères et de leur littérature, qui cependant le fige dans
l'immobilité du passé et lui fermerait même toute échappée sur
l'avenir, si l'intérêt en jeu n'était pas le plus puissant des ressorts,
les Mois ignorants sont trtous les autres i?, tout ce qui n'est pas
lui, ïcle reste 7î — ce reste qui ne vaut pas l'honneur d'être nommé!
Et de ce reste nous étions nous-mêmes jadis, et sommes encore
dans l'intimité, nous, «ries Barbares d'Occident ijI
C'est également cette conception — élevée à la hauteur d'un
principe — de la prédominance absolue ((des caractères?) sur trie
caractère V, ce mépris transcendental des mandarins civils vdfnpour
les mandarins militaires vô, qui a mis la Chine orgueilleuse sous la
botte du Japon victorieux.
Et cette fatuité béate du lettré annamite s'affiche encore jusque
dans l'adjectif qu'il accole au nom des Mois tributaires : ce sont
des Mçi thu^, c'est-à-dire (rqui savent)), qui, s'étant frottés à la
haute civilisation annamite, en ont gardé un certain verni. Les
autres, les indépendants, ce sont les Moi hoang, dévergondés; les
Mçicao, non pas uniquement ((d'en haut?), comme le sens obvie
prêterait à le croire, mais, le degré de culture étant en raison in-
verse du degré d'altitude, cao, loin plutôt, très loin, certes, des
19.
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— 292 —
KéUup qai^ seuls, représentent la quintescence exquise de toute
urbanité I
Ethnographie, — Mais d'où viennent les Mois de TAnnam, et
dans quelle classification ethnographique faut-il les ranger ?
Le P. Combes, un précurseur, se posait déjà ce point d'interro-
gation dès i843. — ïtA quelle race, écrivait-il (en précisant un
peuple particulier pour synthétiser son observation), à quelle race
appartient le Ba-hnar? C'est la première question que je me suis
faite en arrivant chez lui et je dois avouer que je ne sais pas encore
comment y répondre; tout ce que je puis dire, c'est que le Ba-huar
diffère en tout de l'Annamite et du Chinois, qu'il ne ressemble ni
au Laotien ni au Cambodgien et pourrait avoir une origine com-
mune avec le Ba-Nâm, le Sé-&ang, le Ha-Lang, le Ro'-Ngao et le
Dja-Kai , ses voisins. La physionomie , les coutumes et les croyances
sont à peu près les mêmes, et les langues, quoique bien difTéreutes
dans chaque tribu , ont pourtant un grand cercle de mots qui leur
sont communs et une construction parfaitement identique. Je n'ai
pas parcouru les nombreuses tribus du Sud, mais, d'après ce que
j'en ai entendu dire , je conclus que ces observation leur sont ap-
plicables et que tous les sauvages qui habitent le vaste pays situé
entre la Cochinchine (l'Annam actuel), le Cambodge et le Laos
appartiennent à une même branche de la grande famille humaine. i?
Voilà ce qu'écrivait le P. Combes il y a plus d'un demi-siècle.
Pour essayer de percer ces ténèbres mystérieuses de quelques
lueurs, encore qu'incertaines, il conviendrait, je crois, de remon-
ter, sinon aux sources, du moins très haut dans l'histoire des
grandes migrations des peuples. Cette démonstration a dû sans
doute être tentée bien des fois, tant elle s'impose, même au plus
obscur des observateurs. Aussi, bien que n'ayant pour me guider
aucun travail de ce genre sous les yeux, je me permets de l'entre-
prendre à mon tour : les erreurs de détail seront mises au compte
de mon incompétence.
Trois courants ethnographiques se sont disputé le centre de
l'Annam — je me borne à parler de lui , — puis supplantés mu-
tuellement et finalement évincés au profit du plus résistant.
Indonésiens : Le premier en date fut le courant indonésien, venu
de l'archipel malais, mais bien antérieurement à sa conquête par
les Mahométans : il est représenté par les Mois actuels.
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— 293 —
Aryens : Le second, venu de la presqu'iie gangétique, fut le
courant plus ou moins aryen , représenté par les Khmers.
Mongols: Et le (roisiëme, mongol, mais plusieurs fois métissé,
et dont les Annamites sont le produit.
Aborighies : Mais quels furent, avant toutes ces dates assez re-
culées, les premiers aborigènes du pays? La question semble d'une
obscurité insoluble avec les données actuelles.
Quoi qu'il en soit de Tépoque où se produisit cette première mi-
gration indonésienne et de la limite septentrionale oi!i s'arrêtèrent
ses tribus en marche, quand vint à sonner l'heure de la décadence,
le refoulement des Mois, progressif, lent, mais sans arrêt, se fit
surtout du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest.
Et de tous côtés le cercle d'investissement se rétrécissait sur eux
au cœur même de cette vaste région du Xiém, dont nos vieux mis-
sionnaires nous ont transmis le nom avec une précision qui n'a pas
été assez remarquée.
Au N. E. , — et plus haut encore , peut-être , — c'était l'ancien
Xiêm, le Cè-Xiém-Xiém , la Cochinchine, dont Hué était le centre;
au Sud, le Xiém-Ba, le Ciampa des H6>i; au S. 0., le Xiém-La, le
Siant.
De ce recul séculaire, nos Mois incultes et sans écriture pour-
raient seuls peut-être, avec cette mémoire stupéfiante que leur
connaissent ceux qui les ont longuement fréquentés, en reconstituer
les étapes successives.
Leur mémoire prodigieuse. — J'ai pris souvent plaisir à interroger
ceux qui m'entourent au BÀng-So>n :
rD'où venez-vous? où étaient vos ancêtres il y a cent, deux
cents ans ?
— Dans les vallées montagneuses du Quàng-Nam; à la hauteur
de Hué; au Quâng-Tri. . . , répondaient-ils sans hésiter.
Et ils citaient, avec une sûreté de mémoire que l'on ne trouve-
rait pas chez la majorité des Annamites, le nom de règne de cer-
tains empereurs de la dynastie des Le et de seigneurs de Cochin-
chine. Us me nommaient Cành-Hu>ng (17/10-1786) avec la science
impeccable d'un fort lettré. Ils rappelaient l'accueil fait par leurs
pères à un représentant fugitif de la dynastie déchue. Ils pariaient
de la révolte triomphante des TâySom, née aux portes du pays
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— 294 —
mois. Même de simples épisodes «ans lendemain étaient encore in-
scrits dans leur mémoire : ainsi la révolte du Thàng Khâi, i83/i;
ainsi le soulèvement des Thày Chiia, les bonzes; ainsi également
(fait profondément oublié) l'expédition des deux pirates cochinchi-
nois le Thàng Trumg et Thâng Trypc qui, quelques années avant la
prise de Saigon, forcèrent dans une croisière audacieuse la barre
de Thuân-An, passèrent sous les canons muets de la citadelle de
Hué et, s'introduisant dans le palais oh ils avaient de nombreuses
intelligences, pénétrèrent par une porte dans les appartements pri-
vés de Tv»-Du'c, tandis que le roi s'enfuyait par une autre...
Détails infimes, dont l'histoire tient à peine compte, mais que les
Mois ont relevés pour les graver comme sur un granit.
Cette sûreté de mémoire ne fait aucun doute pour les Anna-
mites : «(Les Mois n'oublient pas 9), disent-ils; c'est presque un
dogme pour eux.
Ils n'oublient ni ne pardonnent. Vaincus, presque anéantis,
chassés de leurs villages, ils attendront cinquante, soixante ans,
et, s'il le faut, transmettront à leurs enfants la vendetta pater-
nelle. Puis, quand ils se sentiront les plus forts, la haine contenue
jusqu'alors bouillonnera dans leur cœur aussi vivace qu'aux pre-
miers jours. Ils rétabliront les faits dans leurs détails les 4 plus
minuscules, rappelleront les griefs sans en omettre un seul, re-
mettront à un demi -siècle de distance les choses à. leur point
mathématiquement exact et en tireront la vengeance qu'ils s en
étaient promise.
Défiance. ** Malheureusement, la conversation avec eux ne sau-
rait être suivie : une incurable défiance arrête et suspend sur leurs
lèvres ces confidences passagères. Des Annamites ils parieront
encore: des H5>i, Chàms, Khmers, jamais! — C'est un terrain
sacré, un sujet défendu. Pourquoi?
Les H6»i.
Et pourtant la cohabitation fut longue entre les Mois et les Ho>i,
les plus doux de leurs vainqueurs, et plusieurs fois séculaire le
condominium de leurs communes vallées.
Mais le H5â, dans ses monuments, ses tombes, ses souvenirs,
— et ils sont nombreux, même ici, sur les hauteurs ignorées de
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— 295 —
Kim-Sofi, — le H6>i est Tobjet d'une Tëritable terreur supersti-
tieuse aussi bien chez l'Annamite que chex le sauvage : son ombre
mystérieuse plane sur un passé fantastique que les Mois n'osent
pas évoquer.
Et cependant ce passé, qui ne fut pas sans ^oire , est bien irré-
médiablement fini pour ce (r peuple mourant «, dont le P» Grangeon
a raconté naguère Texode vers la mort.
L'épopée magnifique que ces Khmers ont écrite sur la pierre
des temples d'Ângkor et des tours de TÂnnam n'a pas encore été
déchiffrée dans toutes ses pages. Bien des feuillets épars se déro-
bent encore çà et là dans le mystère des pays mois : mais ce n'est
que par surprise que Ton peut en surprendre le secret.
En voici deux nouveaux, dont j'offre la primeur aux épigra-
phistes.
Mais, auparavant, une petite rectification géographique s'im-
pose. Le fleuve de Binh-&inh qui, ayant d'atteindre la citadelle,
après même encore, se divise en un réseau serré de branches et de
canaux , a plus et mieux que le cours restreint que lui donnent les
cartes actuelles. Pendant une grande journée, il court parallèle-
ment au Sông-Ba, duquel un de ses affluents, le Nu>é>c-Ngan des
sauvages, devenu plus loin le Nu'd>c-Xo>m, ne serait séparé que
par un col de quelques mètres de hauteur. Si je puis relever
l'exactitude de cette affirmation et que d'autres difficultés ne sur-
gissent pas insoupçonnées d'abord, un obstacle de moins, celui du
défilé, du Bèo Long-Mang, qui donne accès dans la vallée d'An-
Khé, sera peut-être écarté de la route de Qui-Nho>n aux hauts
plateaux. Un seul subsistera sur la ligne de partage des eaux, dont
il restera à fouiller toutes les issues.
Un peu de géographie. — A la hauteur du BÀng-So>n et de l'autre
côté des monts qui l'en séparent, le fleuve de la citadelle roule en-
core un volume d'eau assez considérable; ce qui me fait croire, vu
sa direction et l'orientation des montagnes, qu'il prend sa source
aux derniers contreforts du puissant massif central qui, au i5' de-
gré de latitude, domine tout le système orographique des deux
versants et donne naissance : à l'Est, au fleuve de Faïfô, aux Sông-
Trà-Khuc et Sông Vê du Quâng-Ngâi , ainsi qu'à l'immense Sông-
Ba (le Sông-M-Rang du Phû-Yên), et, à l'Ouest, aux ramifica-
tions supérieures de la rivière de Stuug-Trêng.
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Une cascade. — C'est également vers ces hauteurs et au confluent
du torrent de Cà-Xo'm que se trouve le premier vestige des Hèn
dont j'ai parlé plus haut. Un de ces affluents, le torrent de Nu>6>c*
Vinh , à lui seul vaut tout un long poëme et ofTre une curiosité
naturelle que j*ai longuement admirée du nid d'aigle qu est le vil-
lage de Moïs de Cha-Nâm. A quelque distance, et au pied même
du village de Kon-Troc, le Nu»d»c-Vinh se précipite en mugissant
par neuf cascades superbes que les Annamites appellent les g Tua ,
— les 9 franges, — leur trouvant un air de ressemblance avec ces
faisceaux de franges de soie qui courent accouplées sous les bro-
deries de fleurs et de caractères chinois dont ils décorent les autels
des ancêtres.
Inscriptions khmères. — Puis le torrent se mêle au Cà-Xo'm, qui
descend en bondissant vers le fleuve de la citadelle. C'est là que,
jamais submergée, jamais emportée, disent les Moïs, jamais! tandis
que, à côté, des blocs énormes sont roulés comme des grains de
sable par les grandes inondations, se dresse une pierre levée, une
stèle de i°*70 de haut sur o°*90 de large environ. Une de ses faces
porte une inscription khmère dont je joins l'estampage à ce petit
travail.
Une empreinte sacrée, — Plus bas, et non loin du village de Kon-
Trâ, se dresse une petite enceinte de pierres sèches au centre de
laquelle se voit, sur une roche brute, l'empreinte d'un pied gigan-
tesque long d'une coudée, sans doute celui du Boudha, vénéré
sous la même forme sur plusieurs pierres sacrées de l'Inde et de
Ceylan. Ici, les Moïs n'en parlent que tout bas, font de longs dé-
tours pour en éviter les abords et en interdisent sévèrement l'accès,
car tout visiteur sacrilège serait incontinent frappé de mort subite.
*? C'est un Linhy disent-ils, un lieu sacré où le Ciel habite. t» Et, s'en
écartant avec terreur, ils laissent à la forêt envahissante le soin
d'orner ce sanctuaire sauvage de verdure et de fleurs sans cesse re-
nouvelées.
Les Ho'i étaient donc ici, là, partout, et nos Moïs de la frontière
ne sont, en partie du moins, que des Indonésiens fortement mé-
tissés de Kraers et plus tard d'Annamites; j'aurai occasion d'y rev«*-
nir plus loin en parlant de leurs sépultures.
Langue commerciale, — Après ces grandes lignes légèrement
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— 297 —
esquissées, ii ne saurait être question, dans ces simples notes sur
quelques villages de la zone frontière, de rattacher chacun d'eux à
une subdivision ethnographique bien précise. Une étude même de
leurs langues, de leurs dialectes si Ion veut, sortirait de mon cadre
et surtout de ma compétence : du reste, la langue commerciale, la
seule qui m'occupe ici, est surtout un mélange de sauvage et d'an-
namite que les Mçi-Thuôc comprennent presque tous; les termes
dont je me sers en sont la preuve. Telle expression mçï rendant
mieux sa pensée est adoptée par l'Annamite, et tel nom d'objet
annamite passe à son tour dans la langue mçï; le produit de cet
alliage forme un langage conventionnel compris de tous.
Etat social, — L'administration intérieure des Moïs, où l'anarchie
domine et qu'une certaine oligarchie communale, née de la solida-
risation des intérêts, tempère seule un peu, a été souvent décrite
par nos missionnaires et nos explorateurs, parmi lesquels il con-
vient de citer le P. Guerlach et le capitaine Cupet : j'y renvoie le
lecteur.
Administration extérieure. — Seule , l'administration extérieure des
Mpïs-Thuôc, dans ses rapports avec l'autorité annamite, peut pré-
senter quelques particularités inédites sur lesquelles je m'étendrai
plus longuement.
Ting'Nffuèn. — Chaque Tong-Nguèn est sous la direction d'un
chef de canton annamite et son siège administratif s'appelle le Sô
(le district). Un marché d'échanges, un Truàmg-Thi, y est souvent
annexé, peu fréquenté du reste. Il ne sert guère qu'aux réjouis-
sances variées que le chef de. canton , en politique éclairé doublé
d'un commerçant avisé, offre annuellement à ses sauvages tribu-
taires,
B^àu-Muc, — Le Tong-Nguèn se divise en deux ou trois circon-
scriptions à la tête desquelles sont préposés des Bdu-M\ic moïs. Chaque
Bau-Myc commande (quand ceux-ci veulent bien obéir) à plusieurs
S/ick-Trwomg ou maires, lesquels gouvernent (s'il plaît à ces der-
niers de s'y soumettre) un nombre fixe d'inscrits au rôle de l'impôt.
Insignes, — La médaille, comme on le voit, a son revers : en
voici la face. Elle consiste pour les ©àu-Myc en une plaque d'iden-
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tité ronde, de o*^ lo de diamètre, vernie rouge et noir, où fie trou-
vent gravés en caractères officiels les noms du Châu, du Tàng et du
titulaire.
L'investiture d'un &àu-Muc se fait avec tout l'apparat de rigueur
au prétoire même du Quan-Châu. Très dignement et avec une gra-
vité de circonstance, ce fonctionnaire stylé passe au cou du réci-
piendaire peu rassuré cet insigne flamboyant d'un grand pouvoir
si discuté I
La médaille d'un Sàch-Trw<mg est, comme il sied, d'un format
moins grand.
Voici maintenant la composition du canton Nguan de Hoài-Hod-
tông qui va nous servir de modèle.
Trois subdivisions : Thwomg, Trung, Ha ou supérieure, médiane,
inférieure; 16 Sàch ou villages mois; 33 1 inscrits, nombre réduit
à a 1 4 par l'exemption de ôàu-Myc et de leurs suppléants.
I. Hoài-Horf-thu>Q'ng :
1 Ôàu-Myc, le nommé Thâm;
5 Srfch: Bà-Tro'n, 9 inscrits; Kon-Tuôn, 32 inscrits; Cam-Bung,
i3 inscrits; Dd-Hanh, 12 inscrits; Nu>6>c-Mit, 11 inscrits.
II. Hoài-Hod-trung :
1 &àu-Muc, M. Su>c;
5 Sdch : Nu>6»c-Triî, 18 inscrits; Câg-Gô, i3 inscrits; Nu>(}h;-
Mâng, i3 inscrits; H6c-&ièu, i3 inscrits; Nu>(S>c-Lï, i3 inscrits.
m. Hoài-Hod-hçi :
1 &àu-Muc, M. D5, diplômé;
6 S^ch : Kon-Tung, i3 inscrits; Nu>6>c-Côm, i3 inscrits; Xà-
MSng, xh inscrits; Tà-0, 12 inscrits; Kon-Châi, i3 inscrits;
Nu>6>c-Giang, i3 inscrits.
Ce dernier village, du reste, n'existe plus; il a été détruit de
fond en comble par Kon-Tung, tant est intime l'union fédérale im-
posée par l'administration I Qu'importe, son nom figurera toujours
sur le cahier des charges. Pour la routine mandarinale tout chan-
gement, tout progrès en évolution ou en révolution ne saurait
compter. Que l'échelle de la natalité s'abaisse ou se relève, il y
aura toujours uniformément dans ce canton 21/1 inscrits taxés sur
le pied de à 96 ligatures, 6 tien, io sapèques en espèces; 5o livres
et 2 onces de cire en nature, à répartir entre eux, les càc Ud res-
tant chargés et responsables de l'exécution du présent arrêté !
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les LM. — Les CAc Lài, autrement nommés les LdibuAi^ ou plus
simplement les Lài, sont les courtiers annamites, les commerçants
attitrés des Mois. Moyennant un léger — souvenir au Tong NguÀn
et une forte majoration des prix, ils sous-louent la ferme de un ou
plusieurs sâch mois chez lesquels eux seuls ont — en principe du
moins — le droit de commercer moyennant la fourniture de Timpôt.
Stock-Exchange. — Au- reste, le Stock-Exchange des Mois n'est
guère encombré de valeurs variées. Leur monnaie fiduciaire est
toute conventionnelle. Elle a pour point de départ, ici, m^t m4t
(une figure, une unité), soit, comme valeur, i ligature (la piastre
étant à a^&o environ et .valant 8 à 9 ligatures, suivant le change).
Monnaies. — Voici la cote de la Bourse et son barème mi-sau-
vage mi-annamite :
I mât vaut 1 ligature;
10 mât font 1 rÀng (ou rùn );
100 mât donnent 1 vàng (ou van).
II y a, en outre, les buffles-monnaie, les marmites-monnaie :
1 buffle vaut 10 rang;
t grande marmite, i buffle;
1 assortiment de marmites n** 7 et 4, également 1 buffle, etc.
Marmites. — Ces marmites papiermonnaie jouent un grand rôle
dans l'exportation, il est bon de se rendre compte de leur conte-
nance :
On appelle Nài 1 une marmite en cuivre à cuire du riz pour
une seule personne ;
NU K», pour deux;
Nài â, pour quatre;
iV^' 3 y ^our sept;
Nài û, pour douze;
Nài hungy pour tout un régiment.
Et la série se continue, se complète, ne variant guère les formes,
mais augmentant de prix d'après le poids, le fini et l'antiquité. Il
y aurait là une veine à exploiter par les rétameurs de l'Auvergne;
à une condition, toutefois, c'est que, s'il leur sera encore loisible
de ff faire le neuf^», il ne leur sera plus permis de « rafraîchir le
vieux 7>, car les Mois, défiants à l'excès, n'achètent de préférence
que des marmites dont le long usage a consacré les loyaux services.
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— 300 —
Aussi tes exportateurs annamites font-ils subir à leurs chaudrons
neufs quelques séances d'épreuve à outrance qui leur donnent une
crusse authentique et une patine de conti*ebande destinées à trom-
per Tceil des plus fins connaisseurs du pays moïsl
En zig-zags, — Entassant les articles d'échange les plus variés
dans des hottes de rotin, des gui, le Ldi, accompagné de ses servi-
teurs et de ses associés, fait l'ascension dès montagnes à la recher-
che d'un impôt qui se dissimule trop souvent sous les bénéfices
aléatoires d'un commerce de détail. Sur une latte de bambou re-
couverte de papier chinois sont inscrits, sous le cachet du chef de
canton , le nom des villages tributaires que son monopole lui donne
le droit d'exploiter au nom du Trésor annamite.
Suivons une de ces caravanes dont le chef est souvent l'introduc-
teur officiel des ambassadeurs en pays sauvages.
RotOes d'accès. — Point de routes, des sentiers à peine tracés,
de simples pistes suivant le lit des torrents ou bien grimpant ver-
ticalement sans souci des obstacles. D'abord les cimes dénudées
par ces ouragans que tous indistinctement. Annamites et Mois, dé-
chaînent annuellement sur les pentes des montagnes et qui donnent
un aspect si désolé à certaines régions où l'on s'attendait à trouver
plus d'ombre, de frafcheur et de poésie. Puis, après cette première
zone désespérante, la forêt étend à perte de vue, ondulant avec le
sol, son domaine inviolé que troublent presque seuls les grands
fauves et les géants de la création, tigres, éléphants, rhinocéros
errants dans le silence des solitudes.
Les Rày. — Puis une vaste éclaircie , où l'homme réparait pour
troubler la pure harmonie des lignes. Le bruit sourd des cognées ,
le craquement sinistre des arbres séculaires dont la chute ébranle
toute une montagne; le feu qui consume avec violence les hautes
herbes et les branches desséchées, ne laissant étendus sur le "sol
noirci que de grands cadavres carbonisés : nous sommes au centre
d'un Rày des Mois. Çà et là des miradors , d'où les sauvages veillent
sur ces cultures de montagne où, dans une terre vierge et la cendre
à peine refroidie, germent, lèvent et mûrissent à Tenvi de superbes
moissons de riz, de patates, de maïs, de tabac et de ricins arbo-
rescyonts.
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•^ 301 -
• Un cri d! alarme. — Mais, au bout de deux ans, jamais plus, sou-
vent moins, de cette culture épuisante, les folles herbes renaissent
dans ce sol à peine gratté ; les racines encore vivaces lancent de
nouvelles poussées de sève; la vie prend encore le dessus dans sa
lutte souterraine contre la mort; la forêt, un instant dépossédée,
rentre victorieuse dans son domaine; et le Moï Insouciant reprend
sa cognée pour aller recommencer ailleurs son travail fatigant,
inutile en fin de cause et barbare à Texcès, anéantissant, sans
distinction, les essences les plus rares et les espèces les plus com«
munes; ne sachant rien créer et voulant tout détruire; troublant
incontestablement, sur les pentes les plus rapprochées deTAnnam,
Tordre providentiel des saisons, la périodicité des pluies et des
inondations annuelles , Tétiage des cours d'eau , que ne régularisent
plus les grandes forêts qui jadis accrochaient les nuages sur les
hautes cimes.
Un village. — Ces rày sont toujours à quelque distance, souvent
fort loin, des centres habités. Un minuscule sentier stratégique,
sur lequel on a multiplié les obstacles : abatis d'arbres renversés
dans un enchevêtrement de branches et d'épines, lancettes de
bambou dissimulées sous les hautes herbes, donne seul accès à ces
nids de vautours qui, dans l'ombre des grands bois, n'ont guère
d'échappées que sur le ciel.
Par une merveille de télégraphie optique jointe à des cris sin-
guliers imitant le chant des oiseaux, ou quelquefois de formidables
hou! houl votre signalement est déjà donné bien avant votre
arrivée à la porte du village où un parlementaire a dii vous pré-
céder. Si, pour quelque motif que vous vous obstineriez en vain,
sinon à connaître, du moins à comprendre, le village s'est mis en
interdit, en quarantaine, inutile pour vous d'en franchir le seuil,
ils sont ctV — que-û, disent les Annamites : on ne passe pas!
Greniers aériens. — En dehors, un peu à l'écart, se dressent les
greniers aériens du village, semblables à de vastes pigeonniers
élevés sur une seule colonne. C'est là que , quinze jours après la
moisson et à la suite de nombreux sacrifices, d'invocations et d'im-
précations, et de leur complément obligé d'agapes pantagruéliques,
on porte solennellement les hottes de riz remisées jusque-là dans
les miradors et les hangars du rày, sous la garde du Ciel et de
l'honnêteté publique : il n'en manque jamais une seule.
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— 302 —
Mais, dans Tiotérieur du village, le riï n^entre jamais quen
détail et dans la limite des besoins joarnaliers. Pourquoi? — Quë-û.
— Ne cherchez pas davantage, car si
Le Cœur a ses raisons que la Raison n*a pas,
le Moi, lui, en a bien plus encore!
Rappelez-vous, cependant, que les Hod du Giampa font égale-
ment le vide, la solitude et la mort autour de leurs demeures. Dans
Tenceinte de leurs villages, entourés d'une palissade de bois mort,
dans rintërieur des petites cours de chaque maison, pas un arbre
vivant, pas une fleur, pas un brin d'herbe!
Place publique. — Mais la porte, grossièrement massive et forte-
ment barricadée, s'est entr'ouverte devant vous et vous vous faufilez
dans un élroit et long couloir à claire-voie qui donne accès dans le
village. La première impression qui se dégage du terrain sur lequel
il est bâti, en pente abrupte, rocailleux à l'excès, encombré de ra-
cines qui percent le sol, de troncs d'arbres morts où l'on se heurte
à chaque pas, est l'impression indéfinissable du provisoire latent,
de l'incertitude du lendemain, du campement d'un jour. Et cette
sensation première est bien souvent exacte.
Nomades. — En effet, outre les nécessités inhérentes à leur genre
de culture qui exigent sans cesse l'exploitation par le fer et le feu
de nouvelles forêts, leurs déplacements successifs sont encore à la
merci de toutes les fantaisies du caprice et de toutes les chimères
de la superstition.
Maison commune. — Au centre du village, ou plus souvent encore
dans un angle qui en commande les abords, se trouve la maison
commune, plus particulièrement affectée à la jeunesse masculine
jusqu'à l'époque du mariage inclusivement. La description de cette
caserne-mairie suflSra à donner une idée d'ensemble sur les con-
structions des Mois, car toutes sont bâties sur un plan immuable.
B y a cent ana, mille ans et plus, elles étaient déjà ainsi faites et
telles on les retrouve encore sur le bord des grèves, couvertes par
la marée montante, dominant du haut de leurs pilotis les pêcheries
de l'archipel malais.
Ici, on appelle cette maison commune la Rong^ que les Mois
prononcent souvent Rome.
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— 303 —
La Jms, à Fiorès par exemple, elle 8e nomme Romna pemali.
N'est-ce là qu'une simple coïncidence ?
Rémmiseenee$ architecturales. — Dans ce pays classique de Tim*
mobilité, Thabitation des Mois c'est toujours Tabri ancestral élevë
sur pilotis par les pécheurs des grandes lagunes : les rames et les
perches formant l'ossature d'un toit provisoire que recouvraient les
voiles en nattes de jonc tresses et dont le parquet à jour empruntait
au pont mobile de la barque son treillis de lattes de bambou; alors
comme aujourd'hui, pas d'escalier d'accès, mais seulement «ne
poutre aux grossières encoches.
Tandis que, près d'elle, sur le même terrain « et soumise aux
mêmes influences atmosphériques, sous le même ciel et dans le
même climat, se dresse, sur le sol battu, la maison annamite, ré-
miniscence de la tente des pasteurs nomades : quelques colonnes
fichées en terre, quelques fermes et quelques bambous transversaux,
le tout s'encastrant l'un dans l'autre sans une pointe ni un boulon,
se pliant ici pour se dresser ailleurs, exactement semblable : xép
nhày tkfmg nhà, disent-ils eux-mêmes, comme jadis la tente voya-
geuse de leurs lointains ancêtres.
Nhà vudng. — La demeure de l'Annamite s'appelle Nkà^ maison;
celle du M^i-Thuôc Bép, foyer. Ce village, dit-on par exemple,
a âo bép^ 90 feux.
B^ moi. — Le foyer y est, en effet, à la place d'honneur, dans
un cadre de bois recouvert de terre battue. C'est autour de lui que
l'on s'étend paresseusement pour les causeries des longues veillées,
et que Ton protège un sommeil peu abrité contre la fraîcheur des
nuits par les murs d'écorce pilée ou de rotins entrelacés.
Ameublement. — Le long de ces cloisons légères sont suspendues
des panoplies d'armes : arbalètes, lances et boucliers; des hottes et
des carquois d'un travail de vannerie souvent exquis; des sacs à
fétiches, des tubes à poison et des jarres à vin. Aux fermes transver-
sales : un jeu de goi^s et de tam-tam, le grand tambour de guerre
et le long tambourin des fêtes. A la poutre faitière, des épis de
maïs, des gerbes de riz et le mystérieux Ma-6an, dont il sera parié
plus loin. Au-^lessus de la porte, des trophées de chasse : plumes
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de paon, dents de tigre, cornes de bullle, bois de cerf, défenses de
sangiier et toute une collection de gris-gris enfantins.
Aux rares ouvertures, de longues banderoles en fibres végétales,
fignolées avec une patience angélique, et, dans un coin le C6n kên,
Torgue à tuyaux des pays mois.
Ce dernier mérite à lui seul tout Thonueur d*une description :
Le Côn ken. — Que Ton se représente un vaste triangle dont la
base, suspendue à la naissance du toit, pourrait avoir l'^fBo à
9 mètres de large; puis, le long des cordes entrelacées qui en for-
ment les arêtes, une série décroissante de bambous creux, se ter-
minant, au sommet du triangle, par un mince tube de o"',2o à o",3o
de longueur.
Le maestro sauvage, assis par terre, étend le Càn kên enroulé
autour de son pied, la pointe en bas. Puis, à Taide de simples bâ-
tonnets, il frappe alternativement des deux mains et d'une touche
légère les bambous placés devant lui. Sans doute la gamme des sons
ne correspond pas toujours à notre gamme chromatique , ni le genre
d'exécution à nos méthodes d'Occident; mais il s'en dégage cepen-
dant dans la monotomie d'un mode toujours mineur, une harmonie
étrange et qui n'est pas sans charme. L'accompagnement donne
une série de noires auxquelles, avec une précision digne d'un mé-
tronome, le chant répond par un jeu de croches alternées et parfois
par un crescendo de quadruples croches, que le musicien obtient en
laissant glisser rapidement son bâtonnet sur toute une série de
notes. Le On kên se joue également à quatre mains et avec un en-
semble vraiment parfait.
Instruments de musique. — Les flûtes des Mois, leurs violons mo-
nocordes, leurs mandolines, leurs bombardes nous semblent, dans
leur barbare exécution, de véritables hérésies musicales, tant nous
sommes habitués, par une éducation toute spéciale de l'oreille, à
des accords, des nuances et des rythmes qui nous semblent sortis
de l'âme même de notre race. Cependant le Càn kên et sa sœur la
flûte laotienne à plusieurs tuyaux accouplés, bâtie d'après le même
principe, trouveraient, je crois, grâce et même faveur devant no»
plus sévères critiques musicaux. Mais, pour goûter toute la saveur
exotique qui se dégage de cette trainante harmonie, il faudrait l'en^
tendre dans le milieu où elle naquit, au sein de profondes forêts
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qui en rendent l'écho et sous Tenvahissement progressif de la tor-
peur déprimante des nuits d'Orient.
Mortier à riz. — Dans les poutres sur champ, qui supportent le
plancher de bambous, sont perces plusieurs trous dans lesquels
s'encastrent le haut mortier à riz et, plus loin, la longue perche où
l'on attache la jarre de vin aux jours des grandes beuveries.
En certaines circonstances plus solennelles, la décortication du
riz nouveau donne lieu à une mise en scène où domine ce que l'on
pourrait appeler la k symphonie des chaudrons ^. A cet effet , on exhibe
toute la collection des lyu; Içc ou grelots; les plus gros, lac bàu (gre-
lots-citrouilles) sont attachés aux pilons; les plus petits, Içc ve
(grelots-cigales) couronnent le mortier, que toutes les marmites du
village entourent d'un orchestre de cuivres fraîchement polis. Au
signal donné, quatre femmes saisissent les pilons et les font re-
tomber en cadence tandis que, assis en cercle, hommes et jeunes
gens accordent entre elles, par des chocs répétés, toutes ces mar-
mites familiales !
Vin samage. — Les eaux-de-vie de grains, que les Mois obtien-
nent par une simple fermentation, se classent en plusieurs crus dont
voici la nomenclature, en commençant par les plus haut cotés :
Rypipu nép, vin de riz gluant;
Rwom gqOy vin de riz ordinaire;
Ry^fpu kê, vin de millet;
Rypom cdo, (?);
RtPo>u bong ban, vin de graines de coton (?);
Ripwu b^t mach, vin de sorgho;
Rwœu bâp, vin de maïs;
Ryi^oni bo-bo, vin de coïx agrestls(1);
RuHPu cû-mi, vin de manioc, etc.
Après la cuisson en vase clos, vient le mélange intime du fer-
ment; enfin «rla mise en ftlv dans une jarre de grès, Sa ken, bou-
chée hermétiquement avec de la terre glaise.
Lia durée de la fermentation ne doit pas dépasser deux mois ni
compter' moins de dix nuits, car c'est par les nuits que nos Mois
comptent leurs jours, de même qu'ils nombrent leurs années par
les débroussaillements des rày; j'ai 5o géc rày, diront-ils, pour
marquer qu'ils ont franchi le cap de la cinquantaine.
GioORlPHII, N" i-2. — 1900. 90
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Et quand la fermentation s'est apaisée dans les jarres closes,
quand le liquide troublé a pris cette teinte laiteuse qui est le ca-
chet des grandes marques, en un mot, quand le vin est tiré. . . il
faut le boire, concluent nos sauvages avec l'implacable logique des
ivrognes de tous pays.
Mais les libations solitaires n'ont pas de charmes pour eux. Un
sacrifice expiatoire, une offrande votive, un hôte de distinction ou
non, une fête traditionnelle ou de circonstance, servent de prétexte
à ces grandes saouleries en commun.
La jarre est solidement attachée à sa colonne et le chef reconnu
de la communauté prélude en s'armant d'un long tube en roseau
sur lequel la flamme tremblante d'une ff queue de rat^ enroulée,'
écarte ou convie les mânes errantes ou les génies malfaisants qui,
indubitablement, rôdent aux alentours, attirés parles effluves de
ces plaisirs de la terre dont le souvenir les poursuit sans cesse dans
les trop pures régions de l'éther.
Puis, quatre ou cinq tuyaux plongés dans la jarre commune re-
çoivent des locataires empressés, tandis que î'amphytrion verse
constamment avec les Khôc et les Vùa (les tasses et les bols d'usage)
de l'eau claire sans cesse renouvelée. Quand donc, enfin I arrive ie
tour des femmes et des enfants, quelquefois conviés, le liquide ca-
piteux est devenu d'une innocuité plus que parfaite.
Du reste, ce vin sauvage, laxatif et fébrifuge pour l'étranger qui
fait sa connaissance, serait, au dire des Moïs, presqu'un agent do
civilisation supérieure. Il n'y aurait, pour atteindre ce but élevé,
qu'à en éliminer les abus d'une pratique trop assidue. Tandis, en
effet, que le vin distillé fait fermenter les têtes, le vio fermenté ne
distiUe que la plus douce galté dans les touchantes effusions d'uoe
fraternité universelle. C. Q. F. D.
Mais je crois bien que ce n'est là qu'une théorie paradoxale !
Quittons donc ce domaine des sciences morales et politiques
pour revenir à nos Càe Ldi et à leurs relations commerciales avec
les Mois.
PoUteêH et cmUlé. — Et d'abord chacun sait que le code de toute
civilité orientale est savamment hiérarchisé. La plus élémentaire
politesse ne permet de s'adresser la parole qu'à la troisième per-
sonne. Le tutoiement, qai se comprend avec les enfants et les très
inférieurs, n'est, à l'adresse de tout autre, quun tenae|[de mépris
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plus ou moins gradué, et, comme la foudre, ne sait que descendre
sans pouvoir remonter. Avec ces formules familiales : crmon frère
alnë^, trma sœur cadette^, tout, jusqu'à trje vous hais!?), tout se
dit tendrement.
Or, dans le commerce avec les Mois, le protocole trouve encore
à se nicher sous le couvert de l'intérêt dominant. Ces ir barbares^,
traita dans Tintimitë avec ce dédain transcendant dont le lettré
honore toute autre caste, ces Mois grossiers et incultes deviennent
pour les Gtfc LU de or nobles étrangers, KhadiiiD^ tout comme les
Chinois; soit encore les Ki t&u^, leurs élèves dans la civilisation.
Et ceux-ci leur répondent, dans un méli-mélo de dialecte moï
et de langue annamite, par les termes de Biky pouv les person-
nages illustres; Gtu^omg (mari de la tante paternelle), pour les
notables commerçants; et simplement Ki chç^ (ceux du marché),
pour la gent trotte-menue.
Un peu plus loin encore, sur la frontière, ils remplacent le anh
m (frère aîné, frère puiné), le vous et moi des Annamites, par
lexpression Vàng Bçc (or et argent); on ne saurait être plus ré-
gence!
Entre eux-mêmes, les Mois se traitent avec une déférence qui.
sans avoir Thypocrite obséquiosité des Chinois, ou leur morgue
insolente, sait garder des formes où la dignité n'exclut pas la sou-
plesse.
Les esclaves, eux aussi, sont entourés de certains égards qui
ne les distinguent pas extérieurement du reste de la famille.
Eiclavage. — Et pourtant, cette hideuse plaie de Tesclavage eat,
avec le réseau inextricable de leurs superstitions, le grand dissol*
Yant social des Mois. Une fois enlacé dans les liens de l'esclavage,
un sauvage ne s'en dépêtre plus jamais et y enchaine d'oflSce sa
femme, ses enfants, et toute sa descendance. Or l'esclavage se con-
tracte avec une facilité vraiment inouïe : esclave de guerre, esclave
pour dettes, pour immoralité, pour faute rituelle et sacrilège,
pourvoi, et, dans ce dernier cas, un œuf, ici, vaut un bœuf, un
grain de paddy vaut un picul de riz.
Théoriquement l'esclave peut se racheter : car le crime dont il
est coupable ou solidaire a été scrupuleusement tarilé d'après le
code pénal du pays.
Pratiquement, il ne le peut pas, car son maitre ae gardera bien
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— 308 —
de lui permettre d'acquérir par un travail supplémeutaire la somme
fixée par le tribunal des anciens.
Son village natal peut, il est vrai, offrir son échange; son oncle
paternel, par exemple, payer sa rançon; mais alors il devient Tes-
clave de son oncle!
Si son maître venait à mourir, Tesclave pourrait, d'après Fusage,
se libérer par l'offrande d'un sacriGce et l'introduction dans la
bouche du défunt d'un morceau de la viande immolée, ce seul acte
de piété entraînant ipso facto la libération. Mais c^tte victime pro-
pitiatoire, ce buffle libérateur, les héritiers du mort en empêche-
ront l'achat ou l'immolation.
Si encore un esclave se marie à une femme libre, celle-ci devra
rembourser intégralement au maître légitime la valeur marchande
de son époux, mais ce dernier devient en droit, et en fait, l'esclave
de sa femme! S'ils ont dans la suite des enfants des deux sexes,
tous les garçons suivront la condition servile du père et seront es-
claves de leur propre mère; mais toutes les filles seront libres. S'il
n'y a que des garçons ou des filles, ils seront l'objet d'un partage
égal, et une moitié sera esclave de l'autre !
Et voilà dans sa belle ordonnance toute l'économie sociale de
l'esclavage chez les Mois !
COMMERCE.
Après le commerce très rémunérateur des esclaves (3o à
ho piastres par tétel) que quelques chefs influents, comme celui
des Bà-Nâm, font quelquefois sur une grande échelle, vient le
commerce de détail dont les Cac L^i détiennent le monopole. En
voici le tableau résumé pour l'importation.
IMPORTATION.
Les termes usités sont, pour la région frontière, moitié moi,
moitié annamites, ainsi que je l'ai dit plus haut
Fers et aciers.
Rtpa, serpes à une lame, se vendent i m$t, c'est-à-dire pas tout
à fait une ligature annamite;
Au, haches à un fer, se vendent 9 m$t;
Yk, piochettes à deux fers, se vendent i m§t;
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— 309 —
Xàr-Lâng, petits boyaux à un fer, se vendent i m$t;
Xàng, sabres à une lame d'une coudée et demie, se vendent
3 m^t;
Xâng, sabres à une lame d'une coudée, se vendent s m$t;
Xàng-vocy couteaux à deux lames (i empan), se vendent i m^t.
Cuwre et laiton.
Vite, bols en cuivre :
i" Format pouvant coiffer la tête comme une calotte, le bol:
3 ro|it;
2** Format d'un diamètre moindre, le bol : i m$t;
Khéc, t^isses en cuivre grosses comme le poing, les deux tasses :
1 m^t;
Congy bracelets en laiton :
1** Gros diamètre, q tours de bras : i m|it;
îi** Moyen diamètre, *x empans : i m^l;
3** Fil, 10 brasses : i m^t;
Luc-Lçc, grelots que les Mois s'attacbent à la tête, aux bras, aux
chevilles, etc., dans les grandes cérémonies, dans les réjouissances
nuptiales, ou quand ils vont pacifiquement «? causer 'affaires ?» avec
un village voisin :
1"* LçC'bàu, de la grosseur du poing, la pièce : i m^t;
^° Lçc-ve, de la grosseur du pouce, la dizaine : i mçt.
Argent.
Cop (boucles d'oreilles), cercles en argent massif : la paire, lo,
90 et même loo m^t;
CéjhRùm, petits cercles en laiton argenté, aux deux extrémités res-
sortantes en forme d'oméga &>, qu'ils accouplent par 3o et 6o dans
l'intérieur de leur turban, comme un bourrelet, la paire : i m§t.
Étain.
ThieCy étain en feuilles laminées :
Ils en plaquent le grand peigne qui surmonte l'édifice compliqué
de leur turban; ib en revêtent, sous des filigranes de cuivre, la
poignée de leur sabre et le sommet de leurs lances également ser-
tissées de fil de laiton. Ils le découpent aussi en arabesques capri-
cieuses, cercles, lignes brisées, losanges de toutes formes, sur le
bois de leurs grands boucliers.
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— 310 —
Étain en feuilles, de la longueur de la main, de la largeur de
quatre doigts, de l'épaisseur de trois ou quatre feuilles de papier,
les 10 feuilles : i m$t.
Verroteries.
Cipomiy perles des cinq couleurs fondamentales, les ngû sâc de
rExtréme-Orient : le vert ou le bleu, le rouge, le jaune, le blanc
et le noir.
Mais les perles blanches, noires et rouges sont presque unique-
ment demandées :
1** Grandes, 7 millimètres de diamètre, le cent : 1 m$t;
2° Moyennes, 4 millimètres environ, par colliers enfilés, les
cinq coudées : 1 m$t;
3° Petites, 2 à 3 millimètres, les dix coudées : i m$t, ou par
colliers d'un empan , au prorata.
Gongs.
Gin ou Ghiàig. — ■ Un jeu de trois gongs ou tam-tam assortis,
s'embottant les uns dans les autres, avec renflement hémisphérique
au centre :
1** Grand modèle, valeur : 2 buffles;
2** Moyen modèle, valeur : 1 buffle.
Ding-La. — Un jeu de cinq cymbales plates, avec rebord droit
à la circonférence, s'emboitant exactement les unes dans les autres,
la première de 60 à 70 centimètres de diamètre, le jeu : 2 ou 3
buffles.
Xa-Na. — Très grande cymbale d'une brasse, 1 "*6o environ de
diamètre, la pièce : un beau cheval, estimé à i2om$t, mais qui
peut être revendu, en Annam, de 26 à /io piastres.
Le commerce de ces derniers articles, bien que très rémunéra-
teur, est fort délicat et exige une patience à toute épreuve. Car les
Mois sont extrêmement difficiles dans le choix de ces divers tam-
tam : il leur faut trois ou cinq accords qui, en se mariant, répon-
dent exactement à leur rythme musical. Aussi préfbrent-ils ces
gongs du vieux temps, où la science des alliages était plus avancée,
le travail plus consciencieux et l'exécution plus parfaite. C'est pour
cette raison qu'un Gôn Rèny tam-tam (c forgé par le temps ?}, peut
aller, pour un seul jeu, jusqu'à la valeur de 1 5 buffles.
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— 311 —
Un long nsage, pensent^ils, non Bans raison, en martelant sana
cesse le mëtal , en a fixé la note pour toujoun.
Jarres et poteries.
Mais il est encore plus diflScile de pénétrer les motifs de leurs
préférences pour les jarres de toutes formes et de toutes provenances,
qui font chez eux Tobjet d un commerce très actif. Ici encore les
plus vieilles sont les plus cotées; celles âgées de plusieurs siècles et
provenant des Hèû atteignent des prix fantastiques, et les jarres du
pays, décorées ou non, ont le pas sur celles de provenance chinoise.
Il est incontestable cependant, pour le vrai connaisseur, que les
arts ont subi un recul dans tout TOrient; on fait plus joli, mais
moins beau que jadis, et la céramique, elle aussi, est en déclin; or
nos Mois sont de fins connaisseurs.
Xà-lèn, jarre décorée, o"" 5o de hauteur : i buffle;
La même, lisse : i marmite n° 7;
Xà'lâm, autre jarre en terre mate : s buffles;
Gh^doc, hauteur 1 mètre : s ou 3 buffles;
Ghè-mi, faïence chinoise, o"* 90 : 9 pour 1 buffle;
Xà^nh, de o'^ho seulement : & buffles.
On est dérouté par ces bizarreries de calcul ! Mais voici qui est
plus fort :
Gh^s(rn~dàc, jarre en terre rougeâtre, lisse, à 8 oreilles ou cabo-
chons, alternant avec 5 Thàn4àn, lézards-margouillats, hauteur
1 mètre environ : jusqu'à 3o buffles;
Xà4on, jarre en terre bleutée, 9 à 19 cabochons, sans aucun or-
nement, valeur : 1 éléphant, soit, chez eux, de 80 à 100 piastres.
Autre jarre des Bà-Nâm , appelée la Mire et TEnfant, consistant
en deux petites jarres inégales, accouplées comme les frères Sia-
mois, l'une de o™5o de hauteur, l'autre de o^ao, couleur mate de
la canne à sucre rouge violacée, valeur : &o à 5o buffles.
Enfin, une autre jarre des Bà-Nâm, à double rangée de cabo-
chons près du pied et vers le col, décorée d'une informe et myst^
rieuse figure humaine, valeur sans prix : 1 00 buffles s'il le faut.
n est juste d'ajouter que dans ces derniers cas la superstition
tient la balance qui oscille au gré de tous ses caprices fantaisistes I
Bien qu'une partie de ces articles soit de provenance Moi, ils
sont tous rattachés au chapitre de l'importation. L^état de guerre,
en effet, qui règne d'une façon presque permanente entre les tribus
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— 312 —
les force à se servir de l'intermédiaire defe courtiers annamites
pour tous les échanges qui se négocient le long de la frontière.
Divers.
Cotonnades, peu demandées :
Annamites (longeur o^ia), blanches, 2 brasses : 1 mçlt;
Idem rouges, 1 brasse 1/9:1 mat;
Vài-dièu, rouge, i*''' choix, 2 brasses : 5 m$t;
Européennes, i brasse : 1 mat;
Sel, 10 tasses à riz : i m^t;
Chaux à bétel, 10 tasses : 1 m$t;
Poil et plume, 1 beau coq : 1 mat;
1 poule pondeuse : 1 m$t;
1 porc se mesure au tour de la taille prise sous les aisselles :
5 m$t Tempan.
Buffles, bœufs, chèvres^ etc., à débattre à Tamiable, comme tout
le reste, en définitive.
EXPORTATION.
La statistique de Texportation nVst pas non plus très surchargée:
Tabac, par paquets de 100 feuilles; les 10 paquets: i m^t;
Bétel, par paquets de 200 feuilles; les 10 paquets: 1 mat;
Cire, coulée dans un demi-bol; le pain: 2 m^t;
Idem, coulée dans une demi-tasse; le pain: 1 mat;
Rotins fendus en deux , par brins :
1° D'une brasse et demie de longueur, les 5oo liens: 1 m§l;
2" D'une brasse seulement, les 1,000 liens: 1 m$t;
Coton sauvage, à filer, par pelotes de la grosseur du poignel;
les 10: 1 m^l;
Arec, la contenance d'un grand vàa: 1 m|t;
Cardamome {Sa-Nhom), une petite hotte de la contenance d'un
grand bol : 1 m^t ;
Bois de cerf, d'un emploi fréquent en médecine chinoise :
1" Ggc-Nai, bois plus ou moins grands, la paire : depuis 1 mçit;
2" GaC'Nhung, bois tendre qui repousse après la chute des ra-
mures : 20 à 3o m^t, et se revendent en Annam quelquefois jus-
qu'à 120 ligatures (i5 piastres).
Riz, — Je ne citerai que pour mémoire le riz, le maïs, le ricin,
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— 313 —
les arachides, les patates, etc., qui, avec des voies de communi-
cation plus faciles et des moyens de transport moins rudimentaires,
pourraient donner naissance à un trafic très rémunérateur.
Cannelle, — Commerce assez important, surtout chez les Moïs
du Nord du Quâng-Ngâi et particulièrement du Quâng-Nam.
Qué-thanh, ou cannelle de première qualité, se vend 3 piastres
Tonce.
Qîié ordinaire, descend de 9 à 3 ligatures le morceau.
Le Qué-thanh est la très vieille écorce qui, à la pression de
Tongle, donne un peu d'huile odorante.
Bois d'aigle. — Les différentes espèces de bois d'aigle sont une
des richesses des pays Mois, mais dont l'exploitation inintelligente
aura bien vite tari la source.
On croit généralement que ce bois parfumé est une excroissance
ligneuse, une sorte de chancre extérieur, ou bien encore une sécré-
tion comme l'encens.
C'est une erreur commune qu'une explication détaillée pourra
peut-être dissiper sans cependant la résoudre entièrement.
Les différents arbres qui le produisent sont connus sous le nom
générique de Hunmg m^c (bois à parfums) :
1* Bois d'aloès (Chânh-Tràm)^ se rencontre dans le cœur des
espèces suivantes: le Cây-Geo {Aloexylum agaUochum); le Cây-Duâi
{Sahadara capitulata); le Xwcmg-Rhng {Euphorbia anUquorum); le
Muàng-Tuong, et quelques autres encore.
Sa ressemblance avec la fleur du bananier déjà en fructification
et encore enveloppée de sa spathe le fait surnommer Bâp hwom,
2" Bois d'aigle (Ky-Nam), ne se trouve que dans l'arbre appelé
Cày Vdu-Bàu.
Il consiste, d'après moi, en un épanchement interne qui produit
une modification morbide du cœur de l'arbre plutôt qu'une décom-
position proprement dite, sous l'action lente de la pluie et de
l'humidité. Cette infiltration a pour origine une cassure, une fente,
une cavité quelconque à la naissance des branches faîtières.
\^n Bâpj quelquefois deux, rarement trois, suivant l'âge de
l'arbre, se forment dans le cœur du Vdu-Bàu et peu à peu im-
prègnent de l'huile qui s'en dégage toutes les fibres environnantes
jusqu'à l'écorce et aux racines.
Ce Bâp est donc la mère du Ky-Nam^ c'est comme un accumula-
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— S14 —
tear des principes odorants qui sommeillent dans Tarbre. Car
beaucoup de VàuSdu, de Gi6, etc., répandent déjà le parfum du
Ky-Nam et cependant, n'étant pas encore parvenus à Tétat de bois
d'aigle, nont aucune valeur marchande.
On appelle, à proprement parler, Ky-Nam le bois d'aigle encore
vert, c est-à-dire encore vivant, qui, mis à Tépreuve de Teau, y
surnage: Nii (flotter).
Le Tràm-hwœng est le bois déjà mort, qui coule au fond de l'eau:
Trdm (plonger).
Le Tàc'Hwamg est la partie ligneuse immédiatement sous Técorce.
Ceci dit, voici les prix de vente en Annam:
i" qualité, Ky-Nam : 3 piastres l'once;
û"" qualité, Tràmnhwa>ng: 9 pilastres l'once;
3* qualité, Tôc-hwcmg: i piastre l'once.
Le Bàp-Tràm^ qui dépasse rarement lo à la centimètres de dia-
mètre à sa plus grande circonférence et ao à 3o de long, se vend
de 3oo à 6oo ligatures. Les racines qui, comme la cannelle,
donnent , à la pression, de l'huile parfumée, sont très recherchées.
L'écorce, par contre, n'a aucune valeur.
Propriétés : En médecine chinoise le bois d'aigle est employé
contre les maux de ventre.
En superstition, un fragment, porté au cou dans un petit sachet,
procure toutes sortes de bonnes fortunes qu'il serait trop long
d'énumérer ici.
En commerce, un simple morceau habilement dissimulé dans
les marchandises en assure le fructueux écoulement.
En économie domestique, c'e^i du bonheur pour la maison I tout
comme chez nous la corde de pendu.
Rituellement , c'est l'encens préféré par le nerf olfactif des idoles:
les mânes des ancêtres n'y sont pas insensibles.
Jadis, les baguettes d'encens, que l'on pique dans les brûle-
parfums, devaient être entièrement en bois d'aigle. Mais cette
essence précieuse se faisant de plus en plus rare en Chine, et
l'instinct commercial gagnant chaque jour davantage sur l'idéal dé-
gagé de la matière, il vint un temps où les cassolettes s'éteignirent
sur les autels domestiques. Pour y porter remède, un empereur
philosophe décréta, en sa qualité de fils du Ciel, que dorénavant
de vulgaires bâtonnets recouverts de poudre de bois d'aigle suifi-^
raient moralement pour les usage liturgiques.
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J
_ 81B —
Ce rescrit mémorable a fait époque dans les annales du com->
merce de détail.
Défentes ff éléphants. — Plusieurs espèces, dont voici les princi-
pales :
Ngà Dà, ivoire pierre; défenses courtes relativement à leur fort
diamètre et à leur poids élevé; couleur blanc sale;
Ngà Nû^a, ivoire strié; défenses plus longues que les précédentes,
comparativement à leur diamètre plus petit, et relativement plus
légères; couleur très blanc;
Ngà Mdy, ivoire rotin, défenses courtes, effilées et légères, cou-
leur de rotin, ou de vieil ivoire;
Ngà Tre, ivoire bambou, dont la circonférence porte des nœuds,
comme le bambou/
Les Mois échangent les défenses d'éléphant contre la valeur de
5 à 90 buffles.
Les Chinois les achètent en se basant sur le picul, du poids
global de Uo ligatures en zinc (ligature étalon de 600 sapèques
de zinc).
Comme ligature^monnaie elle se nomme Tiin Këm, et comme
ligature-poids Tien nH.
Une paire de défenses d'un poids inférieur à 10 ligatures, i^k',
se paie de 3 à 9 piastres par chaque ligature; de 10 à i5 liga-
tures, 10 à 19 piastres; de i5 à 90 ligatures, 19 à i3 piastres:
de 90 à 95 ligatures, i5 piastres en moyenne.
Au-dessus, une paire de défenses peut monter à3ooou/ioo
piastres et plus.
Une paire du poids total d'un picul atteindrait une somme fabu^
leuse; mais elles sont plus rares ches l'éléphant de l'Annam que
chez son congénère de l'Afrique.
Leur exportation en Chine laisse encore, tous frais défalqués,
un bénéfice net du quart et souvent du tiers de la valeur.
L'ivoire est donc ici plus cher qu'en Europe, où le marché est
largement approvisionné par les ivoires du Congo et des Grands-
Lacs, de dimensions plus grandes, mais par contre de qualité infé-
rieure comme finesse de grain.
Come de rhinocéros. -— Valeur : 5 à 1 o buffles chei les Moïs.
En Annam, quand son poids total ne dépasse pas une ligature,
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— 316 —
niiy une corne de rhinocéros peut se vendre de lo à i5 piastres
par chaque once.
Au-dessus, le prix monte proportionnellement de i5 à so pias*
très par fraction.
Une corne de la hauteur d'une coudée, bien régulière et sans
aucun défaut, se disputerait entre 3oo et 5oo piastres.
Mais, pour être d'un placement facile et plus rémunérateur, une
corne doit être relativement fraîche et provenir d'un rhinocéros
récemment tué.
Propriétés médicinales — Du reste, tout, dans ce lourd pachy-
derme, peut faire l'objet d'un fructueux commerce, basé sur la
bêtise humaine. Tout, en effet, tout en lui, des pieds à la tête, est
employé dans la médecine chinoise, car tous les remèdes dans la
composition desquels il entre doivent participer de sa nature fan-
tastique.
Remèdes d'une efficacité inouïe que ses bouses desséchées, ses
sabots râpés en poudre Gne, sa chaire saignante ou hautement fai-
sandée, peu importe; son cuir lui-même, raclé en minces pelures.
Infaillible, la corne surtout : soit en pilules pharmaceutiques, soit
tournée en petites tasses minuscules dans lesquelles tout breuvage
se change en médecine, tout poison criminel en potion bienfai-
sante.
Mais le sang ! le sang du cœur surtout. Car n'allez pas vous
évertuer à leur expliquer le mystère de la circulation : vérité en deçà
des Pyrénées , erreur au delà !
Ce sang, figé dans le cœur après la mort foudroyante par une
balle à pointe d'acier, ou plus lente par une flèche empoisonnée
lancée par un fusil de munition, oh ! quel Esculape aux yeux bridés
nous en révélera toutes les propriétés secrètes ?
Et cependant, un séjour déjà long dans ces pays d'Orient m'a
convaincu qu'il ne fallait pas toujours médire de cette médecine
naturelle, de cet empyrisme séculaire, de ces diagnostics stupé-
fiants, dont les faits confirment souvent les arrêts. Au lieu de tout
rejeter en bloc, nos savants trouveraient intérêt et profit à les étudier
de plus près.
Que telles muqueuses, telles sécrétions, telles modifications orga-
niques, dont le corps des animaux devient le sujet de laboratoire ;
que leur sang, leurs fibres, leurs glandes, que sais-je? aient la
propriété de conférer à l'homme l'immunité bacillaire, la neutra-
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— 317 —
lisation des toidques, la santé, en un mot; cest ce que les décou-
vertes actuelles confirment tous les jours par des faits nouveaux.
Il convient toutefois de débarrasser la route de tout ce fatras de
puérilités, de cet illogisme pédant, en un mot, de tout ce charla-
tanisme de la médecine indigène.
Ici, pas de «r médecin malgré luir, , mais malgré la Faculté, oh
combien ! Sans études préalables, sans diplôme ni contrôle, le
premier âne bâté qui se rencontre peut, s'il le veut, ttintrarein
nosiro dodo corporen^ médecin et pharmacien tout à la fois, pour le
plus grand profit de cette association commerciale.
MÉDECINE DES MOlS.
Peu ou point de remèdes chez les Moïs-th^c, et rares également
ces guérisseurs diaboliques, souventes fois fumistes, connus plus
haut sous le nom de Bo^djau et qui , par des succions contorsion-
nées, extirpent du corps malade Tombre d'une flèche lancée dans
Tombre par Tombre d'un archer.
Ce criminel par persuasion (car aucune maladie ne saurait pro-
venir d'une cause naturelle) est régulièrement une pauvre veuve ou
une orpheline sans défense. A défaut de remèdes leur vente comme
esclaves procure au malade et à ses infirmiers des bénéfices tan-
gibles.
Chez nos Moïs-thuôc les mœurs sont plus douces, et le contact
journalier des Annamites a un tant soit peu humanisé ces natures.
H n'est pas rare de les entendre s'écrier: rrle Ciel l'a voulu .S ffle
Ciel l'a décidé ainsi Îtj, et ils se courbent sans récriminations devant
la fatalité. En désespoir de cause ils interrogent la sybille, je veux
dire le Ma-gan.
RELIGION.
Le Ma-gan est le mystère qui m'a le plus dérouté quand j'ai tenté
de pénétrer dans ce domaine religieux qui, par suite de la co-
eûstance des traditions khmères, est encore à explorer en détail.
Vue d'un regard superficiel , la religion des Mois semble un pan-
démonium aux multiples aspects: les mânes, les fétiches, les au-
gures, rien n'y manque. Cependant, pour moi, la croyance à l'unité
de Dieu domine tout cela.
Le Ciel. — Dieu, c'est le Ciel. Mais le Ciel, qu'est-ce, en dernière
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analyse? Eh bien! je crois, sans hésiter, que, quelles que soient
lobscurité du terme et lëpaisseur du voile qui couvre à leurs yeux
cette entité mystérieuse et quoi qu'il en soit de la grossièreté des
déductions pratiques, Tidée primordiale est pure el sutt alliage.
Fétiches. — Tous ces fétiches sans nombre, ces cailloux bizarres,
recueillis souvent sous bénéfice d'inventaire, ces poils, ces dents,
ces morceaux de cornes, tout cela demandez-leur ce que c'est?
Non, ce n'est pas le Ciel I Ce n'en est qu'une émanation indirecte,
un don prêté aux mortels ; ne pas les conserver religieusement,
omettre de les arroser du sang des victimes, de les vénérer avec
crainte, serait «f offenser le Ciel?).
Et le Ma-gan lui-même? — Ils vous répondront: il est «r au-
dessous t) du Ciel.
Morgan. — Or ce terrible Ma-gan, qui semble tenir une place si
grande dans leur vie religieuse , est — Risum teneoHs amici — tout
simplement un petit tubercule de la longueur et de la grosseur du
pouce, de la forme et de la couleur du safran.
Mais sa poudre, criminellement mélangée aux aliments, déter-
mine l'enflure générale du corps et la mort à brève échéance. Une
autre espèce, blanche, ne produit son effet qu'à la longue; cW la
plus généralement employée pour se débarrasser en silence des
voleurs ou des marchands sans conscience. Une troisième, enfin,
produit la mort instantanée.
Par extension, les Mois donnent le nom de Ma-gan k toute méde-
cine européenne dont les remèdes extraordinaires déconcertent
toutes leurs théories médicales.
Poisons. — Tous les Ma-gan mois sont poisons, mais tous les
poisons ne sont pas Ma-gan, malgré le mystère qui préside à leur
trituration dans les ténèbres.
Voici la recette de l'un d'eux, employé surtout pour la chasse
aux éléphants :
Une mixture cuite h feu doux et dont le suc d'une liane appelée
cong fait la base gluante; cette sève doit être recueillie par incision
au printemps surtout; on recommande, en particulier, pour cette
opération, le 1 5 de la lune et l'heure de minuit ;
Puis un mélange intime de peau et de foie de crapaud, de Ot
wiém, petit piment à gousses très mordantes ; de venin de cobra et
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— 319 — ,
de quelques autres ingrédients dont ils m'ont caché le secret. J'en
abandonne gracieusement la recette aux sorcières de Macbeth.
LeMa-ganest partout, bien que nul n'ose ni le fixer ni porter sur
lui une main sacrilège. Il est suspendu dans la Rang communale,
sur la porte du village, dans le sac aux amulettes. On l'interroge
daos tous les actes importants de la vie, pour l'issue d'une maladie,
le succès d'une expédition.
Bàrgiau. — Mais c'est au seul Bà-giau (le BMjau des Ba-nhars)
que revient le terrible -ministère de lui faire «r boire* le sang des
victimes par ses fibres desséchées. Terrible, car n'est pas sorcier
qui veut, et redouté, car le Bà-giau est le mauvais génie du village.
Son pouvoir ténébreux, fait de poisons et de maléfices, écarte tout
de son chemin. S'il vient s'asseoir dans la maison commune, un
large vide se fait autour de lui ; s'il offre quoi que ce soit, on attend
son départ pour se débarrasser d'un présent sujet à caution : —
Timeo. . • Bà-giaux. . • et dmuifêrmUêl
Sa femme elle-même ne touche jamais aux aliments qu'elle a
préparés pour lui seul.
Tout n'est donc pas rose dans le métier de sorcier et la lune de
miel elle-même n'en doit être que la lune rousse !
iiufimûm. — L'initiation d'un Bà-^iau est, dit-on, très longue et
des plus pénibles pour la nature. L'adepte doit jouir d'une consti-
tution robuste, d'un esprit dégagé de tous scrupules et d'une élo-
quence sachant se jouer dans les arcanes des oracles les plus retors.
Car celui dont la main tremble, dont la langue balbutie, dont l'âme
vacille, oh 1 celui-là, malheur à luil II devient non le maître, mais
la victime du Ma-gan, qui, après avoir torturé son âme par la folie,
achève son corps par une mort dont on ne parie que tout bas !
Les Mois aiment vaguement le Ciel, mais n'ont pour le Ma-gan
qu^un sentiment de crainte et de répulsion. Mais alors, celui-ci ne
serait-il donc que le siège matériel, l'habitat terrestre d'une puis-
sance occulte formidable, auteur de tous les maux? Ne serait-il pas
le second terme, dans cet antagonisme étemel des principes du
bien et du mal, dont la dualité régit cet Orient reculé dont sont
venus les H6>i 7
Question profondément troublante à laquelle je n'ose encore
répondre.
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— 320 —
CtdU des ancêtres. — Le culte des ancêtres occupe le troisième
rang dans le système religieux des Mois.
Ces mânes errantes, dans les solitudes d'outre-tombe, y conser-
vent, parait-il, ces habitudes de razzias, d'embuscades et de noires
félonies qui jadis avaient fait le charme sauvage de leur vie d'un
jour. Bien que très immatérielles, il est vrai, ces pratiques invé-
lérées ne laissent pas de troubler fort le repos des vivants. Aussi
ces derniers s'efforcent-ils de les conjurer, de les apaiser, de les
rassasier par le sang des victimes, l'odeur des libations et le culte
des sépultures.
Sépultures. — Mais ici, chez nos Moïs-thuôc, la mort semble
avoir divisé ceux que la vie avait unis dans la solidarité' des mêmes
villages, des cultures en commun, des luttes côte à côte et des
jarres fraternelles I
Car tandis que les uns, les Indo nésiens au sang pur ou simple-
ment métissé d'annamite, reposent dans ces tombeaux gracieux,
sous rencorbellement des toitures légères, décorées de figurines
grimaçantes et de banderoles aériennes; les autres, les bâtards
des H5'i, dorment farouchement sous des tumuli de pierres brutes
oà l'urne funéraire d'une vulgaire marmite a recueilli leurs cendres.
Inhumation et crmaiion. — Et maintenant encore, les rites sécu-
laires de l'inhumation ou de la crémation se perpétuent, sans
jamais se confondre, dans les mêmes villages mois des frontières
de TAnnam où ce métissage s'est accompli.
Il semble donc que des règles très précises doivent présider aux
alliances entre les descendants des deux races, car rien ne parait
troubler, d'un côté ni de l'autre, ce culte des traditions antiques.
11 i*eslerait encore à parler de la constitution de la famille chez
les Mois, de leur droit coutumier, des épreuves judiciaires, de leur
code pénal, dont l'amende est la plus commune sanction; de l'état
de guerre permanent qui les divise et les affaiblit de jour en jour ;
mais toutes ces questions ont déjà été traitées avec une autorité à
laquelle je ne saurais prétendre.
Je me borne donc à ajouter une remarque, c'est que, quelle que
soit la sagacité de l'observateur, ses déductions sur les Mois seront
généralement entachées d'erreur par leur point le plus délicat. Car
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— 321 —
uotrc tort ù nous, logiciens do la vieille Europe, c'est de prendre
ce peuple pour un métal homogène et do vouloir le couler de totites
pièces dans un moule unl(|ue, toujours le même, car les principes
qui font créé ne varient pas.
Or nous ne fixerons jamais cette ume flottante des Mois, toute
remplie de contradictions qui nous désorientent à chaque pas : une
probit« vraiment scrupuleuse et des razzias continuelles, le respect
de la parole donnée et toutes les arguties de la chicane,, dos mœurs
presque patriarcales et des coutumes plus que barbares: et do
même, dans le domaine religieux, à côté d'une aspiration assez
précise vers le Ciel entrevu, réminiscence lointaine d'une croyanccî
oubliée, tout un chaos inextricable de superstitions glissières qui,
fatalement, dans la pratique, réduisent ce culte à nétre guère
qu'une série de mesures défensives contre le mal, sous toutes ses
formes.
Voilà les Mois dans toute la complexité de leur âme, dont la force
d'inertie semble la qualité maîtresse.
.(}uei sera leur avenir?. . . . Rempliront-ils les radieuses espé-
rances des. uns ou les sombres pronostics des autres ? La race estr
elle toujours en marche vers le progrès, ou s'achemiue-t-elle vers
son déclin ? La civilisation lui apportera-t-elle un regain de vita-
lité, ou l'acbèvera-t-elle sans rémission? Qu'adviendra-t-it quand
le pouvoir moralisateur du missionnaire sera débordé par le trafic
du commerçant?
Lisez ce qu'un patient observateur dit de l'Océanie : tr II semble
que, du moins en Polynésie, le voisinage des Européens soit
mortel aux indigènes. Ceux-ci diminuant partout avec uoe effrayante
rapidité, la place sera bientôt laissée aux nouveaux occupants et la
race polynésienne ne pourra se maintenir que par des croisements.
(H. Jacottet.)?»
Si, pour nos Mois d'Indo-Chine, cette éventualité semble bien
peu probable dans la cause indiquée plus haut, il en est une autre
qui aura peut-être plus d'efficacité dans ce travail de lente désa-
grégation.
Lorsque des routes commerciales sûres et faciles seront ouvertes
vers les hauts-plateaux, les Annamites, qui s'essayent déjà à y dé-
verser le ti*op-plein de leur population — ces Annamites plus
patients, plus tenaces, plus intelligents, peuple agriculteur par
excellence et dont une natalité croissante double les réserves de
GéOGBAPBlE, N*' 1-2. — 1900. SI
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— 322 —
f avenir — monteront en masses profondes u Tassant des pays
mois.
Alors, ces Mois, sans cohésion, broyés par cet étau géant dont à
rOuest les Laotiens et à TEst les Annamites seront les deux mù-
choired , refoulés sans trêve par la poussée irrésistible de ces der-
niers surtout, isolés peu à peu, finalement relégués dans la soli-
tude farouche des sommets dévastés par leurs rày ; ces pauvres Mois
auront-ils le sort des Hô'i, et, comme ces derniers, leur rare>
vaincue dans une rencontre inégale, s'acheminera-t-elle, par une
dégénérescence continue, vers lanéantissement final?
C'est le secret de l'avenir.
Quoi qu'il en soit, et pour le présent, notre rôle social, noln*
devoir de protecteurs est de lutter pour son relèvement, de ne lui
donner de civilisation que la dose qui convient à son organisme, vl
surtout — et ceci est ma conviction profonde — d'aider, sinon d'un
secours eflicace, du moins d'une neutralité bienveillanle, le patient
effort de nos missionnaires qui , en fixant au sol ces tribus nomadt^ ;
en détruisant leurs abus, leurs préjugés, leur horizon intellectuet
él en élevant leur sens moral, leur enseignent le seul idéal qui ait
jamais conduit les peuples à la vraie civilisation.
Kim-Son, avril 1899.
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BULLETIN
DU
COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SCIENTIFIQUES.
SECTION
DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
îj^Kj-
PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCE DU SAMEDI 2 JUIN 1900.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LÀ GRYE, MEMBRE DE L*INSTITUT.
La séance est ouverte à U heures et demie.
Lecture est donnée du procès-verbal de la séance du 5 mai, qui
est adopté.
M. le Secrétaire dépouille la correspondance, qui comprend des
envois d'ouvrages de MM. Darsy, Durand et Taffanel, général Gal-
lieni, de Nion et Suess, renvoyés à Texamen de MM. Grandidier,
DE LÀ NOB, LOIIGNON BT G. MaRGEL,
M. A. DR Barthélémy donne lecture d'un rapport sur un volume
de M. P. Cazalis de Fondouce intitule VHérault aux temps préhisto-
riques,
M. Bouquet de la Grye résume les dernières publications de la
Société de géographie de Lorient et de la Société des éludes mari-
times et coloniales.
frLe n"" 30& du Bulletin de celte dernière Société, dit le rappor-
Gio«ftAPHii, N" 3. — 1900.
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— 324 —
teur, coQlient un article de M. Guillaume Grandidier sur son ré-
cent voyage à Madagascar. Après avoir, dans ses premières pnges,
rendu hommage au général Gallieni qui, en peu de mois, a prouvé
que Ton pouvait mener de front la pacification, Tadminislration .et
la colofiisaiion du pays, M. Grandidier g'occupe des productions
de celte grande île et la divise en régions tout à fait distinctes.
(fLa première, ^ règiie la brousse, allant d(| littoral aux pre-
miers contreforts; la forêt, qui vient ensuite; et enfin le plateau.
ff Débarqué à Majunga, notre voyageur s'est d'abord rendu à
Morondova qui ne lui parait pas destiné à un très grand avenir; il
pousse ensuite une pointe jusqu'à Mahabo, capitale du Menabé, où
la reine Rasinaotra, après l'avoir bien accueilli et promis de l'aider
en toutes choses, fait enterrer le lendemain un bœuf vivant en sa-
crifice, pour qu'il ne trouve rien dans ses fouilles.
ffTuléar, silué à 34o kilomètres au sud de Morondova, est un
port qui a une grande importance. Il sert au transit pour la colonie
du Cap et l'on y embarque des bœufs à cette destination, du caout-
chouc pour les ports européens et des pois pour file Bourbon.
w Pendant son séjour à Tulear, M. Grandidier fit une excursion
dans le pays des Mahafily, où il assista à une cérémonie destinée à
rendre la santé à un chef. Elle consistait à l'étendre sur une plate-
forme construite à cet effet, puis à sacrifier des bœufs dont la chair
est dévorée par les parents avec l'accompagnement obligé de rasades
de rhum et de cris étourdissants.
rDans une autre excursion, aux marais d'Ambolisatra, M. Gran-
didier fit de nombreuses trou>ailles d'ossements fossiles appartenant
à des Lémuriens de taille gigantesque.
rr Après un séjour chez les Anlanosy et les Bara, notre voyageur
monta sur le plateau central, dont il fait, au point de vue de la
végétation, une description peu attrayante.
ffll indique que les Hovas ont un talent particulier pour faire
des irrigations, alimentant des rizières dont le produit fait la base
de leur alimentation.
ffM. Grandidier parle ensuite de l'exploitation des mines d'or,
et, quoique ce métal existe à peu près partout et qu'il soit extrait
en nombre de points par les indigènes, il ne croit pas à la possi-
bilité de grandes entreprises pouvant rémunérer les capitaux em-
ployés.
frLe rendement du lavage des sables ne parait pa£ donner plus
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— 325 —
de s ou 3 grammes d'or par mètre cube, et Ton n'a pas encore
trouve de Glons de quartz ayant une teneur suffisante pour payer
les frais du broyage.
er Quant aux autres minerais, par exemple ceux de cuivre ou de
zinc, ils sont situés si loin de la mer que Ton ne saurait, ii Theure
actuelle, les considérer autrement que comme une réserve pour
lavenir.
frLes mines de charbon, dont les affleurements étaieni signalés
des i855 et dont les couches devaient s'étendre sur plusieurs cen-
faines de kilomètres carrés, appartiennent non au terrain carboni-
fère mais au trias; ce sont des lignites en réalité non exploitables.
tM. Grandidier termine son récit en déclarant qu'à Madagascar
il y a beaucoup à faire, mais que sa destinée dépend uniquement
des chefs qui seront chargés de la gouverner. ^
"Le même numéro du Bulletin des études coloniales , ajoute M. Bou-
Q( KT DE LA Grye, contieut une description de Tiotérieur du Tonkin
divisée en deux chapitres. Le premier va de Hanoï a la frontière
de Chine en remontant le fleuve Rouge. Le second , partant encore
de Hanoi, suit le littoral jusqu'à Moncay. La description de toutes
les localités situées sur le bord du fleuve est intéressante. On y
parle souvent des tigres qui, venant parfois happer la nuit les sen-
tinelles, ont contraint de les hucher sur des esi)eces de miradores.
Le colonel a vu le pays surtout au point de vue militaire, donnant
le pas aux descriptions des forts des casernes et des hôpitaux; son
récit a, par cela même, une spécialité de vues que l'on ne trouve-
rait pas dans ceux d'autres voyageurs.
rrDans le deuxième chapitre, nous trouvons une description de
la belle ville d'Haïphong, puis de la baie d'Halong, avec ses mille
Ilots et ses mines d'Hongay et de Kebao. Cet article aura une suite,
mais, tel qu'il est, il fait connaître le Tonkin comme un pays
riche, oik les Européens peuvent, dans sa parlie haute, se guérir
aussi bien qu'en France de l'anémie provenant d'un séjour prolongé
dans le delta.?)
M. Paul BoYER fait connaître une notice de M. le baron de Baye
sur les Kourganes du Kouban (Caucase).
Le même membre dit ensuite quelques uiots de la dernière mis^
sion de M. de Baye dont les premiers résuliats ont été exposés par
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— 326 —
le voyageur dans un rapport très sommiiire adressé à M. le Minislre
de l'instruction publique.
M. H. CoRDiER présente en ces termes à la Section deux caries
rapportées par M. de Vaulserre, <jui accompagnait M. Bonin dans
son dernier voyage.
ff Je n'ai que fort peu de clioses à dire sur ces cartes. M. le >i-
comte de Vaulserre est un explorateur indépendant, qui a voyagé
successivement avec M. Charles-Eudes Bonin et M. André Leclere,
tous les deux chargés de missions en Chine par le Gouvernement
français. Au cours de ses voyages, il a relevé avec soin les itinéraires
parcourus et, en particulier, le Yang-tse, à partir de Soui-fou; il
a, en outre, obtenu les deux cartes que j'ai l'honneur de déposer
devant vous aujourd'hui. Ces cartes, dont Tune a été dressée sous
la direction d'un fonctionnaire chinois au courant des méthodes
européennes, sont celles de régions daus lesquelles sont groupés les
peuples lolos. Ces peuples, répandus dans le Se-tchouan. et surtout
dans le Yunnan, ont une écriture spéciale, étudiée par divers sa-
vants français et étrangers, et, en dernier lieu, par M. l'abbé Paul
Vial, missionnaire du séminaire des Missions étrangères de Paris.
f Nous possédons, à Paris, la plus riche collection de manuscrits
lolos; elle se compose de dons du prince Henri d'Orléans, de
M. Pierre Lefèvre-Pontalis et d'autres explorateurs qui les ont, sur
ma demande, déposés dans la bibliothèque de rÉcole des Laugues
orientales vivantes. M. de Vaulserre, désireux d'offrir ces deux
cartes à nos établissements publics, a bien voulu me consulter.
(T Je lui ai donné le conseil de les faire remettre à l'établissement
qui possédait déjà un grand nombre de manuscrits lolos, c'est-h-
dire à l'Kcole de la rue de Lille, en s'adressant toutefois comme
intermédiaire au comité des travaux historiques et scientifiques.
(rMa mission est maintenant terminée; il appartient à l'Adminis-
tration de savoir si elle doit donner suite au vœu de M. de Vaul-
serre, — ce qui, d'ailleurs, ne me parait pas souffrir de difficultés.'»
Les conclusions du rapporteur sont renvoyées avec avis favorable
à l'Administration.
M. A. Grandidier analyse un mémoire de M. Le Gallois publié
dans le Bulletin trimestriel de la Société de géographie de PEst sous ce
titre : Americ Vespure et les géographes de Saint-Dié,
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— 327 —
M. Hamy rend compte du dernier bulletin de F Union géographique
du Nord de la France pour 1899.
crLes sympathies unanimes qu inspire duns notre pays le vaillant
petit peuple des Boërs, luttant jusqu'au bout contre les forces écra-
santes du puissant empire britannique, se sont traduites au sein des
sociétés de géographie de province par des séries de conférences
retentissantes dont Técho nous revient par les bulletins de ces di-
verses compagnies. Le Havre, Boulogne, Douai, Dunkerque ont
protesté en faveur des Républiques sud-africaines, et V Union giogror
phique du Nord de la France et le Bulletin de la Société de géographie
de Dunkerque contiennent tous deux, dans leurs derniers numéros,
des éludes sur les Boèrs.
r Celle de M. Salone, publiée par VUnion, résume d'une façon
intéressante l'histoire des exodes des Boërs et les origines du conflit
aclut^l.
tr L'élément protestant français serait entré pour un quart environ,
suivant Toraleur, dans la population coloniale sud-africaine de la
fin du XVII* siècle, mais, dès 1780, au témoignage de Le Vail-
lant, il n'y avait plus un seul vieillard qui parlât encore notre
langue.
?f Un second article de M. Terquem complète le xx* volume de
F Union géographique; il est intitulé Ce qu'à coûté le port de Dunherque;
ce quil rapporte. Dunkerque est aujourd'hui le Iroisième port de
France; son tonnage est de 2,998,90^ tonneaux, et les droits per-
çus «^élèvent à 28,145,984 francs, c'est-à-dire qu'ils sont huit fois
plus élevés qu'ils ne l'étaient avant la transformation du port.''
Le même membre lit un compte rendu de deux brochures de
M. Emile Camau sur ta Géographie de In Proi^enre et F Homme des ca-
vernes en Provence,
M. G. Marcel analyse le troisième trimestre 1899 ^^ BiJletin de
la Société de géographie de Marseille.
rDans ce numéro, M. G. Bourge, capitaine aux Messageries ma-
ritimes, continue l'excellent travail qu'il a entrepris sur les ports de
l'Australie. Cette fois, c'est Hobart qu'il étudie. Tour à tour, il
passe en revue l'histoire de son origine, si intimement liée à la
deslruclion des indigènes, et de ses progrès sous une série de gou-
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— 328 —
vernears dont quelqiios-uns furent des homnaes Hé haute valeur,
comme le colonel Sorel el sir John Franklin. Des détails précis
sur la nature du commerce et le mouvement du port, qui s'élevait
en 1896, à 3o millions de francs, sur le climat de la colonie, sur
la population de la ville complètent cette étude qui figurera en
bonne place à côté de ses aînées.
«rDans ce même numéro, M. Saint-Yves continue le récit d'une
rapide excursion qu'il a faite dans l'Erythrée italienne.
rMais le morceau capital et le plus suggestif de ce fascicule,
c'est une comparaison instituée par M. Estrine entre Hambourg et
Marseille. L'article est court, mais pleins de faits el il ne s'en
grave que mieux dans l'esprit. 11 y a \h des chiffres et des données
à étudier par les pouvoirs publics. Ils son! d'accord avec ce que
nous savons de visu et de auditu de Marseille, et les conclusions de
M. L. Estrine s'imposent absolument. En i83a, Hambourg, essen-
tiellement ville de transit par eau de l'Allemagne, était au septième
rang et Marseille au troisième sur la liste de tous les ports du
monde. Grâce au perfectionnement de son outillage, de ses instal-
lations, du développement de la batellerie sur les fleuves et les ri-
vières de l'Allemagne^^), de l'importance des transbordements qui
s'opèrent à Hambourg pour les ports de la Suède, du Danemark,
de la Russie et de la Hollande, cette ville a vu son tonnage s'élever,
en 1899,3 10,366,597 tonnes, alors qu'il ne montait à Marseille,
la même année , qu'à 1,191,567 tonnes.
tSi cette dernière ville est presque à la hauteur de Hambourg,
au point de vue du |)erfectionnemenl de l'outillage, on n'y a rien
fait pour y attirer le fret , par la création de voies économiques el
Taménagemeut des canaux et rivières. M. Estrine réclame l'exécution
du canal de Marseille au Rhône, d'un canal latéral au Rhône, car
malgré les sommes dépensées pour la régularisation du cours de ce
fleuve, il n'est navigable qu'à certaines époques et pour des baleaux
spéciaux, enfin r«!tablissement d'une seconde voie ferrée indépen-
dante qui mette Marseille en communication directe, rapide et éco-
nomique a\^cc le centre de la France. Enfin, il serait heureux que
disparaisse cette funeste idée des compagnies de chemins de fer
qui voient des concurrents dans les rivières el les canaux, alors que
^'^ Cette question du rôle des cours aVau dans le développement économique
d'im pays vient d'être étudiée pnr M. Louî-i Lftnitfe, qui vîeril de publier une
Etudfi très documentée iur la navigation ititérihûre èh AlUriih^nK
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_ 329 —
toujours le trafic sur les voies ferrées auj^menle parallèlement à
celui qui se fait sur les voies d'eau. D'ailleurs, presque toujours la
clientèle est differeule.
tr Comme on le voit par ce rapide résumé, l'étude de M. L. Es-
trine est pénétrante et patriotique, et d'un patriotisme local qui est
d'accord avec les intérêts généraux du pays.
<r A citer encore dans ce fascicule une rapide élude géographique
et topographique de M. Audin sur la côte des Maures, ce fragment
de la côte d'azur que l'ingénieur Lenthérie ajustement appelée la
Provence de la Provence. ^
M. E. DE Margerie lit un rapport sur le répertoire bibliogra-
phique des principales revues françaises, pour l'année 1898, de
M. D. Jordell.
M. le général de la Noe rend compte d'un travail de M. Gustave
Uzielli : Vevolvzione délie tnesure lineari, . . specialmente net medio evo
in Firenze,
Le même membre analyse les numéros d et 3 du Balletin de là
Société laîiguedocienîie de fréographie , pour 1899.
M. Périn dit quelques mots des travaux de M. Mouliéras, d'Oran,
sur les Djebala du xMaroc. Il se propose de revenir prochainement,
devaut la Section, sur cette importante contributions la géographie
du Maroc oriental.
MM. Marcel et de Margerie donnent lecture de deux rapports
relatifs à des demandes de souscription, qu'ils proposent de re-
jeter. Ces conclusions négatives Feront renvoyées à la Commission
centrale.
La séance est levée à 5 heures trois quarts.
Lp Sficrfitaire,
E.-T. H*MY.
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330
SÉANCE DU SAMEDI 3 JUILLET 1900.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA GRYE, MEMBRE DE L'INSTITUT
La séance est ouverte à 4 heures el demie; le procès-verbal de la
séance du 2 juin est lu et adopte.
Le secrétaire dépouille la correspondance, qui se compose de
lettres d'excuses de MM. Maunoir, Périn et Saint-Arroman et de plu-
sieurs publications adressées au comité par MM. J. de Baye, Gravier
et Dormeyer, renvoyées à fexamen de MM. Botbr, Marcel et de la
Noi.
M. Hamy dépose sur le bureau le programme proposé par la
Commission spéciale, en vue du congrès de Nancy. Après une
courte discussion, ce programme est adopté par la section.
MM. Grandidibr et R. Bonaparte seront proposéa , à M. le Mi-
nistre, comme délégués au Congrès national de géographie.
M. BouQOET DE LA Grye rend compte des n°' 77 et 78 du Bulletin
de la Société de géographie de Lorient.
wM. Layeic, secrétaire général de îa Société de géographie de
Lorient, a publié, dans ce numéro, la fin de la monographie de la
mer du Morbihan. Ce travail (rès étudié contient ta description
d'une région qui contient, disait-on, autant d'tles qu'il y a de jours
dans Tannée, nombre exagéré mais qui donne une idée exacte de cette
partie peu visitée de notre littoral. Tout y est pourtant intéressant,
les archéologues y trouvent des monuments mégalithiques de pre-
mier ordre, le menhir de Locmariaker a presque la dimension de
Tobélisque de Luxor, les pierres gravées de la grotte de Gavriniî^
sont encore une énigme pour nos savants et les buttes artificielles
élevées à la mémoire de grands chefs Gaulois, fouillées vers le mi-
lieu du siècle écoulé, ont rempli les vitrines du musée de Vannes
des objets les plus curieux.
rr En dehors de l'intérêt historique qui se rattache à cette région
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— 331 —
bien plus peuplée autrefois qu'aujourd'hui, si Ton en juge par l'im-
portance des ruines de l'aqueduc qui traversait la rivière d'Auray,
la vie spéciale des habitants , les coutumes des habitants méritent
l'étude qu'en a faite M. Layec.
ff II indique le régime spécial de cette mer, son peu de profondeur
dans ses points extrêmes qui ont motivé la création d'une navi-
gation spéciale, puis il parie des ports d'Auray et de Vannes,
fréquentés autrefois par de nombreux caboteurs et servant d'en-
trepôts pour l'intérieur du déparlement.
t(La création du chemin de fer a réduit, sinon fait supprimer,
cette navigation. La population de l'archipel vit aujourd'hui presque
entièrement de la pèche; elle arme des embarcations non pontées
que leur point de départ divise en deux appellations : les Sinagots
de Séné, les forbans du Bono, mais les uns et les autres, matelots
intrépides, quelquefois contrebandiers et souvent en contravention
avec les lois sur la pêche, donnent, avec leur rouge voilure, une
vie spéciale à cette mer.
ïr Elle communique avec l'océan par un goulet non proportionné
à son étendue , ce qui y produit des courants de marée d'une vitesse
inconnue partout ailleurs. La masse des eaux, à mer descendante,
s'y précipite comme elle le ferait d'une écluse d'un moulin, engen-
drant sur ses bords des tourbillons qui ont englouti bien des em-
barcations;
trll est impossible à un navire ne Blant que dix nœuds, d'entrer
dans le Morbihan en jusant de syzygie , et ce courant a creusé les
fonds vis-à-vis de Port Navalo de façon à permettre à des cuirassés
de pouvoir venir mouiller en rade de Locmariaker.
«f M. Layec note la diminution de la population appelée à Auray et
à Vannes par un travail plus rétribué que celui de la pêche, mais
comme compensation à l'abandon du cabotage, à la ruine des ma-
rais salants, la culture des huîtres occupe des bras de plus en
plus nombreux. La rivière d'Auray est de\enue une région spéciale-
ment consacrée à l'élevage du naissain, et cette exploitation tend à
s'étendre à d'autres parties de l'archipel.
ff Deux langues se partagent la région : le bas breton et le fran-
çais; mais la première, presque exclusivement employée au com-
mencement du siècle, cède peu à peu le terrain devant la langue
nationale.
tr Le curé de l'Ile aux Moines prêche aujourd'hui en français.
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- 332 —
ffPlusîenrfi écrivains ont parlé de« origines de la population de
Tarchipel et des mélanges de sang étranger à celui des Gaëls;
M. Layee note que pour quelques savants le teiAt des femmes de
Tile aux Moines rappelle le beau type hispanique y comme nous trou-
vons atissî ces béantes plus au sud, à Tile de Bats, nous laissons à
d'autres savants le soin de déceler s'il y a ici et là une provenance
espagnole ou phénicienne.
trM. Layeé termine son excellent travail en diî^arit que la devise
de Sarzeau : Opes ex mare, s'applique à la rég'ion qu'il a décrite;
c'est de la mer que lui vient son climat, sa végétatioh, sa nourri-
ture et sa richesse tr?»s relative et sa monographie en i^end le meil-
leur témoignage. ^
M. DB LA NoB analyse le Bulleiiny du 4* trimestre 1899, rfc la So-
ciété languedocienne de géographie.
trLe Bulletin du 4* trimestre 1899 de la Société languedocienne de
géographie contient deux articles inspirés évidemment par les évé-
nementît de Thèure présenta. Bien qu'ils touchent plus à Téconomie
pôirtique et à la politique coloniale qu'à la géographie, nous croyons
devoir en donner une brève anatyse.
«f Le premier, intitulé : La liberté des mers, est dû à la plume infa-
tigable de M. Duponchel. L'auteur pense que nous ne pourrons
donner suite, en toute sécurité, à nos grands projets d'expansion
coloniale, qu'autant que le libre usage de la voie de mer nous sera
garanti en tous temps. Pour cela l'Allemagne, la France et la Rus-
sie doivent se coaliser contre la coalition des Anglo-Saxons. Les
autres Etats de rEuro|)e suivront. Alors, on commencerait une nou-
velle croisade ayant pour objet la suppression de l'Empire Ottoman
comme puissance politique, et on exigerait des Anglais l'abandon
des lies normandes , de Gibraltar et de Malte.
T Ces résultats obtenus , on pourrait renoncer aux grands arme-
ments qui nous ruinent et limiter les armées à un strict minimum,
nécessaire pour répondre à une agression contre Tune de nos colo-
nies.
frLe second article : L'Europe au xx'' siècle, est de M. Viala. L'au-
teur s'inquiète, pour un avenir prochain, des progrès des États-
Unis, du Japon et de la Russie. Au point de vue commercial et
industriel, ces nations nous fermeront bientôt, par leurs produits,
de nombreux dAouchés, même en Afrique.
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- 33S —
{(Nous devrons donc consommer nous-m^mes les produits q\w
fr nous ne pourrons plus exporter et fermer de plus en plus les mar-
(Tchés européens aux diverses productions de TAmérique, de l'Asie,
trde TAfrique. L'Europe devra, en quelque sorte, s'entourer d'une
ff véritable muraille de Chinée.
tf Or, cette ëvenluaiité est proche et (rnous devons s(rtiger, des
T aujourd'hui, à nous défendre et pour cela il est nécessaire de
r tendre vers une entente complète entre les divers Etats conli-
Tnentaux européens.^ Il faut, en d'autres termes, ajoute M. Viala,
ff préparer un véritable condominium européen continental?', qui,
seul, permettra à l'ancien monde rde lutter contre les progrès dus
ra un outillage tout moderne des mondes nouveaux^.
iM. Hamy rend compte verbalement du dernier numéro adressé
au Comité par la Société de géographie de Dunkerque.
Il est donné lecture de trois rapports sur des demandes de sub-
vention et de souscription; ceS rapports seront soumis à la Commis-
sion centrale.
La séance est levée à 5 heures un quart.
Li Secrétaire j
E.-T. Hamy.
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334 —
SÉANCE DU SAMEDI 10 NOVEMBRE 1900.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA 6RTE, MEMBRE DE I/INSTITOT.
La séance est ouverte à 4 heures et demie; le procès-verbal de
la séance du 3 juillet est lu et adopté.
La correspondance comprend des lettres d'excuses de iMM. Gran-
DiDiER et Périn et des envois de MM. Albert, de Baye, Douay,
Landréau, Madrolle, Malavialle et Traversier, qui seront examinés
par MM. Atmonier, R. Bonaparte, Cordier, Grandidikr, Hamy,
Marcel et de la Noë.
M. Bouquet de la Grye rend compte verbalement des dernières
publications de la Société des études maritimes et coloniales, qui ren-
ferment des écrits intéressants, mais un peu en dehors des études
géographiques.
• M. P. BoTER résume les documents relatifs à la mission que pour-
suit M. le baron de Baye, et sur lesquels il se propose de revenir
lorsque le voyageur aura terminé ses travaux.
M. Haut analyse la première partie du tome XX du Bulletin de la
Société de géographie cFOran :
«Deux mémoires sont de nature à appeler plus particulièrement
l'attention de la section dans ce fascicule, ce sont: une notice de
M. Edmond Reisser, sur Castellum Tingitanum ou Orléansville et la
monographie ancienne et moderne de Tiaret par M. Canal , suivie
d'une note sur la ville romaine de Tiaret par M. Fabre.
ffCe dernier travail nous raconte Tliistoire détaillée d'un castellum
romain du iv' siècle, commandant les bassins supérieurs de TOued-
Riou et de la Mina, affluents du Chelif, et dominant l'importante et
fertile plaine du Sersou qui s'étend jusqu'aux montagnes du Nador.
C'était Tingartiuy siège d'un évêché au v" siècle, Tiherl des auteurs
indigènes, la Tiaret moderne, commune mixte de s,o3/i habitants
et commune indigène de plus de 3&,ooo.
(T M. Canal a groupé d'abord ce qu'on sait de la citadelle romaine.
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— 335 —
dont M. Fahre a publié le plan, puis il a mis en ordre les docu-
ments de là période arabe, qui nous montrent Tihert, fondée en
761 par Âbderraman-ben-Rostem, de Kairouan, luttant contre les
Fatimites, puis contre les Ommiades et pacifiée par Meïçour. L'his-
toire de Tiaret enregistre encore des révoltes des Kétama, des ten-
tatives des MagVaoua, une invasion des Hammadites, enfin, la con-
quête des Turcs.
fr M. Canal connaît bien les sources de toute cette histoire compli-
quée et en tire un très bon parti dans sa narration. Son savant
mémoire se termine par un court historique de l'occupation fran-
çaise (i863) et un rapide exposé des transformations considérables
amenées, surtout depuis 1871, dans la ville elle-même et dans sa
banlieue, par la colonisation.
ff L'article se termine par quelques renseignements statistiques
sur la population, le commerce, etc. Le marché de Tiaret est actif.
Il s'est créé, autour de la ville moderne, de très beaux vignebles, et
la jumenterie nationale renferme les plus beaux types barbes de
toute l'Algérie.
crLa notice sur Oidéansville, de M. Reisser, nous rappelle la fon-
dation de cet établissement par Cavaignac, au centre de la fertile
vallée du Chélif. Tout d'abord, simple poste stratégique, Orléans-
ville servit, avec le port de Tenès, de point d'appui à nos troupes
qui, de là, rayonnaient à leur aise dans le Dahra, dans l'Ouar-
senis et chez les Beni-Menacer. Quand la paix fut établie , l'impor-
tance militaire et géographique d'Orléansville lui valut de devenir
une sous-préfecture, qui est aujourd'hui peuplée de près de 9,000
habitants. A OrléansviUe, la cité moderne est directement assise
sur les ruines d'une ancienne colonie romaine, Castellum Tingitanum,
dont les fouilles de MM. Tripier, Farochon, etc., ont fait recon-
naître des restes considérables: inscriptions, mosaïques, tombeaux,
basilique, que décrit longuement M. Reisser. Nous nous associons
volontiers au vœu formulé par l'auteur à la fin de sa notice, de voir
se fonder, à Orléansville, un musée qui deviendrait le dépôt central
des objets antiques que Ton découvre journellement dans toute cette
plaine si peuplée et si riche avant l'invasion Vandale, n
M. 6. Marcel dit quelques mots du &* trimestre du Bulletin de
la Société de géographie de Marseille.
t II n'y a guère à citer dans ce fascicule qu'un article de M. Joseph
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- 336 -
Fouruier sur une société de géographie à Marseille^ en 1801. G'esl
ia société de TAfriqu^e intérieure, foi^dée j^ aprè^ la Tdrfei^, yfajr
semblablement à rioslig^iion de Tiu^tronoine Lalande, ^gr {quelle
noire collègue, M. le docteur E.-T. Hamy, avait appelé Taltention
dès 1899.
r On perdait la trace de cette société en Tan ix et on I9 retrouvait
à Marseille où son siège avait été transféré à la Gn de ia mé^e
année. M. Foumier publie son règlement très Cj^niplet qui prouve
(ju'elle était organisée de ia même manière que nos sociétés actuelles,
avec bibliothèque, cabinet d'histoire naturelle, publication de mé-
moires, distributions de prix, séances publiqua«( avec cooférenceç.
Ou la voit fonctionner jusqu'en 1809; elle dut exi&ler jusquen
181/1, car on trouve encore à cette date un ancien colon de Saint-
Domingue qui se qualifie de mepibre de la Société française de
l'Afrique intérieure, instituée à Marseille. Si, malgré son transfert
à Marseille 011 elle était, bien plus qu'à Par^s, k la portée des négo-
ciants en relations avec les poyples de l'Afrique, cette société n'eut
qu'une existence éphémère; elle ie doit incontestablement a^x évé-
nements de l'époque consulaire et impériale, à l'état de guerre qui
paralysa tous les eflbrl^ et entrava toutes les initiatives. 11 était inté-
ressant de compléter les inforjmations que M. le docteur Ham-y avait
publiées sur la première des sociétés françaises dç géographie.
ffCe numéro contient encore une notice assez courte mais rem-
plie sur Laucenston, un port de I9 Tasmanie qui fut fondé la méçiç
année qu'Hobart (180/1). Un certain nombre de conférences et la
chronique géographique complètent ce numéro ui^ peu creux.'»
M. G. Marcel lit ensuite deux rapports, l'un sur un volume de
M. F. de Nion intitulé : Un Outre-Mer au xriii' siècle. Voyages au
Canada du baron de Lahontan; l'autre, sur le livre de M. Gabriel
Gravier qui a pour titre : Vie de Samuel Champlmn , fondateur de la
Nouvelle-France.
M. i>K LA Nos donne lecture d'un rapport sur l'ouvrage de M. Suess ,
La face 4e la Terre, dont notre collègue M. Emm. de Margerie vient
de publier une édition françaiae.
La séance est levée à 5 heures et demie.
l^ Seerêtairt,
E.-T. Hamy.
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337 -
SÉANCE DU SAMEDI 1" DÉCEMBRE 1900.
PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA (.RYE, MEMBHE DE LMNSTITUT.
La séauce est ouverte à U heures et demie.
Aprè« la lecture du procès^varbal de la séance du lo noveiubie,
(|ui e^t lu et adopte, et à roccasioo de la publicatioo récente du
dernier /*ascicu]e du bulletin de la secliou pour 1899, M. Georges
PfiRj» fait observer que la^ reaaeigneiHexii» n^atifs à la mission Fou-
reaurLamy, qu'il tenait du capiiajne Pmo, et qui sont d'ailleurs
e&act^&ouînA réftumé^, lui étiiiaat v^auë par ^eorrespondance et non
d'un eDtretieo avee cet officier, comme le dit le procès-verbal.
\1. le Secrét^re ^n^ne lectures de \i\ corjte^ondance. On y trouve
notamment desindi-ptio^, d'^)[l car(icJli*J:«J d'ailleurs fortvagiie, sur
des pyramides de'couveirles récemipenl yer^ Tepic, dans l'Etat de
Jalisco, et ujoe l^tt;*e de M. ^ 3oulilcJt\ey ^ M. le Ministre de l'in-
struction publique accompagnant un ou^r^ge sur les Kourganes de
la Russie centrale, renvoyé à,l'ej^i^e^ 4e M. P. Boybr.
MM. Aymonikr et de Barthélémy s'excusent de ne pouvoir assis-
ter à la séance.
M. DE Saint-Arromaji dit quelques mots de l'organisation et du
départ de la mission de M. le viconUe du Bourg pour la région des
Mai>8aï, Afrique orientale.
M. BoçQUET DB LA Gbyv l'aU coppa^re l'état d'avancement des
puéparalifs de ia fOÛssiQO g^odéi^quetqM^ doit aller mesurer a nou*-
\euu yarç du méridien du Pérou. >Le départ de cette mission, dont le
persomi^ est fourni par le ^rvice |[éographique de l'armée, doit
avoir lieM i^ns t,r(us ni/ç^; depuis deux ans déjà, un astronome
froA^iis, d^pt ^e^ (rfû^ 4e v^yagp opt élé payés par MM. R. Bis-
clioiTsbeim et le prince iU>laad j^^apartie, est installé è l'observa-
liiij;e 4^^^uitQ, mis à »)a disposition ,4e la mission, et Ion sait que
MM. Maurio et Lacombe eut meué à boo terme Tannée dernière les
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— 338 -
reconnaissances qu ils étaient chargés de conduire sur les traces de
La Condamine et de ses compagnons.
M. Bouquet de la Gryr lit ensuite un rapport sur le i""* semestre
du Bulletin de la Société de géographie de Rochefort ^our 1900. Ce
bulletin contient la fin de l'histoire de la ville de Marans de 1789
ài8i5.
Une bonne partie de ce chapitre pourrait être ajoutée aux notes
publiées par Taine, dans son histoire provinciale de la Révolution,
car il montre comment, dans des moments de crise, la béte hu-
maine peut perdre tout sentiment d'humanité, l'aventure du géné-
ral révolutionnaire Tunk, qui ne s'était signalé dans la région que
par des cruautés abominables, se sauvant u cheval d'une seule
traite, de Luçon à la Rochelle, lors d'un premier combat avec les
Vendéens où la gauche de son armée avait été mise en déroute,
montre que souvent la couardise s'unit à la férocité. C'est à la
Rochelle qu'il apprit que la droite de son armée, enlevée par un
ancien officier de cavalerie, avait finalement battu les Vendéens.
L'histoire de la ville de Marans, quoique les détails géographiques
y soient de peu d'importance, mérite d'ôtre signalée par le soin
avec lequel elle a été écrite; on ne peut que regretter une chose,
c'est qu'elle ne soit pas signée.
Le Bulletin n"" 807 de la Société des études coloniales contient
le récit de la mission de Bonchamps au Nil blanc fait par le second
de Qette mission, M. Michel.
Quoique ce voyageur ait sous presse un volume où tous les détails
de cette expédition seront donnés, nous croyons utile d'en exposer
tout au moins un résumé succinct.
On sait que cette expédition échoua, qu'il en fut de même de
celle du capitaine Clochette, terminée par la mort de cet officier;
mais les raisons de Féchec de la mission Bonchamps n'étaient pas
connues et il importe de dire qu'il ne peut être attribué aux explo-
rateurs qui ont montré un courage et une endurance exception-
nels. L'on n'a cessé de répéter en France combien étaient peu
sages, peu compréhensibles les envois des missions Marchand et
de Bonchamps dans le Bahr et Ghazal, région convoitée de longue
date par les Anglais où nous aurions été isolés.
La vérité ressortant du récit de M. Michel, c'est que tout avait
été combiné, par le Ministre des colonies, pour que le Soudan fran-
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— 339 —
çais fât joint à TEthiopie dans le courant de 1897, avant la prise
de Karloum par les Anglo-Égyptiens.
Deux forteresses devaient être construites sur les rives gauche et
droite du Nil blanc, Tune ayant le drapeau français, Tautre celui
du Nëgus.
Si la conception fut heureuse, si, malgré tous les moyens d'exë-
cution mis à la disposition du commandant Marchand, cet officier
ne put arriver sur le Nil que six mois après la date qu'il s'était
fixëe, on comprendra mieux que la mission Boncbamps ne pouvait
aboutir.
Elle n'avait que 6,000 kilos de bagages, celle de Marchand avait
reçu 35o tonnes. La première partait dans la saison des pluies,
c'est-à-dire dans les conditions les plus mauvaises et enfin non seu-
lement l'argent promis et envoyé par le Ministre fut détourné de sa
destination, mais le bateau qui devait servir à naviguer sur le Soba
et sur le Nil resta à Djibouti. Nous n'avons pas à être juges des
allégations ou nier les faits signalés par M. Michel, mais on ne
peut que déplorer de voir les intentions d'un ministre si mal com-
prises lorsqu'il s'agit d'intérêts de premier ordre.
M. Michel, après avoir pataugé pendant deux mois dans des
marais , arriva sur les bords du Soba et à deux journées de Fashoda,
n'ayant pas de bateau et son escorte mourant de faim; il dut rétro-
grader et revenir à Addis Abeba après avoir perdu la moitié de
son personnel. M. de Boncbamps était lui-même très malade et
faillit, comme le capitaine Clochette, succomber.
Au point de vue géographique, la mission, dans un parcours de
i,5oo kilomètres, dont une bonne partie en terrain inconnu, a
déterminé le cours du Baro qu'elle a suivi pendant fioo kilomètres,
donné de nouveaux itinéraires entre Addis Abeba et Gore et fourni
d'intéressants renseignements sur le climat de rÉlhiopie et les
mœurs de ses habitants.
On devrait, d'après M. Michel, diviser ce royaume en trois par-
ties :
1" Une zone de plateaux déboisés s'étendant à l'Est d' Addis
Abeba;
9*" Une zone mon tueuse et boisée, bien arrosée, qui va du Deadi
«^t du Koka à la Didessa;
3° Une région de collines basses et de plaines marécageuses
GéoeiAPHiB, N^ 3. — 1900. :i3
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— 340 —
finissant au Nil blnnc. Ce sont les trois élaj:e8 de la conquête du
Négus sur les Galles.
M» Michel donne des détails sur les groupements de ce dernier
peuple dans lequel il trouve des traces vivantes du séjour des Ita-
liens, prisonniers de guerre, et il finit son exposé en appelant de
tous ses vœux rachèvement de la voie ferrée de Djibouti au Harrar,
œuvre d'un intérêt majeur aussi bien pour les Elbiopieus que pour
nous et pouvant seul contrebalancer Teflet de labandon de Fashoda
exploité à la cour du Négus comme une preuve de notre impuissance.
M. le docteur Hamy rend compte brièvement de trois brochures
envoyées à la Section par M. le baron de Baye. trLa première est
consacrée à la description de divers monuments mégalithiques de
la région Nord du Caucase; elle ajoute quelques renseignement*
précis à ceux qu'avaient déjà recueillis Baïern, Sisow, etc.; il est
maintenant tout à fait établi que la province de la mer Noire et la
province de Kot|ban otit eu jadis des habitants qui construisaient
des sépultures en grosses pierres, plus ou moins analogues à nos
dolmens et à nos allées couvertes.
ffLa seconde brochure relate quelques faits de pénétration des
Iraniens chez les Ossètes; ce phénomène ethnique expliquerait la
présence de types persans reconnus par M. Zaborowski dans une série
anthropologique revue en Ossétie par M. de Baye.
tf Le même anthropologisle, M. Zaborowski , est Fauteur de la troi-
sième brochure intitulée : Contribution à C ethnologie ancienne et mo-
derne du Caucase dans laquelle il a décrit les collections formées par
M. de Baye en divers cantons caucasiens. Ce sont d'abord de ces
crânes déformés dits avares, de Dgengoulaif, de Samthavro, etc«,
rapportés aux macrocéphales d'Hippocrale, dont la distribution géo-
graphique s'étend et se précise; M. de Baye en rapporte du Daghes-
tan, et l'on en a reçu depuis fort longtemps de Crimée. Puis ce sont
des crânes dont on nous affirme qu'ils sont touraniens et mediques,
d'autres supposés scythiques; un dernier enfin, moderne, que l'on
croit Parsi parce qu'il vient d'une tour rappelant les fameuses
tours du Silence.
ff Le déterminisme de toutes ces pièces me semble bien un peu forcé
parfois dans sa précision apparente. Il est question chez M. Zabo-
rowski de '^Kymriques^, d'ff Européens blonds, dont quelques-uns
passent au type finnois i) et de bien d'autres choses encore qui me
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- 341 —
troublent et qui ai^inquiëlent. J'ai grand peur que son enquête un
peu hâtive ne jette pas beaucoup de lumière dans une elhnogëoie
singulièrement obscure et compliquée. ^
M. G. Marcel résume le premier Bulletin de la Société de géogra-
phie de Marseille pour 1900.
(rCe numéro contient une conférence de M.Charles Roux sur les
colonies à l'Exposition. On connaît la compétence et la facilité d'élo-
cution de M. Charles Roux, aussi a-t-il remporté un véritable suc-
cès en exposant ce qu'il comptait faire à l'Exposition universelle,
c'est-à-dire la démonstration de nos facultés colonisatrices qu'il
comptait bien mettre en lumière par deux sortes d'arguments : la
preuve par l'aspect, c'est-à-dire l'exposition des résultats obtenus
au point de vue agricole, commercial et industriel, et la démons-
tration écrite et scientifique, je veux dire les travaux des spécia-
listes, MM. Marcel Dubois, Guy, Froidevaux, Imbart de la Tour et
par les notices rédigées par les commissaires de chaque colonie.
rLes résultats obtenus par cette méthode, nous avons tous pu les
juger au Trocadéro et je crois inutile de m'y appesantir. Mais, à
propos de nos méthodes coloniales et des efforts faits pour répandre
rinfluence française en Orient, M. Charles Roux insiste sur les ser-
vices qu'ont déjà rendus les dispensaires établis par la Compagnie
de l'isthme de Suez et notalnment par celui d'Ismaïlia qui, situé
aux confins des déserts de Syrie, a pour clients toutes les tribus
errantes dont certains membres viennent de plus de cinquante
lieues pour se faire soigner et qui commencent à y amener leurs
femmes, preuve de confiance merveilleuse quand on sait de quel
mystère est entourée la femme en pays d'Orient.
erCe même fascicule contient une autre conférence faite par le
prince Henri d'Orléans sur le Transvaal et l'Abyssinie. Tout ce qui
est relatif au Transvaal est très superficiel, et la science qui nous
intéresse n'y a pas de profit à faire. Il n'en est pas de même pour
ce qui a trait à l'Abyssinie. 11 y a là des renseignements pris sur
place et par cela même bien plus précis; ils n'ont pour nous rien
de bien nouveau, car le prince Henri d'Orléans les a déjà mis en
œuvre. Nous ne devons pas nous y arrêter, non plus qu'à la con-
férence faite par M. Jules Saurin, sur les Français en Tunisie,
qui est beaucoup trop rapide pour enregistrer tous les progrès
accompli» par cette région sous le protectorat français.
a3.
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— 342 —
ffUne aboodante chronique géographi que complètcce nuinéro où
manquent absolument les travaux originaux.^
Le même membre dit quelques mots des communications faites
à ia Section de divers manuscrits inédits de M. le président Parlar-
rieu-Lafosse par M. I.-Ch. ïraversier.
M. Georges Périn donne lecture d'un rapport sur les n*** ti3i à
2 36 de la Revue Africaine. Ces numéros comprennent le &*" trimestre
de 1898, toute Tannée 1899 et le i** trimestre de 1900. Voici la
liste assez longue des articles quMIs contiennent.
Deux sont des suites :
L. Rinn : Le royaume d'Alger sous le dernier dey.
Ebn-el-Athir (ti*aduction E. Fagnam) : Annales du Maghreb et de
PEspagne,
Les articles nouveaux sont :
Colonel Robin : Notes et documentai sur la Grande Kabylie. Insunrc-
iton de 1 856-5 j.
E. Mercier : Sadi Okba et ses expéditions dans tExtrènW'Sud,
Waille : Autour des mosqtiées d'Alger,
Eudel : Vorfivrerie algérietine, La sermâh,
J. D. Luciani : Chansons kabyles de Smaïl Azikiciou.
L. P. : L'Afrique préhistorique..
E. Bigonet : Un lettre du Bey de Cotistantine en iS^j.
Aumérat : Le bureau de bienfaisance musulman.
E. Doutti : Les minarets et Fappel à la prière.
Waille : Vase et figurine de Cyrene.
Colonel Mounier : Une expédition en Afrique en âg avatU J.-C.
M. L. Rinn touche à la fin de son important travail : Le royaume
d'Alger sous le dernier dey. Il achève cetle fois le dénombrement
des quatre fractions qui, sous le gouvernement des deys, parta-
geaient la population en : sujets, gens de gouvernement, indépen-
dants et vassaux. Il nous en donne la classification par tribus, vil-
lages et douars, ainsi que leur situation géographique. Une carte
teintée, faite avec beaucoup de soin, très claire, facilite la lecture
d'un texte naturellement un peu aride. wEn résumé, dit M. Rinn,
il y avait en 1 83o , sur le territoire actuel de l'Algérie , 5 1 6 groupes
ethniques ou politiques formant autant d entités distinctes consti-
tuées en circonscriptions, confédérations y fiefs ou républiques, v
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— 343 —
La suite des Annales du Maghreb et de T Espagne embrasse uue pé-
riode qui sVlend de Tau agS de rh«?gire (octobre 907) à l'an 417
(février ,1056). Au Magbreb, nous avons laissé Ziyadet-Allah , en
lutte avec un des défenseurs du mahdi, dans une situation diffi-
cile et obligé de faire de nouvelles levées. Nous le retrouvons au
moment où il va se faire battre. Vaincu par Abou-abd-Allah , il s'en-
fuit en Egypte, laissant la place au vainqueur, qui achève prompte-
ment la conquête de toute rVfrik'iyya et restaure le pouvoir du
mahdi. Celui-ci, effrayé du prestige que ses victoires ont donné à
Abou-abd-Allah, le fait assassiner. Mais il ne veut pas laissera
d'autre qu à lui-même le soin de prononcer les dernières prières
sur le mort, prières qu'il termine par ces mots : cf Veuille Dieu,
Abou-abd-Allah, avoir pitié de toi et te récompenser pour tout lo
mal que tu t'es donné!?) Ce mahdi était un pieux ironiste. C'était
aussi un actif et habile souverain. Il reprend la Sicile qoi avait
secoué le joug musulman, et envoie dans l'Egypte, travaillée par
des agitateurs, des troupes qui très promptement rétablissent l'ordre.
n meurt plein de gloire, après un règne de vingt-quatre ans. Son
fils El-Kaïm lui succède, guerroyé non seulement dans le Maghreb,
mais aussi contre les Francs; il opère des descentes à Gênes, en
Sardaigne, en Corse, semant sur ses pas l'incendie et la mort.
Une nouvelle tenlative de révolte en Sicile est écrasée. Mais voici
qu'au Maghreb un hérésiarque paraît qui tient un instant sa puis-
sance en échec. C'est Abou-Yezid. La lutte fut sans pitié, atroce,
si meurtrière qu'Ibn-el-Athir lui-même, peu sensible d'habitude,
laisse apercevoir quelque émotion. «^Le nombre des morts, des pri-
sonniers et des ruines, s'écrie-t-il, fut dans cette période, au delà
de tout ce qu'on peut dire.?) La longue résistance de l'hérésiarque
est un des chapitres les plus sanglants de l'histoire de ce Maghreb
où coula tant de sang. Elle abonde en détails farouches et parfois
inattendus. C'est ainsi qu'au lendemain de la tuerie de Keyrawan ,
on voit les enfants du pays ramasser dix mille têtes sur le champ
de bataille. Qu'en purent-ils bien faire? Ce fut le fils d'El-Kaïm,
le fameux El-Mançour, qui eut enfin raison de l'hérésiarque. Abou-
Yezid étant tombé en son pouvoir, il le fit écorcher, et sa peau
bourrée de paille, fut jetée dans une cage habitée par deux singes,
h qui cet original mannequin servit de jouet.
Après un court récit du règne d'EI-Mançour, dont toutes les ba-
tailles, soit au Maghreb, soit en Sicile, furent des victoires, Ibn-el-
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— 3ââ —
Âthir, nous ramène en Espagne où Abd~er-Bhaman vient de mou-
rir, ayant régné cinquante ans et six mois. C'est le premier des
Omeyyades qui se soit fait appeler Piince des Croyants, titre qui,
jusque-là, semblait être réservé aux seuls souverains du Maghreb.
Son fils H'akam lui succède, «r C'était, dit Thistorien arabe, un ami
des gens de science; il était lui-même savant, au courant des dé-
cisions juridiques des diverses écoles, versé dans la généalogie et
dans rhistoire, collectionneur de livres; il appelait auprès de lui
les savants des pays éloignés, les comblant de bienfaits et d'hon-
neur, pour profiter de leurs connaissances.^
Les souverains du Maghreb ont quelquefois mérité d'être peints
sous des traits aussi flatteurs, mais ce n'est pas le cas de celui
que nous allons y retrouver en quittant TEspagne. EI-Mo'izz
parait n'avoir eu d'autre préoccupation que de faire la guerre,
et quelle guerre I Les soldats ont ordre d'égorger les vaincus et
d'apporter leurs têtes au Prince des Croyants, qui, souverain pro-
digue, les leur paye à raison de i dinars la pièce. Au reste, ce
n'était pas seulement le sort des vaincus, qui, à cette époque, était
lamentable au Maghreb, car tren ce temps-là, dit Ibn-el-Athir, le
pays eut à souffrir cruellement d'une disette provoquée par les
ravages des sauterelles et les désordres des princes, v La phrase est
jolie, et Ton dit regretter que l'historien arabe ne donne pas plus
souvent carrière à sa verve ironique. Mais son récit est générale-
ment, ainsi que je crois l'avoir déjà dit, d'une rare sécheresse.
Ce n'est le plus souvent qu'une aride énumération de faits,
se succédant sans le moindre souci d'une classification, qui per-
mette d'en apercevoir l'enchainement. C'est un enchevêtrement où
il est malaisé de se reconnaître, et il est assez difficile de donner
d'un récit aussi succinct et aussi confus, un résumé très clair.
Notes et documents sur la Grande Kabylie, Insurrection de 1 866-1 85 j.
— Cette étude commence au lendemain du 16 août i85/i, c'est-n-
dire de Tinvestiture des chefs indigènes kabiles nommés à la suite
de la récente expédition de la Grande Kabylie. » Notre but, dit Tau-
teur, a été uniquement de donner un recueil des faits et des docu-
ments qui pourra être utile aux personnes qui s'occuperont de
l'histoire de la Grande Kahylie.i» Le colonel Robin montre trop de
modestie en parlant ainsi. La méthode avec laquelle il expose les
faits, les commentaires dont il accompagne de très curieux docu-
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— 345 —
ments officiels, font de cette publication une œuvre personnelle
intéressante et une véritable page d^histoire.
Les circonscriptions administratives de la Grande Kabylie étaient
absolument différentes en i854 de ce qu'elles sont aujourd'hui. Il
était nécessaire de nous les montrer telles qu'elles étaient alors ,
pour que nous comprissions bien la genèse de l'insurrection et les
événements qui se produisirent au cours de la lutte. C'est par là que
débute l'auteur.
Dès l'année i85A, l'insurrection esl en germe; les tribus s^agi*
tent : un indigène influent et paraissant dévoué à la France, Amar
ou Ramdan, est assassiné. Dans la grande et turbulente tribu des
Beni-Raten, l'autorité des caïds récemment nommés par le gouver*
neur de l'Algérie, le général Randon, est méconnue, encore que ces
chefs fussent très énergiques et désireux de montrer à la France
un dévouement qui, pour ne pas être tout à fait désintéressé, n'en
était pas moins précieux. Dans une exposition très concise et très
claire des failsde l'année 1 85 5, le colonel Robin nous montre la lutte
impuissante de ces caïds contre le sof de Chik ou Ârat, marabout
influent, tant à cause de son caractère religieux que de sa haine
aflichée pour la France. L'auteur pense, non sans raison, que la
nomination de ces caïds fut une faute si, en haut lien, on voulait
éviter tout motif d'intervention armée en Kabylie. En donnant des
burnous d'investiture à des chefs kabyles on choquait d'abord
les instincts démocratiques des Kabyles, et on réveillait l'ani-
mosité des sofs, qui n'avaient jamais accepté la domination fran-
çaise. Finalement, les caïds furent expulsés de la tribu, après ba-
taille avec le sof de Chik. A Alger, on ne voulut pas immédiatement
prendre la chose au tragique. On dit que les caïds s'étaient fait
nommer par intérêt personnel et non pour nous servir, et l'on parut
assez disposé à les abandonner à leur malheureux sort. Cette théo-
rie étonne et irrite le colonel Robin : trA ce compte, dit-il, il y
aurait bon marché à faire de tous les services qu'ont pu rendre à
notre cause les indigènes, car il n'en est peut-être pas un seul qui
ait agi par dévouement pur et absolument désintéressé; presque
tous, pour ne pas dire tous, ont été surtout poussés par l'espoir
de récolter honneurs et profils, v Cette opinion me parait fondée. Le
dévouement désintéressé du vaincu est une illusion du vainqueur,
un peu naïve quand elle est sincère. Les indigènes de l'Algérie,
pour ne parler que de ceux-là, ont toujours vu en nous des maîtres
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— 346 —
imposés par la force, qu^îls peuvent servir par intérêt, sans aban-
donner Tespoir dVn secouer le joug un jour. Cet état d'esprit, qui
n est pas fait pour nous plaire, n'en est pas moins à Thonneur de
ceux que nous avons vaincus.
Bientôt, le gouverneur de l'Algérie dut se rendre à Tévidence.
Les Beni-Raten et toutes les tribus qui subissaient leur influence se
soulevèrent, et une nouvelle expédition dans la Grande Kab\die de-
venait nécessaire. A la fin de janvier, une colonne de plus de
3,000 hommes se trouvait réunie à Tizi-Ouzou sous les ordres du
général Deligny. Celui-ci, tout en reconnaissant la gravité de la
situation, n'en parait pas comprendre la portée : «rLes causes et
l'origine du soulèvement , écrit-il au général Randon , seront peut-
être encore longtemps inconnus. . . n
Le général Deligny était en proie à cette illusion dont je parlais
tout à l'heure. Les causes de la prise d'armes des Kabyles du Djur-
jura en 1 856, je viens de les indiquer d'une façon générale. J'ajou-
terai qu'en pays musulman ce sentiment de révolte, si louable,
dans l'âme du vaincu, se double d'une haine religieuse irréduc-
tible, quand le vainqueur est un infidèle. Cet état d'esprit est en
Algérie le même aujourd'hui , qu'il y a quarante-cinq ans. Et il est
tel, même en Tunisie, où la résistance à notre occupation parut si
faible. On l'apercevra peut-être difficilement dans les villes, mais si
l'on pénètre au milieu des tribus nomades du Sud , on la découvre
bientôt, en y prenant quelque peine. Je parle ainsi en m'appuyant
sur une expérience personnelle. Et élargissant la question, je dirai
qu'il faut savoir reconnaître que les nations européennes n'ont
jamais créé de colonies que par la force. Est-ce à dire que l'on doive
imposer sans pitié à l'indigène la loi du plus fort. Tout au con-
traire, que le joug soit aussi léger que possible. Et si traiter le
vaincu avec douceur n'est pas, pour l'agresseur, aux yeux du mora-
liste, une excuse suflBsante de sa victoire, c'est au moins une atté-
nuation du cruel déni de justice que comporte toute acquisition de
territoire par la force des armes.
L'intéressant travail du colonel Robin, qui sera continué, s'ar-
rête cette fois sur le premier succès remporté par la colonne du
général Deligny.
SidiOkba etges expéditions dans rExtreme-Sud. — La Revue africaine,
— on s'en souvient peut-être, — a publié, dans les premiers mois
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— 347 —
de 1898, le texte et la traduction du Naur-el-Eulhab du clieick
Otlimane-den-Fondou , empereur du Sokoto. Le traducteur, M. Ismaïl
Hamet, avait accompagné sa traduction de quelques considérations
sur Torigine delà raceFoulah, à laquelle appartenait, cheick Oth-
mane. Il acceptait la tradition soudanaise qui voit dans les Foulah
les descendants de Sidi Okba et de ses compagnons, qui auraient,
par deux fois, pénétré jusqu'au Soudan. A Tappui de la tradition,
M. Hamet citait Topinion de plusieurs écrivains dont le nom fait
autorité dans cette question, M. E. Mercier entre autres. Il parait
que la citation n'était pas tout à fait exacte, et M. Mercier proteste.
Il ne tient pas les expéditions de Sidi Okba dans le Soudan pour
certaines. trNous savons, dit-il, qu'à partir de 64 1 il va expédi-
tionner dans les régions de l'Extrême-Sud et qu'il parcourt le
Fezzan; et comme nous ne le voyons pas participer à la Guerre
sainte, jusqu'en 6^7, il est admissible que pendant ces quatre ou
cinq années ce guerrier énergique a pu parcourir le Sokoto et
s'avancer jusqu'au Niger. Mais, répétons-le, rien ne le prouve. >>
El après une discussion des probabilités dont M. Hamet voudrait faire
des preuves, il conclut que si Okba a bien pénétré jusqu'au Fezzan,
on n'en est pas moins en droit de douter qu'il ait poussé jusqu'au
Sokoto. ffDans tous les cas, ajoute-t-il, il n'a pu y séjourner assez
longtemps pour faire souche de descendants, formant un groupe
ethnique quelconque. ?>
Je me rallierai d'autant plus volontiers à l'opinion de M. Mer-
cier qu'en rendant compte du travail de M. Ismaïl Hamet j'avais
mis en doute, m'appuyant sur la grande autorité de Barth, que les
foulahs fussent les descendants d'Arabes et de Berbères. Je n'avais
pas cm devoir tenir trop grand compte de l'argument que M. Hamet
entendait tirer de la tradition orale, dont il avait personnellement
constaté l'existence au Soudan. Asseoir l'histoire sur de telles bases,
cela paraît également très dangereux à M. Mercier, ff En Algérie,
s'écrie-t-il , pour ne pas dire dans tout le nord de l'Afrique, la tra-
dition est t ennemie de rhistoire. Je plains sincèrement ceuxqui , — comme
je l'ai fait naguère — perdront leur temps à vouloir en tirer parti. ^
Autour des mosquées d'Alger, — M. Waille a pensé que le nombre
des chrétiens est grand qui n'ont vu de mosquées qu'en photogra-
phie, et que ceux même qui ont été en terre musulmane sont le
plus souvent restés à la porte. Sa notice est pour parer à cette igno-
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— 348 —
rancp, qui au roste est très ancienne. H en donne un plaisant exemple,
tiré de la Chatison de Roland, où Taufeur croit que les mosquées,
que Ton appelait alors des mahommes, sont, comme les églises ca-
tholiques, peuplées de tout un monde de statues et vouées à une
Irinité païenne composé d'Apollon, Mahomet et Tervagan. Si tous
les chrétiens de nos jours ne croient plus que l'islamisme repose
sur cette base, ils ne savent peut-être pas tous que Mahomet a
voulu que Dieu filt adoré en esprit et qu il a sévèrement proscrit
toute représentation symbolique de la divinité. La notice de
M. Waille peut intéresser ceux mtlme qui savent ces choses, car il
ne se contente pas de dire que les mosquées sont vides de statues;
il dit de quels éléments elles se composent, et il explique avec de
jolis et pittoresques détails ce que sont le Mikrab, la SaUe couverte,
le Minaret, la Fontaine d^ ablutions et le Mimhar. Il nous dit en outre,
que comme t^ut enseignement procède du Coran, et quecVst aussi
en son nom que la justice est rendue, wà la mosquée se trouvent
d'ordinaire annexées, comme une dépendance naturelle et néces-
saire, une école ou inedersa et une salle de tribunal ou mahakomy>,
M. Waille se hâte d'ajouter que cette subordination de renseigne-
ment au Coran ne le condamne pas à resîer fermé aux conquêtes
de la science, w Mahomet, au dire de Charani, Tun des interprètes
les plus autorisés de la loi musulmane, a déclaré quen plus des
vérités contenues dans le Coran, d'autres vérités seraient révélées
ultérieurement aux croyants. Au nombre de ces véritées sont, sans
doute, les découvertes des savants. On arriverait facilement à les
mettre en harmonie avec les prescriptions du prophète, de même
qu'on pourrait , dans le moule un peu trop formel de la philosophie
scolastique des medersas, infuser un souffle nouveau et vivifiant,
et faire pénétrer les résultats de la culture moderne conciliables
avec le respect des traditions.?)
Concilier la science avec les religions n'a pas paru chose facile
jusqu'à ce jour. Je souhaite que l'espoir de M. Waille soit fondé
et que la tentative ait plus de succès chez les musulmans que chez
les chrétiens.
Lorfivrerie algérienne, — La sermah, — Qu'est-ce que la sermah.
Je ne le savais que très vaguement, je l'avoue, avant d'avoir lu la
notice de M. Eudel. On ne porte plus, — en Algérie du moins ni
en Tunisie. — celte coiiïure, dont les mauresques et les juives se
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— 349 —
paraient il y a cinquante ans encore. On ne trouve plus la sermah que
dans les collections. CVsl une coiffure faite en métal d'or ou d'ar-
gent, demi-cylindrique, longue souvent de près d'un mètre. Les
juives portaient la sermah non recouverte; chez les mauresques, au
contraire, une écharpe la couvrait, partant de la nuque et tombant
jusqu à terre. Les filles n'avaient le droit de se coiffer de la sermah
que lorsqu'elles devenaient nubiles. Venture de Paradis qui, à la
fin du siècle dernier, a eu la satisfaction de voir la sermah circuler
dans les rues d'Alger, dit que cette imposante et incommode coif-
fure coûtait de 700 à 800 et même 1,000 livres. H parait que la
sermah est encore en usage et en honneur chez les femmes druses.
Chamons kabyles de Smaîl Azikkiou, — Ces chansons, qui méri-
tent plutôt le nom de chants, ont été communiquées à M. Luciani
par Mohamed Saïd Zakri, professeur à la medersa d'Alger. Elles
traitent des sujets les plus divers, et sont généralement des satires.
La première raconte Y Insurrection de 1871, et la condamne
sévèrement. . . parce qu'elle a échoué. «rLes hommes sages avaient
dit : c'est un projet insensé. 1^ Il parle avec une sourde colère de la
répression qui la suivit, «rdes gueux» qui les administrent. Puis il
chante les rrDjemââs^, qu'il traite fort mal. Il les attaque surtout
en tant que pouvoir judiciaire. Il feint de se réjouir qu'on les ait
remplacées par des tr Juges de paix?' , mais sa joie est courte. Celui-ci
ne sait pas l'arabe, c'est 1 interprète qui est le véritable juge, et c'est
un coquin. Aussi, le riche est considéré et le pauvre méprisé. Si,
d'aventure, il réclame justice, il est sûr de la bastonnade. Et alors
Je poHe s'écrie ironiquement :
Pigeon qui habites les ferrasses.
Prends ton voi et dirige-toi
Vers Paris en franchissant ta mer,
Oie à nos maîtres : «rAu secours In
Le poète revient plusieurs fois sur l'insurrection de 1871; il
chante quelques-uns des chefs à qui elle a coûté la vie; il l'appelle
l'année et terrible^, l'année rr maudite tî. Dans la chanson qui a pour
litre : Le Châtiment, il pleure, avec une véritable grandeur, sur le
malheur des tribus vaincues, et il revient sur la dureté implacable
de la ré|)ression :
Nous sommes tous rdduils à mendier.
Du rif he ils ont fait un indigent ,
somerain mattre, ô Tout-Puissant!
i|e
— 350 —
La pièce : Les M(Burs du jour, est le cri lYun désespéré. L'Ec-
clésiaste nVst pas plus amer que le poète kabyle. 11 regarde autour
de lui et ne voit rien qui puisse Tattacher encore à la vie : il n'y a
plus de religion, plus de justice, plus d'honneur; Tenfant parle un
langage obscène; devenu grand, il s'éloigne de son père et frappe
sa mère. Et le poète pousse ce cri suprême :
Le monde s'écroule, lézardé,
Mon Dieu, c'est toi qui donnes la fortune!
Hâte-toi de nous enlever de ce monde !
V Afrique préhistorique. — L'auteur anonyme de cet article est
convaincu que la science préhistorique a épuisé en Europe le champ
de ses recherches. Il convie les savants à venir en Afrique, dans le
Sahara. Ils y feront, assure-t-il, d'abondantes moissons. Un travail
de M. Rabourdin, — membre de la première mission Flatters, —
Le Préhistorique du Sahara central le lui fait croire. Il aurait pu
également invoquer les noms de Barth et Duveyrier. 11 y a, en effet,
beaucoup de silex taillés dans le Sahara. H y a même, document de
plus grande importance, des pierres écrites et des tableaux ou des-
sins rupestres. Henri Duveyrier, dans son beau livre. Les Touareg
du Nord, dit qu'il existe des tableaux rupestres dans la région du
Rhat , mais il n'a trouvé que des pierres écrites. Je sais que M. Fou-
reau vient de relever plusieurs inscriptions de pierres écrites. Mais
elles sont en temachek et ne sauraient être regardées comme préhis-
toriques. Dans le Tassili du Nord , il est vrai , M. Foureau a rencontré
un dessin rupestre représentant une antilope. Il a été copié par le
regretté commandant Lamy. M. Foureau croit que cette pierre-là
pourrait bien appartenir à l'époque préhistorique. Barth avait relevé
un certain nombre de dessins rupestres.
Une lettre du Bey de Constantinc en 1827. — Cette lettre, adressée
aux autorités de Bône, donne des instructions sur la conduite à
tenir vis-à-vis des navires de guerre qui s'approcheront de leur port,
et à l'égard des Français et des autres chrétiens qui habitent leur
ville. L'incident qui s'était produit le 3o avril entre le dey Hussein
et le consul Deval, devait faire prévoir, de la part de la France,
des actes d'hostilité à brève échéance. 11 fallait donner des instruc-
tions sévères aux villes maritimes de la Régence. La lettre recom-
mande une surveillance très active, «t Certes, écrit le bey de Cons-
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— 351 —
lantine, chacun de nos regards pour surveiller Tennemi sera une
bonne œuvre, et nous vaudra une récompense dans le ciel. ...").
Quant à Tinjonction de ne point molester les chrétiens français ou
autres habitant la Régence, et d'obtenir d'eux, en cas de départ,
une attestation qu'ils n'ont point été expulsés , il faut y voir une
preuNe de l'intention qu'avait eue le dey de conserver à son différend
avec M. Deval, un caractère personnel. Par là surtout, cette lettre
est un document intéressant, que M. E. Bigonet a eu raison de publier.
Le Bureau de bienfaisance musulman. — La cause des vaincus plait
à l'auteur de cet article, M. Aumerat. Déjà, la Revue africaine a pu-
blié de lui, sous le titre : La propriété urbaine à Alger, un travail où
Ton voit qu'après la prise d'Alger, la propriété immobilière musul-
mane a passé très rapidement entre les mains françaises par le pix)-
cédé simple et facile de la confiscation. M. Aumerat s'en est étonné,
ignorant sans doute que c'est là une conséquence habituelle des con-
quêtes coloniales , et que c'est même , le plus souvent , leur raison d'être.
J'ai déjà rendu compte de ce travail de M. Aumerat, et si je
le rappelle, c'est que les articles que j'examine en ce moment en
sont la suite et comme la confirmation. On y voit que le domaine,
au profit de qui les biens des anciennes corporations musulmanes
avaient été séquestrés, à charge par lui d'entretenir les institutions
à la vie desquelles elles pourvoyaient, n'a pas tenu compte de cetle
obligation. C'est ainsi que le domaine, qui aurait dû se substituer,
tout au moins pour l'assistance publique, aux corporations de la
Mecque et Médine, garda pour lui une grande partie de ce bien des
pauvres.
M. Aumerat a traité la question très complètement, montrant ce
qu'étaient les corporations de bienfaisance musulmanes avant lu
conquête; comment elles étaient alimentées et ce qu'elles donnaient.
Puis il a fait l'historique de la bienfaisance française, sans organi-
sation régulière, jusqu'au jour où, en 1857, fut créé un bureau de
bienfaisance dit musulman, administré par la commune d'Alger. 11
nous montre l'Etat débiteur à son égard d'année en année, de som-
mes que finalement, en 187a, il refuse de payer. Et alors, passant
condamnation sur tout ce qui est antérieur à cette date de 1872,
où le bureau de bienfaisance musulman subit, par suite de la fail-
lite de l'Etat, une crise redoutable, M. Aumerat dresse son bilan de
ce jour jusqu'en 1896, et il conclut en ces termes : w Ainsi, les
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soiumes versées par TÉtat au bureau de bienfaisance musulman, de
1873 à 1896, qui auraient dû, au chiffre de 11 3,5 10 francs
fixé en 1857, s'élever à 2,897,760 francs, n'ont été que de
1,377,800 francs, soit une différence en moins de i,/i6o,&56 francs
dont rÉtat a bénéficié pendant ces vingt-cinq dernières années, sans
compter le bénéfice des années qui ont suivi 1 896. ^
Le bureau de bienfaisance musulman est administré par une
commission qui fit plusieurs fois, il faut lui rendre cette justice,
entendre de légitimes protestations. Ce fut toujours en vain. rOn
avait, écrit M. Aumerat, entièrement perdu de vue Torigine de la
subvention, et dans le monde administratif, on commençait à croire
que la subvention accordée par TEtat était purement gracieuse. y> Je
terminerai sur cette citation, qui résume la question en quelques
motâ, et permet d en tirer la philosophie.
Leê Minarets et Vapfel h la prière. — J'ai parlé tout à l'heure d'une
intéressante et artistique monographie de la mosquée , par M. Waille.
Sa lecture a donné à M. Doutté l'idée de cet article.
Le minaret n'a pas toujours existé. Pendant les premières années
de l'islamisme, le muezzin montait simplement sur le toit d'une
maison voisine de la mosquée, pour appeler les fidèles à la prière.
A la Mecque, l'appel se faisait sur le toit de la Ka'ba. Heureusement
pour l'art architectural musulman, cette coutume fut modifiée, et
l'on vit s'élever, à côte des mosquées, ces jolies fours qui les com-
plètent avec tant de grâce et quelquefois de grandeur. La giralda de
vSéville et les minarets de Tlemcen peuvent être donnés comme le
type classique du minaret. 11 faut dire, toutefois, que le minaret
est polymorphe. Ceux du M'zab affectent la forme d'un tronc de
pyramide tronqué. L'aspect en est peu gracieux. Ce modèle ne parait
pas avoir eu un grand succès. Je ne l'ai rencontré, quant à moi, en
nul autre lieu qu'au M'zab, et je dois dire que, dans ces villes où
l'architecture des maisons est très primitive et sans la moindre élé-
gance, ces lourds minarets ne choquent pas trop l'œil. Il y a haiv
monie entre eux et le milieu où ils dressent leur massive silhouette.
Si beaucoup de chrétiens savent que, du haut du minaret, ie
muezzin appelle les fidèles à la prière, la plupart ignorent, sans
doute, que la voix humaine faillit ne pas s'y faire e&te&dre. La
poème des matins et des soirs d'Orient en eût été diminuée. Au lieu
du chant du muezzin, le Prophète avait songé d'abord à la musique
^
j
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— 353 —
(|ue foat deux morceaux de bois heurtés Tun contre l'autre. Après
avoir repoussé saus hésiter les cloches des chrétiens et la trompette
des Juifs, Mahomet adopta, assure M. Doutté, pendant quelque
temps, Tusage du nâgoâs. Or, le nâgoûs, c'est une pièce de bois sur
laquelle on Frappe avec une baguette. Ce n'est pas tout à fait la
crécelle, mais cela peut encore bien moins être comparé à la voix
humaine. Heureusement, celle-ci remporta, et Ion eut ce pittoresque
appel du muezzin, aujourd'hui inséparable, dans notre esprit, de
ridée de mosquée.
M. Doutté, en terminant, proteste contre la thèse de certains
auteurs, qui ont vu dans le minaret un vestige de l'ancienne lilho-
latrie, \oire même une survivance d'un antique culte phallique. Et
il rappelle, à ce propos, que quelques-uns ont également prétendu
rrque le clocher des églises chrétiennes était un symbole phallique
ayant survécu au culte génésiquoTî. 11 ne veut pas, cependant, s'ar-
rêtera discuter longtemps ces hypothèses scabreuses. frTout cela,
dit-il, nous paraît bien hasardeux et bien mal étayé, et nous
sommes d'avis que, dans ces sortes d'études, l'imagination est, ]K)ur
l'érudit, une dangereuse ennemie. 'j M. Doutté a raison, et je crois
que la vue de la giralda de Séville ou de la flèche de Strasbourg, ne
devrait point forcément éveiller de ces idées, même chez des érudits.
Vase et figurine de Ctjrene. — Ces deux objets d'art ont été décou-
verts dans la Tripolilaine, c'est-à-dire dans l'ancienne Cyrénaïque,
M. Waille nous les présente dans une courte notice accompagnée
de planche. Il lui a paru qu'ils méritaient d'êtie signalés, surtout à
cause de leur origine. La Cyrénaïque, en effet, fut autrefois un
brillant foyer de culture Iiellénique, riche de trésors archéologiques
dont les re'centes recherches de M. Cleruiont-Ganneau permettent de
regarder l'existence comme ceitaine. — Le vase, d'un galbe très pur
et de proportions harmonieuses, est en terre cuite enduite d'un vernis
noir. La figurine, de terre cuite également, rappelle les Tanagra.
«rSon allure énergique et hardie, dit M. Waille, fait songer aux
cambrures et aux renversements de certaines danses espagnoles; ce
sont des audaces d'attitude qui paraissent s'harmoniser avec les pré-
occupations attribuées aux habitants de la Cyrénaïque, qui fut la
terre des myrtes consacrés à Vénus, et aussi la patrie du sensuel
philosophe Aristippe. r,
Malgré la longueur de ce compte rendu , — que je me suis efforcé
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de faire aussi bref que possible, — je me reprocherais de le ter-
miner sans avoir signalé Tarticle de M. le colonel Mounier sur :
Une expédition en Afrique en i9 avant J,-C, — C'est une page de
rhistoire de César, le récit de la défaite en Afrique d'un de ses
lieutenants qui ne se montra guère digne de remplir la mission qui
lui avait été très imprudemment confiée. Ce fut, en effet, une sorte
de guerrier amateur que ce Curion, jeune patricien riche , élégant ,
débauché et beau parleur. Il avait rendu des services politiques à
César, qui, du jour au lendemain, en fit un général et Tenvoya dans
la province d'Afrique, alors sous la domination de Pompée; César
voulait la lui enlever. A peine débarqué avec deux légions, Curion
se fait battre par Juba, allié de Vains, qui occupait la province
d'Afrique pour Pompée. Après la bataille, Juba fit égorger tous les
soldats de Curion, survivants. Celui-ci s'était fait tuer bravement
pendant le combat, ce qui n'est pas une excuse suffisante de sa
défaite et du massacre de ses troupes. César, qui l'avait choisi , on a vu
avec quelle légèreté, a une part de responsabilité dans cette fâcheuse
aventure. Son lieutenant ne fut même pas battu par le lieutenant
de Pompée, mais par le mi numide, ce qui est doublement humi-
liant. Le colonel Mounier nous donne un récit très complet de cette
campagne, où il s'est surtout appliqué à mettre en lumière le talent
militaire de Juba. Il a recherché et retrouvé l'emplacement oi!l fut
livrée la dernière et décisive bataille. 11 nous y fait assister dans
tous ses détails, et nous voyons quelle était la tactique employée par
Juba, dont la tradition s'est conservée jusqu'à nos jours. Les Arabes
en usèrent plus d'une fois avec succès dans leurs luttes contre nous.
M. le général dk la Noë résume le dernier bulletin paru de la
Société languedocienne de géographie,
M. CordiIr dit quelques mots d'une demande de subvention ren-
voyée avec avis défavorable à la Commission centrale.
La Section commence l'examen des propositions de distinctions
honorifiques à l'occasion du prochain Congrès des Sociétés savantes.
La séance est levée à 5 heures trois quarts.
Le Sect-étaire ,
E.-T. HiiiY.
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— 355 —
MÉMOIRES.
PLANS ANCIENS ET MODERNES
DB
LA VILLE DE LILLE
SUIVIS
DES CARTES DE LA CHATELLENIE DE LILLE
PAR t. QUABRJ^-BEYBOURBON,
Officier de TlnstructioD publique,
Vice-président de ia Société de géographie de Lille,
Membre de la Société des sciences de la même ville, etc.
Dans le programme du congrès des Sociétés savantes de Paris et
des déparlements, qui s est tenu à Toulouse en iSgg , se trouve la
question suivante : Section de géographie historique et descriptive, —
ff VI. Inventaire des cartes locales et régionales anciennes , manuscrites et
imprimées^ caries de diocèse^ de provinces^ plans de viUe.f*
Les pages qui suivent sont une simple réponse à cette question ,
pour ce qui concerne la ville de Lille. Je n ai pas la prétention
d'être complet; cependant je puis dire que, depuis plus de qua-
rante ans, j'ai acquis tous les plans de Lille, gravés et manuscrits,
qui se sont présentés en vente, et que j'ai relevé ceux qui se trouvent
aux archives départementales du Nord et aux archives municipales
de Lille.
Le ville de Lille, par sa position topographique, se trouve dans
la partie peut-être la plus riche de l'Europe. Ce petit coin de terre
qu'on appelle La Flandre a toujours été l'objet de la convoitise des
diverses puissances. La richesse de son sol, son industrie, son goût
pour les beaux-arts, rendaient sa possession très avantageuse pour
qui pouvait le joindre à son royaume.
Les rois de France, les comtes de Flandre, les ducs de Bour-
gogne, Charles-Quint, l'Autriche, l'Espagne, soit par mariages ou
par conquêtes, en furent tour à tour les possesseui-s.
GéoeBAPHiB, N"* 3. — 1900. 96
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— 356 —
Le retour de Lille à la France se fit sous Louis XIV par le ma-
riage de ce roi avec rinCsuiie Mari^Tbtfrèse d'Espagne (1660),
qui devait lui apporter en dot 5oo,ooo écus d'or. N'ayant rien
reçu de cette dot, Louis XIV, k la mort de son beau-père Phi-
lippe IV (i665), put regarder sa femme, à titre d'infante d'un
premier )it>0CNnaie KArilièredAs Pays-Bas. II récUma le» provinces
dont sa femme était héritière^ s'appuyant sur une coutume du
Brabant, le droit de dévolution , il la transporta dans l'ordre poli-
tique pour justifier aes prétentions sur le BrabanI, le Hainaut, te
Limbourg, etc., etc.
Louis XIV, ayant rassembla une armée de 5o,ooo hommes, se
yréfiara à faite la «Miqaéle de h Flandre. La t o aoèi 1 667, l'année
française commençait l'investissement de la ville de Lille, qui se
rendit le 27 du ménœ moia. Depuis cette époque, la ville est restée
sous la domination française, sauf de 1708 ài7i3, durant l'oc-
cupation hoUandaise.
La ville de Lifle a eu huit enceintes différentes. Je ne parlerai
pas de l'époque primitive, où ïl n*y avait qu'un château.
La !"• enceinte xi* siècle (io36-i i45.)
La a* enceinte xn* siècle (1 i/i5-i244.)
La 3* enceinte*. xm' siède (i9/t&-i4i5.)
La À*éDoeinle xv* siècle (i4i5-i6o3.)
La 5* enœÎDte xvn' siède (1603-1617.)
La &■ enceinte x?n* siède (1617-1670.)
La 7* enfceinte xvm* siècle (1670-1858^)
La 8^ eikceinle ' xix* siècle (i858.)
Elle a âuhfc sept ttègea : le premier en a 128; le seooftd, en i9t&,
le iroiaijiiae e» 1 ^917 ; le quatrième en 1 3o& ; le cinquième en 1 667 ;
le sixième en 1708, le septième en 1793.
Ce n'est guère qu'aux xv!"" et xvu* siècles que Ton trouve des
plaos manuscrits et gravés de la ville.
Au. siècle suivaak, à l'occasion du mémorable siège de 1708,
on en publia un grand nombre, en différentes langues, avee des
iiiustraiioa& remarquablee et dont plusieurs doivent être rares^ Le
huitième agrandissement de la ville (18&8) a^alement fait exé-
cuter un ceriaia nombre die plans.
Voulant rendre ce travail aussi complet que possible, je suis ailé
consultera la Bibliothèque nationale, à Paris, section des gravure»,
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— 357 —
le recueil intttfiM ; Typ^jfr afhk ie Frmtee {Nord). Aftmiimement de
1aIU^^\ j'y ai i^eueiHi rindfeatian àeê dnq pièce» guirantes :
N** 5691. Ltale en Flandre, aimy qtleUe est far&Jiée (16&&). Beauiieu.
(Lille) calque.
N** 56a 3. Plan de la vUk de Ltlle en Flandre avec $09 meiUes et nouvelles
fortifications ainsy qu'elle est à prisent i663. (Lille) calque.
N* 5693. Plan et fnvfil de la citadelle de Lisk, fait en Tannée 1668.
(LiHe) calque.
Plan ff investiture de la ville de Lille (1708) par M. le maréchal
de Boufflers, dédié à M. le chevalier de Boiifflers, colonel
dn régiment de Chartres, par son trèf$ humble et obéissant
8«r?itc!ir Irancheif , vol. âe Chartres. — Dessiiï à la plume.
Lille en 1 jSj pour 1 j38, écheBe de /too toises, beau plan ma-
mtscrit fcrvé Sfée soin, signé : GrrTiR».
Je possède dans ma collection toutes it» antres pièce» gravées de
ce recudl et même les plans manuscrits^
Je dois meBtiamier aussi le plan de Lille en relief qiri se trouvait
dans la galerie de Fétage supérieur du qttadtriPalère ét9 Invalides î^^
Les alliés en iSiS enlevèrent une vingtaine de ces plans, parmi
lesquels celui de la ville de Lille, conservé actuellement avec soin
à Tapsenal de Beiiin.
Enfin, dans le cabinet de M. le Préfet, à la préfecture du Nord,
se trouve un magnifique plan de la ville de Lille dessiné et lavé par
M. Romain, agent voyer principal du département du Nord.
A ces diverses indications, j'ajouterai la nomenclature des vues
de Lille gravées et dessinées à diyerses époques et je divise ce
modeste travail en quatorze catégories, savoir :
1" Vues de Lille, comprenant 3o pièces.
9* Plans de la ville, avant la démolition du château
de Courtrai, xvi* et xni" ûècles 19
f'^ a volumes in-folio. Va i3o : demi-reiiure chagrin aui armes de NapoléonllI.
(") Celte e»iieetîon eompfcnait, à répoqne où eHe était eomfrtèCè^ i±o plans
eiraroB. On sait qu^elle fut créée sous Loui»lIV, à k proposition de Lovvmb, ^
exprima ses inleniions à Vauban à Toccasion du siège d*Ath, en 1668. Le plan de
la ville d*Âth est le plus ancien de celte colieclion qui avait fini par comprendre fa
plupart des viffe» de France, des Pays-Bas et d'Allemagne, conquises par les artuées
àe h&fîis ^i^» Ces phiDs ftirent d'^ahord places m liovivre', oé id totûtti eesBtsêtféf
jusquen 1777, époque de leur transfert aux Invalides. Dès 1766, un atelier avait
été ëtoMif à P^9 et feneffomMît r%(riièreBient p9&r V confeetîon ôe ces plann,
dont les éléments étaient racueillis sur place par les ingéiMcm^ fki roi.
9/1.
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— 358 —
3* Plans de la ville, après la dëmoiition du château
de Courtrai et avant la prise de Lille par
Louis XIV (1667) 7 pièces.
à* Siège de 1 667 5
5** Plans de Lille api*ès la prise de la ville par
Louis XIV et la construction de la citadelle ... 1 5
6* Plans de la citadelle 6
7' Siège de 1708 45
8* Plans de la ville de Lille après le siège de 1708
jusqu en 1800 19
9" Bombardement de Lille (1799) i3
10* Plans de Lille de 1800 à i858 (8* agrandisse-
ment) q5
11° Plans exécutes à Toccasion de Tagrandissement
deLiUe(i858) aa
1 9" Plans de la ville agrandie a4
13° Plans partiels de la ville ko
1 4** Pians de la ville , la plupart dresses d'après les
documents d'archives 5o
En totalité 3 1 3
Suivant le bienveillant avis de la section, j'ai fait suivre la
nomenclature des plans de Lille d'une seconde partie contenant
celle des caries de la Châtellenie et de l'arrondissement de Lille.
Je divise cette seconde partie en quatre catégories :
1° Cartes de la Châtellenie de Lille 87 pièces.
a" Cartes partielles de la Châtellenie de Lille 48
3' Cartes de Tai'rondissement de Lille ^^^ i3
4" Cartes partielles de Tarrondissement de Lille ... 9
En totalité 107
Cette nomenclature des Plans de Lille, de sa châtellenie et do
son arrondissement, sera utile, je Tespère, aux personnes qui
s'occupent de notre histoire.
Elle pourra êlre également consultée avec intérêt par les divers
services administratifs qui ont à s'occuper de la topographie locale.
^*J Ces cartes ont été exécutées d'après la nouvelle division de la France, dé-
crétée le 1 5 janvier 1 790.
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— 359 —
NOMENCLATURE
DES PLANS ANCIENS ET MODERNES
DE LA VILLE DE LILLE.
PREMIÈRE PARTIE.
PLANS DE LA VILLE DE LILLE ^".
VUES DE LA YILLB DE LILLE.
Vue de la ville gravée (fantaisiste). H. o" i o X L. o*" 1 5.
Au-dessus du cadre on lit : Fraus et Ubique dolus. Dans le ciel de la
vue il est écrit : Rtjssel in Flandem, Au premier plan se trouvent deux
hommes portant un filet de pèche; auprès se voient des balances; au-
dessous une inscription latine et une en hollandais; au bas : FtWfer,
S.C. l6:S0.
Vue gravée, extraite de Buzelin. H. o°*o4y2 X L. o" ioy2.
Au haut de la vue se trouve un ruban portant le mot L'isle,
Cette vue se trouve en haut d une carte ornant l'ouvrage de Buzelin ,
Gallo Flandria Sacra et prtfatM, in-f% Douai, i6a/i.
Cette carte de la Châtellenie de Lille se trouve indiquée dans la no-
menclature des cartes du gouvernement et de la Châtellenie de Lille.
La vue de Lille a été reproduite en photographie par M. Lefebvre-
Ducrocq» imprimeur à Lille.
Vue gravée. H. o" 17 x L. o™3o.
Au-dessus, à droite, se trouve fécusson de Lille dans une couronne.
Le paysage qui se trouve au plan est dessiné agréablement.
t^) Toutes les fois que Torigine n'est pas indiquée à la suite de la description ^
la pièce déente fait partie de la collection de Taateur.
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— 860 —
Notre vue se trouve reliée dans Touvrage de Buzelin , Gallo Flandria
Sacra et prafana, in-P, Douai, i6a/i. Elle est avant le titre.
M. le comte de Waziers posfiède uue épreuve de la même vue avec la
l^ende : Le comte Baudoin son dévot fondateur seroit ravy de voir testai
de sa grandeur, qui se trouve au-dessous du pian; au-dessous du cadre
on lit I (r. ït^iê, M. F., et au-deesous de la légende : 0. Desma-
zièresDD.
Cette vue a été reproduite par M. Iiefebvre«Dilcrooq, imprimeur.
Ryssel — H. o" 3 1 X L. o" 27.
Cette vue est extraite de l'ouvrage intitulé : Theatrum prœeipuarum
urbium Ducatus Brabantim née non Comitatmtm Flandriœ et Zelandiw
accurate adumbratum et in iucem editum. A. Nicolao Joannis Visscliero
A. 1667. in-A** obloDg maroquin rouge.
Vue de la ville, gravée avec une certaine exactitude. — H.o"'i i
xL. 0^47.
Au haut, au milieu dans le cadre, on lit : Lille Oder RusseL
Tirée de Touvrage : Topogr^hia Germanise inferioris {Oder Beschei*
bung der xvn Neiderlandischen Prwintien), Francfort-s.-Meîn. Caspar
Meryan, 1669.
Cette vue a été reproduite par M. Lefebvre-Docroeq, imprimeur à
Lille.
Vue de la ville et de la citadelle, dessinée à la plume et teintée à
l'encre de Chine avec soin. H. o"* 1 5 \/^ X L. o" a8.
Dans le ciel de la vue se trouvent un ruban formant plusieurs plis ,
sur lequel on Fit : Insula Hyssd, et, de chaque cAté, un génie soutenant
nne draperie destinée à recevoir une inscription.
Dessin original de Bem Vl^erner, 1695.
^»ue prise à la suite de Tagrandisseinent vers Wazemmes. —
H. o"98xt"io.
xvn* siècle. Peinture sur toile, provenant de la vente LeHercq de
Douai.
[Miuée arçhéolo|H{Qe 4e Lille. [
Vue de la ville, gravée , xvii* siècle. — H. 0° o3 x L. o"*o4.
En haut du piao, à gaudie, se trouve Técnsson de Fkndre (aa lion)
et à droite cdui de la viHe.
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— 861 —
Vwe de la ville (fantaisiste), gravée, xvii» siècle. — H. o*f 3 x
L.0"30.
En haat du plan se troave Tëcasson de la ville soutenu par un ruban
formant dessin de chaque côté, les bouts terminés par des houppes.
Au-dessous, le mot : Ruyssell,
Vue fantaisiste de la ville de Lille, gravée. — H. o"*3i X L. o"îi8.
Sous le cadre se lit le mot Lilk, une petite notice sur la ville et l'in-
dication de 1 5 monuments, xvn' siècle.
A Paris , chez Basset , nie Saint-Jacques.
Vue de la ville se trouvant au haut de la Carte de ta Province de
Lille (Paris, chez loUain). — H. o^^og X L. o"»B3.
Au-dessus , au milieu , se trouve Técusson de la ville entouré d*une
couronne de chêne; dans un cordon, on lit : La Ville de Lilk,
Celte même vue a été reproduite en Hollande, dans uae plun petite
dimension (H. o"o5 x L. 0*37).
Elle est surmontée de récoseon de h ville ayant d*ua côté Lille et de
l'autre Ryssel.
Profil de là ville. — H. 0" 1 4 1/2 x L. o'»i8.
Extrait de Touvrage : Les flans et profils des principales villes et lieux
considérables du Cmntê de Flandre avec les cartes générales et particulières
de chaque gouvernement, A Paris, par le Chevalier de Beaulieu, avec pri-
vilège du Roy.
Vue perspective de la ville de Lille du cAté de Tennemi et de son
illumination le jour des réjouissances faites à la naissance de
M»' le Dauphin, le 99 septembre 1729. — H. o"a7 x i^'BG.
Magnifique aquarelle tirée du manuscrit intitulé : Fêtes célébrées à
Lille à l'occasion de la naissance du Dauphin, le ùg septembre ijiig, orné
de 66 aquarelles par Fourchez.
Cette vue a été reproduite à quelques exemplaires par M. Lefebvre-
Ducrocq.
Vue hollandaise, un peu fantaisiste, gravée avec soin, — H. o"9 2
xL. G" 32.
Au haut se trouve un élégant cartouche sur lequel oa Ut : Ryssel F.
Lille, Ryssel.
Au bas, au premier plan, au milieu le trouve Técosaon de la ville,
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— 362 —
entoure d*attribut8 de guerre et de coinmei*ce, à gauche on a représenté
le travail des champs et à droite le n^oce et la richesse.
Au bas, B.-F. Wemer, del. — J.-G. Ringlin, — Cum Pr. S. C. Maj.
Mari, Engeïbrecht excud. A, V, ij^o.
Vue dessinëe à la plume et coloriée d'une manière assez rudimen-
taire. — H. o"»ao X L. o°3o.
Le milieu du haut est occupé par un trophée de drapeaux et de canons
avec la croix de Saint-Louis.
Au-dessous, au milieu, se trouve une couronne forme ovale portant
rinscription : Vilk de Lille. Vue de ses environs, dessinée à la plume par
Nepveu, à Lille, xvm* siècle.
Vue de la ville (fantaisiste) gravée avec un certain soin. —
H. o""ioxL. o"*3/!i.
Au haut se trouve : Vue de Lille du caste de la Porte des malades,
b'cheUe de 5oo toises.
Cette vue se trouve au bas des plans de 1784 et i8aQ.
Vue de la ville, gravée dans le genre des vues d'optique. —
H. 0™37XL. o"5i.
Au milieu du plan, à son sommet, se trouve un cordon portant le mot
Lille, à gauche, l'écusson de France entouré d'une coiu'onne, à droite
Técusson de Lille , également dans une couronne.
Au bas, au-dessous du plan : une notice sur la ville et Tindication
de quelques monuments , puis : A Paris, chez lollain, rue Sainl-Jacque ,
proche des Maihurins, à la ville de Collogne, avecq privilège du Roy,
Vue de la ville prise derrière l'église Saint-Etienne et l'hôpital mi-
litaire. — H. o*"o8 X L. 0"* 1 9.
Au bas ; Brun Lavainne del, — Lille , lith, L, Danel,
Vue de la ville lithographiée. — H. o"'3i X L. o"4i.
Au-dessous du cadre, on lit : Vue générale de Lille, prise de la route
de Roubaix.
Au bas : Dessiné et lithographie par Sabatier. Lith, de Mendouze, Paris,
chez Décromanyrue SainiSéverin, ik — et chez Mendouze, rue Saint-
Pierre, 10,
La même sur papier de Chine.
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— 363 —
Vue de la ville gravée sur pierre; l'arlislc n'indique pas les for-
tifications. — H. 0" 19 X L. 0"* 17.
Au bas : UY,
Vue de la ville gravëe. — H. o" 1 o X L. 0" 1 3 y^.
Sous le cadre , le mot ; Lille,
Au bas : Rauch deL — Ramonnette se.
Vue de la ville gravée. ~ H. o*" 1 3 X L. 0" t6.
Au-dessus du cadre : France pittoresque.
Au-dessous, le mot : Lille.
Au bas ; Butteau del. — Croche et Derman , sculp.
Vue gravëe de Ja ville. — H. o"o6 V2 X L. o'^og V^.
Au bas, sous le cadre : Vue de Lille,
Autre vue gravée de la ville. — H, o^oS X L. 0^09.
Au-dessous , le mot : Lille.
Ces deux vues paraissent provenir de calendriers.
Vue de la ville lithographiée. — H. o"'23 X L. o" 3o.
Au-dessous : Lille (Nord),
Au bas : Lith, par Leterme — d*après le croquis fait sur les lieux par
Sandmaim. hnp, lith, de Knecht^ Senefelder, — À Paris ^ chez Bernard ^
passage Vivienne, n' àg.
Vue de la ville à vol d'oiseau, lithographiée avec soin sur bisire.
— H. o"35xL. o™4/i.
Au-dessus du cadre est ëcnt : Voyage aérien en France,
Au-dessous : Lille, Vue prise du faubourg de Paris, Vers i85o.
Au bas : Dessiné par Chaperon, — Lith. par G. Muller, Paris , publié
par A. Hauser, boul, des Italiens, ti. — Imp. par Lemercier à Paris,
Vue de la ville prise de l'ascenseur en 1884. — H. o"94x L. i™86.
Photographie de M. Damry, tirée à deux exemplaires.
L'ascenseur est tombé le 1" juin i884, faisant de nombreuses vic-
times.
Photographie de la ville prise du sommet du clocher de Téglise
Saint-André, 1897. — H. o"i9 xL. o"*i8.
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— 364 —
PLANS DE LA VILLE DE LILLE AYANT LA DEMOLITION DU CHATEAU DE GOURTRAI.
(XVI" ET XVII* SIECLES.)
Plan à vol d'oiseau ayant en tête, à gauche, les armes de Flandre,
et, à droite, celles de Lille. H. o^aS X L. o"3i.
Au bas, à gauche, un cartouche ayant l'indication de vingt monu-
ments; à côte un homme portant épée, coiffé d'un chapeau à plumes,
jouant de la guitarde, accompagné de deux femmes, costume xvr siècle.
(Rosenthai. de Munich, indique Hogenberg comme graveur, avec la
date de i58o.)
Nous possédons un exemplaire en noir et un colorié , portant au bas
à droite le niunéro 58 qui est celui de ce plan ornant l'ouvrage intitidé :
Description de tom les Pais Bas, autrement appelles : La Germanie inje-
neuré, ou Basse Allemagne, par Messire Louis Guiccîardin. Anvers,
('h. Plantin, mdlxxxu, in-f^
Nous possédons un exemplaire de ce plan sans le numéro.*
Le même plan agrandi, portant en téie, entre les écussons de In
Flandre et de Lille, Lille. Instda, Ryssele, H. o^S/iy, X L. o^^S.
Nous possédons un exemplaire de ce plan colorié avec soin , ayant au
verso une description de la ville en latin , imprimée sur deux colonnes.
Un exemplaire en noir avec description en français en une seule co-
lonne.
Un exemplaire également en noir avec description en latin en une
seide colonne.
Plan dû au géographe Jacques de Deventer, exécuté sur les ordres de
Charles-Quint et de Philippe IL (Échelle sans chiffre). —
H. 0" 10 xL. 0^651/2.
Reproduction faite par Tlnstitut national de géographie pour la
publication : Atlas des villes de la Belgique. — Cent plans du géographe
Jacques Deventer.
La notice sur le plan de fJlle a été faite par L. Quarré-Reybourbon.
Ancien plan de la première enceinte (1 606). — H. o'" 56 X L. ft'" 77.
Plan maBaserit en mauviiis état sur porcliMnin coloi*ié.
[Archivps départetnetitaltti. ]
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— S65 —
Petit plâ« «yant ^n tête à gauche T^ensson de Flandre, à droite
celuidelayiiie, au milieu i{i««W. — H. o^SYjXL. o" i3.
Au bas , à gauche , se trouve Vimcnflioa: Flandrie terminus in très partes
dividitur, BrabarUia, Flandria, Baiumium (le pays de Flandre est divise
en trois parties : BmiMnt, Flandre, Haioaut).
Au bas ifecit Valem.
Wan à Tol d'oiaeaii gravé. — H. o" 1 1 X L. o* 1 4.
Aa bas, ii gauche, on lit : Lille, v. Ryssd. En haut, Téeusson de Lille.
Plan extrait de Touvrag»^ : Belgîeœ sit>e it^erioris GermauMt deseriptio
nuctore Ludoviro (ruiciardiiio, etc, Amsterdami, apud GuUirlmutn Itlneu,
i635. In-i8, 497 p.
PJao ea aotr, portant «n télé : iaife. jlynnfa. --* H. o"* s5
. xL-o-aSy^.
A gauche Técusson de Ulie dans une couronne de chêne.
Au bas, h gauche, la l^ende de vingt monuments de k irille,
PLANS DE LÀ VILLE DE LILLE APRES LA DÉaOLITION DU GbItEAU DE COURTE AI
Cr AfANT Uk PtlSR aC LA UUS PAR UNItB RIV. l6<i7.
Pla» k vol A'iHBfi^u. fnmk mig» IMle Beigice tbmd. — H. o"' 35
xL.o'»5o.
Avec Tëcusson de Flandre (au lion) et cdui de Lille, au bas à gauche
se trouve un «artoucbe indiquant : Ituula etc; au-dessous, légende de
six monuments de Lille.
Ce [^ te trouva dana l'ouvrage iotitiilë : Tmmeèt der Steden Van
de Vereenkhàe Met kare Besekrajmngen vertoanende de Steden en Sterkien
ùnder tgchiedt der H. M, H. Staten generaal, en verscheyde Belgeringeiv-
Rbaêàhdt, Limbousg in LoxSNBvneca By Jûa» Blàbv.
(Représentation des villes des Pays-Bas a^ee leur description, mon>
teant les villes et travaux des fortiSeations, soiimi«e6 aux États géitëmux,
H diverses villas de B^iqm , du Brabaat , de Limbourg et Luxembourg. )
Le privilège du Boi porte la date da s4 mai tttAg. Au-dessous, on
lit : Ces deux volumes du Pays bas ont été achevés le aj septembre i6ig.
â vdumes grand in-folio titres ccrforiës i/a reliure veau.
Le même plan en noir avee deseription da la ville en latin, signé : Ma-
œimilinnus Vrientius.
(iS même piaii coliNriiéavep. soin ivei; la variante: la légende des 6 mo*
numents se trouve droite de lantre éb\é du cartouche, etc. Légende en
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— 366 —
latin plus complèle par rindicalion de quatre hommes cëièbres notifs de
LiHe.
Le même plan en noir, avec notice en hoBandais, indique par M. Ro-
senthal, de Munich : Janssens 1660.
Plan à vol d oiseau. — H. o"* 1 5 X L. 0" 98 V^.
Au haut du plan se trouvent, à gauche, Tëcusson de Flandre et, à
droite, celui de la ville. Au milieu : Lille oder Rysskl vor der FrmUz^
ghi Schen Befestigung, L^ende en allemand de chaque côte du plan.
Au bas : G. Boderichi, feàt et excudit cum gratta et prwtligio sac, Cws,
M(gestatis.
Pian à vol d'oiseau. — H. o" i4 ^^ X L. o"» 18.
Extrait de Fouvrage : Les plans et profils des prineipaks villes et lims:
considérables du comté de Flandres avec les cartes générales et partkulihes.
de chaque gouvernement.
Carte gravée, échelle de 300 toises, à Parts par k chevalier de Beaulieu
— H, de Hooghe p et F avec privil^e du roy*
Plan à vol d'oiseau. — H. o*" 36 X L. o"» 44.
Ce plan porte è gauche, à son sommet, Técusson de Flandre et, h
droite, celui de la ville de Lille.
Au bas, dans une pancarte, se trouve : Lilla in Flandra. Indication,
en italien , de 8 portes et 1 1 monuments.
PLAINS DE LA VILLE OB LILLE. SIEGE DE 1667.
Veûe de la ville de Tlsle du coslé du Prieuré de Fives, Tarmée
du Roy devant la place, en Tannée 1667. — H. o*"5i xL. i'"3a.
Magnifique gravure sur cuivre, dessinée sur le naturel et peinte pour
le Roy très chrétien par F. Van der Meulen. Van Hurlenburg et Bau-
douins sculpteurs, avec privilège du Roy. Première épreuve qui se tiouve
dans un recueil de Tœuvre de Van der Meulen, in-plano^ reliure plein
marocain rouge aux armes et au chiffre de Louis XIV.
La même vue. — H. o*" 32 X L. o™ 36. — Épreuve avant la
lettre, gravée par J. Duplessis-Bertaux. '
La même vue. — H. o"* 16. Gravée par Nyon. (Gravure extraite
de la galerie historique de Versailles.)
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— 367 —
La même \ue. — H. o"* 21 X L.o^ag. Gravée d'une manière peu
soignée, ne représentant qu'une partie du tableau de Vander
Meulenavee légende : LiUe pris par Lottis XIV, le a8 août i66j.
Gravure populaire. *
Plan lithographie au trait. — H. o" 18 X L. o*" 26.
Plan des fortifications de la ville avec le tracé des attaques de Tarniée
française.
Au bas : Liile, lith. de Reboux-Leroy. Plan tiré de l'ouvrage : nLes
sept sièges de Lille , etc. , par Brun-Lavainne. n Liile , imprimerie Vanackère
fils, i838, igôp.in-S*.
PLAN DE LA VILLE DE LILLE APBES LA PRISE DE LA VILLE PAR LOUIS XIV.
CONSTRUCTION DE LA CITADELLE.
Plan manuscrit sur parchemin (bien conservé). — H. o" 87
xL.o™8o.
[Arcbiree départemeotaies da Nord.]
Plan partiel gravé sur cuivre. — H. o" 5o X L. o" 72 y^. — Échelle
de 800 pieds de Lille.
A droite un cartouche eutouré de deux génies soutenant une boule
ornée de trois fleurs de lis avec cette inscription : Plan de la nouvelle en-
ceinte de la ville de Lille jôji. Au-dessous un écusson aux armes de Lille.
Ce plan est considéré comme très rare.
M. Lefebvre-Ducrocq a reproduit ce plan pour un ouvrage.
Plan gravé sur cuivre. — H. o" 20 X L. o"* 27 y^. — Échelle de
300 toises.
Dans un cartouche, au bas à droite, se trouve cette iuscription :
(T Lille, ville forte des Païs-Bas, située dans le comté de la Flandre fran-
çaise, sur la petite rivière de Deulle, à 5o degrez ào minutes de lati-
tude, et 23 degrez 20 minutes de longitude. Le Roy la prit en 1667 sur
les Espagnols et y a fait une citadelle des plus belles et des plus fortes
de TEurope; cette ville est très considérable par son commerce, ses ri-
chesses et sa grandeur. »
Au bas : H. Van Loon Fecit. (1701.)
Le même plan, mêmes dimensions, même l^ende, diffère par Tome-
mentation du cartouche, qui est orné de la statue de Minerve et de celle
du Commerce avec le caducée.
Sans indication de graveur.
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— 368 —
Man de la vitte de Litte. — iLo-36xL.o-»&a. — Éckette da
900 toises.
En haot, à droite, m Ht : Plan de la vilk eteitaMle âe Lille,
Au bas, à gauche, soub l'échelle, se trouve : a Pmii,ehiz k timr Bail-
lieu, géographe au bout du Pont au change vis-àrvis l'orloge du Palais y au
Neptune franeois.
Plan gravé avec soin. — H.o"* 5o xL. o"* 64. — Édielie de
&D0 toises.
A Paris , chez le sieur fe Rouge , géographe , rue des Grands-Augustins ,
vis-à-vis le Panier Beuri.
Les fortifications et la citadelle sont teintées en rose.
Plan gravé sur cuivre. — H. o" t4 y2XL. o" 18. — Échelle de
iàoo toises.
Plan avec légende indicatrice de 18 monuments de la viMe.
Extrait de Touvrage : Les plans etprsfih âep p r imipa hÊf ftKêt et lieux
considérables du comté de Flandre avec les cartes générales et particulières
de chaque gouvernement,
A Paris, par le chevalier Raillieu — avec privilège du /foy.
Le méate pJaD, mêrne désuni, même légende. — H. o''* tt '/^
X L. a" f 5 y2. — Echelle de ^00 torses.
Plan gravé sur cuivre. — H. o*4&X L»or*6t. — ÉclieWe de
s 00 toises.
Avec Plan de la vilk et citadelle de Lille, place forte i$ h emmÊè de
Flandres,
Au-dessous de rinscni>tion cinlessus m trcmve la b^^ode iiidicatrice
de 3o monuments de LiQe.
Au bas : à Paris , chez U sieur BailUe^, géographe.
Plan mattus^crit sur papier, eiécnté avec soîa^ coiafié. — H. o-^'Bs
XL. 0". 76. — Échelle de 200 toises.
Ayant au bas, k droite, un honmip paraissant être un pèlerin, son
bAtOD servant d'édisila, ^fm^ umtn mn mmr mr k^t se trouve un
ùssAe coataaaat yiiiaenflia& loîvaale ; irLille^ viUe forte de Pai»fias
dans le comté de la Flandre françoise . sur la petite rivière de Destte, h
5o degrés 60 minutes de latitude et ko dt|^é» n» awiala» de iaa^iude.
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— 369 —
Le Roy de France la prit an 1667 sur les Espagnols, et y fait faire une
citadelle des plus belles et des plus fortes de TEurope. Cette ville est très
considérable par son commerce, ses ridiesses eC sa grandeur. «
Au bas : i.-Af. Wehch/ecit,
Wan gravé sur cuivre. — H. o'"3i X L. o*4t.
Pl«a a indiquant que les églises et les cours d'eau , ayant en haut , à
droite, une vue de la ville avec le mot Lilla. Au milieu du plan éga-
lement le moi Lilla en gros caractères et, au milieu de la citadelle, le
mot Cittadella, Ce plan est fantaisiste.
Plan gravé et colorié. - H. o'" 18 YjXL. o-^aS. — Échelle de
5 00 toises.
En haut, h gauche, les armes d'Angleterre, et, h droite, ui joK ear-
touche cooteoMit Tinscriplioii tniivaiite : Am Exact PUm fif Ltêle. h
humbly dedicated to his Grâce the Duke ofOrmmd, Bf tf tirao^s wtosl
faith ^ull and obedient serv\ Tho. Brodrick.
i^pUeatioii en anglais de 9 1 roommients de la vile.
Au bas : /. Htnris. 9C,
Plan gravé sur cuivre. — H. o"* 1 7 X a a y^. — Échelle de aoo toises.
Verklaaering dev Talleters in de nevenstaante Grondtekrnàng der Stad
Hyssel.
Suit ^indication de a a monuments de la vffle.
Carte gravée sur cuivre. — H. o"" 1 a Y^ X L- o™ lU.
Portant en haut, a droite, Fécusson de Lille, soutenu par deux
génies; en bas, au-dessous de la citadelle, est figurée une escarmouche
de cavalerie; h droite, an cartouche orné des figures de Mnierve et de
Mercure avec Tinscription : La ville de Lille.
Au bas : J. Harrewyn.
Plan nMuniscrit desainë et colorié avec un certain soiii. — H. o"* a/i
><L. o°*36. — Échelle de aoo toises.
Au bas , à droite , dans un cartouche se trouve écrit : Phn des ville
et citadelles de Lille.
Au dessus, dans une draperie simulée, se Iroaveni a 8 iodkalions des
monuments de la ville.
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370 —
PLANS DE LA CITADELLE DE LILLE.
Plan gravé. — H.o"38 xL.o"5o. — Échelle de 170 toises.
Au haut, à gauche, on lit : Pian de la citadelle de Lille; au-dessous,
indication de 8 monuments.
Au bas : à Paris, chez le sieur Bailleu, géographe, au bout du pont au
Change, vis-à-vis VOrloge du Palais, au Neptune François, avec privilège
du Roy pour 10 ans, ijo8.
Plan gravé. — H.o"* 38 xL. o'"5o.— Échelle de 170 toises.
A Paris, chez le s" Beaulieu, géographe, au bout du pont du Change,
vis-à-vis VOrloge du Palais de Neptune François, avec privilège du Roy
pour 10 ans, îjo8.
Se trouve dans un Recueil de fortifications , de Beaulieu, volume in-
plano, reliure veau petits fers.
Plan gravé. — H. o" 65 X L. o'"6o. — Pour la citadelle, échelle
de 900 toises; pour les ouvrages, échelle de ao toises.
A droite, en haut du plan, on lit : Plan de la citadelle de Lille, avec
ij indications des ouvrages, texte hollandoisetfrançois.
Au-dessous : Profil des ouvrages de la citadelle.
Plan dessiné et colorié. — H. o"*/!© xL. o"*25. — Echelle de
10 toises.
Plan d'un l'etranchenient de la citadelle.
En haut, on lit : Lille, citadelle ijSg pour ij^to.
Plan dessiné et colorié. — H.o"* 46 xL. o'"65. — Échelle de
100 toises.
En haut, à droite, on lit : Citadelle de Lille, ijùo,
A gauche , sur toute la hauteur du plan , se trouvent deux colonnes
portant : Ancienne légende — et Nouvelles Cotes, LiUe, le i"" octobre ij5o.
Plan gravé sur bois. — H. 0"' 1 A X L. o'" 1 7.
Au-dessus , on lit : Citailelle de Lille,
A gauche se trouve une colonne jK)rtant : Explication des renvois.
Au bas : Lille, impr, Blocquel-Castiaux.
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— 371
PLANS DE LA VILLE DE LILLE. SIEGE DE I708.
Plan gravé. — H. o"* 26 X L. o°* 3o. — Échelle de 700 toises.
En haut, sur deux colonnes, on lit :
1" colonne : Ryssel door de GEALLSEERDE dm 33 aug. ijo8.
BELEGERD, met de Lemenvan Circumvallatie attaques, Naamen der Re-
gimente, enz doar een beroend Ing' int Léger gete Kend,
2* colonne : Lille {assiégée par les alliés le qh aoust en ijoS) avec les
attaques, les noms de chaque régiment ete,, le tout dessiné par un fameux
ingénieur.
En bas , à droite : Renvoy : indication en français de 11 monuments de
la ville et quelques opérations du siège.
Au bas : te Amsterdam by a Allard op den dam. m Pr.
Plan gravé. — H. o" 1 7 X L. o" 26. — Échelle de 3oo toises.
En haut, on lit : Lille oder Ryssel statt and citadell Belagert tmd ac-
cord Erobert. A : lyoS. (La ville de Lille et sa citadelle assi^ées et
prises en collaboration par les alliés en 1708.)
De chaque côté du plan se trouve en hollandais 86 indications des
corps de troupes et 1 2 des opérations du siège.
Au bas : Augspurg. G. Bodenchrfec. et excudit cum gratia et privil. sac.
Cœs. Majest.
Plan gravé sur cuivre. — H. o"* 17 X L. o"* 24. — Echelle de
3oo toises.
En haut se trouve : Lille oder Ryssel nach der Frantzofis chen Ein-
nahn und Befestigung (Lille après sa prise syir les Français).
Au bas : Gabriel Bodenehrfec, et Excudit cum Gratia et privilegio c. s.
Maiestatis.
Plan gravé avec les lignes d'attaques, de circonvallation et rempla-
cement des troupes alliées. — H. o" 33 X L. o" 4i.
Au bas, à droite, se trouve Tinscription suivante : Die Statdt und dos
CITTOLLE von. Lille oder Ryssel. mit allen Werckem wic sic jezt sind
jeither dié Belagrung begonne Worde durch die armée der Hohen Verbûn
deten , unter anstalt P" Eugenii, und Herrogas von Malboroug.
Ercklarung de Zahlen innenwondig.
Suivent les inscriptions de 1 1 monuments.
(La ville et la citadelle de Lille, autrement dit Ryssel u\ec tous les tra-
Gio«EiPHii, N* 3. — 1900. 95
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- 172 -
vaux comme ils sont actaeflement depuis le siège qui a été commence
par l'armëe des hanta alliés sous la direction du prince Eugène et du
duc de Maiboroittg.)
Plan gravé. — ft. o"6'6 X L/o" Sg Yg.
Plan de la viUe avec indications des attaquai» des Ugs^s de cinoonval-
iation et de remplacemeal des troapes»
Au-dessus du plan se trouve en caractères goUùcpies : Die.kmipt stadt
wid Bostung Rjfssel in Fiandrem [Mk felhige in ibro' Forifficaiion liegit)
und von Denon k«hen alliirten belagert j/S. (Le cbeMieu et oiiadelle de
Lille en Flandre. Comment elle est disposée dans ses fortifioaticMia et
cpminent elle est assi^[ée par les puissants alliés.)
Au bas : Hatnburg, Gedrudt und zu betommen J ben GeeL Thmmaxm
Wicrings Erbm \ Un Guldenea A. R. C. ben der Bwse | t joS.
Plan gTAvé. — H. o"^ 57 X L. û"» 4i.
nan 4e la vîHede LiHe, indiquant les attaques, les lignes de circon-
vallaikm eft les emplacements des troupes assiégeantes.
Au-dessus du plan, on lit en caractères gothiques : Dos hetagerte
Ikf88ell haok der Ordnung derer Anfaîle wnd dem Stand ier Begimenter
inner denen circomvattatiùns, — Lihien der irOTT gdfe baldfbrffînden
Lfoberung wniausig beechrieben den 16 octobre ijo8. {LiBe assi^fée
suivant la disposition de ses remparts et Tétat des régiments dans leurs
lignes de circonvallation. Que Dieu veuille donner une prompte vic-
toire. Décrit à la hâte, 16 octobre 1708.)
Au bas : Berlegt und zujinden Johann Jonathan FelkeetemJU Erhen.
Plan gravé. — H. o*' i€ X L. o* 20. — Echelle de 5oo toises.
Au haut, à droite, l'indication de 10 monuments dek iriile, texte
hollandais.
AiU bas : AfimUingr ean Rysset, en dezeljk héegertng in4enjare 176$.
(Représentation de Lille et siège de la susdite ville en TaMaée 470e.)
Plan jg€9.vé 4es lortifioatmis et de la oitadette de liUe, sans au-
<wat ndicatioA des rues. — il. o*" 16 X L. so ^j^.
Au bas, on lit : Die Citadelle von Ayssel, naah tro^^Juatm Lm^aben
den ag oct. ijoS, cr. obeti, i. 8 iéc^La dtaddlede Lifle« mwant les
tranchées ouvertes le 19 octohne 1 708, prise le 8 déeenfan.)
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- ITI =
i^ H, o^ i<| y^ X L, o^ 33 ; a" H. 0^ 19 X L* o* 3o.
Peux dessiQg cploriÀ es^ut^ avpc soin par des ii^^fàueuf^ ou offi-
ciers dï^ ginie, * *
Plan d'une partie de h ville et la citadelle de Lille avec leurs at-
taques. — H. 33 xL. 0"4f- — Échelle de 5oo toise». *.
Plan dessiné et colorié avec som.
Plan gravé. — H, 0" 36 X L, o* &«. — Édiell^ de 34>o ioîsiesp
Dans le cadre du plan» h droite, se trouve : Pian dé k mîk et dut-
delk de LiUe.
(vLas Pavîlloris royaux dont 00 a faît €f}mb1er fa cour et les chambres
des sacs de terre et aur lesquels on a form*^ uoe grande fcafterie de
canons qui flanque F attaque et son retrauchemeut . Imné est ûit de
gros arbres tie Tesplanade el des remparts encbaînés tes nus auj[ autres
et tout piqués de pointes de fer d'un pied de dehors de longueur. t*
Au bas, à quelle, au-deflaouê def^eiJe, m ixmtvé i à Pmit^ 4^^ U
.»mf MmUîmf ^ét^^-Gpkef a% bovi d¥ PmUMu change ^ vfsrà-vif ,tQr(ogt
du PataiSf au Neptune JrmicmSj avec privii. du flo^ fmr $^ JWy HP^*
Plan des4né «l colorié,
ioo toises.
H. o" 1 9 X L' o" a5. — Écbelle ^9
PUm de la cititdeik de Lille iwec &es attaques se trouve h gauclie dnpian.
l'^n haut, du même câtë, se trouve : M. de R%0^ atfuques an ijùS*
Wafl gw¥« av«c ie» ^^m d'attaq«ies ém sMiéë. ^- 0. #'" 36
X L-o* ^17. — Échelle de 3oo loisea.
Au bai, à droite, se trouve rinscrip lion suivante : erLa ville et citadelle
de Lille ou Ryssel avec toutes leurs fortifi(^tiôUs comme elles sont h
présent , pendant le siège formé par l'armée det^ Hauts altiez , sous ia
conduite du prince Eugène de Sayoye, el du prince d'Orange* gouver-
neur téréâitaiie de Frise. ^ Au-desaoîB ; fîixplication de 1 1 mouumeuis
de ta ville-
Au ibas : â ÂJtm^^am, ^^z fi., V^IMt W ^ d^m*
Le même plan avec les ligues d'attaque teintées.
Plan gravé- — H. o™ Û8 X L. o" ôg,
Hm m JEipir donnant riudicË^Uou desipundaUoppetj'eiç^lac^yDa^t des
balleiïes pour tes sièges de la ville et do la ciladeUe.
a5.
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— a7* —
— Au ^m;'à gauche, se trouve un piédestal sarmonté des iestnimeoiké
d'arpentage. Au-dessôua, on iit :' Plan de la mUé de Lilk avec à$ iwdi^
cations pour les (^(^ti(m9 d^ siège. , ^ . , i .
Au bas, à droite, en trois colonnes : Plan der Stadt en citadelle ma
Ryssel, avec sa indications des opérations du siège, texte hoÛandais.
Plan grave. — H.,o'" 35 X o" 37. -7^ Hk^eUc de. Sop toises, ...
Gravure curieuse, divisée en deux parties : :. t.\
Cdle du haut représente le siège de la ville, les troupes donnent Tas-
saut (la vue de la rifle est un peu fentaisiste). ■ ^\ . t '
Au-dessous^ en sept (ignés, se trouve une description historique de la
ville.
' L^ seconde paj^tie est .consacrée au plan de la ville avec les attaques.
Au bas, à droite, dans un çartouchç^ se trouve Tinscription sui-
.y \Bnie : Cafi^ de Lille avec les attaques.
XubasiVanLoonfeçit., . , ,.
Croquis maouacrit teinté H. 0* 2& x L.o"* 26 y^.
Portant Tinscription : Partie de la ville assiégée avec ù3 iitdications des
opérations du siège, ..,..-
Plan gravé clairement. — H. o'" ig X L. o'"53. — Echelle de
,5oQ toise».
Ea,haut,8ur deux colonnes : . ,;
La première : Plan de la ville et citadelle de Lille assiégée par les alliés.
La seconde ; Afbeeldinge van de Stercke iStàd Ryssel et des Se(fs Kft^fvd
door de Geallieerde beleegert. • o ^ .
Au bas ^ à gauche : Explication eti français de 1*2 monuments de la
: ^^' / . !
Au bas : By Nicolaas visser met privilège.
Plan .gravé. , — H. o™ 45 X L. o°* 55. — Échelle de 200 toises^
En haut, à droite, se trouve : Plan^ et en deux colonnes :
La pi*emière : Van de attaque Van Ryssel Begonnm dm augusti en
Geynd* g* den aa october ijoS.
La seconde : De l'attaque de Lille commencée le a a août et f nie le
22 octobre ijo8.
Au-dessous, de ce plan partiel se trouve , en quatre colonnes , la descrip-
tion des opérations du siège ,^ dont deux en texte hollandais et deux en
texte français.
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— 375 —
Plari. gtaié sommairettient. ^-r- B. d" 3a X L* o"* Sg Y2- — Écb«lfe
de 900 schritt. . .^
Plati représentant les opérations du siège , les lignes de éirconvallation
' et remplacemeût des troupes.
^^ Au bas, à droite, dans un cartouche : Plan générai vùn der' attaque vor
LUle anno ijo8.
Plan gravé. — H. o"* 27 x L. o"* 35. • ., ,^ /
Hatï avec leô batteries d^attaque.
Au bas, à droite, se trouve Tinscription suivante : La ville et la n-
îaielle de Lille ou Rys^el avec toutes leurs fortifications, ^
Plan gravé. — H. p|" 44 \x L« 0™ 55. — Échelle de 3,000 pas.
Pkn indiquant les inondations et Tepiplacenient des batteries pour les
- sièges de la ville et de la citadelle.
Au coin, à gauche, se trouve un cadre dans lequel on lit : tr Han de la
> <viHe et citaddle de Lille. La ville fut attaquée par les allié» sous le com-
mandemant de S. A. le prince Eugène de Savoy^, ie aâ aoust et se
■'■' rendit le 4 9 octobre 1708, l'Ennemy s'estant retiré par accord dans la
'^ cHadeUe, ^e fut pareillement attaquée le 99 et se rendit le 8 décembre
en suivant. Renvoy indiquant 16 ouvrages construits pour le siège. «
Au--des8ous : ' à Bruxelles, chez Eugène Henry Frick; imprimeur- du
" Boy ; rue^^ée h MagdeleinB: •*
* A dpbite,un' cartouche surmonté des armes du prince Engène avec
'''trophé€^'guértnei*s^ au-dessous on lit représenté à S. A; S; Monsei-
gneur le prince Eugène de Savoye et Pi&nonC, etc;, concilier d^Estat,
' ' pretfdent du Censée de guerre; général lieutenant de S; M. I. , chevalier
' de la Toison d*Or, gouverneur de TEstat de Milan et capitaine général de
S.M.C. -- .....••.
ffPar son très humble et très obéissant serviteur,
trEugène-Henr}' Frick.i»
Au bas : Harrawynfeciv.
Plan gravé. — H. o™ 82 X L. o" 38 ^/^. — Échelle de t ,000 toises.
Plan indiquant les lignes d*attaque. Les lignes de circonvallation et
remplacement des troupes sont teintés.
En tête se- trouve : Carte des environs de Lille levée sur les Keux;
• ayant en avant sur deux lignes : à Paris, chez le sieur Baillieu , au bout
du Pont du Change vis^vis VOrloge du Palais au Neptune François, ^
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-- «76 —
ftlifl ^oknrié fttée èoifei. ^ Hs ê^ kS V^X L/O^ bf^. —^ Édiellr Je
900 toises.
J^an doim#nt les iigoes d*aUaque el celles de drconvailalioii^
En tête, dans ml ruban dé toute la largeur, se trouve: Plan Hu tikge de
LUk* Dressé f or un des premiers ingéniées qui €ommandent aux aUaques.
Au bas, à gauche: un moniicule sur lequel trois bonabes éclatent fsfir le
c6të, des piques, des drapeaux, des fusils formant trophée; à terre, des
tambours, puis cette inscription : A la Haye, d^et Étieime Foulque et
T, Johnson, libraires dans la Patttê:
A droite, sur un terre-plein de gaioipi^des oapoo», des roues, des
\ lonoeMx et im AttiivU d*a^tiUeT^,
Planche gravée (genre Câïlot). — H. 1 8 y^ xL o* 27.
Vue de la villd et da la citaddle; au-dessus, RysseL
lie pi^er jplâlt est occupé par déâ tentes SOxàssi^eants, àttpPès d^^
. qmHea le trotive tm trinre ftuqilld on pend im iodivijiit ayant df« seaux
d^eau attachés à une barre posée sw* l^iM éfumies* Dsi c^ruliers 0t des
• l^élotli ppttrstiivéfil dés BsiSilikes kneés an grand galop.
Voiei TcÉfriicatioii de cette gllvitl^, eltjrtfHe <& tAtla$ de fM ifàv
BrtUhLavainûè, page 60 I
# . oLea asn^éë «v^eot ^BÇ^ dn tm^^ piir ube Action hardie. dn
• iéneiém 4e iMembiwii^ qui 1 chaïqgé de foif^ entrcir daiM la ^aoe, un
eotitdi de munitions de guerre, prit djx^iuit esoedroBs, dodU chèque
, hemifte pér(mt èb troiilëeyoseo ceoten^at einqtfetlte livrée de poudre.
Arrivé à la ligne de circonvallation sur la cheuMëe de Douai, il fit ré-
poncho (9 AlfeMmdaufwîWtff^dea eentindlee, et passa senaobeta^e avec
■ uikë{ftaftte4e SbttdétedbeiQent; mais quelque! Pren^ tt^eyant pitfi^beervé
, le MeMêqtû leur aviat.4M{irMrii » Wul le eamp prit ki année pilles
pouiMivrei Pltie de fioiseAtfi. (l'^iire euK périi^nt per r^pt<pi0i^ de la
|MHidre qiilfa^ort^nd.fâitlieeeatileAviroB pénétrèrefit dMHJpviUe; le
reste rebroussa chemin vers Douai. «
Au-dessous de la scène « se trouve une pièce de vers en hollandais sur
quatre colonnes.
Plan gravé avec peu de soin. — H. 0"* 3 1 X L* o"" 9fié
Plan de la ville et de la citadelle.
Aa bf^, en caraeAre gothiques A3fef9/(Lisle}, puis le récit de la prise
de Lille en 1708 par le prince Flugène et la remise à la France par le
»*Éitéd*Utfe(^eni7iJl.
Magnifique siget^ fl^^ iur cuivre. -— III 6*" && X h* o"" Ào.
Graviîl^ MpréÉnHimt b ei£|ge de h vith^ de Lille afie Vé^ÊMiOfÊt an
prenrier pll^^ «netew «MUÉteis WlVt ëiaUèmMii
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— 877 —
Au-deBinif du rajet prine^l $e trouve un A^omo» «rtté aVee
représentant la ville asaëgëe et m-desn» dnqilel vole tm rabam ebnte^
nanl Tiascription : Die Rhmtmwr^ê Craierung ter Statt By98êl ak des
Schlissels zu Franckreich.
Au-dessous du sujet principal dans un riche cartouche se trouvie une
description historique de la ville.
Au bas : Paukt Dedter hm^ et DeL — Çwn Gruêia etprmkg. Saci Ca».
Majest. — Jeremias Wolff excudit Avg. Vind. — lof^ Aii^uêL Cormnus
sculpsit.
Sous rétatrfin^or^.on tii: G. Phil R^eàdas del. .
Plan gravé ei eolori^. — H. o" 48 x L. o" 69.
Plan avec l'indication des inondations et la disposition des battieries
pour les ^ges de la ville et de la citadelle.
Au coin , à gauche , se trouve un piédestal surmonté des instruments
d*arpentage, en dessous, on lit : Plan de la ville et cîiadelk^de Liile t^vec
as indications pour les opérations du siège.
Av bas à droite : i la Hage, ckez Anna Bech, eum Privilégia de Etat
d'holL et de Westvrise.
P. r. Call. Fec.
Plan gravé — H. a" a 1 X L. o" 37. — Éebelle et aào tabès.
Dans un cartouche, au bas du plan à gaudie, 00 lit : Plan de Tordre
de bataille de Tannée des alliés comme elle étoit postée dans fe retran-
diemeot qui étoit fait contre le village de Fretin et Noyelles, lorsque
l'armée de France vint pour l'attaquer le i3 sept» 1708 et celui des at-
taques de Lille.
Au bas : Puthaux, sculp.
Aédiiclioa du même plan. — H. o"" 1 6 x L. o"" ^b*
Même légende.
Plan gravé, texte boUandais et français. — H. 0" 5o X L. o" 56.
— Échelle de 5oo toises.
Au-dessus du plan , sur la moitié de la largeur, te troiive : Plan de
la ville et citadelle de Lille, assiégée par les alliez.
Sur l'autre moitié : AlbreUinge mm de Sterke Mai Efêsel en des
Hlfikagteel dor de Geallierde beleegert met kaar limi van eireonoalatie ,
apfoches, Battaryen, en de Naaifsen mm ider regemaU, alksdoor em tfoor-
naamên, naa 't leven Gêteraeent de Frmiehen zyn dm sa august tjo8.
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— 378 —
Ce plan indique les opérations du siège; une légende dëcril la mo-
numents de la ville et les travaux des assiégeants.
Au bas : by Nicolas Visser met privilège.
Le même plan colorié.
Plan anglais gravé et colorié. — H.o"»38xL. 0° 68. — Échelle
de 300 toises.
Plan anglais; en tête, à droite, se trouve un cartouche contenant
rinscription : Lisle a strong and rich City in the Eosrldom of Flanders ,
iaken by the Ailiers in fjoS, and rèstord to the French king by the treaty
<f Utrecht.
Sous le plan on lit : Plan of the City and Citadel (f Lisle, For
M, Findal's o/M. Rapin's History of England,
Au has : /. Basire, sculp.
Plan gravé. — H. o" 46 x L. o" 56. — Échelle de 200 toises
ou 3oo pas.
Le haut du plan est occupé par une espèce de large piédestal entouré
de trophées d^armes, dans lequel on lit : Plan des attaques de la ville de
Lille: commencées sous le commandement de S, A. S, le prince Eugène de
Savoye, le a a aoust et finies /e aa octobre lyoS, jour de la reddition.
Suivent les détails des opérations du siège.
Au bas : Levé et dessiné par M, Brûchman, capitaine de S, A. S, de
Buns, Lunel et Hannovre.
A Bruxelles, chez Eugène-Henry Frick, imprimeur du Roy, rue de la
Madeleine, ijog-
A droite, au bas du plan , se trouve un cartouche contenant les armes
du prince de Savoie , a/ec cette inscription : Présenté à S, A, S, Monsei-
gneur le prince Eugène de Savoye.
Son très humble et très obéissant serviteur,
Eugène-Henry Frick,
Plan gravé. — H. 0*77 X L. o" 9 5 y^.
Au-dessus du plan se trouvent les portraits de huit généraux comman-
dant Tannée des Alliés. Au-dessous se trouve un ruban portant : La
Campagne de ijo8; à gauche, la représentation de la médaille frappée
en 1667; au mflien, au-dessous du ruban, Técusson de Lille, avec
rinscription : Lille assiégée par le prince Eugène de Savoye et le prince de
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— 379 —
•
Prisse, le la aaust fjoS; la ville s'est rendue le -iiî octobre et la citadelle
le 9 décembre par capitulation.
De chaque câtë, aa-^essous du pian, se trouvent onze vues de viUoB
prises aux Français.
Au-dessous, sur deux colonnes, se trouve Thistoire de la campagne de
1 708 , en hollandais et en français.
Au bas : A Amsterdam, chez D, de la Feuille, et se vend six sols.
Cette planche est tirëe de Touvrage intitule : La Campagne de tille, etc. ,
à la Haye, chez Pierre Husson, mdccix (98 pages et la planches).
Plan gravé. — H. o^hk X L. o"*55. — Échelle de ûoo toises.
Sur le côte du plan, dans une espèce de piédestal, se trouve Tinscrip-
tion suivante :
ffPlan de la ville et citadelle de Lille. La ville fiit attaquée par les
alliés sous le commandement de S. A. le prince Eugène de Savoye, le
â9 aoust, et se rendit le sa octobre 1708, TEnnuemy s'ëtant relire par
accord dans la citadelle, elle fut pareillement attaquée le 39 et se rendit
le 8 décembre suivant, n
En deux colonnes , se trouvent seize indicotions des opérations du siège ,
par (tM. Brûchman , ^capitaine de S. A. E. de Bruns, Lunel et Hanovre.
A Bruxelles, chez Eugène-Henry Frick, imprimeur du Roy, rue de la
Magdeleine, 1709.?»
A droite, se trouvent les armes du prince Eugène, ayant en deftsons
une dédicace au prince, par E.-H. Frick.
Au bas : Harrewynfecit,
Planche gravée. — H. o™8o X L. 0^57.
Grande planche curieuse que Ton peut diviser en trois parties :
Première partie. — Au centre, dans un écusson, se voient les armes
de Danemark , entourées d'ornements d*oii sort un ruban sur lequel on
lit : cr Avantages et conquétes^orieuses des ^ez, Tan 1708').
La représentation de huit défaites ou désaventures des Français, en-
tourée de canons, drapeaux, trompettes, etc.
Au milieu, au bas : rrA Sa Sacrée Majesté Danoise Frédéric IV, dédié
par son très humble serviteur Jos.-Fréd. Léopoid. »
Seconde partie, — En haut se trouve écrit siu* une colonne :
frPlan de la ville et de la citadelle de Lille, assî^fée Tannée passée par
les alliez avec toutes leurs fortifications, les lignes de circonvaHation,
les approches, les batteries, et le nom de chaque r^iment, le tout dési-
gné au naturel, par un fameux ingénieur, MDCGvin.n — La seconde
colonne contient la même formule en danois.
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_ 380 —
Pois tient un plam de Lffle, grrré arec soin, donnât lés attaque»,
les lignes de circonvallation et remplacement de» troupes pour le siège
de kl tyfe. Lesstlaqne» font teintées. Au kast^ à gaucè>e, se trouve une
petite carte des campements des armëes aux environs de liOe et, à fAo-
àemn endroit», de» Ttinseignenieiit» snr la vifie, ses monninenls el les
opérations du siège (texte français et danois),
Tramime partie* — RefMiésente : i *" la vue de Qùnà { QmU) , ave^ ^tte
inscription : «Les officiers gëaéraiu vMit reccwifeDitre hl v;9le>' .r s^" fe- Yiie
de Bruxelles {oder Bruxeîks) , avec cette inscription : «rL'armëe françoise
est cbastée dç des^TEfic^its; 3*" la vue de Brngefi (fin^e), ayec
cette inscription : «rLa marche des alliés au secours de cette ville?). Au-
dessus de chacune dte ces vues se trouvent des notices en français et en
danois.
An bas on fît : Jos. Fred, Leopoldfecù et ea:cudit. Aug. VindaL rjog.
Plan gravé. — H. o"45xL. o"56. — Échelle de aoo toises
pour (a citadelle. — Échelle de qo toises pour {e pro6f.
En kaat, à gauche* se tnmtte fine grande draperie Booleane par deux
génie» « dont Tun porte iine.vi)ie de k nain gaudbe. La renômniée floone
de k trompette et sontieiit réçustpn |la priftce Eugène « qu'un gënk eon-
ronne d'une main, portant do l'autre une hranche do laurier. AiMle8»oa» ,
dan» Un ruban, on lit :
(T Présenté à S. A. S. Monseigneur le prince Eugène de Savoye t piir 0on
très humble et très obéissant servitem% Eugène-Henry Friek. y
Siu* la draperie , on voit l'inscription suivante :
rrPlan de la citadelle de Lflle. Laquelle après que la viUe fut prûie« le
as octobre, on a aussi commencé d'attaquer sous le commandement de
S.A.kprim^ftEtigètiede Savoye, dès le ag,etc., etc.?» — Suit une longue
ëniHBérition des opëraiioiis du lôège. — «rA Bruxelles, ches Eugène*
Henry Frick, rua de k Maddeioe, 1709.1
Au-dessous dp j^aa se trouve k profil de k ciladeUe.
Plan gravé. — H. o°'&!)XL. a~&7< — Échelle de 9,00e pe».
Plan indiquant les lignes d'tfttaque, de circonvallation et emplacement
des troupes alliées.
En haut se voit one feuitte volante, auHlessns de laquelle se trouve
Minerve, nù guerrier et une renommée sonnant de k trompette* On lit
eette meription :
«rPkn de k vîik de Liik ioTestie par les haat-dUés, son» k ee i u ma n-
denest de S. A<4 k prince Eugène de Savoye k i3 aoii«l et priie k
8 octobre 1708. on Ton voit eemraent et par en elle a été attaquée.
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— 381 —
, •. îiArtfbé iot le. lt0H «vec la dffnièreoafllîttKle fNtr M. Brûelntia»,
capitoiiie da S« A» E^ de Bran^/LooebelHimN^re;
«Grave et imprimé à Bruxelles , chez Eagène-Heory Frick, rue de la
- :liflddeliiai 1709.*.
. AnijeM^m AfH^ irmes. 4iKi priilc^Gngè«e.M dao» «q mbait oa lit :
«rPrësepté à S. A. S. Monseigneur le prince Eugène de Savoye et Pié-
mont, étc Conseiller dn Conseil de guerre, 'génâ*al-lieutenanf de S. M. ,
Chevalier de la Toison d^àr, (gouverneur de TEsfat de Mflan et capitaine
deS.M.C.
ffPar son très humble et Irès obéissant serviteur,
frEugènenHenry FpioA^i* .
An b*i : un groupe gravé avea goul, représentant un ca99u avec dra-
peaux, piques, trompettes, etc.
Tout le côté gauche est occupé par un ruban se déroulant, portant :
■'■ ijhé ékë Bmmlhhvê^ EêMémm au tttàgë iê Lille ^ 4n nombtt âé 80 , plvs
ij miieariom êUrb» ^(tàhititm 4k Mg9.
Plan d0 in yiile et^ ^itedcfUe^ d^ jUUef aa^t^gAes (mr lea.<iHie«, le
99 d*aoust 1708, la ville s'est rènihie ie ui qetéhte M kl^tn-
délie le 9 décembre.
Au haut de ce plan, k gauche, se trouve une petite carte de la chite(-
ielkie, àv^ le^ figné» de ciretmvaHatiôtf dtt Ètk^êgi^oè. k AuMterdam,
chez P. de la Feuille.
Extrait deTouvrage : rr Histoire des médafflé» qtt'oit a frappées comme
autant de montiments dé» exploifi ^rieox, ^e feu Amies dès aiSez ont
fait édater dadé fel campagnes dé tttU èept cent liuii d mil sept eent
neuf avec des réflexions sur les médailles frappées en France contre les
alliez et sur d'autres mpnumenta publiques dressés k Thonneur de la
gloire de ce monarque. « Enrichi de figures par Nicolas Chevalier, à
Utrecht hdgc]!!, in-A' detni reliure.
ftaii grttvé avec soîrt. — H. d*t7XL. ô*!i6- — Éeiielfe rfc
900 toises.
Noua poa^Ma na exettt>kiif9 du ménft plan aâm rindtcation
(^1 Amaterd&mf), féJui! à H. i3i*ioxL. o*!i5.
1* Planche &6. — Plan de Tinvestiture cl du aiège de Lille.
DheuUand, sculpteur. — H. o^gg X L- o"*96. — Échelle de
9,000 pas.
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— 382 —
9** Plonche U'j. — Plan des attaques de la ville de Lille. DheuUand ,
sculpteur. — H. o"99 X L'. o*^85. — Échelle de a^o loîses.
S'* Planche /i8. — Plan des attaques de la citadelle de Lille. Dhéul*
land , sculpteur. — H. o"* aa X L. o" aB. — Échelle de aoo toises.
Extraites de f ouvrage : Le parfait ingénieur français ou la fortification
offensive et défensive , par M. Tabbë Deidier, professeur royal des 'mathé-
matiques à racole dVtiUerie de La Fère. Fans, chez Charles-Antoine
Jombert, lihraire du Roy pour rarlillerie, lyûa. Tn-A* reliure veau.
Plans gravés avec soin.
Plan gravé avec soin. — H. o"*36 xL. 6"*5o. — Échelle de
aoo toises.
Plan sur lequel sont indiquées les attaques pour le siège ;. en haut, à
droite, on lit : Plan de la ville et citadelle de Lille, Suit une indication
sur les pavillons royaux disposés pour la défense de la ville.
En has, à gauche : à Paris, chez le sieur Baillieu, géographe, au bout
Au Pont aux change vis à vis Vorloge du Palais nu Nepttme Franiçois avec
Pritnlège du Roy pour 10 ans î'jSS.
Plan lithographie au trait. — H. o*" i8 X L. o"a6.
Plan des fortifications de la ville de Lille avec le tracé de^, attaques du
siège de 1708.
Au bas : Lith, de Rehoux Leroy.
Tiré de Touvrage : Les sept sièges de Lille, etc, .par Brun Lavainne
etLlie Brun. Lille, imp. Vanackère fils, i838. ^6 p.
PLANS DE LA VILLB DE LILLE
APRES LE SIEGE DE 1 708 JOSQU'EIf 180O.
Plan gravé et colorié. — H. o^/iixL. o"6o. — Échelle .de
aoo toises.
Sur le côté à droite on lit : Plan de la ville et Mtodelle de Lille, Place
forte du Comté de Flandres , puis une petite notice sur la ville : ensuite :
Le renvoy des lettres qui sont dans le plan, 3o monuments.
Au has : tr Dressé sur les mémoires de Eugène-Henry Friek et augmepfté
sur les observations les plus nouvelles. A Paris, chez Grépy , rue Saint-
Jacques, k Saint-Pierre.»'
Le même plan en noir.
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— S8a —
Plan grav^Jâv^ soiw.'*-^ H. o^Bo X LJ o*6&. -i** ÉcheHe dèf
4oo toises. :- . . .
En hant, à ganche, on lit : (rPIan; dali&é, de la citadeHe et de ses
environs.
^A Paris; chez le iteur LB Rougk, géographe du Roy,'rue des Grands
Augustins , vis à vis le Panier Fleuri. » ^ -
pian manuscrit rfessiné etcoioriëavecaoin. — H- ©""BS X L. o"67.
— Echelle de /ioo toises.
: 'En haut y è gauche, on lit : P^n iè Ltifey 1 yié*.
Ce plan est dëtailië pour ce qui regarde les fortifications et les envi-
rons. Pour rintërieur de la ville, on n'a indique que les cours d*eau. Ce
• ' plan porte îâ signature : Vahty, ■ '
Plan.de la viUe et de la citadelle de Lille,, manuscrit colorié ^vec
.• Boin: -^ H. l'^oixL^ i*P4a-
'^'kt haut, à droite , dàbs un motif d^arbres colorié , se trouve une pierre
placée contre un arbre sur lequel est écrit: Plan dé la^ile êf iè la
citadelle de Lille, dédiée à Af. Salembier, par Jean-Baptiste Lambert.
Plan gravé et imprimé. — H. o"* 1 5 X L. ©""og.
Plan de la villç et de la ritadelfe de Lille, gravé avec soin dans uq
' ceride de o m. 06 de diamètre.
Au-dessus se trouve Técusson de France, gravé sur bois, arec tro-
phées de drapeaux surmontant une banderdle stfr laquelle on lit :
-' Flandres-^sept places.
Au bas se voit un canon monté sur affàt, un mortier, des boulets, un
tambour, etc., formant trophée.
V V]àn extrait de Touvrage : «rPkns des principales places de guerre,
' des villes maritimes frontières du Royaume de France, par Laman de
. ' la Jaisse, de Tordre de Saint^Lazare. Âuris, 17S6> a68 p. in-ia.»
Plan manuscrit, dessiné et colorié avec beaucoup de soin. —
H. o"66xL;o"97.
Copie du plan de LiUe de 17&5. xn* siècie (adas de 3i feuilles).
[Archives eommundes de UUe.]
Plan manuscrit, dessiné et colorié avec beaucoup de soin, —
h; o^eSxL. o'"57. — Échelle de iw toises.
A droite se trouve une l^ende dn phn, sur trois colonnes,, ayant
pour titre : Plan des^ vUle, citadelle de Lille et du fort' SattUSauveur,
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H. o""i8xL. 0*69. — Échelle de 3oo toises.
«rA Paris.« ,chez jl^ sieur BaîUiea.^éogfrapUe au bout du pont aj^
cbangé, iris li vis fdrioge du^aJafs au Meptone j^raaçois, avee prtvtl^é
du Roypour 10 ans, 1768.1»
Se trouve dans «b Befimil dg FmjiJimUmu^ àBfk^bm* i»^ano,
reliiuie à petits fti».
Plan gravé. — H. o" i^Vg X ^' o"^ -^ Éçkdk 4p 3p.P towes.
Pian possédant en bas un sujet représentant une femme appuyée sur
un eanoii «y«it 4 «ob eâté «m koanne 4e«H'ii«, a iattg«e âievékvéïi
accoude sur un tonneau versant beaMorap d'^ML An-dcashiis £>î£b« ^is
«m pi( Mq it f i fimmovU 4'<** f^ 4fe Ikniiy mrimipdm k^m fÎB^djication
d(p 1 J «MHiBieits 4k la YÎUe.
Extrait de Touvrage: Délices des Pays-Bas, 5 vol. in-ia, Li^e 1769.
Tome III, page ii4>« » ' • * - '
Plan manuscrit, magnifiquement deçsfûl^ f^ iooipifîéf —'0,.0'^lxU
xL. o"j)«. ^- Échelle vd^ 4o# t^mf^
A dMieiw tt : /Vm 4af 4aYJf iflT câtaMb ifc i#^
Au-dessous se trouvent, sur quatre colonnes, d«i 1
^fatîHeiitl
Gb luMit, il fM«die, 4Êmm$ •mttm^mméé'më^fÊk wnliÊmm^ on
lit : Mm de Ulk, de ta eiuMk atimdkmée iawik0t ^k^mmiêmi.
Au *bas, à iroSte : Vue de LxUe du eoslê de (a porle des moMeg.
De chaque côté du plan, dans deux colonnes^ se iMiMe-! CxftkMion
du fhà, «uMMMft kiMBloMi 4dae pat^isie» id^ift iiHe^iii# MMBments
pour les sept paroisses et 1 1 pour l|i4itad<&^
Le BkémefUu^èi^i
Un exemplaii«4H«bAMe<{Aiin,iaBOiâr,-a«ipDid bba 9^9imbmàe
4fte)4 4fls idie tf «îAadÎAe («i&9«n^^
Tencre rouge sur le plan.
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~ 8«ô —
?im sr90fé avec «ain, -« H. o'^i^xL. <>*i9. ~ ^dutte èe
Plan des fortificatiofiJB de Lffle et de la cHadeHe.
Au-dessus du cadre est écrit: L'J«k, 4ijf»rttmmi et Nwi* 56 lieues
de Parût ff' ^9 Je Dminenqm , S* E» 4e Tminu^.
En haut du eadre. le mot L'isk, in Inw, LÔmiffe t^$^.
Le même plan, sans inscription, poftaatlt date de t7&6. '
Plan grave avec soin. — H. o"*i7XL. o'^aS. — Échelle de
3oo toises.
Pion de la vifle et de la citadelle.
En bas, à droite, se trouve un cartouche en forme de pierre, destiné
à recevoir une inscription.
Une notice manuscrite a é\é écrite en hoUandûs. Elle signale les si^fes
de 16B7 et 179a.
Plangrav^ ei cebrîé avec mn. — H. 0*^26 X L «""SS* — Écbellf
de 3oo toises.
Au-dessus du plan on lit : Plan van Ryssel, zo ats heUeke %$ aenÊprlct
engasitueerd in Jannuary ijgà. (Plan de Lille, tel est son état actud.
Janvier 1794.)
Au-dessous du plan se trouve l'indication en hollandais de 1 6 monu-
oMits de la ^Ue.
Au bas : Te Amsterdam, bij Allari.
i»UJlS Bl Là VILLE DK UiÀA. MHBAEDflMtHiT ME 179^.
Vue de la ville de Lille bombardée, la nuit, en Jeu ^ ëclfiir^ par
rincendie et la lune qui perce un nuage. — H. o™ 43 X L. o" 65.
Au premier plan, à gauche, Albert de Saxe et son état-ma{or; près
de là, des soldats autrichiens sortent d'un souterrain des barUs de
poudre, de«i antres portent un Metaë aur Mae «twaèie; pbs loin, les
fb«i»6aai(svle8fnds4mftttn>iigk'leBlM»ifiU,«Be Jwtterie débattons
et de mortiera.
Épi«ni« avant la J^te*
lu kas^ «rP^ntfMr WjAtaan père de Lâle. — finavë par Maaquelier
le jeune, Paris. T»
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— 386 —
Vued^une partie de la ville très bien gravée, avant la lettre (mai*
heureusement Tauteur a figuré des montagnes qui n'existent
pas aux environs de Lille), — H. o" 28 X L. o" 29.
Au bas : J. Dupkêsis-Berteaux , Mculp, Aq. fec.
Se trouve dans Touvrage : Tableaux kittariques de la Révolution fran-
çaise, et v. par Dnplessis-Bertaux. a volumes in-folio. 1817.
La même vue, mêmes dimensions.
Au-dessus du cadre se trouve la lettre : Bombardement de la ville de
Lille, les ta, ti, la vendémiaire an 1*^ delà République. Publié par AoU
Santach.
Au bas : Swebaeh-Desjbntaines, imv. — G« Balestra, sculps.
La même vue, mêmes dimensions.
Au-dessous du cadre, on lit : Beleg der Stad Ryssel, in de ceeste dagcn
van Wtjnmaana, fjgù.
La même vue réduite, gravée avec soin. — H. o"* 18 xL. o"* aS.
Au bas : Swebach-Desfontaines , inv, et del. — R. VitUcelas en D.
Vrydag, seûlp.
La même vue , reproduite sur bois. — H. o" 1 5 X L. o"* a 1 .
Au-dessus du cadre : tr Bombardement de la ville de Lille (octobre
i79a).«
Au bas : «Typ. Henri Pion. — Réimpression du Moniteur. -n
Vue de la ville assiégée (fantaisiste), gravure sur pierre, faite
sans soins. — H. o°*6 X L. o"* 22.
Au bas, on lit : «r Siège de Lille au mois de septembre 1793.1»
Vue de la ville bombardée, gravée à Teau -forte avec un certain
soin. — H.o»38xL.o'-53.
Le premier plan est occupé par des canons, des militaires et on
groupe représentant larchiduchesse Christine mettant le feu à un mor-
tier. La vue de la ville est en partie masquée par la fumée.
Sous le cadre, on lit : Siège de Lille et une notice sur le siège.
\u bas : à Paris, chez Basset, rue Saint-Jacques, au coin de ceUe des
Mathurins.
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— 387 —
Vue d'optique, gravée et coloriée, représentant la ville de Lille
bombardée. — H. o"* 38 X L. o"* 4o.
Le premier plan est occupé par des batteries de canons , Tarchidu-
chesse Christine mettant le feu à un mortier, etc.
Au-dessus se trouve écrit à rebours : Vue de la ville de Lille.
Au-dessous : une notice sur le siège.
Au bas : à Paris, chez^ J. Chereau, rue Saint Jacques, aux deux
colonnes.
Plan gravé avec soin. — H. o™ 17X L. 0*09. — Échelle de
1,000 toises.
Plan de la ville et de la citaddle avec les attaques de bombardement
de 1793.
Au-dessus du cadre, on lit : tr Bombardement de Lille en 1792.9) T. I,
P- 47' .
Gravure extraite du tome 1*'. Victoires, conquêtes, désastres et revers
et guerres civiles des Français de ijgi à 181 5, 37 vol. in-8% Paris,
1817.
A Paris, chez C.-L.-F. Panckouke, éditeur, rue et hôtel Serpente, 16,
1817.
Plan lithographie au trait. — H. o"* 18 X L. o "» 26.
Plan des fortifications de la ville avec le tracé des attaques du siège
de 179a.
Au bas : Lith. de Reboux-Leroy.
Plan tiré de Touvrage : Les sept sièges de Lille , etc. , par Brun-Lavainne
et Élie Brun. Lille, impr. Vanackère fils, ^96 pages. i838.
Vue de Lille en feu, lithographiée avec soin. — H. o"33x
L.0-49V2.
Au premier plan se trouvent les batteries, Texplosion d'un caisson,
le groupe de Tétat-major.
Au-dessous du cadre se trouve la représentation d'une médaille por-
tant la république en pied , le bonnet phrygien au bout d'une lance avec
rinscription : Siège et défense de Lille en ijgfi* Défaite des Autrichiens,
Au bas : Composée et lithographiée par Victor Adam. — Lilh. de
B. Henry à Valenciennes. Se vend chez Lefi^nçois, éditeur, rue de Tln-
tendance, âo, à Valenciennes.
La même vue coloriée avec soin.
GiooiAPBii, N" 3. — 1900, flô
Google -^
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sm —
PLANS DE LA VILLE DE LILLE DE 180O \ iSSq
(8* AGllANMSSEilEIfT).
Grand plan sur papier (boii état) colorié. — H. 2*" 94 X L. 4'" 83.
Département du Nord. Plan de la ville de Lille, levé en exécution du
décret impérial du 37 juillet 1 808 et de Tarrêté de M. le général de
division, préfet du Nord, du 10 septembre 1808, parle géomètre ar-
penteur du cadastre soussigné , Rousseau.
I Archives dépiirtementales du Nord.]
Plan sur papier (en bon état) colorié. — H. 0°' 78 X L. 1™ 16.
Pian des canaux couverts et découverts de la ville de Lille, fait par
rarchitecteLe[rius. 1809.
[Archives départementales du Nord.]
Plan gravé sdr pierre avec explication des renvois sur ce plan im-
primée typographiquement sur trois côtés (la citadelle ne figure
pas). — H.o* 96 xL. o°* 46.. — Echelle de 5 00 toises.
DansuD cartouche, au bas du plan, à droite, on lit : Plan de Lille
Le même plan sans aucune indication sur le côté et sans titre.
Ptan sans titre, ajouté par M. Castiaux à Touvrage : Lttte anciemie
et fnùdeme^ par M. J.-J. Regnault-Warin.
LiUe, chez Castiaux, libraire, i8o3. An xu. 336 p. in-ia.
Plan gravé avec soin. — H. o"* 55 X L. 0*" 77. — Echelle de 5oo
toises.
Plan de la ville. Les cinq cantons sont indiqués par une teinte en
couleur.
En haut, à gauche, on lit: Plan de la ville et citadelle de Lille suivant
les muveaUgc changrements ; revu et corrigé far Rudemare tSaa, A Paris,
chez Jean y rue de Jeanrde-Beauvais , 1 o.
Au bas , à droite : Vue de LiUe du costé de la porte des malades.
De chaque côté du plan, dans deux colonnes, se tronve : Explication
des renvois portés sur ce plan (96 monuments pour la ville et 1 1 pour
la dtaddle).
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. — i99 —
Magnifique plan gravé. — H. o" 68 X L. i "*. — Échelle de miiti*
mètre par a m. 5o. 600 mètres. — Échelle en toises, doo toises.
IHan de la ville avec le détail de tontes les propriétés. La citaddle n'y
figore pas.
En haut du plan , à droite, on lit : rrPlan de Lille, chef-lieu du dépar-
tement du Nord. Dëdié à la ville , et agréé par le conseil municipal ,
dans sa séance du 17 aoAt 1890, indiquant les principaux édifices, le
détail de toutes les propriétés, les rues, places, marchés, etc., ainsi que
les nouveaux projets de percemens et redressemens qui y sont relatifs;
levé par F.-F. Rousseau , géomètre du cadastre , réduit et dessiné par
V. J. Biston, gravé par J.^. Darmet (ex-dessinateor géographe «a
dépôt général dé la Guerre), employé au ministère des affaires étran-
gères. (iSâti.) Écrit par Hacq.^»
Au bas, à gauche : Modèle et indicateur. A droite : indication des
monuments et des rues. — Observations.
Au bas, sous le cadre : Gravé par J.-M. Danuet, rue du Bac, 53, à
Paris. Écrit par J.-M. Hacq, rue Serpente, 1, à Paris.
Le même plan colorie avec soin.
Petit plan manuscrit dessiné et colorié avec soin. — H. 0"* 4o
X o"a5. — Échelle de 1,000 mètres.
Plan de la ville et de la citadelle, très détaillé.
Au bas , à droite , on lit : Plan de la place de Lille.
L^ende : indication de 7 a ouvrages des fortifications.
Citadelle : indication de 18 ouvrages des fortiGcations.
Ville : indication des monuments.
Au-dessous de Téchelle, on lit : Dessiné à Dunkerque. en mars
i8q5. — H, Corenwinder.
Plan gravé et en typographie. — H. 0'" 33 X L. o" 46.
Plan gravé sur jMerre avec explication des renvois portés sur ce plan
en impressions typographiques et de gros numéros indiquant les cinq
cantons. (La citadelle ne figure pas).
Au-dessus du plan est imprimé : Plan de la ville de Lille,
Au bas.: h Lille, chez Castiaux, libraire. — Imprimerie de Bh^xinel.
Le même plan ^ avec la seule variante de rindication au-dessus du
plan qui porte : Plan de la ville de Lille en tSaÔ.
96.
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— 390 —
Plan gravé sar pierre. — H. 0*27 Xo" 43. — Echelle de 5oo
toises.
Plan de la ville (la citadelle n'y figure pas.)
En haut, à droite, est écrit : La ville de Lille eut divisée en cinq caH-
ton* ou arrondissements.
Au-dessous, une vue du théâtre.
Au bas, sous le cadre du plan : Lith. de Blocqnel, à LiUe. D. Mou-
nier, fec.
Le' même plan colorié.
Pian, lithographie. — H. o"*/i5xL.o"*6o. — Echelle de 1,000
mètres.
Pian de la ville avec la citadelle.
En haut, à gauche, est écrit : Plan de la ville et des environs de Lille.
i85o.
Au iws : légende de 64 monuments de LiBe.
Les attaques des si^^es de 1667, 1708 et 1799 sont indiquées.
Au bas : Lith. de L. Dand.
Pian lithographie. — H. o"45xL. o" 60. — Échelle de 1,000
mètres.
En haut, à gauche, on Ut : Plan de la ville et des environs de Lille.
1 838. Chambre de conunerce de LiHe. Chemins de fer.
Au-dessous : l^ende de 35 monuments de la ville.
Au bas, à gauche : indication des tracés projetés par le chemin de fer.
Sous le cadre du plan : Dessiné sur pierre par Duhem cadet, archi-
tecte. Uth. de L. Dandl.
Pian lithographie. — H. o*"45 X L. o" 60. — Échelle de 1,000
mètres.
En haut, à droite, se trouve : Plan de la viHe et des emifons de
LiUe. 1839.
Au bas : l^nde de 35 monuments de la viUe.
Au-dessous du cadre du plan : Dessiné sur pierre par L. Dnheni
cadet, architecte. — Lith. de L. Danel, à Lille.
Plan manuscrit exécuté avec soin, teinté à IVncre de Chine par un
amateur. — H. o" 47 X L. 0" 58.
Plan de la ville , sans la citadelle.
En haut se trouve le mot : Lille; à droite et à gauche , au-dessus et au-
dessous du plan , se trouve Thistoire cbrohologique de la ville en belle
écriture anglaise.
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— 391 —
Plan lithographie. — H. o'" 18 X o"26.
Haa de la ville et de la citadelle.
Au milieu, eu haut du plan, on lit : Plan de Lille, i8ii.
Au bas , à droite , le mot ; Dépoté,
Plan lithographie avec soin.
Plan de la ville avec une partie de la citadelle.
En haut se trouve le mot Lille.
Ce plan indique la gare intérieure du chemin de fer.
Plan de la ville lithographie au Irait. — H. o™ 1 9 X L. 0" a8. —
Échelle de 5 00 mètres.
Au bas, à droite, on lit : Plan de la ville de Lille. 1800,
Au bas : D, Monnier, D* G*. — Lith. de Blocquel, à Lille.
Ce plan a servi au Petit conducteur dans Lille à l'usage des étrangère,
Lille, chez tous les libraires. S. D. (Impr. Blocqud. 96 p. in<a&.)
Plan gravé sur cuivre, — H. o'V64xL. o"68. —Échelle de /ioo
mètres.
En bflut dans le coin, à droite du plan de Lille, on lit : «r Arrondis-
sement de Lille et villes de Lille, Wazemmes, Armentières, Toureoing,
Roubaix , dressés d'après les plans du cadastre. Révisés sur le terrain et
mis au courant de l'état actuel des lieux par A. Heurley, géomètre en
chef du cadastre , et gravé au burin par F. Hulin , successeur de Jou^
venel, expert graveur du département et de la préfecture du Nord,
t855. E. Vanackère, éditeur, Grande-IHace, 7, Lille. ^
En haut, à di'oite : plan de la ville et des environs de Lille; à gauche:
carte de l'arrondissement de Lille.
En bas, à droite : plan de la ville et des environs de Wazemmes; à
côté : plan de la ville et des environs d'Armentières ; au milieu : plan de
la ville et des environs de Tourcoing; à gauche : plan de la ville et des
environs de Roubaix.
En bas , sous le cadre du plan : E. Vanackère , éditeur Grande-Place ,
7, Lille.
La planche en cuivre de ce plan fait partie de la collection lilloise de
L. Quarré-Reybourbon.
Petit plau dessiné avec soin. — H. o'" 12 X o" 18.
Petit plan représentant la ville et une petite partie de la citadelle; les
ouvrages extérieurs ne sont pas indiqués.
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— 392 -
Au-dessus , on lit : Francf pittoresque.
Au bas : dresse par Monin. — Gravé par Laguillermie et Ramhox.
rue des Noyers, 56.
Plan gravé avec soin. — H. o"" 17 X L. o°* 20.
Au-dessus du cadre, le mot Lille ayant, à sa gauche, Guiêf du vwfth-
ffeur en France, par RiichArd, efc, à droite» UUacheUe et C'% iJiteun,
Paris.
Dans le cadre dm piatt à g^iucbe ; l^gjçode, ûwlicatioQ de 34 mono-
ments.
Au bas, sous \e cadre : Dreçsé par A,-H. Dufour. — Grave par Rej-
naud, écrit par Langevin, imprimé par Balle, rue Poupée, 7, Paris.
Plan lithographie et teinté. — H. 6" 20 X L. o* 3 5. — Érhello He
5oo mètres.
Plan des eaiBattx de k vilfe de lilk avant f agrandiflfleaieBt de 1869.
En haut, à gauche, on lit.: Plan des canaux de la ville de Lille,
En bas : litb. de Dcmel, à liiie.
Wan gravé avec ma* — H^o" %%x U 0"* 2t . — Échelle dç 2,000
ipièiffes.
* nan contenant L3îe, la citadelle et les environs.
' Bans la marge se troave un timbre sec (Dépôt de la guerre).
Une note au crayon se trouve écrite au bas de la marge, en voici b
teneur : «rCe plan du dépât de la guei*re est complètement faux, b
. travaux extérieurs ne figurent pas et il a été imprimé lors de feutrée du
chemin de fer, rue de Tournai. — Aug. Cazier, 1886.»
iV. B. — jjFeu M. Aug. Caiier était dessinateur au génie.
PLAISS DR LA VILLE DE LILLK
nxicVliê ï L'OOCAfUON de L'AOBANDISSEIIKNT DB la VILLfi.
Plan de la ville de Lille avant son agrandissement. — H. o*" 98
X L. o" 43. — Échelle de 1,000 mètres.
Au bas : Litb. de Lèleux, à Lille.
Ce plan sert d'éclaircissement à la brochure intitulée : Du projet é*n-
giraàdiêsemeni de la ville de Lille, par M. Pascal. Lil)e, iroprimorio (i^*
Lelcux, Grande-Place, 1889. — 16 p. in-8%
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— 3W —
Ptaa lithographie en deux cou leurs. — H.q'?/i& ;i^)^^9i&5. 7—
Echelle de 4oo mètres.
ËQ haut, à gauche, on lit : ffAvaut-prcjet ^'uQ plan d'aligoeo^t se
rattachant au projet d^agrandissement de la ville de ^lie et çomprei^at
fëtude de diverses modiOcalions à introduire dans le ^fyiçe ^\ 1 Qrgf\ni-
sation de gares du chemin de fer, proposés par Eeckman-Léçroar|, 1 867,
publié par E. Rebonx, impr.-litb., Lille, n
Au bas : Lille, impr.-lith. E. Reboux.
Plan lithographie.
En haut, à gauche, on lit : frPlan du territoire et des communes de
Lille, Wazemmes, Esqueimes et Moqlins-Lille. Compris dans k non-
vdle enceinte projetée pour la ville de Lille. Dressé par les soies de la
Commission chargée de Tétude du plan d'aUgnements de la nouvelle
. ville, 18S8.?» • .-
An bas : Siménet. — Sur le côté : Lille, lith» 1. L^mm-
Plan lithographie avec soin et teinté. — Iji. o"88xL. 1" 19. —
Échelle de 7-^ ou o* 001 par 5po mètre».
En haut, k gauche, on lit :>Plao ditessé pa^ jl^ sy^ ^ )^ Ç^^jpis-
sido chargée de rélude 4u plan d'«lijBW>P/^^ 4e la ^^és]M(l MSFf^"
die, iB5S. — Légende. «
A droite : iVola.
Les lignes bordées d'un liséré bistre limitent le terrain militaire dont
la cession doit être faite très prochaineiçe.çt à la vjyUe.
Celles bordées d'un hséré vert limitent le terrain qu^ pe sera cédé à
la ville qu'après le déclassement des fortifications à démolir. — lith.
J. Ijetenn<». liBe.
Plan lithographie partie en noir et partie en rouge. — H. p"* 45
xL. o^Sg. — Échelle de 5op mètres.
En haut, à gauche, on lit : rrViUe de J^Ue. ^E^fiuifise .4!^ ,mmx^u
projet relatif à l'agrandissement de la ville par G.-H. Love, ingénieur
civil, i858.n
En haut, à droite : ff Carte des voies ferrées économiques de .lyjlle aux
houillères de l'arrondissement de Condé; de Douai aux carrières à chaux
de Tournai. r>
Au bas : f Lille, lith. E. Reboux, déposé.»»
Ce plan sert d'éclaircissement è la brochure mtîtijAée :^Hmovre à
V appui de rétablissement des voies ferrées économiques et suivi d'un appen-
dice sur le projet d'agrandissement de ?LiUe et il ig[L4ioaveau.flan.fiKQ'
posé par G.-H. Love, ingénieur civil. Lille, imprimerie de E. Reboux,
j858. 37 p. in4".»
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— 394 —
Plan lithographie colorie. — H. o"»û8y2Xo"»69 Yg. — Échelle
de /ioo mèlres.
En haut, à gauche, on lit ; «r Deuxième avant-projet d*agrandis8e[nent
de la ville de Lille. Quai sur la Deule de 3oo mètres de largeur dans
toute la longueur de la partie ajoutée (Nord-Ouest). 9»
Au-dessous , une voie de ce que devra être le quai.
Au bas : Lith. de Boldoduc frères, à Lille.
Ce plan sert à la brochure : Agrandissement de Lille, Extension jus-
qu'à la Deûle; — Mouvdles observations d*un habitant de Lille à Tocca-
sion du projet du plan de percement et d'alignement de la ville agrandie .
. adopté par la Commission municipale, le 8 février 1869. — A Lille,
chez Boldoduc frères, avril iSSq, 38 p. in-8*.
Plan lithographie teinté. — H. 0"» 45 X L. o"* 60.
Au haut, à gauche, on Ut : «r Agrandissement de la ville de Lille,
extension jusqu'à la Deûle. Plan remis à Tenquéle de juillet 1 859.9?
Au bas : Lith. de Boldoduc frères, à Lille.
Ce plan sert à l'appui de la brochure intitulée : Agrandissement de
Lille. Extension jusqu'à la DeiUe. — Dernières observations d'un habi-
tant de Lille à l'occasion du plan modifié et approuvé par la Corajnission
municipde du s& join 1859 et soumis à l'enquête du 8 au 93 juillet.
Lille, typographie L. Lefort, juiOet 1889, 9 & p. in-8^
Planche lithographiée teintée contenant 6 plans. — * H. o" 39
X L. o" 48.
Au-dessus, on lit : rrDiflScultés d'établir le nouveau canal, prouvée
par les difficultés qu'il a subies. )> Au bas : lith. Boldoduc frères , à Lille.
Ce plan sert à l'ouvrage : Résumé des principaux motifs en faveur de
l'extension jusqu'à la Deûle. Déposé à l'enquête de décembre 1889. —
LOle, impr. L. Lefort, 99 décembre 1869, 96 p. in-8''.
Plan lithographie. — H. o^SS xL. o^ûS. — Échelle de 5oo
mètres.
En haut, à gauche, on lit : tr Agrandissement de la ville de Lille.
Nouveau projet de percement pour la rue n" 9. Mars. 1861.
Au-dessus et en dessous, explication du plan. — /. Leterme, Lille.
Deux plans lithographies sur la même feuille.
Au-dessus : 1869. Ouverture de la rue n* a. — Lithographie Legrosy
Douai.
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— 395 —
Le même plan colorie.
Sert d'explîcafioQ à la brochure intitulée : Correspondance entre deux
voisines, la ville de Douai et la ville de Lille, à l'occasion de l'agrandis-
setnent de cette dernière ville décrété la a juillet i858, (Louis Lefort).
Douai , janvier 1869. 3i p. in-8'.
Plan lithographie teinté.
Eu haut, à droite : «rPlan des terrains militaires mis en vente confor-
mément à la dâibération du conseU municipd de -la ville de Lille en
date du i& mai 1863. J. Lelerme, Lille, «i
En haut, à gauche : Rëcapitulatioa des surfaces des terrains à vendre.
Le même plan lithographie sur papier jaune. — H. o" 6 1 X L. o™ 80.
— Échelle de i5o mètres.
Au-dessus de l'affiche : ff Ville de Lille. Aliénation de 5 hectares,
09 ares, 9 centiares de terrains très bien situés et provenant des an-
ciens remparts. *-- Lille , imprimerie de L. Dauel. «)
Plan des terrains militaires mis en vente conformément à la déli-
bération du Conseil municipal de la ville de Lille en date du
i4 mai 1863. — H.o'"6o xL. o"8i.
Plan lithographie an trait se trouvant au bas de raffiche: «r Ville de
Lille , vente publique de terrains appartenant à la ville et situés place de
Jussieu (prolongement du square delà Reine-Hortense , [90 mars 1 866] ). «
Lille, imprimerie Horemaens.
Plan partiel de la ville , lithographie au trait. — H. o" 60 X L. o" 8û,
Man se trouvant au-dessous de l'affiche : v Ville de Lille. Vente pu-
blique de terrains appartenant à la ville formant le n" 1 5 des terrains
des anciennes fortifications récemment déclassées, etc. (7 avril 1866). r
Lille, imprimerie, Horemaens.
Plan lithographie, colorié de plusieurs couleurs. — H. o"* 3o
XL. o"*49. — Echelle de 1 mètre pour 10,000 mètres.
Département du Nord. Ville de Lille. Chemin de fer. Projet de dépla-
cement de la gare des voyageurs. Légende.
Au bas : Lith, Broisse et Thiejffry, rue de Dunkerque, 6g, à Paris.
Sept petits plans collés sur une bande de papier. — H. o" 1 5 ^^
xL. o-^ûB.
En haut, on lit : cr Ville de Lifle. Agrandissement, rue n° 9. Alavoine.
Résumé synoptique des différents projets relatifs à la rue n** 9 (dénom-
mée en premier lieu rue Impériale, aujourd'hui rue Nationale.)»
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— 396 —
Plan lithographie et teinté. — H. o"' 63 X L. o"" 90. — ' Éoheiie
de o''' 001 pour 3'" 00.
En haut, on lit : «r Ville de LiMe. Plan parcellaire r^vunt les terjnftins
aliénables des hospices et du bureau de bienfaisance. 9»
Au bas : F. Hutin, Lille.
Plan lithographie. — H. o'"8i X i***24.
• En haut, à gauche, on lit : (rAYant-projet de transformation des
vieux quartiers de Lille. »
Au bas ; Lille , liefebvre-Duerocq.
Plan lithographie au trait. — H. o" 58 X L. 0^90. — Échelle do
o™ 001 par i mètres.
En haut, à gauche, on lit : er Avant-prqjet de transformation de Van-
cienne enceinte foiliGëe dans la partie comprise entre la basse ûeule et
la porte Louis XIV. « .
Plan autographié. — H. o™ 80 X L. 0* 53.
En haut, à gauche, on ht : «Projet dVuverture d'une rue entre la
pia^ de l'arsenal et rëfj^ise Sainte^atlieriue pour la suppression des
cours à leau, du Mulot, Notre-Dame et du Pourpoiut-d'Or. «
A droite : ff Projet soumis à MM. les couseiiiern municipaux des quar-
tiers intéresses le 99 décembre 18.75 et encouragé par eux^T»
Plan lithographie teinté. — 0;" iô x L. o'" 63. — Échelle de o™ 00 1
par mètre -^^^tVt^.
Plan d'une partie de la ville et des communes environnantes pour
servir à la brochure intitulée : Le chemin de fer d'Hauhourdin à Saint-
André et la ville de Lille, ou le rêve d'un paysan, par G. Noirop. ao p.
in-8". Lille, impr. Verly, Dubar et G". 1890.
PLANS DB LA VILLE DE LILLE AGRANDIE.
Plan lithographie teinlo. — H. o'" 3i xL.o"'36.
Au-dessus du plan, on lit : Plan de la ville agrandie. i8jo.
Ce plan a été fait pour le service des eaux.
Sur le côté, à gauche, se trouve : «Les points rouges indiquent les
robinets d'ariét; les points bleus indiquent les robinets de décharge.'*
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397 —
Kcheil&de o'" oot
par 7'" hùo mètres.
En b.'^ul.ii gauche, on lit : Pkn fh LUk^ tS'ji; è «Iroiliî, un d^îssin
reprësoiitaut la gare rie cbc-œi» de Fer du ^ord.
En b^s, à ilroïte, un dessin reju-ï^^entant le Monuuieut rorumëmoratif
du siège de Lille.
Sur le dM i Utk ft, fhmcht , ptfiee du Tkéàtrf, 9.
Plan en pholognivure. — H. 1"' 58 X L t" fto. - Échelle de
o'"ooi pour h mèlres ,7777- ioo mètres,
\ii bas, il lyaiic-iie, on lit : 'Ptan de la ville agranflie de la banlieue
H (les roniHiuiies HmitTxtphea^ pholof^rav^ sous TadminTï^l ration de
M. Catei Begbin, mmrt 4e IJtle, 18711, ^^^^ f^^ M,-l, Monj^y, ins-
pecteur jjrindpl, f'hef de service /tes i^tudes, îioiis la direction de
M . Masq uel t*i , i ngen i r' tï r e n rb e f des | w>i» ts e t e 1 la 11 ssde^ , r! i rec le u r des
li'tivaux municipaux. Pbalugravurp Tïujardin fnVes, d'uprès Toriginal
dessiné par P. fii^rard, yéd mètre de la ville de Lille.'
An bas du cadre : Impr. Chftrdaû, Paris. ' ,
Lem^me plan avee indication de^ canaux et «^^outs^
I
Réduction du même plan. — H. o'" ti3 y^^ X L* o* 69 Vk- ~^ ÉcheHe
de o"'ooi pour h mètres -^-rrr ^o» lïiètres.
Au 1*05 : impr. CfutMnn, Park, -^.Phûtogrttvure Dujardia, P/tris.
Pho gravé et colorié avec soin
de o''*iJOi pour 10 mètrcb
H, o^ 57 X L. o'" 83. — Échelle
j- 5oo mèices.
En baut du plan, h jjaucbe» on lil : "Plan de la sille aj[raa<lie de la
banlieue et des commiuies linûtrophes. Dresw* rrapà-ès le pbm otbciel
établi par la dii^eclioi» tla^ î ra vau]t municipauK ^ui^ IVIniinislration de
M. (lîiteUBegbin. maire. tS'j^. L. Cbavignaud, ^Miteur.?'
Deebaque cMé du plan se trouvent ; légendei^» monuments, édifices.
Au bas, au-flc»tisous du cadn^ : Gravé cbez EcbanL t ^1 . rue Duguay-
Tmuin. tuipHinerie Monrocq. 3, rue Suger, Ptiiis.
Plan gravé et colorié avec soin, — H, o"" 67 X L, o'"63, — Éclielle
de o'" 001 par i o mètres , ,',^ 5oo mètres.
En liant du plan, à gaucbe, on lit : ^Plan de h ville ngrandic de la
banlieue et rie» communes liniitrophef)» Dresse flaprè»^ le pian ofBetel
êlabli par la direction rlei^ tmvaux munLeipau\ so^s F administration de
M. CaLel-Begbin, maire, 1^79^^ h. CbavigiKiud, ( neuvième édition.)
Au-deîisnsdu eadre se trouve : Pinn de^\ immrrfttjit fie la ville de Lilk^
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n
_ 398 ~
Sur le côté, à gauche, se trouve une colonne contenant des reqsei'
gnements sur Lille. La colonne de droite contient : Nouveaux travBui
décrètes ou en voie d'exécution.
Au lias du cadre du plan se trouve : «Gravé par Erhard, n, rue
Duguay-Trouin, imprimerie Monroc^, 3, rue Suger, Paris.»
Le marne plan, en noir également, deuxième édition, avec la va-
riante : Sous TadminUlratwn de M, Jules Dutilleulf sénateur, maire,
î88i.
Au bas : Librairie L.Quarré, Grande-Place, 64, à Lille,
Plan lithographie avec peu de soin. — H. o" 34 X o°» 4i,
A gauche, en haut du plan, on lit ; Nouveau plan de Lille, d'aprh
les documents les plus récents.
De chaque côlé du plan se trouve Tindication des rues ; au-dessus et
sur le verso, des adresses de magasins sont indiquées.
Ge plan se trouve dans un indicateur ayant pour titre : Nouveau plan
de la ville de LiUe et de ses faubourgs. Indicateur général des chemins de
fer, etc. Le calendrier pour i885 s*y trouve; au bas : impr. et lith.
Reynaert.
nan lithographie avec peu de soin.
Plan de Lille scolaire, gravé avec soin. — H. o"* 65 X L. o" o6.
nan gravé avec soin. Les classes sont indiquées en couleur.
Au bas, an-dessous du cadre : (9906-6-81), à Broise et Gourtier,
&3, rue de Dunkerque, à Paris.
Plan gravé avec soin (noir et rouge). — H.o"" ai xL. o*' ai.
Au bas, sous le cadre, on lit : irGravé et imprimé par Wagner et Debos,
Leipzig, n
Ge plan a été gravé pour le Guide Bâdeker (Nord de la France.)
Plan gravé et colorié avec soin. — H. o™ aa X L. o" a8. — Échelle
de 1,000 mètres.
An-dessus dn cadre, on lit le mot LiUe; h gauche, Joanne, DktioH'
naire de la France, et, à droite : Hachette et G^, Paris.
Au bas : L. Thuillier, del*, Impr. Hélie-Iiemercier, 87, me de Seine,
Paris.
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— 399 —
Plan grave sur pierre, colorie avec soin. — H. o"*64 xL.o™ooi
pour 10 mèlres. ttttit'
Au-dessus du cadre du plan on lit : Plan de Lille et de ses environs.
Du c6té gauche du plan se trouvent les signes conventionnels et Tin-
dication des monuments, ëdiGces, etc.
Au bas du pian se trouve : Propriété de Castiaux, imprimeur-
libraire, Grande-Place, i3 , à Lille.
Au bas, sous le cadre : En vente chez Castiaux, imprimeur-libraire,
Grande-Place , 1 3 , à Lille.
Plan gravé et colorié avec soin. — H. o"?* 38 X L. o°* 63. — Échelle
de lyooo mètres.
Au haut, à gauche, on lit : rr Nouveau plan de Lille. ^
Dans une colonne, à droite : légende de 10s monuments de Lille.
Au bas du plan : Gravé par R. Haosermann. Paris, impr. Ménétrier.
Au-dessous du cadre : A Fayard, éditeur, 78, boulevard Saint-
Michel, Paris. — Collection unique : 160 plans de villes françaises et
étrangères. Quarré, libraire-éditeur, Grande-Place, 6&, Lille.
Le même plan ayant au-dessus du cadre : Prime de Tannuaire
Ravet-Anceau (déposé).
Au bas : Le bureau de Y Annuaire Ravet-Anceau est actuellement rue
Nationale, 83.
«
Le même plan a été mis dans le Naiweau guide dam LiUe avec notes
historiques (Ed. Van Hende). Lille, Castiaux.
Au bas du plan : En vente, chez Castiaux, Grande-Place, i3, à Lille.
Plan gravé avec soin. — H. 0" 38 X L. o°* 48. — Échelle de
1,000 mètres.
Au haut, à gauche, on lit : Nouveau plan de Lille par V, Pigache;
dans, une colonne, à droite, se trouve une l^ende qui est continuée
sur le côté gauche, indiquant i33 monuments.
Au bas du plan : gravé chez R. Hansermann.
Au-dessous du cadre : A Fayard, éditeur, 78, boulevard Saint-Mi-
chel, Paris. Collection unique : 160 plans de villes françaises et étran-
gères. Dépôt principal à VEcho du Nord^ 8, Grande-Place, Lille.
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— 400 —
Plan gravé sur pierre, teinté. — H. o^SSxL.o™ Ba. — Éclielh
de o'^ooi = i2"5o (i : i3.5oo).
Sur toute la longueur, le côte gauche du plan est occupé par une
bande portant au sommet Técusson de la ville avec la couronne murale.
Puis : Plan de la ville de Lille, par V, Pigacke; légende des moauments
et, plus bas : rr Propriété de L. Quarré< libraire-éditeur, Grande-P!ace ,
' 6i, Lille. T,
Au bas : En vente chez L. Quarré, libraire-éditeur, Grande-Place,. 66,
à Lille. Lille , irapr. Lefebvre-Diicrocq.
Le même plan, teinté trois couleurs.
Une épreuve photographiée; sept épreuves noires et teintées (divers
états.)
Le même plan avec indication des trois circonscriptions de la ville
de Lille, divisée eu 9 cantons.
Au-destms du cadre , on lit : Carte de9 ^rwnscrtptians ékctoraks de la
ville de Lille en 1 8g3,
Au-^lessoQs, en trois couleurs différentes, ie^ iddicatiôns sar lès trois
circonscriptions. *
Le même plan réduit et mis en forme de bombe pour servir d'iti-
néraireà la cavalcade du 9 octobre 1892. — H, o.35 xL. o'^iû.
En haut, a gauche, on lit : Fastes de Lille, iS^u; à droite ; Plan
itinéraire du cortège de Lille, De chaque côté du plan et au-dessous se
trouvent des annonces. Au verso : l'ordre du cortège et le {irogi^anmie
de la fête.
Le même plan avec rindication du parcours des ardhitecteS) lors
du Congrès des architectes en juillet 1897.
Plan gravé sur pierre, colorié. — H. o" 89 X L. o'*63. — Échelle
de 19,000 (o"ooi par 12 motres).
An-dessus de lencadrement, on lit : Plan de la ville de Lille imblii^
la librairie Ch, Tallandier, ii-id, rue Faidherbe , Lille.
De chaque côté du plan se trouve une colonne contenant : L^ende,
indication de 1 9 1 monuments , etc.
Au bas de l'encadrement : ^^ Lille , impr. t^e Bigot frères , rue Nicdas-
Leblanc, 90. t>
Lille, croquis par E. Lepage.
Plan autographié en >bleu exécute; [mur Tinauguration des facultés de
Lille k a jnin i%â.
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Ml -
Ce plan l'ail partie du programme gëmTaf des îéUs imismsit^iin^s des
3i mai, i. a et «1 juin 189 5, IL ïarlîqite \es endroits 0(1 doiveui se passer
les fêtes.
Titre : 3i mai — 1, a et 8 juin 1090. Inmguration des muvEaM^
édifices uHwemiùtii'es , in- 8", LiUe , impr. Danel.
PLA,\^ PARTIELS ti^ LA VILLE 0K UUU:,
Plan sur patcheiutn (bien coiisei-vé)* - H. o*" 85 X L. o"' 67.
Plan géoiiM^tral d * un s*^ mina ire dont la œiî«lnicli«Hi a été ord^nm^ pai-
M\L les ni ag-is trais de la villf? de Liïie. 1 ô^i . .:
[ \rrhiïBS déffflrto moulai es *iu Nnfd, )
Plan ^m- parchemin ( bon étal }. - H. o'" ^^7 x L, o'*' a8.
Pian de l'ouvroir cuiistmît !4ur î'emplîiGement du Vienx-€hàteira, t685,
tipchiv*^» rfépRrlwni*ntîilôs du Viird.j
Plan sur papier colorié {en bon état, deux feuilles). — H, o* 45 -
o'^5i. L. o'-3o-o'"a5.
Plan d'un projet d^ demeure que les rellgienses du couvent de Saintê-
Brigitte se proposent de faine c«nstraire poav leur dk-ecLeur. 1 7 i â,
[ Irehivf!^ dépârl^mpnlAles da Nofd. ]
Plan §nr paiTheinin colorié de ia pairie de Berlaimonl. t7aa
(bon étal), l!,o'"35 X L-o'^ 79.
[Arrhhes déparkm«iiUï1eâ du Nord,)
PI »n mr p^ipier ( mauvais état). — H. o'" 54 X L* o'" 75,
Tplan el carte Ugiirative ranlenant Tenrios du eloistre de MesBieurfi les
îkiyens et drapili*e de Téglise colk-giale de Saiut-Pîein^ eu la ville de
Lille avec les maisons et héi'itâges y ydn^sea: situées dej>uia la [jorle
dridit cloislre vis-à-vis le refuge de Marquette jusqu'au cûid des rues
Saint-Pierre el Pmneoise el di^puis h-dit enii> jusqu'il Tescalier.
{Signé par F,-i\l. Caby et J* Defosseus» iirpenteurs), 1735. a
[ Arcliîv^s (lép(irt«m(.Mital(» du Naitt, 1
Plan sur papier en bon é(at. — H. o^ù^ X L. o"* 3ù Y^-
ff Copie iUi pbui partiel de Taj^raiidii^sernent de la ville du co^lé dj
Saiïit- André et couformémeul h l'original fait par fi^u les sieui*^ François
d° Ca niera et Julien Deatré, tous deux arpenteur-jur*^ el architecle. fait
le ifl novembre 1673, Fait audit Lille, le 17 de niay 173^. Signé:
S, M. (îaby, i7*if^''
[Arthivfla departBmentoJBi du ^Ofd.J
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— 402 —
Plan sur papier colorie (en assez bon état). — H. o"" 5i X L. o"* Sg.
Plan de Tempreinle de Lille siir le tenement de MM. de Saint-Pierre
de Lille, produit au procès-verbal d'enquête 1782-1 7 46.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur parchemin, colorié (en bon état). — H. o" 69 x L. 0°* 60.
(T Plan et carte figuratifs du fief seigneurie et pairie desHalloleries situ^
en la ville de Lille, fait et dressé par Louis-Joseph Delaruelle, arpenteur
et expert-juré audit Lille. 1767.7)
[Archives départementales du Nord.)
Plan du fort Saint-Sauveur, dessiné et colorié sur papier, avec les
étages superposés. — H. o" i5 X L. 0"" 56. — Échelle des plans,
profils, 6 toises.
Au milieu du plan, à Tendroit ff Place d'honneur «, on lit : Plan profils
de tous les bâtimens du fort Saint^Satweur. »
En bas, à gauche : Lille, ijoi.
Plan sur papier colorié, deux feuilles (en bon état). — H. 1'" 20 —
0" 65. L. o™ 093 Va — 0"^ 97 V2.
frPIan général des bâtimens et écuries des haras des chatellenies de
Lille , Douai et Orchies , ordonné par MM. les grands baillis des États de
Lille et arrêté à Lille le 99 mars 1756.9)
[Archives départementales du Nord.]
36 plans sur papier, dont plusieurs coloriés (quelques plans en
mauvais état). — H. et L. de différentes dimensions.
(T Plans et projets généraux des appartemens des États de Lille, avec
le plan général de Thôtel de Lille, présentés et arrêtés de 1756.9)
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier, colorié (mauvais état). — H. o"* UU \/^ X L. o"" 62.
Plan général du grand magasin de Lille. 176/1.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier colorié (en bon état). — H. o™ 59 X L. o™ 35.
Plan de la cour Gilleson fait par le sieur Faucille et autres à dessein
de faire une rue au travers de ladite cour pour aborder aux sœurs grises
et aux vieilliettes. S. D. (xvin* siècle).
[Archives départementales du Nord.]
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— 403 —
Plan sur papier, colorié (en bon état). — H. o" 38 xL. o"/i4.
Plan de la maison de refuge à Lille, de Tabbaye de Marchiennes (rue
des Malades). S. D. (xvm* siècle).
[Archives départementales An Nord.]
Plan sur sur papîer, colorié (en mauvais étal). — H. o" 5i
xL. o"*5o.
Plan du couvent de TAbbiette de Lille. S. D. (xvm' siècle).
[Archives départementales du Nord.]
Deux fragments sur papier (en mauvais état). — H. et L. feuiUes
difformes.
Fragments du plan de la ville de Lille sur une très grande échelle.
S. D. (xviii* siècle.)
[ Archives départementales du Nord. ]
Plan sur papier (bien conservé). — H. o™ 63 X L. o" 6û Yj.
Plan géométral du rez-de-chaussée de Tlntendance de Lille. S. D.
(xvnf siède).
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier, colorié (en assez bon état). — H. 1" 90 X
0-88%.
Plan général du rez-de-chaussée de la maison de M. de GiOès, rue
Saint-André, à Lille. S. D. (xviii* siède).
[Archives départementales do Nord.]
Grand nombre de feuilles de toutes dimensions.
Lille. Construction deThôtel d'Avelin (plans, devis et croquis), 1777-
1781). Aujourd'hui Thôtel Académique.
[Archives départementales du Nord.]
3 plans sur papier, coloriés (en bon état). — H. o""53y2; o""76;
0*57. L. o'"67y2; o'"57;o'"65.
Plan du couvent des religieuses de saint François de Salle vers 1780.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier colorié (en bon état). — H. o" 76 X L. 0"" 5 3.
Plan de terre de rhôtd des Monnaies de h ville de Lille avec les chan-
gements projetés à y faire.
A ces plans sont jointes des observations sur ces plans par Antoine ,
GéoGBiPHiB, N** 3. — 1900. 97
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— 404 —
an^itefete dû roi k Paris le ûH mai 179a. Il est égaietaiôût joint à ce^
plans et mémoires un projet d'arrêté da. 6 juillet 179a par i adminis-
tration centrale pour le montant du prix de la vente de la tnaisca ac-
quise pour rhôtel des Monnaies de Lille. S. D.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier, colorié (assez bien conservé). — H-. 1™ 4o
X L. 0°» 83.
Plan du faubourg des malades de la ville de Lille, levé par les citoyens
Vantourout et Delattre , arpenteurs résidents audit Lille , nommés par
' tes commissaires dudit faubourg, leqffel plan a été fait sous l'inspection
du citoyen Braemt, garde de première classe des fortifications de la
place de Lille nomm^ à cet effet par le citoyen Dupin, commandant en
chef du Génie. 1798.
[Archives départementales du Nord.]
3 feuilles sur papier colorié (en bon état). — H. o"* 48 V2 ; 0™ 60 ;
o"5b. L. i™a6; o'"33B; o'"79.
Plan figuratif d*un projet fait pour l'établissement d'une rue de 4 toises ,
le long du talus des remparts à fintérieur de la place de l^ille et
dressé par Dumari Cadet, capitaine du génie en Tan m de la Répu^
blique (1794-1795).
[Archives départementdes du Nord.]
Plan colorié sur papier (bien conservé). H. o" 62 Yi X L. 1*" 48.
Plan de TEsplanade de Lille. Messidor. An ix.
Projet pour la replantation et embellissements de l'esplanade de la
ville de liille, par F. Veriy, architecte. (1800-1801).
. [Archives départementales du Nord.] *
7 plans divers coloriés (bien conservés). — Diverses dimensions.
Lille. Projet pour la construction d^un palais de justice et d'une
maison d'arrêt ( i8a6).
[Archives départementales du Nord.]
i3 plans sur papier colorié (en bon état). — Diverses dimensions.
■ Projet pour la reconstruction d'un palais de justice el d'une maison
d'arrêt à Lille (189 8).
[Archives départementales du Nord/]
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— ao5 —
9^1 piujQis sur papier dont plutieurfi coloriés (^dques plans éa
mauvais état), -y- Dâvecsee dimetksions*
Projet de palais de justice à Lille dans les bfttimeuts de THôtel de
Vffle, patf V. Leplus (1839). . •
[Archives départementales du Nord.]
5 plans sur papier colorié (en bon état). — Diverses dimeasions.
Plan'de l'hôpital Sain^Sauveur, par J.-B. Delebecq, architecte (i83o).
[Archives départementales du Nord.]
Pian sur papier, colorié (bien conserve). — H. o"* 60 X L. 0" Ji3.
Plan de la tcfVLV de fhospîee des Yieux-Honnnes et Bleoeb (hôpital
Comtesse) [i84&].
[Archives départementales du Nord.]
3 feuilles sur papier, coloriées (en bon état). — H. o^S/i;^"?! ;
o" 55. L. 1^90; o™55; i""65.
Han da bMÊHieat de l'ancien d^ôt des Archives , situé me du Lom-
bard à Lifle. S. D.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier, colorié (bien conservé). — H. o™ 67 X L. o" gû.
Esquisse d*un projet pour placer dans le local des classes acadénnques
le faibunai de i'* Instance et la prison dite le petit hôtel dans cdle dite
du Raspuch, S. D.
[ÀrehivBs départementales du Nord.]
Plan lithographie et teinté. — H. o"* s5 xL. o'^ih. — Échdle
de ttVtt' — Échelle de 3 kilomètres.
En haut, à droite, «on Mt : ftPian d'une partie de Lille et de sa ban-
lieue. Au-dessous : Le présent projet a été dressé par l* expert-géomètre
soussigné, Lille, le 10 septembre î883, — E, de Favrbvil.
Au bas, à droite, légende.
Ce plan est accompagné d'une explication, dont teneur suit : «r Plaine
de LiOe Lambersart. Création d'une promenade, dite oours Faidhtfie^
^\)jelde M. Favreuil, géomètre-expert li Lille (voir pkn ci-contre).
Extrait des journaux. Lille, impr. Lefebvre-Ducrocq. ?)
37.
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— 406 —
Plan manuscrit sur toile végétale teintée avec soin. — H. o" 47
X L. 1" 10. — Échelle de o" 020 par mètre.
Construction de l'école supérieure de filles. Plan des emplacements en dis-
cussion. — Dressé par M. Mongy, directeur des travaux municipaux.
a5 janvier 1889.
Plan manuscrit teinté sur toile végétale. — H. 0" 53 X L. o" 90.
— Échelle de o" 01 par mètre.
Ville de Lille. — Projet de groupe scolaire, rue du Long-Pot et rue
Broca. — - Dressé par le directeur des travaux municipaux.
Plan manuscrit teinté sur toile végétale. — H. o"" iy X L. o°* ga.
— Echelle de 0" 02 par mètre.
Construction de Técole primaire supérieure de Filles. Plan des em-
placements en discussion. — Dressé par le directem* des travaux muni-
cipaux.
Plan sur toile végétale coloriée avec soin. — H. o"* 53 X L. 0"* 91.
— Échelle de 0" 01 par mètre.
Projet de construction du groupe scolaire du Mont à terre à Fives.
Dressé par M.Mongy, directeur des travaux municipaux. 90 mars 1896.
Plan lithographie. — H. o" 29 xL. o'"45. — Échelle de 4o
mètres.
Plan divisé en deux parties :
1° Fragment du plan de Lille, année iSsS;
9° Han, coupe et détails de la Tour SaintrPierre démolie en 1861.
Au bas : Dessiné sur pierre par L. Duhem à LiUe. — Litk. de L.
Danel, LiUe.
Plan général des Facultés de Lille. — H. o*" a 1 X L. o"* a6.
Extrait du volume : Facultés de Lille, a juin i8go. In-8% édition de
luxe. Lille, impr. Taffin-Lefort.
Plan de la citadelle, du Jardin- Vauban , du bois de la DeAle, de
THippodrome, de la propriété de M"'' Groulois, etc.
Au-dessus , on lit : Plan des nouvelles promenades de Lille.
Au bas : «rlmpr. Monrocq, 3, rue Suger, Paris. — Del. Henri Desreu-
maux à Lille. r>
Plans manuscrits sur papier, coloriés. — Diverses dimensions.
Quinze plans exécutés pour les demandes d^autorisation d'établis-
sements réclamant la mesure de com^nodo et incommodo.
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407 —
PLANS DK LA VILLE BB LILLE ,
Li PLUPART DRESSES D'APRES LES DOCUMENTS D'ARCHIVES
RENFERMÉS DANS DIVERS OUVRAGES.
Atlas topographique et historique de la ville de Lille, accompagné
d'une histoire abrégée de celte ville, de notes explicatives, de
cartes et vues, par Brun-Lavainne , archiviste de la mairie de
Lille.
Lille, de l*imprimerie de L. Lefort, imprimeur du Roi, i83o, lo-folio ,
planches et plans.
Nomenclature des plans, dessinés sur pierre par L. Duhem, archi-
tecte , lithographies par L. Danel à Lille. — H. o" ig X L. o" 60.
— Échelle de 1,000 mètres.
1. Plan de la ville et des environs de Lille, vers Fan 1000, i'* époque.
2. Plan de la ville et des environs de LUIe, vers Tan 1 066, a* époque*
3. Plan de la ville et des environs de Lille, en 1 1 63, 3* époque.
&• Plan de la ville et des environs de Lille, en ia43, &* époque.
5. Plan de la ville et des environs de Lille, en 1 3o/i , 5* époque.
6. Plan de la ville et des environs de Lille, en i&5o, 6* époque.
7. Plan de la ville et des environs de Lille, en i6o4, 7' époque.
8. Pian de la ville et des environs de Lille, en 1667, 8* époque.
9. Pian de la ville et des environs de Lille, en 1708, 9* époque.
1 . Plan de la ville et des envix'ons de Lille , en 1799-1796, 10* époque.
1 1 . Plan de la ville et des environs de Lille , en 1 835 ,11* époque.
Histoire de Lille, par Victor Derode, 3 volumes in-8% Paris, Hé-
brard et C**. — Lille, Béghin. — Bronner-Bauwens, i858.
CARTES ET PLANS.
1 . Carte de la France à Tépoque tertiaire. — Carte du cours de
la Sensée. — Lithographiées par D. Monnier. — H. o" 18
XL. o" 19.
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— 108 —
2. Coupe du Pas-de-Calais. — Nivellement de la ville de Lille
depuis la Basse-Deûle au moulin du Châleau jusqu'à la
bascule de la ÏWfce de Paris (même lithographe). —
3. i" Carte de Flandre pour servir à l'étude du sol de cette pro-
visce. ( même IHhc^vaphe )* --^ H. o"* 1 8 X L.- ©"• a 4^
A. a" Carte de la Flandre pour servir à f étude du sol de cette
province (même lithographe). — H. o" i8 X L. o ai.
5. CsMTte de la, délimitation de la langue flamande dans les dépar-
tements du Nord et du Pas-de-Cnlais. Dressée d'après les
renseignements officiels transmis par les maires des com-
munes y indiquées. Carte coloriée (même lithographe). ^^
.H. 0"» i8x L. o"* %L — Échelle de i,ooo toises.
6. Carte du département du Nord (même lithographe). —
H. o"^ iSxi.o"^ a4. r^ Éehetie, 5 lieues de a5 au degré.
7. Enceintes soecessives iê ta ville de lille, de l'an looo à Tan
1670 (Biiêffie. lithographe),— H. o"* ta X L. o^ ^8. —
Échelle 1,000 mètres.
8. -Plan dç la ville et des environs de Lille 1847. Lithographie
par RoUez et Brasseur, à Dunkerque. Sur ce plan, les lignes
des atta^es des sièges de 1667, 1708 et 179a sont iii-
diquée», — H. o™ 4 5 X L. q"* 5 9 . — Échelle de 1 »q 00 mètres .
9. Plan des C0nau^ dç 1% ville de Lille. Litbo|[raphié par RoUez
et Brasseur, à Dunkerque. — H. o" 6a X L. o™a9. —
Échelle de 5bo mètres.
10. Coupes comparatives du mouvement de la population i Lille
de 176& à i84â (mêmes lithographes). — H. o'^as
Xo~58.
11. Coupe indiquant la marche de la mortalité commune (mêmes
lithographes). — H. 0"* aa X L. o" a6.
Pian pour servir à la statistique féodale de la ville de Lille; ma-
nuscrit colorié avec soin. — H. 0" 81 X L. i" ai. — Échelle
de 4oo mètres.
L'essai sur la topographie féodale de la ville de Lille a été composé
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et écrit par feu I^. Georges Humberi, inefnj|)re de ^ Comip^sjo^ t^istt»*-
riquè du Nord.
Ce rQçiarquabile travail est resté D^nu8cri(.
LiUe et ses institxitions communales de ^no à i8où, avec annotations
et tablés par E. Van Hende. — Lille, impr. Danël^ gre^nd iIl-8^
Page lo. Enceintes successives de Lille dé Fa^i looo à 1670. Gra-
vure sur bois. — H. o"ii xL. o^io.. — Échelle de 1,000
mètres.
Page 3i. Châtellenie de Lille, gravure sur bois, dessinée par Van
Driésten. — H. o"* 1 1 X L. o*" 10.
Page 179. Lille, vers Tan i56o, plan tiré de Guichardin. —
H.o*ii xL.o^og.
Histoire des carwnniers de Lille , par A. Fromont et A. De Meunynck,
9 volumes in-4% planches et plans. Lille, L. Quarré, éditeur,
1.89a, Imprimerie Lefeltvre-Ducrocq.
1. Plan des enceintes successives de la ville de de Lille, par le
capitaine Cazier. Impression de diverses couleurs. — H. o"3o
X L. o"* 49. — Echelle ,,/,,:,. . /
2. Plan de la ville en 1 56o. — H. o" 20 X L. o" 3o.
3. Plan de la ville au commencement du xvii* siècle. — H. o" 22
xL. o"3o.
4. Plan du siège de 1708, d'après un croquis colorié de Tépoque,
appartenant à la bibliothèque de M. de Meunynck, reproduction
en noir avec légende. — H. o"3o xL. o"*39. — Echelle de
4oo toises. . •
5. Plan de Lille, de la citadelle et de la banlieue de la ville. —
H.o"3oxL. o-^Sg.
. Dresse en 1818 par l'arpenteur Rëville avec indicatiqrj de Tarme^ment
des remparts en 181 /i et 181 5, et offert au corps des paaoaniers de
Lille par Vincent Leieux, en 18^9, reproduction eft npip.
6. Plan des quatre secteurs de la place de Lille, armés par les
canonniers sédentaires en 1870. Dressé par Cazier. — H. o"3o
X L. o" i8.
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— 410 —
7. Carte de la Chatellerie de Lille, d'après Buzelin [Gallo Flandria).
Plans des Facultés de l'État à Lille. — H. o" 25 X L.o^Si.
Ces dix-sept plans sont extraits de Touvrage Facultés de Lille; a juin
1896; volume in-8* orné de photographies et i4 pians. Lille, impr.
Taffin Lefort.
Ce volume a été publie à Toccasion de l'inauguration des Facultés de
Lille.
Annuaire de T arrondissement de Lille. tSgj, In-8°, impr. L. DanoL
Plan de Lille et de ses environs, édité par MM. Battet et Melchior
pour Tannuaire Ravet-Anceau.
Plan colorié; les cantons sont indiqués par des couleurs différentes.
— H. 0"" 21 X L. o"* 28. — Échelle de 2 kilomètres.
Di*essé par Léon Claude.
L'éditeur de l'annuaire a, en outre, reproduit 9 plans différents,
très détaillés, des 9 arrondissements de la ville. — H. 0*° 21
XL. o" 14.
Dressé également par Léon Claude.
DEUXIÈME PARTIE.
CARTES DE LA GHATELLENIE DE LILLE.
CARTES DE LA GHATELLENIE DE LILLE.
magnifique carte gravée de la Ghâtellenie de Lille à vol d'oiseau. —
H. i"i5 xL. i"»27.
Au haut, à chacpie coin, se trouvent deux cartouches conteuant une
dédicace : «rAux nobles seigneurs des chatellenies de Lille, Douay, Or-
chies et enclavement d'icelles . . . Très humble et obéissant serviteur :
Martin Dou^. n
Entre ces deux écussons., à partir de gauche, se trouvent trente
écnssons des armes et notices sur les abbayes et collégiales. A droite,
au-<lessous des armes d'Espagne, se trouve une dédicace : «rA trè^^
haute, très puissante et sérénissime princesse Isabella Clara-Eugenia,
infante des Espagnes, Princesse souveraine des Belges, duchesse etcom-
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— 411 —
tesse de Bourgogne, etc., voslre très humble subiect et serviteur
Martin Docé.^
Au-dessous du cartouche de gauche se voient les ëcussons des armes
des seigneurs hauts justiciers et leurs bannières.
Au-Klessous du cartouche de droite , les armes de Toumay et des ab-
bayes avec leurs bannières.
Encore au-dessous, de chaque côté, 160 blasons de familles du pays.
Sous la carte, au milieu, se trouvent 66 blasons de communes de la
chàtellenie. Puis : «r Déclaration des villages de la chatelienie de Lille et
la grandeur d'iceux si avant qu'elles sont contribuables des états d'icelle.
— Description des villages, hameaux, endavemens et empires soubs le
baillage de Toumay. y>
Au bas, à droite : na Lille, pour Martin Doué, painctre demeurant en
la rue de Frères-Mineurs à Tlmage de Sainct-Luc. MDCxxni. »
Carte gravée avec soin. — H. o™ Sa y^ X L. o" io. — Échelle de
3 lieues y^.
Le haut est occupé sur toute la largeur par les vues de Douai, Lille
et Orchies.
Au-dessous, à gauche, se trouve un médaillon orné avec soin portant
rinstruction suivante ; Galio Flandrm seu castellaniarum Insuknsis
Duacesis et Orchiacensis nova et accuraUi delmeatio auctore et seulptore mart
le bourgeois atrebatemi.
A droite se trouve représentée une feuille de papier en partie roulée
avec ces mots : Notarum Explicatio, Plus bas , la vue du collège des
Jésuites de Lille.
Le bas contient les plans de La Bassée, Armentières, Lannoy et
Comines.
Cette carte est tirée de Touvrage de Buzelin Gatto Flandria sacra et
profana, in-folio, Douai, i6â6.
Carte magnifiquement gravée et coloriée. — H. 0"* 89 X L. o*" 5o.
Dans un cartouche, au haut au milieu, se trouve Tinscriplion :
GALLO FLANDRIA , IN QUA CASTBLLANIiB
LILANA, DCACEStA' ÊTORCHIESIA, CUM DEPENDENTHirS *,
NBC NON TORNACUM, ET TORNACBSIUM.
AUCTORE MARTIRO DOUE GALLO-PLAlfDRO.
En tête, à gauche, les armes d^Espagne.
A droite , une panoplie des armes de la ChÂtellenie :
Lille, Douai, Orchies;
Falempin, Cisoing, Wavrin, Gomine (comme seigneurs hauts jus-
ticiers) ;
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- 412 -
L^pnqyyJ^a Bassée , Anneptières , Cominçs.
Au bas, à gauche : une panoplie de Tournay et Tournesis >• . .
Armes : Tournay çt Tournesis, Mojrt^gne, SaiQ^-Amçfnd, Pecque,
Helchin, Reume, Espiers, Warcoin..
. Au bas, à droite : Guiijelmuê Blaeu ejecudiu
Cette carte a pour verso une description de la Flandre texte espagnol
et. provient de Foulage : Atlas Mayor Geographia Blaviana que contiene
las Cartas y Descripciones te todas las partes del mpado. Amsterdam , en
la oflBciqoa. 4e Jeau Blaeu ^ 1 659-1 679 , in-folio , volume X. Extrêmement
rare.
Carte gravée avec soin et (eintée. — H. o" 4i X L.o™ 55. —
Échellea : Ueuea copiBaunes d'i\}l^inagjae, 3 lieues; lieues com-
munes fraïuçais^es, â l)eue$.
Au haut, on lit : rr Description nouvelle de la Flandre Galicante ou
Françoise, contenant fa Chalellenic ou Doyenne de Lisle, Gourtray ^t
Helchin, Seclin avec les territoires ou quartiers de LaBassëeou Garam-
. baul4., Melaatbots, Ferrais ..Ve^pes et J^q B^iliages de (iens etde.Douay
avec leurs despandantes. ^^
r A Paria, che^ J^n Boiasem} ^n Usie du Palais k la Font^ii^e Royale
ci«J«iveQM« s64fi.fi
Carte gravée et coloriée avec soin. — H. o"- ko X \a* o"' 59. —
xTii* siècle.
Au bas, à gauche, se trouve iin piédestal surmonte d'une femme por-
tant Técussou de Lille avec six enfants portant également des ëcussons.
On lit : Flandria Gallica Castellanias Insnlensem, Duacensem, Orchia-
nensem çivit4^em.Dffminium ,gr. Tomacense.
Au bas : Amstelodami, Henricm Hondius, etc.
La même carte en noir.
Carte gravée avec soin. — H. o'"38 X L. o"*67. — Echelle des
lieues d'Allemagne, 4 lieues; Milliaria Gallica communia,
5 lieues.
En haut, h gauche, dans une draperie se trouve une notice sur la
Flandre.
En bas, dans une petite bannière, on lit ; Comitatus Flandriœ nova
Tabula,
Au-dessous, dans un ëcusson : «r Carte générale de la Flandre.^
Au bas : Jollain Excudit tôSy,
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— 418 ~
Gapté gratéft avec soin,» -- H, o™ to X L. o'^ 65^. -rr- xvii* siëele. .
Au-dessus de la carte, dans toute la longueur, ^ trouve une vue de
Ulle; eu ha\it, au milieu ^ setiouye T^usson de la ville entouré d*une
couronne de chêne ; dans un cordon : La ville de Lille,
4. gauche dç^l^ ÇjartQ .^ç tfqi|¥enl, ioç.Yue» d'Orchies, Arm^ntières,
La B^ssëe, LaoDQyt Marchienue^. A gfiucliç, Phalempin, Ç(iisoing,
Wamia, Gomines, fort de Sacpet et, a^-dessus, la vue de Douai:
avec toutes ces villes , tputes leurs armes,.
Au bas, à drojte de la carte, se trouvent l^s cinq écussoQs de la Châ-
tellenie de Lille» entourée dune couronne de chêne.
Puis : ffSe vendant à Paris, chez loUain, rue Saint-Jacques, à la ville
dç Colci^e^. avec Pr. duj Roy. t . ; _ , . -
La même vue de Lille qui se trouve aa-dessus de celte carte ^ été
repi*oduite en Hollande, dans une plus petite dimension. Elle est sur-
montée de Téctissôn de Lille' ëvec d*un cAlé Lille et de Vanité Ryssel.
Une inscription en hollandais donne une petite imlicatiott sur la ville.
Châtellenie de Lille. — H.o^-Sg xL.0^83. — Échelles : lieues
communes de France, 3 lieues; lieues de Flandre d*une heure
de chemin, 3 lieues; lieues communes d'Allemagne^ a lieues.
Dans un magnifique écusson surmonté des armes de France, on lit :
crLe Comté de Flandre divisé en ses chatellenies et bailliages, etc. ;
ff Le Franc de Bruges et le Pays de Waas. Dédié au Roy, par son très
hunable, très obéissant^ très lidède sujet et serviteur, Sanson, géographe
de Sa Majesté, 169a.
Au bas : «r A Paris, joignant les Grands^AugustioB aux Deux^lobes,
avec privilège du Roy , 1 693. n
La même carte sans récusson colorié.
Variante : rr Dédié au Roy par son très humUe, très obéiasaAt, très
fidèle sujet et serviteur Hubert Jaillot, géographe de Sa Majesté.
ffRevu, corrigé et augmenté sur les mémoires les plus nouveaux de
Tannée 1730.»
Carte gravée. — H. o^iâYgXo"*^- — Échelles de 2 lieues
communes de France.
Extraite de Tonv^ge : Les Plans et profils des principales, viUes et
lieues cofisidérables du comté de Flandre anec les cartes générales et parti-
cidières de chaque gouvernement,
A Paris, par le chevalier de Beaulieu, avec privilège du ifey,.
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— 414 —
Carte gravée et coloriée. — H. o" 48 Yg X L. o" 4o. — Échelle de
3 lieues de France.
Au-dessus du cadre, on lit : La Flandre Gallicane conquise par le
Roy. ,
C'est-à-dire : «rla Province ou chastellenie de Lille, divisée en cinq
quartiers, Carembau, Pèvele, Mëlanlhois, Ferrain et Wepes. Le Tour-
naisis et le baillage de Douai avec les couBns des comtés de Flandre,
Artois et Hainaut, par P. Duval, géographe ordinaire du Roy.
ff A Paris, chez l'auteur proche le Palais sur le quay deTOrloge, proche
la rue de Harlay — avec privilège de Sa Majesté, pour vingt ans, 1676.1»
Carte gravée et coloriée. — H. 0" 16 xL. o"»3i. — Échelle de
9 lieues.
Au-dessus du cadre de la carte, on lit : Ryssel oder Lille Mitt Nahe
antigender Gegend.
Au bas : G. Bodenchr fecit et excudit cum Gratia et Privilegio Sac, Cœs.
Maiestatis,
La même carte non coloriée.
Carte gravée et coloriée avec soin. — H. o'" 60 X L. o" 94. —
Échelle de 1,000 toises.
crA Paris, chez Dezauche, successeur des sieurs de TLsIe et Phil.,
Buache, 1" géographe du Roi et chargé de l'entrepôt général des cartes
de la Marine , rue des Noyers. »
Carte gravée sur bois. — H. 0" i3 X L. 0°* 17.
Au-dessus se trouve imprimé : Délia contea délie Flandra,
Au milieu de la carte, le mot Fàldem en gothique.
Carte des environs de Lille, levée sur les lieux, gravée avec soin.
— H. o"3i y^ X L. o'^Sg. — Échelle de 1,000 toises.
Sur cette carte sont indiquées les lignes du siège par les alliés en
1708 avec les noms des régiments.
Se trouve dans un recueil de fortiGcations de Beaulieu in-plano, re-
liure à petits fers.
ffA Paris, chez le sieur Bailiieu au bout du Pont-au-Chauge, vis-à-vis
rOrloge du Palais au Neptune François, avec pivilège du Roy pour dix
ans, 1708.»
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— 415 —
Carte gravée très détaillée. — H. o" ia X L. o" 55. — Échelle de
ù lieues de Brabant.
Au-dessus du cadre de la carte, il est écrit: crCarte particulière des
euvirons de Lille, Touruay, Valencieones, Bouchaiu, Douai, Arras,
Bëthune. »
ffA Bruxelles, chez Eugène-Henry Friex, rue de la Madeleine, avec
privilège du Roy. n
Au bas : Harrewyn , fee, xvm* siècle.
Carte gravée et coloriée. — H. o" 55 X L.o" 63. — Échelle de
i5 lieues des Pays-Bas de s o au degré.
En haut se trouve un magnifique écusson surmonté d'un trophée
représentant la guerre, les arts et le commerce; au-dessous, en demi-
cercle, les écussons des dix-sept provinces des Pays-Bas.
Au milieu, on lit : «rLes provinces appelées Pais-Bas connues sous les
noms de Flandre et de Hollande. Divisées suivant qu'elles sont possédées
aujourd'huy par les Roys de France et d'Espagne et les États généraux
des provinces unies, par M. Le Fer, géographe de Sa Majesté Gatoiique
et de Monseigneur le Dauphin , à Paris.
(rSe vend chez Danet, gendre de Taulem', sur le pont N. Dame h la
Sphère royale. »
An bas : P. Starckman, sculp, xvui' siède.
Carte gravée. — H. o" aS X L. o"* 3i. — Échelles : lieues d'Alle-
magne de 1 5 au degré, 3 lieues; lieues de France de a o au
degré, & lieues.
Au bas, à droite, se trouve un piédestal surmonté des armes de
Flandre ; d'un côté se trouve un homme qui laboure la terre et , de l'autre ,
un métier à tisser. On lit : trCarte du comté de Flandre, suivant les nou-
velles observations de Messieurs de l'Académie royale des sciences et
augmentés de nouveau. A Leide, chez Pierre Vander Aa avec privilège,
xviu' siède. »
Plan gravé. — H. o" 5i X L. o"*55. — Échelle de a lieues et
demie de France. — Échelle de a lieues de Brabant.
Au-dessous du cadre, on lit : (rCarte des environs de Dunkerque,
Bergue, Gravelines, Saint-Omer,.Aire, Lille, Ypres, Dixmude, etc., en
1743.»
Au bas : crDressé sur les mémoires de Eugène-Henri Friex. n
A Paris, chez Crépy , rue Saint-Jacques à Saint-Pierre.
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— 416 —
Carte grarée et teinlée. — H" o™ 48 x L. o*? 55. — Huit échelles
différentes.
Au haut, h gauche, diaus un demi-cercië formé de lo blasons, on lit:
^Béiginm Catholicum seu Germaniœ itiferioris cum confiniîs GermaniaB
rrsup. et Franciœ. Légitime omnia deiineata et ad ductom observationnm
rrastronomicarum, nec non geometricarum operaliohûm a Gassmio,
ffSnellio, Muschenbrokio aliisqne n'te habitarum examinata sludtosissime
rret representala a Tob. Maiero Math Ctdt Edentibus Hiomantaiâttis He-
ffredib. A. 17/17.?»
Carte gravée dans un ovale. — H. o"" 1 3 y^ X L. ô"" 1 9. ^— Éclieile
djB 6 lieues.
Au-dessus du cadre, on lit : «t Le Comté de Flandre.»»
A droite, sur le cÂté, uu écusson portant : Comitatus Flandriœ, texte
hollandais.
Carte gravée et coloriée avec soiii. — H. o'^ôg xL. o"*5o. —
Echelle d'une lieue de 20 au degré.
Au bas, à ilroite/on lit trLa Ghatellenie et le béÊÊÊÊife*èb T^dmay
dressé sur les nouvelles obser vat i ow par fe sieur Le Rottgé , ingéûeur
du Roy.T»
rr A Paris , chez le sieur Desnos , ingénieur géographe , rue Saint-Jacques
au Globe. 1766.»»
La même carte avec la variante :
A Paris, rue des Grands-Augustins, vis-^-vis le Panier-Fieary.
Carte gravée et coloriée. — H. o"* 5o X L. o™ S5, — Lieiies o«i-
munes de Flandre, a, 5 00 toises; lieues communes 4e France, de
9,383 toises; lieues toarîYies, de 2,853 toises.
Au bas, à droite, dans un grand cartouche entouré de trophées mi-
litaires, se trouve Tinscription : «rCarte du comté de Flandre dressé des,
différens morceaux levez sur les lieux fixez par les observations astro-
nomiques par Guillaume de Tlsie , de l'académie des sciences.
A Paris, diez Dearsuche, géographe^ saccesseor des sieui^ de l'Isle et
Buacbe, rue des Noyers, avec privilège pour vti^ «m. noce f. ku.i»'
Au bas, à gnuche, on a gravé une draperie portant : Départera6iit<du
Nord , chef4ieu , Douai, hait districts, savoir: DouaL, Cambray, Avesnes,
Le Quesnoy, VAmciewnes, mie, ftazebroock, Becgues.
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- m —
Le roage désigne Tétendue de ce département, sub Kvisé eu ses imit
districts^ U se thnivé compris, partie dans cette carte el partie daiDS Mile
des comtés de Hainaut et de Namur.
Au bas : a PL Buache,P G, d, R; dei*A. R. d. S. Gendre de 1 auteur. «)
Le même pian en noir avec la variante :
Au bas , à gauche , la draperie est occupée par trois échelles et gravée
par Liebans ié iils.
Et dans finscription : Carte du comté de Flandre, etc.; la date est
M D ce L xxxni.
Carie gi^vée et coloriée. — H. o'^So xL.o" 70. — Echelle de
2 lieues.
Ati-dessus du cadre, oA lit : rr Partie méridionale de la Ghatéilenie de
Lille, levée et dressée sur les lieues par le S. Gaspard Baillieu, géo-
graphe, yi
Au bas : frà Paris , chez le sieur Baifleu , géographe , au bout du pont
au Change, vis-à-vis TOrloge du Palais, au Neptune françois, avec pri-
vilège du Roy. fi
La même carte avec In variante :
Au bas : «ra Paris, chez le sietr baillieu, géographe, rue Sevrin*, au
Soleil d'Or, avec privilège du Roy. y>
Carte gravée. — H. o*" 33 X L. o" 47. — Échelle ; MXaria corn-
munia 3 lieues.
Eu haut , à gauche , se trouve un écusson portant ; Flandria eomit.
Au bas, à droite, un autre écusson contenant Téchelle. Au bas : Per
Gerardum Mercatorum. Cum Privilegio.
La même carte, coloriée avec soin.
Diocèse de Tournay, divisé en dix doïennées (carte gravée et co-
loriée). — H. o" 37 xL. 8" 43 72- — Échelles de q lieues de
Brabant; de 2 lieues de Flandre.
An bas : Jeanne G, Maillard, tieulp. — J. B. D. B. Delin.
Jusqu'à la Révolution de 1789, une partie de Tarrondissemeat de
JJIie et une partie de la châlellenie faisaient partie du diocèse de
Tournai.
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— 418 —
Carte gravée et coloriée. — H. o" 43x L. o"55. — Échelle :
milUaria Germania communia, 5; milUaria GaUica communia, 5.
Au milieu, en haut de la carte, se trouvent les armes de Flandre.
Au bas, à gauche, deux ëcussons superposas, surmontés de detu
enfants dont Tun représente la Guerre, l'autre Je Travail.
Dans le premier écusson , on lit : Comitatus Flandriœ nova Tabula,
Dans le second : Viro Docûssimo D. Joatmi d*Hondt, eognato sua
medicinœ docL peritissimo, Lub. Moritog dedicat H, Hondius,
La même carte en noir.
Carte gravée et coloriée. — H. o" 98 Yj X L. 8™ 70. — Échelle de
9 lieues.
Au-dessus du cadre de la carte, on ht : «rCarte particuh'ère de la chas-
tellenie de Lille, où sont les quartiers de Weppes, Ferrain, Pevèle,
Mélanthois et Caramhaut, lesbaiUiages de Douai de Toumay et de Lens,
la Verge de Menin, partie de la Chastellenie de Courtray, dTpres, de
Bailleul et d*Oudenaerde , partie du gouvernement d'Arras.
fr Dressé et mis à jour par le sieur BaiUieu, géographe.'»
Au bas: nà Paris, cbez le sieur Baillieu, géographe, rue Saint-Sevrin,
au Soleil d'Or, avec privilège du Roy. Gravé par H. Van Loon. »
Carte coloriée et gravée. — H. o°*22 xL. o"36. — Echelle de
9 lieues ou s, 000 toises.
Au bas de la carte, à droite, on lit : «r Route de Lille par Cambray et
Arras, dressée et dessinée sur les Ueux par L. Denis, géographe. En
juin 1 777, à Paris , an Grand Magazin de Géographie , h Thôtel Spubise. «
Au bas : Bdlager, scrip.
Extraite de l'ouvrage intitulé : Le Conducteur François, contenant les
routes desservies par les nouvelles diligences , messageries et autres voi-
tures publiques , etc., par L. Denis, géographe (route de Paris à Lille),
76 p. in-8'.
Carte gravée et teintée. — H. 0" ig X L. 0" 56. — Huit échelles
différentes.
Au bas, à gauche, dans un joli cartouche forme écaille, un ai^e et
trophée d'armes et drapeau; au second plan, un chàteau-fort, on lit :
(rPays-Bas catholiques ou sont distinguées les limites de la France qui
comprennent le comté d'Artois, partie des comtés de Flandre et de
Haynaut, etc., par le sieur Robert, géographe ordinaire, avec privilège
(xvni* siècle)."
Au bas : Groux.
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— 419 —
Carte de la châtellenie de Lille. — H. o" 20 X L. o"* 27.
En haat, à gauche, est représenté Neptune assis dans un char forme
écaille, traîné par des chevaux vigoureux.
Au bas, dans un écusson entouré de trophées militaires, on lit : La
Flandre — Le Hainaut.
irA Paris, chez Crépy. 1787.»
CARTES PARTIELLES DE TERRAINS SITUES DANS LA CHATELLENIE DE LILLE.
Plan sur parchemin dessiné et colorié. — H. 0" 89 X L. o" 56.--
Échelle de 200 verges de 10 pieds.
Copie de*plan du Gef et seigneurie de la Barre «rs^extendant es paroisse
de Quesnoy et Commines. Ledit plan datte de Tan iGo^n.
Plan sur parchemin, dessiné et colorié. — H. 0™ ûg X L. 0° 70.
Plan des terres de la censé et fief des Grima rets, séant à Esqaennes,
appartenant à M. de Maldeghem. i6iii.
I Archives départementales du Nord.]
Plan sur parchemin, dessiné et colorié. — H. 0" 5 1 X L. o"* 87 y^.
Plan de Saint-Sauveur, de Fives et Vazemmes, i65o.
[ Archives départementales da Nord. ]
Plan sur parchemin, dessiné et colorié. — H. o" 64 Y^X L. o" 76.
Plan figuratif des limites et extrémités des dimages des villages if*
Loos et Esquermes. Dressé par A. Desmadril, géomètre. 1675.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur parchemin, dessiné et colorié. — H. o"*8i xL. ©"92
Plan figuratif de la censé d'Avesnes, à présent ruinée, avecq terres en
dépendantes et antres adjacentes, appartenans h Tahhaye de Loos, situées
ès^ismages de Los et d'Esquermrs. Desmadril, géomètre. 1675.»
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier, dessiné et colorié. — H. o" 96 X L. 0" 68.
Plan figuratif d'aucunes pièces de terres appartenant à Tabbaye de
Los, située à Ronchin, Thumesnil, Wazemmes et Wattignies, fait par
M'* Jacques Heddebault, géomètre juré. i683.
[Archives départementales du Nord.]
GiooRAPHiB, N"" 3. — 1900. SI 8
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— 420 —
Plan sur papier, dessina (en mauvais état)* — H. o"" ai x L. a'" 54.
Plan fait pour le nouveau pave de Lille à Deulémont, dresse par l'ai-
penteur Piatel. i684.
f Arehives départementales du Nord.]
Plan manuscrit sur parchemin, dessiné et colorié par Olivier Six,
arpenteur, 1686. — H. o" 78 X L. o*" 76. — Échelle géomé-
trique de 60 verges.
Plan figuratif de (r diverses pieches de terre à labour gisanles es
paroisses de Wazemme\ Fivesn et sur terre de la ville de Lille et aux
environs, 1686.
Plan sur parchemin, dessiné et coloiio. — H. 1"* lix L. t"07.
ffPlan des terres, prelz, bois etbérilages appartenans à Tabbaye de
Loos, situés au terroir d'Esqnermes, comme aiissy des hërilages en tenus
ou chargez de soubs rentes, tant audit lieu qu'à Wazemmes, de la sépa-
ration des dismages dudit Esquermes et de Loos et d'aucunes pièces
de terres appartenans à ladite abbaye ou en tenus, situez audit villages
de Loos et à Thumesnil. i686.yî
Tiré de plusieurs et divers plans faits par Adrien Desmadril , géo-
mètre juré à Wambrechies et réduit en cette forme pour S. M. Goule-
laire en Tan 1686.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur parchemin. — H. o°* 7/1 X L. o"* 56.
Plan figuratif de plusieui's pièces de terres et héritages, appartenant à
Tabbaye de Loos, situées à Esquermes, Loos el Haubouidin, joignant
la rivière de la Haute Deûle entre le pont de Canteleu et ledit Hau-
bourdin. 1 689.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier, colorié. — H. o'" 49 X L. o'" 56 y^.
Han de ce qui reste des crfrancq courtils?) à Waxemmes. S. D.
(xvii* siècle).
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier. — H. o" 87 X L. o" a8.
Plan figuratif de Taucienne maison des Dominicains, située au fau-
bourg Sainl-Pierre, de k rivière dite du Bucquet dont ils ont droit de
pêcherie, etc. S. D. {xm* siède).
[Archives départementdes du Nord.]
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— 421 —
Plan sur papier colorie. — H. t"* 78 X L. a** 3t.
Plan et carte figurtitive de la dixine de Fives, Magdeleine, Wazem-
mes et Saint-Sauveur appartenant à Tabbaye de Marquette, comme
aussi d aucunes terres en propre et de plusieurs héritages chargés de
rentes foncières et seignenriales, avec le plan de la ville de Lille, fait en
179a, par les soins de Denis Cadot, intendant des affaires de la même
abbaye. Dans lequel plan sont marquées de lettres alphabétiques : cdles
chargées de dixme par chiflres arabes et celles sujettes k rente en chiffre
romain. 1703.
[Archives départementdes du Nord.]
Plan sur papier. — H. o™ 38 X L. o" 49.
Plan d'une partie d'héritage située entre les communes d'Ësquennes
et Moulins Lille, dressé par l'arpenteur Olivier Six. 1710.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier colorié. — H, o"* 4o X L. o"* 65.
Plan de plusieurs parties de prairies situées sur le terroir d'Esquer-
iiics tenues et mouvantes des seigneui'ies des dames de l'AlÂette à Lille,
des dames de Marquette, de la prévolé d'Esquermes, du fief et seigneurie
des Grisnarés et autres. S. D. (xviii* siècle.)
[Archives départementaleB du Nord.]
Plan sur parchemin colorié. — H. o" 7/1 X L. i" 48.
Plan figuratif de la lerre et seigneurie de la Haie d'Enneqoin, di!e
Monnoie avec ses dépendances s'étendant sur les paroisses de Wattignies ,
Loos, Esrpiermes, Hallennes, Sequedin, Englos, Haubourdin, appar-
tenant à Charies Thierry, fils de Gharies, marchand à Lille. 1711.
[Archives départemeutales du Nord.]
iT) pians sur parchemin coloriés, de diverses dimensions.
Plans et répertoires des biens situés dans la châtellenie de Lille et ap-
partenant au chapitre de Saint-Pierre. 1717.
Gros registre en papier. — Tome IIL Reliure en veau.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur papier dessiné et teinté. — H. o™ 5o X L. o'" 82.
Plan et carte figurative de la cenae de la chanaaée ailoée an Toiidi{uet
de FreaUnguien appartenant aa sieur Deoia-Joseph PoUeait, gvéSef de
la gouvernance de Lille, fait et dressé propertioandlement sur les Ueux
a8.
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— 422 —
par Joachîn Defosseux, arpentear et gëomètre senn^itë da comte
d* Artois et des villes et chateilenie de Lille y rësidaut. Dressé ie 6 sc|>-
tembre 1719.
6 pians sur parchemin colories, de diverses dimensions.
Plans et répertoires de biens situés dans ia cbâtellenie de Lille et a|>-
partenant au chapitre Saint-Pierre, 1793.
Gros r^[istre en papier. Tome I". Rdiure.
[ArchiTes départementales da Nord.]
Pian sur papier. — H. o"* 5 1 X L. o" 69.
IHan figuratif représentant d'un cA&é une partie du territoire de Fiers
avec dénommination de propriétés et, de l'autre , remplacement de
relise coU^ale de Saint-Pierre de Lille et une partie de ses alentours.
(S. D. xvnr siècle.)
[Archives départementales da Nord.]
Pian sur parchemin colorié, avec un répertoire de 16 feuillets sur
papier.
Plan et carte figuratifs des jardins situés entre le draelière de \\ a-
zemmes, la Digue et la grande et petite rivière appartenant k Th^pital
Saint-Nicolas , fondé en ia ville de Lille, tenus et mouvans en cotterie do
la chapelle Notre-Dame d'Esquermes de la seigneurie des Gris-Mareiz,
que Messieurs les administrateurs dudit hospital ont donné en arrente-
ment aux nommés Jean-Baptiste et Pascal Douzon, la veuve Jean Ba-
taille et ses enfans François Lefebvre, Charles Delesaulx, Jacques Car-
don , François Caprou , etc. 1 7 2 5 .
[ Archives départementales du Nord. ]
Plan sur parchemin colorié. — H. o"* 69 X L. o" 78.
Plan figuratif des terres apprtenantes à Tabbaye de Fliues , situées» au
faubourg des malades et aux environs. 1731.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur parchemin dessiné et colorié par Claude Wallarl, ar-
penteur juré des vilieetchatellenie de Lille, ie iU octobre 1735.
H. o" 60 X L. o"69. — Échelle de 60 verges, mesure de Lille.
Plan et carte figuratives pour damoiselle Marie-Madeleine Le Cat,
dame de Beaufrenei, veuve de Pierre de Braye, demeurante à Lille,
d'une petite ferme et héritage située à Mons en Baroenl , paroisse de
Fives, tenus en fief et collecte de diverses seigneuries présentement
occupé par Pierre de la Becques.
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— 423 —
Plan sur papier dessiné et colorié. L'église et les maisons y sont
figurëes en hauteur. — H. o" 4t X L. o" 58.
Plan de la Madeleine en 1786. (La Madeleine-lez-Lille.)
Plan sur papier colorié. — H, o"" 46 X L. 0" 85.
Carte figurative des jardins, labour, prairie et blanchisserie compo-
sant les fief et seigneurie de la Phalèque à Fives. Dressée par les arpen-
teurs Delarudle et Desailly. 1741.
[Archives départementales da Nord.]
Plan manuscrit sur papier. — H. o™ 54 xL. i*" 20.
Plan figuratif de diveraes propriétés appartenant à Trbbaye de Mar-
quette situées à Wazemmes, 174^.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur parchemin dessiné et colorié. — H. o" 84 X L. o" 56. —
Echelle de 1,600 mesures de Lille.
trPIan et carte figurative du gros du fief et seigneurie Desmazures-
Ansd, s'extendants à la chapelle d'Armentières et Houplines sur la Lys.
(tLevé et dessiné par Claude Wallart, arpenteur et expert delà ville et
cbastellenie de Lille, le 5 novembre 176^.^
Plan manuscrit sur papier, colorié. — H. 1™ 80 X L. 1*" 74.
nan des terres et héritages appartenant à MM. les abbé et rdigieux
de Tabbaye de Loos , ainsi que des terres , manoirs et héritages chargés
de rentes vers ladite abbaye à cause de leurs fief, seigneiuie et haute
justice d'Ennequin situés h Loos, Haubourdin, Emmeiin, Wattignies,
Esquermes, Wazemmes et environs. Dressé par François Trachez, ar-
penteur. 1758.
[Archives départementdes du Nord.]
Plan sur papier dessiné et colorié. — H. o" 5o X L. o™ 29.
Plan de l'église de Tabbaye de Loos. (x?iu' siècle).
Plan sur papier dessiné et colorié avec soin. — H. o" 5o X L. i"* 08.
Pian géométrique du clos du château de Loos et de ses environs,
(xvni* siècle).
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— 424 —
Plan manuscrit sur papier, colorié. — H. o" 53 X L. i" 47.
Carte figurative d*une partie du plan de redressement du pavé de
de Lille à Touraay depuis Textrëmité du Toumaisis v^s Baisieiix jus-
qu'au pouvoir de la ville de Tournay dit Q^mri de Markain, Dressi^ par
Wallet. 1764-1765.
[Archives départementales du Nord.]
Plan sur parchemin, manuscrit. — H. 0" 96 X L.o™ 76.
Carte figurative du chemin de Tournay k Tilie, faiflaMt suite À ia carte
de Tressen. S. D. (xvm* siècle).
[ Archives départementales du Nord. ]
Plan figuratif de toutes les tenes lenuc^s du Prieuré de Fives
(xTiii* siècle).— H. 0°* 64 X L. o'"97.
Tom(} I*'. Grand registre en papier, reliure veau : 1 ô plans manus-
crits col iriës.
Ton»<5 II. Grand registre en papier, reliure veau : 16 plans manuscrits
coloriés.
[Archives départementales du Nord.]
Plan manuscrit sur papier. — H. 0™ 68 x L. t" 43.
Plan figuratif de la dlme de Fites. {xyiit sièdd.)
[ArchivflB dépattëmentdM du Nord.]
Plan sur parchemin dessiné et colorié. — H. 6™ 68 X L. o™ 54. —
Échelle de 60 verges de 10 pieds, mesure de la châtellenie de
Lille.
Plan figuratif d'une ferme située au village de Bousbecque , appar-
tenant au sieur Joseph- Albert Delisle, négociant à Lille, fait et dressé par
Louis-Joseph Delaruelle , arpenteur et expert-juré de la ville et châtel-
lenie de Lille, le si mars 176H.
Plan sur parchemin dessiné et colorié. — H. o"' 48 X L. o**57. —
Échelle de 2,000 pieds de 1 1 polices.
Plan figuratif d'une partie de bois nommé le quartier d'Oslricourl-au-
Roy, fait et dicssé par Gkaries-Louis Dntez, arpenteur-jdré des pro-
vinces de Flandre et d'Artois, le 1" juillet 1778.
Plan manndcrif èur f^areheMîfi (coiorM): ^^ H# *>* 66 x L^ 0™ 66.
Carte des euvirem àê \Mê émuk pMir m^ï¥ U TlirMMgenfent pro-
posé entre le domaine du Roy et l'hôpital Comtesse du^M liiHé^ ndati-
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— 42B —
vement à iâ fixation de la mannée et droit de vent appartenant audit
hôpital, par Joachim-Joseph Defa69eiix, arpenteur géographe, rësidanl
en ladite ville. 1775.
[Archives d^rtementales du Nord.]
Plan figuratif. — H. o™ 53 X 0^89.
Plan figuratif de diverses parties de terres situées sur les territoires de
Wazemmes, Ronchin et Fâches. S. D. (xvm* siècle).
[Archives départementales du Nord.]
Cahier in-folio de i& pages, relié en veau, contenant deux plans
sur parchemin, coloriés avec soin. — r .1" plan : H. o*" 63
xL. o™Ù7; 2* plan : H. o"63 X L. o"» 67. — Échelle de 1,000
pieds. '
Répertoire du plan de la ferme de Lezennes appartenant à IMvéchë
de Tournay que Son Altesse Sérénissime Monseigneur Guillaume Flo-
rentin par la grâce de Dieu prince du Saint Empire Roihain de Salm-
Salm Wild et Ringrave, etc., etc., évêque dudit Tournay, a fait dresser
par x41bort- Joseph Moi-telecque , arpenteur géographe et export-juré des
ville et chatellenie de Lille y résidant, h d ce l xxxi.
Plan manuscrit sur .papier colorié. — H. o°* 66 X L. o™ 97.
Plan figuratif des terres, prés, jardins, vergers formant les mou-
vances respectives de la seigneurie de Notre-Dame d'Esqaermes , celle de
Gamechines et le collège de Lille, 1781.
[Archives départementales du Nord.)
Cahier in-folio de 16 pages, reliure v^au, cott^enanl deux pkns
sur parchemin, coloriés avec soin, dessinés |>ar M. Morteiécque.
— i^^ planrH. o"*33xL. o"69; 9*plan:H.o*6É X L,o»33
— Échelle de 100 pieds.
Répertoire du plan de la ferme de Wazemmes appartenant au tein*
porel de Tévéché de Tournay. 1781.
Plan dessiné et coloria avec «oin, — H. o™ U6 X L> o™ 63.
Pian, profils et élévation des fours de munition pW)fètéè ^r€s du
rempart de conimunicatîoa de là barre à côté de la salk d'exercice. Lille
1784.
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Plan sur papier, dessiné et colorié. — H. o*5o X L. o"70. —
Échelle de 800 pieds, mesure de Lille.
Plan figuratif du triage seigneurial du marais d'Haubourdin , copié
sur le plan général de la ville d'Haubourdin, reposant au greffe de la
subdélégation, par J.-B. Cottignies en 1787.
Plan sur papier, dessiné et colorié. — H. 0"* Sa xL. 0° 38. —
Echelle de 60 pieds.
Plan du Jardin de M. Deledicque , situé à Marcq , Lille, le a 9 novembre
1787. Signature illisible.
CARTES DE L'ARRONDISSEMENT DE LILLE.
Carte gravée. — H. 0" 35 X L. 0" 39. — Échelle de 10,000 mètres.
En haut , h gauche , on lit : Carte topographique de Tan-ondissement
de Lille, , dédiée à M. le comte de Rémuzat, préfet du département du
Nord par son très humble et très respectueux serviteur Henry Jouvenel
fils, graveur à Lille.
Au bas : Dressé par le capitaine Coste. Imprimée par Roussel.
Carte lithographiée avec soin. — H. o" 34 X L. o" 44. — Échelle
de 1 5,000 mètres.
En haut, à droite, on lit : Carte de V arrondissement de Lille, i83o.
Au bas : Dessiné et écrit sur pierre par L. Duhem. Impr. lith. de
L. Danel , à Lille.
Carte gravée sur pierre et coloriée. — H. o"87X L. o"*82. —
Échelles : lieue commune de France, 4,444 mètres; lieue mé-
trique, 5,000 mètres. Échelle de 1 mètre par 5o,ooo.
En haut, h gauche, on lit : «r Carte de l'arrondissement de Lille, dépar-
tement du Nord. Dédiée au conseil général et au conseil d'arrondissement
par Marquette, agent voyer en chef. Gravée sur pierre par L. Duhem,
architecte. »
Au bas : Gravée par Louis Duhem, architecte à Lille. Lith. de
L. Danel , à Lille.
Carte gravée sur pierre. — H. o"32X L. o°*44. — Échelle de
1 5,000 mètres.
Au-dessus de la carte se trouve : r Tableau des communes de Farron-
dissement de Lille, département du Nord, avec l'indication du canton
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dont elles font partie, et leur ëloignement des chefs-lieux de ce canton
et de la Préfecture. « •
En haut de la carte, à gauche : Carie de l'arrondiêsement de Lille.
Au bas : D' Monnier, del. Lith. de Blocquel à Lille.
A droite et à gauche sont imprimes les noms des communes avec les
distances. Au bas : notes statistiques.
Typographie et lithographie de Blocquel, à Lille.
Fait partie d*un atlas compose de 7 feuilles, au centre de chacune
desquelles se trouve la carte in-foiio d'un arrondissement
Lille, impr. Blocquel-Castiaux.
Carte géologique lithographiée et coloriée. — H. o" 99 X L. o" 19.
Au bas du cadre, on lit : (t Carte géologique de Tarrondissement de
Lille d après les recherches de M. Meugy. »
Au bas : Lith. Lefebvre-Ducrocq, Lille. Ch. Kockempoo, graveur.
Carte de Lille, S. 0., gravée sur pierre. — H. 0" 28 X L. o" Û2.
— Échelle métrique vrVrr* Échelle 3o,ooo mètres. 20 kilom.
Au bas, à gauche : Levée par les officiers du corps d*état-major et
publiée par le Dépôt de la guerre en iSSs. Revisée en 1889.
Carte gravée sur pierre, coloriée de diverses couleurs. — H. o™35
X L. o" 36. — Échelle ^^^\^^^ ( 2 millimètres par kilomètre).
Carré de la carte géologique de France (partie contenant l'arrondis-
sement de Lille).
Au bas : Carte chorégraphique du dépôt des fortifications. L. Garez
et C. Vasseur. — Carte géologique de France.
Carte gravée. — H. o"* 52 X L. o" 88. — Échelle métrique ,,,',,,
70,000 mètres — 7 myriamètres. Échelle en lieues : 1 1 lieues
(errestres; 7 lieues marines. Échelle en loises : 3o,ooo toises ;
1 9 lieues de poste.
Au-dessus 3u cadre on lit, au miheu, le mot Lille, à gauche
Au bas : r Levée par les officiers du corps d'état-major et publiée par
le Dépôt de la guerre en 1 85 a.
ff Gravée, le trait par l^roy, la lettre par Hacq, la figure du terrain
par Bardeleux, les eaux par f^bel.w
Imprimerie xinographie du service géographique de l'armée.
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(îâiiedeLiile, gravée. — H. o*" 5o X L. o"' 65. — ÉcheHe ,,.'a,,
s 5 kilomètres.
Au-dessas du cadre, le mot Lille et Carte de France à ,t,|,,, .
Au bas : Dressée, gravëe et publiée par le Service géographique de
l'armée. Et diverses explicatious pour le service de la carte.
(]arte de Lille de la carte du département du Nord, gravée, im-
primée en plusieurs couleurs. — H. o™6i X L* o™ 79* Echelle
de o™o25 par 10 mètres. Échelle de io,ôoo ni. tïtVoT»
En haut : Etablie aux frais du département du Nord (Décision du Con-
sfeil général eA date du 10 décembre 1871).*
Au bas : rr Dressée pcirM. Raiilard, ingénieur en chef du départenieiil
avec le concoiu^ de MM. Cariier Mallez, Gruson, Pieron, Berthel ol
Drouets, ingénieurs ordinaires. Commencée en 1874.
* Dessinée par M.-A. Fever, conducteur des ponts el chaussées. Gravée
ol imprimée par Erhard el fils, 1 -2 , rue Dngay-Trouin , Paris. «
Même carte avec les indications des Ibrls élevés autour de la ville.
La même carte, 4* éditit)n. Revisée et complétée en 1896 par
M. Gruson, ingéniem* en chef du département du Nord avec le concours
en ce qui concerne :
1* La navigation, du service des voies navigables du Nord et du
Pas-de-Calais : M. La Rivière, ingénieur en chef des ponts et chaussées.
û" La voirie départementale du service vicinal : M. Fourquez, agenl
voyer eii chef du département ;
3" I^s communes, des services municipaux : MM. les maires.
Dessinée par M. V. Pigache.
Carte de Lille, gravée et coloriée. — H. o'"4i X L. o"'68. —
Echelle de 7tïttït(i centimètre par kilomètre). Echelle de
10 kilomètres.
Au-dessus du cadre, t Feuille xvni-6. Lille. Carte dressée par ordre du
Ministre de Tintérieur. Rectifiée et mise à jour en octobre 1894.
Au-dessous du cadre : ''Dressée en ce qui concerne le Nord par
MM. Doniol, ingénieur en chef, et Roncorps, agent voyer en chef (mise
à jour par M. Fourquez, agent voyer en chef.?)
(iravéj* et imprimée par ErhanI, graveur-géographe. Tirage 1 89 4.
Librairie Hachette et C", 79, boulevard Saint-(iermain . Paris.
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/i2d
CARTBS PAHTJELLES DR TRRRAINS SITUES D\NS L'ARKONDISSEMENT DE LILLK.
Plan sur papier, dessiné et colorié avec î5oiri. — H. o" 54 X L. o*" 88.
— Echelle de 5oo mètres.
Plan du dos de la ci-devant abbaye de Marquette près la rivière de la
Haute-Deule.
Plan de division du clos de la ci-devant abbaye de Marquette avec
indication de chaque bâtiment. Lille, 17 fructidor An ni. (17 septembre
1795). Sigaé : Brabmt. architecte.
Plan manus. rit sur papier, colorié. — H. o'" 26 X L. o"* 35.
Taille du ci-devant Saint-Pierre de Lille. Territoire dfe Monchéaux.
1796.
Plan sur papier, dessine et colorié avec soin. — H. o" 5 a X L. o" 2 a .
Plan de la maison de campagne de l'émigré Charles Alexandre Obert,
cy-devant seigneur de Touroute située en la commune de Lambersart.
(Fin du xvni* siècle.)
Plan manuscrit sur papier. — H. o"* 56 X L. o" 83.
Plans de terrains dans Tarrondissement de Lille. S. D. (Fin du
xvnr siècle).
Plan sur papier dessiné et teinté. — H. o"* 00 X L. o'" 82.
Plan de la division de la maison supprimée de Sainte-Elisabeth à
Roubaix, pour être joint au procès-verbal y relatif, signé en double ce
aujourd'hui, *>. décembre 1807.
Plan dessiné, colorié et lavé. — H. o*" 49 X L. o"' 65. — Echelle
de 1 à 200 pieds de 1 1 pouces dits de Lille,
Plan de la propriété de M. Barrois-Virnot, située rue de Tonmay,
n" 45 , à Lille. Levé par F. Barrois en 1 820.
Plan sur papier, dessiné et colorié en deux feuilles. — Section A.
H. o" 70 X L. o'"72 ; section B, H. o" 70 X L. o" 86. — Échelle
de 4oo mètres.
Plan cadastral de la commune de Lompret (1822).
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Plan manuscrit dessiné et colorié sur parchemin. — H. o°*29X
L. o™ 29.
Plan figuratif de l'ancien clos de la fermf de Tëvéquc à Vazemmes.
Fait partie de l!acle de partage de cette propriété le ûlt août i8â5
par M. Pajot, notaire à Lille.
Plan de Roubaix, 1 854, sur papier, dessiné et colorié avec soin. —
H. o"» 66 X L. 1" 08. — Échelle de 5oo mètres.
Dressé par le géomètre de première classe, agent voyer de la ville de
Roubaix, soussigné. A Roubaix , le 6 novembre 1 85&. Signé : Rarbotin^*^
(*) En terminant, nous exprimons de nouveau l^espoir que ce travail pourra
être de quelque utilité aux personnes qui sVcupent de notre histoire locale, à
celles, en particulier, qui ont besoin de connaître la topographie de la ville aux
diverses époques, ingénieurs, architectes, etc. Observons aussi que celte collec-
tion de plans et de cartes de Lille et des environs' a pu , à plusieurs reprises ,
rendre service aux gens de loi chargés de causes litigieuses relatives aux chemins
et aux cours d^eau anciens.
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431 —
COMPTES RENDUS ET ANALYSES.
D. JoRDELL. — Répertoire h3>liagraphique des prmeipales Bernes françaises
pour Vannée i8g8. 3* année, in-8% XI-272 pages. Paris, Per
La m m (librairie Nilsson), 1900.
li y a trois ans, M. D. Jordell, le continaateur de Lorenz, commençail la
pabiication d'nn dépouillement des périodiques courants de langue fran-
çaise; le nombre des recueils examinés était de ii6. Dans le second volume
de ce précieux répertoire, dont j'ai à rendre compte au Comité, ce chiflre
est monté k 987. L'on y trouve la nomenclature des articles de fond et
mémoires originaux publiés en 1898 : 1* par ordre alphabétique des
matières (pages 1-159); 9* par ordre alphabétique des noms d'auteurs
(pages 161-271). Ces deux tables sont précédées dune nomenclature
des Revues répertoriée, portant, en regard du nom des recueils, les abré-
viations adoptées dans le répertoire et la tomaison et d'une liste des
tables générales publiées en 1898. Elles sont suivies d'un tableau donnant,
par ordre alphabétique, le titre d'un grand nombre de Revues, avec le nom
de leur rédacteur en chef, l'adresse des éditeurs, le nombre de numéros par
an, le prix du numéro et le prix des abonnements. Cet ensemble constitue
un instrument de travail désormais indispensable, et peu d'entreprises pri-
vées , dans le domaine de la Librairie , paraissent plus dignes d'être encou-
ragées par l'Administration. J'ajouterai que le Répertoire de M. Jordell se
présente sous le patronage d'un de nos bibliographes les plus érudils. M. H.
Stein , qui a lui-même fourni le dépouillement d'un certain nombre de Re-
vues.
Un pareil eflort ne va pas sans quelques omissions et quelques négli-
gences. Par exemple, de deux mémoires relatifs au Baoulé et figurant au
nom de leurs auteurs, M. le D' Lasnet et M. du Paty de Clam, le second
est seul signalé au mot Baoulé; au mot Géographie, le lecteur est renvoyé à
Cartographie, rubrique qui n'existe pas dans la table, etc. Mais il y aurait
mauvaise grâce à s'arrêter sur ces détails. Je relèverai seulement une lacune
vraiment inexplicable : les Comptes rendus de l'Académie des Sciences ne figurent
pas au nombre des périodiques dépouillés.
L'on me permettra d'insister sur deux points de méthode qui , dans la
pratique, ont leur importance. En premier lieu, pourquoi M. Jordell, à la
suite du titre d'un article, indique-t-il tantôt les pages seules, tantAt les
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— 433 —
pages et le numéro du recueil, ailleurs ce numéro seulement, ailleurs en-
core la date ? Ne serait-il pas préférable d'indiquer, toujours et exclusive-
ment, après la maison, la première et la dernière page de chaque article?
Ma seconde observation vise le choix des mots qui figurent à la table
alphabétique des matières. Il aémble qUe tous im mots techniques entrant
dans le titre d*un mémoire ou définissant son objet doivent se trouver dans
une pareille table, exactement comme les noms de personnes ou les noms
géographiques. M. Jordell en a jugé autrement et s'est contenté, du moins
pour lâScifioees aatureUès» de grouper lesarlkiQs sans des rubriques heao-
eonp plus vagues : c'est ainsi qu'une étude de M. E. Haug iiàtituléePortfan-
(lien, Tithonique et Voïgien n'est signalée qu'au mot Géologie s de même, un
travail de iM. E. Malinvaud Sur le genre Mentha ne se trouve qu'à Bota-
iùfpte. En appliquant au domaine historique et littéraire le même procédé,
la moitié au moins des articles répaioriés ne devrait figurer que sous ud
seul en-tétel D'autre part, pour être conséquent avec lui-même, l'autear
aurait du placer sous plusieurs de ces mots-souche un nombre bien plus
considérable d'articles, comme le montrerait facilement une comparaison
avec les bibliographies annuelles plus spéciales.
J'espère que, dans son prochain volume, l'infatigable rédacteur qaesl
M. Jordell voudra bien tenir compte de ces desiderata» Mais , pour être
en état d'amélioi-er son œuvre, il faut avant tout qu'il puisse en con-
tinuer la publication. C'est aux hommes d'étude, aux biblioUièques , aux
sociétés savantes de l'encourager dans cette laborieuse entreprise,
trop peu connue du public.
ËMii. de MARGsaïa.
(îusTAVo liziKLLi. — Uevolutioue délie mesure Unemi presso i nei'i
populi in tutti tempi e specialmente nel medio evo in Firente.
M. GustRvo Uzielli a fait au troisième congrès dé géographie italien une
communication sur l'évolution des mesures linéaires chez les divers peuples
à toutes les époques, et spécialement au moyen âge, à Florence. C'est un
résumé de ses éludes , qui demanderait par conséquent à être reproduit in
extenso. Nous nous contenterons cependant d'en extraire quelques conclu-
sions qui nous paraissent plus particulièrement intéressantes.
L'auteur constate la diversité extrême des unités de mesure dans l'anti-
quité, qui variaient souvent d'une ville à l'autre, malgré l'existence parfois
d'un étalon officiel conservé avec des soins spéciaux.
Tandis que la base des mesures semitico-égyptiennes était la coudée» celle
des mesures employées en Grèce et à Rome était le pied. Ce fut Luitprand,
premier roi des Lombards, qui, pour remédier à l'exti^eme confusion née
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.ai ^ ^1
— 433 —
des invasions barbares, décréta en Toscane Tadoption d'un nouvel élalon :
il en confia le choix au clergé, qui, en souvenir suis doute de la coudée
biblique, adopta la coudée romaine ou Taune, déjà en usage à Rome pour
la mesure des étoffes. Mais comme la mesure la plus employée alors dans la
r^on était le pied romain , la nouvelle prit le nom de pied de Luitprand ,
bien qu'elle n'eût aucun rapport avec la première. Le pied de Luitprand ne
cessa d'être employé à Florence que vers Tan laoo; en Piémont il s'est
Btaintenu eosune mesure topograpbique avec son multiple, la perche, jus.-
qu'en 18&0.
Au moyen ftge, suivant Tauteui*, beaucoup de localités de l'Occident
prirent pour base de leurs mesures la taille du Christ. Celle-ci se trouve
iudiquée dans deux manuscrits des my' et xv* ûèdes par une (igm*e dont la
longueur, d'après les indications qui l'aceomp^gnent, serait ^ale à son
Heixième. Cette taille était ^alemeiUdonaiée, pour les croyants, par le saint
suaire oons^vé dans la chapelle foyafe, à Tuiiu.
11 est remarquable, en effet, que la coudée de Turin est de 899 miJli-
uiètres, alors que k taille du Cbrist, déduite des données du saint suaire,
aurait été de 1 m. 7$, dont le tiers égale ^§3 millimètres, c'est-à-dire, à
6 millimètres près^ la looifueur de k coudée de Turin.
U est aasec naturel d'admettre que le choix de l'unité de mesure ait été
influencé à cette époque par les idées religieuses : c'était le temps des Croi-
sades. Aussi M. Usielli croit-il que k coudée est originaire de la Palestine
et qu'elle fut apportée eu Toscane par ks baUtauls de Pise. La coudée de
Palestine a 55^,8 miUimèties, ceik de Floreu«e 55i,a ; le mille de la Pa-
lestine, de 3,000 coudées, vaut i,6ë4 m. 4 ; celui de Florence, de 3,ooo cou-
dées ^aleiBeut, équivaut à it6&3 m. 8. Il y a k un accord très reraar-
([uable, tout à fait en feveUj? de l'opiniott de l'auteur.
La diversité et k ooùfusiou n'étnieut pas moindres pour les mesures
itinéraires. Ce n'est qu'à partir du xvi' aiède qu'on se préoccupe d'une dé-
termination exacte de k graodeur de k leri*e en vue d'en déduire l'unité
de mesure : k miUe qu'on en eoncbt va eu augmentant généralement avec
des mesures de plus en plus piécises; puis survient l'adoption du système
En terminant sa communioatioa, l'auleur se pkint avec raison de k diffi-
culté, pour le genre de recherches auxquelles il s'est livré, provenant de k
dispai*i4iou des types ou étalons que k a^gtigence a fait disparaître, et fait
af»|)el à k 8<^ieitude du GottV(eirae»ent italkn pour arrêter toute destruc-
tion iiou^tte.
Db la Nob.
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"*■*♦ !■ I.-
■^1 » r
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— 435 —
assez mauvaise réputation dans Thistoire de ia g^graphie, il ne la mâîtaii
pas. D'autre part, il montre que les géographes de Saint-Dië ont été de
très bonne foi et qu*on ne peut leur reprocher que d'avoir agi avec légèreté,
mais les savants de ce temps, avides de science , étaient plus pressés d'aug*
menler que de discuter leurs connaissances, et du reste, ils étaient dépour-
vus de moyens rapides d'information. Waldseemiiller eut beau rétablir lui-
même, sur ses cartes de i5i3, le nom de Colomb, il était trop tard; le
nom sonore d'Amérique s'était déjà répandu en Allemagne et il a subsisté
et subsistera probablement toujours.
A. Gbandidibb.
Baron de Baye. — FauiUes de KourganeSy au Kauban {Caueaêe). —
{Mémoires de la SocUti nationak des Antiquaires de France, t. LIX),
broch. in-8® de 19 pages, avec planches.
Il s'agit des fouifles pratiquées en 1898 par le professeur N. Vesse-
lowski dans le voisinage de la Stanitsa Tsar:!>kaïa, province de la Kouban.
Ces fouilles ont mis au jour deux dolmens encore recouverts de leurs
tumulus ou Kourganes et qui, l'un et l'autre, orientés du nord au sud,
présentent deux compartiments; on y a trouvé des ossements humains
teints ou saupoudrés de rouge (des fragments de cette matière colorante
ont été recueillis; M. de Baye espère qu'ils seront analysés); puis, auprès
de ces ossements, des armes et des instruments de cuivre, de menus ob-
jets en argent, des poteries; dans le plus petit des compartiments, des
objets de même sorte ont été relevés, mais point d'ossements.
Différant de ce que les fouilles ont exhumé des monuments m^ali-
thiques de nos pays occidentaux , le contenu des dolmens de la Kouban
est caractérisé par M. de Baye comme étant fftoute une révélation?».
P. BOYER.
DupONGHEL. — Les inondations et la charité eollectk>e.
{Bull. Soc. languedoc. de géographie y 3* et 3*trim. 1899.)
Constructions dans les vallées de digues transversales ou de diguei lon-
gitudinales, tels sont les moyens employés le plus généralement pour re-
médier aux effets des inondations. Or, l'un et l'autre système ont pour effet
de relever le niveau des crues , à égale intensité d'eau pluviale bien en-
tendu; en même temps, dans les cas où l'on a recours à des digues trans-
versales, les bassins de submersion se relèvent par l'apport des nouvelles
couches d'aiiuvions qui se déposent à chaque crue; dès lors, les maisons,
GéoGRAPHii, N" 3. — 1900. 99
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— 486 —
ëtabliet ail débat en dehors de l^atteiote des eaux, ne sont plus prot^ëes:
il aarait &llu pour cela rdever leur assiette graduellenent» Ijcs vilies ont
eu parfois recoors k ce remède, main non pas les villages ni les expleila-
tiens rurales.
Les divers moyens pn^nisës pour empêcher les inondations, reboise-
ment des montagnes, rëservoirs, barrages de retenue, sont ooàteux.
D'aulre part, les digues de ceinture, destinées à prot^er les localités,
sont dangereuses : la digue peut se rompre; cela s'est vu, et les consé-
quences sont terribles. Les eaux locales, pluviales ou ménagères n^ont plus
d'écoulement; enfin les infiltrations du sous-sol établissent la communica-
tion avec rinondation extérieure. C'est le sol même des rues qu'il faudrait
remblayer à de grandes hauteurs, en transformant les rez-de-chaussée ac-
tuels en caves souterraines. On créait de la sorte des lies entièrement in-
submersibles, s'âevant au milieu de l'inondation, analogues k ces émi-
nences artificielles de TEgypte, qui, depuis plus de &,ooo ans, braveut les
débordements du Nil. Tel est le remède préconisé par l'auteur.
Pour l'employer, une r^ementation spéciale s'appUquerait à une soue
de submersion nettement délimitée, tant en plan qu'en élévation, au
dedans de laquelle on ne pourrait construire a neuf ou réédifier des bâti-
ments d'habitation permanents qu'autant que leurs seuils normaux seraient
établis au-dessus d'une plateforme insubmersible embrassant la totalité de
la construction.
Quant aux frais exigés par cette opération, M. Duponchd ne pense pas
qu'on puisse demander aux propriétaires de les supporter; mais il croit, et
c'est ici que se justifie le titre de son étude, qu'on pourrait faire efficace-
ment appel à la charité publique : tr Depuis une cinquantaine d'années,
dit-il, que l'on s'occupe en France de la question des inondations, on a
certainement dépensé, tant sur les fonds de TElat, des départements ou
des communes que sur ceux des quêtes et souscriptions de toute soite,
près de cent millions. Cette somme, employée avec réflexion sur un plan
bien arrêté d'avance , aurait largement suffi — non pour faire l'entrer les
rivières dans leur lit, chose irréalisable, — mais pour faire émerger les
lieux habités du lit des inondations, en les relevant uniformément au-dessus
des plus hantes crues. ^ Tel est le but à poursuivre, suivant l'auteur, en se
préoccupant moins des besoins du moment causés par une inondation que
des intérêts de l'avenir : «rTel est bien certainement, au fond, ajoute
M* Duponchel, l'intention de tous ceux qui, dans un esprit de solidarité
humaine, tout à l'honneur de notre temps, quoi qu'on en puisse dire,
s'tmprestent d'apporter leur ofl&'ande pour venir en aide aux victimes des
inondations, f)
DS Li NOB.
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Dis RôtJ VILLE. — Une station géahgiquey aHhéohgique et médicak, -^
Les Fumades, près Alais {Gard), [Bull. Soc. languedoc. de géogra^
phicy 1899, 9' trim.].
La station sulFureuiie des Fuinades est située dans la commune d'Allègre,
qui fait partie de Tarrondissement d*Alais. M. de Rouville fiait clairement
comprendre, même aux lecteurs dépourvus de connaissances géologiques,
la constitution intime de la région, son mode de formation, en même
temps que les causes qui produisent les sources sulfui^uses et les font appa-
raitie au jour. Son explication se résume de la façon suivante.
Le village des Fumades est situé au fond d'un pli synclinal où conver-
gent les eaux d'infiltration provenant des versants latéraux : des fractures
du sol forcent ces eaux à remonter à la surface après une descente relati-
vement courte, car elles sont froides; mais, dans leur trajet à travei*s les
couches qui composent le sous-sol, elles rencontrent des matières orga-
niques qui les rendent sulfureuses et leur donnent les qualités médicales
(|ui les caractérisent.
De la Nos.
Tfi AVBRSiBR. — Quatre récité de voyages, d'après ies manuscrits inédits
du président Partarieu-La fosse (Ms.).
a. Bruxelles, Anvers et Gand en 1897.
b. Gênes, Turin, Milan (i8a5-i833).
c. Venise et quelques villes voisines (i83i-i856-i86i).
d. Une excursion à Rochefort (1825-1827).
On peut se demander quel profit la géographie retirerait de ces frag-
ments de relations de voyage cousues un peu à la légère. Si c'est là de la
géographie , c'en est une nouvelle branche que nous qualifierons d'humo-
ristique et d'erotique. Ce n'est pas qu'an point de vue pittoresque, anec-
dolique, des mœufs et de l'ethnographie, il n'y ait rien à retenir des pages
parfois alertes du président Partarieu-Lnfosse qu'on quahfierait difficilement
d'austère; mais il semble que ces récits, par les quelques fragments qui
nous en soût soumis, se rapprochent des lettres sur l'Italie du président
de Brosses. Une remarque à faire, c'est que le président Partarieu-La-
fosse ne verse pas dans l'archéologie; il a une horreur peu déguisée des
ruines romaines, et s'il s'arrête à Saintes, il a bien soin de nous dire qu'il
n*e8t pas allé visiter les restes de l'amphithé&ti'e , cda n'ayant pas d mtérêt
pour lui. En un mot, il ne vit pas avec les morts, il est trop mondain, trop
dissipé pour cela.
29.
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— 438 —
Il y aurait d'ailleurs h démêler dans les extraits qui me sont renvoyés ,
qudle est la part du magistrat, quelle est cdie du metteur en œuvre :
M. Traversier qui ne nous donne pas plus de détails sur les manuscrits de
M. Partarieu-Lafosse que de renseignements sur son existence. Il semble-
rait, d'après cela, que l'éditeur a endossé la défroque de l'auteur et cela
n'est pas sans nous rappeler lé geai du fabuliste. Quelle que soit d'ailleuis
la solution à intervenir, nous ne croyons pas qu'il y ait intérêt à publier
dans notre Recueil ces qudques pages détachées d'une géographie du
Tendre , mêlées à des impressions de voyage parfois instructives par com-
paraison , mais manquant un peu trop de sérieux.
Gabriel Marcel.
ViALA. — Un voyage en Espagne. {BulL Soc. languedoc. de géographie,
1899, ^* tnro»)
M. Viala, ingénieur civil des mines, rend compte d*un voyage qu'il a
fiiit en Espagne dans le but d'étudier des gisements aurifères.
L'auteur rappelle qu'au temps des Romains les mines d'or ont été lar-
gement exploitées en Espagne et qu'dles out donné de riches produits.
Aucune des tentatives bites depuis pour reprendre ce genre d'exploitation
n'a donné de résultats satisfaisants. M. Viala est d'avis qu'il est inutile de
chercher à tirer parti des anciennes mines : leur peu de richesse et le prix
de la main-d'œuvre, plus élevé de nos jours, ne permettraient pas d'obtenir
des résultats rémunérateurs.' Mais certains minerais, à or très fin, tels que
les quartz cristallins blancs ou bleutés, que les anciens no connaissaient
point et encore aujourd'hui à peine soupçonnés comme minerais auri-
fères, pourraient vraisemblablement être exploités avec fruit en employant
des procédés particuliers et perfectionnés que l'auteur semble avoir en vue.
A mentionner Une étude géographique et hixtorique, très documentée sur
le canton de 1^ Salvétat , par M. Gros de Saint-Pons.
De la Nob.
P. Cazalis de Fondougb. — U Hérault aux temps préhistoriques.
Montpellier, Ricard frères, 1900; in-8® de 196 pages.
M. Cazalis de Fondouce a déjà, à deux reprises, en 1868 et 1879, fiiit
connaître ce que l'on sait des monuments préhistoriques signalés dans le
département de l'Hérault. Depuis cette dernière date, les découvertes nou-
velles ont été tellement multipliées qu'il a pensé devoir en présenter un
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— 439 —
réperloire nouveau. Apràs avoir constate que dans la région étudiée par
lui, il n^y a aucune trace de Thomme à Tépoque tertiaire, il passera revue
tous les faits qui se rattachent aux époques quaternaire et néolithique qui
le conduisent jusqu^à l'apparition du fer qui précède les temps siu* lesquels
l'histoire commence à donner quelque lumière; auparavant, les Éaits archéo-
logiques sont les seuls témoignages qui permettent de fournir des condu-
sions précises.
L'auteur n'admet pas, en principe, les classiâcations précédemment
adoptées et y propose des modifications qui semblent judicieuses. Il ne
pense pas qu'il y ait eu des périodes tranchées dites de la pierre éclatée, de
la pierre polie, du bronze et du^; il croit qu'il y a plutôt juxtaposition
de civilisations qui, sans se succéder brusquement, ont existé simultané-
ment pendant des temps de transition jusqu'au moment où la plus récente
absorbait la plus ancienne sans la détruire; des découvertes citées par
lui sont en sa faveur.
On remarque, dans ce volume, des détails précieux sur un grand nombre
de fouilles et de découvertes, un inventaire exact des dolmens et des
menhirs du département de l'Hérault; les premiers se chiffrent aujourd'hui
au nombre de 171, alors qu'en 1876 on n'en comptait que 65; les se-
conds 1 1 au lieu de 6.
M. Cazalis de Fondouce consacre le dernier chapitre de son livre à expo*
ser son opinion personnelle sur les populations qui purent s'établir dans
l'ancienne Aquitaine. Il passe en revue les Ibères, dont il est porté à voir
des traces chez les Basques, les Ligures, qui seraient peut-être les Lehou
mentionnés dans des inscriptions égyptiennes , les OmbroLatins venus d'Ita-
lie, et enfin les Gaulois représentés par les Volces. Là, il se trouve beau-
coup de propositions qui seront plus d'une fois discutées.
A. DE BartriSlehy.
Emile Camau. — La géographie de la Provence, Paris, Chamerot,
1898; br. in-8% p. 1-128.
Le mime. ... — V homme des cavernes en Provence. Paris, Chamerot,
1898; br. in-8% p. 126-160.
Ces deux brochures dé M. Emile Camau sont les deux premières livrai-
sons d'un ouvrage de vulgarisation, intitulé : La Provence à travers les
siècles. L'auteur s'est proposé de résumer et de coordonner à l'usage de
ses concitoyens, les résultats des études spéciales des naturalistes et des
géographes provençaux Saporta, S. Gras, Manon, Lenthéric, etc. H resti-
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— 440 —
tue de son mieux, k l'aide de leurs analyses, (es divers aspects de la
Provence pendant les périodes gt^ologiqu^s et principalement depuis 1 appa-
rition de rhomme et f^s^emble les éléments épf^rs d'iiu^ eti^oogr^pliie
de la contrée pendant la période quateroairOf Les premiers témoins dp
l'existence de rhonnpe quaternaire mx\i rai^s en Provence; on a trouvé
seulement quelques-uns de ces ipstr^nents primitifs au pied iu monl^ Y^P^
toux, fr D'abord à Bédouin et à Caromb, puis entre les hamea^:^ de Saipte:
Colombe et de Saint-Estèva; enfin à une demi-jieue de Sault, dans )a forêt
du Défond. 9 . . . Dans jes Basses- Alpes, ()es traces d'occupation humaine, à
cette époque, ont été découvertes dans la gpotle de Saint-Robert, à Val-
belles, f(u bord du Jabron. Pans le département ie Vaucluse, elles o^t été
signalées d'abord aux environs d'Apt , dans une grotte située sur la route
de Bonnieux, à Buoux, vallée de TAigue-Brim et connue sous le pom do
Baoumo dei peyrards; puis dans Tune des grottes du bassin de TOuvèze ,
celle de la Masque; puis encore, non loin des nves du Bhône, aux environs
de Sérignan, à Mormoiron, à Gargas, à Orange, à Piolenc, enfin dans la
grotte de Saint-Satm*nin-lès-Apt.
(rBien que ces cavernes fussent généralement exposées au midi et que
I on s'y trouvât ii l'obri de la pluie et' des vents , toutefois l'abaissement
constant de la température obligea les Troglodytes de la Proyence à aban-
donner peu à peu les riions mo^tagne^ses ppur s'avancer veps le littoral
de la Méditerranée et venir se réphauf|isr non {oii} de nos plages, Ç'e-t
ainsi que, dans le Var, des tracer humaines primitives qnt ét^ découverte^
dans la grotte de Tisserapd, près de Belgentier, puis au Revest et à Toulon.
Dans les Bouches-du-Rl)/^ne, elles ont été trouvées près de Mai^ille et au
bord même de la mer; apx abords du puits de Sôrmigae, de la Corbière et
de la Norlhe. Dans ce fpéme département, des traces se rapportant pi^core
à l'époque paléolithique, ont été signalées dans la grotte des Baux, dans
c«lle du Toimeau, k la Bourone et dans celle du Colombier, près d'Aix.
'rMais c'est surtout dans les Alpes -Maritimes que l'on rencontra des
preuves nombreuses du séjour de l'homme à cette époque. Ces preuves
sont indiscutables d'abord dans la grotte du Mont-du-Chflteau et dans la
grotte Lympra, à Nice; puis à l'abri du cap Roux, entre les stations d0
BeauKeu et d'Èze, sur la voie ferrée de Nic4^ à Viptimille; enfin dans los
grottes des Baoussé-Roussé , au delà de Menton.?'
M. Camau trace un tableau rapide de la vie des Troglodyies provençaux ,
telle que de nombreux fossiles l'ont fait connaître , et achève cette première
partie de son livre par l'examen des grottes sépulcrales de l'âge de la
pierre polie et des monuments mégalithiques, beaucoup plus rares dont il
cite une dizaine, en insistant sur celui de Draguignan, rrun des plus curieux
et des plus considérables. I^es piei?M flui te <^)RipP4^nt H)pt iMJT^^ ' relie
qui forme la Uble pèse 9kmQ iFiiAgfimni^ • ' - ?
M. Camau encadre ces (f^ Rarti^||)ief^ ^ \% Pfpveii^ 49H4 ^ généra-
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— 441 —
lisations prëseulées avec intérêt , mais oo se sont glissées porfois des erreurs
on des exagérations. Il admet par exemple que les premiers habitants de
noire sol ne connaissaient pas le feu, en s*appuyant sur des considérations'
ethnographiques erronées, et il considère i anthropophagie comme fré-
quemment pratiquée aux temps néolithiques, ce qui ne me semble pas
suffisamment démontré.
E..T. Hamy.
r^ .
\
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TABLE DES MATIÈRES
DU TOMB IV
DU BULLETIN bE GEOGRÂPBIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIF E
Adoob, fleuve, p. 17, 5&.
ArBiQUB centrale, p. 5.
Afhiqui préhistorique, p. 35o.
Aix (lie d*), p. 69, 175.
AïoiRiB. AJger, p. A, 3^9, 3A7, 3A8.
Allimand-Mabtih. Papiers de Texplorateur Martin, p. 96.
Ambassidb envoyée en France parTippou-Sahib, p. i3.
Ambbic Vbspucb et les géographes de Saint-Dié, p. h^h,
Anhalbs de géographie, p. 7.
Ahnam, p. 5.
Aboauxor. Programme de géographie régionale, p. 6.
Abhaouac, p. 69, 196. — Notions historiques, p. 196. — Description, p. i39.
Atlas de Finlande, p. 5i.
AuMBBAT. Bureaux de bienfaisance musulmans, p. 35 1.
AoBB, comté, p. 99. Notions historiques, p. 99. — Reprises des comtes, p. 33.
— Géographie féodde, p. 36.
Atmonibb, membre de la Section. — Rapport, p. 11.
B
Bahbouk, p. 71.
Babo, fleuve, p. 339.
BABTH&BMf (A. db), membre de la Section. — Président de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres, p. 9.
Communications et rapports, p. 98, 393, &38.
BABTHiLBMT (Comtc db). VoyBge au pays des Mois, p. 5.
Batb (J. db). Mission en Russie, p. 91, 53, 395, 33/i, 3/io, /i35.
Batohbb, p. 5 a.
Bbhainb (Pigneau db), évéque d'Adra, p. 90.
BiBLiooBAPHiB de Pierre Garcie et de ses traducteurs, p. i55.
BLADé (J.-Fr.), correspondant du Comité. — Sa mort, son éloge, p. 98, 69.
Le comté d*Aure, p. 99.
Géographie féodde des comtés de Fézensac et d'Armagnac, p. 69, 191.
Blat DB Gaix. Histoire militaire de Bayonne, p. 17, bh,
BoiBS, p. 397.
BoBAPABTB (Prince Roland), membre de la Section. — Rapport, p. 11.
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— AAâ —
BoNVKi. DE M^iKREs. Mîssion OH Afriquo rontralo, |i. .").
BoNXo. Baiiastière« dfi CbeHeg, p, 7Ô.
Bons d'Aîjty. De Hanoï à Mongtze, p. a a.
BouKT-WiLLAUMRZ. lostructions ppi|r )e ^py^ge U'Hccquard (18^9), p. 979.
Bouquet de la Ghye, président de la Section. — Communications et rapports,
p. 2, 9, !«»»?. I». ao, 98, 3a3, 33p. 33^,337.
Communications au Congrès, p. 6*?, 69.
BouBGE. Hobart Town, p. 337.
BouRNE, rivière, p. 63.
BoYEB (P.), membre de la Section. — Communications et rapports, p. 9, ai. 5i ,
53,3a5,33/i.
Buisson. Carte archéologique du canton de Donnemarie, p. 76.
Bulletin, tirages à part, p. 1. — État des publications « p. i.
Bureaux de bienfaisance musulmans, p. 35i.
Camau. La Provence à travers les siècles, p. /139.
Canada, p. aa.
Canal. Vie de Mustapha ben Ismaïl, p. 37.
Tiàret ou Tihert, Tingurtis, p. 33^i.
Carte archéologique du canton de Donnemarie, p. 76.
(ÀABTES ancMûniw et modérâtes df la Touraine, p. 69, a 10. •
Cartes de la châtellenie do Lille, p. '110; — de rarroodisnement de Lille,
p. A 96.
Gaiti9 IqIcw, p. 396.
Castagne. Biga et ses environs, p. 16.
Bunœ et OEsel , p. 1 6.
Cavernes des Alpes françaises, p. 79.
Caucase, p. 34q.
Caxalis de Fondouce. L*Hérault aux temps préhistoriques, p. 393, ^i38.
Chanoine. Limite franco-anglaise au Soudan, p. ^1.
Chants kab^es, p. 3A9.
GnAunoNi. Certes anciennes et modernes de la Touraine, p. 69, 910.
Chelles, p. 76.
(iHBMiNs de transhumance en ^ovenre et dans le Oaaphiné, p. 77, ^87.
Chine, p. 99.
Chio, p. ho.
(<HiRON (J.). Le régime glacial actuel dans les hantes régions boréales, p. Hf .
Circonscriptions départementales en 1790, p. ^^.
(iLOZBL. Notice sur la CAte d'Ivoire, p. h.
tioCRINCHINR, p. ai.
Codex telleriano remensis, p. 10.
CotfM vaticanus Bios. p. iB.
Conacrt, p. 9 1 .
Congo, p. 99.
Congres de géographie de^ Berlin , p. 8.
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- AAB — ^
(]oNon^» ^e% S9çiéi^4 savfmUi^ k Ifi Sorbonue. — Séance d'oqverlurf » p. ^9,
-r-r— Sectio^i ^ giogr^phie historique et dfi^crîptive, p, 6a,
CoNGRàs des Sociétés savantes à Nancy en 1901, p. 33o.
Congrès aation^l 4es ^oci^tés fra(LÇ|^««;$ dci géc^fvphie A ^{ifseiito, p. 9/), 44-
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CoRoivfi (If.), membre de ia Section. -^ CommunicyUQUs ot rapports, u. ^f S^Ot
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Un précurseur, Hyacinthe Hecquart, p, gi» , 378.
CoRNL'Ac, topo^aphe fiv\ xvu'âècle, 69, 17^.
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(40ÛARD. Baillages royaux de la Seine et de l't)ise, p. 65.
Ctrènr (Antiquités de), p. 358.
D
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DovttL Bulletin bibliographique de Tlslam Maghrébin, p. 97.
Les minarets et l'appel à la prjfre, p. 35a.
Draprtron (L.). Société de géographie de Cologne, p. 65.
DuFFART. Dîmes continentales de Gascogne, p. 70.
Dumas, gouverneur de Madagascar (1767-1768), p. it^ft.
Dunes de (tascx)gne, p. 70.
DupoNCHKL. La liberté des mers, p. 333.
Les inondations et la charité collective, p. 435.
DuRAVD. T>»s Mois du Son Phong, p. 71.
K
ESPAANR, p. A38.
Ebtrine. Hand)ourg et Marseille, p. BaM.
Ethiopie, p. 338, .339, 34a.
EuDEL. L*orfèvrerie algérienne, p. 34H.
Europe au \\* siècle, p. 83a.
Evolution des mesures linéaires, p. 339 , 43a.
Exposition d^appareils, ouvrages et objets relatifs à la décimalisation ^u temps et
des angles, p. 16.
Faria. Élymologie du ii^qt ^algoyc^^ « p» 8^-
Faurr. Pnem-Penh , p. 16.
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— ^46 —
F AUTEL. Organisation des circonscriptions départementales en 1790, p. 66^
FézRxsAG, p. 6a, lai. — Notions historiques, p. 121. — Description, p. 128.
FlNLAlTDB, p. 5i.
Formes originales et formes officielles de certains noms de lient, p. 81, 92.
Fort Dauphin, p. i65.
FoDQUE. Statistique du Japon, p. 17.
FouRNiER (J.). Chemins de transhumance en Provence et dans le Dauphinë au
xviii" siècle, p. 77, 287.
François. De Canton à Long-Tcheou, p. 2 a.
Froidbtaux (H.). Voyage de Pierre David au Bambouk en 177 4, p. 71.
FuMADEs (Les). Station, p. /187.
G
Gallois (L.). Americ Vespuce et les géographes de Saint- Dié, p. &34.
Gargir (Pierre), dit Fetrande, hydrographe du xv* siècle, p. i35. — Bibliogra-
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GéooRAPHiR physique du Nord de la France, p. 7.
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Grandidier (A.), membre de la Section. — Communications et rapports, p. h,
i5, 91, 826, iiU,
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GuT (C). Mission Bonnel, de Mézières, p. 5.
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H
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Hamt (E.-T.), secrétaire de la Section. — Codex lelleriano-remensis, p. 10.
Communications et rapports, p. 1, 2, 6, 9* 10, 28, 2A, â5, 96, 383,
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Hecquard (H.). Exploration de TOuest africain, p. 79, 278.
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Japon, p. 17.
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LoLos, p. 336.
M
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MIghbbb, p. 97, 343.
Maghoaq , p. 39.
MALGOIHis, p. 80.
Mabaubs, p. 90, 338.
Marcel (6.), membre de la Section. — Communications et rapports, p. 17, 897,
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•>r — Communication au Gongrès, p. 78.
Mabobbib (E. de), membre de la Section. — Communications et rapports, p. 10,
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Toponymie naturelle des régions de haute montagne , en particulier dans
les Karpates méridionales, p. 80, 83.
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-^ 448 ^ I
Madhoib (Gh.), vice-présideiit de ia Section. — Gommimicatioiis et rapports, I
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Mbnghe de Loisne. Formes originales des noms de lieux du Pas-de-Calais, <
p. 81, 9a. I
Mbrcieb. Sidi Okba et ses expéditions, p. 3Â6. 1
Michel. Voyage au Nil blanc, p. 3â8.
Minarets, p. 35».
Mission de Tare de méridien du Pérou, p. 387.
Mission de M. du Bourg au pays des Moasaï, p. 337.
Mission Foureaii-Lamy, p. 8, 387.
Mission Marchand, p. 839.
Mois, p. J$i 71, a8ft.
Moïs-TiiLôc, p. 390. — Ethnographie, p. 3oo. -^ G<linmereié« pt d«8i — Méde*
cine, religion, p. 817.
Mongolie occidentale, p. 5.
Morbihan, p. 9, 83o.
MORVAN, p. 7.
MouNiBB. Campagne de Curion, lieutenant do César, en Afrique, p. 354.
MzAB, p. il,
IN
Normand», p. 9.
OEsEL, île, p. 16.
Orléans (Prince U* »*). TraiiftVaal et Ethiopie « p. 3Ai.
Orléansyille, p. 33A, 385.
Palestine, p. 3.
P\s-de-Calais, p. 81, 9a.
PvwLowski (A.). Carie-plan do Tllo dWix dressée par Cornuau on 167a, p. 69,
175.
Les plus anciens hydrographes français (x?*, xti* siècles). — Pierre Garcie,
dit Ferrande et ses imitateurs, p. 7a, 1 35.
Pénéplaine, p. 7.
Perdbizet. Exploration de la rivière Wôm, p. a a.
Périn (G.), membre de la Section. — Communications et rapport», ^ 3i9% '6hi*
Pehnot (H.). Mouvement commercial et industriel de Tile àè Gh.ioi p« Ao»
PiRDS-NoIRS, p. SSf
Plangouabd. Collection de cartes de Souquet, à Étaples, p. 70.
Plans anciens et modernes de ia ville de Lille , pi 36^»
Pnom-Pbiih , p« f 6.
Pont-Saint-Ëspbit, p. 70.
Pbaslin (Duc de). Projet d'un établisseniont à MldagaBC«r (1767), p. î^*
Pbovbhm, p. 77, a 87, à^.
Ptbamidbs de Tepic (?), p. 887.
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44* —
QuABB^RsYBOUBBOir. Plans ancienâ et modefnes de la ville de Lille, âtllvls dêS
cartes d« la «bàUdlenie, p. 355.
R
Raymond (D*). Cartes et vues de Pont-Saint-Esprit, p. 70.
RiBOlSfetfiKYê) p. 6.
Rbissbb. Gastellum Tingitanum ou OHéansville , p. 385.
RipEBTOiRE bibliographique, p. 11, /i3i.
Revue africaine, p. 3/îa.
Ret-Pailhade. Exposition décimale à Toulouse « p. iti.
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RiNpr. Le royaume d'Alger sous le dernier dey, p. 3 4 a.
RoGBEPORT. Origines historiques , p. 19.-
RouviLLB (De). Station des Fumaaes, près Alais, p. ^137.
Rovx (Ch.). Les colonies à TËiposilien universelle, p. 36 1.
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S
Saint-Abboman (R. de). GommUnkàtiom ft iâ Seeiiofi, p. 8, 1 1, 337.
Saint-Dié. École géographique, p. 636.
Saint-Yves. Les Consulats du Levant et leurs origines, p. 68, 1176.
Les îles Seychelles en 1791, p. 68.
Quelques documents sur Madagascar ali xvii*siècle'( 1667- 1671), p. 74-77.
Madagascar en 1767 et 1768, d'après les papiers du gouverneur Dumas «
p. 76.
Salesses. De Conacry au Niger, p. ai.
Sgialets, p. 66.
Sermah, p. 369.
Seychelles (Les) en 1791, p. 968.
SuciÉré de T Afrique intérieure, p. 836.
Sociéré de géographie de Dunkerquo, p. S6, 897, 383.
SoGiéri de géographie de TEst, p. 6, i5, 3 a 6.
Sociéié de géographie de Finlande, p. 5i.
SoGiÉré de géographie de Lille, p. 9, 10, 93.
So'^ilb'é de géographie de Lorient, p. a, 3a3, 33o.
SociÉré de géographie de Lyon, p. 11.
SnciérÉ d« géo^phid de M«hieille, p. S85, S61.
Société de géographie de Nétiteft, p. io.
SociÉTé de géographie de Paris, p. U.
Société de géographie de Rochefort, p. 18, 90, 338.
Société de géographie de Sainl-Nazairc , p. i5.
Société de géographie de Toulouse, p. 16.
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— 450 —
SoctM de géographie et d^arcbéoiogie d'Oran, p. ti6, 336.
SoGiM des études maritimes et coloniales, p. is, 393, 334.
SoGi^K languedociemie de géographie, p. 399, 339, 35'i, /Î35, 638.
SoGiiré normande de géographie, p. 9.
Son-Phong, p. 71, 985. — Origines, p. 986. — Organisation, p. 987. — Les
Ghaû, p. 989.
Soudan, p. A.
Sp^éoLOGiB, p. 63, 78.
SuBss. La face de la terre, p. 336.
Stlvbstrb. Centenaire de la mort de Pigneau de Behaine, évéque d^Adrar, p. 90.
Strib, p. 5.
Tautbt. Ambassade envoyée par Tippou-Sahib, p. 19.
TiPPOU-SaHIB, p. 19.
ToNKiH, p. 99, 395.
TopoNTMiB naturelle des régions de montagne, p. 80, 83.
TOUBAINB, p. 69, 910.
Tbàtbbsibr. Quatre récits de voyage du président Partarieu, p. 637.
u
Union géoc;raphique du Nord de la France, p. 6, 397.
UziBLLi. Evolution des mesures linéaires, p. 399, 639.
Vaulsbbrb (Db). Cartes lolos, p. 396.
Vbntoux (Mont), p. 6.
Vbbcobs, p. 66.
Vbbsbput. Mission au Soudan, p. 11.
ViALA. L^Europe au xx* siècle, p. 339.
Un voyage en Espagne, p. 638.
VoiB BOMAiNB de Cassel à Arras, p. 76.
w
Wàillb. Autour-^desl^mosquées d'Alger, p. 867.
WÔM, rivière, p. 99.
Zaborowski. Contribution àTethnologie ancienne et moderne du Caucase, p. 36o.
ZuMOFPEN. Météorologie de la Palestine et de la Syrie, p. 5.
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x^/uc-'n^i— ^
MINISTERE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS
COMITE DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SCIENTIFIQUES
BULLETIN
DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE
ET DESCRIPTIVE
*
ANNEE 1900. — N" 3
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28
MDCCCCl
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SOMMAIRE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE PRÉSENT NUMÉRO.
Pbogb6*tbrbaux. — Séangb du a juin 1900 , p. 3â3.
— SéirïCE du 3 juillet 1900, p. 33o. f
— SéA?)GE du 10 novembre 1900, p. 33/i.
— Séance du 1" décembre 1900, p. 337.
MéHoiRES. — Plans anciens et modernes de la ville de Lille, suivis des cartes de In
châtellenie de Lille, par M. Qcarré-Retbourbon, p. 3 55.
Comptes repidus et analyses, p. 63 1.
Table des matières, p. H3.
Le prix d'abonnement au Bulletin de Géographie historique et descriptive
est de 10 francs par an.
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COMITÉ DES ÏR/IVAUX HISTORIQUKS
ET SCIENTIFIQUES.
SECTION DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
Président :
M. BooQDET DB LA Grvb, membre Je rinstitut. ingénieur hydrographe. •
Vice- Président :
M. Maunoir (Ch.), secrétaire général honoraire de la Société de géographie.
Secrétaire :
M. Hamy (E.-T.), membre de rinslitut, professeur au Muséum d'histoire
naturelle, consei'valeur du Musée d'ethnographie. '
Membres titulaires :
MM. Aymonibr (Et.), directeur de TEcole coloniale;
BARTfléLBMY (Anatole db), membre de Tlnstilut;
Bonaparte (Prince Roland), membre de la Société de géographie;
BoYER (Paul), profes^ur à l'École spéciale des langues oi-ienlales
vivantes ;
CoBDiER (H.), profosscur à Tl-xole spéciale des langues orientales
vivantes et k l'École libre des sciences politiques;
GRANDmiBR, membre de Tlnslilut;
HiEron de Villefosse, membre de Tlnslilut, conservateur au Musée du
Louvre;
HiMLY, membre de l'Institut, doyen honoraii*e de la Faculté des lettres;
Levasseur, membre de Tlnstilut, professeur au Collège de France;
LoNGNON , membre de l'Institut, professeui* au Collège de France ;
Marcel (G.), conservateur adjointe la Bibliothèque nationale;
Margerib (de), vice-pi'ésident de la Société géologique de France;
NoB ( Le général de la ) , ancien directeur du Service géographique de
l'armée ;
Périn (Georges), membre de la Société de géographie de Paris ;
Vidal de la Blache, sous-direcleur, maître de conférences à TEcole
normale supérieure.
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ERNEST LEROUX, ÉDITEUR,
28, RuK Bonaparte, 28.
ÉTUDES
HISTORIQUES ET GÉOGRAPHIQUES
PAR LE D» E.-T. HAMY,
MEMBRE DE LMNSTITOT, PROFESSEUR kV HUSÉCM D^HISTOIRE NATURELLE,
CONSERVATEUR DU M USÉE DVITHNOGRAPHIE, ETC.
'Un beau volume in-S" contenant lo cartes hors texte et 21 fig. — Prix : 20 francs.
TABLE BiES MEMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME.
I. Les orî^es de ]a cartographie de TEnrope septentrionale 1
IL Un naufrage en i332. — Documents pour servir à l'histoire des
marques commerciales au xif* siècle 95
III. Gresques lo Juheu. — Note sur un géographe juif catalan de la fin du
XI?* siècle 1 o5
IV. Notice sur une carte marine inédite du cosmographe majorcain Gabriel
de Vallsecha (i^^v) 111
V. Quelques observations sur l'origine du mot America 121
VI. Notice sur une mappemonde portugaise anonyme de i5os, récemment
découverte à Londres 1 3i
VIL L'œuvre géographique des Reinel et la décoflverte des Moluques i/i5
VIII. Not« sur la mappemonde de Diego Ribero, conservée au Musée de la
Propagande de Rome 179
IX. Commentaires sur quelques cartes anciennes de la Nouvelle-Guinée
pour servir à Thistoire de la découverte de ce pays par les naviga-
teurs espagnols (1 528-1608) 187
X. Jean Roze, hydrographe dieppois du milieu du xvi' siècle '^29
XL Francisque et André dWlbaigne, cosmographes iucquois au service de
la Franco 2Û1
XII. Gia(!omo Russo, de Messine, et Domenico Vigliarolo, dn Slilo 261
XIII. Le descobridor Godinlio de Eredia 281
XIV. Les Français au Spitzberg ou xvii* siècle 809
XV. La Question des Carolines 333
XVI. Cook et Dalpymple 363
XVII. Correspondance iiiédile de Jean- Baptiste-Léonard Durand, directeur
de la Compagnie du Sénégal (1785-1786) 867
XVIII. Cormalin géographe (1786) 871
XIX. Collection de dessins provenant de l'expédition de D'Entrecastoaux. . . 877
XX. Nicolas-Martin Petit, dessinateur à boni du Géographe (i8oi-i8o4), 396
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