Google
This is a digital copy of a book thaï was preservcd for générations on library shclvcs before il was carcfully scanncd by Google as part of a projecl
to makc the workl's books discovcrable online.
Il lias survived long enough for the copyright lo expire and the book to enter the public domain. A publie domain book is one thaï was never subjeel
lo copyright or whose légal copyright lerni lias expired. Whether a book is in the public domain may vary country locountry. Public domain books
are our gateways lo the past. representing a wealth of history. culture and knowledge thafs oflen dillicull to discover.
Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this lile - a reminder of this book's long journey from the
publisher lo a library and linally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries lo digili/e public domain malerials and make ihem widely accessible. Public domain books belong to the
public and wc are merely iheir cuslodians. Neverlheless. ihis work is ex pensive, so in order lo keep providing ihis resource, we hâve taken sleps to
prevent abuse by commercial parties, iiicluciiiig placmg lechnical restrictions on aulomaied querying.
We alsoasklhat you:
+ Make non -commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals. and we reuuest lhat you use thesc files for
pcrsonal, non -commercial purposes.
+ Refrain from autoiiiatcil (/uerying Donot send aulomaied uneries of any sort lo Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical characler récognition or other areas where access to a large amount of texl is helpful. please contact us. We encourage the
use of public domain malerials for thèse purposes and may bc able to help.
+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each lile is essential for informing people about this projecl and hclping them lind
additional malerials ihrough Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use. remember thaï you are responsible for ensuring lhat whai you are doing is légal. Do not assume that just
becausc we believe a book is in the public domain for users in the Uniied Staics. thaï the work is also in ihc public domain for users in other
counlries. Whelher a book is slill in copyright varies from counlry lo counlry. and we can'l offer guidanec on whelher any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume thaï a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringemenl liabilily can bc quite severe.
About Google Book Search
Google 's mission is lo organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers
discover ihe world's books wlulc liclpmg aulliors and publishers reach new audiences. You eau search ihrough llic lïill lexl of this book un ilic web
al|_-.:. :.-.-:: / / books . qooqle . com/|
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel cl de la connaissance humaine cl sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public cl de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres soni en effet la propriété de tous et de toutes cl nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des lins personnelles. Ils ne sauraient en ell'et être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésite/ pas à nous contacter. Nous encourageons (tour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
À propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le franoais. Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les ailleurs cl les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp : //books .qooql^ . ■:.■-;. -y]
m
m
*
1
1
*
fW '..•'"/
V
1 -
y .-^v 1
1 ' J
SéJ'
i
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANCE
XV. 1.
F. A0MAU. — IMPRIME Rit DS LAGMT
£ fëA^lv
\tfSl*
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANCE
TROISIÈME SÉRIE — TOME QUINZIÈME
1886-1887
» i i j » -
• % - ,
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
7, rue des Grands-Augustins, 7
1887
211162
r • •
• ••
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
w «
DE FRANCE
• m
• • .
« •
Séance du 8 Novembre 1886.
PRÉSIDENCE DE M. COTTEAU.
Par suite des présentations faites à la Réunion extraordinaire, le
Président proclame membres de la Société :
M. Arrault, ingénieur, rue Rochechouart, 69, à Paris, présenté par
MM. Munier-Chalmas et Dru.
M. Edmond Flournoy, étudiant, rue Bonaparte, 13, à Paris, pré-
senté par MM. Munier-Chalmas et Kilian.
M. Gouverneur, maire de Nogent-le-Rotrou, présenté par MM. Cot-
teau et Robineau.
M. Parize, professeur au collège de Morlaix, présenté par
MM. Barrois et Hovelacque.
M. Dumas, inspecteur à la Compagnie des chemins de fer d'Orléans,
place Dumoustier, 1 bis, à Nantes, présenté par MM. Barrois et Davy.
Il annonce ensuite une nouvelle présentation.
Le Président fait part à la Société de la mort de MM. De Serre,
Uermann Abich, Dieulafait et Guyerdet.
M. Gauthier présente, au nom de M. Peron, une brochure inti-
tulée : Note sur les étages de la craie aux environs de Troyes ; et en son
nom propre une seconde brochure où se trouvent décrites trois espèces
nouvelles d'Échinides, citées par M. Peron: Miwaster sanctœ-maurœ,
M. beonensis, Epiaster Renaii.
Une troisième brochure traite du genre Micraster en Algérie. Ce
6 . *./•*- séawcb. 8 nov.
genre, éù-furt rare dans notre colonie; il D'y en a que quatre espèces
coD.auês'-jusqu'à ce jour, dont une seule se rencontre en Europe, le
St^'-brtvis qui est accompagné aux environs de Gonstantine des
ffr&hes fossiles qu'à Reones-les-Bains et an Beausset .
'■ . "M. Gauthier présente encore une autre brochure sur quelques Échi-
nides monstrueux appartenant au genre Hemiaster.
M. de Boury présente a. la Société géologique ses trois dernières
publications sur les Scatidœ.
La première, extraite du Journal de Conchyliologie, comprend la
description des ScaUdœ nouveaux, appartenant presque tous aux cou-
ches éocènes du Bassin de Paris. La diagoose en avait été donnée
antérieurement.
La seconde brochure, tirée du même recueil et intitulée Nouvelles
observations sur l'Acirsa subdecussata, Caotraine sp. est une réponse de
quelques observations suggérées à JefTreys par la brochure précé-
dente.
Le troisième travail est le premier fascicule de la Monographie des
Scalidœ, ouvrage de longue haleine dont l'auteur réunissait depuis
longtemps les premiers éléments.
Cette première partie débute par un historiqu e détaillé dans lequel
les principaux travaux sur les Scalidœ sont ana lysés et discutés. Cet
historique est suivi de quelques considérations sur l'habitat, l'ana-
iomie, les mœurs, la distribution des Scalaires et de quelques obser-
vations sur l'espèce et sur la terminologie.
L'auteur aborde ensuite son snjet par l'étude d'un sons-genre bien
homogène auquel il donne le nom de Crisposcala,
1888. SÉAffCB. 7
et donne communication de la note suivante qui accompagne cet
ouvrage.
M. Coesmann fait la communication suivante :
J*ai l'honneur de déposer sur le bureau de la Société te premier
fascicule d'un travail intitulé : Catalogue illustré des Coquilles fossile*
èe tEocene des environs de Paris qui vient d'être édité, à Bruxelles,
le 27 octobre dernier, par les soins de la Société royale malacoiogîçue
de Belgique, pour faire partie du volume XXI de ses Annales. Ce fas-
cicule a d'ailleurs été tiré à part, à un nombre d'exemplaires suffi-
sant pour pouvoir être mis en vente au profit de cette Société, indé-
pendamment du volume que reçurent les membres. Je saisis cette
occasion pour remercier publiquement la Société royale malacolo-
gique de la généreuse hospitalité qu'elle m'a accordée en se char-
geant, à ses frais, de la publication de ce mémoire qui ne laisse pas
que d'être coûteuse
Le fascicule actuellement livré à la publicité comprend la revision
des genres de Pélécypodes compris entre les Clavagella et les Car-
dium inclus, soit, en tout, 17 familles, 74 genres et 463 espèces, pour
43 genres et 436 espèces que comptait l'ouvrage de Deshayes, dans
les mômes familles.
Cette augmentation, en apparence anormale, du nombre des genres
que contient l'ouvrage de Deshayes, tient surtout à une cause
qu'ont dû remarquer ceux qui consultent fréquemment ce grand ou-
vrage et qui en ont pénétré l'économie générale.
Très érudit sur la plupart des questions conchyliologiques traitées,
avant l'apparition de son livre, par des savants français ou étrangers,
Deshayes a développé, d'une manière parfois remarquable et en
tous cas intéressante, les considérations dont il fait suivre le nom
de chaque genre.
Et cependant, lorsqu'on arrive à examiner de près les coquilles
que l'auteur rapporte à ces genres, qui ont été l'objet d'une discus-
sion si approfondie, on est étonné de voir combien peu il met en
pratique l'érudition dont il vient de faire preuve quelques lignes
plus haut. C'est à ce point que l'on se demanderait si la description
des espèces est de la même plume que la discussion des genres.
Ce sont ces petites défaillances que j'ai cru devoir relever, en m'ai-
dant, d'ailleurs, des travaux de Bayan, de Stolicika et de M. Tryon,
qui ont été publiés à une époque ultérieure.
Pour la suite des autres fascicules, j'aurai en outre, un guide qui
m'a manqué jusqu'ici, c'est l'excellent Manuel de notre éminent col-
lègue, M. P. Fischer.
8
SÉANCE.
8 nov.
En ce qui concerne les espèces, notre catalogue en comprend
79 non citées dans l'ouvrage de Deshayes : mais comme il y en a
52 supprimées, cela fait seulement 27 espèces en plus.
A ces espèces il faut en ajouter 21 dontle nom spécifique a dû être
changé et 94 dont le nom générique a été modifié. En résumé, il y a
339 espèces atteintes ou ajoutées, soit plus de la moitié du nombre
primitif. On jugera probablement, par ces chiffres, que la nécessité
d'une revision se faisait sentir.
Néanmoins, je n'ai entrepris ce travail difficile et long qu'après
m'être assuré du concours amical et obligeant de tous ceux de nos
collègues qui s'occupent particulièrement du bassin de Paris; je tiens
à leur exprimer ici combien je leur suis reconnaissant de leur colla-
boration.
Je souhaite vivement que les amateurs accueillent avec indul-
gence mon petit catalogue et me réservent, plus que jamais, leur
concours pour la suite de ce travail, qui est actuellement sur le mé-
tier.
M. de Boury ajoute qu'il n'a pas besoin d'apprécier ce remar-
quable travail qui a déjà reçu les plus vifs éloges de nombreux sa-
vants français et étrangers. Il fait seulement observer que, s'occu-
pant depuis de longues années de l'étude du Bassin de Paris, il s'est
trouvé à même de juger ce catalogue. Malgré son titre modeste c'est
sans contredit une des meilleures publications qui aient été faites
sur le Bassin de Paris. Deshayes a donné la première impulsion;
mais, pour la description des espèces, M. Cossmann a de beaucoup
dépassé le maître.
1886. SÉANCE. 9
M. Cotteau offre à la Société un numéro de la Revue scientifique
contenant le Compte rendu des travaux de la section de géologie au
Congrès de Nancy. Les communications ont été très nombreuses et
c'est à peine si les séances de la section ont suffi pour épuiser l'ordre
du jour. Parmi les travaux présentés, les plus intéressants, M. Cot-
teau cite une notice de M. Grad sur les Terrains glaciaires du Sinaï,
parfaitement reconnaissables à leurs anciennes moraines et à leurs
roches polies ; plusieurs notes de M. Bleicher, dont Tune est relative
aux Couches inférieures de Vétage bathonien ; un mémoire de M. Peron
sur le Terrain miocène de la Corse, renfermant un grand nombre de
documents inédits sur l'orographie, la stratigraphie et la paléonto-
logie de ce terrain, ainsi que sur les divers bouleversements dont il a
été l'objet ; un travail de M. Gauthier sur Y Appareil apical des He-
miaster et les variations, vraiment étonnantes, qu'il éprouve dans
une même espèce ; les résultats des recherches de M. Thomas et de
M. Rolland sur les Phosphates de la Tunisie ; de très utiles renseigne-
ments de M. Fuchs sur les Phosphates de chaux en général, et en par-
ticulier sur les gisements de Bauval, dans la Craie du nord de la
France ; une notice de M. Fouqué sur la nature et la provenance des
matériaux de construction employés à Pompéif et beaucoup d'autres tra-
vaux qu'il serait trop long d'énumérer, pour lesquels nous renvoyons
à notre compte rendu.
§
M. Chelot présente une brochure intitulée ; Supplément à la géo-
logie de la Sarthe de A. Guillier, destinée à mettre cet ouvrage au
courant de la science jusqu'à la date de sa publication. L'auteur,
amené à faire quelques rectifications et additions aux listes de fos-
siles trouvés dans le département de la Sarthe, propose de désigner
sous le nom de Naricopsina le genre Lobostoma créé par M. Cossmann
en 1885 pour une espèce de Bathonien de Domfront (Lobostoma Gue-
rangeri Davoust, sp.) et sous le nom de Marbodœia le genre Gueran-
geria créé par M. Cossmann pour une autre espèce du môme gise-
ment, voisine des Patella (Guerangeria clypeola Desl. sp.), les deux
noms proposés par M. Cossmann ayant déjà été employés dans la
nomenclature zoologique.
M. G. Dollfus offre à la Société, au nom de M. John Belknap
Marcou, deux publications récentes :
1° Sous le nom de Bibliography of publications relating to the collec-
tion of fossiles invertebrates in the United States national Muséum , une
liste bibliographique des ouvrages dans lesquels ont été décrits les
fossiles invertébrés existant au Musée national des Etats-Unis, avec
io
S É AUGE.
la liste des espèces, recueillies par MU. Meek, Ch. A. White, Cb.
Walcott, Conrad, Dana, Hall et antres explorateurs qui ont parcouru,
depuis 1840 pour le service du gouvernement l'immense étendue des
Etats-Unis de l'Amérique dn Nord.
On trouvera aussi dans ce travail du fils de notre savant confrère
Jules Marcou des détails biographiques précis sur les plus célèbres
des géologues américains.
Le dépouillement soigneux des nombreux genres et espèces (avec
indication des figures) décrits dans une foule de publications peu
connues en Europe, étant accompagné d'une table générale, sera
utile à consulter pour éviter de réemployer, pour des espèces nou-
velles, des noms déjà attribués et qui viendraient à tomber en syno-
nymie.
S* Record of Nortk american Iiwertebrate paleontology for tke year
1885. Brochure dans laquelle sont énumérés et sommairement ana-
lysés, comme dans la brochure de 1884, les diverses publications
américaines parues en 1885 relatives à la paléontologie des inverté-
brés. On jugera que le mouvement scientifique est à présent aussi
puissant de l'autre coté de l'Atlantique qu'en Europe, et que le nombro
des auteurs, des planches, la variété des travaux ne le cèdent en rien
comme intérêt è ce que nous pouvons offrir nous-mêmes.
H. G. Dollius présente ensuite, en son nom et en celui de son
collaborateur, M. G. Ramond, deux brochures.
Ie Liste des Ptéropodes du terrain tertiaire parisien. Cet opuscule,
extrait des Mémoires de la Société malacologique de Belgique, donne
une révision critique avec figures des espèces de Mollusques ptéro-
podes connues jusqu'ici dans l'Eocène parisien. Les noms suivants
4886. séance. if
dftftt la date précise de beaucoup de publications issues, par livrai-
sons, à des époques diverses, en rappelant l'historique d'une œuvre
paléontologique déjà grande à laquelle plus de travailleurs qu'on ne
supposait, ont apporté leur contribution. Ils ne se dissimulent pasr
toutefois, tout ce que leur liste a d'incomplet et seront heureux de
toutes les indications complémentaires qu'on voudra bien leur
fournir.
Le Secrétaire donne communication de la lettre suivante de M. A.
Gaudry :
« Monsieur et cher Confrère,
» fin recevant le Bulletin où se trouve le Compte rendu de la séance
du 17 mai, je vois sous mon nom une observation qui me fait affir-
mer une chose que je n'ai présentée que d'une manière très dubita-
tive. Voici le texte de la note que j'avais remise au Secrétariat :
» M. Albert Gaudry fait remarquer que ni M. Lebesconte en Bre-
tagne, ni M. Vulpiandans l'Anjou, ni Delfortrie à Bordeaux, ni Paul
Gervais à Montpellier, ni MM. de Zigno et Capellini en Italie n'ont
encore signalé chez les Halitherium, faluniens et pliocènes des os des
membres postérieurs comme ceux qui ont été découverts dans le
Tongrien. Si on continuait à ne pas en rencontrer, il serait permis
de croife que la suppression des membres postérieurs des Siréniens a
eu lien avant l'époque actuelle, pendant le cours 4e la période ter*
tiaire. »
Le Secrétaire ajoute à cette rectification que la note de M. Gaudry
n'est pas parvenue entre les mains des Secrétaires, ce qu'ils regret-
tent infiniment, sans quoi elle eût été insérée dans le Bulletin.
M. rtôt fait une communication sur le Probalicore Dutoa-
leûl, Plot (1).
M. de Boury fait observer que de très nombreux débris d'Hali-
terium, trouvés par lui, en Anjou, il y a plus de dix ans, sont entre
les mains de M. le docteur Lemoine, de Reims. Il y a entre autres
pièces un crâne, des mâchoires et une omoplate, pièce qui a manqué
à M. Flot. Il existe, en outre, un os problématique qui pourrait bien
être un bassin. On a trouvé dans les mêmes gisements de grosses
vertèbres, appartenant à un grand cétacé.
M. de Boury a pensé ne pouvoir remettre ces objets en meilleures
(1) La note de M. Flot n'étant pas parvenue au 'Secrétariat au moment de l'im-
pression sera insérée à la suite d'une séance ultérieure.
12 L. DE LAUNAY. — COHOIÉHITÉ, SILLIMANITE DU COMMENTRY. 8 DOT.
mains qu'entre celles de M. le docteur Lemoine, dont les travaux sur
les vertébrés éocènes sont si remarquables.
Le Secrétaire donne communication de la note suivante de M. de
Launay.
Note sur deux gisement) de Cordiérite, sillimanite et grenat
dans la région de Commentry
Par M. L. de I.aunay.
Les bords sud et ouest du bassin bouiller de Commentry (Allier),
sont formés par un massif de gneiss, coupé d'innombrables filons de
granulite, de direction générale est-ouest, qui en ont par places in-
jecté tous les feuillets de la manière la plus frappante. Ces filons de
granulite sont en relation avec deux importants massifs de la même
roche situés : l'un près du village des Mazelles, l'autre dans le voisi-
nage de l'étang de la Cote, vers Foobonne.
Deux gisements remarquables de cordiérite et de sillimanite se sont
développés au contact de ces massifs de granulite avec le gneiss gra-
nulitique, dans des conditions déjà signalées par M. Michel Lévy, dans
le Uorvan et le Puy-de-Dôme :
1" Le gisement des Mazelles se trouve au nord du massif granuli-
tique sur la rive droite du ruisseau. La granulite y contient en abon-
dance de la cordiérite, en partie transformée en matière verte et
cireuse, présentant au microscope ses auréoles polychroïques habi-
tuelles, delà sillimanite d'une belle fraîcheur et du grenat rose al-
mandin.
1886. MOUTET. — FORMATION WEALDIENNE, DU VAR. 13
Le bord ouest de l'étang de Bourbon-l'Archambault, (grenat et cor-
diérite) ;
Et le ruisseau de Reuillat au nord de Saint-Marcel.
Le Secrétaire donne lecture de la note suivante, de M. Moutet :
Note sur F existence (Tune formation wealdienne dans le département
du Var, au quartier du Revest, près Toulon.
Par M. Moutet.
On sait que la formation wealdienne est une formation lacustre, ou
d'eau douce qui a été particulièrement reconnue et décrite en Angle-
terre, dans les régions S. E., où elle forme les falaises de Hastings.
Ces régions portent le nom de Weald, qui a été donné à la formation
elle-même. De l'autre côté du détroit, sur les côtes françaises, on en
retrouve des indices dans le bas Boulonnais. Partout ailleurs, et en
France notamment, cette formation n'a pas été, je crois, reconnue et
constatée. Quelques recherches récentes m'ont permis de laretouver
sur les côtes de la Méditerranée, vers les sources du Ragas, près le
Revest. Voici le résultat succinct de mes observations.
Fig. 1. — Coupe du bassin du Ragas.
N S
i. Jurassique. — 2. Colline calcaire néocomienne avec puits d'extraction. —
3. Couches wealdiennes supérieures. — 4. Couches wealdien nés inférieures.
La couche wealdienne, figurée dans la coupe de terrains ci-dessus,
apparaît à la surface du sol sur deux points différents, éloignés en-
tr'eux à une distance de quatre cents mètres environ, numéros 3 et 4.
La partie supérieure n° 3, est dans le lit môme, ou gorge du Ragas.
La partie inférieure, n° 4, la plus basse, vers le sud, est sur la rive
gauche de la petite rivière de Dardenne.
Ces deux parties sont reliées entr'elles et se rejoignent en passant
au-dessous d'un monticule néocomien, n° 2, sur lequel la Compa-
gnie des eaux du Ragas a ouvert quatre ou cinq puits d'aérage et
d'extraction de matériaux pour l'établissement d'un aqueduc souter-
14 MOUTET. — WBMATIOK WKÀIPIBHHE, DU VAB. 8 DOT.
rain, Lee débris et roches extraits de ces puits sont épars et amonce-
lés sur le sol environnant et nous montrent la composition exacte de
la couche wealdienne d'où ils proviennent.
La partie supérieure, n° 3, est argileuse, de couleur brune ou noi-
râtre, et se désagrège ou se brise facilement eu plaquettes marneuses
remplies de petites coquilles microscopiques, dites Cypris, d'un
blanc Tir, qui se dessine nettement sur le fonds noir de la plaquette.
Ces plaquettes présentent ça et là des lâches de rouille, ou emprein-
tes ferrugineuses, avec quelques parcelles de bois noir fossile.
Les plaquettes de l'assise supérieure contiennent, avec les CyprU,
quelques coquilles marines, Ottrea Coulant, de la formation néoco-
■mianne, située immédiatement au-dessus.
Au-dessous de cette première assise argileuse, se trouvent des bancs
calcaires noirâtres, schisteux, pétris de coquilles d'eau douce, telles
-que : PaltuUna, Atelania, Cyrena, Cyctas eiUnio,
La partie supérieure de la formation, n* 3, n'apparaît que dana la
traversée de la gorge du Hagas ; elle disparaît, de chaque coté de la
gorge, sous les premières et plus basses assises calcaires de l'étage
uéocomien.
La partie inférieure de la formation, n" 4, apparaît, du coté du sud,
de l'autre coté et au bas de la colline uéaco mienne, n° 2, sous la forme
de grès et argile brune. Cette partie inférieure se prolonge et dispa-
raît ensuite sous les ondulations de la formation néocomienne voi-
sines des dernières assises jurassiques.
La partie intermédiaire de celte formation wealdienne nous est
révélée par les déblais importants extraits des puits de la Compagnie
des eaux du Ragas. Ces déblais consistent : en calcaires noirâtres,
4886. M. ARNAUD. — ARGILES BARIOLÉES DE TERCIS. 45
des régions de l'Europe. Nous en avons vu récemment un exemple en
Espagne, signalé par notre collègue M. S. Galderon dans le numéro 6,
tome XIV du Bulletin de la Société géologique. Il m'a paru qu'il n'était
pas sans importance de signaler une semblable formation en France,
sur les eûtes de la Méditerranée.
M. Bertrand fait la remarque suivante :
Les couches d'eau douce que signale notre confrère au Revest, au
nord de Toulon, sont connues depuis longtemps (v. notamment
Toucas, B. S. G., 3* série, T. IV, p. 313); elles ne sont pas purbec-
kiennes, mais cénomaniennes ; c'est le Gardonien de Goquand.
C'est par erreur que M. Montet les croit comprises entre le Jurassi-
que et le Néocomien qui n'affleurent pas dans le voisinage. Elles sont
bien comprises en effet d'une manière générale entre une masse
de calcaires compacts et de calcaires marneux, mais les premiers
renferment le Chôma Ommania et les seconds le Periaster Verneuilli.
Le Secrétaire donne connaissance de la note suivante de M. Arnaud :
Position ttratigraphique des argiles bariolées de Terris, Landes.
par M. H. Arnaud.
L'âge des argiles bariolées de la lande de Tercis, près de Vinport
(Landes), a fait naître, dans le bulletin de la Société, des questions
qui ne paraissent pas encore définitivement résolues.
Leur intercalation entre les calcaires néocomiens de Vinport et les
roches sénoniennes de la Grande- Roque, la concordance de leur di-
rection avec celle de ces calcaires ont amené quelques-uns de nos
confrères à les ranger dans le terrain crétacé.
Pour d'autres, les caractères généraux de cette formation, les dé-
pôts minéraux qu'elle renferme, devraient la faire classer dans le Trias.
Pour d'autres enûn, elles formeraient l'un des éléments essentiels
des éruptions ophitiques dont elles sont l'inséparable satellite (1).
Je n'examinerai de ces systèmes que le premier, celui qui tend à
classer les argiles bariolées dans le Crétacé.
La stratigraphie ne paraît pas jusqu'à présent en avoir fourni le
critérium : en effet, si à l'Est Tordre des calcaires de la Grande-
Roque est constant, il n'en est point ainsi, à l'Ouest des argiles, des
couches de Vinport et Ton ne peut affirmer, avec preuves certaines,
que les bancs les plus rapprochés des argiles soient plus récents que
ceux qui s'en éloignent.
Au delà de la roche de Vinport, sur la rive gauche de l'Adour, on
(1) Bull. Soc. Géol. Fr., 2« série, T. XVIII, p. 548 ;3« série, T. I, p. 304. Comptes
rendus de l'Académie des sciences, 21 juin 1880, notes de MM. Jacquot et Hébert.
16 H. ARNAUD. — ARGILES BARIOLÉES DE TIÎBCIS. 8 DOV.
ne trouve plus que les sables des Laudes qui recouvrent les terrains
plus anciens d'un manteau dont l'épaisseur est inconnue.
L'ordre de succession des couches, indéterminable à Vinport, pa-
raît susceptible d'être reconnu & une faible distance de ce point.
En effet, on exploite sous l'église de Terris, à trois ou quatre mè-
tres de profondeur, le calcaire de Vinport qui, au mois d'octobre
dernier, fournissait des moellons destinés à la construction de la
maison d'école.
Ce banc n'est pas seulement l'équivalent, mais la continuation
même de celui de Vinport : la continuité eu est attestée par un poin-
tement saillant au milieu des champs sur la ligne qui joint les car-
rières de Vinport à celle de Tercis.
Si de l'église on descend, à angle droit de cette ligne, vers les
bains, par le chemin qui se dirige au S-, on rencontre, à la hauteur
des bains, la route qui, du pont de Tercis conduit à celui de Vinport :
en la traversant, on s'engage dans un chemin qui mène à la prairie
sur les bords du Luy : à une centaine de mètres de l'intersection de
ces chemins, au-dessous du moulin à eau, et sur la gauche de la
route, on a attaqué, pour en tirer du moellon, uu calcaire dur, d'un
grain très serré, blanc au cœur de la roche, en rognons irréguliers
empâtés de traînées glauconieuses, avec silex violacés, cariés, em-
pâtant souvent des spongiaires. Celle couche ne fournit que peu de
fossiles : j'y ai cependant recueilli :
Corax... Inoceramits regularis, d'Orb.
Nautilus Dtkayi, Mon. Rhgnchoaella deformit (var. globata),
Trochus Marroti, d'Orb. d'Orb.
Janira quadricoslata, d'Orb. Terebratella santonensis, d'Orb.
J. Truellei, d'Orb. Pyriaa petracorirn&ia, d'Orb.
Spondylus dutempltanus, d'Orb. Ananehytes ortiis. Coll.
Sp. spinosus? Desh. Cùlaris.
Ostrtra proboscid&a, d'Arcli. Astéries...
Exogyra malheroniana, d'Orb.
Si l'on compare cette faune à celle du Crétacé du S.-O., c'est cer-
tainement celle du Campanien moyen.
En se dirigeant à l'E., à une centaine de mètres en amont du pont
de Tercis, sur le bord même du Luy, affleure un calcaire blanc, ex-
trêmement dur, compact, presque marmoréen, d'un grain litho-
graphique qui, en 1881, était exploité pour l'empierrement des
routes: dans les morceaux concassés sur le bord de la route da
Tercis, j'ai trouvé, avec mon regretté confrère et ami Tournoûer, des
débris de sphérulites identiques à ceux que Tournoiier avait décou-
verts entre Saint-Pandelon et Heugas, au moulin de Barbe, et qui
partk'iiniiiil à Sp/t. radiusus . Tùuruuiiiir id'.i dit avoir retrouvé des
4886. M. ARNAUD. — ARGILES BARIOLÉES DE TERCIS. 17
coupes de cesrudistes dans la carrière môme, aujourd'hui abandon-
née dont ces matériaux étaient extraits.
Ces deux constatations, la dernière due à Tournouûr, me parais- •
sent trancher sûrement la , question de stratigraphie restée en
suspens jusqu'à ce jour.
Il en résulte qu'en se dirigeant des argiles vers l'O., c'est-à-dire
dans le sens opposé à la Grande-Roque dont les couches sont d'au-
tant plus récentes qu'on s'éloigne davantage des argiles, on ren-
contre successivement :
1° Sous l'église de Tercis, comme à Vinport, le Crétacé inférieur,
Néocomien moyen;
2° Sur la rive du Luy, en amont du pont de Tercis, le Turonien à
Sphxrulites radiosus (Provencien).
3° Au-dessous du moulin de Tercis, le Campanien moyen.
L'ordre de succession à partir des argiles est donc inverse de celui
de la Grande-Roque.
Les argiles bariolées occupent ainsi le centre d'une grande faille
anticlinale, de chaque côté de laquelle les couches crétacées sont
redressées, les argiles et l'ophite qu'elles accompagnent ayant brisé
et disloqué les calcaires de la craie entre lesquels elles ont joué le
rôle de coin.
11 n'est donc pas possible de les classer stratigraphiquement comme
dépendant du terrain crétacé et comme chronologiquement déposées
entre le Crétacé inférieur de Vinport et le Crétacé supérieur de la
Grande-Roque.
On ne retrouve point à TE. les couches de Vinport. Près de la
métairie de la Cabe on a attaqué sous bois, sur plusieurs points,
tantôt au contact des argiles, tantôt plus près du Crétacé supérieur,
on calcaire blanc, très dur, d'un grain très serré, dont les matériaux
sont employés pour l'empierrement : au contact des argiles, ce cal-
caire dolomitique, cristallin et peu fossilifère ne laisse guère recon-
naître en saillie les coquilles spathisées qu'il récèle : un peu plus
loin et dans une carrière récemment ouverte, nommée carrière
neuve, le calcaire, plus caverneux et superficiellement corrodé per-
met de déterminer avec certitude :
Sphxrulites Fleuriausi, d'Orb. Chaperia costata, d'Orb.
Toucasia lœvigatay d'Orb. Hhynchonella contorta, d'Orb.
Caprotina quadripartita, d'Orb. Alveolina cretacea, d'Arch.
J'y ai reconnu de plus une grande huître ondulée, à test feuilleté
et mince commune au môme niveau dans les Charentes. Cet horizon
est bien le Cénomanien supérieur (Carentonien, Coq.), dont les assises
inférieures sont représentées par les bancs plus rapprochés des argiles.
XV. 2
- AMILES HUIOLÉES HE TBBCIS.
La disposition générale des couches dea deux cotés des argiles
peut être représentée par le diagramme ci-joint :
m
; F E
A. Argiles bariolées.
B. Nùocomien .
C. Car en ionien.
D. Provencien.
0
0
E. Campanien m 07e a.
F. Campa nie D supérieur
G. Garuuiiiien.
Le passage du Carentonien de la Cabe aux calcaires bleus des car-
rières de la Grande-Roque n'est pas visible, de sorte qu'on ne peut
se rendre compte de l'existence des niveaux intermédiaires qui les
séparent.
En s'avançant à l'E. la première roche apparente, après une an-
cienne carrière abandonnée et recouverte par les éboulis (carrière
des Mottes), est visible dans la carrière de Hontarède : à partir de ce
point on peut observer, dans les exploitations dont elles ont été
l'objet, la succession des couches crétacées dans l'ordre suivant :
1* Hontarède: calcaire blanc, dur, avec veines glauconieuses, irré-
gulièrement distribuées : nombreux silex violacés, cariés, avec spon-
giaires : c'est évidemment la continuation du dépôt attaqué sous le
moulin de Tercis et que nous avons reconnu dépendre du Campanien
moyen : Hontarède en représente le couronnement : j'y ai
recueilli :
Baculitet anceps, Lk.
Exugyra laciniata, d'Orb.
Janira quadricoitata, d'Orb.
RhijnchoneUa Eudcsi, Coq.
«A. defoi-mis, d'Orb.
Astéries.
Tereèraiula lemiglobosa, Sow.
Ananchytes vulgaria, Breyn.,
de grande (aille.
Cidaris itibvesiculasa, d'Orb.
CM.
2° Ancienne carrière abandonnée, passant à la carrière 0° 3, ci-
après (Grande carrière). Calcaire blanchâtre, gélif.
Ostrvea vesicuiarii, Lk.
Bxogyru laciniata, d'Orb.
Pectrn cretoiut, Dafr.
Holaiter Bouillei, Coll.
Cjf elaiitr integer.Gou.
Terebratula Nauclasi, Coi).
1886.
ARNAUD. — ARGILES BARIOLÉES DE TERCIS.
19
3° Grande carrière ; calcaire bleu, sans silex, exploité à la poudre
pour la fabrication delà chaux hydraulique, quelques pyrites: c'est
à partir de ce point que les Céphalopodes et les Echinodermes pren-
nent leur plus grand développement :
Baculites anceps, Lk.
Baculites distans, Aro.
Heteroceras polyplocum, d'Orb.
Ancyloceras pseudocu*matumt d'Orb.
Hamites, s p.
Ammonites lewesiensis, Sow.
Am. neubergicus, Schl.
Am. nov. sp.
Turrilites Archiaci, d'Orb.
Sautilus Dekayi, Morton.
Ostrœa vesicularis, Lk.
Pectcn cretosus, Defr.
Spondylus spinosus, Desh.
Inoceramus reyularis, d'Orb.
Lima maxima, d'Arch.
Micraster aturicus, Heb.
M. corcolumbarium, Det.
Ananchytes Beaumonti, Bayan,
Sale nia llcberti, Go M.
Cyphosoma corollarc, Ag.
4* Partie anciennement exploitée de la môme carrière avec mêmes
Céphalopodes et Ostrœa vesicularis : les échinides ont cédé la place à :
Ananchytes conoïdœa, d'Orb., sommet arrondi et Cranta parisiensis,
Defr.
5* Calcaire plus dur, avec petits silex cornus, en bancs réguliers
espacés d'environ un mètre, le plus souvent laiteux et opaques, quel-
quefois noirs au centre et empâtant des spongiaires silicifiés: couche
exploitée pour enrochements aux carrières d'Angoumé, sur la rive
droite de l'Adour : on n'y trouve guère qu'un ananchyte de taille
au-dessous de la moyenne, voisin de An. orbis, Cott, mais un peu
plus allongé et que je désigne sous le nom de :
An. reyularis, Am, avec
Crania parisiensis, Defr.
Au delà de cette carrière les couches sont masquées par la végéta-
tion jusqu'à la Pointe où Ton trouve les restes d'une grande exploi-
tation : mais des recherches faites de distance en distance et encore
visibles, quoique difficilement accessibles, permettent d'affirmer
Tidentitéde constitution et de faune de ces dépôts formés de calcaires
de plus en plus marneux à mesure qu'on s'éloigne de la Grande Car-
rière et caractérisés comme elle par l'abondance des Céphalopodes.
On peut d'ailleurs, sur la rive droite de l'Adour, contrôler l'exactitude
de cette affirmation en suivant, à partir du passage à niveau, le che-
min parallèle à la voie ferrée ; la formation y est entaillée jusqu'au
point où s'exploite la roche dure dont nous parlerons plus loin et
par laquelle débute le Garumnien.
6° La Pointe. Calcaire gris, gélif, sans silex, quelques pyrites ;
20 M. lliâUTJ- — AlfafLKS uudlOs »k nias. S nov.
passant 4 on calcaire schisteux, arts. lenticulaire, soin d'une marne
grise friable :
SpjWj.'i.) iç:\:jil!. l'est. Jn.Tfc.-iue-» i-c-r-njîs. Son.
l'ftnru fr.-*.:j-u. Lk. A. i. w . ï:*Tne ii«e.
.liun.-^fet .wfJrr, i»ï. — *:e- A. -. M brae «Mfeèe.
metai^j. S^stcmi» xXfner^u*
7' Marnes Terdltres, çUuconieu***. enipâsint des rcçnons cal-
caires solides:
8. A ce point se dresse, comme nn mur plongeant dans le lit du
fleuve, une assise de cinq à six mètres de puissance, formée d'un
calcaire dont nous avons déjà reconnu le faciès lilhologique dans
le Cénomanieu et le Turonien : calcaire blanc jaunâtre, d'un grain
serré, lithographique, extrêmement dur. tranchant delà manière la
plus frappante sur ceux qui l'ont précédé : utilisée comme le Céno-
manieu et le Turonien pour l'empierrement, cette roche ne livre sa
faune qu'a regret ; mais j'ai reconnu dans ses débris des échantil-
lons suffisamment conservés pour la caractériser:
Xautitus itenitur. Sohl. R\ji:\**e:Li voisine da Rh. Stjuenvr,
Anawhytrs wmiyhttu*. Lk. C*|.
Cgclastir pyrifwmit. Coll. Te rrtrvtuU, Toisine de T. incerta, Arn.
Et des Bricliivi«o4es.
C'est bien là le début du Garumnien.
Pour en suivre le développement, il faut, soit doubler en bateau
le cap formé par cette roche, soit reprendre, sous bois au-dessus des
carrières, le chemin du Bédat. On arrive ainsi aux carrières clas-
siques de cette localité.
Là, ou remarque qu'au delà du mur de la Grande-Roque, les assises
jusque-là verticales tendent à se renverser et s'infléchissent dans la
direction du fleuve.
On constate successivement :
0. Calcaire gris, piqué de glauconie, blanchissant et s'altérant à
l'air, solide au cœur de la roche où il est exploité à la poudre pour
moellon, avec quelques petits silex allongés : 7 mètres.
1-hrragnifînttn, Cott.
188H.
M. ARNAUD. — ARGILES BARIOLÉES DE TBRGIS.
21
10. Quatre bandes, deux d'argile grise, deux de calcaire gris
marneux avec taches ferrugineuses : 1 m. 80.
I sas ter aquitanicus. Des.
An. semiglobus, Lk.
11. Calcaire glauconieux, dur, grisâtre, avec nodules ferrugineux :
1 m. 30.
ïsaster aquitanicus,, Des.
Ananchytes se mig lotus, L k.
Micros ter tercensis, Gott.
Cyclaster pyriforniis, Cott.
Echinoconus tercensis, Cott.
Pentacrinus, sp.
Ostrœa vesicularis, Lk.
Cyphosoma pseudomagnificumt Cott.
12. Calcaire blanc grumeleux avec concrétions calcaires paraissant
formées d'algues calcarifères : 1 m. 50 à 2 mètres.
Echinoconus tercensis, Cott.
13. Calcaire blanc, grisâtre, en deux bancs : quelques silex.
14. Calcaire dur, d'un grain fin, blanc jaunâtre avec silex noirs :
puissance de ces deux couches : 8 m. environ.
C'est la dernière couche visible du terrain crétacé ; au delà de la
vallée, le tertiaire se montre seul dans le coteau.
L'ensemble des carrières crétacées de Tercis sur le bord de l'A-
dour peut ôtre représenté par le croquis ci-joint :
Fig. 2. Croquis des carrières ouvertes dans le Crétacé supérieur,
rive gauche de ÏAdour.
K
\f\r> *
4 S
Garomriiea
Campanien
!*• i •! SiZe.7>
supérieur Caaft.'roojrn
Parties hcisttos:
y 9
'Ai/
ftaiie irèsréêuii^en/lar^axr
Ebouhs.
Cettesérie se décompose naturellement en deux groupes : l'un
constitué par les couches de Hontarède à la Grande-Roque ; l'autre
par la Grande-Roque et les assises qui lui succèdent.
Le rapprochement des assises du premier groupe avec celles du
Crétacé des Charentes les classe dans le Campanien supérieur.
La Grande-Roque et les couches qui terminent la série appartien-
nent au Garumnien (Danien supérieur (1).
(1) Bull. Soc. Géol. S« série, T. VII. p. 78.
22
. ARNAUD. — ARGILES BAH 10 LE ES DB TERCIS.
Entre ces deux groupes se placeraient normalement lei bancs a
Bemijmeiates d'Audignon, s'ils existaient a Tercis : leur absence, sur
ce point, paraît démontrée, et fournit, en dehors des dislocations
produites après coup, une nouvelle preuve de l'irrégularité des dé-
pôts crétacés de la région ; on reconnaît, en effet, que le calcaire de
la Grande-Roque a commencé par délayer et s'assimiler la glanconie
de la couche précédente, avant de s'isoler et de donner naissance à
la roche homogène qu'il constitue.
Le Danien moyen h RemipneusUs et le Danien inférieur ont donc
fait défaut sur ce point.
En résumé, les niveaux crétacés se montrent aux environs de Ter.
cis dans l'ordre suivant :
A. Calcaire île Viuiiml:
Niiocomicn, d'Orb.
B. Calcaire de la Cabe :
Caren ionien, Coq.
<:û h oui ai lie ii, d'Orb.
C. Calcaires a, rudistes du
moulin de Barbe et de
Tercis :
Provencieti, Coq.
Turooien. d'Orb,
D. Calcaire sous le moulin
de Tercis :
Campanien, Coq.
zone
moyenne, partie
infë-
1
E. Calcaire de Hontarcde :
Campanien , Coq.
zone
F Sénonien, d'Orb.
moyenne, partie :
mpé-
i
F. Calcairebleu de la Gran-
1
de Carrière à la Poinle:
Campanien, Coq.
supérieure.
■o»
0. Couches de la Pointe
1 la lin de la série :
Garumnicn, Leym
Danien, Desor.
Si l'on rapproche de ce tableau le résultat des recherches de M.
Hébert dans l'arrondissement de Saint-Sever, on voit que les horizons
précédents sont complétés dans cette dernière région par :
1» Turonien moyen : zone à Radiolàet lumbricalii ;
2" Danien moyen : zone à Hemipneustes.
Les subdivisions créées par M. Coquand se trouvent ainsi toutes
représentées dans le département des Landes, à l'exception du Ligé-
rien et du Coniacien-Santonien qui attendent des découvertes ulté-
rieures pour combler les lacunes existant aujourd'hui.
4866. STANISLAS MEUNIER. — SUBSTANCE RÉSINEUSE 23
La Secrétaire dépose sur le Bureau la communication suivante de
M. Stanislas Meunier*
Paris, le 6 novembre 1886.
Examen dune substance résineuse recueillie à Luchon le 28 juillet
1885 à la suite d'un coup de foudre.
Note de M. Stanislas Meunier.
En m'envoyant récemment une série intéressante d'échantillons,
notre savant confrère, M. Maurice Gourdon, voulait bien m' écrire ce
qui suit :
« Le 28 juillet 1883, vers 1 heure 1/2 de l'après-midi, un homme
de Luchon, se trouvant à la sortie de Luchon sur la route deBigorre,
à 150 mètres après le pont de Mousquères, au lieu dit la Croix-de-
Paysas et au moment de l'orage qui grondait fortement, vit tomber la
foudre à vingt mètres de lui environ. Remis de la commotion
éprouvée, il vint par curiosité regarder l'effet produit par la foudre et
constater sur le mur longeant la route de la Croix-de-Paysas au pont
de Mousquères, sur les schistes et calcaires, des enduits de couleur
brune; certains arbres (érables) en avaient un enduit sur l'écorce.
» Prévenu par cet homme, j'allai le lendemain matin sur les lieux
et récoltai des spécimens d'écorce, de schiste et de calcaire portant
le même enduit brunâtre.
» Après le pont de Mousquères, j'ai inutilement cherché la trace
do passage du fluide électrique sur les schistes de la carrière immé-
diatement en face.
» Avant la chute delà foudre, le 28 juillet, je n'avais jamais rien
vu sur le mur et les arbres de la route et ces fulgurites me semblent
donc devoir dater de ce moment précis. »
J'ai soumis à une étude très attentive les enduits dont il s'agit et
dont, grâce à M. Gourdon, je possède plusieurs spécimens.
Ils sont en forme de gouttes et de couches minces translucides
brunâtres, à éclat vitreux et à texture bulleuse. Au lieu de varier avec
la substance qui les supporte comme les vrais fulgurites, qui n'en
sont comme on sait que des produits de fusion, ils restent iden-
tiques à eux-mêmes sur les schistes, sur les calcaires et même
sur les êcorces d'arbres.
A première vue, il est manifeste que ces substrata n'ont pas subi
d'élévation notable de température et Tétonnement augmente encore
quand on s'aperçoit que les gouttelettes et les enduits, loin d'être en
un verre dur, se laissent rayer à l'ongle et se pulvérisent sous une
pression très faible. Par la simple friction, ils se ramollissent ; une
24
STANISLAS MEUNIER. — SUBSTANCE RESINEUSE.
bougie les enflamme et dégage une odeur résineuse et beaucoup de
fumée. La matière, chauffés dans un tube fermé sur la lampe à alcool,
distille et laisse un résidu charbonneux considérable ; il se condense
en même temps une eau acide, de fines gouttelettes incolores, dont
une partie cristallise par refroidissement, et de la résine blonde très
analogue d'aspect à la matière primitive. Elle est, surtout à chaud,
Boluble dans l'alcool d'où l'eau la précipite. Une analyse élémentaire
y a trouvé :
Carbonet .... 77 09
Oxygène 12 11
Hydrogène. ... 10 80
100 00
C'est-à-dire des résultats très voisins de ceux qui concernent la
colophane.
D'un autre coté, l'examen des échantillons conduite l'opinion qu'il
s'agit bien réellement d'un apport effectué parle météore.
Sur les schistes, l'enduit est en couches très minces, continues par-
fois sur plusieurs centimètres, brunâtre, souvent noirâtre très
brillant; il a pénétré en quelques points de plusieurs millimètres
dans les joints de la roche. Il arrive que cette matière offre une appa-
rence fibreuse très remarquable. On peut, à la pince, en arracher des
filaments qui donnent l'idée de poils et de cheveux ; mais, chauffés
but une lame de platine , ils braient sans répandre l'odeur de corne
d'une manière sensible et les irrégularités, telles que nodosités, qu'ils
offrent sur leur longueur, montrent qu'ils consistent en résine sim-
plement filée. A la surface de certains fragments schisteux l'enduit
est tout a fait discontinu et m Onu-. p;u place, réduit a l'état de
1886. STANISLAS MEUNIER. — SUBSTANCE RÉSINEUSE. 25
leur faire perdre l'apparence qu'ils ont sur des points non recou-
verts par l'enduit.
Dans tous les cas, celui-ci présente des bulles très petites et, à sa
surface, font saillie des fibres entrecroisées. Ces fibres dessinent un
réseau qui n'est pas sans analogie extérieure avec celui que montre
la croûte de diverses météorites et spécialement des eukrites. Il
paraît même que les fibres ne sont pas simplement à la surface mais
qu'elles existent dans la masse de la substance car, ayant mis à dis-
soudre dans l'alcool une lamelle de résine prise sur un schiste et pré-
sentant une parfaite homogénéité apparente, j'y ai vu se révéler des
baguettes et des aiguilles qui se sont dissoutes à leur tour.
Le résidu remarquablement abondant de cette dissolution, offre à
l'examen microscopique une identité parfaite avec les poussières at-
mosphériques si bien connues maintenant. On y voit des fragments
organiques variés : fibrilles végétales, paquets de cellules dont quel-
ques-unes chargées de chlorophylle, débris d'animalcules, poils,
grains minéraux, les uns hyalins, offrant parfois des formes cristal-
lines, les autres opaques et arrondis comme les corpuscules ferru-
gineux des sédiments neigeux par exemple, etc. Ce sont évidemment
des granules agglutinés par la résine au moment où elle était fluide et
qui n'ont pas nécessairement la même origine qu'elle.
Quant à celle-ci, il se pourrait que, loin d'être absolument nouvelle,
elle fut simplement le premier échantillon conservé d'une matière
déjà entrevue dans une série de circonstances. La plus nette est peut-
être celle que mentionne Robert Boyle (1) et qu'Arago n'a pas man-
qué de citer dans sa Noticesur le tonnerre (2) : Le 21 juillet 1G81, vers
3 heures de l'après-midi, le vaisseau Albermarl naviguant à 100 lieues
du cap God, fut assailli par un orage. Un coup de foudre fut suivi de
la chute, dans la chaloupe même suspendue à la poupe du bâtiment,
d'une matière bitumineuse répandant l'odeur de la poudre à canon et
qui se consuma complètement bien qu'on essaya de l'éteindre avec de
l'eau ou de la projeter dehors au moyen de bâtons : « A bituminous
mat ter smelling like gunpowdvr and continuing to burn till it was wholly
consurrid\ they cou'd not extinguish it by ivater and attempting to dissi-
pate it with sticks ».
Un autre exemple du plus haut intérêt a été récemment rappelé à
cette occasion par un des plus savants membres de l'Académie des
sciences, M. Trecul (3). Le 25 août 1880, pendant un orage avec ton-
nerre et éclairs, cet observateur vit en plein jour sortir d'un nuage
(1) The philosophical Works of the honourablo. H. Boyle, esq., t. III, p. 32, 1723.
(2) Œuvres complètes de François Arago, t. IV, p. 220.
(3) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. CIII, p. 848, nov. 1886.
26 STANISLAS MEUNIER. — SUBSTAHCE HÉS1NKCSE. 8 SOT.
sombre un corps lumineux, très brillant, légèrement jaune presque
blauc, de forme un peu allongée avec les deux bouts brièvement
■atténués en cônes. Ce corps ne Tut visible que pendant quelques ins-
tants; il disparut en paraissant rentrer dans le nuage; mais en se
retirant il abandonna une petite quantité de sasubstanceyui tomba
verticalement comme un corps grave, comme si elle eût été sous la seule
influence de la pesanteur. Le petit corps tombant se divisa pendant
sa chute et s'éteignit bientôt après lorsqu'il était sur le point d'at-
teindre le baut de l'écran formé par les maisons.
Dans un grand nombre de cas de tonnerre en boule, on a noté de
même la présence de substances brûlant plus ou moins lente-
ment (1) et répandant l'odeur du soufre, de la résine, du bitume et
parfois dégageant une fumée noire (2). La suie conservée par l'un
des morceaux de marbre de Luchon montre qu'ici également il y a
eu combustion ; une cause fortuite, sans doute très rare, l'a éteinte
avant la disparition de toute la masse.
Il faut même ajouter que dans le fait mentionné par Boyle, la
liaison avec le tonnerre semble établie par la désaimantation de la
boussole qui accompagna le phénomène. Aussi dans le mémoire cité
plus haut, M. Trécul a-t-il pu dire : « Il peut donc exister dans cer-
tains nuages orageux une matière en fusion, incandescente, qui
peut tomber sur le sol en se divisant dans l'atmosphère qu'elle
traverse. Quoique dans le cas dont il s'agit ici, la chute du corps
n'ait pas été accompagnée de bruit de tonnerre, il me semble que le
fait que je viens de rappeler peut être rapproché de celui qui fut
signalé par un habitant de Luchon, et qu'il est bien probable que la
matière résineuse si bien étudiée par M. Stanislas Meunier, provient
1886. SACCO. — LE FOSSANIEN, NOUVEL ÉTAGE PLIOCÈNE. 27
sol de substances plus ou moins visqueuses, poisseuses, qui figu-
rent seulement dans les catalogues mais qu'on chercherait en vain
dans les collections. Ce ne sérail pas la première fois que des corps
météoritiques auraient été d'abord considères comme dérivant delà
foudre; tous ont jadis porté le nom expressif de Ceraunia.
Dans tous les cas et quelle que soit la solution définitivement ré-
servée à cette question, la substance résineuse recueillie à Luchon
pendant l'orage du 28 juillet 1885 paraît mériter d'être conservée
comme un objet d'un intérêt exceptionnel.
Le Secrétaire présente la communication suivante de M. Sacco.
Le Fossanien
nouvel étage du Pliocène d'Italie
par M. F. Sacco.
Depuis quelques années que je m'occupe spécialement de l'étude
des terrains tertiaires de l'Italie septentrionale, j'ai toujours trouvé
non seulement utile mais absolument nécessaire d'abandonner les
anciennes divisions (Eocène, Miocène et Pliocène) de Lyeli et d'a-
dopter à leur place les subdivisions ultérieurement proposées par les
géologues modernes, surtout par Ch. Mayer-Eymar; en elfet, d'après
mes études sur le terrain, j'ai vu ces derniers correspondre non
à de simples faciès locaux, mais à de véritables horizons géologiques
se suivant pendant des centaines de kilomètres soit avec le môme
faciès, soit avec des faciès un peu variés.
Ceci pour les divisions générales. Quant à plusieurs des subdivi-
sions plus détaillées proposées par le môme géologue pour les ter-
rains tertiaires, quoiqu'elles présentent une importance locale, je ne
crois pas possible de les admettre comme de véritables étages soit à
cause de leur manque d'importance, en général, soit par suite de
leur caractère trop peu tranché, soit enfin parce qu'elles ont été sug-
gérées par des phénomènes locaux.
Mais si, comme je viens de le dire, à la suite d'études détaillées
que je poursuis sur le terrain, dans l'Italie septentrionale, je ne crois
pas acceptables quelques-unes des subdivisions secondaires propo-
sées par Mayer pour les terrains tertiaires, par contre, j'ai constaté
l'existence dans l'examen des terrains pliocènes supérieurs qui cons-
tituent une part si importante du tertiaire italien, d'un horizon tout
à fait spécial tant par ses caractères paléontologiques que par sa
nature lithologique; cet horizon n'a pas été encore indiqué d'une
façon spéciale par les géologues et, par son importance en exten-
28 SACCO. — LE FOSSANIEN, NOUVEL ÉTAGE PLIOCÈNE. 8 IlOV.
sion et en puissance, doit constituer, à mou avis, un étage spécial
qui vient ainsi compléter la magnifique série des étages tertiaires
d'Italie, et principalement de l'Italie septentrionale.
Je suis d'ailleurs obligé d'établir cet étage nouveau puisque,
dans les cartes géologiques à grande échelle, dont j'ai commencé la
publication pour les terrains tertiaires du Piémont, j'ai cru néces-
saire de distinguer avec une nuance et un nom particuliers, cet
horizon que je me propose de décrire ici.
Jusqu'à présent les terrains pliocenes d'Italie ont été généralement
divisés, comme on le sait, en un horizon inférieur ou Plaisantien
presque toujours de mer profonde et en un horizon supérieur
ou As tien de mer moins profonde ; on voit souvent superposés à
YAstien des dépôts lacustres — fluviaux (considérés comme plioce-
nes par quelques-uns et comme quaternaires par quelques autres)
qui ont reçu le nom de Villa franchien, ou de Pleislocène, de Cro-
mérien, ou û'Alluvions pliocenes, etc. ; enfin sur ces derniers dépots
on voit se développer les véritables terrains quaternaires.
Or, quand j'ai commencé l'étude détaillée du Pliocène dans le
Piémont et principalement dans la vallée de la Stura de Cuneo, j'ai
pu déjà constater que dans les environs de la ville de Fossano,
où se fait le passage entre les sables jaunes marins de YAstien et
les dépôts lacustres — fluviaux du Viltafranchien, existait un horizon
assez puissant, constitué par des sables gris-jaunâtres passant à des
lits sablonneux et à des marnes argileuses également gris-jaunâtres
avec des fossiles appartenant exclusivement aux genres Ostrea, Ba-
lanus, Cardium et Ceritkium, etc.
Naturellement je crus d'abord à un fait local ou seulement à un
simple horizon de partage qui, quoique ayaut une certaine extension
(puisque je n'ai pu le constater partout entre Titien et le Villafranchien
dans la vallée de la Stura de Cuneo) n'aurait pas eu, cependant,
une importance pour le Pliocène en général; par conséquent
je le compris pour la plus grande partie dans YAstien dans le
Mémoire (1) que je publiai sur la géologie de celte vallée, tout en
indiquant ces dépôts spéciaux d'origine littorale et saumâtre. Dans la
suite, cependant, à mesure que j'étendais mes études dans les autres
parties du Piémont, je voyais cet horizon spécial acquérir toujours
plus de puissance et d'extension. Souvent il s'individualisait mieux et
se séparait plus facilement des sables jaunes marins du véritable
(i) F. Sacco. La valle délia Stura di Cuneo dal ponte dell'Olla a Bra e Che-
raseu. {Atti Soc. itat. di Scienze Nat., vol. XXIX, IBM.)
1886. SACCO. — LE FOSSANIEN, NOUVEL ÉTAGE PLIOCÈNE. 29
Aslien que des dépôts supérieurs marneux et sablonneux du Villa»
franchien.
Ainsi, j'eus l'occasion de voir cet horizon à faciès saumâtre prendre
un grand développement dans les collines de Bra, de Pocapaglia, de
Sommariva Perno, de Baldissero d'Alba, de Montaldo Roero, de
Monteu Roero, de San Stefano Roero, de Monta, etc., et puis, vers
Asti, se rétrécir de nouveau peu à peu et se réduire à des bancs de
peu d'épaisseur.
Ces bancs servent à séparer VAstien des dépôts superposés du
Villa franchien, jusqu'à ce que, dans plusieurs régions, ce dernier ter-
rain faisant défaut, on voit les graviers et les sables de l'horizon
en question couronner les collines sablonneuses de l'As tien, se
perdant enfin à leur tour, vers le Nord et vers le Sud, à une certaine
distance des dépôts villa franchiens.
Puis, à l'est des collines d'Asti où le Villafranchien redevient plus
puissant, reparaît encore ce même horizon, avec son faciès et ses
fossiles caractéristiques. Il s'épaissit graduellement vers Felizzano,
Annone, Quattordio, Maszio, Incisa-Belbo, Gastelnuovo-Belbo, etc.,
parvient à acquérir une très grande puissance près de Mombaruzzo
et Cassine, pour s'amoindrir de nouveau vers Gastelnuovo, Bormida,
Gapriata d'Orba, etc. Près de Tassarolo, il se perd complètement et
n'apparaît plus que par bandes de peu d'importance près de Villa-
vernia.
Je viens d'indiquer, sommairement, le développement notable
(environ 150 kilomètres ) de cet horizon spécial dans le Piémont, où
j'ai pu Tétudier très minutieusement.
Mais si nous observons les dépôts pliocènes en dehors du Piémont,
nous trouvons souvent, dans la partie supérieure de VAstien, des lits
de sable et de gravier avec des fossiles saumâtres et littoraux qui,
ne pouvant se confondre avec VAstien typique, ne peuvent non
plus être attribués à l'étage Villafranchien qui doit, je pense, repré-
senter spécialement les dépôts lacustres et fluviaux du Pliocène su-
périeur.
Or, si dans les terrains pliocènes supérieurs de l'Italie en général,
et du Piémont en particulier, nous trouvons un horizon spécial qui,
tout en se liant étroitement, supérieurement au Villafranchien et
inférieurement à VAstien, se distingue cependant assez bien de l'un
et de l'autre, soit par les fossiles, soit par sa nature même, je crois
opportun de l'individualiser et d'en constituer un sous-étage spécial.
Je propose le nom de Fossanien pour ce sous-étage, d'après la ville de
Fossano où j'ai pu, pour la première fois l'étudier et le reconnaître,
30 SACCO. — LE FOSSAHIEIf, NOUVBL ÉTAGE l'LIOCÉSK. 8 nOV.
et où il se présente assez fossilifère, typique, et aisément observable,
surtout dans les gorges profondes du torrent Yeglia.
L'on m'objectera peut-être qu'il n'est pas opportun d'établir un
nouveau sons-étage pour un horizon qui, tout en étant généralement
assez développé, vient pourtant à manquer de temps a autre, de sorte
que l'on pourrait plutôt le renfermer dans la série des phénomènes
locaux. Je dois pourtant faire observer, à cet égard, qu'avant tout, je
n'entends pas généraliser ce sous-étage pour le Pliocène de tous les
pays, mais spécialement pour le Pliocène italien subapennin.
J'ajouterai que presque tous les étages tertiaires de Mayer (comme
d'ailleurs, presque tous les étages géologiques), même très déve-
loppés dans certaines régions, se réduisent et souvent même dispa-
raissent dans les régions voisines, pour reparaître peu après, sans
que ces différences locales rendent ces étages inacceptables.
Pour ne citer qu'un exemple de terrains qui, sous certains rap-
ports, ressemblent au Fotsanien, je puis indiquer le Meainien,
dépôt en général également saumfltre et littoral. Dans certaines
régions, il se développe énormément, de manière à dépasser de
beaucoup cent mètres d'épaisseur et, dans des régions peu éloignées,
il se réduit à quelques mètres ou disparaît môme complètement
pour reparaître peu après. Gela provient non seulement des oscilla-
tions locales du sol, mais principalement de la distribution des cou-
rants d'eau qui venaient déboucher dans les lagunes messiniennes
et qui, par le transport des sables, des graviers et des cail-
loux, amoncelèrent dans .certains points des dépôts puissants,
tandis qu'en même temps, dans des points peu éloignés, il se dé-
posait seulement quelques mètres de marnes, dans des eaux Iran-
1886. SACGO. — LB FOSSANIEN, NOUVEL ÉTAGE PLIOCÈNE. 31
base septentrionale des Langhe, entre Canale et Mombercelli sont
dues au défaut de cours d'eau importants qui, à l'époque pliocène,
aussi bien qu'actuellement (exception faite du Tanaro qui a changé
son cours), descendaient vers ces régions.
Des exemples pareils à ceux que je viens d'indiquer pour le Pié-
mont pourraient être signalés par centaines au pied des Apennins
où se développe le Pliocène, puisque le faciès fossanien se présente
presque toujours là où des fleuves puissants, descendant de l'Apen-
nin, venaient déboucher dans la mer pliocène.
Dans certaines régions cependant, l'absence du Fossanien à la
partie supérieure du Pliocène ne provient pas de l'absence de puis-
sants cours d'eau pliocènes, comme je viens de le dire, mais du fait
contraire ou bien du voisinage des dépôts pliocènes au pied des
Alpes, d'où descendaient des courants énormes, ou bien encore
d'un soulèvement local plus puissant.
Dans les deux premiers cas, l'on comprend aisément comment, pen-
dant le retrait graduel de la mer dans la seconde moitié de l'époque
pliocène, époque à laquelle il y avait des fleuves très puissants (par
suite du voisinage des Alpes ou à cause de la réunion des eaux sui-
vant des directions spéciales), les terrains sablonneux marins de
YAstien ont dû être recouverts directement par les dépôts lacustres-
fluviaux du Villafranchien sans qu'une période lagunaire ait pu se
constituer et sans que les dépôts saumâtres ou littoraux du Fossa-
nien pussent, par conséquent, se former.
Ce fait, nous l'observons très bien soit dans les environs de Mo-
rozzo, dans le haut Piémont, à cause des eaux du Gesso et du
Pesio, soit dans les environs de Novi Ligure, Villavernia, etc., à
cause des cours d'eau de la Scrivia. On constate même dans ces
deux régions où le grand développement du Villafranchien em-
pêcha non seulement la formation du Fossanien, mais encore de
YAstien marin. On voit donc en ces points le Villafranchien reposer
directement sur le Plaisantien.
Dans le troisième cas, il est facile de comprendre comment là où
vers la fin de l'âge pliocène, eut lieu un rapide soulèvement, les
régions occupées auparavant par la mer astienne se changèrent en
peu de temps en régions lacunaires, entrecoupées par des cours
d'eau irréguliers qui formèrent les dépôts villa franchiens sans qu'il
se put constituer la phase moyenne de maremmes qui, ailleurs, fut
Forigine des dépôts fossaniens.
De toute manière, le Fossanien, qui, sous certains rapports, sur-
tout par son absence dans quelques régions, semblerait seulement
un dépôt local, apparaît comme un horizon assez constant, et digne,
32 SACCO. — LE POSSANIBH, NOUVEL ÉTAGE PLIOCÈNE 8 DOV.
par conséquent, de constituer un sous-étage dans la série des terrains
pliocènes, du moios en Italie.
Pour avoir une idée plus claire de cet étage, nous indiquerons
graphiquement la position du Fossankn par rapport aux dépôts
supérieurs et inférieurs, en passant graduellement (de a k b) des
régions qui, dans la seconde moitié de l'époque pliocène, étaient
plus éloignées du débouché des cours d'eau, à celles qu'arrosaient
des fleuves importants ou qui subirent un soulèvement plus rapide à
la fin de la période p faisan tienne.
Ayant établi ainsi le sous-étage Fostanien, il est nécessaire de
donner les caractères lithologiques et paléontologiques qui le dis-
tinguent avec un peu plus de précision que je ne l'ai encore fait jus-
qu'ici.
Comme les terrains tertiaires constituant le Fossanien sont tou-
jours des dépôts littoraux ou lagunaires, leur nature varie un peu
d'une région à l'autre, selon les circonstances multiples dans les-
quelles ils se formèrent.
Sans entrer dans un examen local détaillé qui serait trop long et
4886. SACCO. — LE FOSSANIEN, NOUVEL ÉTAGE PLIOCÈNE. 33
L* ensemble des bancs indiqués dans le n° 1 est évidemment une
formation littorale produite sous l'influence du mouvement des
ondes. Sa puissance varie beaucoup selon la durée de la pbase dans
laquelle ces couches se sont formées et selon la quantité des maté-
riaux transportés par les courants terrestres ou par les courants
marins ; souvent, c'est dans ces bancs qu'on observe le mélange de
fossiles de littoral plus ou moins remaniés avec des fossiles terrestres
transportés par les courants.
Les couches désignées sous le n°2, indiquent un plus grand soulè-
vement du fond de la mer et par conséquent un plus grand voisinage
de la côte. Nous y notons la disparition de presque tous les animaux
marins, excepté ceux qui peuvent vivre dans de l'eau un peu sau-
mâtre ; on y trouve souvent des bancs plus ou moins étendus
d'huîtres, quelquefois mêlées ou même adhérentes à des restes
d'animaux terrestres, qui ont été transportés par des courants terres-
tres ou qui ont été rejetés sur la plage par les ondes marines.
Les bancs n° 3, atteignent quelquefois une grande puissance,
d'autres fois, au contraire, ils sont très réduits ou bien manquent com-
plètement. Us sont caractérisés soit par leurs nuances bigarrées, soit
par leur composition argileuse. Leur nature, et les huîtres très rares
qu'on y rencontre quelquefois, nous indiquent qu'ils se sont déposés
dans des régions qui, à cause du soulèvement graduel des continents,
se sont changées en lagunes, plus ou moins grandes, communiquant
plus ou moins largement avec la mer. Elles étaient en général sépa-
rées les unes des autres, très irrégulières et souvent sujettes à des
changements notables dans la forme et dans la proportion d'eau
salée. On y trouve très rarement des restes d'animaux terrestres.
Dans les bancs n° 4, nous n'avons que des dépôts de passage qui
nous indiquent l'avancement rapide des courants terrestres sur
les marécages pliocènes, la disparition de toute vie marine et le com-
blement graduel du marécage même par les dépôts fluviaux.
Le banc, assez constant, désigné sous le n° 5, sert de terme de
passage entre le Fossanien et le Villa f ranch ien. Dans certaines ré-
gions ce banc prend l'aspect d'un véritable delta sous-marin et nous
indique que, vers la fin de l'époque pliocène, probablement à cause
d'une précipitation atmosphérique prolongée, les courants conti-
nentaux prirent un développement extraordinaire, comblant ainsi,
presque subitement, avec leurs alluvions de graviers et de cailloux,
les marécages qui existaient encore, et substituant définitivement
un régime continental à la vie marine.
Mais si le schéma général du Fossanien se constitue de cette ma-
nière dans les régions où la série des couches qui le composent est
XV 3
34 SACCO. — LE FOSSAKIBH, NOUVKL ÉTAGE PLIOCÈNE. 8 DOT.
plus complète et mieux divisible (comme entre Monta et Ceresole
d'Alba dans le haut Piémont), par contre, ailleurs, même lorsqu'il
est puissamment développé, la disposition et la relation des bancs
indiqués se présente différemment.
Où cet étage est presque exclusivement représenté par des dépôts
de graviers et de cailloux jaunâtres, comme prés de Mombarruio
dans l'As tien, ou bien encore il se présente en grande partie cons-
titué de marnes argileuses bigarrées, c'est-à-dire de dépôts tran-
quilles de marécages. Quand le Fvtsanien est très réduit, il est
presque uniquement représenté par de minces couches de graviers
jaunâtres qui se rattachent inférieu rement aux sables de VAstien et
se trouvent presque directement sous les marnes argileuses jaune-ver-
dltre du Villafranchien.
Quant aux caractères paléontologiques du Fossanien, ils sont natu-
rellement quelque peu différents dans les diverses localités selon
les dépôts qui le constituent : mais, me rapportant en général à la
coupe que je viens d'indiquer comme typique, nous pouvons faire les
observations suivantes :
En général, on trouve dans les bancs, I, superposés directement
à Y As tien typique, la plus grande quantité des fossiles du Fossanien.
C'est justement dans ces dépôts de plage que s'enfouissaient beau-
coup de reste de Mollusques marins qui, ou vivaient près du littoral,
ou venaient transportés des bas-fonds voisins par les courants ma-
rins et abandonnés sur la plage. En général, cependant, il s'agit de
coquilles assez corrodées ou cassées qui indiquent le ballottement
subi par elles avant leur enfouissement.
Parmi les formes les plus communes dans ces couches, info-
1886. SACCO, n- W ft)$SANIEV, NOUVEL ËTAftS PUOGÊNB. jtf
Outre pes Mollusques, on trouve assez souvent des restes de Balgr
Ridées, appartenant spécialement au Balanus stellaris, Br. et Balanus
$ulcatus% Brug.» ainsi que quelques restes de Vertébrés marins qui,
Après 4e long remaniements! furent jetés et abandonnés sur le lit-
toral de U mer pliocène au commencement de la période fouanienne.
11 faut enfin remarquer que, bien que des restes assez rares de Ver-
tébrés terrestres se trouvent parfois môme dans les sables de V As tien
marin typique, U est cependant beaucoup plus commun de trouver
des restes de gros Mammifères terrestres, comme : Mastodon arr
vernensis, M. Borsorti, Elephas méridionale, Rhinocéros, Hippopotames
§tc, dans ce premier banc du Fossanien, avec les fossiles marins eir
dessus indiqués.
Je dois noter à ce propos que le prof. fi. Gastaldi et d'autres géor
logues ont expliqué ce mélange de fossiles marins un peu remaniés
avec des fossiles terrestres, en supposant que les fleuves qui trans-
portaient les restes des gros Mammifères terrestres, courant sur les
sables marins fossilifères de V As tien déjà émergés, les érodant et
remaniant leurs fossiles, ont déposés à une certaine distance les fos-
siles terrestres irrégulièrement mélangés avec les restes marins.
J'explique pour ma part différemment ce fait; je suppose que des
restes de Mollusques marins, ayant vécu dans le voisinage et plus oi|
moins ballottés par les eaux, venaient se déposer près du littoral plio*
cène. Là venaient aussi quelquefois se déposer, abandonnés par les
courants marins et battus par les ondes, les restes de gros Mammi-
fères transportés par quelque fleuve. Pour prouver la vérité de celtç
explication il suffit de rappeler qu'on a déjà trouvé dans cet horizon
des dents de Mastodontes auxquels adhéraient des huîtres.
Dans la réunion des bancs désignés sous le n° 2 on constate l'ab-
sence de presque tous les fossiles marins ; mais il s'y trouve pourtant
encore en abondance les bancs é'Ostrea eduïus, Linn., var., avec quel-
ques de Balanus stellaris Br. et des restes assez fréquents de gros
Mammifères terrestres.
Dans les couches 3, les restes organiques sont peu nombreux et
limités à quelques rares exemplaires d'Ostria edulis, Linn. ; les cou-
rants terrestres arrivaient rarement à transporter dans ces maré-
cages fossaniens les restes organiques qui, en général, étaient obli-
gés de se déposer auparavant.
Par contre dans les bancs désignés sous le n° 4, les fossiles marins
manquent complètement; mais on y trouve parfois des restes d'ani-
maux ou de plantes terrestres, souvent transformés en limonite ou en
silex. Ces restes manquent presque partout dans le dépôt torrentiel
du n° 5, sur lequel enfin reposent les terrains d'origine fluvio-lacustre
36 SALVADOR CALDEROM. — ÉTUDES DE PHYSIQUE GÉOLOGIQUE. 8 DOT.
du Villafranchien avec des fossiles terrestres et lacustres abondants.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce terrain Fotsanien mais il
me suffit actuellement d'en avoir tracé les lignes générales et tes
principaux caractères lithologiques et paléonlologiques, me réservant
par la suite d'y faire des études particulières, surtout par rapport à
la région piém on taise.
J'espère cependant que, même avec cette description sommaire,
les géologues voudront accepter ce nouveau sous-étage, ce qui
facilitera la description des terrains pliocènes supérieurs.
Quand cet horizon de marécage sera indiqué également sur les cartes
géologiques à grande échelle, il fera comprendre, au premier coup
d'œil, les conditions dans lesquelles se trouvaient les diverses ré-
gions subapennines à la fin de l'époque pliocène et le développement
des courants continentaux qui venaient déboucher dans la mer de
cette époque.
Pour résumer ce que je viens de dire, je crois nécessaire de pré-
senter dans le tableau suivant la série complète des terrains plio-
cènes de l'Italie.
'li;iLl:.UNS QL'ATKHXAIIŒS
1886. SALVADOR CALDERON. — ÉTUDES DE PHYSIQUE GÉOLOGIQUE. 37
diés ou dispersés dans la météorologie, la physique et la géologie
dynamique; cet ensemble correspondrait à la physique géologique.
A cette branche, qui serait peut-être tout aussi importante que la chi-
mie géologique, déjà fort développée, incomberait la recherche d'une
foule de manifestations particulières du dynamisme terrestre, en ou-
tre des grandes questions qui forment le trait d'union entre la météo-
rologie et la géologie.
Je vais résumer ici certains problèmes dont j'ai tenté l'explication
et, bien que quelques-uns aient été publiés comme notes isolées dans
différentes revues, je crois que leur ensemble pourrait servir à mon-
trer le but de ce que j'appelle la physique géologique.
Bufadbros. — Sous ce nom, on connaît aux iles Canaries un phé-
nomène curieux, peu étudié et encore mal expliqué. Viera y Glavijo,
dans son Diccionario de Historia natural de las islas Canarias, le décrit
en ces termes :
ce Bufadero. {Mugitus maris salientis). Nom que l'on donne dans nos
îles à certains jets d'eau de mer dans quelques ravins qui les entou-
rent. Ce jeu de la nature est dû à certaines cavernes dont le toit pré-
sente une ouverture ; quand les vagues y pénètrent avec violence et
en remplissent toute rentrée, l'air comprimé déploie, un moment
après, toute son élasticité et lance, par la dite ouverture, avec un
mugissement terrible (bufido) un superbe jet d'eau, pulvérisée en
grande partie. Cet admirable jet, répété à chaque coup de mer et
coloré parfois, par le soleil, de couleurs irisées, présente un spectacle
magnifique.
» Les bufaderos les plus nombreux et les plus connus sont : celui
qui existe entre le rivage de Santa-Cruz et la vallée de San-Andrés;
celui de l'endroit nommé Los Silos; tous deux àTénériffe; et celui
qui est près Melenera sur la côte de Telde, à Canada. »
J'ai eu l'occasion d'observer d'autres bufaderos sur quelques autres
points de la côte, pendant mon séjour aux îles Canaries et je n'ai
pas trouvé satisfaisante l'explication précédente de ce phénomène
(l'unique à ma connaissance). J'ai expliqué le mécanisme du bufadero
par le même principe que celui sur lequel repose l'appareil nommé
bélier hydraulique (1). En effet, la première partie de la vague, heur-
tant la paroi de fond de la grotte, est suivie d'une autre qui vient
la comprimer rapidement avec violence. D'après le principe de
Pascal, elle doit transmettre, en reculant, cette pression avec égalité,
dans toutes les directions sur des surfaces égales, mais les masses
(1) Anal, de la Soc. espaû. de Hisl. nat., t. IV. 1875. (Note dans les Comptes
rendus}.
38 SALVADOR GALoenon. -1 êtudbSde physique séolooiqob. 8 nov,
liquides sujettes & cas pressions, ne pouvant pas reculer par suite
de l'entrée dans la caverne de nouvelles lames, doivent se précipiter
avec violence par l'orifice supérieur de le grotte. C'est ainsi qui
s'élève, à intervalles réguliers et quelques moments après l'entrée
de la vague duns la caverne, le magnifique jet qui ressemble de loin
à an geyser» par son aspect, sa périodicité et le nuage d'eau pulvé*
risée qui l'entoure.
Ge phénomène est en rapport avec la nature et la structure des
roches volcaniques, et surtout basaltiques, dans lesquelles la grotte
est creusée, parce qu'il faut que ses surraces soient tout à fait unies,
surtout dans la paroi postérieure. Voilà pourquoi les bufaderot sont si
caractéristiques de ces Iles dont les puissantes falaises se laissent
polir d'une façon parfaite.
Circulation Des éléments h m éra logique s sur les côtes des Iles
Canaries. — Une des questions les plus importantes concernant la
physique géologique est celle de la circulation des éléments mobiles
de la surface du globe, tant des vapeurs et des liquides que des soli*
des (poussières et sables). Mais la doctrine de la circulation terrestre
étant partagée entre la météorologie el la géologie n'est pas encore
bien établie.
Un exemple des rapports entre Ces différentes circulations est celui
que je vais exposer.
On sait depuis longtemps que la décomposition des roches conti-
nentales insolubles donne des produits qui, triés par la mer, sont
réduits à des sables et des galets près de la cote, et que, plus loin,
se déposent les parties plus fines el argileuses. On sait aussi que,
dans plusieurs endroits des continents, la mer renvoie, par voie
1886. SALVADOR CALDERON. — ÉTUDES DE PHYSIQUE GÉOLOGIQUE. 39
Calcaire 45
Feldspath *3
Pyroxène 15
Amphibole. 10
Fer oxyda lé, maguétite, etc 5
100
Le calcaire est un ensemble de petits fragments de coraux, éponges,
coquilles et d'oolithes. Les autres minéraux, qui offrent l'aspect que
j'ai décrit dans mon étude sur les roches du pays (1), sont évidem-
ment d'origine volcanique.
Jenepeux pas, dans cette courte notice, entrer dans le détail des
faits et des circonstances que j'ai dû remarquer pour pouvoir expli-
quer le phénomène qui âe produit sur les côtes canariennes. Je me
borne à indiquer que les îles en question sont sujettes à un mouve-
ment continuel d'élévation. Les grès, espèce de tufs volcaniques qui
se forment près la côte occidentale, sont ainsi élevés et soumis à Fac-
tion des vagues qui les réduisent en poussière ; cette poussière est
entraînée par ls vent et constitue les matériaux de$ dunes. De la sorte
la voie fluviatile amène à la mer des fragments de roches volcaniques
qui sont pulvérisés, mêlés à des débris de coquilles, de Mollusques,
des Bryozoaires et des Foraminifères et qui se consolident sous forme
de grès. Ces sédiments relevés, triturés encore une fois par la mer,
sont jetés par la voie aérienne dans l'intérieur des îles sous forme de
poussière fine mélangée de parties calcaires.
Influence des vents sur le cours des matériaux apportés a la
mer. — Un autre exemple des rapports entre les diverses sortes de
circulation des éléments superficiels du globe m'a été communiqué
par M. le professeur Meneses, de Séville. En perçant le puits artésien
de la Garraca, il y a constaté que les formations modernes de la
côte de Cadix se composent de deux sortes de petites couches alter-
nantes de diverse nature. M. Meneses a trouvé l'explication de cette
structure dans les alternances des vents qui soufflent dans la basse
Andalousie. Les courants du sud-ouest produisent des dégagements
de la Sierra Morena; tandis que Test de la Méditerranée provoque
ceux de Guadalete. Le premier vent apporte des débris marianiques
du pic de Rota, tandis que le second y apporte des débris bétiques
et ainsi se forment les couches alternantes de diverses natures mi-
néralogiques sur la côte gaditainne, en rapport ave les vents qui
s'y produisent.
(1) Nnevas obserraciones sobre la litologia de Tenerife y Gran Canada.— Anal.
de la Soc. espafl. de Hist. nat; t. IX, 1880.
40
- TRIAS DU MASSIF I
8 no?.
Cause de l'obscurité impénétrable des cavernes. — C'est un fait
connu par les explorateurs des cavernes que l'impénétrabilité de leurs
ténèbres. Dans l'intérieur de la plupart d'entre elles, on remarque
que les flambeaux éclairent dans un cercle, beaucoup plus restreint,
autour du foyer, qu'à l'air libre dans une nuit obscure ou qae dans
un salon spacieux. Cherchant l'explication de ce fait qui m'avait frappé
dans mes explorations des cavernes en Espagne, et, plus tard, en en
visitant d'autres en Suisse, je crois l'avoir trouvé dans l'expérience
classique de Tyndall pour produire le vide optique (i).
En effet, à l'aide d'une boite en verre fermée, dont les paroisse
mouillent du coté intérieur avec de la glycérine, cet émiuent physi-
cien a prouvé que la lumière ordinaire se propage au moyen des cor-
puscules qui flottent dans l'atmosphère, en cheminant d'une
réflexion à une autre. Si on laisse en repos la dite boite, les corpus-
cules de l'air, y enfermés, se fixent peu à peu aux parois, et alors
elle devient obscure et incapable de transmettre les rayons lumineux.
Dans la plupart des cavernes, la circulation de l'air est ralentie,
surtout dans les parties intérieures, et ses murs sont couverts habi-
tuellement d'une cDuche liquide due aux infiltrations. 11 s'y reproduit
ainsi approximativement les conditions de la boite de Tyndall; tes
corpuscules atmosphériques se fixent sur les murs et l'air finit par se
filtrer. J'ai contrôlé cette supposition en apportant dans l'intérieur
de cavernes et en dispersant autour des lumières des poussières
artificielles (lycopode, oligiste micacé, poussière ordinaire des che-
mins). La propagation ordinaire de l'onde lumineuse s'est produite
immédiatement et le changement de couleur de la Damme s'est ma-
nifesté sous la forme d'un magnifique nuage qui s'étendait à une
1886. CH. LORY. — TRIAS DU MASSIF De LA YANOISE. 4l
trêmes, dans le développement et les caractères pétrographiques de
ses divers étages ; et Ton peut poser en fait général que Caugmentar
tion de puissance de ce terrain correspond constamment, pour chacune de
ses assises, à une texture de plus en plus cristalline.
Dans la zone que j'ai appelée première zone alpine ou zone du Mont-
Blanc, le Trias repose, en discordance, sur les tranches des schistes
cristallins ou du grès houiller; il est toujours mince, manque en
beaucoup d'endroits, et ressemble, comme Ta dit depuis longtemps
Fournet, au Trias atrophié des environs de Lyon(l). A part des acci-
dents locaux, comme les infiltrations siliceuses qui ont donné lieu
aux jaspes de Saint-Gervais (Haute-Savoie), ou comme les modifica-
tions peu prononcées résultant du contact des spilites dans le Trias du
bassin du Drac (Isère et Hautes-Alpes), on peut dire en général, que
ce Trias de la première zone alpine n'a guère été modifié que par des
actions mécaniques, qui ont, par exemple, durci et satiné ses schis-
tes argileux versicolores, représentant les Marnes irisées.
Cependant ses couches dolomitiques sont quelquefois cristallines
et présentent même généralement un caractère minéralogique que
nous allons mentionner ci-dessous dans le trias des autres zones al-
pines, celui de la présence de cristaux microscopiques d'albite.
Dans la deuxième zone alpine, comprise entre la faille de Saint- Jean-
de-Maurienne et la faille de Saint-Michel, le Trias est déjà bien plus dé-
veloppé. A ce terrain appartiennent les grandes masses de gypse et
les grès transformés en quartzites du Monestier-de-Briançon, du Ga-
libier, et du massif des Encombres. Mais c'est surtout un peu plus au
nord, à partir des environs de Moutiers, dans la Taran taise et jusque
dans le Yalais, que la physionomie du Trias se trouve profondément
modifiée par le grand développement des marbres et des dolomies dans
sa partie moyenne, et surtout par celui de son étage supérieur sous
la fordae de schistes gris lustrés, dont le caractère uniformément cris-
tallin est encore plus frappant.
Dans la Tarantaise, dans le haut de la vallée d'Aoste et dans le
Valais, en amont de Martigny, le caractère cristallin envahit tout le
Trias et coïncide avec son énorme développement en épaisseur, com-
parativement à la première zone alpine. Dans la Maurienne et le
Briançonnais, ce n'est guère que dans la quatrième zone alpine, c'est-
à-dire en amont de Modane, au Mont-Genèvre, dans le haut Queyras
et dans la vallée de l'Ubaye, en amont de Maurin (Basses-Alpes), que
ce caractère cristallin du Trias devient constant et général, comme
il l'est, d'autre part, dans toutes les vallées du versant piémontais.
(1) Bull., «• sér., t. VII, p. 550.
42 CU. LORY. — TBIAS DU MASSIF DE LÀ VAH0ISB. 8 nov.
Aux environs 4e Mouliers, ce Trias a-istallin est superposé immé-
diatement au grès houiller et recouvert, en concordance, par les
couches a Avicula conforta (1) : les gypses y sont intercalés, en amas,
à divers niveaux, à la base des schiste/ lustré/ ou en alternance avec
eux. Il ne peut donc y avoir aucun doute sur l'unité de ce grand sys-
tème et sur sa place dans la série straligraphique.
Nulle part, dans les Alpes dn Dauphiné et de la Savoie, le terrain
permien n'est représenté par des sédiments bien caractérisés : la seule
trace que j'aie pu signaler d'une roche se rapportant probablement à la
période permienne consiste en un épanchement porpbyritique, dont
les débris sont remaniés dans les grès de la base du Trias (2).
Le Trias inférieur est représenté par ces grès, parfois nuancés de
rouge et de vert, à l'état de conglomérats plus ou moins grossiers,
mais le plus souvent blancs, purement quartzeux et passant à des
quartzites plus ou moins compactes. Ils reposent immédiatement sur
le grès houiller ou sur les schistes cristallins primitifs.
Au Trias moyen appartiennent les beaux marbres bleuâtres exploi-
tés a l'Etroit-du-Ciex, entre Mouliers et Aime, dont le gisement stra-
ligraphique est ainsi analogue à celui des marbres de Carrare; les
calcaires grenus, magnésiens, du Chapieu et du Col du Bonhomme,
des Aiguilles de l'Allie Blanche; ceux de Salins, près Mouliers, as-
sociés à l'anhydrite et au gypse, d'où sortent les sources salines et
thermales; ceux des environs de Hodane, du fort de l'Esseillon, de
Bramans, du Petit-Mont-Cenis, etc., au-dessus desquels viennent de
même les grandes masses de gypsB et d'anhydrile de ces diverses lo-
calités. D'autres amas de ces sulfates se reproduisent à des niveaux
très divers, depuis la base Jusqu'à la limite supérieure des schistes lus-
1886. CB« LORY. — TBÎÀS DU MASSIF DIS LA VANOISK. 4$
qui présente souvent la màcle figurée par M. Des Cloizeaux, Manuel
de Minéralogie, atlas, pi. 24, fig. 143.
Les sckùtee gris Imtrés, constituant l'étage supérieur, sont aussi
presque entièrement cristallins : ils sont formés de quartz, en débris
et en cristaux, de diverses variétés de mica et d'autres silicates ac-
cessoires (grenats, etc.), reliés par un ciment plus ou moins abon-
dant de calcaire spathique. Cette présence constante de l'élément
calcaire les distingue facilement d'avec les schistes cristallins pri-
mitifs. L'anhydrite et le gypse, intercalés en amas dans ces schistes
lustrés, contiennent souvent les mômes minéraux»
L'étage des schistes lustrés comprend, en divers endroits, particu-
lièrement dans la Tarantaise, des intercalations de conglomérats
grossiers, renfermant des cailloux et des blocs, parfois à peine rou-
lés, de toutes dimensions, jusqu'à plusieurs décimètres de grand
axe. Ces conglomérats sont très développés, par exemple à la base de
cet étage, à Aigueblanche et un peu en amont de Moutiers, et mieux
encore au col du Gormet et dans la chaîne de Pierre-Menta, au Cha-
pieu, au col de la Seigne et dans le haut de l'Allée Blanche. Us ren-
ferment des débris de roches très diverses, de schistes cristallins an«-
cienst de grès à anthracite, des quartzites de l'étage inférieur du Trias*
des dolomies et des calcaires cristallins de l'étage moyen.
« Gomme tous ces cailloux ont la texture caractéristique, plus ou
moins cristalline, grenue ou feuilletée, des roches dont ils provien-
nent, et que leur feuillets, dans les conglomérats, ont des directions
quelconques, il faut nécessairement en conclure que la cristallinité
ou le feuilletage des roches du Trias, dans cette région, date de la
période même du dépôt de ce terrain et sont indépendants de toutes
les actions mécaniques ou physiques qu'il a pu subir ultérieure-
ment (1). »
Les conglomérats sont moins variés dans l'étage inférieur, où il ne
peuvent contenir que des fragments de roches plus anciennes que le
Trias. J'en ai observé, l'an dernier, un exemple très intéressant, en
Savoie, au col de Rosoire (ou d'Aussois), situé près de la limite occi-
dentale du grand massif de la Yanoise, entre la Tarantaise et la Mau-
rienne.
Mon attention avait été appelée sur ce point par le compte rendu
donné par M. Pierre Puiseux, dans le Bulletin du Club Alpin français*,
de son ascension à la Pointe de l'Echelle (3,432 m.), située au Nord
de Modane, à 3 kil. Est du col de Ghavière. M. Puiseux indiquait que
ce pic était formé de schistes cristallins analogues à ceux des AiguU-
(1) BuU. r» sér., t. IX, t>- s».
44 CU. LOHÏ. — TRIAS DU MASSIF DK LA VANOISK. 8 OOV.
les du Mont-Blanc; c'était la première fois, si je ne me trompe, qu'un
affleurement de terrain primitif était signalé, à cette extrémité Sud-
Ouest du massif de la Vanoise. Je me promis donc de pousser une
excursion de ce côté, et pour pénétrer plus avant dans le massif et
suivre un trajet plus favorable aux observations, je choisis le pas-
sage peu fréquenté, mais facile, du col de Rosoire, à environ trois
mille mètres d'altitude, entre Pralognao et Aussois.
En partant de Pralognan (1,424 m.), on marche sur les schistes
(tris lustrés du Trias supérieur, servant de base à l'énorme massif de
calcaires compactes liasiques que recouvrent les vastes glaciers du
Dôme de Chasseforèt. Hais les étages supérieurs du Trias n'ont qu'un
développement généralement médiocre, dans cette partie du massif
de la Vanoise, et l'on arrive sur les grès du Trias inférieur, bien avant
d'atteindre les granges de Riflort (1,973 m.). Quittant alors le sentier
du col de Chavière, on monte, au Sud-Est, et l'on ne cesse pas de
marcher, jusqu'au col d'Aussois, sur ce même étage de grès, dont
l'inclinaison est vers l'O.-N.-O., dans le sens même de la pente du
versant. A mesure qu'on approche du col, on voit affleurer des as-
sises de plus en plus inférieures, et au lieu des grès compacts, ou
quartziies, qui constituent le faciès le plus habituel du Trias inférieur
dans cette région, on rencontre un grand développement local de
grès schisteux, où les grains de quartz sont enveloppés par les feuil-
lets ondulés d'un mica blanc nacré. C'est un type de grès triasique
dont il existe des exemples ailleurs, notamment près de la gare
d'Oulx (Piémont) et au Veyer, sur la route de Guillestre au Chateau-
Queyras (Hautes-Alpes).
Mais une circonstance spéciale que présentent ces grès du col
1886. CU. LORY. — TRIAS DU MASSIF DE LA VANOISE. 45
failles ont joué dans les Alpes, pendant une longue suite de période
géologiques.
On peut comparer ces conglomérats du Trias inférieur avec les con-
glomérats infrà-liasiques du plateau des Fours (grès singuliers de
Saussure), à l'extrémité Sud de la chaîne du Mont-Blanc (4); avec les
conglomérats /l'as^wfsducol duGolet,surlesAvanchers,prèsMoutiers,
contenant la Gryphœa cymbium; et avec les conglomérats éocènes,
tels que le célèbre conglomérat des Aiguilles d'Arvete et ceux de la base
du terrain nummulitique, aux environs de Saint-Jean de Maurienne.
Mais, au point de vue pétrographique, ces conglomérats du Trias
inférieur du col d'Aussois sont bien remarquables, en ce que le ciment
quartzeux et micacé qui en forme la pâte est beaucoup plus cristallin que
Us fragments de grès houiller enveloppés par cette pâte.
Les feuillets ondulés constitués par le mica, toujours parallèles à la
stratification, se contournent légèrement autour des graviers de peti-
tes dimensions, comme autour des grains de quartz; mais ces mêmes
feuillets s'interrompent brusquement à la rencontre des cailloux plus
volumineux, même de ceux dont les dimensions atteignent seule-
ment quelques centimètres. Il est donc bien clair que le feuilletage
tient à la stratification même du grès triasique et n'est pas un effet
d'actions mécaniques ultérieures ; il est évident aussi que la texture
cristalline résulte de réactions qui se sont opérées dans le sédiment
même, qui tiennent essentiellement à sa nature chimique et aux con-
ditions physiques dans lesquelles il s'est consolidé, mais non à des
injections ou infiltrations postérieures de matières étrangères, qui
n'auraient pas pu être si uniformes, qui auraient effacé plus ou
moins le feuilletage d.ins le sens de la stratification, et modifié sen-
siblement les galets enveloppés, en même temps que la masse même
du dépôt.
Pour ces grès du Trias inférieur, comme pour les schistes lustrés du
Trias supérieur, on est ainsi conduit à admettre que la nature et les
couditions physiques des sédiments, dans les zones intérieures des
Alpes occidentales, étaient éminemment favorables à la formation de
minéraux cristallisés, bien plus qu'elles ne l'ont été, plus tard,
pour les dépôts jurassiques ou éocènes. Ces cristallisations, comme
nous l'avons rappelé ci-dessus, datent de la période même du Trias
et non de phénomènes métamorphiques plus récents ; elles sont in-
dépendantes des plissements ou des dislocations que les couches
peuvent avoir subis; mais elles sont constamment en rapport avec
les mouvements d'affaissement, lents et continus, qui ont déterminé
(i) Bult.,2' sér., t. XXIII, p. 493 et pi. X.
46 Cil. UrtY. — TBIAS DU MASSIF DE LA VAMOISB. 8 DOT.
le développement extraordinaire en épaisseur, du Trias, dans cer-
taines zones alpines.
Du col d'Aussois, on descend par une pente très raide, perpendi-
culairement aux tranches des couches, qui plongent toujours vers
l'O.-N.-O-, et l'on trouve encore, sur une épaisseur d'environ 900
mètres, les assises inférieures de ces grès triasiques. Puis on les voit
reposer immédiatement, en concordance, sur des schistes cristallins
très chloriteux, qui forment tous les escarpements inférieurs. Cette
descente se fait en face de l'escarpement, inabordable de ce côté, de
la Pointe de l'Echelle , dont les couches sont inclinées aussi &
l'O.-N.-O., mais plus fortement que celles du col d'Aussois. 11 m'a
paru que la partie culminante de ce pic devait être formée de grès
triasiques, comme ceux du col; mais tous les grands escarpements
sont certainement constitués par les schistes cristallins chloriteux,
ce qui s'accorde avec l'indication de H. Pierre Puiseux.
C'est dans les mêmes schistes chloriteux que se trouve entièrement
creusé le profond vallon des pâturages d'Aussois, comprenant les
granges de Fournache et du Plan d'Amont, et venant aboutir, par un
goulet étroit, aux granges de Droset. Ce vallon traverse un cirque de
schistes cristallins primitifs, bordé, au Nord et à l'Ouest, par les créts
escarpés qu« couronnent les grès inférieurs du Triât, et limité, d'au-
tre part, au Sud-Est, par une brusque retombée en faille. A partir des
granges de Droset, on trouve les quantités du Trias inférieur, plon-
geant au Sud-Est, cachés, en partie, sous un énorme placage de boues
glaciaires ; et sur ces grès, s'appuient, à Aussois, les calcaires magné-
siens du Trias moyen, sur lesquels sont bâtis les forts de l'Esseillon.
Ces observations conduisent à effectuer des changements assez ira
portunU dans le tracé uiif nous ;ivion* donne, i
1886. CD. LORY. — TRIA8 DU MASSIF DE LA VANOISE. 47
précisément sur la môme longueur et dans la même orientation que
l'antre saillie plus considérable des mômes schistes cristallins com-
prenant le cirque de Champagny et les belles sommités du Mont
Thuria (3,788 m.).
Ces deux affleurements de terrain primitif sont limités, à l'Ouest,
par une ligne à peu près méridienne, joignent Modane à Champagny,
que Ton peut considérer comme marquant, dans cet intervalle, la li-
mite orientale de la grande bande houillère. A Champagny, comme
au col de Chavière et comme à Modane, les grès à anthracite se ter-
minent, vers l'Est, à un môme alignement de failles, établissant la
séparation entre notre troisième et notre quatrième zone alpine.
Ces deux massifs actuels de schistes cristallins appartenaient, pen-
dant la période houillère, au rivage oriental du bassin où se sont
déposés les grès à anthracite. Pendant la période du Trias, ils se sont
affaissés, d'abord d'une manière très inégale dans leurs diverses par-
ties, ce qui est indiqué par le développement très variable, à de fai-
bles distances, des grès ou quartzites du Trias intérieur, qui ont corn-
bié les dépressions. Le Trias moyen et le Trias supérieur, sur l'éten-
due de ce môme massif ancien, sont généralement peu développés,
(comme on le voit, par exemple, au çol de la Yanoise), et ils ont, le
plus souvent, le faciès gypseux, celui de dépôts formés dans des lacs
salés et non dans une mer continue, (Pralognan, Saint-Bon, Bozel,
Champagny, Tignes). Cela indique une saillie relative de cette partie
du fond primitif tandis que, immédiatement au Sud-Est, sur l'aligne-
ment parallèle qui correspond aujourd'hui à la vallée de l'Arc, en
amont de Modane, le Trias supérieur, à la faveur d'un affaissement
progressif de grande amplitude, prenait son énorme développement,
sous la forme de schistes lustrés, dans les massifs du Fréjus, du Mont-
Cenis, de Lans-le-Bourg et du col lseran.
Le contrepoids ainsi constitué par cette accumulation des sédi-
ments des schistes lustrés, sur plusieurs milliers de mètres d'épaisseur,
fut suivi d'un nouvel affaissement, dans la bande médiane de la sail-
lie primitive : et c'est ainsi que, de Modane à Laval de Tignes, put
pénétrer en Savoie, dans un golfe étroit, de dix kilomètres de largeur
emiron, le dépôt du Lias (faciès compact), sous la forme des Calcai-
res du Briançonnais, analogues à ceux du Mont-Genèvre ou du Mont-
Tbabor. Ce sont ces calcaires, en couches massives, généralement
peu inclinées, qui constituent les énormes coupoles neigeuses de
Chasseforêt (3,597 m.), des Grands -Couloirs (3,801 m.), de la Grande.
Motte (3,663 m.) etc. L'axe du golfe où ils se sont déposés, de même
que les saillies de schistes cristallins et de Trias qui en formaient les
bords, avaient la direction du Sud-Ouest au Nord-Est, c'est-à-dire
48
SÉAHCK.
11 nov.
celle des failles fondamentales limitant nos zones alpines : l'une, sui-
vant le pied du versant italien du Mont-Blanc; l'autre, passant par
Bourg-Saint-Maurice, le Petil-Saint-Bernard et la Salle.
Au fond de ce long fiord des Calcaires du Briançonnais, dont les eaux
devaient être profondes et calmes, et sans doute modifiées dans leur
salure par les eaux affluentes des rivages, les dépôts liasiques ont eu
lieu dans des conditions spéciales de pureté et de tranquillité ; et ces
conditions expliquent à la fois l'absence de fossiles et la cristallinilé
des dépôts calcaires et des minéraux microscopiques qu'ils renfer-
ment;— caractères d'autant plus prononcés que l'on pénètre plus
près de l'extrémité de celle longue impasse. C'est ce que l'on peut
constater, tout particulièrement, pour les calcaires de la Grande-
Motte et des autres sommités au sud de Laval de Tignes.
Ainsi la succession et le développement si variable des divers dé-
pots triasiques et liasiques montrent, dans ce pays, des exemples
frappants de la liaison qui existe dans les régions anciennement
disloquées, entre l'étendue et les variations des diverses formations
sédimentaires et le jeu lent et continu, ou intermittent, des failles,
pendant les périodes géologiques correspondantes. Dans ce même
ordre de considérations peut se. trouver, si je ne me trompe, la solu-
tion de toutes les énigmes, si attrayantes et jusqu'à ce jour si em-
brouillées, que présentent les caractères des terrains de nos Alpes,
comparés & ceux des régions voisines.
Séance du 11 Novembre 18SG
PRESIDENCE DE M. COTTEAU
1886. FOHTANNB. — ÉTAGES SARMATIQUB ET LEVANTIN. 49
les types les plus remarquables, M. Colteau signale Linthia pomun,
propre au terrain éocène d'Orglandes et longtemps considéré
comme appartenant an genre Pericosmus ; Linthia insignis, la plus
grande espèce du genre, et qui n'avait pas encore été indiqué en
France ; Linthia Pomelt que la longueur de ses aires ambulacraires
postérieures distingue nettement de ses congénères; Linthia Du-
crocqui et cartntonensis, qu'on rencontre associés au L. Pomeli dans le
terrain éocène de Saint-Palais ; Linthia Rousseli, espèce nouvelle très
curieuse, voisine du L. insignis, dont elle se distingue, cependant, pair
sa forme régulièrement bombée , par son sommet ambulacraire,
moins excentrique en avant, par ses aires ambulacraires relativement
moins longues.
M. L. Garez offre à la Société, au nom de 'M. Vasseur et au
sien, quatre nouvelles feuilles de la Carte géologique de
France au 1 /500,000e. Ces feuilles qui portent à vingt-six le nombre
de celles actuellement parues, comprennent les environs de Lyon, la
région des Alpes, une partie de la Suisse et du Nord de l'Italie. Grâce
à de nombreux documents inédits qui ont été communiqués aux au-
teurs, ces cartes présentent un très grand intérêt et diffèrent absolu-
ment de tout ce qui a été publié jusqu'à ce jour. Les services géolo-
giques de la Suisse et de l'Italie ont autorisé les auteurs à utiliser des
travaux manuscrits, ce qui a permis de représenter avec exactitude
les principaux traits de la géologie de ces deux pays, pour la partie
comprise dans le cadre de la carte.
M. Douvillô offre à la Société, au nom de M. Fontanne, un
exemplaire d'un Mémoire intitulé : Contribution à C étude de la faune
malacologique des terrains néogènes de Roumanie (1) et donne com-
munication de la note suivantejde M. Fontanne.
Sur la faune des étages Sarmatique et Levantin en Roumanie
par M. Fontanne.
Les fossiles qui ont été l'objet de l'étude dont je soumets les résul-
tats à la Société, appartiennent au Musée de Bucarest; ils m'ont été
communiqués par un savant directeur, M. le prof. G. Stefanescu à
qui l'on doit, outre de nombreux travaux sur la géologie de la Rou-
manie, la création d'un recueil périodique V Annuaire du Bureau géo-
logique, et sous la direction de qui s'exécute, avec la plus louable
(l) Extrait des Archives du Muséum d'histoire naturelle de Lyon, t. IV, 1880.
XV. *
30 foktàumb. — étages sabbatique ht levautis. II not.
diligence, la première carte géologique de cet intéressant pays.
foutes les espèces, sauf une seule, recueillie dans les environs de
Doljiu, proviennent des districts de Vilrca et de Qorjiu ; elles sont
au nombre de quarante-neuf et se repartissent entre quatorze
genres.
1. ÉTAOE SABBATIQUE
Couches à Cérithee.
Neuf espèces appartiennent à des dépôts qui doivent être classés
sans conteste dans l'étage sarmatique (coucbes à Céritbes). Ce sont
lès suivantes :
Trochiu Padolieus, Dubois, var. elangata
Noisa duplicita, Sowerby ei var. dtpresia.
Ctriihium rubiginasum, Kichwald Tapes gregaiea Gartsch, var.
•*■ piclum, Basterot Rimnkensîs, Fontaoue.
— romperei, d"Orbtgny Mactra Podùlica. Lichwald.
Mrlanopsii imprtssa, Kniut — Stefanttcui, Font an ne. 7
Ces matériaux, s'ils révèlent certaines données précieuses sur
l'extension de l'étage sarmatique en Roumanie, n'ajoutent aucun
élément de grande valeur à la composition de sa faune. On ne saurait
d'ailleurs s'en étonner. C'est assurément le caractère le plus persis-
tant de cette faune curieuse, que la constance aussi bien que la loca-
lisation des mêmes espèces dans cette formation, sur tout l'espace
immense où elle a été rencontrée. Et l'on peut ajouter que ces es-
pèces sont aussi polymorphes que l'ensemble faunique par elle
constitué est peu variable. Cette extrême variabilité de l'individu
dans un groupe restreint dont d'énormes distances modifient à peine
1886.
FONTANNE. — ÉTAGES SARMAT1QUE ET LEVANTIN.
51
centres de création, le milieu de moins en moins favorable qui lui est
imposé condamnent à une prochaine extinction.
Les couches à Cérithes de la Roumanie ont cependant livré une
faune plus riche que les matériaux qui m'ont été envoyés ne pour-
raient le faire supposer. Si, à la liste ci-dessus, on ajoute les espèces
antérieurement connues (1), la faune des dépôts sarmaliques qui
s'étendent au pied des Alpes transylvaniennes, se trouve portée à
vingt-cinq espèces (peut-être vingt-sept) (2), tandis que M. Fuchs
n'en cite que cinquante-deux pour le bassin de Vienne et ses dépen-
dances, la région la mieux connue, grâce aux minutieuses explora-
tions dont elle est sans cesse l'objet (3). Sur ces vingt-cinq espèces,
seize se retrouvent sur la liste publiée par cet auteur en 1877, reliant
ainsi intimement la faune des vastes étangs, qui, à l'ouest, cou-
vraient la dépression de la Hongrie et de la Styrie, et celle des eaux
qui, contournant le pied Est des Carpathes, formaient au nord de
cette chaîne les dépôts classiques de la Yolhynie et de la Podolie.
2. ÉTAGE LEVANTIN
(Couches à Paludines.)
Les nouveaux gisements de cet étage explorés par M. Stefanescu,
sont représentés par 8 espèces dont voici la liste :
(iastéropodes.
Melanopsis harpula, Xeumayr.
var. capreniensis,
— hastatdj Xeurnavr.
— Porumbarui, Brusina.
— VUzui* Porurnbaru.
— Soubeirani, Porurnbaru.
— hybostoma.1 Neumayr.
var. amaradica.
— rumana, Tournouër.
— Esperi, Fér. in Xeum.
var. Covurluetisis.
Vivipara bifarcinata, Bieli.
— stricturata, Xeumayr.
— Alexandrirni, Cobaliescu.
— craïovensis, Tournouër.
— Sadleri, Partsch.
Vivipara leïostraca, Brusina.
var. monastenalis .
— dezrnanianat Br usina.
— Pilori, Brusina.
Plus. esp. (aff. V. Virginiœ, Cob. et
V. Giurcscui, Cob.).
1> Dans an premier chapitre, j'ai analysé les travaux qui ont été publiés sur la
paléontologie de la Roumanie et particulièrement ceux de MM. G. Stefanescu,
Piiide, Porurnbaru, Tournouër et Cobaliescu.
2; M. Cobaliescu cite parmi les Gastéropodes Lntirus Pauli et Turbo Srumayri,
mai* il ne lai paraît pas certain que ces espèces, rencontrées dans un dépôt flnvio-
Iarustre où elles sont remaniées, proviennent réellement des couches à Cé-
rithes (Stud. geol. si pal. a supra un. ter. tcrt. din un, p. aie Roumanici, Iassy,
'3j Géol. Uebrs. d. jung Tertiarbild. des Wienerbeck., etc., p. 33.
FONTANNE. — ÉTAGES 8ABKATIQUE ET t.RVANÏ'IN. 11 DOT.
Bythinia Vukatinoeici, Brusina,
— Cf. spcciasa, Cobaliescu.
Hydrotiiu itpulcralis, Parisch,
var. fulcstit nsii ,
Valrata piteinalù. Millier la Neum.
var. eruiilaitit.
Ncritina (Neritodemla) Slefaneicui,
Fonlaunes.
Lamellibranchet
Drtissensia (l| subearinala, Deshajes in (/m'a Duvilai, Porumbara.
— amygdafoidei, Dunker
Pu du.
— Slefaneicui, Fontanne.
— rimeslieniit, Fontanne-
— polymorpha, Pallas,
Vnio Sandbergeri, Neumajr.
— Condai, Porumharu.
var. Turbareensi».
— Bielzi, Cîékèlius.
j, Tour nouer.
Ltmnocardium(i) cuceiiienae, Fontanue.
procumbtns, Fuctll.
— pritlinui, Dieli.
var. Berbettieniit.
— tlaurri, Neumayr.
— Zitteli, Penecke.
Limnocardiwn Cobalietcui, Fontanne.
— lemitulcatum, Rousseau.
var. Stolizkai.
— lubdentatum, Deshayes.
, Fontanne.
(1) Je profite de l'occaiion que m'olïïe ce résuma pour publier les renseigne-
ment! qui m'ont été fournil par M. L. Van Jeu Broeck sur cette dénomination
générique ai diversement orthographiée, renseignements qui me «ont parvenus
trop tard pour être insérés dans mon Mémoire, mais qui, fort heureusement, me
confirment dans le parti auquel j'avais cru devoir m'arréter.
■ Eu 1835, V. Beneden a dédié à M. Dreissens, pharmacien à Maesxek le genre
qu'il appela à tort Dreiwma (Acad. Belg. Bull. 1835, p. îeo. ) Dans les rapports
présentés sur son travail (Idem, p. !S), le Secrétaire de l'Académie écrit par erreur
Driatena; l'autre rapporteur écrit, comme V. Beneden, lire, ne na, et dans la table
1886. FONTANNB. — ÉTAGES SARMATIQUB ET LEVANTIN. 53
La région qui a fourni ces intéressants matériaux est trop voisine
de celle étudiée par M. Porumbaru pour qu'il soit permis d'espérer
une ample récolte d'éléments nouveaux ; cependant on peut voir
que le nombre des types introduits dans la faune levantine de la Va-
lachie par les recherches de M. Stefanescu, est relativement impor-
tant. Au point de vue stratigraphique, l'étude à laquelle je me suis
livré conduit à des conclusions identiques à celles exposées par M.
Cobaliescu touchant lee dépôts synchroniques de la Basse-Moldavie
et de Parscov. L'abondance relative des Dreissensia et des Limnocar-
dium (Prilodon, etc.) montre que ces genres ne sont pas aussi étroite-
ment limités aux couches pontiques qu'on l'avait cru tout d'abord,
résultat qui n'intéresse pas exclusivement la Roumanie et sur le-
quel je reviendrai plus loin.
Les travaux dus à MM. Porumbaru et Cobaliescu avaient porté à
140 le nombre des espèces connues du Levantin de la Roumanie.
M. Brasina pense que ce nombre est peut-être excessif, et l'attribue
à la tendance de M. Cobaliescu à s'exagérer la valeur systématique
de certaines divergences. Le savant professeur d'Agram qui, avec
l'intelligent concours de M. Pilar, a tant fait pour le développement
et la rectification de nos connaissances sur les faunes tertiaires de la
Slavonie, de la Croatie, de la Dalmatie, a publié à ce sujet une sorte
de revision sommaire des dénominations adoptées par M. Cobaliescu.
En donnant la liste de toutes les espèces ou formes signalées en Rou-
manie, j'ai rappelé les observations critiques présentées par cet au-
teur, dont l'autorité, en pareille matière, ne saurait être contestée.
Je ne crois pas utile de reproduire ici celte longue liste, ni de me
livrer à une analyse bien minutieuse de ses éléments ; j'estime môme
que de telles opérations manquent le plus souvent d'une base sé-
rieuse. En effet, la prédominance dans un catalogue de tels ou tels
genres, le nombre des espèces qui les représentent, n'ont, dans bien
des cas, que des rapports lointains avec la réalité des faits. La quan-
tité des genres, des espèces, des termes dénommés d'une façon quel-
conque, dépend en grande partie, non de la variété des éléments
d'une faune, mais de la méthode ou du caprice qui a présidé à leur
étude. Exemple : sur 27 espèces de Vivipara et 7 d'Unio trouvées
dans la Basse-Moldavie et le Parscov, M. Cobaliescu ne reconnaît
que 10 espèces de Vivipara et 1 d'Unio déjà décrites; il crée dans ces
deux genres 23 espèces nouvelles, en sorte que les couches levan-
ètre Limnocardium, Stolizska. C'est celui que j'ai cru devoir adopter et j'ai lu
dernièrement avec plaisir que c'est aussi celui auquel MM. R. Hœrnes et Brusina
donnent la préférence.
54 FONTANNK. — ÉTAGES SAHMATfOUR F.T LEVANTIN, il DOT.
tînes de Cralova et celles d'Iassy n'ont en commun que trois espèces
du premier genre et une du second.
Il est probable, ainsi que'le fait remarquer M. Brusina, que si nn
esprit un peu moins enclin h restreindre l'aire polymorphique de
l'espèce avait présidé à cette analyse, les affinités de ces deux faunes
contemporaines se seraient manifestées d'une manière plus évidente ;
mais je m'empresse, par contre, de reconnaître que d'aucuns, à en
juger par de récents travaux, n'auraient peut-être pas trouvé une
seule espèce identique entre ces dépôts syn chroniques et relative-
ment si rapprochés.
De même, il semble que le sous-genre Psilodon, dont on connais-
sait deux espèces en Valacbie (P. Ntumayri et P. Stefanescui), soit
représenté en Moldavie par un grand nombre d'espèces. M. Coba-
liescu a déjà réparti entre quatorze termes une partie seulement des
Individus qu'il a recueillis. Peut-être, — je me garde bien d'être afflr-
matif — ud autre eût-il constitué un groupement moins fractionné
et reconnu à chacun des 1ypes ainsi formés un polymorphisme plus
en rapport avec les faits dont la nature actuelle nous rend té-
moins.
Il est aujourd'hui, d'ailleurs, dans les listes de fossiles de certains
terrains, un défaut à peu près inévitable, et à coup sûr très regret-
table, qui provient en majeure partie du morcellement inégal intro-
duit dans la nomenclature concbyliologique par certaines exagéra-
tions fantaisistes ou certaines vues théoriques. Je veux parler dn
manque absolu d'impartialité dans la manière dont les genres
sont traités. Ainsi, pour prendre des exemples dans la faune qui
s occupe, un Vîvipara ne saurai! allonger sa spire, est
1886. F0NTANNK. — ÉTAGES SABMATIQUE ET LEVANTIN. $5
sur eux des théorie* nouvelles; voilà, je crois, la seule explicatioq
possible de cette profusion de dénominations spécifiques.
Mais ce n'est pas tout, et l'on devra bientôt se méfier, dans la com-
paraison des listes de fossiles, d'une autre source d'erreurs. 11 de-
vient, eu effet, de plus en plus difficile de comparer entre elles des
listes publiées à des époques éloignées par un même auteur, l'expé-
rience des uns les poussant vers un morcellement de plus en plus
exagéré, celle des autres, au contraire, leur donnant une conception
de plus en plus large de l'espèce ou du genre.
Lorsque MM. Neumayr et Brusina, — dont tous les travaux re-
flètent tant d'aptitude et de conscience, — ont admis dans la faune
des couches à Paludines plusieurs espèces vivantes, qu'ils en banis?
sent actuellement (1), est-ce, — ainsi que veulent se le persuader
quelques naturalistes, convaincus de la supériorité de leur manière
de voir, — parce qu'ils manquaient du coup dœil nécessaire pour
distinguer certaines divergences, ou qu'ils se refusaient à consacrer
à leur étude le temps qu'elle exigeait? Non, des arguments de cette
nature, lorsque malheureusement ils se produisent, ne méritent au-
cune réfutation. C'était bien certainement parce que MM. Brusina et
Neumayr comprenaient d'une façon plus large l'éteudue des varia-
tions de ces espèces dans le temps et dans l'espace. Depuis, ce cycle
s'est rétréci à leurs yeux et, aujourd'hui, les formes levantines ne
peuvent plus y trouver place.
C'est ainsi que, peu à peu, dans les meilleurs esprits, s'accroît la
valeur de toutes les divergences ; celles qui étaient négligées, — dans
la nomenclature, ■*» comme étant purement individuelles et sans va-
leur systématique, sont jugées dignes de servir de bases à la créa-
tion de variétés ou d'espèces ; celles qui distinguaient entre elles Iqs
espèces d'un même genre, deviennent largement suffisantes popr
caractériser dessous-genres ou des genres différents et aiqsi de suite.
Est-ce un bien, est-ce un mal ? Je me bornerai à répondre que, pour
le moment, c'est le chaos, mais que le progrès étant la loi inflexible
qui préside aux destinées de la science, cette période de confusion
est sans doute nécessaire pour susciter un génie systématique qui
dote la nomenclature ontologique d'une méthode plus rigou-
reuse.
En attendant, la géologie doit s'estimer heureuse que cet engoue-
ment du fractionnement & outrance ait respecté jusqu'ici, dans une
certaine mesure, les faunes marines, et qu'elle ait eu le temps de
(0 Uyttiiuia tentaculata, HydroOia stagnait s, LUhoglyphus fuse us, flelanopsis
tostata, M. acicularis. M, Esperi, Neritina transversalis, etc.
36 F0HT1HHE. — ÉTAGES SABMATIOUE ET LEVANTIN. 11 nov.
tracer ses grandes lignes à une lueur moins vacillante ; il lui eût été
difficile, sans cette bonne fortune, de tirer de la paléontologie les pré-
cieuses ressources qui ont tant contribué à la solidité de ses prin-
cipes.
Sous bénéfice des réserves qui découlent des observations précé-
dentes, j'appellerai l'attention sur le petit nombre de termes com-
muns entre les faunes rencontrées au milieu des couches levantines,
dans les diverses régions de la Roumanie.
Ainsi la faune de Plœsci, dont 17 espèces ont été dénommées, n'a
qu'une espèce commune avec celle de Craïova et aucune avec celle
de Iassy. Cette faune, d'ailleurs, est probablement un peu plus an-
cienne. Les faunes de Craïova et d'Iassy, sur un total approximatif
de 150 espèces, n'eu comptent que 10 a 12 qui soient communes à
ces deux régions. Enfin, sur 160 espèces qui constituent le bilan ac-
tuel à nos connaissances, la faune du Levantin de la Roumanie n'en
compte qu'une cinquantaine qui soient connues sous le même nom
en dehors de cette contrée.
Il ne me parait pas inutile d'insister sur ces énormes divergences
fauniques entre des dépôts qui tous sont rapportés au Levantin
moyen et supérieur par les géologues romains ; elles semblent ap-
peler soit une revision comparative des déterminations adoptées par
les diverses auteurs, soit des études stratigraphiques plus minu-
tieuses.
Malgré leur nombre relativement restreint, les espèces du Le-
vantin de la Slavonie, de la Croatie, de la Dalmatie, qui ont été re-
trouvées en Roumanie, permettent dès aujourd'hui une comparaison
suffisamment motivée avec les formations plus occidentales étudiées
1886. FORTANHB. — ÉTAGES SARMATIQUB ET LEVANTIN. 57
bassin de Vienne montrant entre ces deux groupes la môme indé-
pendance, n'est-ce pas là un argument de quelques valeur à ajouter
à ceux qui tendent à faire passer entre les couches à Dreissemia rkom-
boïdea et la plus grande partie des dépôts à Paludines la limite du
Pliocène et du Miocène?
On sait, en effet, que tandis que certains auteurs placent Tune et
l'autre de ces deux formations dans le Miocène, d'autres les rangent
dans le Pliocène qu'ils font môme commencer au-dessus des cou-
ches à Céiïthes. Malgré les raisons théoriques invoquées en faveur
de cette dernière manière de voir et l'autorité de l'un de ses défen-
seurs les plus distingués (1), il me semble que les données de la pa-
léontologie lui sont trop manifestement contraires, pour qu'elle ait
quelque chance de prévaloir. Une faune d'un caractère aussi franche-
ment miocène, aussi intimement liée avec celle qui précède que la
faune sarmatique, ne saurait ôtre placée dans un système différent.
D'un autre côté, les couches à Paludines étant inséparables des sa-
bles à Mastodon arvernensis avec lesquels elles alternent dans leur
partie supérieure, il ne semble pas possible de retenir dans le Miocène
cet ensemble de dépôts ou du moins ses termes moyen et supérieur.
Ces deux points fixés, toutes les couches à Gongéries doivent-elles
ôtre nécessairement reportées dans le Miocène? Je ne le pense pas,
et si j'insiste ici sur ce point, c'est que je trouve dans le mémoire de
H. Gobaliescu, et plus encore dans les matériaux que M. Stefanescu
a bien voulu me soumettre, un argument nouveau en faveur de la
manière de voir que j'ai cru devoir adopter.
En dehors des spécialistes de l'Autriche-Hongrie qui ont appro-
fondi l'étude de ces faunes, il n'est peut-être pas suffisamment re-
connu que les Dreissemia et les Limnocardium sont loin de caractériser
exclusivement les couches à Gongéries proprement dites (zone à Dr.
subglobosa et zone à Dr. spathulata). Certains niveaux assez élevés du
Levantin, à en juger par les espèces de Yivipara qui y ont été ren-
contrées, en renferment un nombre relativement considérable. Ge
fait, qui ressortait de travaux récents publiés sur d'autres régions,
est encore confirmé par l'étude de la faune levantine de la Rou-
manie.
En effet, en 4877, M. Fuchs, dans son Aperça sur les terrains ter-
tiaires du bassin de Vienne, des plaines de la Hongrie et de la Styrie, qui
a souvent servi de base aux comparaisons des auteurs étrangers à ces
régions, ne citait dans le Levantinische Stufe (couches à Paludines)
aucun Gardium et un seul Dreissensia, le Dr. polymorpha actuel.
(I) V. A. de Lapparent, Traité à*, géologie, V édition, p. 1071.
38 FOMTANIfE. — ÉTAGES SAHKATiyUK BI LEVANTIN. H »©¥,
Dana l'ouvrage classique de MM. Paul et Neimiay r sur la Slavonie, pa»
un Cardium, pas un Dremewia ne figure dans la faune des couches
a Paludines, de même que pas une Paludine, pas un Unio n'est signalé
dans les couches a Congéries.
Mais aujourd'hui, il parait établi que ces localisations ne sont pas
partout aussi absolues. MM. Puons et Tournouër ont signalé dans le
Levantin de la Roumanie deux espèces d'un groupe de Cardiidœ,
dont M. Cobaliescu a trouvé en Moldavie toute une intéressante série
de formes. Ce groupe {Piilodon, Gob., Prosodama, Tourn.), compte
aujourd'hui onse espèces, y compris celle qui est décrite ici-même.
Le genre Limnocardium est représenté, en outre, dans cette même
faune par 8 ou 9 espèces appartenant à des groupes divers, plus
on moins voisins des Psilodon. Quant au genre Dreittentia, les es-
pèces connues dans les couches levantines de la Roumanie s'élè-
vent aujourd'hui au nombre de six.
Or, il se trouve précisément que cet ensemble de Dreiiseniia et de
Limnocardium présente une analogie frappante avec ce même en-
semble générique dans les couches à Congéries delà vallée du Rhône
qui semblent être pliocènes, tandis qu'il n'offre que des affinités plus
lointaines avec les groupes de Dreissensia et de Limnocardium qui
caractérisent les couches a Congéries du bassin de Vienne. Il se pour-
rait donc que les formations pontiques du sud-est de ta France ainsi
que celles de l'Italie dont elles paraissent inséparables, fussent d'un
Age un peu plus récent que les couches à Dr. rkomboidea et Dr. ipa-
thulata de l' Au triche-Hongrie et représentassent, sous ces faciès dif-
férents, la base du Levantin de l'Europe occidentale.
lUeraient, d'une part, la présence de Mammifères
1886. FONTAHNE. — ÉTAGES SARMÀTIQUE KT LEVANTIN. 59
Qu'il me soit permis à la suite de la présentation de cet ouvrage, de
signaler à la Société un important mémoire publié récemment sur
les couches à Congéries ou pontiques de l'Italie septentrionale el
centrale, par M. le professeur Dante Pantanelli, mémoire qui, par
ses aperçus synthétiques, rendra de réels services à tous ceux qu'in-
téressent la question de Tige de ces dépôts, ainsi que les conditions
dans lesquelles ils se sont formés (1).
Dans on chapitre spécial, M. Pantanelli expose très clairement
tons las bâts observés dans le cadre de son travail, qui peuvent
éclairer sur la place systématique à assigner aux couches à Congéries,
leur place absolue étant, d'ailleurs, définitivement fixée. Tout en
leur reconnaissant des afûnités diverses avec le Pliocène, le savant
professeur de Modène, estime, dans ses conclusions, que ces dé-
pôts, — auxquels ne correspond aucune des formations marines
connues à ce jour, — doivent être considérés comme représentant le
dernier terme de la période miocène.
Sans méconnaître la valeur des arguments théoriques invoqués en
faveur de la manière dont M. Pantanelli tranche cette question d'ac-
colade, je pense qu'il peut être utile de rappeler très brièvement
ici, d'après son excellent travail, les caractères les plus saillants des
couches à Congéries de l'Italie septentrionale et centrale.
Stratigraphie. — Sur dix-huit lambeaux ayant fourni des fossiles
et dont les rapports stratigraphiques ont pu être établis, huit sont
superposés aux couches sarmatiques (formations marino-saumâtres,
gypso-salines, gypse-sulfureuses). Ce sont ceux de Bene-Vagienna,
San ta- A gâta, Sogliano,Pesaro, Âncona sur le versant de l'Adriatique,
de M armolajo, Morra, Puzzolante et quelques autres moins impor-
tants du Livournais sur le versant tyrrhénien.
Un lambeau repose directement sur le Tortonien, celui de S. Va-
lentini.
Sept sur des terrains plus anciens (Langhien, Eocène, etc.) i Siviz-
zano ? S. Polo, Moscardina sur le versant septentrional de l'Apennin,
Caniparola, Casino, Casole, Frontignano, Monterosi.
limite du Miocène et du Pliocène, les couches à Congéries étant pour lui franche-
ment pliocènes.
Si ce classement peut être discuté, il n'en est pas moins très intéressant de
noter que les puissants phénomènes d'érosion que j'ai signalés dans la vallée du
Rhône enire le Tortonien et le Pontique ou Messinien supérieur , se sont étendus
à d'autres régions de l'Europe méridionale. Cette observation est d'une trop grande
importance pour que je ne saisisse pas la présente occasion d'appeler sur elle
faitention qu'elle mérite.
(!) Monografia degli strati pont ici del mioc. sup. nelC Italia sett- et centrale
{Mém. Acad. Se. di Modena, ? s. t. IV, ldS6).
60 FOKTANNB. — ÉTAGES SABMATIQOB ET LEYANT1K. 11 DOT.
Enfin, les dépôts pontiques de Montebamboli et de Gasteani sont
superposés à des couches lacustres qui , très probablement, corres-
pondent an Sarmatique et sont, en tout cas, pins anciennes que
l'horizon de Casino, la seule station avec laquelle on puisse les com-
parer sous te rapport paléontologique.
Ainsi, il est bien établi qu'il y a discordance et transgression entre
le Miocène et les couches à Congéries. C'est même une des raisons
données par H. Pantanelli pour rejeter la dénomination de Mio-
pliocèno employée par quelques auteurs pour désigner ces dépôts;
car, dit-il, au début de son mémoire, cette appellation ferait sup-
poser entre le Miocène et le Pliocène une « continuité » qui n'existe
presque nulle part.
Dans ces dis-huit gisements, les couches à Congéries sont recou-
vertes par le Pliocène. C'est exactement ce qu'on observe dans la
vallée du Rhône où ces mêmes dépôts, complètement indépendants
du Miocène se sont rencontrés uniquement sous les argiles plaisan-
ciennes.
Paléontologie. — Par suite de sa nature toute spéciale, la faune
malacologique de cet horizon ne peut être comparée avec aucune de
celles actuellement connues du Miocène on du Pliocène. Toutefois il
esta remarquer qu'aucune espèce miocène, même sarmatique,ne passe
dans les couches à Congéries, tandis qu'un petit nombre d'espèces
de ces dernières se perpétuent ou sont représentées par des formes
très voisines dans le Pliocène.
Quant & la faune ma m ma logique qui a été étudiée avec toute la
compétence désirable par M. Forsyth-Major, on sait que cet auteur
la regarde comme pliocène. M. le docteur Depéret, que ses nom-
1886. FONTANNE. — ÉTAGES SARMATIQUB ET LEVANTIN. 61
Ces quelques citations résument, il me semble, ce qu'il est es-
sentiel de connaître pour apprécier l'âge des couches à Congé ries de
l'Italie ; elles montreront, je pense, que l'intéressant et utile travail
de M. Pantanelli est bien loin de désarmer ceux qui soutiennent que
les formations pontiques de l'Italie et du sud-est de la France
sont pins intimement liées avec les dépôts du Pliocène qu'avec ceux
du Miocène.
M. Douvillé fait ensuite part des observations suivantes de
M. Fontanne.
M. Fontanne signale les intéressantes données géologiques four-
nies par le percement du tunnel de la ligne de Col longes à Lyon-Saint-
Clair. A la fin d'octobre, la tète Saône avait atteint 215 mètres. Jus-
qu'à 185 mètres environ, le tunnel traverse des sables et graviers avec
Mastodon arvernensis qui descendent jusqu'au niveau de la rivière;
puis la base du « chapeau » s'engage dans une argile à lignite renfer-
mant de nombreux débris de coquilles presqu'exclusivement terres-
tres parmi lesquelles se rencontrent communément Hélix Chaixi,
Clausilia {Triptychia) Terveri, etc. Par la disposition des strates de ces
deux termes, cette coupe met en évidence, mieux qu'aucune de
celles étudiées jusqu'ici, le ravinement des argiles lignitifères à
Hélix Chaixi par les sables et graviers du Pliocène moyen de Mont-
pellier et de Trévoux.
Elle révèle, en outre, la présence, à la base de la terrasse de Ca-
luire, sous les alluvions préglaciaires, — dont les caractères sont très
différents de ceux des alluvions quaternaires, — du Conglomérat
bressan (Pliocène supérieur à Elephas méridionale) qui ravine les sa-
bles et graviers du Pliocène moyen.
M. Fischer présente, au nom de M. Berthelin, une note sur
l'Hélix Arnouldi (Michaud). Cette espèce présente des caractères
qui avaient inspiré à Deshayes la pensée qu'elle pourrait se rappro-
cher des Proserpina, cependant il l'avait expressément maintenue
parmi les Hélix. L'examen de moules internes de cette espèce m'a
donné la certitude qu'elle ne saurait être laissée ni dans le genre
Hélix ni même dans la famille des Helicidœ: les tours intérieurs
sont, en effet, complètement résorbés, tout à fait comme dans les
Proserpina, Ceres, etc. Elle doit donc prendre place dans la famille
des Proserpinidœ, entendue dans le sens que lui donne M. le docteur
Fischer dans son Traité de Conchyliologie,
Je me propose de compléter cette communication en présentant à
la Société, dans une prochaine séance, un dessin et une description
complète.
FHÉDÉMC DBLAFOND. ■
TUFS DE MEX1MIEUX
Note tur le» Tufs de Heximieux.
par H. Frédéric Delalond.
(BuU. t. XIII. — S' série, p. lei).
Préliminaire*. — Nous avons, dans une note précédente, insérée
au Bulletin, signalé un fait important concernant les terrains ter-
tiaires récents de la Bresse. Nous avons cherché à établir que les dé-
pôts de sables ferrugineux à Masiodcn avemensis de Trévoux, de
Montmerle, etc, s'étaient effectués à la suite de ravinements impor-
tants opérés dans les marnes bleues à Paludines et à Pyrgules.
Les sables auraient comblé des dépressions profondes creusées
dans la formation des marnes. Nos études ultérieures sur la Bresse
et la Dombes nous ont paru confirmer l'exactitude de celte théorie.
Aux localités citées dans notre précédent mémoire comme renfer-
mant des gîtes contemporains de ceux de Trévoux, nous ajouterons
celles de Saint- Germain-au-Mont-d'Or, de Riotlier, de Beauregard
(rive droite de la Saône, en face de Villefranche) et celles si classi-
ques de Meximieux, dans la vallée du Rhône. Les tufs de cette loca-
lité nous paraissent, en effet, devoir être considérés comme étant du
même âge que les sables de Trévoux, et formés dans des conditions
analogues.
Ossature de Dombes. — Nous présenterons à l'appui de cette opi-
nion les considérations suivantes :
Nous avons déjà dit, dans notre mémoire précité, que l'ossature
du massif de la Dombes était essentiellement constituée par la for-
mation des marnes bleues à Paludines et a Pyrgules.
(886 nsotaïc dblakhïd. — tdpb db mxmibux. 6»
Havts niveau* \ Monteiller, Satigneux, Villeneuve, Ambérien-ea*
Dottbe», Sandran», La Cnapelle-do-Chitelard, Saint-Germain-sar-
RenoD, Chalamont (1).
Nivtwx imerméétaira ; Saint-Eloi, Sainte-Croix, Cordieux, Mis-
sten, Parcion, Genay, Reyrieux, Miserieux|, Frane, Lurey, Oei-
irtn», PeyziMx, Saint-Àfcdré-le-Panoux, Saint-André-Ie-Bou-
flfcOOX.
Mode de formation et âge des tufs de Meximieux. — Apres cette courte
digression, revenons aux tufs de Meximieux, qui font l'objet prin-
cipal de la présente note. Ce* tufs apparaissent sur le flanc des co-
teaux de la Bombes lesquels sont constitués, comme nous venons de
le voir, par les marnes bleues a Pâludines. Ils ont été généralement
considérés jusqu'à présent comme faisant eux-mêmes partie de cette
Formation marneuse.
Une pareille hypothèse nous paraît devoir être écartée. En effet, la
formation de tufs, dont le Bugey offre de nombreux exemples, sup-
pose, l'existence de coteaux sur les flancs desquels des ruisseaux ou
des sources laissent déposer des sédiments calcaires. Or les marnes
bleues se sont sans doute formées au sein d'eaux peu agitées, d'un
L->card; les marnes ont été rencontrées ÉGalement dans les puits à eau de la. -ville
deileiimieux. Les marnes descendent ainsi sur le pourtour de la Doinbes, jus-
qu'à oa niveau égal ou inférieur A celui des vallées qui entourent celte région.
'i) Cependant nous ne citerons qu'avec doute la localité de Chalamont, parce
que les renseignements que nous avons recueillis sur les terrains traversés par les
puits i eau n'ont peut-être pas toutes les garanties d'exactitude désirables.
61 FBÉDÉBIG DBLAF0ND. — TUFS DE HBXIH1EUX. . 11 DOV.
lac probablement; ou a peine alors à comprendre comment des
amas de tufs auraient pu se produire à une aussi grande distance du
rivage jurassique (12 kilomètres).
Le fait serait d'autant plus surprenant, que dans le voisinage im-
médiat du Bugey, dans la vallée de l'Ain, où les marnes bleues sont
assez bien visibles, on n'observe aucune trace de tuf. D'un autre
coté, la flore et la faune s'opposent à ce que les tufs de Mexi-
mieux soient classés dans une formation antérieure aux marnes
bleues.
L'hypothèse la plus plausible consiste donc à admettre que les tufs
sont postérieurs aux marnes. Elle est justifiée par le fait suivant déjà
signalé par Dumortïer, c'est qne les tnfs passent par places aux cail-
loutis.
Ce fait peut être observé assez nettement dans une ancienne car-
rière, située non loin du hameau de Claie ; il résulterait également de
la coupe des terrains traversés par les puits à eau du village de Pé-
rouges. D'après tes renseignements recueillis, on aurait rencontré la
succession suivante :
Cailloulis superficiel. 10 1 1! mètres
Tufs t à 3 —
Cailloulis 15 à is —
Tufs (non traversés) Niveau d'eau.
H convient de remarquer encore que les tufs de Meximieux occu-
pent des niveaux divers; aux carrières de la Claie et à Pérouges, on
observe des bancs situés à la cote de 270'" environ, c'est-à-dire à
peu de distance au-dessous du plateau de la Dotnbes; on les retrouve
i I i ■ i - ■ .1 '■ u ' ■ ■ - ■
1886. FRÉDÉRIC DBLAFOND. — ALLUVIONS ANCIENNES. 65
conduit donc à formuler la même hypothèse, celle d'un profond
raTÎnement des marnes bleues, et d'un comblement postérieur des
▼allées ainsi creusées.
Seulement, tandis que dans la vallée de la Saône il se déposait du
sable fin ferrugineux [Saint-Germain, Trévoux, Riottier, Beauregard,
Montmerle] les formations de la vallée du Rhône étaient constituées
par des cailloutis grossiers, au milieu desquels se déposaient à
Meximieux des amas de tufs.
Les documents paléontologiques ne s'opposent pas d'ailleurs à
cette assimilation des sables de Trévoux aux cailloutis et tufs de
Meximieux. Aussi H. Faisan paraît-il avoir déjà, dans son impor-
tant ouvrage intitulé Monographie des anciens glaciers, considéré
les Tufs de Meximieux comme contemporains des sables de Trévoux.
Note sur les AlluvioDS anciennes de la Bresse et des Dombes.
par M. Frédéric Delafond.
Les observations qui font l'objet de la présente note se rapportent
à la Bresse et à la Dombes.
Nous croyons devoir, à l'effet de faciliter l'intelligence des dévelop-
pements qui vont suivre, résumer en quelques lignes les traits prin-
cipaux qui caractérisent l'orographie de ces deux régions.
La Dombes a sensiblement la forme d'un vaste quadrilatère ayant
pour sommets les villes de Bourg, Thoissey, Lyon et Pont-d'Ain.
Elle fait en somme partie de la région de la Bresse, mais elle s'en
distingue par certains caractères qui lui ont valu une dénomination
spéciale. Tandis que la Bresse offre, au Nord de Bourg et de Mâcon,
l'aspect d'une vaste plaine à l'altitude moyenne de 210 à 220 mètres,
la Dombes est, au contraire, constituée par une série de plateaux
étages de part et d'autre d'une dorsale dirigée approximativement de
Lyon à Pont-d'Ain. Elle offre ainsi l'apparence d'un vaste bourrelet
transversal à la grande vallée de la Bresse. Sur la dorsale précitée,
beaucoup de points atteignent et dépassent l'altitude de 300 mètres
(Chalamont 339a).
Dans la Dombes les cours d'eau sont peu nombreux, et par suite
les plateaux peu découpés ; ces derniers étaient autrefois presque
entièrement couverts d'étangs qui donnaient au pays une physiono-
mie à part. Dans la Bresse, les plateaux sont au contraire échancrés
par de très nombreuses vallées, dans lesquelles circulent des cours
d'eau souvent importants.
XV 5
66
FBàDÉHIC DKUfOKD.
■ ALLOYIOBS ASCUHBES.
11 nov.
Nous Terrons pins loin que les phénomènes' géologiques survenus
à des époques relativement récentes fournissent l'explication des
dissemblances mentionnées entre ces deux régions.
Dans une note insérée au Bultelin(t), et relative aux sables à Mas-
todon arverneiuiê de Trévoux, nous avions signalé l'apparition, à la
partie supérieure de cette formation, de cailloutis qui établissent on
trait d'union entre les sables précités et les cailloutis ou alluvions de
1886.
FIÉ SÉRIE D BU POND. -
AUUVIONS ÀNCIEt
67
Cette distraction est parfaitement jastiftée — Aussi noua es timons
«[■-'il y ». lien de distinguer trois catégories de cailloutis :
la Cmllmtti* des Allumant det Cours d'Eau à l'époque Quaternaire. —
lift forment des dépota de rives qui sont, dans la Bresse des environs
4e Coalon et de Tourne», masqués par les AJluvions récentes, et
-constituent au contraire dans la Dombas des terrasses peu élevées
au-dessus du thalweg des vallées (Plateaux de Thoissey, et de Saint-
Bernard prèSjTrévoux, etc.). Ces cailloutis sont le gîte le plus ha-
bituel de YElephas primigenius.
3° Cailloutis recouvrant non seulement les plateaux de la Bombes, mail
encore tapissant les pentes des collines jusqu'au fond des vallées, et se re-
liant intimement aux phénomènes glaciaires. — Ce sont des dépots formés
par les torrents qui s'écoulaient des glaciers; ces torrents remaniaient
les moraines, entraînaient les galets et les boues glaciaires ; ces ma-
tériaux de transport se déposaient ensuite et formaient, l'un le cail-
68 FRÉDÉRIC DBLAFOND. — ALLUYIOHS ANCIENNES. 11 nOV.
loutis dont nous noua occupons, et l'autre le lehm à Elepkas primi-
geniut. Cette explication est justifiée par les observations suivantes :
d'une part, lecailloutis précité ne se rencontre que dans le voisinage
des dépôts erratiques, notamment en avant des moraines frontales;
d'autre part, il existe tous les degrés intermédiaires entre le terrain
glaciaire non remanié et le cailloutis proprement dit.
Les cailloutis que nous venons d'énumérer dans les deux paragra-
phes précédents ont la même composition, et présentent les mêmes
caractères; ils sont d'ailleurs de même âge. Ils se distinguent nette-
ment dans la Dombes, par leur faible degré d'altération et la moindre
fréquence des galets granitiques, des cailloutis que nous allons exa-
miner maintenant.
3" Enfla Cailloutis anciens (1). — Ce sont ces derniers qui font l'ob-
jet de la présente note ; nous allons successivement passer en revue
leur constitution, leur gisement, leur mode de formation, et enfin
leur Age probable.
CONSTITUTION DES CAILLOUTIS ANCIENS.
Les cailloutis anciens reposent soit sur les terrains tertiaires de
la Bresse et de la Dombes, soit sur les terrains anciens ou secondaires
qui circonscrivent la grande dépression bressane.
Nous laisserons de côlé, dans cet exposé, la bordure du Jura que
nous n'avons pas étudiée, et nous nous occuperons seulement de la
Bresse (y compris la Dombes) et de la bordure Ouest (Bourgogne et
Beaujolais).
Éléments constitutif*. — Les cailloutis sont de composition
variable suivant les régions ; dans la Bresse ils renferment surtout
1886. FRÉDÉRIC DE LA FOND. — AUUVIONS ANCIENNES. 69
des assises argileuses jaunes, blanches ou rouges (exemple : les
terres réfractaires des rives du canal du Centre) ; parfois môme on
observe, mais assez rarement, des lentilles d'argile noirâtre.
Dans certains cas, la formation est recouverte à sa partie supé-
rieure par une couche de limon ferrugineux constituant de la terre à
briques (I). Ce limon se relie insensiblement alors au sable ou gra-
vier par un passage insensible qui témoigne ainsi d'une succession
ininterrompue dans les dépôts.
Altération dez éléments. — Les sables, graviers ou cailloutis sont tou-
jours, lorsqu'ils ne sont pas recouvertsde limon, fort décomposés ; les
granités, les porphyres sont très altérés (2), et l'ensemble présente gé-
néralement une teinte rougeâtre due à la suroxydation du protoxyde
de fer. On retrouve là les caractères que M. Fontanne a définis
dans la note que nous avons déjà rappelée.
Stratification. — La Stratification est toujours confuse, on observe
des assises plongeant dans tous les sens ; cependant on remarque
parfois, non-seulement sur le pourtour de la cuvette bressane, mais
encore au centre même de la Bresse (gravières de Saint-Germain-
du-Bois au nord de Louhans) des assises disposées d'une manière
assez régulière en lits parallèles et affectant une forte plongée.
Les matériaux sont classés en désordre ; cependant, en général les
éléments les plus volumineux occupent la partie inférieure de la for-
mation, tandis qu'à la partie supérieure existent des sables fins
qui se relient intimement au limon superficiel.
Ravinement du substratum. — Partout où l'on peut observer le con-
tact des cailloutis et des terrains sous-jacents, ou reconnaît que ces
derniers ont été ravinés ; la surface de séparation forme une série de
dos d'àne et de fonds de bateau.
Disons de suite que les caractères que nous venons d'énumérerau
sujet de ces cailloutis sont absolument ceux des dépôts fluviatiles,
(1) Ce limoD ne saurait être confondu avec le lehm dont nous avons parlé plus
haut. Le lehm contient généralement des lits de cailloux, et varie à chaque pas de
puissance et de constitution; il est fréquemment pétri d'Hélix et de S uccinéet. C'est
le type de la terre à pisé, et il se prête mal à la fabrication des briques. Le limon,
an contraire, ne renferme pas de cailloux, pas de fossiles; il conserve la môme
composition sur d'assez grandes étendues ; il ne constitue qu'une mauvaise terre
à pisé, tandis qu'il convient parfaitement pour la fabrication des tuiles.
(2) Ce caractère est tellement accusé que les exploitants de matériaux pour
l'empierrement des routes évitent autant que possible d'ouvrir des carrières dan s ces
cailloutis, tandis qu'ils recherchent lescailloutis récents que nous avons mentionnés
plus haut. C'est la profonde altération des granités qui a donné naissance aux
terres réfractaires que nous avons mentionnées plus haut.
70 FEÉBÉBIC DBLAFOtTD. — ÀLLUYIOBS ASCIENNEB. 11 IlOV.
tels qu'ils ont été définis par divers auteurs, et notamment par Bel-
grand.
* MODE DE GISEHEHT,
Les caillou tin occupent des niveaux et des situations très variables;
ils couronnent les plateaux, tapissent les pentes, et s'observent de-
puis la cote de 180m jusqu'à celle de 450" (environs de Beaojeu).
Disposition en terrasses. — Au premier abord, tons ces gîtes parais-
sent être disposés tout à fait au hasard, et n'obéira aucune loi. Ce-
pendant un examen plus attentif montre qu'ils constituent une série
de terrasses situées à des niveaux divers. Ces terrasses sont très
apparentes snr certains points, nous citerons notamment celte du
niveau de 180-182 (Epervans, St-Marcel, Gigny, St-Cyr, etc.), celle du
du niveau de 190-195 (Toutenant, Châlon-St-Côsrae, Saint- Germain-
du-Plain, Belleville, Villefranche, etc.), celle de 240 (Corcelles, Pizay-
de- Sain t- Je an -d' A rdi ères), celle de 380 (Saint-Julien, Denicé, La-
cenas) ; enfin nous signalerons, plus loin, la présence dans la Dombes
d'autres terrasses, dans une forte étendue, ayant l'altitude de 265"
environ (1),
Partout où ces terrasses ne sont pas recouvertes par des terrains
glaciaires, on reconnaît aux cailloutas les caractères que nous avons
définis plus haut.
L'épaisseur des cailloutis des terrasses est toujours peu importante;
dans la Bresse et la Dombes, où elle a été reconnue par de nombreux
puits à eau, elle ne dépasse pas 20m, et elle est généralement bien
moindre, parfois elle n'atteint pas un mètre.
Snr las pentes qui relient les diverses terrasses on retrouve aussi
1886.
FRBDélIC DELAFO*». — ÀLLUVIONS AHCIBNNES.
71
p.
05
tnt
iH
-A
•4
•A
eO
M
-?
72 FRÉDÉRIC DBLÀFOHD. — AT.LUYIONS ANCIENNES. 11 DOT.
de 280 et de 300". Pour les trois dernières les caillouta sont mas-
qués par des terrains plus récents, mais il est hors de doute qu'ils
constituent également des terrasses. D'une pari, en effet, les résul-
tats fournis par les forages de puits à eau indiquent que les limites
séparatives des marnes et des cailloutis constituent une succession
de lignes sensiblement horizontales; d'autre part, les plateaux gla-
ciaires supportent nécessairement une disposition en plateau pour
les terrains qui supportent ce même glaciaire. Aux terrasses super-
ficielles de 255, 280 et 300m correspondraient donc, pour les cail-
loutis soug-jacenls, des terrasses ayant les altitudes probables de
250, 265 et 280-.
La même coupe fait ressortir en outre la présence sur tout le par-
cours, et à une profondeur généralement assez faible, de marnes
bleues qui paraissent, en l'état de nos connaissances, pouvoir 6tre
toutes rapportées à une même formation, celle des marnes à Palu-
dines et à Pyrgules. La plus grande profondeur des marnes au-des-
sus de la surface du sol se rencontre dans la partie centrale de la
Dombes, cette circonstance tient à la présence d'une nappe de ter-
rains glaciaires (1).
Cette coupe montre également que sur les pentes l'épaisseur des
cailloutis est toujours faible. (Exemple : la pente qui relie les terrasses
de 255 et de 215-220 en passant par Virial, Attignat, Montrevel,
Jayat).
Toutes les autres coupes qu'on pourrait faire dans la région fe-
raient ressortir la même disposition: cailloutis formant des terrasses
plus ou moins accentuées, et disposées en placages assez minces sur
les pentes comprises entre les terrasses. Seulement, tandis que dans
1886. FRÉDÉRIC DBLAFOND. — ALLUVIOIJS AHCIBNNKS. . 73
suivant les localités, et plus spécialement suivant la terrasse à laquelle
ils appartiennent. Leur épaisseur totale ne dépasse guère, dans la
Bresse et la Dombes, ainsi que nous l'avons déjà dit, une vingtaine de
moires; sur la terrasse de 190-195 elle est toujours bien moindre, et
n'atteint parfois que quelques décimètres.
Le limon subordonné aux cailloutis offre les mêmes variations, il
est bien développé sur la terrasse de 190-195, son épaisseur peut at-
teindre 3 ou 4 mètres; il est alors avantageusement exploité pour la
fabrication des tuiles et des briques (Chalon-sur-Saône). Sur la ter-
rasse de 215-220, il est moins épais, parfois môme il disparaît et fait
place alors à un sable micacé très Un. Dans une large zone située sur
les rives de la Saône, le terrain superficiel est constitué exclusivement
par do sable tellement ténu que les cultivateurs ont dû combattre
par des plantations les effets d'entraînement du vent (Sassenay, Gui-
sery, Sermoyer, etc.). Sur les terrasses élevées le limon est en gé-
néral peu développé ; il fait le plus souvent défaut.
Les alluvions anciennes sont des dépôts de cours <Teau dont les niveaux
ont varié. — Si on rapproche l'ensemble des faits que nous venons
d'exposer : cailloutis et limon subordonné offrant par leur constitu-
tion les caractères de formations fluviables, dépôts peu épais, dispo-
sition en terrasses étagées, ravinement du substratum supportant les
cailloutis, on arrive à conclure que ces derniers représentent les
dépôts d'anciens cours d'eau (1). Les lits de ces derniers auraient
occupé des niveaux divers, qui correspondent aux diverses ter-
rasses dont nous avons constaté l'existence. À chaque terrasse
répond un dépôt spécial de cailloutis, contenant parfois des as-
sises argileuses et surmonté fréquemment par du limon. Les
cailloutis, graviers ou sables correspondraient à la période dans
laquelle les cours d'eau n'avaient pas encore atteint leur régime
normal, corrodaient leurs rives, déplaçaient leurs lits; les dépôts
d'argile, qui semblent être toujours lenticulaires, s'effectuaient
dans les parties où le courant avait sa vitesse très diminuée, soit par
l'effet de remous, soit par toute autre cause. Le limon superficiel se
(1) Oo a cherché à établir que les cailloutis étaient des dépôts lacustres. On a
fait valoir, à l'appui de l'existence d'un ancien lac Bressan, la présence, sur la
rite Beaujolaise de la Bresse, de carrières de sable dans lesquelles les strates
étaient régulièrement inclinées comme dans les dépôts de deltas (Faisan. -Mono-
graphie des anciens glaciers, t. II, p. 355.) Nous répondrons que pareil phénomène
se produit également dans les dépôts de rivière ; il suffit par exemple qu'un courant
rapide arrive dans une partie où le courant est faible ou presque nul. La présence
de strates inclinées au centre de la Bresse, à Saint-Germain-du-Bois, démontre
bien d'ailleurs que le phénomène précité n'exige pas nécessairement la présence
du littoral d'an lac.
74 FRÉDÉRIC DKLAFOIfD. — ALLUTIOHS AHC1KKWES. 11 DOT.
Bénit déposé alors que les cours d'eau avaient atteint & peu près leur
régime normal; oe serait un dépôt d'inondation absolument comme
le limon, qui te forme aujourd'hui dans le lit majeur de la Saune,
lors des débordements de cette rivière.
Disons tout de suite que celte explication rend parfaitement
compte de l'existence déjà signalée précédemment, sur les rives de la
Saône, pour la terrasse de 213-330, de larges bandes de sable fin pas-
sant insensiblement au véritable limon, à une certaine distance de la
rivière. Lors des inondations, les eaux avaient encore, dans le voisi-
nage du lit mineur, une vitesse notable ; elles ne laissaient déposer
que du sable fin, et retenaient leur limon qui ne se déposait qu'à une
plus grande distance du lit, alors que la vitesse du courant était urée
réduite. Cette circonstance tendrait a prouver également que lors de
la formation de la terrasse de 215-290, la Saône suivait, h un niveau
plus élevé, un cours peu différent de son cours actuel.
Phénomène* d'ablations considérable» lors de la formation des alht-
vùmt ancienne». — La coupe ci-jointe montre que dans la Bresse et
dans la Dombes les terrasses ont été taillées dans les marnes bleues;
sur la terrasse (a plus basse, la surface des marnes est à la cote
de 175* environ, tandis qu'elle atteint celle de 260" au moins dans
le centre de la Dombes (I). Comme cette formation des marnes bleues
a dû, à l'origine, combler uniformément la cuvette bressane, que
depuis son dépôt elle n'a subi que de faibles oscillations (les observa-
tion» faites jusqu'à ce jour permettent de constater seulement un
léger relèvement du coté du Jura), il faut admettre qu'elle a été,
depuis son dépôt, l'objet d'ablations considérables qui en certains
points, (lône des basses terrasses) (1), ont provoqué son démantèle-
1886. FRÉDÉ1IC DELAFORD. — ALLUVIONS ANCIBffttCS. 75
loguee à admettre, qu'ils résultaient de l'apport d'anciens glaciers
spéciaux à k région beaujolaise.
Cette hypothèse d'anciens glaciers nous parait devoir être écartée (1) ;
il nom parait beaucoup plus naturel d'admettre que les cours d'eau
ont, aux divers niveaux occupés par eux, corrodé leurs rives, et pro-
voqué ainsi des éboulements souvent considérables. Les massifs du
Beaujolais étaient alors, dans cette région, recouverts de gros triasi-
qnes, dont il reste encore quelques témoins. L'arrasement de ces
massifs, sur les rives de la Bresse, a déterminé la chute de blocs
volumineux d'arkoses, qui sont restés au milieu des cailloutis dee
cours d'eau. Cette explication fort simple s'accorde parfaitement
avec les faits observés.
Ajoutons encore que les érosions permettent d'expliquer très faci-
lement les placages de cailloutis sur les pentes qui relient les diverses
terrasses. Lorsqu'une terrasse se constituait, les cours d'eau corro-
daient leurs berges qui soutenaient les alluvions de la terrasse supé-
rieure, ils provoquaient des éboulements et des glissements. Les
cailloutis s'arrêtaient en partie sur les pentes, et y formaient dee
placages plus ou moins épais et plus ou moins irréguliers.
Altitude des alluvions anciennes. — Nous avons dit précédemment
que les cailloutis s'observaient, dans la région de la Bresse et du Beau-
jolais, depuis la cote de 180 jusqu'à celle d'environ 450 m. Toutefois
il est essentiel de remarquer que sur la bordure beaujolaise ou bour-
guignonne de la Bresse, les alluvions anciennes forment un rivage
bien accusé ne dépassant pas 280 à 300 m. Les dépôts situés à une
altitude plus élevée se trouvent tous à une certaine distance à l'Est
de ce rivage.
Nous pensons donc qu'il faut admettre que dans la Bresse les
cour* d'eau ne se sont pas élevés au-dessus de 280 à 300 m. et que
les cailloutis situés à une altitude plus grande ont été déposés par
des affluents latéraux, venant se jeter dans les grands cours d'eau
de la plaine bressane. Ainsi nous dirons que pour les dépôts situés
à l'Ouest de Yillié-Morgon, l'hypothèse d'une formation correspon-
dant au lit d'un ruisseau expliquerait bien l'existence de la longue
et étroite bande de cailloutis qui s'étend, le long de l'ancienne voie
romaine, depuis le hameau des Pilets jusqu'à celui du Fût.
Nous citerons encore, à l'appui des considérations précédentes, la
(1) Les cailloutis contenant ces blocs de grès n'ont pas les caractères des dépôts
morainiqaes ; ils sont extrêmement décomposés, les granités et porphyres, tou-
jours en galets peu volumineux, sont très altérés, très kaolinisés, enfin il n'y a
aucune apparence de boue glaciaire. La formation a, au contraire, très nettement,
l'aspect caractérisque des cailloutis des terrasses.
76 FRÉDÉRIC DSLAFOEID. — ALLUVIONS ANCEKHKES. 11 DOT.
grande traînée de cailloutis située & l'ouest et au sud-ouest de Villa-
franche, et «'étendant sur les communes d'Alix, Frontenas, Pouilly,
Liergues, Si-Julien, etc., entre le massif jurassique de limas Pom-
miers, etc., et le massif également jurassique de Cogny, Ville, Bois-
d'Oingt, etc. Ces cailloutis sont, à n'en pas douter, des alluvions
d'anciens cours d'eau allant se jeter dans ceux de la Bresse, un peu
en amont de Ville franche. Or, on constate que les alluvions sont à
une altitude d'autant plus grande, qu'elles sont situées plus en
amont du cours de ces anciennes rivières. Ainsi à Frontenas on ob-
serve l'altitude de 350 m., tandis qu'au débouché de la plaine bres-
sane on ne trouve plus que des altitudes d'environ 280 m. Ces diffé-
rences sont parfaitement justifiées par la pente que devaient avoir
les lits de ces affluents. Nous ajouterons que l'observation déduite
de ces alluvions des vallées latérales, vient & l'appui de l'évaluation
que nous avons formulée ci-dessus, au snjet de l'altitude maximum
des anciens cours d'eau dans la Bresse.
Nous croyons donc pouvoir dire, en résumé, que dans la plaine
bressane, les lits des cours d'eau ne se sont pas élevés au-dessus de
280 ou 300 m., et que les cailloutis situés à une altitude plus grande,
sur divers points de la bordure beaujolaise, sont des dépots d'af-
fluents ayant des pentes plus ou moins considérables (1).
Cette surélévation des cours d'eau au début de la formation des
alluvions anciennes résulte très naturellement des explications que
nous avons données antérieurement au sujet des sables à Mastodon
arvemensis de Trévoux. Nous avons dit que ces sables passaient à
leur partie supérieure a des cailloutis. Ces derniers se seraient élevés
jusqu'à l'altitude précitée. Après ce comblement, serait survenue
1886. FRÉDÉRIC DELAFOND. — AlLUVIONS ANCIENNES. 77
nouvelles terrasses situés plus bas encore, et qui seraient actuelle-
ment masquées par des dépôts quaternaires. Cependant si on re-
marque que les lambeaux de la terrasse de 180-182, situées sur deux
rives opposées de la Saône, sont parfois à une faible distance l'un
de l'autre, ainsi que le montre la fig. numéro 2 ci-jointe, qui met en
évidence les terrasses des environs de Châlon, on arrive à penser
qu'il ne restait plus beaucoup de place pour la formation d'au-
tres terrasses, et que celle de 180-182, pourrait bien être la der-
nière.
Origine de la protubérance des Dombes. — Nous croyons ne pas de-
voir quitter cet ordre de considérations, sans dire encore quelques
mots des phénomènes d'ablation survenus pendant la formation des
caillou ti s des terrasses. Nous avons exposé précédemment que la
coupe relevée à travers la Bresse et la Dombes, et annexée à la pré-
sente note, révélait des érosions beaucoup plus intenses dans la
Bresse que dans la Dombes. L'explication de ce fait est assez aisée.
Nous avons dit que les cours d'eau qui avaient déposé les alluvions
anciennes devaient déplacer continuellement leurs lits et entamer
fortement leurs rives. Ces érosions des rives étaient, dans une môme
région, d'autant plus importantes que les cours d'eau étaient plus
nombreux et avaient de plus grands débits. Or, si on examine la flg.
numéro 3 ci-contre, on voit que la ligne de partage des bassins de
la Saône et du Rhône traverse la Dombes de Lyon à Pont-d'Ain ; les
affluents de ces deux fleuves, qui proviennent de la région des
Dombes sont peu nombreux, n'ont qu'une faible étendue et qu'un
débit minime, circonstance tenant à ce que leurs bassins d'alimen-
tations sont peu étendus.
Dans la Bresse, au contraire, existe un très grand nombre de cours
d'eau dont quelques-uns assez importants; leurs bassins d'alimen-
tations sont étendus. Une disposition orographique similaire exis-
tait déjà depuis que les grandes dépressions des vallées de la Saône
et du Rhône étaient constituées ; or, nous avons montré dans notre
note précitée sur les sables de Trévoux que la vallée de la Saône
était déjà constituée lors du départ de ces sables, et l'explication
donnée par nous au sujet de la formation des tufs de Meximieux
conduirait à une conclusion analogue pour la vallée du Rhône. —
On comprend alors pourquoi, lors de la formation des diverses ter.
rasses, et notamment de celle de 215-220 mètres, il s'est produit
dans la Bresse des érosions considérables qui ont amené le déman-
tèlement, au-dessus de ce niveau, de la majeure partie de la for-
mation des marnes bleues, tandis que dans la Dombes les érosions
ont été beaucoup moins intenses. — On trouve ainsi une explication
78 FBÉDâMC DELAVOlfD. — ALLOTIONS ÂNGlHKlniS. il DOT.
suffisautg de l'origine de la protubérance des Dombes qui s'élève
entre les plaines de la Bresse et celles do Dauphiué.
Nous ajouterons encore que les considérations présentées ci -des-
sus font comprendre, non seulement pourquoi il reste pen de té-
moins de l'ancienne formation des sables de Trévoux, mais encore
pourquoi ces témoins se rencontrent principalement dans la région
des Dombes. Les gîtes de Saint-Germain-do-Mont-d'Or, de Trévoux,
de Sainte-Eopbémie, de Riottier, de Beaoregard, deHontmerle, sont
en effet tous situés dans la Dombes; dans la Bresse, on ne connaît jus-
qu'à ce jour que les gîtes de Tournas et de Ghagny, et encore ces der-
niers paraissent-ils n'avoir été préservés des ablations, que grâce à
leur situation dans une cuvette formée par les terrains jurassiques,
qui les a protégés d'nne manière tonte spéciale.
Epoque glaciaire. — Disons encore, pour terminer l'historique de
la formation des alluvions anciennes, que les terrasses les plus infé-
rieures étaient déjà constituées lorsque les glaciers firent leur appa-
rition dans la Dombes (1).
Les vallées étaient déjà creusées et avaient au moins leur profon-
deur actuelle, lorsque les glaciers vinrent les combler. On peut ob-
server en effet, en maints endroits, sur les rives du Rhône, la boue
glaciaire, arrivant jusqu'au niveau actuel des eaux du fleuve, et des-
cendant même probablement plus bas encore.
A celte époque glaciaire, les cours d'eau considérablement grossis
entamèrent de nouveau leurs anciennes rives; les basses terrasses
furent en partie démantelées, et le lit élargi fut comblé par des gra-
viers à Etephas primigenius. La figure n° 2 ci-contre montre qu'à
cette époque la terrasse de 180-183 fut fortement démantelée, et
1886. FRÉDÉRIC DELAFORD. — ALLUVIONS A N CI E SUR*. 79
bable que les cailloutât peuvent être considérés comme contempo-
raine de YElephas méridional*.
Les motife qui nous paraissent justifier cette classification sont les
suivants :
Les cailloutis se sont déposés après les sables de Trévoux à Masto-
don arvernensis, et avant l'arrivée dans les Dombes des glaciers qui
ont correspondu au grand développement de YElephas primigenius.
A Trévoux, à Montmerle, où les sables ferrugineux à Mastodon
arvernensis sont nettement caractérisés, on n'a pas signalé la pré-
sence de YElephas meridionalis.
De même, dans le graviers quaternaires des cours d'eau, on n'a
jamais signalé l'association de YElephas meridionalis à YElephas pri-
migenius qui y est fort abondant. Mais YElephas meridionalis a été
trouvé jadis dans les cailloutis des terrasses, à la gare de Saint-Ger-
main au Mont-d'Or (1), et récemment à Chagny, dans une tranchée
du Canat du Centre (terrasse de 215-220), et à Demigny dans la
tranchée du chemin de fer de Chagny à Auxonne. On a, il est vrai
signalé autrefois à Saint-Germain-au-M ont-d'Or et à Chagny, la pré-
sence simultanée du Mastodon arvernensis et de YElephas meridionalis.
Mais d'une part il est difficile, en l'absence de renseignements précis
sur ces découvertes, de savoir si réellement les divers ossements
appartenaient bien au môme gîte, d'autre part les gisements de
Mastodon arvernensis peuvent être remaniés. Cette dernière hypo-
thèse est très admissible en ce qui concerne Saint-Germain-au-Mont-
D'Or; on aperçoit en effet au-dessous du cailloutis les sables ferru-
gineux à Mastodon arvernensis ravinés par ce môme cailloutis.
Nous pensons donc, et nous sommes d'accord à cet égard avec les
théories généralement admises, que YElephas meridionalis n'exis-
tait pas à l'époque de la formation des sables de Trévoux, qui sont
caractérisés par l'abondance des débris de Mastodon arvernensis, et
qu'il aurait vécu plus tard, lors du dépôt de cailloutis, des terrasses.
Nous ajouterons, au sujet de YElephas meridionalis, que ce mammi-
fère a été trouvé assez fréquemment dans les fentes de calcaires du
Lyonnais et de la Bourgogne(Mont-Narcel, Mont-Verdun, Poleymieux
Fleurville, Chagny (2). Il n'était jamais associé au Mastodon arver-
nensis, mais bien à des animaux ayant vécu également à l'époque
quaternaire tels que YElephas antiquus (Poleymieux, Chagny) et
Y Hippopotamus major (Mont-Narcel, Mont- Verdun) (3). Ces faits vien-
(1) Fon tanne. Note précisée.
(t) Dans uue fente de calcaire jurrassique du tunnel du chemin de fer, d'après
Jes archives du Muséum de Lyon.
(3) Falan. — Monographie des anciens glaciers* Tom. II, p. 59.
80 FBÉDÉRIC DBLAFONB. — ALLOVIOMS AHCIBHNE3. il OOV.
neul à l'appui de ce que nous avons dit plus haut nu sujet de VEte-
pkas méridionale. Ils expliqueraient aussi pourquoi on a trouvé &
Ch&lon-Salot-Cosrae, dans les sables de la terrasse de 190, des ani-
maux tels que Cervus elaphus, Cervus megactrot, Et/uus sp? Bas $p ?
Can'utfi? (1) qui ont pu dire contemporains de VEtepkas meridio-
nalis.
RÉSUMÉ ET COHCLUSIOSS
On peut donc résumer, comme il suit, la série des phénomènes sur-
venus dans la Bresse et dans la Dombes, a partir du dépôt des
marnes bleues à Paludines et à Pyrgules.
1° Dépôt des marnes bleues.
2° Ravinement de ces marnes, formation de vallées prorondes, mais
probablement assez étroites.
3° Dépôt dans les vallées précitées des sables ferrugineux à
Mastodon arvernensis ; les dépôts deviennent caillouteux à leur
partie supérieure, et ces cailloutis s'élèvent à l'altitude de 280 à
300 mètres.
4° Nouveau creusement des vallées, ou plus généralement déblaie-
ment des vallées précédemment creusées dans les marnes bleues,
démantèlement de la presque totalité des sables à Mastodon arver-
nensis, formation des cailloutis des terrasses et du limon subordonné
Erosions plus intenses dans la Bresse que dans la Dombes; phéno-
mènes probablement contemporains de VEtepkas meridionalit.
5* Arrivée des glaciers dans la Dombes, nouveaux phénomènes d'é-
SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1886. 81
Séance du 6 Décembre 1886.
PRÉSIDENCE DE M. COTTEAU.
M. Maurice Hovelacque, Secrétaire, donne lecture du procès-ver-
bal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membres de la Société :
M. Bigourbt, licencié es sciences, à Paris, présenté par MM. Hé-
bert et Gaudry et M. Steinm ann, professeur à l'Université de Fri-
bourg (Bade), présenté par MM. Munier-Chalmas et Kilian.
11 annonce ensuite deux présentations.
Le Président fait part à la Société de la mort de M. Louis Bazille,
et donne lecture d'une lettre par laquelle on l'informe que M. Louis
Bazille a légué à la Société Géologique une somme de cinq cents
francs.
Le Président annonce la mort de M. l'abbé Soulier.
M. l'abbé Soulier avait entrepris de dresser une carte géologique
de la Drôme à une grande échelle ; malheureusement, ce travail très
avancé dans les cantons de Dieulefit et de Bourdeaux, n'a pu être
achevé. En môme temps, M. l'abbé Soulier se livrait à des recher-
ches hydrologiques; ses connaissances ont été souvent mises h
contribution pour la recherche des sources, notamment par la ville
de Nyons qu'il a réussi à pourvoir abondamment d'eaux vives.
M. Bornemann fils présente au nom de M. J.-G. Borne-
mann la première partie d'un mémoire sur les fossiles du système
cambrien de l'île de Sardaigne. Ce travail vient de paraître dans les
actes de l'Académie impériale des naturalistes de Halle. La première
partie renferme la description de divers fossiles végétaux (algues),
d'un Spongiaire et de nombreuses espèces du groupe des Archaeocya-
thus. L'auteur, à l'aide de l'étude d'une série considérable de sections
minces qui se trouvent reproduites sur une trentaine de planches
en photogravure, est arrivé, non seulement à répartir ces formes
nombreuses en plusieurs genres qu'il réunit sous le nom de famille
des « Archaeocyathinœ », mais encore à établir exactement leur
organisation compliquée et leur développement ; il en conclut que
les « Archaeocyathinœ » occupent une place intermédiaire entre les
Spongiaires et les Coelentérés proprement dits.
M. Douvillé signale parmi les dons faits à la Société une très in-
téressante étude de M. Deslongchamps sur les Brachiopodes de la
collection Defrance ; cette révision a permis à notre savant confrère
XV. 6
82 TARDY. — HOUVBLLBS OBSERVATIONS SDR LA BHKSSE. 6 déc.
de préciser les espèces établies par cet auteur dans le Dictionnaire
des Sciences naturelles. Certains de ces noms tombent en synony-
mie d'autres dénominations usitées aujourd'hui ; M. Deslongchamps
revendique la priorité pour les noms de Defrance. Mais, à cet égard,
les lois de la nomenclature sont formelles : l'antériorité n'est
acquise que pour les noms spécifiques clairement définis, et ce n'est
pas le cas pour le plus grand nombre des espèces de Defrance qui en
réalité viennent seulement d'être nettement caractérisées par M. Des-
longchamps.
La revision des espèces établies par les anciens auteurs est toujours
très importante, mais il nous semble résulter des lois établies pour
la nomenclulure qu'il est indispensable, dans cette revision, de se
conformer aux règles suivantes:
1* La date de la publication originale ne peut être revendiquée
que pour les espèces clairement définies dans cette publication.
2° Un ne peut attribuer aux autres espèces que la date à laquelle
la revision a été publiée.
Le Secrétaire dépote sur le Bureau la note suivante de M. Tardy :
Nouvelles observations sur la Bresse.
Itêsumè général et Conclusions,
Par M. Tardy.
Lorsque j'entrai en 1807 à la Société Géologique de France, on y
discutait les divisions du Quaternaire. Encouragé par Ed. Lartet, par
Collomb, par Belgrand, par Benoît et par tant d'autres dont je ne
suis séparé que par les conclusion» auxquelles j'ai été conduit, je me
(886. TAROY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 83
CEINTURE DE LA BRESSE
On ne connaît en Bresse qu'un seul pointement de gneiss, celui
de Lyon-Croix- Rousse qui se prolonge sur la rive bressane de la
Saône jusqu'à Fleurieux. Je l'ai décrit en 1884. Ces gneiss ont été
soulevés par des poussées de microgranulite, dont l'âge ne peut être
fixé snr ce point isolé.
Les assises primaires antérieures à la houille existent sur quelques
points autour de la Bresse.
A l'époque houillère, la Bresse semble déjà former un golfe indi-
qué à l'ouest par les îlots houillers de l'Àutunois, du Creusot, de
Màcon, du Beaujolais, de Givors, de Communay et du puits de
Toussieux. Ces différents îlots semblent appuyés aux contreforts
granitiques du massif du mont Pilât qui auraient formé, au Sud
et à l'Ouest, les limites d'un bassin houiller limité aussi à l'Est par
une première esquisse de la chaîne des Alpes, et au Nord par l'îlot
granitique des Vosges.
A l'époque du Trias, les limites sont les mêmes qu'à l'époque
houillère, mais la faible épaisseur des dépôts de cet âge dans le Jura,
vers Souciin, semble indiquer que la région méridionale du Jura
commençait à s'émerger. Cette émersion s'est du reste continuée,
notamment, d'après les observations de E. Benoît, pendant la suc-
cession des assises jurassiques supérieures. Les couches d'Armailles,
de Cirin, sont en effet des dépôts littoraux.
A l'époque du Lias, le golfe bressan est encore fermé au Sud et au
Sud-Ouest par les mêmes contreforts du mont Pilât. Au Sud-Est, le
bassin se resserre. Au Nord et à l'Est, il reste ouvert sur le Bassin de
Paris et sur l'Allemagne et la Suisse.
Pendant l'extension des mers de la Grande Oolithe, la mer com-
mence à se retirer des rivages du Beaujolais et du Maçonnais. Elle
resserre de même son bassin à l'Est et au Sud, mais elle reste ouverte
au Nord-Ouest et au Nord-Est.
Les mers oxfordiennes ne semblent rien changer aux limites des
mers jurassiques, mais elles recouvrent un sol disloqué à la un de
l'époque du Callovien par des failles N. 105° E.
L'époque des calcaires jurassiques compris entre l'Oxfordien et le
Purbeck, est une époque d'émersion du bassin jurassique, la mer se
retire vers l'Est. Le détroit du Nord-Ouest se ferme et le Bassin de
Paris s'isole de celui de la Suisse qui reste le nôtre jusqu'à la fin de
la période crétacée. Les dépôts coralligènes de cette époque se reti-
rent progressivement vers l'Est, en sorte que les derniers bancs
coralliens n'occupent que la région Est de la chaîne actuelle du Jura
84 TAÏIDY. — NOUVELLBS OBSERVATIONS SBB LA BRESSE. 6 déc.
français. Le rivage de ces bancs de coraux, tracé par M. Cboffat,
laisse en dehors toute la région Nord-Ouest de notre Jura, la limite
qu'il leur assigne est au Sud-Est d'une ligne dirigée vers le Nord-Est
et partant de Meillobnas (Ain).
En étudiant les diverses coupes du Jurassique, supérieur aux
marnes oxfordiennes, dans un grand nombre de publications, on
verrait se dessiner six bancs coralliens superposés depuis le Glypti-
cien à la base, jusqu'au Corallien portlandien eu baut. Jusqu'ici les
faunes coralligènes ont paru à peu près similaires dans toute la par-
tie supérieure du Jurassique. Cette similitude, plus apparente que
réelle, a conduit plusieurs géologues à ne voir dans ces divers
niveaux qu'un seul et même étage; mais d'autres, en étudiant les
faunes intercalées entre ces bancs de coraux, ont réussi à les répar-
tir entre plusieurs étages déjà connus.
Cette étude des faunes intercalées entre les bancs coralligènes, a
permis à M. Bourgeat de subdiviser plusieurs niveaux coralliens en
trois assises. Ce fait est très intéressant parce qu'il permet de rappro-
cher les niveaux coralliens des terrasses anelcocènes et d'y voir le
même mode de groupement reproduit dans tous ses détails.
L'émersion du Jura a été progressive durant la période jurassique.
Vers la Du de cet âge, à l'époque des dépôts coralliens qui environ-
nent Belley, le massif montagneux de Portes devait être émergé,
ainsi que l'a signalé E. Benoit dans une notice restée inédite. Les
schistes du lac d'Armaille, représentent en effet le faciès littoral des
dépôts coralliens, tandis que les calcaires cristallins de Pierre-Châlel,
en représentent le faciès du côté de la haute mer. Quant au récif
corallien lui-même, il a dû disparaître en partie sous l'action des
4886. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 85
ments tendres, ont dispara partout, où des failles ou d'autres acci-
dents, ne les ont pas protégés contre les dénudations tertiaires.
A la fin du Jurassique, il semble, sur divers points, avoir existé un
léger ridement formant des vallons dirigés Nord-Sud, dans lesquels
les couches du Néocomienet du Crétacé auraient acquis un peu plus
d'épaisseur et se seraient pour ainsi dire mieux défendues contre les
agents d'érosion. On m'a déjà fait bien des objections au sujet de ces
plis Nord-Sud, mais jusqu'ici, aucune de ces objections ne m'a paru
apporter avec elle une preuve bien décisive contre mon observation
relative à l'alignement Nord-Sud de beaucoup de témoins crétacés du
Jura. La meilleure objection qu'on pourrait faire, c'est que ces gîtes
sont si nombreux, qu'on pourrait presque les ranger indifféremment
sur n'importe quelle direction conventionnelle. Je crois cependant
que la direction Nord-Sud jalonnée par des failles, peut être mainte-
nue jusqu'à de nouvelles recherches. Des failles très anciennes, an-
térieures au Crétacé, et même des grottes remplies et bouchées par
des stalagmites et des débris du Jurassique supérieur, avant l'arri-
vée de la mer crétacée, ont la direction N. 150' à 460° E., très fré-
quente dans la chaîne du Jura.
A la fin de la période crétacée du Jura, il se produit un grand
mouvement des continents, le Jura s'émerge en entier, probable-
ment avec la Bresse et tout le bassin du Rhône où on ne trouve pas
de dépôts nummulitiques. La chaîne des Alpes, au contraire, s'a-
baisse pour recevoir les dépôts de cette mer. Jusqu'ici, la Bresse ne
renferme même pas de dépôts lacustres de cette époque. Les pre-
miers dépôts de la Bresse sont dans la région qui environne Vesoul.
On y trouve, si j'ai bonne mémoire, Limnœa lonyiscata.
Ne voulant parler ici que de la Bresse, je laisse de côté toutes les
conclusions théoriques auxquelles l'étude de cette région m'a con-
duit. Ces conclusions, jusqu'ici parfaitement d'accord avec toute la
géologie des divers étages et des divers âges, m'ont amené à des
découvertes intéressantes, surtout pour le classement resté jusque-là
indécis, de certaines assises du pourtour de la Bresse. Aussi, sans
publier ici toutes ces conclusions théoriques, j'adopterai cependant
les divers groupements auxquels la théorie et la Stratigraphie m'ont
conduit d'un commun accord. Et si je le puis, durant cette note,
j'esquisserai en quelques mots les conclusions théoriques sur les-
quelles j'ai cru devoir m'appuyer dans cette note sur la Bresse.
FORMATION DE LA BRESSE
Je disais tout à l'heure que le Beaujolais et la côte châlonaise, la
Bresse et la vallée du Rhône, le Jura et ses prolongements, s'étaient
&5 taiat. — 50CTEUO oksbtattqss sca Uk aaESss. 6 déc.
émereés à la fin da Crétacé, alors que les Alpes continuaient an con-
traire à s'enfoncer sons la mer nomcnnlitiqne.
Vers la fin de i'étaze des couches de Rilly. les Alpes 5e 30 aie vent,
tandis que la vallée da Rhône et de la Saône s'effondre entre les
deux massifs montagneux qui la borient encore à noire époque. Le
mouvement des Alpes, étudié par M. Bertrand, dans le tome XII,
3* férié, p. 31$. commence à cette dernière époque et la formation de
la plaine suisse en est contemporaine. L'axe de direction de cette
plaine est dirigé X. 3t>» C environ. Au contraire, l'axe général de la
Bresse est dirigé X. 6* EL. tandis qu'elle est généralement limitée par
des filiises dirigées X. ±?' E.„ raccordées entre elles par des cas-
tres. Les failles X. 21* à 23* E. sont donc plus anciennes que la
Pre-<e. et c:mme elles abritent à Germolles et àLevssard, de chaque
o!*ê :e la Fresse. des lambeaux de terrain crétacé, elles sont plus
récrites r:e :\ Craie blanche. Leur aze se trouve ainsi fixé très
ex -.■*' -ment i .1 : ;>e des formations nummulitiques. Quant aux cas-
sure-, e.le- rn ferment souvent des failles dirigées en moyenne
>". 12-V F..
La cirecti.n N. »;. E. c.nnée par Taxe de la Bresse, est-elie seule-
ment de l'âpre de !"e!T:ndrement de cette plaine? On ne peut le dire,
parce que cette d. .-retira se rapproche beaucoup des directions sur
lesquelles s'aliznent plusieurs émissions de roches érupthre& situées à
JUuest de la Bresse. Ces diverses émissions, n'étant pas toutes du
même âge, il en résr/.te que les munies directions de failles, ont
donné jour aux roches érjptives à d. verses époques. 11 en est de
même du mouvement des fii/.es. Ainsi !es failles N. 6: E. qui
semblent avoir donné naissance à ia B:e>se pendant l'âge éocène,
ont bougé encore après le dep^t des molasses avant !a formation
des couches Miocènes. Il me semble donc :aux de dire dune manière
absolue que les failles N. 21° E. de notre région soat post -crétacées
et anlé-tertiaires; mais on peut lixer cet aure pour le dernier mou-
vement des faille-. N. 21° E. qui courent le Jura.
ASSISES MIOCÈNES
Aussitôt après la formation de la plaine de la Bresse, les eaux de
la faune de* Caillasses et du Cyctoxtoma formosum auraient dû péné-
trer dans cette région; mais on n'y connaît encore à Chazelles qu'un
calcaire lacustre compact, lithographique, dont j'ai donné la faune
ici, en 1883, d'aprta les déterminations de Tournouër. Ce calcaire
Tisibleà Chazelles, entre Coligny et Saint-Amour, se trouve sous le
i^mm P/est en creusant, nno. marp nn'nn a rôtira loc Anhontillnne
1886. TARDV. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 87
recueillis par M.Corbel, de Saint-Amour, et déterminés plus tard par
notre regretté confrère Tournouôr. Depuis j'ai découvert entre Cha-
zelJes et la Ville-sous-Charmoux , sur la rive gauche du ruisseau de
Chazelles , un beau développement de ces couches fossilifères la-
custres.
Sur les calcaires inférieurs de Chazelles, on trouve des poudingues.
Autour de ce village et surtout à Goligny entre la ville, le cimetière et
la gare, des calcaires blanc crayeux renfermant des Potamides La-
marcki déjà signalés par E. Benoît, recouvrent ces poudingues. Notre
confrère a reconnu ces calcaires jusqu'à Glériat, au Sud de Goligny,
et les fossiles qu'il y avait recueillis, furent déterminés par Deshayes.
Plus récemment les fossiles de cette région ont été examinés par
M. Fontanne. De cet ensemble de déterminations on peut sûrement
conclure que le calcaire blanc crayeux de Coiigny et de Clériat est
contemporain de la faune à Potamides Lamarcki, ce qui en fixe la
position avec précision.
Benoît avait déjà remarqué que les calcaires à Potamides La-
marcki plongent vers le Nord-Ouest; mais cette région est très tour-
mentée. Ces calcaires passent sous un conglomérat situé au Nord
de Chazelles. Sur ce point les couches sont fort peu dérangées, tandis
qu'en général ces assises sont très fortement contournées. 11 en ré-
sulte qu'en général la stratigraphie de ces couches est très difficile.
Les fossiles y sont aussi, en général, en très mauvais état ; c'est
donc bien plus par l'ensemble des caractères et par les relations stra-
graphiqnes, qu'on peut arriver à classer les calcaires de ce genre
partout où on les rencontre. En 1880 et 1881, j'ai déjà entretenu
la Société des calcaires de Sanciat et de Gouzance. Dans ces der-
niers, Charpy avait trouvé quelques Hélix malheureusement tous
indéterminables. A Sanciat, Benoît et beaucoup d'autres après lui
n'ont jamais trouvé de fossiles. Néanmoins, il me semble aujour-
d'hui bien difficile d'assigner aux calcaires blancs inférieurs de ces
diverses localités une autre place que celle indiquée pour le calcaire
de Coiigny par le Potamides Lamarchi.
Des bancs de poudingues recouvrent partout les calcaires blancs.
Ces bancs de poudingues sont assez souvent mêlés à des lits mar-
neux de couleur vives : rose, vert, jaune et gris. Ces couleurs vives
rappellent les argiles à meulières toujours brisées de Montmorency.
Ces meulières toujours brisées renferment de très belles surfaces
couvertes de Potamides Lamarcki ; j'en ai recueilli de très beaux
échantillons sur la côte de Montmorency, au-dessus du village de
Saint-Prix vers 1869. Ces plaques étaient toutes brisées en frag-
ments anguleux, les arêtes étaient encore vives. Ces débris étaient
88 TABDÏ. — BOUYELLES 0USERVAT10H5 SUR LA BRESSE. 6 déc.
distribués sans ordre dans les argiles versicolores. Il ne manquait
que les stries pour en faire uu dépôt glaciaire. Ces stries je lésai trou-
vées plus tard dans un dépôt du même âge et identique sauf sous le
rapport de la sature des roches englobées dans les argiles versico-
lores. A Yillecerf, au Sud-Est de Paris, ces argiles empalent des
silex crétacés qui sont tous striés. Cette formation a donc autour
de Paris tous les aspects d'un dépôt glaciaire,
A Saint-Prix, l'argile à meulière formait un témoin isolé épais de
moins de deux mètres. Au Sud, sur la côte d'Argenteuil, il en existe
un autre lambeau un peu moins épais : ces deux lambeaux isolés
forment un alignement sur lequel on retrouve au Sud-Ouest et au
Nord-Est des argiles à meulières indiquant en quelque sorte une
traînée dirigée N. 33° E. en moyenne. Cette direction me ut es-
pérer, en 1860, trouver au Sud de Montereau les argiles versicolores
du niveau de la Beauce, recouvrant les sables de Fontainebleau et
contenant des silex de la Craie blanche qui, d'après mes éludes sur
les alluvious de la Seine, pouvaient présenter des stries. La course
de Villecerf vérifia de tous points mes hypothèses et confirma l'ori-
gine erratique des argiles versicolores a meulières brisées.
Dans la Bresse, les argiles sont disposées en lits intercalés entre les
bancs de poudiugues. Les lits verts sont le plus ordinairement à la
base, les lits jaunes viennent ensuite ; puis les lits gris et enfin les
lits roses sont le plus souvent entremêlés aux derniers bancs de
poudingues. La teinte rose est celle des sels de manganèse; le vert
est celui de l'apatite ; le jaune est de môme teinte que le jaune de
chrome, enûu le gris est cendré ; quant au blanc des poudingues en
coupe fratcbe il ressemble à celui de la céruse. Ce ne sont que des
1886. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 80
Ceyzériat et au Sud de la gare de Couzance, des cailloux impres-
sionnés. Ces deux points sont en face de cassures importantes de la
première chaîne du Jura ; il se pourrait donc que ces accidents ne
fussent pas étrangers à la perforation des cailloux les uns par les
autres. Mais je n'ai pu fixer jusqu'à ce jour l'âge de ces accidents
avec assez de précision. Toutefois, d'après mes conclusions théori-
ques, leur âge doit être très voisin de la fin des molasses marines du
Jura et antérieur, dans tous les cas, aux couches pliocènes.
Je cite ici mes conclusions théoriques parce que je ne les ai pas
encore trouvées une seule fois en défaut ; cela viendra néanmoins
peut-être un jour; aussi ne faut-il pas admettre comme définitif l'âge
indiqué ci-dessus pour la pénétration des cailloux les uns par les
autres. Cette réserve est d'autant plus prudente que j'ai observé à
Couzance des cailloux impressionnés dont l'une des lèvres de l'im-
pression, avait été arrachée par le caillou ayant produit l'impression.
Cette ablation ne peut se placer géologiquement, par la stratigraphie,
qu'à l'âge déjà indiqué pour l'impression des cailloux. Il est néan-
moins bien évident que l'impression a précédé la disparition de la
lèvre de l'impression. La disparition d'une partie du caillou impres-
sionné a produit un striage plus ou moins prononcé suivant la nature
du caillou. Sur plusieurs cailloux de cet âge, on trouve, notamment
vers fialanod, de nombreuses stries qui, à première vue ne diffèrent
pas de celles des cailloux striés glaciaires. Néanmoins, les faits d'im-
pressions suivies d'ablations, indiqués ci-dessus, doivent engagera
hésiter beaucoup sur la valeur des stries, lorsque les cailloux striés
font partie de poudingues ou de conglomérats dont les bancs ont été
tordus.
Dans les mouvements de torsion, il a dû se faire souvent que des
cailloux ont glissé les uns sur les autres et se sont ainsi striés. Un
caillou calcaire trouvé dans le poudingue dont je viens de parler,
près de Balanod, était recouvert de plusieurs pellicules minces de
calcaire. Chacune de ces pellicules était striée dans un sens différent.
En sorte que les mouvements du poudingue avaient été multiples
et répétés de loin en loin. Entre chaque mouvement, les eaux avaient
pu déposer sur ce caillou une nouvelle pellicule calcaire. Néanmoins
le caillou portait à sa surface, sous les diverses pellicules, des stries
entre-croisées de même âge, qui étaient tout à fait identiques aux
stries glaciaires et qui ne me semblent pas explicables par les mou-
vements de torsion des bancs de poudingues. A cause de ces mouve-
ments, je ne pense pas qu'on puisse cependant conclure à une ori-
gine glaciaire de ces dépôts ; mais ce mode de formation demande à
être examiné avec soin.
90 TARDY. — NOUVELLES OBSBRYATIUHS SL'H LA BBESSE. C déc.
Les poudingues oligocènes sont tous formés de roches calcaires
sédimentaires de la région du Jura On y trouve des cailloux de toutes
les roches qui constituent cette chaîne, et aucune roche étrangère &
cette chaîne. Généralement les roches les plus éloignées viennent du
Nord, dans notre région. Ces poudingues renferment beaucoup de
cavités vides au début, mais qui ont été remplies par des géodes de
calcaire concrétionné. Bu outre, il n'y a aucun ordre de distribution
des cailloux comme cela aurait liea dans une alluvion, ou dans un
dépôt littoral. Quelquefois cependant ces cailloux, distribués sans
ordre 4e grosseurs, sont stratifiés à la façon des dépots de rivage.
Mais au lieu de venir uniquement de la falaise voisine, ils ont toutes
sortes de provenances même parJois éloignées.
La distribution des poudingues, au pied du Jura, dépend de l'oro-
graphie actuelle de la chaîne. On en trouve des témoins, en race de
toutes les vallées, qui s'ouvrent sur la Bresse, et enfacedetousles
cols qui communiquent avec les vallées de l'intérieur. Cette disposi-
tion des bancs de poudingue est bien difficilement explicable, même
en admettant l'existence de torrents diluviens, parce que souvent la
vallée qui s'ouvre en face d'un gisement de poudingue oligocène n'a
pa* une importance en rapport avec la puissance du dépôt et la gros-
seur des cailloux.
La seule hypothèse qui m'a paru vraisemblable, parce qu'elle s' a-
d.ipte très bien à toutes les conditions connues jusqu'à ce jour, est
celle d'une origine glaciaire. Mais il faut convenir que la présence
sur le Jura, d'un glacier couvrant toute la chaîne à une époque com-
prise entre le Potamidts Lamarcki et Y Hélix Ramonât, laissera en-
core bien des incrédules. Je ne chercherai pas davantage à les cou-
1886. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRKSSB. 91
main d'homme la mettant au jour, sous Tépais manteau de terrain
erratique anté-quaternaire qui la recouvre. Ce terrain erratique,
argileux rougeàtre, sableuxjà la base, caillouteux au milieu et exclu-
sivement argileux rouge-brun en haut, renferme dans sa couche
caillouteuse de nombreuses chailles du Jura et aussi des quartzi-
tes alpins. Je signalerai en particulier ceux qui couvrent les envi-
rons de Goligny. Ce terrain erratique ne couvre que le Miocène, dès
que le Pliocène apparaît, il se modifie sensiblement ; je le crois donc
non seulement anté-quaternaire mais aussi anté-pliocène.
Malgré toutes les difficultés stratigraphiques présentées par les
couches supérieures aux derniers bancs épais de poudingue ter-
tiaire exclusivement calcaire, voici à quelles conclusions je me suis
arrêté, après avoir comparé entre elles, les coupes relevées à diffé-
rentes époques au milieu de ces diverses couches. A la base, je pla-
cerai une assise de cailloux quartzeux recouverte de sables micacés
bruns. Ce classement n'est que provisoire. Au-dessus viennent des
sables argileux jaunes parfois mêlés de lits de cailloux qui en donnent
la situation le plus souvent verticale. Parfois ces sables sont très
grossiers. Jusqu'ici on les avait pris pour les représentants des mo-
lasses, mais la suite prouve qu'ils doivent plutôt prendre la place des
Sables de l'Orléanais. En effet, devant ces couches, on voit le plus
souvent des argiles parfois pyriteuses, d'autres fois chargées de li-
gnites et souvent très noires, supportant des argiles jaunes, blan-
ches, grises, puis vertes sur lesquelles on voit une marne blanc-jau-
nâtre mouchetée de rose qui a fourni à Orgent un Hélix Ramonai
déterminé par Tournouér.
La présence de V Hélix ftamondi, dans l'assise marneuse blanche
mouchetée de rose, fixe la position de ces marnes ; mais la strati-
graphie m'engage à relever ces couches jusqu'au niveau des faunes
de Simorre et de Sansan. Je me rangerai donc ici à l'opinion de
M. Lory qui pense que ïHelix ftamondi a eu une longue existence
embrassant plusieurs étages.
Au-dessus des marnes mouchetées de rose, on voit des argiles
grises, ayant en général une inclinaison encore à peu près verticale,
puis des sables très Uns, jaunâtres, presque toujours très fortement
redressés. Ces sables doivent représenter ies molasses marines avec
dents de Lamna. A Clériat, près de Goligny, où l'on trouve des dents
de Lamna dans ces sables, je n'ai eu pour en faire la position stra-
tigraphique que des relevés de fonçage de puits. Néanmoins je crois,
cette situation suffisamment bien établie aujourd'hui.
L'Erratique argileux rouge avec beaucoup de chailles jurassiques
et quelques quartzites et quartz, couvre tous les dépôts que je viens
92 TABDY. — NODVBLLBS OBSERVATIONS SUH LA BRESSE. 6 (léc.
d'énumérer et ne recouvre pas, sauf dans le cas de remaniements,
ultérieurs, les dépots suivants : sou âge est non moins bien Usé dans
d'autres régions par de très habiles géologues. A Chambaran, l'Erra-
tique de ce nom recouvre les molasses et ne repose jamais sur le
Pliocène environnant; l'Erratique de Chambaran a donc la même
place géologique que l'Erratique indiqué ci-dessus. Tous deux se
placent à la limite entre l'étage Pliocène et l'étage des molasses. Leur
situation géologique est très nette, mais leur origine l'est beaucoup
moins. Autour de Coligny, sur le Jura, surtout vers Epy, ou observe
un Erratique renfermant des roches graniloïdes telles que la proto-
gin e à grandes lames de mica, des schistes amphiboliques, des grès
siliceux identiques aux quartzites et aux grès du Trias alpin qui
couvrent toute la plaine de Bourg à Lyon, La position de ces rochers
dans un point qui n'a jamais été atteint par l'extension des glaciers
quaternaires, a souvent appelé mon attention. Autrefois j'avais rat-
taché ces dépôts à ceux des hautes terrasses quaternaires, très
nettement accusées sur quelques points du Jura, notamment au-
dessus de Salavre et de Coligny vers Saiot-Remy. Mais en voyant
cet Erratique, descendre par les vallées ou les gorges de la montagne
de Verjon, venir prendre place dans les dépôts erratiques les plus
anciens, j'ai été conduit à rejeter ma première hypothèse et à en
chercher une autre. Considérant que le Pliocène de la région com-
prise entre Saint-Etienne du Bois, Trefforl et Coligny renferme
d'énormes cailloux de quartzites, j'ai été conduit à supposer qu'ils
devaient venir par l'intermédiaire de l'Erratique du pied du Jura, du
plateau d'Epy ouvert de ce côté par plusieurs vallées.
L'Erratique d'Epy, ayant vraisemblablement fourni au Pliocène, ses
1886. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA RRESSE. 93
ciaire. Quoi qu'il en soit, l'Erratique d'Epy, présente plusieurs points
difficiles à résoudre ; il devrait se placer peut-être, d'après ce que
nous verrons plus loin, à un niveau plus élevé.
Parachèvement du bassin de la Bresse
Partout les couches pliocènes sont presque horizontales ou au
moins fort peu inclinées ; les couches miocènes, sont au contraire
presque partout fortement contournées ; on peut donc dire qu'il s'est
produit un grand mouvement de dislocation, ou de compression des
roches miocènes, avant le dépôt des assises pliocènes les plus infé-
rieures de la Bresse. Si on examine un grand nombre de coupes, on
peut dire que la chaîne du Jura, s'est déplacée à cette époque, et
s'est portée vers l'Ouest de cinquante à cent mètres environ. Cette
mesure un peu fantaisiste est prise en étendant les plis de quelques-
unes des couches visibles.
Si je considère l'ensemble des divisions géologiques qui séparent
les failles N. 75° E. de la Bresse, du refoulement du Jura dont
je viens de parler tout à l'heure, je vois qu'il existe entre ce refoule-
ment et l'effondrement de la Bresse un espace double du précédent,
ce qui est contraire à toutes mes conclusions théoriques. J'arrive
ainsi à conclure qu'il doit exister un autre mouvement entre le cal-
caire à Potamides et les poudingues qui le supportent. Cette dis-
cordance entre les lits de ces deux formations est surtout accentuée
aux environs de Coligny, entre la ville, la gare et Charmoux ; cette vé-
rification faite à divers reprises vient confirmer l'exactitude de mes
prévisions géologiques et donner un nouvel appui à mes considéra-
tions théoriques qui permettront dans l'avenir d'introduire en géo-
logie des méthodes de recherches nouvelles.
Le refoulement du Jura sur la Bresse, prouve, par la dislocation
des roches miocènes, que la Bresse miocène avait déjà exactement la
même forme que la Bresse actuelle; puisqu'on trouve ces roches mio-
cènes disloquées sur tout le pourtour de la Bresse actuelle. Dans ces
conditions, il semble difficile d'attribuer les sables de Priay et de Va-
rambon à l'époque miocène. Ces deux [buttes de sables ne peuvent
davantage appartenir au Pliocène supérieur. Elles sont donc très
probablement du Pliocène inférieur, ou de la fin de l'âge des mollasses.
Celle de Varambon me semble être une barre de l'Ain et doit être la
dernière formée. Celle de Priay a toujours eu, dans mon opinion, la
même origine. Etant plus éloignée de l'embouchure de l'Ain, c'est-à-
dire de la sortie de cette rivière des gorges du Jura, entre Pont-
d'Ain et Jujurieux, cette barre doit être la plus ancienne. Par le
94 TÀRDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRKSSK. 6 déc.
faciès de ses couches inférieures elle rappelle certains dépots des
mollasses les plus récentes.
Ce qui manque le plus à cette heure pour classer exactement ces
deux buttes sableuses, ce sont des fossiles pris dans le milieu de la
butte. Toutefois le dépôt erratique que j'ai publié à ce sujet en 1876,
(3° série, t. IV, p. 184), et dont la portion visible a complètement
disparu aujourd'hui, ne peut se placer ailleurs qu'à l'âge des cail-
loux de Chambaran. En effet, ils sont à la base du Pliocène lacustre,
et d'autre part postérieurs à la grande extension de la mer des mol-
lasses qui a couvert tout le Jura et même la Bresse, puisqu'on
trouve les dents de squales dans la Bresse, au pied de Co-
lign y. Les buttes de Priay et de Varambon se seraient ainsi formées
pendant le retrait de la mer des mollasses, c'est-à-dire pendant l'é-
rosion de la vallée du Rhône qui a précédé les dépôts de la mer plio-
cène, pendant un temps d'arrêt dans cette Érosion ; temps d'arrêts
qui, dans le dernier étage quaternaire, sont représentés par les dé-
pôts limoneux des terrasses.
A la base des mollasses on trouvée la Ferlé, près de SI- Laurent- en-
Grand-Vaux (Jura), des cailloux anguleux de quartz. Ces cailloux
correspondent aux poudingues qui, sur le bord du Jura, auprès de
Journans, par exemple, séparent les mollasses des assises antérieures.
C'est un nouveau niveau de cailloux dont j'ai déjà dit un mot.
a. En supposant les buttes de Priay et de Varambon formées par la
rivière d'Ain, à la lin de l'âge des mollasses, avant les dépôts plio-
cènes, on voit quo les sables qui remplissent la vallée jurassique,
comprise entre Poncin et les villages de Mérignat et de Jujurîeux
peuvent être des dépôts d'estuaire du môme âge que les buttes de
1886. TÀRDY. — N0UVELLB8 OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 95
Potamides Lamarcki, peuvent appartenir à divers âges fort différents
les uns des autres. Les fossiles sont donc indispensables, pour fixer
d'une façon satisfaisante l'âge de ces couches.
PLIOCÈNE
•
Dans la vallée du Rhône, les mollasses ont subi une érosion consi-
dérable qui a préparé le bassin de la mer pliocène reconnue par
M. Fontanne. Dans la Bresse, rien ne semble jusqu'ici, indiquer
une érosion du même genre. Rien ne semble indiquer davantage
l'introduction de la mer pliocène. Mais sur ce point, il faut attendre,
avant de formuler une opinion, de connaître en détail, tous les faits
observés par M. Fontanne en amont de Vienne, à Givors par
exemple, où on exploite des argiles réfractaires qui peuvent être en-
core comme celles du Péage-de-Roussillon, des argiles marines plio-
cènes. La Bresse renferme en effet à sa base des argiles réfractaires
blanches. La position de ces argiles est restée longtemps indécise.
J'ai déjà tenté à plusieurs reprises de préciser de plus en plus leur
âge, et j'ai constaté depuis qu'il y en a à deux niveaux peu éloignés
l'un de l'autre, mais assez différents dans une étude de délail, pour
motiver une nouvelle et sérieuse attention. J'ai donc eu raison de
l'analogie d'emploi et de situation des argiles réfractaires du Péage
et de celles du Mas Groboz, dites terres d'engobe, conclu à hésiter
sur le fait de la pénétration de la mer pliocène en Bresse. Les ar-
giles que j'ai, dans toutes mes notes antérieures indiquées sous le
titre de terre d'engobe, se trouvent placées à la base d'une grande
assise de sables blancs présentant des rognons de grès. Ces sables
affleurent sur le pourtour de la Bresse, près des premières assises
lacustres de la série pliocène. Us sont donc inférieurs à ces assises
et placent ainsi les argiles, dites terre d'engobe, dans une situation
identique à celle des argiles pliocènes réfractaires de la vallée du
Rhône. On peut donc, en raison de l'absence complète de fossiles
dans la terre d'engobe, se demander si cette argile n'a pas la même
origine que les argiles marines exploitées dans la vallée du Rhône.
L'argile réfractaire que j'avais, dans ma note de 1883, assimilée à la
terre d'engobe, se trouve séparée de la terne d'engobe, par les sables
blancs et par des lignites formant un niveau assez constant, fossili-
fère dans la rivière d'Ain à Mollon et dans deux puits à Sanciat et au
nord-ouest de Treffort, aux Rippes. Ces argiles sont blanches et ren-
ferment une quantité très considérable de quartz concassé en menus
morceaux. La terre d'engobe a la même composition ; mais le
quartz s'y trouve réduit à l'état de sable fin. Dans cette terre réfrac-
i
V
fc
96 TAHDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BB883B. 6 déc.
taire, on trouve en outre souvent des grains analogues à ceux de la
pyrite de fer coucrétionnée.
Sur la terre d'engobe, on trouve des sables blancs puissants en
lits presque horizontaux ; ces sables présentent sur quelques points
47 mètres de puissance connue. Ils renferment sur quelques points
des rognons de grès en tète de chat assez volumineux. On les suit
ainsi depuis le Mas-Girard près de TrclTort, jusqu'à la gare de Coli-
gny. Au delà, ils ne sont plus discernables jusqu'à Joudes. Ensuite,
on voit reparaître des sables en grande abondance, surtout vers
Dommartin-lès-Cuiseaux. Dans le sud de Dommartin, dans des grès
qui recouvrent des sables au Bois-Cornon, j'ai trouvé lors de mes
premières courses des fossiles dont les débris parurent extrême-
ment intéressants à notre regretté confrère Tournouër, Depuis ni
M. de Cbaignou ni moi, n'avons pu en retrouver. Au sud de Cotigny
au Mas-Girard, je n'ai trouvé aucun fossile dans ces sables et c'est
par les analogies de situation seules que j'ai pu identifier les sableB
du nord et du sud de Coligny.
L'étude de la disposition des couches, au nord de Dommartin-lès-
Cuiseaux, montre qu'avec les sables de Couzance, inférieurs aux
argiles du Bois-de-la-Manche et de Frontenaud, on doit approcher
de la série pliocène. En 1883, (tome XI, p. 543 et suivantes), j'ai assi-
milé les argiles de Frontenaud à la terre d'engobe du Mas-Girard,
entre Treffort et Saint- Etienne-du-Bois. Cette assimilation doit, je
crois, être maintenue. Les sables de Couzance exploités surtout vers
Le-Chène-de-la-Vierge, se trouveraient ainsi au-dessous de la terre
d'engobe au Mas-Girard.
Au sud les lignite» deSanciatet de Mollon que j'ai déjà appelés
1886. TABDT. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSB. 97
PLIOCÈNE LACUSTRE
Les premiers dépôts pliocènes ont laissé un bassin peu profond'
cent mètres environ, qui s'est rempli progressivement surtout par
des apports fluviaux, déposés sur ses rivages. Ceux-ci qui se trou-
vaient au début du Pliocène, à deux kilomètres, trois au plus, du
pied du Jura, se sont progressivement resserrés surtout dans les
anses, analogues à celles de Guisiat. Pendant la première partie du
Pliocène, le grand bassin de la Bresse s'est aussi segmenté en plu-
sieurs lacs distincts. La saillie du Miocène vers Beaufort, s'est rapi-
dement accrue et au début du Pliocène lacustre avec fossiles, il
n'existe déjà plus qu'un étroit passage vers Guisery, entre les lacs du
nord et le lac qui doit plus spécialement nous occuper maintenant
Ce lac se limite au Nord à Guisery et à Condal ; au Sud à Givors vers
sa sortie, et à Heyrieux. Il s'appuie de ce côté aux collines de Vienne.
A l'Ouest, la Saône en trace approximativement la limite* Enfin le
Jura le limite complètement à l'Est.
À Hauterives (Drôme), dans un second lac du même âge que celui de
la Bresse pliocène, on observe une succession de couches de lignites
séparées par des lits de cailloux. Ces lits de cailloux erratiques, se
retrouvent en Bresse ; non plus superposés les uns sur les autres,
mais étalés sur les rivages du bassin lacustre. Repris plus tard par
les érosions quaternaires, les cailloux erratiques pliocènes ont formé
des traînées de cailloux diluviens qui, en se mêlant aux autres dépôts
diluviens, sont venus singulièrement compliquer la géologie de la
Bresse. Celle-ci, très simple au fond, n'est difficile que par l'exacte
ressemblance des assises anciennes et récentes et par le manque
presque complet de coupes un peu profondes. Ce n'est donc que par
une accumulation continue de notes recueillies pendant plus de
quinze ans, que je suis arrivé aux résultats que je développe dans
cette note.
Dans une série de notes je me suis attaché surtout, dès le début
de mes recherches à élucider les questions relatives aux terrains
diluviens. C'est pourquoi, en présence de la pénurie de gisements
de fossiles dans la Bresse, j'ai songé à l'emploi des couches dilu-
viennes de cailloux, pour achever la classification stratigraphique
des diverses couches de cette région. Ces recherches nouvelles, m'ont
amené, grâce à plusieurs fouilles importantes opérées dans ces der-
nières années, à compléter mes observations antérieures.
Dans le fond du bassin de la Bresse, tous les sondages ont atteint
à une faible profondeur les argiles et les sables blancs qui sup-
portent le Pliocène lacustre. Ces argiles et ces sables sont vers cent
XV. 7
98 ' TABDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUB LA BRESSE. 6 <jéc.
mètres de profondeur. Aussi les couches lacustres sont-elles très
minces vers le milieu de leur bassin, tandis qu'elles ont une certaine
épaisseur sur ses bords. Les couches erratiques, sont de même nulles
au milieu de leur bassin ; tandis qu'elles ont une puissance d'autant
plus grande qu'on est plus près du bord du rivage de l'ancien lac.
Certaines' couches puissantes sur certains points, sont sur d'autres
réduites à peu de chose, voir même à' un simple lit de cailloux,
et parfois même à quelques cailloux épars au milieu de lits de sables.
Mais en tenant compte de tous ces éléments, en les raccordant entre
eux de proche en proche, on arrive à tracer des lignes qui délimitent
parfaitement, chaque genre de formation et dessinent les anciens
rivages pliocène*.
Le lac pliocène s'est successivement rétréci, par des apports faits
sur ses rivages, de matériaux divers,' déversés sans doute par des
cours d'eaux. En sorte que du coté du Revermont, première chaîne
du Jura qui ne présente aucune vallée normale au rivage du lac
pliocène, le rétrécissement a été très lent. Au contraire, au Nord et
surtout au Sud, où débouchait le Rhône pliocène, le bassin s'est
rétréci rapidement. La cause qui amenait dés matériaux erratiques,
a été intermittente, mais après chaque suspension dans ses efforts,
elle a amené des matériaux en quantité plus considérable qu'aupara-
vant; eu sorte que progressivement, le phénomène erratique a pris
plus de place que les autres dans la formation des couches de la
Bresse.
La continuité des couches et de leur succession exclut toute idée
de lacune importante dans la série des couches de la Bresse. 11 était
donc à peu près impossible d'y adopter, les principes de subdivision
(886. TAftDY. — HQUVBLU9 OOâKftTATIQHS SUE LA BRESSE. 99
bien plus près de la vérité que tous les autres systèmes en usage. La
réussite de mou premier essai sur les assises coralligènes du Juras-
tiqua supérieur, m'a fait étudier dans tous ses détails ce nouveau
système de division, et je vais l'appliquer de suite au Pliocène dans
la description que j'entreprends ici.
Le premier niveau erratique que nous rencontrons dans la succes-
sion pliocène est formé par des chaiiles assez grosses dans un bois
entre Treffort et MeiUonas h Plantaglay. On retrouve ce niveau erra-
tique au niveau de la plate- forme de la rotonde de Saint-Amour. Sur
ce dernier point, la voie ferrée de la grande ligne est au-dessus du
niveau erratique. Au-dessous on trouve des argiles avec des traces
de lignites et des concrétions calcaires. A Plantaglay, on ne voit pas
Tordre de succession des couches, on peut seulement, par suite de
diverses circonstances conclure, que les lignites des puits de la Croix,
de la place de Sanciat, sont au voisinage de ce premier niveau erra-
tique de la Bresse, et très probablement immédiatement au-dessous.
Pans une note antérieure, celle de 1883, j'ai donné la faune de ces
lignites d'après Tournouêr. Je n'y reviens que pour rappeler que les
lignites de Mollon (ceux qui étaient visibles autrefois dans la rivière
d'Ain)» sont du même âge par leur faune. A partir de ce point com-
mun fixé par Tournougr, les deux coupes, celle de la Bresse et celle
de la Bajme ou côte de Mollon, sont entièrement dissemblables si
on en considère les faunes. Cependant elles doivent se correspondre
au moin* en partie. Un seul fossile Htl\x Chaixii est commun aux
deux coupes et se trouve de part et d'autre dans des sables soit à
mi-côte de la côte de Mollon, soit à Mont Gardon et à Cormoz, près
de Con d al.
Sur le premier niveau erratique, on trouve près de la gare de
Saint-Amour» des argiles réfractaires qui contiennent beaucoup de
quartz pilé. Les mêmes argiles se retrouvent à Sanciat, en couches
minces. Dans le nord, lesacgiles pliocènes sont souvent, mélangées
de concrétions calcaires blanches ou jaunes, en lête de chat et très
peu compactes. Dans un certain nombre on soupçonne la présence
des phosphates de chaux, mais aucune analyse n'en a été faite. Ces
concrétions calcaires n'existent pas dans les couches pliocènes vi-
sibles dans les côtes qui bordent la vallée de l'Ain et la vallée du
Rhône.
Le deuxième niveau erratique affleure à l'Est de la côte1 de la gare
de Saint-Amour, au-dessus de Mailly. On n'yvoitquedes chaiiles, mais
au sud de Coligny, dans les bois du Grand-Bouillon on voit paraître
les quartzites et les grès siliceux du Trias des Alpes. Ces cailloux
peuvent ensuite être suivis du côté du Sud jusque vers MeiUonas où
100 TAHDÏ. — NOUVET.LK3 0BSE11VATIONS SCH LA BRESSE. G déc.
ils se perdent sous les terrains diluviens quaternaires. Sur les rives
de la rivière d'Ain et du Rhône, je n'ai jamais vu de niveau de cail-
loux, sans doute parce que ces points étaient trop éloignés des ri-
vages. Vers Trefforl, près du Mas Gaillard, cet erratique est réduit à
un lit de gros cailloux, en sorte qu'il peut échapper très facilement à
l'observation même très attentive.
Sur le deuxième erratique, ou dans son voisinage, on trouve à
Condal et près de Salavre, aux Capettes, des marnes blanches com-
pactes qui ne renferment que des débris A'Heiix extincta Rambur. Ces
marnes dures tracent très exactement le rivage de l'un des lacs
pliocènes de cet âge. Malheureusement il n'est pas facile de les suivre
au delà des points que je viens d'indiquer, à cause des nombreuses
érosions qu'ont subies ces couches.
En 1883, lorsque je publiai ma première Note intitulée : Nouvelles
observations sur la Bresse, je neconnaissais entre le deuxième Erratique
et le troisième, aucune bande de cailloux qui pût être rapportée
sans hésitation possible, à un niveau pliocène. Depuis, en 1885, j'ai
reconnu que toutes les principales assises erratiques, affleurant au
Sud-Ouest de Bourg, étaient indiquées par l'orographie du sol actuel;
or au Nord de Bourg, quelques vallées rectilignes semblent indiquer
la présence d'autres affleurements de cailloux, omis dans mes notes
del883 et 1885. De nouvelles recherches, m'ont permis de constater
qu'il y avait eu deux niveaux erratiques oubliés entre le deuxième et
le troisième. Au lieu de les appeler troisième et quatrième, je les
nommerai deuxième bis et deuxième ter, pour ne pas remanier la
classification adoptée dans mes notes antérieures.
Le niveau erratique deux bis affleure dans la tranchée du chemin
I
• * *
1886. TARDY. — NOUVELLES OBSBRVATIONS SUR LA BREâ$2V . 101
cette région, et surtout celles des Paludi nés, varient. M. I^card a
publié aussi une étude sur ces faunes lacustres. J'ai déduit de ('exa-
men de son livre, que la faune de Loyes, de Mollon (gisement dû' ci-
metière), et les diverses faunes de la côte de Miribel, sauf le bas Ney-
ron, doivent se classer dans la même zone que les gîtes fossilifères du
nord, probablement à la base de ceux-ci, sans doute au niveau deti
marnes à Hélix extincta Rambur., dont j'ai déjà parlé ci- dessus. Les ;'
principaux gisements fossilifères de cette région sont situés : à
Neyron, près de Lyon, à Miribel, à Loyes, à Mollon, à Priay, entre
ce dernier village et Varambon, entre Varambon et Druillat. Ensuite
il nous faut aller jusqu'auprès de Saint-Etienne-du-Bois, pour trou-
ver de nouveaux gîtes fossilifères. Dans cet intervalle, de trente ki-
lomètres, le terrain quaternaire couvre partout les couches pliocè-
nes. Les gisements de la région du Nord, sont ceux de Pomier,
d'Aussiat, de Garavand, de Villemotier, de Pirajoux, atteints dans
des puits. Ensuite on trouve à la surface du sol, des coquilles : près
de Salavre aux Gapettes, au Villard au sud de Donsure, au Niquedat,
à Cormoz et à Gusiery.
Je ne connais aucun niveau fossilifère en Bresse en dehors de
celui que je viens d'indiquer. Mais sur quelques autres points, dans
des puits seulement, on a encore trouvé des fossiles, soit vers Bourg,
soit vers Dommartin-lès-Guiseaux, soit dans les couches miocènes.
Le niveau erratique, deux fer, affleure vers la vallée d'Urlande,
entre St-Etienne et Àttignat ; près de Bourg, on l'a mis à découvert
dans un captage de sources dans la propriété de l'Asile des aliénés
de Saint- Georges. La coupe ci-contre figure les conclusions aux-
quelles j'ai été conduit par l'ensemble des documents recueillis de
1872 à 1886. Les couches piiocènes sont presque horizontales; le
niveau de cailloux avait à la surface supérieure 10° de pente et moins
encore à la surface inférieure. Ges couches du côté de la vallée de la
Reyssouse, viennent butter contre des assises plus fortement incli-
nées, renfermant de nombreux cailloux alpins, des jaspes rouges
(exotique de M. Pillet), et môme, un peu plus au Sud, des cailloux
striés et très probablement glaciaires. Il y a donc entre ce nouveau
niveau erratique et les précédentes assises piiocènes, une lacune ou
un ravinement assez considérable. Dans toutes les classifications
on ne tient compte que des couches qui existent ; on ne pourrait
donc pas y faire figurer ce ravinement des couches piiocènes.
■ HOUTELL» 0BSH8TATI0B8 SCH LA BRE9SK.
£c!< de* profila du P.-L.-M,; L. 1:10.000; H. i ; 1000. Coupe
:.'.-.'" relevée au nord de. Bourg -en- Bretst (Ain).
Vallée de In Ry».
Pa. passages à niveau
du chemin de
P. Pliocène lacustre de la Bresse,
1er P.L.M.
R. Lit aeinel de la Revssouie.
is. Couches diverses \
n. Alluvions vaseuses noires actuelle»
c. Al lavions anelcocènes.
3. TroisiémeErratique
lape pliocène.
a. Couches fluviales mésocènes.
ï= Erratique deux ter
îvisîble aiijour-
d. Dlluvium du nord Pléistosème.
d'bni.
y. Couches pléislosèmes.
Z. Sables pliocenes visibles- à Cuègre
D. Dilnvium du nord Pliraème.-
Dans le bat de tenir compte des lacunes, et pour avoir de la sorte
une classification complète, continue et sans lacune, de toutes les
assises pliocènes et quaternaires, j'ai tenté divers essais et je me suis
arrêté à celui que j'expose dans cette note. Le dernier étage quater-
naire que j'ai appelé Ane/caeéne (du verbe grec, aveÏMu, retirer, parce
1886. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 103
dès dépôts marins un fait identique à ceux qui affectent les dépôts
ftuvio- lacustres de là Bresse.
Si les dépôts quaternaires anelcocènes n'avaient aucune impor-
tance et si oh ne trouvait pas d'autres dépôts similaires, appartenant
à des âges d'érosions, on pourrait se contenter des anciens systèmes
donnant seulement Tordre de succession des couches. Mais la régu-
larité bien apparente qui existe dans toutes les formations géolo-
giques considérées au point de vue qui m'occupe en ce moment,
prouve qu'une division qui donnerait une place égale aux âges de
dépôts et aux âges d'érosion, s'approcherait beaucoup de la division
dés assises géologiques en groupes naturels. La grande difficulté
serait pour appliquer ce système de division des assises continen-
tales aux assises marines, mais cette difficulté n'en est plus une au-
jourd'hui.
Le sous-étage anelcocène, étant séparé des alluvions moderne?
(celles du chronomètre de la Saône par exemple) par le Ûiluvium
final du Nord qui n'est pas un fait isolé, j'ai pensé que la division la
plus commode et peut-être aussi la plus naturelle, consisterait à éta-
blir la division des étages sur chaque Diluvium du Nord. Toutefois,
en 1885, j'ai placé le Diluvium du Nord au milieu de chaque étage,
mais diverses circonstances m'ont engagé à adopter le système in-
verse, comme plus parfait et plus conforme aux anciennes divisions
adoptées jusqu'à ce jour.
En limitant mes étages par les Diluviums du Nord successifs, les
couches de Bourg, Bel-Air qui précèdent immédiatement le sous-
étage d'érosion anelcocène, forment avec ce sous-étage un étage
complet que j'appellerai le Mésosème, parce qu'il tient le milieu
entre le premier âge quaternaire et l'étage moderne. Ce dernier étage
j'ai cru devoir l'appeler étage pléosème, parce que pour longtemps
encore, cet étage restera le dernier de tous. Enfin, ainsi que je l'ai
déjà fait, le premier étage, dit quaternaire, s'appellera Pléistosème
et succédera sans interruption au Plioséme. Ce nouvel étage com-
prendra dans son premier sous-étage, le Pliocène de la vallée du
Khône et de la Bresse et dans son second sous-étage ou deuxième
section, les couches qui se sont formées pendant le ravinement des
couches pliocènes. Je laisse aux sous-étages la finale cène des étages
tertiaires et je donne aux étages la finale sème.
Le niveau erratique, deux ter, du Pliocène lacustre de la Bresse,
forme presque la dernière couche visible de cette série. Il n'y a au-
dessus qu'une couche de marne ou d'argile dure, blanc-bleuâtre,
épaisse de quelques mètres, et ravinée à sa partie supérieure par les.
phénomènes diluviens successifs. C'est là dernière assise pliocène
104 TABDT. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 6 déc.
visible en Bresse; on n'y a vu jusqu'ici aucun fossile. Ce n'est du
reste pas en général dans les couches blanchâtres qu'on trouve des
fossiles; ceux-ci se rencontrent surtout dans les argiles bleues, au
voisinage des couches de lignitea et alors tes coquilles sont généra-
lement brisées ; ce qui est naturel. La plupart des bois sont, en effet,
disposés par coucbes horizontales, par gros fragments, et sont évi-
demment échoués sur des rivages. On a déjà trouvé sur quelques
points des amas de feuilles, J'en avais expédié un jour a Tournouér,
mais celui-ci crut à une erreur tant elles étaient bien conservées.
Sur les bords de la rivière d'Ain, j'ai néanmoins vu des débris de
tiges de plantes aquatiques parfaitement en place, ayant vécu sur le
lieu même dans les marnes pliocènes. On m'a aussi cité à Donsure
un arbre qui se serait trouvé debout, mais c'est le seul fait de ce
genre qui m'ait été signalé. Dans quelques autres gisements de
fossiles, les marnes sont jaunâtres; le Pyrgidiwn Nodoti se trouve en
général dans des marnes de ce genre. Ces marnes renferment sou-
vent de petites concrétions, tufacées jaunes, mais alors les fossiles
manquent le plus souvent. J'en ai vu cependant au S.-O. de Cor-
moz dans une couche de cette nature. Un seul gisement, celui de la
fontaine Riri à Cuisery, offre des paludines ferrugineuses inédites.
Les couches pliocènes qui accompagnent le niveau erratique,
deux ter, sont des argiles blanchâtres au-dessus, et des sables au-
dessous de cet erratique. Ces sables qu'on peut voir dans l'Asile des
aliénés de Saint-Georges, près de Bourg, sont eu lits presque
horizontaux et formés de sables très Uns. Ces sables ont été décou-
verts en exploitant les gravières qui les masquaient. Mais entre ces
graviers et ces sables, il y a sur d'autres points une couche de cail-
1886* TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 105
section du Pliosème, en stratification discordante, c'est-à-dire contre
leurs tranches, appartient maintenant à la deuxième section du Plio-
sème. C'est cette couche de cailloux que j'ai appelée jusqu'ici troi-
sième Erratique et à laquelle je conserve ce nom. Celte couche est
recouverte par des marnes renfermant un lignite tourbeux, au-
dessus duquel on a trouvé dans un puits situé près du passage à
niveau de Challes, entre le cimetière de Bourg et l'Asile d'aliénés,
une succinée de grande dimension. Ces couches sont surmontées
par des sables concrétionnés recouverts de marnes jaunes qui
affleurent sous les couches mésocènes de Bourg (Bel- Air). Au-dessus
viennent les sables qui accompagnent le quatrième Erratique et lui
servent de support. Le troisième Erratique repose de môme sur des
sables qui donnent à Bourg une nappe d'eau ascendante de quatre
mètres environ. Cette nappe est situé vers 215 mètres d'altitude,
tandis que le sol de la ville est supérieur à 223 mètres. Il est donc
impossible à Bourg, comme dans toute la Bresse, pour les mêmes
raisons, d'avoir des eaux réellement artésiennes.
Le troisième Erratique, ainsi que je l'ai déjà dit, offrait à Challes, au
nord de Bourg, toutes les variétés des roches erratiques glaciaires
des Alpes, y compris même des cailloux de jaspes rouges (exotiques
de M. Pillet). Ces cailloux étaient accompagnés d'une marne pyriteuse
verdâtre. La même association de marnes pyriteuses vert foncé,
olivâtre, se retrouve dans la profondeur, au voisinage de tous les
bancs de cailloux de la Bresse. Ces marnes mises en affleurement, se
transforment sur environ quatre à cinq mètres d'épaisseur, en une
argile compacte, à peu près imperméable à l'eau, jaunâtre, veinée
dans le sens vertical de lignes bleuâtres claires. C'est avec cette
argile qu'on peut, par le pilonnage, construire des murs dits en
pisé ; c'est de là que vient l'expression de terre à pisé, employée par
Benoit et par quelques autres. Lorsque les terres à pisé ont été
remaniées par les derniers phénomènes quaternaires, ceux-ci, s'ils
sont antérieurs aux failles N. 75° E., en ont fait des terrains lavés,
blanchâtres qu'on nomme terrains blancs et qui absorbent rapide-
ment l'eau de pluie qui ne s'est pas écoulée à leur surface. Si, au
contraire, ce sont les eaux postérieures aux failles N. 75° E. (Eaux
des Terrasses de 40 mètres et suivantes) qui ont produit le lavage et
le remaniement, ces terres sont mêlées de l'oxyde de fer qui colore
tous les dépôts de ces derniers âges quaternaires et, à moins de
circonstances particulières, comme le voisinage des grands fleuves
de la Saône par exemple, ces terres rouges forment après la pluie
un sol boueux.
Le troisième Erratique renferme à Challes et surtout devant le
lOfc TARDT. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BHESSE. 6 dCC.
cimetière de Bourg, oit il a1 été mis 9 jo'ur, dans une gravlère, dés
cailloux striés glaciaires. Grâce à ceux-ci dont il n'existe pas d'exem-
ple a la stirface du sol, au Nord de la foret de Seillon, on peut
suivre, soùs un certain nombre de sablières, l'affleurement du troi-
sième erratique qui passe entré la Keysseuze et le hameau des Cui-
rons, au sud de Bourg. Aa Nord, cet affleurement suit en général la
rive nord-est de la vallée de la Reyssouze, et les derniers cailloux
alpins se trouvent très clairsemés vers Foissiat. Plus au Nord, vers
Mantenay, on trouve au contraire, sur cette ligne les premiers silex
de la cote châlonnaise. C'est donc entré Foissiat et Man'tènay qu'il
faut placer, à cette époque, le débouché de la Saône dans le lac
pliocène de Bourg. L'inclinaison des couches de part et d'autre de
la vallée de la Reyssouze vers Jayat, et de part et d'autre dé la vallée
de la Seille, vers Cuisery, montre que depuis le deuxième Erratique
jusqu'après le troisième, la Saône pliocène a passé à l'est deCùisery
d'abord et de Jayat ensuite. Le changement dé lit dé là Saône a dû
se produire vers le passage du Plioséme au Pleistosème.
Fig. 2.
I8É6. TAltàt. *- H0UVBLL63 OBSERVATIONS SUR LA BRESSft. 4(tf
côùx de là basé dû 8* Pratique. 11 résulte atrssl de ces faits que Itf
potiditigties qui arffleufent en haut d'une sablière Sous l'église de
Motfttfgnal, sont ptfûtttre de l'âge de TErrati^ue êëUx terrDsuik lac
même sablière, à dêta mètres au-dessus du fond, on voit un afrtre
banc &8 poediague qui doit représenter l'Erratique deux bis. Enfin le
demrîëtte Erratique se voyait autrefois dans le ruisseau de Treconatè,
en aval de la roote dé Ge^zériat, à Bourg. A l'est de ce point, on voit
dans le fossé de la route, des marnes pliocènes, à concrétions cal-
caires et plus à Test, au sud du cimetière de Ceyzériat une vieille
recherche de lignite dont on ne peut fixer l'âge géologique.
De Bourg à Lyon, les dépôts de la fin! du Quaternaire, masquent
complètement le troisième Erratique. Mais celui-ci reparaît à Saint-
Clair, constitué par une moraine bien plus certaine que beaucoup
d'autres moraines superficielles admises par tout le monde. Cette
moraine visible presque devant la gare de Saint-Clair, au niveau de la
route, se retrouve au fond du vallon de Sathonay, dans le puits delà
pompe à feu et aussi au fond du vallon du Petit-Moulin1. De Saint-
Clair, on peut la suivre, se relevant lentement jusqu'à Neyfori où elle
arrive au sommet du plateau. C'est dans un débris de cette moraine
que J'ai trouvé les premiers fossiles de la côte de Miribel. Au-dessous,
on voit de très puissantes alluvions qui appartiennent à Tune des
phases de la période d'érosion des couches pliocènes. Les plus an-
ciennes de ces alluvions, sont celles de Miribel ; les alluvions de la
sablière de Bas-Neyron, sont un peu plus récentes, parce que leur lit
est à une altitude assez inférieure à celui des alluvions précédentes.
Dans les alluvions do Miribel, M.Philippe a trouvé à Miribel des osse-
ments de Rhinocéros megarhinus. Au-dessus, sous la moraine an-
cienne, dans un poudingue, quelques membres de la Société d'Emu-
lation de l'Ain, ont recueilli une défense de Mastodonte roulée. C'est
dans cet état que l'on trouve tous les ossements de Mastodontes, dans
les sables inférieurs au troisième Erratique; néanmoins l'abondance
de ces ossements, surtout autour de Trévoux, a fait depuis long-
temps nommer ces sables, sables à Mastodontes, quoique les der-
niers de ces animaux soient antérieurs à l'Erratique 2 bis.
A Montagnat, entre chacun des Erratiques pliocènes, on ne voit?
que des alluvions, tandis qu'au nord-est de Bourg, il y avait daris' la
même situation des manies, des argiles et des ligniles plus ou moins
pauvres. De môme, tandis qu'il y a sur le troisième Erratique à Bourg,
des marnes bleues, des sables et des marnes blanches, à Sathonay,
il- n'y a Sur la> moraine protonde que des alktvions que j'ai nommées
en- 1894-, alluvions régulières du sud. Dans ces alhivioris on peut
faire quelques subdivisions. Par exemple, on pouvait»)* distinguer a**- »
108 PARDT. — IfOUYBUBS 0BSBRVÀTIO53 SUR LA 8HBSSB. 6 déc.
trefois, près de Sathonay, trois masses principales. Cette division ter-
naire correspond sans doute à une division naturelle des dépôts la-
custres du même Age aux environs de Bourg, marnes jaunes,
sables et marnes à lignites. Mais en étudiant en détail tous les autres
niveaux de la Bresse, qu'ils soient pliocènes ou quaternaires, on
voit toujours paraître cette division ternaire qui reste à étudier. On
la voit encore reparaître dans les divisions détaillées des niveaux co-
ralliens du Jurassique supérieur. Cette division est donc une loi
générale de la géologie.
Sur les alluvions régulières du sud, on voit à Sathonay, l'alluviou
à ossements dans laquelle j'ai recueilli en place des rongeurs, du Dos,
du cheval, un grand Bovidé indéterminé, et VHyœm spœlœa. Dé-
terminés par M. Gaudry, ces ossements dont, sur mes indications,
H. Berthaud a fait fouiller par M. Riche le gisement et dont MM. 1 e
docteur Déperet et Fontanneout ensuite publié la faune, doivent-ils
modifier l'âge des couches difficiles à classer, que j'ai étudiées pen-
dant trois ans? Je ne le pense pas. 11 me semble que ces couches
doivent définitivement, se placer au niveau des sables qui affleurent
sous le plateau de la gare de Bourg-en-Bresse au sud de la ville.
Les sables du sous-sol de la gare de Bourg, sont très fins au
Thioudet; mais sur d'autres points, vers l'école de Péronnas et au
nord de la Chambière, ils sont accompagnés de graviers et même de
cailloux qu'on retrouve encore plus loin à Césile au Nord de Mon-
trevel. Ces cailloux sont le prolongement d'un niveau glaciaire dont
on voyait une moraine dans la tranchée d'accès des eaux de Bourg,
vers la Veyle, au moulin de Longcbamp. Vers le pont du chemin de
fer, sur la Veyle, on voit les alluvions sableuses du glacier. A Sa-
1886. TABDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 109
soixante mètres de profondeur, et de plus de trois kilomètres de
largeur dont le fond était situé vers Fontaine, à 193 mètres d'altitude
environ, c'est-à-dire à près de trente mètres au-dessus delà Saône
actuelle. La plage très bien nivelée offerte par la partie supérieure
du banc de poudingue, sur le rivage de ce lit, n'a pu être formée
que par des eaux de la même époque, car les dépôts qui recouvrent
cette surface plane, sont très variés par leur âge, par leur nature et
par leur origine. Quelques-uns sont même anciens dans la série
quaternaire. Nous pouvons donc considérer qu'à la fin du Pliosème,
au début du Pléîstosème, il passait dans le lit indiqué ci-dessus, un
débit de 110,000 mètres cubes, correspondant aux dimensions in-
diquées ci-dessus et à un courant charriant du sable.
On trouve par l'étude de la direction des courants, que le confluent
du Rhône et de la Saône, est descendu progressivement depuis le
début du Pléistosème de Fontaine à la Mulatière, où il est aujour-
d'hui. Auparavant il devait se trouver encore plus au Nord. Le
Rhône existait en effet déjà à l'époque de la formation des pou-
dingues qui recouvrent le quatrième Erratique, et les témoins de ces
poudingues ainsi que leurs cotes d'altitudes, permettent de tracer à
peu près le cours des eaux, à cette époque. Ainsi, par exemple, il
existe des poudingues de cet âge à Toussieux, ils y sont vers
225 mètres (altitude de la carte de l'État-Major). Or, à Rochetaillée,
on trouve 20 mètres de différence entre les cotes de la carte et celles
du profil du chemin de fer. On peut donc fixer les poudingues de
Toussieux à 205 mètres, cote plus élevée que celle du confluent à
Fontaine; les eaux de Toussieux pouvaient ainsi aller vers le Nord.
On trouve aussi des poudingues du même âge à Gharnoz, à 235 mè-
tres, altitude de la carte. Des poudingues du même âge existent en-
core à Loyes, à Saint-Maurice-de- Rémens, à Saint-Denis-le-Chosson ;
on peut donc croire que la vallée de l'Ain, ou celle de l'Albarine,
existaient déjà à cette époque, au moins jusqu'à Cormoz, en aval de
Château-Gaillard. Néanmoins, il existe peut-être encore des pou-
dingues à stratification horizontale en amont de Priay, un peu
au-dessus du lit de l'Ain.
pléistosème
La Reyssouze coule de Bourg à Jayat, entre le troisième et le
quatrième Erratique; la Veyle coule de même, de Monternaux et du
Thioudet à Polliat, entre le quatrième et le cinquième Erratique.
Entre ces deux niveaux de cailloux, on trouve des sables formant
des grès tendres à Nate, commune de Péronnas,des marnes bleues à
Saint-Denis, des marnes blanches près de Chamambard et des sables
\\0 T4M>Ï. —i N0VTBL(,K8 OBSBBVATIOlfS SUR. LA BH1SSE. 6 déo.
supérieurs au-dessous de SainURemy, Si|r ces dernier* sables, on
trouve le ciuquièm Erratique constitue; par une. véritable morale à
Sajnt-Bemy et même a, Corgenop; mais au delà vers le Nord, ce n'est
plus qu'une alluvioa glaciaire qui se termine môme assca rapide-
ment. Cependant à Polaizé, au Nord-Ouest de P-olliat, on trouve en-
core de* cailloux de ce niveau.
Entre la cinquième et le sixième Erratique, coule le ruisseau Le-
Vieux-Jonc. Le sixième Erratique existe à l'état de moraine très nette
jusque tout près de Montcey et sous ce village. Au delà, ît a fourni
les graviers que la Yeyle a étalés dans son lit. Quant aux marnes, ou
les vojt encore, dans différentes excavations, mais ou voit qu'elle» se
réduisent de plus en plus, à mesure que lea formations erratiques
deviennent de plus en plus importantes.
Le septième Erratique n'est pas séparé du sixième par nue rivière,
mais simplement par une vallée très mal dessinée coupant la route
de Caâtillon au Guillel. La raison de ce fait, doit être dans la puis-
sance du septième Erratique qui envoie des cailloux striés jusque
sur la hauteur de Montcey, et ensuite des moraines à peine remaniées
à Dbuisiat, à trois kilomètres au sud de Mézériat. Sur ce point j'ai
vu un bloc de granit porpbyroïde de plus d'un dixième de mètre
Cube, en forme de galet, venant du Haut- Valais. Il était accompagné
de nombreux cailloux striés.
Benoit avait déj,à remarqué sur ce point, la grande extension des
glaciers dont il parle dans une de ses notes sur la Bresse, en disant
qu'autour deVandeins, village très voisin, il y a une grande accumu-
lation de dépôts erratiques. Mais Benoit rapportait ces depuis à l'âge
de. la. moraine de Seillon, parce qu'il n'avait jamais vu de dépôts gla-
i$86. T4|py. — nouysïxfs 0^^74110(19 sirç la bijçssb. 11 i
Le huitième Erratique affleure sur les bofds dç la vallée de l'Jcancp,
4e Chanoz à Sainl-Andfé-}e-Bouc|iou*. Lcjs cailloux qui sont à Saiqt-
Jean-sur-Yeyle, pçès du putys artésiçn de la Eoçtainç-de-fer, déjà
signalé, par Laiapde, ep 1755, pour son goût et pour sou écume
couleur, de rouille, peuvent appartenir à ce niyeau erratique ou au
suivant.
Le neuvième Erratique affleure sur la rivç gauche du Renon, de
Neuville 4 Romans. §es derniers cailloux striés, sont à mi-chemin
entre ces deux points, au domaine de la Fontaine. Ce niveau erratique
coupe ensuite la vallée de la Chalaronne vçrs un bois, où le chemin
de fer est resserré entre la côte et la rivière.
Enfin le dixième Erratique, présent? dans la sablière de l'hôpital,
à Chàtillon-sur-Chaiaronne, un affleurement de rivagç reposant sur
des sables fins et en supportant d'autres. La couleur de l'ensemble
est jaunâtre conime dans toutes les assises erratiques pléisto-
sèmes. Cette moraine reparait sous la sablière de la gare, dans
les fondations des diverses plaques tournantes de la gare, et sous la
sablière 4e M. Cérizier, exploitée au Nord de la ville. Cette moraine
doit encore affleurer au Nord de la sablière de M. Cérizier, sous le
Paluat, car au Nord-Est de cette ferme, il existe une importante nappe
d'eau qui sans un obstacle infranchissable, devrait se déverser dans
les alluvions de la gravière de M. Cérizier. Celles-ci sont en effet du
même âge que celles de la nappe aquifère.
Les alluvion$ de la sablière de M. Cérizier, et celle de la sablière
delà gare, sont du même âge et prouvent par l'examen des courants,
qui les ont stratifiées, qu'elles se formaient à l'embouchure de la Cha-
laronne. Cette rivière existait donc déjà à cette époque qui ne peut
alors se placer, qu'après la formation des couches pléistosèiues et,
après leur ravinement à la fin du môme âge. Les alluvions des sablières
de la gare et de M, Cérizier, doivent donc se placer dans un étage plus
récent que le Pléistosème ; mais l'érosion de la vallée de la Chalaronne
pourrait se placer dans la deuxième section pléistosème ; c'est ce que
j'ai pensé, parce qu'on ne trouve nulle part de dépôts â intercaler
entre les alluvions des sablières de Châtillon-les-Dombes et les dépôts
pléistosèmes.
L'érosion pléistosème aurait ainsi creusé la vallée de laChalaronne,
durant la deuxième section de cet étage ; mais l'érosion se serait
arrêtée au niveau du palier de la gare. D'autres vallées ont dû encore
se creuser à cette époque. Parmi celles-ci, je citerai la vallée aujour-
d'hui complètement comblée, dans laquelle coule la nappe aquifère
captée à La-Fontaine, pour le château de U. Dugas, entre Châtillon -
sur-Chalaronne et Neuville-sur-Renpn. La vallée de la Veyle entre
112 TAUDT. — RODVBLLBS OBSERVATIOBS SDH LA BRESSB. 6 déc.
VoonaB et Polliat, doit encore être du même âge. En amont de Pol-
liat, il n'y a que des dépôts assez récents dans cette vallée on est
donc embarrassé, pour fixer un âge ancien à cette érosion, La
Reyssouze au contraire, était déjà dessinée avant le Diluvium du
Nord plioseme, aussi l'érosion pléistosème, l'a-t-elle approfondie et
agrandie sur différents points. Néanmoins sur quelques points, notam-
ment près de Bourg, on voit les deux Diluviums du Nord plioseme et
pléistosème, en contact vers le Pavillon-Renaud de la carte de la
guerre.
La présence des deux Diluviums du Nord, on pourrait dire des
trois Diluviums du Nord réunis sur un même point, presque dans la
même coupe, m'a engagé, malgré la diversité de la topographie à
chaque époque, à les comparer entre eux. Dans chacun d'eux on
aperçoit un premier courant suivant la pente naturelle du sol, c'est-
à-dire venant du Sud, puis un courant venant du Nord, puis un
nouveau courant venu du Sud termine le phénomène diluvien. Le
premier courant venu du Sud, est en général très faible, son dépôt a
peu d'épaisseur, il ne renferme que des sables des petits cailloux et
rarement des cailloux aussi gros que le poing. 11 en est à peu près
de même, pour le dernier courant du Sud qui se trouve cantonné le
plus souvent dans les vallons et le lit des grandes vallées. Quant au
courant du Nord sa puissance est très nettement progressive. Le
courant diluvien, du Nord plioseme ne remue au Pavillon -Renaud
que des graviers et des chailles empruntés à une couche ancienne du
Pliocène. Vers La-Chagne, le même courant a formé un lit dont les
galets ont quatre centimètres de diamètre sur un d'épaisseur. Au con-
traire, le courant diluvien pléistosème remue sur le même point des
1886. TARDY. — N0UYBLLB8 OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 113
A Sathonay, il convient de ranger dans l'étage pléistosème, toutes
les couches de Rochetaillée et de Fleurieux. Quant aux sables T de
mes notes antérieures (sables rouges situés sur la voie ferrée au-
dessus de Fontaine, à l'ouest de la culée du pont du chemin du cime-
tière), ils sont encore avec ceux de la tranchée de la passerelle en
1er de l'âge delà première section du Pléistosème ainsi que toutes les
couches qui les recouvrent et qui sont comprises entre la passerelle
désignée ci-dessus et la route de Sathonay au camp. La 2e section ne
semble pas y être représentée ; il serait toutefois difficile, au milieu
de tous ces dépôts similaires, dont une grande partie ont disparu
dans l'érosion finale anelcocène de la Saône de préciser exactement
la part de chaque section d'étage.
MÉSOSÈME
Cet étage ainsi que je l'ai dit ci-dessus, se divise très nettement,
parce qu'il est le dernier, en deux sections, le Mésocène, période de
formation de dépôts et l'Anelcocène, période d'érosion produisant
dans ses temps d'arrêts les dépôts d'alluvions d'abord puis de lehm des
terrasses.
Le Mésocène comprend les couches de la sablière de la gare et de
celle de M. Gérizier à Châtillon-les-Dombes. Ces alluvions ont été
formées par ravinement et par remaniement des couches caillou-
teuses pléistosèmes voisines. Ce sont des dépôts d'estuaires, ou
plutôt d'embouchure de la rivière de la Ghalaronne dans une grande
rivière, la Saône sans doute ou un de ses bras. Une autre rivière du
même âge existe souterrainement sous la propriété de M. Dugas qui
en a capté les eaux, pour les amener à la surface du sol, devant son
château entre Ghâtillon et Neuville-sur-Renon.
Les couches de Bourg, coupées de part en part dans un captage de
sources à Belair, sont encore mésocènes j'en donne ici la coupe très
détaiJJée. On y voit six à sept lits très distincts, donnant lieu à des
discordances dans la stratification très accentuées. Ces couches sont
argileuses mêlées de cailloux; elles se sont déposées sur une rive
convexe de la forme du plateau actuel qu'elles bordent depuis les
Sourds-Muets jusqu'à la caserne. Dans des sablières, au Nord de la
ville, on voit encore des témoins mésocènes aux abords d'une rive
concave. Des dépôts du même genre se retrouvent encore (voir ma
note de 1884) au Sud de Bourg.
Dans la vallée de l'Ain, au-dessous de sa sortie des montagnes du
Jura, on voit dans un ruisseau de la rive gauche un témoin du Dilu-
vium du Nord pléistosème qui s'étend dans une grande partie de la
XV. 8
114 TARDT. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 6 déc.
vallée sous les alluvions récentes. La vallée de l'Ain, contrairement, à
ce que j'ai dit précédemment, a donc été ouverte, entre le Jora et
Château- Gaillard durant l'érosion pléistosème; son niveau an Pont-
d'Ain était-il alors inférieur à celui de la rivière actuelle? Cela ne
me parait pas certain quoique les alluvions pléistosèmes et te Dilu-
vium du Nord qui les termine soient au-dessOus des alluvions actu-
elles, dans les fondations du pont en pierre du Pont-d'Ain. En effet,
dans toutes les autres vallées, le Diluvium du Nord pléistosème
semble plutôt un peu inférieur au fond des vallées actuelles; mais
sa pente est plus faible que celle des vallées actuelles. Néanmoins,
comme je ne connais aucun autre fait semblable, j'ai cherché si on
pourrait l'expliquer par un affaissement récent. Les limites de la
masse affaissée du ns cette hypothèse, seraient au Nord vers Monta-
gnat ou vers le Pont-d'Ain et au Sud vers Mollon. Sur ces divers
points, passent des failles considérables qui, par leurs orientations
N. 75° E. répondent à toutes les objections et rendent l'hypothèse
d'un affaissement très admissible. Au premier abord, la vallée du
Surand, affluent actuel de droite de l'Ain, au Pont-d'Ain, me parait
encore être, à cette époque, tributaire de la vallée de la Reyssouze.
Dans la vallée de l'Ain, on observe des bancs de pou dingues à
Martinai, au pont de Chazey et à Chazey. Ces bancs me semblent
appartenir à nn seul niveau que je placerai au voisinage du Dilu-
vium du Nord pléistosème. En effet, dans la même situation, on
voyait autrefois, vers le Pavillon-Renaud, près de Bourg, un pou-
dingue formé de sables très ferrugineux et noirs, immédiatement
sous le Diluvium du Nord pléistosème. Le même poudingue ferru-
gineux noir, existe à la base des alluvions aquifères fournissant
1886. TARD Y. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 115
deux berges élevées de dix mètres environ. Si on gravit ces berges,
on voit qu'elles appartiennent à un cône primitif, coupé par une
tranchée profonde, dans laquelle s'est déposé le cône inférieur,
coupé lai-môme, par une nouvelle tranchée de dix mètres enviroç,
dans laquelle coule l'Àlbarine actuelle. On peut donc admettre,
qu'il y a trois cônes successifs coupés par trois érosions successives.
Le premier cône est pliosème, le second sera pléistosème, et le
troisième mésocène sera coupé par l'érosion anelcocène. Cette dis-
tribution s'accorde si bien avec les autres faits signalés en Bresse
que je crois pouvoir la considérer comme exprimant la vérité.
Toutefois les moraines situées derrière le château du Tiret sont un
peu embarrassantes, car dans l'hypothèse ci-dessus, elles ne peu-
vent appartenir qu'aux moraines delà période pléistosème, première
ou deuxième section, c'est-à-dire aux moraines situées entre Bourg
et Châtillon.
A Sathonay, les seules assises mésosèmes (lre section) qui seraient
visibles, sont entre 235 et 260 mètres d'altitude, sur les alluvions (S)
du viaduc de l'Etang auxquelles j'ai rapporté les alluvions les plus
élevées du plateau de la Dombes. Il y aura à ce sujet, une nouvelle
étude à faire, car si on peut attribuer les alluvions de la Chapelle,
(316 mètres) au Surand, tributaire de la Reyssouze, celle deChalamont
(329 mètres) ne peuvent être attribuées à la même origine; elles sont
pléistosèmes néanmoins ainsi que je le dirai en parlant des alluvions
de la vallée de l'Ain.
Pendant la formation des diverses couches mésocènes dont je
viens de parler, le dernier lac bressan, compris entre Ch&tillon-les-
Dombes, la Saône et Fleurieux, a achevé de se combler de dépôts, les
uns fluviaux, les autres vaseux, presque tous fossilifères; mais les
coquilles en sont si fragiles qu'il faudrait les étudier sur place. A
cette époque le courant devait encore passer à l'Est de Trévoux qui
se trouve bâti sur le prolongement du cône pliocène de la vallée de
l'Azergue. Cependant, on dit avoir trouvé à Trévoux, dans la Saône,
des ossements et surtout des dents pliocènes ; mais on n'a pas dit
si ces dents étaient roulées ou intactes, ce qui serait essentiel à
savoir.
A Sathonay, pendant les travaux du chemin de fer de Trévoux,
on voyait sous la moraine qui couronne le plateau, des couches
rosées prises dans un éboulement de la fin de l'époque mésocène.
La position de ces couches roses rapprochée plus tard d'anciens
souvenirs et de mes observations dans l'Agenais dans le Quercy et
ailleurs, ro'a prouvé que chaque 1èr* section de ma division srme, se
termine par des couches continentales versicolores. On connaît dans
116 TARDT. — HOUVBLLBS OBSEHYATIOIIS SDR LA BIISSSE. 6 àéc.
cette situation, en Bresse, des couches roses du mésocène à Sa-
thonay, des couches argileuses violettes et rouge lie de vin pléis-
tosèmes, à M on ter a aux; elles sont aujourd'hui cachees|par des éboulis.
Quant aux mômes assises pliosèmes, je me souviens très bien eu
avoir vu, en 1876 vers Beny. Enfin il en existe dans les étages
miocènes, telles sont les marnes à Hélix Ramondi d'Orgent. Hais si
les assises roses continentales sont toujours à la fin de la première
section d'un étage sème, les couches marines de même aspect, se
placent au contraire à la limite entre deux étages, c'est-à-dire au
début de la première section. Il faut donc d'abord trouver des fos-
siles ou des indices analogues, pour fixer d'après ce caractère la
position d'une assise. L'absence de toute indication de ce genre
dans les argiles blanches veinées de rose vil et de jaune vif qui ac-
compagnent la terre d'en gobe, pourrait rendre mon indication pré-
cédente inutile dans ce cas, si on ne faisait attention que les argiles
veinées de roses dont je parle ici, forment le fond du bassin la-
custre pliocène de la Bresse, et ont été rencontrées dans cette situa-
tion par tous les sondages. Cette situation au fond du bassin, ne
permet guère de supposer, à ces couches une origine continentale.
Il est donc fort probable qu'elles sont d'origine marine et inter-
calées entre les mollasses et le Pliocène d'eau douce, ainsi que je l'ai
déjà dit ci-dessus en m'appuyant sur d'autres raisons. Je crois donc
le classement de la terre d'engobe définitif.
Moraines de Seillon. — A la fin des derniers dépôts du sous-étage
mésocène, on voit arriver sur le plateau de la Dombes, les moraines
de la dernière grande extension glaciaire. Je les ai toutes appelées en
souvenir de Benoit, moraines de Seillon, du nom de la plus septen-
1886. TARDT. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 117
Reyssouxe. J'ai déjà parlé de cela autrefois ; mais je tiens à rappeler
que cette hypothèse demande un plan d'eau dépassant 266° d'alti-
tude entre le Pont-d'Ain et la Vavrette.
Aneicocène. — Sur les couches glaciaires du niveau de Seillon, on
voit quelquefois un lehm rouge qui, dans ma nouvelle classification,
se place au milieu de l'étage mésosème, à la fin de la section méso-
cène et au début de la section aneicocène. Ce lehm est celui de la
terrasse de 600m dont on voit partout les alluvions, dans le Jura et
sur la Lozère, vers 700m d'altitude, notamment à Napt, au-dessus des
tunnels du chemin de fer de Bourg à Nantua, entre Gize et Nurieux.
Entre les diverses terrasses, on doit placer, ainsi que je l'ai dit en
1878, les divers groupes de moraines successifs. C'est ainsi qu'on
peut classer les moraines de Vanciat, entre les terrasses de 600 et
de 320". Ce que confirme, du reste, l'étude des lehm et de leurs
successions. Entre les terrasses de 320m et de 160m, il faut au con-
traire placer les moraines de Chazey et de Lagneu. Celles des envi-
rons de Belley, viennent ensuite entre la terrasse de 160 et celle de
80". La moraine de Nurieux paraît être plus ancienne. En effet, les
moraines immédiatement postérieures à celles de Belley, sont au-
tour de Bellegarde, donc aucun de leurs glaciers, n'a pu pénétrer
jusqu'au lac de Silan, dans la gorge de Saint-Germain-de-Joux. La
moraine du lac de Silan est donc de l'âge des moraines de Belley.
Celle de Nurieux, au contraire, a été formée en partie par un glacier
alpin qui venait de la région de Maillât. Mais à l'Est de Maillât, du
Mont d'Ain, au-dessus de Nantua, jusqu'à Cormaranche, à dix-sept
kilomètres au Sud, on ne trouve, dans la chaîne de Brénod, aucune
trace du passage des glaciers alpins. Le glacier alpin avait donc con-
tourné ce massif par le Sud, pour arriver par Maillât à Nurieux. La
hauteur des cols franchis, la longueur du trajet parcouru, semblent
indiquer que le glacier alpin qui est venu à Nurieux, était contempo-
rain de ceux qui formaient leurs moraines à Chazey-sur-Ain et à La-
gneu.
L'âge de la moraine de Nurieux a* une assez grande importance.
En effet, si la moraine de Silan est de l'âge des moraines de Belley
et celle de Nurieux de l'âge des moraines de Chazey, les glaciers des
moraines de Chazey, auraient dû franchir la cluse de Nantua pour
venir à Nurieux pur cette voie la plus directe. Mais on ne trouve,
entre Silan et la Cluse, aucune trace de cailloux alpins qui prouve
ce passage. On doit donc en conclure que la cluse de Nantua qui a
moins de neuf kilomètres, s'est ouverte postérieurement au dépôt
des moraines de Nurieux ; c'est-à-dire, au plus tôt vers l'âge des ter-
rasses de 160B et peut-être plus tard. Enfin, je dirai tout à l'heure
H8 TARDY. — HODVRLLES OBSERVATIONS SDH LA BIIKSSE. G déc.
que les failles N. 73" E. sont postérieures à !a terrasse de 80". Or,
en Bresse, tous les terrains placés sur l'alignement d'une cluse du
Jura central, sont déchiquetés par des failles, en menas morceaux
instables, tandis que les failles N. 75* E., n'ont pas produit le môme
effet ; mais je n'ai pas encore pu découvrir exactement, l'âge relatif
de ces deux systèmes de fractures l'un par rapport à l'autre.
Si la moraine de Nurieux est de l'âge des moraines de Chazey,
celles de Montréal et de Maillât, sont de l'âge des moraines de
Lagneu. Le dépôt des cailloux du plateau d'Izernore dans le lac de
Samognat, est du même âge approximatif. Les moraines d'Arinthod
de Corveissîat, sont au contraire de l'âge des moraines de Vanciat.
KnfiDj les moraines de Seillon, sont représentées sur l'Ain, par les
dépôts glaciaires d'Hautecour et de la vallée du Surand, par les cail-
loux striés du plateau de Tbol au nord du Pont-d'Ain. Ces derniers
cailloux sont très près des dépôts du glacier de Seillon, néanmoins,
ils en sont séparés par le lit des eaux de fonte de ces divers gla-
ciers.
Tous les dépôts de la vallée de l'Ain qui sont recouverts par les
cailloux alpins superficiels, sont antérieurs à l'âge des moraines de
Seillon. On peut toutefois encore, placer à cet âge des moraines
situées à Napt a 700m d'altitude, sous une alluvion qui n'a d'autres
rivages à l'Est, que quelques points élevés de la môme chaîne, et à
l'Ouest, la chaîne du Beaujolais. Enfin, cette alluvion qui n'est re-
couverte que par un Diluvium du Nord, peut être considérée comme
le fruit des eaux de la terrasse de 700 ou 600 à SÛO™, comme on vou-
dra l'appeler. Ace niveau, ou trouve partout en France, en Italie,
en Suisse, etc., des alluvions parfaitement nivelées à 700 mètres
1886. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 419
on y rencontre beaucoup de cailloux alpins dont plusieurs, les Ser-
pentines surtout, portent encore des stries sur 1$ tranche des galets
aplatis. En face, à l'Est, on trouve à Granges des dépôts glaciaires ;
on en trouve aussi à Gorveissiat, à l'Ouest, vers l'église, à 467m d'al-
titude. A côté de ces moraines, on voit une alluvion à 467 m qui ne
pouvait avoir d'autre rive du côté de l'Est que le glacier alpin. On y
trouve des cailloux alpins, mais en trop petit nombre pour croire
ces alluvions de l'âge des moraines voisines, d'autant plus qu'on
trouve d'autres alluvions vers l'aval à 400m d'altitude au moins.
£n aval du viaduc de Gize, la vallée d'Hautecour renferme plu-
sieurs genres d'alluvions dont les plus anciennes atteignent 400" d'al-
titude et sont visibles sur la roule de GeyzériatàNantua, vers le col.
Ces alluvions sont calcaires, on n'y voit aucun caillou alpin. La base
forme un petit banc de poudingue qui ne me paraît pas dans sa
position primitive. Je le placerai volontiers dans les dépôts lacustres
miocènes, si puissants tout autour du Jura et antérieurs à son der-
nier mouvement. Au-dessus, on voit des alluvions qui, d'après
MAI. Arcelin et Ducrost qui ont visité les deux gisements à peu de
jours de distance, se retrouvent dans la grotte fouillée par M. Be-
roud, au-dessous des argiles avec dent à'E. Meridionalis (détermina-
tion de M. Sirodot). Ges alluvions sont donc pliocènes ou de l'époque
du déblayement de la fin de l'étage des mollasses ; mais on peut
aussi les placer encore dans le Miocène lacustre et c'est à ce parti
que je m'arrête, parce que les cailloux alpins, rares il est vrai, se
montrent dans le Jura avec les molasses marines et se retrouvent
ensuite dans toute la succession de la Bresse.
A Uautecour, on voit une butte formée de sables à la base. Sur le
sable on trouve épars des cailloux faiblement striés puis une couche
continue de grès. Au-dessus on voit encore des sables indiquant un
courant régulier. Enfin au Sud, on voit des cailloux concas-
sés eu grand nombre. Au couchant de cette butte, ou voit des
sables fins réguliers qui sont recouverts par un dépôt de gros cail-
loux pour ainsi dire bossues ; c'est une alluvion d'inondation déno-
tant par son épaisseur plus d'un mètre, une puissance de courant
tout à fait extraordinaire; les cailloux ont dix à douze centimètres
de diamètre. Un courant aussi violent pent très bien avoir enlevé les
sables et laissé tous les cailloux amoncelés au sud en quelques ins-
tants; il peut môme avoir formé le puits de quatre mètres de pro-
fondeur, au fond duquel on a trouvé des ossements et une tête
û'Arctomys. Ce courant est antérieur aux moraines de Seilion et pos-
térieur aux sables qui sont eux-mêmes postérieurs aux mollasses. Il
est peu probable que ce courant soit mésocène; il est au contraire
130 TARDY. — SOU V BLl K S OBSERVATIONS SDR LA BRBSSB. 6 déC
probable que la butte d'Hautecour et tout ce qui lui ressemble se
place dans le Ptéislosème ou le Pliosôme de ma division.
Dans la vallée de l'Ain, au pied des escarpements de Napt, on voit
un écoulement recouvert d'une stalagmite polie et striée recouverte
elle-même par le Glaciaire puis par d'autres éboulis. On peut donc
être certain que la vallée de l'Ain, était déblayée jusqu'à une grande
profondeur lors de l'arrivée des premiers glaciers dans le fond de
cette vallée.
Dans la vallée du Surand, on trouve des députa ligniteux et argi-
le ux du Pliocène assez bien représentés à Soblay, dans une poche
du terrain jurassique. Au-dessous du Pliocène on trouve des couches
miocènes ainsi qu'un peut s'en assurer au musée de Lyon et dans
les collections de H. de Fréminville, au château de l'Aumuse, près de
Pont de Veyle. Dans ces deux collections, il existe des dents d'ani-
maux de ce gisement.
La présence du Miocène à la base de Soblay m'oblige à ne pas ac-
cepter sans contrôle l'âge des lignites de Villereversure, annotés (m 4)
par E. Benoit, dans la minute de la carte géologique qu'il avait pré-
parée pour le service de la carte détaillée de la France. Cette anno-
tation place en effet ces couches dans le Pliocène de la Bresse et
entraîne avec elle l'âge des alluvions des vallées du Surand et de
l'Ain, ainsi que l'âge du dépôt glaciaire d'Epy qui a coupé la vallée
du Surand à plus de vingt kilomètres environ, en amont de Villere-
versure.
En effet si dans les argiles de Villereversure, il n'y a, par exemple,
que du Miocène, les argiles blanches qui sont sur ces argiles à li-
gnites du fond de la vallée, prennent la place des couches blanches
1886. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 121
peuvent ainsi représenter le poudingue du Diluvium du Nord du Plio-
sème. Sur les alluvions pléistosèmes d'Hautecour, on voit les effets
d'un courant d'une puissance excessive. La place de ce courant doit
se trouver dans le milieu de la 2e section du Pléistosème, au moment
où l'Ain, ayant balayé le plateau de la Dombes, rompt la digue qui
le sépare du Rhône, situé dès cette époque, à plus de cinquante
mètres en contre-bas. A ce moment, toutes les vallée du bassin de
T Ain pleines d'eau jusqu'à deux cents mètres au-dessus du plan d'eau
actuel, ont abaissé leur plan d'eau, d'au moins cinquante mètres,
pour ainsi dire d'un seul coup.
Dans la vallée du Surand, c'est seulement sur les couches énumé-
rées ci-dessus qu'on trouve des alluvions jaunâtres dénotant la pré-
sence des formations glaciaires des Alpes. Il en est de même dans la
sablière d'Hautecour quoi qu'on trouve de rares cailloux de quartz
dans les couches inférieures. J'avais donc bien raison de dire que
l'Erratique alpin d'Epy soulève un problème difficile à résoudre. En
effet à Yerjon en Bresse, il semblerait antérieur au Pliosème et dans
la vallée de l'Ain et du Surand, il semblerait seulement quaternaire.
Toutefois à la Verjonière, au Sud de Yerjon, on pourrait le supposer
seulement pléistosème en admettant toutefois que les quartzites
pliocènes aient une autre origine. En effet au-dessus des sables
blancs de la Verjonière qui me paraissent indiquer un courant mar-
chant vers le Nord, on trouve un banc de cailloux de quartzites avec
quartz et grès du Trias alpin, déposés sur le rivage d'un bassin. Au-
dessus on ne voit en ce point que des couches argileuses terreuses,
stratifiées en lits minces, entremêlées de lits durcis par une plus
grande abondance d'oxyde de fer. Cette argile est mêlée de chailles
vers la base; on la trouve vers Saint-Etienne-du-Bois, à mi-côte, dans
une situation identique à celle des dépôts fluviaux de Bourg qui
sont mésosèmes. C'est ainsi par une simple analogie dans leurs si-
tuations et dans la puissance des courants qui les ont formés que je
puis identifier ces dépôts sans fossiles. Cette identification permet de
relever le niveau géologique des quartzites de la Verjonière. Permet-
elle de rajeunir l'Erratique à quartzite du pied du Jura et l'Erratique
d'Epy ce serait à désirer; mais je n'en vois pas jusqu'ici la possibi-
lité, et j'espère que les études de M. Bourgeat vérifieront un jour
mes conclusions, lorsqu'elles auront atteint Broissiat.
Sur les alluvions du col de la route d'Hautecour, entre ce village
et Bohas, on voit au-dessus des alluvions dont j'ai parlé ci-dessus*
un lehm d'un âge indéterminé, recouvert par des cailloux alpins
étalés. C'est sur ce niveau de cailloux alpins que j'ai trouvé la hache
chelléenne de Bohan. Il n'existe au-dessus qu'un lehm qui est
122 TARDY. — NOUVELLES OD3EHVÀT10BS SWt LA BRESSE. 6 dÔC
.pour moi celui du dernier Diluvium du Nord. C'est pourquoi j'ai dit
que l'âge de cette bâche n'était fixé que par sa forme et non par son
gisement.
A l'Ouest des villages d'Hautecour, de Bohas et de Villereversure,
H. Beroud a fouillé une grotte presque entièrement remplie de dépôts
divers qui lui ont fourni une grande quantité d'ossements et beaucoup
d'observations du plus haut intérêt, mais en partie inédites. Diverses
notes ont été publiées à ce sujet dans les Matériaux pour t Histoire
de C Homme et à l'Association frajiçatie à Blois et à Grenoble. J'ai, en
outre, vu deux fois la fouille, au début et à la un. De tout cet en-
semble de documents, je conclus que les trois étages pliosème,
pléistosème et mésosème sont représentés dans cette fouille. Le
Pliocène est représenté par les argiles à dent à'E. Meridionalis, repo-
sant sur des alluvions très anciennes. Au-dessus il existait un dépôt
de détritus de roche tombé sans doute de la voûte ou jeté pôle-
môle avec du limon par les eaux de pluie. Ces deux opinions ont été
émises. Si les argiles correspondent à la première section pliosème,
les détritus de roches calcaires appartiennent à la deuxième section,
c'est-à-dire à la période des ravinements. AcOlé de ce premier dépôt
qui avait rempli la première poche située en face de l'ouverture, une
seconde poche beaucoup plus vaste, avait reçu ensuite plusieurs
dépôts. Ceux-ci présentaient encore le même groupement, argiles à
la base et détritus de roche au-dessus, répété deux fois. Le premier
groupe est pléistosème et le second mésosème. Le premier a fourni
une dent d'ours, une dent de rhinocéros et un renne entier. Le groupe
supérieur a fourni le Mammouth en abondance, les Rhinocéros, les
Bœufs, le Renne, les Ours, les Hyènes, les Felos, et ce qui me parait
1686. TABDT. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 123
ques mètres et s'élève de môme en pente douce jusqu'au pied du
Jura vers plus de 360* d'altitude. Ensuite le troisième niveau com-
mence vers275m et se termine à 300m environ. La première est au-
tour de Bourg, la seconde est au Nord-Est et la plus élevée est direc-
tement à l'Est, au pied de la montagne. Les lehm de ces terrasses
sont tous blanchâtres, aussi bien autour de Bourg qu'à Sathonay.
Les lehm blancs jaunâtres de la terrasse de 80m ont donné lieu,
pendant l'abaissement du niveau des eaux qui a suivi leur dépôt, à
des éboulements qui ont été ensuite en partie recouverts par des
limons rouges de la terrasse de 40m. Cette différence de couleur
entre les limons des terrasses 40m et de80m semblerait inexplicable,
si une observation faite à Fleurieux au bord du massif de gneiss, ne
venait l'expliquer. Sur ce point, les limons jaunes éboulés, sont fous
coupés par les failles Nord 75° Est qui traversent le gneiss. Les
limons rouges sont au contraire intacts. Les failles N. 75° «E. ont dû,
d'après cela, se produire à la un de l'érosion qui a suivi la terrasse
de 80*. Ces failles coupent ainsi toutes les formations de la Bresse ;
elles pénètrent môme dans le Jura au moins jusqu'à la deuxième
chaîne. On en voit mourir une sur la tête du tunnel du chemin de
fera Simandre. Ces failles en disloquant ainsi les limons d'altération
lente du Jura, ont permis leur transport dans la plaine et leur étale-
ment sur les terrasses ultérieures de 40m, de 20m, etc. La direction
générale de ces failles, forme un des axes principaux du bassin ma-
ritime de la Méditerranée y compris le lac Aral. Cette direction a
donc une grande importance orographique.
La terrasse de quarante mètres présente cette hauteur au centre
du bassin vers Trévoux, mais comme cela se produit pour toutes les
terrasses, son niveau se relève en s'approchant de la mer, et s'abaisse
au contraire très vite en remontant vers les sources des rivières.
C'est ainsi que la terrasse de 40 mètres, n'est plus à Bourg
qu'à 23 mètres au-dessus du lit de la Reyssouze. De môme la
terrasse de 20 mètres, n'est plus qu'à 10 mètres et celle de
10 mètres est à 4 mètres environ au-dessus du plan d'eau ordi-
naire de la rivière, sauf un silex que j'ai trouvé autrefois aux Man-
ge t tes. On n'a trouvé en Bresse aucune trace de la présence de
l'homme sur les terrasses quaternaires.
Dans la vallée de l'Ain, on connaît déjà des stations humaines sur
divers points; on en connaît encore dans la vallée du Surand. On y
trouve l'Ours, le Rhinocéros, le Mammouth et des silex moustiériens.
En aval, dans la plaine d'Ambronay, on a trouvé une pierre qui doit
se rapporter à l'âge de la Madeleine ou de Soiutré. Elle se trouvait
dans un lit d'inondation de la Ballastière, en face de la gare d'Am-
124 TÀItDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRBS8B. 6 déc
bronay, a 2 mètres au-dessous du sol de la plaine basse, a 10
mètres au-dessus de l'Ain et à 2 k. de la rivière. Aucune de ces civi-
lisations n'est antérieure à la terrasse de 20 mètres.
La plus ancienne station est celle de l'abri de la Colombière, en
amont de Neuville-sur-Ain; elle doit être antérieure à la terrasse
de 20 mètres, c'est-à-dire de l'âge de Saint-Acheul, dont j'ai trouvé
des haches typiques à Chelles, dans les limons rouges qui sont au-
dessus des alluvions, à la base desquelles, j'ai trouvé sur le terrain
tertiaire, une arme du type cbelléen le plus pnr. Le type chelléen
qui est le plus ancien connu nous réprésente ainsi les alluvions qui
sont sous les lehm de la terrasse de 20 mètres, tandis que Saint-
Acheul en représente le lehm.
Dans les vallées, tous les dépôts quaternaires sont, en général, dans
la Bresse, remplis de cailloux au moins dans la région où il s'en
trouve dans toutes les autres formations. Sur ces derniers dépots,
on trouve partout le dernier Diluvium du Nord. Ou le trouve aussi
bien dans le fond des vallées que sur les hauteurs, voire même sur
les alluvions de Napt, à 700 mètres d'altitude, au-dessus de la gare
de Cize.
Couches modernes. — Aujourd'hui la plupart des rivières de la
Bresse, coulent dans des lits ouverts dans des vases noirâtres qui lors-
qu'elles sont complètement coupées, laissent voir au-dessous d'elles
le Diluvium final du Nord reposant sur les alluvions quaternaires. Ces
vases noirâtres sont donc modernes et constituent le début de l'étage
que j'ai appelé déjà ci-dessus étage pléosème. La coupe la plus com-
plète que j'ai observée de ces couches, renferme six lits d'épaisseurs
croissantes de la base au sommet. J'en donne la coupe qui m'a appris
1886. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE, 125
modèles de briques successifs, ce qui permet de fixer assez exacte-
ment l'âge des couches. La couche de 0m70 ne renferme aucune brique
du dix- neuvième siècle ou antérieure à 1430; elle renferme au con-
traire les briques utilisées du quinzième au dix-huitième siècle inclu-
sivement. Entre cette couche et la précédente, sur leur lit de jonc-
tion, on trouve les deux modèles du quatorzième et du treizième
siècles. Dans d'autres coupes, la couche 0m60, montre qu'elle ne
renferme que des objets des septième, huitième, neuvième et
dixième siècles. A Brou, on observe ainsi trois couches qui par leurs
monnaies nous font descendre jusqu'à la conquête de la Gaule par
les Romains. Des époques antérieures on a des sépultures du bronze,
des camps retranchés de l'âge de la pierre polie et les alluvions
pliosèmes du chronomètre de la Saône.
Observations. — Si on étudie la distribution du minerai de fer
en grains répandu dans tous les lehm superficiels de la Bresse, en plus
ou moins grande abondance, on voit se dessiner un alignement
N. 90° à 100° E., que je dois considérer comme très récent. En
outre, on trouve môme le Diluvium final, transformé en poudingue par
des infiltrations ferrugineuses alignées sur une direction prin-
cipale. Par exemple, auprès de Bourg, on voit au Sud de la ville, vers
le chemin de fer de la Dombes, deux alignements qui se croisent ;
l'un d'eux est dirigé N. 75° E. et l'autre N. 19° E. Ces deux directions,
surtout la dernière qui aligne des dépôts d'oxyde de fer, des environs
de Saint-Paul-de-Varax à Coligny, montrent que des tailles, môme
anciennes pour la Bresse, ont fendu celle-ci à la suite de mouvements
assez récents. Je rappellerai, en effet, que les failles N. 19° E. sont
pour le Jura, antérieures à l'effondrement du bassin occupé aujour-
d'hui par la Bresse.
Dans la coupe de Bourg (Bel-Air) j'ai noté par des lettres grecques
les lits où j'ai cru reconnaître des fossiles, mais ils sont le plus sou-
vent si imparfaits et si maltraités, qu'ils ne m'ont pas paru jusqu'ici
pouvoir être déterminés. Néanmoins je laisse ces lettres qui seront
sans doute utiles plus tard.
a» — Dans la coupe du Mésocène de Bourg (Bel-Air), la lettre (»)
indique un niveau dans lequel j'ai trouvé un caillou noir en dessus,
blanc en dessous, comme si ce caillou était resté longtemps exposé
aux intempéries de l'air extérieur avant d'être recouvert de nouveaux
dépôts. L'argile l'avait préservé d'un lavage ultérieur, mais elle n'au-
rait pu, je crois, le colorer et surtout provoquer cette coloration sur
une seule face puisque le caillou était entièrement englobé dans
l'argile.
Il existe à Sathonay plusieurs lits bien dessinés de la Saône an-
126 TARDT. — nOIJTKLLES OBSERVATIONS SDH LA BREBSB. 6 dflC.
cienne, l'un d'eux, de l'âge du Diluvium du Nord pliosème, nous a
donné avec une vitesse de transport des sables, un débit en crue
moyenne de cent dix mille mètres cubes. Il m'a semblé qu'il serait
intéressant d'évaluer grosso modo, les sections des autres lits, pour
les comparer avec ce premier lit et avec la lit actuel. Malheureuse-
ment, ne pouvant maintenant aller vérifier sur les lieux les chiffres
que je donne ici, cet aperçu comparatif ne sera qu'une ébauche
provisoire d'un sujet sur lequel il conviendra de revenir pour se faire
une idée exacte de la diminution rapide de l'intensité pluviaire,
comme dirait notre confrère M. Chambrun de Rosemont qui a étudié
des faits analogues dans le delta du Var. A Sathonay, le lit des pou-
dingues tapissé par le Diluvium du Nord pliosème, présente une sec-
tion de 201,000 mètres carrés, le lit des alluvions (r), alluvion pléis-
tosème, présente une section de 108,000 mètres carrés; enfin le lit
des alluvions (s) donne une section de 60,500 mètres carrés ; cette
décroissance des sections est très rapide. Le lit actuel semble avoir
seulement 1,500 mètres carrés de section en hautes eaux, au même
lieu, vers Fontaine. Les nombres 201; 108; 65,5; 1,5 peuvent nous
donner une idée de la variation dans le débit de la Saône. En repre-
nant ce genre de reeberch.es, on pourra arriver à des données fort
intéressantes sur l'intensité pluviaire des différentes époques voisines
de la nôtre. A l'époque de la terrasse, dite terrasse de 40 m., la
Saône avait encore un lit d'une section de 17,500 m. c. à Roche-
taillée, un peu au-dessus des points précédents. Ce nombre, ajouté
aux précédents donne une succession plus régulière qui deviendrait
fort intéressante, si nous avions à y joindre un élément chronomé-
trique quelconque.
1886. TAHDT. — ROUTELLBS OBSERVATIONS ST7H LA BRESSE. 127
La concordance entre le chronomètre de la Saône, celui de M. Ker-
viller et ceux de plusieurs autres savants produits dans ces derniers
temps prouve que les chronomètres des grands fleuves sont d'une
grande précision. Cette exactitude, déjà sensible en 1878, m'a en-
gagé à cette époque à tenter un essai sur l'âge des silex taillés de
St-Acheul. Depuis, je n'ai cessé d'amasser des matériaux et de les
coordonner entre eux et je puis fixer l'âge des haches de Ghelles et
de Bohan (Ain), au 42" siècle avant notre ère.
En s'appuyant sur la même donnée chronométrique, on peut fixer
ainsi qu'il suit, l'âge des différents lits dont j'ai donné ci-dessus les
sections approximatives. Dans cette intention, si je représente par
1/2 l'âge du lit actuel, celui de l'alluvion de la terrasse de 40 m. sera
représenté par 9. Nous aurons ainsi les âges suivants correspondant
aux sections indiquées en regard.
M*
J. Section de la Saône correspondante î^oo™*0* (époque actuelle).
9. — — — 17.500 (terrasse de 40 mètres).
26. — — — 60.500 (alluvion (s) 1884-1885.
27. — — 108.000 (alluvion (r) —
2A. — — — 120.000 (alluvion (Y) —
32. — — — 201.000 (début du Pléistosème 1886).
34. — — — 353.000 (lit du 3« Erratique).
Toutes ces mesures sont prises le plus près possible de Sathonay
(Ain), près de Lyon.
RELEVÉ GÉNÉRAL DE LA SUCCESSION DES COUCHES EN BRESSE
om,70 Dernière alluvion vaseuse des rivières correspondant aux xv%
xvi\ xvn», xyiii- siècles.
.£ i °m»e0 Alluvion bariolée verticalement, compacte avec objets des vu»,
5 S c l vin', ix\ x* siècles.
38 -ikî ■
om,50 Argile bariolée et fendillée verticalement. (Brou, monnaies
a I | des deux premiers siècles av. et ap. J.-C).
0m,40 Argile compacte grise(picrre polie du chronomètre de laSaùnc).
[\ge néolitique du chronomètre de
fia.
* M SS 1 ° ' 8 ^ *
5 : 2 I om,:n> Argile très noire (premier ï\j
î | |f la Saône).
~' f 0m,i3 Argile sableuse grise (alluv:
vions sableuses sans civilisations
connue? sur la Saône).
IMluvium final du IVord.
Terrasse de 10m : Pierre à aiguiser d'Ambronay, dans un lit d'inon-
* dation.
s -| ■ à [ Moraines Valaisannes, âge du Moustiérien à Chàteau-Yieux,
i \ * % i ' Noblens, etc.
f * "•? S * \ Terrasse de 20m : Haches de Saint-Acheul (Chelles-sur-Marne, près
ï ■ S » ^ I de Paris), (Chalon-sur-Saône : M. Arcelin).
3 ? h < f Haches chelléennes à (Chelles-sur-Marne, près de Paris)
'* \ hache de Bohan (Ain) : M. Tardy.
51
IBDÏ. — HOHVEI.LES OBSEHTATIOKS SUR LA DRESSE. 6 déC.
Moraines vers le Bouveret, à l'Est du lie de Genève. Partout
aucun vestige de l'homme.
Ouverture probable de plusieurs cluses du Jura, peut-être
celle île Nantit».
Terrasse de 40» : Premiers lehm rouges de U Bresse.
Moraines du Credo, entre Bellegarde et Genève.
Failles N. 79*. E. de la Bresse et du Jura occidental.
Terrasse de 80" : Elephas primigenim d'un type ancien, trouvé en-
tier à Sathonay, horizon riche.
Moraines des environs de Bellev; moraines du lac de Silan.
Terrasse de 100™ : Lehm recouvrant le plateau de la Dombes. Fos-
siles i Neyron.
Moraines de Loyes, de Cbaiey-sur-Atn, de Narieui ; puis Je
Lagneu, de Montréal; cùoe d'Uernore.
Terrasse de 3îO=> : Lehm inférieur do plateau de la Dombes, séparé
du suivant par un lit de cailloux.
Moraines de Vanciat, Corveissiat, Thoirette, Malafelon, Sa-
mognat, Oranges.
Terrasse deeoom : Allimons superficielles du Jura i 700m d'altitude :
Napt {Idem dans la Losëre).
Moraine de Seillon, Châtillon-lès-Doinbes, Lyon (Benoit),
Hauteconr, Boban, Thol, Napt.
Sables jaunâtre
,' de Bel-Air (Bourg).
Lit de caillom venus du Sud.
I Argile blanche bariolée pareille
I lehm anelcooènes.
4886. TARDT. — KOUYBLLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE.
rr
»— »
z
El
o
DS
O
£?eS
a
o
i
s
a»
m
Argile bleue verdâtre.
Sables blancs avec quelques cail-
loux venus du Nord.
Argile blanche sableuse, con-
tinuation du 5* niveau.
Argile noire compacte rem-
plissant les creux de
Argile blanche veinée de lits gris; sur-
face du 4* niveau.
Sables jaunes oranges.
Sables verts.
Sables gris argileux, avec ar-
giles grises et graviers du Sud .
Sables verts et rouges; quelques
gros cailloux de chute.
Argile blanchâtre avec faune y
recouverte par faune Ç.
r
r
a
<
c
a
x
r
G
o
il
X
2
Argile grise comme à la base <
de tous les niveaux. >
Sables gris jaunâtre.
1 Argile bleue presque noire a
i formant la base du 4* niveau. £
ce
■Argile bleuâtre, sableuse vers la rive du Q
cours d'eau, 3» niveau. o
Argile sableuse, faune g qui sera a
décrite plus tard. 2
Argile bleue avec cailloux disse- i
minés et striés. 5
Sables bleuâtres avec cailloux,
début du 3# niveau.
129
lon-lès-Dombes et Neu-
ville ;
4° Alluvions caillou-
teuses de rives concaves
ou de leurs abords, à
l'est de Bourg-en-Bresse,
entre les routes de Coli-
gny et de Jasserou ;
5° Alluvions de rives
à la Chagne au sud-
est de Bourg dans l'an-
cienne Ballastière, partie
supérieure. (La gravière
est, au contraire, en
grande partie plus ré-
cente) ;
6# Alluvions du fond
du lit de cet âge à Bou-
vant, au sud de Bourg,
dans la tranchée du che-
min de fer;
7° Alluvions de la val-
lée de la Saône et de
celle du Rhône qui sont
très difficiles à isoler des
autres alluvions;
c
c
•c
a
n
o
a
<x>
»*
"H
a-
n
a.
(V
Sables rouges orangés formant la fin du
2* niveau.
Sables fins jaunâtres, faune a, à décrire
plus tard.
Argile jaune foncé formant lehm.
Lit ferrugineux renfermant des t
cailloux de dépôt de chute. ?
Argile jaune avec de gros cail-
loux disséminés.
Cailloux déposés par un courant
du Nord sur des sables.
Argiles jaunes, grises ou ver-
dâtre*.
Lit argileux gris noir.
Lit gris cendré, argileux, un
peu sableux, s»* niveau.
XV.
8° Alluvions de la val-
lée de l'Ain en aval du
Pont-d'Ain, assez diffi-
ciles à distinguer des al-
luvions anelcocènes;
9* Cône inférieur de
l'Albarine, entre Ambé-
rieux-en-Bugey et l'Ain ;
10° Alluvions de la sa-
blière de Cize, comprises
dans la partie inférieure
la plus sableuse, entre
300m et 320°» environ
d'altitude; car le haut
doit être à cause de ses
gros cailloux, postérieur
9
de Seillon
qui termine cet âge ;
TAHDY. — JfOUVELI.ES ORSKil VAT10BÏ EUE LA BBE85E.
; Sables et argile compacte feiiilletée, sur-
; face du 1" niveau.
_ k Sables jaunes rougeàtres, argl-
= | leux avec quelques cailloux.
> ' Argile jaune avec cailloux de
= j chute (note u du texte}.
1 j Argile noirâtre. il' Dépots vaseux, ar-
f Argile tantôt noire, grise, giles avec lits ferrugi-
bleue, blanche ou verte; base neux, exploités pour la
\ du 1*' niveau. tuilerie de Pomier.
Dlluvinm du .Vird ■ Argile bariolée lilanchâlre avec gros cail-
l Iouï ou piudinjiuefi ferrugineux.
' Creusement des vallées de la Chalaronne, de Barliariu, de la Vevle,
I de l'Ain, de Ponl-d'Ain à Saint-Maurice, agrandissement de celle
1 de la Revssoute.
Marnes do Chalillon-lès-Dombes, surtout au sud de la Chalamnne.
10" Erratique de la Bresse : Moraine tiioo nette autrefois sous
la sablière de M. Cerisier, 6ous la gare et dans la sablière de
l'hôpital à Chatillon.
liâmes tfllntrilU lin II Chalaronne outre lu sablière de iTiânilai à
Chatillou et Bonveni à. l'est de Chùtillon où passe probablement
le 9- erratique.
B" Erratique : Moraine au domaine de La Fontaine, sur la
rive gauche de la vaJlée du Renon.
Marnes et sables affleurant dans 11 vallée du Renon et, sur sa rive
droite, de Romans a Neuville-lesDames.
8" Erratique à Cbanoi, il se continue vers le nord-ouest et
peut passer à la Foulai ne-de- Fer, à Saïut-Jean-sur-Veïle.
1 Marnes et sables de la vallée de l'irance, de Chanoz à Saint- André,
' et sables de la nappe artésienne de la Fontaine -de-Fer.
• Erratique : Moraines au sud de Mézériat, à Dliuisiat; Cha-
vevriat, Vandeins, sommet de Montcey cailloux striés.
- NOUVELLES OBSBRYAT10KS SUH LA BRESSE.
131
A la même époque, dé-
pôt îles alluvioni régu-
lières du Sud à Satboaay.
I Alluvioii à oe«eraenlK : Bos, Eqjiui. Byrna speltea, etc. (Déiermi
i natious de M. Gaudry), sables inférieurs de Perronaas à Bourg.
*T i Marnes jaunes affleurant sous te» alla- ■■,
S l ïionj du roésocène de Bourg (Bel-Air).
" I Sables affleurant au pied de la cote du
■S \ plateau inférieur de Bourg (Bel-Air).
t I Marne bleue à Succinea Benoili du sous-
j, F sol de la basse ville à Bourg-e n -Bresse. '
I , 3' Erratique : Moraine profonde ; Sathonay, Saint-Clair,
sablières de Brou et du cimetière de Bourg.
Marnes blanche* sableuses vers la bonde du captage de Cuêgre;
sables de la route de Poot-d'Aia à Seillon.
*• ter Erratique : Banc de un mètre de cailloux alpins dans
la fouille de la citerne du captage de Cuègre.
Sables bleuâtres gris sous le captage de l'asile des aliénés de Cuégre
près de Bourg-en-Bresse.
V bis Erratique : Sablière de Montagnat, Saint-Étîenne-du-
Bois, Marboz (cailloux de quartz), La Tournelle (sables).
Marnes avec fossiles de Cuisery, de Cormoz, de Dcnsure, de Pira-
juui, de Villemotier, de S,iint-É tienne, etc.
Sables avec Hélix Chaixi : Cormoz, Condal, Montgardon, ravin de
Mo II on, Bigneux-le-Franc.
Marnes avec fossiles des Boulées, Miribel, Loves, Mollon-cimetière
(Valvées), et la cote de Mollon à Pont-d'Ain.
Marnes blanches dures de rivage avec Hélix exiincta Rambur, a
Condal et aux Capettes-de-Salavre.
I* Erratique : Chailles à Mailly près de Saint-Amour; quartz
à Coiiguy et au Mas-Gaillard de Treffort.
Marnes diverses et argiles réfractaires du 'Dotn ai ne-Noir prés de
Saint-Amour (mélange d'argile blanche et de quartz).
1" Erratique: Au niveau du palier du pont de la rotonde
des machines, à la pure de Saint-Amour.
Marnes bleues avec laitue de Motion (en rivière); visible aussi dans
les puits autour de Treffort.
Marnes feuilletées blanchâtres : A la Raza, près de Treffort; à Mar-
tinat, à Chavauoi, an sud du Rhône.
(Lacune possible dans la série sédimeutaire qu'il faudra étudier au-
tour de Dommartin-lès-Cuiseaui).
il r
i s f Erratique : Position probable de l'Erratiqui
1 .S ' riaui de l'Erratique du pied du Jura.
i grès du Mas-Grobo», près de Treffort;
i fourni les maté-
/ Argile bariolée versicolore blanche veinée de rose vif, de jaune, de
1 gris, avec grains de fer.
1 Terre d'engobe, argile blanche réfractaire mêlée d'un sable (In quart-
1 MU; Mas-Groboi de Treffort.
t Sables gris situés au Mas-Groboz sous la terre d'engobe; sa-
\ blés de la plaine du Miroir?
132
- NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 6 déc.
. / Be roulement ctn Jur* iw« l'Oaett.
/ M g I Mollasses de Varambon : balle de sable coupée par la rivière
SE \ S ï ] d'Ain, à Varambon.
"|j ? I *' { Mollassesde Priay : butte de taille coupée par la rivière d'Ain.
- / " h J * Priay. (Au-dessous sables quartzeux blancs du Jura).
S I * « F Mollasses marines avec dents de squales, au pied de Clériat, dans un
\ - l vallon près de Coligoy.
Poudingue de cailloux alpins & la base des mollasses k Jour-
inans; lits de chanagts (de Benoit).
Marnes blanc jaunâtre, mouchetées de rose avec Hélix Ramontti [dé-
termination de Tournouér).
Marnes diverses et lignites visibles sur des points très restreints.
Sables jaunes argileux, quartzeux, généralement verticaux
avec quelques lus de cailloux.
Lit de cailloux roulés de quarts hyalin de la grosseur d'un
i œuf et au-dessous.
; Conglomérats calcaires avec vacuoles villes remplies par des
géodes de calcaire concret ion né. Il y eu a six bancs entre-
I mêlés de lits argileux blancs, verts, jaunes vers la base, roses
l vers le haut,
t Cailloux impressionnés et striés.
j Banc de silex rappelant les parties compactes des meulières du bu-
f s in iic Paris.
I Calcaire blanc crayeux avec Potamidm Lamarcki : entre Coligny et
> sa gare.
(Discordance de s trati libation &
it de Coligny).
Poudiugues calcaires, durs, g
Chazelles.
ue par Benoit, au nord-
bancs de Coligny à
1886. TARD Y. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 133
/
<0
9
\
(
Craie blanche à Chalon-sur-Saône, à Lains, à Leyssard, à Challes-en-
Montagne, au lac Genin.
Gault à Chalon-sur-Saône, à Cui seaux, à Leyssard, autour de Belle-
garde, à Seyssel.
Urgonien et Néocomien jaune : Chalon-sur-Saône et sur tout le Jura,
<5 /du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest.
o
Couches lacustres duPurbeck: Charix, Vions, Pont-de-Chaux (Jura),
Simandre-sur-Surand (MM. Tournier, Jacquemin, Hutteau).
"7* Calcaire jurassique compact à Nerinea trinodosa et Dolomies dans
tout le Jura.
6* Calcaire oolithique supérieur : Valfin (faciès oolithique;
M. Bertrand Charix M. Schardt), calcaire oolitique blanc à
Nerinea bruntrutana.
6* Calcaire et marnes à Exogyra virgula : calcaire en plaquette du
Boulonnais, d'Oberbuchsiten et du Jura.
5* Calcaire oolithique à Helerodiceras Lucii et Tereb. mora-
vica: Jura (MM. Oirardol, Schardt, Bourgeat).
5* Calcaires et marnes à Pteroceras Oceani, à Ceromya excentrica: du
., . Boulonnais au Sud du Jura.
es ^. § 4* Calcaire oolithique à Waldheimia humeralis, NerineaGosœ,
Dicerates : du Boulonnais au Jura.
4* Calcaires et marnes à Ostrea bruntrutana^ Ammonites Achilles%
0 9* Astarte minimal du Boulonnais au Jura.
3* Calcaire oolithique à Waldheimia egena : depuis le Bou-
lonnais jusqu'au Jura central.
S -23 S 3* Calcaires et marnes à Ostrea deltoïdea, Ammonites mar antianus :
du Boulonnais au Nord du Jura.
2* Calcaire oolithique à Hemicidaris crenularis, Diceras arie-
* I | tina : du Boulonnais au Nord du Jura.
: 8* Calcaires et marnes à Glypticus hieroglyphicus : du Boulonnais
l jusqu'au Nord du Jura seulement.
I !• Calcaire oolithique à Hemicidaris intevmcdia du coral-rag
anglais qui finit dans les Ardennes.
1" Calcaires, marnes et grès à Ammonites cordatus de l'Angleterre
et kAmm. canalicutatus (Jura).
Mouvement ou première ouverture des failles N. 105° E.
dans la Grande Oolithe du Jura.
Oolithe moyenne ou Bathonien et (peut-être leCallovien avec),
faciès varié de l'Ouest à l'Est du Jura.
«, Marnes blanchâtres avec nodules de phosphates, surtout au
« § I Nord-Est de la Bresse, dans le Jura.
o>
o
o i S
=>
î\
ce
9 ~~ } Oolithe inférieure ou Bajocien, calcaire gris jaunâtre : pla-
^c u. k teau d'Epy, environs de Napt, etc.
- .§ I Couches diverses du Lias : Souclin, Mont-Griffon, Saint-
3 Martin-du-Mont, Cuisiat, Salavre, Saint-Amour, etc.
| = Trias avec gypse : à Souclin, à Vaux, à Saint-Rambert,
dans le tunnel de Nurieux, à Montanges, à Charnod.
Primitif. Grès houillers du Màconais. Houilles de Givors, de Com-
munay, de Toussieux, etc. du côté de l'Est.
Primaire. Gneiss et microgranulite de Fleurieux, de Rochetaillée et
de la Croix-Rousse-Lyon.
131
■ FIOUALICORt: BUBALENI.
M. Jourdy fait la conférence précédemment annoncée sur les
dislocations du globe pendant les périodes récentes,
leurs réseaux de fractures et la conformation des
continents.
M. de Lapparent présente quelques observations au sujet de la
conférence de M. Jourdy.
Note sur le Prohallcore Dubaleni,
par M. Flot (1).
(PL 1.)
Dans le courant de l'été, M. Dubalen, directeur du Muséum de
Mont de-Marsan a découvert dans les carrières d'Odon, près de
Tartas (Landes), un important fragment d'un Sirénien d'espèce
inconnue. 11 l'adressa aussitôt à M. le professeur Gaudry qui eut
la bienveillance de m'en confier la description.
- Ainsi qu'on pourra le voir dans la planche 1, (ttg. 1) celte pièce est
une portion importante de la mandibule avec quelques traces de
molaires. L'extrémité antérieure, représentée de face (fîg. 1) est
exactement semblable à celle des Dugongs : même surface irrégu-
lièrement rugueuse, mêmes empreintes alvéolaires au nombre de
cinq de chaque coté ; largeur uniforme d'un bouta l'autre; suture
médiane bien marquée. Un autre fait vient accentuer la ressem-
blance, c'est l'angle de la portion antérieure avec la ligne des
molaires : il mesure environ 115 degrés ; aucun Sirénien miocène ne
4886. FLOT. — PROHAUCORB DUBALENI. 135
Les dents des Dugongs n'ont qu'une racine; or celles de notre
fossile sont biradiculées et comme les caractères tirés des dents sont
des pins importants, il semble qu'il y ait là une différence fondamen-
tale. Heureusement, la comparaison montre avec évidence comment
la forme actuelle a pu dériver de l'autre. La racine de la molaire du
Dugong est parcourue latéralement de haut en bas par un sillon plus
ou moins profond, mais constant, et dans notre Sirénien, les deux raci-
nes, aplaties, ne sont séparées que par une mince lame osseuse qui ne
suit môme pas tout leur parcours, de sorte que, près de la couronne,
elles sont contiguès. En comparant les deux figures (3 et 4, PI. i)
qui représentent, en section transversale, une dent de chacun de
ces animaux on pourra se rendre compte du passage d'une forme
à l'autre.
Ce sont-là les caractères génériques ; ceux qui vont suivre ont
trait à l'espèce.
Le maxillaire est plan du côté intérieur, convexe à l'extérieur et sa
section transversale est une demi-ellipse à grand axe vertical (68—
50). Cette face externe, arrondie, se termine brusquement en avant
à la hauteur du trou mentonnier, semblable à celui du Dugong. La
mandibule se continue en avant et en bas par le menton dont la
forme suffirait seule à distinguer ce fossile. 11 consiste, en effet, en
une lame verticale mince (8mm), très solide, qui se raccorde par de
fortes courbures aux trois parties très épaisses qui l'entourent,
savoir: à la symphyse, à la suture mentonnière postérieure, et au
maxillaire ; le bord inféro -antérieur est mince.
En raison des affinités de ce Sirénien avec le genre Dugong {Hali-
core), je lui ai donné le nom générique de Prohalicore, et désireux de
consacrer le souvenir des nombreuses recherches auxquelles M. Du-
balen s'est livré pour en retrouver quelque autre fragment, je lui ai
dédié cette espèce. Ce sera donc le Prokalicore Dubaleni.
Les tendances indiquées par ce Sirénien sont précieuses pour la
Paléontologie. C'est en effet un de ces types intermédiaires qui per-
mettent de rattacher une forme actuelle à sa souche primitive, mal-
gré des différences considérables dues à de lentes adaptations suc-
cessives. Parmi les grands groupes de Mammifères, celui des Siré-
niens est l'un des plus favorisés sous ce rapport, puisque les restes
fossiles sont très nombreux et sont liés par tant de caractères com-
muns que la plus grande confusion règne dans leur classification. Il
semble, quand on considère l'histoire de cette famille, que, partie
d'un type unique dérivé des ongulés, elle ait eu son plus grand épa-
nouissement à l'époque des faluns et se soit ensuite spécialisée
136 FLOT. — . PH0UAL1CORE DUBALKH1. 6 déC.
suivant trois directions pour aboutir aux types actuels : Rhy Une ,
Lamantin, Dugong.
Essayons de préciser ces indications générales par quelques
exemples choisis parmi les types principaux de chaque époque.
Dès le début de l'époque éocène, le Prortutomus sirenoïdes, Owen, de
la Jamaïque s'annonce nettement comme un Sirénien, bien que sa
formule dentaire ne se retrouve chez aucun de ses successeurs . Dans
l'Éocène de la Vénétie et du Vicentin, M. le baron de Zigno (1) a dé-
couvert de nombreux restes de Siréniens dont M. Lepsius ne fait
qu'une espèce {Halitherium veronense) au lieu de quatre décrites par
H. de Zigno.
A la base des sables de Fontainebleau, on trouve dans le Bassin de
Paris an nombre considérable d'ossements de Halitherium Sckinti.
C'est l'espèce la mieux connue, grâce a l'étude complète qui en a élé
faite par M. Lepsius (2). Elle était fréquente dans le bassio de Hayence
où M. Lepsius a trouvé, dans les sables de Flonheim, des échantil-
lons fort bien conservés, possédant un bassin avec des fémurs rudi-
mentaires. J'ai décrit l'année dernière (3) un fragment de bassin
trouvé à Montmorency et appartenant à Halitherium Schinzi. G'est
également à cette espèce que doivent Être rapportés les restes de
Siréniens trouvés à Etampes; elle est en effet très répandue : on la
retrouve en Aquitaine, fréquente dans le calcaire & Astéries avec des
traces du bassin et un fémur décrit par M. Delfortrie comme un os
pénial.
C'est donc dans Halitherium Schinzi que se trouve l'espèce type du
Tongrien; elle présente des caractères communs au Lamantin et au
Dugong et la seule qui en diffère sensiblement est H. Ckouqueti dont
1886. FLOT. — PROHAUCORE DUBALEM. 137
couvert une petite espèce par lui nommée Manatherium Delheidi (1),
dont les dents ressemblent beaucoup à celles d'un Halitherium du
tongrien décrit par Gervais; ce nouveau fossile pourrait bien n'être
qu'an jeune Halitherium Schinzi.
L'époque aquitanienne nous présente un nouveau type, le Rytiodus
Lartet (2), que ses affinités rattachent au Dugong.
Ainsi, à partir de cette époque, nous connaissons les trois types
d'où sont dérivés les Siréniens actuels. Suivons-les rapidement main-
tenant pendant la lin du Miocène et le Pliocène.
Le type Rhytine ne laisse guère de traces, à part quelques restes
subfossiles de Rhytina gigas trouvés sur les côtes septentrionales de
la Sibérie et de l'île de Behring.
Halitherium a une nombreuse postérité. Dans les faluns de l'Anjou
et du Bordelais, les ossements sont très abondants; certains gise-
ments en sont presque entièrement formés et les variations d'indi-
vidu à individu sont nombreuses. Tous ces animaux ont été réunis
par Gervais sous le nom commun de Halitherium fossile (3) et forment
le genre Metaxytherium de M. Lepsius. Cette espèce qui se rapproche,
du Lamantin par la forme allongée du crâne et par quelques autres
caractères, s'étendait jusque dans le Méditerranée, car je crois que
c'est à //. fossile qu'on doit rapporter les vertèbres d'un Metaxythe-
rium {M. Lovisati) récemment décrit par M. Capellini (4) et provenant
de l'Hélvélien de Sardaigne.
Si le type Lamantin n'est pas encore nettement accusé, en re-
vanche le type Dugong acquiert, à l'époque helvétienne, des carac-
tères fort nets dans le Prohalicore, ancêtre probable du Felsinotherium
pliocène qui, après avoir atteint une taille considérable, donnera,
par une dernière spécialisation, le Dugong actuel.
M. Capellini qui a si remarquablement décrit les Siréniens du
Pliocène italien a fait, au sujet de leur distribution géographique, de
fort judicieuses observations (5). On sait que la llhytine, aujourd'hui
disparue, habitait les mers arctiques, notamment le détroit de Beh-
ring; les Lamantins vivent en troupes sur les côtes de l'Atlantique et
les Dugongs sont confinés dans l'Océan Indien. Or, si l'on considère
les Siréniens dans les temps géologiques, on les voit à l'époque ton-
grienne, peupler le Bassin de Paris et celui de Mayence. A l'époque
■i) Dr Cl. Hartlaub. Ueber Manatherium Delheidi, eine Sirène ausdem Oligocaen
Belgiens. Zooloyisch'? Jahrbùchcr, 1886.
(i) Bull. Soc. Géol. 1880.
(3) Gervais. Zool. et Paléont. françaises.
[i] Sopra resli di un sirenio fossile. Bologna, 1886.
;ô) Capellini. Sul FeUinoterio. Bologna, 1872, p. 18.
138 PLOT. — PHOHAUCOBB DUBALBfll. 6 déc.
aquitanienne, Craatitkerium (Elhytine) se trouve en Belgique, d'où il
émigré *ers le Nord; Halitherium se tient dam le bassin de Paria et
de la Loire et Rytiodus (Dugong) dans l'Agenais. Peu a peu, Halithe-
rium descend vers le Sud-Ouest et reste dans l'Atlantique qu'habite-
ront ses descendants (Lamantins) et les FeUinotherium (Dugongs)
pliocènes sont localisés dans la Méditerranée d'où ils passeront dans
l'Océan Indien. La séparation des espèces s'est produite par la sup-
pression du détroit jadis existant entre l'Océan et la Méditerranée.
J'avais craint un moment que l'âge pliocène attribué par quelques
géologues aux faluns d'Odon ne vint porter un rude échec à celte
théorie si séduisante et si vraisemblable, mais les fossiles que m'a
envoyés M. Dubalen ont levé tous mes doutes. Ces couches renfer-
ment en effet avec abondance Cardita Jouanneti, Carcharodm mega-
lodon, qui suffisent à les ranger dans l'Hèlvétien. Prohalicore est donc
uo Dugong contemporain de Halithtrium fossile, habitant les régions
méridionales de la France, d'où il a pu passer dans la Méditerranée
et y faire souche de Dugongs. Ce fossile vient donc apporter un
nouvel appui à la théorie de M. Capellini tant par ses affinités que
par sa distribution géographique.
Je ne puis terminer sans adresser de nouveaux remerciments à
M. le professeur Gaudry qui m'a procuré l'occasion d'étudier cette
espèce si intéressante et à M. Dubalen qui me fait part, avec tant
d'amabilité, de ses richesses paléontologiques dans le département
des Landes.
J'ai représenta (lig. 7) deux dents iï Ha'itlurmm qui m'ont été obligeamment
prêtée» par M. Fallot, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. Elles
' i NH-II.- |.
Itt6. PH. THOMAS. — VERTÉBRÉS FOSSILES 139
Séance du 20 décembre 1886.
PRÉSIDENCE DE M, COTTEÀU.
M. Mcc Hovelacque secrétaire donne lecture du procès-verbal de
la dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési-
dent proclame membres de la Société :
/ MM.Rafhakl Brgnosa, Ingénieur en la Granja, (Espagne), présenté
par MM. Barrois et Hovelacque.
Fbeumd, Ingénieur au chemin de fer de l'Est, à Paris, présenté
par MM.; Jannel et Nivoit.
Noguès, ancien membre de la Société.
Le Président annonce cinq nouvelles présentations.
M. Albert Gaudry annonce que M. Philippe Thomas, membre
delà Commission scientifique de Tunisie, a rapporté de son dernier
voyage un grand nombre de fossiles qu'il attribue aux étages du
Gault, du Génomanien, du Turonien, du Dordonien, du Suessonien
et du Nummulitique. M. Peron voudra bien l'aider pour leur déter-
mination. En se rendant en Tunisie, M. Thomas a passé dans la pro-
vince de Constantine, et il y a pris les notes suivantes qui servent de
complément à son important travail sur l'Algérie publié en 1884 dans
les Mémoires de la Société géologique :
Notes additionnelles sur les vertébrés fossiles de la province de
Constantine.
par M. Ph. Thomas.
1°. — Coexistence de h'Equus Stenonis et de i* Hipparion gracille
DANS LES CALCAIRES LACUSTRES >NCI EN S DES ENVIRONS DE CONSTAN-
TINE.
J'ai, autrefois, appelé l'attention sur la coexistence des deux types
d'Equidés, formant les genres Equus et Hipparion, dans les dépôts
pliocènes d'Aïn-el-Bey, du Mansourah et des environs de Sétif (1).
Mais je n'avais rencontré que Y Hipparion seul dans les dépôts
immédiatement inférieurs aux précédents, c'est-à-dire dans les cal-
caires lacustres anciens d'Aïn-el-Bey et d'Aïn-el-Hadj Baba. En
(1} Mém. Soc. Géol. de France, 3mt î*érie, tome III, pages 19 et 20, planche* II et III.
140 Pli. THOMAS. — YEBTÉBRÉS FOSSILES 20 déc.
sorte que, malgré les apparences contraires, l'on pouvait encore
se demander si la coexistence de ces deux types d'Equidés dans
les dépots détritiques les plus supérieurs du Pliocène des environs
de Conslantine n'était pas due à un remaniement des couches la-
custres plus anciennesqu'elles recouvrent?
Mon récent passage à Gonstanline a levé tous mes doutes à cet
égard, car M. Heinz, zélé géologue constantinoîs, a bien voulu me
montrer, dans sa collection, quelques molaires et un fragment de
maxillaire A'Equus, provenant des environs de Guelma et empalés
dans une gangue calcaire à Hélices, identiques à celles d'Aîn-el-Bey
et d'AIn-el-Hadj Baba, laquelle renferme incontestablement YIh/,pa-
Or, le synchronisme des calcaires lacustres à Equui de Guelma et
des calcaires lacustres à Hipparion d'AIn-el-Bey et d'Aïn-et-Hadj
Baba, ne saurait être douteux et a été explicitement reconnu par
Tissot, l'auteur de la carte géologique du département de Constanline
la plus récente (1).
L'une des molaires inférieures que m'a montré M. Heioz, avait sa
couronne à peine usée et mesurait 0m 053 de long sur 0° 028 de dia-
mètre antéro- postérieur et 0"021 de diamètre iransverse. Son denti-
cule externe, de forme très allongée, était soudé à la dent par un
isthme d'ivoire très large. C'était donc bien une dent d'Equus.
2*. — Dromadaire quaternaire de l'Oued Sëguen, département de
Constantin b.
C'est avec une vive satisfaction que j'ai vu, dans les vitrines du Mu-
1886. PH. TUOMAS. — VERTÉBRÉS FOSSILES 141
cémenteux blanc et granuleux : elles sont identiques à celles que j'ai
fait figurer en 1884. Le bord inférieur de ce fragment de mandibule
est arrondi, épais, tandis que son bord angulaire est mince, tran-
chant, absolument comme dans le Dromadaire actuel.
Cette nouvelle pièce du Musée de Constantine a été recueillie en
1884, par les soins de M. le docleur Reboud, sur les berges de l'Oued
Seguen, à côté du crâne de Bubalus antiquus qui fait l'objet de la note
ci-après. Elle confirme un fait paléontologique intéressant, que j'ai
été le premier à constater, savoir : l'existence d'un Dromadaire, dans
le Nord de l'Afrique, pendant la période quaternaire. Plus récem-
ment, M. Pomel a découvert, dans la station humaine paléolithique
de Ternifine (département d'Oran), le crâne d'un chameau de la taille
du Dromadaire, mais présentant avec celui-ci quelques différences
qui l'ont déterminé à en faire une espèce distincte (1).
3° — Caractères ostéologiques du crâne d'un vieux Bubalus anti-
quus, DUVERNOY, CONSERVÉ AU MUSÉE DB CONSTANTINE.
Découvert en 1884 sur les berges de l'Oued Seguen (département
de Constantine), à la suite des éboulements provoqués par les pluies
abondantes du printemps dans les alluvions au milieu desquelles
cette rivière a profondément creusé son lit, ce nouveau crâne de
Bubalus antiquus provient évidemment d'un sujet très âgé, ainsi que
l'indiquent l'état de ses sutures et la condensation de son tissu
osseux. Il est identique par ses caractères généraux au crâne de
Sétif, décrit et figuré en 1852 par Duvernoy (2) et à celui décrit
et figuré par moi en 1875 (3), mais il en diffère par des caractères de
détail qu'il m'a semblé intéressant de relever et dont voici les princi-
paux :
1° Au lieu d'être uniformément bombé et lisse, le frontal de ce
crâne présente, dans sa région médiane, une bosse ou tubérosité de
forme allongée et elliptique, à surface rugueuse, longue de sept à
huit cent mètres, large de trois à quatre centimètres, formant à son
centre une forte saillie laquelle se bifurque en arrière pour se con-
fondre avec la crête occipitale et se termine en pointe inférieure-
ment. Cette tubérosité médio-frontale n'existe ni dans le crâne de
(1) Comptes rendus du congrès de Grenoble de VAssoc. fianç. p. l'avancent, des
se, 1*85. 1" partie, page 12$.
(2) Journal de Zoologie, t. IV p. 72, pi. I.
(3) Recherches sur les Bovidés fossiles de l'Algérie, in Bull. Soc. Zoologique de
France, avril 1881, p. 29, pi. II.
142 ra. thokas. — vrutébhés. fossiles. 20 dée.
Sêtir, ni dans celui de Djelfa, lesquels semblent d'ailleurs avoir ap-
partenus à des sujets plus jeunes.
2* Au-dessous de cette bosse roédio- frontale et perpendiculaire-
ment à elle, la base de cet os présente, sur le crâne du vieux buffle
de Constantin^, une crête transversale limitant, un peu au-dessus de
la snture fronlo-nasale et du bord supérieur des orbites, une pro-
fonde dépression de la base du crâne qui établit une scission
marquée entre celoi-ci et les os de la face. Cette crête est plus sail-
lante dans sa région médiane qu'à ses extrémités, lesquelles s'inflé-
chissent au-dessus des orbites pour aller se confondre avec le bord
inférieur des chevilles osseuses des cornes. Cette crête à surface
lisse, indiquée dans les crânes de Sétif et de Djelfa, doit évidem-
ment sa forte saillie, dans le crâne de Constanline, à la construc-
tion beaucoup plus accentuée des os de la face, conséquence pro-
bable de la condensation sénile de ces os.
.'1° La crête occipitale est plus tranchante, plus saillante et plus
régulièrement incurvée en arc de cercle que dans les crânes de
Sétif et de Djelfa. Elle présente de plus, sur sa partie médiane, une
profonde écbancrure semi-lunaire qui n'a pas moins de 0m,02 centi-
mètres de diamètre. Enfin, la large surface plane qui sépare cette
crête des condyles occipitaux, est parsemée de rugosités pour les
implantations musculaires, remarquables par leur nombre et leur
saillie considérables.
4° Dans le crâne de Constantine, la base des chevilles osseuses
des cornes se relève beaucoup plus que dans ceux de Sétif et de
Djelfa. Il en résulte qu'un plus grand intervalle existe entre ces
appendices et les orbites, lesquelles se trouvent par suite beaucoup
1886. G. DOLLFUS. — FALUNS DE LA T0UBA1NE 143
crânes de Sétif et de Djelfa donnent des diamètres sensiblement
égaux.
Il m'a para utile de noter ces différences, bien qu'elles n'aient à
mes jeux aucune valeur spécifique et ne soient que la conséquence
de ce que l'on peut appeler la condensation sénile du tissu osseux.
M. Albert Gaudry rend compte à la Société d'une lettre de
M. Zawisza sur le Quaternaire de la Pologne.
Je viens, dit M. Gaudry, de recevoir une lettre de M. le comte
Zawisza dont j'avais, lors d'une visite à Varsovie, beaucoup admiré
les collections quaternaires. M. Zawisza prétend que la grotte du
Mammouth en Pologne a plus d'un rapport avec celle de Montgaudier,
Mais, au lieu qu'à Montgaudier, nos pères se sont distingués surtout
comme graveurs, les habitants de la grotte du Mammouth en Pologne
se sont plutôt révélés comme d'habiles sculpteurs. M. Zawisza a onze
poissons sculptés en ivoire, des amulettes en forme de cœur humain
et beaucoup d'autres objets, qui, dit-il, sont dignes (Tun artiste de nos
jours. Tandis qu'en France il semble qu'avant la fin des temps quater-
naires le Rhinocéros tichorhinus ait disparu et le Mammouth soit de-
venu rare, en Pologne, suivant M. Zawisza, le Rhinocéros tichorhinus
a persisté et le Mammouth est resté abondant jusqu'à l'extrême
limite du Quaternaire.
M. Cotteau présente la 7° livraison des Echinides éocènes;
«lie comprend la description de plusieurs espèces de Linthia notam-
ment du Linthia verticales que les auteurs ont placé successivement
dans les genres Schizaster, Hemiaster et Periaster, mais qui est un
des types les mieux caractérisés du genre Linthia. Remarquable par
sa petite taille et sa forme renflée, cette espèce est abondante dans le
terrain éocène supérieur de Biarritz. M. Cotteau indique également,
au môme niveau, Linthia Heberti qui se rapproche du L. Orbignyi,
mais qui s'en distingue, cependant, d'une manière positive, par sa
lorme moins circulaire, par son sommet plus excentrique en avant,
par ses aires ambuiacraires plus profondément excavées. — Le
terrain éocène de la France a offert dix-neuf espèces de Linthia;
quatorze espèces se sont rencontrées dans l'Eocène moyen; quatre
espèces seulement appartiennent à l'Eocène supérieur. Seize espèces
de Linthia ont été signalées en dehors de la France et élèvent à trente-
cinq le nombre des Linthia éocènes connus.
M. G. Dollfus présente la note suivante :
La brochure que j'ai l'honneur de présenter à la Société en mon
144 G. D0LLFD3. — FALUHS DE LA TOUBAINti 20 déc.
nom et en celui de mon collaborateur M. Philippe Dautzenberg,
est la réunion de divers articles parus de Mai à Décembre 1886 dans la
Feuille des jeunes naturalistes. Nous l'avons intitulée : « Etude préliminaire
des coquilles fossiles des Faluns de la Touraine. » C'est en effet, une liste
provisoire générale de tous les mollusques fossiles des sables du
Miocène moyen type, de la Loire. Nous l'avons fait suivre de consi-
dérations générales sur le Miocène telles qu'elles nous ont paru
découler du grand nombre d'espèces étudiées et de tous les documents
consultés.
Sans entrerici dans le détail, nous dirons que depuis 1837, époque
du travail monographique de Dujardin, aucun travail général n'est
intervenu, et que cependant les sables des Faluns dans lesquels nous
avons relevé ou reconnu plus de 647 espèces, renferment l'une des
faunes fossiles les plus nombreuses et les plus belles qui soient con-
nues d'un même horizon.
Deshayes dans sa première liste de 1831 était arrivé à la proportion
de lf> °/D d'espèces encore vivantes, Dujardin a cru reconnaître
50 %> nous sommes arrivés nous-mêmes à la quantité de 23 % de
formes qu'on ne peut séparer de celles encore existantes. Dans des
formations contemporaines rappelons que MM. Fischer et Tour-
nouer, sont arrivés à la proportion de 24 */» Pour les marnes de
Cucuron, dans la vallée du Rhône ; et que M. Mayer a indiqué pour
la Molasse marine de la Suisse la quantité de 31 %>■
Parmi les faunes fossiles, la faune des faluns se rapproche tout
spécialement de celle de Léognan>Saucats dans le Bordelais et parmi
les faunes vivantes l'analogie la plus étroite, intime même sous cer-
tains rapports, esl avec le Sénégal contemporain.
1886. G. DOLLFUS. — FALUNS DE LA TOURAINE 145
vers Nice et se continuait dans Taxe des Alpes jusqu'en Autriche et
dans les Balkans. '
L'axe de l'Europe était peu distinct de ce qu'il est actuellement, il dé-
butait au Sud-Ouest de l'Espagne, longeait son rivage Est, passait par
les Corbières, les Cévennes, la Côte d'Or, les Vosges, les monts de la
Thuringe et de la Bohême pour traverser la Pologne et se continuer
vers le N. de la Russie.
Nous nous empressons d'ajouter que notre liste de fossiles en tant
que préliminaire est sujette à revision et perfectionnements nom-
breux, surtout si, comme nous l'espérons, nous sommes assez heu-
reux pour obtenir 3e bienveillantes communications de nos collègues ;
nous pensons cependant que les grandes lignes qui se sont dégagées
de notre travail sont dès maintenant assez accusées pour devoir
varier assez peu dans l'avenir.
Nous avons dit incidemment dans notre note, où nous étions
limités par la place, qu'aucune espèce des Faluns ne se retrouvait
dans l'Oligocène des environs de Paris, nous reviendrons un instant
sur ce sujet : ce sont MM. Cosmann et Lambert qui dans leur inté-
ressant travail sur les Sables d'Etampes ont signalé trois espèces
comme se retrouvant dans les faluns de la Loire. Or nous nous
sommes livrés à un examen attentif en nature de ces espèces et
nous persistons à croire que ces trois formes sont distinctes cha-
cune dans leur terrain, des formes avec lesquelles on les a compa-
rées, et qu'aucun passage n'existe réellement.
Murex Tenellus, Mayer. — Cette espèce est assimilée par MM. Coss-
mann et Lambert (Mém. Soc. Géol. de France, 3e série, tome 111, pi. VI,
fîg. 2, 1885) au Murex Cotteauide M. Stanislas Meunier (IVouv. Arch.
Mus. 2e S. T. III, PI. 14, fig. 29-30, 1880) dont le nom viendrait ainsi
à disparaître comme plus récent que celui employé par M. Mayer
pour son Murex des Faluns. (Journ. ConchyL T. 17, p. 82, PI. III,
îîg. 5. 1869.) Cependant môme en se contentant de la figure donnée
par M. Mayer, qui est assez médiocre, et en la comparant aux échantil-
lons d'Etampes, on ne tarde pas à reconnaître qu'il s'agit d'une toute
autre espèce. Le nom de Murex Cotteaui doit, suivant nous, subsister.
Nous avons sous les yeux les Murex typiques de MM. Cossmann
et Lambert qu'ils ont eu la bonté de nous communiquer, et une
bonne série de Murex de Touraine, et nous observons parmi ces der-
niers une espèce bien plus voisine de celle de l'Oligocène que
M. tenellus, c'est le M. scalaroides, Blainville, espèce encore vivante
dans la Méditerranée. Dans cette forme à tours ronds, couverte de
varices espacées d'égale valeur, les varices sont bien plus minces que
dans le Murex d'Etampes ; ils sont coupés par des cordons spiraux
XV. 10
14G 6. DOLLSUS. — FALUNS DE LA TOtBALNK 20 déc.
plus fins dans le M. tcalaroïdes et plus gros dans le M. Cotteaui; par
contre le canal du M. scalaroïda est plus ouvert et plus tordu.
Ils appartiennent l'un et l'autre au sous-genre Poweria créé ré-
cemment par M. de Monterosato pour le M. scalarotdes. Quant au
.1/. tenellui il n'appartient pas an même groupe, c'est une forme
grêle, à spire haute, à varices très espacées au dernier tour, à ouver-
ture longue, à canal étroit, etc., que M. Benoist a retrouvé et figuré
du Bordelais en 1880.
Fusus fili feras, Stanislas Meunier (ou F. fîlifer). — Cette espèce
n'aura pas à changer de nom, c'est par une simple assimilation que
MM. Cossmann et Lambert ont cru pouvoir rapporter à ce type, une
forme assez commune dans les faluns. Ce sont les Dguras6.pl, VI.. Mèm.
Hac. Géolog.deFr. et fig. 17-18. pi. 11, (Nouvelle* Archives du Mvièum,)
ou mieux les échantillons qu'il faut comparer a une espèce que nous
avons reconnue pour le Fusus marginatus Dujardin, espèce décrite ut
Sgurée dès 1837 mais peu reconnaissabte (Ment. Soc. Géol. T. 11.
2°" série, pi. XIX fig. 3).
Le F. marginatus a le test solide, il est longuement canaliculé à la
base, son labre en demi-cercle bien régulier est taillé en biseau et
denticulé>inlérieurement, les côtes sont plus nombreuses et moins
rondes que dans le F. filifer, les cordonnets transverses plus irrégu-
liers, enfin les cotes dans le F. marginatus sont ondées dans la dé-
pression du bandeau suturai. On n'observe enfin dans l'espèce de
l'Oligocène aucune des nombreuses variétés qui caractérisent l'espèce
miocène.
Nous pensons que le F. filiferu», doit se rapprocher, comme ou-
1886. LEM0INE. — SUR LE GENRE PLKbIADAPIS. 147
saillant que les latéraux, cordons qui sont plus larges à la base qu'au
sommet, et non aplatis au-dessus.
Les C. trilineatum typiques de Philippi ont les tours complètement
plats, sans cordon prédominant, à suture visible seulement parl'écar-
tement un peu plus grand des cordons. Ces cordons descendent à
pic dans les intervalles, ils sont aplatis au sommet. La taille est nota-
blement plus grande, l'ouverture subquadrangulaire est aussi haute
que large etc, ces différences sont surtout évidentes au microscope,
elles nous paraissent suffisantes pour nous permettre d'ériger en
espèce distincte la forme des environs d'Etampes et nous proposons
d'adopter le nom de C. Cossmani DD. qui lui revient de droit,
comme rappelant l'un des auteurs de la récente monographie de
l'Oligocène parisien.
Observons en terminant que ni le C. trilineatum, Ph, ni le C. Coss-
mani DD. ne sont de vrais cérithes, et que M. de Monterosato a crée
pour ce type le genre Cinctella 1885 dont il y aura lieu de tenir compte
au moins comme sous-genre.
M. Le moine (1) soumet à l'appréciation de ses collègues une série
de pièces destinées à établir les caractères et les affinités du genre
Plesiadapis. C'est tout d'abord la plus grande partie d'une boîte
crânienne, indiquant une tête aplatie, plus large et moins longue
que celle du Pteuraspidotherium et de Y Orthaspitherium. La crête ar-
rondie, qui surmonte l'occipital, est fort développée et contraste avec
le peu de saillie delà crête interpariétale. L'empreinte cérébrale se
trouve bien conservée et indique l'égalité relative et l'indépendance
des trois parties constituantes de l'encéphale, cerveau antérieur, cer-
veau moyen, cerveau postérieur ou cervelet. — Deux autres frag-
ments fournissent des indications sur la base du crâne et sur la
con>titution de l'oreille, tant interne qu'externe, celle-ci largement
ouverte au dehors. — Une série de maxillaires supérieurs montre
que cette partie de la face était large, courte et déprimée. La voûte
palatine n'offre que de très légers pertuis. Les molaires, en série
continue, sont au nombre de cinq : trois arrière-molaires présentant
un tubercule interne et deux tubercules externes ; deux prémolaires
fort étroites, ne portant qu'un tubercule interne et un tubercule ex-
terne. Les incisives sont au nombre de deux, l'antérieure remar-
quable par son volume et sa disposition tricuspidée. Une petite ca-
(i) Le texte de la communication de M. Lemoine n'étant pas parvenu au secré-
tariat au moment de l'impression sera inséré in extenso à la suite d'une séance
ultérieure.
148 LEM01KE. — SU11 LE GENRE FLESIADAPH. 20 déù.
urne, trouvée isolément, venait peut-être se fixer immédiatement en
arrière des incisives. — Une série de maxillaires inférieurs Tait con-
naître les vastes dimensions de la partie postérieure de la mâchoire,
destinée aux insertions musculaires et notamment de l'apophyse
coronolde. L'angle postéro-inrérieur de cette partie du maxillaire
fait une saillie un peu inclinée en dedans. Les molaires sont au
nombre de cinq en série continue. La dernière arrière-molaire, de
beauconp la plus considérable, est remarquable par sa profonde cu-
pule postérieure ; cette cupule se réduit de plus en plus sur les deux
autres arrière-molaires. Les prémolaires, fort réduites dans leur
diamètre antéro-postérieur, consistent en un promontoire unique
suivi d'un très petit talon. Une large barre sépare les molaires d'une
incisive, unique de chaque côté, longue, proclive à couronne uni-
cuspidée, suivie d'un léger talon. — Un maxillaire donne en place
les dents permanentes et les dents de remplacement; celles-ci
étaient au nombre de trois, l'incisive elles deux prémolaires.
Ls genre Plesiadaspii étant commun à la faune cernaysienne et à
la faune des sables à Térédines, la déterminations des os des membres
a été relativement facile. D'une façon générale, les os du squelette
sont remarquables par la minceur de leur paroi. Les vertèbres cau-
dales sont allongées comme chez les Lémuriens. L'humérus est
remarquable par le large canal de sou condyle interne; l'apophyse
olécranienne du cubitus estfort courte; la tèle radiale paraît avoir
été susceptible de mouvements de rotation. Le fémur présente trois
trochanters; le tibia relativement grêle était recourbé; l'astragale
est bien remarquable par le développement tout spécial de sa partie
antérieure. Les phalanges digitales, longues et fortes, sont caraclé-
1886. TOUCAS. — OBSBRVATIONS SUR LA CRAIE DE DIEULEF1T. 149
M. Lemoine propose donc la division suivante pour le groupe des
Plésiadapidés.
Genre Plesiadapis.
A. Sons-genre Tricuspidens renfermant deux espèces :
Le Plesiadapis remensis caractérisé par sa petite taille à l'état
adulte, ses molaires striées, i'étroitesse de la branche de la mâchoire
ainsi que de l'apophyse coronoïde relativement droite.
Le Plesiadapis Gervahii avait une taille pouvant être double, des
molaires à surface lisse. Il se distinguait également par le dévelop-
pement spécial de la branche de la mâchoire et de l'apophyse coro-
noïde à inclinaison prononcée.
B. Sous-genre Subunicuspidens. Il ne contiendrait jusqu'ici qu'une
espèce :
Le Plesiadapis Daubrei si caractérisé par la conformation simplifiée
de ses incisives.
M. Toucas fait les deux communications suivantes:
Observations sur la craie supérieure de Dieulefit,
Par M. A. Toucas.
Les recherches de M. Fallot dans la Drôme ayant appelé de nou-
veau l'attention des géologues sur la place qu'il y aurait lieu d'assi-
gner aux couches à Cébatites (Buchiceras) de Dieulefit, j'ai profité de
mon séjour dans ce département pour visiter cet intéressant gise-
ment et tâcher de reconnaître les rapports qu'il pourrait avoir avec
les autres gisements crétacés du Midi.
Comme Ta fort bien constaté M. Fallot, les couches crétacées for-
ment tout autour de Dieulefit un bassin dont les assises supérieures
se trouvent au centre même du bassin, tandis que les assises infé-
rieures, en se relevant sur les bords, apparaissent ensuite successive-
ment à mesure que l'on s'éloigne de Dieulefit, ainsi que cela a lieu
dans beaucoup d'autres régions et particulièrement aux environs du
Beausset. Grâce à cette disposition, toutes les couches sont mises à
nu et peuvent être étudiées sur une assez grande étendue ; cette étude
a d'ailleurs été faite très consciencieusement par M. Fallot et je ne
crois pas qu'il y ait lieu de modifier la succession des couches telle
qu'elle a été établie par notre savant confrère.
Je me bornerai donc dans cette note à faire connaître mon opinion
sur le niveau que paraissent occuper les assises supérieures de Dieu-
lefit. Je ne m'occuperai pas par conséquent des couches qui appar-
150 TOUCAS. — 0BSBRVAT1GHS SUR 1A CttAJE UK DIKULEFIT. 20 déc.
tiennent aux zones inférieures et moyennes de la craie et dont le pa-
rallélisme a été bien établi ; je commencerai parles assises calcaires
que M. Fallot a signalées au-dessus des couches cénomaniennes à
Amomnitcs rhotomagensis.
Ces calcaires, d'aspect gréseux et ferrugineux, ne renferment mal-
heureusement aucun fossile, mais la place qu'ils occupent, entre les
marnes & Àm, rhotomagensis et les calcaires blancs à Micraster cortes-
tudinarium, a engagé M. Pallot à les classer dans le Turonien.
Quant aux calcaires à Micraster et Ananchytes, M. Fallût n'a pas hé-
sité à les placer dans le Sénonien; mais M. Arnaud, dans un tableau
inséré dernièrement dans le Bulletin ( 1 ), semble ne pas adopter celte
opinion et place les calcaires à Micraster de Dieulefit an niveau de la
zone & /ladiolites comupastoris, ou 1" niveau à Hippwitet de la Cha-
rente et du Midi.
Je crois que cette dernière zone est suffisamment représentée à
Dieulefit par les calcaires glauconieux à veines de silex gris, que
MM. Fallût et Carez ont observés sur plusieurs points de la Drôme
au-dessous des calcaires blancs à Micraster. Au point de vue slaligra-
phique H. Fallot a donc eu raison de classer ces calcaires à Micraster
cortestudinarium dans le Sénonien. N'oublions pas d'ailleurs que la
craie conserve encore ici le faciès qu'elle a dans le Nord, et que l'ab-
sence de rudistes au-dessous de cette assise n'a rien d'extraordinaire,
car ce n'est qu'un peu plus au sud et dans les couches supérieures des
environs de Nyons que ce faciès tend à se modifier et à prendre le
caractère méditerranéen. N'ajoutons donc pas une difficulté de plus
en rajeunissant ou en vieillissant inutilement des faunes tout à fait
analogues, surtout lorsque la plus grande harmonie semble régner
1886. TOUCAS. — OBSERVATIONS SDR LA CRAIE DK DIEULEFIT.
151
ravinées des aires du Beausset. Au point de vue pétrographique leur
aspect est identique ; on y rencontre les mêmes lits de Bryozoaires et
de Spongiaires. Quant à la faune, l'analogie n'en est pas moins grande,
ainsi qu'on peut en juger par la liste suivante des fossiles de la
Drôme, qui se trouvent au Beausset ou aux Gorbières au-dessous des
bancs à flippurites dilatâtes, par conséquent dans les assises que j'ai
classées dans le Santonien ou Sénonien inférieur:
Ammonites texanus(l), Rœmer.
— alsladenensis, Schliiter.
Buchieeras Slizewiezi, Fallût.
— Nardini, Fallot.
Natiea lyrata, Sow.
Roitellarta pyrenaica, d'orb.
Pleurotoma suturalis, Ooldf.
Voluta acuta, Sow.
AetceonelU l vis, d'Orb.
Eulima amphura, d'Orb .
Venus subplana, d'Orb.
Trigonia limbata, d'Orb.
Cardium Latunei, Fallot.
Protocardium hillanum, Sow.
Corbula slriatuta, d'Orb.
Isoeardia.
Pinna decussata, Ooldf .
Moiioia siliqua, Math.
Inoeeramus.
Perte* virgatus, Nilsson.
Janira quadricoslala, d'Orb.
Plieatula aspera, Sow.
— Ferryi, Coq.
Ostrea proboscidea, d'Arch.
— decuss<Ua% Coq.
— plicifera, Coq.
Wiynehonella petrocoriensis, Coq .
Ttrebralulina.
Cidaris pseudopistillum, Cott.
— subvesiculosa, d'Orb.
Pentaerinus carinatus, Rœmer.
Nombreux Bryozoaires.
— Spongiaires .
Cycloliles.
Troehosmilia compressa, Edw. et H.
Si l'on y ajoute les espèces communes avec le Sénonien inférieur
de la Charente comme Am. Emscheris, Buchiceras Eivaldi, Hemias-
1er Souheri, citées par M. Arnaud, on voit quq la faune des grès de
Dieuleût a beaucoup plus d'affinité avec la faune santonienne du Midi
et de la Charente qu'avec la faune campanienne de ces deux régions.
Ces données paléontologiques concordent donc bien avec la posi-
tion s trati graphique de cette assise; d'ailleurs la découverte, faite
par M. Fallot aux environs de Nyons, d'un banc à Hippurites au-
dessus des grès reconnus identiques à ceux de Dieulefit, vient en quel-
que sorte sanctionner cette opinion.
Il résulte des considérations qui précèdent, que les couches supé-
rieures de Dieulefit, que M. Fallot rangeait dans le Sénonien supé-
rieur à Bélemnitelles, doivent être maintenues dans le Sénonien infé-
(1) M. Arnaud signale dans sa dernière note ÏAm. texanus dans sa zone à
Hippurites dilatatus du sud-ouest; je suis heureux d'annoncer que de mon côté j'ai
trouvé dans la môme zone aux environs de Beausset un beau fragment d'un très
gros exemplaire de cette môme ammonite. C'est un argument de plus en faveur du
synchronisme des deux zones à Hipp. dilatatus.
132 TOUCAS. — CHÉTACÉ DE l'aMÈGE BT DE l'aDDB. 20 dée.
rieur on Santouien. D'autre part comme les calcaires blancs à Mi-
crasler cortestudinarium constituent dans cette région la base du
Sénonien, il n'est pas possible de classer les grès de Dieuleflt au ni-
veau du Coniacien, comme parait le proposer M. Arnaud. M. Hébert,
rémittent professeur de la Sorbonne, était donc dans le vrai, lors-
qu'on 1875 (1) il plaçait ces grès à la partie supérieure du Saotonien,
immédiatement au-dessous delà zone à Bélemuitelles. Les récentes
recherches de M. Fallot dans la Drome et mes propres observations
me permettent de confirmer aujourd'hui cette opinion, tout en
apportant à cette partie de la craie un terme de comparaison de
plus et en me fournissant une nouvelle preuve en faveur du synchro-
nisme que j'ai établi en 1882 (2) entre les divers bassins crétacés
Au sujet d'une note de M. de Lacvivier sur l'étude comparative des
terrain» crétacés de t'Ariége et de l'Aude,
Par M. A. Toucas.
Dans son élude comparative des terrains crétacés de l'Ariège et de
l'Aude, M. de Lacvivier (3) donne une coupe des environs de Sou -
graigne, dans le but de combler certaines lacunes qu'il aurait recon-
nues dans une de mes coupes publiées en 1879 ; or, il est facile de
constater que la coupe de mon savant confrère est loin d'être aussi
complèle qu'une coupe (1) de détail que j'ai eu l'honneur de pré-
senter à la Société en 1881.
D'ailleurs, M. de Lacvivier m'écrit qu'il regrette de ne pas avoir lu
avec assez d'attention mes noies de 1881 et de 1882, et il reconnaît
lui-même que ma seconde coupe esl beaucoup plus complète que la
sienne.
J'attache une certaine importance à cette petite rectification parce
quelacoupedeSougraigncest une des coupes les plus nettes qui aient
été publiées jusqu'à ce jour, surtout au point de vue des relations qui
existent entre les dépôts de iludistes et les différentes assises de la
craie. C'est, en effet, cette coupe qui m'a permis de fixer d'une ma-
nière définitive l'âge des calcaires à Hippurites dilatatus el Ilipp. ùio-
culatus des Corbières.
Sauf celle petite rectification, la note de M. de Lacvivier n'en est
pas moins intéressante; elle montre que le parallélisme, que je pro-
(1) Bull. Soc. Qêol., »• série, U 111, j>. 585.
(S) Bull. Soc.r,éol..3'3êrie, t. X, p. 154.
(3) Bull. Suc. Géol., 3* série. I. XIV, p. «37.
(4) Bull. Soc. Giot. 3= série, t. IX, p. 385.
1886. BARON. — CRÉTACÉ INFÉRIEUR DBS ALPES-MARITIMES. 153
posais en 1882 (1) entre les niveaux à Hippurites des deux régions,
est maintenant bien établi grâce aux découvertes de mon savant
confrère dans l'Ariège.
Enfin, les nouvelles observations de M. de Lacvivier permettent,
aujourd'hui, d'indiquer plus exactement le niveau qu'occupent les
grès de Celles dans la craie supérieure. Ces grès, situés au-dessus des
marnes à Inoceramus digitatus, sont parallèles à la partie inférieure
des grès de Sougraigne, de sorte que les bancs du deuxième niveau à
Hippurites se trouvent alors, dans les deux régions, intercalés au mi-
lieu d'une formation absolument identique. On peut donc dire que
les grès de Celles sont synchroniques des grès à Oslrea proboscidea
du Beausset et par conséquent des grès à Ceratites de Dieulefit.
M. Baron rend compte du résultat des recherches qu'il a entre-
prises dans le terrain crétacé inférieur et moyen des Alpes-Maritimes (2).
A Coursegoule, au pied du massif du Cheiron , un petit bassin
crétacé montre une série assez complète du Néocomien. Celui-ci
débute par des marnes à Echinospatagus et continue par une série de
bancs glauconieux, marneux ou calcaires, où l'on distingue les ni-
veaux à Ammonites radiatus et Toxoceras elegans, à Belemnites dilatât us
et pistilliformis, pute à Ammonites charrierianus et autres espèces du
Barrêmien. La coupe se termine par des marnes avec Rhynchonella
cf. gibbsiana qui paraissent représenter l'Aptien.
A Saint-Laurent-de-l'Escarène, M. Baron a relevé la succession des
couches constituant le Crétacé inférieur et moyen. îl conclut de
l'étude comparative de ces deux localités avec celle d'Eza,déjà visitée
par plusieurs de nos collègues, et d'où il a rapporté d'assez nom-
breux matériaux, que le banc fossilifère d'Eza, attribué jusqu'ici à
l'étage du Gault, doit être considéré comme formé par le banc supé-
rieur du Barrêmien en partie remanié par l'Aptien; d'où est résulté
le mélange d'un certain nombre d'espèces appartenant à ces deux
étages. Le banc de rognons phosphatés qui recouvre le précédent con-
tientun grand nombre d'espèces caractéristiques du Gault : Ammonites
mamillariSy Lyelli, inflatus, latidoîvatus, etc. 11 est lui-môme recouvert
par des marnes avec Inocérames et autres espèces du Cénomanien.
M. Baron se propose de donner plus tard une liste rigoureuse-
ment revisée des espèces contenues dans le banc à Ammonites char-
rieriamis,
(]) Bull. Soc. G*>ol., 3» série, t. X, p. \$i.
(?) La note de M. Baron n'étant pas parvenue au secrétariat au moment de
l'impression du Bulletin, sera insérée à la suite d'une séance ultérieure.
154 CBOFFAT. — FOSSILES DE LA PROVINCE 1)' ANGOLA. 20 déc.
Le Secrétaire dépose sur le bureau la communication suivante de
Note préliminaire sur des fossiles recueillis par M. Lourenço
Alalkeiro, dans la province d'Angola,
Par M. Paul Choiiat.
En 4882, M. L. Malbeîro, ingénieur des mines, chargé de l'élude
des gisements de soufre et de malachite de la province d'Angola, pro-
fita de son séjour dans cette contrée pour y étudier les terrains sédi-
mentaires et y collectionner un assez grand nombre de fossiles.
Puis, ses occupations l'ayant empêché d'étudier ces matériaux, il
me les envoya il y a quelques mois, a la veille d'une absence pro-
longée. Il m'autorisa à en tirer le parti que je pourrais, mais n'eut pas
le temps de me donner des renseignements sur les gisements res-
pectifs de ces fossiles.
Dans une conférence faite, l'hiver dernier, à la Société des Ingé-
nieurs civils de Lisbonne, M. Malheiro dessina des profils et un cro-
quis de carte géologique du district de Benguella, faisant voir que les
gneiss qui limitent vers l'Est les terrains sédimentaires sont recou-
verts par des grès rouges, comprenant des dépots peu importants de
gypse, de soufre et de malachite. Ces grès, dont on ne connaît pour
le moment aucun fossile, sont à leur tour recouverts par une alter-
nance de calcaires, de grès et de marnes fossili fores qui renfermaient
les matériaux que j'ai étudiés; ils représentent plus de cent espèces
indiquant le Crétacique et le Tertiaire.
Le Crétacique provient de deux localités, Calumbella, au Nord de
1886. CBOFFAT. — FOSSILKS DK LA PROVINCE D'ANGOLA. 155
Mollusques, et j'ai communiqué les Oursins à M. de Loriol qui a re-
connu que toutes les espèces sont nouvelles.
Les fossiles que M. Malheiro m'a indiqués comme formant la base
des strates fossilifères, paraissent provenir de marnes calcaires blan-
châtres à faune presque entièrement composée de Gastropodes et de
Lamellibranches de petite taille. Cette faune ne contient qu'un seul
Céphalopode, Acanlhoceras mamillare (Schlotheim), qui suffit à leur
assigner Y Age albien. Les Gastropodes appartiennent principalement
aux Opisthobranches ; je citerai en outre un Nalica ayant les plus
grands rapports avec IVatica bulbiformis (Sow.), et un Glauconia voi-
sin de Glauconia Kefersteini (Goidf.). Parmi les Lamellibranches, les
plus caractéristiques sont un Pholadomya de petite taille, ressemblant
à un Pleuromya, un Pinna et un Janira. Deux Oursins appartenant
aux genres Salenia et Pygurus sont aussi assez fréquents.
A en juger par un ou deux fossiles communs, cette assise serait
recouverte par des marnes gréseuses, jaune-verdâtre, contenant
principalement des Bryozaires, des Polypiers et quelques Foramini-
fères.
Plus haut viendraient des strates crayeuses contenant de nombreux
Schlœnbachia, parmi lesquels Schlœnbachia inflata (Sow.)t et Schlœn-
bachia Lenzi et elobiensis (Szajnocha). Je citerai en outre Hoplites dis-
par (d'Orb.), deux Puzosia, dont l'un se rapproche de Puzosia difficilis
(d'Orb.), des Hamiles et des Anisoceras indéterminables, des Gastro-
podes, des Lamellibranches parmi lesquels Ostrea vesiculosa (Sow.),
et enfin quelques Oursins : lsaster, Epiaster et Holaster.
Viendraient ensuite des calcaires oolithiques à Polypiers roulés, avec
iïerinea, Ceritkium, un Acteonella plus globuleux que toutes les es-
pèces décrites jusquià ce jour et des fragments d'un grand bivalve
rappelant le genre Pachyrisma.
Le Crétacique se terminerait par un grès pauvrement représenté
dans cette collection; j'y ai distingué les genres Cerithium, Cardium,
Cyprina, ftoudairia, Cardinia, Janira et les Ostrea Baylei (Guer.) et
olisiponensis (Sharpe). Cette dernière espèce paraît bien identique aux
échantillons des environs de Lisbonne qui occupent le Carentonien.
La forme algérienne, qui me paraît avoir été attribuée à tort à Y Ostrea
olisiponensis, est du reste aussi du môme âge.
Ce n'est qu'en 1882, que la carte géologique du Dr Oscar Lenz (1)
fit connaître la présence du Crétacique au bord de l'Océan, depuis le
3e degré de latitude Nord au 18e degré de latitude Sud, et c'est en
(i) Dr Oscar Lenz, Geologische Kartf von Wesl-Africa, nach seinen in den Jah-
ren 1874-77 und 1879-81 uuternommenen Rcisen entworfen. 1 : 2 500 000. — Pe-
termann's Mittheilungen. Vol. 28, i,r cahier, 1882.
136
■ FOSSILES DE LA PROVINCE d' ANGOLA. 20 déc.
1884 que M. Szajnocha(l) décrivit trois Céphalopodes rapportés par
le D' Lenz, les Schlambachia inflata, Lenzi et Elobiemis des Iles Elobi,
et mentionna la présence de la première de ces espèces dans le Great-
Fish-Bay {%, au sud de Mossamedes.
Les récoltes de M. Malheiro augmentent donc considérablement
nos connaissances sur cette contrée ; elles nous font voir les étages
albien et cénomanien présentant des analogies avec ceux de l'Europe,
et de plus séparés, comme en Europe, par l'assise à Schlœnbachia in-
flata ou Vraconnien de H. Renevier, qui est rattaché par les uns au
Cénomanien, tandis que d'autres en font la partie supérieure de l'Ai -
bien.
D'après M. Szajnocha, Schlœnbachia inflata et ses mutations se-
raient presque les seuls fossiles que le Dr Lenz aurait rapportés du
Crétacique de cette partie de l'Afrique, ce qui nous montre le rôle
prépondérant que cette assise y joue.
Les récoltes de H. Malheiro se rapportant au Tertaise se compo-
sent de molasse jaunâtre, contenant de grands moules de Lamelli-
branches : Cardium, du groupe de Cardium hians (Brocc), Tapes,
Venus, Pectunculus, qui proviennent de Loanda, localité où le D' Lenz
indique du m Tertiaire plus récent que l'Eoccne ».
Dombe-Grande a fourni un échantillon de molasse marine avec
Pseudoliva et Calyptraea et, en outre, un calcaire oolithique dur,
contenant un Strombus et quelques Lamellibranches qui ont plutôt
l'aspect tertiaire que crétacique.
A ce sujet, je ferai remarquer que la bande de Tertiaire indiquée
par M. Lenz au bord de l'Océan, s'arrête bien au nord de Dombe-
Grande, tandis que M. Ancbieta [3) dit que le Tertiaire de Benguella
1886. RUTOT BT YAN DEN BROECK. — TUFEAD DE CIPLY. 157
province d'Angola. Ces fossiles portent l'indication de Cabo-Negro,
promontoire situé à environ 50 kilomètres au Sud de Massamedes.
Le secrétaire présente la note suivante de MM. Rutot et Van den
Broeck.
Documents nouveaux sur la base du terrain tertiaire en Bel-
gique et sur Page du Tuf eau de Ciply par MM. Rutot et
Van den Broeck.
La région des environs de Mons, dans la province de Hainaut,
représente l'un des points les plus favorables de l'Europe pour l'étude
de la question des relations du terrain crétacé avec le terrain ter-
tiaire. Les faunes des horizons de contact ou de passage sont riches,
d'origine marine et en partie pourvues d'apports continentaux.
Jusqu'ici on a toujours considéré comme d'âge crétacé supérieur
et comme correspondant au Maestrichtien du Limbourg une forma-
tion qui repose en discordance très accentuée sur les diverses assises
sénoniennes delà craie du Hainaut et que d'Omalius a désignée en
4862 sous le nom de Tufeau de Ciply. Le conglomérat caillouteux et
fossilifère de la base de cet horizon a été décrit, quelques années
plus tard, par MM. Cornet et Briart, sous le nom de Poudingue de la
Malogne.
D'après les diverses listes de fossiles publiées jusqu'ici sur la faune
de ces deux termes, le caractère nettement crétacé de cet horizon ne
paraissait soulever aucun doute.
Tout le monde sait qu'il existe encore aux environs de Mons une
épaisse formation de calcaire grossier, signalée il y a vingt ans par
MM. Cornet et Briart comme se trouvant en dessous de la série
connue de nos étages éocènes. C'est le Calcaire de Mons, dépôt qui
renferme une faune presque entièrement spéciale et nouvelle pour la
science. On peut évaluer à plus de 400 le nombre d'espèces d'animaux
invertébrés qui y ont été rencontrés, parmi lesquels plus de 300 co-
quilles marines, et une cinquantaine d'espèces fluviatiles et terrestres.
Une partie des Gastropodes marins seulement a été décrite par
MM. Cornet et Briart, qui ont fait admettre le caractère éocène de cette
faune et fait considérer le calcaire de Mons comme le premier étage
de la série tertiaire belge.
Jamais jusqu'ici la base de cette formation, ni son contact sur des
dépôts antérieurs, n'ont pu être directement observés dans les nom-
breuses coupes et tranchées de la région de Mons.
Un faciès argileux d'eau douce, contenant de petites Physes, a été
158 RUTOT ET VAN DBN BHOECK. — TUFEAU DE CIPL7. 20 déc.
rattaché ensuite au Calcaire de Mous, sur lequel celte argile, assez
localisée, repose.
Un autre niveau, peu défini jusqu'ici, a encore été signalé par
MM. Cornet et Briart comme représentant un horizon inférieur du
Calcaire de Mons. Ce niveau, caractérisé surtout par de très grands
Cérithes, constitue le Calcaire grossier de Cuesmes de MM. Cornet et
Briart. Aucun renseignement n'a été publié sur la base de cette
formation, dont l'existence toutefois faisait implicitement descendre
d'un échelon la base du terrain tertiaire en Belgique.
Tel était l'état de la question lorsque nos travaux pour le service
de la carte géologique nous fournirent l'occasion de visiter, en de
nombreux points des environs de Mons, les diverses coupes et car-
rières montrant le Tufeau de Ciply et les formations encaissantes.
Nous eûmes alors le bonheur de découvrir, en plusieurs points de la
base du Tufeau de Ciply, l'existence d'une riche faune malacologique,
qui avait jusqu'alors échappé à l'observation. 11 est vrai que cette
faune était uniquement représentée par de nombreuses empreintes,
fort nettes heureusement, de Gastropodes et de Lamellibranches très
variés. C'est au moyen des moulages fournis par ces empreintes que
les caractères spécifiques purent être étudiés avec fruit et précision.
Des milliers d'échantillons ont pu être réunis par nous et classés de
cette manière.
Or la première impression qui se dégagea de celte étude fut que la
faune malacologique du Tufeau de Ciply, ou du moins de sa base,
ne présentait aucun des caractères d'une faune crétacée. Non seule-
ment le groupement des formes génériques était celui qui caractérise
les terrains tertiaires mais, à première vue, de nombreuses espèces
s'identifiaient avec celles décrites, ou encore inédites, du Calcaire de
Mons.
Les éléments de cette faune intéressante se retrouvèrent ensuite
dans divers points de la masse du Tufeau, généralement peu fossi-
lifère au point de vue malacologique, mais que nous explorâmes par-
tout avec grand soin.
La récolte et l'examen minutieux des milliers d'empreinles que
nous recueillîmes, tant en trois points favorables de la base du tufeau
qu'eu une dizaine de points de la masse du Tufeau lui-même, nous ont
procuré environ 150 espèces de Mollusques, dont actuellement une
quarantaine se reconnaissent :iisément comme appartenant aussi à
la faune du Calcaire de Mons.
Dans les premiers moments de cette découverte el guidés encore
par des considérations stratigraphiques diverses, ne supposant pas
lleurs que l'on put mettre en doute l'âge tertiaire du Calcaire (
1886. RUTOT ET VAN DfiN BROECK. — TUFEAU DE C1PLY. 159
Mous, nous conclûmes que le Tufeau de Ciply, qui se montrait si
intimement lié à celui-ci, devait définitivement passer dans la série
tertiaire et que son conglomérat initial, en discordance si accentuée
sur les assises crétacées sénoniennes, devait représenter la base du
terrain tertiaire (1).
Aujourd'hui, cela nous parait encore fort probable, mais il faut bien
reconnaître que la question doit se poser autrement à cause du doute
qui commence à s'élever par le fait même des affinités signalées
sur l'âge tertiaire du Calcaire de Mons et aussi à cause du caractère
exclusivement crétacé des microzoaires du Tufeau de Ciply, notam-
ment des Bryozoaires de ce dépôt, qui, au nombre d'une quarantaine
au moins, ne diffèrent en rien de ceux du Maestrichtien.
Afin d'aborder pratiquement la question, pour en dégager succes-
sivement les diverses inconnues, nous avoos entrepris l'étude
détaillée et régionale des quelques localités des environs de Mons où
se montre au jour le Tufeau de Ciply et les dépôts de l'étage mon-
tien. Ce sont les faits observés par nous qui forment l'objet d'une
série de mémoires que nous venons de présenter à la Société géolo-
gique de Belgique et dont nous avons eu l'honneur d'offrir à la Société
géologique de France un exemplaire qui les réunit tous sous le
titre : Observations sur le Tufeau de Ciply et sur le Crétacé supérieur du
Hainaut. Ce travail, accompagné de 30 coupes et figures, comprend
huit études régionales distinctes, consacrées presque exclusivement
à la connaissance des faits stratigraphiques utiles pour la résolution
du problème en litige.
Plutôt que d'exposer successivement ces données nous en résume-
rons les résultats principaux :
1° Les dépôts rattachés jusqu'ici au Tufeau de Ciply appartiennent
en réalité à deux horizons bien distincts à tous égards ; ce qui expli-
que l'idée fausse que l'on se faisait généralement de la valeur chro-
nologique du Tufeau de Ciply.
L'an de ces horizons, auquel nous appliquons la dénomination de
Tufeau de Saint-Symphorien, d'après le nom de la localité où il est le
mieux représenté, contient une faune crétacée bien caractérisée,
qui le fait à première vue se rattacher au Maestrichtien du Limbourg.
Les BélemniteSy Daculites et particulièrement le Thecidium papilla-
tum sont extrêmement abondants dans ce dépôt, qui n'avait jamais
été distingué du Tufeau de Ciply.
L'autre horizon, qui est le Tufeau de Ciply type, est certainement
(1) Voir Annalet Soc. Roy. Malacologxque de Belgique, t. XX, 1885. Bull, des séances,
Séances d'octobre, de novembre et de décembre 18S5.
160 RUTOT ET VAN CBN BROECK. — TUFBAU DB C1PLÏ. 30 déc.
postérieur au précédent, bien qu'aucun cas de superposition directe
n'ait pu être signalé par personne jusqu'à présent. Ce dépôt, dont
l'épaisseur est assez grande, contient quelques éléments manifeste-
ment remaniés provenant de divers substratums crétacés et qui se
trouvent surtout localisés dans le cailloutis fossilifère de la base;
mais il contient, surtout, une faune riche et variée, méconnue jus-
qu'ici et dont les éléments constitutifs sont fournis :
A, par quelques débris de poissons paraissant peu caractéristi-
ques ;
B, par une nombreuse série de Gastropodes, en partie nouveaux
pour la science, en partie représentés dans le Calcaire de Mons.
(Turritella monteuse Br. et C. et Ceritkium montense Br. et C. s'obser-
vent souvent par milliers d'échantillons à la base du Tufeau) ;
C, par de nombreux Lamellibranches en partie nouveaux et en
grande partie communs au Tufeau et au Calcaire de Mons ;
D, par quelques rares Brachiopodes de petite taille (Thécidées,
Crames, Argiopes, Thérêbratulines), connues dans le Crétacé supérieur ;
E, par quelques Echinodermes, dont certains se retrouvent dans le
Calcaire de Mons ;
F, par au moins une quarantaine d'espèces de Bryozoaires, géné-
ralement abondants dans le Maestricbtien ;
G, par an groupe spécial de Foraminifères encore non étudiés mais
où manquent positivement les genres caractéristiques du Maestrich-
tien supérieur [Orbitoïdes, Orbitolites, Amphistégines, Calcarines, etc. ;
H, par quelques Polypiers encore non étudiés, par des Entomos-
tracés, etc.
On constate, par ces indications, que suivant te groupe zoologique
1886. RUTOT ET VAN DBN BROECK. — TUFBAU DE C1PLT. !6l
entre l'horizon supérieur (Calcaire de Mons type) et l'horizon infé-
rieur (Tufeau de Ciply type) du groupe étudié, il n'est pas douteux
que ces deux termes doivent constituer, avec l'horizon intermédiaire
à grands Cérithes, un seul et même étage géologique.
3° La question qui se pose actuellement est donc celle-ci. Les rela-
tions stratigraphiques d'une part et les affinités fauniques d'autre
part ne permettant plus, dans l'état actuel de nos connaissances,
d'admettre une ligne de démarcation de quelque importance entre les
trois termes : Tufeau de Ciply, Calcaire à grands Cérithes et Calcaire
de Mons, où convient-il de placer dans la série des terrains belges la
base du terrain tertiaire ? Est-ce au niveau du puissant conglomérat
par lequel commence, en discordance sur diverses assises sénon-
niennes, le Tufeau de Ciply ou bien est-ce au-dessus du Calcaire de
Mons, c'est-à-dire au niveau séparant celui-ci de l'étage heersien?
La réponse à cette question pourra varier suivant l'interprétation
que Ton donnera aux termes: Crétacé et Tertiaire, suivant que l'on
prendra la paléontologie ou la stratigraphie régionale pour guide,
suivant enfin les progrès ultérieurs de nos connaissances sur la
faune des termes en litige et aussi de ceux entre lesquels ils sont
chronologiquement compris. Mais, quoi qu'il en soit de ces diverses
données, que nous comptons aborder et approfondir successivement,
il nous paraît que le résultat actuellement acquis : savoir l'impossi-
bilité d'introduire la base du terrain tertiaire au sein du groupe
homogène qui sépare le Tufeau crétacé de Saint-Symphorien
£e l'étage éocène heersien, constitue un progrès sérieux dans
l'avancement de la science et c'est pourquoi nous avons cru utile de
porter les considérations qui précédente la connaissance de nos col-
lègues de la Société géologique de France.
Au moment où, sous forme d'épreuve, ces lignes nous repassent
sous les yeux, nous venons d'apprendre la perte que vient de faire la
Géologie belge en la personne de notre estimé confrère M. F.-L.
Cornet.
Nous ne voulons pas laisser sous silence cette douloureuse circons-
tance sans exprimer nos sentiments de sympathique regret pour
le géologue dont les travaux bien connus ont avancé considérable-
ment nos connaissances sur la constitution du sol des régions ayant
fourni l'objet de la présente notice.
Si nos recherches nous ont rapidement conduits à des résultats
nouveaux et de quelque intérêt, nous le devons en partie, nous
nous plaisons à le reconnaître, à l'état avancé d'élaboration où
M. Cornet, de concert avec un ami M. A. Briart, était parvenu à
amener l'étude de la région des environs de Mons.
XV. il.
162 l'abbé bourgeat. — jubassiqus supéhieur du jura. 20 die.
Nous avions espéré soumettre publiquement à la critique de
M. Cornet les questions stratigraphiqnes abordées par nous et où ses
connaissances eussent pu apporter des lumières précieuses. En pré-
sence de la perte prématurée que vient de faire la Géologie belge,
nous devons nous résignera redoubler de prudence dans l'exposé
des conclusions de nos études, privés désormais, soit des critiqnes
éclairées, soit de la sanction de notre regretté confrère.
Le secrétaire dépose sur le bureau la note suivante de M. l'abbé
Bourgeat :
Considérations sommaires sur la position des rognons siliceux du Juras-
eique supérieur dam le Jura méridional et sur les con-
séquences qui en découlent,
Par l'abbé Bourgeat.
Lorsqu'après avoir observé les formations jurassiques supérieures
dans la partie méridionale du Jura, on veut en poursuivre l'étude du
coté des Alpes par delà la profonde coupure de Culoz à Ambérieux,
on est immédiatement* frappé de l'appauvrissement sensible que pré-
sente alors la faune et du peu de données précises qu'on en peut
tirer pour la distinction des étages. Quelques PLérocères et quelques
Natices, une petite couche à Ostrea et des traces plus ou moins déter-
minâmes dé Nêrinées y constituent jusqu'à ce jour toute la richesse
fossilifère du Portlandien. Le Virguiien n'y est guère mieux partagé,
car, si l'on y a trouvé quelques nTOeurements tels que ceux d'Orba-
gnoux et d'Armaille qui renferment les débris d'une Ostrea voisine
1886. l'abbé bodbgeat. — jurassique supérieur du juba. 163
mois d'août 1885 la Société géologique a pu visiter plusieurs de ces
affleurements et y observer les silex en place.
En les voyant se poursuivre avec une si remarquable continuité et
se maintenir d'un bout à l'autre de la région à des distances relatives
sensiblement les mômes de la base et du sommet du Jurassique su-
périeur, on se reporte naturellement aux silex des couches bajo-
ciennes du Jura ou de la Craie blanche du bassin de Paris. Si donc ces
derniers ont pu servir parfois de caractéristique aux terrains qui les
renferment, il est bien permis de se demander si ceux de la Savoie et
duBugey ne pourraient pas à défaut de fossiles jouer un rôle analo-
gue. C'est là du moins la question que je m'étais posée et que se
sont faite sans doute avant moi, ceux des observateurs qui, comme
M. Hollande les ont fait intervenir dans leurs classifications. Seu-
lement pour la résoudre, deux choses étaient nécessaires. Il fallait
d'abord rechercher ces silex dans le Jura et essayer d'en établir le
niveau par la faune, {mis passer aux affleurements de même faciès
de la Savoie pour voir si on le6 y retrouve encore avec les mêmes
types organiques. Or, s'il ne paraissait pas difficile de retrouver les
rognons vers la pointe Sud du Jura, puisqu'ils se montrent sur le re-
vers oriental du grand Colombier et que M. Schardt en a signalé
comme une amorce dans les calcaires chailleux qui avoisinent le
fort du Risoux, il était bien à craindre que les conditions de leur
découverte fussent telles qu'il devient impossible d'en fixer le ni-
veau; car du Risoux au Colombier, on se trouve précisément dans la
partie du Jura où les changements de faciès compliquent beaucoup la
distinction des étages.
Heureusement, il n'en a pas été ainsi, et je crois pouvoir annoncer
que mes courses de l'automne dernier m'ont fait découvrir ces ro-
gnons dans des .assises où il est facile d'en déterminer l'âge, grâce
aux connaissances acquises sur l'oolithe coralligène du ravin de
Yalfin.
On sait, en effet, que la masse principale de cette oolithe appar-
tient à l'étage ptérocérien de Thurman, et qu'on peut, en la suivant
pas à pas vers l'Ouest, lavoir se diviser en indigitations qui finissent
par se perdre dans les marnes à Ptérocères. La même méthode
permet aussi de la poursuivre du côté de l'Est et d'étudier les
changements qui se produisent à son niveau sans perdre ce dernier
de vue.
Si l'on procède ainsi et qu'on parte du ravin même de Valfin pour se
diriger vers le col de la Faucille, on rencontre d'abord en amont des côtes
de Noire Combe, à deux pas d'un petit chalet, construit près du che-
min qui se rendà Cinquêtral, un premier affleurement du Corallien de
164
L'ABBÉ B0UR6BAT. — JUKASSIQUK SUPÉRIEUR DU JURA. 20 déc.
Valûn, avec la môme faune qu'au ravin et dans des conditions tout &
fait identiques. 11 D'y est pas moins uolithique.pas moins surmonté
des marnes virguliennes, pas moins riche en Polypiers ; mais sa
puissance est un peu moindre et on peut déjà voir quelques bancs
calcaires en envahir les assises inférieures. A deux kilomètres et
demi plus loin se montre un second alfleurement, celui de la forêt
du Fresnois qui s'ouvre jusqu'aux marnes grises et feuilletées de la
xone à Ammonites polyplocus. Ces marnes étant astartiennes, les
formations qu'elles supportent immédiatement ne peuvent être que
du Ptérocien. Et de fait, ou rencontre encore au-dessus d'elles le
faciès coralli gène de Cinquètral et de Valfln, bien reconnaissable à ses
oolithes blanches, aux types de Valfln que l'on y trouve et a la position
qu'il occupe au-dessous des assises les plus élevées de la série juras-
sique; seulement les calcaires compactes de la base que nous venons
de voir apparaître à Cinquètral y acquièrent plus d'épaisseur et ten-
dent à y étouffer l'oolithe. Par contre, quelques noyaux chailleux
se montrent déjà çà et là à travers la maigre végétation des pâtu-
rages. C'est une première amorce des rognons qui rappelle celle que
M. Schardt a découverte au Risoux.
A deux ou trois kilomètres encore plus à l'Est, on atteint les
maisons dn Haut-Cret, oh la grande rupture de voûte qui constitue
la combe deTressus a mis à nu le Jurassique supérieur jusqu'à l'Ox-
fordien.
Des observations faites le long de la vieille route de Gel, combi-
binées à celles que permettent les pâturages voisins y donnent la
série suivante à partir de l'Oxfordien.
1886. l'abbé bodrgeat. — jurassique supérieur du jura. J65
A reprendre cette série par la base, on voit que les zones 1 , 2 et 3
ne peuvent que représenter le Rauracien et l'Astartien. Les zones
4 et 5 sont alors l'équivalent du Ptérocérien dont elles conservent le
faciès et la fatfne. La zone 4 serait celle des calcaires compactes de
la base et 5 celle de l'oolitbe du sommet déjà fortement atteinte
par les calcaires plus consistants. Gomme c'est là que se trouvent les
rares rognons, ceux-ci ne peuvent donc être que ptérocériens.
Inutile d'ajouter que, dans cette répartition des assises, les zones
6 et 7 rappellent le Yirgulien de l'Ouest avec son faciès oolithique
coralligène et sa faune, et que la zone 8 présente tous les caractères
du Portlandien depuis la Nerinea trinodosa de la base jusqu'aux do-
lomies du sommet.
Poursuivant toujours la marche à l'Est, avec une légère inclinai-
son vers le Sud, on arrive après cinq ou six kilomètres de marche à
travers des plissements du Jurassique supérieur et du Néocomien à
la combe de la Joux qui s'ouvre à nouveau jusqu'à l'Oxfordien. De
là, court, vers Mijoux, une belle route qui a entaillé fraîchement les
assises et laisse voir successivement de bas en haut :
l* Des marno-calcaire8 grumeleux à Cidaris florigemma, Waldheimin
Moeschi, Peclen octoplicatus lôm.
2» Des calcaires suboolithiques blancs avec rares Dieeras et grosses
Térébratules brisées 25m.
3* Des alternances de calcaire et de marnes feuilletées avec débris d'Am-
monites poh/plocus 32m.
4* Des calcaires compactes gris ou blancs parfois oolithiques avec en-
claves marneuses 2ôm.
5* Des alternances de calcaires compactes et de couches oolithiques of-
frant à la base la faune de* Val fin et présentant de nombreux
rognons siliceux 55™.
6* Un petit lit calcaréo-marneux à Ostrea im50.
"e Des calcaires compactes sans fossiles 8m.
&• Un calcaire oolithique avec les petites Térébratules et les Dieeras du
niveau Virgulien du Haut Cret 22m.
»• Une masse de calcaire compacte à Nerinea trinodosa passant vers
son sommet à une dolomie cristalline jaunâtre 62m.
Nul doute encore ici que les assises des numéros 1, 2 et 3 ne
représentent le Rauracien et l'Astartien et que celles du numéro
9 ne correspondent au Portlandien. Resterait alors les couches des
numéros 4, 5, 6, 7, 8, pour représenter le Ptérocérien et le Virgu-
lîen réunis. Mais comme celles des trois derniers groupes avec leur
oolithe, leur calcaire compacte et leur lit à Ostrea ne peuvent être
envisagées comme virguliennes, ce seraient les numéros 4 et 5, ou
ks niveaux à silex, qui seraient ptérocériens comme l'indique du
166 L'ABBÉ B00K4KAT. — JUIASSIQOe BWÉRlEOlt DU JUBA. 20 d*C.
reste la faune. Seulement ici l'oolithe monterait plus haut qu'a Val-
lin et à Viry et envahirait la masse des calcaires compactes qui,
dans ces deux localités, séparent le Ptérocérien des assises virga-
liennes. Par contre les calcaires compactes apparus a Cinquetral, au-
dessous de celte oolithe se couperaient de lits marneux, et, passe-
raient au faciès de la zone à Ammonites polyptocus.
Quelques kilomètres encore de route, et l'on arrive au col même
de la Faucille dont la distance à toI d'oiseau n'est que très faible. A
ce col, on rencontre d'abord une cinquantaine de métrés de cal-
caire compacte qui devient faiblement dotomitiqae à son sommet
et qui ne peut être que le Portlandien, dont la majeure partie se ren-
verse vers la combe de Mijous. Puis viennent pins de 100 mètres
d'assises coralligènes oolitbiques entrecoupées de bancs- compactes
où les fossiles sont souvent brisés et vers la base desquels les silex,
quoique moins abondants qu'à la Joui peuvent se découvrir encore.
Le tout repose sur des alternances de calcaire et de minces lits
de marne de 80 à 90 mètres an moins de développement avec Am-
monites pofyplocus et autres fossiles de cette dernière zone.
Ici, comme on le voit, le Virgulien et le Ptérocérien sont presque
entièrement oolitbiques, mais c'est le Virgulien qui parait l'être le
plus, car c'est près du Portlandien que les bancs compactes sont le
moins abondants et que la faune coralligène est le mieux accusée.
Il est encore possible cependant de retrouver dans les assises de la
base, c'est-à-dire au contact avec les silex quelques fossiles qui
accusent les niveaux de Valfln ; ce sont :
hicera;
<Mùnsl
-rii rcoirifj.
Corl,i<rllam>Hvana [Buvig).
Hieiia
vaban:
tiana (Zîll).
Asldite »«n« (.le Loi-.).
Pt ■■/!/,,!,
itis p/t
■Uil'.i/ii-itiitrliliuttt (iJetll..
Hhj/urhoiuUa piiiguh (Rieme
Crypt»
,,l„t.„<
eon*»bri»iu (ZiU).
Tervbratttla subsetla kid..
dont l'ensemble place encore les silex dans le Plérocérien.
On peut donc regarder comme établi que, du moins dans cette par-
tie du Jura leur niveau n'oscille que peu et qu'ils n'y sont pas moins
réguliers dans leur distribution que ceux du Hajocien.
Pour savoir maintenant s'il en est de même du cote" de Chambéry
et de Belley, les recherches doivent porter sur ceux des affleurements
qui présentent les t-ilex dans des conditions analogues à celles que
nous venons d'étudier, c'est-à-dire en contact avec des oolithes et
ce sont heureusement ces affleurements qui sont les plus communs.
L'un des plus proches du Jura est celui du grand Colombier déjà visité
par M. Hollande qui en a donné la coupe en détail. Je ne puis guère
1886. l'abbé boubgkat. — jurassioub supérieur du jura. 167
ajouter à ce qu'il en a dit, si ce n'est qu'aux fossiles qu'il y a trou-
vés, des recherches prolongées fuites dans les escarpements qui
dominent les maisons près desquelles ces silex se montrent, per-
mettent d'ajouter ; le Diceras Mùnsterii, des débris de Cryptoplocus,
Yltieria cabonetiana de Val Un et des Térébratules semblables à celles
de la Faucille.
Tient après cela l'affleurement du mollard de Vions ou le Diceras
Mùnsterii se trouve encore, mais en fort mauvais état. Les Térébra-
tules sont en retour plus nombreuses et mieux conservées. Quelques
fragments de Gorbicelles voisines de la Corbicella tnoreana de Y alun
complètent la série et indiquent encore suffisamment qu'on n'a pas
perdu le niveau du Jura.
De Chanaz, je ne sais rien qui puisse s'ajouter aux observations
de notre éminent collègue ; mais à la Cluse de la Balme, où les
rognons sont si nombreux dansl'ooliLhe, on peut remarquer, une fois
qu'on a franchi le pont que suit la route de Belley, une petite
excavation de 3 ou 4 mètres d'assises plus désagrégées où l'on
trouve :
Corbicella moreana. Polypiers.
Astarte desoriana. Débris (Xllieria.
Terebratula subsella. Débris de Cryptoplocu$ .
Un peu plus bas, les recherches que nous y avons faites, M. Bailiy
de Belly et moi, nous ont fait découvrir les Diceras Mùnsterii, tandis
que plus haut nous avons rencontré YOstrea solitaria avec une Trigo-
nie tout à fait semblable à celle qui est la plus commune à Valfin.
Si à ces données on ajoute que soit à la Balme soit à Chanaz soit
au mollard de Vions, soit enûn sur le revers du Colombier, ces
couches à rognons siliceux ne sont que fort peu distantes des
mamo-calcaires à Ammonites polyplocus, on comprendra qu'il n'est
pas téméraire de les rapporter toutes au Ptérocérien , comme
M. Hollande l'a déjà fait dans ses aperçus sur le Jurassique supérieur
de la Savoie.
Mais alors il s'en dégage, comme première conséquence, que toutes
les assises de schistes et de calcaires en plaquettes du Bugey ne sont
pas toutes virguliennes. Que les plus élevées d'entre elles appartiennent
à cet étage, cela ne peut souffrir de doute puisque l'Ostrea que l'on y
rencontre est très voisine de YO. virgula et qu'au-dessus il n'y a plus
de place que pour un Portlandien réduit. Mais quiconque a visité la
station d'Armaille a pu voir que parmi ces couches, celles qui
affleurent au couchant du petit lac, renferment des rognons tout à
168 l'abbé BOURGKAT. — JURASSIQUE SUPÈRIKUa DO JURA. 20 déc.
fait semblables à ceux que nous venons de suivre du Hant Cret à la
Cluse de la Balme et que nous savons ptérocériens.
Leur ensemble présente du reste l'énorme épaisseur de 70 à
80 mètres qui est hors de proportion avec celle du Yirgulien dans le
reste du Jura; tandis que l'on ne trouve plus en les rangeant en-
tièrement à ce niveau qu'une vingtaine de mètres d'un calcaire pins
ou moins saccharolde à Ostrea solitaria, Rhynchonella inconstans, Tere-
bratula subsella, Terebratula insignis et Diceras Luci pour représenter
le Ptérocérien si puissant du côté de l'Ouest.
A Orbagnoux l'épaisseur des schistes n'est guère moins considé-
rable et bien que les rognons siliceux y soient moins nombreux qu'à
Armaille, du moins peut-on encore dans les plus inférieures des
assises, trouver quelques veines de silice et quelques nodules qui
rappellent tes calcaires chailleux du Risoox et du Frenois. On se
trouve alors, comme en ces deux stations, sur la limite occidentale
de l'aire où les silex se sont répandus, et l'on ne peut être surpris si
M. Bertrand ne les a pas signalés à l'affleurement des calcaires en
plaquettes de la Cuissonîère près d'Artemare.
Ne conviendrait- il donc pas en présence de ces faits de ratta-
cher au Ptérocérien supérieur les plus anciens de ces calcaires et d'y
voir l'apparition d'un faciès spécial qui se serait poursuivi de là
jusque vers la base de la série portlandienoe?
Car, à moins d'admettre une lacune que rien ne justifie, et de sou-
tenir que de ptérocériens qu'ils sont dans les affleurements ooli-
thiques les silex sont devenus virgutiens dans les affleurements de
calcaires en plaquettes, ou est obligé de trouver une place pour les
assises équivalentes aux marnes à Ptéroceres de l'Ouest. Les couches
supérieures de ce dernier terrain présenteraient alors, des Alpes au
Jura, quatre faciès différents, savoir:
1° Celui des marnes à Ptéroceres des environs de Champagnole et
de Salins.
%'J Celui des calcaires et des schistes lithographiques a Zamites des
premières assises d' Armaille, d'Orbagnoui, et peut-être de la Cuis-
sonière et de Cirin.
3° Celui des formations corallîgènes de Valfln, de Viry, d'Oyonnax,
de la Joui, du Colombier, du mollard de Vions et de la Balme.
4" Enfln celui des calcaires à Aptychus des régions alpines.
Ce sont ces quatre faciès que j'ai essayé de représenter grossière-
ment sur la carte qui accompagne cette note. On y voit que les deux
premiers s'étendent à l'extérieur de la chaîne, le faciès à Ptéroceres
au Nord, le faciès à Zamites au Sud; et, comme ils offrent tous
les caractères de députa effectués dans des lagunes ou à une faible
4886. l'abbé bodrsbat. — jubassiqce supérieur do jcha. (69
distance du littoral, on peut les regarder comme les dépôts cotiers
de cette époque. Vient ensuite à une plus faible distance de la Suisse
le faciès oolithique cornlligène et encore plus au Sud et à l'Est, le
Ec]-j|:!1i.' .-m vu '[i*i m.
faciès des assises à Aptychus qui accuse une mer plus libre et des eaux
plus profondes.
Çà et là comme à Armaille, où quelques oolilhes s'intercalent aux
schistes, ou bien du coté d'Oyonnax et d'Ariathod, où l'on voit
quelques calcaires à plaquettes alterner avec les marnes à Ptéro-
ceres, ou bien encore vers Saint-Laurent et More/., où les marnes à
Ptérocères et les oolithes se succèdent à plusieurs reprises, ces faciès
s'enchevêtrent et montrent ainsi que, soit par suite d'oscillation dans
les eaux, soit pour toute autre cause, leur ligne de démarcartion ne
saurait être nettement tranchée.
Si delà on passait au Yirgulien, on verrait que les faciès n'y sont
170 l'abbé TOcaaiRR. — couches pobbbckibrnbs du jura. 20 déc
pas moins nombreux et qu'on en peut aussi compter quatre, savoir :
Deux à l'Ouest où VExogyra virgvla se montre, et deux vers l'Est
où ce fossile fait défaut.
Les deux de l'Ouest seraient, au Nord, le faciès marneux avec en-
claves oolithiqnes que M. Bertrand a si bien décrit, et au Sud, le faciès
des calcaires en plaquettes de Morestel où M. Lory signale VOstrea
virgula parfaitement caractérisée et qui se rattache par Cirin aux
couches supérieures d'Armaille à d'Orbagnoux.
Des deux de l'Est, le plus éloigné des Alpes serait encore un faciès
coralligène faiblement ébauché du coté de Valfin et du grand Colom-
bier, mais de plus en plus puissant à mesure que l'on s'avance vers
le mont du Chat et la cluse de la Balme, où il se montre si riche en
Polypiers.
Le plus rapproché serait pélagique comme celui du Ptérocérien qui
le supporte en cette région et continuerait, tant par ses fossiles que
par ses caractères stratigraphiques, la transition qui commence au
Ptérocérien pour Unir au Crétacé.
Quant au Portlandien, c'est aussi & un faciès pélagique qu'il
viendrait se terminer aux Alpes en perdant peu à peu ses dolomies
supérieures et en présentant par place comme à l'Echaillon et au
Salève une texture oolilhique nettement accusée.
Telles sont les quelques considérations que je me permets de for-
muler comme conclusions de cette étude. Je n'ai ni la prétention de
les croire toutes inédites, ni celle de penser que ce qui peut s'y ren-
contrer de nouveau soit à l'abri de toute critique. Cette note n'est à
mes yeux qu'une ébauche ; et. bien que je me sois appliqué à étudier
sérieusement beaucoup des affleurements de la Savoie et du Bugey,
1886. L'iBB* TOURftfUL — COUCHES PUBBBCKIBHHBS DU JURA. 171
Quant ans dépôts infra-crétacés, ils sont rares et peu étendus :
un coup d'œil rapide suffira pour nous en convaincre. Sur le versant
occidental les hauts sommets appartiennent au Séquanien et à
mesure qu'on descend dans le fond de la vallée, on trouve le Ptéro-
cérien à Turgon, à Planche et à Ramasse; le Portlandien près le
pont d'Arthurieux à Simandre et à Thiole. Les calcaires jaunes et les
marnes de l'Hauterivien viennent se placer au-dessus à Villerever-
sure, sans qu'on puisse soupçonner l'existence d'assises intermé-
diaires. Cet étage visible vers le moulin de Corneioup se compose
ainsi :
i* Calcaire» marneux et marnes jaunâtres, avec taches verdà-tres et violacées
empâtant de nombreux fossiles : Janira atava; Ostrea Couloni% macroptera, Bout-
singattti, Leymeriei; Peeten Leymeriei; Terebratula sella; Serpules etc..
Epaisseur: 1 mètre.
2* Calcaires jaunâtres en bancs bien lités de 0m20.
Épaisseur visible S mètres.
Le plus souvent la couche 1 a disparu et la couche 2 sert de base
au terrain de culture, comme on peut le voir en face du château de
Noblens, où de nombreux silex épars sur le sol attestent que les
bancs sous-jacents renferment des chailles siliceuses utilisées déjà à
l'époque moustiérienne et surtout à l'époque néolithique.
Voilà pour la rive droite du Suran. Sur la rive gauche la formation
tithonique offre plus de développement et là du moins il y a des
chances de rencontrer à la surface le Purbeck et le Valenginien. Il
n'en est rien cependant, Au Sud, à Pont-d'Ain et à Oussiat, la série
sédimentaire se termine par les calcaires gris à Nerinea trinodosa se
dWisant en plaquettes à la base. A Neuville-sur-Ain, des calcaires
blanchâtres avec empreintes de Nérinées et de Bivalves reposant sur
des couches marno-compactes à Ostrea virgula, sont immédiatement
recouverts par le limon rouge. A Froment la surface est occupée
par les calcaires dolomitiques perforés et sableux du Portlandien. A
%riat la série suivante d'une épaisseur moyenne de 30 mètres :
J* Calcaires dolomitiques sableux,
** Calcaires gris esqnilleux à Nerinea trinodosa,
* Calcaire blanc crayeux à Nerinea bruntutana et à Térébratules.
*firt <je base £ l'Hauterivien vers les hameaux de Chiloup et de Cha-
Q*z* Plus au Nord l'érosion a fait disparaître une partie de ces
Uclies et les travaux de culture cachent le reste.
^ ^P^ès cette inspection générale on pourrait conclure que le Pur-
^îen et les premiers dépôts infra-crétacés manquent dans la vallée
172 l'abbé toubnieb. — couchrs purbeckiemnes do jura. 20 déc.
inférieure du Suran et que ce pays était émergé depuis la fis de la
période jurassique jusqu'à, l'époque des marnes d'Hauterive. Hais
unu coupe que j'ai relevée récemment & Banchin vient, je crois,
combler cette lacune et prouver l'existence du Purbeckien et du
Valengioien dans le Sud du Jura occidental.
Le hameau de Banchin à l'Est de Simandro est adossé contre la
chaîne longitudinale qui sépare la vallée du Suran de celle de l'Ain.
Cette chaîne est constituée par un soulèvement en voûte allongé
dans la direction du Sud au Nord. Ce soulèvement commence à se
dessiner vers Neuville, puis il s'accentue bientôt et à partir du mont
Ross et au Sud deGrand-Corent, la voûte formée par les calcaires du
Jurassique supérieur se brise et alors on marche dans des combes
diversement inclinées dont le fond est OxTordien et touche même au
Callovien et au Bathonien, près de la brisure de Sélignat. Aussi à
Banchin les couches sont-elles redressées presque verticalement-,
elles témoignent de l'effort plus considérable qu'elles ont subi.
Le long de la route qui mène de ce village à Grand-Corent, je re-
lève la coupe suivante :
1* Calcaires jaunâtres oolilhiques à stratification confuse avec empreintes de Bi-
valves ei petite* géodes de calcédoine. — Ils passent bientôt a des bancs com-
pactes mieux lités contenant nne grande quantité de petits corps cylindroldes al-
longés. A la partie supérieure, ces calcaires deviennent plus marneux et renfer-
ment des Térébratules et des Pleuroiomaires.
Il est difficile d'évaluer l'épaisseur de cette couche car les strates sont repliées
autour du village et on se trouva ici au centre de la courbure.
!" Calcaire compacte blanc rougeâtre, d'aspect marbré avec oolithes fondues
dans la pâte et en bancs bien lités. Sur la tranche îles bancs on aperçoit des
traces de Nérinées et d'Huîtres. — Epaisseur : 1* mètres.
3° Calcaire veniâlie grumeleux avec parlics marneuses à la jonction des sirates.
Il y a des grains noirâtres dans l'intérieur. — Epaisseur 1">S0.
La partie découverte de celte couche offrant peu île surface, je n'ai pu y trouver
de traces de corps organisés, sauf peut-être deux petits moules circulaires rappe-
lant des Planorbcs. Mais le faciès est identique à celui du Purbeckien du Bu^ey
et en particulier de Virieu-le-Orand oii l'on trouve Ptanorbis I.oryi et Phyii ur&ii-
tf Calcaires dolomiliiiues sableux, très durs, sans fossiles. — ICpaisseur de ïOà
30 mètres.
La couche 4 représente évidemment le Portlandien, la couche '-i
le Purbeckien et les zones 2 et t me semblent être l'équivalent des
roches d'Auberson et de la Limonite de Métabief, c'est-à-dire qu'elles
représentent le Valenginien. Les couches de Villereversure viennent
se placer immédiatement au-dessus.
De cet ensemble il faut donc conclure que l'action sédimenlaire
dans le sud du Jura occidental s'est prolongée jusqu'à la fin des
marnes d'Hauterive.
iOjailV. 1887. SÉANCE DU BUDGET 173
Séance du 10 janvier.
PRÉSIDENCE DE M. COTTEAU
M. Maurice Hovelacque, secrétaire, donne lecture du procès-
verbal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membres de la Société :
MM. Desmond, Agent commercial des chemins de fer, 6 rue Palissy,
à Agen, présenté par MM. Arnaud et Réjaudry.
Pérahd, Ingénieur des ponts et chaussées à Châteauroux, pré-
senté par MM. de Grossouvre et Mouret.
Béral, Ingénieur en chef des mines, rue Boursault, à Paris, pré-
senté par MM. Douvillé et Zeiller.
Maurice Lonquéty, Ingénieur civil à Boulogne-sur-Mer, présenté
par MM. Sauvage et Douvillé.
Georges de Grossouvre, Capitaine au 61e de ligne à Toulon (Var),
présenté par MM. A. de Grossouvre et Zurcher.
Le Président fait part de la mort de M. Fontanne et donne
lecture de la lettre suivante de M. Ravier, notaire à Lyon.
Lyon, le 6 janvier 1887.
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous informer que, par son testament olographe,
déposé en mes minutes le 4 courant, M. Charles-François Fon-
tanne, en son vivant rentier, demeurant à Lyon, avenue de Noailles,
Q0 60, a légué à la Société géologique de France la somme de vingt
mille francs à l'effet de créer un prix qui sera décerné, tous les deux
ans au meilleur travail stratigraphique.
U famille de M. Fontanne me charge de vous faire part de ce
don et de vous prier de pren re les mesures nécessaires pour
accepter ce legs et vous faire autoriser à cet effet.
Agréez, monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.
Signé : Ravier.
P--S. — En outre, et par le même testament, M. Fontanne a in-
r^ le legs suivants.
Tout le stock de mes ouvrages, ainsi que ce qui se trouve en
ITi SÉANCE DO BUDGET 10 janv.
dépôt chez Georget chez Savy deviendra la propriété de la Société
géologique de France et sera vendu pour son compte. »
M. Douvillé informe la Société que, par le même testament,
M. Fonlaone lègue ses collections au Muséum, à l'École des mines
et à la Sorbonne. 11 est chargé avec M. Bertrand de Taire le partage
de ces collections.
Le Président annonce que le Conseil propose a la Société la Cha
rt*&e~infèrieitre et la Dordagne comme lieu de la réunion extraordi-
naire en 1887.
Cette proposition, mise aux voix est adoptée à l'unanimité.
M. Berthelin, trésorier, donne lecture du projet de budget
pour 1886-87.
1887
BUDGET POUR 1886-87.
175
ci
OC
o
o
00
u
H
H
H
O
00 *^
2 2
C0
y
H
H
EU
fiftftftftftfififtfift
Sftftftftftfififtfift
SOÇOOOOQ^OO
00 iO !>• CO ^
»o o
9*
eo ■*• m oo
co
00
o»
ft
A
A
ft f*
CO
o
00
g * *
Ce
«
a * «* ir: © * o a Q
aaeo«'»ixfa»
o» o S
-« <«f ^
O00OO0>0>OQOO
•I -« hfi ** « •» «
iû 'î' O ^ ^ *
0X1 -«4 CO —
eo
•4
O
îO
00
oo ft
«O 2
«•« O
00 00 A
*« 00
00
o
00
o
> g *
S 5
fi ft ft
a a ft
s ft
ft ft
ft « ft a ft
s « a a s
SOQOQOOQQOO
OQOOQ&tOOOO
ta h n m ia ia iû h n ^
•*« to ** ** ** *f
ft
ft
«O
ao
•4
ft
fi
O
O
Q4
ft 00 fi
fi tO fi
o
A 00 ft
«O
00
00
«o
in
H
W
O
K
en
K
Q
EU
etf
• — »
<
• —
o
</3
W
H
H
-< »
Z ®
O ^ CL,
Q
OC
o
co
H
A
a:
o
CD r~
S £
3-8
■o S w «
. e © o c
«S * *2 .2"^
o ~ *3J .i -S
u «a u a s
£ « * * *
a> c g
T3.2
T3
f5 <* .
■ ®
O 4-»
1 a
b. o
a>
>
a>
P
.2*
S
*» 3
©.2
<^> <_,
y> «
•sf
■8 5
■î-s
CO
*» "S
2 'S 5
55?» .2
w o Q
\ \ ° 3
a>
o
1
s
o
tt,
CO
«_>
r2
*o
o
<0
co
CD
-O
CD
«0
L.
3
5P co
« CA
O CD
</«
CD
U
■3
a
•B
u
o
co
CD
co
CD
x
ce
«-»
o
H
H
O
H
a
o
o
§1
fi*
s
ce
s
M
fi
O
Bco*
S o
S
ce)
S0
PC -
«_• 00
fi
s 1
CD
O
CD
00 -r
•^ oc
CD _i
ej
o o
G O
» « -, n. n
?• S c
CD
•rt
E
CO
0
C
(A
O
S
•»-»
O
ed
.O
co
c
«-•
«M
0
CD
U
05
s
3
cd
cet
0)
CD
CO
co
co
'O
^«
g
«J
CD
O
H
S wa
h «I f3 t O O I- 35 î> O -
■M
CO
0
en
CO —
C
duit
cept
des
0
'S
ai
co
♦*
O
CO
O
CD
T3
a •£
0t73 O
U
&4
*
co
co
0
t
.*+
CD
:%
>•
1 «D
«0 *o
_i
^3
eoog
'0.
4_»
CD
co
CD
CD
0K/Î
BUDSBT POtlK 1886-87.
10 janv.
gssssssssssss
1 1
1887.
SÉANCE DU 10 JANVIER
177
Ce projet, mis aux voix, est adopté puis renvoyé à la commission
de comptabilité.
Il est procédé au vote pour l'élection du Président.
M. Albert Gaudrt, ayant obtenu 159 voix sur 201 votants, est
proclamé Président pour l'année 1887.
La Société nomme ensuite successivement :
Vice-Présidents : MM. Schlumberger, Ghaper, Morière, et Barrois.
Vice-secrétaire : M. Seunes.
Trésorier : M. Biochk.
Membres du Conseil : MM. Gottbau, Bertrand, Zeiller et Vasseur.
Par suite de ces nominations le bureau et le conseil sont com-
posés, pour l'année 1887, de la manière suivante :
Président: M. Albert Gaudry.
Vice-présidents :
mm. schlumbbrger
Cdaper
Secrétaires :
MM. Maurice Hovelacque pour
la France
W. Kilian pour l'étranger
Trésorier :
M. Biochk
MM. Moriêre
Barrois
Vice-secrétaires :
MM. RenéNicklés
J. Seunes
MM. Parran
Garez
Mallard
Munier-Chalmas
De Lapparent
Fischer
Archiviste :
M. Ferrand de Missol
Membres du Conseil :
MM. Nivoit
Dagincourt
Gotteau
Bertrand
Zeiller
Vasseur
Dans sa séance du 20 décembre 1886, le Conseil a fixé de la ma-
cère suivante la composition des commissions pour 1887.
1' Commission du Bulletin : MM. De Lapparent, Douvillé, Fis-
CHe&, Bertrand et Mallard.
2° Commission des Mémoires : MM. Gaudry, Parran, et De Lappa-
30 Commission de Comptabilité : MM. Jannbttaz, Parran, Ferrand
ù* Missol.
*° Commission des Archives : MM. Moreau, Biochb, Schlumberger.
XV. 12
17S séakcb du 17 jAimnii 17jan*.
Séance du 17 Janvier 1887.
Présidence de M. Cotteau, pwis de M. Albbbt Gaudry.
M. M" llovelacque, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de
la dernière séance dont la rédaction est adoptée-.
M. Cotteau, avant de quitter le fauteuil de la présidence, remer-
cie la Société de son bienveillant concours ; il remercie le Bureau et
notamment les Secrétaires qui ont su, par leur zèle et leur dévoue-
ment, lui rendre la lâche si facile. M. Cotteau invite H. Gaudry à
prendre place au bureau.
M. Albert Gaudry prend le fauteuil de la présidence el se fait
l'interprète des sentiments de tous ses confrères en remerciant les
membres du Bureau sortant, notamment le Président, M. Cotteau. Il
exprime sa reconnaissance à la Société géologique qui, pour la troi-
sième fois, vient de le nommer son Président. 11 est très touché de
cette nouvelle marque d'amitié ; il s'efforcera de s'en rendre digne.
« Ma lâche, dit-il, sera rendue facile grâce aux excellents Vice-pré-
sidents, Trésorier, Archiviste, Secrétaires et Vice-secrétaires que la
Société vient de nommer. »
M. le Président lit une lettre qui renferme des détails sur la lin de
la vie de M. Fontanne et il dépose sur te bureau les discours qui ont
été prononcés sur la tombe de notre regretté confrère par M. Lortet,
Directeur du Musée d'histoire naturelle de Lyon, et par M, Arloing,
Président de la Société d'agriculture de Lyon. M, le Président ajoute:
» M. Fontanne qui, pendant sa trop courte vie, a tant fait pour
l'honneur de la science française, a voulu la servir encore après sa
mort en instituant des prix de Paléontologie et de Géologie stratigra-
phique. Tout ce qui a Irait à ce grand bienfaiteur de noire science
doit nous intéresser. Grâce à ses fondations, son souvenir aimé res-
tera ineffaçable. »
l.c Président annonce une nouvelle présentation.
M. L. Carez offre a la Société, au nom de M. Vasseur et au
sien, une nouvelle livraison île la Carte géologique générale de la
France au I ."j()D, 1)1)0, Les nouvelles feuilles, au nombre de quatre,
terminent les deux bandes orientales de la Carte ; elles mollirent
l'embouchure du llhûne, toute la côte rie la Méditerranée, jusqu'à
Porto-Muurizio (Italie), et enlin la Corse.
1887. O. DOLLFUS. — * TERTIAIRE DU JURA 179
Quelques nouveaux gisements de terrain tertiaire dans le Jura,
près de Pontarlier,
Par M. Gustave Dollfcur.
J'ai eu l'occasion d'étudier depuis plusieurs années, à diverses re-
prises, quelques gisements nouveaux ou mal connus de terrain ter-
tiaire dans les vallées les plus hautes du Jura, aux environs de Pon-
tarlier; mais n'ayant pu d'abord observer assez nettement leurs
superpositions relatives, j'avais ajourné toute publication à, leur su-
jet. La dernière campagne, 1886, m'ayant fourni divers éléments dé-
cisifs, je me décide à en informer la Société.
Ces gîtes tertiaires forment deux groupes situés dans deux plis
synclinaux consécutifs ; le premier groupe est situé à 3 kilomètres
au nord de Pontarlier, dans le vallon des La vaux, il ne comprend
que des terrains d'eau douce. Le second groupe, plus important,
occupe, entre le fort de Joux, à 4 kilomètres au Sud-Est de Pontar-
lier et la frontière des Verrières françaises, une bande dans le fond
de la vallée, bande qui se prolonge sur le territoire suisse, composée
de terrains d'eau douce et d'eau saumâtre en relation avec la
Mollasse marine.
I
Le terrain tertiaire du vallon des Lavaux est constitué essentielle-
ment par une marne blanche, calcaire, noduleuse à la base ; cette
marne, bien qu'existant à la Barillette et à la Grange située en face
de l'ancienne Tuilerie, sur une longueur d'environ 1,500 mètres du
Sud au Nord, est surtout visible sur la route des Entreportes, avant
d'entrer dans le défilé, après le petit pont et le coude de la route. Là
les marnes tertiaires se voient bien dans une tranchée du chemin.
Ces marnes reposent sur une craie blanchâtre tendre, pointillée,
cénomanienne, fossilifère, avec laquelle elles ne manquent pas
d'analogie d'aspect ; leur stratification est concordante, plongeant
également à l'Est, leur puissance actuellement appréciable est d'en-
viron 6 mètres, mais le ravinement qui les termine au sommet, a dû
réduire leur épaisseur primitive ; on voit au-dessus : d'une part, des
marnes grises et brunes feuilletées ou fragmentaires sur une faible
épaisseur, avec débris divers, et plus loin, au-dessus de tout: un
diluvium glaciaire puissant. Nous donnons une petite figure de ce
gîte (lig. 1).
C. DOLLFUS. — TERTIAIBK DU JURA
Fig. 4. — Coupe aux Entreponts.
T. Terrain glaciaire. 3. Craie cénomanienue.
s. Marnes grise* avec débris tertiaires. >. Sable »ert du Oault.
5. Marne blanche à JMût. l. Calcaire urgonien.
« . Marne nodnlease à HtUx.
Dans les marnes nodulenses de la base, on trouve assez clairsemés
les moules d'un Hélix de la taille et de l'aspect de H. nemorahsh., un
peu plus petit et plus globuleux, que nous étudierons pins loin. Dans
les marnes grises supérieures, nous avons trouvé très rarement re-
maniés, des débris de lest d'Hélix, quelques tours de spire bien con-
servés de Melania Etcheri, Brong. et des fragments de silex noirs
avec PI a no rb es en tout semblables aux silex de la Chaux- de-Fond.
II
Le terrain tertiaire aux Verrières a été signalé depuis longtemps
comme Mollasse marine par Studer, Escber, Nicolet, Agassiz, etc.
Le gisement derrière le bâtiment de la douane française a été
exploré plus récemment par d'autres géologues, mais il importe en-
core de préciser les conditions straligraphiques et l'étendue dans
1887.
G. DOLLFUS. — TERTIAIRE DU JDRA
181
A 100 mètres à peine au delà des dernières maisons, on observe
an grès verdâlre, grossier, en bancs très inclinés, presque verticaux,
reposant en stratification concordante sur le calcaire jaune urgo-
nien. L'inclinaison commune est au Sud-Est, le contact des deux for-
mations est signalé par des perforations et des ravinements. Une
zone de gros poudingues arrondis ou elliptiques, dont l'axe est ver-
tical, règne à la base du terrain tertiaire ; la pâte mollassique est
composée d'un grès demi-fin, grisâtre, à grains glauconieux verts
ou noirs, peu micacé. Les galets très roulés appartiennent à des
roches calcaires de couleur noire ou foncée, à des roches grani-
tiques des Alpes, à des débris schisteux et à des cailloux de quartz.
Quelques lits argileux un peu verdâlres sont intercalés. Un banc
épais d'Os/rea, souvent complètes et encore fixées et de Pecten en
mauvais état règne avec les poudingues.
Dans la partie la plus éloignée de TUrgonien, la pâte est plus fine,
les bancs de fossiles verticaux et les zones marneuses sont alterna-
tifs, les Pecten sont en meilleur état. Le calcaire urgonien est bien
stratifié, jaune, dur, rempli de débris de Grinoïdes, il est réduit à
sa base, car les couches supérieures à Gaprotines manquent; il
repose lui-même une quinzaine de mètres plus haut sur une marne
bleuâtre, tendre, à Terebraluia prœlonga et Lamellibranches. Plus
haut encore, on arrive à une marne bleue aquifère à Ostrea Couloni,
avec un cortège de Bryozoaires qui caractérisent le Néocomien
moyen dans la région.
Nous avons déterminé la faunule suivante dans la Mollasse miocène
des Verrières :
Pecten scaàrellus, Lk.
Ostrea edulis, L. var.
» Boblayi, Desh.
» crassissima, Lk.
Echinolampas scutiformis, L. sp.
fhissopsis Nicoleti, Desor.
Tethya lyncurium, Lk.
Fasciculipora, Membranipora, etc.
On peut suivre la Mollasse, au Sud-Ouest, à la même hauteur et on
la retrouve coupant la grande route à son détour, avant l'entrée du
village, puis elle passe de l'autre côté de la vallée où elle disparaît
sous les dépôts glaciaires. On voit encore la Mollasse marine vers les
Creux, la Vorbe, les Gauffres, toujours dans la même situation rela-
tive, appuyée sur le calcaire urgonien, mais alors sur le flanc Nord
du vallon.
G. DQLI.FUS. — TBBTIAIHB DO JURA
17 janv.
;. 3. — Coupe à Saint- Fierre~la-Cluse.
. Gravie ra glaciaires.
. Marnes grises et blanches-.
. Sable mollassiquo.
. Mollasse à bivalves,
. PomJingne mollassique.
. Calcaire jaune urgonie
A la descente des Gauffres la route conduisant & la Cluse de Saint-
Pierre de Joux donne une autre bonne coupe. On voit successive-
ment plongeant au N. 0. {flg. 3) ; 1° Calcaire urgonien; 2° Mollasse
avec poudingue et lumachelle de Peclen; 3° Mollasse grossière à
moules de Lamellibranches; 4" Mollasse une sans fossiles; 5° Sable
verdatre An ; 6" Marne grise calcaire ; enfin, 1" Marne calcaire
blanche. Cette dernière couche est largement répandue dans le fond
de la vallée ; en remontant le cours d'eau on arrive a la Vorbe, où la
coupe dans le hameau même, montre très développée une marne
grumeleuse fragmentaire, très calcaire, blanche ou jaune, avec nom-
breux moules d'Hélix. Cette marne est visible depuis le passage à
niveau du chemin de fer jusqu'à l,i fontaine du haut du hameau. On
*887. G. AOLLFUS. — TBBTIAIRE >DU JURA 4£3
La tranchée do chemin de 1er au Moulin de Boîte présente une
coupe différente (ftg. 4).
Pig. 4. — Coupe au moulin des Boites, tranchée du chemin de fer.
4. Dilaviam glaciaire.
3. Marne argileuse rouge à Hélix,
2. Marne sableuse et grès raollassique.
1. Marne grise à Melania et poupées calcaires.
La voie même est située sur le Calcaire urgonien, très incliné,
qui pointe en divers endroits et qui se heurte par une faille subver-
ticale aux marnes tertiaires. Cette faille se détache parfaitement en
un mur vertical le long du chemin, qui, du passage inférieur du
chemin de fer, monte à l'Argillat, parallèlement à la grande tran-
chée de TUrgonien.
On voit dans l'élévation de la coupe du chemin de fer et dans le
chemin qui s'élève au-dessus de la voie la succession suivante : A la
base, une marne grise avec grosses poupées calcaires blanches et
moules de Melania Escheri assez abondantes; plus haut des banos
de Mollasse grise, fine, à peine micacée, peu continus passant à la
marne par une transition insensible. Plus haut encore, le dépôt passe
à une argile jaune qui paraît sans fossiles et finalement, au sommet,
à une argile rouge avec moules d'Hélix Larteti. Le terrain glaciaire
couronne le tout. La hauteur de la coupe est d'environ 6 mètres;
toutes les strates concordantes sont faiblement inclinées au Nord-Est.
Les marnes d'eau douce ont été exploitées autrefois à l'Argillat.
Dans les tranchées du chemin de fer, avant la station, dans
des emprunts et des déblais qui avoisinent les Verrières françaises,
à la hauteur de l'église, les argiles rouges sont largement dévelop-
pées et les Hélix Larteti abondent. Leur position relative, à l'inté-
rieur de la Mollasse marine, n'est pas un instant douteuse et leur
prolongement vers la Suisse, sous les graviers glaciaires est bien évi-
dente. D'après cela la bande de Mollasse d'eau douce a environ
5 kilomètres de longueur, son altitude varie de 1U0 à 1)30 mètres.
TIl
La comparaison entre les deux groupes de roches tertiaires consi-
dérées doit nous arrêter un instant. Tandis qu'aux Lavaux la marne
184 G. DOLT.FDS. — TKBTU1HE DU JURA 17 jaQT.
calcaire à Hélix sylvana repose sur la Craie cénomanienne qui repose
elle-même sur le Gault et l'Aptien, sans apparence de Mollasse ma-
rine, aux Verrières nous voyons cette même marne à Hélix superpo-
sée à la Mollasse marine qui est fille-môme en contact avec l'Urgo-
iiien décapité, sans interposition de Gault, d'Aptien ou de Craie.
Faut-il attribuer seulement à des ravinements locaux cette suc-
cession si différente, Taut-il croire à une double lacune? Nous pen-
sons qu'il faut invoquer les deux raisons. Dans la vallée des Verrières
la Mollasse marine a pu dénuder le Crétacé moyen et supérieur, le
contact corrodé de l'Urgonien tendrait à le prouver ; d'autre part
dans le vallon des Lavaux le contact successif, sans ravinement,
de la marne à Hélix sur la Craie exclut l'idée d'un dépôt de Mollasse
marine intermédiaire et nous aurions là, relativement à l'autre val-
lée, une vraie lacune ; la Mollasse marine n'aurait géographiquement
pas atteint Ponlarlier.
En ce qui touche spécialement la Craie, son existence çà et la
dans d'autres plis consécutifs du Jura prouve son étendue générale
antérieure uniforme, et démontre que c'est par simple raison de
dénudation postérieure que nous la voyons manquer aujourd'hui en
bien des points.
De toutes façons nons pouvons conclure que ce ne peut être que
sur une surface horizontale que les dépôts tertiaires terrestres ou
fluvio-marins se sont déposés. Tous ceux que nous avons examinés
montrent les caractères d'un dépôt uniforme qui se serait redressé
après coup; il n'est besoin de faire intervenir qu'un seul mouvement,
postérieur à tout l'ensemble, mais antérieur aux graviers glaciaires
qui aura affecté tous les terrains, depuis les plus anciens jusqu'aux
1887. G. DOLLFUS. — TERTIAIRE DU JURA 185
le Miocène moyen ou même supérieur et rétrécir le moment de
son apparition entre l'Oeningien et la période quaternaire.
Pour le terrain glaciaire qui joue un rôle important aux environs
de Pontarlier, le cas est bien différent, comme il n'est pas relevé,
qu'il est toujours descendant sur les autres terrains, on peut affirmer,
sans incertitude, qu'il s'est déposé postérieurement au plissement du
Jura.
Envisagée d'une manière générale la situation de Pontarlier est
encore curieuse : les roches jurassiques et leurs inclinaisons ne se
correspondent pas des deux côtés de la vallée du Doubs.
Le vallon des Lavaux qui est un profond synclinal géologique, au
Nord, n'a pas sa contre-partie au Sud de la ville. On se heurte de ce
côté à un massif énorme, anticlinal, de Jurassique supérieur. Si Ton
examine pour résoudre le problème ainsi posé, les synclinaux et les
anticlinaux des environs, au Nord et au Sud, on parvient à raccorder
les deux faces de la vallée en supposant que la région Sud-Est en
recul, au Sud-Est, de deux kilomètres environ sur la région du
Nord.
Une grande faille, ou froissement des couches, occuperait juste-
ment la vallée du Doubs et permettrait seule d'expliquer un sem-
blable déplacement.
Le massif séquanien, au Nord de Pontarlier, allant du village de
Doubs (Bois de la Côte) au Bois-Dessus dans le vallon des Lavaux
correspondrait au massif des Granges-de-Dessus, allant des Granges-
Narboz à Oye, dans la région du Sud. De part et d'autre on voit au
Nord-Ouest s'appuyer leNéocomien et l'Urgonien plongeant sous les
grands marais de la plaine de Pontarlier. Nous avons trouvé ces
terrains identiques aussi bien à Doubs et à la Rappe, au Nord de
l'accident, qu'aux Granges-de-Dessous et à la Grange de l'Etang, au
Sud de Pontarlier.
A l'Ouest, le vallon d'Oye correspondrait à celui des Lavaux, on y
voit conservés également le Gault, l'Albien, leCénomanien; rappelons
que ce gîte céoomanien d'Oye a été découvert et décrit par M. Lory,
dès 1849 (1) tandis que celui des Lavaux paraît nouveau pour la
science; il n'est pas compris dans la liste des gîtes de cet âge dressée
par M. de Tribolet en 1879 (2), ni dans celle donnée, en 1884, par
M. Bourgeat (3).
On y trouve des Scaphites œqualis, lnoceramus labialus^ Terebra-
(1) Bulletin de la Société géologique de France, 2« série, t. VI, p. 690.
(t) De Tribolet. — Sur le Cénomanien de Gibraltar. — Bulletin de la Société des
sciences naturelles de Neuchàtel (t. VIII).
(3) Bulletin de la Société géologique de France, 3* série, t. XII, p. ô30.
186 G. MLLFUS. — TERTIAIRE DU JURA 17 jiTUV.
tulina ttriata, Ostrea {sp ?) Ammonites, {sp ?) — Quant au gros massif
du Larmont qui vient se terminer an dort de Joux et qui laisse voir
aux Entreporles l'Oxfordien et l'Oolilhe il serait refoulé, au Sud, entre
le Crossatet la Mijoux.
11 faudrait d'après cette méthode rechercher la suite du vallon des
Verrières, bien au Sud, dans le vallon suivi par le chemin de fer, à
la Fontaine- Ronde menant aux hôpitaux, à Métabief et à Saint-An-
toine ; mais ce prolongement est encore pour nous un peu obscur.
La Géologie dn Jura ne sera réellement avancée que lorsqu'on
aura indiqué sur uoe carte, par des lignes, la suite des mêmes
synclinaux et anticlinaux, depuis leur origine jusqu'à leur disparition ;
lorsqu'on aura poursuivi, à travers les accidents transversaux, les
mômes accidents longitudinaux dans leurs rejets et leurs détours.
Cette grande faille du Doubs est certainement postérieure au
plissement des couches, car elle n'a pas entravé la série régulière
des voûtes et des vallons, mais est venue brocher sur eux, en obli-
quant, après leur plissement.
On doit ainsi dans le Jura établir la succession suivante de
mouvements distincts :
1* Plissement de la montagne par compression latérale, après le
Miocène supérieur.
2" Rupture des plis par accidents subperpendiculaires aux premiers,
failles et rejets prolongés. (Pliocène.)
3° Surélévation du massif, mouvement qui serait postérieur peut-
être au Diluvium glaciaire. (Diluvium inférieur). Car les dépôts gla-
ciaires des hauts vallons ne paraissent ni postérieurs, ni inférieurs,
ni différents de ceux de la plaine suisse; ils semblent en être le prolon-
•1887. 6. oollfus. — tertiaire du jura 187
Les premiers qui sont les pi as rapprochés, sont, par exemple, les
dépôts du Locle et de la Chaux~de->Fond qui se rencontrent dans des
conditions de stratification et de composition identiques.
Malheureusement la classification de leurs couches est encore quel-
que «peu obscure. Les strates y sont renversées, la Mollasse marine est
en contact avec le Crétacé d'une part et avec le terrain d'eau douce
de l'autre. Des marnes rouges à Hélix Larteti semblables à celles des
Verrières, sont intercalées entre la Mollasse marine et les couches
d'eau 'douce. La majorité des géologues suisses a classé ces dépôts
d'eau douce du Locle dans l'C&ningien ; cependant, comme Ta fait ju-
dicieasenent -obeerver M. Gaudry pour les mammifères (1), comme
Ta indiqué M. Sandberger et comme nous le confirmons aujourd'hui
pour la faune malacologique, le caractère des animaux du Locle est
vers les formes lourdes, vers les types anciens, bien plus voisins des
formes du Miocène inférieur ou moyen que de toutes les autres, et,
sensiblement distinctes du Miocène supérieur et du Pliocène.
Ailleurs, dans le haut Jura, s'il n'y a pas un renversement des cou-
ches, la position des marnes d'eau douce serait différente. M. René-
vier m'écrit à ce sujet tout récemment : « Le Calcaire d'eau douce
» qoe vous avez rencontré aux Verrières doit être analogue à celui
» des environs de Sainte-Croix (La Chaux et Noirvaux) recouvert par
» la Mollasse marine, à Bryozoaires et d'Âge à peu près de vos faluns
9 de Touraine. »
Enfin, M. Bonjour a indiqué dans sa Géologie du Jura (2), à On-
glières une argile rouge à Hélix dont il y aurait intérêt à préciser le
niveau.
Dans la plaine suisse ou pour mieux dire, tout au long du pied du
Jura, de la Sarraz à Neuchàtel et sans rapports stratigraphiques avec
la Mollasse proprement dite de la plaine suisse, on connaît depuis
longtemps des dépôts argileux et mollassiques rougeàtres avec Hélix,
observés d'abord en 1839, par Nicolet (//. rubra Nicol. (3), et que
MM. Jaccard et Renevier ont bien des fois cités. Ces dépôts dont
M. Schardt a fait récemment l'objet d'une notice spéciale (4), présen-
tent la plus grande analogie d'aspect, de couleur, de composition
avec l'argile à Hélix Larteti des Verrières.
Nous avons pu nous en convaincre en allant examiner la Mollasse
rouge du pied du Jura, à Montcherand, au-dessus d'Orbe; dans les
il; Jaccard, Description qéolotj. du Jura vaudois et ncuchdtelois, 18(J9, iu-4%
p. J03.
(2 Annales de la Société industrielle de Lyon, 18(53, N* H, p. 49.
(3) Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Xeuf'chntel, t. II.
(«*; Bullet. Société raudoise Sciences naturelles, t. XVI, p. (309, 1883.
188 G. DOM.FUS. -- TERTIAIRE DU JDHA 17 jailV.
tranchées dn chemin de fer entre Uomainmotiers et Agiez, où l'on
voit notamment des couches argileuses rouge&tres alternantes avec
des grès mollassiques de couleur variée.
Cependant M. Schardt a fait observer que cette Mollasse rouge pa-
raissait dépourvue de mica et d'éléments alpins discernables et qu'elle
devait ejre antérieure à la vraie Mollasse de la plaine suisse; opinion
qui était déjà celle de Greppin. Il concluait qu'il fallait considérer
ces couches comme plus anciennes qu'aucune autre du Miocène de
la région. Cette conclusion étant en opposition directe avec celle
de la stratigraphie observée aux Verrières, je communiquai cette dif-
ficulté à M. Schardt qui me répondit le 19 novembre 1883, « que
« reconnaissant la stratigraphie du Locle et celle du pied du Jura
» comme indiscutables il était conduit à admettre deux Mollasses
i) rouges à Hélix, opinion déjà formulée par M. Beooist(f) et que
» Y Hélix rugulasa Martin était l'espèce du pied du Jura, tandis que
» celle des Verrières et du Locle serait Y Hélix sylvana de l'OEuio-
i paraît en effet la seule solution pos-
sible.
Nous avons sous les yeux toute une série A' Hélix venant des divers
points en litige, et eo la considérant avec attention nous n'avons pas
eu de peine à y distinguer plusieurs espèces différentes.
I. Nous avons reconnu dans la collection de l'École des Mines à
Paris, des Hélix du Locle rapportés par M. Terquem, d'autres de
Woelfliswyl {Aarau) du Tond Deshayes, qui vont parfaitement avec
ceux des Verrières et se rapportent bien à Y Hélix Larleti de Roissy,
espèce de Sansan, détermination faite par comparaison, en nature.
1887. G. DOLLFUS. — TERTIAIRE DU JURA 189
quelques échantillons, les mieux conservés, on observe de fortes
stries ornementales qui manquent à Y Hélix Larteti, le péristome est
notablement moins fort, moins oblique et moins prolongé ; la taille
est un peu plus faible et les tours plus serrés. Le nom de Hélix rugu-
lo$a, Martin peut s'appliquer heureusement à cette forme (i).
III. Ce serait à YHelix sylvana, Klein (2) qu'il faudra probablement
rapporter les Hélix des marnes calcaires de la Vorbe et des Lavaux,
l'espèce est de plus petite taille et plus déprimée, les échantillons
sont trop imparfaitement conservés pour qu'une détermination soit
bien précise. Mais ils ne paraissent pas avoir jamais possédé les stries
qui caractérisent Y Hélix rugulosa et n'avoir jamais été déterminés
par un péristome aussi oblique à collerette développée comme le pé-
ristome qui spécifie Y Hélix Larteti.
Les Hélix sylvana, sîlvestrina et autres, sont du type de la Nemo-
ralis et d'Age miocène supérieur ou pliocène, elles sont représentées
dans le Miocène moyen par Y Hélix asperula, Desh. (H. Turonensis)
dans laquelle les bandes colorées s'aperçoivent encore malgré la
fossilisation; dans toutes la spire reste peu élevée.
La figure originale de Y H. Larteti de Bossy montre comparative-
ment aux échantillons une spire un peu trop haute, le dernier tour
est relativement trop volumineux. Les ligures de Sandberger sont
meilleures. L'abbé Dupuy a décrit, en 4851, dans le Journal de Con-
chyliologie une Hélix sansanniensis qui a paru à M. Noulet une variété
de Y H. Larteti à spire plus basse et un peu carénée au pourtour.
M. Bourguignat l'admet comme espèce distincte et lui attribue éga-
lement une figure de Sandberger qui ne nous paraît pas distincte du
rrai type.
D'autre part, Sandberger donne comme synonyme à Y H, Larteti
une forme que Hoernes a nommée Hélix Turonensis et qui n'est point
(1) 1830. — Hélix rugulosa, v. Martin in Zieten. Abbildungender Versteinerungen
Wurtembergs, pi. XXIX, fig. 5, p. 38.
1846. — — V. Martin. — Klein Conche. der Susswasser.
p. 67, pi. I, fig. û.
1867. — Hélix rugulusa, Martin. Ziet. — Alph. Favre. Recherches géolo-
giques, Savoie et Suisse, t. I, p. 231.
1873. — — Martin. — Renevier. Tableau des terrains sédimen-
taires, Société vaudoise des Sciences naturelles, tabl. II, n° 70.
1874. — — Sandberger Land. S. Conr.h. der Vorwelt, p. 381,
pi. XXI, fig. il.
(2) 1853. — HeHx sylvana, Klein. — Wuertemberg. Jahrb., t. IX, p. 205, pi. V,
fig. 2.
1874. — — , Klein. — Sandberger. Land. u. Stiss. Conchy., p. 502,
pi. XXIX, fig. 13, a. e. d.
190 (i. DOLLIUS. — TEBTIAIRB DU JUflA 17 j*W.
1'//. Turonensû; mail qui n'est pas davantage VU. Xarteti, elle nous
parait dn groupe de» O.ntmimalà etplaa voisins des forme* récentes
comme VU. $yluettrina- que de- toute autre. Voici ta synonymie et tes*
références principales de l'intéreiBaate espèce des Verrières.
11KUX LAHTKTI DOifiSV
Hetix Lartcti, de Boissy. — Revue loologique. — Société cuvierienne,
page 75.
Hetix rubra?, Xiroleti — Bail. soc. des sciences naturelles de Xcachilet;
tome II (pire).
s-14. — Helir Larteii, Bois. — Desaription de plusieurs espèces d'Hélix. — Rntue
et Magasin de Znologie, pags 13, pi. LXXXVII, lig. 7-u.
85ï. — Hélix Lartett, Noulet. — Boissy. Mémoire sur les coquilles fossiles du Sud-
Ouest. Toulouse, page 5».
337. — HehJ: Larteti, Boissy. — ToumouÈr. Dfpùli du bassin du la Gironde, cor-
i-eijiondant au Calcaire, nie. — Bull. Société géolog. , I* série, I. S*,
p. 4SI.
£7.1 , — Hélix Larteti, B. — Saudberger. Concliyl. der Voriretl; p. 5EW, pi. XXVI,
il*. <"■
831. — Hetix Larteti, B. — Bourgaignat. Hisi. nialicol. coll. Sansau, p. 33,
«g. £4.
IV. — La Melania Eschtri, après enquête, nous est apparue
comme un type très polymorphe, d'une longue durée géologique,
dans lequel il importait de distinguer deux formes principales long-
temps confondues et qui caractérisaient deux niveaux absolument
distincts.
Nous avons donné, à part les références synonymiques de cette
espèce qui nous ont parues se rapporter à chacune des formes. La
Melania la plus ancienne, à laquelle le nom de M. Laurœ, Math, peut
1887. G. DOLLFUS. — TERTIAIRE DU JURA 191
1M9. — MeUmia Escheri, Brongn. — Merian. Baaeler, Verh,. VIII, p. 38. — Uber
die Sch. in Susswasser bei Mulhausen.
1852. — Melanopsis Laurx, Math.— D'Orbigny. Prod. dePaléonUch.XXYI, n* 4*.
IMS. — Me Uni a Laurœ, Math. — Recherches comparatives sur les dépôts fluvio-
lacustres tertiaires. Marseille, p. 20, 88, 93, etc.
1867. — Melania Kœchlini, Greppio. — Essai géologique sur le Jura suûse, p. 124.
18«7. — Melania Escheri, Brongn. — Delbos, et Kœchlin-Schlumberger. — Des-
crip. géolog. du HautrRhin; t. II, page 17.
1808. — Melania Laurx, Math. — Raulin. — Eléments de géologie, l*e année,
page 169.
1H7S. — Melania* Escheri, Brongn. var. Laurx Math. — Sandberger. L. und Suss-
wasser ConehyL der Vorwelt, p. 323, pi. XVII, lig. 17.
1873. — Melania Escheri, variété bicincta Sandb., p. 340, pi. XX, fig. 18. (Espèce
distincte?)
1884. — Melanoïdes Laurel, Math. — Fontanne. — ■ Description sommaire, l'aune
Malac, groupe d'Aix, p. 28, pi. III, fig. 11-13.
1884. — Melania Laurœ, Math. — Andrae. Beitrag zur Kenntniss der Elsasser Ter-
tiaers.
1884. — Melania Laurx, Math. — Kilian. — Terrain tertiaire du département du
Doubs. — Bull. Soc. Gfol.i 3" j=érie, t. XII, p. 733.
1883. — Melania Laurœ, Math. — Fliche, Bleicher. — Recherches sur le terrain
tertiaire d'Alsace. Colmar, p. 5, 10.
M. Fontanne a introduit cette forme dans le genre Melanoïdes d'Oli-
?ier, 1807, et H. A. Adams, en 1854 (lype Melania aspera, Lk.). C'est
qu'en effet ces espèces sont fort éloignées du type du genre Melania
(Lamk., 1799) qui est Y Hélix amarula de Linné. M. Fischer a con-
sidéré ce genre Melanoïdes comme une simple section des Mêlantes ;
quoi qu'il en soit, il s'agit bien là d'un groupe à spire élevée, céri-
thiforme, costulée, à labre saillant ilexueux, relié par une ondula-
tion subcanaliculée à la columelle, à ouverture ovale obroude, de
taille médiocre, groupe qui est répandu actuellement dans les fleuves
de l'Asie tropicale et qu'il est utile de conserver.
FORME MIOCÈNE
1822. — Melania Escheri, Brongniart. — Description géologique ries environs
•le Paris, édit. II, p. 117.
1S35. — Melania Escheri, Brongniart. — Type des lignites de Horgen K«epf-
narh (Z'irich). — Description géol. des environs de Paris, édit. III,
p. 208.
1-40. — Melania Auuilnnia, Noulet. — Mémoire «nr quelques coquille» l«-ssiles
nouvelles. Toulouse, pi. I, îig. 1-2 (renversées). Mém. Acid. ». Tou-
louse. III S., t. II, p. 227.
IMo. — M'iania turrita?, Klein. Conchyl. der Suesswasserkalkf. Wurttemljerg,
pi. II. fig. 2 (espèce peut-être distincte;. Wurttemh. Namrwiss Jahres
II, p. 81.
1*31. — Melania Wetzleri, Dunker. — Conchyl. der Mol. von Ounzluirg. Pult-on-
tographica, I, p. 157, pi. XXI, fig. 1 et 2.
■ série,
G. DOttPOS. — TBHTIilHB DU JOBA 17 J8DT.
- Melania turritella, Quenst. — Hsoribuch der Petref&ctenkunde, p. 44,
pi. XXXIII, Bs- 3.
- Melania lurrita, Klein. — Concbyl. der Suesaw., pi. III, Bg. 10.
- Melania grostecoitata, Klein. — Conchyl. der Suesaw., pi. III, fig. 11. —
Wurtemberg. Jahr VIII, p. 158.
- Melania Eschiri, Brong. — Oreppin in Studcr Géologie der Scliweii, II,
p. 407.
- Melania gronecottata, Klein. — Concbyl. Suaswasser. Worttemb. Jarerb
IX, p. I», pi. V, ng. 10.
- Melania aquilania. Noulet. — ■Pictet. — Trailé de Paléontologie, t. III,
p. 55.
- Melania Etcheri, Brong. — Hoernes. — Moli, Wien, I, p. eut, pi. XLIX,
Bg. lfl.
- Melania aquitanica, Nonlet. — De Vibraye.— Découverte d'où
gisement de vertébrés à Chateoay. Bull. Soc, Géot. de Fr.,
t. XVII, p. 4M.
- Melania Etcheri, Brong. — F. San d berger. — Die Concbyl. des Maim
Teriiflrljpckens, p. MB, pt. VI, flg. 14-15. {Oligocène?)
- Melania aquitanica, Noulet. — Leymerié. — Éléments de géologie et de
minéral, édit. II, p. «02.
- Melania aquitanica, Noulet. — Touruouer. — Sur les dépôts d'eau douce
des bassiua de la Garonne correspondants au calcaire de Beauce. —
Bail. Soc. Giol. de France, f série, t. XXIV, p. 48S.
- Melania Eseheri, Brong. — Oreppin. — Essai géologique sur le Jura
suisse, p. 141, 14t. — Délémont, in-4*.
- Melania aquitanica, Noulet. — Raolin. — Éléments de géologie, pre-
mière année, p. ieo.
- Melania Eacheri, Brong. — Variété aquitanica, Noulet. — Mémoires sur
les coquilles fossiles, 2" édition, Toulouse, Paris, in-S*, p. 174.
- Melania Etcheri, Brong. — A. Jaccard, — Description géologique du
Jura vaudois et neufchâtelois, in-4*, p. 104, (Dans l'Œningien) supplé-
ment en itiio.
- Melania Etcheri, Brong. — 0. Heer. — Le monde primitif de la Suisse,
1887. DOU VILLE. *- OBSERVATIONS SUR LE tiKNRK AIMICA^DIA 193
1881. — Melania aquitanica, Noulet. — Douvillé. — Position du calcaire de Mon-
tabuzard, Bull. Soc. Gêol., 3* série, t. IX, p. 394.
1881. — Melania aqui tan too, Noulet. — Bourguignat. —Colline de Sansan. — His-
toire malacologique, pi. VIII, fig. 300» 301. — An. Soc. Se. naturelles,'
t. XXII, art. 3, p. 150.
188*. — Melania Aquitanica, Noulet. — De Lapparent. — Traité de géologie,
p. 1036, 1040, 1041. (Limagne — Julien).
1886. — Melania Escheri, Brong. — Dollfus et Dautzenberg. — Études prélimi-
naires sur les coquilles fossiles des faluns, p. 14 (Feuille des jeunes
naturalistes).
Parmi les diverses variétés qu'on peul constater dans le Mdanoïdes
Escheri, c'est à la variété aquitanica, Noulet, qui est probablement la
même que celle nommée grossecostata, par Klein, qu'on doit rappor-
ter les gros moules des Verrières et les échantillons de Pontlevoy
dans le Blaisois.
La Melania albigensis de Noulet est encore un satellite de la même
forme.
L'étude de la Melania Enchéri nous conduit comme celle de Y Hélix
Larteti à l'âge miocène moyen du terrain tertiaire du moulin des
Boites aux Verrières et à son inséparabilité]de la Mollasse marine.
Comme l'étude des autres Hélix nous a montré des formes et des
horizons différents, il résulterait pour les terrains d'eau douce du
Jura central français et suisse, une classification un peu plus com-
pliquée que celle que Ton avait supposée d'abord et qu'on peut résu-
mer dans le tableau suivant :
Œningien î Marne calcaire des Lavaux, de la Vorbo, calcaire du Locle à
Hélix sylvana.
' 3. Argile rouge à H. Larteti des Verrières, du Locle, etc.
\ 2. Marne grise et mollasse à. Melanoïdes fcV/teW des mêmes
Hêlvé,ien- • localités.
\ l. Mollasse marine à Pecten scabrellus, Lk. des mêmes localités.
Aquitanien. Marne et mollasse rouge du pied du Jura à Hélix rugutosa.
M. Bertrand présente quelques observations au sujet de la
communication précédente.
M. Munier-Chalmas fait une rectification sur le genre
Gemmellaria.
M. A. Gaudry présente à la Société une photographie du
Bubalus antiquus de l'Oued-Seguen que M. Ph. Thomas a prise dans
son dernier voyage en Algérie.
M. Douvillé (1) présente quelques observations au sujet du genre
fl) Cette note n'étant pas parvenue à temps au secrétariat, sera insérée à la suite
d'une séance ultérieure.
XV 13
194 a. KicKLÉ'. — ammonites polyschidks 17 janv.
Aprkardia, Giiérangcr, 1853. Ayant reçu de notre confrère, M. Arnaud
d'Angoulème, un échantillon de Toueasia Arc/iiaci provenant du
Provencien inférieur de Château ri eu r, il a pu dégager complètement
la charnière de la valve supérieure et reconnaître son identité
générique avec Apricardia carinala.
La disposition de la charnière est très voisine de celle qui
caractérise le genre Toueasia (type T. carinala de l'Urgonien) ; dans
cette dernière forme, le muscle postérieur est porté sur une lame
myophore relevée et venant se placera peu près sur le prolongement
du plateau cardinal; dans Aprkardia, au contraire, cette lame
myophore est transverse et largement séparée du plateau cardinal
sous lequel elle s'enfonce pour pénétrer dans la cavité umbonale.
Elle correspond à la rainure profonde que présentent les bi rostres.
Il résulte de cetle observation que le genre Apricardia fait incon-
testablement partie de la famille des Chamidœ; c'est à ce genre que
paraissent devoir être attribuées la plupart des coquilles à forme de
Toueasia du Cénomanien et du Turonien.
Le Secrétaire dépose la communication suivante :
Sur laprésence de Amm. polyschides et de Amm. Sauzei dans
VOolithe inférieure des environs de Nancy,
Par M. René Nicklès.
Au-dessus de la zone à Amm. Sowerbyi se développe, près de
Nancy, une assise de Calcaire à entroques qui est connue des carriers
sous le nom de roche rouge, et qui par sa position straligraphiqu^ est
1881. R. NICKLÈS. — AMMONITES POLYSCMDES 193
11 y a quelque temps déjà, M. Kilian avait attiré mon attention sur
ce fossile. M. Bleicher ne l'ayant pas mentionné, je pense qu'il peut
être utile de signaler son existence aux environs de Nancy et d'y
indiquer sa position stratigraphique exacte.
Je rappellerai d'abord que Amm. polyschides avait été désigné
autrefois par Mérian sous le nom de Amm. Bemouilli. D'après
H. Sleinmann, l'échantillon type déposé au musée de Zurich en fait
foi.
Oppel avait désigné cette même Ammonite sous le nom de Amm.
Brocchi (4) nom qui est réservé aujourd'hui à une espèce voisine
formant, d'après Waagen, un intermédiaire entre Amm. polyschides et
Amm. Hurnphriesi par l'apparition de tubercules sur les grosses
côtes.
Enfin M. Quenstedt (2) figure cette Ammonite sous le nom do
Amm. GervUlii grandis (pi. LXIV, fig. 9,) et la cite dans le Jura brun de
Eûingen (p. 514). D'après lui, Waagen n'ayant pas figuré Amm.
polyschides, il ne faut pas tenir compte de cette dénomination (p. 511).
C'est ce nom néanmoins que je conserve, en attendant que la question
soit tranchée définitivement.
Indépendamment de sa forme si nettement établie tant, par la
présence de grosses côtes, l'absence de tubercules, et le déroulement
bien caractérisé du dernier tour, que par sa forme globuleuse chez
le jeune et tendant à s'aplatir chez l'adulte, cette espèce se fait
remarquer par la constance avec laquelle elle apparaît au niveau de
Y Amm. Sauzei dont elle devient ainsi le satellite habituel dans toutes
les localités où elle est connue : elle y est en effet limitée à cet
horizon qui termine, on le sait, la partie supérieure du Bajocien
inférieur : c'est bien à ce niveau d'ailleurs que j'ai rencontré
Amm. polyschides aux environs de Nancy, en deux points, aux carrières
de Dommartemont et au col de Sainte-Geneviève où les couches
affleurent au col même, à l'entrée du chemin des Hauts-Chevaux.
Les bancs où j'ai recueilli ce fossile sont constitués ainsi que je
1 ai dit par du Calcaire à entroques très dur, pétri d'encrines. Ces
calcaires sont exploités comme matériaux de construction et connus
dans le pays sous le nom de roche rouge, nom qu'ils doivent moins
à leur couleur, qu'aux nombreuses cavités oercuses disséminées dans
la masse, vestiges de nombreux fossiles malheureusement peu
déterminables.
11 est à remarquer que, avec Amm. po/tjschidvs, on trouve celte
'i; Jtiraformation, p. 374
(t; Die Ammoniten des Schwaebischen Jura. — Stuttgart, 133G.
196 B. THCKLÊS. — AKHONITKS rOLYSCHIDKS 17 jaOV.
première forme de Amm. Bumphriai à tours très peu embrassants
que l'on connaît dans le Bajocien inférieur jusque dans la zone à
Amm. Sowerbyi et que M. Douvillé(i), dans son savant travail sur
la zone à Amm. Sowerbyi des environs de Toulon, considère comme
type de l'espèce (2).
Au-dessus se développent les calcaires gris composés d'oolithes
cannabines où l'on rencontre Pecten silenut et tiervillia Zieleni, et à
la partie supérieure desquelles, se trouve, en Lorraine, le banc si net
à Clypeus angusttporus Cott., surmonté par les calcaires madrépo-
riques.
S ione k Amm. Humphrieti t*X Amm. Blagd'.ni.
En résumé, c'est bien au-dessus de la zone à Amm, Sowerbyi et au*
dessous du KoralUnkalk des Allemands que se trouve Amm. poly-
schides, en d'autres termes, à la partie supérieure du Bajocien infé-
rieur.
La constance avec laquelle on rencontre Amm. polyschides dans
les couches a Amm. Sauzei, et l'extension géographique relative-
ment considérable de cette espèce ont été l'objet de plusieurs remar-
ques.
Déjà en 1858, Oppel, reconnaissait qu'à la base de la zone à Amm.
Humphriest se trouvent quelques espèces particulières qui ne se mé-
langent pas à celles des couches supérieures, et sous le nom de
Amm. Brocchi, citait Amm. polyschides à Bayeux, en Allemagne et en
Angleterre.
«887. séance 197
H. Steinmann (4) la mentionne aussi aux environs de Metz (Amm.
Bernouilli, Mer.) entre les bancs à A. Sowerbyi et le Korallenkalk.
Si j'ajoute, enfin, qu'un de nos confrères, M. Bigouret vient de la
rencontrer cette année dans la Charente, à Nanteuil-en-Vallée, et,
toujours dans la même zone, j'aurai, je crois, insisté suffisamment
sur la constance avec laquelle on rencontre Amm. polyschides dans
l'Europe centrale et occidentale, et sur la régularité avec laquelle elle
y apparaît au niveau de Amm. Sauzei.
Séance du 7 Février 1887
Présidence de M. Albert Gaudry
M. Mce Hovelacque secrétaire donne lecture du procès-verbal de
la dernière séance dont la rédaction est adoptée. *
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési-
dent proclame membre de la Société :
M. Fournier, Préposé aux collections géologiques du Musée de
Niort, présenté par M. Douvillé et Vasseur.
Le Président annonce ensuite trois présentations.
Le Président annonce en ces termes la mort de M. Cornet :
Je dois annoncer à la Société géologique une grande perte : notre
éminent confrère de Mons, M. Cornet, vient de mourir. Chacun de
nous connaît les beaux travaux qu'il a publiés avec son fidèle ami
M. Briart. Les liens étroits d'affection qui nous unissent aux géologues
belges nous font prendre une vive part à leur chagrin. D'ailleurs,
M. Cornet était un savant si habile que sa mort doit exciter des regrets
parmi les géologues de tous les pays.
Le Président dépose sur le bureau un numéro de la Bévue scienti-
fique oh il a, en quelques mots, exprimé la reconnaissance que les
géologues français devaient à noire éminent confrère Fontanne pour
ses fondations de prix de Géologie et de Paléontologie.
M. Cotteau offre à la Société la 8e livraison des Echinides éocènes
qui vient de paraître; elle renferme la suite de la description des
espèces du genre Sckizaster. Parmi les types les plus remarquables,
M. Cotteau signale S. Des Moulinsi, placé, dans l'origine, par Desor
dans le genre Periasler^ mais qui, en raison de ses aires ambula-
craires flexueuses et de la disposition de ses pores, appartient eerlai-
1; Steinmann. Geologischer Fiihrer der Umgegend von Metz. —Metz, 1882.
108 l'audé dourgeat. — ostrfa virgula dans lu jura 7 fév.
aement au genre Schizaster; S. obesut indiqué, pour la première fois
en 184C, par Leymerie, et qui se distingue nettement de ses congé-
nères par sa forme épaisse, sensiblement rétrécie en avant, par son
appareil apical presque central, par son sillon antérieur large et pro-
fond à la face supérieure, plus étroit vers l'ambitus; S. pyrenaicus et
buane&etuii, espèces nouvelles fort rares, recueillies l'une et l'autre
par M. Jacquot dans l'Éocène inférieur des Landes ; S. latus, remar-
quable pur sa grande taille, par sa forme circulaire et son sommet
très excentrique en arrière, type curieux connu depuis longtemps,
mais qui n'avait jamais été ni décrit ni figuré ; S. Vttaini, du Calcaire
grossier des environs de Chaumont{Seine-et-Oise), présentant ce sin-
gulier caractère d'avoir l'aire ambulacraire antérieure logée, à sa
partie supérieure, dans une dépression très profonde et aussi nette*
ment circonscrite que ce Mœra,
Le secrétaire donne lecture de la communication suivante de
H. l'abbé Bourgeat :
On sait combien la Société géologique a eu de peine à reconnaître
VOttrea virgula, soil a Noire-Combe, soit aux environs de Viry. Ce
n'est même que grâce à l'œil très exercé de M. Choflàt que nous
avons pu en découvrir des traces dans les marnes qui surmontent le
troisième niveau oolitbique de celte dernière localité. On pouvait
donc présumer que ce fossile devait être extrêmement rare dans
le voisinage immédiat de Saint- Claude. Ce n'est cependant pas ce qui
a lieu. Dans une course que j'ai faite, au commencement de l'automne
dernier, à la nouvelle tranchée du chemin de fer qui entame presque
1887. l'abbG rourxii. — rouDiNGuns de palassou 199
les entrepreneurs n'avaient eu l'idée d'exploiter les longues dalles du
marno-calcaire pour en couvrir les fossés d'écoulement des eaux.
Inutile d'ajouter qu'ils y ont renoncé vu la facile délitabilité de la
roche. Mais, dans tous les cas, les grandes dalles qu'ils ont exlrajtes
sont restées là couvertes et pétries d'une multitude d'Oslrea virgula,
les unes munies de leur test, les autres à l'état de moule. Le nombre
en est aussi grand que dans les marnes les plus riches du Boulon-
nais; et, n'était la couleur de la roche, on se croirait en présence d'une
des assises du fort de la Crèche. Je me réserve de donner plus tard
en détail la coupe que je viens de signaler. Mais je crois qu'en atten-
dant il ne sera pas sans intérêt pour la Société géologique, dont un
grand nombre de membres ont visité le Jura, de savoir que les Oilrea
cirgula s'avancent au voisinage de Saint-Claude, non pas à l'état
sporadique, mais simplement en nombreuses colonies, et que, dès
lors, il n'est pas défendu d'espérer en trouver plus d'un affleurement
entre cette ville et Orbagnoux.
Dans tous les cas, leur abondance à Saint-Claude, dans les condi-
tions que je viens d'indiquer, précise encore davantage la position de
TOolithe virgulienne, tandis que les nouvelles intercalations, consta-
tées des marnes ptérocériennes dans les oolithes coralligènes qui se
rencontrent plus bas, fournissent un argument de plus pour fixer à
ce niveau notre Corallien de Valfln. Il me semble en outre, que, par
le fait que ces marnes se suivent ainsi du Couchant et du Nord vers
Saint-Claude et qu'on les retrouve à quelques kilomètres plus au Sud-
Est dans les affleurements de Désertin et des Boucboux, elles doi-
vent s'avancer en pointe vers ces dernières localités et séparer ainsi le
récif de Viry au Sud-Ouest de celui de Vallin au Nord-Est. L'intervalle
de ce* deux récifs aurait été ainsi comblé par des dépôts mi-oolilhiques
mi-marneux, et l'on comprend comment les couches oolilhiques y
îonl moins puissantes et moins riches en Rayonnes. 11 y avait dune
là une sorte de chenal qui allait s'ouvrir aux Bouchoux où le faciès
pélagique commence à se montrer.
Le secrétaire dépose sur le bureau la note suivante de M. l'abbé.
Puuech.
Réponse aux observations de M. Viguier et de M. de llouville,
à propos des Poudingue s de Palassou,
Par M. l'abbé Pouech.
Le Bulletin de la Société géologique (séance du 21 juin 188(5) (1), con-
tient deux notes concordantes et solidaires, l'une de M. Viguier et
I Huit. Suc. 'fol. d: France, 3* série, t. XIV, p. :>S2 c\ -ni v.
200 L'àBBK PUUKCH, — POUDINGUES DE PAl.ASSOU 7 fév.
l'autre de M. de Rouville, visant toutes deux, une de mes communi-
cations précédentes, et auxquelles je crois devoir répondre. Je le fe-
rai le plus brièvement possible, avec l'agrément de la Société.
RÉPONSE A LA NOTE DE M. VIGUIER
A propos des Poudingues éocènes dits de Palassou, dont j'avais
parlé dans ma note du 18 janvier 1886 (4), M. Viguier* m'attribue, ou
peut être me suggère, l'idée de scinder la grande formation détri-
tique éocène à laquelle appartiennent ces Poudingues si développés
dans l'Aiiège. Or, cette idée, je ne l'ai jamais eue, et je ne la partage
en aucune manière; bien plus je m'inscris contre elle jusqu'à meil-
leur informé.
Les détails nécessairement succincts donnés sur cette formation,
et le fragment de tableau joint à ma note, ont sans doute permis
cette supposition a notre savant et très honoré confrère, et l'ont in-
duit en erreur.
J'avais découvert un gîte de Lophiodon & Saint-Quiatin, aux en-
virons de Mirepoix, au milieu de ces Poudingues, et je voulais faire
connaître le fait. Leymeric, qui avait donné une coupe de la région,
y avait méconnu le double plissement des terrains, aussi bien que la
rupture en boutonnière qu'ils y ont subie, mettant au jour les cou-
ches Dummulitiques, entre Lagarde et Trésiès ; et je voulais rectifier
cette erreur. Enfin, frappé de l'importance, excessive, selon moi, ac-
cordée à l'argument négatif tiré de la non-découverle de tel ou tel
fossile, dans la détermination des terrains en géologie, puisque ma
découverte récente m'en fournissait l'occasion , je voulais protester
1887. l'abbé poubcii. — poumrguks de palassou 201
Il m'attribue, ou me suggère, ai- je dit, la pensée de faire un cer-
tain étage particulier de poudingues en scindant la formation entière
en deux parties distinctes, dont Tune, celle où je signale des Lophio-
don serait tout autre que celleque M. Hébert inscrit dans son tableau
de classification des terrains nummulitiques du midi de la France (4),
et à laquelle elle serait inférieure (2).
M. Viguier se trompe. Telle ne fut jamais ma pensée. Je ne divise
pas en étages géologiques distincts, cette formation où les plans
précis de division manquent; que M. Hébert lui-même déclare peu
divisible (3), et Leymerie, indivisible absolument (4).
Voici en quoi je puis avoir donné lieu à cette singulière idée de
M. Viguier.
M. Hébert, dans son tableau de classification, ayant oublié le Lo-
phiodon de Sibra qu'il avait vu chez moi dès 1862, et ignorant encore
l'existence de ceux de Saint-Quintin (dont la découverte n'avait pas
encore été faite), dans la troisième case en descendant, de la colonne
réservée aux Pyrénées centrales ; en regard de celle où il avait inscrit
les grès à Lophiodon d'Issel, avait écrit le mot manque (5), en laissant
cette case vide.
C'était une méprise, que le savant géologue avait réparée depuis (6),
mais le tableau restait et consacrait une erreur; il fallait le rectifier ;
et comme j'en avais l'occasion, après en avoir prévenu l'auteur, je
l'entrepris, et je le fis en reproduisant la partie dudit tableau affé-
rente à la question, et en inscrivant les grès de Sibra avec les Pou-
dingues de Saint-Quintin dans la case laissée vide; prouvant ainsi,
et que les grès à Lophiodon existaient dans les Pyrénées centrales, et
que même les Poudingues dits de Palassou, si développés dans la
contrée y renfermaient, eux aussi, les mêmes fossiles. Ainsi, je réta-
blissais la vérité des faits, et en même temps je démontrais l'oppor-
tunité de ma thèse contre l'abus de l'argument négatif que j'avais
signalé.
Là se bornaieut mes prétentions. Pour moi alors (comme du reste,
encore aujourd'hui), comme pour M. Viguier lui-même (7), et
M. Meyer(8) qu'il invoque, la formation des Poudingues de Palassou
comprenait tout cet ensemble de dépôts sédimentaires et détritiques,
(1) Bull., 3* série, t. X, p. 391, tableau.
\t) Bull., 3- série, t. XIV, p. 584, tableau.
(3) Bull., Z* série, t. X, p. 391.
(4; Bull., 3m série, t. II, p. 80.
(5) Bull., 3* série, t. X, p. 391, tableau.
(flj Bull., 3* série, t. X, p. 534.
7, Bull., 3* série, t. X, p. 6^7, tableau.
s, Bull.. 3« série, t. XIV, p. 584. tableau.
903
1 POUtCH. — rOLDINCUES I
TAL;
ÎSÛU
1 fév.
qui s'étendent en largeur des Pyrénées à la montagne Noire,, et en
hauteur des dernières couches nummulitiques aux Mollasses mio-
cènes exclusiveiuent.
Jamais je n'avais appliquée, cette formation, complexe mais une dans
son ensemble, d'autre mode de division que le plus large et le moins
défini de tous, à savoir : en partie supérieure, inférieure et moyenne;
observant seulement que les poudingucs dominent dans la partie
supérieure, et les grès dans la partie inférieure, et que les calcaires
lacustres toujours isolés, se rencontraient en général, dans la partie
moyenne, malgré des exceptions nombreuses, et malgré qu'il y ait
aussi des poudingues et des grès à toute hauteur, et partout.
Mais M. Viguier va plus loin : dans le tableau dont il accompagne
sa note il fait (t) dans les Poudingues dits de Palassou une division
en deux étages, supérieur et inférieur, dont il attribue le premier &
M. Hébert et le second à moi-même. Or, ce partage, je ne puis l'ac-
cepter pas plus que la part qu'il m'y fait. Je ne divise pas... Il va plus
loin encore : préoccupé de sa théorie de la localisation des faunes, il
forme un étage inférieur aux deux autres, composé de marnes, grès
et poudingues a Lo/iAiodûn (2), qu'il place sur le niveau d'issel et de
Limons pour y comprendre le gîte de Saint-Quintiu sans doute,
étendant ainsi ce niveau d'issel jusque-là si exactement limité par
les géologues qui en ont parlé, jusqu'à celui de Saint-Quintin, et de
Limoux ; ne remarquant peut-être pas, qu'en procédant ainsi, il s'en-
gage implicitement, à déplacer sans cesse et indéfiniment, la limite
supérieure de ce prétendu niveau à Lop/iioilon, à mesure qu'on en dé-
couvrira de plus en plus haut, jusqu'à ce que toute la formation y
gWJBW, Qniffi il QUi» mtll MCtwnJOD i!h domaine lit .-s I.up/iioi/on, ne
1887. l'abbé routtcu. — rouniKUUKS de palassou 203
H. Meyer invoqué par M. Viguier, ne dit-il pas d'ailleurs (1) que
le genre Palœotherium n'est pas plus caractéristique de l'étage ligu-
rien que le Renne n'est caraclérislique de l'époque actuelle? Ibid.
Ce prétendu étage inférieur, à Lophiodon est donc malvenu
comme tel. Néanmoins comme matériellement il m'appartient, en
tint qu'il a été pris dans mon tableau, je le revendique; mais uni-
quement pour le réunir aux deux autres, imaginés par M. Viguier,
et refaire ainsi, cette grande formation détritique éocène, caracté-
risée chez nous par les Poudingues de Palassou, une dans son en-
temble, entière, indivise.
Ainsi donc, quant à moi, tout en maintenant l'unité de cette for-
mation, je ne sacrifie ni ma découverte de Saint- Quintin, ni les
conclusions que j'en tire, à savoir :
4* Que les couches à Lophiodon ne manquent pas chez nous, et
qu'elles doivent être restituées aux Pyrénées centrales.
3° Que l'argument négatif de l'absence prétendue de tel ou tel
fossile, montre ici en particulier, son peu de valeur.
3' Qu'en général les classiûcations des terrains fondées sur l'ab-
sence présumée des fossiles, n'ont qu'une valeur provisoire et par-
tant secondaire ; puisque le hasard des nouvelles découvertes peu-
vent les ébranler à tout moment.
Maintenant, si par mon fragment de tableau, et ce que je dis dans
ma note j'ai donné lieu à cette apparence de contradiction entre
moi et M. Hébert dont se préoccupe M. Viguier, c'était bien loin de
mes prévisions et je le regrette. Qui peut se flatter d'être toujours
assez clair pour être parfaitement compris? Toutefois ces inter-
minables discussions auxquelles ont donné lieu nos terrains ter-
ti.iires du midi, ces difficultés, ces incertitudes, ces obscurités; cet
imbroglio dont les tableaux en général et celui de M. Viguier lui-
Même offrent le spectacle ; tout cela ne tient-il pas probablement à
la trop grande préoccupation que l'on a de rapporter avec la der-
rière précision, et couche à couche comme l'observe très judicieu-
sement Leymerie « notre grand dépôt lacustre aux subdivisions que
les géologues parisiens reconnaissent dans leur bassin si éloigné et
si différent du nôtre (2)? » Leymerie l'a pensé : je le pense comme
lui. Comme à lui cette prétention à la précision doit paraître à cha-
cun, faite pour induire en erreur, et d'ailleurs aussi exagérée que
peu justifiée.
C'est pourquoi M. Viguier se montre bien mieux inspiré lorsque,
1; ltu/i.. 3* série, t. XIV, |». OU, M. Mryer d'api ùs M. di- i<«»u\illo.
'?. UuU. 3* série t. II p. M.
204
LABBÉ POL'BCll. — IMIUDIltlîUKS 1
pour dissiper celte ombre de divergence qu'il croit apercevoir outre
l'opinion de M. Hébert et la mienne, il propose de poursuivre dm»
l'Aude la formation que nous avons étudiée tous les deux dans
l'Ariège ; et lorsque, surtout, mettant son heureuse idée en pratique;
partant du Santel, (Ariège) au Sud, et sur le méridien Mîrepoix, par
Chalabro et Limoux, il la poursuit effectivement jusqu'à, la hauteur
de Carcassonne et plus loin vers le Nord. C'est alors qu'il a pris en
main le vrai fil d'Ariadne seul capable de nous guider dans ce dé- '
dale : la continuité latérale des couches, le critérium véritable, le
seul père m ptoire quand on peut l'invoquer.
Ainsi dit M. Viguier : « Si du Santel on suit ces couches vers l'Est
» dans le département de l'Aude, on voit toujours les couches du
» Nummulitique supérieur, supportant des poudingues à éléments
» de dimensions 1res variables, généralement calcaires, rarement
» granitiques ou schisteux, dans lesquels sont intercalées des len-
» tilles plus ou moins étendues de grès ou de marnes gréseuses. »
Puis : h En suivant ces grès et poudingues vers le Nord, on les voit
» arriver avec des modifications insensibles, à la hauteur de Carcas-
» sonne a au (Carcassien de Leymerie) (4).
Donc, d'après M. Viguier, lui-même le Poudingue de Palassou du
Midi, en s'étendaot au Nord vers le coté opposé du bassin, passe
au grès de Carcassonne. Donc, grès au Nord et poudingues au Sud
sont sur le même niveau, sur le même horizon ; c'est la même for-
mation à deux faciès différents, ou si on aime mieux, ce sont deux
formations parallèles, et synchroniques, liées entre elles, et passant
l'une à l'autre par modification graduelle insensible, ayant même
origine, et dues & une môme cause, variant ses effets, selon les
1887. l'abbé POORcn. — poudingues de palassou 205
la mollasse de Castelnaudary, et les Poudingues de Palassou sur le
tout. Ce qu'il faut retenir seulement, c'est que, tandis que se formaient
an Sud au pied des Pyrénées, des nappes de galets d'où sont venus
les poudingues ; au Nord se sont formés des bancs de sable et de
vase d'où sont venus les mollasses et les grès. Alors aussi, selon
l'opportunité des circonstances et des lieux, se sont formés, çà et là,
an milieu des dépôts détritiques, ces amas isolés de marnes et de
calcaires lacustres qu'on y trouve disséminés (*).
sence de ces cases, où M. Hébert avait inscrit ces mollasses et ces calcaires comme
des étages géologiques, là où je pouvais, et où je puis encore inscrire les pou-
dingues, j'ai mis des points de doute. C'est en effet une question posée aux géo-
logues, que celle de savoir, s'il faut considérer, ces calcaires et ces mollasses
comme des étages réels; et ultérieurement s'il faut continuer à prendre le grès
de Carcassonne pour type de la formation éocène lacustre; enfin s'il faut, oui ou
non, conserver à cette formation supranummulitique la dénomination de Carcas-
sienne que Leymerie a prétendu lui imposer.
(*} Voici la théorie que je proposerais pour expliquer la formation de ces cal-
caires.
l* Un vaste amas de matériaux détritiques s'est formé au sein du golfe ou grand
lac sous-pyrénéen ; et sous l'action des vagues et des flots, ces matériaux agités
dispersés, entassés au contraire en certains endroits, y ont formé des hauts-fonds
à fleur d'eau, émergés pendant les périodes de calme, recouverts seulement pen-
dant les périodes d'agitation, surtout pendant les grandes tempêtes.
î* Des lagunes plus ou moins profondes se sont formées sur ces hauts-fonds,
dans le bassin desquelles les#vagues, tant soit peu enlevées ont amené les eaux
do lac chargées de calcaire en dissolution et de limon calcaire.
Cela posé, il s'est opéré dans ces bassins un travail incessant et alternatif d'eau
amenée et d'eau évaporée tendant à la condensation de la matière calcaire, puis à
sa précipitation sous forme sédimenteuse d'abord, puis sous forme solide.
C'est ce qui a dû s'opérer pendant les périodes plus ou moins longues de calme,
et des couches toujours peu épaisses, du reste, ont pu se former ainsi, telles qu'on
les observe.
Alors aussi, des mollusques terrestres et d'eau douce, ont pu s'établir sur ces
hauts-fonds et dans ces bassins, et laisser leurs coquilles dans les sédiments cal-
caires qui s'y formaient. Alors encore, les Tortues, les Crocodiles ont aussi pu fré-
quenter ces Ilots et les bassins qu'ils renfermaient, ainsi que les Palœotherium et
les Lophiodnn, animaux aquatiques et nageurs, à qui l'analogie de conformation
semble assigner des instincts et des habitudes semblables. C'est ce qui a dû se
passer durant les périodes de calme, ai -je dit. Dans les périodes d'agitation, au
contraire, des sables, des galets, ont dû y être jetés, surtout pendant les grandes
tempêtes, de sorte que ces tlots, déjà rabaissés par le tassement de leurs maté-
riaux, ont été enterrés sur place, tandis que d'autres se formaient, là-même, ou
en d'autres lieux. C'est ainsi que sont probablement formés ces amas de calcaire
lacustre toujours isolés. Maintenant, comment ont été portées là, les premières
coquilles qu'on y trouve? Pour les coquilles d'eau douce ou leurs germes, ce sont
les oiseaux aquatiques qui s'en sont chargés; pour les coquilles terrestres, ce sont
les torrents d'abord, puis les flots. Enfin, d'où vient la matière calcaire? De la
306 L'ABBÉ PÛUECU. — FOUDINGL'KS de pai.assou ^ fév.
Dans cette vaste région qui s'étend du pied des Pyrénées, jusqu'à
la montagne Noire, en effet, H. Viguier doit l'avoir remarqué comme
moi, la formation dans son ensemble est seule continue ; aucune
couche particulière ne l'est; ni les calcaires, ni les mollasses, ni les
grès, ni les pondingues non plus. Aucune d'elles ne forme an hori-
zon géologique proprement dit; toutes en se prolongeant changent
de faciès, de forme ou de nature et s'effacent pour reparaître sur
d'autres niveaux. On ne peut surtout invoquer le soi-disant horizon,
ni de Castelnaudary, ni du Mas-Saintes-Puelles ; j'ajouterai ni celui de
Sabarat qu'on essaie d'invoquer. Tout est changeant dans cette for-
mation; tout y est discontinu, sauf la formation elle-même, dont la
récurrence des mornes éléments en des lieux et des niveaux diffé-
rents, font un des principaux caractères.
Une autre observation a faire, non moins importante, et qui n'aura
pas échappé à M. Viguier, c'est que, dans les poudingues, surtout là,
où la chose est facile à constater, les éléments de la formation sont
exclusivement pyrénéens; ce qui sur le méridien de Mirepoix,
d'après Leymerie(l), se continue depuis le pied des Pyrénées jusqu'à
Fendeille au bord de la vallée du canal, et non loin de la montagne
Noire.
trituration des galets d'abord, et la quantité produite par ce moyen n'a pas dû
Être minime. Des sources coulant des Pyrénéen ensuite. Enfin, et surtout, des
calcaires délayables si abondants dans ces mêmes montagnes depuis les couches
éocènes jusqu'aux marnes garumoiennes et aux marnes irisées. C'est probable-
ment là la source principale des limons et des vases a rgilo- calcaires qui ont
formé ces couches de marnes qui accompagnent loujonrs les calcaires lacustres,
et toujours aussi assez vivement colorées.
1 i..'i.n- ilUii-iliiuion lians I-
1887. LABBÉ POUECH. — POUDINGUES DE PALASSOU 207
Nous avons donc dan) la môme formation : les poudingues y sous
forme de bourrelet littoral au S., le long des Pyrénées; les grès et les
mollasses au N. ; et entre deux, ménageant la transition, des poudin-
gues à menus galet* pyrénéens ({), avec des mollasses et des grès dont les
éléments sans aucun doute, aussi, sont d'origine pyrénéenne.
L'origine delà formation, on ne peut échapper à cette conclusion,
est donc dans les Pyrénées : voilà des faits incontestables acquis,
des effets évidents et parlants; disant : 1° que des masses de débris
rocheux arrachés à ces montagnes ont été apportés dans la mer,
dans le golfe ou grand lac qui en baignait le pied; 2° que là, repris
parles flots; agités, roulés, trilurés, broyés, réduits en sable, en
limons, en galets, selon leur volume et leur poids, étendus plus ou
moins loin vers le large, et jusqu'à la rive opposée, la
Montagne Noire alors; ils ont formé, dans ce bassin, des nappes
superposées de galets, <f où sont provenus les poudingues au S., et
au N., c'est-à-dire plus loin du foyer d'action principal, des bancs de
sable et de boue, d'où sont provenus les grès et les mollasées.
C'est là, je crois, la conclusion évidente des faits constatés. Elle
nous permet aussi, et du même coup, d'en deviner la cause. La voici
selon moi.
Pendant que la mer nummulitique baignait de toute part le massif
pyrénéen, réduit peut-être encore alors, à la condition d'une région
insulaire, ce massif, à peine ébauché, a commencé à s'exhausser, et
a continué ainsi à s'exonder durant une période de temps dont la
longueur ne peut être précisée. Une série de mouvements séismiqucs
s'y est déclarée constante et uniforme?... discontinue, variable et
intermittente plutôt : mais à secousses nombreuses et violentes;
soulevant, ployant, rompant, faillant, et redressant les roches sédi-
mentaires déjà consolidées en amoncelant les débris, que des tor-
rents au cours déclive et abrégé ont dû charrier dans le bassin
adjacent. Puis, ces débris-là livrés aux vagues et aux flots, surtout
pendant les tempêtes, y ont formé les dépôts que nous y voyons con-
solidés aujourd'hui. Et ces deux actions concourantes ont duré jus-
qu'à ce qu'enfin une secousse finale, subite, violente et plus
puissante que les autres, soulevant et émergeant les poudingues eux-
mêmes, portant les couches à nunimulites aux plus hautes cimes des
Pyrénées (2), donnant à ces montagnes le relief et les formes qu'elles
(i) Les blocs qui de ces contrées sont portés à Pamiers, présentent en général
uu grès poudingi forme pétri de petits galets calcaires d'origine pyrénéenne.
fi) Au sommet du Mont-Perdu (3351 mètres), Leymerie.
208 l'abbé foukcii. — poudinoues de palassou 7 lév.
conservent encore, — soit venue mettre iin à la période éocène et
inaugurer l'époque miocène qoi l'a suivie immédiatement (I).
Si tels sont, par conséquent, l'origine, la cause, le mode de pro-
duction de la formation dont il s'agit, on peut comprendre la diffi-
culté qu'on rencontre quand on veut la paralléliser couche à coucbe
avec celles du bassin de Paris ou de tout autre bassin différent, puis-
que pour cette partie supérieure et détritique de nos terrains éocènes,
nous avons une production, peut-on dire, à jet continu et sans inter-
ruption, pas même pendant celles qu'a pu subir le soulèvement pro-
gressif pyrénéen, qui en serait la cause principale et première.
RÉPONSE A LA HOTE DE M. DE BUUV1LLE
M. de Houville adoptant et confirmant les observations de M. Vï-
guier, comme il le dit dans sa note, je lui ai déjà répondu, du moins
en partie, et il ne me reste, maintenant, qu'a répondre, une aune,
aux observations personnelles de l'éminent Professeur.
M. de Rouville dit :
1* Qu'il considère la Mollasse de Carcassonue comme un tout com-
plexe dont le grès d'Issel ne forme qu'une partie...
— Je n'ai rien à dire là-dessus.
2° Que le Poudingue de Palassou n'est qu'une formation littorale
qui a débuté à la no, de la période nummulitique et s'est continuée
dans les Pyrénées et dans tout le Languedoc à travers tout l'Éocène
(supérieur?) et même jusque dans le Tongrien.
— Pour les Pyrénées, c'est exact, sauf la liaison de cette formation
littorale avec le reste de la formation suprannmmulitique. Grès de
Carcassonne, Mollasse, de manière à constituer avec ces autres élé-
1887. l'abbé pouech. — poudingues de palassou 209
— D'abord, ici, l'emploi du mot horizon (qui est mou fait) est impro-
pre si, par là, on entend horizon géologique dans l'acception ordinaire
du mot, supposant des niveaux fixes. Ces poudingues forment bien
des assises et des bancs étendus; mais des horizons géologiques
jamais. Ces bancs dont on peut suivre la tranche sur plusieurs kilo-
mètres, finissent toujours par s'oblitérer et disparaître, tandis que
d'autres, situés au-dessus ou au-dessous, mais d'abord rudimentaires,
paraissent et se prolongent pour disparaître à leur tour. De là les
variations dans le nombre, la puissance, l'espacement, la situation
respective de ces bancs dans l'ensemble, fait caractéristique, visible
dans les coupes que l'on peut faire de distance en distance à travers
le système entier (1).
—A Sabarat on a représenté sur la coupe cinq bancs principaux, ou
cinq assises de poudingues se faisant remarquer par autant de bour-
relets saillants sur le profil : mais ce ne sont pas là, tant s'en faut,
les seuls bancs de poudingue que la formation y renferme : il y en a
bien d'autres, qu'on a négligé de représenter comme moins impor-
tants. 11 y en a dans les intervalles des cinq principaux. Il y en a dans
les grès, il y en a dans les argiles, les marnes et les calcaires, par-
tout.
Tout cela montre sans doute des récurrences de formations allu-
viales (ici fluvio-lacustres), c'est évident... mais interrompant des ères
de calme durant lesquelles les Lophiodon, les Palœotherium, les An-
thracotherium ont successivement apparu à la surface du globe; ce
peut être là l'opinion de M. de Rouville : je ne la partage pas. Pour
moi jusqu'à bonne preuve du contraire, j'admets que, Lopliiodon
Palœo therium, ont coexisté en môme temps à la surface du globe.
Sans doute ils peuvent bien ne pas avoir habité en môme temps les
morues régions, les mômes lieux. Venus par migration, ils peuvent
y être arrivés les uns après les autres, les uns sans les autres. C'est
là tout ce que j'accorde. Mais, de ce qu'on n'aurait encore trouvé
que des Lophiodon dans les couches inférieures, et des Anikracothe-
rium dans les supérieures, conclure que la production de ces divers
genres d'animaux a été successive, c'est abuser de l'argument négatif
contre lequel je m'élève. C'est tout à fait gratuit.
eo allant de la plus récente à la plus ancienne, n" 5, située au milieu des grès à
à numniulites. J'observe de plus qu'au lieu de au-dessous de P5 dans la note de
M. de Rouville, il faut dire : au-dessus, Car le représentant des grès d'Issel se
trouve là entre P, et Pi qui vient au-dessus.
(1/ Bull. *™« série, t. XXVII p. 2G7 etc,. Voir là une série de douze coupes trans-
versales de ce système de poudingues entre Daumazan (Ariège) et Chalabre (Aude),
montrant ces variations.
XV. 14
210 L'ABBÉ POUKCn. — rOUDIHGUBS DR PÀLASSOC 7 fév.
Ici, en particulier, M. de Ilouville veut des hophiadon au-dessus (4)
de PB, c'est-à-dire au-dessus de l'assise de poudingues la plus infé-
rieure dans la coupe, ou diagramme qu'il m'emprunte, c'est-à-dire
dans les grès d'issel et de Carcassonce, ou du moins dans les couches
gréseuses qui les représentent chez nous. Soit, malgré qu'il n'y en ait
pas encore été rencontré: mais pourquoi pas aussi des Palxothe-
rium ?... n'en a-t-on pas trouvé à Issel? au contraire il veut ces der-
niers entre A et 3, 3 et 2, 2 et 1, et des Antkracotherium en 1 seule-
ment. Or encore on n'a découvert nulle part ni les uns ni les autres,
n'est-ce pas singulièrement préjuger l'avenir (2)7
Au reste en parlant d'ères successives de Lophiodon, iePalxotke-
rium, et à'Antkraeotkerivm, M. de Kouville ne s'exagère-t-il pas le temps
qu'il a fallu pour former les dépôts dont nous parlons? Qu'on prenne
l'épaisseur totale qu'ils présentent sur la coupe par Sabarat, la plus
grande qu'on observe dans l'Ariôge (3), 2 kilomètres. A un mètre par
an, ce qui ne paraît pas exagéré pour un bassin limité recevant
toujours sans jamais rendre, on trouvera qu'il a suffi de 2,000 ans.
Or dans les deux ou trois derniers millénaires de l'époque ac-
tuelle, il a bien pu disparaître quelques espèces animales, tandis
qu'aucune espèce nouvelle n'est apparue. La création ne s'enrichit
pas, elle s'appauvrit. L'expérience ne dit pas autre chose.
A propos des cinq assises de poudingue figurées dans mon dia-
gramme, H. de Rouville dit encore :
5° Quelle assise particulière méritera spécialement ce nom de
Poudingue de Palassou?
— Selon moi, spécialement, aucune. Mais en commun, et au
4887. l'abbé pouech. — poudiwgubs de palassou 211
même titre, toutes à la fois. Elles appartiennent toutes k la forma-
tion détritique générale supranummulitique qui nous occupe, et
dont elles constituent dans la région pyrénéenne, l'élément carac-
téristique et principal.
En conséquence, M. de Rouville ajoute :
6° Serait-il donc d'une bonne nomenclature d'élever un poudingue
sans caractère petrologique spécial au rang d'horizon géologique?
— La formation dans son ensemble, comme il a été dit, constitue
seule un horizon géologique défini. Quant à telle ou telle assise par-
ticulière soit de poudingue, soit de calcaire lacustre, de grès, de
mollasse, etc., nulle ne mérite d'être élevé au rang d'horizon géolo-
gique général.
Toutefois si ces poudingues ne méritent pas d'être élevés au rang
d'horizon géologique proprement dit, ce n'est point faute de carac-
tère petrologique spécial comme se plaît à le supposer M. de Rou-
ville ; au contraire. Disposés en bancs réguliers, ce sont des roches
solides, composées de galets bien arrondis, serrés entre eux et liés
par un ciment de grès parfois terreux pénétré de carbonate calcaire.
Ces galets, eux aussi, sont de nature calcaire presque exclusivement,
provenant des formations, milliolitique, crétacée et jurassique pour
la plupart, fortement impressionnées et rayées, caractères qui de
l'aveu de tous les géologues qui en ont parlé, les distinguent de tous
les autre poudingues des Pyrénées (1).
Sans doute néanmoins, et j'en conviens sans difficulté, il ne se-
rait pas d'une honne nomenclature d'élever ces poudingues au rang
d'horizon géologique; mais pour d'autres raisons, celles que j'ai
déjà tant de fois données et qui militent également contre le grès de
^arcassonne sous quelque faciès qu'il puisse se présenter.
""" Ne serait-ce pas méconnaître l'économie de nos formations
régionales ?
— Oui sans doute, mais autant et pas plus qu'en y élevant les
grès de Carcassonne, car dans la formation s'il n'y a pas que des pou-
dingues, il n'y a pas non plus que des grès.
S Cette économie, Leymerie semble tout au moins l'avoir bien
siisie dans son appellation de Garcassien (2).
' . Leymerie, Description f/èohgiow lies Pi/rrntes do ht Haute-Garonne, p. 527,
:■;»>. — M. Stnurt-Mciileath, Bull., 2' iérie, t. XXV, p. 703. — M. Yiguier, BitlL,
à* < rie, t. XIV, p. 583, etc.
!i, Leymerie avait ce faillie, d'inventer de nouveaux terrains en géolo-
£:-e. des dénominations nouvelles. Il sentait sesterces et prisait sa très réelle
valeur. Il tenait à créer. C'est lui qui le premier a accolé ce nom de Palassou à
a«;s poudingues pyrénéens éocènes, parce que, disait-il: « Palassou avait su les
discerner et les avait bien décrits. Il en fit d'abord le chapeau de son Épicrétacé,
312 l'abbé POUECH. — POUDINGUES DE PALASSOU 7 fév.
— Selon moi, c'est tout le contraire... S'il est permis de dénommer
un tout, un ensemble d'après l'une de ses parties, l'un de ses élé-
ments ; la raison dit que ce doit être d'après. le plus visible, le plus
saillant, celui qui attire le plus l'attention qui frappe le plus le re-
gard, en un mot le plus remarquable : or, ici ce sont les poudingue s
qui sont l'élément le plus remarquable et non pas les grès. Aussi
mieux vaudrait, à tant faire, donner le nom de Mirapicien au système,
que celui de Garcassien ; car alors que le poudingue fait à peu près
défaut dans le bassin de Carcassonne, tous les éléments réunis, grès
calcaires, marnes, argiles, poudingues, sont nettement et distincte-
ment représentés dans le bassin de Mirepoix. En tout cas ce nom de
Garcassien, bien moins fait pour guider l'observateur que .pour l'éga-
rer, surtout dans la région pyrénéenne, ou les grès sont relative-
ment beaucoup moins apparents, et où les poudingues diminuent,
ne peut être accepté en aucune façon. D'ailleurs, ce nom de Carca-
sien, ne peut être après tout qu'une de ces dénominations factices
et provisoires, qui, à son détriment, encombrent le domaine de la
science, et dont il importe de diminuer le nombro plutôt que de les
multiplier.
Sans doute, ce terme : Poudingue de Palassou, est aussi baroque
que peu scientifique: je l'ai toujours prononcé et écrit avec répu-
gnance : cependant, le trouvant en usage, je l'ai employé. Les
bonnes dénominations sont celles qui sont prises de la nature même
des choses ; mais ce sont celles que l'on trouve les dernières ordi-
nairement.
C'est pourquoi, et ici je conclus : pour la région pyrénéenne au
moins et en attendant mieux; puisqu'il a pour lui le temps et
4887. l'abbé poubch. — poudingues de palassou 213
Enfin, M. de Rou ville dit en terminant sa note :
9° Je proposerais donc d'effacer radicalement de nos cadres géolo-
giques l'horizon « Poudingues de Palassou » sur la signification his-
torique duquel nous sommes sans « documents et qui ne me semble
correspondre à aucune entité géognostique, etc. »
— Effacer l'horizon géologique « Poudingue de Palassou », mais
c'est fait. Cet horizon n'a jamais existé. A cet égard, il n'y a qu'à cor-
riger les écrits qui en parlent dans ce sens ; voilà tout.
Mais pour l'horizon orographique, c'est tout autre chose. Celui-ci,
il existe, il s'impose. A lui seul il est le signe caractéristique de la
formation dans les Pyrénées. Quiconque l'observe dans nos régions
ne voit précisément que cela. Cette longue ligne festonnée de col-
lines formant le premier rideau pyrénéen sur une étendue en lon-
gueur de plus de 100 kilomètres, des rives de l'Aude à celles de la
Garonne ; celte chaîne de collines elliptiques alignées bout à bout ;
sur le dos desquelles les divers bancs rocheux superposés, se recou-
vrent en retrait, comme d'énormes écailles ; sur le front desquelles
les diverses assises se dessinent en zones ondulées comme d'im-
menses rubans ; tout cela frappe, tout cela s'impose ; tout cela
donne à la formation éocène supranummulitique dans les Pyrénées,
son cachet propre et fait de ces Poudingues dits de Palassou, une
véritable entité géognostique, autrement remarquable que la mol-
lasse de Carcassonne, et bien autrement digne qu'elle de donner son
nom à une formation.
» M. Leymerie. Palassou les a décrits admirablement, en les distinguant parfaite-
» ment de tous les autres poudingues et alluvions pliocènes et récents qui Jes
' oeonjpagnent. »
l'abbé pouf.cu. — Wmtsgets dk palassoo 7 léï.
*
I
«■g
!
£
■ï
o t * I
S i 1= il fâiî
i ; «s lï iïfï
s ; Il is Jî3|
£ - t- z£ gs='ëz
? ï il ïsïll 3
S ^ > s - Z I » ■ p °
| ~ 4 1 "3S2JC.E.
1 i 14 si:!!;?
-5 i 1 ? i f fi »" g 3
| g II fî^ilf
4887. A. DE LAPP4HENT. — MOUVEMENTS DE L'ÉCORCB TERRESTRE 21$
M. de Lapparent fait la conférence suivante :
Conférence sur le sens des mouvements de l'ôcorce
terrestre,
Par M. A. de Lapparent.
Parmi les ouvrages qui, dans ces derniers temps, ont exercé le
plus d'influence sur la direction des études géologiques, il en est un
qui, par l'ampleur des vues, mérite incontestablement une place à
part; c'est le livre de M. le professeur Edouard Suess, de Vienne,
sut Y Origine des Alpes (1). L'auteur y a posé, en 1875, le principe
d'une doctrine orogénique nouvelle, qu'il devait développer et préci-
ser lui-môme dix ans plus tard. Ce développement fait actuellement
l'objet de la remarquable série d'études, encore inachevée, à laquelle
H. Suess a donné pour titre « Antlitz der Erde », c'est-à-dire « La
Face de la terre » et où des idées d'une puissante originalité s'allient
i une érudition extraordinaire, embrassant la surface entière de
notre planète.
Les théories de l'auteur de V Antlitz ont excité, dès leur appari-
tion, une sensation justifiée. Autour de M. Suess s'est ainsi groupée,
surtout en Allemagne, une école dont les tendances, à l'égard du
mode de formation du relief terrestre, s'écartent sensiblement de
celles qui avaient jusqu'ici prévalu. Il restait à formuler, en un véri-
table corps de doctrines, les vues que le. maître avait plutôt jetées,
au cours de ses écrits, à mesure qu'elles se présentaient à lui. Cette
tâche vient d'ôtre remplie par M. Neumayr, doublement qualifié
pour une telle mission, d'abord comme gendre et collègue, à l'Uni-
Tersité de Vienne, de M. Suess; ensuite à cause de la part notable
que, par ses travaux personnels, il a prise au développement de la
nouvelle conception. Dans un savant volume de Géologie générale,
formant la première partie d'une Histoire de la terre en cours de
publication (2), M. Neumayr vient de condenser les idées de l'école
de M. Suess, telles du moins qu'il les accepte pour son compte,
sous la forme d'un exposé dogmatique succinct, mais très net, que
l'on peut résumer comme il suit :
Les grands accidents du relief terrestre sont dus à deux catégories
de phénomènes : en premier lieu, des actions horizontales de refoule-
ment, qui donnent naissance à des zones de plis unilatéraux, c'est-à-
dire où les deux versants de chaque pli tendent, en général, à pen-
(lj Entstehung der Alpen, Vienne, 1875.
(2) Erdgeschichte, I, Leipzig, 1886.
216 A. DE LAFFARENT. — MOUVEMENTS DB l'écORCR TERRESTRE 7 fév-
cher du même c6lé, accusant le sens dans lequel agissait la
compression ; en second Heu, des chutes verticales, lors desquelles de
grands compartiments del'écorce, limités par des cassures, descen-
dent en masse, sous le seul effort de la pesanteur.
Le Jura, les Alpes avec leurs prolongements dans l'Europe orien-
tale et méridionale, appartiendraient au premier type. La plaine du
Pô, le bassin de la Hongrie, la mer Egée, les dépressions de l'Asie,
les mers, limitées par des chaînes d'îles, qui bordent & l'Est le conti-
nent asiatique, seraient des exemples du second. A ce dernier de-
vraient encore être rattachés, comme annexes, les effondrements
linéaires, tels que ceux qui ont donné naissance à la vallée du Rhin,
entre les Vosges et la Foret-Noire, à la Mer Rouge, à la vallée du
Jourdain avec la Mer Morte, etc.
Quanta la part respective des deux modes orogéniques, MM. Suess
et Neumayr inclinent visiblement à accorder au second une pré-
pondérance marquée. Cette tendance est absolue chez M. Suess, au
point qu'on chercherait vainement, dans YAntliiz, autre chose que
des allusions discrètes et presque dubitatives à la possibilité de
mouvements ascendants. L'idée se résume dans cette déclaration,
extraite des comptes rendus de l'Institut géologique d'Autriche (\ ) :
« Il n'y a, dans l'écorce, aucune espèce de mouvements de bas en
haut, à l'exception de ceux qui peuvent se produire indirectement
lors de la formation des plis, b En dehors des régions plissées, l'au-
teur nie toute élévation en masse.
M. Neumayr ne met pas en doute l'existence de mouvements as-
cendants, à litre de phénomène accessoire (Begleiterscfteinung) de la for-
mation des montagnes et il consent à attribuer à ces mouvements la
1887. A. DK LAPPARBNT. — MOUVEMENTS DE l'ÉCORCB TERRESTRE 217
tout le monde aujourd'hui serait d'accord. Nous savons, parles tra-
vaux de notre confrère M. Marcel Bertrand, quel rôle jouent les
effondrements dans le Jura et nous sommes tout préparés à leur voir
prendre dans les Alpes une place encore plus considérable, à titre de
phénomènes accessoires du plissement.
11 ne s'agit pas davantage d'opposer, à la doctrine des soulève-
ments absolus, produits par des forces qui agiraient directement de
bas en haut, une protestation devenue sans objet. Car les partisans
des impulsions verticales sont, de nos jours, plus que clairsemés et,
en dehors de quelques rares attardés, personne n'oserait encore
attribuer à de telles actions une part sérieuse dans la formation des
montagnes.
Ce qui est mis en cause, il n'y a pas à se le dissimuler, c'est l'idée
même des soulèvements relatifs, occasionnés par la déformation
d'une écorce, qu'un mouvement général centripète oblige à réduire
son ampleur. Si cette notion n'est pas frappée d'une exclusion abso-
lue, on cherche du moins à en restreindre le plus possible la portée.
La chute de grands compartiments plats, dont les bords glisseraient
le long de fractures, tel est l'agent principal auquel on se plaît à
attribuer, pour ainsi dire, le monopole de la formation du relief ter-
restre.
Cette conception est-elle fondée et les faits sur lesquels on prétend
l'appuyer ont-ils été bien interprétés? Je ne le crois pas et c'est cette
démonstration que j'entreprends aujourd'hui. Ce n'est pas, du reste,
la première fois que j'en ai l'occasion. Déjà, dans la seconde édition
de mon Traité de géologie, une page a été consacrée à cette discus-
sion (4). Mais ce résumé, sans doute trop succinct, paraissant avoir
passé complètement inaperçu de M. Neumayr, je crois opportun d'y
revenir avec tous les développements nécessaires. J'ajoute que je n'ai
plus la crainte d'être seul dans cette campagne. Dans un intéressant
livre sur le Liban (2), un géologue autrichien, M. Diener, vient de se
prononcer explicitement en faveur d'une opinion que j'avais émise,
à propos de la Mer Morte, sur la signification des effondrements
linéaires. De plus, il y a peu de jours, alors que le plan de cette con-
férence était complètement arrêté, je recevais communication de
quelques pages d'un autre savant viennois, M. Bittner (3), desquelles
il résulte que M. Diener n'est pas seul de mon avis et qu'une sérieuse
(l) Voir page U42.
(2; Libanon, Vienne, 188G.
• 3, Yerhandl. (1er K. K. geol. Rcivhsanstalt, n° 15 (1886).
318 A. DE LAPFARBNT. — MOUVKHEXTS SUR L'ÙJOBCE TERRESTRE 7 fév.
réaction commence à se Taire, même en Autriche, contre les idées de
H. Suess.
Enfin, M. de Richthofen, l'émineni voyageur et géologue, a publié
en 1886 un livre important (1), où les mouvements de l'écorce ter-
restre sont envisagés comme ils l'ont toujours été par l'école & la-
quelle je me fais honneur d'appartenir. Le moment me semble donc
bien choisi pour mettre, sous Les yeux des juges compétents, toutes
les pièces du procès.
En étudiant la répartition des formations géologiques, ainsi que
la mesure dans laquelle chaque district paraît avoir obéi à l'action
des puissances orogéniques, M. Suess a été particulièrement impres-
sionné par la stabilité de certaines régions, où affleurent surtout les
gneiss et les schistes cristallins.
Ce n'est pas que l'importance de ces massifs ait jamais échappé
aux géologues, qui ont appris de longue date & les considérer comme
les noyaux primitifs, autour desquels les sédiments se sont accumu-
lés dans des bassins maritimes, destinés à s'assécher plus tard en
s'incorporant aux masses continentales. Mais, pour le savant auteur
de l'Antiitz, la notion de cl-s districts d'ancienne consolidation revêt
une forme très spéciale. Il en fait des unités distinctes, qu'il désigne
sous le nom générique de Horst, emprunté à la langue des mineurs
et dont le mot français butoir ne reproduit que très incomplètement
la signification. Pour M. Suess, un Horst est un pilier fixe, qui est de-
meuré en place quand, tout autour, le reste s'effondrait. Dans un passage
de YAnttitz (2), il compare le phénomène à ce qui se produit en hiver,
autour de pilotis enfoncés dans un lac, quand, la surface étant gelée,
1887. A. DE LAPPABRRT. — MOUVEMENTS DIS L'ÉCORCR TERRESTRE 219
L'ensemble des Vosges et de la Forêt-Noire représente un de ces pi-
liers stables, dont le centre s'est écroulé, donnant naissance à la
vallée du Rhin. Le Plateau Central de la France en est un autre et le
massif de la Bohême un troisième. A l'origine, si nous en croyons
la nouvelle doctrine, ces trois massifs formaient un tout continu et
le terrain primitif y supportait de puissantes assises'de sédiment (4).
Biais dans ce vaste plateau s'ouvrirent de grandes fentes, le long
desquelles eurent lieu des affaissements. Seuls, les trois piliers ci-
dessus indiqués demeurèrent à leur place et, dans les intervalles,
tout s'abîma par échelons dans la profondeur. Avec le temps, l'éro-
sion, dont l'efficacité augmente avec l'altitude, aurait fait dispa-
raître la totalité ou la majeure partie du couronnement sédimen-
taire des piliers, en ne respectant que les lambeaux plus profondé-
ment enfoncés.
« Ainsi, dit M. Neumayr (2), imaginons un observateur placé sur
la tour de la cathédrale de Fribourg-en-brisgau et dirigeant ses re-
gards vers l'Est. En face de lui se dresse la sombre masse de la
Forêt-Noire, constituée principalement de roches anciennes, qui ap-
partiennent à. la famille du gneiss et du granité. Les couches gneis-
siques sont redressées ; mais leur direction n'exerce, sur la forme
des cimes et les contours du terrain, qu'une influence subordonnée.
De nombreux lambeaux sédimentaires, surtout des paquets de grès
bigarré, en couches horizontales, recouvrent le terrain primitif ou
s'y adossent. Toute la contrée, suivant sa longueur, c'est-à-dire du
Nord au Sud, est coupée de fentes, le long desquelles le déplace-
ment des lambeaux a eu lieu de telle sorte, que la lèvre abaissée de
chaque cassure soit la plus éloignée de l'axe du massif. Il en est de
même pour le bord oriental des Vosges, dette région et la Forêt-
Noire ne sont donc que des piliers stables, qui se sont maintenus dans
leur position originelle, pendant qu'autour d'eux tout le reste s'e/fondrait.
Mais la hauteur totale du massif devait être, au début, beaucoup
plus grande qu'aujourd'hui ; car (c'est toujours M. Neumayr qui
parlt») il y a maintes raisons de croire qu'autrefois les plus hautes
cimes portaient toute l'épaisseur dit Trias H du Orrai n jurassique, c'est-
à-dire plus de mille mètres de couches, que l'érosion a fait dispa-
raître dans le cours des temps. »
Emise pour la première fois en 1870 par M. Bleicher, cette asser-
tion a été reprise en 1883 par M. Suess (3) et nous venons de voir
avec quelle décision elle Cbt acceptée par M. Neumayr. Pour échap-
(ij Neumayr, Erdycschkhte, p. 3.5.
(2) Erdtjesrhichtf, p. 319.
(3) Antlitz, I, p. 264.
220 A. DE LAFPAHENT. — MOUYU11KKTS DE L ÊCORCE TERRBSTBE 7 fév.
per à tout reproche d'exagération, j'ajoute une citation textuelle de
M. Suess(l):
« Les Vosges doivent leur relief actuel, non à un soulèvement
propre, mais à l'affaissement général de tout ce qui les entourait.
Pour avoir la mesure exacte du mouvement de descente de l'écorce
ainsi que celle de l'érosion ultérieurement survenue, il laut se
représenter toute l'épaisseur du Trias el du Jura, empilée au-dessus
des Vosges, de la Foret-Noire et de leurs prolongements septentrio-
naux, u
On le voit, l'affirmation est sans ambages. Veut-on connaître le
véritable niveau des mers triasiques et jurassiques ? 11 faut le deman-
der, pour le moins, aux lambeaux culminants de dépots secondaires,
tels que le paquet de grès bigarré qu'on observe à la Hornisgrinde,
par 1151 mètres d'altitude. Tous les autres affleurements du même
Age appartiennent à des parties effondrées, qui ont glissé le long de
cassures et forment autant d'échelons, successivement descendants,
depuis les lignes de laite jusqu'à la-vallée du Itbin.
Que cette vallée résulte d'un écroulement de la partie centrale du
massif ancien des Vosges et de la Forêt-Noire; que cet écroulement
ait affecté la forme d'une chute en échelons de bandes parallèles,
limitées par autant de cassures, c'est ce que personne ne songe à
révoquer en doute et il y a longtemps qu'Elie de Beaumont a mis
cette vérité en lumière. Mais qu'il y ait eu simplement chute de la
bande médiane, les lèvres extérieures de la grande cassure demeu-
rant à leur niveau d'origine, c'est ce dont nous croyons qu'il est
grandement permis de douter.
A coup sûr, c'est une appréciation délicate que celle du niveau
1887. A. DE LAPPARENT. — MOUVEMENTS DE l/ÉCORCE TERRESTRE 221
Parmi ces noyaux, il y a tout d'abord une hiérarchie à établir.
Tous n'ont ni le même âge ni la môme importance. Il en est qui ont
joui, plus anciennement et plus complètement que d'autres, du
privilège de la stabilité. C'est ceux-là qu'il importe surtout de
déOnir. Ce classement une fois fait, on est en possession d'un
excellent critérium pour apprécier la légitimité des hypothèses
relatives aux mouvements de l'écorce. Car toute combinaison, qui
n'assurerait l'immobilité d'un district qu'au prix du déplacement de
massifs plus stables et plus importants, devrait être écartée comme
invraisemblable.
Appliquons ces principes au sol français. Il n'est pas douteux que,
en tant que massif ancien, les Vosges et la Forêt-Noire ne le cèdent
de beaucoup en valeur au Plateau Central de la France ; les Vosges
surtout, où la surface occupée à découvert par le gneiss et les schistes
cristallins est absolument insignifiante. C'est dans le Plateau Central,
entre Limoges et Clermont-Ferrand, d'une part, entre le Berri et
l'Aveyron, d'autre part, qu'il faut aller chercher le type d'un véritable
noyau continental. Là, sur près de quarante mille kilomètres carrés,
si l'on fait abstraction des formations volcaniques qui sont venues
tardivement s'y superposer, les gneiss et les micaschistes constituent
le sol et le sous-sol, à une altitude moyenne aujourd'hui comprise
entre 600 et 1000 mètres.
Sans doute le Plateau Central ne nous montre aujourd'hui qu'une
surface maintes fois entamée par l'érosion ; mais s'il est difficile
d'affirmer, en toute certitude, qu'il n'ait pas autrefois porté de
dépôts cambriens et siluriens, du moins il y a de fortes raisons de
croire que la mer dévonienne atteignait à peine un coin de son
territoire et que l'océan carbonifère n'y pénétrait que d'un côté et
seulement par de petites échancrures. En tout cas nous savons
pertinemment qu'à l'époque houillère, la surface de ce plateau,
comme aussi celle de l'Armorique, des Vosges et, très vraisembla-
blement, de toutes les régions intermédiaires, était complètement
émergée. 11 y a plus : en voyant les couches houillères de Saint-
Etienne, de Commentry et de tant d'autres bassins, reposer directe-
ment sur les schistes 'cristallins, sans que jamais on trouve, ni sur
leurs bords ni parmi les éléments de leurs conglomérats, aucune
trace d'une roche paléozoïque fossilifère, on a le droit d'affirmer que,
dès les temps houillers, le plateau ne portait aucune couverture de
sédiments marins, soit que l'érosion les eût antérieurement balayés,
soit (ce qui me parait le plus probable) qu'ils n'y eussent jamais
existé. Enûn la position qu'occupent les bassins houillers, même
disloqués, autorise à penser que, lors de leur formation, les dépres-
222 A. DE LAPPAHEHT. — B0UVRKRNT5 DE l'ÉCORCK TERBESTHB 7 fév.
sions lacustres du Plateau Central ne devaient pas se trouver à une
grande distance du plan moyen actuel des cimes non volca-
niques.
Cette conclusion me semble corroborée par la présence, autour de
Brive, de grès et marnes rouges d'âge permien, en couches très peu
dérangées, à des altitudes comprises entre 100 et 200 mètres. De tels
dépôts, d'origine fluviale ou lacustre et certainement formés dans
des eaux peu profondes, accusent, à peu de chose près, la position
de l'ancien sol continental, au. moins sur le revers Sud-Ouest du
plateau. Leur allure est celle de sédiments adossés à un massif
ancien et non celle de paquets, qui seraient tombés fort au-dessous
de leur niveau primitif.
Cela posé, il n'y a pas de doute que, lors des temps triasiques, le
Plateau Central ne fût totalement émergé. La mer qui occupait le
milieu de l'Europe venait a peine lécher le bord oriental du massif.
Elle ne pénétrait pas dans la partie occidentale du bassin de Paris et
n'avait accès ni en Ardenne, ni en Armorique. Or toutes ces régions
auraient été inévitablement noyées, si & la même époque, le fond de
la mer s'était trouvé à la hauteur des cimes vosgiennes.
Dira-t-on qu'alors le relief de la France était différent, que la
partie située à l'Ouest du méridien des Cévennes pouvait être placée
beaucoup plus haut qu'aujourd'hui et qu'elle s'est effondrée ou
penchée en masse, quand les Vosges restaient seules debout? Nous
savons que cette supposition, loin de répugner à M. Sness, lui parait
tout à Tait naturelle. Il affirme (1) que les dépôts jurassiques de la
Lorraine donnaient, par-dessus les Vosges et la Forêt-Noire, la main
à ceux delà Souabe et que ces deux fractions d'un ancien plateau
1887. A. DK LAPPARENT. — MOUVEMENTS DE L'ÉCORCE TERRESTRE 223
dans le Calvados, aux environs de May et de Fontaine-Eloupefour,
c'est-à-dire près de la lisière du Coteotin, la mer liasique a laissé
d'incontestables dépôts littoraux, sous la forme de plaques fossili-
fères très minces, garnissant de petites dépressions du grès silurien.
Des dépôts tout à fait semblables ont été observés près de Maubert-
Fontaine, à la surface du Paléozoïque ardennais. Là aussi, une
insignifiante épaisseur de Lias moyen ou supérieur repose directe-
ment sur le terrain ancien, sans traces des étages liasiques inférieurs
ni du Trias. Voilà bien, au premier chef, des sédiments en place et non
des paquets encadrés par des failles I Ce sont d'anciennes flaques
d'eau superficielles, attestant, sans doute possible, la place qu'occu-
pait alors le niveau de la mer relativement aux massifs continentaux.
Enlin leur application immédiate sur les roches siluriennes ou cam-
briennes témoigne que ce n'est pas à une érosion postjurassique
qu'est due l'absence, au-dessous de ces placages sédimentaires, du
DéTonien, du Permo-carbonifère et du Trias. C'est à ces dépôts et à
d'autres analogues, comme le Lias du plateau vendéen, qu'il faut
donner la parole, pour savoir à quelle hauteur se tenait la mer
liasique.
Or si nous réfléchissons que l'attitude de ces affleurements singu-
liers concorde avec celle des dépôts de môme âge qui forment la
grande ceinture jurassique du bassin de Paris, il en faudra conclure
qu'au moment de leur formation, le Plateau Central, l'Armorique, le
Colentin et. l'Ardenne étaient des îles aux bords peu escarpés, bai-
gnées par la même mer qui s'étendait alors sur l'axe de la dépres-
sion rhénane. Donc, si la mer liasique a eu réellement son niveau
Lien au-dessus des cimes vosgiennes, il faut qu'autour de ce pivot
tout le territoire français et, avec lui, l'Angleterre et l'Allemagne,
aient fait ensemble la bascule ! Il se peut que le salut de la théorie
l'exige. Pour mon compte, j'aime infiniment mieux me résigner à
l'effondrement... de la théorie elle-même. Et alors, il n'y a plus
qu'une alternative raisonnable, c'est de considérer les Vosges comme
un compartiment soulevé de l'écorce terrestre, où les sédiments se-
condaires ont conquis, par le fait de cette ascension, une altitude
relative très supérieure à celle de leur dépôt.
Du reste, était-il vraiment nécessaire d'aller loin des Vosges pour
acquérir cette conviction? Il suffisait de regarder le flanc occidental
de la chaîne. Est-ce que, en Lorraine, dans cette série de couches
qui, de l'Ouest à l'Est, émergent si régulièrement'les unes de dessous
les autres, il y a la moindre trace d'un système de cassures analo-
gues à celles qui bordent la vallée du Rhin ? Quelle bonne volonté ne
faut-il pas pour voir, dans leur disposition, l'effet dune série d'écrou-
224 A. DR LAPPARBlfT. — MOUVEMENTS DE l'ÈCORCK TEHBËSTHE 7 fév.
lemenls en échelons, si bien graduée que les ressauts successifs se-
raient inappréciables? Au contraire, quand on constate la parfaite
symétrie générale des dépôts, à l'Ouest des Vosges, en Lorraine et à
l'Est de la Foret-Noire, en Souabe, il devient impossible d'hésiter à
reconnaître dans cet ensemble, suivant la lumineuse conception
d'Élie de Beaumont, un grand anticlinal, produit par soulèvement
relatif et rompu en son milieu avec effondrement de la clef de route. Bien
mieux, on se figure aisément cette bande médiane, destinée à un
écroulement définitif, comme ayant formé, des l'origine du bombe-
ment et en raison même de la tension qu'elle subissait, la partie
faible du massif. Cette partie a cédé de bonne heure, engendrant une
dépression longitudinale, qui devait s'accentuer de plus en plus, lit
voilà comment les dépôts jurassiques auront pu s'y établir, à la fa-
veur d'un détroit, sans que, pour expliquer leur présence, il y ait
lieu de recourir à l'hypothèse d'une submersion de la Forêt-Noire et
des Vosges sous la mer du Jura.
On s'explique même difficilement comment cette assertion, que
toute l'épaisseur de ta formation jurassique était originairement super-
posée au massif vosgien, a pu se rencontrer sous la plume d'un
géologue. Car personne ne devrait ignorer que le Corallien de la
Lorraine, avec ses beaux massifs de polypiers, a tous les caractères
d'un récif-barrière. Le rivage était donc à une faible dislance et, par
suite, à l'époque corallienne, pour le moins, les Vosges étaient cer-
tainement émergées.
J'ajoute, pour mieux faire apprécier la faiblesse de l'hypothèse,
qu'on voit, sur la rive gauche du Rhin, aux environs de Colmar, des
couches marines oligocènes, inclinées et disloquées tout comme les
i.l L'n^t- [[■iii-i'i'i'1- i.-l mr.i-Min.n.'s voiriini. l'uur Ott-e loi
1887. A. DE LAPPARBNT. — MOUVEMENTS DU l'ÉCORCE TERRESTRE 225
la vallée du Rhin, autant il serait difficile, en dehors de cette con-
ception, de justifier la chute pure et siqpple d'une étroite bande lon-
gitudinale, entre deux piliers aussi rapprochés que le sont les Vosges
et la Forêt-Noire. Quelle cause aurait produit un vide au-dessous de
ce massif cristallin non dérangé et pourquoi ce vide n'aurait-il pro-
voqué qu'un écroulement linéaire médian ? Voilà des questions aux-
quelles je défie qu'on trouve une réponse satisfaisante. Ici donc, les
probabilités mécaniques viennent ajouter leur témoignage à celui
des vraisemblances géologiques.
En résumé, je crois qu'il est bien établi, contrairement à l'inter-
prétation de M. Suess, que les Vosges ne sont pas un Horst, c'est-à-
dire un massif immobile, resté seul en place quand, tout autour, le
reste s'effondrait.
On en peut dire autant du Mo r van. Là aussi, sur le flanc oriental,
se voient des failles en échelons, avec petits paquets étages de
couches jurassiques horizontales. Mais ces failles sont des cassures
latérales, ouvertes au bord d'un massif soulevé et non le résultat
d'affaissements survenus contre un pilier immobile. La preuve en est
dans l'altitude de ces lambeaux sédimentaires, susceptible d'atteindre
624, même 636 mètres (1) et absolument inconciliable avec la hau-
teur qu'occupent les affleurements réguliers des mêmes formations
sur le bord septentrional du Plateau Central comme sur l'Ardenne.
Or, le Plateau Central est un massif bien plus ancien et relativement
bien moins disloqué que le Morvan. Il s'est montré beaucoup plus
stable à travers les âges et mérite singulièrement mieux d'entrer en
ligne de compte, quand il s'agit de la détermination des anciens
niveaux de la mer.
Pourtant la signification de Horst a été, sans hésitation, attribuée
au Morvan par M. Suess. En outre, dans une publication très récente (2),
le même auteur a signalé comme tel le massif du Cotentin, de la
Bretagne et de la Vendée, en le limitant par une ligne de fracture que
jalonneraient Aleuçon, Saint-Maixent et la Rochelle. Cette ligne
formerait le bord occidental d'une aire d'effondrement, dont l'autre
rive passerait par Calais.
Pour juger de cette conception, il suffit de se reporter à ce qui
vient d'être dit des dépôts liasiques de May. Ces dépôts marquent un
rivage et leur concordance avec les affleurements de la bande
jurassique continue qui entoure le bassin parisien exclut toute idée
1} Michel-Lévy et Vélain, Bull. Soc. Géol., 3« série, VII, p. 902.
{i, Uber unlerbrochene Gebirgsfaltung ; Si'zungsberichte der Akad. 1er Wissen-
tchaften, Vienne, décembre 1880.
XV 15
226 A. DE LAPFAREIÏT. — M0UVKMENT8 DK L'ÉCOBCÊ TERRESTRE 7 fév.
d'effondrement. Quiconque a visité les localités classiques d'Osman-
ville et des environs de Valognes ne saurait se refuser à voir, dans
les sédiments heltangiens ou sinémuriens de cette région, si
réguliers dans leur allure, des dépots littoraux, formés dans une mer
qui empiétait & peine plus loin, vers l'Ouest, sur le massif ancien et
qui devait succéder aux lagunes ou étangs triasiques de la même
contrée. A partir de leur formation, un processus presque continn
d'émersion, qu'il serait assurément difficile de rattacher aux suites
ou aux préliminaires d'un effondrement, a déterminé l'assèchement
du bassin de Paris. Puis la mer est revenue, lors de la grande
transgression cénomanienne, sur les territoires abandonnés par
elle et des dépots crétacés de divers âges se sont plaqués sur la surface
du terrain ancien, où quelques lambeaux ont été conservés par
places. Témoins ceux de Valognes et les restes cénomaniens que
M. Vasseur a signalés en Bretagne. Des retours analogues se sont
produits aux époques crétacées supérieures et tertiaires et c'est
ainsi que cette même région de Valognes, où l'on voil un infralias
littoral, superposé au terrain paléozoîque, nous montre cote à cote,
horizontalement appliqués sur le même terrain, de petits lambeaux
de Craie à baculites, tantôt seuls, tantôt soudés à des plaques
éocènes de l'âge du Calcaire grossier, tandis qu'un peu plus loin
c'est l'Oligocène, le Miocène ou le Pliocène qui ont laissé des
traces.
Quelle conclusion en tirer? Sinon que, depuis la fin de la grande émer-
sion carbonifère et triasique, le massif armoricain a formé un district
continental très stable, entouré par des mers dont le niveau subissait
des alternatives diverses, sans doute comme contre-coup des
1887. A. DE LAPPARENT. — MOUVEMENTS DE L'ÉCORCE TERRESTRE 227
lignes de repère, marquant, avec plus de certitude que tout autre
indice, les positions successives de la surface océanique, la seule, en
définitive, de laquelle il soit légitime de partir pour apprécier le sens
des mouvements de l'écorce. ^
Or l'enseignement de ces lignes de repère peut se résumer dans
une formule bien saisissante : C'est seulement par dizaines de mètres que
doivent se compter y dans les parages du Cotentin, les différences entre les
niveaux successifs des mers depuis le Trias jusqu'à nos jours.
A moins donc d'imaginer, pour les besoins de la cause, une série
invraisemblable d'ascensions et de cbutes en masse, qui n'auraient
laissé aucune trace visible, nous voilà forcés de reconnaître qu'il y a,
dans l'écorce terrestre, des parties presque absolument stables,
contre lesquelles le niveau de l'océan se montre à peine variable dans
la suite des temps. Il n'en faut pas davantage pour condamner en
principe les gigantesques effondrements admis par M. Suess et dont
quelques-uns (comme nous le verrons par la suite) ne tendraient à
rien moins qu'à introduire des différences de plusieurs milliers de
mètres entre le niveau des mers de la craie et celui de l'époque
actuelle I
Cela n'empêche pas, bien entendu, le bassin de Paris d'être une
aire de dépression. Mais c'est une dépression par plissement et non par
effondrement. La preuve en est dans les nombreuses ondulations qui
se laissent voir sur le fond de cette grande aire, sans parler de toutes
celles que dérobent à nos yeux les formations superficielles. M. Suess
lui-même n'en conteste pas l'existence et il est réduit à les considérer (1)
comme des efforts posthumes, c'est-à-dire comme de tardives récur-
rences des actions de refoulement qui, à l'origine avaient façonné le
massif paléozoïque plissé de l'Armorique et du Cotentin, avant qu'il
devint un Uorst. C'est d'abord le Boulonais , prolongement de
l'accident wealdien. Ensuite vient la longue protubérance du pays de
Bray, dont la direction reproduit si bien celle des Pyrénées et où l'on
comprend mal que M. Suess puisse voir un réveil des plissements
antépermiens. Avec le Bray, voici la série des plis de la craie, étudiée
par MM. Hébert et N. de Mercey. Au Nord, c'est la faille de l'île de
Wight, brusque résolution d'un pli, limitant un bassin éocène qu'on
ne dira pas effondré, puisqu'il occupe, avec ses formations d'estuaire,
le même niveau, ou à peu près, que notre Éocène parisien. Plus bas,
une décbirure du Crétacé laisse apercevoir le soulèvement du Belinois,
parallèle au bord oriental de l'Armorique. Enfin, dans le nord-est,
nous serons frappés de ce relèvement général, conforme au bord de
(i; Unterbrochene Gebirgsfaltung.
. Dlï LAPP,\BRKT. — MOUVEMENTS DE l/ÉGORCR TEBRKSTHE 7 fév,
l'Ardenne, qui affecte tous les sédiments crétacés et tertiaires
et qui, dès le Soissonnais, amène le fond do l'ancien lac de
Beauce à 250 mètres d'altitude. Dira-t-on que c'était là son niveau
primitif et que tout le reste, en France comme en Belgique, n dû
s'effondrer depuis lors?
En présence de tant de faits, comment méconnaître la constante
manifestation des efforts de refoulement et l'influence considérable
des composantes ascendantes sur la formation du sol français? Ne
serait-ce pas s'exposer à fournir la preuve que, s'il est bon de conce-
voir de grandes et larges vues, il est salutaire d'en réserver l'applica-
tion aux pays que l'on connaît bien, en raisonnant autrement qu'à
distance et sur des cartes ? Méthode qui expose à négliger cerlains
détails, minimes en apparence, mais décisifs par les lumières qu'ils
apportent et la netteté avec laquelle ils suffisent à écarter telle ou
telle hypothèse.
Tout ce qui vient d'être dit s'applique au bassin de Paris. Mais
peut-être y a-t-il, en France, des régions qui se soient comportées
différemment. Ne serait-ce pas le cas de la vallée du Hhône et de la
plaine pyrénéenne î Voyons d'abord la première.
En vérité, dans celte grande dépression alignée du Sud au Nord,
qui court le long des Cévennes et se prolonge bien loin par la Saône,
il semble, au premier abord, difficile de méconnaître, sinon une aire
effondrée (car sa largeur est bien faible), du moins quelque chose
comme un écroulement linéaire. Et pourtant, a examiner les choses
de plus près, on va voir que la formation de ce sillon a dû être gran-
dement influencée par des phénomènes de soulèvement.
En effet, l'altitude, progressivement croissante, du Plateau Cen-
tral, quand on le parcourt de l'Ouest à l'Est et la relation de cette
ascension avec le développement des formations volcaniques mio-
cènes et pli o cènes de l'Auvergne et du Vivarais, donnent à penser
que le soulèvement des Alpes a eu pour effet de relever sensiblement
la lisière orientale et méridionale du plateau. La rigidité du massif
l'a empêché de se plisser ; mais des fentes s'y sont ouvertes, par où
les produits internes ont trouvé une issue et, tandis que le bord se
relevait, par contre, la dépression qui avait toujours existé au pied
a dû s'accentuer, laissant la mer miocène et celle du début du Plio-
cène s'avancer vers le Nord.
Ce qui resterait à l'état de simple conjecture, s'il n'y avait dans le
Plateau Central que du gneiss et des micaschistes, devient une
réalité facile a vérifier, grâce aux formations lacustres de la Limagne.
Personne ne niera l'ancienne liaison du lac tertiaire du Bourbonnais
1887. A. DE LAPPARENT. — MOUVEMENTS DE i/ÉCORCK TERRESTRE 229
arec celui de l'Auvergne. Or, à mesure qu'on suit les trafces de ce lac
vers le Sud-Est, on voit les dépôts, morcelés par des failles, se pré-
senter à des altitudes progressivement croissantes et les derniers que
l'érosion ait respectés, ceux des environs de Blesle, dans la Haute-
Loire, sont aujourd'hui portés à plus de 1,000 mètres. Telle n'était
pis, à coup sûr, l'altitude originelle du lac de la Limagne; car, pour
le soutenir, il faudrait dire que la France tout entière, à l'exception
de ces lambeaux culminants, s'est effondrée ou inclinée à cette occa-
sion.
Donc, le Plateau Central s'est soulevé à l'Est et au Sud et si ce
mouvement a exagéré l'ancienne dépression orientale, assez efTacée
à l'époque éocène (et d'ailleurs bien rapidement comblée dès le
Pliocène moyen), il y a loin de là à un effondrement pur et simple, le
long d'un Horst absolument fixe, tel que le définissent MM. Suess et
Neumayr. C'est un contre-coup des grands plissements alpins, chan-
geant d'allure à la rencontre d'un massif d'ancienne consolidation,
qui se brise au lieu de se courber. Alors la dépression du Rhône re-
vêt le môme caractère que celle du pied du Jura, où viennent s'ali-
gner les lacs de Bienne, deNeufchâtel et de Genève, et tant d'autres
sillon» analogues qu'on pourrait signaler, soit dans les Alpes, soit
dans le massif jurassien.
Tout autre, il est vrai, est la manière- d'être de la grande plaine
aquitanienne et languedocienne. Il semble que cette vaste surface,
si brusquement dominée au Sud par la haute muraille des Pyrénées,
doive enfin nous offrir un type français, vainement cherché jus-
qu'ici, d'une aire d'effondrement.
Bien au contraire ! C'est là que nous trouverons le témoignage le
plus manifeste en faveur des mouvements ascendants. 11 nous suffira.
de considérer ces paquets horizontaux de sédiments nummulitiques,
portés, dans le massif du Mont Perdu, à des altitudes voisines de
trois mille mètres. En regard, nous placerons les couches de Biarritz
et, avec elles, ces dépôts éocènes de l'embouchure de la Gironde,
dont la position, parfaitement concordante avec celle des lambeaux
contemporains qui avoisinent l'estuaire de la Loire, diffère à peine
de la situation de l'Éocène parisien. Voilà donc le vrai niveau de la
mer nummulitique dans les contrées non disloquées et, à moins de
prétendre entraîner dans une môme chute, non plus seulement les
dépressions françaises, mais, avec elles et en bloc, tous les massifs
anciens, les Horste du Plateau Central, de l'Armoriqueet des Vosges,
l'Ardenne, la Cornouailles, etc., il faudra bien consentir à admettre
que c'est la masse pyrénéenne qui s'est élevée dans les airs.
A ceux qui trouveraient l'argument trop spécial à la partie occi-
230 A. DE LAPPARKIST. — MOUVEMKKTS DE L'ÉCORCE TERRESTRE 7 fév,
dentale des Pyrénées, nous répondrions en montrant, à l'Est, appli-
qué, suivant le mot de Leymerie, comme une cuirasse sur le flanc
de la chaîne, le Poudingue de Palassou, conglomérat torrentiel,
contemporain du soulèvement pyrénéen et en Taisant suivre des
yeux sa liaison progressive avec les couches lacustres de l'Éocène ou
de l'Oligocène languedocien. Bien mieux ! nous rappellerions que le
bassin nummulitique de l'Aude a disparu lors de la formation de la
chaîne et qu'ainsi le redressement de celle-ci,; loin de créer un
gouffre au pied de la montagne, a entraîné l'assèchement d'une an-
cienne dépression. Quelles meilleures preuves peut-on alléguer en
faveur d'une réelle ascension de la chaîne, avec immobilité relative
des régions situées en avant? On sait d'ailleurs que la grande plaine
sous-pyrénéenne a son fond beaucoup plus accidenté que ne le
ferait soupçonner le manteau uniforme de dépôts miocènes dont elle
est recouverte. En plus d'un point, une échancrureun peu profonde
ramène la craie au jour, attestant l'existence d'une suite de plis
parallèles dans ce qui, au premier abord, semblait Sire une dépres-
sion au fond plat.
11 serait oiseux de faire intervenir ici les Alpes ou le Jura, puisque,
de l'aveu de tous, sans excepter MM. Suess et Neumayr, les phéno-
mènes de soulèvement y brillent dans tout leur éclat. De telle sorte
que, si les effondrements abondent dans ces deux massifs, c'est tou-
jours comme'conséquence d'une rupture de plis, dont les tètes
avaient été portées à de grandes hauteurs au-dessus du niveau de la
mer. Dès lors, ayant ainsi passé en revue tous les districts entre les-
quels se partage la région française, je me crois en droit d'affirmer
comme conclusion : qu'aucun d'eux ne justifie la théorie du Ilorst; que
1887. A. DK LAPPARENT. — MOUVEMENTS DE i/ÉCORCE TERRESTRE 231
C'est ainsi qu'au nombre des aires effondrées, M. Suess a rangé la
plaine du Pô et le bassin de Vienne. En ce qui concerne la première
de ces dépressions, je me bornerai à faire remarquer qu'à l'époque
helvélienne, c'est-à-dire immédiatement avant le principal effort du
soulèvement alpin, une mer sans grande profondeur pénétrait
largement dans le bassin du Pô, comme elle faisait dans une notable
partie de la Suisse et du Jura. Or le redressement de la chaîne a eu
pour effet de réduire considérablement le domaine maritime;
après quoi les alluvions pliocènes et quaternaires n'ont pas eu de
peine à combler le prétendu gouffre qui avait dû s'ouvrir au pied des
Alpes. De la sorte, le résultat final du soi-disant effondrement est
une émersion bien caractérisée, ce qui est passablement contradic-
toire.
La même chose est vraie, à un degré encore plus élevé, du bassin
de Vienne. A l'époque miocène, c'était une dépression franchement
marine. A peine la chaîne des Alpes avait-elle acquis son principal
relief, que le bassin se transformait en cuvettes saumâtres, destinées
à un rapide assèchement. Singuliers effondrements, en vérité, qui,
partout où ils se produisent, ont pour conséquence régulière l'ac-
croissement de la terre ferme 1
Nous voici parvenus à l'extrémité de l'Europe. Là, sachons le
reconnaître, nous allons enfin trouver un exemple de chute verti-
cale; c'est celui de la mer Egée. M. Neumayra prouvé, par l'analyse
des circonstances géologiques des Cyclades et de la Crète, qu'à la fin
des temps pliocènes, la région située au Nord de cette dernière île
faisait partie du continent et était arrosée par des fleuves, que
hantaient de nombreux hippopotames. Or aujourd'hui, sur les îles de
l'Archipel, les dépôts lacustres se montrent tranchés à pic par le
rivage et, au large, la sonde accuse rapidement de grandes profon-
deurs. C'est donc bien là une région effondrée. Mais, d'après ce que
nous venons de voir, elle serait, en Europe, le seul exemple authen-
tique de cette espèce. Peut-être, si M. Neumayr ne l'avait pas
rencontré sur son chemin dès le début de sa carrière, n'aurait-il pas
conçu l'idée d'en retrouver partout la copie, entraînant dans cette
voie M. Suess.
11 est vrai qu'à deux pas de l'Archipel, la Mer Morte leur offrait un
autre cas d'effondrement, celui-là linéaire. Quelle chute que celle
de cette bande étroite qui portait autrefois Sodome et Gomorrhe, et
que remplace aujourd'hui un lac chargé de bitume, dont la surface
se tient à quatre cents mètres au-dessous du niveau de la Méditer-
ranée ! Pourtant, si l'écroulement n'est pas contestable, on commence
832 A. DB I.APPARKMT. — MOUVEMENTS DE l/ÉCOR-CE TKBBBSTEE 7 fév.
à savoir à quoi s'en tenir sur sa signification. En 1885, H. Hull (1) a
montré que la Mer Morte et la vallée du Jourdain coïncidaient avec
une ligne de faille, marquant l'arête d'un anticlinal brisé et je me suis
hasardé (2) à en conclure que la dépression du lac Aspheltite devait
résulter de l'effondrement d'une voûte. J'ai eu récemment la satis-
faction de voir cette vue adoptée par M. Diener, dans son bel ouvrage
sur le Liban (3). Ce savant établit en outre que la dépression d'EI
Bekaa, qui prolonge celle du Jourdain au delà du mont Hermon,
occupe l'axe d'un anticlinal, dont le Liban et l'Anli-Liban forment les
deux versants. Bien que, en disciple déférent de M. Suess, M. Diener
emploie mille circonlocutions pour éviter l'emploi du mot suspect de
soulèvement, l'idée d'une élévation de la contrée se dégage toute seule
de sa description, surtout lorsqu'il nous révèle l'existence, dans le
désert de Palmyre, d'un lambeau de pliocène marin à 650 mètres
d'altitude. Rapprochant ce fait de celui des dépots saticUent de
M. Seguenxa, portés dans la Calabre à 1200 mètres de hauteur, on
en conclura que la Méditerranée, dont l'affleurement, sur les cotes
françaises, n'a presque pas varié depuis le Pliocène, n'a certainement
pas subi l'abaissement nécessaire a l'explication de ces deux faits.
Quant à imaginer, pour la dépression d'EI Bekaa, un mouvement
compris entre l'Éocène et le Pliocène, il n'y faut pas non plus
songer; car dans l'hypothèse d'un effondrement post-éocène, il
devient nécessaire de restituer, au-dessus de la crête actuelle du
Liban, la formation nummulilique, qui en occupe le versant occi-
dental, et alors on amène, à une altitude de 3500 mètres, ce terrain
qui, autour du Caire, se présente an niveau de la mer! Dans
l'impossibilité d'admettre une pareille chute de la Méditerranée
1887. A. DE LAPPARENT. — MOUVEMENTS DE i/ÉCORCE TERRESTRE 233
avec celle de la dépression rhénane, la plus frappante analogie. De
même que les Vosges à l'Ouest et la Forêt-Noire à l'Est servent d'ap-
pui à un manteau triasique et jurassique ; ainsi, sur les deux rives
de la Mer Rouge, des massifs cristallins supportent, dans les mon-
tagnes du Nil comme en Arabie, la succession régulière de la craie
supérieure et de l'Éocène. De plus, des récifs coralliens, de forma-
tion très récente, s'observent, de l'aveu même de M. Neumayr (1),
à de grandes hauteurs sur les deux bords de la coupure. Inexpli-'
cable par un écroulement pur et simple, la réunion de ces faits
se concilie à merveille, au contraire, avec l'hypothèse d'une voûte
rompue.
D'après cela, tous les effondrements linéaires connus, depuis le
Rhin jusqu'en Arabie, rentreraient dans la même catégorie et il ne
me parait pas téméraire de penser que s'il nous était donné d'obser-
ver, sous la mer qui les cache à nos yeux, les deux bords de la
dépression égéenne, nous y pourrions reconnaître un ancien anti-
clinal rompu, aujourd'hui envahi et submergé par les eaux à la suite
de quelque catastrophe volcanique.
Cependant, il serait injuste de laisser croire que la difficulté résul-
tant des dépôts coquilliers élevés de la Méditerranée et de la Mer
Rouge, ait échappé à M. Neumayr. Ce savant a même essayé de la
résoudre, sans trahir la cause des écroulements, à l'aide d'une
explication à laquelle on ne saurait refuser le mérite de l'origi-
nalité (2).
M. Neumayr suppose qu'aux points où existent ces dépôts, le
rivage coïncidait autrefois avec l'arête d'un pli dont un versant s'in-
clinait sous la mer et que la pente de ce versant tendait à augmenter
peu à peu sous l'action d'un effort vertical. Pendant cette descente,
l'arête immergée se couvrait de dépôts littoraux, que son déplace-
ment progressif entraînait, au fur et à mesure, dans la profondeur.
Un jour est venu où, à force de s'accentuer, la courbure du pli s'est
trouvée excessive et a déterminé une rupture. Alors la lèvre inclinée
s'est effondrée et l'autre, délivrée de la tension qu'elle subissait, a
rebondi à son ancien niveau, ramenant avec elle, dans les airs, les
, dépôts dont elle s'était chargée durant son immersion.
Telle est cette hypothèse qui, par un vrai miracle d'ingéniosité,
arrive à faire sortir une ascension d'une chute. Si je la mentionne,
ce n'est pas avec le dessein d'en discuter ici la vraisemblance. C'est
uniquement pour montrer à quel point ceux qui prétendent se
il) Erdgesrhichte, p. 334.
(;) Erdgeschichtc, p. 334.
234 A, DE LAPPAflKMT. — MOUVKMËHTS DU L'eCOBCË TKBBBSTRB 7 fév,
maintenir sur le solide terrain des faits et repousser systématique-
ment tout ce que la nature actuelle ne leur permet pas de vérifier,
savent néanmoins, à leurs heures, dépasser en hardiesse les concep-
tions les plus aventureuses.
Enfin, il est une contrée bien éloignée des précédentes, mais dont
il est indispensable de dire un mot : c'est celle des bauts plateaux du
Colorado. Les célèbres canons de cette rivière entament, comme on
sait, un puissant massif de sédiments presque horizontaux, qui vont
du Cambrien jusqu'au Tertiaire et où la partie supérieure du Crétacé
commence seule à montrer une intercalation de lits d'eau douce
parmi les couches marines. A l'Ouest, les plateaux du Colorado se
soudent à ceux de l'Ulah, traversés par des failles gigantesques, dont
les rejets se comptent par milliers de mètre».
Contrairement à l'opinion unanime des géologues américains,
notamment de M. Dutton, pour qui le massif des Montagnes
Rocheuses a dû être soulevé en masse, M. Suess (1) veut que le petit
noyau cristallin, situé sur l'axe de la chaîne, soit un Horst, à l'Occi-
dent duquel il y aurait eu un système d'effondrements, atteignant,
au total, plusieurs kilomètres d'amplitude (M. Suess va jusqu'à /rente
mille pieds, c'est-à-dire dix mille mètres !) Lit raison qu'il en donne
est que nous ne connaissons aucune force qui soit en état de soule-
ver simultanément, mais indépendamment les uns des autres, des
massifs de terrains non plissés, divisés par des fractures.
Cette ignorance peut être regrettable au point de vue théorique.
Mais ce qui le serait encore bien davantage, c'est d'admettre qu'à
l'Ouest des Montagnes Rocheuses, la mer de la craie ait pu se trouver
autrefois h plusieurs kilomètres au-dessus du niveau actuel du l'aci-
1887. A. DB LAPPAHENT. — MOUVEMENTS DE i/ÉCORCE TERRESTRE 235
d'une contrée que le défaut de plasticité des roches, et surtout l'ab-
sence d'obstacles résistants de quelque importance, auront pu dis-
penser de subir les énergiques plissements dont la chaîne alpine
offre l'exemple !
D'ailleurs, ce n'est pas l'Amérique seule qu'il faudrait ici faire
mouvoir. Personne ne pensera qu'un abaissement de dix mille
mètres, survenant dans le niveau des mers américaines depuis la fin
da Crétacé, pût rester inaperçu en France. Or, les environs de
Valognes, eu Cotentin, nous ont montré combien le rivage français
de la craie était peu éloigné, en contour ou en altitude, de celui de
la mer actuelle. Il n'en faut pas davantage, pensons-nous, pour
réduire à néant l'hypothèse de l'effondrement du Colorado. Et alors,
puisque la structure du massif ne peut plus s'expliquer que par un
soulèvement, il en résulte cette conséquence capitale, que les mouve-
ments ascendants ne sont nullement limités aux seules régions de plisse-
ment. Us peuvent se manifester en grand, par l'élévation en masse de
tout un district, en faisant naître quelque chose d'analogue à ce qui
a été décrit par Dana sous le nom de Géanticlinal.
J'arrête enfin cette trop longue discussion. Ou bien les exemples
invoqués ont la force démonstrative que je me plais h y reconnaître,
et alors il serait inutile d'en accroître le nombre ; ou je me suis fait
illusion sur leur valeur et, dans ce cas, ma thèse est déjà condam-
née. On me pardonnera d'écarter cette dernière supposition et de
vouloir résumer, en quelques mots, l'enseignement qui, à mon sens,
dé<*oule des effets observés.
Lorsqu'on étudie, sans parti pris, la distribution des mers aux di-
verses époques géologiques, il est un fait qui me paraît ressortir
avec une indiscutable évidence; c'est le progrès continu de Vêmer-
$ion. Sans doute ce progrès n'a pas été absolument régulier. 11 a pu
être parfois interrompu par des retours en arrière. Mais ces trans-
fusions, limitées dans le temps comme dans l'espace, n'on pas em-
pêché, en dernière analyse, les masses continentales de s'accroître
par adjonctions successives, grâce au comblement ou à l'assèche-
ment des mers intérieures qui séparaient leurs premiers noyaux.
On peut dire que presque toute la surface des continents actuels,
aussi bien en Asie et en Amérique qu'en Kurope et en Afrique, a été
peu à peu conquise sur la mer et si, d'autre part, certains massifs
primitivement émergés ont en partie disparu sous les eaux, il semble
impossible de méconnaître que les gains de la terre ferme aient été
supérieurs à ses pertes.
D un autre côté, il n'est douteux pour personne qu'à des époques
236 A. DB [.APPARENT. — MOtJVKMENTS DE l'ÉCORCK TERRESTRE 7 féï.
relativement récentes, de hautes chaînes de montagnes, les Pyrénées,
les Alpes, l'Himalaya, les montagnes Rocheuses, etc., ne se soient
véritablement dressées dans les airs, dépassant ainsi, dans une me-
sure considérable, le niveau des mers sous lesquelles les régions cor-
respondantes étaient précédemment noyées.
Il résulte de la que, aussi bien en grand qu'en détail, les continents
n'ont pas cessé de s'élever relativement à la surface océanique.
A la vérité, pour quiconque admet la notion d'une croûte superfi-
cielle, cette ascension doit être la conséquence d'un mouvement
général centripète, auquel l'écorce est assujettie en vertu de la con-
traction du noyau. Mais outre que c'est la une conception théorique,
qu'on pourrait à la rigueur écarter pour s'en tenir aux seuls faits
observés, on remarquera que, si ce mouvement centripète est réel,
il échappe à toute vérification extérieure. De plus, c'est un mouve-
ment d'ensemble, peu considérable par conséquent en chaque point,
tandis que la déformation qu'il provoque doit se résoudre en dépla-
cements locaux, lequels peuvent Être relativement très sensibles. Or
nous venons de voir quel était le caractère de ces déplacements. Sur
tous les points que nous avons examinés, le trait saillant des défor-
mations est une exagération du relief continental, jointe a un accrois-
sement progressif de masses émergées.
Pourquoi les conséquences de ce double fait sont elles méconnues
par la nouvelle école orogénique? Uniquement sous ce prétexte, que
la nature actuelle ne nous offre aucun exemple authentique d'un mou-
vement d'ensemble effectué de bas en haut. Mais on n'a pas entendu
dire non plus que l'homme ait jamais été témoin d'un phénomène
de plissement et cela ne nous empêche pas d'être unanimes àrecon-
1887. A. DK LAPPARENT. — MOUVEMENTS DE L'ÉCORCE TERRESTRE 237
degré. Loi a de moi la pensée d'en méconnaître l'intervention ! Mais,
à lencontre de ce qu'enseigne la nouvelle doctrine, les chutes
verticales réapparaissent comme des effets secondaires et consécutifs
des mouvements d élévation. Je dis plus: il me semblerait incompré-
hensible qu'il en lût autrement. Quel peut être, en effet, le mode
d'action de la pesanteur, dont on dirait, en vérité, que MM. Suess et
Neumayr ont tenu à honneur de se constituer les champions, comme
si son rôle avait été injustement apprécié jusqu'ici? Cette force, si
efficace qu'elle soit, ne peut entrer en jeu qu'à la faveur dune défor-
mation préalable de l'écorce. Autrement, en vertu même de la
gravité, la croûte demeurerait appliquée sur le noyau. Pour
qu'une chute soit possible, il faut qu'il y ait un vide et ce vide
ne pent naître que si une portion de l'écorce se ride ou gau
chit, ce qui implique un soulèvement relatif. Dans ce cas, on
comprend que la croûte soit exposée à se fendre, soit par la rupture
des plis brusques, soit par suite de l'excessive tension de la surface
gauchie et qu'alors, profitant des cassures, la pesanteur détermine la
chute des compartiments dans le vide sous-jacent. D'ailleurs il est
clair que les effets du ridement ou du gauchissement varieront
suivant la constitution du terrain qui les subit. Telle partie, relative-
ment plastique et fortement comprimée contre un obstacle plus
résistant, se plissera en ondulations serrées, alors que telle autre, plus
libre de ses mouvements et mieux appuyée par le bas, se laissera
soulever en bloc. Un massif cristallin ou très anciennement consolidé
sera moins flexible qu'un autre. Non seulement il se brisera au lieu
de se courber; mais, à sa jonction avec des parties plus souples, sur
lesquelles, du reste, sa rigidité ne manquera pas de réagir, on verra
se produire des solutions de continuité, soit des cassures simples,
soit des failles avec dénivellation. Tout cela découle du môme principe
et ainsi tous les phénomènes observés sur le pourtour des massifs
d'ancienne consolidation s'expliquent aisément, sans recourir à la
conception véritablement excessive des Uorste, c'est-à-dire de cjs
piliers inébranlables auxquels on serait, en somme, bien embarrassé
de fournir le point d'appui nécessaire.
Comment, d'ailleurs, devant des masses aussi gigantesques que
celles des Pyrénées, des Alpes et de l'Himalaya, l'idée a-t-elle pu
venir de supprimer ou de réduire presque à rien le rôle des effets de
soulèvement ? N'était-ce pas une gageure contre le bon sens, que cette
obstination à ne parler que de chutes et d'effondrements, au pied de
ces sommités qu'on a tant de peine à gravir? Certes, pour faire
triompher un pareil paradoxe, il n'eût fallu rien moins que des
rai-ons bien spécieuses ou des faits singulièrement difficiles à expli-
238 A. DE LAPPARENT. — HOUVLMENTS DE l'ÉCORCG TBHRKSTRE 7 t'év.
quer d'autre manière. Des raisons? Je crois avoir montré qu'il n'y en
avait pas. Quant aux faits, nous avons entendu leur langage. Tenons-
nous-en donc à ce témoignage et disons bien haut qu'en face de la
nouvelle doctrine orogénique, l'ancienne théorie des soulèvements
relatifs, telle que l'ont faite peu à peu les travaux d'Elie de Beaumont,
de Constant Prévost, de Dana et de leurs continuateurs, telle
qu'aujourd'hui encore elle est admise par M. Kichthofen, n'est
nullement menacée d'amener son pavillon.
M. Bertrand présente les observations suivantes :
Ce qui m'empêche d'accepter sans réserve les conclusions de
M. de Lapparent, c'est l'incertitude qui, dans l'état de nos connais-
sances, règne sur le point de départ. Pouvons-nous fixer, même
approximativement, le niveau des mers jurassiques? Différait-il peu
ou beaucoup, de quelques centaines ou de quelques milliers de
mètres, du niveau des mers actuelles? Là est au fond toute la ques-
tion. Dans le premier cas, tous les dépôts jurassiques situés à une cote
un peu élevée donnent la preuve d'un exhaussement; dans le second,
par suite du mouvement centripète général, il ne peut plus s'agir
pour un massif ou pour une région déterminée querf 'élévation relative
ou d'affaissements relatifs; loute discussion à ce sujet devient alors une
simple discussion de mots : car élévation relative ou affaissement
relatif sont deux manières équivalentes de dire une seule et même
chose, de traduire un seul et même phénomène.
L'argument principal pour la stabilité relative du niveau des mers
a été donné par M. de Lapparent ; il est d'une grande force, au moins
pour les périodes secondaire et tertiaire; c'est la faible altitude
1887. A. DB LAPPARENT. — MOUVEMRNTS DE i/ÉCORCE TERRESTRE 239
M. Heira applique un calcul analogue à la coupe des Alpes. Le
développement des plis du Jura donnerait un accroissement dé lon-
gueur de 7,000 mètres; celui des plis des Alpes un accroissement de
120,000 mètres. Ces 127 kilomètres, répartis sur tout un grand
cercle terrestre, correspondraient par conséquent à une augmentation
127
du rayon de — ' ou de 40 kilomètres. Dans la période tertiaire seule,
et cela sans tenir compte des autres régions de plissement que
peut rencontrer le môme grand cercle, la diminution du rayon ter-
restre aurait donc été de dix mille mètres (1).
En présence de la grandeur des effets que nous sommes forcés d'at-
tribuer au refroidissement de la terre, j'avoue que cette diminution
du rayon ne me semble rien a*voir d'invraisemblable; je crois qu'elle
fournit même une solution plus satisfaisante à l'esprit.
Je ne partage pas d'ailleurs la répugnance de M. de Lapparent à
admettre la possibilité du phénomène des « Uorste», c'est-à-dire des
môles restant en Saillie, tandis que les régions voisines s'affaissent
autour d'eux.
Pratiquement même, il me semble impossible d'expliquer autre-
ment l'histoire des Vosges et de la Forôt-Noire par exemple, pendant
la période secondaire, à moins d'admettre pour ces massifs un affais-
sement tout à fait contraire aux idées de M. de Lapparent.
En effet le grès bigarré est sans contestation un dépôt d'eau peu
profonde ; donc, pour qu'il ait été recouvert en Bavière et en Lor-
raine de 1,500 mètres au moins de couches marines, il faut que le
fond de la mer se soit progressivement affaissé d'autant. Si les Vosges
ont suivi le mouvement, l'exhaussement supposé dans la période ter-
tiaire n'est certainement pas suffisant pour en compenser le résultat,
et c'est l'affaissement qui domine dans l'histoire du massif. Si au
contraire les Vosges n'ont pas suivi ce mouvement, elles ont fonc-
tionné comme « Horst ». L'alternative me semble inévitable.
Je n'ai pas la prétention de conclure, je ne crois pas qu'on puisse
le faire avec quelque certitude dans une question aussi générale et
aussi complexe. Les seuls affaissements réellement prouvés (et ceux-là
absolus et non pas relatifs) sont ceux qui sont nécessaires au phéno-
mène môme delà sédimentation en eau peu profonde; mais leur
nombre est tel, les régions qu'ils embrassent sont tellement étendues
qu'il faut être au moins indulgent pour ceux qui voient dans les affais-
sements le facteur le plus important des mouvements de l'écorce.
(0 Un calcul analogue a été fait pour les Apallaches et a donné 10 kilomètres.
240 A. DE LAPPARBST. MOUVBMEHTS DE I.'ÉCOHCE TBHBBSTRB 7 Tév.
H. de Lapparont s'exprime ainsi :
En réponse aux observations de M. Bertrand, je dirai que j'ai fait
le moins possible de théorie et que je me suis surtout attaché & mettre
en évidence des faits géologiques, lesquels me semblent en contradic-
tion formelle avec la théorie des grands effondrements. L'école de
M. Suess affirme que les chutes verticales sont le facteur principal
du relief terrestre, tandis que les plissements, avec soulèvement
relatif, ne seraient que l'exception. Je crois le contraire et j'ai cherché
à le prouver par un grand nombre d'exemples. Ce sont ces exemples
qu'il faut discuter. M. Bertrand ne 's'occupe que des Vosges et lire
argument de la grande épaisseur des dépôts ; c'est oublier, d'une part
que, d'après M. Suess, ces dépôts épais ont existé tout aussi bien au-
dessus de la partie supposée immobile ; d'autre part que l'épaisseur
des dépots miocènes n'est pas moindre dans les Alpes et que, presque
partout, comme l'a depuis longtemps remarqué Dana, les soulève-
ments sont précédés par une phase d'affaissement et de sédimenta-
tion, dont ils sont en quelque sorte la résolution dernière. C'est
pourquoi, me réservant de revenir ultérieurement sur la question
théorique et, sans nier en quoi que ce soit l'importance des faits
d'effondrement, je persiste à croire, jusqu'à nouvel ordre, qu'ils sont
subordonnés et ne peuvent se produire qu'en raison même des mou-
vements préalables déterminés par le ridement de l'écorce.
M. Chaper s'associe au contraire pleinemeu ta la manière de voir de
M. de Lapparent; mais il doit être bien entendu que l'exposé de
notre confrère implique la nécessité de l'hypothèse d'une contrac-
1887 Dr LABAT. — OBSERVATIONS. 241
reliefs du globe, considérés par rapport à la surface des mers et au
ravon terrestre.
La théorie généralement admise du refroidissement séculaire et
la contraction consécutive nous conduit à la conséquence logique de
l'affaissement, en tant que phénomène dominant et ultime. Le sou-
lè?ement n'est qu'accessoire et relatif, bien qu'il puisse se montrer
absolu pour un temps déterminé.
L'affaissement peut affecter le caractère d'effondrement ; mais ce
n'est point un effrondrement à la manière des puits, des mines et des
carrières où existe l'air atmosphérique sous une pression à peu près
normale.
M. de Lapparent nous parle de chutes dans le vide ; le vide ne sau-
rait se concevoir sur le noyau liquide coiffé par la croûte terrestre.
S'il y a tendance au vide, en vertu de la contraction, le vide ne peut
exister à cause de l'expansion des gaz et de la mobilité de la matière
lavique. Or ceci constitue une sorte de matelas qui permettes dépla-
cements et les dénivellations mais qui, selon moi, est le préservatif le
mieux assuré des plongeons et des chutes brusques.
Cette façon de voir n'a rien de contraire à la théorie actuelle des
rides et des plissements.
Des calculs longs et incertains pourraient donner une idée appro-
ximative du poids d'un segment de la calotte extérieure. D'autre
part, si l'on prend un arc peu étendu, la courbure sera très faible et
l'on aura affaire à une masse offrant plutôt la forme d'une table que
d'une voûte. Comment admettre le vide dans ces conditions?
Ajoutons que s'il y a une tendance générale à la diminution du
noyau central par contraction, il y a une tendance constante à l'ex-
pansion par la présence des gaz emprisonnés ou par le passage
des liquides à l'état gazeux ; les déjections volcaniques sont une
preuve permanente de cet état et de cette force centrifuge opposée
à la pesanteur. Tout cela repose sur une partie théorique.
1° Etat fluide primitif de la planète; refroidissement progressif
et emprisonnement de la chaleur centrale sous un manteau mau-
vais conducteur.
-1J Sur une partie empirique : Etude des plis, des fonds et des
reliefs de la croûte disloquée.
Etude des failles et des rejets.
3° Sur une partie expérimentale, feuilletés et plissements artificiels.
A la suite de cette discussion, M. de La Moussaye présente
une observation.
XV. 1«
2A2 TOUCAS. — LETTRE. 21 ICV.
Séance dit 21 Février 1887.
Présidence de m. Albert Gai-dry.
M. Maurice Hovelacque, secrétaire, donne lecture du procès- vnrba !
de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le
Président proclame membres de la Société :
MM. Pichbur, préparateur de géologie à l'École des Sciences
d'Alger, présenté par MM. Hébert et Pomel.
Flamand, préparateur de minéralogie à l'École des Sciences
d'Alger, présenté par MM. Hébert et Pomel.
Pai&hoh (Eugène), publiciste à Montgaudier, par Montbron (Cha-
rente), présente par MM. A. Gaudry et Fischer.
Il annonce ensuite deux présentations.
M. Bertrand donne lecture de la lettre suivante de M. Toucas :
Je viens de recevoir le premier numéro du Bulletin de l'année 1887,
et j'y trouve une note fort judicieuse que vous avez fait ajouter à la
suite d'une communication de M. Moutet sur l'existence d'une forma-
tion wealdietme au quartier du lieuest près de Toulon. Comme vous
le faites très bien remarquer, les couches d'eau douce, signalées par
notre confrère au Rêvent, sont cénomaniennes et appartiennent au
niveau que Coquand a désigné sous le nom de Gardonieu et dont les
1881, FKRRAND DE MI8S0L. — COMMISSION DE COMPTABILITE 243
couche* supérieures sont formées par des dépôts saumàtres; elles
coBtiennent un mélange de coquilles fluvialiles et de coquilles ma-
rines telles que Cassiopées et Ostrea.
*> C'est bien là le véritable représentant des couches de Salnt-Paulet
et de M od dragon (Gardonien de Goquand et non Ligérien comme il
a été imprimé par erreur). »
M. Ferrand de Missol donne lecture du rapport de la Commis-
sion de comptabilité.
Rapport de la Commission de Comptabilité,
Par M. Ferrand de Missol.
Messieurs,
Votre Commission de comptabilité a procédé à l'examen des
comptes de l'exercice 1885-4886, qui lui ont été soumis par votre
Trésorier et constaté leur concordance avec les écritures.
Elle a jugé utile de rapprocher les recettes et dépenses de celles
di l'exercice précédent dans un tableau spécial A, tout en .main-
tenant le tableau B, indiquant les différences des recettes et dépenses
électives de l'exercice 1885-1886 avec les prévisions.
«le
COMMISSION lu: COMPTABILITÉ.
M »
■
S
i
£S
l j»
!
l
s;1;1?
s ■ s •
;
s •
S i
8!S8!RS81SI
B -S«
i
* !
g S | S | | B .1 5 | §
i I • i
|
m"
II
a ce
o N
H
Ë H
£ M
g O
œ H
M
S
B-
H
H
Q
3
H
z
1
l
1
c
j
f
i
1 1
i
1
■i
i
0
a
Ë !
1 *
i i
i
|
j
1
;
1
i
i
««X
Ï'I -1 1
j
H
H
5 H
w
;
■■■■j
«7
COMMISSION DE COMPTABILITÉ.
247
00
5C
K
CO
CL
s o i* « ^ O Ç
m r» a» &
A * £ iA
s a
s
« a ** a m «m w
eo O " "
CM
a s r* o
* a
o
co
eo
•
«A
00
* in o a a
co
o
•s»
o
co
M V
•a JD
s*. "A
a
A
a »o ia
w O •» t» in m to
t* 0» «O O* eo oo «»
ÛO^>Oe0«MOM00C^O
Cio«oo-<»i«*r»o»
A 40
«O
— r» *»■*>••*
9»
eo
O
eo
O
•
O
co
tO
0»
eo
A « A A t-
8KJOO-*
»♦ o io eo
« ^ n o *
eo en
eo
co
00
oc
3
i
> 5 «
3. J
A A «AAAXAaAAaA
SO o o o
»rt Q Q O
tn -i o $ o
p— r* ^4 rM ^4
8S *8
CO
O
eo
a
A
a
r*
o
o
a
A
o
O
<*
9
eo
«4
co
eo
1>
eo
CO
CO
a-
a
Ci
<
8
X
a:
o
S
»
y.
E
eu
eu
o
c
co
«4
•a .-
—S O
a.
o
«0
ê
«5
u
ta
0)
te
#»■•
«
«M
&.
O
'2
es
3
O
.o
•i*
I 3* •■s*5'
• " £ — w
~ «
en
eu
co s t-
o eo
.eu
o
t
- o
•3 " *>
,2 « £ .5 *
eu 3 'S — -S:
S'5 1 5 "S
33
2 «î
e» eo —
O L 0)
u *- c3
.3 .2 w
s
C0 CD O"
T3 rs •-
L* (A
CO co ^ *-
* f * >
fe CU CU C
S
«1
S
co
eu
CO
C
eo
Q.
(fi
eo
"3
M
3
eçj
O
E-1
H
S
U
H
H
CL
S
8
p
â
co
fia
Y.
OU
•w
sjf'Mixm
-««««•ift«i>»»0-»»rt
<
Il Z
CO
•v»
CO
C
CO
eo
£
O
eo
O
co
mmm
L.
eo
eo
*a
SU
«i
■ <■•
o
es
«M
tt|
s
"N
'A
er.
co
co
O
CO
>
• ■■•1
«rf
• **
t-
eâ
•o
*!)
O
CO
«I
a
co
«-4
^3
•n
^i
3
C
«
CO
«y»
i—i
c
-
*1>
<*>
a
248 COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 21 féï.
Ces deux tableaui présentent, sans qu'il soit nécessaire d'y insister,
tous les éléments nécessaires à l'intelligence des faits, et nous nous
bornerons à faire ressortir quelques chiffres qui peuvent plus spé-
cialement intéresser la Société.
Recettes.
Les cotisations courantes sont en accroissement ; elles ont atteint
en 1885-1886 les chiffres de 12,418 fr., présentant une augmentation
de 718 fr. sur les prévisions et de 1,018 fr. sur l'année précédente.
La rentrée des cotisations arriérées a dépassé de 750 fr. les prévi-
sions et de 690 fr. le chiffre de l'année précédente.
La vente du bulletin a fléchi d'une année à l'autre de 241 fr. 76 et
celle des mémoires de 826 fr. 50.
La souscription ministérielle ira pas varié Cl, 500 fr.).
Les revenus ont été de 5,186 fr. 81, dépassant le chiffre prévu det
486 fr. 81, et celui de l'année précédente de .Ï08 fr. 29.
Ils se décomposent de la manière suivante :
Encaissements par la Société générale. . . 4,682 f. !t6
Encaissements par notre trésorier 503 85
Total égal 3,18(1 81
Les cotisations à vie et perpétuelles prévues pour 1,200 fr, n'ont
rien donné, tandis que l'année précédente elles avaient produit
1887. G08SBLBT. — ENVAHISSEMENT DÉVONIEN DIS i/àRDBNNB. 249
Dépenses.
L'impression du bulletin prévue pour ll,000fr. a coûté 12,920 fr. 64,
et celle des mémoires prévue pour 3,000 fr., a coûté 2,468 fr. 35.
Total pour la publication, 15,388 fr. 99.
L'année précédente il avait été dépensé 10,356 fr. 20 pour le
bulletin et 5,905 fr. 20 pour les mémoires. Total, 16,261 fr. 40, soit
872 fr. 41 de plus que dans l'année 1889-4886.
On a placé en achat de 4 obligations Orléans. 1,563 f. 30
— — 6 obligations P. L. M. 2,292 45
Total 3,855 75
Comme dépense extraordinaire figure pour un semestre de loyer
d'avance une somme de 3,050 fr.
L'ensemble des dépenses ou placements s'élève, y compris l'en-
caisse, au 31 octobre 1886, à la somme de 40,895 fr. 33, présentant
sur le chiffre prévu une réduction de 2,761 fr. 06.
Le total correspondant de Tannée précédente était de 44,244 fr. 17.
L'examen des tableaux montre que la différence provient en ma-
jeure partie des articles relatifs aux dépenses extraordinaires.
En terminant ce rapide aperçu qui démontre la situation favorable
de notre Société, nous proposons de voter des remercîments à
M. le Trésorier Berthelin, qui a tenu les comptes avec un soin et une
netteté remarquables.
A. Parran. Fkrrand de Missol. En. Jannettaz.
Ce rapport, mis aux voix, est adopté, et des remercîments sont
votés à M. Berthelin, Trésorier sortant.
M. Gosselet fait la communication suivante :
De /'Envahissement successif de /'ancien continent cam-
brien et silurien de l'Ardenne par les mers dévoniennes,
Par M. Gosselet.
Un des principaux résultats des travaux de Dumont sur l'Ardenne
a été d'établir l'indépendance relative du terrain cambrien ou arden-
nais, et du terrain dévonien inférieur ou rhénan, et de reconnaître
que ces deux terrains sont en stratification discordante. Dans un tra-
250 GOSSKLET. - ENVAHISSEMENT DfcVOllIKH DE l'ARDBHNB. 21 fév,
vail fait en collaboration avec M. Malaise (1), j'ai donné des preuves
nombreuses de celte discordance. La Société géologique a pu cons-
tater le fait dans sa réunion extraordinaire en Ardenne. Cependant
certains géologues allemands le contestent encore.
Le vénérable M. von Decfaen, qui connaissait si bien l' Ardenne,
n'avait pas accepté la division stratigraphique établie par Dumont.
Plus tard a la suite de noire Mémoire, il reprit l'étude de la question.
En 187 s, il se déclara convaincu de la discordance et décidé à la
prendre comme base des divisions à établir dans la carte géologique.
C'est ce qu'il fit en 1883, lors de la publication de la 2' édition de sa
petite carte de la Province rhénane et de la province de West-
phalie.
Cependant la même année 1883, H. Holzapfel, professeur à Aix-la-
Chapelle, faisait paraître une excellente monographie de l'extrémité
nord du massif de Slavelot, où il battait en brèche la théorie de Du-
mont (2). Tout en reconnaissant que la discordance peut exister
dans le massif de Rocroi, il la nie dans le Nord de l' Ardenne. Malgré
son affirmation, je crois qu'il donne lui-même des preuves de cette
disposition discordante. C'est une question que j'examinerai plus
tard.
Le regretté von Lasaulx qui avait assisté à l'excursion de la So-
ciété géologique de France à Charleville n'a pas cherché à nier une
discordance qu'il avait vu si claire à Fépin, à la roche à Corpias et a
la grotte deLinchamp; mais il l'a expliquée en supposant un traînage
des roches dévoniennes à la surface du terrain cambrien (3). J'ai
combattu cette hypothèse (4) en prouvant que le Poudingue de Fépin
est formé aux dépens du terrain immédiatement sous-jacent. Il con-
1887. GOSSKLKT. — KNVAIMBSEMBÎtT DÉYOSIKB DE l'aHDKKNB.
251
Le Carabrien constitue dans l'Ardenne 4 massifs déjà reconnus
par Dumont : ceux de Rocroi, de Olvonne, de Serpont et de Stavelot.
Les deux premiers se rattachaient probablement entre eux vers
l'Ouest et formaient un golfe que j'ai désigné sous le nom de golfe
de Charleoille, Le massif de Rocroi constituait donc une presqu'île
qui s'avançait vers l'Est et se terminait par le cap de Louette.
Entre le cap de Louette et l'îlot de Serpont, il y avait le détroit de
Gedinne dont le fond était constitué par un plateau sous-marin. Le
petit massif de Serpont, ayant à peine 2 kilomètres de diamètre
n'était qu'un rocher saillant à l'extrémité de ce plateau. Entre l'îlot
de Serpont et la grande île de Stavelot se trouvait le détroit de la
Hoche plus large et plus profond.
Fig. i. — Disposition de la mer au commencement de l'époque dévo-
nienne.
La mer était limitée au Nord parla cote du Coudras qui appartenait
& un continent très étendu vers le Nord. On peut estimer que la mer
du bassin de Dinant avait environ 100 kilomètres de largeur dans le
méridien de la vallée de la Meuse, un peu plus que la mer de la
Manche entre Cherbourg et la cote anglaise.
232 GOSSBLET. — ENVAHISSEMENT DÉV0N1K5 DE l'aSDBNKE. 21 fév.
Les premières assises dévoniennes qui bornent au Nord le massif
de Rocroi entre Fépin et Givct sont les suivantes :
1' Poudingue de Fépin.
î° Arkose d*Haybes : grès à gros grains, rempli de parties feldspalhlques de-
composées et de fragmenta de tourmaline.
3' Schistes de Mondrepuits : schistes grossiers verts présentant une faune tonte
spéciale, qui a été signalée par M. Hébert et qui a été étudiée depuis par M. de
Koninck.
■»« Schistes bigarré?, verts et rouges d'Oiguies.
5* Schistes de Saint-Hubert : schistes verts jaunâtres contenant de nombreux
bancs de grès gris. Le schiste domine dans le bas, le grès vers la partie supé-
rieure.
Ces cinq assises ont été réunies par Dumont sous le nom de Ge-
diûnien. J'estime que leur épaisseur totale est de 4,650 mètres.
Au Sud de la presqu'île de Rocroi, dans le golfe de Charleville, on
trouve une série un peu différente :
1" Poudingue de la roche à Corpias.
I" Phvllades noirs de Levreiy.
3* Phyl!ades panachés de Joigny.
4° Phyllades vert jaunâtre de Laforest.
Les causes des différences que présentent les roches gediniennes
sur les deux cotés du massif de Rocroi sont au nombre de deux.
La structure phylladique des roebes du bassin de Charleville est
due au métamorphisme, mais il y a en outre des différences origi-
nelles que j'ai cherché à expliquer lors de la réunion de Charleville.
Elles dépendent selon moi de la position géographique où se sont
1887. GOSSELBT. — ENVAHISSEMENT DÉVOIfIBN DE L ARDRNNE. 253
faiblement inclinées, quelquefois horizontales ou à peine ondulées.
Comme l'inclinaison vers le Nord domine sur presque toute cette sur-
face, on peut admettre qu'il y a plusieurs Tailles avec répétition des
mêmes couches.
L'ellipse décrite par les schistes bigarrés se termine à 6 kilomè-
tres à l'O. du massif de Serpont. Au delà tout l'intérieur du détroit
est formé par les schistes de Saint- Hubert. Toutefois au N. de Saint-
Hubert, les schistes bigarrés constituent une petite voûte uniclinale
que traverse la ligne de chemin de fer du Luxembourg entre les ki-
lomètres 136 et 141. Les couches y plongent uniformément vers le
Sud sous une faible inclinaison et avec de nombreuses ondulations.
Néanmoins comme elles confinent au N. aux schistes de Saint-Hu-
bert et qu'elles sont recouvertes au S. par la môme assise, on doit
admettre qu'elles sont disposées en voûte et que cette voûte a subi
un renversement tel que non seulement les deux branches sont pa-
rallèles, mais qu'elles ont été poussées vers le Nord jusqu'à devenir
en certains points presque horizontales.
Il est assez curieux de trouver sur les deux côtés de cette voûte des
modifications analogues à celles qu'on peut observer dans la môme
assise sur les deux côtés du massif de Rocroi. Au N. elle est formée
de couches schisteuses alternativement rouges et vertes, quelquefois
panachées, mais toujours de nuances nettement tranchées. Au S. de
la gare de Poix les nuances se fondent, le rouge passe au brun ou au
violet, le vert au jaune grisâtre ou verdâtre, les panachures se multi-
plient et sont plus vagues, la roche devient plus phylladique et plus
quartzeuse.
Au N. de la voûte de schistes bigarrés de Poix, on trouve la série
normale des schistes de Saint-Hubert, puis le grès taunusien plon-
geant par renversement sous les schistes de Poix.
Au S. de la même voûte, entre elle et le petit massif cambrien de
Serpont, les schistes de Saint-Hubert constituent un bassin syncli-
nal dont les couches sont faiblement inclinées. Ils sont formés de
schistes verdâtres, compacts, ou grossiers, de grès gris et ils con-
tiennent des couches de schistes bigarrés, comme dans le bassin de
Charleville.
Ces schistes de Saint-Hubert se relèvent vers le massif cambrien
de Serpont et, au contact des schistes cambriens, on trouve quelques
bancs d'arkose. Cette arkose appelée par Dumont arkose de Bras,
enveloppe complètement le massif de Serpont. On la trouve même
à la surface de ce massif reposant en stratification discordante sur
les phyllades cambriens ; à sa base, il y a souvent un banc de pou-
dingue.
■>3i GOSSBLET. — ENVAHISSEMENT DÉV0H1EM DK l'aHDBNNB. 21 IûV.
Fie. 2.
a Phyllades camliriens Ue Serpont.
b Schistes verts et rouges de Poix.
c Schistes de Saint-Hubert.
f.' Arkose de liras.
Du mont avait assimilé l'arkose de Bras à l'arkose d'Haybes ; la
ressemblance minéralogique est extrême et, l'une comme l'autre,
sont à la base du terrain dévonien. Mais, dans culte hypothèse, il y
aurait une immense lacune entre l'arkose de Bras et les schistes qui
les surmontent puisqu'il y manquerait les schistes de Mondrepuita
et les schistes d'Oignies. Or l'abseuce de ces derniers serait inexpli-
cable à 4 kilomètres seulement des beaux affleurements de Poix où
l'assise a pour le moins 100 mètres d'Épaisseur. J'aime mieux ad-
mettre que la lacune est sous l'arkose.
Les eaux delà mer dévonienne venant du 5.-0. gagnaient cons-
tamment vers l'E. par suite de l'affaissement de celte partie orien-
tale. L'Ilot de Serponl était beaucoup plus étendu qu'il n'apparaît de
nos jours, lorsque la mer dévonienne est venue envahir l'Ardenne.
1887. GOSSBLET. — ENVAHISSEMENT DÉVONIKN DE l'aRDENNE. 255
A la pointe sud, l'arkose, déjà beaucoup moins épaisse, alterne
avec des schistes rouges; sur la côte orientale, elle est rarement visi-
ble et parait en tous cas peu épaisse ; elle contient peu de feldspath ;
c'est plutôt un grès grossier.
Sur le rivage du Condros, l'étage gedinnien est représenté par des
schistes compacts vert-sorabre, cellulaires, par des psammites et
par des grès vert-sombre. Les schistes rouges et bigarrés ne se pré-
sentent plus qu'à l'état de bancs très minces subordonnés aux {au-
tres couches. A la base il y a un grès à gros grains que Ton peut
rapprocher de l'arkose (arkose de Dave) mais qui ne contient pas de
feldspath.
Quel est l'âge exact de ces diverses couches ? représentent-elles
l'ensemble de toutes les assises gedinniennes ou seulement une par-
tie ? C'est une question insoluble dans l'état actuel de nos connais*
sances.
Si la science positive peut encore paralléliser l'arkose de Dave,
ainsi que celle de Weismes et de Bras, à l'arkose d'Haybes, les géolo-
gues géogénistes ont le droit d'imaginer une théorie, un petit roman
si l'on veut, qui ne manque pas d'intérêt.
Lors de la réunion de la Société géologique de France àCharleville
il a été admis à la suite des observations de M. Renard, de M. Barrois
et des miennes, que l'arkose d'Haybes provient de la destruction de
granité ou plutôt de pegmatite tourmalinifère.
Cette roche n'existe en aucun point connu du continent Arden-
nais. Il faut donc qu'elle soit aujourd'hui cachée par les terrains
plus récents, par conséquent qu'elle soit située dans le bassin du
Dinant. J'ai prouvé que les courants qui roulaient les grains d'arkose
sur le rivage de Hocroi venaient de 10. ; on peut donc supposer qu'il
y avait des roches granitiques dans l'O. du bassin de Dinant, là où
il s'élargit vers Landrecies, Cambrai; Amiens. Le courant océanique
qui envahissait le bassin de Dinant au commencement de l'époque
dévonienne roulait l'arène granitique jusque sur la côte de Rocroi.
La présence de galets de pegmatite tourmalinifère découverts par
MM. de La Vallée Poursin et Renard, puis par M, Lohest sur la côte
du Condros semblent indiquer que les roches granitiques n'étaient
pas bien loin. Il est donc probable qu'une bande granitique pas-
sant dans le bassin de Dinant, parallèlement aux couches cam-
briennes et siluriennes, allait se relier vers le N. à l'île de Stavelot
qui contient le filon granitique de Lammersdorf découvert par
M. von Lasaulx. Elle formait au commencement de l'époque dévo-
nienne le rivage N. du bassin de Dinain.
Plus tard cette bande granitique ayant été détruite par érosion
256 GUSSELET. — tïmwSSKMBNT DÉV0K1EK UB L'aBDBHHI!. 21 fév.
ou plutôt submergée par affaissement, le rivage s'étendit progressi-
vement vers la crête de Condros.
Cet envahissement progressif de la cote condrusienne explique
l'absence d'arkose sur ce rivage ; lorsque la mer y arriva, la crête
granitique était déjà recouverte par une nappe d'eau assez épaisse
pour la protéger contre la dégradation produite par les vagues.
L'envahissement du littoral de Condros et par suite l'élargissement
du canal eurent aussi pour effet de diminuer la rapidité du courant
qui longeait la cote ardennaise. Aux sédiments grossiers qui for-
maient l'arkose, succédèrent des sables fins et argileux qui donnè-
rent naissance aux schistes de Mondrepuits.
Pendant que ces phénomènes se passaient sur la cote ardennaise,
le golfe de Cbarleville abrité par la presqu'île de Etocroi recevait des
sédiments limoneux très Ans qui produisirent les phyllades de Le-
vrezy. t
Pendant la 2* partie de l'époque gedinienne, les sédiments furent
partout limoneux ou sableux; cependant le courant était parfois
assez fort pour entraîner des arènes graveleuses qui donnèrent nais-
sance aux bancs d'arkose, qui sont subordonnés aux schistes bigarrés.
Sur la côte de Condros, le courant était corrodant et ne produisait
que des dépôts locaux et lenticulaires. C'est du moins ce que l'on
peut déduire de l'irrégularité apparente des couches de psammite et
de schiste, qu'on y observe.
Ou a vu que le haut-fond de Gedinne et l'Ilot de Serpont qui en
était le sommet s'enfoncèrent pendant presque toute la durée de l'é-
poque gedinienne, de telle sorte que les assises s'y trouvent en stra-
tification transgressive et que les plus récentes seules entourent l'î-
élém
1887. G. DOLLFUS. — OBSERVATIONS 257
même massif n'a pas eu lieu partout en môme temps ; que sur le
rivage occidental de l'île de Stavelot, par exemple, l'arkose pouvait
se déposer dans le Nord, alors qu'à l'extrémité sud il se produisait
déjà des sédiments schisteux; d'où on arriverait à paralléliser les
schistes du Sud avec les arkoses du Nord.
11 y aurait là une exagération de ma pensée contre laquelle je crois
devoir protester d'avance. Nous ne pouvons pas songer à donner à
nos divisions géologiques une valeur chronologique absolue. Elles
ont surtout pour but de résumer les faits et de permettre à l'esprit de
les embrasser dans leur ensemble. Quand donc nous trouvons en
deux points plus ou moins voisins deux séries identiques, il y a lieu
de paralléliser tous les termes semblables. Nous pouvons bien nous
demander, si au point de vue du temps considéré d'une manière
absolue, les phénomènes ne sont pas transportés d'un point à un
autre, de telle sorte que chaque terme soit contemporain du terme
précédent formé à sa droite et du terme suivant formé à sa gauche ;
mais dans la systématique, on ne doit pas tenir compte de ces vues
purement hypothétiques et qu'il serait difficile de démontrer. J'ai
cru devoir faire ces réserves dans l'intérêt même de la thèse que je
soutiens et bien marquer le point où je m'arrête, car j'estime que le
géologue géogéniste est toujours en danger de s'égarer, dès qu'il
s'écarte des règles qui servent de base à la géologie positive.
H. G. Dollfus demande à M. Gosselet quelles sont les raisons qui
l'empêchent de croire que le Dévonien s'est déposé sur l'Ardenne ?
La question de la discordance du Dévonien sur les roches plus
anciennes étant hors de cause, il lui semble que, l'identité de la
coupe au Nord et au Sud du massif ardennais, la présence des strates
et poudingues redressés de part et d'autre à la verticale, prouvent
avec évidence un grand mouvement postérieur de soulèvement. Ce
soulèvement ne faisant pas de doute ; si nous cherchons par la théorie
ce que pouvait être le pays avant le soulèvement des couches, nous
sommes conduits en partant de la coupe supérieure qui donne un
diagramme de l'Ardenne, au schéma idéal inférieur dans lequel les
couches sont simplement remises dans leur position horizontale de
formation, suivant leur ordre, leur place, leur épaisseur par projec-
tion. L'inspection de cette figure permet difficilement de supposer
que tout le déblai central était occupé par un récif silurien S. Nous
préférons supposer que les couches se sont déposées comme l'indique
le tracé ponctué intermédiaire entre les deux séries latérales, ce qui
conduirait directement au tracé ponctué supérieur à la coupe de
l'Ardenne.
XV. 17
G. DOLLFUS. — OBSERVATIONS.
Pig. 3.
Cette considération est appuyée par la médiocre distance des deux
flancs dévoniens (30 kilomètres), la grande épaisseur uniforme de
leurs subdivisions, le manque de caractères littoraux et d'amincis-
sement en s'approchant du centre, et ne laissant pas de place pour
deux rivages et une arête silurienne intermédiaire.
Il est du reste constant que le massif ardennaîs, dont on peut
chercher à préciser le moment de soulèvement comme postérieur au
Houiller de la région et antérieur au Jurassique inférieur, a été con'
sidérablement usé, corrodé depuis des périodes d'une durée de
temps considérable, qu'il a perdu beaucoup de sa hauteur, et n'est
aujourd'hui qu'une ruine a coté de son ancienne grandeur.
1887. G0S8BLKT. — FAUNE DÉVOMUNNB DE L'àRDKNHE. 959
M. Gosselet, répondant à M. Dollfus, s'exprime en ces termes :
H. Dollfus dit : 1° que les couches dévouiennes étant inclinées,
doivent avoir subi des mouvements depuis leur dépôt; 2° qu'elles ont
dû couvrir tout le massif de Rocroi. Sur le premier point nous
sommes d'accord, mais il n'en est pas de même pour le second. J'ai
parcouru tout le massif de Rocroi sans trouver sur le plateau aucune
trace de Gedinnien, tandis que cette assise occupe toujours le même
niveau tout autour du plateau, à 100 mètres environ au-dessus du
sommet.
M. Gosselet fait la communication suivante :
Remarques sur la Faune dévonienne de l'Ardenne
et en particulier sur celle du Famennien,
Par M. Gosselet.
Je viens de terminer la revision des fossiles dévoniens que j'ai
trouvés dans l'Ardenne, sauf celle des coraux et des bryozoaires que
je n'ai pas encore eu le temps d'étudier. Il en résulte déjà quelques
considérations que je désire présenter à la Société. Je dois dire que
mes listes sont loin de constituer un inventaire général, puisque je
n'y cite que les fossiles que j'ai recueillis moi-môme. Je rappelle que
j'ai partagé le Dévonien en six assises : Gedinnien, Coblenzien,
Eifélien, Givétien, Frasnien, Famennien. Il ne sera pas question ici
du Gedinnien, qui fera l'objet d'une communication spéciale.
J'ai recueilli seize espèces de Trilobites. Les Homalonotus sont
propres au Goblenzien et chaque assise a ses espèces spéciales. Les
Bronteus sont spéciaux aux étages calcaires : Eifélien, Givétien et
Frasnien.
Parmi les Brachiopodes, au nombre de 300 espèces, il y a des
genres spéciaux à un étage : Meganteris et Amphigenia au coblen-
zien, Uncites et Stringocepkalus au Givétien, Cyrtia au Famennien.
Les espèces de Spirifer, au nombre de 60, sont des plus caractéris-
tiques; cependant il en est qui s'étendent dans plusieurs assises d'un
même étage ou même dans plusieurs étages. Je citerai dans ce cas le
Spirifer Verneuili que l'on trouve dans le Frasnien et dans le
Famennien.
Les Orthis et les Streptorhynchus ne sont pas assez étudiés pour
qu'on puisse en tirer des conclusions.
Les Leptama et les Choneles sont souvent aussi confondus. Je n'ai
pu en nommer qu'un très petit nombre, cependant j'ai pu m'assurer
que les espèces sont spéciales aux étages et souvent aux assises.
260 GOS3BLBT. — FAUNE DÉVONIBHNK DB L'aRBENHB. 21 fév.
Les Céphalopodes (36 espèces) et les Gastéropodes (136 espèces) ne
donnent lieu à aucune remarque.
Les Lamellibranches, au nombre de 200 espèces, sont plus inté-
ressants. Ils sont peu nombreux dans les assises calcaires, tandis
qu'ils sont plus abondants dans certaines couches du Coblenzien et
du Famennien. Les genres Pterinea et Avicula l'emportent dans le
premier de ces étages, les genres Leptodesma et Pieronites dans le
second.
Il y a quelques espèces que l'on pourrait appeler longicoles,
parce qu'elles ont habité l'Ardeune pendant plusieurs étages.
1887. G0S8BUT. — FAUNB DfcVONlBNNfi DB l'aBDKNNI'. 261
manque dans le Harz, où le Frasnien est surmonté directement par
les schistes carbonifères à Posidonomyes.
La faune famennienne peut se diviser en trois groupes :
4° Les espèces longicoles, qui sont venues dans l'Ardenne à
l'époque du Gobleozien ou de l*Eifélien et dont quelques-uns pro-
longent leur séjour jusqu'à l'époque carbonifère. En dehors de ces
fossiles, il n'y a que Spirifer Verneuili de commun entre le Famen-
nien et le Frasnien, ce qui démontre combien on a tort de réunir ces
deux étages sous le môme nom.
2* Les espèces carbonifères qui apparaissent dans le Famennien
et surtout dans le Famennien supérieur.
3° Les espèces famenniennes propres : Par cela môme que le Fa-
mennien marin est peu répandu en Europe, ses fossiles spéciaux
sont peu connus : Sowerby et Phillips en ont décrit un certain
nombre provenant de Pilton et de Marwood en Angleterre. J'ai dû en
nommer quelques-uns pour établir les divisions du Famennien. Le
reste est inédit ou a été décrit en Amérique.
Lorsque M. Barrois (1) décrivit les Dictyophyton découverts dans les
grès du Watissart, près de Maubeuge, il appela l'attention sur l'analogie
des Psammites du Condros et des couches du Ghemmung d'Amérique.
L'étude des autres fossiles famenniens apporte de nouvelles preuves
en faveur de cette judicieuse observation.
Parmi les Lamellibranches les genres qui sont abondants dans le
famennien de l'Ardenne dominent aussi dans le Ghemmung. Tels
sont les genres Leptodesma et Pteronites; ce dernier est môme spécial
au Famennien et au Ghemmung. Huit espèces de Lamellibranches
du Famennien de l'Ardenne peuvent ôtre complètement assimilées
à des espèces du Ghemmung, et dix espèces y sont représentées par
des formes très voisines.
L'équivalence stratigraphique du Famennien avec le Ghemmung
doit ôtre admise d'autant plus facilement que ces deux étages sont
superposés en Amérique comme en France à deux étages parfaite-
ment concordants. Les Américains ont distingué sous le Ghemmung
les couches de Portage, les schistes de Naples, les schistes de Genesée,
qui se rapprochent du Frasnien d'après M. Clarke (2) par la présence
de Cardiola retrostriata et de ltlajnclionella venusta (=cuboïdes.)
M. William (3) a démontré que ces trois assises alternent entre elles
(1) Ch. Barrois. Sur les Dictyospongidœ des Psammites du Condros [Ann. Soc.
qpqL du AorJ, XI, p. 80).
(2) Joho Clarke. On the higher devonian faunas of Ontario country. New-York,
Bulletin of the United States Geological Survey, /*• 16.
(3) Williams: The récurrence of faua^s iu the devoniau rocks of New- York.
262 1. BE68KR0H. — BASSIN HOUILLEH D AUKITS. 21 féV.
et que ce sont plutôt trois faciès paléontologlques contemporains que
trois niveaux s Ira li graphiques. On pourrait trouver quelque chose
d'analogue dans notre Frasnien.
M. Bergeron Tait la communication suivante :
Note sur le Bassin houlller d'Auzlts (Aveyron),
Par M. J. Bergeron.
Au Sud-Est de Decazeville, près du petit village d'Auzits, se trouve,
reposant sur des schistes à séricite, un système de couches de
houille, de grès et de conglomérats; la composition lilhologique de
ces derniers diffère très sensiblement de celle des autres grès et con-
glomérats que l'on rencontre dans les dépôts houillers du reste du
bassin de Decazeville. Ce sont des arkoses très feldspalhiques qui
semblent provenir du démantèlement de Dlons de granulite et de
microgranulite qui se trouvent au sud-est de ce petit bassin, du coté
de la métairie de Carabols. Ces roches en effet, surtout les raicro-
granulites, semblent être cantonnées dans cette région et les filons
qu'elles constituent sont alignés suivant nne direction N. 15° E. Ce
serait donc un courant ayant une direction S.-E. N.-O. qui aurait
entraîné tous ces matériaux détritiques. Cette direction est d'ail-
leurs celle de plusieurs failles de la région, auxquelles correspondent
les principaux ravins du pays.
Grâce au jeu de ces failles, la partie 3.-0, de ce petit bassin d'Au-
zits a été relevée, et on peut ainsi reconnaître l'allure et la compo-
sition des couches qui le constituent. Ce sont d'abord des grès et
1887. J. BBB6BB0S. — BASSIN UOUILLBR d'aUZITS. 363
les sont d'ailleurs les seuls accidents géologiques qu'on y ait cons-
tatés.
Ainsi que M. Bravard, directeur des mines de l'Estang, Ta tou-
jours soutenu, ce système d'Auzits est inférieur aux dépôts houil-
lère de Gampagnac et de Bourrau. En effet, il est recouvert par un
conglomérat à très gros éléments feldspatbiques provenant des
mêmes roches éruptives dont j'ai déjà parlé à l'occasion des conglo-
mérats inférieurs et qui constitue la base d'un autre système, celui
de Campagnac.
Cette superposition peut se voir au jour, au niveau de la mine des
Clausels et près du tunuel de la Richardie ; une galerie partant du
puits de l'Estang a rencontré ces mômes conglomérats à gros élé-
ments sous une série de couches de houille appartenant à ce sys-
tème de Gampagnac. Celui-ci est inférieur aux couches exploitées à
fiourran, couches qui sont si connues pour leur épaisseur exception-
nelle ; il est en discordance de stratification avec elles ainsi qu'on
peut le voir à Gransac.
D'après les études de M. Grand'Eury (1) les couches de Bourran
appartiennent à la partie tout a fait supérieure du terrain houiller su-
périeur. Le savant paléontologiste, tout en remarquant des diffé-
rences entre la flore du système de Bourran et celle du système de
Gampagnac, n'ose pas se prononcer sur leur âge relatif; il me sem-
ble cependant rapporter le premier système à une époque plus ré-
rente.
M. Bravard m'a communiqué des végétaux fossiles provenant de
l'exploitation d'Auzits. M. Zeiller, à qui j'ai soumis ces exemplaires,
et qui a bien voulu les étudier, a reconnu, dans les couches exploi-
tées à l'Estang, et qui appartiennent au système de Campagnac, les
espèces suivantes :
Sigiliaria tessellata. Brg. dont les coussinets de forme elliptique
sont caractéristiques du type de cette espèce provenant du terrain
houiller moyen.
Sevropterit cordata. Brg. espèce qui se trouve à Carmaux.
Calamités Suc ko vit. Brg. qui se rencontre à tous les niveaux du ter-
rain houiller supérieur.
Pecopleris Plucknettii, Schloth. forme voisine du Pecopteris minor
Brg. qui est très abondant à Carmaux.
A ces végétaux, il faut ajouter un Sigiliaria à côtes qui pourrait
bien être Sigiliaria elongata, Brg. espèce qui ne peut appartenir qu'à
on niveau inférieur à celui de Bourran. Malheureusement la prove-
nance de ce dernier échantillon est incertaine.
(l) Flore carbonifère du département de la Loire, p. 530.
264 J. BBRGEHON. — BASSIN HOUILIFB d'AUZITS. 21 fé>.
L'aspect général de cette flore est plus ancien que celui de la flore
de Bourrait ; les conclusions sont donc celles de M. Grand'Eury.
Hais si le système de Campagnac est plus ancien que celui de Bour-
ran, à plus forte raison, le système d'Auzits est-il plus ancien.
Malheureusement les végétaux provenant soit des Abiracs, soit de
la Bertrandie ne donnent que peu d'indications : ce sont les sui-
vants :
Lepidodendron, nov. sp,
Odontopttrit Re.ichinna. Outb.
Pecopterit polymorpha. Brg.
Spktnophyllum oblongifolium. Germar.
Cette dernière espèce, d'après M, Zeiller, est très abondante
a Carmaux; mais elle n'est caractéristique d'aucun niveau.
Cette flore cependant permet de reconnaître que l'on a affaire à
l'étage supérieur du terrain houiller. Le système d'Auzits d'après ce
qui précède pourrait donc correspondre à celui de Carmaux.
Dans cette dernière localité, on exploite depuis longtemps un
système dont l'âge a été déterminé par M. Grand'Eury ; il se trouve-
rait à la base de l'étage houiller supérieur. Des sondages opérés
par une compagnie qui recherche quelle est l'extension du bassin
houiller vers le Sud, ont permis de constater au-dessus de couches
de houille appartenant très probablement au niveau de Carmaux, la
présence de lits d'argile très riches en Alelhopterù Grandini, Côpp,
espèce assez rare dans les couches exploitées dans cette localité. Les
travaux d'exploitation rencontreront ces couches et permettront
bientilt île savoir si l'on n'a [>ai :ilf.iiro au U>rrnin houiller supérieur.
4887/ LÉON DRU, — PATS ENTRE LE DON ET LE VOLGA. 265
M. Munier-Chalraas présente, do la part de M. Léon Dru, la note
suivante :
Description du pays situé entre le Don et le Volga,
de Kalatch à Tsaritsine.
Géologie. — Hydrologie,
Par M. Léon Dru.
(Planche II).
Pins de dix-huit cents kilomètres parcourus dans la région qui
sépare le Don du Volga, pour l'étude d'un canal de jonction, au
point où les fleuves sont le plus rapprochés, m'ont mis à même de
recueillir quelques renseignements sur la climatologie, la géologie et
l'hydrologie de cette partie de la Russie méridionale.
L'ensemble des terrains a été classé déjà dans les groupes secon-
daire et tertiaire; mais les nombreuses excursions que j'ai pu faire
tout en confirmant ces données premières, permettent d'y ajouter un
complément que je crois intéressant de signaler : celui de spécifier
la place qu'ils occupent dans la nomenclature géologique, et d'en
indiquer les fossiles caractéristiques.
DESCRIPTION GÉNÉRALE.
Le pays compris entre Tsaritsine et Kalatch est en général d'une
grande aridité : la vue s'étend au loin sur des plaines dénudées, le
manque presque absolu de végétation, donne à cette terre un aspect
désertique, et même saharien dans les régions de Katchalino et
d'Ilovliia, où des sables tertiaires jaunâtres couvrent la surface
du sol.
La forme générale du terrain est déterminée par des plateaux
étroits, de trois kilomètres en moyenne de largeur, qui tracent la
ligne de partage des eaux entre les fleuves ; ils bordent le Volga à
une distance variant entre 5 et 20 kilomètres, et dominent le plus
souvent des pentes rapides et escarpées.
De cette ligne de faîte, ondulant entre les cotes 125 et 165 au-
dessus du niveau de la mer Noire, descend à l'Ouest le versant du
Don, immense plan incliné aboutissant vers son extrémité aux prai-
ries qui le séparent du fleuve cosaque. Des ravines entaillent tous les
escarpements et précèdent de nombreux thalwegs dont les larges
échancrures abritent une végétation arborescente souvent chétive,
composée d'espèces communes, telles que chênes, grisards, meri-
266 Ll'lON DRU. — PAYS liNTRE LE DON ET Li: MMGA 3 féV.
sien, pruniers sauvages, aubépines, aulnes, etc.. Sur les plateaux,
celle végétation est excessivement rare : cela tient aux vents qui
régnent presque constamment dans le pays, et surtout au manque
d'humidité.
Cette dernière causa est celle qui a le plus d'action, car malgré
l'intensité du vent, on peut voir sur le plateau de Barsoff et de
Proudkovsky, à la cote 150, un élang entouré de saules qui sont
plus que centenaires; et. dans la dépression de la Tchapoulfcine, près
de Karpovkaïa, station du chemin de fer de Tsaritsine à Kalatch, a
l'altitude de 70 mètres, la fraîcheur du sol entrelient de nombreux
spécimens de la même essence, dont l'âge et les proportions ne le
cèdent en rien à leurs congénères de Proudkovsky. Certaines cir-
constance! locales ont agi sur le développement de celle végétation
arborescente, malgré l'action défavorable de la latitude, combinée
a celle des météores et de l'altitude des lieux, qui ainsi que l'a fait
remarquer M. Le Play, est la cause déterminante de ia pérennité des
steppes de Russie.
Le sol, peu cultivé, est couvert pendant l'été d'une herbe jaunâtre
el clairsemée; la culture se fait principalement autour des villages
1res espacés, et placés presque tous dans les thalwegs. Quelques
koulors, perdus dans ces solitudes, ne sont que des habitations tem-
poraires destinées à abriter les paysans russes ou cosaques qui sur-
\ cillent les récoltes et le pacage des animaux, auxquels on doit, faute
de pâture, réserver de larges surfaces. Ces koulors ne sont pas en
réalité des villages, mais plutôt la réunion de huttes d'une con-
struction très rudimentaire.
Trois irrandt.1* v.illc.us. r.riU-.s tir li Tsaritsa, de lu Karpovka
1887. LÉON DRU. — PAYS KNTRtt LE DON ET LE VOLGA. 267
y dessinent des lignes ondulées et verdoyantes qui se détachent sur
le fond gris et mamelonné du sol. Ces différents aspects se continuent
eu suivant l'aval du cours de la rivière ; les rives de Sémikarakorskaïa
et las coteaux de Razdorskaïa sont, pour le touriste qui entreprend
la descente du Don, une large compensation de la longueur du
voyage.
An Nord de Kalatch, la vue du pays change : on aperçoit les falaises
blanches de Trek-Ostrovianskala et les plaines herbeuses de la rive
gauche, parsemées de dunes jaunâtres, qui s'étendent jusqu'au lac
Loubénoié. Ces dunes proviennent du remaniement par les eaux du
Don des sables tertiaires de la région de Katchalinskaïa ; sur la berge
du fleuve la végétation les a fixées, mais à un ou deux kilomètres à
l'Est, elles sont complètement dénudées, et se déplacent sous l'action
continue des vents du sud et du sud-est.
Un c^ps caractères de l'orographie de la contrée consiste dans la
disposition uniforme des thalwegs. Quand on examine les ravines
profondes qui aboutissent au Volga, on remarque que les rives qui
ont la môme exposition affectent une configuration identique : celles
«posées au Sud sont invariablement verticales, les terrains séchés
et durcis par les rayons solaires se maintiennent dressés comme
une muraille ; tandis que les berges opposées sont au contraire
toujours inclinées, et présentent même un pente très allongée. Il est
visible que de ce côté l'action des agents atmosphériques a été plus
intense, et qu'elle a lentement érodé et adouci la surface du sol.
Sur le Volga, par suite de la grande déclivité des terrains, les
thalwegs débouchent presque tous perpendiculairement au fleuve;
les eaux, quoique plus rapides dans leur course, ont déposé aux
embouchures, principalement sur la rive droite, ou porte le courant,
un atterrisse ment d'alluvions et de terrains de transport qui s'élève
souvent jusqu'au sommet de la falaise; puis ce dépôt s'augmentant
d'apports successifs, amenés par les crues du Volga, a fini par
constituer une sorte d'étranglement qui rétrécit l'entrée de ces
thalwegs. Cette disposition se voit au contluent de la Kamichinka,
de la Pitschouga, de la Metschetka, etc.
La rive gauche du Don a des rivières moins encaissées, entre des
berges qui ne dépassent pas 6 à 7 mètres do hauteur. Ces rivières se
déversent dans le fleuve à travers des plaines d'alluvions anciennes,
bordées d'un cordon de dunes couvertes d'oseraies, d'aulnes et de
saules. Elles n'ont pas un régime permanent, mais au moment des
pluies et de la fonte des neiges, elles reçoivent de grandes quantités
d'eau qui se déversent dans le fleuve,
268 LftOW I1BU. — PAYS KMTHK LR DOIf ET LR VOLGA. 21 féï,
CLIMATOLOGIE ET MÉTÉOROLOGIE.
Une grande variation et des écarts excessifs de température carac-
térisent la climatologie du pays. Le climat est essentiellement con-
tinental : ou passe d'une saison hivernale rigoureuse à des étés où la
chaleur est accablante, La différence des températures extrêmes est
d'environ 60° C : elle est comprise entre + 35* et — 25° C.
La saison d'été est très longue et particulièrement chaude; elle
donne au steppe un aspect méridional des plus accusés; le sol est
partout aride, desséché par les vents et l'ardeur du soleil.
A partir de Tsaritsine, on entre véritablement dans le midi de la
Russie, et les territoires compris entre le Volga et les rives du Don
rappellent beaucoup ceux du steppe des Nogals, qui avoisine le ver-
sant nord de la chaîne caucasique.
L'hiver est également long et se distingue par de brusque%cnan-
gements de temps : c'est le moment des rafales et des chassé-neige
qui balayent les plateaux, accumulant les neiges contre les saillies
des terrains ou dans le fond des ravins. Sur les points élevés que
traversent les chemins de fer de Griazy, de Kalchalino à Gorodisché,
et aux environs de Kroutala, on oppose aux chasse-neiges des bar-
rières que l'on fixe chaque hiver sur l'un des côtés de la voie.
Les saisons ne divisent pas l'année en périodes régulières : le prin-
temps est l'époque de la fonte des neiges, de la débâcle des glaces
et des inondations; l'air est alors humide, et le sol, débarrassé de
son enveloppe glacée, laisse apparaître une végétation naissante; il
commence ordinairement à la deuxième quinzaine de mars et finit
an milieu du nui. I.'ÎU- ijui mut'oIi1 iIuit ji.i.^ni'im mois d'octobre, et
1887. LÉON DRU. — PAYS KNTRB LE DON ET LE VOLGA. 269
Durant la saison d'été, les pluies sont assez rares et ne persistent
que quelques jours, mais elles sont presque toujours torrentielles, et
ravinent profondément le sol.
Les neiges sont beaucoup moins abondantes dans ce pays que
dans les contrées du centre de la Russie, et elles ne couvrent pas les
sleppes sur de grandes épaisseurs; le volume qui tombe est cepen-
dant suffisant pour amener, au moment de la fonte, des crues im-
portantes qui remplissent et font déborder les principales rivières du
pays. Le bassin de la Tchcrvlonnaïa paraît recevoir une plus grande
quantité de neige que le plateau qui domine le Volga, de Tsaritsine
àDonbovka; ce phénomène doit tenir à son altitude plus faible qui
le protège mieux contre les vents. On remarque d'ailleurs que la
Karpovka, qui reçoit les eaux de la Tchervlonnaïa, et la Tsaritsa,
dont le cours est dans le même voisinage, sont les rivières les mieux
alimentées de ce versant du Don.
Quant aux vents, ils sont la cause la plus active de dessèchement,
surtout ceux de l'Est et du Sud-Est qui arrivent des contrées dé-
sertiques de l'Asie centrale. Les vents d'Ouest sont chauds, mais hu-
mides, et lorsqu'ils viennent du Sud, ils amènent de la pluie. Ceux
du Nord sont constamment froids, leur direction dominante est vers
le Sud-Ouest; en hiver, ils causent des bourrasques et de violents
chasse-neiges. Peu d'expériences scientifiques ont été faites sur leur
vitesse, mais on sera très près de la vérité en l'évaluant de 10 à 15
mètres par seconde pour les vents rapides.
GÉOLOGIE.
Deux systèmes de couches, les terrains crétacés supérieurs et ter-
tiaires inférieurs, entrent dans la constitution du sol compris entre
le Don et le Volga, de Kalatch à Tsaritsine (PL 11).
Leurs affleurements sont visibles sur la rive droite des deux fleu-
ves: du côté du Don, en aval de Kalatch, la Craie forme une falaise
ondulée à pente rapide, dont les sommets sont couronnés par des
couches tertiaires. Vers le Volga on ne rencontre exclusivement que
des assises tertiaires, au milieu desquelles les eaux ont creusé de
nombreux thalwegs, étroits et encaissés : le peu de résistance des
couches, composées de sables, d'argiles et de grès tendres, a facilité
ces érosions profondes qui découpent, perpendiculairement et à des
intervalles rapprochés, la rive du fleuve de Sarepta à Doubovka.
Au centre du pays le steppe est uniformément couvert de terre
végétale, de sable et le plus souvent d'un limon fin, jaunâtre, légère-
ment sableux et presque imperméable.
La descente du plateau qui conduit à la plaine du Don met égale-
£70 LBOK DBU. — PAYS HKTRB LK DON KT LB VOLGA. 21 fè>.
ment à jour des couches tertiaires dans les thalwegs de la Tctaerv-
lonnaîa et de la Korovalka, au confluent de la Peslcbanala et de la
Karpovka, où la berge élevée et abrupte qui supporte le koutor
PétroUC contient un des rares gisements fossilifères de la région.
Aux environs de Tsaritsine les coupes que l'on peut examiner ont
en général de 45 & 30 mètres de hauteur, le plus souvent inacces-
sibles et taillées a pic, soit à l'entrée des rivières ou dans leurs par-
cours, par le régime torrentiel des eaux qui les ravinent chaque an-
née, et dressent la base de leurs talus. Les fossiles, peu répandus
dans les terrains tertiaires, le sont davantage dans les couches créta-
cées, que l'on suit sur la rive droite du Don de Kalatch a Trek-Ostro-
vianskaïa, formant dans ce passage du fleuve une falaise haute et
régulière comme celle du Volga.
Les deux fleuves présentent d'ailleurs un caractère frappant de
ressemblance, du moins dans la partie qui fait le sujet de cette
étude; le Volga elle Don onL leur rive droite plus élevée que
la gauche, et presque toujours couverte par les alterrissements des
fleuves.
Us ont chacun des crues périodiques rapides et considérables, qui
amènent le déplacement des éboulis accumulés au pied des berges
escarpées, et maintiennent constamment leur verticalité. Us char-
rient tous deux des alluvions Unes, les terrains tertiaires ne renfer-
mant que des roches peu solides, espacées en lits minces, dissémi-
nées dans un ensemble de sédiments argilo-sableux. Sur le Volga, la
stratification de ces terrains se deisioe en couches régulièrement
superposées et concordantes, avec une légère penle vers le Sud-Est,
:elle
1867. LÉON DRU. — PAYS ENTRE LE DON ET LE VOLGA. 271
etLipov8ky, en face du moulin cosaque à roue flottante établi sur le
fleuve.
Elle se voit également bien à Mostovsky, où Ton aborde la rive sur
une berge de 5 à 6 mètres de hauteur, constituée par des alluvions
terreuses que le fleuve désagrège continuellement Ces alluvions,
uses meubles, s'étendent jusqu'au village, et couvrent les affleure-
ments de la Craie, que Ton gravit au-dessus de Mostovsky.
La Craie de ces affleurements est blanche et fendillée, contenant
quelques fossiles des zones supérieures du Sénonien et du Danien :
ou y rencontre des fragments d'inoceramus conccntricus, Park. et
d'autres espèces rappelant les Inoceramus latus, Mant., Inoc. invo-
lutu$f Sow., et des spongiaires.
Derrière Mostovsky, la Craie occupe sur un kilomètre la plaine
qui touche à l'escarpement que dominent les assises tertiaires;
dans ce parcours, jusqu'à la cote 128, limite de son affleurement,
elle passe insensiblement à une gaize calcaire, siliceuse et micacée,
puis à des marnes gris -bleuâtre.
Ces marnes renferment, à quelques mètres des couches tertiaires,
on banc assez dur de calcaire marneux, gris-verdâtre, également
micacé, tacheté de petits points noirs ou grisâtres, parsemé d'em-
preintes de spongiaires et d'une grande quantité d'Ostrea vesicularis,
Lamk., fossile très commun dans la Craie de Meudon, et du Séno-
nien par conséquent. Le faciès particulier de ce banc peut servir
dans ces localités à reconnaître la partie supérieure de la Craie, et le
voisinage du contact des deux systèmes de terrains, qui se superpo-
sent presque horizontalement. On le retrouve dans la coupe de Le-
bedeff, mais ici la Craie, disparaît sous l'étage tertiaire avec une
pente de 8 à 10 degrés vers le Sud-Est.
De Mostovsky à Lebedeff, on suit sur la rive droite du Don la même
zone de craie blanche fragmentée, avec des Inoceramus, parmi les-
quels on peut déterminer Y Inoceramus regula?is, d'Orb., et peut-
être Vlnoc. Uumboldtii, Eich. ; puis on y découvre aussi, dans les
dernières couches grisâtres du sommet, le Pecten cretosus, Defr. ,
très voisin de celui de Meudon, un Pecten sp. à côtes rayonnantes,
et une espèce de spondyle du Sénonien, qui rappelle assez bien
le Spondylus dutempleanus, d'Orb.
Ces affleurements et ceux de Sirptinskaia sont, au Sud de la Rus-
sie, dans cet isthme immense que découpent la mer Caspienne et le
Volga d'un côté, le Don et la mer d'Azow de l'autre, les derniers té-
moins de la ('raie supérieure, que l'on ne revoit plus qu'au-dessus
d'Ékaterinodar dans le Kouban, et sur le versant nord du Caucase, à
Piatigorsk, Kislovodsk, Vladikavkas, etc..
272
LÉON DRU. — PAYS EHTBE LE DON BT I.K V0L6A. 21 fév.
En amont de Moslovsky, vers Trek-Ostrovianskaïa, le fleuve con-
tourne un massif crétacé formant une aorle de presqu'île jusqu'à
Sirotini-kaïa, dont la formation parait Être d'un âge un peu plus ré-
cent que les couches précédentes. Le calcaire crayeux, et légèrement
verdalre, est divisé en bancs assez minces, séparés par des inters-
tices remplis de carbonate de chaux subflbreux, et contenant des
espèces fossiles qui appartiennent aux horizons de la Craie de Maas-
tricht.
On y dislingue un certain nombre de spongiaires tels que le Cy-
ctosmitia centralis, d'Orb., un Coscinopora très voisin du Cote, ma-
cropora, Goldf., quelques Reticuiipora rappelant les R. affinis, Eich.
et R. flaballata, Eich. que d'Eichwald indique, dans sa Paléonto-
logie de la Russie, comme ayant été recueillis dans la Craie des en-
virons d'Ekalérinodar, Le Çoscinipora macropora appartient égale-
ment aux niveaux supérieurs de la Craie de Westpbalie. Avec ces
spongiaires, on y voit aussi la Lima semisulcata, Desh., variété &
cotes un peu plus larges que l'on rencontre dans le Danienetla Craie
de Maastricht, une Rynchonella sp., et un très gros pleuroto-
maire, le Plearotomaria danica, Leym., espèce caractéristique du
Danien des Pyrénées.
Cette Craie, qui précède en amont du Don la coupe de Mostovski,
lui est supérieure; elle est plus siliceuse, de couleur jaune-verdâtre,
et ressemble & de la gaize compacte calcaire. Un phénomène puis-
sant d'érosion, qu'une faille a dû précéder, a creusé le lit du Don
dans ces massifs de Craie, et taillé les hautes falaises qui bordent la
rive droite du fleuve en amont de Upovsky. Du côté de la rive gauche,
la Craie disparaît sous des alluvions couvertes de dunes assez
récentes et les couches lertia
1881. LBOH DRU. — JAIS EMTHK LE DON ET LE VOLGA. ÏT3
On lit mince d'argile noirâtre feuilletée, légèrement sableuse, de
0*30, succède a la table de grès ; puis la pente du terrain ee
rétablit par des zones de sable et de grès superposés, à grains irré-
tuliers arrondis, renfermant à la base des nodules d'argile de la
couche sous-jacenle. Au sommet de la coupe les grès dominent;
ils sont plus grossiers, friables et verdâtres, coloration qui est due
comme dans toute la hauteur de l'étage a de petits grains de quarts
glauconieui.
Les grès qui terminent la coupe de Mostovsky se retrouvent égale-
ment au sud, & Piati-Izbianskala, et à l'est, entre les thalwegs qui
découpent la ligne de partage des versants du Don et du Volga.
D'autres affleurements tels que ceui du pont d'Astrakan, dans le
ravin de Sadovala, et de la Karpovka à son confluent avec la
Peslchauaïa, au koutor Pétroff, donne une série assez complète des
assises tertiaires.
Fig. I. — Coupe géologique de ta rive droite i tl.,..ÎM|
de la Karpovka au koutor Pétroff'. , ■■■WùÊfâ
:'.:V7~*: .. ■. ~* -.TTlv'ÏK
S Grès.
Groupe tertiaire i 3 Sable quar lieux.
(Eocène) f 4 Argile.
u fossilifère).
Sur la rive droite de la Karpovka, la section des terrains est analo-
gue à celle du pont d'Astrakan : ce sont des sables fins et des grès
grossiers verdâtres, quelquefois un peu ferrugineux; ils alternent
aussi avec des sables argileux et recouvrent des argiles qui, à cette
place, doivent former le fond de la rivière, et que l'on voit aussi au
ravin de l'Elchanka, en aval du pont d'Astrakan.
Mais cette coupe présente la particularité intéressante d'un niveau
fossilifère, à peu près le seul reconnu au milieu de ces terrains, et
localisé dans les sables verdâtres fins et micacés de la base (6). On
peut y recueillir, avec des moules intérieurs de Gastéropodes, formés
d'un calcaire phosphaté, de nombreuses dents de squales apparte-
nant aui genres Otodut, Lomna et Miliabates.
XV 18
314 LÉON DRU. — PATS ENTRE LE DON ET LU VOLGA. 21 fis?.
Ces divers fossiles et la composition des terrains permettent de
rattacher ces couches tertiaires à l'Éocène, et plus particulière ment
à la partie moyenne et inférieure do ce système. La coloration
verdàtre accuse aussi leur ressemblance avec les assises glauco-
nieusea de la base du groupe tertiaire parisien.
Cette place leur a clé également assignée dans la géologie du
Caucase (1) au Nord de la chaîne, près de Pialigorsk et d'Esscntouky ;
mais de ce coté, ce sont les argiles qui dominent, les sables et grès
y sont beaucoup plus rares.
Vers le Volga, les sables alternent avec des lits réguliers et rap-
prochés d'argile bleu- verdàtre, analogue à celle que recouvrent les
alluvions de la plaine du Don, entre Kolpatchevsky et la Tsaritsa.
Ces même» argiles affleurent au fond de l'Iagodnaïa, d'Otradnoé, de
la Tsaritsa et de la Pitschouga.
Au sommet de la Tsaritsa, près de Razgouliaevka, et dans le ravin
de la Kouporosnaïa, ces couches conliennent un petit gisement de
phosphate de chaux formant une zone mince de rognons bréchi-
formaa, A Razgouliaevka, ila sont recouverts de sables verts jusqu'au
niveau du plateau de Kroutata.
Plusieurs échantillons de ces phosphates ont été analysés par
M. Léon Bioult, au laboratoire de l'Ecole des Mines de Paris ; ils ont
donné comme composition :
Quaru. 17.60
Phosphate triuasique de chauï. 17.1s
Carbonate de chaux S3,îî
Total 100.00
1887. LKON DRU, — PAIS KNTHK LK DON ET LJ2 VOUiA. 215
11 faut encore citer dans ces coucheB tertiaireg des bancs minces
de grès disjoints, intercalés dans les sables verts. Ce sont les seuls
matériaux de construction du pays : on les exploite principalement
dans la berge du Volga, entre Metscbetka et Akatovka, où ces roches
sont plus épaisses et plus dures. Les blocs que l'on détache de la
falaise du fleuve sont transportés par bateau à Uoubovka et à
Tsaritiine.
L'usage de ces matériaux est moins répandu dans le pays que
celui de la brique, qui se prête beaucoup mieux à l'architecture des
habitations russes, Les briques sont en général de très bonne qualité,
et faites avec les argiles alluviales du Volga, ou le Lœss du steppe,
qui couvre dans la contrée des surfaces considérables.
Tous ces terrains composés de sables, d'argiles et de grès, ont une
coloration uniformément verdâtre, et appartiennent à un même
système; ils sont recouverts d'un dernier étage de sables quartzeux
jaunes, purs, et de grès fins, également jaunâtres, souvent ferru-
gineux.
Les grès peu épais sont en bancs horizontaux et réguliers, comme
dam la vallée de la Peskovatka, ou bien en blocs espacés, accompa-
gnés de concrétions branchues ou noduleuses, formées de sable
aggloméré par la silice.
A leur partie supérieure, ces dépôts contiennent des amas de
meulière siliceuse que Ton rencontre sur la route de Doubovka, avant
la descente du chemin dans la vallée de la Pitschouga, à l'altitude de
lf 5 à 130 mètres en allant sur Ghiroky, et à la cote 120 au sommet
delà Peskovatka.
Le plateau au Sud de Doubovka est couvert de ces sables supérieurs,
qui donnent au steppe une aridité désolante; ce sont les mémos
sables dont on voit plus au centre les affleurements, en suivant l'an-
cienne ligne de défense du pays des Cosaques (1), et dans la traversée
du chemin de fer de Griazy à Tsarilsine. Aux environs de Katchalino
cet aspect désertique est encore plus accusé et il se continue jusqu'à
Gorodisché.
Ces masses sableuses ont dû concourir à la formation des dunes
qui bordent le lac de Bougakovsky, au Nord de Kalalch, et les rives
■i, Un voit encore les traces complètes de cette ligne tle défense; sa construction
fut ordonnée par Pierre-le-Grand. Elle confiait en un fossé profond d'environ
i mètres, dont l'escarpe était rehaussée au moyeu dis déblais, et i|ue garnissait une
pdiUsade eu bois. Ce fossé traverse tout le pats du I)*>n au Voljra; ou le .suit
encore pour aller directement de Katchaliuskuïa à Tsaritsiue. Cette défense était
complétée par des fortins et quatre forts principaux appelé» Metschetuaia,
Oratschi, Kotloubaue et Donskaïa. Le tsar l'avait fait établir pour arrêter le*
incursions des Tatars du Kouban, et des Kirghi/..
276 LÉOH DRU. — PAYS ENTRE LE DON ET LE VOLGA. 27 f6v,
du Don en face Kolpatchevsky; elles se retrouvent à Sarepta sur les
hauteurs qui dominent la colonie allemande, a une altitude de
130 mètres, ainsi qu'au promontoire d'Olradnoé. Quand on contourne
le Sud-Ouest de ce promontoire, ces sables sont sans cohésion, Uns
et pulvérulents ; continuellement déplacés par les vents, Us laissent
à jour une bien petite zone de calcaire blanc concrétionné, rappelant
assez bien les travertins qui accompagnent la base des sables de
Fontainebleau, du terrain tertiaire parisien.
Dans le ravin de la Melschetka, ces «mêmes sables affleurent à
un kilomètre environ il l'Ouest de la roule de Doubovba ; ils sont en
ce point ferrugineux et complètement rouges; leur épaisseur peut
atteindre 40 mètres environ; cette dernière assise termine la série
des couches tertiaires de la région.
11 sérail possible de rattacher à cet horizon les grès des monts
Ouchi (les trois oreilles) que l'on aperçoit dans la plaine qui précède 1b
versant nord de la Kamicbinka, à sept ou huit kilomètres du Volga
(PI. H). Les monts Ouchi sont constitués par trois mamelons isolés,
entièrement formés d'un grès fin, blanc ou grisâtre, excessivement
dur, que l'on emploie pour la fabrication des meules et des pavés.
Aujourd'hui leur extraction a presque cessé, à cause des droits un
peu excessifs prélevés par la ville de Kamichine.
Le sommet de ces monticules est à 170 et 180 mètres au-dessus du
Volga. La roche est disloquée, irrégulière; les quelques niveaux
sableux intercalés entre les bancs ont disparu, de sorte que ces
masses se présentent en amas irréguliers formant un véritable
chaos.
Nous n'avons pu y recueillir qu'un seul indice au point de vue de la
1887. LÉON DRU. — PAYS ENTRE LE DON ET LE VOLGA. 277
dans l'Aquitanien de Manosque (4) une forme assimilable au Q. pseudo-
suber. Hais ses observations l'ont conduit à reconnaître qu'il aurait
existé des chênes se rattachant de très près à celui des grès des monts
Ouchi dans un niveau géologique beaucoup plus ancien que le
Miocène.
Le mémoire intitulé Revision de la flore héersienne de Gélinden (2)
montre, ainsi que le dit M. de Saporta, que l'empreinte en question
« reproduit sensiblement l'aspect des Quercus Loozi, Odontophylla
• diplodon et parsecerrata (Sap. et Mar.), de sorte que les différences
a que Ton pourrait relever se réduisent à presque rien.
« Au contraire, certains traits caractéristiques, tels que le déve-
« loppement relatif et l'obliquité des nervures secondaires infé-
a rieures» et par suite le contour en coin arrondi de la base, sont
« rarement aussi prononcés dans les espèces vivantes les plus
« rapprochées. »
Cette similitude presque complète avec celles recueillies dans le
gisement de Gélinden (3), que l'on rapporte à la base de l'Éocène,
fait supposer que les grès des monts Ouchi, ainsi que les sables qui
les accompagnent, appartiennent bien à l'Éocène inférieur.
11 est évident que l'examen d'une empreinte fossile ne suffît pas
pour déterminer un classement, mais seulement une similitude de
ces couches sableuses avec celles de la région de Doubovka; leur po-
sition de contact au-dessus de la base du terrain tertiaire de la Kar-
povka, où l'on a rencontré un niveau de dents de squales, concorde
pour indiquer cet horizon comme le plus vraisemblable.
Les diverses coupes qui viennent d'être indiquées ne permettent
pas d'estimer sûrement l'épaisseur des couches tertiaires : à Lebedeff
etàMostovsky on a bien le contact des deux systèmes de terrains,
avec un pendage de la Craie à 8 ou 10 degrés vers le Sud-Ouest, mais
si l'on appliquait ce pendage à la distance qui sépare ce pays
de Kalatch, on arriverait à un chiffre évidemment exagéré; il est sup-
posable que non loin de ce dernier affleurement la surface du terrain
crétacé se rétablit à peu près horizontalement.
Les couches tertiaires ne paraissent pas présenter de grandes va-
riations dans leur niveau, car il est à remarquer que toutes les coupes
naturelles que l'on découvre dans les thalwegs et sur les berges du
Volga ne mettent à jour que des terrains dont la stratification est
presque horizontale, ainsi que le montre la coupe géologique ci-
;i) Basses- Alpes.
1.8) Mém. de l'Académie royale de Befgô/u*', tome XVI. pi. 4, :>, o el T.
(3; Limbourg (Belgique).
*TH LÉO* MUT. — PATS RHTRE LE DO» ET LB VOLGA. Î7 ffiV.
contre c nlre le Don et le Volga, Faite à l'aide de sondages. La com -
positio» des courbes tertiaires et leur ordre de superposition sont à
peu près partout les mêmes.
Olle l'oiipe fait ressortir d'autre part l'allure régulière des assises
crétacées dans ia rive droite du Don, et la continuité du limon ou
Livss qui s'étend presque sans interruption sur toute la surface des
steppes; la couche disparaît cependant à l'approche des fleuves où
elle a été enlevée et remaniée par les alluvious. Aucun mouvement
n'a dû troubler la formation de ces sédiments, dont le contact avec
la Craie est toujours très nettement établi, et sans aucun dépôt de
transition.
Ceux qui ont accompagné les phénomènes éruptifs de la chatne du
Caucase n'ont produit que de faibles oscillations dans le bassin
du Volga, et depuis la période quarternaire la forme actuelle du sol
ne semble plus s'être modifiée. Aujourd'hui le Volga suit à peu près
In mémo pente que le bassin tertiaire qu'il traverse, transportant
dans son lit large et imposant des masses considérables d'alluvioas
fines et sableuses, empruntées en partie aux couches tertiaires que
déplacent sans cesse ses eaux troubles et jaunâtres.
Les meilleures indications sur l'épaisseur probable des assises ter-
tiaires s'obtiendraient plutôt par les affleurements des environs de
Tsarilsine et de Doubovka, où l'on peut relever des altitudes de
1511 a 165 mètres ; le Volga étanl a. Tsaritsine à la cote 2 environ,
on aurait déjà à peu près la différence de ces cotes comme estima-
lion. Puis la ville de Tsarilsine est sur le même parallèle que Ka-
latch, qui se trouve lui-même à 15 kilomètres des affleurements
1887. LÉOH DUO. — PAYS BNTRK LE DON ET LB V0L6A.
271»
r :*.- -Si
*>
3>
a
I
>•*••.■
{'•*
•M.
Vf.'
3
x S *
« c ©•
(d s «
3 S "5.
- - ^ ^
w t. ed ctf *•
O < 00 «3 ■<
«< M co h 00
%m
u
a»
®
V
s*
0)
o
i
3? .
>. w
ri C
• •°
c «
* £
O)
y.
S
o
o
<x>
^m
m
eu
<V
"£-
«pria
a
c
o
c
280 LÉON DB.U. — PAYS BHTBB LB DOS ET LB VOLGA. 27 fév.
On peut examiner la composition des terrains d'alluvions à l'en-
trée du ravin de l'Klchuoka, dans la descente qui conduit du marché
de Tsaritsine aux embarcadères des bateaux à vapeur du Volga, ou
mieux encore le long de la berge du fleuve que l'on suit facilement
sur 4 à 5 kilomètres, au delà du raccordement & la voie ferrée de
Griazy; cette partie de la falaise (flg. 3) a en moyenne 25 à 30 mè-
tres de hauteur, elle est dominée par les immenses réservoirs de
naphle des compagnies Nobel et Merculier.
A la base de l'escarpement, & 3 mètres au-dessus du niveau des
basses eaux, on marche sur des sables Ans très argileux, noirâtres,
passant à une argile sableuse compacte (11), d'où émergent des
sources dont quelques-unes sont ferrugineuses. L'argile est recou-
verte sur 4 à S mètres de hauteur par des sables verdâtres, avec grès
ferrugineux manganésifères (10 et 9). Un banc de grès de 0m75 d'é-
paisseur, divisé verticalement en blocs de formes variées (8), sépare
cette couche d'une deuxième assise de sable jaunâtre de même na-
ture (7). Les grottes ou excavations que l'on aperçoit le long du
Neuve, au nord de Tsaritsine, sont creusées dans ces sables. Toutes
ces couches appartiennent encore au système tertiaire, et se termi-
nent par des grès tendres (6) en bancs brisés et discontinus, avec
sables glauconieux (S) sur lesquels sont déposées les alluvions an-
ciennes du bassin du Volga.
A ce niveau on est à 25 mètres au-dessus de l'étiage du fleuve; à la
descente qui conduit au port de Tsaritsine, ces mêmes couches s'in-
fléchissent au Sud, supportant les alluvions qui apparaissent à la
cote 22. Le dépôt des alluvions commence par un Ht mince de cail-
loux de grès gris- verd lire ou rosé (4 el île c;ilc;iire gréseux, angu-
1887.
LÉON DRU. — PÀY$ ENTRE fcft PO* ET LE VOLGA.
281
«s
5
•8 =
si • — o
x
= *i* .2
q) T3
* S .
a, g g
0) — -
t- •- >
i- be rt
a> l. u
H -< O
5 fcc a>
^r ^^ en
« Si O
rt ctf fc
o w o
M
.H O
«r u
-a <«
7) o
«a
to
8
«S
S
M
3
•
a>
a>
s
'5b
•^
.4>
>
(*S
«y
M
••^
«a>
*^
u.
«j
O
'/}
3
• s
*< 50 *<
-NeO^iftOhOOOO-CO*»
T
L.
a> =
v.
g
c
s? o
5"
o
o Cl
882 LBOK DMI. — PAV5 SNTBB LE BO» BT LE VOLGA. 27 fév.
entraînant des fragments de roche dans un terrain de transport fin
et boueux. C'est du reste le même genre de sédiments que dépose
encore le fleuve, en remaniant sans cesse les berges qui limitent son
Sur ces alluvions, ou bien au contact des couches tertiaires, se
superpose un dépôt considérable d'argile plastique schisteuse, de
couleur lie-de-vin; on en découvre quelques mètres seulement au
sommet de la coupe du Volga (1), mais an Sud de Tsaritsine, il cons-
titue toute la rive droite jusque vers Sarepta.
Au débouché du thalweg de l'Elchanka, non loin du pont d'Astra-
kan, les argiles alternent avec des zones verdatres de même compo-
sition ; à la base, elles sont associées à des lits minces de sable fin,
ainsi que cela se voit au bord du Volga, a l'entrée du ravin de Kou-
porosnaïa, et de celui de Proudovafa. A l'entrée de ces thalwegs, la
berge laisse apparaître un banc d'une hauteur de 7 à S mètres, en-
tièrement Corme par ces argiles.
Une section des terrains dans le ravin de l'Elchanka montre ces
argiles disposées en forme de talus sur les couches tertiaires; elles
sont du reste postérieures aux alluvions caillouteuses, qu'elles re-
couvrent au sommet de la falaise du Volga (%. 3, assises 2, 3 et 4).
Plus au Nord de Tsaritsine, on les retrouve encore sur quelques
points do la berge, notamment près de Rinok.
Les couches caillouteuses et sableuses, ainsi que les argiles roses
qui terminent le système des alluvions, ne dépassent guère l'altitude
de 26 à 27 mètres au-dessus de l'étiage du Volga à Tsaritsine, et leur
dépôt, qui peut avoir en moyenne 15 mètres d'épaisseur, ne s'étend
i del
1887. LÊOH DRU. ~ PATS ENTRE LE DON ET LE VOLGA. 283
par Pallas et Macquart (1) sur les bords du Volga à Tchirikovo, à 32
kilomètres de Simbirsk.
Les dépôts sibériens sont connus par l'abondance des ossements
de Mammouth et de Rhinocéros tickorinus que l'on y rencontre, et
le voisinage, dans un même système de thalwegs, des gisements si-
gnalés par ces voyageurs ferait supposer qu'il peut y avoir ana-
logie ou contemporanéité dans ces alluvions; mais quelques-unes
des couches de la région du Don et du Volga, parleur contact et leur
mélange avec les terrains tertiaires pourraient également se ratta-
cher au système pliocène, comme celles de Ghagny (2) et de Dur-
fort (3) à Eiephas meridionalis.
HYDROLOGIE.
L'étude de l'hydrologie de cette contrée est simplifiée par la dis-
position générale des terrains : on reconnaît de suite qu'ils ne réu-
nissent aucune des conditions propres à la formation d'un régime
de sources et de cours d'eau un peu importants. La multiplicité des
thalwegs et des ravins qui découpent le steppe dans les directions
les plus diverses indique bien que les eaux météoriques ne pénètrent
que fort peu dans l'intérieur du sol, et ruissellent à la surface. La
plupart des steppes sont pour ainsi dire imperméabilisés par une
couche épaisse de limon jaunâtre, argilo-sableux, qui empêche l'ab-
sorption des eaux pluviales, excepté au fond des vallons et des ra-
vines, où la superficie des terres plus profondément entamée met
à jour des couches un peu moins compactes.
A cette cause, il faut joindre l'absence d'une végétation arbores-
cente qui retient toujours les eaux plus longtemps au contact des
terrains, et Tévaporation, activée dans cette contrée par des vents
presque continuels.
Un obstacle existe aussi par le fait de la composition des couches
tertiaires, formées de sables fins et d'argiles disposés en strates ho-
rizontales, qu'aucun mouvement du sol n'a disloquées, de sorte qu'il
n'existe pas de système apparent de fractures, de failles ou de fis-
sures qui puissent aider la pénétration des eaux dans l'intérieur de
ces formations.
Ces conditions défavorables n'ont donné lieu à aucun régime de
sources qui soit assez abondant pour alimenter et entretenir des
fl) Macquart. hJssais, ntt rrrwil dr mSinnirr? rf- tu î>n:rttf "(!**• . Paris, 17*9.
(t) Près «le ChAlon (Sanne-ct-Loire).
• si Département du Tarn.
284 LÔOS DHU. — PAYS HNTHB LB DO» BT LB VOLGA. 27 fé?.
cours d'eau ; les rivières ne sont à proprement parler que d'im-
menses ravines d'écoulement, érodées chaque année par les crues
qui succèdent à la fonte des neiges ; elles sont creusées comme des
tranchées étroites et profondes, à travers le limon qui couvre les
plaines, et dans les terrains tertiaires sous-jacenls. C'est donc à ce
dernier contact, a travers les assises sableuses qui constituent l'en-
semble du système tertiaire, que les eaux peuvent s'infiltrer ; mais
en raison de la ténuité des sables, leur circulation souterraine est
lente et difficile.
Toutes les rivières sont presque taries durant l'été; cependant
celles qui s'écoulent vers le Don conservent un peu plus d'eau dans
les bassins échelonnés au milieu de leur lit. Ces réserves naturelles
ainsi que des retenues faites à l'aide de quelques barrages, tels que
ceux de l'Iagodnaïa de la Karpovka et du sommet de la Tchervlon-
naïa, suffisent à alimenter les rares villages de la région, et permet-
tent encore la culture de nombreux jardins.
La fonte des neiges amène des crues violentes et instantanées qui
augmentent le débit des rivières dans de larges proportions ; leur
rapidité a pour cause les changements brusques qui se produisent
dans le climat ; on entre sans transition d'une saison dans une autre
et cela presque subitement en quelques jours, sans passer par toutes
les gradations de température que l'on constate dans les climats ma-
rins. Les pluies torrentielles amènent aussi des crues partielles et
rapides ; te phénomène du ruissellement fait que les eaux se concen-
trent instantanément par les ravines dans le thalweg des rivières, qui
les transporlenl à leur tour tumultueusement aux embouchures.
1887. LÉON DRU. — PATS ENTRE LE DON ET LE VOLGA. 285
hmichinka, comme la meilleure direction à prendre pour la réu-
nion du Don au Volga par un canal.
Etant donné le peu de perméabilité du sol, le régime des sources
n'est pas abondant ; les seuls terrains aquifères de la contrée sont
formés de sable fin et de bancs minces de grès qui se laissent lente-
ment pénétrer par les eaux, et à leur contact sur les couches argi-
leuses on ne voit apparaître que des sources d'un très faible débit.
Dans les vallées qui descendent au Volga, elles donnent naissance
à des ruisseaux que Ton utilise à l'arrosage des jardins, cultivés
tous dans le fond étroit des thalwegs.
Le versant du Don a des sources moins apparentes et moins nom*
breuses, qui sourdent çà et là dans le lit asséché des rivières, ou se
diffusent dans les flaques d'eau éparses que conserve leur cours.
Par suite de la faible pente du sol, elles suivent les ondulations de la
nappe d'infiltration souterraine dont elles sont presque toujours les
émissions naturelles.
Nous avions plusieurs fois déjà, en différents pays, vérifié cette
continuité parfaite des nappes d'infiltration (1) ; nos observations se
trouvent ici de nouveau confirmées.
Du côté du Don l'uniformité que Ton remarque dans l'allure des
eaux souterraines correspond à celle du steppe, dont les dépres-
sions sont moins accusées.
Dans son ensemble cette région n'offre que des niveaux d'une
assez faible puissance : on peut considérer qu'ils existent sous toute la
surface du pays, et leur pérennité est assurée par la nature môme
des couches composées de sables fins compacts formant un filtre que
les eaux imbibent lentement. Ces conditions entretiennent la perma-
nence du régime des sources ; une fois que les eaux ont pénétré dans
les terrains sédimentaires, elles s'y emmagasinent pour de longues
années, et donnent naissance à des niveaux assez pauvres, mais qui
persistent môme dans les périodes les plus sèches.
En profondeur on retrouverait bien certainement d'autres nappes
plus puissantes, mais il faudrait alors par des sondages recouper
toutes les formations tertiaires et atteindre les assises crétacées. Au
milieu des calcaires crayeux et fissurés dont on voit les affleure-
ments sur les bords du Don, et que ce fleuve baigne au-delà de Siro-
tinskaïa, il est probable que l'on rencontrerait des eaux dont le ni-
veau aurait un mouvement ascensionnel prononcé, et qui seraient
même jaillissantes ; mais ce résultat ne s'obtiendrait qu'à des cotes
peu élevées à cause de la faible pente du bassin.
(i) Géologie H hydrologie des Choit* tunisiens par Léon Dru. Paris, 1881.
28tt DE SAPOBTA. — OafiANISURS l'ROBLÉMATlQUIiS. 27 féV.
La région du Volga, entro Tsaritsine et Sarepta, possède aussi (iei
sources d'eau minérale très anciennement connues. On peut citer
les sources sulfureuses, ferrugineuses et acidulés de Sarepta, les plus
renommées de l'Empire en 1801 ; elles ont été découvertes par le
docteur Vier, pasteur de la communauté de frères Mornes qui vint
s'établir à Sarepta en 1735 (1). Dans l'année 1780 plus de cent vingt
personnes les fréquentèrent (2).
A Tsaritsine, il existe des sources ferrugineuses également fort an-
ciennes, et qui n'ont jamais été utilisées autrement que comme bois-
son par les habitants de la localité (3). Elles sont encore visibles au
contact des sables el grès ferrugineux qui affleurent le long de la
rive droite du Volga, près de l'embarcadère des bateaux & vapeur.
M. Munier-Chalmas présente quelques observations.
Nouveaux documents relatifs aux organismes problématiques
des anciennes mers,
Par M. de Saporta.
PI. 111, IV, V, VI, VII.
J'ai toujours émis l'opinion que, dans les recherches ayant pour
objet de déterminer la nature de certains fossiles controversés ou
Organismes problématiques, il ne suffisait pas de professer des vues
théoriques, ni d'adopter un système et des tendances préconçus,
mais que le seul moyen de parvenir à des résultats décisifs était
plutôt de diviser la question et, sans rien trancher a priori, de s'atta-
cher résolument a l'étude des documenta, à mesure qu'il s'en pro-
1887. DK SA PO & TA. — ORGANISMES PROBLÉMATIQUES. 287
série d'êtres d'au tant plus curieux qu'ils échappent davantage à notre
envie de les comprendre et de les définir.
Je cède à une pensée semblable en venant soumettre & la Société,
avec figures à l'appui, une série d'échantillons qui m'ont été transmis
récemment et qui se rapportent pour la plupart au groupe encore
énigmatique Alectoruridées de Schimper (1), autrement dit des
« Algues scopariennes ». J'ai consacré à cette catégorie organique le
chapitre V de mon mémoire sur les Algues fossiles (3j. Dans ce tra-
vail, j'ai fait ressortir l'impossibité de rattacher h des mouvements de
l'eau ou à une action purement physiologique l'existence de ces sortes
de fossiles, en insistant avant tout sur les exemplaires de Taonurus
\T. Saportai, Dew.) moulés en plein et tout à tout à fait intacts,
recueillis par M. Dewalque dans la Craie du département du Nord.
Ces exemplaires, incompatibles avec l'hypothèse favorite de M. Na~
tborst, ne constituent pas un fait isolé, puisque les environs d'Alcoy,
profince d'Alicante, en ont fourni de pareils fossilisés, non plus en
silice amorphe, mais en un calcaire siliceux très dur. M. le profes-
seur Yilanova a bien voulu me les transmettre successivement. Deux
de ces exemplaires, diminués de moitié, ont été reproduits par
M. Marion et moi, dans notre livre de l'évolution des Crypto-
games, (3) sous le nom de Taonurus ultimus, sans que M. Nathorst ait
jamais consenti à tenir compte de cette circonstance. Cependant,
postérieurement à mes deux mémoires sur les « Algues fossiles » et
sar les « Organismes problématiques », j'ai reçu d'autres exemplaires
provenant comme les premiers du gisement d'Alcoy et communiqués
par M. Yilanova. Ceux-ci m'ont offert des particularités de struc-
ture si curieuses par elles-mêmes et tellement propres à faire saisir
les particularités analogues d'une catégorie voisine d'organismes
controversés, que je n'ai pas résisté au désir de signaler et de décrire
ces documents. — De plus, aux Taonurus d'Alcoy se trouve associé
un type fossile tout à fait spécial et, à ce qu'il semble, inconnu jus-
qu'ici, que je décrirai sous le nom de Spongeliomorpha.
En môme temps que M. Vilanova me communiquait les remar-
quables échantillons qui vont être l'objet principal de ma notice, M. le
capitaine Croizier m'envoyait d'autres Taonurus à l'état de moules
creux, recueillis par lui dans le Kimméridicn de Ruelle (Charente) ;
enfin, je recevais de mon compatriote M. Collot, professeur à la faculté
.J, Hundb. d. Pakont, II Bind, Liet. I, p. â-l.
•t, A propot des Alguei fossilet, ch. v, Groupe det .[lect<>ruri<U;es, \i. -lu-As,
pi. VII et VIII, fig. 2-3.
(3, Voy Bibl. scienlif, internat.* XX XIX; L'ÈmL du n:jne iv#/. — Les Cryptu-
>ai)!ff, p. 91, fig. 28.
288 DE SAPORTA. — ORGANISMES PROBLÉMÀTIQtJRS. 27 fév.
de Dijon, un document non moins intéressant : c'est un exemplaire
du Cancellophycus MarioniSap. rencontré dans la Grande Oolithede
Sainte- Victoire, près d'Ais. Cet exemplaire confirme et justifie la dé-
signation spéciale de Cancello/ihgcus, appliquée par moi à celles des
a Algues scopariennes », jurassiques dont le phyllome s'étala en une
expansion treillissée, criblée d'ouvertures en (orme de boutonnière.
La dénomination de Taonurtu se trouve par cela même restreinte
aux Alectornridées à fronde épaisse, non perforée, et cernée par un
rebord marginal en forme de bourrelet, sans exclure pourtant la pos-
sibilité de formes intermédiaires, servant de liaison et de passage
entre les deux groupes.
Conformément à ce qui précède je passerai en revue, dans cette
notice, trois sortes de fossiles : 1D, le Çancellophycus Marioni Sap.,
des environs d'Aix ; 2° les Taonwus uitimut Sap. et Mar., d'Alcoy, et
le Taonurtu ruellentis Sap., du Kimméridien de la Charente; 3°, le
Spongeliomorpka iberîca, type nouveau associé aux Taonttrut dans le
gisement d'Alcoy.
1. — CAHCBLLOPBÏCUS MARIONI Sap.
pi. m, ag. i-2. pi. iv, flg. i.
En dehors des ouvertures ou mailles perforées, plus ou moins nettes,
plus ou moins multipliées et complètes, dont le phyllome des Çancello-
phycus parait avoir été criblé et sur lesquelles je ne larderai pas à
revenir, j'insiste d'abord sur cette particularité de structure parce
que dans ce type, le développement de la région plane et mince de
1887. DE SAPORTÀ. — ORGANISMES PROBLÉMATIQUES. 289
aussi bien que sur le suivant, l'épaisseur de l'ancien organisme est
lisible le long de la tranche.
La figure 1, planche 111, représente le principal et le plus important
des exemplaires dus à M. Coliot et provenant de la zone à Ammonites
Iripartitus, polymorphus, aspidoides, etc. des environs d'Aix. Le
Cancellophycus Marioni abonde dans les couches de cette zone ; cer-
tains lits en sont réellement pétris et on les observe dans les situa-
tions les plus variées. La grande dimension des principales em-
preintes et la difûculté de les obtenir entières s'opposent à ce que
Ton ait l'idée de les recueillir pour les collectionner. Des recherches
spéciales, dirigées dans ce but, amèneraient certainement des résul-
tats.
Quoiqu'il en soit, l'exemplaire de M. Coliot (ûg. 1, pi. III) à l'état de
fragment, recouvrant la surface d'une plaque de calcaire marmo-
réen d un gris enfumé, présente la double particularité non seule-
ment de montrer l'épaisseur du phyllome le long de la tranche,
épaisseur variant de 1 à deux millimètres (voir la figure l' grossie envi-
ron deux fois), mais encore de discerner, à l'aide d'une différence de
coloration assez sensible, les vides interstitiels, répondant aux ouver-
tures étroites cernées par autant de bandelettes, dont la substance
treillissée de l'ancien organisme paraît avoir été parsemée.
Les parties claires affectent l'apparence de linéaments ou traits
d'une grande finesse, se détachant sur un fond plus sombre et dessi-
nant une série d'arceaux qui s'étalent en se recouvrant dans le sens
général de l'ancienne fronde, dont une faible portion se trouve conser-
vée.La figure 1 rend l'effet d'ensemble de ces linéaments, tellement dé-
liés que la photographie elle-même serait à peine sulûsante pour en
reproduire l'ordonnance trait pour trait. Il paraît difficile au premier
abord de saisir la signification très complexe des linéaments entre-
mêlés et distinguer si les zonules claires correspondent aux vides ou
creux et les zonules foncées aux parties pleines ou relevées en saillie,
et vice versa. Sous un fort grossissement, les oppositions de teintes
perdent de leur valeur et prennent du vague; d'autre part, si l'on
ne recourt pas à l'emploi de la loupe, la vue simple est insuffisante.
11 m'a paru, après bien des tentatives, que les clairs répondaient
aux vides ou intertices déprimés, et les parties foncées aux costules
ou bandelettes de l'organisme fossile; et les figures 1* pi. III, et 1, pi.
IV, rendent très exactement, sur une ampliation de 3 1,2 a 4 fois le
diamètre, l'aspect que le treillis de l'ancienne fronde devait présenter.
En consultant ces ligures, on reconnaît, l'existence de minces ban-
delettes, séparées Tune de l'autre par un étroit espace. Ces ban-
delettes sont émises très obliquement le long des costules en arceau
XV 19
290 IIK SA PORTA. — ORGANISMES l'UOtiLKMA TIQUES. 27 fév.
qui parcourant le phyllomo et servent à les rejoindre. Le réseau
qui résulte de celte ordonnance ressemble évidemment à celui du
Cancellapkycua reticularti Sap., du Bajocien de Lisant (Vienne), dont
j'ai donné une figure très soignée dans mon mémoire A propos dts
algue» (1) ; le réseau du C. Marioni est seulement plus menu et
formé de mailles plus étroites et plus (mes. La structure en treillis
des Canceltaphycus semble donc bien établie, quand même les per-
forations supposées auraient seulement répondu à des dépressions et
a des endroits amincis de la substance du phyllome. Ce qui prouve
qu'il ne saurait s'agir du reste d'un réseau superficiel mais d'une
combinaison de parties de consistance diverse entremêlées, c'est
que l'alternance de ces parties est encore visible sur la tranche
comme le fait voir la figure 1, pi. 111, légèrement grossie.
On constate de la sorte que les filets foncés se prolongent à l'intérieur
et restent reconnaissabtesjusquedans la substance de l'échantillon,
dont ils traversent l'épaisseur, en décrivant une courbe à peine sen-
sible, dont la figure grossie rend assez bien l'apparence.
En résumé et à la faveur de l'échantillon découvert par M. Collot,
il est permis d'avancer que la fronde ou phyllome des Cancellophycut
consistait en une expansion plane, étalée, plus ou moins sinueuse à
la périphérie et bordée d'un ourlet marginal en forme de baguette ou
de cordon étroit. L'expansion, attachée par un point central ou plus
ou moins excentrique, au moins dans le Cancettopkym» Marioni, pré-
sentait une épaisseur moyenne de 1,1/2 à 2 millimétrés, et sa char-
pente treillissée était constituée par de menues bandelettes, repliées
en arc et réunies entre elles par des cordelettes de second ordre,
très obliquement émises, séparées par un étroit interstice, en forme
1887. DlS SA PORTA. — ORGANISMES PROBLÉMÀTIQUtiS. 291
espèces et les exemplaires et sur laquelle courent des linéaments r*-
miflé9 -flexoeux, repliés en arc, émis le long du côté interne des bou-
dins latéraux, occupés eux-mêmes par des costules plus ou moins
sinueuses, longitudinalement disposées.
Le type débute dans le Conchylien par le Taonurus Panescorsii
Sap (i). Celui-ci ne présente cependant pas la netteté de caractères ni
la fermeté de contour qui distinguent les Taonurus des étages sub-
séquents, spécialement ceux du Jurassique récent et de la Craie, et
t par-dessus tout le T. SaportaiDevt., dont l'état de conservation est
admirable (2).
Le Taonurus ruellensis, découvert par M. Croizier dans le Ki m mé-
ridien de la Charente, a été signalé par moi (3), mais il n'a été ni dé-
crit ni figuré. A l'exemple du Taonurus Panescorsii Sap., il a dontié
lien à des moules creux dont il est facile de reconstituer le relief.
Les particularités qu'il présente ont un intérêt tel que je devrai re-
venir à lui après avoir considéré attentivement le Taonurus ultimui.
Les notions que nous fournira la première espèce étant destinées à
compléter celles que nous allons retirer de l'examen de la seconde.
Le Taonurus ulthnus Sap. et Mar., a été nommé ainsi parce que se-
lon H. le professeur Viianova, de Madrid, qui l'a découvert, il pro-
viendrait du Miocène supérieur d'Alcoy. Cette provenancene laisse pas
qne d'inspirer des doutes (4), si l'on considère la situation d'Alcoy,
placé an triple contact du Nummulitique, de la Craie et du Miocène.
La carte géologique de M. de Yerneuil Indique notamment un lam-
beau crétacé au nord-ouest et à une faible distance d'Alcoy. Il ne
serait pas impossible que les Taonurus fussent venns de là. Quoiqu'il
en soit, moulés en plein et détacbés d'une gangue crayeuse, comme
les Taonurus Saportai, ceux d'Alcoy rappellent beaucoup l'espèce de
M. Dewalque. Ils appartiennent au môme type, tout en constituant
une forme distincte, remarquable par l'épaisseur du bourrelet péri-
phérique et la faible largeur de la bande déprimée intermédiaire. Le
diamètre des bourrelets mesure en moyenne deux centimètres : ils
ont la forme d'un boudin cylindroïde, s'étendent parallèlement et
décrivent dans le haut une courbe semi- circulaire qui sert de termi-
naison à l'organisme. Dans la direction opposée, c'est-à-dire inférieu-
rement, et en retour les bourrelets tendent à se rapprocher graduelle
\\)A propos des Aiguës fossiles, p. 40-4-1, pi. VI!, flg. î.
(t) Ibid. p. 44-46, pi. VIII, Bfc. 2 et 3.
(3) A propos des Algues fos-siles, p. 44.
(*) La provenance miocèno vient pourtant do m'ôtre attestée do nouveau par
M. Viianova à la suite d'une récente exploration des lieux (tfjte ajoutée au mo-
ment de l'impression).
292 DK SAFOBTA. — ORGANISEES PROBLÉMATIQUES. 27 féV.
ment. Cette tendance est déjà accusée dans l'échantillon de la pi. VI,
flg. 1 ; mais la plupart des exemplaires se trouvent brisés à une assez
faible distance du sommet et aucun d'eux, jusqu'ici, ne s'est montré
entier jusqu'à la base et au point d'attacho de celle-ci. Les cassures
servent du moins à faire voir la ooupe ou tranche de l'ancien orga-
nisme dont la ressemblance ou plutôt l'étroite analogie avec les
coupes transversales de Bilobites ayant conservé la trace de leur
pourtour entier ne saurait échapper à l'observateur. Pour saisir celle
analogie on n'a qu'à comparer le bas de la flg. 1, pi. V, avec les
diagrammes insérés dans le texte du Mémoire sur les Organismes pro-
blématiques (p. 63, flg. 8, 1). La coupe transversale du Taonurus ut-
timus est aussi parfaitement visible dans l'échantillon (flg. 28, B. p.
91) de Y Evolution des Cryptogames. — Mais, si nous ne possédons,
jusqu'ici, la base complèle d'aucun des Taonurus d'Alcoy, cependant
par une heureuse rencontre un des échantillons recueillis par M. Vi-
Janova, celui de tous dont la conservation est la plus parfaite, se
rapporte à une portion de Taonurus très voisine de la terminaison
inférieure. J'ai eu soin de figurer (pi. IV) les deux côtés de cet
échantillon qui offre plusieurs particularités dignes de remarque. La
figure 1, pi. IV, représente probablement la face supérieure de l'an-
cien organisme, en le supposant incliné et appuyé par l'autre face
contre le sol sous-marin. On voit que les deux bourrelets, régulière-
ment cylindriques, se rapprochent l'un de l'autre dans le bas jusqu'à
ne plus se trouver séparés que par un étroit intervalle en forme de
sillon profondément creusé. Entre les bourrelets s'interpose une
partie plus mince, épaisse encore dans le bas de huit millimètres,
peut-être membraneuse ou douée au moins d'une certaine élasticité.
1887. DB 8AP0BTA. — ORGANISMES PROBLÉMATIQUES. 393
l'autre type comparés. On s'en assurera en rapprochant la figure 2 a,
pL IV, qui reproduit les costules superficielles légèrement grossies
de l'échantillon de Taonurus ultimus dont la description précède,
avec la figure 9, insérée dans le texte de mon mémoire sur les Orga-
nismes problématiques , représentant le réseau superficiel d'une Bilo-
bite, B. Goldfussi, sous un égal grossissement. La ressemblance est
incontestable et tend à démontrer, vu son intimité, qu'il s'agirait
d'êtres ayant appartenu, selon toute vraisemblance, à une môme ca-
tégorie; je veux dire par là possédant une structure analogue et adap-
tés aux mêmes conditions d'existence. Non seulement le pourtour
des bourrelets se trouve ici occupé par des costules sinueuses,
anastomosées çà et là et plus ou moins saillantes, mais on observe
encore, à certains endroits, des cicatrices disposées et configurées
comme celles qui se montrent si fréquemment sur les Bilobites, en-
fin, des trous, des excavations et altérations de tissus, des points
verruqueux et des inégalités tout à fait comparables à ceux dont ces
derniers corps offrent tant d'exemples. Dans l'étroit espace qui sé-
pare les bourrelets, on aperçoit, vers le haut de l'échantillon (pi. IV,
fig. 4) des stries disposées de manière à former trois faisceaux ou
agglomérations transversales, légèrement convexes et dirigés comme
s'ils avaient servi à les relier entre eux.
Retournons maintenant ce même échantillon et nous observerons
(pi. IV, fig. 2), sur le bord extérieur du bourrelet de gauche, une
large cicatrice fort nettement circonscrite ; sur le boudin ou bour-
relet de droite nous distinguerons une fente longitudinale qui donne
peut-être la raison d'être de l'inflexion de ce bourrelet; enfin, dans
le milieu, entre les deux boudins, nous observerons un renflement
ou région convexe, qui fait la contre-partie du sillon creux, si pro-
noncé, de l'autre face. On remarque, à la superficie de ce renflement,
des stries ou costules tressées et entremêlées, semblables par leur
ordonnance à de petites Bilobites accolées et donnant lieu par leur
réunion à un réseau complexe dont la figure grossie (2 a, pi. V) re-
produit une partie avec la plus grande exactitude. — Voilà donc, dès
à présent, toute une série de rapports d'aspect et d'analogies mor-
phologiques à enregistrer entre les Taonurus, incontestablement or-
ganisés, et d'autres corps, tels que les Bilobites, dans lesquels on a
voulu reconnaître de simples vestiges de progression. Ces indices
sont trop précis pour ne pas être soigneusement mis en lumière.
J'arrive à d'autres échantillons aussi instructifs que le précédent;
ils se rapportent à la terminaison supérieure de l'ancien organisme.
Celte terminaison discoïde, en palette arrondie, cernée par un
rebord formé par le repli du bourrelet, est assimilable en tout,
204 DE SATDRTA. — ORGANISMES PROBLÉMATIQUES. 27 fév.
sauf de très légères divergences, & celle du faonurut Saportai figuré
par M. Dewalque et par moi (1). Les planchas V et VI reproduisent
deux exemples de ce mode de terminaison. Les figures 1 et 8 de la
planche V se rapportent à un seul et même échantillon dont elles
donnent les deux faces. Sur l'une de ces faces (flg. 1), le bourrelet
marginal est plus large, plus saillant et le fond ou espace circonscrit
plus étroit; tous les autres caractères tirés des stries et costules du
réseau superficiel élant d'ailleurs pareils. Sur cette face on distingue
deux détails qui ne manquent pas d'importance : l'nn consiste en
une large cicatrice, fort nette et légèrement concave, située sur le
milieu du bourrelet de droite; l'autre résulte d'une saillie transver-
sale qui détache son relief sur la bande du fond et pénètre à gauche
dans l'intérieur du bonrrelet. Cette saillie, dont il existe d'autres
exemples, se trouve visiblement en rapport avec une proéminence
extérieure implantée sur le bourrelet et vue ici par dessous, Mais si
l'on a recours à l'autre face de l'échantillon (flg. % pi. V), on retrouve
à droite cette même proéminence conformée en bec de canard, et
l'on constate que les costules du bourrelet se détournent en se rele-
vant de tous cotés pour s'engager dans la partie renflée. Celle-ci
incline son sommet à bord aminci et offre l'apparence d'un organe
appendiculaire en voie de développement. Sur le bord opposé de la
même face, c'est-à-dire en allant vers la gauche, on voit encore des
traînées de costules fasciculées se détourner a travers le fond déprimé,
s'engager ensuite dans le bourrelet et donner lieu à une autre saillie,
qui diffère de la première en ce qu'elle se montre tronquée, comme
si elle représentait une branche implantée sur le bourrelet et qui
1887. DE SA PORTA. — ORGANISMES PROBLÉMATIQUES. 295
chei les Bilobites. Sur la face figurée, on remarque, à gauche, un
rameau sortant du bourrelet et implanté à angle droit. La direction
des costales projetées en avant dans le sens de ce rameau est égale-
ment visible. Ce rameau se trouve tronqué à une certaine distance
de son point de départ; mais, ce qui est intéressant et conforme
d'ailleurs à l'ordonnance propre aux Taonunts, c'est qu'au rameau
émis à l'extérieur correspond, sur la bande circonscrite par le bour-
relet, une traînée de costules relevées en saillie et transversalement
dirigées qui sont en rapport avec le rameau et vont le rejoindre à
travers le bourrelet. Cette traînée marque ainsi l'origine et le point
de départ intérieur de la branche qui allait ensuite se frayer un
chemin au dehors.
En présence d'une structure aussi singulière, mais aussi nette-
ment caractérisée, il est difficile de ne pas songer aux Bilobites, chez
lesquelles ces mômes phénomènes de pénétration mutuelle et d'en-
trelacement des costules sont si fréquents et affectent au surplus
une physionomie entièrement pareille. Ici, où il s'agit d'échantillons
moulés en plein et détachés, aucune confusion ne saurait ôtre invo-
quée, aucune superposition de plusieurs organismes ne se découvre,
et cependant nous constatons la présence de ces pénétrations de
costules qui, sans interruption susceptible de les arrôter, se dirigent
vers l'extérieur, après avoir traversé le bourrelet dans les costules
propres, suivent une direction absolument contraire sans se con-
fondreavec les faisceaux sortis de la dépression médiane, ni cependant
faire obstacle à la marche de ces derniers jusque dans le rameau
latéral destiné sans doute à la propagation de ces curieux orga-
nismes. Ces prolongements se détachaient probablement, dans cer-
tains cas, en donnant lieu à une cicatrice répondant à leur base
d'insertion; mais, dans d'autres cas, ils conservaient leur adhérence
et multipliaient les colonies formées de subdivisions complexes et
enchevêtrées auxquelles les Taonurus ont certainement donné
naissance et que l'espèce suivante aura le mérite de nous faire
connaître.
3. — taonukus ruullknsis. Sap.
PI. VII, fig. 1-2.
M. Croizier m'a communiqué de nombreux exemplaires de cette
espèce ; elle n'a pas été fossilisée en plein relief comme la précédente
et le Taonurus Saportai De\\\, mais elle a laissé au soin de l'assise
calcaire qui la renferme des moules creux dans lesquels il est possi-
ble de couler une matière plastique pour reconstituer l'aspect du
296 DE BROUTA. — OHGAHISMES PHOBtÊHATIOCHS. 27 fév.
corps fossile. Les échantillons obtenus par ce procédé, non seule-
ment dénotent l'existence d'une espèce particulière à l'étage kimmé-
ridien, pourvue de bourrelets marginaux plus minces et sillonnés de
costales plus fines que ceux des formes signalées précédemment,
mais ils offrent encore ce détail caractéristique de montrer en place
et avec des dispositions variées, les ramifications dont le Taonurus
ultimus nous a fait voir l'origine et le point de départ. Peut-être le
Taonurus ruellensis possédait-il à un plus haut degré que l'autre la
faculté d'émettre des rameaux qui, après avoir douué naissance à de
nouveaux phyllomes, se ramifiaient à leur tour, en constituant un
ensemble des plus enchevêtrés. Quoiqu'il eu soit, après avoir cons-
taté l'emplacement de ces rameaux, leur mode d'implantation et le
bourgeonnement d'où ils tiraient leur origine, il est curieux de les
observer avec le développement dont ils étaient susceptibles, de les
voir s'étendre et se croiser dans des directions très diverses. Leur
façon d'être donne une idée fort juste de ces amas de Bilobites su-
perposées et enlacées, dans lesquelles on a cru reconnaître des pis-
tes d'animaux cheminant les unes après les autres, mais qui contra-
rient cette hypothèse par l'absence de confusion qui caractérise leurs
plus grandes accumulations, en dépit des soudures et des pénétra-
tions réciproques.
, Les figures 1 et 2, pi. VU, reproduisent, d'après des moules en relief,
deux échantillons remarquables du Taonurus ruellensis, choisis parmi
plusieurs autres comme des plus significatifs, et aussi comme des
mieux conservés. 11 en est beaucoup effectivement dont les moules
encroûtés ou tortueux se prêtent mal à l'opération destinée à leur
rendre leur ancien aspect.
1887.. DB SAPORTA. — ORGANISMKS PROBLÉMATIQUES. 297
son empreinte est restée et va s'épanouir plus loin, en donnant nais-
sance à un autre phyllome, relié ainsi à celui que j'ai figuré par un
cordon de communication.
La figure 2, pi. IV, reproduit très fidèlement un autre phyllome de
Taonurus ruellensis, encore plus singulier par les détours sinueux et
les anostomoses capricieuses, auxquels le bourrelet marginal donne
Heu. Ce bourrelet, relativement mince et tantôt lisse, tantôt finement
strié et costulé, se replie sur lui-même dans le haut et se dédouble
sur la droite. Par ce dédoublement il produit un bourrelet collatéral,
bientôt rattaché à l'autre branche au moyen d'une anastomose trans-
verse qui circonscrit une dépression intérieure allongée. En dessous,
se montre une seconde dépression sous forme de concavité, plus
large, plus allongée, dont le fond paraît membraneux et finement
strié, avec une mince crête par le travers. Sur le point d'où cette
crête semble partir, le bourrelet de gauche présente une cicatrice
qui pourrait bien répondre à l'origine d'un rameau détaché ; enfin,
un peu plus bas et au milieu des costules longitudinales qui sillon-
nent le bourrelet principal, on distingue une cicatricule, analogue à
celles dont la surface des Bilobites est si souvent parsemée. A la
même hauteur et dans une direction obliquement descendante, un
autre rameau semble sortir du bourrelet en divergeant au dehors ;
mais l'origine seule en est visible.
On voit par les échantillons que je viens de décrire et dont il se-
rait aisé de multiplier les exemples, que les ramifications des Taonu-
rus, au moins dans certaines espèces, tantôt se projetaient au de-
hors et s'étalaient plus ou moins, tantôt se repliaient en contractant
des anastomoses de nature à augmenter l'étendue du phyllome prin-
cipal ; de telle sorte que les combinaisons dépendant d'une pareille
ordonnance pouvaient variera l'infini. Ces dédoublements du bour-
relet et ces anastomoses des parties ramifiées sont déjà visibles dans
l'espèce conchylienne du Var, le Taonurus Panescorsn Sap. Il paraît
de même constant que ces sortes d'organismes, couchés et entre-
mêlés en tous sens, avaient la faculté de contracter des soudures et
des adhérences mutuelles, peut-être même de donner lieu à des pé-
nétrations, dont les détails ne seront bien saisis qu'à l'aide de mou-
lages répétés pratiqués à l'intérieur des assises, où ces organismes
enveloppés par un sédiment calcaire promptement consolidé ont pu
laisser l'empreinte de leurs contours superficiels.
L'évidente analogie des Taonurus, par tous les détails visibles de
leur morphologie extérieure avec les Bilobites ne saurait échappera
l'observateur attentif et doit être notée avec soin comme susceptible
20H nu 8AP0RTA. — ORGANISMES PROBLEMATIQUES. 27 fév.
de donner la clef des difficultés soulevées à l'égard de ces derniers
fossiles et non encore résolues.
4. — GENBH SrONGRLIOMORPHA.
Les fossiles que je signale sous ce nom se rapprochent, au moins
par l'aspect extérieur, des Spongelia actuels, par conséquent d'un
type de spongiaires, répandu sous nos yeux dans toutes les mers.
Ces fossiles, bien que très apparents, ont cependant été passés sous
silence ou du moins rejetés parmi les corps de nature incertaine
que le paléontologue dédaigne volontairement. Jusqu'à présent, on
n'a pas recherché si des spongiaires à tissu squeletttque relative-
ment ferme et à région périphérique plus dense que l'intérieure
n'avaient pu laisser un moule de leur contour extérieur, moule
changé ensuite en une cavité par la dissolution de l'ancien orga-
nisme, dont l'aspect aurait été reconstitué par remplissage, à l'aide
d'une substance minérale et par le même procédé que les Taonurui.
Effectivement, c'est dans le même terrain d'Alcoy, à coté des moules
en relief du T. utthntit que je viens de décrire, que M, Vilanova a
également rencontré les corps dont je veux parler, eu les assimilant
a des spongiaires alliés à la catégorie des Halicondriées ou à la caté-
gorie voisine des Cératosponges dont ils reproduisent extérieurement
l'aspect.
J'ai reçu des corps analogues de M. Holslein (1), provenant du sud
de l'Union américaine et montrant les vestiges d'une cavité inté-
rieure. Ils différent de ceux d'Alcoy par la forme des inégalités ver-
ruqueuses et repliées sur elles-mêmes dont leur surface est entière-
. Il s'agit donc d'une famille de fossiles faite pour attire
1M7. DB SAfORTA. — - ORGANISMKS PROBLKMATIQUKS. 20U
m
à le baigner et à le nourrir.r-Dans le type voisin des Cératosponges,
les spicules sont le plus souvent absents et le tissu mésodermique
affecte une consistance gélatineuse qui cependant par place se con-
fertit en fibres cornées anastomosées et devient feutré. Le tissu
ainsi formé est mélangé quelquefois de spicules siliceux, ce qui éta-
blit la transition avec les Halicondriées. Parmi les formes variées qui
appartiennent ou touchent de près à cette dernière tribu, il m'a
para que les Spongelia reproduisaient surtout l'aspect extérieur de
l'espèce fossile dont la description suit.
SPONGRLIOMORPOA IBERICA.
PI. VI, flg. 2-3.
Ad premier abord, moulés en plein et détachés de leur moule,
comme les Taonurus, ces curieux fossiles ressemblent assez bien à
des fragments de cornes de Cervidés, avec des commencements d'an-
douillers plus ou moins prononcés et saillants. Leur surface est
occupée par des stries en forme de costules sineuses disposées dans
le sens longitudinal, et constituant par leur réunion, à l'aide de
plissements et d'anastomoses multipliées, rendus très exactement
parles figures de la planche VI, un réseau superficiel d'une nature
spéciale qui, d'une part, rappelle celui des Spongelia et, de l'autre,
n'est pas sans analogie avec ce que nous ont montré les Taonurus.
Je traduis ainsi mon impres>ion personnelle, sans rien affirmer,
tellement l'attribution d'un corps pareil me semble difficile et incer-
taine. J'avoue franchement que si j'avais découvert des traces d'os-
cules plus nettes et moins exceptionnelles, je n'aurais pas hésité à
considérer ce type comme tenant de près aux Spongelia ; mais je n'ai
pu acquérir de conviclion à cet égard.
Le» petites cavités dont il existe des exemples ne sont pas assez
nettement caractérisées; mai-* sur quelques points de la superficie,
les inégalités en forme de traits saillants, distribués par groupes,
mont réellement paru disposées comme celles qui répondent à des
seules engagés sous l'épiderme, chez les Spongiles à squelette
ilbro-corné. Si la grande cicatrice dont je vais parler pouvait être
considérée comme représentant un oscule, un pas de plus serait
accompli vers la détermination de l'organisme que je signale; mais
le* Taonurus faisant voir des cicatrices semblables, attribuées ci-des-
sus à des rameaux détachés, il serait logique de le demander si les
derniers fossiles ne seraient pas eux aussi des Spongiaires.
La ligure 2 de la planche VI est particulièrement instructive. L'é-
300 DE SAPOHTA. — 0HGAMI9MES PROBLÉMATIQUES. 27 fév.
ch.intillon reproduit est d'une conservation remarquable ; il est
cylindrique, atténué-obtus au sommet.
Les stries sont formées de plissements ou rides longitudinales dont
les saillies s'abaissent ou se relèvent en donnant lieu à des crêtes
ondulées, reliées entre elles par des traits de jonction obliquement
sinueux. Ces crêtes convergent vers le haut et se rejoignent à l'ex-
trême sommet par où s'opérait le prolongement de l'ancien orga-
nisme.
Sur le coté gauche et à mi-hauteur, on distingue une sorte de
bourgeon latéral ayant l'aspect d'une éminence tronquée, vers la-
quelle les stries se dirigent et se relèvent de toutes parts. Si cette
élevure, dans laquelle on pourrait a la rigueur reconnaître un oscule,
avec sa cavité correspondant à la partie tronquée, est prise pour un
bourgeonnement, il semble que celle partie tronquée correspun-
' drait alors à la terminaison encore tendre du bourgeon. Tout consi-
déré, la première supposition pourrait être la plus vraisemblable et
la même conclusion devrait, dans ce cas, s'appliquer aux parties si- ■
m ils ires des Toonwus. Du reste, les S/iongeiia se ramifient de la
même façon, mais leurs bourgeons latéraux affectent surtout l'as-
pect que nous montre le second des échantillons figurés, — Celui-ci,
(lig. 3, pi. VI), n'est pas droit, ni simplement cylindrique, comme le
précédent; il est plutôt contourné et il présente trois bourgeons ou
ramifications latérales, outre le rameau principal, rejeté par côté et
atténué en une pointe obtuse et mousse, vers laquelle convergent les
crêtes du réseau superficiel.
Les ramifications secondaires de cet échantillon consistent en des
saillies qui se détachent à peine de la branche qui les porte, et qui
1887. DE SA PORTA, — ORGANISMES PROBLÉMATIQUES. 301
port avec ce que montrent les Taonurus, de telle sorte que l'attribu-
tion même de tous ces fossiles à l'un des règnes demeure entaché
d'obscurité ; mais ce qui cesse de l'être assurément, ce qui ressort de
l'étude que je viens de mettre sous les yeux de la Société, c'est l'im-
possibilité de ne pas rapporter à des organismes vrais, quel que soit
au fond leur nature, les Cancellophycus, Taonurus, Spongeliomorpka,
non sans constater les affinités, au moins apparentes des deux der-
niers types avec la catégorie, encore indéterminée, mais tout aussi
curieuse, des Bilobites et autres fossiles des mers siluriennes.
EXPLICATION DES PLANCHES.
Planche III
Fig. If Caneellophyeus Marioni, Sap., fragment de phyllome ou partie de l'an*
cien organisme étendue à plat et couvrant la surface d'une plaque calcaire de la
Grande-oolithe des environ d'Air, d'après un échantillon recueilli et communiqué
par M. le professeur Collot ; grandeur naturelle; 1» , une portion du môme échan-
tillon grossie environ quatre fois, pour montrer la disposition des mailles du ré-
seau ;it>, portion du môme échantillon vu latéralement, sur un léger grossisse-
ment, et montrant en a l'épaisseur ou tranche de l'ancien organisme avec la trace
des zooules plus foncéeset plus claires, entremêlées, dont il était formé. — Fig. 2,
autre échantillon de la môme espèce, à l'état de fragment et montrant la marge
ou bordure du phyllome; grandeur naturelle.
Planche IV
Fi?. 1 Cancellophycut Marioni Sap., autre partie du réseau superficiel sur le
ménn grossissement de quatre fois le diamètre, pour montrer la disposition des
mailles de ce réseau. — Fig. 2, Taonurus ultimur Sap., et Mar. fragment de
phyllome ou partie de l'ancien organisme naturellement moulé et détaché, d'après
un échantillon d'Alcoy recueilli par M. le professeur Vilanova; grandeur natu-
relle ; 2» , l'un des bourrelets légèrement grossi, pour montrer l'exacte disposi-
tion des costules superficielles et leurs anastomoses. — Fig. :*, môme échantil-
lon vu par la face opposée, montrant en a la trace d'une cicatrice ou peut-être
d'une cavité superficielle; grandeur naturelle ; 3a , détails du réseau superficiel,
considéré dans l'intervalle des deux bourrelets, as^ez fortement grossis.
PLANCHE V
Fig. 1 et 2, Taonurus ultimus Sap. et Mar., les deux côtés d'un seul et même
échantillon offrant le moule naturel et détaché d'une terminaison supérieure de
l'ancien organisme; grandeur naturelle. On distingue en a et en b deux bourgeons
ou bases de ramifications, décrits dans le texte, et, en e, la trace d'une cicatrice ou
peut-être d'une cavité superficielle.
PLANCHE VI
Fig. l, Taonurus ultimus Sap., autre échantillon provenant, comme les précé-
dents, du gisement d'Alcoy et montrant une notable partie de l'ancien organisme,
302 D1-; SAHBAÏ1 D'ALL&RU. — ENVIRONS DE l'ONT-SAINT-BSPHIT. 21 fév.
terminé dans le haut et tronqué i l'extrémité inférieure, pourvu en a d'une rami-
Ucation tronquée un peu au-dessus de son origine; grandeur naturelle. — Fig.
s, Spo'igtliumtirplLfi iberica Sa|i., fragment naturellement moulé et détaché d'une
terminaison supérieure de l'ancien organisme montrant en a une proéminence
cylindrique et tronquée, répondant soit à un oscule suit à un bourgeon latéral ;
d'après un échantillon recueilli par M. Vilanova dans le gisement d'Alcoj ; gran-
deur naturelle. — Fig. 3, autre échantillon de la même espèce, pourvu de trois
bourgeons ou bases de ramifications latérales, situés au-dessus de la partie ter-
minale répétée par coté, même provenance ; grandeur naturelle.
PLANCHE VII
Fig. 1, Ttiinurm ructttiait Sap., phyllome reconstitué d'après un moule eu relief
de la cavité laissée dans la roche par l'ancien organisme, montrant en a un résidu
informe placé de manière à couvrir une partie du rebord de gauche, et, en 6 et t,
deux ramifii'a lions latérales implantées sur le bourrelet de droite ; grandeur na-
turelle. — f-'ig. I, autre échantillon de la même espèce, d'après le moule en re-
lief d'une autre cavité, montrant l'organisme presque entier, lea ramifications et les
anaetomes qui sortent du bourrelet marginal à droite ; grandeur naturelle.
M. Parran présente la note suivante :
Matériaux pour servir à lexplication de la Carte géologique
des environs de Pont-Saint-Esprit,
Par L. de Sarran d'Allard.
{Résumé).
PI. VIII.
1887. DE SARHAN D'ALLAH!). — ENVIRONS DU FOJT-SAINT-KSI'RIT. 303
par celle carie. Aussi, commencées en 1880, les explorations sur le
terrain n'ont été terminées qu'en 1884.
La carie au ■——■ étanl souvent insuffisante, nous nous déci-
dâmes à la faire agrandir au double, par les procédés photogra-
phiques. Enfin, grâce à la généreuse intervention de M. le général
Perrier, membre de l'Institut, j'ai obtenu du Ministère de la Guerre
une amplification au 40.000e de la planimétrie el des courbes, d'un
fragment de la feuille d'Orange, correspondant à la carie en hachures,
qui m'avait jusqu'alors servi de minute.
Nous ne reviendrons pas sur la partie bibliographique, qui a été
traitée avec détail, tant dans mon mémoire du 9 juin 1881 que
dans des communications faites à la Société scientifique et littéraire
d'Alais (1) et à la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes (2).
Nous signalerons, cependant, comme ayant trait à la région qui
nous occupe, les ouvrages suivants, publiés depuis notre premier
travail :
1884. Torcapel. — Aliuvions tertiaires et quaternaires du Gard et de l'Ardèchc.
{Bull. Soc. et se. nat.% t. XII).
1884. Torcapel. — Étude des terrains traversés par la ligne de Nimes à Givors.
fRrcne se. nat. Montpellier).
18S5. Carestl Vasseur. — Carlo géologique de France au .^otûi ieuille XII.
Valence N.O. (Voir Uult. Soc gèol. />•., XII, 1884; XIII, 1883;.
1883. Funtannes. — Le groupe d'Aix dans le Dauphiné, la Provence et le Bas*
Languedoc. (Étude VIII.)
Les rectifications apportées à ma notice précitée sont les suivantes :
Les groupes de Vitrolles et de Curques, qui, pour M. Mathcron (3)
font encore partie du Crétacé, étant, pour d'autres géologues, les
représentants de l'Ëocène inférieur, et même de l'Éocène muyen, le
tableau synoptique (p. 627) aurait été plus exact si, au titre de
« Crétacé supérieur lacustre » j'avais ajouté la mention « et Tertiaire
lacustre prêsextien », ainsi que je le fais observer dans ma note
de 1885. En eflet, MM. Fontannes et Roule rangent le calcaire à
Planorbis pseudoammonius (PI. p&eudorolundatus, Math.) dans l'Ëo-
cène moyen.
J'ai, en outre, à signaler deux erreurs matérielles, qui m'ont
échappé lors de la correction des épreuves. Ainsi, page 593, une
transposition, dans la coupe de Brouzet au Serre-Rouge, me fait
indiquer lAlaisien el ses deux zones, tandis qu'au contraire les argiles
ozégiennes remplissent le bas-fond de la plaine» Il faut donc lire :
(\j Cette note n'a pas encore paru. (Sous presse.)
(2) B. $or. Et. Se. n., t. 14, p. XXXIV, 1886.
(3) Recherches paléontologiques, 1878. (Les dernières parues.)
301 DB SABBAH D'aLLARD. — ENVIRONS DE PONT- SAINT- ES PUT. 21 fév.
S' Argiles jaunâtres et supprimer les cinq lignes qui suivent ces
deux mots (1). La seconde est aussi grossière : le tableau synoptique
porte les couches à Eckinocanus subrottmdus (ou a imprimé à tort
E . subrotundatut) au niveau du Valdonnien, alors qu'elles sont notoi-
rement du Turonien ; elles doivent donc être descendues vis-à-vis des
grès d'Cchavx. Je dois mes remerciements à M. Fallol, qui a
signalé celle irrégularité en publiant sa thèse de doctorat (2).
J'ajouterai, en outre, que la couche de Bézut à Cyctopkorta hetici-
forints, Math. sp. (l'aludina) (3) se retrouve aux environs de Brouzet
et de Navacelles ; les fossiles que nous avons communiqués à
M. Houle ont permis à notre excellent confrère de reconnaître les
types de Rognac (¥).
H-
DESCRIPTION GÉOLOGIQUE.
1 TERRAIN CHÉTACÉ.
Les terrains crétacés ayant fait l'objet d'une étude très détaillée,
dans ma notice de 1884, nous les passerons rapidement en revue :
{1) Quant à l'épaisseur, elle ne saurait l'Ire évaluée.
(2) M. Fallol ayant cru devoir critiquer ma classification du Gauli ei du Céno-
manien dans la Drame, qui n'est, ainsi que l'indique l'en-(éle du tableau, que le
résumé des coupes levées tant par MAI. Hébert et Carez que par nous, je remet-
trai à une étude ultérieure la comparaison des terrains de Saini-Paul-Trois-
CliSleaui, les seuls que j'ai étudié', avec ceui du Saint-Esprit. La colonne Drùme
1887. DE SARRAU D'ALLARD. — ENVIRONS DE PONT-SAINT-ESPRIT. 305
4. Groupe urgo-àptien. — Cet élage se divise en trois zones,
savoir :
3. Aptien supérieur, marnes bleues & B, semicanaticulatus — c3.
t. Aptien inférieur, calcaire à Os t. aquila — c*.
1. Donzérin, calcaire corail igèoe à Chôma ammonia — c*d.
a. — L'horizon inférieur couvre tout leN.-O. de la carte depuis les
bois d'Orgnac jusqu'à ceux de Saint-Martin et de Saint-Marcel-d'Ar-
dèche;ses limites sont très découpées. C'est ce terrain massif qui
forme le canon si pittoresque de l'Ardèche, jusqu'à Vallon ; il cons-
titue à Saint-Martin de petits îlots sortant de dessous les terrains de
transport; il affleure également dans le bas-fond de Rodières et au
petit mas de Toulair: ces deux affleurements sont dus à des failles.
à. — L'Aptien inférieur ou Rhodanin (i), se présente, souvent
interrompu par des failles, ou par des recouvrements postérieurs
le long de la lisière méridionale et orientale du massif donzérien,
tant à Laval-Saint- Roman qu'à Saint-Marcel-d'Ardèche.
11 forme des îlots au milieu des alluvions du ruisseau d'Aiguèze;
il existe, également, au-dessus des lambeaux urgoniens de Rodières.
c — L'Aptien supérieur se rencontre partout au-dessus de la zone
inférieure. Dans le lit de la Canaux, il affleure sous les argiles et
calcaires lacustres. On en retrouve une bande dans le creux de
Rodières, entre Saint-Christol et Salazac; il sépare les sédiments
lacustres d'issirac, d'une part, et ceux de Cornillon, de l'autre. Ces
marnes apliennes, avec le calcaire intérieur et l'Urgonien forment
un pli anticlinal ou voûte rompue que la formation lacustre est
venue combler. Sous Salazac, les mômes marnes reposent sur l'Ap-
tien inférieur, tandis qu'au S.-O. du môme village, elles butent par
faille contre TUrgonien ou le calcaire à Ostrea aquila. Un autre lam-
beau existe au Grand-Déballen, dans le ruisseau de Cabaresse.
A Saint-Marcel, on le retrouve, aussi, aux quartiers de Trignan,
de Lérat, et au Pradel, où il est recouvert par des coucbes lacustres
et marines : Aquitanien, et Helvétien, d'après M. Fontanne (-2).
2. Gault. — Nous reconnaissons dans le Gault trois sous-étages :
3 Gault sableux. Sans fossiles. C 6
2 Gault fossilifère à A. 'Hoplites) nuritus G 5
l Grès et calcaires à Discoidea et Orùitolmes. C 4
a. — Nous avons fait connaître, dans notre précédent travail, les
(1) Je ne prétends nullement faire de cette zone l'équivalent exact du Rhoda-
nien (Renevier).
(t) Luc. cit. et. VIII p. 31. 32.
XV. 20
306 DE 9ABBAB o'aLLAIO. — EU VIRONS DE FDHT-SAIHT-ESPHIT. 21 ttw.
raisons pour lesquelles, d'accord avec MM. Parran et Torcapet, nous
rangions dans le Caull, comme l'avait fait E. Dumas, les grès à Orbi-
tolines et à Oursins, rapportés à l'Apiien par M. Carez (1).
Cet étage surmonte constamment l'Apliun supérieur; c'est ainsi
que sur les communes de Laval, Aiguôze, Saint-Julien, Salazac,
Saint- Christol, Cornillon, Saint-Laurent et Saint-André, il couronne
es escarpements marneux et forme une série de monticules. Dans
l'Ardècbe, on le trouve au-dessus des divers lambeaux aptiens qui
figurent aux environs de Saint-Marcel. C'est là que, vers Saint-
Éti en ne- de-Dion s, il est, à son tour recouvert par les sables verts et
grès sans consistance de Bransas, {Bel. semicanaliculatus, uttîmtm,
bruntwickensis) signalés, pour la première fois, par M. Carez. Mal-
heureusement, nous n'avons pu retrouver, au-dessus de cette zone,
le vrai Gault fossilifère. Dans tous les cas, elle est sans importance
et doit être rattachée à l'assise dont il s'agit ici (2).
Un paquet, peu important à la vérité, de calcaire à Orbitolines,
est plaque sur la lèvre N.-O. de la faille de Carsan, qui met le grès-
vert en contact avec les lignites paulétiens.
b. — Le vrai Gault forme, au-dessus de la zone précédente, un
petit filet de CSOà 2 mètres. Cette bande est continue, aussi, n'en don-
nerons-nous pas les contours, puisqu'ils sont les mêmes que ceux
du Gault inférieur. Elle a été mise en lumière par les travaux d'ex-
ploitation du phosphate de chaux, à Salazac, Saint-Julien, Sainl-
Christol de Roiiières; ce dernier minéral se trouve disséminé à l'état
de nodules, les fossiles eux-mêmes sont convertis en cette snbstance.
Les gisements les plus importants sont an quartier de la Dame, de
Méze, Cassagnols, Laubarède, Caharesse, du Tronc et de Serre-Méjean.
MH. DE SAURAI! d'àLLARD. — ENVIRONS DB PONT-SAINT-ESPRIT. 907
a. — Cet horizon vient au-dessus du Gault sableux, il occupe une
surface assez considérable sur chacune des communes où nous avons
signalé l'étage précédent.
b. — Le Génomanien proprement dit, ou niveau de Sainte-Cathe-
rine, se trouve en général partout où nous avons signalé le Vraco-
nien, auquel il est intimement lié par la base. Cependant il perd
ses caractères et disparaît à partir de Cadenet (Saint-Laurent) vers
Gornillon et Saint-André.
c. — Le Génomanien supérieur forme au-dessus de l'étage précé-
dent une bande de 80 à 100 mètres, très régulière et surtout très
distincte, sauf depuis Valbonne jusqu'à Saint-André, où elle cesse
complètement.
Outre trois îlots qu'il forme au-dessus du Rhotomagien et du Vra-
connien, on trouve un autre lambeau de Tavien, au-dessus de la zone
à Orbitolina concava, butant par faille contre le Paulétien. Un second
lambeau est également mis à jour par une cassure, entre le Chapelas
et Grange-Neuve. Dumas qui, d'ailleurs, a, assez bien, délimité cet
étage sur sa carte, indique ce dernier comme entouré de tous côtés
par le Turonien.
*• Le terrain Turonien fait suite au Génomanien, nous y distin-
guons trois zones.
3. Angoumien, zone supérieure d'Uchaux, Trigonii scabra C 12
t. Ligérien — inférieure — Inoceramut libialus Cil
1. Pnvdèlien Lignites de Saint-Paulet et Carsaa C 10
û. — Cet étage est entièrement constitué par la formation fluvio-
marine. Nous ne répéterons pas nos conclusions de 1884, qui per-
mettent de regarder ces couches comme des dépôts d'estuaire,
amenés par un retrait peu important de la mer.
Sur la carte géologique, il constitue deux lambeaux : celui du
Nord part des environs de Saint-Julien, passe à Saint-Paulet et finit
près de Pont-Saint-Esprit. Le 2e est limité par le pli-faille de Carsan.
Au sud, il s'étend depuis Blachère et Belair, au nord de Saint-
Alexandre, jusque vers le signal Pignôre ou de Chapelas (322 m). Puis
il se poursuit au-dessus du Cénomanien de Saint-Laurent, jusqu'au
delà du ruisseau de Rodière, vers Cornillon et Saint-André. Nous le
retrouvons, encore, à Saint-Just, sur les berges du Rhône, où il est
exploité au Banc-Rouge.
La constitution de cet étage est très complexe : nous devons à l'o-
bligeance de M. Duny, ingénieur des mines de Saint-Panlet, la com-
munication de la coupe du puits le plus récemment foré, il porte
le n° 5, sur le plan de la Compagnie. On l'a foncé non loin de la
grange dite du Mas.
308 DE 8ARHAN D'aLLABD. — ENVIRONS DE PONT-SAINT- ESPRIT. 21 fév.
Elle est la suivante :
Stérile Caution
10 terre végétale 4,10 \
10 calcaire donnant de la chaux grasse t,K
18 calcaire marneux
17 calcaire dur
le marne grise
»e calcaire blanc
14 marne sablonneuse fossilifère
13 calcaire blanc tendre
ît charbon (mauvais lignite)
11 calcaire gris
10 calcaire gris dur
0 marne noirs
s calcaire bleu très dur
t marne sableuse grise
e calcaire dur
s Ui/niU ou charbon, couche ci
* calcaire coquillier
s Hgniti ou charbon, couche n* * , .
ï calcaire gris
i lignite on charbon, couche n° 3
Profondeur totale du puits *5,<5
C'est aussi, grâce au concours de notre excellent confrère du Saint-
Esprit, que nous avons pu tracer sur notre carte l'affleurement des
3 couches, qui, vu le peu de dislance qui les sépare l'une de l'autre,
ne forme qu'une seule ligne, tant du côté de Saiut-Paulet que de
celui de Carsan. Cette ligne est souvent brisée par des rejets ou des
cassures qui font perdre la trace du lignite, soit vers Mézerac et le
1887. DE SARRAU D'ALLARD. — ENVIRONS DE PONT-SAINT-ESPRIT. 309
roque ; il repose sur le Paulétien de Talazargues où une couche de
lignite a donné lieu à une ancienne exploitation et se continue jus-
que sous la montagne où se trouve bâti ce village. Au N. du Saint-
Esprit, on rencontre trois autres ilôts, l'un à la butte Saint-Pan-
crace dont la base S.-O. est constituée par le Paulétien supérieur
(couches à Ostracées), le 2* à Lamartine, près le Pont-d'Ardèche, et le
dernier, qui forme la berge du Rhône, s'étend depuis la Barandonne
jusqu'à la citadelle.
c. — V Angoumien se lie intimement par la base au Ligérien, aussi,
en beaucoup d'endroits, la séparation est-elle arbitraire; cette limite
part du massif de Saint- Alexandre jusqu'au Lacustre deSaint- Michel;
250 mètres plus loin cet étage réapparaît et se continue jusqu'au-
delà de Cornillon, vers Saint- André. Il domine les assises ligériennes
que nous avons signalées tant à La Roque et Saint-Sauveur, qu'à la
butte Saint-Pancrace.
5. — Crétacé supérieur. — Au-dessus de r Angoumien, vient le
Crétacé supérieur marin. Nous avons adopté les divisions suivantes :
t. Calcaires à Hippurites (Sénonien supérieur) C14 etC146.
i. Couches à Ostrea mornasiensis[ Sénonien inférieur). C'*etC136.
A. — Ucétien. — Nous ne reprendrons pas ici la discussion par
laquelle nous avons établi la présence des grès de Mornas, c'est-à-
dire de l'Ucétien, dans la région qui nous occupe, ainsi que les rai-
sons pour lesquelles le Mornasien de môme que le Gardonien, créés
à tort par Coquand, doivent disparaître de la nomenclature. — Dès
1884, nous y avons reconnu 2 assises, également séparées sur la
carte. — Il nous reste à dire un mot de l'aire géographique des grès
de Mornas.
Le lambeau le plus septentrional est celui de Saint-Pancrace (Ucé-
tien inférieur?) 11 est analogue à celui qui affleure à la colline de
Barry, sous la Mollasse de Sainte-Juste, sur la rive gauche du Rhône.
Mon avis est partagé, je le vois avec plaisir, par M. Torcapel (1).
Quand à l'affleurement de la combe d'Arnave, contrairement à
ma première opinion, les 2 zones de l'Ucétien y existent, bien que
le contact de l'Angoumien et des grès de Mornas^ entre l'Arnave et
Saint-Alexandre, nous paraisse avoir lieu par faille, grossièrement,
parallèle à celle de Carsan et à celle de Noyères, près Bollène (2).
Recouvert, en partie, par le lacustre de Garcanon, l'Ucétien avec
ses 2 zones, apparaît depuis Saint-Laurent jusqu'à Cornillon et au
(1) Loc cit. p. 40-41.
(2) Cet accident (N. 70°) met le calcaire à Hippurites en contact avec l'Angou-
mien et même le Ligérien.
310 DE SARRAN D'ALLAKD. — ENVIRONS DE FONT-SAINT-ESPRIT. 21 fév.
delà ; elles se retrouvent à la butte Saint-Sauveur et & la montagne
de la Roque.
B. — Calcaires à Bippurites. — Dans notre premier mémoire nous
avons admis deux niveaux dans cet étage.
2. Calcaire supérieur (fossiles dn plan d'Aups) C'*6.
i. — inférieur (H. corwvaccinum, orgamians) C",
Le calcaire a Hippurites affleure dans la partie sud, seulement, du
canton du Saint-Esprit ; on ne te trouve ni au Banc-Rouge, comme
l'a prétendu Dalmas (itinéraire du géologue dans l'Ardèche, 1872,
p. 132, 133) ni à la butte Saint-Pancrace. Par contre, cet étage cous-
titue, au-dessus de l'Ucétien, la majeure partie des communes de
Saint- Laurent, Saint-Michel, Saint-Gervais, Saint-Nazaire, Venéjaa,
Saint-Etienne elSaint-Alexandre(crelede lloquebrune et Frigoulas);
enfin, il occupe le sommet de la colline de la Roque, ou il forme la
cascade du Sautadet (Saut de la Cèze) et constitue tout le mamelon
qui sépare le moulin de la Roque de Saint-Michel.
Quant à la zone supérieure, elle n'apparaît qu'au centre du fond
de bateau formé par 1b massif du Venéjan, S;iinl-Nazaire, Bagnols et
te sommet de la Roque.
C. — Crétacé supérieur lacustre et tertiaire prétextien,
Dans notre précédent travail, nous avons admis pour le groupe
Inférieur lacustre les divisions établies en 1878, par M. Aîatheron
pour la Provence.
Personne ne conteste l'âge crétacé des 3 zones inférieures (Val-
donue, Fuveau, ttognac).
1987. DE BARRAN d'aLLARD. — • ENVIRONS DE PONT- SAINT-ESPRIT. 311
U découverte des Hippurites faite par EL Damas (1) et confirmée
par H. Fallot, nous a donné raison dans le classement de ces cou-
ches an sommet du Crétacé, tandis que notre savant prédécesseur et
M. Torcapel rangeaient ces lignites dans le Tertiaire.
Noos donnons, au chapitre des coupes, la succession assez diffi-
cile à établir dans ces couches, qui sont recouvertes par les alluvions
«tla terre arable et dont le gîte charbonneux est épuisé. Aussi n'y
avons-nous, encore, pu rencontrer aucun fossile.
Hous avions rangé, provisoirement, dans cette assise les sables et
argiles sans lignites qui reposent sur le Crétacé supérieur à Vagnas
(ctlcaire à Hippurites et à Cornillon (grès de Mornas). Peut-être
faudrait-il les classer dans le Tertiaire inférieur, au niveau des sables
giysériens de Barry près Bollène, comme Ta fait M. Fontanne ?
Le dépôt lignitifère forme deux bassins : le premier et le plus con-
sidérable occupe le bas-fond de Vénéjan, le plus petit correspond à
la dépression de Saint-Nazaire ; tous deux ont, grossièrement, la
forme d'une aile.
lie Garumnien manque totalement dans notre canton : je ne l'ai
trouvé, jusqu'ici, qu'à Bezut et à Navacelles près Brouzet. En ces
dew endroits, il est recouvert par le Vitroilin, Faut-il y rattacher
les argiles rutilantes qui se retrouvent au-dessous du Sextien infé-
•
rieur et faut-il admettre que les calcaires qui les surmontent, en
certains endroits, représentent le niveau de Montaiguet et de Cu -
qoes? C'est ce que, seule, la découverte des fossiles, si rares et si mal
conservés à ce niveau, peut décider.
2. terrain lacustrg siiXTiEN (P. de Rouv. émend.y E. Durn.)
Nous avions, dès 1884, divisé le Sextien en trois zones qui corres-
pondent à celles établies par M. Fontanne dans son récent travail
sur le groupe d'Aix :
S. Sextien supérieur — Ligurien gtipérieuret Tongrien inférieur? S*
2. — moyen — Ligurien inférieur S*
1. — inférieur — Bartonien (Uzégien, pp.) S1
a. Bartosien. — L'étage inférieur a presque toujours une base dé-
tritique rubigineuse, qui se compose de cailloux roulés, et d'argiles
multicolores, elles se lientaux argiles rutilantes du Garumnien, dont
il est impossible de les distinguer, surtout, lorsque l'horizon du
Montaiguet et de Cuques manque, ou n'apparaît pas, ou ne renferme
(1) Loc. cit. II. p. 508.
312 DR SARRAN d'aI.LÀRD. — ENVIRONS DE FONT-BAIHT-KSPH1T. 21 féï.
pas de fossiles. Aussi, M. Fontanne a-t-il pris le parti, provisoire
du reste (1), de grouper dans le Barlonien toutes les argiles rubé-
fiées iufraseztien&es. Nous croyons devoir nous ranger à cet avis,
jusqu'à plus ample informé. Aucune argile rouge n'a fourni de
fossiles, soit à mon excellent confrère de Lyon, soit à moi-même.
Le Sextien inférieur ne forme pas une bande continue le long des
affleurements du calcaire lacustre. Ainsi, il ne s'observe dans le
grand massif d'Issirac que vers le Garu, Laval et Saint-Christol, et
au sud, à Coulon, Sauvan et Ruines. 11 constitue le lambeau d'Hu-
lias ; sur ie pâlis de Salazac, il apparaît au Nord-Ouest de la Char-
treuse ; on le retrouve, aussi, sur les Ilots de Cadenet, de Coruillou,
du Palis de Privât et d'ivaguas, de Gubernat, Sorbevret et Car-
canon, près Saint-Laurent de Carnols, et sur les pitons de Laroquo.
Quant à sa puissance, elle est extrêmement variable (1 à 30 mètres).
b. Sextien moïbn. — Le Sextien moyen correspond au Ligurien
inférieur de M. Fontanne il affleure depuis le Garu jusqu'à Pante-
couste, où il repose sur les divers étages de l'Aptien, du Gault et du
Vracoonien, vers Saint-Christol; il constitue la base du plateau d'Is-
sirac qui est séparé de celui de Coruillou, par les marnes à B. semi-
cana/iculatus, le calcaire à Oslrea aquila et même l'Urgonien, vers
Saint-André de Roquepertuis;on le rencontre, également, au-dessus
de tous les Ilots signalés à propos du Sextien inférieur.
Le Lacustre moyen a une composition minéralogique moins com-
plexe que celle du Sextien inférieur, dans lequel nous classons les
gypses nzégiens de Laval, de Coulon et de Gales qui, rangés, d'a-
bord, dans le Bartonien, ont été rapportés par M. Fontanne à la base
du Ligurien. D'ailleurs, comme les argiles auxquelles ils se lient
1887. DK SARBAW DVALLARD. — ENVIRONS DE PONT- SAINT-ESPRIT. 313
orpucenrit, S. echinonocarena, S. ostrogallica, S. pycnoptycha, S. vardinica;
Jacquotia {melania) diestopleura, J. apirospira, J. sphecodes; Melanoides Dumasi
(m. albigeiuis, var.) Af. occitanictu; Nystia Daxi; ( K, plicata, N.); Melanopsis
aerolepta; Neritina cryptospirodes ; Limita galesensis (L. elongata); Limnea cf.
longùcata (L. ostrogallica var.) acuminataf (L. euzetensis, var.) Planorôis cera-
toides (PL courpoilensis) ; C. Hydroàia celasensù (H. pyramidalis, v.), Cyrena
Dumarii, C. Carezi, C. platyptycha, C. retracta ; Spherium Berleraum.
Soit, sur 28 espèces, 26 nouvelles, décrites par le savant paléonto-
logue de Lyon.
L'épaisseur du Sextien moyen varie, ainsi que nous l'avions indi-
qué dans notre premier mémoire, entre 40 et 100 mètres.
Cet étage, surtout dans la zone moyenne, fournit la pierre détaille
dite de Barjac, c'est l'horizon du gypse de Cornillon, de l'asphalte
de Saint-Jean, des schistes à Atherina vardini* et Doliostrobus Stern-
krgii des environs d'Alais. C'est aussi le niveau des Palœotherium de
Barjac et de Saint-Hippolyte, des lignites d'Avéjan et des sources
sulfo-bitumineuses de la région.
c» Sextien supérieur. — Cet étage correspond au Ligurien supé-
rieure!, peut-être au Tongrien inférieur de Fontanne. Il débute, le
plus souvent, par une zone détritique, peu importante et discontinue
assez analogue à celle du Bartonien (10 à 25 mètres). On la rencontre,
entre Laval et Issirac et vers Barjac.
Au-dessus, se présente une longue série de calcaire d'abord mar-
neux, puis compacte, généralement gris ou blanchâtre, quelquefois
noirâtre (le Pâtis et Barjac). A ce calcaire, se subordonnent de
minces filets charbonneux et gypseux.
Les fossiles si communs à Barjac (calcaire de la Yiilette et de Mont-
champ in Font.) sont assez rares à Laval. On en trouve quelques-uns
à Issirac et à Orgnac. Ce sont les suivants :
Vivipara Sorinicensis 'paludinà) ; Hydrobia celacensis ; Hélix Hombresi, Lira-
nra ostrogalUca, L. pyramidalis ; Planorbis polycymus, P. Rouvillei ; Spherium
Berteraux.
Sur huit fossiles, six sont nouveaux et décrits par M. Fontanne.
Au-dessus de ces assises qui, dans notre région, terminent la série
lacustre, on rencontre des couches plus récentes encore, à Barjac,
i Tongrien inf. ?).
Ce n'est qu'au-dessus de ces couches que vient YAlaisien à'E. Du-
mas, (Tongrien sup. ? et Aquitanien).
Ces deux niveaux sont représentés au Nord de Saint-Marcel d'Ar-
dèche, où, à Saint-Julien de la Reine, au-dessous de la Mollasse, existe
un lambeau lacustre. La base (Tongrien) a fourni & M. Fontanne : Po-
214 DE 8A&U»N a'xMMB. — KNVIBHHS DE POJT-SAINT-ESrHlT. 21 féj.
tamides Lamarrki « Mettinoiden Ltturtr, le sommet présente les fossiles
de l'Aqnitanien, (Putnmidrs mtcrmtoma et Limnea paehygaster).
Le Sestieo supériour qui, à Alaiset à Barjac. atteint 130 mètres,
n'arrive, dans la région d'Issirac, qu'à U0 mètres.
La Mollasse miriae a Pccien pnMdBMMClfJu n'est ici représentée
que par le lambeau de Vin sa s. De l'autre côté do Rhône, elle forme
le groupe de Visan.
Le groupe de Saint- Anes (Astien, de Rouv.) seul existe dans la
région que nous étudions.
X — Tiïtnum PLIOCÈNE.
Nous diviserons le Pliocène en deux étages qui sont :
1. — (iroupc de Saiut-Ariès. Pa, li.
î. — Afliivious pliocène;. P.
I. — Le nnoui'E ni'. Sai>t-Amès débute quelquefois par ane for-
mation de peu d'épaisseur que je n'ai pas séparée, sur la carte de
Ponl-Sainl-F,*pril, du groupe de Saint-Aries. C'est l'horizon des
marnes a Ctin//>:ries(Me&*iuii!a) que M. Fontanne, eu dehors des gise-
ments de Bollone et de Th éziers, a retrouvé dans notre région à Saint-
Monlant, Saint-Marcel et Saint-Alexandre, avec les fossiles suivants :
ffWrino/i.«/x Miitluv-ni ; Xcritïiin Mtrnrntis : Coagtria subrarinata ,(var. i-Ao-
danica), Cnntium liallfnenu', CJn-rt-ol'-me, <■. Orfwi'i, '.'. magiiaU-nrme,
Au-dessus, an stratification discordante, se présente Y Astien (Plaî-
sancien olim Messinien, in. Font.); nous y avons reconnu deux zones,
ou plutôt deux faciès minéralogiques :
Les marnes sont argileuses ou sableuses bleuâtres, très semblables
aux couches de t'ilelvétien moyen (Visan. Villeneuve, tes Angles: Os-
trea crassissima et Peclen Gentom), avec lesquelles on les a confon-
dues, ainsi que l'a établi M. Fontanne. Ces marnes sont micacées,
elles sont recouvertes par des sables fins, jaunes, siliceux, quelque-
fois argileux, qui établissent ainsi le passage latéral des deux zones.
Souvent les sables sont convertis en grès sans consistance. Cet
étage s'étend sur toute la plaine du Rhône et jusque dans les vallées
latérales des rivières el ruisseaux, où, d'ailleurs, il est recouvert par
les diverses alluvions. Aus-si, sur la carte, n'en trouvons-nous que
des lambeaux fort éloignés les uns des autres et mis à découvert par
les ravinements. Au Nord, il apparaît à Saint- Just-Saint-Marcel, en
1887. DE SABUAK D'ALLARD. — BNVIUONS DK P0NT-SAINT-1SPRIT. 315
deçà et au delà des mines du Banc-Kouge, le long des berges et sous
les collines caillouteuses, plaquées contre le massif urgo ni en de
Saint-Martin. On le retrouve dans les bas-fonds d'Aiguêze, de Saint-
Julien, Saint-Pauiet, Pont-Saint-Esprit, Saint-Alexandre, et, dans la
vallée de la Gèze, il forme des lambeaux à Gornillon et à Saint-An-
dré, sur la rive gauche de la rivière, ainsi que dans la plaine de Ba-
gnols.
En publiant son grand mémoire sur les Mollusques pliocènes de la
vallée du Rhône (1), M. Fontanne a rendu un réel service à la paléon-
tologie méridionale. L'auteur a reconnu que le Plaisancien renferme,
à la fois, des faunes marines et saumâtres.
Dans les faunes, il a reconnu 6 sortes de faciès qui passent latérale-
ment de l'un à l'autre ; ce sont :
l. Faluns à Cerithium vulgatum, type de Saint- Ariès (Vaucluse), se retrouvent
à Saint-André, Coruillon, Saint- Laurent, Saint-Alexandre, Saint-Paulet,
Saint-Julien-de-Poyrolas.
î. Sables et près à Ostrea Barriensis, type de Saint-Pierre-de-Cénos, se retrouvent
à Saint-Gervais, Saint-Alexandre, Bagnols, Chusclan.
3- Arjrile prise à Peeten comitntus, type du Buuchet, se retrouve à Saint-André,
Saint-Just, Saint-Alexandre, Saint-Esprit, Saint-Marcel.
4. Argile grise à Polypiers, type Saint-Kesiitut, se retrouve à Codolet (mélange
de 3 et 4) hors la carte.
5. Sables jaunes à Loripes leucoma, type de Villedieu (ne se retrouve pas
ailleurs).
6. Faciès saumàtre à Potamides Basttroti, type de Thcziers, se trouve à Saint-
Marcel, Saint- Just, Saint-Martin.
I*$ couches fluvio-marines ou continentales occupent toujours le
sommet de l'étage. Partout où affleurent les sables et argiles plio-
cènes, on est sûr de faire une moisson de fossiles, principalement
dans les prises d'argiles des diverses tuileries des cantons de Pont-
Saint-Esprit et Bagnols.
2. — Alluvions pliocènes. — Ces alluvions, qui ont été séparées
des alluvions quaternaires, tant par M. TorcapelqueparM. Fontanne,
sont formées par des « graviers et sables jaunâtres, formant des ter-
rasses qui s'élèvent jusqu'à 130 mètres au-dessus de l'étiage; souvent
convertis en poudingues très résistants. » Les cailloux sont assez
bien conservés dans les poudingues qui ont une couleur grise,
tandis que les galets libres, surtout ceux d'origine siliceuse ou
feldspatique, sont très altérés. Enfin, les couebes présentent des
traînées noirâtres (peroxyde de manganèse?) L'épaisseur (1 à S"8)
atteint quelquefois, en Costière, 30 mètres. La dent d'Elr/j/ias meri-
(1) Invertébrés du bassin tertiaire du Sud-Est de la France, 1879-1880, 3 vol.
316 DE SARRAN D'aLLABD. — ENVIRONS DE P0NT-SA1 NT- ESPRIT. 21 fév.
dionalit trouvée à Fournès rapproche ces couches des alluvions de
Durfort. Souvent, les couches de galets sont recouvertes par un
lehm, jaune ou rouge, peu épais.
Les alluvions pliocènes n'existent qu'à l'état de lambeaux, plus ou
moins considérables, sur les coteaux caillouteux de Saint-Marcel,
Saint-Just et Saint-Martin, où ils recouvrent le Pliocène inférieur.
Deux autres lambeaux se rencontrent au sommet de la butte Saint-
Pancrasse. A l'Ouest et au S.-O. de la ville du Saint-Esprit, on trouve
une nouvelle nappe caillouteuse que, malgré sa faible altitude (ait.
max., 93m), je rapporte & ce même niveau (1). Le plateau de Saint-
Alexandre est aussi formé par un cailloutas pliocène. Enfin, au Sud
de ce village, ou en rencontre un nouveau lambeau sur la rive droite
de l'Arnave. Nous rapportons, aussi, au Pliocène, le dépôt qui
recouvre le calcaire à llippurites sur le versant oriental des mon-
tagnes de Vénéjan et Saint-Ëtienne-des-Sorts. Dans la vallée de la
Cèze, il en existe plusieurs petits lambeaux ; tel est celui de la
Roque.
4. — Terrain quaternaire (A').
11 est d'usage de distinguer les alluvions quaternaires en alluvions
proprement dites et en alluvions glaciaires ; mais, ici, ainsi que l'a
fait observer M. Torcapel, nous devons grouper en une seule division
les alluvions anciennes post pliocènes.
Ces alluvions ont raviné et recouvert le diluvium du premier âge :
elles constituent des terrasses dont l'altitude ne dépasse pas
35 mètres au-dessus des eaux actuelles ; elles sont formées de galets et
1881. DS SARRAN DALLARD. — ENVIRONS DE PONT-SAINT-ESPRIT. 317
5. — ALLUVIONS RÉCENTES ET POSTGLACIAIRES (A*).
Dans certaines régions, on peut diviser les alluvions modernes en
allumions postglaciaires et en alluvions actuelles, mais, ici, on ne
saurait établir cette distinction. Tel est, aussi, l'avis de M. Torca-
pel(i).
Tontes les alluvions fluviatiles et paludéennes, les déjections des
ravins, les éboulis sur les pentes, appartiennent à cette classe.
III
OROGÉNIE. — FAILLES ET CASSURES.
1. Orogénie antérieure au Sextien. — La description des divers
étages nous a amené à parler des fractures qui affectent les terrains
des environs de Pont-Saint-Esprit. Nous allons les passer succinte-
ment en revue.
Dans leur ensemble, les couches crétacées de ce bassin, par suite
dn refoulement latéral et de toute autre cause orogénique ont été
comprimées en forme de grand pli anticlinal. Cette voûte a été rompue
et, près de Carsan, nous pouvons observer la conversion de ce
plissement en un pli-faille rappelant ceux que M. Bertrand nous a
magistralement montrés, aux environs de Besançon, en 1885. Nous
avons vu que, au Nord de Carsan, vers Fabre, le rejet est très visible
et lePauïétien bute, successivement, contre leGauit, le Vraconnien,
le Rothomagien et le Tavien, tandis que plus à l'Est, vers la Blache ou,
plusàl'Ouest, vers la Vaibonne, on n'observe qu'une voûte rompue,
de chaque côté de laquelle s'étendent les lignites et, plus bas, le Ta-
vien on le Cénomanien. Dans le vallon de Cabaresse, c'est également
nn petit pli anticlinal, précédé d'un synclinal qui met à jour, sous
le Vraconnien, le Gault et l'Aptien.
Une voûte rompue existe dans le ruisseau de Rodières et fait
affleurer l'Aptien inférieur et l'Urgonien ; mais ce pli a dégénéré en
faille et, à Toulair, l'Aptien marneux est plaqué contre l'Urgonien ou
le calcaire aptien. Notons que les directions des deux failles précitées
forment, en se prolongeant l'une avec l'autre, un angle très obtus : les
rejets de Carsan, l'accident de l'Arnave sont dirigés E. N. E.-O. S. 0,
tandis que la faille de Toulair et les petites cassures, qui affectent
l'Aptien et l'Urgonien à Laval et à Saint- Marcel, sont orientées
N. O.-S. E.
(1) Loc. eil. p. 35.
t._i.».* — KH VIRONS DE POST-SAINT- ESPRIT. 21 fév.
. ;.-fj:«iia, les couches de grès vert offrent, égale-
v>itpne que le lacustre est venue combler.
, ,,i.uat sont très nombreux : 1" à Vénéjan et Saint-Na-
.• . « iwteau sénonicn a conservé les deux Ilots lignitifère»
..■ut U période crétacée ; 2° entre Laval et Saint-Chris toi,
.... ; jpparall de chaque coté du Vraconnien, et où ce der-
>..fVrW deux lambeaux lacustres; 3* entre Salazac et Sainl-
■ -. cV*l à cette disposition que sont dus les 3 Ilots de Cénoma-
ca .t d-.'Tjvieo qui couronnent la zone à Am. i«/?a*Hs; 4* à Valbonne,
e c*iW -t'xtien du Patis a été amené par une disposition analogue
du même étage ; 5" à Cornillon, le lacustre remplit un fond de ba-
teau, formé par les grès de Mornas. Il est suivi par un anticlinal, con-
verti, peut-être, en faille, qui a été emporté par la Cèze préhisto-
rique
Vis-à-vis Cornillon, au-dessus du Paulétien, les grès d'Uchaus
et de Mornas, ainsi que les calcaires à Hippurites sont disposés en
synclinal, témoin les dépots sextiens de Laroque. Enfin, le lambeau
de Carcanon est dû a on plissement identique des grès de Mornas
et des grès d'Uchaux, au Nord de Saint-Laurent et de Saint-Michel.
Les exploitations de Saint-Paulet et du Banc-rouge ont permis de
constater que les couches de lignites sont coupées par des cassures
dont la direction varie entre N.-S. vrai et N.-S. magnétique. Nous
avons déjà vu que les berges cénomaniennes et paulétiennes de
Saint-Just étaient séparées de la butte Saint- Pancrace par les allu-
vions. Or, ce coteau est formé par les grès d'Uchaux et de Mornas,
tandis qu'à la citadelle et le long des berges du Rhône, on rencontre
la zone inférieure de ces mêmes grès dUchaux, 11 pourrait donc sa
faire que ces îlots fussent séparés par un mouvement orogénique.
1887. DE SABRAI» D'ALLARD. — ENVIRONS DE PONT-SAINT-ESPRIT. 319
a«ssi, la ligne d'émergence des sources minérales d'Euzet et des
Fumades. Les cassures qui ont brisé l'îlot molassique de Saint-Julien
de la Reine se rattachent, également, à ee groupe.
IV.
MATÉRIAUX UTILISABLES.
Nous ne nous étendrons pas sur ce chapitre traité à fond par
E. Damas, et repris, il y a trois ans, par M. Picard (1)
Outre les grès et sables des étages crétacés, qui peuvent être
utilités à divers usages, nous citerons, principalement, les phos-
phates de chaux de Salazac, les lignites de Saint-Paulet, les argiles
réfractaires de Gornillon et Saint-Laurent, et les carrières de pierre
de taille et pierre dure du calcaire à Hippurites et du Sextien, ainsi
que le gypse.
V.
COMPARAISON ET DISCUSSION.
Le présent chapitre ■■ est nécessaire pour condenser et discuter le
résultat de nos travaux.
1- TEKBAIN CRÉTACÉ.
L Urgo-aptien. — Seul, le niveau donzérin existe sur l'étendue
de notre carte et le faciès coralligène règne, sans passage latéral à
des couches pélagiques, d'affinité barutélienne ou barrémienne.
La carte de MM. Carez et Vassear reconnaît la division suivante pour
le Séocomien.
Cl » moyen et inférieur.
C2 Néocomien supérieur (Urgo-aptien).
Celle d'Ex. Dumas indique sous la môme rubrique C1 tout le Nécro-
meutien etC* tout TAptien.
2. Gault. — Sur la môme carte de M. Carez, la zone inféreure
figure dans le Néocomien supérieur tandis que les zones moyenne
et supérieure sont séparées sous le nom de Gault (C3).
3. Cénomanien. — La nouvelle carte de France désigne la base
sous le nom de Gaize(Ck). Quant aux étages Rhotomagien et Tavien,
ils sont, ainsi que le Paulétien, réunis sous le nom de (C5.) (Cénoma-
(l) Bull. Soc. Se. et Litt. Alais, t. XIII à XV. 1881-33.
320 DE SABRAI* D'aI.LARD. — KtiVlilONS DE FONT-SAINT-ESPRIT. SI fév.
nieo.) La feuille d'Uzès comprend, sous la couleur (C), tontes les
couches depuis le Gault jusqu'au Cénomanien proprement dit. Quant
au Tavien, il a été séparé par E. Dumas (C'a).
i. Turonien. — La base, Paulétien (C*£), a été également délimitée
par Dumas. Au-dessus viennent les grès d'Uchaux, qui figurent a
part (CV).
5. Crétacé tupértear. — La zone inférieure est séparée sur la feuille
d'Uzès {Ucétien C*d). Ce sont les grès de Mornas, que nous rattachons
au Sénonien. M. Garez semble, par avance, s'être rangé à un avis
contraire : sa carte indique la même division C (Turonien) pour les
grès de Mornas, comme pour ceux d'Uchaux:.
Les calcaires à Hippurites (C*.) sont compris par E. Dumas dans
le Turonien, bien que, dans son texte, il admette leur parallé-
lisme avec une partie du Santonien. Nous n'avons pas hésité à
ranger ces couches dans le Sénonien. Je constate avec plaisir que
MM. Garez et Vasseur, qui ont classé tous ces dépôts dans leur
groupe C, sont arrivés aux mêmes conclusions.
Quant à la faune saumatre à Cassiope, si constante en Provence,
elle parait manquer à Piolenc et Véuéjan, où les premières couches
à lignite sont recouvertes par un banc d'hippurites.
6. Crétacé supérieur lacustre. — Le niveau charbonneux de Piolenc,
équivalent de celui de Vénéjan, figure sons In notation C (Danien)sur
la feuille Xll de la nouvelle carte de France. Nous sommes heureux
de nous trouver en communauté d'idées avec un géologue aussi
expérimenté que M. Garez. Quant aux lignites de la rive droite,
notre savant confrère indique la dépression où ils ont été déposés
comme recouverte par les alluvions a1.
1887. DE SARRAU D'ALLABD. — ENVIRONS DE PONT-SAINT-ESPRIT. 321
dUzès et P1 (Pliocène inférieur) sur celle de Valence. Quant aux
«Dorions pliocènes, elles sont confondues sur la carte de Dumas
(hachures) et sur celle de M. Garez, sous la rubrique A* avec le Dilu-
rium.
III. Terrain quaternaire.
Les alluvions quaternaires sont, sur les cartes précitées, renforcées
des alluvions pliocènes. Quant aux alluvions récentes et postgla-
ciaires (a1) elles sont délimitées de la même manière sur toutes les
cartes, sauf les réserves exprimées au sujet des lignites de Vénéjan.
Enfin les dépôts de Saint-Etienne marqués a1 sur la feuille au ft7^r77 ont
été par nous placés dans le groupe P.
IV. Orogénie.
La carte d'Uzès, comme toutes celles d\ff. Dumas, n'indique
aucune faille, mais, dans son texte, il signale le rejet de Carsan, cet
accident fut plus tard reconnu par Coquand, puis récusé par
H. Hébert. Pour ce savant, ce plan anticlinal, qui se répète, de l'autre
côté do Rbône, entre Beauchamp et Mondragon, se relie à des mou-
vements qui ont dû s'effectuer entre le dépôt du calcaire à Hippu-
riteset celui des lignites de Piolenc. La découverte de M. Fallot vient
détruire toute idée de discordance entre ces deux étages.
Il est regrettable que la belle carte de MM. Garez et Vasseur ne
porte pas le tracé des failles. Ainsi, celle de Garsan n'est pas mar-
quée, et les auteurs précités n'admettent pas de terrain plus ancien
que la gaize c3 sur la lèvre septentrionale du pli-faille.
L'emploi delà carte d'état-major à l'échelle du ks\^ nous obligeait
à une exactitude plus rigoureuse que celle des cartes précédentes.
Ainsi, les contours d'E. Dumas ont dû subir d'importantes modifica-
tions. Il faut se rappeler que sa carte a été faite avant 1852, avec la
minute très défectueuse de Gassini grWô* Quant à la carte joiute au
travail de M. Picard, elle n'est que la réduction au ïjôVôô de la carte
du Gard. Pour notre région, on y trouve cinq termes : 1° Néocomien ;
2* Grès-vert ; 3° Pliocène ; 4° Diluvium ; 5° Alluvions. Enfin, l'auteur
s'en tient, absolument, au mémoire d'E. Dumas et à la classification
de d'Orbigny.
M. Picard présente, d'après notre savant géologue, la classifica-
tion suivante du Pliocène :
e Sables et grès marins.
b Galets et poudiogues.
a Marnes argileuses (*).
Subdivision erronée, qui est en contradiction avec la coupe don-
(1) Loc. cit. Soc. Alais, t. XII, 1881, p. 113 et s.
XV 21
32i DB SÂHRAH D'ALLARD. — ENVIRONS DE PONT-SA1XT-EBPMT. 21 fét.
née par l'auteur de la carte du Gard, lui-même, pour les environs
de Théziers (').
DMovium 0"5O.
3. Poudingue subapennin avec cailloux decalcaire et de leptjnite. 1,00
t. Sablas ei (très alternant ensemble îs à îo »
I. Argiles contenant Cerithet, Potamidet 9 b 40 *
Dans nue communication faite à la Société d'Alais, j'ai expliqué la
cause probable de cette divergence et j'ai rappelé que sous le titre :
« Galets et poudingues pliocènes », l'auteur décrit parfaitement les
alluvions pliocènes, dont il reconnaît, d'ailleurs, l'origine fluviatile.
Quant a la carte de MM. Vasseur et Garez, malgré sa petite échelle,
elle est très exacte et suffit pour indiquer la constitution générale
d'une région. Nous ferons seulement remarquer, outre les légères
discordances signalées, que les lambeaux crétacés des berges du
Rhône et de l'Ardèche portent la teinte vert-foncé, c'est-à-dire c* Cé-
Qomanien : cela est vrai seulement pour l'affleurement du Banc-
Rouge. Les îlots de Rothomagien et Cénomanien qui se rencontrent
au milieu de la zone à Am. inflatm ne sont pas indiqués. L'épaisseur
du Gault, entre Laval et Saint-Julien, serait un peu exagérée. EnQn,
dans la vallée de l'Arnave, nous trouvons au milieu des Alluvions une
teinte verdâlre qui semblerait indiquer la continuation du Turonien,
jusqu'au delà de la ligneferrée, alors que, dans ce ruisseau, nous n'a-
vons trouvé que le Pliocène, recouvrant plus à l'O. le grès de
M ornas.
1887. DB SARRAH D'àLLÀBD. — ENVIRONS DK PONT-SAINT-ESPRIT. 323
retirée pendant une longue période. Continuation du régime lacustre
inauguré par les lignites de Yénéjan et Piolenc, marquée par l'étage
sextien. Nouvelle invasion, à l'époque helvétienne, de la mer qui, dès
l'Àquitanien, avait déposé ses sédiments dans certaines parties du
Gard et de l'Hérault. Retrait de la mer après le dépôt des divers
termes du groupe de Visan ; formation terrestre et lacustre de
Cucoron. Soulèvement des Alpes et du Plateau central, formation
de la vallée du Rhône. Premier ravinement, dépôt des alluvions
supra-mollassiques. Nouvel affaissement du sol, arrivée de la mer
à l'époque messinienne (Couches à congéries) d'abord, puis à l'époque
plaisancienne (groupe de Saint-Aries); une série d'oscillations, mar-
quées par les dépôts saumâtres, vers le milieu de la période suba-
penoine, chasse, peu à peu, mais définitivement, la mer de la vallée
du Rhône. Avec le retour des eaux fluviales coïncide un deuxième
creusement : c'est l'époque des alluvions pliocènes. La période qua-
ternaire, marquée par la grande extension des glaciers, amène un
troisième creusement, puis le comblement partiel de la vallée du
Rhône par les cailloux alpins. L'homme moustierien, qui fréquen-
tait la grotte de Soyons, s'était, peut-être, hasardé jusque dans nos
contrées. Au moment du retrait des glaciers, nouveau creusement
du lit du Rhône dans les graviers diluviens, et apport des alluvions
postglaciaires; ce dépôt se continue, depuis l'époque du Renne et de
la Pierre polie (1) jusqu'à nos jours, par les limons et les graviers des
crues actuelles, formés au détriment des alluvions plus anciennes.
Notre grand fleuve, par suite de l'augmentation progressive de son
delta, tend à exhausser son lit.
Ces dernières conclusions sont identiques à celles formulées, tant
en 1883 qu'en 1884, par notre savant confrère et ami M. Torcapel.
Vil.
COUPES GÉOLOGIQUES.
Les 13 coupes, soit générales, soit locales, auraient pu, à la
rigueur, servir à justifier la classification géologique adoptée dans le
présent mémoire, classification qui n'est, en général, que la reproduc-
tion des conclusions de ma notice du 9 juin 1884 [B. Soc. géol. Fr.,
t. XII, pi. XXIX).
Nous croyons bon d'en présenter de nouvelles, mettant plus en
limièreque nous ne l'avons fait jusqu'ici l'économie géogénique
du canton du Saint-Esprit.
'1) Représentées dans les grottes et dolmens de la vallée de l'Ardèche.
324 DE SARBAN n'ALLARD. — ENVIRONS DB PONT-SAINT- BSPKIT. 21 fév.
I. COUPE DE TOOLAIR A LA CITADELLE DE PONT-SAINT-EBPB1T.
PI. VIII, 11g. 1.
n» Allaitons récentes du RhOne et de l'Ardèche.
a1 Al lavions quaternaires, à cailloux non altérés.
P Alluvions pliooénes, à cailloux altérés, recouvrant le Pliocène marin.
11 Calcaire gris -jaunâtre, plus ou moins marneux, à Oslrea columha (citadelle).
104 Marnes 4 Ost racées, formant le sommet du Paulétien.
10 Complexe marne-calcaire avec sables et argiles lignitifères.
I Affleu renient des trois couches de lignite Ue Saint-Paulet.
y Orès sablonneux, ro
8 Marnes, calcaires o
7 Orès calcaire, plus
6 Oault sableux, san
matre
u grès à OrOitalina concaoa.
■ ou moins marneux, glauconieux à Scktenbaehia in/lata.
s fossiles, sables jaunes.
5 Mince coucbe de marne glaucouïeuse phosphatée a Hoplites auritta.
* Orès calcaire, lumacbelle : Discoidea dfcurala et Orbilolina cf tenticulata.
3, Marnes argileuses gris-bleuatre à BeltmnUes semicanaliculatut.
î. Calcaire marneux, à Ottrta aquita.
t d. Calcaire cristallin blanc à Réquienies.
S 3 Calcaire généralement compacte, rarement marneux, de couleur claire i
Hydrobia pgramidalit, Limnea longiscata, v*a., avec couche gréseuse ou argi-
leuse plus on moins rouge à la base.
Si. Calcaire marneux; rarement compacte, à petits bancs alternant, dans le hag,
avec des marnes argileuses blanchâtres ou verdâtres, Melanoïdes albigtnsis, Limnea
cf. elongata, L. c! longiscata, Cyrtna Dumasi.
S i. Argile rouge détritique, avec lits de gypse à la partie supérieure, sans
fossile*.
f. Faille de Tonlair faisant buter le calcaire aptien contre l'Urgonien.
2. COUPE DB SAINT-ROUAN A SAINT- SAUVEUR.
4887. DE SABRAI! d'âLLARD. — ENVIRONS DE PONT-SAINT-ESPRIT. 325
14 bis. Calcaire supérieur à Hippurites et fossiles du Plan-d'Aups, for-
mant le sommet de la Roque 80.
U Calcaire jaune, assez compact, rarement marneux, Hippurites orga-
nisant 80.
Ces l zones manquent à la montagne Saint- Vincent de Cros, près Cornillon, où,
immédiatement au-dessous de la couche s1, on trouve :
13 bis et 13 :
(j) Sables jaunes, blancs et rouges, tachetés de minerai de fer et d'ocre
passant daos le haut aux argiles (k) 20
(i) Grès calcaire, en couches plus ou moins compactes, sans fossiles (1). 12.
(h) Grès calcaire en petits bancs, sans fossiles 18
(g) Sables jaunes et rouges 20
'/) Grès sableux avec filet charbonneux 12
(e) Sable argileux avec petites huîtres (Ost. mornasiensis et Ostrea. sp.). 3
(à) Grès et sables blancs, avec filets charbonneux de 0B20 10
(c) Argile grise, blanche (terre réfractai re) im50
(b) Grès fin et sables blancs 20
(a) 12 Grès jaunâtres, calcaires, avec marnes sableuses (rares rudistes au
travers de Cornillon Trigonia scabra, Ostrea columba) 2
Apparaissant un peu au-dessus de la route de Barjac, où il sont recouverts par
le Pliocène et les alluvions.
il. Calcaires gris, Ost. columba,
10 bis. Couches à Ostracées.
)0 Couches fluvio -marines à lignite : /.
Les couches 6 et 5 sont masquées par le lacustre, 9, 8 paraissent manquer.
7. Marnes et grès glauconieux à Schlœnbachia inflata.
4. Grès calcaire jaunâtre en petits bancs, débris de coquilles : Orbitolinis, D. de»
corata.
3. Marnes bleuâtres à Bel. setnicanaliculatus.
J. Calcaire marneux à Ostrea aquila et gros Céphalopodes, blanchâtre, avec
taches rouges très-fossilifère à Saint-Romau (Combe de Mars).
1 d Calcaire blanc à Chama ammonia.
/. Fiiile deSaint-Iloman, le calcaire aptien vient buter contre l'Urgonien.
A Faille probable masquée par les alluvions de la Ceze quaternaire, résultant
don pli anticlinal exagéré et mettant au môme niveau l'Angoumien et le Pau-
iétien.
K fin, le fond de bateau dans lequel est établie la Cèze actuelle, parait, égale-
ment, avoir subi une légère dénivellation à peine marquée dans celle coupe.
(1) Ces couches ressemblent tellement aux grès à rudistes deCharavel (Sabran)
que je les avais précédemment rangées dans le calcaire à Hippurites; elles parais-
sent, après nouvel examen, devoir faire retour aux grès de Mornas. Quant aux
espèces Hgnaîées {lue. cit. 1884. p. 577. 583) qui m'avaient été communiquées
tomme trouvées au-dessus des saules à argile de Cornillon, elles proviennent du
calcaire à Hippurites de Saint-Laurent, près des exploitations de terre réfractaire
de Bjver, Jean-Camp et du Mas de Laune.
326 DE SARHAIt d'aLLABD. — KKYIBONS DK FOKT-SArHT-ESPRIT. 21 féf.
3. — COUPE DE IA CÈZE A SA1NT-ETIKBNE-DKS-SORTS.
PI. VIII, % 3.
a* Alluvions récentes.
a' Alluvions quaternaires.
P Alliiviousdes plateaux (Pliocène).
Pa Marnes et argiles du Plaisancien & Na$ta semistriata.
15 Lignites de Vênéjan dont la coupe, prise à iso mètres du village, est la sai-
e Sables jaunes et blancs avec marnes bitumineuses floso
d Lignite <*one inférieure) 4»80
c drès sableux, passant à des saules 8aOû
6 Lignite (une inférieure) <»S0
n Sables rouges avec minerai de fer et gris plus ou moins durs,
alternant avec le calcaire à Hippurites 6">*o
Remaniés en partie par les alluvions a' a1. 3u=>oo
l* à Calcaire marneux alternant avec des marnes ù Hippuritet cf. cornu-
vaccinum.
M Calcaire dura I lippu rites.
13 h Grès sables et quartzites, sans fossiles.
13 Sables, marnes et grès sableux à Ostrea mnrnasensis (1).
4. — COUPE DE LA CÈZB A L'ABDKCBE.
PI. VIII, fig. 4.
a* Alluvions récentes du Rhône, de t'Ardèche, an de la Cèze.
a' Alluvions quaternaires.
p. Alluvions pliocènes (ravinées par le diliivium).
a Pb Argiles et faluns a Ccrilhium vulgatum (Plaisancien) Galeodea rchinophora,
1887. DE SARBAS D'ALURD. — EHVIBOBS DB PONT-SAINT-ESPRIT. 337
du Pont-Saint-Esprit, dressée par M. de Sarran d'Allard, au
i/40.000.
L'auteur a tracé, avec beaucoup de soin, les limites des étages et
indiqué les subdivisions qui lui ont paru motivées par les données
stratigraphiques et paléontologiques.
M. Parran fait ressortir l'intérêt et l'utilité de ces études locales.
les formations jurassiques et crétacées de la région du Sud-Est
présentent, avec les masses éruptives internes, des relations très
instructives.
La magnésie, la silice et les oxydes ferreux manifestent, dans les
dépôts jurassiques, une prépondérance caractéristique : pour la ma-
gnésie, dans les dolomies bettangiennes et bajociennes; pour la silice
et les oxydes de fer, dans les marnes bajociennes et supraliasiqqes.
Ces éléments, épanchés avec une pareille abondance, nous pourrions
dire, avec une pareille exagération, dénotent, évidemment, des
apports de la profondeur qui se rattachent à des roches silicatées,
magnésiennes, de la famille des Serpentines, apports caractérisés,
en outre, par l'absence de l'argile pure, réduite à quelques salbandes
bolaires au contact des amas métallifères.
Dans la formation crétacée, des apports du même ordre, mais
d'une nature différente, se manifestent, avec la môme évidence, par
les sables siliceux et les nodules phosphatés du Gault, et par les
qnartzites lustrés du Tavien, et surtout par les hydrosilicates d'alu-
mine (argiles réfractaires) et sables siliceux, blancs ou jaunes, sans
fossile, qui occupent dans le Turonien supérieur (Ucétien d'E. Dumas)
un horizon très étendu avec une épaisseur considérable.
La magnésie fait au contraire défaut.
Les apports internes de la formation crétacée se rattachent donc à
l'existence en profondeur de roches silicatées, acides, comme ceuç
delà formation jurassique se rattachent à l'existence de roches sili-
catées, magnésiennes, de la famille des Serpentines.
M. Munier-Chalmas fait une communication sur trois genres
nouveaux de Foramintfères (1).
(l) Cette note, n'étant pas parvenue au secrétariat au moment de l'impression,
sera insérée à la suite d'une séance ultérieure.
328 ABBÉ BOURGEÀT. — CRÉTACÉ DANS LB JUBA MÉRIDIONAL 21 fév.
Le Secrétaire présente, au nom de M. l'abbé Bourgeal, la note
suivante :
Contribution A dtude du Crétacé supérieur dans le Jura
méridional,
Par M. l'abbé Bourgeat.
C'est en l'année 1857 que la Craie blanche fut découverte pour la
première fois dans l'intérieur du Jura. On sait qu'à cette date, le frère
Ogérien, Bonjour et Defranoux, visitant les environs de Saint-Julien,
rencontrèrent, entre ce bourg et le petit village de Lains, un lambeau de
calcaire blanchâtre et traçant qui contenait des silex et des échiuides
et que surmontaient de petits bouquets de pins. La faune en Tut son-
mise à Coquand, qui y reconnut les fossiles de la Craie, et l'année
suivante (1838), Bonjour put signaler le fait dans une note présentée
à la Société géologique par M. Gaudry. — Je n'ai pas à rappeler ici
l'intérêt qui s'attachait à cette découverte et l'impression qu'elle pro-
duisit. On n'avait pas encore trouvé de Craie blanche dans le
Maçonnais, on en ignorait l'existence au Chablais et dans une
grande partie de la Savoie, et c'était seulement au massif de la
Grande- Chartreuse qu'on en connaissait quelques lambeaux, grâce
aux recherches faites en 1851 par M. Lory.
En la voyant apparaître dans l'intérieur de nos montagnes avec
une faune aussi franchement marine, il n'était pas permis de douter
qu'alors la mer n'eut été plus étendue que les découvertes de la
Grande -Chartreuse ne le faisaient supposer, et qu'elle n'eût émis
dans la région du Jura nnatooea MoioagBmenU on golfes. 1 deve-
1887. ABBÉ BOUBGBAT. — CRÉTACÉ DANS LE JURA MÉRIDIONAL. 329
quelques kilomètres de Nantua, sur les bords du lac Genin. C'était
toujours le même faciès qu'entre Saint-Julien et Lains; du calcaire
blanc mal stratifié, à texture franchement crayeuse, avec rognons
de silex dans les couches supérieures ; mais les fossiles étaient tou-
jours rares, et ce ne fut pas sans peine qu'il put y découvrir
quelques oursins roulés avec des fragments de nCatillu$ et d'Ostrea».
Peut-être cette rareté des fossiles fut-elle cause que les recherches
de lt Craie s'arrêtèrent là. Toujours est-il qu'il faut venir à Tannée
1881 pour rencontrer une nouvelle mention des silex qui en accusent
l'extension. Elle est due à Léon Charpy et à M. Maurice de Tribolet,
qui au début d'une communication sur les terrains crétacés, moyens
et supérieurs de Cuiseau, signalèrent la grande abondance de ces silex
entre le passage à niveau du chemin de fer de Saint-Amour et les
fermes du Mont-d'Amour, dans la direction delà Condal. Une année
auparavant, M. Lory avait cru devoir compléter sa description de la
Craie de la Grande-Chartreuse par une communication sur les cal-
caires sableux et argileux qui, sous le nom bien connu de lauzes, se
rencontrent abondamment dans les environs de Sassenage et de
Grenoble. Ces calcaires, qu'il n'avait rapportés que d'une manière
douteuse à la Craie, en étaient bien cette fois reconnus comme les
représentants, car de patientes recherches lui avaient permis d'y
trouver le Belemnites mucronata caractéristique de l'étage. Celui-ci
se montrait donc dans le Dauphiné sous deux faciès différents : l'un
blanchâtre et crayeux vers le Nord et l'Ouest, et l'autre plus impur et
plus détritique vers l'Est et le Sud. Mais comme ce dernier n'avait
été que tardivement reconnu, on avait tout lieu d'espérer qu'on en
trouverait encore de nouveaux lambeaux dans le voisinage.
En effet, deux ans après (1883), notre confrère M. Hollande pouvait
annoncer au congrès des sociétés savantes réunies à Aix-les-Bains
qu'il venait de découvrir, sur une grande étendue des montagnes des
Beauges et en particulier dans la vallée de Bellevaux, des couches
contemporaines de la craie blanche, mais d'un aspect bien différent.
C'étaient des calcaires gris ou bleuâtres, à texture compacte, à cas-
sure esquilleuse, moins abondants à l'O. qu'à l'E., mais contenant
de la base au sommet la Belemnites mucronata et l* Ananchytes ouata.
Ses observations lui avaient montré que leur puissance variait de 50
à 150 mètres et que la couleur en devenait généralement plus foncée
à mesure que Ton se rapprochait des Alpes.
De leur côté, les géologues suisses avaient revu avec soin la région
du Chablais et des montagnes Vaudoises qui s'étendent au levant du
lac de Genève et constaté que, tant àcause delaprésence desForami-
nifères que de celle de certains exemplaires de Belemnites et d'Inocé-
330 ABBÉ BOURGEÀT. — CRÉTACÉ DANS LS JURA MÉRIDfOHÀl. 21 tév.
rames, il convenait de rattacher au moins en partie à la Craie supé-
rieure les taches de calcaires rougeatres que l'on rencontre tuez
communément dans celte région Enfin H. Pillet signalait dans un*
note a l'Académie de Chambéry ees mêmes calcaires rouges avec dent
de Carcharadon près du bourg de l'Abondance dans la Haute-Savoie,
J'iguorais uue partie de ces récentes découvertes et j'étais loin de
soupçonner que le Sénonieu eût. recouvert de si grandes surfaces
dans le voisinage du Jura, lorsque j'entrepris mes recherches sur le
Cénomanien. Autrement je n'aurais pu manquer de signaler deux
faits qui s'étaient présentés à mes yeux sans attirer beaucoup mon
attention. Le premier était la découverte, dans le voisinage de Cin-
quétral et au-dessus de l'Urgonien, de fragments irréguliers d'un
grès bleuâtre ou gris fumé à pale une et a testure siliceuse renfer-
mant une Janira suOstrialoeoitata de la craie de Ciply que je possède.
Rien dans ce grès n'accusait un transport glaciaire ou torrentiel, et
sa position dans un repli du Néocomien indiquait assez qu'il se
trouvait encore en place.
Le second fait se rapportait à mes recherches sur le lambeau de
Crétacé blanc de Leschères. J'y ai signalé V Inoceramus cunwfvrmit,
et j'ai spécialement insisté sur les analogies quece lambeau présente
par places avec la Craie blanche de l'Ain telle que l'a décrite Emile
Benoit ; mais ce que je n'avais pas remarqué avec assez de soin c'«st
que le lambeau est sur quelques points plus épais qu'ailleurs et pré-
sente alors des empreintes suffisamment reconnaissables de Vliwct-
ramus Lama'-cki.
Mes courses du voisinage de Saint-Julien m'ont fait voir depuis
une véritable assise de Craie blanche plaquée contre le Jurassique et
1887. L. COLIOT. — BAUXITES DU SUD-EST DIS LA FRANGE. 331
gie, M. Jacquet de la Mouille, m'envoya quelques fossiles des affleu-
rements crétacés de la fontaine Crépillon, signalés près des Rousses
par le commandant Sautier et par le frère Ogérien. J'y reconnus les
espèces du Gault et en particulier la Terebratvla Dutempleana en fort
bon état. Seulement à cet envoi se trouvaient joints des calcaires sa-
bleux, jaunes par places, verdâtres en d'autres, renfermant une 0*-
trea que je pris pour YO. laroa et des Rliynchonelles voisines de YOcto-
plicala. Il s'y joignait un Echinobr issus qui me parut être le minimus,
mais qui était fort peu déterminable. Frappé de cette faune, et rap-
prochant sa découverte des faits que j'avais précédemment constatés,
je me suis empressé de la soumettre à M. Cotteau qui, sans se pro-
noncer d'une façon positive, a eu l'obligeance de me répondre qu'il
croyait mes déterminations exactes pour la Rhynchonella et YO&trea.
Quant à l'Oursin ce n'est pas Y Echinoùrissus minimus dont la face
postérieure est moins gibbeuse, et qui s'en distingue encore par
d'autres caractères. En l'absence de pores bien visibles, on ne saurait
dire si c'est un Nucléolites ou un Echinuhr issus. Dans tous les cas, de
l'avis de notre éminent confrère, sa physionomie est encore crétacée
— C'est alors que je me suis décidé à communiquer à la Société ces
premiers résultats de recherches. Je n'ose encore les faire connaître
que bien timidement, et je me garderai assurément d'en rien con-
clure de définitif. Mais si l'on songe que les localités de Ginquétral
et des Housses à faciès gréseux se trouvent surtout du côté de l'E. de
la chaîne, et que celles d'Andelot, de Lains, de Leyssart, de Genin
et de Lescheries à faciès crayeux sont du côté de l'O., il ne sera pas,
ce me semble, trop téméraire de penser que les variétés des faciès
que présente la Craie blanche en Dauphiné ont pu se poursuivre au
midi du Jura.
M. Hébert adresse à la Société de la part de M. Collot, la note sui-
vante :
Age des Bauxites du Sud-Est de la France,
Par L. Collot.
La Bauxite est connue en différents lieux des départements circum-
méditerranéens, depuis les confins occidentaux du département de
l'Hérault jusqu'au milieu de celui du Var. Il y eu a aussi dans l'A-
riège, notamment à Péreilhes, entre le Corallien et l'Urgonien, dont
je n'ai pas à m'occuper ici. Il m'a semblé possible de ramener la
Bauxite de la région que j'ai définie, à un môme âge, malgré la va-
riété des couches avec lesquelles elle est en rapport. Je rappellerai
d'abord brièvement les caractères de la Bauxite.
332
I_ COLLOT. — BAUXITES DU !
>-EST DE LA FBAHCR. 21 fév.
La Bauxite est us mélange', à' proportions variables, d'alumine
hydratée, de sesquioxyde de fer anhydre et de silice. Sa couleur varie
du rouge foncé au blanc.
Que sa surface soit savonneuse ou pulvérulente, la Bauxite ne se
délaye pas dans l'eau et n'y forme pas la pâte liante qui caractérise
les argiles. La roche a toujours une tendance à la structure pisoli-
thique : même dans les Bauxites blanches on voit de petits nodules
quelquefois blancs, souvent un peu rosés. Le fer se concentre en ef-
fet de préférence dans les pisolitbes. Quelquefois il est en partie
à l'état de litnonite, donnant des taches ou un fond jaune. Voici
quelques analyses qui donnent une idée de la manière dont varie la
composition de la Bauxite :
Alumine
Id. avec acide titan ique .
SeEi|uioxyde de fer
I. — Type très aiuminettx, friable, de ViUevryrnc, par Hfoitessiei:
II. — Variété très titieeute, de Vdleveyrac, par Moitestier.
111. — Type minerai de fer, du Paradou, par H. Sainte-Claire
Devitle (i).
L'acide tilanique, confondu ici avec la silice ou avec l'alumine, a
été, d'autres fois, dosé séparément et s'élève à 2 ou 4 % du total.
Deville a aussi reconnu dans la Bauxite l'acide vanadique (0,0009 dans
1887. L. COLLOT. — BAUXITES DU SUD-EST DE LA FRANCE. 333
Dieulafait a considéré la Bauxite comme « la partie la plus ténue,
c'est-à-dire la partie ferro-alumineuse des roches granitiques décom-
posées » à la surface de la terre. Il repousse l'idée d'une origine in-
terne. Or, nous savons que les roches granitiques donnent en se dé-
composant du kaolin et des argiles dont la teneur en silice est loin
d'offrir la variabilité observée dans la Bauxite. Dans lequel de ces
produits voit-on la silice descendre à 4 % ? H est bien étonnant
aussi, dans cette hypothèse, que dans les parties centrales des gise-
ments, là où il n'y a pas eu de remaniement, nous ne voyons jamais
apparaître la moindre parcelle de mica, ce corps qui se transporte si
facilement partout.
La position géognostique de la Bauxite a été diversement inter-
prétée par les géologues. Coquand (1) considère d'abord la Bauxite
comme intercalée dans le Néocomien des Alpines. Plus tard (2)
il reconnaît son indépendance du Néocomien et dit : « Tous ces
dépôts sont de la même époque et cette époque est celle des cal-
caires à Lychnus, donc de la Craie supérieure. » Coquand attribue à
la Bauxite une origine éruptive. Dieulafait ne regarde pas comme
synchroniques les dépôts de Bauxite de la Provence. Au Sud du bassin
crétacé du Beausset son Âge est compris d'après lui entre l'Urgonien
et l'Aptien. Aux Vaux d'OUioules elle serait effectivement placée
entre les deux terrains, tandis qu'au Revest le Cénomanien la recouvre
directement, par suite du manque de l'Aptien et du Gault (3).
A Allauch, Auriol, la Sainte-Baume, Mazaugues, elle est stratifiée
et alterne avec les couches à Hippurites organisant. A la base du
système de Fuveau il y aurait, de petits dépôts de Bauxite stratifiée,
entre le système de Fuveau et le calcaire à Lychnus, il y a de puis-
sants dépôts de Bauxite. Les marnes rouges de Vitrolles correspon-
dent elles-mêmes à un horizon de Bauxite. Il y aurait donc quatre
et même cinq niveaux de Bauxite.
M. Roule a publié en 1885 un intéressant mémoire sur le terrain
lacustre ancien de la Provence (4) dans lequel il parle à plusieurs
reprises de la Bauxite. Il s'e>t appliqué à son étude et a cru pouvoir
se ranger à l'opinion de Coquand relativement à l'âge de cette rocbe.
Dans une note à l'Académie des Sciences (5) il affirme à nouveau
la place de la Bauxite entre les ligniles de Fuveau et les couches à
(1) Traité des rocket, 1857, p. 212.
(t) Bull. Soc. gèol. V sér. t. XXVIII, p. 112.
(3) C. R. Aead. dette, t. XCIII, p. 801 (14 nov. 1881.)
(4) Annales det te. géologiques.
(5) C. R. Ac-tc, p. 343 (7 févr. 1887)
334 L. COLLOT. — BAUXITES DU SUD-EST DIS LA FRANCE. 31 fév.
phy ses de Mimet et de la Bégude ou partie inférieure des couches &
Lychnus.
Les différentes opinions ci-dessus sont à mes yeux entachées
d'erreur. Toutes les Bauxites de la région me paraissent contem-
poraines, contrairement à la description de Dieulafait. Si elles sont
en rapport avec des couches d'âges divers c'est qu'elles sont indépen-
dantes de ces coucbes et qu'elles sont séparées de leur toit aussi bien
que de leur mur par des lacunes s Ira li graphiques plus ou moins
importantes. D'autre part, l'examen de cas plus nombreux que ceux
étudiés par Coquand et par M. Roule m'a conduit à admettre que
l'9ge uDiforme de ces Bauxites n'est pas la base des coucbes à
Lychnus, mais un âge bien plus ancien, antérieur à l'étage
Cénomanien, postérieur à l'Urgonien, J'ai présenté ces conclusions
et les ai appuyées sur une discussion rapide des divers cas dans
une note que M. Hébert a bien voulu présenter à l'Académie
des Sciences (1). Cette communication n'était que le sommaire du
travail actuel, dans lequel j'examinerai les différents gisements d'une
façon assez circontanciée pour montrer, je l'espère, qu'il n'y a pas
d'erreur dans la signification que je leur attribue et pour rendre la
vérification sur tes lieux plus facile. Celte exposition détaillée servira
en même temps de réponse à la note de M. Itoule insérée dans les
C. R. de C Académie (2). Je décrirai les gisements dans l'ordre géogra-
phique en commençant par l'Ouest.
Mawisaiie à l'Ouest du château de Manville.
1WÏ. L. COLLOT. — BAUXITB9 DO SUD-EST DE LA FRANCE. 335
Dans les environs de Saint-Chinian (Hérault), la Bauxite repose
sur Vlnfràlias. Elle est recouverte par des grès et poudingue» sili-
ceux, rouges, que surmonte un calcaire avec Gyclostomes [Lvptopoma
flai/fei Sandbg?). Cette formation d'eau douce est inférieure au cal-
caire à Alvéolines de la région. Elle se rapporte vraisemblablement
an Garumnien (Danien), peut être à l'Êocène inférieur. J'ai figuré la
Bauxite dans cette situation à Pierrerue. (I)
K Yilleveyrac, les couches qui supportent la Bauxite sont plus
récente?». Ce sont des calcaires gris jurassiques supérieursàl'Oxtordien.
On voit, dans les tranchées du chemin de fer, la Bauxite s'appuyer
sur eux en pénétrant dans leurs anfractuosités. Elle constitue une
nappe qui plonge, comme la surface de ces calcaires, vers la région
sud et ligure une cuvette dans laquelle sont situées les couches
d'eau douce qui recouvrent la Bauxite. La continuité de l'affleure-
ment demi-circulaire de la Bauxite entre les deux formations, son
extension sous le lacustre, révélée par quelques puits de recherche,
démontrent cette constitution en nappe* Son épaisseur varie de â à
8 mètres. Elle présente des parties rouges, d'autres roses ou môme
blanches, celles-ci très riches en hydrate d'alumine, recherchées pour
la fabrication des sels d'alumine et des produits réfractaires. Elle est
recouverte par une première assise de grès versicolores, à laquelle
succèdent les calcaires de Yilleveyrac, puis une deuxième assise de
grès de couleur bise et enfin les calcaires de Vallemagne, dits cal-
caires dentelles, à cause de leurs découpures. Ceux-ci renferment
Mehnia armata, Cyclophorus cf. heliciformis (identique à des échantil-
lons de Rognac). D'après leurs fossiles, les calcaires de Vallemagne sont
doocsynchroniques deceuxdeltognacetVelaux,dansles Bouches-du-
Rhôoe. Les couches de Yilleveyrac occupent dès lors à peu près la
place des calcaires à Pbyses de Mi met et de la Bégude, des calcaires à
Lyclmus mariorus, Houle, du iMoulin du Pont-de-Velaux, dans la série
des Bouches-du-Rhône.
Pour retrouver la Bauxite plus à l'Est, il nous faut franchir l'espace
compris entre Montpellier et Arles. A l'Est de cette ville se dresse la
petite chaîne des Alpines, qui présente de longs et multiples affleu-
rements de Bauxite, principalement sur son revers sud, où ils sont
dominés par le village des Bauxy qui a donné son nom à la roche. La
roche qui supporte la Bauxite est ici encore plus récente qu'à Ville-
veyrac ; c'est le calcaire néocomien et même généralement le calcaire
[1) Bull. toc. gé»t. 3, t. III, pi. XI.
La cheminée d'arrivée de la, Bauxite, figurée sous la forme d'un filon terminé
par la nappe, est hypothétique.
336 L. COLLOT. — BAUXIT8S DU SUD-EST DR LA FRANCE. 21 fév.
blanc urgonien. Les couches recouvrantes sont du calcaire gris et
des marnes bien stratifiées d'eau douce. Dans la série de ces couches
Hatheron a, depuis longtemps, reconnu les fossiles du calcaire de
Hognac. M. Houle a montré récemment que la partie inférieure de
cette série renferme les fossiles de l'assise de la Bégude et du pont
de Velaux. Les couches recouvrantes sont donc sensiblement de
même âge que celles de Yilleveyrac.
Coquand figure des alternances de la Bauxite avec les premières
couches lacustres. J'ai tenu a voir ce qu'il en était et je me suis
rendu à Font vieil le, Baux, Maussane, Paradou.
Entre Les Baux et Mont-Pavon, la Bauxite rose, quelquefois
même blanche et sans pUolithes rouges, a été exploitée à la partie
supérieure de la nappe, dont la partie inférieure est généralement
plus foncée. L'ensemble a environ 6 mètres d'épaisseur. Le substra-
tum est un calcaire blanc, assez bien lité, appartenant à la base de
l'Urgonien. Au-dessus de la Bauxite, il y a 10 à 30 centimètres de
Bauxite remaniée, puis vient le calcaire gris à Cyclophores, dont le
développement n'est arrêLé par aucune récurrence de Bauxite.
En descendant des Baux sur Maussane, on peut observer, près du
château de Manvilte, que la base de la formation lacustre se compose
de calcaires gris divers, de marnes, au milieu desquels il n'y a rien
de rouge. J'y ai seulement observé, comme élément un peu plus
coloré, un ou deux bancs de calcaire, jaune à l'intérieur comme à
l'extérieur, rappelant ceux qui se trouvent à plusieurs niveaux dans
les couches lacustres du bassin de Fuveau. La série se termine infé-
rieurement de la manière suivante :
1887. L. COLLOT. — BAUXITES OU SUD-EST DS LA FRANCS. 337
centre de pisolithes de calcaire gris, pur, concrétionné, sans fer ni
alumine incorporés dans ses couches concentriques. Gela peut s'ob-
server encore à un mètre au-dessus de la Bauxite. Les couches la-
custres sont arrêtées très près de leur contact avec la Bauxite par une
2* faille, au delà de laquelle reparait le calcaire blanc, peu compacte,
Crétacé inférieur.
Àl'O. de Paradou, en suivant, au S. du grand chemin, le pied du
Deffend du Sousteyran, on voit la Bauxite appliquée sur le Néoco-
mien et recouverte par le Lacustre, présenter dans la base de celui-ci
une apparence de retour. C'est un banc en effet à peu près formé de
Bauxite, mais elle est réduite à des nodules roulés, fragmentés et
mêlés de sable siliceux. C'est le produit d'un remaniement de la
Bauxite qui pouvait être encore à nu sur des points voisins, alors que
sur le lieu où j'ai pris ces observations, un mètre de sédiment s'était
déjà formé au-dessus de la vraie nappe de Bauxite, lequel sépare
actuellement celle-ci de la couche remaniée.
Il u'y a donc, au nord de Maussane, qu'un seul niveau de Bauxite,
inférieure à toutes les couches lacustres et immédiatement super-
posée au Crétacé inférieur. Peut-être Coquand a-t-il pris pour de la
Bauxite les argiles plastiques qui se trouvent un peu plus haut, colo-
rées en rouge; comme celles-ci, les bancs supérieurs de Bauxite de
Coquand sont entremêlés dans les bancs de pisolithes. Il y a un peu
de Bauxite dans les calcaires lacustres, mais c'est à l'état de grains
isolés, de nodules rouges, constituant la partie la plus résistante de
la Bauxite, remaniés et isolés de la partie tendre. Souvent ces no-
dules sont cassés, anguleux. Ils sont englobés dans le calcaire qui
s'est concrétionné autour d'eux sans qu'il y ait passage de la subs-
tance de l'un à l'autre. Ces rapports paraissent être ceux d'une roche
préexistante avec un sédiment qui s'est formé plus tard au-dessus
d'elle, non ceux d'une roche qui passe graduellement à une autre à
mesure que l'action qui apportait les matériaux de la première s'af-
faiblit et que les éléments de la nouvelle roche s'y mêlent intime-
ment par un dépôt simultané.
A Puyloubier, au pied de la montagne de Sainte-Victoire, il y a
un peu de Bauxite à la base de la formation d'eau douce. Elle paraît
réduite à des nodules ferrugineux identiques à ceux qu'on trouve
dans les gisements typiques repris dans les premiers sédiments mar-
neux lacustres et pénétrés, dans leurs ûssures, par du carbonate de
chaux.
A TE. de Pourrières, vers la Bastide blanche, le dépôt de Bauxite
est bien caractérisé. On la trouve aussi plus à l'E. bordant au N. et
XV. 22
aaa l. cqilot. — bauxites du sud-est de la fiancb. 21 fév.
à 1% le bassin lacustre d'OUières et passant sous cette formation. J'ai
décrit ailleurs cotte Bauxite (1). J'ai mentionné une Bauxite conte-
nant des grains de quartz, à Beauvillard (bassin d'OUières) ; cette Bau-
xite, que j'ai alors qualifiée de terreuse, doit être certainement consi-
dérée comme un produit de remaniement. Il eu est de même de
celle de la Bastide blanche, près Pourcieux, située à 1 ou 2 mètres
au-dessus du banc de Bauxite en place (2) et séparée d'elle par un
banc (jte calcaire nankin et deux bancs de grès. Elle renferme d'ail-
leurs elle-même du sable quarlzeux.
Le substratuca desBauxitesdePuyloubier, de Pourcieux et i'OlUèrei
est le calcaire blanc compacte qui termine, dans cette région de la
Provence, le terrain jurassique. Quant aux couches d'eau douce qui
les recouvrent, leur Âge m'avait autrefois paru être le même que ce-
lui des couches de Villeveyrac et des pllyses de Mimet et de la Hé-
gude, le même, par suite, que celui que M, Roule a reconnu aux cou-
ches inférieures des Alpines.
Aujourd'hui cet Âge me parait plus vieux d'un degré, car je fais
les couches d'OILieres contemporaines deslignites de Fuveau. A Pay-
loubisr il y aurait même quelques couches inférieures. A OUiôres,
soit qu'on remonte vers le N. Le ruisseau qui passe au pied du ro-
cher sur lequel est assis le village, soit qu'on s'enfonce dans Le bow
à. l'B.,. soit même qu'on se dirige vers le S., il est facile de voiq dans
le Lacustre des quantités assez grandes de Corbicules des mêmes es-
pèces qui pullulent entre les ligaites de Fuveau, notamment C. con-
ciiuui Sow. sp. (Cyclas). A l'extrême base des calcaires j'ai même
trouvé a l'E. d'Ollières, sur Ja Bauxite, de même qu'à la bergerie de
la Marotte, le Melania nerinmiformis Sandbg. Or ce fossile m'est
1W7. L. COLiOT. — BAUXITES DU SVD-BST DE LA FRANCE. 330
U Melania nerinxiformis descend jusque-là. Or j'ai retrouvé dans
tes couches de Puyloubier le Bulimus proboscideut accompagné par
Ljfcknus elongatm Roule, Cyclophorus Heberli Roule, Cyclopkorus
cf. keliciformis. Au-dessus de ces calcaires compactes, des couches
alternées de marnes et de calcaires, analogues par la minceurdesKteà
celui qui enclave le lignite à Fuveau et renfermant en effet qoetepec
lits charbonneux, représenteraient l'horizon des Hgnitea. Les couches
à Pbyses, ayant à leur base des pisolitbes calcaires, 9eraient entière*
mut sons la forme de grès et d'argiles à Puyloubier, ce qui tient à
la situation de cette localité dans la partie orientale du bassin du
Lu, où les éléments détritiques tendent à prédominer sur l'élément
calcaire.
Ai Puits de Rians, — les calcaires compactes de Puyloubier se re*
boutent avec la Bauxite, entre Puyloubier et Rians.
Plus à l'Est qu'OUières, nous retrouvons la Bauxite aa V»l, près
Brignoiles. Elle s'appuie sur la dolomie jurassique qui forme la
crôU et le revers nord de la colline qui sépare la plaine de Brignoiles
de celle du Val. Elle est recouverte d'abord par des grès siliceux. Ceux-
ci paraissent être la suite de quelques accidents de même nature
subordonnés aux couches du bassin d'Ollières, qui auraient pris ici
une importance plus considérable par suite de la position plus
orientale, c'est-à-dire plus littorale, de la localité. Aurdessus de ces
grès, à l'entrée du village, nous trouvons :
Calcaire marneux hleuàtre et jaunâtre, avec Corbicula, Melania, Uniot Lignite
exploité d'autrefois.
Argile exploitée pour tuilerie».
Banc de grès.
Marne rouge et blanche, grès...
Le système est limité au nord par une faille.
La Bauxite du Val se continue en une bande rectiligne, par Vins
jusqu'au moulin de Brauch, Combecave et la Gagére, au nord de
Cabasse, où elle est exploitée et au delà. Elle s'appuie constamment
au Sud sur le Jurassique et au Nord elle est arrêtée à peu de distance
de l'affleurement de sa base par une faille contre laquelle elle se
replie et se relève. Ta et là on la voit recouverte par un peu de grès
siliceux, déjà signalé par Coquand; c'est la continuation de celui du
Val. Cette bande a au moins 20 kilomètres de long.
Dans les gisements que j'ai décrits ci-dessus, la Bauxite est cons-
tamment recouverte par la formation lacustre plus ancienne que le
Nummulitiqueet plus récente que les Hippurites sénoniennes. Son
340 L. C0LL0T. — BAUXITES DU SUD-EST DE LA FRANCE. 21 fév.
âge serait celui des couches lacustres ci-dessus s'il était vrai qu'il
y eût de la Bauxite intercalée entre les couches à Physes de la
Bégude et les lignites de Fuveau, plus récente par conséquent que
ceux-ci. C'est ce que pourrait Taire croire la coupe 8 de M. Roule (1}
où la lettre a, ordinairement affectée par cet auteur à la Bauxite,
signale à notre attention un trait noir occupant en effet cette position,
avec la légende : « Bauxite représentée par des argiles rouges et
jaunes, des calcaires nankins avec nodules d'oligiste. » J'ai bien va
dans cette position des calcaires nankins, des argiles bariolées plas-
tiques, mais rien qui rappelât la Bauxite. M. Boule cote encore Cou-
doux comme oflrant la Bauxite intercalée entre les assises à lignite
et le terrain lacustre à Lychnus, qui les surmonte (2) je n'ai rien vu
là de pareil. Je n'ai pas vu davantage de dépôts de Bauxite stra-
tifiée appartenant à la base du système de Fuveau, comme Dieulafait
en signale (3), outre les « puissants dépots situés entre le sys-
tème de Fuveau et celui à Lychnus. »
Je me suis efforcé de montrer qu'il n'y a pas de lien de contempo-
ranéité entre la formation des premières coucbes lacustres et l'émis-
sion de la Bauxite. Aucune intercalation de la Bauxite entre des
termes stratigraphiques consécutifs ne contredit cette indépen-
dance. Cela nous permet d'admettre que la Bauxite soit sensible-
ment plus ancienne que les coucbes qui la recouvrent. Les obser-
vations de Puyloubier, d'Ollières, du Val l'ont, en effet, fait descendre
du dessus des coucbes à lignite à un niveau inférieur à ces couches.
Les gisements situés au Sud du Lar et dans le Sud-Ouest du dé-
partement du Var vont nous permettre de vieillir encore la Bauxite
de ces régions.
1887. L. COLLOT. — BAUXITES DU SUD- EST DE LA FRANCE.
341
voit sur le revers sud la superposition à des dolomies, sont la partie
supérieure do Jurassique. En suivant le chemin qui circule presque
à mi côte le long de la colline, on rencontre au détour d'un petit
vallon une fissure de largeur variable remplie d'une matière ferru-
gineuse rouge, terreuse, dans laquelle je ne serais pas éloigné jus-
qu'à nouvel ordre, de voir un filon d'arrivée de la Bauxite. En tous
cas, voilà, dans celle disséminée sur pente du calcaire blanc, au
contact des Hippurites, de la Bauxite antérieure à celles-ci.
Le gisement d'Allauch nous conduit à la même conclusion. Dieula- '
fait a considéré la Bauxite d'Allauch comme alternant avec les cou-
ches à Bippurites organisant. M. Roule a préféré considérer la
Bauxite comme tombée avec les plaquettes à Cyrenagalloprovincialis
qu'elle recouvrait, « dans les failles qui font butter le Néocomien
contre le Turonien supérieur (1). » Voici selon moi la réalité des faits.
Il y a bien des failles dans le massif d'Allauch Mais ce n'est pas
là que se trouve la Bauxite. *
Allauch est dominé à l'Est par quelques mamelons coniques re-
marquables par leur nudité absolue et leur couleur rougeâtre. Sur
certains points on voit ces calcaires roux recouverts par des calcaires
à Hippurites. Dans leur partie inférieure, ils passent souvent à des
couches grises. Tout l'ensemble de ces couches appartient à l'assise
de Y Hippurites di la ta tus. Le soubassement commun de ces marne-
Fig. 2. — Coupe à l'Est d'Allauch {B. -du- Rhône).
N.O
Bourdonnière
Rj.1 OU .)ù:\
de Moulet
Tcles rouira; £st de
•ruirnoi!
ni"'' *
S.E
Ravin
1. — Calcaire blanc néocomien supérieur (Urgonien),
8. — Néocomien jaune, calcaréo-marneux.
3. — Cargneule et marne rouge du Keuper.
4. — Calcaire à Hippurites.
5. — Néocomien.
6. — Néocomien supérieur, blanc.
6. — Bauxite roupie.
7. — Calcaires roux et Hippurites.
6. — Bauxite rouge.
8. — Valangieo.
(1) Loc. cit. p. 70. p. m.
Ht L. COILOT. — BAUXITES DU SUD-EST DE LA FRANCE. 21 fé?.
Ions eit an calcaire blanc, compacte, qui recouvre avec une faible
épaisseur le Néocomien fossilifère, classique d'Allauch. La
Bauxite est antre les calcaires blancs sur lesquels elle repose et
les calcaires gris et roux. Elle forme une ceinture à la base des ma-
melons. On la trouve peu à l'Est du Jas de Moulet et on peut la
suivre, en tournant les mamelons pur le côté Est, d'une manière à
peu près continue jusqu'au-dessus de Pugnou, Elle forme une masse
assez épaisse en quelques points pour qu'on y ait ouvert des gale-
ries d'exploitation qui s'enfoncent parallèlement aux plans de strati-
fication du calcaire blanc urgonien et des calcaires superposés. Sur
le bord des aflleuremeuts on voit la Bauxite accolée au calcaire blanc
et remplissant les dépressions de sa surface. D'autre part des grains
de Bauxite remaniée se trouvent dans le premier lit de calcaire cré-
tacé supérieur qui repose sur la Bauxile. Ce calcaire est roux. En
certains points où la Bauxite est réduite à une faible épaisseur elle
ne consiste qu'en une grenaille ferrugineuse à grains lustrés ; il
semble qu'en ces points elle a été remaniée, qu'elle a perdu toutes ses
parties friables et que les parties lourdes et dures, polies par le frot-
tement, sont seules restées en place.
Dans la partie la plus voisine d'Allauch l'ensemble des couches
précédentes s'abaisse et une faille amène au niveau du Néocomien et
de l'Urgonien unlambeau de calcaires roux et de calcaires a llippurites
qui masque complètement ces étages. Par suite, faisant une coupe
sur un méridien convenablement choisi on peut voir la Bauxite do-
minée par les calcaires du système a Hippuriles et dominant à son
tour des calcaires semblables. C'est peut-être ce qui a fait croire à
1887. L. COLLOT. — ■ fcAUXim DÛ SÛD-EST t)K LA FRANCE.
343
d'Aups, il y a une assise mince de calcaire en petits bancs, rtélé à
nne argilolilhe verdâtre. Cette assise repose sur les calcaires blancs et
dolomies du Jurassique. Elle présente les caractères pétrographiques
singuliers que j'ai reconnus dans toute la région aux couches où a
été trouvé le Natica Leviathan: c'est le Valahgien. Les calcaires à Hip-
pnrites plongeant comme lui vers le Sud, recouvrent ce Valangien.
Entre les deux il y a une faible quantité de Bauxite, consistant
surtout en rognons rouges avec enduit blanc.
Le plateau dit Plan d'Aups est formé par les calcaires à Hippurites.
Or, lorsqu'on descend de ce plateau vers Nans, vers Rotigiers, ou
vers Tourves, on trouve sur son bord, la Bauxite, d'un rouge Vif, très
noduleuse, avec des veines blanches, au-dessous des calcaires à
Hippurites, entre ceux-ci et les calcaires blancs mêlés de dolomies. rit»
Fig. 3. — Coupe par Mazangues (Var).
y
1. — Infràlias.
m _ Alternance de près et de calcaires à Hippurites et à
Voramirtlfère*.
ïj. — Bauxite.
:;. — Calcaire blanc et dulumie : Jurassique.
4. — Dolomie jurassique.
la partie terminale du Jurassique. Cet affleurement peut être suivi
sur une douzaine de kilomètres et doit se prolonger encore à l'Est,
au-delà du méridien de Mazaugues. Il n'y a pas là de taille à invo-
quer. Une faille est au pied du talus qui supporte le plateau, mais,
sur le bord de celui-ci, il n'y a que superpositions régulières, dont
les affleurements suivent, à la manière des courbes de niveau, les
sinuosités du sol.
Regagnas, Allauch, le Plan d'Aups viennent de nous montrer la
Bauxite au moins aussi ancienne que les couches à Hippurites dilatatus.
Un pas de plus au Sud et nous allons la voir inférieure au Cénoma-
nien. A l'Est du Hevesl, auN. de Toulon, le revers Sud d'une colline
formée de calcaire blanc à Uequiénies, porte de la Bauxite super-
posée à ce calcaire. Le Cénomanieu se trouve un peu plus bas séparé
344 L. COLLOT. — BAUXITES D0 SUD-EST DE J.A FRANCE. 21 fév.
de l'Urgonien et de la Bauxite par une faille, La série n'est donc pas
parfaitement complète, mais comme la Bauxite est immédiatement
appliquée sur CUrgonien, il n'y a pas de doute qu'elle soit plus an-
cienne que le Cénomanien placé à coté. D'ailleurs, quelques
cents mètres plus à l'Ouest, la superposition du Cénomanien & l'Ur-
gonien paraît régulière, et un peu de Bauxite noduleuse l'intercale
entr'eux. Le Cénomanien tu sur le premier point m'a fourni Ostrea
flabetta, 0. columba, 0. biaurkulala, Cyrena, Hotaster dans une couche
marneuse. Plus à l'Ouest, vers Evenos, l'Aplien et le Gault existent
sur le calcaire à Réquiénies, mais là il m'a été impossible de retrouver
la Bauxite.
Ainsi, les limites les plus étroites dans lesquelles nous pouvons enfer-
mer l'âge de la Bauxite sont, en bas, l'Urgonien, en haut, le Cénoma-
nien. Dans les autres gisements que j'ai cités, nous pouvons admettre
que la Bauxite s'est déposée en même temps que celle de l'arrondis-
sement de Toulon mais qu'elle se trouve séparée de son mur et de son
toit par une lacune stratigraphique plus ou moins importante. L'inter-
valle formé par ces deux lacunes inclut toujours le Gault et le Céno-
manien. Dans l'Ouest de l'Hérault la lacune stratigraphique dans
laquelle la Bauxite prend place est à son maximum. C'est que nous
sommes sur le pied de la Montagne Noire qui a été, pendant fort
longtemps, un centre d'émersion. La lacune va en ^'amoindrissant
à mesure que nous nous avançons vers le Sud-Est des Bouches du -
Rhône, c'est-à-dire vers la région où la série secondaire est la plus
complète, du Trias au sommet du Crétacé : c'est ce qui nous a permis,
dans ce bassin, d'étreindre l'âge de la Bauxite qui, à Saint -Chinian,
.5 m
S aï
«
? _■;
I fl
| i
\ mm.
i lM^ï
III
li.
ts
i lliii
346 FABRE. — OilIGIMIS SES CIRQUES VOLCANIQUES. SI fév.
Le secrétaire dépose sur le bureau la note suivante de M. Paître :
Origine des cirques volcaniques.
Description du groupe dts volcans de Bauzon iArdtche),
par M. Fabre.
[PI. IX).
Dans la séance du 7 décembre 1880 notre regretté confrère M. Tour
naire avait appelé l'attention sur certaines particularités de struc-
ture du grand volcan du Cantal, particularités qu'il attribue a des
actions dynamiques internes du genre de celles qui ont produit les
cratères-lacs de Pavin et d'Issarlès.
Je ne puis que corroborer ce qu'a dit à ce sujet notre savant con-
frère. 11 me parait impossible en effet de voir dans les cirques si
grandioses qui entourent le Puy-Mary de simples effets de dénuda-
lion ; il y a là certainement les traces visibles, et je dirais même en-
core fraîches d'une puissante action dynamique interne.
Mais quelle a été cette action? est-ce un effondrement? est-ce
une explosion? M. Tournaire ne s'explique pas à ce sujet. Peut-être
me sera-t-il permis de présenter à ce propos quelques observations,
et de formuler mes préférences motivées pour l'idée d'effondre-
ment.
Tout d'abord, je remarque que dans les phénomènes actuels du
volcanisme les effondrements produisent des escarpements bien au-
trement accentués que les explosions. Je n'en chercherai pas d'autre
exemple que la catastrophe récente du Krakalau; l'explosion a bien
1987. FABHK. — ORIGINBS DUS CIRQUE* VOLCANIQUES. 347
jetés pas les explosions? Us ont été enlevés, direz-vous. Mais dans cette
hypothèse, comment expliquer la manière d'agir de ces eaux quater-
naires qui auraient suffi à ce grand travail de déblaiement, et qui
n'auraient pas suffi au modeste travail de remblaiement du vide inté-
rieur?... J'ai visité attentivement les environs du lac Pavin, du lac
d'hsarlès, du cirque de Beauregard (i), nulle part je n'ai pu trouver
trace des débris qui auraient dû être projetés par l'explosion. Notons
bien d'ailleurs que le volume des matériaux ainsi projetés ne repré-
sente pas des quantités négligeables; celui du lac Pavin atteint
75 millions de mètres cubes, celui du lac d'issarlès dépasse 100 mil-
lions. — Il faudrait donc supposer que la dénudation eût pu entraî-
ner ces masses énormes, tout en s'abstenant de combler le vide in-
térieur des cirques. C'est inadmissible.
Il me paraît donc rationnel d'attribuer la plupart de ces cirques h
des effondrements. Cette idée, qui se présente. à vrai dire comme une
hypothèse, prend les caractères d'une quasi-certitude quand on com-
pare les formes topographiques de ces cratères-lacs à celles des
cirques qui abondent à la surface des Causses calcaires, cirques qui
sont, comme on le sait, le produit dévastes effondrements de roches
entraînées dans les cavités et grottes souterraines (2).
Je décrirai un jour les particularités étranges de cette topogra-
phie des Causses; je me contente pour le moment de signaler l'évi-
dente ressemblance des formes, et je reviens à ce fait indéniable, à
savoir l'absence des débris de l'explosion présumée autour de la plu-
part des cratères lacs. C'est une difficulté contre laquelle les parti-
sans de la théorie des explosions ont vainement lutté? Voici du
reste ce que dit à ce sujet M. Yimont dans son excellente étude sur
le lac Pavin (3) :
« Un trait caractéristique et fréquent chez les grands cratères
» comme celui de Pavin est l'absence complète ou à peu près com-
» plète du bourrelet saillant, ou paroi circulaire formant relief au-
» dessus du sol préexistant qui constitue le cône volcanique, et qui est
» dû à l'accumulation des déblais produits par le creusement ducra-
» tore et rejetés circulairement tout autour par la force de projection
(1) Joli cirque cratériforme de 808 mètres de diamètre, creusé en entier dans
les granités gneissiques et dominé par un piton isolé de basalte pliocène (basalte
des plateaux). Il est situé dans la O0 de la Narce (Ardècbe) à l'altitude de
1313 mètres.
(2) Certains de ces cirques ont des dimensions vraiment imposantes. — Tel est
celui de Soulages sur le territoire de la commune de Saint-Georges de Levejac
(Lozère). 11 a 2400 mètres de diamètre et 200 mètres de profondeur.
(3) Annuaire du Club Alpin, t. I, 1871, p. 342.
348 FABRB. — ORIGINES DES CIBOUES VOLCANIQUES. 21 fèV
a des gaz et des vapeurs. L'absence de ces déblais est ici d'autant
» plus réelle qu'on ne voit nulle part aux alentours de fragments de
» gneiss, contrairement à ce qui devrait être, Pavin s'enfonçant,
» comme nous venons de le démontrer, dans cette dernière roche.
» Voici l'explication probable de ce fait. Les cratères de ce genre
» paraissent avoir été formés par une série d'explosions violentes et
» répétées qui ont successivement brisé les roches et les ont broyées
» en particules assez ténues et d'assez faibles poids pour que la
» presque totalité ait dû être projetée et dispersée au loin, où môme
» entraînée par les vents, semblables en cela a ces cendres volca-
» niques qui, lors de certaines éruptions, sont transportées à d'im-
* menses distances. »
Cette ébauche d'explication n'est-elle pas la condamnation même
de l'hypothèse des explosions? — Du reste le lecteur de bonne foi
peut, en quelque sorte, se former une opinion en examinant le profil
géologique du lac Pavin, qui est figuré dans la planche n* IX ; je doute
qu'il soit possible de soutenir qu'une ou plusieurs explosions aient
jamais pu projeter en l'air un volume de matériaux 'presque équiva-
lent & celui du cône de Montchame et pulvériser ces débris assez
finement pour qu'il n'en subsiste aucune trace aux environs. — Tous
ceux qui ont étudié les volcans modernes de la France centrale sa-
vent au contraire avec quelle perfection les dépots les plus meubles
se sont conservés autour des bouches éruptives.
Je ne pense donc pas que le lac Pavin ait été formé par voie d'ex-
plosions gazeuses, et j'en attribue la formation à un simple affaisse-
ment, phénomène bien naturel d'ailleurs quand on songe au volume
énorme des nialt-riiiux rt'jctés pur lus bouches volcaniques voisines.
4887. FABRE. — ORIGINES DBS CIRQUES VOLCANIQUES. 349
Le géologue qui, partant de Langogne, veut explorer les confins du
Yelay et du Vivarais, peut passer rapidement par les hauts et tristes
plateaux gneissiques de la Narce, sur lesquels semblent planer encore
les sanglantes légendes de l'auberge de Peyrebeille (t); mais il ne
peut manquer d'être attiré vers l'Est par le profil hardi d'un cône
volcanique qui domine au loin toute la contrée, c'est le Suc de Bau-
zon (1474m); c'est le cône de scories le plus élevé de la France cen-
trale.
La route, après avoir traversé le bourg de Saint-Girgues et les
riches pâturages de Lalligier, aborde enûn les scories volcaniques au
milieu d'un bois de sapins, et contourne ainsi pendant deux kilo-
mètres tout le flanc méridional du Suc de Bauzon jusqu'à une mau-
vaise auberge isolée (1310 mètres).
Mais là le paysage change brusquement; on se retrouve sur le
granité gneissique et précisément au faîte de partage des eaux entre
la Loire et le Rhône, sur le bord même de l'escarpement du Plateau
Central de la France. Devant nous et à nos pieds se succèdent à
perte de vue les gorges profondes du Vivarais, tandis qu'à gauche se
dressent de nouvelles cimes volcaniques; approchons encore un peu,
laissons à gauche le lac Ferrand, et arrivons jusque sur une coulée
de lave scoriacée qui domine le toit de l'auberge de Fonlaulière; là
un spectacle vraiment imposant est réservé au géologue, c'est le
cirque volcanique de la Vestide, dont le sommet, appelé Suc du Pal,
s'élève à 1405 mètres d'altitude.
Qu'on se figure une enceinte parfaitement circulaire de 1700 mètres
de diamètre et de 150 mètres de profondeur moyenne; le fond est
occupé par de vertes pelouses au milieu desquelles surgissent trois
petits monticules de scories, tandis que les pentes intérieures du
cirque sont recouvertes presque partout par des bois taillis de hêtre.
Tel est le premier et saisissant aspect sous lequel se présente le
cratère de la Vestide du Pal.
Après avoir donné à ce spectacle un juste tribut d'admiration,
examinons à loisir les différentes parties. Pour cela, le mieux est
d'aller droit à l'Est et de faire l'ascension du Suc du Pal. En montant
ne signale môme pas celui de Bauzon. — Volcans éteints, — Traduction Vimont
p. 198.
(l) En 1876 Faujas de Saint-Fond décrit ces lieux comme « une vaste plaine en
montagne; ici tout est inculte, agreste, froid, sauvage et désert; ce grand plateau
couvert d'une mauvaise pelouse a plus de demie-lieue de longueur; la vue se perd
de toutes parts dans un lointain obscur; on se trouve isolé dans ce climat où la
nature perd son éclat, et l'âme s'attriste et s'inquiète dans cette solitude. »
320).
5(1 IWBRK. — OBItilNES DES CIHOUÏS VOLCÀNIOUBS. 21 fêV.
il est facile de constater que toute la paroi méridionale du cirque
est constituée sur 60 mètres de hauteur par un escarpement rocheux
de granité surmonté par un bourrelet de matériaux meubles de
couleur gris-clair. En s'élevanl on voit que ce bourrelet n'est formé
que par du sable granitique entremêlé de blocs énormes de granité
avec quelques bombes volcaniques et de rares scories; tout cela est
disposé par couches plongeant régulièrement de 30 a 35° vers l'exté-
rieur du cratère; jusqu'au sommet du Suc c'est toujours la même
chose. Il est d'ailleurs facile, grâce à de nombreuses déchirures,
d'examiner en détail ce vaste entassement de matériaux meubles,
débris d'une formidable explosion. — Les blocs de granité rejetés par
celte explosion ont souvent I, 2 et même 3 mètres cubes, ils sont
comme effrités à leur surface, et se trouvent disséminés sans ordre
au milieu des graviers et des sables (1)
Du sommet du Suc on embrasse d'un coup d'œil tout l'ensemble du
cirque; on voit que son fond est de 60 à 10 mètres plus bas que le
niveau moyen des plateaux avoisinants, que le bourrelet de matériaux
meubles qui l'entoure de trois côtes ne s'étend pas au loin, et que ce
bourrelet semble changer de nature vers le .N-.U.
Cette paroi du cirque présente en effet, au-dessus de l'escarpement
granitique, un chapeau de scories et de lapilli qui s'élève à 1363 mètres
d'altitude, et qui est par places consolidé sous forme de rochers
surplombant l'intérieur; vers le Nord, ces lapilli s'étendent au loin en
pente douce dans la direction de la vallée de la Loire (2).
Enfin, vers le Sud-Ouest, la paroi granitique présente une étroite
coupure par où s'échappent toutes les eaux pluviales de ce vaste
bassin de la Veslide en formant la grosse source de Fontaulière,
1887.
- 0&1GI.NK5, (HtS CIHOUKS VOLCANIQUES.
35»
On ne tarde pas à avoir l'explication de cette particularité si l'on
descend dans la gorge de Montpezat. Juste sous la paroi méridio-
nale du cirque de la Yestide, on voit sur le flanc escarpé de la mon-
tagne, au milieu même des rochers granitiques, une sorte de conque j
c'est use bouche latérale du grand cratère. Parcelle bouche, dite du
Charabon, qui est à 100 mètres environ en contre-bas du fond du
grand cirque, s'est fait jour la véritable éruption laviquo : scories
noires huileuses, laves tordues, laves compactes, lapilli, etc. Tous
ces produits ont glissé à travers les rochers de granité, le long des
pentes escarpées, el ont gagné le fond de la gorge où ils ont formé
une coulée de 2 kilomètres de long. Depuis lors les eaux torren-
tielles ont recreusé les pentes et nous ont façonné une série de
magnifiques coupes variées; je n'en ai fait figurer qu'une; mais elle
suffit pour nous permettre d'y lire en quelque sorte l'histoire com-
plète de l'éruption.
Fig. 1. Coupe par le cratère du Chambon.
Tout d'abord nous voyons qu'avant les manifestations volcaniques,
les dénudations pliocènes avaient façonné le relief el creusé les
thalwegs jusqu'à leur profondeur actuelle; c'est alors que l'explo-
sion de la Veslide a dû projeter les débris granitiques non seulement
sur les environs immédiats du cratère, mais aussi sur les pentes
rocheuses de la gorge de Montpezat; les rochers abrupls, les préci*
mince enveloppe délave noire j. h<-au lorJus. Il est facile Je recueilli
nom miaules une fort belle série d'échantillons de toutes grosseurs.
352
■ OHIGMBS mes CIRQUES VOLCANIQUES.
21 fév.
pices profonds tout fut nivelé sous forme d'un long talus sableux.
Puis, sous la pression de la lave, la bouche secondaire du Chambon
s'ouvrit et laissa déverser par-dessus son seuil granitique la coulée
qui descendit vers le Faud. La fin de l'éruption fut ici, comme dans
le grand cratère de la Vestide, caractérisée par une abondante émis-
sion de lapilli qui vint non seulement recouvrir toutes les pentes
voisines mais qui, portée par les vents, alla même se déposer au loin
sur le coté droit de la vallée (1).
Pig. 2. Coupe au hameau du faud, montrant les éboulis glaciaires qui
reposent sur un lambeau de tuf volcanique plaqué sur le gneiss.
C'est ainsi que la coupe n° 2 nous montre au hameau du Faud,
soit à plus d'un kilomètre du Chambon, une masse de tufoupépérite
■uches peu inclinées reposant directement sur le granîti
1887. FABRB. — ORIGINES DES CIRQUES VOLCANIQUES. 353
Pour achever la description du groupe volcanique de Bauzon, il
reste à parler du Suc de Bauzon lui-môme ; je n'en dirai que quelques
mots parce que ce cône ne présente rien de particulier que ses
dimensions; il s'élève en effet de près de 300 mètres au-dessus du
plateau granitique et porte au sommet un cratère ébréché au N. 0.,
par lequel s'est échappée la plus puissante coulée moderne de tout
le Yivarais.
Cette coulée a comblé le lit de la Loire pendant sept kilomètres sur
une épaisseur moyenne de 30 à 40 mètres. La rivière a dû se frayer
un nouveau chemin entre le basalte et le granité, et dans ce long
travail des siècles, elle a mis au jour de splendides colonnades qui ne
le cèdent en rien à celles plus connues des bords de l'Ardèche et de
la Yolane.
Le hameau de la Palisse est peut-être dans tout le parcours de la
coulée le point le plus abordable; un mauvais chemin y conduit de
Sainl-Cirgues et un vieux pont permet de traverser la Loire. Quand, à
la sortie, des bois de Neyronnet, on débouche brusquement en vue de
la Palisse on ne peut manquer d'ôtre frappé par le spectacle. On voit
que un peu au-dessous du hameau du Pradet des roches granitiques
ont dû jadis constituer un étroit défilé, qui a fait barrage pour la
lave, et qui l'a obligée à refluer en amont pour former une large
nappe horizontale de deux kilomètres de long (1). C'est entre les
basaltes et la rive gauche granitique que la Loire a dû se frayer un
nouveau lit, aujourd'hui bordé par une longue colonnade à deux
étages de prismes.
Un des points les plus beaux à visiter, c'est l'extrémité inférieure
de la coulée : ce n'est plus qu'une étroite pointe de basalte qui s'a-
vance en forme d'éperon entre un petit ravin à droite et la Loire à
gauche qu'on domine de 40 mètres de hauteur. Les eaux se précipi-
tent en mugissant au fond de vastes cuves polies creusées à vif dans
la roche granitique; c'est un spectacle grandiose qui mérite bien le
voyage.
Du reste l'isolement de celte contrée, ses difficultés d'accès et de
séjour en ont seuls éloigné jusqu'ici les touristes et les géologues;
celui qui ne se laisse pas rebuter par ces obstacles matériels est am-
plement dédommagé de ses peines. Déjà au siècle dernier ces gorges
descendaient guère au-dessous de 1350 mètres d'altitude dans les Cévennes; mais
les gelées intenses jonchaient de débris rocheux toutes les pentes élevées, et
préparaient ainsi aux torrents les éléments de leurs formidables apports.
(i) La carte d'État-major est en ce point très fautive.
XV. 23
354 TÀBHË. — OHIOIHRS DES CIRQUES VOLCAN 1QORS. 21 fév.
de la Loire avaient attiré l'attention ; elles sont décrites avec poésie
dana les lettres de M. l'abbé de Morlesagnes (1)-
h Tantôt guindé sur les hauteurs, tantôt rampant le long des revers,
» quelquefois marchant au bord de l'eau, je ne pouvais me lasser de
» contempler la profondeur étonnante du lit de cette rivière. Bile
» est bordée des deux côtés de montagnes de granit de 120, de 130
» et 140 toises de haut; ces montagnes commencent à s'écarter vers
» le milieu ou les deux tiers de leur hauteur; mais delà en bas elles
» étalent on parement de roc uni, contigu et qui semble avoir été
b taillé à pic. 11 faut observer que ce n'est pas la Loire seule qui
n marche ici dans un encaissement de ce goût, l'Allier en fait autant
» de son côté; ce qu'il y a de plus incompréhensible c'est que de
» misérables ruisseaux tels que la Méjane, Langognole, qui s'ont
> pas constamment plus de 2 pieds cubes, et qui, depuis leur source
n jusqu'à leur embouchure, ne courent au plus que deux lieues de
» pays, n'ont pas laissé que de s'ouvrir dans le roc vif des pas-
» sages presque aussi larges et aussi profonds que ta Loire.
» Je n'étais pas moins frappé d'autre part de l'horreur profonde et
n de l'étemel silence qui régne tout le long de ces gorges affreuses.
» Ces bords si riants et si fréquentés de la Loire, dans la Bretagne,
* ne sont dans tout le haut Vivarais que d'effrayantes solitudes où
» l'on peut passer plusieurs heures de suite sans voir un être vivant
d de quelque espèce qu'il soit, sans entendre d'autre ramage que
* le croassement des corneilles ou les cris perçants des oiseaux de
» proie, d'autre bruit que celui des eaux qui se brisent avec violence
» contre les masses des rochers qui y sont tombées, et qui vous
» avertissent à chaque pas du danger qui vous menace.
SÉANCE. 355
» parce que les grandes inondations viennent de temps en temps
» non seulement balayer tons ces débris, mais encore en faire de
» nouveaux. Des files entières de colonnes sont emportées à deux, à
» trois, jusqu'à quatre rangs de profondeur, et le parement de la
>» chaussée ne croule pas à mesure que les prismes inférieurs qui le
t> soutiennent, commencent à manquer : on en voit dans quelques
» endroits des masses effroyables en l'air qui semblent ne tenir à rien
» et qui surplombent de 8 à 10 pieds en deçà de l'alignement des fon-
» déments. »
RÉSUMÉ.
i*)La plupart des cirques volcaniques ont une forme tout à fait
comparable à celle des cirques d'effondrement sur les plateaux cal-
caires des Causses.
2°) Ces cirques volcaniques n'offrent en général, sur leurs bords
extérieurs, aucun vestige des débris pulvérisés qui auraient dû être
rejetés, s'ils avaient été formés par suite d'explosions gazeuses
3*) Les cratères-lacs de Pavin (Puy-de-Dôme), d'Issarlès, de Fer-
rand, de Beauregard (Ardèche) sont dans ce cas, et doivent leur
origine à des effondrements.
4°) C'est à la môme cause qu'il paraît convenable d'attribuer les
cirques ou demi-cirques qui entourent le puy Mary et le puy Griou
(Cantal).
3°) Par contre d'autres cirques volcaniques plus rares sont évidem-
ment le produit de violentes explosions gazeuses; tel est celui de la
Vestide du Pal (Ardèche).
6°) Ce grand cirque constitue avec le Suc de Bauzon le plus impor-
tant témoin de l'activité volcanique moderne dans le haut Vivarais.
Séance du 7 mars 1887.
Présidence de m. Albert Gaudry.
M. M* Hovelacque, secrétaire, donne lecture du procès -verbal de
la dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Le Président annonce deux nouvelles présentations, et donne lec-
ture d'une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique et
des Beaux-Arts, annonçant l'ouverture du 25e Congrès des Sociétés
savantes pour le 31 mai prochain.
Le Président annonce que M. Marcel Bertrand fera, le 21 mars,
une conférence sur les chaînes de montagnes et sur la formation du
continent européen.
356 DE MARGKRÏE. — PLtSSBMKNTS EK PËNHSÏVLÀNIE. 7 mars
M, Emm. de Margerie présente à la Société, au nom de
M. J.-P. Lesley, directeur du service géologique de laPennsylvanio,
un relief en plâtre colorié, destiné à montrer l'allure des plis a fice-
lant les terrains paléozolques dans le centra de cet État. Le modèle
représente, à l'échelle de 3,200 pieds au pouce ou ïttï; (hauteurs et
longueurs égales) une partie des comtés de Mifflia, Centre et
Hunlingdon, occupés aujourd'hui exclusivement par le Silurien, du
calcaire deTrenton à l'étage inférieur de Helderberg^ M. Lesley t'a
construit d'après les données recueillies en 18*76 par l'un de ses
assistants, M. C.-E. Hillin, auquel on doit un excellent lever topo-
graphique et géologique de cette région. Afin d'éliminer les effets de
l'érosion, dont l'action prolongée a réduit à une altitude presque
uniforme cette partie du système des Appalaches, M. Lesley a figuré
la surface supérieure du grès de Médina (connu sous le nom de
« Formation IV»), supposé continu, en restaurant les parties enle-
vées, là où les étages inférieurs affleurent actuellement, et en enle-
vant au contraire les assises plus récentes qui ont été respectées au
fond des plis synclinaux. Celte méthode de représentation, préfé-
rable à toute autre pour donner une idée d'ensemble de la structure
d'une région, a déjà été appliquée à plusieurs reprises par M. Lesley ;
le modèle qui est offert à la Société est particulièrement instructif,
non seulement comme ayant trait à une contrée depuis longtemps
classique au point de vue orogénique, mais aussi à cause de la netteté
avec laquelle il peut servir à illustrer les traits les plus caracté-
ristiques que présentent toutes les régions plissées en général. On y
remarque notamment: le parallélisme des ondulations successives;
l'allure, rectiligne lorsqu'on se borne à considérer des points peu
1886. OB MARGERIE. — PLISSEMENTS EN PENNSYLVANIE. 357
graphie devient parfaitement intelligible : dans une région telle que
les Àppalaches, où le plissement s'est fait sentir à une époque très
ancienne (aussitôt après le dépôt du terrain houiller) sur des couches
concordantes, et où aucun mouvement important ne s'est produit
subséquemment, les cours d'eau ont atteint depuis longtemps leur
profil d'équilibre, et les formes originelles du sol ont fait place à un
modelé topographique qui n'est plus fonction que la distribution des
roches tendres et résistantes : là où devaient s'élever des montagnes
ayant plusieurs kilomètres de hauteur, il n'y a plus aujourd'hui que
des crêtes de grès atteignant tout au plus 600 mètres, surmontant
des pentes schisteuses, et séparées par des vallées calcaires. Tous les
points saillants occupent le fond ou les flancs des synclinaux, les
voûtes, largement ouvertes, ayant été presque entièrement rasées.
Les affleurements de chaque assise se poursuivent à. un niveau
constant, en rapport avec la résistance propre des roches correspon-
dantes et leur position dans la série stratigraphique ; le tracé de ces
affleurements, et par suite le relief même du pays, se ramène donc à
un simple problème d'intersection entre la surface ondulée des diffé-
rents demi-cylindres juxtaposés et le niveau moyen du sol, comme
M. Lesley l'a depuis longtemps indiqué [Manual of Coal and lis
topography, 4856). Quand un synclinal s'approfondit, les deux
lignes d'affleurement d'une même couche, situées sur ses flancs
opposés, s'écartent; si au contraire l'axe du même plis vient à se
relever, ces deux lignes se rapprochent; monte- t-il trop haut, la
couche correspondante disparaît entièrement. Si dans plusieurs plis
voisins la même altitude n'est pas atteinte suivant une même perpen-
diculaire à leur direction commune, les affleurements sont rejetés la-
téralement ; le fond des synclinaux intermédiaires plongeant dans le
même sens, il en résulte pour chaque couche un tracé en zigzag qui,
dit M. Lesley, donne à la carte géologique l'apparence d'une planche
rabotée dans une pièce de bois noueux.
Ces considérations sur l'allure souterraine des plis et sur l'érosion
de leur surface ne sont pas nouvelles; mais il a semblé opportun de
les rappeler à propos de l'intéressant envoi du savant géologue de
Philadelphie, qui a tant fait personnellement pour le progrès de nos
connaissances sur la structure si remarquable des Appalaches, et
aussi, à un point de vue plus pratique, pour le perfectionnement des
méthodes graphiques employées en géologie (1).
(I) En attendant la publication du mémoire détaillé de M. Billin sur le district
qui fait l'objet du relief offert à la Société, on trouvera une description sommaire
de celte contrée dans le chapitre V du volume portant la suscription T3 dans la
collection des Reports of the ïA (iolog cal Suroey of Penniyluarva. (Se trouve à la
bibliothèque de la Société).
358 MODBET. — LIAS DES ENY1BONS SB BBIYES. 7 mars
M. Douvillé Tait une communication tar le genre Polyoonltas,
établi par Ronlland en 1830; ce genre a été ensuite méconnu et con-
fondu le pins souvent avec les Haifiotites, Lk. (= SphxrutUes, Bayle),
notamment par d'Orbigny, qui a décrit l'espèce type du genre sous le
nom de Radiolitet polyconilitet. Plus tard, H. Munier-Chalmas a bien
reconnu que cette forme constituait un type générique distinct qu'il
a désigné sous le nom d' Heterocaprina, type de la famille des
Heterocaprmidœ, mais sans en indiquer les caractères. La constitution
de l'appareil cardinal restait toujours inconnue, par suite de l'écrase-
ment habituel des lames internes.
Des échantillons mieux conservés, provenant de Saint Trojean,
ont permis à M. Bayle de dégager complètement la valve inférieure;
H. Douvillé a pn restituer la valve supérieure, au moyen dn moulage
en gélatine d'un biroslre provenant de la même localité.
La valve inférieure ressemble à celle des Radialita; elle présente
deux impressions musculaires marginales et deux fossettes cardi-
nales b' et b, profondes, irrégulières, séparées par une dent N mince
et tranchante; en arrière de cette dent, on distingue le repli ligamen-
taire. La valve supérieure rappelle tout à fait celle des Caprotina;
elle présente deux fortes dents saillantes B' et B, séparées par une
cavité n, incomplètement remplie par la dent N. Une lame myophore
couchée supporte le muscle postérieur, en avant de la dent B, tandis
que le muscle antérieur vient s'insérer, en avant de B1, sur le bord
du plateau cardinal relevé en forme d'arête. On observe, comme
dans Caprotina, une série de cavités accessoires: une première sous
la lame myophore postérieure et deux autres, pins petites, en arrière
des dents cardinales.
4887. MOURET. — LIAS DES ENV1UONS DE BRIVES. 359
Nous donnons, dans la présente note, une description sommaire
de cette partie des affleurements liasiques qui s'étend, aux environs
de Brives, depuis Nontron (Dordogne) jusqu'à Gramat (Lot).
Au point de vue de la nature de la sédimentation le Lias est com-
posé des couches ci -après :
Lias supérieur! 9' Calcaire8 a Gryphaa Beaumonti.
(8. Argiles toarciennes.
17. Calcaire à Pecten œquivalvis.
S. Marnes à Ostrea :ymbium.
S. Argiles à BelemnUe» clwUu$.
4. Calcaires à Belemnitet.
S 3. Calcaires compactes et cargqeules.
2. Couches à argiles vertes.
% l. Grès du Lias.
Grh du Lias. Les grès du lias reposent en discordance sur les grès du
Trias inférieur, sur les grès permiens, ou sur les schistes cambrions
ou primitifs.
La discordance du Trias et du Lias a déjà été constatée, dans des
réçvons voisines de celles dont nous nous sommes occupé, par
MM . Pabre et Péron.
L^s grès du Lias se distinguent difficilement de ceux du Trias. Us
sont toutefois moins micacés, peu argileux, très quartzeux, à grains
assez gros, d'une teinte jaunâtre uniforme, rarement bariolés; ils
tout aussi plus durs et mieux assises. — Ce sont là leurs caractères
au Sud de Brives, où leur épaisseur atteint 30 mètres environ.
I*rès de Ménoire où ils couronnent un sommet formé par les schistes
primitifs, leur épaisseur n'est que de 3 à 4 mètres. Ce sont des grès
gfts, quartzeux, à gros grains et en bancs épais.
Non loin, au Puy d'Arnac, leur épaisseur s'accroît et atteint une
dizaine de mètres. Ils se différencient des grès triasiques sur lesquels
ils reposent, par les caractères déjà signalés, et aussi par l'alternance
de bancs durs et de bancs plus tendres.
Go bien des points ces grès passent à des grès grossiers peu cohé-
rents, ou même à des sables blancs (Labrousse, près Marcillac). —
Parfois aussi, surtout à leur partie supérieure, ils alternent avec des
argiles sableuses, verdâtres ou rougeâtres, en couches très peu épaisses
(Chèvre-Cujols, près Brives).
A l'Ouest de Brives, à Terrasson, ces couches présentent, à la partie
supérieure, un banc de grès jaunâtre, quartzeux, à grains fins, épais
de 2"50 environ, reposant sur des argiles grises ou verdâtres, épaisses
de 3 à 4 mètres. — Là base est formée par des grès jaunâtres, quartzeux,
sur 5 à 6 mètres.
360 " KOUBET. — LIAS DES ENVIBOBS DE BBIVES, 7 mars
Plus à l'Ouest encore, à la Bachellerie, les grès du Lias ne sont
plus représentés que par des grès sableux, un peu argileux, avec
nombreux galets de quartz.
Dans le département delà Dordogne, les grès du Lias ne se distin-
guent guère de l'étage qui les surmonte et les couches inférieures du
Lias se composent de grès et d'argiles.
Les deux natures de sédiment ne forment plus des lits d'une épais-
seur constante, ni régulièrement distribués, mais plutôt des lentilles
et des amas, ravinés souvent par le dépôt des couches sous-jacentes.
C'est dans tes tranchées du chemin de fer de Nontron à Sarlat,
entre Thiviers et Saint-Jean de CAle, que nous avons pu observer ces
couches et reconnaître leurs véritables caractères. Les grès sont très
qnartzeux, blanc-grisâtre, généralement très durs et susceptibles de
fournir de beaux moellons. Ils passent parfois à des sables à gros
grains, peu roulés, presque purs.
Les argiles sont jaunâtres ou verdàtres; elles sont compactes, mi-
cacées, et se séparent difficilement des schistes cambriens sous-ja-
cents, lorsque ceux-ci sont décomposés.
Les argiles et les grès contiennent assez fréquemment des galets.
A Nontron, on trouve aussi le même terrain, sur les hauteurs, au
nord-ouest de la ville. Les grès ont une teinte plus foncée, et leurs
éléments sont granitiques. Ils reposent d'ailleurs sur le granit. Les
argiles sont verdàtres, schisteuses, plus ou moins sableuses.
Les grès, entre Nontron et Thiviers, contiennent des empreintes de
tiges indéterminables. Ailleurs nous n'y avons recueilli aucune trace
ou empreinte fossilifère.
Nous rangeons les couches de grès dans le Lias, en raison de leur
4
1887. MOURET. — LIAS DES ENVIRONS DE BR1VRS. 361
Les calcaires dominent dans la partie supérieure et les lits d'ar-
giles s'amincissent beaucoup.
Dans leur ensemble, ces couches présentent un rubannement
extrêmement net, en raison de la régularité des lits, de la diversité
de teinte et de compacité des bancs alternants.
L'épaisseur maximum des couches à argiles vertes est d'environ
20 à 25 mètres. Elles sont surtout développées aux environs de
Beaulieu.
Sur la hauteur du Bout de la Côte, près Ménoire, les couches à
argiles vertes sont formées par des bancs de jaspe, et les argiles ne
se trouvent plus qu'à l'état de lits minces entre les bancs de jaspe.
L'épaisseur de ces jaspes atteint 20 mètres.
ANoailles, au Sud de Brives, on trouve aussi des jaspes, mais seu-
lement à la base des couches.
Celles-ci ont encore 12 à 15 mètres d'épaisseur, mais, plus à l'Est,
leur épaisseur se réduit à 3 ou 4 mètres, et dans le département
de la Dordogne, les couches à argiles vertes, sont à peine distinctes.
Cependant, entre Nontron et Thiviers, au Nord de Millac, on
retrouve les couches de jaspes, alternant avec quelques bancs de
grès ferrugineux. Ces jaspes ont été à tort associées avec les sables
manganésifères qui les recouvrent, et classés, par conséquent, dans
l'Oolite inférieure ou dans le Tertiaire, suivant l'opinion qui avait
cours. En réalité, ces jaspes appartiennent à l'étage rhétien et ils
sont recouverts en discordance par les sables ferrugineux et manga-
nésiftres de l'époque tertiaire.
Vers Nontron, les couches à argiles vertes ont sans doute une très
faible épaisseur, car nous n'avons pu en constater la présence.
ks jaspes ne sont pas fossilifères, et les calcaires sont également
dépourvus de fossiles. Toutefois, certaines couches d'argiles schis-
teuses présentent quelques empreintes de plantes. — Nous avons
recueilli à Saint-Robert et à Maumont (Corrèze) le Pachyphyllum
[Araucaria) perégrinum^ Lindley et Hutton, sp.
Non loin de la région qui nous occupe, au village du Bourg près la
Capelle-Marival (Loi), ainsi que près de Figeac, M. Bleicher a recueilli
les fossiles suivants dans les calcaires dolomitiques en plaquettes
des couches à argiles vertes :
Gervitlia prxcursor, Quenst. Lida Deffneri, — Oppel.
Anatina prœcursor, Oppel.
Ebray a trouvé aussi au Bourg :
Mytilut minutus, Goldf. Diademopsit, Desor.
362 M0URET. — LIAS DES ENVIRONS DE BRIVES. 7 mal*
Au resle, les couches à argiles vertes se retrouvent sur les bor-
d ures nord et sud du Plateau Central, contenant toujours la faune de
la tone à Avicula contorta. L'âge de ces couches ue peut donc laisser
place au doute, et la confiance et l'uniformité de la sédimentation
à cette époque, sont fort remarquables.
Calcaires compactes et cargneulet. — Les calcaires compactes du Lias
reposent en concordance sur les couches à argiles vertes. L'épaisseur
de celle série calcaire atteint 60 à 80 mètres, au Sud du bassin que
nous étudions; au Nord, elle paraît plus réduite, et vers Nontron
elle ne dépasse pas 20 à 24 môtres.
Le calcaire est en bancs réguliers, séparés par des lits minces
d'argiles ou de marnes feuilletées. L'épaisseur et la texture des
calcaires varie d'un banc à l'autre, ce qui fait ressortir la stratifi-
cation.
On peut, dans les calcaires, distinguer les principales variétés
suivantes:
1" Calcaire lithographique, à cassure lisse et concbolde, très dur,
gris d'ardoise foncé, ou gris plus clair.
2" Calcaire marneux, compacte, à cassure terreuse ou finement
grenue, moyennement dur.
3" Calcaire 1res marneux, dit calcaire castinier, très tendre et
gélir.
4" Calcaire dur, grenu ou saccharoide, souvent foncé ou rosé,
empâtant des lits, des lentilles, ou des fragments de calcaires litho-
graphiques.
S" Calcaires compactes, suboolilhiques, ou oolithiques, à fines
oolithes, avec enclaves ou zone de calcaires lithographiques.
4887. MOUBBT. — LUS DES ENVIRONS DR BR1VES. 363
riearementà leurs dépôts, de phénomènes d'altération; des actions
extérieures les ont transformés en calcaires cristallins, ou subcris-
tallins, les ont corrodés et remaniés, et ont plissé les couches ou
même fait disparaître toute trace de stratification. — Ces calcaires
ainsi modifiés, cariés et caverneux, sont désignés sous le nom de
o cargneult*. »
Les phénomènes cargneuliformes ont commencé à se manifester
dès l'époque du dépôt des couches à argiles vertes. Ils ont persisté
jusqu'à la fin du dépôt, et même jusqu'au moment où se sont déposées
les premières couches du Lias moyen. Mais l'intensité de leur action
aété très variable, dans le temps, aussi bien quedans ses localisations.
Elle a atteint son plus grand développement, en général, vers la
base, mais non tout à fait à la base des couches. En certains points,
cette action énergique a persisté pendant la période entière du
dépôt de rinfràlias et du Lias inférieur, notamment à Puybrun et à
Terrasson.
En d'autre points, au contraire, on ne trouve pas trace d'actions
cargneuliformes, notamment à Figeac, à Terrou (Lot), ou bien il
existe seulement quelques bancs de cargneules, peu épais, comme
vers Meyssac (Corrèze). Dans la région d'Exideuil, Thiviers, Non-
tron, les cargneules disparaissent complètement.
Vers Naillac (Dordogne) les calcaires, jusqu'alors blanchâtres,
deviennent jaunâtres, et prennent un aspect dolomitique. A
Excideuil, ces calcaires sont entièrement jaunes et dolomitiques,
et ils persistent ainsi jusqu'à Nontron, mais leur épaisseur se réduit
considérablement.
Les cargneules ne contiennent naturellement aucune trace de
fossiles. Dans les calcaires nous n'avons trouvé que des moules de
lamellibranches, souvent fort abondants. Ces fossiles se présentent
aussi bien à la base qu'au sommet, dans les bancs de calcaires mar-
neux.
Toutefois à Nazareth nous avons observé, dans des calcaires durs
des moules, d'ammonites de nature indéterminable.
Nous pensons que, par des recherches prolongées, on pourrait
arriver à déterminer quelques niveaux fossilifères. Quoi qu'il en soit,
comme les couches sont recouvertes en concordance par le Lias moyen,
etqu'on n'y observe aucune interruption marquée et générale dans
la sédimentation, il est probable que leur dépôt a dû s'effectuer pen-
dant les époques du Rhétien (pars), de l'Hettangien et du Sinémurien.
Calcaires à Bélemnites. — Les calcaires à Béiemnites ne sont bien
nets qu'aux environs de Terrasson, où ils se séparent aisément des
calcaires compactes lithographiques du Lias inférieur. — Ce sont des
364 MOUBBT. — LIAS DBS ENVIRONS DE BH1VBS. 7 mari
calcaires gréseux, saccharoldes, très compactes, très durs, déteinte
jaunâtre foncée sur les surfaees exposées à l'air. Les parties non
altérées ont une teinte grise et contiennent des noyaux encore plus
durs, d'une teinte gris bleu. — Ces calcaires reposent sans transi-
tion sur les calcaires du Lias inférieur, et présentent la base, comme
à la partie supérieure, quelques lits de marnes gréseuses plus ou
moins schisteuses. Leur épaisseur est de 6 à 10 mètres.
Ces couches sont fossilifères, mais les fossiles sont difficilement
détermioables.
Le fossile le plus commun, et qui se rencontre dès la base est une
Rhyneho n elle, probablement Rhynchonella tetraedra, Sow. On y trouve
aussi des Belemnites, surtout dans un banc calcaire qui couronne ces
couches et qui en est pétri — Ce banc est surmonté par un lit de
marnes gréseuses très fossilifères, où nous avons trouvé :
llhynr/ninella tetraedra, Sow. lletemnites Bmijuieri, d'Orbigny,
Givs.ilya ouata, lWui-:c [Plemomya- — compressus, Stahl.
imiofdei — Jaubert.) — umbilicatui, Blainv.
Peiten prison, Sehloth. — acutus, Miller.
Modiota (mi/tiltis) scalprum, Sow.
Variété numiimati*, Oppel.
Magnan, avait déjà trouvé, dans des calcaires situés au même ni-
veau, vers Saint- Antonio :
L urina liasina, A g.
Pecten priscus, Sthloih.
Pentacrinu» tcalarit, Goldf.
A Figeac, nous retrouvons ces couches gréseuses, mais elles pas-
4887. MOURET. — LIAS DES ENVIRONS DE BRIVES. 365
parfois par des lits très minces d'argiles schisteuses. Ces couches
ont 5 à 6 mètres de puissance.
Ainsi, à Saint-Céré, les calcaires du Lias inférieur sont recouverts
par 2 à 3 mètres de calcaire spathique avec zone lithographique,
auxquels succèdent 2 mètres de calcaire blanc-jaunâtre marneux
tendre, et de calcaire lithographique très dur, avec quelques petits
bancs de calcaire spathique et cristallin.
Près de Saint-Denis, ce sont surtout des calcaires lithographiques
durs, et des calcaires jaunâtres un peu saccharoldes.
Dans la vallée de la Couze, le faciès est le môme.
A l'Ouest de Terrasson, dans le département de la Dordogne, les
couches du Lias moyen sont atténuées à un tel point, qu'il n'est
plus possible d'y distinguer tous les différents niveaux observés vers
Brives et Saint-Céré. Il convient donc de décrire ces couches à part,
et dans leur ensemble. Ce sera l'objet d'un paragraphe spécial.
La faune des calcaires de Figeac et de Terrasson suffit pour les rat-
tacher aux couches inférieures de Lias moyen, mais comme ces cal-
caires recouvrent des couches non fossilifères, on ne saurait fixer
dune manière précise la limite supérieure du Sinémurien.
Tout ce qui peut être établi, c'est qu'au début, ou peu après le dé-
but du Lias moyen, la sédimentation dans le bassin que nous consi-
dérons s'est très légèrement modifiée, et qu'en deux points, à Terras-
son et à Figeac, la modification a été assez complète pour provoquer
un changement de faciès.
Argiles à Delemnites clavatus. — Les calcaires gréseux ou lithogra-
phiques du Lias moyen sont surmontés par des argiles grises, schis-
teuses, contenant des bancs ou des miches de calcaires compactes
marneux. A la partie supérieure de ces couches, les argiles sont noi-
râtres et contiennent quelquefois de minces lils de lignite.
L'épaisseur des couches e»t considérable vers Saint-Céré ; elle at-
teint 50 ou 60 mètres. A mesure qu'on remonte vers le N.-O., celte
épaisseur diminue et elle n'est plus que de 10 à 15 mètres vers Ter-
rasson. Au- S.-O. de Terrasson, ces couches s'atténuent brusque-
ment, et vers Gondat elles disparaissent complètement.
Les argiles à Delemnites clavatus, qui débutent sans transition
au-dessus des calcaires, sont fossilifères, surtout à la base, où les
fossiles sont calcaires.
11 existe dans l'épaisseur de la formation, différents niveaux que
nous n'avons pas encore distingués, — Certains de ces niveaux
fournissent des fossiles pyriteux, et d'autres, des fossiles phosphatés.
366 MODRET. — LIAS DES ENVIRONS DE BRIVES. 7 mars
Noos avons trouvé dans l'épaisseur de la couche les espèces sui-
vantes, sans distinction de niveau. (1).
et A*
Belttnnitts umtitkattii, Blainv.
— campremi, Slahl.
— acutus, Miller.
— brevis, Blainville et sa va-
riété : brtviformit, Voltt.
— npicicunatus, Blainv.
— clavatui, Schloth.
— Brtiguîrri, d'Orb.
Ammonites margaritatui , Montîort
(rare).
— normanianui, d'Orb. et sa
Tariélë, atgorianas, Op-
pel.
— Dimud, Sow
— ibex, Quenstedt.
— Latcombi, Suw.
— capricarmu, Scbloth. très
— Jamtsoni, Sow.
— Maugtnttti, D'Orb., et sa
variété Valdani.
— cf. Petto; QueniledL
— cen taurin, D'Orb.
Mactromya Heiione.
Crrsilua ovata {Pteurttmya uniotdei),
Avicula inrquivalvil, Sow.
Gryphecca cywiiium, Ltmarek. — Va-
riété : obliqua, Qoldftu».
Pecten priscui, Scbloth.
tiaruax spino<ui, Sow.
Ttrebratula ittbtmoides, Rœmer.
— larthacentit, D'Orb.
nhynchonelia letraedra, Sow.
— furtiUata, Theodori.
Spiriferina Waltlloi, Sow.
Perttacrinu! bataltifurmii, Miller.
Cette faune montre que les argiles à B. ctaoatut représentent la
partie inférieure du Liasien, c'est-à-dire les zones à A. Jametoni, ibex
et Davœi.
M. Coquand cite en outre (Synopsis de la Charente).
A. Uertleyi, Sow.
Pteuralornaria ixpansa, Sow.
Pliala^jmya nmbigua, Sow.
1887. M OU II ET. — LIAS BBS ENVIRONS DE BHIVBS. 367
V Ammonites margaritatus qui est très rare dans les argiles à B .
clavatus, est très commune dans les marnes ; elle s'y trouve à l'état
pyriteux, dans des nodules de calcaire ferrugineux.
Les marnes à 0. cymbium doivent être rangées dans les couches
inférieures de la zone à A. margaritatus.
Calcaires à Pecten œquivalvis, — Les marnes à 0. cymbium sont cou-
ronnées en concordance par un épais banc de calcaire gréseux,
saccharoïde, jaune extérieurement, taché de gris-bleu, très analogue,
comme texture, au calcaire à bélemnites. L'épaisseur de ce banc
paraît être de 40 ou 15 mètres; elle varie peu d'un point à un autre.
Vers Saint-Céré, ces couches présentent à la base un banc de cal-
caire lumachellique et ferrugineux, d'une épaisseur de 2 à 3 mètres.
Ce calcaire d'une teinte rouge prononcée, occupe une assez vaste
surface, et a été indiqué sur les cartes et mentionné par Dufrénoy et
Elie de Beaumont comme grès du Trias.
En quelques points, les couches supérieures des calcaires à Pecten
œquivalvis contiennent des jaspes et des grès jaspés, notamment à
Glanes près Saint-Céré, et surtout à Terrasson. Elles alternent
presque toujours avec des marnes sableuses.
Dans la vallée de la Couze, les calcaires à Pecten œquivalvis se com-
posent d'une alternance de bancs de calcaires durs, jaunâtres, en
pavés, et de marnes schisteuses jaunâtres.
Vers Terrasson les calcaires débutent par un banc de calcaire
rempli de Terebratula subfjunctata. — Les couches supérieures, sont
très gréseuses, contiennent de gros grains de quartz, et deviennent
même sableuses. Ces sables sont jaunes, argileux, et comprennent des
lits de calcaire, de grès calcarifères, de grès jaspés, de jaspes, etc.
Ces couches se terminent par un banc de grès calcarifère grossier de
0.50 à 2.00 de puissance.
Les espèces que nous avons recueillies dans les couches à Pecten
œquivalvis sont les suivantes :
Ammonites margaritatus, Montfort; Ostrea sportella, Dumortier.
rare, à l'état calcaire. Monutis interlœvigatwi, Quen$te<U.
Belrmmitcs Brugui'ri, D'Orb., très Gresslya ovata, Romer.
commune Tcrebjatu/a comuta, Sow.
Pecten Hehli, D'Orb. Terebratula subpunctata, Davidson.
— œquiv'ilviSj Sow, très commun Rynchonella tetraedra, S<>\v.
— textorius, Schloth. Rynchoneila eurviccps, Qu*'iistedl.
Gri/phœa cymbium, Lamk, et ses Spiri farina rostrata, Schloth.
variété Pentacrinus basaltiformis, Miller.
M. Coquand cite aussi (Synopsis de la Charente) : Amm. spinatus,
Bruguière. Les calcaires à Pecten œquivalvis représentent les couches
supérieures de la zone à Ammonites margaritatus.
368 HOUBET. — LIAS DBS KKVIHOKS DB BRIVBS. 7 mars
Lieu moyen au Nord-Ouett de Terrruson. — A Terrasson môme, les
argiles à B. clavatia et les marnes à G. cymbium s'atténuent très brus-
quement et paraissent avoir à peu près complètement disparu, à un
kilomètre à l'Ouest de la ville.
Au Nord-Ouest et jusqu'à Nontron, le Liasïen est exclusivement
calcaire ou gréseux et ne contient ni marnes, ni argiles. Son épais-
seur est d'ailleurs Tort réduite.
Il parait composé de deux séries de couches qui correspondraient
aux calcaires a Bélemnites, et aux calcaires à Peclea xquivalvù.
Les couches inférieures sont formées de calcaires compactes, à
grains uns, jaune-roux, al Léman t avec des calcaires marneux ou
lithographiques, blanchâtres ou blanc-jaunatre, semblables à ceux du
Lias inférieur. Ces couches contiennent aussi des nodules et même
des bancs du calcaire grenu saccharoïde, parfois ferrugineux. Elles
se relient d'ailleurs aux calcaires du Lias inférieur, et il est difficile de
préciser leur épaisseur qui varie de 1 à 5 mètres environ.
Elles ne contiennent pas de fossiles, si ce n'est quelques moules
de bivalves, analogues à ceux que l'on trouve dans les calcaires du
Lias inférieur.
Les couches supérieures ont un faciès beaucoup plus arénacé ; elles
sont généralement couronnées par un banc de grès calcarifères
grossiers.
A Ayen, Saint-Robert, Perpezac (Corrèze), ces couches se compo-
sent de calcaire gréseux ou marneux, jaune-roux, eu bancs peu régu-
liers de 0"30 à 0mo0, alternant avec des lentilles et des bancs de grès
jaspés. — Ces calcaires passent parfois à un macigno à gros grains
de quartz.
1887. MOURET. — LIAS DES ENVIRONS DE BRIVES. 369
Les couches supérieures sont assez fossilifères (Terebratules et
Bélemmiies) ; mais les fossiles ne sont représentés que par des moules
extérieurs indéterminables.
Argiles tocuxiennes. Les argiles toarciennes, qui forment la plus
grande partie de l'épaisseur du Lias supérieur, sont compactes, dures,
schisteuses, noirâtres, et deviennent grises ou jaunâtres au contact
de l'air. Elles sont imprégnées de pyrite, contiennent des rognons
de pyrites, souvent décomposés, des lentilles de gypse, et des géodes
de calcite. Le gypse remplit parfois les délits de la roche.
Au Sud du bassin qui nous occupe, les argiles toarciennes alternent
avecdes bancs de calcaires grisâtres ou bleuâtres, compactes, marneux.
Ces bancs ont une faible épaisseur et sont très réguliers. Parfois, le
calcaire, au lieu d'être distribué en bancs réguliers, se trouve sous
forme de miches.
Vers la base des argiles toarciennes, on trouve quelques couches
de schistes feuilletés sans fossiles.
Au Nord, à partir de Terrasson, les bancs calcaires disparaissent
complètement et les couches ne comprennent plus que des argiles
noires plus ou moins schisteuses.
Les argiles toarciennes contiennent au moins deux niveaux fossili-
fères distincts. Nous indiquons ci-après la faune de chacun de ces
niveaux.
1° — Zone à Ammonites serpentinus (Ammonites calcaires)
Ammonites communis, Sow, avec sa va- Ammonites serpentinus, Reinecke.— Très
riété Holandrei — Très com-' commune à la partie supérieure
m une à la base de la zone. de la zone.
— suàplanatus, Zittel. Belemnites tripartitus, Schloth., et ses
— borealis, Seebach, et sa va- variétés.
riété Levisoni, Simpson. Tercôratula Lycetti, Davidson.
2° — Zone à Ammonites bifrons.
Ammonites bifrons, Brug. Très com- Belemnites irregularis, Schloth.
mime, pyritisée. — gracilis, Zieten.
— crassus, Philipps. Pectcn pumilus, Lamk.
Et un certain nombre de Lamellibranches et Gastropodes (Leda,
Xucula, Turbo, Cerithium, etc.).
Au-dessus de la zone fossilifère à A. bifrons il existe une épaisseur
assez considérable d'argile dans lesquelles nous n'avons pas, jusqu'à
présent, recueilli de fossiles.
Au nord de Terrasson les argiles toarciennes ne sont guère fossili-
fères et l'on ne peut y distinguer les deux niveaux que nous venons
XV. 24
310
MOURET. — LIAS DES ENVIRONS DE BBIVKS.
7 mars
de signaler. — Il semble même qu'il y eut eu une interruption dans
la sédimentation en certains points, car à Thiviers nous avons
trouvé V Ammonites btfrons dès la base du Toarcien, au contact avec
les calcaires du Liasien.
Les argiles toarciennes représentent tout le Toarcien à. l'exception
de la sone à Ammonites opalinus.
Calcaires à Gry/ihxa Beaumtmti. —Les argiles toarciennes sont cou-
ronnées par des couches calcaires qui forment la base des falaises du
terrain oolitbique dans les vallées au sud de Brives.
Les argiles noires, à leur partie supérieure, alternent avec des
marnes foncées et des calcaires en bancs minces, Ces couches sont
surmontées par des calcaires aoduleux, & grains grossiers, marneux,
parfois subcristallins, noirâlreB ou jaunâtres, alternant avec des mar-
nes noduleuses, schisteuses, noirâtres. Le tout est couronné par un
calcaire gréseux, ou subcristallin, nodule ux, géodique, noirâtre, qui
passe peu à peu au calcaire oolithique blanc ou rosé du Bajocien.
Les couches à Gryphœa Beaumonti se distinguent facilement des cal-
caires bajociens par leur teinte jaune et par l'alternance de couches
de compacités différentes.
Ces couches sont assez fossilifères; nous y avons recueilli les
espèces suivantes:
Ammonites subin&ignil, Oppel.
— cf. opaliniu.
— cf. Murchisunx.
— acantkopsis, d'Orb.
— fluilam. Du mortier.
— radiosus, Seebach.
Pholadomya fidicula, Sow.
Gryphra Beaumonti. Rivière (0. pie-
taviensis, Hébert).
Terebratttla Lt/celti, Davidson.
— infraoolithiea. —
Ju u bert i , D i' s I o a gc h s r
1887.
MOURBT. — LIAS DES ENVIRONS DE BRIVES.
371
à-dire au niveau le plus supérieur du Lias, tel qu'on le délimite
actuellement en France.
Résumé. — M. Péron, dans une note présentée en 1873-1874, à
la Société des sciences, Belles-Lettres et Arts de Tarn-et-Garonne,
a donné une coupe du Lias de l'extrémité méridionale du bassin du
Sud-Ouest.
Nous reproduisons cette coupe ci-dessous:
Série de bancs minées, noduleax, gris foncé, de plus en plus
Bajocien
Toarcien
Liasien
Lias inférieur
Infralias
\ espacés en descendant, alternant avec des marnes schisteuses
(foncées. — Zone de VOstrea sublobata. — Excellent horizon,
toujours très fossilifère et nettement reconnaissable.
Marnes puissantes d'un noir ardoisé, très fissiles, avec petits
bancs de lumachelles, et fossiles du Toarcien. Niveau du Leda
rostralis.
Marnes très argileuses, riches en fossiles du Toarcien, en
grande partie à l'état de fer pyriteux ou hydroxydé. — Zone de
l' Ammonites bifrons.
Calcaires marneux à ciment, gris cendré en bancs noduleux.
— Zone de Y Ammonites serpentinus.
Séries de bancs calcaires bleuâtres, jaunes extérieurement, peu
épais, très durs, lumachelliques. Nombreux fossiles du Lias
moyen. — Zone à Pecten xqaivalvis.
Marnes très fissiles, d'un gris verdâtre, micacées fortement,
fossilifères surtout dans la partie supérieure. — Zone à Ostrea
cymbium.
Bancs espacés de calcaire noduleux, gris cendré, analogue
à ceux du Toarcien. — Marnes grises — Nombreux fossiles et
surtout des Belemnites et Ammonites margaritatus. — Zone du
Belemnite8 clavatus.
Calcaires compactes, jaunâtres, sableux, en bancs peu épais.
Ceux du haut ne renferment que de grands nautiles. — Ceux à.
la base sont assez riches en fossiles du Liasien. — Zone à Tere-
bratula punctala.
Calcaires rubannés, en plaquettes, schisteux, souvent feuille-
tés, sonores, rugueux, très durs, gris cendré et gris pâle, —
Pentacrinus scalaris.
Grande masse de calcaire lithographique, de nature variable,
passant quelquefois latéralement à des cargneules dolomitiques,
ou à des schistes marneux. — Rares fossiles non déterminés.
Cargneules, calcaires grossiers, jaunâtres, cargneules dolomi-
: tiques puissantes, — sans fossiles.
Calcaires dolomitiques et marnes verdâtres, rognoneuses,
grises, alternant avec des calcaires marneux, ou schisteux. —
Cargneules.
Cette description s'applique très exactement aux couches du bas-
sin de Brives, couches qui font l'objet de la présente note.
Les seules différences que nous puissions relever, portent non sur
372 mourut. — lias des environs db brives. 7 mars
la description des couches, mais sur leur classification. — Nous
rangeons la zone à 0. sublobata, dans le Lias, et nous ne précisons
pas la limite du Siuémurien et de l'InTralias.
11 faut remarquer aussi que M. Peron ne signale pas la présence,
dans le Tarn-et-Garonne, du grès du Lias. — Peut-être ces grès exis-
tent-ils, mais sont-ils difficilement discernables des grès du Trias ?
Enfin nous rappellerons que, dans la région de Brives, V Ammonites
margaritatus est commune dans les marnes à Ostrea cymbium et
rare dans les argiles à Betemnites clavatus.
11 est intéressant de comparer aussi le Lias du 5.-0. au Lias
formant la bordure N. du Plateau Central.
Sur toute la bordure nord existe la couebe à Grypkcea Beaumonti,
accompagnée souvent de quelques Ammonites qui en fixent le ni-
veau.
On retrouve aussi les zones à A. serpentinut et à A. biffons; la
plus inférieure de ces zones comprend des lits calcaires a poissons
que nous n'avons pas remarqués dans le S.-O., ainsi que des schistes
à posidonies. La zone supérieure est argileuse.
La base même du Toarcien est formée par un lit à A. communis,
comme dans le S.-0.
Le Liasien présente à sa partie supérieure des couches calcaires à
Pecten œçuivalvit. — Ce sont ces couches qui renferment V Ammoni-
tes spinatut.
Au-dessous, se présentent, comme dans le S.-O., des marnes cal-
caires avec Ammonites margaritatus pyrilisées.
Les couches argileuses à IL clavatus du S.-O., sout représentées
dans le Centre par des couches maruo-calcaires plutôt qu'argileuses.
1887. J. BERGERON. — TERRAINS ANCIENS DE LA MONTAGNE NOIRE. 373
beaucoup de celles du S.-O. Elles ne sont pas fossilifères, à l'excep-
tion d'un certain niveau à Ostrea irregularis accompagné de quel-
ques Gastropodes.
Les bancs à argiles vertes, et les grès du Lias se retrouvent dans le
centre, comme dans le S.-O., mais disparaissent dans le Poitou et à
l'0. 11 parait difficile d'ailleurs d'y séparer nettement l'Hettangien du
Rhétien, en raison de l'absence des fossiles.
Les couches à argiles vertes des environs de La Châtre contiennent
des jaspes fossilifères de l'époque rhétienne.
La base de ces couches contient aussi quelques écailles de pois-
sons et petits os. C'est le niveau du bone-bed que nous n'avons pas
retrouvé dans le S.-O.
En résumé le Lias du S.-O. et celui de la bordure nord du Plateau
Central présentent une remarquable analogie au point de vue de la
nature de la sédimentation.
M. Bergeron fait une communication sur les terrains anciens de
l'Hérault :
Etude paléontologique et stratigraphique des terrains anciens de la
Montagne Noire,
par M. J. Bergeron.
Dans une note précédente (1), j'ai étudié la constitution géologique
de la Montagne Noire. J'établissais que cette montagne est formée
par un massif de gneiss correspondant à un vaste pli anticlinal, sur
les flancs duquel se rencontrent les terrains anciens. Selon le
versant étudié, l'allure de ces terrains est très différente. Sur le
versant septentrional ce sont des failles qui affectent l'Archéen, les
différents étages du terrain silurien et le Dévonien inférieur qui,
d'ailleurs, semble être le seul terme du terrain dévonien qui existe
sur ce versant; sur le versant méridional, toute la série ancienne
depuis l'Archéen, jusque et y compris le terrain carbonifère, est
affectée par des failles et des plis.
Dans la présente note, je viens compléter cette description
sommaire par quelques mots sur la paléontologie de cette série
paléozoïque ; j'en prendrai le type dans la célèbre localité de Cabrières :
c'est là en effet que, grâce aux patientes recherches de M. Escot, les
faunes des différents niveaux sont le mieux connues.
Le premier horizon fossilifère est celui des grès armoricains.
(1) Sur la constitution géologique de la Montagne Noire, C. R., Ac. d. S.,
Séance du 21 février 1887.
374 J. BÏHGEHOH. — TERRAINS ANCIENS DBU MOSTAGNK NOIHK. 7 IDars
Leurs affleurements sont peu nombreux et les fossiles 7 sont rares.
MM. de Grasset et de Tromelin en ont signalé l'existence dans les
environs de Cabrières, au nord-ouest de Villeneuvette. H. Collot les
a retrouvés au Sud-Est de Roquebrun à Lay miles. Dans cette dernière
localité les fossiles rencontrés sont caractéristiques. M. Collot a bien
voulu me communiquer quelques-uns d'entre eux, et j'y ai reconnu
Lingula Lesueuri, Lingula emmena.
La roche est identique à celle de Sillé le Guillaume et ce sont les
mêmes espèces signalées par M. Rouaull dans cette dernière
localité.
Puis viennent des schistes argileux dans lesquels ont été trouvés
des Acidaspù, des Asapkus, des Calymene et qui constituent la série
paléozolquela plus développée en superficie et en épaisseur. M. de
Houville en a donné dans sa h Monographie géologique de Cabrières n
une description qui peut s'appliquer à toute la bande paléosolque
s'étendantde Cabrières a Cannes. On y trouve partout des fossiles,
le plus souvent trop mal conservés pour pouvoir être déterminés.
Sur le versant septentrional de la Montagne Noire les mêmes schistes
sont jusqu'à présent beaucoup plus pauvres en débris organiques.
Je n'y ai rencontré que des fragments d'Asaphus et de Barrandîa.
L'étage supérieur du terrain silurien est représenté sur les deux
versants de la Montagne Noire; mais il est très variable d'épaisseur
et de constitution. A la base ce sont des calcaires noirs ampéliteux,
formant de grosses boules au milieu de schistes également ampéliteux;
on y trouve les orthoeères caractéristiques du Silurien supérieur,
Cardiola inlerntpta, etc. Sur le versant méridional de la Montagne
Noire c'est ce dernier niveau qui est le plus connu; il a été signalé
1887. J. BBRGKRON. — TERRAINS ANCIENS DB LA MONTAGNE NOIRE. 375
même du Carbonifère (1); l'étude du versant méridional ne m'a pas
permis de trancher d'une façon certaine, la question de l'Age de ces
dépôts; cependant leur position sous les dolomies dévoniennes me
les ferait plutôt ranger à la partie supérieure du Silurien supérieur.
Us sont tantôt plus riches en calcaire, tantôt plus riches en schistes;
de là une certaine différence entre les gisements de localités assez
éloignées.
Dq côté de Faugères, dans des schistes rappelant beaucoup, au
point de vue lithologique, la grau wacke à Pleurodt/ctium problematicum
du Nord, j'ai trouvé des débris d'encrines et des moules internes
d'Or Mis; peut-être appartiennent-ils au terrain dévonien.
Les premiers dépôts que l'on puisse faire rentrer à coup sûr dans
ce dernier terrain sont constitués par une masse fort épaisse de
dolomie. Ce faciès de la partie inférieure du Dévonien est commun
aux deux versants de la Montagne Noire.
Sur le versant méridional on trouve, reposant sur la dolomie, des
couches d'un calcaire marneux riche en Polypiers et en Brachio-
podes. M. Barrois, à qui M. de Rouville a communiqué les fossiles
qui y avaient été recueillis, a reconnu que ce niveau correspondait à
l'assise à Spirifer cullrijugatus ; il en a donné une liste fort complète,
citée par M. de Rouville et à laquelle je renverrai (2). On y trouve en
grande abondance un Phacops que Ton a souvent confondu avec le
Ph. Latifrons, mais que M. Bayle a distingué avec raison sous le
nom de Phacops Potieri. Dans un travail récent (3), mon ami
OEhlert a démontré qu'il fallait conserver cette distinction et que
celte espèce était caractéristique de ce niveau, où il y a mélange du
Spirifer cultrijugalus et de la Calceola sandalina et qui, dans le Nord,
correspond à la grauwacke d'Hyerges. Pour M. von Kœnen (4), les
couches renfermant la Calceola sandalina auraient une grande
analogie pétrologique avec certaines couches des calcaires à Calceola
itxndalina del'Eifel. Je n'ai trouvé ce fossile que dans les calcaires à
Polypiers et avec la faune citée par M. Barrois. Je n'ose pas cepen-
dant contredire d'une façon absolue la manière de voir de M. von
Kœnen, car en quelques points, à la Combe-Izarne, à Ballerade et au
nord de la Rossignole, par exemple, il semble qu'il existe un niveau
différant pétrologiquement entre le calcaire à Polypiers et un calcaire
(l).Bull. Soc. géol. 3» s. T. XII, p. 121.
(*) Monographie géologique de la commune de Cabrières (Hérault). Extrait
des Mémoires de l'Académie de Montpellier, 1387, p. 33.
(3) (Ehlert, Annales des sciences géologiques. 1887, t. XIX, p. 5.
(4) Voir le travail précité de M. de Rouville, p. 35.
376 J. BERGER0N. — TERRAINS ANCIENS DE LA MONTAGNE HOIRE. 7 mars
cristallin blanc que j'étudierai plus loin. Mais jusqu'ici la faune que
j'y ai trouvée ne diûère pas de celle du calcaire à Polypiers.
Sur ce niveau qui termine l'étage inférieur du Dévonien, repose
en quelques points seulement un calcaire cristallin blanc, renfer-
mant une faune qui correspond peut-être aux couches à Stryngocé-
pbales de l'Eifel. J'y ai reconnu Rhynchonelta Schnurîi, daleidewis,
Spirifer curvatut, qui ont été rencontrées dans le Dévonien moyen.
M. Escot en a envoyé une belle collection à la Sorbonne et beau-
coup d'espèces nouvelles ; je n'indiquerai ici que les principales
d'entre elles, les autres devant paraître d'ici peu dans un travail sur
le massif de terrains anciens situé au sud du Plateau central.
Harpes Escoii (1). Nov. sp. fig. i.
Je n'ai eu à ma disposition que la partie antérieure de la tête; les
parties latérales de la (été, ainsi que le reste du corps, sont inconnus.
Le limbe est à peine concave en dessus, et seulement près de la su-
ture avec la tête; il plonge fortement en avant et garde, dans toute la
partie conservée, une largeur égale a environ uu tiers de la longueur
totale de la tête. Les branches du limbe font défaut. Le contour ezté-
1887. J. BBBGBRON. — TERRAINS ANCIENS DE LA MONTAGNE NOIRE. 377
Glabelle allongée, conique antérieurement, se déprimant vers le
liront, d'an tiers moins large que les joues. Profil transverse très
bombé, atteignant sa hauteur maxima au niveau des yeux. La partie
postérieure de la glabelle fait en partie défaut, cependant on peut y
reconnaître encore un sillon qui déterminerait un anneau occipital.
Les sillons latéraux qui limitent la glabelle sont peu marqués.
Joues bombées sur leur partie supérieure, abruptes sur les flancs,
se réunissant entre elles sur le front par une surface moins abrupte
que sur les flancs et bombée dans le prolongement de la glabelle;
cette partie bombée semble même en être le prolongement. Sillon
peu marqué passant au-dessous des yeux et concentrique à la ligne
de la tête de suture avec le limbe. Ce qui distingue cette espèce du
Harpes gracilis, c'est que, dans cette dernière espèce, la partie
située dans le prolongement de la glabelle se dilate au lieu de se
rétrécir.
Œil un peu en arrière du front, au point de rencontre de la partie
supérieure et des flaacs de la joue. Il forme un tubercule saillant.
L'état de conservation ne permet pas de reconnaître la constitution
de ces yeux.
Test poreux.
Phacops Munîeri. Nov. sp., fi.ir. 2.
Tête aplatie en dessus, de forme semi-circulaire, contour intérieur
légèrement concave en arrière.
Glabelle de forme pentagonale, faisant saillie en avant du limbe
frontal. Surface supérieure de la glabelle presque plane, arrondie
aux angles. Pas de sillon ornant la glabelle.
Sillon et anneau intercalaires très distincts, occupant un cinquième
delà longueur totale de la tête. A chaque extrémité de cet anneau se
voit un tubercule. Anneau occipital très développé. Bord postérieur
des joues large.
Les yeux se projettent un peu en arrière du bord extérieur du
limbe; ils suivent le sillon latéral de la glabelle. Les yeux sont dans
un trop mauvais état de conservation pour qu'on en puisse étudier
la constitution.
Le test de la glabelle, le seul qui soit resté, était couvert de gra-
nulations fines.
378 I. BEKGERON. — TERRAINS ANCltNS DE LA KONTAGBB HOIHB. 7 ma»
Pygidium bombé; flancs peu inclinés. Axe limité par des sillons
bien accusés; il porte cinq articulations distinctes. Sur chaque lobe
latéral se voient cinq cotes; ces cotes s'atténuent vers la partie posté-
rieure; elles portent un sillon a peine marqué entre deux lignes de
granulations. L'axe descend presque jusqu'au bord du pygidium.
Rainures intercostales prorondes, disparaissant aux deux tiers de la
distance, entre l'axe et le contour.
Test orné de granulations sur toute la surface, sauf dans les sillons.
Ces granulations semblent avoir été à peu près de mêmes dimen-
Phacops Rouviliei. Nov. sft., lig. 3.
Tête aplatie en dessus, de forme ovale en avant.
Contour intérieur sensiblement concave vers l'arrière. Limbe
frontal portant une profonde rainure en dessous.
Glabelle de forme pentagonale bien marquée, faisant légèrement
saillie en avant du limbe frontal. Surface supérieure de la glabelle
presque plane, arrondie aux angles.
Sillon et anneau intercalaires très distincts, occupant un cin-
quième delà longueur totale de la lût i3. A chaque extrémité de cet
1887. J. BBR&KROft. — TERRAINS ANCIENS DB LA MONTAGNK NOIRE. 379
blases do Pic de Bissous, dans des calcaires rouges, colorés sans
doute par les mômes infiltrations qui ont teint en rouge le Dévonien
supérieur.
Cheirurus Lenoiri. Nov. sp. fig. 4.
Espèce voisine du Cheirurus giàbus ; mais les joues sont moins incli-
nées que dans cette dernière espèce, d'où il résulte que la tôte pré-
sente un bombement transversai moins accentué que dan s le Cheirurus
gihbus. Le contour extérieur est formé par un bord large, disparais-
sant sous la saillie du front, où il est plus étroit. 11 s'élargit en arrière
et be prolonge vers l'angle génal en une pointe courte. Sillon sépa-
rant le bord de la joue, bien marqué. Le contour intérieur de la
téta est rectiligne. L'anneau occipital s'élargit beaucoup au milieu
et présente une forme triangulaire, le sommet du triangle étant
dirigé en avant.
Glabelle comprise entre deux sillons profonds, rectilignes, diver-
gents vers la partie antérieure. Lobe frontal élargi latéralement,
arrondi au front. Les sillons antérieurs et moyens, transverses, se
réunissent au milieu de la glabelle en formant des rainures pro-
fondes, dont la seconde présente une légère inflexion au point de
fusion des deux sillons et une légère concavité ver» l'avant. Sillons
postérieurs profonds inclinés à 45°, se rencontrant sur Taxe, où ils
tombent dans le sillon occipital, qui Tonne un angle obtus ouvert en
arrière. Les lobes postérieurs sont plus hauts que les lobes antérieurs
et moyens.
La suture faciale appliquée immédiatement autour du lobe fontal,
s'en écarte graduellement de chaque côté et se dirige vers l'œil,
presque parallèlement à Taxe, un peu en dehors, puis elle vient
rejoindre le contour latéral à peu de distance au-dessus de l'angle
génal.
Test granuleux.
La tête est la seule partie de l'animal qui ait été trouvée.
Surces calcaires cristallins renfermaut une faune si riche, se voit
an calcaire blanc vacuolaire ; chaque vacuole est une sorte de poche
dans laquelle se trouvent des fos>iles en limouite, parfaitement con-
servés. Ce sont surtout des goniatites du groupe du Goniaùies retror-
m; les espèces les plus communes sont Gon. amblylobus et don»
380 J. BBBUEROH. — TERRAINS ANCIENS DR LA MONTAGNE BOIRE. 1 ma»
cvrvispina. Il y a encore en grand nombre des moules internes de
petites térébratules. Ces calcaires vacuolaires représentent la base de
l'étage supérieur du terrain dévonîen.
Puis viennent en stratification concordante des calcaires noirs ou
rouges, suivant les localités, mais dont la faune reste toujours si
semblable à elle-même qu'au point de vue paléontologique, il y a
toujours identité. C'estle niveau à Goniatitei intumescent, Gon. multilo
battu* et à nombreuses goniatites plates. On y trouve encore en très
grande abondance le Cardium cornu-copiw et de grands ortbocères.
Puis se voit un banc de lydienne qui semble former un horizon
constant entre ces calcaires à G on. int umescens et des calcaires géné-
ralement plus compactes et renfermant presque exclusivement la
Cardiola retrostriata.
Le dernier terme de la série dévonienne est représenté par des
marbres portant dans la région le nom de marbres griottes. On y
trouve de très grands Céphalopodes, le plus souvent mal conservés ;
cependant, j'ai pu y reconnaître Ctymcnia elongata et Gonialitet
subzukatus du « Klymenien-Kalk » du Nassau. Les griottes du versant
méridional delà Montagne Noire doivent donc être classés dans le
Dévonîen tout à fait supérieur.
Le terrain carbonifère se rencontre en discordance de stratifi-
cation (1) sur le Silurien et le Dévonien, ainsi qu'on peut le voir
dans les environs de Cabrières, de Roquessels, de Laurens, etc.
11 débute par des grès jaunes dans lesquels on trouve quelques
traces de végétaux, puis viennent des conglomérats à pe-
tits cailloux roulés, noirs et blancs de pbtannite et de quarts.
Cette série inférieure se termine enfin par de nouveaux grès
1887. J. BBRGBRON. — TERRAINS ANCIENS DE LA MONTAGNE NOIRE» 381
pour le développement du niveau des calcaires. Il faut encore noter la
tr&nsgressivité fréquente du Calcaire carbonifère par rapport aux grès.
Un des points où la superposition des étages que je viens d'énu-
mérer se voit le mieux, est le pic de Bissous. Il correspond à un
pli anticlinal affectant l'allure d'un rebroussement et représente un
accident fréquent sur le versant méridional de la Montagne Noire.
La coupe suivante donne l'allure et la superposition que j'ai obser-
vées en ce point.
Coupe au Pic de Bi s«oua
5
Pig. 5.
)• Silurien moyen.
*• Silurien supérieur.
3- Dolomie. Dévonien inférieur.
<• Dévonien inférieur. Zone à Spirifer cultrijugalus et Phacops Potieri.
5« Calcaire cristallin. Dévonien moyen.
G» Calcaire vacuolaire à Gon. retrorsus.
7- Calcaire rouge comprenant à la base la zone à Gon. intumescens et à la
partie supérieure le calcaire à Cardiola retrostriata.
8. Marbre griotte. Calcaire à clyuiéuies. Bloc non en place.
9. Lambeaux de calcaire et de grès carbonifères, pinces dans les schistes du
Silurien moyen.
10. Porphyre très altéré.
Le redressement des couches du Dévonien supérieur est rendu très
sensible par la position des fossiles qu'on y rencontre ; les céphalo-
podes ne sont pas couchés à plat comme ils devraient l'être dans
leur position régulière, mais ils sont redressés, et les sections de go-
niatites, par exemple, sont verticales.
Une coupe N.-S. passant exactement par le point culminant du
Pic, ne donnerait pas sur le versant septentrional une série aussi
complète que celle que j'ai figurée ; en effet, les étages 4, 5, 6 et 7,
par suite des érosions qui ont modifié les reliefs de la région, ne
382 I. 1K18EH0H. — TERRAINS ANCIENS DE LA M0HTAG5B IfOIBB. 7 mars
forment pas de lits continua ; mais en quelques points cependant on
reconnaît facilement la continuité primitive de tonte la série dévo-
nienne de la face septentrionale du Pic.
L'allure redressée des couches du versant méridional, la présence
de ces lambeaux des différentes assises du Dévonien supérieur, sur la
face septentrionale du Pic, sont des faits qui me semblent expliquer
tout naturellement la coupe que je viens de donner du Pic de Bis-
sous, sans avoir recours à des plis couchés, accidents toujours asses
rares dans la région.
Le lambeau de marbre griotte Ûguré sur la coupe n'est pas en
place quelle que soit son apparence. On retrouve les couches dont il
provient à l'E. et à l'O. du Pic, sur le versant septentrional, reposant
sur les autres termes du Dévonien supérieur.
Ces différentes assises du Terrain dévonien se retrouvent tont le
long de la Montagne Noire, reposant le plus généralement sur les
schistes du Silurien moyen. Hais c'est la dolomie inférieure qui
occupe la plus grande surface. Les autres étages ont pu avoir une
aussi grande extension, mais il n'en reste plus que des lambeaux
de faibles dimensions, tous affectés de plis dont l'axe, d'ailleurs,
est toujours parallèle à la direction de la Montagne Noire.
Dans un travail qui paraîtra prochainement j'entrerai dans l'étude
détaillée de ces différents lambeaux et j'exposerai l'allure que pré-
sentent parfois les accidents qui affectent ces couches.
A la suite de la communication précédente, M. Œblert, rappelle
que dans le bassin de Laval (1), la principale oscillation du sol a
1887. DE LAPPARENT. —CONTRACTION ET REFROIDISSEMENT DU GLOBE. 383
au milieu du Culm : celles-ci constituant déjà, à cette époque, des
crêtes et des falaises auxquelles ont été empruntés les galets et les
éléments détritiques si caractéristiques de la sédimentation à la base
du Carbonifère. C'est aux nombreuses failles qui sillonnent cette
région, et surtout au redressement général des coucbes qui a eu
lien vers l'époque du Houiller moyen, qu'il faut attribuer la dis-
parition des traces apparentes de cette discordance.
Puis s'engage une discussion à laquelle prennent part MM. Ber-
trand, Bergeron, Œhlert, Munier-Chalmas el Chelot.
M. de Lapparent fait la communication suivante :
Note noria contraction et le refroidissement du globe
terrestre,
Par M. Albert de Lapparent.
Dans ma conférence du 7 février, sur le Sens des mouvements de
tEcùrtt terrestre, j'ai cherché à montrer, par la seule étude des faits,
que les effondrements, auxquels l'école de M. Suess attribue un rôle
prépondérant en matière orogénique, ne pouvaient réclamer, dans
la formation du relief, qu'une part subordonnée. La conséquence
implicite de cette démonstration est que les dislocations du globe,
on tout au moins celles qui se sont produites après les temps pri-
maires, n'ont pu déterminer, dans le rayon de notre planète, qu'un
raccourcissement insignifiant.
Cependant on sait que l'opinion contraire est professée par
divers auteurs. Pour eux, la longueur du rayon terrestre, loin d'être
invariable, a dû subir, dans le cours des temps géologiques, des
variations considérables. 11 m'a paru nécessaire de soumettre cette
manière de voir à une critique raisonné*; d'autant plus que cette
critique est un complément en quelque sorte indispensable de la
thèse que j'ai cherché à faire prévaloir. En effet, s'il était possible de
démontrer que le rayon du globe est resté sensiblement le môme,
on enlèverait toute raison suffisante à ces chutes gigantesques, ca-
pables, par les abîmes qu'elles auraient creusés, de réagir puissam-
ment sur le niveau des mers, en le faisant baisser chaque fois de
plusieurs kilomètres.
Une telle démonstration peut-elle être tentée avec succès ? J'ai été
amené à le penser, à la suite dune consciencieuse étude des divers
éléments de la question, et c'est cette conviction raisonnée que j'en-
treprends aujourd'hui de faire partager à d'autres.
Le problème de la contraction du globe est susceptible d'être
384 DHI.AÏPAREKT. — CONTRACTION ET REFROIDISSE «BUT DU QIOBB. 7 mars
abordé de deux façons différentes : par l'examen théorique des con-
ditions du refroidissement terrestre on par l'interprétation des
conséquences auxquelles il semble que puisse légitimement conduire
l'élude des faits de dislocation. Je commencerai par la théorie, me
réservant de discuter ensuite, sans en négliger aucun, tous les argu-
ments de fait qui pourraient m'être opposés.
La première partie de ma tache offre une difficulté particulière et
je n'aurais pas osé m 'aventurer sur ce terrain si, pour la circons-
tance, je n'avais obtenu l'appui et le contrôle de savants êmineuts,
dont un, mon excellent confrère et ami, M. A. Potier, est assez
connu de notre Société pour sa double compétence de géologue et
de physicien.
D'ailleurs la difficulté est singulièrement, restreinte si, laissant de
côté les premiers temps de notre planète, on se borne à considérer
ce qui a dû se passer postérieurement à l'ère primaire. C'est sur ce
terrain que je compte me placer et j'ajoute que cela suffit absolu-
ment pour instruire le procès de la théorie des effondrements. En
effet, presque tous les mouvements de descente admis par M. Suess,
soit en Europe, soit en Amérique, se rapportent aux temps écoulés
depuis la fin de l'ère primaire. Les chutes qui auraient laissé en
saillie les môles des Vosges, de la Bohème, du Plateau Central, de
l'Armorique ; celles qui auraient fait naître les dépressions du Pié-
mont, de la Hongrie, de la Palestine; enfin celles par suite desquelles
les plateaux situés à l'ouest des Montagnes Rocheuses auraient
acquis leur conformation actuelle, dateot toutes, sans exception,
des temps secondaires, tertiaires et même quaternaires. 11 est donc
tout à fait inutile de remonter à ce lointain passé du globe, encore
4887. DE LAPPARENT. — CONTRACTION ET REFROIDISSEMENT DU GLOBE. 385
externe. Encore, dans ce dernier cas, n'y a-t-il pas en réalité dimi-
nution du rayon terrestre, puisque les matières rejetées se super-
posent à la partie affaissée; mais il y a diminution du rayon interne,
ce qui revient au même au point de vue des mouvements de la
croûte.
Si nous devions remonter jusqu'aux premiers âges du globe, il
pourrait être très embarrassant d'avoir à déterminer la part due au
second facteur. Les granités, granulites, porpbyres, diabases, etc.,
se sont injectés à bien des reprises à travers l'écorce; ils jouent, dans
la constitution des massifs anciens, un rôle considérable et, pour
cette cause, aussi longtemps qu'ont duré ces éruptions, il n'est pas
impossible que le rayon interne ait éprouvé des variations assez
sensibles.
11 n'en est plus de même après les temps permo-carbonifères. On
sait combien est restreinte l'intervention des phénomènes éruptifs
pendant l'ère secondaire. C'est au point qu'en dehors de quelques
éruptions triasiques, on croirait à l'absence complète d'émissions
internes jusqu'au début du tertiaire, si l'on n'avait appris récemment
que la formation porphyritique de la chaîne des Andes paraît appar-
tenir à l'époque du Jura et de la Craie. En tout cas, jusqu'à l'aurore
do Tertiaire, l'influence due à la sortie des éruptions peut être con-
sidérée comme négligeable. Quant aux épanchements trachytiques,
rhyolitiques ou basaltiques qui se sont produits depuis l'époque
tertiaire jusqu'à nos jours, on sait que, quelle que soit leur impor-
tance, ils sont très localisés. D'immenses surfaces en sont complète-
ment exemptes. A la vérité, il y a de grands massifs, comme celui
del'Orégon, où un territoire de près de 450,000 kilomètres carrés
est couvert d'une nappe de basalte dont on évalue l'épaisseur
moyenne à 700 mètres (i), ce qui ferait un volume d'environ 300,000
kilomètres cubes. Mais ce sera vraisemblablement se tenir fort au-
dessus de la réalité que d'estimer les éruptions postcrétacées connues
à cent soixante fois ce chiffre, c'est-à-dire à 50 millions de kilomètres
cubes, ce qui ne correspond qu'à une diminution de iOO mètres
dans le rayon de la masse interne.
De là cette conclusion, que la part due à la sortie des laves dans
l'affaissement de la croûte a dû être extrêmement peu considé-
rable.
Arrivons maintenant au refroidissement proprement dit.
Nous n'aurons pas à rechercher si l'intérieur du globe est fluide ou
non. Il suffira de constater que la portion accessible à nos investiga-
(1) Geikie, Text book.
XV. 35
386 DBUPPARBNT. — CONTRACTION hT BEFllOIDiSSKHBNTDU GLOBE. 7 màTt
lions est partout traversée par un flux de chaleur, qui atteste l'exis-
tence d'un noyau très chaud et que l'intensité de ce flux peut être
facilement déterminée d'après la loi de la distribution souterraine
des températures.
Les expériences de précision, instituées à l'occasion des grands
sondages artésiens, tels que ceux de Sperenberg, en Prusse et de
Schiadebach, en Saxe, ont montré que le degré géothermique
moyen, pour les 1700 premiers mètres de l'écorce, est sensiblement
égal à 35 mètres; c'est-à-dire qu'il faut s'enfoncer de cette quantité
pour voir la température augmenter de 1 degré centigrade.
D'après cela, par chaque centimètre carré de la surface du globe,
passe, en chaque seconde, une quantité de chaleur égale à
si AT est le coefficient de conductibilité des roches de l'écorce.
Cette conductibilité a fait l'objet de recherches poursuivies par
une commission de l'Association britannique. On a trouvé, pour le
granité, de 0,0051 à 0,0053; pour le grès, de 0,0054 a 0,0059; pour
le marbre, 0,0047 à 0,0059 ; pour la craie, 0,0031 ; pour un trachyte,
0,0059. De son côté, en étudiant comparativement la marche de deux
thermomètres, placés dans le sol à des profondeurs différentes, Sir
William Thomson a trouvé, pour un trapp, 0,0041 ; pour du sable de
jardin, 0,0026; pour un grès, 0,0107.
* Or les roches à travers lesquelles l'augmentation de 1* par 35 mètres
a été mesurée sont de celles dont les coefficients sont plutôt infé-
rieurs à 0,0039. En adoptant ce chiffre, comme l'a fait M. J. Milne,
4887. DE LÀPPÀRENT.— CONTBACTIO.NET REFROIDISSEMENT DU GLOBE. 387
forme, répandue sur toute la surface du globe. On aura l'épaisseur e
de cette couche en formant l'expression de la quantité de chaleur
absorbée par une colonne d'un centimètre carré de base, c'est-à-dire
e X 100 et en l'égalant à la précédente. On trouve ainsi e =0m,0053.
La chaleur perdue par la terre, pendant une année entière, ne
porterait donc à l'ébullition qu'une couche d'eau ayant à peu près un
demi-centimètre d'épaisseur. À supposer le degré géothermique inva-
riable, il faudrait un million d'année* pour procurer le môme échauf-
fement à une couche d'eau de 5300 mètres de puissance, uniformé-
ment répandue sur le globe tout entier.
On pourrait objecter que si le degré géothermique est aujourd'hui
de 35 mètres, il a pu et môme a dû être, autrefois, beaucoup moins
considérable. Pour savoir dans quelle mesure il conviendrait de
diminuer sa valeur actuelle, si l'on voulait se reporter aux conditions
du début des temps secondaires, il suffit de recourir au travail clas-
sique de Sir William Thomson. Ce savant est arrivé à cette conclu*
. sion, qu'on ne saurait faire remonter au delà de cent millions d'années
le moment où notre planète, revêtue d'une écorce suffisamment
froide, a pu recevoir les premiers germes de la vie organique. Prenons
ce chiffre extrême et admettons, d'après le partage proportionnel
fait par J. Dana de la durée des temps entre les trois grandes ères,
que l'ensemble des temps secondaires et tertiaires, puisse représenter
une vingtaine de millions d'années. Ces vingt millions forment la
cinquième partie du temps écoulé depuis l'origine du refroidisse-
ment. Or, ainsi qu'a bien voulu me le faire remarquer M. Potier, la
théorie indique que le degré géothermique doit croître comme le
carré des temps. Donc, il y a vingt millions d'années, le degré
géothermique était, au degré actuel, dans le rapport de \'l àv^i, c'est-
à-dire de 1,12 à 4. En d'autres termes, il devait ôtre de 32 mètres au
lieu de 35 et, en substituant cette valeur, on trouverait 57 calories
au lieu de 53. Autant dire que, pour les temps tertiaires, auxquels
appartiennent presque sans exception toutes les grandes déformations
montagneuses, on ne commet pas d'erreur sensible en prenant la
valeur de 35.
Cela posé, pour apprécier l'action exercée par cette perte de cha-
leur sur la provision que renferme l'intérieur du globe, il suffira de
comparer la masse d'eau échauiïée à la masse terrestre qui lui com-
muniquerait à ses dépens réchauffement constaté.
Soit SU surface du globe en kilomètres carrés, l'épaisseur de la
couche d'eau étant 5k3 el sa densité à peu près égale à 1, la masse
échauffée est
S X 5, 3
188 DELAPPAREKT. -CONTRACTION ETREFROinïSSEMENTDU GLOBE. 7 mars
La masse terrestre est, si l'on appelle r le rayon et si l'on prend 5,8
pour densité moyenne,
Le rapport des deux masses est donc :
Or le rayon r est égal à 6,366 kilomètres. Substituons cette valeur
dans le rapport. On aura :
6,366x8,5 2122 X 5, 5 11671 2202
Ainsi la seconde masse est au moins deux mille fois plus forte que la
première. Si les capacités calorifiques étaient égales, la première s'é-
chauffant de 100 degrés, la seconde devait perdre . Mais — — comme
le globe est vraisemblablement composé, à l'intérieur, de substances
métalliques lourdes, il est prudent de prendre, pour sa capacité calo-
rifique, le chiffre de ~-, qui convient aux métaux et aux sulfures. La
perte, pour l'ensemble, devient alors :
100 X 10 1
soit en chiffres ronds, tin demi-degré pour vn million d'années.
4887. DE LAPPARENT. — CONTRACTION ET REFROIDISSEMENT DU GLOBE. 389
ries comme ayant une part sérieuse à la constitution du noyau, celle
qui se dilate le plus, la pyrile, a pour coefficient 0,00003. Prenons
ce dernier chiffre. Gela donnera, pour un rayon de 6366 kilomètres,
et une température de *° , une contraction de 87 mètres pour un million
tannées.
Admettons au contraire que l'intérieur du globe soit liquide.
Nous pourrions-nous prévaloir de ce que, très vraisemblablement,
la masse interne est surtout composée de fer ou de fonte en fusion ;
or, la fonte se dilate en se solidifiant, ce qui nous dispenserait de
compter avec toute contraction. Môme, en dehors de cela, nous
pourrions invoquer l'énorme pression du bain liquide, bien propre
à changer les conditions dans lesquelles sont étudiés les phénomènes
de dilatation dans les laboratoires. Mais renonçons à faire valoir ces
considérations et admettons, pour le globe liquide, un coefficient ana-
logue à celui de l'eau entre 50 et 75°, c'est-à-dire environ 0,00006.
Le résultat précédent sera simplement doublé, ce qui nous donnera
il k mètres par million d'années. £'il plaisait de décupler ce chiffre,
pour tenir compte, avec excès, de tout ce que les données précédentes
peuvent renfermer d'incertain, on n'arriverait pas encore à deux kilo-
mètres. Or l'espace de temps écoulé entre l'Éocène supérieur et le
Pliocène, c'est-à-dire entre la formation des Pyrénées et celle des
Alpes, ne comprendrait certainement pas, d'après les évaluations
ci-dessus rappelées, plus de trois millions d'années. A ces trois mil-
lions correspondrait une contraction comprise entre cinq cents et
cinq mille mètres, chiffre bien minime, môme le plus grand,
lorsqu'on les compare, comme nous le ferons par la suite, à ceux
qu'on a cru pouvoir déduire d'un autre ordre de considérations.
Il est vrai qu'il y a d'autres causes de déperdition qu'on pourrait
invoquer. L'une d'elles est l'action des sources thermales. Cherchons
à évaluer, au moins grossièrement, l'ordre de grandeur d'une telle
influence.
Supposons un groupe de sources thermales débitant, comme celui
de Vichy, 600 mètres cubes par vingt-quatre heures, soit 219,000
mètres cubes par an, c'est-à-dire, en un million d'années, 219 kilo-
mètres cubes. Admettons, pour être certainement au-dessus de la
réalité, que l'eau, partie de zéro, ait été portée à 100 degrés parla
communication de la chaleur interne.
La couche d'eau de 5 k. 3 d'épaisseur, dont nous avons déjà parlé,
représente, en kilomètres cubes, le produit de 5, 3 par la surface du
globe, qui est de 510 millions de kilomètres carrés. Son volume est
donc de 2.703.000.000 de kilomètres cubes. Le rapport de ce chiffre au
390 DE [.APPARENT. — CONTRACTION 1!T REFROIDISSEMENT DU GLOBE. 7 mata
précédent est —-Q - wo — , de telle sorte qu'il faudrait un million de
groupes de sources d'importance égale à celui de Vichy, hypothèse
au-dessus de toute vraisemblance, pour amener le rapport à ;
219
- ou environ -
2.703 12,8
C'est-à-dire que, même dans ce cas, l'action des sources ne serait
qu'une très petite fraction de celle que nous avons déjà analysée.
Arriverons- no us h un meilleur résultat en évaluant la chaleur per-
due par consolidation des laves dans les éruptions volcaniques ? Pour
le savoir, rappelons que le volume des coulées de lave, d'ailleurs
extrêmement variable, oscille d'ordinaire entre 20 et 80 millions de
mètres cubes, c'est-à-dire entre— et-;,- de kilomètre cube et n'a
jamais dépassé, dans les temps modernes, 20 kilomètres cubes
(coulée de 1855 aux lies Sandwich). Or un kilomètre cube de lave,
de capacité calorifique égale à T' (chiffre intermédiaire entre celui du
marbre et la capacité des métaux), représente, en perdant 2000
degrés de température, si on admet que sa densité soit 2, 8 :
1 X 2, 8 X — X 2000
7
quantité qui échaufferait, de zéro à cent degrés, une masse d'eau x
(en kilomètres cubes) donnée par l'équation :
_ 20 X % 8 _ 56
1887. DE LAPPÀRGNT. — CONTRACTION ET REFROIDISSEMENT DU GLOBE. 391
gistre? Parmi ces faits, il y a d'abord celui sur lequel s'est appuyé
H. Briart, c'est-à-dire l'habituelle inclinaison des gneiss, des schistes
cristallins et des sédiments paléozoïques, sous des angles qui dé-
passent 60 degrés ; d'où M. Briart a inféré que, depuis l'origine de
la formation de la croûte, le rayon terrestre avait dû éprouver une
réduction de moitié. Il y a ensuite l'état de plissement des couches
dans le massif du Jura et des Alpes, où, par une série de profils,
dressés perpendiculairement à la direction générale de la chaîne,
M. Heim a établi que la longueur primitive des couches avait dû
subir un raccourcissement de 120 kilomètres.
Je laisse de côté, pour y revenir en dernier lieu, l'argument de
SI. Briart. M. Heim (1), après avoir calculé, pour les Alpes, cette
réduction de longueur de 120 kilomètres, a cru devoir la tripler pour
tenir compte de tous les plissements qui, antérieurement à la forma-
tion du massif, auraient pu affecter les mômes grands cercles. Il a
conclu de là que la circonférence terrestre avait diminué de 360 kilo-
mètres sur 40,000, soit — , ce qui entraînerait, pour le rayon, un
1UU
raccourcissement de même importance, soit 57 kilomètres.
Cette multiplication par trois du raccourcissement produit par les
Alpes est complètement arbitraire et, comme elle est destinée à tenir
compte de mouvements d'ancienne date, dont nous faisons systé-
matiquement abstraction ici, nous l'oublierons pour nous en tenir
exclusivement au phénomène alpin proprement dit.
D'après la manière de voir de M. Heim, rien que le soulèvement
aurait diminué le rayon terrestre dans la proportion de 120 à 40,000,
c'est-à-dire ^ = ^ = 0,003, soit 3x6k,366 = 19k,098. Cette con-
traction de près de 20 kilomètres eût été l'œuvre du refroidissement
pendant la seconde moitié des temps tertiaires, puisque les contractions
antérieures avaient produit leur effet dans la formation des Pyrénées.
Or, nous l'avons dit, le temps le plus long qu'on puisse accorder aux
tenups tertiaires serait, d'après Dana, de six millions d'années. Il
faudrait donc qu'en trois millions d'années, à peu près, avec un
degré géothermique très voisin de 35 mètres, la contraction terrestre
eut été au moins quatre fois et, beaucoup plus probablement, quarante
fois supérieure à ce que les lois du refroidissement nous ont permis
de supposer.
Gomment donc concilier le fait du raccourcissement de la zone
alpine avec l'impossibilité théorique à laquelle nous nous heurtons ?
Cette conciliation va devenir très facile, si nous observons que le
(I) Mechanismus der Gebirijsbildung .
392 DE LAFPAHENTi — CONTRACTION ET REFROIDISSEMENT DU GLOBE.' 7 mari
raisonnement de M. Heim pèche gravement et de deux façons.
En premier lieu, le plissement des Alpes est un phénomène local,
qui ne s'est pas étendu à tout le globe et c'est absolument sans droit
qu'on applique au méridien tout entier la réduction observée,
M. Heim s'est maintenu dans le plan d'un grand cercle, sans re-
garder ni à droite ni à gauche. A ce mode de raisonnement, que je me
permettrai d'appeler linéaire, j'en oppose un autre, qui me semble
infiniment plus justifié et je dis : La zone alpine, aux plissements
énergiques, s'étend, du Jura aux extrêmes limites du Tyrol, sur
800 kilomètres de longueur. Admeltons pour un instant, et malgré
les raisons que nous allons développer bientôt, la réduction de 120
kilomètres, indiquée par M. Heim, perpendiculairement à la direction
de lachalne. Cela ferait une perte de surface deSOOx 120 = 96,000 ki-
lomètres carrés. Cette perle doit être supportée parle globe entier,
dont ia surface est de S10 millions de kilomètres carrés et le rapport
de la perte à l'ensemble sera :
96.000
96
1
510.000.000 510.000 5.300
Or, d'après une relation connue, quand la surface d'une sphère
diminue de — , le rayon doit, à peu de chose près, se raccourcir
de —, ici . soit pour un rayon de 6,366 kilomètres, un raccour-
cissement de 600 mètres. Qu'on fasse un calcul analogue pour les Car-
pathes, un autre pour le Caucase, un troisième pour l'Himalaya, on
les plis, à en juger par ce qu'on sait jusqu'ici, occupent plus de sur-
face, mais sont ordinairement moins accentués que dans les Alpes.
1887. DE LAPPARENT. — CONTRACTION ET REFROIDISSEMENT DU GLOBE. 393
Cambrésis, lorsque, tombés dans des poches de la craie, ils forment
desaqjas repliés sur eux-mêmes, où les couches intercalées de lignite,
qui tranchent par leur couleur sur la masse blanche des sables, ont
souvent dû prendre la forme d'un V très aigu. Personne n'imaginera
qu'en ces points le méridien se soit raccourci. La craie n'a subi au-
cun bouleversement. Tout au plus une fente s'y est-elle ouverte, dé-
terminant un jeu des parois, qui a provoqué l'effondrement du sable,
appelé de droite et de gauche dans la cavité. Ou bien encore il a pu y
avoir dissolution de la craie et formation d'un vide, ce qui aura
produit le même appel et la même concentration des sables et des
argiles dans un espace restreint.
De la même façon, le Plateau Central de la France abonde en
lambeaux houillers disloqués, aux couches repliées et souvent ren-
versées, comme on en voit des exemples frappants dans la région
de la haute Dordogne. D'un côté, la roche encaissante est un mica-
schiste. De l'autre, c'est du gneiss ou, plus fréquemment, un grand
filou de granité. 11 est clair que la fente qui avait livré passage à ce
granité a dû jouer ultérieurement; qu'on peut attribuer à ce jeu la
production de la dépression lacustre où se sont accumulés les sédi-
ments houillers; enfin qu'un mouvement analogue, répété à une
époque où le Plateau Central obéissait à des efforts de soulèvement,
a déterminé la chute des sédiments dans une fente étroite, où ils
ont été soumis à d'énergiques compressions. Quel abus ne commet-
trait-on pas si, restituant à ces sédiments leur étendue originelle,
on venait dire que le Plateau Central tout entier a subi une réduc-
tion de longueur ou de largeur équivalente à la contraction des cou-
ches houillères?
Or c'est précisément de cet abus qu'on se rend coupable, à mon
sens, lorsqu'on attribue, à une diminution du méridien, la totalité
des plissements que présentent les couches secondaires ou tertiaires
dans les Alpes. A coup sûr, ces couches ont été énergiquement
comprimées entre le Jura et la vallée du Rhône. Mais à côté de ce
phénomène, qui frappe à la moindre inspection d'une carte géolo-
gique, il en est un autre non moins saillant : c'est la disparition de
tout lambeau secondaire au delà de la croie des Alpes Graies et
Pennines; c'est l'absence totale d'un affleurement jurassique au
pied méridional de cette crête. Or si l'érosion a respecté cette for-
mation sur le flanc nord du massif cristallin, qui est pourtant resté
aune altitude considérable, comment n'en a-t-elle rien laissé sur le
bord de celte plaine du Pô, dont le niveau est incomparablement
plus bas? A mes yeux, il n'y a qu'une explication possible. La véri-
table crête alpine, la zone où l'effort de soulèvement s'est fait sentir
394 DELAPPAHliKT, — C08THACTION ET HEFB01D1SBEMLSTDU GLOBK. 7 mars
avec le plus d'efficacité, c'est cetle muraille cristalline, en forme de
quart de cercle, qui entoure si bien la plaine du Piémont. Tout ce qui
est au delà, c'esl-a-dire le Daupbîné, la Suisse et le Jura, représente,
par rapport à ce massif géologiquement culminant, une suite de
trous béants, encadrés entre des noyaux cristallins moins importants-
Ces abîmes relatifs se sont ouverts au Nord do la bande de terrain
primitif, avant que l'érosion eût fait disparaître le couronnement de
cette dernière et ont englouti, en leur faisant subir d'énormes com-
pressions, non seulement les sédiments immédiatement superposés
à celte zone, mais une partie au moins du manteau secondaire qui
couvrait la croie de schistes cristallins; cette partie ayant été appelée
au nord, dans les plis gigantesques auxquels donnaient Heu le sou-
lèvement et la poussée des noyaux primitifs.
Pour en avoir la preuve, il suffit, ce me semble, d'un coup d'œil
jeté sur les coupes publiées par M. Lory. On y verra quel contraste
il y a, d'babilude, entre l'allure relativement calme des schistes cris-
tallins ou des dépots carbonifères et celle des dépôts jurassiques si
disloqués, qui sont véritablement tombés entre la première zone al-
pine et la troisième. Le même contraste existe entre la grande voûte
régulière des gneiss et des micaschistes du Simpton et les disloca-
tions voisines de la vallée du Rhône.
Quant à contester la réalité des appels et des glissements jusque
dans la zone centrale de l'Oberland, comment y songer, quand on
voit des coins de calcaire jurassique pinces dans le gneiss de la Jung-
frau ? Qui pourrait croire que ces calcaires se soient originairement
r un tel substralum et qui voudrait nier qu'ils n'y aient été
1887. DE LAPPARENT. —CONTRACTION ET REFROIDISSEMENT DU GLOBB. 395
Ainsi, pour cette cause, les chiffres donnés par M. Heim sont cer-
tainement trop forts.
Voyons maintenant ce qu'on obtiendrait en les diminuant. Que la
réduction alpine soit seulement de 100 kilomètres au lieu de 120, le
rapport des surfaces devient utfXint% = — -: = — —, de telle sorte que
rr 510000 j 51OU0 6300 ^
là contraction n'est plus que de 12000 =500 mètres. Elle s'abaisserait
à 300 mètres si la réduction n'était que de 60 kilomètres. Or, si notre
manière de voir est fondée, ce chiffre de 60 est aussi vraisemblable
que la valeur 120, admise par M. Heim.
démarquons en passant la concordance de ces résultats avec ceux
que nous avons déduits de l'étude du refroidissement. Nous avions
trouvé, pour la contraction par simple refroidissement, 174 mètres
par million d'années, soit 522 mètres pour les trois millions qu'on
pevit attribuer aux temps compris entre TÉocène et le Pliocène.
Ce chiffre est absolument comparable à ceux que bous venons d'ob-
tenir.
D'ailleurs, comment hésiterail-on un instant à reconnaître que le
cbkiflre de 19 kilomètres, pour le raccourcissement alpin du rayon,
est, absolument inadmissible? Nous connaissons les rivages de la
ïtterdu Miocène supérieur, dans la vallée de la Loire, le golfe de
V Aquitaine, le golfe du Gotentin, celui de l'Escaut, la côte du Portu-
gal, etc. Nous savons qu'ils dilîèrent à peine de ceux du Pliocène
inférieur dans les mômes contrées. Est-ce que, au voisinage immé-
diat du bombement alpin, une chute de 19 kilomètres aurait pu
maintenir la surface de l'écorce et celle de la mer dans des relations
à. peu près invariables, et cela non seulement en Europe, mais dans
bien d'autres contrées? Je vois là pour ma part une éclatante impos-
sibilité et un argument, s'ajoutant à ceux que j'ai déjà fait valoir,
contre le mode d'évaluation adopté par M. Heim.
Si, pour resserrer le plus possible le champ de l'incertitude, je me
suis borné à considérer les déformations postérieures aux temps
primaires, ce n'est pas que j'accepte, h aucun degré, l'opinion émise
par M. Briart (1) que, depuis l'origine de la formation de la croûte,
le rayon terrestre aurait dû diminuer de moitié. On en a donné pour
motif que les couches du gneiss et des schistes cristallins sont géné-
ralement inclinées d'au moins 60 degrés, d'où il est aisé de déduire,
par une considération géométrique élémentaire, que la longueur des
couches occupe un espace deux fois moindre que lorsqu'elles étaient
horizontales.
Ce résultat est-il aussi général que l'a cru M. Briart? Il serait
396 DELAPPARKNT. — CONTRACTION ET RBF ROI DISSE M RUT DU GLOBE. 7 mail
permis d'en douter, quand on voit l'allure si tranquille des gneiss
dans la grande voûte du Simplon. Mais admettons-le pour un
moment. Il reste à savoir a quelle cause doit être attribuée la dislo-
cation des schistes cristallins. Les uns pourront dire, non sans quel-
que vraisemblance, que beaucoup, parmi les contournements des
couches gneissiques, ont été contemporains de la consolidation de
ce terrain, dont la formation est encore pour nous si remplie
d'énigmes. Les autres feront observer qu'il n'est guère de massif
gneissique, même de massif paléozoïque, où les injections grani-
tiques, granulitiques, et autres, n'occupent une grande partie, souvent
la moitié de la surface, ce qui suffirait absolument pour expliquer
l'inclinaison de 60 degrés, puisqu'il faut bien que la place des roches
injectées ail été conquise aux dépens de celle qu'occupaient d'abord
les schistes cristallins.
Par là, on peut apprécier à quel point l'auteur s'abuse lorsqu'il
écrit, parlant de son évaluation : << Quant à en discuter le principe
et à nier la légitimité du calcul, autant vaudrait, me semble-t-il, nier
les redressements (des couches). » Mais il y a mieux; il n'est pas
nécessaire de se prévaloir des raisons si puissantes que je viens
d'indiquer ; car on pourrait, à la rigueur, les trouver discutables, et
j'en ai une autre à présenter, qui suffit, à elle seule, pour renverser
tout l'échafaudage.
II n'est pas besoin d'être très versé dans les choses de la géométrie
pour savoir qu'une diminution de moitié dans le rayon terrestre
entraîne une réduction de la surface au quart, et du volume au
huitième. Mais la masse de la planète étant invariable, la masse
spécifique, c'est-à-dire le rapport de la quantité de matière au volume
4887. DE LAPPARENT. — CONTRACTION RT REFROIDISSEMENT DU GLOBE. 397
de ces deux nombres donne le rapport des masses spécifiques.
C'est — ou 2, 1.
Si le rayon du globe était tel, que sa masse spécifique devînt 2,65,
il n'y aurait plus de raisons pour la formation d'une croûte de
gneiss. Dans ce cas, le volume du globe aurait augmenté dans le
rapport des masses, c'est-à-dire de 2,1 et le rayon serait au précédent
dans le rapport de j-j^i à i, c'est-à-dire 1,29.
Ainsi, la plus grande réduction qu'on puisse imaginer, depuis la for-
mation du gneiss, dans la longueur du rayon terrestre, est celle qui
raccourcirait cette longueur dans le rapport de 129 à 100, soit une perte
de 29 pour 129 ou de 22,5 pour 100. Toute hypothèse impliquant un
raccourcissement plus considérable peut être écartée à priori comme
entraînant, vu la valeur bien connue de la densité terrestre, des con*
séquences absurdes.
Encore ce maximum théorique est-il irréalisable et cela pour
deux raisons. D'abord il n'y a pas que du gneiss dans le terrain pri-
mitif. 11 y a aussi des schistes amphiboliques et des chloritoschistes,
dont le poids spécifique est égal à 3, ce qui limite encore plus étroi-
tement la réduction possible de la densité terrestre. Ensuite, il faut
se rappeler qu'au moment où la masse spécifique moyenne du globe
était égale à 2,65, il devait y avoir, comme aujourd'hui, arrangement
concentrique des matières conformément à l'ordre croissant des
densités. Dès lors, la partie externe du noyau, celle sur laquelle le
gneiss aurait dû flotter, avait certainement une densité inférieure h
2,65. Aussi peut-on affirmer, en toute confiance, que le maximum
théorique de la contraction du rayon, depuis la formation de la
croûte gneissique, est très notablement inférieur à un cinquième.
On peut s'étonner, en vérité, que des considérations aussi simples
ne se soient pas présentées à l'esprit de ceux qui ont conçu ou accepté
cette hypothèse, et qu'elles n'aient pas arrêté, dès le principe, ces
tentatives d'interprétation soi-disant géométriques des dislocations
terrestres.
Arrivé au terme de cette démonstration, je suis forcé de prévoir
une objection que pourront me faire ceux-là môme à qui mes argu-
ments auront semblé probants. On dira peut-être : Après avoir si
complètement annihilé l'influence du refroidissement terrestre,
comment expliquez-vous les déformations de l'écorce, les plis gigan-
tesques et les énergiques compressions des Alpes, de l'Himalaya et
de tant d'autres chaînes ? Même en laissant de côté les dislocations
d'âge primaire, n'avez-vous pas vous-même, par ce que vous venez
J198 DKLAPPÀRECtT. — CONTRACTION ET BEFHOlDISSKMliBT DUGLOBË. 7 mare
de dire, enlevé toute justification suffisante aux déformations des
temps secondaires et tertiaires?
Je ne le crois pas et c'est ce dernier point qu'il me reste à établir,
Je ferai remarquer d'abord que ce serait une très fausse apprécia-
tion de voir, dans les montagnes de l'Europe occidentale, le typa
normal des dislocations terrestres. A toute époque, la région limitée,
au Nord par l'Ecosse, la Scandinavie et la Russie, au Sud par le pla-
teau africain, a été, en même temps qu'une fosse de sédimentation
active, une lone de plissements énergiques. On en retrouve le pro-
longement dans le Caucase et, plus loin, dans le grand massif hima-
layen. C'est comme une zone particulièrement faible de l'écorce,
qui traverserait l'hémisphère nord en écharpe. Mais on n'observe
aucune trace de pareils plissements dans l'Afrique proprement dite,
non plus que dans la moitié occidentale de l'Amérique du Nord,
L'autre moitié, même, n'en offre pas qui soient postérieurs au Car-
bonifère. Les Andes chiliennes et boliviennes sont formées en partie
de couches secondaires inclinées, mais à peine plissées et tout le
Brésil est un plateau peu disloqué. L'Australie, l'Arabie, la Perse,
l'Hindoustan, l'Indo-Chine, la Sibérie offrent le même caractère.
Partout la surface s'y montre formée de grands plateaux, dont les
bords seuls présentent dti dislocations de quelque amplitude. 11 est donc
permis de dire que les plissements énergiques, à la manière alpine, sont
une exception à la surface du globe. Cette exception, nous sommes
naturellement enclins à en exagérer l'importance, parce que nous
vivons, dans l'Ouest de l'Europe, au milieu de régions où l'empreinte
des refoulements est profondément marquée. Mais le massif alpin
n'est pas le monde entier et les pays conformés à son image occu-
1887. DE LAPPARkNT. — CONTRACTION ET REFILOIDISS GMENT DU GLOB13. 399
des hypothèses qu'on préférera combiner ensemble, la diminution
admise pour le rayon fournirait la matière, dans un cas de treize, dans
l'antre, encore de cinq massifs montagneux égaux en importance à
celui qni s'étend du Jura jusqu'au Tyrol. Môme le plus petit de ces
deux chiffres n'a rien qui jure avec les enseignements de la géologie
post-primaire. Il me semble donc permis de dire que, tout en rédui-
sant, comme nous le faisons, l'importance de la diminution du
rayon, il n'y aurait, entre cette cause et l'effet orogénique observé,
aucune disproportion choquante.
Mais il y a mieux; les chiffres réduits que j'ai indiqués comme
admissibles deviennent plus que suffisants si, à côté de la contraction
radiale, on fait entrer en ligne de compte une autre cause de défor-
mation, habituellement trop négligée. Tout le monde sait que les
dépressions océaniques sont, dans leur dessin général, d'assez an-
cienne date et qu'il en est de même des masses continentales. Or
la jonction des surfaces de haut relief avec les profondeurs mari-
times marque les zones faibles de l'écorce, celles qui, de tout temps,
ont été, plus que d'autres, exposées à des déformations et où ont dû
de préférence, se former les grandes lignes do cassures. C'est au-
dessous de ces lignes, si souvent jalonnées par des volcans, que
les masses fluides de l'intérieur montent dans de grands sillons,
creusés à travers l'écorce, jusqu'à la surface. Peut-on admettre que
le contact de ces matières ne réagisse pas, d'abord sur l'étendue,
puis, à la longue, sur l'état physique et, par conséquent, sur la
résistance à la compression des parties de la croûte qu'elles tra*
versent?
Ces parties doivent donc céder sous les efforts de refoulement que
la moindre contraction radiale suffit à faire naître. D'abord il n'en
résulte qu'un approfondissement progressif du bassin maritime que
bordent les lignes de relief. Mais bientôt, surtout s'il existe en avant
quelque massif d'ancienne consolidation, le géosynclinal, comme l'a
appelé Dana (mais en l'attribuant à une autre cause), peut se résou-
dre en plis serrés, dont les tôles émergent et viennent ajouter une
nouvelle bande montagneuse à l'ancien noyau continental. Ainsi une
telle influence, se joignant au phénomène générai de contraction
que nous avons essayé d'analyser, suffirait parfaitement, ce me
semble, à rendre compte des déformations enregistrées par la géo-
logie.
En définitive, si ma manière de voir est fondée, l'abaissement
général de l'écorce et de la surface des mers, depuis la fin des temps
primaires, a dû être très peu considérable. Nous ne sommes arrivés à
quelques kilomètres qu'en forçant systématiquement tous les chiffres,
400 DBIAIPAHENT. — CONTRACTION £T RF.FROIDISSËMEHT DU GLOBE. 7 mars
pour faire la part belle à l'hypothèse adverse. Dès lors on s'explique
sans peine la concordance que j'ai signalée, dans le Cotentin, entre
les rivages actuels et ceux où s'arrêtait la mer à diverses époques de
l'histoire géologique. Quelques-uns ont paru traiter ces coïncidences
de fortuites. Cette qualification pourrait être justifiée s'il s'agissait
de faits isolés; si, par exemple, après avoir, sur un certain point,
reconnu la concordance des rivages modernes avec ceux de la période
liasique, j'étais allé chercher, sur un autre point, une coïncidence
analogue pour l'époque crétacée et, sur un autre encore, un fait du
même genre relatif aux temps tertiaires. Mais j'ai eu soin de ne faire
intervenir qu'une seule région, très étroitement limitée, à savoir, le
golfe de Valognes en Cotentin. J'y ai montré les lignes de rivage se
reproduisant, presque sans variations d'altitude, aux époques hettan-
gienne, sinémurienne, liasienne, cénomanienne, danienne, pari-
sienne, longrienne, pliocène et actuelle. Or, je le demande, dans
l'hypothèse de grandes variations du rayon terrestre, peut-on s'ima-
giner qne les changements du niveau des mers, provoqués par des
effondrements qui ne pouvaient pas être universels, aient si bien marché
de pair, dans le Cotentin, avec l'affaissement général des parties les
plus solides de l'écorce, que huit ou neuf fois au moins, depuis l'ère
primaire, la coïncidence des rivages se serait reproduite sur le même
point?
Si le mouvement centripète était négligeable, la chose serait à la
rigueur possible. Mais la vraisemblance d'une telle série d'événements
diminue rapidement à mesure que l'amplitude des mouvements est
regardée comme plus grande et, pour ma part, je ne croîs pas m'a-
urer en disant qu'en pareil cas la probabilité devient infiniment
1887. Dr LÀBÀT. — OBSERVATIONS. 404
M. Labat présente les observations suivantes :
H. de Lapparent vient de compléter sa brillante conférence sur les
mouvements de l'écorce terrestre par des considérations savantes sur
la contraction séculaire de notre planèle.
Je ne le suivrai pas dans ses calculs ingénieusement combinés;
exacts en eux-mêmes, ces calculs reposent sur des bases hypothé-
tiques telles que la durée des périodes géologiques dont la compa-
raison avec les phénomènes actuels ne donne qu'une idée approxi-
mative.
M. de Lapparent fait lui-môme bonne justice du calcul en nous
faisant voir à quelles conséquences absurdes est conduit le mathé-
maticien, démontrant que le rayon terrestre a élé réduit de moitié.
Pour raisonner, en géologue, sur ce thème délicat, il faut s'ap-
puyer sur deux faits et les admettre comme point de départ :
1° La température très élevée du noyau liquide, démontrée par les
recherches géothermiques et l'observation des émanations internes ;
2° Le refroidissement séculaire de cette même masse.
Tout en faisant une part honorable au calcul, il est nécessaire de
l'arrêter quand il s'égare, soit sur l'exagération de la température
centrale, soit sur la rétraction due au refroidissement progressif.
Ces réserves faites, les deux phénomènes principaux que nous
venons d'invoquer nous donnent la clef raisonnable des désordres
anciens ou actuels de la surface.
La masse liquide interne imprégnée de gaz expansifs, expansive
elle-même comme les liquides comprimés, offre une tendance conti-
nue à la sortie et à l'explosion.
Cet état explique les alternatives de repos et d'action ; il explique
les reliefs nouveaux, les effondrements, les dislocations.
Si le refroidissement séculaire agissait seul, il produirait des
phénomènes plus continus, moins accentués et moins violents et les
déformations de l'écorce ne seraient pas séparées par d'aussi longs
intervalles de tranquillité.
Quant à la plus grande intensité des dislocations dans les périodes
modernes, la cause paraît en être moins dans l'énergie plus grande
de l'agent propulseur, que dans la force de résistance de la croûte
plus épaisse. Gomment devons-nous concevoir la perte du calorique?
Lente et continue par le rayonnement vers les espaces, modérée
par la faible conductibilité des roches et par l'atmosphère. Plus
active dans les anciennes périodes à cause de la faible épaisseur
de l'enveloppe; d'autre part empêchée par une atmosphère plus
dense.
Que penser de la perte par les émanations internes? Je crois, avec
XV. 26
0)2
- OHSfiKVATJOSS,
7 mars
M. de Lapparent qu'elle n'est pas très considérable et je lui demande
la permission d'ajouter un mot à ce qu'il a dit des sources thermales.
Que ces eaux sortent toutes formées du sein de la terre où qu'elles
soient descendues de la surface, elles entraînent toujours une
déperdition du calorique interne.
Les sources des anciens temps ont joué un rôle important; la
preuve se tire des dépota de silice, de travertins, des dépôts métalli-
fères, etc.
Actuellement, elles semblent moins nombreuses et moins puis-
santes; elles sont bornées à certaines régions en général monta-
gneuses. Elles obturent elles-mêmes leurs canaux d'émission et
n'ont qu'une durée limitée.
Les sources artésiennes ne comptent pas, étant très récentes et
rares.
Elles ne présentent pas toutes une haute température. Entre
Niederbronn, 17" C. et Haminau Meskoutia, 95° se placent Séria, 53°,
Vichy et le Mont-Dore, 13". Plombières atteint 72", Carlsbad731'. Notre
source française la plus chaude, Chaudes-Aiguës, dépasse 89".
M. de Lapparent prend pour type de débit quotidien, Vichy,
800 m. c. ; nous avons des débits plus abondants ; Royal et Cauterels
1500 m. c. Néris, 1700; Olelte, 1700; Dax, 2 à 3000 (Garrigou),
Amélie 3 à 4000 (Anglada). Hors de France, Teplitz en Bohême,
Bath en Angleterre, 2400 ; RagaU jusqu'à 8000, Carlsbad, Fitero en
Espagne, alimentent des rivières.
Ces chiffres, qui frappent l'imagination ne sont rien comparés aux
masses internes.
Les Geysers se signalent par leur température et leur débit:
1887. BOEHM KT CHELOT. — CALCAIRES A PKRNÀ UT MKGÀLODON. 103
1° Que la déperdition de la chaleur interne n'a pas été si considé-
rable qu'on l'a supposé ;
3° Que la contraction sensible du globe n'a que faiblement dimi-
nué le rayon terrestre;
3° Que ses conditions astronomiques n'ont pas notablement varié.
Enfin, qu'il ne faut pas oublier la cause principale des grands
troubles, c'est-à-dire la réaction du noyau incandescent, liquide et
gazeux contre l'écorce qui l'embrasse et lui est appliquée.
A ce propos, je réserve deux questions inhérentes à ce sujet,
j'entends le renouvellement du calorique par les actions internes
chimiques ou autres et le renouvellement de l'eau profonde rejetée
au -dehors par l'introduction de celle de la surface.
M. Chelot fait la communication suivante :
y oie sur les Calcaires à Perna et Megalodon du moulin
de Jupilles, près Fyé (Sarthej,
Par MM. G. Boehm et Chelot.
Près du moulin de Jupilles, sur la route du Petit-Oisseau à Saint-
Videur, dans la vallée du ruisseau de Fyé, existe un banc de cal-
caire dur, spathique, jaunâtre, pétri en certains points de grandes
Perna avec d'autres bivalves. Ces calcaires qui ont un faciès particu-
lier n'ont encore été signalés, à notre connaissance, dans aucune
autre localité de l'O. de la France :
Jusqu'ici on les a peu étudiés :
Lors de sa Kéunion extraordinaire à Alençon en 1837, la Société
géologique se borna à visiter les environs de Fresnay et do Saint-
Victeur, ainsi que les argiles lacustres et les grès tertiaires de
Fvé.
V
Observés pour la première fois par Triger, qui les indiqua comme
faisant partie du Lias moyen sur sa carte géologique du département
de la Sarthe, déposée en 1853 aux archives de la Préfecture de la
Sarthe, ils furent étudiés avec plus de soin par Guiilier qui déjà,
en 1868, dans sa Notice géologique et agricole à /'appui des profils géolo-
giques des routes du département de la Sarthe, page 20, dit à propos de
l'étage liasien : a Cet étage prend dans la vallée du ruisseau de Fyé,
spécialement au moulin de Jupilles, un aspect lout particulier, il se
compose alors d'un calcaire argileux, jaunâtre, pélri de Pernes,
d'huîtres et d'IIippopodium ponderusum Sow. » Le même auteur,
sur la feuille n° 2 (Mamers; de sa Carte géologique agronomique du
département de la Sarthe h l'échelle de 1 : 40,000 indique avec la plus
404 BORDM BT CBELOT. — CALCA1RBS A FEBHA BT MBGÀLODOH. 1 HUTS
grande exactitude les affleurements de ce calcaire, sous le signe 31 L,
Lias moyen, en ajoutanldans la courte explication jointe à la carte
que « ce calcaire renferme une énorme quantité de gros fossiles peu
déterminantes, on y distingue des Cardites et des Pernea. »
Plus tard, dans son ouvrage posthume : Géologie du département de
la Sarthe, destiné à servir d'explication à sa carte, et publié en 1886,
Guillier ajoute, page 108: « Ce calcaire compacte supporte des
argiles bleues, sans fossiles, lesquelles semblent appartenir au Lias
supérieur ; ces argiles sont à leur tour surmontées par l'Oolithe
inférieure bien caractérisée; le banc en question occupe donc la
place ordinaire du Lias moyeu, mais ses caractères minéralogiques
et paléontologtques le distinguent de tous les autres gisements de cet
étage : il renferme des Pernes, des Notices, et de grosses coquilles
cordiibrmes, à charnière extraordioairement épaisse, qui semblent
appartenir au genre Pachyrisma, le tout indéterminé comme
espèce. »
Guillier avait envoyé les fossiles qu'il avait recueillis à l'École des
Hines en vue de les faire déterminer. Grâce à l'obligeance de
M. Douvillé, à qui nous devons témoigner notre plus sincère grati-
tude pour ses bienveillants conseils, M. GeorgBoehm, privât Jocent
à l'Université de Pribourg, de passage à Paris, eut l'occasion de voir
ces fossiles, et reconnut de suite, malgré leur mauvais état de con-
servation la présence de bivalves appartenant aux genres Megatodon
et Durga, ce dernier créé par lui, en 1884, pour des espèces des
calcaires gris de Vénélie.
Nous visitâmes ensemble la localité dans le but d'y trouver
quelques échantillons plus délerminables, et d'étudier la position de
1887. BOEHM KT CHELOT. — CALCAIRES A PERNA ET MEGALODON. 405
5.0
QttLetn
Moulin de JupitteA
Longue-Mênéres Ragottiere*
d*fy& relit -oisseau ° ■
ruveseau.
Egreffîn
N£
Bourg -le -roi
stsobion
Fig. 1. — Coupe de Bourg-le-Roi au château de Meslay près de Saint-
Videur.
Echelle pour les longueurs : roVï
Hauteurs exagérées.
d. Calcaire bajocien y. Argiles et calcaires. Callovien infé-
r. Marnes et sables. Lias supérieur rieur
6. Calcaire à Durga f. Calcaire bathonien supérieur
a. Grès silurien <*. Oolithe miliaire. Bathonien
Au delà de la station de Bourg-le-Roi, située sur des calcaires
blancs oolithiques qui représentent le Bathonien, on voit affleurer
an-dessus, sur la butte de Chérizay, les argiles jaunâtres du Callovien
inférieur, peu fossilifères, qu'on reconnaît facilement par la présence
de bois et de pâturages, en redescendant ce coteau on retrouve le
Bathonien sous forme de calcaires blancs oolithiques, se délitant en
plaquettes, et occupant la surface de la plaine. Près de la ferme des
Ragottières, deux carrières ouvertes, Tune à droite, l'autre à gauche
de la route, présentent un affleurement peu étendu de grès silurien
formant une bande orientée du N. N.-O. au S. S.-E. La carrière
située à droite, la plus intéressante, montre sur la tranche des grès
siluriens, blancs, parfois tachés de rouge, en bancs épais de lm50 à
2 mètres plongeant légèrement vers Test, des poches irrégulières,
dont la profondeur varie de 0m10 à 1 mètre, remplies par des sables
grossiers avec cailloux roulés, ces derniers sont de grosseur variable
depuis celle d'une noisette jusqu'à des blocs de 0,n40 de diamètre et
provenant presque exclusivement du grès silurien. Au-dessus vient
un poudingue à galets irréguliers de grès, cimentés par du calcaire,
cimentation qui selon toutes probabilités se continue encore de nos
jours, car ces poudingues sont le plus développés là ou n'existe au-
dessus qu'une mince couche de terre végétale, leur épaisseur varie
de 0n30 à 0m50 d'épaisseur. En un point de la carrière, un peu au-
dessus du niveau de la route, on voit ces poudingues directement
surmontés par une couche d'une faible épaisseur qui a résisté à i'éro-
406 BOEHM RT CHELOT. —CALCAIRES A PBRNA ET KEGALODOR. 7 mari
sion, ce sont des calcaires gris, durs, peu oolithiques, et se délitant
en plaquettes, qui paraissent représenter comme les couches précé-
dentes l'Oolitbe inférieure.
La coupe suivante montre bien cette stratification discordante des
dépots jurassiques sur le Silurien, analogue d'ailleurs à celle qu'on
observe en beaucoup d'autres points de la bordure du massif armori-
cain, notamment à May.
Carrière de» RjigoUières
if
■T'-/fp-ll
'£ ! l'-'iJA
d
b
Fig. 2
Terre végétale.
Calcaires en plaquettes.
Poudingue à ciment calcaire.
Sable à galeti de quartz.
Gros silurien.
— Carrière des Ragottièret
Ce grès silurien n'a présenté jusqu'ici aucun fossile, il est probable
d'après ses caractères pélrographiques et l'ensemble du pays qu'il
n'appartient pas au grès armoricain 42 S, comme il a été indiqué sur
la carte géologique au 40000°, mais bien au grès silurien supérieur
aux schistes à Calymtne Triitani 40 S. de la carte de Guillier.
1B89. BOBtlM ET C1IKLOT. — CALCAMBB A PBRNA ET MEGALODOH. 407
ment sur le calcaire bathonien qui couvre le sommet du plateau
jusqu'au ruisseau de Fyé.
Ici la faible inclinaison de la route ne permet pas de voir la coupe
d'une façon assez nette, mais en poursuivant le chemin vers Saint-
Victeur, de l'autre côté du ruisseau, près de la ferme d'EgrefOo, la
route coupe en tranchée, sur une hauteur de 5 mètres environ, la
partie supérieure du coteau. On y observe de haut en bas :
/'. Oolitha miliaire, Bathonien. S mètres,
*. Calcaire bajocien, i-ao.
d. Marna gris bleiiiltre. Lias tu parieur, W90.
e. Sables quartïciix, l'io.
li. Coucliespeu visibles, 3 mètres.
n. Calcaire à Pernj. ?
Fig. 3. Tranchée de la route près Egreffin :
I" Calcaires blancs, à Unes ootithes, se délitant en plaquettes â leur
partie supérieure, avec rares fossiles presque toujours à l'élat de
moules. Arca, Cor/iis, etc. visibles sur 2 mètres d'épaisseur.
Ce son! eux qui constituent le plateau jusque près du château de
Meslay et sont exploités comme moellon a la carrière des G rouas; le
cantonnier nous a remis comme provenant de ces calcaires près de
Jo pilles un bon exemplaire de Terebralula maxillala. Ce fossile à lui
seul permet de fixer l'âgo de ces calcaires qui correspondent bien
dans la Sarthe à l'Oolilhe miliaire de Normandie, comme l'a bien
démontré M. le professeur Hébert. Ces calcaires d'Egreffln se relient
trop intimement .\ l'Oolilhe miliaire de Mamers et de Cunlie pour ne
pas y voir l'équivalent du Bathonien le mieux caractérisé. Ici comme à
Conlie, l'étage du Fuller's manque. Ce dernier étage serait représenté,
d'après ûuillier, dans le Sud-Ouest de la Sarthe, par une couche à
nombreuses Rhijnrhnntlfa tpinota visible au-dessous de l'Oolithe
408 BOKBM BT CHBLOT. — CALCAIBES A FERMA ET MEGALODOM. 7 mars
miliaire, par exemple dans la tranchée de Noyen, et dans le Nord-
Est du département par les calcaires lithographiques des environs de
Marner*.
Près du château de Meslay, non loin de Saint- Victeur, ces calcaires
bathoniens votit en s'attéouant et ne sont séparés que par une petite
vallée d'une bande redressée de grès silurien, en bancs épais, peu
inclinés vers l'Ouest, du coté -de Saint- Videur, et coupant la route
sous un angle de 50° environ. Ces grès exploités pour l'empierrement
des routes paraissent correspondre à ceux des Kagottières, et repré-
senter les grès siluriens sans fossiles supérieurs aux schistes &
Calymene Tris tant.
Ici on ne voit pas entre le grès et l'oolitbe, trace du banc à Durga,
que nous signalerons plus loin, ce qui n'a pas lieu de nous surprendre,
si l'on considère que dans le département de la Sartbe, comme en
d'autres points du bassin de Paris, les dépôts du Lias moyen et ceux
du Lias supérieur ont été généralement dépassés par l'Oolithe infé-
rieure, par suite du mouvement d'affaissement qui, depuis le Lias
moyen s'est continué jusqu'au Callovien ; celle transgressivité a été
bien mise en évidence par les Iravaux de M. Hébert el de Guillier qui
ont souvent constaté dans la Sarthe l'indépendance des divers étages
jurassiques, le Lias moyen reposant sur les schistes dêvoniens à la
Cbenardière près Brulon, sur le Carbonifère a Asnières, le Lias
supérieur sur les schistes à Sillé, l'Oolithe inférieure sur le calcaire
magnésien dans la tranchée de Fresnay.
2° Calcaire plus ou moins blanchâtre, d'une épaisseur de lm50, dur
et peu oolithiqun à la base, devenant plus friable et oolilhique à la
partie supérieure, remplie de débris de coquilles appartenant au
1887. BOBHM ET CHELOT. — CALCAIRES A PfiRîfA BT MKGALODON. 409
les calcaires sableux à Pholadomya fidicula qui sont à Saint- Remy du
Plain et à Àvoise, et dans nombre d'autres localités au-dessous des
calcaires à Trigonia costata.
3' Couche de 0*90 formée de marne gris bleuâtre où l'on ne dis-
tingue à l'œil nu aucun fossile ; l'étude microscopique de ces marnes
que se propose de faire M. Boehm montrera si elles contiennent des
Foraminifères et des Ostracodes qui permettront peut-être de fixer
leur place dans la série stratigraphique, bien qu'on ne puisse
accorder, à ces groupes une grande confiance pour les équi-
valences.
Cette couche constitue une ligne de repère excellente par le niveau
d'eau qui indique sa présence sur tout le pourtour de la vallée. Tout
porte à la considérer, comme l'avait fait Guillier, comme l'équivalent
do Lias supérieur.
4° Sables fins, jaunâtres, quartzeux, sans fossiles, visibles
sur i"iO.
3° Une épaisseur de 3 mètres, mesurée avec soin, ou l'état du
terrain couvert de flaques d'eau ne permet pas de reconnaître la
composition des couches, on peut cependant supposer que ce sont
des alternances de marnes et de sables.
6° Un peu au-dessous de la chaussée, affleure ce banc de
calcaire dur, jaunâtre, décomposé à sa partie supérieure, avec
nombreux débris de Perna et Megalodon, qui fait l'objet de la pré-
sente note, il occupe ici une surface trop restreinte pour l'étudier
avec détail.
Mais de l'autre côté du ruisseau, en face le moulin de Jupilles, la
route qui mène â la ferme de la Gorniltière montre très nettement
ce calcaire brun, formant un banc sensiblement horizontal à surface
durcie, visible sur 4 mètre d'épaisseur, mais dont l'épaisseur totale
ne doit pas dépasser 2 mètres. La partie supérieure excessivement
dure est presque entièrement formée par l'agglomération de frag-
ments de coquilles enchevêtrées, transformées en calcaire spathique,
se détachant en gris sur le fond brun de la roche. M. Boehm les
considère comme des Perna voisines de Penia Taramellii Boehm, le
calcaire lui rappelle le « LUhiotiskalk » de Vénétie. Avec ces Perna se
détachent sur la roche, dans les parties plus décomposées, de grosses
coquilles cordiformes, à test très épais, formé do couches concen-
triques, à crochet recourbé et caréné. Considérées d'abord comme
des Hippopodium par Triger, plus tard comme des Cardiles et enfin
comme des Pachyrisma par Guillier, ces grosses coquilles ne sont pas
sans analogie pour la forme extérieure avec le genre Conchodon de
Stoppani (Conchodon infraliasicus, Stopp. Paléontologie lombarde,
410 BOEIIH ET C1IKI.0T. — CALCAIRES A PRIINA KT HKCAIODON. 7 mari
3* série, p.24<>. pi. 31* flg. i et 3 de l'Infra lias supérieur) si, toutefois
on peut accorder grande confiance aux figures de Stoppani. M. le
docteur Georg Boebm qui a fait de ces genres une étude approfondie,
reconnaît dans ces coquilles tous les caractères de son genre Durga,
des calcaires gris de Vénélie (Valle dei Paradiso, etc), l'espèce rap-
pelle tout & fait le Durga Nicaliii Boehm, (Zeitschrift der deutschen
geol. Gesellschafl. vol. XXXVI, 1884, p. 776. pi. XVIII, flg. i.) et le
Durga crana, Boehm. (id. p. 776, pi. XX. flg. 1-3). Avec cette espèce
on trouve encore Megalodon cf pumilut Benecke, figuré dans le même
travail. Cette espèce est une des plus communes et se présente avec la
charnière bien conservée dans les parties décomposées de la roche
et dans le lit du ruisseau.
Rappelons ici brièvement l'histoire des genres Megalodon et Durga.
Crée en 1829, par J. Sowerby pour un fossile du calcaire dévonien de
Bradley {Megalodon cucullattu. Sow. Min. Conch., t. VI, p. 131,
pi. 568, flg. 1-3), le genre Megalodon appelé Mega/odus par Goldfuss,
fut ensuite enrichi de nombreuses espèces appartenant pour la plu-
part au terrain dévonien. Schafbautl, en 1851, (Geognoslische Un-
tenuchungen in den sfldbaierischen Alpen, p. 145), lui rapporte une
espèce nouvelle, Megalodon scutatut de la dolomie du Keuper alpin;
d'autres nous furent encore proposés plus tard pour des fossiles du
même gisement.
En 1857, Keferslein (Ueber einige deutsche devonische Conchi-
feren, etc. (Zeitsch, d. deutchen geol. Gesellscbaft, vol. IX, p. 149-
162), attribue aux Sehizodus le Megolodon truneatui Goldf., et crée
de nouveaux genres Prosocoelus, p. 155 pour Venus prisca, liœraer,'
el Megalodon suborbkularit, llœmer, puU Mecynodon, p. luft, pour
4887. BOB U M ET CHBLOT. — CALCAIRRS A PEhNA ET MKGALODON. 411
carènes du côté postérieur, Pachymegalodon chamœformis, Gtimbel,
pi. VII, Bucarditess chamœformis, Shloth. Die Petrefactenkunde,
p. 208,1830, des couches de Podpec près Laibach, considérées au-
trefois comme Iriasiquos, mais que von Tausch en 1885 a reconnues
liasiques.
Dans la Paléontologie lombarde, 3° série, Géologie, et Paléontologie
des couches hAvicula conforta. Milan, 1865, Stoppani décrit, p. 246,
le nouveau genre Conchodon, pour le Conhodon infra-liasicits, Stopp.
de rinfralias supérieur, en le figurant d'une manière très problé-
matique ; plus tard, R. Hoernes, puis Zittel ont considéré ce genre
comme mal établi et synonyme des Megalodon. Stoppani indique
en outre une seule espèce de Megalodon de la dolomie inférieure
aux couches à Avicula contorta, M. Gumbelii, Stopp. = M. triqueter,
Gûmbel, non Cardium triquetrum, Wulfen.
Plus récemment H. Hoernes. Monographie der Gattung Megalodus
(Denkschr. K. K. Akad. der Wissenschaften, Vienne 1880, vol. XL,
p. 91-126), sans avoir pris connaissance du mémoire de Keferstein,
décrit les espèces du genre en y ajoutant quelques formes nouvelles
du Trias des Alpes méridionales, sépare le Meg. pumilus du Mega-
lodon triqueter, mais parait abandonner les divisions de Gumbel,
que Zittel a reprises, en 1881 dans son Traité de Paléontologie.
A la famille des Megalodontidœ vient s'ajouter le genre Durga,
crée par M. Gr. Boehm, en 1884, Beitriijje zur Kenntniss dergrauen
Kalke in Venetien ( Zeitschr d. deutschen geol. Gesellschaft ,
vol. XXXVI, p. 774), pour des fossiles du calcaire gris de Vénétie
voisins comme forme des Pachyrisma\ dans le môme travail sont
décrites quelques espèces nouvelles de Megalodon. Enfin, le bien
fondé du genre Durga vient d'être de nouveau défendu par M. G.
Boehm, môme recueil, vol. XXXVHI, 1886, p. 727-734 contre les
arguments de M. von Tausch cherchant à réunir le genre Durga aux
Pachymegalodon (Verh K. K. geol. Reichsanstalt, 1885, p. 16W.
Les espèces do Megalodon, probablement nouvelles, trouvées dans
le calcaire h Perna du moulin deJupilles, appartiennent au groupe
des iXeomcgalodun de Guembel.
C'est pour la première fois que ces deux genres Durga et Megalodon
sont trouvés dans les terrains jurassiques de France, nulle part ail-
leurs on n'a signalé la présence d'un banc semblable à ce niveau
dans le bassin de Paris.
Tantôt le calcaire est brun et dur, tantôt il présente des parties plus
tendres et plus jaunâtres où l'on trouve surtout des débris nombreux
de bivalves à l'état de moules peu déterminables, et aussi des Ostrea
avec le test, quelques débris de Gastropodes, une Natica conservée
412 BOEHM ET CHELOT. —CALCAIRES A PERNA ET HEGALODOH. 7 min
avec ses couleurs comme M. Boehm en a souvent observé en Vénétie,
puis une Patelta, bien conservée, probablement nouvelle, dont la
forme rappelle le Scurriopsis lllakei (Gemmellaro : Sopra alctme faune
ffiurae e liasichedi Sicilia, p. 382, pi. XXVIII, fig. 47 et 48) de la mon-
tagne de Casale, près Palerme. Enfln avec ces fossiles de nombreux
débris de végétaux assez recounaissables -.Equisêtacées, fougères, Coni-
fères voisins des Brachypkyllum, et Cycadées. La même association de
fossiles a élé déjà remarquée par M. Boehm dans les calcaires gris
de la province de Verona et des Selte communi, dont certains bancs
contiennent des végétaux appartenant aux genres ICquisetiles, Dichop-
(«•«, Cycadopteris et llrachijphyUum et parfaitement étudiés par M. le
baron de Zigno.
La route qui mène à la Gornillière, montre sur une longueur de
140 mètres environ, la même coupe que précédemment à Egreffln.
On retrouve au-dessus du calcaire à Perna les sables et les argiles
dans le chemin creux à droite où leur présence est indiquée par le
niveau d'eau, puis plus haut les calcaires bajociens et enfin les cal-
caires oolilhiques en plaquettes du Balhonieu qui couronnent le
sommet du plateau.
En descendant ver! la ferme de la Vallinière on retrouve le niveau
d'eau, puis le terrain devient sec et montre le calcaire à Perna à
4 mètres environ au-dessous du calcaire en plaquettes ; on le retrouve
encore plus loin de Vautre coté du ruisseau sur la route de Gesnes-le-
Gandelin,
Près de Vallas, dans un petit chemin creux à gauche de la route
de Gesnes, on retrouve un affleurement de ce banc présentant de nom-
breuses Pernes avec la charnière ainsi que des Aîegalodon, ici nous
1887. BOEHM ET CHELOT. — CALCAIRES A PRRNA ET MBGALODON. 413
cette partie de la vallée du ruisseau de Fyé, c'est ainsi qu'on le
retrouve avec les mêmes caractères pétrographiques un peu au-des-
sous des ruines du château du Jupilles, puis au moulin de Longue
Mézière, où on le voit affleurer dans la cour de la ferme, près du ruis-
seau, avec Perna et Megalodon; plus loin encore en descendant la
vallée, au Moulin mort, ici comme à Egreffin surmonté par des
argiles et des sables; en montant le chemin des Touches, le banc
cesse d'être visible, s'enfonçant sous les sables et calcaires oolithiques
que surmontent à leur tour les argiles lacustres et les sables tertiaires
de Fyé avec blocs de grès à Podocarpus suessionensis.
Restent à connaître les dépôts qui recouvrent directement les cal-
caires à Perna et ceux qui sont au-dessous, d'autre part voir si sur la
bordure de la forêt de Perseigne n'existeraient pas des dépôts ana-
logues, ce qui sera plus tard l'objet d'un nouveau travail.
On peut conclure de l'ensemble de cette étude que dans le dépar-
tement de la Sarthe existe un faciès particulier du Lias qui n'a pas
encore été signalé dans aucun autre point de la bordure du bassin de
Paris ; par leur position au-dessous de l'Ooliihe inférieure bien carac-
térisée et d'argiles représentant le Lias supérieur, les calcaires à
Perna du moulin de Jupilles sembleraient appartenir au Lias moyen,
ainsi que l'avait indiqué Guillier; ils constitueraient alors avec les cal-
caires de Précigné à Terebratula quadrifida le premier terme des
dépôts jurassiques dans le département de la Sarthe. Peut-être
vaudrait il mieux considérer, en présence de ces fossiles tout à fait
spéciaux et de l'association de restes végétaux et de fossiles marins,
ces calcaires à Perna comme un équivalent de l'Infralias qui jus-
qu'ici n'a pas été signalé dans le département de la Sarthe. Dans
cette hypothèse la seule couche qui dans l'Ouest de la France pré-
senterait quelque analogie avec celle de Jupilles serait ce grès dolo-
mitique peu épais, offrant les mêmes conditions de dépôt au fond de
petits golfes séparés par les crêtes du grès silurien et présentant la
même association de végétaux et de coquilles marines, signalé par
H. Deslongchamps en 4880 (Bull. Soc, géol. norm. t. VI, p, 198), uu
Désert près Saint-Jean de Daye, à Goigny et près de Brévends dans
leCotentin, où l'on a cité Mytilus, Hrttungia et Cypricardia, et que
MM. Deslongchamps et de Lapparent rangent, mais avec quelques
doutes dans l'étage rhétien. On doit à M. Boehm d'avoir reconnu
la présence dans les calcaires de Jupilles des genres Durga et
Megalodon, qui n'avaient tas encore été indiqués en France. Ici
comme en Vénétie les caractères de l'ensemble sont à ce point
semblables qu'on aurait peine à distinguer certains blocs des deux
pays ; quand bien môme l'identité des espèces laisserait encore quel-
414 L. DE SAI1BAN. — MONOGIlAPHlti DE CABR1ÈBKS. 21 mal*
ques doutes, il n'en est pas moins vrai qu'il existe là un faciès tout &
fait analogue, d'au caractère franchement littoral, comprenant des
dépôts formés dans une sorte de golfe du grès silurien, formant des
récifs battus par la mer jurassique; si l'on remarque l'absence de
Céphalopodes el de firachiopodes, l'abondance de ces Perna et de ces
Ûurga, on peut considérer ce banc comme l'un des premiers dépôts
littoraux du terrain jurassique, l'extrême analogie d'aspect avec les
roches de Vénélie indiquerait seulement la presque identité dans las
conditions de sédimentation; si au contraire l'identité des espèces se
vérifie par l'élude approfondie des fossiles que se propose de faire
M. Oeorg Boelim, l'Importance de cette découverte n'en sera que
plus grande, car elle permettra de fixer d'une manière définitive l'âge
des calcaires gris de Vénétie, faciès particulier qne les uns placent
dans le ùogger, les autres dans la série liasique.
Séance du 2\ Mars 1887.
Présidence de M. Amikrt Gauhby
M. Nicklès, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame Membres :
MM. l'abbé Combes, professeur à Limoux (Aude), présenté par
MM. Bioche et de Lapparent.
présenté par MM. Sclilumlicr^iT ut Fischer.
1887. L. DE SARRAN. — MONOGHANIIK DK CàBRIKRKS. 41o
méridional, qu'est située la commune de Cabribres, objet de l'étude
du Professeur de Rouville.
Nous croyons utile de présenter ici un compte rendu sommaire
de ce mémoire, en raison de l'intérêt de son objet et des documents
qu'elle est susceptible de fournir pour la classification des forma-
tions métamorphiques des hautes Cévennes. Gomme on le sait, ces
couches essentiellement schisteuses, fortement chargées de miné-
raux (quartz, mica, talc, séricitej n'ont encore fourni aucun débris
organique. Rapportées d'abord à la série cristallophyllienne, elles
furent considérées par £. Dumas comme les représentants métamor-
phisés du Silurien, et môme, peut-être, ajoule-t-il, du Dévonien.
M. Fabre, noire savant confrère et ami, dans ses éludes pour la carte
géologique de la Lozère, n'a pas cru devoir adopter la manière de
voir du regretté géologue de Sommières. Toutefois, certains élé-
ments de ce massif pourraient correspondre au Cambrien et d'autre
à VArc/téen.
Ce n'est pas d'hier, que cette petite commune de Gabrières a attiré
l'attention des géologues, tant par ses nombreux et beaux fossiles,
que par des particularités de pétrographie et de stratigraphie qui,
pendant longtemps, ont arrêté ceux qui ont voulu approfondir
l'étude de la constitution de cette région, en apparence si simple,
mais en réalité, si compliquée. Knfln, Gabrières se recommande
encore à nous par la double circonstance que nos confrères appré-
cieront, de posséder un très bon gîte, l'hôtel des géologues, et un
puide exceptionnel, vrai disciple dont M. de Rouville s'honore,
M. Charles Escot.
Dès 1844, Fournet vient étudier le Silurien et le Dévonien de
Gabrières, près Neffiès; ses notes de 1850 et 1854 complètent et
rectifient ses premières déductions. Vers la môme époque, Murchison
qualifie le gisement paléozoïque « d'oasis singulière. »
La réunion extraordinaire de la Société géologique, du 11 au 20
octobre 1868, ne devait pas négliger l'étude de cette môme région:
à cette occasion, M. de Rouville expose le résultat de ses propres
recherches et reconnaît, dans la série de Roujan-Cabrières les termes
suivants:
9. Terrain permien.
8. c liouiller.
7. Calcaire à Protluctus.
o. Lydiennes, schistes noirs, et strates rouges avec (inniatièes.
."i. Calcaires à polypiers.
4. Calcaire dolomitique du Fal^airas a\ec quartz à uurriiius.
A. Schistes à Cartlinla interrupta.
416 L. DE SARRAN. — MONOGRAPHIE DE CABRIÈRES. 21 mars
I, Quartzites et grès de Olauzy.
1. Schistes à 4saphes (')-
Pour Sandberger (1872), la région dont il s'agit est « inépuisable ».
Enfin, en 1874, Graff publie sa notice sur les terrains paléozolques de
l'Hérault. En 1884, nouvelle noie de M. de Rouville, qui attire l'at-
tention des plus savants spécialistes, MM. Barrois (Lille), von
Kœnen (GÔtlingenj, de Koninck (Liège), cl fait faire un progrès
notable à la stratigraphie de CabriÈres.
Le mémoire dont nous présentons un résumé succinct, reconnaît
la coupe suivante, pour les terrains de la commune précitée (2).
6. Grès et calcaires carbonifères.
5. Calcaires amygdalins (Griottes el Chjmtaitt) .
t. Schistes noirs à Goniaiit's intumescent .
3. Calcaires a Polypiers [Pliacopt fecundus? Ph, latifrons).
I. Schistes à Cardiola intrrrupta.
t. Schistes à Asaphui.
1. — C'est le sous-sol commun a tous les groupes, il est mis à jour,
aufond des vallées, par. des cassures, accompagnées de plissements,
de torsions, et de renversements des schistes qui, généralement argi-
leux, deviennent onctueux, siliceux et micacés. L'aspect est gêné,
ralement terne, d'autrefois le fer leur donne une couleur rubigi-
neuse. Les liions de quartz y sont 1res communs.
Les fossiles abondent, dans certains coins privilégiés; ils appar-
tiennent à la faune 11 de Barrande et se présentent sous la forme
d'empreintes dans lesconcrélioos argileuses dites gâteaux. Signalons
la variété minéralogique de marne turbitiée (Tutiinstem) que ces
1887.
L. DB SARRAU. — MONOGRAPHIE DE CABRIÈRES.
417
II. — Les schistes à C. interrupta sont noirs, charbonneux, pyri-
teux, avec bancs de calcaire noduleux.
Vers Isarne, on y rencontre les spécimens de la faune III (Silurien
supérieur) :
Orthoceratites elegans.
Terebratula Sapho.
Siphocrinites elegans.
Graptolites priodon.
Cardiola interrupta en grande abon-
dance.
Il manque à Cabrières l'horizon du grès de May ; l'auteur croit
Tavoir retrouvé, plus à l'Ouest, dans les grès de Glauzy (Vailhan).
III. — Le niveau du calcaire à polypiers ne présente pas de carac-
tère pétrographique constant; ce sont des calcaires très différents
entre eux de structure et de couleur : calcaires à cordons siliceux
ternes, calcaires blancs compactes, grumeleux ; calcaires rouges,
avec nombreux accidents dolomitiques. Ils forment le revêtement
des massifs de Bissous et Bissounel.
Les fossiles déterminés par M. Barrois, sont :
Phacops latifrons (var. oecitannicus).
Bronteus meridionalis.
Goniatites tubnautilus (var. convo-
lutus?)
Spirifer speciosus.
S. cultrijugatus.
S. cabedanus.
S. geroslteinensis.
Atrypa retien lavis.
A. aspera.
Pentamerus Œlherti et sa var. lan-
guedocianus.
Rhynchonella ovbignyana, R. pilai
lleliolites porosa.
Amplexus annulalus.
A, tovtuosus.
Zaphventis gigantea.
Philipsastrca Pengellyi.
P. cantabnea.
Cyathnphyllum heliantkoïdes .
Calceola sandalina.
Favosites Goldfussi ; F. fibrosa.
Paefiyp-tra veticulala.
Alvéolites subtrqunlis.
A. suborbicularis.
Stromatopova roncentrica.
Ceux déterminés par M. de Kœnen sont :
Calceola retvostriala.
Mevista herculea.
Meritta? Baucis.
Cfuxtetes Triyeri.
Terebratula pvinécps.
Orthis crenistvia.
Capulus multiptiratus.
Spirifer elegans.
Spirigevina rcticularis.
Chaeeles dilata ta.
Streptorhynckus umbraculum.
Cette faune singulièrement complexe justifie la longue et savante
discussion de M. Barrois sur son véritable niveau : Goblencien supé-
rieur, base de l'Eifélien ? Le problème se compliquerait encore, si,
d'une part, on devait, d'après les indications fournies à l'auteur par
le docteur Freich, y introduire de nombreux représentants du Phacops
XV 27
w
L. DR S1HRAH. — «OBOGHAPfllR DB CABfttÈBBS.
fècundus et si, d'autre part, certaines dénominations du savant
paléontologiste de Lille devaient être revisées, pour foire place à des
noms de types plus anciens, peut-être la faune Hercynienne de
M. Kayser ? Le travail que nous savons être en préparation à Berlin
sur cette question ne pourra manquer de jeter un nouveau jour sur
ce point discuté.
IV. — Ce groupe est formé de calschistes alternant avec des
schistes noirs et des dalles portant des tubérosités dites galettes, avec
bancs intercalés de calcaire rouge et bandes de lydiennes. On y
rencontre, également, des accidents dolomitiques.
Des 1879, Sandberger avait signalé :
Orthocenu lutifltxuosum, et des go- Bactritps
niatites ferrugineuses (G. retrortui, Gamarophoria sahrrniforma.
i var.) Cardiola retrostr'tula.
Plus récemment, M. Danois spécifie les variétés de Goniatites sous
e nom de var. taccutu», v. biarmatus, v. aurit.
Enfin, M. de Kœnen a reconnu :
GoniatUet intumtictm.
OrthiKerai tuhflrxitamm,
Avitula obrotunda.
Cardiola rctrottriata.
Goniatites foreipiftr.
«mplra.
— »ubpartitui .
Conta (i/fj stcculut.
— nnâ«Ia(u$.
— l'ianodanatui, toutes fer-
rugineuses.
GoniatiUi Rouvil-ti (Je Kœnen).
Qrtkocerat «lliptieum, dans tes cal-
caires rouges.
Ce niveau correspondrait, dans les idées de l'auteur du mémoire,
1887.
L. DE SARRAU. — MONOGRAPHIE DE CABRIÈRES.
419
C'est le niveau du Famennien (Dévonien supérieur). L'auteur y
discernerait volontiers deux horizons: l'un inférieur, occupé par les
Goniatites, l'autre supérieur, plus particulièrement caractérisé par
les Clyménies.
VI. Le calcaire carbonifère est formé, & sa base, par des assises
détritiques (grès ou poudingues), par des alternances de schistes et
de calcaires dans le milieu, et par des calcaires massifs au sommet.
Cette succession se voit très bien dans la coupe de Bissounel à la
Combe d'Isarne, vers le col de l'Aurore.
Nombreux fossiles déterminés par M. de Koninck :
Loxonema rugiferum.
Straparolus Dyonisii.
Thimalifer pugilis ?
Evomphatus crotalostomus, E. lœtus,
K. catilluê.
Murchisonia nana.
Rhynchonella cordiformis .
A. angulata.
Spirifer bisulcatus, Sp. planicosta,
Orthis itstcpinata.
Derbya senilis.
Productus giganteus, P. ttriattu.
Nuculana atténuât a»
Lonsdaleia rugosa?
Lithostrotion irrcgutare.
Phillipsia gemmulifcra.
Ces fossiles représentent la partie supérieure du calcaire carboni-
fère proprement dit, l'horizon de Visé. La formation houillère de
Nefflès lui succède, dans des conditions de milieu bien différentes.
Le Carbonifère affecte la forme de grosses tubérosités calcaires,
arrondies, alignées, mais isolées les unes des autres, par suite de la
disparition des schistes au milieu desquels il s'est formé, ainsi que
l'indique la carte géologique de l'Hérault. L'absence de toute dolomie
caractérise cet horizon. A ces divers traits, il faut ajouter la double
relation de pénétrations et d'enveloppements que présentent, l'une
à l'égard de l'autre, les formations silurienne et carbonifère.
Résumé : 1, Silurien, faune seconde, faune troisième. 2, Dévonien,
dont la partie inférieure présenterait, à son toit, les représentants
d'une faune plus ancienne que celle de ses assises les plus basses, à
types hercyniens, en quelque sorte, et dont la partie supérieure
serait au niveau du Dévonien supérieur. 3, Carbonifère, de l'âge du
Culm et du Visé.
Entre le Dévonien supérieur et le Carbonifère, comme entre celui-
ci et la formation houillère, il existe des lacunes considérables, mar-
quées par des dénudations et des mouvements orogéniques.
Le caractère paléontologique spécial des premières assises dévo-
niennes retient à leur endroit, l'attention de l'auteur en éveil, il
attend de recherches ultérieures le dernier mot sur les relations des
trois termes très distincts, quoique intimement soudés : calcaires à
420 L. SARRAH. — MONOGRAPHIE DR CARRIÈRES. 21 OlSri
polypiers siliceux, calcaires blancs, et calcaires rouges du Pic. Cer-
taines lacunes, tout au moins apparentes, pourront s'en trouver
éclair cies.
Un échantillon assez fruste de Goniatîtts Berulowyi, transmis ré-
cemment par M. le professeur Collot à l'auteur qui l'a communiqué
à H. de Rœneo, disposerait ce dernier à rapporter au Carbonifère les
calcaires rouges du Vieux Château d'où il provient. Le gisement s'en
trouve indiqué dans la coupe de Bissounel à Isarne, planche III de la
monographie de Cabrières ; il s'y présente sous forme de dépôts très
peu épais, très circonscrits, formés de strates minces, en superposi-
tion directe sur les Schistes à. Asaphes et matériellement séparés par
ces mêmes schistes des Ilots carbonifères A.
Leur situation topographique paraîtrait favorable à l'opinion de
H. de Kœnen, mais, d'autre part, leur isolement sur les schistes et
la circonstance de l'absence de toute couche rouge dans la forma-
tion carbonifère de la région, paraîtraient à l'auteur devoir les
rattacher aux grioltes dévoniennes ; c'est à ces dernières qu'il con-
tinue, pour la même raison générale, à rapporter l'échantillon de
la même espèce de Goniatile provenant de Tourière, dont parle le
savant professeur de Gdttiogen dans sa note du 5 novembre 1883
[Bull. Soc. géol. fr. 3' série, t. XII, p. ii5).
Quoi qu'il en soit de ces divers points discutés, les grandes lignes
géologiques sont et resteront établies.
Roches hors série. — Les phénomènes éruptifs sont marqués par :
1" un filon de porphyriie andésitique très micacée (fraidronite), dans
les schistes siluriens sur la route de Villeneuvette à Clermont; 2* un
Qlon de métatphyw (basalte) à la limite de la dolomie et du Mjhirta,
1888. L. SARRAII. — MONOGRAPHIE DE CABRI ÈRES. 421
replis, d'où sont nées les illusions stratigraphiques des devanciers
de M. de Rouville. La direction générale des fractures est Est-Ouest,
la plongée générale vers le Sud. De plus, la région de Cabrières,
placée dans le voisinage de la Montagne-Noire, des Pyrénées, des
Gorbières et des Gévennes, a dû recevoir le contre-coup des mouve-
ments orogéniques qui ont formé ces grandes chaînes, c'est-à-dire
que, adoptant le système d'Elie de Beaumont, on doit rencontrer la
direction N. 34° E. (Mont Genis) et 0. 7° N. (Pyrénées). Le relief de
Cabrières, ébauché dès l'époque paléozoïque a été continué jusque
▼ers le milieu de la période tertiaire.
En résumé : grand continent silurien disloqué avant l'arrivée de la
mer dévonienne, invasion de celle-ci, sédimentation favorable, tantôt
à la croissance des coraux, tantôt à la multiplication des céphalo-
podes ; émersion, rupture et dénudation des surfaces, primitivement
continues ; arrivée sur les surfaces découvertes, de la mer earbonifé-
rienne, découpée, peut-être, en ûords, telles sont les phases les plus
importantes de l'histoire primitive de Cabrières.
Cette monographie est illustrée de 5 planches :
PI. I. — Carte au 4-riTÏ des environs de Cabrières.
PI. II. — Panorama des collines de Cabrières (vue prise au sommet du Pic
de fiissous.)
PI. III. — Coupe par Neffiès, Cabrières et Villeneuvette : Yinleer paléozoïque
émerge de dessous le Houiller de Neffiès et le Grès bigarré de Villeneuvette.
Coupe de Bissounel à la Combe d'Isa nie.
Carte géologique de l'extrémité S.-E. du Plateau Central où est situé Cabrières.
PI. IV. — Fig. 1. Coupe du Pic de Bissous à Perret.
Fig. 2. Coupe de Cabrières à Neffiès.
Fig. 3. Coupe par Mourèze et le Pic de Bissous.
Fig. 4. Coupe du Mounio de Villeneuvette.
Fig. 5. Coupe entre Fontes et Cabrières (d'après Graff).
Fig. 6. Schéma du paléozoïque (d'après Grafl'et Fournet).
Fig. 7. Coupe rectifiée
PI. V. — Fig. l. Situation initiale des termes de la série de Cabrières.
Fig. 2-4. Une phase de renversement.
La Société a bien voulu accorder à l'auteur du mémoire que nous
analysons l'insertion des 4 croquis suivants qui permettront à nos
lecteurs de se faire une idée de la région étudiée : la coupe de Ca-
brières à Neffiès (fig. 2, pi. IV), réunit le plus grand nombre des traits
importants de la stratigraphie de la commune. Une autre figure
donne la structure du Pic de Cabrières, relief dominant la contrée,
que M. de Rouville explique par un renversement complet dont les
deux autres croquis sont destinés à nous montrer les phases succès*
sives.
4*8 L. BAflBAH. — HOKWBirniB DB CABB1ÈRES. 31 inwTW
1887. BERTHAND. — ALPBS BT CONTINENT EUROPÉEN. 433
M. Munier-Chalmas fait la communication suivante sur les
Brachiopodea (1) :
M. Albert Gaudry annonce que le squelette d'un petit Ursus
spelœus vient d'être placé dans la galerie de paléontologie du Muséum.
11 contraste, par ses faibles dimensions, avec un squelette d'Ursus
tpelœus de taille ordinaire près duquel on Ta rangé. Tandis que Y Ursus
spelœus dépasse habituellement les plus grands ours actuels, le nou-
veau squelette du Muséum, bien que provenant d'un individu adulte,
a les os des membres plus courts que dans l'Ours gris d'Amérique et
l'Ours brun de Pologne.
Ce squelette est composé d'os de différents individus, qui ont été
recueillis par M. Félix Regnault dans les oubliettes de Gargas. Leur
extraction de ce puits, qui a 20 mètres de profondeur et est juste assez
large pour laisser passer le corps d'un homme, a été très difficile.
M. Albert Gaudry pense que la grotte de Gargas peut jeter quel-
que lumière sur la chronologie des phénomènes glaciaires. Quand
on descend de cette grotte à Saint-Bertrand de Gomminges, on est
entouré de boues glaciaires, de moraines et de blocs énormes qui
ont été entraînés par la glace ; ces matériaux ont élé accumulés au
moment de la principale extension des glaciers. Or, il n'est pas vrai-
semblable que l'importante faune de la grotte de Gargas ait vécu à
l'époque où cette grotte était environnée par la glace. Il résulte de
là que le règne de Y Ursus spelœus doit être plus récent que le grand
âge de la glace.
M. Bertrand fait la conférence annoncée :
La chaîne des Alpes, et la formation du continent européen,
Par M. Marcel Bertrand.
Depuis le jour où Élie de Beaumont a le premier formulé une
théorie générale sur les chaînes de montagnes du globe et sur les
dislocations de l'écorce terrestre, les observations se sont accu-
mulées; des données plus précises et plus nombreuses se sont
ajoutées aux anciennes, et l'ambition de coordonner ces éléments
épars, do tenter à nouveau un essai de système des connaissances
acquises, a dû s'offrir à l'esprit de plus d'un géologue. M. Suess vient
de le réaliser, et son ouvrage encore inachevé, DasAntliiz der Erde (2),
(1) Celle note? n'étant pas parvenue au Sécrétai i. il au moment de l'impression,
sera iu*éiée à la suite d'une séance ultérieure.
(2) Dis Antlitz der Erde, par Edouard Suets, i-r vol. Prague, 1883-&3.
424
BERTRAND. — ALPBS ET CONTIHEHT EUBOPÉRH. 21 mar
marquera un progrès considérable, presque le début d'une phase
nouvelle, dans l'étude des grands problèmes de la géologie générale.
Le second volume, qui doit paraître cette année, permettra seul
d'apprécier l'ensemble des conclusions; sans donc prétendre encore
à les analyser, et laissant même volontairement de coté celles des
vues nouvelles, qui pourraient prêter à la contradiction, je me bor-
nerai à choisir, dans ce qui a trait à l'Europe et spécialement à l'his-
toire des Alpes, quelques-uns des faits mis en lumière, les plus
incontestables et les plus simples. Je passerai ensuite à l'étude des
chaînes plus anciennes, qui ont dans les périodes antérieures acci-
denté [la surface de l'Europe et dont les débris seuls subsistent
aujourd'hui ; je ferai ressortir les analogies profondes qui rappro-
chent leur structure et leur histoire de celle des Alpes, et j'espère
que de cette étude il ressortira une vue d'ensemble, relativement
assez nette, sur la formation du continent européen.
Unité des Alpes. Avant d'étudier l'histoire d'une chaîne de mon-
tagnes, il faut défmir cette chaîne et ce qui en constitue l'unité.
Pour les Pyrénées et le Caucase, l'unité géographique peut sembler
une notion suffisante, quoique bien vague. Pour les Alpes en tout
cas il n'en est pas de même : où s'arrêtent les Alpes? Quels chaînons
s'y rattachent ou doivent s'en distinguer? L'étude géographique
laissera toujours à ces questions la réponse indéterminée et arbi-
traire.
Géologiquement il ne peut y avoir qu'une définition à uue chaîne,
c'est la continuité d'une zone de plissements. Tant qu'on peut suivre
sans interruption un nui nu- îili. u» liji'jih1 «tin- >i-:\r <ir plis parallèle;
BBBTBAHD. — ALPBS ET COHTIBBIIT BnROPÉBH.
. il
:
l\
!
|j
I, s
E L' l
i ^
LiLiO
426 BEItTBAH». — ALPES ET CONTINENT EUBOFÉEN, 21 TBin
La première inspection d'une carte d'ensemble (fig. 1) permet de
distinguer 3 zones nettement distinctes, alignées parallèlement dans
la môme direction : d'abord la zone centrale (A), composée de gneiss
et de terrains cristallins ; puis une zone (fi) de terrains secondaires,
formée pour la plus grande partie par les masses calcaires du Trias
alpin; enfin une bordure tertiaire, se décomposant elle-même en
deux bandes parallèles, l'une (C) presque uniquement formée de
Fysch, l'autre (D) tout entière composée de terrains miocènes. Cette
bordure tertiaire, par sa continuité et par l'uniformité de sa structure,
forme le trait saillant de ce versant des Alpes (1) ; c'est elle qui va
nous permettre de définir d'abord, puis de suivre plus loin l'unité
de la chaîne alpine.
La coupe de ces deux bandes (C cl D) est bien remarquable : le
Fysch, masse énorme de grès et de schistes ne contenant que des
fucoldes, avec rares bancs fossilifères intercalés et permettant d'en
déterminer l'âge, plonge uniformément sous la masse des terrains
secondaires, c'est-à-dire vers le Sud. Partout le contact a lieu par
faille; et cette faille, qui se suit depuis le Tyrol jusqu'à Vienne, ne
laisse que rarement des lambeaux jurassiques, également renversés,
s'intercaler entre le Trias et le Fysch. C'est ce que montrent claire-
ment les deux coupes ci-jointes, empruntées à l'Atlas des Alpes
bavaroises, de M. Gûmbel (fig. 2 et 3;.
Coupe» dr> AI.1*KS BAVAROISES.
'^mm^l&^^î
—i^yr^
1887. BIRTBAMD. — ALPES ET CONTINENT EUROPÉEN. 417
raissent au Nord au sommet d'un pli anticlinal, qu'on a suivi du Rigi
jusqu'en Autriche, puis les couches renversées se redresse^, passent
au pendage normal, qui devient de plus en plus faible, et arrivent
à 6 Ire horizontales.
La ligne do séparation du Fysch et du Tongrien est surtout inté-
ressante; elle limite rigoureusement les deux formations, l'une vers
le Nord, l'autre vers le Sud. Du lac de Genève, jusqu'aux environs
de Vienne, ou au moins jusqu'à Salzbourg, l'Eocène ne dépasse
nulle part cette ligne vers le Nord, le Miocène ne la dépasse nulle
part vers le Sud (1).
Ainsi il y a continuité dans les deux bandes tertiaires, et conti-
nuité plus frappante encore dans les lignes qui les limitent. D'ail-
leurs les deux zones plus anciennes (B et A), malgré quelques
divergences de détail, suivent dans leur ensemble la môme direc-
tion. On a donc bien affaire à une seule et môme série de plissements,
à une seule et môme chaîne dans le sens géologique du mot.
Suisse et Car/jalhes. Essayons maintenant de suivre cette chaîne
successivement à l'Ouest et à l'Est.
Du côté de la Suisse, tous les traits précédemment décrits ne se
retrouvent pas avec la môme netteté. La ligne de séparation du Trias
et du Fysch s'infléchit (2) autour du Priiltigau (fig. 1) et il est pro-
bable qu'elle se continue par le grand accident de la double vallée
du Rhin et du Rhône jusque aux failles de M. Lory. En tout cas, la
bande (C) s'élargit ainsi jusqu'à embrasser toute la bordure sédimen-
taire; la continuité du Fysch y est plus ou moins masquée par les
nombreux bombements anticlinaux des terrains jurassiques, sou-
vent déversés sur leurs bords (Alpes de Glaris). La bande (13) dispa-
raît, ou se confond avec la zone centrale des gneiss, et cette dispa-
rition coïncide avec celle du Trias marin. Mais la bande miocène se
poursuit avec la môme structure et suftit à établir la continuité de
la chaîne. Partout elle montre la môme composition, sauf la dispa-
rition du Tongrien marin et la prédominance des conglomérats;
partout elle est limitée au Sud de la môme manière, avec le môme
plongemcnt renversé sous la bande (C); partout elle est nettement sé-
parée de cette dernière par la môme ligne de discordance ou de faille.
Du côté de l'Est, c'est au contraire la bande (C), la bande de Fysch,
qui se montre le plus continue et qui peut servir de guide au raccor-
dement. Un peu avant Vienne, on la voit s'infléchir vers le Nord-Est;
(1) Si Ton considérait, avec Hecr, les lignites de Harin^ comme appartenant
au Miocène inférieur, il faudrait faire une exception pour celle formation, qui
en tout cas est certainement plus ancienne que toutes celles de la bande (D).
(?) Suess, #<tf Antiilz Uer Erde, p. 18 *.
428 BERTRAND. — ALPES ET CONTINENT EUBOPBElf. 21 mars
elle traverse le Danube, et disparaît un moment sous les allovions
et les terrains miocènes discordants; puis elle reparaît, cinquante
kilomètres plus loin, sur les deux rives de la Marsh, et se poursuit
de là sans interruption, en s'élargissant fortement, surtout le par-
cours des Carpathes. Les terrains cristallins suivent d'abord la même
inflexion, comme le prouve la continuité incontestable des massifs
des monts Leitha, des petites Carpathes et du Tatra; ils sont accom-
pagnés au Nord d'affleurements triasiques (bande;. Au delà d'Eperies,
ces deux bandes, comme abîmées en profondeur, disparaissent sous
les recouvrements tertiaires et les roches éruptives (1),
La bordure extérieure de la bande de Fysch est presque partout
masquée par les alluvions; mais là où elle apparaît, comme &
Stockerau et à Tulln, à l'Ouest du Danube, à Wielicza, près de Cra-
covie (mines de sel), à Boryzlar (mines d'ozokérile), elle montre les
mêmes caractères; elle est formée de terrains miocènes plissés
{Sehlier, Langhien ?) ; elle plonge ordinairement ious le Fysch, et est
toujours séparée de lui, comme en Bavière et en Suisse, par une
ligne de faille ou de discordance (2).
Ainsi, de la Suisse à la Roumanie, la continuité géologique est
indiscutable. Il faut renoncer à définir et à établir l'unité d'une
chaîne, ou admettre que les Alpes et les Carpathes forment bien une
même chaîne, une même zone de plissements. On peut suivre cette
zone plus loin encore,' et les considérations qu'a développées à ce
sujet M. Suess, sont parmi les plus importantes et les plus intéres-
santes de son livre : le ■ Système des Alpes » comprend, à l'Ouest les
Pyrénées et l'Andalousie, à t'Est le Caucase et l'Himalaya. Mais je
borne ici mon examen à la partie déjà mentionnée.
1887. BERTRAND. — ALPES ET CONTINENT EUROPÉEN. 429
lées des couches à Inocérames et des bancs à Nummulites. Dans les
Carpathes de l'Ouest, le faciès descend jusqu'au Gault (grès de
Godula), tandis que le Néocomien (couches de Teschen et de Werns-
dorf) fait saillie au milieu des grès dans un grand anticlinal, sous
forme de marnes et de schistes fossilifères. Plus à l'Est, le Crétacé
tout entier est sous forme de Fysch, et ce Fysch (ou grès des Car-
pathes) comprend encore, outre l'Eocène, des couches à Natica
crassatina et à Cytherea incrassata (1).
D'ailleurs, l'isolement de la zone de Fysch n'est pas une apparence
due aux dénudations. L'Eocène pénètre, comme je le dirai tout à
l'heure, dans la vallée de Tlnn, au Sud de la zone précitée, et là on
trouve des calcaires à Nummulites, des schistes lignitifères, mais rien
qui ressemble au Fysch. Au Nord de la zone des grès de Yienne, où le
Fysch comprend le Crétacé, le Crétacé supérieur existe (Gmundeu)
à l'état des couches à Belemnitella mucronata, et au Sud à l'état de
calcaires à Hippurites ; de môme, on trouve au Nord des Carpathes le
Crétacé supérieur sous forme de craie de Lemberg, et au Sud, dans le
massif du Tatra, sous forme de masses dolomitiques (Chocs Dolomit.
L'histoire géologique de cette bande étroite de la bordure tertiaire
s'est donc spécialisée dès l'époque crétacée, et encore plus dans
l'époque éocène ; bien avant que les phénomènes de plissement en
aient fait une zone continue au point de vue orographique, des
conditions de dépôt uniformes et limitées à cette bande y avaient
pris naissance.
Forme du contour extérieur de la chaîne. — Il est inutile d'insister
sur la forme sinueuse du contour extérieur des Alpes, tel que nous
venons de le définir. M. Suess a fait remarquer que celte forme est
celle que dessinent les bords des anciens massifs cristallins de
l'Europe centrale, la Bohême, la Forêt-Noire et les Vosges, le plateau
central (2). Entre ces massifs existent des affleurements de terrains
secondaires, mais ceux-ci n'ont pas été plissés. La bande tertiaire dont
je viens de résumer la structure, limite au Nord la zone de plisse-
ment des terrains secondaires et tertiaires ; toute la région qui est
au Nord a dû subir des efforts de pression analogues, mais elle y a
résisté en masse et tout d'une pièce. Elle a formé l'obstacle contre
lequel les parties plissées sont venues s'écraser et comme se mouler.
C'est ce que M. Suess appelle « dos Vorland ».
Il y a bien quelques plis dans cette région, le pays de Bray avec
l'île de Wight, le Weserwald avec le bord du Hartz et du Riesenge-
(1) Vacek, lahrb. gcol. Reichsanstalt ', 1831.
(t). Suess, die Entsiehung der Alpen, p. 71.
MO BKNTBAKn. — AlFRS BT GOifTIRKHT EOHOPÉRN. 21 met*
bfrge ; lu Jura même, qui est en avant dus bandes tertiaires, n'est, si
l'on veut, qu'une partie du « Vorland » plissée (1) ; mais ces exceptions
toutes locales n'empêchent pas la démarcation entre les deux
régions d'Être nettement tranchée ; nulle part elle n'est plus remar-
quable qu'entre les Carpalhes et les Sudèles (2).
Cette dépendance entre la forme des massife anciens et la direc-
tion des plissements plus récents, se montre encore bien accusée,
«[unique d'une autre façon, par le grand éventail que dessinent les
différants chaînons des Alpes à l'E*t de Vienne et de Gralz. Pendant
que les Carpalhes remontent au Nord-Est, les Alpes illyricnnes et
bosniaques se dirigent vers le Sud-Kit. Or de nombreux indices
laissent présumer que la région intermédiaire, de la Styrie à la Serbie,
a été émergée pendant une partie des temps secondaires; ce serait,
de même quota région au Nord des Alpes, un Ilot d'ancienne conso-
lidation (11), sur lequel les efforts de plissement n'ont pas eu prise,
qui a formé obstacle à leur propagation recliligne comme un rocher
solide au milieu d'un courant, et autour duquel les plis, parallèles à
l'Ouest, se sont déviés en s'écarlant.
Aux nus mouvements ds plissement. — J'arrive maiutenantà la ques-
tion de l'âge des mouvements alpins, ou, pour mieux dire, a l'exa-
men des discordances qui se manifestent dans le massif. Elles sont
Hssex nombreuses.
M. von Hauer (&) en signale une bien marqué-; entre le Lias et le
Mnlm; elle n'existerait, en tous cas, qu'a. l'Est de Salzbùurg. Je n'y
Insiste pas, ne connaissant pas un nombre suffisant de coupes déci-
sives a l'appui.
4887. BERTRAND . — ALPES ET CONTINENT EUROPÉEN. 431
L'Kocèae, que j'ai dit limité à la bande extérieure, pénètre en un
point dans l'intérieur de la bande triasique ; c'est dans la vallée de
l'Inn et dans les vallées affluontcs (couches à Nummulites variolaria
de Reit im Winkel, couches lignitifères de Haring). Là il repose sur les
tranches du Trias par l'intermédiaire d'une broche dolomitique (1).
En un point, au Sud de Kuffstein, il est en contact avec le
Crétacé et paraît concordant avec lui. Le mouvement de l'époque
crétacée pourrait donc là suffire à expliquer la position anormale du
^fummulitique; mais il ne semble pas en être de môme dans les
CJarpathes. Au pied duTatra, dans la haute vallée du Gran, l'Eocène
s'avance profondément, en discordance complète avec les autres
étages, y compris le Crétacé. Là d'ailleurs, comme dans la vallée de
l'/nn, la discordance qui s'observe dans l'intérieur de la chaîne
n'existe plus dans la bordure extérieure, et, entre les deux, la région
des « Klippcu », de Neumarkt à Ëperies, forme comme un passage
in t ermédiaire.
XCntre le Fysch et le Tongrien de la bordure, la discordance peut
se mbler discutable. On pourrait, en effet, voir une ligne de faille
dans la ligne si curieuse qui sépare les bandes (G) et (D), et qui mar-
otte le contact entre le Miocène inférieur et le Fysch. Mais le carac-
^re ordinaire et presque nécessaire d'une faille est de montrer sur
c** acune de ses lèvres une série de terrains variables successivement
rïl is en contact avec ceux de la lèvre opposée. Je ne crois pas qu'il
e^ïste de faille bien avérée, qu'on puisse suivre sur une
ude longueur, toujours bordée sur un môme côté par les mêmes
ches. Or ce serait ici le cas: au Sud de la ligne de séparation, les
^ trains varient mais au Nord c'est toujours le Tongrien inférieur
^Vi* on rencontre. C'est plutôt là le caractère d'une ligne de discor-
^^■^îce, et un mouvement avant le Miocène inférieur semble au moins
^^^n probable. D'ailleurs, dans les Carpathes, ce mouvement est
r* peureusement prouvé: à Grundna Dolima, près de Dernbica, les
^* tiches miocènes pénètrent en golfe dans la zone montagneuse du
y sch, comme le Nummuiilique dans la vallée de l'Inn, et reposent
^lors nettement en discordance sur les grès éocènes (2).
tntre Salzbourg et Vienne, le Miocène moyen (couches extra-
"d*pines du bassin de Vienne), occupe par rapport au Fysch la môme
Position que le Tongrien de l'Ouest ; mais le Miocène supérieur, qui
u **st pas représenté dans cette partie de la bande (D), pénètre au con-
fire profondément à l'intérieur du massif alpin, formant la partie
(I) Gumbel, Bcschrcibung dis bayerischea Alpengebirges, p. 630 et auiv,
(t) Von Hauer, /oc. cit., p. 674.
432 BERTRAND. — ALPES ET CONTINENT EUROPÉEN. 21 mars
intra-alpine du bassin de Vienne, puis ceux de GUns et de Gratz. Le
calcaire de la Leitha, les couches de Baden, les couches à Cérithes et à
Congéries, vont s'appuyer en bancs horizontaux contre les zones
successives de la chaîne, indifféremment contre 1b flysch, le Crétacé
supérieur, le Trias ou les gneiss. Il y a donc en là un grand mouve-
ment entre l'Eocène et le Tortonïen.
Enfin, en Bavière, comme dans le Jura, la mollasse supérieure d'ean
douce, c'ost-a-dire la mollasse tortonienne, est relevée en concor-
dance avec les couches plus anciennes.
On voit donc qu'il y a an moins quatre grands mouvements incon-
testables : un avant le Crétacé supérieur, un second entre l'Eocène
et le Miocène (1), un autre avant le Miocène supérieur, et an
dernier après le Miocène supérieur. Un autre est signalé entre le
Lias et le Malm ; enfin on trouve encore, dans les Carpathes, le Num-
mulitique discordant avec le Crétacé, et plus au Sud, en Croatie, les
couches à Congéries discordantes avec le Sarmatique (2).
Tous ces mouvements n'ont formé qu'une seule et même chaîne;
c'est-à-dire que les plissements visibles aujourd'hui, qui en sont en
quelque sorte la résultante d'ensemble, se suivent tes uns les autres
comme s'ils avaient été formés en une fois. Les pressions auxquelles
ils sont dus ont agi à différentes époques, mais toujours sur la même
zone et dans le même sens.
On conçoit dès lors qu'on arrive à se demander si ces actions sont
bien nettement distinctes, comme le voulait l'ancienne théorie, si
elles ne se sont exercées qu'à certaines époques déterminées, fournis-
sant ainsi des dates précises pour la séparation des périodes géolo-
giques ; ou si au contraire elles n'auraient pas persisté d'une manière
1887. BERTRAND. — AL PB S ET CONTINENT EUROPÉEN. 433
11 y a eu, à certaines époques, de grandes transgressions
marines, d'une étendue et d'une généralité difficiles à expliquer,
mais constatées avec pleine certitude. C'est encore M. Suess qui a
appelé l'attention sur le fait même et sur l'importance théorique de ces
transgressions (1). La plus connue est celle du Génomanien ; on peut
citer encore celle de l'Oligocène dans le Nord, celle de la Mollasse hel-
vélienne dans le Sud-Ouest de l'Europe ; ce sont ces transgressions qui,
en ramenant la mer dans les régions déjà plissées et émergées par le
plissement, seraient la raison d'être des discordances observées dans
l'intérieur des chaînes ; en dehors de ces époques, le progrès du plis-
sement refoulerait lentement la mer, dont les dépôts se formeraient
ainsi sur le bord de la chaîne en voie d'élévation, toujours en retrait
et toujours en concordance. C'est par suite de la transgression céno-
manienne que les couches de Gosau , dans l'intérieur des Alpes, reposent
sur les tranches du Trias, tandis que, plus au Nord, sur le bord de la
chaîne, les couches de môme âge font suite en concordance au Crétacé
inférieur. De môme la discordance de l'Eocène et du Tongrien cor-
respondrait à la transgression oligocène, celle des couches du bassin
de Vienne à la transgression miocène (â).
Si donc les faits ne s'opposent pas d'une manière formelle à la
seconde hypothèse, celle de l'effort et du mouvement continu, quels
sont les arguments dont on peut l'appuyer? Ils ne peuvent guère être
tirés que de la nature des dépôts successifs ; si la séparation des faciès
sur les deux versants va en s'accentuant, si les indices de rivage se
multiplient dans les couches les plus récentes, on pourra en déduire
l'émersion, à un certain moment, et l'importance croissante d'un
massif central. Ces indices existent, mais en trop petit nombre pour
fournir une démonstration : c'est d'abord, à l'époque du Trias, la
séparation des deux provinces norique et juvavique, avec leurs faunes
si distinctes, séparation que M. Mojsisovics serait tenté d'attribuer à
l'extension des récifs coralliens (3). Il n'y a pas encore émersion; la
zone centrale aurait seulement formé un haut-fond. A l'époque juras-
sique, la communication est rétablie entre les deux provinces ; il y a
pourtant à citer les couches liasiques à charbon, de Gresten, et les
empreintes déplantes terrestres bathoniennes aux Sette communi.
Pendant la période crétacée il s'est formé entre Corne et Bergame des
(1) Die Entstehung der Alpen p. 104 et suiv.
(2) Il n'est pas inutile de faire remarquer que les dôpût* tondrions des Alpes se
rattachent à la mer du Nord et les dépôts miocènes du bassin de Vienne à la mer
dn Sud, et qu'ainsi les deux discordances correspondent bien aux périodes distinctes
de transgression des deux mers, septentrionale et méridionale.
(3) Mojsisovics : Die Dolomitriffe von Sud, TyroL
XV. 28
BERTBAND. — AlPRS ET COSTINUNT EOROPftBS.
21 mars
grès à poudingue» qui reposent sur la Majolica; mais c'est surtout
dans les couches dites de Gosau, depuis la Carinlhie jusqu'à I»
Bavière, que ces phénomènes de rivage sont accusés. Ils se retrouvent
au Nord dans la ïone du Flysch (grès et conglomérats) et dans celle
du Tongrien (poudingues el lignite*).
En tout cas, le mouvement de plissement, continu ou non, a cer-
tainement été progressif, se propageant de la zone centrale vers le
Nord ; c'est là le fait capital qui ressort des développements précé-
dents (t). La zone Iriasique (zone B), s'est trouvée émergée après te
dépôt des couches néocomiennes, et quand la mer y est revenue Ô l'é-
poque du Crétacé supérieur, les étages antérieurs étaient déjà plissés
cl dénudés, puisque les couches de Gosau se sont déposées sur leurs
tranches. L'effort de plissement no s'était au contraire pas encore fait
sentir sur la zone (C), puisque tout le Crétacé y est concordant,
La Eone (C) est limitée au Nord par une ligne qu'on ne peut guère
interpréter que comme une ligne de discordance; cette ïone, déjà
plhsée, a donc du former le rivage de la mer tongrienne; le plisse-
ment s'est accentué pendant le Miocène, puisque cette ligne est do-
venue une ligne surplombante; mais i! s'e«t arrêté, au moins a l'Est,
pendant le Tortonien, puisque le Torlonien du bassin de Vienne
repose horizontalement contre les plis des zones (A), (B) el (C).
Le mouvement à l'époque torlonienne s'est donc localisé dans la
bande (D), et rien ne prouve qu'il ne fat pas déjà arrêté dans les Car-
phathes. De même dans le; Pyrénées, qui «ont aussi une dépendance
de système alpin, et où l'on retrouve ans Maux-Chaudes la discor-
dance de Gosau, le mouvement s'est arrêté beaucoup plus tôt eucore,
à la Gn de l'Eocènc, après le plissement de la bande (C).
On peul résumer ainsi ce qui précède :
Les Alpes, de la Suisse à l'Autriche et aux Carpalhes, forment une
mémo zone de plissements, et par conséquent une même chaîne.
11 est prouvé que la formation de celte chaîne est, selon l'expres-
sion de M. de Lapp irent, une œuvre de longue baleine, et que pour
la partie nord, le plissement s'est propagé de l'axe de la chaîne vers
la bordure; il esl /.itssibir, niais il n'est ^a* prouv'- querelle propaga-
tion se soit faite d'une manière intermittente el par saccades. Ce que
nous savons peut s'accorder avec l'hypothèse d'un mouvement unique,
continu et régulier, comme avec celle d'une série de mouvements
relativement brusques. Dans la seconde hy-polliè^;, les discordances
marqueraient l'époque, la « date » de ces mouvements ; dans la pre-
1887. BERTRAND. — ALPES BT CONTINENT EUROPÉEN. 435
mi ère, elles indiqueraient seulement le moment oh les grandes
transgressions marines sont venues atteindre la zone de plisse-
ments (1).
Ces mouvements progressifs ont eu pour résultat de refouler peu à
peu la mer dans un étroit canal, entre la zone soulevée et l'ancien con-
tinent. Dans ce canal se sont trouvées réalisées, d'abord à l'Est, plus
tard seulement à l'Ouest, les conditions nécessaires à la formation du
Fysch. Quelles qu'aient été ces conditions, difficiles à préciser, il est
clair qu'elles devaient être en rapport avec le phénomène même de
soulèvement, puisqu'elles ne se sont produites que dans la zone de
bordure.
Enfin la mer a été chassée de ce dernier domaine; les dernières
couches tertiaires ont été plissées à leur tour; puis, là où l'effort
s'est prolongé plus longtemps, elles ont été couchées sur l'obstacle
résistant.
Chatne hrrcynirnne. Examinons maintenant l'Europe au Nord des
Alpes (flg. 4). Sauf de rares exceptions, déjà mentionnées plus haut,
les terrains secondaires et tertiaires n'y sont pas plissés, et au milieu
d'eux émergent des massifs de terrains primaires ou cristallins. Ces
massifs sont : la Bohème avec le Thùringer Wald, le Hartz, les Àr-
dennes, les Vosges et la Forêt-Noire, le Plateau central de la France,
la Bretagne et le Cornouailles. Ce sont, comme l'a dit depuis long-
temps d'Omalius d'Halloy, les restes non submergés ou revenus au
jour d'une vieille Europe, de l'Europe de la fin des temps primaires.
Or, on peut, dans ces massifs, retrouver la trace d'une ancienne
chaîne, morcelée et en partie disparue, mais qui a eu son unité, oro-
graphique et géologique, telle que nous venons deladéiinir pour les
Alpes (2).
11 y a d'abord une distinction importante à établir entre les massifs
que je viens de citer et ceux qui se trouvent plus au Nord, entre l'Ir-
lande et la Scandinavie. Dans les premiers, les terrains primaires, en
dehors du Houiller supérieur et du Permien, se montrent en général
concordants entr'eux et fortement plisses. Dans ceux du Nord, au
contraire, le Carbonifère, le Dévonien, et même le Silurien supérieur,
ne sont pas plissés et reposent le plus souvent en discordance sur les
termes plus anciens. C'est une distinction toute semblable à celle que
nous avous faite entre les Alpus et leur « Yorlaud ».
Or, entre les deux régions, c'est-à-ùire à une place correspondante
(1) Suess. Dus An/lit: d-r Uni,; j.. .Mi.
(2) Suess. Ueber untcrbrochune Ocbi/fjs/'a'Unng, Siti'b. «Jer Kais. AkaU. der Wis-
sensch., Vienne, déc. 1886.
436 BERTRAND. — ALPBS ET COKTIKKNT EUROPÉEN. 31 mars
à celle qu'occupe le Fysch, nous trouvons une bande discontinue de
terrains houillers, d'abord ceux du Sud de l'Irlande et du pays de
Galles; puis, de l'autre côté du bassin de Londres, ceux du Nord de
la France et de la Belgique, étendu ceux de la Westphalie. Dans l'Ir-
lande, dans le Nord de la France et en Belgique, les contourne m eu ta
et les renversements des couches houillères rappellent, d'une manière
remarquable, ceux des terrains alpins (1). Les plissements de la
Westphalie rappelleraient plutôt ceux des Carpathes.
11 y a donc là une double analogie, analogie de position et analogie
déstructure, qui nous amène à rapprocher cette bande de terrains
houillers de la bordure tertiaire des Alpes. J'ajouterai qu'il y a une troi-
sième analogie, l'analogie minéralogique; certaines parties dn Fysch
offrent avec le terrain houiller une ressemblance remarquable. Il y a
longtemps que H. Potier, sans idée théorique préconçue, a appelé
mon attention sur ce point en me montrant le Fysch des Alpes-
Maritimes.
Or il est facile devoir que les plis des différents massifs primaires
s'alignent bien parallèlement à cette nouvelle zone de bordure, et la
suivent au Sud, comme les bandes (A) et (B) suivent dans les Alpes
la bordure tertiaire. Dans l'Irlande et le pays de Galles, la direction
est de l'Est à l'Ouest ; elle est partagée par les plis du Carbonifère et
du Dévonien dans le Devonshire, par ceux de toute la série primaire
et des gneiss en Bretagne. Au Sud seulement, les plis s'infléchissent
progressivement vers le Sud-Est, formant l'éventail, comme les plis
alpins à partir de la Styrie, et probablement déviés par la masse plus
ancienne du Plateau central.
De même à l'Est, les plis du Hartz occidental, du Westerwald, du
1687. BERTRAND. — AtPEB ET CONTINENT EUROPÉEN. 437
Sud-Est. C'est, d'après M. Losseo (1), la rencontre de deux soulève-
ments & angle droit. J'y verrais plutôt simplement le résultat d'une
j'-^&ttI jqX*rtlru>nal' dt. ta- chaîna coLsdoi
.''-''''' fjord sTpernirionuL cfc t& chaîne her
torsion analogue a celle des Carpathes, mais plus brusque. La banda
(1) lahrb. À", pieuss. geol. Landesanstalt, II, lêB!,
438 BBBTHAÏID. — ALPES ET CONTINENT ECROPËB5. 31 mars
houillère se retrouve d'ailleurs plus loin, toujours pliisée, quoique
moins fortement, en Silésie et dans le bassin du Donetz.
Il y a donc bien nettement un système de plissements, qui affecte
seulement les terrains primaires et qui traverse l'Europe en écharpe,
de la Silésie au Sud de l'Irlande. C'est ce que, dans mon cours, à
l'École des Mines, j'avais appelé la «chaîne houillère ». M. Suess a
proposé les noms de « variscische (1) et armoricanische Gebirgea. Tout
en reconnaissant qu'une désignation géographique est préférable,
j'aime mieux reprendre l'ancien nom d'Hercynien, plus familier à
des lecteurs français, quitte à l'étendre bien au delà de sa significa-
tion primitive. Le choix du nom est d'ailleurs secondaire; mais la
considération de la chaîne a un grand intérêt au point de vue de
l'histoire géologique de l'Europe.
La formation de cette chaîne, pas plus que celle des Alpes, n'a été
l'œuvre d'un jour, ni même celle d'une seule période géologique. On
sait que la discordance la plus fréquente qu'elle ait introduite entre
les terrains se place, comme l'a montré le premier M. Douvlllé (2),
antre le Bouiller moyen et le Houiller supérieur. Peut-être y a-t-il eu
à ce moment un mouvement d'une importance plus grande; mais
peut-être aussi la généralité de cette discordance tient-elle simple-
ment à ce que les terrains bouitlers supérieurs sont des terrains
lacustres et ne se trouvent pas sur la bordure extérieure de la chaîne.
En effet, si le plissement est progressif, les lacs qui pourront se
former dans la partie émergée de la chaîne, s'établiront en général
sur les tranches des couches, et l'on peut appliquer à leurs dépôts
tout ce que j'ai dit sur les terrains ramenés par une transgression
1887. BERTRAND. — ALPfifi ET CONTINENT EUROPÉEN. 439
puis le Houiller moyen jusqu'au Permien. Dans l'ancienne théorie,
c'est une anomalie presque inexplicable; si, au contraire, il y a eu
mouvement progressif, rien n'est plus naturel, rien n'est plus con-
forme à ce que nous avons dit sur les Alpes. Il existe d'ailleurs entre
la position du bassin de Saarbruck dans la chaîne hercynienne et
celle du bassin de Vienne, dans la chaîne alpine, une remarquable
analogie, qu'il est intéressant de faire ressortir.
Il y a, actuellement, dans les débris de la chaîne hercynienne,
(Carte, flg. 4), une large interruption entre la Westphalie et le llartz;
en ce point, la bande houillère s'interrompt également; mais si elle
a primitivement bordé toute la chaîne hercynienne, comme fait le
Fysch pour les Alpes, la position du Harlz montre qu'elle était là
fortement déviée vers le Nord, et la direction des plis en Silésie,
prouve qu'elle devait ensuite se recourber vers le Sud; elle devait
donc décrire un arc comparable à celui des Garpathes. A l'Ouest de
cet arc, au point de déviation et de torsion, une trouée s'était faite
dans la chaîne, tout à fait comparable à celle de Vienne à l'Ouest des
Garpathes; c'est elle dont la place est encore marquée par l'intervalle
signalé entre les massifs de la Westphalie et du llartz et par la,
dépression de la Hesse. Par cette coupure, les eaux où se dépo-
saient les terrrains houillers du Nord, ont pu pénétrer dans Tinté*
rieur de la chaîne jusqu'à Saarbruck; là elle se sont étendues sur les
couches dévoniennes déjà plissées, et par conséquent la succession
normale et complète du Nord-Est remplacée par une lacune avec
discordance. Plus tard, la mer a été refoulée du canal septentrional;
le bassin de Saarbruck s'est isolé et les conditions de dépôt, d'abord
identiques à celles du Nord, se sont rapprochées de plus en plus de
celles des bassins lacustres du centre de la France. Mais la sédimen-
tation est restée continue, et l'on s'explique ainsi comment à Saar-
bruck, où se sont cependant faitsenlir sans aucun doute les mômes
mouvements qu'au Nord et au Sud, le Houiller moyen et supérieur
sont en parfaite concordance, tandis que dans les régions voisines,
par suite d'un changement général do régime (émersion du Nord,
établissement des lacs du Sud), la discordance est la règle entre ces
deux termes. Nul exemple ne me semble plus probant en faveur de
la théorie des mouvements lents.
A Saarbruck, le Trias est discordant avec le Permien. Cette
discordance est connue en plusieurs autres points, et notamment
sur les bords du Plateau central. Sans entrer ici dans des détails qui
m'entraîneraient trop loin, je veux seulement indiquer que toutes
les régions, où l'on trouve ainsi la preuve d'un mouvement anté-
triasique, se rattachent à la région hercynienne, et que l'orientation
440 BERTRAND. — ALPES ET CONTINENT EUBOFÉEK. 21 mars
des plis y est précisément celle de la chaîne. Ce sont des synclinnanx
qui ont rejoué ou qui ont continué à s'accentuer. H faut en conclure
que les mouvements qui ont formé la chaîne hercynienne ne se sont
pas arrêtés avant la fin du Permien. Celte considération a une
assez grande importance, parce qu'elle va nous permettre tout à
l'heure de relier, au moins avec une certaine vraisemblance, les
Alleghanis et l'Oural à la chaîne hercynienne.
On voit donc qu'il existait en Europe, à la fin de la période pri-
maire, une chaîne de montagnes tout à fait comparable aux Alpes,
s'étendant au moins de la Bretagne et du pays de Galles à la Saxe et
& la Silésie; la structure en était la même ; la hauteur de ses som-
mets, produits par des plissements aussi énergiques, ne devait pas
être moindre (1) ; et quant à l'histoire de sa formation, nous pouvons
répéter, presque terme pour terme, ce que nous avons dit des Alpes :
Le mouvement de plissement, s'il n'a pas été continu, a été au
moins progressif, et s'est propagé de la zone centrale vers le Nord,
c'est-à-dire vers le bord de la chaîne. La mer a été peu à peu refoulée
dans un étroit canal entre la zone soulevée et l'ancien continent, le
« Vorland ». Dans ce canal, se sont trouvées réalisées les conditions
nécessaires à la formation du terrain à houille (dont l'âge vrai peut
varier du Culm au Permien, comme celui du Fysch varie du Crétacé
au Miocène inférieur). Puis cette dernière bande a été plissée a son
tour et couchée en partie sur l'obstacle résistant.
De la chaîne hercynienne, il ne reste en Europe que des lambeaux
isolés, des Honte, pour employer l'expression de M. Suess. La chaîne,
une fois formée, et sans doute alors aussi continue que le sont
aujourd'hui les Alpes, s'est tassée inégalement et par compartiments ;
1887. BERTRAND. — ALPES ET CONTINENT EUROPÉEN. 441
plissée, d'une chaîne plus ancienne, que j'appellerai, avec M. Suess,
la chaîne calédonienne (1).
Il n'y a pas longtemps que nous connaissons les preuves de son
existence : dans les monts Grampians, en Ecosse, le gneiss est renversé
pendant plusieurs kilomètres sur le Silurien, comme le Dévonien
sur le Houiller de Belgique, comme le Trias sur le Fysch. Il y a qua-
rante ans qu'un géologue modeste et peu connu, Nicol, s'était rendu
un compte exact de la structure des Grampians ; mais Murchison avait
donné une autre explication et déclaré que les gneiss des Grampians
étaient siluriens. Nicol aima mieux garder pour lui sa conviction et
taire ses preuves que d'entamer la lutte et de compromettre son
amitié avec le chef tout puissant de l'école anglaise. Les opérations
de détail, commencées par le Surwey, ont démontré que Nicol avait
vu juste, et le savant directeur du Surwey, M. Geikie, l'ancien
champion des idées de Murchison, a proclamé que le recouvrement
était incontestable (2).
Au pied des Grampians, au Sud-Est, est le vieux grès rouge, peu
incliné. Les plissements de cette nouvelle zone datent donc de
l'époque du Silurien. La Norwège, avec sa structure si semblable à
celle de l'Ecosse, avec ses lambeaux horizontaux de poudingues
vraisemblablement dévoniens, en semble bien être au Nord-Est la
continuation ; et c'est peut-être un argument de plus d'y trouver
citée l'alternance des gneiss et des strates à fossiles siluriens (3).
La direction des plis des Grampians est, d'ailleurs, la prolongation
de celle des Alpes Scandinaves ; on est donc amené à présumer
l'existence d'une troisième chaîne, dont le bord septentrional est
marqué, au moins en Ecosse, par les mêmes accidents que le bord
des Alpes et le bord de la chaîne hercynienne, et où Ton rencontre
également une spécialisation intéressante dans le faciès des der-
niers terrains plissés ; les schistes à Graptolites, en effet, par leur
épaisseur, leur uniformité et l'absence de débris organiques autres
que les Graptolites, me sembleraint pouvoir être rapprochés du
terrain houiller et du Fysch.
Il reste à montrer que la même loi est applicable pour cette chaîne
que pour les chaînes prédentes et que c'est contre un continent plus
ancien qu'est également venue s'appliquer la zone de ridement. Mais
auparavant, il est utile d'analyser sommairement la structure de la
partie orientale de l'Amérique du Nord.
(1) Suess: Ueàer tinter brochene Gebirysfaltuny.
(t) Geikie, Textbook, p. 574.
(3; Id. id., p. 06ô.
BSItTUab. — AlPES ET CONTIWEST EUROPE».
1887. BERTRAND. — ALPF6 ET CONTINENT EUROPÉEN. 449
Comparaison avec l'Amérique du Nord. — Parallèlement à la côte de
l'Atlantique (v. la Carte, flg. 5), s'étend la chaîne des Alleghanis,
bien connue par la régularité de ses plis, dont l'allure rappelle ceux
du Jura. Tous les terrains primaires jusqu'au Houiller (et môme
jusqu'au Permien, comme l'a montré (1) l'élude delà flore) prennent
part à ces plissements. Les plis s'abaissent progressivement à l'Ouest
et ne se présentent plus que sous forme de molles ondulations on
arrivant à la grande plaine du Missis^ipi, où l'on rencontre la môme
série de terrains, mais à peu prè* horizontale. Gomme âge d'ensçm-
ble, les Alleghanis peuvent se comparer à la chaîne hercynienne, et
comme elle, ils sont bordés d'une zone de terrains houillers, qui, là,
comprend le Permien.
Au Nord des Alleghanis, on trouve la chaîne des Montagnes Vertes,
où le Silurien inférieur et moyen est plissé avec failles et renverse-
ments, tandis qu'à l'Ouest le Silurien supérieur est horizontal et dis-
cordant avec la série inlérieure (2). Comme les Alleghanis à la chaîne
hercynienne, les Montagnes Yertes correspondraient à la chaîne
calédonienne.
Or, si l'on examine sur la carte (flg. 5) la position respective de
ces différentes chaînes, on voit qu'elles se regardent en quelque
sorte des deux côtés de l'Océan Atlantique, que la bordure houillère
de la chaîne hercynienne prolongée va rejoindre celle des Allegha-
nis, et que la chaîne calédonienne, également prolongée, irait abou-
tir près de celle des Montagnes Vertes. La possibilité d'une ancienne
liaison continue s'offre ainsi à l'esprit
Sans doute on ne peut la considérer comme démontrée. Pour se
garder des conclusions hâtives, il suffit de réfléchir que les Antilles
et les deux chaînes de l'Ouest de la Méditerranée, la chaîne bétique
et l'Atlas, se font face également aux deux extrémités de l'Atlantique,
représentant des deux côtés de larges plis anticlinaux dont la clef de
voûte s'est effondrée. Or, là, il est h peu près certain que la prolon-
gation sous-marine des plissements n'existe pas; il serait en effet
invraisemblable, vu leur origine relativement récente, que cette prolon-
gation ait existé et qu'aucune saillie relative n'en ait conservé la
trace. Mais pour les chaînes plus anciennes, cette sorte d'arguments
a moins de valeur, et d'autres au contraire militent fortement en
faveur de l'ancienne jonction ; ce sont ceux qu'on peut tirer de la
comparaison des flores et des faunes successives.
En eflet, les flores terrestres du Dévonien et du Carbonifère pré-
(1) While et Fontaine, Permion flora of \\~>H Virginia, \SSO.
(*) Dana, Manual ofGcul'jyy |>. vu.
444 BERTRAND. — ALPES ET CONTINENT EUROPÉEN. 21 ma»
sentent beaucoup plus de ressemblance, en Europe et aux Etats-
Unis, que les faunes marines du même âge. De plus, jusqu'à l'époque
miocène, les espèces côtières semblent s'être facilement propagées
de l'Europe à l'Amérique ; la faune crétacée des Antilles, avec ses
Polypiers, ses Acléonelles, ses Nérinées, ses Rudistos, montre des
rapports frappants avec celle de Gosau dans les Alpes. Les Polypiers
éocènesde la Jamaïque et de Cuba sont les mêmes que ceux des
récifs de Castel-Gomberto, dans le Vicentin, et les oursins miocènes
d'Antigua se retrouvent à Halte (1). Ces rapprochements ont suggéré
à M. Suess l'hypothèse, adoptée par M. de Lapparent (2), qu'un
ancien continent ou qu'une chaîne d'Iles, l'Atlantide de Platon,
aurait relié l'Europe à l'Amérique jusqu'à l'époque miocène. Ce
continent ou cette chaîne d'îles n'aurait été autre chose que les
débris de la chaîne hercynienne.
Ancien continent Arctique. Quoi qu'il en soit, et que les deux
zones de plissement aient été ou non continues, elles existent en
Europe et en Amérique, avec la même position respective. Or tous
les indices montrent (3) qu'au Nord de ces deux chaînes il existait,
au début de l'ère primaire, un grand espace continental. Pour
l'Amérique, il ne peut guère y avoir de doute que le Canada n'ait formé
rivage à l'époque silurienne. Le Groenland est également une terre
de gneiss et de granité ; et entre les deux, nulle part vers le Nord ou
ne connaît de dépôts plus anciens que le Silurien supérieur. Ce der-
nier occupe les environs de la baie d'Undson et reparaît dans le
canal de Grinnel, mais ce n'est que par suite d'une invasion posté-
rieure de la mer, plus ou moins connexe duridemeut silurien.
1887. BERTRAND. — ALPES ET CONTINENT EUROPÉEN. 445
de ce ridement préalable des gneiss, sur les tranches desquels ils
reposent comme dans nie de Gothland. On ne peut s'empêcher
alors d'être frappé de la grande analogie de position des Alleghanis
et de l'Oural par rapporta ces deux pointes saillantes du continent
archéen. Les deux chaînes comprennent, d'ailleurs, les même terrains
plissés de la même manière, et elles sont également renversées sur
deux grandes plaines, où ces terrains sont restés horizontaux. Il est
donc très probable que l'Oural, malgré sa direction divergente, doit
se rattacher à la chaîne hercynienne, puisque comme elle et en
même temps qu'elle, il a été appliqué contre les bords du continent
plus ancien.
Résumé. — La formation du continent européen actuel semble ainsi
résulter, malgré sa complexité apparente, d'une série de mouvements
remarquablement réguliers et relativement très simples : trois
grandes rides formées successivement, chacune en retrait de la pré-
cédente, et toutes trois renversées sur leur bord septentrional. La
règle posée par Dana, que les zones successives de plissement se
forment sur le bord de l'Océan et vont s'appliquer contre le conti-
nent plus ancien, est peut-être mieux applicable à l'Europe qu'à l'A-
mérique pour laquelle elle a été faite.
Ce qui fait que pour l'Europe, ces mouvements simples ont
donné une figure résultante si compliquée, qui semble contraster avec
la symétrie de l'Amérique du Nord ; ce qui a pu faire dire que les
deux continents étaient construits sur des plans différents, c'est sur-
tout le phénomène déjà signalé du morcellement et du tassement
irrégulier des chaînes européennes après leur formation. Mais une
fois que par la pensée on a reconstruit leur continuité primitive,
l'histoire de notre petit continent se dessine avec autant de netteté
que celle de l'Amérique du Nord, avec laquelle d'ailleurs elle se
confond presque au début.
Gomme il est naturel, l'histoire des dépôts sédimentaires est
intimement liée à celle des phénomènes orogéniques, et la consi-
dération des trois chaînes successives permet de grouper dans une
vue d'ensemble les particularités des phénomènes sédimentaires aux
différentes périodes.
A l'époque silurienne, la terre est au Nord ; la mer couvre la plus
grande partie de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. Une ride
se forme de la Norwège au Saint-Laurent, avec des apophyses méri-
dionales plus ou moins comparables à celles des Alpes, c'est-à-dire
aux péninsules méditerranéennes, <.'. correspondant aux discordances
du Shropshire et des Ardennes.
416 BERTHAHD. — ALPES ET CONTIHRNT ECROPÊEB. 21 mari
Cette première chaîne se disloque ; les actions atmosphériques la
dégradent ; des masses de grès et de poudingues (vieux grès rouge)
remplissent les dépressions creusées à ses pieds, pendant que les
dépôts pélagiques s'étendent au Sud.
Une nouvelle ride s'élève, en arrière de ta première, formant une
ceinture sinueuse au continent, des Allegbanis à la Westphalie, de
la Silésie au Dniester et à l'Oural. Entre cette ride et l'ancien con-
tinent s'isole le canal oïl se dépose la houille. En dehors de cette
zone, le terrain houiller n'est pas plus productif en charbon que les
autres terrains plus récents ; la formation de la bouille, au moins en
tant que dépôt marin, semble étroitement liée au soulèvement de la
chaîne hercynienne.
La seconde chaîne se disloque comme la première; le nouveau
grès rouge comble en partie les dépressions formées autour d'elle.
Dans ces dépressions s'établissent les lagunes du Trias, les golfes
et les détroits vascoi du Lias, les bancs de coraux du Jurassique;
elles reçoivent la série des dépôts continentaux et littoraux, tandis
que la grande mer est reléguée au Sud, dans la région alpine.
Puis les Alpes s'élèvent à leur tour, dessinant une troisième grande
ride, qui embrasse toute la zone méditerranéenne, des Pyrénées à
l'Himalaya. Et alors seulement disparaissent dans l'Atlantique les
témoins qui jalonnaient l'ancienne continuité des Apallaches et de
la' chaîne hercynienne, et qui expliquent les analogies de faunes
côlières constatées Jusqu'à l'époque miocène entre l'Amérique et
l'Europe.
Sans doute, il n'y a là qu'une vue d'ensemble, et bien des détails
manquent encore. Pour les Alpes, je me suis borné à considérer la
1887. DE GHOSSOUVRE. — PHOSPHATES DK CHAUX. 447
dresser lentement en lui masquant l'horizon , puis se figer en défer-
lant sur ses bords. Plus tard dos trouées se sont faites dans cette
grande muraille continue, et il a pu voir une seconde vague, puis
une troisième se former successivement plus au Sud, et comme la
première, venir déferler à leur tour. 11 est probable qu'il doit s'at-
tendre aujourd'hui à voir une quatrième vague se former en arrière
des Alpes, c'est-à-dire dans la région méditerranéenne. Mais les
règles de (rois ne sont pas applicables à ces sujets, et nous ne saurons
jamais si l'attente de notre observateur idéal sera réalisée ou déçue.
A la suite de cette conférence, MM. Munier-Chalrnas et de
Lapparent présentent quelques observations.
Séance du 4 Avril 1887.
Présidence de M. Albert Gaudry
M. Maurice Hovelacque, Secrétaire donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
M. Cotteau présente la 9e livraison des Échinides éocènes de la
France. Les espèces, qui complètent le grand genre Scfvzaster, sont
décrites et figurées dans cette livraison. Parmi les types les plus
remarquables, M. Gotteau cite les Schizasler rimosus et vicinalis,
très voisins l'un de l'autre et, cependant, parfaitement distincts par
plusieurs caractères, notamment la position de l'appareil apical et la
longueur du sillon antérieur. Le Schizaster Slwleri mérite aussi de
fixer l'attention ; M. Cotteau a retrouvé le type de l'espèce et y rap-
porte, sans hésiter, plusieurs beaux exemplaires recueillis, par
M. Degrange-Touzin et M. le comte de Bouille,' dans les falaises de
Biarritz. En résumé, vingt-six espèces de Schizaster ont été rencon-
trées dans le terrain éocène de la France : deux espèces appartiennent
à TEocène inférieur; treize espèces font partie de l'étage éocène
moyen; onze espèces se trouvent dans l'étage éocène supérieur.
Toutes ces espèces peuvent être considérées, jusqu'ici, comme
caractéristiques de l'étage dans lequel ou les rencontre et n'en fran-
chissent pas les limites.
M. A. de Grossouvre envoie à la Société un mémoire intitulé :
#
Elude sur les gisements de phosphate de chaux du centre
de la France (extrait des Annal™ des Mines) et accompagne cette
présentation des observations suivantes :
Le travail que j'ai l'honneur de présentera la Société est le résultat
448 DE GROSSOUYHE. — MOSI'UATËS OE CHAUX. 4 ami
d'explorations faites, depuis cinq ou sis ans, sur las terrains sédi-
mentaires, qui forment la bordure du Plateau Central, dans les dépar-
tements du Cher et de l'Indre; j'ai pu ainsi constater l'existence d'un
certain nombre de niveaux de phosphate de> chaux dans les systèmes
liasique et oolithique : quelques-uns étaient déjà connus ou même
exploités dans certaines régions, mais les autres n'avaient pas
encore été signalés. Depuis la publication de ce travail, j'ai vérifié
leur existence sur d'autres points et de ces observations on peut
conclure que la présence de la chaux phosphatée dans les formations
Bédimentaires est un accident beaucoup plus fréquent qu'on ne se
l'imagine d'ordinaire.
Elle se présente surtout à de nombreux niveaux dans le système
liasique.
Le plus inférieur appartient à l'étage sinémurien {zone de V Ammonites
obtusus) et est l'équivalent des gisements exploités dans 4'Auxois.
Le phosphate est très abondant dans le Lias moyen et H s'y trouve,
eu plus ou moins grande proportion, sur toute sa hauteur, mais c'est
surtout dans les couches inférieures qu'il a été rencontré en quan-
tité assez importante pour être exploitable. Déjà, en 1864, Giimbel
avait signalé l'acide phospborîque dans les couches à Am. mar</ari .
talus de la Souabe. Depuis la publication de notre mémoire, nous
avons reconnu sa présence & la base du Lias moyen des environs de
Digne (Basses-Alpes), et nous l'avons constatée encore dans des
fossiles du Lias moyeu de la Dordogne {zone à Ammonites mpricomus
et zone à Amm. margaritatus) qui nous ont été communiqués par
notre confrère, M. Mouret, ingénieur des ponls-et-chaussées a
Péri gueux.
1881 D8 GROSSO U Y RE. — PHOSPHATES DE CHAUX. 449
Les fossiles de Crussol de la zone à Amm. zigzag nous ont paru,
d'après leur aspect, devoir renfermer une certaine proportion d'acide
phospborique, comme ceux du même niveau de Niort, mais nous
n'avons pas fait d'analyse pour contrôler cette présomption.
Quant au gisement de la zone à Amm. Duncani, il a une très
grande extension géographique : nous avons trouvé à ce niveau, dans
le Gallovien supérieur de Montreuil-Bellay, des couches marneuses
avec petites Ammonites phosphatées (Amm. Lamberti, Amm. Dun-
cant,...); dans le Jura, notre confrère M. Ghoffat a déjà signalé la
présence de l'acide phosphorique dans la zone de Y Amm. athleta, et
Gtimbel avait, en 1864, reconnu son existence dans les Ornatenthone
de la Franconie.
Si les gisements de chaux phosphatée sont nombreux dans le Lias
et l'Oolithe inférieure du Berry, par contre il n'en a encore été
constaté qu'un seul dans le système crétacé : c'est le niveau des
gisements du Sancerrois et de la Puisaye (zone à Amm. inflatus\ qui avait
été découvert dès 1858 par un de nos confrères, M. Guéranger (1),
ainsi qu'il résulte d'une note dont nous avons eu connaissance tout
récemment. La faune de cet horizon a donné lieu à une intéressante
étude paléontologique par M. de Loriol (2).
L'abondance des niveaux phosphatés dans les couches liasiques
nous a conduit à en donner une description un peu détaillée pour la
région que nous avons explorée entre la vallée de la Loire et le Poitou,
et à montrer les variations corrélatives de faciès et de faune que ces
couches y subissent.
Le Lias est bien développé dans le département du Cher; les
environs de Saint-Amand sont depuis longtemps connus et clas-
siques, principalement pour le Lias moyen. Les dépôts sont surtout
argileux et, dans la faune, les Ammonites forment l'élément domi-
nant. En se dirigeant vers l'Ouest, on voit l'épaisseur des étages dimi-
nuer progressivement : l'élément calcaire entre pour une proportion
de plus en plus forte dans leur composition, la faune se modifie en
même temps et les Brachiopodes en constituent la majeure partie.
Un peu à l'Ouest de la vallée de la Creuse, toutes les couches du Lias,
à l'exception de celles de l'étage toarcien, sont formées par des cal-
caires durs, compactes, dolomitiques quelquefois, souvent chargés
de graviers quartzeux. Les fossiles ont presque entièrement disparu :
on n'y trouve plus que quelques Lamellibranches, quelques Bélem-
(l) Observations stratigraphiques sur le terrain cénomanien de Ségnelay (Yonne)
Bulletin de la Soc. des sciences de l'Yonne, 1858.
(t) Etudes sur les faunes des couches du Gault de Çosne (Nièvre), par P. de
Loriol. Méra. Soc. Pal. Suisse, IX, 1882.
XV. 29
450 DI GBOSSGtTVRE. — PH0BPHATM DR CHAUX. 4 arHl
Dîtes, quelques rares Brachiopodes ; la distinction des divers
étages devient impossible.
En continuant à se diriger vers l'Ouest, on trouve dans le Poitou le
Lias supérieur, à l'état marneux et réduit à quelques mètres d'épais-
seur, reposant directement sur les terrains anciens.
On voit donc que, dans la région poitevine, le Lias, très réduit et avec
éléments de charriage, a les caractères d'un dépôt très voisin des cotes.
En se dirigeant vers l'Est, on trouve des affleurements correspon-
dant à des dépôts formés a des distances de plus en plus grandes
des anciens rivages : d'abord, des couches à faciès marneux avec
faune de Brachiopodes, puis, des couches a faciès argileux avec faune
de Céphalopodes.
H. Parandier dépose sur le bureau pour la bibliothèque de la
Société une petite brochure : Géologie de C arrondissement de Dfile
qu'un de ses vieux amis, auteur d'un ouvrage publié en 1840 sur la
Statistique historique de cet arrondissement, lui avait instamment de-
mandée pour l'insérer dans cet ouvrage. Elle en a été textuellement
extraite, et récemment reproduite, puis répandue parmi les employés
du service des ponts-et-cbaussées de Dôle et de Poligny, qui eu avaient
exprimé le désir.
Elle avait servi eu 1840 lors de son apparition dans le susdit ou-
vrage, à épargner à trois jurassiens chercheurs d'entreprises,
une somme de 13 à 20,000 francs qu'ils voulaient engager dans des
recherches de houille sur le versant Sud-Ouest de la montagne de la
Serre; et encore malgré le paragraphe «Terrain houiller» pageS, a-t -il
fallu une insistance persévérante de M. Parandier, confirmée, par un
iW7 yiemtt âtnsir sdpâribor des cobbiêres* 451
de la hotillle adossée sur l'eurite, ainsi que cela est exprimé (sous lie
titre : Terrain houiller) à la page 8 de la notice.
M. Parandier offre ensuite à la Société une autre brochure in-4° :
« Relèvement de f agriculture par le service hydraulique progressive-
ment développé partout en France. » L'auteur dit : que, sauf un cha-
pitre où il expose l'application de ses idées sur les terrains sédimen-
taires triasique, liasique, tertiaires, etc., il n'est pas question dans
cette brochure de géologie proprement dite, et qu'elle n'a pour but
que de faire ressortir la haute utilité de l'aménagement et de l'utili-
sation agricole et industrielle des eaux par tout en France. M. le
Ministre de l'agriculture qui en a décidé la publication en a adressé
un certain nombre dans chaque département à MM. le préfet et con-
seillers généraux avec appel à leur concours pour réaliser les propo-
sitions qui y sont exposées. M. Parandier pense que l'organisation sur
laquelle il insiste intéresse la Société géologique en ce qae, dans
l'exercice de la plupart de leurs attributions, les ingénieurs du ser-
vice hydraulique auront inévitablement recours à une étude spéciale
de stratigraphie géologique et lithologique pour rédiger et justifier leurs
projets de dessèchement, d'assainissement, d'irrigations, de réservoirs
de recherches et captations de sources et d'approvisionnements d'eaux
potables dont ils seront ehargés ; c'est ce que M. Parandier démontre
par les études géologiques qu'ont nécessitées l'aménagement des eaux
dans une propriété qui en était totalement privée et les projets de
dessèchement d'un marais de plus de 800 hectares en môme temps
que de l'irrigation des versants inférieurs par des tranchées et un
souterrain dont l'étude nécessitait celle (qu'il met sous les yeux de
la réunion), géologique détaillée des terrains traversés par ces
ouvrages comme il en faut souvent projeter pour des travaux de cette
nature.
M. Kilian présente au nom de M. Viguier la note suivante :
Note sur /'Albien supérieur des Corbiéres,
Par M. Viguier.
En 4859, dans son mémoire sur les Corbiôres (p. 37 V), d'Archiac
cite, d'après un renseignement dû à M. Noguès, en un point du
versant oriental de la chaîne de Fontfroide, situé au S.-O. de Nar-
Avelland cassis d'Orb.
Nueula pecttnata? Sow. pluf
que le type.
Nueula Bp. T
Fragmenta de Terebratutacan
stmiglobota ?
452 VIGDIER ALBIRN SUI'ÊRIECH DES COHBIÈRKS. 4 avril
bonne et au S.-E. de la métairie de la Quille, des couches marneuses
inférieures à des grès et dont les fossiles seraient les suivants ;
Moules de Serpula amphùbttna Ûoldf.
semblables 6 ceux des marne*
bleues du Moulin Tiffeau (Séiio-
nien des Bains de Rennes).
Baguettes de Cidarit vaicuioia
Ooldf 7
Fragments de Dcatalium sp. T cras-
D'après ces données, d'Archiac pensa que ces marnes pouvaient
bien appartenir à la formation crétacée supérieure.
En 1872, dans son travail sur les Corbière s, M. Cairolne mentionne
pas d'une manière précise l'Albion et le Cénomanien dans la chaîne
de Fontfroide, et il n'indique l'Albien que dans la Clape et la vallée
de la Murelle. Du reste, bien que ce géologue dislingue dans le Gault
des Corbières les schistes noirs à Ammonites milletiama, les grès à
Trigtmia aliformis, les argiles de Cubières à Echinoconus mixtus, il
n'indique pas les rapports stratigraphiques de ces divers termes.
Dans ses mémoires de 1872 et 1874, Magnan indique, de la ma-
nière la plus sommaire, dans une ou deux de ses coupes, l'Albien
inférieur dans la chaîne de Fontfroide.
Enfin, en 1885, H. Pérou, dans sa très intéressante étude sur la
craie à Hippurites des environs de Fontfroide (B. S. g. F., 3* ser.,
t. XIII), put dire, sans rappeler les indications de M. Gairoi et de
Magnan, que d'après d'Archiac, l'Albien et le Cénomanien man-
queraient dans la chaîne de Fontfroide. M. Péron reconnut parmi
les fossiles qui lui furent montrés & l'abbaye de Fontfroide : Trigonia
4887.
YIGUIRR ALBIEN SUPÉRIEUR DES CORBIÈRBS.
453
Dans la course que je fis avec M. Cannât, je relevai la coupe
suivante :
Fig. i. — Coupe de la route de Sigean à Fontcouverte,
par le ruisseau des Pigeonniers.
E.S.E
Fonteouverte
18V
O.N.O
260
Ech. -f}fj . Hauteurs doublées.
AIL Àlluvions.
Ag. Calcaires lacustres avec silex blancs de PAquitanien, en couches faiblement
inclinées.
1. Grès siliceux fins, durs, dirigés 15**30*, plongeant d'abord 70* B., puis à plon-
geaient variable, quoique toujours très redressés; en approchant de Fontcouverte, ils
deviennent plus marneux et avec un plongement ouest, passent aux marnes dont
je parlerai plus loin. Ces grès se montrent an microscope comme formés de grains
de quartz à contours généralement très irréguliers et à arêtes vives, dépassant
rarement 0 m. l et souvent plus petits. Les grains de quartz constituent tantôt
presque uniquement la masse de la roche, avec de rares débris feldspathiques et
micacés et très peu de ciment calcaire, tantôt, ils sont noyés dans un magma de
calcite plus ou moins abondant, tantôt enfin ils sont cimentés par de la
glauconie verte, qui s'isole en grains souvent translucides à contours irrégulîers,
ayant à peu près les mêmes dimensions que les grains de quartz; dans ce dernier
cas la roche présente souvent de nombreux granules carbures. Sa dureté et ses
couleurs la font alors grossièrement ressembler à une diorite ou une diabase à
grains fins. Je n'ai pas trouvé de fossiles dans ces grès.
S. Marnes argileuses jaunes très fossilifères.
3. Orès analogues à ceux du n* 1.
M. Pointement de mélaphyre andésitique amené par faille avec le Trias.
K. Marnes, cargneules et gypses colorés, avec quartz bipyramidés du Keuper.
L. Calcaire du Lias moyen ? plongeant 45°0 environ.
CS. Grès et psammites du Crétacé supérieur de Fontfroide, en contact par
faille avec le Jurassique. Ces grès se distinguent. des précédents par leur richesse
en mica et la dimension variable de leurs éléments, qui sont en général très
roulés.
Malgré son intérêt, cette coupe ne fournit aucune donnée positive
sur la position statigraphique des marnes fossilifères; on peut les
supposer intercalées dans les grès n° 1 et 3 ou bien inférieures ou
supérieures à ceux-ci, dans un plissement desquels elles se mon*
treraient. L'âge des grès eux-mêmes n'est nullement indiqué. On
constate seulement leur discordance complète avec les grès du Cré-
tacé supérieur.
454 V1G0IÏR ALBIEN 60FÉBJEUK DES C0RB1ÈRES. 4 avril
Les fossiles que j'ai recueillis, à diverses reprises, à Post-
couverte, me parurent, d'après un examen sommaire, présenter des
formes analogues à celles de la faune sénoniennc de Sougraigne ; ce
fut aussi l'avis de M. Toucas, à qui je montrai alors mes échantillons,
et cette opinion, concordant avec celle de d'Archiac, j'admis en ce
point un niveau supérieur de la Craie analogue à celui de la région
occidentale des Cornières, et je ne m'en occupai pas davantage.
Dans ces derniers temps, j'eus l'occasion de revoir ces fossiles &
nouveau et d'essayer de les classer plus exactement; j'arrivai alors
à des conclusions toutes différentes des précédentes. Voici les com-
paraisons que j'ai pu faire :
— Serpula indét. de 3-4 millimètres au plus de diamètre, présen-
tant fréquemment surtout cbez les individus jeunes une section
plus ou moins régulièrement hexagonale a l'extérieur. Je n'ai pu la
rapprocher un peu que de S. sexangularis, Munst, in Goldf.
— Cidarit cf. vesiculosa Goldf. Gros tubercules de près deux centi-
mètres de diamètre, perforés, non crénelés, à cercle scrobiculaire de 1 4
granules plus gros assez espacés. Parmi les radjoles recueillies, les plus
petites légèrement en fuseau, pourraient surtout appartenir a cette
espèce; mais les pins grandes me paraissent d'une détermination
bien plus douteuse; elles sont cylindriques, s'amincissant a peine
au sommet, et atteignent six à sept centimètres de longueur sur six
millimètres de largeur, elles sont couvertes de tubercules ou pointes
pins ou moins émouBsées réunies par des bourrelets et formant âo»
séries parallèles.
On sait que le Cidarit vesiculosa est donné dans la Paléontologie
1887. VIGUIBfi AI3IEH SUPÉRIEUR DBS CQRB1ÈBBI. 455
sent pouvoir être rapportés à cette espèce compmna daas le GauU
des Corbières.
Cardita cf. tenuicosta, Mich. espèce déjà citée dans les schistes
noirs du GauU des Corbières. Les échantillons de Fontcouverte pour-
raient peut-être être rapprochés de C. dubia, Sow. du Génoraanien.
— Protocardium hillanum, Sow. J'ai trouvé à Fontcouverte un
fragment bien caractérisé de cette espèce principalement cénoma-
nienne, mais signalée par exemple dans le Gault de Cosne par
M. de Loriol.
— 3 ou 4 espèces de petits Lamellibranches indét.
— Dentalium indét. Une espèce assez commune à Fontcouverte
est bien distincte de D. decussatum, d'Orb. et des espèces figurées
par Pictet, Goldfuss, etc. Elle a une section circulaire de cinq milli-
mètres de diamètre à 25 millimètres environ du sommet, avec un angle
de 8 à 10°, un rayon de courbure d'environ quinze centimètres et sur
presque toute la longueur des échantillons courent upe trentaine de
fines côtes longitudinales parallèles, sensiblement égales entre elles.
— Solarium moniliferum, Mich. D'assez nombreux débris très
écrasés paraissent devoir être rapportés à cette espèce caractéris-
tique du Gault, plutôt qu'au Trochus nervirnensis décrit par M. de
Loriol dans le Gault de Gosne aux dépens de l'espèce précédente
mal déterminée.
— Scalaria dupiniana, d'Orb. Par les caractères de ses côtes et la
valeur de son angle spiral, l'espèce de Fontcouverte paraît devoir
nettement se rapporter à cette scalaire du Gault qui est citée par
M. de Lacvivier dans l'Albien de l'Ariège, mais qui se retrouve aussi
dans le Génomanien.
— Turitella cf. vibrayeana, d'Orb. Certains débris de Turitelles
assez communs à Fontcouverte, ne diffèrent du type de d'Orbigny
que par l'absence ou la moindre régularité des petites côtes secon-
daires qui séparant les quatre rangées de tubercules principaux
également espacées sur chaque tour. Sur plusieurs échantillons,
deux très fines côtes surmontent la rangée de tubercules supérieure.
On pourrait peut-être rapprocher quelques-unes dp ces formes de
la T. Charpentieri décrite par Pjctet et Renevier dpn$ l'Aptien infé-
rieur de la perte du Hhône. La T. vibrayeana a déjà été citée du
reste sur certains points de l'Albien des Gorbières.
— Bithium indét. Coquille assez régulièrement conique, avec un
angle spiral de 42°, ayant seize millimètres de hauteur, et quatre
millimètres de largeur au dernier tour. Les tours au nombre de douze,
pprtept fjHfttjre rangées de tubercules prrpndis réunis par un bour-
relet et formant sur chaque tour des cùles longitudinales alternpfylepj
456 YI60IER ALBIElf SDPÉBIEITit DBS C0HB1ÈRKS. 4 avril
chacun de ces tours présente une on deux varices assez fortes. Cette
espèce dont j'ai trouvé un individu à Fontcouverte n'est pas sans
analogie avec la B. reticulatum da Costa, espèce vivante.
Cinuiia (Avellanà) lacryma d'Orb. (in de Loriol. Fossiles du Gault
de Cosne, Mem. Soc. pal. Suisse, t. IX). Une petite espèce de 12™
de hauteur sur 7 de largeur, assez rare à Fontcouverte, présente à
peu près complètement les caractères de la forme décrite soua ce
nom par M. de Loriol, mais elle est distincte de la figure donnée par
d'Orbigny dans la Paléontologie française ; mes échantillons ne cor-
respondant pas exactement à cette figure de d'Orbigny, je les avais
d'abord rapportés & Acteon (Tornatella) cosnemù de Loriol, ibid. Ils
se rapprochent d'ailleurs plutôt de ce dernier genre par les carac-
tères du labre non épaissi sur son bord externe. M. de Lacvivier a
cité dans le Gault de l'Ariège nne espèce facile a distinguer des pré-
cédentes, la Cinuiia [Itinginella) albemis, d'Orb.
Cinuiia (Avellanà) dubia Briart et Cornet. Description de la meule
de Bracquegnies, pi. III, fig. 30, 33. J'ai rapporté avec quelque doute
encore à cette espèce que je ne connais que parla figure donnée
par M. Gosselet dans sou esquisse géologique du Nord de la
France une espèce très commune à Fontcouverte. La forme glo-
buleuse de ce fossile (15mn de hauteur sur 11 de largeur), son
labre très épaissi extérieurement, les caractères de ses cotes, an
nombre de 30 environ sur le dernier tour, les réticulations inter-
médiaires, les deux à trois plis du bord columellaire dont le médian
est le plus gros, tandis que le supérieur manque souvent presque
complètement, les douze à quatorze plis plus fins sur le bord interne
1887. V1GUIBR ALBIKN SUPÉRIEUR DES C0RB1ÈRES. 457
d'après la figure de M. Gosselet, parait présenter à peu près tous ses
caractères.
3 ou 4 espèces de Gastéropodes indét.
Bekmnites semicanaliculatus, Blainv. — Quelques rares débris de
Belemnites peuvent, avec quelque certitude, être rapportés à cette
espèce déjà citée dans l'Aptien des Gorbières ; tandis que dans le
Gault de la même région on n'avait indiqué que Bel. minimus; mais
Bel. semicanaliculatus est citée par M. de Lacvivier dans l'Albien de
l'Ariège et par M. Fallot dans le Gault bien caractérisé des environs
de Gaslellane. Il n'est pas possible de distinguer mes échantillons de
bien des individus de Gargas.
Je n'ai pas trouvé à Fontcouverte d'autres Céphalopodes ni les
débris de Térébratules cités par d'Archiac. La faune de Fontcouverte
présente ainsi à peu près les caractères d'une faune de fonds vaseux
de profondeur moyenne situés au voisinage de récifs.
Quelque sommaire que soit la liste précédente et ces détermina-
tions faites sur des échantillons souvent insuffisants avec des res-
sources incomplètes, elle démontre, il me semble, l'existence dans
la chaîne de Fontfroide, sur le contrefort oriental des Corbières, de
couches où une faune nettement albienne, en partie seulement
connue antérieurement dans la région, présente de plus quelques
espèces qui s'étendent fréquemment ou habituellement dans le
Génomanien, et qui caractérisent les niveaux tout à fait supérieurs
du Gault dans d'autres parties de la France. Malgré l'absence des
Ammonites, on peut donc admettre, je crois, que le niveau de Font-
couverte représente dans le bas Languedoc l'horizon de l'Albien
supérieur, comprenant les grès glauconieux de Clansayes, Gosne,etc,
c'est-à-dire le Yraconnien de M. Renevier. Il se rapproche peut-être
encore davantage par l'absence des céphalopodes et la pétrographie
même, de l'horizon des grès glauconieux de la meule de Bracquenies
qui appartiennent très probablement au même niveau. J'indiquerai
ailleurs l'extension de ces grès glauconieux de Fontcouverte dans le
reste de la chaîne de Fontfroide.
Dans la série albienne des Corbières, ces couches du Gault supé-
rieur, se relient intimement au point de vue pétrographique, avec
les grès à Trigonia aliformis de la Clape, formés dans des conditions
peu différentes et à leur tour intimement soudés avec le Gault infé-
rieur; il en résulte que l'époque des mouvements qui, dans les
Pyrénées, ont séparé la période infracrétacée de la période crétacée,
comme l'ont montré d'Archiac et Magnan, se trouverait fixée d'une
manière très précise entre le Vraconnien et le Cénomanien inférieur
à Orbitolina coneava qui, dans la région, forme la base de toute la série
458 VIGU1RH ALBJEN SDPÉRIEDB DBS COHEIÈHKB. 4 avril
crétacée qu'il supporte en concordance parfaite et qui présente une
pétrographie un peu nouvelle, sans rapprochement possible je crois,
avec celle des couches de Fon couverte. D'ailleurs, l'absence de toute
lacune ella finesse des matériaux détritiques constituant labasedoCéno-
manien, montrent que Magnan avait exagéré l'importance de la
principale phase de ces mouvements au moins dans certaines parties
de la chaîne.
La série du Gault des Corbiôres pourrait donc ainsi se compléter
de la manière suivante :
1887. g. WSOMBB. — ÏBBMBLE1I8BT M TEHBE SU UfiDBIB. 459
Ptnouillet étant d'une trop grande puissance pour correspondra
seulement au Gault proprement dit. Elles représentent peut-être
l'Aplîfiu, au moins en partie, et très certainement l'Albien, le Vra-
coLBien etune partie du Cénomanieû. M. Cam développera, d'ailleurs,
ces idées dans une communication ultérieure.
M. Stanislas Meunier adresse la note suivante;
Observations relatives au Tremblement de terre qui s'est fait
sentir en Ligurie, U 23 février 1887,
Par H. Stanislas Meunier.
Je me trouvais à Nice au moment du tremblement de terre, et
j'ai ensuite exploré la ligne littorale depuis Cannes jusqu'à Gènes :
à ce double titre, je demande à la Société la permission de l'entrete-
nir un moment de mes observations : elles ont trait à la distribution
relative des régions les plus secouées et des points les plus épar-
gnés, qui manifeste, comme le montre la petite carte ci-jointe, une
symétrie des plus nettes (Voir la figure
BoMMimnaçM
Comme on voit sur cette figure, l'axe évident du phénomène
passe par Diano-Marina, on tout a été renversé, même les petits
murs mitoyens des champs qui, vu leur peu de hauteur, ont partout
mieux résisté que les autres constructions. A l'Est comme à l'Ouest,
460 S. MEIMIBR. — TREMBLEMENT DE TBRBB EH LIGURIB 4 &VTÎL9
se montrent des bandes relativement préservées et dans chacune -»
desquelles se constatent des gradations ménagées vers des minima,
placés, celui de l'Est vers Loano et Albenga, celui de l'Ouest vers
Bordigherra et San Remo. En Italie, un nouveau maximum, mais un
peu plus faible que celui de Diano-Mariua, s'annonce progressive-
ment et apparaît à Noli; il a son symétrique occidental dans le
maximum relatif à Menton. A l'est de Noli, un minimum très clair
est à Vado et a sa suite un maximum de troisième intensité à Albis-
sola. Le symétrique à l'Ouest comprend le minimum de Monaco et
de Villefranche, puis le maximum, d'intensité peut-être moindre que
celui d'Albissola, qui se manifeste à Nice. En dehors de ces bandes
et des deux cotés, le phénomène s'atténue très rapidement : Cannes
et Gènes sont sensiblement indemnes.
Si l'on rapproche ces notions dynamiques des résultats offerts par
l'étude géologigue du sol, on retrouve entre les deux ordres de faits
une analogie frappante et comme une sorte de parallélisme. Diano-
Marina est précisément sur le prolongement de la crête granitique prin-
cipale de la chaîne des Alpes, allant de Tende à Barcelonnette et qu'on
a choisie pour y faire passer la frontière ; sur la figure je l'ai indiquée
par une ligne de petites croix. Autour de Gènes comme à Cannes,
affleurent des roches cristallines et l'intervalle consiste en bandes,
N.-O. et S.-E. de terrains jurassique, crétacé et éocène, abstraction
faits du pliocène et du quaternaire qui forment des lambeaux tout à
fait superficiels, ainsi que de diverses roches éruptives et volcaniques
qui pointent ça et là.
Naturellement, j'ai rapproché les faits qui précèdent des phéno-
mènes acoustiques auquels j'avais déjà involontairement pensé au
AS87. S. HBDNIBB. — TRBMBLBHBNT DB TERRE BN LIGURIB 461
alternances en profondeur de ventres et de nœuds qu'il faut expliquer
le fait si souvent mentionné de mineurs ayant ressenti dans les puits
des secousses, non perçues à la surface, ou, inversement, apprenant
avec surprise en remontant au jour, des tremblements de terre, môme
désastreux, qu'ils n'avaient pas soupçonnés au-dessus de leur tôte.
Revenant à la Ligurie, il faut ajouter que si on entre dans le
détail des phénomènes, on voit, en une foule de cas, des contrastes
entre des points voisins, qui appellent une explication spéciale.
A côté d'affreuses ruines, il y a des localités tout à fait intactes.
Outre la nature des constructions, il y a celles du sol qui s'est fait
fortement sentir pour influer sur le cataclysme. A Menton, les bords
du Gareï ont été spécialement éprouvés, mais la vieille ville n'a
presque pas souffert ; la môme remarque se répéterait exactement
pour Nice. Près d'Albissola qui a été fortement secouée, et où la
voie du chemin de fer, comme la route de terre, sont traversées de
crevasses ouvertes en môme temps que le pont s'écroulait, on voit les
ruines disparaître dès que le sol s'élève ; dans la zone môme du
maximum principal, Diano Gastello, qui domine Diano Marina, est
déjà sensiblement moins ravagé que ce dernier et, vers Cervo, le dom-
mage est relativement faible.
Dans tous ces exemples, il y a une influence manifeste de la roche
superficielle qui a modifié les caractères des pulsations venues d'en
bas. Les points ruinés sont constitués par des lambeaux détritiques :
poudingues pliocènes, sables quaternaires, etc. ; au contraire, les lo-
calités moins éprouvées sont sur la roche massive, calcaires, schistes
ou autre.
Je ne me dissimule pas que ce qu'il est possible d'observer direc-
tement sur la zone ébranlée, ne concerne que des phénomènes se-
condaires qui laissent intacte la cause môme des tremblements de
terre; mais puisque j'en trouve l'occasion, j'exposerai ici en quelques
lignes l'opinion qui me paraît la plus vraisemblable relativement au
mécanisme par lequel l'eau, moteur évident et généralement incon-
testé des phénomènes, pénètre dans les laboratoires souterrains, où sa
force explosive est engendrée tout à coup.
11 me faut tout d'abord rappeler une notion universellement admise:
c'est que l'eau, incessamment appelée de la surface vers les régions
relativement profondes par l'énergique attraction capillaire des roches
suffisamment refroidies, rencontre dans les hautes températures
infra-granitiques, un obstacle invincible à sa pénétration indéfinie.
L'une superposée à l'autre sont donc deux zones concentriques :
la plus extérieure saturée d'humidité, la plus profonde absolument
sèche; celle-ci perdant à chaque instant devant les progrès de l'autre
462 S. HBUHIEl. — TRBKBCRHBIfT DB TERRE KM LiGDBIB 4 avril
qui emprunte set éléments d'imprégnation à la masse encore consi-
dérable des océans. Les choses, ainsi pourraient durer pacifique-
ment si la croûte consolidée et le noyau toujours fluide, ne se contrac-
taient de quantités inégales sous l'influence du froid progressif. De
cette diminution différente résultent fatalement des tiraillements et
des crevassements de l'écorce, à tous moments trop grande pour le
noyan qui se rapetisse plus vite qu'elle et dont elle ne peut suivre le
m ouTe ment centripète qu'en se fronçant sur elle-même. Or, comment
admettre ces déplacements, même très faibles, sans assister en même
temps par la pensée à des pulvérisations des portions internes?
Le long des grandes cassures ou failles, des blocs, nécessaire-
ment se détachent, glissent et peuvent ainsi parvenir, de la zone des
masses imprégnées d'humidité aux espaces incandescents où l'eau
ne saurait subsister. Un pareil fragment ayant seulement un kilo-
mètre cube (et qu'est-ce vis-à-vis du volume terrestre T) nous fournit
dans la force élastique de la vapeur ainsi libérée tout à coup, de quoi
expliquer bien aisément, par comparaison avec les effets redoutables
d'un morceau de brique mouillée, accidentellement jeté dans le
creuset d'un haut fourneau, d'irrésistibles explosions, des trépida-
lions à détruire des villes entières, de détonations, des roulements
souterrains et des mugissements formidables, c'est-à-dire tout l'im-
posant cortège des phénomènes sismiques.
Que les égrènement» de matériaux humides se succèdent les uns
aux autres et, à chacun d'eux, une explosion, un choc du sol devra
nécessairement correspondre : les deux cent cinquante trépidations
éprouvées à Chio en quarante-huit heures, les deux cents secousses
senties à Murcie dans la seule journée du 10 janvier 1885, sont les
1887. S. HEUMBl. — TiEMBLBMBHT DB TERRE EM LIGURIB 463
littorales et sous les chaînes de montagnes, géologiquement récentes .
Pour ces dernières, la désagrégation des couches contournées, re-
dressées, présentent évidemment une condition éminemment favo-
rable au développement de réaction qui viennent d'être décrites.
11 faut môme ajouter ici une remarque qui s'applique également,
et plus peut-être, aux zones littorales : si Ton essaye de se repré-
senter la distribution de l'eau d'imprégnation dans les masses pro-
fondes, on reconnaît qu'elle doit être influencée très fortement par
les formes du relief extérieur de l'écorce. Les mesures thermomé-
triques prises dans les tunnels qui traversent les montagnes, y révè-
lent un accroissement de chaleur exceptionnellement rapide, qui ne
peut que relever la surface de contact mutuel de la zone d'imprégna-
tion et de la zone anhydre. Il résulte de là qu'à la faveur du crevas-
se ment qui ne peut pas manquer à la suite des contractions spon-
tanées, des fragments rocheux situés vers la plaine à une profon-
deur où l'imprégnation est possible, sont tout à coup, et sans dépla-
cement vertical nécessaire, soumis aux effluves latéraux des masses
très chaudes gisant sous la montagne et ainsi douées brusquement
du caractère explosif. Des considérations que M. Faye a fait valoir
montrent de même que, sous la nappe refroidissante des océans,
l'accroissement de la température souterraine doit être fortement
l'aient!.
Il est enfin un fait du plus haut intérêt sur lequel on a récemment
appelé l'attention et qu'aucune théorie n'a jusqu'ici expliqué : c'est
la propagation très progressive et relativement fort lente de phéno-
mènes sismiques en 1884 et 1885, depuis les îles du Cap- Vert à l'An-
dalousie, puis à la Grèce et enfin à l'Inde. Le craquellement successif
le long des grandes lignes de tiraillement, avec les pulvérisations
concomitantes, sont de nature à rendre cette circonstance expli-
cable.
D'ailleurs, en présence de la vapeur engendrée dans la profondeur
par le mécanisme précédemment indiqué, les silicates surfondus
incorporent l'eau à leur propre masse par une véritable occlusion :
c'est elle qui a retenu par exemple, l'eau et l'acide chlorhydrique
dans les obsidennes. Le composé résultant, analogue par son état
au vin de Champagne sursaturé d'acide carbonique, sera souvent
comme lui foisonnant. Si une issue se présente vers les régions supé-
rieures, c'est-à-dire de faible pression, le dégagement des fluides
élastiques déterminera l'ascension de la matière fondue, ou lave,
et certaines de ses portions se réduiront par l'expansion même de
la vapeur en lapilli et en cendres.
Ainsi se trouve justifiée de nouveau cette doctrine qui fait de
464 W. KILIÀH. — GAULT DE LA HOHTAGKB DR LDHE. A ami
l'éruption volcanique un simple épiphénonuène du tremblement de
terre.
Note sur le Gault de la Montagne de Lure {Battu- Alptt) et te
Schloenbachia infiatiformis, Ssajnocka,
Par M. W. Kllian.
Parmi les nombreux fossiles que m'ont fournis les gisements cré-
tacés du Nord des Basses-Alpes (1), je tiens A signaler à la Société
géologique l'Ammonite* (Schloenbachia) infiati fortuit, Szajnocha sp.
Cette espèce a été décrite par M. Szajnocha (2), d'après des échan-
tillons rapportés des lies Elobi (côte occidentale d'Afrique) par
M. Lenz. Elle s'y rencontre avec Am. (Schloenbachia) inflatut, dans
des grès attribués, avec doute, au Cénomanien.
La présence des Schloenbachia infiatiformis et inflata dans les Grès
verts d'Ongles (3) {arrondissement de Forcalquier), où elle est associée
à 1* Ammonites (Detmocerat) Mayori, Am. (Acanthoceras) Dutemplei,
d'Orb., et autres espèces albïennes, à plus de 30 mètres au-dessous du
Cénomanien inférieur bien caractérisé [A m. (Stoliczkata) dispar,
Am. (Soplitet) falcalut, Am. [(Schloenbachia) varions, Am. inflatut,
Turritilet Puzosi, /noceramus cuneifbrmit], montre que, dans notre
pays, ce fossile appartient au Gault.
Les couches d'Elobi, qui ne contiennent d'autres espèces que YAm.
inflatut VA m. infiatiformis et quelques formes nouvelles du groupe des
Schloenbachia (Crittati), ont, par conséquent, plus d'affinités avec
le Gault qu'avec le Cénomanien. On sait que V Ammonites inflatut se
1887. W. KIUAN, — OÀULT DE LA MONTAGNE DE LURE. 465
dans le massif de Lure, telle que nous l'avons observée aux environs
de Banon, d'Ongles, de Garniol et de Bevons (Basses-Alpes) :
4 Calcaire siliceux jaune à Ostrea columba var. minor, Trigonia
sulcataria, Epiaster dis Une tus., etc.
3 Grès à Orbitolina concerna, du Mont Saint-Laurent.
Cénoman'en ) 2 Calcaire grèso-marneux à Am. Mantelli, A. rhotomagensis, Am.
variant, Holaster subglobosus. Inoceramus cunei forints, etc.
1 Cale, grumeleux, glauconieux à Am. dispar, Turrilites Puzosi,
Am. planulatus, A falcatus, A. inflatus, Anisoceras armatum
^ (abondant) (Niveau de la Gaize).
4 Grès vert, grumeleux, à Am. in flattes, très puissants.
3 Grès sableux, glauconieux, en assises épaisses (safre) « Grès
susaptiens» ou sables verts.
2 Calcaire très glauconieux marno-grumeleux, à Am. Mayori, Am.
Gault { Beudanti, Am. inflatiformis, Am. infiatus. Bel. semicanalicu-
latus var. major.
iCoucbe glauconieuse, phosphatée, à Belemnites minimus, Am. Du-
templei,Cidarisvesiculosa, Rhynch. clementina, dents de Squales et
Brèche à fragments de Bel, semicanaliculatus .
Substratum: Marnes aptiennes à Bel. semicanaliculatus, Calcaire aptien à Am*
(Acanthoceras) Martini ou Calcaire coralligène à débris, suivant les localités.
Il y a eu, dans cette région, une érosion assez importante entre
l'Aptien et le Gault, ainsi qu'en témoignent nettement l'absence fré-
quente des Marnes de Gargas et l'existence, près de la ferme de Pipa-
roux notamment, d'une belle brècbe renfermant des débris de
Bel. $emicanaliculatus et des grumeaux de marnes aptiennes, à la base
du Gault. Les fossiles du Gault inférieur sont nettement usés et roulés
par les eaux. La couche phosphatée n° 1, quoique appartenant au
Gault inférieur, ne peut donc pas, à mon avis, être considérée comme
la couche lapins inférieure de ce sous-étage; le niveau de Glansayes et
de Machéromesnil semble faire défaut dans cette partie de la Pro-
vence; il a dû cependant y exister, ainsi que le prouvent les Ammo-
nites roulées de cet horizon [Am. Dutemplei, d'Orb. ( = A. fissicostatus,
d'Orb., pi. 79, non A. fissicostatus, Phill.)] que Ton rencontre dans
notre couche phosphatée.
A la suite de cette communication, MM. Douvillé, Chaper et
Fischer présentent quelques observations.
M. Albert Gaudry annonce que le savant Directeur du Musée
de Poligny, M. Sauria, a envoyé au Muséum, en communication, la
patte si curieuse de Dimodosawus poligny ensis, connu sous le nom
du grand animal de Poligny. Il doone quelques détails sur la dispo-
sition des os de cette patte et invite ses confrères à venir la voir dans
le laboratoire de paléontologie du Muséum.
XV. 30
MB AUoetmoN pbksihntiellb. 14 «fflll
Séance du 14 Avril 1887.
Pbbsidihcb db M. Cottbao,
PlESIDBHT POUR 1886.
H. M" Hoselacque, siee-secrétajre, donne lecture du procès-verbal
d» la dernière séance, dont U rédaction Mt adopté».
Le Président prononce l'allocution suivante :
Je me félicite de 1a décision qui., en organisant nos réunions
générales annuelles, a désigné le Président de l'année précédente
pour prendra place une fois encore au bureau. Pourquoi faut-il que
j'aie tout d'abord la triste mission de tous parler des membres,
malheureusement trop nombreux, que nous avons perdus en 1886.
M. de CsAitcouBTOis, inspecteur général des mines et professeur
de Géologie & l'Ecole des mises n'était pas seulement un savant
distingué, c'était un collègue aimable et bienveillant; il assistait
souvent à nos séances et a publié plusieurs notes dans le Bulletin.
Je n'insisterai pas sur ses travaux, car un de nos collègues s'est
chargé d'écrire sa notice nécrologique.
H. Corhubl, entré a la Société, en 1833, était un de nos doyens.
Notre Bulletin, nos mémoires sont remplis de ses publications.
H. Cornuel a constamment habité Vassy, dans la Haate-Marne et
toutes ses études sont relatives à ce département très intéressant,
au double point de vue de la Stratigraphie et de la Paléontologie.
Plusieurs de ses travaux sont dignes d'être cités. Je me bornerai a
rt8T. ALLOCUTION PRÊSlDEflTTtfLLE. 407
avait été désigné comme président; c'est lui qui dirigeait tontes
nos excursions et, à chaque séance, faisait des rapports détaillés; son
activité n'avait d'égale que sa connaissance parfaite des terrains sur
lesquels il nous conduisait. Dans une de nos précédentes séances y
M. Gaudry nous a dit que M. Gornuel avait donné au Muséum de
Paris les plus précieux de ses fossiles, les cônes de pin, les mâchoires
de poissons, les coquilles d'eau douce. C'est un titre de plus qui
recommande notre regretté collègue à toute notre sympathie.
M. Dieulapait, professeur de Géologie à la Faculté des sciences
de Marseille était connu surtout par ses recherches importantes sur
la composition chimique des roches. Une notice nécrologique
concernant M. Dieulafait sera publiée.
H. Guyerdet remplissait les fonctions de Conservateur de la
collection géologique de l'Ecole des Mines; il était membre de la
Société depuis 1861 et assistait régulièrement' à nos séances.
M. Guyerdet avait travaillé, dans ces dernières années, à la Carte
géologique de la France.
M. l'abbé Lambert fut, pendant longtemps, un de nos membres
zélés. Indépendamment des notes géologiques qu'il a fait paraîtra
dans le Bulletin, il a publié des études géologiques sur le Nor S du
bassin de Paris; un Guide du géologue, faisant connaître le localités
les plus intéressantes et les plus riches en fossiles de la France; il
est également l'auteur d'un Cours complet d'histoire naturelle et
notamment d'un petit Traité de Géologie simple, bon marché, à
l'usage des Ecoles, populaire et très répandu à une certaine
époque.
Une de nos pertes les plus cruelles est celle de M. Fûntaiwes qui
nous a été enlevé bien jeune encore; c'était assurément un de nos
géologues les plus distingués. Il avait déjà publié plusieurs travaux
remarquables de Géologie et de Paléontologie. La mort a brisé
impitoyablement une carriôrequi s'annonçaitsi brillante, etquelques-
uns de ses travaux sont restés inachevés; une des dernières pensées de
M. Fontannesaété pour la science qu'il aimait tant, et avec une géné-
rosité qui doit nous toucher profondément, il a laissé 20,000 francs à la
Société géologique pour fonder un prix de Stratigraphie et 20,000 fr.
à l'Académie des sciences pour décerner un prix de Paléontologie. Un
de nos collègues s'est chargé d'écrire une notice nécrologique sur la
vie et les travaux de notre éminent collègue.
Mentionnons encore M. Tournaire, inspecteur générai des mines,
auquel nous devons d'utiles observations sur les roches volcani-
ques et sur la constitution géologique du département de la
Haute-Loire dont il a publié la carte, et qui prit, en 1869, une part active
168 ALLOCUTION l'K ESSENTIELLE. 14 avril
à la réunion générale du Pu y : M. Bazii.le, de Montpellier qui a prouvé
sod estime et sa sympathie pour notre Société, en nous laissant un legs
permettant d'inscrire son nom parmi ceuidenos membres a perpétuité;
M. Demillï, ingénieur, directeur des mines à Saint-Berain; et H. Jugr,
ingénieur en chef honoraire des mines à Nice ; M. l'abbé Soulier, que
j'ai rencontré plusieurs fois à nos réunions extraordinaires et qui a
publié quelques notes dans le Bulletin ; M. Alfred Desnoyers, ingénieur
civil; nous lui devons une notice sur un gisement d'Eléphants et de
Mammifères fossiles découvert dans le bassin de la Seine; M. le
comte de Serbe, M. Séjournant et M. Dozb.
En dehors des Membres français, nous avons perdu plusieurs
membres étrangers.
M. âbich, membre de l'Académie impériale des sciences de Saint-
Pétersbourg, un des géologues les plus célèbres de la Russie et auteur
de travaux très importants. Depuis 1835, M. Abich faisait partie de
la Société, et nous trouvons dans le Bulletin de nombreuses notes
publiées successivement, sous forme de lettres, sur les terrains paléo-
zoïques et volcaniques de l'Arménie (1844-1850); sur la constitution
géologique des bords du lac d'Aral, au versant septentrional du Cau-
case (1855); sur la carie géologique de Dumont, en tant qu'elle
regarde le Caucase (1857); sur le terrain tertiaire de Kirtsch en
Crimée (1864); sur le résultat géologique de ses voyages en Géorgie,
en Turquie et en Perse (1864); sur la formation géologique des
massifs de Bechtaon et d'Elbourous ainsi que sur le gisement des
sources thermales de cette région (1874).
M. Guiscabdi, de Naples, élait notre collègue depuis 1859. Nous lai
devons deux notes ; l'une sur les émanations gazeuses des champs
1887. ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 469
volume n'éprouve aucun retard dans sa publication, cette régularité
est précieuse et pour les auteurs qui publient leurs travaux et pour
nos collègues qui les lisent. Indépendamment du Bulletin, nous fai-
sait paraître des Mémoires que nos collègues en raison de la subven-
tion qui nous est accordée, peuvent acquérir à très bon marché. Nous
avons une riche bibliothèque, où nous pouvons venir travailler plu-
sieurs jours de la semaine. Par suite d'une décision récente du
conseil, cette bibliothèque va s'augmenter encore et se compléter
par l'acquisition de quelques ouvrages qui nous faisaient défaut. Sur
la proposition d'un de nos présidents, nous avons, l'année dernière,
organisé des conférences qui ont parfaitement réussi et attirent un
grand nombre d'auditeurs. La libéralité de M. Fontannes, nous
permettra d'ajouter au prix Viquesnel un nouveau prix attribué,
tous les deux ans, au meilleur mémoire stratigraphique.
Dans ces conditions, Messieurs, c'est à nous de redoubler nos
e JXV>rts de propagande, de faire valoir les avantages que présente notre
association, de vaincre les hésitations et de réunir le plus d'adhérents
possible. Répandre nos publications pour les faire connaître et appré-
cier me parait un excellent moyen de propagande. Que le conseil
n'hésite pas à accepter les échanges que lui proposent d'autres
Sociétés savantes, pour peu qu'elles s'occupent de Géologie et de
Paléontologie, qu'importe que nos volumes soient plus gros et nous
coûtent un peu cher, nous voyons dans ces échanges un double
avantage : d'un côté les bulletins qu'on nous envoie peuvent ren-
te rnier des travaux spéciaux, des observations locales souvent
indispensables aux travailleurs; d'un autre côté, en répandant au loin
et jusque dans les pays les plus reculés, le résultat de nos recherches
et de nos observations, nous développons et propageons le goût des
études qui nous sont chères, tout en rendant service à la science
française à un point de vue général ; n'est-ce pas, dans l'intérêt de
Botre Société, un des meilleurs moyens d'augmenter plus tard le
nombre de nos Membres?
Il me reste maintenant à proclamer le nom du lauréat du prix
Viquesnel, devenu triennal par suite d'une décision de la Société.
Ge prix est décerné à M. Michel Lévy, réminent ingénieur des mines;
nous le félicitons de la récompense que lui ont valu ses importants
travaux !
le Président proclame M. Michel Lévy lauréat du prix Vi-
«luesnel pour 1887.
470 H. DOUVItLÉ. — NOTICE KÊCBOLOeiOUE SUR FOHTAKHES. 14 ITTÎ1
H. DouvillÉ donne lecture de la notice nécrologique suivante:
Notice nécrologique xur François F on tannes,
Par M. H. Douvtllé.
Vous vous rappelez avec quel douloureux étonneraent nous avons
appris, au commencement de cette année, la mort de notre cber et
regretté Fontannes. Les importants travaux qu'il a pu mener a bonne
fin, dans sa trop courte carrière scientifique, sont encore présents h.
votre mémoire et si j'entreprends aujourd'hui de retracer devant vous
la vie de notre confrère, c'est qu'elle me parait pouvoir être citée
comme un modèle accompli, a tous ceux qui entrent dans la voie
laborieuse des recherches géologiques.
Charles -François Fontannes naquit à Lyon en 1839, et fit toutes
ses études au lycée de cette ville. Déjà à cette époque, comme nous
l'apprend un de ses anciens maîtres, son esprit Un et délicat et son
inaltérable bonne humeur lui attiraient les sympathies de tous.
Tout enfant, il avait le goût des collections et il s'amusait à réunir
des monnaies anciennes ; plus tard, au lycée, il fut vivement attiré
par les sciences naturelles : il entreprit une collection d'insectes et
dans ses promenades autour de Lyon, il aimait à recueillir des
échantillons de minéraux et de roches.
Ces heureuses dispositions ne furent pas encouragées; par les
traditions de sa famille, par la volonté très arrêtée de son père,
Fontannes était destiné au commerce. Bachelier es sciences a 16 ans.
1887. H. DOUVILLÉ. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR FOHTAKNES. 471
» un de set amis d'enfance (1), Fontannes remplissait ponctuellement
» ses devoirs d'employé, mais sans goût; les affaires ne l'intéres*
» saient pas; aussi, ne cessait-il de s'occuper des choses de l'esprit:
» les arts, la peinture, la musique avaient un grand attrait pour lui. »
Ses amis se réunissaient fréquemment, et pour échapper aux réalités
de la vie présente, on causait littérature et beaux-arts.
La lecture était son délassement favori et c'est pour en répan*
dre le goût qu'il eût l'idée de fonder, avec ses amis, la Société
de lecture de Lyon (1862), dans le but d'acheter, à frais communs, les
ouvrages nouveaux au moment même de leur apparition. Cette ten-
tative eut un succès brillant : la Société possède actuellement 14,000
volumes, et le nombre de ses sociétaires, qui dépasse 350, s'accroît
encore chaque année.
Si cette période de la vie de Fontannes fut à peu près perdue pour
la science, elle contribua grandement à développer en lui toutes les
brillantes qualités naturelles dont il était si heureusement doué»
C'est grâce à cette forte culture intellectuelle, qu'il devint ce cau-
seur charmant que quelques-uns d'entre nous ont connu : qualité
bien rare chez les savants, presque toujours, malheureusement*
portés à s'abstraire dans leurs études spéciales.
Entre temps, il s'essayait à écrire et il se trouva ainsi, vers la fin
de l'empire, impliqué dans un procès de presse. Ce fut pour lui une
occasion d'abandonner la carrière commerciale qu'il ne poursuivait
qu'à contre-cœur.
Ce changement brusque dans son existence coïncida à peu près
avec la guerre de 1870. « Quoique d'une santé délicate, il fit eoura»
« geusement son devoir au milieu des neiges du Jura. Après de
« cruelles souffrances et une dure captivité en Allemagne, il rentra
a dans sa famille, malade, épuisé, meurtri, mais vivant, et plein de
a confiance et d'entrain pour aborder la nouvelle existence qui
n s'ouvrait devant lui. »
Peu avant la guerre, la lecture du livre de Figuier : « la Terre avant
le Déluge », avait réveillé ses anciens goûts de naturaliste. Libre
enfln, de leur donner carrière, il s'était pris tout d'un coup d'un vif
intérêt pour les grands problèmes de la géologie. Le marteau à la
main, il se remit à parcourir les environs de Lyon ; les nouvelles
coupes mises à découvert dans le Mont-d'Or par les ouvrages de
(1) M. Prosper Holstein, quia bien voulu non? fournir, avec l'aide de deux autres
de ses amis, MM. Arthur Froment et Charles Ferrand, tous ces renseignements
«ur la jeunesse de Fontannes. Nous remercions également notre collègue et ami
M. Marcel Bertrand, qui a bien voulu collaborer à certaines parties de cette
notice.
472 H. D0UYILLÉ. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SDK FOHTANHBS. 14 avril
fortification, les travaux de la gare Saint- Paul lui fournissent le sujet
de ses premières notes.
- En 1873, il accompagnait M. Lortet dans une mission en Grèce et
il donnait, au retour, une relation vivante et pleine de charmes, de
ce rapide voyage. « Mais, comme nous l'a révélé le savant directeur
de la mission, malgré ses fortes études littéraires et ses goûts artis-
tiques, ce qui l'intéresse surtout à Athènes, ce n'est ni l'Acropole
ni le Parthénon, mais, avant tout, les puissantes couches de marbre
daPentélique ou les falaises du golfe de la Salamine sur lesquelles
et malgré les rayons de feu d'un soleil impitoyable, il s'efforce de
découvrir d'intéressants fossiles. »
A partir de ce moment, il est définitivement acquis à la science
qui devait, désormais, occuper sans relâche et, malheureusement
aussi, abréger sa vie. « H suit régulièrement les cours des Facultés,
il travaille dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle et ses
aptitudes le poussant de plus eu plus vers les études géologiques et
paléontologiques, il se met, en quelque sorte, au service du véné-
rable géologue lyonnais, Dumortier, infirme et déjà presque
aveugle. »
En 1875, il commença à donner vraiment sa mesure dans son
» Etude »ur le vallon de la Fuly. » On connaissait en ce point un
affleurement de sables et de cailloux, renfermant en abondance et
dans un remarquable état de conservation, un des fossiles bien
connus du Tertiaire lyonnais, la Nassa Michaudi. Jourdan avait assi-
milé ces cailloux au conglomérat bressan et il en concluait l'origine
marine de ce conglomérat, contrairement à l'opinion d'Elie de Beau-
1887. H. DtUWLLÉ. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR FONTÀNNBS. 473
tain, sont emballés dans an ciment emprunté aux couches tertiaires
immédiatement Voisines.
Nous avons vu que les premiers travaux de notre confrère l'avaient
mis en relation avec Dumortier. Une commune sympathie, unie
chez Fontannes au plus profond respect, une même ardeur pour les
études scientifiques et le souvenir d'entraves semblables apportées à
leurs débuts, avaient vite rapproché ces deux natures si bien faites
pour se comprendre. Dumortier avait reconnu de suite, dans son
jeune élève, le tempérament et l'étoffe d'un géologue ; il prit d'abord
plaisir à l'encourager, puis arriva bientôt à voir en lui le conti-
nuateur de son œuvre. 11 avait entrepris, comme vous savez, de faire
connaître, d'une manière détaillée, la Géologie et la Paléontologie du
bassin du Rhône, et il s'était attaché tout d'abord aux terrains juras-
siques ; il venait seulement d'achever la quatrième série de ses belles
études paléontologiques sur le Lias, lorsque Fontannes devint son
collaborateur. Les deux géologues étudièrent ensemble « quelques
fossiles nouveaux ou peu connus » qui avaient échappé aux premières
recherches de Dumortier et surtout la belle série de fossiles recueillis
dans les couches à Amm. tenuilobatus de Grussol, par notre zélé
confrère, M. Huguenin. Mais Dumortier avait déjà ressenti les pre-
mières atteintes de la maladie qui devait l'emporter; il devint
bientôt complètement aveugle, et Fontannes dut rédiger entièrement
la deuxième partie de ce travail.
La localité de Grussol empruntait un intérêt tout particulier aux
discussions qu'avait soulevées parmi les géologues, le classement
-des dépôts compris par d'Orbigny dans son étage corallien. Oppel,
dans ses « Etudes géognostiques sur le département de FArdèche », avait
attribué à l'Oxfordien les couches supérieures de la Montagne
de Crussol. Etait-ce bien là leur véritable position? La question
ne pouvait être résolue que par une étude approfondie de la faune
qu'elles renfermaient.
Fontannes se révèle ici aussi savant paléontologue qu'il s'était mon-
tré géologue habile dans son étude sur le vallon de la Fuly. Tous les
fossiles qu'il examine sont étudiés et déterminés avec une remar-
quable sagacité et tout au plus pourrait-on lui reprocher peut-être
de ne pas avoir fait, dans la description des espèces, une place assez
large à la variété. A la fin de cette étude il en fait ressortir brièvement
les résultats : « Elle rend, dit-il, difficilement admissible Tinter-
calation d'un étage corallien entre la zone à Amm. tenuilobatus
et l'Astartien ; elle vient au contraire à l'appui de l'opinion de ceux
qui regardent la zone à Amm. tenuilobatus comme un faciès du Coral-
lien supérieur ou du Kimmeridgien inférieur.» 11 est superflu défaire
474 H. DODTIUé. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SDR FOKTÀHHRS. 1* *«*
reilortir l'importance de ces conclusions qui Tenaient ajouter ***)
le poids de l'argument paléontologique aux résultats obtenu ^
par la méthode strati graphique.
La montagne de Crussol n'avait pas encore livre tons tes seer**^
jusqu'alors les calcaires supérieurs, dit du Château, avaient *
considérés comme dépourvus de fossiles. De nouvelles oarrifc*" ^
ouvertes dan» ces coucbes vinrent tout d'un coup livrer an *^L*
toujours en éveil de M. Huguenin, les éléments d'une fanne ai^^V,
riche que variée. Cette découverte ne pouvait laisser Fontant» ^^»
indifférent; il se mettait de suite & l'œuvre et trois ans après *^\1~
premier ouvrage, il publiait sa magistrale a Description des Ammon*^^\.
des calcaire» du château de Crussol.» Il reconnaissait dans Ces coucl» ^^L^
un groupe appartenant encore à la ions à Opp. tenuilobata et at-^^7.
groupe supérieur qui avec la Ter. janilor renfermait la faune de ^5"jV
aone à Waagenia Becteri et Hoplites Eudoxus. L'ensemble des c*.^^" J,
caires de Crussol se trouvait ainsi l'équivalent des couches à Asp^
acanthicam du bassin méditerranéen.
Mais, malgré leur grande valeur, ces études sur la faune j urassiqu ^*
de Crussol ne sont guère qu'une partie accessoire de l'oeuvre dat^*5*
Fontannes. A peine avait-il achevé son étude sur le vallon de hs*- -^*
Fuly, qu'il avait conçu le vaste projet de reconstituer l'histoire die la» ^^
période tertiaire dans le bassin du Rhône, reprenant ainsi dans uneautre»
direction et sur un plan beaucoup plus étendu les idées de son
premier maître. A partir de ce moment tous ses efforts seront con-
centrés vers le but qu'il t'était proposé et nous allons le voir presque
chaque année marquer par une série d'reuvres originales les étapes -
parcourues.
On admettait généralement qu'il n'existait dans le bas Dauphlné
aucune formation marine plus récente que les gables h Noua
Mickaudi; Jourdan seul avait soutenu que certaines marnes marines
!B8T. H. MOTIUi. — IIOTICI HÉCB0IA&IQUK SUR FOXTANHBg. 478
d'une discordance analogue signalée déjà dans le bassin tertiaire de
Théiiers, par MM. de Saporta et Marion, Fontannes n'hésita pas
à en conclure à l'existence d'un mouvement général d'affaissement
du sol ayant permis à la mer Messinienne d'envahir la vallée du
Rhône. Ce mouvement d'ensemble méconnu jusqu'alors est en réalité
le trait le plus saillant de l'histoire de la région pendant les temps
tertiaires et il va devenir, entre les mains de notre confrère, un excel-
lent point de repère pour l'étude des dépôts si compliqués de cette
période. Fontannes n'hésita pas à placer ce mouvement à la limite
même du Miocène et du Pliocène : les formations antérieures, ou
groupe de Yisan, comprennent la Mollasse marine et les marnes
palustres à Helia ChristoU, les formations plus récentes ou groupe
de Saint-Àriès sont représentées par les marnes à Congéries, et par
une série de couchef marines caractérisées par le Cerithium vulgatum.
Ces couches pliocènes pour Jourdan avaient été rangées par Mayer
d'abord dans le Tortonien, et plus tard dans le Messinien; Fontannes
les fera remonter dans la suite jusque dans l'étage Plaisancien.
Le mouvement anté-pliocène n'est du reste pas le dernier qui se
soit fait sentir dans le bassin du Rhône : les dépôts pliocènes n'y
sont pas horizontaux. Et ils se relèvent peu à peu du Sud au Nord
et de l'Est à l'Ouest, depuis l'altitude de 70 mètres à Saint-Ariès
jusqu'à celle de 200 mètres à Roussillon (Isère) pour atteindre
330 mètres à Hauterives.
Dans un troisième mémoire, Fontannes reprend l'étude détaillée
dn groupe de Yisan, puis il s'attaque au massif de Cucuron, rendu
célèbre par son gisement de mammifères si bien étudié par M. Albert
Gaudry. La faune de la Mollasse marine sous-jacente était bien
connue grâce aux travaux de MM. Fischer et Tournouôr, mais la
stratigraphie de la région présentait encore bien des lacunes et des
obscurités. Fontannes y retrouve les différentes assises de son groupe
de Yisan correspondant à l'Helvétien moyen et supérieur et au Tor*
tonien, à la partie supérieure duquel il place les limons rouges à
Hipparion (1). Tout en bas de la montagne, il signale à Saint-
Christophe un lambeau de marnes pliocènes plaqué contre les assises
crétacées.
L'année suivante, Fontannes se reporte au Nord du bassin de
(1) Fontannes aura plus tard occasion de tignaler une coupe analogue sur les
flancs du Promontoire même de la Croix-Rousse à Lyon même (Arch. du Mus.
d'hist. nat. de Lyon, t. IV. 1886) où les argiles ferrugineuses de l'Helvétien sont
surmontées par des marnes et sables renfermant une faune identique à celle de
Cucuron (Maslodon cf. lougirostris, Hipparion gracile, Dinotherium Cuvieri, Rhi-
noteroi SchUiermacheri, Tragocerut, etc. Cette faune a été étudiée par M. Depéret.
476 H. DOUVlt.LÉ. — BOTICB NÉCROLOGIQUH SDR PORTAMES. 14 avril
Visao et entreprend de relier ces dépôts à ceux du bas Danphïné
septentrional. C'est dans ce but qn'il publie son étnde sur le bassin
de Crest. La succession des couches est ici très complète: les plus
inférieures appartiennent au groupe d'Aix; au-dessus, le groupe de
Visan débute par une assise à Oitrea gratterai? qui lui parait un peu
plus ancienne que les couches qu'il avait observées précédemment
et se termine, & la partie supérieure, par des sables a Unio et des
marnes à Lignites. Le groupe de Saint-Artès est représenté par des
marnes et des sables marins k Noua semistriata et Ostrea barrientit,
qui occupent les parties basses de la région, en s'écartant peu dn
fonds des vallées actuelles ; ces couches sont surmontées par des
marnes sableuses & empreintes végétales (couches à Hélix Chaixi).
Fontannes avait déjà signalé le prolongement vers le Nord de ces
mêmes couches, dans la vallée du Rhône, d'abord jusqu'à Saint-
V allier, puis jusqu'au Péage de Roassillon ; il les retrouvera plus
tard an Nord de Tienne, jusqu'à Givors. Vers l'Est, il les montre
remontant la vallée de la Galaure et venant se rattacher aux marnes
et lignites de Hauterive. Partout, comme dans le haut Comtat, ces
dépôt sont plaqués contre la Mollasse marine, et en stratification
nettement discordante avec cette dernière.
De nouvelles recherches lui permirent bientôt d'établir que les
marnes à Congéries de Bollène occupaient la base du groupe de
Saint-Ariès.au lieu d'être superposées aux couches marines comme il
l'avait cru tout d'abord. Cette assise, d'une grande importance théo-
rique, offre des affleurements tellement réduits, que notre confrère
avait été obligé de Taire exécuter des travaux de fouille spéciaux
pour établir d'une manière incontestable sa véritable position.
1887. H. D0UY1LLÉ. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR FON TANNES. 477
raison pour la faune de son groupe de Saint-Ariès. Le résultat de
cette étude fut la publication d'une magnifique monographie inti-
tulée : Les Mollusques pliocènes de la vallée du Rhône et du Roussi lion ,
dans laquelle toutes les formes de cette faune si intéressante, au
nombre de 340, sont minutieusement décrites et, pour la plupart,
figurées.
Quelques points sont à signaler dans les conclusions qui terminent
cette œuvre magistrale : la faune des couches marines de Saint-Ariès
est entièrement distincte de celle de Gabrières d'Aiguës, la dernière
des faunes marines miocènes du bassin du Rhône ; ces couches sont
ainsi beaucoup plus récentes que le Tortonien, et présentent des
affinités bien marquées avec le Pliocène inférieur ou Plaisancien. En
ce qui concerne les couches à Gongéries de Bollène, la totalité des
espèces qu'on y a découvertes sont représentées dans les couches à
Gongéries de l'Italie, de la Grèce, de la Russie par des formes iden-
tiques ou des espèces affines qui ne laissent aucun doute sur l'homo-
taxisme de ces divers dépôts. Les rapports de cette faunule avec la
faune si variée des couches pontiques du bassin du Danube, sont moins
évidents, et cependant, il n'est guère admissible, dit Fontannes,
qu'on ait affaire à des formations d'âge sensiblement différent. En
Italie comme en France, les marnes à Gongéries sont directement
recouvertes par les marnes plaisanciennes ; en France, elle sont en
discordance de stratification avec le terrain miocène; dans la
péninsule, où la série des couches néogènes est le plus souvent
concordante, les géologues italiens les considèrent plus générale-
ment comme le dernier terme des dépôts miocènes, mais le rang
assigné aux couches à Congéries sur l'échelle slratigraphique reste
le même dans les deux appréciations. Dans le bassin du Danube, au
contraire, elles succèdent aux couches à Gérithes (étage sarmatique)
superposées elles-mêmes aux couches de Baden, dont la faune a un
caractère un peu plus récent que celle de Gabrières, l'échelon le plus
élevé du Miocène rhodanien. « Il est ainsi certain que les couches à
« Gongéries de toute l'Europe méridionale, si elles ne sont pas abso-
« lument concordantes sont toutes subordonnées à une même phase
« tellurique à laquelle ont mis fin, sur une zone très étendue, les
« empiétements delà mer pliocène».
Fontannes ne se dissimulait pas toutefois les difficultés que pré-
sentait encore la solution complète de cette question. Deux points
lui paraissaient définitivement acquis pour les couches à Gongéries
du bassin du Rhône, leur liaison intime avec le groupe pliocène
de Saint-Ariès et leur identité avec les couches à Gongéries de
l'Italie. Mais d'un autre côté il n'ignorait pas que, dans le bassin
478 h. DOtrvrLté. — hotice hkchologhjue stra fontawies. 14 arril
de Vienne, les couches à Congéries sont surmontées par des assises
renfermant une faune de mammifères à peu près identique avec
celle de Cucuron. Ces couches étaient-elles donc pliocènes au Sud et
a l'Ouest des Alpes et miocènes au Nord? C'est une conclusion qu'il
pressentait, mais sans pouvoir l'affirmer encore.
Aussi saisit-il avec empressement l'offre qui lui fut faile par
M. Stephanesco, d'étudier les matériaux recueillis, pour l'établisse-
ment de la carte géologique de Roumanie, dans les assises les plus
élevées des terrains néogènes. En même temps il engageait un de
ses amis, notre confrère, M. Depéret a étendre jusqu'à l'Italie, ses
belles recherches sur les faunes de vertébrés du Mio-pliocène. Des
deux cdtés les résultats obtenus furent remarquablement concor-
dants.
En Roumanie, comme dans le bassin de Vienne les étages ponti-
que (couches à Congéries) et levantin (couches àPaludines) paraissent
complètement indépendants. Tandis que le premier se relie d'une
manière incontestable au Sarmatique dont la faune a un caractère
nettement miocène les couches a Paludines, au contraire, sont insépa-
rables des sables à Mmiùtlon arvernensis, avec lesquels elles alternen t
à leur partie supérieure; il est donc impossible de ne pas les ratta-
cher au Pliocène. C'est entre ces deux systèmes qu'il parait naturel
de placer la limite des deux étages. Or, l'examen de la faune des
différentes assises montre que ni les Congéries ni les Limnocardiam
ne sont exclusivement localisés dans les couches pou tiques ; on connaît
maintenant dans le Levantin de Roumanie un assez graud nombre
d'espèces de Congéries et de Cardiidés, appartenant soit au genre
Limnocardium, soit à des genres voisins. En étudiant ces formes,
Foulannes fut frappé de voir que leur ensemble présentait une
analogie extrême avec la faune des couches à Congéries du bassin du
Rhône, tandis qu'il n'offrait que des affinités plus lointaines avec
celle des couches à Congéries du bassin de Vienne. 11 se pourrait
donc, dit-il, que les couches à Congéries du S.-E. do la France ainsi
que celles de l'Italie, fussent d'un âge plus récent que celles de
l'Aulriche-Hongrie, et représentassent, sous un faciès différent, la
base du Levantin de l'Europe orientale.
M. Depéret était arrivé, du son côté, aux mêmes conclusions, par
l'étude de la faune de Casino intercalée, eu Italie, au milieu des
couches à Congéries. Celte faune malgré la présence d'un petit
nombre de formes miocènes (1), a dans son ensemble un caractère
(1) L'une de ces formes, Vllippariaii ijracib: se retrouve du reste en plusieurs
1887. H. BOV? Ittt. — MOTlCft IIÉGROLOGIOOB SUR FONTAMIS*. 478
pliocène bien accentué et est certainement pins récente que celle du
Belvédère, à Vienne. « Il en résulte donc, dit-il, que les couches à
» Congéries de Vienne, quoique placées dans une situation homo-
» taxique analogue à celle des couches à Congéries de l'Italie, sont
» d'âge an peu plus ancien. »
Ainsi se trouvaient confirmées et vérifiées les conclusions des
premiers travaux de Fontannes, attribuant au Pliocène les marnes
à Congéries du bassin du Rhône.
La Bresse était restée tout d'abord en dehors des régions étudiées
par notre confrère. Il ne pouvait cependant se désintéresser complè-
tement des questions que soulevait l'étude géologique d'une région
aussi voisine de Lyon et aussi intimement liée au bassin inférieur
du Rhône. Il avait commencé à en explorer la partie la plus méridio-
nale et les premières notes qu'il a publiées sur ce sujet empruntent
un intérêt tout particulier à la grande compétence de notre confrère,
dans toutes les questions qui se rattachent aux terrains tertiaires
du S. E. Pour lui, les alternances d'argiles et de sables qui consti-
tuent la masse interne du plateau des Dombes et de la Bresse méri-
dionale, aussi bien par leur faune (Hélix Chaixi, Paludina Dresseli,
Rhinocéros leptorinus) que par leurs caractères stratigraphiques, vien-
nent se placer très nettement au niveau des assises d'eau douce, qui
dans tout le S. E. succèdent aux dépôts marins du golfe pliocène de
Saint- Ariès. Ces sables et ces argiles occupent une vaste dépression
qni au Midi ne devait guère dépasser la latitude de Lyon. A la suite
de cette première phase toute la région parait avoir subi à diverses
reprises un mouvement progressif de relèvement vers le Nord. De là,
une succession de périodes d'érosion et de remblaiement dont les diffé-
rents dépôts plaqués les uns contre les autres sont souvent bien dif-
ficiles à distinguer.
Un premier ravinement a été comblé par les sables et graviers à
Mastodon arvernensis (sables de Trévoux) attribués au Pliocène moyen,
surmontés eux-mêmes par les sables et graviers ferrugineux (conglo-
mérat bressan) du Pliocène supérieur à E le plia s meridionalis et Mas-
todon arvenensis (gare de saint-Germain).
Une seconde période de remblaiement correspond aux dépôts
quaternaires présentant à la base des couches à Eleph. antiquus, puis
des alluvions préglaciaires à Biso pritcus, qui, d'après M. Depéret,
pourraient être attribuées auMoustiérien. C'est au-dessus que se déve-
loppent les dépôts glaciaires qui terminent cette deuxième période.
Enfin un dernier ravinement est indiqué par les alluvions ancienne s
des vallées.
Nous venons de voir les brillants résultats obtenus par Fontannes
480 H. DOUYILLÉ. — KOTICE HftCROLOGlQDB SUR FONTAMHIS. 14 avril
pour les terrains tertiaires moyen et supérieur. Il lui restait encore à
étudier tout od ensemble de couches plus anciennes connues sous le
nom de groupe d'Aii.
Déjà, dans son mémoire sur le bassin de Crest, il avait eu occasion
de décrire une partie de ses assises, mais pour en représenter les
affleurements sur la carte géologique, il était nécessaire d'établir leur
parallélisme avec les différents termes de la série parisienne : la
paléontologie seule pouvait fournir tes rapprochements cherchés.
Fontannes en fit l'objet d'une première publication sous le titre de
Description sommaire de ta faune malacotogique des formations
saumâtres et d'eau douce du groupe d'Àix bientôt complétée par
une étude stratigraphique qui embrassait la Provence, le Dau-
phiné et le bas Languedoc.
Il reconnut d'abord que les assises les plus élevées de ce groupe,
étaient indépendantes de la mollasse marine qui les recouvrait en
stratification discordante. La présence dans ces couches de Y Hélix
Ramondi permettait de les placer sur l'horizon du calcaire de Beauce
et de ranger dans le Toogrien les couches immédiatement sous-
jacentes, caractérisées par le Melanoides Laurce et de nombreux Pota~
mides.
Pour les couches inférieures, les points de repère sont moins
précis, et si quelque incertitude subsiste encore dans l'assimilation
rigoureuse de la faune de la Debruge à celle du gypse parisien, par
suite de la présence du Nystia Duchasieli (qui occupe généralement
un niveau un peu plus élevé), il n'en reste pas moins très probable que
cette faune appartient bien réellement à l'Eocèoe supérieur. Enfin la
découverte en plusieurs points d'un horizon inférieur caractérisé par
1887. H. DOU VILLE. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR FONTANNES. 481
est le P. latissimus et appartient au groupe de Saint- Ariès. Or ces
deux formes co-existent dans le bassin de Vienne, tandis que le
/\ latissimus seul persiste dans le Pliocène. « On voit ainsi, ajoute
» Fontannes, que la mutation dans le temps n'est que la persistance
» d'une variété ; ainsi, la transformation finale n'est pas due à un raou-
» vement lent et continu dans une direction unique de l'ensemble
» de l'espèce, mais bien à l'extinction de certaines variétés anciennes
» qui ont disparu sous des influences diverses et à la survivance
» de certaines autres, qui, par le fait d'une distribution particulière
» ou d'une plus grande force de résistance aux changements de
» milieu, ont continué la lignée en lui imprimant un faciès spécial,
» conséquence forcée de la loi d'hérédité ». Nous avons pu vérifier
nous même, dans bien des cas, cette loi si remarquable énoncée par
Fontannes, et il est possible que des recherches poursuivies dans
le même ordre d'idées, arrivent à élucider un jour le grand problème
de l'origine des espèces. J'ajouterai que dans un ouvrage tout récent,
un des continuateurs de Darwin, M. Romanes, a été amené par des
considérations toutes différentes et purement biologiques à formuler
une hypothèse analogue : il attribue la constitution de formes nou-
velles non plus à la sélection proprement dite, mais au développe-
ment de variétés qui, par une cause quelconque, physique ou phy-
siologique, par suite d'une émigration par exemple, se sont trouvées
isolées de la forme mère. Si j'ai cru devoir vous signaler cette sin-
gulière coïncidence, c'est qu'elle me paraît confirmer d'une ma-
nière, au moins inattendue, les vues émises sur le même sujet par
notre regretté confrère.
Fontannes avait étékattaché en 1879 au service delà carte géolo-
gique de France; il s'était chargé de délimiter les affleurements des
terrains tertiaires dans tout le bassin du Rhône. Son esprit judicieux
et lucide avait bien vite compris que toute étude est incomplète
qui ne peut aboutir à une carte et il n'hésita pas à s'imposer ce
nouvel assujettissement. De Lyon jusqu'à Arles, il a ainsi terminé
le levé, à l'échelle du 1/80,000" des terrains miocène, pliocène et
quaternaire s'étendant sur cinq feuilles de l'état-major. Il s'était
chargé d'une tâche analogue pour la carte au 1/1,000,000°, mais
il fallait la poursuivre sur tout le bassin du S.-E. et au-delà de la
région qu'il avait particulièrement étudiée. Sa conscience scrupu-
leuse ne lui permettait pas d'admettre avec la diminution de l'échelle,
une moindre rigueur dans les tracés; la séparation à établir entre
l'Eocène et le Miocène, telle qu'elle résultait de ses travaux, n'exis-
tait sur aucune carte ; c'était une œuvre de patience et de longue
haleine que de la poursuivre pied à pied. Fontannes ne se dissimu-
XV. 31
481 b. moHUà. — ioticb ataoïoofooi sua vo»T«rm». 14 avril
lut pat qu'rl était impossible ds l'aoeemplir entièrement dans U
temps qui loi était assigné; on ne lui demandait que de fixer eux U
carte, l'état provisoire de ses connaissance* ; il n« pouvait s'y recou-
dre; chaque point douteux devenait pour lui une véritable obsession
dont il se loi était possible de se délivrer qu'eu allant le vérifier par
loi-même.
Dans nue de ces excursions, a» mois de novembre dernier, il fut
surpris par les grandes pluies et les inondations qui désolèrent, à
cette époque, une partie du bassin du Rhône. U se hâta de revenir,
mais il rapportait à Lyon le germe de la maladie qui devait l'enlever
si prématurément : a Ma dernière tournée aquatique dans le Midi,
écrivait-il à ce montent, m'a dégoûté du mauvais temps pour quel-
ques mois. 11 ne faut abuser de rien ». Et pourtant une dernière
lettre qu'il écrivait quelques jours plue tard est presque entière con-
sacrée à se féliciter des résultats de cette dernière et fatale excnnioB.
Quand en 1884, l'Institut avait décerné à Fontanaes le grand prit
des Sciences physiques, le rapporteur de la commission, M. Daubrée
avait pu dire : « Grâce aux recherches de Fontannes, la vallée du
Rhône est aujourd'hui, sous le rapport des terrains récents, l'une des
régions les mieux connues, » Cet éloge qui dit tant, dans sa simpli-
cité, n'aurait été complètement mérité aux yeux de notre confrère,
que lorsqu'il aurait pu achever l'étude complète des terrains éocèue
et oligocène du bassin d'Aix. La lettre, à laquelle nous venons de
faire allusion, montre combien il était près d'atteindre ce ont si
désiré.
Malgré cette dernière partie laissée encore inachevée, on voit
1887. H. MWUtf* — fQW4B fl*CW>U>WW SDR ftQffTANNIiS. 403
Mais ehet Fontannes l'effort a été trop permanent. Entièrement
libre de son temps, il n'a usé (on pourrait dire abusé) de cette liberté
que pot»? se livrer i un travail excessif. Enfermé depuis le matin
dans son jcabinet, au milieu de* ses livres et de ses chères collections
il y vivait jusqu'au soir, absorbé (dans ses études et étranger au
monde qui l'entourait. A l'heure des repas, il entretenait sa mère
de ses travaux et de ses projets ; il savait l'intéresser à ses occupa-
tions dfi chaque jour, aux résultats de la veille et aux espoirs du
lendemain. Elle, tout en essayant de modérer cette fièvre de travail,
prenait sa part de toutes ses joies, de toutes ses vues d'avenir, le
relevait de &es découragements passagers ; puis, le repas fini, le
voyait avec un triste sourire retourner au travail interrompu. Chaque
soir, il promettait de moins prolonger la veillée; chaque matin,
la lampe vide trahissait la promesse oubliée. Le dimanche seulement,
la soirée était consacrée à ses parents et à ses amis ; on le retrou-
vait alors tout entier, plein d'entrain eJL de jeunesse, causeur char-
mant, affectueux povr tous, s'intéressant à toutes les choses de
l'esprit, semblant avoir oublié pour quelques heures le travail dont il
vivait et dont il devait mourir.
Uae contention .d'esprit aussi incessante et aussi prolongée,
dépassait les forces humaines. Lui seul, parmi les siens, l'ignorait
ou se refusait à y croire, quand ses parents ou ses amis le lui fai-
saient doucement observer. Peut-être aussi sentait-il, au moins
dans les dernières années de sa vie, que les craintes des siens étaient
fondées, et craignait-il, en ralentissant, de n'avoir pas le temps d'a-
chever l'œuvre qu'il avait si passionnément entreprise. A son retour
du congrès de Berlin, la maladie lui avait donné un premier aver-
tissement; il Ae voulut pas en tenir compte. A toutes les remon-
trances amicales qu'on essayait de lui faire, il continuait à ré-
pondre : « J'ai commencé si tard, je dois rattraper le temps perdu. »
Il consentait à se soigner, mais jamais à se ménager. Quelques jours
avant sa dernière maladie, le 30 novembre, il écrivait à un de nos
confrères : « Je travaille toujours tant que je peux, et je ne puis
• pas assez. Les matériaux s'accumulent ; les questions, lasses de
» mûrir, moisissent sur le chantier. Et la vie s'écoule de plus en
» plus rapide ! Qu'au moins, elle vous soit toujours douce ! »
Quand il traçait ces lignes, w riant de sa dernière campagne, de
sa campagne aquatique comme il l'appelait, la fin était bien proche.
La maladie qui se déclara brusque et terrible aurait pourtant cédé
aux soins qui l'entouraient ; un moment elle sembla vaincue, on le
croyait sauvé ; mais sa constitution épuisée ne pouvait plus le sou-
tenir. Cette vie qu'il sentait s'écouler si rapide s'était en effet dépensée
484 li. DODVILLÉ. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR.PONTARUBS. 14 avril
trop vite dans un trop grand effort. Comme d'autres meurent de
vieillesse, Forttannes est mort d'un excès de travail.
Les encouragements n'ont pas manqué a sa courte carrière; qui
oserait dire cependant qu'ils ont été A la hauteur des services ren-
dus? Lauréat de la Sorbonne en 1878, lauréat du prix Yiquesnel en
1879, vice-président de notre Société an 1883, secrétaire des con-
grès de Bologne et de Berlin, Fontannes à obtenu à l'Institut une
première mention en 1883, et le grand pris des sciences physiques
en 1884. Deux ans après, il était présenté comme Membre corres-
pondant de l'Académie des Sciences. La mort est venue trop tût ; des
distinctions plus hautes auraient sans doute prochainement récom-
pensé cette vie toute entière consacrée à la science.
Ce n'est pas ces distinctions qu'il a dû regretter en se sentant
mourir, mais bien l'œuvre géologique inachevée, à laquelle il avait
tout sacrifié. Ses dispositions testamentaires, prises dès 1883, mon-
trent bien en effet I'attacbement passionné qui l'animait pour les
sciences géologiques. Les prix, qui lui avaient été décernés, l'avaient
soutenu dans ses travaux, il veut augmenter encore l'action aalu-
lutaire de ces récompenses et il institue en faveurde l'Académie des
Sciences et de la Société géologique de France deux legs de 20,000
francs chacun, destinés à fonder un prix de Paléontologie et un prix
de Géologie stratigraphique.
Ce n'est pas tout; il veut aussi que les moyens de travail qu'il
avait réunis autour de lui, que sa riche bibliothèque, que ses collec-
tions, qu'il avait rassemblées au prix de tant de fatigues, puissent
encore être utiles après lui, et il charge deux de ses amis de répartir
sa bibliothèque et ses collections entre l'Ecole des Mines, le Muséum
4887. H. DOUVILLÉ. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR FONTANNE. 485
Liste des travaux publiés par M. F. Fontannes.
1^73. — Le Muséum d'histoire naturelle de Lyon.
1874. — Note sur une coupe de l'infràlias prise au sommet du Narce. (Mont
d'Or) (Annales de la soc. d'agr, de Lyon, tome VI, 4 juillet 1873.
4874. — A propos de quelques notes prises à Athènes.
1875. — Note sur la coupe géologique de la gare de Saint-Paul (Ann. Soc. agr.
f^-you, tome VII, 19 juin 1874).
d875. — Note sur la découverte de Foraminifères dans la marne ferrugi-
neuse de Saint-Paul (ibid., p. CVII).
1875. — Sur les sables mio-pliocènes du Bas Dauphiné septentrional (Association
française, 4* session, p. 679.)
1875. — Le vallon de la Fuly et les sables à buccins, des environs d'Heyrieu
tXsère), étude strati graphique et paléontologique. — In-8°, 59 p.; 1 pi. fossiles,
± pi. coupes (Ann. Soc. agr. Lyon, t. VIII) (Premier mémoire de la série des
études stratigraphiques et paléontologiques pour servir à l'histoire de la prériode
tertiaire dans le bassin du Rhône).
1875. — Considérations sur les Ammonites de la zone A. tenuilobatus deCrussol
(Académie de Lyon).
4876. — Sur le cailloutis de la Fuly et les sables à Buccins des environs
d'Heyrieu (Bull. Soc. géol. de France, 3* série, t. IV, p. 224 à 226, 31 Janv.
1 «-:«).
1878. — Dumortier et Fontannes. — Description des Ammonites de la zone
& Amm. tenuilobatus de Crussol (Ardèche) et de quelques autres fossiles juras-
siques nouveaux ou peu connus, in-8, 159 p. 19 pi. de fossiles (Mém. de l'Acad.
do Lyon).
1876. — Sur les Ammonites de la zone à .1mm. tenuilobatus de Crussol
(Association française, 5« session, p. 408).
1876. — Sur les terrains tertiaires supérieurs du haut Comtat Venaissin
(ibid. p. 409).
1876. — Sur les embouchures des Deltas miocènes et pliocèues du Var (ibid.
P. 417).
1876. — Les terrains tertiaires supérieurs du Haut-Comtat Venaissin (Bullène,
S&int-Paul-trois-chàteaux, Visan), suivi de diagnoses de quelques espèces et
variétés nouvelles des terrains tertiaires supérieurs du bassin du Rhône, iu-S,
Wp., 2 pi. coupes (Ann. Soc. agr. Lyon, t. IX, p. 571). (Second mémoire de la
férié des études strat. et pal. etc).
1877. — Sur les Ammonites de la zone à Amm. tenuilobatus de Crussol (Bull.
SOC. géol. 3« série, t. V, p. 33-39, 6 nov. 1876;.
1877. — Note sur la présence de dépôts messiniens dans le Bas Dauphiné
septentrional (ibid. p. 542 à 559, 16 avril 1877).
1877. — Observations sur le compte rendu par M. Polier de la course de Biot
(ibid. p. 775).
1877. — Description de Y Amm, Torcapeli (ibid. p. 838, pi. XIX).
1877. —Note sur le terrain nummuliti<iue de la Mortola (ibid. p. 857-862).
1877. — Sur l'âge de la mollasse de Sainte-Juste (Dronu'J (ibid. p. 8<53-StH).
1878. — Communication relative à la découverte de la tortue h >urb-ju>e dans
'es marais de la Verpillière (Ann. Soc. agr. Lyon, y série, t. 1, p. LXXVII,
t août 1878).
1878. — Les terrains tertiaires du bassin de Visan (Vaucluse), in-a, no p.
488 h. DOumLé. — notice hécbologiqde sub roHTAHHBS. 14 avril
du Rhône et du Roussillon ; (texte, fin des tomes I et II, planchas VII à X et XV
à XIX du tome II (ibid. te murs 1883).
1883. — Les Mollusques pliacènes de la vallée du Rhône et du Roussillon, fasci-
cule fl(Expl.des pi. I et II; pi. XI à XIV, carte).
iBSt . *— Nouveaux renseignements sur les sondages opérés dans les emirons de
Tonssteu (Ann. Sac d'agr. de Lyon, t. VI, p. XXVII, lî janv. . 1883 et p. LV
)4 mars 1B83),
1884. — Note sur quelques gisements nouveaux des terrains miocènes du Por-
tugal et description d'un Portunlen du genre Anchciaus, in-8, 40 p., pi. (Annales
des sciences géologiques, t. XVI).
1884. — Élude sur les allumions pliocènes et quaternaires du plateau de la Bresse
dans les environs de Lyon (suivie d'une note sur quelques mammifères des
alluvions préglaciaires de Sathonav par le D' Ch. Depéret), in-8, 31 p, 1 pi.
coupes.
1884. — Sur le* cailloux a facettes de la Crau et sur la découverte d'un gise-
ment a Térébratules dans la Mollasse marine entre Orange et MiramasÇAnn. Soc.
d'agr de Lyon, t. VII, p. LXXXVIII, 4 juillet 1884).
1884. — Sur un nouveau gisement de couches à Congéries près de Meynes (Gard)
(ibid. p. XCI. 18 juillet 1884).
1884. — Sur une des causes de la variation dans le temps des faunes malaco-
logiques, à propos de la filiation des Pecten restitutensis et latissimus (Bull. Soc.
géol., t. XII, p. 857-364, pi. XVI, s mars 1884).
1884. — Sur un nouveau gisement fossilifère des marnes plaisanciemies de
Saint-Ariès, situé prés d'Eyguières (Bouches-du-Rhûne) (ibid. t. XII, p. 378,
7 avril 1884.)
1884. — Sur la présence des sables à Potamides Btuteroti dans la vallée de la
Cèie iGard) (Ibid, t. XII., p. 447-451).
1884. —Note sur la constitution du sous-sol de laCrauetde la plaine d'Avignon"
(Ibid. t. XII, p. 483-173, îi avril 1884).
1884. — Description sommaire de la faune malacologique des formations
saunâtres et d'eau douce du groupe d'Aix (Bmonien-Aquitanien), dans le Bas
Languedoc, la Provence et le Daupbiné, in-8, eo p., t. pi de fossiles, i tableau.
1887. E. rUCHS. —NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR S.-B. DE CHANCOURTOIS. 489
1886. — Sur les causes de la production des facettes, sur les quartzites des alla*
▼ions pliocènes de la vallée do Rhône (Bail. Soc. géol., t. XIV, p. 246-255, 18
janvier 1886).
1886. — Les terrains tertiaires et quaternaires du promontoire de la Croix*
Rousse, à Lyon, d'après la coupe relevée par Jourdan en 1858*1862, in-4% 18 p.,
3 pi. de coupes (Archives du Muséum d'Hist. nat. de Lyon, t. IV).
1886. — Contribution à la faune malacologiqae des terrains néogènes de la
Roumanie, in-4*. Lyon, 49 p., 2 pi. fossiles.
1886. — Sur la faunes des étages sarmatique et levantin en Roumanie (Bull.
Soc. géol., t. XV, p. 49-61.)
1886. — Observations sur les couches rencontrées dans le percement du tunnel
de la ligne de Collonges à Lyon-Saint-Clair (Bull. Soc. géol., t. XV, p. 61). ■—
Ann. Soc. d'Agr. de Lyon, 16 juillet, 5 nov., et zz nov. 1886. — G. R. de l'Ins-
titut t. 103, p. 613, 4 OCt. 1886).
1886. — Sur la découverte de débris de Mastodonte dans la Mollasse marine des
environs de Digne (Ann. Soc. d'Agr. de Lyon, 22 nov. 1886).
1886. — Sur certaines corrélations entre les modifications qu'éprouvent des
espèces de genres différents, soumises aux mêmes influences (C. R. de l'Institut,
t. 183, p. 1022. 22 nov. 1886).
1886. — Sur le gisement à Bison prisais de Sathonay (Soc. d'Anthrop. de Lyon,
6 juin 1885).
En cours de publication
Note sur les terrains traversés par le tunnel de Collonges à Lyon Saint- Clair
imprimé dans les Ann. Soc. d'Agr. de Lyon, par les soins de M. Depéret.
CARTES GÉOLOGIQUES.
Carte géologique détaillée de la France au 1/80,000 : tracé des contours des dif-
férents étages du terrain tertiaire sur les feuilles d'Orange et d'Avignon (en cours
de publication) et sur celles d'Arles et de la Couronne, de Saint-Etienne, de Va-
lence, de Privas, d'Alais et de Forcalquier (en préparation).
Carte géologique au l/l,OOO,O0O : tracé des contours du terrain tertiaire et qua-
ternaire dans la vallée du Rhône depuis Lyon jusqu'à la mer, dans celle de la
Durance jusqu'à Digne, et sur le littoral méditerranéen depuis Arles jusqu'à Nar-
bonne par Montpellier et Béziers.
M. René Nicklès donne lecture, en l'absence de M. Fuchs, de la
notice suivante :
Notice sur M. A. E. Béguyer de Ghancourtois,
Par M. Edmond Fuchs.
La Géologie et le Corps des mines viennent de faire une grande perte
dans la personne de M. À. E. B. de Ghancourtois, inspecteur général
des Mines, professeur de Géologie à l'Ecole des Mines, ancien S. Direc-
teur de la carte géologique, commandeur de la Légion d'honneur.
Esprit d'élite, cœur noble, nature chevaleresque, travailleur infa-
tigable, M. de Ghancourtois laisse après lui une œuvre considérable,
Mû E.FOCHS.— WOTIOB!lftCllOI.0Gn3lïEÎÏIRB. D. mt GlMUCOVaTOM. 141YTÏ
^d(, pw «on caractère «levé et sa portée général», fat assorte do
posséder une longue datée et d'eiercef une influence profonde.
Après de brillantes études à l'Ecole Polytchnique et à l'Ecole des
Mines (1838-1843), il choisît* pour lu mission qui clôt 1ns études de*
élevés de cette École l'exploratifto des contrées lointaines de l'Ar-
ménie et dn Turkestan. Cette exploration, en lui montrant les riches-
ses naturelles et les faits géologiques de ces régions encore al pec
connues à cette époque, eut une influence décisive sur sa carrière,
car les études géologiques devinrent, dès cette époque, l'objectif
principal de ses travaux. Aussi après un court séjour de 3 an» {1845-
1848) en province où, il se vit successivement chargé des Sous-arron-
diBsements minéralogiques de Mézières et de Nantes, fût- 11 rappelé S
Paris, dès 1848, pour faire partie du corps enseignant de l'Ecole des
Mines et y organiser, avec H. de Play, la collection des Gîtes minéraux,
et celle de la Statistique minérale. Peu de temps après, en 185S, il
fit ses débuts dans la carrière de l'enseignement de la géologie sous
les auspices d'Elie de Beaumont dont il était l'admirateur passionné
et le disciple dévoué. 11 eut le rare bonheur de les faire, à l'âge de
trente-deux ans à peine, dans ce Cours de Géologie qu'il devait pro-
fesser, pendant pins de trente années, avec une autorité toujours
croissante, d'abord comme suppléant, puis comme professeur adjoint,
enfin comme successeur du maître de la géologie française.
Sa première publication, faite a l'occasion de l'introduction des
études scientifiques dans lés lycées en 1854, révèle déjà les qualités
de clarté et de méthode qui caractérisent toute son œuvre. Elle est
intitulée modestement: Notions préliminaires de géologie extraites du
cours de Monsieur Beiidant, et se fait remarquer surtout par l'a
ikifë ÛM Cetfbmiméteirfent* el Chef do Gàftriftet du Ministère de
l'Algérie et des Colonies dont l'Emperirtfr Nâpdléôn III venait de lui
tfmfiei' l'organisation et la direction.
Oti sait combien cette création fat éphémère, malgré la pensée
tfénéfebsti et fécondé qiii l'avait fait naître; mais elle eut, pour M. de
Chancourtois, un corollaire aussi heureux qu'itUprétu: Nous voukras
pàrièf dece voyage d'exploration de la Reine Hortense dans les régions
polaires de la Norvège, de l'Islande et du Groenland, auquel il prit
part comme ami dû Prince et comme Géologue de l'expédition*
De précieuses collections géologiques, conservées au Musée de l'Ecole
dé» Mirifcs, et un remarquable travail sur la constitution du sol de
l'Islande et sur les grandes lignes de fracture qui sillonnent cette
eottttéé si éminemment volcanique furent les résultats de cette ra-
pide exploration (juin-octobre 1856) qui valut, à M. de Gbancourtois
la promotion au grade d'officier dé la légion d'honneur.
tiès son retour, 11 reprit avec une nouvelle atdeor, les études géo-
logiques qu'il avait entreprises sur le Sol de France :
La Carie géologique de la Haute-Marne, exécutée en commun avec
Elle de Beaumont et publiée en 1860, est l'œuvre capitale de cette
première partie si brillamment remplie de la carrière de M, de Gban-
courtois. Elle marque un progrès sensible sur les cartes départe*
Mentales publiées jusqu'alors, par l'introduction d'une coordination
Systématique des faits d'alignement, accusés par les fractures du
sol, et des phénomènes éruptifs qui en sont la conséquence.
Cette coordination avait pour point de départ le Réseau pentagonal,
Conception aussi originale que féconde, qui est basée sur l'étude
géométrique des conditions de symétrie de tout mode de division de
la sphère et par laquelle Elie de Beaumont venait de systématiser
les lignes caractéristiques du relief et de la géologie du globe.
Cette brillante synthèse avait, dès l'abord* séduit l'esprit générali-
sateur de M. de Chancourtois qui en est devenu le champion ardent
et Convaincu. C'est sa propagande persévérante et enthousiaste qui a
maintenu le Réseau pentagonal dans l'arène des discussions géolo-
giques; ce sont les nombreuses applications qu'il en a données qui
l'ont, en quelque sorte, popularisé parmi les géologues de tous les
pays.
M. de Chancourtois a su, en effet, dans une série de publications
successives, assouplir l'adaptation du réseau aux phénomènes les
plus importants de la géologie qui, à leur tour, recevaient, de cette
application même, une interprétation plus large et plus rationnelle.
C'est ainsi (Jti'il a mis eh évidence la possibilité de grouper, dans
une série restreinte d'alignements, eux-mêmes rattachés au réseau
492 E. FUCUS. — HOTICK NÉCBOLOGIOCK SUR R. B. DE CHAHCOURTOIS. 14 avril
pentagonal, les fractures qui avaient donné naissance aux Gîtes de
fer de l'Est de la France (1863).
Peu de temps après, il montrait, de même, que les Gilet de»
tuèttancei hydrocarbwéet, auxquels se relient plus ou moins intime-
ment ceux de soufre et de sel, étaient, eux aussi, échelonnés sur an
nombre très restreint de grands cercles.
Le plus important de ces cercles forme l'axe de la zone pétrolière
pensylvanienne, épouse la grande fracture cosmique du Saint-Laurent,
relève les puissants gîtes de sel de Magdebourg et va rejoindre à
Bakou, dans la patrie des adorateurs du feu, la fameuse presqu'île
d'Apchéron qui forme la terminaison orientale du Caucase, centre
européen des grandes émissions pétrolières.
Les facultés de généralisation, unies à une analyse minutieuse et
savante dont ces ouvrages font preuve, trouvèrent bientôt leur
application dans un champ plus étendu par l'institution du Service de
la carie géologique détaillée de la France au 80.000*, dont M. de Chan-
courtois fut nommé le Sous-directeur. Plein de confiance dans la
hauteur des vues de son disciple et ami, comme dans la sûreté de
son jugement, Elie de Beaumont, qui était placé à la tète de cette
importante création, lui en laissa complètement l'organisation et
s 'en remit à lui pour l'élaboration du programme des études sur
le terrain et du mode de représentation des résultats obtenus. Le
système auquel s'arrêta H. de Chancourtois est inspiré principale-
ment par l'idée de passer, à l'aide d'une série de transitions gra-
duées, comportant une abstraction croissante, des faits matériels
de la géologie aux spéculations de la science; il restera comme le
modèle des programmes de cette nature.
1887. E. FOCHS. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR B. B. DE CHANCOURTOIS. 493
Notice explicative et des Légendes complètes, annexées à chaque
carte comme à chaque section, faisaient de chacun de ces documents
un tout autonome indépendant et complet.
L'apparente complication de ce système fait place à une sim
plicité parfaite pour tout lecteur sérieux, car les notations choisies
se groupent toujours en un petit nombre de séries ayant chacune
un signe général commun et ne différent entre elles que par des
additions de détail, elles-mêmes systématisées suivant un plan fort
simple dont la clé est toujours facile à manier.
Ce système fut appliqué dans son intégrité à toutes les cartes,
sections, coupes et perspectives photographiques qui furent exécu-
tées sous l'inspiration directe de M. de Chanconrtois, c'est-à-dire,
jusqu'au moment où la mort d'Elie de Beaumont, donnant la pre-
mière place à des préoccupations d'un autre ordre, fit passer, en 1875,
la gestion du service de la carte géologique en d'autres mains et
donner à sa direction un esprit différent de celui qui l'avait animé
jusqu'alors.
Séparé brusquement d'une œuvre qui avait été le but principal de
sa vie et qui, d'ailleurs, fut maintenue, même après son départ, dans
ses grandes lignes, sinon dans tous ses détails, M. de Ghancourtois
se consacra d'une façon plus spéciale aux études abstraites vers
lesquelles le portaient son esprit avide de généralisation, de systé-
matisation et son amour, des théories spéculatives.
Depuis longtemps déjà, il avait donné la mesure de ses tendances
et de ses aptitudes dans cette voie par une série de travaux de pre-
mier ordre parmi lesquels nous devons citer, tout d'abord, la Vis
teliurigue.
La Vis (etlurique est un mode de classement et d'étude de la cons-
titution des corps au moyen d'une représentation graphique très
originale, basée sur leur composition chimique.
C'est en cherchant à édifier un système complet de lithologie
synthétique que M. de Ghancourtois fut conduit à préciser les
notions relatives à la composition des roches et de leurs émanations
et qu'il eut l'idée de résumer dans un tableau les rapports multiples
des éléments, au point de vue de leur rôle lithologique, en suivant,
pour leur classification, l'ordre pur et simple de leur distribution
dans l'écorce du globe. Guidé par le sentiment de la continuité,
M. de Ghancourtois a été conduit à rouler la feuille, sur laquelles les
résultats étaient consignés, pour rapprocher les extrêmes qui offraient
beaucoup d'analogie, puis à préciser les corps par des nombres pro-
portionnels.
Le tracé héli-çoïdal lui apparut immédiatement «comme un moyen
494 s. fcchs. — îtoncRHÉCBOLôejqjJBMia s. s. DSMtjicou&poM- t4a?rit
de réunir, dans une série fonda mental i, tou* les éléments épsre su
ce tableau, ensuite de manifester les rapporta dfl propriété* 4e tout
genre. » Ce tracé offre, en effet, tous les avantages de la continuité
et, de plus, il multiplie à l'infini le nombre du entrées, alors que
celles-ci sont réduites a deux sur un plan, ce qui permet d'observer
les coïncidences les plus variées et les plus inattendues.
Les symboles des corps simples, sont, & cet effet, groupée sur
une hélice, inclinée à 45°, et tracée sur un cylindre droit Us sont
représentés par des points placés a des distances proportionnelle» a
leurs poids atomiques et comptées à partir d'une origine fixe. La
circonférence de base du cylindre sur lequel 4'hélice est tracée, n'est
pas déterminée a priori. H. de Chancourtoie lui donna une longueur
égale à 16, c'est-à-dire au poids atomique de l'oxygène ; il la partagea
en 16 parties et aux points de division, éleva des génératrices dont
la longueur fut graduée en parties de même valeur.
Le tableau étant achevé et les corps simples disposés le long de
l'hélice principale, on aperçoit immédiatement plusieurs familles
naturelles s'aiignant, les unes sur la même génératrice, les autres sur
des hélices diversement inclinées. On sait, en effet, que l'on peut
tracer sur un cylindre une infinité d'hélices passant par deux points
quelconques de la surfaee, à la condition toutefois que le pas de ces
hélices, c. à. d. le nombre de spires de la portion de la courbe com-
prise entre ces deux points, soit indéterminé. Hais le problème se
resserre beaucoup si, au lieu de laisser le nombre des spires arbi-
traire, on prend l'hélice & pas minimum qui constitue, pour le cylin -
dre, la géodésigue équivalente de la droite sur le plan.
Or les familles qui se groupent ainsi, soit sur des génératrices.
bières fUnoiemes. H a même fait une intéressante application de ces
notions aux composés du Carbone etwi tiré» d'autre part, on*
théorie très originale sur la formation d« Diairaot à basse tempéra*
^oft ai par une voie humide (1).
Depuis la publication de cette puissante et originale conception,
West-à-dire depuis 4863, les idées émises par M. de Chancourtois
été reprises par différents chimistes qui malheureusement ont
général, passé sous silence vles travaux de leur devancier. C'est
jffûnsi que Lotbar ftieyer, Mendeleef, etc., ont établi une classification
^générale des corps simples d'après leurs poids atomiques, mais ils
'ont fait d'une façon beaucoup moins heureuse et sous la form#
dsmenjtaijre d'un tableau à double entrée.
La vis tellurique de M. Chancourtois, qui demanderait une révi-
isen pour être en rapport avee les nouvelles déterminations des
s atomiques et les nouvelles découvertes, n'en reste pas moins
instrument le plus fécond de ces sortes de recherches. (2) Elle
ait clairement ressortir les relations numériq ues qui unissent tes
-corps simples entre eux et met ainsi en lumière ce principe de philo-
sophie naturelle déjà proclamé par Pythagere : — « Les propriétés
cMe* corps sout tes formes sensibles des propriétés des nombres ».
M. de Chancourtois, préoccupé de cette idée si profonde, a eu soin
«de marquer sur son hélice dans quelles limites peuvent osciller les
valeurs réelles des poids atomiques, si difficiles comme on sait à
fixer d'une manière absolue. Il a même émis l'opinion qu'un classe-
ment bien étudié pourrait servir à préciser les positions de ceux
de ces poids dont la détermination est particulièrement difficile ce
qui revient à fixer les poids atomiques des corps d'après les ana-
logies de propriétés qui les feraient placer sur des hélices définitive-
ment connues. L'iotersection de 2 au moins de ces hélices fournirait
ta point dont l'ordonnée serait représentative du poids atomique
cherché. Il a, en outre, fait observer une sorte de dualité dans l'or-
donnance générale des éléments qui se suivent par paires, et une
loi de récurrence très nettement visible sur les spires successives.
Une autre conséquence féconde de la formule de Pythagore
énoncée plus haut, est celle de la relation entre les nombres pre-
(i) Dans les dernières années de sa vie, M. de Chancourtois avait entrepris ce
travail et il s'était préoccupé de placer sur la Vistellurique les corps les plus
répandus dans les remplissages [filoniens, représentés comparativement par leurs
poids atomiques et par leurs équivalents.
(I) Rappelons que M. A. Cornu a- trouvé, dans l'un des remplissages de Freyberg,
une de ces séries naturelles formée de Quarte, de Pyrite de Fer et de Galène don t
les équivalents sont respectivement comme les nombres J î 2 : 4.
496 E. FUCHS.— NOTICE HÉCBOLOGIQUB SUB E. B. DB CHÀMCOURTOIS. 4* avril
miers et les poids atomiques. Les corps simples, c'est-à-dire les
seuls éléments fondamentaux non dissociables pratiquement, se-
raient ceux dont les caractères numériques correspondent aux nom-
bres premiers qui formeraient ainsi le symbole de la base encore
si obscure de l'édifice des corps comme ils constituent l'ossature
de la série des nombres. Ce qui semble appuyer cette hypothèse de
le concordance parfaite entre les corps, éléments de la variété ma-
térielle et les nombres, éléments de la variété abstraite et c'est le rôle
prépondérant que jouait dans la vis tellurique le nombre 4 et ses
multiples, si importants comme l'on sait, dans la théorie des nom-
bres premiers.
On voit, par ces considérations, à quelle hauteur d'abstraction M. de
Chancourtois s'est élevé, et combien est importants la portée philo-
sophique de ses travaux sur la classification des corps simples. Il
nous a paru d'autaut plus nécessaire de faire ressortir cette partie
de sou œuvre que, née toute entière de l'observation des faits géolo-
giques, elle en acquiert une valeur toute spéciale pour tous les
géologues qui peuvent être fiers de revendiquer une découverte
dont le monopole est généralement attribué aux seuls chimistes.
Les mêmes principes qui conduisirent, en chimie, H. de Chancour-
tois à la découverte de sa Vis tellurique, l'amenèrent, en physique,
à des vues originales et tout 6 fait nouvelles sur le Rôle et l'emploi de*
Imaginaires, 11 écarte, au préalable, la représentation habituelle des
Imaginaires sur un même plan que les quantités réelles. Il dispose,
au contraire, ces deux ordres de quantités dans l'espace, suivant
deux directions à angle droit, c'est-à-dire suivant un plan et sa nor-
male et il entreprend de justifier ce mode nouveau de représentation
1 887. E. FUCHS. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR E. B. DE CHANCOURTOIS. 497
ment consacrée à ses grands Travaux d'unification des sciences géogra-
phiques et géologiques.
Lors de la création et pendant les premières années d'existence
du Service de la carte géologique détaillée de la France, M. de Chan-
courtois s'était déjà vu aux prises avec les difficultés qui résultent
pour la Géologie, de l'insuffisance des cartes topographiques. Môme
notre belle carte de l'Etat-Major au 80,000e, malgré les vues d'en-
semble qui ont présidé à sa confection, est loin de réaliser encore
toutes les conditions désirables, tant au point de vue de l'échelle
qu'à celui de la représentation orographique. Plus [tard, lorsque la
Direction du service géologique eût passé dans d'autres mains et que
M. de Chancourtois pût reprendre ses travaux sur les alignements
géologiques et les accidents du relief, il fut encore plus frappé de
la nécessité] d'arriver pour la Cartographie terrestre à un système
complet et bien ordonné, et il dirigea tous ses efforts vers ce but.
Les réponses aux différentes questions, soulevées en vue de la réali-
sation d'un tel programme, se trouvent dans de nombreuses notes,
dans divers mémoires insérés Comptes-Rendus de l'Académie des
Sciences et finalement dans un ouvrage qui résume tout le système
et qui fut publié en 1884, à l'occasion du congrès de Washington,
chargé de résoudre la question du Méridien international et de
l'heure universelle. En outre, M. de Chancourtois, dans plusieurs
conférences faites, soit à la Société de géographie, soit au Congrès
des sciences géographiques en 1875, soit au congrès de géologie, soit
enfin dans les conférences internationales instituées à l'Exposition
de 1878, ne négligea aucun effort pour répandre ses idées et créer
un mouvement d'opinion en leur faveur.
Le problème, dans toute sa généralité, comporte les deux parties
suivantes:
1° Rechercher et établir le meilleur mode de représentation gra-
phique de la surface terrestre.
2° Fixer un système rationnel, uniforme et international de gra-
duation pour l'espace comme pour le temps.
Les modes de représentation de la surface terrestre sont très nom-
breux. Comme il est impossible de reporter les figures de la sphère
sur un plan sans les déformer, on essaie de conserver, dans les
transformations qu'on est obligé de leur faire subir, au moins une
des propriétés géométriques de ces figures, en sacrifiant plus ou
moins complètement les autres.
En général, on cherche à sauvegarder la proportionalité des
surfaces, ce qui permet grosso modo l'application d'une même échelle
linéaire pour les cartes de faible étendue. Mais pour les grands pays,
XV 32
496 B. FCCHS. — JIOTICB HÉCROLOGIQUK SDR K. R. DE CHANCOCtTOlS. 14 tf lîl
quel que soit le mode de compensation adopté, les déformations
deviennent telles que les lignes acquièrent des sinuosités rendant
impossible toute étude d'alignement un peu précise. M. de Chan-
courtois estime donc préférable d'écarter toutes ces méthodes de
compensation approchée et de revenir aux seules méthodes sincères
de projection, la projection ttêrêograpkique et surtout la projection
gnomonique. Cette dernière, déjà employée par Thaïes, la père de la
Géographie, jouit, en effet, d'une propriété capitale. Tout grand
cercle de la sphère, c'est-à-dire la ligne qui est en même temps le
plus court chemin entre deux points de cette surface, y est représenté
par une droite. C'est là un avantage précieux pour la Géologie, car il
permet de suivre avec le seul aide d'une règle, les alignements ter-
restres — fractures, failles, chaînes de montagne, etc., — dont les
élément sont généralement disposés suivant des grands cercles.
Pour la Nautique, les cartes gnomoniques sont également préfé-
rables puisqu'elles permettent de remplacer la loxodromie par l'arc
de grand cercle et, par suite, de suivre l'itinéraire de plus court che-
min, tout en conservant la simplicité du tracé recliiigne de la route,
Enfin, en Métrologie, on peut distinguer à première vue, sur une telle
carte, un mouvement giratoire d'un mouvement de translation.
Mais les caries gnomoniques ont une portée limitée puisque, pour
représenter gnomontiquement un hémisphère complet, il faudrait la
surface indéfinie dans tous les sens, du plan tangent sur lequel la
projection est faite. Aussi M de Chancourtois a-t-il été conduit h se
servir de Polyèdres circonscrit) au Globe, sur chaque face desquels on
dessine la projection gnomonique correspondante. En prenant ainsi
1887 E. FPCgi» **HOTICK NÉCROLOGIQUE W* E, B. DR CHANCOURTOIS. 499
est précisément notre système métrique décimal, appliqué dans
toute sa généralité et tel qu'il avait été conçu par ses fondateurs .
Comme ces derniers, M. de Cbancourtois a voulu l'appliquer dans
ses conséquences extrômes'et il a préconisé la division décimale de
la circonférence, adoptée à l'origine par l'état-major et préconisée
depuis à tous les congrès de Topographie. En géologie particulière-
ment, la facilité des lectures décimales sur la boussole graduée de 0
à 400 grades abrège considérablement le travail en identifiant, aux
centaines près, la graduation dans les 4 quadrants et en supprimant
les parties aliquotes sexagésimales.
M. de Cbancourtois était si persuadé des avantages sérieux qu'offre
le système décimal complet aussi bien pour l'Astronomie, la Géodé-
sie, la Nautique et l'Hydrographie que pour la Géologie, qu'il a été
amené à traiter, dans toute son ampleur, la question du Méridien
international de 0 grade ou Maître Méridien, Une discussion de la plus
baute valeur l'a conduit à reprendre le méridien dit de Saint- Michel
qui se rapproche sensiblement de l'ancien méridien de Ptolémée
et qui jouit de l'avantage d'être exclusivement marin, c'est-à-dire
vraiment international. Comme corollaire de l'adoption de ce Maître-
Méridien, M. de Chancourtois a formulé les conventions suivantes
qui la complètent dans la pratique :
Les longitudes seront comptées de Os à 400c
La correction du quantième se fera sur le méridien Or.
L'heure universelle sera celle du méridien 0*.
La division décimale du temps sera instituée pour les usages astro-
nomiques.
Ou sait que ces importantes réformes ont été adoptées, au moins
en principe, par la Conférence de Rome et par le congrès interna-
tional de Washington. M. de Chancourtois a eu ainsi la satisfaction
de voir triompher des idées qui lui étaient chères, et d'entrevoir, au
mciûa dans l'avenir, l'heureuse issue finale de la longue campagne
qu'il avait poursuivie pendant plus de 12 années avec une persévé-
rance et un dévouement inaltérables.
La plupart des idées de M. de Chancourtois sur V Unification des
travaux géologiques sont devenues familières aux géologues. Aussi
ne nous y arrêterons-nous pas longtemps. On se rappelle encore les
vues nettes et précises qu'il exposait au Congrès international de
géologie, en 1878, sur le Coloriage méthodique des cartes, les Signes et
les figurés conventionnels, la Chronologie géognostique, les Inconvénients
que présente l'exagération des hauteurs dans l'établissement des coupes et
la Nomenclature géologique.
Patient observateur de la nature, M. de Chancourtois ne considé-
500 E. FUCIIS.— HOTICEHBCB0LO6I0CESURE.B.DECBAMC0UHTOIS. 14avrU
rait pas la géologie comme une science d'expérimentation, quoiqu'il
fût loin de méconnaître l'intérêt qui s'attache à ces sortes de re-
cherches. Nous tenons à ce titre à rappeler une expérience ingé-
nieuse qui a montré ce dont il aurait été capable dans cet ordre
d'idées.
A l'aide de petits ballons en caoutchouc gonflés d'air et recouverts
d'une couche de cire fondue, il a pu reproduire fidèlement les prin-
cipaux phénomènes de la théorie des soulèvements. Le ballon étant
très légèrement dégonflé à l'instant où la cire se solidifie, celle-ci se
couvre de rides et forme des bourrelets accompagnés de rebrousse-
ments et même de chevauchements tout à fait comparables aux acci-
dents naturels des montagnes, si bien que l'on a finalement sous les
yeux, lorsque le ballon dégonflé a repris son équilibre, une frap-
pante représentation du mécanisme qui a produit le relief actuel du
globe.
Hais ce n'était pas seulement au point de vue purement théorique
que M. de Chancourtois poursuivait la solution des grands problè mes
de la géologie ; il était persuadé, plus que personne, de l'importance
pratique de cette solution et c'est ce qui lui a fait entreprendre l'é-
tude des mouvements de l'écorce terrestre au point de vue de leurs
rapports avec les dégagements gazeux. Chargé, peu après sa nomi-
nation au grade d'Inspecteur général des mines, survenue en 1879,
de la Division minéralogique du Nord-Ouest, M. de Chancourtois
avait été frappé de la nécessité de trouver un moyen de prévoir,
sinon de prévenir les accidents de grisou si fréquents de- puis quel-
ques années dans nos houillères du Nord et du Pas-de-Calais.
11 entreprit cette tache avec une ardeur toute juvénile, qu'il pui-
4887. E. FUCHS. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR B. B. Dï CHANCOURTOIS. 501
ébranlent l'écorce terrestre et qui y déterminent des tensions et des
compressions locales en déformant les parties qui comprennent les
couches de bouille et les amas de gaz. L'étude suivie des mouve-
ments sismiques, comparée aux observations faites dans nos grandes
mines sur les dégagements de grisou, doit donc révéler une relation
de cause à effet qui permettra d'arriver peut-être à l'établissement
d'une théorie générale. — M. de Ghancourtois s'occupa dès lors acti-
vement de la création d'observatoires sismologiques dans notre pays.
Il demanda et obtint, en 1883, une mission officielle en Italie, dans
le but d'étudier les méthodes d'observation mises en pratique chez
nos voisins qui ont poussé très loin ce genre d'études et qui possèdent
déjà une cinquantaine de stations d'observation.
Au retour de ce voyage, qu'il fit avec MM. Lallemand et Ghesneau,
ingénieurs au Corps des Mines, il publia, avec le concours de ses
collaborateurs, un mémoire complet sur les Mouvements de tècorce
terrestre^ étudiés spécialement au point de vue de leurs relations avec
les dégagements gazeux.
Ce travail magistral constitue une véritable petite encyclopédie
des travaux sismologiques, poursuivis jusqu'à présent surtout à
l'étranger.
Après un bref résumé des principales publications faites en Eu-
rope et même au Japon, M. de Chancourtois passe rapidement en
revue les théories les plus célèbres sur l'origine des mouvements du
sol et se prononce en faveur de celle d'un noyau interne fluide. Il
donne une classification complète et détaillée des divers mouve-
ments telluriques : secousses, trépidations, ondulations microsis-
miques et oscillations lentes. Ensuite, il étudie avec le plus grand
détail les appareils, au nombre d'une vingtaine, qui servent à enre-
gistrer ces mouvements. Il résume enfin les lois empiriques décou-
vertes jusqu'ici et qui établissent clairement certaines relations
entre les mouvements du sol, les saisons, les marées océaniques, la
position géographiqne, enfin les marées atmosphériques.
Comme consécration de ces études et de ces conclusions, il orga-
nisa deux observatoires sismologiques, l'un à l'Ecole des mines de
Paris, l'autre à l'Ecole des maîtres mineurs de Douai. Mais, par
suite des retards imprévus dans l'installation des appareils, la courte
période pendant laquelle les observations ont été faites ne permet
pas encore de tirer de ces observations toutes les conclusions pra-
tiques qu'elles sont susceptibles de fournir.
La mort de M. de Chancourtois, survenue le 14 novembre 1886, ne
lui a pas permis de poursuivre la tâche qu'il avait entreprise. Il est
à espérer cependant que cette dernière partie de son œuvre ne sera
502 E. FUCUS. — NOTICEKÉCHOLOGIOUE9U8E.F.DECnÀSr.OtJRT&l6. 14 avril
pas abandonnée, les deux terribles catastrophes dues à des explo-
sions de grisou qui ont suivi de ai près les derniers tremblements
de terre semblant devoir donner raison à sa théorie.
Les travaux dont nous venons de donner une analysa rapide cons-
tituent la partie principale de l'œuvre de M, de Chancoortois ; il serait
injuste de ne pas accorder au moins une mention rapide à des publi-
cations moins techniques, mais oh Éclate, avec une vivacité toute
spéciale, ce besoin d'abstraction, de généralisation et de classifica-
tion qui caractérisent ses travaux didactiques.
Ace titre, nous devons citer, en premier lieu, celle communication
originale faite à la Société géologique, aux jours les plus sombres
du siège de Paris, pour affirmer les relations intimes qui existent
entre le caractère des peuples et leur habitat géologique ; idée
féconde dont Elio de Beau m ont avait magistralement formulé le
principe dans l'Introduction à la carte géologique, a propos des races
qui se développent aux deux pôles du sol de la France et qui rece-
vait de M. de Chancourtois une intéressante mais douloureuse appli-
cation. Les hordes immenses, qui envahissaient alors notre sol, ne
pouvaient-elles pas, en effet, être comparées, dans leur monotonie
puissante, à ces torrents diluviens implacables et gigantesques dont
les dépôts recouvrent les plaines qui bordent la Baltique, c'est-à-
dire précisément le berceau de la race prussienne et de cette noblesse
au caractère rigide qui l'a conduit à de si hauleâ destinées?
Dans cette même période douloureuse, et tout en remplissant mo-
destement son devoir dans les rangs de la tiarde nationale, M. de
Chancourtois utilisait ses loisirs en essayant de donner aux armées
de province les cartes topographiques qui leur faisaient éternelle-
ment défaut. On sait qu'à cette époque le Dépôt de la guerre n'ad-
mettait, pour ses publications, ni les reports sur pierre, ni les repro-
ductions typographiques. D'autre part, les planches en cuivre, qui
seules, eussent permis de fournir des exemplaires de la carie au
80,000°, avaient été, dès nos premiers désastres, mises en sûreté, de
telle sorte qu'elles ne purent jamais être mises à la disposition du
gouvernement de la Détense Nationale. M. deChancourtois imagina,
pour essayer de combler cette lacune, d'utiliser les reports sur
pierre, effectués par l'Imprimerie Impériale pour l'exécution des
caries géologiques et, dès le mois de décembre, le service des Bal-
lons put emporter, par dessus les batteries de l'assiégeant, de
nombreux exemplaires des caries d'une partie au moins des dépar-
tements qui étaient alors le théâtre de la lutte suprême.
Enfin, comment ne pas dire, en terminant, un mot de cette cu-
rieu-e élude ^ur la ConstHuii'm s>i>t<'m:iiu"<'- <i'un al)>kaiiet
1887. K, FUCUS. — NOTICE HÉCROLOGlQUE SUR E. B. DE CUAN COURTOIS. 503
qui n'est autre chose qu'une classification complète et rationnelle
des sons et dans laquelle M. de Chancourtois a devancé les travaux
du savant linguiste américain Bell sur la Phonétique, travaux si po-
pulaires aujourd'hui aux Etats-Unis et en Angleterre?
Ce problème de la classification et de la prononciation universelle
des lettres présente, pour les Sciences géographiques et subsidiai-
rement les études géologiques, un intérêt toujours croissant puis-
qu'il est le prélogomène obligé de récriture et de la prononciation
des noms propres en géographie.
En le réduisant à ses véritables termes, et en montrant qu'il n'y
avait, dans tous les idiomes dont 1 homme fait usage pour exprimer
sa pensée, que cinq groupes de trois consonnes chacun et un
nombre égal de voyelles simples, tous les autres sons spéciaux à
certaines langues pouvant être dérivés des premiers par une série de
modifications rationnelles et constantes. M. de Chancourtois a posé
les bases de la solution définitive et rendu aux Sciences géogra-
phiques un service dont tous ceux qui s'occupent de cartographie
comprendront la haute importance.
Tous les ouvrages dont nous venons de parler reflètent, à des
titres divers, mais avec une égale netteté, les traits caractéristiques
do la tournure d'esprit de M. de Chancourtois. Peu d'auteurs, se sont
peints aussi fidèlement que lui dans leurs écrits, qui tous portent
l'empreinte d'un esprit élevé et d'une sorte d'aristocratie de la pen-
sée. Les questions y sont toujours abordées par leur côté le plus
général, et traitées avec une hauteur de vues, une netteté et une
systématisation exceptionnelles. Il n'abandonnait les problèmes que
lorsqu'il les avait présentés sous toutes leurs faces, lorsqu'il en avait
montré toutes les conséquences et toutes les applications, lorsqu'il
était arrivé à en donner, dans une forme concise, une solution aussi
complète que systématique.
Do pareil résultat ne s'obtient que par un travail patient et acharné
et tous ceux qui ont eu le bonheur d'ôtre, à un degré quelconque, les
collaborateurs de M. de Chancourtois savent avec quelle sévérité
pour son œuvre il se livrait à ce Labor improbus dont parle le poète
latin et avec quelle inépuisable patience il mettait en pratique le
précepte de Boileau :
Vingt fois sur le métier remettes vutre ouvrage.";
Aussi tous ses écrits ont-ils ce caractère de fini qui en rend la lec-
ture de plus en plus instructive à mesure que Ton s'en pénètre
davantage. 11 est impossible de les parcourir à la légère et surtout
d'une manière incomplète ; mais un lecteur superficiel seul peut être
504 B. FUCUS. — HOTICE NÉCROLOGIQUE! SUR E. B. DE Cil A «COURTOIS. 14ftvril
tenté de se montrer sévère à l'égard d'un style où chaque mot porte,
parce que chaque expression est pesée, et où chaque pensée est
un chaînon nécessaire conduisant de celle qui la précède à celle qui
la suit.
Toutes les qualités d'ordre, de généralisation et de méthode que
M. de Chancourtois a déployées dans ses écrits se retrouvent dans
les diverses entreprises à la direction desquelles il a pris une part
prépondérante.
Telles sont notamment, au début de sa carrière d'ingénieur, la
création déjà mentionnée de la Collection des gîtes de substances utiles,
et celle de la Collection dite départementale à l'Ecole des Mines,
collections encore uniques en Europe, dans lesquelles ont été appli-
qués, pour la première fois, les principes de classification si féconds
établis par M. Le Play et qui unissent l'une et l'autre, dans une heu-
reuse mesure, les données scientifiques et techniques les plus pré-
cieuses aux renseignements statistiques et économiques les plus
utiles et les plus pratiques.
Tel fut aussi son enseignement à l'Ecole des Mines, enseignement
qu'il s'efforça d'élever à une hauteur scientifique sans cesse crois-
sante. Pas plus que ses livres, son cours n'était utile ni même acces-
sible à des auditeurs distraits ou intermittents ; mais ses élèves sé-
rieux savent quel profit durable et sans cesse grandissant, à mesure
qu'ils avaient à eu faire l'application dans leur carrière d'ingénieur,
ils ont tiré de cet enseignement puissamment synthétisé qui abor-
dait et résolvait, dans la mesure du possible, tous les grands pro-
blèmes des sciences géologiques.
Pourtant cet enseignement, en général si austère, prenait des
1887. B. FUGH8. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR E. B. DE CHAlf COURTOIS. 505
création du Pavillon des Poids et Mesures et des monnaies, qui, placé
au centre même de l'exposition, était en quelque sorte la glorifi-
cation du système métrique, et M. de Chancourtois avait insisté
pour que la pensée philosophique qui avait présidé à son installation
fût symbolisée par cette inscription en lettres d'or sur la coupole du
petit édifice : « Omnia o Deus fecisti ex numéro' mensurd et pondère. »
Enfin, dans le même ordre d'idées, la création du « Jury spécial »,
qui avait proposé par M. Le Play pour répondre aux idées humani-
taires de l'empereur Napoléon III, et à la réalisation duquel M. de
Chancourtois a été associé dans une large mesure, lui fournit l'oc-
casion d'affirmer son désir de voir la glorification du travail, de la
puissance et des intérêts matériels de l'Humanité, couronnée et en
quelque sorte rehaussée par la récompense des vertus sociales et
des qualités d'ordre purement moral.
Cette période de l'Exposition de 1867 fut le point culminant de la
carrière de M. de Chancourtois.
Nommé Ingénieur en chef de 1" classe le 5 janvier, Commandeur
delà Légion d'honneur à la grande cérémonie du 1er juillet, puis,
l'année suivante, Sous-Directeur du Service définitivement constitué
de la Carte géologique, il semblait destiné à achever, dans des con-
ditions exceptionnelles, une carrière aussi brillamment inaugurée.
Il lui eut été facile de recueillir, lors de la mise à la retraite admi-
nistrative d'Elie de Beauraont, survenue presqu'au moment de la
constitution du service de la carte, une succession scientifique qui
loi fut même un instant offerte et que nul, à ce moment, n'aurait pu
lui disputer.
Il préféra user de toute son influence pour faire conserver à son
maître l'intégrité de sa situation scientifique et rester modestement
an second rang.
Et lorsque, plus tard, ce désintéressement tourna contre lui-même,
lorsque sa fidélité à toutes les affections scientifiques et politiques
de sa jeunesse et de son âge mûr devint un obstacle à la réalisation
de ses aspirations en apparence les plus naturelles, les plus légi-
times, il sût, avec une dignité suprême, reprendre un rang plus
modeste et se remettre avec une intensité nouvelle à ses travaux
scientifiques.
C'est qu'il avait non seulement une grande intelligence, mais en-
core une âme haute et noble que les déceptions de la vie pouvaient
frapper douloureusement mais sans en altérer l'indomptable énergie.
Il resta jusqu'au bout le travailleur infatigable, l'homme de devoir
et de dévouement, aimant ses élèves, et donnant sans réserve son
temps et ses forces à ceux qui, de près ou de loin, étaient placés
506 E. FOCHS. — NOTICE nÉCROLOGIQOK SURE. B.DECIlÀHC0n«T0IS. 14»ril
sous ses ordres ou sous sa juridiction. II était guidé et soutenu dans
cette voie par un sentiment religieux très élevé et il aimait à répéter
avec H. Le Play : a Tous les efforts de l'homme vers un équilibre
social stable sont contenus dans le Décalogue», paroles auxquelles
il ajoutait cette pensée plus personnelle : u Toutes les aspirations de
l'homme vers le bonheur et l'éternelle vérité sont renfermées dans le
a Pater a et le « Credo ».
Aussi, quand la maladie vint le frapper et lui donner un redou-
table avertissement, ne put-elle altérer ni son courage ni sa sérénité.
11 eut, d'ailleurs, la joie suprême d'être nommé, en 1885, un an après
sa promotion au grade d'Inspecteur général de première classe,
Président de la Commission de la Carte géologique détaillée et il
rêvait de concilier les idées qui lut étaient chères avec les faits
acquis dans ce Service, à la création duquel il avait prit une si vive
part. La mort est venue le surprendre avaut qu'il ait pu essayer de
réaliser ce rêve ; il mourut à son poste, laissant à ses disciples et à
ses amis l'enseignement d'un grand exemple et le modèle d'une
vie noblement consacrée à la poursuite du vrai et du bien.
Qu'il nous soit permis de citer en terminant, une profession de
foi qui a servi d'introduction dédicatoire au \" exemplaire de la
Vit tellur'tque offert au prince Napoléon et qui, demeurée inédite,
nous a paru mériter d'être connue et publiée comme un résumé
Ddèle de ses aspirations et de ses espérances :
« Si l'idée de l'absolu procède de notre force, toute prétention à le
posséder est un signe éclatant de notre faiblesse.
> L'absolu, dans le repos, c'est le néant, dans le mouvement c'est
887. DEPÉRET. — HORIZONS MAMMALOGIQUES MIOCÈNES. 507
'une ambition dont l'activité, soyons francs, confine à la paresse,
'homme le plus passionné, le plus infatué de ses œuvres, devra
^connaître qu'il a tracé un échiquier, inventé la marche d'un jeu
ussi éloigné des phénomènes naturels supposés régentés, que son
bre arbitre, son pouvoir éphémère et subordonné diffère de la
oute-Puissance éternelle
« Etablir à travers l'arbre de la Science des rampes ou des échelles,
slle est la destinée de l'homme d'étude dédaigneux des gains vul-
aires. Être persuadé de l'infirmité de ses efforts, telle est sa condi-
on de sagesse, car, à quelque niveau qu'il atteigne, en s'élevantpar
l théorie ou en approfondissant la pratique, le génie même qui l'y
ara porté lui fera percevoir au delà un plexus de branches ou de
acines défiant l'énergie de sa persévérance, l'audace de son imagi-
ation. Qu'il travaille néanmoins sans découragement. Par cela
aême que les ramifications sont illimitées et enchevêtrées à l'infini,
i. fécondité est inépuisable. Partout des fleurs, des fruits le paieront
© ses labeurs et, pourvu qu'il ne détruise pas sa récolte dans le fol
spoir d'y surprendre le secret de la naissance et de la mort, chacune
e ses explorations ne sera-t-elle pas un honneur pour lui, un
i enfait pour l'humanité ? »
■
H. Depôret présente un Mémoire, publié dans les Archives du
i Muséum de Lyon, qui a pour titre : Recherches sur la succession des
wnes de Vertébrés miocènes du bassin du Rhône, et envoie à cette
~ casion la note suivante :
Sur les horizons mammalogiques miocènes
du bassin du Rhône,
par M. Depéret.
Xes horizons mammalogiques miocènes représentés dans ce grand
r* ssin sont les suivants :
1° Miocène inférieur. — Cette période qui, dans le bassin de la
iiôneet dans la vallée inférieure du Rhône, correspond à un régime
*^ grands lacs d'eau douce, a dû être continentale dans la région
Rennaise, où n'existe aucune trace de dépôts tongriens ni aquita-
1 * ens.
Jusqu'ici, le Miocène inférieur n'a fourni de débris de Vertébrés
^treslres que dans les deux points suivants :
1° Dans les lignites de Voix, près de Manosque, qui se rapportent
*U Tongrien supérieur, et où se trouvent : Anthracotherium hippoïdeum
& magnum (M. Collot), un Oocodilien ind., une Émyde (Platyernys
lachati, Sauvage).
SOS DBFBRBT. — HORIZONS HAHMALOOIQUBS KIOCBHBB. 14 MI^
2° Dans le bassin de Marmite (1 ) ou bassin inférieur de l'Huveaun^^'
qui comprend de haut en bas les assises suivantes :
1. Argiles sableuses jaunâtres à llelix afT. Ramtmdi, et bancs de poodinguS
intercalés (Âguitanien).
3. Argiles ronges de Saint-Hemi, Lesiaque, etc. (Tongrim supérieur).
B. Calcaire lacustre à Cyrena temistriala, f/yttia Dvchaiteli, et végétaux
Allauch, Saint-Jean de Gargnier, etc. (Tongritn inférieur),
1. Argiles grises avec bancs de lignites {Eoeène supérieur).
Les argiles de Saint-Henri (n* 3) contiennent une belle faune de
Vertébrés non encore décrite, qui appartient au Tongrien supérieur,
et dont les principales formes sont : Anthraeotkerium, Hyopotamut,
Acerothtrium, Rhinocéros minutus, Cainotherium commune, Amphitra-
gulus, Hyœnodon, Cynodictis, etc.
Je pense que la faune de Marseille s'intercale, au point de vue de
son Âge, entre la faune tongrienne inférieure de Ronzon (Haute-Loire)
et la faune aquitanienne de Saint-Gérand-le-Puy (Allier).
2° Miocène moyen. — Cette période comprend deux horizons
fauniques distincts :
I. Étage mayencien ou langkien. Cet étage n'est représenté dans
tout le bassin du Rhône par aucun dépôt se dira en taire régulier, et
correspond sans doute à un régime exclusivement continental.
C'est cependant a cet horizon que se rapporte la belle faune ter-
restre ensevelie dans les argiles rouges à minerai de fer pisolithique,
qui remplissent les fentes du calcaire bajocien auprès de la station
de la Grive-Saint-Alban (Isère).
Déjà étudiée en partie par Jourdan et par MM. Filhol et Chantre,
la fanne de la Grive-Saint-Alban comprend aujourd'hui 35 Mammi-
4887. DEPÉRBT. — HORIZONS MAMMALOGIQUBS MIOCÈNES. 509
Rhinocéros brachypus, Lart., Micromeryx FloUrensianus, Lart.,
Rhinocéros sansaniensis, Lart., Hyœmoschus, sp.
Anchitheriwn aurelianense, Cuv. Phasianus altus, M. Edw.,?
Sus steinhcimensis, Fraas., Phasianus médius, M. Edw.,
Listriodon splendens, H. v. Mey., Palœortyx Edwarsi, n. sp.,
Chalicotherium aff. mocficum, Oaud. Pici/j Gaudryi, n. sp.,
Protragocerus Chantrei, nov. gen. et Rapaces,
nov. sp., Lamellirottre.
Ùicrocerus elegans, Lart., Testudo antiqua, Bronn.,
Dremotherium eminens, H. v. Mcyer. Emys, 2 sp., Lacerta, Rana.
Dans son ensemble, la faune de la Grive-Saint- Alban se rapproche
beaucoup de celle de Sansan (Gers) avec laquelle elle possède en
commun 17 espèces. Cependant on a trouvé à Sansan certains genres
à faciès archaïque tels que Steneofiber, Chœromorus ? Cainotherium
qui manquent dans la station de l'Isère. De plus, d'une manière
générale, les animaux de la Grive m'ont paru représenter un degré
d'évolution un peu plus avancé que ceux de Sansan. C'est ainsi que
le Pliopithèque est représenté dans le bassin du Rhône par une race
dont la dernière molaire inférieure est un peu plus semblable à
celle des Gibbons actuels que dans la race de Sansan. H. Filhol a
montré que la dentition du Machairodus Jourdani de la Grive comblait
l'intervalle entre le Mach. palmidens de Sansan et le Mach. cultridens
du Miocène supérieur. La Loutre de la Grive est plus voisine des
Loutres vivantes que YHydrocyon sansaniensis. Parmi les Rongeurs,
le Cricetodon Rhodanicum de la Grive, assez voisin du Cricet. sansa-
niense du Gers porte un tubercule de plus à sa première molaire
supérieure qui devient ainsi une molaire de Hamster actuel. Enfin,
parmi les Ruminants, l'Antilopidé de la Grive pour lequel j'ai cru
devoir créer un nouveau genre sous le nom de Protragocerus réalise,
par ses dimensions, par le degré d'aplatissement de ses cornes, et
par la forme de ses molaires, un stade intermédiaire entre les petites
Antilopes de Sansan {Antilope clavata et martiniana) et le Tragocère
du Miocène supérieur.
La conclusion qui résulte de ces différents faits, est que les ani-
maux de la Grive, tout en appartenant au même étage géologique
que ceux de Sansan, représentent un horizon quelque peu plus
jeune de cet étage : tel est par exemple V horizon de Simorre (Gers),
dont la faune est malheureusement trop pauvre en espèces pour
montrer clairement ce synchronisme. La belle faune de Steinheim
(Wurtemberg), décrite par M. Fraas, m'a paru aussi tout à fait con-
temporaine de celle de la Grive-Saint-Alban.
II. Étage helvétien. Cet étage correspond, dans l'Europe occiden-
tale, à un affaissement du sol qui a permis à la mer helvélienne
510 DMBBBT. — B0UZOMS HAKIULOOIQUES HIOCBIES. 14 ïïfA
d'envahir la vallée du Rhône et de communiquer avec la mer de
la Mollasse suisse et allemande.
Les animaux terrestres sont naturellement rares dans ces sédi-
ments d'origine marine, et sont remplacés, en revanche, par des
Vertébrés marins. Les quelques rares débris de Vertébrés terrestres
trouvés non loin des rivages de la mer mollassique ou dans les
dépôts d'estuaires (Oussiat, Lyon, Saint-Pons, Vienne, Bren, Ro-
mans, etc.) indiquent une faune de passage entre le Miocène moyen
et le Miocène supérieur. La liste de ces'espèces est la suivante :
IHnotherium giganteum, Kaup., Sus jialaochtrus., Kiup. ,
Dinotkerium ievius, Jouril. ï Dfcrocerus rb-gans, Lart., race dicra-
Dinotherium Cunieri, Kaup., nocerus, Kiop.,
Hipparion gracile, Kaup., Tesludo anUqua, Broun.,
Rhinocéros, gp., ('rocodilieu,
Littriodon spltndens, H. v. Msyer. ,
Le fait le plus intéressant à faire ressortir est l'apparition de V Hip-
parion gracile dans le bassin du Rhône vers le milieu de l'étage helvé-
tien; cette forme animale deviendra plus abondante encore dans le
Miocène supérieur. Mais l'arrivée brusque et du premier coup assez
abondante de ce genre ne permet guère de le considérer comme un
descendant direct de Y Anchithœrium de la Grive, mais semble s'expli-
quer plutôt par un phénomène d'immigration lointaine, venue sans
doute de l'Orient.
3° Miocène supérieur. — A ce grand étage se rapportent dans le
bassin du Rhône des couches d'eau douce et continentales qui té-
moignent d'un exhaussement du sol, auquel a été dû la retraite de la
4 8^7- DEPÉtlT. — HORIZONS NAMULOGIQUBS MIOGÈUBS. 511
JHastod>m aff longirostris, Kaup. Machairodus Jourdiini, Fil h.
Whnotkcrum giganteum. Kaup Castor Jtegeri, Kaup.
sflipparion graciée, Kaup Protagoeerns Chatdrti, n. sp.
Jihinoceros simorrensis, Lart. Dicrocerus élégant, Lart.
£tu major, Gerv.
A Saint-Martin-du-Mont, près Soblay (Ain), des couches de lignite,
cl ^ .posées dans un petit bassin lacustre isolé au milieu des calcaires
massiques du Revermont, ont fourni:
astodon Turicensis, Schinz. Rhiao 'cros aff Schlficrmackeri, Kau p
'astor J,rgeri, Kaup. Prutragocerus Chantrei, race major,
us major, Gervs. Dep.
ïpparion gracile, Kaup. Trionyx, sp.
Il convient de citer ensuite des molaires de Dinotherium gigantem
Cueillies à Saint-Jean-le-Vieux (Ain), à Montmirail (Drôme), à
nlrigaud (ossements du géant Teutobochus; des dents d'Hipparion
ile à Tersanne (Drôme) et autres localités ; des molaires de
J&astaion turicensis dans les lignites de Pommiers, près Voreppe
(Isère).
L'ensemble de cette faune des sables d'eau douce du Dauphiné
e* ^Q particulier les petites faunules de Soblay et de Saint-Jean-de-
Bpurnay permettent de rapprocher les animaux terrestres de ce
^lveaude ceux d'Eppelsheim (Hesse-Darmstadt), des lignites d'Ori-
**o et de la Cerdagne (Pyrénées).
Quelque types do la tfrive-Saint-Alban periistent encore dans les
**i*es Machairodus, Dicrocerus, Protragocerus; ce dernier évolue
. J A vers le type Tragocère. Mais on ne constate pas encore l'appa-
-^ 4°*i de ces types variés de Ruminants (Palœoryx, Palœoreas,Gazella,
&occru$, etc.) qui caractérisent l'horizon dePikermi.
II. Etage du Mont-Luberon (horizon de Pikermi). Les animaux ter-
Btres de cet horizon ont déjà été étidiés dans le bassin du Rhône
^** Mont-Luberon (Vaucluse) par M. le professeur Gaudry, et dans les
**Uvions sous-basaltiques d'Aubignas (Ardèche) par MM. Gaudry et
To*capel.
Je n'aurai à ajouter à ces travaux que l'indication d'une nouvelle
**^tion fossilifère de cet âge dans l'intérieur môme de la ville de
*~*yoti, sur le plateau de la Croix-Rousse. Dès Tannée 1862, grâce à
^ Constructien du chemin de fer de la Croix- Rousse, le professeur
*Ourdan avait recueilli dans les marnes blanchâtres et dans les
*&bles à grumeaux calcaires, d'origine fluvio-lacustre, qui couron-
**fcnt le Miocène supérieur du plateau de la Croix-Rousse, d'assez
Nombreux débris d'animaux terrestres.
L'étude de cette faune m'a permis d'y reconnaître les espèces
Privantes :
*V
DKPÉBET. — HORIZONS M AKMA LOGIQUES MIOCÈNES.
Uanfl
Maitodon aff. kmgirottrit, Kaup,
Diat-thrriwn Cuvîtri, Kaup.
flA i jiotcTiii .ScWeiermaeftfrt, Kaup.
Gazelta depcrdita, Gerv.
Hyamoschus Jourdani, n. 8p.
DrtmathrHum, s p.
Hipparion gracile, Kaup,
Tragotti-us amaWwnu, Gaudry.
Trogocerui FatenciennMi, Qui.
MttarttOi? diafiliorua, Km p.
Chalicomyi (d'après Jourdan), nain'
d'Echassier.
Le rapprochement de cette faune avec celles des gisemeali cl*''
siques de la Grèce et du "Vaucluse est indiscutable : sur un total *e
12 espèces de vertébrés, la moitié sont communes avec l'AMoJ **
et plusieurs autres, telles que la Gazelle el le Dremotkerium, se *'
représentés par des formes bien voisines. En ajoutant à la faune ^
la Croix-Rousse les animaux du Luberon et d'Aubignas, on obtient «— -*
ensemble faunique tout 1 fait comparable à celui de Pikermi. L ^*
rapports de la faune de la Croix-Rousse avec les animaux des co^~
ches à Congéries et du Belvédère en Autriche, avec ceux de fialtav^^
en Hongrie, avec ceux de Concud en Espagne, sont également de^*
plus évidents.
Parmi les faits intéressants que révèle l'étude de cette petite faune sa
il convient de faire ressortir l'existence, dans ce niveau miocène tou^-
à fait supérieur, d'un Hyœmmckus qui, par son niveau stratigra-
pbique, aussi bien que par certains caractères de sa dentition de
lait, et par ses formes grêles, comble la lacune qui séparait jusqu'à
présent YHyœmosckui eraittu du Miocène moyen de YHyœmoschut
aquaticus, vivant dans l'Afrique occidentale.
Après la communication de M. Depéret, M. Albert Gaudry
s'exprime ainsi :
1887. DE GROSSOUVRE. — OOLITHE INFÉRIEURE DU BASSIN DE PARIS. 513
Jourdan, de M. Chantre et y ajoutant beaucoup de découvertes per-
sonnelles, il jette une vive lumière sur les Vertébrés miocènes de
la vallée du Rhône. Tous ces habiles travailleurs commencent à
nous apprendre l'intéressante histoire des développements successifs
de nos Mammifères tertiaires.
Séance du 18 Avril 1887.
PRÉSIDENCE DE M. ALBERT QAUDRY
M. M** Hovelacque, secrétaire, donne lecture du procès verbal de la
9 entière séance, dont la rédaction est adoptée.
Le Président attire l'attention de la Société sur une nouvelle publi-
tion, le Naturaliste, publication périodique renfermant plusieurs
ticles intéressant la géologie.
M. Douvillé présente au nom de M. de Grossouvre la note sui-
nte :
Sur le Système oolithique inférieur dans la partie occiden-
tale du bassin de Paris,
par M. A. de Grossouvre.
flous avons étudié dans une note précédente le Système oolithi-
<I*ae inférieur, sur la bordure méridionale du bassin de Paris : nous
aoos proposons aujourd'hui de l'étudier sur sa bordure occidentale,
de manière à nous raccorder avec les couches classiques de la Nor-
^ndie.
3£ntre le Morvan et le détroit qui sépare le bassin de Paris de ce-
i de la Gironde, les affleurements des couches se dirigent à peu
P^^^s de l'Est à l'Ouest, en inclinant un peu vers le Sud : arrivés au
V€=:^ Isinage du massif Vendéen, ils éprouvent une brusque déviation
v^^ **s le Nord et se continuent jusqu'au littoral de la Manche, suivant
u *^e ligne presque rectiligoe et sensiblement orientée Nord-Sud.
"Dans le Poitou, et notamment aux environs immédiats de Poitiers,
^ ^couches en question, déposées sur le versant oriental du massif
^ ^^ndéen, ont une puissance assez considérable, mais elles sont en
8^^ lierai peu fossilifères, et la distinction des divers niveaux ne peut
5 3^ faire aussi aisément que dans la région de Niort et de Saint-
** fixent.
le Bajocien est toujours limité nettement à sa base par l'assise su-
P^iieure de l'étage toarcien, si bien caractérisée par VOstrea Beau-
^toftit, la Rh. cynocephala et quelques autres Brachiopodes : Ter.
Xnfra-oolithica, Ter. Lycetti. Il est constitué inférieurement par des
XV. 33
I
314 dk moseotm. — qomthë infrribobb bu bassin db paris. 18 iv=t-~t11
calcaires à silex, et en haut par un massif asset puissant de calctU^fin
dolomi tique.
Le Batbonien est représenté par des calcaires grossiers à silexrz-sel
recouvert par le Callovien, réduit à la zone à Am. aneeps, An. cws? ta-
natus, etc : celle-ci, très développée, est formée par des calcaii fw
blancs, en bancs épais, exploités dans les belles carrières de Migc — -né.
Toutefois la présence de VAm. Orfon, qui a été signalée par M. B — Sol-
laud, permet d'admettre que la base delà sone & Am. athleta exi= ste
aussi dans cette région, mais en tout cas les couches supérieures de
l'étage callovien et celles de l'étage oxfordicn (Divésien on Villersi^^»n)
sont masquées par les affleurements des marnes a s pongiaires de^ss la
zone à Am. canalicutatus qui viennent les recouvrir trangressi*" "*•
ment.
Nous observons ainsi deux discordances bien nettes : l'une, q^ZTae
nous avons signalée précédemment aux environs de Saint-Maiit^*111
et Niort, entre le Bathonien et le Callovien, l'autre entre le Calfc — °"
vien et l'Oxfordien.
Nous retrouverons ces mêmes discordances à la Grimaudière, pr -^!
Moncontour, où l'on voit les calcaires à silex batbouiens, reco"*^*
verts par une épaisseur de 3 mètres de calcaires marneux à textu. *
grèseuse, avec Am. coronalus, Am. aneeps etc, surmontés de que^^
qnes bancs de calcaires jaunâtres, pétris d'oolitbes ferrugineuse1^
avec Am. athleta. etc., et recouverts par les marnes à spongiairiB^^
avec Am. canaliculattu, etc.
Le Callovien à Am. eoronatia a donc subi déjà une transformatio--^
considérable et est bien différent de celui des environs de Poitiers.
L'oolitbe ferrugineuse a Am. athleta contient une faune trô^^
4887. DE GfcOSSOU VRB. — OOUTU lNFÉaiIUM W* BASSIN Dl FARI8. 515
Ammonites Anar, Opp, fer. nucleata, Bucju
— CoUinii, Opp. Rhynchoteuthis.
— cf. Hiemeri, Opp. Aptychus.
Les oouehes à Spongiaires se poursuivent vers le Nord jusque un
peu eu delà de Loudun où elles disparaissent sous les assises oéne-
oaaniennes.
Ces dernières s'avancent transgressivement vers l'Ouest en mas-
quant les dépôts infra-crétacés, et en faisant disparaître la plus
grande partie de la formation jurassique : on les voit même reposer
sur les couches paléozoïques.
Un peu au Nord de la Grimaudière, l'étage Gallovien se complète
par quelques nouvelles couches : on peut les observer à Oiron où
l'on voit Toolithe ferrugineuse à Am. athleta recouverte par plusieurs
mètres de calcaires jaunâtres renfermant surtout des Ammonites de
grande taille : la faune est à peu près la même que celle du banc à
Jkm* athleta , avec quelques modifications cependant : YAm. anceps y
devient rare, ainsi que les Ammonites du groupe du subbaekeriœ :
«Ues sont remplacées par des fermes qui se rattachent plutôt au
groupe de VOrion. On y voit en môme temps apparaître YAm. Lam-
Serti, et quelques autres ammonites du genre Cardioceras.
Vers la limite des départements des Deux-Sèvres, de la Vienne et
Maine-et-Loire» nous pouvons relever une coupe complète des as-
s jurassiques entre Verines et Pas-de-Jeu, de la vallée du Thouet
& celle de la Dive.
C'est à Verines que sont ouvertes dans le Lias supérieur les car-
rières dont la coupe a servi à d'Orbigny de type pour l'étage toar-
» La composition de cet étage y diffère d'ailleurs très peu de celle
environs de Saint-Maixent.
A la base on voit trois bancs d'une épaisseur totale de im60 de
gréseux, plus ou moins chargé de sable grossier quartzeux :
'est le grison ou brasier des ouvriers. A la partie supérieure il ren-
ferme quelques fossiles appartenant à la faune du Lias moyen :
^>ecienœquivaluis9 Ter. punctata, etc ; cet ensemble représente donc au
le Lias moyen et, peut-ôtre en môme temps, le lias inférieur
t Flnfralias.
Au-dessus, sur 0m90, des bancs de calcaire ocreux plus ou moins
, pétri d'oolithes ferrugineuses et renfermant un très grand nom-
lare de fossiles : Am. commuais^ Am. bifrons, Am. serpentinus.
Ces bancs ferrugineux sont recouverts par 1*50 d'argile bleues al-
ternant avec de petits bancs de calcaires marneux de môme couleur :
e'est le niveau de la Lima toarcensis, que l'on rencontre en exem-
plaires énormes, et des Am. toarcensi$y radians > imignisjurensù, etc.
516 DU GROSSOOVRB. — OOUTtïE INFÉBIKURK DU BASSIN DR PARIS- 18 avril
Le sommet de la carrière est formé par de petits bancs de calcaires
jaunâtres dont la partie supérieure est exploitée comme pierre à
chaux, dans des carrières situées à la sortie du village de Vorines,
sur la route de Thouars. On y recueille YAm. opalinui toujours assez
rare, YOstrea Beaumonti, la Rk. cynocephala, la Ter. infra- oalitkica,
avec quelques autres formes voisines mais plus renflées, et la Ter.
Lycetti.
Le fossile le plus abondant de ce niveau est YOstrea Beaumonti, ici
de petite taille, et souvent désigné dans les listes de fossiles sous le
nom d'Ostrea Knorri : cette petite huître présente en effet une grande
analogie avec celles que l'on retrouve dans le Fulters-earth, puis
plus haut dans le Bathonien supérieur, et même dans le Callovien et
que l'on désigne sous le nom d'Oïl, gibriaca et aussi Oit. Knorri,
quoique ce dernier nom doive être rejeté, parce qu'il a été employé
antérieurement par Defrance, pour une grande huître de la Mollasse.
11 conviendra donc de donner à l'huître du Fullers-earth le nom
d'OsT. gibriaca, Martin, et nous proposons pour celle du Bathonien
le nom d'OsTRBA lotharingica, en raison de son abondance dans
l'Est de la France.
Nous avons ainsi la série suivante de formes très voisines :
I* Ottrea Beaumonti, Rivière = 0. Knorri, Volts in d'Orb. (Prod.
1 , page 257) non 0. Knorri, Vollz in Zieten ; = 0. pictavientis, Hébert,
1859. {But. Soc. Géol. de France, 2e série, XIII, p. 216). —Gisement:
Lias supérieur.
2" Ottrea gibriaca, Martin, — Gisement : Bajocien supérieur et
Fullers-earth.
3° Ottrea lotharingica, n. sp. = 0. Knorri, Volts in Zieten,
1887. DE GROSSOUVRB.— OOL1THE INFÉRIEURS DU BASSIN DS PARIS. 517
M. Deslongchamps considère comme une forme intermédiaire entre
la Ter. Wrighti, Dav. et la Ter. Eudesi, Opp.
Les calcaires jaunâtres se chargent de rognons de silex dans leur
partie supérieure, et sont exploités dans une carrière, un peu après
la sorlie de Thouars, sur le bord de la route de Pas-de-Jeu : ils
renferment encore Rh. cynocephala et quelques Ammonites adultes
de la tribu des Harpoceratinés, probablement Am. Murchisonx.
On rencontre alors un puissant massif de calcaires, dans lequel il
nous a été impossible de reconnaître des subdivisions paléontolo-
giques : nous avons seulement recueilli YAm. Blagdeni^ vers la base,
dans une carrière près de Misse; de cette même localité nous possé-
dons Rh. quadriplicata (type de Zieten, non Desl.), espèce bien
caractéristique du Bajocien inférieur, qui existe dans la Malière de
Normandie et que nous avons recueillie dans les couches à Am.
Sauzei de la Nièvre.
On a cité des environs de Thouars, de la localité de Fortavault, la
faune du Fullers-earth de Sainte-Pezenne, près Niort, mais nous
n'avons pu arriver à la retrouver.
En arrivant à Pas-de-Jeu, on voit affleurer |des calcaires à silex,
immédiatement recouverts par l'oolithe ferrugineuse callovienne.
Nous y avons recueilli une Ammonite du groupe de YAm. Humphriesi
qu'il nous paraît bien difficile de distinguer des formes bajociennes,
la térébratule figurée par M. Deslongchamps sous le nom de Ter.
Etheridgi, Dav. et, en assez grande abondance, des moules de Lamel-
libranches et de bivalves.
L'oolithe ferrugineuse callovienne, caractérisée par les Am.
an ceps t Am. coronatus... repose directement sur ces calcaires à silex,
sans interposition des couches calloviennes inférieures, caractérisées
par les Am. macrocephalus, Am. modiolaris. Am. Goweri, Am. Kœnighi,
etc : nous retrouvons donc la discordance précédemment signalée.
L'oolithe ferrugineuse à Am. anceps très réduite et formée par un
calcaire jaunâtre, pétri d'oolithes ferrugineuses, d'une épaisseur de
O^oO environ, est excessivement fossilifère :
Ammonites anceps, Rein., punclatus, et lunula.
— coronatus, Brug., Ammonites puslulatus, Rein.
— Jason et variétés, Terchratula dorsoplicata. Des!.
Ammonites diverses des groupes sut*- — excavata, Desl.
backeriœ, aurujerus et cur- — pala% Buch.
vicosta, IViyitchoneUa (Jrtjignyi, Opp.
Ammonites des groupes hecticus,
Ce banc de calcaire jaunâtre est recouvert par un banc de calcaire
blanchâtre, également chargé d'oolithes ferrugineuses et renfermant
818 DKGBOSSOCVnE.— OOI.ITnR IltfftBffll'W! TU BA8S1S DB M»TB. 18 avril
nne Tanne assez riche, mais on peu différente de celle dn banc infé-
rieur. Avec VAm. once^squî persiste a ce niveau on trouve :
et diverses Ammonites des groupes hectkut punctaiiu, etc. et des
groupes ntbbatktriœ, anrigerut, etc., dont quelques unes très voisines,
sinon identiques a celles de la couche précédente, et d'autres diffé-
rentes (Am. Gnon, etc.)
Au Nord de Tbouars, les affleurements des couches jurassiques
disparaissent sur un assea long parcours, masquées par les dépota
cénomaniens qui de oe côté débordent de plus en plus vers l'Ouest.
Cependant, avant d'atteindre la vallée de la Loire, nous rencontrons
encore un dernier lambeau jurassique : c'est celui des environs de
Bfontreuil-Bellay, localité classique et depuis longtemps célèbre par
sa belle faune de Gastropodes calloviens.
Ce lambeau occupe l'extrémité Sud-Est du département de Maine-
et-Loire : il s'étend sur la rive gauche du Thouet, entre Montreuil-
fiellay et Doué oh il disparaît recouvert par les faluns; entre le
Thouet et la Dive, il forme la plaine calcaire désigné sous le nom de
Champagne.
Los assises supérieures du Lias supérieur affleurent seules dans
celte région aux environs de Doué (carrières de Fierbois, Bauge, les
Verchers) : elles sont formées par un calcaire jaunitre, à rognons de
silex, renfermant seulement quelques rares Jth. cynoctphala et en
abondance une térébratule que M. Deslongchamps a rapporté à la
Ttr. Wrighti, Dav : il regarde les échantillons de celte région comme
1887. DE GftOftSOUYM. — - OOL1THS INFÉIURWK MJ BASSIN M PAU». 549
Je n'ai observé le Batbonien inférieur que dans la tranchée du
chemin de fer, près de la gare de Montreuil (4) il renferme Am.
futcuS) Am% polymorphe Am. psettdo-anceps, etc. Au-dessus viennent
quelques bancs avec pholadomies, puis sur 2 mètres des calcaires
jaunâtres* grenus, avec silex b ranch us. Ils sont très fossilifères et
renferment de nombreux Céphalopodes, Brachiopodes, Gastropodes
et Lamellibranches, ces dernier* ^ordinaire privés de test.
Ammonites Bumphriesi, Sow.
— procerus, Seeb. (ou ar»
busiigerus, d'Orb . )
— aurigerus, Opp.
— aspidoïdes, Opp.
— subdiscus, d'Orb,
— serrigerus, Waagen.
— ditcus, Sow. non d'Orb.
— bullatus, d'Orb.
— microstoma, d'Orb.
Ammonites, sp. nov. (plusieurs.)
. Tereàratula ElheHdgi, (Dav. in. Des! .)
Terebratula coarctata, Park.
— Ranviliiana, Desl.
— bradfbrdiensiS) Dat.
Rhynchonelia lotharingica, Haas.
Eli g mus polytypm% Desl.
Isocardia minima, Sow.
Trigonia, sp.
Natiea, sp.
Acteonina, sp.
CoUyrites antliê, Agae.
Montlivallia, sp»
Cet ensemble de fossiles correspond bien nettement au Batbonien
supérieur et renferme une faune identique, à quelques espèces près,
à celle des environs de Niort et de la Nièvre : c'est donc un nouveau
point où nous retrouvons cet étage caractérisé par une faune de
Céphalopodes, circonstance relativement rare dans le bassin de
Paris.
Nous ferons remarquer que la Ter. Etheridgi figurée par M, Des-
longchamps (Pal. Fr. Brach. Jur. pi. 66, Ûg. 97 et 98,) comme prove-
nant de la carrière du Chalet, a été attribuée par lui à l'Oolithe infé-
rieure (2); or, si Ton observe que l'exploitation a seulement entamé
sur 1*50 les assises inférieures à l'étage caliovien, il en résulte que
le Batbonien supérieur a été seul atteint : l'attribution des échangi-
ons de la carrière du Chalet à l'espèce de Dadvison, qui est du Bajo*
eîen, nous parait donc plus que douteuse.
Il existe en effet entre les deux formes des différences asses nota*
blés et assez constantes pour qu'il semble utile de distinguer la téré-
bratule de Montreuil-Bellay qui appartient à un niveau bien supérieur
à celui de l'espèce anglaise.
Nos échantillons sont conformes aux figures de M. Deslongchamps
(PI. 66, fig 7 et 8) : ils se distinguent de Ter. Etheridgi par leur forme
qui est beaucoup plus étalée et plus arrondie dans son ensemble, par
(l) Devaux. Note sur la tranchée ouverte en 1884 sur la ligne de Montreuil-
Bellay à Angers, près la gare.(Bul. de la soc. d'études scientifiques d'Angers» 1884.)
(8) Par Oriithe inférieure» M. Deslonebamps entend l'étage bajocien.
320 DE GROSSOUVRE. — 0OL1TUE INFÉRIEURE DU BASSIN DB PAB1S. 18 avril
un crochet beaucoup plus massif et percé d'un foramen plus gros,
La plus grande largeur de la Ter. Etkeridgi se trouve au voisinage de
la région cardinale, celle de la térébralule de Hontreuil est au con-
traire un peu au-dessous du milieu de la coquille ; la térébratule
anglaise est aussi rétrécie et pincée, dans la région frontale, sur une
plus grande longueur.
Nous proposons donc de donne» le nom de Ter. montreuitleiuit à
l'espèce batbonienne (syn : Ter. Etkeridgi, Desl. 1873. PI. 66. flg.7et8
non Ter. Etkeridgi, Dav.)
Quant a la Rkynchonelta lotharingica, assez abondante à Montreuil-
Bellay, c'est l'espèce que nous avons indiquée du même niveau, à
Suint-Maxient, sous le nom de Rk. cf. Tkeodori. C'est sous ce nom
également qu'elle a été portée et Rgurée par H. Deslongchamps dans
dans son catalogue des Brachiopodes de Montreuil-Bellay (Caen, 1856).
En Lorraine où H. Haas a pris le type de sa Hh. lotharingica, elle avait
été citée précédemment par Terquem et Jourdry (Monographie de
l'étage batbooien, 1869) sous le nom de Rk. Tkeodori. Enfin tout
récemment M. Douvillé nous a fait connaître son existence en Abys-
ainie où elle a été recueillie par un de nos confrères, M. Aubry.
L'examen de la liste des fossiles qui précède suggère quelques
observations, notamment eu ce qui concerne la présence de VAm.
ffumpkriesi, espèce que l'on considère généralement comme caracté-
ristique du Bajocien. Or, à Montreuil-Bellay elle est te céphalopode le
plus abondant du Bathonien supérieur, et il ne nous a pas paru pos-
sible de la distinguer spécifiquement des échantillons bajociens.
Nous avions indiqué précédemment (Bull. Soc. géol. 3* série, XIII,
p. 363) l'existence de formes analogues dans le Bathonien supérieur
1887. DBGROSSOUVRE.— OOLITUB INFÉBIBURE DU BASSIN DR PARIS. 521
petit nombre, ne présente aucun degré de certitude, si elle ne s'ap-
puie en môme temps sur des observations stratigraphiques suffisantes.
Une autre conclusion, non moins importante, à tirer de cette
observation, c'est qu'un fossile ne caractérise pas un niveau déter-
miné par le maximum de son développement : UAm. Hwnphriesi est
abondant dans le Bathonien supérieur de Montreuil, il est rare dans
celui de la Nièvre, et il n'a pas été signalé à ce niveau, à notre con-
naissance du moins, dans d'autres localités du bassin de Paris.
On voit ainsi que l'abondance d'une espèce dans une station
donnée, ne dépend pas seulement de l'âge du dépôt dans lequel elle
se trouve, mais de l'ensemble des conditions d'habitat.
Le Bathonien supérieur peut s'étudier sur un grand nombre de
points, autour de Montreuil-Bellay : sur la route de Saumur, sur
la rive droite de Thouet, dans les tranchées du chemin de fer d'An-
gers, etc.
Sur les calcaires à silex bathoniens repose, par une surface cor-
rodée, un banc de calcaire gris jaunâtre pétri d'oolithes ferrugineuses
et rempli de fossiles.
Il a une épaisseur d'environ 0.m 75 : c'est à sa base que se trou*
vent en abondance ces petits Gastropodes, d'une si belle conserva-
tion, décrits par M. Hébert : avec eux se rencontrent des Ammo-
nites de très petite taille, mais tous ces fossiles ne peuvent se
recueillir que sur les rares points où la couche a été désagrégée
par les influences atmosphériques et cette circonstance se présentait
précisément dans la carrière du Chalet près Montreuil-Bellay : la
partie supérieure de cette oolithe ferrugineuse contient des Ammo-
nites de plus grande taille, environ 0m 08à 0m 10 de diamètre, et des
Brachiopodes. La faune en est très riche et les Brachiopodes ont été
décrits par M. Deslongchamps dans son mémoire sur les Brachiopodes
du Kelloway-rock (Gaen, 4859).
Ammonites macrocephalus, Schloth. Terebratula cf. antiplecta, Buch.
— anceps, Rein. — Trigcri Desl.
— coronatus, Burp. — hypocirta, Desl
— Bombur, Opp. — pahi, Buch
Ammonites diverses du groupe suh- — biappendiculata, Desl.
backeriœ, curvicosta, etc. — subrugata, Desl.
Ammonites diverses du groupe hn- lihynchonrlla acutiloha, Desl.
tiens, punctatus, etc. — funiadata, Desl.
Ammonites pustulatus,Reui. — tn'plirosa, Qu.
— Jason, Rein. — voitHmsis, Opp. (trignna%
— refractus, Rein. — Desl.)
Terebratula longiplicata. Desl. — Frrryi, IV*I .
— dorsoplicala, Desl. — minuta, Buviquier.
— excavata, Desl. — Orbignyi, Opp.
522 DE 6R0S50CVBE, — OOLITOK IHFÉHIKURE DU BÀBS1K DR PAB18. 18 avril
Au-dessus de ce calcaire, vient un banc de calcaire blanchâtre qui
contraste avec la précédent par ta couleur claire, quoique pétri
comme lui d'oolithea ferrugineuses. Il est également fossilifère et
renferme un certain nombre de fossiles de la liste précédente,
notamment Am. ancept, des Ammonites du groupe des lubbaektrim
et cureicottêi, et du groupe htctkut avec les espèces spéciales sui-
vantes :
Ammonite alhleta, Phlll, Ammonite chaticiniamii, d'Orb.
— Duittani, Soi». — octlatut, Fhill.
— bicoHatiu, 8k ah h
Ce calcaire à oolithes ferrugineuses est recouvert par une alter-
nance de calcaires jaunes brunâtres durs, a taches ocreuses, et de
marnes de même couleur. Vers la base se trouve un banc de cal-
caire blanc assez pur, très dur, susceptible d'être poli et de servir
comme marbre : c'est ce banc qui avait été l'objet de l'exploitation
de la carrière du Chalet.
Dans les bancs marneux se trouvent assez abondamment de grosses
Bel. hasiatus. Ces calcaires renfermant des ammonites de grande
taille ; la faune est assez voisine de celle du banc d'oolithe ferrugi-
neuse a Am. athleta, mais elle ne contient plus guère d'espèces de
la couche a Am. anceps: \'Am. alhleta y est encore le fossile le plus
abondant, avec quelques ammonites du groupe de l'Orion; à ce
niveau commencent a apparaître ou du moins se trouvent assez
abondamment Am. Lamberti et Am. Sutherlandiœ : on volt donc la
faune se modifier peu à peu, a mesure que l'on s'élève, par l'appa-
rition de nouvelles espèces.
L 887» D* GROSSWrVBfc. — OOUÎHB lltFÉftlftlftlB DU BASSIN B« PARIS. 5tB
^cueillir séparétoênt les fossiles situés à diverses hauteurs fait que
ous connaissons seulement la faune de l'ensemble : cependant on
«ut admettre que les différences présentées par les listes spéciales
chaque localité correspondent à des différences de niveaux. Ainsi
.ans les environs de Champagnole on ne trouve que YAm. cordât**
peut-être YAm. Mariœ, tandis qu'à Authoison on recueille YAm.
umberti, et même Am. Jason et Am. anceps.
De la coupe qui précède, il résulte qu'il existe encore à Montreuil*
^llay une discordance bien tranchée entre le Bathonien et le Cal-
vien, toute la partie inférieure de ce dernier étage manquant : il
bute seulement par les couches les plus supérieures de la zone à
. anceps ainsi que l'indiquent la rareté de YAm. macrocephalus et
présence des Am. coronalus et pustulatus. A partir de ce niveau,
duit à une épaisseur réellement insignifiante, la série des couches
t bien développée, et leur richesse en fossiles fait ressortir d'une
anière fort nette les variations progressives de la faune.
Remarquons encore que nous avons ici une coupe présentant
eaucoup d'analogies avec celle de la base des falaises des Vaches*
oires (Normandie).
Ad Nord de Montreuil-Bellay, le système oolithique disparaît,
mplètement masqué par les couches cénomaniennes : cependant
en rencontre un petit lambeau sur les bords de la Loire, près
<*^ Saint-Maur : il est formé par des calcaires à silex qui, d'après
le s renseignements que nous a donnés notre confrère M. le Dr Farge,
doivent appartenir au Bajocien tout à fait supérieur, peut-être au
F* «ller's-earth (1).
Un peu plus au Nord, nous retrouvons, pour nos couches juras-
sicjues, un nouveau jalon dans la vallée du Loir (â)> tandis qu'à
Vî tjillé, des calcaires à Ter. sarlhacensis, ftk. tetraedra, indiquent la
Présence du Liasien ; plus à l'Est, à la Rairie et à Durtal, on observe
A^s calcaires à
*Am. Humphrieti, Rh. plicatella,
— Parkinsoni. — spinosa,
Ter. sphœroïdalis, Rhabdocidarit copcoïdes.
^est-à-dire le Bajocien supérieur.
A. quelque distance de là nous voyons reparaître le Lias, dans la
vallée de la Sarthe, à Précigné.
Jusqu'à ce jour, ni l'Infralias, ni le Lias inférieur n'ont été recon-
(1) Voir aussi Millet. Paléontologie de Maine-et-Loire et compte rendu de Ja
réunion de la Société Géologique à Angers.
(2) Le terrain Jurrassique des environs de Durtal, par le docteur Farge,
Àogftre, 1863,
524 DU GROSSODYRB. — OOUTUB INFÉRIEURE DU BASSIIt.DK PAHIS. 48 avril
nos dans le département de la Sartbe ; les deux filages supérieurs
paraissent affleurer seuls.
Le Lias moyen, d'ailleurs, réduit à une très faible épaisseur
(10" environ) est surtout bien caractérisé dans le Sud-Ouest de ce*
département. C'est à Précigué que l'on en trouve le plus beau gise-
ment, et c'est de cette localité que proviennent, avec la série presque>
complète des brachiopodes de ce niveau Ter. sarthacensit, indentata,
çuadrifida, etc., deux térébratules qui paraissent y être locali-
sées. Ter. Paumardi, Desl., et Ter. Guerangeri, Desl. On y recueil!»
aussi Ter. Jauberti: nous avons du Lias moyen de la Sarthe, un
échantillon complètement identique à celui qui a été figuré par
M. Deslongchamps dans la Paléontologie française (PI XL.VIII., fig.
13); M. Deslongchamps remarque, d'ailleurs, que les échantillons de
cette région présentent quelques particularités : ils sont petits, glo-
buleux, de forme presque quadrangulaire, avec le front a bord recti-
ligne. Nous insistons ici sur cette espèce, parce que dans la Sarthe,
son niveau est bien connu, et ne peut donner lieu à aucun doute, le
Lias supérieur ne renfermant aucun Brachiopode (sauf Rh. cynoce-
phala, dans le Nord du département). Il n'en est pas de même pour
la Ter. Jauberti de la Provence, placée par les géologues tantôt dans
le Lias moyen, tantôt dans le Lias supérieur. Nous l'avons recueillie,
près de Toulon, dans une petite couche marneuse située à la limite
des deux étages, où elle est seulement accompagnée de Rhyncho-
nelles non décrites encore. Au-dessus, seulement, se montrent des
calcaires caractérisés par Am. bifroas, où existe encore Ter. Jauberti,
ou du moins des formes très analogues, avec Rh. méridional», Ter.
tieeipiem, etc.
4887. DE GROSSOUVRB. — OOLITHB INFÉRIEURS DU BASSIN DE PARIS. 525
présence des Am. Parkinsoni et Humphrieti permet de rapporter au
Bajocien supérieur.
Au-dessus, l'étage bathonien inférieur est formé par des calcaires
finement oolithiques, contenant assez abondamment la Rh. spinosa ;
ils doivent être rapportés au Fullers-earth, et nous verrons plus loin
qu'ils passent latéralement au calcaire de Çaen.
Les bancs supérieurs formés par une oolithe friable et sans fossiles
appartiennent au niveau de l'Oolithe miliaire.
Ces calcaires oolithiques sont surmontés par un calcaire excessi-
vement fossilifère, nommé par les géologues de la Sarthe, Calcaire à
Montlvaultia en raison de l'abondance de ce genre de polypiers.
C'est un calcaire blanc ou jaunâtre, plus ou moins oolithique et
chargé de lamelles spathiques, renfermant outre les Montlivaultia un
grand nombre de Lamellibranches (Astartes, Arches, Trigonies, Opis,
etc.) de Gastropodes, de radioles et de fragments de test d'oursins.
Dans les points où la roche a été suffisamment désagrégée par les
influences atmosphériques, on peut recueillir des échantillons d'une
conservation admirable. Nous ne donnerons pas la liste complète de
ces fossiles (pour cet objet, voir Géologie de la Sarthe, par Guillier,
Le Mans, 1886, et, pour ce qui concerne spécialement les Gastro-
podes, le récent ouvrage de M. Cossmann, Contribution à la faune (te
l'étage bathonien, Gastropodes. Mém. Soc. Géol. France, 1885). Un
grand nombre de ces fossiles, Gastropodes et Lamellibranches parti-
culièrement, sont très semblables, sinon identiques, aux espèces de
l'oolithe ferrugineuse de fiayeux, ce qui avait conduit autrefois un
certain nombre de géologues à classer cette assise dans le Bajocien.
Mais sa position statigraphique, aussi bien que certains de ses fossiles
indiquent nettement sa place à la partie supérieure de l'étage batho-
nien. Nous nous bornerons à citer:
Am. contrarius, d'Orb.
Am. Julii, d'ûrb, cité par Guillier de
Domfront et Hyéré.
Isocardia minima, Sow.très abon-
dante dans la Sartbe et à
Montreuil-Bellay.
Lima gibbosa, Desh .
Lima duplicata, Desh.
Lime a duplicata, Munster.
Eligmus polytypus, Desl .
Rhynchonella spinosa.
Terebratula flabellurn, Defr . (var : ATi>d-
wiedskii, Szajnocha).
Ter. (Zeilleria) ranvilliana, Desl.
Terebratula Phillipsi, Dav.
Hyboclypeus gibberulus, Ag.
Collyrites analis, Ag.
Echinobrissus clunicularis, d'Orb.
Rhabdocidaris copcoïdes, Desor.
Acrosalenia spinosa, Ag.
Pseudodiadema Wrighti, Cott.
A l'exception de la Ter. Phillipsi, dont le gisement est d'ordinaire
à la partie supérieure du Bajocien ou à la base du Fullers-earth, tous
ces fossiles appartiennent au Bathonien supérieur. Quant à la Ter.
8x6 BRGROîSOOVli. — OOUTHK ISrtHIIDBB SU BA881B fil Mit. 18 nitil
PhitHpri recueillis dans cette asaiae à Domfront et & la Jauoeliera, près
Conlie, c'eat une variété allongée qui a été figurée par IL. Dwlong-
ebanps dans la Paléontologie française, Brach. Jur. PI. 73 ftg. i : c'est
la senle région pour laquelle neui connaissions la présence de ce
fossile à un niveau aussi élevé.
Le calcaire à Mont&vaultia affleure dan» un grand nombre de loca-
lités, an Saé-Oaeat du Mans, au voisinage de la vallée de la Sarilio;
Pécheseul, Hierray près Tassé, Chautenay, Noyen, Saint-Benoit,
geint- Pierre -des -Bols, etc : lea caractères paléontologiques nous
montrent qu'il est le prolongement du calcaire à silex de Moutrsuil*
Bellay, et en suivant cet horiion vers le Nord nous verrons qu'il passe
au calcaire de Langrune.
Il se charge vers sa partie supérieure d'oolithes ferrugineuse» et
eet recouvert de marnes et calcaires a texture grossière qui débutent
par quelques assîtes chargées aussi d'oolithes ferrugineuses. Ce sont
ers assises très fossilifères, bien connues aous le nom de couches de
f*écheseui, Saint-Benoit ou de Saint-Pierre-des-bois, qui ont donné lieu
a de nombreuses discussions sur la plaoe à leur assigner dans la
classification géologique. Les uns, avec Triger et MM. Guéranger et
Cotteau, lea attribuent au Balboniea, les autres avec M. Hébert les
classent & la base duCallovien.
Avant d'entrer dans celte discussion nous allons d'abord donner
les coupes que nous avons relevées dans les carrières de Pécheseul,
et dans celles de Saint-Benoit.
Vottpe é> Piehueul.
1887. DB GtOSSOUV M. — OOUTfll IflFÉtt EOlt DU BASSIIf BK F**». 537
tests de lamellibranches se détachant sur tes coupes trw
Calcaire compacte o-so
Banc de calcaire gris, oolithique très compacte 0-40
Calcaire sableux oolithique 4-
A la base de ce dernier, M. Guéranger nous a dit avoir recueilli la
Ah. tptnoia.
Oe sont les bancs d'oolithe ferrugineuse à Am. macrocepkalus,
placés immédiatement au-dessus du calcaire à MontHvaultia, que
H. Hébert rattache au Gallovien.
Malgré l'autorité qui s'attache aux opinions de cet érainent géo*
logue, nous croyons devoir reprendre la thèse soutenue par Triger et
chercher à démontrer son exactitude.
Analysons d'abord les arguments invoqués par M. Hébert (Les mers
anciennes. Terrain jurassique, Paris, 1857).
11 fait remarquer (page 37) que « la couche ferrugineuse sous-»
oxfordienne est nettement séparée du banc de la Jaunelière (calcaire
kMontlivaultia). Il est vrai qu'une ligne de séparation se montre entre
ce dernier banc et l'Oolithe miliaire, comme aussi entre l'Oolithe fer*
rugineuse et les lits qui sont au-dessus : ce sont des lignes de sépa-
ration secondaires, semblables à celles que nous avons déjà signalées
à plusieurs niveaux de la Grande oolithe de l'Est. Il nous suffit de
constater que la ligne de démarcation principale existe ici, comme
précédemment, immédiatement au-dessus du calcaire à Montlivaultia
de la Jaunelière. »
Après avoir cependant reconnu, (page 38) que les assises qu'il
range dans l'Oxfordien inférieur, renferment quelques espèces de la
Grande Oolithe ou de l'Oolithe inférieure telles que : Dysaster bicor-
datus (Collyrites analis), Dysaster (Collyrites) ringens, Hyboclypeus gib-
berulus, Lima gibbosa, Lima duplicata M. Hébert ajoute « ces assises
se lient tellement, au point de vue stratigraphique et minéralogique,
non seulement à Pécheseul, mais à Voisine, à Ghemiré, et partout
ailleurs, avec les assises qui sont audessus, qu'aucune hésitation
n'est permise au géologue qui a lui-même observé ces faits. D'ail-
leurs avec les espèces qui se trouvent en même temps dans le sys-
tème oolithique inférieur, il s'en trouve une telle quantité d'autres
qui sont propres à l'Oxford-Clay, que ces passages doivent être con-
sidérés uniquement comme un fait et non comme une objection. »
Pour M. Hébert la présence de YAm. maerocephalus annonce d'une
manière certaine, dans le bassin de Paris, le commencement de
l'Oxford -Clay (page 39.)
Ainsi les arguments, mis en avant pour classer dans le Callovien
l'ooHthe ferrugineuse de Pécheseul, reposent :
528 DU GHOSSOUVRE. — 00LITHE INFÉRIEURE I1U DASSIN Dl! PAMS, 18 avril
1° Sur la nature minéralogique des assises en question ;
2" Sur l'existence à leur base d'une ligne de -séparation indiquée
par une surface usée et perforée ;
3e Sur leur faune de Céphalopodes qui serait éminement caracté-
ristique de l'Oxford-Clay inférieur.
Le premier argument nous parait peu décisif : les caractères pétro-
grapbîques, pris pour base de la classification des ooucbes, n'ont
qu'une valeur absolument locale, en raison du peu de continuité et
de fixité qu'ils possèdent. Les divisions, établies en Àpgleterre par
Smith et adoptées ensuite par les géologues anglais, reposent, il est
vrai, sur des différences purement minéralogiques, et, on peut évi-
demment les prendre pour point de départ ; mais si l'on veut les ap-
pliquer en d'autres points, on ne peut plus se baser sur la similitude
des caractères minéralogiques. Tout au plus peut-on faire intervenir
des considérations de cette nature lorsque les autres manquent et
que les fossiles font défaut. Le caractère minéralogique sera d'autant
plus trompeur qu'on aura affaire & des dépôts littoraux dont la na-
ture varie rapidement d'un point à un autre, et c'est précisément le
cas dans leqnel nous nous trouvons ici.
Il ne peut donc être question d'établir pour deux régions des divi-
sions minéralogiques absolument concordantes, et le premier argu-
ment invoqué par M. Hébert ne peut avoir de vuleur que s'il est
étayé par des considérations d'un autre ordre.
Or, celles qui se rapportent à l'existence de surfaces usées et per-
forées n'ont aussi qu'une valeur absolument relative. M. Hébert lui-
même a signalé, dans cette même coupe, trois surfaces de sépara-
tion semblables et il est ainsi conduit à en considérer une comme
1887. DE GR0S80UVRK. — OOL1THK INFÉRIEURE DU BASSIN DE PARIS. 529
Mais il n'en est rien ici : la ligne de séparation considérée ne cor-
respond pas à une lacune notable : de part et d'autre de cette sur-
face, les faunes n'ont varié que d'une manière insensible. Nous
ne parlons pas bien entendu' des modifications résultant des diffé-
rences de faciès : à ce point de vue strict, il y a très peu d'analogie
entre la faune du calcaire à Montlivaultia, et celles des marnes à ooli-
thes ferrugineuses qui les. recouvrent. Mais comme le premier cor-
respond aux calcaires à silex de Monlreuil-Bellay, c'est-à-dire à une
faune de Céphalopodes très bien caractérisée, et comme les secondes
renferment une faune de Céphalopodes assez riches, c'est entre celles-
ci seulement que nous établissons la comparaison, et que nous pou-
vons dire qu'il existe très peu de différences, de môme qu'il y en a
aussi très peu entre la faune d'échinides de la couche à Montlivaultia>
et celle de l'Oolithe ferrugineuse.
Nous sommes ainsi amenés à envisager la question au point de vue
purement paléontologique, et dans cet ordre d'idées nous retiendrons
seulement les Céphalopodes, reconnaissant avec M. Hébert que « dans
les preuves tirées du domaine de la Paléontologie, on doit attacher
peu d'importance aux fossiles appartenant à la classe des Acéphales,
et, nous ajouterons, à celle des Gastropodes; car, outre que la déter-
mination de ces divers fossiles est souvent délicate et sujette à
beaucoup d'erreurs, leur passage d'une assise dans une autre dépend
presque uniquement des caractères minéralogiques.
A propos des couches de Pécheseul, M.Cotteau fait remarquer que
tous les oursins, et ils sont fréquents, sont propres à l'étage batho-
nien, que le Collyrites elliptica qui y a été signalé par erreur n'est
qu'une variété de grande taille du Collyrites analis. Aussi, dit-il.
* malgré la présence de quelques fossiles calloviens je persiste à
considérer les couches de Pescheseul à Fchinobrissus clunicularis et
Hyboclypeus gibberulus, comme faisant partie de l'étage bathonien. »
M. Hébert cite des couches en question (page 38) :
Am. macrocephalus, Am. anceps,
Am. Herweyi, Am. suôbackeriœ,
Am. microstoma. Am. lunula,
qu'il considère comme éminemment caractéristiques du Callovien.
Il résulterait de ces considérations qu'on pourrait dire qu'à
Pécheseul on a une faune d'oursins bathoniens et d'ammonites
calloviennes : ce fait présenté sous une forme aussi tranchée, bien
qu'il ait été ainsi invoqué à l'appui de la thèse de M. Hébert, ne peut
que paraître étrange et semble constituer un renversement des
principes de la Paléontologie stratigraphique, soit que l'on considère
XV. 34
980 DB WO8BO0V11. — 00UTH* lIFÉlIlUaB DO BASSIN Dl MIU. 18 Ktttk-
les faunes dai divers étages comme nettement séparées, toit que
l'on admette le passage graduel d'un faune à un autre, et par suite
le mélange, dama certaines assises, de fossiles spéciaux à demi
étages eontigus. Maisce que l'on ne peutadmettra c'est la coexistence
de deux groupes de fossiles dont l'un serait essentiellement batho-
nlen et l'autre essentiellement callovien.
Noos allons voir qu'a Pécheseul il n'en est ries, en examinant en
détail la liste des fossiles donnée par M. Hébert, et en la complétant
par les autres ammonite» signalées postériea reaaent,
Am. anceps. M. Hébert cite cette ammonite dans la couche de
Pécbeseul. Nous ne l'y avons jamais recueillie, et nous ne l'avons
vue jusqu'à présent dans aucune collection. Guiliior ne la porte pas
dans sa liste des fossiles de cette couche (Géologie de la Sarlhe,
page 158), il est vrai qu'il y indique Am. pwtulatutok Am. refraetut
(de Saint-Pierre-des-bois).
En ce qui concerne l'Am. anceps, nous noterons seulement
qu'Oppel cite de la Sarthe l'Am, Mthmanni du groupe de Vancep*
dont le type vient du Macroeephalui-Oolith du Wurtemberg.
Quant à- l'Am. pustulatus, nous avons vu en effet dans la collection
de M. Guéranger deux ammonites de Saint-Pierre-des-bois qui se
rapprochent de l'espèce callovienne, tout en présentant avec elle
des différences assez notables pour justifier une distinction spéci-
fique. Il est tout naturel, d'ailleurs, de trouver dans l'étage batho-
nien une forme de la série des Am. Truellei (du Bajocien) et Am.
puttulatut (du Callovien).
Ammonite* macrocepkahu et Am. Herwtyi qui n'en est qu'une
variété renflée. Cette ammonite est un des fossiles les plus abondants
1887. DB 6I0M0UVHB. — 00LITBB IIFFÉUBOBB H BàSMR M FAR10. 994
Amtnonitei bullatus. Cette espèce se trouve à la fois dans le Batho-
nien et dans le Callovien. M. Deslongchamps l'indique dans les
assises moyennes de Ranville. Dans la Nièvre, elle se trouve à la base
du Bathonien supérieur ; de môme à Niort, et à Montreuil-Bellay.
Ammonites micros t orna. Cette espèce accompagne dans presque
tous ses gisements VAm. bu lia tus f nous n'avons donc rien à ajouter
à ce que nous venons de dire à propos de VAm. bullatus. Toutefois
l'espèce du Bathonien de la Nièvre et de Niort, nous paraît diffé-
rente de celle de Pécheseul, et de celle que nous avons recueillie
dans le Gallovien : ces dernières nous sembleraient pouvoir être rap-
portées à Am. Bombur, Opp.
Ammonites hecticus et Am. lunula. Je n'ai rien vu dans les fossiles
de la couche en litige ressemblant aux formes habituellement dési-
gnées sous ce nom : je suppose qu'on l'aura appliqué à tort, comme
d'Orbigny l'a probablement fait lui-même, h des espèces assez
voisines, mais qu'il n'est pas besoin de regarder de bien près pour
pouvoir les distinguer.
Telle est par exemple Am. serrigerus, Waagen, espèce bien carac-
téristique du Bathonien supérieur dans une foule de localités ; ou
encore une autre ammonite non décrite qui existe à Montreuil-
Bellay et à Niort.
Ammonites subbackeriœ, d'Orb. Les ammonites de ce groupe com-
mencent dans le Bathonien supérieur et se poursuivent dans le
Callovien inférieur. Il m'a paru jusqu'à présent très difficile de les
distinguer. Je ne vois pas qu'il soit possible d'appliquer aux unes le
nom d'Am. Moorei, aux autres celui d\4m. funatus comme le pro-
posent les auteurs allemands à la suite d'Oppel. En tout cas la pré-
sence de ces formes ne fournit aucun argument décisif.
Avec VAm. subbackeriœ bien typique (d'Orb. PI. 148) nous citerons
parmi les autres espèces de ce groupe, rencontrées dans les couches
en litige, Am. evolutus, Neumayr (Céphalopodes de Balin, pi. XIV,
flg. 2).
Am. aurigerus. Les formes de ce groupe commencent à se mon-
trer dans le Fullers-earth, et se poursuivent jusque dans le Callovien
supérieur.
En outre de ces Ammonites, nous trouvons encore dans la couche
considérée, soit à Pécheseul, soit dans les autres localités, les espèces
suivantes qui sont franchement bathoniennes ;
Ammonites disrm (1) Sow. (non d'Orlri
Am. aspidoïdcs, Opp.
(1) Voir Oppel, Pat. Mitth. p. 146, Pi. XLVII, flg. 1 et Guôranger. Etude sur
Ammonite disais, Sow.
532 DB GB.0SS0UVRE. — OOLITHB MFÉRIBURB DU BASSIN DE PARIS. 18 8VTÎI
Am. lubdittiu, d'Orb,
A propos de cette dernière espèce, nous remarquons que, dans un
travail récent (Bul. Soc. Géol. , 3e série, XIII, pag. 479), H. Baron a
signalé la forme type dans le Callovien à Am. ancept des environs de
Fontenay-le-Comte (Vendée).
La liste des Ammonites du niveau de Pécbeseul, peut s'établir de
la manière suivante :
Ammonites macrocephalus, Schlolh.
— bullatus, d'Orb.
— cf. micros toma, d'Orb.
— tubbackcriai, d'Orb.
— evoluiut, Neniuayr.
Ammonites aurigerus, Opp.
— if iirus, Sow, (non d'Orb.)
~ aspidoldes, Opp.
— tubdiscut, d'Orb.
— conjuagens, Waag.
et quelques espèces nouvelles existant aussi dans le Bathonien de
diverses antres localités.
Parmi les fossiles précédents, les uns ne sont connus que de
l'étage bathonien, les autres lui sont communs avec l'étage callo-
vien.
Les autres fossiles du niveau de Pécheseul sont :
Rhynchonetia spalhka, f.amk,
— spinosa, Schl.
Ttrebratuta cf. Samanni, Oppel.
Col lyritn ringeni, Desm.
— ovalh, Agass.
Pygwtis Mickelini, Coït.
Chjpeus Davousli, Coït.
Echinobrissus ctutiitularis, d'Orb.
— orbicularil, d'Orb.
Hyboctypeus gibbfrvltu, AgM.
Holectypus deprtuui. Dcsor.
— tarthacetuit, Cott.
Rhabdocidat-ii copeoîdes, Ag&s.
Acrôsuleniu spinosa, Agis.
Pseudodiadetna Wrighli, Cott.
Pedina Davoustî, Coll.
Lima gibbosa, So«.
Mytilus gibbosus. Son.
Avicula inaguivalvis,Sovt.
1887. DE GROSSOUVRB. — OOL1TBR INFÉRIEURE DU BASSIN DE PARIS. 533
borongh (Yorkshire), mais le type le plu» fossilifère est le Macrocepha-
lus-Oolith. de Quenstedt dans le Wurttemberg, à la partie supérieure
de son a brauner-Jura ».
Cette faune est caractérisée par les ammonites suivantes :
Ammonite* macrocephalus, Schl.
— modiolaris, Luid.
— bombur, Opp/
— mierosloma, d'Orb.
— Kœnighi, Sow.
— Goweriy Sow
Ammonites calloviensis, Sow.
— subbaekeriœ, d'Orb.
— aurigerusy d'Orb.
— Rehmanm, Opp.
— f uni fer us y Pli i 11.
La faune d'Ammonites de Pécheseul se trouve comprise entre
celle du Bathonien supérieur et celle du Gallovien inférieur, mais
elle a beaucoup plus d'analogies avec la première qu'avec la seconde,
et il est tout naturel, dès lors, de la rattacher à l'étage bathonien,
dans lequel elle constitue un niveau tout à fait supérieur ; ce niveau,
il faut le remarquer, est très rarement caractérisé par une faune
d'Ammonites. Oppel a, d'ailleurs, entrevu sa distinction, quand il
a signalé {die Juraformation, p. 508) la possibilité de séparer dans sa
zone à Am. macrocephalus deux sous-zones, dont l'inférieure qu'il
proposait de désigner sous le nom de zone à Am. bullatus, correspond
à notre horizon de Pécheseul et a surtout des affinités bathoniennes
et dont la supérieure ou zone à Am. calloviensis, correspond au
niveau des minerais de Poix, du Kelloway-rock de Scarborough, du
Macrocephalus-Oolith du Wurtemberg.
A cette occasion, il est intéressant d'observer qu'à Scarborough, au
dessous du Kelloway-Rock, se trouve un banc, renfermant en abon-
dance YAm. macrocephalus, qui a été rapporté par Phillips au Corn-
brash. Cette couche fossilifère est évidemment l'équivalent de la
couche de Pécheseul, et il est assez remarquable que dans celte
région VAm. macrocephalus, abondant dans le banc en question,
fasse défaut dans le Kelloway-rock et les Kelloway-stone.
En tout cas, on voit que l'attribution que nous proposons con-
corde bien avec les divisions établies parles géologues anglais.
Elle concorde aussi en fait avec la délimitation généralement
adoptée en France, où Ton est d'accord pour ranger dans le Batho-
nien les couches immédiatement inférieures à celles qui sont carac-
térisées parles Am. Kœnighi, Gorweri, etc.
Or, ces couches bathoniennes supérieures possèdent d'ordinaire
une faune de Brachiopodes, ce qui fait qu'il est assez difficile de
reconnaître leur équivalence avec d'autres couches présentant de
Céphalopodes. Cependant on peut y arriver en mettant en regard les
coupes géologiques correspondantes.
584 DK 6BOSS0OTM. — OOLITHE IWéniKUHE Dt BASSIN DR PABIS. *8 avril
Ainsi, nous avons montre qne dans la Nièvre le Bathonlen supérieur
présente à sa base la Tanne des Céphalopodes de Niort et de Montreriîl-
Bellay, équivalente du calcaire à Monllivaultia de la Sartbe ; et & sa
partie supérieure des marnes et calcaires a Ter. cardium, Rh. Marient,
Rh. bademis, etc. au-dessus desquels le Callovien débute par des
marnes argileuses à Am. Kœnighi, callovietuii, modioiaris, etc. Les
assises à Ter. cardium, Rh. Morierei etc. où nous avons d'ailleurs ac-
cueilli l'Am. maeroeephatus sont donc bien l'équivalent de la couche
de Pécheseul : Celle-ci correspond ainsi à ce que l'on appelle d'ordi-
naire le Cornbrasb, et notamment au Cornbrash du Boulonnais
caractérisé par Rh. baderuis, Rh, Morierei, Ter. lagenalis, Ter. obo~
mita, etc, dans lequel on a trouvé aussi Am. discus, Sow. et Am. ma-
crocephalut. En suivant ce niveau vers le Nord, nous verrons qu'il
correspond au banc argileux de Lion-sur- Mur immédiatement super-
posé à la pierre de Langruue, et renfermant les fossiles caractéristi-
ques du Cornbrash.
An-dessus de l'Oolithe ferrugineuse de Pécheseul, se développe un
système de marnes argileuses, présentant une texture sableuse a
leur partie supérieure et caractérisées par ;
Ammonitea macrocepha'.ui, Schl. Terebratula Siemanni, Des].
— modioiaris, Luld. — tubcanaliculata, Desl.
— eallovieniii, 8ow. — oltoveta, Sow.
Ottrtaamor, d'Orb. Collyritts ellifilica, Agats.
Rhynchemclla Qrbigityi, Opp. Boltctyput depretsiu, Deaor.
— ■ ipathica, Larak. Serpulif quadrangularis
Terebratula biappendieulata, Desl.
C'est ce niveau que nous considérons comme l'équivalent i
1887. DE etOSSOUVBI. — OOLlTflE MFÉBIBUIE DU BASSIN H fAWB. 035
àwmomUe$ Mifttacsmar, d'Orb.
— diverse» du groupe
YhecticuSy punetatus.
— cf. Lamberti Sow, (l).
Rhynchonella triplicosa, Qu.
— minuta, Buy.
— ' Opptli, Desl.
■•- Orôignyi, Opp.
Rhynchonella spathica, Lamk.
Tertbratula dorsoplicata, Desl.
Tcrtkratula Œrigeri. fiftsl.
de — SmUki, Opp.
— ^a/a, Buch.
— biappendiculata, Desl.
— umbonella, Lamk.
CollyriUs eUiptiea, Lauk.
holeetypus deptrssus, Desor.
Pseudodiadema inxquaU, Desor.
Pygurut deprtssus, Àgas.
Gastropodes, Lamellibranches, etc.
Au-dessus du niveau ferrugineux de Montbizot se montrent des
marnes où l'on rencontre d'abord YAm. athleta, puis un peu plus
haut les argiles et calcaires de la Yacberie à Am. cordatus et Rhyncho*
nella Thurmanm.
Ce dernier horizon est recouvert à Aubigné par un dépôt marneux
à Lamellibranches et Am. Martelli et à Ecommoy par des calcaires
oolithiques à oursins et Bracbiopodes.
Nous y avons recueilli :
Terebratula bucculenta, Sow.
— delemontana, Opp.
— dorsocuma, Etal.
Tvrcbratella Guilheri Dou ville.
— pcclunculus, Schl.
Disculina disculus, Desl.
Rynhchonella garantiana, d'Orb. (i).
Glypticus hieroglypkictu, Ag*
Hemicidaris crcnularis (radioles), Ag.
— intermcdia (id), Forbes.
Dipîocidaris gigantea (id), Desor.
Les calcaires d'Ecommoy sont donc par leur position stratigra-
phique, aussi bien que par quelques-uns de leurs fossiles l'équivalent
des Marnes à spongiaires que nous avons suivies vers le Nord jusqu'au
delà de Loudun.
Leur faune est identique à celle des calcaires à silex du Blanc
(note sur la partie moyenne du terrain jurrassique entre Poitiers et
le Blanc, par MM. Douvillé et Rolland, Bull. Soc. Géol. 3e série, XIII,
p. 332, 1885) : nous ajoutons seulement que notre confrère M. Lanna
a recueilli dans un des bancs de silex un moule de Diceras.
Dans le Nord du département de la Sarthe, nous retrouverons la
môme série avec bien peu de modifications.
A Tennie, on voit au-dessus des argiles à nodules calcaires avec
parla disposition des cèles, du vrai Am. Lamberti et se rapprochant davan-
tage de YAm. Mariée \ mais dans les variétés de même grosseur de côtes, l'ombilic
de YAm. Marix parait toujours plus large: en oulre, dans les formes calloviennes
les côtes sont toujours bien plus détachées sur la partie caréuée tandis que dans
les formes oxfordiennes, elles sont réunies comme par une sorte de cordon. Les
deax types lui paraissent, en tout étal de cause, bien différents.
(l) Prodrome. Etage oxford len, n* 468, non Hh. garantiana, d'Orb. Etage
bajocien, d°4S9.
536 r>t GKMSO'.Tll.— MUTEE I5FÉ11EC1E M.' Baïï<> &ï FAllf. 18 »■***
A», bifrmi, des bancs grisâtre» durs arec Phnladumya ftéink, p*11*
on calcaire oolithiqoe sableux 5fi mètres à Jw. Partûwwti, Am. ff***
phritti, etc., ao-dessus vient l'oolithe à Rh. tpmata Tuller's-earttaO
l'Oolithe miliaire toujours à peu près stérile : cependant GniUier *^*
de ce niveau . TertfrratulamaxtUata et Clyptus Trigtri, CotL Un peu p» l1
à l'Est, àMamers, elle renferme an certain nombre dedébris végéta.*»
A la Jaonelière, près Conlie, on voit apparaître entre l"0ou*Ji
miliaire et le calcaire à MontUvauttia un banc marneux de 0*15 dt"^
paisseur. Noua avons seulement pu y recueillir quelques oursins
JYueUolitet elvmicularu, Bohctypm drpretttu, mais M. DcslongrhatDp^
(Notes pour servir à la géologie du Calvados. Caen, 1863) et Guillier J^
citent an certain nombre de Brachiopodes : Ter. ditjnna, Ter. cer~*
dirnn, Ter. eoarctata, arec un grand nombre d'oursins.
En se dirigeant vers l'Ett, le calcaire à Montiivaultia s'amincit peo à
pen, et le banc marneux se développe à ses dépens ; 1 V amen, au-
dessus de l'Oolithe miliaire, on ne trouve que des calcaires lamelleox,
a la base desquels existe un banc marneux avec les Brachiopodes du
Batbonien supérieur; au-dessus de l'Oolithe miliaire se montra un
calcaire compact, lithographique, à moules de Nérinées, qui paraît
être une dépendance du Fuller's-earth.
Nous voila arrivé aux points extrêmes que nous avons personnelle-
ment explorés, mais nous pouvons maintenant nous raccorder avec
les couche* classiques de la Normandie, en nous servant des travaux
de MM. Deslongchamps, Bizet et Guillier.
Au nord d'Argentan, le Lias ne fait plus apparition qu'en de rares
points sous formes de sables ou de marnes et d'argiles, principale-
ment dans de petits vallons aux environs de Falaise.
4887. DES GROSSOUVRB. — OOUTHB INFÉRIEURE DU BASSIN DE PARIS. 537
base : nous nous acheminons ainsi peu à peu vers le faciès que ces
couches offrent près de Gaen : Caillasse de Banville et Pierre de
Langrune.
Au-dessus de ces calcaires se montrent des marnes argileuses noi~
rfttres : à leur base, on rencontre un. premier niveau fossilifère ren-
fermant d'après M. Deslongchamps (Notes sur le terrain Callovien,
Caen, 1859, page 15) Avicula echinata, Rh. badensis, Ostrea Knorri (1),
je serais donc porté à ne pas admettre la discordance que M. Deslong-
champs veut voir dans cette région entre le Bathonien et le Callovien,
en raison de l'existence d'une surface corrodée qui existe entre le
calcaire et la masse argileuse qui le surmonte. M. Deslongchamps
admet que la couche à fossiles du Cornbrash qui se trouve à Lion-sur-
mer immédiatement au-dessus de la pierre de Langrune n'existe pas
dans les autres parties du département du Calvados ni dans l'Orne :
cependant il cite à la butte du bois d'Auge près Argentan quelques*
uns des fossiles de ce niveau : il cite encore Rh. Morierei (Rh. major)
des environs de Sainte-Scolasse et de Colleville-sur-Orne. L'assise
qui représente le Cornbrash semble donc exister d'une manière con-
tinue, à la base du massif argileux et elle est le prolongement exact
de la couche de Pécheseul dont elle nous semble une modification
latérale.
Un peu au-dessus de ce niveau fossilifère s'en montre un second
avec 4m. modiolaris, Ter. Trigeri, Rh. Orbignyi, et plus haut encore un
calcaire ferrugineux avec Am. coronatus, Ter. dorsoplicata, Ter. Trigeri,
Rh. spathica (niveau de Montbizot) bien développé autour d'Argentan,
et très fossilifère aux environs de Mamers, dans une tranchée du
chemin de fer de Mamers à Mortagne, signalée par M. Bizet.
De l'étude qui précède, nous croyons devoir faire ressortir les
points principaux suivants :
1° La discordance que nous avons signalée dans le Sud du bassin
de Paris au-dessus du Callovien se poursuit sur la bordure occiden-
tale, vers le Nord, jusqu'à la hauteur de Loudun.
2° La discordance indiquée précédemment entre le Bathonien et le
Callovien sur le versant méridional du massif vendéen se continue
sur le versant oriental (bordure occidentale du bassin de Paris) jusqu'à
Montreuil-Bellay.
3° Les Marnes à spongiaires se poursuivent de ce côté jusqu'à
Loudun et ont pour équivalent dans la Sarthe le calcaire oolithique
(l) Cette petite huître qui occupe dans la Sarthe le môme niveau que Y Ostrea
lotharingica dans l'Est de la France, n'est probablement qu'une variété locale de
cette espèce dans laquelle les plis sont beaucoup moins accusés.
538 TIGDIBR. — L'aLBIBN SUPÉRIEUR DES CORBIBRBS. 18 KTtfL
d'Ecommoy, comme dans la vallée de la Creuse elles correspondent
aux calcaires à sites du Blanc.
4° A Montreuil- Bellay nous trouvons pour le Bathonien super tor
une station fossilifère à Céphalopodes dont la faune est presque tden-
dique à celle de Niort et de la Nièvre.
5* La faune de l'oolithe ferrugineuse de Pécheseul et Saint-Benoit
constitue un nouvel échelon de la série patéontologique qui se place
entre la faune du Bathonien supérieur typique (de la Nièvre, des
Deux-Sèvres et de Montreuil Bellay) et la faune duCallovien inférieur
minerais de Poix, Macrocephalus-OolUh du Wurtemberg.
La Sarthe est la seule région du bassin de Paris où ce niveau soit
représenté par nne faune de Brachiopodes : il correspond au Corn-
brasb du Boulonnais.
Le Secrétaire donne lecture a la Société de la lettre suivante de*
M. Viguier :
Kèpante aux observations de M. Çarez à propos de /'Alblen supé-
rieur des Gorblères.
Par M. Viguier.
A la suite de ma communication sur l'Albien supérieur des Cor-
bières (séance du 4 avril), M. Carez a fait remarquer « qu'aucune
des espèces » que je cite ne démontre la présence de l'étage vra-
connien dans les Corbières ; toutefois il ajoute que : « il considère
la présence de cet étage comme très probable, les marnes noires de
Quillan et de Saint-Paul-de-Penouillet étant d'une trop grande
puissance pour correspondre seules au Guull proprement, dit. Elles
1887. SORS*. — BAS6IR DK L'uftAYft.
moins, appartient ft l'Aptien. Quant à leur partie moyenne à Anmn*
ni tes milletianus et PUeatula radiola, ont peut encore, à la rigueur, la
rattacher à l'Aptien, comme je l'indique dans mon travail sur les
Corbiôres, mais elle montre bientôt des espèces caractéristiques do
Gault, citées déjà par Dumortier et d'Archiac. Enfin, les grèsàTrigo*
nies développés dans ce que je regarde comme la partie supérieure
des marnes précédentes, sont encore certainement du Gault, non du
Vraconnien et encore moins du Génomanien, lequel, dans les Cor-
bières, ne m'a montré jusqu'ici aucun rapport stratigraphique,
pétrographique ou paléontologique avec le Gault.
Quelque incomplète que soit la faune que je cite dans les collines
de Fontfroide, elle éloigne beaucoup les couches qui la renferment
du reste du Gault et surtout du Cénomanien de la région. C'est l'en-
semble de cette faune et nullement aucune de ses espèces en parti*
cnlier, qui m'a paru pouvoir être rapporté au Vraconnien.
M. L. Garez regrette que l'observation qu'il a présentée à la der-
nière séance ait été mal comprise par M. Yiguier. Le seul but des
quelques paroles qu'il a prononcées était de montrer que les fossiles
cités par M. Yiguier ne prouvaient nullement la présence du Vracon-
nien dans les Corbières et n'apportaient aucun élément nouveau
pour la solution de cette question.
Le secrétaire dépose sur le bureau la note suivante :
Géotogie du bassin de fUbaye,
par M. Goret.
PI. X.
Considérations générales.
Le bassin de i'Ubaye, situé en entier dans le département des
Basses-Alpes, est nettement limité par de hautes crêtes qui le sépa-
rent de la suite des Basses-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l'Italie et
des Hautes-Alpes. Il a une superficie totale de 93,000 hectares en-
viron. Plusieurs des points culminants des crêtes qui le limitent
avec les Hautes-Alpes et l'Italie sont compris entre 3,200 et 3,400
mètres d'altitude.
Sa constitution géologique, très embrouillée en apparence, rela*
tivement simple en réalité, résulte de puissantes dislocations dues
à deux grandes failles, sensiblement parallèles entre elles sur une
partie de leur parcours.
La faille extérieure, qui vient des Hautes- Alpes, pénètre dans la
vallée de lTJbaye au Sud-Ouest, en contournant la montagne de
5*0 GOItKT. — BASSIN DE L'OBAïB. 18 avril
Morgon. Elle longe l'Ubaye, traverse cette rivière à Meolans, con-
tourne le massif des Siolanes, traverse le Bachelard, remonte la
vallée de Fours sur la rive droite el disparaît sous les épais dépote
du Flysch. Elle est jalonnée par de nombreux affleurements gypseux,
de l'étage des marnes irisées, surmontés par les calcaires infraliasi-
ques et liasiques fossilifères, certains par conséquent.
La faille intérieure détermine un bassin, de forme elliptique, au
milieu duquel se trouve la ville de Barcelonnette. Cette faille, visible
sur presque tout son parcours grâce à des affleurements triasiqnes,
infraiiasiques et liasiques, présente cependant deux lacunes asses
importantes : l'nne, au-dessus du village des T'huiles ; l'antre, entre
le hameau des Sanières (Foresta) elle lieu dit le Hochas, près du
confluent des deux torrents des Terres-plaines et de Clapouze. Dans
ces deux lacunes la faille est masquée par du Flysch. Aux Sanières
elle fait apparaître des marnes rouges et verdâtres (Marnes irisées)
et des quartzites blancs et jaunâtres (Grès bigarré), sur lesquels
repose directement le Flysch et contre lesquels butent les schistes
noirs bajociens-batboniens. Des pointemenls de calcaires durs, gris
ou violacés, ordinairement fossilifères et renfermant alors l'Avicula
contorta, en bas et, plus haut, de nombreuses bélemnites, des pen-
tacrines et la Gryphée arquée, accompagnés de marnes rouges,
vertes, jaunes et de gypse, déterminent de distance en distance le
passage de la faille, depuis les Sanières (Foresta) jusqu'au-dessus
du hameau de la Pare. De là jusqu'au col de Famouras le Flysch
recouvre la faille, dont le tracé est hypothétique. Mais & partir du
col de Famouras la faille reparaît nettement et détermine de hauts
escarpements, dont les bancs supérieurs contiennent la Gryphée
*
-1887. GORET. — BASSIN DE L'UBAYE. 541
la débordent seulement dans deux grandes fractures à travers les-
quelles s'écoulent les rivières de l'Ubaye et du Bachelard.
La faille intérieure présente aussi des escarpements très élevés
sur la rive gauche de l'Ubaye jusque vers le col de Fours. Dans le
reste de son parcours elle n'offre que des pointements rocheux
tt 1 Chfralias et Lias), ou marneux et gypseux (Marnes irisées).
]* ] La portion du bassin de Barcelonnette circonscrite parla faille in*
fcérieure est entièrement formée par de schistes bajociens-bathoniens,
fans fossiles et parle Callovo-Oxfordien assez fossilifère; les deux
endroits où la faille est masquée par le Flysch font seuls exception.
Partant du confluent de la Durance et de l'Ubaye et remontant
dernière jusqu'à sa source, c'est-à-dire jusqu'au col du Longet,
traverse d'abord des schistes marneux, gris, bleuâtres ou noirs,
s fossiles, bajociens-bathopiens. Un peu au delà du village
baye apparaissent les terres noires callovo-oxfordiennes et,
pont, l'escarpement calcaire du Jurassique supérieur. La route,
mène à Barcelonnette, traverse ensuite des calcaires marneux
comiens, puis des calcaires et des schistes nummulitiques jus -
u Lauzet, tandis que sur la rive droite de l'Ubaye se dressent
majestueux escarpements produits par la faille extérieure. Ces
ts versapts montrent à leur base, à partir du lit de la rivière,
ord les couches crétacées, nummulitiques ou du Flysch qui
rasent contre la faille et forment un petit plateau, puis des
vnes rouges triasiques et enfin toute la série jurassique. Un peu
<lela du Lauzet la route est de nouveau ouverte dans le Crétacé,
ené par un plissement, jusque vis-à-vis de Méolans où le Num-
Utique reparaît entre les deux failles, dans la fracture de la
- ère. A droite et à gauche s'élèvent les montagnes triasiques et
musiques de Revel et des Siolanes. La route est tracée ensuite
s les schistes non fossilifères bajociens-bathoniens jusqu'au delà
torrent de Riou-Bourdoux, où commencent les terres noires cal-
Ooxfordiennes qui s'étendent jusque près de Jausiers, bâti sur
Xtajocien-Bathonien. La vallée s'étrangle alors brusquement et
être au milieu des épais dépôts du Flysch qui devient maître
verain de toute la région jusqu'au hameau des Sérennes-Hautes,
delà de Saint-Paul. Là surgissent des calcaires compactes, rouges
verdâtres, appartenant au Jurassique supérieur, tel que nous le
nissons plus loin, sur lesquels le Flysch repose directement,
^is en stratification discordante et trangressive. Puis viennent des
ficaires schiteux d'abord, compactes ensuite, semblables à ceux
*** Lias du Briançonnais. Une faille ramène les calcaires rouges, de
Absous lesquels se dégagent les couches du Lias jusqu'à l'entrée
■
aOBHT. BàSttH DE LBBAYE.
18 snil
de la Blachière, où affleurent de» marnes rouge* et vcrU* pan
épaisses (Marne» iriaean), puis des quartette» (Gréa bigarré) qui M
continuent jusqu'au rillage de Maurin. Là w montrent pour la
première foia des schistes cristalline, le pins souvent wrdttrw ou
nelacés, formé* WHutiellement de serpentine. Enfin, au col du
Longet affleure du gnein.
II. CLASHPICATIOH DBS DIVKBS TBBBAUS DtJ BA98IN H l'rJBAÏ*.
il Dépôts sctwls (sens si iiiïde déjection — eonas d'ébonlU — causa— h* —
tourbiàrai) .
11. Dép AU glaciaires (boues — blocs erratiques).
Grès supérieurs sans fossiles
„. . \ Couche» calcaires, argilo- calcaires, gréseuses... ete, à M>
' merteset «Chostdrites
Gréa inférieurs sans fossiles
Scbistes argilo- cale aires, sans fossiles
Calcaires noirs, à Nnmtnulites et autres fossiles
supérieur
inférieur
9. Nu mm ni i tique
S. Crétacé^
/ i Calcaires compactes supérieurs
supérieur | SMatM diovo^xlbrdieffli
moyen (Bajocien-Bathonien)
/ Toarcien
inférieur J Lias J Liasfen
( Sinémurien
Infralias
I.
mm» — nmm pn l'vmm. Ut
wmdtq*e]qaB+*m* dee sommets dé la chaîna quisépare le Ftaïuwde
nu Nord-Est de Larche. 11» plongeatdaJNèrdrEst a* Sad-Ousst
nue très torte inclinaison.
Ga> terrain mienne le superbe marbre vert antique, connu seule
de mark* de Mauria* formé essentiellement 4e serpentine,
taaêètd'en vert foncé, tentât de couleur p&le, injectée 4e nombreuse»
de carbonate de chaux cristallisé. Ce marbre qui a une grande
commerciale, fait l'objet d'exploitations importantes aux en-
de tianrin malgré les difficultés d'extraction et de transport.
I* lie» de gisement de cette belle rocbe parait être à la partie supé-
rieur des schistes cristallins, non loin par conséquent de leur point
de contact avec les quartettes du Grès bigarré.
Les schistes franchement serpentineux, verts, rouge* M violets,
forment un horizon assez épais, moins résistant à la» désagrégation
que les autres assises, de sorte qu'il existe des cola plu* au moins
praticables partout où ces schistes traversent las crêtes;: ce* cols atm»
bent ouvert» dans des terres vertes ou violette» et sont visibles de
très loin.
3» eaÉs bigarré. — Les schistes cristallins supportent* m steati*
Station discordante, des quartzites blancs très Ans et des poudingues
qpaftxeux, à éléments moyens, souvent vivement et diversement
colorés, constituant ainsi une roche superbe, mais d'une dureté
excessive.
Ces qjuartzites foraient seulement trois affleurements :
L'un dans la vallée de l'Ubaye, entre Maurin et l'extrémité sud de
la JUachière ;
Un autre au-dessus de Larche*. dans la vallée de l'Uhayette,, affluent
da l'Ubaye ;
Le troisième dans le torrent des Sanières, sur la rive droite, un peu
e» aosont da hameau des Sanières (Foresta).
La plongeaient général est du Nord-Est au Sud-Ouest* sous une
inclinaison moyenne assex faible.
L'affleurement de la haute vallée de l'Ubaye présenta un double
plissement, à proximité duquel les couches sont fortement redressées.
4-MAB&BS irisées. — Cet étage joue un rôle très important dans la
géologie du bassin de l'Ubaye :
1* Parce que ses affleurements jalonnent les failles qui ont donné
lit région son relief actuel et rendent compréhensibles les relations,
anormales en apparence, des divers terrains les uns avec les
autres;
$* Parce qu'il renferma toutes les carrières da gypaa susceptibles
d'une exploitation commerciale productive*
544 G0BBT. — BASSIN DE l'dBAYE. 18 avril
Les marnes irisées sont formées entièrement par des schistes
marneux multicolores (jaunes, rouges, verts, bronzés...), alternant
irrégulièrement entre eux et renfermant presque partout des aman,
souvent très étendus et très épais, de gypse cristallin, très pur et
nettement stratifié. Les couleurs éclatantes de ce terrain permettent
de le reconnaître et de le suivre de fort loin, de Borte qu'il constitue,
pour le géologue, un horizon-repère des plus précieux. Il peut
cependant induire en erreur dans le bassin de l'Ubaye, où il existe
un deuxième niveau rouge et vert qui appartient au Flysch et un
troisième, rouge seulement, qui correspond au Jurassique supérieur.
Hais l'étage des marnes irisées est toujours surmonté, partout où il
affleure dans la région dont il s'agit, par l'infralias et le Lias, plus on
moins développés, fossilifères et, conséquemment, d'une détermi-
nation certaine.
Les marnes irisées, très peu apparentes dans la haute vallée de
l'Ubaye, où elles ne forment qu'un mince affleurement au contact des
quartzites, peu développées également à Larche, affleurent au
contraire en beaucoup de points et parfois sur de grandes étendues
le long des deux failles de la région Ouest et contiennent de puissants
amas de gypse, dont les plus importants sont situés : auprès du
Hochas (Terres-blanches); au pied desSiolannes (Méolans); àChau-
don ; au-dessus du Lauret; au col des dettes et au-dessus de la Pare,
5, 6, 7. jurassique. — Ce terrain est très bien développé dans le
massif de Horgon, au-dessus duLauzet; il l'est beaucoup moins dans
les autres affleurements.
A. Coupe de Morgan au-dessus du Lauzet. — La faille extérieure,
li entoure in ma-:.:!' <\t.- Mm :.■■>;]. :i i.-.t i ■ ■ 1 1 1 1 ■ ■ 1 1 inK'TÎoure de s
i
1887. goret. — bàssik de l'ubayk. 545
Lias. — Il présente les 3 étages classiques : Sinémurien, Liasien
et Toarcien.
Sinémurien. — Ce groupe est formé par des calcaires marneux,
alternant avec des schistes minces, le tout de couleur foncée, bleue
ou noire. Les bancs inférieurs paraissent dépourvus de fossiles,
tandis que ceux d'en haut renferment en abondance :
Gryphma arcuata Rhynchonella variàbilis
Ammonites bisulcatus (Ducklandi). Spirif&rina Walcotti
Pleuromya Galathca PtnlacHnus tuberculatus
TerebratuUi punctata
ainsi que de nombreuses Bélemnites, des Peignes, etc.
Liasien. — Il débute par des calcaires marneux noirs, sans fossiles,
bientôt surmontés par des calcaires compactes, noirs intérieurement,
rougeàtres extérieurement, renfermant de nombreux rognons
branchus de silex noir et nettement caractérisés par les fossiles
suivants :
Gryphœa cymbium Pecten œquivalvis
Terebratula cornu ta Ammonites spinatus
Toarcien. — 11 consiste en une série assez épaisse de schistes
noirs, dont un niveau contient en abondance :
Ammonites aalensis. Ammonites bi front.
— radiosus. — toarcensis.
— radians.* Lucina murvielensis.
— serpentine .
des Bélemnites et de nombreuses Térébratules.
6. Jurassique moyen. — Cet ensemble est formé par une masse très
épaisse de schistes marneux grisâtres, bleuâtres ou noirs, souvent
rendus blanchâtres extérieurement par des efflorescences de sulfates
tribasiques, constituant des escarpements le plus souvent inacces-
sibles et dépourvus de fossiles. Il paraît correspondre aux deux
étages Bajocien et Bathonien, non fossilifères également entre
Morgon et la Durance et dans une partie du département des Hautes-
Alpes, où ils sont puissamment développés.
7. Jurassique supérieur. — Les schistes callovo-oxfordiens existent
peut-être, mais alors peu accessibles, ou masqués par des éboulis.
La série des escarpements du massif de Morgon se termine par des
schistes argilo-calcaires rouges, qui passent peu à peu à des cal-
caires grumeleux, dont les noyaux, de couleur pâle, sont cimentés
par une argile rouge habituellement, quelquefois verdâtre. Ce nou-
veau groupe, qui affleure presque seul sur les plateaux de Morgon,
XV 35
■ i
546 goret. — bassin De l'ddatc 18 avril
ressemble complètement aux calcaires rouges de Guillestre, rap-
portes à l'Oxfordïen par M. Lory. Aucun fossile n'y ayant encore été
trouvé el la coupe étant très difficile à établir d'une façon absolu-
ment continue à cause des escarpements inaccessibles et des dislo-
cations que l'on rencontre, il convient de ne pas trop préciser l'âge
de ces couches rouges comprises certainement entre le Bathonien et
le Crétacé. Des calcaires rouges, pareils â ceux de Morgon dont ils
sont peut-être le prolongement, existent sur la rive droite de la Du-
rante, au-dessus de Chorges et renferment les A. ptychoïeut, Slas-
zycïi et tenuilobatus.
A. l'extrémité ouest du plateau de Morgon on trouve des schistes
rouges triasiques, faciles à confondre a première vue avec ceux qui
viennent d'être décrits. Mais une étude un peu attentive permet de
les distinguer immédiatement :
1° Par leur aspect même, les schistes triasiques ne renfermant
jamais de noyaux calcaires, tandis que les schistes rouges jurassi-
ques en contiennent toujours, même dans les bancs les plus complè-
tement argileux ;
2° Par l'étage sur lequel ils reposent : Infralias pour les premiers,
Jurassique moyen pour les autres.
li. Dépôts jurassiques entre Méolans et Jausiers, dans le bassin de Bar-
celonnette. — Ils correspondent aux deux groupes: moyen et supérieur.
6. JuitAssujL'Ë moyen. — 11 consiste uniquement en schistes argilo
calcaires gris, bleuâtres ou noirs, parfois laminés el satinés par des
pressions ou des glissements, sans fossiles distincts, depuis Méolans
jusqu'un peu en aval da Barcelonnelte, à peu près à la hauteur du
4887 GOBBT. — BASSIN DE i/UBÀYE. 547
L'Infralias, le Lias et le Jurassique supérieur du bassin de l'Ubaye
ne contiennent jamais de gypse, si ce n'est en petits cristaux isolés.
Le Bathonien est fossilifère sur un point du bassin de Barcelon-
nette, dans la commune d'Enchastrayes où il consiste en bancs
calcaires marneux assez durs, noirs, remplis de fossiles, parmi les-
quels dominent :
Ammunitcs Iriparlitus, A. Parkinsoni (v. Major),
A. polymorphus, des Bélemnites et des Ténibratules.
7. Jurassique: supérieur. — Il présente une épaisse série de schistes
marneux noirs, bleuâtres ou légèrement violacés, qui renferment,
de haut en bas :
\. Ammonili'g toncasianu*. 3. A. nlhlrta, atwpg, Ihckrrûet lu*
2. A. curilntiix et ardufniwutis. nu in [hectirus).
4. A, Mticrocephalus.
et, dans toute l'épaisseur de la série :
A, tortisulcalus, Brlemnitex hnxtatus.
A. plirniUis,
Les schistes sont surmontés, sur la rive gauche de l'Ubaye, au
pied des montagnes de Sioiane- Ronde, du Pain-de-Sucre, du Gha-
peau-de-Gendarme et de Clapouze, par des calcaires compactes, de
couleur claire, quelquefois môme blancs et cristallins, remplis de
polypiers dans certains bancs dépourvus d'Ammonites, offrant dans
d'autres couches des Ammonites des types bimammatus, Staszycii
et tenuilobalus. Ges calcaires paraissent ùtre les représentants des
dépôts jurassiques les plus récents du bassin de l'Ubaye.
C. Dépôts jurassiques compris entre les deux failles, en dehors du
massif de Morgon. — Ils consistent uniquement en Infralias et Lias
bien caractérisés, le premier par VAvicula contorta9 l'autre par
Grtjphœa arcuata et A. bisulcatm. Les calcaires sont compactes gé-
néralement et les lits schisteux minces et rares.
Ges terrains se dressent comme une gigantesque muraille entre les
deux failles dont ils constituent les parois surélevées. Gontre leurs
escarpements, parfois verticaux, butent; intérieurement les couches
qui viennent d'ôtre décrites; extérieurement des roches appartenant
à des étages plus récents.
D. Dépôts jurassiques compris entre la Durance et la faille de Alorgon .
— Ce sont des schistes marneux bajociens-batb oniens, sans fossiles.
548 GOBET. — BASSIN DE L'UBAÏK. 18 avril
surmontés par le Callovo-Oxfordien schisteux, le tout identique & ce
que l'on rencontre dans le bassin de Barcelonnette et terminé par
un escarpement calcaire très dur, de même Age probablement que
les calcaires compactes de Siolane, du Pain-de-Sucre, du Chapeau-
de-Gendarme, etc.
E. Dépôts jurassiques de la haute vallée de VVbmje. — Ils commen-
cent par des calcaires compactes, durs, noirs intérieurement, ron-
geàtres extérieurement, parfois un peu violacés, qui semblent re-
présenter l'Infralias.
On rencontre ensuite d'autres calcaires durs, gris ou noirs, puis
des calcaires marneux, schisteux, à surfaces satinées par compres-
sion, le tout sans fossiles distincts. Cette masse épaisse correspond
bien dans son ensemble au Lias du Briançonnais, dont elle parait
être le prolongement.
Le Bajocien-Bathonien manque, à moins qu'on ne lui attribue des
schistes et calcaires marneux grisâtres, peu épais, dans lesquels se
trouvent des couches d'anthracite, ordinairement terreuse, d'allure
très variable, presque sans valeur probablement. Ce charbon a été
exploité au-dessus de Saint-Ours, au moyen de galeries. Les travaux
ont été abandonnés à cause de l'insuffisance des résultats obtenus.
11 existe aussi des traces charbonneuses à Pouillouse et dans le lit
même de l'Ubaye au Castellet. Deux petits dépôts gypseux, l'un en
amont des Sérennes-Hautes, l'autre au-dessus de Larcbe, appartien-
nent sans doute au même horizon. Leur existence semble devoir
faire admettre comme Jurassique moyen les couches dont il s'agit,
par comparaison avec ce que l'on constate dans le restant du bassin
+ .
•r
r
*■*
V
1887. GORET. - BASSIN DK L'UBAYI. 549
Seyne). Il ofifre trois groupes puissants très distincts minéralogique-
ment et paléontologiquement ; savoir :
1 en bas; des calcaires marneux bleuâtres ou noirs ordinairement,
renfermant des fossiles néocomiens tels que : A. neocomiensis, A.
astierianus, A. verrucosus, A. grasianus et plus haut, il. rouyanus; -*
2 au milieu; des schistes marneux noirs, très pauvres en fossiles
en général, mais en contenant en quantité non loin et au Nord du col
de la Cine, savoir : A. Guettardi, A. Jauberti, A. duvalianus , etc. Ces
schistes noirs, qui diffèrent complètement des dépôts inférieurs et
supérieurs, et que leurs fossiles caractérisent comme aptiens, for-
ment une bande continue depuis le col de la Gine jusqu'au pic de
l'Aiguillette, où ils traversent la crête limite du bassin de l'Ubaye et
disparaissent presque immédiatement sur les versants du Lavercq ;
3 en haut; des calcaires marneux, gris ou blanchâtres d'abord,
puis souvent un peu rosés ou bleuâtres et compactes, ordinairement
de couleur claire, dans lesquels on trouve Ananchyles ovatus,
Micraster coranguinum, Micraster Heberti, etc. et, au sommet de la
série, des spongiaires. Très abondants à proximité du col de la Gine,
les fossiles deviennent de plus en plus rares en allant vers le Nord et
sont à peu près introuvables dans le bassin de l'Ubaye, où le ter*
rain crétacé affleure sur trois points : à Saint- Vincent ; dans la
vallée du Lavercq et entre leLauzet et Méolans; dans la vallée du
Bachelard.
a. Crétacé de Saint- Vincent. — L'escarpement calcaire du Juras-
sique supérieur, sur lequel sont bâtis le village et le fort de Saint-
Vincent, est couronné par des calcaires marneux bleuâtres, dans les-
quels on trouve quelques fossiles, rares et mal conservés, mais
cependant reconnaissables et caractéristiques du Néocomien : A.
grasianus, A. neocomiensis... et de nombreux fragments d'Aptychus
Didayi. Ces couches, bientôt recouvertes par le Nummulitique, plon-
gent vers l'Ubaye et s'écrasent contre la faille de Morgon.
b. Crétacé du Lavercq. — La vallée du Lavercq est presque entière-
ment formée par le Crétacé supérieur qui consiste en calcaires, mar-
neux d'abord, plus purs et plus compacts ensuite, de couleur claire,
très différents des couches néocomiennes et correspondant exacte-
ment au Crétacé supérieur des versants de la Bléone et de la Blanche,
mais sans fossiles. Ces assises sont surmontées par le Nummuli-
tique, sur lequel reposent les grès du Flysch. Tout cet ensemble
plonge vers l'Ubaye et la chaîne des Siolanes et s'écrase entre la
faille extérieure.
550 goret. — bassin DE l'ubaye. 18 avril
c. Crétacé du Bachelard. — Il est i denliquc à celui du Lavercq et
doit être par conséquent rapporté au groupe supérieur. Il plonge
vers le Bachelard, déborde un peu la faille extérieure dans la frac-
ture du Bachelard, mais sans dépasser la faille intérieure et dispa-
raît, à la hauteur de Fours, sous le Flysch.
Malgré l'absence de fossiles l'aspect des roches rend l'assimilation
qui précède aussi certaine que possible en pareil cas. Il est probable
d'ailleurs qu'une étude minutieuse des divers bancs permettra de
trouver les éléments paléontologiques qui font défaut actuellement,
rares peut-être, mais qui ne doivent pas manquer complètement.
9. Nummulitique. — 11 existe huit affleurements distincts de ce ter*
rain dans le bassin de ITbaye. Le plus complet est celui du Lauzet.
a. Nummulitique du Lauzet. — On trouve d'abord, reposant direc-
tement sur le Néocomien, des calcaires noirs, durs, pétris de num-
mulites et autres fossiles, puis des calcaires schisteux également
fossilifères et enfin une série assez épaisse de schistes marneux
bleuAlres intérieurement, gris -jaunâtre s extérieurement, dépourvus
de fossiles, recouverts par des grès fins ou grossiers, considérés
comme la base du Flysch.
b. Autres affleurements nummulitiqucs. — Ils n'offrent le plus sou-
vent qu'un seul horizon, celui des calcaires fossilifères, parfois
remplacées par des grès calcaires ou même par de vrais grès fins à
nummulites.
Dans le vallon du Lauzannier, on trouve, au premier lac, les cal-
4887. GORKT. — DASSIN DE L'UBAYE. 551
une véritable ère torrentielle a régné et il ne s'est plus formé que
des grès argileux, calcaires et micacés.
H. Garnier, le regretté géologue des environs de Digne, ayant rap-
porté ces grès au Flysch, par assimilation avec les grès d'Annot, il
semble opportun, vu l'absence complète de fossiles permettant une
classification certaine, d'adopter le groupement qui précède et de
/aire conséquemment débuter le Flysch par les grès dont il s'agit.
En suivant, du pic des Trois-Évôchés à Saint-Vincent, la crôte de
la chaîne qui se dresse entre les bassins de l'Ubaye et de la Blanche
on voit le Nummulitiquc reposer successivement sur la tranche des
» L rates du Crétacé supérieur, de l'Aptien et enfin du Néocomien. Le
mier banc nummulitiquc, constitué par un calcaire noir foncé
cj u x tranche brusquement sur la couleur grise ou rosée, très claire,
ci u Crétacé supérieur, à la montagne des Trois-Évôchés, renferme à
s «^ jpartie inférieure des fragments anguleux plus ou moins gros de
J«* floche encaissante, lit de la mer nummulitiquc
i 0. Flysch. — Ce terrain, très puissamment développé dans le
** a ^ sin de l'Ubaye, présente trois grands horizons bien distincts :
0 A la base, une épaisse série de grès d'abord assez fins et très riches
xnica,puis plus grossiers et en bancs très épais (plusieurs mètres);
** Au milieu, une énorme série de calcaires minces et de schistes
a *^ ^^ ilo-calcaires, souvent micacés, parfois gréseux, le tout rempli
mpreintes de Némertes (Mcandrina lahyrinthica) et de Chondrites ;
^ En haut, une masse importante de grès, très semblables à ceux
. a base, mais plus grossiers, en très gros bancs ;
^s grès de la base ne se montrent pas partout et semblent en re-
<^>n très intime avec le Nummulitiquc, ainsi qu'il a été dit plus
t.
^ ^- e Flysch bien caractérisé est représenté par l'énorme masse des
* _~ " * ** *.stes et calcaires h empreintes et des grès supérieurs, de plus de
1 _ "^^ — sept à dix-lin it cents mètres d'épaisseur dans la région située au
* . *-* *^ -d de Jausiers. Cotte série renferme un niveau de schistes ardoi-
^- ^^ s dans lequel sont ouvertes d'assez nombreuses carrières. Elle
~ *^X tient aussi un horizon de schistes rouges ou verts, satinés, assez
^* *-** is, qui peut ùtre confondu de loin avec les marnes irisées ou avec
\ _ ^ touches jurassiques rouges de Morgon. Mais de près, môme à
** ^ iDect, la dilférencc est très sensible. En effet, les schistes du Flysch
r>x * x^ t: satinés et brillants, vernissés en quelque sorte, tandis que ceux
Vv ~irias sont de couleur terne ; ceux du Flysch ne renferment ja-
^^Xs de noyaux calcaires, tandis que les ^ciii-tcs jurassiques rouges
** contiennent toujours. Il e-t presque inutile d'ajouter que les
ç> Vaches encaissantes rendent, dans tous les cas, la classification
V
552 GORET. — bassin db l'ubaye. 18 avril
de I'ud quelconque de ces horizons multicolores absolument cer-
taine.
Aux environs de Saint-Paul, notamment dans le torrent du Méli-
zen, au col de Vars et aux Hautes-Sérennes, le Flysch a été disloqué,
comprimé et écrasé par la pression de ses couches supérieures, le
plongeaient général étant du Sud-Ouest au Nord-Est, de sorte que les
schistes ardoisiers ont été laminés, étirés et satinés ; les parties les
plus résistantes, calcaires ou gréseuses, se sont localisées au milieu
des schistes sous forme de noyaux ou de lentilles selon les dimensions.
Le Flysch ne renferme du gypse nulle part dans le bassin de
l'Ubaye, si ce n'est en petits cristaux isolés.
il. Dépôts glaciaires. — Ils comprennent deux groupes, con-
temporains, mais formés d'une manière différente : les blocs erra-
tiques et les boues glaciaires.
Ulocs erratiques. — Les blocs erratiques sont restés à la surface du
glacier et ont été souvent déposés sur des sommets, ou sur les versants
à des hauteurs que n'atteignent pas les boues glaciaires. Ils indiquent
donc à peu près le maximum d'extension de l'ancien glacier qui rem-
plissait la vallée de l'Ubaye et allait se souder à celui de la Durance. Ils
consistent presque toujours en quartzites blancs et en poudingues
quartzeux, ou en calcaire rouge ou vert des Sérennes, ce qui tient
évidemment a la très grande dureté de ces roches. On rencontre
aussi, pour la même cause, des blocs de marbre vert de Maurin. Les
contours de l'ancien glacier sont assez bien jalonnés, dans le bassin
de Barcelonnette, par les matériaux erratiques qui viennent d'ôtre
indiqués, et cela sans erreur possible, puisqu'il n'existe aucun affleu-
rement de ces roches sur les versants dont il s'agit. Vis-à-vis de Bar-
1887. GORET. — BASSIN DB l/UBAYE. 553
couche noire foncée des schistes jurassiques encaissants; elles attei-
gnent souvent une épaisseur de 20 à 40 mètres.
42. Dépots actuels. — Ils forment plusieurs groupes, savoir :
1. Les alluvions proprement dites. 4. Les casses.
2. Les lits et cônes de déjection. ;j. Les tourbières.
3. Les cônes d'éhoulis. <>. Les tufs.
Alluvions proprement dites. — Ces dépôts sont dus en partie au
remaniement des boues glaciaires, en partie h l'accumulation des
matériaux que les phénomènes atmosphériques détachent sans cesse
des roches en place sur le flanc des montagnes et que les eaux char-
rient ensuite. Ils sont plus ou moins nettement stratifiés par la lévi-
gation ou triage des matériaux.
Lits et cônes de déjection. — Ces dépôts sont dus aux mêmes causes
premières que les précédents, mais ils correspondent à un transport
en masse, sans triage de matériaux appréciable et ne sont pas strati-
fiés. Les débris détachés des versants s'accumulent dans les lits des
torrents, d'où ils sont entraînés en partie et déposés de nouveau au
débouché des torrents sous forme de cône très aplati par suite de la
diminution de vitesse et, conséquemment, de puissance d'entraîne-
ment des eaux en raison du changement de pente et de la divagation
sur une surface très étendue.
Cônes cTëboulis. — Ils se produisent sur les flancs des montagnes
coupés par des plateaux plus ou moins larges permettant aux maté-
riaux tombés* des parties supérieures de se tasser et de s'élever peu
à peu sur le versant.
Casses. — Ce sont aussi des cônes d'éboulis, mais uniquement
formés de fragments rocheux de diverse grosseur. Ces dépôts accom-
pagnent les grands escarpements gréseux ou calcaires toutes les fois
qu'il existe en-dessous un plateau. Les torrents qui les traversent
sont généralement très redoutables.
Tourbières. — Elles n'ont pas d'importance dans le bassin de
l'Ubaye. Il en existe cependant dans le vallon du Lauzannier et à la
Blachière (dans la haute vallée de l'Ubaye).
Tufs. — On trouve, sur un assez grand nombre de points, des tufs
anciens, c'est-à-dire qui ne se forment plus actuellement, et des tufs
en formation. Les premiers, dus à des eaux calcaires, très poreux,
légers, assez résistants, ont été fréquemment employés dans les
constructions, notamment pour les clochers des églises. Ils ne pa-
raissent pas renfermer de fossiles.
Les tufs en formation actuellement n'ont aucune importance. Il
351
GOHBT. — BASSIS DE L L'BAïE.
■18 avril
existe près du Lauzet une source qui produit en abondance un tuf
calcaire d'un assez bel effet, rempli de débris végétaux.
Xota. Les terrains qui appartiennent aux groupes d'ensemble H
et 12 sont disséminés sur de petites surfaces et n'ont pas pu ctie
figurés, pour ce motif, sur la carte géologique.
Fi g. 1. — Coupe du Cuvr/nct de Mtturet au \"tlla}S<t.\bas.
,!>. Éhonlls.
10. I-'lïsih.
». Cri'laci'1 sni'i-ricur.
s. Calcaire ii.lii!i<»"i»
un à polypiers.
■ (,'ow/iC <l<!
1887
SÉANCE DU 2 MAI 1887.
555
Fig. 3. — Coupe de Seyne au torrent de Boscodon.
Crôlc du CoH>a*
Crête drs CVialaiiclics
*
£
££*■
t
'f
^.^ Si
l'Yhrllf rli-* '
i^tiieiieue hU 0Pi,
éb.
El oulis.
s. Schistes callovo-oxfonlicns.
9.
Flysch.
•l. Schistes bajocien-bathoniens.
8.
Nummulitiquc.
3. Lias.
7.
Néncomieii.
2. Infralias.
(3.
Jurassique supérieur.
l. Marnes irisées.
••a
«vj
C
s»
c?
SAmc* (ht 2 Mai 1887.
Présidence de m. Albert Gai-dry.
M. Maurice Hovelacque, secrélaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Le Président annonce ensuite une présentation.
M. Cotteau présente le 5" fascicule des Kckinides nouveaux ou peu
connus et insiste sur l'intérêt offert par quelques-unes des espèces
décrites et figurées. Trois genres nouveaux proviennent du terrain
éocène de Callosa, province d'Alicante (Espagne). Les deux premiers
genres, Coraster et Ornithaster, appartiennent à la famille des AV/ii-
nocorydees et sont remarquables par la présence d'un fasciole péri-
pétale, qui n'avait encore été signalé chez aucun des genres de cette
famille. Le troisième genre, B?tissopneustes, fait partie de la famille
des Brissidées et se place dans le voisinage de Ylsopncustes, dont il
diirère par la présence d'un fasciole sous-anal et par la zone anté-
rieure des aires ambulacraires paires plus étroite que la zone posté-
rieure, (l'est M. le professeur Yilanova, de Madrid, quiacommuniqué i\
M. Cotteau ces trois types curieux. Dans ce môme fascicule, se trou-
vent décrits une nouvelle espèce de Sa/enta, recueillie à Meudon, par
M. Janet et bien distincte du Salcm'a ffebarti, qu'on rencontre dans
la même localité; un C'Vlopleurus nouveau, C. Housseit, de l'Kocèue
de la Montagne Noire ;Aude), facilement inconnaissable à sa petite
556 séance du 3 haï 1887.
taille, à sa forme conique el amincie sur les bords, à sa face su-
périeure presque nue et aux ornements gracieux et compliqués,
dont sa surface est ornée. A l'occasion de la description de cette
espèce, M. Cotteau passe en revue les nombreux sous-genres qui
partagent, suivant M. Pomel, le genre Cœlopleunu, et cherche a
établir que, si la plupart des espèces varient dans le nombre et la
disposition des tubercules, dans la structure de l'appareil apical,
dans leur ornementation si délicate, toutes, cependant, présentent
un certain nombre de caractères communs, constants, qui en font
un genre très naturel, et ne permettent pas d'y introduire des sub-
divisions particulières.
M. Maurice Hovelacque annonce à la Société que M. Gour-
don vient de découvrir deux nouveaux gisements fossilifères dans
le terrain silurien supérieur des environs deLuchon.
Ces deux gisements, peu distants l'un de l'autre, sont situés dans
le pli anticlinal de Montmajou, près Cicr de Luchon.
Dans la partie sud de cette voûte, au quartier de Sascrabères, sur
la rive gauche de la Lit, près et en amont de sou confluent avec le
ruisseau de Coumet, M. Gourdon a trouvé un gisement de Grapto-
lithes. Ces fossiles sont si rares dans cette région des Pyrénées qu'on
n'en connaît aujourd'hui qu'un seul autre gisement près de Mari-
gnac, oh Boubée en avait trouvé quelques exemplaires en 1845.
Dans la partie nord dupli anticlinal de Montmajou, notre confrère
vient de recueillir, sur la rive gauche du ruisseau de Goueil des
Honts, au pied de la Penne de Crabigues, dans des couches un peu
supérieures aux précédentes, deux Orthocères, dont l'un est Ortho-
J. SEUNES. — AMMONITES DU GAULT. 557
reconnu par H. Barrois (1) pour être voisin, si pas identique, de
Echinosphœrites balticus, Eichw.
Dans la Haute-Garonne, l'étage E serait représenté, d'après
M. Barrois (2), par les ardoises à Nereites de Bourg-d'Oueil, qui ren-
ferment Nereites Sedgwickii, Murch., N. Ollivantii, Murch., et Hyo-
lites cf. simplex, Barr.
C'est dans des schistes argileux, plus récents que l'étage E. et plus
anciens que le Goblencien, que les découvertes de M. Gourdon sont
les plus nombreuses et les plus importantes. A Cathervielle, à Hont-
de-Ver, les Triiobites sont très nombreux, presque tous nouveaux.
Dès 4879, M. de Lapparent (3) a signalé à la Société la trouvaille de
M. Gourdon. Plus récemment, M. Barrois (4) a décrit les fossiles
provenant de ces gisements; ce sont :
Phacops fecundus, Barr. Liehas Gourdoni, Barr.
— brcviceps, Barr. Harpes pyrenaïcus, Barr.
Cyphaspis Bellociy Barr. Brontrus Rapha#Ut Barr.
Dalmaniles Gourdoni, Barr. — Trutali, Barr.
On trouve, en oulre, plusieurs autres fossiles appartenant aux
genres Orthoceras, Cardiola, Strophomena, Platycrinide, Zaphrentis,
Patraia, Plcnrodictyum et Cladochonus.
De nouvelles découvertes, dues à un chercheur aussi persévérant
et aussi infatigable que M. Gourdon, viendront, nous n'en doutons
pas, apporter de nouveaux documents à l'histoire géologique des
Pyrénées.
M. Seunes fait la communication suivante :
Noie sur quelques Ammonites du Gault,
Par J. Seunes.
(PI. Xl-XlV.)
Sous la bienveillante direction du savant sous-directeur du labo-
ratoire des recherches géologiques de la Sorbonne, M. Munier-Chal-
mas, j'ai entrepris de classer de nombreux échantillons d'Ammonites
provenant des gisements aibiens de Machéroménil (Ardennes) et de
Clars (Alpes-Maritimes), Glansayes(Drôme),etc. La détermination de
ces échantillons m'a montré que les rares publications sur les Amrao-
(1) Bull. Soc. ycol. du yordt t. X, p. 165.
(2) Bull. Soc. géol. du Nord, t. XI, p, 219.
(3) Bull. Soc. grol. de France, 3* série, t. VIII, 1879, p. 87.
(4) Bull. Soc. gcol. du Xord, t. X, p. 151 et t. XIII, p. 124.
338 i. Menus. — AMJiosiir.s de gault. 2 mai
nites du Gault sont incomplètes et quelquefois erronées; il ma paru
qu'il était nécessaire de rectifier et de compléter quelques diagnoses
et de créer quelques nouvelles espèces. N'ayant, en ce moment, que
peu de temps à consacrer à ce travail, j'ai dû le limiter & un petit
nombre de genres et d'espèces.
Que MM. Muni-cr -Chalmas et Douvillé, qui m'ont très obligeam-
ment communiqué de nombreux et rares échantillon*, et MM. Gaudry
et Fischer, qui ont bien voulu me faciliter l'accès de la collection
d'Orbigny, veuillent bien accepter mes sentiments de vive recon-
naissance.
Sosnkbatia Clrus d'Orb,, sp.
[PI. XI et pi. XII, Qg. I a b).
synonymie:
AutmtHili/1 IntHitaîM. Michelin, mas, Mùm. do la Sot, geol. de Fr., t. III,
pi. I, II, flp. 7.
1.1. d'Urliigny, 1810, l'ai. fr. Ter.crôl.. t. I,p. ïsa, pi. LXXXIV,
tlg. 1, 2. ■!. (exclus dp. a).
Id. Pic tel, ISiT, Mollusques dt>* Grès Verts, p. 3î, pi. Il, flp. t
u b du Oanll de la Perte du Rhône.
AiamoHilts Ctton, d'Urhijjny, issu, Proil. t. 11, |i. m, de l'I'.Iige alliion.
Ammonite! Cvnttantii, d'Orl.igny isr.0, l'i'od., t. Il, |>. lit,
Aaimonitit ùicarvatut, Hiiiliu, ISjl, Soï. {,'-*ol. de Fr., ï- S", t. IX, ]►. 37 et 39, du
Gault de l'Yonne.
lil. d'A n-lûitc, 1831. Hist. desPrcijîiv-, l. IV, p. ail, du Gau II
di-t Antennes.
Coteau, mr.3, M-jll. ftnw. do l'Voiinc, p. M, do J'Ktage
1887. J. SEUNBS. — ÀMMONITKS OU GAULT. 539
Coquille discoïdale, comprimée, composée de tours très embras-
sants et ornés de douze côtes principales falculiformes, naissant de
l'ombilic par une partie assez accusée ou môme par un tubercule
mousse chez les formes épaisses ; elles sont plus ou moins infléchies
jusqu'au milieu des flancs où elles forment un coude prononcé, puis
s'infléchissent de nouveau 1res fortement en grossissant légère-
ment. Près de la région ventrale elles s'atténuent et traversent la
région siphonalc eu formant un chevron ou sinus antérieur, d'autant
moins indiqué que la forme est plate. Entre ces côtes, il en existe
une, deux ou trois, de longueur inégale, n'atteignant pas le bord de
l'ombilic et prenant souvent naissance sur les côtes principales. A
partir du milieu des tours toutes les côtes sont semblables, de même
grosseur et h égale distance les unes des autres.
Région ventr.ik non carénée, d'autant plus aiguë que la coquille
est plate, mais nj devenant jamais tranchante. La terminaison
des côtes en miius lui donne un aspect légèrement ondulé. — Les
ornements s'atténuent chez l'adulte et sont souvent presque com-
plètement effacés.
Spire formée de tours très embrassants, comprimés, peu appa-
rents dans l'ombilic qui est très étroit et profond; le dernier tour
a la moitié environ du diamètre total.
Fltmcs légèrement convexes s'abaissant perpendiculairement vers
l'ombilic.
Ouverture comprimée, triangulaire, d'autant plus anguleuse vers
la région siphonaie que la forme est plate, fortement échancrée
par le retour de la spire; la plus grande largeur est vers le tiers
interne du liane.
Cloisons assez espacées; selles plus larges que les lobes, formées do
parties presque paires et peu découpées ; lobes formés de parties
impaires; le lobe dorsal plus court que le premier lobe latéral prin-
cipal et divisé par une selle médiane courte et concave à son extré-
mité ; le premier lobe latéral principal est divisé en trois branches
finement découpées ; le deuxième lobe latéral principal et les lobes
auxiliaires sont de plus en plus simples.
Pi. XI.
/
Diamètre de réclj.iiitilluii IW""*
Diamètre do huuli'ilii* lii"1"»
LarLV.nr du deniitT tour !)-■!■•; i
{ lOp.-iisscur du dernier tour 4-1 «un
Dianirlre de l'érhiutillo:i sn«»"»
. , Diamètre de louilii lie il»»"1
H.XU.llg. la,fr. J Lai ijeur du dernier tour -ii*">
Épaisseur du dernier tour jîi,ium
360
J. SKUNKS. — AMMONITES I
2 mu'
Observations, Jusqu'au diamètre de l2mm le jeune est complètement
tisse et est composé de tours étroits et arrondis sur la région ven-
trale qui devient d'autant plus vite aiguC que la forme de l'adulte
est plus plate. Chez l'adulte, les cotes s'atténuent mais ne disparais-
sent pas entièrement.
/{apports et différences. Cette espèce appartient au genre Sonneratia
créé par M. Bayle pour le groupe des Hoplites représenté par VAmm.
dutemplcanus, d'Orb. Les formes épaisses de VAmm. Cleon sont voi-
sines des formes les moins renflées de VAmm. dutemplcanus, mais
elles en différent par leurs côtes falculiformcs, la forme de la région
ventrale et par leur ombilic plus étroit. D'Orbîgny a considéré les
formes plates comme étant très voisines de VAmm. nisus, par leur
spire embrassante, leur compression et même par leurs lobes et leurs
selles. Les cotes et la région ventrale sont si différentes chez ces deux
espèces qu'il est impossible de les confondre.
Gisement. — Gault.
Localité. — Machéroménil (Ardennes). Échantillon de la collection
de M. Munier-Chalmas.
SOKNEHATIA DUTEMI'LEI d'Orb-, Sp.
(PI. XIII, lig. iab.)
SYNONYMIE :
.4mmoniI«j^j«i'cotIaliu, d'Orb., 1840, Pal. fr., Ten*. cr.,pl. LXXVI, p. Ml.
(Non A. fitiicoitaïui, Phillips) du Gault des Ardennes, de la Meuse,
du Yar, du Doubs, etc.
1887. J. SEUNES. — AMMONITES DU GAULT. 561
Cette espèce placée par Zittel, dans le genre Hoplites en a été sé-
parée par M. Bayle qui en a fait le type du genre Sonneratia; elle
est caractérisée par ses côtes falculiformes fortes, partant d'un
faible tubercule ombilical où elles se bifurquent; de là elles s'inflé-
chissent en avant et passent sans s'interrompre sur la région ven-
trale où elles forment un chevron ou sinus plus ou moins prononcé.
Nous avons remarqué que sur beaucoup d'échantillons adultes les
sinus ont la tendance à se déprimer en leur milieu, comme on l'ob-
serve chez Hoplites Deshayesi dont les caractères se rapprochent
beaucoup de ceux du genre Sonneratia.
Schl.enbaciiia Sknequieri, d'Orb., sp.
(PL XIII, ftg. 2 a, by c.)
'Orbigny a décrit et figuré cette Ammonite (Loc. cit. p. 292,
P * - X^XXXVI, fig. 3, 5.) comme à peine carénée chez le jeune et carénée
c£* « se l'adulte, mais seulement entre les côtes. Plusieurs échantil-
*<* *^ s de la collection de l'École des Mines et celui que je fais figurer
P^^s entent le caractère particulier d'être carénés chez le jeune et de
ne x>as l'être à l'âge adulte. Les jeunes sont nettement carénés jus-
9*^- * «^ xi diamètre de quinze millimètres ; à partir de ce diamètre, la
ca *~«fene tend à disparaître entre les côtes, celles-ci s'infléchissent,
Pa s s «nt sur la région ventrale en s'élargissant fortement et en for-
™ ^^ *^* t un chevron ou sinus dont le prolongement en avant se relie au
S1X=* **J s suivant. Ce prolongement s'efface peu à peu, disparaît et dès
*°_**^ la coquille possède une forme très voisine de celle de YAmmo-
/|fc * *r*« varncostis adulte, mais elle en diffère par ses cloisons et par ses
c ^ ^> s égales et privées de tubercules. Les cloisons de notre échan-
n ne sont pas identiques à celles que d'Orbigny a figurées (Loc.
cl* - fîp;. 5.). La grande selle externe est divisée en deux parties sim-
P ^ ^ „ les autres sont à contour régulier. Le premier lobe latéral
e^*- étroit, acuminé, terminé en pointe et faiblement denté; les
es sont plus longs, moins profonds et dentés. Ces cloisons sont
0<r*c comparables à celles des Cératites. A l'âge adulte, cette espèce
^ ^-Vissi beaucoup de rapport avec quelques Ammonites jurassiques du
^r°Vipe des sEgoceras ; la disposition des côtes sur les flancs et leur
^^atissement sur la région ventrale rappellent bien l'ornementation
**^ \*sEgoceras [Microceras) Capricornus. Si ces rapports donnent à
Anim. Senequieri un caractère particulier, il s'en suit qu'il est bien
^fQcile de la classer. La disposition et la grosseur des côtes, la
XV. 30
562 1. SRDHBS. — AMMONITES DU GAUfcT. 2 (QBJ
présence delà carène chez le jeune et la simplicité dos cloisons m'ont
déterminé à la classer dans le genrd Schlœnbachia (Neumayr).
Diamètre de l'échantillon *s»«
Diamètre do l'ombilic iS«
Largenr du dernier tour (•■■
Épaisseur du dernier tour 1B""
Gisement. — Etage du Gault.
Localité. Clars (Alpes-Maritimes). Collection Jaubert(n* 713) appar-
tenant à la Sorbonne.
Acantiiocshas Cahattki, d'Orb., sp.
(PI. XIII fig. 3 a b.)
synonymie :
Ammonites Lyelli, Piclet, Paléont. suisse, Terr. cniL de Sainte-Croix, t. Il,
p. ma, pi. XXIV, flg. 5.
D'Orbïgny a figuré et décrit sous le nom d'Amm. camatteanus un
échantillon de la collection de M. Caraatte, semblable à un de ceux
de sa collection [toc. cil. p. 241, pi. LXIX, flg. 1, 2). Nous n'avons
pas retrouvé ces échantillons. Pictet [Lot, cit.) comparant une va-
riété de VAmm. Lyelli avec YAmm. camatteanus, d'Orb., réunit avec
Ouenstedt, ces deux espèces en une seule. L'échantillon que je figure
(pi. XIII, flg. Sab.) comparé d'une part avec les ligures de d'Orbigny et
les échantillons de sa collection, et d'autre part avec les figures de
Pictet, doit Être sûrement classé comme étant un type de YAmmo-
1887. J. SBUHES. — AMMONITES DU GAULT. 563
par un tubercule plus élevé que le premier et comprimé parallèle-
ment au tour de la spire.
Jtégion ventrale, convexe, bordée de chaque côté d'une rangée de
tubercules alternes (terminaisons des côtes) et pourvue d'une autre
rangée médiane de tubercules mousses ayant une tendance à se
relier aux tubercules latéraux et s'atténuant chez l'adulte sans dispa-
raître complètement. La région siphonale conserve toujours un as-
pect ondulé.
Spire formée de tours comprimés, peu embrassants, quadrangu-
laires visibles dans l'ombilic dans la plus grande partie de leur lar-
geur (3/5 du tour).
Flancs légèrement convexes et arrondis autour de l'ombilic.
Ouverture subrectangulaire, convexe sur la ligne ventrale et légè-
rement entaillée parle retour de la spire; sa plus grande largeur est
située sur le milieu des flancs, la hauteur est sensiblement plus
grande que l'épaisseur.
Cloisons peu découpées; trois lobes divisés en parties impaires et
plus étroits que les selles, le lobe siphonal est légèrement plus court
que le premier lobe latéral supérieur; la première selle latérale est
large et divisée en deux parties secondaires, inégales et régulière-
ment lobées.
Diamètre de l'échantillon 45 mm.
Diamètre de l'ombilic 14 ram.
Largeur du dernier tour. , 10 mm.
Epaisseur du dernier tour prise verâ le milieu du tour 13 mm.
Rapports et différences. Cette espèce appartient au genre Acanthoce-
ras. Voisine de ï Ammonites Lyelli, elle s'en distingue par sa forme plus
comprimée, ses tours plus larges et par ses côtes plus tlexueuses.
VAmm. camatteanus jeune possède sur la région siphonale une ran-
gée médiane de tubercules qui s'atténuent chez l'adulte; VAmm.
Lyelli n'acquiert que tard ces mêmes tubercules, qui se développent
de plus en plus avec l'âge de l'Ammonite au lieu de s'atténuer. En
outre chez VAmm. camatteanus on ne trouve jamais sur la région
externe des flancs la double sério de tubercules qui existe chez
VAmm. Lyelli. Ces différences étant constantes et caractéristiques,
nous ne pouvons avec Pictet et Quenstcdt ni réunir ces espèces en
une seule, ni les considérer comme des variétés de la môme espèce.
Gisement. Gaull.
Localité. Clars. (Alpes-Maritimes)* Echantillon de la collection Jau-
bert appartenant à la Sorbonne (n° 709).
36* j. sbonks. — ammohitgs nu gault. 2 mai
Hoplites Kolani, n. sp.
(PI. XIII, Hr. 4 a*).
Coquille discoïdale, plus ou moins comprimée formée de tours peu
embrassants; ornée par tours de soixante à soixante-dix cotes fines,
flcxueuses, passant sur la région ventrale; les unes, la moitié envi-
ron, parlent du bord de l'ombilic où elles sont bien marquées et se
bifurquent; souvent la bifurcation n'est pas nette, une des branches
devient libre et remplit le rô'.e de côte intermédiaire. Toutes les
côtes sont infléchies en avant, vers le bord externe où elles ont une
tendance à former un tubercule de chaque côté de la région ventrale ;
elles s'atténuent sur cette dernière région qu'elles traversent en
perdant leur inflexion.
Région ventrale subplane.
Spire formée de tours visibles dans l'ombilic sur les deux tiers de
leur largeur.
Flâna convexes formant une arête peu prononcée autour de l'om-
bilic.
Ouverture ovale, tendant à s'aplatir sur la région ventrale, légère-
ment, entamée par le retour de la spire; les bords sont convexes; la
hauteur est sensiblement plus grande que la largeur.
Cloison* inconnues.
Diamètre de l'échantillon t'j mm.
Diamètre do l'ombilic 10 mm.
Largeur ilu dernier tour liï ■"".
1887. J. SBUHBS. — AMMONITES DU GAULT. 565
Acantiioceràs Bergbroki, n. sp.
(PI. XIV, f\g. 1 et 2 a b).
Coquille discoïdale, renflée, formée de tours peu embrassants et
ornée chez io jeune de deux sortes de côtes; les unes saillantes ou
côtes principales au nombre de dix à douze, naissent de l'ombilic en
formant très rarement un tubercule et continuent simples environ jus-
qu'au tiers interne du tour où elles s'élèvent en un tubercule ; là elles
se bifurquent et passent sur la région ventrale en s'épaississant légère-
ment. Entre ces côtes principales, il y a une, deux ou trois côtes in-
termédiaires simples qui partent de l'ombilic et passent en grossissant
sur la région ventrale. Quand la coquille devient adulte, les côtes prin-
cipales perdent leurs tubercules et ne se bifurquent plus; elles for-
ment sur le bord de l'ombilic un léger coude en arrière et traversent le
flanc en s'infléchissant en avant. Les côtes intermédiaires s'efûlent à
leur extrémité, abandonnent peu à peu le bord de l'ombilic et ne dé-
passent pas le tiers interne du tour; s'il y a deux côtes intermédiaires
entre chaque côte principale, l'antérieure est plus longue que l'autre
et descend jusqu'au quart interne du tour : cette disposition donne
un caractère particulier à l'ornementation des flancs. Toutes les
côtes s'épaississent en passant sur la région ventrale où elles sont de
même grosseur et équidistantes.
Région ventrale convexe.
Spù'e formée de tours renflés, peu embrassants, visibles dans
l'ombilic sur les trois cinquièmes de leur largeur.
Flancs convexes formant une arête plus ou moins mousse sur le
bord de l'ombilic qui est profond.
Ouverture ovale, arrondie sur la région ventrale légèrement en-
taillée par le retour de la spire ; les bords sont convexes ; l'épaisseur
est légèrement plus grande que la hauteur.
Cloisons inconnues.
, Diamètre de 1 échantillon lo.i mm.
\ Diamètre de l'ombilic 39 mm.
' p* *' i Largeur du dernier tour 43 mm.
\ Epaisseur du dernier tour 40 mm.
' Diamètre de l'échantillon :>o m^.
. „... t, , \ Diamètre de l'ombilic l<; m"\
PI. XIV, hç. ? ab. I T ii-.
^ j Largeur du dernier mur 1? mm.
I Epaisseur du dornier tour. U mm.
/(apports et différences. — Cette espèce appartient uu genre Acan-
thoceras. Jeune, elle est très voisine de Acanth. Cornueli et Ac Btyou-
386 J. SBUHES. — AMMONITES DU GAULT. 2 m MM**
reti, n. sp. du même âge, quoique ne possédant que peu detuber— "*
culea ombilicaux. L'adulte eu diffère complètement par sa régioMMK
ventrale arrondie, ses flancs plus convexes et ses cotes infléchies.
Gisement. — Couches inférieures du Gault.
Localité. — Clansayes (Drome). Echantillons de la collection Fon —
tannes appartenant à l'École des Mines.
ACANTBOCEBAS BlGOURETI, n. Sp.
(Pi. XIV, flg. 3 et 4 ab)
Coquille discoldale, rt ri fiée, composée de tours peu embrassants-'
et ornée chez le jeune de deux sortes de cotes: les unes, saillantes on —
cotes principales au nombre de treize environ, naissent sur le bord '
de l'ombilic en formant un tubercule très allongé et continuent sim- -
pies jusqu'au milieu du flanc où elles s'élèvent en une épine ; là elles
se bifurquent et, sans s'interrompre, passent sur la région ventrale
en n'épaississant notablement. Entre ces cotes principales, il y aune
ou deux cotes intermédiaires qui partent du bord de l'ombilic et pas-
sent sur la région ventrale en s'épaississant un peu moins que les
cotes principales. Quand la coquille passe à l'âge adulte, les tuber-
cules s'atténuent et disparaissent peu à peu; la bifurcation dispa-
raît aussi : une des branches forme la suite de la cote principale,
l'autre s'en détache et devient cote intermédiaire, mais son extrémité
interne très ténue, n'arrive pas au bord de l'ombilic. En outre, les
cotes intermédiaires premières disparaissent ou deviennent peo à
nhlabks uns vC>\s> piiin ii^il- nhn1iliiV:s ; tle telles
4887. J. SEVRES* — AMMONITES DU GAULT. 567
PI. XIV, flg. 3
Diamètre de l'échantillon figuré 83mm
Diamètre de l'ombilic 30 mm
Largeur du dernier tour 33mn*
Epaisseur du dernier tour 27mm
PL XIV, flg. 4 a b.
Diamètre de l'échantillon figuré 53mm
Diamètre de l'ombilic 18"»"»
Largeur du dernier tour 23mm
Epaisseur du dernier tour 22mm
sports et différends. Cette nouvelle espèce appartient au genre
Ac& n thoceras, groupe des Amm. Cornueli et Am. Martini. Le jeune est
v°ïsin de YAm. nodosocosfatus; il s'en distingue par l'absence de la
rangée de tubercules qui caractérise les bords de la région ventrale
de o e tte dernière espèce. Quand la coquille passe de l'état jeune à
* Age adulte, elleest 1res voisine de YAcanth. Cornueli et deYAcmth.
+**€**•£ «m. La première se distingue de notre espèce: 1° par la présence
c°nstante, entre chacune des côles principales, de deux côtes plus
*r°ites, inégales entre elles, la plus antérieure, plus courte et
na°ios haute que l'autre ; 2° par la région ventrale très large, mar-
^^^^ sur la partie médiane d'une dépression qui la rend légèrement
^arrée. (d'Oib.) Adultes ces deux espèces ne peuvent se confondre.
<£condes'en distingue par la plupart de ces mêmes caractères.
collections de la Soi bonne et de l'Ecole des Mines possèdent
^^^«ïnes échantillons que nous a\ons hésité à placer dans notre
0,avelle espèce. Les jeunes nous ont paru posséder les mêmes ca-
^°*-ères, mais les adultes s'en éloignent et offrent des caractères pro-
^res qui les rapprochent de YAcanthoceras miilctianum.
*-^s flancs sont ornés de côtes simples, alternativement larges et
0v*rtes, formant un angle plus ou moins saillant sur le bord de la
ISion ventrale, égales et équidistantes sur cette derrière région où
*l^s sont déprimées en leur milieu chez quelques échantillons.
T^iclet et P. de Loriol (Description des fossiles du terrain néoco-
^1^n de Voirons, p. 262) rapportent l'observation suivante : Dans
*^s Alpes de Suisse et de Savoie, on trouve quelques échantil-
u *Ons de Amm. milletianus dans lesquels une partie des côtes se
w bifurquent sur le milieu des lianes et portent un tubercule pointu
u^*irla bifurcation. Cette disposition rappelle beaucoup Y Amm.
u bfartini, sauf que les côtes tuberculeuses ne sont pas plus élevées
i
568 J. SEUNBS. — AMMONITES DU GAULT. 2 nuM
« que les autres et que toutes sont égales et équi distantes sur le—
'< pourtour externe. Nous aurions été disposés à voir là une diffé-
« reuce spécifique si nous n'avions pas vu quelques échantillons dans -
« lesquels les tubercules existent sur les premiers tours et où la co-
» quille devient une Amm. millet ianus normale sur le dernier. Nous
« avons cru devoir signaler ce cas, quoiqu'on n'en trouve pas d'exem-
« pie a Sainte-Croix.
Ces observations nous autorisent à dire que toutes ces espèces, si
voisines l'une de l'autre, sont des formes de passage et que Y Acanthe-
ceras miUelianum dérive d'une forme tuberculée.
Gisement. — Couches inférieures duGault.
localité. — Clansayes (Drûme). Echantillon de la collection de la
Sorbonne.
AGàNTHOCEBAS BlGOTI, D. Sp.
(PI. XII, fig. 2a, 2 b.)
Coquille discoldale, comprimée, formée de tours peu embrassants
et ornée par lourde soixante-cinq côtes environ, fines, flexueuses
et d'inégale longueur. Les unes partent du bord de l'ombilic où
elles sont assez accusées; les autres intermédiaires au nombre de
une ou deux entre chacune des précédentes, n'arrivent pas jusqu'au
bord de l'ombilic. Toutes s'infléchissent en avant et forment un che-
vron ou sinus sur la région ventrale où elles sont égalas et équidis-
tantes. Le jeune présente douze côtes principales environ, plus fortes
1887. J. SEUKB8. — • AMMONITES DU GAULT. 869
Rapporté et différence». Cette nouvelle espèce appartient, par l'orne-
mentation du jeune et ce que nous avons pu voir de la disposition
des cloisons au genre Acanthoceras.
Adulte, notre espèce se rapproche de Sonneratia Dutemptei par la
disposition des côtes sur la région ventrale, mais en diffère par ses
côtes simples et plus nombreuses. Elle est aussi voisine de V Hoplites
Deshayesi, dont elle se distingue par ses flancs moins convexes,
sa région ventrale plus large et son ouverture subquadrangulaire.
Les jeunes de ces deux espèces se différencient nettement par leur
ornementation.
Gisement. — Couches inférieures du Gault.
Localité. — Clansayes (Drôme). Echantillon de la collection de
M. le Dr Mignen.
ACANTIIOCERAS MlGNEM, n. Sp.
(PI. XII, fig.3a, 3ô.)
Coquille discoïdale, plus ou moins comprimée, ornée par tours,
chez le jeune, de côtes fines flexucuses .et inégales. Les unes, au
nombre de treize environ, ou côtes principales sont plus élevées ;
elles présentent une partie subtuberculeuse sur les bords de l'om-
bilic, un tubercule tout près du bord de la région ventrale et un
deuxième tubercule sur le bord de cette même région ; elles sont
très atténuées sur la région siphonale. Entre chacune des côtes
principales, il y a deux ou trois côtes intermédiaires plus minces et
sans tubercules qui passent sur la région siphonale sans se modi-
fier.
Chez l1 'adulte, l'ornementation est différente. Ses côtes sont falcu-
liforme, sans tubercules sur les flancs et alternativement d'iné-
gale longueur. Les unes partent du bord de l'ombilic et forment
vers le tiers interne du tour un coude souvent subtuberculeux sur
lequel une côte intermédiaire prend quelquefois naissance; les
autres ne commencent que vers le tiers interne du tour. Toutes
sont fortement infléchies en avant, présentent un tubercule obtus
sur le bord de la région ventrale, et disparaissent sur cette région
ou du moins sont très fortement atténuées.
Région ventrale h peu près lisse, subarrondie chez le jeune, subplane
chez l'adulte et bordée d'une rangée de tubercules mousses de cha-
que côté.
Spire formée de tours peu embrassants, apparents dans l'ombilic
sur les deux tiers de leur largeur.
et ie lobe lalersl MM
. —-»§**« K l» fti ni- ■■ *cDe latérales wnt 1res laree». ei ém-
^^ ^j, -ytt i pew f*** égales tt medMici-ement lobées.
■ *V cMh dernière espèce; il n'en diflèreque par tes côtes pi a»
trtj. f-««*te s'en distingue nettement perses tûtes faienii formes,
E»« et jjus tubercules sur les lianes : il se rapproche à cet âge de
lr««.'*iMvra3 flijofi, n. sp. dont il se distineue par sa région
t-tnirale lisse et bordée de chaque cûté d'une rangée de tubercules.
li.frmeni- — Couches inférieures du Gau.t.
Isx-cUù. — Clansayes Urùroe . Echantillon appartenant a la col-
lection de M. leD'Mignen.
l'.elte première étude nous montre les liens étroits qui unissent
à Clansayes, les espèces des couches inférieure; du Gault avec
celles des couches supérieures de l'Aplien; néanmoins, la prédo-
minance des espèces franchement albiennes dans les premières
est suffisante pour lixer nettement la limite des deux étages. L'élude
de ces espèces de passage nous a aussi fait connaître les relations
étroites qui rapprochent les genres Ho/itilts, Sunueratia et Acanlhn-
cf as et quelles difficultés on a a vaincre pour classer les formes extrê-
mes ue ces trois genres,
1887. J. SEUNES. — AMMONITES DU GAULT. 571
EXPLICATION DES PLANCHES
PI. XL
Sonner al i a Clevn, d'Orbigny, sp. Variété comprimée, adulte, de grandeur natu-
relle vue de côté pour montrer que si les côtes s'atténuent,
elles ne disparaissent pas entièrement.
PL XII.
Fig. l a. — Sonneratia Clton d'Orbigny, sp. Variété épaisse, de grandeur natu-
relle, vue de côté. Les côtes naissent de l'ombilic par une partie
accusée et subtuberculeuse.
Fig. l b. — La même, vue du côîé de l'ouverture.
Fig. Sa.» Acanthoceras Bholi, n. sp. (Sennes). Echantillon adulte de grandeur
naturelle, vu de côté.
Fig. 2 b.— Le même, vu du côté de l'ouverture.
Fig. 3 a. — Acanthoceras Aîigneni, n. sp. (Seunes). Echantillon adulte de gran-
deur naturelle, vu décote.
Fig. 3 b. — Le môme vu, du côté de l'ouverture.
PL XIII.
Fig. 1 a. — Sonneratia Dutemplei, d'Orbigny, sp. Variété à tours épais, de gran-
deur naturelle, vu de côté.
Fig. 1 b. — Le même, vu de côté du l'ouverture.
Fig. 2 a. — Schlœnoachia Scncquieri, d'Orbigny, sp. Echantillon de grandeur
naturelle vu de côté.
Fig. s b. — Le même, vu du enté de l'ouverture, mais auquel on a enlevé deux
centimètres et demi du dernier tour pour montrer la carène.
Fig. 2 c. — Le même. Dernier tour vu du côté de la région ventrale pour mon-
trer la disparition de la carène.
Fig. 3 a. — Acanthoceras Camattei, d'Oibiguy, sp. Echantillon de grandeur natu-
relle vu de côté.
Fig. 3 b. — Le même, vu du côté de l'ouverture, mai* auquel on a enlevé deux
centimètres et demi du dernier tour pour montrer les tubercules de
la région ventrale
Fig. 4 a. —Hoplites Nolani,n sp. (Seunes). Echantillon de grandeur naturelle
vu de côté.
Fig. 4 b. — Le même, dernier tour vu du côté de la région ventrale.
Planche XIV.
Fig. 1. — Acanthoceras Btrgeroni, n. sp. (Seunes). — Echantillon de grandeur
naturelle, vu de côté
Fig. 2 a. —Echantillon adulte, de grandeur naturelle, vu de côté.
Fig. 2 b. — Le même, vu du côté de l'ouverture.
Fig. 3 a. — Acanlhornas Biguurcti, n. sp. (Seunes). Echantillon de grandeur
naturelle, vu décote.
Fig. 4 a. — Acanthoceras Bigourcti. Echantillon de grandeur naturelle vu de
côté.
Fig. 4 b. — Le même, vu du côté de l'ouverture.
SÉAHCB DU 16 MAI 1887.
Séance du 16 Mai 1887.
Présidence de M. Albert Gaudry
H. Reiié Nicklès, vice-secrétaire donne lecture du procès-verbal d ^*
la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Pré —
sident proclame membre de la Société :
H. Bigot, licencié ès-sciences, à Cherbourg, présenté pa. r-
MM. Hébert et Munier-Chalmas.
Le Président annonce ensuite une présentation.
Le Président fait part à la Société de la mort d e H. Sluder, pro-
fesseur à l'Université de Berne et membre correspondant de l'tnstitui
de France.
M. Zeiller offre & la Société, de la part de M. Rob. Kidston,
une brochure intitulée : « On tke fructification of some Ferrn front
the Carèoniferous Formation (1) », et contenant notamment la des-
cription et les figures de deux espèces de Calymmatotheca, Cal.
bifida, L. et H. (ap.) et Cal. affinis, h. et H. (sp.), d'un Zeilleria,
Z. Avoldemis, Stur. (sp.), d'un fragment de penne fertile de JVevrop-
terii heterophjlta, Brongt., enfin d'un type générique nouveau, Alci-
cornopteris convoluta, Kidst.
M. Kidston insiste, dans ce travail, sur la constitution des organes
fructifères des Calijmmatoiheca, qui lui paraissent bien constitués par
des sporanges coriaces, attachés sur le pourtour d'un étroit récep-
tacle commun et peut-être partiellement soudés entre eux à la base ;
Cn. SCHLUMBBRGBR. — B1L0CULINA BULLOÏDES ET B. RINGEIIS. 573
neux; malheureusement la conservation de l'échantillon n'était pas
assez parfaite pour que l'auteur ait pu s'assurer si ces corps repré-
sentaient des sporanges, ou seulement les valves d'involucres ana-
logues à ceux des Z exiler ia. En tout cas, cette remarquable observa-
tion ne permet plus de soutenir ridée, émise par un auteur, que les
J\cvropteris, n'ayant jamais montré de fructifications, ne devaient pas
Olre des Fougères.
Quant au genre Alcicornopteris, il présente des frondes stériles
sinalogues à celles des Aphlebia, de YAphl. crispa par exemple (genre
^ihacophyllum de Schimper), mais à segments plusieurs fois dicho-
tomes et recourbés en crosses, et ses frondes fertiles offrent des
branches divisées par une série do dichotomies très voisines les
unes des autres et également recourbées en crosse, très analogues à
celles que Schimper a signalées chez les Triphyllopteris, qui appar-
tiennent d'ailleurs au môme niveau, c'est-à-dire à l'étage houiller
inférieur; seulement M. Kidston n'a pu observer les sporanges que
devaient porter à leurs extrémités ces divisions du rachis.
M. Schlumberger fait la communication suivante :
Note sur les Biloculina bulloïdes, <TOrb., et Biloculina
ringens, Lamk.
par Ch. Schlumberger.
(PI. XV.)
La présente note est motivée par un travail très intéressant que
M. Fornasini, vice-secrétaire de la Société géologique italienne m'a
obligeamment communiqué.
L'auteur ayant à examiner les Foraminifères des couches pliocènes
à Pecien hystrix du val de Savone, a particulièrement étudié les Bilo-
culines qu'on y rencontre et a suivi pour cette étude la méthode que
nous avons indiquée, M. Munier-Chalmas et moi, dans notre note
sur les Miliolidées trématophorées (1). M, Fornasini a fait des sec-
tions minces passant par la loge initiale, et quoique, sans doute faute
de matériel suffisant, il n'ait pu trouver chaque fois les formes A
et B correspondantes, il a cependant réussi à différencier très nette-
ment trois espèces qui avaient été confondues jusqu'alors. Les deux
planches qui accompagnent sa note reproduisent la vue extérieure
et les sections de ces trois espèces qui sont désignées sous les noms
(1) Bull, (le la Soc. gêol., 3« série, t. XIII, p. 273.
574 CD. BCHUIKBHBGKR. — BiLOCUUKA BDLLOl&BB BT B. BINSBH3. 16 IDlL
de B. bulloïdei, d'Ûrb., B. intermedia, Forn., et B. brachiodonta, Fora.
J'ai déjà eu l'occasion, à plusieurs reprises de signaler la confu-
sion que les auteurs ont introduite dans la détermination des Bilo-
culiues huileuses que l'on rencontre fossiles dans les différents ter-
rains tertiaires ou vivantes dans nos mers actuelles. 11 n'est guère
d'ouvrages sur les Foraminifères dans lesquels on ne trouve men-
tionnées soit la Biloculma bulloïdei, d'Orb., soit la Biloculina rinjeat,
Larak. Cette confusion provient en grande partie de ce que les pre-
miers auteurs ont donné des figures qui n'ont pas été dessinées avec
toute la rigueur nécessaire et des descriptions parfois trop som-
maires, et surtout de l'absence de coupes montrant la disposition
interne des loges.
H. Fornasini n'ayant pas les éléments de comparaison nécessaires
a, lui aussi, désigné l'une de ses Biloculines sous le nom de but
laides ; c'est une erreur, et pour en éviter de semblables à l'avenir,
j'ai pensé qu'il serait utile d'entreprendre une étude détaillée des
deux Biloculines les plus fréquentes du calcaire grossier des environs
de Paris.
Biloculina bulloïdes d'Orb. (PI. XV, (1;. 10-13.)
La première mention de Biloculina bulloïdes se trouve dans une série
considérable de planches inédites (1) que d'Orbigny avait préparées
pour un travail d'ensemble sur les Foraminifères. Malheureusement
le texte manque et les figures ne sont accompagnées que de courtes
mentions relatives aux provenances. Le dessin de la BU. bulloïdes est
annoté au crayon « environs de Paris et de Bordeaux ». Les mêmes
figures ont i-h'- njprmluilus Ma pi. XVI, t. VU. des Annales des science
1687. Cl. KKLDMB3R6». — BIIOCULMA BULLOlDKS BT B. BIBGBSS. 57S
Mémoire tur la Foraminifère* éocènet da environ* de Parit {{), mais
son travail ne s'applique qu'à deui localités : Septeuil et Vaudan-
coart, oïl les Foraminifères ne paraissent pas tous aussi bien con-
serves que ceux que l'on rencontre à Grignon ou a Ghaussy, inclus
dans des Bivalves. Des deux figures données par H. Terquem, la der-
nière seule (2) appartient à la fi. bulloïdes, et malheureusement il a
fait suivre sa diagnose de la réflexion suivante : a Cette espèce, assez
variable dans sa forme, permet de croire que, de l'Éocène, elle a pu
passer dans les autres étages des terrains tertiaires et se présenter
encore dans las mers actuelles. • Or un examen attentif de centaines
d'individus provenant de tous les gisement* éocènes des environs de
Paris m'a fait reconnaître, au contraire, que cette espèce est très
constante et que si par sa forme extérieure on a cru pouvoir l'iden-
tifier avec des espèces analogues du Pliocène et des mers actuelles,
elle en diffère absolument par des caractères internes très marqués.
Fig. 1. Biloeuiina bxltoïde*, d'Orb., forme A.
gHE
La mégasphère dont le diamètre moyen est de 62a est accom-
pagnée d'un canal qui enveloppe plus du la moitié de la circonfé-
rence et qui est par conséquent sectionné deux fois (Qg. 1). Ce
canal n'est jamais dans le plan de symétrie des dernières loges, il
est plus ou moins oblique et dans beaucoup d'individus il est
placé dans le plan memï de la section transversale (3). On voit que
(1) Mémoires «V la Soc. gtol. d- France, 3- sur., t. II, (l«8s;.
(*)IM., PI. XXlII.fig. 38.
(3) La même disposition se retrouve dent la Biloc. ringtna. Voir le Fig. 7 cl-
376 CH. SCBLtMBBRGEB. — HILOCUUNA B11LLOÏDE9 ST B. BIRGKN3. 16 mil
la loge I enveloppe la moitié de la mégasphÈro en s'appuyant des
deux cotés sur le canal (à droite dans la Fig. 1) ; la loge II se place à
l'opposé de la même façon et ce n'est qu'avec les loges III et IV que
commencent les deux séries symétriques de la Biloculine. La méga-
sphère est donc entourée de quatre loges.
Fig. 2. — BUoculim bultoidts, d'Orb.
Forme A. Section transversale. Gross. 68/1.
Chez d'autres individus (lig. 2) la loge I enveloppe complètement
l'un des cotés du canal, la loge II s'appuie sur l'autre partie du caria
et sur la loge I, et la loge III, la première de la série biloculinaire
1887. ch. scbxumbibgib.— biloculuu bcuoIdh it b. imams. 577 '
sont coupées très obliquement et qne l'on ne peut plus distinguer
les sutures. Sur dix sections, une seule est asseï nette pour qu'on
puisse se rendre compte exactement de ia succession , des loges ;
c'est celle qui est reproduite dans la flg. 3. La-,microsphère, qui
Fig. 3. — Bihculina buUoïda, d'Orb.
Forme M. Section transversale. OroM. ioa|i. (0.
a ud diamètre de 21p, (2) est entourée par les cinq premières
loges. Avec la loge VI, plus embrassante, il ne reste que quatre loges
visibles extérieurement, elles sont réduites à trois par l'adjonction
de la loge VII, et la loge VIII commence le cycle biloculinaire régu-
lier qui se continue jusqu'au complet développement de l'individu.
(1) Ce destin ne reproduit pu la dernière loge d* XIV.
(i) En moyenne ce diamètre atteint ifiu.
de r
plier
régu
rouli
Les Ûg. 1 et "i reproduisent des sections ilms lesquelles les pre-
mières loges sont coupées très obliquement par suite de l'Inclinaison
de l'axe d'enroulement central. Dans la première (flg. 4) la micros-
phère n'est Mtouréo que de trois loge* elles séries bilocutinaires
régulières as commencent qu'avec lot loges VI et Vit ; l'aie d'en-
roulement des dtux premières loges est presque perpendiculaire à
Pig. S. — Bitorulina^bultoïdei, d'Orli. (t
, Section transversale. Oio
41887. CB. SCHLUMBSRGER. — BttOCULlNA BULLOÏDRS CT B. MWGBH8. 8T9
l'axe d'enroulement final. Dans la section, flg. 5, au contraire, ces
cleux axes coïncident et les loges I, II et III sont à peu près dans le
plan de symétrie de la Biloculine, mais les loges IV et V se disposent
perpendiculairement à ce plan, la loge VI tend à y rentrer et la
loge VII commence la série régulière. — La loge supplémentaire,
que Ton remarque entre les loges V et VI appartient à la loge IV qui
est coupée deux fois.
Ce sont, comme toujours, les plus grands individus qui présentent
la forme B. Celui que représente la flg. 3 a pour largeur dans Taxe
d'enroulement lmB15.
BitocuUna bulloutes, d'Orb. Caractère* extérieure. Forme A et B.
— Le plasmostracum de forme aphéroïdale (PI. Fig. 10-13) est lisse
et ne montre que deux loges. La dernière est limitée sur son pourtour
par une carène obtuse, mais dans les petits individus cette carène
est souvent très marquée à l'opposé de l'ouverture.
L'ouverture située au pôle est petite, circulaire et munie d'une
dent bifurquée (4).
Le plus grand individu que J'aie rencontré a pour dimensions :
l"a,3 de longueur suivant l'axe des pôles, lmnï,I do largeur sur Taxe
d'enroulement et lmaKf08 d'épaisseur.
Habitat : — Très commune dans tous les gisements de l'Bocène
inférieur des environs de Paris et de Valognes.
Observations. — Malgré la variabilité qui résulte de la torsion de
Taxe d'enroulement des loges centrales, les sections de la BU. bul-
loïdes de forme B n'en gardent pas moins un cachet de ressemblance
très marqué et diffèrent complètement des sections dessinées par
M. Fornasini. De plus il est assez remarquable, et nous retrouve-
rons ce caractère dans la Bilonulina ringens, que les Biloculines
éocènes de forme A présentent un polymorphisme initial, tandis que
dans les Biloculines pliocènes et actuelles, les premières loges de la
forme A se disposent immédiatement en deux séries opposées dans
le plan commun de symétrie. Il résulte des études de M. Forna-
sini et des recherches que j'ai faites sur les Miliolidées actuelles des
grands fonds que les formes du Pliocène sont beaucoup plus voisines
des formes actuelles que de celles de l'Eocène.
(1) Presque tous les individus que l'on recueille dans les sables du calcaire
grossier sont plus ou moins usés. Dans ces conditions les deux cornes de la dent
sont oblitérées et il ne reste que la lame centrale dessineje par d'Orb igny ou la
dent en forme de massue signalée par M. Terquem.
CH. SCHLUMBBBfiBR. — BILOCUUHA BULLOÏD KS ET B, BIHGBRS. 16 mai
Biloculina ringens, Lamk.
C'est dans son Mémoire sur les fossiles des environs de Paris (1)
que de Lamarck a décrit pour la première fois la Miliobtt grimaçante,
M. ringens, 11 en donne la diagnose suivante : « C'est la plus grosse
et la plus remarquable des espèces de ce genre. Bile est ovale, glo-
buleuse, bombée eu dessus et en dessous et a, dans les pins grands
individus, un peu plus de 2" de longueur. Fossile de Grignon. a
En 1822 de Lamarck a reproduit la même description dans ses
« Animaux sans vertèbres » (2) et a figuré cette espèce es 1823 dans
son « Recueil de planches des coquilles fossiles des environs de
Paris » (3). Le dessin rend assez bien les caractères généraux de ce
fossile mais l'individn figuré était incomplet car on voit, au pôle op-
posé a l'ouverture, les restes de la dent d'une loge disparue (4).
D'Orbigny a catalogué cette espèce dans son Tableau méthodique
et dans le Prodrome, sous le nom de Biloeulma ringent et en a donné
une bonne figure dans ses planches inédites.
Enfin H. Terquem, dans son Mémoire sur les Foraminifères
éocènes des environs de Paris, a repris la description de cette Bilo-
culine, mais ainsi que le témoignent ses figures, il n'a trouvé &
Septeuil et à Vaudancourt que des individus jeunes et plus ou moins
frustes (5).
(i) Antilles du Muséum, tome I-V11I (isombm). Tirage à part, p. 179.
(I) Ad, *. vert. Vol. VII p. au.
(3) Tome IX. PI. XVII. flg. 1. (Bibl. de la Sorbonne) Vélin n* M, flg. I
CH. SCHLDMBEHGGB. — BILOCULINA BCIXOÏDES ET B. H1HGBHB.
Biloeulina ringens, Lamk. Forme A.
Fig. 6. — Biloeulina ringens, Lamk,
Forma A. Section tran» varia le. Orois. 100|1.
La section (Fig. 6) montre que la mégasphère, dont le diamètre
moyen est de 54u a un canal qui est coupé deux fois et qui p. c. en-
veloppe plus de la moitié de la circonférence. De même que dans la
B. Buttoïdes, le canal est rarement dans le plan de symétrie des loges
finales et, comme on le voit dans la fig. T. il est parfois placé dans le
plan de la section médiane transversale. La mégasphère est en-
tourée par les quatre premières loges, la loge V donne lieu à un
cycle triloculinaire qui persiste jusqu'à la formation de la loge VIII.
La loge IX est plus embrassante et commence la série régulière bilo-
culinaîre des loges terminales.
Fig. 7. Bùoculina ringens, Lamk.
Forme A. Section transversale. Gross. 3ii
983 CH. SCflLUMBEBGER. — UL0CUL1HA BHLLOÏDES IT B. IIKSBM. 16 IBli
Dans d'autres individus, le cycle triloculinaire embryonnaire cesse»
à la formation de la toge VII et la section (Fig. 1] montre que la loge V
est déjà située dans le plan de symétrie de la Biloculine.
Le polymorphisme initial de la B. ring eut, forme A, ust plus déve-
loppé et plus persistant que cbei la B. bvlloXdet.
BilocuUna ringem, Lamlc. Forma B.
Fig, S. BilocuUna ringent, Lamk.
Forme B. Section l mus versa le (part, cenlr.j. Oross, tOOjl.
La 11g. 8 représente la partie centrale d'un individu de grande
taille, de la forme B, dont la section totale, à un grossissement moin-
1887. Cl, flOUIWnilK». — HU0UUII4 «OUflloiS M K UIMUM.
Fig. !), — Bitocuiina rtngeni, LamV,
Forme B. Section transversale. Oroia. 5G|t
Si quelques-unes des loges du cycle Irilocalinaire central présen-
tent de chique coté une carène obtuse, il n'en est plui de wêmt dea
legu biloculinaire. Leurs parois ont un» courbure régulière qai lu
différencie nettement de celles de la BU. buUo'idet.
L'individu représenté par la flg. y a lmm,6 de largeur sur l'axe
d'enroulement ■]mm,33 d'épaisseur et avait près de 2mm de longueur,
Bitoculina ringens, Larok, caractère/ extérieurs. Formel A et B.
— Le plasmostracum est de lorme ovoïdale, aussi épais que large.
Dans les petits individus la lest est lisse mais plus tard il est couvert de
nombreux plis tranversaux [PI. fig. 14-16). L'ouverture située au pôle
est grande, elle a environ le (iers de la largeur totale ; ses bords sont
évasés extérieurement et elle est munie d'une dent bifurquée dont
les branches sont 1res développées. Chez les individus adultes (PL JT.
SU DE CMSIfiNT. — CRÉTACÉ INFERIBUfi DU BASSIN DE PARIS 46 m»*
fig. 14-16) il se forme en ayant de cette dent un plateau circulaire —
tantôt lisse avec un trou central (P). flg. 18.) ou bosselé avec deuaM
oreillettes percées (PI. XV, flg. 17.) (1)
Le plus grand individu que j'aie rencontré et que j'ai figuré a pour—
dimensions : l»°\87 de longueur sur l'axe des pôles, 1"",*7 de lar —
geor et lu,53 d'épaisseur.
Habitat; Tous les gisemens du calcaire grossier des environs des*
Paris, Damery, Hauteville.
EXPLICATION DE LA PLANCHE.
Planche XV.
Fig, M- 1». BUoeulina buttoide; d'Orb. vus sur deui faces et du côté de l'ouver-
ture.Grou. ssdiam. Orignon.
Fig. 13. La même, au griot, de 17 diam.
Fig. 14-10. Biloculina ringent, Lamk. vue sur deux face» et du côté de l'ouver*
ture. Qrow, it diam. Damer?.
Fig. 17. MlotuHna rinjfnj, Lamk. Ouverture vue en plan au grots. de
85 diam. d'un individu de Damery.
Fig. 18. BiUxulina ringens, Lamk. Oavertura vue en plan au groai. da
M diam. d'un individu de Parues.
M. de Cossigny fait la communication suivante :
Sur le terrain orétacé inférieur du Sud-Est du bassin de
Parla et tur ton parallélisme avec celui det tiutrei régions,
MB7 DB G06SieRT. -— ciétacé inférieur du bassin m paris 085
Sables et argiles
bariolés.
Argiles ostréeones
Calcaires à spa-
tangues.
i Ensemble, sans fossiles, à stratification très souvent con-
fuse; renfermant néanmoins, dans certaines localités, et
vers sa partie supérieure, un dépôt argiloferrugineux
rouge, fossilifère, atteignant à peine 0m,50 d'épaisseur au
maximum. Cette couche rouge a été découverte par
M. Cornuel aux environs de Wassy, et la même couche, ou
du moins quelque chose d'analogue, comme composition et
comme position, a été retrouvée dans l'Yonne par MM. Lon-
guemar et Cotteau (l). Sauf cette couche rouge, la subdi-
vision dont il s'agit, se compose de sables généralement
impalpables, d'argiles diverses parfois réfractaires et de
minerais de fer; le tout affecté de couleurs vives et va-
riées qui donnent à ce terrain un aspect particulier (2).
Dans quelques localités restreintes on a recueilli, dans des
lits appartenant à cette assise, des coquilles lacustres.
Succession de couches réglées, argilo-marneuses, de di-
verses nuances généralement sombres et foncées; où
abondent les Lamellibranches qui, souvent, s'agglomèrent
et donnent môme lieu, parfois, à des lumacbelles suscep-
tibles de recevoir le poli, en dalles discontinues et irrégu-
lièrement lenticulaires. Cette subdivision, caractérisée par
VOstrea Leymeriti, contient aussi des bancs de VOstrea
(exogyra) subplicata, Rœmer (3).
Calcaire un peu dolomitique, assez grossier et comme
noduleux, le plus souvent pétri de fossiles; ordinairement
d'un jaune grisâtre ; plus rarement blanc, bleu lavande
ou glauconieux; contenant des parties presque saccha-
roïdes et des lits marneux irréguliers; devenant même,
parfois, tout à fait marneux. Caractérisée par le Toxaster
complanatu* (Echinospatagus cordiformis), et contenant à
profusion, dans certaines couches, VOstrea Couloni.
(1) On a signalé, comme représentant dans l'Aube, la couche rouge de M. Cor-
nuel, un certain cordon de sanguine avec fucoïdes. Rien n'est moins certain que
cette assimilation. D'autres lits de sanguine tout à fait semblables remontent,
dans le même département, jusque dans le Gault de l'étage Albien. Ce sont en-
core là de ces accidents n'occupant que des circonscriptions plus ou moins res-
treintes, et qu'on ne saurait prendre, sans risque d'erreurs, pour des horizons
géologiques.
(2) Les subdivisions de ce sous-étage données par M. Cornuel n'ont qu'une valeur
locale. Ainsi l'argile et le sable, parfois, se mélangent ; parfois aussi passent laté-
ralement de l'un à l'autre; les argiles réfractaires, exploitées sur quelques points,
disparaissent un peu plus loin. Les minerais de fer sont très variables comme
nature et comme abondance.
(3) D'Orbigny (Paléontologie fr.) donne l'huître dont il s'agit comme étant le
jeune de l'O. Boussingaulti. Je serais plus disposé à me ranger à l'avis des géolo-
gues qui en font une espace distincte. La raison en est que l'O. Boussingaulti ,
adulte ou même de taille moyenne, ne se rencontre ici que dans le Calcaire à
spatangues, et jamais dans les Argile» oitréennts; tandis que la petite huître en
question se trouve presque partout par milliers dans les dernières.
586 du cossmnv. — cbktaoS imfébiiui bu bassin m uiu 16 i
(Terrain consistant, surtout, ea sables et grès ;
n«nt en outre, dans quelques contrées, des argiles et de»
minerais de fer ; presque toujours dépourvu de fossiles ani-
maux, maU présentant plus fréquemment des traces de
lignilea; parfois difficile à distinguer, indépendamment de
|a position st rat i graphique, de certains dépôts appartenant
aux sahUi rt argiles bariutti ci-dessus. Ce dépôt ne s'étend
régulièrement 4ue sur des pontons ire* restreinte* de la
ceinture du bassin de Paria; le plus souvent il remplit des
i poulies, des dépressions ou des fente*, à la superficie du
\ Jurassique supérieur.
Les Sablas inférieurs ont été assimilés à bon droit au WealAien
d'Angleterre et à YAachenien du Hainaut (non d'Aix-la-Chapelle); Us
paraissent d'ailleurs également synchroniques du l'alenginien des
Alpes et du Jura.
Le Calcaire à spatangues, renfermant la même faune fossile que
les couches de Neufchatel en Suisse, est l'un des types classiques les
mieux caractérisés du Néocomien proprement dit de d'Orbigny.
L'Argile à plieatules a été autrefois considéré par Leymerie comme
du Gault inférieur, mais on sait aujourd'hui que sa faune diffère
essentiellement de celle de l'étage Albien, et celte argile, avec les
sables qui l'accompagnent quelquefois, est placée sans conteste,
depuis d'Orbigny, dans son étage Aptien.
Il nous reste à classer les Argiles ostréennesel les Sabla et Argiles ba-
riolés. D'Orbigny ayant créé, surtout d'après l'élude de la région mé-
diterranéenne où le Crétacé inférieur a pris un si grand développe-
ment, ses étages NéocomteH, Urgonhn et Aptien .puis ayant retrouvé,
dans le bassin de Paris, les deux termes extrêmes de celte série bien
1887 N COWCHIY. — CRÉTACÉ UFÉBIKUR DU BÀSSIM M ?AW 887
pour la nouvelle carte géologique détaillée de la France, on n'a
adopté qu'une seule couleur, sauf une différence d'intensité, pour
l'une et l'autre de ces deux formations. Quant à M. Cornuel, il pla-
çait la limite séparative de l'Urgonien et de l'Aptien à la base de sa
Couche rouge (i). On voit qu'il restait jusqu'à présent bien des incer-
titudes relativement au classement des diverses assises qui nous
occupent. La liste des fossiles de la collection, unique en son genre,
du regretté M. Cornuel, liste que notre sympathique président,
M. Gaudry, a communiquée l'année dernière à la Société (2), et qui
contient, pour chaque fossile, l'indication précise des différentes
assises où il a élé rencontré, nous permettra de mettre un peu d'ordre
dans ce chaos.
Bien que les Sables inférieurs soient généralement considérés
comme dépourvus de fossiles, M. Cornuel est parvenu à y recueillir,
aux environs de Wassy, 19 espèces de mollusques marins. Sur ces
J9 espèces, 15 sont des fossiles du Calcaire à spatangues; d'où l'on
peut déduire que cette subdivision constitue une assise inférieure du
Néocomien, un sous-étagesion veut, mais non un étage indépendant.
Sur 35 mollusques marins (3) recueillis par M. Cornuel dans les
Argiles ostréennes, 27, soit un peu plus des trois quarts, appartien-
nent au Néocomien proprement dit (i) ; 4 seulement, soit un hui-
tième, remontent jusque dans les Argiles aptiennes h plicalules ;
4 enfin sont peut-être spéciaux à la zone dont il s'agit. La consé-
quence qui découle naturellement de ces chiffres, c'est que les Argiles
ostréennes se rattachent intimement à l'étage du Calcaire à spatan-
gues et ne sont qu'un faciès régional d'une des assises du Néocomien
proprement dit (5).
La couche rouge de M. Cornuel, qui est postérieure à la presque
totalité des sables et argiles bariolés, a fourni 75 fossiles, de divers
genres, dont pas un seul ne s'est rencontré de nouveau dans l'argile
à plicatules. 44 de ces fossiles, soit notablement plus de moitié du
nombre total, existaient déjà dans le Calcaire à spatangues ou dans
les Argiles ostréennes. La Couche rouge n'a donc rien de commun
(1) Bu!l.t 3' série, t. XIV, 31*.
(2) Loc. cit.
(3) Plus exactement 34 mollusques et un échinoderme.
(4) Sur ces 27, il y en a *2 qui sont portés dans le tableau de M. Cornue
comme trouvés par lui dans le calcaire à spatangues, et 5 qui sont notoirement
connus comme se trouvant dans le Néocomien proprement dit de Neufchàtel ou
d'autres localités classiques.
(5) On sait que VOstrea Leymerieij spéciale aux Argiles ostréennes dans l'Est et
le Nord-Est du bassin de Paris, se trouve pics de Neufchàtel dans des calcaires
jaunes qu'on a toujours attribués au Néocomien proprement dit.
588 M CQSSfQHT. — CBÉTACÉ rBFÉBIUUR DU EASSIH DE PAftIS 26 mai
■Me l'Aptien et se rattache, au contraire, franche méat, par la majo-
rité doses fossiles, au Néocomien proprement dit. La même consé-
quence s'applique & plus forte raison à toute la partie des Sables et
argiles bariolés qui se trouve au-dessous.
Il nous reste enfin une couche, de peu d'importance comme
épaisseur (couche 13 de M. Cornuel), qui sépare parfois la couche
rouge de la véritable Argile à plicatules. Or cette couche, sur
un total de 60 fossiles, n'en contient qu'un seul qui lui soit exclu-
sivementeommun avec l'Argile à plicatules et un autre qui se ren-
contre à la fois dans cette dernière argile et dans les zones infé-
rieures. Par contre 37 fossiles, ou plus de moitié du nombre total,
appartiennent encore à la faune des zones inférieures ; 21 n'ont été
trouvés par M. Cornuel qu'au niveau dont il s'agit.
De tout ce qui précède il résulte : que l'Argile à plicatules, seule,
renferme une faune ap tienne : que cette faune se distingue de la ma-
nière la plus nette de celles de tous les dépôts antérieurs : que l'en-
semble des couches comprises entre les derniers dépots jurassiques
et l'Argile à plicatules ne forme, au point de vue paléontologique,
qu'un seul tout, dans lequel on peut distinguer, au point de vue de
la composition minéralogique, des sous-étages régionaux; ou, au
point de vue paléontologique, des zones; mais, en aucun cas, des
étages dans le sens qu'il convient d'attribuer à ce mot.
Parmi tous les dépôts que nous venons de passer en revue, nous
n'avons rien rencontré d'absolument identique, soit aux couches à
Requienia du Jura, du Dauphiné ou de la Provence, soit même aux
calcaires à ScapMtes Yvani, tels que ceux qui fournissent la célèbre
chaux hydraulique du Theil (Ardèclie). Il ne s'en suit pas toutefois
que les couches du Nord-Est de la France, qui font le sujet de celte
note, et celles du bassin méditerranéen du Sud-Est, ne forment pas
deux séries équivalentes et contemporaines dans leur ensemble,
Mais les subdivisions naturelles du Nord-Est basées sur des différences
lithologiques, paraissent dues à des variations, purement régionales,
dans les conditions où s'opérait la sédimentation ; et rien ne démontre
que ces subdivisions correspondent terme à terme avec celles qu'on
a établies en vue de telle ou telle contrée méridionale. Au surplus,
avant de décider quelles pourraient être celles de nos couches qui
représenteraient l'Urgonien, il faudrait commencer par bien s'en-
tendre sur ce que c'est que l'Urgonien. Ainsi que M. de Lapparent le
fait très judicieusement remarquer dans son Cours de géologie, les
calcaires à Requienia semblent être « des récifs qui joueraient, rela-
ie tivement a l'infracrétacé, le rôle que jouaient les calcaires dits
1887. DE COSSIGNY. — CRÉTACÉ INFÉRIEUR DU BASSIN DR PARIS. 589
/ois à des horizons différents. Le faciès urgonien, suivant M. de Lap-
parent, pourrait bien remonter parfois jusque dans l'Aptien, et quant
à la limite inférieure de l'Urgonien, elle n'a jamais été bien nette-
ment dé unie (1). Il y a donc lieu de poser la question de savoir si
Ylfrgonien, en tant qu'étage, doit être maintenu dans la classification
générale ? Il est au moins permis d'en douter.
M. Albert Gaudry fait remarquer que la partie supérieure de
la série néocomienne de la Haute-Marne doit correspondre à une
époque d'émersion, à en juger par les grands Reptiles terrestres, les
coquilles lacustres et les débris de Conifères qui ont été recueillis,
par M. Cornuel, dans les argiles et sables bariolés.
M. de Cossigny répond que tandis que les Argiles ostréennes
avec leurs innombrables Lamellibranches, nous représentent les fonds
vaseux d'une mer calme et d'une certaine profondeur; les Argiles et
Sables bariolés témoignent, en effet, d'une émersion au moins par-
tielle; puisqu'on y rencontre, dans certaines localités, des couches
avec coquilles d'eau douce. Peut-être bien n'y avait-il pas eu une
émersion complète, mais un état laguoaire. On ne peut expliquer
que par cette dernière hypothèse ou par de très fréquentes oscilla-
tions du sol, ou encore par ces deux conditions réunies la présence,
à des niveaux peu différents et dans des régions voisines, d'une faune
d'eau douce et d'une faune marine. Le désordre qui règne fréquem-
ment dans la stratification, le passage latéral d'un dépôt sableux à
un dépôt argileux qu'on peut observer à chaque instant, s'accorde-
raient bien avec une époque agitée par les convulsions séïsmiques.
Les phénomènes hydro-éruptifs semblent aussi avoir dû jouer un
rôle important à cette époque. Des dépôts dont l'épaisseur totale est
souvent de 10 à 12 mètres, n'auraient pu se former sur un continent
émergé et dans les conditions ordinaires; tandis qu'au contraire,
l'absence d'êtres organisés, qui est le cas le plus général, l'abon-
dance des sables impalpables et des argiles à l'exclusion des maté-
riaux plus grossiers, les colorations ferrugineuses de teintes vives et
variées auxquelles le sous-étage en question doit son nom, les masses
de minerais de fer en concrétions géodiques, s'expliquent par l'hy-
pothèse de sources nombreuses et abondantes venant des régions
profondes (2); sources dont les eaux auraient déposé sur le sol où
(1) Divers fossiles, parmi ceux que l'on voit fréquemment cités dans des cou-
ches dites urgoniennes, tels que Pterocera pelagi, Trigonia caudata, se trouvent
dans le Calcaire à Spatangues de l'Aube et de la Haute-Marne.
(2) Un fait frappant est la multiplicité des failles qui ont laissé des traces sur
le sol des départements de l'Aube et de la Haute-Marne, partout où affleure
l'étage néocomien.
800 ni UcviviEB. — ntrtkct. DE l'ahiégk. 48 msat
elles te déversaient, tantôt des matières diverses en suspension et-
entraînées mécaniquement, tantôt du fer chitniquemnnt dissous et.
précipité après exposition a l'air libre (1).
A la suite de cette communication, MM, Gaudry, de L appa-
rent, Bertrand font quelques observations.
M. de Lacvivier envoie la note suivante :
Note sur le Terrain crétacé de /'Àrlège,
Par M. de Laovivlor,
Sur le versant nord du Saint Barthélémy et des contreforts qui se
détachent de ce massif, a'étagent un certain nombre de termes des
séries primaires et secondaires, déjà passablement connus, mais
dont l'étude présente encore un grand intérêt, leur succession ne
paraissant paa établie d'une manière indiscutable. Le désir d'éclair-
cir quelques faits stratigraphiquet contestés et la presque certitude
de recueillir des fossiles intéressants dans les riches gisements de
Bénaïx, Yilleneuve-d'Olmes, HoqueBxade, Leycbert et Saint-Sirac,
m'ont conduit encore une fois dans cette région, vers la Bn de l'été
dernier. En explorant certains points que je n'avais pas encore
visités, j'ai fait plusieurs observations qui m'ont déterminé à modi-
fier, d'une manière peu sensible, il est vrai, les idées que j'avais en
l'occasion d'exposer dans mes publications précédentes.
II convient de rappeler qu'en se dirigeant du Sud au Nord, des
parties élevées du massif vers Lavelanet, la cluse de Péreille ou le
Pech de Poix, on rencontre successivement, à partir des roches cris-
4887. DB tàCVlVlKli. — CftÉÎACÉ DR l'aHIÈQB. 591
«a renversement général. Aujourd'hui, je pense qu'il faut voir là un
Ail d'une importance secondaire, résultant d'un phénomène géolo-
gique beaucoup plus étendu que je me propose de décrire aussi
succinctement que possible.
En prenant le pic de Montségur comme point de départ (1), pour
se diriger vers le Nord, on trouve les calcaires urgoniens, redressés
*t renversés! les marnes fissiles du Gault, les assises cénomaniennes ;
celles-ci sont quelque peu froissées, comme si de légers plissements
s'étaient produits dans leur masse. Leur examen conduit jusqu'au
sommet de la crête de Morenci où se montre une bande de calcaire à
Tudistes mal conservés, que je considère comme un représentant du
"niveau à Radiolitet côrnupastoris. A la suite et vers le point culmi-
nant du coteau, quelquefois sur le versant sud, le plus souvent sur
le versant nord, on trouve des calcaires marneux associés à des mar-
ges blanchâtres caractérisées par Y/noceramus digitatus, des Echino-
«sorys et ie Micnuter brevit. On peut suivre cette zone et les calcaires
3l R. cornupûttorii dans la direction du Nord*Ouett, occupant gêné-
xalement la crête de cette partie élevée, passant vers Montferrier,
Traichenet, toujours caractérisée par les mêmes fossiles; elle s'inter-
rompt au delà du village de Saint-Paul, reparaît sur la rive gauche de
l'Ariège, au Bastié, avec le Micrasler Hebmi, et on en trouve quel-
ques vestiges du côté de Baulou où un exemplaire de ce dernier fos-
sile a été recueilli.
Aces assises succèdent les Grès de Celtes ; ils ont été redressés
également, et s'inclinent vers le Nord. Enfin, les calcaires et les
marnes à Hippurites viennent à la suite et constituent les gise-
ments remarquables que j'ai cités plus haut.
A Béneïx, il y a du Danien et du Tertiaire ; il en est de même à
Villeneuve d'Olmes. On sait qu'en allant vers Péreille (i), on retrouve
la série crétacée.
Dans la région de Roqueûxade, de Leychert et de Celles, les choses
ne se passent de même, carie Sénonien bute brusquement contre le
Trias ou contre le Jurassique.
A Nalzen, c'est-à-dire au point le plus élevé de la vallée du Scios,
les Grès de Celles, qui ont conservé leur allure, descendent jusque
dans le lit du Douchouyre, puis se relèvent jusqu'à l'altitude de
636B et poursuivent leur marche ascensionnelle au nord de la route
nationale, vers le pic de Reyre. Ici, on constate difficilement l'exis-
tence des assises sétioniennes sur le grès.
(1) Etudes géologiques sur le département de l'Ariège et en particulier sur le
terrain «*àlacé, page t05, flg. 30. n* 2. Paris, Mas son, 1884.
(t) Etodes géologiques sur le département de l'Ariège et flg. 05 n°! i ^$9
592 DR UCTITIBB. — CRÉTACÉ DE L'aHIÉGR. 46 mai
A Celles, vers l'autre extrémité delà vallée, il en est de même. Sur
le versant du Saint-Barthélémy, les gris plongent an Nord ; mais le long
du chemin qui vient de Fraichenet, ils ondulent, forment une pre-
mière voûte sur la rive gauche du Scios, puis se relèvent vivement de
l'autre coté de la route de Perpignan à Bayonne, au point où sont
établies les carrières dans lesquelles on exploite les grès en dalles.
Ainsi qu'à Nalzen, les grès ne supportent guère que quelques ves-
tiges des marnes & Hippurites. On peut suivre leurs ondulations dans
la direction du nord-ouest, jusque sur le flâne du Peeh de Folx et
leurs voûtes rompues, sur quelques points, à Gascogne, par exemple,
permettent de voir par-dessous les assises céuomaniennës.
Entre Celles et Nalzen, les grès sont recouverts par les calcaires et
les marnes à Hippurites, qui se développent sur le territoire des
communes de Saint- Sirac, Leychertet RoqueAxade.
Ce qui précède montre, que dans cette région, les assises primaires
et secondaires forment un pli synclinal assez accentué, qui s'observe
depuis Bélesta jusqu'aux rives de l'Ariège, et dont les effets se mani-
festent plus loin, vers l'Ouest, dans la direction du SainUGironnais.
Le bord méridional de ce pli, après avoir été relevé jusqu'à la verti-
cale, s'est renversé légèrement au Nord. Entre Bélesta et Nalzen, les
assises crétacées sont recouvertes par le Tertiaire. Au delà de ce
dernier village, le bord septentrional du pli est légèrement relevé,
et, une faille s' étant produite le long du Pecb de Poix, les assises
crétacées se trouvent en contact avec le Trias ou avec le Juras-
sique.
Il me paraît incontestable, aujourd'hui, que les assises à Hippu-
rites sont supérieures aux Grès de Celles. Contrairement à ce que je
■ I
*
i$8gF* T1U4..DB WNOIQUI IT M MAJ01QUE 503
tfllfeOii voit que le* argiles du Qault sont en contact avec les cal-
caires orgonient, comme je r avais reconnu sur bien des points,
notamment à Laborie (l)f mais avec . moins de netteté. Une ligne
droite allant de ce point au pied du pic de Mon tgaillard . indiquerait
la direction de l'Albien' sous la terrasse de TAriège. Ainsi, entre les
deux termes du Crétacé inférieur de ce département, il n'existe pas
d'assise intermédiaire, telle que le calcaire grumeleux de Vernajoul,
de Pradières, etc, qui appartient évidemment au Cénomanien. C'est
ce que j'avais toujours affirmé.
Note §ur le Trias de Minorque et de Majorque,
Par M. H. Nolan.
Le Trias des Baléares qu'Henri Hermite signala le premier lors-
qu'il fit la description géologique de cet archipel, occupe à Minorque
et surtout à Majorque, une superficie plus étendue que ne le pou-
vaient faire soupçonner les premières recherches. Mais si les nou-
velles investigations ont accru la liste des points où ce terrain
affleure, elles n'ont pas fait perdre de leur valeur, aux conclusions du
regretté savant et confirment au contraire ses suppositions mômes.
A Minorque, le Trias inférieur est représenté par les grès bigar-
rés avec conglomérat à la base, trop bien décrits pour qu'il soit utile
d'y revenir.
Le Trias moyen est un calcaire gris cendré, criblé de tubulures et
contenant quelques Cératites ; ses bancs supérieurs allant sans cesse
en.s'amincissant, passent à des calcaires en plaquettes sans tubu-
lures et régulièrement stratifiés comme les couches précédentes.
Une faune de Daonella doit faire considérer les plaques non tubu-
lées comme la base du Trias supérieur, dontles calcaires dolomitiques
sans fossiles constitueraient les assises les plus élevées.
Le tableau ci-joint résume les caractères du Trias du Minorque
r
Trias supérieur
Trias moyen
\ Calcaire dolomitique.
( Calcaire en plaquette à Daonella (2).
! Calcaire à tabula res.
„....,. i «res bigarré.
lnu inférieur \ Conglomérat.
(1) Crétacé de l'Aude et de l'Ariège. Bull. Soc. géologique, 3* série, t. XIV,
p. 629.
(S) Ce calcaire renferme des Cératites dont les ornements se rapprochent de
ceux de certaines Ammonites et qui seront décrits ultérieurement.
XV. 38
3B4 TRIAS DE MIHOHQUB BT DE MAJORQUE 16 fflli
Les calcaires du Trias moyen et supérieur dont la stratification
concordante est quelquefois masquée par des dislocations locales, se
retrouvent continuellement ensemble à Miuorque où ils sont répar-
tis en deux régions d'inégale importance. Dans toutes les deui, tan-
tôt ils couronnent le sommet de buttes isolées à base de grés rouge,
tantôt quand l'altitude de ces coteaux est trop faible, ils revêtent
seulement un de leurs flancs en recouvrant d'un côté le Trias
inférieur et disparaissant de l'autre sous des assises plus récentes.
Toujours, ils bordent d'une frange étroite les flots de calcaires
liasiqucs et jurassiques.
La bande de Trias moyen et supérieur la moins importante, com-
mençant à la ferme de Coll-Rotje, au Sud de la route de Manon à
Ciudadella, va, par Bini Gano, se terminer au fond du golfe d'Algai-
rens. La bande la plus considérable, partie de Biniaize, aux portes de
Manon, remonte au Nord-Ouest jusqu'à Binixems; là après bifurca-
tion, elle envoie une mince branche se perdre dans la baie d'Adaya
tandis qu'une autre, plus large, gagne la rade de Fornells en passant
par le Mont-Toro et la ferme de Covas.
Cette répartition du Trias moyen et supérieur avait été indiquée
par Henri Hermite, sur sa carte géologique de Minorque, mais avec
cette réserve que la découverte des Daonella en un nombre de points
très restreint ne l'autorisait pas à affirmer la présence constante
des assises supérieures du Trias au-dessus des calcaires qu'il
rapportait au Muschelkalk.
Depuis lors, la constatation des Daonella tout le long des zones
triasiques de Minorque, sauf dans deux affleurements, — l'un près
de Caballeria, l'autre, entre Alayor et Alcoitx, — amené à reconnaître
TIliS DB MISOBQDB BT DE HAJORQOK
■IltOBQUE
Fig. 1. — Coupe à Morelh.
I. Conglomérat.
S. Argiles rouges «t grès argileui
3. Grès bigarré, 10™.
4. Muiebelkalk à tubulures, 4<".
5. Calcaire à Daoïwll/i, o«io.
S. Calcaire dolomi tique, 3m.
7. Calcaire en parallèlipïpèue' (Lias h
férieurï), S">.
8. Cale, compacte.
Fig. 2. — Coupe prêt de Bini-Marsock.
1. Grès bigarré. !< Muschclkalk à tubulures,en>.
S. Banc de calcaire dolomitiqoe [au- 3. Cale, a Uaoaflta, 1<" .
nuire, C»5o.
Fig. 3. — Coupe à F extrémité méridionale du golfe de Fomel/s.
N.M.O s.S.
1. Grès bigarré.
2. Muschelkalk a tubulure, *".
3. Cale, en plaquette avec ftnonflta a
sommet, 3»jo.
3- Banc décale. doloinitii|nerose,l<°SO
:i" Cale, en plaquettes sans flfiowWa,!ï,n.
t. Cale, gris [ilus ou moins dulomiliqui
T- (?).
5. Cale, compacte mal stratifié (Jnrns-
(sique?).
596 THUS DE MIKOBOCE ET DE MAJOBQUB 46 fflli
A Majorque, le Trias se rencontre fréquemment encore, mais ici,
ce sont les calcaires des assises supérieures qui sont surtout visibles,
tandis que dans la lîaléare du Nord, c'étaient, au contraire, les grès
inférieurs qui formaient les plus larges surfaces.
Le Grès bigarré n'apparaît que sur la côte ouest comme soubasse-
ment de la Cordillère et seulement sur une longueur de dix-sept kilo-
mètres, de Miramar à Estellencbs. Ses caractères sont les mêmes qn'l
Minorque.
Au-dessus, se voient les calcaires du Muschelkaik. lis sont tubulés
seulement au sommet, très souvent, dolomiliques et d'une épaisseur
qui parait voisine de cinquante à soixante mètres.
Ces deux assises inférieure et moyenne du Trias avaient été signa-
lées par Henri Hermile, près d'Estellencbs.
La plus récente des deux passe à des calcaires en plaquettes
d'épaisseur uniforme, fortement unies entre elles, parfois craquelées
et dans ce cas, pénétrées souvent par du gypse qui en occupe Les
moindres fissures. Elles sont fréquemment dolomiliques et alors non
fossilifères; mais, quand elles ne sont pas altérées, elles renferment
à leur base des Daonel/a et des Posidonomya.
11 s'en faut de beaucoup que la présence du Trias moyen et supé-
rieur soit liée à celle des grès inférieurs. C'est en elfe! tout le Ion:
de la Cordillère, c'est-à-dire sur soixante-dix kilomètres au moin!
que de longues lignes de failles font réapparaître même au centn
do la chaîne, les calcaires du Muschelkaik et du Keuper.
Quoique les affleurements bien nets soient extrêmement rares .
Majorque, les coupes et le tableau suivants accuseront suffisant
ment la similitude des assises triasiques dans les deux Baléares sep
1887. TRIAS DB KINOBQOB ET DR MAJORQUE 397
Fig. 5. — Coupe tur le chemin de Lluck à Caymari.
H.N.O
S SX
1 • Cale, du Muschelkalk compacte 1' Cale, gris en bancs mince*, 30-,
n lubnlâ pin
mitiqne, 33-,
1' Cale, gris dolomitique
assez minces, ta & Ï5-.
s Cale, noirâtre en bancs minces à
liaoneila u~ eu.
s dolo-
!" Cale, jaunâtre dolomitique e
quettes, ftom,
3 Cale, compacte (Jurassique t),
RR' Roches éruptires et argiles pana-
Pig. 6. — Coupe tur le tentier San Nebat à Escorea.
1 Muschelkalk ei
tubulé au soi
V Muschelkalk
lubulés, g».
3 Cale, en plaqueltesâ Daonetla, 0m30.
4 Cale, dolomitique en plaquettes, ÏO*.
5 Cale, compacte mal stratifié (Juras-
' Calcaire gris compacte et cristallin
'. Calcaire en plaquettes. jaunâtre plu:
( Calcaire gris ou noirâtre e
Muschelkalk à tubulures.
n plaque
n stratifié (?;.
i moins dolomitique.
\ Daonetla.
"■"'" I Muchelk.lk ,
inférieur. — Grès bigarré.
s tubulures.
Après avoir fait ressortir les (rails de ressemblance il est bon
d'ajouter les caractères distinctifs du Trias dans les deux îles. Sauf
pour le Grès bigarré, dont les rares affleurements ne permettent pas
d'apprécier exactement l'épaisseur, on peut dire que les deux étages
338 TB|J)S DE MINOHQUE ET RB MAJORQUE 16 OUI
moyen el supérieur atteignent à Majorque une puissance trois fois
plus considérable qu'à Miuorque.
Les calcaires à DaoneUa de Majorque De sont généralement pas re-
couverts par les calcaires doiomitiques en bancs épais comme à Mi-
uorque ; mais bien par un calcaire gris compacte un peu cristallin dont
la surface a été perforée près d'Estellenchs par les pholades éocènes.
Quoique ce dernier calcaire soit en stratification concordante
avec les calcaires en plaquettes, il est difficile, en l'absence de fossiles
de dire s'il appartient au Trias supérieur ou au Lias.
Mais ce qui distingue particulièrement le Trias de Majorque c'est
l'abondance, au milieu de ses strates, de filons éruplifs; ces derniers
remplissant les Assures des couches disloquées ont par leur contact
fréquemment transformés en dolomicles calcaires qu'ils traversent (I).
Celte présence de roches ignées est même si générale que {es lignes
rouges tracées sur les flancs des ravins par les matières éruptives
décomposées sont un des meilleurs guides pour découvrir le Trias
dans ces régions.
Jusqu'ici, en aucun des endroits observés les roches éruptives ne
m'ont semblé traverser les calcaires des formations liasique et
jurassique.
Mes conclusions sur ce point sont celles auquelles s'était arrélé
Henri Hermite à la suite de son dernier voyage. Elles diffèrent de
l'opinion émise précédemment par ce savant qui sans doute eut
exposé sa nouvelle manière de voir dans un mémoire qu'il n'a
malheureusement pas eu le temps de faire paraître.
En effet dans les lieux où l'on avait cru voir les roches éruptives
1887. siAMGB do 30 mai 1887; 509
vers le Sud- Est que, malgré la faible distance entre les Baléares et
la côte catalane, les assises triasique» de ces lies possèdent déjà plus
de traits communs avec celles qu'à décrites M. Gemellaro en Sicile
qu'avec toutes celles connues jusqu'à ce jour dans la Péninsule
ibérique (1).
Séance du 30 Mai 1887.
PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY.
M. M" Hovelacque, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de
la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Le Président proclame Membre de la Société, M. Alfhkd Caraykn-
Cachin. Secrétaire de la Commission des Antiquités du Tarn, à Sal-
vagnac (Tarn.)
Le Président présente une brochure do M. Ph. Thomas, Mem-
bre de la Commission scientifique de la Tunisie, Sur la découverte
de nouveaux gisements de phosphate de chaux en Tunisie, et attire
l'attention de la Société sur l'intérêt qu'offre ce travail. M. Ph.
Thomas a constaté l'extension des couches phosphatées suesso-
nienncs jusque près de Gafsa, puis aux environs de Kairouan et, en-
tin, au voisinage de la frontière algérienne, au Guelaat-es-Snam ; de
plus, il a découvert, au Sud -Est de la Régence, dans l'étage albien,
de nouvelles couches renfermant le minéral si précieux au dévelop-
pement des céréales.
Le Secrétaire dépose sur le Bureau, au nom de M. Edm. Pellat, un
ourage de M. Pillet, intitulé : Nouvelle description géologique et paléon-
tologique de la Colline de Lémenc :
Eu môme temps que ce travail, M. Edm. Pellat, adresse la
note suivante :
Dans cette nouvelle monographie géologique et paléontologiquc de la
colline de Lémenc, près Chambéry, M. Pillet signale, pour la première
fois, l'existence, dans cette localité, d'une zone intéressante, celle de
Y Ammonites platynotus^ Hein.
Notre confrère a découvert cette zone dans les gorges de Saint-Sa-
turnin, à peu de distance de Lémenc.
J'ai visité le gisement de Saint-Saturnin avec M. Pillet. Nous n'a-
vons pas exploré les couches qui appartiennent, d'après lui, à la zone
à Ammonites bimammatus ; mais nous avons constaté que les couches
(l Les recherches m'ont été rendues faciles par le concours i'| n'ont bien voulu
me prêter à Miuorque, M. l'abbé Cardona; à Majonjue. Monseigneur l'Archiduc
Salvator d'Autriche.
600 séance du 30 haï 4887.
à Ammonites tenuilobaius , exploitées dans les carrières de Lémenc,
sont supérieures à la zone à Ammonites platynotus. I,' Ammonites pla-
tynotus n'est pas rare à Saint-Saturnin ; j'en ai recueilli deux excel-
lents exemplaires intacts, avec une bouche très singulière, que je re-
grette de ne pas voir figurée par M. Pillet. Avec Y Ammonites plalyno-
tus, on rencontre V Ammonites Loryi et beaucoup d'autres fossiles
soigneusement étudiés par notre confrère. Les fossiles recueillis
proviennent -de calcaires gris, à cassure franche, quand ils ne sont
pas altérés, remarquablement lourds et contenant des cristaux de fer
sulfuré, fait assez rare, je crois, dans les couches tithoniques.
Là zone à Ammonite* platynotus, se retrouve à Crussol dans une
situation identique, c'est-à-dire sous les couches à Ammonites tenuilo ■
batus. Elle repose à Crussol sur la zone à Ammonites bimammcUut ;
notre excellent confrère M. Huguenin a découvert, il y a quelques
années à Crussol ces deux zones.
L' Ammonites bimammatus y est rare. M. Huguenin en a cependant
plusieurs exemplaires. Il a aussi dans sa belle collection plusieurs
bons exemplaires de V Ammonites platynotus.
La zone à Ammonites platynotus et h Ammonites polyplocus est inti-
mement liée à Lémenc comme à Crussol à la zone à Ammonites te -
nttilobatus.
La découverte de la zone à Ammonites platynotus à Lémenc, dans
un gisement difficile à trouver, fait honneur à la sagacité de
M. Pillet.
M. Cotteau présente, au nom de M. Roussel, Professeur au
collège de Poix, un Mémoire sur le terraiu crétacé des Pe -
J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DES PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÉRES 601
ters et tout à fait distinct de ceux que nous connaissons ; Pyrina Rous-
seliy espèce remarquable par sa taille, par sa forme un peu acuminée
en arrière, par son périprocte marginal, de grande dimension et des-
cendant très bas ; Goniopygus arizensis, différent du Goniopygus deU
phinensis, de l'étage aptien, dont il se rapproche, cependant, par ses
aires ambulacraires garnis, à la face supérieure, de quatre rangées
de tubercules ; Clypeolampas Lesteli, type très bizarre, offrant, malgré
sa petite taille, une certaine ressemblance avec le Clypeol. Leskei, de
la Craie sénonienne de Royan, et présentant, comme lui, de gros tu-
bercules à la face supérieure ; un Offaster, de la Craie supérieure de
Roquefort (Haute- Garonne), 0. Leymeriei, que caractérisent sa taille
assez forte et sa forme arrondie en avant, acuminée en arrière,
dédiée à M. Leymerie qui lui a communiquée pour la première
fois en 1863, recueillie tout récemment par M. Roussel dans la
même localité et au même niveau.
Etude sur le Crétacé des Petites Pyrénées et des Corbiéres,
Par M.-J. Roussel.
(PL XXI et XXII).
A la suite de quelques recherches sur la géologie des envi-
rons de Foix, j'ai étendu le cercle de mes investigations à la plus
grande partie des Pyrénées centrales et des Corbiéres. J'ai étudié la
stratigraphie de cette région et j'ai fait quelques observations que je
communiquerai à la Société, en commençant par celles qui soutrela-
tives au Crétacé des Petites Pyrénées et des Corbiéres.
Ce Crétacé est composé d'un certain nombre d'étages ou de sous*
étages dont plusieurs n'étaient qu'imparfaitement connus. Quel-
ques-uns de ces derniers sont caractérisés par une riche faune
d'Échinides dont M. Cotteau a bien voulu faire la détermination.
A la base, il existe, dans les Pyrénées proprement dites et les Cor-
bières, un calcaire bréchiforme qui tient probablement la place du
Néocomien et de i'Urgonien inférieur.
Dans les Petites Pyrénées, le Crétacé commence par un cordon de
bauxite avec calcaire lithographique, conglomérats et lits de lignite.
C'est une formation de rivage dont j'ai tout récemment fait connaître
la faune, caractérisée par l'abondance des Nérinées, des Cérithes et
des Orbitolines (1). Je montrerai que cette assise se rattache au cal-
(i) Note sur 1 aj*e de la bauxite et des grè.s de Celles. — Foix, I88d.
602 J. ROUSSBL. — CRÉTACÉ DES PETITES PYBÉNÉES HT COHBlftlM 30 mai
caire à Requiénies que l'un trouve à la suite, et que tous lu deui
constituent l'Urgonien.
Au-dessus viennent l'Aplien, l'Albien, le Génomanien, le Turonien,
lo Sénonien et le Danien.
Nous verrons que le Génomanien, le Sénonien elle Danien sont
composés chacun de trois sous-étages.
Le Génomanien inférieur correspond k la craie glauconieuse de
Rouen. Dans les Pyrénées, il n'est pas d'assise qui renferme autant
d'Échinides. J'en ai recueilli plus de quarante espèces ou variétés
dont le lecteur pourra faire l'étude dans le mémoire de M. Cotteaa.
A la partie supérieure des terrains secondaires existe un étage de
deux cents mètres d'épaisseur, qui, par quelques-uns de ses fossiles,
tels que V Eehinocaryi semiglobits et Yflemiatter nasuiulus, se rattache
au Crétacé, et, par d'autres, tels que VOttrea uneifera, l' Echinolampas
Michetini, Y E chinant Aus subrotitndus et les miliolites, a des rapports
avec l'Eocène. C'est la colonie de Leymerie. J'ai découvert qu'elle est
tout aussi bien représentée dans les déparlements de l'Ariège et de
l'Aude que dans celui de la Haute-Garonne. Il convient de faire l'étude
de celte formation et d'une partie du Danien proprement dit avec
celle de l'Eocène. En effet, après le dépôt de la craie de Maastricht,
des mouvements du sol ont produit, dans les Pyrénées, un retour de
la mer sur les terres émergées. A ces mouvements a succédé une
période de calme pendant laquelle se sont formés, sans interruption,
le Danien supérieur et l'Eocène, qu'on retrouve toujours ensemble, de
sorte qu'il serait souvent difficile de les étudier séparément.
Le Crétacé, dans les Pelites Pyrénées et les Corbières, esteonstitu-
un certain nombre de plis synclinaux et anticlinaux. Dans
1887. J. BOUftSVL. — CBÉTAC* DES PETITES PYRÉNÉES ET C0BB1ÈIES 603
tères Pr, Tr, L4, Lj, L3, 0, et les formations tertiaires, par les lettres
Ea, H , Pi.
Les terrains primaires sont formés par des schistes et des calcaires
à Goniatites ou à Orlhocères passant à la dolomie.
A la base des formations secondaires existent des conglomérats,
des grès, des calcaires et des marnes irisées qui tiennent la place
du Permien et du Trias.
Le Jurassique est représenté par le Lias et une puissante formation
dolomitique. A la base du Lias, on trouve partout le calcaire et les
marnes à Avicula contorta. Au-dessus viennent des brèches à ciment
magnésien ou des cargneules qui se séparent mal de la subdivision
suivante. Celle-ci est constituée par des calcaires souvent remplacés
par des marnes noires, surtoutàla partie supérieure : elle représente
à la fois le Lias moyen et le Lias supérieur. La dolomie existe pres-
que partout dans les Petites Pyrénées. Mais dans les Pyrénées propre-
ment dites et les Corbières, elle est fréquemment remplacée par un
calcaire gris ou brun-foncé qu'il ne faut pas confondre avec le cal-
caire bréchiforme superposé.
Cela posé, je vais faire connaître la composition delà série crétacée
en commençant par la région centrale.
Les coupes 10, 11, 12, 13, représentent les formations secondaires
telles qu'elles sont disposées dans les environs de Foix, où elles for-
ment le bombement connu sous le nom de Pech.
La figure 11 nous montre, dans la partie sud du bombement, la
brèche liasique, L^, butant par faille contre les marnes irisées de l'aile
nord, et au-dessus:
— L,, 0, Ne Lias fossilifère et dolomie; — V„ U2. Bauxite et calcaire à Rcquié-
nie*; — AP, Cale, à Orbilolines; — A, Calcaire; — C„ Cale, à Polypiers, avee
Tereàratella Delboti, Hébert, et Orbilolines; — C3. Marnes noires ; — Gr. Gra-
nit.
Foix est bâti sur les couches Uj, U2 et A,,, qui sont visibles dans le
lit du Larget et celui de l'Ariège. Los strates Ai etC4 forment le rocher
de Foix.
Dans la partie nord du bombement on observe :
Tr, Marnes irisées.
L,, Cale, marneux à Arieuf-i contorta et cale, rubanés.
L2, 1-3, O, N, Brèche, cale, tin Lias fossilifère, dolomie, cale, compacte.
I',, bauxite, quelques maires.
lT:, Calcaire à Requit un L>ntdalei, d'Orb. et Rmliolilrs neocom'ensis, d'Orb?
— 100 mètres.
604 J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DES PETITES PYRÉNÉES BT COHBIÈRES 30 mai
AP, Cale, à Orbitolma canoidta et diiciidea, Albin Gras — 100 mètres.
A,, Cale, verdllre et grès avec Ammonitei mayorianiu, d'Orb. ; Turrittlta
• ilirayiana, d'Orb. ; Htmiaittr minimiu, Desor. , etc. — 3 mètres.
C , Cale, glauconieui, avec cftlc. à Polypiers et cale, bréchiforme en sous-ordre,
renfermant, Discoidta tubuculus, Klein, DUcaidca ariitniit, Cotteau (1BS7) ;
Orl/ioptii granularis, Cotteau ; Cidarit Sorii/ittli, Desor ; Echinoconui voisin de
t'Kch. mixtus; etc. — ÏO mètres.
A Laborie, le reste de la série est caché, en partie, par les dépots
glaciaires, G1, dont on aperçoit les vestiges sur le flanc du Pech jus-
qu'à une hauteur de 70 mètres au-dessus du lit de l'Ariège ; mais un
peu plus loin (coupe 10), il vient à la suite :
Cj, Ores et marnes noires.
G], Marnes et cale, bréchoïdes à Orbitolina arnica, d'Archiac.
T*, S-, Marnes avec plaquettes de calcaire, et grès, représentant leTuronien et
le Séuonieii, — 300 mètres.
D, , Grès, — 500 mètres.
Dj, Marnes rouges,— 300 mètres.
D„ Calcaire lacustre. — !"• mètres.
R«, Eocène.
La coupe 10 montre, sur le versant méridional du Pech, ladolomie
divisée en deux lambeaux; la pente des couches est telle que je l'ai
représentée, et partout, sous la dolomie, on retrouve le Lias fossili-
fère.
C'est moi qui ai découvert le.Gault à Laborie (1). M. de Lacvivier
revendique pour lui celte découverte^;. Mais dans ses études géolo-
giques sur le département de l'Ariège il dit (3) : « A Laborie,
les calcaires supérieurs de l'Urgonien bordent la route». Il rapporte,
1887. J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DES PETITES PYRÉNÉES ET CORB1ÈRES 605
Du reste, ce n'est pas seulement à Laborie, mais en quelques
autres points que mes coupes diffèrent de celles de mon savant con-
frère. Il me paraît évident, ainsi que l'a démontré M. l'abbé
Pouech (1), qu'il existe une faille au Pech de Foix. En outre, le cal-
caire qui porte le château de Foix n'est pas urgonien ; on retrouve,
au-dessous, dans le lit de Larget, toutes les couches de l'Aptien et
de TUrgonien. D'ailleurs, ces deux étages ne disparaissent pas aussi
complètement qu'on l'avait cru, sous le glaciaire de la vallée; car,
au delà de Bouychères, j'ai découvert la bauxite et le calcaire à
Requiénies sur le flanc méridional du Pech. Mais, non loin de ce
dernier point, toute l'aile sud du bombement est recouverte transgrcs-
sivement par le Crétacé supérieur (flg. 9).
Au pic de l'Aspre, il se détache du Pech de Foix un court bombe-
ment, le Pech de Pradières, dont la direction est Sud-Est, Nord-
Ouest (flg. 7, 8, 9). De celui-ci, il s'en détache un autre, le Pech de
Lherm, ayant même direction que le Pech de Foix (fig. 7, 8).
Entre le Pech de Foix et celui de Pradières est un pli synclinal
d'abord peu profond, mais qui s'élargit, se creuse alors par faille et
constitue le val de Pradières (fig. 7, 8, 9, 10). Il en existe un second
entre le Pech de Pradières et celui Lherm (fig. 7, 8).
Cependant, ce qui reste du Pech de Foix et l'aile sud du Pech de
Pradières disparaissent à Leichert où existe une faille (fig. 6). L'aile
nord du Pech de Lherm disparaît aussi à Baragne. De sorte que le
Pech de Leichert est constitué par un pli synclinal (fig. G).
Le bombement se reforme à Coulzonne où j'ai encore observé la
faille de Leichert (ûg. 5). H se creuse plus loin en cuvette, et, un peu
au delà de la pittoresque fracture de Péreille, il plonge sousl'Eocène
qui l'enserrait déjà sur ses deux flancs (flg. 2, 3, 4. 5).
C'est à Pradières que le Crétacé inférieur et le Crétacé moyen sont
le mieux caractérisés. M. Hébert y a découvert la faune du Gault
en 18G7 (2), et moi celle du Cénomanien en 1886 (3). Là, toutes les
assises qui constituent la partie septentrionale du Pech de Foix sont
intéressantes. L'Infra-lias et le Lias sont presque partout pétris de
fossiles, et la dolomie a une puissance de 250 mètres. Le Crétacé est
ainsi composé de bas en haut :
N„ Brèche et calcaire lithographique avec dolomie.
U , Bauxite.
(1) Bulletin dfi la Société géol., .*)• série, tom. 12, page 7C5.
(2) Le terrain crétacé des Pyrénées, Bull, 2* série, tom. 24, page 323.
(3) Sur la découverte d'un gisement Cénomanien au Pech de Foix. Comptes-
Rendus, 12 avril 1886.
lllai
villa;
B06 J. HOUSSEL. — CBBTACB DBS PRTIT8S PÏB ÉSÊEï HT C0BB1BBR3 30 tUlî
t.',. Cal., à Hrquitnia Lonsdalri, d'Orb., Kadiolitrs iteocomieasil, d'Orb f ; Qttrea
ai/uila, d'Orb.
Ap, Calcaire pétri à'Orbitolina conoidra et diKOtdea, Albin Gras. Je n'ai
jamais aperçu de Etudiâtes dans cet étage et M . Grégoire y a trouvé le
Snlenia preslrnsis, Desor.
Al, Cak. avec nombreux Inssiles de couleur jaune verdâire. J'ai recueilli dans
cette couche, dont l'épaisseur ne dépasse pas 4 mètres, plus de soixante
espèces de fossiles dont les principaux sont :
Solarium martinianum, d'Orb. ;
Crritkiumtrimonilv, Michelin?;
Plicaiulu ratliota, Lam.;
Triyonia aliformis, Parkinson;
Inuctramia tulratiu, Sowerby. j
t'antium f'onstiintt, d'Orb., variété;
Macula atbmsis d'Orb;
Oitna ardueam-mit, il'Orli. ;
UmlaliutH iteruiralum, So« . ;
RhyiKhonrtla fiolyynrt, d'Orb. ;
- fiMftf-rwa, d'Orb.;
— tiihatn, d'Orb.;
TenhmMa iulmtplnnit, d'Orb;
— murrana. d'Orb.?;
Tnvbrirostra anluenntmii, d'Orbigny ;
Hemiaster miniums Dcsor;
Discoïdea eoiiiça, Desor;
Pettastn Stttderi, Cotteau (i);
Nautilus elementiitus, d'Orb.;
Ammonites Beudanli Hroug, ;
Am. tamatteanus, d'Orb ;
Am. lalidartatus, d'Orb.?
Am. naamillaris, Schiotheim;
Am. auritus, Sow. ;
Hatuites aUerno-lubtrculittus, Le y m
Hamites royerianus. d'Orb.;
Pterocera bicaiinala, d'Orb.;
Rostellaria Parkiiumi, Sow.;
Tarritella vibrayeana, d'Orb;
PUurotomarin gtiulliaa, d'Orb.?:
Turbo chassijaniis d'Orb.;
Stalaria Gastina, d'Orb. ;
— ttemtntina, d'Orb.?;
C), Calcaire nodulem gris foncé,
On avait ratlaclié celte
1887. J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DBS PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈBBS 607
C„ Grès avec débris charbonneux et marne» avec Belemnitet ultimus , Rhyncho-
nella compressa, d'Orb; Tercùratvlla DelOosii, Héb. ; Orhildina concava,
Lam. — 150 mètres.
Dans les sous-étages Ct, Cj, G3, on rencontre un peu partout, àPra-
dières, une formation très caractéristique du Cénomanien. C'est un
calcaire bréchiforme ou grumeleux, riche en fossiles, qui se pré-
sente sous forme de bancs isolés au milieu des autres couches. Ces
calcaires se désagrègent à l'air, et constituent des îlots pierreux où
Ton peut étudier les fragments. Ce ne sont, le plus souvent, que des
débris de diverses coquilles et surtout de Polypiers dont j'ai réuni plus
de quarante espèces appartenant aux genres Trochocyathus, Dasmia.
Lcptocyathus, Meandrina, Thamnaslrea, Ilydaopora, Isaslrea, Trœmo-
cœnia, Astrocœnia, Haplosmilia, etc. Avec cela, il y a des fragments de
calcaireou de bauxite provenant des couches antérieurement formées.
Le ciment est le plus souvent calcaire; mais dans quelques cas il
est marneux.
Le conglomérat passe fréquemment à un calcaire compacte, gris,
vert ou rouge, disposé en bancs isolés ou en vastes nappes, dans
lequel les fossiles sont très souvent silicîfiés et en relief à la surrace
de la roche rongée.
En étudiant un grand nombre de ces formations, je me suis con-
vaincu que ce ne sont, le plus souvent, que des récifs coralliens. Ces
récifs, du reste, ne sont pas particuliers au Cénomanien; j'en
ai rencontré quelques-uns dans l'Aptien et le Gault.
Or, chose remarquable, il9]ont tous un certain nombre de fossiles
communs, dont le plus abondant est Terebratella Deiàosii, Hébert,
avec Orbitolina conoidea et discoïdea, Albin Gras.
Les divers étages du Crétacé inférieur se prolongent sans interrup-
tion depuis Foix jusqu'au pic de l'Aspre; mais au delà, on ne les
rencontre qu'en quelques points. Les Pcchs de Pradières, de Lhcrm
et de Leichert sont presque entièrement constitués par le Jurassique,
recouvert transgressivement par des lambeaux de marnes cénoma-
niennes et de calcaires compactes ou bréchiformes du même âge qui
atteignent là un développement remarquable et sont très riches en
fossiles.
Dans le calcaire du Pech de Pradières, près de la grotte de Lherm,
j'ai recueilli de grands exemplaires dOrbitolina concava ayant 15 mil-
limètres de diamètre, et au Pech de Lherm :
Rprirwu fleuriausa, d'Orb.; Tembratella Delfwsii, Hébert;
K/tynrhonrlla laman ktana, d'Orb.; Goniopyyus arizvnsis, Colteau (18»7; ;
— conto /a, d'Orb. ; i-iiris, voisin du C. ïf'/itri/'eru, Maul.
— compressât d'Orb. ;
iOH J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DUS PETITES PÏRÉHÉE5 ET CORB1ÈRES î
Au Pecb, de Leichert, j'ai trouvé :
tfamilrj armaliis, Sow. ;
Janira tongirauda, d'Orb. ;
Pecten tubaculus, Lam. î;
Peclen riryatui, Nilsson;
Ustita carïnata. Lam,;
Plicatula spinasa, ManteM ;
Ostrea flabellaîa, d'Ûrb. ;
Rhgnchmrlta graiiana, d'Orb. ;
— lamarckiana, d'Urb. ;
— contarta, d'Orb.;
Terebralelta Dttbosii, Iléb.;
Hhynch .compressa, d'Orb.;
Radiolites agaritiformis, d'Orb. ;
Trrebrirosira arduinnensii, d'Orb. ;
Epiaster distinclus, d'Orb. ;
Pyrina Des Moulinsii, d'Arcbiac ;
— ttousselî, Cotteau (1887};
Discaïdea su^uculvs, Klein;
Pgyaster Iruncatus, Agassii;
Salenia scutiocra, Gray. ;
Pieududiadema variotare,\Cotleaa;
Orthopsis grimuliii il, Cotteau;
Cij)>hosama Housseli, Cotteau (1887) ;
— ariz'nstt, Cotteau (1887);
— Canals, Cotteau (18B7) ;i);
liiinriipijijus Menavdi, Agasait;
— major, Agaasiz;
— sttlcalus, Cotteau ;
— arizcnsis, Cotteau (1887);
Codiopsis lioma, Agassiz;
Magnolia arizensis, Cotteau (1887);
Cidaris gibberula, Agassii;
— Sorignili, Desor;
— veticulosa, Goldfus;
— pgrenaica, Cotteau;
Orhilolina concava, Lam. ; etc.
Un fait remarquable que j'ai observé dans tous ces gisements,
fossilifères, c'est la présence de nombreux pisolithes ferrugineux.
Ces pisolithes sont ceux de la bauxite, qui existe encore en place,
au Coucbet, à Roquenxade et à Pereille. Dans la partie supérieure
du vallon de Pradières, j'en ai remarqué de gros blocs isolés; en
un point même, celte roche est en place et par-dessus gisent des
brèches qui en sont formées. Il est manifeste que le Cénomanien
s'est en partie constitué aux dépens des étages précédents. II est
donc probable, ainsi que l'a fait observer M. de Lacvivier (2), que
quelques-uns des fossiles qu'on y rencontre, proviennent, dans cer-
1887. J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DBS PBTITKS PYHÉÎfÉBS ET C0RWÈRE8 609
A Sézenac, sar le versant méridional du Pech de Foiz, existe un
flot de Crétacé découvert par M. Ambayrac, mais jusqu'ici mal connu.
Il se prolonge depuis Bonaygue jusqu'à Saint-Genôs, et il est ainsi
composé (fig. 9).
C|, Marnes et calcaires noduleux à Holaster subglobosus, Agassiz; Epiatter dis-
tinct m, cPOrb.?; HemiasUr bufo, Desor ; Micraster anlt? uu*,Cotteau (1887);
Discoidea cylindriea, Lamarck; Ammonites Mantelli, Sovv. — 40m.
Ca, Marnes et grès, banc isolé de Calcaire à Requiénies (Requienia lœvigata,
d'Orb.î). — 50m.
C3, Cale, à Orbitolina conicay d'Archiac. — 20Bl.
Tu, Se, Marnes avec plaquettes de calcaire et débris de rudistes. lOOm.
Les couches sont transgressivement superposées au Lias et plon-
gent au Nord.
Le pic de Montgaillard (flg. 8 et 9) est cénomanien dans presque
tout son ensemble.
On y observe, en effet :
Al, Marnes noires, et calcaires.
Ct, Calcaire noduleux avec gros Nautiles et Discoïdea arizensit, Cotteau (1887).
C}, Calcaire grumeleux et marnes.
C3, Conglomérat très grossier, avec calcaire bréchi forme, au calcaire de Mont-
gaillard.
Les assises sont disposées en voûte et sont superposées aux schistes
anciens qui affleurent au Nord du pic (fig. 8).
J'ai déjà dit que le Cénomanien forme le rocher de Foix, et nous
verrons bientôt qu'il s'étend à l'Ouest jusqu'au Col-del-Bouich. Mais
tandis que là on ne le coupe qu'une seule fois en allant du Sud au
Nord, à Montgaillard, il s'est produit des ondulations secondaires
dont il ne reste que des tronçons : les couches marneuses ont été
emportées par l'Ariège ou recouvertes par le Glaciaire, et seuls, les
îlots de calcaire affleurent encore.
A l'Est du pic de Montgaillard, le Crétacé supérieur atteint un
développement énorme et se prolonge jusqu'à Bélesta. Il forme, dans
son ensemble, un pli synclinal que j'ai figuré dans les coupes 2, 3,
•I, 5, 6, 7, 8, et que je nommerai bombement de Celles. A la partie
supérieure de la voûte, enlevée par dénudation, correspondent des
vallées longitudinales. Cette disposition a déjà été aperçue par
M. Hébert et figurée par lui (1). Mais d'autres géologues ont supposé
là des renversements qui n'existent point. Je me suis assuré que
les couches n'ondulent pas parallèlement à Taxe du bombement, et
qu'elles ont une puissance de 600 mètres pour l'aile nord et de 1800
mètres environ pour l'aile sud.
(l) Crétacé supérieur de Saint-Sirac, Bull. Soc. géol., 3« série, t. X, pape 580.
XV. 39
610 J. BÛDfSKL. —CRÉTACÉ BBS PBTITB8 PÏHÉBÉKI ET COUlAlII 30 Uli
C'est à partir de Saint-Paul et de Caraybat que la série devient
intéressante. Toutes les fois que la dénudatiou a été assez forte, an
fond des vallées, on trouve le Turonien arec ses marnes noires on
bleues, ses grès et ses bancs de rudistes. J'ai aperçu les'premières
Hippurites à la Tuilerie, au Nord-Est de Celles. Ces fossiles abon-
dent dans les champs de Saint-Sirac, de Leicbert et de Hoqueflzade.
Entre Nalzen et Mondini, la vallée n'a pas été assez creusée, et l'on
n'en trouve guère. Mais ils reparaissent à Villeneuve- d'Olmes et
dans le gisement si connu de fiénaiz.
Le Séuoaien est également très fossilifère; mais c'est dans la
partie sud du bombement qu'il est le plus intéressant. Il a la mémo
composition que le Sénonien des Corbières, savoir :
S1, Marnes avec bancs de Radiolites, aperçus pour la première fois par H . Oré -
goireet plus récemment signalés par moi (i). Outre les Radiolites, on
Irouve à Bastia de nombreux Polypiers avec HîppurUei cornu-u*ori»«m ,
J'ai exploré avec soin cette assise avec le concours de M. Canal et
de M. de Les tel. Nous y avons trouvé:
Clypédampat Utttli, CoUeau (im);
Saltnia Baurgeoiti, Coltaau ;
Orthaptit miliarii, CoUeau.
Hhynckonelta dtfformù, d'Orb.J
Btmiati/r Gaulhùri, Feron ;
Pyrina pitrocoritiuis, des Moulin
— ODUium, Àgassii;
C'esl l'horiion à Cyphotoma Archiaci des Corbières.
S,, Grès micacés avec marnes en sous-ordre, correspondant aux couches à Mi-
cratter brevit des Corbières. Ce sont les grès de Celles depuis longtemps
rapportés au Sénonien par M. Hébert, A. Soulatge et à Roufuac-dea-
Corbières, j'ai trouvé des Micrutter dans tontes les couches sur une épaisseur
de 600'° ; mais dans les grès de Celles, je n'en ai rencontré qu'à la partie su-
■e dans mie -ii-.Ul' île i-:ilr-iir>- iioduU'iix. épaisse de 5 o
1887. J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DBS PETITES PYRÉNÉES ETCORBIÈRES 611
D„ Sur ces marnes reposent 50 mètres de brèches à fragments calcaires ou
siliceux, qui se prolongent sans interruption depuis Saint-Paul jusqu'à
Fbugax.
En étudiant les terrains primaires, j'avais déjà remarqué ces con-
glomérats que je croyais fort anciens. Depuis, j'ai remarqué qu'ils
sont en concordance de stratification avec l'assise précédente et en
discordance avec les terrains primaires. En outre, j'ai retrouvé ces
conglomérats au même niveau dans les Corbières, et sur les bords du
Douctouyre; j'ai découvert, interposé entre les bancs de conglo-
mérat, des calcaires pétris de Polypiers et d'Orbitolines, avec de
grands Orbitolites semblables à ceux de Saint-Louis (Aude) et de
Saint-Marcel (Haute-Garonne). 11 m'a paru que ces couches repré-
sentent le Danien inférieur.
M. de Lacvivier classe les brèches de Fraichenet dans le Géno-
manien et celles de Montségur dans le Jurassique; mais il suffit de
les suivre pour voir qu'elles ne constituent qu'une seule et même
assise. 11 suppose, en outre, que les marnes S, sont albiennes et il
admet qu'il y a renversement. Dans ce cas , les conglomérats de-
vraient être sous les marnes ; mais Ton voit par mes coupes que
c'est le contraire qui a lieu.
Le Sénonien, dans la partie nord du bombement, n'est pas moins
fossilifère que dans la partie sud , surtout entre Saint-Cirac et Lei-
cbert où l'on trouve :
ActœoMlla iœvi:t d'Orb;
(htrea Matheroniana, d'Orb. ;
Pyrina ovulum, Agassiz;
OrUutpsis miliaris, Cotteau;
Cyphotoma Gregoiri, Cotteau (1887) ;
Cyclolites potymorpha, Brong.;
Troehosmilia inconstant, E. de Fr.f etc.
Mais les divers étages y sont moins bien délimités, que dans l'aile
sud; et les conglomérats daniens, qu'il ne faut pas confondre avec
les dépôts glaciaires, n'y sont pas représentés.
Telle est la disposition des couches entre Montgaillard et Bé-
lesta : la découverte de l'assise à Orthopsis miliaris au-dessous
des couches à Alicrasfer brevis, prouve jusqu'à l'évidence qu'il n'y
a pas renversement; et ce qu'on avait rattaché au Crétacé inférieur
ou moyen, appartient au supérieur (1).
Nous avons vu qu'à Péreille, le Sénonien et la partie inférieure du
Danien sont recouverts transgressivement par le Danien supérieur ;
(1) Je viens de lire, dans le compte-rendu sommaire de la séance du 16 mai 1887,
que M. de Lacvivier a étudié lui-même la couche à Bemiastcr Gauthieri, Or-
thopsis miliaris, etc., et reconnu que le renversement n'existe pas, ainsi que je
l'avais indiqué dans ma note du 4 août 1886.
642 J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DBS PETITES PYRÉHÉBSKT CORBIÉHES 30 mai
le même fait s'est produit, pour le bombement de Celles, entre Hon-
dini et Béîesla (flg. 2 et 3). Enfin, près de ce dernier point, toute la
formation disparaît sous l'Eocène. Mais la Craie supérieure affleure
près de là, dans la ride de Dreuille (flg. 2), où nous la retrouverons,
après que j'aurai terminé la description de la région centrale.
Reprenons l'étude du bombement de Foix. Sur la rive gauche de
l'Ariège, la série secondaire est la même que sur la rive droite ; mais
il n'y a pas de faille (flg. 12).
A Caussou et au Bastié (13), sur le flanc méridional du Pech, elle
est ainsi composée :
L„ Lj, L„ 0, Jurassique.
Ci, Calcaire grumeleux et marnes noires à Hohuter subgfobosits.
(7 et C, Grès.
Tu, Cale, à Hipjiurites organisons.
S', Marnes à Micraster Ueberti, e(, suivant M. de Lacvivîer, à Inocriamus digt-
Or, Granit.
Ce Crétacé est le prolongement de celui que nous avons éludié à
Sésenac et & Celles.
Nous le retrouvons encore au Rocher de Caralp où j'ai relevé la
coupe 14 :
Li, Ls, L„ O, N. Jurassique et Néocoraien ,
lii, II,, Bauxite et calcaire à Réquienies,
Ap. Calcaire à Ottrea macroptera, Sow ; Ostrea aquila, d'Orb; Tereoratula sella,
Sow. ; Orbitolina conoïdea et discoidea, Albin Gras. Nombreux Silex.
AI, Calcaire.
C", Calcaire bréchiforme et marnes glauco nie uses, avec Epiaster distinctus.
1887. J. BOUSSBL. — CRÉTACé DBS PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈRBS 613
Au Nord du Pecb, tous les étages du Crétacé sout très développés ;
mais, pour le moment, je ne m'occuperai que de ceux dont la des*
cription se rattache à celle de cette montagne.
A Vernajoul (fig. 12 et 13), on retrouve les diverses couches du val
de Pradières. Le Cénomanien y est très fossilifère, et renferme :
Calcaire corallien bréchiforme, avec nombreux fossiles dont les
plus communs sont :
Ostrea flabellala, d'Orb. Orbitolina conoïdea et discoïdea, Albin
Oriopleura Lamberti, Mun. Chalm ; Gras.
Tcrebratula Delbosii, Hébert; Nombreux Polypiers.
Discoïdea subuculus, Klein; Grès, marnes et calcaires à Orbitolina
Cidaris Sorigneti, Desor; conica, d'Archiac.
C'est sur la rive gauche do l'Ariège que la faille de Pradières pro-
duit les effets les plus remarquables.
On voit toutes les couches se renverser, et, à partir de Sarda-le-
Fort, disparaître sous le Danien supérieur et l'Eocène qui se sont dé-
posés dans la dépression survenue (fig. 14 et 15). Ces deux terrains
ne se prolongent que jusqu'à Serny ; mais le renversement persiste
jusqu'à Cadarcet où il a été étudié par M. Hébert et M. de Lacvi-
vier. D'un autre côté, l'aile sud de la voûte disparaît au château de
Soulé, de sorte qu'entre ce point et Cadarcet, il n'existe plus que l'aile
nord renversée (fig. 16).
Cependant, à Coumeloup, près de Cadarcet, le bombement se ré-
forme (fig. 17). Là, j'ai relevé la coupe suivante :
Tr. Lr, L2, 0, N\ Jurassique et Néocomien.
Uf, Bauxite— fim.
U*, Calcaire à Requienia; Rhynchonella lata, d'Orb.; Epiaster distinctus,
d'Orb. ? — 10m.
Banc de calcaire, de trois ou quatre mètres d'épaisseur, pétri de fossiles,
dont les principaux sont :
dans cette opinion. J'ai observé même, que certains granits des Pyrénées sont
postérieurs aux calcaires à Réquiénies.
Dans cette môme note, j'ai décrit le Carbonifère de Larbout et de Saint- Antoine,
et j'ai publié un certain nombre de coupes. Or, M. de Lacvivier a repris l'étude
de cette formation ; le plus souvent ses coupes présentent un accord frappant avec
les miennes, et cependant, il signale quelques erreurs de détail qui lui paraissent
regrettables.
Assurément toutes les erreurs sont regrettables ; mais encore faut-il qu'elles exis-
tent dans mon travail. Je ne puis discuter longuement ici ; mais je dois dire que
depuis deux ans, j'ai beaucoup étudié les terrains primaires, et que si ma ma-
nière devoir s'est modifiée en quelques points, ce n'est pas dans le sens indiqué
par mon confrère.
614 t. KODSSBL. — CBÉTACfc DES PETITES PYRÉNÉES ET C0RB1ÊHES 30 Ititî
Trigonia ornala d'Orb. ;
Pectrn archiaeian, d'Orb. ;
Rhynchonella «p. ;
Terebratula tamarindui, S
Tercbrattlla Delbotii, Hébert;
— pnxlonga, Sc-w. ;
— moutoaiaaa, d'Orb .
Ap, Calcaire à Orbitolina conoidea, Albin Gras. —
Al, Couche verte de Pradièree, visible à Laplagoe,
moiiiies rares. — Quelques mètres.
Ci, Marnes noires et calcaire à échinides. — I50m.
C, et C„ Marnes noires et très nombreux bancs de calcaire bréchiforme
bord du chemin. Am-
Trigonia spinoia, Parkinson?
Litkodomus ;
Janira guinquecostata, d'Orb.
Oitrca carinata, Lam ;
Ottrea arnica, d'Orb.;
Ithynchonctla lamarckiana, d'Orb.;
— compressa, d'Orb;
Tnvbratella Dclbosii, Hêb. ;
Hiilaslrr lireii, Aj-assii;
Discoidra subuculus. Klein ;
Halenia scuiigcra, Gray;
Orbitolina concava, Lam, ;
Très nombreux polypiers.
Tu, Se, Marnes noires avec plaquettes de calcaire.
Du D„ D,. Grès, marnes rouges et calcaire lithographique.
A partir de Coumeloup, les assises jurassiques forment un pli an-
ticlinal et un pli synclinal (fig. 17 et 18) ; et cette disposition se pro-
longe jusqu'à Allièros.
Le Crétacé apparaît dans le pli synclinal, à Montsérou. Au Nord du
pli anticlinal, onobservela même série qu'à Cadarcet jusqu'à Larcbé.
Mais à partir de ce point, les caractères du Cénomanien changeant,
on ne trouve guère plus le calcaire corallien que dans la partie infé-
rieure de l'étage ; la partie supérieure est formée par des brèches à
HËDts parfois énormes, nlli;; n:nil avei: ilu- jiï- sfhUto'ides et det
18B7. j. Boussn. — ceêtàc* dks otites mtatn it comttES 618
cette rivière, te calcaire àReqxriénies est souvent remplacé par mi
calcaire à Nérinées avec débris charbonneux, et la bauxite, par un
conglomérat calcaire à ciment ferrugineux. Bientôt, j'ai découvert
que cette dernière assise est fossilifère en plusieurs points, dans l'un
desquels j'ai observé :
L|9 L3, L„ Lias. — 200 mètres.
0, N«, Dolomie, 100 mètres, passant peu à peu à
U, Bauxite, 80 mètres.
Entre les couches à pisolithes s'interposent des calcaires noduletrx, gris-cendré
on jaune-roageàtre, et des marnes feaisietées arec débris de végétaux carbonisés;
le tout passant par endroits à un conglomérat calcaire dolomitique, dont le cimenjt
est ferrugineux et souvent pétri de pisolithes. Ce sont les strates à pisolithes et les
calcaires noduleux qui sont fossilifères. Dans ceux-ci, les fossiles sont de taille
moyenne et de même couleur que la roche. Dans ht bauxite ils sont petits et
souvent recouverts d'un enduit ferrugineux jaunâtrew Joscpf toi j'en ai recueilli plat
de 30 espèces dont les s/3 sont des Gastéropodes. Les. Nérinées, lea Cérithes et
les Orbitolines abondent. J'ai reconnu :
Nerieua renauxiema% d'Orb.;
Nerine* (4 espèces);
Natiea cornue liana, d'Orb.,
Eulima ?
Bostellaria dttpiniana, d'Orb.;
Pteroeera ;
Crriihium (s espèces);
Nauttku ;
JùruaUlla :
Tcrebralula lamarindus, Sow.;
— Delbo*ii} Hébert;
Orbitotina conoïâea et discoïde a, Albin
Gras.
U, Calcaire pétri des mêmes Nérinées que l'assise précédente, 20 mètres.
Le nombre des Nérinées diminue à mesure que celui des Orbitolines augmente
et l'on passe par degrés à
AP, Calcaire à Orbitolines, — 20 mètres.
Ai, Calcaire sans fossiles, — quelques mètres.
Ci, Marnes avec calcaire grumeleux, très fossilifères, — 40 mètres.
Marnes versicolores, — 100 mètres.
C, et C„ Brèche.
Il n'est pas douteux, pour moi, que les couches Ut etU, ne soient
urgonieunes et que la bauxite, en particulier, ne tienne la place, dans
les Pyrénées de cette assise qui, dans la Haute-Marne, forme la cou-
che rouge de Gornuel, dans l'Aube, le cordon de nodules de sanguine
de Leymerie, et dans l'Yonne, les moellons pétris de Cérithes de H. de
Longuemar.
Il est remarquable qu'à l'Arize, la dolomie se transforme par
degrés en bauxite, que la bauxite soit par endroits remplacée par un
conglomérat, et que les Nérinées de cette dernière assise passent
dans le calcaire à Réquiénies. Il y a déjà longtemps que M. Hébert a
signalé, au Pecb Saint-Sauveur (fig. 12) des conglomérats et des Néri-
nées à la partie supérieure de la dolomie; je les y ai retrouvés et jra
616 J. BOUSSSL. — CHÉTÀCÉ DBS PETITES FIEÉKÉES BT C0BB1ÈHES 30 mai
remarqué des faits analogues à Pradières et h Leichert. Tous ces faits
sembleraient prouver que les assises jurassiques et crétacées se
sont formées dans les Pyrénées, sans interruption.
A l'Ariie, la dolomie même se modifie par endroits ; elle apparaît
pétrie de Polypiers et prend le faciès du calcaire à Requiémes. Et cet
état de choses se continue au loin vers l'Ouest.
Entre tes Baydous et Lagrange, existe une importante masse
d'ophite qui n'a pas encore été signalée (1). Et entre Lagrange et
Clermont avec les calcaires bréchiformes du Géaomanien alternent
des grès dont le faciès rappelle celui des schistes primaires. J'ai
figuré, dans la coupe 30, le bassin crétacé dont Roquebrune est l'un
des points les plus saillants.
L'Urgonien est très développé dans la partie sud de ce bassin ; mais
il' manque fréquemment dans la partie nord, où le Cénomanien
repose transgressivement sur la dolomie. Il en est de même de
l'Aptien et du Gault. Ce dernier étage est formé par deux cents mètres
do marnes noires et quelques bancs de calcaire, avec AmmonUet
mittetiamu d'Orb. ; Plicatula radiola, Lara. ; Cidarù Sorigneti, Desor,
La partie inférieure du Cénomanien est marneuse et au-dessus
viennent des grès avec de nombreux bancs de calcaires corallien ou
grumeleux.
Nulle part les Ilots pierreux formés par la désagrégation de ce
calcaire ne sont aussi nombreux. J'y ai recueilli de nombreux Poly-
piers et
Ammonite! magorianiti, d'Orb. ; Discoideaiahucuiui, Klein ;
RhynckoneUa lamarckiana, d'Orb. ; Qrthoptit granularis, Cotte&u ;
eompreua, d'Orb. ; Cidaris Sorigntti, Desor. ;
1887. J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DBS PETITES PYBÉNÉBS BT CORBIÈRES 617
entre les deux autres s'est déposé le Crétacé inférieur d'Audinac, dont
TAlbien est l'étage le mieux caractérisé (flg. 22).
L'Albien d'Audinac, étudié parMagnanet M. deLacvivier, est com-
posé de deux ou trois cents mètres de a lavasses noires » où j'ai trouvé :
Belemnites semicanalitulatus, Blain-
ville ;
Nautilus radiatus, Sow.?;
Ammonites milletianm, d'Orb. ;
Scalaria Gastina, d'Orb.;
— dupiniana, d'Orb. ;
Ringenella lacryma, d'Orb. ;
Cerithium ornatissimum, Desh. ;
— trimonile, Mich.;
— teclum, d'Orb. ;
Cerithium subgpinosum, Desh.;
Rostellaria Parkinsoni, Sow. ;
Plicatula radiola, Lam. ;
Nucula bivirgata, Fit ton. ;
— subrccurva, Phillips. ;
— albmsis, d'Orb. ;
Cardita tenuicosta, Fitton.;
Epiasler ricordeanus, d'Orb. ;
Hemiaster minimus, Desor. ;
Uisçoïdea conica, Desor. ;
La disposition qui existe à Audinac, se prolonge jusqu|au Salât, où
se terminent de ce côté les Petites Pyrénées.
De toutes les ondulations formées par le Jurassique, la plus septen-
trionale est la mieux caractérisée. Elle est le prolongement du bombe-
ment de Foix et de Coumeloup et son versant nord est en partie
constitué par la bande de Crétacé que nous avons étudiée à Vernajoul,
à Cadarcet et à Larché. Cette bande se prolonge, sans interruption,
jusqu'au Salât. En la suivant, j'ai observé que la puissance de l'Albien
augmente à mesure que cet étage devient marneux, et qu'en plusieurs
points, le Cénomanien repose transgressivement sur le Jurassique.
Ici se termine ce que j'avais à dire de la formation crétacée dont
la description se rattache à celle du Pech de Foix.
Mais au Nord de cette ride se développe le Crétacé supérieur dont
j'ai à parler maintenant.
Au-dessus du Cénomanien vient partout une puissante assise com-
posée de marnes et d'argiles noir-bleuâtre ou grises, avec des la-
melles de calcaire qui rappellent les fragments d'Hippurites. Ces
fossiles s'y rencontrent, du reste, en plusieurs points. Ainsi, M. Gré-
goire a découvert à Lherm (flg. 7) un gisement où j'ai recueilli plu-
sieurs Hippurites organisons avec quelques Radiolites, et ces fossiles
existent aussi àGarrapel (fig. 15).
Entre Péreille et Clermont, sur une longueur de quarante kilomè-
tres, cette assise n'est composée que de marnes et d'argiles. Il en est
de même à Guillelme (flg. 20), où elle a une puissance de mille mètres.
Au delà, il s'ajoute quelques bancs de grès; mais les marnes con-
stituent encore la masse principale. A Montardit et à Lasserre, dans
une couche dont je dois la connaissance à M. Guillot, j'ai recueilli :
6t8 J.HOUSSBL. — CRÉTACÉ DES PETITES PYlttittES ET COBBI6ËRS 30 mti
Janira quadricostata, d'Orb. ; Cyclotites Réussi, E. de Protn., et Tn-
chosmilia didyma, Edwards et Haîme,
Cette formation marneuse, que nous retrouverons ailleurs, repri-
sante le Turonien et le Sénonien.
A la suite vient le Danien inférieur, essentiellement composé
de grès avec quelques lits de lignite peu importants. A Caba-
nères, le ciment des grès devient quartzeux et il s'ajonte quelques
bancs de conglomérat. Aussi, quelques géologues ont-ils rap-
porté au Cénomanien ce qui existe là et tout ce qui est au-dessous
jusqu'à Glermont. De manière que cet étage, en ce point, n'aurait
pas moins de trois mille mètres de puissance; car il n'existe ni pli,
ni Taille à Cabanères, et les couches ont une pente moyenne de 60*.
Le vrai Cénomanien, avec ses conglomérats, ses grès et ses cal-
caires bréchi formes se trouve mille mètres plus bas, sous les assises
marneuses 5e, Tu, très bien caractérisées à Guillelme (Hg. 20).
Au delà de La&serre, à la partie supérieure apparaît ,un calcaire
jaunâtre (calcaire nankin), avec fossiles que nous trouverons plus
nombreux ailleurs.
Les gris précédents passent par degrés à une assise de marnes
rouges, qui présentent partout les mêmes caractères, excepté
dans la région occidentale, où la partie supérieure devient calcaire.
Ces marnes ont une puissance de deux cents mètres et représentent
le Danien moyen.
Le Danien supérieur est formé par des calcaires lacustres litho-
graphiques, presque partout fossilifères, dont l'épaisseur augmente
de l'est à l'ouest, où elle est de cinquante mètres.
pàé les marnes Df, le cilcaire lacustre D3» et FBoctlne, disposés sous
forme de boutonnière (Bg. 2).
Au, col de Babourade, les couches détiennent sensiblement hori-
sontales et celles de USocène se raccordent au-dessus du Crétacé.
Hais à Puivert, la rivière du Blau a creusé son lit Jusque sous Tas-
sise ttf Au delà, le calcaire lithographique forme le dessus de la
ToAte jusqu'au col des Tougnets, ou apparaît une nouvelle bouton-
nière (flg. 1). Cependant, les couches se raccordent de nouveau &
Foroe-Haute ; le calcaire lacustre forme une vaste nappe crayeuse
épopée en dent par la vallée de F Aude; et les buttes de Saint-Fer-
réol, de Soubirous et de Rennes constituent les derniers vestiges du
Calcaire à miliolites qui recouvrait primitivement le plateau (flg. 36,
37,38).
A Puivert et à Nébias (flg. i), ce n'est pas le Gartremlen qui bute
contre le calcaire à Réquiénies, comme l'ont figuré Leymerie (i) et
Ê. Yiguier (2) ; mais les étages supérieurs de l'Éocène, ainsi que je
Fai déjà prouvé (3).
Dans la région que nous étudions, le calcaire lithographique se
décompose souvent & l'air et devient crayeux, et dans les marnes
fouges D', on trouve des lits de poudingue. Enfin, les assises D1 ont
une composition variable suivant les lieux. Entre le cap de la
Mounjo et Foroe-Haute, et entre Saint-Ferréol et Songraigne, ce ne
sont que des grès. Mais sur les rives de l'Aude et des ruisseaux de
Couleurs et de Granes, entre les couches de grès s'intercalent des
marnés rouges et des brèches. A la montée de Couiza à Rennes-le-
Château, on trouve (flg. 36) :
S3. — Marnes à Holaster triyni Cotteau, — 30m. Calcaire jaunâtre avec nom-
breux Micraster brevis à ambulacres superficielles. — 10m.
D1. — Gros banc de brèche à fragments quartzeux, — grès, — marnes rouges, —
grès, — marnes rouges, — grès jaune roogeatre. — 70*
D*. — Marnes panachées, — grès rouge, — marnes rouges» — grès, — pou-
dingue. — 30 ■
D*. — Calcaire compacte. — iOm
Nous voyons qu'ici les assises D1 et D* ont à peu près la même com-
position et que la partie la plus remarquable de la première est
on conglomérat au-dessous duquel existe une couche à Micraster
brevis.
(1) Aperçu géologique des Pyrénées de l'Aude. — Montpellier, 1880 (mémoire
posthume).
(S) Revue des sciences naturelles. —Juin, 1882.
(3) Note sur le Crétacé supérieur et le Tertiaire des départements de l'Ariège et
l'Aude. Bulletin de la société ariégeoise des sciences, lettres et arts. — Juillet
1SS5.
■ t-
620 J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DBS PETITES PYRÉNÉES ET COHBIÈ&ËS 30 IDli
J'aurai a signaler des faits analogues dans les bassins de Sou-
graigne et de Quillan.
Le premier de ces deux bassins est bien connu, surtout depuis les
récents travaux de M. Toucas ; mais il n'en est pas de même du se-
cond, où, suivant les descriptions de Levmerie (1) et de St. Gayrol(2),
il n'existerait que le Crétacé inférieur. Or, j'ai retrouvé les mêmes
assises dans les deux et découvert qu'ils ne constituent qu'une seule
et mémo formation. Il est facile de s'en convaincre en étudiant les
couches de la planche II,
J'ai figuré dans la coupe 33 la disposition des couches telle qu'elle
apparaît en allant du Nord au Sud par Sougraigne et Bugarach. Au
Nord, on trouve un premier bombement constitué par les terrains
primaires; il en vient ensuite un second et un troisième formés par
le Crétacé. Le premier et le troisième seront pour nous le bombement
de Bézis et de Gugurou ou du Bézu ; le second a été nommé par d'Ar-
chiac bombement de Laferrière. Entre le premier et le second existe
le Crétacé de Sougraigne, et entre le deuxième et le troisième
celui de Bugarach, disposés en plis synclinaux. Le Crétacé de la par-
tie sud du bombement de Cugurou butte contre le Jurassique, au-
dessus duquel est le Crétacé inférieur disposé en pli synclinal dans la
vallée de Saint-Paul- de-Fenouillet.
Le bombement de Laferrière commence entre Laferrière et la
Viallasse (fig. 34) et ftnità Tocban, après avoir formé la montagne de
Taucb qui en est le prolongement. Le Crélacé de l'aile nord de cette
ride se termine à Fourtou avec celui du pli synclinal de Sougraigne.
Le Crétacé de l'autre aile ne se termine qu'avec la montagne de
Tauch (Bg. 27, 28, ai), 30, 31).
'}. -1
■ ■ ■■■ ■ .■■.-■». . * ■ » • I ■ . I "
•- - ••"■"■. i . ■" '" . ■ ■ ■■.-.' " i ■
i.i
4 Quillan, en effet, ce calcaire est disposé en bassin ; mais dans
l'aile nord, il n'est visible qu'à la croix de Saint-Simon. De ce côté,
an point où passe la coupe 38, il est recouvert transgressivement par
l'Aptien et les couches du Danien supérieur.
Celui de l'aile sud fait partie de la montagne que d'Archiac a nom*
mée chaîne de Saint-Antoine-de-Galamus.
Dans cette montagne, qui se rattache directement & celles du pays
de Sanlt, nous trouverons le Crétacé tel qu'il est composé dans les
Pyrénées proprement dites.
A Quillan, elle forme un bombement que j'ai représenté (ûg. 36 et
37) et qu'on trouve ainsi composé en suivant la route de Quillan à
Axât.
Al. — Marnes noires dont les ondulations forment les parties basses du bassin de
Quillan et le Roc de Bitrague.
Ap. — Banc de calcaire à Orbitolines ; — Marnes à Oslrea aquila et calcaire à
Orbitolines en sous-ordre.
U . — Calcaire à Requiénies.
Le reste de la série n'est pas visible.
A la suite, dans l'autre aile, les couches sont plus marneuses et par con-
séquent plus épaisses. On observe :
U,. — Calcaire à Requiénies; — Marnes noires à Orbitolines; — Calcaire à Requié-
nies; — Marnes noires; — Calcaire à Requiénies.
Aji. — Marnes noires à Orbitolines; — Calcaire sans fossiles ; — Marnes noires
pétries d'Orbitolines.
A/. — Marnes et calcaires marneux formant une voûte surbaissée.
A partir de Saint-Louis, on ne retrouve plus le bombement de
Quillan, et là commence la plus longue faille que j'ai rencontrée.
Il serait tout naturel de supposer que la faille a fait disparaître
le bombement ; mais, cela n'est pas : celui-ci, n'a jamais existé de ce
celé, ainsi que le prouve l'observation attentive des faits.
A Saint-Louis, la chaîne est ainsi composée, (flg. 34) :
L,. — Lias fossilifère; — 0, Dolomie; — Nc, U,, Calcaire bréchiforme ; U, cal-
caire à Requiénies; — Ap, Calcaire à Orbitolines avec parties marneuses.
Au delà (fig. 33), sous l'étage L3 apparaît l'étage Lg ; mais il est
sous forme de cargneule, ainsi qu'on l'observe dans les Petites Pyré-
nées, à Leichert notamment. Il semble que les fragments de la brèche
liasique aient été dissous et qu'il ne reste que le ciment dolomi-
Uque, d'autant plus que dans les cargneules, il existe des parties
où la brèche existe encore.
Plus loin, la faille décrit une sinuosité vers le Nord et à la série
précédente s'ajoutent, (fig. 32) :
r i
* I
622 I. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DES PETITES FÏBÉNBKS BT COBBIÈBRB 30 01*1
L,, Caicaire du Lias inférieur. — Tr, marnes irisées, bien caractérisées aux
Roubis. — Pr. calcaires gris bleuâtres veinés de blanc. Ces calcaires ont une
puissance considérable et constituent la masse imposante du pic Bargaracb, où ils
deviennent dolomitiqoes.
Quelques géologues ont rapporté au Jurassique la dolomie du pic
de fingarach, mais cette dolomie esl la même que celle qui existe en
plusieurs points dans le massif de Montoumet, sur les bords si pitto-
resques du Tnrgan, par exemple (fig. 28).
Dans le défilé de Saint-Antoine, on retrouve les marnes irisées et
oa remarque que la dolomie 0, passe à la brèche N., U,. Celle-ci
atteint en ce point une puissance de 800 métrés environ.
Entre Saint-Paul-de-Fenouilletet Soulatge, et entre Maury et Cu-
cugnan, le Lias supérieur est partout fossilifère, et tous les autres
étages du Jurassique sont représentés. Au delà des ruines de Qui-
ribus, les couches deviennent sensiblement horizontales et forment
un plateau accidenté (fig. 28).
La faille de Saint-Louis se prolonge jusqu'à Tuchan, mais elle se
termine en même temps que le Crétacé déposé dans la dépression
qu'elle a produite.
A Padern, où l'on peut voir, presque superposées, les deux lèvres
de la faille, il m'a paru que la profondeur de cette dépression n'est
pas moins de 600 mètres.
En ce point, le Crétacé est fort intéressant, et je le décrirai bientôt;
mais il nous importe de connaître immédiatement, dans son ensem-
ble, la série des terrains qu'on y observe.
En suivant le Torgan, on coupe à deux reprises certaines couches et
l'on retrouve, là, le bombement de Laferrière, (fig. 28).
1887. J. ROUSSBL. — CRÉTACÉ DBS PBTITBS PYRÉNÉÇS BT CORBIÈRES 623
Au delà, on le retrouve dans un pli très aigu qui constitue la
chaîne de Lesquerde (fig. 29, 30, 31, 32, 33), parallèle & celle de
Saint-Antoine.
Dans ces deux chaînes, les couches à Orbitolines et à Ostrea aquila
se modifient latéralement et sont tantôt calcaires et tantôt mar-
neuses.
Dans celle de Saint-Antoine, entre Saint-Paul et Soulatges, au-
dessus des calcaires et Orbitolines sont des calcaires coralliens avec
Terebratella Delbosii^ Hébert ; Rhynchonclla de pressa, d'Orb ; Rhyn-
chonella sp.; Salcnia prestensis, Desor ; Cidaris Sorigneti, Desor; Cidaris
pyrenalca, Gotteau, etc.
Nous allons retrouver ces fossiles plus nombreux dans les environs
d c Quillan.
J'ai déjà dit que le calcaire à Requiénies forme là un pli synclinal
iont l'aile nord n'est visible qu'en quelques points. Ce pli constitue
bassin où sont étages les terrains crétacés de la voûte du Bézu.
Dans ce bassin, toutes les couches ont la même composition : ce
sont partout que lavasses noires alternant avec quelques bancs
grès et de calcaire. Les strates marneuses ont donné prise à l'ac-
in des eaux, et des dénudations énormes ont produit un paysage
~fttoresque où la vue se heurte à de longues barres de calcaire blanc,
à des pitons arrondis de couleur sombre qui simulent un volcan
jné.
5>ur le bord occidental du bassin, dans les parties basses creusées
r l'Aude et divers ruisseaux, j'ai trouvé l'Aptien et l'Albien, et à
;t, dans la partie haute, j'ai rencontré le Crétacé supérieur
g. 33, 34, 35, 36, 37. 38).
îs couches se superposent dans Tordre suivant :
2, Calcaire à Requiénies.
u, Calcaire et marnes à Orbitolines, avec Ostrea aquila, d'Orb., et Ostrea
macroptera, Sow.
-A,, Marnes renfermant Belemnites semicanaliculatus, Blainville; Sautilus ra»
dialus, Sow.; Naulilus clemcntinus, d'Orb.; Ammonites milletianus,
Sow.; Turritella vibrayeana, d'Orb.; Ccrithium subspinosum, Desh. ;
Rinyinella lacryma, d'Orb. ; CarJiumhillanum, Sow.; Cardita tenuic sla,
Fitlon; Nucula Oivirgata, Fitton ; Nucula ornatissima, d'Orb. ; Nucula
subrecurva, Phillips; Nucula albensis, d'Orb.; Panopœa plieata, d'Orb. ;
Pecten striato-pwtctatus, Kœmer? Plicatula radiula, Lam. ; Ostrea aquila,
d'Orb.; Ostrea ardue ntien sis, d'Orb. ijOstwa macroptera, Sow.; Epiastcr
ricordeanus, d'Orb.?; Hemiaster mi ni mus, Agassiz.
Ces marnes, où nous retrouvons la plupart des espèces d'Audiiiac, sont certai-
nement albiennes. Elles ont une épaisseur d'environ 800 mètres et peuvent se sub-
diviser en deux zones : dans la supérieure, on ne trouve que les espèces du Oault,
tandis que dans l'autre, on recueille encore quelques espèces de l'étage précédent,
624 J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DBS PETITES PYRÉNÉES BTCOBBIERB8 30 mai
telles qweVOilren aquila. Dans celle-ci, J'ai découvert, an Béru, un banc de cal-
caire corallien avec Terebralflla Delboiii, Hébert; Rhynchrmella «p.; Cidaris py-
rtnaïca, Cotteau.
C|, Marnea noires avec bancs de calcaire (100>) renfermant :
Ammonites rhotomagensis, Defrance? Anomia papyracea, d'Orb. ;
Oitrea conica,
d'Orb.
Terebmtulo dutempleana, d'Orb.
Pecten rhotomagensis. d'Orb.
Holaster («vis, Agassit.
Janirj quinquecostata, d'Orb.
— Banc de
calcaire avec marnes
en sous-ordre formant uoe barre de 70"
d'épaisseur.
— Calcaire i
narneux (1-) avec
Belemnites Ulti
mui, d'Orb.
Plkaiula spinosa, Manlell.
Nautitus fleuri
ausiantu, d'Orb.
Hataiter /utii'i, Agassiz.
Cyprins tigerit
■mi), d'Orb.?
Discoïda tuliucvlus, Klein.
- Marnes: 70».
», Calcaire formant barre, renfermant Orbiloltna concava, Lam. ; Oràitolinas
ka, d'Archiac, et un grand nombre de Nériuées ; !0m.
', Orès et calcaires noduleux : I0m.
'., Calcaire à Hippurites : 40-.
i, Calcaire! marueui et marnes à Ammonites lutitricarinatus, d'Orb. : !0™.
Calcaire a Hippurites bioctttata, Lam.; Natica mathtrroniana, d'Orb., Iso-
cardia pyrenatca, d'Orb. : quelques mètres.
', Marnes et grès avec Micraster brevis, Agassiz; Micrailtr Heberti, de Lacvi-
vier; Echinocorys vttlgarit, Breyn. : 50™.
>, Marnes et grès graveleux renfermant de nombreux fossiles dont les princi-
Actaonetla gigantea, d'Orb.;
Micraster Irrevis i ambulacres sunerfl-
1887. J. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DBS PETITES PYRÉNÉES ET COHBIÈRES 625
de Saint-Louis, tandis que l'autre l'est dans les communes de Saint-
Julia-du-Bec, de Laval et de Quillan.
Le Crétacé supérieur de Saint-Louis était encore inconnu des géo-
logues : jusqu'ici, on avait rattaché au Gault tout ce qui existe là.
La description précédente se rapporte plus particulièrement à
l'aile sud du bombement du Bézu. L'aile nord est aussi bien carac-
térisée ; mais elle est moins puissante. Le Génomanien moyen et
supérieur sont composés de calcaires à Caprines et à Nérinées, et de
içros bancs de brèche. A Cugurou, le Turonien est formé par des
calcaires à Hippurites cornu-vaccinum et un banc de Requienia cari-
atata, d'Orb. Au-dessus viennent les grès et les marnes sénoniennes
«le la vallée de Bugarach (fig. 33).
Les assises sénoniennes et daniennes du bombement du Bézu s'ap-
jpuient au Sud contre le Lias de la chaîne de Saint-Antoine, et, à l'Est,
contre le pic de Bugarach qu'elles contournent sans faille, et se pro-
longent, d'un côté, jusqu'à Padern, et passent, de l'autre, à l'Ouest
«3e la ride cénomanienne de Laferrière pour combler la dépression de
Hennes-les-Bains et de Sougraigne.
Les terrains crétacés, dans cette dernière direction, sont bien
onnus des géologues par la description de d'Archiac et surtout par
elle de M. Toucas qui a fait connaître la vraie succession des cou-
hes. Aussi ne m'attarderai-je pas aies étudier.
L'axe de cette formation est constitué par le pli de Laferrière, dans
lequel les terrains primaires et jurassiques servent de substratum au
Crétacé.
Nulle part, je n'y ai observé les calcaires urgoniens. Cependant,
"M. Toucas et M. de Lacvivier les ont signalés, après d'Archiac, au
col de Capela, près de la source salée (fig. 32). Mais je ne les ai pas
aperçus, bien qu'en ce point j'ai étudié les couches à deux reprises.
Là existe une barre de calcaire où l'on devrait les trouver. Or, au-
dessous est une assise de marnes bariolées avec gypse et cristaux de
quartz. M. de Lacvivier, qui l'a récemment aperçue, l'a rapportée au
Trias. Mais cette assise marneuse et la barre calcaire se prolongent
jusqu'à Padern où les marnes sont encore bariolées et gypsifères,
mais où elles présentent, en outre, de nombreux fossiles : elles sont
cénomaniennes. Au village même de Padern est un banc de calcaire
corallien avec Terebratella Delbosii et Cidaris Sorigneti, et ce n'est que
plus bas, dans la série, qu'on trouve successivement le Lias, les
marnes irisées et le primaire (1).
(1) Tout récemment, j'ai retrouvé les mômes couches, superposées dans le
même ordre, à Fourtou môme, près de la source salée.
XV 40
H86 I. MUM>L. — CftÉTACÉDBSPBTITBB PYBEHÉBS BT COBBtBRCS 30 mai
Quant à la barre calcaire, je l'ai étudiée à Panera, au col de Gapela,
et eu au grand nombre d'autres points, et je n'y ai jamais trouvé
que les fossiles du Cénomanien moyen et supérieur.
Je crois donc pouvoir affirmer que le calcaire à Réquiénies n'existe
pas dans le bombement de Laferrière, dont le Crétacé est ainsi com-
AL, Marne» noires ou TerdiUres
Malle part ces marnes ne e
oriental du Tauch.
Ci, Marnes verdatres ou routes, »■
Fadern et en quelques autres
noduleuï, pétris de fossiles d
Ltrithivm ptregrinoium d'Orb ;
Trigonia spinoia, Parkinson ;
Janira avingttecottala, d'Orb;
Qitrca conica, d'Orbj
ilcmin.'ttr rcgulutanut, d'Orb?
— bufo, Desor;
Epiasterdistinctus, d'Orb ;
Pyrina Houurli, Cottean (lato; ;
Pggaulus snbauuaiii, Agassi»
Botriopygusalaa
s,Cotieau(188-);
; banc de calcaire corallie
ec grès glauconieux et gypse. Au Or an de
points s'interposent des bancs de calcaire
int tes principaux sont :
Mtcoidt-tt tttbututiu, Klein;
— ariztitsit, Cotteau (I8S7);
Pttlaslts acanthuld s, Agassi! ;
Glypkoryphua radiatui, Desor ;
Orthoptie granttUirii, Cotleau;
Cyphos-jina Roussrti, Cotleau (1887)?
Goniipygvi majar, Aganis:
— iuli-alus, Coltean;
Cidaiit Sorigneti, Desor;
C„ Calcaires pétris de Caprinaadwrsa, C. d'Orb; Caprinelh trian gularit, d'Orb ï;
Orbilolimt cancana, Lam; Otbitolina conica, d'Archiac; grandes N'érinées.
C], Grès avec Ttrcbratella carcntonensii, d'Orb; Outre» carinata, Lam; et
Pieudodiadema variotarc, Colteau, à Padern.
Calcaire marneux et noduleuï avec marnes, renfermant, à Cubi tires
surtout : Ottrta cotumba, Desh. (tares (libellât a. d'Orb," Otlrea carinata,
Lam; nombreux polypiers ; etc.
k-1
MPI. 4. aoa«is>~-aet**ei m» mm mteiM ir gouéiks 8ff
«
Sj, Grès et marnes avec MhrmsÊm* owls, 'AgessU; X. MeUfcer—j, Desot $
if. Bèbertit de Lacvivier; Holaiier futsftr» Agassis; sTcAmocory* vkJ-
fftrô, Breynius.; Spondylus spinosus; etc.
Ce sous-étage, entre Soulatge et Cucugnaa, a une épaisseur de eoo mètres
environ. Ce sont les assises les plus inférieures qui soat les plus fossili-
fères. A la partie supérieure, entre Camps et Padarn, on trouve intercalés
de nombreux bancs de calcaire, dont le plus remarquable est celui qui
porte les ruines du chàteiu de Peyrepertuse. Au-dessus, j'ai encore trouvé
des grès à Micraster brevis à Duillac.
S„ Marnes bleues, très fossilifères à Sougraigne. M. Toucas a montré qu'il
existe en ce point deux couches de Radiâtes que j'ai pu suivre jusqu'à la
montagne des Cornes. Les espèces les plus importantes ou les plus com-
munes que j'y ai trouvées sont :
Belemnitella,
Nauiilus lœuigatus, d'Orb.
Ammonites texanut;
Boêtellaria pyrenaica, d'Orb. ;
Nalica lyrata, Sow. ;
Trochus sougraignensisf d'Archiac;
Isocardia pyrenaica, d'Orb. ;
Crassatella régula ris, d'Orb. ;
Trigonia limàata, d'Orb. ;
Janira striatocostata, d'Orb. ;
— quadricQstmia, d'Oth.;
HippuriUs cornu >*ë£càmum;
— biocuiata, Lan»;
— oganùans^ DessjoaJiM ;
Cyclolites polymorphe Brou*;
— dttcotdM, Bftainville;
— elliptica, Lamarck;
Placosmilia mreuota, sfUae-Bdwards et
J. Haime;
Trochosmiilia inconstant, E. de. From.;
— compressa, fidw. et Haim.;
etc., etc.
Dj, D„ Dj. — Le Danien, dans cette région, se présente sous deux faciès. Dans
celui de Sougraigne et de Rennes-les-Bains, qui est le prolongement du Danien de
Dreuille, on trouve, à la base, l'assise gréseuse que j'ai signalée partout. Au-des-
sus viennent les marnes rouges et le calcaire lithographique.
Mais dans la dépression qui se prolonge de Bugarach à Padern ; le Danien
inférieur représente le même faciès qu'à Saint-Louis. Ce ne sont partout que des
grès et des marnes grisâtres, commençant par une assise fortement graveleuse,
le tout sans fossiles. J'hésitais à rapporter au Danien ce complexe de couches
dont les caractères pétrographiques sont ceux du sous-étage précédent, lors-
qo'au-dessus, j'ai découvert à Cucugnan, le Danien moyen et le Danien supérieur,
composés de marnes rouges et de poudingues avec lambeaux de calcaire litho-
graphique (fig. 29). Il n'est donc pas douteux, que le Danien n'existe dans le
bassin de Bugarach.
Je pourrais encore signaler la présence de cet étage en un grand nombre de
points. Ainsi, au Nord du bombement de Bésis, j'ai aperçu, près d'Arqués, un ilôt
de 8énonien avec Ostrea prosboscidea et Hippurites (fig. 32) . Au-dessus, les trois
sous-étages du Danien sont très bien caractérisés ; mais ce n'est pas dans cette
région que nous eu trouverions la faune.
Pour terminer l'étude du Crétacé des Corbières, il me reste à par-
ler de oe qui existe dans la partie orientale.
Lee deux chaînes de Lesquerbe et de Saint-Antoine de Galamus
changent de direction à Tautavel, se soudent an Nord-Est de Vingrau,
628 I. ROUSSEL. — CRÉTACÉ DES PETITES PYRÉNÉES ET COBBIÈHES 30 mai
non loin du point où passe la coupe 27, et là se termine la dépression
dans laquelle s'est déposé l'ÀlbiendeSaint-Paui-de-Fenouillet. Le Cré-
tacé, ne forme plus, à partir de ce point, qu'une seule chaîne dont les
couches, adossées aux terrains jurassiques, plongent au Sud-Est.
Elles forment un plan incliné dont l'Opoul occupe & peu près le
centre.
Dans cette région, on trouve, en allant de l'Ouest à l'Est (fig. 27) :
Pr Schistes et calcaires à Qonialites on à CJNliocères.
Tr Marnes triasiques avec brèche, calcaire et gîpse.
L, Marnes et calcaires.
L, Brèches, cargneules et marnes.
L, Marnes noires et calcaires fossilifères.
O. Dolomie on calcaire brun foncé.
Nt, Calcaire brcchiforme. Entre Vingrau et Rivesaltes, des bancs de cal-
caire à Requiénies s'interposent, dans la partie supérieure de cette assise.
Uj, Calcaire à Requiénies.
Ah Calcaires à Orbilolines et à Ostrea at/uila.
A Vingrau, dans la partie inférieure, ces calcaires alternent avec des
bancs de calcaire à Requiénies.
A, Marnes noires.
Cette formation crétacée plonge à Partel sous le Tertiaire ; mais ■
elle affleure de nouveau à l'Est de Narboune.dans la montagne de la
Clape (fig. 23).
Je n'ai pu faire encore une étude complète de cette dernière région
et je m'abstiendrai d'en parler longuement, d'autant plus que c'est
l'une des plus connues des Corbières. J'ai pu toutefois en explo-
ipales parties i-l nu; l';tirn mu: iiK-i1 iU; iVi semble. Mai
t ■
■" ■
. ■ t ,."-■■»
.,■■ fi ■ ■«.
I ,
.-'..-."■ H' ■*:•■■ • -. . ■■ . ,' .,- ■'.
. «
'"■ ■ ^ .
tflfc j. îoossau— ca*Z4£l ms rnrns misât» et couuftais
•ont pu nettement délimités : il existe là, an contraire, nne transi-
tion ménagée entre les diverses parties de la formation.
Les principaux fossiles que j'ai recueillis dans les marnes ap-
tiennes sont :
Bêlemnites semicanaliculatus,B[&ïiiv\\[6;
NauHlus neckerianus, Pictet. ;
Ammonites congobrinus, d'Orb. ;
Plevrotomaria pailleteana, d'Orb. ;
Natiea bulmoides, d'Orb. ;
Trigomia caudata, Agassi*.;
— ornata, d'Orb.
Panopœa Prevosti, d'Orb. ;
— rostrata, d'Orb.;
Pholadomga elongata, Munster. ;
Sphasra corrugata, d'Orb. ;
Plicalula placunea, Lam. ;
Janira alana, d'Orb. ;
Pecten interslriatus, Leymerie* ;
Ostrca aquila, d'Orb . ;
— DousiingauUi, d'Orb. ;
Terebratula sella, Sow. ;
— iamarindus, Sow. ;
Ech*nospatagus Collegnii, d'Orb. ;
PêUastes Archiaci, Cotteau. ;
Pseudodiadema Malbosi, Cottean. ;
Cidaris malum Albin Gros. ;
Orbitolina conoïdea et discoidea, Albin.;
Gras; etc.
Les calcaires urgoniens renferment Reqmenia Lonsdalei d'Orb », et dans ceux
de l'Aptien, il s'ajoute : MonopUura trUobata, Matheron ? Ottrea aquila, d'Orb.
Orbitolina conoïdea et discoldea, Albin Gras.
Nous ayons vu qne le plan incliné d'Opoul et la montagne de la
Glape font suite aux chaînes de Saint-Antoine et de Lesquerde. Ils
sont situés an Sud-Est d'une bande de Jurassique qui commence à
Saint-Louis et qu'on retrouve encore à Narbonne. Or, au Nord-Est
de cette bande existe une autre formation crétacée qu'on peut consi-
dérer comme le prolongement de celle de Bugarach et de Padern, et
où nous allons retrouver le Cénomanien et la plupart des étages du
Crétacé supérieur. Elle constitue les montagnes de Fonfroide et de
Bontenac (flg. 24, 25, 26).
Ce Crétacé est ainsi composé :
Ap., Marnes noires et calcaires marneux renfermant :
Cyprina crvyensis, Ley m, Opû.;
Ostrea aquila, d'Orb.,
— maawptera, Sow.;
Terebratula sella , Sow.;
— Iamarindus, Sow.;
— moutoniana, d'Orb.;
Rhynchonella lata, d'Orb.;
Monopleura triloôata, Matheron.;
Echinospatagus collegnoii, d'Orb.;
Salenia prestensis, Cotteau.;
Orbitolina conoïdea et discoïdea, Albin
Gras.
Al, Calcaire peu fossilifère. Marnes et calcaires jaunâtres avec Ringenella
lacryma d'Orb.; Nucula arduennensis, d'Orb.; Terebratula dutempleana
d'Orb.
Ct, Marnes et grès glauconieux, noirâtres, verdàtres, ou rouges, roches
éroptives et gypse. Nombreux fossiles dont les principaux sont :
'■ Z M l_-
630 1. BOCSSBl. — CÏÉ1 ACÉ DES PETITES FYRÉHÉKS fcT COM1ÊHBS 30 (D>i
CenWum perrjrinorwni, d'Oi
— iubtpinotum, Dcsh . ;
Cerithivm; sp.
Ringenella tacryma, d'Orb.;
Suataria dupiniana, d'Or]).;
Fuiui, Trochui, Dentalium;
Cardita Guerangeri, d'Orb.;
Cardium hilianum, Sow.;
Trigonia spinosa, Parkinson.;
lanira qninijvrcottata, d'Ort.;
A'ucuta tiivirgata, Fitloo.;
— renattxiam, A'Orb.;
Ostrea «mica, d'Orb.;
Epiiattr Roiuieli, Cotleau (18S7J.
Salenia sculigrra, Qray.;
Molin.
i, Sow.
J'ai recueilli, en outre, deui espèces importantes dont la déterminai ion est
quelque peu douteuse, parce que je n'en ai pu réunir que des fragments, ce
sont: Trigonia srabm, Lam,, et Pcrtfn asper, Lam.
Dans la partie occidentale de la formation, ces manies sont remplacées par nn
calcaire subcompacte avec silex et Orbitolina conotdca et discotdra AI. Gras.
T. Se- Grè» avec bancs de Rudistes étudiés par M. Péron (1).
D' . Grès et lits de marnes ronges,
ri,. Marnes rouges el pond in ftu.es.
Dj. Calcaire lacustre.
Désiste ici, entre les subdivisions A'etC, une transition semblable
a celle qu'on trouve à Quillan entre l'Aptieu et le Gault, et à la Clape
entre l'Aptieu etl'Urgonien. Les couches C( tiennent la place, dans le
massif de. Fonfroide, de l'assise marneuse que j'ai signalée entre le
col de Capela et Padern, et qui renferme, en ce dernier point, une si
riche faune d'échinides.
Le calcaire subcompacte à silex, qui se subsistue par places aux
marnes glauconieuses, forme de vastes nappes crayeuses entre Taou-
ran et Sainte-Eugénie. Le point où il est te mieux caractérisé est
situé entre Albas et Durban et séparé du Crétacé de Fonfroide par
une bande de terrain jurassique qui, contrairement à ce qui est figuré
ifttti t. «MEMI»— «ÉSftfli MS fSffilKl fflirtst V* C0WI*WS Ml
Ces couches sont disposées en plis syscliBftuxet anticiiaau* dont
le principal constitue la partie la plus élevée du masftif. Ces plis sont
encore recoanaissables en certains points, ainsi que le représentent
les flg. 24 et 35, Mais le plus souvent, ils sont masqués par la trans-
gressivité, les renversements et les dénudattons»
Le principal renversement commence à Laraynon et passe par
Fonfroide : il semble que la partie renversée forme une voûte avec
l'autre (flg. 24). Un autre renversement important existe à l'Ouest de
Taouran, et j'en ai observé encore dans la région de Boutenac, jus-
qu'où se prolonge la formation.
Tel est le Crétacé des Corbières. Il nous reste à étudier celui de la
partie orientale des Petites Pyrénées.
Le Crétacé supérieur de la région centrale se prolongé dans les Pe-
tites Pyrénées de la Haute- Garonne et projette vers le Nord deux ondu-
lations successives dont la première commence au Mas-d'AsU et la se-
conde à Boussens, de sorte que dans cette partie des Petites Pyrénées
existent trois bandes de Crétacé supérieur, séparées les unes des autres
par l'Eocène. Je les ai représentées dans les coupes 39, 40, 41, 42, 43.
Leymerie a nommé la plus méridionale bande du Jo, et les deux
suivantes, bombement de Plagne et ride d'Aurignac.
On n'y trouve que le Sénonien et le Danien.
Le premier de ces deux étages, lorsqu'il est accessible à l'obser-
vation, se montre formé de marnes noires ou bleues avec lamelles de
calcaire, et, dans la partie occidentale, de quelques bancs de grès en
sous-ordre.
Avec le Danien inférieur, on retrouve les grès. Cependant, à partir
de Montfa et de Lasserre on constate que certaines couches, tout en
restant plus ou moins gréseuses, deviennent jaunâtres, fossilifères et
constituent ce que Leymerie a nommé calcaire nankin. Ce calcaire
ne se montre d'abord qu'à la partie supérieure, par endroits et par
bancs isolés. Mais dans le département de la Haute-Garonne, il de-
vient continu et se substitue entièrement au grès.
Le Danien moyen se transforme d'une manière analogue. 11 perd
par degrés le faciès rutilant, les marnes deviennent verdàtres et à la
partie supérieure apparaissent de3 calcaires marneux qui, à Saint-
Harcet, envahissent toute l'épaisseur de l'étage.
Quant au Danien supérieur, il est toujours constitué par un calcaire
lacustre qui, dans la région que nous étudions, est très fossilifère et
pétri de nodules de silex.
Les marnes sénoniennes ne sont pas fossilifères si ce n'est dans
ia partie supérieure.
/ .
632 ]. BOCSSKL. — CRÉTACÉ DES PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÉBBS 30 mai
Les étages D, et D,, au contraire, le sont beaucoup.
A Montra, j'ai trouvé quelques Ottrea Vemeuili dans la partie
supérieure de l'étage D,. A Montbrun età Lasserre, cette même partie
est pétrie de Polypiers, de Milliolites et en certains points, d'Alvéo-
lines. Dans la partie inférieure, on trouve le Cyclolitei fteuui au p&s
de Gaxaille.
— A Biholoup, la série entière est ainsi caractérisée.
S,, Marnes,
Du Grès et calcaires à Orbitolites.
Orèa avec :
Dtjanira Hrberti, Leym ;
Cyrena laletana, Vidal ;
Vtnus archiaciana, d'Orb. (!)•
AelxontUa gigantea, d'Orb.;
— lavis, d'Orb. ;
Melanopsis aueltana, Sandberger;
Turbo Yidati, Leym.;
— Marnes et grès à Ottrea Verneuiti. Lcymerie.
D,. Marnes avec qaslqjes baccs à'Otlrea uncinulta, Leym.
D,, Calcaire lithographique.
E, Marnes et calcaires à Miliolites el à Mierailw (mentit.
Au Plan (flg. 40), dans la partie inférieure du sous-étage D',
H. Pégot a découvert une couche a Inoceramus Cripsii, Goldfuss, et
dans la partie moyenne, un banc d'Rippurites radiosa, Desmoulins,
avec Orbitolites sécant, Leym. ■
A Ausseing, dans la partie moyenne et supérieure, j'ai recueilli :
Jierila rttgosa Hœaingbaus (Otos- Exoggi-a parvula, Leym. ;
loma ponlicum); Tcrctiratuli divaricata, Leym, ;
Janira striato-costata, Qoldfuss; Rkynçhonella oclopUcata, d'Orb.;
1887. J. ROUSSEL. - CRÉTACÉ DES PETITES PYRÉNÉES KT CORBIÉRES
633
D(( Calcaire marneux à Exogyra pyrenaïca, Leym; Hemipncuttes pyrenaïcus,
Héb., Eehinoeorys vulgaris, Breyn., Off aster Leymeriei, Gotteau (1887);
Orbitalites socialis, Leym. Et calcaire nankin renfermant les mômes fos-
siles que l'assise précédente. 150 mètres.
Da, Marnes. — 100 mètres.
Dj, Calcaire lithographique. —60 mètres.
Devant la partie moyenne du Sénonien, on trouve, à Paillon, un
banc de calcaire marneux avec Polypiers et Spongiaires silicifiés et
quelques Uippurites.
A Auzas (fig. 41), la partie inférieure du sous-étage D1, contient de
xi ombreux Hemipneustes pyrenaïcus, Héb.; Eehinoeorys vulgaris, Breyn.;
ASchinoconus gigas, Gotteau ; la partie supérieure est formée de marnes
a ^ec calcaires en sous -ordre pétris de fossiles dont les principaux
sont :
Melanopsis avellana, Sandberger;
Dejanira IFeberti, Leym.;
Actœonella Baylei, Leym. ;
Turbo vidait s, Leym.;
Melania stillans, Vidal f;
Cyrcna garumniea, Leym.;
Spo ndylus m in im us ?;
Ottrea normannana, d'Orb.?;
Badiolites Leymeriei, Bayle.
Leymerie a rattaché cette dernière couche au Garumnien inférieur
i correspond au sous-étage Da ; mais je l'ai retrouvée à Arnaud-
ilhem, dans le calcaire nankin : et à Biholoup, j'ai recueilli plu-
urs des fossiles qu'ellerenferme dans le grès à Actœonella gigantea.
A Latoue, j'ai relevé la coupe suivante (fig. 42).
*, Marnes avec plaquettes de calcaire visibles jusqu'au delà de Lieoux sur une
épaisseur d'environ 800 ir.ètres.
i , Calcaire nankin ;
;, Marnes et calcaires à Nrrita rugosa, Ilœn.; Exogyra pyrenaïca, Leym \Ostroa
larva, Lam. ; etc. Calcaire avec Eehinoeorys scmigloO us et autres Echi-
nides.
i, Calcaire lacustre.
^., Grès, calcaires à Micraster trreensis et à Opercutina Hêberti.
C£q suivant la route de Latoue à Saint-Marcet, j'ai observé, près de
dernier village (fig. 43), que sous le calcaire lithographique vient
médiatement un banc marneux à Orbitolites, épais de 25 mètres,
*• au-dessous, une assise de calcaire marneux où j'ai recueilli :
Mérita ruyusa, Ilœn.;
Jouira striato-costata, Goldfus.;
£jcogyra pyrenaka, Leym. ,
fhtrea vesicularis, Lam.;
Ottrea larra, Lam. ; .
Pecten Palassoui, Leym.;
FA ma marmtiaua, d'Orb. ;
IFanipucustci pyrrmiir.iis, IK-b. ;
(JrbttolitKA gensarica, L"ym.; et»'
6o-i J. ItOUSSEL. — CRÉTACÉ DES PET1Ï l:S rihÉNÉliB ET CORBIÉRES 30 XOÙ
Ce n'est qu'au-dessous que vient le vrai calcaire nankin qui repose
sur les marnes Se ,
Sur les rives de La Noue (flg. 13), le sous étage Ds commence pareil-
lement par uue couche A'Orbitolttes gensacica, Leym., au-dessous de
laquelle viennent des calcaires à
Xrrita rugusn, Ilani. ;
Janita utrialo-eottnta Leym. ;
Exogyra pyrenaten, Leym.;
Ottrra untinetla, Leym.';
Ottrcit Inrrn, Lam;
Ileniipiii-iiiU'i ]igrrnaïCHt; Ilôh.;
Orbitolitri grnuarita; Leym. ;
— mamillarit, Leym.;
et puis vient le calcaire nankin, suivi des marnes Se.
A Auzas, il est déjà difficile de distinguer les sous-Étages D( et
Ds; à La loue et à Saint-Marcel, toute distinction devient impossible.
C'est ainsi que sont constitués le Sénonien et le Danien dans le
bombement de Plugne et dans la bande du Jo.
Dans la ride d'Aurignac, la partie supérieure du calcaire nankin
n'est visible qu'en quelques points. L'assise Ds est composée de mar-
nes et de calcaires très peu fossilifères. Quant au calcaire lithogra-
phique, il est 1res développé dans la partie sud, et il devait ancien-
nement former une boutonnière; mais la lèvre nord a été emportée
et une grande partie des terrains secondaires qui entrent dans la
constitution de la ride, ont été recouverts transgressi ventent par
le Miocène.
Cette transgressivité n'est pas particulière à la ride d'Aurignac.
Elle s'est produite un peu partout dans la région qui s'étend entre
le Mas-d'Azil et Saint- Ma rcet, et elle s'est manifestée plus avant vers
le Sud qu'on ne l'aumit Mip|n»é ; i-.u- j:u pu Miivro le dépôt récen
1887. J. ROUSSEL, — CBÉTACÉ DBS PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈRES 635
des grès D1 (flg. 39). J'ai pu suivre, une à une, les diverses couches de
l'Eocène et du Crétacé d'une aile à l'autre, et la symétrie serait par-
faite, si les couches n'étaient plus redressées dans la partie sud que
dans la partie nord.
Le bassin de Camarade se prolonge jusqu'à Latoue, et là encore,
il n'existe pas de faille. A l'Est de ce village, c'est l'assise à Micraster
tercensis et à Operculina Heberti qui constitue la partie supérieure du
Bassin. Or, j'en ai pu suivre les diverses couches d'une aile h l'autre,
et retrouver au-dessous les sous-étages D3 Dif D4 (fig. 42).
La faille de la Noue n'existe pas davantage. Il est vrai que dans
la partie nord du bombement de Plagne, il s'est produit, à Man-
cioux, un renversement accidentel qu'on peut expliquer par faille.
Mais, quelques pas plus loin, on retrouve les couches dans leur posi-
tion ordinaire. Entre Aulon et Mancioux, la Noue les coupe les unes
après les autres. Or, sur les deux rives, elles ont conservé la môme
pente et la même direction, ce qui ne serait pas si la dépression au
fond de laquelle coule la rivière était le résultat d'une faille.
Maintenant que nous connaissons chacune des parties dont se
compose le Crétacé des Petites Pyrénées et des Corbières, jetons un
coup d'oeil sur l'ensemble.
Voici d'abord, pour le Crétacé et les formations antérieures, la
liste des assises que nous avons observées.
Dévonien
Carbonifère
Permien
Trias
Lias
Oolitlie
Néocomien
Urgonien
( 1. Marbre griotte passsant à la dolomie au pic de Bugarachetà
Piidern.
\
' 2. Schistes.
3. Conglomérat.
\ 4. Grès.
i :>. Calcaire jaunâtre.
. <>. Marnes irisées.
7. Calcaire marneux à Avicula conforta, avec calcaire rubané
\ dans les Petites Pyrénées;.
) s. Brèche ou caroncule.
. ». Calcaire et marnes noires fossilifères.
i lu. Dolomie fétide ou calcaire brun foncé,
il. Calcaire bréchiforme dans les* Corbières.
Brèche ou calcaire lithographique alternant avec dolomie
dans les Petites Pyrénées.
12. Brèche calcaire dans les Corbières, alternant avec calcaire
à Bequiénies à Vingrau.
Brèche calcaire dans les Petites Pyrénées, et plus souvent,
couche roupe de bauxite avec lignite, Nérinées, Cérithes
et Operculines.
Calcaire à Ilequiénies, alternant, à Qnillan, avec marnes à
Operculines et remplacé par un calcaire à Nùrinées par-
tout où la bauxite est fossilifère.
i
i
;„.
636 J. B01JSSEI.. — CHÉTACÉ DBS PETITES PÏRÉHÉBS BT COBBIBBBS 30 ma!
. (u. Calcaire et marnes à Qrbilolina eanoidea et discoidta, Ostrea
Aptwn | aquila, Saltnia prettentit.
15. Calcaire dans la partit orientale des Petites Pyrénées, avec
Ammonites mamitlarit, Am. Lyelli, Am. BeudaïUi.
Marnes noires à Ammonites milletianus dans la partie
occidentale de ces montagnes et dans les Cornières.
10. Marnes noires ou vertes avec quelques bancs de grès vert.
Dans ces marnes, calcaire nodulenx à Pradieres, à Pé-
reille, à Séiénac et à Padern, et calcaire bréchiforme on
corallien avec Orbitolines et Bryozoaires, dans le* Petites
Pyrénées et le massif de Fonfroide.
Faune du Rbotomagieu.
17. Marnes noires et grès à Pradieres, à Sézenac et à Cadarcet
avec bancs de calcaire corallien.
iDans la partie occidentale des Petites Pyrénées, brèches
Dans les Corbiéres, ce sous-étage est constitué par des
lianes de Rudistes et d'Orbitolina concava et conica.
is. Grès et marnes noires avec bancs de calcaire corallien dans
la partie orientale des Petites Pyrénées.
Dans la partie occidentale, brèches et marnes versi-
colores.
■ Dans les Corbîères, grès, marnes et calcaires marneui ou
1 noduleni k Ostrea colvmba .
i 19. Dans les Petites Pyrénées, marnes noir-bleuâtre, aveu quel-
) ques couches de grès et de nombreux bancs de Rudistes.
( 20. Dans les Corbiéres, bancs de Rudistes et grès.
: Entre Celles et Bélesta et dans les Corbiéres :
' il. Banc de calcaire à Orthopsis initiant et Htmiasler Cau-
[ Ihieri.
} il. Grès et marnes à Mirratler brevis.
. Marnes bleues à Bélemnitelles, llûrûtter brevis à Sainl-
:s-lt-Cli.l[eau.
1887. J. ROUSSEL. —CRÉTACÉ DBS PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈRBS 637
Cependant, les Orbitolines, qui avaient fait leur apparition pendant
Tâge précédent, deviennent les fossiles régnants : en môme temps,
les sédiments détritiques reparaissent par degrés dans les Gorbières,
tandis que dans les Petites Pyrénées on ne trouve que des calcaires.
C'est encore le calcaire qui constitue l'Albien dans la région centrale;
mais il n'a que quelques mètres d'épaisseur, alors que dans les autres
régions, « les lavasses » noires atteignent une puissance énorme.
L'étage suivant ne serait formé que de marnes à la partie inférieure
et de conglomérats ou de grès à la partie supérieure, si dans la
région centrale et la région orientale, les Polypiers et les Rudistes
n'avaient construit de nombreux récifs. De même, le Turonien et le
Sénonien seraient partout marneux ou gréseux, sans les nombreux
bancs de Rudistes que j'ai signalés à Celles et dans les Corbières. Le
Danien inférieur est constitué par des grès ou des conglomérats, si
ce n'est dans la région occidentale, où existent des lits de fossiles. Le
Danien moyen est marneux et le supérieur, calcaire.
Bien qu'on n'ait pas encore découvert dans les Pyrénées les fos-
siles caractéristiques de quelques borizons géologiques, il n'est pas
moins certain que les dépôts dont je viens de faire l'énumération se
sont effectués sans interruption ; car, en un grand nombre de points
on les voit passer par degrés de l'un à l'autre. Cependant de grands
mouvements du sol ont eu lieu à diverses époques, notamment
avant la formation du Cénomanien inférieur et du Danien moyen,
ainsi que le prouve la transgressivité que j'ai tant de fois signalée
pour ces sous-étages. En outre, dans la région orientale, de grandes
failles ont produit, du moins en partie, les bassins où se sont déve-
loppés les Rudistes du Crétacé supérieur. Ces failles sont survenues à
diverses époques et sont presque partout en rapport avec les terrains
triasiques, comme si les dépôts salifériens ou gypsifères n'avaient pas
offert aux formations postérieures un appui suffisamment stable.
Ces dislocations, quel qu'en soit le nombre, n'ont pourtant qu'un
caractère local, et Ton doit se garder d'y attribuer l'importance que
supposait Magnan.
Les Pyrénées doivent leur relief, non à des failles, mais à des
soulèvements successifs dont le dernier a été incomparablement
plus grand que les autres. Ce sont ces mouvements du sol qui ont
produit les ondulations que j'ai partout signalées et dont quelques-
unes n'avaient pas encore été aperçues.
La région que nous venons d'étudier est pourtant la mieux connue
des Pyrénées. Magnan, Leymerie, d'Archiac, Seignelte et MM. Hé-
bert, Mussy, Garrigou, Pouecb, Cayrol, Toucas, Peron, de Lacvivier
638 3. ROUSSEL. — CMÉTACÉ DBS PUTITBS PÏRÉNÊBS ET CORBIËRBS 30 mai
en ont en effet décrit les diverses parties ; mais aucun géologue,
excepté peut-être Magoan, ne l'avait étudiée dans son ensemble, et
la vraie allure des couches n'était point connue.
lt régnait, en outre, une certaine confusion dans le classement des
étages. Leymerie a réuni sous la vague dénomination de Grès vert les
divers étages du Crétacé inférieur jusqu'au Cénomairian inclusive-
ment . En outre, il a constitué son Sénonien des couches S, et, D, et
M. de Lacvivier a adopté ce mode de classement, tandis que M. Hébert
a rattaché, avec raison, l'assise D, au Danien. MM. Hébert et de
Lacvivier ont démontré, dans le département de l'Ariège, l'existence
de l'Urgonien et de l'Albien; mais ils n'y ont pas signalé l'Aptien.
De plus, M. Hébert considère tes grès de Celles comme sénomens,
tandis qu'il rapporte au Turonien les couches de la Montagne des
Cornes et de Sougraigne que H. Toucas rattache au Sénonien.
Ces divergences cesseront d'exister lorsque la formation sera mieux
connue dans son ensemble.
En effet, à la base du Crétacé, on trouve partout une brèche ou un
sillon rouge, et une assise à Nérinées ou à Ru dis tes dont la l'aune est
celle de l'Urgonien supérieur.
Au-dessus vient un étage à
Ostrm matropttra,
0. aquila,
Ortritolina conoïdea H il
Teivbi-atullatella,
Plicalala plarwira,
Satenia pivaleasit.
1887. COTTEAU. — CRÛTÀCÉ DIS PRITES PYRÉNÉES BT CORBIÈRES 639
à l'Urgonien ou au Gault, le Céoomanien de Saint-Louis et du
Tauch.
Le Turonien et le Sénonien ont la môme composition pétrogra-
phique et renferment, tous les deux, des bancs d'Hippurites, de sorte
qu'il serait difficile de les distinguer l'un de l'autre, s'ils ne se diffé-
renciaient par l'ensemble de leurs fossiles. M. Hébert a rattaché au
Turonien l'assise à Micraster brevis, telle qu'elle existe dans les
Corbières; mais j'ai signalé cette assise à la partie supérieure des
grès de Celles, et au-dessous, dans les Petites Pyrénées, comme
dans les Corbières, nous avons retrouvé un sous-étage caractérisé
par des Échinides sénoniens. Enfin nous avons rencontré des
Micraster ôrevis jusque sous le conglomérat danien de Rennes-le-
Château et de Saint-Louis.
M. de Lacvivier rapporte ce qui existe à Morenci au Turonien
inférieur, et les grès de Celles, au Sénonien (1). Mais ici, aucune
erreur n'est possible; il n'y a qu'à suivre les couches pour savoir à
quoi s'en tenir.
Il suffit de môme de suivre les couches pour connaître la vraie
place du calcaire nankin. On trouve, nettement délimitée par des
marnes rouges au-dessus et noir bleuâtre au-dessous, une puissante
assise de grès qui se prolonge depuis Sougraigne jusque dans la
Haute-Garonne, où elle se transforme en calcaire nankin. Or, si les
marnes bleues de Sougraigne réprésentent le Sénonien supérieur, le
calcaire nankin, qui vient à la suite, est danien, ainsi que Ta reconnu
M. Hébert, et les faunes de ces deux assises sont différentes, parce
qu'elles caractérisent deux âges différents.
M. Cotteau fait la communication suivante :
CATALOGUE
Des Échinides recueillis par M. Itoussel dans le. terrain Crétacé
des Petites Pyrénées et des Corbières,
Par M. G. Cotteau.
PI. XVI-XX
ETAGE APT1EN.
i. Echinqspàtagus collkgnoi (Sismonda), d'Orbigay, 1853. —
Voy. d'Orbigny, Pal fr.% Ter. crét., t. VI, p. 69, pi. DCCCLXXXVI.
Loc. — La Clape (Aude). —Coll. Roussel.
(1) Crétacé de l'Ariè^e et de l'Aude — Bul.etin, 3« série, tome XIV, page 628.
640 COTTEAII. — CBÉTACÉ DBS PETITES PÏHÉKRBS ET CORBIÈRES 30 mai
2. Pbltastes abcbiaci, Cottcau, 1861. — Voy. Cotteau, Pat. fr.,
Ter. crét., t. VII. p. HO, pi. MXXV, flg. 41-17.
Loc. — La Clape (Aude). — Coll. Roussel.
3. Salebia prestehsis (Gras), Desor, 1856. — Voy. Cotteau, Pal. fr.,
Ter. crét., VII, p. 137, pi. MXXXII, flg. 1-9.
L'exemplaire recueilli à Fonfroide est remarquable par sa grande
taille et sa belle conservation ; il se rapproche beaucoup du type
provenant du Rimet (Isère), figuré pi. MXXXII, flg. 9 et 10.
Loc. — Fonfroide, La Clape (Aude). Coll. Roussel.
4. Psbudodiadema malbosi (Agassiz), Colteau, 4863. — Voy. Cot-
teau, Pal. fr.. Ter. crée, t. VII. p. 448, pi. MVI et UTIL
Loc. — La Clape (Aude). Coll. Roussel.
5. Ciuabis malun. À. Gras, 1848. — Voy. Cotteau, Pal. fr., Ter.
crét. t. VI, p. 198, pi. MXLV.
Loc. — La Clape (Aude). — Coll. Roussel.
ETAGE ALBIEN.
I. Hemiaster mihimus (Agassiz), Desor, 1847. - Voy. d'Orbigny,
Pal. fr., ter. crét. t. VI, p. 225, pi. DCCCLXXII.
Dès 1853, d'Orbigny avait réuni à VU. minimus, \'H. phrynus, établi
sur des exemplaires comprimés et déformés. Les échantillons d'//.
minimus, recueillis par M. Roussel sont parfaitement caractérisés et
ne sauraient être distingués du type.
Loc. — Pradieres, Foix, Audinac (Ariège); le Bézu (Aude). —
Coll. Roussel.
1887. COTTE AU. — ECHIN1DES DES PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈRBS 641
Loc. — Pradières (Ariège). Assez commun. Coll. Roussel.
4. Peltastes studeri (Agassiz,) Cotteau, 1861. — Voy. Pal. fr.,
Ter. crét., t. VII, p. 111, pi. MXXVI.
Cette espèce, placée dans l'origine dans le genre Salenia est un
véritable Peltastes, ainsi que je l'ai reconnu depuis longtemps ; elle
se distingue très nettement de ses congénères par sa forme renflée,
par son péristome petit et enfoncé, par son périprocte largement
ouvert et surtout par les impressions très accentuées qui sillonnent
son appareil apical. En 1863, j'avais signalé la présence de cette
espèce dans l'étage albien de Pradières.
Loc. — Pradières (Ariège). Coll. de l'abbé Pouech, Roussel.
5. Salenia prestbnsis, Desor, 1856. — Voy. Cotteau, Pal. fr.f Ter.
crét., t. VII, p. 137, pi. MXXXII et MXXXIII,flg. 1.
Bien que nous n'ayons sous les yeux qu'un seul exemplaire assez
mal conservé de cette espèce, il nous a paru qu'elle se rapportait cer-
tainement au Salenia prestensis qui occupe ordinairement un niveau
plus inférieur, et que nous venons de signaler dans l'étage aptien.
M. Rousse), du reste, nous écrit qu'il a rencontré cette espèce
dans une couche de passage, immédiatement supérieure à l 'Aptien
et que cette couche renferme en outre Cidaris pyrenaica et C. Sori-
gneti (Pyrénées-Orientales).
Loc. — Saint-Paul-de-Fenouillet. Coll. Roussel.
6. Cidaris pyrenaica, Cotteau, 1862. — Voy. Cotteau ; Pal. fr.% Ter.
créi., I. VII, p. 201, planche MXLVII et MXLVIII, fig. 1 - 10.
Radioles parfaitement caractérisés. D'après les indications qui
nous avaient été précédemment fournies, nous avions placé cette
espèce dans le terrain néocomien supérieur. La couche qui la ren-
ferme, à Saint-Paul-de-Fenouillet, et au Bézu fait partie de l'étage
albien.
Loc. — Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales); Le Bézu
(Aude). Coll. de l'abbé Pouech, Roussel, ma Collection.
ETAGE CÉNOMANIEN
1. Uemiaster bufo (Brongniart), Desor, 1847. — Voy. d'Orbigny,
Pal. fr., Ter. crét., t. VI, p. 227, pi. DCCCLXXIII.
Quelques-uns de nos exemplaires présentent parfaitement les ca-
ractères du type et sont très reconnaissables à leur forme épaisse et
XV. 41
643 COTTUU. — BCHUIIDI6 DES PETITES PYRÉNÉES ET CGHBIBIBS 30 Dli
trapue, à lours aires ambulacraires postérieures relativement assez
longues.
Loc. — Sesenac, Pradieres, (Arîège) ; Durban (Aude). Asses com-
mun. Coll. Roussel.
2. Hemustbr RK6DL0SAHUS, d'Orbigny, 1834. — Voy. d'Orbîgny, Pal.
fr„ Ter-, crée, t. VI, p. 248, pi. DCCCLXXXIV.
C'est avec quelque doute que nous rapportons cette espèce à l'H.
regulusanus, découvert par M. Toucas aux environs du Beausset (Var),
dans une couche attribuée par d'Orbigny à l'étage sénonien. Notre
exemplaire diffère un peu du type figuré par sa taille plus petite el
par ses aires ambulacraires postérieures un peu moins divergeâtes,
mais il s'en rapproche beaucoup par sa forme renflée et allongée,
par l'absence de sillon antérieur, par la brièveté de ses aires ambula-
craires paires postérieures, par son périprocte longitudinal. Notre
exemplaire offre quelques rapports avec H. nasutulut, Sorignet (H.
punctatus, d'Orbigny), mais cette dernière espèce est moins allongée ;
ses aires ambulacraires sont plus droites et moins flexueuses, son
périprocte est plus transversc.
Loc. — Padern (Aude). Très rare. Coll. Roussel.
3. Hiceastbb antiquus, Cotteau, 1887. PI. XVI, flg. 1—4.
Espèce de forte taille, cordiforme, échancrée et dilatée en avant,
subacuminée en arrière. Face supérieure renflée, obliquement déclive
en avant, haute, subcarènée et légèrement convexe dans la région
postérieure, ayant sa plus grande largeur un peu en avant du som-
met apical. Face inférieure bombée dans l'aire inlerambulacraire im-
paire, arrondie sur les bords, déprimée eu avant du périslome.
1887. COCTEAU. — ÉQHIHID1S DIS PETITES PYRÊHÉBS BT GORBIÈMS 643
Appareil apical pourvu de quatre pores génitaux ; la plaque madré-
poriforme un peu plus développée que les autres, ne parait pas se
prolonger au delà des plaques ocellaires antérieures. Fasciole sous-
anal.
Hauteur, 40 millimètres ; diamètre antéro-postérieur, 62 millimè-
tres ; diamètre transversal, 63 millimètres.
Rapports et différences. Cette espèce présente, au premier as-
pect* quelque ressemblance avec le A/. Heberti, de Lacvivier ; elle
nous a paru, cependant, s'en distinguer d'un manière positive par sa
taille plus forte et moins élevée, par son aspect plus cordiforme, par
sa face supérieure plus sensiblement déclive en avant, par son som-
met plus central, par son sillon antérieur entamant plus largement
l'ambitus.
Sa physionomie générale est un peu celle du M. glyphus, Schliiter,
mais il s'en éloigne certainement par la disposition et la structure
de ses aires ambulacraires paires.
Loc. — Sezenac (Ariège). Rare. Coll. Roussel.
Explication des figures. — PI. XVI. fi g. 1, antiquus, vu de côté ; fig. 2,
face supérieure ; fig. 3, plaques ambulacraires grossies ; fig. 4,
appareil apical grossi.
4. Epiaster distinctus (Agassiz), d'Orbigny, 1853. — Voy. d'Orbigny,
Pal. fr.t Ter. crét., t. VI, p. 196, pi. DCCCLXI.
M. Roussel nous a communiqué un grand nombre d'exemplaires
cénomaniens du genre Epiaster. Malheureusement presque tous,
comme .ceux de l'étage albien dont ils se rapprochent un peu, sont
en mauvais état, comprimés et déformés. Quelques-uns par leur
taille, par leur aspect cordiforme, par leur face postérieure verti-
calement tronquée présentent bien les caractères de Y Epiaster dis-
tinctus; d'autres s'en éloignent notablement, et constituent, suivant
toute probabilité, une espèce particulière, mais ils sont trop incom-
plets pour pouvoir être décrits. Associés à ces grands exemplaires, il
s'en rencontre à Padern, à Durban, plusieurs autres qui offrent une
assez grande ressemblance avec Y Epiaster meridanensis, de l'étage
turonien, sans qu'il me soit possible, cependant, en raison de leur
conservation, d'être certain de leur identité. Peut-être ne sont-ils
que des variétés jeunes de YE. distinctus.
Loc. — Cadarcet, Roqueûxade, Leichert (Ariège) ; Padern, Saint-
Julia-de-Bec, Durban (Aude). Coll. Roussel.
U44
COTTBÀC. — ÉC1IINIDES E
riTES PYRÉNÉES ET COBBIÈHES 30 IQ3!
5. Ehàstë» roussel, Colteau, 1887. (PI. XVI 8g. S et 6.)
Espèce de taille assez forle, épaisse, oblongue, arrondie et légè-
rement rétrécie en arrière. Face supérieure uniformément renflée,
ayant sa plus forte épaisseur dans la région postérieure et sa plus
grande largeur en arrière du sommet apical, subcarénée dans l'aire
interambulacraire impaire. Face inférieure arrondie sur les bords,
un peu renBée en arrière. Face supérieure subtronquée, très légère-
ment oblique. Sommet ambulncaire un peu excentrique en avant.
Sillon antérieur médiocrement excavé, large et atténué vers l'am-
bîtus. Aires ambulacraires paires excavées, divergentes, inégales, les
aires antérieures plus longues que les autres. Zones porifères, larges,
formées de pore étroits, très allongés, unis par un sillon, séparés
par une bande de test granuleux. Zone inter-porilère moins large
que l'une des zones porifères, lisse en apparence, garnie en réalité
de granules très fins et bordée, de chaque coté, d'une rangée très
distincte de petits granules. Tubercules petits, saillants, très espacés;
granulation intermédiaire, abondante et homogène. Péristome
excentrique en avant, mais assez éloigné du bord. Périprocte ellip-
tique, s'ouvrantau sommet de la face postérieure.
Hauteur, 39 millimètres; diamètre antéro-postérieur, 55 milli-
métrés; diamètre transversal, 48 millimètres.
IUitorts et différences. Cette espèce ne nous a pas paru devoir
être réunie à aucune des espèces d'E/jiaster que nous connaissons;
sa face postérieure, presque verticalement tronquée, la rapproche
un peu de Ylîpiasler distinctes dont elle s'éloigne, cependant, d'une
manière positive par sa forme plus ovale et plus ép;iisse, par sa face
1887. COTTKÀU. — ÉCHIMDBS DBS PETITES PYRÉNÉES BT CORBIÈRBS 645
7. Holaster levis (de Luc), Agassiz,1883. — Voy. d'Orb. Pal. fra.,
Ter. crét., t. VI, p. 83, pi. DCCCXII.
Ainsi que Ta fait M. de Loriol, nous réunissons à YHol. lœvis,
YHol. marginalis qui n'en est qu'une variété et n'en diffère que par
sa forme générale plus déprimée; dans les deux variétés la face
inférieure est plane, tranchante, carénée sur les bords. Les exem-
plaires recueillis par M. Roussel sont assez mal conservés et ce-
pendant parfaitement reconnaissables. Dans certaines régions, l'es-
pèce appartient à la fois aux étages albien et cénomanien. Dans
l'Aude et l'Ariège, elle se rencontre seulement dans l'étage cénoma-
nien.
Loc. — Gadarcet (Ariège); SainUTulia-de-Bec (Aude). Assez abon-
dant. Coll. Roussel, ma collection.
8. Pyrina dbs Moulinsi, d'Archiac, 1867.— Voy. d'Orbigny, Pal. /r.,
Ter. crét., t. VI, p. 476, pi. CMLXXXl, fig. 7-ii.
Ce n'est pas sans quelque doute que nous rapportons au Pyrina
Des i\Joulinsi Y exemplaire que nous avons sous les yeux; assurément
il se rapproche de l'espèce décrite et figurée par d'Archiac, mais il
en diffère un peu par son périprocte moins marginal et parfaitement
visible sur la face supérieure. Nous n'aurions pas hésité à en faire
une espèce distincte, si nous n'avions remarqué, parmi nos échan-
tillons de l'étage cénomanien de Tournay et du Mans, certains exem-
plaires chez lesquels le périprocte tend à remonter un peu et est vi-
sible à la face supérieure. Provisoirement nous laissons à notre
exemplaire unique le nom de Des Moulinsi.
Loc. Leichert (Ariège). Très rare. Coll. Canal.
9. Pyrina Rousseli, Cotteau, 1887. PI. XVII, fig. 1-3.
Espèce de grande taille, oblongue, ovale, arrondie en avant et en
arrière, un peu dilatée en avant, légèrement rétrécie dans la région,
postérieure. Face supérieure épaisse, plus ou moins haute, unifor-
mément bombée. Face inférieure presque plane, pulvinée, renflée
sur les bords. Sommet apical subcentral. Aires ambulacraires droites,
aiguës à leur partie supérieure, s'élargissant insensiblement, en
descendant vers l'ambitus. Zones porifères formées de pores
simples, très petits, rapprochés les uns des autres, disposés à la face
supérieure par paires serrées, s'espaçant un peu et déviant de la
ligne droite à la face inférieure, tendant à se multiplier un peu près
du péristome. Tubercules scrobiculés, finement crénelés et perforés,
646 C0TTBAU. — ÉCHMIDKS DBS PKTITKS FYRÉH ÉES BT CORH8BES 30 mat
épara sur tonte la surface du test, espacés à la face supérieure, plus
abondants et plus serrés en dessous. Péris tome elliptique, un peu
oblique, s 'ou vrant au milieu de la face inférieure. Périprocte de grande
dimension, allongé, acuminé à sa partie supérieure, situé à la base
du bord postérieur qu'il entame fortement, de manière à être visible,
seulement de côté et en dessous.
Cette espèce varie dans sa forme plus ou moins haute, mais
toujours ovale, et un peu rétrécie en arrière.
Hauteur, 26 millimètres ; diamètre an téro-postérieur, 40 millimètres ;
diamètre transversal, 35 millimètres.
Individu très renflé, hauteur, 29 millimètres; diamètre an-
téro -postérieur, 40 millimètres; diamètre transversal, 33 millimè-
tres.
Rapports et différences. Cette espèce se distingue nettement
de ses congénères par sa grande taille, par sa forme ovale, arrondie
et un peu dilatée en avant, légèrement rétrécie en arrière, par ton
périprocte très grand et placé très bas. — Parmi les espèces crétacées,
la plus voisine est le Pyrina cylindrica; elle en diffère par sa taille
plus forte, sa forme plus ovale et plus sensiblement étroite en arrière,
par son périprocte situé plus bas.
Loc. — Pradîères, Leichert, Durban (Ariège); Padern (Aude). Asset
commun. Coll. Roussel, abbé Pouecb, ma collection.
Explication des figures. — PI. XVII fig. i. P. Housseii vu sur la
région postérieure; Qg. 2, autre exemplaire, vu sur la face supé-
rieure; fig. 3, face inférieure.
1887. COTTBAU. — ÉGHIH1DIS DBS PBTITBS PTRÉKÊU BT COBBIÈBBS 647
Ataxehsis, Cotteau, 1887. PI. XVII, flg. 4*7.
Espèce de petite taille, allongée, étroite et arrondie en ayant, à
peine un peu plus dilatée en arrière. Face supérieure médiocrement
renflée. Face postérieure tronquée verticalement. Sommet ambula-
craire très excentrique en ayant. Aires ambulacraires fortement
pétaloldes, étroites, renflées, inégales, les aires postérieures plus
longues que les autres, les antérieures plus flexùeuses plus larges,
st se rétrécissant à leurextrémité. Zones porifères bien développées,
formées de pores unis par un sillon, disposés par paires serrées,
Lransverses et que sépare une petite bande granuleuse. Zone inter-
porifère étroite, un peu renflée. Tubercules petits, scrobiculés
Spars sur toute la face supérieure, un peu plus gros vers le bord. La
Tace inférieure n'est pas conservée et ne permet pas de voir la
structure et la position du péristome. Périprocte petit, ovale,
il longé, supramarginal. Appareil apical muni de quatre pores génitaux,
remarquable par le développement de la plaque madréporiforme qui
Dccupe le centre de l'appareil.
Hauteur: 10 millimètres; diamètre antéro-postérieur, 21 milli-
mètres; diamètre transversal, 18 millimètres?
Rapports et différences. — Cette petite espèce, en raison de la
forme et de la position de son périprocte, nous a paru appartenir au
genre Botriopygus; elle se distingue nettement de ses congénères
par sa petite taille, par sa face supérieure très déprimée, par son
sommet très excentrique en avant, par ses aires ambulacraires
allongées, inégales, par ses zones porifères fortement développées,
séparées par une zone interporifère étroite et renflée, par son péri-
procte petit et supramarginal.
Loc. — Padern (Aude). Très rare. Coll. Roussel.
Explication des figures. — PI. XVII fig. 4, B. ataxensis, vu de
côlé; fi g. 5, face supérieure; fig. 6, face postérieure; Ûg. 7, appareil
apical et portion de la face supérieure grossis.
12. Discoidea gyundrica (Lamarck), Agassiz, 1847. — Yoy. Cotteau,
Pal. fr.% Ter. crét., t. VII, p. 28, pi. MX et MXI.
Types parfaitement caractérisés.
Loc. — Sezenac (Ariège). Assez rare. Coll. Roussel, Grégoire.
13. Discoidea subuculus, Klein, 1734. — Voy. Cotteau, Pal. /r.,
Ter. crét., t. VII, p. 23, pi. MXI fig. 8-16.
Types nombreux et parfaitement caractérisés.
648 COTTBAU. — ÉCJJIKJDKS DSS PETITES PYRÉNÉES ET COHBIÈBES 30 mai
L'espèce varie dans sa taille, dans sa forme plus ou moins conique,
mais sera toujours reconnaissable à la disposition de ses tubercules
et des granules qui les accompagnent, à la double carène qui partage
les aires interambulacraires, à son appareil apical muni seulement de
quatre plaques génitales1 perforées.
Loc. — Pradières, Cadarcet, Leichert, Sarcla près Vernajoul, Saint-
Martin de Caralph, Durban, Glermont, Roqueflxade (Ariège); Saint-
Julia-du-Bec, Padern (Aude). — Abondant. Coll. Roussel, ma col-
lection.
14. — discoidea abizebsis, Cotteau, 1887. PI. XVII, flg. 8-12.
Espèce de taille assez forte, circulaire, très légèrement pentago-
nale. Face supérieure élevée, conique, subanguleuse au pourtour.
Face inférieure plane, concave au milieu. Aires ambulacraires à fleur
de test, aiguës au sommet, s'élargissanl en descendant vers Tarn-
bitus. Zone porifères formées de pores très petits, simples, disposés
parpairesobliques, serrées, très régulièrement disposées àla face supé-
rieure, déviant un peu de la ligne droite à la face inférieure, sans se
multiplier autour du péristome. Tubercules crénelés et perforés,
augmentant un peu de volume à la face inférieure, formant, vers
l'ambitus et en dessus, des rangées verticales assez régulières dont
le nombre varie suivant la taille des individus; on en compte
quatorze et même seize chez les individus de forte taille dans les aires
interambulacraires, et six dans les aires ambulacraires. Deux des
rangées interambulacraires, un peu plus développées que les autres,
persistent seules jusqu'au sommet et correspondent, à deux carènes
apparentes, surtout à la face supérieure. Granules Bus, serrés, homo-
i, formant eu i.Il'-mis. ili'-on -il uns Iiori/'-»iil imite espacés, a
1887. COTTBAU. — ÉCHINIDES DES PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÂRBS 649
cru devoir l'en séparer. Si les principaux caractères des deux espèces
sont identiques, leurs dimensions sont tellement différentes qu'il ne
nous a pas paru possible de les réunir. Indépendamment de sa taille
beaucoup plus forte, D. arizensis offre, dans la disposition de ses
granules interambulacraires, des différences qui contribuent encore
à éloigner les deux espèces.
Loc. — Pradières, Laborie près Foix, Roquefixade Montgaillard
(Ariège); Padern (Aude). Coll. Roussel, ma collection.
Explication des figures. — PI. XV11, fig. 8, D. arizensis, vu de côté ;
fig. 9, face supérieure; fig. 10, autre exemplaire, vu sur la face infé-
rieure; fig. il, plaque interambulacraire grossie; fig. 12, appareil
apical grossi.
15. Holectypus cenohanensis, Gueranger 1859. — Yoy. Gotteau,
Pat. fr.t Ter. crét., t. VII, p. 53, pi. MXVI, ûg. 8-18.
Nous ne connaissons de cette espèce qu'un seul exemplaire assez
mal conservé, et ce n'est pas sans quelque doute que nous le rappor-
tons à Y H. cenomanensis, bien qu'il présente parfaitement la physio-
nomie de l'espèce.
Loc. Durban (Aude). Très rare. Coll. Roussel.
16. Ecbinoconus castanea. (Brongniart), d'Orbigny, var. rko-
tomagensis. — Voy. Gotteau, Pal. />'., 1er. crêt., t. vi, p. 509,
pi. DGCCCXCIIL
Dans une note publiée, en 1881, (Bull, de la Soc. des. se. nat. de
f Yonne, 3* sér., t. IV, p. 136), j'ai cherché à démontrer combien
étaient variables la forme de YEchin. castanea, auquel j'ai réuni;
comme l'avait fait avant moi M. de Loriol, YEch. rkotomagensis qui
n'en est qu'une variété. L'exemplaire recueilli à Pradières par
M. Roussel, correspond très bien à la variété rkotomagensis que
caractérisent sa forme un peu allongée, subpentagonale, anguleuse,
sa face supérieure médiocrement renflée, son périprocte situé un
peu au-dessus du bord.
Loc. — Pradières (Ariège). Très rare. Coll. Roussel.
Indépendamment de YEch. castanea, M. Roussel a rencontré dans
l'étage cénomanien de l'Ariège, deux exemplaires d* Echinoconus qui
rappellent un peu E. mixlusy par leur grande taille, par leur forme
élevée et conique et par leur face inférieure tout à fait plane ; le
périprocte, cependant, est plus élevé.
Nous devons nous borner à indiquer ce rapprochement possible,
car nos deux exemplaires sont trop mal conservés pour qu'ils puis-
650 cottbau. — Écmsmes dis fbtitbs pyhér ëes et cobbièrbs 30 mai
sent être déterminés d'une manière positive. Ils proviennent de
Lftborie, près Poix (Ariège).
17. Ptgastbr truncatus. Agassiz, 1840. — Voy. Cotteau, Pal. fr.,
Ter. crét., t. VIl.p. 70, pi. MXXI.
Exemplaire unique, de taille moyenne, présentant parfaitement
tous les caractères du type.
Loc. — Leichert (Ariège). Très rare. Coll. Roussel.
18. Pbxtasteb studbhi. Cotteau, 1861. — Voy. Cotteau, Pai.fr.tTer.
crét., t. VII, p. ill.pl. MXXVI.
Cette espèce, déjà signalée dans l'étage albieo, se retrouve dans
l'étage cénomanieu ; l'identité spécifique des exemplaires recueillis
dans l'un et l'autre de ces étages est certaine.
Loc. — Pradières (Ariège). Assez abondant. Coll. Roussel.
19. Peltastbs acanthoidis (Des Moulins), Agassiz, 1846. — Voy.
Cotteau, Pal. fr., Ter. crét., t. VII, p. 114, pi. MXXVII.
Un seul exemplaire, mais parfaitement caractérisé et ne laissant
aucun doute sur sa détermination.
Loc. — Padern (Aude). Très rare. Coll. Roussel.
20. Salbhia scuriGBRA(Goldfuss), Gray. 1833. — Voy.Cotleau, Pal.
fr., Ter. crét., t. VII, p. 154, pi. MXXXVI et MXXXVH.
Parmi les exemplaires qui nous ont été communiqués, nous
retrouvons plusieurs des variétés figurées dans la Paléontologie
1887. COTTIAU. — ftCHIHIDBS DBS PETITES PYBÉHÉBS BT GORBIÈRRS 65 1
subnuda), les tubercules ne forment que quatre rangées séparées à
la face supérieure par une zone miliaire large et presque nue. Sur
cet échantillon, comme chez celui qui a servi de type à la variété
subnuda, les zones porifères sont très fortement bigéminées.
Loc. — Leichert (Ariège) ; Padern, Durban (Aude). Assez commun.
Coll. Roussel. Ma collection.
22. Glyphocyphus radiatus (Goldfuss), Desor, 4856. — Voy. Cot-
teau, Pal. fr., Ter. crét., t. VII, p. MXXVII, pi. MXXVII et MXXVI1I,
fig. 1-5.
Deux exemplaires parfaitement caractérisés malgré leur petite
taille.
Loc. — Padern (Aude). Très rare. Coll. Roussel.
23. Orthopsis GHAïf ulabis (Agassiz), Gotteau, 4864. — Voy. Cotteau,
Pal. fr., Ter. crét. t. VII p. 554, pi. MGXXX.
Nous avons pu étudier plusieurs exemplaires de cette espèce ; bien
que variant un peu dans le nombre et la grosseur de leurs tubercules,
ils nous ont paru plus granuleux que ceux qu'on rencontre à un
niveau plus supérieur et que j'ai toujours désigné sous le nom d'O.
miliaris. Assurément les deux espèce sont très voisines, et peut-être
y aurait-il lieu de les réunir comme le fait notre collègue et ami,
M. Peron, dans sa Note sur les calcaires à Echinides de Hennés- les- Bains.
Quant à présent, cependant, nous croyons devoir conserver dans la
méthode 10. granularis. Nous lui réunissons une variété de taille
plus forte et à tubercules encore plus prononcés que M. Roussel a
rencontrée à Leichert, et qui rappelle, bien que sa forme soit moins
renflée, YO. ovata. Il serait difficile d'associer à YO. miliaris, cette
nouvelle variété pour laquelle nous ne voulons pas néanmoins éta-
blir une espèce distincte.
Loc. — Pradières, Gastelnau, Durban, Leichert, Laborie, près Foix
(Àriège). Rare. Coll. Roussel, ma Collection.
24. — Cyphosoma Roussgli, Cotteau, 4887. PI. XV1IÏ, fig. 4 - 5.
Espèce de taille moyenne, subpentagonale, médiocrement renflée
en dessus, presque plane en dessous. Zones porifères droites à la
face supérieure, subonduleuses à l'ambitus, formées de pores bigémi-
nés près du sommet, simples vers l'ambitus, se multipliant autour
du péristome. Aires ambulacraires étroites, resserrées par les zones
porifères à leur partie supérieure, uu peu renflées, garnies de deux
rangées de tubercules assez gros, saillants, scrobiculés, au nombre
632 COTTE AU. — ÉCBIKIDES DES PETITES PYBÉKÉB5 ET C0BR1ÈHES 30 1081
lie douze ou treize par série. Aux approches du sommet, ces tuber-
cules diminuent de volume, s'espacent, et prennent une disposition
alterne. Granules intermédiaires inégaux, quelquefois mamelonnés,
formant, au milieu de l'aire ambulacraire, une rangée qui se dé-
double vers l'ambitus et se prolonge çà et là entre les scrobicules
les plus espacés. Aires inlerambulacraires garnies de deux rangées
de tubercules à peu près identiques à ceux qui recouvrent les aires
ambulacraire», plus gros et un peu plus épais à la face supérieure.
Tubercules secondaires peu développés, inégaux, formant une
rangée sineuse placée, de chaque coté, sur le bord des zones porifères,
disparaissant à la face supérieure. Zone miliaire large, déprimée,
presque lisse au sommet, garnie vers l'ambitus de granules abon-
dants, inégaux. Péristome assez grand, subcirculaire, pourvu
d'entailles relevées sur les bords.
Hauteur, 12 millimètres; diamètre, 29 millimètres.
Rapports et différences. — Cette espèce offre quelque ressem-
blance avec le Cypk. cenomanense, Cotteau ; elle en diffère par sa taille
plus forte, relativement plus déprimée, par son ambitus plus penla-
gonal, par ses tubercules secondaires paraissant moins développés,
par ses granules miliaires plus abondants, plus homogènes, et n'affec-
tant point la forme allongée qu'ils présentent chez le C. cenomaneme.
Notre espèce se rapproche du C. regulare de l'étage turooien, mais
cette dernière espèce est facilement reconnaissable à sa taille plus
petite, à ses pores non dédoublés près du sommet, à ses tubercules
secondaires relativement plus développés, à ses grannles moins
abondants.
Loc. — Pradicres, Leichert (Ariège). Assez rare. Coll. Roussel, ma
1887. COTTBAU. — ÉCOINIDES DES PETITES PYRÉNÉES ET CORB1ÈRBS 653
toute la face supérieure, se multipliant fortement près du péristome.
Aires ambulacraires étroites et resserrées par les zones porifères à
la partie supérieure, garnies de deux rangées de tubercules assez
gros, espacés, surmontés d'un mamelon peu développé, au nombre
de treize ou quatorze par série. Les tubercules de la face supérieure
diminuent de volume, s'espacent et affectent, près du sommet, une
disposition alterne. Granules intermédiaires peu abondants, iné-
gaux, formant une rangée subonduleuse, qui tend à se dédoubler
au milieu de Taire ambulacraire. Aires interambulacraires pourvues
de tubercules un peu plus gros et plus espacés que ceux qui garnis-
sent les aires ambulacraires, au nombre de dix ou onze par série.
Tubercules secondaires bien distincts, inégaux, formant une rangée
irrégulière de cbaque côté des aires interambulacraires, sur le bord des
zones porifères, persistant à la face supérieure, mais disparaissant
avant d'arriver au sommet. Zone miliaire presque nue près du som-
met, large, garnie, vers l'ambitus, de granules abondants, inégaux,
auxquels se mêlent de petits tubercules épars, crénelés ou mamelo-
nés. Péristome à fleur de test, subcirculaire, marqué de fortes en-
tailles relevées sur les bords. Appareil apical très grand, pentagonal
à en juger par l'empreinte qu'il a laissée.
Hauteur, 16 millimètres, diamètre, 31) millimètres.
Rapports et différences. — Cette espèce par sa taille et par sa
forme générale, se place dans le voisinage du Cyphosoma Archiaci ;
e lie nous a paru, cependant, s'en distinguer d'une manière positive par
son aspect plus pentagonal, par ses zones porifères plus larges au-
t our du périprocte, par ses tubercules plus gros, moins nombreux, et
f>«ir cela môme plus espacés. Le C. Rousseli, décrit plus haut, se ren-
contre associé à notre espèce; il en diffère certainement par son as-
p>«ct plus pentagonal, par ses zones porifères moins développées, par
s es tubercules ambulacraires et interambulacraires plus homogènes,
p* ar ses tubercules secondaires moins développés, par sa face infé-
t~ i eure moins plane, par son péristome marqué d'entailles plus
l ^gères.
Loc. — Leichert (Ariège). Très rare. Coll. Roussel.
Explication des figures. — PI. XVIIÏ, fig. 11, C. arizensis vu de
cClé; fig. 12, face supérieure; fig. 13, face inférieure.
26. — Cyphosoma canali, Cotteau, 1887. PI. XVIII fig. 6-10.
Espèce de très petite taille, circulaire, médiocrement renflée en
«dessus, presque plane en dessous, arrondie sur les bords. Zones po-
654 COTTEAU.— ÉCB1H1DBSDBBPBTÏTBSPÏBKHBBBKTC0IIBIÈ11B 30 mai
rifères onduleuses, formées do pores simples offrant, près du péris-
tome, une tendance à se multiplier, Aires unbulacraires étroites a
leur partie supérieure, «'élargissant vers l'ambitus, garnies de deux
rangées de tubercules crénelés, mameloaés, saillants, assez gros,
laissant à peine la place a quelques granules intermédiaires, an
nombre de sept ou huit par série. Aires interambulacraires couvertes,
de tubercules de même nature, cependant un peu plus développés
vers l'ambitus, diminuant rapidement de volume à la face supérieure
Pas de tubercules secondaires. Granules intermédiaires peu abon-
dants. Périslome très grand, circulaire à fleur de test, marqué de
très faibles entailles. Appareil apical subpenlagonal et de large di-
mension, Il en juger par l'empreinte qu'il a laissée.
Hauteur, 3 millimétrés; diamètre, 8 milimèlres;
Rapports et difféhehces. — Cette petite espèce ne saurait élre
confondue avec aucun de ses congénères : ses pores simples et on-
duleux, ses tubercules peu nombreux la rapprochent des individus
jeunes du C. radiatum, Sorignet ; elle en diffère par sa taille plus pe-
tite et plus déprimée, par ses tubercules accompagnés de granules
moins fins, par ses plaques dépourvues des sutures rayonnantes qui
caractérisent le Cypk, radiatum.
Loc. — Leichert (Ariège). — Très rare. Coll. Canal.
Explication desfigdbbs. — PI. XVIII, fig. 6, C. Canali, va de cûté;
fig. 7, face supérieure ; fig. 8 face inférieure ; tig. 'J, aire ambulacraire
prise à sa partie supérieure, grossie.
S7. Gohiopvgds Menardi (Desmarets), Agassii, 1838. — Voy. Cot-
1887. COTTRAD. — ftCHIHIDIS DIS PETITES Pï RENÉES gT COBBIÈIES 655
par ses tubercules plus uniformes que dans les autres espèces,
par son périprocte peu développé et vaguement triangulaire, par
son appareil apical relativement marqué de sillons au lieu d'être
lisse,
Loc. — Leichert (Ariège). Très rare. Coll. Roussel.
30. Goïiiopygus arizbnsis, Gotteau, 1887. PI. XIX, fig. 1-4.
Espèce de taille assez forte, subcirculaire, médiocrement renflée
en dessus, presque plane en dessous, arrondie sur les bords. Zones
porifères formées de pores simples, directement superposés à la face
supérieure, déviant un peu de la ligne droite à la face inférieure,
offrant autour du péristome une tendance à se multiplier. Aires am-
bulacraires étroites à leur partie supérieure, s'élargissant vers l'am-
bitus, garnies de deux rangées de petits tubercules serrés, homo-
gènes, placés sur le bord des zones porifères, augmentant sensible-
ment de volume vers l'ambitus et à la face inférieure. Une double
rangée très régulière de tubercules plus petits se montre au milieu des
deux rangées principales et descend jusqu'au pourtour, disparaissant
peu à peu au milieu des tubercules principaux. De petits granules
inégaux et épars accompagnent çà et là ces deux séries de tuber-
cules. Aires interambulacraires munies de deux rangées de tubercules
saillants, fortement mamelonnés, très gros à la face supérieure, au-
dessus de l'ambitus, diminuant de volume en se rapprochant du
sommet ou du péristome. Granules intermédiaires très peu abon-
dants. Péristome subcirculaire, à fleur de test, marqué de faibles en-
tailles. Périprocte subquadrangulaire.
Hauteur, 13 millimètres?... diamètre, 28 millimètres.
Rapports et différences. Trois espèces de Goniopygus sont carac-
térisées par la présence, au milieu des tubercules ambulacraires, de
deux rangées de tubercules plus petits disparaissant au-dessous de
l'ambitus, G. delphinensis, G. royanus, et l'espèce qui nous occupe
en ce moment, G. arizensis que nous considérons comme nouvelle.
Assurément elle se rapproche du G. delpkinensis; elle en diffère ce-
pendant, par sa taille beaucoup plus forte, par ses tubercules secon-
daires ambulacraires descendant plus bas, par ses tubercules inter-
ambulacraires plus gros et plus saillants au-dessus de l'ambitus et
formant, avec les tubercules plus petits de l'aire ambulacraire un
contraste très apparent. Notre espèce est voisine également de
G. royanus, d'Archiac. Mais cette espèce se distingue facilement à
sa taille moins développée, à ses tubercules interambulacraires plus
homogènes, à la présence de quelques petits tubercules secondaires
sur le bord des zones porifères, à son périprocte triangulaire.
636 COTTEAU. — ÉCMNIDES DES PETITES P1BÊHÊES ET C0RBIÈHE8 30 mal
Loc. — Lherm, Leichert (Ariège). Rare. Coll. Roussel, abbé
Pouech.
Explication des figures. — PI. XIX, flg. 1, G. ariztntit, vu de
côté ; flg. 2, face supérieure ; ilg. 3, face inférieure ; fig. 4, portion de
l'aire ambulacraire supérieure grossie.
31. Codiopsis doha (Desmare ts), Agassiz, 1840. — Voy. Cotleau, Pal.
fr.. Ter. crét., t. VII, p. 781, pi. MGXCI et MCXCII, flg. Ml.
Plusieurs exemplaires de petite taille, mais parfaitement carac-
térisés.
Loc. — Leichert (Ariège). Assez rare. Coll. Roussel, Canal.
32. Cottaldia Behetti.*; (Kœnig), Cotteau, 1859. — Yoy. Cotteau,
Pal. fr., Ter. crét., t. VII, p. 789, pi. MCXCIII et MCXC1V,
flg. 1-10.
Un seul exemplaire parfaitement caractérisé, remarquable par sa
grande taille, sa forme surbaissée, ses tubercules Uns, serrés, abon-
dants, homogènes, augmentant à peine de volume à la face infé-
rieure, disposés partout en séries transverses et subonduleuses, ne
laissant aucune place à la zone miliaire.
Loc. — Pradières (Ariège). Très rare. Coll. Roussel.
33. Magnosia ARiZBBSis, Cotteau, 1887. PI. XIX, flg. 5-9.
Espèce de taille assez forte, circulaire. Face supérieure renflée, glo-
buleuse. Face inférieure presque plane, très arrondie sur les bords.
1887. COTTEAU. — ÉCHUtIDES DBS PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈRES 657
séries de tubercules. La zone médiane qui partage Taire interambu-
lacraire est un peu déprimée ; les tubercules ainsi que les granules y
sont plus inégaux et encore moins régulièrement disposés. Péri-
stome assez grand, subpentagonal, presque superficiel, marqué de
faibles entailles ; les bords qui correspondent aux aires ambulacraires
sont presque droits et beaucoup plus étendus que ceux qui corres-
pondent aux aires interambulacraires.
Hauteur, 14 millimètres ; diamètre, 21 millimètres.
Rapports et différences. — Le Aï. arizensis ne saurait être con-
fondu avec aucune espèce du genre ; il est parfaitement reconnais-
sable à sa grande taille, à sa forme globuleuse et renflée, à la dispo-
sition de ses tubercules ambulacraires et interambulacraires et des
granules qui les accompagnent, à son péristome moins étendu, plus
superficiel et moins rentrant qu'il ne l'est ordinairement chez les Ma-
gnosia. — Au premier aspect, on croirait qu'il s'agit d'un exemplaire
du Cott. Benettiœ, mais la forme pentagonale du péristome, la lon-
gueur des zones porifères autour de la bouche, l'étroitesse des bords
interambulacraires comparés aux bords ambulacraires placent in-
contestablement l'espèce dans le genre Magnosia.
Loc. — Leichert (Ariège). Très rare. Coll. Roussel.
Explications des figures. — PI. XIX, fig. 5, AL arizensis vu de
côté; fig. 6, face supérieure ; fîg. 7, face inférieure ; fig. 8, partie in-
-f<érieure de l'aire ambulacraire grossie ; fig. 9, plaque interambula-
c^raire grossie.
34. Cidaris gibberula, Agassiz, 1847, — Voy. Cotteau, Pal. fr.t
3er. crét., t. VII, p. 234, pi. MLI, fig. 15-18 et pi. MLVII, fig. 1-7.
Nous n'ayons sous les yeux qu'un seul exemplaire un peu usé de
c^ette espèce, et ce n'est pas sans quelque doute que nous le rappor-
*- ons au C. gibberula. Il appartient assurément au môme groupe de
^Jidaris (Tylocidaris, Pomel). Mais il diffère du C. gibberula par quel-
ues caractères : les tubercules, au lieu d'être lisses paraissent pér-
ores ; il est possible, cependant, que cet aspect soit dû à l'usure du
est ; les aires ambulacraires sont plus étroites, peut-être en raison
e la taille plus petite de notre exemplaire. Les autres caractères sont
& dentiques. Il serait possible que notre exemplaire ne fut autre que
X e test du Cidaris Sorigneti dont on trouve les radioles dans la môme
Xocalité ; le doute existera tant qu'on n'aura pas rencontré un exem-
plaire muni de quelque radioles.
Loc. — Leichert (Ariège). Très rare. Coll. Canal.
35. Cidaris Sorigneti, Desor, 1856. — Voy. Cotteau, Pal. fr.y Ter.
er#., t. VII, p. 237, pi. MLI, fig. 9-14.
XV. 42
638 COTTEAU. — ÉCUIttlDKS DES PETITES PYRÉNÉES ET CDBBIÈRES 30 mai
Exemplaires nombreux, de petite taille, mais bien caractérisés.
Loc. — Leicherl, Pradiéres, Laborie, près Poix, Clermont (Ariège) ;
Padern (Aude). Commun. Suivant M. Roussel, celte espèce se ren-
contre également dans l'Albien à Durban (Ariège), à Padern (Aude;
et à Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales). Coll. Roussel,
Canal, ma collection.
36. Cidaris ybsiculobà, Goldfuss, 1826. — Voy. Cotteau, Pal. f-:,
1er. rrét, p. 222, pi. ML, et MLI, fia;. 1-6.
Quelques fragments de radioles assez bien caractérisées m'ont
paru appartenirà cette espèce.
Loc. — Leichert, Cadcrercut (Ariège). ftare. Coll. Roussel.
27. Cidaris iiiHUiHi, Sorignct, 1850. — Voy. Cotteau, Pal. fr„ Ter.,
crcl., t. VIII, p. %\\, pi. MLIV, flg. 6-16.
Un seul radiole bien caractérisé.
Loc. — Castelnau près Durban (Ariège). Très rare. Coll. Roussel.
38. Cidaris pyrenaica, Cotteau, 1862. — Voy. Coll. Pal. fr., Ter.
crét., t. VII, pi. MXLV11 et MXLVIII, flg. 1-10.
L'n fragment de test et quelques portions de radioles paraissent *e
rapporter au C. pyrenaica, déjà signalé dans l'étage albieu.
Loc. — Leichert (Ariège). Très rare. Coll. Roussel.
39. Cidaris rousseli, Cotteau, 1887. PI. XIX, lig. 10-12.
Test inconnu.
1887. C0TTBAU. — ÉCHllUDES DES PETITES PTIÉHÉK8 ET CORBIÈRES 659
dioles do C. subvesiculera ; ils en diffèrent par leurs côtes moins
épineuses, formées de granules plus espacés, et plus atténués, sé-
parées par une granulation plus distincte.
Loc. — Fonfroide (Aude). Assez rare. Génomanien inférieur. Coll.
Roussel, ma collection.
Explication des figure». — PL XIX, ûg .10, radiole du Cid. Rousseli;
ûg. il, portion grossie ; ûg. 13, autre radiole ; flg. 14, bouton et por-
tion de la tige grossis.
Mentionnons encore, dans l'étage cénomanien de Lherm (Ariège),
un très beau radiole voisin du C. scepiifera dont il diffère, cependant,
par ses granules plus épais et moins épineux, par ses côtes longitu-
nales plus serrées, par sa collerette paraissant plus longue et plus
nue. Ce radiole, de grande taille, est malheureusement incomplet ;
le sommet de la tige et le bouton manquent, et nous n'avons pas cru
devoir en faire une espèce nouvelle.
ÉTAGES TURON1EN, SE NON 1 EN ET DANIEN
1. Hkmiastkr gautiiieri, Peron, 1877. — Voy. Peron, Note sur la place
des calcaires à Eclùn. de Rennes -les- Bains, (Bull. Soc. géoL de France
3" sér., t. V, p. 409, pi. Vlll, Ug. C).
Deux exemplaires bien caractérisés. Suivant M. Roussel, cette
espèce se rencontre à la base de l'étage sénonien, dans une couche
immédiatement supérieure au terrain turonien.
Loc. — Soulatge (Aude); Saint-Cirac (Ariège). Assez rare. Gott.
Roussel, Ganal.
2. Uemiastkr leymkriei, Desor, 1867. — Voy. d'Orb. Pat. /r., Ter.
crée, t. Vil, p. 234, pi. DCCGLXXV.
Espèce bien caractérisée par sa forme dilatée en avant, acuminée
en arrière, par sa face supérieure bombée et subcarénée dans la région
postérieure, par ses aires ambulacraires antérieures beaucoup plus
longues que les aires postérieures qui sont très courtes et en forme
de feuille.
Loc. — Soulatge (Aude). Rare. Sénonien infér. Coll. Roussel.
Chez nos exemplaires comme dans le type, les aires ambulacraires
paires antérieures sont un peu plus excavées que les autres et environ
un tiers plus longues . Le péristome muni d'une lèvre saillante est très
excentrique en avant. Dans nos échantillons, cependant, la zone
interporifère qui occupe le milieu des aires ambulacraires paires
paraît moins large et surtout plus profondément déprimée en forme
de sillon.
660 COTTB1U. — ÉCHIS1DKS DES PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈRE» 30 mai
Loc. — Freichenet, Montferrier, Morenci, LeBastié(Ariège); Buga-
ruch (Aude). Sénonien inférieur. Assez commun. Coll. Roussel, ma
collection.
3. Micrasteb hbberti, de Lacvivier, 1877. — Voy. de Lacvivier,
Note sur un Micraster nonveau, M. Heberti, (Bull. Soc. géol. de France,
3'sér., t. X, p. 337, pi. VIII).
Bien qu'ils diffèrent un peu du type décrit et figuré par M. de
Lacvivier, les nombreux exemplaires recueillis à Bugarach par
M. Roussel me paraissent se rapporter au M. Heberti; ils en présen-
tent les caractères essentiels, notamment dans les aires ambola-
craires, les petites plaques serrées, saillantes, étroites, finement gra-
nuleuses.
4. Micraster bbbyis, Agassiz, 1867. — Voy. d'Or, Pal, fr„ Ter. crit,.
t. VI, p. 207, {Mit. coranguina pas), pi. DCCCLXVIII, flg. i52.
Partout où elle a été observée, cette espèce offre de nombreuses
variétés. Les aires ambulacraires sont plus ou moins longues, plus ou
moins creusées, quelquefois elles sont presque superficielles;
parfois même ce caractère s'exagère, et M. Roussel nous a commu-
niqué plusieurs exemplaires chez lesquels les dépressions ambula-
craires ont complètement disparu, et qui, cependant, ne sauraient
être séparés du type.
Loc — Soulatge, Rouffiac Corbières (Aude). Assez commun.
Etage sénonien. Coll. Roussel, ma collection.
5. Michaster tebcosis, Cotteau
Voy. Coll., Echinideidtla
1887. COTTEAU. — ÉCHmiDBS DBS PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈRES 661
7. Offaster Leymeriei, Cotteau, 1887. PI. XIX, flg. 14 et 15, et
pi. XX, fig. 1-3.
Espèce de taille assez forte, allongée, ovoïde, arrondie en avant,
subacuminée en arrière. Face supérieure uniformément renflée, légè-
rement carénée dans la région postérieure. Face inférieure presque
plane, un peu bombée en arrière. Face postérieure étroite, tronquée,
rentrante. Aire ambulacraire impaire moins développée que les
autres, sans aucune trace de sillon antérieur, môme vers l'ambitus.
Aires ambulacraires paires très étroites au sommet, s'élargissant en
se rapprochant de l'ambitus. Zones porifères formées de pores égaux,
disposés par paires obliques, très serrées à la partie supérieure, s'es-
paçant en descendant vers l'ambitus, s'ouvrant à la base des pla-
ques qui sont très étendues et un peu irrégulières lorsqu'elles se
rapprochent de la face inférieure. Plaques interambulacraires à peu
près de même largeur que les plaques ambulacraires, mais beaucoup
plus hautes. Tubercules petits, crénelés, perforés, épars, augmen-
tant de volume et entourés d'un scrobicule plus profond à la face in-
férieure. Granulation intermédiaire fine, abondante, homogène.
X*éristome très excentrique en avant, transverse, à peine labié.
ÏPériprocte arrondi, s'ouvrant au sommet de la face postérieure,
ppareil apical allongé. — Le fasciole péripétale, s'il existe,
'est pas visible dans les exemplaires que nous avons sous les
Hauteur, 20 millimètres; diamètre antéro-postérieur, 30 milli-
zxiètres; diamètre transversal, 25 millimètres.
Rapports et différences. — Cette espèce, remarquable par sa
^grande taille, par sa forme ovale, très arrondie en avant, rétrécie,
^ubtronquée et un peu rentrante en arrière, par la structure de ses
X* laques ambulacraires, moins hautes, mais au moins aussi larges vers
1 ^ambitus que les plaques interambulacraires, par l'absence complète
e sillon antérieur, ne saurait être confondue avec aucune autre
spèce. Sa taille et sa forme générale rapprochent un peu, au premier
spect, l' Offaster Leymeriei de l '0. corculum (Corculumtypicusy Pomel).
ais celte dernière espèce, qui fait partie d'un genre différent,
«ra toujours reconnaissable à la position toute différente de son
ériprocte.
Loc. — Roquefort (Haute-Garonne). Rare. Sénonien sup. Coll.
ïVoussel, musée de Toulouse (Coll. Leymerie), ma collection.
Explication des figures. — PI. XIX, fig. 14, 0. Leymeriei, vu sur
\a face postérieure; fig. 15, face inférieure. — PI. XX, fig. 1, le
MKftflfcn ETC0KB1ÊHBS 30 mai
âê ré** V- — 'w* supérieure; Gg. 3, appareil apii
„ fnuus, Breynius, 1732, — Voy. d'Orbigny, Pat.
g_ BciW«" ti - ai, pi. DCCCIV— DCCCVIII, ug. 1-3.
'.'' _._ -,.K-r.ii.'iM'.\ Itiiins di' Hennés (Aude); Anzas
'at.
^i fliurr*.' A**« commun. Sénonien et Danien. Coll. Roussel.
Hau****" SMtstOBOS (Lamarck}, Cotteau, 1877. — Voy. Cot.,
■ Je M«W«*tf ^u Oarumnien in Type garumnien par Leymerie,
_ tatoue (Haute-Garonne). Assez rare. Danien. Coll. Roussel.
H(B!f-iiiMTSTKS fthekaiccs, Hébert, 1875. — Voy. Hébert, fin-
i j^x espèces a" Bemipnemtu de la Craie sup. des Pijrènêti,
Iwll Soc. (t*°l. de France, 3* sér., t. III, p. 392, pi. XIX).
' * _ Aussaing, Monclar, Roquefort (Haute-Garonne). Assez com-
Qjiinnii'n sup. et Danien. Coll. Roussel.
il Puis* i'ktbocobiiînsis, Des Moulins, 1837. — Voy. d'Orbigny,
fl. fr- T*t. crêt., t. VI, p. 486, pi. XMLXXXVI, flg. 1-5.
Ta exemplairs de petite taille, mais parfaitement caractérisé.
Lye. _ Saïnt-Cirae (Ariège). Très rare. Flnge d:inien. Coll. I.estel.
)2. Pybina ovuli'm l'Lamarck), Agassi*, 1811). — Voy. d'Orbigny,
pat.fr., ter. crêt., t. VI, p. -183 et 484, pi. XMLXXXV.
plusieurs exemplaires de différentes tailles plus nu moins allongés,
mais parfaitement caractérisés.
Loc. — Saint-Cirac, Leiehert (Aricge). Assez rare. Sénonien. Coll.
Roussel, I.estel, Grignon.
l3.CLvn:oLAMrAS LEST6U, Culteau, 1887. Pi. XX, Hg. 4-8.
Espèce de taille relativement petite, subei reniai re, un peu allon-
gée, arrondie en avant et en arrière, 1res légèrement rétrécis dans
la région postérieure. Face supérieure haute, renflée, mbconique
vers le sommet. Face inférieure tout a fait plane, à peine arrondie
sur les bords.
Sommet nmbulaeraire presque central, un peu rejeté en avant.
Aires ambnlacraires pétaloïdes, aiguës au sommet, s'éiar<iissant en
«ndani vers l'iimliiius. longues, ouvartea a l'extrémité.
1887. C0TTBAU. — ACMRIDES DBS PETIT KS PYRÉNÉES BT CORBIÈRES 663
porifères assez larges, composées de pores étroits et serrés, très iné-
gaux, les externes allongés, les internes arrondis, unis par un sillon,
conservant leur forme pétaloïde sur toute la face supérieure. Zone
interporifère plus ou moins développée suivant les individus. Tuber-
cules, petits, scrobiculés, paraissant finement crénelés et perforés,
abondants, épais; associés aux tubercules se montrent sur la face
supérieure de petits renflements tuberculiformes très apparent, pro-
bablement lisses et qui disparaissent aux approches de l'ambitus.
Péristome à fleur de test, pentagonal, entouré d'un floscelle très
apparent. Périprocte inframarginal, tranverse. Appareil apicalmuni
de quatre pores génitaux, remarquable par le développement de la
plaque madréporiforme qui fait saillie et occupe le milieu de l'ap-
pareil.
Hauteur, 20 millimètres ; diamètre antéro-postérieur, 33 milli-
mètres; diamètre transversal, 27 millimètres.
Rapports et différences. — Cette curieuse espèce ne saurait être
confondue avec aucune de ses congénères. Voisine du CL Leskei
(Goldfuss), Pomel, par la présence de petites renflements tubercu-
liformes à la face supérieure, elle en diffère par sa taille beaucoup
plus petite, par sa forme moins conique et plus étroite en arrière,
par ses éminences tuberculiformes moins nombreuses, plus appa-
rentes et descendant plus bas, par son péristome plus nettement
pentagonal et entouré d'un floscelle moins apparent.
Loc. — Saint-Cirac (Ariège). Ilure.Danien. Coll. Lestei.
Explication des figures. — PI. XX, fi g. 4, C. Lesteli, vu de
côté ; ûg. 5, face supérieure ; iig. 6, face inférieure ; fîg. 7, appareil
apical et sommet de Taire ambulacraire grossis ; iig. 8, péristome et
floscelle grossis.
14. Ecuinocohus gigas, Cotteau, 1865. Voy. Gott. in d'Orb., Pal.
/h, Ter. crét., t. VI, p. 510, pi. CMXCIV, iig. Cet pi. GMXCV.
Loc. — Auzas (Haute-Garonne). Assez rare. Danie. Coll. Roussel,
ma collection.
15. Salknia bourgl:oisi, Gotteau, 1860. — Voy. Cott., Pal. />., Ter.
crét., t. VII, p.lGi, pi. MXXXVUI, fîg. 1-18, et pi. MXXXX, flg. 25.
Un seul exemplaire un peu usé, mais cependant assez bien carac-
térisé ; il diffère du type par ses aires ambulacraires plus flexueuses
et garnies de petits granules qui augmentent de volume autour du
péristome.
Loc. — Saint-Cirac (Ariège). Très rare. Sénonien. Coll., Lestei
664 COTTEAU. — ÉCniNIDRS DES PETITES PYRÉNÉES ET COBBIÈRES 30 mai
16. Orthopsis hiluius (d'Archiac), Cotteau, 1865. — Vny. Coll.,
Pal. /h, Ter. crit., t. VII,, p. 558, pi. MCXXXI.
Deux exemplaires bien caractérisés.
Loc. — Saint-Cirac (Ariège) ; Soulatge (Aude). Rare. Sénonien.
Coll. Roussel, Leste).
17. Cyphosoma archiaci (Agassiz), Cotteau, 1863. — Voy. GotL,
Pal. fr., Ter. crét., t. VII, p. 615, pi. MCXLIX.
L'exemplaire que nous a communiqué M. Roussel s'éloigne un peu
du type par ses tubercules interambulacraires plus gros et un peu
moins nombreux ; cependant, il en présente bien les caractères et
ne saurait en Être séparé.
Loc. — Soulatge (Aude). Assez commun. Sénonien. Coll. Roussel.
18. — Cyphosoma GREGOIRE!, Cotteau, 1887. PL XX, flg. 9-12.
Espèce de taille moyenne, subcirculaire, médiocrement renflée eu-
dessus, déprimée en dessous, subconcave au milieu de la face infé-
rieure. Aires ambulacraires assez larges, étroites sur le sommet,
s "élargissant vers l'ambitus, garnies de deux rangées de tubercules
saillants, crénelés, perforés, scrobiculés, assez gros vers le pourtour,
B'espaçant, diminuant de volume et devenant alternes aux approches
du sommet. Granules ntermédiaires inégaux, quelquefois allongés,
groupés en cercle autour des plus gros tubercules. Zones porifëres
très onduleuses, formées de pores simples dans toute leur étendue,
se resserrant un peu et tendant à se multiplier autour du péritosme.
Aires interambulacraires pourvues de tubercules de même nature
que ceux qui couvrent les aires ambulacraires, un peu plus gros,
1887. COTTE AU. — ÉCHIMDES DBS PETITES PYRÉNÉES ET CORBIÈRRS 065
pagnes de granules plas inégaux, par ses tubercules secondaires
plus nombreux et plus apparents, par son péristome plus con-
cave.
Loc. — Saint-Cirac (Ariège). Rare. Sénonien sup. Coll. Roussel.
Explication des figures. — PI. XX, flg. 9, C. Gregoirei, vu de
côté; flg. 10, face supérieure; flg. 11, aire ambulacraire prise à
sa partie supérieure grossie; flg. 12, plaque interambulacraire
grossie.
M. Bleicher communique à la Société les résultats des recher-
ches qu'il a entreprises à l'occasion de la publication d'un Guide du
?éologueenLorraine(Meurthe-ei-Mose\\e, Meuse, Vosges), actuellement
sous presse, sur la division du Trias en horizons paléontologiques
bien définis.
Il fait remarquer la constance d'un ou plusieurs niveaux à fossiles
marins, surmontant la Haute masse du Grès bigarré qui ne contient
guère que des plantes.
Pour retrouver un niveau fossilifère, il faut remonter cinquante
nètres environ de marnes sableuses dolomitiques, gréseuses,
çypseuses, salifères par places. Ici se développe, dans des calcaires
iouvent dolomitiques, par places écumeux ou presque oolithiques,
me faune découverte par M. Lebrun et non indiquée encore dans
ios régions. Astarte triasina, Myophoria ovata sont les fossiles les plus
caractéristiques de ce « Schaumkalk ». Plus haut, un niveau d'Algues
icopariennes du genre Taonurus est à signaler à la base de l'horizon
lu Ceratites nodosus, horizon très puissant se terminant par un niveau
i C. semipartitus et à Myophoria pes-ansei%is. Lie Muschelkalk se
ermine enfla par l'horizon de Myophoria Goldfussi, qui admet des
ormations saumâtres, riches, par places, en végétaux.
Dans les Marnes irisées, M. Bleicher signale, à la base des grès qui
>ccupent environ le milieu de ce puissant étage, des marnes schis-
euses à Schizoneura et Estheria minuta et, vers le haut, à environ
!0 ou 25 mètres au-dessous du Ilhétien, des plaquettes couvertes de
races linéaires creuses, de très petite taille, avec stries transversales
)lus ou moins nettes, que M. le Professeur Fliche croit devoir attri-
>uer aux Bactryllium, c'est-à-dire à des Diatomées fossiles. Ces pla-
[uettes, à traces linéaires toujours identiques, se retrouvent sur une
[uarantaine de kilomètres, au même niveau, qu'ils caractérisent par-
aitement. M. Bleicher, en terminant sa communication, annonce à
a Société qu'il a entrepris, en collaboration avec M. le Professeur
7liche, l'étude d'un certain nombre de gisements de tuf quaternaire
le l'Est de la France. Il espère que ce travail, qui comprend la Paie-
Séance du 20 Juin 1887
PaÈStDKNCE DE M. AlBEflf GàuMY
.M. Mc" Uovelacque, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de
la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Le Président annonce à la Société la mort de M. Tehqck*. Il retrace,
ea quelques mots, la vie si remplie de ce savant el exprime tous iei
regret* que lui cause cette triste nouvelle.
M. Munier-Chalmas fait une communication sur l'Associa-
tion des Radiâtes dans les couches coralligènes du
Vicentin (i;.
Le secrétaire donne lecture de la lettre suivante de M. M. Gour-
don :
Dans la séance du 5 mai dernier, mou ami, M. M*" Hovelacque,
annonçait à la Société géologique que je venais de découvrir deux
nouveaux gisements iossilileres, dans le terrain silurien supérieur
des environs de Lnchon. L'un de ces gisements m'avait donné des
Graptoliles.
Depuis cette époque, de nouvelles investigations m'ont permis de
découvrir deux autres gisements de Graptolites. L'un se trouve dans
la montagne de Cazarilh, l'autre dans la Forêt de Sacourvielle vallée
d'Oueil), non loin de la llonl de Barbât. Notre savant confrère, M. Ch.
Barrois, de Lille, a bien voulu étudier ut déterminer les fossiles que
je lui avais communiqués. Il a reconnu dans ces gisements les espèces
suivantes ; Munii'jraptus priodon, M. llti'cki, M. ftwmeri, M, spiralis,
Itastrites pereyrinus, ftetiolites gcinitzieiiw.i.
De nouvelles recherches me permettront, avant longtemps, je l'es-
père, d'ajouter quelques noms nouveaux à la liste de cette belle et
riche faune du terrain silurien supérieur de lu Haute-Garonne.
())Lan
1887. BERTRAND. — ILOT TRIA SI QUE DU BCAUSSBY 667
M. Bertrand présente une brochure de MM. Abel Glrardot
et Buchin sur la découverte d'un gisevknt a végétaux tertiaires
au près de Lons-le-Saulnier. Il insiste sur l'intérêt de cette décou-
verte, qui fournit des données nouvelles sur l'histoire de la chaîne; ce
lambeau tongrien repose, en effet, avec une légère discordance, sur
les calcaires bathoniens, bien que le Jurassique supérieur existe dans
le voisinage ; on a, ainsi, la preuve que des oscillations du sol et des
érosions puissantes s'étaient produites, au moins localement, sur le
bord occidental du Jura, avant l'époque tongrienne.
M. Bertrand fait la communication suivante :
Ilot triaslque du Beausset {Var). Analogie avec le bassin
houiller franco-belge et avec les Alpes de Glaris,
Par M. Marcel Bertrand.
PL XXIII et XXIV.
Le bassin crétacé du Beausset, entre Toulon et Marseille , est
connu par les travaux de nombreux géologues et spécialement par
ceux de notre confrère, M. Aristide Toucas. Ce bassin, qui est, en
réalité, un large pli synclinal, comprend la série complète des as-
sises crétacées toutes concordantes entre elles et concordantes égale-
ment avec le Jurassique sous jacent. Sur les bords, le Crétacé inférieur
se relève, faiblement incliné au Nord, presque vertical au Sud ; et au
milieu affleurent les couches supérieures presque horizontales : le
Sénonien à Micraster, avec ses bancs à Uippuriles, et le Danien sau-
vnâtre, avec Melanopsis et Cyrènes. Dans ce bassin d'apparence si
régulière on a signalé depuis longtemps une curieuse anomalie : la
«olline qui s'élève au Sud du Beausset, entre les deux routes de
Bandol et de Toulon, a tous ses sommets formés de Trias et d'In-
fralias ; ces formations plus anciennes constituent ainsi un îlot
complètement isolé au milieu du Crétacé; deux petits affleurements des
mêmes terrains, couvrant à peine quelques centaines de mètres
carrés, se retrouvent encore un peu plus au Nord, auprès du Cas-
tellet. L'explication, jusqu'ici, n'avait pas semblé douteuse : ce Trias
a toujours été considéré comme un récif, comme une saillie du
fond de l'ancienne mer crétacée ; le Sénonien se serait déposé contre
les flancs de cet îlot, dans la position môme où nous le voyons au-
668 BERTRAND. — ILOT TRIÀSIQUE DU BEAUSSET 20 juin
jourd'liuî. Je reproduis pour plus de clarté la figure empruntée an
mémoire (1) de M. Toucas (fig. 1).
Fig- 1. Coupes des collines du Beausset, d'après M. Toucas.
Les études entreprises pour la carte géologique détaillée de
France (feuille de Marseille) m'ont montré que cette interprétation
est inexacte. Le Trias est en réalité superposé au Crétacé, et la coupe
est la suivante (fig. 2) :
Fig. 2. Coupe du Vieux Beausset à Sainte-Anne et au Castelet.
p^pV'-*^
1887. BERTRAND. — ILOT TRIA8IQUE DU BBADSSBT 669
Beausset pour la partie supérieure; je n'ai qu'à renvoyer pour ces
coupes typiques aux Hémoires de MM. Hébert (i)elToucas (2) : mais
la série est loin d'être partout identique à elle-même ; il y a, à courte
distance, des variations importantes dans l'épaisseur et dans la com-
position des étages. Ces variations n'ont pas passé inaperçues, mais
elles ont été signalées d'une manière assez sommaire ; il est indis-
pensable pour les interprétations des coupes que j'ai à examiner, de
les indiquer au moins en traits généraux:
Le Néocomien et l'Urgonien se présentent avec des caractères
assez constants ; le premier est formé de calcaires blancs et grisâtres
souvent schisteux et marneux, dont l'importance diminue à l'Est; le
second, d'une masse de calcaires blancs de près de trois cents mè-
tres de puissance avec Requienia ammonia. A l'Ouest, dans le massif
d'Allauch, au Nord de Marseille, le Néocomien acquiert une plus
grande épaisseur, et permet de distinguer deux termes : à la base
des calcaires compacts à gros bivalves, et, au-dessus, des calcaires
marneux à 0. Couloni et à Toxaster complanatus ; l'Urgonien, au
contraire, est très réduit.
L'Aptien, si bien développé à la Bedoule (150 mètres) avec ses
calcaires marneux à Ancyloceras Matheroni et ses marnes à Belem-
nites semicanaliculatus, ne se retrouve au Nord que sur une partie de
la bordure du bassin; les derniers affleurements de calcaires mar-
neux avec nombreux oursins très déformés, sont observables sur la
grande route de Guges au Beausset ; ils semblent là passer latérale-
ment à des calcaires marneux et grumeleux où je n'ai pas encore
trouvé de fossiles, et, plus à l'Est, leCénomanien repose directement
sur les calcaires à Requienia ammonia (V. la coupe de Turben,
par M. Toucas, Bull. Soc. Géol. 3* série, t. IV, p. 314).
L'Aptien continuée faire défaut jusqu'au Nord de Toulon; mais il
se retrouve très développé sur la bordure sud du bassin, sous forme
de marnes et de calcaires à silex ; entre le Revest et Tourris, où le
large pli synclinal du Beausset est remplacé par un pli étroit,
couché vers le Nord (ûg. 3), et enfermant en son milieu des marnes
(1) Bull. Soc. géol., 2* série, t. XXIX, p. S93.
(2) Mém. Soc. géol., V série, t. IX, n* IV, el Bull., 3* série, t. VIII, p. 62 et
t. F, p. 154.
670 BBRTB4MD. — ILOT TBIABIÇUE DU BSAUSSET 20 juin
Fig. 'i. Coupe prise à ta $ource du Jtecett.
Source JuRrvrst
' *"' Efhillr mîrai.
turoniennes, il n'y a pas un kilomètre de distance entre la bande
du Nord où l'Aptien manque et celle du Sud où il a cent mètres de
puissance. Le rôle d'actions mécaniques postérieures dans ces dis-
paritions brusques n'est pas encore bien éclairci ; en certains points il
est manifeste, en d'autres, il est difficile a préciser. En tout cas c'est
un lait remarquable que dans cette région l'Urgonien est souvent
surmonté d'une couche de bauxite irrégulière, mais interstratifiée,
et que cette bauxite ne se trouve jamais qu'aux points où il y a
lacune et, où l'Aptien, pour une cause ou pour une autre, n'existe
pas (1).
La composition de la bande méridionale d'Aptien est un peu dif-
férente de celle du ord; Nia grande masse en est formée par des
calcaires bleus à silex, avec rares Bélemmites, entre lesquels s'inter-
calent des hunes de marnes plus uu moins nombreux avec Bel. senu-
cmiali.ruliUiis f.X netiUv AmmuniU's :'.!. /is^'-fs/iH'i^. l.'Aplien o
4887.
BERTRAID. — ILOT TRIA8IQUE DU BEAU8SBT
67
à silex déjà mentionnés; on y a même signalé sur les pentes du Gros
Cerveau, Turrilites costatus et Ammonites varions. Ces fossiles sont lé-
gèrement siliceux. A la partie supérieure des calcaires à silex, des
bancs de calcaire dur et compact, mais sans Rudistes» forment la
continuation des bancs à Caprines.
Le Turonien n'est pas moins variable. Aux Jeannots, au-dessus
de la Bedoule, il comprend les marnes à Periaster Verneuilli, très dé-
veloppées (Ligérien), et une série de calcaires compacts à Biradiolitts
cornu-pastoris (Angoumien). En suivant, comme je l'ai fait pour les
autres étages, la lisière nord du bassin, on voit au-dessous de Roque-
fort les marnes s'amincir et la barre angoumienne rejoindre la barre
cénomanienne, De là jusqu'à la Dalmasse, c'est à peine si une ligne
intermittente de cultures et de prés indique au milieu des bois la
continuation d'une bande plus délilablede calcaires marneux. Sur la
route de Signes au Beausset, on marche continuellement sur des cal-
caires compacts, où il est difficile de retrouver la séparation de
l'Urgonien, du Cénomanien et de TAngoumien.
Les calcaires marneux reparaissent et se développent progressive-
ment au Sud-Est, de la Dalmasse au Revest, et au Revest, on retrouve un
développement du Ligérien analogue comme composition et comme
épaisseur à celui des Jeannots (1). Des grès grossiers, qui existent
d'ailleurs aussi, quoique moins développés, au dessus de Cassis, s'in-
tercalent vers le sommet de l'étage. La coupe du Caoumé, dont la
masse puissante surmonte à l'Ouest ces calcaires marneux à Perias-
ter, a été donnée d'une manière incomplète par M. Toucas; je crois
utile delà figurer ici, en la prenant à l'Est du massif, dans la partie non
J aillée, pour servir de terme de comparaison avec la série remarqua-
blement réduite qu'on trouve quelques kilomètres plus à l'Ouest en
continuant à suivre le bord du bassin (fig. 4).
Fig. 4. Cou fit du mont Caoumé.
SX
■- *■'■'
(BilUXJt.Cj
XO
nr,!1
^"îHlIT-M
JUi
ïlffiL
..i-«"
•i--r-rryvT
Ko h «Ut tïTiMM.
1, Muscheikalk. — *, — Marnes irisées. — 3, Infralias. — 1, Lias.
— 5, Bajocien et fiatlionicn. — o, Urgroiuen. — 7, Apticn. — s, Cé-
nomaaieii. — 9*, Turonien à Periaster Vernrwlli. — 91', Angoumien.
— 9c, Grès sans fossiles. — 9tl, Calcaires à Ilippurite*- ur%unistins.
(I) Voir la coupe de M. Toucas, Bull. Sol. Gcol.t 3' série, t. II, p. îuu.
672 BERTRAND. — ILOT TRIASIQUE DU BKAUSSET 20 juin
La coupe de M. Toucas ne mentionne pas la partie supérieure qui
surmonte l'Angoumien et forme le sommet de la montagne; cette
assise supérieure de calcaires à Hippurites peut se suivre sans discon-
tinuité sur tout le bord méridional du bassin, et c'est elle qui joue le
rôle le plus important dans l'interprétation des coupes de Beau sac t
et de l'ilot triasique. On voit qu'on a là au-dessus du Cénomanien
un ensemble d'assises qui atteint 300 mètres de puissance; le Libé-
rien fossilifère et la barre angoumienne sont faciles à classer, comme
l'a fait M. Toucas; il 7 a lieu de remarquer seulement le développe-
ment des sables grossiers a la base et au sommet du Ligérien;ces
sables, faiblement agglomérés, formés de grains de quartz blancs qui
atteignent la grosseur d'une noix et entièrement dépourvus même de
débris de fossiles, vont se développer à l'Ouest, en supprimant com-
plètement les calcaires marneux à Periaster.
Au dessus de la barre angoumienne, les grès grossiers et calcaires
roux spatbiques à grains de quartz sont également dépourvus de fos-
siles, en dehors de quelques radioles d'oursins roulés et indéter-
minables; les calcaires à Hippurites du sommet ne m'ont pas fourni
non plus d'espèces caractéristiques, et c'est seulement par induction
et par suite d'assimilations minéralogiques avec les grès h Micraster
du nord que j'ai sur la feuille de Toulon classé cet ensemble dans le
Sénonien ; je serais plus disposé maintenant à y voir un dédouble-
ment de la barre angoumienne, avec un développement exceptionnel
du Turonien.
Quoi qu'il en soit de ce point théorique, si l'on essaie de suivre
vers l'Ouest les assises précédentes, le long de la bordure méridionale
du bassin, on trouve bientôt la plupart d'entre elles supprimées par
1887.
BERTRAND. — ILOT TRIASIQUE DU BEAU SS ET
673
alors sans grande modification vers l'Ouest; les sables augmentent
d'importance et atteignent 80 mètres de puissance. Le passage des
sables aux calcaires est graduel, et les bancs inférieurs de ceux-ci
contiennent encore des grains de quartz ; de plus le sommet des
sables renferme par places des morceaux d'Hippuritès roulés, mon-
trant ainsi que la formation du banc d'Hippuritès a dû commencer
sur certains points, pendant qu'en d'autres les sables continuaient à
se former. La base des calcaires est marneuse près de Sainte-Anne,
et permet de recueillir en abondance VHippurites organisons et VHipp.
cornuvaccinum ; c'est-à-dire une faune que M. Toucas regarde comme
caractérisant le niveau supérieur de l'Angoumien (1).
Enfin plus à l'Ouest, les sables s'amincissent et disparaissent; les
bancs à Hippurites reposent directement sur des calcaires marneux
à Ostrea carinata, puis arrivent à buter, par faille, contre le Trias. De
la puissante série du Caoumé, il ne reste plus là que le banc à Hippu-
rites du sommet. C'est ce que montre nettement le diagramme ci-
joint qui résume les développements précédents (fig. 5).
Fig. 5. Coupe schématique des épaisseurs du Tvronien entre
le mont Caoumé et Fontanieu.
1, Urgonien (300"). — 2, Aptien (de 100 à ISO1"). — 3, Cénomanien (avec cal-
caire* à Caprines au sommet). — -la, Marnes et calcaire marneux à Pectcn \'cr~
neiiitli. — 4b, Angoumien inférieur (calcaires à Biradiolites cornu-paitoris). —
4e, Grès. — 4«i, Angoumien supérieur (?) (calcaires à Hippurites cornuvaccinum).
A l'Ouest, la superposition des calcaires à Hippurites d'abord au
Cénomanien, puis aux sables quartzeux sans fossiles, est parfaite-
ment normale, sans apparence de faille ni de glissement; la pente
initiale ou pente de dépôt qui en résulterait pour le banc d'Hippu-
ritès est de 300 mètres pour 14 kilomètres, soit de ,-~ . Quelle que
soit la limite supérieure qu'on soit amené à fixer pour le Turonien,
la coupe montre nettement l'irrégularité des dépôts à cette époque
au Sud du bassin de Beausset. Elle montre aussi à quelles erreurs on
serait conduit en voulant regarder l'Angoumien comme un étage bien
(1) Bull. Soc. Gfiol., 3' série, t. XIV, p. 520.
XV
43
674 lUSBTHAND. — ILOT TR1AS1QUK DU DEAUSSRT 20 JOUI
déterminé, formant une masse unique et constante dans tout le
bassin.
Le Sénonîen est un peu moins variable, peut-être parce que la dis-
position des affleurements actuels ne permet plus d'observer ses dé-
pots que vers le centre du bassin. L'alternance des grès et des marnes
ne m'a pas semblé pourtant y obéir a des lois uniformes, et les
dépôts d'Hippurites y affectent nettement le caractère lenticu-
laire. Au Sud et à l'Est, des grès forment la base (grès à Micrtuterbre-
ot*); à l'Est, ils sont identiques à ceux qui se retrouvent en face
des Sambles au-dessous delà barre d'Hippurites déjà mentionnée.
Ils sont surmontés par une grande masse de marnes et calcaires
marneux bleuâtres (zone à Inocérames de grande taille, 17* assise de
M. Toucas).
A Sainte-Anne, ces marnes surmontent directement, et sans inter-
médiaire de grès, les calcaires à Hippurites cornuvaccinum. Puis vient
autour de la Cadière, une nouvelle barre de calcaires à Hippurites,
celle qui, sous le nom de Provencien, est connue par sa richesse en
fossiles.
Cette barre se suit sur une longueur de 5 kilomètres de long, attei-
gnant jusqu'à 20 mètres de puissance, puis disparait complètement
à l'Est et à l'Ouest. On voit très nettement a l'Ouest de la Cadière les
bancs à Hippurites diminuer d'épaisseur et se Tondre au milieu des
grès ; les calcaires deviennent de plus en plus marneux; sur le bord
extrême les Hippurites deviennent plus rares et les Polypiers seuls
persistent.
Il n'y a plus rien de ces Hippurites sur le pourtour Est du bassin ;
elles reparaissent au Sud, où leurs affleurements, moins puissants.
}7. BERTRAND. — IlOT TRIA9IQUE DU BBAU88BT 675
il posé de calcaires marneux, avec Oslrea Matheroni à la base et
opurites radiosus au sommet ; la faune très riche en a été donnée
îc détail par M. Toucas (1).
Test au-dessus de cette zone à Lima ovata, comme Ta montré
Toucas, qu'il convient de faire commencer le Danien ; c'est aussi h
moment que les eaux se sont progressivement dessalées jusqu'à
que le grand lac de Fuveau s'établît sur l'emplacement de l'an-
nne mer sénonienne. La dessalure semble avoir été partout régu-
le et progressive, sans retour offensif de la mer, et les coupes
entrent partout la succession de couches de plus en plus sau-
.tres.
}ette succession est la suivante :
L° Calcaires gris marneux à Ostrea acutirostris ;
1° Marnes à Turritelles (Cassiope Coquandi) ;
3° Marnes avec petite veine de charbon au sommet, à aspect
inchâtre, pétries de Venus, Corbula et Cardium, à test farineux.
1° Marnes et calcaires marneux à Melanopsis galloprovincialis.
S° Calcaires marneux à Cyrènes.
^cs quatre premières assises correspondent au Valdonien etlader-
>re au Fuvélien ; celle-ci atteint entre la Cadière et Fontanieu près
100 mètres d'épaisseur, et c'est à sa partie supérieure que se trou-
ât les bancs de lignites exploités à Fontanieu.
Les termes les plus élevés du Danien (Vitrollien et Rognacien) ne
montrent pas dans le bassin du Beausset.
Le croquis ci-joint (flg. 6), rend compte de la disposition des dif-
ents étages dans la région du Beausset et de la place qu'y occu-
nt les faciès mentionnés plus haut. Il montre, en outre, la place
l'îlot triasique au milieu de ces assises sénoniennes.
[lot triasiquk. — Avant d'étudier maintenant plus en détail les
upes qui bordent l'ilot, il n'est pas inutile de faire ressortir les con-
lérations qui, à priori, rendent à peu près inadmissible l'existence
m pareil récif dans les mers crétacées.
Toutes les assises que nous venons de passer en revue, sont parfai-
nent concordantes entre elles ; nulle part il n'y a d'indices de riva-
s immédiats et l'inégalité des conditions de sédimentation, sur
•quelles j'ai cru devoir insister pour prévoir toutes les objections,
donne aucunement le droit de conclure à des émersions partielles
bassin.
Les dépôts d'une même période ont pu avoir aux différents points
s épaisseurs très différentes ; il a pu même y avoir, en certains
1; Huit. S r. fiYo/., a> si- rie, t. X, |>. \&j.
BBRTBAND. — ILOT TRUSIOUE DD BBAUSSBT 20 JUÎI
1887. BERTRAND. — ILOT TRIASIQUB DU BEAU83BT 677
points, absence de dépôts ; mais, on peut affirmer que les eaux ma-
rines n'ont cessé de recouvrir tout le bassin actuel, et que probable-
ment elles s'étendaient beaucoup plus loin ; les départs et retours
successifs des eaux ne seraient pas sans avoir laissé quelques traces,
et, en tout cas, la concordance complète de la stratification des
assises successives, môme quand il y a lacune, exclut la possibilité
de mouvements irréguliers du sol, ou d'émersions suivies de dénuda-
tions, au moins pour toute la période crétacée.
Mais la continuité n'est pas moindreentreleJurassiqueet le Crétacé;
on n'a qu'à se rappeler les discussions auxquelles a donné lieu ici
même, avant l'étude détaillée de la région, l'attribution des calcaires
blancs du Jurassique supérieur, coralliens pour les uns et urgoniens
pous les autres. Actuellement encore, ce n'est que par la comparaison
avec les régions plus fossilifères qu'on peut fixer la véritable place
de ces calcaires et déterminer la limite du Jurassique et du Cré-
tacé. La concordance entre les divers termes du Jurassique n'est
pas moins nette, et la plus grande constance des étages témoigne
môme pour toute cette période d'une mer plus largement ouverte
que pendant la période crétacée. La liaison est intime entre l'In-
fralias et le Trias, comme d'ailleurs entre le Trias et le Permien, au
point même de rendre incertaine la place exacte des limites, et ces
considérations s'appliquent à toute la région qui environne le bassin
crétacé, au Nord, aussi bien qu'au Sud et à l'Est.
Il faudrait donc, si cette saillie était due à un mouvement du sol,
que ce mouvement ait élé absolument local, que le contre-coup ne
s'en soit fait sentir en aucun autre poiut, ce qui, on l'avouera, est
absolument contraire à toutes nos notions de géologie dynamique ;
et, entre l'Infralias et le Sénonien, rien ne nous indiquerait, dans la
structure de la région, l'époque à laquelle on peut placer ce mouve-
ment si étroitement localisé. 11 faudrait en revenir à la théorie des
soulèvements en dômes, et même encore les pendages des couches
dans l'îlot triasique ne correspondent à rien de semblable.
L'hypothèse d'une émersion plus ou moins prolongée, avec érosions
du sol, serait donc seule possible ; mais les objections dans ce cas
ne sont guère moins fortes. Comment une érosion aussi puissante
aurait-elle élé assez localisée pour qu'on n'en constate nulle part
d'autre trace? Comment aucun des débris entraînés ne se retrouve-
rait-il dans un des dépôts contemporains de la région? De plus, les
formes topographiques du terrain et la composition des assises s'ac-
cordent mal avec l'hypothèse.
En effet, quelque faible épaisseur qu'on suppose au plaquage sé-
nonien, la colline qui subsisterait si l'on en fait abstraction, pré-
678 BERTRAND. — ILOT TRIASIQOE DIT BEAUSSET 20 jllill
santerait en beaucoup de points une pente tout à fait inusitée, sur-
tout si l'on remarque que les flancs devaient être en partie formés
de marnes gypseuses, surmontées d'une assez grande niasse de
calcaire. Aucun débris des calcaires ne se montre dans les assises
sénoniennes; aucune modification au contact de ces masses gyp-
seuses ne se fait remarquer dans leur composition. II faudrait donc
que la mer eut battu pendant une énorme série de siècles ces falaises
délitables sans qu'une dissolution progressive, sans qu'un éboule-
ment brusque s'y soit produit.
Enfin, comme je le dirai, on trouve quelques lambeaux crétacés
dans un vallon à l'intérieur de l'îlot. Ce vallon aurait donc existé à
peu prés avec son profil actuel à l'époque sénonienae, et alors il faut
admettre que depuis cette époque, c'est-à-dire pendant toute la du-
rée des temps tertiaires et quaternaires, les actions de dénudation,
qui ont modelé et dénivelé profondément toute la région, ont été
impuissantes à creuser plus profondément ce petit vallon et qu'elles
en ont respecté le profil primitif. Toutes ces conséquences sont
bien difficilement acceptables et on doit convenir, d'après ce simple
exposé que l'hypothèse du récif trisslque, simple et séduisante au
premier abord, serait en contradiction avec les principes les moins
incertains et les moins contestés de la géologie générale.
Il est vrai qu'on ne semble d'abord repousser une impossibilité
que pour tomber dans une autre, plus grande et plus manifeste. Si
le Trias n'est pas un récif, s'il n'est pas une Ile de l'ancienne mer
crétacée, il Tant supposer que ce sont des actions mécaniques qui
l'ont amené & sa position actuelle. Deux hypothèses sont alors pos-
sibles : l'une est celle qu'on adopte généralement pour les « Klippen »
4887. BERTRAND. — ILOT TBIASIQUE DU BEAUSSET 679
vretnent ». LA encore Tin vraisemblance pourrait paraître grande, si
aucun fait analogue n'était connu. Mais dans le bassin houiller belge
et dans les Alpes de Glaris des faits analogues existent, et j'en ai
déjà entretenu la Société. On les a cités également dans les Gram-
pians, et je les rappellerai tout à l'heure avec plus de détail. Seule-
ment ces phénomènes, qui témoignent de la puissance prodigieuse
des actions mécaniques, ne se sont produits que dans les régions où
ces actions ont été à l'œuvre avec le plus d'énergie, dans celles où
les plissements ont été les plus nombreux et les plus violents. On en
les chercherait pas par exemple, non plus qu'on n'en admettrait la
possibilité dans le bassin de Paris. Or, le bassin du Beausset, quoique
témoignant de mouvements un peu plus accentués, pouvait sem-
bler, lui aussi, un type de régularité de gisement ; d'ailleurs la Pro-
vence tout entière, en dépit de quelques anomalies, a passé long-
temps pour un pays d'allures sages et peu tourmentées. Il n'y a pas
longtemps qu'un de nos regrettés confrères a pu proposer, pour ali-
menterd'eaulavillede Toulon, depousser une galerie daos les marnes
de l'Infralias, assurant que, vu la régularité de la coupe générale du
pays, elle pourrait longtemps s'y maintenir à niveau. Mais l'étude
de détail n'a rien laissé subsister de ces illusions; la Provence n'est
rien moins que le pays de plaine ou de plateure qu'on s'était figuré :
Al. Dollot a décrit dans sa thèse les plissements des environs d'Aix.
Plus récemment, dans ma note sur la Sainte-Beaume, j'ai montré
l'existence de plis tout à fait comparables aux plis alpins. J'avais dès
lors soupçonné que la véritable explication du gisement triasique
du Beausset était bien dans un recouvrement anormal ; mais l'étude
détaillée de la région, que j'ai pu seulement terminer cette année, me
permet aujourd'hui d'en apporter à la Société les preuves irré-
futables.
Uknverskment des couches crétacées; existence d'un ru syn-
clinal couché.
L'idée qui vient tout d'abord est de cherchera vérifier la super-
position. Les affleurements du Trias et de l'Infralias apparaissent
assez uniformément vers la cote 250; leur courbe correspond donc
assez bien à la section de la colline par un plan sensiblement hori-
zontal; mais nulle part le Ion 2: de cette ligne une coupe nette ne
permet déjuger avec certitude des rapports de position du Crétacé
et du Trias; en un point seulement, a l'Ouest du Canadean, j'ai trouvé
les couches à Ostrea acutirostris s'en fonçant sous un talus de marnes
irisées; mais ces dernières pouvaient être éboulées, et je n'aurais
osé de cette observation unique tirer une conclusion. En d'autres
680 BERTRAND. ILOT TRIASIOUE DU BS1DSSET 30 juîtl
points il semble au contraire manifeste que le Crétacé bute contre
le Trias, mais là, il a pu y avoir tassement postérieur. Pour se rendre
compte combien il est difficile qu'à défaut de tranchés continues et
profondes, ces observations de contact mènent à un résultat certain,
il suffit d'avoir examiné avec soin une falaise de calcaire à Entroques
au-dessous du Lias; pendant des kilomètres entiers il serait impos-
sible, si la superposition pouvait paraître douteuse, d'en donner une
preuve matérielle, les éboulis masquant le contact, ou les tasse-
ments qui ont enfoui de grands blocs calcaires dans les marnes, lui
donnant l'apparence d'un contact par faille. C'est l'étude séparée
des séries en contact qui permet seule de formuler une conclusion
certaine sur leur position respective.
Sur toute la moitié septentrionale de l'îlot, le Sénonien ne pré-
sente aucune particularité, c'est la série normale et régulière des
couches supérieures aux Hippurites de la Cadière ; au Nord-Est, au-
dessus de Maran, on commence à trouver les calcaires marneux à-
Ostrea Matheroni et à Lima ovata, qui sont en contact avec les
gypses; au Nord-Ouest au-dessus d'Allègre, la série monte jusqu'aux^
couches à Turrilelles; d'ailleurs, comme je l'ai déjà dit, aucune
de ces assises n'est influencée, ni comme faune ni comme compo-
sition minéralogique, par le voisinage du Trias. Mais au Sud, c'est-à-
dire à partir de la Marne au Sud-Ouest, et au Sud-Est à partir des-
hauteurs qui dominent Sainte-Anne, les choses changent et l'on
trouve avec étonnement au-dessus de la série complète du Séno — —
nien, et au dessus des couches à Oslrea acutirostris, une nouvelle -
masse d'Hippurites, ayant jusqu'à 10 mètres d'épaisseur, en contact —
avec le Trias. 11 peut sembler qu'on trouve là enfin l'influence de ■-
1887. BBRTRARD. — ILOT TRIASIQUB DU BBAUSSKT 681
les Hippurites du type de Yarganùans y semblent dominants, et que
la faune, bien qu'empâtée, se rapproche comme aspect général de
celle de la barre inférieure de Sainte-Anne, de celle des calcaires
qui, comme je l'ai expliqué plus haut, reposent sur les sables
quartzeux turoniens.
Je ne doute pas qu'on n'arrive, avec plus de temps et de patience,
à recueillir assez d'éléments pour traiter paléontologiquement la ques-
tion , mais les observations stratigraphiques suffisent à prouver que
c'est bien, en effet, un retour de la barre inférieure, autrement dit
que le haut du talus est formé par des couches plus anciennes que
la base, repliées sur elles-mêmes et renversées. La succession des
assises peut bien s'observer en trois points : au-dessus de Sainte-
Anne, près de la petite dépression, non indiquée sur la carte, qui
traverse la colline cotée 3G8; puis à l'Ouest, auprès de Fontvive, au-
dessus de l'extrémité du chemin charretier, et enfin au Petit Cana-
deau.
Au premier, on trouve de bas en haut :
1° Couches à Turritelles.
2° Banc à Ostrea acutirostris.
3° Calcaires compacts à Hippurites.
L'ordre des couches à Turritelles et du banc à Ostrea acutirostris
est inverse de ce qu'il est normalement dans les autres coupes.
Auprès de Fontvive, au-dessus du chemin, on observe, à partir du
niveau boisé où cessent les cultures :
1° Calcaires à Hippurites (ancien Provencien,
faune de la Cadière).
2° Marnes et grès du Sénonien supérieur (35m) ' séne DOrmale-
3° Banc à Ostrea acutirostris.
4° Couches à Turritelles.
5° Banc à Ostrea acutirostrk. ) ,
~ „ , x „-. .. [ série renversée.
6o Cale, à Hippurites. )
Au petit Canadeau, la succession des couches en position normale
^st plus complète et, par conséquent, plus probante. On voit affleurer,
«ïans les nouvelles cultures de vignes, un petit lit charbonneux.
A>u-dessus de ce lit on trouve :
1° Couches à Turritelles.
2° Banc ii Ostrea acutirostris.
3° Marnes pétries de Bivalves, à test blanchâtre et farineux.
4° Calcaires marneux et noduleux (im).
5° Calcaires à Hippurites.
6° Sables grossiers quartzeux, avec fragments d'Hippurites à la
base, identiques aux sables turoniens du Val d'Aren.
682 BERTBAHD. — ILOT TMAS1QUB DU BBAUSSBT SO JUÎO
Ici, la succession inversée de 4 termes bien constants dans le
bassin et bien facilement reconnaissantes, & savoir la couche char-
bonneuse, les Turrilelles, les Ottrea acutirottris, et les bancs à Bivalves
(Venus et Corbules), la réapparition des sables quartzeux au sommet,
ne peuvent guère laisser place au doute, même en l'absence de fos-
siles d'une signification générale. Il est vrai qu'on pourrait s'étonner
de voir ainsi une série qui, dans son développement normal, a plus de
200 mètres de puissance, réduite a une vingtaine de mètres; mais
c'est là au contraire un fait très général pour la partie renversée des
plis couchés; je renvoie à ce sujet aux détails que j'ai donnés dans
mon élude sur la Saint£-Beaume (1). Un pli horizontal couché sans
éliiemeut et sans suppression partielle des couches, serait une
anomalie.
La conclusion à laquelle on est amené, renversement des assises
supérieures et existence d'un pli couché, est confirmée d'une manière
défini tive et irréfutable par l'étude des collines qui s'élèvent, à l'Ouest,
entre le village de la Cadière et le sommet désigné sur la carte sous
le nom de télégraphe de la Cadière. Si l'on suit à partir de la Cadière
le chemin qui, par Saiut-Eloi, va passer à l'Ouest du signal, ou trouve
la série régulière et fossilifère du Sénonien supérieur, surmontée par
les couches à Ostma acutirottris, les bancs à Turrilelles, les marnes à
Metanopsis galtoprovincialis, et la série puissante de près de 100 mètres
des calcaires marneux àCyrènes. Un peu avant le signal, on rencontre
un vallon transversal, dans lequel affleurent, à t'Est, les couches de
charbon exploilées; co vallon est borde au Sud par le Trias. En
suivant le contact versi'Ouest, on trouve les couches à Ostrea acuti-
rostrts partageant la pente générale et plongeant sous le Trias. (Coupe
4887. BRBTRAHD. — ILOT TBIÀ BIQUE DU BUAUBSET 683
tarde pas à voir réapparaître les Calcaires à Hippurites au-dessus de
V Ostrea acutirostris, et à voir s'intercaler, entre les deux, les couches
sénoniennes fossilifères. Le point où les observations sont les plus
nettes, est situé un peu au Sud-Ouest du col qui mène à Maren,
presque au pied de la dépression où l'Etat-Major indique à tort une
route charretière menant de la Cadière à Poutier. La succession est
la suivante :
1° Banc à Ostrea acutirostris
2* Couches à Turritelles.
3o Banc à Ostrea acutirostris.
4° Calcaires noduieux (zone à Lima ovata) (6* environ).
5° Gros bancs de grès à Ostracées (imo0).
6° Marnes bleues à Platycyathus Terquemi(im).
7° Calcaire & Hippurites.
Le renversement des couches supérieures est donc incontestable ;
mais de plus, en suivant les bancs à Ostrea acutirostris, on les voit se
réunir el dessiner ainsi l'extrémité convexe du pli qui englobe les
couches à Turritelles. C'est la preuve matérielle de l'explication
donnée plus haut, et toute part d'hypothèse, si faible qu'elle soit, se
trouve ainsi éliminée.
Les calcaires à Hippurites se suivent, en contact avec le Trias jus-
qu'aux ruines de Taurentum, au voisinage de la mer; mais les couches
à Ostrea acutirostris ne vont pas plus à l'Ouest, parce que la partie
centrale du pli a été dénudée. L'existence de ce pli berail là bien
difficile à prouver, si Ton ne pouvait s'appuyer sur la continuité avec
les coupes précédentes, et l'étude détaillée de la coupe du chemin
de fer par exemple, prise isolément, aurait certainement mené à la
conclusion d'une récurrence des Hippurites inférieures (sommet de
TAnguiimien) au haut de la série séaonienne. C'est un hommage à
rendre au coup d'œil de notre confrère M. Toucas et à la sûreté de ses
observations, qu'il se soit refusé à cette conclusion, et que prévoyant
tans doute l'existence de quelque anomalie stratigraphique, il ait
préféré en parlant du Sénonien de Saint-Cyr (1) passer sous silence
la barre d'Hippurites, de même qu'il s'est abstenu de mentionner
celles du bord de l'îlot du lieaussot.
Je ne veux pas revenir à cet îlot du Beausset sans signaler auprès
de Taurentum deux particularités intéressantes : au Nord du chemin
charretier qui des dernières maisons de la côte conduit vers la Nar-
telle (v. la carte, PI. XXIV), en suivant pendant une centaine de
mètres la limite des champs de vignes et des bois, on arrive bientôt
(1) IIhII. >V iiikil., ?.' s'jrie, I. IV. \>. :; î.
684 BBHTRAFD. — ILOT TRUSIQUB DO BBÀUSSET 20 juill
& un petit sentier qui monte dans le bois et le traverse. Vers le haut
de ce sentier, au-dessus des calcaires a Hippurites, on trouve un
petit affleurement de calcaires à silex, avec Huîtres et Brachiopodei
siliceux, présentant tous les caractères du Cénomanien. Je n'ai pu
détacher de fossiles déterminables, mais j'ai cru devoir indiquer le
point, comme devant fournir une preuve nouvelle du renversement
des assises auprès de la faille.
La falaise qui de là domine la mer jusqu'à la Pointe Grenier est
presque uniquement formée de Muschelkalk ; au pied de cette falaise,
tout le long du sentier de douane, on voit les marnes sénonieanes h
Cidarit davigera à peu près horizontales, buter contre le Trias et
même en remplir par places les anfractuosités ; elles ne forment au
bord de la mer qu'une bande de quelques mètres de largeur, A pre-
mière vue on a l'illusion complète de couches déposées au pied de
la falaise et restées dans leur position première. Il est vrai qu'il fau-
drait supposer une falaise surplombante (lig. 7), et cela seul rend l'in-
Fig. 7.
1888. BEBTRAHD. — ILOT TBIASIQUB DU BEAU8SET 685
preuve de cette assertion soitimpossible à faire, à moins d'un puits ou
d'un sondage qui traverse le Trias. Mais fort heureusement la nature a
fait elle-même le travail; l'érosion a creusé dans la masse des assises
Fig. 8.
Muschrlknll
Si1-: i, :
1» Sables turoniens. — 2, Calcaires a ngoumiens. -— 5V Provencien.
-— 6, Sénonien. — 7, Couches à Ostrea aculirostris, — 0, Banc à
Turritelles.
triasiques des vallons assez profonds et l'un d'eux laisse apparaître
le Crétacé; c'est celui qui un peu au nord du Ganadeau, passe entre
les fermes de la Marne et du Rouvre et va aboutir près d'Allègre.
Cet affleurement crétacé est bien marqué sur la carte de M. Toucas,
qui le fait seulement à tort communiquer à l'Ouest avec la masse du
Crétacé extérieur ; en réalité il est limité de toutes parts par le Trias.
11 a surtout été étudié près de la ferme du Rouvre, où les travaux
de culture amènent au jour en abondance les fossiles de la zone à
Lima ovata; mais là, à cause même des cultures, et surtout par suite
des recouvrements de Marnes irisées éboulées, les rapports strati-
graphiques des différentes assises sont obscurs, tandis qu'ils se voient
bien nettement à l'Ouest du chemin du Beausset au Canadeau, le long
du petit sentier qui mène à la ferme de la Marne. Dans ce point on
retrouve la succession signalée dans les différentes coupes du bord
méridional de l'îlot, c'est-à-dire : en bas les marnes à bivalves blancs,
puis les couches à Turritelles, le banc à Ostrea acutirostris, et en haut
le calcaire à Hippurites; là encore par conséquent le Crétacé est ren-
versé; c'est donc, sans nulle autre explication possible, la continua-
tion du môme pli couché.
D'ailleurs un affleurement analogue se retrouve de l'autre côté du
chemin du Beausset au Canadeau, séparé seulement du premier par
quelques mètres de Marnes irisées qu'entame la route. Et ce second
affleurement se relie d'une manière continue, en contournant le
Trias, à ceux du bord de l'îlot. A l'idendité de la succession des
couches vient donc s'ajouter la continuité des gisements. 11 est ainsi
bien prouvé que ces lambeaux crétacés ne se sont pas déposés dans
686 HEftTHAND. — ILOT TRIASIQUR DU BIAUSSBT 30 JUID
les anfractuosités du Trias, où ils semblent encore enfouis, mais
qu'ils l'ont, avec les terrains de la bordure, partie d'une même nappe
de couches renversées, et que pur conséquent cette nappe se con-
tinue ininterrompue au-dessous du Trias. Les deux séries en contaci.
Crétacé et Trias, sont séparées par une surface à peu près plane et
horizontale, qui, quelque signification théorique qu'où veuille lui
donner, est eu réalité une surface du faille. L'affleurement du Trias
arec toutes ses sinuosités est déterminé par l'intersection de cette
surface avec celle du terrain. C'est sa prolongation qui va isoler de
même, plus au Sud, sur la colline du Castellet, les deux petits Ilots
de Marnes irisées et d'Infralias.
Il serait sans intérêt d'insister sur les petites difficultés de détails
qui résultent de tassements et de glissements locaux; elles s'expli-
quent toute aisément de la même manière, et la description minu-
tieuse de ces accidents secondaires serait difficile à suivre en l'ab-
sence de carte plus détaillée et plus précise que celle de l'Elat-Mnjor.
11 importe seulement de remarquer que les coupes exactes, prises à
l'échelle a travers l'îlot, montrent que la surface de contact n'est pas
rigoureusement plane, mais.accidentée par des tassements locaux, que
ceux-ci aient d'ailleurs produit de petites failles ou de simples bossd-
lements (v. les coupes, planche XXIII). C'est ainsi qu'un des Ilots du
Castellet se trouve en contrebas d'une petite emmenée formée
tout entière par les couebcs à Cyrènes du ûanien.
Pli anticlinal couché formé par le trias. Je passe maintenants
l'étude des couches triasiquesde l'Ilot. Elle va nous fournir des rensei-
gnements uon moins importants sur les prodigieux bouleversements
1887. BERTRAND. — ILOT TBIASIQUE DU BRAU9SET 687
trois quarts du pourtour de Hlot, est une crête presque ininterrom-
pue de Muschelkalk, avec de riches gisements fossilifères (la Marne) et
quelques al fleure ments de Marnes irisées et d'Infralias sur le bord
extérieur, au contact du Crétacé. Toutes ces couches sont en général
peu inclinées.
Les rapports stratigraphiques de ces différentes zones m'ont long-
temps embarrassé. Au Nord, il n'y a pas de difficulté. Le Muschel-
kalk de la colline centrale plonge, au Nord, sous les Marnes irisées
avec gypse, et celles-ci supportent l'Infralias à Avicula conforta du
Vieux Beausset. La succession est normale. Mais la ceinture de Mar-
nes irisées autour de la colline centrale s'explique plus difficilement;
les affleurements s'en présentant comme le feraient ceux de terrains
inférieurs au Muschelkalk et les contacts ne sont pas visibles. On peut
supposer une faille courbe semi circulaire, ou un renversement,
mais il est certain que, du côté du Sud, le Muschelkalk, dont les bancs
régulièrement lités permettent de suivre l'allure, ne plonge pas, même
par une inflexion brusque, sous les Marnes irisées. La coupe du
rebord méridional est plus nette et permet de trancher l'alterna-
tive dans le sens du renversement.
C'est entre le petit Canadeau et Fontviye que les observations sont
les plus faciles. Le Muschelkaik horizontal couronne le coteau, et il
repose sur les Marnes irisées. La superposition est des plus nettes et
peut se suivre sur plusieurs mètres de longueur auprès de la Bastide
abandonnée qui domine à l'Ouest le Petit Canadeau. Les gros bancs
dolomitiques, qui viennent au-dessous, peuvent avec certitude,
d'après leur caractères minéralopiques, être attribués à l'Infralias, et
en les suivant à l'Est jusqu'à Fontvive, j'y ai trouvé, un peu au delà de
la source, et au contact des Hippuriles, Y Avicula contorta très abon-
dante. Près de Fontvive seulement, un glissement local a donné à ces
couches une assez forte inclinaison vers le Sud, c'est à dire* vers la
vallée. A l'Est, au delà de ce point, l'Infralias disparaît, mais on con-
tinue à trouver les Marnes irisées au pied du Muschelkalk au-dessus de
Sainte-Anne et à la Gronadière. Ce Muschelkalk également horizontal
continue sans interruption celui du Canadeau ; on peut donc affirmer
que sur toute la bordure méridionale de l'îlot, le Trias est renversé.
La stratigraphie de l'îlot apparaît alors avec une grande évidence
si on l'observe d'un des sommets de ce rebord méridional. Le Mus-
chelkalk de la colline centrale continue à sa base celui du rebord et
repose ainsi que lui, sur les Marnes irisées; comme en même temps sa
partie supérieure plonge au Nord sous les gypses du Vieux Beausset,
il faut que l'ensemble forme un V couché, ainsi que le montre la
figure (fig. 9). Cette disposition explique, en effet sans difficulté, tou-
688 BBHTllAKD. — ILOT THIASIQUE DU BSAUSSBT 30 JUID
tes les observations de détail, et j'ai pu toutes les grouper sans
Fig. 9. Coupe du Grand-Cerveau au Vieux Beausset.
contradictions dans les coupes à grande échelle que j'ai établies
dans différentes directions à travers l'îlot.
Seule, une observation de M. Toucas seraiten désaccord avec une
de ces coupes ; je dois donc en dire quelques mots. D'après M. Toucas,
le Grès bigarré affleurerait au fond du vallon de Gavari, celui-là
même où se trouvent les affleurements de Crétacé cités plus baut.
M. Toucas, donne la succession suivante :
i Grés avec empreinte» de végétaux (Voltzia brevifotia) et traces de pas d'ani-
maux. Calcaire caverneux dolomitique.
V Calcaires bleuâtre, compact, avec Terebratula vulgari».
t, liâmes jaunâtres avec Ter. vulgaris, Gervillîa socialit, Ceratiles nodanu, etc.
*j Calcaire 1res compact, formant des lumachelles avec les fossiles précédent;.
I, Calcaire très compact, non fossilifère.
1887. BERTRAND. — ILOT TBUSIQUB DU BEAUSSET 680
Je n'ai pu d'ailleurs voir que les gros bancs de dolomies ; l'affleure-
ment des grès était sans doute très restreint et est aujourd'hui mas-
qué par les ronces. Mais M. Toucas en cite deux autres affleurements,
l'un au pied du Vieux Beausset, l'autre sur la colline du Gastellet.
Il ne m'a pas semblé que les marnes rouges gréseuses qu'on observe
en ces points rappelassent beaucoup les caractères minéralogiques
du Grés bigarré de Toulon. De plus leur position est telle que chacun
de ces deux affleurements constituerait une grosse anomalie, difficile,
sinon impossible, à expliquer. Pour le premier, M. Toucas est forcé de
supposer une pointe de Grès bigarré faisant saillie au milieu des
Marnes irisées. Pour le second, il faudrait admettre que les deux
petits Ilots du Gastellet, si rapprochés, ont une composition toute
différente : celui qui est auprès du village comprend à la base des
cargneules, puis la lumachelle à Plicatula intusstriata et les gros
bancs de calcaire blanc de l'Infralias; il me semble, par suite, bien
vraisemblable que les marnes rouges et les dolomies de l'Ilot voisin
représentent le sommet des Marnes irisées, ce qui d'ailleurs corres-
pond mieux à leur nature minéralogique.
En résumé l'existence du Grès bigarré est loin d'être établie dans
les collines du Beausset; partout où elle a été signalée, elle serait
une anomalie et une contradiction. La présence d'un Voltzia mérite-
rait d'être éclaircie, mais il resterait encore à discuter sa significa-
tion paléontologique. Jusqu'à nouvel ordre je repousse formellement
l'ancienne interprétation, et je reste persuadé que ce sont des lam-
beaux de Marnes iriséees qu'on a pris à tort pour du Grès bigarré.
Ainsi l'étude de l'Ilot du Beausset nous amène à ces trois conclu-
sions importantes :
1° le Trias est superposé au Crétacé.
2° le Crétacé forme un pli anticlinal couché, ouvert vers le
Nord.
3° le Trias forme un pli anticlinal également couché, dont le
sommet est au Nord.
L'axe du pli synclinal atteint l'horizontale; celui du pli anticlinal
l'a même dépassée.
J'ai déjà signalé les deux petits îlots du Gastellet, plus avancés vers
le Nord, mais dont l'existence est évidemment due aux mêmes phé-
nomènes; l'un d'eux, auprès du village, est formé de cargneules, sur-
montées par la lumachelle à Plicatula intusstriata et par les gros bancs
calcaires de l'Infralias; le second, plus rapproché du Beausset, est
moins étendu, et comprend un petit affleurement de marnes rouges
gréseuses, surmontées par des gros bancs de cargneules horizontales;
il est en contre-bas d'une petite éminence formée parles couches à
XV. i i
690 B81TBAHD. — ILOT T1USIQUE DU BEAUSBIT 30 JOÏU
Cyrènes du Fuvélien. Ces marnes ont été attribuées par H. Toncas an
Grès bigarré, et les cargneules a la base du Afuachelkalk ; j'ai déjà dit
qu'en l'absence d'autres données que les rapprochements minéralo-
giques, je croyais plus naturel de les rapporter aux Marnes irisées.
M. Toucas a de plus signalé à l'Ouest, près de la Ciotat, on autre
affleurement de Trias avec Grès bigarré et Grès vosgien, dont l'exis-
tence aurait été reconnue dans des creusements de puits. D'après
M Coste, il y aurait encore un petit gisement de Marnes irisées au
milieu du Crétacé du cap Méjean. Je n'ai pas encore étudié ces par-
ties, mais il est clair que ces affleurements (en admettant que l'exis-
tence du dernier soit confirmée par des observations ultérieures)
doivent suivre le sort de ceux du Beausset et être expliqués par de»
actions analogues.
11 est à remarquer que les îlots du Castellet, situés plus au Nord,
ont subi nn charriage plus long, et la conséquence en a été de faire
disparaître les parties renversées des plis, comme s'il y avait eu en
réalité déroulement. Le Trias, comme le Crétacé, pris isolément, y
montre une stratification normale, et il ne reste plus trace des
plissements, qui sont pourtant sans aucun doute la raison d'être i'C-bT"
la cause des phénomènes.
Raccordement du pu du beausset et du pli du gbakd cerveau
Ce premier résultat établi, il n'est pas difficile de rattacher ce pli-* -
anticlinal couché des collines du Vieux Beaussel aux plis dont on peut* *
constater l'existence au sud du bassin crétacé, et de montrer ainsi les -*£*■
relations de la coupe décrite avec celle du reste de la région. L'élude ^=*
du chaînon du Gros Cerveau, qui limite au sud les affleurements cré- —
tacês, permet de déterminer ces relations. Ce chaînon est formé par
1887 BEHTRAHD. — ILOT TBIASIQUE DU B8AUSSBT 694
OUioules et la roule de Bandol, une bande étroite de marnes
aptiennes s'intercale entre les dolomies jurassiques et le Trias;
elle s'élargit à l'Ouest et finit par rejoindre la bande aptienne du
versant opposé; en môme temps, l'affleurement des dolomies se ré-
trécit, et finit par se terminer en pointe au milieu des assises créta-
cées, marquant ainsi l'extrémité d'un pli anticlinal secondaire, sur un
des flancs duquel l'Urgonien a presque entièrement disparu par suite
de Tétirement des couches. La détermination de l'Àptien n'est pas
douteuse; j'y ai recueilli, avec des fragments de Belemnites semicana-
li calât us, Y Ammonites fissicostatus.
La faille qui sépare cet Aptien du Trias a très probablement un
plongement assez accusé vers le Sud, comme le montre le tracé de
son contour au point où elle traverse le vallon de Bandol. Il y a donc
déjà là recouvrement oblique de l'Aptien par le Trias, et ainsi se
trouve en quelque sorte amorcé le raccordement du Trias du Sud
aven celui du Beausset ; mais on peut toujours objecter que toute la
partie intermédiaire (a£>, fig. 9), est hypothétique, et qu'il peut rester
place au doute sur l'ensemble de l'interprétation, telle que la mon-
trent les coupes (PL XXIII).
Là encore c'est en nous transportant à l'Ouest que nous pouvons
combler cette lacune, et l'étude des collines du télégraphe de la Ca-
dière va nous permettre d'achever la démonstration. De même en
effet que nous l'avons vu pour le pli crétacé, le pli triasique se con-
tinue à l'Ouest, les mêmes phénomènes de renversement s'y sont
produits, ainsi que cela est naturel; car à priori des actions aussi
énergiques n'ont pu se manifester sur un point sans se pour-
suivre sur une grande distance; l'effet n'a pu en cesser brusque-
ment, et c'est l'action seule des dénudations postérieures qui peut
(îonner aux témoins conservés l'apparence de phénomènes locaux.
Or, si l'on examine la figure 9, on voit qu'elle suppose que la dénu-
dalion a enlevé la partie (ab). Du côté de Fontanieu et du télégraphe
de la Cadière, c'est au contraire cette partie qu'elle a respectée,
tandis qu'elle a enlevé les marnes triasiques qui devaient faire lace
à celles du Vieux Beausset et même primitivement les continuer
(coupes 3 et 4, PL XXIII). Les deux coupes combinées permettent
donc de reconstituer complôte-ment et sans incertitude l'ensemble
du phénomène.
Commençons par suivre, à l'Ouest de la route de Bando, la faille
qui limite le Trias; au lieu du parcours presque rectiligne qu'elle
avait conservé depuis OUioules, et même depuis le voisinage de
Toulon, nous allons la voir prendre un contour sinueux (v. la carte,
PL XIV), bien différent du contour d'une faille ordinaire. Ce contour
que j'ai suivi pas à pas, en grande partie avec M. Genciai
génieur de la mine de Fontanieu, ne peut laisser prise au moindre
doute, vu la grande différence des terrains mis en contact.
b se recourbe d'abord vers le Nord, mettant là en contact
l'Aptien et les Marnes irisées; les Marnes irisées occupent la base
d'un talus abrupt qui est couronné par le Muschelkalk presque hori-
zontal. L'Aptien est en contre-bas des Marnes irisées. Puis la faille
reprend sa direction vers l'Ouest; l'Aptien et les Marnes irisées dispa-
raissent, et le Muschelkalk se trouve en contact avec la barre d'IIip-
purites de Sainte-Anne (Angoumien supérieur de M. Toucas). Les Cal-
caires à Uippurites, d'abord normalement inclinés vers le Nord, se
relèvent jusqu'à la verticale, puis arrivent à se renverser; on les voit
ainsi, même de loin, dessiner l'extrémité du pli synclinal que forme,
comme nous le savons, l'ensemble des assises crétacées (coupe 3,
PI. XXI11). Il y a là à noter, à la base des couches à Hippurites, l'exis-
tence d'unebrèche, formée d'éléments triasiques anguleux, enclavés
dans le calcaire crétacé. Cette brèche ne se trouve qu'aux points où le
Calcaire à Hippurhes est en contact avec le Muschelkalk, c'est-à-dire
aux points où aucune couche moins résistante n'a amorti les actions de
friction; elle se retrouve dans les mêmes conditions jusqu'auprès
de Saint-Cyr. C'est incontestablement une brèche de faille, comme
j'en ai déjà signalé une à la Sainte-Beaume, et comme j'en ai observé
également dans le Jura.
La faille dessine ensuite une anse profonde, puis un promontoire
étroit, sur lequel est construit le hameau de Fontanieu; puis elle
contourne la colline du télégraphe «le la Cadicre, et reprend alors sa
direction normale vers l'Ouest jusqu'à la Pointe-Grenier. Nous avons
déjà vu de quelle manière elle est bordée parle Crélacé. Quant au
Trias, des lambeaux de Marnes irisées s'observent au pied du Mus-
chelkalk, tout le long de ce bizarre promontoire de télégraphe et de
Fontanieu ; ils permettent d'affirmer que la, comme au Sud de l'ilôt
du Beausset, le Trias est renversé et qu'il y a correspondance exacte
entre Cite et la presqu'île.
L'examen seul des contours, inexplicables dans toute autre hypo-
thèse que celle d'une faille peu inclinée, suffirait à démontrer, sur-
tout après les développements précédents, que le Crétacé s'étend sous
toute celle presqu'île. Mais ici il n'y a besoin n'y d'hypothèses ni de
raisonnements; pour ceux qui se méfieraient des conclusions slrati-
graphiques, ou qui voudraient contester la signification des affleure-
ments mis au jour parles érosions, on a ici la preuve matérielle et
1887. BERTRAND. — ILOT TRIASIQUE DD BEAU88BT 693
dans le Muschelkalk et a rencontré les couches d Melanopsis gallo- pro-
vinciales.
De plus des galeries <T exploitation ont suivi la couche de charbon sous
le Trias.
Ces deux faits étaient connus depuis longtemps de M. Genciane
qui les avait montré avant moi à plusieurs géologues, mais on croyait
à un accident tout local et inexpliqué, et l'idée n'était pas venue d'en
tirer quelques conclusions sur l'ensemble de la structure du pays.
La confirmation des coupes du Beausset est encore rendue plus
nette par l'existence à Fontanieu, entre le Danien et leTrias, de Cal-
caires à Hippurites et de Grès à Ostracées, sans aucun doute ren-
versés, quoique je n'y aie pas recueilli de fossiles déterminables.
C'est l'analogue de la zone renversée du Canadeau, mais là cette
partie du pli est plus réduite encore et rappelle plus le « lambeau
de poussée » du bassin houiller franco-belge.
Il y a également dans la presqu'île triasique qui nous occupe une
enclave de Crétacé complètement isolé. C'est un peu au-dessus de la
ferme de Maren; une barre à Hippurites [Hippurites organisant) forme
une légère saillie sur une longueur d'environ 300 mètres; elle plonge
légèrement au Sud et montre à sa partie supérieure la brèche déjà
mentionnée; au-dessous viennent des Calcaires marneux à Foramini-
fères et des grès à Ostracées (Sénonien). Là encore il y a renverse-
ment.
Bien que des mouvements postérieurs (probablement une faille
locale de tassement) aient amené là le Calcaire à Hippurites en sai-
lie au dessus du Trias, il semble bien probable d'après ce qui pré-
cède qu'on est en présence, comme à la Marne, d'un affleurement
des couches crétacées recouvertes par le Trias et amenées au jour
par la dénudation.
Mais pour ce point particulier je n'oserais être afflrmatif comme
pour les autres, et on peut, à la rigueur, concevoir la possibilité d'un
glissement local qui ait amené ce lambeau renversé sur le Trias
(Ûg. 10). J'ai cru devoir, malgré cette insuffisance de documents,
mentionner ce point intéressant, dont des observations plus détail-
lées arriveront, peut-être, à montrer avec certitude la signification
vraie.
En tout cas, il n'y a là qu'une question de détail. Pour l'ensemble
du phénomène du recouvrement, il n'y a possibilité ni d'aucun doute
ni d'aucune autre explication: le pli anticlinal de Trias qui suit le
pied méridional du Gros Cerveau, s'est renversé, s'est déversé sur le
Crétacé, et est venu le recouvrir sur une largeur de 5 kilomètres. Je
ne crois pas que, parmi les autres exemples connus de ces phéno-
694 BRITUHD. — ILOT THIAS1QUB DU BBAU3SBT 20 juin
mènes, exemples que je rappellerai tout à l'heure, aucun soit prouvé
avec plus de certitude.
Un autre fait se trouve mis en évidence dans ces coupes de Beans-
Fjg. 10. Coupe du lambeau de Meuren.
E3 CJt.à Itppuritts E3»uiArtlialk E3
set, c'est l'importance du rôle de ta dénudation. 11 n'eût fallu ni une
action beaucoup plus énergique ni des circonstances bien différentes
pour que le Trias qui forme recouvrement au Vieux Beausset et à
Fontanieu fût enlevé et disparût en même temps que celui qui re-
couvrait le Val d'Aren. Une resterait plus alors aucune trace de ces /jfté-
nomènes. Eu combien de points n'en a-t-ii point été ainsi dans les ré-
gions plissées? D'ailleurs plus ces lambeaux de recouvrement sont
réduits, plus leur signification devient difficile a concevoir; imagi-
nons ainsi que, dans l'hypothèse d'une dénudation complète au Sud,
les petits îlots du Castellet, protégés par une cause quelconque, aient
seuls été respectés : là il n'y a plus indice de pli ni de renversement
des couches; le Trias le plus voisin serait à 5 kilomètres. Comment
expliquer ces lambeaux? Assurément l'hypothèse d'une superposi-
»bti>ii>. — iu« nusiwt »o >«»■•«*
696 BEHÏHABD. — ILOT TMA5IQUE DU BBAUSSKT 20 juin.
de la Provence à l'Ouest de Toulon. La zone des terrains cristallins,
au moins entre Gonfaron et Pignons, est renversée sur le Permien.
Le pli du Beausset, qui Tait suite, s'est, comme je viens de l'expli-
quer, diverti horizontalement sur le Crétacé; le pli de la Sainte-
Beaumeest seulement couché, mais encore sous un angle de près
de 30°, et enfin, de l'autre côté de la vallée de l'Huveaunne, le pli de
la Nsrthe (monts Regaignas), qui domine le bassin de Fuveau, est
un pli presque droit, légèrement renversé sur les bords du bassin.
Le croquis ci-joint (fig. 11) donne une idée de cette succession, où
la gradation des plis et des eftorts mécaniques se présente avec une
régularité qu'on oserait a peine prévoir théoriquement.
Nul exemple en tout cas ne semble plus propre à montrer l'action
d'une cause d'ensemble, d'un vaste refoulement, semblable à celui
qui adonné naissance aux Alpes.
J'avais cru déjà pouvoir, par analogie, tirer cette conclusion de
l'étude seule de la Sainte-Beau me : l'existence d'un grand pli couche,
avec plissements ou froissements secondaires, ne saurait en effet
être un fait isolé ni provenir d'actions locales ; à moins de modifier
profondément les idées acquises sur la formation des montagnes ; la
structure alpine d'un chaînon doit entraîner l'existence d'une zone de
plissements et par conséquent d'une chaîne, au sens géologique du
mot et abstraction faite des questions de relier. La nouvelle interpré-
tation de l'anomalie du Beausset et la coupe qui en résulte apportent,
je crois, une confirmation définitive à cette première vue, et la Pro-
vence doit prendre place, avec les Alpes et les Pyrénées, parmi les
régions où les actions de plissement se sont manifestées avec le plus
d'énergie.
Des lors c'est dans les modifications de détail que peut subir l'ai-
1887. BBRTRÀND. — ILOT TRU81QUK DU BEAUSSBT 697
cir le problème, c'est le tracé des axes des plis successifs qui peut
seul donner en quelque sorte un squelette de la chaîne, montrer sa
direction générale, son allure et son extension. Je ne puis, sans sortir
du cadre de cette note, entreprendre ici cette étude, que mes obser-
vations personnelles ne me permettraient d'ailleurs d'étendre qu'à
un coin de la région, mais je veux du moins indiquer, en quelques
mots, les résultats que l'examen de la carte d'ensemble de M. Carez
laisse prévoir avec une grande probabilité, sinon avec une certitude
déjà complète.
Le massif cristallin des Maures forme comme une barrière, en face
de laquelle les plis successifs viennent se terminer ; mais ceux qui
leur succèdent plus au Nord conservent, en dépit des irrégularités de
détail, une orientation générale de l'Est à l'Ouest. Il en est ainsi jus-
qu'à la vallée du Var, qui marque une déviation brusque vers le
Nord. Le pli anticlinal, partiellement réduit en faille, qui forme Taxe
de cette vallée, peut se suivre au Nord, malgré les recouvrements
pliocènes, jusqu'auprès du confluent de la Vésubie; là il s'infléchit
de nouveau vers l'Ouest, accompagné d'autres plis parallèles qui don-
nent naissance à une série de chaînons Est-Ouest; puis cet ensemble,
après quelques sinuosités plus ou moins nettement accusées, va se
raccorder avec la bordure sédimentaire des Alpes dauphinoises, et
plus loin avec celles des Alpes suisses. Ainsi, non seulement la Pro-
vence est une région plissée, dont la structure rappelle, par plu-
sieurs traits, celle des Alpes, mais elle est la continuation des Alpes;
elle sert d'intermédiaire entre les Pyrénées et les Alpes, la large
coupure de la vallée du Rhône n'interrompant guère plus profon-
dément la continuité de la zone de plissements que ne le fait la cou-
pure de Vienne entre les Alpes autrichiennes et les Carpathes.
Ainsi se trouve complété le dessin général donné par M. Suess des
lignes principales des plissements tertiaires en Europe [LeitUnien der
Alpen) ; les Pyrénées qui n'y apparaissent que comme une ligne isolée,
sans lien avec les autres, forment avec les Alpes et les Carpathes le
bord de la zone de plissement, « du fuseau » de l'écorce terrestre
qui a été écrasé entre l'Europe septentrionale et l'Afrique. Quant aux
apophyses méditerranéennes qui, avec leurs directions divergentes,
occupent la partie méridionale de ce fuseau, leur signification en
ressort avec plus de clarté; les Apennins sont une branche de reven-
ait ouvert dans la zone plissée par la masse résistante des Maures, de
a Corse et de la Sardaigne ; de même que les Alpes illyriennes sont
une branche de l'éventail ouvert à l'Ouest par le massif de la Hongrie
Bt du Banal.
— fBfcf». — naZ T«1A*I0CE DU IMUUSSKT 20 jUÎO
^ n'iL-rtKS tiiïioss de pl!SSi;j(KSt. — Après avoir
' ^amaicement les conséquences générales qui me
it'* je ja structure plisséa de la Provence, je rêvions
>w niêmc qui fait plus particulièrement lu sujet de celle
jb, de pl'* «Miches jusqu'à l'horizontale et se prolongeant
""**' t&nà <*• glissements bien au delà de l'espace que l'analogie
jis «rticaux permettrait de prévoir. Si le grand pli couché
^ n Vl que le rabattement d'un pli primitivement vertical,
oirmHir «l hors de toute proportion avec la largeur de son
Wl qu'on l'observe au pied du Gros Cerveau, eten le réta-
às»ôi dan» ta position première, on arriverait à une ligure lout à
il inn-ûsemblable. 11 y aurait même là une raison qui pourrait
_Urt- de nature à taire rejeter à priori la possibilité de l'inter-
.jflalK1" T>c j *' donnée. Il n'est donc pas inutile d'indiquer le
rMUiMK* ornent avec d'autres coupes semblables, prises dans les
llfM». dans le bassin houiller franco-belge et dans les Grampians.ce
upprwlii'irient, que j'ai déjà développé pour deux de ces coupes, ai
4+ nature à ne laisser aucun doute sur la réalité de ces phénomène»
MlMordin.ii" s
Alfttt'i? d'arh. — En Suisse d'abord, l'exemple le plus célèbre,
*rftV« aux beaux travaux de M. tlcim, est celui des Alpe* de G la ris.
j'ji proposé pour celte région une interprétation un peu différente
do celle de M. Heim, et la coupe qtii en résulterait Est presque iden-
tique à celle du lieausset. Sans vouloir tirer un argument de cette
identité, je rappelle seulement les faits directement constatés par
l'observation: une série de bailleurs ont leurs sommets formés de
Trias à peu près horizontal, et toutes les vallées qui les séparent en-
tament, au-dessous de ce Trias, le Nummulitique plissé; entre les
deux, existe une bande étroite de lorrain-, jurassiques, très amincis el
renversés. Ainsi, comme au Beausset, il y a recouvrement de terrains
plus récents par le Trias peu incliné ; comme au Beausset, l'existence
d'une zone renversée au contact, montre que ce recouvrement est
une conséquence des actions de pli-semenl et qu'il a été produit par
le déversement et l'élire ment d'un grand pli rabattu jusqu'à l'hori-
zontale. M. lieim suppose qu'il y a deux plis rabattus l'un vers
l'autre; j'ai supposé qu'il n'y en avait qu'un rabattu vers le Nord;
mais dans l'hypothèse môme la moins favorable. ;V. le ftiillttin,
3'sér. t. XII, pi. XI, Bg. i) la partie raballne de l'un des plis donne
une largeur de l.1» kilomètres, c'est-à-dire une largeur triple de
celle que donne la coupe du Beausset; là encore il y aurait la
même disproportion entre la hauteur et la largeur du pli relevé ; le
1887. BBBTBAND. — ILOT TB1ASIQUB DU BBAC8SBT 699
phénomène mécanique a été le même et demande la même explica-
tion dans les deux cas.
Alpes vaudoises et dauphinoises. — En suivant, vers l'Ouest, le bord des
Alpes, on arrive aux Alpes vaudoises, là les renversements de la dent
de Mordes et du Grand Moveran, si bien étudiés par M. Renevier,
montrent une série de terrains crétacés et jurassiques plissés hori-
zontalement et superposés au Nummulitique. La largeur de la zone
de recouvrement est encore là de cinq kilomètres au moins. La
coupe diffère des précédentes par ce que, dans ces terrains de recou-
vrement, la série est à peu près complète et que les parties renversées
des plis ne sont pas étirées ou supprimées ; elle en diffère à peu près
comme un pli ordinaire diffère d'un pli étiré ou d'un pli-faille. Mais
on y retrouve les deux traits frappants, les deux anomalies capitales
des exemples précédents : le rabattement des plis jusqu'à l'horizon-
tale, la longueur inusitée et on peut presque dire l'allongement du
pli rabattu.
Il faut de plus noter que c'est au Nord de ces plis des Alpes vau-
doises que se trouvent les gisements isolés, si souvent discutés et en-
core mal expliqués, de cargneules et de gypse, occupant une situa-
tion analogue à celle des îiots du Castellet par rapport au pli du
fieausset. J'ai déjà proposé d'y voir les restes de la dénudation
exercée sur un zone de recouvrement primitivement plus étendue.
Si nous descendons encore au Sud-Ouest, le long des massifs cris-
allins des Alpes , nous rencontrous, à la hauteur d'Annecy, les
feux îlots de Serraval et de la montagne des Anes, îlots de Trias et
e Lias isolés au milieu du Nummilitique. Plus au Sud encore l'îlot
e Barcelonette, récemment décrit par notre confrère, M. Goret,
£ présente dans des conditions de gisements identiques ; ces con-
tions sont absolument celles de l'îlot du Beausset, sauf le rempla-
î suent du Nummulitique par le Crétacé. La même explication est
> xic bien vraisemblable. Les preuves faisant encore défaut, il n'y
£~Bas lieu d'insister; on voit pourtant quel caractère de généralité,
fc. moins en ce qui regarde les Alpes, on est amené à prévoir pour
— s phénomènes.
Chaînes anciennes. — Mais ils ne sont pas bornés aux Alpes; on les
trouve également dans les zones de plissements plus anciennes.
^ i montré dernièrement comment ces zones plus anciennes, au
<=>ins pour l'Europe, pouvaient se réduire à deux, et comment cha-
1 *ie d'elles correspondait à une grande chaîne, plus ou moins
* *~asée, géographiquement disparue ou morcelée, mais dont l'iin-
*-• 'lance avait été comparable à celle du système alpin. La première
*Jû atteindre son relief maximum vers la fin des temps primaires,
— ILOT TR1ASIQUK DO BEAUBBBT 20 JO.
de l'époque silurîeDDe. Comme les Alpes, l'une
eie produites par la compression d'un fuseau de
Larrevtrv, et l'on peut s'attendre à y retrouver les mômes
>lc t'tde détail, que dans la chaîne plus récente,
pourtant que de tous ces effets ceux qui nous occupent
._;.i plu* spécialement condamnés à disparaître. Le déverse-
pli donne une zone de recouvrement, plus ou moins puis-
>lus ou moins étendue, mais à laquelle s'attaquent immédia-
ts actions de dénudation superficielle; celle-ci les découpent
j-jjurtl en Ilots isolés comme cela a déjà eu lieu au Beausset, puis
(bal progressivement disparaître ces îlots; ainsi que je l'ai déjà fait
remarquer, il ne reste plus alors aucune, trace du phénomène. La coupe
du Beausset montre combien facilement celte hypothèse se serait réa-
lisée. A plu» torle raison sans doute, il en a été ainsi pour la plupart
des plissements primaires où il y a pu y avoir déversement. Ce-
pendant pour l'une et ponr l'autre de deux chaînes anciennes, ur
exemple au moins est resté accessible à nos recherches, comme
pour mettre hors de doute l'unité des forces développées dans les
diverses périodes géologiques et l'identité de leurs actions.
Hntsin houiller franco-belge. — Le premier de ces exemples est
celui du bassin houiller franco-belge; j'ai déjà essayé de montrer
quelles analogies le rapprochaient des Alpes de Glaris ; la coupe pou-
rait aussi se comparer à celle du pied sud du Grand Cerveau, là où
aflletire la bande aptienne ; il y a en plus les froissements plus aigus
des couches; il y a en moins la zone de recouvrement horizontal du
Vieux Beausset. Mais à l'Ouest de Mons celle lacune dans les analogies
semble se combler; là, en effet, on trouve au milieu des terrains
houiilers un Ilot, ou, selon l'expression de M. Gosselet, un /><!'/»« de
terrain plus ancien, formé de calcaire carbonifère et de Dévonien.
Les sondages ont montré que les couches de ce paquet sont ren-
versées , que partout le terrain houiller existe au-dessous d'elles et
qu'il en est séparé par une faille. MM. Cornet et Uriarl ont cherché
ingénieusement à expliquer celte situation pur une série de mouve-
ments successifs et indépendants, mais il semble plus naturel,
comme on l'a également proposé, de voir dans ce massif du Boussu
une continuation de la masse du recouvrement du Sud. C'est ce que
montrent les pointillés de la figure ci-jointe [ti%. \~2), qui devient, en
quelque sorte, une reproduction de celle du beausset, compliquée
par un tassement local et postérieur.
Ainsi, ce paquet isolé, malgré l'affaissement qui l'a, en quelque
sorte enseveli au milieu du terrain houiller et lui a permis d'échapper
aux dénudations, suflirait à montrer que les couches dévoniennes à
1887.
BERTRAND. — ILOT TRIASIQUB DU BBAUSSBT
701
Fig. 12. Coupe théorique de la partie sud du bassin /touiller de Mon*
{paquet du Boussu).
"Position primitive de* terrains de recouvrement
S
Terrain houiller
X. Calcaire carbonifère. — V. Famennien. — T. Frasnien. — 1, 2, 3, i, 5t 6
couches de houilles.
Mons, comme les couches triasiques au Beausset, ont été « traînées
et charriées » horizontalement, sur au moins six kilomètres de lon-
gueur.
Monts Grampians. — Dans les Grampians les résultats des
études du Surwey n'ont pas encore été publiés, mais le directeur,
M. Geikie, en a formulé le résumé dans une coupe d'ensemble, dont
je détache ici une partie (fig. 13). Le fait que ces études ont mis
Fig. 13. Coupe des Grampians.
4. ri. I ••»,.
hors de contestation, c'est que les gneiss ont été amenés par refou-
lement à chevaucher sur le Silurien, comme le Dévonien sur le
Houiller de Belgique. La supposition des gneiss au Silurien est connue
depuis longtemps, mais au lieu d'y voir le résultat d'une action mé-
canique, Murchison avait supposé que les gneiss étaient eux-mêmes
siluriens et provenaient du métamorphisme de terrains sédimen-
taires. Cette opinion, longtemps admise, ne peut plus être soutenue au-
jourd'hui, au moins pour les Grampians : « un système de failles inverses
{reversed faults) a amené, dit M. Geikie, tout un groupe de couches
en recouvrement au-dessus de membres plus élevés de la même
série. Mais les dislocations les plus extraordinaires sont celles des
plans de poussée (thrust planes) ; l'inclinaison en est si faible que les
terrains ont été poussés comme horizontalement à leur surface
dans la direction de l'Ouest, parfois à une distance qui atteint dix,
702 BEftTBAHD. — ILOT TR1A5IQUE DU BEAUSSKT 20 JOÎD
milles. Même dans les coupes les plus nettes, ces plans de poussée
peuvent difficilement se distinguer des plans ordinaires de siraiili-
cation, et ils ont subi les mêmes actions, c'est-à-dire qu'ils ont été
comme eux, plissés, failles et dénudés. En plusieurs points, on trouve
des témoins de gneiss archéen, ainsi charriés horizontalement, et
recouvrant une colline de quartzite et calcaires siluriens, comme le
ferait une formation régulièrement superposée. (1) » On retrouve
donc là, plus nettement encore que dans le bassin houiller franco-
belge, tous les traits caractéristiques de la coupe du Beausset : la
faille inclinée qui s'infléchit jusqu'à l'horizontale et se prolonge
ainsi sur plusieurs kilomètres, et l'îlot isolé qui repose sur les cou-
ches plus récentes.
Ainsi, dans les plissements les plus anciens, comme dans ceux
dont la date est plus rapprochée de nous, les mêmes faits se sont
reproduits, et partout avec une amplitude de nature à déjouer toutes
les prévisions. Quelque résigné qu'on soit à faire bon marché de la
cohésion des corps dans les grands bouleversements de l'écorce ter-
restre, en admettant même que les masses les plus résistantes ont
pu se comporter comme des matières entièrement plastiques, on
n'en a pas moins peine à concevoir ces grands plis couchés qui ses
déroulent, s'allongent, forment de larges traînées au-dessus de=>
couches plus récentes et simulent de véritables coulées de terrains-
sédimentaires. rappelant presque les coulées du basalte. On peut ss
demander comment les efforts de compression dont le siège doit-
être eu profondeur ont continué à s'exercer et à se transmettre sur"
1887. CH. ViLAlff. — CABBORIfÉRB DES VOSGES 703
M. Ch. Vélain fait la communication suivante :
Le Carbonifère dans la région des Vosges,
par M. Ch. Vélain.
PI. XXV
Au pied du Donon, dans la partie septentrionale des Hautes-Vosges,
Mir les deux flancs de la vallée de la Bruche, s'étendent de puissants
massifs calcaires, pour la plupart marmoréens et exploités comme
Lels, dans les vallons latéraux qui, de part et d'autre, débouchent
iuns la vallée principale. Ce sont d'abord, sur le flanc gauche, ceux de
Vaehenbach, de Framont, de la Cruche et du Petit-Don on, puis,
sur le versant opposé, celui de Russ, situé à une altitude de 520m,
près du sommet qui domine Steinbach. La présence de nombreux
>inoïdes et de Polypiers, le plus souvent en débris et par suite peu
léterminables, ainsi que l'état fréquemment amygdalaire de ces cal-
aires, avait motivé leur rattachement au Dévonien et leur assimila-
ion, sans motif valable, aux Griottes des Pyrénées.
Dans les explorations faites pour l'établissement d'une carte géo-
)gique des Vosges au millionième, j'ai eu occasion de rencontrer,
ux environs immédiats de Schirmeck, à la base de ces calcaires, un
cément de fossiles, bien déterminé, qui permet de les rapporter au
arbonifère.
Près de Schirmeck, au bas de la côte des vignes, une tranchée
ii verte pour le passage delavoieferréedeRothauàMolsheim, entame
ans toute leur étendue ces assises calcaires qui se présentent, en
l- point, sous la forme de brèches a grandes parties, enclavées dans
c» roches schisteuses, fortement redressées et plongeant vers leN-E,
ous un angle de 25° à 30°. En avant de cette tranchée, sur le sen-
>er qui contourne la base de la côte des vignes, on remarque, sous
i première de ce* brèches, un premier affleurement, constitué par
ne série de couches calcaires, gréseuses et schisteuses, f'o*sililères
ui se succèdent dans Tordre suivant (PI. XXV, fig. 2: :
L, Calcaire bréchlf or me à Criuoïdes, avec Gastropodes Brachiopudes et Poly-
piers, lB.
2. Conglomérat calcaire avec articles de Crinoïdes et débris de Polypiers (Faco-
sites, Amptr.vu*:* lm20.
3. Schistes verdàires avec galets, 2m50.
*. Brècbe calcaire à éléments lias avec articles de Criuoïdes et Brachiop odes
déformés (Syirifer, Uielasma), 3m.
5, Alternance de grès grossiers et de schistes grisâtres, 2m50.
G, Grès quartzeux, 3m.
704 i:n. vêlais.
7, Conglomérat calcaire avec
- CARBONIFÈRE DES VOSGES 30 juin
Jébris de Polypiers {Cyathopliyllum, Fan
Dans le premier banc de calcaire à Crinoïdes(n° 1) sont réunis
assez grand nombre, des Gastropodes, des Fsrachiopodes el des Poly-
piers le plus souvent brisés el déformé*. Des recherches attentives,
poursuivies pendant plusieurs jours, m'ont permis cependant d'y
recueillir un certain nombre d'espèces suffisamment bien conservées
pour se prêter aune détermination rigoureuse. La faune de ce gise-
ment, étudiée par M. Otîhlert, se rapporte exactement à l'hori-
zon le plus élevé du Carbonifère marin de la Belgique, soit à celui
de Visé; elle comprend, parmi les Brachiopodes ; Productua cura,
d'Orb.; Ortfus {Schizophoria) resupinaia, Mast. ; trois Spiriferidii1:
Martinia Imeata, Mart. ; Spirifer bhukaïus, Sow. ; Spirifer cheiropie-
m, d'Arch. et de Vern. ; une Térébratule particulièrement abon-
dante, Dieliumahastata, Sow, et une nhyncbonelle,/fAi/«cA.ctiu'oin!ej,
Sow. Parmi les Gastropodes on peut ensuite citer, par ordre de
fréquence, Capulus (Acrocotlia) Œhterti, de Kon. ; Turbonettiim
lepida, de Kon., Natkops'ts elegam, de Kon. ; Straparollus planorbi~
formis, de Kon. Toutes ces espèces appartiennent à l'horizon de
Visé (Assise VI de M. de Koninck); le Spirifer biiulcatus en particu-
lier, qui peut être considéré comme caractéristique de ce niveau se
rencontre encore, avec des Téréhratnîes [Diefasma hnstatà] dans le
conglomérat calcaire (2) directement superposé au gisement fossili-
fère (I) et plus rarement, dans les frafrments engages dans la brèche
calcaire (9), que la tranchée de Schirmerk entame ensuite sur une
étendue de 5 à C mètres.
Dans cette tranchée, largement ouverte sur le flanc est de la côte
des vignes, les assises carbonifères, qui se développent normale-
ment, au-dessus de cette brèche, formée de blocs calcaires, reliés
par un ciment argileux, prennent successivement les caractères sui-
vants (PI. XXXV, iig. 3) :
10, Calcaire blanc, snbsaccha
(5 mètres),
il. Brèche calcaire, à grandes parties, constit
structure fragment
i stratifié.
■s fi-i^niii n Is an^uleuïde
tdlcairiM compactes Lianes ou ^risàtio-, l'iriiculcf par un tuf |iorph;riti.]uc.
siliciliè (IS mètres).
iî, Schistes violets olifc-isiifèrrs, irds corn p ri i rus. devenant celluleui au som-
met, avec aspect sroriacé (I!1). Dans ces parties oxydées, et devenues brus
1887. CH. VÈLA1M. — CARBONIFERE DBS VOSGES 705
13, Grand massif de brèche calcaire de môme nature que le précédent, très-
disloqué au contact des schistes où l'on peut voir des fragments, poussés
par pression, dans les parties schisteuses vacuolaires; les veines schisteuses
qui se présentent alors entre les blocs, disparaissent bientôt et le reste du
massif affecte une structure bréchi forme indiquant que le calcaire a été
brisé, puis resoudé sur place. Un pointement d'orthophyre s'observe dans
cette dernière partie de la brèche (25 mètres).
14, Schistes violets, avec veines interrompues de galets, traversés par deux
larges filons d'ortholite (Minette).
15, Quartzites verdâtres eu bancs bien réglés, avec galets distribués irrégu-
lièrement dans les bancs (8 mètres).
16, Schistes noduleux avec amas lenticulaires de galets (2 mètres).
17, Brèche calcaire à éléments fins, avec articles de Crinoïdes, débris de Poly-
piers et Brachiopodes déformés, Dielasma hastatuma, Spirifer bisulcatus?
(2 mètres).
18, Conglomérat avec fragments roulés, de schistes, de calcaire et de Polypiers
(1»50.)
Après une courte interruption correspondant au vallon du Tomes-
bach, une nouvelle tranchée ouverte, près de la voie ferrée, sous le
signal d'Hersbach, pour l'exploitation d'un grand massif de grès,
montre, succédant aux assises précédentes, une puissante série de
formations détritiques arénacées, traversées, de nouveau, par des
filons d'ortholithe (pi. XXV, fîg. 4).
Elle comprend, disposés en assises bien stratifiées, versées au
Jï.-E. comme les précédentes avec la même inclinaison, des grès sili-
ceux marqués de colorations vertes ou rouges, entremêlés de
schistes, puis des aikoses et des poudingues qui se succèdent dans
X'ordre suivant :
19, Grèsquartzeux verdâtres, bien stratifiés, en bancs de 1 à 2 mètres séparés par
de minces veinules schisteuses (12 à 15 mètres).
20, Arkose granulitique en bancs compactes grisâtres, mouchetés de taches
bleuâtres (4 mètres).
22, Grès siliceux à grains lins, en bancs bien réglés de 1 mètre, avec veines
schisteuses intercalées (3m 50).
33, Grès rouges et poudingues quartzeux.
24, Arkoses granulitiques identiques aux précédentes, entremêlées, cette fois,
avec des schistes violets très froissé3 (10 à 15») .
25, Grès verdâtres et schistes gris alternants (8m).
Toute celte série de grès et d'arkoses paraît dépouvue de toute
^-race de corps organisés ; mais dans les affleurements de pareils
^grès arkosiques qui se présentent, à un niveau plus élevé, sur le flanc
^iroit du ravin de Tomesbach, où ils sont de même exploités pour le
Ravage, j'ai pu recueillir une empreinte de Bornia et, dans les schistes
intercalés, des traces de Spkenophyllum.
Ces grès, verdâtres, disposés par lits irréguliers de 2 à 3 mètres
^'épaisseur au milieu de schistes noirs froissés également micacés,
XV.. 45
706 Cn. VÉLAIN. — CARBOKÏFKttE DBS VOSGES 20 JOUI.
sont principalement constitués par des grains, pen roulés de quartz
granulitique, et renferment, avec de nombreuses paillettes de mica
blanc déchiquetées, des débris de feldspath (oligoclase et orthose
prédominant), de tourmaline et de zircon, soit tous les éléments
d'une prauulite démantelée.
Au delà, vers Hersbach, ces formations arénacées cessent pour
faire place à une longue série de schistes noirs et de grauwackes
gréseuses, qui se poursuivent jusqu'à Lutzelhausen. Alors que dans les
grès arkosiques les empreintes végétales sont très rares, dans les
schistes et surtout dans les grauwackes, elles deviennent par places
fréquentes. C'est ainsi que, depuis longtemps, Elie de Beaumont a
signalé leur existence dans les schistes de Lutzelhausen (1). A la
sortie d'Uerabach, dans un petit affleurement de ces roches qui
s'observent le long de la route de Strasbourg, j'ai recueilli des trace)
bien nettes de pinnules de Hphenopteris et de tiges de Lepidodendron.
Près de Witche, M. Bleicher a mentionné la présence, dans une
grauwacke grise micacée, disposée en bancs alternants avec des
schistes noirs, des Fougères aux larges pinnules, Cardiopterù, asso-
ciées au Bornia {Calamités) radiata, et à des Sagenaria {Knorria
imhricata), soit des espèces appartenant à la première phase de la
végétation carbonifère, bien connue sous le nom de flore du Cutm.
Les masses calcaires de Schirmeck, qui se présentent principale-
ment sous la forme de brèches, sont ainsi comprises, entre un hori-
zon fossilifère bien net, se rapportant à la faune de Visé et une série
puissante de roches arénacées et schisteuses à végétaux du Cvim, Il
est vraisemblable d'admettre qup c'est à cette division, soit au faciès
côtier et terrestre du Carbonilère inférieur, qu'il faut rapporter les
1887.
CH. VÉI-AIH.
■ CARBONIFÈRE DES VOSGES
707
grisâtres, saccharoldes par places, cloisonnée* dans d'antres, où
toute trace de stratification a disparue. 11 est alors à remarquer que
ces accidents ne se présentent qu'au voisinage des filons d'ortholites,
qui, nombreux s'élèvent au travers des assises carbonifères dans cette
direction, avec une orientation sensiblement E.-O. H en est ainsi
dans la première de ces exploitation», ouverte près d'un chalet situé
au sommet des vignes (pi. XXV, ng. I).
Fig. i. — Porphyre pitrosilictux de la côte des Vignet.
Gros*. = 1ÏO dinm.
Pi. XXV, fig. 5.
C.V.
I. Première consolidation. — 1, AHijvArWeavec inclusions d'apatlte. Celle am-
phibole est à rapporter à la hornblende. Les grands cristaux, entièrement
chloritîsfe, avec développement secondaire de Ter oxydulé {') et d'ipidote
(S), ont conservé, le plus souvent, de« contours polyédrique* suffisam-
ment nets et les clivages à IM° caractéristiques. Ceui inclus dans l'or-
those, restés intacts, sont doués d'un pulvchroïsme intense et variable du
brun paie an vert emeraude, parle vert bouteille. — î, Ortfoise en cristaux
simples ou in&clés. craquelés et traversés par les clivages rectangulaires
multiples de la sanidine. —S, Oligochut en grands cristaux offrant réguliè-
rement les m Actes de Carlsbad et de l'albile.
II. Deuxième consolidation. — Paie [tétriiitiliceuM avec développe me ni de spbé-
rolilc* feldspath iques 14), et de i|uaru grenu (,'>).
III. Èlrmenls veunitairr». — Chlorite, fer t.xyilnlû (7), Kpi.lote, 'fl), Calcite, (*).
108 Cn. VÉLAIH. — CARBONIFÈRE DES VOSGES 20 juin.
Un calcaire subcristallin, d'un blanc grisâtre, disposé en bancs
épais, fortement inclinés vers le N.-E., se montre, en ce point (pi,
XXV, fig. 5) recouvert par une grande coulée de porphyre pé-
trosiliceux permien, puis traversé, à l'entrée de la carrière, par deui
filons très rapprochés d'ortholite. Alors qu'on n'observe au contact
de la coulée porphyrique, épaisse de 7 à 8 mètres, d'autre action
métamorphique qu'un état plus cristallin de la roche calcaire (c), les
parties incluses entre les deux filons de minette (m) et celles situées
de part et d'autre, se montrent nettement dololomitisées sur une
étendue du ;ià4 mètres (d).
Ce porphyre (fig. I), qui dépend des grandes coulées permiennes,
si répandues dans le massif du Donon, offre un remarquable exemple
d'un développement de sphérolithes leldspathiques dans une pâte
pétrosiliceuse, oh la silice s'est individualisée, sous la forme de grains
quartz eux, à facettes cristallines souvent très nettes.
Les éléments fibreux de ces sphérolithes à croix noire, très régu-
liers et de signe négatif sont fournis par l'oligoclase, ainsi que vient
l'attester leur résistance à l'attaque par l'acide chlorbydrique à
chaud et les essais microchimiques ; ces derniers, effectués sur des
préparations dépourvues des grands cristaux de feldspath, ont fourni
les réactions habituelles de la soude, avec des traces de chaux. On
les rencontre disposés par traînées régulières, au milieu du magma
fluidal, ou même encore largement développés, autour des cristaux
anciens de feldspath et d'amphibole. Leur plus grande fréquence
dans la zone de contact semble attester que la roche, en traversant
puis en s'épanchant sur le massif calcaire, a subi un endomorphisme
1887.
CD. VÉLAIR. — CABB0H1FÈBB DES VOSGES
à celui du microcline, qui annonce une association de mâcles sui-
vant pet suivant h1.
Cette action est encore plus accentuée dans une seconde carrière,
(pi. XXXV, fig. 6} très rapprochée de la précédente et située à un
niveau un peu plus élevé. Un large filon de minette (3™) avec bloc de
dolomies saccharoïdes enclavés, s'y présente au travers d'un massif
dolomitique, constitué principalement par une dolomie grisâtre, très
Assurée (d) qui devient cloisonnée au voisinage du filon (df) ; des cale-
schistes qui suivent (d1) ont de même leurs amandes calcaires dolo-
mitisées, enfin, au contact, on observe, comme précédemment, un
remarquable développement de grenat et de stilbite dans une dolomie
devenue saccharoïde. Il en est de même pour les blocs enclavés dans
la minette qui deviennent géodiques, avec druses tapissées de cris-
taux rhomboédriques de dolomie.
Fig. 2. — Calcaire dolomitisé et Fig. 3. — Orlholite en filon dam
grenatifère, au contactiez filons le calcaire carbonifère de la
d'Ortholite. côte des Vignes.
Grost. = 80 diam.
1, Grenat. — î
Pyro
ene chlori-
1, Apatiie. —
jaé. — 3, Siilbit
• —
, Dolomie.
tito. — i, Orthose
Cette transformation d'un calcaire originairement stratifié, en
dolomie massives, cristallines et cloisonnées, doit être attribuée à
des émanations magnésiennes vraisemblablement contemporaines de
la sortie de la minette qu'on sait être exceptionnellement riche en mica
■JIO eu. vÉLAifl. — r.ARnonivèiii! uns NHH 30 juin.
noir ni. igiié-ieu. On en trouve la preuve dans ce fait qu'a nu m veau
plus bas, dans uno troisième exploitation où les filons de mine LU' font
défaut, on retrouve le calcaire normal, adossé à une brèche, calcaire
le S munt argileux et enchevêtré dans des couches schisteuses,
petits amas. dOttl M I XNfttBUtH est des plus irrégulières.
< rrt rff KnrArwhicA. — Près de Vachenbach, sur la r
gauche du ravin du la Grande liasse, te calcaire affecte un caractère
m H ti-'iiti»nt»myitdalin et se montre intimement lié aux schistes en-
i - l «M de calcaire blanc cristallin s 'observent éga-
i i ■ ■' ■"> I lil*oodnleyx (c,, PI. XXV, flg. 7).
Uw wttutl*» d'n»p*«l bleuâtres ou rougeaires, avec reflets lustrés.
qV| i'ii\»liiiip(-nl les nodules calcaires se montrent, an microscope».
kulftl par un InT porphyritique, formé de débris, très brisé*,
il OftkON M il'oliguelase, avec des grains de quartz élastiques, dis-
ut- une pilte amorphe eblurilisée, peu développée. Ces lui-
Mini .m nttttCM avec une nappe de porphyritu amphiholique, înlcr-
. il>v il. ni», les schistes sous-jacenls au massif calcaire, et qui ren»
ii'iiii.', parut ses éléments anciens, un peu d'orlhose avec de notu-
i.mi> UtellIU d'oligoclase, allongés suivant py', à la manière des
Il in.'-..
i ■ .|. irphyriti^ prennent, enetfet.beaucnupd'impartancedansretl'
■ m . h hxii : «ur le trajet de la route de Schirmeck & Wacbenbacb, <
pili* lu* Matures situées à l'entrée de la gorge, jusqu'aux premières
rnaUons du village, on peut en reconnaître de nombreux pointa-
nts
t larges filoi
ntli
des
listes dur-
s lu lacées et bréchoïdes
[jacité di:
ml égale-
schistes argileux, nous-jaceuls aux amas calcaires, Ce
cis. siliciflés sur de grandes étendues se montrent li
cornéennes verdâlre» on brunes, qui atteignent la
phtanile.
Les formations porphyritii]ui
ment fréquentes et interstralilii
lastratiiication, indiquée par un rubaunement de la roche, reste en
cure souvent distincte. Ces faits indiquent que l'émission de ce:
porpliyrites a clé accompagnée d'émanations siliceuses; leurs filon-
et leur» coulée* en portent du resle la marque : ce- porphytïtes étan
de nature pélrosiliccuse. Dans ces roches compactes, nui présen-
tent les cassures vives et. tranchaules des porphyres pélmsiliceux
où quelques petits cristaux rie feld-palh vitreux >out les seul:
éléments distincts à l'œil nu, le microscope montre, associé- à des mi
crolillies d'uliglocasc lluidaux dessinant un feutrage serré, de nom
breux sphérolites à croix noire et des lilonnets secondaires du cal-
cédoine.
•mm «fc
■ iftiiiiii ■■ JiJhn. r— à/m «mIkmi* de Rm» *u einloiteliona,
pnfiWirtnwi atinHwlt afaindoaaéaaj, wtimMt,t aneiaUittide d»
SM.nUi». prta du sommet de la monUgna de la Brûlée, (560 me-
tm) de* un» calcaires aaseï étendue,, encaissés, comme, d'habitude.
d«M dM achûtea et da» grauwackes, et qui offrent alors cette par-
Haalarilé cemarquahls d'être construit* par dea Stromatoporoldes.
Fîg. 4. — Porphyrite à amphibole, en galttt dan Cet calcaires à
Stromatopores de Riar.
Grau. =, 110 diatn.
W^^^^^Ê
■^^p^^^p^^^*^?^«
Ijnf ..^i« .*^**&'m ■* ^ -.'.ift ,/A* ' ■' -*^/
^^^^^^P^^ewPra^^^H^B
D^^^^j^^^^'lf^®^*!^^^^
^pBIf^SI
l^fe^^tflSi^^^^
I. Prehièrk consolidation. — 1, Fer oxfiîub; fi hornblende ; », aligor.laie
offrant fréquemment la triple association d« mflelca da Carlsbad, da l'ai-
bito et du pSrililiae; t, oHhote en grands cristaux, (uicle da Curlsbad) al-
longés suivant pg<, à la façon des micro 11 thés.
II. Dïuiièuk consolidation. — 5, S/ihi'rolMes ijuartzeux, positifs, à extinction
totale; 9, microHthes d'oligoctasc, négatifs, très racenurei», fruidaux et
s'éteignant constamment sniTant la longueur; fer oxgduli en petite (freins.
Ifl. Ht r oxydult et thlirile développée an dopent de ['amphibole; calcite.
Cette uorpttyrita qui appartient aux types acides, si répandus dans les schistes
inférieurs du CarLou itère vosgien, ollre ce trait curieux, important â noter, d'être
entièrement cristallisée et de présenter dans un magma microlit nique, l'excès de
■illce individualisé sous la forme de sphérolithe* primordiaux à extinction totale.
Déjà dans les calcaires amygdalins de Wacbenbach, l'examen mi-
croscopique permet de reconnaître rjue certains nodules, d'un gris
blanchâtre, sont organisés et constitués par dea Stromatopores. À
Huss, toutes les particularité* signalées par H. Dupont dans les- ré-
712
CB. VÉLAIH. — CARBONIFÈRE DBS VOSGES
) JU1D.
cifs coralligènes du carbonifère belge (assise de Vaulsort) peuvent
s'observer (1). Soit des amas réci formes de Stromatoporofdes ou des
individus isolés, simulant des concrétions pouvant atteindre un mètre
cube, enveloppés de parties brécboldes, qui résultent de la des-
truction sur place du récif, présentent leurs intervalles comblés par
des calcaires à Crinoldes. Avec ces Stromatopores, des Polypiers ap-
partenant aux genres Favosites, Amptexust sont assez abondants,
mais sans cependant prendre une part notable à la construction
du récif. J'ai noté aussi la présence, mais plus rare, de fines colonies
réticulées de Fénestelles {Fenestetla plebeià) appliquées en éventail,
à la surface des Stromatoporoîdes.
Dans les calcaires à Crinoïdes, il faut noter la présence du Spirifer
bisutcalus, Sow., espèce caractéristique de l'horizon de Visé, et celle
de l'Orthis (Schiiophoria) resupinata, Mari., d'après un échantillon
qui m'a été communiqué par M. Bleïcber.
Dans les parties brécholdes, on rencontre, avec de nombreux
fragments des organismes du récif, des galets constitués, soit par des
tufs porphyriliqnes, soit par une porphyrite à amphibole (Dg. 4) ana-
logue à celles qui se présentent si largement développées sur la
route de Raon-1'Élape, depuis Schirmeck jusqu'à Framont. Une por-
phyrite pétrosiliceuse s'observe ensuite, non seulementen filon dans
ce même calcaire, mais injectée en minces veinules, s'infiltrant dans
tous les interstices des parties fragmentées.
Enfin il faut encore signaler ce fait que les grauwackes brunâtres
encaissantes, qui font suite à ces calcaires brécholdes, sont à leur
tour fossilifères. Elles renferment, à l'état d'empreintes, pour la
plupart mal conservées, des Polypiers, des Bryozoaires et des Bra-
1887. CH. VÉLAIÏf. — CARBONIFÈRE DES VOSGES 713
dans une série de schistes et de grauwackes, entremêlées de poudin-
gues, limitée d'une part par des coulées de porpbyrites à labrador,
de l'autre par des schistes à plantes avec flore du Culm.
Les Lamellibranches, au nombre d'une vingtaine prédominent dans
ce faciès schisteux du Carbonifère vosgien, et les espèces communes
avec la faune des calcaires de la vallée la Bruche, sont : Spirifer bi-
sulcatus, S. lincatuSy Productus cora, Orthis resupinata, Capulus
Œhlertii Naticopsis e le g ans.
Il demeure donc acquis, qu'à l'époque carbonifère, toute la lisière
orientale du massif des Ballons, était baignée par un golfe qui péné-
trait au Nord dans l'intérieur du massif, dans une dépression dont
l'emplacement est encore marqué par la vallée de la Bruche. Après
avoir côtoyé de même la lisière orientale du Morvan, puis celle du
Plateau-Central, ce golfe devait venir se relier à la mer largement
ouverte qui occupait alors les régions méditerranéennes.
Quoi qu'il en soit de cette extension de la mer carbonifère
dans les régions méridionales des Hautes-Vosges, il n'en reste pas
moins ce fait que la prédominance revient toujours dans le Carbonifère
vosgien au formations côtières et terrestres, et je puis dire aussi
aux formations éruptives qui, principalement, sous la forme de por-
phyrites, prennent une si large part dans la constitution de ce ter-
rain, et cela dès le début.
Aussi, aux deux divisions admises par M. Bleicher dans le Carboni-
fère vosgien, la première caractérisée par des dépôts marins avec
faune de Visé, la seconde par des formations essentiellement côtières
et terrestres où se présente condensée la riche flore du Culm, j'estime
qu'il convient d'ajouter une troisième, caractérisée par l'importance
que prennent les formations éruptives, représentées par des microgra-
nulites et surtout par des porphyrites.
Partout, en effet dans la région des Vosges, le Carbonifère débute,
avec une constante uniformité, par une série puissante de dépôts
intimement liés à des émissions porphyritiques qui se montrent es-
cortées par d'importantes formations de tufs et de brèches.
Il en est ainsi dans la vallée de la Bruche, où le soubassement des
assises calcaires est formée par une série puissante de schistes sili-
cifiés transformés en coméennes compactes par des injections
multipliées de porphyrites pétrosiliceuses, très différentes de celles
qui pénètrent ensuite en minces filons dans les calcaires.
Depuis Pont-des-Bas jusqu'à Schirmeck, sur la route tle Stras-
bourg, sur une étendue de plus de six kilomètres on peut suivre ces
formations d'une façon ininterrompue ; de même, à l'Ouest de Schir-
714 CH. VÉLAIN. — CABB01HFÉRB DBS VOSGES 20 JDÎE.
meck, sur la route- de Raon-1'ÉUpe depuis la base du coteau du Rond
Pré jusqu'à Fcamoat.
Dans toute cette région, depuis longtemps déjà signalée comme
classique par M. Pournet pour l'étude des actions métamorphiques
exercées surles schistes argileux (1) par ces roches qualifiées de por-
phyres noirs ou bruns, tous les passages s'observent entre la roche
franche des coulées ou des filons, elles schistes encaissants.
La transition se fait tantôt par une roche jaspolde, chargée d'épi-
dote, avec développement bien net de cristaux de labrador et on
toute trace de stratification a disparu, tantôt par des brèches, formées
de fragments de porpbyrites, cimentés par une pâte pétrosiliceuse
chloritisée.
Plus à l'Ouest, les roches trappéennes qui prennent tant d'impor-
tance aux environs de Raon- l'Étape et ne sont autres que des porpby-
rites à amphibole, sont aussi du même âge.
Dans les exploitations qui mettent à jour ces roches, sur de gran-
des surfaces, on peut les voir disposées en coulées i n te rst ratifiées dans
les phyllades carbonifères, profondément modifiées. Ce sont ces
mêmes roches qui fournissent, plus loin, dans la vallée du Rabo-
deau, la pierre à aiguiser de Moyen mouli ers.
Dans cette vallée, les schistes carbonifères, presque verticaux et
devenus compacts, servent de support au Grès rouge permien qui les
recouvrent en couches horizontales (2). Les tranchées du chemin de
fer à voie étroite, qui dessert maintenant cette vallée mettent à jour,
an milieu de ces schistes, de grandes traînées de tufs porphyritiques
accompagnant des massifs épais de porphyrite schisteuse, recoupés
par des filons de porphyre pélrosiliceux d'âge permien.
1887. CH. VÉLAIN. — CAHBOHIFKRE DBS VOBGKS 715
sur de puissants massifs de porphyrites accompagnés comme tou-
jours de brèches et de formations tufacées. Le grand massif de gra-
nité à amphibole qui Forme les ballons d'Alsace et de Servance
est ainsi presque tout entier entouré par des roches de cette nature
auxquelles viennent se joindre des coulées, très étendues, de micro-
granulite.
On peut citer ensuite parmi les localités où ces roches prennent un
grand développement, la vallée du Breuchin, entre la Voivre et
Faucogney, celle de Fresse, dans le Nord du mont de Vannes et
surtout les environs de Ternuay, dans la vallée de l'Oignon, où on
peut les suivre presque sans interruption depuis Melisey jusqu'au
pied du ballon de Servance.
Les porphyrites pétrosiliceuses peuvent alors, quand elles couvrent
de vastes étendues comme aux Etroitures dans le Nord de Ternuay,
se débiter en grandes colonados prismitiques.
A Belongchamps, au Sud de Ternuay et sur le revers occidental du
mont de Vannes on voit les schistes carbonifères traversés par de
grands filons de diabase qui peuvent atteindre 50 mètres d'épaisseur.
Les cornéennes prennent aussi beaucoup d'importance dans cette ré-
gion, et c'est sur de pareilles roches que viennent reposer, à Plancher-
iez-Mines, des schistes où la présence du Producius giyanteus, associé
aux genres Euomphalus et Philipsia a été signalée depuis longtemps
par M. Jourdan (1).
C'est ensuite au travers do ces schistes que s'élèvent, sur les con-
treforts méridionaux du Ballon d'Alsace, les grands dykes de por-
phyrite à labrador de Beilahy, ceux du col de la Ghevestray près de
Fresse, et plus à l'Ouest les nombreux filons qui, de part et d'autre,
de la vallée de la Savoureuse se présentent aux euvirons du Puix,
près de Giromagny, escortés de microgranulites à grands cristaux
d'orthose.
Les émissions porphyritiques si actives au début, se sont, en effet,
poursuivies dans toute l'étendue du Carbonifère pour venir prendre
fin au Permien en donnant lieu h. des roches de composition variée.
On sait quelle part import. mie elles prennent dans la formation des
assises du Culm ; les grauwackes de Thann et de Burbach qui rcn-
r«2i'iuent à l'état d'empreintes bien conservées les Cardîupteris à larges
S»innules. les Sphenopteris et les grandes Lépidodendrées Lepidoden-
dron welthemianum) caractéristiques de l'époque, ne sont pour la
plupart, en effet, que des tuf* porphyritiques.
Après le dépôt de ces dernières couches, vraisemblablement effec-
(i; .lonnl.lîi ill r>iîle?S'.'. H r./r Jr ■^••■•l-ttfir III p. 3:2.
71C CU. VÊLAIH. — CARBONIFÈRE DES VOSGES 20 juin.
tué, ainsi que M. Bleicher l'a montré (1), tout près d'un rivage, eo
voie d'émersioo, le régime continental l'emporte définitivement. Un
important mouvement du sol, auquel participent les calcaires ma-
rins avec ces sédiments arénacés et schisteux du Culm, fait naître
des plissements qui isolent, dans les parties septentrionales et mé-
ridionales du massif des Ballons émergé, de petits bassins lacustres.
Et ce sont alors des eaux torrentielles qui sont venues combler
ces dépressions, en y accumulant, avec des sédiments détritiques,
arkoses, poudingues et schistes argileux, des masses de matières vé-
gétales destinées à subir, sous la protection de ces apports d'allu-
vions, une lente décomposition, à l'abri de l'air, qui les a amenés à
l'état de houille.
Ces bassins houillers, localisés ainsi dans deux dépressions situées,
de part et d'autre delà chaîne centrale, l'une au pied des Ballons
d'Alsace et de Servance, l'autre entre le massif du Gbamp-du-Peu, et
les montagnes qui dominent, au Nord, les vallées de la Liepvrette et
du Giesen, se repartissent, en quatre groupes distincts, correspon-
dant chacun, ainsi que l'a établi l'abbé Boulay d'après l'examen de
leur flore, à l'une des phases de végétation, qui se sont succédé pen-
dant l'époque carbonifère, après celle du Culm (2).
1° Au pied du Hoh' Kœnisbourg, sur le versant rhénan, celui de
Saint-Hippolyteet de Roderen, superposé aux roches cristallines an-
ciennes granitoïdes ou gneissiques, et recouvert tantôt par le Grès
rouge permien, très réduit en ce point, tantôt par le Grès vosgien,
est le plus ancien. L'abondance des Sigillaires, celle aussi des Fou-
gères représentées principalement par les cpèces, Pecopteris deniata,
.\evroptcris heterophylla, Sphenoplêrà saxifrayœfnlia, permet de le rat-
20 juin.
CE. VÉLA1H. — CAHBOltIFâRK DBS VOSGES
etr. luppr-anés. L_!_îJ Aviw&tBr, Owiltt n
H ijurc&fùp*& . i***!***-1 RotJvAT cj-ttpti T>?.r r*
<*limcwt.?:'rl.„/-,[,A,Tr,\;,l,„.J, I -| p,l./v,.Y.,r
42, /fit/y, Lnlnyr .Jitljyw ri J&/tu/CAtirnp
mrnan. 1, S* HifiBplytr ri /Ù-Jrrrn. I 1 (Mopfuirv IMinrt,
< ùiLn ICi) , ,
CH. itLADI. — CAKSUXIFÈBR »KS VOSGES
28 jtIM.
Itoppe, qui. dans le Seul de* Ballons, reposent, celle fuis., sur les
sclmlc» du Carbonifère inférieur rodressés et se montrent FM
verts par de tirant!» Btritt de Grés muges pertnien.. La flore. Ml
riche, de celui de lloncnanip t'1 se raccorde exactement, d'après
M. lîrand'Eury, avec celle do Terrain liouiller d'Kpinac |w ■!<■<
CévciiPBi ; elle présente un grand développement de» Ptrnpif.ru
arbo'ctcrn*, P. polt/marpha, P. emarginata, d> CordaUct tl de Poe-
vordaita, avec un jjrand nombre à' Atttvo/ih^Uwt [A. longifotius, A.
fotiaceta, A. Grandim), A'Atmuiaria, notamment VA. ttef/ata, et >>•
SfthenùpkffUum [8. Scttlolftemi el irtinraium). Les Walrhia y apparais-
sent. Dans le bassin de Hoppe, qui comprend, dan* on pli de schistes
•In llulni, trois affleurements entre Chalonviilie.rs el Buttant, un
rencontre déjà quelques espèces du faisceau inférieur de Sainl-
Ktieunc lPeCapUrii cyathea. Aiettiopterù Graïuitm, A. BtMtH, ttfiMHg>
terît ftewhiana).
3' Avec le lambeau de Lublnu, situé dans le Nord sur le versant
occidental de la chaîne, on atteint franchement la troisième phase
de WÉJuInTiUl. La llore est alors identique à celle du faisceau moyen
de Sain l-É tien ne. Les Sigillaires et les Lepidodendroos sont di-paru*
il l.i ■rédûBatVMC* revient aux Fougères (tjrfvntofiterit, Pecopiew-
Cijathifide*, et Calt'ijtaridium).
i" Enfin dans le val de Ville, une suite d'afileuremenls de schiste*
et de grès houillers avec veines exploitables qui peuvent se suivre
depuis Lubine jusqu'à Northalen par Hrbeis el Ville, en dom
lien anx gîtes de Hrmcourt, Erlenbacb, Trienbach et Northalen. ap-
partiennent aux termes les plus élevés de la formation houillère.
Os gîtes honillers, directement superposés aux schistes anciens du
val d'Andlau T,ambrien?) se composent de grès grossiers arkosi-
ijucset surtout de schistes argileux, entremêlés de calcaires bitumi-
neux dans les parties supérieures. A Krlenbach notamment, le Ter-
rain carbonifère prend lin avec une couche, de calcaire lélide avec
nodules de silex noirs, épaisse de 2 mètres, séparée du Grès rouge
par 15 mètres de schî-Ies argileux, où ce môme calcaire reparaît en
rognons tuberculeux. Dans ces schistes on observe déjà des espèces
nettement permiennes, tels que T'i-nio/ifr/s niii/linen-it, Pero/iterit
densifulia, Ulmannia laticeolata. Mais la prédominance marquée des
Pecnpteri.i eyalhea, /'. ilentata, P. pvtymorpha. AlettiQ/tlfris aquilinn,
Çaiamitcs Suekam et de V Annnlaria tMiyïfoiîa permet de les rattacher
aux couches les pins élevées du système de Sainl-Ktienne 'Avaize).
Le Carbonifère vosgîen se termine ainsi par des assises où la
*87. DE MERCEY. — CRAIB PHOSPHATÉE DU NORD DE LA FRANGE 719
>re se montre étroitement liée à celle dn Permien qui lui succède
imédiatement (4).
A la suite de cette communication M. Munier-Chalmas pré-
>nte quelques observations.
M. Rolland (2) chargé de la géologie dans la mission scientifique
3 Tunisie, rend compte de l'exploration qu'il a faite, en 1885, au
avers de la Tunisie centrale, du Kef à Kairouan, dans des régions
ni étaient entièrement nouvelles au point de vue géologique.
La Tunisie centrale présente essentiellement un massif de couches
inoniennes avec Calcaires à Inocérames et à Céphalopodes, massif
jissant qui est couronné, de distance en distance, par des calcaires
Nummulites.
D'après les déterminations de M. Munier-Chalmas, il y a lieu de
istinguer pour l'Algérie et la Tunisie, une nouvelle région naturelle
s Nummulites, avec certaines espèces tout à fait spéciales.
Il existe, dans la Tunisie centrale, de l'Eocène inférieur aussi
[en que de l'Eocène moyen.
La base de l'Eocène inférieur présente un niveau de calcaires
hosphatés, qui correspond aux gisements de phosphorites, décou-
»rts simultanément par M. Thomas dans le Sud de la Tunisie.
M. de Mercey a fait la communication suivante :
La Craie phosphatée à Belemnites quadratus
dans le Nord de la France,
Par M. N. de Mercey.
Après avoir signalé, en 18G3 et en 1867, deux gisements de Craie
hosphatée, l'un à Hardivillcrs, près de Breteuil (Oise) (3) et, l'autre,
Dreuil-Hamel, vers Hallencourt (Somme) (4), et les avoir comparés
u gisement reconnu à Beauval (Somme) par Buteux o), j'avais
onclu {()) à la possibilité de l'exploitation des phosphates de la Craie
Belemnites quadratus, c'est-à-dire de la base du Sénonien,
Depuis lors, des phosphates analogues, et situés à la partie supé-
Ieure du môme étage, ont été découverts, à Mesvin-Ciply, près de
Ions (Belgique), par F. L. Cornet, et mis en exploitation.
(1) La carte ci-jointe est à l'échelle de 1 : 1*00,000 et non, ainsi qu'il a été in-
ique par erreur, de 1 : I2'»fooo. (Notes ajoutées pendant l'impression.;
(t) La note de M. Rolland n'étant pas parvenue au secrétariat au moment de
impression du bulletin sera insérée m extenso à la suite d'une séance ultérieure.
(3) Bull. Soc. geoi de France, 2- *ér., t. XX, 1863, p. 635 et 636.
(4) Mém. Soc. Lin*, du Nord de ta France, t. I. 1867, p. «416.
(5) Esq. géot. du dtp. de la Somme, 1849, p. 25; £upp., 1855, p. 2.
(6) Mém. Soc. Linn. au Nord de la France, loc. cit., p. 417.
720 DE MKRCEY. — CBAIB PHOSPHATÉS DU NOBD DE I- A F BAS CE 20 juin.
Le mode de formation des phosphates ainsi exploités en Belgique
a élé, pour notre savant confrère, l'objet de plusieurs mémoires
publiés dans le courant de 1886(1), et dans lesquels il leur attri-
buait une origine organique par l'accumulation de débris de poissons-
Cette origine me semblant, au contraire, purement minérale, ie
me proposais de chercher à le démontrer et d'appeler, de nouveau,
l'attention sur la possibilité d'exploiter, dans le Nord de la France.
les phosphates de la Craie, lorsque, pendant l'été dernier, l'exploi-
tation de ces phosphates a été entreprise à Beauval et sur quelques
points environnants où se sont rencontrées des matières exploita tiles
d'une richesse exceptionnelle.
La richesse des deux gisements que j'avais autrefois découv «ris
ne s'annonçant pas comme aussi grande, leur mise en valeur a. ura
élé plus tardive, et elle va être le résultat des études que j'ai en •-re-
prises, à partir du mois d'octobre dernier, pour le gisement d'IEITar-
divillers el, depuis le commencement de celte année, pour le g- i sè-
ment d'Hallencourt.
Les exploitations poursuivies à Beauval et dans les environs *r»nt,
tout d'abord, attiré l'attention des géologues et, notamment, de c^'ui
de nos confrères auquel était due la découverte des phosphates de
la Craie de Belgique. En effet, Cornet a publié, à la date du 5 déct? m'
bre dernier, une notice qui devait être un des derniers travaux de» ce
laborieux el regretté géologue (2).
11 n'était pas douteux pour Cornet que le sable phosphaté, si ricï:*e'
de Beauval ne fût en rapport avec la Craie grise signalée par Bute **
et par moi-même; il reproduisait, sur le gisement d'HardivilIe- *r~'(
dont j'avais établi l'identité avec celui de Beauval, mes plus ancienne
887. DE MEBCBY. — CRAIE PHOSPHATÉE DU NORD DE LA FRANCE 721
raie grise. Il résulte de ces conditions une insuffisance, de données,
lalgré l'activité de plus en plus grande des exploitations qui restent
mitées à l'extraction du phosphate riche.
Lia matière ainsi exploitée à Beauval et dans les environs est essen-
ellement constituée par un dépôt arénacé très riche, titrant de
0 à 80 0/0 de phosphate tribasique de chaux, et qui se présente, sous
es dépôts supérieurs peu épais, comme recouvrant la Craie grise
a remplissant des entonnoirs plus ou moins profonds ouverts dans
% masse.
La coupe suivante (fig. !) montre cette disposition.
Fîg. !• — Coupe à Beauval.
Echelle :
C. Bief à silex.
i
( Kr phosphatée arénacée.
B. Craie à Belemnite* yudratu, ; B, phosphatée cohérente.
A. Craie à Micraster cor-anyuinum.
La couche supérieure, formée par le Bief à silex G épais de 3 à 4
nètres, étant déblayée, le phosphate riche ou Craie phosphatée
rénacée B? est mis à nu, et on l'extrait en le recueillant jusque dans
£ fond des entonnoirs, sans que Ton cherche à utiliser la Craie grise
u Craie phosphatée cohérente Bx, bien que son titre dépasse sou-
ent 30 0/0 de phosphate tribasique de chaux. L'épaisseur des couches
bosphatées est variable; elle est dans cette coupe de 8 à 9 mètres.
L'opinion de Cornet et des géologues qui ont visité le gisement
st que la matière arénacée, riche en phosphate, qui recouvre la
t~aie grise ou remplit les entonnoirs ouverts dans sa masse, repré-
£ nte le résidu de cette craie attaquée par des eaux chargées d'acide
t xbonique.
Hais un résidu ne saurait être égal et, encore moins, supérieur à
masse dont il provient; tandis que le phosphate arénacé remplit
étalement les entonnoirs, les déborde, pénètre dans les joints de la
c^aie grise cohérente, et présente, enfin, tous les caractères d'un
Spot dû à l'action d'eaux ascendentes, ayant circulé d'abord à
«vers les fissures profondes de la Craie phosphatée cohérente, puis
* urbillonné en s'élevant et en ouvrant ces entonnoirs, souvent régu-
^rement coniques ou cylindro-coniques, et non seulement dissout
XV. 46
DE HCHCËT.
— CKA1K MttMMfti DU noue» M LA FttASl
bérenle, niais nppi>r4é la plu» grande partie
la Craie gri»e i
matière* arénacées si riches en phosphate, dans la dernière j.
d'activité du source-- sous-marines littorale».
L'acliondesitgeiiU «upst-ficieb cesse, d'nillours, de pouvoir élre
invoquée lorsque, au lieu de se présenter tn a I (le u remuais &ou* le
lie ï à silex Lur ii. net et le Limon qiniwilni. le* dépoU phosphaté»
s'cnl'onceutsous une épaisseur de Craie blanche avec silex atteignant
jusqu'à 20 mèlres, comme à llaruhilleiset à Halkncourl.
Dans ces deux giseineuls les dépôt» arénacés, riche» eu phosphate,
bien que moins développés qu'à Beauval, se présentent dans des rela-
tions très diverses avec la Craie grise phosphatée qui forme la masse
principale des gisements.
C'est ce que montre la coupe suivante (fig. 2).
, — Coupe à Barttiviltert.
La Craie phosphatée cohérente I> ou Craie gii*e, a titre variant
depuis quelques centièmes jusqu'à plu» de :«) " " de pbosphale
In basique de chaux remplit, à l'étal d'amas lenticulaire, une cuvetle
elliptique, dont le plus grand axe dépasse 1 kilomètre et dont uu
autre coïncide avec une faille.
Par Mille de sa disposition lenticulaire, cetle mas>e présente des
épaisseurs éminemment variables. itéduilc a quelque» centimètres
sur les bords, elle atteint vers l'intérieur" a S mètres; dans quelques
parties assez limitées plus de 1(1 mètres et même, exceptionnelle-
ment, 16 mètres.
La Craie phosphatée arénaeée U-, riche en phosphate, et à tilre
1887 DE MBRCBY. — CHAIR PHOSPHATÉE DU NOBD DE LA FBANCK 723
atteignant ou môme dépassant 60 0/0 de phosphate tribasique de
;haux, se montre, vers certains points des bords de la lentille, sur
Dlusieurs mètres d'épaisseur, en occupant les joints de la Craie phos-
)batée grise, souvent assez corrodée pour se trouver à l'état de frag-
ments de dimensions diverses et noyés dans la craie arénacée riche.
Dans d'autres points, la Craie phosphatée arénacée existe en lits
variant de quelques centimètres à quelques décimètres, sous la Craie
phosphatée cohérente, dans sa masse, ou à sa partie supérieure où
)lle présente les variations extrêmes de quelques centimètres à plus
le 4 mètre.
La Craie blanche avec silex B1, qui recouvre, avec des épaisseurs
atteignant 20 mètres, les Craies phosphatées Bt et B1, est caractérisée,
:ornme celle-ci, par la présence du Belemnites quadratus.
Ce fossile et, avec lui, les dents de plusieurs espèces de Squales,
?ntre autres de YOxyrhina raphiodon que j'ai décrite en 1867 (1), se
rencontrent dans les couches phosphatées avec une abondance
jxtrêrae, qui peut avoir été due, non seulement aux conditions litto-
rales des dépôts ainsi formés à la base de la Craie à Belemnites qua-
iratiis, mais aussi à l'action délétère des eaux phosphatées, fortement
minéralisées et à température peut-être élevée.
Le recouvrement normal de la Craie phosphatée cohérente ou
arénacée par la Craie blanche avec silex exclut toute intervention
d'eaux supérieures chargées d'acide carbonique, et il faut chercher,
dans les conditions initiales de production de ces deux variétés de
Craie phosphatée et dans la structure des dépôts, l'explication de
leurs degrés différents de richesse en phosphate.
L'étude détaillée permet de reconnaître que les titres si variables
»n phosphate de la Craie cohérente Bx ne sont nullement dus à des
altérations de cette Craie, niais aux conditions qui ont existé lors de
>a formation, en produisant, latéralement et verticalement, et à très
raible distance, des variations multiples dans lé" mélange de craie et
ie granules phosphatés qui compose l'amas, et dans la forme môme
je l'amas.
C'est ainsi également que peut s'expliquer la diversité d'allures de
a Craie arénacée riebe B>\ dont la production a dû correspondre à
des périodes de plus grande activité.
L'épanchement des eaux phosphatées à la surface de la Craie à
Micraster cor-anguinum, a produit des efFets bien marqués. En effet,
sette Craie a été profondément excavée, de façon à former cuvette;
Dormalement très tendre et blanche, elle a été endurcie, imprégnée
(1) Mém. Soc. Linn. du nord de la France, loc. cit., p. 417.
726 e. sauvage. — HOTE sur l'arc prctdral d'us iciitiitosaurb 20 juin
2* Un groupe de tufs, avec quelques lits de graviers & la partie
supérieure, dont la puissance totale s'approche de 50 mètres et qui
sont caractérises, principalement, par le Pecten Jaeobeut et le Mytil**
edulis.
3* Un groupe de graviers, entremêlés de tufs, présentant plusieurs
horizons fossill itères, caractérisés par VArcaNoœ, la Venus verrueom,
le Spondylux gxde-apm, VQttrea Cyrnitsii et l'Ottrea edulis.
Tout cet ensemble est recoupé par des fractures d'une netteté p ar-
faite, dont les plus nombreuses sont orientées N. 72° E., formant,
avec l'axe du canal, un angle de 55' environ.
L'effet de ces failles, qui traversent toutes les formations, même les
graviers supérieurs, a été de relever les terrains dans la partie cen-
trale de l'Isthme, tout en conservant leur horizontalité.
Plusieurs traces de falaises avec galets roulés, observées dan» 1b
groupe des graviers, témoignent, en outre, de l'existence de mou ve-
menls oscillatoires du sol, pendant le dépôt de ces derniers.
M. Gaudry présente la note suivante de M. E. Sauvage :
Note tur l'arc pectoral d'un Icbttayosaure du Lias
tle Watchet,
par M. H. E. Sauvage.
Planche XXVI
Depuis l'époque a laquelle sir Everanl Home faisait connaît -
l'étrange animal que Kônig désigna sous le nom d'Icfilhyosaure, 1
paléontologistes sont loin d'être d'accord sur la composition <
sternum et de l'épaule de ce reptile. Home, Cuvier, De la Bcch#
ickland, Ilawkins, sir Iticliard Qwei
1887 B. SAUVAGB. — IfOTB SUR l'arc prctoral d'lic ïchthyosaurb 727
lion du professeur Sedgwick et je ne doute nullement que celte dis-
)Ositiou ne soit la règle pour le genre Ichthyosaure proprement dit.
]hez d'autres exemplaires, on voit les deux clavicules articulées
mtre elles sur la ligne médiane; cette modification, figurée par
]uvier et par Huxley, décrite par le professeur Owen, ne présente
(u'un caractère sous-générique. Une troisième modification a été
igurée par De la Bêche et décrite par Buckland; les clavicules ne se
éunissent pas, mais, par une union squammeuse, se réunissent à l'ex-
rémité de l;i croix que forme l'épisternum. Dans un quatrième type,
jui comprend les exemplaires conservés à l'École des Mines et plu-
sieurs de ceux du British Muséum, on voit que les clavicules sont
'eûmes par un long processus squameux (1). »
Toutes ces modifications qui, en réalité peuvent se rapporter à
in même type, se voient chez les Ichthyosaures du Lias, tandis que
es espèces post-liasiques paraissent appartenir à un autre type; c'est,
lu moins, ce qu'a indiqué M. Seeley pour une espèce de l'Oxford ien
inglais, chez laquelle les modifications de l'arc pectoral ont une
/aleur générique; cette e>pèce a été désignée sous le nom d'Ophthat-
mosaurus icenicus.
M. S. G. Perceval a fait don au Musée de Boulogne de diverses pièces
i'ïchthyosaure trouvées dans le Lias de Watchet, comté de Somerset.
Parmi ces pièces se trouve une plaque contenant l'arc pectoral et
une partie du bras; la plupart des os sont dans leur position nor-
male, non dérangés par la fossilisation, de telle sorte qu'en étudiant
:ette pièce, on se rend bien compte de la composition de l'arc pec-
:oral chez les Ichthyosaures typiques.
Comme chez ces derniers, on ne voit aucune séparation entre les
ieux clavicules, cl; ces os, qui sont légèrement tordus viennent s'ap-
puyer sur les s.capulaires ; leur longueur est de 0m,220, la plus grande
argeur au milieu atteignant ()m,027.
L'interclavicule, i e/, a, comme l'a indiqué Cuvier, la forme d'un
T majuscule; par son manche, qui est légèrement dilaté en massue à
ion extrémité, cet os vient s'intercaler entre les deux coracoï-
iiens; la partie antérieure de l'os e*t large de 0m050; le manche a
)»030 de long.
Les coracoïdiens, cor, sont larges; leur longueur est deOru,110, leur
largeur de 0ra,OîJ3; ils se réunissent largement sur la ligne médiane;
entre l'angle postéro-externe, qui est arrondi, et l'articulation humé-
raie se trouve une échancrure assez profonde. La surface d'articula-
(1) On the pectoral arch and fore limbe of Ophthalmosauru*, a neio Ichthyosau-
rian yenut from the Oxford Cl a y {Quart. Joum. G cul. Soc; déc. 1874).
728 A DB ZIflHO. — SUS LES SIBBMBHS FOSSILES 30 JUÏD
lion coraco-humérale n'est pas creusée en fossette profonde, ainsi
qu'on le voit sur La figure donnée par Hulk (1) ; elle est presque
plane.
Le scapulaire, se, fait suite au coracoldien, celui-ci présentant une
large surface articulaire à sa partie antéro-externe, de telle sorte
que le scapulaire complète, en avant, la surface d'articulation pour
l'humérus.
Entre la clavicule, le scapulaire et le coracoldien existe une lacune,
de forme ovalaire.
Nous n'aurons rien à dire de l'humérus, qui a la forme qu'on lui
connaît chez les autres espèces ; cet os a 0m,070 de plus grande lon-
gueur, 0U,043 de large a l'extrémité proximale, 0-.070 à l'extrémité
distale; la crête qui sépare l'articulation cubitale de la radiale est
très marquée.
M. Gaudry présente la note suivante de M. le baron A. de Zigno.
Quelques observations sur les Siréniens fossiles.
Par le baron A de Zigno.
Planche XXVII.
L'intéressant mémoire de M. Plot (2), sur un nouveau Sirénien
auquel il donne le nom de Prohalicore Dubaleni eu mentionnant les
travaux de M. Lepsius et les miens, me donne l'occasion de sou-
mettre à la Société quelques observations sur les Siréniens fossiles.
Après mop memuiru *ur lus m-U^ Tu-mI,:- >'w. :~i:ijtuens trouvés
1887 A. DS ZIGHO. — sua LIS siréïiikns F08SILKS 729
de Belluno, il exprime l'opinion que cette espèce doit plutôt rentrer
dans le genre Metaxytherium, jadis fondé par M. Christol, pour son
Metaxytherium Cuvieri, qui n'est que le Halitherium Serresii de Ger-
vais, que M. Capellini place dans son genre Felsinotherium, ce qui
est pleinement justifié, surtout par la largeur et l'aplatissement du
plan supérieur de la région pariétale qui distingue les Felsinothe-
rium. Dans l'espèce du Bellunais, au contraire, l'épaisseur des côtes
pariétales, leur hauteur et leur direction, qui rétrécie considérable-
ment le plan de la région pariétale, offrent un des caractères princi-
paux qui distinguent les Halitherium de l'époque miocène, des Felsi-
notherium de l'époque pliocène.
M. Lepsius reconnaît aussi comme une espèce bien caractérisée
mon Halitherium veronense du terrain nummulitique du Véronais.
Mais quant aux deux espèces que j'ai décrites et figurées dans mon
mémoire, publié en 4875, sous les noms de Halitherium angustifrons
et de Halitherium curvidens, M. Lepsius dit que les pièces figurées
par moi ne présentent pas des caractères suffisants pour les admettre,
et que, dans l'attente d'en trouver des meilleurs exemplaires, il faut,
pour le présent, les considérer comme des fragments de crâne de
Y Halitherium veronense.
A ce propos, je me permets les remarques suivantes : Il suffit
d'examiner les dessins, qui représentent les portions du crâne de
mon Halitherium angustifrons pour se convaincre du caractère essen-
tiel qui le distingue de toutes les espèces connues, et qu'on ne peut
attribuer à des différences causées par l'âge; car, tandis que la région
pariétale conserve les mêmes dimensions de celle des individus les
plus âgés, la région frontale se montre considérablement plus petite
et plus rétrécie.
Dans les frontaux de Y Halitherium veronense la. distance entre l'angle
postérieur externe de l'apophyse supra-orbitraire d'un côté et celui
de l'apophyse du côté opposé est de 11 centimètres ; au lieu que, dans
le Halitherium augustifrons, elle n'est que de 8 centimètres ; également
la dislance entre l'angle antérieur et le postérieur de chacune des apo-
physes supra-orbitraire, qui dans le Halitherium veronense mesure
52 millimètres, n'arrive qu'à 31 millimètres, dans le Halitherium an-
gustifrons et la longueur totale des frontaux de cette dernière espèce
ne dépasse pas 85 millimètres, tandis que dans le Halitherium vero-
nense elle atteint 135 millimètres.
C'est sur ces différentes proportions que je me suis fondé pour éta-
blir l'espèce que j'ai nommée Halitherium angustifrons, et cela d'autant
plus que, si ces dimensions si rétrécies des frontaux avaient
pu dépendre de la jeunesse de l'individu, la région pariétale aussi
730 A. DE Z1GNO. — SUR LES SIHÉMESS FOSSILES 20 juin
aurait dû être en proportion plus petite, tandis que, an contraire,
elle se montre d'une grandeur égale a celle des crânes adultes des
autres espèces.
Quant à VHalitherium curvident, cette espèce est fondée surunrostre
formé par des intermaxillaires supérieurement assez arrondis et des-
quels on ne voit pas poindre les incisives qui, au contraire, se trouvent
cachées dans l'intérieur des inter-maxillaires. J'ai vérifié ce fait en
cassant le rostre pour y découvrir les incisives latentes et à ma
grande surprise je les ai trouvées, présentant une disposition que l'on
ne rencontre chez aucun autre Sirénien. Les deux incisives se courbent
en se dirigeant vers le haut, simulant deux petites défenses d'éléphant,
mais convergentes et amincies vers leurs extrémités qui ne dépas-
sent pas le pourtour du rostre. Ce caractère aussi saillant me parait
indiscutable. Aussi me semble-t-il que ces deux espèces sont toutes
deux fondées sur des caractères marquant:, fournis par leurs crânes,
et qui ne permettent pas d'admettre avec M. Lepshis qu'ils puissent
appartenir à V Hatitherium ueronense.
M. Lepsius n'admet pas non plus que les petites dents uniradiculées,
décrites et figurées par moi dans un mémoire postérieur (1)
puissent être des incisives inférieures de iiahlherium. M. Lepsius
remarque justement que les incisives inférieures des Siréniens
sont caduques et que les alvéoles de la mandibule se trouvent tou-
jours vides, et il conclut que les dents que j'ai prises pour des
incisives ne sont que des prémolaires.
Dans le mémoire cité, j'avais aussi annoncé la caducité de ces
incisives, dont on trouvait seulement les alvéoles vides le long de
l'aplatissement de la symphyse de la mandibule,
1887 A. DR ZIGNO. — SUR LES SIRÉNIENS FOSSILES 731
en grande partie venir à l'appui de celles avancées par M. Flot.
Les découvertes faites en Amérique, en France, en Italie, (//. veto-
nense, Zigno) et en Egypte (fiotherium egyptiacum, Owen) prouvent
que, pendant l'époque éocène, les Siréniens occupaient une zone
comprise entre le 32e et le 45e degré de latitude Nord.
Le Halitherium veronense (fig. I. a. b.) qu'on pourrait désigner sous
la dénomination générique de P?*ototherium et qui, entre autres
caractères saillants se distingue par l'apophyse surangulaire très
prononcée de la mandibule (fig. 1, c), serait pour moi le type des
Siréniens «ayant vécu pendant l'époque éocène.
La dénomination générique de Halitherium devrait être réservée
aux restes des Siréniens trouvés dans les terrains miocènes (France,
Belgique, Allemagne, Italie, île de Malte) dont le Halitherium Schinzi
(fig 2) serait le type. Pendant l'époque miocène, nous voyons ces
restes occuper une zone qui commence à l'île de Malte, au 37" degré,
de latitude Nord et s'étend vers le Nord jusqu'au 52e.
La zone où on a trouvé ces restes dans les terrains pliocènes et
dont les Felsinotherium (fig. 3.) seraient les types, est plus restreinte
et ne s'étend que du 42e au 52e degré de latitude Nord.
Le point le plus méridional où Ion a rencontré des restes fossiles
de Siréniens est la Jamaïque, où, au 18e degré de latitude Nord, a été
découvert le Prorastomus sirenoïdes de Owen dont, à ma connais
sance, le gisement n'est bien déterminé, mais dont la découverte
a cela d'important, qu'il a été trouvé sous la latitude actuellement
habitée par les Lamantins de l'époque présente, qui, comme on sait,
arrivent jusque au littoral de la Floride.
En résumant, j'arrive aux conclurions suivantes :
ir> Que la place proposée par M. Lepsius dans le genre Mttaxythe-
rium de mon Halitherium /telluriens':, n'est pas justifiée ;
2° Que les espèces décrites et figurées par moi sous les noms de
Halitherium auyvstifrotn et de //. curvidens sont établies sur des por-
tions de crânes qui présentent des caractères spéciaux bien mar-
qués ;
3° Que les petites dents uniradiculées, à couronne comprimée
du dehors au dedans et avec le bord crénelé, ne sont pas des prémo-
laires, mais bien des incisives inférieures caduques ;
4° Que les restes des Siréniens, jusqu'ici trouvés dans le- étages
éocène, miocène et pliocène, commencent à paraître d.ms le> lerrains
éocènes au 32" degré de latitude Nord et s'avancent dan-, les terrains
miocène et pliocène jusqu'au 52e degré de la même latitude;
5° Que le Halitherium \Prototherium veronense {T\™. i,) et le Halith.
Schinzi (fig. 2), comparés aux Siréniens de l'époque actuelle,
732 J. SECHES. — BOTE SUB LA GÉOLOGIE DBS BÀSSES-PYRÉHÉES 20 juin
s'approchent pins des Lamantins de l'Océan Atlantique [Manalut
australis, fig. A), que des antres types vivants, et que les FeUiaotht-
rixim (F. Forati, flg. 3), des terrains pliocènes présentent, dans la
conformation du crflne, une grande affinité avec le Dugong [Halïcon
Dugong, flg. 6), de la mer des Indes et delà mer Rouge.
Quant à la Rhytina borealû (flg. 5), disparue pendant l'époque
actuelle dans le siècle passé, je suis parfaitement d'accord avec
H. Plot pour croire que le type qui la représente à l'état fossile
pourrait bien être le Crastitkerium robuslum dont les restes furent
trouvés en Belgique.
EXPLICATION DE LA PLANCHE XXVII.
TYPES DBS SIRÉNIENS FOSSILES.
Fig. 1, a. — Halithirium fPrototherium) verontnxe, Zigno., (KocÈne).
b. — Mandibule du même.
c. — Apophyse «urangulaire.
Fig. 2, — Jlalitherium Schinsi, Kaup., (Miocène).
Fig. 3. — Feliinotherium Foreiti, Capell., (Pliocène).
TYPES DES SIRÉNIENS ACTUELS.
Fig. t. — Jfannfui nui Irai», Btainv., (région occidentale).
Fig. 5. — Rhytina borealii, Illig., (région boréale).
Fig. 6. — Halicore Dugong. Quoy et Oaim., (région orientale;.
Le secrétaire présente la note suivante de M. Seunes :
1887 J. SBURES. — NOTE SUR LA GÉOLOGIE DES BASSBS-FYAÉNÉES 733
pelette d'Ufttarritz, de Cambo, Bidart, Guétary, Salies de Béarn, le
Haut-Gan, etc; ils renferment VOrbitolina concava.
2° dans le Néocomien les Marnes, les calcaires marneux noir-
bleuâtres, les grès et les calcaires compactes qui s'étendent des
environs de Saint-Jean-de-Luz à Hasparren. Dans les marnes et les
calcaires marneux gris-bleuâtres ou noirâtres, j'ai trouvé à Ascain,
Saint-Pé, Espelette, Campo, Bassussary, elc :
Orbital ina discoïdea. Ostrea, u. sp.
— conoïdea. Nucule.
Hoplites, voisin de //. Deshaycsu Echinospatagus voisin de E . Collegnoi.
— consobrinus. etc.
Ces schistes sont toujours très tourmentés, marneux, noirs, jau-
nissant après une longue exposition à l'air, souvent micacés et
ferrugineux, quelquefois ligniteux, ou gréseux et parfois entremêlés
de bancs de calcaire bleuâtre marneux ou dur et esquilleux.
L es grès occupent une surface plus ou moins étendue; ils ne s'obser-
vent qu'au voisinage et au contact des calcaires suivants. Us sont
souvent durs, feldspathiques et légèrement micacés, quelquefois
ligniteux ou jaunâtres et friables; les géologues de la région les on
classés, tantôt dans le Trias, tantôt dans le Lias.
Partout où nous les avons observés nous y avons trouvé avec
des Hoviites voisins de //. DeshatjesL
Orbitolina conoïdea. Orbitolina discoïde a.
Ils en sont parfois pétris.
Quant aux calcaires compactes, submarmoréens, grisâtres ou
rosés, passant parfois à de véritables calcaires spathiques, que les
mêmes géologues de la région plaçaient tantôt dans le Génomanien,
tantôt dans le Corallien et même dans le Lias ils nous ont fourni :
Hhynchonella la ta. Orbitolina conoidea,
— depressa. Polypiers.
Terebratula sella, î Baguettes de Cidaris pyrenaica.
Janira indit. — de Cidaris n. sp.
Orbitolina discoïdea. etc.
Cet étage néocomien nous a paru reposer toujours en discordance
sur les calcaires jurassiques.
Le Jurassique a été fort peu étudié jusqu'à ce jour (M. Leyme-
rie a fait connaître depuis longtemps les gisements liasiques de Sare
et des environs). Il est très peu fossilifère et d'une composition
uniforme; de la base au sommet — son étendue est d'environ de
600 mètres — il est constitué par des calcaires marneux gris-noi-
734 J. SF.UKES. — NOTICE SUR LA GÉOLOGIE DES BASSES- PÏRÉHÉES 20 juin
r&tres et des marnes; quelques bancs sont plus compactes et for-
tement pénétrés par des veines de carbonate de chaux.
De recherches minutieuses, rue je me propose de continuer
l'été prochain, m'ont permis de relever la coupe suivante aux envi-
rons deCambo;
f Peclen xi
\ lieletnntt,
Toarcien. 100 iaèlres.
Ooliihe, 30 mètres.
Callovien, tOO c
/ Antnnjnifet Afurtkuonie,
J Peclen perionatui.
' Poëiionitë.
I BrUmnHet hattaUt.
I Ammonites lumiln.
\ Ammonites ance/ii
i Ptritphinclet voisin des Perisphincl
f dans l'OxlorduMi ilu Sainl-Maiienl.
\ PecUn fibruiiit, eu.
s dolomttiqties m du fossiles.
Il est encore un point du département que nous avons visité : ce
sont les environs d'Orthez. Nous avons vainement cherché & Sainte-
Suzanne les calcaires à Sphtenttitet foUaeeu» et à Caprina adonna
signalées par Leymerie. Je signalerai, en outre, a. Biron, un lambeau
1887 GOURDON. — MAMMIFÈRES MIOCÈNES DD SUD-OUEST 733
Le secrétaire dépose sur le bureau la note suivante de M. Gourdon.
y ote sur les débris de Mammifères miocènes du Sud- Ouest,
Par M. Gourdon.
Au mois d'octobre 1886, je recevais, de l'un de mes amis, un petit
loi de fossiles du Bassin de la Garonne. Parmi les quelques spéci-
mens qu'il renfermait, se trouvait une grande partie d'une mandi-
bule du côté gauche d'un animal appartenant au genre Sus.
Cet important débris avait été trouvé non loin de Marciac, près
le château de Saint-Christau (Gers).
Désireux d'être exactement fixé au sujet de la nouvelle pièce, dont
me» collections venaient de s'enrichir, grâce à l'obligeance de M. le
baron d'Agos, je l'adressai au docteur Depéret, le priant de vouloir
bien l'étudier. En même temps j'ai soumis à son examen une dent
isolée recueillie par moi dans le Terrain miocène de Valenline, près
de Saint-Gaudens. Quelque temps après je recevais de notre savant
confrère la note suivante que je transcris textuellement sur son ma-
nuscrit, mis gracieusement à ma disposition :
-< Les débris de mammifères miocènes du Sud-Ouest qui m'ont
» été communiqués par M. Maurice Gourdon se rapportent aux
» espèces suivantes :
» 1° Une demi- mandibule de Suidé, trouvée dans le département
» du Gers, appartient au genre Sus, comme l'indiquent la forme
» allongée des arrière-molaires, la structure relativement compli-
» <|uée de leurs mamelons, enfin la présence d'un fort talon pos-
» térieur à la troisième arrière-molaire. Ces caractères sufûsent
» à distinguer cette mandibule de celles du Palœochœrus et du
» Chxromorus, en dehors môme de la taille qui est plus grande
» que dans aucune espèce connue de ces derniers genres.
» Celte belle pièce comprend une grande parlie de la moitié d'une
» mandibule, du côté gauche, sur laquelle se voient d'avant en
» arrière : la paroi externe de l'alvéole de la canine ; deux alvéoles
» correspondant à la première prémolaire, biradiculée; les deux
» racines encore en place de la deuxième prémolaire; les troisième
» et quatrième prémolaires intactes, eniin la série entière des trois
» arrière-molaires.
» Autant qu'il est permis d'en juger par la grandeur de l'alvéole,
» la canine inférieure a dû être peu développée, comme cela a lieu
» dans la plupart des Sus miocènes. En revanche les prémolaires
» occupent, dans la longueur de la série dentaire, une place relative
736 GOURDO». — HÀMWFÈHBS MIOCÈNES DU SDD-OCBET 38 juin
a plus grande que dans aucune autre espèce vivante ou fossile de ce
» genre. Ainsi la longueur totale des quatre prémolaires est de 0,75 ; les
u trois arrière- molaires ne mesurent ensemble que 0,067 de longueur,
» En outre, la structure de ces prémolaires est des plus remar-
» quables; leur forme est bien plus raccourcie que dans les Sut
» typiques, el leur denticule médian est plus aigu et plus enlevé.
u La quatrième prémolaire notamment porte un gros denticule mé-
» dian, subconique, au lieu que dans les Sus palxockserus, major,
» scrofa, etc., ce denticule forme deux pointes distinctes disposées
» obliquement sur le tranchant de la couronne.
» La force de ces prémolaires et la forme même de leur demi-
» cule médian rappellent les prémolaires du Chœropotarmu et même
» celles de certains carnassiers, comme les Hyènes; et peut-être ce
» dernier rapprochement de structure a-t-il été en rapport avec
» un régime plus carnassier et moins omnivore que dans les autres
» espèces de sangliers.
m En revanche, les arrière-molaires sont conformées comme
u celles des Sus typiques. Leurs mamelons dentaires principaux,
» disposés en deux paires transverses, sont en forme de cônes bien
>• détachés mais dont la surface au lieu d'être lisse comme chez le
» Palxochxrut, est parcourue par des sillons rayonnants irrégu-
ii liers. 11 existe, en outre, dans les intervalles des mamelons prin-
n cipaux de petits tubercules secondaires beaucoup moins déve-
ii loppés, à la vérité, que dans les Sus pliocènes et actuels.
u Chacune des arrière-molaires porte un petit talon postérieur,
» qui, peu détaché de la couronne dans les deux premières , est
u au contraire fort triangulaire et trituberculé à la troisième
1887 GOUBDON. — MAMMIFÈRES MIOCÈNES DU SUD-OUEST 737
» Dymie des Sus miocènes. C'est seulement chei le Sus steinheimensis
» du Miocène moyen de Steinheim (Wurtemberg), décrit par
» H. Fraas (1) et rapporté à tort par ce savant au genre Chœropotamus,
» que l'on observe une force et une hauteur aussi grandes des pré-
» molaires. J'ai fait connaître récemment (2) dans le Miocène moyen
» de la Grive-Saint-Alban (Isère), un sanglier extrêmement voisin
» du Sus steinheimensis, et que j'ai attribué à cette espèce, bien que
» dans la race du bassin du Rhône, les prémolaires soient un peu
» plus comprimées latéralement , et par conséquent moins vigou-
» reuses que dans la race d'Allemagne. Ces deux formes appartien-
» nent d'ailleurs au même niveau géologique qui est l'étage mayencien.
» La mandibule communiquée par M. Gourdon est plus semblable
» à la race de la Grive qu'à celle de Steinheim. La force de ses pré-
» molaires, la complication des mamelons des arrière-molaires,
» la taille enfin sont identiques à celles du sujet du Bassin du Rhône.
» Parmi les nombreuses formes de Sangliers qui ont été signalées
» sous des noms divers dans le Miocène de la France, une seule,
» le Sus belsiacus, P. Gervais (ZooL et Paléont. franc. , 2# édit.
» p. 178, pi, XXXIII, fig. 7.) se rapproche du Sus steinheimensis.
» M. Fraas pense que les deux espèces sont synonymes, et cette opi-
» nion parait très probable, si l'on compare la ligure donnée par
» P. Gervais de l'espèce du Calcaire de Montabuzard. Il est vrai que
» dans l'exemplaire figuré, les prémolaires sont encore à l'état de
» germe dans la mandibule, ce qui rend la comparaison un peu difficile.
» En résumé le Sus steinheimensis était connu jusqu'à ce jour à
» Steinheim (Wurtemberg), à la Grive-Saint-Alban (Isère) et avec
» quelque doute, dans'le Calcaire de l'Orléanais. 11 esl donc iutéres-
» saut de constater sa présence dans le Bassin de la Garonne.
» Comme horizon géologique , cette espèce semble limitée à la
» partie inférieure du Miocène moyen (étage mayencien), et elle
» se rencontrerait, si le Sus helsiacus lui est identique, dans la hau-
» teur entière de cet étage.
» 2° Une molaire isolée recueillie par M. Gourdon, à Valentine,
» près Saint-Gaudens, dans le Terrain miocène est la troisième mo-
» laire de lait inférieure du Listriodon spiendens. H. v. Meyer, curieux
» animal de la famille des Suidés, dont les débris se trouvent dans
» le Bassin de la Garonne, dans celui du Rhône, en Allemagne, en
(1) Fraas. Die Fuuna von Steinheim (Jahr. d, Ver. /'. valcrl. Xaturk in ll'urt-
temberg. 1870, p. 208, pi. VIII, fig. 1-4, 12-H.)
(2) Gh. Depéret. Recherches sur la succession des faunes des Vertèbres mio-
cènes du bassin du Rhône (Arch. du Mus. Lytn, t. V, p. 195, pi. XIII, fig. 26 2U.)
XV. 47
738 ttr. BOOVILLE. — BOBIZOl* ARMOBICAIH (aÉSAL'LTi 20 juin
u Suisse, dans les couches miocènes de l'horizon de Simorre. Colle
o molaire de lait pourvue de trois crêtes tranaverses UpiroTdes est
•> identique à U dent homologue d'un sujet du LUtriodon trouvé a la
» Grive (Isère), et qui lait partie du Muséum de Lyon. La Ion-
» gueur, 0,024, est identique également dans les deux sujets.
l.'hortton armoricain <lam la région dt CabrièreB (Hérault),
ParU. de Bouville.
1»
les
>PAw,
Dans ma monographie de Cahrière on lit, page 26 :
» En dehors de la commune, mais à très peu de distance de la
limite nord, sur le chemin de Clermont-l'Hérault à Mourèïe, des
schistes, affleurant de dessous la dolomiedévonienne et que rien n'em-
pêche de considérer comme étant inférieurs à l'horizon des Asopht
présentent en grand nombre le Vexitlttm ftnuvillei et le Hilobites n.
petiensis de M. de Saporla. »
Ces mêmes schistes, au Nord du bois de Bouloury, renferment des
dalles de quartzites blancs stratifiés qui rappellent les dalles a Lingula
Lewmî (lisez Lesuturi) d'une localité plus occidentale, Layrolles,
prés de Roquebrun. Ces strate», tout à Tait accidentelles ici comme
du reste celles de Layrolles, oh M. Collot a rencontré ce fossile de
l'horizon armoricain, nous autorisent à constater, en ce point, la
présence de cet horizon de la l'aune 11, et à établir un rapprochement
avec les faits observés en Bretagne. Toutefois les caractères pétro-
grapbiques, eux-mêmes, et la Lingulc trouvée ont convaincu MM. de
Tromelin et Lebesconle de la réalité du synchronisme.
Le marteau de Charles Escol de Cabriéres, dont j'ai eu lieu, dans
le même travail, de proclamer les nombreuses et importantes trou-
vailles, vient de me fournir des éléments nouveaux de conviction.
Les quartzites d e Boutoury lui ont livré de riches lumachelles de
Lingula JLesueuri, dans nos Lingula-lhigs armoricains.
Poursuivis à l'Est, ces quartzites présentent une masse schisteuse
de plusieurs centaines de mètres d'épaisseur formant les deux
berges de la Dourbie, et présentant à différents niveaux des concré-
tions calcaires arrondies où M. Leliesconte croit avoir reconnu
Dinobolus Brrmonti, lieVerojihi.n biiobatus et B. Sacheri; On y trouve
des moules d'Asnp/ius et à'/lt.vnus. Ces sebistes portent, à leur base.
sur leurs tranches, les forêts de Vixillum elles Bilobites décrits par
M. de Saporta dans son Mémoire sur les organismes ]iroblématiques.
Très près, au-dessous du même niveau et avec quelques Vexillum,
des nodules calcaires avec Orthocéres se rencontrent dans les cou-
1887 DB RWYIUit. — 90BUOR AW0B1CAUI (nftRAULT) 739
ches les plus basses en contact, par faille, avec le système trio-juras-
sique de la région de Clermont-l'Hérault.
Je reproduis ici, en la complétant, la conpe que j'ai déjà une fois
dressée pour le livre de M. de Saporta.
Les schistes armoricains offrent une coloration rouge au contact
du Trias et y sont, snr une lisière étroite, émalllés de gypse brillant,
en fers de lance minuscules, rappelant l'accident minéralogique de
nos Schistes à Cardiola interrupta.
Nous sommes donc autorisé à introduire définitivement dans la
région de Cabriéres, déjà si riche en horizons anciens, le niveau armo-
ricain, avec un développement considérable, mais que sa structure
pétrographique locale, essentiellement schisteuse ne met pas à
' même de jouer ici le double rôle orographique et géognostique, *i
remarquable de son correspondant de Bretagne.
Le même horizon se retrouve au Sud de la ferme deLoriol, en con-
tact, par faille, avec les schistes qui forment le massif de Caragnas.
J'appelle l'attention sur le nouveau gisement de la Calceola san-
daiina qui ûgure sur ma coupe et dont nous devons la découverte à
Escot. Il recouvre les dalles à Lingules en discordance plus réelle
qu'apparente et s'offre dans les mêmes conditions que celui de nos
calcaires à Polypiers, c'est-à-dire, à l'état de lopins épargnés dans
le grand envahissement magnésien.
DE ROU VILLE. HORIZON ABMOHICAIB (HÉHÀULT) 20 JOÙ
1887 STUART MENTKATH. — GITB3 FOSSIUFÈaRS DB VILLEFRANQUE 741
Le secrétaire dépose sur le bureau la note suivante, de M. Stuart
Menteath :
Gîtes fossilifères de Ville franque, Basses-Pyrénées
Par M. Stuart Menteath
Les bons gisements de fossiles étant rares dans les Basses-Pyré-
nées, je crois devoir en signaler deux qui, non seulement pour la
variété des espèces mais encore pour le nombre et la bonne conserva-
tion des échantillons, sont les meilleurs que j'aie trouvés dans le
département. Ils sont sur le môme horizon géologique, dans des
marnes et calcaires marneux noirs, surmontés par des bancs de grès
rempli de petites Orbitolines. Le premier gisement est à 1,600 mètres
à l'ouest de la saline de Villefranque, et au sud de la maison intitu-
lée Laduch sur la carte de l'Etat-major. Le second gisement est à
quatre kilomètres au S.-O. de la Place de Villefranque, et au pied
Nord-Est de la colline Sainte-Barbe, point trigonométrique de la carte
et point culminant de tout le plateau à l'Ouest de la Nive. Les marnes
de Laduch sont inclinées au N.-E., et adossées contre une grande
bande d'ophite, qui suit depuis La Place de Villefranque jusqu'à un
kilomètre au Sud d'Anglet, du S.-E. au N.-O., sur une largeur de
plus de sept kilomètres. Le gisement de Sainte-Barbe se trouve
entre deux bandes d'ophite qui courent du N.-E. au S.-O. La faune
étant évidemment analogue à celle de Zuanco; j'ai prié M. Barrois
de s'en occuper et il m'a très obligeamment envoyé les détermi-
nations suivantes d'une partie des fossiles que j'ai pu rapporter de
ces gîtes :
La première liste est de Laduch.
Pecten Cottaldinus, d'Orb.
Terebratula sella, Sow.
Janira atava, Roem.
Orbitolina discoidea, A. Gras.
Arca maruellensis, d'Orb.
Cyprina rostrala, d'Orb.
Cueulléca Gabrielis, d'Orb.
Cardiwn peregrinorum, d'Orb.
Pecten interstriatus, Leym.
Pecten nov. sp. voisin de GoldfussU
Dcsh.
Trigonia ornata, d'Orb.
Rhynchonella compressa ? d'Orb.
Oervillia sp.
Lima sp.
La liste suivante est de la colline Sainte-Barbe.
Trigonia ornata, d'Orb. Ostrea macroptera, Sow. ou Boussin-
Janira atava, Rœra. gaultit d'Orb.
Orbitolina discoidea, A. Gras, Serpula sp.
Cyprina voisine de C. rostrata, d'Orb. Ostrea, sp.
742 F. LÉENI1ARDT. — CRHTACft ItfFÊlUKL'B DE LA CLAPI 20 jtllD
J'at encore remarqué des radioles de Cidaris, des fichlnldei ressem-
blant à des Toxatter et Pygurus, un Gastéropode, et des Polypiers,
mais je n'en ai pas encore d'échantillons suffisants. Les Trigtmîa, Ja-
nira, et Orbitolina se présentent en niasse.
Cette faune, évidemment urgonienne, m'a fourni un excellent
point de repère pour la géologie des environs de Vitlefranque eA
de Biarritz, qui sera comprise dans la carte géologique des Pyrénéfie»-
Occidentales que je suis en train de terminer et que j'espère préwJ
ter très prochainement.
Le secrétaire dépose sur I
nbardt.
bureau la note suivante de H. Léês
Le Crétacé intérieur de La Clape [Aude],
Par M. F. Léenhardt
Lorsqu'on arrive & la Clape de Narbonne, soit par Armiss&n, so- -^
par la Rioardelle, on se trouve en présence de deux plateaux cafT
caires formant deux gradins séparés par un talus marneux. La pi» -
mière impression est que ce talus repose sur le plateau inférieur tt
que l'assise, qu'il représente est comprise entre deux assises cal-
C'est cette impression d'évidence que traduisent les coupes du
massif de la Clape, données par Coquand (1) et Magnan (2).
Pour ces auteurs il y a deux niveaux de Calcaires a Requienies
1887 F. Lé BN HA H DT. — CBÉTACÉ IKFÊHIKUR DB LA CLAPE 743
faille, comme le suppose Cairol, il faut étudier séparément les calcaires
qui forment les plateaux inférieurs et ceux qui couronnent les talus, et
analyser avec soin les superpositions de marnes sur les calcaires
selon qu'elles ont lieu sur les calcaires des plateaux inférieurs ou sur
les calcaires qui surmontent avec évidence les marnes des talus.
Cette étude n'a été faite que partiellement. Coquand et Hagnan ont
passé trop rapidement, et Cairol qui a donné un travail beaucoup
plus complet sur la Clape, n'analyse avec quelques détails que l'assise
marneuse des talus.
J'ai essayé de combler cette lacune. Les matériaux que j'ai recueil-
lis montrent que le Crétacé inférieur de la Clape est constitué d'une
manière plus complexe que les auteurs précédents ne l'ont sup-
posé.
Comme Coquand et Magnan l'ont fort bien vu, il y a au moins deux
niveaux de Calcaires compacts à Réquiénies, et, comme Cairol l'a
constaté le premier, les calcaires des plateaux supérieurs ne ter-
minent pas la série. H existe un ensemble de couches plus élevées,
confondues par d'Archiac (1) avec les précédentes, mais dont Cairol
ne donne qu'une analyse succincte et dans laquelle il ne signale pas
la présence remarquable d'un troisième niveau de Calcaires à Ré-
quiénies.
Il y aurait donc à la Clape la série suivante :
A. Calcaires à Réquiénies.
B. Marnes et calcaires.
C. Calcaires à Réquiénies.
D. Marnes et calcaires à Orbitolines avec un troisième niveau de
Calcaires à Réquiénies.
L'objet de cette première note est simplement d'établir la dis-
tinction et la superposition de ces quatre groupes pétrographiques.
A. Calcaires compactes à Réquiénies.
La coupe la plus complète que l'on puisse faire des calcaires du
grand plateau inférieur qui s'étend de Ramade à Figuière, se trouve
sur son bord S.-O., derrière les Olieux.
La partie inférieure de ces calcaires, que je crois être le premier à
signaler, peut-être étudiée dans les deux petits ravins creusés immé-
diatement au N.-E. de ce hameau, sur le bord môme du plateau. Ils
n'affleurent que sur ce point. Au delà, vers le N., on ne rencontre
que des couches plus élevées, abaissées par une faille oblique à ce
bord. On a de bas en haut :
(l) Mrm. Soc. ;/ffo/. î< Série, t. VI, 2* panie, p. 379.
744 F. LÉBNHABDT. — CRÉTACÉ INFÉHIKUB DE LA CLAPB 20 JUJD
1. Au contact du Tertiaire, de gros bancs assez bien stratifiés, tantôt formé» de
calcaires gris, presque sublithographiques, passant a des calcaires finement bré-
clioldes ou oolilbiques, tantôt moins clairs et plus oolitbiques, pleins de Fo-
raminifères, avec quelques Requiénies, ou plus foncés avec davantage de Re-
quiénies.
I, Calcaires moins compacts, se délitant en plaques, avec un ou plusieurs lits
d'aspect extérieur jaunâtre et comme marneux. Quelques Requiénies, des Téré-
bratules indéterminées.
3. Calcaires compacts, esquilleux, rascttux, souvent formés presque uniquement
de Foraminifères.
4. Calcaire analogue au n* 3, plus ou moins finement oolilhique. Un Het/railert
Py gaulas indét.
5. Calcaires compacts, peu ou point de Requiénies; ils m distinguent des cal-
caires compacts précédents, par une tendance à la formation de rainures paral-
lèles à la stratification au lieu de leur être perpendiculaires comme d'ordinaire.
s. Calcaires compucts, mieux stratifiés avec Requiénies nombreuses.
7. Idem-, mais plus ternes à la surface.
A partir de ces couches, la coupe suit la colline qui domine les^
Otieux.
t. Idem, eu gros bancs.
0. Calcaires un peu moins compacts avec Requiénies abondantes : Htquieniic*
Lonsdalei.
10. Calcaires compacts en gros bancs. Requiénies nombreuses. Polypiers, pe —
tiles Néri nées, trapues,
il. Calcaires massifs, rascleux, avec Requiénies, ou plus ou moins finement -
oolilhiques.
En ce point les couches sont brisées par une chute brusque dans
le vallon qui est à l'Est des Olieux.
1887 F. LÉBNHARDT. — CRÉTACÉ INFÉRIEUR DE LA CLAPB 745
des marnes et calcaires des talus. L'importance de cette observation
dans la question controversée n'échappera à personne.
Ces calcaires varient dans leur composition, comme dans leur puis-
sance, tout en conservant un aspect caractéristique pris en masse.
Ils sont ordinairement foncés, grenus, confusément stratifiés en
plaques, formant comme un revêtement aux calcaires compacts à
patine blanche; extérieurement ils sont ternes, un peu jaunâtres
quelquefois; leur épaisseur dépasse rarement quelques décimètres.
Us renferment presque toujours des Orbitolines, soit disséminées dans
la roche, soit agglomérées en lentilles très aplaties, quelquefois très
abondantes. Leur teneur en Orbitolines semble en rapport avec leur
épaisseur et, sur certains points, leur donne une assez grande analo-
gie avec les calcaires à Orbitolines de la 3e assise de Gairol. C'est là
ce qui a induit ce géologue en erreur lorsqu'il indique sur les pla-
teaux inférieurs des lambeaux de sa 3* assise. (Figuière, l'Hespi-
talet.)
La faune de cet ensemble calcaire, qui n'a pas moins de 90
mètres d'épaisseur, est mal caractérisée, faute "d'échantillons pas-
sables.
J'ai recueilli des Requienia Lonsdaiei déterminables, des Requienia
ammonia douteuses et d'autres Iiudistes indéterminés; des Echinides
en très mauvais état, parmi lesquels j'ai cru reconnaître des Pygau-
(us un Heteraster, enfin des Térébratules du groupe de la prœlonga et
des Rhynchonelles voisines de la lata.
B. Marnes et Calcaires.
Ces couches forment les talus qui supportent les plateaux supé-
rieurs du Plan de Roques et de N. D. des Auzils. Elles ont été dé-
crites avec détail par Gairol à l'ouvrage duquel je renvoie (1).
Je n'aurai de rectification importante à faire qu'au sujet des cou-
ches inférieures dont je donne plus loin des coupes détaillées.
C. Calcaires compacts à Requiénies et à Orbitolines.
Je n'étudie sous ce titre que les calcaires nettement superposés
aux couches précédentes (B) dont ils couronnent les talus d'abrupts
caractéristiques.
De bas en haut on observe :
1° Une épaisseur variable de calcaires foncés, compacts, à Requié-
nies, plus ou moins massifs, ou des calcaires avec peu ou point de
Requiénies se délitant en fragments polyédriques anguleux ou
(l) Voir en particulier sa coupe de Ramade (/oc. cit. p. 15)
746 T. LÉBBHARDT. — C1BTACÉ 1HFÉMKUB DB LA CLAPff 20 joil
arrondis et quelque peu marneux, qui sont indiquée sur les abrupti
par des cavités allongées et peu profondes. Ces calcaires sont
assez intimement liés aux derniers bancs de calcaire marneux ou no-
duleux de B.
2° Une épaisseur très variable de calcaires ordinairement moins
compacts; tantôt moins foncés, un peu jaunâtres, en bancs peu
épais, en petites dalles dont on fait des murs, comme vers Armissau
où ils forment une légère combe sur l'arête de la Cluse des Esca-
liers ; tantôt assez semblables aux calcaires 1, mais divisés par d^'
calcaires plus ou moins grumeleux, pourris, en plaquettes rempli*5*
d'Orbitolines, ou nodnleux et comme brécholdes avec des Orbitolines*-
des Spongiaires, divers Hudistes de petite taille, Monopleura, etc.
Au fond, les numéros 1 et 2 forment un seul ensemble de calcaire^
compacts, dans lequel s'intercale, à différentes hauteurs, on ou plsec:
sieurs niveaux de calcaires moins compacts à Orbitolines qui pa=^
sent de simples délits à des épaisseurs de plusieurs mètres. CesS
variations semblent liées à l'abondance des Requiénies selon qu^*
celles-ci occupent une épaisseur plus ou moins grande, ordinaires
ment vers la partie inférieure de cet ensemble,
3* Calcaires compacts, ordinairement plus nettement stratifiés, soSS
en gros bancs massifs, soit, surtout à la partie supérieure, en banc
moins épais et plus réguliers, foncés, souvent finement lumachel
liques avec des Foraminifëres, des llequiénis, des Ottrea, des Poly-
piers, des Orbitolines et de nombreux débris d'autres fossiles qu'on
aperçoit sur les surfaces corrodées, Ces calcaires forment sur les
plateaux supérieurs des surfaces de rascle très analogue, bien qu'en
1887 T. LftBHHARDT. — CRÉTACÉ INFÉRIEUR DE 1A CLAPB 747
dues variables de rascle plus oo moins prononcée, à patine blan-
che.
L'étude détaillée qui précède montre que la masse calcaire
des plateaux inférieurs se distingue de celle des plateaux supérieurs
par les caractères suivants :
!• Une épaisseur plus grande. Les calcaires A peuvent être recon-
nus sur une hauteur de 90* sans atteindre leur base ; les calcaires G,
dont on voit le mur et le toit, ne dépassent pas 40 à 45 mètres.
2° Une homogénéité plus grande, surtout si l'on considère leur par-
tie supérieure sur une épaisseur égale à celle de la totalité des cal-
caires G. Ceux-ci, au lieu de couches relativement homogènes et sans
délit, présentent, à plusieurs niveaux, des couches où apparaît un
élément marneux et noduleux.
3° Des couches terminales différentes par leur nature et leur faune.
Les calcaires A se terminent par des calcaires formant de grandes
tables de rascle, à peu près sans autres fossiles que des Requiénies,
recouverts, dans le voisinage des marnes et des calcaires B, par des
calcaires ternes, à Orbitolines irrégulièrement distribuées ; les cal-
caires G présentent une série de couches de calcaires souvent fine-
ment lumachelliques, à nombreuses traces de fossiles, qui se termine
sans présenter un niveau spécial.
4" L'absence, ou tout au moins la très grande rareté d'Orbitolines
dans leur masse. Je n'en ai jamais rencontré ailleurs que dans les
calcaires ternes au-dessus du rascle, sauf sur un point, près de Las
Portes ou j'ai trouvé, sur le bord d'une faille, un délit avec Orbi-
tolines, qui paraissait inférieur au dernier banc de rascle.
Les calcaires C en renferment à toutes les hauteurs.
5° Leur coloration extérieure. Pris en masse, les calcaires A sont
plus blancs, légèrement bleuâtres, les calcaires G moins blancs, très
légèrement jaunâtres ou mieux un peu ternes.
On est frappé de cette différence lorsque, par un ciel voilé, ces
calcaires superposés en perspective se trouvent dénudés.
D. Marnes et calcaires à Orbitolines.
Ces couches, confondues par d'Archiac avec celles qui précèdent,
mais distinguées avec raison par Cairol, sont caractérisées par l'abon-
dance des Orbitolines. Elles forment un ensemble de calcaires mar-
neux, pétris d'Orbitolines, dans lequel se développent un niveau mar-
neux dans la partie inférieure, et des bancs irréguliers de calcaires
plus ou moins compacts, dans les parties moyenne et supérieure.
La partie marneuse a la plus grande analogie avec les marnes de B,
et les bancs calcaires, d'épaisseur très variable, peuvent devenir
748 F. LÉBKBAKDT. — CRÉTACÉ INFÉHIEUB DI LA CLAFB 90 juîïl
assez compacts pour être exploités comme pierre d'appareil, à
Armissan et à Tintaine par exemple ; ils renferment des Requié-
nies, des Monopleura, divers autres Rudistes, des Spongiaires et des
Polypiers, et sur certains points, ne se distinguent des calcaires C que
par leur contexte. Ces analogies expliquent la confusion de d'Archiac.
Il est difficile de ne pas voir dans ces couches D comme une répé-
tition affaiblie de l'ensemble formé par les marnes fi et les calcaires G.
Cairol n'ayant pas donné de coupes détaillées de ces couches inté-
ressantes, il ne sera pas inutile d'en donner ici, ne serait-ce que pour
établir la présence d'un 3° niveau à Requiénies.
Fig. 1. — Coupe prise entre y.-D. des Auzils et Saint-Obre.
tnalcaudeNS.au Au i ils
1. Calcaire compact. Ottred aqu'iia. Polypiers a U surface. C.
I. Quelques cenLimotres île lumaehelle calcaire friable, jaune, emp(
surface du calcaire compati. Orbiloltnes,
3. Marnes j;
ix, gréseux, feuilleté, luniiiclidii'iuc, ijrtiitolinc,
:s grises, orbitolines, Usina ai/uiU, Bchinatpâtagtw Colteg
1887 F. LÉBNHARDT. — CRÉTACÉ INFÉRIEUR DE LA CLAPE 749
Pour étudier ces dernières couches et celles qui les surmontent, il
faut aller un peu à l'Est et suivre le ravin de Tintaine.
En amont de la ferme de ce nom, après une faille qui les fait but-
ter contre les marnes /S, on observe:
Fig. 2. — A.
3.
1 • Des calcaires marneux pétris d'Orbitolines, en gros bancs, à la partie supé-
rieure desquels se développent quelques bancs de calcaires compacts ou
bréchoïdes à Requiénies, exploités comme pierre d'appareil.
5. Des calcaires noduleux pétris d'Orbitolines, avec des bancs plus durs à
Requiénies et grosses Nérinées.
Des calcaires à Orbitolines un peu roux, grenus, en bancs mal stratifiés.
• Des calcaires très noduleux à Orbitolines, Spongiaires, Monopleura,
et Rudistes divers.
. Des calcaires plus clairs.
ne succession de petites failles rend les épaisseurs incertaines.
le Nord de la Clape, a etp sont moins développés; mais, par
Y est formé par une longue série de calcaires très variables,
parleur stratification, comme par leurs fossiles, témoignent de
origine coralligène de tous ces dépôts.
Vers Armissan, on observe au-dessus[des marnes grumeleuses de |3 :
Alternances de bancs de calcaires et de marnes grumeleuses dures à Orbi-
tolines.
Relief de calcaire à silex roux, à surface zonée, Orbitolines.
Calcaires à plaquettes, à Orbitolines.
Calcaires noduleux à petits Rudistes.
Calcaires marneux à Orbitolines.
Calcaires plus compacts à Requiénies et petits Rudistes.
Calcaires en plaquettes plus ou moins épaisses avec Orbitolines en zones.
Alternances de calcaires plus ou moins compacts avec Polypiers et des pla-
quettes à Orbitolines.
Sur certains points, les unes ou les autres de ces couches, mais sur-
tout les dernières, forment des calcaires tout à fait compacts exploités.
Enfin, sur la rive droite du ravin de Cascabel, on peut relever la
coupe suivante qui donnera une idée d'ensemble des couches D et
de leur variabilité sur un même point.
F. LftBNHIRDT. — ClÈTACft INFÉRIEUR DE U CUPE 20 JOU
. Marne* oi calcaires marneni à Orbitoline», dont
: lu calcaire» C relevé» tut le
» faille est manqué.
. Calcaires marneux avec urbitolines dans lesquels
te développe, & l'Ouest, un banc de calcaire
1887
F. LÉBKHABT. — CRÉTACÉ IHFÉBIBCB DB LA CLAPB
751
II
Les relations normales des ensembles de couches que je viens de
décrire sont données par la coupe suivante :
^
N
.i
La superposition de D sur G et de C sur B
est évidente et n'a soulevé aucune difficulté ;
celle de B sur A n'est pas moins évidente ;
elle a cependant été contestée par Cairol et
expliquée au moyen de failles pour sup-
primer la récurrence des Calcaires à Re-
quiénies qu'elle entraine.
Pour cet auteur, partout où on a cru ob-
server une superposition de marnes sur les cal-
caires compacts des plateaux inférieurs, on
commettait une double méprise: on prenait
ces marnes pour les marnes Bf tandis qu'il
s'agissait de celles de D, et on supposait la
continuité des lambeaux isolés de marnes
superposées à ces calcaires avec celles des
talus B, alors que, d'après Cairol, les talus
sont toujours séparés des calcaires des pla-
teaux inférieurs par des failles.
Les coupes détaillées qui suivent montre-
ront que le contact des calcaires des pla-
teaux inférieurs et des marnes des talus se
fait par la superposition normale des se-
conds sur les premiers, c'est-à-dire de B
sur A, et que ce contact diffère sensible-
ment de celui qu'on observe là où l'assise
supérieure de Cairol repose sur les calcaires
des plateaux supérieurs, c'est-à-dire du con-
tact de D sur C.
753 F. LÉKKHAHDT. — CRÉTACÉ 1HFÊUIDR DB LA GLAPI SOJWB
1887
F. LÉEN1IARDT. — CRÉTACÉ INTÉRIEUR DE J,A CLAFE
753
Vers Marmorières, la coupe d'ensemble est moins complète qu'à Ra-
made, mais la supersposition de B sur A y est aussi nette que possible.
Fig. 6. — Coupe dans un petit ravin, au S.-O. de Marmorières, à peu
près sous le T de lour de l'Etat- Major.
\ ■
x-
\
n
•o l
1. Calcaire compact en gros bancs.
5. Oilcaire en plaques irrégulières empâtant le
précédent.
3. Idem un peu moins foncé. Quelques moules de
fu-siles.
■i. Calcaire jaune de son, ou plus foncé, taches
ferrugineuses, rognonneux, rugueux, plus
compart dans la pâte qu'il ne le paraît exté-
rieurement, Ostreaa'/uila, Jtinira, moules de
Bivalves. Epaisseur variable ne dépassant
pas 20 c.
5. Calcaire jaune plus clair, un peu marneux, sur"
tout dans la partie moyenne, rognoneux '
grosses Oslr/'ti empalées, environ 1 mètre.
G. Marnes jaunes l mètre.
7. Banc calcaire de 3o c. comme o, mais un
peu moins compact, Xanti/us iifrkrrianits.
S. Marnes jaunes, 1 mètre. Débris ferrugineux-
Krhhiosjtit'itjusColtrf/niide très grande dimcii
sion.
9. Banc comme 7 plus mince.
10. Marnes comme s.
il. Marnes avec petits bancs. Wii/inliourl luta ?
12. Calcaire rnarneux jaune très fossilifère romnw
à Ramade.
13. Bancs lumachellîqiies, premières Orhitolines.
Ces bancs sont recouverts en ce point
par le Tertiaire, mais, à l'Est on les voit se
continuer et supporter les calcaires C du
plateau de Complaeus.
Le calcaire jaune noduleux qui forme
ici le passage des calcaires compacts A
aux marnes et calcaires B, se retrouve
dans toute la partie septentrionale de
la Clape. En allant vers le Sud, il s'atté-
nue ; déjà, vers Pech lledon, il n'est plus ^
représenté que pÉar une très faible épais-
seur. Tout à fait au Sud, dans L'île Saint- Martin, son entière
disparition donne lieu à une discordance, par rivage, entre les
XV 48
«
c
C!
754 F. LKKK11RATD. — CRÉTACÉ INFÉRIEUR DE LA ULAPR 20 juin
marnes Jaunes de II et lei calcaires A. Les couches supérieures
de ces derniers se sont, par contre, épaissies comme le montre la
coupe suivante prise vers le point culminant du vallon de Saint-
Martin.
Pig. 7. — Coupe E.-O. du vallon
de Saint-Martin.
Fig. 8. — Coupe à l'Oueit
des Abattuts
1887 J, UtsRGERON. — DÉVONIKN INFÉRIEUR DIS LA MOKTAGNE-NOIRE 755
Les n°* 2-5 et 6-10 correspondent respectivement aux n°* 2-5 et 6
de la coupe de N.-D. des Auzils et aux n" 1 et 2-5 de la coupe de
Gascabel.
Par la comparaison des coupes, [fit/. 1,3, 8 et 5, G, 7 \ il est facile de
constater maintenant les différences qui distinguent le contact de B
sur A de celui de D sur C; différences qui portent sur les dernières
couches des substrata A et G, aussi bien que sur les couches infé-
rieures de B et de D.
Je me suis longuement étendu sur les premières, je résume les
secondes B débute partout par une épaisseur qui ne s'abaisse pas
au-dessous de 10 m. (Cairol l'estime à 50 à Kamade, lac. cit. p. 17),
de marnes grises ou jaunes, reliées dans la partie septentrionale de
la Glape, par quelques décimètres de calcaires noduleux aux cal-
caires compacts ; D présente, au contraire, une série (a, coupes fig.
1,3-8) de couches plus variées et beaucoup plus calcaires, caracté-
risées par l'abondance extrême des Orbitolines et l'apparition de
bancs calcaires ordinairement roux, formant un relief d'épaisseur
variable toujours inférieur aux marnes j3, (coupes fig. 1, 3, 8) que
seules il est possible de confondre avec les marnes de B, comme
cela est arrivé à d'Archiac, dans la partie méridionale de la Glape.
J'espère avoir montré, par cette étude de détail, qu'il existe à la
Glape deux masses de calcaires compaces, distincts à la fois parleur
composition et par leurs rapports avec les deux séries de couches
plus marneuses entre lesquelles, une de ces masses est, en tout cas,
comprise.
11 ressort aussi de cette étude que non seulement il y a récurrence
des Calcaires à Hequiénies, comme le pensait Coquand, mais qu'au
lieu de deux niveaux à Hequiénies, il faut en compter au moins trois,
séparés par des couches marneuses à faune sensiblement identique.
Je me réserve dans une prochaine note d'examiner les principaux
arguments avancés par Gairol à l'appui de sa manière de voir, afin
de ne laisser planer aucun doute sur les conclusions qui précèdent,
avant d'aborder l'étude de la faune des quatre groupes pétrogra-
phiquesqui composent le Crétacé inférieur de la Clape.
B4W s jifaiinHt * la Société gCologîane dans sa
t j'avais rencontré, prêt de
-_=l •értdmul de la Montagne rToire, ane
'g^ |t» «"encnnes «t empreinte* d'tonVù, qne je
déronien. Depui*.
jT—i.* °* TaiOuB m aseei grand eombre de moules
[ de « même niveau. L'état de
* pas encore ane détermination
s de Sbîrifers et d'Ûrthi* ne
m *Mrte sar I ag* dèTOotea de cette grand* bande de
«m. partant des ennron* 4* Fanceres, «a passer an Sud
«.disparaît 4 l'Est sons la dolomie dn Falgairas. Si donc
ftioa est exact*, cette granvacke. serait inférieure an
r fWo-y*yi>s*«* rentrerait par suite dans le Dêvonien
m Cacsè* d'iiHiwi i ainsi ane je l'ai déjà dit dans la
n, niai |iinali i il n'i nM lui ï celle où l'un ren*
faràaaa prrékmmacitm dans U Nord et dans l'Ouest
- j«*hrjes formes nr* mumw*
4? h famille des Chamidés.
Douvillo
\\v
l^aa» 0° travail précédent y-2 . v
aaajWB intimes ane présentent le
r/HPttitts. depuis le* /yvpcs du te
B-Btus aberrantes de l'époque c
n- essayé de montrer les
uts types de la famille des
Musique jusqu'aux formes
qui constituent le groupe
par Lamarck sous le nûltf tU< HudisUS. Nous a\ous laissé de
as ce premier essai, quelque- genres moins importants ou
nos sur lesquels nous reviendrons aujourd'hui.
■ ■ envoyés au Libon
■ J m<m> car,ii't<;risti-
■. M . mil Kn-ii.'ii .i
187 D0UVILLÉ. — SUR QUELQUES FORMES DBS CHAMIDÉS 757
Nous indiquerons, en môme temps, quelles sont les subdivisions
iturelles qu'il nous paraît possible d'établir dans cette grande
mille, remarquable par la complexité des formes qu'elle présente.
Le point de départ de ce travail a été dans les recherches que nous
rons entreprises à l'instigation de notre confrère et ami, M. le doc-
ur Fischer, et à l'occasion de la publication de son remarquable
anuel de Conchyliologie ; nous en avons communiqué successive-
ent les principaux résultats à la Société Géologique dans différentes
tmmunications (1), mais il nous a paru préférable de les réunir, ici,
1 un seul travail d'ensemble.
I. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
Malgré les grandes variations de formes que l'on observe dans l'ap-
ireil cardinal des Chamidés, il est facile de constater cependant
te cet appareil présente une unité de plan des plus remarquables.
une des valves (celle que M. Munier-Chalmas dans ses impor-
ats travaux désigne par la lettre a) présente toujours, comme nous
vons vu, deux dents B' et B' séparées par une fossette n, tandis
le l'autre valve (valve |3), complémentaire de la précédente, pré-
nte au contraire, deux fossettes b et b' séparées par une dent mê-
me N. Les deux dents B et B' sont toujours placées à la suite des
ux impressions musculaires, de telle sorte que la dent B peut être
signée comme dent postérieure et la dentB' comme antérieure.
lis, en outre, la dent postérieure \\ est en relation constante de
sition avec le ligament qui vient toujours se terminer dans son
sinage immédiat, elle peut donc être qualifiée de marginale, tandis
e les dents B'et N sont placées sur le bord interne du plateau
rdinal et peuvent être considérées comme des dents intérieures.
utes les fois que le ligament est externe, le mouvement relatif des
ves est un mouvement de charnière ou de rotation autour d'un
b idéal, passant par l'extrémité du ligament ; il en résulte pour
dent marginale, toujours très voisine de cet axe, une tendance
irquée au déversement vers l'extérieur, comme on l'observe îïé-
e m ment dans les formes voisines de Diccras. Cette sujétion de
>me n'existe plus lorsque le ligament devient interne; dans ce cas,
isertion des filaments ligamentaires devient oblique sur les deux
Ives, et semble indiquer que le mouvement d'éeartement des valves
t plutôt un mouvement de torsion ou hélicoïdal, pendant lequel
s dents remontent sur les parois de leurs alvéoles comme sur un plan
ciiné; les dents ont alors une forme nettement conique, droite et
(1) Voirie Compt^-i-t-nti-i il. ■; m:;iiu'i:s il. s 17 janvier, 7 murs et 2 mai 1S37
nsi que le Bulletin, i. XV, [•. ô\l el 3.~o
DOUYIILK. — SUR QUELQUES FORMES DE CIUHIDÉS 20 juill
III. PARTIE DESCRIPTIVE
•M
1° Tribu des diceratinés
Genre Requienla. '
{Planche XXVIII, fig. 1) '
Ce genre a été institué par M. Matberoo, en 1839, dans son « Essai
sur la constitution géognostique du département des Bouches-du-
Rhône m. Il signale (p. 30) dans des calcaires oolithiques attribués
au Portlandien et qui en réalité représentent l'Urgonien, un fossile
longtemps confondu avec Us Dicérates et qu'il se proposait de
décrire sous le nom de Hequienites turbinata, lorsqu'il a appris
qu'il venait d'être publié par Goldfuss sous le nom de Ckama ammo-
nia. Le genre ainsi proposé, n'a été décrit qu'en 1842 par le même
auteur dans sou « Catalogue méthodique et descriptif des corps
organisés fossiles du département des Bouches-du-Rbone (p. 112) » ;
trois espèces sont données comme appartenant â ce genre, Bequienia
ammonia, Goldf., H. carinata, Math., et II. gryphoïde*, Math., toutes
les trois provenant des calcaires urgoniens (I).
Le type du genre est donc incontestablement le H. ammonia. Cette
forme est bien connue extérieurement ; mais la disposition intérieure
de la charnière l'est beaucoup moins. La collection de l'Ecole des
Mines renferme quelques spécimens préparés par M. fiayle, qui, sans
être absolument complets, permettent cependant de se faire une idée
suffisamment ciaclu de l'appareil cardinal; nous avons fait figurer
XXVIII, jjg, iJjDOgil [ans les deux
1887 DOUYILLÉ. — SUR QUELQUES FORMKS DR GHAMIDÉS 761
arôte, qui court à peu près parallèlement au bord de la coquille.
En arrière de la dent £', on distingue une dépression ou vallée,
large, arrondie, peu profonde et mal délimitée, qui représente la
fossette n. Au delà, se développe la dent marginale postérieure B,
sous la forme d'une lame saillante large et peu épaisse, presque cou-
chée et fortement déversée en dehors; elle est arrondie du côté
antérieur, arquée du côté postérieur, et, à sa base externe, on distin-
gue l'extrémité de la rainure ligamentaire L.
La valve inférieure gauche (valve fixée) est très creuse et fortement
enroulée à la manière des valves de certains Diceras; elle présente
un plateau cardinal triangulaire presqu'entièrement occupé par la
fossette b, correspondant la grande dent B ; cette fossette s'enfonce,
du côté dorsal, au-dessous du bord de la coquille ; elle présente, du
côté postérieur, une dépression triangulaire arquée qui reçoit une
saillie marginale de la dent B. Du côté antérieur, le bord du plateau
cardinal se relève un peu (N) pour pénétrer dans la vallée n. Au delà,
on observe quelquefois une petite cavité assez peu distincte (à') qui
paraît t correspondre à la faible saillie représentant la dent B'; elle
est immédiatement suivie par l'impression du muscle antérieur, ma,
petite, légèrement excavée et submarginale. L'impression musculaire
postérieure, m/>, tout à fait superficielle, est très peu apparente ; elle
est entièrement située en dehors du plateau cardinal.
La Requienia /jnjphotdes présente une charnière tout à fait ana-
logue à celle de la IL ammonia.
On voit que la charnière des Requienia a pour caractère saillant le
grand développement de la dent marginale postérieure ; les autres
éléments B, et N sont tout à fait obsolètes ; mais, malgré leur dispa-
rition presque complète, l'appareil cardinal n'en présente pas moins
une très grande analogie avec celui des Heterodiceras,
Genre Matheronia.
Ce genre a été établi en 1873 par M. Munier-Chalmas, dans son
« Prodrome d'une classification des Rudistes » (1), sans description
ni figure, et par la seule indication du type, Caprotina Virginia, S.
Gras, de TUrgonien de Navacelle (Gard) ; le môme auteur en a donné
plus tard, en 1882 (2), une bonne description à laquelle nous ne pou-
(1) Journal de Conchyliologie, vol. XXI, \>. 7i.
(2) Etudes critiques sur les Rudistes. {Bull. 6'uc. yéol. de France, 3° Série, t. X.
p. 481.)
762 D0UV1LI.É. — SLR QUELQUES FOHMF.S DE CIIAMIDÉ8 20 JUKI
Fig. 1. Schéma de Matheronia {d'après les échantillons et ta destins
communiqués par M. Mttnier-Chalmas.
vons que renvoyer le lecteur. Nous nous bornerons à signaler sur la
valve supérieure operculiforme la présence d'une dent marginale pos-
térieure B, très grande, courbe, obliquement horizontale et dépassant
le bord cardinal ; la dent antérieure 11' est ovalaire, surbaissée, assez
large, mais peu saillante et plus ou moins rudimentaire; les
muscles adducteurs sont supportés par deux renflements du têt ; en-
fin, le ligament vient s'insérer sur un méplat, a la base citerne de la
dent B ; la valve inférieure est fortement creusée ; la dent cardinale N
est déplacée du côté antérieur ; elle est forte et médiocrement sail-
lante et présente, en avant, une petite dépression ou rainure b', dans
1887 DOUYILLfi. — SUR QURLQUES FORMES DR CHAMIDKS 763
Math., de l'Urgonien d'Orgon (Bouches-du-Rhône). L'espèce est bien
connue, mais ses caractères internes ne paraissent pas avoir été dé-
crits. Aussi avons-nous cru utile de faire figurer (pi. XXVIII, flg. 2)
l'intérieur des deux valves, d'après de très bonnes préparations
obtenues par M. Bayle.
La valve supérieure est disposée comme dans les genres précé-
dents ; la dent marginale postérieure B, large et mince, est fortement
déversée en dehors ; du côté antérieur, elle est limitée en dedans par
une vallée étroite n, en avant de laquelle on distingue la dent B
courte, mince et transverse. L'impression du muscle antérieur ma
est superficielle. Le muscle postérieur mp est porté sur une lame très
saillante et dressée, dont le prolongement vient passer immédiatement
au-dessous du plancher cardinal, auquel elle paraît soudée. La rai-
nure ligamentaire vient aboutir à la base de la dent B, du côté externe.
La valve inférieure (gauche) présente un plateau cardinal, presque
entièrement occupé par un large méplat correspondant à la fossette b
et destiné à recevoir la dent marginale B ; ce méplat présente, du
côté postérieur, une dépression triangulaire arquée comme dans Ile-
quienia. Du côté antérieur, le bord du plateau se relève en une dent
allongée et peu saillante N, présentant en avant une légère dépression,
correspondant à la dent B'. L'impression musculaire antérieure ma
est petite et un peu enfoncée ; l'impression postérieure mp se relève
du côté interne, en donnant naissance à une arête saillante qui rap-
pellee celle des Diceras et s'enfonce de môme sous le plancher cardinal.
En résumé, on voit que l'appareil interne des Toucasia diffère de
celui des genres précédents par les lame et arête myophores qu'elle
présente sur les deux valves, du côté postérieur. Cette distinction est
du même ordre que celle qui sépare Diceras de lleterodiceras et il est
naturel de penser que llequienia et Matheronia dérivent de Heterodice-
ras, tandis que Toucasia dérive de Diceras.
Toucasia diffère de Diceras par sa forme générale et surtout par
l'appareil cardinal de la valve inférieure : dans le premier de ces gen-
res, la fossette h est beaucoup plus large et moins enfoncée et la dent
N beaucoup moins saillante.
Genre Apricardia,
(Planche XXVflï, fig. R et 4)
Ce genre a été établi en 1853 par M. Guéranger, dans son « Essai
« d'un répertoire paléontologique du département de la Sarthe »,
de la manière suivante :
« Le caractère principal, sur lequel je me fonde pour proposer
« ce nouveau genre, est une dent très longue, recourbée, se prolon-
1
704 DOUVILLÉ. — SUH QUELQUES FORMES DE CUAMIDÉ8 20 juin
h géant an delà du bord de la coquille et rappelant par sa forme e
« par sa position la défense du sanglier. — Type : Apricardia cari-
« nata, Guér. Coquille allongée, oblique, fortement carénée. Le Mans,
m SaiDte-Croix. »
Ce genre était resté de position incertaine ; M. Guéranger l'avait
placé dans les Cardîidés entre Cardium et fsocardia.
Plus tard, en 1867, dans son «Album paléontologiquedelaSarthe,»
le même auteur a donné deux figures de l'espèce type, accompagnées
de quelques observations : « Les détails de la charnière, écrit-il,
a sont tellement singuliers que j'ai cru devoir proposer un genre
« nouveau pour ce fossile. Le principal caractère consiste dans une
a dent saillante et recourbée. Je trouve cette coquille parmi les
« huîtres biauriculées et dans le Jallais. »
En examinant soit les échantillons figurés par l'auteur, soit ceux
qu'il a libéralement donnés à la collection de l'Ecole des Mines, nous
avons constaté que l'espèce type n'est connue que par la valve droite
et que la forme toute particulière de la dent postérieure marginale,
large et déversée en dehors rappelait, tout à fait, la disposition carac-
téristique des Dicératinés. Un autre caractère omis dans la descrip-
tion donnée par M. Guéranger, mais bien visible sur les échantillons,
est la présence, du côté postérieur, d'une lame saillante identique à la
lame myophore postérieure des Diceras,
Sur ces entrefaites, notre confrère, M. Arnaud, bien connu par
ses belles recherches sur le terrain crétacé du Sud-Ouest, nous en-
voyait un très curieux échantillon provenant du Provencien inférieur
de Châteauneuf (Charente) ; c'était une valve droite, isolée de la
Heijuienia Archiaci et dont le lot était remarquablement conservé ;
1887 DOU VILLE. — SUR QUELQUES FORMES DE G11AM10ÉS 765
par suite, fortement aplati. La charnière de cette valve n'est pas
encore connue, mais il n'est pas douteux qu'elle ne soit identique à
celle de Toucasia : les moules internes indiquent la présence d'une
arête myophore postérieure saillante.
La valve supérieure est généralement moins volumineuse ; le cro-
chet est assez fortement enroulé du côté antérieur et elle présente le
plus souvent, du côté postérieur, une carène plus ou moins arrondie
qui part du sommet. La disposition intérieure est la suivante :
1° Apricardia carinata (pi. XXVI11, fig. 3). — La dent principale B
(marginale postérieure) est très volumineuse, large, aplatie et forte-
ment déversée vers l'extérieur; elle dépasse le bord de la coquille;
dans les échantillons bien conservés, elle présente, en dessus, une
légère carène médiane et une assez forte saillie antérieure. Au bas
de cette saillie, du côté interne, une dépression représente la fossette
w, et en avant, on distingue une petite dent conique antérieure Bv.
L'impression musculaire antérieure est marginale, extrêmement
étroite et allongée. Le muscle postérieur est porté sur une lame
saillante //*/>, qui s'élève normalement à la surface de la valve. Cette
lame est largement séparée du plateau cardinal, sous lequel elle s'en-
fonce pour pénétrer dans la cavité umbonale. La rainure ligamentaire
est bien visible à partir du crochet ; elle s'élargit à la base de la dent
B.sur laquelle elle vient s'appuyer; elle est partiellement recouverte,
en ce point, par une légère saillie qui se détache du côté externe de
la base de la dent.
2° Apricardia Archiaci (pi. XXVIII. fig. 4). — La valve supérieure i
est beaucoup moins aplatie que dans l'espèce précédente, aussi la
dent B est relativement moins déversée en dehors ; elle est moins
saillante, moins anguleuse et plus régulièrement arrondie; elle pré-
sente, du côté interne, une légère saillie médiane et plusieurs canne-
lures du côté antérieur. La fossette n se présente sous la forme d'une
vallée transversale étroite et peu profonde en avant de laquelle on
distingue une faible dent B'. L'impression du muscle antérieur ma
allongée et très étroite n'est pas entièrement conservée.
La lame myophore postérieure mp est très saillante et normale à la
surface de la valve; elle est exactement disposée comme dans Apricar-
dia carinata. L'insertion ligamentaire est également bien visible;
elle se présente sous la forme d'une rainure qui part du sommet
de la valve et aboutit à l'extérieur de la dent B, mais sans s'élargir ;
elle est séparée à son extrémité de la surface de la dent par une
lame légèrement saillante.
On voit que la disposition générale de la charnière est la même
que dans les genres précédents, ftequienia, Matheronia et Toucasia.
/■■
766 DOUVILLÉ. — SUR yUELVUES FOKMKS DE uUÀMinÉS 20 JQitt
La présence d'une lame et d'une arfite myophores postérieures in-
dique une extrême analogie avec ce dernier genre; l'unique différence
que l'on puisse signaler consiste dans la position de la lame myo-
phore de la valve libre: dans l'oucana, elle est comme soudée en
dessoas du plateau cardinal et elle s'élève presque normalement,
au-dessus du plan de la commissure des valves. Dans Apricardia,
au contraire, elle est largement séparée du plancher cardinal et ta
direction reste beaucoup plus transverse.
Le genre 7'ovcasia parait jusqu'ici cantonné dans l'Urgonîen. Le
genre Apricardia est beaucoup plus répandu et se développe large-
ment à partir du Cénomanien. La rainure postérieure que l'on
observe sur les deux valves permet de distinguer facilement les
fiirostres qui doivent 6lre attribués à ce genre; je citerai particu-
lièrement et d'après ce caractère, les forme» décrites par d'Orbigny
sous les noms de liequicnia carentonensit, ft. Toucaii et //. Ixvigata.
TRIBU DES BÀYLKINÉS
Genre Bayleia
C'est ici que viendrait normalement se placer ce genre curieux
établi et décrit par M. Munier-Chalmas, mais pour en bien faire
comprendre les caractères, il nous a paru préférable de renvoyer sa
description à la fin de cette note.
B. — FORMES INVERSES
Elles se distinguent immédiatement des précédentes parle mode
d'enroulement de la valve Qxée qui est de même sens que dans les
H
1887 DOU VILLE. — SUR QUELQUES KO BUES DE C11AMIDÉS 767
surélevé de l'impression musculaire postérieure. Or, cette disposition
ne se présente que sur les formes enroulées, tandis que, sur les
formes droites, cette impression est superficielle ; il est donc préfé-
rable de prendre pour type du genre une des formes enroulées, telles
que le M. varians. Du reste, ce caractère ne nous parait pas suffisant
pour distinguer génériquement les formes droites, l'appareil cardinal ,< V>
étant exactement le môme dans les deux groupes d'espèces. ..-' *
La charnière du genre Monopleur a est aujourd'hui bien connue; elle
se compose, sur la valve inférieure, d'une dent médian e^B et B -comprise
entre deux fossettes b et b% et, sur la valve supérieure, de deux dents
JN séparées par une cavité médiane n ; ces éléments sont les mêmes
que ceux que l'on observe dans les Dicératinés, leur importance rela-
tive seule est modifiée : examinons de plus près ce rapprochement.
Nous avons vu, dans ce dernier groupe, que les deux dents B et B' de
la valve droite sont, la première toujours en relations avec le bord
externe de la coquille et en particulier avec l'extrémité de la cavité
ligamentaire, tandis que la dent B} est toujours sur le bord interne
du plateau cardinal. Dans Monopleura, on observe cette même rela-
tion de position, seulement les deux dents sont sur la valve gauche,
et l'une d'elles est, en efTet, placée tout à côté de la cavité ligamen-
taire : c'est la dent postérieure et nous devrons lui conserver la nota-
tion B, tandis que la seconde s'appuie, au contraire, sur le bord
interne du plateau ligamentaire, c'est la dent antérieure ou B'. La
valve gauche de Monopleura est donc rigoureusement homologue de
la valve droite des Dicératinés, mais elle est symétrique et inverse ;
de même la valve droite de Monopleura est homologue de la valve
gauche des Dicératinés. Si donc on considère ces dernières formes
comme normales, on pourra appliquer l'épithète d'inverses aux
Monopleura et aux types dérivés. Ce fait n'est du reste pas isolé dans
la famille des Ghamidés et nous verrons plus loin que les Ghamidés
actuels présentent un mode de variation analogue.
Les Monopleura sont caractérisés par un développement à peu près
égal des deux dents B et B' ; la dent marginale no présente plus ici
la forme large et déversée si fréquente dans les Dicératinés, elle est,
au contraire, conique et cette différence de forme parait en relation
avec la disposition du ligament dont la rainure est à peu près nor-
male au plan de la commissure , au lieu d'être tangentielle.
Sur la valve inférieure ou fixée, la dent médiane N est toujours
bien développée et plus ou moins transverse; elle s'appuie directe-
ment sur le bord interne de la coquille dans les formes droites, et
sur le milieu du bord interne du plancher cardinal dans les formes
enroulées (J/. varians).
768 DOUYIUK. — SUR tfUËLyUKS FORMES DB CflAMIDÉS 20 juin
■ j, >'J;'' Les impressions musculaires sont superficielles; elles correspon-
■ ' ' dent quelquefois à une partie épaissie du test, mais elles ne sont
7(? ,' jamais portées sur une apophyse saillante. Nous avons va qne,
- dans le il. variant, le bord interne de l'impression musculaire
postérieure est légèrement surélevé sur la valve inférieure, de
manière a donner naissance à une arête faiblement saillante.
Les formes les plus anciennes des Monopteura proviennent des
couches à Valletia de Saint-Claude, près Chambéry, et de la limo-
nite de Métabief qui appartiennent au Valanginien supérieur; nous
avons énuméré plus haut les différentes formes signalées par Mathe-
ron dans l'Urgonien. Le type persiste dans dans la Craie supérieure;
nous pouvons citer le Monopteura mar/icensis du Sénonien inférieur,
et le M. (Chama) (/typhoïdes, Bayle, du Sénonien supérieur de Royan.
Genre Valletia, M. Ch., 1873.
Ce genre, établi par M. Munier-Cbalmas en 1873, dans son « Pro-
drome d'une classification des Kudistes », a été ensuite décrit et très
bien figuré par le même auteur, dans ses « Etudes critiques sur les
Ru dis te s (1). » Ce type est très voisin de Monopleura, mais il s'en
distingue facilement d'abord à l'extérieur par l'eoroulement beau-
coup plus marqué des deux valves, qui rappelle Loul à fait celui des
Diceras, puis à l'intérieur par l'atrophie de la dent marginale posté-
rieure, qui n'est plus représentée que par un léger tubercule visible
seulement sur les échantillons parfaitement conservés. C'est, bien
entendu, une forme inverse comme Monopleura.
Ce type a été d'abord signalé dans le Valangînien supérieur des
1887
DOU VILLE. — SUR QUELQUES FORMES DE CUAMIDÉS
769
et largement adhérentes comme les Toucasia et les Apricardia, mais
elles s'en distinguent facilement par l'enroulement de la valve fixée
qui est inverse de celui qui caractérise ces deux derniers genres,
et, par suite, de même sens que dans les Exogyra.
Nous prendrons pour type l'espèce bien connue qui a été décrite
par d'Orbigny sous le nom de Requienxa cenomanensis.
La valve supérieure, de forme capuloïde, présente exactement la
môme disposition interne que les Monopleura. On distingue deux
dents presqu'égales, l'une marginale postérieure B, placée immé-
diatement à côté du ligament, la seconde antérieure interne B' ;
entre les deux, se creuse une fossette profonde n. Les deux impres- c ^ I I*
sions musculaires sont superficielles et correspondentjgénéralement
à un épaississement du tôt, surtout du côté interne.
Fig. 2. — Schéma de Gyropleura cenomanensis.
Fi g. 3. — Birostre de Gyropleura comucopiœ.
Fi<r 3
.lUf
H1P
G, valve gauche libre; D, valve droite fixée; L, rainure ligamentaire; B, B\ N,
dents cardinales: b, b\ n, fossettes correspondantes; ma, mp, muscles adducteurs.
La valve inférieure rappelle, tout à fait, la forme de certaines Exo-
gyres ; elle est largement adhérente par le côté antérieur et présente
un crochet fortement enroulé du même côté. La charnière est
comme déplacée du côté antérieur : elle se compose d'une petite
fossette postérieure b, placée à l'angle dorsal de la valve, immédiate-
ment à la suite de la rainure ligamentaire, puis d'une forte dent
N, placée en avant et suivie elle-même d'une fossette antérieure b1
assez profonde. L'impression musculaire antérieure ma est superfi-
cielle et marginale; l'impression postérieure mp est large, bien
développée et portée par une lame transverse, qui simule un plan-
cher cardinal, occupe tout le crochet en arrière de la fossette posté-
rieure et recouvre la cavité umbonale. Cette lame myophore posté-
rieure constitue le caractère particulier du genre Gyropleura ; il se
traduit sur les moules internes par une rainure profonde plus ou
XV 49
770 DOUVItLK. - SUK iJlîBliJUES FOU H ES IJK CI1ÀJUDÉS 20 JU1D
moins large située entre le crochet de la valve fixée et la commissure
des valves ; cette rainure est bien visible sur les moules de la Craie
de Rouen, figurés par d'Orbigny sous le nom de Chôma comucopiœ,
et qui, peut-être, ne sont que des birostres du Gyropleura cenoma-
nensis. Ce môme caractère nous a permis de nous assurer que Ca-
protina navis de d'Orbigny, appartient encore au même genre, et
n'est pas un Matheronia, comme l'avait penséM. Munier-Cbalmas (1) ;
du reste, le sens de l'enroulement de la valve fixée montrait
déjà qu'on avait affaire à une forme inverse. Il en est de même des
Requienia rugoia, Delaruei et carinata, qui sont également inverses
et appartiennent, selon toutes probabilités, au genre Gyropleura.
Les collections de l'Ecole des Mines possèdent une moule de
' grande taille dont le contre- moulage reproduit exactement les carac-
tères du genre que nous étudions; il provient de Chàteauneuf près
Angoulême; la cavité umbonale a une Corme triangulaire bien mar-
quée. Nous avons fait figurer (PI. XXVIII. fig. 5) le contre-mou-
lage de cette pièce.
Si on compare les valves inférieures de fk-quienia ou Matheronia
avec celles de Gyropleura, elles paraissent, au premier abord, présen-
ter presque exactement la môme disposition cardinale ; on pourrait
ainsi être tenté de considérer, avec d'Orbigny, les Gyropleura comme
de simples Requienia inverses, à l'exemple de ce qui passe dans
les CHaminèt où l'on rencontre quelquefois, dans la même espèce, des
formes normales et des formes inverses. Mais celte analogie n'est
qu'apparente et la lame qui, dans ces deux genres, contitue la plus
grande partie du plancher cardinal correspond à des parties bien
dillére
$87 DOUVIUÊ. — SUR QUELQUES FOHMKS OS C1JAMIDKS 771
piche ont figuré (pi. CXLV1, fig. 2 et 7) un échantillon de Métabief qui
présente tous les caractères du genre et, en particulier, la lame myo-
phore postérieure; cet échantillon nous parait bien distinct par
sa forme extérieure et par ses caractères internes du Monopleura
valanginiensis de Sainte-Croix et, par suite, nous ne pouvons admettre
l'identification proposée par ces auteurs.
Plusieurs espèces ont été rencontrées dans le Cénomanien et le
terrain crétacé supérieur ; elles ont presque toutes la môme orne-
mentation, constituée par des côtes rayonnantes écailleuses ou échi-
nulées, ce qui rend souvent bien difficile la distinction de certaines
formes, surtout lorqu'elles ne sont pas parfaitement bien conservées.
Gyropleura cenomanensis, d'Orb. sp. (Pi. XXVI11 fig. 7)
( Hequim ta renuma n ensis, d'Orb. Paléont fr. p. SGI, figurée sous le nom géné-
rique de Cuprotina ibid. pi. 595, fig. 1-4.)
D'Orbigny indique que les deux valves sont ornées de petites côtes
longitudinales rapprochées, très régulièrement marquées de lignes
d'accroissement en dessus. Sur les échantillons un peu usés, les
côtes sont robustes, arrondies et séparées par des intervalles égaux
à peu près à leur épaisseur ; sur les échantillons parfaitement con-
servés les côtes sont ornées, en dessus et sur les côtés, de lamelles
imbriquées en forme d'accents circonflexes dont la concavité est
dirigée du côté de la commissure ; le bord des valves montre une
série de fortes crénelures, correspondant précisément à ces lamelles ;
sur le bord d'une valve de 13mm de diamètre, les côtes sont distantes
d'axe en axe de 3{4 millim. Nous considérons, comme variété, certains
échantillons dans lesquels les lamelles sont beaucoup moins saillantes,
de telle sorte que les côtes paraissent simplement striées en travers.
Loc. Cénomanien du Mans.
On rencontre dans le tourtia de Montignies-sur-lloc des échantil-
lons très voisins de ceux du Mans et de taille un peu plus forte;
mais leur ornementation externe n'est pas assez bien conservée pour
qu'on puisse affirmer leur identité spécifique avec les échantillons
précédents.
Gyropleura cornucopiie, d'Orb. sp. (supra p. 76U, fig., 3).
[Chanta cornw:opi,v. d'Orbigny, l'ai. fr. 3, pi. 401, lig. 3-7, p. 089).
Cette espèce ne nous est connue que par les birostres que l'on
rencontre assez souvent à Rouen, dans la couche à Amm. rothomagemùs,
et qui ont été figurés par d'Orbigny ; l'ornementation externe nous
est inconnue, ce qui nous empoche d'affirmer leur identité avec le
G. cenomanensis.
772 DOnVILLÉ. — SUR QUBLQUfiS FORMES DE CH AMI DÈS 20 jllîn
Gyropleuraornata, d'Orb. sp. {PI. XXVIII, flg. 8)
{Reqiàenia ornata, ù'Ortiigoy Pal. fr. 3, p. !57 pi. 589, 11g. t-i.
Nous n'avons pu examiner que la valve inférieure; les cotes sont
anguleuses, fortement échinulées de distance en distance; elles pré-
sentent des stries transverses, Gnes etserrées, quiseprolongentdans
l'intervalle des côtes.
Loc. Cénomanien de l'île d'Aix.
Les échantillons que nous avons sous les yeux se rapprochent
beaucoup, par leur forme et leur taille, des exemplaires figurés par
d'Orbigny, Pal. fr., pi. 588, fig. 3 et 4 comme les jeunes du G. navi*.
Gyropleu
, d'Orb.
(Requienia nooij, d'Orb. Pal. fr., p. IS5, pi. SS7 etS8B t\g. I et î).
Cette espèce du Cénomanien supérieur des Cbarentes est bien
connue à la fois par son ornementation extérieure formée sur la valve
inférieure de côtes rayonnantes échinulées et par son birostre. Ce
dernier présente, en dessous de la commissure palléale, une large et
profonde échancrure correspondant à la lame myophore postérieure :
au-dessus on distingue très nettement sur la partie supérieure
du birostre, l'impression musculaire postérieure de la valve libre ;
sur la commissure, il est souvent facile de discerner la trace
des deux dents cardinales supérieures B et B', et de la dent médiane
inférieure N.
Cette espèce se distingue facilement des précédentes par sa taille
beaucoup plus considérable; le jeune à des côtes échinulées sail-
1887 D0UVILLÉ. — SUR QUELQUES FORMES DE CHÀWDÉS 773
Les formes de la Craie supérieure sont généralement peu déve-
loppées et de petite taille ; le plus souvent elles ont été brisées et on
ne trouve plus que la partie de la coquille qui est restée adhérente
aux diviers fossiles (Huîtres, Térébratules, Oursins), sur lesquels
elle était fixée. Ces débris sont facilement reconnaissables à leur
forme largement spiralée; on distingue, à la loupe, par trans-
parence, leur ornementation externe composée de fines côtes longi-
tudinales. Sur quelques fragments qui nous en ont été communiqués
par notre confrère M. Charles Janet l'ornementation de la partie non
adhérente se compose de côtes fines arrondies ornées, quand le tôt
est parfaitement conservé, d'écaillés transverses saillantes. C'est donc
le même mode d'ornementation que dansleGyr. cenomanensis; seule-
ment ici, les côtes paraissent beaucoup plus fines et plus nombreuses.
Les échantillons qui nous ont été communiqués par M. Janet pro-
viennent de la Craie blanche de Dieppe, de Laversine et de Villers-
Saint- Lucien près Beauvais. Nousfavons fait flgurer.(Pl.. XXVIII, fig. 9)
l'ornementation d'un des échantillons de Dieppe.
Des formes bien analogues se rencontent à Meudon ; les unes ont
des côtes fines et serrées nettement échinulées, au moins dans le
jeune, et paraissent bien se rapporter au môme type que .les échantil-
lons de Dieppe. Les lamelles transverses sont disposées en séries con-
centriques et il est probable qu'il faut rapporter cette forme au
Chama supracretacea, d'Orb. Prodr. p. 294, n° 44, dont nous repro-
duisons la diagnose malheureusement bien obscure :
« Espèce convexe, arrondie, fortement contournée sur elle-même
» ornée de très petite côtes concentriques, marquée de ligues rayon-
» nantes aussi serrées que les côtes. Loc. : La Falaise, Meudon. »
Les échantillons qui ont servi de type ne figurent malheureuse-
ment pas dans la collection d'Orbigny.
On rencontre à Meudon d'autres échantillons qui rappellent la
variété non écailleuse du Gyr. cenomanensis : les côtes (PI. XXVIII,
fig. 40) sont fines, arrondies, très rapprochées et seulement striées
en travers; leur grosseur est variable suivant les échantillons, mais
elles paraissent cependant plus fines et plus serrées que dans l'espèce
du Mans. Un exemplaire de Ciply, de la collection de l'Ecole des
Mines, reproduit presqu'exactement l'ornementation de ceux de
Meudon ; son moule interne, partiellement visible, présente bien net-
tementl'entaille qui correspond à la lame myophore postérieure. Nous
serions disposé à rapporter ce dernier type à la Caprotina costulata,
Muller(18oo, Neue Beitniïge zur Petrefaktenkundederaachener Krei-
def.. p, 16, pi. VII, iig. 18). Malheureusement la description et la figure
sont bien insuffisantes, et les valves paraissent avoir été inversées.
T74 MUVIUK. — SUH QUIïLQUIiB FORMES DK C11AHIDÉS 20 juin
En résumé, les deux formes que doue désignons provisoirement
sous la nom de Gyr. lupraerelacea et Gyr. costulala sont encore bien
incomplètement connues et il serait nécessaire d'avoir un plus grand
nombre d'échantillons pour les distinguer entr'elles, et les séparer
nettement du Gyr. cenomanemii.
Les formes suivantes sont mieux caractérisées :
Gyropleura lioulangeri, n. sp.
(Planche XXVIII, flg. 6,6».
Cette espèce a été découverte à Meudon par M. Boulanger, I qui
nous nous faisons un plaisir de la dédier. Elle se rattache, par son
mode d'ornementation, siux.Cormes précédentes : on distingue à 'sa
surface des côtes arrondies formées chacune parune succession d'é-
caiiles imbriquées; mais ces cotes au lieu d'être serrées les unes
contre les autres sont, au contraire, largement evpaoéas. Les inter-
valles sont lisses h peine marquées en travers par des lignes
d'accroissement.
La valve inférieure est la seule connue : elle présente une très large
surface d'adhérence limitée par une sorte de carène.
L'échantillon type a été donné à l'Ecole des Mines par M. Bou-
langer.
Gyropleura ciplyana, Hyck. sp.
(Planche XXVIII, lig. 11)
4887 DODVILLÂ. — SUR QUELQURS FORMES DR CHAMIDÉS 775
Gyropleura russiensis, d'Orb. sp.
(Planche XXVIII, fig. 13)
Caprina russiensis, d Orb. 1845 in Vern. Murch, et de Keys., t. p. 496, pi. XLIII,
lijr. 31-33 — Caprolina russiensh% d'Orb. 1850. Prodr. sénonien n° 1005.
Cette forme rappelle, mais d'une manière très atténuée, r ornemen-
tation de l'espèce précédente. Les côtes sont beaucoup plus fines,
très minces, régulières et saillantes ; elles sont séparées par des inter-
valles à peu près triples de l'épaisseur des côtes ; elles sont fine-
ment échinulées ; elles présentent, à la valve supérieure, sur les côtés,
ûq très fines costules échinulées, mais les intervalles ne sont pas cos-
tulés et paraissent lisses ou très finement striées en travers.
Loc. L'échantillon type qui fait partie des collections de l'Ecole
des Mines, provient de la craie à Bei. paxiUosus (mucronatus, auct.)
de Simbirsk, Russie.
Gyropleura subhwis n. sp.
(Planche XXVIII, fig. I2Ï.
Cette dernière espèce ne nous est connue que par sa valve infé-
rieure qui ressemble tout h fait à une Exogyre; sa surface est à peu
près lisse; mais, en l'examinant à la loupe, on distingue des lamelles,
d'accroissement espacées, et entre ces lamelles de petites eûtes
rayonnantes, très fines, un peu plus serrés que les lamelles. Ces
côtes deviennent plus saillantes sur le bord des lamelles d'accrois-
sements.
Bien que la charnière ne soit que très incomplètement conservée,
ce mode d'ornementation est si caractéristique et si nettement dif-
férent de celui qu'on observe dans les Exoyyra, que nous croyons
pouvoir attribuer celte espèce au genre Gyropleura. Elle rappelle,
du reste, tout à fait les espèces précédentes par sa forme extérieure
et sa large surface d'adhérence.
Elle se distingue facilement de toutes les autres espèces par l'ex-
trême finesse de ses cotes longitudinales et leur apparence discon-
tinue.
L'échantillon typo (PL XXVIII fig. 12) fait partie des collections
de l'Ecole des Mines.
776 DODVILLÉ. — SUR QUELQUES FORMES DE C H AMI DÉS 30 JUÏD
TRIBU DKS CAPROTIHINÉS
Ce groupe, très voisin de celui des Honopleurinés, s'en distingue
, ; par la présence, sur la valve supérieure, d'une lame myophore saîl-
A^, . lante qui supporte le muscle postérieur; ce muscla et la dent car-
■ 1 u dinale voisine se déplacent vers l'intérieur de la valve, de manière
a laisser, entr'eux et le bord de la coquille, un espace libre, subdi-
visé par une cloison transversale en deux cavités accessoires. Dans
certaines formes de Bohème, encore peu connues, on distingue plu-
sieurs cloisons et, par suite, un plus grand nombre de cavités acces-
soires.
Genre Caprotina, d'Orb. 1843
Ce genre bien connu a été établi par d'Orbigny en 1842 ; on peut
prendre pour type la Caprotina striata du Cénomanien.
Si l'on examine la valve supérieure, on y observe deux dents pla-
cées exactement comme dans Monopleura. La dent antérieure B'
est forte et sert de point d'appui au bord interne du plateau cardinal ;
ce bord est ici fortement coudé, et se compose (lig. 4) d'une arête
antérieure droite qui pari de la dent B' et porte le muscle antérieur,
et d'un arête postérieure arquée qui part de la même dent B',
limite la fossette n, vient toucher l'extrémité de la lame myo-
pbore mp. et longe ensuite la cavité accessoire 0'.
Valve gauche de Caprotina t/uardripartita L :
1887 D0UVILLÉ. •— SUR quklqubs formes de CHAMIDÉS 777
constitue une cavité particulière qui donne naissance, sur les biros-
res, à un cône spécial, caché sous les cônes accessoires 0' et 0"
Voir plus loin, page 780, fig. G).
La dent postérieure B est, comme toujours, dans le voisinage
immédiat de la rainure ligamentaire qui se creuse ici de plus en plus
ît finit par se transformer en cavité interne. Nous avons fait obser-
ver plus haut que lorsque, le ligament s'enfonce ainsi à l'intérieur
le la valve, la dent marginale postérieure B affecte toujours une
orme conique et n'est jamais déversée en dehors.
La valve inférieure présente, en outre de la dent médiane N et des
ieux fossettes b et b\ une cavité myophore postérieure, correspon-
iant à la lame myophore dressée de l'autre valve ; l'impression mus-
culaire antérieure est superficielle.
Genre Polyconites, Roulland, 1830
. (Planche XXVIII, fig. 14 et planche XXXI, fig. 2)
La singulière coquille qui a servi de type à ce genre, a été décrite
par Roulland en 1830, dans le Bulletin de la Société Linnéenne de
Bordeaux (t. III, p. 197, séance du 1er novembre 1829) ; elle a été
ensuite figurée par le môme auteur, la môme année, dans les Actes
de la Société Linnéenne de Bordeaux (t. IV, pi. I et pi. II) sous le
nom de Polyconite operculée ; « Ces fossiles, dit l'auteur, se distin-
ct guent éminemment des Sphérulites et des Hippurites par le
u nombre des cônes supérieurs de leur birostre, étonne peut douter
» qu'ils n'appartiennent à une nouvelle famille de Rudisles ; je les
« désignerai en conséquence sous le nom de Polyconites. »
Charles Des Moulins ajoute, à la suite de la première communica-
tion de Roulland, queces fossiles présentent, en effet, des caractères
très singuliers, mais qu'ils ne lui paraissent pas de nature à nécessi-
ter leur exclusion du genre Sphérulite.
Ce fossile, qui n'est pas rare dans le Cénomanien du Sud-Ouest de
la France, se trouve maintenant dans toutes les collections ; il se
compose d'une valve inférieure conique, ornée de lignes d'accroisse-
ment et présentant un sillon ligamentaire longitudinal bien mar-
qué. La valve supérieure est plane, circulaire, et simule un oper-
cule; son sommet est excentrique et sert de point de départ à un
sillon ligamentaire qui va rejoindre celui de la valve inférieure.
Lorsque les lames externes ont disparu, on distingue sur la valve
supérieure, en plus du sillon ligamentaire, trois sillons profonds et
quelquefois un quatrième moins marqué, qui donnent naissance, sur
77H DOtiYiLLfc. — sur quslqub» imaea tu; chahidêb 90 juin
le birostre, a cinq cônes obliques aplatis, qui viennent converger vers
le sommât de la petite valve ; ces sillons sont souvent indiqués pu
des lignes de cassure sur les échantillons dans lesquelles les lames
externes sont conservées. Presque toujours, les lames internes ont dis-
paru et les birostres sont plus ou moins écrasés, de telle sorte qn'il
n'avait pas été possible, jusqu'ici, d'isoler l'appareil cardinal et
d'en reconnaître la composition exacte.
D'Orbigny avait placé ce fossile dans son genre Radiolitet sous le
nom de R. polyconitite*; M. Bayle avait adopté la même manière de
voir, puisque ion genre Sp/iœrulites correspond aux Radiolitet de
d'Orbigny. C'est M. Munier-Chalmas qui a reconnu, le premier, que
les singulières cloisons de la valve supérieure indiquaient une orga-
nisation bien différente de celle des vrais Radiotites; et dans l'irapos-
sibilité on il se trouvait de rapprocher cette forme des types connus,
il l'avait considérée comme constituant un genre nouveau, Hetero-
caprina et une famille nouvelle, celle des Hétérocaprinidés.
M. Bayle, ayant eu à sa disposition des échantillons mieux conser-
vés provenant de Saint- Troj eau, était arrivé, avec son habileté bien
connue, à préparer complètement la valve inférieure que nous avons
fait figurer pi. XXXI, fig. 2. On voit qu'elle présente une extrême
analogie avec la valve inférieure des Monopleura ; on y dislingue les
deux fossettes 6 et ù' séparées par une dent transverse N ; les denx
impressions musculaires sont superficielles, submarginales et portées
par un épaississement du tél.
La collection de l'Ecole des Mines renfermait, on outre, un birostre,
non déformé, provenant de la même localité; en le contre -montant,
nous avons pu reconstituer , d'une manière complète , l'ap-
1887 DOUVILLÉ. — SUR QUELQUES formes DE CUAWDÉS 771)
vis-à-vis de l'impression musculaire postérieure de l'autre valve. Cette
lame s'appuie du côté interne sur l'arête qui représente le bord du
plateau cardinal et du côté externe sur une cloison homologue do
celle qui, dans le genre précédent, sépare les deux cavités acces-
soires postérieures.
La disposition interne de la valve supérieure de Polyconites re-
produit donc, presque rigoureusement, celle qui caractérise les
Caprotina; la seule différence est dans la direction de la lame myo-
phore postérieure, couchée dans le premier genre et dressée dans le
second. Cette disposition couchée de la lame myophore postérieure
dans Polyconites, entraine la disparition, sur la valve inférieure, de la
fossette myophore postérieure si caractéristique du genre Caproiïna.
A l'appui delà description qui précède, nous reproduisons ci -
contre une coupe effectuée dans un Polyconites à peu de distance
au-dessous de la valve supérieure; il est facile d'y reconnaître les
divers éléments que nous venons de signaler.
Fig. 5. — Section du Plyconites operculatus. (Les lettres ont la môme
signification qu'aux figures 6-7.)
/
/
TV'
\
o
o'
\
/
v
U.
\ m.i i
■' /o"
> i
i
i i
\ i .-1 /
I
J
y
L'interprétation des birostres (fig. 7) n'offre maintenant aucune
difficulté : ils ne diffèrent de celui des Caprotina (fig. G) que par le dé-
veloppement différent de leurs éléments.
On peut reconnaître ainsi d'abord les deux cônes accessoires pos-
rieurs O et O' ; puis le cône principal G correspond h la cavité prin-
cipale occupée par l'animal ; au-delà, un cône allongé et plus ou
moins surbaissé représente ù la cavité principale accessoire O". Enfin
on observe quelquefois, près du ligament un petit cône accessoire
supplémentaire CT. Si on brise la partie supérieure du cône O' on
780 DOUYILLÉ. — SUR QUELQUES FORMES I>E CHAMIDftS 20 JQU
voit apparaître au dessous, comme dans Caprotma, un nouveau
cône correspondant à la partie de la fossette n qui n'est pas occupée
par la dent N.
Les trois sillons principaux que l'on observe à la surface supé-
rieure des birostres, en plus du sillon ligamentaire, correspondent
ainsi aux arêtes qui constituent le bord du plancher cardinal et i
la cloison separativa des deux cavités accessoires postérieures O et 0 .
Fig. 7. — Partie supérieure du Fig. 6. — Binaire de Caprotina
binaire de Polycanites opcrcu- guadripartîta (d'après IVood-
lalus. tvard).
L, Sillon ligamentaire ; G, cavité principale de la valve gauche ; D, cavité prin-
cipale de la valve droite ; O, O', cavités accessoires postérieures ; le cône O' a été
supposé enlevé en partie pour laisser voir le cône supplémentaire qui remplit la
1887 DOUYILLÉ. — SUS QUELQUES FORMES DE CHAMIDÉS 781
replis des lames internes et nous paraissent homologues des cavités
accessoires des Caprotina.
Genre Caprina d'Orbigny père 1822.
Planches XXIX, XXX et XXXI, fig. 1.
Ce genre a pour type une espèce bien connue, la Caprina adversa,
remarquable par la petitesse de sa valve inférieure conique et le grand
développement de la valve supérieure toujours fortement enroulée.
Mais la disposition de l'appareil cardinal n'était pas connue, au moins
dans cette espèce.
Gemmellaro avait en effet figuré en 1865 (1) l'appareil cardinal
d'un fossile de la craie de Sicile qu'il désignait sous le nom de Caprina
communis; mais cette détermination générique était restée si in-
certaine que M. Munier-Chalmas avait créé pour ce type môme, en
1873, le genre Gemmellaria. Notre confrère était arrivé en môme
temps par un moulage habile à reconstituer la charnière complète de
la valve supérieure d'un fossile analogue provenant de la Craie du
S.-O. et qu'il attribuait au môme genre (2).
M. Bayle avait recueilli, dans la Craie du S.-O., un assez grand nom-
bre d'échantillons de la Caprina adversa et il était arrivé à force de
patience et d'habileté à en reconstituer presque complètement la
charnière (3); malheureusement la valve supérieure était toujours en
connexion ce qui laissait un peu obscure l'interprétation des diver-
ses parties de l'appareil cardinal. Un contre-moulage en gélatine
effectué sur un échantillon dont le birostre supérieur était dégagé,
nous a permis récemment de reconstituer la charnière de cette valve
(PI. XXX, fig. 1) et de compléter ainsi les importants résultats
obtenus déjà par M. Bayle.
Disons, tout d'abord, que cette charnière est identique avec celle
qui avait été figurée par Gemmellaro, et que, par suite, la C. communis
de cet auteur est bien une vraie Caprine.
(1) Caprinelli délia zona supériore délia ciaca dei diutorui di Palermo.
(t) M. Munier-Chalmas a bien voulu nous promettre de décrire et figurer ce
magnifique échantillon à la suite de cette note.
(3) Nous avons figuré deux de ces échantillons préparés par M. Bayle, PI. XXIX,
pi. XXX, fig. 2 et PI. XXI, lijr. i
782 DouviLLi:. — suit quelouiis FORMES de cuamidéS 20 juin
Hç. 8. — Schéma de la valve supérieure libre de Caprina advenu.
L, rainure ligamentaire; 1(. î) . ■.■"!■■ ■■■' n:ie<; « fossile cardinale, iucomjjlè-
lemeru remplie par la dent ■ ■-■■,■ lanle K et jouant le rôle (l'une >;ranile
cavité accessoire; 0, cavité | ■ ;:i. ; i : »«, uip impressions musculaires antérieure
et postérieure. On a indiqué par des hrtcliure» la partie de la valve inférieure qui
pénètre dans la valve figurée et qui se compose de la dent N et d'une partie de la
lame tnvophore, mp,
La valve supérieure présente, dans sa constitution générale, une
grande analogie avec celles de Caprina et do Plagioptychus. On re-
marque, tout d'abord, la forte dent antérieure B', qui, comme dans
les Caprotininés, sert d'appui au bord interne du plancher cardinal,
représenté par deux arêtes saillantes presque perpendiculaires l'une
sur l'autre. L';in:U- autiriem'n su p pu rie, cnnime dans ('.aprotina t
1887 DÛUV1LLÉ. — SUR QUELQUES FOHMKS 1)K CUAMIDÉS 783
La valve inférieure (/fy. 9 ci-contre, PI. XXX, flg. 2 et PI. XXXI, flg. 1 ,
Fig. 9. — Schéma de la valve inférieure fixée de Caprina adversa.
;■'
L, rainure ligamentaire; N, dent cardinale (supposée cassée); 6, b\ Fossettes car-
dinales; D, cavité principale; ma, impression musculaire antérieure; mp, lame
myophore postérieure; 0, 0... cavités accessoires.
fig. 2) présente une dent médiane N, très saillante et un peu recour-
bée en dehors ; elle présente une section coudée en forme de cor-
nière : un des cùlés vient s'appuyer contre la dent B', tandis que
l'autre côlé prolonge le bord interne du plancher cardinal ; elle vient
s'engager dans une sorte de rainure qui occupe l'angle dorsal de
la cavité n. Du côté antérieur, on distingue une fossette large et
profonde U destinée à recevoir la dent B'; la fossette postérieure b
est peu développée et placée dans le voisinage immédiat du repli
ligamentaire.
L'impression musculaire antérieure ma est submarginale et sup-
portéepar un épaississement du tôt. L'impression postérieure mp
présente une disposition toute spéciale : elle est portée par une lame
saillante en forme de croissant et à bord arqué (PL XXXI, flg. t),
qui s'élève normalement au-dessus du plan de la commissure et
vient se placer en regard du bord de la valve supérieure ; le muscle
postérieur se trouve ainsi compris entre le bord de la valve supé-
rieure et la surface externe do la lame myophore de la valve infé-
rieur. Cette lame est séparée du bord de la valve correspondante par
une cavité accessoire, étroite et allongée, subdivisée elle-même par
des cloisons transversales.
Cette disposition rappelle tout à fait les grandes cavités, que l'on
observe dans les sections des Capruiula en dedans des canaux du
têt ; mais ici elles n'existent qu'en dehors du muscle postérieur.
784 DOUVILLÉ. — SUR QUELQUBS FOBMliS DE CIIAHIDÉS 30 JU1D
Nous avons cependant observé quelques traces d'une organisation
analogue en dehors du muscle antérieur, du côté dorsal.
En résumé on voit que, la charnière des Caprina présente exacte-
ment la même disposition que celle des Caprotîna et que celle des
Plagiopiyehw. Elle en diffère par l'existence d'une lame myophore
postérieure sur la valve inférieure; elle diffère en outre des Capro-
t ina parla disparition de la lame myophore de la valve supérieure,
et par l'agrandissement considérable de la fossette N. Une disposition
analogue se retrouve dans Platfioptychus, mais dans ce genre la
dent postérieure B est beaucoup plus développée.
Genre Plagioptychus, Mathéron, 1883.
Ce genre est bien connu et a été complètement décrit et figuré
par notre confrère M. Chaper (1); Ziltel a parfaitement indiqué dans
son Traité de Paléontologie la disposition si remarquable des replis
des lames internes qui constituent les canaux de la valve supé-
rieure.
Sur la valve supérieure le ligament est presque tangentiel comme
dans les Dicératinés ; il en résulte, comme nous l'avons vu précé-
demment, que la dent marginale postérieure ne peut se développer
qu'à la condition de se déverser en dehors ; c'est ce que l'on observe
bien nettement sur l'exemplaire figuré par M. Chaper (foc. cit.
pi. XII). Cette disposition très fréquente dans les Dicératinés, est
très rare au contraire dans les formes inverses.
1887 DOUYILLE. — SUR QURLQUKS FORMES DE CHAMIDÉS TS5
Les formes de Sicile sont, de beaucoup, les plus simples et, d'après
les travaux de Gemmellaro, la disposition de leur charnière est
presque identique & celle des Caprtna. Les espèces du Portugal, pré-
sentent des canaux beaucoup plus complexes; tes sections de ces
canaux sur les deux valves ont été bien figurés par Sharpe (1) et par
Woodward (2). L'appareil cardinal parait surtout formé de dents
minces et peu distinctes mais la disposition des cloisons princi-
pales est encore tout à fait analogue à celle des Caprina. Sur la
valve inférieure fixée (D), la cavité principale est limitée, du coté car-
dinal, par une lame myophore antérieure et une lame myophore pos-
térieure, en arrière desquelles se développent de grandes cavités
accessoires analogues à celles que nous avons signalées dans Capri-
na adversa. En dehors de ces cavités, on distingue, sur tout le pour-
tour, une ceinture continue de cavités plus petites, constituant les
canaux proprement dils. Sur la valve supérieure ou libre (G), la cavité
umbonale est limitée, comme dans Caprina, par deux cloisons
Fig. 10 et fig. II.
Sections des deux valves de Caprinula (d'après Wood ward).
D, vahe droite fixée; 0, valve gauche libre; L, r
cardinales; n fossette cardinale jouant le rOle de cavité accessoire; ma, mp,
lames m vophores ; 0,0, grandes cavités accessoires développées surtout en dehors
des lames m yophores.
presque perpendiculaires l'une à l'autre; la cloison antérieure est
la lame myophore ma, la cloison perpendiculaire limite une grande
cavité accessoire qui est le développement de la fossette n. En de-
hors de celte cavité, on distingue une troisième lame arquée qui
correspond au muscle postérieur mp. Comme précédemment, une
première rangée de grandes cavités se développe en dehors des deux
(1) /.ne. cit.
[S) Quart. Jour». Geot. Soc., vol. XI, p. Si, is, isœ ci Manuel de Conchyliologie;
ces figures ont été reproduites par Fischer, dans son Manuel de Conchyliologie
■ou* le nom d'Irhlayaiarcolita Boissyi, nom qui devra <Hre changé en celui de
Caprinula,
XV 50
786 nou ville. — sua quelques formes db chanidks 20 juin
lames myophores, et est enveloppée, à son tour, par une zone de
canaux plus petits. Sur un échantillon de même provenance, qui
nous a été communiqué par notre confrère H. Choflat, la cavité «
est subdivisée elle-même en trois, par deux cloisons supplémen-
taires.
Malgré cette complication das cavités accessoires, on voit cepen-
dant que la disposition interne présente de telles analogies avec celle
de Caprina, que les deux genres doivent être considérés comme tris
voisins.
Groupe des Rudistbs.
Ce groupe comprend une série de formes caractérisées par une
valve inférieure conique et une valve supérieure operculaire et non
enroulée. Le ligament est logé d'abord dans une cavité interne
formée par un repli des lames externes; cette cavité se rétrécit
progressivement et Qoil par disparaître; le repli correspondant peut
persister sous la forme d'une arête cardinale ou même disparaître com-
plètement, comme dans les Biradiolites. Sur la valve supérieure, on
distingue toujours deux fortes dents cardinales coniques B et B'
égales ou subégales, analogues à celles des Afonopleura; la dent posté-
rieure B est toujours placée à l'extrémité du repli ligamentaire. En
avant de ces dents, on distingue deux apophyses saillantes qui sup-
portent les deux muscles; l'apophyse antérieure est plus ou moins
soudée à la dent B', mais l'apophyse postérieure est toujours séparée
de la dent B par une échancrure, correspondant au passage du rec-
tum. Sur la valve inférieure, on retrouve, comme dans Monopleura,
une dent médiane N très amincie et de chaque coté les deux fossettes
b et b'. La fossette postérieure b est toujours placée à l'extrémité du
1887 DOUYILLÉ. — SUE QUELQUES FORMES DK CHAJC1D&S 767
synonymie Je Jiad. neocomien$is% d'Orb. avec un autre nom plus an-
cien, Hippurites Blumenbacht (Sluder) et indiquent la présence de
deux dents et de deux apophyses cardinales. Mais l'échantillon figuré
paraît trop mal conservé pour être réellement démonstratif; Userait
nécessaire de l'examiner à nouveau.
En 1878, M. Matheron (1) a distingué toute une série de formes ana-
logues provenant de l'Urgonien des Bouches-du-Uhône sous les noms
de Agria telrayona, mut ans, abùreuiata, pulchella, carinata, Faivret,
malheureusement sans aucune description. Toutes ces formes sont
très voisines les unes des autres et se composent d'une valve infé-
rieure en forme de cornet quadrangulaire, ornée de quelques côtes
longitudinales et de stries ou lamelles d'accroissement transversales ;
la valve supérieure est operculiforme et concave.
Nous avons pu examiner, dans les collections de l'Ecole des Mines,
la section transversale d'un échantillon de ce groupe provenant de
TUrgonien de Voreppe. Les lames externes se distinguent facilement
par leur couleur brun-clair; les lames internes son spathisées et se
distinguent difficilement du remplissage également spathique de
l'intérieur des valves. Ce que nous avons observé ne concorde guère
avec l'indication donnée par Pictet et Campiche : vers le milieu
d'un des côtés de la section, on distingue, à l'intérieur des lames
externes, une arête saillante qui correspond évidemment à l'arête
cardinale des Radiolites (-=. Sphœrulites^ Bayle, auct.). Un peu en
avant de cette arête, paraît se trouver une cavité ligamentaire interne.
Plus à l'intérieur, on distingue deux énormes dents quadrangulaires
qui viennent s'enchâsser dans des rainures de la valve inférieure et
sont maintenues du côté ventral, par deux Forts bourrelets, ou saillies
des lames internes de cette même valve. Entre ces deux dents B et
B' de la valve supérieure, ou distingue une lame étroite et coudée, qui
représente très probablement la dent N. de la valve inférieure. Bien
que la section soit faite très peu au-dessous du sommet de la petite
valve, on ne distingue aucune trace d'apophyses myophores; il est
donc très probable que les impressions musculaires étaient super-
ficielles comme dans Monnpleura. Nous estimons donc, au moins
provisoirement, que ce type net»t pas un ru dis te proprement dit,
mais qu'il appartient au contraire à la tribu des Monopleurinés.
Comme il se distingue facilement des Monopleura par sa forme exté-
rieure (valve supérieure non enroulée, operculiforme et concave),
par son ligament interne et par le grand développement des deux
dents cardinales B et B', le genre Agria devra être conservé.
(1) Recherches paléontologiques dans le Midi de la France, troisième partie,
pi. C. — 8.
788 D0DV1LI.L. — SUR QUELQUES FORMES DE CUAMIDÈS 20 JUÎÛ
C'est donc seulement dans le terrain cénomanien que les Trais
Rudistes font leur apparition, avec le genre liadiolitei (= Sphxrv-
lites, aucl.). Par la disposition de l'appareil cardinal, les Rudistes se
rattachent certainement aux Afonopleura ; c'est probablement de ce
type que dérivent directement les fladiolitcs et les fliradiolita, qui
constituent une tribu particulière celle des /tadiolitinét. Les Hippu-
ritei, au contraire, par les canaux de leur petite valve rappellent
les Caprolinés et doivent former une tribu spéciale, celle des Hippu-
ritinès.
M, Matheron a décrit (1), sous le nom générique de Oipitidia, deux
fossiles de la Craie des Martigues et du plan d'Aups, dont l'un, le D.
marticen&i», considéré par d'Orbigny d'abord comme une Caprotina,
puis comme une ftequienia est certainement un Munopteura, comme
il est facile de s'en assurer en examinant le birostre ; le second, D.
unisutcata a été rangé par d'Orbigny dans les Caprotina. Dans son
Prodrome d'une classification des Rudistes, M. Munier-Chalmas dit
simplement que le « genre Dipilidia, Matheron, est le moule intérieur
d'un Sphœrulite » ; il a eu probablement en vue, en faisant celte re-
marque, la seconde espèce. Les échantillons du plan d'Aups, que
nous avons eus entre les mains, présentent leurs lames internes et
une portion des lames externes; nous en avons fait scier un, trans-
versalement, immédiatement au-dessous de la commissure, et dans
cette opération l'échantillon s'est brisé suivant la face interne de la
lame myo-deutaire; le fragment ainsi obtenu et dont nous donnons
un croquis un peu grossi montre bien tous les détails de l'appareil
Ftg. 12. — Fragment de lladinliles [Dipilidia) unisukatus montrant h
1887 douvillé. — sua quelques formes de chamidés 789
cardinal, qui est identique à celui qui caractérise les formes voi-
sines du Radiolites (Sphœrulites) Fleur iausi; l'assertion émise par
M. Munier-Ghalmas se trouve ainsi complètement vérifiée (i).
Extérieurement, la valve supérieure est conique et présente un
sillon ligamentaire droit ; intérieurement, elle présente une lame
saillante portant à la fois les dents et les apophyses musculaires et
que l'on peut désigner sous le nom de lame myo-dentaire. Elle sup-
porte, en son milieu, deux dents B et B', cannelées sur leur surface
externe, qui viennent s'emboîter dans les rainures correspondantes
des deux fossettes b et b' de la valve inférieure. L'apophyse myophore
antérieure est triangulaire et largement soudée à la dent B'; la sur-
face d'insertion du muscle se trouve du côté externe de la lame et,
par suite, n'est pas visible ; l'apophyse postérieure, très saillante, est
largement séparée de la dent B par l'échancrure rectale. En arrière
des dents, on distingue très nettement l'arête cardinale aboutissant
à une cavité ligamentaire, placée dans le voisinage immédiat de la
dent postérieure B. De part et d'autre de cet arête, les cavités acces-
soires sont extrêmement peu développées, comme du reste dans
beaucoup de Radiolites où l'appareil dentaire reste submarginal.
Nous n'avons rien à ajouter à ce que nous avons dit dans un tra-
vail précédent (2) au sujet de la morphologie de la charnière des
Rudistes;nous avons indiqué en même temps, que les deux ondula-
tions principales des laines externes dans les Radiolites, les deux
bandes des Biradioliles et les piliers et oscules des Hippurites corres-
pondaient aux ouvertures anale et respiratoire du manteau de rani-
mai. Nous avons vu également que le ligament était logé dans
un repli interne chez les Radiolites (= Sphœrulites, auctorum); ce
repli (arête cardinale), se referme complètement dans les Hippurites,
entraînant la disparition du ligament; l'arête cardinale elle-même
disparaît dans certains Hippurites et dans tous les Biradioliles.
Nous avons delà signalé plus haut les modifications qui résultent,
pour la forme des dents cardinales, de la position interne du liga-
ment ; ces dents restent droites et coniques malgré leur grande lon-
gueur, ce qui indique que le mouvement relatif des deux valves n'est
pas un mouvement de rotation autour d'un axe situé dans le plan de
la commissure, mais au contraire un mouvement hélicoïdal autour
d'un axe perpendiculaire à ce plan. Ce mouvement étant produit par
les fibres élastiques du ligament, il est à présumer que celles-ci doi-
(1) Au dernier moment, M. Matheron nous écrit qu'il a reconnu depuis long-
temps, que le D. unisuicata n'était autre chose que la partie interne du Hadiulites
sinuatd.
(2) Bull. Soc. yéol., t. XIV, p. 38 v.
790 nOOVILT.É. — SDR QURLOUKS. FOBXRS DR CIUMIDKS 20 juin
vent présenter une disposition toute particulière, c'est ce qu'il nous
a été possible de vérifier en particulier sur un birostre très bien con-
servé du Hadiolitei foliaceus. On voit, sur cet échantillon, que la fos-
setti; ligamentaire de la valve supérieure est allongée suivant le
rayon, tandis que, sur la valve inférieure, elle est an contraire al-
Fig. 13. — Valve mpérie<
1887 DOUYILLÉ. — SUR QUELQUES FORMES DE GHAMIDÉS 791
dérivées, Biradiolites, Bournonia (1), Lapeirousia forment une tribu
bien distincte, celle des Radiolitinês et dérivent directement comme
on vient de le voir de Monopleur a.
Les ffippuritinés au contraire ( Vaccinites (2), ffippurites, Arnau-
dia) (3), forment une tribu nettement séparée de la précédente par
les canaux de la valve supérieure; ces canaux sont très vraisembla-
blement homologues de ceux de la valve supérieure des Caprines
et l'opinion la plus vraisemblable consiste à les faire dériver de cette
dernière tribu. Les Hippurites seraient avec les Caprines dans les
mômes relations de forme que les Polyconites avec les Caprotines, et
que les Radiolites avec les Mono pleura. Les formes plan -coniques
seraient ainsi dérivées des formes à valve supérieure enroulée, qui
paraissent toujours les avoir précédées dans le temps.
Tribu des ïcHTHYOSABCOUTniNâs.
Cette tribu ne comprend qu'un seul genre :
Genre Ichthyosarcolithus, Desmarets.
(Caprinella, d'Orb. 1847).
Ce genre n'est guère connu que par son moule interne qui se dis-
tingue facilement par le cloisonnement transversal de la cavité
principale de la grande valve et les nombreux canaux circulaires ou
polygonaux, qui, sur les deux valves, traversent le têt dans toute
sa longueur. L'Ecole des Mines possède cependant un fragment
siliciiiée de la valve libre conique, recueilli dans le terrain crétacé
du S. 0. par M. Harlé.
Par ses canaux longitudinaux et par sa forme générale, cette sin-
gulière coquille présente, au premier abord, une telle analogie avec
Caprinula que la plupart des auteurs n'ont pas hésité à. rapprocher
ou même à réunir ces deux genres. Mais, il est facile de voir que
cette analogie n'est qu'apparente : d'abord, comme d'Orbigny l'avait
bien reconnu, c'est la grande valve enroulée qui est la valve inférieure
Sph. Nicaisci et cette manière de voir a été adoptée par M. Fischer dans son
Manuel de Conchyliologie.
Nous rectifierons, en môme temps, une erreur qui s'est glissée à la page 404 de
cette même note au lieu de Radiolites cornuvaccinum (Biradiolites, d'Orb.)» il faut
lire Radioiites cornupasloris (Biradwlites, d'Orb.).
(1) Bayle in Fischer, Manuel de Conchyliologie, p. 1097.
(2) Fischer, Manuel de Conchyliologie, p. 1094.
(3) Bayle, in Fischer, Manuel de conchyliologie, p. 1094.
792 D0UVIIXÉ. — SOU QUELQUES FORMES DE CHAH [DÉ S 20 JUIU
fixée, disposition contraire à celle qu'on observe dans les Capri-
ninés. En outre, la partie supérieure du birostre est simple dans les
Icktkyosarcolithu», tandis qu'elle est bifide dans Çaprina et Caprinula.
Nous avons pu étudier une bonne série de birostres qni nons ont
été obligeamment communiqués par nos confrères, MM. Arnaud,
d'Angoulome, et Boissellier, de Rochefort ; leur examen attentif
nous a montré immédiatement la grande analogie que présente l'ap-
pareil cardinal des Ichtkyosarcolithut avec celui des Badiolitinés. Sur
les birostres bien conservés et non écrasés, on distingue bien nette-
ment l'empreinte d'une lame myu- dentaire fixée à la valve supérieure
libre et «'enfonçant profondément dans la valve inférieure fixée.
Cette lame présente en son milieu deux saillies dentiformes arron-
dies correspondant aux deux dents cardinales B et B' et, de chaque
Séhêmas de YlchthyosarcoUtkus triangulai
Ion recueilli par M. Boissellier.
d'après un échantit-
Fïg. 15. — Birostre Fig. 16. — Birostre
vu du côté postérieur, vu d'en haut.
Fig. 17. — Birostre *
du côté antérieur.
1887 DOUYILLÉ. — SUR QUELQUES FORMES DB GBAMIDÉS 793
par les cavités correspondantes du birostre (flg. 16). Entre l'apo-
physe postérieure mp et la dent 6, on retrouve, comme dans tous les
les Rudistes, la trace de l'échancrure qui servait de passage au
rectum.
Les canaux longitudinaux sont de diverses sortes : les uns petits
et circulaires forment une ceinture externe et continue sur les deux
valves ; sur la valve supérieure, on distingue des canaux plus larges
et plus ou moins quadrangulaires à l'extérieur des deux lames myo -
phores ; sur la valve inférieure, on observe quelques gros canaux
arrondis au milieu de l'angle ventral. Enûn, sur cette môme valv e
le birostre présente, du côté cardinal, de petit cônes supplémentaires
de section plus ou moins quadrangulaires, et situés dans le voisi-
nage de la rainure ligamentaire. Ils correspondent probablement à
des cavités accessoires analogues à celles des liadiolites.
Les échantillons que nous avons eus entre les mains se rappor-
tent à deux tailles très différentes et appartiennent peut-être à des
espèces distinctes.
Appendice.
Genre Bayleia, Munier-Ghalmas, 1873.
Ce genre présentant des difficultés toutes particulières d'interpré-
tation, nous avons préféré en renvoyer l'examen après l'étude des
autres formes, mieux connues, qui pourront maintenant nous servir
de points de comparaison. 11 a été établi en 1873, par M. Munier-
Ghalmas (Prodrome d'une classification des Rudistes, Joum. de Con-
chyl. vol. XXI), de la manière suivante :
« Famille des Bayleidœ, genre Bayleia. — Type, Bayleia Pouechi,
» M. Gh., de la Graie à Hipp. organisans de Leschert (Ariège). Les
» Bayleia par leur valve p qui est déroulée et qui possède, pour l'in-
» sertion du muscle antérieur, une arête saillante, contournant les
» crochets à l'intérieur, se rapprochent des Diceras. La valve
» opposée rappelle, au contraire, certains genres de la famille des
» Caprinidœ, par son enroulement et par les deux cavités destinées
» à recevoir le muscle antérieur. »
Un échantillon bivalve de l'espèce type a été ensuite figuré par
M. Bayle en 1878, dans l'Atlas du 4e volume de l'Explication de
la Carte géologique de la France (PI. CVII).
En 1882, M. Munier-Ghalmas est revenu sur la description de ce
genre pour la préciser, il indique que la lame myophore saillante de
la valve $ fixée supporte le muscle postérieur comme dans Diceras ;
la valve libre a présente une seule dent cardinale postérieure, courte ,
peu élevée ; le muscle postérieur est logé dans deux cavités séparées
794 DOOVILLÉ. — SOR QUELQUES FOHMES DE CHAMIDÉ3 20 jn!!I
de la cavité générale, par une lame mince parlant de la base de la
dent cardinale. L'auteur insiste sur les analogies que présente la
valve inférieure avec celle des bieeras, tandis qu'au contraire la
disposition de la valve supérieure est semblable à celle des Capm-
tina. Il reconnaît, du reste, qu'il a dû faire la restauration des carac-
tères internes, n'ayant jamais eu à sa disposition un échantillon
montrant complètement l'intérieur des valves. A la suite de ce tra-
vail, M. Munier-Chalmas a fait également figurer un échantillon
bivalve de l'espèce type.
Nous avons pu étudier un assez grand nombre d'échantillons
provenant de la collection de l'Ecole des Mines; d'autres ont
été très libéralement mis à notre disposition par H. l'abbé Pouech.
Les valves isolées sont, comme on le sait, toujours cassées sur les
bords, nous avons pu cependant, en préparer trois exemplaires,
dont deux de la valve supérieure, qui sont moins incomplets que
ceux qu'on avait obtenus jusqu'à présent. H nous ont permis de
reconstituer, d'une manière à très peu près certaine, le curieux
appareil cardinal de ce type singulier.
Nous avons vu que, dans les terrains crétacés, les formes anor-
males et les formes inverses forment des séries nettement séparées,;
les premières sont toujours adhérentes par la valve gauche et les
secondes par la valve droite. Si cette distinction est vraie d'une ma-
nière absolue, Bayleia étant fixé par la valve gauche doit appar-
tenir à la série normale et venir se placer dans le voisinage des Dice-
ratinés.
L'examen de la valve gauche vient confirmer nettement cette con-
clusion ; comme l'a parfaitement reconnu M. Munier-Chalmas, cette
1887 DOUÏILLÉ. — SDB OUILODPrï FMI MBS DK CHAMIDÉ9 7ÎI3
Schéma de Bayteia Pouechi.
Fig. 18. — Valoe droite libre. Fin. 19. — Valve gauche fixée.
L. rainure ligamentaire; IV. B, \, dent:' cardinales; l>, h, fossettes cardinales,
V rainure de la dent X dans laquelle vienl se placer la saillie dentif<>rnui D' ; ma,
impression de l'adducteur antérieur; »»/i, lame myophore pnsie>ieurn. <>, O, <J,
cavités accessoires de la valve supérieure situées de part et d'autre de la lame
m voulions mp, en dehors du lninl redressé du plancher cardinal.
Passons maintenant a 1'
partie antérieure de l'appai
î de la valve supérieure droite : la
I cardinal rappelle tout a l'ait la dispo-
sition caractéristique des Dicéralinés crétacés. Le muscle antérieur
s'insère sur un épaississe mu ni du la valve ; son bord antérieur su
relève en une sorte de bourrelet saillant, dont l'extrémité supérieure
constitue la dent fi" et vient se placer dans la dépression médiane
de la dent N. Au delà, on rencontre une cavité étroite et allongée,
très profonde, séparée de la cavité umbonale par une mince cloison
normale au plan de la commissure et représentant le bord redresse
du plateau cardinal : c'est la fosseLle n. A l'extérieur de cette fossette,
on voit se développer une dent étroite et longue, qui su recourbe
parallèlement au bord cardinal, dont elle est très rapprochée et qui
est toujours cassée ; par sa forme et sa position, elle rappelle tout à
/ait la dent postérieure, si caractéristique des Toucasia et dus Apri-
eardia. Comme dans ces derniers genres, elle présente à sa bâte, du
côté externe, une expansion en forme de lamelle sous laquelle vient
s'insérer le ligament. D'après la disposition et la l'orme de la cavité
796 DOUVILLE. — SUR QUELQUES FORMES DE CHAMIDÉS 20 JU1D
qui la reçoit sur l'autre valve, il ne nous parait pas douteux que
cette dent ne soit large et saillante. La base qui la supporte se
prolonge, en se rétrécissant, du côté interne et se termine par une
petite cloison transverse, qui vient se souder au bord redressé du
plancher cardinal. Toute cette première partie de la charnière repro-
duit ainsi la disposition caractéristique des Dicératinés. Mais le
côté postérieur est disposé d'une manière tout à fait différente : le
le bord du plancher cardinal qui est, comme nous l'avons vu, forte-
ment redressé, au lieu d'aller rejoindre directement le bord de la
coquille du coté postérieur, s'infléchit brusquement, presque à
angle droit, et va rejoindre le bord ventral, en donnant naissances
une vaste cavité accessoire, subdivisée elle même en trois parties par
deux cloisons transverses. L'une de ces cavités très petite et trian-
gulaire, est rejetée sous le ligament ; les deux autres, beaucoup plus
grandes, rappellent d'une manière frappante les cavités, accessoire*-
postérieures des Caprolines, comme l'a parfaitement reconnu-»
M. Munier-Chalmas ; d'après notre confrère, « le muscle adducteur"
d postérieur, au lieu d'être supporté par une lame saillante, vien "*
» s'insérer dans deux cavités, dont la disposition est semblable SSS
» celles qui caractérisent les Caprotina. » Or, nous avons établi que. —
dans ce dernier genre, le muscle postérieur, loin d'être placé dans les^
deux cavités qui sont purement accessoires, vient au contraire s 'in— —
sérer sur la face interne d'une lame myophore très saillante ; la.-*
même disposition est encore bien plus frappante dans Polyconitet. —
Si donc nous admettons l'analogie indiquée avec les Caprotina,
nous sommes obligés de rejeter l'interprétation qui a été donnée de
cette singulière disposition.
1887 DODVILLÉ. — SUR QUELQUES FORMES DE CHAMIDÉS 707
Cette cloison séparative est donc, en partie au moins, une lame myo-
pbore et nous retombons sur cette disposition, si fréquente dans les
Chamidés, d'après laquelle le muscle postérieur est supporté par une
lame saillante lorsqu'il ne s'appuie pas directement sur le plancher
cardinal. Seulement, cette lame myophore, au lieu d'être placée
au-dessous du plancher cardinal, comme dans Apricardia par
exemple, est située au-dessus et en dehors comme dans Polyco-
nites. Cette disposition particulière paraît intimement lié au redres-
sement du bord du plancher cardinal, en forme de cloison ou d'arête
normale au pian de la commissure.
Nous voyons, en résumé, que par son mode d'enroulement, par la
disposition de la valve inférieure et par la forme de la grande dent
marginale postérieure, le genre Bayleia se rattache incontestablement
aux Dicératinés ; il s'en distingue par la position toute particulière de
la lame myophore postérieure comprise entre le bord du plateau
cardinal et la paroi externe de la coquille; cette disposition est ho-
mologue et symétrique de celle qu'on observe dans Polyconites.
Cette différence nous paraît sufûsante pour motiver l'établissement
d'une tribu spéciale, celle des Bayléinés.
Tribu du Cjiaminés
Nous avons laissé jusqu'ici complètement de côté, l'examen des
formes tertiaires et actuelles constituant le groupe des Chaînes
(genres Globus, Klein, Echinachama, Fischer). Nous retrouvons ici,
à la fois dans le même genre et quelquefois dans la même espèce,
des formes normales et des formes inverses; à quels types anciens
faudra-t-il dès lors rattacher les Chames?
Si on examine la charnière des formes normales on voit qu'elle se
rapproche beaucoup de celle des Dicératinés, et en particulier, des
Matheroma. Les deux impressions musculaires sur la valve supé-
rieure (droite) sont superficielles, marginales et placées en dehors du
plancher cardinal. La dent antérieure B' manque ou est à peine indi-
quée par un léger relèvement à l'extrémité de l'impression du muscle
antérieur. Au-delà on distingue la fossette w, puis la grosse dent pos-
térieure B; celle-ci est large peu saillante et ne peut par suite pré-
senter que très faiblement la tendance au déversement si marqué dans
les formes crétacées. A la base externe de cette dent, on observe,
comme dans beaucoup de Dicératinés, la lamelle saillante qui re-
couvre la rainure ligamentaire et qui est séparée de la dent B par
une dépression, pouvant simuler une fossette supplémentaire,
allongée et peu profonde. Sur la valve Gxée (gauche), les deux im-
7UK
DOUYILLK. — St!B QUELQUES FORMES DE CUÀMIDÉS
) JOIS
pressions musculaires sont également superficielles el placées en
dehors du plateau cardinal ; la fossette h' a disparu et la dent médiane
interne N est large et arrondie. Au-delà la fossette * est arquée, irèi
large el occupe une partie notable du plateau cardinal ; son déve-
loppement esl en rapport avec celui de la dent II, et par suite, est
moindre que dans Matherania. Elle est limitée, du côté externe, par
une lamelle qui recouvre le sillon ligamentaire et dont le bord
interne, légèrement relevé, peut simuler une déni accessoire longue
et peu saillante. Ainsi donc sur les deux valves, même disposition
que dans Malheronia el c'est de ce type crétacé qu'il esl rationne!
de faire dériver les Chaînes normales.
Passons maintenant aux Chames inverses ; d'après leur mode de
fixation et leur forme extérieure, c'est aux Gyrap lettra qu'on pourrait
chercher à les comparer ; mais la disposition de l'appareil interne esl
toute dilférente; il n'existe pas de fossette b', le plancher est entiè-
rement occupé par la dent N et la fossette b', et le muscle postérieur,
au lieu d'être porté sur une lame myophure qui prolonge le planche1
cardinal, est entièrement en dehors de ce plancher et son impression
est tout à fait superficielle. 11 n'existe donc, en réalité, aucune an»'
logie entre les Chaînes inverses et les Mono pieu ri nés.
Mais si on compare les Chames inverses aux Cbamcs normales C*n
voit immédiatement que les secondes sont rigoureusement syro **'
triques des premières, et, si on observe en outre que les deux forro^^
se rencontrent quelquefois dans la même espèce, on estendro-^
d'affirmer que les formes inverses ne représentent qu'un mode deva*^
nation particulier des formes normales.
Or, l'élude que nous venons de faire des formes plus ancienne*^
1887 DOUVILLÉ. — SUR QUELQUES FOHMES DE CUAMIDÉ8 799
fixée. Des formes analogues se retrouvent dans le terrain crétacé : les
unes présentent comme Diceras une arête myophore postérieure,
elles sont représentées par Toucasia dans le Néocomien et se pro-
longent avec Apricardia jusque dans la Craie supérieure. On peut y
rattacher, comme rameau aberrant, le genre Bayleia. Les autres pa-
raissent dériver d'Hcferodiceras et n'ont que des impressions muscu-
laires superficielles, elles constituent les genres Requienia et Mathe-
ronia. C'est de ce dernier type que paraissent dériver, à l'époque ter-
tiaire, les Chames proprement dites, Toutes les formes appartenant
à cette première série pendant les périodes jurassique et crétacée,
sont normales. C'est seulement à partir de la période tertiaire que
nous voyons apparaître dans le groupe des Chames une variation
toute particulière donnant naissance à des formes inverses.
Une variation analogue s'est produite à l'époque du Néocomien in-
férieur, ou Yalanginien, et a donné naissance à un rameau spécial
constitué exclusivement par des formes inverses ; ce rameau débute
avec les genres Valletia, Gyropleura et Monopleura, et ces deux der-
niers genres se perpétuent jusqu'à la fin de l'époque crétacée. Le
genre Agria de l'Urgonien paraît très voisin de Monopleura. De ce
dernier type se détachent, dans le Cénomanien, trois rameaux dis-
tincts, celui des Caprotina et Polyconites, celui des Radio Utes et des
Biradioliles, et enfin celui des Caprina, Caprinula et Plagioptychus.
Les Hippurites présentent, avec une forme de ftadiolites, une lame
myophore postérieure comme les Caprotina et des canaux comme les
Caprina leur dérivation est donc par suite encore incertaine. —
Toutes ces formes inverses disparaissent à la fin de la période cré-
tacée et sont remplacées, comme nous l'avons vu plus haut, à l'époque
tertiaire par un nouveau rameau inverse faisant partie des
Chames.
Le tableau suivant donne une vue d'ensemble des relations que
nous venons d'indiquer.
DOUÏILLÉ. — SUR QUELQUES FOBHBS D8 C H AMI DÉS 20 Jnin
PHYLOGÉN1E DES CH AMI DÉS
Portlandiei
ViUnginiei
riranlis.
Bivl.i)
Chair
Explication ses Planches.
Planche XXVIII.
Fi);. I. Hrqvimia ammonia. — 1* Valve inférieure; i* Valve supérieure.
Fig. !. Toucaiia carinala. — î\ Valve inférieure; îfc, Valve supérieure.
1887 DOUVILLÉ. — SDR QUELQUES FORMES DE CHAUlDÉS 801
Fig. 11. Gyropleura ciplyana, de la Craie de Ciply; détail de l'ornementation
grossi quatre fois.
Fig. 1Z. Gyropleura sublœvù, n. «p., de la Craie de Ciply; détail de l'ornementa-
tion grossi quatre fois.
Fig. 18. Gyropleura russiensis, de la craie de Simbirsk; détail de l'ornementation
grossi quatre fois.
Fig. 14. Polyconites operculatus, de la Craie de Saint-Trojean; contremoulage en
plâtre de la face supérieure d'an birostre (les dents B et B' sont
coupées).
Les lettres ont la même signification sur toutes les figures :
D, valve droite; G, valve gauche; L, rainure ou cavité ligamentaire; B, dent
latérale postérieure; B*, dent latérale antérieure, n, fossette médiane de la valve
libre; b, fossette postérieure; A*, fossette antérieure; N, dent médiane de la valve
fixée; ma, impression du muscle antérieur; mp, impression du muscle postérieur;
O 0' 0\ cavités accessoires en dehors de l'appareil cardinal.
Par erreur, sur la figure 5, la fossette antérieure a été marquée b au lieu de
de b\ — Sur la fig. 14, on a omis la lettre B sur la dent située en arrière de la
lame myophore mp.
Planche XXIX.
Caprina adversa ; les deux valves sont en connexion : on distingue sur la valve
inférieure la cavité principale D, la dent médiane N, l'impression musculaire
antérieure ma et la lame myophore postérieure mp ; entre cette lame et le bord
de la coquille existe un espace libre subdivisé en une série de cavités accessoires 0
par des lames verticales. Une autre cavité accessoire 0 s'ouvre entre l'extrémité
de cette lame, le bord du plateau cardinal et la dent B.
La valve supérieure présente une cloisou médiane qui sépare la cavité princi-
pale 0 d'une grande cavité accessoire n formée par le développement de la fos-
sette n. Cette cavité présente du côté dorsal une rainure qui reçoit la dent N de
l'autre valve et est comprise entre les deux dents B et B7 de la valve supérieure.
Planche XXX.
Caprina adversa.
Fig. l. — Contre-moulage en plâtre de la partie supérieure d'un birostre, repro-
duisant la valve supérieure isolée : O, cavité principale; n', cavité accessoire dans
la rainure dorsale de laquelle se trouve encore engagée la partie supérieure de la
dent N reliée par le bord du plancher cardinal à un fragment de la lame myo-
phore postérieure mp, de l'autre valve; B, B', dents cardinales; ma, impression
musculaire antérieure; L, repli ligamentaire.
Fig. *. — Fragment de la valve inférieure: D, cavité principale; L, repli liga-
mentaire; b\ fossette antérieure ; B, fragment de la dent postérieure de l'autre
valve encore engagée dans sa fossette; ma, impression musculaire auiérieure ;
mpt lame myophore postérieure brisée dans sa partie supérieure ; 0, cavités acces-
soires.
XV 51
H02 DOUVILIÉ. — SUR (.HJELiJUES FORMES DE CllAMinÉS 20 JUÏD
Plakohk XXXI.
Fig. 1. — Caprtita adrwa, fragmenta de Jeux valves en connexion, montrant
la saillie île la lame myoubore postérieure m/i ; X, dent médiane coupée oblique-
ment à sa base; U, dent postérieure île la valve supérieure.
Fig. *. — Puljicunilrs oprttHlatur, valve inférieure; D, cavité principale;
L, repli ligamentaire; N, dent médiane mince et comprimée entre les deux fos-
sottes If ei A; ma, my, impressions musculaires.
AV I S
Le dernier fascicule du tome XV, comprenant la réunion
extraordinaire et les tables des matières, ne paraîtra que
dans le second trimestre de l'année 188S.
■
•• i
■ •
■»:!f
'. ■ r 1
.- •
■ r
i
vi
■.._
•
l
M
( >
?
• • ■ Y
1
I I « ■
■ l
I-'!
! M ;
■ i
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANCE
RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ DANS LA CHARENTE
INFÉRIEURE ET DANS LA DORDOGNE,
Du 7 au 16 Septembre i887.
Les Membres de la Société qui ont pris part aux travaux de la
session sont :
MM. Abzac de La douze
(le mar-
MM. Gallois,
quis d'),
Gouverneur,
Arnaud,
Humbert,
Beltremirux,
Janet (Ch.),
Bertiielin,
Landesque (l'abbé),
Bertrand,
Lapparent (A. de),
Boissellikr,
L'HÔTE,
Bourgeois,
LOISNEL,
Chaignon (le vicomte de),
Langlassé,
CllARTRON,
MOURET,
COLLOT,
Uêjaudhy,
GOTTEAU,
Hicard,
Desmond,
Kouville (P. de),
De vaux,
Tabuteau,
Dumas,
Tardy,
Fayol,
Thomas (Dr),
FOURNIER,
ZURCHER.
Grossouvre (de),
Plusieurs personnes
étrangères
il la Société ont pris p
excursions, ce sont :
MM. Bouràuère iA. de
la),
MM. Leharié,
Grahan de Fhanchimont,
Millot,
Gâteau,
D'OCAGNK,
GnrsiET ( l'alihé),
Petit,
Guillon,
Rallin,
IlOMOLLE,
SOYE.
XV.
52
804 RÉUNION DANS LA CHARENTE INPKRIEUHE ET LA DORDOGNK.
LISTE DES PRINCIPALES PUBLICATIONS
RELATIVES A I.A GEOLOGIE l)K LA IIKGIUN VISITKE.
J, Dufrénu). — M 4 maint sur U terrain de Crait dans te Sud J( la France.
(Bull. Soc. Géol. t. 1, p. 9. Ami. des Mines, t. VIII.)
>. Outrèmoj. — Mémoire sur tel terrains tertiaires du Midi dt la France.
(Bull. Roc. Géol. I" sûrie, t. VI, p. 150.)
I, 11'Archln.c — Mémoire sur la formation crétacés du S.-0. dt ta Franc*.
(Mura, do la Soc. Géol. de France, t. II.)
i, V. Haiilia. — JVoutel «Miii d'une ctiiMi/ifiIion des terrains tertiaires de
l'Aquitaine. (Bull. Soc. Géol. do France, f série, 1. V, p. 418.)
>. V, Kaulln. — Sur fdge des sables de ta Sainlongt il du Périgord. (Bail.
Soc. Géol. V série, i. VI, p. 879.)
). Coiiuund. — (Hiservatiaiu au Sujet de la nott précédente. (Bull, Soc. Géal.
:• série, t. VIII, p. a.)
). V. Rvulin. — Réponse à la natt pictèdente. (Bull. Sac. Géol. f série,
t. VIII, p. 80.)
l. VArchlae. — Histoire det progrêi de ta Giiatogie. (t. IV, p. 93.)
1. Hinri — Description physique, geotagique tt ininèralogigut dt la Charente-
Infiriturt.
i. t'oquaad. — Nweltei ubtert ifiuru sur tel natei de if. RaultH. (Bull. Suc.
Géal. 1' série, t. XII, p. *•:>.)
i. llelanone. — Sur ta formation des minerais d: fer, dt minganilt et dt
plomb de In Uordagn», (Bull. Sw. Géol. r série, t. XIV, p. 885.)
'. Caquuii<i. — Formation crtvit'-i de la Charente. — Craie supérieure de
l'Aquitain*. — Position det V. Colomba et biauriuuUu. — Lettre sur la
Craie blanche dt ta Charente. — Réunion extraordinaire à Anaoutéme.
(Bull. SOC. Géol. I. XIV, p. 5/., 7.T0, T13, 74:.. Mil.)
i. V. Knulin. — Lettre sur te terrain crétacé de ta Charente. (Bail. Soc.
Géol. I. XIV, p. 7iT.)
RÉUNION DANS LA CHARENTE INFÉRIEURS BT LA DORDOGNB. 805
1803. Connand. — Présente de ta Craie de Meudon dam le S.-O. d$ V Algérie.
(Bull. Soc. Géol. t. XX, p. 79.)
1833. Hébert. — Observation sur la noté précédente. (Bull. Soc. Géol. t. XX,
p. 00.)
1883. Harlé. — Calcaire* du Sarladais. (Bull. Soc. Géol. t. XX, p. 1*0.)
1863. «osselet. — Sur Cage du calcaire de Blaye. (Bull. Soc. Géol. V série,
t. XX, p. 191.)
1863. Ci osselet. — Observaient sur let calcaires d'eau douce du H. et duN.-E, de
C Aquitaine. (Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XXIV.)
1803. Meuyy. — Craie phosphatée aux environs de Péri gueux. (Bull. Soc. Géol.
t. XX, p. 549.)
1863. De Rochebrnne. — Description de deux espèces fossiles de la Charente.
(Bull. Soc. Géol. t. XX, p. 587.)
1883. Ch. Laurent. — Sondage de V hôpital de Rochefort. (Bull. Soc. Géol.
t. XXI, p. 97.)
1864. Heynès. — De Vêlage dans la formation crétacée. Marseille.
1864. Ch. Des Moulins. —Le Couzeau. (Actes de la Société Lian.de Bordeaux,
3- série, t. XXV.)
1864. Oébert. — Craie inférieure des environs de Roche for t. (Bull. Soc. Géol. t. XXI,
p. 285.)
1864. Ebray. — Sur J'Hemiaster du Port-des- Barques. (Bull. Soc Géol. t. XXI,
p. 283.)
1864. Harlé. — Formation jurassique et dépôts manganésifères de la Dordogne,
1865. Ebray. — Sur l'Hemiaster Verneuilli. (Bull. Soc. Géol. t. XXII, p. 191.)
1865. Hébert. — Sur un groupe d'Hemiaslers. (Bull. Soc. Géol. t. XXH, p. 193.)
(Bull. Soc. Géol. t. XXII, p. 35.)
1365. II. Arnaud. — Argiles lignitifères du Sarladais. (Bull. Soc. Géol. 2* série
t. XXIII, p. 59.)
1865. Meujry. — Lignite* du Sarladais. (Bull. Soc. Géol. t. XXIII, p. 89.)
1867. afatheron. —Note sur let dépôts tertiaires du Médoe, etc. (Bull. Soc. Géol.
t. XXIV, p. 197,827.)
18C7. tiossclet. — Même sujet, (p. 819.)
1867. Tournouer. — Même sujet, (p. 197, 819.)
1869. Tournouer. — Sur Vdge géologique des mollasses de l'A gênais. (Bull. Soc.
Géol. V série, t. XXVI, p. 983.)
1870. Marrot. — Tableau des communes de la Dordogne.
1873. Hufrénoy. — Explication de la carte géologique de France. T. III, lr< part.
1875. Hébert et Toucas. — Description du bassin dU chaux. (Aun. des Se.
géol. t. VI.)
1875. Coquand. — Comparaison des divisions de M. Hébert. (Bull. Soc. Géol.
3* série, t. III, p. 265.)
1875. Hébert. — Classifiralion du terrain crétacé supérieur. (Bull. Soc. Géol.
3* série, t. III, p. 195.)
1876. Coquand. — Comparaison de la Craie supérieure de Crime* avec celle de
l'Aquitaine. (Bull. Soc. Géol. t. V, p. 86.)
1876. Hébert. — Obstrvntion* de M. Hébert. (Bull. Soc. Géol. L V, p. 99.)
1876. H. Arnaud. — Profil géihgique des falaises crétacées de l>\ Gironde. (Actes
de la Suc. linn. de Bordeaux, t. XXX.)
1877. fjeymerie. —Mémoire sur le terrain crétacé du Midi de ta France, (fcjttr.
de la Revue des sciences naturelles.)
806 RRURION DAKB LA CHARBRTB INFÉRIEURE RT LA DORDOGltB.
1877. PêMMI. — Claitificatwn du Turonteu supérieur. (Bull. Soc. Géol. t. V,
p. 469.)
1877. Hébert. — Observations tur la noU précédente. (Bail. Soc. Oéol. L V,
p. 535.)
1877. 11. Irmud. — Mémoire sur le («vrai» crétacé du S.-Q. (Mérn. de U Soc.
Oéol. V série, t. X, n*4.)
1877. II. Arnaud. — Profit j/ê-ilogiqut det chemin i de fer d'Orléans.
1877. II. Aruud. — Profit géologique des chemins de fer de* Charente*. (Actes
Soc. lion, de Bordeaux, t. XXXI.)
1577. II. Arnaud. — Elude tur le genre Cyphutoma. (Actes Soc. linn. de Bor-
deaux, t. XXXI.)
1878. H. Arnaud. — Parallélisme de la Craie supérieure dans UN. et le S.-O. de
laFrance. (Bult. Soc. Géol. t. VI, p. S05.)
1878. II. Arnaud. — Synchronisme du Turanicn dans le S.-O. (I dan) U Midi
de la France. (Bull. Soc. Oéol. t. VI, p. Ï33.)
1578. Hébert. — Remarqua tur quelqun fouiles de la Craie du Nord. (Bull, Soc.
Oéol. t. VI, p. 317.)
1878. Cosuand. — Obtervationt tur U mémoire de -tf. Përon. (Bull. Soc. Géol. U VI,
p. 3Ï0.)
1878. H. Arnaud. ~- Danien, Garummen cl Dordomen. (Bull. Soc. Géol. t. VII,
p. 378.)
1878. H. Arnaud. — Lignitei de Saint-Cyprien. (Bull. Soc. Géol. t. VIII, p. 3t.)
1879. Toucu. — Crétacé det Corbièret. (Bull. Soc. Géol. I. VIII, p. 30, 106.)
1879. Pérou. — Même sujet. (Bull. Soc. Géol. I. VIII, p. 88.)
1879. Hébert. — Ripante aux mémoires jirieèdmU. (Bull. Soc. Oéol. t. VIII,
p. 87, 105.)
1879. De Hercej. — Classification de la Craie supérieure. (Bult.Soc. Géol. t. VII,
p. 355.)
1878. H. Arnaud. ~- Profit géologique du chemin de fer. Grandgenl. Taillebourg.
(Bull. Sou. Géol. I. VIII, p. 58k.)
1881. Boleaeltier. — Atiitci inférieure! du Cénomaniea. (Assoc. franc. Avanc. Se.)
1BS1. Hébert. — Crétacé det Pyrénées. (Bull. Sue. Géol. I. IX, p. as.)
1881. Toncu. — Note sur la Craie supérieure. (Bull. Soc. Gcol. t. IX, \>. 385.)
SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE 1887. 807
1884. De Serras d'Allard. — Recherches sur les dépôts fluvio-lacustres du
Gard. (Bail. Soc. Oéol. 3* série, t. XII, p. 55.)
188t. G. Vuiear. — Dépôt tertiaire de Saint-Palais. (Aaa.desSc. géol. t.XVI).
1884. Cotteaa. — Echinides éoeènes de Saint-Palais, (ibid.)
1885. Pérou. — Nouveaux documents peur l'histoire de la Craie à Hippurites. (Bull.
Soc. Géol. t. XIII, p. 239.)
1885. Benolit. — Coupe de la Craie supérieure à Mouleydier. (Act. Soc. lian. de
Bordeaux, Procès- verbaux, vul. 37, 4° série, t. VII, p. 33.)
1880. De CiroMouvre. — Etude sur les gisements de minerai de fer du centre de
la France. (Ann. des Mines, sept.-oct. 1886.)
1888. Moaret. — Note sur le terrain oolithique des environs de Brives. (Journ.
d'hist. nat. de Bordeaux et duS.-O., 1* série, 6* animée, p. 85.)
1887. Benoiit. — Esquisse géologique des terrains tertiaires du S.-O de la France.
(ibid. 2# série, 6* année.)
1887. BolMellier. — Légende de la feuille 151 de la Carte géologique de France.
CARTES
Manèi. — Carte géologique de la Charente- Inférieure.
Coquand. — Carte géologique de la Charente.
Biarrot et Mouret. — Carte géologique de la Dordogne.
JBoieeelller. — Carte géologique détaillée de la France. Feuille 151. Tour de
Chas sir on.
Cartes de l'Etat-MaJor. — Fouilles : 152, La Rochelle; 161, Saintes; 172, Péri-
gueux; 188, Bergerac; 183, Brives; 193, Villerèil; 194, GourAon.
Séance du 7 Septembre Io87.
PRÉSIDENCE DE M. : JTTEAU, puis DE M. ARNAUD.
Les Membres de la So 'été se sont réunis à neuf heures du mutin
dans une salle de niô'- 1-de-Ville de Rochefort mise gracieusement
à leur disposition par !a Municipalité de cette ville.
En l'absence du Président et des Vice-Présidents en exercice,
M. Cottkau ouvre 1.* séance en qualité de membre du conseil et
d'ancien Président.
Il est assisté de M. Collot, secrétaire provisoire.
Il est procédé à la constitution du bureau pour la durée de la
Session : Sont élus :
Président : M. H. Arnaud.
Vice-présidents : MM. Boissellikr et Mourkt.
Secrétaires : MM. Collot et Zurciier.
Trésorier : M. Uéjaudry.
En prenant place au fauteuil, M. Arnaud remercie ses confrères
de l'honneur qu'ils lui ont fait en l'appelant à la Présidence et fait
808 SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE 1887.
appel au concours de chacun d'eux pour mener a bonne fin les tri-
vaux de la Session.
M. le Président annonce ensuite deux présentations.
Il soumet en son nom et en celui de ses collaborateurs, MM. Rois-
sblubr et Mourbt, le programme des excursions auquel il propose
quelques modifications : ces changements étant adoptéa, le pro-
gramme définitif est arrêté de la manière suivante :
Mercredi, 7 Septembre 1887. — Départ a 11 heures du
matin en voitures pour les falaises d'Yves et de Ghatelaillon (Pttro-
cérien et Virgulien). Retour par les sablières de Char ras. (Gardonien,.
Carentonien). Retour à Rochefort en voitures. Séance à la Bourse 1
8 heures. Coucher à Rochefort.
Jeudi, 8 Septembre. — Départ à 6 h. 1/- en voitures pour
nie-Madame ( Carentonien) : Falaise du Port-des Barques (Ligérien).
Déjeuner à 10 h. 1/2 au Port-des-Barques. Départ à pied pour Pié-
demout [Gardonien et Carentonien). — Départ en voitures à 4 heures
pour Saint-Froull ist MoOscs [Portlandien, Purbeckien etioneà Corbula
infiexà). Brouage-Hiers (Gardonien). Dîner et coucher à Marennes.
Vendredi, 9 Septembre. — Départ à 7 heures en voitures.
Passage de la Seudre : La Tremblade, Arvert, Terre-Nègre, Saint-
Palais {Éocène) : Déjeuner à Royan. A 1 heure, départ & pied pour
la pointe de Vallières (Dordonien) : Dîner a 7 heures a Royan : Séance
à 8 heures, au Casino. Coucher à Royan.
Samedi, 10 Septembre. — Départ en voilures à 6 heures pour
Meschers (Dordonien inférieur et moyen) : Déjeuner a 11 h. 1/3 a .
Meschers. Départ à 1 heure en voitures pour Talmont (Campante*.*
\
1887. ARNAUD. — APERÇU SUR LA CRAIE DU S.-O. 809
Boisson pour Beaumont-de-Périgord. Dîner et couchera Beaumont.
Séance à 8 heures.
Mercredi, 14 Septembre. -— Courses à pied à 7 heures du
matin autour de Beaumont : (Dordonien, sables, grès et Poudingue :
couronnement du Crétacé. —Tertiaire : Mollasse à minerai de fer, marne
à Planorbis castrensis. Déjeunera Beaumont à 11 heures. Départ en
voitures à 1 heure pour Belvès. Dîner et coucher à Belvès.
Jeudi, 15 Septembre. — Départ en voilures à 0 h. 1/2 pour
le Moulin-Petit, ligne d'Agen : Retour à pied par la voie ferrée :
(Sanlonien, Campanien, Dordunien inférieur et moyen). Déjeuner à
Belvès. Départ à 3 heures 43 en chemin de fer pour Sarlat. Dîner
à Sarlat. Séance à 8 heures : Coucher à Sarlat.
Vendredi, 17 Septembre. — Départ à 7 heures du matin en
Toitures pour Simeyrols (Lignite* : faunes d'eau douce et saumâtre
intercalées entre le Jurassique et les premières couches marines de la
Craie: débris végétaux). Retour à midi à Sarlat, en voitures. Déjeuner.
Séance de clôture.
Plusieurs Membres ayant exprimé le désir que des explications
générales fussent données sur la région à visiter, M. Arnaud les a
présentées de la manière suivante :
Aperçu gén&alsur la Craie du Sud-Ouest,
par M. Arnaud.
La région crétacée du S. 0, principal objectif de la Réunion extra-
ordinaire de la Société, offre un contraste frappant avec celles qui
ont été étudiées dans ces dernières années; pas de traces des grands
phénomènes observés dans le Cantal, dans le Jura, dans les Pyré-
nées, dans la Bretagne ; le bassin crétacé du S. 0. forme une contrée
relativement paisible, soustraite par sa position géographique aux
ébranlements qui se sont produits sur d'autres points, et ne se sont
traduits ici que par des effets considérablement affaiblis.
De là résulte pour l'étude un précieux avantage : la continuité des
dépôts.
Continuité verticale : car on ne peut guère constater de lacunes
dans la sédimentation, si ce n'est peut-être une très faible suspen-
sion entre le Provencien et le Coniaeien; conlinuitéhorizontale, per-
mettant de suivre sans interruption les diverses couches, d'une ex-
trémité à l'autre du bassin et de saisir au passage, en retenant la
810 ABÏUCD. _ APERÇU SDR LA CHAIR DD S.-O- 7 «p.
preuve de leur contemporanéité, leurs transformations graduelle! et
les modifications corrélatives de leurs faunes.
A cette continuité est due une autre conséquence importante à si-
gnaler : l'enchaînement général des faunes dont les éléments passent
toujours, en proportion plus ou moins considérable, de l'étage qui
Dnit dans celui qui va commencer.
Si, des observations générales poursuivies sur l'ensemble de la ré-
gion, on cherche a déduire les rapprochements possibles entre le
bassin du S.-O. eteeux qui l'avoisiaent, on reconnaît facilement, au
Nord ses plus grandes affinités avec les bassins Ligérien et Parisien,
— au Sud soq analogie croissante avec les terrains crétacés des ré-
gions Pyrénéenne et Méditerranéenne.
Le Crétacé du S.-O constituerait ainsi une sorte de trait d'union
entre celui du Nord et celui du Midi de la France.
Considérée dans sou ensemble, la formation qui nous occupe est
principalement coralligène : on ne constate guère de dépôts pelas-
giques qu'au début du Ligérien, du Coniacien et du Campanien;
encore ces deux derniers porleot-ils, surtout dans la partie supé-
rieure; la trace de quelques rudistes accusant une tendance au re-
tour du régime ordinaire de la région.
La fin de la période jurassique annonçait déjà dans le S.-O. l'émer-
.sion prochaine du bassin : dans la Charente, le Portlandien deve-
nait sableux et prenait la physionomie d'un dépôt littoral; bientôt
une formation d'eau douce rapportée par Coquand au Purbeckien le
recouvrait, s'étendant à l'Est de la Charente-Inférieure et à l'Ouest de
la Charente : caractérisée à la base par des cargneules, puis par des
argiles bariolées et par des rognons de gypse saccharoïde activement
1887. ARNAUD. — APEBÇU SUR LA CRAIE DU S.->0. 811
couches, ces premiers caractères s'altèrent et tantôt les sables, tantôt
les argiles reposent sur le Jurassique.
Une lacune considérable sépare du Jurassique les dépôts que nous
venons d'indiquer : on chercherait en vain dans la région, les repré-
sentants du Wealdien, du Néocomien, de l'Urgonien, de l'Aptien et
du Gault.
C'est avec le Cénomanien que la mer crétacée a envahi le S.-O :
encore n'y rencontre t-on pas Pecten asper et Scaphites (rqualis; aussi
Goquand a-t-il subdivisé le Cénomanien de d'Orbigny en deux bran-
ches : Tune caractérisée par le Pecten asper constituant le llhotoma-
gien; l'autre considérée par lui comme supérieure et débutant par
les grès à Orbilolina concava, Anorthopygm orbicularis constituant le
Carentonien.
Entre les premières couches marines de la Craie et le Jurassique,
s'intercale au S.-E du bassin, une formation d'eau douce connue à
Saint-Cyprien, Veyrines, LaChapelle-Péchaud, Simeyrols, dans l'ar-
rondissement de Sarlat, et désignée sous le nom de lignites du Sarla-
dais.
A quelle période correspond ce dépôt qui, dans la Dordogne,
occupe immédiatement au-dessus du Jurassique une position voisine
de celle que tiennent dans les Charentes, les argiles lignitifères, Gar-
donien de Coquand? question dont l'étude sur place par la Société
aura pour but de rechercher la solution.
Quoi qu'il en soit, il paraît difficile de maintenir dans les Charentes,
comme étage distinct, la Gardonien de Coquand, placé à la base du
Crétacé et représenté uniquemeut par ces argiles lignitifères. L'obser-
vation directe dans la Charente-Inférieure montrera que ces argiles
ne constituent qu'exceptionnellement la base de la Craie : qu'elles
succèdent ordinairement aux grès meubles ou consolidés avec lesquels
elles alternent suivant des rapports extrêmement variables, et peut-
être la Société pensera-t-elle qu'elles ne peuvent en ôtre légitimement
séparées.
En terminant ces observations, il ne sera pas sans intérêt de pla-
cer sous les yeux de la Société, dans un tableau d'ensemble, la syno-
nymie des divisions établies par les auteurs qui se sont occupés du
Crétacé de la région :
En examinant ce tableau on reconnaît un accord unanime pour
séparer les calcaires à Rudistes (Provencien, Coq.) des calcaires à
Exoyyra auricularis Brongn. (Coniacien, Coq.) ; c'est la limite
admise par d'Orbigny entre le Turonien et le Sénonien et acceptée
par tous les auteurs qui ont étudié le Crétacé du S. 0.
Il s'est produit certainement h ce moment, dans le bassin, un ar-
812 ARNAUD. — APERÇU SUR LA CRAIE DU 8.-0. 7 Mp.
rêt qui justifie cette division : lors même que tes caractères minera
logiques des deux étages successifs se rapprochent, que la faune ad*
met des termes communs, on trouve toujours la trace matérielle
d'une suspension dans la sédimentation : a Saint-Cirq. la Société re-
connaîtra, entre te Provencien et le Coniacien également gris et mar-
neux, une traînée pyriteuse constante, séparant les marnes proven-
ciennes h Rudistes de celtes qui leur ont succédé : plus au Sud, à
Sauveterre, où l'absence de Hudistes dans le Provencien pourrait
rendre la confusion plus facile, on trouve la surface du Provencien
exploité en ce point pour ebaux hydraulique et ciment, .durcie et
perforée de lilhophages : il est donc légitime de conclure à l'inter-
ruption de sédimentation admise par les auteurs.
Quelle est l'importance de l'événement qui l'a produite? on ne peut
se dissimuler qu'elle a été restreinte ; avant qu'elle se produisit, une
partie de la faune sénonienne avait fait son apparition dans le Pro-
vencien, et elle s'esl poursuivie avec un développement progressif
dans les assises supérieures ; les Hudistes eux-mêmes, si sensibles
aux influences extérieures, ont en partie traversé cette ligne de dé-
marcation : à Saint-Cirq on a trouvé et on retrouvera probablement
dans le Provencien les Sph. Coquandi, Spk. sinuatus, Sph. paiera.
qui franchissent la limite du Turonien et se retrouvent les uns dans
les bancs santonieas à Rudistes, les autres (Sph. Coquandi) jusque
dans le DoTdonîen ; c'est une nouvelle preuve de l'enchaînement gé-
néral des faunes signalé au début de cet exposé.
L'unanimité d'appréciation sur les limites du Turonien et
nonien ne se rencontre plus lorsqu'il s'agit d
du Turonien : d'Archiac et Manès rattachent, l'un à s
1887. SÉANCB DU 7 SEPTEMBRE 843
que la modification intime de ces deux périodes est plus profonde et
plus radicale que celle donl nous avons parlé en premier lieu : non
plus des espèces, mais des genres importants ont pris naissance ou
se sont éteints exclusivement dans l'un ou l'autre de ces étages
c'est ainsi que, parmi les Rudistes, on n'a pas retrouvé au-dessus du
Génomanien les genres Caprina, Caprotina, Ichthyosarcolithes, Poly-
conites, etc., formes singulières, bien caractéristiques de l'époque pen-
dant laquelle elles ont vécu : inversement c'est dans le Turonien
qu'ont paru pour la première fois, Itadioliles, flippurites, Playiopty-
chus, etc. Il paraît juste de considérer cette division comme étant d'un
ordre supérieur à celui qui sépare le Turonien du Sénonien et peut-
être trouvera- t-on, dans la nomenclature générale, des motifs suffi-
sants pour rattacher le Génomanien aune division moyenne de la
Craie, le Turonien et les étages suivants devant constituer le Crétacé
supérieur.
Telles sont les observations sommaires que suggère l'étude du
Crétacé du S. 0 ; les observations moins générales trouveront leur
place naturelle lors de l'examen de chacun des points qui doivent les
provoquer.
M. Boisskllirr offre à chacun des Membres présents une carte
indiquant le trajet à suivre pour les excursions des deux premiers
jours, à Ghatelaillon et à l'IIe-Madame, avec prolongement sur la
Tremblade. Il annonce qu'il rédigera, pour le compte rendu général,
la carte géologique des régions à parcourir dans le département de
la Charente-Inférieure. (PL XXXII.)
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures.
Séance du 7 Septembre.
PRÉSIDENCE DE M. ARNAUD.
La séance est ouverte à huit heures et demie du soir dans la salle
delà Bourse de Rochefort. M. le Président adresse au nom de la
Société des remerciments à la Municipalité de Rochefort qui lui a
fait un sympathique et brillant accueil ; il ajoute que, si la Société en
est touchée, elle n'en est pas surprise : l'appui donné aux études
scientifiques est traditionnel dans ce département et c'est grâce à cet
appui que se sont formés tant d'hommes éminents qui en sont deve-
nus l'honneur : au premier rang se place, dans la branche qui nous
occupe, Alcide d'Orbigny.
814 BELTHÉMIEDX. — EXCURS10H DC 7 SEPTEMBRE. 7 Mp.
M. Collot, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance
du matin qui est adopté.
M. le Président donne la parole & M. Beltrémieux qui rend compte
de l'excursion delà journée à Cbatelaitlon, Yves et Cbarras.
Compte rendu de i 'excursion du 7 Septembre,
par M. Beltrémieux.
Le programme qui avait êlé préparé et qui a été définitivement
arrêté par la Société dans la séance d'ouverture du Congrès, est con-
sacré, presque en entier, à l'élude des terrains crétacés de la Charente-
Inférieure et de la Dordogne ; tel est l'objectif principal des tournées
géologiques de 1887.
Ce projet promet une série assez complète d'excursions des plus
intéressantes à travers les étages do la Craie, depuis leCarenlonien
(Cénomanien) à Cbarras, jusqu'au Dordonien iDanien) dans les deux
départements que nous avons à parcourir; nous devons, à cette
occasion, adresser nosremercimentsà notre Président, H.Arnaud, et
à nos Vice-Présidents MM. Boissellier et Mouret, qui sont les organisa-
teurs de ces explorations.
L'ae seule excursion, celle d'aujourd'hui, a été réservée à la visite
de l'Oolithe supérieure, du Virgulien à Chatelaillon et au rocher
d'Yves. 11 aurait fallu quelques séances de plus pour l'exploration
aussi de l'Oolithe moyenne, dans le Nord de notre département de la
Charente- Inférieure.
Le chemin do fer du littoral permettra d'explorer facilement, dans
1887. BBLTRÉMIBUX. — EXCURSION A CHATBLAILLON. 815
d'arcades creusées dans le rocher et qui semblent avoir inspiré la
construction des vieux porches de l'antique cité Rochelaise.
Nous aurons ensuite à récolter, sans aucun doute, quelques-uns
des Echinides ou des Crinoïdes qui ont été l'objet des beaux travaux
que vous connaissez de M. G. Cotteauet de M. P. De Loriol ; de nou-
velles espèces inédites se présenteront-elles à nous, des découvertes
nous seront-elles réservées ? C'est probable, comme cela a lieu fré-
quemment, car la falaise, sans cesse minée par la vague, renouvelle
sans cesse la provision des fossiles qu'elle offre au chercheur qui
l'explore. Mais notre attention sera bien aussi attirée pur la compa-
raison des espèces qui, dans la région de l'Est, sont spéciales au
Jurassique supérieur, quand, dans l'Ouest, elles se trouvent indis-
tinctement au sommet du Corallien et à la base du Kimméridgien.
Le Nord du département se trouve donc assis sur un ensemble de
couches oxfordiennes ou coralliennes qui plongent vers le Sud,
pour se recouvrir de nouveaux horizons formant à Angoulins la partie
supérieure du Corallien qui correspond au Séquanien du Jura ou
Kimméridgien inférieur.
Cet étage corallien, dans l'Ouest, renferme, il est vrai, une partie
des mêmes fossiles que nous allons bientôt retrouver, aussi, dans le
Ptérocérien deChatelaillon: Rhabdocidaris Orbignyi, Ceromya excen-
trica, Mytilus subpectinatus, Pinnigena Saussureî, Ostrea solitaria,
Natica rupellensis. etc.
Dans son Synopsis des terrains jurassiques des départements de
l'Ouest, Coquand, se fixant trop sur les étages du Jura, attribue au
Kimméridgien (Ptérocérien) une partie des fossiles d'Angoulins et
au Corallien l'autre partie des fossiles de la même falaise ; or il y a
erreur évidente, tous les fossiles du même horizon et de la même
falaise appartiennent naturellement à la même formation.
Je ne veux pas vous entretenir plus longtemps de ces étages que
nous n'avons pu visiter ensemble, et après le court exposé qui com-
plétera, à peu près, pour nos réunions extraordinaires de Septembre
1887, l'histoire géologique de la Charente-Inférieure, je tiens a me
retrouver, avec vous, dans le Kimméridgien, que nous avions à exa-
miner d'après l'itinéraire tracé dans notre programme dont nous ne
devons nous écarter que le moins possible.
GIIATGLAILLOX.
Au bas de ces sombras falaises qui ont vu s'engloutir dans les flots
l'ancienne ville de Chatelaillon, se présentent les assises bleuâtres
du Kimméridgien; ces hauts rochers reposent sur une vaste plage
816 BILTBÉMIKOX. — EXCURSION A CUATRLÀILLOH. 7 Mp.
argileuse, s'élcudaut au loiu, dans l'Océan qui la recouvre à chaque
marée; le sol est garni des fossiles suivants que nous avons recueillis:
Ammonite* Cymodoce ; Natica Eudora; Pterocera Ponti, Ottrea virgula;
Pholadomya Protêt, tubtruncala et muiticottata; Ceromya excentrica et
obovata, etc.; puis Ostrea tolitaria; Mytilus tubpectinatvt; Teltina
incerta; Mya rugota, Ceromya excentrica, Rhabdocidarit Orbignyi
qu'on trouve également dans les couches coralliennes d'Angoulint
et de la pointe du Cùé.
Nous rapprochant de la falaise, nous avons récolté dans une xone
supérieure d'argile de même aspect: Ammonites Cymodoce, Pterocera
Ponte; Natica Eudora et rttpcllmtis, Ottrea tolitaria, Avicuta tubplana.
Nous avions l'espoir de retrouver V Acrotalenia angularù dont nom
avons rencontré dernièrement un bel exemplaire dans une excursion
delà Société des sciences naturelles de La Hochelle; cette espèce
n'avait pas encore été signalée dans la région du Sud-Ouest.
Ces bancs argileux, inclinés vers le Sud, viennent plonger dans le
sol et, sur le calcaire virgulien qui occupait la partie supérieure de
ces bancs, apparaît un dépôt blanchâtre de quelques mètres de lon-
gueur sur 10 centimètres environ d'épaisseur, resserré entre des
calcaires kimméridgiens a la base et un dépôt argilo- sablonneux
également kimmérîdgîen au sommet. Ce banc mince et très dur est
composé de coquilles, en partie brisées, qui appartiennent à l'étage
corallien d'Angoulins dont elles ont conservé la teinte gris-blan-
châtre. Nous expliquons ce dépôt, comme conséquence de la destruc-
tion par la mer, pendant la période kimméridgienne d'une partie de
la falaise corallienne à Angoulins, puis le transport de ces calcaires
x et des fossiles enlevés au terrain corallien qui émergeait
1887. 8ÈANCB DU 9 SKPTBMBKE. 817
A l'aspect de cette falaise, on reconnaît le terrain kimméridgien et,
par la nature des sédiments et par les fossiles, il est facile de voir
qu'on se trouve en face d'horizons supérieurs à ceux de Chatelail-
lon.
Lesuns,àChateiaillon, représentent l'étage désigné sous le nom de
Ptérocérien; les autres, au rocher d'Yves, celui désigné sous le nom
de Yirgulien. Mais les Ptérocères se rencontrent également à Angou-
lins, tandis que VOstrea virgula est abondante à Chatelaillon comme à
Yves ; la désignation de Yirgulien inférieur pour Chatelaillon aveci\Am-
monites Cymodoce et de Yirgulien supérieur pour le rocher d'Yves
avec les Ammonites Lallieri, et orlhocera paraît plus rationnelle.
D'après le programme, nous devions ensuite visiter la base du
Cénomanien, à la falaise nord de Fouras, et M. Gotteau avait l'espoir
de rencontrer, dans les bancs supérieurs de cette falaise, le rare échi-
nide que nous avions trouvé ensemble, le 7 Septembre 1882, et que
depuis nous n'avons plus jamais retrouvé malgré nos recherches
réitérées; mais la marée ne se prêtait pas aux désirs des géologues
qui voulaient voir les argiles gypseuses que le flot recouvre trop
promptement; et sauf notre illustre collègue qui est allé à la
recherche du Claviaster Beltremieuxi, nous avons dû renoncer à
Fouras pour aller visiter les sablières de Gharras qui ont ter-
miné nos intéressantes excursions d'aujourd'hui. Ges sables avec les
calcaires à Gaprinelles qui les surmontent, nous ont donné : Orbito-
lina concava, Peltasles acanthoïdes, Catopygus carinatus, Matheronia
navis, Panopœa striata^ Ostrea co tomba minor et Pteroccra polycera.
M. de Lapparent fait ensuite une communication sur le niveau
de la mer.
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 heures.
Séance du 9 Septembre.
Présidence de M. Arnaud.
La Société s'est réunie à huit heures et demie du soir dans une des
salles du Gasino de Royan mise à sa disposition par la Municipalité ;
dès l'arrivée de la Société à Royan, M. le maire avait eu la gracieuse
attention de faire remettre h chaque Membre une carte d'entrée pour
ce magnifique établissement dont il a fait le soir les honneurs avec
une amabilité dont chacun a conservé le meilleur souvenir.
Sur l'invitation de M. le Président, M. Garnier, maire de Hoyan,
prend place au bureau.
M. le Président exprime à M. le maire les remercîments de la
818 COLLOT. — KXCURS10N A PORT-DES-BABQDBS. 7 S8p.
Société pour l'hospitalité si libérale qui lui est offerte et pour les
prévenances dont elle a été l'objet.
11 annonce ensuite à la Société la perte qu'elle vient de faire dans
la personne de M. Dcsnoycrs, l'un de ses fondateurs et fait en quel-
ques mots l'éloge de ce confrère regretté.
M. Collut, secrétaire, lit le procés-verbal do. la dernière séance qui
est adopté.
MM. Zurchcr et Collut rendent compte de l'cycursion faite la
veille au Port-des-Barques, à l'Ile Madame et à Piédcmont et du
trajet de cetlc localité a Royan.
Compte rendu de l'excursion an Port des-Barques, à l'Ile
Madame et à Piédemont.
par M. Collot.
La Société, partie des le matin de ttochefort en voilure, traverse la
Charente au bac de Soubise. Au sortir du village elle visite un affleu-
rement de calcaire gréseux, gris, avec (fstrea columba, var, major,
Inoceramus (abiattts, Catopygus oùtusus, nombreux bryozoaires. C'est
la base du Ligérien supérieur. Un peu plus haut la roule coupe en
tranchée le banc supérieur du Ligêrien, a Ammonites Rocheorutti, et
des calcaires exploités non loin de la route, pauvres en fossiles, qui
constituent le début de l'Angoumien.
Les falaises du Port-dcs-liarqnes, de l'Ile Madame, que la Société
doit visiter, ont été décrites sommairement par d'Archiac (Hist. des
1887. COLLOT. — EXCURSION A PORT-DBS-BAHQUES. 819
CottaldiaBenettiœ, Goniopygus Menardi, Orthopsis miliaris, Pseu-
dodiadema variolare, Cidaris ligeriensis. 3".
C. — Calcaire sableux formant corniche, comprenant à sa
base une lumachcllc d'Ostrea columba, 0. carinata, 0. biauri-
culata, et, renfermant lui-même quelques huîtres éparses,
avec les mêmes Échinides lm60
D. — Calcaire sableux blanc jaunâtre à Ostreacolumba major. im50
On voyait autrefois vers le milieu de la falaise, où les couches
inférieures se relèvent contre la faille signalée plus haut, au-dessous
de la couche D, encore une couche plus ancienne ; c'est un calcaire
gris glauconieux avec Ichthyosarcolithes triangularis et autres rudistes
carentoniens. Les dépôts apportés par les marées nous ont empêchés
de retrouver cette zone.
M. Arnaud nous présente les marnes A comme Ligérien moyen
et les couches B et C comme Ligérien inférieur, c'est-à-dire comme
base du Turonien. M. de Lapparent est d'avis que les fossiles recueillis
par la Société dans ce Ligérien inférieur ne sont que des espèces
cénomaniennes. A rencontre de cette assertion, M. Arnaud fait
observer que les couches que nous venons d'observer ont leur faune
bien distinguée de celle des couches carentoniennes par l'extinction
définitive des Rudistes cénomaniens et par l'apparition de formes
nouvelles telles que Ammonites Geslini, Am. peramplus (non rencontrée
aujourd'hui), Linthia Verneuili, Hemiastcr Leymeriei (similis), Dis-
eoïdea in fera, Cidaris ligeriensis, etc.
Nous traversons à marée basse les terrains, submergés à d'autres
heures, qui relient l'île Madame à la terre ferme et nous nous por-
tons au delà delà batterie, pour revenir en suivant le pied de la
falaise, qui regarde au Nord. Les couches les plus basses sont celles
qui se montrent d'abord à nous, à l'extrémité ouest. Les amateurs de
foraminifères ont pu faire dans ces calcaires marneux bleuâtres,
franchement cénomaniens, de bonnes récoltes. Plus haut les cal-
caires deviennent plus durs et sont taillés à pic ou même en
surplomb. Des Ichthyosarcolithes triangularis, Sphxrulites foliaceus,
Caprina adoersa, tombés de cette falaise, gisent sur la plage en
masses volumineuses et offrent aux paléontologistes une proie plus
lourde que celle de la couche précédente. D'autres fossiles moins
encombrants accompagnent d'ailleurs ces grands Rudistes : Polyco-
nilites operculatus (fladiolites polyconilites), Gyropleura 7iavis, Touca-
sia lœvigata, Sphœrulitfs Fleuriausi, S. triangularis, Caprolina qua-
drifida ; Goniopygus major, G. Menardi, Pseudodiadema variolare, P.
tenue, Codiopsis doma, Pygaulus subœqualis ; Foraminifères.
Un banc particulièrement dur termine supérieurement cette assise
XV 53
830 CDLLOT. — KXCUB310H A F0HT-DBS-BARQCB8. 8 Mp.
calcaire. Il renferme Ostrea carenionensis. La nature des sédiment»
change tout à coup, car il esl recouvert par une couche de marne
tendre de 1 ou 2m. Cette couche passe dans la Charente et le Nord de
laDordogne à des argiles noires exploitées activement; elles sont
désignées par Coquand sous le nom d'argiles tégulines. Au-dessus
une assise de sable fin débute par une lumacbelle d'Ostrea biauricu-
lata. Ces huîtres ont leurs deux valves et c'est le banc tel qu'il a vécu
que nous trouvons là. Dans le haut, les sables passent à des calcaires
avec Rudistes. Ce sont ces calcaires qui se montraient autrefois à la
base de la falaise du Port-des-Barques.
Après le déjeuner pris au Port-des-Barques, nous avons fait route
au Sud, pour visiter la falaise de Piédemont. Ce sont des couches tou-
tes inférieures à celles de la matinée ; elles vont passer sous elles en
plongeant au Nord. Les calcaires, les gros, alternent avec des ar-
giles vertes et noires, dont le facile enlèvement détermine la
chute des bancs de grès et de calcaire. Les argiles contrastent
par leur couleur sombre avec la teinte des calcaires. Elles sont
pénétrées de matières végétales et cà et là des bois flottés ré-
duits à l'état de jayet y sont échoués. Du sulfure de fer forme
des enduits sur le jayet et des rognons indépendants, que la
mer isole et roule sur la plage. Le fer se trouve encore dans cet
argiles schisteuses et ligmlifères sous la forme de rognons de fer
carbonate brun, argileux. 11 est là l'analogue des sphérosidéritesdes
houillères. Ces argiles lignilifères constituaient pour Coquand son
étage gardonien. L'indépendance de cette formation n'est pas suffi-
sante pour lui valoir une pareille distinction. En effet ces débris
végétaux se sont déposés dans un espace d'où la mer n'était pas
1887. COLLOT. — EXCURSION A PORT-DES-BÀRQUBS. 821
— Argile verte et sable vert. — Marne et calcaire verdfttre : 0. co-
lumba, 0. flabella. 6" 80
— Calcaire blanc compact ; quelques fossiles spathiques, 1"
— Ce calcaire passe à une roche jaune arénacée, noduleuse, ni-
veau principal des Échinides, dont une ample moisson a été faite par
la Société : Anorthopygus orbicularis, Peltastes acanthoïdes, Catopygus
columbarius; Rhynchonella Lamarkii; Caprotina costata, Ichthy. trian-
gulari$% et autres lludistes ; Ostrea carxnata% Orbitolina concava, etc.
M. de Lapparent y a retrouvé Rhabdocidaris Schlumbergeri, décou-
vert antérieurement, lors de la visite de l'Association scientifique.
lm 50à2m
— Inférieurement ce banc passe à un calcaire blanc tendre, avec
grains spathiques, station principale de quelques Échinides plus
rares ; Pygurus lampas, Archiacia gigantea, Pedinopsts Ârnaudi, Py gosier
truncatus, Holeclypus crassus ; nombreuses Orbitolines.
— Argile noire feuilletée, traces de gypse, lentilles de fer carbo-
nate ; pas de fossiles. 4"
— Calcaire compact, perforé au sommet, passant à un sable no-
duleux roussâtre. Ichthy, triangularisy Sphœrulites foliaceus.. im 40
— Argile noire, lignitifère, pyrite, gypse en cristaux, 3*
— L'argile passe à des sables verts représentant le sommet de la
formation arénacée observée la veille à Charras, visibles sur lm.
La mer masque les coucbcs placées au-dessous de celle-là.
La falaise une fois explorée, la Société, vers 4 heures, a repris les
voitures et s'est dirigée vers Saint-Frouit etMoëse. Dans cette der-
nière localité, M. fioissellier lui a montré une carrière dans le
calcaire porllandien à Corbula inflexa. Les fossiles y sont rares.
Du gypse a autrefois été exploité dans ces couches terminales du Ju-
rassique, mais aujourd'hui les excavations ne sont plus accessibles.
En sortant de Moêse nous avons devant nous la plaine d'alluvions
de Brouage et ses marais salants. Nous traversons celle dépression,
de même que la petite ville forte demi-ruinée, du môme nom, sans
nous y arrêter, et nous arrivons, la nuit tombée, à Marennes où nous
trouvons facilement asile grâce à la prévoyance du maire de la ville.
M. le maire a complété ce sympathique accueil en venant compli-
menter la Société à l'hôtel où le repas du soir en réunissait les
Membres.
Le lendemain, la Société est partie de Marennes à 7 heures du ma-
tin; elle n'a pu traverser la Seudre au bac de la Tremblade, pour
se rendre par la rive gauche de cette rivière, à Hoyan, suivant le
programme. Ce bac étant en réparation, nous avons dû remonter la
rive droite jusqu'à celui de l'Eguille. Au sortir de Marennes nous
822 COTTEAU. — EXCURSION A S A M T- PALAIS. 7 Sep.
avons traversé la voie ferrée près d'une tranchée où les calcaires à
Sphœrvlites foliaceus et Caprina adversa de l'Ile Madame réapparais-
sent. La roule nous Tait suivre cette assise, ayant & notre gauche les
gr&s supérieurs du Cénomanien elles sables verts à Ostrea Reaumuri.
En face Sainl-Sornin nous quittons la route départementale de
Saintes et prenons le chemin de Chalons. Nous franchissons sans
nous y arrêter le Ligérien et, à Chalons, nous entrons dans une
carrière qui alimente un four à chaux. C'est la base de l'Angoomien
avec Radiolitet lumbricalis, Sphœrulîtes Iïoreaui, Cardium production,
Arca Noueii.
Après avoir franchi la Seudre et traversé le village de l'Eguille,
nous nous arrêtons a l'angle du chemin qui conduit à la Petite
Eguille pour visiter un affleurement de calcaire blanc, cristallin, avec
Ostrea plicifera, caractéristique du Coniacien moyen, qui, dans les
Charentes, repose sur un grès glauconieux à Bryozoaires.
Les alluvions modernes connues sous le nom de bri occupent la
vallée entre le coteau de l'Eguille et la voie ferrée de la Tremblade.
A la halle de Fonlbedeau, une tranchée nous montre le calcaire
crayeux duSantonien, avec des Spongiaires, Rhynchonella difformis
Cypkotoma regulare, Cidaris pseudophtilluin. L'heure avancée n'a pas
permis d'autres observations jusqu'à Hoyan, où nous sommes arrivés
à l'heure du déjeuner.
M. Cotteau rend compte de l'excursion que la Société a faîte
dans l'après-midi au gisement tertiaire de Saint-Palais ; il rappelle
que la découverte de ce terrain est due à d'Orbigny qui la signala
pour la première fois, en 1843, à la Société Géologique de France.
1887.
COTTBAU. — tXCUBSIOIf A SAINT-PALAIS.
823
breux ossements roulés de Poissons et de Reptiles. Celte couche est
recouverte par un calcaire grisâtre généralement sableux, autrefois
très riche en Échinides, mais qui aujourd'hui, épuisé par les recher-
ches multipliées et probablement récentes, a paru bien pauvre aux
membres de la Société Géologique qui n'ont rencontré que quel-
ques espèces en mauvais état, dos Echinolampas dorsalis et Heberti,
des Sismondia Archiaci, des Schizaster Archiaci et des Gualtieria
OrbignyL
En remontant la falaise, la Société a traversé des couches sablon-
neuses que caractérisent quelques Ostrea flabellaet recouverts par
le sable des dunes.
En 1884, dans les Annales des Sciences géologiques, M. Cotteau a
publié la monographie des Échinides de ce terrain au nombre de
vingt-et-une espèces. Depuis cette époque, M. Colteau a étudié de
nouveau, pour la Paléontologie française, les Échinides éocènes de
Saint-Palais ; des collections, qu'il ne connaissait pas, lui ont été
communiquées par MM. Degrange-Touzin et Groizier. Il en est
résulté quelques rectiûcations, et M. Cotteau présente à la Société
la liste des Oursins de Saint-Palais telle qu'il l'admet aujourd'hui.
Euspatangus Croizieri, Cotteau.
Gualtieria Orbignyi, Agassiz.
Echinocardium subcentralis (Aga.tsizj,
De s or.
Linthia Duc roc qui, Cotteau.
— carentonensis, Cotteau.
— Pomeli, Cotteau.
Schizaster A rehiaci, Cotteau.
Echinanthus Ducrocqui, Totteau.
Pygorhynchus Delbosi, Cotteau.
Echinolampas dorsalis, Agassiz.
— ellipsoidalis, d'Archiac.
— Archiaci, Cotteau.
— Douvillei, Colteau.
— Hvtn'.rtïy Cotleau.
Sismondia Archiaci, Cotteau.
Echinocyamus Lorioli, Cotteau.
— PomHi, Colteau.
Micropsis Orbignyi, Cotteau.
(ùtmiopyyus pelayiemis, d'Archiac.
Cn:loplfunis Delbosi, Desor.
thbtrtia mvridanensis, Cotteau.
Cidaris Lorioli, Cotteau.
— Pu m eh, Cotleau.
Trois espèces ont été ajoutées à colles déjà connues : Euspatangus
Croizieri, Linthia Pomeli, Pygorhynchus Delbosi, Une espèce Brissop-
sis e le g ans, attribuée à l'Éocène de Saint-Palais, d'après une éti-
quette erronée de la collection d'Orbigny et provenant, en réalité,
de l'Éocène de Saint-Estephe, a été retranchée. Restent actuelle-
ment vingt-trois espèces, réparties en quinze genres ; sept seulement
de ces espèces se sont rencontrées dans d'autres localités; quatorze
sont spéciales au terrain de Saint-Palais et donnent à ce gisement
qui, suivant M. Vasseur, correspond à la partie inférieure du Calcaire
grossier, un caractère qui lui est tout à fait propre.
824 ZURCHER ET ARKAUD.— EXCURSION A HESCHERS, ETC. 14 lep.
A la demande de M. le Maire de Royan, M. de Lapfareht fait une
communication sur les variations du relief des notes.
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée h 10 heures.
Séance du dimanche 1 1 Septembre.
PRESIDENCE DE M. ARNAUD.
La société s'est réunie le dimanche 11 Septembre, A huit heures
et demie du soir, dans une salle de l'Hôtel de ville de Périgueux mise
à sa disposition par la municipalité.
M. le président exprime les remerclments de la Société pour
l'hospitalité qui lui est accordée.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
MM. Zurcher et Arnaud rappellent les observations faites A Mes-
chers et à Talmont.
Compte rendu de l'excursion à Moschers et Talmont,
par MM. Zurcher et Arnaud.
La Société a quitté Royan en voitures à six heures et demie du
matin ; après avoir traversé, de Royan à Saint-Georges, un plateau
monotone et dépouillé, n'offrant que de temps en temps quel-
ques échappées vers la mer, la route s'est engagée entre le pied
de hautes dunes couvertes d'une végétation luxuriante et de vastes
1887. ZURCHEfc ET ARNAUD. — EXCURSION A ME3CHBRS, ETC.
895
Orthopsis niliarii, (d'Arch.), Cott.
Salenia Buurgeoisi, Cott.
HemiasUr nasutulus Sor.
Micraster loxoporus, d'Orb.
Nucleolitts minimus, Ag.
Pentacrinus, etc.
Un banc h Ostrea vesicularis clairsemées au début, plus nombreuses
à mesure qu'on s'avance auN. 0., couronne cette zone : on y trouve
mêlées quelques autres espèces :
Exogyra matheroniana , d'Orb.
E. eaderensis, Coq.
E. lacmiata, d'Orb.
Et déjà :
0. larva% Lk.
0. eonirostris, Munst.
Nombreux Bryozoaires.
Nerita rugosa fait aussi, à ce niveau, sa première apparition : le
pied de cette couche plonge dans la mer et l'on n'en peut suivre
la base jusqu'au recouvrement du Gampanien. Sa puissance peut
être évaluée de 8 à 10 mètres.
En retrait sur cette première assise, s'élève un banc de marnes
grises, friables, Q*, anciennement exploitées pour pierre de taille
avec la partie supérieure du banc précédent : un sentier taillé dans
le rocher a permis de les atteindre au-dessous du premier moulin à
vent; les radioles de Cidaris pseudopistillum abondent à ce niveau et
se récoltent en saillie par suite de la facile altération de la roche :
on y trouve aussi Hemiaster nasutulus souvent de grande taille,
Cidaris subvesiculosa, C. pseudopistillum dont une portion de test avec
radiole adhérent a été décrit et figuré par M. Gotteau (i).
Goniopygus rayait us, d'Arch.
Cyphosoma VemeuUli, Cott.
Asterias...
Monopleura gryphoidest Baylc.
Sphwrulites Coquandi, Bayle.
Hadiotites ruyanus , d'Orb.
Exogyra matheroniana, d'Orb.
E. caderensis, Coq.
(). lameraciana, Coq.
O. santonensis , d'Orb.
O. frons, d'Orb.
Mitylus Dufretnoyi, d'Orb.
Pi'eten EspaiUacV, d'Orb.
Janira quadricostata, d'Orb.
J. Truellei, d'Orb .
Lima viaxima, d'Orb.
Tercbratdla santonensis, d'Orb.
Orbicula la niellas a, d'Arch.
Et quelques petits Spongiaires globu-
leux.
C'est à la base de ces marnes plus solides en se rapprochant de
Roy an qu'au sein d'une zone noduleuse et ferrugineuse on trouve de
Susac à Royan : Clypeolampas Leskei , d'Orb., et dans la zone
moyenne : Hippurites Espaillaci, d'Orb.
Un banc compacte à 0. vesicularis, Q2 où ces fossiles sont réunis
par myriades, fait corniche au-dessus des marnes : la roche prend,
(1) Kchinides du S. O. de la Franco : Académie dos Bulles-lettres, Sciences et
Arts de la Rochelle, p, 12, pi. II, ûg. 11-13.
826 ZUBCBBB BT ÀBIUIJD. — BXCOBStOlf A HISCHBBS, KTC. 44 Mp.
par places, une teinte jaunâtre prélude de la coloration de» bancs
supérieurs : au milieu des Ostracées sont disséminés quelques Échi-
nides :
Rhynthopygut Marmini, d'Orh.
Xueleolitti minimm, Ag.
Mucleatitei nov. sp.
HtmiaiUr nuiutuitts. Sow.
Guniupyrjia royanut, d'Arct».
Soif nia Hourgtuiti, Coll.
S. uatigerat Gray.
Citlarit ptiudtipistillum, Coll.
Cidaril lubrtiicuhia, d'Orb.
Cyphotoma proping uiim, Am .
C. magHtfieam, Ag.
C. Prriirirflff, Coll.
C. Atadim, ColL
C. railiafum, Sor.
C. Aaurîni ? Cou.
C. rtmm, Cou., etc.
Puissance variable : 2 ù 4 mètres.
Divers sentiers tracés dans la falaise au-dessous des moulins a
vent ont permis d'atteindre sur plusieurs points les couches que
supporte le banc à 0. vesicularis : on a trouvé au début un calcaire
rougeatre, légèrement magnésien, s'enfarinant sous l'action des
agents atmosphériques; on y rencontre encore quelques Echinides,
principalement Hemiaster nasutulia, Sow.,? c'est & ce niveau que
M. Pomel a recueilli l'individu pourvu de ses plaques anales décrit
et figuré par H. Cotteau.
Quand on continue l'étude des falaises vers Royaii et Pontaillac,
ou constate une modification graduelle de la roche qui blanchit et
devient de plus en plus résistante : les couches inférieures, repo-
sant sur le banc à 0. vesicularis, Q», y deviennent la station normale
des grands rudisles dordoniens :
1887. ZUBCHBR ET ARNAUD. — BXCDR3I0N A MESCHEB8. ETC. 827
Nueleolites minimuf, Ag. C. Siemanni, Cott.
Catopygus, sp. C*. Desmoulins i, Cott.
Cassidulus, sp. C. Vernewlli, Cott.
Goniopygus royanus, d'Arch. C. minus, Arn, etc.
Onhopsis miliaris, Cott. Les Lamellibranches et Gastropodes de
Cyphosoma girumnense. Des. la faune de Royan énumérés au Pro-
C. jlroe/tœ, Cott. drome et de nombreux polypiers.
La puissance de cette couche : Ru varie de 2 à o mètres.
Au-dessus de cette roche dont la surface se corrode rapidement,
prend naissance un nouveau banc saillant à Ostracées, Rlb, où pré-
domine dans les falaises de Meschers Exogyra cadertnsis, Coq., de
grande taille, avec E. Matheroniana, E. Ouerweji, E. decussata, Ost.
larva et quelques 0. vesicularis.
La faune échinitiquc est celle du niveau inférieur.
Puissance : environ 1 mètre.
Il est recouvert d'une nouvelle zone de calcaires rougeâtres, fari-
neux, Rlc, en couches alternativement friables et plus solides, avec
cordons de Uudistes siliceux et d'Ostracées:
Sphœrulites Sœmanni, Bayle. Sphœrulites Hœninghausi, Desra. etc.
Sph. alatus, d'Orb.
dans les bancs tendres on trouve :
Nerinea rugnsa, Hœningh. OrbicuLa lamellosa, d'Arch.
Nerita fnsulrata, d'Arch. Waldheimia Clementi, Coq, etc.
Janira Truellei, d'Orb.
Puissance : environ 9 mètres.
Au sommet, immédiatement sous les moulins, un banc dur, sail-
lant, R'<i, presque exclusivement composé de Rudistes siliceux :
Sphœrulites Sœmanni, Bayle. Radioliles inyens, Desm.
Sph. Hœnnighausi, Desm. H. fisticoslatus, d'Orb.
Sph. alatus, d'Orb. H. royanus, d'Orb.
Avec quelques Échinides :
Orlhopsis miliaris, Cott. Cyphosoma Sœmanni, Cott.
Hemiastcr nasutulus, Sor.
est couronné par un banc compact à O. vesicularis, dernier terme
apparent du Dordonien.
Puissance : environ 3 mètres.
La figure 1 donne le profit de la falaise au-dessous des moulins
à vent de Meschers.
ZURCBBK 8T AHNAU». — EXCURSION A HBSCDBHt. BTC. 14 ISp.
Fig. 1, — Falaise de Mescktrs.
B., — Uordoiiieu moyen — Q. Dordonicn inférieur.
LesBryozoairesetles Fora mini ('ères abondent dans toute la hauteur.
Les célèbres grottes de Meschcrs sont taillées, à divers niveaux,
dans les couches tendres qui surmontent le banc principal à 0. eesi-
cularis, Q* ; elles ont généralement pour toit les bancs à Oslracées
ou a Rudistes siliceux, dont la solidité rassurait leurs hôtes sur les
dangers d'babilations exposées aux causes multiples de dégradation
qu'entraînent la nature de la roche et les ébranlements périodiques
des marées : elles sont aujourd'hui abandonnées et ne sont utilisées
que comme abri pour les récoltes ou pour les pêcheurs de crevettes
surpris par un grain.
Après avoir analysé la composition delà falaise, la Société en a
gravi le sommet et s'est arrêtée un instant pour jeter un dernier
regard sur le magnifique panorama qui se déroulait devant elle : à
4887. ZURCHKR BT ARNAUD. — EXCURSION A MISCHERS, ETC.
839
fossiles : grâce à un travail assidu, ce modeste chercheur a créé une
collection des plus complètes où chacun a pu s'approvisionner de
fossiles & sa convenance et recueillir les renseignements les plus
exacts sur les points qui éveillaient sa curiosité.
De là on s'est rendu à l'hôtel de la Croix Blanche où Ton a déjeuné
avant d'aborder l'étude de Talmont.
Après déjeuner, la Société est remontée en voitures et s'est fait
conduire à Talmont; la route contourne la grande anse creusée par
la mer entre Talmont et Meschers : une plaine marécageuse s'étend
aujourd'hui à la place des falaises qui primitivement unissaient les
deux pointes : elle est occupée par des marais salants et de maigres
pâturages constellés de Slatice limonium ; près de Talmont, le rocher
du Bœuf détaché de la ville à laquelle il était lié sous la domination
romaine, car on trouve encore au sommet du rocher les débris de
l'industrie des conquérants, atteste les effets du travail permanent et
irrésistible des flots.
On a mis pied à terre & Gaillau : l'inclinaison N. E — S. 0. des
couches montre sur la façade Est du promontoire les assises les plus
inférieures; on y a rencontré le Gampanien supérieur, caractérisé au
début par un calcaire gris bleuâtre, avec pyrites, en bancs noduleux,
pétris de Bryozoaires, passant à un calcaire blanc, plus tendre, où
les fossiles ressorlent en saillie et que l'on a suivi jusqu'à l'extré-
mité de cette façade: le creusement du rivage ne permet pas de la
contourner.
On a recueilli au commencement de la falaise :
Leiodon anceps, Mant.
Galeucerdô, sp.
Echinocorys vulgaris, Broyn.
Qffastr.r pilula, Lk.
Salenia Bouryeoisi, Coït.
S. xcutigera, Gray.
Cyphosoma yirumnense, Dos
Cidaris subvesiculosa d'Orb.
C. pxeudopistillum. Cott.
Janira quadricostata, d'Orb,
J. Truellei, d'Orb.
Ostrea. vesicularis, Lk.
O. frons, Park.
Exogyra laciniata, d'Orb.
E. matheroniana, d'Orb.
E. caderensis. Coq.
liynchonella de for mis, var.
fl/i. gluhtita, d'Orb.
I\h. Eudesi, Coq.
Terfbratella santunrnsis, d'Orb.
Terebralula cf. Nunclasi, Coq.
Waldheimia démenti, Coq etc.
En avançant dans la direction de la mer, on a constaté dans la
roche la présence de grands Spongiaires en larges lames avec :
Spondtfliis dut>mpleanuxt d'Orb.
Mitylug reticulatus, t oq.
Pi-ctni Espaillari, d'Orb.
Cyphosoma SœviaJini, Cotl. etc.
Dans sa partie supérieure, la falaise montre un banc de grandes
830 ZURCHER ET ARNAUD. — EXCURSION A ME9CBERS, BTC. H Up.
Ostrta vesîcviarit (var, gigot) dont l'affleurement a été retrouvé sur
le bord de la route quand la Société a repris la direction de Talmoat
pour atteindre la façade ouest du promontoire de Caillau : arrivée i
l'échaocrure qui sépare la pointe de Caillau de celle de Talmont, la
Société a cherché à atteindre la partie de la falaise qui fait face à la
mer; mais l'heure peu propice n'a permis qu'aux audacieux de fran-
chir le passage presque toujours baigné qui y conduit ; sur cette
falaise difficilement accessible et toujours périlleuse, les explora-
teurs ont retrouvé la faune qui se montre sur la face ouest dans la
partie rapprochée de la route ; par suite de l'inclinaison des couches,
elle y est étalée sur une assez longue étendue et a fourni de nom-
breux échînides la plupart siliceux :
Echinocoryt vulyaril el variétés, Brcyn. .Wicratttr Cf, tjlijphut, Schl. (i)
HoUitltr carentontatii, Coït, C. Mercgi, Coll.
Holeetypui luranaui*, Des. Salfuia maxima (i) A™.
Cypluitoma t/immutiue, Des. .V. tcutitjera, Grav.
C. mojui/ituin, Ag. S. trigoaata. Coll.
C. radiatim, Sor. Goniapgtjiu royaiius, d'Arch.
Cidarii mbcciiculuta. Coll. Astéries ; Ossselets de grande taille.
C. ptendo-piUiltum, Coll.
Sur la façade ouest, M. d'Abzac a trouvé un très bel exemplaire de
Salenta Seberti, rare espèce dont il a gracieusement fait hommage à
M. Cotteau, son créateur.
Les Ostracées abondent à ce niveau el sur les points exposés a la
vague, se trouvent presque entièrement dégagées, se laissant cueillir
avec facilité :
1887. ZUBCHBR ET ARNAUD. — KXCUB310N A MBSCHBRS, ETC.
831
quand les vases qui la recouvrent ont été balayées par la tempête :
on y remarque de nombreux Céphalopodes :
Ammonite» cpiplectus, Redt.
Turrilites Archiaci, d'Orb. ;
Baculiles anceps, Lk. ;
Scaphites, ps.
Dans la falaise, de bons exemplaires de Sphœr. Coquandi y sont
associés avec une partie de la faune précédente.
Après avoir saccagé la falaise de Gaillau, la Société s'est rendue à
Talmont et a vu, sous la vieille église romane dont la belle abside a
frappé son attention, des calcaires blancs, en cordons alternative-
ment solides et friables, les premiers presque entièrement composés
de Spongiaires siliceux, les autres d'un calcaire marneux, gélif,
avec :
Cyphosoma girumnensp, Des. ;
C. magnificum, A g. ;
C. radiutum, Sor. ;
Cidaris subvrsiculosa, d'Orb. ;
Goniopyqus royaniu, d'Arch. ;
Boury ue Lier i nus ellipticus, d'Orb. ;
Penlacrinus, sp. ; '
Cyaihidium? etc.
On a récolté à ce niveau de nombreux exemplaires de Cranta igna-
bergensis et constaté l'abondance (VOrbitoïdcs média qui y joue le
rôle de précurseur du Dordonien.
En comparant les deux étages observés dans cette excursion on
est frappé de la profonde diversité de leurs caractères.
De Mortagne à Talmont, dans un parcours de 13 kilomètres à vol
d'oiseau, le Gampanien, sur une épaisseur de plus de 150 mètres,
présente une remarquable uniformité : ses calcaires blancs, crayeux,
alternent constamment avec des cordons de Spongiaires siliceux plus
ou moins espacés : entre ces cordons se développent de grandes
touffes de Bryozoaires arborescents, de Spongiaires en larges lames,
une faune de Lameliibrancbes presque exclusivement composée de
Pleuroconques; de nombreux Échinides, parmi lesquels abondent les
Echinocorys ; pas de Hudistes : vers le sommet seulement le cosmopo-
lite Sphœr, Coquandi et quelques Radiolites Roy anus, indices pré-
curseurs de la modification qui va s'accomplir.
A Meschers, plus de bancs de Spongiaires: des calcaires sans silex,
solides & la base, plus altérables en s'élevant par l'accroissement des
éléments dolomitiques, et dont la friabilité n'est interrompue que
par la résistance des bancs de Hudistes et d'Ostracées. Tout indique
la substitution d'une formation corallienne à la formation pélagique
du Campanien et l'interposition de l'événement perturbateur qui a
provoqué l'apparition du Danien.
832 ZURCHEB KT ARNAUD. — EXCURSION A HBSCUERS, ETC. 13 36p.
Le lemps consacré a l'étude des deux falaises et à la récolte de
leurs fossiles n'a pus permis dn terminer l'examen du Campanien
par l'observation de la petite saillie de Port-Marant située à peu près
à égale distance de Talmont et de Meschers; on y eût reconnu le
couronnement des couches de Talmont auxquelles elle se relie par
la persistance de la faune et dus caractères minera logiques ; c'est la
dernière apparition du Campanien qui s'infléchit définitivement el
disparaît sous le Dordonien de Meschers.
La falaise de Talmont clôt la série trop courte des études réser-
vées par le programme à la Charente-Inférieure ; la Société quitte les
bords de la Gironde pour aller coucher à Jonzac. et se rendre le lende-
main à Périgueux.
M. Cotteau, sur l'invitation de M. le Président, signale à la Société
quelques-uns des Echinides rencontrés dans les couches visitées, les
jours précédents.
Parmi les espèces recueillies à Chatelaillon, M. Cotteau indique
deux espèces remarquables par leur extension verticale: 1" Rhabdo-
cidaris Orbignyi qui commence à se montrer dans le Corallien in-
férieur et se retrouve dans \e Kimnuridgien, 2° V Aerotalenia angu-
larts qui fait son apparition dans l'étage oxfordien et remonte dans
les couches supérieures du terrain jurassique. La forme très allongée
de son appareil apical avait fait considérer cette dernière espèce
comme le type d'un genre particulier, genre Haimea, mais on a re-
connu que ce caractère n'avait pas l'importance organique qu'on lui
avait attribué, et que l'espace appartenait aux véritables Acrosalenia.
1 Port-d^-Barques. mmusiii'i'c iort rare. A>iorttit>ii'i<itit Mirin;
1887. MOURET. — VI81TK AU MUS EU DK PÉRIGUEUX. 833
d'Orthopsis miliaris de différents ft^es, d'Hemiatter nasuiuius admira-
blement conservés, elc. etc. Parmi les espèces rares que les Membres
de la Société ont rencontrées, M. Gotteuu cite le /ihynchopygus Mar-
mini qui appartient & la Craie la plus supérieure ainsi que le Salenia
Heberti dont le type se trouve dans la craie de Meudon.
Séance du 13 Septembre.
PRÉSIDENCE DE M. ARNAUD.
La séance est ouverte à huit heures et demie du soir dans une salle
de l'hôtel Misermont à Beaumontde Périgord.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté :
En l'absence de M. Mouret, le secrétaire donne lecture d'une note
de notre confrère sur la visite faite la veille au matin au Musée de
Périgueux.
Compte rendu de la Visite de la Société géologique au Musée
de Périgueux, le 12 Septembre 1887,
par M. Mouret.
Dans la matinée du 12 septembre 1887, la Société, sous la conduite
du Président, M. Arnaud, s'est rendue au Musée de Périgueux où elle
a été reçue par M. Galy en l'absence du conservateur M. Hardy.
La première salle visitée a élé celle contenant la riche collection
d'objets préhistoriques, sur lesquels M. Galy a donné des explications
détaillées.
La Société a ensuite examiné la collection de mollusques récents,
classée par M. Bleynie, et exposée dans des vitrines du musée de
peinture.
C'est à M. Bleynie, de Périgueux, qu'est incombé aussi le soin de
classer la collection de géologie et de minéralogie, située dans une
salle spéciale. Ce travail n'est pas encore terminé: il est d'ailleurs
assez délicat à faire, car la provenance des échantillons n'est pas
toujours indiquée.
La collection géologique comprend une petite collection générale
et une collection locale. Celle-ci surtout devait attirer l'attention de
la Société, bien qu'elle soit très incomplète.
Cette collection a plusieurs origines.
M. Marrot, inspecteur général des Mines, aujourd'hui décédé, a
laissé au département une assez belle collection de fossiles du Cré-
834 BRBTBAIfD. — EXCURSION A CIIAEICELADB. 13 Sfip.
lacé, et notamment de rudistes, mais malheureusement les indica-
tions de provenance ont parfois clé égarées.
M. l'abbé Landesque a fait don au musée d'une belle collection de
fossiles tertiaires, provenant de diverses localités du Lot-et-Garonne;
Saint-Martin, Lamilloque, Fume), Mannes, le Trel, Seyssan, Saint-
Antoine, Nicole, Marcoulac, Dondas, bourg de Visa, Doumillac, En-
vol, etc. On y trouve la faune du calcaire des Ondes et de la mollasse
moyenne de l'Agenais, etc.
Parmi les échantillons de provenances diverses, on peut remarquer
quelques fossiles des calcaires lacustres de Beaumnnt, ainsi que des
gastropodes et empreintes de plantes des sables et grès de Bergerac.
La collection contient aussi quelques échantillons provenant du
Kimméridien {Saint-Cyprien, Mareuil, Saint-Pompon), du Bajocien
(Les Hayniaux près Thiviers), du Corallien (Borrèze, Ogres près
Négrondes), du BaLhonien (Eyzerat) ainsi que quelques roches,
entre autres: granité, pegmatite, grenats et brèche siliceuse de Saint-
Pau 1-1 a- Hoche, diorite, granulîtes de Saint-Romaines, Saint-Saud,
serpentines de la Hibière, cuivre de Lage, galène de Nontron, hal-
Ioysites, nontronite, manganèse, minerais de fer divers des sables
sidérolilhiques, etc.
M. Bertrand rend compte de l'excursion faite la veille de Chance-
lade à Péri gueux par Gourd de l'Arche : Il expose ensuite sommaire-
ment les observations faites a la Hoquette et à Sain t-Cirq et qui seront
l'objet d'un compte rendu détaillé par M. Arnaud.
Compte rendu de l'excursion du lundi 12 Septembre, aux
4887. BERTRAND. — EXCURSION A CHANCBLADB. 835
ceux du Provencien inférieur avec grands Cérites (embranchement
des routes de ChÀteau-Lévêque et de Saint-Astier), on s'est rendu
directement au passage à niveau du chemin de fer, qui sert à la fois
de gare d'embarquement pour les matériaux exploités & Chance-
lade.
On a visité d'abord quelques-unes des carrières moins importantes,
ouvertes sur la rive gauche de la Beauronne au bord de la route, dans
les calcaires durs et compacts qui sont désignés dans le pays sous le
nom de pierre de Chaudron ou de pierre de Chancelade dure. On a cons-
taté l'abondance des Rudistes engagés dans la roche; on a cru y re-
connaître le Radiolites lumbricalis, mais ces fossiles très empâtés
sont d'une détermination difficile. En tous cas, les morceaux tombés
du découvert des carrières sont grumeleux, avec feuillets marneux,
et M. Arnaud a pu faire constater la présence du Sphœrulites Sauva-
gesi (jeune) et du Radio li tes angulosus. Les bancs tendres de l'An-
goumien forment le sol de ces carrières, mais ils ne sont exploités
que de l'autre côté de la voie. Dans la classification de M. Arnaud,
l'assimilation des assises serait la suivante :
Banc grumeleux (découvert des carrières). . . Proveucien inférieur.
Bancs durs (pierre de Chaudron) Angoumieu supérieur.
Bancs tendres (pierre de Chancelade) Angoumien moyen.
Les carrières de Chancelade, exploitées souterrainement sur la rive
droite delà Beauronne, s'étendaient au pied du coteau, par une série
d'ouvertures reliées les unes aux autres souterrainement, sur une
longueur de 250 à 300 mètres, et s'avançaient vers l'intérieur sur une
profondeur de 200 mètres environ. Ce sont elles dont l'affaissement
subit a donné lieu $ la terrible catastrophe de 1886.
Sur l'invitation du Président, M. Mouret donne à la Société quelques
explications sur les circonstances et les causes de l'éboulement : l'ex-
ploitation se faisait en enlevantla totalité de l'assise, épaisse de 6 à 7 mè-
tres, et en réservant seulement des piliers de distance en distance. A
mesure qu'on s'enfonçait sous la colline, on a conservé le même écar-
tement et la même largeur pour les piliers; la charge s'accroissant
avec la hauteur (celle-ci atteignait 60 mètres au fond de la carrière),
la résistance est devenue insuffisante et les piliers se sont écrasés.
Le phénomène d'effondrement a été brusque et sans préparation ; il
n'a duré que deux ou trois minutes : le toit s'est affaissé par grandes
dalles, qui ont fermé le retour aux ouvriers ensevelis. Les mouve-
ments se sont continués pendant plusieurs jours dans la masse
affaissée ; il en est résulté au jour des fissures atteignant 3 et 5 mètres
de largeur et 40 mètres de profondeur.
XV. 54
836 BKKTHAHI). — BXCUKSION * CliANCHLADK. 13 »tp.
M. lu Président rappelle le courage et le dévouement dont M. Mon
ret a Tait preuve dans les tentatives inTruclueuses de sauvetage; il
appelle ensuite l'attention sur une coïncidence géologique intéres-
sante ; les assises jurassiques et crétacées de la Dordogoe, presque
horizontales dans leur ensemble, forment pourtant en grand ans
série d'ondulations & faible courbure, parallèles eu bord du Plateau
central; un de ces plis se résoud en faille, orientée dans la même
direction, a peu près à la hauteur du confluent de la Dordogne et da
la Vézôrc ; cette faille prolongée se poursuit au Nord-Ouest par une
série d'accidents, dont la continuation vient exactement passer par
Chancelade, où les couches angoumiennes forment un pli anticlinal
faiblement accusé. Il est bien certain que la catastrophe de Chance-
lade est due uniquement à l'écrasement de piliers insuffisants ; dan*
les conditions de l'exploitation, elle devait fatalement se produire un
jour ou l'autre; mais la solidarité des différentes parties du toit au-
rait pu la retarder longtemps encore. Si au contraire, par suite de
l'accident mentionné, les calcaires de la colline de Chancelade étaient
au-dessus de la carrière sillonnés de fentes nombreuses, qui en iso-
laient les diverses parties les unes par rapport aux autres, la totalité
de la pression a pu se transmettre plus vite sur les piliers trop faibles
et l'écrasement s'est produit plus lot qu'il ne l'aurait fait en un autre
point.
Quelques galeries, sur le pourtour sud de la carrière, sont restées
intactes; plusieurs membres ont pu s'y engager et constater que l'on
avait repris les travaux d'exploitation en dehors de la partie éboulée.
A l'intérieur de la carrière, peu éclairée, il n'est pas facile d'étudier
le terrain, mais les blocs et les débris épars à l'entrée permettent ds
1887. BBRTBAMD. — KXCUB8I0N A CHANCKLADB. 837
« pierre de Ghancelade » ne se retrouve plus au delà de la vallée de
l'Isle.
La Société est ensuite revenue vers Périgueux, en suivant à pied la
voie ferrée et en descendant la série des assises sur le flanc N.-E. du
pli surbaissé dont le sommet est à Chancelade.
La tranchée de Gbancelade nous montre d'abord la succession
déjà observée de la pierre tendre et des bancs durs de l'Angoumien,
puis nous nous engageons dans la tranchée du Gourd de l'Arche,
dont la coupe détaillée, relevée par M. Arnaud, a été donnée par lui
en détail, dans les actes de la Société linnéenne de Bordeaux (1).
Cette tranchée ne fournit plus une aussi bonne coupe que par le
passé; les zones friables qui avaient servi de point de repère et fourni
les principaux fossile*, ont disparu soit par l' exfoliation de la roche,
soit par l'envahissement de la végétation ; de plus des muraillements
revêtent et cachent les parties délitables. 11 n'y a plus que peu
de fossiles à recueillir, et la Société a pu seulement se rendre compte
de la succession générale des assises ; il semble donc utile de repro-
duire ici la coupe de la tranchée, telle qu'elle a été donnée par
H. Arnaud :
I. PROVKNCIHN MOYKN.
i. Calcaire blanc, dur, grenu, avec Hippuritcs cornuvaccinum, H. organisant,
Radiolites angulosus, H cornupadoris, Artconella tœvis. Nérinées, etc.
t. Calcaire schisteux, dur, d'un grain (in, avec zones marneuses verdàtres :
Hadiolitcs angulosus, Sphvrulites paiera, llipp. organisans, H. cornuvacci-
num, Outre a vcsicularis, etc.
3. Calcaire cristallin, verdàtre à la base, passant supérieurement à un calcaire
blanc, extrêmement dur, avec fossiles spathiques empâtés : Hippuritcs
cornuvaccinum, //. dilatatus, IL sulcatus, n. organisans, Sphœrulites paiera
Pligioptychtis Cnguandi, Charries, Polypiers, etc.
4. Calcaire bleuâtre, d'un grain moins serré, avec quelques veines marneuses
noirâtres et rares débris de lignites : Hippurites rornuvaccinum, Ostrea
Tisnci, etc.
5. Calcaire grenu, blanc grisâtre, sans lludistes.
0. Calcaire plus tendre : Hipp. cornuvaccinum, IL su Ira tus, H. organisant,
etc., i2)
•II. PROVRNCIRN SUPKRIBUR.
7. Marnes friables grises : Hippuritcs dilata tus, H, organisans, Terebratula
Nanctasi, Ostrea Tisnci, 0. vcsicularis 0 . caderensis, 0. hipiopidium, etc.
C l) Profil géologique des chemins de fer d'Orléans, région crétacée, par M. Ar-
B^.%ad, extrait des actes do la Société linnéenne de Bordeaux, LXXXI, p. 32 du
li«"a.ge à part.
C-S) M. Arnaud a fait observer que quelques-unes de ces déterminations devraient
*-lï*e recti liées : Hipp. corniiraerinum est H. gigantrus, Haylc; If. dilatants est une
^Pèce nouvelle non décrite; //. sulcatus paraît ôtrr une forme fortement cos-
***l£e de H. organisans.
838 BERTRAND. — EXCURSION A CI1AHCELADB. 13 I6B.
H. Calcaire jaunâtre, grenu, avec quelques Ostracées et quelque* Brwtùo-
podes : Hippuritei organisant en touffes, Hcmiatter Leymerii, Periatiet
Verneuilli, Codiopiii Arnaud», etc.
». Calcaire bleu, blanchissant à l'air, marneux, lithographique, avec pyrite :
Cyphasoma Bourgeoiti, Periasler Verneuilli, Ptérndontes, Ptirotiru, etc.
III. CONJACIBN INVÈMHIIK (SeilOlliCIl)-
10 Marne grise ou rousse, avec dents de Poissons, Oitrta petrocarimù,
0. Matluroni, 0. vesicularii, 0. nantonensil, O.cornuarMU, HhyuthontUa
petrucarifiuU, Terebi-atula obesa, Orbkuia lamellosa, etc.
II. Calcaires marneux, plus solides, avec môme faune.
iï. Calcaire arénacé, micacé, avec infiltrations rosées, ferra gin en ses.
13. Calcaire marneux gris.
H. Calcaire cristallin, en nodules poudinguiformes empâtés de giauconie hy-
dratée : Ammonites Marroti, (faune de Mcntignac au prodrome).
15. Calcaire blanc compact, sans fossiles.
le. Deuxième banc poudin gui forme, avec veines rosées micacées.
■7. Calcaire noduleux, glauconieux.
(Les couches 10 à 17 ont une faune commune.)
D'après M. Arnaud, les assises conia tien nés (n° III) s'étendraient
traits grès si vement avec uiio inclinaison moindre, sur les assises in-
férieures, et reposeraient successivement sur les couches X, 5, 6, 7,
8 et 9 de la coupe. L'état actuel de la tranchée ne suffirait plus à au-
toriser «elle conclusion ; dans la discussion qui s'élève Ace sujet,
M. Collot appelle l'attention de la Société sur la modification laté-
rale que subit le banc n° 8, compact et rempli d'IIippu rites an nord,
de plus en plus marneux en descendant vers le sud, et ne présentant
plus alors que des touffes d'Hippurites isolées au milieu des marnes.
Le passage est là évident; il semble permis d'en conclure qu'on «1
e bord du baoc d'Hippurites, dont au* fragments ont pu 6tre
1887. BBBTRAND. — EXCURSION A CHANGRLADB. 839
groupements maintenant adoptés, grâce aux beaux travaux de
M. Toucas, donnent lieu à un parallélisme tout à fait satisfaisant
entre la coupe qu'on vient d'observer et celle de la Provence : dans
les deux régions, le Turonien se termine par des bancs calcaires,
principalement formés d'Hippurites, où l'on peut distinguer deux
faunes successives, mais très voisines, (Angoumien et Provencien du
Sud-Ouest, Angoumien supérieur et Angoumien inférieur du Sud-Est);
dans les deux régions cet ensemble est surmonté par une série sans
Hippurites, où se développe le Micraster breuis, que nous devons voir
en place dans la seconde partie de l'excursion.
Avant de quitter la trancbée, quelques observations s'échangent
au sujet d'une poche, ou d'une fente verticale, large de plusieurs
mètres, et remplie jusqu'au niveau de la voie par des marnes sa-
bleuses tertiaires. Ces marnes paraissent présenter des indices de
stratification horizontale; tous les membres semblent d'accord pour
y voir le résultat d'un éboulement dans la fente, et non d'un rem-
plissage sidérolitique.
Avant de reprendre les voitures, nous visitons les sources de Tou-
lon, qui sortent dans la vallée d'alluvion et sont captées pour l'ali-
mentation de la ville de Périgueux. Ces sources, dont le débit est
considérable, correspondent sensiblement à l'axe du bombement qui
fait affleurer l' Angoumien à Ghancelade. L'abondance et la régularité
du débit conduisent à penser que ces eaux, d'une pureté remarquable,
doivent être en relation avec une faille.
Les voitures nous ont alors conduits aux carrières de Puyrgasseau,
situées aux portes de la ville, à flanc do coteau, non loin du viaduc
qui amène les eaux de Périgueux. Ces carrières donnent une belle
coupe du Goniacien moyen, et complètent ainsi la série qu'il nous
avait été donné d'examiner dans la journée. Là, pour la première
fois dans le Périgord, nous voyons en place les silex, dont l'abon-
dance sur les routes et dans les dépôts superficiels nous avait déjà
frappés. Les calcaires à silex sont visibles dans le talus du chemin
qui monte à la carrière ; ils sont surmontés par des calcaires sableux,
avec glauconie et mica, où nous recueillons de bons échantillons de
Micraster brevis(\ar. turonensisT). C'est au-dessus de ces bancs que se
développe la masse calcaire plus activement exploitée, qui fournit la
pierre connue sous le nom de pierre de Saint-Georges ou pierre de
Périgueux. Elle est plus dure que la pierre de Ghancelade, mais
plus coûteuse, et est utilisée dans les constructions monumentales
de la ville; autrefois elle était môme la seule pierre de construction
employée. Les carrières de Ghancelade ne sont en effet connues et ou-
vertes que depuis les travaux du chemin de fer; toutes les construc-
840 BBBTBAND. — BXCUBSION A CUANCRLADE. 13 Sep.
lions antérieures à cette époque sont, à Périgneui, faite» avec des
moellons coniacicns, el dans les ruines gallo-romaines on ne ren-
contre pas an seul échantillon de pierre de Chancelade.
Dans le* déblais de la carrière nous récoltons en abondance, sur-
touta l'état siliceux : CidarisJouantieti,C.pseudopistillum (baguettes),
Pentacrinus carinatu», Hhynclionella Baugasi, Terebratula IVanchui,
Ottrea auricularis, Ostrea spinosa, Spondylvs truncatut. On cite encore
à ce niveau : ffemiaster stelfa, Ci/phosoma eireinatum, Catopygia elon-
gatui, et Ammonite* \targa.
Le découvert de ta carrière est formé par des calcaires en pla-
quettes, remplis de Bryozoaires, qui représentent la base du Coma-
cien supérieur.
Les bancs de la carrière sont traversés de larges fentes, s'élargis-
■ant en poches, ou se ramifiant irrégulièrement. Ces fentes sont
remplies d'une terre rouge, dont l'origine donne lieu à quelques dis-
cussions. Quelques membres sont portés à l'attribuer à la simple
altération surplace du calcaire; les paillettes de mica qui y sont
disséminées existent dans le calcaire, et la teinte rouge serait due 1
l'oxydation de la glauconie. Un examen plus attentif ne tarde pis
à faire distinguer dans ces poches des cailloux roulés de quartz, pro-
venant évidemment du diluvium qui recouvre le plateau. On y re-
cueille également, à l'état siliceux, un Clypeolampaiooum, d'Orb., qai
provient des couches sénoniennes supérieures. Il semble donc
incontestable qu'on a affaire à des dépôts primitivement répandus 1
la surface et descendus dans les fentes, comme les sables tertiaires
de la tranchée de Gourd de l'Arche. La dissolution des calcaires
susjacents et environnants a certainement joué un r&le oanslem
1887. ARNAUD. — BXCUBSIOH A SAINT-CIRQ, ETC. 844
Le Procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président remercie, au nom de la Société, la Municipalité de
Sarlat de l'empressement qu'elle a mis à lui offrir la salle où se
tient la réunion.
Il expose devant l'assistance le but et l'utilité des études géolo-
giques.
M. Arnaud rend compte de l'excursion faite à Saint-Cirq et du
trajet de Saint-Cirq à Beaumont.
Compte rendu de /'Excursion à Saint-Cirq et de Saint-Cirq à
Beaumont de Périgord,
par M. Arnaud.
La Société a pris à 5 heures 35 du matin le train de Périgueux à
Agen : elle devait traverser sans arrêt les stations de Niversac, les
Vcrsannes, la Gélie, Miremontet mettre pied h terre aux Eyzies.
En quittant Périgueux elle a vu, sur les deux rives de l'Isle, les
carrières à Aficraster brevis ouvertes à une petite distance de la voie ;
plus loin, vers le point où la ligne va quitter la vallée de l'Isle pour
s'engager dans celle du Manoir, les calcaires du Santonien inférieur
traversés en tranchée : YExogyra plicifera, Duj. abonde à ce niveau.
Avant d'arriver à Niversac, une petite tranchée sur la gauche de la
voie a attaqué un calcaire jaunâtre, grenu, à Ammonites ribourianus,
d'Orb.
C'est la base du banc à Botryopygus que l'on retrouve à quelques
mètres au delà de la station des Yersannes : la ligne traverse ensuite
les bancs à Ostrea vtsicularis et 0. proboscidœa, Santonien moyen,
et atteint un calcaire marneux verdâtre arénacé à Clypeolampas
(hum ; près de la Gélie, le Gampanien se révèle aux tranchées qui
précèdent immédiatement la station ; entre la gare et le petit tunnel
qui traverse le faîte, un lambeau tertiaire est plaqué contre le Cam-
panien ; il présente à la base la mollasse sanglante à minerai de fer
recouverte par des alternances d'argiles verdàtres et de calcaires
marneux, blancs, àLymnées.
Au delà du tunnel, la voie descend rapidement vers Miremont et
les Eyzies, traversant la succession inverse des couches précédem-
ment indiquées ; on remarque, sur le bord des vallées qu'elle longe,
des coteaux émoussés que percent en saillie les bancs solides à Bo-
tryopygus et plus bas ceux du Coniacien supérieur entaillés à la gare de
Miremont ; on reconnaît au-dessous les calcaires jaunes du Sarladais
842 ARNAUD. — EXCURSION A SAIltT-CTRQ, ETC. 18 S BU.
activement exploités non loin delà voie, puis des calcaires durs et
stériles que traverse le petit tunnel de Roucailiouz. Au sortir dn
tunnel on entre dans la vallée de laVézëre; une petite tranchée à
la base du Goniacien moyen aboutit aux Eyzies, terme indiqué dn
voyage.
Après avoir admiré ce site sauvage, les masses imposantes des
rochers au milieu desquels la Vézère a creusé son lit, les surplombs
hardis qu'ils dessinent, s'avançant comme un abri gigantesque au-
delà des habitations, la Société s'est divisée en deux groupes; l'un
retenu par l'attrait des grottes illustrées par Lartet etChristy a tenu a
les explorer ; l'autre entraîné par le désir de poursuivre l'étude du
délacé et de comparer aux couches observées la veille à Gbancelade,
celles de cette région plus méridionale, s'est engagée à pied sur la
voie vers les tranchées de la Roquette et de Saint-Cirq dont les
coupes ont été détaillées et figurées dans les Mémoires de la
Société (1).
On a vu dans la partie la, plus rapprochée de Saint-Cirq, sur un
chemin latéral, la roche blanche à Sphœrulites salignacensis, fiayle,
représentant en ce point l'Angoumien supérieur. Ses couches plon-
gent sous celles de la tranchée du chemin de fer qui donne, sur un
parcours horizontal de 700 mètres, la série complète et continue du
Provencien ; cette coupe intéressante a été publiée dans les Mémoires:
la Société a pu en vérifier l'exactitude.
Le Provencien présente ici, comme à la Roquette, des caractèresbien
différents de ceux qui, la veille, avaient été constatés de Chancelade
à Gourd de l'Arche. Aux calcaires blancs, marmoréens, observés à la
mbal
1887. ARNAUD. — EXCUBSIOH A 8AIWT-CIBQ, XtC. 843
1° A la base, un ensemble de marnes bleuâtres, de sables argileux
et de calcaires grenus ou oolithiques alternants, les premiers murés,
avec Nucleolites par aile lus, Catopygus obtusus, Holectypus turo-
nensis, etc.
2° Un banc calcaire grenu, homogène, d'un blanc légèrement
jauni, peu fossilifère, exploité comme pierre de taille aux Eymaries
et sur divers points environnants : il termine le Provencicn infé-
rieur.
3° De nouvelles alternances de marnes sableuses, murées, de cal-
caires blancs avec Ilippurites giganteus, Sphœrulites radiosus, Radio -
lites angulosus, passant supérieurement à des grès plus ou moins
calcarifères, ferrugineux, facilement altérables, avec lignites et
tarets: Radiolites cornupastoris gigas, Sphœrulites paiera, etc. —
Provencien moyen.
4° Enfin, des marnes bleues ou noires, toujours gélives, pétries de
Rudistes, et au sein desquelles a commencé à se développer la faune
de Gastropodes et Lamellibranches de l'étage supérieur. — Proven-
cien supérieur.
La Société y a recueilli de nombreux exemplaires de Sphœrulites
sinuatus, Sph. Coquandi, Sph. radiosus, ftadiolites angulosus, Hip~
purites Toucasi, 11. giganteus, Play iopty chus Coquandi, de grands
Polypiers siliceux et un Goniopygus rapporté par M. Gotteau à
Goniopygus Menardi.
Les marnes grises à Rhynckonella pelrocoriensis, coniaciennes,
reposent sur l'étage à Sphœr. sinuatus dont elles sont séparées par
une traînée pyriteuse non interrompue. A la Roquette, où les deux
étages se succèdent au niveau de la voie, la Société a recueilli dans
leConiacien inférieur Y Ammonites petrocoriensis, Coq. (A. Alstade-
nensis ? Schl.) avec Exogyra spinosa et nombreux lih. petroco-
riensis.
Ces marnes peu épaisses h Saint-Cirq et à la Roquette passent
supérieurement à un calcaire plus compact, se chargeant graduelle-
ment de glauconie anhydre et couronné, à l'origine de la tranchée
de la Roquette, par un calcaire jaunâtre, schisteux, micacé, avec
quelques silex noirs sans fossiles.
Les calcaires traversés par la tranchée de Tayac entre la Vézère et
la station se montrent au-dessus des précédents, en pente émoussée
dans le coteau, que terminent en corniche les roches solides du Co-
niacien moyen.
Les voitures de l'hôtel Ladeuil ont pris la Société à la fin de la
tranchée de Saint-Cirq et l'ont conduite au Bugue où l'attendait le
déjeuner ; dans le parcours, on a reconnu, en abordant l'extrémité
844 ARNAUD. — KXCUHSION A SAINT-CIRQ, *TC. 15 «p.
opposée de l'anse de Sainl-Cirq, les effets puissants de la Taille qui
l'a ouverte et qui se traduisent au bord de la roule par le relèvement
presque vertical des calcaires coniaciens.
Après déjeuner, on a repris le chemin de fer pour se rendre au
Buisson : sur la rive gauche de la Vézere on a traversé en tranchée
le Campanien dont la rapidité du train s'a permis de reconnaître que
la physionomie générale; en arrivant au Buisson, on a va, sur la
rive droite de la Dordogne, le coteau de Vie profondément entaillé
par la rivière, montrant à la base des cordons solides alternant avec
des marnes noirâtres, Dordonien inférieur, et au-dessus les calcaires
jaunes du Dordonien moyen.
Conformément au programme arrêté à la première séance, on ut
monté en voitures au Buisson et l'on a pri*, se dirigeant vers Beau-
mont, la rampe de Cadouin dont la coupe a été donnée dans les Mé-
moires.
Au sommet, on a vu les sables à minerai de fer connus sous le
nom de sables du Périgord, base du Tertiaire de la région ; à Cadouin
on s'est arrêté un instant pour visiter les restes d'un magnifique
cloître déplorablement dégradé et l'on a repris l'ascension du coteau
opposé.
Arrivée au plateau de Molières, la Société a mis pied à terre en
face d'une petite tranchée ouverte dans le calcaire blanc qu'elle
devait retrouver à Heaumont ; elle a vu, dans le fossé de la route, un
poudingue formé d'une marne blanche empâtant de petits nodules
d'une gaize rougeâtre enlevés à la partie supérieure des sables du
Périgord ; dans un champ voisin, quelques ouvriers étaient occupés
1837. ZUaCHKB. — EXCURSIONS AUX EU VI BONS DU BRAUMONT. 845
blanc bleuâtre, plus ou moins altérables avec silex calcarifères opa-
ques et Nautilus Dekayi, Ostrœa vesicularis, Exogyra dccussata,
Vulsella turonensis, Hemiaster nasutulus, Cidaris $ubvesiculo$a...
2° En remontant vers Saint-Avit-Sénieur, des calcaires noduleux,
glauconieux, avec silex laiteux;
3° Des calcaires jaunes, en dalles ou lentilles cristallines empâtées
de calcaires marneux plus altérables, équivalent de la rive de la Dor-
dogne, à Vie près du Buisson ;
4° Un calcaire bomogène, jaune, grenu, fournissant presque exclu-
sivement la pierre de taille de la région ; il est exploité à Colombier
avec les bancs supérieurs, et formait les belles carrières du Port de
Lena dout le toit avait livré llhynchopygus Marviini, Clypeolampas
acutus, et nombre d'autres types remarquables ;
5° Des calcaires durs, jaunes, cristallins, irrégulièrement fissurés,
souvent en plaquettes ondulées plus ou moins épaisses, et que Ton
a retrouvés très développés au revers de la vallée en montant vers
Beaumont ;
6° Vers le haut de ce banc, le calcaire devient plus tendre ; à deux
kilomètres environ de Beaumont, il a livré quelques Rudistes : Hip-
purites radiosus, Sphœrulites cylindraceus, Toucasia, s p. — Dans les
fossés de la route on a atteint une couche marneuse, pétrie de
Rudistes, dont on a pu faire une ample récolte : liadiolites acuticos-
tatus, H. ingens, Sphœr. sp., etc.
L'arrivée de la nuit n'a pas permis de continuer l'examen des cou-
ches bouleversées d'ailleurs qui terminent la Craie sur ce point : l'étude
a dû en être renvoyée au lendemain et l'on s'est rapidement dirigé
sur Beaumont où l'hôtel Misermont a ofl'ert ù. la Société une confor-
table hospitalité.
M. Zurcher rend compte de l'excursion de Beaumont, partie cré-
tacée.
Compte rendu de l'excursion du 4 i Septembre 1887 aux environs
de Beaumont,
par il/. Zurcher.
La Société est partie à pied à 7 heures du matin de Beaumont et
s'est dirigée vers le Sud pour examiner les tranchées de la route de
Villeréal dont la coupe a été donnée par notre confrère, M. Arnaud,
dans les Mémoires. (1)
(1) Mém. Soc. Géol 2- série etiiMV, p riOet tableaux do coupes.
846 ZURCHBH. — EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE BEAUMONT. 15 Sep.
De la place du champ de foire où cette roule prend origine, la vue
est assez étendue el l'on peut voir très nettement, vers le Sud-Ouest,
les terrains tertiaires se superposant aux couches crétacées sur les-
quelles ils tranchent par leur blancheur.
Sous les dernières maisons de la ville on voit les affleurements de
la mollasse à minerai de fer; puis immédiatement au-dessous, le
long de la route, on peut observer des grès friables, avec rognon»
calcaires à aspect dolomitique et traces de Rudistes dans leur partie
inférieure: c'est le commencement du Crétacé.
Sous ces grès viennent des bancs irréguliers d'un grès grossier,
noduleux, avec galets roulés et quelques fossiles mal conservés;
c'est une formation de mer peu profonde et agitée ; dans ces cou-
ches a été trouvé un Éclnnide curieux : Claviaster cornatus, d'Orb.
La roche est un poudingue formé de nodules d'un calcaire blanc,
analogue à la roche tertiaire, et de rognons brunâtres, dont H. Lhote
a bien voulu faire l'analyse ; ils sont empâtés dans un calcaire mar-
neux jaunâtre.
Eu continuant à descendre, on trouve un banc de calcaire gréseux,
contenant seulement des grains siliceux et plus de galets roulés: il
passe inférieurement à des sables verts meubles : puis vient un banc
marneux de 0" 40 à l)™ 45 d'épaisseur au-dessous duquel apparais-
sent des calcaires jaunes, noduleux par places, avec Kudistes, ren-
contrés déjà la veille en arrivant à Beaumont. Des carrières sont
ouvertes dans la partie inférieure de ce* calcaires, la Société a pu y
recueillir quelques fossiles, notamment un exemplaire de Nerila
rugosa, llceningh, caractéristique du Danien de Maèslricht.
ni a Beaumont par un chemin gg traverse, les couches
1887 ZUBCHBR. — EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE BEAUMONT. 847
an chemin un peu plus long que la voie directe et ont rejoint la
route de Bergerac en passant au pied du monticule sur lequel est
édifiée la Chapelle de l'Hospice : on y a vu de nouveau la superpo-
sition du Tertiaire au Crétacé, avec; des caractères analogues à ceux
observés sur la route de Villeréal. L'affleurement des calcaires blancs
crayeux du Tertiaire est très considérable sur cette route ; c'est là
qu'a été rencontré un exemplaire de Planorbis castrensis. En exami-
nant ces calcaires à la loupe, notre confrère M. Janet les a trouvés
remplis de graines de Chara ; les meulières de Domme avaient donné
lieu à la même observation (4)
Après le déjeuner à Beaumont, la Société est partie en voitures
pour Belvès.
Une première halte a été faite dans la tranchée de la route ou-
verte dans le calcaire jaune, noduleux, à flippurites radiosus, dont la
coupe a paru à notre confrère, M. Tardy, indiquer l'existence d'un
récif de polypiers et de Rudistes; la question a été discutée sur les
lieux.
La Société s'est ensuite arrêtée près de Monferrand, à Combe-Ca-
pelle, où notre confrère M. l'abbé Landesque nous a conduits examiner
une curieuse station préhistorique. Nos ancêtres avaient établi là un
atelier de taille des silex empruntés aux couches qui affleurent dans
le voisinage, les éclats sont abondants et nous avons pu recueillir et
aussi acheter quelques pièces remarquables.
La Société est ensuite remontée définitivement en voitures et après
avoir suivi la riante vallée de la douze, couverte d'une luxuriante vé-
gétation, noyers dans les vallées, châtaigniers sur les plateaux sili-
ceux tertiaires, nous sommes arrivés à Belvès.
L'heure peu avancée permettant encore de faire une petite course,
nous en avons profité pour visiter, du côté de Monplaisant, dans les
tranchées de la route, les affleurements du Dordonien avec Hemiaster
nasutulus, Exogyra matheroniana. Ex. decussata, Lima maxima, etc.
Rentrée définitivement à Belvès à 7 heures du soir, la Société y a
dîné et couché.
Analyse par M. Lhote de la roche brune en galets de Beaumont:
Echantillon nu Echantillon n* 2 Echantillon n° 3
Carbonate de chaux 37,08 61,80 6ô,83
Carbonate de magnésie 0,75 1,80 1,07
Sable 11,40 31,00 28,00
Alumine et oxyde de fer 0,77 2,40 3,50
100 100 100
(i) Ch. Desm ,ulins, Le Couzeau, p. ou
848 BERTRAND. — TBITIAIBE DBS KNYIRONS I1B BLiAUMOHT.
15 b
La roche n'est pas réellement dolomitique, la proportion de ma-
gnésie est comparable a celle que l'analyse révèle dans une foule de
calcaires. (Note de M. Lhote.)
M. Bertrand, sur l'invitation de M. le Président, rappelle en
quelques mots les divers gisements tertiaires observés par la Société
autour de Beaumont :
D'abord, sur la route du Buisson a Beaumont, on a vu les sables
du Périgord, ferrugineux et d'apparence stratifiée, surmontés par
des calcaires siliceux sans fossiles. L'assise de passage est formée par
une marne blanche, englobant des pisolithes rougeâlres, avec grains
de quartz.
Avant d'arriver à Saint-Avil, on s'est arrêté à une exploitation
d'argiles réfraclnires, qui sont associées aux sables. En descendant
de ce village a la petite vallée de la Couze, qui le sépare de Beaumont,
on a vu 1rs snbles remplir une large fente à parois très obliques
dans les calcaires dordonlens. La question du mode de remplissage,
de ces fentes et celle de la réalité des phénomènes dits sidérolilhiques
n'ont pas été abordées et ne pouvaient d'ailleurs l'être utilement—
avec les données restreinte» résultant de nos observations.
Autour de Beaumont on a revu les mêmes sables surmontés par— ^
les calcaires blanchâtres, ou le programme annonçait le Planorbies^
cattrensts, que nous n'avons pas su trouver. A l'Ouest du village, *
nous avons pu observer, à un niveau un peu plus élevé, des calcaires *
siliceux, où M. Janet a trouvé des graines de Char a.
Enfin, grâce à une charrette rencontrée le malin, nous avons pu «
nous rendre compte de l'aspect des gypses de Sainte-Sabine, avec -
les marnes vertes et blanches qui les accompagnent. Ces gypses ■
887. H. BKNOIST — TKRTIAIHE DKS KH VIRONS DK DUADMONT. 849
foie sur les gisements tertiaires des environs de Beaumont,
par M. Benoist.
Si Ton se dirige de la petite ville de Gouze, vers celle de Villeréal,
o suivant la route dlssigeac, on ne tarde pas à laisser de côté la
etite rivière, qui coule au fond du vallon, qui porte son nom et
n peu plus loin que les coteaux crétacés de Font Blanc et de Cra-
stte» fameux par leurs abris si riches en beaux silex taillés, on
atre dans le ravin du ruisseau de Beaumont. Ce ruisseau, qui vient
es environs de Nojals, est bordé par une suite de coteaux, dont la
lus grande partie est constituée par le terrain tertiaire.
En arrivant à Beaumont, la route traverse les couches les plus
iférieures du terrain éocène. Ces couches se trouvent très déve-
>ppées aux environs de Bergerac, et sont généralement connues
>us le nom degrés de Bergerac, sable du Périgord et argile ferri-
re de la Limance.
Ces premières couches sont visibles (fig. 2) le long de la route
Issigeac et consistent en sable très argileux rougeâtre ou bleuâtre
mtenant des cailloux de quartz plus ou moins gros et môme à la base
îs silex non roulés. Ces silex sont exploités au Nord de la Dordogne,
ix environs de Creysse-Mouleydier. Ces sables rougeâtres sont
irmonlés par des marnes rouges, bleues, violettes ou blanches. Sur
jelques points, les sables sont remplacés par un conglomérat de
Ddules de sable argileux (gaizei rougeàtre, engagés dans une marne
anche.
Cette marne blanche forme la base de la seconde assise du terrain
rtiaire aux environs de Beaumont. Klle contient de petits lits de
lex gris qui, je crois, ne sont qu'un accident local. On y trouve
îjà le Vlanorbis castrcnsis.G^lb la jonction de cette marne blanche
du calcaire qui la surmonte qu'en remontant le ruisseau on ren-
mtre à l'altitude de 103 mètres la source dite de Font-Blanc.
Le calcaire lacustre, qui e^t alors bien développé, offre une cas-
ire nette souvent conchoïde, il est légèrement jaunâtre et contient
ir place de petits nids de coquilles, telles que Liimm Innyisrata,
Limnœa, sp. nov., Planorbh rastrensis, Melanin albu/ens/s, et un
•/clostoma.
Ce calcaire, connu généralement sous le nom de calcaire de Beau-
ont, atteint ici une épaisseur d'environ 40m et les couches les plus
périeurcs contiennent des lits réguliers de silex noirs et se ter-
inent par des marnes contenant une espèce de Potamides.
Au-dessus du village de Beaumont, on voit reparaître de nouveaux
. BEMOIST. — TtHTIAlHE DES RNVIROBS DE BEÀUKOKT. 15 Sept.
1887. U. BENOIST. — TERTIAIRE DBS ENVIRONS DK BBAUMONT. 851
bancs de calcaire lacustre compact, blanc, celluleux, avec Limnœa
ore longo. Ce calcaire est surmonté par une couche de calcaire sili-
ceux avec amas de silex meulières. Cette couche se prolonge sans
interruption jusqu'à Nojals (450m), ainsi qu'un peu plus loin à la
Rocal, où clic est exploitée. Aux Perrières, ce calcaire siliceux, qui,
est blanc et exploité pour la fabrication des meules, contient Limnœa
ore longo, et albigensis, Planorbis planatus, et parfois une petite
Bythinia.
Au delà des Perrières, un peu avant d'arriver au village de Liandon,
ce calcaire siliceux est remplacé par des argiles, qui aux lieux
dits Lagon dade, Maynediau, les Martins, Gayrerelte, commune de
Sainte-Sabine, contiennent des masses de gypse, exploitées pour
la fabrication des plâtres blancs et gris, et l'amendement des terres.
Au village du Rieu del Pey (Roc de Pers), à l'altitude de 450m
environ, on voit les marnes qui contiennent le gypse surmontées par
un banc de calcaire avec meulières semblable à celui de Nojals ; au-
dessous viennent des marnes vertes épaisses de 2 à 3 mètres, conte-
nant des rognons de strontiane sulfatée. Le gypse, qui est exploité
au-dessous, forme une masse lenticulaire, divisée en trois couches
par des marnes jaunes et blanches. Son épaisseur varie de 5 à 30
mètres. Il est jaunâtre, à texture cristalline, grenue, à cassure sac-
charoïde.
Dans les marnes jaunes, on trouve des amas fort beaux de cristaux,
affectant souvent la forme d'un fer de lance très allongé.
On trouve, dans les couches supérieures, des restes de Palœotherium
girondicum, crassum et des Poissons.
La masse argileuse parait reposer à Sainte-Sabine (108m) sur un
calcaire dur, jaunâtre, peu épais, analogue à celui de Beaumont. En
se dirigeant sur Villeréal, on retrouve les sables du Périgord, bien
avant d'arriver aux bords du Dropt (90m).
Ce n'est qu'entre Villeréal et Saint-Etienne de Villeréal, que l'on
retrouve le calcaire lacustre de Beaumont surmonté par des marnes
équivalentes de celles du gypse et au delà de Saint-Étienne de Vil-
leréal (ISO01), les meulières que l'on a vues exploitées à la Rocal et à
Nojals.
Si maintenant on relève une seconde coupe (flg. 3) en suivant une
direction perpendiculaire à celle de la coupe précédente, c'est-à-
dire la ligne déjà parcourue par notre regretté collègue M. Tour-
nouer en 1S67 et publiée en 1809, du village de Rampieux vers Issi-
geac, on retrouve, dans un ordre à peu près semblable, les diverses
couches que l'on vient de traverser; avec la seule différence, que,
partant de Rampieux (200m) qui est placé sur une couche de meu-
XV. 55
833 M. UBKOIST. — TEHTIAIHK DK rSVIRUNS DU I1KAUN0NT. 15 Sept.
libres, od observa au-dessus sur la droite, en montant au moulin
de Rouchoux, une mollasse sableuse surmontée par une couche
lacustre (iSa*) reconnue depuis longtemps pour être le calcaire
blanc de l'Aganais. Aux Glottes H'.W) ou retrouva, un peu avant les
Perrières, la meulière déjà vue a Itampieux.
Or, des Cloltes aux Perrieres, on descend continuellement pour
arriver au bord du ruisseau de Suinte-Radegonde, où l'on exploitée
La Hocal (IW \\es meulières à Planor bis jilanatus et Limnœa are longe.
Les meulières des Glottes et de Itampieux situées a une altitude bien
supérieure (190 à 200»») à celle de La Rocal (140m) et de Nojals (150K;
n'appartiennent donc pas, comme l'avait pensé M. Tournoner, au
même horizon. Eu effet cas meulières que j'appelle meulières supé-
rieures de Deaumont, que l'on trouve déjà à Vuidepot, puis aux
Andrieux et au moulin de Viatel, reposent sur une nouvelle couche
de mollasse plus épaisse que colle de la butte de Rouchoux, et a la
base de laquelle on a signalé, sur quelques points, une grande et uns
petite espèce d'huttre {Ottrœa tongirostris) au-dessus de la meulière
à Sainte-Sabine.
Cette mollasse serait évidemment l'équivalent des mollasses de
Villebramar, à Ampullina erassatina, Cerithium Charpenlicri. Les
meulières de Vuidepot et de Itampieux seraient donc bien au mSme
niveau s trati graphique que celles de Moubahus (Lot-et-Garonne).
Du reste, je reviendrai sur les synchronismes à établir après avoir
terminé la coupe de Itampieux à Issigeac.
De Lii Itocal (liOB) la meulière de Nojals, ou meulière inférieure
de Beaumont, repose de nouveau sur le calcaire lacustre de Beau-
mont et, au-ckk'i i\<< S.i'.tiI-I.i-idi, i'lle r-l rt-or-m vi*rU» par les mollasses
4887. M. BER0IST. — TBRT1A1RB DBS ENVIRONS DK BKAUMONT. 853
Planorbis ca$tren$i$} l'autre siliceuse, avec nids de meulières, carac-
térisée par Limnœa ore longo, Planorbis planatus, etc. ;
Que ces deux assises qui reposent Tune sur l'autre depuis Beaumont
jusqu'aux Perrières, semblent disparaître pour faire place à une
formation gypscuse, mais que réellement il n'en est rien;
Que ces deux assises s'amincissent et englobent alors cette nou-
velle formation dans leur épaisseur et qu'en réalité on a trois ni-
veaux bien nets, de haut en bas :
3° Meulières de Nojals-La Rocal.
2° Marnes à gypse de Sainte-Sabine.
1° Calcaire lacustre deBeaumont-Issigeac.
On peut suivre très exactement ces trois couches dans les dépar-
tements voisins. Ainsi le calcaire deBeaumont-Issigeac, par Villeréal,
Monflanquin, vient se relier à celui de Ladignac-les-Ondes (Lot-et-
Garonne), qui, par sa faune, est l'équivalent certain de celui de Blaye,
Plassac, Margaux (Gironde).
Les marnes gypseuses, qui semblent un accident local, n'ont
guère jusqu'à présent, comme équivalent certain, que les argiles de
Duras et d'Issigeac à Palœotherium (Lot-et-Garonne), les mollasses à
Palœotherium de Bouzac-Saillans et les argiles à lignites de Saint-
Savin (Gironde) dans lesquelles presque toute la faune des gypses
parisiens a été recueillie.
Quant aux meulières inférieures de Beaumont, c'est-à-dire Nojals-
La Rocal, les Perrières, Roc de Pers, on peut les suivre par Saint-
Etienne de Villeréal, Rayet, Parranquet, Monflanquin, Montagnac
sur Lède, jusque sur les rives du Lot à Coudesaygues, Trentels et
Port-de-Penne, et par Castillonnès, Eymet, jusqu'à Monsegur-Gi-
ronde et par Gancon, Yillebramar, Varès, Hautes-Vignes, Le Mas
d'Agenais, Marmande et Beaupuy jusqu'à Mauvezin. Cette même meu-
lière se relie à Sainte-Foy-Castillon par Eymet et les coteaux situés
sur les deux rives delà Dordogne en aval de Bergerac.
Pour les autres couches plus supérieures qui font partie de l'étage
oligocène, il est aussi facile de les relier aux dépôts analogues des
déparlements limitrophes.
Ainsi la mollasse de Nojals, que l'on a rencontrée en montant au
moulin de Viatel, peut se suivre parSainte-Radegonde, Castillonnès,
Cancon, Peries, Villebramar, Tombebœuf, Varès, les Hautes-Vignes,
Birac, jusqu'à Marmande et Beaupuy, où elle est exploitée à Maubin,
Lorette, etc. et contient une faune marine, caractérisée par Natica
Crassatina, Cerithium Charpentieri, Turbo I>arkinsoHt, Venus Aglaurœ,
Lucina Delbosi et à sa base Ostrœa longirostris. De là aux calcaires à
851 BERTRAND. — OBSERVATIONS. 15 MB.
Astéries du canton de Monségur et du département de la Gironde,
il n'y a qu'un pas.
On suit de même les meulières supérieures de Beaumont par Vui-
depot, les Glottes, les A ruineux, moulin de Viatel, Rampienx, Hevil-
lac, Castillonnès, Lauzun, Cancon, jusqu'à Monbahus où se trouve le
type cité par feu Tournouer qui, ainsi que nous, assimile celle
couche aux meulières de Tresse et Quinsac près Bordeaux.
Supérieurement a ces meulières, on ne voit plus que la mollasse
de l'Agenais on des Hautes-vignes, couronnée par le calcaire lacustre
blanc d'Agen i Hélix ftamondi, que l'on sait être très développé dans
les vallées du Lot, du Tolzac et de la Garonne.
En résumé, de Beaumont à Sainte-Sabine et de Rampicux à Issi-
geac, on voit successivement de baut en bas :
1* Calcaire lacustre Min - a HuiU Ramnndi (M* île Rampieuxl,
î* Mollasse moyenne de l Agenais un îles Hautes Vipnes [M' de Rampicui),
3' Meulière» supérieure* île Beaumonl. (Kaiiipieux, Viatel, les Clottes, elc.)
4' Mollasse inférieure do i Amenais ou de Villeliramar (Viatel. Nojals).
S* Meulières inférieures de Beaumonl, Mauvciin-Castillonnès (Nojals, La Ro-
cai.)
S" Marnes gypseuses (Sainte-Sabine.)
7* Calcaire lacustre de Beaumanl-Issipeac.
S* Sables du Perigord, grès de Bergerac el argile ferriftTe de la Limance.
En dessous, la formalion crétacée.
Le tableau ci-contre donne la comparaison de ces diverses couches
avec celles du même Age des bassins de la Gironde et de la Seine.
A la suite de cette lecture, M. Bertrand présente It-s observa-
fi, Marmande, etc.
■ intercalées. Baza-
fherium Monségur)
u te s- Vignes, Toin-
TERRr
OLIGOC
(Lot-et-Garonne).
tina. Villebramar,
îségur, La Réolle,
r, Castillon, Mon-
», Mas d'Agenais,
0 (Gironde).
omies, argile & 0.
wndia (Gironde).
p Garonne'.
Calcaire lacustre d'Etampes et de Trappes
ù Hélix Ramondi.
Meulières kPotamidesLamarekiiet sable
coquillier d'Ormoy.
Grès et sables de Fontainebleau.
Sables coquilliers de Morigny.
Sables coquilliers de Jeurre*.
Mollasse d'Estrecby.
Couche à Ostrtta fongirostrit
Calcaire siliceux et meulières de Brie.
Marnes à Glauconomya conversa.
Marne verte & Strontiane.
Marne & Limnxa strigosa.
Gypse à PaUeotherium.
Gypse à faune marine.
Marne à Pholadomya ludensit.
TERR!
tc-les Ondes (Lot-
É0Cfde)-
SUPER
fluvio-marines à
Calcaire lacustre à Limnma longiscata.
Marne de Saint-Ouen.
idoc et sondages
. Sondages divers.
Sables et grès moyens ou de Beau-
champ.
Calcaire grossier supérieur à Cerithium.
Calcaire grossier moyen & Orbitolites
complanàta.
Calcaire grossier inférieur a C. gigan-
teum et NummuUtes Uevigata.
Etage suessonien.
(t) Amp
(Note de M. Benoist, pige 854.)
1887. BBBTBAKD. — OBSBBVATlOHB. 855
ceinture (Berry-Auvergne), si les fossiles cités sont suffisants pour
en contredire l'uniformité apparente et pour motiver des attributions
d'âge aussi variées que celles dont le tableau de M. Benoist nous
donne en quelque sorte le terme extrême: le sidérolithique du Berry
a été marqué sur la carte géologique détaillée comme Eocéne supé-
rieur (niveau du gypse parisien) ; d'après MM. Douvillé et de Gros-
souvre, il se relierait intimement au calcaire sus-jacent, assimilé au
calcaire de Brie. Dans la Limagne, MM. Michel Lévy et Munier-Chal-
mas ont trouvé à la base des arkoses une Mélanie semblable à celle
du calcaire de Brie. Il y aurait donc tendance, aux deux extrémités,
à rajeunir ces dépôts. M. Benoist, au contraire, les ferait descendre
au niveau du calcaire grossier.
Quant au Palœotheriumy M. Douvillé a fait remarquer qu'on ne con-
naissait pas dans le bassin de Paris la faune de Mammifères du
calcaire de Brie, et se fondant sur les associations trouvées dans les
phosphorites, il croil que lo genre Palœolherium a dû très probable-
ment continuer & vivre, avec peu de modiûcations, pendant les pre-
miers temps du Miocène. Rien donc ne s'opposerait à ce qu'une
partie au moins des Palœotherium du Midi, ainsi que les grandes
Limnées du type de la longiscata, n'indiquassent l'âge de la Brie.
Dans cette manière de voir, les assises qui, à gauche du tableau du
parallélisme de M. Benoist, occupent toute la place de l'Eocène,
devraient être remontées en bloc dans la petite case vide, en face des
mollasses du Fronsadais. L'écart, on le voit, est considérable ; il
montre quelle latitude laisse encore l'interprétation des données
paléontologiques.
Sans vouloir émettre d'opinion personnelle sur une région que je
n'ai pas étudiée, je crois utile de signaler la difficulté et le désaccord
possible. Les calcaires lacustres du Midi ne se sont pas formés dans
une suite de bassins séparés et distincts ; la série des lagunes qui
bordaient là les mers tertiaires est à comparer à celles du Sud du
bassin de Paris, dont les dépôts vont se fondre et s'intercaler avec les
couches glaciales de même âge. L'uniformité apparente de la cein-
ture du Plateau central correspond donc à des conditions de dépôt
identiques, et j'aurais peine à croire qu'une solution qui séparerait
les arkoses de l'Est et celles de l'Ouest, les calcaires à grandes Lim-
nées de Beaumont et les calcaires à grandes Limnées du Gard, pût
être l'expression définitive de la vérité.
856 TARDY. — TKRBAINS TERTIAIHKS DU S.-O. DU FLATttAU CKNTB.AL. Iô Sept
M. Tardy présente la note suivante :
Aperçu sur les terrains tertiaires de la région S- O. du
Plateau central, pai M. Tardy.
La Société a rencontré les terrains tertiaires en quittant Gadouin
pour se rendre à Beaumont du Périgord, bâli sur une éminence
tertiaire. Ensuite, la Société a retrouvé ou vu de loin, sur divers
points, des couches blanches veinées de rose qui, dans toute la ré-
gion comprise entre le canal du Midi et le Plateau central granitique,
sont attribuées au terrain tertiaire. Ces couches roses et blanches s'é-
tendent même jusqu'au pied des Alpes, où on leur reconnaît encore un
âge tertiaire. Leur limite nord est donnée par le parallèle delalitudeN.
46*30 environ, pour toute la France. Cette limite bi/.arre qui permet à
ces dépôts d'envahir le Plateau central granitique, semble indiquer pour
ces couches un régime de formation particulier. Ces assises sontà peu
près partout dépourvues de fossiles, sauf dans leur assise la plus supé-
rieure, où l'on trouve, en face de la gare de Naussac(Aveyron)detrès
grosses Limnœa pachygaster, avec divers autres pelilsfossiles engagés
dans un calcaire blanc, compact, dur.à cassure presque coochoîdale.
Les Planorbes se trouvent dans le haut, les Limnées plutôt en dessous
dans un calcaire plus tendre, blanc, un peu grenu. C'est ce dernier
calcaire qui formait le sol et était exploité, dans l'endroit où la So-
ciété mit pied à terre, sur la route de Cadouin à Beaumont, C'est
encore ce calcaire qui couronne le Tertiaire vers Beaumont. Toutefois,
dans l'une des excursions, la Société laissa à sa gauche, en s'éloi-
1887. TARD Y. — TERRAINS TRRTIAIRRS DU 8.-0. DU PLATEAU C EUT H AL. 857
d'Agen et à Lavaurelte entre Caylus et Caussade, ne sont plus visibles
au delà vers lu Nord.
Sous la couche des calcaires gris fétides on voit des calcaires
blancs puis des couches marneuses et calcaires, mouchetées de rose.
Après avoir quitté les calcaires gris fétides de l'Agenais, on ne
trouve plus que des assises blanches et roses en s'éloignant du golfe
de Gascogne.
Les calcaires blancs de l'Agenais sont presque siliceux et môme
se présentent à l'état de silex sur tous leurs rivages, situés au Nord
du canal du Midi. A partir de ce niveau siliceux tous les calcaires
lacustres sont blancs et de plus en plus argileux à mesure qu'on des-
cend dans la succession des couches tertiaires. A la base ils sont
môme remplacés par des bancs argileux.
En admettant que sur le bord de la région d'Aquitaine et surtout
sur le rivage de cent trente kilomètres, de Périgueux à Villefranche
d'Aveyron, dont je parle, tous les dépôts de môme âge géologique
aient le môme faciès, il est facile de classer toutes les assises ter-
tiaires de cette région. Cette identité de faciès n'a rien d'in-
vraisemblable, car toutes les coupes offrent des successions à peu
près identiques dans tous leurs détails, et l'étendue de ce rivage n'est
pas très grande : 130 kilomètres au plus.
Du reste, pour qu'on puisse mieux en juger, je dois donner ici les
successions que j'ai relevées de Cadouin à Beaumont, autour de cette
ville et vers Naussac.
Les géologues de la région résument la coupe ainsi :
Calcaire blanc inférieur de l'Agenais.
Calcaire blanc.
Couches de marnes vertes formant la base de l'Oligocène.
Marnes à gypse et à Pulœotheriuw.
Calcaire lacustre de Beaumont.
Grès ferrugineux de Bergerac.
Au contraire, pour M. Rames qui a étudié le bassin tertiaire d'As-
prières, dont fait partie la coupe de Naussac, donnée ci-contre, la
limite entre TAquitanien et le Tongrien doit se placer sur le Y\t(e)
des coupes ci-dessous, ou sous ce lit.
C'est aussi mon opinion provisoire Mais ce qu'il me semble im-
possible d'admettre, c'est la présence des marnes à gypse sur le cal-
caire lacustre de Beaumont, tandis que dans toutes les coupes que
j'ai vues, les marnes vertes sont au-des>ous des calcaires lacustres
supérieurs. Si, laissant de côté cette divergence d'opinion qui peut
tenir à une erreur de ma part, nous passons à l'examen de la coupe
très complète de Naussac, nous voyons dans cette coupe dessinée
858 TABDT. — TBBBAIHS TBBTIAIBES DD B.-O. DU PLATEAU CRNTBAL. 15 sept.
ci-dessous (flg. 4} les couches {a q), avoir toutes à peu près la même
inclinaison, tandis que de [q à y) elles ont une autre inclinaison. Il
se serait donc produit a l'époque (q) un mouvement de sol assez im-
portant.
Fig. 4.
Baaiin d'AijwUn
Tertiaire. Coupe ru du Tableau.
En outre, cette succession comprend plusieurs niveaux renfer-
mant des cailloux erratiques, dénotant un climat modifié, au moins
sur ce point, ce sont les couches (6, m, r, u, x).
Dans les coupes du Périgord, toute la succession ne comporte
aucune dislocation, dans aucun des bassins tertiaires. Ils sont donc
tous par leur ensemble et par ce fait, postérieurs à l'Age (q). En
outre, dans la coupe de Beaumonl, on trouve le lit de cailloux erra-
tiques (b), mais le lit (m) manque, parce que la coupe ne descend
1887. TABDY. — TBBBAM8 TBBT1AIBE8 DU 8.-0. DU PLAT B AU CBNTBAl. 859
ces produits ont presque partout la môme position stratigraphique.
En sorte que, môme considérés comme des roches éruptives, ils de-
vraient se placer au niveau (A, t, j) de la coupe de Naussac (Aveyron).
Dans une poche que j'ai visitée à Sauveterre, sur la ligne d'Agen à
Périgueux, sous la conduite de M. Desmond, nous avons ramassé un
silex qui, par son passage insensible au faciès, argile mêlée de quartz,
semble bien indiquer l'origine éruptive. Mais c'est un fait à vérifier
de nouveau.
Sur les couches tertiaires de BeaumontàCadouin, repose un sable
jaunâtre assez épais surmonté par un sable grisâtre moins continu.
Ce dernier se limite à une courbe de niveau située à l'Ouest de la
courbe qui limite les sables jaunes. Ces deux assises sableuses sont
donc des niveaux géologiques, mais aucune coupe ne nous a montré
ce qu'ils devaient être comme faune et comme âge.
Le premier petit bassin tertiaire (ûg. 5) où la Société mit pied à
terre, pour chercher des fossiles, assez rares du reste, semble d'après
la disposition des couches et leur section par la route et par un che-
min transversal, indiquer le bord d'un bassin ou cuvette dont le
centre aurait disparu enlevé par les érosions postérieure. Le calcaire
fossilifère était à fleur de sol dans le champ.
La brèche rose était sur le flanc de la tranchée et la couche de
concrétions roses située sous la route, se relevait vers l'Ouest au
niveau des autres assises supérieures.
Sur un deuxième point, la Société mit pied à terre pour recueillir
des Rudistes. Pendant ce temps, j'examinais les couches tertiaires
dont je donne la coupe dans la colonne (ij). Les couches sont en
forme de cuvette, ce qui est facile à observer, puisque deux routes
en tranchées se croisent sur ce point à quelques pas du centre du
bassin. Je donne (ûg. 6) ci-jointe, la coupe fournie par l'un des talus
qui passait près du centre du bassin. Le plan montrerait la forme du
bassin.
Fig. 5.
Tertiaire de la coupe y du Tertiaire de la coupe rt du
tableau. tableau.
La succession du Tertiaire dans le Périgord est trop limitée pour
qu'on puisse à priori, fixer l'âge des assises inférieures. En effet, si
la coupe était très étendue par le nombre de ses couches, on pour-
860 TARDY. — TKRRAtltS TERTIAIRES DU 8.-0. DU PLATHAU CENTRAL. 15 Sept.
rail tenter, en la comparant avec d'autres coupes, une assimilation i
priori de l'uo des niveaux de la succession liligeuse. Il y aurai)
ainsi de nombreuses chances de rencontrer des impossibilités d'as-
similations qui feraient ressortir le* défauts des diverses assimila-
tions tentées.
L'impossibilité de trouver, même autour de Beaumont, les élé-
ments nécessaires pour classer les diverses couches non fossilifères
du Tertiaire de cette région m'a engagé à revoir le bassin de Naussac
que j'avais déjà visité en 1882, pour y chercher l'Age et l'origine des
phosphorites :
La coupe donnée au croquis (fig. 4} et en texte colonne (u) du
tableau, est très compiMe et permet, même en l'absence de fossiles
qui m'ont jusqu'ici fait défaut, au-dessous du Limnxa pachygatltr,
de tenter la recherche des niveaux géologiques de ces assises.
En 1882, au retour de la Réunion des Pyrénées, j'étais arrivé à une
conclusion. Celle année prenant tout à nouveau, avec mes nouvelles
coupes de 1887, j'arrive au même résultai. Je pense donc avoir atteint
provisoirement tout le degré possible d'exactitude. Pourtant, comme
les calcaires lacustres oolitiques de la base se poursuivent orogra-
phiquement sur une certaine étendue, on pourra espérer y trouver
quelque jour des fossiles. En attendant je vais donner mes conclu-
sions et la méthode que j'ai suivie pour y arriver, soit en 1882, soit
cette année 1887.
En 1882, j'avais étudié les phosphatières pour chercher leurs con-
ditions de gisement et rechercher ensuite les phosphates dans le
Jura. Les phosphatières de la région de Saint-Antonin, Caylus,
Caussade, Mouillac jusqu'à Cajare, sont des poches remplies parle
1887. TARDT. — TERRAINS TERTIAIRES DU S. -0. DU PLATEAU CENTRAL. 861
L'identité des dépôts d*un grand nombre de phosphatières, m'a
donné l'idée d'en faire la stratigraphie, el j'ai vu que cette stratigra-
phie donnait des résultats identiques, dans toutes les phosphatières.
Concluant ensuite d'après les faits énoncés ci-dessus, que les stalag-
mites étaient des produits diluviens, leur nombre, d'après mes re-
cherches sur la Bresse, devait donner leur âge. Ma division, dont
dont les noms se terminent tous en « sème », est créée pour le
Quaternaire et le Pliocène de la Bresse et appliquée en 1885 et 1886
au Jurassique supérieur devait me permettre d'atteindre ce but. Le
résultat fut du reste exactement concordant avec la coupe d'une phos-
phatière située au Nord-Ouest de Caylus, dans laquelle j'avais décou-
vert le Tertiaire engagé dans une fente, immédiatement derrière les
phosphorites, ce qui fixait exactement leur âge.
Dans l'Aveyron, à Clognac, un autre groupe de puils à phosphate
me paraissait d'après plusieurs indications plus ancien que le groupe
du Caylus et de Cajare. Il exigeait de nouvelles recherches que j'ai
faites après la réunion de la Société à Rochefort. Il y a là des gîtes
de phosphates de deux origines bien distinctes, les uns sont des
dépôts stalagmitiques comme ceux du Caylus et de Cajare, les autres
sont les conduits d'émission des vapeurs phosphoriques, il n'y a pas
à en douter. L'âge de ces émissions est très intéressant à fixer, il fera
l'objet d'une note ultérieure, car pour le moment j'en ai dit assez
pour passer à l'âge des couches tertiaires du Périgord.
Fig. 7.
Sol dn Caufckc .....
J£ — s- .\,
Couches Dihmcimca.c...YN
.Argile gn»»€. ç'.
Argile jaune, j'
Aréue roageâtre. r
Argile xoae.r
Argile jaune clair, j . . .
Argile tfrisn. g
Argile roac- et cailloux
Uelix
Phosphate à9«%
Fenle à Phosphorite du Sud-Ouest du Plateau central de la France. Disposition
des couches, commune à toute- les phosphatières de Cajare.
862 TABDY. — TKBBA1NS TBHTIAIHE8 DU 8.-0. DU PLATEAU CEKTBAt. i5 Sept.
Tout d'abord, fi g. 7, je donne la coupe d'une grande pochea pboa-
pborite qui résume dans ses détails, toutes les poches de la région
du Quercy. Dans une autre au Nord-Ouest de Caylus, identique
a celle de la flg. 7, il y avait eu (K*) un paquet d'argile tertiaire
engagé dans une Tente, derrière la stalagmite et par conséquent
fixant mutuellement leur âge. En effet, la stalagmite renferme quel-
quefois des ossements de Paltsotkerium, donc les marnes ou argiles
blanches doivent être antérieures à cet âge et ne peuvent cependant
pas se placer ailleurs qu'au niveau (k) des coupes données ci-dessus.
Les marnes vertes à Palreotherium du Pérîgord, se placent donc au
niveau des couches (y) du tableau ci-contre. D'autre part, le lit (e)
renferme Limnœa pachygatter et le calcaire (a) le Ptanorùis cornu
voilà tout ce que j'aurais pu dire en 1884. Depuis j'ai créé ma nou-
velle division du Quaternaire, et j'en ai appliqué les principes au
Jurassique, d'abord en 1885 et depuis à toutes les assises post-tria-
siques. Ha méthode de division est faite pour tenir compte des
lacunes sédimentaires et des variations climaléiiques qui ont mo-
difié la nature des dépôts d'une façon très régulière. Dans cette
division, qui se vérifie depuis sa création, tous les jours et à cette
heure en Algérie, partout j'ai pu trouver lu place exacte des couches
post quaternaires, néosèmes ou modernes (1) qui, dans la vallée de
la Saône, m'ont fourni un chronomètre archéologique qui s'accorde
exactement avec toutes mes recherches ultérieures. La division que
j'ai créée présente donc un degré de précision qui n'a jamais été
atteint jusqu'à ce jour, dans aucune division géologique. C'est en me
basant sur celle division que je puis, en ne tenant compte que des
formations erratiques et de quelques autres faits, fixer l'âge des
w S à s a s <3
. f j | = | J
, = ? - 1 ii
j < o B j -:-<-<-<-f:
»
*
i «
:: ï
i ;
i
I
*
i
i"
.1
il
1 j
1
n
i
i
■■
i
.f
,•
1887. L LAIfDBSQUE. _ GROTTBS BT ABRIS DB TABAC. 868
k.l. Entre ces deaz assises, limites d'étage, modification profonde dans la nature
des sédiments et dans leur périmètre,
m. Poudingue de cailloux do roches dures du Plateau central ; il doit corres-
pondre à ceux de Carcassonne.
n.o.p. Ces couches sont les seules qui peuvent correspondre au calcaire grossier de
Paris.
7. changement de pente des couches correspondant à la formation oro gra-
phique do la Bresse,
r. Niveau des poudingue» nummulitiques dans la chaîne des Alpes.
t. Calcaire blanc lacustre qui doit correspondre aux calcaires à physes des
environs de Mous (Belgique).
v. Calcaire d'un aspect particulier qui, d'après l'ensemble de la coupe, doit
appartenir à l'étage de Fuveau.
y. Formation du bassin lacustre d'Asprières, Nanssac, Clognac, etc.
M. Landesque rend compte des visites faites aux stations préhisto-
riques des Eyzies et de Combe-Capelle.
Excursion dn 13 Septembre aux grottes et abris de la commune
de Tayac,
Par l'Abbé L. Landesque.
Plusieurs Membres de la Société géologique se sont séparés quel-
ques instants de leurs confrères, à leur arrivée à la gare des Eyzies,
pour visiter ces lieux devenus classiques par les découvertes préhis-
toriques. Celui qui écrit ces lignes, ancien témoin des premières
fouilles exécutées sur les bords de la Yézère, s'est fait volontiers le
cicérone de ses savants confrères.
La matinée était fraîche; le soleil dorait a peine la cime des col-
lines quand jeunes et vieux nous avons gravi les pentes abruptes des
escarpements rocheux qui bordent l'étroite vallée de la Beune. Arri-
vés à la hauteur de 80 mètres nous étions en face de la célèbre grotte
des Eyzies, ouverte au midi, et sur le plancher de laquelle gisaient
encore quelques restes épars des brèches osseuses enlevées pendant
les fouilles. Chaque Membre a voulu se munir d'un fragment de ces
reliques du passé, de cette habitation d'où s'est produit l'essor des
grandes découvertes de l'âge de la pierre. Sans doute, Boucher de
Perthes, ce chercheur de génie, avait eu l'insigne honneur d'annoncer
au monde savant le résultat de ses précieuses investigations dans
la vallée de la Somme, mais nos anciens maîtres, Lartet et Christy,
nous ont ouvert un horizon nouveau en nous faisant connaître l'heu-
reux résultat de leurs fouilles à la grotte des Eyzies d'abord, et eu-
suite à Laugerie, à la Madeleine et au Mou^tier.
m*
L LAWDESQL'K.
'ihOTTES hT ABKIS DR TAYAC. 13 I
Chacun sait aujourd'hui que les Iroglodiles des Evita vivaient 1
l'époque où le renne était commua dans ces contrées et qu'ils utili-
saient son bois pour en façonner de* aiguilles, des sagaies, des har-
pons, etc. L'homme de cette époque, retenu par une assez froide
température dans les lieux les plus abrités, occupait ses loisirs i
représenter les animaux qu'il chassait : l'art du dessin loi était
devenu familier, comme le prouvent les nombreuses gravures
et sculpture» recueillies aux Eyzies, à Laugerie-Basse et à la Made-
laine.
Cet ancêtre artiste n'a jamais eu, comme on tend à le faire croire
aujourd'hui, aucun lien de parenté avec les singes anthropomorphes,
auxquels il serait, croyons-nous, difficile d'apprendre à manier le
burin arec cette sagacité, cette habileté et ce brio de l'homme mag-
dalénien. Aussi pouvoos-nous certifier que les troglodytes des Eyxies
sont bien assurément nos ancêtres, ayant comme nous le goût des
arts, de la clias-e. de la pèche et du commerce. En outre, l'homme
de celte époque a dû varier ses instruments suivant les circonstances,
les milieux qu'il habitait et les besoins qui le pressaient. C'est ce qui
fait que parmi les outils qu'il employait on rencontre une diversité
de formes qui s'étend depuis les premiers jours de son existence jus-
qu'à l'époque qui nous occupe. C'est assurément une erreur de
supposer qu'il a été un temps ou l'homme n'avait à son service qu'un
seul instrument. Qu'on le prenne à l'époque la plus reculée, dans
nos gravières de la Dordogne et de la région, nous le verrons tou-
jours muni d'un nombre assez considérable d'outillages différent*
réellement les uns des autres et indiquant qu'en tout temps les
mêmes besoins doivent nécessiter les mêmes formes. Aussi, pendant
1887. L. LANDBSQUK. — GROTTKS BT ABRIS DR TAYAG. 866
l'opinion d'autres observateurs, qu'elle serait d'une époque anté-
rieure.
En passant devant l'église de Tnyac, les Membres de la Société,
frappés de l'originalité de sa forme arcbitectonique, ont tenu à visi-
ter ce vieux monument du xue siècle. De là, nous nous sommes ren-
dus à Laugerie-Haute, après avoir traversé la Vézère, et admiré sur
sa rive droite, cette ligne de rochers qui se découpent le long deson
bord comme de vastes rideaux parsemés de bouquets d'arbres. Cette
station solutréenne renfermait de précieux restes préhistoriques re-
cueillis par Lartet et Ghristy.
Je dois dire ici, contrairement à ce quelques auteurs ont avancé,
que les couches archéologiques de Laugerie-Haute ne passent pas
sous celle de Laugerie-Basse. Voulant me rendre compte, en 1866,
de la profondeur de cette dernière station, je fls opérer, sur deux
points opposés, des sondages jusqu'à la pente intérieure du rocher et
rien ne vint me révéler la présence de l'industrie soiulréenne.
En outre, la faune de Laugerie-Haute est incontestablement plus
ancienne que celle de Laugerie-Basse : le rhinocéros, la hyène et le
grand cerf ne se trouvent pas dans celle-ci, tandis que dans celle-là,
sans être communs cependant, on les y rencontre parfois. D'après
cela, on peut répondre à ceux qui prétendent qu'il n'y a eu qu'une
seule période dans l'âge de la pierre, qu'on voit ici deux stations qui
se joignent presque, et qui, néanmoins, tant au point de vue de la
faune que de l'industrie, sont loin de présenter les mêmes rapports.
Quelques membres ont été assez heureux pour pouvoir emporter,
en souvenir de leur passage, des poinçons en os, des flèches lancéo-
lées et autres silex taillés, ce qu'ils n'ont pu faire à Laugerie-Basse
où le vieux chercheur Léonard ne demandait que 4500 fr. d'un cou-
teau ! En somme, ce dernier abri, aussi vaste et aussi riche que celui
de la Madelaine, est certainement celui qui a fourni le plus de varié-
tés dans les sculptures et dans les dessins. Fouillé d'abord par de
Yibrayeet par moi, il a encore enrichi bon nombre de musées et de
collections particulières.
En longeant toujours la môme rive, et à 500 mètres de ce dernier
gisement, on arrive à l'immense grotte de Gorge d'Enfer, voisine par
ses produits archéologiques des époques moustiérienne et solu-
tréenne.
Après avoir dit adieu à ces stations classiques, nous aurions bien
volontiers visité la Madelaine et le Moustier; mais pressés parles
exigences du temps, nous avons dû nous rendre à la petite ville de
Bugue, baignée par la Vézère, oii nous attendaient les confrères
qui s'étaient momentanément séparés de nous.
866 !.. LA!1[>B5QUE. — STATION pnftlUSTORlQUF 1>K COMBE-CAPBLLF. 15 Sept.
Excursion à ta station préhistorique Ht Combe- Copelle
Par l'Abbé L-. Landesque.
Les Membres de la Société géologique, après avoir examiné, sons
la direction de notre savant et sympathique président, les intéres-
santes coupes des terrains crétacés du voisinage de Beau mont,
quittèrent, dans l'après-midi, cette charmante petite ville, pour
prendre le chemin de Belvès.
En remontant le cours de la Cou/.e, surtout depuis son embou-
chure jusqu'au gracieux village de Montferrand, sur un parcours de
16 kilomètres, les stations préhistoriques sont tellement nombreuses
et si importantes pour la plupart, qu'un archéologue ne peut passer
par là sans les visiter. Ce qu'il y a de vraiment remarquable, outre
leur multiplicité, c'est de voir à peu près tous les âges de la pierre
échelonnés sur une aussi faible distance. Voici, du reste, par rang
d'ancienneté celles qui méritent d'être citées: Combe-Capelle
(époque chéellenne 7) ; Le Hoc (époque mousliérienne) ; les Champ-
blancs (époque solutréenne), la plus remarquable qui ait été fouillée
en France; les trois grandes grottes de Mazerat (solutréen et
magdalénien). La Société géologique n'ayant pas le loisir de se
rendre à chacune de ces importantes stations, ne peut s'arrôter que
quelques instants à celle de Combe-Capelle, sur la position et sur
l'industrie de laquelle nous allons donner quelques détails.
C'est en août 1885 que j'ai découvert, à 1Ô0() mètres de Montfer-
rand, l'important atelier de Combe-Capelle, le plus ancien, sacs
1687. L. LANDBSQUE. — STATION PRÉHISTORIQUE DE COUBK-CAPELLE. 867
ne dépassent pas une certaine limite, c'est-à-dire qu'on ne les
retrouve plus au delà de 300 mètres en aval.
Quelques jours après la découverte de ce beau gisement, je revins
à Combe-Capelle, où le sieur Duchamps, propriétaire, voulut bien
m'aider, moyennant l'honnête rétribution d'un ouvrier, dans Topé-
ration des fouilles. J'ai donc pu constater d'abord que depuis l'étiage
de la Couze jusqu'au foyer de la station, tous les silex appartiennent
bien à la môme époque; qu'ensuite les matériaux fournis par le
Campaniea ont tous été pris sur place, sauf quelques rares échan-
tillons qui proviennent des silex noduleux de Greyssc ou de Mouley-
dier.
En outre, les aborigènes de Combe-Capelle ont employé, pour écla-
ter et tailler le silex, les cailloux roulés en quartzite et en granité des
gravières de la Dordogne. Je dirai plus : j'ai des quartzites polis par
le frottement sur quatre faces pour éviter sans doute de se blesser en
frappant.
Voici, quant aux différentes formes de silex, celles qui me parais-
sent les plus typiques et en môme temps les plus nombreuses :
1° Fers de lances, dits haches chelléennes, bi-convexes, tran-
chants sur tout leur pourtour (type le plus commun).
2° Coups de poing ou lances, faciles à empoigner sans se blesser
la main — le plus souvent bi-convexes, plus rarement convexes sur
une face (type commun).
3° Grattoirs simples, allongés, doubles passez communs;.
4° Disques plats sur les deux faces (rares,/.
?i° Lentilles bi-convexes (rares).
6° Pointes (forme moustiéiienne) très rares.
7" Perçoirs (très rares).
8° Percuteurs en silex, en quartzite et en roche gneissique, gé-
néralement arrondis (communs).
9° Hacloirs, type mousliérien, très rares ici, rudimentaires.
10° Lance pointue des deux bouts, retouchée sur ses bords laté-
raux, forme solutréenne — très rare.
11° Couteaux, — un seul retouché sur ses deux faces parallèles.
Les formes typiques des couteaux moustiériens, solutréens et magda-
léniens n'y sont pas connues. Aucun ossement travaillé.
Quant à la faune, bien que les débris de squelettes y soient nom-
breux et très fracturés, elle me paraît jusqu'ici du moins assez res-
treinte. Voici quels sont les animaux que j'y ai reconnus :
ft<*s jtrimifj' n'Ui {tns coiiiinmi). F.'/u>/<< <nl.<!lln$ (i-nnuiiui]..
f-V/VMJJ Wfjtwros (;i"SC/. lvsiiîiuui1. t'tniis r/t/fi-s Uvs rare).
— cl iphns (rare). Wtin(>C'/',.s h'rh>trinus ; assez rare).
XV. 56
868 L. LANDKSQ.UB. — STATION PRÉHISTORIQUE l)B CONBR-CAPELLE. 15 Sept.
Comme les Touilles se continuent encore, il peut se faire qu'elles
nous révèlent de nouvelles espèces. Je crois nécessaire de rectifier
ici ce que j'ai avancé dans mon mémoire, lu à la réunion de l'Asso-
ciation française à Toulouse, au sujet de la présence du renne à
Combe-Capelle. J'avais cru d'abord qu'une première molaire supé-
rieure droite de Cercut ela/Jim, appartenait à un renne; après plus
sérieux examen, j'ai compris que c'était une erreur.
Quant à savoir à quel Age appartient cet atelier, la question me
parait assez complexe. Toutefois, il est certain qu'il est antérieur an
diluvium rouge, ce qui, d'après moi, détruit l'opinion de M. Van den
Broeck qui assimile ce dernier diluvium avec \n diluvium gris dei
vallées (1) ; il est aussi postérieur au diluvium gris, puisque les tro-
glodytes ont utilisé comme percuteurs ses cailloux roulés. Il se rap-
procherait du moustiérien, mais celui-ci présente des types pins
perfectionnés; les fers de lances y sont plus rares, et les couteaux, les
pointes et les racloirs bien plus nombreux. L'industrie de Combe-
Capelle est plus grossière, mais plus variée que celle du Moustier.
C'est donc un gisement intermédiaire entre l'époque la pin!
ancienne et celle du Moustier, ou plutôt, c'est une même époque
puisque ce sont à peu près les mêmes types et la même faune.
Fig. 8. — Coupe de la station de Combe-Capelle
4887. COLLOT. — EXCURSION A BELVÈS ET SARLAT. 869
J'avais prié le propriétaire de la station de ramasser tous les silex
taillés qu'il pourrait rencontrer quelques jours avant l'arrivée de la
Société, afin que chaque Membre pût emporter un souvenir de ce
gisement.
J'ai vu avec plaisir que ce que j'avais désiré s'était bien réalisé, et
que les silex de Combe-Capellc seraient bientôt connus de tous nos
savants confrères que ces études intéressent et de tous les archéo-
logues amis du préhistorique.
M. Collot présente le compte rendu de l'excursion deBelvès.
Compte rendu de /'excursion du {^^e^lemhrey au sud de Belvès,
et du voyage à Sarlat,
par M. Collot
La Société est partie de Belvès à sept heures du malin, par la route
latérale au chemin de fer, dans la direction du Got. Elle a mis pied à
terre au passage à niveau du moulin Petit, un peu avant l'entrée du
tunnel de laTrape (Voir lig. !)) (T). C'était le point extrême de l'excur-
sion. Elle s'est engagée immédiatement sur la voie ferrée qu'elle de-
vait suivre sans cesse pour rentrer à Belvès. Le calcaire qui borde la
voie auprès du passage à niveau appartient au Santonicn le plus infé-
rieur : il est grenu, rosé, et se débite en plaquettes cristallines. Les
rares fossiles qu'il renferme ne se montrent que sur les parois corro-
dées des fentes et poches qui y sont creusées, sous l'argile qui les
remplit. M. Arnaud a rencontré dans ces calcaires: IladioUtes Mauldei
Coq., Nucieolites minot\ Catopyyus elonyatus, nombreux Bryozoaires,
traces de Foraminifères.
Les couches plongent vers le Nord. Comme dans toute la région
que nous avons parcourue, cette pente est assez faible pour donner
au pays le caractère d'un plateau profondément découpé dans tous
les sens par les rivières. Ce caractère frappe le géologue habitué aux
fortes inclinaisons, aux plissements, aux crôtes aigu&s, du Sud-Est
de la France. Toutefois la pente est supérieure à celle de la voie
(0m 01 par mètre), de manière que celle-ci recoupe «les couches de
plus en plus élevées, à mesure quelle se dingo vers Belvès. Nous
sommes sur le revers nord d'un pli anticlinal dont le sommet est
vers l'entrée du souterrain de la Trape.
En approchant du pont, la roche prend un grain moins serré, des
éléments sableux plus abondants, quelques veines rouireàtres plus
(1) Cette ligure est empruntée aux Pin/ils »/i'm/i) ,"y//?s fas cfu-uisns dr fer d'Urtean,
par M. Arnaud, 1377.
870 C0LL0T. — BXCCHSION A BBLVÊS ET SABLAT. 15 Sept.
cJw.*£ u; j[i jauim^
1887. GOLLOT. — EXCURSION A BELVÈS ET SARLAT. 871
altérables : on y reconnaît d'assez nombreux polypiers imparfaite-
ment silicifiés. Au moulin Lescot, la Société a rencontré le front
d'une carrière qui, exploitée lors de la construction du chemin de
fer, a fourni les pierres d'appareil des nombreux travaux d'art de la
voie. Elle est ouverte dans un calcaire jaune, homogène, présentant
généralement un grain serré et une grande consistance, traversé
toutefois sur quelques points par des zones sableuses friables. Dans
ces parties, les ramiers se sont creusé des abris. Au premier aspect,
M. Arnaud reconnaît le banc à Botryopygus, dont la solidité se main-
tient avec constance dans le bassin. En effet, deux exemplaires sont
extraits séance tenante de la roche, mais privés de leur test. M. Ar-
naud avait antérieurement recueilli au même point un grand individu
paraissant appartenir au Botryopygus Toucan, bien distinct par son
allongement, du B. Arnaudi Cott., trouvé près de Sarlat au môme
niveau. Au-dessus de la zone à Botryopygus, très étroite dans la car-
rière, on a reconnu, mais hors de portée, un banc à Hippurites. Par
suite du plongement des couches quelques lambeaux du banc se sont
offerts à nous le long de la voie, à quelques pas plus loin. J'ai rapporté
un fragment de grande taille de cette hippurite qui concorde parla
brièveté excessive de l'arête cardinale et la position des piliers avec
le //. di la fat us des Corbièrcs. 11 y aurait peut-être à signaler une
légère différence, la section du */-' pilier étant droite dans la forme
de Belvès, tandis qu'elle se recourbe fortement vers le 1er dans la
forme des Corbières. Quelques échinides font saillie sur les parties
corrodées du calcaire : Salenia scutigera, Goniopygus royanus% Cypho-
soma remus, etc.
Au sommet de la carrière et plus loin, le long de la voie, un cal-
caire marneux, blanchâtre, pétri ù'Ostrœavesiculuris de petite taille et
d'O. proùoscidea, marque la partie moyenne du Santonien. M.Arnaud
nous fait remarquer combien cette zone, constante dans toute Té-
tendue du bassin, est heureusement placée pour tracer un point de
repère dans l'épaisseur du Santonien dont les assises inférieures et
supérieures sont souvent formées de roches similaires, faciles à con-
fondre. Ces marnes passent supérieurement à des calcaires d'appa-
rence finement sableuse, plus solides, en rognons, avec silex noirs
ou laiteux. Les Ostracées peuplent presque exclusivement celte zone ;
avec elles on a recueilli : Fau/asia Delaunayi, llemiasler nasutulus,
Pyrina o vu lu m.
A la sortie de la tranchée du ftost redon, la succession régulière
des couches paraît un moment interrompue et nous tombons dans
une poche de marnes et sables tertiaires qu'une petite faille, avec
plongement synclinal des deux lèvres, a amenés au niveau de la voie.
872 COLLOT. — EXCURSION A BKLVÈS LT SABLAT. 15 Sept.
Au delà, dans la tranchée de lu Tuques, les couches ne lardent pu à
reprendre leur plongemcnt nord et noua sommes dans le Saa-
tonien supérieur, avec un calcaire llnement sableux, roux, qui plus
haut devient gris et marneux et passe même à un sable micacé, fin,
blanchâtre. De l'autre côté du souterrain de la Trape, d'après
M. Arnaud, ces couches renferment Ostrœa acutirontris : ici ce fossile
ne se rencontre pas. De nombreux rudisles occupent cet horizon:
Rudiotite» Mattitlui Coq, (1), //. fissicu&tatus, Spltœrulites Coquandi, Sph.
paiera, Sph. JJœningkausi et des liippuritet dont un grand exemplaire
a été rencontré par M. de ltouville empâté dans la roche. C'est dans
cette tranchée qu'a été découvert V //emipittastcs tenuiporus décrit
parM. Cotteau. La partie la plus élevée de cetensemble contenantes
rognons de silex vineux, aspécialementfourni, avecquelques fossiles
déjà cité* : Trigonia limbala, Crassalelln Marroti, Hemiaster nasutuiut,
Holectypta turtmensis, Clyptotampat contais. C'est la (in du Santonien.
Le Campanien s'est montré au delà du viaduc do Larzac, dans les
tranchées suivies du Puech Goudou à Combecave. Le faciès de la
roche tranche complètement sur celui des couches précédentes. Ici
l'élément sableux, si fréquent dans les étages précédents, fait com-
plètement défaut ; l'alternance iirégnliôre du calcaires compacts
souvent jaunes, parfois cristallins, avec d'autres roches, fait place à
l'uniformité d'une grande masse de calcaire blanc, un peu crayeux,
gélir. Quelques grains de glauconie sont semés dans la roche, des
lits plus marneux et des cordons de silex parfois tabulaires en des-
sinent lastratillcation. Nous avons déjà observé les mêmes caractères
et en particulier cet aspect zone des coupes à Talmont : c'est dire
formilè des caractères dans luulul'Ëleudiie du bai
1887. COLLOT. — EXCURSION A BELVÈS ET SABLAT. 873
dogne ; Q&trœa oxyrhyncha^ 0. plici/ha, Tercbratula I\anclasit Pyrina
petrocoriensîs, Cyphosoma Arnaudi. J'ai en outre, remarqué de nom-
breux débris d'algues calcaires.
Nous arrivons à Combecave, peu en deçà de Boives, au centre de
la cuvette que forme le Gampanien. Dans le haut de cet étage, Télé-
mont sableux fait une réapparition, d'abord sous la forme de minces
filets interstralifiés, puis en bancs plus purs. Ces parties sont
perméables et dessinent dans la tranchée un niveau d'eau bien
marqué. Les bancs sont verdàtres dans l'intérieur par la glaucome,
et le fer, entraîné par les infiltrations ressort à la surface avec une
couleur de rouille. VOrbitoUles média qui, dans les bancs supérieurs
du Campanien annonçait déjà le prochain avènement de l'époque
dordonienne, peuple ces bancs-ci avec Ilhynchopygus AJarmini,
Hemiasier MouHnsianus, etc.
Sur la voie, on ne trouve pas de couche plus élevée, mais la coupe
a été complétée en suivant la route qui, de Fongaufiier, monte à
Belvès. Après avoir reconnu, au-dessous de la gare, le Campanien à
Exogyra Matheroniana et à Cyphosoma Arnaudi, dont un bon exem-
plaire a été recueilli, on a atteint, au pont supérieur à la voie, les
sables verts, qui couronnent la tranchée du chemin de fer. Meubles
sur certains points, ils laissent dégager de nombreux Orbitoides
média avec quelques Ilemiastar nu&utnlas et Pyrina pelrocoriensis. Les
sables supportent des calcaires d'un aspect très voisin de celui du
Campanien ; ils sont blancs ou bleuâtres, alternativement marneux
et solides, avec silex. Il serait donc facile de les confondre avec ceux
de l'étage précédent si la succesMon des différents termes ne pou-
vait être suivie d'une manière continue et si leur distinction n'était
confirmé: parla faune. C'est en ellet dans la ramp** même de Helvès,
au-dessus des sables à /Utynr/nt/jj/fjus Marmini, qu'a été recueilli le
Cly/ieolainjjas orbicularis (i) remarquable par la forme lyrée de sa
rosette buccale, caractère commun nuxClypeolampas dordoniens:
C. Leskci et C. acutus.
En continuant l'ascension de la rampe, on rencontre, au détour
de la route, un", source née, comme celles qui, plus haut, alimentent
la ville, à la jonction du Dordonien inférieur et du Dordonien moyen.
La distinction des deux assises est facile h saisir : le Dordonien moyen,
d'une constitution homogène, est formé par une roche dure, h
grains miroitants, exploitée comme moellon. Sa solidité est attestée
par l'ancienneté des construction* et notamment par celle de l'église
(I. AniiUil. Mémoire *nr h- turain crtltice du S.-O, de l<i Franc*; p. 87,88,
pi. Vf, li'rr. 4, pi. vin, lirr. 11-15.
874 COll-OT. — RXCURSI0N A BELVÈS ET SABLAT. 15 Sept
de Belvès. Elle est naturellement jaune et elle a pris par sa longue
exposition à l'air un ton très chaud. Le changement de coloration
dans celle partie de l'étage a été déjà constaté par la Société à
Meschers. Le Dordonien moyen de Belvès peu riche en fossiles et
rebelle à leur extraction, a fourni à M. Arnaud: Peclen Dujardini
d'Orb., Itatliulites royanus d'Orb., IS'uctealites minimus Ag., Salenia
Bourgeoisi Coll., E chinant hui Ueberti Coll.
Après le déjeuner la Société a pris le chemin de fer pour se rendre
à Sarlal. Plusieurs membres ont, en attendant le train, exploré 11
paroi de la tranchée de la (rare, qui entame le Campanien et an
sommet de laquelle on aperçoit les sables dordoniens. Ils ont trouvé
là surtout des Oslrœa plicifera. Une fois en wagon, ceux qui avaient
la bonne fortune d'être avec notre cher président ont été renseigné:
par lui sur les couches que nous traversions. Les couches se relevant
de Belvès à Siorac, ils ont vu apparaitre le Santonien supérieur
dès la troisième tranchée pour ne plus la quitter jusqu'à Siorac.
Là est la bifurcation pour Sarlat. La voie ferrée s'engage sur la
rive gauche de la Dordogne qu'elle suit en tranchées presque con-
tinues jusqu'auprès do Saint-Cyprien. Nous reprenons !a série des
calcaires micacés et un peu glauconieux à silex noirs, zone de transi-
tion du Campanien. M. Arnaud nous signale, successivement, des
calcaires arénacés, aquifères, avec /ii/i],uritet diltila/us, à Marnac;
puis les calcaires jaunes du Coniacien et du Provencien. Les bancs
de ces derniers étages relevés à 43° sont amincis par la pression au
voisinage d'une faille qui fait pointer le Jurassique à SO m. au-dessus
de la vallée. Ce terrain est signalé de loin par tes fours à chaux
1887. MOURET. — EXCURSION AUX MINES DE SWKYROLS 875
de Saint-Cyprien, descendent à mi-côte et cèdent la place du som-
met aux calcaires coniaciens.
A quelques centaines de mètres avant Beynac, les calcaires pro-
venciens sont arrivés à peu près au niveau de la rivière, mais à partir
de là ils se relèvent pour prendre une pente inverse, vers l'Ouest.
Aussi à Beynac est-ce PAngoumien que la route longeant la rivière
entame en tranchée. Les escarpements qui dominent cette roche
sont tout d'une venue, pourtant ils correspondent encore à deux
autres étages distincts, le Provencien et le Coniacien. Nous admi-
rons, de la rive gauche où nous avons momentanément passé,
pour couper le coude que la rivière fait en cet endroit, le château de
Beynac pittoresquement posé sur ces roches.
A Yézac, la voie quitte la vallée de la Dordogne et s'engage sur
une rampe qui doit nous conduire à Sarlat. La première tranchée
coupe les calcaires jaunes provenciens. Au moulin de l'Evêque
affleurent les marnes grises coniaciennes, à Ithynchonellapetrocorien-
sis; plus haut les calaires glauconieux à silex noirs, déjà observés à
Saint-Oirq, enfin les calcaires jaunes, grenus, arénacés, traversés
par des bancs cristallins, rougeâtres, qui nous ont accompagnés
jusque dans Sarlat. Cette masse puissante de calcaires, peu fossili-
fères, comprend le Coniacien el peut-être la base du Santonien, dont
les caractères sont, au début, tellement voisins de ceux du Conia-
cien qu'il est difficile de les distinguer sûrement. Personnellement,
ces calcaires roux, plus ou moins cristallins et gréseux me rappe-
laient des calcaires semblables qui sont associés aux calcaires à Hip-
puritesdes Bouches-du-Rhône.
Séance du vendredi 10 Septembre, à Sarlat.
PRÉSIDENCE DIS M. ARNAUD.
La séance est ouverte à une heure de l'après-midi, à l'hôtel de la
Madeleine, à Sarlat.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Mouret rend compte de l'excursion faite le matin mùme à
Simeyrols :
Compte rendu de l'excursion du 10 Septembre aux mines de
Simeyrols
par M. Mouret.
Dès le matin, la Société prend, en voiture, la route de Sainte-
Nathalène et Simeyrols.
La montée de Sarlat à la Croix Dalon a permis à la Société de relever
876 H0UI1KT. — EXCURSION AUX* MINES I)K SIHfcïBOLS 16 tBpL
la coupe des terrains depuis la partie supérieure du Coniacien sut
laquelle la ville de Sarlat est construite, jusqu'au sommet du Santo-
nion. On a reconnu, au-dessus du Couiacien, les calcaires jaune-rou-
gcâlrcsen plaquettes du Santonien inférieur, couches exploitées pour
moellons en plusieurs points, le long de la roule, alors que le Couia-
cien supérieur est exploité pour pierre de taille, à Sarlat même, à la
station de Sarlat, au Griffoul, etc. Ces couches rou goitres sont sur-
montées parle banc de calcaire dur, compact, à Botryopygut,
Au détour de la route, la partie supérieure du Santonien moyen
(couches à Oitrea veiicularis et proboscidwa) a éLé attaquée en tran-
chée. Aux ostracées sont associés : Jtadiolites fissico$tatus, liadiolUu
ingens, Spliœruittes Haninghausi, HippurtUs dilalatus, Ihppurilti bio-
culatmi etc.
La route traverse le faite de la Croix Dalon en tranchée, et dans
les talus de déblai sableux, quelques membres ont pu recueillir le
Hadiolites Mauldeî Coq-, très abondant en ce point et à ce niveau.
Le faite do part et d'autre de la route qui traverse un col, est cou-
ronné par des couches solides de calcaires à orbicultnes communes
à la base du Campanien. C'est la limite orientale des affleurements
de cet étage dans le bassin du Sud-Ouest de la France.
A partir du faite, la route suit les replis du terraio déprimé à cause
de la présence des sables du Santonien supérieur, — Au Pecb d'Em-
brun, la Société a pu voir, au pied d'un mamelon, une grande car-
rière ouverte dans ces sables que l'on a parfois confondus avec les
sables de l'époque tertiaire. Les sables sanloniens en diffèrent ce-
pendant par leur stratification accusée, par l'absence de galets de
1887. MOUBET. — EXCURSION AUX MINKS DE SIMBYBOLS 877
cinn » de Coquand et dont les blocs épars, à arêtes anguleuses, se
font voir dans les taillis ; puis les sables qui constituent la base de
l'étage et qui sont généralement masqués par la terre végétale. La
Société aurait pu voir, dans les environs de Carlux, des affleurements
de ces sables, si les exigences du retour n'avaient imposé une modi-
fication au programme primitif. La mOme cause n'a pas permis à la
Société d'étudier, sur la route qui conduit à Salignac, à la montée
qui suit la Bigayre, une fort belle coupe de la partie inférieure du
Virgulien, du Cénonamien et du Ligérien.
Le Virgulien qui présente le môme faciès marneux qu'à Cahors, en
bancs durs, lithographiques, bien réglés, alternant avec des marnes
schisteuses, contient des lumachelles à Exogyra virgula, Pholadomya
Protei, et quelques ammonites dont nous n'avons pu recueillir d'é-
chantillons déterminables, du groupe des Pcrisphinctes. Le Cénoma-
nien est sous forme d'un calcaire sableux, très dur, à grains gros-
siers, d'une épaisseur de 0IU50 et pétri d'Ichtyosarcolites (Caprinella
triangularis) en fragments plus ou moins roulés, avec Terebratula
biplicata, débris d'oursins, etc. Cette couche repose en discordance
bien nette sur le Virgulien dont les strates sont beaucoup plus incli-
nées.
Elle est surmontée par les bancs à Ostrea columba du Ligérien.
La Société a gravi la côle qui conduit à Simeyrols, et qui se trouve
dans les calcaires blancs, terreux, de l'Angoumien, avec nombreux
gastropodes, ptérodontes, natices, Linthia oblonga, Ostrea Ar-
naudi. etc.
Sur le faite, près du Pech de Lafond, les sables tertiaires recou-
vrent le Crétacé ; néanmoins le puy même est formé par les sables
et calcaires provenciens. — Ce sont ces calcaires non gélifs, déjà ob-
servés à Sainte-Nalhalène, qui fournissent la meilleure pierre de
taille du pays et qui ont été activement exploités à Carlux pour les
travaux de chemin de fer.
Près du hameau de la Serre, la Société met pied à terre. Elle se
trouve sur le faîte qui sépare les vallées de l'Knéa et de la Borrèze,
ruisseaux affluents de la Dordogne.
Au point même où se trouve la Société, la route est ouverte dans
les bancs de l'Angoumien inférieur. —Les calcaires crétacés qui, sur
le faîte, ne présentent qu'une légère inclinaison, plongent fortement
vers le Sud-Oue?tf à l'Ouest du faîte. — Cependant les vallons sont
assez profonds pour entamer une assez forte épaisseur des couches
jurassiques.
Bien que le terrain soit très dénudé, il n'est pas possible d'aperce-
voir, sur ces vallons, la ligne de séparation du Jurassique et du Cré-
878 HOCHET. — EXCURSION AUX MIRES DR SIMEYROLS 16 Sfipt.
tacé. — Les calcaires du Ligérien et de l'Angoumien ne présentent
pas une très grande différence pétrographique avec les calcaires
jurassiques des environs de Simeyrols et donnent naissance, sur ces
pentes rapides, à des taillis. Toutefois, aux abords des fermes et des
hameaux, le terrain crétacé qui est un peu plus tendre, plus marneux
que le Jurassique, est cultivé et alors la limite des terrains apparaît
aux yeux.
On doit aussi constater que, par opposition aux assises crétacées
et liasiques, les couches du Jurassique sont plus souvent plissées.
Le plongement des couches jurassiques, abstraction faite de ces
plissements, est dirigé à peu prés dans le même sens que celui delà
Craie, mais il est encore plus prononcé.
Au lieu où se trouve la Société, sous le Ligérien, les couches juras-
siques forment une brèche que l'on retrouve bien en évidence suri»
route de Salignac à Paulins, là où -M. Arnaud a trouvé autrefois
dans les bancs supérieurs Vf:'xo;/yia virgula. Mais si l'on descend le
vallon, en se dirigeant vers la Iiiguyre, point déjà signalé, on tra-
verse des couches de plus en plus supérieures, et l'on Doit par at-
teindre les bancs marneux du Virgulieo.
L'objet de la tournée était surtout la visite des mines de lignite de
Simeyrols, exploitées depuis longtemps, et qui ont fait l'objet, au
bulletin de la Société, de notes de MM. Meugy et Arnaud.
Les bancs ligniteux aflleureol sur le contour du petit contrefort
situé au N.-N.-Est du petit mamelon provencien qui abrite, à l'Ouest,
le hameau de la Serre.
Ces bancs ligniteux reposent en discordance sur les couches su-
1887. MOURET. — EXCURSION AUX MIRES DE SIMBYBOLS 879
combustibles séparés par des schistes bitumineux. — A ces lignites
est associé un banc de calcaire dur, compact, gris foncé, blanchis-
sant à l'air, dont la Société a pu recueillir des fragments épars dans
les dépôts.
Ce calcaire contient un très grand nombre de fossiles d'eau
douce, admirablement conservés et pourvus de leur test, que nos
confrères MM. Zurcher et Malheron doivent étudier, et des em-
preintes végétales que M. Zeiller a déterminées et qui ont été déjà
recueillies dans des couches cénomaniennes de diverses régions du
globe.
La Société, en contournant le contrefort, s'est rendue dans le val-
lon de la Serre, et elle a recueilli le long du chemin des troncs et
tiges silicifiés dépendant de la môme formation.
Dans ce vallon de la Serre il y a eu aussi quelques exploita-
tions.
M. Tournier a signalé à la Société l'existence d'affleurements de
lignite, dans le vallon compris entre Pleytoulet et les Bernadies.
En dehors de ces points la présence du lignite n'a été constatée
nulle part dans le voisinage et le Ligérien repose directement sur le
Jurassique.
Toufefois, en quelques points, il existe quelques lambeaux de Cé-
nomanien marin.
Ces bancs ont été reconnus pour la première fois, et à Simeyrols
même par M. Arnaud il y a quelques années sur le vu d'échantillons
de Caprinella triangularis recueillis dans les travaux de la mine. Jus-
qu'alors la présence du Cénomanien n'avait pas été constatée au delà
de la rivière de l'Isle.
Depuis, M. Arnaud, sur les indications de M. Dumas, inspecteur
des bâtiments à la Compagnie d'Orléans, a retrouvé des affleurements
cénomaniens à Saint-Cyprien et il en a donné la description dans le
bulletin de la Société (3e série, tome VIII. p. 32).
Nous avons aussi constaté la présence d'affleurements cénoma-
niens en divers points de la bordure orientale du bassin crétacé à la
Bigayre, à Carlux, dans les environs de Payrac (Lot) près d'timboly
et de Grèzes (firezel sur la carte), et au Treil, commune de Loupiac.
Nous avons trouvé aussi le Cénomanien, près de Dommc îDordogne).
Dans tous ces points, on peut constater directement sa superposi-
tion au Jurassique, sans intercalations de couches lignite uses, et son
recouvrement parle Ligérien.
Les bancs cénomaniens sont constitués par des calcaires gréseux,
grossiers; ils sont parfois remaniés, ou même remplissent des fentes
du calcaire jurassique, et ne sont pas alors en place. Nulle part nous
880 MOUBET. — EXCURSION AUX HIltES DE SIMETHOL9. 16 Sept.
n'avons trouvé celte dalle à oslracées qui recouvre les lignites de
Saint-Cyprien et aussi ceux de la Malvie (la Chape) le- Péchaud),
comme nous avons pu le constater M. Arnaud et moi. Cette dalle
paraîtrait donc plutôt de l'Age des lignites ; toutefois elle n'a pas été
signalée à Simeyrols.
La seule conclusion que l'on puisse tirer de la stratigraphie, c'est
que rien ne s'oppose à ce que les lignites du Sarladais soient ratta-
chés an Cénomanien, mais qu'en tout cas, des couches céuoma-
niennes les recouvrent transgressivemont, et elles-mêmes sont recou-
vertes transgressivement par le Ligérien, qui seul s'étend d'une ma-
nière continue etavec un faciès uniforme sur tout le bassin.
Il est à noter aussi que tandis que le Cénomanien ne renferme que
des fossiles marins, les lignites renferment à la base des végétaux
et des gastropodes d'eau douce, ainsi que des restes de reptiles
sauriens, chélonicns, dont les ossements énormes attestent le remar-
quable développement. Mais si les couches Hgnileuses inférieures
sont exclusivement des couches d'eau douce, les lignites qui les re-
couvrent et renferment des bivalves (corbules, etc.) semblent avoir
une origine sau maire.
La Société, après l'examen des lignites est remontée sur la routé,
et redescendue dans un petit vallon à l'Est où se trouve un four à
chaux. — Dne carrière ouverte dans les bancs à ammonites du Lige-
rien nous a fourni jadis un bel exemplaire de V Ammonite* Rockt-
brunei Coq,
Pressée par le temps, la Société, après cet examen des couches de
Simeyrols a dû remonter en voiture et retournera Sarlat pour II
séance de la clôture.
1887. MODRET. — EXCURSION AUX MINES DE SIKKTROLS. 881
travail a eu pour résultat la découverte de deux petites espèces nou-
velles qui augmentent d'autant la liste que je vous ai donnée.
«J'ai fait subir aux échantillons que m'avait donnés mon excel-
lent et regretté ami Tournoiïer la môme opération et j'ai obtenu la
mise à découvert de trois autres espèces: deuxPlanorbes et une Àu-
ricule.
« La liste se trouvera donc augmentée de 5 espèces, sans préjudice
de celles qui viendront s'y joindre quand j'aurai examiné les échan-
tillons que M. Zurcher a en mains.
« Les échantillons de Tournoiïer portent de très nombreuses em-
preintes d'une Mélanie incontestablement nouvelle, provenant de
Simeyrols mais malheureusement peu déterminable, et des empreintes
d'une Gyclade d'une certaine grandeur, mais en si mauvais état qu'il
est impossible de la décrire.
uParmi les espèces dont j'ai préparé la description, le cyclostomeou
Cycfntus primiyeniu* est une petite coquille carénée, surbaissée et
ombiliquée moins large qu'une pièce de cinquante centimes.
« VHelix pelrocoriensis est de la section des Carocottes de Lamarck,
elle est donc carénée; elle est d'ailleurs ombiliquée en cône spiral,
surbaissée, assez renflée sur la face ombilicale ; elle est ornée sur
presque toute sa surface de stries qui s'entrecroisent d'une manière
très élégante : les stries longitudinales, en passant sur L-f carène, y
forment des aspérités subimbriquées.
« Physa grannm, ainsi que son nom l'indique, est de très petite taille :
ce n'est pas une coquille jeune : les tours de spire sont nombreux.
« Quant à la coquille qui me paraît constituer un genre nouveau,
JVisopsis, c'est une contrefaçon du genre AVso, avec ombilic décou-
vert, profond, conique : la spire a des tours aplatis et lisses du côté
antérieur de la coquille, les premiers tours élant au contraire con-
vexes et chargés de côtes longitudinales.
24 novembre 1887.
« Ainsi que je vous le disais dans ma dernière lettre, je suis allé hier
à Toulon : j'ai lieu de me féliciter d'avoir fait sans tarder ce petit
Toyage;j*ai vu en effet chez M. Zurcher des spécimens du plus grand
intérêt : notamment un Crrithium de la Malvic exactement semblable
sous tous les rapports aux échantillons du Gard. Le lien commun
que je cherchais entre les deux Gardoniens de la Dordogne et des
environs d'Uzès existe donc : la liste des fossiles gardoniens va se
trouver augmentée d'une dizaine d'espèces. M. Zurcher m'a confié
tout ce qu'il avait du Gardonien : je vais étudier les espèces qui sont
à ma disposition.
882 R. ZKILLEH. — FLORE DES LIGMTtlS DE SIMEYROLS. 16 Sept.
4 Janvier 4888.
a J'ai la sous les yeux 80 espèces provenant des six dépots gardo-
niens que je connais.
1* Le Sarladais, Dordogne.
2' Saint-Pau lût cl Mondragon, Gard el Va li cl use.
3" Turben, territoire du Iteanssct, Var.
4° Le ilevest près de Toulon.
5* Tourres près de la Valette, environs de Toulon.
6" Fonfroide, Aude.
« Le nombre des espèces de la Dordogne est de 37 et peut-être de
39, dont quelques-unes existent aussi à S.iinl-Paulet et à Turben.
' « Je travaille sans relâche, mais c'est besogne ardue à cause surtout
de la petite taille de nombreuses espèces. »
Note sur la flore des lignites de Simeyrols,
par M. R. Zeiller (1).
On sait combien sont rares, tout au moins en France, les restes de
végétaux de l'époque crétacée; on ne connaît jusqu'à présent, en
effet, daus notre pays, qu'un très petit nombre de localités où l'on
ait pu recueillir des empreintes de cet âge ; aussi y a-t-il uu certain
intérêt à signaler, lorsque l'occasion s'en présente, celles qui ont élé
rencontrées, el nVt-il pas paru inutile de dire un mot des quelques
espèces trouvées à Simeyrols.
Noire collègue M. Mouret a recueilli, en 1883, dans les calcaires
1887. R. ZEILLBR. — FLORE DES UGNITKS DE SIHEYROLS. 883
de forme globuleuse, à écailles hexagonales, rappelant beaucoup,
sauf leur taille un peu plus petite, ceux de notre Séquoia semper-
virens, tandis que les feuilles très courtes, aiguës, presque squa-
miformes, ressemblent au contraire, mais avec des dimensions
moindres, à celles du Séquoia gigantea; par l'ensemble de leurs
caractères, ces cônes et ces ramules s'identifient exactement avec
ceux que Heer a représentés dans la Flora fossilis artica (1) sous le
nom de Séquoia fastigiata. Je ferai seulement une remarque au sujet
de ce nom spécifique, c'est que le type de l'espèce a reçu primitive-
ment de Sternberg le nom de Thuites alicnus (2), et beaucoup plus
tard seulement celui de Caulerpites fastigiatus (3) ; ce dernier nom
doit donc céder la place au précédent, et l'espèce doit être désignée
comme Séquoia aliéna Sternberg (sp.).
Avec ces ramules, j'ai observé un fragment d'un rameau plus gros,
à feuilles plus longues, plus étalées, légèrement arquées, qui me pa-
raît pouvoir être rapporté au Se quoia Reichenbachi Geinitz (sp.); il res-
semble de tout point à quelques-uns de ceux que Heer a figurés
comme provenant des couches crétacées du Groenland (4).
Enfin les échantillons recueillis par M. Mouret renferment des
fragments, malheureusement incomplets et mal conservés, de feuilles
de dicotylédones : deux d'entre eux appartiennent à des feuilles de
20 à 25 millimètres de largeur, à bord entier, à contour vraisembla-
blement ovale, mais ne montrant ni leur base ni leur sommet; la
nervure médiane, assez forte, est seule distincte, de sorte qu'il est
impossible de tenter une détermination.
Une troisième feuille, large de 10 millimètres seulement, se montre
pourvue sur ses bords de dents à peine saillantes, espacées de 6 mil-
limètres environ les unes des autres ; les nervures secondaires, camp-
todromes, assez étalées, ne sont distantes que de lmm,5 à 2 milli-
mètres; vers le haut, ce fragment de feuille long seulement de
15 millimètres, se rétrécit graduellement, mais le sommet manque,
de môme que la région inférieure. Par la dentelure de ses bords
comme par sa nervation, cette feuille ressemble beaucoup à celles de
certains Myrica, mais elle est trop incomplète pour qu'on puisse
sans imprudence lui attribuer un nom spécifique.
(i) Vol. III, Die Kreide-Flora der ardischen Zone, p. 102, pi. XXVII, fi;:. 5, G;
— vol. VI, part. 2, p. 53, pi. III, fig. 7-9; pi. XVII, fig. 4; pi. XXVIII, fig. «;
pi. XLI, fi£. 4 à 5; — vol. VII, p. 15, pi. LI, H*, il, 12: pi. LUI, lig. 3, 4.
(2) Ess. fl. monde pri m ., i, fasc. 4, p. xxxvm, pi. XLV, lî :_r. 1.
(3; lbid.% u, fasr. 5-S, p. 24.
(4; Flora f'oss'arctica, III, Kreide- Flora, pi. XX, fig. 5 a, G a, 6, 7 a, b.
XV. .77
864 AHHAUJ). — RÉSUMÉ SDR LA CRAIE DU StID-OOEÎT. 16 Sept.
Les deux espèces de Conifères recueillies à Simeyrols ont élé si-
gnalées depuis longtemps sur divers points de l'Europe, et retrouvées
dans les régions arctiques: le Séquoia Heirkenf/acfii a été observé dam
l'Orgonien à Wernsdorf, dans le Cénomanien de la Saxe, et dans plu-
sieurs autres localités appartenant les unes au Turonien, les antres
au Sénonien ; au Groenland il se montre dans les couches urgo-
niennes de Kome et dans les couches d'Atané, que Heer regarde
comme appartenant probablement au Cénomanien. Le Séquoia aliéna,
au contraire, trouvé dans le Cénomanipn à Moleteio et en Bohème,
n'a pas été rencontré à Kome, mais il parait abondant à Atané et
persiste jusque dans l'étage de Patoot, dans lequel on a recueilli
des fossiles marins du Sénonien supérieur, et que Heer serait porté,
d'après la flore, à classer dans la partie la plus élevée du Crétacé.
La présence de ces deux espèces à Simeyrols s'accorde donc par-
faitement avec ce que l'on sait de l'âge de ces ligniles, mais elles ne
suffiraient pas pour en fixer exactement le niveau, ayant eu l'une et
l'autre une longévité considérable et ne pouvant par conséquent
fournir de renseignements bien précis. Quant aux dicotylédones, on
ne peut que constater leur présence, sans en rien déduire, vu leur
conservation trop imparfaite; mais il est permis de croire que des
recherches suivies amèneraient la découverte d'échantillons meil-
leurs, qu'il serait à coup sûr très intéressant d'étudier, étant donné
le pen que nous savons encore sur les dicotylédones crétacées de
notre pays.
M. Arnaud présente le résumé des observations faites sur le ter-
1887. AhNAUl). — RÉSUMA SUR LA CBAIB DU SUD-OUEST. 888
CÉNOMANIEN, d'Orb.
Goqoand a démembré le Cénomanien en trois branches :
1. Rhotomagien : craie à Pecten asper, Scaphites œqualis;
2. Gardonien : argiles à lignites de l'île d'Aix et des Charentes;
3. Garentonien : calcaires et grès à Ichthyosarcolites.
Le Rhotomagien, que d'importants travaux tendent aujourd'hui à
faire considérer comme un faciès latéral correspondant aux couches
à Anorthopygus orbicularis, ne se montre pas avec sa faune dans le
S.-O. Toutefois, on y a recueilli de rares fragments de Turrilites
costatus à la base du Garentonien.
CiAfiDONii n, Coq.
Le Gardonien a été créé par suite de l'analogie stratigraphique
supposée par Coquand entre les argiles des Charentes et la formation
fluvio-marine du Gard (1). Il énonce l'enclave des lignites du Gard
« entre les couches à Pecten asper et Ostrœa conira, craie chloritée
de Rouen et l'étage des 0. culumba et 0. plicata, par lequel débute
la Craie inférieure dans les deux Charentes. »
Les observations recueillies depuis 1857, date des subdivisions
créées par Coquand, ont permis de préciser d'une manière plus
rigoureuse les éléments du parallélisme ainsi établi. Il en résulte :
1° Que la Craie ne débute pas uniformément dans les Charentes
par les argiles à lignites ;
2° Que, dans la Charente-Inférieure et l'ouest de la Charente, des
graviers siliceux, grossiers, constituent le premier terme de la for-
mation crétacée ;
3° Que, dans cette partie du bassin, les argiles lignilifères leur
succèdent ou alternent avec eux ;
4° Que la même alternance s'observe dans les deux Charentes
entre ces argiles et les grès marins fossilifères qu'elles suppor-
tent;
5° Que les sables et les argiles par lesquels débute la Craie n'ont
jusqu'à ce jour livré d'autre fossile qu'une coquille perforante ma-
rine, engagée dans les lignites : Tcrah Fleuriausi ;
6° Qu'au-dessus de ces argiles reposent dans les deux Charentes
des grès marins à Orbitolina concava, Anorthopygus orbicularis, etc.
(l) Description physique, géologique, etc., de la Charente, t. I, p. 380 et suiv.
886 ARNAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIE DU SUD-OUEST. 16 ïfipt.
D'un autre côlé, les études approfondies dont les formations la-
custres du Midi ont été l'objet ({) établissent :
1" Que dans le Gard, entre le Rhotomagien et la formation ligni-
tifère, s'intercalent les grès et sables à Trigonies, Tavien de Dumas,
dont MH. Hébert et Toucas ont montré l'équivalence avec les grès
du Maine, contemporains des grès et calcaires inférieurs à Ichthyosar-
colithes du Sud-Ouest ;
2° Que les lignites sont surmontés par un grès calcaire à Ottrtxa
columba et 0. flaôellata.
Il est donc logique d'en conclure, comme l'ont fait MM. Hébert
et Toucas, qu'il n'est pas possible de synchroniser avec une com-
plète exactitude les argiles lignitileres des Charentes, antérieures aux
grès à Orbit. concava et Anorthop. orbicularis, aux lignites du Gard
postérieurs à ces mornes bancs.
Coquand n'a pas connu la constitution de la Craie dans la partie
méridionale du bassin auquel appartient le département qu'il a
décrit; là, il eût pu trouver des termes de comparaison plus heu-
reux avec les lignites du Gard : le synchronisme exact des lignites
du Sarladais avec ceux du Gard parait aujourd'hui sûrement établi ;
purement lacustres à la base et, par suite, sans liens dans cette
période avec ceux du Midi, les lignites de Simeyrols ont trouvé avec
eux des termes communs dès que les eaux sa u maires ont rendu pos-
sible la communication des faunes.
Le Gardonicn se trouve donc représenté dans le Sud-Ouest, bien
qu'en dehors des assimilations admises par son créateur.
Quelle place relativo doit-il y occuper? Les lignites du Sarladiis
sont bien recouverts par un horizon qui paraît identique a celui do
1887. ARHAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIE DU SUD-OUEST 887
B. Calcaire inférieur à Ichthyosarcolithes ;
C1. Argiles tégulines ;
Cs. Sables et grès à 0. biauriculata, Ex. flabellata, Ex. columba;
C3. Calcaire supérieur à fchtkyosarcolit/tes.
C'est dans le cours de cette série que les observations précédentes
permettent de Gxer parallèlement la place du Gardonien.
Tous les termes ci-dessus indiqués du Carentonien marin s'en-
chaînent par une faune commune qui en établit l'unité.
Ils sont d'autant plus développés et complets qu'on se rapproche
davantage de la limite Nord du bassin : en s'avançant au Sud-Est,
leur puissance décroît et leur faune s'appauvrit corrélativement;
dans le Sarladais, on ne trouve plus, au-dessus des lignites, à Saint-
Cyprien, que les marnes à 0. Oiauriculata et Ex. ftabellata; — à
Simeyrols, que les traces d'un mince banc à Ichthyosarcolithes qui
paraît représenter le Carentonien supérieur C3. L'absence des termes
antérieurs semble indiquer que la mer ne s'est étendue que succes-
sivement sur le bassin et que la partie du S.-E., émergée lors des
premiers dépôts, s'est peu à peu affaissée, obéissant à un mouve-
ment général et progressif, et n'a été irrégulièrement atteinte que
vers la fin du Carentonien : ainsi s'explique la constitution du Gar-
donien, d'eau douce au début, sau maire dans les couches supé-
rieures.
La Société a trouvé à Piédemont et à l'île Madame le plus beau
type du Carentonien de la région.
En avançant à l'Est, les caractères du calcaire inférieur observé à
l'île Madame se modifient : aux roches marneuses se substituent des
calcaires solides dont les bancs inférieurs sont exploités comme
pierre de taille dans une zone prolongée de Saint-Savinien, Charente-
Inférieure, à Nersac près d'Angoulùme : les bancs supérieurs sont
pétris de rudistes ; on les voit à la gare de Saint-Savinien coupés en
tranchée avec une énorme accumulation de Caprines spathiques ; ils
sont plus homogènes, presque cristallins, près de Grandgent (ligne
de Saint-Jean-d'Angély). A partir de Nersac, ils n'offrent plus que
des roches gélives sans emploi industriel.
La faune se réduit corrélativement : les orbitolines ne se rencon-
trent pas au delà de Chateliers, près de la gare de Sireuil ; — Anor-
thopygus orbicularis, au delà de Nersac ; — Pygastcr truncatus, Codiopsis
doma, au delà d'Angoulôme.
Les argiles tégulines développées dans la région moyenne du
bassin, de Chàteauneuf (Charente), à Mareuil (Dordogne) sont repré-
sentées à l'Ouest, dans la Charente-Inférieure et dans la Charente,
par un banc marneux plus ou moins calcarifère que l'on a vu inter-
888 ARNAUD. — HLSUHf; SUH LA CHAIK »U SUD-OORST. 16 sept,
calé, à l'île Madame, entre le calcaire déjà arénacé à 0. carentonmtii
et les sables à 0. biauriculata et Ex, flabellata.
Les sables et les calcaires supérieurs a Ichlhyosarcolithes pren-
nent à llle Madame un grand développement : M. Boreau a trouté,
près du sommet, un bel exemplaire de sphérulite à bandes plisséei :
Spk. Sharpei?{l).
Les Céphalopodes sont rares dans le Carentonien, mais les Ecbi-
nides y ont trouvé des conditions exceptionnellement favorables i
leur développement : on y a recueilli :
.Van fi lui trianguiarit, Montf.
«., 8p.
A m m uni iet latidaviui, Sharp.
d'Orb,
A. ut., lUquieai-lniu, il'Orb.
Tarrilites costatus, Lk.
Cidarii pniculoia, Ooldf .
C. cm onian; m il, Cou.
C. gibberula, Ag.
Mhabtlocidarii Schlumbtrgtri, Coït,
Pcllaittt acantlwïdei, Ag.
Salenia gil/ba, Ag.
/'Hiufodïadtma lenue, (Ag.), Desor.
/>«. Mkhetini (Ag.). l'esw.
/»*. omolum (Gulclf.), Desor.
Pt. pttudv uniutum. Cuit.
Pt. tariolare (Brongn.), Cott.
Pi. Gutrenytri, Cou.
Pt. rlegantulum. Cott.
Orthoptit miliarin (')'Arch,), Cott,
Cottalditt Iltnettiœ[Kœaig), Coït.
Pnlyryph'tt flrtlremitujti, Cott.
Pygatltr truncatui, Ag.
.Uiurlhopygat vrbicularù (Grit.), Coll.
Hultett/put rxtiiM (L'es.), Coll.
//. ctHuoi'iittHtii, Uuerenger,
IL trottai, Cott.
Purina oratit, ii"0rb.
/'. Ùttmuulirtti, d'Arch .
Caralumus fuba, Ag.
C. rvttiaUt, Ag.
Pgyattliu macropygut. Des.
/'. tHbtnfita
'■ Ag.
Xudtulitti ttmitii, Des.
Catopygu* carinaiut (Goldf.), Ag.
C. r.i(«whari« (Lk.), Ag.
Pyyurus lampat (Je la Bille), Du.
JrtAincia M»iJm», Ag.
.1. gi./aHlea, J'Orh.
1887. AH H AU D. — BÉ8UMÉ SDR LA CRAIE DU SUD-01JKST. &&
TURONIEN, d'Orb.
Ligérikn, Coq.
Le Ligérien a été créé en 18G9 par Goquand (1), après qu'il eût
reconnu la nécessité de séparer les marnes à Terebratella carento»
nensis des calcaires à Gaprinelles : il comprend de bas en haut :
D1 Calcaire noduleux, gélif, gris, verdâlre, avec Terebratella ca-
rentonensis, Arca tailburgensis, Pseudodiadema variolare et
autres échinides.
D9 Marnes et calcaires tendres avec Exogyra columba major.
E. Calcaire gélif avec mômes exogyres, Nautilus sublœvigatus.
Ammonites liochebrunei, etc.
La convenance de la division à établir entre les calcaires à Ca-
prinelles et les couches à Terebratella carentonensis, Jnoceramus la-
hiatus, etc., avait été depuis longtemps signalée : dès 1864 (2), la
question avait élé agitée au sujet de la présence d'échinides céno-
maniens dans la zone inférieure à Terebratella carentonensis; sur de
nouvelles observations (3), M. Hébert concluait « que les couches à
« Hemiaster (Linthia) Verneuilli, du Port des Barques, sont supé-
u rieures aux calcaires à Ichlhyosarcolithes ; — qu'elles sont à la
« base de la craie marneuse;... que M. Coquand a eu tort d'associer
« les marnes à Terebratella carentonensis aux calcaires à Ichthyo-
« sarcolithes... que cette assise est la base de la zone à Inoceramus
« labiatus. »
Cette manière de voir fait coïncider le début de l'étage avec
l'événement qui a mis lin aux calcaires à Gaprinelles et introduit
dans le bassin les premiers représentants d'une nouvelle faune : elle
n'attend pas l'extinction successive des espèces cénomaniennes
dans les étages supérieurs, suivant leur degré de résistance : elle a
été adoptée par II. Toucas (-1), par MM. Hébert et H. ïoucas (5), par
Coquand (G), par M. A. Toucas dans ses diverses notes sur le crétacé
du midi de la France ;7;, par M. de Sarran d'Allard (8) :
(1) Monographie au genre Hstrwu,
(2) Bail. Soc. G':»I., 2e série, t. XXI, p. S3."> et suiv.
(3) IbM., t. XXII, p. 190 et suiv.
(4) Ilnll. .Soc. (,Vuf., :!• série, t. XXVI, p. s 10.
(5) /A., t. XXIX, p. A ici. — 3* sjrie, t. II, p. 491 et suiv.
(6) //*., 3- série, t. III, p. 2ô3.
(7) ///., 3« série, t. IV, p. 312 et suiv. ; t.. VIII, p. 39 et <uiv.; t. X, p. 154 et
suiv.
's- /6., t. XII. ;.. :» 3 -l ~uiv.
890 ARNAUD. — HÉfltMÊ SOL1 LA CRAIE DU SUD-OUBST 16 Sept.
Le Ligérien ainsi constitué repose, dans le bassin du Sud-Ouest,
transgressée ment tantôt sur le Carentonien, tantôt sur les lignite»
du Sarladais, tantôt sur le Jurassique: la même transgressivité a éle
signalée dans le Midi de la France (1).
La Société n'a pu, lors de sa visite au Port des Barques, voir le
recouvrement direct des calcaires à Caprineltes par le Ligérien infé-
rieur : visible il y a quelques années, près du point oh une faille a
fait descendre le Ligérien moyen au niveau du rivage, le Cénoma-
nien a disparu sous les dépots que les marées y accumulent chaque
jour ; on y trouvait :
Icltlhyoïarcotithes IHangular
Gyropltura (Malheronia) nai
Sphaintlilts Fteuriattsi,
Caprotina [Chaperia) ci
Les rudistes ne franchissent pas la limite ainsi fixée ; nulle part
on n'en trouve de traces dans le Ligérien.
La succession des deux étages, aujourd'hui invisible au Port des
Barques, est facile à reconnaître près d'Angouleme, a Sillac, où la
tranchée du chemin de fer d'Angouleme à Bordeaux les a entaillés :
ils y présentent le relief suivant : ftg. 10, de bas en haut :
Fig. 10.
1887. ARNAUD. — RÉSUMÉ SUR LA GRAIB DU SUD-OUEST 891
moules, les rudistes et la plus grande partie de la faune du
banc inférieur à Icthyosarcolites.
D. Ligérien.
D1 Calcaire marneux, gélif, gris verdâtre, avec un banc, à la base,
de la petite buître que la Société a vu constituer dans la môme
position, une lumachelle au Port des Barques, rapportée par
Goquand à 0. canalicidata (1), passant à un calcaire nodu-
leux, plus solide quoique gélif, avec Terebratella carenlonen-
sis, Ostrœa carinata, Arca tailburgensis, Pseudodiadema vario-
lare, etc.
Au-delà de la tranchée, en remontant le coteau, on trouve :
D2 Marnes grises avec Exng. columba major et Céphalopodes géné-
ralement écrasés et déformés.
E. Calcaire noduleux gélif à /lmm. Rochebrunei.
Il eût été intéressant pour la Société de pouvoir comparer aux
couches du Port des Barques celles du Ligérien à l'extrémité opposée
du bassin, à Fumel notamment, où la tranchée de la route de Con-
dat en donne une bonne coupe.
En sortant de la ville, on voit à la base le Jurassique supportant
sans intermédiaire le Ligérien en stratification concordante : si Ton
s'engage dans un petit chemin qui, un peu plus loin, se détache de
la roule et monte vers le coteau, on trouve la roche jurassique
exfoliée, laissant en saillie le Ligérien qui porte, à la surface de
contact, les lithophages crélacés suspendus comme des stalactites
au-dessus du Jurassique dans lequel ils s'étaient primitivement en-
châssés : la faune est, sur ce point, comme au Port des Barques,
caractérisée par l'absence de rudistes et par la présence de : Tere-
bratella carentonensis, Terebratula biplicata, Exoyyra columba, Ostrœa
carinata, Arca tailburgensis, Pseudodiadema variolare> Anorthopygus
Michelini, etc.
Les caractères du Ligérien sont donc au début partout uniformes
et cette uniformité se maintient dans les zones supérieures : les cal-
(1) Coquaud distinguo ().] canal icula ta de O. iatcralis en ce que la valve supé-
rieure de la première est lisse et dépourvue des lames concentriques de la deu-
xième : VOstrra de S;llac. et du Port des barques n'a pas, il est vrai, de lames
concentriques, mais ne saurait être rattaché a O. cntuiliculata, S«>\v., qui eu est
pourvue et est généralement assimilée à (h latnulis, Nils. L'espèce de Sillae et
du Port des Barques présente sur la valve supérieure les lames rayonnantes d'O.
vesicularis à laquelle elle parait se rapportei par sa forme générale, sa charnière
et la position de l'empreinte niuscu:airc : la forme à lames concentriques sur la
valve supérieure n'a été rencontrée dans le Sud-Ouest que dans le Campanien
Ouilliera, dans la Marthe, donné à l'espèce qui nous occupe le nom de O. psru-
dovesiculusa.
892 ARHAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIE DU SUD-OUEST 16 Sept.
caires à 7'erebratelta carentoncnsis, les marnes et calcaires à Exogyra
columba et Céphalopodes, les bancs supérieurs à Ammonites Jtocfit-
brunei, s'enchaînent étroitement par la nature commune de la for-
mation et de l'évolution de la faune : l'unité de l'étage se reconnaît
partout à la permanence du régime provoqué par l'événement qui a
mis fin aux bancs coralliens a Caprinelles et inauguré les dépôts
essentiellement pélasgiques du Ligérîen.
Si les échinides céaomanieas du banc inférieur à Terebratelia
carentonentis s'y montrent cantonnés parce qu'ils sont venus s'y
éteindre, il n'en est pas de même d'une importante partie de la
faune qui passe dans les couches supérieures : Exogyra columba
notamment, si commun au Port des Barques, se poursuit sans
altération dans le Ligérien moyen qu'il occupe avec les Cépha-
lopodes de l'étage ; il se retrouve avec le même développement
dans le Ligérien supérieur que caractérise particulièrement l 'extrême
abondance des Ammonites.
Les Céphalopodes sont plus rares dans le banc inférieur : on y
trouve :
Xaittiltti triaxgularù, Homf.
Ammonitet Gesliaianat, d'Orli.
Ammonite» ptramplus, Mant,
.1. {Iluehiceru*} Y ibrayanut, d'Orb.
A. Gtntoni, Defr.
Et parmi les Echinides :
Pseudodiamtda rarMare ( Brojign. ) ,
Orthoptie mittarix, Coll.
Cott.
P. tenue (Ag.), Dosor.
Anurtlwpyuut MithtUni, Coll.
Çyphutunut ccnumautnsc, Cuit.
Dhtuidtto inféra. De».
Ci&arit mieutaM, Gol.lf.
Linthia IVriicm'Ili, Des.
1887. ARNAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIE DU SUD-OUEST 803
On y trouve quelques Echinides :
Li n th t'a conica (d'Orb.), Cott. Cardiaster pygmœws?, Forbes.
Micrtuter laxopurus, d'Orb. Catopygut obtusus. Des.
La Société a vu le Ligérien inférieur, le Ligérien moyen et le début
du Ligérien supérieur au Port des Barques ; elle avait reconnu ce
dernier niveau en passant à Soubise. Elle a trouvé l'étage très réduit
d'ailleurs à Simeyrols.
Les types à étudier peuvent être observés : pour le Ligérien infé-
rieur au Port des Barques ; .pour le Ligérien supérieur, à Taille-
bourg, principalement dans les tranchées du chemin de fer de Saint-
Jean -d'Angely.
Angoumikn.
L'Angoumien présente, dans toute l'étendue du bassin, une re-
marquable uniformité : il est formé de calcaires blancs, le plus sou-
vent marneux et gélifs dans les zones inférieures, mais admettant
déjà, sur quelques points, des nerfs plus ou moins puissants de
calcaires solides, quelquefois même cristallins, et recelant alors, dès
le début, les rudistes qui peuplent plus généralement les assises
supérieures.
Ces premiers bancs solides, succédant immédiatement au Ligé-
rien, sont surtout développés à l'Ouest du bassin, dans la Charente-
Inférieure : les tranchées du chemin de fer, entre Pons et Mosnac,
en montrent l'alternance avec les bancs gélifs et friables à Cypho-
soma Engolismense, Arra Xoueli, Ostrœa Arnaudi, etc., qui prédomi-
nent dans la Charente et se retrouvent seuls dans la Dordogne, le
Lot-et-Garonne et le Lot.
L'Angoumien se laisse subdiviser en trois zones, d'après les carac-
tères qu'il présente le plus communément :
F1 A la base, des calcaires gélifs avec bancs cristallins.
F3 Au milieu, des bancs écailleux plus solides, souvent gélifs,
mais fournissant accidentellement de la pierre de taille.
G. Au sommet, surtout au centre du bassin, des calcaires non
gélifs, gisement principal de la pierre do taille à Iladiolites
lumbricalis.
Les chemins de fer qui traversent la craie du Sud-Ouest, permet-
tent d'observer sur plusieurs points le recouvrement direct du Ligé-
rien par l'Angoumicn inférieur :
A Taillebourg, la tranchée de la gare est en entier ouverte dans l'An-
goumien inférieur: primitivement attribuée au Ligérien supérieur &
894 ABHAUD. — RÉSUMÉ 5UH LA CRAIE DU SUD-OUEST !6 Mpl
cause de la persistance de quelques Ammonites, elle a fourni depuis :
Lin thia oblonga, L. undulata, Cypkosoma Engolismense, C. Dtlau-
nayi, Sphœrulites Boreaui, Ostrœa Arnaudi, 0. ehurnea, etc. : il con-
vient donc d'attribuer à l'Angoumien toutes les couches comprises
entre la base de la tranchée de Taillebourg et la zone à silex rubaués
antérieurement placée au début de l'Angoumien : cette zone à silex
inaugure l'Angoumien moyen,
La même superposition se reconnaît près de Pons au Moulin-
Gentil : au-dessus du Ligérien supérieur à Ammonite» Deverianus,
A. Rockebrunei, reposent 3 5 6 mètres de calcaires friables au milieu
desquels, sur le bord du chemin supérieur, ont été trouvés : Lin-
thia undulata, Ostrœa Arnaudi, bientôt recouverts par des bancs so-
lides à rudistes que l'on voit plus loin alterner avec des zones gélives
à Cypkosoma L'ngoUsmcnse, Catopygus major, Nueleolitet paralk-
lu», etc.
Dans la Charente, les nerfs solides de l'Angoumien inférieur ne
recèlent déjà plus les rudistes trouvés à ce niveau dans la Charente-
Inférieure : Radiolites lumbricalis, \Spficer. Ponsiaims, Apricardia
Archiaci; ils y sont représentés par Sphter. Boreaui.
Il en est de même dans la Dordogne, dans le Lot-et-Garonne et le
Lot : l'Angoumien inférieur constitué par des calcaires blancs, gé-
lifs, fusant à la gelée et constamment ravinés sur le flanc des
coteaux y présente bien Lin thia oblonga, Cyphosoma Engothmenst,
Ostrœa Arnaudi, 0. eburnea, Sphœr. Boreaui et les nombreux gastro-
podes de l'étage, mais nulle trace des rudistes de la zone à H. lum-
bricalis.
Les calcaires de l'Angoumien moyen sont généralement plu:
1887. AUfAUD. — BÉSUMft SUR LA CRAIE DU SUD-OUSST 895
nites Deverianus, ArcaXouelî, Pterodonla intermedia, Linthia oblonga,
Catopygus Arnaudi, Pyrina cf. P. insularis, Cyphosoma Delau-
nayi, etc.
Dans la Charente, il est généralement représenté par un calcaire
écailleux, plus dur que le précédent, mais possédant la même faune ;
il faut en excepter toutefois quelques bandes étroites dans les envi-
rons d'Angoulème où se sont établis des courants dolomitiques, au
voisinage desquels se sont développés de grands rudistes : Hippu-
rites Jtojuieni? Spfner. patt>ra% Sph. Pailletei... Non loin de ces cou-
rants, on rencontre accidentellement (Boismenu) des calcaires cellu-
leux, cristallins, avec vacuoles ferrugineuses et Tertbratula lenticu-
lari*% Hipp. orginisant, Sphcrrulites Ponsianus% RadinUtes angulosus,
Xuct entités par al le las, Goniopygus, sp.
Dans le midi de la Dordogne, dans le Lot-et-Garonne et le Lot, la
roche prend une consistance plus grande, un aspect grenu, rouillé
et reproduit la faune des gastropodes et des lamellibranches de
l'élage : Xucleolites parallelus les accompagne jusqu'à l'extrémité du
bassin.
L'Angoumien supérieur, station principale de la pierre de taille à
liad. lumbricalis, ne se présente avec ses caractères typiques que
dans la Charente et le nord de la Dordogne, d'Angoulème à Péri-
gueux. Vers l'ouest, dans la Charente-Inférieure, il est constitué près
de ttussac, ligne de Saintes à Taillebourg, par quelques bancs d'a-
bord grenus et miroitants, puis par un calcaire dur, verdltre, avec
Splttrr. Ponsianus : cette assise est en quelque sorte l'origine de
celle que l'on trouve dans la Charente, près de Chateauneuf, où le
calcaire à Itadiolites luiubricalis, cristallin, blanc, légèrement teinté
de vert, n'est exploité que pour dalles et pavés.
Au-delà de Périgueux, en s'avançant au Sud, la pierre de taille
disparaît et l'Angoumien se termine par des calcaires grenus, miroi-
tants, plus durs que les précédents, généralement noduleux. indus-
triellement inexploitables, si ce n'est pour l'empierrement des
routes : la roche est principalement occupée par S/du'r. S'iliyna-
censis, Bayle, Hippurifes, cf. organisant, /lad. anguïn+u*. /{. cnrnupas-
toris ; on remarque toutefois à la gare de Yéz;ic un calcaire blanc,
cristallin, compact, à Sphxr. Sal^/nacensis. rappelant, sauf la
dureté, les caractères de l'Angoumien supérieur de Chancelade. Il
enchâsse de volumineux rognons de lignites et supporte sans tran-
sition les marnes grises friables par lesquelles débute le Proven-
cien.
La pierre de taille à lumbrlcal'ts est surmontée p.ir un banc dur
désigné par les carriers sous le nom de chaudron ; il se distingue
896 AMUUD. — RÉSUMÉ SDH LA CRAIE DD 9DD-0UBST 16 Sept.
généralement par son grain plus grossier et son homogénéité des
calcaires noduleux ou tabulaires et lithographiques du Proveucien
qui lui succède; toutefois, à Chancelade, on constate exceptionnel-
lement une grande analogie entre les deux roches qu'il serait facile
de confondre si la faune du Provencien, Sphterulites Sauvagesi, Hip-
puritei gi'janteus, etc., n'en établissait sûrement la distinction.
Les xdnes inférieure et moyenne de l'Angoumien sont les seules
où l'on rencontre des Céphalopodes :
.VûHliJiH mMtrrigatiu, d'Orli. -Imm. Dtrrrianiu, d'Orb.
irinHiianm, d'Orb.
Elles ont des échinides communs :
Micrattrr laxopurui, d'Orb. l'yritia insnlarit, Arn.
Linthin oblanga, d'Orb. . Ilol-tlyput tur.mmtit, Des.
L HmMata. d'Orb. Cyphm».n<i /;«[,.,(;* w»»r. Àr
L. Onieuilli? De». C. IMaxitngi. Coll.
Catopi/gai Arnamli, Cou. OrtlmpsU milùiri; Coll.
C. major, Arn. Cùtari* xubveticnluxn, d'Orb.
XucleulUrs paralktui. Ag. C. icrptriferaï itiiiit.
L'Angoumien supérieur ne présente que par hasard quelques écbi
ides:
miopi/gut Anauili, Cott. (1). ''. sp.
/phviuma Eugiilitmenie. Arn.
11 est surtout caractérisé par les rudistes :
nides :
1887. ARNAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIK DU SUD-OUBST 897
Elle a trouvé l'Angoumien moyen en continuant l'ascension de la
rampe; l'Angoumien supérieur s'est montré près du sommet.
Cette zone terminale a été observée au début de la tranchée de
Saint-Cirq et plus complètement à Chancelade.
PllOVENClKN.
Inversement à l'Angoumien, le Provencien présente des caractères
très différents suivant les points du bassin où on l'étudié : calcaire au
Nord jusqu'aux rives de l'Isle, il prend à partir de ce point une cons-
titution marno-arénacée dont le développement s'accentue «t mesure
qu'on avance au Sud-Est. Ce dernier régime semblerait en permettre
le rattachement à celui qui a présidé aux premiers dépôts du Séno-
nien dans des conditions identiques; peut-être son développement
progressif dans le midi de la France a-t-il contribué à la soudure des
deux étages. Dans le bassin du S.-O., l'autonomie du Provencien est
justifiée: — à l'égard de l'Angoumien par la substitution, au Sud, du
système mamo-arénacé; — - à l'égard du Coniacien, par le maintien
des formations calcaires au Nord et par l'arrêt des bancs de rudistes
dont l'extinction indique la Gn des conditions biologiques du régime
précédent.
Le Provencien inférieur fournit dans la Charente-Inférieure et dans
la Charente, avec des bancs noduleux ou feuilletés, gélifs, d'un grain
lithographique, des calcaires tendres, homogènes, exploités comme
pierre de taille à Bussac, Pons, Jonzac, Saint-Môme, Chàteauneuf,
Mouthiers et le Peux, près d'Angoulême.
Dans la Dordogne, des calcaires durs, tantôt noduleux, tantôt cris-
tallins, représentent, au nord de l'Isle, le premier terme de l'étage :
sur la rive gauche de l'Isle, l'élément marno-arénacé s'accentue
progressivement et ce n'est quecommeune exception, au milieu des
argiles, des sables et des marnes plus ou moins résistantes que Ton
trouve, sur quelques points, un banc calcaire susceptible d'exploita-
tion : la Société l'a vu aux Eymaries, entre les tranchées de la Ho-
quette et de Saint-Cirq.
Provencien moyen : Au-dessus du calcaire exploité dans la Cha-
rente-Inférieure et dans la Charente se développent des calcaires no-
duleux, se fragmentant à la gelée, que l'on voit près de Pons, à la
carrière de Brau, surmonter la picire de taille et que l'on trouve
dans la même position à la Pelleterie, sur le chemin de fer de Chà-
teauneuf h Barbezieux : leur séparation du Provencien supérieur est
accentuée près de Mouthiers, ligne d'Angoulême ft Bordeaux, par
l'interposition d'un banc de dolomic grisâtre, paraissant éruptive,
CRAIE DU SUD-OUEST 16 Sept
a été faite par
tantôt sableux, tantôt compact et dont l'analyi
M. Groi/.ier :
Carbonate de chaux : 58,2
Carbonate de magnésie : 3H,3
Argile — 2,3
Eau et matières volatiles : 1 ,2
ÏÔoT
A Saint-Cirq, ils sont représentés, au-dessus du banc calcaire cor-
respondante celui des Eymaries, par des argiles sableuses, murées,
des calcaires arénacés et des grès friables enchâssant des ligniles.
Le Provencieu supérieur est caractérisé par des marnes au sein
desquelles se développe généralement une riche agglomération de
radistes : à Sauvelerre (Lot-et-Garonne), les rudisl.es ont disparu et
les marnes sont peuplées d'échinides et de gastropodes avec Tertbra-
luia ÎSanclasi. Elles y sont exploitées pour chaux hydraulique e(
ciment. La carrière de Carlux, que le temps n'a pas permis à la So-
ciété de visiter, eût montré le passage de l'un à l'autre de ces faciès :
d'un côté, une lumachelle à'Hippurites organisant, H. Toucast, Spheer.
radiosus, de l'autre, des marnes grises sans fossiles (flçr. 11).
Fig. 11.
1887.
ABIUUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIB DU SUD-OUBST
899
à Hipp. organisant est surmonté par une marne friable à Sphœr.
Coquandi, Sph. Sauvagesi, Radiolites cornupastoris, etc.
Les Céphalopodes font défaut au Provencien ; je n'y ai recueilli
qu'un Nautile indéterminé.
Les échinides y sont plus abondants :
Orthopsis miliaris, Cott.
Cypkosoma Schlumbergeri% Cott.
C. Engolismensel Arn.
C. Delaunayif Cott.
Goniopygus, cf. Menardi, Ag.
Codiopsis Arnaudi, Cott.
Cidaris subvesiculosa, d'Orb.
Anorthopygus, sp.
Holectypus turonensis, Des.
Nucleolites par a lie lus, Ag.
Catopygus obtusus, Des.
Epiasttr meridanensis, Cott.
Micraster, cf. laxoporus, d'Orb.
Hemicuter Leymeriei, Des .
Linthia oblonga% d'Orb.
L. Verneuilliy Des.
Faujasia, Sp.
La Société a suivi la série complète des couches provenciennes sur
deux points : le premier, de Chancelade à Gourd de l'Arche; le second
à Saint-Cirq. Elle a vu, sur la route de Simeyrols, les grès calca-
rifères qui en dépendent, près de Prats; et, au sommet de la rampe,
des sables meubles, jaunes, sans fossiles qu'elle eût retrouvés à
Garluz si le temps ne lui eût fait défaut.
SÉNONIEN, d'Orb.
LeSénonien débute dans les mômes conditions que le Turonien :
le fait saillant qui le caractérise est l'arrêt des rudistes de l'étage
antérieur : à côté de ce fait, se placent : le passage de nombreux Gas-
tropodes et Lamellibranches apparus dans le Turonien, et l'extinc-
tion, dans la zone inférieure du Sénonien, des échinides turoniens
dont les restes sont associés aux espèces exclusivement sénoniennes :
Linthia oblonga, d'Orb.
L. Verncuilli? Des.
Nucleolites parallelus, Ag.
Catopygus major, Arn.
Anorthopygus, Sp.
Hemiaster Leymeriei, Des.
La division des deux étages en contact se fait facilement — au
Nord, grâce à la différence de nature des roches — au Sud, par
l'interposition d'une zone pyriteuse (Saint-Cirq), ou par l'endurcis-
sement et la perforation du Provencien par les lithophages (Sauve-
terre).
Les dépôts marno-arénacés qui, au Sud, ont inauguré le Proven-
cien, persistent dans toute l'étendue du bassin jusqu'à l'avènement
du Gampanien.
Le Sénonien inférieur a été subdivisé en deux branches : Coniacien
et Santonien.
XV.
58
1887.
A1HAUD. — RÉSUMÉ SUE LA CHAH DU SUD-OUBST
001
CONIAGIBH.
Le Coniacien est composé de trois zones ainsi constituées de bas
en haut :
K. Sables et grès : marnes et calcaires marneux.
L1 Calcaires noduleux ou tendres.
L3 Calcaires solides, compacts ou noduleux.
Dans l'Ouest du bassin, le Coniacien débute par des sables ou des
grès : signalés par M. Manès près de Saujon, ils sont très développés
autour de Jonzac où la voie ferrée les coupe aux Phelippeaux (1); on
leé trouve à Veillard, près de Jarnac, ligne d'Augoulôme à la Ro-
chelle et aux environs de Cognac.
A l'Est d'Angoulême, l'élément calcaire prédomine et, de Laroche-
beaucourt à Brantôme, le Coniacien parait se souder directement au
Provencien.
Plus près de Périgueux, les marnes grises à RhynconeUa petroco
riensis que la Société a rencontrées à Gourd de l'Arche (fig. 12), à
Saint-Cirq, à Sainte-Nathalène se substituent aux grès qu'elles rem-
placent jusqu'à l'extrémité du bassin : On constate toutefois, à Carlux
(fig 10), la réapparition au-dessous des marnes d'un banc sableux à
Catopygus elongatus, Desor.
Les Céphalopodes de cette zone inférieure sont :
Nautilus, cf. sublœvigattu, d'Orb.
Ammonites petrocoriensis. Coq. (Alsta-
denensis, Schl.J, et plusieurs typas
nouveaux.
Indépendamment des échinides plus haut cités et qui sont venus
s'y éteindre on trouve :
Orihopsis m Maris, Cott.
Cyphosnma Bourgeoisie Cott.
C, raretubercu/atum, Cott.
C. Delaunayi, Cott.
Salenia scutigera, Gray.
Cidaris subvcsiculosa, d'Orb.
C. pseudopistillum, Cott.
Micraster laxoporus, d'Orb.
CartiifUer transversus, Cott.
Heminster ligeriensis, d'Orb.
Catupijgui t'l»nyatus, Des.
Pyrina insularis, Arn.
NucU'oiites minor, Ag.
Pcntacrinus carinatus, R6m.
Des calcaires durs, noduleux, glauconieux à la base, puis blancs
et compacts, d'un grain très serré, caractérisent dans les Cha-
rentes le Coniacien moyen : dans la Dordogne, la roche devient
plus sableuse et jaunit; en s'avançant à l'Kst, elle passe à des cal-
Ci) Mém. Soc. Gé L *• série, t. X, n* 4, pi. II, flg. a et texte.
902
■ HÉSDMfc SUR LA CRA1B DU SUD-ODEST 10 (
caires tendres, exploités comme pierre de taille dans le Sarladais
et rétablis a leur véritable niveau par M. Harlé (Bull. Soc. GéoL,
S* série, t. XX, p. 120).
On trouve à ce niveau :
JVuutifui... Sp. (Ciréné).
Amiaimiltt petroeoritntii, Coq.
A. (HmWmIw, d'Orb.
Ammtinitei nourgtoiiiatmt, d'Orb.
A. cf. {.Schlotnbrichia) Uambrrli, Fall.
Htttrammonita, 2, sp., et plusieurs
espèces nouvelle*.
Le Coniacien supérieur, noduleux dans ses couches inférieures,
fournit dans sa zone supérieure des bancs homogènes exploité!
comme pierre de taille à Marignae, Pons (Charente-Inférieure) et
principalement & Péri gueux.
C'est la station de :
Ctjphntoma Dttaunayi, Cott.
C. magaifieum, Ag. (1).
M. laxoponu, d'Orb.
Calopygm tlongalui. Des.
NucUolitet obinnyui, Des.
JV. n
".Ag-
Ag.
HemiatttT itella. Des. [anguitipneuites) ,
Catiidului Arnaudt, Cott.
Pygitrui, sp.
Pyrina, cf. P. Demoulimii, d'Arcb.
Cyphaioma Ametiœ, Cott.
,Ag.
C. Bourgeoiti, Cott.
C. rtmui, Cott., radioles.
Salenia uutigera, Gray.
Cidaria JouannctU, Desm.
C. tubviticuloia, d'Orb.
C. piciidopiitillum, Cott.
Goniopygut roganu*, d'Arcb., radioles.
Penlacrinus carinatttt, Rom.
P. »p.
1887.
ARNAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CftAIB DU SUD-OURST
903
Santonirn.
Le Santonien se laisse subdiviser de bas en haut en plusieurs
xones :
M1 Calcaires marneux, noduleux ou cristallins;
M1 Calcaire solide à Botryopygus;
N l Marnes à 0. vesicularis et 0. proboscidœa ;
N1 Calcaires arénacés, grès à Clypeolampas ovum.
M1 Santonien inférieur. — Aux calcaires solides qui terminent le
Coniacien succèdent, à l'Ouest des roches grises ou blanchâtres,
marneuses, facilement altérables, avec silex noirs et géodes de
quartz; — au centre, des calcaires marneux et noduleux ; — au
Sud-Est, des calcaires durs, arénacés, jaunes ou rouge&tres, cristal-
lins, tantôt compacts, tantôt en plaquettes, presque toujours sans
fossiles, terminés supérieurement par un banc de polypiers siliceux.
M1 Ils supportent un banc calcaire dur, blanc et d'un grain fin à
l'Ouest, noduleux et glauconieux au centre, jaune, grenu, homo-
gène et arénacé au Sud où il est exploité comme pierre de taille,
faisant partout bourrelet ou corniche sur les points où il affleure :
c'est le banc à Botryopygus où le genre s'est cantonné dans le Sud-
Ouest : il termine le Santonien inférieur.
La faune de cette première zone est relativement riche :
ÏÏautilus Dekayi, Most.
JV. . . sp.v (test plissé).
Ammonites Texanus, Rom, (Coniacen*
m, Coq.)*
A. polyopsis, Duj.
Parmi les échinides :
Micraster brevit, Des. (Turonensis).
M. laxoporus, d'Orb.
Hemiaster nasutulus, Sor.
Botryopygus Touecui, d'Orb.
B. Nanclasi, Coq.
B. Arnaudi, Cott.
Catopygus elongatus, Des.
Faujasia Delaunayi, d'Orb.
Pygurus, S p.
Nucleolitcs minor (Ag.)f Cotleau.
N. minimus, Ag.
Cardiaster, Sp.
Pyrina ovulum, Ag.
P. Bourgcoisi, Cott.
Holectypus turonensis, Dos. ar. major.
Cidaris pseudopùtillum, Coll.
Ammonites Ribourianus, d'Orb.
A. Tricarinatus, d'Orb.
Baeulites incurvatus, Dry,
Scaphites, sp.
Cidaris subvesieulosa, d'Orb.
C. gibberulaï Ag.
Cyphotoma magnificum, Ag.
C. microtubercutalum, Cott.
C. carentonianum (Ag.)f Desor.
C. regulare, Ag.
C. Delaunayi, Cott.
C. circinatum (Breyn), Ag.
C. remus, Coït.
Goniopygus royanus, d'Arch.
Salenia scutigera, Gray.
S. trigonata, A g.
S. Bourgeoisie Cott.
Pentacrinus carinatus, Riim.
Bourgueticrinus eUipticus, d'Orb.
904 âRKAOD. — RÉSUMÉ SDR LA CRAIE DU SUD-OUEST 16 Sept.
Les rudistes ne sont pas moins abondants : J'ai signalé, il y a
longtemps et reproduit dans les Mémoires (t) l'indication des liippu-
rites dans le Santonien.
gadiolitu Mauldel, Coq,
Rad. fiaicottalut, d'Orb.
Sphœrulitci Coquandi, Bayle.
Bippurittt dilalatia, Dcfr.
HippurUtl Sarihacentii, Coq.
Uonofteura Murtiaatit. Math,
Slunvplr. lira, èp.
Bipp. Sartkacensis n'a point encore été figuré : la figure (flg. 13),
Fip. 13.
ffippurites Sarihactniis, Coq. — Espagnac (Angouleme). Santonien inférieur.
donne l'ouverture, grandeur naturelle, de la valve inférieure et le
rapport de ses éléments ; la comparaison avec //. Es/iaillaci en sers
facilitée par le rapprochement d'une valve inférieure de cette der-
nière espèce [fig. 14). Ces types proviennent : IL Sarthacetuit d'fit-
Fig. 14.
1887. ARHAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIE DU SUD-OUEST 905
N1 Un banc de marnes, blanches ou grises, généralement friables,
constitue dans toute l'étendue du bassin le Santonien moyen.
11 est occupé par des myriades à'Ostrœa vesicularis et 0. probos-
cidea, auxquelles sont associées :
Ostrœa Santonentis, d'Orb. Exogyra Caderensis, Coq.
0. /rotw, Lk. E. haliotidxa, d'Orti.
Exogyra plicifcra, Duj. (À trigoniœformis, Coq.
E. Matheroniana, d'Orb. Vulsella turonensis, Duj.
E. deeussata, Coq. Chalmasia concentrica. Coq.
E. laciniata, d'Orb.
On y trouve de rares Céphalopodes :
Ammonites polyopsis, Duj. Aneyloceras. sp.
Baculites anceps? Lk.
Et quelques échinides :
Cidaris sceptrifera, Mant. Pyrina ovulum, Ag.
C. subvcsiculosa, d'Orb. Ihmiaster nasutulus, Sor.
C. spinosissima, Ag. H. liyeriensis, d'Orb.
C... sp. Micraster lasoporus, d'Orb.
Cyphosoma magnificum, Ag. 31. cf. cortestudinarium (Ooldf ), Ag.
C. Cotteauij Arn. Pentacrinus, sp.
C. carentonianum, Des. Bourg ueticrinus ellipticus, d'Orb.
Salenia scutigera, Oray. Astéries.
S. trigonata, Ag.
N3. Aux marnes généralement friables qui accompagnent les ostra-
cées du Santonien moyen succède dans tout le bassin une formation
arénacée dont les éléments siliceux, plus ou moins abondants, ne
font défaut nulle part : on la voit notamment sur la ligne de Beillant
à Coutras, à l'Ouest, entre Fontaine-Ozillac et Charluzac; au centre,
sur la ligne d'Angoulôme à Bordeaux, dans les environs de Char-
mant; au Sud, entre Belvès et le Got, des deux côtés du tunnel de la
Trape.
On constate que, Vi.rs le Sud, suivant une observation déjà appli-
quée au Provencien, les formations arénacées prennent un dévelop-
pement de plus en plus considérable et qui finit par être exclusif :
toutefois, avant d'atteindre les limites du bassin, on reconnaît au-
dessus des gi'fcs, sur certains puiiits, un couronnement calcaire
dépendant du Santonien : il est développé dans les environs du
Bugue et s'atténue au Sud : il n'a pas été retrouvé aux environs de
Villefranche-de-iJelvès où les tables prennent une remarquable
extension.
Le Santonien supérieur recèle de nombreux rudistes :
ARHAUD. — HÉSUMÊ SUR LA CRAIE DU SUD-0D8ST 16 t
Radiolilu Mmldei, Coq.
— fimcottatut, d'Urb.
— ingeni, Desm.
Sphœrulites Haninghatai.
— Coquandi.
Spherulites pattra. Ara.
Hippwitet ditatatui, Dafr.
— bioculatai, Lk,
— r/idiosus? Denn.
— Arnaudi, Coq.
Les échinides y sont représentés par :
Ktmipneutttt Unuiporus, Coll.
teaui, Lambert).
Micrailer laxoporus, d'Orb.
— treuil, Des. var.
Himtasttr natvtului, Sor.
Cardia s ter..., sp.
Clypeolampai oi'um, d'Orb.
Niideolites minimus, Ag.
Pyrma ovulum, Ag.
HoUclypus turonensis. Des.
Salenia tcutigera, Gray.
(Uro
Salenia trigonata, A g,
Cidaris subveskulosa, d'Orb.
— sceplrifera, liant.
— pieudopiitillum, Cott.
CuphoiomaCotteatti, Arn.
— Delaunayi, Coït
— rarfia(um?Sov.
— regulare, Ag.
Goniopi/juj ro^aniu, d'Arch.
Ptnlacrinus, sp.
flQurjueficrtiiiw eiliplitut, d'Orb.
Le Santonien supérieur est, dans le Sud-Ouest, la station d'Ostrœa
acutirostris.
En suivant la marche des phénomènes qui ont présidé à cette pé-
riode du Senonien inférieur, on constate le développement graduel
des formations coralligènes qui, nulles au début, ont atteint leur
maximum dans le Santonien supérieur.
La Société a observé le Santonien inférieur à Fonbedeau, dans 1a
Charente-Inférieure; elle en a suivi l'entière succession dans let
1887. ARNAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIE DU SUD-OUEST 907
pélasgique qui se substitue aux formations coralligènes persiste jus-
qu'aux dernières couches campaniennes : au sommet seulement, on
constate une tendance à leur retour avec l'apparition de quelques
rudistes : Badiolites royanus, d'Orb., Sphœr. Coquandi, Bayle, Sph.
Hœninghausi, Desm.
Le Gampanien se reconnaît partout à ses calcaires blancs, en cor-
dons alternativement solides et gélifs, peuplés de silex généralement
noirs et de spongiaires siliceux.
C'est surtout en suivant les falaises de la Gironde, de Mortagne à
Meschers, que ses caractères peuvent être observés : l'inclinaison
régulière des couches les fait successivement affleurer au pied des
falaises qui, presque toutes, peuvent être explorées à basse mer :
l'énorme accumulation de ces bancs de Spongiaires, les uns en larges
lames, les autres globuleux ourameux, au milieu desquels s'élancent
de grandes touffes de bryozoaires, présente un aspect des plus
curieux : quand ces bancs affleurent le rivage, la résistance des
Spongiaires, supérieure à celle de la gangue marneuse que désagrège
l'action des eaux, les fait ressortir en saillie comme ils se présen-
taient au fond de la mer qu'ils peuplaient et qu'ils pavent d'un sol
raboteux et hérissé : leur succession paraît interminable et les jour-
nées trop courtes pour les étudier. 11 eut été intéressant pour la
Société de les observer ; elle n'en a pu voir que la partie supérieure,
à Caillau et Talmont.
Le Gampanien suit d'ailleurs, dans son développement, une pro-
gression inverse de l'étage précédent, tandis que le Santonien, lato
sensu, s'accroît en puissance vers le Sud, et traduit cet accroisse-
ment par l'admission de nouvelles assises peuplées d'une faune qui
ne se poursuit pas au Nord, le Campanien se réduit progressivement
vers le Sud et présente au Nord son maximum de développement.
Le début de l'étage ne se montre pas dans les falaises de la
Gironde : on le voit sur plusieurs points du bassin, notamment à
Livernant, à Montmoreau, ligne d'Angoulême à Bordeaux, à Yaure,
station de Mensignac-La-Chapelle, ligne de Périgueux à Ilibérac, etc.
Les tranchées du chemin de fer de Livernant à Montmoreau, com-
plétées par les environs de cette ville, celles du chemin de fer de
Barbézieux à Ghâteauneuf entre Eraville et Barbézieux permettent
de suivre presque sans interruption sa constitution dans la Charente :
la Société en a vu la zone supérieure à Caillau et Talmont; elle a
observé la totalité de l'étage très réduit entre Larzac et Belvès.
Les Céphalopodes et les Échinides se sont multipliés à ce niveau :
AftlMUD. — BÉKUMÉ SUE LA CRAIE DU £
Belrmnitelta quadrata, rt'Orb.
NautUtu Drkayi, Mort.
Ammonitei tpiplectu*, Rwli.
— Harruli, Coq.
— cf. roAuîiu», Sehl.
SeapMtes binodainu, Rom.
— . jpinijcr, Sohli
— Nancbui, Coq.
— sp.
Tarrilitti Arefiîatiattut, rl'Orb.
— acitticoftatus, d'Orb.
Jncytoterot. d. ip.
Ilamiltt recticoitatut, n. sp. Seunes.
Heterocera* polyylocum, Rom.
Bacuhtn ance/is, Lk.
— diitans. Arn.
SchizastT atavut, Arn.
Cardiiuttr granutotHS, Forbes.
Hottuttr carenloneasii. Cou.
Offatter Bourgeoisi, d'Orb.
— ptfufa, (Lk.), Des.
Hicratter régulant, Arn.
— maryinalis, Arn.
— Jaro/iorua, d'Orb.
BcAinowrswort/t, Arn.
— vuljorts, lîreyn.
ïïemiaslrr ntuutultu, Sor.
— literie* t ii. d'Orb.
— e.rcauH(itt, Arn.
— LtynuritîT Des.
Clypeolampas pei-ovalii, Aru.
Catop'jgus, sp.
Py;i"n« jie/iwoM'eniii, Dsim.
— /Taua, Arn.
Bùlecl'jiiui twvnenrit. Des.
Cidarit subitskuloia, d'Orb.
— nvjifri/i-ra, Mant.
— jjieudopitlillum. Coll.
Saltnia fulii/era, Qray.
— Uourgeoiti, Cou.
— tri-jonata, Ag.
— niarima, Coll.
Cwiffipjijia rojnnui, d'Àrch.
Ukiii/ihîm prlroenritnsii, Arn.
Microtoma Croizitri, Cott,
CSiihmvma mayiii/icum, Ag.
Si-j
, Cot.
— Dcttttoulinti , Cott. (fcjïs-
/uni, Arn.).
— Ct/tteani, Ara.
— Amaudi, Cott
— B Hnû^Hli, Cott.
ra./,"</
i, Sov.
■,V
— perfcelum, Ag.
— Ih-launayi, Cott.
— «uu/i;it, Cott.
— jj«' u< Juraojaf uta, Schl.
Hotirrjurlitrinus, d'Orb.
/•««tarinu*, sp.
1887.
ABÏIAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIE DU SUD- OUEST
909
vie; plus au Sud, dans la vallée de la Dordogne, les silex générale-
ment calcarifères forment au môme niveau des bancs réguliers au
sein de calcaires marneux que la Société a reconnus à Belvès et près
de Beaumont. Ils disparaissent, à de rares accidents près, dès l'avè-
nement du Dordonien moyen.
Le faciès de ce second étage tend à devenir uniforme dans le bas-
sin ; il se traduit au premier aspect par la coloration de ses roches
d'un jaune plus ou moins rougeàtre. Sur les rives de l'Isle, autour
de Mussidan, de larges lentilles siliceuses, diversement colorées et se
fondant souvent dans la masse des calcaires environnants occupent
les dernières couches du Crétacé où elles représentent les silex à Fau-
jatia de Ch. Des Moulins : c'est dans ces silex que s'est réfugiée la
majeure partie de la faune de l'étage; elle y annonce l'invasion des
formes tertiaires (Buccinum, Pseudoliva, etc.) qui doivent bientôt suc-
céder aux genres crétacés. Les calcaires facilement altérables se dé-
sagrègent rapidement sous l'influence des agents atmosphériques et
n'y recèlent que de rares fossiles : Faujasia Faujasi, Hemiaster pru-
nella, etc. La Société les a vus à Beaumont, route de Villeréal, ex-
ploités comme pierre de taille et couronnés par un banc de rudistes
où prédominent les Hippurites,
L'arrondissement de Bergerac a seul conservé les dépôts, parlés-
quels se termine la Craie dans le Sud-Ouest et qui constituent le
Dordonien supérieur. La société les a vus autour de Beaumont, indi-
quant par leur nature la période de trouble qui a provoqué le retrait
définitif de la mer crétacée.
La faune du Dordonien a ses principaux représentants énumérés
au Prodrome (faunes de lloyan, Lanquais, Couze, etc). Parmi les Cé-
phalopodes et les Echinides, il convient de rappeler:
Nautilus Ih'kayi, Mort.
Ammonites epiplcctus, Redt.
— Sp. (fragments
inédits dans les silex).
Scaphites pulchrrrimus, Rom.
Baculite* ancei>$, Lk.
— Faujasi? Lk.
Hamitrs, Sp.
Turriiites Archiacianus, d'Or h.
tlemipneustes, Cf. Ih'Mlrei, Coq. (l).
Cnrdinsler Amaudi, fol t.
M icr aster laxojiorus, d'Orb.
Hemiaster naaitu/us, Suv.
— Moulinnanus, d'Orb.
— prwmlla, d'Orb.
Clypeotampas Lrskci, d'Orb.
— acutus, d'Orb.
— orbicalarisy A ni.
Xucleolites minimus, Ag.
— N. Sp.
Hh/nchopyjus Marmini, d'Orb.
Catopygus, Sp.
Krhl nant hus IMerti, Cùtt.
Cas^idulus tai-is canari, Lk.
— Sp.
Faujasin Fnujusi, d'Orb.
— lun ///, Arii, 0.
Fmij'i\i(t (ipicrfis, d'Orb.
Ci.icia^trr wniutus, d'Urb.
Pyrina petrocuricusis, des M.
ARNAUD. — RÉSUMÉ SITU LA CRAIB DO SUD-OOBST 16 Mpt.
_ Vemeuilli, Cott.
— pulchfllum, Cott.
— Amrlix, Cott.
— propinguum. Ara.
— Deimoulinri, Cott.
— Delaunayi, Coll.
— radialum, Sor.
— remui. Cott.
Gnniopyyus royanut, il'Arch.
Codiopsii regalia, ColU
H10
— /Taira, Arn.
Holectypui turanciiiit, Des.
Safenta tcutigera, Gray.
— Bourgeaisi, Coll.
— £onni»înfi, Cott.
Cidaril itibveiiculasn, d'Orb.
— ;»fuda/>£»(i/(u»i, Cott.
Temnoridaris Baylc*, Cott.
Mierotoma Croitieri, Cott.
Cyphoxoma Girvmntnse, Des.
— mûjni/îcum, Ap.
— Sœmannt, Coq.
Si l'on jette un regard d'ensemble sur la région dont les principaux
caractères viennent d'être résumés, on remarque quatre périodes
pendant lesquelles les formations coralligènes se sont graduellement
développées pour cesser ensuite brusquement.
Au début, dans le Carentonien, le Coralligene a été radicalement
arrêté à l'apparition du Ligérien.
Il a commencé à renaître avec l'Angoumien et s'est poursuivi jus-
qu'au sommet du Provencien.
Interrompu par le Coniacien, il reparaît avec le Santoiiiun et te
développe jusqu'à la fin de l'étage.
Nul dans le Campanien, il s'est réveillé vers la fin de l'étage et ■
persisté jusqu'au sommet du Dordonien.
On pourrait ainsi résumer la pbysionomie générale du bassin par
le tableau suivant:
Dordonien
Corallien
4887. ARNAUD. — RÉSUMÉ SUR LA CRAIB DU SUD-OUEST 941
gique qui ont pris part à la réunion de Rochefort, exprime ses
remerciements à M. Arnaud, Président de la session, pour la manière
magistrale dont il leur a exposé et montré l'économie du terrain
crétacé dans les Gharentes.
Il rend témoignage aux recherches persévérantes qui ont valu à
son confrère une connaissance aussi technique de la situation du
pays et des divers niveaux paléontologiques, devenus classiques,
dont il a mis les membres de la Société Géologique à même de re-
connaître avec une parfaite netteté les relations réciproques et de
recueillir avec une sûreté merveilleuse de détermination les richesses
exceptionnelles.
L*unité remarquable de la formation crétacée dans ces régions,
formulée dans la première séance par le Président, a apparu dans
tout son jour à la fin de l'excursion.
M. de Rouville s'est donné comme d'autant plus personnellement
reconnaissant de la savante direction de M. Arnaud que, privé dans
le département de l'Hérault de la plus grande portion du terrain cré-
tacé, il avait, plus qu'aucun autre de ses confrères, besoin d'être
initié à la connaissance de ces horizons nouveaux pour lui ; grâce à
M. Arnaud, il a pu faire ample provision de matériaux d'instruction
personnelle et d'enseignement.
11 rappelle, en finissant, la précieuse assistance de MM. Boisselier
et Mouret, à Rochefoct et à Périgueux, et félicite la Société d'avoir
trouvé, dans une même région, autant de guides dévoués et compé-
tents.
Enfin, il vote des remerciements cordiaux à M. Réjaudry pour la
manière habile dont il a su pourvoir au bien-être et au confort de
la compagnie, en dépit des difficultés d'un changement réitéré de
place à de grandes distances.
La Société s'associe tout entière à l'expression de ces sentiments.
M. le Président remercie ses confrères des sentiments sympathi-
ques dont M. de Rouville vient de se faire l'interprète et constate
que si la réunion a produit d'heureux résultats, c'est au bienveillant
concours des Membres qui y ont pris part qu'ils sont dus.
L'ordre du jour étant épuisé, le Président prononce la clôture de
la session extraordinaire.
La séance est levée à deux heures.
912 MOURET. — EXCURSION A BORREZE 16 Sept.
Compte rendu de l'Excursion du 16 septembre 1887, à Borrêosa
{Dordogne),
Par M. Mouret.
Pendant que la majeure partie des membres de la Société, après
la visite aux mines de Simeyrols, rentraient à Sarlat pour assister ils
séance de clôture, deux des membres, MM. Znrcher et Mouret, pour-
suivaient l'excursion jusqu'à Borrèzecn vue d'examiner les couches
du terrain jurassique.
Les environs de Borreze sont particulièrement favorables ponr
l'étude du terrain oolithiquedu Sud-Ouest de la France. Le pays est
creusé de vallons profonds, en sorte que les coupes naturelles sont
assez complètes et nettes; les couches ont un fort plongeaient vers
le Sud-Ouest, ce qui fait affleurer, dans un court espace, toutes le*
assises du terrain oolilhique à l'exception duBajocien. Toutes cet
couches ont été décrites par M. Mouret (1).
Après s'être rendus en voilure a Borreze, MM. Znrcher et Mouret
ont pris la route de Borrèze à Souillac jusqu'à la forge du Boulet,
Les premières couches à la sortie de Borreze sont des calcaires
subi itho graphique s, de teinte claire, en bancs épais et bien stratifiés.
Ces calcaires exposés à l'air, sont un peu gélifs, et les cassures dues
a la gélivité ne sont pas lisses comme celles des calcaires homogènes,
à grain fin, ou celle des calcaires lithographiques. Quelques cou-
ches sont oolithiques, d'autres lithographiques. Ces couches sont
peu fossilifères, et ont un faciès plutôt coralligène.
A Peyre-Plale, une pejHjj carrière mivurtu sur le bord de la route
4887. MOURIT. — BXCUHSÏOW A BOREÈZB 913
caires blancs, assez tendres, bréchoïdes, très hétérogènes et pénétrés
de calcite cristallisée. Ces couches passent à des calcaires feuilletés
et à des calcaires oolithiques, avec polypiers roulés, surtout dévelop-
pés vers le village de Bouzoles. Elles sont peu fossilifères, mais con-
tiennent en grande abondance, en certain point, une rhynchonelle
que Ton peut rapporter à peu près sûrement à la Rhynchonella elegan»
tula.
Peu après Bouzoles, les talus de la route montrent des bancs de
calcaires durs, gris, mal stratifiés, qui passent inférieurement à une
véritable brèche argileuse. Ces couches sont plus ou moins marquées
par les éboulis, mais en d'autres points de la môme région, il est
facile d'y constater la présence de calcaires souvent bitumineux,
avec fossiles d'eau douce et végétaux. C'est l'horizon signalé déjà par
H. Bleicher, dans le département du Lot (4).
Sous ces couches, à la Forge et jusqu'à Souillac, apparaissent des
calcaires d'un faciès tout différent. Ce sont des calcaires lithogra-
phiques ou à grain fin, en bancs bien réglés, dont la dureté varie
d'un banc à l'autre et alternant avec des marnes feuilletées plus ou
moins argileuses. Ces couches sont pou fossilifères d'ailleurs. Elles
passent à des couches de nature analogue, mais moins marneuses
et sans fossiles qui, elles-mêmes, reposent sur les calcaires ooli-
thiques ou dolomitiques runiformes constituant la base du Bajocien ;
mais ces couches n'affleurent pas dans la région de Borrèze.
Après avoir reconnu la présence des bancs supérieurs des cal-
caires lithographiques avec marnes feuilletées, MM. Zurcher et Mou-
ret, revenant sur leurs pas, ont suivi la route qui conduit du moulin
de la Renaudie à Eyvignes et montre d'une manière très complète la
luccession des couches supérieures aux calcaires en corniche.
Le début de la route, après la traversée du ruisseau, est précisé-
ment dans ces calcaires durs lithographiques qui forment des corni-
ches et dont M. Zurcher assimile le faciès à ces calcaires compacts
qui constituent parfois l'Oxfordien du midi de la France.
Les calcaires sublilhographiques supérieurs aux calcaires en cor-
niche sont généralement masqués.
Ils sont surmontés par des calcaires en bancs épais très gélifs,
suboolithiques, grumeleux, contenant beaucoup de fragments de
polypiers noyés dans la roche, mais peu fossilifères. Ces couches
sont activement exploitées pour pierre de taille, dans la vallée en
amont de Borrèze. C'est avec ces matériaux qu'a été construit le
pont de Souillac sur la Dordogne.
(1) Bleicher. Essai de paléontologie de l'oolithe inférieure des bords sud et sud-
ouest du plateau central, Annales cL:s Mines, 1872,
914 ABEIAUD. — EXCURSION A MOMTIGNAC-SUH- VÉZÈHE 16 SCpt.
Au-dessus de ces bancs les laïus de la route montrent des c*L
caires plus durs, s ablil ho graphique s, avec Nerinta Esgaudi, Nt-
ritua lubcylindrica et autres espèces du même genre. Ces cal-
caires passent peu à peu à des calcaires blancs à grain plus fin,
schisteux, en plaquettes couvertes de moules de petits bivalves.
Puis, succède à ces bancs une brèche argileuse, analogue à la
brèche inférieure et contenant également des calcaires & faune pro-
bablement lacustre. Cette brèche forme dans la région un niveau un
peu aquifère. Elle se maintient avec ce caractère jusque dans la
vallée du Lot; mais, plus au Sud, elle parait passer aux calcaires litho-
graphiques eu bancs réguliers de Septfonds, que notre confrère
M. Péron place au niveau géologique des couches de la Pointe du
Ghé, c'est-à-dire du Ptérocérien inférieur.
Vers le faîte, cette brèche est surmontée par des calcaires en bancs
réguliers, oolitique, grumeleux, ou à grain Bn, avec polypiers et pré-
sentant un faciès corallien. Enfin, si l'on s'écarte de la route pour
se diriger vers ia Genebrière, près du point le plus élevé on trouve,
sous le Ligérien qui couronne la hauteur, des calcaires à Ostraa
virgula.
Eu résumé, depuis les couches de la Forge toutes les couches
oolitbiques, jusqu'au Virgulien, présentent un faciès coralligène. Les
fossiles y sont rares, engagés dans la roche, et la détermination de
l'âge exact des couches nécessitera de longues études. Il faut retenir
aussi ce fait : qu'il existe deux niveaux à faune d'eau douce. L'un,
vers la partie supérieure du Bathonien, et qui n'est pas le prolonge-
ment de celui qu'on Ipeut observer sur les grands causses du Lan-
guedoc, se retrouve encore près de Thenou (Dordogne); l'autre, a la
1887.
ARNAUD. — EXCURSION A MOïfTIGNAC-SUR-VEZÈRB
915
grès jaunes et des calcaires arénacés ferrugineux provenciens à
Sphœr. Sauvagesi que l'on aperçoit du pont affleurant sur la rive
droite de la Vezère et que l'on a retrouvés sur les routes d'Aubas et
de Condat entaillés dans toute leur hauteur : les marnes grises qui
leur succèdent remontent dans le coteau avec une puissance de huit
k dix mètres : elles traversent, au sortir de Montignac, la route de
Saint-Léon qui les coupe en tranchée ; malheureusement leur nature
altérable et le retrait successif qu'elle entraîne, laissant en saillie les
roches solides supérieures, ont nécessité la construction d'un mur de
soutènement qui ne permet plus de les y observer sur place. On en
a retrouvé la partie supérieure au début de la rampe de la route de
Sarlat et l'on a pu les étudier plus complètement à Aubas où les cher-
cheurs ont fait une ample moisson. On y a recueilli notamment :
Nautilus rotundus ? Héb.
Ammonites petrocoriensis. Coq. (Alsta-
denensis, Scbl.?)
TurriUUa Baugasi, d'Orb.
Actœonella crassa, d'Orb.
Pterodnnta obesa, Coq.
Cardium hillanum, Sow.
C. productwn, Sow.
C. Faujasi, Desm.
Trigonia limbata, d'Orb.
Arca santonensis, d'Orb.
Isocardia ataxensis, d'Orb.
C rassoie lia regularis, d'Orb.
Myoconcha svpracretacea, d'Orb.
Anatina royana, d'Orb.
Arcopagia numismalis, d'Orb.
Venus subplana, d'Orb.
Tapes Zitteli, Matb.
Capsa discrepans, d'Orb.
Pholadomya Marrotiana, d'Orb.
Mitylus divarieatus, d'Orb.
M. Marrotianus, d'Orb.
Lima santonensis, d'Orb.
Perte n Espaillaci, d'Orb.
P. Dujardini, Rom.
Janira quadricostata, d'Orb.
Ostrœa prtrocoriensis, Coq.
O. trit/onh'formiSf Coq.
0. hippopodium, Nilss.
Exogyra spinosa, Math.
E. decussata, Coq.
Rhynchonella petrocoriensis, Coq.
Cyphostmia Bourgeoisi, Cott.
et nombreux Bryozoaires.
Aux marnes grises succèdent des bancs noduleux empâtés de
marnes piquées deglauconie et présentant la même faune, puis des
calcaires schistoïdes, durs, en plaquettes, blanchâtres d'abord, puis
prenant une teinte rosée : la dureté de la roche ne permet guère
d'en extraire de fossiles : les espèces que l'on y reconnaît sont celles
de la zone inférieure.
Au-dessus le calcaire prend une structure plus homogène, une
coloration jaune, un grain assez tendre pour en permettre l'exploita-
tion comme pierre de taille : c'est le en feaire jaune du Sariadais rétabli
par M. Harlé à son véritable niveau: quelques carrières sont ouvertes
dans le coteau d'Aubas; on y trouve: Ithynchonella Baugasi, d'Orb.,
Terebratulina echinulata, d'Orb., Exogyra [Mû fera, Duj., Exog. spi-
nota, Math., Ostrœa hippopodium, Nilss. et de nombreux Bryozoaires.
XV. 59
1H6 AIINAUD. — EXCURSION A MONTIfiHAC-StH-TKIÈRI! 16 Sept.
L'étage coniacien se termine au-dessus de ce niveau par des bancs
dan, inexploités, se profilant en promontoires ou en bourrelets sur
le flanc des coteaux où ils percent les surfaces émoussées, tapissées
par les débris des roches plus altérables au milieu desquelles ils sont
placés.
Après un rapide déjeuaer, les excursionnistes se sont rendus a
Sergeac ; ils ont pris la route des Eyzies à son début et ont commencé
l'ascension de cette voie qui les a conduits en tranchées continues au
sommet du Sautonieo supérieur : on a pu ainsi se rendre exactement
Compte de l'ordre complet de succession des couches et du dévelop-
pement remarquable que prennent, en s'avançant vers le S.-E., les
étages coniacien et sanlonien. On a constaté a l'aide de la carte de
l'Elat-major que la côte de la Vezère, un peu au-dessus du début du
Coniacien, au moulin de la Querrerie, était de fit mètres et que l'on
atteignait 267 mètres au point culminant placé au sommet du Santo-
uien ; c'est donc une épaisseur de couches de plus de 200 mètres qui
correspond sur ce point aux deux étages réunis.
Les calcaires durs coniaciens ressortent uus à la base du coteau
sur les flancs d'une petite vallée tributaire de la Vezère, à quelques
cents mètres en aval de Sergeac; ils s'y élèvent à une trentaine de
mètres environ; on les a retrouvés coupés le long de la roule des
Eyzics, sans fossiles, mais facilement inconnaissables au grain et a
la dureté de la roche,
Quelques hancs schisteux, durs, en plaquettes, les couronnent el
1887. AtHAUS. — nCCHIIOH A MOHTieNAC-SUR-VKZËBI 917
ont montré l'énorme accnmnlation de ces Ostracées formant, a un
niveau constant, un banc régulier dans toute l'étendue du bassin et
permettant de distinguer, par leur interposition, les deux autres
termes de l'étage.
Le Santonien supérieur traduit par des bancs durs, lenticulaires,
engagés dans des zones sableuses, a montré, dès ses premières assi-
ses, ses Rudistes siliceux empâtés dans la roche et se trahissant en
saillie par l'effet de l'érosion. Dès les premières couches on a reconnu
la présence des Foraminifères constatés àLarzac dans le Campanien
[Orbkulina, Atveolina). Au détour de la route on a fait halle, et, se
dispersant dans un champ moissonné qui forme à gauche un petit
plateau, on a commencé une riche récolte do Rudistes santoniens :
on a pu emporter des échantillons bien conservés de Sp/iœr. Hwning-
hausi, Sph. Coquandi, Sph. paiera, Radiolitet fissicostatut, Rad. Mauldei.
M. Dumas a eu la bonne fortune de mettre la main sur un bouquet
A'Bippurites dilatatui formé de trois individus soudés parleurs valves
inférieures ;VOstrea acutirottrU, une Toucasia Toucasi et deux Clypeo-
îampai ovum ont complété la moisson. Au retour, un cultivateur a
offert à M. Collot un Hippurite siiicitlé voisin de H. radiotus, prove-
nant certainement du Santonien, et que notre confrère a reproduit
par le dessin annexé (lïg. 15), en plaçant en regard la coupe du type
Fig. ir>.
radioim siliciûé des environs dû Montignac. — Santonien supérieur.
recueilli à Beaumont (flg. 16). On a suivi le Santonien jusqu'au col
qne traverse la route : la roche plus calcaire devient pauvre en fos-
siles et se charge de gros silex en rognons ; le Cumpaniim qui devait
la couronner a été enlevé par érosion.
ABHACD. — BXGDRSrOH A MOBT1GHAC-SCH-TEZÈHK 16 Sept.
Fig. 16.
Bippvritet radioiua de Peyron, près Beaomoot. — Dordoninn. (Calque prii nr
une section.)
En retournant vers Sergeac par les coteaux faisant face à celai dam
lequel la route suivie était tracée, on a admiré les vastes horizons que
ce point culminant permet d'embrasser et l'on s'est arrêté on instant
en face du cirqne creusé par la Vezere, un peu au delà de Saint-Léon,
et connu sous le nom de côte de Jaure ; en plongeant les regards
vers Saint-Léon, on voyait les derniers affleurements coniaciens for-
mant une sorte de quai le long et au niveau de la Yezëre disparaître
dans U vallée sous les cultures. An pied du cirque de Jaure, les cal-
caires santoniens entaillés verticalement sur la face sud, présentent
au coté nord une pente un peu plus adoucie. A moitié hauteur, comme
un mur saillant, fermé au début, puis ruiné par places et ne se mon-
trant que de distance en distance, le banc à Botryopygut au-dessus
TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES
CONTENUS DANS CE VOLUME
l'agei
Prron. — Présentation d'ouvrage 5
Gauthier. — Présentation d'ouvrage 5
Gauthier. — Idem 6
Bodry (de). — Présentation d'ouvrage 6
Cossmann. — Présentation d'ouvrage 6
Cos8Mann. — Idem 7
Bourv (de). — Observations 8
CoTTBAik — Observations, 8
Cottbau. — Présentation d'ouvrage 9
Chblot. — Présentation d'ouvrage 9
John Bblknap Margou. — Présentation d'ouvrage 9
Dollfos rt Ramond. — Présentation d'ouvrage 10
Gaudrt. — Lettre. 10
Flot. — Note sur le Prohalicore Dubaleni 11
Boury (de). — Observations . % 12
Launay (de). — Note sur deux gisements de Cordiérite, etc., de Com-
mentry 12
Moutet. — Note sur une formation wealdienne du Var 13
M. Bertrand. — Observations 15
Arnaud. — Noto sur les argiles bariolées de Tercis 15
Stam8las Meunier. — Note sur une substance résineuse 23
Sacco. — Note sur le Fosscuiien, nouvel étage Pliocène 27
Salvador Caldbron. — Note sur les études de physique géologique . 36
Lory. — Note sur le Trias dans les Alpes de la Savoie 40
Cottbau. — Présentation d'ouvrage 48
Carez bt Vasseur. — Présentatiou d'ouvrage 49
Foktahnbs. — Présentation d'ouvrage 49
Foktannbs. — Note sur la faune des étage* sarmatique et levantin de
Roumanie 49
Douvillk. — Observations fil
920 TABLE GÉNÉRALE DBS ARTICLES.
Bsrihkli.n. — Note sur l' Hélix Arnouldi 41
Dblafokd. — Note sur les tufs de Meumieuï flï
Dhlafond. — Note sur les alluvions anciennes de la Bresse et des Dombes. 65
Bornbman.n. — Présentation d'ouvrage 81
Douvillé. — Observations relatives à l'étude de M. Deslongchamps sur
les Brachiopodes SI
Tardt. — Nouvelles observations sur la Bresse. 88
Flot. — Note sur le ProhaUcort Cubaient (PI. 1) 134
Ph. Thomas. — Note sur les Vertébrés fossiles de la province de Cons-
tantin 13»
A. Gaudrt. — Communication d'une lettre de M. Zawiska sur le
Quaternaire de Pologne 143
Coiteau. — Présentation d'ouvrage 143
0. Dollfl-s. — Note sur les faluns de la Touraine 143
A. Tolcas. — Observations sur la Craie supérieure de Dieuleflt. ... 149
A. Toucas. — Observations au sujet de la Note de M. de Lacvivier sur
les terrains crétacés de l'Aricge et de l'Aude Itt
Baron. — Note sur le terrain crétacé inférieur et moyen des Alpes-
Maritimes 193
Choffat. — Note sur les fossiles de la province d'Angola 1M
Ritot et Van den Broeok. — Note sur la base du terrain tertiaire en
Belgique, et sur l'âge du Tufeau de Ciply 167
Bookgeat (l'abbé). — Considérations sur le Jurassique supérieur do
Jura méridional ISt
Toubmkr. — Notes sur les couches purbeckiennes dans la vallée infé-
rieure du Suran 170
DonnLLÉ. — Le testament de M. Fontannes 174
Bekthkmn. — Communication du projet de budget de 1886-87. ... 174
Carez bt Vassf.uk. — Présentation de cartes 178
i.. i ' •: ■.■■■ .- , ■ A ' - i: . ■ : ■ . ■.;: : ■J -J = j =
TABLE GÉNÉRALE DBS ARTICLES. 921
Ferrand de Mibsol. — Rapport de la commission de Comptabilité . . 243
Go8sklbt. — De l'envahissement progressif de l'ancien continent
cambrien et silurien de l'Ardenne par les mers dévoniennes. . 249
Dollfus. — Observations 257
Gossblkt. — Réponse 259
Oosselbt. — Remarques sur la faune dévonienne de l'Ardenne . . . 259
J. Berorron. — Sur le bassin bouiller d'Auzits (Aveyron) 262
L. Dru. — Description du pays situé entre le Don et le Volga, de Ka-
latch à Tsaritsine (PI. II) 265
M. Saporta (de). — Nouveaux documents relatifs aux organismes pro-
blématiques des anciennes mers (PI. III à VII) 286
Sarran d'Allard (de). — Note sur les environs de Pont-Saint-Esprit
(PI. VIII) 302
Monikr-Chalmas. — Communication sur trois genres nouveaux de
Foraminifères 327
Bourqbat (l'abbé). — Contribution à l'étude du Crétacé supérieur dans
le Jura méridional 328
Collot (L). — Age des Bauxites du S. -E. de la France 331
Fadre. — Origine des Cirques volcaniques (volcans de Beauzon) (Ar-
dèche) (PI. IX) 346
Marorrie (de). — Présentation d'un relief en plâtre de la Pennsylvanie
au nom de M. J. P. Lesley et observations sur les plisse-
ments des Terrains paléozoïques 356
Dou ville. — Communication sur le genre Polyconites 358
Mouret. — Note sur le Lias des environs de Brives 358
Bergeron. — Note sur les Terrains anciens de la Montagne Noire . . 373
Œhlrrt. — Observations 382
Lapparknt (de). — Contraction et refroidissement du globe terrestre. 383
Labat. — Observations 401
Boehm et Chelot. — Note sur les calcaires à Pcrnaet à Megahdon% du
moulin de Jupilles (Sarthe) , 403
Sarran d'Allard (de). — Résumé de la monographie géologique de
Cabrières par M. de Rouvillc . . • 414
Albert Gaudry. — Sur le petit Ursus spelseus du Muséum 423
Marcel Bertrand. — Conférence sur la chaîne des Alpes et la forma-
tion du continent européen 423
Cotteau. — Présentation d'ouvrages 117
Grossouvre (de). — Sur les gisements de phosphate dechaux du Centre de
la France 1 17
Parandier. — Présentation d'ouvrages . . . . • 450
Viguibr. — Sur l'Albien supérieur des Corbièrcs 151
L. Carez. — Observations 458
Stanislas Meunier. — Sur le tremblement de terre de Liguric (1887). 459
W. Kilian. — Note sur le Gault de la montagne de Lure et le Schloen-
bachia inflatiformis 464
Albert Gaudry. — Communication sur le Dimodosaurus polignyensis . 465
922 TABLB GÉHÉBALE DBS ARTICLES.
Cottkau. — Allocution présidentielle
H. Douvillé. — Notice nécrologique sur F. Font&nnes
Ed. Fuchs. — Notice nécrologique sur A. E. Béguyer de Chan-
courtois
Dbpkret. — Sur les horizons roamma logique s miocènes du bassin du
Rhône
Albert Gaudbï, — Observations
Grossouvrs (de). — Sur le système uolitiquo inférieur dans la parue
occidentale du bassin de P.iris
Viquikr. — Réponse aux observations de M. Carez à propos de l'Ai—
bien supérieur des Corbières
L. Carbz. — Réponse
Gobbt. — Géologie du bassin de l'Uba\e(PI. X) * . . . .
Cottkau. — Présentation d'ouvrage
M au mes Hovblacqub. — Découvertes de M. Gourdon dans te Silurien
des Pyrénées
J. SBCNiis. — Sur quelques Ammonites du Gault (PI. XI à XIV). . .
Zkiller. — Présentation d'uue brochure de M. R. Kidstnn
Ch. Schlombbbgbr. — Note sur les Bitoculina bullo'ahi et B. ringeni
(PI. XV)
Cossiqnt (de). — Sur le Crétacé intérieur du Sud-Est du bassin de
Paris
A. Gaudbï. —Observations *
Cossiqnv (de). — Réponse
Laovivier (de), — Sur le Crétacé de L'Ariège
H. Nolan. — Note sur le Trias de Minorque et de Majorque ....
Alhkht Gauory. — Présentation d'ouvrage
E. Pellat. — Présentation d'un ouvrage de M. Pilletet note sur le
gisement de Saint-Saturnin
Cottkau. — Noie sur des travaux récents de M. Roussel .
TABLE GÉNÉRALE DBS ARTICLE 8. 933
Munibr-Chalmau, Ed. Fuchs, dk Mkrcbt. — Discussion 725
Ed. Fuch8. — Sur la Géologie de l'Isthme de Corinthe 725
Sauvage. — Note sur Tare pectoral d'un Ichthyosaure du Lias de Wat-
chet(Pl. XXVI) 726
Zigno (de). — Sur les Siréniens fossiles (PI. XXVII) 728
J. Seunes. — Note préliminaire sur la Géologie du département des
Basses-Pyrénées 732
M. Gourdon. — Note sur les débris de Mammifères du Sud-Ouest . . 735
Rouville (de). — L'horizon armoricain dans la région de Cabrières
(Hérault) 738
Stuart-Mbnteath . — Gîtes fossilifères de Villefranque (Basses- Pyré-
nées) 741
Fr. Léenhardt. — Le Crétacé inférieur de la Clape (Aude) 742
J. Bkrgeron. — Note sur l'existence probable d'une nouvelle assise du
Dévonien inférieur sur le versant méridional de la Montagne
Noire 756
H. Dou ville. — Chamidéset Rudistes (PI. XXV1II-XXXI) 756
Arnaud. — Aperçu général sur la Craie du Sud- Ouest (PI. XXXII). . 809
Bbltrémibux. — Excursion à Chatelaillon 814
Collot. — Excursion à Port-des-Barques, à l'Ile Madame et à Piéde-
mout 818
Cotte au. — Excursion à Saint-Palais 822
Zurcher et Arnaud. — Excursion à Meschers et Talmont 824
Cotteau. — Communication 832
Mourbt. — Visite au Musée de Périgueux 833
Bertrand. — Excursion à Chancelade 83-1
Arnaud. — Excursion à Saint-Cirq et Beaumont de Périgord 841
Zurcher. — Excursion aux environs de Beaumont 845
M. Bertrand. — Communication 848
Benoist. — Gisements tertiaires des environs de Beaumont 849
Bertrand. — Observations 854
Tardy. — Terrains tertiaires du S. -0. du Plateau central 856
L. Landbsque. — Grottes et abris de Tazac 863
L. Landesque. — Station préhistorique de Combe-Capellc 866
Collot. — Excursion à Bel vos et Sarlat 869
Mourrt. — Excursion aux mines de Simeyrols 875
Zeiller. — Flore des lignites de Simevroles 882
Arnaud. — Résumé des observations sur la Craie du S.-0 884
Mouret. — Excursion à Borrèze 912
Arnaud. — Excursion à Montignac-sur-Vezère 914
FIN DE LA TABLE GENERALE DES ARTICLES
■«•
r*i
■ V
BULLETIN
DE LA
r r
SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANGE
TABLE
DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
POUR LE QUINZIEME VOLUME
(troisième série)
Année 1 9£» e- 1 99 7
Albien. Sur l'— supérieur des Cor-
bières, par M. Viguier, 451. = Ré-
ponse aux observations de M. Carez
à propos de 1'— supérieur des Cor-
bières, par M. Viguier, 538.
Alluvions anciennes. Notes sur les —
de la Bresse et des Dombes, par
M. Delafond, 65.
Alpes. Note sur ie Trias dans les —
de la Savoie, par M. Lory, 40. =
Conférence sur la chaîne dos — et
la formation du continent européen,
par M. Bertrand, 423.
Ammonites. Note sur 1'— poh/schidcs
et T— Sauzfiy par M. Nickiès, 101.
= Note sur quelques — du Gault,
par M. Seunes, 557.
Angola. Note sur des fossiles de la
province d' — , par M. Choffat, 154.
Ardenne. De lVnvahissement pro-
gressif de l'ancien continent cam-
brien et silurien de 1'— par les mers
dévoniennes, par M. Gosselet, 1?40.
= Remarques sur la faune devo-
nienne de 1'— , par M. Gosselet,
259.
Argiles. Sur les — bariolées de Ter-
cis, par M. Arnaud, 15.
Ariêge. Observations au sujet de la
note de M. de Lacvivier sur les ter-
rains crétacés de 1' — et de l'Aude,
par M. Toucas, 152. = Sur le Cré-
tacé de 1'— , par M. de Lacvivier,
r.f
90.
Arnaud. Sur les argiles bariolées de
Tercis, 15. = Aperçu général sur
la Craie du S.-O., 809. = Excursion
à Saint-Cirq, 841. = Résumé des
observations sur la craie du S.-O.,
884. = Excursion à Montignac-
sur-Vezère, 914.
Aude. Observations au sujet de la note
de M. de Lacvivier sur les terrains
crétacés de l'Ariège et de Y — , par
M. Toucas, 152.
Auzits. Sur le bassin houiller d' —
(Aveyron), par M. Bergeron, 262.
TABLE DBS MAT1ÈHE9.
Baron. Sur le terrain crétacé infé-
rieur et moyen des Alpes-Maritimes,
153.
Basset 'Pyrénées. Note préliminaire
sur la géologie du département des
—, par M. Seunes, 732.
Bauxites. Age des — du S.-E. de La
France, par M. Collol, 331.
Beaumoat de Périgord. Fxcursion
— , par M. Zurcber, 845
ments tertiaires des
par M. Benoist, 840.
Beausset. Ilôt triasique du—. Analo-
gie avec le bassin bouiller franco-
belge et avec fci Alpes dé Claris
(PI. XXIli et XXIV), par M. Uer-
Irand, 667.
Belgique. Note sur la base du terrain
tertiaire en — et sur l'âge du lu-
feau de Ciply, par MM. Rutol et
Van den Broeck, 157.
Beltremiuux. Excursion à Chate-
laillon, 814.
Belvês. Excursion à — et à Sarlat,
par M. Collol, 860.
Benoist. Gisements tertiaires des en-
virons Je Beaumont, 849.
Berqehon. Sur le bassin houiller
d'Aunts (Avejron), 202. = Noie
sur les terrains anciens de la Mon-
tagne-Noire, 373.= Note sur l'exis-
tulliv j'fiiliMliiL-ii'iiiii' 1 1 ■ ■ 1 1 \ i ■ ■ I <-
sique du Beausset (Var). Analogie
avec le bassin houiller franco-belge
et avec les Alpes de Glaris (pl.XXM
ot XXIV), C67. = Réponse aux ob-
servations de M. —, par M. de Lap-
parent, 240. — Observations, 15,
193, 238, 854. = Présentation
d'ouvrages, 667. ~ Excursion à
Chancelade, 834. ca Communica-
tions, 848.
Bifoculina bulloides et B. ringent.
Notes sur les —, par M. Schlum-
berger{pl. XV), 573.
Blkicbkb, Note sur la géologie de la
Lorraine, 665.
Bokum et Cbblot. Notes sur les cal-
caires à Perna et à Meqalodon da
moulin de Jupilles (Sarthe), 403.
Boknbmanh. Présentation d'ouvrage,
81.
Barriu. Excursion à —, par M.
Mouret, 912.
Boukgeat (l'abbé). Considérations sur
le Jurassique supérieur du Jura
méridional, 162. = Note sur lea
gisements de l'Oitrea circula dans
le Jura, 108. = Contribution à
l'étude du Crétacé supérieur dam
le Jura méridional, 328.
Bouby (de). Présentation d'ouvagtt,
S. — Observations, 8,1 S.
Brachiupades. Observations relatives
a l'élude de M. Deslongchamps sur
M. Pou ville, 81.
TABLE DES HATIÂBES.
V27
à propos de FAlbien supérieur des
Corbières, par M. Viguier, 538.
Centre dé la France. Sur les gisements
de phosphate de chaux du —, par
M. de Grossouvre, 447.
Chamidés. et Rudistes.— (Pl.XXVIII-
XXXI), par M. Douvillé, 756.
Chaneelade. Excursion à —, par
M. Bertrand, 834.
Chaacourtois. Notice nécrologique
sur A.-E. Béguyer de —, par M.
Fuchs, 489.
ChatelaiUon. Excursion à —, par
M. Beltrémieux, 814.
Chklot. Présentation d'ouvrage, 9. =
Note sur les calcaires à Perna et
à Megalodon% du moulin de Ju-
pilles (Sarthej, par Boehm et — 403.
Chofpat. Sur des fossiles de la pro-
vince d'Angola, 15-1.
Ciply. Note sur la base du terrain ter-
tiaire en Belgique et sur l'âge du
tufeau de —, par MM. Rutot et
van den Broeck, 157.
Clape (la). Le Crétacé inférieur de —,
par M. Léenhardt, 742.
Collot. Age des Bauxites du S.-E. de
la France, 331. = Excursion à
Port-des-Barques, 818. = Excur-
sion à Belv es et à Sariat, 869.
Combe - Capelle. Stations préhistori-
ques de— , par M. L. Landesque, 86<>.
Commentry. Note sur deux gisements
de cordiérite, etc., de —, par
M. de Launay, 12.
Constantine. Note sur des vertébrés
fossiles de la province de —, par
M. Thomas, 139.
Corbières. Sur l'Albien supérieur des
—, par M. Viguier, 451. = Ré-
ponse aux observations de M. Carez,
à propos de l'Albien supérieur des
—, par M. Viguier, 538. = Sur le
Crétacé des Petites Pyrénées et
des —, par M. Roussel* (pi. XXI,
XXII), 601. = Catalogue des Edii-
mdes recueillis par M. Roussel dans
le terrain crétacé des Petites Pyré-
rénées et des —, par M. Cotteau
(pi. XVIàXX), «>.
Cordiérite. Note sur deux gisements
de — , etc., de Commentry, par M.
de Launay, 12.
Corinthe. Sur la géologie de l'Isthme
de — , par M. Fuchs, 725.
Cossignt (de). Sur le Crétacé infé-
rieur du S.-E. du bassin de Paris,
584. = Observation, 5S9.
Cosmann. Présentation d'ouvrages,
6, 7.
Cottbau. Observations, 8, 48. = Pré-
sentation d'ouvrages, 9, 48, 143,
197, 447, 555. = Allocution prési-
dentielle, 460. — Note sur des tra-
vaux récents de M. Roussel, 600.
= Catalogue des Echinides recueil-
lis par M. Roussel, dans le terrain
crétacé des Petites Pv renées el des
Corbières (pi. XVI £ XX), 639. =
Excursion à Saint- Palais, 822. =
Communication, 832.
Craie. Observations sur la — supé-
rieure de Dieulefit, par M. Toucas,
149. = La— phosphatée à Belem-
nitella quadrata, dans le Nord de
la France, par M. de Mercey, 719.
= Aperçu général sur la — du
S.-O., par M. Arnaud, 809. = Ré-
sumé des observations sur la — du
S.-O., par M. Arnaud, 884.
Crétacé. Note sur le terrain — infé-
rieur et moyen des Alpes-Maritimes,
par M. Baron, 153. = Contributions
à l'étude du — supérieur dans le
Jura méridional, par M. l'abbé
Bourgeat, 328. = Sur le — infé-
rieur du S.-E. du bassin de Paris,
par M. de Cossigny, 584. =. Sur le
— de l'Ariège, par M. de Lacvivier,
590. = Etudie sur le — des Petites
Pvrenees et des Corbières, par
M. Paul Roussel (pi. XXI, XXII),
601. = Catalogue des Echinides
recueillis par M. Roussel dans le
terrain — des Petites- Pyrénées et
des Corbières ( pi. XVI a XX), par
M. Cotteau, 639. = Le— inférieur
de la Clape {Aude), par M. Léen-
hardt, 712.
T)
Delafond. Note sur les tufs de Mexi-
mieux, 6?. = Sur les alluvions an-
ciennes de la Bresse et des Dombes.
65.
Iif.péret. Sur les horizons mamma-
lugiqucs miocèues du bassin du
Rhône, 507.
Dkslongchamps. Observations rela-
TABLE DES MATIÈRES.
tives à l'étude de M. — sur les
Brachiopodes, par M. Duuvilli:,
81.
Dèvonim. Note sur l'existence pro-
bable d'une nouvelle assise du -
inférieur sur le versant méridional
de la Montagne-Noire, par M. Hisr
geron, 758.
DieuUfit. Observations sur la Craie
supérieure de —, par M. Toucas,
14S.
Dbmodo'aurut polignyemis. Commu-
nication sur le —, par M. A. Gau-
d ry , 465.
Dollfus. Présentation d'ouvrage. 10.
= Notes sur les faluns de la Tou-
r&ine, 143. = Note sur le terrain
tertiaire du Jura, 179. = Observa-
tions. 257.
Dombes. Notes sur les alluvions an-
ciennes de la Dresse et des —, par
M. Delafotiil, 65.
Don. Description du pays situé entre
le — et le Volga, par M. Dm
(pi. II), 265.
Douytllr, Observations relatives à
l'étude lie M. Deslongchamps inr
les Brachiopodes, 81. = Observa*
tions, al, 1113, = Le testament de
M, Fumâmes, 174. = Communica-
tion sur )•■ genre Polyconitn, 858.
= Notice nécrologique sur F. Fon-
laniif, 17(1.= Chamidès et Rudistes
(pi. XXVIII-XXX1), 756.
Dru. (L.) Description du pajs situe
entre le Don et le Volga, de kalatch
àTsanUine (pi. II}, 205.
Fabrji. Origine des cirques volca-
niques, volcans de Beauzon (Ar-
dèche), pi. IX, 346.
FalutiM. Note sur Iras — de la Tou-
raine, par M. Dollfus, 1 1.1.
Flot. Note sur le Prohalicorc Du-
baimi, 11. = Note sur le Prokali-
core Dubaleni (pi. I), 13-1.
FoHTiKNBs. Sur la faune des étages
sarraatique et levantin de Rouma-
nie, 49. = Présentation d'ouvrage,
49. = Le testament de M. —, par
M.Douvillé, 174. = Notice nécrolo-
gique sur— , par M. Douvillé, 470.
For'imia'fires. Communication for
trois genres nouveaux de — , par
M. Munier-Chaluias, 327.
Foxvmim. Note sur le — , nouvel
étage pliocène, par M. Sacco, 27.
Fuchs. Notice nécrologique sur A.-B.
Bcguver de Ch an courtois, 489. —
Sur la géologie de l'isthme de Co-
rinthe, 725. = Observations, 725.
TABLE DBS HATIÈBBS.
920
Grossouvre (de). Sur les gisements
de p h os p hâte de chaux du centre
de la France, 447.= Sur le système
oolithique inférieur dans la partie
occidentale du bassin de Paris,
513.
Graptolites. Sur le Silurien à — de
Luchon, par M. Gourdon, 666.
H
Hélix Arnouldi. Note sur 1'— , par
M. Berthelin, 61.
Hovrlaoqub. Découvertes de M.
Iehthyosaure. Note sur Taxe pectoral
d'un — du Lias de Watchet (pi.
i
Gourdon dans le Silurien des Py-
rénées, 556.
XXVI), par M. Sauvage, 726.
Jupilles. Note sur les Calcaires à
Perna et Mégalodon du moulin de
— (Sarthe), par MM. Boehm et
Chelot, 403.
Jura. Considérations sur le Jurassique
supérieur du — méridional, par
M. Bourgeat, 162. = Note sur le
terrain tertiaire du —, par M. Doll-
fus, 179. = Note sur les gisements
de YOstrea virgula dans le —, par
M. Bourgeat, 198 = Contributions
à l'étude du Crétacé supérieur dans
le — méridional, par M. Bourgeat,
328.
Jurassique. Considération sur le —
supérieur du Jura méridional, par
M. Bourgeat, 162.
K
Kidston. Présentation d'une brochure
de M. — , par M. Zeiller, 572.
Kilian. Note sur le Gault de la mon-
tagne de Lure et le Schlombachia
inflatiformis, 164.
Labat. Observations, 240, 401.
Lacvivier. (de). Sur le Crétacé de
l'Ariège, 500. = Observations au
sujet de la note de M. — sur les
terrains crétacés de l'Ariège et de
l'Aude, par M. Toucas, 15i.
La Moussa ye (de). Observations, 241.
Landesquk. Grottes et abris deTazac,
863. = Station préhistorique de
Combe-Capelle, 866.
Lapparent (de). Conférence sur le
sens des mouvements de l'écorce
terrestre, 21 5. = Réponse aux ob-
servations de M. Bertrand, 240.
= Contraction et refroidissement
du globe terrestre, 383.
Launav (de). Note sur deux gisements
de cordiérite de Commentry, 12.
Lkbnhardt. Le Crétacé inférieur de
Clape (Aude), 742.
Lemoinb. Note sur le genre Plesiada-
pisy 147.
Lias. Note sur le — des environs de
Brives, par M. Mouret, 358. =
Note sur l'axe pectoral d'un Ichthyo-
saure du— de Watchet (pi. XXVI),
par M. Sauvage, 726.
Lignites. Flore des — de Simeyrols,
par M. Zeiller, 882.
Ligurie. Sur le tremblement de terre
de — (1887), par M. Stan. Meunier,
459.
Lorraine. Note sur la Géologie de la
- , par M. Bleicher, 605.
Lory. Sur le Trias dans les Alpes de
la Savoie, 40.
Luchon. Sur le. Silurien a. Graptolithes
de —, par M. Gourdon, 666.
Lure. Note sur le Gault de la mon-
tagne de —, par M. Kilian, 464 .
TA1LR DES MATIÈRES.
M
Mammifères. Note sur les débris de
— do S.-O., par M. Oourdon,
736.
Marcou (John-Belknap). Présentation
d'ouvrage, v.
Mabouik (rie). Présentation d'un re-
lief en plaire de la Pensylvanie et
observations sur les plissements
des terrains paléomïques, 355.
Mercet (lie). La Craie phosphatée à
Betemnitelta quadrata dans le Nord
de la France, 71».= Observations,
725.
Mblmir (Slan.). Note sur une sub-
stance résineuse, M. = Sur le
tremblement de terre de I.igurie
(1887), 45Ï».
Mescheri. Excursion à — et Talmont,
par MM. Zurcher et Arnaud, 824.
iltximirux. Note sur les tufs de —,
par M. Delafond, 62.
Minorquc et Majorque. Note sur le
Trias de —, par M. Nolan, 5P3.
Missol (Ferrand de). Rapport de U
Commission de comptabilité, 243.
Montagne-Noire. Note sur les terrains
anciens rie la —, par M. Bergeroa,
37.1. = Note sur l'existence pre-
nable d'une nouvelle assise de Dé-
vonjcn inférieur sur le versant mé-
ridional de la —, par M. Bergeroa,
7;>8.
Muntignac-sur-Vizrre. Excursion a—,
par M. Arnaud, 914.
Moirrt. Note sur le Lias ries environs
de Brives, 358. = Visitr au Musée
de Périgueux. 633. = Excursion
aux mines de Simeyrols,S75.= Ex-
cursion à Borrèie,*912.
Moi tet. Sur une formation veal-
dienne du Var, 13.
Mi'mfr-Ciialmas. Rectification snr le
L-eure G'inmedoria, lï>3.= Comm>
îiicaimii sur trois genres nouveau
de Forain iniferes, 327.= Observa-
tions, 725.
Nicklks. Note sur l'.lmm. polyschid-s
et l'Aayn. Samei, ltM.
Nolan-. Note sur le Trias de Miaoniof
et de Majorque, 5?3.
Œhlkrt. Observations, ;
del'— , dans le Jura, par il. Bat*-
TABLE DBS MATIÈRES.
931
Poudingue* de Patassou. Note sur les
—, par M. l'abbé Pouech, 199.
Polech (l'abbé). Note sur les Poudin-
gues de Palassou, 199.
Prohalicore. Note sur le — Dubalcni
(pi. 1), par M. Flot, 11, 131.
Pyrénées. Découvertes de M. Gourdon
dans le Silurien des —, par M. Ho-
vclacque, 530. = Ktudc sur le Cré-
tacé des Petites — et des Corbières,
R
par M. Roussel (pi. XXI, XXII),
001. = Catalogue des Echinides
recueillis par M. Roussel dans le
terrain crétacé des Petites — , et
des Corbières, par M. Cotteau.
(pi. XVI à XX), OW. = Note pré-
liminaires sur la géologie du dé-
partement des Basses — , par M .
Scunes, 732.
Ramond. Présentation d'ouvrage, 10.
Rhône. Sur les horizons mammalo-
giques miocènes du bassin du —,
par M. Depéret, 507.
Rolland. Sur la géologie de la Tu-
nisie, 719.
Roumanie. Note sur la faune des
étages sarmatique et levantin de
—, par M. Fontanne, 49.
Rousskl. Etude sur le Crétacé des
Petites Pyrénées et des Corbières
(pi. XXI," XXII), 001. = Note sur
les travaux récents de M. — , par
M. Cotteau, 600. = Catalogue des
Echinides recueillis par M. — dans i
le Crétacé des Petites-Pyrénées et
des Corbières (pi. XVI à" XX), par
M. Cotteau, 039.
Rocville (de). L'horizon armoricain
dans la région de Cabrières (Hé-
rault), 738. = Résumé de la mo-
nographie géologique de Cabrières
par M. —, par M. Sarran d'Allard,
114.
Rudistes. Chamidés et — , par M. Dou-
villé, 756.
Rltot et Van den Brorck. Note
sur la base du terrain tertiaire en
Belgique et sur l'âge du tufeau de
Ciply, 157.
S
Sacco. Note sur le Fossanien, nouvel
étage pliocène, 27.
Saint-Cirq. Excursion à — et Beau-
mont-de-Périgord, par M. Arnaud,
841.
Saint-Palais. Excursion à — -, par
M. Cotteau, 822.
Saint-Saturnin. Note sur le gisement
de —, par M. Pellat, 599.
Saporta (de). Nouveaux documents
relatifs aux organismes probléma-
tiques des anciennes mers (pi. III,
à VII), 280.
Sarlat. Excursion à Belvès et —, par
M. Collot, 809.
Sarran d'Allard (de). Note sur les
environs de Pont-Saint-Esprit (pi.
VII), 30>. = Résumé de la mono-
graphie géologique de Cabrières,
par M. de Rouville, 114.
S.u;vA<iB. Note sur l'axe pectoral d'un
Ichthyosaure du Lias de Watcliet
(pi. XXVI), 720.
Savoie. Note sur le Trias dans les
Alpes de la —, par M. Lory, 10.
XV
Sijilocnbuchia infini iformis. Note sur
le —, par M. Kilian, 404.
Schu MHKiiGKR. Note sur le lWoculina
bulloïdcs et B. r inyens (pi. XV),
*> i ■ » .
Skunks. Sur quelques Ammonites du
Gault (pi. XI, XIV), 557. = Note
préliminaire sur la géologie du dé-
partement des Basses- Pyrénées,
7.52.
Silurien. Découvertes rie M. Gourdon
dans le — îles P\ renées, par
M. Ilovelacqui*, .V>0. = Sur le —
à Graptolithcs de Ludion, par
M. Gourdon, 000.
Simryroh. Kxcui>i<ui aux mines de — ,
par M. Mourel, >7r>. — Flore des
liguiles cle — , par M. Zeiller, 8X2.
SirSiririm. Nul»» sur le< — fossiles,
par M. «If /igno :pl. XXVII.!. 728.
Sn .\rt-Mkmk\lii. Gîtes ïussilileres
«le Villi'l'ranque Busv^-pvrenées),
711.
Surtin. Note sur 1rs fourhes purnec-
kieuws dans la vallée intérieure
du —, par M. Tournier, 170.
60
TAHLE DKS KATIÈRKS.
Tardv. Nouvelles observations sur la
Bresse, 8S. = Terrains tertiaires
du S.-O. du Plateau central, HÔo.
rateonf. Excursion à Mesehers el —,
par MM. Zurcher et Arnaud, 821.
Ta -m. Grottes et abris de — , par
M. I,andosi|uc, 803.
Tercis. Note sur les argiles bariolées
de — , par M. Arnaud, 15.
Tertiaire. Note sur la base du terrain
— eu Belgique, et sur l'Age du tu-
feau de Ciplj, par MM. Ru toi et
Van deri Brucck, 157. = Noie sur
le terrain — du Jura, par M. Doll-
Tua, 17'J.
Thomas. Sur les vertébrés fossile» de
la province de Constantine, 1-tO.
Toi.cas. Sur la Craie supérieure de
DieulelU, H'.). = Observations au
sujet delà note de M. de Lacvivier
sur les terrains crétacés de l'Ariége
et de l'Aude, 152. = Lettre de M
— ,p. Zii.
Tour aine. Note sur les Faluns de la
- , par M. Dollfus, 143.
Tihkmkk. Note sur les couches pur-
beckieiines dans la vallée inférieure
du Riiraii, 170.
Triât. Note sur le — dans les Alpes
de la Savoie, par M. Lory, 40. —
Noie sur le — de Minorquc et de
Majorque, par M. Xolan, 593.
T"fs. Noie sur les — de Meiimîeui,
par M. Delafond, 62.
Ttifr-iu. Note sur la base du terrain
tertiaire en Helyi.pue et sur l'âge du
— de l'iplv, par MM. Rutot et Van
ilen liroeck, 157.
Tunisie. Sur la géologie de la —, par
M. Rolland, 71'.'.
Vbaye. Géologie du bassin de
(pi. X), par M. Goret, &!».
Ursus tptitrui. Sur le petit — du Mu-
séum, par M. Gaudry, 423.
Van dkn Broeck. Note sur la b
du terrain tertiaire on Bel^iqui
sur l'âge du tu l'eau de l'iply
M. M. Rutot et
Vilhfranquv. G M es fossilifères de —
(Basses-Pyrénées), par M. Stuart-
Menteath, 741.
Viijl i!-n. Sur l'Albien sutit
TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES
DÉCRITS, FIGURÉS, DISCUTES ET DENOMMES A NOUVEAU,
ET DES SYNONYMIES INDIQUEES DANS CE VOLUME (1).
Acanthoceras Beryeroni, Seunes, (PI.
XIV, fig. 1 et 2u6), 565.
Acanthoceras Bigoti, Seunes, (PI. XII,
fig. 2a, 26), 508.
Acanthoceras BiyoureM, Seunes, (PI.
XIV, fitf. •'* et iab), 56G.
Acanthoceras Camattn, d'Orh., sp.,
Ammonites Lvelli Pictet, (PI.
XIII, i\^. :ia,o), 502.
Acanthoceras Miyneni, Seunes, (PI.
lig. lia, :i6), 509.
Apricardia, 194.763.
Apricardia Archiaci, (PI. XXVIII,
lig. 1), 765.
Apricardia carinata, Guér., (PI.
XXVIII, lig. 3), 764.
Arca cf. car mai a, d'Orb., 15-1.
Arnaud ia, 791.
Baylcia, Munier-Chalmas, 79.1.
Baylcia Voutchi, Mun.-Ch., 793.
Bituculinu bulloides, d'Orb., (PI. XV,
fig. lo-i:ï), 371.
Bituculinu rinycnsy Lamk, (PI. XV,
fig. 11-18), 580.
Biradiolites, 791.
Butrwpyyus alaoïensis, Cutteau, 1887,
(PI. XVII, fig. 1-7), 647.
Bonmonia, 791.
Brissopneustes, Cotteau, 555.
Bubalus antitjuus, Duvern., 141.
Canccl/ophycus Marioni, Sap., (PI.
III, lig. 1-2 ; PI. IV, fig. 1),
288.
Cancellophycus rcticularis, Sap, 290.
Caprina, d'Orb. père, 1822, 781.
Caprina adversa, (PI. XXIX, XXX
et XXXI, fig. 1), 781.
Caprina commutas, Uemmeiaro, 781.
Caprinula, A. d'Orb., 784.
Caprotina, d'Orb., 1842, 776.
Caprotina quadripartita, 776.
Cardita cf. tenuicostala, Mien., 455.
Ccrithium Cossmani, Do 11 fus, 147.
Cerithium trîlineatum, Philippi, 146.
Cheirurus Lenoiri, Bergeron, (fig. 4),
•ro.
•><
Cidaris yibberula, Agassiz, 657.
Cidaris Rousseli, Cotteau, 1887, (PI.
XIX, lig. 10-12), 658.
Cidaris cf. resiculosa, Guldl'., 151.
Cinctrlla, 1 17.
Cinulia (Avellana) dubia, Briart et
Cornet, 456.
Cinulia (Avellana) lacryma, d'Orb.,
156.
Clypcolampas Liste li, Cotteau, 1S87,
(PI. XX, fig. 4-8), 662.
Cœloplcurus Hnusscli, Cotteau, 555.
Corastcr, Cotteau, r>rr>.
Cottaldia Bencttias, (Koenig), Cotteau,
056.
Cricctodon Bhodanicum , Depéret, 509.
Cyphosoma Archiaci, (Agassiz), Cot-
teau, 664.
Cyphosoma Arizensis, Cott»*au, 1887,
(PI. XVIII, lig. 11-12), 052.
Cyphosoma Canali, Colteau, 1887,
(PI. XVIII, fig. 0-10), 653.
Cyphosoma (im/oirei, Cotteau, 1887,
(PI. XX. lig. 9-12;, 004.
Cyphosoma liousseli, Cotteau, J887,
(PI. XVIII, fig. 1-5), 651.
Dipilidia, Mattieron, 788.
Discoidea Arizensis, Cotteau, 1887,
(PI. XVII, lig. 8-12), 643.
Unissons ia% 59.
Dnrya, llo.
Echinochama, Fischer, 797.
(1) Les noms en caractères romaiussont ceux que les auteurs placent en syno-
nymie.
934
TABLE DBS GENRES HT DBS ESPÈCES.
Epiaster Rousseli, Colteau , 1*87,
(PI. XVI, fig. 5 et G), 644.
Fetsinotherium Foreiti, Canell., (PI.
XVII, Ag. 5,749.
Pusus tilifcrus, Sun. Meun., 140.
Fnsvs tnargintitut, Duj., 146.
Qemmellaria, Mun.-Ch., 1873, 781.
Qlobus, Klein, 797.
Goniopygns Ariiemis, Colleau, 1*87,
(PI. XIX, Ûg. 1-4), 055.
Goniopygus sukatus, Suéranger m
Cuttuau et Trimer, 054.
Gyropleura, Douvillé, 1887, 708.
Oyroplettra liotitimgeri,lh>a «lié, 185T,
(PI. XXVIII, lig.0),774.
Qyropleura cenomanctim, d'Orb., 3p.,
=s Requienia cenwnanerisis,
d'Orb., (PI. XXVIII, fiS. 7), 7(1».
Gt/ropleura curnucopttc, d'Orb., ap.,=
Chaîna cornucopia'. d'Orb., 719.
Gyropleura c'plyanti , Rvck. sp., =
Requiem a cipljana, Hvck., (PI.
XXVIII, lis. 11), 774.
Gyrupleura Ddariifi, d'Orb., Sp.,
=Caproliiia Delarueana, d'Orb.,
Ruquitmia Delarueana, d'Orl».,
772.
Gyropkwa mvù, d'Orb., ap. = Ca-
protinanavia, d'Orb. .Malheronia,
M un. -Cli a! m as, 770.
Gyropleura onuita, d'Orb., sp. = Re-
quienia ornatt, d'Orb., (PI.
XXVIII, fig. 8), 772.
Gyrupleura Russienus, d'Orb., sp.
Caprina Russiensia, d'Orb., =
Caprolina Russicnais , d'Orli.,
(PI. XXVIII, fig. i;i), 775.
Remiatlcr regulusanus, d'Orb., 645.
Hii'i'Hrites, 786.
Hippurites Sspaillaci, d'Orb., 904.
llipp h rites Sarthacensis , Cuq ., 904 .
Ilippvritçi ni'tîosus, 917.
Rotasterlœvis. (de Luc), Agassiz. 64j.
Hoplites iYo/«ni, Seunes, {PI. XIII,
lïg. 4o 6), 504.
%arao.sc/<ws Jourdani, Depëret. 512.
IcMlnjosarcalitltus, Desmarets, = Ca-
prinejla, d'Orb., 791.
Icttthyùsareotithus trianqularis, 79Ï.
Ickthyosawia, {PI. XXVI), hg.
bipfirùusia, 791.
Linthi'< llvttsseli. Coll., 49.
LUtriodonsplendats, H. v.Meyer,737.
Magnosia Arizensts, Cotteau, 1887,
{PI. XIX, fig. 5-9), 656.
M'itli rama, 761.
Mtttheronia Virginia^S. Gros, 761.
M- H itwlon, 110.
Mehttùa Enchéri, Brong, 1832. =
Melania a([Uiianica,Notilei, 1846.
= Melania turrita? Klein, I84ti,
— Melania Wetzleri, Dunker,
1851 . = Melania turritell»
Queiiste, l«r»a. «a Melania gros-
secùstata, Klein, 1852, 191.
Melania Laurx, Malhéron, 1842. =
Melania Escheri Brong., 1849. —
Melanopsis Laura- Math., in
d'Orb.. 185B, = Melania Kœcb-
lini Oreppin, 1867. — Melania
Escheri Brong, var. Latine, Math.
in.Sandh., 187:). = M élan o ides
Laura' Math, in Fontannes, 1884,
TABLE DE8 GENRES ET DES ESPÈCES.
935
Plesiadapis, 147.
Plesiadapis Dauàrei, Lemoine, 149.
Plesiadapis Gervaisii, Lemoine, 149.
Plesiadapis remensis, Lemoine, 149.
Polyconites, Roulland, 1830.
Polyconites operculatus, Roull., (PI.
XXVIII, fig. 14; PI. XXXI,
fig. 2), 777.
Prohalicore Dubaleni, Flot, (PI. I),
134.
Protragocerus, Depcrel, 509.
Pseudodiadema variolare , (Bron-
gniard), Cotteau, 650.
Pyrina des Moulin si, d'Arch., f>45.
Pyrina Rousseli, Cotteau, 1887, (PI.
XVII, Gg. 1-3), 015.
Radiolites = Sphœrulites BaYle,rs7.
RadioUtes foliaceus, 790.
Requienia, 700.
Requienia ammonia, Goldf., (P1.
XXVIII, fig. 1), 700.
Requienia yryphoidts, Math., 701.
Salewa, n. sp., 555.
Salenia Bouryeoisi, Cotteau, 603.
Salenia scutigera, (Goldfuss), Gray,
1*35, 050.
Sauva gcsia, Ba\le, "90.
Schizaskr bunanesMisis, Cotteau, 19s.
Schiz'ister pyrenaicus, Cotteau, 198.
Schbrnbachia Sencquieri, d'Orb. sp.,
(PI. XIII, tig. 2abc), 501.
Séquoia aliéna, 883.
Serpula sexangularis, Munst. in
Goldf., 454.
Sonneratia Cleon, d'Orb. sp., = Am-
monites bicurvatus Mich. =
Ammonites Cleon, d'Orb., 1850.
= Ammonites Constancii, d'Orb.,
1850. (PI. XI et XII, fig. lab),
558.
Sonneratia Dutemplei, d'Orb. sp., =
Ammonites lissicostatus d'Orb.,
1840, 7ion A. fissicostalus Phil-
lips. =Ammonite$Dutempleanus
d'Orb., 1850, (PI. XIII, fig. lab),
500.
Sponycliomorpha iberica, Sa|). (PI. VI,
tig. 2-3), 299.
Sus behiacus, P. Gervais, 7:57.
Sus stcinheimensis, Fraas, 737.
Taonurus Puneswrsiï, Sap., 291.
Taonurus Ruellcnsis, Sap., (PI. VII,
fig. l-2)f 295.
Taonurus Saportui, Dew., 291.
Taonurus ultimus, Sap. et Marion,
(PI. IV, fig. 2, 3; PI. V et VI,
fig. 1 ), 290.
Tourasia, Munier-Chalmas, 702.
ToMwrs//m*nw/f<i,Math.,(Pl.XXVlII,
lig. 3). 702.
Trigonia cf. FUtoni, Desb., 454.
Titrritclla cf. Yibruyeana, d'Orb.,
455.
Vacvinitcs, Fischer, 791.
Valletia, Munier-Chalmas, 187:5, 708.
i ■«■
à.
ri
• I.
v * .
• '
•T .
»■ ■•
'■ Tl
- ;■■ *
j m
-
• a
.■'-3.:
I
<;l •
« i.f ■
• \
■*.■.»
LISTE DKS FIGURES
INTERCALEES DANS LE TEXTE
Moutet. — Coupe du bassin du Ragas 13
Arnalld. — - Fig. 1 . Diagramme 18
Fig. 2. Croquis des carrières ouvertes dans le Crétacé supé-
rieur, rive gaucho de l'Adour 21
Dklakond. — Coupe du coteau de Meximieux 63
— Carte des terrains quaternaires des environs de
Chàlon 66
— Carte de la Bresse et des Dombcs 67
— Coupe à travers la Bresse et les Domhes 71
Tardy. — Fig. 1. Coupe relevée au nord de Bourg-en-Bresse ( Ain) . . 102
Fig. 2. Carte des vallées du Rhône, de l'Ain et de la Saône . . 106
Bourgkat. — Carte montrant les faciès divers du î-'térocérien supérieur
du Jura aux Alpes 169
Dollfls. — Fig. 1. Coupe aux Kntreportcs 180
Fig. 2. Coupe aux Verrières (France), route du Lannont. . . 180
Fig. 3. Coupe à Saint-Pierre-la-Cluse 182
Fig. 1. Coupe au moulin des Boites, tranchée du chemin de
1er 183
Polkch. — Coupe des Pyrénées à la Montagne-Noire 214
Gossklet. — Fig. 1. Disposition de la mer au commencement de
l'époque dévonienne Î51
Fig. 2 231
Dollfus. — Fig. 3. Coupes schématiques de l'Ardeiine 258
Dru. — Fig. 1. Coupe de la rive droite de la Karpovka au Koutor Pé-
trotr 273
Fig. 2. Coupe du pays situé entre le Don et W. Vulga 279
Fig. 3. Coupe de la rive droite du Vulga à Tsaritsiuc 281
Collot. — Fig. 1. Coupe de Maussane à l'ouest du château de Main-
ville 334
938 liste nF.S FIGURES.
Fig. :> Coupe à l'est d'Allauch (Rouches-du-Khône)
Fig. 3. Coupe par Mazangues (Var)
Fig. 1. Tableau schématique et comparatif des gîtes de
bauiite du Sud-Ouest
Faure. — Fig. 1. Coupe par le cratère du Chambon
Fig. 2. Coupe au hameau du Faud
Berge bon. — Fig. 1. Haipes Esculi, n. Bp
Fig. i. Phucops Munieri, n. sp
Fig. 3. Phucops houvilki, n. sp
Fig. I. Clteirurus Lenoiri, n. sp
Fig. 5. Coupe du pic de Hissous
Bokhm st Chei.(it, — Fig. 1. Cuupe de Bourg-le-Roi au eMteau de
Meslav
Fig. S. Carrière îles HagoUières
Fig. :!. Tranchée de la route près Kgreifin
Sahban u'Amahd. — Coupes tirées de la monographie de Carrières par
M. de lt.iuvillc
Bkhtkaxu. - Fig. 1. Les Alpes entre Vienne el le Rhin
Fig. 2 et :s. Coupe des Alpes bavaroises
Fig. I. Carie de l'F.umpi-
Fig. ô. Curie de l'F.urupe et d'une partie de l'Amérique. . . .
Viucikr. — Coupe de la roule de Sigeauû Foiilcuuverle
Stanislak Mktsiku. - Carte de |.i rôle ligurienne
Gohkt. — Fig. 1. Coupe .lu l'ouguet de Maure! au Villars d'Al.as . . .
Fig. 3. Coupe de Sailli-Paul au cul du Longe t
Fig. :s. Coupe de Sejne au tinrent de Roscodun
Scki.umnekgkk. — Fig. 1. Hifacitlina bnlhhli:*, forme A
Fig. ?. liiloïulinu tiulU/ides, forme A. heetinn transversale. . .
Fig. 3. id, forme B. Section Iransversalc. . .
LISTE DBS FIGURES. 939
Fig. 6. Carte de la répartition des terrains et des faciès dans
le bassin du Beausset 676
Fig. 7. Coupe à la Pointe Grenier 684
Fig. 8. Coupe au Canadeau 685
Fig. 9. Coupe du Grand-Cerveau au Vieux Beausset 688
Fig. 10. Coupe du lambeau de Meuren 091
Fig. 11. Coupe générale de la Provence à l'Ouest de Toulon.
Pli du Beausset 695
Fig. 12. Coupe théorique de la partie sud du bassin houiller
deMons 701
Fig. 13. Coupe des Grampians 701
Vklain. — Fig. I. Porphyre pétrosiliccux de la côte des Vignes. . . . 707
Fig. 2. Calcaire dolomitisé et grenatifère, au contact des filons
d'Ortholite 709
Fig. 3. Ortho'ite en lilou dans le calcaire carbonifère de la
cote des Vignes
Fig. 1. Porphyrite à amphibole, en galets dans les calcaires à
Stromalopores de Russ 711
Fig. 5. Distribution du Carbonifère dans la région des Vosges. 717
Mrrcby (hk-, Fig. 1. Coupe à Beauval 721
Fig. 2. Coupe à Hardivillers 722
Kouviixh (i»k). — Coupe N.-S. Al kil. Kst de Mourèze 740
I.bknhakut. — Fig. 1. Coupe prise entre N.-D. des Auzits etSaint-Obre 748
Fig. 2. Coupe àTintaine 749
Fig. 3. Coupe sur la rive droite de Cascabel 7r>o
Fig. 4. Coupe par le plan de Roques 751
Fig. 5. Coupe à 100 mètres au sud de Ramade 7.*>2
Fig. 6. Coupe au S.-O. de Marmoricres 7ô3
Fig. 7. Coupe K.-O. du vallon de Saint-Martin 751
Fig. 8. Coupe à l'Ouest des Abattuts 734
Douvii.i.K. — Fig. 1. Schéma de Mnthcmnia 762
Fig. 2. Schéma de Gyrnphuru renomanenais 769
Fig. 3. Birostre île (lyroplenra curnucopùv 769
Fig. 4. Valve gauche de Caprvtina quadripnrti'n 776
Fig. r». Section de Polyomitcs operculatus 779
Fig. 6. Birostre «;e Cuprotina quadripavlitu 780
Fig. 7. Partie supérieure du birostre de PulycvnUes oparulatus 780
Fig. s. Schéma de la valve supérieure libre «le Caprimi adrersa 782
Fig. 9. Schéma de la valve inférieure fixée de Cap r nui adverse 783
Fig. lu et 11. Section des deux vulves de Cnprinula 7sr>
Fig. 12. Fragment de Hadichtts unisulrntiis 7ns
Fig. 13. Valve supérieure libre de lindinlihs fulino-iiï. . . . 790
Fig. 11. Valve inférieure fixée de /{'/'/. fol'mcvua 790
Fig. l.'i, 16, 17. Schéma de Ylrhthyt$aii\dithu$ triiiiujuhuis . . 792
Fig. 18 et 19. Schémas de Buyleia Puuo.hi 79.">
BXCURSIOrS DK LA SOCIKTK DANS I V rilAKKNTK-IMKKKlEl'KK KT H DOKDOGNK
040 I.18TK DES FtGURKS.
Ziibcrkh et Aknaud. — Fig. 1. Falaise de Meschert 828
Bbkoibt. — Fig. 2. Coupe de lieaumont à Saint-Etienne de Villcréal. . 850
Fig. 3. Coupe d'Isaigeac ,i Hampieux 8r>o
Tàkdt. — Fig. -1. Coupe w du tableau 85$
Fig. 5. Coupes 7 du tableau 859
Fig. tî. Coupe i) du tableau. 859
Fig. ï. Féale à phospborite du S.-0. du Plateau central . . . 861
L1KDBS0.UE. — Fig. 8. Coupe de la station de, Corn be-Ca pelle 8fiS
Collot. — Fig. 0. Profil du chemin de fer entre Siorac (Dordogna) et
Sauveterre (Lot-et-Garonne) 8~u
Arnaud. — Fig. 10. Tranchée de Sillac, près Angoulfme 890
Fig. II. Carrière de Carlui 898
Fig. 12. Coupe de Gourd de l'Arche 900
Fig, 13. Hippurites Sartkaeensis 901
Fig. 14. Ilippuritn Etpaillaci 901
Fig. in. )Iippurites radiosus silicifié de Montignac 917
Fig. 10. Jftppurtfes rtvlioms de Peyron, prns Beaumoul ... 91$
LISTE DES PLANCHES
I. p. 134. Flot. — Prohalicore Bubale ni. Flot.
II. p. 265. Dru. — Carte du pays entre le Don et le Volga.
III. p. 28G. Saforta (de). — Camellophyms Marioni, Sap.
IV. (Suite). Fig. 1. Cancellopkycus Marioni, Sap.; fig. 2 et 3. Tao-
nurus ullimus, Sap.
V. (Suite). Taonurus ultimus, Sap.
VI. (Suite). Fig. 1. Taonurus ultimus, Sap.; fig. 2. Spongeliomorpha
iberica, Sap.
VII. (Suite). Taonurus rue liens is, Sap.
VIII. p. 302. Sarran d'Allard (de). — Fig. 1. Coupe de Toulon à
Pont-Saint-Esprit; fig. 2. Coupe de Saint-Roman à Saint-Sau-
veur; fig. 3. Coupe de la Céze à Saint-Etienne des Sorts; fig. 1.
Coupe de la Céze à l'Ardèclie, par Saint-Laurent et Saint-Paulet.
IX. p. 340. Fabrk. — Environs du Lac Pavin (Puy-de-Dôme). —
Environs du Cratère de la Vestide (Ardèche).
X. p. 530. Goret. — Carte géologique du bassin de l'Ubayc.
XI. p. 557. Skunks. — Sonneratia Cleon, d'Orb. (sp.).
XII. (Suite). Fig. 1. Sonneratia Weon, d'Orb. (sp.); lig. 2. Acantho-
ceras Biyoti, Saunes; fig. 3. Ac-anthownis Migncni, Seunes.
XIII. (Suite), fig. 1. Sonneratia hutemi>lii, d'Orb. (sp.); lig. 2.Sc,hlœn-
bachia Scneyuicri, d'Orb. (sp.); lig. 3. Acanthoceras Camattei,
d'Orb. (sp.) ; fig. 4. Hoplites Xobini, Seunes.
XIV. (Suite). Fig. 1-2. Amnthoccms Berge/oni, Seunes; ûg. 3-1.
Acanthoceias Biyoureti, Saunes.
XV. p. 573. ScHMïMBKRCiER. — Fig. lo-l."*. Bilwulina bulloïdes, d'Orb.;
fig. 14-17. Biloatlina ringrns, Lamarrk.
XVI. p. «539. CoTTKvr. — Fig. 1-4. Mi'-rastcr «nto/uMS, Cott.; fig. 5, 6.
Epiaskr Housscli, Cott.
XVII. (Suite). Fig. 1-3. Pytina Rmissïli, Cott. : lig. 1-7. Butrwpyyus
aUucensis, Cott.; lig. s- 12. Ftism/ilf-a arizvm>is9 Cott.
XVIII. (Suite . Fig. l-r>. Cyphosmmi RùiiMJi. Cott.; lig. C-l<>. Cypho-
soma Cawili, Coll.; fig. 11-13. Çyphusnmn urizensis, Cott.
XIX. (Suite). Fig. l-l. linHiopyuim nri>nsis. Cott.; lig. r>-t». Magnosia
42 LISTE DBS PLANCHES
arizensis, Cott . ; fig. 10-13. Cidaris Rousscli, Cott.; fig. 14-15.
0 /f aster Leymeriei, Cott.
XX. {Suite). Fig. 1-n. Offitster Leymeriei, Cott ; fig. 4-8. Ctypeolampnt
Lcstcli, Cott.; fig. '.'-12. CypAwomfl Grefloirtt, Cott.
XXI et XXII. p. OUI. Ruussbi.. — Coupes géologiques des Petite!
Pv renées el des Curbiéros.
XXIII. p. C(i7. Bsktbami. — Fig. 1. Coupe du sommet du Grand Cer-
veau au Caslellct, par le Vieux Beaussel ; fig. 2. Coupe d 'Entre -
chaux au Beausset ; fig. 3. Coupe de Funtanieu à la colline du
Castellet; fig. 4. Coupe du Télégraphe de la Cadiére à la
Cad i ère.
XXIV. (Suite1. Carie géologique des enviions de Beausset.
XXV. p. 7U3. Valais. — Fig. l. Lus tranchées du Schirmeck et d'Hers-
tiach, vues deSleinbachjlig. 2. Coupe du gîte fossilifère de Schir-
meck ; lig. 3. Coupe de la tranchée île Schirmcck ; fi». 4. Coup*
de la tranchée et des exploitations du grés du signal d'Her-hacli ;
fig. ô. Cuulée de porphyre pétrosiliccui sur les calcaires carbo-
nifères de Schirmcck ; fig. G, lilon d'ortholitc; fig. ", coupe du
gîte calcaire de Waekenhach.
XXVI. p. "26. SAivAr.K. — Iclithyosaurede Walchet.
XXVII. p. 728. IikZiono. — Fig. 1. Ilittitheruim ramaue; fig. i.
II. Sehimi; lig. 3. Fthimithmimt Fwntij fig. 4. Mimalus aus-
traits; fig. "•. Rhytino bweatis ; llg. tir. Matinée Jtnoonn.
XXVIII. p. 75(1. [toivii.LK. - Fig. 1. Beqvienia ammonia; fig. •>. Toucasia
carinatti; fig. lî. Aytkardia carinata; lij.-. I . A. ArehiaH; fig.j.
tSyropleura ; fig. ('<■ 0. Boulawjcrt ; fig. 7. G. cenontantusis; lig. £.
G. ornais; fig. !>. G. wipracretwxn ; lig. in. G- costulula; fig. II.
G. cy\Ayana; fig. 12. G. mbUrvit; fig. lft, G. ntssknsis:
tig. 14. Polijeunites npcrculatus.
DATES DE LA PUBLICATION
DES FASCICULES QUI COMPOSENT CE VOLUME.
Fascicule 1 —
— 2 —
— :* —
— 4 —
— o —
— 7 —
8 —
— 9 -
feuilles 1-4), février 1887.
— 5-8), mars 1887.
— 9-15, pi. I), avril 1887.
— 10-18, pi. II-VII), juin 1887.
— 19-20, pi. VIIMX), juillet 1887.
— 27-34, pi. X), octobre 1887.
— 35-40, pi. XI-XXII), novembre 1887.
— 41-51, pi. XXIII-XXXI), décembre 1887.
— 52-00, pi. XXXII), novembre 1888.
ERRATA
■ 15 Au lieu lit: Chaîna Ommania, liiez: Chaîna Am-
monia.
: 1 Au lieu de: supportent nécessairement, lisez : sup-
putent nécessai retnent.
i 34 .-lu d'eu de : lors du départ de ces sables, lise; : lors
du dépôt de ces sahlcs.
I 5 Au lieu de : San lui, liiez : Sa u tel.
! 14 Au lieu de : diminuent, Usez : dominent.
1 — Ajouter à gaucho de la fig. 1 C.J.
I — l.a lig. 2 a été retournée.
1 — La coupe 1 est à reporter à la page :i:ic.
i dernière ligne An lieu de : d'éclairage, lises : de clivage.
i avant-dern. ligne Au Ihu de : siibeyliiidrieus, lisez : probvseideus .
3 titre de la coupe Au lieu de : tlaznngucs, lisez : Muzaugues.
3 17 Au lieu de : Clymenia elongata, lisez : Clymenia
lie vi gâta.
i 11 Au lieu de: Chondea Font- si froide, lisez : Chaîne de
Font Froide .
! 25 An lieu de : spore, fisc; : pure.
ï (I) Au lieu de : Édinburgh., Usez: Edinburgh,
3 2'.' Au lieu de : peut, Usez : put.
2 légende Fig. 2. Au lieu de : Mierastsr coranguinum, lisez : Mitras-
LISTE DES OUVRAGES
iœcits kx i>ox oi: kx échange
* *
PAU LA SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE
Suftfitrrnt'nl au Dullr/in d*' la Sur. //»•"/. d*. F ni a <•'•, '\- srrio, t. XV, :i* 1
XV a
■p
•
*
i
.. !»
«-i f S'
•_<
, 9>
.f
r >
■•: t
' * ■
■ é
LISTE DES OUVRAGES
HKÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE
• #
PAR LA SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE
Du 21 Juin au 8 Novembre 1886
1° Ouvrages non périodiques.
[Les noms des donateurs sont en italiques).
Ch. Barrais. Mémoire sur le calcaire h polypiers de Cabrières
(Hérault), in-8°, 24 p., 1 pi. (Ann. soc. géol. du Nord, 1886).
Ch. Barrais. Aperçu sur la constitution géologique du Finistère,
in- 4°, 8 p. (Guide scientifique, 1880).
Bigot. Compte rendu des excursions géologiques faites par la
Société linnéenne de Normandie. — Nouvelles observations sur le
Silurien delà Hague. — Caen, 1885, in-8°, 2.3 p., 1 pi. (Extr. Bul. soc.
linn. de Normandie).
— Quelques mots sur les Tigillites, 7 p. — Caen, 1886, in-8°.
(Extr. id.)
— Sur quelques points de la géologie des environs de Cherbourg,
in-8°, 12 p., 1 pi. (Extr. Mém. Soc. Se. nat. de Cherbourg, 1886).
IHeicher {le docteur). Géologie et Archéologie préromaine des envi-
rons de Nancy, in-12°, 53 p. — Nancy, 1886. Berger-Levrault.
Doehmer. Observations on volcanic Eruptions and Earthquakes in
Iceland within historié Times, in-8°, 47 p. —Washington, 1886. (Extr.
Smithsonian Report).
Buury (de). Nouvelles observations sur l'Acirsa subdecussata, Can-
traine, sp., in-8°, 4 p. (Journ. de Conchyliologie. — Paris, 1885).
— Description de Scalariidae nouveaux, 2e article, in-8°, 31 p.,
3 pi. (Extr. id.)
— Monographie des Scalidac vivants et fossiles. I. Crisposcala,
fasc. 1, in-4°, 52 p., <i pi. — Paris, 1880.
4 doks. — 21 Jiris-H NiivkMRbg 1880
Bottoier. Les animaux de In France, première partie, Mammifères,
io-12', 99 p.-Paris, 1880.
BueaiUt. Compte rendu de l'excursion de Fécamp. Partie géolo-
gique, in-8°, 8 p. Rouen, 1886. (Extr. Bull. Soc. Amis des Se. nat. do
Rouen).
Cartailhac. — Les âges préhistoriques de l'Espagne et du Portugal.
1 vol. grand in-8°, 347 p. Paris, 1880.
Chaper. Constatation de l'existence du terrain glaciaire dans l'A-
frique équatoriale, in-4% 4 p. (Extr. comptes rendus Ac. des Sc.'i
Chelot. Supplément à la géologie du déparlcment de la Sartlic
d'Albert Guillier, in-4% 4."» p. Paris, le Mans, 1886.
Collot. Diversité corrélative des sédiments el de la faune du mio-
cène marin des Bouchcs-du-llhûne, in-8', 8 p. (Extr. Assoc. fr. p.
l'Av. des Se. Congr. de Grenoble, 18HÏI).
Cope. The vertebrata of the swift current creek. Région of tbe
cypresshills, 7 p., in-8". (Ann. report, geol. ac. nat. hist. Survey of
Canada, 1885;.
Cossmann. Description d'espèces du terrain tertiaire des environs
de Paris (suite), in-8", 48 p., I pi. [Extr. Journ. de Concbyl., 1880;.
Cossmann. Catalogue illustré des coquilles fossiles de l'Éocène des
environs de Paris faisant suite aux travaux paléontologiques de G. -P.
Deshayes, 1" fasc, in-8». Bruxelles, octobre 1880, 172 p., 8 pi. (Ext.
Ann. Soc. Roy. Malacol. de Belgique).
Cotleau. Association française pour l'avancement des sciences,
1886. Compte rendu des travaux de la section de géologie, in- i", 4 p.
(Revue scientifique, 2 octobre 1880).
DONS. — 21 JUIN-8 NOVEMBRE 1886 5
Uollfus et Ramond. Bibliographie du terrain tertiaire parisien, in-8°,
28 p. Paris, 1886. (Extr. Soc. d'Et. scient, de Paris).
Favre. Revue géologique suisse pour Tannée 1885. (XVI), in-8°.
Genève, 1866, 1 42 p. (Extr. Arch. des Se. bibl. univ.).
Fomasini. I foraminiferi délia tabella oryetographica nel R. Museo
di Bologna, 12 p., in-8\ Rome, 1884. (Extr. Boll. Soc. geol. ital.).
— Textularina e altri foraminiferi fossili nella marna miocenica
di San Rufillo presso Bologna, in-8a, 10 p., 1 pi. (Extr. id.).
Friren. Mélanges paléontologiques, 2° art. (faune fossile de Dévoie.
Lias moyen). Observations sur quelques brachiopodes très rares.
Histoire de deux fossiles. Note sur le Tisoa siphonalis, in-8°, 54 p.
(Extr. Bull. Soc. d'hist. nat. de Metz). Metz, 1886.
Gaudry (Alb.) Sur un bois de Renne orné de gravures, que M. Eu-
gène Paignon a découvert à Montgaudier, in-4°, 3 p. (Comptes ren-
dus, 19 juillet 1886).
V. Gauthier. Sur quelques Ecbinides monstrueux appartenant au
genre //emiastnr, in-8°, 3 p., 1 pi. (Extr. Ass. fr. pour l'av. des Se.
Blois, 1884).
— Recherches sur le genre Micraster en Algérie, in-8°, 6 p., 1 pi.
(Extr. id.).
— Description do trois Échinides nouveaux, recueillis dans la craie
de l'Aube et de l'Yonne, in-8°, 7 p., 2 pi. (Extr. id., Grenoble, 1885).
Geinitz. Zur Dyasin Hessen, in-8°, 8 p., 1 tableau. (Extr. Festchrift
d. Vereins fur Naturkunde. Kassel, 1886).
(h (héron. La faune des couches à. Mytilus, considérée comme phase
méconnue de la transformation de formes animales, in-12°, 29 p.
(Exlr. Verh. d. Naturf. Ges. in Basel, 4886).
Gottsche. Geologische Skizze von Korea, in-8'\ 17 pi., 1 pi. (Ext.
Sitzber. d. k. preuss. Akad. d. Wiss. zu Berlin, 1886).
Gregorio (de). A propos de l'ouvrage de M. Vacek sur la faune de
l'oolithe de S. Vigilio, in-4°, 2 p. Palerme, 1886. (Exlr. Ann. de Géol.
et de Pal.).
Guemhel. (\V. v.) Géologie von Bayern, Ier theil. Grundzûge der
Géologie, fasc. 3, 481, 720.
A. Guillirr. Géologie de la Sarthe, 1 gros volume in-4°, 428 p. Le
Mans, Paris, 1886. (Don du conseil général du département delà Sarthe).
Hall (James). Thirty-eighth annual report on the New York state
Muséum of natural History by the régents of the university of the
slate of New York, in-8". Albany, 1885, 138 p., 3 pi.
Hall (James). Palaeontology (Geol. Survey of the State of New
York), t. Y. ÎLamellibranchiata, IIDimyaria of the upperhelderberg,
6 D03S, — 21 R'lS-8 HOVKBDBE 1880
llaiiiilton, Portage and Chemung Groupa. 1 gros volume ïn-4*, 561 p.
Albany, 1885.
Hcimtry. Note on the annual Preccssion, calcul ated on the Hypo-
ihesis of the EarthV Soliditv, in-8", 1 p., 1886. (Extr. philosoph.
Mag.).
— On Iho Physical structure of the Earlh, in-80, 11 p., 1886.
(Etlr. id.).
Ed. Hébert. Observations sur les groupes sédimentnires les plus
anciens du nord-ouest de la France, in-4", 6 p. Kilt, comptes ren-
dus. Ac. des Se, 26 juillet 188(1).
— Id. (suite), in-4", 10 p. (Extr. id., 2 et il août 1886 ■■.
Iliade, On Beds of Sponge-remains in the lover and upper Green-
sand of the soulh of En gland, in-4', 50 p., 5 pi. (Ext. Phil. traosacl.
Roy. Soc, 1885).
Hoernes \H). Manuel de paléontologie, traduit do l'allemand par L.
Dollo, fasc. 3 et dernier, in-8-, 100 p. Paris, Savy, 1886.
Jone» (ftupert). On some fossil Ostracoda from Colorado, in-8», 4 p.,
I pi. (Extr. gcol. Magaz., 1K86).
— On carboniferous Oslracoda from the Gaylon boring, Nor-
thamptonshirc, in-8', 6 p., 1 pi.
Jones {Raperti et SAerbuf». On ihe mtcrozoa found în some juras-
sic Rocks of Eogland, in-8°, Il p. iKxlr. Gcol. Magazine, 1886).
W, Kitîan. Note préliminaire sur la structure géologique de la mon-
tagne de Lurc (Basses-Alpes), in-8', 1 p. iC. rend. Ac. des Se.
Koenen (m«). Ueber noue Cyslideeu ans den Caradoc-Schichlen der
îrb. I
DONS. — 91 iUIR-8 NOYBHBRE 1886 7
3° Méthodes de cartographie géologique employées par l' United
States geol. Survey (traduit par E. de Nargeric, 25 p.).
ZT.-/1. Martel. — Plan topographique de Montpellier-le-Vieux.
1 plan in-folio encadré. (Extr. Annuaire du Club alpin français, 1880).
— Auvergne et Cévennes (1883-85), in-8°, 27 p., 1 pi. (Extr., id.,
1886).
— Carte d'Autriche au 75,000e. (Note bibliographique), 6 p. (Extr.
ltevue de géographie, 18845).
— Karl von Sonklar. (Nécrologie) in-8°, 19 p. (Extr. Bull, mensuel
du Club alpin français, 1885 .
— Chemin de fer des Velber-Taucrn et tunnels des Alpes, in-8°,
3 p. (Extr., id., 1885).
y. Martin. — Académie des se, arts et belles-lettres de Dijon. —
Concours de 1884. (Ilappor!) in-8°, 30 p., 1880.
J. Maurer. — Die Fauna des rechtsrheinischen Untcrdevon zum
Nachweis der Gliederung, 55 p., 1 carte, in-8\ Darmstadt, 1886.
Marcou (7. IMknap). — Bibliographies of american naturalists. 111.
Publications rclating to Fossil Invertebrates, 333 p., iu-8°. —
Washington, 1885. — (Extr. Bull, of U. St. nation. Muséum).
Record of Norlh american inverlebrate palaeontology for the
year 1885, in-8u, 47 p. (Extr. Smithsonian Report, 1885).
J.-E. Slarr. — The classification of Ihe cambrian and silurian
Rocks, in-8°, 147 p. — Cambridge, 1883.
Noury (Le P. Cit.). — Géologie de Jersey, in-8°, 177 p., 1 carte,
4 pi. (dans le texte). — Paris (Savy), 1886.
Pérou. — Note sur les étages de la craie aux enviions de Troycs.
in-8°, 10 p. (Extr. Ass. fr. pour l'avancement des Se, 1885).
Phi/i/jjjsun. — Studien ueber \\ asserscheiden, m-8*. — Leipzig,
1886, 163 p. \Verein fur Krdkundc zu Leipzig).
Presttric/t. — On the Agency of Water in Volcanic Eruptions, in-8u,
50 p. (Proceed. of the roy. Soc). — London, 1880.
— On underground Températures. — London, 1886, in-4°, 82 p.
^Proceed. Roy. Soc).
/tetievier. — Rapport sur la marche du musée géologique vaudois
en 1885, in-8\ — Lausanne, 1886. (Extr. Bull. Soc. vaud. se. nat.).
Homanovski vt Mouchkctoir. — Carte géologique du Turkestan russe
dressée en 1881. — Edition 1885. Echelle: 1,260,000e 7 feuilles.
7. Iioth. — Beitraege zur Pétrographie von Korea, in-8', 7 p. —
(Extr. Sitzber. d. k. preuss. Ak. der Wiss. zu Berlin, 1880;.
Iiutot. — Résultats de nouvelles observations sur le sous-sol de
Bruxelles, in-8°. — Liège, 1880. 31 p. (Ami. de la Soc. géol. de
Belg.).
8 duks, — 21 JL'is-H kovehdhe 1H86
Socco. — 11 piano Messiniano nel Piemonte, in-8°, 21 p. (Bol). Soc,
géol. ila!.)- — Home, 1886.
— Intorno ad alcune improntc organiche dei terrent terziari del
Piemonte. — Turin, 188B, 20 p., l pi. (Atli d. R. Ac. d. Se. di
Torino).
— Sopra una nuora specic di /then/iclir, Dunker (Fam. Solariidae,
Chenu, 2 pi., 1 pi. (Doit. d. Musei di Zoologia cd Anatomia coropa-
rata délia R. Univ. di Torino, 1886.
Sarrau d' Al fard. — Sur la zone à Ammonite* maeitirephalui dans les
Cérennes, in-8°, 2 p. (Bull. Soc. géol. de France, 1886:.
Scudder, — The Cockroacli oT the Past, in-8°, 15 p. — Londres,
1886.
C.-l), Sherborn and F. f.'/iapman. — On some microzoa from tbe
London clay expo se d in llie drainage works, Piccadilly, London,
188ô, in-8°, 27 p., 3 pi. — Journal rov. micro se-, soc. — Londres-,
1886.
W. Szajnocha. — 0 Kilu Gatunkach ryb Kopalnych '/. Monte-Bolca
pod Werona, in-4". — Cracovie, 12 p., \ pi., 1886.
Stenzel. — Rhizodendron Oppoliense, Goepp, i 1 1 - H ' , ,'1U p., 3 pi. —
Breslau, 1886. (Jahresber. d. Scliles. tiesellsch. fur. vaterl. Gullur,
Trafford. — Amphioratna ou la vie du monde, phénomène iu-
connu, pour la première fois observé et décrit, 1 broch., in-8", 78 p.,
1 pi. — Lausanne, 1877.
Verbeek. — Krakatau, 2e partie, i vol. in-X", oC~ p., 1 atlas in-folio
de 23 pi. — Batavia et Bruxelles, 1880.
— Notice jointe aux cartes de l'édition française du Krakatau, id-
folio, 8 p., br.
DONS. — 21 JUIW-8 NOVEMBRK 1886 9
Silvestri. — Sur l'éruption de l'Etna de mai et juin 1886, 1589.
T. CIII, n° l (5 juillet 1886). — Daubrée. — Note sur les travaux de M. H.
Abich, 14.
G. de Saporta. — Sur l'horizon réel qui doit être assigné à la flore fossile
d'Aix en Provence, 27.
Noguès. — Sur le système triasique des Pyrénées-Orientales, à propos d'une
communication de M. Jacquot, 91.
Rivière. — Faune des Invertébrés des grottes de Menton, en Italie, 91.
Daubrée. — Présentation d'une étude de M. N. de Kokscharow.
N* 2 (12 juillet). — Faye. — Sur les rapports de la Géodésie avec la Géolo-
gie, 69.
Bréon. — Sur l'association cristallographique des feldspaths tricliniques, 170.
Viguier. — Sur les roches des Corbièrcs appelées ophites, 172.
Gh. Barrois et A. Offret. — Sur les schistes micacés primitifs et cambriens du
sud de l'Andalousie, 174.
N* 3 (19 juillet). — Gaudry. — Sur un bois de renne, orné de gravures, que
M. Eugène Paignon a découvert à Montgaudier, 189.
G. de Saporta. — Sur l'horizon réel qui doit être assigné à la flore fossile d'Aix
en Provence, 191.
Ch. Barrois et A. Offret. — Sur les schistes et gneiss amphiboliques, et sur les
calcaires du sud de l'Andalousie, 221.
N° 4 (2e juillet 1886). — Hébert. — Observations sur les groupes sédimentaires
les plus anciens du nord-ouest de la France, 233.
Crié. — Recherches sur la végétation miocène de la Bretagne, 290.
Martel. — Sur les masses pittoresques de rochers, dont l'ensemble a reçu le
nom de Montpellier-le-Vieux, 292.
N# 5 (2 août 1886). — Paye. — Sur les rapports do la Géodésie avec la Géo-
logie, 295.
Hébert. — Observations sur les groupes sédimentaires les plus anciens du
nord-ouest de la France, 303.
Ch. Lory. — Sur la présence de cristaux microscopiques de minéraux du
groupe des feldspaths dans certains calcaires jurassiques des Alpes, 309.
N» 6 (9 août). — Hébert. — Observations sur les groupes sédimentaires les
plus anciens du nord-ouest de la France, 367.
Ch. Barrois et A. Offret. — Sur la disposition des brèches calcaires des Alpu-
jarras et leur ressemblance avec les brèches houillères du nord de la France, 400.
N#7 (16 août). — Willm. — Sur la composition des eaux de Bagnères-de-Lu-
chon (Haute-Garonne), 416.
N° 9 (30 août). — A. Gaudry. — Sur un reptile du terrain permien, 453.
N* 10(6 septembre). —Crié. — Sur les affinités des Fougères éocènes de la
France occidentale et de la province de Saxe, 487.
Nadaillac. — Sur la découverte faite en Belgique, d'une sépulture de l'âge du
Mammouth et du Rhinocéros, 490.
Flachat. — Sur des secousses de tremblement do terre qui se sont produites à
Usknb (Turquie d'Europe), dans la nuit du 27 au 28 août 1886, 492.
X* il (13 septembre).
N- 12 (20 septembre). — Caraven-Cachin et Grand. — Nouvelles recherches sur
la configuration du bassin houiller de Carmaux, 527.
XV. Suppléf/wnt an BuUcfin <{*' la Sor. yt':il . dr Framr. A
10 DOSS. — H JL'lîl-8 NOVEMBRE
L. Crié. — Sur Ici affinités des flores oolithiques de la France occidentale et Je
l'Angleterre, 518.
M* 13 (17 septembre). — Vidal. — Sur lu tremblement de terre du ïï anal
i8so (nouveau atyle), en Grèce, MB.
F. Schrader. — Carlo représentant les terrains granitiques et crétacés des
Pyrénées espagnoles et leur disposition en chaînons obliques et successifs, ses.
S* 14 (4 octobre). — Foutanne. — Constitution géologique du sol de la Croix-
Rousse (Lyon), «13.
N- 15 (il octobre).— Paye. — Sur la température nu fond des mers comparée
a celle des continents à la même profondeur, 617.
tionnard. — Do quelques roche* (trenatlfùres du Puy-de-Domc, 034.
St. -Meunier. — Sur le glle phosphaté de Beau val (Somme), DM.
N* 10 (18 octobre). — NordenskiOld. — Analyse d'une poussière cosmique tom-
bée sur les Cordillières, près de San -Fernando (Chili), os t.
Crié. — Contributions a l'étude des tlures tertiaires de la Franco occidentale et
de la Dalmatie, ooo.
Gurtl. — Météorite trouve dans un lignite tertiaire, "ot. Daulirfe. — Observa-
lions, 70».
N" 17 (10 octobre). — Daubroe. — Météorite tombée le 27 janvier isso dit»
l'Inde, à Nammianlhul, province do Madras, 73 1.
Eg. Bertrand et B. Renault. — Remarques sur le Paroxyton tttphanciue, 7S3,
A. de Lapparent. — Sur les rapports de la Géodésie aveu la Géologie. Répons
aux objections de M. Faye, 771.
N* 1S (1 novembre). — Eg. Bertrand et li. Renault. — Nouvelles remarque*
eur la lige des Paroxytons, Gymnospermes fossiles de l'époque houillère, 810. 1
A. Lacroix. — Examen pélrographique d'une diaLase carbonifère des entirOUJ
de Dumbartou (Ecosso), ksi.
Jourdy. — Les dislocations du globe pendant les périodes récentes, leurs ré-
tesuide frartlutee alla conformation ■1?" tittiincnta, titti,
Hermite. — Sur l'unité des forces en Géologie. fcïtf.
Stan. Meunier. — Substance singulière recueillie & lu suite d'un météore rap-
porté à la Foudre, 831.
DONS. — 91 JUIN-8 NOVEMBRE 1886. 11
— Ministère des travaux publics. — Carte d'une partie de l'Afri-
que septentrionale, résumant les travaux des missions de MM- Flat-
tera, Pouyanne, Choisy, etc. Echelle : 1,250,000% 1883, 4 feuilles.
— La Nature, 14e année, n0* G82 (26 juin) — 701 (6 novembre).
X*685. — J. Platania. — La récente éruption de l'Etna, 07.
\V. de Fonvielle. — L'exploitation des mines à travers les âges (suite), 108.
N° 687. — Nogués. — Nouveaux tremblements de terre en Andalousie, 143.
N° 083. — A. Oaudry. — Huis de renne orné de gravures des temps quatef*
nuire», 155.
N° Guo. — Trône gigantesque recueilli du Rhône, 177.
X° 692. —L'éruption volcanique de la Nouvelle-Zélande, du lojuin 1886, 209.
N° 695. — Le tremblement de terre des Etats-Unis, le 31 août 1880, 259.
N" 097. — La roche de Fontenailles; falaises du Calvados, 489.
Glaciers des Alpes, 29i>. — Chutes du Niagara, 293.
N* 099. — St. Meunier. — Fossiles singuliers des environs de Boulogne-sur*
Mer, 325. — Le charbon eu Europe, 327.
H. Courtois. — La grotte de Fingal, 327.
— bulletin des Bibliothèques et des Archives, année 1886, n° 2.
— Ilevue des travaux scientifiques, t. Y, n° 12, t, VI, n° 2, n° 3,
n° 4, n° 5.
— Paléontologie française.
lrt série. — Invertébrés. — Terrain crétacé, livraison 32, t. VIII. — Zoophytes,
par M. de Fromentcl. p. 077- eus, pi. 109-1 80 (juillet 1880).
Terrains tertiaires, éocène, iivr. 5, Érhiuidespar M. Cotteau, p. 177-208, pi. 49-00
'juillet 1880).
2' série. — Végétaux. — Terrain jurassique, Iivr. 30. — Kphédrée», Spirangiées
et types proangiosperiniqucs, par M. de Saporta, p. 81-112 du t. IV, pi. 11-13
(juillet 1880). (Djii du dunifi'' de U l'aliïontolngie français*'.)
— Société philomatique. Bulletin de la —, 7e série, t. X, n° 2*
Filhol. — Sur la formule dentaire des Dachitcrium, 81.
— Sur les caractères zoologhiues de la faune des Vertébrés fossiles d'Issel, 80.
— Société zoologique de France. Bulletin de la — , 1886, n° 4.
C. Schlumberger. — Note sur le genre A de fa* i nu, l pi., 344.
— Bulletin de la Société de géographie, 1er et 2r trimestres 188(5.
— Compte rendu des séances de la —, n0" 13, 14, 15, 1886.
— Journal de Conchyliologie, 3° série, t. XXVI, n° 2.
— Club alpin français. — Annuaire du —, 12e année 1885. (Paris,
1886).
K. Cotteau. — V^ya^i! aux volcann de Java, 330.
Levassent*. — Etude sur les chahin* et ma*sih du système des Alpes, r* partie,
371, l carte.
F. Sc-hrader. — Apeivu soium iiiu de. l'Orographie des Pyrénées, KM.
A. Vézian. — Les types orographie lies, 451.
Ch. Durier. — Les mouvements du glacier des Bossons, :.<>s.
Bulletin mensuel, n0' 6 et 7, 1880.
uduslrie minière du royaume
Bulletin de la — , t. IX,
t. 33, 2= série,
ptes rendus des
12 DOBS. — 21 JUÏrI-8 NOVEMBRE 1886.
— Société française de minéralogie. — Bulletin de 1
n" 5, 6. {Mai-juin, 1886).
— Annales des Mines, 8* série, t. IX, 2" livr. de 1886.
B. de Chancourtois, I. allemand cl Chesneau. — De l'élude des
'écorce terrestre poursuivie particulièrement au point de vue de leurs rapports
avec les dégagements de produits gazeux, î07.
J. de Morgan. — Note sur la géologie et sui-
de Pér&k et des pava voisins (Malacca), 3e», 1 pi.
— Société d'anthropologie de Paris. -
3' série, fasc. 2 à 3. (Février-juin, 1886).
— Société botanique. — Bulletin de la
t. VIII). — Revues bibliographiques B.-C.
séances 3, 4, 5.
— Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme,
t. XX, 3° série, t. III, 1886. — Juin-octobre.
Abbeville. — Société d'émulation d' — . Bulletin des procès- verbaux
delà — , année 1885.
Amiens. — Société linnéenne du nord de la France. — Bulletin
mensuel, n" 150-158. (Décembre 1884, août 1885). N™ 159 (1" sept.
1885). — 166 (1" avril 1886).
Auxerre. — Société des sciences historiques et naturelles de
l'Yonne. — Bulletin de la — , année 1886, 40" vol., Z' série, n* 11.
Bordeaux. — Journal d'histoire naturelle de — et du sud-ouest,
5» année, n" 6-10. (Juin-octobre, 1886).
N* 8. — Houret. — Note sur le terrain oolithique des environs de Brive, Sî.
N* 7. — E. Benoist. — Le puits artésien du Moulinât, commune de tiègles. *i
Boulogne-sur-Mer. — Société académique de l'arrondissement
DONS. — 21 JUIN-8 HOVBMBRB 1886. 13
Boussemaer. — Observations sur le môme sujet» 287.
J. Ladrière. — Sur l'existence de la tourbe quaternaire, à la Flamengries-lez-
Bavai, 288.
J. Gosselet. — Tableau de la faune coblenzienne, 202.
Épinal. — Société d'émulation du département des Vosges. —
Annales de la — , 1886, 1 vol.
Lyon. — Société d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de
—, 5* série, t. VI-V1H, 1883-85, 3 vol.
1884. Fontanne. — Le groupe d'Aix dans le Dauphiné, la Provence et le Bas-
Languedoc, 225.
Nancy. — Académie de Stanislas. — Mémoires de f— , 1885,
136* année, 5e série, t. III.
La Rochelle. — Académie de — . Société des sciences naturelles
de la Charente-Inférieure. — Annales de 1885, n° 22, 1. 1, 1886.
E. Crémieux. — Excursion géologique à Fou ras, 13.
Duval-Laguierce. — Id., à la pointe de Loix, 33 ; à Chatclaillon, 41 ; au rocher
d'Yves, 53.
Id., t. II. (Flore de l'ouest de la France).
Rouen. — Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles
de —, 3É série, 22° année, 1er sem., 1886.
Bucaille. —Excursion géologique à Fécamp, 71.
Saint-Etienne. — Société d'industrie minérale. — Bulletin de la
— , S6 série, t. XV, lre et 2e livr., 1886, avec 2 atlas in-folio. —
Comptes rendus mensuels de la — , juin-septembre 1886.
Toulouse. — Société d'histoire naturelle de — , i\)r année, 1885,
(iin), 20° année, 1886. — Bulletin trimestriel. (Janvier-mars).
Fontes. — Rôle de la rotation de la terre dans la déviation des cours d'eau à
la surface du globe, 16.
Troyes. — Société académique d'agric. des sciences, arts et belles-
lettres de l'Aube. — Mémoires de la —, t. XLIX, 3e série, t. XXII,
année 1885.
Valenciennes. — Sociélé d'agricullure, sciences et arts de l'arron-
dissement de — . Revue agr., industr., liltér. et artistique, avril-août
1886, t. XXXIX, n°» 4-8.
La production houillère dans le bassin de Valenciennes, en 1885.
Alsace-Lorraine. — Société industrielle de Mulhouse. — Bul-
letin de la — , mai-juin-juillet-août-septembre 1886.
X# d'aont-sept. — Fliche. — Note sur le* flores tertiaires des environs de Mul-
house, 318.
Allemagne. — Berlin. — Koniglich preussische Akademie der
.14 DONS. — 21 JUIN-8 SOVBHBHE i886.
Wissen se halle n zu — . Sitzungsberichte der —, 1886, n° I-XXX1X.
(Janvier-juillet 1886).
N" XXX-XXXI. — Kiessling. — Die liewegueig des Krakatau-Itauebes ira sep-
tomber 1MB3, 7*0.
N' XXXVI1-XXXVIII. — Calvert.— Me tcorateiii facile am lielles|.oi;t, 673.
S* XXXIX. — Uoilsche. — Oeologische Skizie von Korea, 1 pi., H57.
— ZflîUchrift der deulschen geologischen Gnsellschaft, t. XXXV1U,
n°2.
Bercndt. — Der oberoligocacnc Meerossaud iwiulie» Kllic unJ Oder, :.ï5.
G. de (îoer. — Ueber cin Conglomérat lui Urgetiirge bei Weslancr in Scho-
J. Walliier u. P. S.'lïii'lilï. — Sludien mr Géologie des Golfes von Neapel, ÎSJ.
lt. Beck. — Beitracge zur Kcniitiiiss der Flora des saeebtiÊcheu tiligoeaejH,
1 pi., tu.
F. Wahnacliafle. — Die locssartigon Bildongcu am Ilaude dea Xorddculschea
Flacli landes, 3fi3.
Oroddeck. — 7,ur Kennuiias der ZiiineMlagerstaetlen des Mount Bischolf in
ï'aïmanieii, 370.
Kellhack. — Beitraege zur Gculogie der Insel Islaud, 37d, 4 |>I.
Briell. — MMbeilungen der Heiren Sclimidt, van Caiker, Van lut feu. QDricb, A.
l'enck.
Bonn. — Naturhislorischer Verein. — Vcrbandlungcn des —,
A'A° année, 5r série, 3e année, w l.
v, Kienen. — Cnncoslnts tililuxii», v, Kuiti., auâ déni Oberdevou bei GeroU-
leiu, 50.
v. Decheu. — Noti* oebereinige eiratisdie Bloecke in Wesifrlen, os.
Landsberg. — Ueber die Golillagei'slaeUeii i:i Brasilien, 63. (Corr. UI.J.
J. Bussel. — Ueber deiiAachcncr Balte! uni] .lessen Tbermen, 01. (Id.).
v. Deehen. — Ueber die Lagcrungsverhaeltiiisïe der Triai am Siidrande de*
SaarbruckurSUiiikuhlcugebirgcs, 71. (Id.).
. Lasauls. — Haidi's Uiiierauchungcii der Gcslciue der Vukangc
DORS* — 31 Jurv-8 NOVEMBRE 4886. 4 h
— Ucber den Goldberg bau an der Goldkoppe bel Frewaldau, 15t.
Kunisch. — Ueber zwoi palaeontologische Novitaeten zur dem schleslschen
Muschelkalk, 90.
-- Ueber das Bohrloch in Deubus, 122.
— Ueber die ncueslen Tiefbohrungen im Weichbilde von Breslau, 151.
Lehraann. — Ueber pyrogene Quarze aus dem Basait der Breitenberges bei
Strugau, 02.
Hoemer. — Ueber das Yorkommen des O/okerits oder Erdwachs und beglcitende
Fossilien in die Sobieski-Grube bei Truskawiec in Ostgalizien, 119.
— Ueber einige neue Arten von Versteinorungen im Steinkohlengebirge
Oberschlesiens, no.
-^ Ueber einen bei Perscbau gefundenen Knochen von lihinncrros tirhorhi-
nits, iso.
— Ueber die Nordischon Diluvialgeschiebe von versteinerungsfllbrender sedi»
montargesteinen in der norddeutseben Ebene, 143.
Francfort-sur-Mein. — Senckenbergische naturforschende Ge-
sellschaft Bericht. — Fiir 1881.
Kinkelin. — Ueber zwei sudamerikanisohodiluviale Riesenthiere, 150.
— Ueber Fosiilieu aus Braunkohlen der Umgebung von Frankfurt a. M , l pi.,
105.
Kinkelin. — Sande and Sandsleine im Mainzer Tertiaerbcckcn, 183.
— Die Schleusenkammer von Frank furt-Niederrad und ibre Fauna, 3 pi., 2(9.
Boettger. — Fossile Binnenschnecken aus den untermiocaeneu Corbieula-tho»
nen von Niederrad bei Frankfurt a. M., l pi. ,258.
Ililter. — Ueber neue Minoralfunde im T.iunus, 281.
— Abhandlungen herausgegeben von der —, t. XIV, n° 1.
Gotha. — Dr A. Petermanns Mittheilungen aus J. Perthes'geogra-
phischer Anstalt. Herausgeg. v. Prof. A. Supan,t. XXXII (188G) n^Q-
10; Ergaenzungsheft, n" 81).
N# «. — V. Hilber. — Aaymmetrisohe Thaeler, 171.
N» 7. — Th. Posewitz. — Die rezenteu Bilduugen auf der insol Dang — Ka
(l carie), 197.
X» 9. — Nikitin. — Die Grenzcn der Gletschcrspuren in Hussland and dem
Uralgebirge, 257.
Krgaenzungsheft. — Berndt. — Der Alpenfoehn in seinem iïintluss auf Natur-
uud Menscheuleben.
Stuttgart. — Neues Jahrbuch fiir Minéralogie, Géologie und Pa-
laeontologie herausgeg. v. M. Bauer, \V. Dames, Th. Liebisch,
IV, Beilage-Band, 3 Hefl.
II. Keusch. — Ueber den Tysuesiueteorit iind drei audeie, in Skandinavien
iiiedergefallene Meteorsteine, 473, 7 pi.
Sehedtler. — Kxperimentelle Uiiiersuchuiigeii ueber das dektrisc lie Verbalten
des Turmalius, 4 pi., :>u>.
Muegge. — Ueber einige Gesleine «les Massai-Laudes, :>7o.
Raminelsberg. — Ueber die Gruppc des Skupoliths, oio.
1886, t. II, n° 2.
16 DONS. — 21 JUIS-8 XOVEMBBB 1886.
L. Langcmann. — Ueitraepe iut Kemitniss der Mineralien : Harmotom, Phillip-
sil und Desmiii, ï pi., 83.
Sllirtz. — L'ober palaenioixcbe Seesierne, ut.
Andrussow. — relier iwel neue Isojioilenformeii aus neogenen Ablagerungen,
1 pi., 155.
Briefl. — Miuheiluogender H. Sieuiiradiki, ChrustsoliolV, Kenngott, Rechl, Tùr-
nebohm, Haug, Bciiecke, Herrinann.
1886, t. II, II" 3.
Nikitln. — Ueber die Biaiehungen iw-ischen der rnssisdien und der wesieun'-
pacischen Juraformalion, sos.
von Koenen. — Ueber neue Cystideeu aus rien Caradocschichleii der Gegend von
Montpellier, t pi., 140.
Briefl. — Miltheilunge» der H. Meyer, Cathrein.
Australie. — Sydney. — Royal Society of oew south W'ales. -
Journal and proceedings of the — , t. XVIII, for 1884.
Leibius. — Noies on Oold, 37.
Liversidge. — On some oew south Wales Minerais, 43.
Porter. — Notes on some Minerai Localilies in thc northern Districts of S, S.
Wales, 75.
Melbourne. — Theaustralasian Scientific Magazine edited by R.
Litton, t. I, n" I, II, III. (Septembre-octobre 1885).
N* II. — Henry y. L. Brown. — Rcpon ou tbe General Gcology or tlie York*
Peniusula, with Référence tothe Probaljility of artusian Waler Supply bel»-*»
Clinton and Curramulka, 5t.
Whymper. — Notes on the structure of the Matlcrhorn, 54.
R. Benett. — dirions Discovery of Bones. 5H.
J. Slirling. — Holiday Ramilles in tlie Australian Alps, Part II, 59.
N* III. — J. Stiriing. — Holiday Ramilles in thc Australian Alps, Part. II, »4.
DORS. — 31 JUUt-8 NOVBMBRB 1886. 16°
Autriche-Hongrie. —Vienne. — Kaiserlich koenigliche geo-
logische Reichsanstalt. — Verhandlnngen der —, 1886, n" 8, 9, 10,
11, 12.
N* 8. — F. Toula. — Mittelneocom am Nordabhang des grossen Floesselberges
bei Kaltenleotgeben, 189.
Waehner. — Zur heteropischen Diflercnzirung ries alpinen Lias (Schluss), 190.
N# 9. — v. John. — Ueber dio Andésite von Rzegocina und Kamionna bei
Bochnia In Westgalizien, 214.
Lechleitner. — Die Kreide von Pletzach (Ladoi) auf dem Sonnen-wendjoche bei
Brixlegg, 215.
Frauscher. — Qeologisches ans Egypten, *lfl.
N* 10. — v. ChrustschofT. — Mikrolithologischi Mittheilungen, 229.
Reiseberichte der Herrn Pau), Uhlig, v. Tausch, Bittncr, Geyer, p. 239.
N- 11. — Lechleitner. — Zur Rofangroppe, 260.
Id. — Das Sonnenwendjochgebirge bei Brixlee", 261.
Palla. — Récente Bildung von Markasit in Inkrustionen im Moore von Ma-
rieabad, 206.
Tel 1er. — Die silarischen Ablagerungen der Ost. Karawanken, 267.
No i2. — Schariz r. — Der erste oesterr. Monazitfund, 234.
Paul. — Reisebericht, 2*4.
Tel 1er. — Ein Zinnoberfuhrender Horizont in den Silurablagerangen der Kara-
wanken, 285.
v. Kamerlaender. Reisebericht, 294.
Berg-und hiïttenmaennisches Jahrbuch der K.K. Bergakademien
zu Leoben und Pribram und der Koen. ungarischen Bergakademie
zu Schemnitz, t. XXXIV, n0> 2, 3.
Budapest. — Fôldtani Kôzloni. Zeitschrift der ungarischen geolo-
gîschen Gesellschaft, XVI, nos 3-4, 5-6, (mars-juin 1886).
Tausch. — Ueber einige Conchylien aus dem Tanganyika-Sec und deren fos-
sile Vorwandte, 105.
Bêla von Inkey. — Oeologische Reisenotizen von der Balkanhalbiuse), 129.
v. Hantken. — Amerikanische Nummuliteu, l pi., 187.
— Mittheilungen aus dem Jahrbucho der K. ungarischen geolo-
gischen Ànstalt, t. VIII, n° 3, 4.
Ph. Pocta. — Ueber einige Spcngien aus dem Dogger des Flinfkirchner Oo-
birges, 2 pi., 10 p.
— Le môme eu hongrois.
Halavats Gyulâtôl. — Oslénytaui adatok delmagyarorszag neogén korû ûled£-
kei faunàjdnak isiiieretéhez, 2 pi., 135 p.
Belgique. — Bruxelles. — Bulletin du Musée d histoire natu-
relle de Belgique, t. IV, n" 2, 3.
N* 2. — P. Pelseneer. — Notice sur un Crustacc des Sables verts de Grand-
pré, 47.
Rutot. — La tranchée de Huinin, 61.
Dollo. — Première note sur les Chéloniens du Bruxellien (Kocene moyen) de la
Belgique» 75, 2 pi.
16 * DONS. — 31 JDIS-8 HOVKMBBK 1886.
N* 3. — Dollo. — Première doib sur let Cbélooiem landéniens (Eocèue inté-
rieur) delà Belgique, no.
Pelaeneer. — Notice sur 1ns Crustacés décapodes du Mnestrichlien du Lim-
bourg, 181.
Brésil. — Rio de Janeiro. — Annaes de Escola de Minas de Ouro
Preto, d* 4 (1885).
Lnnd. — Uemorias-Q ratas calcareas do interîor do Brazil, coutendo ossos fw-
sein (iradueçao).
Gorceix. — Ettudo sobre ■ monaiii
A. Olynilio dos Santos Pires.
Abaete, 93.
Canada. — Toronto. — Tue Canadian Institule. Proceediogs of
tbe —, t. XXI, n" 145 {juin 1886).
Montréal. — The Canadian Record of Science, t. II, n* 3 (1886).
Montréal. — Geological and natural History Survey of Canada. —
Contributions to Canudian palaeontology, 1. 1, par Whiteaves.
W biles vas. — Report on the Invertebrata of the Laramie and Crelaceo us Rocks
of the Vieillit* of the Bow and Belly River* and adjacent locaiilie* in the North-
west Torritory, 11 pi.
Espagne. — Madrid. — Anales de la Societad espanola de tris-
toria natural, t. XV. — Cuaderno 2.
Macpherson. — Relacion entre la forma de las costas de loi Peninsula iberica,
sus principales linea* de fractura y el fondo de sut mares (suite), 1 pi., îei.
— Descripcion petrograflca de loa m aie ri aléa arcaicos de Oalicia (suite), tas.
— Revista de los progresos de las Ciencias exactas, iisicas y natu-
rale», t. XXI, n" 7-9, t. XXII, n- 1.
États-Unis. — Albany. — Report of the State geologist. Year
1883, 1884.
DORS. — Si JUIfl-8 IfOVBMBEE 1886. 17
Descriptions of fossils corals from the Niagara and npper Helderberg groups, 407.
J. Hall. — Descriptions of the Spedes of Fossil reticalate Sponges constitutif g
the Family Dictyospongidae, 405.
Berlin H. Wright. — Notes on the Oeology of Yates County, N. Y, 195, 1 carte
Avec le pi. relatives à ces divers mémoires.
Walcott. — Descriptions of new species of Fossile from the Trenton Group of
New York, «07.
N* 36 (1883).
J. Hall. — Bryosoa (Fenestellidae) of the Hamilton Oroup, 57.
J. Hall. — On the structure of the shell in the Qenus Orthis, 73, 1 pi.
Description of a new Species of Stylonurus from the Catskill Oroup, 2 pi., 76.
J. Murray. — A Catalogue of the published Works of James Hall. LL. D.
1836-1882, part. 11,82.
N* 37(1884).
— Report of state Geologist for the Year, 1882.
— Atlas paléontologique deôi pi. (Polypiers, Bryozoaires, Brachiopodes (par Z.
Hall).
Fossil Corals and Bryozoans of the lower Helderberg Oroup and fossil Bryo-
zoans of the upper Helderberg. Oroup. — Brachiopoda (gênera illustrations).
Boston. — American Academy of arts and sciences. Proceedings
of the —, nouvelle série, t. XIII (t. XXI), part. II, 1885-86.
0. Whipple Huntington. — On the crystalline Structure of Iron Météorites, 478.
— Boston Society of Natural History. Memoirs of the — , t. III,
n° XIII.
Scudder A. Review of Mesozoic Cockroaches, 439, 3 pi.
Blanford. — On a smoothed and striated Boulder from the Punjab Sait Range,
494.
Oardner. —On Fossil flowering Plants, 495.
Cambridge Mars. — Muséum of Comparative Zoôlogy at Harvard
Collège. — Bulletin of the —, t. XII, n° 5.
— Academy of Arts and Sciences. Memoirs of the — . Centennial
volume, t. XI, part. IV, n° IV.
New Haven, Conn. — The American Journal of Science, 3e série,
t. XXXII (t. CXXXIÏ), n" 187-190 (July-october 1886).
N° 187. — Rockwood Jr. — Notes on American Earthquakes, n* 15, 7.
O. Meyer. — Observations on the Tertiary and Orand Oulf of Mississippi, 20.
HagueJ.-P. Iddings. — Notes on the volcanic Rocks of the Republic of Sal-
vador, *0.
Seely. — The Qenus Strophochctus : Distribution and Species, 31.
Shaler. — Preliminary Report on the Oeology of the Cobscook Ray District,
Maine, 35.
Dana. — On some gênerai terms applied to Metamorphism, and to the porphy-
ritiostructure of Rocks, 69.
N* 188. — Cros and Eakins. — Communications from the U. S. Oeological
XV. c.
■ al Ibe Roe k y-M ou n tains. On PlilaliLe a new Miceral, |ji.
iiulhe Peridotiie of Elliot County, Keotticky, m.
- Tmaperatare Observations at the lake Superior Coppsr attnar, i»
l — 0* ta* Cryililliialion of Gold, tSï,
— ClawlicatioD of tbe cambrian System of Norlli America, 138.
V ml — La Conte. — Positerusry Elévation of the Sierra Nevada ahown !<
ricSiones, «le.
ne of its révélations, iti.
Ores of (li-: lake Su,-.-
a aad PanQeld. — Two hitherto undescribed m
jî» its. — Dana. — A dissected vokanic Mountain
OÙH- — Oriitln of the ferruginous Schists aud I
n*r nfiou, tsa.
SaatlafUu. — Crystalline structure of lroo Météorites, 2B*.
TltMi" — New raeteoric Iron from Texas, 304.
Kwtt, — Further notes on the meteoric tron from Glorieta ait
■Ébfcttl.
[lua. — Brookite from Magoet Cove, Arkansas, I pi., 314.
Kew York. — New York Academy of Sciences. Aimais of the -
1*1» Lyceum of natural History.
Transactions of the — .
Novembre, décembre 1885; janvier-mars 1886.
Novembre 1885. — Newberry. — Geological Congress at Berlin, £s.
Newberry. — Ptacoderm Fishes from Devooian of Ohio, 1B.
CretaceouB Plants from Staten Island, ES.
BaUstOU Rocka in Adirondacks, 7!.
Décembre 1883. Kunz. — On Meteoric Irons, 74.
Coue. — The Oencaiony of the Mammalia, si).
January 18S0. — Slevvens. — On tlie San Juan Mountains of Colorado,
February. — Newberry. — Cretaccovis Flora ol Noith America, 133.
— American Museu
n°7. (July 1880).
Philadelphia. — Academy of nat
of tbe —, 1 January lo Marsh 1886,
of Natural llistory. Bulletin of the — , t. 1,
Sciences of — Proceedings
n and Llama from FloriJa, :
- Luidy. Ma,
McCormick Calvin. — The Inclusions in the
Leidy. — An exlinct Boar from Florido, 37.
— Caries in the Mastodon, 3S.
Rominger. — Ou the Minute structure of Sli
Heilprin. — Notes on the Tertiary Oeolo^y a
United States, 57.
Ch. Wachsmuili and F. Sprinyer. — Révision
l'iilci.'iiiijlo^y of the southem
' the Palaeo-criuoidea, part. 111,
DONS. — SI JUIN-8 IfOVKMBRE 1886. 19
Branner. — The Glaciation of Parts of the Wyotoing and Lackawanno Walleys,
s cartes, 887.
Cope. — On two new Species of Three-toed Horses from the apper Miocène
with Notes on the Fauna of the Ticholeptus Beds, 351.
Packard. — Discovcry of thoracic Feet in a Carboniferous Phyllocaridan,
1 pi., 380.
P. Frazer. — Sketch of the Geology of York County, Pennsylvania, 1 carte,
391.
— List of surviving Members of the — .
Salem. — Proceedings of the american Association for the Advan-
cement of Science. — Thirty-third meeting held at Philadelphia,
Penn. — September 1884, t. XXXIII.
Trenton New Jersey. — Geological Survey of New Jersey.
Whitfield. — Brachiopoda and Lamellibranchiata of tha raritan Clays and
Oreensand Maris of New Jersey, 269 p., 35 pi., l carte.
Washington. — Annual Report of the Board of Régents of the
Smithsonian Institution for the Year 1884.
— United States geological Survey — . Monographs of the — .
t. IX. — Whitfield. — Brachiopoda and Lamellibranchiata of the raritan Clays
and Greensand Maris of New Jersey; in-4°, 1 vol., 269 p., 35 pi., 1 carte.
— Fifth annual Report of the — (1883-84), 1 vol. in-4% 467 p. et 58 pi.
Washington. — Department of the interior. United States geolo-
gical Survey. Bulletin of the — .
N° S4. — List of marine Mollusca comprising the Quaternary Fossils and ré-
cent Forme from american Localities between Cape Hatteras and Cape Roque in-
cluding the Bermudas.
N° 25. — The présent te chai cal Condition of the steel industry of the United
States.
N° 26. — Copper smelting.
Grande-Bretagne. Londres. — The Royal Society. — Philo-
sophical Transactions of the — 1885, t. CLXXVI, I, II.
II. — G.-J. Hinde. — On Beds of Sponge-remains in the lower and upper
Oreensand of the South of England, 5 pi., 403 p.
Liste des membres de — au 30 novembre 1885.
List of duplicate periodicals in the library of the — .
Abstracts of the proceedings of the —, n° 492. (Juin 1886).
Proceedings of the — . T. XL, n°" 243-215, t. XLI, n° 246.
N» 214. — Darwin. — On the Correction to the Equilibrium ïheory of Tide.s
for the Continents, 303.
R. Owen. — Description of Fossil Romains of two Species of a Me^alanian Go-
nus (Meiolania, Ow.), from Lord Howe's Island, 315.
N* 245. — E. Rutley. — Notes on Alteratiou induced by Heat in certain vi-
treous Rocks, 430.
20 D01IS. — 21 JUIH--8 NOVEMBRE 1886.
N* î4S. — Preatwicb. — On Underground Températures, wiih Observations en
tbe conduclivit» of Rocks; on the thermal Efiects of Saturation and Imhibition.l.
— On the Agency of Wtter in Volcanic Eruption», with some Observations ou
the thicknesi of the Eart's Grust from a Oeologic&l Point of View, etc., 1 pi.,
117.
— Geologisl's Association. Proceedings of the — . T. IX, n* 3.
Août 1885.
Holmes.— Notes on theOldhaven Pebble-beds atCaterham, toi.
Woodward. — The Glacial Drifts of Norfolk, 111.
Herbert. — On some recently discovered Insecta from Carboniferous and Siln-
rian Rocks, 131.
Ooodchild. — Notes on some superllcial Deposits of North Kent, 151.
— Geological Society. The Quaterly Journal of the — . T. XLII.
(Part. 3), n« 167. August 1886.
Vilchel). — On the Base m eut beds of the Inferior [Oolite of Oloucesterthire,
9H.
Brodie. — On two llhaetic Sections in Warwick sbire, 17!.
Lamplugh. — On glacial shell beds in briiish-Columbia, 178.
Woodward. — On a Well-sinking at Swindon, with Lists of Fossils, by E.
Newton. Esq., «7.
J. Backbouse. — On a Mandible of Machaicradui from the Forest-bed with in
Appendix by R. Lydekker, 1 pi., 309.
WortU. — On tba Existence of a Submarine triassic Ouilier in the english
Cbannel off the Liiard, 313.
Newton. — On the Cetacea of the Norfolk Forest beds, t pi., 316.
Cornet. — On tbe upper cretaceous séries and the phospatic Beds in Ibc
Neighbourhood of Mous, 5(i.
Wynne. — On a certain fossiliferous pebble-band in the * Olive Oronp > of tbe
Eastern sait Range, Punjab, ail,
Hicks. — On Ihe precambrian Age of certain Oranitotd, Felsitic and other
Rocks in N. W. Pembrokeshire, 351.
DOHS. — 91 JUIH-8 HOVKMBRK 1886. 21
Jukes Browne. — On the term Neocomian, 311.
Lapworth. v- Cambrian Rocks atNuneaton, 31 1.
Waller. — Volcanic Rocks, Nuneaton, 32S.
N# iM. — Hinde. — Note on Eophyton (?) explanatum, 337.
Duncan. — On a new Oolitic Coral, 340.
Oardner. — Mesozoic Angiosperms, l pi., 342.
Teall. — On Hornblende-bearing Rocks, 346.
Irving. — The Brookwood Deep-Well Section, 353.
Gregory. — The Bois de Fontaine Météorite, 357.
Gollins. — Cornish serpentinoas Rocks, 359.
N* 207. — Tomes. — On some new Madreporaria from the inferior Oolithe,
l pi., 385.
Btheridge. — Note on the Récent volcanic Eruption in New Zealand, 398.
Irving. — The unconformity between the Bagshot Beds and the London Clay,
40».
Adamson. — Note on the Discovery of the Base of a large Fossil Tree at
Clayton.
N« 268. — R. Jones and Kirkby. — On some Fringed and other Ottracoda
from the carboni ferons Séries, t pi., 433.
Traqnair. — New palaeoniscidae from the english Coal-Measares, 440.
Buckman. — The Lobe-line of certain Lias Ammonites, 442.
Tomes. — On some new Madreporaria from the inferior Oolite (suite), 443.
Harrison. — On adeep Boring in the Keuper Maris near Birmingham, 453.
R.Jones. — On palaeozoic Phyllopoda, 456.
N* 269. —
Teall. — The Metamorphosis of the Lizard Gabbros, i pi., 481.
Me Kenny Hughes. — On the Flynon Beuno Caves, 489.
Wynne. — A Facelled and striated pebble from the sait Range, Punjab, India
49t.
Londres. Bristish Association for the Advancement of Science.
Report of the 55 Meeting of the — held at Aberdeen in September
1885.
Londres. British Muséum. — A guide to the Exhibition Galleries of
the Department of Geology and Palaeontology in the British Muséum
(Natural History), 4a édition, 1880, 117 p., 1 plan.
Londres. British Muséum. — Catalogue of the Blastoidea in the
geological Department of the — by R. Etheridge, jun. and H. Car-
penter. 1 vol. in-4°, 322 p., 20 pi.
— Observations of the International Polar Expéditions, 1882-83,
1 vol. in-8°, 326 p., 32 pi., 1885.
Edimbourg. Journal of the royal geological Society of Ireland.
T. XVII, n° 1, nouvelle série, t. VII, no I, 1884-85.
Q.-H. Kinahan. — Notes on the Apatite of Buckingham, Ottawa County, 1.
— Canadian Archaean, or Precambrian Rocks, wilh a Comparaison with some,
of the irish metamorphic Rocks, 5.
— Notes on the Coal Seams of the Leinster ant Tipperary Coal-liclds, i pi., 20.
Bouly. — On Trilobites and other Fossils, from Lower or Cambro-Siluriau
strata, in the County of Clare, «9.
22 DONS. — 21 Jl'lïl-8 HOVEHBRB 1886.
Sollu. — On the paysical characters of ralcareous and siliceons Sponge-ipi-
cules and oiber Structures, 1 pi., 30.
Bail. — On the newly-discoTered Sapphirc Mines in (he Science and Art Un-
seutn, Dublin, 5*.
Sollas. — On a Heiactioellid Sponge from the Gault, and a Lithistiii from the
Lias of England, 1 pi., 57.
O'Reilly. — On De Rosbî's Seismical and Endod inamical Map of Italy, 61.
— Occurrence of Béryl with Schorl in Olencuilen Valley, S».
W. Hetlier. — On a new Species of Orophocrinus {Pcntremitei) in Carbooife-
rons Limeatone, Co-Dublin-AUo Remarks upon Codailer trilobatut (M'Coy) from
Carboniferoua Limeatone, Co-Kilkenny, 1 pi., 71.
E. Hall. — Ou the Occurrence of an Outlying Uass of Hupposed lowet old H-?d
Sandstone and Conglomérats in the Proraontory of Fanad, Cty Donegal, 74.
Newcastle-upon-Tyne. — North of England Instituts mining
and mecbanical engiueers. Transactions of the — t. XXXV, III,
(juillet 1886).
Kendall. —The iron ores of the english secondary Rochs, îos. i* pi.
Indes Anglaises. — Calcutta. Geological Survey of Indii.
Records, t. XIX, N' 3.
Mémoire of the — (Palaeontologia indica).
Série X. Indian tertiary and postterliary Vertebrata.
T. III. Siwalik Crocodilia, Lacertilia, and Ophidia ; and tertiary tubes, b<
R. Lydekker; in-folio avec 10 pi.
T. IV, N* 1. Siwalik Mammalia. Supplément I. by R. Lydekker. 1 vol. in-foli:.
• pi.
Série XIII. Salt-Range FobbiIs, by W. Waagen.
1. Productus-limeatone foesils.
i. Biyoïoa — Annelida — Ecbinodermala.
n-iullo, e p
DOHS. — SI JUlfl-8 NOTBUBB 4886. 23
Paie if. — Keller. — Salle rocce magnetiche di Rocca di Papa, 4X8.
Fasc 1S. — Lorisato. — Sopra il granito a sferoidi di Ghistorrai presso Fonni
in Sardegna, 507.
Memorie délia classe di Scienze fisiche, matematiche e naturali,
3* série, t. XVIII; 4e série, t. II.
T. XVIII. — Di Stefani. — Escursione scientifica nella Calabria, 1877-78, Iejo,
Montalto e capo Vaticano, 6 pi., 3.
Capellini. — Il chelonio veronese (Protosphargi* veronensis, Cap), del Gretacio
superiore, etc., 7 pi., S9i.
4* série, t. II. — Memorie di cristallografia di Quintiuo sella precedute da un
discorso di Alf. Cossa.
Rome. — Bollettino del vulcanismo italiano, XIIIe année, fasc. 1-3,
(janvier-mars 1886).
— Biblioteca nazionale centrale Vittorio Emanuele di Rom a.
Bollettino délie opère moderne straniere acquistate dalle biblioteche
pubbliche governative del Regno d'Italia, 1886, n01 3 et 4.
— R. comitato geologico d'Italia, 1880. Bollettino 1886, t. XVII,
8° série, t. VII, n0i 5, 6, 7, 8.
N" 5-e. Coati. — Sali* eruzione dell' .Etna incominciata il giorno 19 mag-
gio 188e, 1 pi., 140.
Oemmellaro. — Sugli strati oon Leptœne nel Lias superiore de Sicilia, 155.
Portis. — Sulla vera posizione del calcare di Oassino, 1 pi., no.
Bucca. — Contribuzione allô studio petrogratico dell* Agro Sabatino à Cerite,
2U.
N" 7-8. Bucca. — Il monte di Roccamonfina, studio petrografico, 246.
Meli. — Sopra alcnne ossa fossili rinvenute nelie ghiaie alluvionali presso la
Via Nomenlana, 265.
Salmojraghi. — Terrazzi quaternarii nel litorale tirreno délia Calabria citra, 281.
Milan. — Societa italiana di scienze naturali. Atti délia, —
t. XXVIII, fasc. 1, 2, 3, 4.
Fasc. l. — Molinari. — Nuove osservazoni sui minerali dei granito di Baveno,
158.
Bassani. — Sulla probabile existenza del gcn. Carcharodon nel mare Tito
nico, 75.
Fasc. 2. — Q.-B. Villa. — Rivista geologica dei terreni délia Brianza, 79.
Mercalli. — Il terremolo sentidoin Lombardia nel 12 settembre 1884, 120.
Ricciardi. — Ricerche chimiche sulle rocce vulcaniche dei diutorni di Vi-
terbo, 127.
Stoppani. — Antonio Villa, 138.
Fasc. 3-4. — Sacco. — La Valle délia Stura di Cuneo, 21 5, 269.
Molinari. — Il porfido dell Motterone, 264.
Palerme. Reale Academia de scienze, lettere e belle Arti di <—
Bollettino délia anno II, 1885. N0' i-6.
34 DONS. — 24 IUIH-8 HOTEHBBE 1886.
Pise. — Sociota toscana di scionio naturati. Atti délia — Proceiii
verbali, t. V, mai-jota 1886.
OioJi. — Osservaiioni sopra una Ltuina di varie localiia del nostro Appennido, ».
Buaatti. — SoJla tracbitle dalla Tolfa, 99.
Lolti. — Brevi considérai! oui sulle trachiti délia Tolfa, 9S.
Canavari. — OsservaiionL iitologiche intoruo ad alcuni radioli fossili di Eclit-
nodermi, los.
D'Achcardl. — Rocce otlrelitiche délie Alpi Apuaue, 110.
Rittori. — Soi depMill qnatemari del Caseetino, H*.
— Fillili det travertini toscani, IW.
Tarin. — H. Accademia délie scienze di Torino. Atti délia — t. XXI,
fasc. 6, 7, mai-juin 1886.
Fasc- 7. — Sacco. — Intorno ad alcone impronte organiche dei terreni iorri»ri
del Piemonte, bîv.
— Bollettioo dell' osservatorio délia rogia tiniversita di Torino. —
Aono XX (1885), Torino 1886.
■ Transactions of the seismological society
Japon. Yokohama,
of Japan.t. IX, N» II.
J. Milne. — The volcauons of Japan, avec pi.
— Une brochure en japonais publiée par le « Impérial geological Sarre] of
Japao. »
Geological «urvey of Japan.
Carte lopograpbique do Japon, an 100,000* à courbes de niveau.
Zone 9, col. XIII feuille Kadiusa.
Zone 9, col. XII Yokohama.
Zone s, col. XI et XII, feuille Idtu.
— Tableau d'aasemblage de la carte géologique. Carie géologique, feuille Mm,
au i/too,ooo°.
- Reconnaisse ru- c ':>-!'- ">• ■) ■ ■ ■" ri i *; v. Division I. According lo original Sarrey
DONS. — 21 JUIIf-8 NOVEMBRE 86. 25
Harlem. — Archives néerlandaises des sciences exactes et natu-
relles, t. XX, 5° livr.; t. XXI, 1" livr.
Leyde. — Annales de l'École polytechnique de —, 1886, 1" et
26 livr.
Roumanie. — Carte géologique de la — , feuilles VIII et IX.
Russie . Moscou, — Société impériale des naturalistes de — •
Bulletin de la —, année 1885, n° 3 4.
Suôde. Stockholm. — Geologiska foreningens i Stockholm.
Forhandlingar, t. VIII, n° 4.
Ouraaelius. — Ocksu ett bidrag till historiken oiver de geologiska unders<>knin*
garne i Sweriges fjalltrakler, 383.
Sjogren. — Meddelaude om slamoulkanerna i Baku, 416.
— Mineralogiska notiser, XI, 431.
Tôrnebohm. — Karakteristik af foergarts prof, insamlade af den swenska expe
ditionea till Gninland àr 1883, 431,
Nordenskiold. — Miiicrologiska bidrag, 11-12, 442.
Hampus. — Kalkgranit med bergbeck, 453.
Suisse. Bâle. Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft
in Basel, t. VIII, n° 1, 1886.
Giltiéron. — La faune des couches à Mytilu* considérée comme phase méconnue
du la transformation de formes animales, 133.
Lausanne. — Société vaudoise des sciences naturelles, 3° série,
n° 94. Septembre 1886.
Rcnevier. — Résultat!* scientifiques du Congrès géologique international de
Berlin, 54.
— Le musée géologique de Lausanne en 1885, 75.
Terre-Neuve. London. (ïeological Survey of Newfoundland.
Reports (1864-1880), 1 vol. in-8°, London 1881.
Supplément au Bulletin de la Suc. yevl. de Franc*, lï série, i. XV n 1.
XV. A
LISTE DES OUVRAGES
REÇUS EN DON OU BS ÉCHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCB
Du 8 Notembre »n 19 Janvier 188*
1" OUVRAGES NON fÉHIODIQCES
(Les noms des donateurs sont en italiques.)
Albrecht (P.). Ueber diemorphoIogischeBedeulungvon Peneschi-
sis, Epi-uud Hypospadie. 8 p., (Gentralblalt fur Chirurgie, 1880).
— Ueber den morphologischen Werth ueberzahliger Fiuger und
Zeheu,1886, 8° 3 p., (id.).
— Ueber den morphologischen Sitz der Hasenscharten-Kieferi*
palte, 1886, a brochures (Biol. Cenlralblatt.)
— Ueber die morphologische Bedeutung der Peneschisis Epi-und
Hypospadie der Henschen, 8 p., 1886, 8° (id.)
-*> Ueber eine in zwei Zipfel auslaufeude rechtsseitige Vorderflosse
bei einem Biemplare vod Protoplems annectens, Ow. 1886, 8", 3 p..
DORS. — DU 8 NOVEMBRE AU 17 JANVIER 1887. ï|
tionale de nomenclature géologique tenues à Genève en août 1886,
8°, 15 p., Bologne, 1886.
Cocco* Risposta del Dr Luigi Cocco aile osser?asioni dl Luigi
F. Schopen sul Lias superiore dei dintorni di Faorrnina, 2°, 23 p„
Messina, 1886.
Cossmann, Description d'espèces du terrain tertiaire des environs
de Paris (suite), 8°, 12 p., 1 pi. (Ext. Journ de Conch, 1886).
Couriot. La législation des mines, 8°, 21 p., (Ext, du Génie civil
J886.)
Davidson {Th.). A monograph of récent Brachiopoda, 4°, 73 p. ,13 pi,
(Ext. Transact. of the Linean Soc. of London, octobre, 1886.)
(Don de la famille Davidson).
Deslong champs. Note sur une excursion dans l'île d'Yeu et la
Vendée, 4 p., (Est. Bull. Soc. linn. de Norm.)
— Études critiques sur des Brachiopodes nouveaux ou peu connus
1er vol., fasc. 4. 123 p., 2 pi. (Bull. Soc. linn. de Norm. 1886.)
— Note de protestation, 5 p., (Ext. id.)
Dewalque. Compte rendu des séances du Sénat belge, 20 mai 1885.
Diller. Notes on the Peridotite of Elliot Gounty, Kentucky, 5 p.,
(Ext. Americ Naturaterf, 1886.)
G. Dollfus et Ph. Dautzenberg. Étude préliminaire des coquilles
fossiles des faluns de la Touraine, 8°, 28 p., (Ext. Feuille des jeunes
naturalistes.)
Dupont. Sur Le Famennien de la plaine des Fagnes, 25 p., 8°.
Bruxelles, 1886.
Dumont. Des affaissements du sol produits par l'exploitation houil-
lère. Mémoire adressé à l'administration communale de Liège, 4°,
287 XXXXV p., et un atlas de XX VI pi. (Don de M. Bornemann fils.)
Fliche. Note sur la flore de l'étage rhétien aux environs de Nancy,
4 p., 8°, Nancy.
— Notes pour servir à l'élude de la nervation, 8°, 32 p., (Ext, du
Bull. Soc. des Se. 1886.)
— Note sur une substitution ancienne d'essences forestières aux
environs de Nancy, iOp., 80. (Ext. id. 1880.)
— Les flores tertiaires des environs de Mulhouse, 8°, 15 p., (Ext.
Bull. Soc. industr. de Mulhouse, 1886.)
Fontannes. Contribution à la faune malacologique des terrains néo-
gènes de la Roumanie, 4°, 49 p., 2 pi. Lyon (Georg\ 1886. (Ext. Arch,
mus. d'hist. nat. de Lyon.)
28 DONS. — Di: 8 HOVKMBIIK AU 17 JANVI8H 4887.
Fornasini. lt Nnutilus legumen di Linrmo e la vaginulina elegani
di d'Orbigny, 8*, 8 p., 1 pi. (Ext. Bull. Soc. geol. ital.)
— Di alcuue Bilocuiine fossilî negli slrali a Pecten hyslrix del Bo-
lognese, 10 p., 2 pi. Borna, 188G.
Fornasini (C). Lagenu fossili nell'argillagiallastra di un Pietro in
lama presso lecce, 8*, 11 p., (Bull. Soc. geol. ital. 1885.)
— Foraminileri illuslrali da SoldaDi e citati dagli autori, 8°, 126 p.,
(Ext. id. 1886.)
Frouard. La géologie du Casino de Bagnères, in 12, 1 p.
— Minéraux pyrénéens, 12 p., (2 brochures.)
Gaudry. La Grotte de Monlgaudier, 4", 4 p., (Ext. des C. r. Ac.
des Se.)
Guemhel («,). Géologie von Bayera, i"" Ttaeil. Grundzùge der
Géologie ; 2" Lûferung. kassel, 1883, 27), p. H".
Jeanne/. Étude géologique de la ligne de la Ferlé-Milon à Château-
Thierry (C* des chemin de fer de l'Est.) 40 autogr. 30 p., 1 pi.
— Id. de la ligne de Mézy à ltomilly, autogr, 31 p., 1 pi.
— Ligne de Gretz à Sézanne, 39 p., 1 pi.
— Ligne de Nancois-le-Petit à Neufchâleau, 33 p., 1 profil.
— Ligne de Jusscy a Darnieules, 42 p., 1 profil. Paris Marcbadier.
Klemen (/,.:. Notice sur la composition chimique de la météorite
de Saint-Denis- Weslrem (Flandre orientale), 10 p., (Ext. Bull. Musée
d'hist. nat. de Belgique.)
LachanaL Notes d'un chercheur sur l'Alésia de Vercingétorix dé-
crite par César. Sur la colline des Avcnières (Isère.), ln-12, 135 p.,
DONS. — DU 8 NOVEMBRE AU 17 JANVIER 1887. 29
— A review of the progress of north american paleontology for the
year 1884, 8°, 20 p., (Smithsonian report, 1884.)
Naumann. Die japanische Insein und ihre Bewohner, 8% 18 p.,
(Verb. der Ges. fur Erdkunde zu Berlin, 1886.)
— Land und Yolk der japanischen Inselkette. (Beilage zur allge-
raeinen Zeitung, 1886.)
Œhlert (D.). Description de Goldius Gervillei, 8°, 7 p., 1 pi. (Ext.
Bull. Soc. d'etud. scient. d'Angers, 1885.)
— Études sur quelques Trilobiles du groupe des Proetidae, 8°, 23 p.,
1 pi. (Ext. id. 1885.)
— Failles et filons des environs de Montsurs (Mayenne.), 8°, 22 p.,
(Ext. Bull. Soc. géol. de France, 1886.)
Omboni. Di alcuni insetti fossili del Veneto, Nola, 8°, 14 p., 3 pi.
(Ext. Atti. R. ist. Yen. de se, lett. ed arti, t. IV.) Venezia, 1886.
Pavlow. (Madame M.). Les Ammonites du groupe Olcostephanus
versicolor, 8°, 18 p., 2 pi. Moscou, 1886.
Petitclcrc. Gisement de Greveney (Haute-Saône), in-8°. Vesoul,
1885, 11 p. (Ext. id.)
— Couches à Ammonites Henggeri, de Montaigu, près de Scey-
sur-Saône (Haute-Saône), in-8°, 10 p. Vesoul, 1886. (Ext. id.)
— Note sur les couches Kelloway-oxfordiennes d'Authoison.
Vesoul, 1884, in-8°, 7 p. (Ext. id.)
— Sur une espèce nouvelle de crustacé du Terrain à Chailles
(étage oxfordien) de Dampierre-sur- Linotte (Haute-Saône), id., 2 p.
Petitclerc et Girardot. Note sur le Gauit do Rozet. Besançon,
1885, in-8°, 11 p. (Ext. Mém. Soc. d'Emul. du Douhs, 1884).
Petitclerc et Travelet. Catalogues du Musée de la Société d'Agricul-
ture, Sciences et Arts de la Haute-Saône, in-8°, 37 p. Vesoul, 1879.
(Annexe n° 1 au Bulletin de 1878.)
— Id., ltr supplément (id., 1879), in-8°, 45 p. Vesoul, 1880.
Id., 2e supplément. (Ext. id., 1879). Ve>oul, 1880.
Rutot et van den Broeck. Observations nouvelles sur le Tufeau de
Ciply et sur le Crétacé supérieur du Hainaul, in-8°, 162 p., 1 pi.
Liège, 1886. (Ext. Ann. Soc. géol. de Belg.)
Schopen. Opinioni stil Lias superiore dei dintorni di Taormina del
Prof. Seguenza. Osservazioni di Luigi F. Schopen. 1°, 22 p. Palermo,
1886.
Schopen. Sul Toarsiano,Dogjrer e Malin dei dintorni di Taormina
del Prof. G. Seguenza. Osservazioni. 11, in-8°, 38 p. Palermo, 1886.
90 DOBS. — DU 8 HOTBKPDI Al' 17 JAKVIEB 1887.
Segueata. Qualche consideraxione di G. Seguenza, solla nota del
Prof. G, Gemmellaro da! Titolo : Sugli strati con Leptaena nel Liât
tupwiore di Bioilia, in-4°, 7 p. (Naturalisa Siciliano, 1886.)
— Il Retico di Taormina, 8 p. Païenne, 1886. (Bit. id.)
— Il Liai mpariore net terrilorîo di Taormina, iii-8", 38 p. (fol
Atti. H. Ist. ven. di Se., lett. ed arli.)
— Esape di una sezione naiurale nel giurassico di Taormina.
in-4e, 8 p., 1 pi.
-m Mpnografla délie Spiri farina dei vari piani de) Lias rpesunese,
p. 123, 3 pi. (Boll. Soc. geol. ital., 1885.)
— Il Lias iuferiore nellaprovincia di Messina, nota. (Cxi. Rendit,
délia R. Ace. délie Se. fis. e mat. di Napoli) 10 p., in-ç, 1883.
Schlumberger. Volumes de l'Association française pour l'Avance-
ment des Sciences. (Voir les Périodiques).
Van den Brœck. La nouvelle, carte géologique détaillée de la Bel-
gique. (Moniteur industriel belge.) 10 janvier, 1878.
Wqfinschaffe. Mitlheîlungen ueber das Quartaer am aorgrande des
HarUes, in-8", 7 p. (Zeitschr. d. deutscli. geol. Gesellsch., 1885.)
Wahn&chaffe. Die loessnrtigen Bîldungen am (lande des norddeu-
tschen Flachandes, in-8«, 14 p. (Bit. id.) Berlin, 1886.
Zujovic. Geologische Uebersicht des Kœnigreiches Serbien, av«
1 carte, in-8", 53 p. lExt. Jahrbuch der K. K. geol. Ileichsausl.
1886.)
1 OUVRAGES PÉRIODIQUES.
DORS. — DU 8 flOVEMBRB AU 47 JANVlBtt 1887. 31
Meunier. — Calcaire grossier marin des environs de Provins (Seine-et-Marne),
irai.
Gh. Depéret. — Sur le système dévonien de la chaîne orientale des Pyrénées,
1023.
Gonnard. — Sur les pléromorphoses du quartz de Saint-Clément, 1036.
Lacroix. — Description d'une variété de Carphosidérite. Propriétés optiques
de ce minéral, 1037.
A. de Lapparent. — Sur les conditions de forme et de densité de l'écorce ter-
restre, 1040.
J. Thoulet. — Sur le mode de formation des bancs de Terre-Neuve, 1042.
Venukoff. — Sur la vitesse de dessèchement des lacs dans les climats secs,
1045.
— N° 22 (29 novembre).
Faye. — Réponse à une note de M. de Lapparent sur les considérations de
forme et de densité de l'écorce terrestre, 1093 .
Crié. — Contribution à l'étude des fruits fossiles de la flore éocène de la
France occidentale, 1143.
— N° 24 (13 décembre 1886).
St. Meunier. — Examen d'eaux minérales do Java, 1(06.
De Folin. — Sur une nouvelle situation des roches nummulitiqties de Biarritz,
1*07.
Ch. Depéret. — Sur l'importance et la durée de la période pliocène, d'après
l'étude du basai u du Roussillon; nouveaux documents pour la faune de mammi-
fères pliocène» de ce bassin, iios.
H. Oaudry. — Observations, 1210.
Hébert. — Observations, 1210.
Rivière. — Des reptiles et des poissons trouvés dans la grotte de Menton
(Italie), 1211.
Fron. — Sur la tempête du 8 décembre 1880.
Zenger. — Le Foehn et son origine cosmique, lflS,
— N° 25 (20 décembre).
Faye. •— Addition de la note du ô décembre, sur les conditions de forme et de
densité de l'écorce terrestre, 122.
Magnin» — Sur les causes de la présence de plantes réputées calcifuges, dans
la région calcaire du Jura, 1281.
Gonnard. — Sur deux roches à béryl et à apatite du Vélay et du Lyonnais,
1ISS.
— N« 26 (27 décembre),
— T. CIV. N° 1 (3 janvier 4887).
Noguès. — Observations relatives à une note de M. Viguiër, sur les roches des
Corbières, appelées Uphiles, et à une communication de M. Depéret sur le système
dévonien de la chaîne orientale des Pyrénées, 93.
St. Meunier. — Examen microscopique des cendres du Krakatau, 94.
Lacroix. — Examen critique de quelques minéraux, 97.
— Journal des Savants. Octobre-Novembre, 1886.
— Revue des Travaux scientifiques, t. VI, noi 6, 7.
— Club alpin-français. Bulletin mensuel, n° 8, Novembre, 1886.
32
DOMS. — DU 8 NOVEMBRE AU 17 JANVIER 1887.
— Bulletin de la Société botanique de France, t. XXXIII (2* série,
t. VIII), 1886. Revue bibliographique D.
— Association française pour l'avancement des Sciences.
1" session, 187t. Bordeaux.
r — 1873. Lyon.
874. Lille.
87r,. Nantes,
aie. Clermont.
877. Le Havre.
.S8t. La Rochelle.
883. Rouen.
884. Mois.
885. Grenoble (r« partie).
sst. Grenoble (*- partie).
Session Je lirouoble. — (Don de M. I' ■ Schlumbergrr'/.
Lauriol. — Sur les oscillation* ryhimées du lac Léman, 333.
Col lot. — Diversité corrélative des scdimenlset de la faune ilu. Miocène marin
des Bouches-du-Rhôoe, 339.
PéroD, — Note sur les étages de la craie aux environs de Troyes, 346.
Qanthier. — Description de trois Kchiuides nouveaux recueillis dans la craie de
l'Aube et de l'Yonne, 1 ni. 3is.
Colteau. — Considérations générale* sur les Écliiuides du terrain jurassique de
ta France, 35î.
P. de Loriul. — Coup d'œil d'ensemble sur les crineldes recueillis dans \&
couches jurassiques de la France, ;te*.
Lefort. — Recherches sur l'âge des différents systèmes de t'ailles du Nivernaé.
1 pi. 37t.
Quénault. — Sur les oscillations lentes Ju sol et de la mer, 39t.
Rivière. — Le gisement quaternaire du Ferreux (Seine), 401, 1 pi.
— La faune des invertébrés des grimes de Menton, 407.
Puchs. — Note sur les gisements de cuivre Ju Ltoléo, 110, I pi .
DONS. — DU 8 NOVBHRRK AU 47 JANVIER 1887. 33
Liv. o. Eocène, Echitiides par M. Colieau, t. 1, p., 209-240; pi. 01-72.
Liv. 7. p. 241-272, PI. 73-84. (décembre 1880.)
— Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme,
— t. XX, (36 série, t. III (86), novembre.
Rivière. — Faune des oiseaux, des reptiles et des poissons trouvés dans les
cavernes des Baoussé- Rousse (Italie), dites grottes de Menton, 525.
— Annales des Mines. — 8e série, t. IX, 3e-4e livraisons.
3* liv. E. Jacquot. — Note sur la carte géologique détaillée de la France,
carte, 577.
— Société de géographie — . Compte rendu des séances de la Go-
mission centrale, 1886, n° 17, 18, 19.
Bulletin de la — . 3e trimestre, 1886.
Le Ghatelier. — Noie sur le régime des eaux dans le Tiilikelt- (nvoo <-arte), 304.
J. Leclercq. — Une visite au volcan de Jorullo, 380.
— Nature (La). — 14e et 15e années, n° 702-710.
704. — Le tremblement de terre de Charlestown, 402.
703. — Un déluge de pétrole, il.
Amiens. Société Linnéenne du Nord de la France. — Bulletin
mensuel, n° 167-178, (décembre, 1886).
174. — Vion. — Les phosphates de la Somme, hs7.
Boulogne-sur-Mer. Mémoire de la Société académique de l'ar-
rondissement de — , t. VI, 2° fasc. 1876-1878.
— Bulletin trimestriel de 1' — , 4" vol. 2* et 3e livraison. Juillet,
septembre, 1885.
De la Moussaye. — Notice sur le Xeosodun, etc., 162.
Sauvage. — Notice sur les reptiles du Portlandien supérieur de Boulogne, 109.
Bordeaux. Journal d'histoire naturelle de — et du Sud-Ouest,
.Vannée, 1886, n* 11, 12.
Saint-Étienne. Société de l'Industrie minérale, comptes rendus
mensuels, octobre, novembre, 1886.
Saint-Quentin. Mémoires de la Société académique des sciences,
arts, etc, de — . 59" année, 4" série, t. VI (1883). Saint-Quentin,
1886.
Toulouse. Bulletin delà Société académique frauco-hispano-portu-
gaise. T. Vil, n" 4, 5, 6, avril-juin 1886.
— Société d'histoire naturelle de — .
Compte rendu sommaire de la séance du 2 juin v.t du 20 juillet 1886.
(Note de M. Rey-Loscurosur la géologie du Tarn).
— Roule mit les assises lacustres du Crétacé supérieur de Provence.
Valenciennes. Société d'agriculture, sciences et arts de l'arrondis-
XV.
34 nous, — nr 8 sovi-mhhe ai- 17 .iartibh 1887.
sèment de — .Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique de
— . 38e année, t. XXXIX, n"* », lu, 11.
Alsace-Lorraine. Mulhouse, Bulletin de la Société industrielle
de — , Octobre, novembre 18SG.
Allemagne, Berlin. Zeitschrifi der dcuUchen Geologischen
Gesellscbaft, t. XXXVIII, n" 3.
Foliï. — Unlersuchunpen iilier futile Holzei-, 1 ]■]. 483.
II. Credner. — Da? o marine ObcrolifO'Mt'ii a s-'ii Mark'aiistaeût bei Lei[>ii^,
193.
Rammeleberg. —
Wichmann. — 7,
V. Dnmos, l'ber
3 pi., Ml.
II. Credner. - Die .Sicitn«j.lia,-:ii
Grondes bei Drcsileii, VI. Die Entv
blytoMH*. 4 pi., 57.
«Kbbccke.— l'eber Jeu Gljukujibai
IJriefl. — Miltlici'iinp' île* HerniUeiuilï. tir.(.
Gotha. Der Petermnnns Millheilungeu nus Jus tu s Pertbcs'Geogra-
phischer Anstall, t. XXXII, ir XI, XII.
— Erganzungsbcft, n" 84.
InhaltKverïeidimss (table tic matiii-es\lrt;-iS!*4.
Leipzig. Erlacuterungcn zur geologi-cben Spccialkarte des Koenî-
greichs Sachsen.
Section, Trenen-Horlaspriin, von K. Daliiitr.
— Sayda, von R. Bec.k.
— Pockau-Lrngefeld, von .T. Hazar-I.
Beiiraepe zur chinii'elieii lvMinMis> de* Ve^nvjans, 507.
irGooiojie vnii Novaja Seiiilp. ;.n.
einlgc friiriacoen au- den KreideabUgermifreii ûet Lïiaan
in Gesieinen, D31.
DONS. — DU 8 NOVEMBRE AU 47 JANV1EU 1887. 33
Nenmayr. — Ueber die Beziehun^ zwis:be!i der ru^sischen und des werteuro-
pâischen Juraformation, 70.
Briefl Mittheilmigen dos Heni BeuMI, Sandbergôr, gironir. vom Ralh, Cathrein,
Roemer, Osann, Dames, Chotlat.
— Vcrein fur vatcrlaendische Naturkunde in Wiirltemberg.
Jahreshefte des — . 12" année, 1886.
Fraas. — De* tinte rc Lias ds«r Kll\v.in^cr Ge^end, M.
M. Prob.-t. — Der Riesenbirseh von Kllwaiigen, 52.
Nies. — Ueberdie sogeiiamilen Wassersteinc (Enhydros), 57.
Lcuze. — Die Pseudomorphosen vom U'isiruoLV bei Uiulasin^cu im Hegau,
1 pi., G2.
P. Probst. — Pcber die fossilen Re-ue von Z.ibnwalen (cutodontenj a us der
Molasse von Baltringen, 3 ni. loi.
Id. — Fossile Wiibel von Haîen und Roc h ou ans des Molasse von liai tri n^cu
! pi. 30i.
Kloos. — Uober die chemisebo Zusuiii mon sotz a ii i; der dnnklen Ilornblendiii,
321.
Australie. Melbourne. The Gold-fields of Victoria. Reports of
the mining reyistrars for Ihc Quarler Ënded, 30 th. juin, 1886.
Sydney. New South Wales. Annual Report of the department of
mines New South- Wales for the year -1883.
Autriche-Hongrie. Vienne. Kaisorlich kœnigliche geologische
Reichsanstalt.
Abhandlungen der — , t. XXII, n,; 1-3.
T. XII, n* l. Tausch. — Ueber die Fauna der iiiclit-uiarinen Àblageruugeu
der oberen Kreide des Csin^orthales bei Ajka im Hakony und ueber einige Gon-
chylien der Gosaumergel von Aiuen bei Sal/bun;, 3 2 p., 3 pi.
T. XII, n° 2. Stur. — Bcitrag zur Kenntniss dt»r Flora «les KalktulTcs und der
Kalktuir-Brcccie von Hotting bei Iitnsbruck, %t p., 2 pi.
T. XII, n» 3. Ueber diu Fauna der Oolithe von Cap S. Yiiulio verbundeu mit
eine Studio ueber die obère Lia^renzc, ir>i p., au pi.
Jahrbuch der—, t. XXVL Annéo 1880), nM 2-3.
J. Walther. — Vukanische Str.nidmarken, SiTi.
IloiUmn Sebindlcr. -— Die Ge^eml Zwischeu Sabzwâr und Mescbhed in Persieiij
303.
L«»\vl. — Spalten und Vuloane. oi:>.
Bemerkun^ zu Dr A. Breziua's Abbandlun^ : ni-; Met'.-oritenrfauiiiiluu^ de*
K. K. mincralo^iscben Ilul'cabîiit-tus iu W'ien uni 1 Mai ldbS, 327.
John uud v. Foullon. — Arbeilen ans dem clieuiiti'hen Laburatoriuiuder K. K.
geologischen Reichsanstalt, 32a.
Frech. — Ueber ein noues Liasvorkomrnen in den Slubauer Alpcn. '^55.
Zapalowirz. — K\m\ ^enio^i.-. he ski/.z.î du.-. <'.<lli« - 1 1 - ■ 1 1 TbeiYs der Pnkiitisch-
imrmaro*rher Greuz Karpalben, l c.-.ub), l h!.
Verhandlungen der —, 1880, n" 10-10.
N° 10. Chruôtsdioll. — Mknditli'do^i.-i.ii-? Miiîbfiiuu^r.:, v:; ».
Paul. — Reisebericbt, :»3i>.
l'hlij^. — Reisebcricht, Mo.
36 dons. — nu 8 novembre au 47 janvier 1887.
V. Fausch. — tteiseberk-ht, Ml.
BillDer. — Reisebericht, îjï.
Gever. — L'eber das Senfrsenpebirye und dessen noerdlichi; Vorlagea, tt~.
N* il. — LechJeitner. — Znr Rofaii|(ruppe, i5T.
Lechleitner. — Das SonnenweiiiljocheeljirRi! bei Urixlvjit!, B6i.
— Récente BildiiDK von Mai-kasil in InkrustionL'ii im Moore *>«
Mari en b ad, îoe.
Teller. — Die s il U me tien Abla(;eriiiif;en der Ost-Kiii'invariken, S67.
N* 1*. Schariier. — Der ersie oesterr. Munaï.itfund, t*3.
Paul. — Reisebericht, îbi.
Teller. — Ein Ziniiotierriihrenilei' Horizon von den Silurahlaperungen der
Karawanken, î85.
V. Camerlaender. — Reisebericht. î94.
N* 13. — Cathrein. — Znr Gliederunp des rothen Sandsleins in Nordtîrol, 30:.
Pichler. — Vont Sonnenwendjoch, 311.
t'hlig. — Reisebericht ans des Karpathensand-<leiri/otie Sclilesiens. 3ir>.
V. Tauscli. — Reisebericht, sit.
N* 14. Roc mer. — Ueber einein bemerkcnswertheii Fuuil von OranatkrysiallM
auf der Domioselin Breslau, 3î8.
Sandberger. — Bemerkungen ueber fossile Conchvlien von Leobervdorf. 331.
V. Camerlaender. — Reisebericht ans Westsdile'ien 11, 33î.
V. Friese. — Minerai aus Joachimsllial, 318.
Neumajr. — Juraablagerutigen von Waidhofen a. d. Vbbs, 3*8.
Doell. — Riesenpegmalit I- ■ I ■■ - ; Pyrit oarh Tmtiialin.
V. Camerlaender. — Koriiiidvurkoniiuet) in Schlcsien. 386.
N° 15. V. Onembcl. — Kune UcrocrkuoB ueber die Xummulîtenschichlen sm
Nordrandeder Alpen, 3S7.
Herbich. — Ueber KreidebildunKe;i der s!ebunbur,:i-chen Ostkarpalhen, 968.
Bittner. — Die neuesten \v i ■ II n ..-. . m den Mudernen Ansichten ueber
GebirgsbildunR, 374.
Slur. — Vorlage des ersieu fussilen Schaedela *on t'rnitorfn», 3si.
Auaden Keingrabner Schufem — Obercarbonitelie l'Iauienresle vom Bergbau
DOMS. — DU 8 NOVEMBRE AU 17 JANVIER 1887. 37
Zone 24, col. XXVIII, feuille Parosiu und Vulkan-Pass. — au 1 :
75,000*.
Belgique. Bruxelles. Société malacologiquc de Belgique.
Procès-verbaux, 6 février 188(i, — 4 juillet 1886.
Annales de la — t. XX, 3« série, t. V, i885.
Delvaux. — Epoque quaternaire. Quelques mots sur le grand bloc erratique
d'Oudenbosch, près de Bréda, et sur le dépôt de roches granitiques Scandinaves
découvert dans la région. 6.
Dollfus et Ramond. — Liste des Ptéropodes du terrain tertiaire parisien,
l pi., 38.
Delvaux. — Note succincte sur l'excursion de la Société géologique de Belgique
à Spa, Stavelot et Lammersdorf, en août-septembre 1885, ir>.
A. Meunier et Ed. Pergens. — Nouveaux Bryozoaires du Crétacé supérieur,
* pi. 32.
Van Hrtboru et Cogels. — Note sur les conséquences de certaines erreurs d'in-
terprétation au point de vue géologique, et discussion eutre MM. van Ertboru et
Cogels, V.
Ru tôt. — Quelques mots sur l'étage asschien, XIII.
E. van den Broeck. — De la constitution géologique du territoire de la feuille
d'Aerschot d'après la carte au 1120,000', de MM. van Ertborn et Cogels, LV.
Cornet. — Note sur deux gisements des sables et argiles d'Hautrages, LXX.
Rutot. — Sur les résultats de l'étude des étages laudénicu et heersien, etc.
LXXV.
Rutot et van den Broeck. — Note sur la nouvelle classification du terrain
quaternaire dans la basse et la moyenne Belgique, LXXVIII.
Rutot et van den Broeck. — Note préliminaire sur l'âge des diverses couches
confondues sous le nom de tu fan de Ciply, XG. Discussion entre M. Cornet,
Briart, Rutot, van den Broeck, XCVII.
Rutot et van den Broeck. — Nouveaux document? relatifs à la détermination de
làge de la masse principale du tufau de Ciply, CX.
Rutot. — Sur le terrain quaternaire des environs de Mons, 24.
Cornet. — Sur une coupe observée à Mes vin dans le terrain quaternaire,
1 pi., 3.
Luxembourg. Publications de l'Institut royal grand-ducal de
— . (Section des sciences naturelles et mathématiques), t. XX.
Brésil. Rio de Janeiro. Guia da exposiçao authropologica bra-
zileira realizada pelo Museu Nacional do Ilio de Janeiro, in-12°,
71 p.
— Museu nacional — , de Archivos do — t. VI, 1-4* trimestres 1885.
Canada. Montréal. The canadian Record of Science, t. II,
n°< 4, 5.
N* 4. Newton. — Relations of the Earths Rocks to Météorite*, 22*.
Matthew. — Discovery of a Pteraspidian Fish in the silurian R"cK-, £il.
— Abstracs of l'apura on the Cainbnan Fautia?, *'*>:».
DORB. — DU 8 IfOVKMBAK AU 17 JAHVIBR 1887. 39
— A supposed Fossil from the copper bearing rocks of Lake So péri or, 208.
Putnam. — On joint structure, 543.
— Memoirs of the —, t. III, u° X1I-XIII (1886).
N* XIII, Scudder. —The oidest known Insccl'L&vvz Movmolucoïdes articulalus,
from the Conneclicut Hiver Rocks, 4 ;i, 1 pi.
— Note on the supposed Myriapodom Oenus TrîchhtliH.
— A Review of mosozoie Cockroachos, 13«>, 3 pi.
Brookville. Bulletin of the — Society of natural History. — N° 2.
David R. More. — Fossil Corals of Franklin County, 50.
Cambridge. Muséum of Comparative Zoûlogy at Harvard Collège,
Annual Report of the Curator of the — , I885-8t».
— Bulletin of the —, t. XII, n° 0 ; t. XIII, n° I.
Reports on the Results of Dredging unter the supervision of Àlexan-
der Agassiz in the Gulf of Mexico and in the Caribbean sea by the
U.S. CoastSurvey Steamer a Blake » Lient, commander C. D. Sigsbie,
U. S. N. and commander J. R. Bartlett, U. S. N. commanding.
Mollusca, llololhurioïdea.
Harrisburg. The geological Survey of Pennsylvania.
Annual Report, for 1885, avec allas.
New-Havcn, Conn. — The American Journal of science. 3e série,
t. XXXII (CXXXU), n" liM. — Novembre 1880.
Davis. — The structure of the triassio formation of the Conneclicut Valley, 34*.
Clarke. — Researches on the Lithia Micas, 35».
Dranner. — Thicknc*s of ihe Soc in Xortheastern Pennsylvania during the
glacial Kpoch, 362.
Chatard. — Luoasite ; a new variety of Vermicnlite, 375.
Brown. — Cristallographie notes, 377.
Penlicld ami Iiarper. — Chemical composition of Ralstonite, ?80.
K. Dana. — Minoratogical Noies, 386.
N° 192 (décembre 188(J).
Dana. — On the Chystallization of native Copper, 3 pi., 413.
W\ Uice. —On tin» Trap and Saudstonc in the Gorge of the Farmington River
at Tarifville, Conn. 130.
Carvill Lewis. — Comparative Studios upon the Glaciation of Noilh America,
Great Britain and lrehnd 433.
Bishop. — On certain fossiliferous Lirnestones of Columhia Co N. Y., and their
relation to the Ilmlr-on Hiver Shales and the taronie Svstem, 41«.
Penfield. — Cnstalli/od Yanariinid" from Arizona and New Mexico, 411.
Ford. — Note on tlu- A^e -»f the Swedish Paradoxides Bg<\^, 473.
3° série, t. XXXllï, (t. CXXXÏÏI/, n° i!»3, janvier 1887.
Wright. — The Muir Glacier, 1.
\Hiite. — Age of Coal f-uir.d ir. tlte ro^i-n tr.iversed by the Rio Grande. 18.
Idding. — The nature and oripin of Lithophysac an<J the laiiiination of fteid
lavas, 3a.
Gran<i«-BraCagn* Lomén». — Tte rmh^rri
m- Ï»Ï7I <*ànman «ME. Jwtiw I W7 .
e m, wt . m. ■• « « •©< . i ». ■* i .
W m. « TiOi.it - <M te J
I II
V V.r: S'». '«.... -ii.l. ;. .l/-...!t,!.!.- ISm, .
- 'Un i,..i,r.i::. J. .mu. il ..l t!,n -, VM.II l'.rl 1 . ii- 1f.(* (noie:
■ 1MHI.,
DONS. — DU 8 MOYBHB1B AU 17 JAlfVIRR 1887. 4*1
Callaway. — On tome derived Fragments in theLongmynd and newer Archaean
Rocks of Shropshire, 481.
Strahan. — » On the Relations of the Lincolnshire Barstone, 486.
Bêcher. — On some cupriferous shales in the Province of Hon-peh, China, 494.
Jonis and Kirkby. — On the Distribution of the Ostracoda of the Carboniferous
Formations of the british Isles, 496.
Gilpin. — On the Geology of Cape Breton Island, Nova Scotia, 515.
Hughes. — On some perched Blocks and associated Phenomena, 527.
Lydekker. — On a new Emydiné Chelonian from the Pliocène of India, 1 pi.,
540.
J. Carter. — ■ On the Decapod Crustaceans of the Oxford Clay, 1 pi., 54?.
Merritt. — On the Cascade anthracitic Coal-fleld of the Rocky Moun tains, Ca-
nada, 560.
Griftilhs. — On artain Eocene Formations of Western Servia, 565.
— The royal Society. Proceedings of —, t, XLI, n9 247.
— The Geologists' Association. Proceedings of the —, t. IX,
n" 6, 7 (mai-août 1886).
N* ô. Irving. — The stratigraphical Relations of the Bagshot Sands of the
London Basin to the London Clay, 411.
Johnston-Lavis. — On the fragmentary Ejectamenta of Volcanoes, l pi., 4SI .
Oardner. — Fossil Grasses, 2 pi. 433.
N* 7. Postlethwaite and Ooodchild. — On some Tnlobites from the Skiddaw
Slates, 4 pi., 455.
Ooodchild. — Observations upon the stratigraphical Relations of ,the Skiddaw
Slates, 469.
Boulger. — » On the connection in time of changes in Fossil Floras wilh those
of Faunas, 482.
Rupert Jones and Kirkby. — A List of the Gênera and Species of bivalved
Entomostraca found in the carboniferous Formations of Great Britain and Ireland,
with notes on the gênera and their distribution, 495.
Cambridge. The Cambridge philosophical Society. Proceedings of
the —, t. V, n° VI.
Edimbourg. The Royal physical Society-Proceedings of the — .
Session 1885-86.
Kidston. — On the Species of the Genus Palawxyris, Brongn; ocenrring in
British carboniferous Rocks, 1 pi., 51.
Ben nie. — On the Occnrence of Spores in the Carboniferous Formation of
Scotland, 82.
Glascow. The Geological Society of — . Transactions of the — -,
t. VIII, n°i.
Young. — Notes on Cone-in-Cone Structure, 2 pi., 1.
R. Craig. — On the upper Limestones of North Ayrshire, as found in the
District arround Daby, and elsewhere, 28 .
R. Craig. — List of Fossils in the upper Limestones of North Ayrshire. 36.
Kidston. — Notes on some Fossil Plants collected by M' R. Dunlop Airdrie from
the Lanarkshire Coal-field, l pi. 47.
Jolly. — The Joint Excursion of the Edinburgh and Glasgow geological So-
ciétés to Ben Nevis and the Parralel Roads of Lochaber in July I8sr>, 72.
Supplément au Bull, J/* /// Soc. yihtl. dr Fnnm\ t. XV, n° o. f
43 BMW. — OH 8 HOTEHBBB AU 47 MtlYIBB 1887.
WliUo. — A Glimpae of Skya ; wilk Remarki on volcanic Action, 105.
— Notes on Tarberl, Arftyllshire, III.
Dugald Bell. — Note* on the Geolog» of Qban, lia.
Young. — Notes on the Catbkin • Osmund Stone », a Volcanic Tuff, 13..
— Notifie of tbe laie I)r Thomas Davidson, 188.
— Notée on the carbonifère lia Brachiopoda, with Revised List of the Gênera and
Spccies, Ml.
— Revised Liât of Seollish carboaiterouî Brachiopoda, 1885, 150.
Hnnler. — The Old Red Sa.idstone of Lanarksliiro, with notes on Volcan 'f
Action during Old Red and Carbodiferous Times, 101.
— Noies on Ihe Discovary of a fossil Scorpion (Pa/u'-o/'A'inMs raUdonicus) in
the Silnrian Strata of Logan Water, îae.
i. Thomson. — The Goology of the Terriiory of Idaho, 173 .
Murdoch. — Notes on some of the principal Oeological Papers read at tbs
brilish Association Meeting, Aberdeen, 1885, no.
Indes Anglaises. Tbe geological Sui-voy of Iodia. Records of
— , t. XIX, n" 4, 1886.
Italie. Rome. R. Comitato gnologico d'Ualia, 4886, n° 9 et 10,
(septembre-octobre).
Qemmellaro. — Sugli strali con Ltptatna nel Liai supcrior di Sicilia, a pi. Ml.
Wallher. — I volcani soltomariui del Golfo di Napoli, 1 pi. 360.
Clerici. — Sulla natura gcoloitica dei terreai incontrati nielle fondaaioaidelpa-
laiio délia Banca nazionale in Roma, 3<Jl».
Bncca. —arindusi délia trachite di Monb Vlrgtoio, 377.
Fnnaro. — Sulla composiiione chimica <li alcuue rocci feldspaticta dell iaoli
d'BIba, 180.
— Societa geologica italiana. BolleUino délia — .
T. I, (1883) & T, (1886), 10 fascicules.
T. V, (1886).
Faac. i.
DORS. — DU 8 flOYKMBRB AU 11 JANVIER 1887. 48
— Bulletino del Vulcanismo italiano, 13* année, 4-9, anti-sep-
tembre, 1886.
— Biblioteca nationale centrale Vittorio Emanueledi Roma. — Bol-
lettino, n° 5, septembre-octobre, 1886.
— R. Academia dei Lincei. Atti délia — Rendiconti, 4e série, VII,
fasc. 8, 2' semestre, co fasc. 10, 11, 12.
— Carta geologica d'Itlia, au 100,000e.
Feuilles 244 Isoli Ëolie.
— 256 Isoli Egadi (Isola di Sicilia.)
— 260 Sciacca id.
— 267 Canicati id.
— 268 Caltanisetta id.
— 269 Paterno id.
— 270 Catania id.
1 pi. de coupes (Isola di Sicilia}, pi. IV.
Palermo. Reale Academia di scienze, littere e Belle Arti di — . Bol-
lettino délia —, anno III, 1886, n° 1-3.
Norwège. Den geologiske undersogelse. Revision af Kartbladet
er udfort af T. Ch. Tbomassen, (carte géologique au 1/100,000*).
Feuilles 15 C. Fet.
— 20 A. Nannestad.
Christania. Den Nordhavs-Expedition, 1876-1878. T. XVI, Zoologi
Mollusca II ved Herman Friele raed 6 Plancher.
Russie. Matériaux pour la géologie du Caucase (1879-1882),
1 vol. 8°, 47 p., 1 pi.
— Programm der sibirisch-uraler Ausstellung Jiïr Wissenschaft
und Industrie in Jekaterinburg, 71 p.
Moscou. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de — .
Année 1886, nM 1, 2,
Sloudsky. — La figure delà terre d'après les observations du Pendule, 1 pi., l.
Pavlow. — Note sur l'histoire de la faune kimméridienne de la Russie, 227.
Nouveaux mémoires de la —, t. XV (t. XX), n° 4, 1886.
Trautscliold. — Le Néocomien de Sably en Crimée, 27 p., 5 pi.
St-Pétersbourg. Bibliothèque géologique de la Russie, rédigée par
S. Nikitin. I, 1885, 1 vol. 8°, 126 p.
— Mémoires du Comité géologique, t. II, n° 3.
Pavlow. — Les Ammonites de la zone à Aspidoccms acanthinun de l'Est de la
Russie, avec 10 planches.
T. III, n# 2. — Carte géologique générale de la Russie d'Europe.
Feuille 139. Description et Explication par Karpinsky et Tchernycheff; hauteurs
de l'Oural méridional, par Tillo.
— Académie impériale des Sciences de — .
Bulletin de 1'— , t. XXX, n° 4 ; t. XXXI, n01 1 et 2.
M MHS. — DU S NOVBMBBB AU 17 JÀNV1EB 1887.
T. XXX, d* 4. Schmidt. — Sur quelque* nouveaux Trilobites, > pf., &0 p.
Mémoires de 1' —, t. XXXIV, n" 2, 6.
N* ». Strave.— Uber die Schichtenfolge in den CarboniMageruiiften im sûdlichea
Tbeil de* Moskauer Koblenbeckens ; arec 1 carte.
Suède. Stockholm. Geologiska loreningens. i — . Forhandlingar
t. VIII, n* 6.
Peltergen. — Notiiser verdrorende deu nord-norska fjeldbygning, 4M.
Hiriakoff. — Om ett fvnd af grickselfvermalm, 470.
Sjogrcn. — Hineralogiska riotiser, XII, 473.
Hamberg. — Aoatar och lilanit pa rulil fYanapatiifùrekomsten vid Kragero, 4TS.
Igelstrom,— Mineralogiska meddelandin, «-s, 477.
Suisse. Matériaux pour la carte géologique de la Suisse.
18' Mit. Description géologique des territoires de Vaud, Fri bourg et Berne,
compris dans la feuille XII, entre le Lac de Neufchâlel et la Crète du N'iesen, pu
V. Oillliron ; 1 vol. et atlas {m vol.)
19* litr, Geologische Beschreibung der Kaatoae Sl-Qallen, Thurgau nnd
ScoaBhaasea, par Gutiviller et Schalcb,
Newcastle upou Tyne. Nortli of England Instituts of raining and
mechanîcal Eugineers. — Transactions of the — , t. XXXV, n° *,
(novembre, 1886.)
Binas. Coal miriingen New Zealand.m. 7 (il.
LISTE DES OUVRAGES
REÇUS EN DON OU EN ECHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Un 17 JanYler au 4 Avril 188?
1° Ouvrages non périodiques.
(Les noms des donateurs sont en italiques.)
Aimera et Bofill. — Descubriemento de grandes Mamiferos fosiles
en Cataluna. In-8°, 4 p. (Cronica cientifica de Barcelona, Afto X,
n° 220. (Janvier 1887.)
Ch. Barroiê) Maurice, Quéva et Six. — Traité de paléontologie, par
K. Zittel. Traduction française. T. II, Paléozoologie, partie I. Mol-
lusca et Arthropoda. 1 vol., 867 p. avec 1109 figures. In-8°, Paris,
Doin, 1887.
Ch. Barrois. — Note sur le Kerzanton de la rade de Brest. In-8°,
19 p., (Ànn. Soc. géol. du Nord.)
1\ Batelli. — Sopra una raeraoria dei Prof. Taramelli e Mercalli i
terremoti Andalusi cominciati il 25 dicembre 4884. Relazione et
osservazioni. In-4°, 11p. — Turin, 1887.
U. Botti. — Due viaggi in Sardegna del Prof. G. vom Rath. (tra-
duit de l'allemand). In-8°, 46 p., Cagliari, 1886.
Boyer. — Sur la provenance et la dispersion de Galets silicates et
quartzeux dans l'intérieur et sur le pourtour des Monts-Jura. In-8°,
36 p., 3 pi. — Besançon. Dodivers, 1886, (Extr. Mém. Soc. d'Em.
du Doubs.)
Cabot. — The immature state of the odonata. Part II. Subfamilv
Aeschnina. In-4°, 39 p., 5 pi., Cambridge Mass. 1881. (Mem. Mus. oi'
Comp. Zool. ad Harvard Collège.)
Calderon et Paul. — La Moronita y los yacimentos diatomaceos
46
! 47 JANVIER AU 4 AVRIL 1887.
de Moron. Madrid. In-8°, 17 p. (Extr. Add. Soc. Esp. de hist, tut.,
t. XV, 1886.)
Cope. — S ystemalic Catalogue ofSpecies of vertebrata Jouxta ia
the Beds of the Permian Epoch in North America. In-4°, 12 p., 2 pi
(Extr. Amer. Philosoph. Soc. Mai 1886.)
Cope. — On Iwo new S pecies of Tliree-loed Horses from Ibe upper
Miocène, with notes on tbe Fauna of the Ticbolephis Beds. — In-S*,
3 p., 1887. (Extr. Am. Philosoph. Soc.)
— The phylogeny of Ibe Camelidae. ln-8% 13 p. (Extr. American
Naturalist, July 1886.)
— Geology and palaeontology. In-8°, 3 p. (Extr. l'rf.)
— The Vertebrata of tbe swift current creck Région or tbe Cypreu
Hills. In-8°, 1 p. (Exlr. Report. Geol. Survey of Canada 1885.)
— Scblosser on Creodonta and t'henacodus. In-8% 3 p.
Courtois. — Recherches sur l'arrondissement de Valognes. 1 br.
in-8°, 26 p. S' Vaast la-ÏIougue, 1887.
J.-D. Dana. — A dissected volcanlc Mountain ; some of its réveil-
lions. — (Exlr. Amer. Jour, of Science, 3r série). 8 p. in-8".
J.-D. Dana. — Kilaoea after the Eruption of March 1886. Volcanic
Action. In-8", 28 p., 2 pi. (Extr. Americ. Journ. of Se, t. XX.MI!,
1887.)
Depérel. — Sur l'importance et ta durée de la période miocène,
d'après l'étude du Bassin du Houssillon ; nouveaux documents pour
la Faune de Mammifères pliocènes de ce bassin, In-4% 3 p. — Dé-
cembre 1886. — (Extr. Comptes rendus Ac. des Se).
Depéret. — Sur la Faune des Vertébrés miocènes de ta Grive-
DORS. — DU 17 JANVIER AU 4 AVRIL 4887. 47
Hiçde. — On the Geijus Hindia, Dune an. and the Name of its typical
Specips. — In-8°, 43 p. (Extr. Ann. and Afagaz. pf nat. History,
4887.)
Jourdy. — Les dislocations du globe pendant les périodes récentes.
In-4% 44 p. (Revue scientifique du 29 janvier 4887.)
W. Kilian. — Notes géologiques sur le Jura du Doubs. IVe partie.
Les Foraminifèresde l'Oxfordien des environs de Montbéliard (Doubs),
par IF. Deecke. In-8, 47 p., 2 tableaux, 2 pi. (Extr. Mém. Soc.
d'Émul. de Montbéliard), 1886, Montbéliard.
IV. Kilian. — Note géologique sur la chaîne de Lure (Basses-
Alpes). — In-8°, 8 p. (Extr. Feuilles des jeunes Naturalistes, 4887.)
Labat. — Étude sur Ussat (Ariage). In-8°, 44 p., Paris, 488G.
(Extrait de la Gazette des Eaux.)
— Étude sur Saint-Sauveur. In-8°, 16 p., Paris, 1887. (Ext. Ann.
Soc. d'hydrol. médicale.)
J. Leclercq. — Une visite au volcan de Jorullo (Mexique). In 8°,
19 p. (Extr. Bull. Soc. de géogr., 1886.)
Mourlon. — Sur le Famennicn de la Plaine des Fagnes, 9 p., in-8.°
(Extr. Bull. Ac. roy. de Belgique, 188G.)
Parandier. — Participation eflicace du service hydraulique pro-
gressivement généralisé en France au relèvement de l'agriculture.
In-4°, 72 p., Paris, Dunod, 1887.
IL Sicard. — Uober Ophiuren aus dem oberen Muschelkalk bei
Schlotheim in Thilringen. In-80, 6 p., 1 pi. (Extr. Zeitschr. d.
deutsch. Geol. Ges. 1886.)
Quiroga. — Apuntes de un viaje por el Saharra occidental. —
In-8°, 29 p., 1 pi. (Extr. Anal de la Soc. Esp. de hist. nat., t. XV,
1886.)
J. Revil. — Description de la montagne du Gorbelet. In-8% 23 p.,
(Extr. Revue savoisienne). Annecy, 1887.
P. de Rouville. — Monographie géologique de la commune de
Gabrières (Hérault). In-4°, 62 p., 7 pi. (Extr. Mém. Ac. de Mont-
pellier, 1887.)
Rupert Jones and Kirkby. — A List of the Gênera and Species
of Bivalved Entomostraca found in tlie carboniferous Formations of
Great Britain and Ireland. In-8', 21 p. (Extr. Proceed. of the Geoio-
gist' Association.)
Rupert Jones. — Report on the Fossil Phyllopoda of the Palaeo-
xoic Rocks, 1886, in-8J 6, p. (Brit. Assoc. Birmingham Meetiug,
1889.)
48 DONS. — OU 17 JANVIER AU 4 AVRIL (887.
Sterry Ilunt. — Minerai physiology and physiography. 1 fort vol.
in-8% 710 p. Boston, 1886.
2° OUVRAGES PÉRIODIQUES.
France. Paris. Académie des Sciences. Comptes rendus hebdo-
madaires des séances de 1'— T. CIV, n" 2*13.
T. CIV, n» i (10 janvier 1387.)
Collot. — Age de la bauxite dans le Sud-Est de la France, m.
»• s (n Janvier 1887).
Lemoiue. — Sur le genre Plesiadapii, mammifère fossile de l'Éocène inférieur
des environs de Reims, 190.
Stanislas Meunier. — La Qiovanite, nouvelle roche cosmique, 103.
N*4 (M janvier 1887).
Lacroix. — Description d'une Thomsonite lamellaire do Bishoplon (Rentre»
shire, Ecosse).
Lacroix. — Sur une épidote blanche du canal du Beagle (Terre de Peu), 833.
Issel. — Sur l'existence de vallées submergées dans le golfe de Gènes, iso.
O. Rolland. — Les sondages artésiens et les nouvelles oasis françaises de l'Oued-
Rir (Sud algérien), Î53.
N* g (Si janvier 1887).
Oonnard. — Sur certains phénomènes de corrosion linéaire de la Calcite de
Couxon (Rhône), 3is.
Issel. — Sur l'époque du creusement des vallées submergées du golfe <k
Gènes, 318.
N* 8 (7 février 18871.
DOHS. — DU 17 JANVIER AU 4 AVRIL 1887. 49
De Kroustchoff. — Sur de nouveau procédés de reproduction artificielle de
la silice cristallisée et de l'orthose, 602.
Fines. — Sur le tremblement de terre du 23 février, enregistré à l'observatoire
de Perpignan, 606.
Mascart. — Remarque au sujet de cette communication, 607.
Daubrée. — Perturbation du sismoscope de Washington, le 23 février, 608.
Forel. — Sur les effets du tremblement de terre du 23 février 1887 dans la
Suisse orientale, 608.
St. -Meunier. — Tremblement de terre du 23 février à Nice, en.
Tissot. — » Le tremblement de terre du 23 février à Voreppe (Isère), <3U.
Descroix. — Sur les relations qui peuvent exister, entre les variations magné*
tiques et les tremblements de terre, 61 1.
Réveille. — Le tremblement de terre du 23 février à Saint-Tropez, 614.
T. CIV. N- 10 (7 mars 1887).
Lacroix. — Sur les variations de composition des porphyrites carbonifères de
Renfrewshire (Ecosse), 717.
Gonnard. — Sur les associations minérales du basalte de Pradelles, près de
Glermond-Ferrand, 710.
A. de Lapparent. — Recherches sur la contraction du rayon terrestre, depuis la
formation de l'écorce solide, 723.
No 11 (14 mars 1887).
A. Gaudry. — Le p3tit Ursus spelaeus de Gargas, 740.
F. Fouquc. — Renseignements divers recueillis sur le tremblement de terre du
23 février 1887.
Denza. — Sur le tremblement de terre du 23 février, 757.
St. -Meunier. — Premiers résultats d'une exploration de la zone ébranlée par les
tremblements de terre du 23 février, 759.
H. de Parville. — Sur une corrélation entre les tremblements de terre et les
déclinaisons de la lune, 761.
Lallemand. — Observations du niveau de la Méditerranée faites à Marseille le
23 février 1887, à l'instant du tremblement de terre, 705.
Soret. — » Le tremblement de terre du 23 février en Suisse, 754.
Galli. — Le tremblement de terre du 23 février à l'observatoire de Velletri,
765.
Rey-de-Morande. — Sur l'origine des mouvements cycloniques, 802.
N* 12 (21 mars).
Lacroix. — Etude pétrographique d'un Gabbro à olivine de la Loire-Inférieure,
870.
St.-Meunier. — Examen minéralogique du fer météorique de Fort-Dunoan
(Texas), 872.
N* 13 (28 mars).
A. Caraven-Cacbiu. — Age du soulèvement de la Montagne-Noire, 923.
— Institut de France. — Académie des Sciences. — Statistique
générale des personnes qui ont élé traitées à l'Institut Pasteur, note
de M. Vulpian, 7 p. (Extr. Comptes r. Ac. des Se, 24 janvier 1887.)
— Journal des Savunls. — Décembre 1880-janvier 1887, Février-
mars 1887.
Supplément au Bull. >V. */#W. tir l-'ranr/\ t. XV. n° ». 7
80 IWHS. — DU 17 JAIIVIBI AD 4 AVRIL 1887.
— Ministère de l'Instruction publique, — Annuaire des bibliothè-
ques et des archives pour 1887, SOI p. Revue des travaux scientifi-
ques, ii°* 8, 9 (t. VI).
— Ministère des Travaui publics.
Étude des gilet minéraux de la France. Bassin houlller de Val en tiennes.
R. Zeiller. — Description de la flore fossile. Allas de XCIV pi.
— Service de la Carie géologique détaillée de la France au 80/000".
Fenillt» n- 14». Poitiers, par M. Rolland.
134. [ssoudun, de Grossouriv.
71. Chftlaaulio, Barrois.
111. Avallon, Vilain.
Ponts et chaussées. — Service hydrométrique du bassin de,
la Seine.
Résumé des observations centralisées par le service hydrométrique du bassin ta
la Seine pendant l'année 1885, publiée par le ministère des Travaux publies arec
rologique de France. In-S', an p. et an atlas la-
— Annales des Mines, 8*, l. X, 5' livr.
Hochet. — Élude anr le Baisin houiller de Waldenbourg (Basse-Silésû).
sti, 1 pi.
Caste! . — Nécrologie. M. Tournaire, 154.
Pelle. — Etude sur les salines de Roumanie, ï?0, 1 pi.
De Orossouïre. — Etude sur les gisements de minerai de fer du centre de I»
France, SU, t pi.
— Paléontologie française.
»■• séria. Animaux invertébrés. Livraison VIII. Terrains tertiaires. Kocèae
DOZIi. — DO 17 JANVIER AD 4 ATRIL 1887. 51
— Journal de Conchyliologie, 8* série, XXVII, n* 1 • '
— Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme. —
Revue mensuelle illustrée, dirigée par E. Cartailhac et B. Chantre.
— 31' vol. 3* série, t. III, 1886 (décembre 1886), t. IY (Janvier*
1887).
3* série, t. IV (XXI), janvier 1887).
Marcelin Boule. — Nouvelles observations sur les puits préhistoriques d'ex-
traction du silex du Mur-de-Barrez (Aveyron).
— La Nature. 15* année, n09 711-722.
712 St. Meunier. — Les phosphates de Picardie, 113.
718 0. Tissandier. — Le tremblement déterre du 23 février 1887.
G. Tissandier. — Le tremblement de terre du 23 février (suite), 232.
Désiré Charnay. — Les Cénotés du Yukatan, 236.
711 Maxime Hélène, — Le tremblement de terre du 23 février 1887, notes d'un
témoin, 278.
— Société de Géographie. — Compte rendu des Séances de la
Commission centrale, 1887, n" 2, 3, *, 5, 6, 7.
Bulletin de la — , 4ê trimestre 1886 (7 série/ t. VII).
— Société française de Minéralogie. Bulletin de la — , t. IX, n° 7
(novembre 1886), n<> 8 (décembre), et t. X, n° 1 (janvier 1887).
T. IX, n° 7.
Igelstroem. — Pyrrhoarsénite, nouveau minéral de Sjocgrufvan, 218.
Asaro. —Note sur un assemblage de cristaux de Cassitérite, 220.
— Extension de l'observation de M. Mallard, sur la m;\cle de Karlsbad, etc.,
212.
— Note sur une nouvelle face de la Calamine, 242.
Gonnard. — Sur les minerais aurifères des environs de Pontgibaud, 243.
Bourgeois. — Sur des titanates de baryte et de strontiane cristallisés, 244.
K. de Kronstchoff. — Notes pour servir à l'étude lithologique de la Volhynie,
250.
— Notice sur une hypérite de Seeland, 258.
WyroubofT. — Sur la forme cristalline du chlorure de baryum, 262.
— Quelques mots à propos du a mémoire do M. Schmidt, sur la scolézite, 2*6.
T. IX, n° 8 (décembre 1886).
Dufet. — » Sur les phosphates et arséniates, d'argent, 273.
— Sur un nouveau microscope polarisant, 273.
Gesaro. — Note sur une propriété géométrique de rhomboèdre de clivage de la
Galcite, 218.
Fouqué. — Sur un minéral artificiel provenant d'une scorie de forge, 287.
— Sur on gisement de gneiss à Cordtf rite, 293.
Morel. — Cristallisation du Nitrate de plomb, 201.
Chatrian. — Sur le gisement de diamants de Salobro (Brésil), 302.
Jannetaz. — Note sur les rubis artificiels, 321.
T. X, n° 1, janvier 1887.
Michel-Lévy et Lacroix. — Sur le granité à Amphibole de Vangneray, 27.
52 DONS. — DU 17 JANVIER AU 4 AVRIL 1887.
KrouUrtioff. — Nouvelles synthèses du Quartz et de la Tridymile, 31.
Oorgeu. — Sur la production artificielle de la Zincite el de la Willemite, 36.
Angers. — Bulletin de la Société d'études scientifiques d'Angora.
Nouvelle série, 15' année, 1885.
Œhlert. — Description de Goldiut Gervillei, 113.
(Eiilcrt. — Elude sur quelques irilobites du groupe des Proetidae, 121.
Devant. — Note sur la tranchée ouverte en 18S« à Mon treuil- Bellay, par l'ad-
ministration des chemins de fer de l'Etat, sur la ligne de Poitiers à Angers, 18J.
P. Sahut. — Notice biographique sur J. Duval-Jouve, *9.
K. Chelot. — Notice sur la vie et les travaux d'Albert Quillier, 131.
ld. Supplément à l'année 1884.
Trouessard. — Catalogue des Mammifères vivants et fossiles. — Carnivores. —
108 p., 18B5.
Amiens. — Société iinnéenne du Nord de la France. Bulletin men-
suel, n*, 16" année, t. VIII, n" 173 (janvier 1887).
Bordeaux. Journal d'Histoire naturelle de — et du Sud-Ouest,
11e série, G° année, n°* 1, 2, 3.
N' l. Benoist. — Esquisse géologique des terrains tertiaires du Sud -Ouest Je la
France, 8.
N* 2. Benoist. — Esquisse géologique des terrains teriaires du Sud-Ouest de II
France (suite), to.
N* 3. Benoist. — Esquisse géologique des terrains tertiaires du Sud-Ouest de 11
France (suite), 3*.
— Actes de la Société Iinnéenne de —, t. XXXIX, 4' série, t IX,
1885.
Benoist. — Description géologique et paléontologique des communes de Saint-
Estèphe et de Vertheuil. — P. 70 et 101, i carte, 1 tableau, 3 pi.
Procès- verbaux. Benoist. — Présentation du Trito rantUaefârmi* et du Cornu
DONS. — DU 17 JARVIKR AU h AVRIL 1887. 53
Evreux. — Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-
lettres de l'Eure. *
Recueil des travaux de la —, IVe série, t. VI (1882-85).
Lille. — Société géologique du Nord. Annales XIII, 1885-86, n° 6.
J. Gosse le t. — Tableau de la faune coblenzieone (an), 305.
J. Gosselet. — Note sur les roches draguées au large d'Ostende, 309.
James Hall. — Les Lamellibranches dévoniens de l'Etat de New-York, 318.
Gronnier. — Compte rendu de l'excursion de la Société, 380.
Paulin-Arrault. — Sondages au lieu dit le Petit-Chàteau, 329.
Manouvriez. — Documents concernant les eaux sulfureuses du Nord, 330.
Manon vriez. — Documents concernant les eaux salées du Nord, 331.
Ortlieb. — Tables des matières, 333.
Lille. — Société géologique du Nord. — Annales XIV (1886-87),
!*• livraison.
Gronnier. — Note géologique sur le Vermandois, 2.
Canu. — Sur les ossements trouvés par M. Grégoire dans l'Aachénien de Roch-
Recquignies, 20.
E. Delacroix. — Note sur l'altération des eaux d'un puits en Angleterre, 22.
Gh. Barrois. — Sur le Kersanton de la rade de Brest, 31.
Nîmes. — Bulletin de la Société d'études des Sciences naturelles
de —, 14e année, n°" 7-12 (juillet-décembre 1886).
J.-N.-S. — Aperçu paléoniologique du règne animal, d'après le tableau synop-
tique de M. le Prof. Gaudry, 55, 1 pi.
L. de Sarran d' Al lard. — Sur quelques plantes de la flore lacustre du |Gard
62, 2 pi.
— Notes sur l'excursion à Sauve, Fressac, Durfort et Tornac, 00.
Saint-Étienne. — Société de l'Industrie minérale. Comptes rendus
mensuels. Décembre 1886, janvier 1887, février, mars-avril 1887.
Bulletin de la — , 3e série, t. I, lr8 livr. avec atlas in-folio.
Baudot. — Les mines d'étain de la Villeder (Morbihan), 151, 2 pi.
Blanchard. — Les mines de plomb argentifère du Bottino, près de Serave/.za
(Toscane), Italie, depuis les Etrusques et les Romains jusqu'à nos jours, soi,
1 pi.
Baudot. — Histoire, conditions géologiques et principaux usages de l'étain, 335.
Toulouse. — Société d'Histoire naturelle de — . Comptes rendus
des Séances. 17 novembre, ll>r décembre, 15 décembre. 3 janvier,
2 et 16 février 1885. — Bulletin trimestriel. Avril-juin 1886 (20e an-
née), juillet-septembre 1886.
10 février. Caralp. — Structure de la vallée d'Aran et des pays adjacents, 3.
Comptes rendus des séances, 18 février, 20 avril 1887. — Bulletin
de la — , 20e année 1886 (fin).
B ne h mer. — Recherches sur les ophites des Pyrénées, du D' J. Kùhn (traduc-
tion), 103.
Boule. — Sur les assises lacustres du Crétacé supérieur de Provence, LVII.
Valenciennes. — Revue agricole, industrielle, littéraire et artis*
54 nota. — DU 17 JANVIKB AD 4 AVRIL 1887.
tique. (Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Val ancienne!. )
38* aimée, t. XXXIX, n" 12-15.
Alsaoe-Lorraino. Bulletin de la Société industrielle de Mal*
bouse. Décembre 1886.
Allemagne. Berlin. — Kœnlglicb preussischo Akademie der
Wissenschaften zu Berlin. XL, XL1, XLII, XLIII, XLIV, XLV, XLIX,
L, LI, LU, LUI. (Octobre-décembre 1886.)
LII-LIII. Annal. — Mineralogisehe* aui dera g.inirki-Oabiet, im 804-Unl.
— ZeitschriflderdeuUchen geologUchenGeselbciiaft. T. XXXVIII,
n» 4.
P. Rœmer. — Ueber citi mi'âanhaftea vorkommon von grossen OrAust-Rryi-
tallen im Boden der Stadt Brealau, 713.
0. Bœhm. — Die Qattungen Pachym-i/nh'hn und Darg*, "tt.
W. Brahns. — Der Porphvriliug von Wi1s'lru(T-Pot'Cba|ipel (PI. XX), 735
P. Riemer. — Notiz ueber Bilobiien-aelinlidie, aU Uiluviai-Oaschlebe -rortom-
inende Koerper, 701.
K. Ochteniui. —Ueber da-i Altareinigflr Tbella der ifllamericinischen Andto,
Tes.
PUfkfneti,, Brongn.,
quarueren Paun* iit
Stenel. — Neuer Beiirag ïur Keuiitui» von Dhkumi
t pi., 773.
Noetling. — Ueber die Lagerugnsverhaeltnisse eie
Oebîete der Jordanthalea (1 pi.), «07.
Noelling. — Eittwurf ciner Oliedermig der Kreiditfurnmion In Syrien wi
Paiaestina, 3 pi., 8î-i.
Picard. — Ueber Ophlnren ans dem oheren Mtnehelkalk bel Sobloibeim in
Thuriogen, i pl.,8iu.
A. von Koenen. — Ueber daa MUteloligocieii von Airliuz in Jilllfcn.l, «83.
. DORS. — DU 17 JAHYIfcl AD 4 AVRIL 1887. 58
Zweite Abtbeilung. 1885, T. XCI, n"4et5. — T XCII, u" 6,
7, 8, 9, 10. — T. XCII, n" 1-8. - T. XCIII, n" 1-8.
T. XCII, n* 1-2. Poe ta. — Ueber fossile Kalkelemeute der Alcyoniden und Ho«
lothuriden und verwandte récente Formen, 1 pi., 7.
Probaska. — Ueber den Basait von KollniU im Lavanttbale und desscu glasige
cordieritfUbrende Einscbiûssc, 20.
Id. N* 3. Fuchs. — Statistik der Erdbeben von 1865-1885, 215.
Id. N* 9-10. Diener. — Die Struktur des Jordanquellgebicts, 2 pi., 133.
Zahâlka. — Ueber Jsoraphinca Un'.a, Koemer sp. und Sryttilin jterlusa, Reuss-
sp aus der Ungebung von Raudnitz in Boehmen, 2 pi., 647.
T. XCIII, n° 1-3. Brader Neue. — Beitraege zur Kenntniss der Juraablage-
rungen im noerdlicbeu Boebmen, II, 193, 1 pi.
— Denkschriften der — , Mathematisch-nalurwissenschaftliche
Klasse, t. L.
Ettinghausen. — Die fossile Flora von Sagor in Krain, III et fin, 5 pi. 1.
Neumayr. — Die Gtographiscbe Verbreitung der Juraformatiou (3 pi.), 57.
Toula. — - Oeologischc Untersui-bungen in der o Grauwackcnzone i> der Nor-
doestlicben Alpen, l carte, 1 pi., 131.
Purschke. — Clemmyt sarmativa, n. sp. aus dem Tegel von Hernals bei Wien,
185, 1 pi.
Unterweger. — Beitraege sur Erklaerung der ko&miscb-terrestrigchen Encbei-
nungen, 2 pi., 193.
Bruder. — Die Fauna der Jura-Ablageruug von Hohnstein in Sachscn, 5 pi.,
l tableau. 239.
Laube. — Ein Beitrag zur Kcmuniss der Fische des boebmischen Turon's.
1 p!., 285.
Toula und Kail. — Ueber einen Krokodil-Scbaedel aus den Tertiaerablagn-
rungen von Eggenburg in Xiederoesterreicb, 3 pi., *99.
— Kaiserlich koenigliche geologischc Reichsanstalt.
Verhandiungen der — 1886, 17, 18. 1887, i-3
1886. N» 17. Goldschmidt. — Ueber das specifische Gewicbt der Mineralquellen,
439.
Bittner. — Ueber die Verbreitung der Reicbcnhaller Kalke in den nonloestli-
cben Kalkalpen. Ueber das Aufreteu gesteinsbildender Posidonomven in Jura
und Trias der Nordoslalpen, 415.
Hoffmann. — Vorlâufige Mittbeilung ueber neuere F un de von Saugctbierresten
von Goeriach, 450.
Stur. — Vorlage geol. Karten, -153.
Vacek. — Ueber die geologiscben Verhaeltnisse des Flussgebietes der unteren
MUrz, 455.
Woldrich. —Ueber das Voikornmen ciniger Mineralien in Sudboehmen, 453.
v. Foui Ion. — Ueber neu eingelangte Minérale, 464.
1887. N* 2. Nécrologie. F. Herbk-.b, 41.
Roemer. — Nachtraegliche Dateu zu dem Granatenfunde auf der Dominsel, 42.
Gûrich. — Einschluessc von gerodlartiger Forna in Steinkobleufloetzen von
Oberschlesien, 43.
36 DONS. — DU 17 JANV1BB AU A AVRIL 1887.
Sundbarger. — Beraerkangen m den neueren Veroeffentlichungen Lomnkki't
ueber die tertiaeren Brack-und Susswasserbildungen Galizieas, 45.
Pichler. — Zur Géologie der Kalkgebirge sùdlicli van Incsbrack, 45.
Laube. — l'inilfûhrendor Granitporphyr vou Ba.iLzeiih.oun, 43.
Taisseyre. — Notitz ueber eiuige selienere Ammoniteu der baliner Oolitbe, 4g.
Kraus. — Ueber Dolinen, 53.
Tieze. — Ueber récente Niveau-Veraenderungen aus der Insel Paras, 63.
Came ri un der. — Zur Qeologie desGranuIilgehirges Ton Prachatiti, M.
N° 3. Tielze. — Noch ein Wort zu D' Dieners Libanon, 17.
Biltner. — Zur Verbroitung der Opponitzer Kalke, si.
Cathrein. — Ueber Augilporphyi- von Pillersee, Se.
Kzehak. — Die Foramioirerenfauni des griineu Oligocànlhones Ton Nikoli-
«hilz la Maeliren, 87.
Biltner. — Aus dem Qebiel der Ennsthaler Kalkalpen und des Bocbs-
chwal, 8B.
— Berg-uud hiitlenmaennisches Jahrbucb der k. k. Bergakademien
eu Leoben und Pribram. T. XXXIV, n" 4.
Kua. Ungarische geologische Anstalt.
Mittheilungeu aua dem Jahrbuche der —, t. VIII, n" 4.
Halavais. — Palaeontologische Daten zur Kenulniss der Pau ni der siiduagi-
rischen Neogen-Ablagerungen, (ï pi.).
Erster Nacblrag mm Katalog der Bibliotbek der —, und Ungarische Geolo-
gische Gesellschaft.
Foldlani Këzlôui (Geologische Mittheilungen).
1886. T. XVI, d» 7-12.
N** 7-0. Fr, Schafai'îik. — Brieflidie Miltheilung aus dem Kaukasua, tiï.
J, Budai. — Die secundilrcn Eruptîvgesteine des Persanyer Gebirges, 858.
L. Cseh. — Die geologischen Yerhaeltniase der Alt-Aritonstollner Bergbauit-
long in Vihnve, SU.
. Hakvàis. — Vale,n:ir,„„;.;,t in .W fus-ilen Flora Unga
D0H8. — DU 17 JAHYIB1 AO 4 AVRIL 1887. 57
Klement. — Notice sur la composition chimique de la météorite de Saint*
Denis — Werken (Flandre orientale)» *73.
Danemark. Kopenhagen. Académie royale de — . Bulletin, 1885,
n* 3, dernier. — , 1886, n° 1, 2.
— Mémoires de 1' — . Classe des sciences, t. II, n" 8, 9, 10, 11;
t. III, n^ 2, 4; t. IV,n°M, 2.
Espagne. Madrid. Anales de la Sociedad espanola de historié
natural, t. XV, no 3.
Calderon y Porul. — La moronita y los yacimentos diatomaceos de Moron, 477.
Quiroga. — Apuntes de un viaje por el Sahara occidental, 1 pi., 405.
Santiago. — Revista de Ciencias naturales. (Boletin international
de Cambios.) Dir Dr Vila Nadal. 1" année, n° 1.
Madrid. — Revista de Geografla comercial, organo de la Societad
Espanola de Geogr. comercial.
N" 25-38 (Julio-Setiembre de 1886).
Ezpedicion al Sahara. (Géologie, par D.-F. Quiroga.)
États-Unis.' New-York. American Muséum of Natural Histbry.
Bulletin of the —, 1. 1. n° 8.
Whitfleld. — Notice of geological investigations along the Eastern shore of
Lake Champlain conducted, by Frof. Seely and Prest. Ezra Braiuerd, with des-
criptions of the new Fossiles discovered, 283, 10 pi.
— Noiice of a new fossil body, probably a spongie related to Dictyophyton,
340, 1 pi.
Californie. — Galifornia Academy of Sciences. Bulletin of the — ,
t. II, n° 5 (september 1886).
Cambridge. — Muséum of comparative Zoôlogy at Harvard Col-
lège, t. XIII, n* 2.
— Cambridge philosophical Society. Transactions of the — ,
t. XIV, IL
New Haven Connecticut. — Academy of Arts and Sciences. Tran-
sactions of the —, t VII, I.
— The American Journal of Science. 3* série, t. XXXIII (t. CXXXIII),
noi 194-195 (Février-Mars 1887).
N* 194. Alexander, Emersou, Van Slyke, Dodge. — Kilaunew after the Erup-
tion of March 1886 (t pi.), 87.
Dana. — Volcanic Action, 10*.
Huntington. — The Coahucl a Météorite?, 1 pi., 115.
Penfield. — Phenacite from Colorado, U0.
Smith.— Notes on thelocality of Topaz Butte, 130.
Williams. — The Noscles of the « Cortlandz Séries » on the Hudson River near
Peeksklll, 135.
Al lin g. — On the Topaz from the Thomar Range, Utah, 146.
N* 195. Williams, — The Norites of « Cortland Séries » on the Hudson River
near Peekskell, N. Y, 191.
Supplément au Bull, delà Soc. géol. de France, t. XV, n' 0. A
58 DONS. — DO 17 JANVIER AO 4 AVRIL 1887.
Oidden. — Meteoric-iron, Sîl.
Kam. — On ihe new Météorites from Carolt Connty, Kenmcky, and Calons,
Mexico, Ma.
Geological Survey or New Jersey.
A topographical Map of ihe VEciniLv of Trentnn New-Bru nswick and Bordn-
town. (I Mile to a» Incb). id. of tbe Viciiiity of Caraden to Burlington, Wiw-
low, Klmer and Swedesboro.
Id. of the Viciuity of Mounl Holly.
Philadelpbia. Academy of Natural Sciences. Proceedings of Ihe —,
(886, II.
Wachsmuth and Springer. — Reo'sion ofthe paleocrinadea, II!, 2,
{continued), 153.
Harvey. — On Anlkraeomartut trilabittu, ScudL, ni.
Leidy. — Toiogon and other remaina from Nicaragua, ï?5.
Foote. — Tbe Opal Mines of Quereiaro, Mexico, il».
Kœnijt. — Composition of Siromeyeriie, itfi.
Woolman. — Oriskany Sandstonc in Lycoroing Co, va.
— The American pbilosophical Society. Proceedings of the —,
t. XXII, n» 124.
Washington. United States geological Survey. Bulletin of the — .
N° 30 (fin du t. IV).
Consacré au Camhrien et à sa faune, par Walcott, ttS p., 13 pi.
Id., tV> 33.
Notes on ihe Qeology of northcru California.
Monographs of the —, t. XI.
J. C. Rassell. — Geological lii-tory of Lake Labontan, a quaternary Lake of
Northwestern Nevada,
pi. et cartes.
DONS. — DU 17 JANVIKR AD 4 AVRIL 1887. 59
Hughes. — On the Drifts of the Vale of Clwydand iheir Relation to the Caves
and Cave-deposits, 1 pl.f 73.
— British Muséum. — Catalogue of the fossil Maramalia in the
british Muséum (Natural History), Part. IV (Ungulata, suborder Pro-
boscidea.), 1 vol. in-8°, 233 p.
— Geological Magazine. Nouvelle série, Décade III, t. IV, nM 2, 3,
4f n"272-274 (Février- Avril).
N»272.
H. Woodward. — On some carboniferous Cockroaches, i pi., 49.
Hill. — Geological Visit to Brittany, 59.
Bonney. — On the Rauenthal Serpentine, 65.
Keeping. — On the Zone of Nwnmulina eleg>ms, 70.
Jukes-Browne. — Note on the Gault and Ghalck Mari, 72.
Mac Mahon. — Note on the Foliation of the Lizard Oabbro, 74.
N* «73. Wright. — On a new Ophiurella, 1 pi., 97.
Tomes. — Ou Palaeozoic Madreporaria, 98.
Woodward. — Ou some Post-Iiassic Species of A or 0 dus t 101.
Hicks. — On (he Ffynnon Beuno Caves, 105.
Gardner. — On the Gelinden Flora, 107.
Irving. — Outhier of the uppcr Bagshot Sands, 111.
Woodward. — Euphoberia ferox, 116.
N* 274. Newton. — Notes on the Fauna of the Norfolk Forest-Bed, 1 pi., 141.
Jukes-Browne. — Interglacial Land-Surface in England and Wales, 147.
Marr. — The Work of Ice Sheets. 151.
Hicks. — The cambrian Rocks of North America, 155.
Garduer. — The Development of Dicotyledons in Time, 158.
Spencer. — Notes on Glacier-Erosion in Norway, 167.
Nicholson. — Ou Hemiphyllum siluriense, 173.
— Royal Society. Proceedings of the —, t. XLI, n°* 248-250;
t. XLII, n°» 251-252.
N° 218. Joly. — On the spécifie Heats of Minerais, 250.
N- 251. Mallet. — - On the Occurence of Silvcr in Volcanic Ash from the E;up-
tion of Cotopazi of July 22nd and 23rd 1^5, i.
Williamson. — Note on Lepidodendron Uarcourlii and L. fitliginosum^ Will, 0.
— On the Organisation of the Fossil Plants of the Coal measures : Hcteranyium
tilialoides, Will. and Kuloxylon Hookeri.
Nr 252. Seeley. — On Protewsaurus Spenvri, v. Meycr, 86.
Cambridge. — Cambridge philosophical Society. Proceedings of
the —, t. VI, 1.
Newcastle upon Tyne. — Transactions of the North of England
Instituteof mining and Mechanical Kngineers, t. XXXVI, l.
Lebour. — Notes ou the Coal Measures of Catalonia, Spaiu, 33, 4 pi.
Indes anglaises. Geological Survey of India. Records of the — ,
1887, t. XX, n° i.
Indes néerlandaises. Iaarboek van het Mijnwezen in Neder-
landsch Oost-Indiê. — Amsterdam. 15* année, 1886.
60 DORS. — DU 17 JANVIER AD 4 AVKIL 1887.
Ter.hnisch in Admtnistratief Oedeette.
Wcteoschappelïk Gedeelte.
Fennama. — De Vulkanen Seméroe en Lemongan. 3 pi., Il cartes.
Italie. Rome. Reale Accademia dei Lincei, 1887, 4* série, Rcn-
diconU, t. Il, n» 12 ; t. III, n* 1-4.
T. HT, D* 1. — Seguenia. — GH strati con Rhynchonella Btrehta, Oppel pressa
Taormina. (Piano B.itoniano (parte) d'Omalius, Vesulliaiio, Mayer), 10.
Giacomelli. — Sul Terrcmoto del S» Agoslo iBBd, ïO.
N' 8. UoDlovani. — Delfiui foastli Irovati pre.-so Livorno, 150.
— Bibliotheca nazionale centrale Vittorio Emanuele. Bollet-
tino, n* 26.
Carte géologique d'Italie au 100/000°.
P). V. (Setiooi geologiche) pour les feuilles vn et ni.
Isola di Sicilia.
N- ni. Gtorgenti. —
N* 171. Terranuova di Sicilia. —
N* 173. Caliaagirone. —
N' 174. Sir s en sa. —
N' IT4, Seogletti. —
N' m. Modica. —
N' m. Noto. —
Tableau d'assemblage pour la Sicile.
— R. Comilato geologico d'Ualia. Bollettiuo. 17* année. I88G
N' 11-12.
Sacco. — Il Vil la franchi an o al piede dette Alpi, 1 pi., 4SI,
Bacca. — Appunti petrografki sul gruppo del Qraa Paradiso celle Alpi occi-
dentati, 440.
LolU. — Seiioni geologiche nei dintorni dei bagni di Sucra, 1 pi., 468.
Cortcie. — I terrazi quaiernari del lilorate lerreno délia Calabria, «eo,
D0HS. — DO 17 JANVIER AU 4 AVRIL 1887. 61
Norwège. Christiania. Nyt Magazin for Naturvidenskaberne,
1887, t. XXXI, no 1.
H. Reusch. — Nogle Bemaerkninger om Fjeldbygningen pora Orne udenfor
Etordangerfjordens Munding, 1.
— On Fjeldgrunden og Afieiringerne fra Istiden i Omegnen af Stavanger, 10.
Oetz. — Graptolitfereude Skiferzoner i det Trondhjemske, 31.
Pays-Bas. Harlem. Archives néerlandaises des Sciences exactes
et naturelles, t. XXI, n°* 2 et 3.
N* 2. J. Bosscha, ûls. — Sur la Météorite de Karang-Modjo, ou Magetan, 177.
Delft. — Annales de l'École polytechnique de — -, t. II, 1886, 3e et
4° livraisons.
Portugal. Lisbonne. Jornal de Sciencias mathematicas, phy-
sicas e naturaes, publicado so los Auspicios da Academia real das
Sciencias de Lisboa, n<> 30-43 (Juin 1881, Décembre 1886).
Roumanie. Jassy. Bulletin de la Société des médecins et natu-
ralistes de — . 1M année, n°" 1, 2 (Janvier-Février 1887).
Suède. Stockholm. Geologiska fôreningens i Stockholm. Forhan-
dlingar, t. VIII, n° 7, t. IX, n** 1, 2 (nor 105-107).
N* 105. Weibull. — On manganapatit frttn Vestana jemb Nagra anmakingar <>f
ver apatilens sammansattning, 4»2.
— Om fluoceriten frau Osterby i Dalarne, 497.
De Qeer. — Om vindnûlla slenar, 501.
Fegraeus. — Sandslipade stenar friin Gotska Sandon (l pi.). 514.
Sredmark. — Sraarre meddelanden, 519.
N» 104. Hôgbom. — On sekulara hojuingen ver Vesterbottens Kust, 19.
Nordenskiûld. — Mineralogiska bidrag, 26.
Lac roc n. — Mikroskopisk uiidersôkijing af thanmasit, 35.
Nordstrom. — Sveriges malm — och metall — production, 18«3, 37.
Gumaelius. — Samling af underraitelser om jordstOtari sverige, 42.
N° 107. Erdmann. — Om en djupborrning med diamantborr for sûkande efter
stenkotstellgàngar i Schweitz, 58.
Sauterson. — Nickelmalm fyndigheten yid Klefva, 66, 2 pi.
Nathorst. — Till fragan om de skanska dislokationernas aider, 2 pi, 74.
Bertrand. — Thaumasitens optiska egenskaper, 181.
Svedmark. — S marre meddelanden, 19t.
Suisse. Genève. Société géologique suisse. Compte rendu de
la cinquième réunion annuelle en août 1886 à Genève, in-8°, 98 p.,
10 pi.
— Mémoires de la Société paléontologique suisse, t. XIII (1886).
Koby. — Monographie des polypiers jurassiques de la Suisse. (G* partie;, lu pi.
Wettsteiu. — Ueber die Fischfauua des teniaereii Glarnerschiefers, 7 pi.
P. de Loriol et l'abbé Bourgeat. — Etude sur les Mollusques des couches de
Valfln, 10 pi.
LISTE DES OUVRAGES
RKÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Dm 1 Avril an 21 Juin 1887.
1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES
{Les noms des donateurs sont en italiques.)
P. Albrecht. Ueber die cetoïde Naïur der Promammalia, ia-8',
11 p. (Exlr. Anatomiscber Anzeiger 1886).
— 99. Versa m m lu ng doutscher Naturlorscher und Aertzte in Ber-
lin. Ans der ScktiOD liir Anatomie, Mitteilungen, in-8B. 5 p., 1886.
(Extr. Biulog. Centralblalt.)
— Analomiscbe Schriften des Professors D* Paul Albrecht. 1 bro-
DONS. — DU 4 AVRIL AU 21 JUIN 1887. 63
G. Chauvet. Exposition de Poitiers 1887. Collection G. Chauvet &
Ruffec (Charente), in-8», 24 p., Ruffec, 1887.
— Boules et pierres de jet dans les dépôts quaternaires, in-8%
15 p., 1 pi. (Extr. Bull. Soc. archéol. et hist. de la Charente), Angou-
lème, 1887.
Charrier- Fillon. L'île de Noirmoutier. Étude de ses transforma-
tions, in-4°, 24 p. Plusieurs cartes (Extr. de Poitou et Vendée).
Colteau. Réunion des délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne
en 1886, in-8°, Auxerre, 1886. (Extr. Bull. Soc. des se. hist. et nat.
de l'Yonne).
— La Géologie au congrès scientifique de Nancy en 1886, in-8%
26 p., Auxerre, 1887 (Extr., id.).
— Echinides nouveaux ou peu connus, 5e article, in-8», 20 p., 2 pi.
(Extr. Bull. Soc. zool. de France, 1880).
— Sur les Echinides jurassiques de la Lorraine, in-4°, 3 p. (Extr.
Comptes rendus Ac. des Se, novembre 1886).
Depéret. Recherches sur la succession des faunes de vertébrés mio-
cènes delà vallée du Rhône. (Extr. Arch. Muséum de Lyon.), in-folio,
263 p., 13 pi.
Dépierres. Le terrain glaciaire dans l'Est de la Haute-Saône. Vesoul,
1887, 36 p., 1 pi. (Ext. Bull. Soc. d'agr., se. et arts de la Haute-
Saône).
Dewalque. Discours prononcé aux funérailles de M. Cornet, 7.
— Un nouveau dosage du fer des eaux minérales de Spa, 2 p.
(Extr. Ann. Soc. géol. de Belg.), 1887.
— Sur l'orthographe du nom Dreisensia, 5 p. (Extr. Ann. Soc. géol.
de Belg.), 1887.
Ed. Fuchs. 4 vues des travaux de percement de l'isthme de Co-
rinthe. (N"29f, 268,245, 274).
Gùmbel. Géologie von Bayern. Erster Theil, Lieferung4. 1 vol. in-8°,
239 p. (Grundzûge der Géologie (suite), terrains secondaires et ter-
tiaires.
Hollande. Histoire géologique de la colline de Lémenc de 1865 &
1886. (Extr. Bull. Soc. d'hist. nat. de Savoie), in8°, 78 p., Chambéry,
1887.
AfAenny Huges. Brecciated Beds at Saint-Davids, in-8°, 3 p. (Extr.
Géol. Mag. 1883).
— On some Fossils supposed to hâve been foundin the Pleistocene
Gravels of Barnweli, near Cambridge, in-8°, 2 p. (Extr. id., 1883).
— On the corrélation of the upper jurassic Rocks of the Svess Jura
with those of England, in-8% 40 p. (Ext. Quarterl. Journal, 1887).
64 DONS. — - DO 4 AVRIL AD 21 JUIN 1887.
— Further observations on the precambrian Rocks of Caornarvou,
in-8% 12 p., 1 carte (Exlr. id), 1879.
— On the silurian Rocks of Ihe Walley ot the Clwyd, 6 p. (Extr.
id.), 1879.
— Ou the drifls ofthe Vale of Clwyd andtheir relation to the caves
and cave-depoaits (Extr. id., 1887), in-8% 47 p.,1 pi.
— On some Iracks of terrestrial and freshwater animales, in-8*,
20 p., 4 pi.
— On the so-called Spongia Paradoxida S. Woodward fromthe
Red and white Cbalk or Hunstanton, in-8-, 6 p.. 1884 (Extr. id).
— On the precambrian Rocks of Bangor, in-8", 12 p., 4879,
(Ext. id.).
— On the silurian Grits of Corwen, Norlh'W aies, in-8% 6 p., 1877
(Extr. id.).
— On Ihe Geology of Anglesey, 13 p. in-8% 1882 (Extr. id.).
— On the Geology of Anglesey, in-8% 4 p. (Extr. id., 1880).
— On some percbed Blocks and associated Phenomena, in-8',
12p., 1886 (Extr. id.).
— On ihe transport of fine mud and vegetable matter by con-
ferva. 9 p. in-8' (Extr. Cambridge philosoph Soc, 1880).
— Notes on the Geology of the Vale of Clwyd. in-8% 32 pi., 8 p.
(Extr. Proceed. Chester Soc. of Nalur. Science, 18*4).
— The présent Slate of the Evidence beariog upon the Question
of the Antiquely of Man, in-8°, 43 p., Londres (Victoria Inst.,or,
Phil. Soc. of Great Brit.j.
— On the Evidence of the later Moveroents of Elévation and De-
pression in the Brilish blés, in-8% 19 p, (Extr. id.).
DONS. — DU 4 AVRIL AU 21 JUIN 1887. 65
Monaco et ses environs.
Roquebrune et ses rochers de poudingue.
Menton et les torrents des environs (effets d'afibuillement), effets des tremble-
ments de terre.
Le tunnel de Raoussé-Iloussé (Italie).
Panorama des Alpes maritimes italiennes vues du sommet du Monte-Bellinda.
Vintimile et ses environs. — Cordons littoraux, ravinement des marnes num-
muli tiques. — Nummulitique de la Murtola.
Le Mont-Blanc.
Royat et le Puy-de-Dùme. Couches basaltiques.
Montrognon, près Clermont-Ferrand.
Abcl Girardot et M. Bue h in. Matériaux pour la géologie du Jura.
Découverte du gisement à végétaux tertiaires de Grusse (Jura),
in-8°, 19 p., I pi. (Extr. Mém. Soc. d'Émui. du Jura, 1887).
Kidston. On the Fructification of some Ferns from the carboni-
ferous Formation, 3 pi., 19 p. in-4°.
Kilian (W.) et Andrew (A.). Ueber das Aiter des Melanienkalkes
und die Herkunft des Tertiaermeeres im Rheinlhal, in-4°, 11 p. (Mit-
theilungen der Commission fur die geol. Landes-Untersuchung von
Elsass-Lothringen, t. I, 1887).
Lydekker. Catalogue of the Remains of Pleistoceneandpre-historic
Vertebrata, contained in the Geol. Department of the Indian Muséum
Calcutta, in-8°, 17 p. Calcutta, 188G.
— Id. of the Remains of Siwalik Vertebrata contained in the in-
dian Muséum Calcutta. II, Aves, Reptilia and Pisces., in-8°, 26 p.,
Calcutta, 1886.
— Id. I Mammalia, 116 p., Calcutta, 1885.
Munier Chalmas. — Observations sur les actions métamorphiques
du Granité et des filons de quartz aux environs de Morlaix, 4 p.
(Comptes-rendus Ac. des Se).
Naumann. Die japanische Inselwelt. Eine geographisch-geologis-
che Skizze, in-8% 19 p., 2 cartes, Wien, 1887 'Extr. Mitth. d. k. k.
Geogr. Gesellsch, Wien).
Nivoit. Géologie appliquée à l'art de l'ingénieur (Encyclopédie des
travaux publics), 1. 1, Paris, 1887.
— Des lignites crétacés de la Provence et de la Catalogne, in-8°,
20 p. y 1886 (Publications du journal le Génie civil).
DT Muston. Le Préhistorique dans Je pays de Montbéliard et les
contrées circonvoisines, 229 p., 57 pi., Montbéliard, 1887.
D. Oehlert. Sur les Oscillations qui se sont produites pendant la
période primaire dans le bassin de Laval, 3 p. (Comptes rendus. Ac.
des Se, 1887).
Oehlert. Etudes sur quelques fossiles dévoniens de l'Ouest de la
Supplément au Bull, dn la 6V-. fpul. ifr France, :v série, t. XV, u" 7. *•
CG
im 4 avril Au 21 Jtis 1887.
France, in- 8e, HO p., S pi., Phototypie {Extr. Ann. des Se. géol.,
XIX), 1887.
Pitiet. Nouvelle description géologique et paléontologique de la
colline de Lémenc sur Chambéry. Chambéry 1886, in-8*, 10 p., et
Atlas de 7 pi.
Pautotc (.V" Marie). Etudes sur l'histoire paléontologique des On-
gulés en Amérique et en Europe. I. Groupe primitif de l'Eocène in-
férieur. Moscou, 1887 (Extr. Bull. Soc. imp. des Nat. de Moscou,
31 p., 1 pi.
Jienevicr. Itapport sur la marche du Musée géologique vaudoil en
1886, in-80, 8 p. (Extr. Bull. Soc. Vaud. des Se. nat. Lauzanoe, 1887 .
Ricciardi. Sull' allineamento dei vulcani ilaliani (cou caria). Sulle
Rocce eruttive sottomarine, subaeree e sotlomarinee loro classifin-
zione in due Periodi, sullo sviluppo dell' acido cloridnco dell* ani-
dride soiroroza e dcl iodio dai Vulcani. Sul graduale passaggio dellc
Rocce acide aile Rocce basiche, in-8°, iô p. Reggio-Emilia, 1887.
D' Saint-Lager. Le procès de la Nomenclature botanique et zoolo-
gique,!Paris, J.-B. Baillcrc, in-8», 54 p., 1886.
Sarrau d'Allant (De). Noie sur quelques plantes de la flore la-
custre du Gard (Ligurien, Aquilanien), in 8°, là p. (Est. Bull. Soc.
d'étude des Se. nat. de Nîmes). Nimes, 1887.
Slruckman». Die Portland-Bildungen cier Umgegend von Hanuo-
ver, in-8", 35 p., 4 pi., 1887 (Extr. Zeitscbr. d. deulsch. geol. Ge-
sellsch).
Thomas. Sur la Découverte de nouveau gisements de phosphate de
chaux en Tunisie, in-4°, 3 p. (Extr. Comptes rendus Ac. des Se, mai
1887).
DONS. — DU 4 AVRIL AU Si JUIN 1887. 67
Venukoff. — Du soulèvement des côtes sud-ouest de la Finlande, 1034.
N- 16 (18 avril 1887).
Soret. —Sur le tremblement de terre du 83 février 1887, 1089.
St. Meunier. —Reproduction artificielle du Spinelle rose ou rubis balais, 1111.
K. Rivière. — Sur une station humaine de l'âge de pierre découverte à Cha-
villc, 1117.
N* 17 (25 avril 1887).
A. Oppert. —Sur le tremblement de terre dn 23 février 1887. Discussion des
heures observées dans la zone épicen traie, 1150.
N° 18 (2 mai 1887).
N" 19 (9 mai 1881).
Daubrée. — Notice sur les travaux de M. Studer, 1213.
A. Olfret. —Tremblements de terre du 23 février 1887. Heures de l'arrivée îles
secousses en dehors de l'épicentre, 1238.
Onimus. — Etude des effets d'une commotion électrique ressentie pendant le
tremblement de terre du 23 février, 12 13.
L. Lartet. — Sur le terrain carbonifère des Pyrénées centrales, 1314.
Lecornu. — Sur le terrain silurien du Calvados, 1317.
Jacquot. — Sur la constitution géologique des Pyrénées : Le système cam-
brien, 1318.
Ph. Thomas. — Sur la découverte de nouveaux gisements de phosphate de chaux
en Tunisie, 1321.
N* 20 (10 mai 1887).
N° 21 (23 mai 1887).
A. Offret. — Tremblement de terre du 23 février 18*7. ^numération et descrip-
tion sommaire des appareils séismiques qui ont fonctionné, 1416.
K. Rivière. — De quelques bois fossiles trouvés dans lis terrains quaternaires
du bassin parisien, 1382.
N° 22 (31 mai).
De Saporta. — Sur le Rhizome fossilifère du Ni/inphara lhunaùi, Sap., 1480.
Le Chatelier. — Sur la constitution des argiles, 1572.
Cotteau. — Sur les genres éocènes de la famille des Brissidées (Echinidcs irré-
guliers), 1432.
G. Rolland. — Sur le régime des eaux artésiennes de l'Oued Hir' (Sahara algé-
rien)* 1334.
J. Thoulet. — Elude* expérimentales sur l'inclinaison des talu^ de matière*,
meubles, 1537.
N* 23 (7 juin 1887).
N° 24 (13 juin 18S7).
M. Bertrand. — Rôle des actions mécaniques en Provence: explication de l'ano-
malie stratigraphique du Reansset, 1735. •
Munier-Chalmas. — observations sur les actions métamorphiques du Granité
et des filons de quartz aux environs de Morlaix, 173S.
— Journal des Savants, mai 1887, avril 1887.
— Ministère des travaux publics. Direction des routes, de la navi-
gation et des mines.
Statistique de l'industrie minérale et dus appareils à vapeur eu Fr.uica et en
Algérie pour l'année 1883. Paris. Imprimerie Nationale, 18$<>, iu-r, 2*0 p.
— Ministère de l'instruction publique. Revue des travaux scienti-
fiques, t VI, n" 10, 11, 12; t. Vil, n- 1, 2.
68 DONS. — DU 4 AVIIIL AU 21 JUIN 1887.
— Bulletin des liiblioth^qucs et dos Archives. Année 1886, n" 3 et
dernier.
— Société do Géographie. Comptes rendus des séances de la Com-
mission centrale, 1887, n" 7, 8, 9, 10, tl.
— Société philomatique de Paris. Bulletin de la — , 7* série, t. X.
n° 4 (1885-86) ; t. XI (1886-87), n* 1, 2.
— Journal de Conchyliologie. — 3" série, t. XXVII, n" 2.
— Société botanique de France. — Bulletin de la — , t. XXXIV
(a* série, t. IX), 1882. Comptes rendus des séances, no* £ et 3. -
Bévue bibliographique. A.
— Club Alpin français. Bulletin mensuel, n° 1 (avril 1887) et n' 3
(mai 1887).
— Annales des mines, 8' série, t. X, 8* livr. de 1886.
— Matériaux pour l'Histoire primitive et naturelle de l'homme,
t. XXI (3' série, t. IV, 1887), février, mars, avril, mai, juin.
— Février. — [leiwri'l. — Ni'le sur la faune île verluhrés miocènes de la Gti\t.
Saiiit-Allian [titre), W.
A. Biurirv. — La (trotta de Muuigauriier, 53.
Mai. — Collision. — Les ujesdela pierre en Tunisie (î |>l.), 171.
Juin 1SST. — AuoutKUiuu. — Les restes de l'Ours des Cavernes en Trau* Cm-
euaiu, ai j.
— Le Naturaliste, revue illustrée des sciences naturelles, 9' année.
2e série, n°- 3, 5, 6, 7.
X- 3. limite. — ltfplile- permiens île la lluli^mc, SU.
Sl.Mi'iinier. -- Ruiiiophyliit Suii, fusils iiuiiïfiail. 58.
N' 7. Uraiijjer. — ICtmle île la Oiiolojiie. Conseils aux déliiilanls, aj.
Si. Meunier. — Prétendue pluie de soutire, 81.
DORS. — DU 4 AYRIL AU 24 JUIN 1887. 69
Bore t. — Sur. la présence du Béryl et de l'Erubescite dans les carrières de Mi-
réri, près Nantes, 131.
Michel. — Note sur la production artificielle de la Pyromorphite, de la Mimé-
tite et de la Campylite, 133.
Lacroix. — Note sur la composition pétrographique des roches de Blekka et
Dalane (Norwège), 152.
T. X. N" 4 (avril 1887). — Igelstroem. — Jacobsite de Jacobsberg, 170.
Lacroix. — Propriétés optiques de l'alunite, 169.
— La Nature.
15- année. N°» 723-733.
N* 724. St. Meunier. — Le tremblement de terre du 23 février, 307.
N* 726. Lallemand. — L'origine des tremblements de terre et le système tétraé-
d ri que, 346.
Ne727. V. Guédon. — Sondages et forages, 355.
De Nadaillac. — La grotte de Marsoulas, 359.
N*729. Gaudry. — Le petit Ursus $pelœusde Oargas.
N- 730. — Terres comestibles de Java, 413.
N° 733. M. Boule. — L'exploitation des silex aux temps préhistoriques.
Amiens. — Société linnéenne du Nord de la France. Bulletin men-
suel, n° 176, février 1887; n° 177, mars 1887. 10° année (t. VIII).
Auxerre. — Bulletin de la Société des Sciences physiques et na-
turelles de l'Yonne. Année 1886 (XLe vol.), 3* série, t. XI.
Cotteau. — La Géologie au Congrès scientifique de Nancy, 105.
Biarritz. — Congrès international d'hydrologie et de climatologie,
1" section, 1886, 1 vol. in-4°, 606 p., Paris, Doin.
Renferme une série nombreuse dénotes sur l'hydrologie scientifique et en outre :
Santolli. — Notices géologiques du district du vallon des bains de Vinadio, 149.
Verigo. — Structure géologique du terrain séparant les limans d'Odessa et la
mer Noire, 159.
Carrière-Montjozieu. — Quelques observations géologiques et hydrologiques sur
la commune de Sylvanès et sur ses sources thermales, 169.
Schrader. — Sur la direction des éléments de la chaîne des Pyrénées, 213.
Oarrigou. — Relation entre les sources thermales et les failles. Direction géné-
rale des Pyrénées, 211.
Bone. — Académie d'Hippone. Bulletin de 1' — , n° 22, fasc. 1.
Bordeaux. — Journal d'histoire naturelle de — et du Sud-Ouest.
M. Bertrand. — Les chaînes de montagnes de l'Europe et la formation du con-
tinent européen, 39.
Bergonier. — Une visite à Montpelier-le-Yieux, 41.
A. Benoist. — Esquisse géologique des terrains tertiaires du Sud-Ouest de la
France (suite), 44.
Lyon. — Annales de la Société d'agriculture, histoire naturelle et
arts utiles de —, 5e série, t. IX, 1886.
Fontannes. — Communication relative à des indices pouvant faire croire à la
cuntemporanéité de VUipparUion et du cheval, XCIV.
7(1
DONS- — DU 4 AVBIL AU 21 JUItl 1887.
— Deuils sur tes indications fournie*, an point de vue géologique, par le per-
cement du tunnel de Collonges, E, G, V.
— Découverte de fossiles dans le bassin de Dipne, CV1I.
— Découverte d'une mollasse fossilifère dans le voisinage de la gare de Saint-
Fons (Itère). Aperçu d'une élude de quelques cas de corrélation entre loi espère ■
de genres différents des couches à l'aludincs de la Roumanie, CXVI, CXVIII.
— Archives du Muséum d'histoire naturelle de — , t. IV.
F. Fimlannes. — Lea terrains tertiaires et quaternaires du promontoire de h
Croii-Rnusse, à Lyon, 3 pi.. Î7.
Cti. Déperet. — Recherches sur lu accession des faunes de vertébrés mio-
cènes de la vallée du Rhône, 41, 13 pi.
Lortet. — Note sur le Khizoprio-i ftoW.nm'jt, Jourdan, 31'.. I pi.
F. Fonlannes. — Faune ma lacijl' inique de* terrains néo^nes île la Ronmamf
i pi.. 3ïi.
Saint-Ktienne. — Société de l'Industrie minérale. Comptes rendus
mensuels, mai 18S7.
Alsace-Lorraine. Mulhouse. Bulletin de la Société industrielle
de — . Janvier-mats 1887.
Allemagne. Berlin. Koeniglich preussische Akademïe derWii-
senschaften zu — . Sitiungsberichte der — , n" 18 (mars 1887); 1886.
N" XLV1, XLV1II, 1887, 1-XVIII.
XLVIll. Websky. — Uelier Caracolil uoil Peicylit, 1015.
Bonn. — Naturhistorischer Vcrein der preussichen itlieinlamle,
Westfalens und des Negierungs-Ttezirks Usaabriick. — Verliandlutt
gen — . Année 43 (3e série, 3" année).
moitrat ofilHsus, v. Koen, nus .1cm Oherdevo» bei Qcri-U-
DONS. — DU 4 AVRIL AU SI JUIN 1887. 71
Kinkelin. — Der MeeresstDd von Waldboackelheim, 135.
— Ueber sehr junge Unterkiefcr von Ehphas prinigrnitts iiml E ofricanui
145.
— Abhandlungen herausgegeben von der — , t. XIV, n0B 2, 3.
Gotha. — Dr A. Petermanns Mitthcilungen aus Justus Perthes*
geograpbischer Anstalt, t. XXXIII (4887), nos 4-5, Ërgaenzungsbefte,
85, 86.
N° I. Th. Posewiiz. — Das Lateritvorkoramen in Bangka, 20.
N* II. Th. Fischer. — Kiistenstudien aus Nordafrira, 33.
N° IV. Posewitz. — Diegeologisch-montanisclien Verhaeltnisse der Insel Billiton
(Blitong), 108, 1 carte.
N° V. Paul Emmrich. — Die de Kaap Gold Fields in Trausvaal, 130.
Ergacnzungsheft, n° 86. R. Credner.— Die Reliktensecn.Kine physisch-geogra-
phisclie Monographie.
Halle. — Verhandlungen der Kaiserlichen Leopoldinisch-Garolinis-
chen deutschen Akademie der Naturforscher. (Nova acta Academiae
caesareae Leopoldino-Carolinae Germanicae naturae curiosorum),
t. XLVIII.
H. Engelhardt. — Die Tertiaerflora des Jesuitengrabens tei Kuudratitz in Nord -
bocraen, 297, 20 pi.
Hamburg. — AbbandluDgen aus dem Gebiete der Naturwissen-
schaften herausgegeben vom Naturwissenschaftlichen Yerein in — ,
t. IX, 4, 2 (4886).
N* 2. Schiïck. — Beobachtungen der Missweisung, Inklinatioii und Schwiugun-
gzzoit der Magnetnadel aaf der Elbe und Nordsee.
Leipzig. — Verein fur Erdkunde zu — . Mittheilungen des —, 4884,
4885.
1884. Oustbeck. — Die Seen der Deutschen Alpen, 203.
1883. Philippson. — Studien ueber Wasserseheiden, 241.
Stuttgart. — Neues Jabrbuch fîir Minéralogie, Géologie und Pa-
laeontologie, red. Bauer, Dames, Liebisch. Année 1887, t. I, 2, 3,
V. Beilageband, n° 4.
1887, I, 2. Cathrein. — Beitraege zur Pétrographie Tirols, M7.
Rœmer. — Graptocurcinus t exanus, ein Brachyure aus der oberen Kreide von
Texas, 173.
Haeusler. — Die Lageninen der schweitzerhehon Jura-un ! Krei'k'formation,
2 pi., 177.
— Bemerkungen uber tinige Liasische Millinlidae, 2 pi., 190.
Briefliche Mittheilungen der lien eu Muegge, Nom Rath, Klein, Graeff, Traut-
schold, Ooetz, Striiver, Hecht, Oclisenms etc.
I, 3. Sandberger. — Ueber eiueii neuen Pelekypoden au* déni Nassauschcu
1,'nterdevon, 247.
Briefl. Mittheilungen der Herrn Hecht und Platton. V. Beilage-Band, n' 1.
H. Reusch. — Geologische Beobachugen in eiuem régional metainorphisirtcn
Gebietam Hardangerfj'.>rd in Noiwegeu, «2.
Bosscha .
I pi., lia.
Cohen. — Geogi
DOHS. — nu 4 AVB1L AU 21 JUIN 1887
Ueber den Meteoril von Karang-Modjo oder Mapetan aiif Jin,
itisch-iietropraphische Skizzen aus Siid-Afrika, II, I pi., 195.
Australie. Melbourne. The Gold-fields of Victoria. Reports, 1886.
Autriche-Hongrie. Kaiserlicb koenigliche geologische Reich-
sanslalt. Verhandlungen der —, 1887, a°' 4-8.
N* 4. Becke und Suhuster. — Gcologischc Biiobachtungen im Altoalerge-
birge, 110.
Vacek. — Ueber neue Funde von Mastodon in den Alpen. iso.
Uhlij,'. — Ueber das miocacne Kohleiifold von Matra Nova'k. Iî3.
Von Camerlaender. — Vorlage von Mitlheiluugen Sjugren's ueber das triiiî-
kaspische Naphiagebiei, ix.t.
Geyer. — Quologische Aufnalimen in Oherueslcrrcich, lï7.
N*5. Laube. — Notitz ueber einc Bicgung der Muskovitgneissua bei En-
den, 133.
Bzchak. — Die Foraminiferenfauna des Oljiïocaeiithoui.'s von Nikoltschiti, iai,
Palla. — Zur Frage der Palmennaitir der Ci//wW(>-.t achnlichen Reste de
Hottinger Breccie, 13e.
l'enck. — Die Hottinger Breccie, nu.
Teller. — Die Aequivalenie der dunkliin (Jrlhocercnkalke des Kuk im Bertidu
der Silurbildungen der Ostkarawanken, MB.
N* 0. Todesanzeige ; F. Fomannes, \4'j.
V. Foullon. Ueber die Ziisainmcnseimiig einer accessorischen Bestandmi'K
aus dem Piicker Kieseniic^niaiii, 150.
Hockauf. — Haloirichit aus dem Velimsihale in Tirol, 15!.
Vacek. — Ueber einige Pachydcrmenreslc aus den Ligniten von Ke u lâchât h it
Kflrnten, 155.
Uhlig. — Ueber Neocom voni Gardenazza Stock, 158.
V. Camerlander. — Aus dem GraiiiLgebieto von Kriedeberg, 137.
N* 7. SjOgran. — Ueber die pelrographische Beschaffenheit des eToplivu
DONS. — DU 4 AYRIL AU 21 JUIN 1887. 73
Kôchlin. — Ueber Phosgenit nnd ein mnthmassilich noues Minerai vom Lau-
rion, 185.
— Berg-und hiittenmaennisches Jahrbuch der K. k. Bergakade-
mien zu Leoben und Pribram, t. XXXV, n° 1.
Belgique. Bruxelles. Société royale malacologique de Belgique.
Procès verbaux, 7 août 1886 — 4 décembre.
Canada. — Montréal. — The Ganadian Record of Science, t. II,
n°6.
Bain. — On a Permian Moraine in Prince Edward Island, 311.
Matthew. — Illustrations of the Fauna of the Saint-John Group, 337.
Dawson. — Occurence of Jade in British Columbia, 36 1.
Toronto. — Ganadian Institute. Proceedings of the — , 3e série,
t. IV, fasc. 2, 1887.
Danemark. Kopenhagen. (Oversigt over det Kongelige Danske
Videnskabernes Selskabs, Forhandlinger). Académie royale de — .
Bulletin pour 1886, n° 3 et dernier, 1887, n° 7.
Mémoires de 1' — . Classe des Sciences, t. IV, no 3.
Lund. — Àcta universitatis lundensis, t. XXII, 1885-86.
Espagne. Madrid. Revista de los progresos de las Giencias exac-
tas, fisicas y naturales, t. XXII, n°" 1, 2, 3.
N* 3. — Los ter remotos experimentados en la Liguria y alla Italia, Suiza, y
occideute y mediodia de Francia, 196.
— Real Academia de Giencias exactas fisicas y naturales de — ,
t. XI (Aves de Espana).
États-Unis. New- York. American Muséum of natural History.
Annual Report, 1887-87.
— Annals of the — . Academy of Sciences, t. III, n09 11, 12 (sept.
1886).
Kunz. —The météorite from Olorieto Mountain, Santa Fé, New Mexico (ô pi.),
329.
Merrell. — On the Oeology of Long Island, 2 pi., 341.
H. Julien. On the Variation of Décomposition îu theiron Pyrites 305.
— Transactions of the —, t. V (1885-86), no* 7-8.
Boston. — American Academy of Arts and Sciences, nouvelle série,
t. XIV (wole séries, t. XVII), part. I, mai-décembre 1886.
Cambridge. — Bulletin of the Muséum of Comparative Zoôlogy at
Harvard Collège, t. XIII, n° 3.
— Memoirs of the American Academy of Arts and Sciences. Gen-
tennial volume, t. XI, part. IV, n© 5, Cambridge, 1886.
New Haven Conn. — The American Journal of Science, 3° série,
t. XXXIII (CXXXIU), n • 186-1U8.
Supplément au Bull, de la Soc. de tjcol. de France, t. XV. n 7. /
74
DORS
- nu A avril au 31 juin 1887.
S* 1M- Sterenson. — The P.iuln of Souiliweet Virginia, t«î.
Dana. — On taconie Bocks ami Siratigr&pby with a geological Map of ihf
Taconie Régions, 170.
Kinahan.— Irish E-ker Drifl, «ra.
R. Hill. — Tbc Topography and Gonk^jr of the. Cross Tinibers and surrout-
diog régions in Norlthern Texas, 1 rai' te, 1 pi., ail.
Marsh. — Appcndix — American jurasse Mammuls, 3 pi., 3S7.
N* 197. White. — In 1er- relation of cnnteinporaneous Fossil Faunas an;
Floras, 334.
Gralacap. — Eozoonal Roi:k of Manhattan Isl.md, :i74.
Slone. — Terminal Moraines, iit Maine, j;s,
Matthew. — Great Acadian Paralinitb-n (<>Un"llus?) Kjtrulfi, aoo.
Dana. — Taconie Rocks and Stratigraphy, wiili a geological Mrip ni' Die Tu-uni.
Région, I pi., 393.
N- iihf. Dana. — Hiatory of the changer in tlie Ml Loa craters on Jjawu,.
1 pi., 433.
Lawsoo. — Oeology of (Ne Ruiuy Lako Rciioti with remarks on the Classilkï-
tion of the crystalline Rocks wesi of Lako Superior, 473.
Kunz. — Meteorie Iron whii-li fell near Oorhin Creek, Johnson County, Arkir.-
sas. Mardi, 17 (11, \ASS, I pi. 494.
Whitlield. — The Johnur. Comily, Arkansas, and Allen County, Kenlurki,
Météorites, 500.
Philadelphie. — The Academy of Nalural Sciences of — , Procoe-
dings of the — , part. 111 (octobre-décembre 1K8G).
A. Heilprin. — On Miocène fr'osails from soutliern New Jersey, îr.l.
H. Osborn. — OliservalUm? ujji'ii ihi' upper lria>ic Main mal s, l'troniallienum
auJ Atiriwonadon .
Gentil. — On an Uadescfitied Meteoric Iron from East Tiuncssee fi pi.), 366.
Sacramento. — California Statu mining Buriaii-Sixth Animal Re-
port of the State Mineralogist, 3 parties, 1880.
MM8. — DO 4 AVB1L AU SI JUIN 1887. 75
William B. DwighL — Diseovery of fossiliferous Potsdam strata at Pongh-
kreepale N. Y.t 204.
Alexander Wincheli. — Sources of treud and crustal surpl usage in mountain
structure, 209.
John C. Branner. — Glaciation of ihe Lackawanna valley, 213.
of Minnesota, S 14.
N. H. Wincheli. — Notice of Linyuta and Paradorides from tue red quartz y tes
II. Worthen. — The quaternary deposits of Illinois, 211.
Frederick D. Chester. — Results from a study of the gabbros and associated
amphibolites in Delaware, 215.
James D. Dana. — Lower Silurian fossils in a limestonc of Emmon's original
Taconic, 216.
L. K. Hicks. — The Dakota group south of the P'atte river in Nebraska, 217.
Edward Orton. — The record of the deep well of the Cleveland Rolling Mill
Company, Clevelaud Ohio, 220.
Henry Sliales Williams. — On the classification of ihe Upper Devonian, 222.
S. G. William. — Westward extension of rocks <>f the Lower Heilderberg pé-
ri od in New York, 235.
A. B. Chandail. The occurrence of trep rock in eastern Kentucky, 236.
George F. Kunz. — Mineralogical notes, 240.
George F. Kunz. — The tourmaline locality at Runford. Oxford Co...
Maine, 242.
George Kunz. — Native antimony and its associations at Prince William York
Co, New Brunswick, 237.
George F. Kunz. — A pseudomorph of feldspar after leneite (?) from Magnet
Cave Arkansas, 243.
George F. Kunz. — Meteoric iron from Jenny-s Creek Wuyue Co West
Va, 246.
George F. Kunz. — Notes on a remarkabie collection of rough diamands, 250.
G. K. Gilbert. — Post-glacial changes of level in thehasin of Lake Ontario, 259.
Alexander Wincheli. — The geulogy of Ann Arbor Mien. (Title), 2ô9.
E. W. Claypole. — The materials ol' the Appalachians, 259.
W. M. Adams (Title). — The Corniferous or Upper IleMerberg group of Scott
county, lown, and Rock Island, Illinois, with a list of its fossils, 250.
A. S. Tilfany (Title). — The Chemung group at Burlington, Iuwa, wit a list o
its fossils, 259.
3.V Meeting.
Adrets of Vice Président F. C. Chamberiin, 193.
Alexis A.Julien. — On the inetliods of testing building stoues, by absorption,
freezing and lire, 213.
S. G. William*. — The Fully lime.^tone, its distribution its irrégularités, is
rharacter and its life, 213.
S. G. Williams. — Note on the lower Helliderberg rocks of (eyuga Co, New
York, 214.
S. G. William*. — A révision of the Ceyuge Lake section of the Devonian, 21 r>.
R. P. Whitfitld. — Remarks on the inolluscaii fos>ils ol the New Jersey mari
lieds, rontained in Vols. 1 and 2 ol that palacontology, and mi their stratigrapM-
cal relation*, 215.
J. S. Newberry. — On devonian and carbi»niltM-"Us (Mies, -ni.
J. S. Newberry. — Ou the cretaceous fl'-ra of North America, 216.
76 ijoks. — ne 4 avril au 31 juin 1887.
L, E. Hicks. — Preliminary geologîeal map of lhai portion of Xebrssk» eu
of ibe ss tb. meridian, sis.
— Tlie permian formation in Nebraska, SIC
L. T. Hicks. — Somelypictl wtll-sectioni in Nebra»k«, ïiï.
L E. Hicks. — The Lincoln satt-Msin, 119.
E. TU". Claypoie. — Preliininary note on aome fosiil wood from the earbonif:-
rous rocks ol ùhio, 119.
Chas. D. Walcott. — Cambrian âge ofthe roorînp slate;of Cran ville, Washing-
ton Co. N. Y-, iîo.
Julius Pohlmon — The Niagara gorge, fsi,
R. S. Woodwai-ii. — On the raie of récession ofthe Niagara Fait* at Shi-»r, tt
ihc rtsulu ofa récent .-uney ïîî.
G. K. Gilbert. — The place of Niagara Kalls m géologie hislory, îlï.
E. W. Claypoie. — Buflalo anJ Chicago, !Ï4.
V. M. David. — Mecbaukal origiu of the triassic monoclina! in lue Comp-
ilent valley, tu.
G. K. Gilbert. — Some new genlogic wrinkles, Sïî.
H. S. Williams. — The Strophoufitiiiar : Aj>ilaentoloc'ica] studv t>t the m-
ibod of initiation of gênera ami species, Si7.
Eugène N. S. Ringueherg. —A trîlobite track illustrelinp ona made oî pr>
pression of the Trilobites, Î!S.
E. W. Cl&ypole. — The deep well al Akron. Uhio, Bï8.
Frederick J. H. Merrill. — On some dynamic efliets of the lee sheel, 3ïS.
Théo B. Coinstock. — Venis of sont «est Colorado, ï«).
George Kunz. — Remarkablo occurrence of ro.k cristal in the United Staie, tr;
Wm. H. Titl. — Kemarkahle im prenions in syenite. Î3ù.
John Dickinïuii. — Remarks on tbc n pelrilied fores t » of Arizona. 130.
Irving F. Bishop. — On certain iiiiiestones of Columbia Co, N. V. aiol ih«it
relations lo ihe states of ilie taconic system and (lie thaïes of the Hudson rivî:
group, ï3i .
I. Kosi. — Geology of FloriJa, *3i,
B. K. Emerson. — Preliminary noie on the succession of Ihe crystalline rock*
DORS. — DU 4 AVRIL AU 21 JUIN 1887. 77
G. F. Wright. — (Title). Some new terrestrial facts bearing on the date of the
close of the last glacial period, 234.
J. C. White. — Roudcd boulder» at high altitudes aloDg some Appalachian
ri vers, «34.
Trenton. — Geological Survey of New Jersey. Annual Report ot
the State geologist, fort the Year 1886.
À topographical Map of the Vicinity of Flemington ; Scale :
1 mile to an Inch.
Washington. — United States geological Survey. Minerai Resour-
ces of the United States, Galendar Year 1885, in-8°, 1 gros volume,
576.
— Monographs of the — , t. X, 1886.
Dinocerata. A monograph of an extinct Orrier of giganlic Mammals by 0. Ch ,
Marsh, in-4", 23 p., 56 pi.
— Smithsonian institution. — Fourlh annual Report of the Bureau
of Ethnology to the Secretary of the —, 188-2-83, by J. W. Povell
Director.
Washington. — United States Geological Survey. Bulletin of
the — .
N* 31 (Scudder, Insectes fossiles).
\« 32 (Minerai Springs of the United States).
Grande-Bretagne. Londres. Geological Society of London.
Abstracts of the — . Proceedings of the —, 1886-87, n"K 501-508.
— The geological Magazine. — Nlle série, décade 111, t. IV, n01 V-VI
iNV 275, 276).
N* 275. "Wilson. — British Uassic Gasteropoda, 1 pi., H)3.
G. Dowker. —The Water supply of East Kent; its natural Springs and Deep
Wells, 202.
Me Manon. — The Gneissose Granité ufthe Himalayas, 212.
Gollins. — On the Geological History of the Comish Serpentinous Rocks, 2*0.
N°276. Marsh. — American jurassic Mammals, 2 pi., 241.
Traquair. — Notes on Chondrosteus aripensvroidrs, Ag., 248.
Wilson. — British liassic Gasteropoda, 258.
Marr. — The glacial Deposits of Sudhury, Suftolk, 262.
Lydekker. — OnCheloniafrom the Purheck, Wealden and London Glay, 270.
— The Quarterly Journal of the —, t. XL111, 2, no 170.
Smith Woodward. — On the Dentition and Aftinities of Ptj/chodus, 1 pi., 12] .
Rupert Jones. — On Nwnmulites elegans, Sow., and other Knglish Nummu-
lites, l pi., 132.
Duncan. — On the cretaceous Echinoidea of the Lower Narbada Région, lîio.
Lydekker. — On Dinosaurian Vertébrée from the Cretaceous of lndia and the
Isle'of Wigth.
— On a Molar of a Pliocène type of Equus from Nnbia, loi.
Martin. —On the Terraces of Rotomahana, 103.
Hutton. — On the Eruption ofMount Tarairera, 178.
DOKS.
- Ou Evident
- nu 4 AVRIL AU 21 JUIN 1887.
of Ulai.ial AiliOE in the Cailioniferous anil Hawkeibnry
of Hird fvom [lie Wealta
.e frorn tlie H asti il g) Sali,
David.
Séries, 190.
Whitaker. — On I>eei> Borinp* in Ken
Sceley. — On OrniMuffoifliM rluahulu,
ol lifijok, 1 pi., ïuS.
— Un lfr(Fnwu«/iiii ra/oVuw*, a l'rwait
1 [il., îiî.
— On Pati-ii-nsanrtis mtnjriiitim, a Li/.ard from the Cambridge fi
I pi., SIO.
— On Aristosticltus /lusitlus. ijiven, i (il. .Ml.
Kolieru. — (In [lie Com-laiiun t.fihe upper Jurasse Kouks .jf tlie S
willi thune of Knglaud, *«i.
Uanlner. — on tlie Luaf-lieil-i und 'M.ivels <.f Ai.lluii, Cai-saip, etc.,
i Ly C
■' I:a
■■, S7N.
— Proceedin^s of ibe geologist's Association, l. X, d." 1 (février.
1881).
Toplev. — On ihc Erosion of Cousin uf lOu-iand and Walc*, t.
Smith Wowiwaril. — On « Luaihi-iy Turtlci u, lîeoi'ut ami Kossil. ami Ihc:
Occurreute in nrilibli Koccne lleposils î.
11. Hick*. - On sume fariner Ileseairhcr in Uone-Caveâ in N'orlli Walef, il.
H. Carpenter. - On Critmi.is ami ÏUastoiiis, 1».
— Tbe Royal Society. — Procecdings of— , t. XLII, n". 253-231.
N- 851. 11. Oweii. — Ou farts of llis Skelelou of Jf-i.,/* ,,(„ plal^f-
Ne wi'istlo ■ u po ii -T y i
ie. — ïr
ttiaiiieal Knginecn", t
PuiiMiice. - Roval
(tcolofti
. XI, i.
\V. Bell. - Tli<! |.l
inclue U
Wonh. - On an
un m a pi
: Kl!;;!
of Mining m-.-
ions • f tlie -.
DONS. — »U 4 AYRIL AU 21 JUIN 1888. 79
Joly. — On a Pecullarity in tbe Nature of the Impressions of OUUiamia antï-
qua and 0. radiata, 445.
N°G. O* Reilly. —On the antipoJal Relations of the New Zea' and Earthguak
District of 10 th. Jmie 1886, with (v. p. 7S).
1880. With thamf Andalucia of S5 th., décember 1834, 45û.
Hartley. —The Btack Marblc of Kilkenny, 486.
Kiuahan. — Marbles and Limesiones, 489.
Haughton. — On the liassic Fusils of M'Glintock's, Expédition, 4D7.
— The Scientific Transactions of the — . (2° série, t. III, XI-XUI).
XII. J. W. Davis. — The fossil llshes of the Chalk of Monnt Luhanon in Syria
(24 pi.).
— Royal irish Academy. — Procecdings of the — . Science, série II,
t. IV, n*1 1-7, janvier 1884, janvier 1880.
Ne 2. O'Reilly. — On ihe Directions «>f Main L'.ues of jointing, observable in the
Rocks about Dublin, and their Relations with adjacent Ooast Lines, and witli
Lines of faulting and Contact of geologieal Formations, 116.
N* 4. Kinahan. — Metamorphic Action, 470.
Sol las. — On Yctulina stalactites and the skeleton of the Anomocladina,
1 pi., 486.
— Cunningham Memoirs, nos II, III.
— Transaction of the — Science, n<>* VT, VII, VIII, XIV, XV, XVI,
XVII, XIX, XX, XXI, XXII, XXUI, XXIV, XXV.
XVII. O'Reilly. — Catalogue of the Eartlu|ii;ikes having oreurred in Gréa
Britain and Irelaud during historir.al Times; arranged relatively to Localities and
Frequeucy of Occurence, to serve as a Ba^is for an Earthiiuaijue Map of theThree
Kingdorns, 1 vol ave. carte.
XXII. — Alphabetical Catalogue of the Earilupiiikes ar harving oeourred in Eu-
rope and adjacent Countries, arranged to serve <\* a hases far an iïartlu[uake
Map of Europe, l vol.
Indes Anglaises. Calcutta. Palaeontologia indica.
Title Page and Contents of t. I.
Série XIII. Salt-Range Fos<ils (par Waagen). I Productus-Limestone Fossils.
0 Coelenterata (p. 835-9*4, pi. XCVII-CXV).
Série XII. The Fossil Flora of the Oondwana Sy>tem, t. IV, p. S. The fossil
flora of soine of the coalfields in Western Beugal (PI. I A-XIV-A, p. 1-71), by O.
Feistmantel.
Italie. Rome. H. Academia dei Lincei. Atti délia — , 1887.
4* série. Rendiconti, t. III, fass. 5-8 (mars-mai (887).
N' 5. Seguenzi. — Ic.alcari c.»u Strphanun;' is %S/>hti<'rort>vas) lirnuyniarlii, Sow.,
prc^oTaormina, I8i>.
N* 0. Segucuza. — Intornoal giurassico medio presso Taormiru, 3o9.
— II. Comitato geologico d'itaiia, 1887. Bollettino, nos \-2.
M.izzuoli. — Sul carhonifero délia Liguria occidentale, l p!., 0.
Lotli. — Le roccic cruttive feldspatieho doi diiitorni di Cainpiglia marittima
(Toscana), l pi., 27.
30 DONS. — DU * ÀVML AU 21 JUIN 1887.
PoriU. — I Cholonli (juaternari Je! Iwciiio di Lcffe i» Lombardia, r.o.
— Sociela geologica ilaliana. Hollctino délia —, t. V, 1886.
T. V, n° 3.
Cavara. — Le Sabbie maniose plioceniche di Mongarnino e i loro fmAi.
I pi., Ï05.
fra la Serivia c la Staffura, KT.
? mi lu nelle argille pliocenichedti
:i:0(lrill(i iroval
Mariani. — Neseriiionedei terr<
Cardinali. — Sopra un inasso à
dintornidi Appignano, 310.
C. Fornasini. — Sulla GlamlnUi
V. Castracane. — I tripoli maril
C. Fornasini. — Varieia di Lag<
ifipnesc (con lavota), 350.
0. Uiielli. — Supra un rranio il
loti pie), 355.
V. Sacco. — Il piano Uesstnlam
una levola), 363.
Trouarelli e A. Verri. — Notiiia geologici
cari a di poiïolana tiel lerrilorio del bartno d
O. Segucnza. — (lil strati a Pvstdomyrt nt/i
laorminese {cou nna tavolal, 4t)i.
Pohlig. — Sul pliocène di Maraglia (Persia;
siae délie Persia, 403.
— Sopra una monogralia deglielcfaiili fossili délia Qer
A. Verri. — Alloue dellc forie nell' asselto dello valli, .
tribazionc dei fossili nella Valdicliiana c nell' Umbria iiilf
A. lssel. — Resli di un' aiitropuïde rînvctiuti nel pliocù
13. Lotli. — dabrc od Enfotide? 4B0.
— Bibliotheca nazionale centrale Vitlorio Emraanuele de lloma.
Bollettino, t. II, n° 1 (1887).
Florence. — Biblioteca naiionale centrale di — . Bolletino, 1886-
i tavola), 337.
', 343.
Pecten hystriJ: del Bo-
Modcnesc (cou ! fi-
ne I Piemonle (l'art.; II, Gaarene-Torlona (r*n
d analisi rhi miche di roree ril-
evere, 395.
Gras, nella sent* Qiurassioa Je!
ugli défailli fossili délia Cauii-
e.lel l'iwl
. 41J.
i appendice sulla di>-
la set len tri on a le, 41J.
aPietra Ligure.
DORS. -DO 4 AVRIL AU 21 JUUC 1887. 81
Tokyo. — Journal of the Collège of Science impérial University
Japan, t. I, II.
I. Seckei Sekiya. — Comparison of Earthquake Diagrams simultaneously
obtained at the Same Station by two Instruments etc. (4 pl.)t o.
Nouvelle-Zélande. New Zealand. — Industrial exhibition
1885, Wellington. — The Officiai Record.
Norwêge. Christiania. Den Norske Nordhavs Expédition 1876-
1878. XVII, Zoology Alcyonida ved D. C. Danelssen (in-folio, 23 pi.,
1 carte).
Pays-Bas. Harlem. Archives néerlandaises des Sciences exactes
et naturelles, t. XXI, n° 4.
— Natuurkundige Verhandelingen van de Hollandsche Maats-
chappy der Witenschappen, 3, IV, n° 4.
Everts. — Nieuwo naamlijst van nederlandische Schildvleugelige insecten, —
Harlem, 1887.
Delft. — Annales de l'École polytechnique de — , t. III, 1887, n° 1.
Roumanie. Jassy. Société impériale des médecins et natura-
listes de —, lre année, 1887, d1 3, 4.
Russie. Moscou. Société impériale des naturalistes de — .
Année 1886, no 3.
Marie Paulow. — Les Ammonites du Groupe Olcoslephanut verskolor,
t pi., 27.
Saint-Pétersbourg. — Académie impériale des Sciences de — .
Mémoires. 7e série, t. XXVI, noi 7-43 et dernier.
Bulletin deT-, t. XXXI, n» 3.
Tiflis. — Matériaux pour la géologie du Caucase, 4re série, 1 vol.,
162 p., cartes et pi.
Suisse. Lausanne. Société vaudoise des Sciences naturelles,
3« série, t. XXII, no 95.
HaeusLer. — Notes sur quelques foraminifères des marnes à bryozoaires du
Valangien de Sainte-Croix, 260.
Neuch&tel. — Bulletin de la Société des Sciences de — , t. XV,
1880.
M. de Tribolet. — Notes bibliographiques sur la question glaciaire.
— Les tremblements de terre en Espagne, 83.
— Jaccard. Note sur la source de la Reuss et le bassin des Tailbères, 60.
Hinch. — Sur l'éruption du Krakatau, 47.
Supplément au Bull, de la Suc. de yêol. dr France, t. XV, h* 7. k
82 DORS. — DU i avait, AD 21 «m 1887.
— Commission géologique suisse. Carie géologique de U Saisie,
feuille XIII. Interlakeu, Sarûen, Staoi, par MM. KaiiTmanu, Bal-
lier cl Moescb.
Suède. .Stockholm. Geologiaka fôreuïagens i Stockholm. Fô-
rhaudliugar, t. IX, u" 3, 4 (108-109), mars-avril 1887.
108. — sj.jgren. — Aiitwkiiinpar i prakiisk geognoii IV. Om begr«pp«t maint, i*6.
Nordeoslrom. — On aûvandaing it dîamarilborrmaikinflr fur MalmfyoJipiiften
underedkninç, 1 pi., 151.
BlomstranJ. — A ni lys af cer-och yllerfosfata fran s&dra Norge, ett bidrag rill
fragran im desfa mioeraliera Keniiska byggciad. ifll.
Svedmark. — Urographiska sludier inom Roalagen, I pi., 188.
10». — Von Post, Hans— Ylterligare am nickeloialm fyndigheten vid Kltlta, lis
Nathorsi. — En ny leori oin de sneoska Klippbaeckenae uppkomsl, Ui.
Nordsirùm. — Om uUtraedtniogea af begreppet malin, ïjû.
Vraog. — Fyn'l ad svartmalm med siarkt utprttglad magoeticm (i pi.], Ml
Broep^er. — Forelùbig mfiddeletse om mioeralerne pade lydnonke augîiog
Hi'feliiisyiniters grovkormga gtnge, MT,
Jànason. — Bidrag till Kannedomen om varaplastiskaleron aoTHndbarhet, fis.
Reuaeh. — Om svsitmaiisk indsamling af jordskjïelïsiagttageleer para den
ikandinavitfce bal y à, no.
Fin de la liste des dons pour 1886-8".
?L>u a* 91K 35ta
Bull. Soc. GéoL. de France.
3*Séne t.XV. PI..I.
PROHAUCCRK !'■ .h-..i i\V., Vr,.0"'i
m
L-ï
Il f.
3tf
491
■..(W-. GM.d.
««-. N°le d« M. LEON DRU.
*<Xl
ffLuït. 31K a. SafmU
Bull Soc Géol.de France.
3TSérjB.t.XV. PL.III
■^^»Tt
M Imp. Edouard ISry , Parv»
7 3 rar,,.nl1^«U,.^,,„ TUS..™,-.™
^cCeoUeFraJ^^^
■J* Série. t. XV PL IV
VKJCt-lbt/DVè.Tit, &euaoiXtv.
Bull.Soc.Geol.de France.
3eSérie.t. XV.PL.V.
( &*««.2u*l y^Otr 1887)
."'Ut* A-?lfc\ TV &«tLd
■ Oôol.is i'Vancs.
3'Sêript.XV FI.. Vil
' •• :t
•■■l.-l, A .-'hV A A.,,.,1.,
o.s.o
Chemin
Toula ir
„. Ruisseau
Chemin fo
S1. Chrimtd.
Ravins
de __
Serre Mèjan
Ftg.l
Ravin*
u
Barjoc
2V-
BouHquet
Crat oui* 3°l
s s.o
s.o
,6;
Fi
CricR.
Route Aht?r
S! Laurent
frnttf c/if* /..I1u/i*w.r*uc de l^Jèèë de ?'Ep**,,{p.
y.¥t-'./YJffAJ«w .1* 21 fïf-w JS87J
I.F.GE.XIIK
fait .Jryi/rx rf A'iM-' ?•/>■»■'■
■d GlftBHWr ù A<f.p,.-it
>. £!yw
«..
io*' A...™
o Atnrw
(. /.,;,,„
"'./?V„^
10 /W<«
™.
,, 77,,.,,..
a **.,
U/f,W,
- «tuv
««...
6 «i,.//
WJiw.
j «.../(
ri ^ IH./W
* (S...//
d tWW.V.W.
s .v-«
.rupàieur
t-ï— - ''-•»
/rrj/i. .Mixtrnctf , ftri-»
■ • • $
r ■ s
.• \
PENTES DU MONT DORE
LAC PAVIN PUV MONT
iLUlLUi^ jurrz"~rr:i>^
* * .G" V
ENVIRONS DU LA(
SUC DE BAUZOif
CRATERE DE LA VES
Spo nuirte*1 OJ4 -Auxrr^f titj.
ENVIRONS DU CRATERE
t S S -loSlgf et TOOFÙ0.
( L Laite. hasrtltÀammf ti. oiûrinv.
*' cJu* LWv.Jwr; n- Jr. lAbhe ,fc- V£pà>4
' !
Z. de, U Jb». MU. dm. J
NOTE DE X. G
Carte géologique
DU BASSIN DE L'UBAYK
fiiB&fr 1» Cinr
i DICKK
• ; i
,")U< ?, »K A.,
3!Sér-.o,tXV. PL. XI
I
â
I
»
1
l.SocGéoJ de France.
ytott de- OW. <Ç«iMto
■V Série.t.XV. PL..X1
1- Sonneratia Cleon d'Oi'h.
Imp Edouard Bry, Paris
2-Acanthoceras BigoU. u. »ç .' W«.
A«"«">ceras Miqnetu. n..*. Wu«.
Bull. Soc. Céol. de France
3e5êrie.t.XV. ?ï,.v':
i nat dol el bth. hnp. Mo
l._Sonneratia Dutemplei, d'0rb.: sp.
2..Schloenl>achia Senequieri.d'Orb. sç.
3.-Acunthocera$ Camattei, 4'0t\j. %^.
4.. Hoplites Nolani.n.sp. Semés.
ird Bry, P-ir;s
V
s
I
1
■ I
n
SUt* * t'IU. <»,<
Ruil Soc.Géol '-e irance.
3"Ssns...7.V PL.X1V.
-L'kv.li ,jd r.at ^1
1_2. /ic'ui:!i&tsra3 Btï-jerom ,i\ •.^..'àïw.vw.
5-4-. Acanihoceras Buiouv-A... ii.^-,'^mû«.
-î i
3e Séné t XV PL XV
!mii Kdniwri Brv. Pant Haubert Ht
IQ 13 Bllgcidlin bulloidûs. d'Orb.
f
t
%cte26,9tlr* CotUau/.
Bull.Soo.Geol.de France
h. Imp.B «quel tr-i.
1—3. Offastei» Leymeriei , Cotteau..
4_8. Clypeolampas Lesteli, Gq&o&m.
9-12. Cyphosoma Gpegoivei.Coyte*».
>«
f .
,1 !
i. i
i
f •
rj
f '
!i !
f
i
i
a
BuO.Sk. CM. rir fimtr .
NOTK I)K M.HB
Coupe N?l __dn sommet, du Grand Ccrv
Coupe N?3 ..de Font aniru à la colline du Castellet
Coupe ^?b_ _dn Téléerapuc delà Cadière àlo Cadièi
•r/JfitAlw.r.cS, t-Aitt it, l'Epi,.!
pour Un longueur* rt pnir Ici
*
t.
t:
1 1
;i
; i'
If
>
Suff..lrln .iW.Oêof.de An»
ÎTote de M?3t.
CARTE GÉOLOGIQUE DES F.
kCZl/ftw/vn JdA
JlnfifiKiu. — .._. 1 1? I \fimuviqtu suf>
Extrait de la. Carte de 1'
LÉO?.
S*—*"*'- ■EST'
rin*. ci.it Wuhnr.RitrAbbUarEfi, *.
'r la Soc. <irci.de Franer ■
ÎTOTR DE M? CH .VI
Fio?l_Le* tranchée» lie Scbirmeck et. d'Hn'iibach.VUrt (le Stçinbarli .
*-^fc -<^:-^^^ÈiÊ^^^^M^>
Fio*.3 _<"oili>e de 1» tranchée
Fiç.5_Couléede pofphvrc péu-oailiceux xuv les ralcsm-eK
carbonifères de SclùniK-ck fCôlrdfstfgnai)
fe»
Fiç7_Cmipe. du oit*- caWû
m
ot«r y..»îrf/w,^.n!- litbbe dr lEpre i.
■
gt^jfceffla&T'- ,.
,Soc.G«il.fcFlOT,:e
Êk . i'
! — |
1
Kw -
la- 4\j
1
1 rÀ\ a^t<a
ESKïr
^
H -es.
I
**<*^ kl
te' ^
[,,5ohior
l„,t.M«Ull>.
%>M 3* S1E 5« %U^
ill Soc Géol.de France.
3sSènelXVPL.XXVll.
PhoWiypie A Quinsac. Paru
ï_HalitWium veronense 2_H Schinzi. ^?e\smoVW'oM& "Çotw.^-
4-^Manatus austrahs 5_Rhylina borealis &_-V*\«»«. \*MJ»^;
9ï*uae31B;(JU«ffe.
Bull. Soc.Géol de France
3* Sèrie.t.XV. l'LXXMïï
l&«t«. Du -30 .lui» ISS?)
»' 7'*/,: ♦ 4 V 4 9l"''v 10""
6i*/,' HfVi) 12l«/ii 13(»/i]
M BouiÏUtI » i imt M « : Ih.
Iinp. F.douara ".-y. Pana.
Il
fiUwtffc.
Bull Soc Péol.de Fn
3?Sàric.t.Xv.PL XXX.
(Sime* Du 2*7 .îui» 1887)
M.Rouillard ad.nat.delet lith Imp Edouard Bry, Pans
Caprina adversa
.Bull. Soc.Geol.de France.
3!Serie,t.XV.PLXXXI.
( Sia.uet Ju. 20 .lu.» III7. )
M Rouillard ad nat del et lith. Imp .".douarà Bry.Paris
l.Caprina adversa 2. Potyccrcùtes o\jeTO4\&»x ^ràct«*cA
Hl.ll.Jr la Al.Hw/.<6- fnmr
CJJITT. 1IE H
CARTE GEOLOGigUL
:«.«■ .■/«- /_ "**»- /«<■ A '-/.**• -A /Ff*
f
>
w*<