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Full text of "Bulletin de la Société liégeoise de littérature wallonne"

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BULLETIN 

DE  LA 

SOCIÉTÉ     LIÉGEOISE 

DE   LITTÉRATURE  WALLONNE 

DEDXIËMB   SÉRIE.  —  TOHE  XVIII. 


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BULLETIN 


DE  LA 


SOCIÉTÉ  LIÉGEOISE 


DE 


LITTÉRATURE  WALLONNE 


DEUXIEME    SÉRIE 
nroiis:  hlviii 


M<& 


LIÈGE 

IMPRIMERIE    H.  VAILLANT-CARMANNE 

Rue   St-Adalbert,  8 

1892 


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Phllol  42.10 


Harvard   Oollege   Library 
May  18. 1822 

J.  J.LoweU  fand 


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DIGTIONNAIKË 


SPOTS  00  PROVERBES  WALLONS 

PAB 

Joseph    DEJARDIN 

JPrâsidbmt  db  la  ^ociéri  LiéasoisB  db  J^ittAraturb  walloknb 

ETUDE  SUR  LES  PROVERBES 

PAK    •!•    SXECBIKR 

MEHBBE    BOROBAIBB 

S"*  éditioB  coordonnée  et  considérablcmcnl  oogmenlée  aTec  la  collaboration  de 

JOSEPH     DEFRECHEUX 

BDUOTBtCAIBE-ABCBIVISTE   DE  LA  DITE  SOOÉTt 


TOME   SECOND 
li  — Z 


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DICTIONNAIRE 
DBS 

SPOTS  OU  PROVERBES  WALLONS 


LAID. 

4o81.  V'Ià  r  laid  qui  tomme,  li  bal  va  riv'ni. 

LiTT.  Voilà  le  laid  qui  tombe,  le  beau  va  revenir. 

Se  dit  quand  on  voit  tomber  quelqu'un. 

Jeu  de  mots  (allusion  au  temps). 

Cf.  Après  la  pluie  vient  le  beau  temps. 

Yakurtb.  Après  on  long  laid,  on  long  ba). 

(FoRiR.  Dictionnaire.) 

1582. 1  n'est  nin  laid,  si  c'esteut  V  mode. 

LiTT.  II  n*est  pas  laid,  si  c'était  la  mode. 
Certaines  choses  sont  déclarées  laides  souvent  par  con- 
vention. Àfiaire  d'engouement  pour  d'autres  choses. 

Il  a  bonne  façon,  mais  sa  mine  me  desgoute. 

(OilDIN.  CuriMitez/rançoiset,  i640.) 

LAINE. 

1583.  I  da  qu'  iront  quèri  dé  V  laine,  éyé  qui  r'vê- 
ront  tondu.  (Bobinage.) 

LiTT.  Il  y  en  a  qui  iront  chercher  de  la  laine  et  qui  revien- 
dront tondus. 

Souvent  dans  une  affaire  où  Ton  croit  faire  un  bénéGce,  on 
éprouve  une  perte. 

Infln»  i  n*da  nié  un  qui  wuidra  à  pied  sec,  pasqué  n*a  lonmin  qu'il  est  s*crit 
d'vin  r  ciel,  au  d'seûr  V  Borinage  :  I  da  qu'iront  quéri  dé  l' laine,  éyé  qui  r'vèront 
tondu.  (Armonac  du  Dorinage.  iSAd .) 

LAMBEAU. 

1584.  Chinisse  vàt  bin  rahisse. 
LiTT.  Lambeau  vaut  bien  haillon. 


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—  8  - 

L'épithète  chmisse  (balayure,  rognure,  ordure),  adressée  à 
une  personne,  veut  dire  qu'on  la  regarde  comme  étant  de  bas 
étage,  dépourvue  d'éducation,  de  bons  procédés.  A  cette  injure, 
on  répond  par  le  proverbe  ci-dessus,  parce  que  rahisse,  au 
figuré,  a  le  même  sens  outrageant. 

TOKTON. 

A  c*ste  heure,  qui  est-ce  ces  là  ?...  Estans-ne  à  carnaval  ? 
D'wisse  vinet-i  ?  quïel-i  ?  d'où  vint  s'irovet-i  chai  ? 

TATi. 

Pa....  c'est....  deax  laids  chinisse  qui  v*net  de  fond  dM'Ardenne. 

PÉNÊYE. 

Chinisse  vftt  bin  rahisse. 

TatÎ. 

Vite  foû  d'cial  !  Saint-Houbenne  ! 
(Remouchamps.  Tdti  VperrlquU  III,  se.  23.  4885.) 

Var.  Tournai.    Si  j'sus-t-ein  baudet,  te  n'es  qu'eine  bète. 

LAME. 

1585.  Li  lame  kihèye  li  fôraî. 
LiTT.  La  lame  déchire  le  fourreau. 

Se  dit  des  personnes  en  qui  une  grande  activité  d'âme  ou 
d'esprit  nuit  à  la  santé.  (Agâd.) 
Pr.  fr.  —  La  lampe  use  le  fourreau. 

LAMPE. 

1586. 1  n'y  a  pus  dThôle  es  riamponette. 
LiTT.  Il  n'y  a  plus  d'huile  dans  la  lampe. 
Se  dit  d'une  personne  qui  se  meurt  d'épuisement,  dont  les 
forces  naturelles  s'éteignent.  (Acad.) 

Expression  fig.  :  Il  n'y  a  plus  d'huile  dans  la  lampe. 
Il  n'y  a  plus  d'encre  au  cornet. 

(OuDDi.  CurtotUes  françoises.  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Ses  oûye,  à  treus  qwftrt  distindou, 
Dihet  qu'bin  vite  i  clôret  s'cou, 
QuM  n'y  a  pus  d'  l*hôle  es  l' lamponette 
Et  qu'i  va  fer  s' dièraine  clignette. 

(Hanson.  Li  Hinriade  travestèye.  V.  1780.) 

On  aveul  vèyou,  on  pau  devant  s'moirt,  on  gros  coirbà  so  rb&bëcine  di  s'mohonne, 
et  qwand  Tméd'cin  aveut  dit  :  «pus  d'T  hôle  es  riamponette  »,  on  vèya  s'ènalri  cisse 
laide  neûre  bièsse. 

(A.  HoGK.  Mœurs  et  coutumet,  II.  1873.) 


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-  9  — 

Charleroi.    Ein  mëd'cin  n'fait  né  d'mau 

I  poul  bin  vos  r*guëri  d'ein  mau  d'vinle  ou  d'enne  crampe, 
Mais  i  n^sauret  rin  fai,  quand  n'y  a  pus  d'huile  dins  Hampe. 
(Berrus.  Ucherurgien  Pterard  èyei  Vméd'cin  Blncard,  Faufe.  d873.) 

LANGUE. 

1587.  Ji  rasolMînwe. 

LiTT.  Je  l'ai  sur  la  langue. 

Je  ne  trouve  pas  te  mot,  mais  il  va  venir. 

Pr.  fr.  —  Avoir  un  mot  sur  la  langue,  sur  le  bout  de  la 
langue. 

Croire  qu'on  est  près  de  trouver,  de  dire  un  mot  qu*on 
cherche  dans  sa  mémoire.  (Agâd.) 

Avoir  un  nom  ou  un  mot  sur  le  bout  de  la  langue. 

(OCDDf.  CnriosUei  françoiset,  1640.) 

Haerebat  mihi  in  summis  labiis. 

(Lejeune.  Prov,  famil.  4746.) 

Yakunte.  Ji  Ta  so  Thèchette  de  ritnwe. 

(FOBIR.  Dict,) 

Mi  wèzenne  m'aveut  raconte  qui  Tpus  vigreuse  di  totes  les  société,  rawArdez,  ji 
v'va  dire  si  nom...  ji  Ta  so  l'hachette  dé  l' Unwe...  pa  VSâcièté  d*  littérature  wallonne... 
(Renier.  Garnie  Mantulet  à  banquet  wallon  di  4860.) 

NAMUfi.  Ohi,  c*est  ça,  ji  l'aureûve  dit  cint  côp  po  onke.  J'avais  c'nom  là  sus. 
rilnwe  et  ji  n'poleûve  chaire  dissus. 

(Marmite,  Gazette.  4880.) 

4588.  Dinar  s' lînwe  àx  chin. 
LiTT.  Donner  sa  langue  aux  chiens. 
Renoncer  à  deviner  quelque  ciiose.  (Agad,) 
Pr.  fr.  —  Jeter  sa  langue  aux  chiens. 
Jetez- vous  votre  langue  aux  chiens  ? 

(SÉVIGNÉ.  Lettre  sur  le  mariage  de  la  grande  Èlademoitelle.) 

Yariautb.  J'a  magnt  de  V  jotte  assez. 

(FoRiR.  Dict.  4860.) 

Vos  n*  sftrtz  co  m&ye  adviner 
Çou  qui  l'aute  joù  m*a-st-arrivé.' 
Vos  v'  damn'rlz  qu*  vos  n'el  trouvVlz  nin, 
I  v'  fièrent  d'ner  vosse  Unwe  ftx  chin. 

(Bailleux.  U  côp  éP  solo.  Chanson.  484S.) 
Durand. 

C'est-st-on  monde  ritourné,  ji  n'y  comprinds  pus  rin  ; 
Ossi  dispôye  longtimps,  a-je  diné  m*  Unwe  k  chin. 

(Delchef.  Les  deux  neveux,  l,  se.  4.  1859.) 
Grahay. 
advinez  qui  m' sécha  d'embarras? 


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—  10  - 

BilwlR. 

Ji  Uppe  mi  Itnwe  ft  cbin. 
(Alcide  Pryor.  Çou  qu'eit'thè*  fond  de  pot.  i864.) 

Babette. 
Dinez  vosse  Ilnwe  ft  chin,  vos  pierdez  vosse  timps  là. 

(Remouchamps.  Le*  amour  Wà  Gèrd,  I,  se.  8.  1875.) 
Nivelles.  Je  n'  donnVoa  ni  co  m' langue  aux  cht. 

1389.  Li  lînwe  vis  batte  todi  so  V  dint  qui  v'  fait 
de  ma. 

LiTT.  La  langue  vous  bat  toujours  sur  la  dent  qui  vous 
fait  mal. 

Se  dit  d'un  chagrin,  d'une  douleur  que  les  circonstances 
viennent  sans  cesse  raviver. 

JoDOiGifE.    Li  Ilnwe  mousse  todeu  dins  I*  dint  qu*à  one  chabotte. 

1590.  Avu  ine  Ilnwe  qu'ennès  va  à  flibotte. 
LiTT.  Avoir  une  langue  qui  s'eHiloche. 

Se  dit  d*une  personne  bavarde  à  Texcès. 

Vauakte.  Elle  a  'ne  boke  qui  bagne  ftx  qwatte  coslé. 

Variamtb.  Bièth'mé. 

Elles  ont  des  jalve  di  cantiniére, 
Des  Ilnwe  qwabante  àx  qwatte  costé  ; 
HoAye  ji  n'voux  pus  fer  Tcuisiniére. 

(Willem  et  Badwexs.  Pèchl  rachUé,  Se.  4.  i88S.) 

Var.  Verviers.  Mais  surtout  nu  t'fais  nin  sd 

Ga  tu  tins  des  mauvas  propos, 
Ta  latwe  es  va  à  fraugne 
Et  si  tu  cbante,  nu  brais  nin  baut, 
Su  c*  n'est  Tebanson  des  augne. 

(Chaniom  patr(otique$,  i788.  DulUtlH,  S«  série.  T.  VI.) 

Var.  Jalrat.  Li  M archard. 

Il  ftreut  eo  ml  valou  di  râyt  Tlalwe  ftx  barbis  ;  c'est-st-ine  mècbante  almène  qui 
taye  di  qwate  costé. 

(Xhoffer.  Les  deux  êoroche,  II,  se.  8.  i86S.) 

1591.  On  n'pout  nin  espêchl  les  gins  dïer  aller 
leu  Ilnwe. 

LiTT.  On  ne  peut  empêcher  les  gens  de  faire  aller  leur 
langue. 

Il  faut  nécessairement  que  les  personnes  parlent,  soit  en 
bien,  soit  en  mal  ;  mais  plutôt  en  mal. 

Nahur.      On  n*pout  nin  espèebl  les  gins  de  fer  peler  leu  Ilnwe. 


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- 11  - 

1592.  On  côp  d'itnwe  est  pé  qu'on  côp  d'èpèye. 
LiTT.  Un  coup  de  langue  est  pire  qu^un  coup  d'épée. 

La  calomnie  fait  plus  de  mal  que  la  violence. 

Pr.  fr.  —  Un  coup  de  langue  est  pire  qu'un  coup  de  lance. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vaburtes.  V&t  mt  on  côp  d'ëpèye(di  coûtai)  qu'on  côp  d'màle  llnwe. 

On  côp  d' coûtai  vftt  mi  qu'on  côp  d' llnwe. 

(Remacle.  Dictionnaire.) 
Tatenne. 

Awet,  mais  on  côp  d' linwe  fait  pus  d'mà  qu'on  côp  d'sàbe,  et  qwand  'ne  jône 
fèye  a  l'vint  es  visège,  elle  est  bin  vite  tapèye  à  rin. 

(Willem  et  Bauwens.  Le»  tourciveux.  Se.  3.  i88!2.) 
Marche.  On  côp  d 'llnwe  est-st-on  côp  d'èpèye. 
Namub.  I  vaut  mia  on  côp  d' coûlia  qu'on  côp  d' Itnwe. 

Var.  Namur.    Llnwe  n'est  nin  flèche,  mais  n'  trawe  qui  mia. 
Tournai.        I  fréot  pinte  s' mopère  et  s' mamère  avec  s' langue. 

Pr.  valaque.  La  langue  n'a  pas  d'os,  mais  elle  brise  les  os. 
Basse-Allemagne.  —  Seine  Zunge  ist  schârfer  wie  ein 
Schwerdt  (?)  ^ 

1593.  Elle  a  'ne  langue  comme  enne  lavette  au  cul 
d'ein  pot.  (Mons.) 

LiTT.  Elle  a  une  langue  comme  une  lavette  au  fond  d*un  pot. 
Elle  parle  constamment. 

La  langue  lui  va  comme  le  cliquet  d'un  moulin.  —  Elle  a  la 
langue  bien  pendue^  affilée. 

(OcDiN.  Curio9iteiJrançotse$.  4640.) 

Var.  Namur.  Gomme  c^  s' comprind  foirt  bin,  il  a  one  besogne  di  tos  les  diale 
avou  les  commère  qu'ont  V  llnwe  si  bin  pindowe  et  qui  n'  sait  fer  taire. 

(La  Marmite,  gazette.  —  Mitologie  Harpocrate  i884.) 

Charlerol    Leu  lanque  qui  va  comme  enne  lavette  au  eu  d'ein  pot. 

(Bernus.  V  tortue  eyèt  les  canard.  Faufe.  1873.) 

Frameribs.  Vos  avez  des  lanque  comme  des  lavette  au  cul  d'ein  pot. 

(BosQUETlA.  Tambour  battant,  4885.) 

Var.  Tournai.  \  Langue  de  buresse. 

1594.  Elle  a  'ne  lînwe  à  talus, 
Gn'a  tôt  qui  lî  ride  jus. 

LiTT.  Elle  a  une  langue  en  talus, 

Il  y  a  tout  qui  glisse  en  bas. 
Elle  est  bavarde  et  surtout  indiscrète. 


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-  12  - 


Mi  feomme  est  case  di  tôt  disdu, 
Ji  m'es  fret  qwitte,  ji  n'èl  voax  pus. 
Po  r  fer  taire,  j*a  même  boubl  d*su8. 
Si  défaut,  volez- V  el  savu  : 

Elle  a  *ne  Hnwe  à  talus, 

Fàt  qu'  tôt  à  fait  ride  jus. 

(Sp/roii,  journal.  i89!.) 

1595.  Avu  l' lînwe  clivant  les  dint. 
LiTT.  Avoir  la  langue  devant  (en  dehors)  les  dents. 
Se  dit  des  gens  qui  s'occupent  des  choses  qui  ne  les  regardent 
pas,  qui  les  critiquent,  qui  dévoilent  des  secrets. 

1596. 1  n'a  nin  T  lînwe  èpastègèye. 
LiTT.  Il  n'a  pas  la  langue  empâtée  (lourde). 
Il  sait  parler  à  propos.  Il  s'explique  clairement. 
Iron.:  c'est  un  bavard. 

Elle  n'avent  nin  V  Ilnwe  èpastègèye  li  meskenne  di  mon  Des  Tawe,  ossi  ftrgouwa- 
t-elle  li  vftrlet  avou  tant  d'frankisté,  qui  cicial  dimaoa  tôt  paffe. 

(Magnêb.  U  Boulotte,  487i.} 

Vocial  apreume  li  c6p  ftx  gèye, 
Personne  ni  hanstve  po  l'hoûter, 
Mais  s' Ilnwe  esteut  èpastègèye. 
(Sauie.*L/  baptême  dé  pUlt  Thoumat,  Chanson.  4877.) 
Varunte.  Madame  Michel. 

Ji  v's  el  plake  là  tôt  franc,  po  qu'vos  Tsèpésse  ine  fbye, 
ii  n'a,  vos  Tsavez  bin,  nin  Tguefliye  èpastègèye. 

(Toussaint.  Jan'neue,  I,  se.  4'«.  1890.) 
Variante.  I  n*a  nin  s'ilnwe  es  s'poche. 

LAPIN. 

1597.  FerrrobetteetPchin. 
LiTT.  Faire  le  lapin  et  le  chien. 
Remplir  les  rôles  les  plus  incompatibles. 

Li  pus  sovint,  i  falléve  qu'elle  fahe  es  s'manège  li  robette  et  Tchm. 

(MAGNte.  Battri.  4865.) 
TatI. 

Po  Tcreux,  qui  nïreut-on  nin  ! 

Awet  Ji  fret  Trobette  et,  s'on  vout,  ji  fret  Tchin. 

(E.  Remouchaxps.  TàttVperriquiA,  se.  43.  4886.) 

1598. 1  s'a  fait  d'moussi  comme  ine  robette. 

LiTT.  II  s'est  fait  déshabiller  comme  un  lapin. 
Sortir  d'une  rixe  les  habits  en  lambeaux. 
Il  a  été  volé  comme  dans  un  bois. 
Déshabiller ^  terme  de  cuisine  :  écorcher. 


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—  13  — 


Mais  si  qnëque  cagnesse  mi  toûrmeUe, 
Oq  d'vins  'ne  bitlrèye^  ai  j'tomme  so  l'cas 
Di  m'fer  d*hAitsl  comme  ine  robette, 
Ji  so  mftva,  ji  so  rnÀva. 

(A.  PidJERf.  Blnâhtet  mâva.  Chanson.  iSTi.) 
Ph'uppb. 

Vos  ravisez  saint  J'han,  po  Tdoûceâr  et  Tcosteome  : 

C'est  qu'elle  vis  a  d'hiisst  comme  ine  robette.  Quelle  feumme  ! 

(Th.  Coll£TTE.  Quifreût-je  ti  mi  homme  moréve  f  II,  se.  5. 18812.) 

1599.  Fer  V  robette  di  crôye. 
LiTT.  Faire  le  lapia  de  craie. 

Allusion  aux  lapins  en  craie  dont  la  tâte  est  mobile  de  haut 
en  bas  de  telle  sorte  qu'ils  semblent  toujours  approuver. 

Opiner  du  bonnet.  Être  toujours  de  Tavisde  son  interlocuteur. 

Tatî. 

Po-z-avu  r  creux,  s'I  fi^t  fer  li  robette  di  crôye, 

Kh  bin  !  je  V  fret,  parèt  ;  po  1*  creux  qui  n'  fireut-on  nin  ! 

(Benouchaiips.  Tâtt  Vperriqut.  l,  se.  i3, 4888.) 

Vektieks.  IM,  su  j*  fais  I*  robette  du  crôye, 

Çu  n*e8t  nin  d'esse  mousse^-foftr, 
c'est  qu*  j'a  sagne  du  m*  roûv!  d' rôye 
Dttvins  r  flllre  du  m*  discours. 

(M.  Pire.  On  roûvlue.  Ch.  Mei  amuuues.  4884.) 

FaiMEaiES.  Autant  iesse  lapin  d' craue,  qui  dit  oui  ou  qui  dit  non  suivant  Tindrou 
qu*  vos  n  tapez  su  s' tiesse. 

(BOSQUETU.  Tambour  battant,  4886.) 

1600.  Fer  r  robette. 
LiTT.  Faire  le  lapin. 

Captiver,  séduire  ;  faire  l'hypocrite,  le  tartufe. 

Nosse  victoire  ftreut-stu  complète, 
Sins  quéque  Uol  fré  qu*ont  fait  l' robette. 

(Lamatb.  Les  iUetion  d*  Uge.  Chanson.  4839.) 

Tofère  cial  on  a  si  bon, 

Qu*on  y  rWint  comme  des  bons  colon. 

Et  c'est  r  batte  qui  Tèpoile 

J'el  bral,  sins  fer  V  robette. 

(Àccoreifer  Vfietu,  Cr&mignon.  4878.) 

Ji  n'  sÂreus  fer  1'  robette, 
Ca  ji  k*nohe  mi  mesti. 
Et  Bèbetb,  et  Bèbetb, 
Est  r  pus  belle  de  qwârtl. 
(Willem  et  Badwexs.  PècM  rach'té.  Se.  8.  488S.) 

LARD. 


iCOl.  Magniriârd. 
LiTT.  Manger  le  lard. 
L'emporter.  —  Porter  la  dossée. 


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-  14  — 

Vous  n'auriez  dit  qu'il  at  mangé  le  lard. 

(LAFONTAmE.  VBermiU.) 
Matiuas. 

Vos  fez  r  mutin,  vos  v's  ëgag'rez  on  vos  qwittrez  l' viège,  et  nos  vièrans  qut 
magn'ret  r  l&rd. 

(Hemadlt.  U  malignant.  II,  se.  14.  1789.) 

L' ci  qu'a  l' nom  di  s' lever  t&rd  ni  s' live  mâye  malin  ;  c'est  todi  lu  qu'a  magnl 
riàrd.  (Rehacle.  Dici) 

Jalhat.  MATHi. 

Et  r  gaurd-champèle  ravise  les  couperai  ;  qwand  vos  n'estez  nin  d' leu  rôye  fioz 
si  bin  quu  v'  voloz,  vos  aurez  toudi  magnl  r  l&rd. 

(Xhoffeb.  Les  deux  soroche,  I,  se.  4. 1861.) 

1602.  Ch'est  du  lard  aux  juif.  (Tournai.) 

LiTT.  C'est  du  lard  aux  (pour  les)  juifs. 

C^est  défendu  ;  c'est  un  plaisir,  une  jouissance  que  nous  ne 
pouvons  nous  payer. 

On  sait  que  la  loi  de  Moïse  défend  aux  juifs  de  manger  de  la 
viande  de  porc. 

{Etremeê  touniaitiennet,  1885.) 
LARGE. 

1603.  C'est-8t-osst  làge  qui  long. 
LiTT.  C'est  aussi  large  que  long. 

L'un  vaut  Tautre  ;  se  dit  de  deux  choses  offrant  les  mêmes 
avantages  et  les  mêmes  inconvénients.  —  Autant  ainsi 
qu'autrement. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Basse-Allehagne.  —  Das  ist  so  lang  als  breit. 

1604.  Il  est  ossi  làge  qui  long. 
LiTT.  Il  est  aussi  large  que  long. 

Il  a  l'humeur  égale. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

160o.  Il  est  làge  mais  des  s'palle. 
LiTT.  Il  est  large,  mais  des  épaules. 
C'est  un  homme  peu  généreux. 

Tournai.  I  est  largue  mes  des  épaule. 

LARME. 

1606.  II  a  todi  l' lame  à  l'oùye  et  V  noketle  â  cou. 
LiTT.  Il  a  toujours  la  larme  à  Tœil  et  la  crotte  au  cul. 
Il  est  triste,  pleurnicheur.  —  Sensiblerie. 


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-  15  — 

1607.  Ête  toudi  in  larme  et  in  roupis.  (Tournai.) 
LiTT.  Être  toujours  eu  larmes  et  avec  la  roupie. 

Se  dit  d'une  personne  qui  se  désole  sans  grand  motif. 

LATIN. 

1608.  Piède  si  latin.  (A.) 
LiTT.  Perdre  son  latin. 

Se  dit  d'un  homme  qui  a  travaillé  inutilement  à  quelque 
chose,  qui  y  a  perdu  son  temps  et  sa  peine,  (âcad.) 
Pr.  fr.  —  Il  y  a  perdu  son  latin. 

En  si  digne  façon,  qu'à  friper  le  martin, 
Avec  la  maie  tâche,  y  perdrait  son  latin. 

(Régnier.  Sat.  iO^.) 

Et  par  elle,  le  roi  Latin 
Étant  à  bout  de  son  latin... 

(SCARROM.) 

Vinte  saint  gris  !  dit  alors  Bourbon, 
Ji  piède  cial  mi  latin,  tôt  d'bon. 

(Hahson.  U  Hinridde  traveêtèyt,  Ch.  VII.  i780.) 

Ti  vins  d'intriprinde  ine  mâle  case, 
Et  t'es  sûr  d*y  piède  ti  latin. 

(Dehin.  U  Urne  et  l'iUrplnt,  Fftve.  4S49  ) 

Namdr.  D'peu  cinquante  an,  c'est  comme  on  novia  monde, 

Mille  invention  à-z-y  piède  si  latin. 

(J.  CoLsoN.  Eco  tu  rbon  vl  iimp$.  Chanson.  186i.) 

Beadraikg.  Di  tôt  c'qu'i  pict  Ts  i  dire 

I  n'es  fiaint  causu  qu'rire 
Et  i  vèyet  qu'à  l'An 
U  y  perdet  s'Iatin. 

(Vermer.  Lubaube  do  capucin»  i8G7.) 

Nivelles.        Main  vos  savez  pourtant  que  Jean  c'est-st-ein  gamin 
Et  qu'à  l'berdeler,  s'pére  a  pierdu  tout  s'ialin. 
(Renard.  Ut  avcniuret  de  Jean  d'Mvellet,  Poème.  Ch.  I.  4857.) 

Fraheries.  On  avou  consulté  tous  les  médecin  dou  monte,  mais  il  avinne  tapé 
leu  tiesse  au  muret,  in  conv'nant  qu'il  y  perdinne  leu  latin. 

(BOSQUETIA.  Tambour  battant.  4885.) 

LEÇON. 

1609.  Li  leçon  esl  mèyeu  à  d'ner  qu'à  r'çûr. 

LiTT.  La  leçon  est  meilleure  (préférable)  à  donner  qu'à 
recevoir. 

Il  vaut  mieux  se  trouver  dans  la  position  de  donner  une 
leçon,  un  avis,  un  conseil,  voire  même  une  réprimande,  que 
d'en  recevoir. 


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—  16  — 
LESSIVE. 

4610. 1  n'est  mâye  risouwé  d'ine  bouwêye  à  Taule. 
LiTT.  Il  nest  jamais  séché  d'une  lessive  à  Tautre. 
Il  n'a  pas  le  temps  de  prendre  une  revanche.  —  II  n^est  pas 
plus  tôt  remis  d*un  accident,  qu'il  lui  en  arrive  un  autre. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

FlFUfE. 

Awet,  monsieu  s*plait  ml  à  c'ste  heure  &  c&bftret  qu'es  s'manège,  vos  n*estei  nin 
r'souwé  (l'ine  bouwèye  à  Taute. 

(Wni^EM  et  Bacwehs.  U  galant  d'à  Fifine,  Se.  I.  i88S.) 

Vab.  Marche.  On  n*est  nin  r'setchl  d*one  walée, 

Qui  nos  rarrive  one  giboulée. 

Namur.         Il  estait  timps  po  garanti  m' cad&ve, 

Do  mouss!  on  n*sa  eusse  po  p*lu  m' sauver  ; 

I  faut  conv'nu  qui  n's  estans  bin  esclave. 

D'one  bouwée  à  i'aute  on  n'est  nin  r'souwé. 

(J.  COLSOM.  U  balouge  et  P  caracole,  Ch.  48Gâ.) 
JoDOiGHE.  On  n*est  ni  r'souwé  d*one  nulée  à  l'onte. 

16H.  Mette  si  bouwêye  à  des  basses  hâye. 
LiTT.  Mettre  sa  lessive  sur  des  haies  basses. 
S'abaisser;  voir  mauvaise  compagnie,  s'encanailler. 

HlMRI. 

Nenni,  ji  n'  creurèt  m&ye 

Qui  v'  mettrlz  vosse  bouwèye  à  des  si  basses  baye. 

(Delcbef.  Let  deux  neveux,  II,  se.  4.  4859.) 

On  dit  aussi,  par  ellipse  : 

C'est  des  trop  basses  h&ye. 

Ji  n'  responds  nin  des  gins  ainsi  ; 
C'est  des  trop  basses  Uiye  por  mi. 

(Dehim.  u  traie  di  maye.  Scène  liégeoise.  4846.) 

Por  lu,  ç'ftreut  s'tu  ciette 

Des  bin  trop  basses  hâye  di  siervi  on  méd'cin. 

(Bailleux.  u  mulet  quij(  vantéve  dl  «*  n&bleue.  Fftve.  4856.) 

Varurte.  Ji  n'  mette  nin  mes  pèce,  mes  cotte,  à  des  si  basses  baye. 
Je  ne  voudrais  pas  épouser  cette  fille  là,  ce  garçon  là. 

4612.  Esse  divins  'ne  mâcite  bouwêye. 
LiTT.  Être  dans  une  sale  lessive. 
Être  dans  une  mauvaise  affaire. 

1613.        C'est  r  bouwêye  ma  tante, 

Qwand  elle  sèret  sèche,  elle  séret  blanque. 
LiTT.  C'est  la  lessive  de  ma  tante, 

Quand  elle  sera  sèche,  elle  sera  blanche. 


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—  17  - 

C'est  une  chose  problématique,  sur  laquelle  on  ne  peut  guère 
compter. 

LESSIVEUSE. 

1614.  Ch'est  eine  buresse  sans  ieau.  (Tournai.) 
LiTT.  C'est  une  lessiveuse  sans  eau. 

C'est  quelqu'un  dépourvu  de  moyens,  soit  physiques, 
soit  moraux. 

LETTRE. 

1615.  A  pîd  de  rielte. 
LiTT.  Au  pied  de  la  lettre. 

Se  dit  de  choses  qu'on  fait  exactement  ;  rien  de  plus,  rien  de 
moins.  —  Admettre  une  chose  telle  qu'elle  est,  sans  atténuation, 
sans  observations. 

Marèye. 

S'i  poléve  calculer  et  prinde  à  pld  de  Tlelle 

Nos  chagrin,  nos  misère,  tôt  çou  qui  nos  toùrmette, 

Nos  âriz  belle  à  fer. 

(Delaroe.  Scène  populaire.  On  spot.  4873.) 

Variamtk.  Ni  prindez  nin  dins  cisse  chanson 

Tôt  cou  qu'elle  dit  à  Tlette, 

I  n'y  a  noile  réque  sins  exception, 

L'ci  qu'est  rogneux  qui  s'grette. 

(BoiGELOT.  Ut  ourtd'hoûye.  Chanson.  4867.) 
Vas.  Moxs.  L*orde  est  v'nu  d'ià  bas  in  haut,  et  i  s'ra  exécuté  à  la  lette,  et  coûte 


qui  coûte. 


(Letellier.  Armonaque  dé  Mons.  4856.) 
LEVÉE. 


1616.  Vât  mi  on  trait  qu'd'esse  dobe.  (Stavelot.) 
LiTT.  Il  vaut  mieux  (faire)  une  levée  que  d'ôtre  double. 
Terme  de  jeu  de  cartes.  —  Il  vaut  mieux  peu  que  rien. 

LEVER. 

1617.  Qui  s' lîve  tard 
Wâgne  des  patâr  ; 
Qui  s' lîve  matin 
Wâgne  des  s'kèlin. 

LiTT.  Qui  se  lève  tard 

Gagne  des  sous  ; 
Qui  se  lève  matin 
Gagne  des  escalins. 


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--  48  — 

Pr.  français.  A  qui  se  lève  matin, 

Dieu  aide  et  prête  la  main. 

Pr.  espagnol.  A  quien  madruga 

Dios  le  ayuda. 

Pr.  contraire.  Le  bien  vient  en  dormant. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vaioaiite.  Tôt  pourca!  qui  s'Ilve  Urd,  ni  magne  m&ye  non  chaud  stron. 

Var.  Mabche.  S*couchet  taurd  et  s'Ièvet  matin, 

C'est  l'moyen  d*ramas8et  do  bin. 

Namua.  Li  paresseux  qui  s'icve  taurd,  je  Ta  dija  dit,  ni  gangne  qui  des  quaurt, 
mais  rhomme  ginti  qui  s'Iève  matin  gangne  des  skèlin. 

(WÉROTTE.  Àurmonaque  di  Nameur,  i866.) 

Qui  dourmits  grasso  matinado, 
Troutara  toute  la  journado. 
{ComparaiiOM  populaira  provençales,  Rev.  dei  langues  romanes,  i881.) 

LIARD. 

4618.  Qwate  aidan,  c'est-st-on  patârd. 

LiTT.  Quatre  liards,  c'est  un  sou. 

C'est  une  chose  jugée,  indiscutable,  exacte. 

1619.  C'est  comme  qwate  aidan,  on  palûrd. 
LiTT.  C'est  comme  quatre  liards,  un  sou. 
Se  dit  lorsqu'il  n'y  a  point  de  différence  entre  les  deux  choses 
dont  il  s*agit;  quand  l'une  vaut  l'autre. 

Lutëce,  Paris  po  qui  sait  T  j&r, 
C'est  comme  qwate  aidan,  on  patArd. 

(Hamson.  Li  Hinriade  travestèye,  Cb.  IV.  4780.) 
JoDOiGME.  C'est  comme  cinq  censé,  deux  mastoque. 

1620. 1  n'faut  nié  tant  d'iiard  pou  ein  muid  d'reffe, 

(BoRiNAGE.  Hainaut.) 
LiTT.  Il  ne  faut  pas  tant  de  liards  pour  un  muid  de  gayet 
(gaillettes). 

Il  ne  vaut  pas  la  peine  de  faire  tant  d'embarras. 
Reffes  ou  gayet.  Terme  de  houillère.  Petites  pierres  cou- 
vertes d'une  légère  couche  de  charbon,  se  vendant  à  très  bon 
marché. 

Li  candidat. 

Tu  peux  ette  ein  homme  éyé  co  ein  hableu  ètou,  infin  i  n'  faut  nié  tant  d' liard 
pou  ein  muid  d' reffe,  veux-tu  m' moustrer  t' bulletin,  oui  ou  bé  non? 

(Àrmonaqu€du  Borinage,  en  patois  borain.  4849.) 

i621.  Elle  vàt  pus  d' qwârt  qui  d' palàrd. 
LiTT.  Elle  vaut  plus  de  liards  que  de  sous. 


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—  19  — 

Elle  ne  vaut  pas  grand'chose.  —  Presque  rien.  (Qwart, 
Liard,  le  quart  du  sou  de  Liège.)  On  patàrd  vât  qwate  aidan. 

Tauaxtb.  N'atn  ni  qwftrt  ni  paUrd. 

(FORIR.  Dict.) 

LIGE. 

1622.  Les  jônes  lèhraî  ni  songet  qu'à  jower, 
LiTT.  Les  jeunes  chiens  ne  songent  qu*à  jouer. 

La  jeunesse  est  évaporée,  imprévoyante. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

LIÈGE. 

1623.  lofer  des  feumme. 
Purgatoire  des  homme, 
Paradis  des  priesse. 

Lrrr.  Enfer  des  femmes, 

Purgatoire  des  hommes. 
Paradis  des  prêtres. 

Ce  proverbe  était  surtout  exact  avant  1794,  lorsqu'il  y  avait 
à  Liège  plus  de  cent  églises  et  couvents. 

Regûmem  istam  communi  proverbio  vocant:  paradisutn 
sacerdotum. 

(BSRTius.  Tab.  gioçr.  Am$t.  4648.  P.  234.) 

Cf.  Leroux  de  Lingy.  Tom.  I,  p.  377.  Verbo  Paris. 

c  On  dit  que  cette  ville  est  Tenfer  des  femmes,  le  purgatoire 
des  hommes  et  le  paradis  des  prêtres.  L'enfer  des  femmes,  à 
cause  qu'elles  y  travaillent  plus  que  dans  aucun  autre  pays, 
qu'elles  tirent  les  bateaux  et  portent,  comme  des  esclaves,  la 
houille  et  les  autres  denrées  sur  leur  dos  :  on  les  nomme  com- 
munément Botresses.  C'est  le  purgatoire  des  hommes,  à  cause 
qu  on  dit  que  les  femmes  y  sont  les  maîtresses.  On  la  dit  le 
paradis  des  prêtres,  à  cause  que  presque  tout  le  pays  appar- 
tient aux  ecclésiastiques,  dont  les  canonicats  et  autres  bénéfices 
montent  à  des  revenus  très  considérables.  » 

{Délicet  dei  Payt-Bat^  U  IV,  p.  444,  note,) 

Li  vèye  cli  Ltge  a  s'tu  todi. 

Comme  dihet  nos  grand'pére, 
Po  les  priesse  on  paradis, 

LMnfer  po  les  commère. 

(F.  L.  P.  Utjeumme  di  lAge,  4843.) 


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—  20  — 

4624.  len'aone  homme  à  Lige,  qui  s'siève  du 
c'qu'il  a.  (Saint-Hubert.) 

LiTT.  II  y  a  un  homme  à  Liège,  qui  se  sert  de  ce  qu'il  a. 

On  aurait  grandement  tort  de  ne  pas  se  servir  de  ce  qu'on 
possède,  il  n'y  a  pas  de  honte  à  faire  usage  de  ce  qu'on  a. 

Se  dit  généralement  pour  s'excuser  de  n'employer  que  des 
choses  hors  d'usage  ou  de  peu  de  valeur. 

On  donne  parfois  à  ce  proverbe  un  sens  erotique. 

162ri.  Bien  que  nous  n'en  connaissions  pas  l'ancienne  forme 
wallonne,  nous  croyons  devoir,  tout  bien  considéré,  insérer  ici 
un  vieux  dicton  liégeois  des  plus  caractéristiques.  On  sait  que  les 
environs  de  Liège  ne  sont  pas  moins  riches  en  céréales  qu'en 
charbon  et  en  fer.  Les  bourgeois  de  la  bonne  cité,  dans  leur 
naïf  orgueil,  disaient  :  c  Nous  avons  pain  meilleur  que  pain, 
fer  plus  dur  que  fer  et  feu  plus  chaud  que  feu.  » 

«  Sunt  et  saxa  grandia,  fossilia,  ad  ignem  idonea,  quse 
summo  labore  et  non  nisi  cum  grandi  vit»  discrimine  ex  altis 
monlibus,  atque  etiam  sub  ipso  Mosas  alveo  magnis  cavernis 
excavato  peluntur,  atque  in  Provincias  nostras  navibus  defe- 
runtur,  pretio  in  singulos  annos  excedente  summam  centies 
mille  ducatorum.  Hune  lapidem  vulgo  vocant  carbonem  Léo- 
diensem,  charbon  de  Liège,  Is  ubi  semel  ignem  concipit, 
paulatim  accenditur  ;  oleo  restinguitur,  aquâ  vires  concipit. 
Caler  ei  vehementissimus  :  quo  fit  ut  Leodienses  tria  sibi  pras 
aliis  gentibus  arrogent,  panent,  pane  meliorem ;  ferrum,  ferro 
durius;  ignem,  igné  calidiorem.  » 

(P.  Bertii  Tabularum  geogr.  contract.  libri  VU.  Amster- 
dam, J.  Hondius,  1618,  in-8,  oblong,  p.  334.) 

4626.        Qwand  Lîge  sYet  bin  administré 
On  n'dîret  pus  li  liesse  di  m*  vét. 

LiTT.  Quand  Liège  sera  bien  administré 

On  ne  dira  plus,  etc. 

Il  paraîtrait  que  ce'^sont  deux  impossibilités. 

i627.  Trois  membres  de  la  maison  de  Bavière  furent  à  la 
tête  'ûe  la  principauté  de  Liège  au  17*  siècle.  Leur  règne  a 
donné  lieu  au  dicton  suivant  : 

D*so  Ernesse, 
On  vikéf  comme  des  biesse; 


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—  21  — 

D'soMaximilien, 
Comme  des  chin  ; 
D'so  Ferdinand, 
On  majjnîve  co  s'pan. 

LiTT.  Sous  Ernest 

On  vivait  comme  des  bêtes  ; 

Sous  Maximilien, 

Comme  des  chiens  ;  ' 

Sous  Ferdinand, 

On  mangeait  du  pain. 
Ernest  de  Bavière  parvint  à  Tévèché  de  Liège  en  1581  ; 
c'était  un  prince  clément  et  libéral  ;  on  n*a  à  lui  reprocher 
qu'un  penchant  trop  fort  pour  les  femmes.  Ferdinand  succéda 
à  Ernest  en  1G12  ;  et  Maximiiien,  après  la  mort  de  Ferdinand, 
arrivée  en  4651,  prit  les  rênes  du  gouvernement. 

(De  Villekfagne.  Lettre  tur  deux  prophètes,  i803.) 

1628.  Oyeu  sli  à  Lige  et  ni  soyeu  mette  one  quèwe 
à  one  losse.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Avoir  été  à  Liège  et  ne  savoir  mettre  une  queue  à  une 
louche. 

Remontrance  d'un  vieux  ferblantier  à  son  fils  qui  était  venu 
apprendre  son  métier  ù  Liège  et  qui  voulait  faire  le  malin. 
(Devenu  proverbe.) 

LIEU. 

1629.  Eintré  Mombeuche  eié  rPeintecoutte.(MoNS.) 
LiTT.  Entre  Maubeuge  et  la  Pentecôte. 

-     Dans  un  lieu  indéterminé,  inconnu. 

(SiGART.  DiCt.) 

LIÈVRE. 

1630.  Wisse  qu'i  gn'a  des  live,  i  gn'a  des  chesseu. 
LiTT.  OÙ  il  y  a  des  lièvres,  il  y  a  des  chasseurs. 

Une  bonne  veine  finit  toujours  par  être  exploitée.  —  Une 
bonne  affaire  attire  les  capitaux.  —  Où  il  y  a  des  richesses 
naturelles,  la  spéculation  afilue. 

Variante.  Wisse  qu'i  gn'a  des  vache,  i  gn'a  des  marchand. 

1631.  I  sét  wisse  qui  V  lîve  git. 
LiTT.  Il  sait  où  le  lièvre  gtt. 


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—  22  - 

Il  sait  où  il  y  a  quelque  chose  à  gagner  ;  où  il  y  a  une  dot  à 
conquérir. 

C'est  là  où  glt  le  lièvre. 

(ODDm.  Curiotitez  françoUei,  4640.) 
Je  sais  où  glt  le  lièvre. 

(MOUÈRE.  VÈtowrdi,  III,  8C.  7.) 

1632.  On  n'attrape  mie  deux  eau  ein  lève  à  Tméme 
troée.  (MoNS.) 

LiTT.  On  n'attrape  jamais  deux  fois  un  lièvre  à  la  même 
trouée. 

On  ne  se  laisse  jamais  prendre  deux  fois  au  même  piège. 

L'expérience  fait  éviter  le  danger  qu'on  a  couru  une  pre- 
mière fois. 

1633.  Cori  deux  llve  essône  (à  'ne  fèye). 

LiTT.  Courir  deux  lièvres  ensemble  (à  la  fois). 

Quand  on  poursuit  deux  affaires  à  la  fois,  on  s'expose  à  ne 
réussir  ni  dans  Tune  ni  dans  l'autre.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Il  ne  faut  pas  courir  deux  lièvres  à  la  fois. 

Qui  court  deux  lièvres  n'en  prend  aucun. 

Le  chasseur  qui  poursuit  en  môme  temps  plusieurs  lièvres 
n'en  attrape  pas  un. 

(Le  Père  Jean-Marie.  Divertitsemem  da  sages.  i665.) 

Colas. 

Ji  veus,  d*après  m'plnsèye, 

Qui  Tvl  malin  màrlt  chèsse  deux  robette  à  'ne  fèye. 

(HOYEN.  Li  boûqueite  èmacraléye,  Sc.  6.  4879.) 

Vabumte.  I  n'I&t  nin  chèssl  deux  Uve  à  'ne  fèye. 

Verviers.  Qui  lugne  deux  llve  quand  i  chesse, 

Lait  roque  et  n'prind  Tôtre  ès  s'Iesse. 

(Renier.  Spou  rimis,  4871.) 

Nelle. 

Veryiers.  Qui  lugne  deux  Uve  à  *ne  fèye,  co  sovint  n'abat  nonk. 

Baure. 

Qwand  qui  vout  trope,  trèbouhe,  on  11  keût  comme  de  souc. 

(Renier.  Li  mohonne  à  deux  face.  Sc.  I.  4873.) 

Marche.  S*  to  cours  deux  live,  attention  ! 

I  s'poret  fet  qu'to  'nne  aurais  pont. 

(Alexandre.  PUUcorU,  4860.) 

Namur.  Qui  court  deux  llve  n'attrape  rin. 


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LIGNE. 

1634.  Al'dièraine  rôye,  Moral  mora. 
LiTT.  A  la  dernière  ligne  Moreau  mourut. 
Périr  au  port. 

1635.  Avudes  rôye  so  ses  coinne. 
LiTT.  Avoir  des  raies  sur  ses  cornes. 
N'avoir  pas  une  réputation  sans  tache. 

Allusion  aux  sillons  ou  marques  des  cornes,  chez  les  bétes 
bovines  (V.  Ysabeau.  Traité  de  l'élève  et  de  l'engraissement  du 
bétail,  p.  17).  —  Il  a  de  Texpérience  (en  mauvaise  part),  il  a 
fait  des  siennes. 

On  s'apinsa  qu'il  aveot  s'tu  on  bon  citain,  fldële  k  pays  et  k  prince  ;  qui  m4ye 
i  n'aveat  avu  d'vantrainn'mint  des  rôye  so  ses  coinne  et  qui  prov*néve  di  vl  lignège. 

(Magréb.  U  boulotte.  iSTl.) 

Êvôye!...  qwand  'I  a  vëyou  li  bècbette  di  m'narenne 
Coula  prouve  bin  tôt  d*  même  qu*l  a  des  rdye  so  ses  coinne. 

(Rkmoochamps.  Let  amour  d'à  Gèrd.  I,  se.  i6.  4875.) 

Il  aveut  p6r  des  rôye  so  ses  coinne,  ca  so  I*  côp 

II  estent  rik'nohoa  ;  j'ô  bin  qu*ès  V  matinèye. 

On  Taveut  condamné  divins  tôle  ine  trûlôye 

Di  battea,  d' calfurtl.  (Peclers.  Let  deux  tèmon.  4880.) 

Vbrvibes.  Jn  compte  à  c'ste  heure  saqwand  raye  so  mes  coinne. 
Et  j' sins  dèji  qnu  j'  pI6ye  on  pau  d*on  gn'no. 

(Pue.  Tôt  Ut  docteur  tont  bon  qwand  Vattrapet,  Ch.  4884.) 
Jauiat.  MatrI. 

Po  c*  cAp  lii,  soroche,  vos  avez  des  rôye  so  vos  coinne. 

(Xboffeb.  Let  deux  toroche.  l,  se.  5.  4864 .) 
Yar.  MARcms.  Tbèrésb. 

Vos  sintez  bin  sM  gn'a  deusse  treus  liarotte. 

Qui,  pusqu'i  font  qu'on  V  diche,  ont  des  brô  so  leu  cotte. 
Po  s' riiavet,  ça  va  sins  dire,  i  clapt'ront  d' nos. 

(Alexandre.  Upèehon  d'avrd,  III,  se.  1, 1858.) 

If  AJIUR.  Nos  prov'nans  d' braves  gins. 

Tôt  r  monde  nos  connaît  bin. 
Et  nos  n'avans  pont  d' rôye  su  nos  couanne. 

(J.  COLSON.  On  dittrthutlon  d^poain  à  Monerabeau,  Ch.  486S.) 

1636.  C'est-st-ine  rôye  rabattowe. 
LiTT.  C'est  une  ligne  effacée. 

(Allusion  au  jeu  de  cinq  lignes.)  C'est  une  chose  dont  on  ne 
doit  plus  s'occuper. 

TatI. 

D'après  li  messègl, 

C'est-st-ine  rôye  rabattowe.  Elle  est  po  Tlaid  W&tht. 

(Bemouchamps.  Tàtl  Vperriquî.  III,  se.  30.  4885.) 


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—  24  - 

1637.  Pèquer  à  Tlaime  dins  enne  chilerne. 

(Tournai.) 

LiTT.  Pêcher  à  la  ligne  dans  une  citerne. 
Ne  pas  s'amuser  ;  trouver  ennuyeuse  une  partie  de  plaisir  à 
laquelle  on  a  été  convié. 

Eh  bien,  Antoine,  vous  aviez  joliment  l'air  de  vous  amuser  hier  soir.  —  Mi, 
fellemint,  comme  si  j*areos  pèqué  i  IMaime  dins  enne  chiteme. 

{Êirennes toumaitiennet,  i88t.) 
LINGE. 

1638.  Faut  erlaver  s'iinchesale  in  famie. 

(Charleroi.) 
LiTT.  II  faut  laver  son  linge  sale  en  famille. 
Il  ne  faut  pas  mettre  le  public  dans  la  confidence  des  mau- 
vaises affaires  domestiques,  surtout  des  dissensions.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Il  faut  laver  son  linge  sale  en  famille. 

Charleroi.  N'  dallez  né  raconter  vos  affaire  au  voisin. 

Ni  a  oin  camarade,  ni  même  à  ein  parint. 
N'y  a  rin  d'té  qu'd'erlaver  vo  linche  sale  in  famie. 

(Bernos.  Vfeumme  dé  Phomme  qui  pond,  Faufe.  4873.) 

4639.  S' payer  du  linche,  (Tournai.) 

LiTT.  Se  payer  du  linge. 

Se  donner  de  l'importance  ;  faire  surtout  grand  étalage  de 
toilette  et  de  confort. 

NoRS.  I  n*fattt  nié  demander  si  l' corbeau  s'a  bayé  du  linche,  né  pas,  in 
intindant  un  complumint  pareil. 

{El  corbeau  èyé  Vernérd.  Fauve.  Almanach  plttoretquê,  i843.) 

LISIÈRE. 

1640.  Li  lisîre  vât  ml  (ou  :  est  pé)  qui  V  drap. 

LiTT.  La  lisière  vaut  mieux  (moins)  que  le  drap. 

Se  dit  pour  exprimer  que  les  habitants  des  frontières  d'une 
province  à  laquelle  on  attribue  certains  défauts,  sont  encore 
pires  que  ceux  de  Tintérieur  du  pays.  (Acad.)  —  L'accessoire 
vaut  moins,  ou  vaut  mieux  que  le  principal.  (Remacle.  Dict) 

Pr.  fr.  —  La  lisière  est  pire  que  le  drap. 

Il  est  des  lisières  qui  sont  pires  que  le  drap. 

(OUDIM.  CuriotUez  firançoiset,  4640.) 
Stavelot.  C'est  r  traime  selon  l' drap. 

Var.  Jodoigke.  Li  dobleùre  vàt  mia  qu'  lé  stoffe. 

SAmi-QuERTiif.    V  lisière  an'  veut  pau  mieux  que  r  drap. 

(GossEU.  Lettres  picardes,  i841.) 


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—  25  — 


LIT. 

1641.  Comme  on  fait  s'iét  on  s'coûke. 

LiTT.  Comme  on  fait  son  lit  on  se  couche. 

11  faut  s^attendre  au  bien  ou  au  mal  qu'on  s'est  préparé  par 
la  conduite  qu'on  a  tenue,  par  les  mesures  qu*on  a  prises.  (Acad.) 

pp.  fr.  —  Comme  on  fait  son  lit  on  se  couche.  —  On  récolte 
ce  qu'on  a  semé. 

Basse-Allemagne.  — Wie  man  sein  Bett  macht,  schiâft  man 
(wie  man  sich  bettet,  etc.). 

Cité  par  Forir.  Dict 

Vos  avez  fait  vosse  Idc,  vos  v'  divez  coûkl  d'vins, 
Aide-tu,  li  clr  l'aidret,  c'est  l'pus  sûr,  rit'nez  Y  bin. 

(Thibt.  Ine  cope  di  grandiveux,  i859.) 

Harche.  On  fait  s' Idt  comme  on  s' vout  couchet. 

Namuii.  Chacun  fait  s' lét  comme  i  s' vont  coûkl. 

Chableboi.  Gélique. 

Chontet  bin,  comme  on  r*fait  s' lit  on  s*  couche  ;  ch'cunun  un  in  s' mariant,  a  s'n 
idëye  à  li. 

(Bernus.  V  malade  Satm-Thlbau.  II,  sc.  7. 1876.) 

MoNS.  I  valoit  mieux,  à  s*mode,  aller  vinde  les  œuf  au  marche  d'Ath,  que  dïaire 
dés  chaudeaux  avec  pou  r*guèri  s'catarrhe.  Chacun  fait  s'iit  comme  i  veut  s'coucher. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mont,  i86i.) 

Frameribs.  On  fait  tout  un  chacun  slit  comme  on  vu  s'couquie. 

(BosQUETiA.  Tambour  battant,  1886.) 

GiVET.  Après  ça  vos  m' diroz  qu'  chaqu'  in  fait  s*  lit, 

Comme  i  vu  s' coucbi. 

(SoHKT.  U/aufe  di  Cendrilhn.  1855.) 

Lille.  Ch'est  pour  cha  qu*on  m'traite,  Cath'Iaine  ; 

De  ch'cancan,  je  n'me  fais  point  d'peine. 
Et  j' continue,  sans  y  pinser, 
DTair*  min  lit  comme  j'veux  m'coucher. 

(Desrodsseaux.  Chansons  lUloitei,  1854.) 
LIVRE. 

4642.  Les  ci  qu'léhèt  d'vin  les  gros  lîve  ni  sont 
nin  todi  les  pus  savant.  (Marche.) 

LiTT.  Ceux  qui  lisent  dans  les  gros  livres  ne  sont  pas  tou- 
jours les  plus  savants. 

Il  faut  faire  plus  d'attention  à  la  qualité  qu'à  la  quantité. 


1643.  Avu  r  lîve  âgrafâ. 
LiTT.  Avoir  le  livre  d^ Agrippa. 


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—  26  - 

Avoir,  connaître  le  grimoire  des  sorciers. 
Agrippa,  auteur  qui  a  écrit  sur  la  physique  et  les  sciences 
occultes. 

1 8'ètind  avoa  Tdiale,  il  a  IMtve  igntk. 

(roin.  Dict.) 

ClAIAT. 

Dih6z-m*,  ftèrans-gne  pus  ciis? 

Po  fer  bahl  les  taxe,  aT*-v*  li  IWe  àgraft  ? 

(AusdePrior.  Pot  pourrL  1879.) 

LOIN. 

1644.  I  nWa  nin  pus  Ion  qu*on  n'el  boute. 
LiTT.  Il  ne  va  pas  plus  loin  qu'on  ne  le  pousse. 

Se  dit  d*un  lourdaud,  d'un  homme  sans  initiative  et  sans 
énergie. 

Cf.  Il  ne  voit  pas  plus  loin  que  son  nez.  —  On  le  mène  par 
le  nez.  —  Il  a  la  force  d'inertie. 

LOIR. 

1645.  Ifaitrsot-doirmant. 
LiTT.  Il  fait  le  loir. 

Il  feint  de  dormir. 

Il  dort  comme  un  loir.  (Agad.) 

LOQUE. 

1646.  Deux  loque  crue  n'essuyent-te  pas.  (Mons.) 
LiTT.  Deux  loques  mouillées  n'essuyent  pas. 

Se  dit  de  deux  personnes  qui  n'ont  point  de  bien  et  qui  se 
marient  Tune  avec  Tautre.  (Acad.) 
Deux  infortunés  ne  peuvent  pas  se  secourir. 
Deux  fois  0  font  0. 
ToDiHAi.       Deux  loque  mouillée  n'  peuvent-td  pas  s*  ressuyer. 

Roucni.         Deux  lo^iues  mouillées  n*  peut'té  point  s' ressner. 

(HiCART.  Dici,) 

1647.  Bayer  des  loque  à  mâcher.  (Mons.) 
LiTT.  Donner  des  loques  à  mâcher. 

Faire  faire  à  quelqu'un  un  travail  ennuyeux,  désagréable  et 
inutile.  —  Rendre  la  vie  dure. 

Causer  de  la  peine,  susciter  des  embarras.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Donner  du  fil  à  retordre.  —  Donner  à  découdre. 
Les  Français  surtout  ont  co  bé  ieu  des  loque  k  mâcher,  comme  on  dit. 

(LETELUn.  Àrmonaque  dé  Mons,  4859.) 


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-  27  - 
LOTERIE. 

1648.  Loterie,  losterie.  (Tournai.) 

LiTT.  Loterie,  filouterie. 

La  loterie  n'est  qu*un  appât  à  la  cupidité  publique. 
Le  grand  art  du  faiseur  de  loterie  est  de  présenter  de  grosses 
sommes  arec  de  très  petites  probabilités. 

(BOFFOH.  Homme,) 

LOUP. 

1649.  Les  leûp  ni  s' magnet  nin. 
LiTT.  Les  loups  ne  se  mangent  pas. 

Les  méchants  s'épargnent  entre  eux.  (Agâd.) 

Pr.  fr.  —  Les  loups  ne  se  mangent  pas. 

Cf.  Homo  hotnini  lupm  (prov.  contraire).  —  L'homme  à 
Thomme  est  ennemy  ou  à  soy-mesme.  (Bouvelles,  1557,  cité  par 
Leroux  de  Lingy.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vab.  Stavelot.         Les  gros  pèhon  ni  s*  magnet  nin. 

Namuh.  Les  leûp  ni  s' mougne-nu  nin  inte  zel. 

HOKS.  Les  leûp  n'  se  minchent-td  nlë  l'un  Taute. 

(J.-B.  Descamps.  El  procès  <P  Bernard  Fihn.  i834.) 

1650.  Esse  es  Y  gueûye  de  leûp. 
LiTT.  Être  dans  la  gueule  du  loup. 

Être  exposé,  abandonné  à  un  péril  certain,  (âgad.) 
Pr.  fr.  Mettre^  laisser  quelqu'un  à  la  gueule  du  loup. 
Il  est  à  la  gueule  du  loup. 

(OoDilf.  CuriotiUi  JrançoUei.  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Bertrand. 
Ji  n'  TOUX  nin  v'sûre  pus  Ion,  c'est  s' mette  es  V  gueûye  de  leûp. 

(ToussAorr.  Lambert  lifoinôlé.  III,  se.  I,  i87i.) 
Yariahte.  Il  a  s'tu  s' hère  es  V  gueûye  de  leûp. 

Marche.  Ni  t'va  nin  mette  o  r  gueûye  do  leûp. 

Samt-Qoeruh.  Ruer  eîne  berbis  dein  l' gueule  d' chës  leups. 

1651. 1  fàt  hoûler  avou  les  leûp. 
LiTT.  Il  faut  hurler  avec  les  loups. 

On  ajoute  souvent  :  et  hawer  avou  les  chin,  et  abo7er  avec 
les  chiens. 

Il  faut  s'accoutumer  aux  manières  de  ceux  avec  qui  Ton  se 
trouve  quoiqu'on  ne  les  approuve  pas.  (Littré.) 
Les  loups  heurlent  avec  les  loups. 
(Le  père  Jeam-Marie.  DivertUeement  des  eages.  166S.) 


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—  SS- 
II faut  hurler  avec  les  loups. 

(OuDiif.  Curioiitnjrançoitei.  i640.) 
On  apprend  à  hurler,  dit  Tautre,  avec  les  loups. 

(Racike.  Let  plaideurt.  Act.  1, 8C.  lr«.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Namub.  I  faut  huler  aveu  les  leûp. 

Basse- Allemagne.  —  Mit  den  Wôlfen  muss  man  heulen. 

1652.  Li  ci  qu'est  leûp  qu'i  vike  en  leûp.  (Marche.) 
LiTT.  Celui  qui  est  loup  qu'il  vive  en  loup. 
Il  faut  éviter  les  gens   qui  ont  un  caractère  insociable, 
les  laisser  seuls. 

JoDOiGHE.  L' ce  qu*est  lep  que  veque  en  lep. 

1653. 1  gn'a  pus  d'on  leûp  â  bois. 

LiTT.  Il  y  a  plus  d*un  loup  au  bois. 

Ce  n'est  pas  un  malheur  irréparable.  —  Une  autre  occasion 
peut  se  présenter.  Il  n'y  a  pas  d'homme  nécessaire. —  Quoiqu'on 
ait  évité  un  péril,  il  faut  toujours  se  tenir  sur  ses  gardes,  il 
peut  se  représenter. 

Pr.  fr.  —  Plus  d'un  âne  s'appelle  Martin.  —  Par  cette  phrase, 
on  prévient  quelqu'un  qu'une  ressemblance  de  noms  lui  a  fait 
commettre  une  erreur  de  personne. 

BoLAro. 

Sèreut-ce  Alexande  Dupont?  Mais,  i  gn'a  pus  d'on  leAp  es  bots...  ji  sArèl  todi 
bin  qui  c'est. 

(Salme.  Ut  deux  bèehUà,  Se.  3.  i879.) 

1654.  Ch'est  comme  des  jeonne  de  leûp, 

I  éonl  r  bouque  ouverte  avant  les  yeux. 

(Tournai.) 

LiTT.         C'est  comme  les  jeunes  des  loups, 

Ils  ont  la  bouche  ouverte  avant  les  yeux. 
Manger  au  saut  du  lit.  Se  dit  surtout  des  enfants  qui,  à  peine 
éveillés,  demandent  à  se  mettre  à  table. 

1655.  On  ne  jâse  màye  de  leûp  qu'on  n'es  veûsse  li 
quowe. 

LiTT.  On  ne  parle  jamais  du  loup  qu'on  n'en  voie  la  queue. 
Se  dit  lorsqu'un  homme  arrive  dans  une  société  au  moment 
où  l'on  parle  de  lui.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Quand  on  parle  du  loup,  on  en  voit  la  queue. 
Qui  parle  du  loup  en  voit  la  queue. 

(Le  père  Jean-Marie.  Divertmement  des  ioget.  i665.) 


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-  29  — 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Hais  n'est-ce  nin  V  sav*ll  qui  j' veus  ? 

On  n'  parole  m&ye  de  leûp 
Qu'on  n'es  veusse  lodl  l' quowe. 

(DUMONT.  U  brongpou  di  HougAre,  Se.  7. 1800.) 

Êye,  bonjoû  don,  monsieu  Sangsowe, 
Y'  n'avez  nin  fait  minti  li  spot  : 
Qu)  jAse  dé  leûp,  ennès  veut  l' quowe. 
Tôt  justumint  nos  pftrll  d' vos. 

(Bailleux.  Moiuleu  Sangtowe,  1843.) 

Yab&mte.        Qwand  on  jàse  de  leftp,  on  veut  rUûre  si  quowe. 

Vabiahte.    On  n' jftse  mliye  dé  diale  qu'on  n'ose  craquer  ses  ohat. 

MAftCBE.  Si  vos  causez  jamais  do  leûp, 

V's-ès  veûrez  V  quawe,  et  v's  aurez  peu. 

Namub.  Quand  on  cause  do  leûp  on  es  voit  Tqueuwe. 

TouBKAi  et  Lille.  In  parlant  du  leûp 

I  moute  s'queue. 

Basse- Allemagne.  —  Wenn  maa  vom  Wolf  spricht,  ist  er 
nicht  weit. 

1656.  C'est-st-on  leûp  coviért  d'ine  pal  d' mouton. 

LiTT.  C'est  un  loup  couvert  d'une  peau  de  mouton. 
C'est  un  hypocriie.  —  Il  fait  le  bon  apôtre. 

Il  a  Tair  pus  doux  qu'on  mouton, 
C'est-st-on  fèup  diso  'ne  pa)  d' berbis. 

(Bailleux  et  Macobs.  Chanson.  i843.) 
I  gn'aveut  J&spft,  I1)0uchl,  onk  qui  slrône  li  biesse  sins  lïer  braire^  on  vraye 
leûp  aflfûlë  d'vins  'ne  pal  d'mouton. 

(Willem.  Bièth'mé  VtôdAru  Chansonnette.  185.) 

Mabèib  Cbochet. 

Cisse  feumme  là,  c'est-st-on  leûp  coviért  d*ine  pal  d'berbis  ; 
Elle  tromp'reût  V  pruml  v'nou. 

(Remouchamps.  Let  amour  d'à  Gèrà,  I,  se.  3. 1875.) 
Mabchb.  Gare  aux  mouats  leûp  qui  v'net  d'iez  nos 

Avou  l'pat  d'on  mouton  sus  l'dos. 

Naiiiib.  Mais  Tlaid  pouyu  nos  èmanche 

I  fait  Tmouton,  c'est-st-on  leûp. 

(WÉBOTTE.  u  noir  Tatiche.  Chanson.  1867.) 

Basse-Allemagne.  —  Ein  Wolf  im  Schaafpelz. 

1657.  I  n'a  mâye  vèyou  nou  pHit  leûp. 
LiTT.  U  n*a  jamais  ^u  aucun  petit  loup. 

Se  dit  de  quelqu'un  qui  a  l'habitude  d'exagérer,  d'amplifier. 

1658.  I  n'fât  nin  resclôre  li  leûp  es  Tbièg^rèye. 
LiTT.  Il  ne  faut  pas  enfermer  le  loup  dans  la  bergerie. 


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-  30  - 

Il  ne  faut  pas  mettre  quelqu'un  dans  un  lieu  où  il  peut  faire 
aisément  beaucoup  de  mal. 

Pr.  fr.  —  Mettre  le  loup  dans  la  bergerie. 

Ressèrer  rieûp  es  stft. 

(FORIR.  Dlct.) 

Mabche.  Mi  resclos  nin  V  leûp  os  V  bietg'rèye. 

1659.  On  fait  todi  Tleûp  pus  gros  qu'il  est.(NAMUR.) 
LiTT.  On  fait  toujours  le  loup  plus  gros  qu'il  n'est. 

On  a  généralement  une  tendance  à  l'exagération. 
Faire  le  loup  plus  grand  qu'il  n'est. 

(OODUI.  Curiosité*  françoUeê.  4640.) 

1660.  Leûp  qu'est  moirt  ni  hagne  pus. 
LiTT.  Loup  qui  est  mort  ne  mord  plus. 

Il  n'y  a  plus  rien  à  craindre,  tout  danger  est  écarté. 

Les  personnes  qui  pouvaient  nuire  sont  réduites  à  l'im- 
puissance. 

Leûp  qu'est  moirt  ni  hagne  pus,  grouma-t-i  inte  ses  dint,  et  s'radreutihant  de 
cdp,  i  s'metta-t-à  chanter  :  Te  Deum  laudamus, 

(MAGHtE.  Li  erèn'quint  dé  prince  âbbi  di  Sîà»eleû,  4871.) 

Vai.  Mous.  Les  Kié  mort  n*  hagn'té  pu. 

Basse-Allemagne.  —  Todte  Hunde  beissen  nicht. 
LUNDI. 

1661 .  Ce  qu'a  fait  londeu  a  fait  maurdeu. 

(JODOIGNE-HUPPAYE.) 
LiTT.  Celui  qui  a  fait  le  lundi  a  fait  le  mardi. 
Si  le  jour  d'aujourd'hui  est  mauvais,  celui  de  demain  appor- 
tera la  compensation,  prenez  patience. 
Autre  sens  ;  Calembourg  par  à  peu  près  : 

Celui  qui  fait  des  longs  dits,  fait  des  mal  dits. 
Qui  parle  beaucoup  parle  mal. 

LUNE. 

1662.  Prinde  li  leune  avou  ses  dint. 
LiTT.  Prendre  la  lune  avec  ses  dents. 
Vouloir  faire  une  chose  impossible. 
Prendre  la  lune  avec  les  dents. 

(Le  Père  Jean-Mabie.  Divertietement  det  saget,  4665.) 

Vouloir  prendre  la  lune  avec  les  dents. 

(OuD».  Curiotiteifirançotses.  4640.) 
Dificile  coumo  d'arrapa  la  luno  amé  les  dents. 
(Comparaisons  popul ,  provençales,  Rev,  des  langues  romanes,  4884.) 


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Namdb. 

NlVElUS. 


Cbaileioi. 


-  31  — 

BE40ICA1I. 

Les  jtlot  ftront  btl  fer  aller  leu  loquince; 

C'est  comme  s'i  TOllt  prinde  li  leune  avou  leus  dînt. 

(Doxancr.  Pw  vl,  pi»  $ot.  Se.  3.  1869.) 

Yoe  rtMltrls  tote  li  terre  po  troter  lee  perèye  ; 
C'est  eomme  si  t'yoHz  prinde  U  lemie  sToa  yos  dînt. 

(Delarce.  Ut  botlque  dl  iiMte  vt  paidi.  1874.) 

C'est  veto  prinde  li  lane  tvou  les  dînt. 

Tos  YOS  sesprtz  tous  aute,  qwand  yos  stes  dins  mes  main  ! 
Vos  dlrlz  GO  putout  quai  Hune  avé  vos  dint. 

(Reraid.  Avtntnnt  de  Jean  (FNiveUes,  Poème.  Ch.  IV.  1857.) 

N'y  avet  né  pus  moyin  d*Ies  printe 
Qa' d'aller  qnai  rienne  avet  ses  dint. 

(Bekhus.  U  r'iMii  èyèi  Ut  dindon,  Faafe.  1873.) 

MoKS.  J*li  diroi  volontiers  qu'c'est  comme  si  t  Youroi  prinde  la  lane  avé  ses 
dint. 

(Letbluei.  Armonaquê  dé  Mont,  1850.) 

16(>3.  C'est  comme  Bazin  es  Tbaîlé. 

LiTT.  Cest  comme  Bazin  dans  la  lune. 

Il  est  justement  puni.  —  Il  n*a  que  ce  qu'il  mérite. 

LÉGENDE  POPULAIRE.  Bazlu  allait  à  la  maraude,  pendant  la 
nuit,  dans  le  champ  de  son  voidin.  Celui-ci  se  tenait  sur  ses 
gardes.  Le  coupable,  de  son  côté,  n*avait  négligé  aucune  pré- 
caution :  il  aveut  pris  ine  bouhèye  di  spenne  po  boucher  Vbatté 
(il  avait  pris  un  fagot  d'épines  pour  boucher  la  lune,  qui  était 
dans  son  plein).  Cependant  le  propriétaire  le  surprit.  Bazin, 
pour  TeiTrayer,  s'écria  d'une  voix  sépulcrale  :  c  Je  suis  sorti  de 
mon  tombeau,  et  je  viens  ici  au  nom  du  grand  Dieu  vivant, 
pour  enlever  les  petits  et  les  grands.  »  L'autre  s*enfuit,  et 
Bazin  put  faire  paisiblement  sa  récolte  d'oignons  et  de  navets. 
Hais,  si  le  coupable  parvint  à  échapper  à  la  justice  humaine,  la 
justice  divine  ne  manqua  pas  de  l'atteindre.  Il  est  condamné  à 
rester  dans  la  lune  avec  son  fagot  d'épines.  Cette  ligure  aux 
traits  contractés  qui  se  dessine  dans  notre  satellite  et  qui 
regarde  mélancoliquement  la  terre,  c'est  la  figure  de  Bazin. 
On  parle  aux  enfants  de  Bazin  comme  de  Croquemitaine  : 
Yolà  Bazin  qui  v'iouke  (voilà  Bazin  qui  vous  regarde). 

MACHER. 

i664.  lltfàttotk'dàssi. 
Lrrr.  Il  faut  tout  lui  mâcher. 
Il  a  besoin  qu'on  lui  explique  les  choses  les  plus  simples. 

(ACÂD.) 


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—  32  - 

Pr.  fr.  —  Il  faut  lui  mâcher  tous  ses  morceaux. 

JODOIGHK.  1 11  fareut  machl  les  boqaet  es  s*bouch6,  leirmint  quMl  est  vauré. 

MACHINE. 

1665.  Hàre  !  hu  I  hoUe  !  v'ià  Tmachine  Petiaux 
qui  rotte.  (Namur.) 

LiTT.  Hare  !  hu  !  hotte  !  voilà  la  machine  de  Petiaux  qui 
marche. 

f  Petiaux,  né  à  Namur  à  la  fin  du  XVII»  siècle,  habile 
c  ouvrier,  entrepreneur,  s'acquit  une  grande  renommée  dans 
c  les  arts  mécaniques.  Il  est  Tinventeur  d'une  voiture  qui 
c  manœuvrait  sans  cheval.  On  ignore  quel  était  le  principe 
c  moteur.  Il  n*est  resté  de  Tinvention  que  le  dicton  ci-dessus. 
c  Qui  de  vous,  mes  amis,  ne  Ta  pas  entendu  s'échapper  d'une 
c  bouche  populaire  à  l'aspect  d'un  fringant  équipage,  d'une 
c  charrette  embourbée,  de  quelque  chose  d'extraordinaire 
f  parcourant  les  rues  de  notre  joyeuse  cité  !  » 

(Jébome  Pimpdbkiauz.  Légendes  namuroUetJ) 

Qaë  tapage,  onk  qui  jeûre,  Taute  barbotle. 
Les  corlhe,  tos  les  cri  :  Hftre,  bû,  hotte. 

(A.  HocK.  Mœurt  et  coutumes.  À  pont-d^s-Ache.  II.  i87S.) 

MACHOIRE. 

1666.  S'ennès  d'ner  po  les  babanne. 

LiTT.  S'en  donner  par  les  mâchoires.  —  Manger  goulûment. 

Di  foice  qui  ses  couse  et  ses  vètès  sogne  11  avtt  vûdl  li  stoumac,  i  s'ennès  d'na  à 
flàhe  po  les  babanne, 

(Magnée.  U  cren'quinX  dé  prince  àbbé  di  Stàv'leû,  4867.) 

MAGOT. 

1667.  Ilatrovérgômâ. 
LiTT.  Il  a  trouvé  le  magot. 

Il  a  trouvé  quelque  bonne  invention,  le  secret  d'une  affaire, 
l'objet  caché,  la  bourse  cachée  contenant  les  épargnes. 
Il  a  trouvé  la  cache. 

(Leroux.  Diet,  comique,) 

1668.  Avu  Fgômâ. 
LiTT.  Avoir  le  magot. 

Être  enceinte,  et,  généralement,  avoir  une  maladie  purulente. 
Cité  par  Forir.  Dict. 


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-  33  — 

HABtTK  BADA. 

Ca  d*vant  di  sposer  Gtlles  GolxA, 
Ti  mère  aveut  d^à  l'gômft. 
(De  Hablez,  de  Cartieb,  etc.  U  voyège  di  Chaudfontaine.  l,  se.  3.  i7B7.) 

MAI. 

1669.  Maye  ennès  va  mâye  sins  fleur. 
LiTT.  Mai  ne  s*en  va  jamais  sans  fleur. 

On  doit  s'attendre  à  voir  un  peu  de  neige. 
On  dit  aussi  :         Moitèye  di  maye» 
Quowe  di  nivaye. 
LiTT.  Mi-mai,  queue  de  neige  (d'hiver). 
Cité  par  Forir.  Dict. 

1670.  Freud  mayaî, 
Plaintes  heure  et  vûds  tonnât. 

LiTT.  Froid  mai, 

Pleines  granges  et  tonneaux  vides. 

Vabiakti.  Qwand  i  tonne  so  T  tI  bois, 

Pleintès  heure  et  vûds  tonnai. 

LiTT.  Quand  il  tonne  sur  le  vieux  bois, 

Pleines  granges  et  tonneaux  vides. 
Observations  faites  par  les  campagnards. 

1671.  A  maye, 

On  marèye  les  canaye.  (Malmedy.) 
LiTT.  En  mai 

On  marie  les  canailles. 
Nous  ignorons  le  vrai  sens  de  ce  proverbe. 

[Àrmonak  waUon  do  rSamine.  4886  ) 
MAILLET. 

1672.  Esse  pus  sourdaut  qu'on  mayet. 
LiTT.  Être  plus  sourd  qu'un  maillet. 

Être  excessivement  sourd.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Sourd  comme  un  pot. 

Sins  songl  qui  vosse  soOul'rèye 

Mi  foit  téU'mint  coirner  Ts  orëye. 

Qui  sourdaut  à  rfinji  d'vinret, 

Ottant  et  pus  même  qu'on  mayet. 

(Hamson.  UHinriade  iravetièfft,  I.  4780.) 

MAIN. 

1673.  N'avu  qu'ses  main  à  jonde. 
LiTT.  N'avoir  que  ses  mains  à  joindre. 
N'avoir  plus  qu'&  mourir. 


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—  34  — 

1Ô74.  II  est  comme  deux  main  jondowe. 

LiTT.  Il  est  comme  deux  mains  jointes. 
Il  est  très  maigre.  Se  dit  de  ceux  qui  sont  malades  ou  conva- 
lescents. 

1675.  Il  a  Tfeu  d'vins  'ne  main  et  l'aîwe  es  Taute. 

LiTT.  li  a  le  feu  dans  une  main  et  Teau  dans  Tautre. 
Quand  il  a  empiré  les  choses,  il  cherche  à  en  faire  supporter 
les  conséquences  à  son  voisin.  —  Il  dit  le  bien  et  le  mal. 

Variante.  Ji  n'doimVeus  nin  po  'ne  empire 

Avou  vos  diso  l'mèroe  teut. 
Éri  d'mi  les  gins  d'cisse  tire 
Qui  sofllet  li  chaud  et  l'freud. 

(Bailleuz.  Li  Savage  et  Vpauant.  Fàve.  48a6.) 

1676.  C  n'est  nin  les  belles  main  qu'appoirtet 
Tamagnt  so  V  lave  (ou  :  qui  mettet  Tpan  es  Târmâ). 

LiTT.  Ce  ne  sont  pas  les  belles  mains  qui  apportent  la  nour- 
riture sur  la  table  (ou  :  qui  mettent  du  pain  dans  Tarmoiro). 

Ce  n*est  pas  le  bon  ton,  le  beau  parler,  les  manières  élégantes 
qui  subviennent  à  l'entretien  du  ménage. 

Var.  Jodoigne.  Faut  onle  chonse  qu'on  bia  vesache 

Po  fer  on  bon  et  bia  minnache. 

1677.  Il  a  s' poche  au  mitan  di  s' moain.  (Namur.) 

LiTT.  Il  a  sa  poche  au  miheu  de  sa  main. 
Est-ce  pour  donner  ou  pour  recevoir  ? 

1678. 1  vât  mî  stinde  li  main  qui  Thalraî. 

LiTT.  Il  vaut  mieux  tendre  la  main  que  le  cou. 
Mieux  vaut  mendier  que  prendre  le  chemin  de  la  potence, 
c  II  vaut  mieux  gueuser  que  voler  et  se  mettre  en  hazard 
d'être  pendu.  » 

(Leroux.  Dict.  com.  i^^%.) 
Pr.  fr.  —  Il  vaut  mieux  tendre  la  main  que  le  cou. 

1679.  Main  di  Vioûrs, 

Cour  di  boûre  ; 

Main  d'ovrège. 

Cour  di  corège. 
LiTT.  Main  de  velours, 

.Cœur  de  beurre; 

Main  d'ouvrage, 

Cœur  de  courage. 


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-  35  — 

Le  travail,  s'il  rend  nos  mains  calleuses^  nous  met  le  courage 
au  cœur. 

Hector  vaut  mieux  que  Paris. 

1680. 1  fàt  qu'ine  main  lave  Taule. 

LiTT.  II  faut  qu'une  main  lave  Tautre. 

Il  se  faut  entr'aider.  —  Il  faut  laver  son  linge  salé  en  famille. 

On  doit  se  rendre  des  services  réciproques.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Une  main  lave  l'autre. 

On  ajoute  :  Et  les  deux  lavent  le  visage. 

1681 .  Pinser  mette  s'  main  su  ein  champignon  éyé 
Tmette  su  'ne  vesse  dé  leup.  (Mons.) 

LiTT.  Penser  mettre  sa  main  sur  un  champignon  et  la  mettre 
sur  une  vesse-de-loup. 

Être  surpris  désagréablement,  ôtre  trompé  dans  ses  prévi- 
sions, dans  ses  marchés. 

HoNS.  Boh  !  ti'i,  n'esVé  que  ça,  j'pinsoi  d'avoir  mis  m'main  su  ein  champignon 
éyé  j'iai  mis  su  'ne  vesse  dé  leup. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mont.  4859.  Vourt  éyé  les  deux  compère.  Faufe.) 

MoNS.  Si  dins  m'n  espoir  j'avance  em'  main  pou  prinde 

Ein  champignon,  je  l'mets  sus  'ne  vesse  dé  leup. 

(Descamps.  Quand  on  a  du  guignon.  4852.) 

Nivelles  Go  iun  qu'avou  pinsé  melte  es  main  d'sus  ein  champion  et  qui  l'avou 
mis  d'sus  'ne  vesse  de  leup. 

(Clipotia.  Tout  c'qui  rHut  n'est  ni  d'oûr.  4890.) 

1682. 1  fât  brammint  des  belles  moin  so  ine  tave 
po  fet  on  bon  dinet.  (Marche.) 

LiTT.  Il  faut  beaucoup  de  belles  mains  sur  une  table  pour 
faire  un  bon  dîner. 

Il  faut  toujours  se  donner  de  la  peine  pour  faire  quelque 
chose  de  bon.  —  Le  travail  procure  l'aisance.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Les  mains  nous  font  manger  le  pain  blanc. 

1683.  Viker  les  main  d'vins  ses  poche. 
LiTT.  Vivre  les  mains  dans  ses  poches. 

Ne  rien  faire.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Avoir  ses  mains  dans  ses  poches. 

1684.  Freûdès  main,  chaudes  amour. 
LiTT.  Froides  mains,  chaudes  amours. 


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—  36  — 

La  froideur  des  mains  est,  dit-on,  le  signe  d'une  complexion 
amoureuse.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Froides  mains,  chaudes  amours. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

JoDOiGNE.  Freûdès  main,  fidèle  à  ses  amour. 

Basse-Allemagnë.  —  Kâlte  Hânde,  verliebte  Herzen. 

1685.  Les  moain  d'oiie femme  ni  dev'net  nî  d'morer 
à  ré  fer,  nî  d'pe  que  Tbouche  d'on  cli'vau.  (Jodoicne.) 

LiTT.  Les  mains  d'une  femme  ne  doivent  pas  rester  à  ne 
rien  faire,  pas  plus  que  la  bouche  d'un  chevaL 

Le  travail  est  nécessaire  dans  toutes  les  conditions.  Les 
chevaux  de  race  mordillent  toujours  le  mors,  ils  ont  de  l'ardeur. 
Les  mains  d'une  femme  doivent  toujours  être  occupées. 

MAISON. 

4686.  Rinètîs'mohonne. 

LiTT.  Nettoyer  sa  maison. 

Chasser  tous  ses  domestiques.  (Acad.) 

Fig.  Faire  maison  nette. 

Basse^Allemagne.  —Reines  Haus  machen. 

1687.  Pou  avoi  'ne  maison  nette 

N'y  fautprielte  ni  nounette.  (Mons.)  - 

LiTT.  Pour  avoir  une  maison  nette  (en  bon  état), 

Il  n'y  faut  ni  prêtre  ni  nonnette. 

Variante.  N'y  faut  coulon  ni  nounette. 

La  visite  fréquente  d'un  prêtre  ou  d'une  religieuse  ou  la 
cohabitation  avec  l'un  d'eux  ne  peuvent  amener  que  des 
brouilles  dans  les  ménages. 

Pr.  fr.  —  Qui  veut  tenir  nette  sa  maison, 

N'y  mette  femme,  prêtre  ni  pigeon. (Littré.) 
Qui  veut  tenir  nette  maison, 
Il  n'y  faut  prêstre  ni  pigeon. 

(OUDDI.  Curtoêiut  frntiçoises.  i640.) 

Vab.  Verviess.  Qui  vout  waurder  net  s*manège 

N'y  houke  èfant  d'wèsinège. 

(J.-S.  Renier.  Spou  rimes,  4871.) 

Lille.  Pour  avoir  s'mason  nette, 

I  n'faut  ni  coulon  ni  prête. 

(Vermesse.  Vocabulaire  du  patois  lillois,  1861.) 


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-  37  — 

Vab.  ST'QiERTDf.        GbHit  qui  scoole  s'femme  et  sein  curé, 
II  est  pas  d'à  mitaii  damné. 

(GossEU.  Lettre*  ptcardef,  iSil.) 

DADpniNÊ.  Demoeino  ni  de  pingeon, 

N*attafe1  din  la  mayson. 

MAISONNETTE. 

1688.  Mohinelte  sins  creûhelte,  vasse  m'el  qwire. 

LiTT.  Maisonnette  sans  petite  croix,  va  me  la  chercher. 

Il  n'y  a  rien  de  parfait  ici  bas.  —  Nul  n*est  exempt  de  maux. 
—  Dans  quelque  condition  que  ce  soit,  tout  le  monde  a  ses 
peines.  —  Toute  médaille  a  son  revers. 

Pr.  fr.  —  Il  faut  que  chacun  porte  sa  croix  en  ce  monde.  — 
Chacune  maison  a  sa  croix  et  passion. 

(Gabs.  Mccrier.  Trétordes  tenlencei.  4S68.) 

Yakurtb.  N*y  a  noilo  si  p'tile  mohinette 

Qui  n'&ye  si  creûhelte.  (FoBm.  DicL) 

Yariartk.         I  n'y  a  nolle  mobette  qui  n'ftye  si  creûhelte. 

Marète. 

Que  droIc  di  complumint  ! 

Pa,  ti  deus  bin  savu  quM  n'y  a  noIIe  mobinette 

Qui  n'ftye  ses  imbarras,  qui  n'poite  si  p'iite  creûhelte. 

(G.  Delarge.  Scène  populaire,  4874.) 
Jacob. 
Enfin  chaque  mobinette  deut  aveûr  si  creûbette. 

(Remouchamps.  Lei  amour  d'à  Gèrd,  II,  se.  I'*.  4875.) 

JoDoiGRE.  Pont  d'maujonne  qui  n'aûye  s'coiz. 

Chaque  maujonnette 
A  s'cogetle. 

MAITRE. 

4689.  Si  foirt  qu'on  seûye,  on  trouve  lodi  s'maîsse. 
LiTT.  Si  fort  que  l'on  soit,  on  trouve  toujours  son  maître. 
CoBNEiLLE  a  dit  : 

Ton  bras  est  invaincu,  mais  non  pas  invincible. 

On  ne  doit  pas  se  placer  au-dessus  de  tout  le  monde,  on 
s'exposerait  à  des  déceptions.  On  ne  doit  pas  prétendre  à  la 
perfection,  et  ironiquement  : 

Un  sot  trouve  toi^'ours  un  plus  sot  qui  Tadmire. 

(Ron.EAU.  Art  poétique.  I.) 
Variante.  Li  pus  foirt  es  rHrouve  co  on  pus  foirl. 

Var.  Verviers.  Qui  s'creut  r'toird  bin  pé  qu*noIu, 

Trouve  co  pus  toûrsiveu  qu'iu. 

(Renier.  Spott  riméi.  1871.) 


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-  38  - 

JoDOiGRE.  Le  pe  foirt  trouve  todeu  s* matsse. 

C'est  l'pe  foirl  qui  Tepoitré. 

Basse- Allemagne.   —   Auch  der  Stârksie   findet  seinen 
Meister  (?) 

1690.  Les  bons  maîsse  fet  les  bons  vârlet. 

LiTT.  Les  bons  maîtres  font  les  bons  valets. 

En  traitant  bien  ses  domestiques,  on  s*en  fait  bien  servir. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Les  bons  maîtres  font  les  bons  valets. 

Tel  maistre,  tel  valet. 

(OCDIN.  Curtotitez  JrançoUei.  i640.) 
Variante.  Les  bons  patron  fet  les  bons  sod&r. 

Nauur.  Tel  maisse,  tel  vaurlet. 

NiaiUR.  On  bon  géndral  fait  des  bons  sodàr. 

Basse- Allemagne.  —  Wie  der  Herr,  so  der  Diener. 

1691. 1  n'  fât  qu'on  maîsse  divins  'ne  mohonne. 

LiTT.  Il  ne  faut  qu'un  maître  dans  une  maison. 

Lorsque  l'autorité  est  exercée  par  deux  personnes,  il  y  a 
nécessairement  conflit  ;  ou  l'homme  doit  être  maître,  ou  la 
femme  doit  a  poirier  V  cou  d' châsse  ». 

1692.  Esse  à  s'dièrain  maîsse. 
LiTT.  Être  à  son  dernier  maître. 

Se  dit  d'une  fortune  qui  échoit  à  un  prodigue. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

1693.  Fer  passer  maîsse. 
LiTT.  Faire  passer  maître. 

On  dit  fig.  et  prov.  qu* on  a  passé  maître,  qu'on  a  fait  passer 
maître  quelqu'un,  pour  dire  qu'on  a  dîné,  qu'on  a  soupe  sans 
lui.  Style  familier. 

(Cambresier.  Dict,  wall.  franc.  1787.) 

Passer  maître  signifie  en  français,  obtenir  la  maîtrise,  le 
grade  de  maître  (dans  les  anciennes  corporations  de  métiers). 
Cité  par  Forir.  Dict. 

1694.  Il  a  trové  s'raaîsse. 
LiTT.  Il  a  trouvé  son  maître. 

Il  a  eu  affaire  à  quelqu'un  de  plus  fort,  de  plus  habile,  de 
pius  fin  que  lui.  (Acad.) 

Pr.  f.  —  Il  a  trouvé  son  maître. 

Vab.  Niv£lles.  11  a  ieu  à  fer  à  sMiale. 

Basse-Allemagne.  —  £r  bat  seinen  Meister  gefunden. 


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-  39  — 

4695. 1  vaut  raia  esse  pitil  maîsse  qui  grand  vaurlet. 

(Namuu.) 

LiTT.  Il  vaut  mieux  être  petit  maître  que  grand  valet, 
^indépendance,  môme  dans  une  position  peu  fortunée^  est 
préférable  à  ia  servitude,  fût-elle  dorée. 

1696.  Vos  r'sonlez  Fotriquet 
V*s  estez  maîsse  et  vûrlet. 

LiTT.  Vous  ressemblez  à  Fotriquet, 

Vous  êtes  maître  et  domestique. 
Fotriquet.  Personnage  imaginaire.  —  Se  dit  d'une  per- 
sonne restée  momentanément  seule  dans  sa  maison. 
Cité  psLt  FoBin.  Dict. 

1697.  On  n'kinohe  li  maîsse  qui  qwand  il  est-st-ès 
Taisse. 

LiTT.  On  ne  connaît  le  maître  que  lorsqu'il  est  sur  Tâtre. 
On  ne  connaît  bien  une  personne  qu'en  vivant  habituellement 
avec  elle. 

M ARÊTE  Bada. 

Po  c'côp  lù,  on  (i'hoûve  li  potèye, 
Diel  vôye  qui  n'y  âye  nin  des  trompôye. 
On  n'kinohe  mâye  li  maiss6 
Qui  qwand  il  est-st-ès  l'aisse. 
(De  Harlrz,  De  Cartier,  etc.  Livoyège  di  Chaudfontaine,  III,  se.  4«.  1757.) 

On  dit  qu'on  n'  kinohe  sovint  Tmalsso 
Qui  qwand  il  est-st-assiou  es  Patsse  ; 
Hais  ni  k'nohe-t'on  bin  co  ml  l'dame 
Qwand  elle  est  bin  flankôye  se  s'hame  ? 

On  ne  connaît  bien  un  mari 
Qu'au  sein  do  son  ménage  assis, 
Mais  lorsque  l'amante  est  épouse 
Demeure-t-elle  toujours  si  douce  ? 

{Mathieu  Laensberg.  iSlO.) 
Elle  apprinda  apreume  à  k'nohe  li  matsse,  de  cop  qu'elle  U  vèya  es  l'aisse. 

(G.  Magnée.  Battri.  i865.) 
Variante.      C'est-st-ès  l'aisse  qu'on  k'nohe  li  matsse. 
Variante.      On  n'kinohe  les  maîsse  qui  qwand  on  les  tint  es  l'aisse. 

Variante.  On  n'kinohe  les  dame 

Qui  qwand  on  les  tint  so  s'hame.        (Forir.  Dict.) 

1698.  Il  est  maîsse  o  poisse  et  à  Touhe.  (Malmedy.) 
LiTT.  Il  est  maître  dans  le  vestibule  et  à  la  porte. 

C'est  un  valet. 


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—  40   -. 

1699.  Âute  maisse,  aute  houmeùr. 
LiTT.  Autre  maître,  autre  humeur,  autre  goût. 
Usité  dans  la  classe  ouvrière  et  dans  la  domesticité. 

1700.  f/oûye  de  maîsse  ècrâhe  li  ch'và. 
LiTT.  L'œil  du  maître  engraisse  le  cheval. 

Quand  le  maître  va  voir  souvent  ses  chevaux,  les  valets  en 
prennent  plus  de  soin.  Il  si$;nifie  aussi  flgurément  que  quand 
on  surveille  soi-même  ses  affaires,  elles  en  vont  mieux.(AGAD.) 

Pr.  fr.  —  L'œil  du  maître  engraisse  le  cheval. 

Plus  videos  tuis  oculis  quant  alienis. 

(Phèdee.) 
Il  n*e8t  pour  voir  que  Toeil  du  maître. 

(LAFONTAna.  Liy.  IV.  Fable  SI.) 

L'œil  du  fermier  vaut  fumier. 

(Leroux.  Diet.  comique,  i75i.) 

So  c'svget  là,  on  dit 
Qu'i  n*y  a  parèye  qui  Toûye  dé  malsse, 

Et  Lafontaine,  avou  esprit, 
Metroûye  dîne  amoureux.... 

(Derv.  VoûytdèmtAête,  Fâve.  1851.) 

Vâbiahte.  L'oûye  de  cinal  vftt  Tancinl.  (Forir.  Dieu  iS61.) 

Vae.  NAinnt.  L'oûye  do  malsse  ûiit  pus  qu'ses  deux  moain. 

Vae.  Naeche.         Si  to  n*sognes  nin  tes  vache  ti-mème, 
To  n'aurais  qn*dè  leçat  sins  crème. 

(AixxANDEE.  Ftit  eorti.  4860.) 

Vae.  ioDOiCRE.       Si  vos  n'sogntz  ni  vosse  vache  vos  même 
Vos  n*aroz  qu'dè  lacia  sins  crème. 

1701. 1  est  malte  dans  s'maseon  quand  y  est  tout 
seu.  (Tournai.) 

LiTT.  Il  est  maître  dans  sa  maison  quand  il  y  est  tout  seul. 
Il  n'a  aucune  autorité  chez  lui  ;  se  dit  notamment  d*un  mari 
qui  se  laisse  gouverner  par  sa  femme. 

Vae.  Touemai.    I  est  malte  de  s'n  éculée  quand  il  Ta  mingéd. 

1702.  I  vout  esse  pus  malsse  qui  les  quatwasse 
esquevin. 

LITT.  Il  veut  être  plus  maître  que  les  quatorze  échevins. 

Il  veut  dominer  tout  le  monde. 

Origine.  Liège,  qui  dès  le  XI*  siècle  avait  acquis  une  étendue 
considérable,  puisque  la  plupart  de  ses  églises  paroissiales 
dataient  de  cette  époque,  Liège  eut  un  tribunal  composé  de 


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—  41  - 

quatorze  échevins,  qui  devint  en  môme  temps  la  Cour  d*appel 
de  la  plupart  des  échevinages  du  pays.  Dans  l'origine  ils  avaient 
TAdministration  communale  de  la  ville.  c*était  peu  de  chose. 

Au  XIII*  siècle,  Liège  chercha  et  parvint  à  se  soustraire  à  la 
tutelle  des  échevins  pour  confier  son  administration  municipale 
à  deux  magistrats  électifs  choisis  annuellement  sous  le  nom  de 
maîtres  de  la  cité,  plus  tard  bourgmestres. 

(Gam.  de  Bobjian.  Conférence  donnée  à  la  Société  d'art  et  éthUtolre  en  4888.) 
MAITRISER. 

1703.  On  n'sâreut  wère  matstrî  les  màlès  biesse. 
LiTT.  On  ne  saurait  guère  maîtriser  les  méchantes  bètes. 
Il  y  a  des  gens  incorrigibles. 

MAL. 

1704.  Âx  grands  ma  les  grands  r'méde. 
LiTT.  Aux  grands  maux  les  grands  remèdes. 
Se  dit  au  propre  et  au  figuré.  (Acad.) 

C'est  dans  les  grands  dangers  qu'on  voit  les  grands  courages.    (Regnakd.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

PmuppB. 

On  pout,  dis([u*à  Frècène,  rftyl  ses  laids  défaut, 
I  f&t,  comme  dit  li  spot,  des  grands  r'méde  Ax  grands  mau. 
(Th.  Collette.  Qul/reûs-je  tt  ml  homme  moréve  ?  U,  se.  il«.  i882.) 
Nabche.         I  &ut  aux  grands  mau,  les  grands  r'méde. 

1705.  Chaque  ma  trouve  si  èplâsse. 
LiTT.  Chaque  mal  trouve  son  emplâtre. 

Il  y  a  remède  à  tout. 

Si  'ne  saqu!  trouve  à  syndiquer, 
So  Tmantre  qui  j' l'a  fabriqué, 
Qu'i  n'Aye  nin  sogne  di  s'expliquer, 
^      Po  tos  mft  ji  trouv'ret  'ne  èpl&sse. 

(Bailleux.  Libéièee,  Fàve.  iS5i.) 
VARiAifTE.  I  n'y  a  nou  ma  qui  n'ftye  si  r'méde. 

Cf.  A  tout  péché  miséricorde.  —  Tant  qu'il  y  a  vie,  il  y  a 
espoir. 

1706.  Les  mô  prindet  sorlon  les  foice. 

LiTT.  Les  maux  prennent  (de  la  gravité)  selon  les  forces. 
Plus  la  position  est  élevée,  plus  les  revers  sont  grands.  — 
La  roche  Tarpéienne  est  près  du  Capitole. 
Cf.  Si  paulum  summo  decessit,  vergit  ad  imum. 

(Horace.  Ep.  ad,' Pu.  V.  378.) 


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-    42  — 

1707.  On  ma  'nne  amône  ine  aiite. 

LiTT.  Un  mal  en  amène  un  autre. 

Se  dit  en  parlant  de  plusieurs  afflictions  ou  infortunes  qui 
arrivent  coup  sur  coup.  (Littré.) 

Plus  on  est  misérable,  moins  on  a  de  chance  de  réussir. 
Pr.  fr.  —  Un  malheur  ne  vient  jamais  seul. 
Un  abysme  appelle  un  autre  abysme.  {Vieux  dictOfi  ) 
Abyssus  abyssuminvocat.  {Psaume  41.) 

Ici  bas  rien  n^est  complet  qae  le  malheur. 

(Balzac.  La  peau  de  chagrin  ) 
Un  malheur  ne  vient  jamais  sans  Tautre. 

(Molière.  L'amour  médecin.  I,  se.  l^^.) 

Nulla  calamitas  sola. 

(Lejeuhe.  ProverbiafamU,  1741  ) 

Cité  par  Forir.  DicU 

Vaburte.  Ine  creux  nWint  mâye  tote  seule. 

(Four.  Diet,) 
Yar.  Marche.     L'ci  qui  n'a  pont  d'mau  qu'il  es  ratinde. 

Basse-Allehagne.  —  Ein  Unglûck  kommt  nicht  allein. 

1708.  Les  grands  ma  fet  roûvt  les  p'iit. 

LiTT.  Les  grands  maux  font  oublier  les  petits. 
Les  petits  chagrins  disparaissent  en  présence  d'une  grande 
douleur. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

1709.  On  Tacsûtwisse  qu'il  a  de  ma. 

LiTT.  On  le  touche  où  il  a  du  mal. 

Il  ne  faut  pas  parler  de  certaines  choses  qui  peuvent  être 
reprochées  à  ceux  devant  qui  l'on  parie.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  II  ne  faut  pas  parler  de  corde  dans  la  maison  d'un 
pendu. 

niO.  II  a  Tmà  d'saint  Thibâ, 

I  beut  bin,  i  n'magne  nin  ma. 
LiTT.                  Il  a  le  mal  de  saint  Thibaut, 

II  boit  bien,  il  ne  mange  pas  mal. 
C'est  un  malade  imaginaire. 

(Cf.  Bulletin  de  la  Société  wallonne,  18S9.  Mélanges.) 

Allons,  j'el  veus  so  vosse  narcnne, 
C'est  Tmaladëye  di  saint  Thibâ. 
Prindez  çouciat,  c'est-st-ine  mddecènc 
Po  l'ci  qui  beut  et  n'magne  nin  ma. 

(Bàilleux.  Blonsieu  San$owc,  Ch.  18id  ) 
Ou  c'sèreut-on  don  mt 
Qui  devins  nosse  confrèrèye  ? 
On  s'y  platt  à  ravi  ; 


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-  43  - 

On  y  chante,  on  y  rèye, 

On  fait  comme  li  grand  Saint  Thibâ, 

On  y  magne  bio,  on  n'beut  nin  ma. 

(D'  Delcxht.  C/mitfon.  Banquet  de  187i.) 

(Charleroi.  Umalade  Saint'Thibau^  comédie  en  trois  actes,  parodie  du  malade 
imaginaire  de  Molière,  par  Léon  Bernus.  Dialecte  de  Charleroi,  inédit.  4876.) 
Vab.  Jodoighb.  Il  a  l'mau  Saint  Chenat  (Saint  panier). 

Nivelles.  Il  a  l'mau  St-Thibau, 

Boit  M,  n'mainge  nt  mau. 

RoccHi.  Il  a  l'maladie  St-Gobau. 

I  mencbe  bin,  i  n*quie  point  mau.       (Hécart.  Dlct.) 

1741.  Qaî  mô  pinse,  mal  y  âye. 

LiTT.  Que  celui  qui  pense  mal,  mal  ait. 

Honni  soit  qui  mal  y  pense.  {Devise  de  l'ordre  de  la  Jarretière.) 

Weby. 

Hoûtez  Bely,  c'est-st-on  d'nos  gins 
Qu'euhin  toué  ci  pauve  chrustin, 
Diet  n*no8  Teuhe  pardonné  jamftye. 

Stasquim. 
Padiet  qui  mk  pinse,  mal  y  &ye. 
(Lambert  Hqlloncme.  Entrejeux  des  paytatu.  4634.  B*  et  D*. 
Recueil  de  chansons.) 
Var.  Jodoigke.  Mau  pinsant,  mau  fiant. 

ni2.  C  n'est  nin  à  gretler  s' ma  qu'on  s'riwèrihe. 
LiTT.  Ce  n'est  pas  à  gratter  son  mal  qu'on  se  guérit. 
On  doit  prendre  courage  et  chercher  à  sortir  du  mauvais  pas 
dans  lequel  on  se  trouve. 

Jeamnette. 

Bin  va,  ji  prinds  m*  pàrli,  arrive  çou  qui  voret, 
C  n'est  nin  à  gretler  m'mft  qui  j'el  riwèrih'ret. 

(Delcuef.  Li  galant  de  Viiervante,  I,  se.  43.  4857.) 

1713.  On  a  bin  de  maa  d'chier  à  s'goût,  toudi. 

(MONS.) 
LiTT.  On  a  bien  du  mal  de  chier  à  son  goût,  toujours 
(cependant). 

Il  est  bien  difficile  à  contenter. 

(Leteluer.  Proverbes  montais,  Arm.  diMons,  4846.) 

1714.  Vât  mt  s'sâver  qui  d'mâ  rattinde. 

LiTT.  Il  vaut  mieux  se  sauver  que  de  mal  attendre  (que 
d'attendre  le  mal). 

La  fuite  en  certains  cas  n'est  plus  une  lâcheté,  c'est  une 
précaution,  —  Il  faut  être  prudent. 


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—  44  — 

Pr.  fr.  —  La  prudence  est  la  mère  de  l'assurance.  —  Une 
bonne  fuite  vaut  mieux  qu'une  mauvaise  attente. 
Miex  vaut  bons  fuir  que  mauvaise  atente. 

[Ane,  prov.  IIU^  siècle.) 

Pr.  valaque  :  La  fuite  est  honteuse,  mais  salutaire. 

Les  cren*quinl,  tôt  vèyant  ciste  èwarante  chôiiftde,  s*apinstt  quM  valéve  m!  dàrer 
èvôye  qui  d'mft  rattinde  ;  i  cortt  don,  l'onk  hkr,  Taule  hotte. 

(MAGNftc.  U  cren'quinl  dé  prince  Abbé  dt  Stàv'leû.  4871.) 

Nabche.  Vaut  mt  s'sauvet  qu*do  mau  rattinde. 

1715.  Li  r'méde  est  pé  qui  V  ma. 
LiTT.  Le  remède  est  pire  que  le  mal. 

Se  dit  d'un  remède  qui  paraît  très  désagréable,  ou  dange- 
reux, ou  nuisible.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Le  remède  est  pire  que  le  mal. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Li  sovèrain  r'méde  c'est  Tmoirt  ; 
Tôt  près  d*  lèye  pus  nouk  ni  vftt  ; 
Portant  tôt  Fmonde  est  d'accoird 
Qui  li  r'méde  est  pé  qui  l'mà. 

(Bailleui.  U  brlbeu  et  Vmoirt,  F&ve.  iS51.) 

Pr.  Bourguignon  :  Li  remeide  a  peire  que  le  mau. 
Basse- Allemagne.  —  Das  Mittel  ist  schlimmer  als  das 
Uebel. 

1716,  U  fon  que  n*a  pont  d' mau  s'enne  atleure. 

(JODOIGNE.) 
Lrrr.  Le  fou  qui  n^a  pas  de  mal  s'en  attire. 
Les  actions  irréfléchies  peuvent  attirer  de  grands  désa- 
gréments. 

1717t  I  n'a  nié  d'bon  mau.  (Mons.) 
LiTT.  Il  n'y  a  pas  de  bon  mal. 

Se  dit  à  la  personne  qui  veut  consoler  un  malade  en  lui 
affirmant  que  son  indisposition  n*a  pas  de  gravité. 

Mom.  On  dit  qu'i  n*a  nié  d' bon  mau,  et  on  a  raison  ;  mais  V  ceu  qu'a  les  goutte, 
el  sait  co  mieux  qu'ine  aute. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mom,  4857.) 

Stavclot.  I  n'y  a  nou  bat  mft. 

1748.  Li  ma  d'onk  ni  r'wèrihe  nin  V  ci  d' l'aute. 

LiTT.  Le  mal  de  l'un  ne  guérit  pas  celui  de  l'autre. 


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—  45  - 

Le  mal  d^autrui  ne  guérit  pas  le  nôtre  ;  il  devrait  du  moins 
nous  apprendre  la  résignation. 

On  est  bien  moins  touché  du  mal  d*autrui  que  du  sien 
propre.  (Littré.) 

Pr.  fr,  —  Mal  d'autrui  n'est  que  songe. 

Afflicto  non  est  addenda  afflictio. 

(Lejeunc.  Proverbla  famtliarUi,  ilk\,) 

Cité  par  Forir.  I>ict. 

Nos  poirUns  'ne  creux  inte  tos  nos  aate. 

Qu'on  nos  a  aminé  de  l' vèye, 

Li  mft  d*onk  ni  r'wèrihe  nin  l'aute, 

C'est  dammage,  qu*A  pld  'lie  est  poorrèye. 

{Coupleu  dédiét  aux  manet  du  30  septembre  i830.  Vers  1850.) 

BoimoN. 
Li  mk  d*onk  ni  r'wèrihe  nin  r  ci  d*  l'aute. 

Uacasse. 
Vos  jftsez  comme  ine  Armanak. 

(DEMOCLor.  On  pihon  d^avrt.  Se.  6.  486  .) 
Namuk.  Li  mau  d'one  aute  ni  r'iait  nin  l' sinque. 

Namui.  EnRh;  m*  chère  fèye,  ci  n'est  qu*  totès  misère, 

Li  mau  d'onk  ni  r'fait  nin  l' cia  do  voisin. 

(J.  COLSOR.  Li  balouge  et  P  caracole,  Cb.  4862.) 

Nivelles.  Ah  !  ji  n'  sus  ni  méchante,  et  ji  sais  fonrt  bl  dire. 

Que  r  mau  de  tous  les  aute  enne  vos  r'fait  ni  d'in  pire. 

(Clipotu.  UAclot.  4880.) 

m 9.  I  fàt  broyl  s' mft. 
LiTT.  Il  faut  broyer  son  mal. 
Il  faut  prendre  son  mal  en  patience. 

Adylb. 

Si  r  vosse  est  fayé,  tant  pé  vA, 
Ji  n'  se  nott  r'méde  qui  d' broyl  s' mft. 
(De  Harlez,  De  Cartier,  etc.  Li  voyège  dl  Chaudfontalne.  111.  4757.) 

T'enne  a  co  pau,  m' vét,  brôye  ti  mft. 

(Forir.  Li  k'tapé  manège.  Vers.  4836.) 

Vos  ftriz  d'vou  d'abord  wftrder  vosse  république. 

Po  v'  continter,  ji  v's  aveus  d'në  on  pft, 
I  v'  falléve  on  vrai  roi  ;  à  c'ste  heure  broylz  vosse  mft. 

(Bailleux.  Let  raine  qui  demandée  on  roi,  Fftve.  485S.) 

Broyans  nosse  mft,  c'est  Ift  l' méyeu  manlre, 
Tôt  çott  qu'arrive,  fftt  bin  s'és  continter. 

(HoCK.  U  contlnCmint,  Ch.  4857.) 

Elle  diha  qui  si  c'  n'esteut  nin  po  div'ni  ine  dame  d'à  façon,  elle  aveu  co  p'cht 
tourner  à  bordon  d' Canada  ;  i  falla  don  bin  qu'Olivl  broyahe  si  mft. 

(Magréi.  BattH,  4865.) 

Variante.  A  c'stc  heure  tôt  d'hant  m^ft  culpft, 

Vos  n'avez  qu'à  léchl  vosse  mft: 

(Tbirt.  ti  coq  d^aoutte  et  Vfourmthe,  fdve  ;  486.) 


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-  46  - 

Var.  Verviers.         a  des  mau  qsi  n'ont  nou  r'mède. 
Nu  siervet  ni  l' plainte,  ni  l' mède. 

(Renier.  Spou  nmét.  4871.) 

1720.  Di  deux  mau,  on  deut  chûsi  V  moinle. 

(Marche.) 

LiTT.  De  deux  maux,  on  doit  choisir  le  moindre. 

Pr.  fr.  —  Des  maux  il  faut  toujours  prendre  le  moindre. 

(Le  père  Jean-Marie.  U  dtvertUsement  dettaget.  46C5.) 

Quand  on  a  le  choix,  il  est  naturel  que  l'on  évite  les  choses 
les  plus  pénibles. 

Minima  de  malis  (elige). 

1721.  Pout-ma  a  tourné  Y  cou  es  Taîwe  (ou)  a  péri 
co  cint  fèye. 

LiTT.  Peut  mal  est  tombé  le  cul  dans  Teau  (ou)  a  péri  encore 
cent  fois. 

N.  B.  /  n'pout  ma  (litt.:  Il  ne  peut  mal)  signifie:  Il  n^y  a 
aucun  risque.  —  Aux  téméraires  qui  répondent  toujours  : 
i  n'  pont  ma,  il  n'y  a  pas  de  danger,  on  réplique  :  Saint  Povi-mâ 
a  tourné  es  Vaiwe  ou  Pout-mâ  a  péri  co  cint  fèye. 

(Le  Roy  et  Picard.  DulL  de  la  Soc.  i859.) 
Li  spot  qu'el  dit,  Pout-mi^  a  pèr!  co  cint  fèye. 

[(Bailleux.  L'arondeet  le$  p*tiu  oûhat.  F&ve.  i851.) 
Variante.  Jacob. 

Vos  v*frez  vèye. 

GÉRA. 

Ji  n'  poux  mft. 
Jacob. 
Pout-m&  a  s'tu  pindou,  vinez  cial,  jans  Gèrk, 

(Rehouchamps.  Let  amour  d'à  Gèrà.  II,  se.  8.  i875.) 
Var.  Marche.  Saint  Pout-m&  s'a  casset  1*  narènne. 

Var.  Jodoicne.  Co-timps  a  tourne  V  eue  es  l'alwe, 

'  Saint  Pout-mau  s'a  toirdeu  V  com. 

et  on  ajoute  :  Et  louke-a-ti  a  s'tu  pindou. 

1722.  Vos  avez  ma  vosse  tiesse, 

Et  mi  m' cou,  nos  f  rans  ï  fiesse. 
Litt.         Vous  avez  mal  à  la  tête, 

Et  moi  au  cul,  nous  ferons  la  fête. 
Ironie,  pour  se  moquer  de  celui  qui  se  plaint  d*un  mal  de  tôte. 

1723.  Si  ma  enne  îrèt  avou  Y  resse  dî  s' coirps. 
Litt.  Son  mal  partira  avec  le  reste  de  son  corps. 

Il  a  une  maladie  i^icurable,  mortelle. 


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-  47  — 

1724.  C  n'est  qu'on  d'nmèye  mft. 

Lut.  Ce  n'est  qu^un  demi-mal. 

C'est  une  bagatelle;  le  mal  n'est  ni  important,  ni  irréparable. 
On  doit  s'en  consoler. 

GiLLIS. 

Jans,  c*  n'est  qu*on  d'mèyo  ma,  i  vàt  ml  coula  qu'ine  jambe  cassèye. 

(Salme.  Les  rabrouhe.  Se.  5.  1882.) 

FjfWE. 

Ci  n*  sèreut  qu'on  d'mëye  mk  di  passer  vos  clse  errl  d' mi. 

(Willem  et  Bauwens.  U  galant  d'à  Fifine.  Se.  i^.  4883  ) 

Charlxboi.    C  n'est  qu'on  d' mi  mau  quand  V  feumme  est  bonne, 
Nais  s'i  l' toûne  dé  iesse  moaiche  c'est-st-ein  diale  dins  V  maujonne. 

(Beiwus.  U  vt  griton  et  set  deux  maîtresse.  Faofe.  iSTS.) 

MALADE. 

172o.  Qui  est  malade  rattind  T  santé. 
LiTT.  Celui  qui  est  malade  attend  la  santé. 
L'espoir  fait  vivre. 

1726.  Lèyans-r  là  po  les  malade,  les  haill  n'es 
volet  pus. 

LiTT.  Laissons*le  là  pour  les  malades,  les  sains  n'en  veulent 
plus. 

Se  dit  quand  il  y  a  excès  d'un  mets,  d'une  chose. 

1727.  H  est  comme  Ji  malade  di  Giblou, 
I  mougne  li  pouye  et  l'oû.  (Namur.) 

LiTT.  Il  est  comme  le  malade  de  Gembloux,  il  mange  la  poule 
et  rœuf. 

Se  dit  des  gens  affamés. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Pr.  fr.  —  Il  est  fort  malade,  rien  ne  lui  demeure  à  la  bouche. 
(Par  ironie,  il  se  porte  bien.)  (Littré.) 

1728.  Li  méd'ein  qu'a  sinlou  vosse  pôce  a  dit 
qu'  vos  estîz  bin  malade. 

LiTT.  Le  médecin  qui  vous  a  tât6  le  pouls,  a  dit  que  vous 
étiez  bien  malade. 

Vous  êtes  en  très  mauvais  état. 

Ou  ironiquement  :  Vous  vous  plaignez  injustement,  vous 
n'avez  pas  sujet  de  vous  plaindre.  (Acad.) 

Malum  signum  in  urina. 

Mon  urine 
Vous  dit-elle  pas  que  je  meurs  ? 

(Farce  DE  Patbeun.) 


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—  48  - 

Yarunte.     Eco  nouk  di  s' famille  po  Tonque  n'a  dWou  piht. 

(Tbikt.  lue  eopenne  to  V  mariège,  4858.) 
Yak.  Nons.  £I  médecin  qu'a  vu  voire  urine, a  dit  quWos  étiex  boagrémint malade. 

1729. 1  n'es  mourret  qu1es  pus  malade. 
LiTT.  Il  n'en  mourra  que  les  plus  malades. 
C'est  une  affaire  dont  nous  n'avons  pas  à  nous  inquiéter. 
Pr.  fr.  —  Il  n'en  mourra  que  les  plus  malades. 
Se  dit  quand  on  se  moque  d'un  danger  commun  qui  menace 
plusieurs  personnes.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Est  bien  malade  qui  en  meurt. 

Nakchc.  Si  rdiale  s'ès  mêle  c'n'est  nin  di  t'Hante, 

I  n'es  mourret  qu'les  pus  malaute. 

(Aixxahdre.  Fut  tortl.  4860.) 

BEAUBAiNfi.  Por  mi,  ji  vas  r'trover  bin  vite  mes  camaHde  ; 

Ma  foi,  i  n*ès  morret,  dit-st^on,  quies  pus  maUde. 

(YEum.  La  9Ôié€.  i86S.) 

MALADIE. 

1730.  lia  Tmaladèye  de  r'nâ,  i  magn'reul  bin  ine 
poye. 

LiTT.  Il  a  la  maladie  du  renard>  il  mangerait  bien  une  poule. 

Il  est  affamé. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Yak.  ioDOiGiiE.  L^est  todeu  malade,  disteu  ;  je  Tcwerot  bë,  i  mougne,  i  sïor- 
mougne,  après,  dent  que  strônne. 

Yak.  Toukrai.  Àcore  eine  maladie  parelle,  on  n'verra  pus  Tblanc  d*ses  yeux. 

1731.  Les  maladèye  vinet  à  ch'và  et 'nnès  rWont  à 
pld. 

LiTT.  Les  maladies  viennent  à  cheval  et  s'en  retournent  à 
pied. 

Les  maladies  viennent  rapidement,  mais  les  convalescences 
sont  lentes. 

Maladies  viennent  à  cheval  et  s'en  retournent  à  pied. 

(Àdagei  françoU.  1YI«  siècle.) 

il  It  d'manda  kimint  alléve  si  mère. 

Nin  trop  rend  m'dèri-t-i; 
Les  mk  v*net  à  ch'vft  et  'nnès  r*vont  qu'à  pld. 
Min  portant  j'a  bon  espoir. 
(N.  Defbechedx.  Alm,  de  Maih.  Laentbergh,  4865.) 
ioDOiCRE.  Les  maladie  vennet  à  ch'vau  et  s*ès  rWont  à  crosse. 

Pkoverce.  Malaties  benoun  achabal  et  s'entoumoun  k  ped. 

{Revue  dei  languet  romanet.  4884.) 


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—  49  — 


MALE. 


1732.  L' marie  n'  veaut  pos  mieux  que  V  fumelle. 

(Tournai.) 

LiTT.  Le  mâle  ne  vaut  pas  mieux  que  la  femelle. 
Le  mari  ne  vaut  pas  mieux  que  la  femme,  dit-on  d'un  ménage 
interlope. 

MALHEUR. 

1733.  On  malheur  ni  vint  màye  tôt  seu,  (ou)  n'  vint 
nin  sins  Taute. 

LiTT.  Un  malheur  ne  vient  jamais  tout  seul,  (ou)  ne  vient 
pas  sans  l'autre. 

Pr.  fr.  —  Un  malheur  amène  son  frère,  ou  ne  vient  jamais 

seul.  (LiTTRÉ.) 

Vab.  Marche.       L*  malheur  n'  dit  jamais  :  c'est-sl-assez. 
Basse-Allemagne.  -  Ein  Unglûck  kommt  sellen  allein. 

1734.  Li  malheur  est  bon  à  'ne  saquoi. 
LiTT.  Le  malheur  est  bon  à  quelque  chose. 

Quelquefois  une  infortune  nous  procure  des  avantages  que 
nous  n'aurions  pas  eus  sans  elle.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  A  quelque  chose  malheur  est  bon. 
A  Quelque  chose,  malheurté  bonne. 

^  (Prou.  gaUic.  1549.) 

Quand  le  malheur  ne  serait  bon 
Qu'à  mettre  un  sot  à  la  raison, 
Toi:Ùours  serait-ce  ii  juste  cause 
Qu'on  le  dit  bon  à  quelque  chose. 

(LAFONTÀINE.  Fable,  YI,  7.) 

Qwand  V  m&Iheûr  ni  sièvreut  qu'à  cangl  les  gins  flr 
Et  qui  n*  sièvreut  màye  à  aute  choi, 
Eco  àreut-on  raison  d' dire 
Qu'il  est  bon  à  'ne  saqaoi. 

(Bailledx.  U  mulet  qui  t' vanléve  di  «'  nôblette,  4856.) 
Mabcbc.  a  quéque  chose  malheur  est  bon. 

Namur.  a  one  saquoi,  malheur  est  bon. 

Vae.  Jodoigne.  L'  malheur  apprind  à  vequer. 

Douai.        Mais  un  dit  toudis  :  à  quette  cosse  malheur  est  bon. 

(Dechristê.  Souvenirs  iTun  homme  d*  Douai.  4857.) 

4735.  Avoir  du  malheur  à  broque.  (Tournai.) 

LiTT.  Avoir  du  malheur  à  la  broche. 
Expression  empruntée  au  jeu  de  bilou. 
Être  arrêté  au  moment  d'arriver  au  but. 


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—  50  - 


MALICE. 

1736.  C'est  des  malice  cosowe  avou  de  gros  fi. 

LiTT.  Ce  sont  des  malices  cousues  avec  du  gros  fil. 
Ce  sont  des  finesses  grossières  et  qu'il  est  aisé  de  recon- 
naître. (ÀGAD.) 

Pr.  fr.  —  Des  finesses  cousues  de  fil  blanc. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Hais  ti  n'as  poloa  réussi, 
Tes  tour  estin  cosou  d' blanc  fi. 
{Prumtre  rètponte  dé  calottin  d  loigne  auteur  dé  iupplémlnt.  Vers  4735.) 

Vos  k'nohez  trop  TaliCire, 
Sont  des  ruse  cosowe  di  blanc  fi. 
Et  vos  les  vèylz  r'iûre. 

{JttbiU  du  père  Janvier.  4787.) 

Baiwir. 

Sèreùt-ce  ti  qu'  vatreut  m' l'apprinde  ? 
On  nos  k'nolie  di  père  en  fi  ; 
Mais  tes  malice  blanque  d*sos  1*  vinte 
Sont  cosowe  di  trop  gros  fi. 

(Âlcide  Pryor.  Qui  vout  eue  à  comèye  ?  4862.) 
Variante.  Cosowe  di  blanc  fi,  di  gris  fi. 

Variante.  C'est  des  malice  cosowe  di  blanc  pont, 

On  les  veut  r'Iûre  di  Ion. 

Variante.    Des  finesse  cosowe  di  neûr  fi  so  'ne  blanque  chimlbe. 

(Remacle.  Dictionnaire,) 
Namur.    C'est  des  malice  cosowe  avou  do  gris  filé,  on  les  voit  d' Ion. 
MoNS.  Elle  est  cousue  avé  du  filet  gris,  vo  malicetd. 

Var.  Nons.  I  vouloit  féere  du  malin,  inmaginer  des  p'titès  farce  et  quée  farce  ; 
i  va  sins  dire  qu'elle  étiont  cousue  avec  de  V  grosse  laine. 

(Descahps.  El  petottler.  Scène  montoise.  4887.) 

RoucHi.        Il  a  des  malice  cousues  d' blanc  fi,  on  les  voit  d' long. 

(HiCART.  Dlct.) 
Saint-Qdentin.    y  diront  qu'  vos  maliche  y  sont  consutes  d*  blaine  filé. 

(GOSSEU.  Lettres  picardes,  4844.) 
MALIN. 

1737.  U  pus  malin  s' fait  quéque  fie  attraper. 

(Nâmur.) 

LiTT.  Le  plus  malin  se  laisse  quelquefois  prendre. 
Il  ne  faut  pas  avoir  trop  de  confiance  en  son  talent,  en  son 
adresse.  —  Un  trompeur  est  souvent  trompé. 

Et  souvent  la  perfidie 
Retourne  à  son  auteur. 
(Lafohtaine.  La  grenouUle  et  le  rat,  IV,  fable  4  S.) 


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—  51  - 

Nahub.         J*aureuve  dCi  m*ès  douter  avant  qui  d'y  aller, 

Nais  qui  vMoz,  i'  pus  malin  s*  fait  quéque  fle  attraper. 

(Demanet.  Oppidum  Atmtueorum.  4843.) 
Vak.  Namur.  Tel  est  pris  qui  croyeûve  prinde. 

Yar.  Verviers.         Lu  pus  malin  n'est  maûye  sAr 

Qu'on  foirt  simple  n'el  pôye  racsAr. 

(Renier.  Spou  rfmés.  1871.) 

Marche.  Bin  expliquet  fait  bin  étinde, 

Li  pus  malin  pout  s' lèyet  prinde. 

(AuîXAMDRE.  PUU  corti,  4860.) 
JoDOiGNE.  Le  pd  malé  pout  s' lèyl  prinde. 

Picardie.  Gholle  malicbe  al  est  honnête 

A  retourne  à  sin  mouôte. 

(CORRLET.  Glati,  1854.) 

1738.  C'est  r  pas  malin  qu'attrape  Faute. 
LiTT.  C'est  le  plus  malin  qui  attrape  Tautre. 

Se  dit  ironiquement  aux  personnes  qui  ont  fait  un  marché 
désavantageux.  —  A  trompeur,  trompeur  et  demi. 

Car  c'est  double  plaisir  de  tromper  un  trompeur. 

(Lafontaimb.  Liv.  Il,  fable  44.) 
Crahay. 

Naisse  Balwtr,  inte  nos  aute  seûye  dit, 
Ji  n'voreus  nin  de  Paradis 

Wisse  qu'on  hère  noste  ap6te. 
Vèyez-ve,  c'est  todi  comme  lodi, 

L'pus  malin  qu'attrape  l'aute. 

(Alcide  Prtor.  Çou  qu'etl-tt-èt  fond  dé  pot.  4864.) 

Jônat,  vos  qui  court  les  crapaude, 
Sèyiz  sùti,  fez  attintion  ; 
Gomme  c'est  l'pus  malin  qu'attrape  l'aute, 
Profitez  todi  d'I'occâsion. 

(Salue.  Ni  remettez  rin  à  Und'main,  Gh.  487  .) 
Marche.  Thérèse. 

Kimint  tôt  est  changet,  Ji^cque,  li,  l'bon  ap6te, 
I  n' calcule  nin  qu'  c'est  l'pus  malin  qu'attrape  l'aute. 

(Alexandre.  Li  pechon  d'avril.  I,  se.  4.  4858.) 

Lille.  Si  te  sa  vos  mette  in  action 

"  Tout  l'vérité  du  vieux  dicton, 

Qui  dit:  Au  jus  d'manzell'  Charlotte 
Gh'est  r  pus  malin  qui  altrapp'  l'aute. 

(Desrousseaux.  Céhantons  lilloUet.  4854.) 

1739.  Fât  esse  malin  po  fer  V  sot. 
LiTT.  Il  Tant  être  malin  pour  faire  le  fou. 
C'est  un  art  que  d'être  fou  à  propos. 

(Prùv,  alL) 

Faire  comme  Bru  tus  et  Selon. 

JoDOiGNB.  Faut  ieste  malé  po  fer  l'biesse. 


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—  52  — 

1740.  I  gn'a  treas  malin  :  feumrae,  màrlicot  et 
diale. 

LiTT.  Il  y  a  trois  malins  :  femme,  singe  et  diable. 
Éternelle  épigramme  contre  les  ruses  des  filles  d'Eve. 
Ce  proverbe  est  souvent  figuré  sur  des  enseignes  portant 
pour  inscription  :  A  la  botte  pleine  de  malices. 

1741.  lesse  osseu  malé  qu'on  cueré  qu'est  fon. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  Être  aussi  malin  qu'un  curé  qui  est  fou. 
Être  peu  intelligent,  avoir  Tesprit  de  travers. 

1742.  Elle  est  malène 
Comme  ine  Jupsène. 

LiTT.  Elle  est  maligne 

Comme  une  Egyptienne. 
Comparaison   populaire  devenue    proverbiale.   Le  peuple 
appelle   égyptien  les    familles  nomades  qui  nous  viennent 
d'Orient. 

MANCHE. 

1743.  Aveùr  li  manche. 
LiTT.  Avoir  le  manche. 

Être  attrapé.  —  Se  tromper  dans  ses  calculs.  —  Échouer 
dans  ses  desseins.  —  Être  dupé,  être  victime  d'un  vol. 

GÉRA. 

Awet,  j'a-st-avu  1*  manche;  mais  ji  n*  Tàret  pus  mftye ; 

A  c*sld  heure,  so  on  cleigne  d'oôye,  ji  mettret  i'  deugt  so  V  plAye. 

(Remouchamps.  Les  amour  tTà  Gèrd,  I,  se.  iS.  i875.) 
Varunte.  Aveùr  on  bat  coyon  (terme  de  jeu  de  cartes)  ;  être  trompé»  berné. 

Namur.         a  Falais,  j'a  ieu  bia  scaugni  bin  foirt  mes  oftye, 
Ji  n'a  rin  vèyu  d*  ça  et  ji  m*a  dit:  j'a  l' couye. 

(Demanet.  Oppidum  Atuaiucorum,  4843.) 

1744.  Mette  li  manche. 
LiTT.  Mettre  le  manche. 
Attraper  quelqu'un,  le  tromper. 

Dubois. 

M'Areut-on  mettou  1*  manche  comme  à  on  p*tit  scoU? 
Elle  mi  sônnéve  gënèye  tôt  l' même  qwand  nos  pÂrlt. 

(Delcbef.  Les  deux  neveux,  l,  se.  iO.  4859.) 
Narèye  Crochet. 

Mais  vos  v'  fez  motte  li  manche,  vt  fré,  par  cisse  crapaule. 

Elle  vi  raconte  des  craque elle  hante  avou  ine  aute. 

(Remouchamps.  Les  amour  <fà  Gèrâ,  I,sc.  3.  4875.) 


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—  53  — 

Vabiahte.  Dcbois. 

G'  n'est  nin  mi,  par  eximpe»  qui  m' laireus-st-attraper, 
1  &A  esse  bin  malin  po  m' poleûr  mette  li  jambe. 

(Delchef.  La  deux  neveux.  II,  se.  8.  4859) 

1745.C'est-st-on  rin  tôt  nouavou  on  blanc  manche. 
LiTT.  C'est  un  rien  tout  nu  avec  un  manche  blanc. 
Cela  ne  vaut  rien.  -—  C'est  une  nullité  complète.  —  C'est  un 
rien  du  tout. 

Jalhay.  Garite. 

Oy!,  on  rin  tôt  nou,  a  von  on  blanc  manche. 

(IHOFFER.  Les  deux  toroche,  \\,  se.  i4.  i86S.) 

1746.  Hossî  es  manche. 

LiTT.  Branler  dans  le  manche. 

N'être  pas  ferme  dans  le  parti  qu'on  a  embrassé,  dans  la 
résolution  qu'on  a  prise.  Il  signifie  plus  ordinairement:  ôtre 
menacé  de  perdre  sa  fortune  ou  sa  place.  (Acâd.) 

Pr.  fr.  —  Branler  au  manche,  dans  le  manche. 

Cité  par  Fonin.  Dict. 

Tôt  vl  qui  j' SOS,  ji  1!  rindret  des  point, 
Ca  j*a  bon  pld  et  ji  n*  bosse  nin  es  manche. 

(Serrulier.  Les  adiet  dé  vt  Pont-d^t-Ache,  4858.) 

J*a  rik'nohou  dépôye  qui  c'esteut  de  V  f&strèye. 


Qui  vos  hosstz  es  manche,  et  qui  tote  vos  mantre, 
Es  r  pièce  d'aveugler  l's  aute,  vis  soffoqnet  d*  foumtre. 

(Thirt.  Ine  cope  di  grandiveux.  4859.) 

SAiiiT-QuENTiif.  I  gn*a  diatermeint  longtemps  qui  braime  dans  s'  maincbe. 

(GOSSEC.  Lettrée  picarde».  4844.) 

MANCHE. 

1747.  m  a  frotté  l' manche. 

LiTT.  Il  lui  a  frotté  la  manche. 

Il  Ta  cajolé  pour  obtenir  quelque  faveur. 

Les  aute  ryll  co,  les  frolteu  d'manche  qu'i  sont. 

(ÀL.  Peclers.  Matht  Bablame.  Ch.  4877.) 

Charleroi.  Tois  pelés  rat  d'iez  li  venne-nu  pou  fai  l'ponrchat, 

Lt  pAle  nu  bia»  pou  iesse  dins  s*mancbe, 
Pasqu'i  n'avet  pus  d'poain  su  Tplanche. 
(L.  Bebnus.  Vrat  dins  ein  Jromache  d'Hollande.  Faufe.  4873.) 

1748.  L'aveûr  es  r  manche. 
LiTT.  L'avoir  dans  la  manche. 


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-  54  — 

Disposer  d'une  personne  à  son  gré.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Avoir  une  personne  dans  sa  manche. 

Moi,  qui  sais  Aiagie  et  noire  et  blanche, 
Qui  tiens  les  diables  dans  ma  manche. 

{Théâtre  Italien,  Arlequin  Jasott.  Sc.  i^.) 

Li  bon  Diu  et  les  ange 
EstU  si  bin  es  s'manche 
Qu*i  fève  ploûr  ou  gruz'ler, 
Lùre  li  solo,  gealer. 

(BAnxEDX.  Deux /due  di  m'vèye  grandmére.  4849.) 

Nanur.  Mais  r  laid  pouyu,  nos  èmanche, 

I  fait  Pmouton,  c'est-st-on  leûp, 
I  nos  tint  turtos  dins  s'manche, 
Et  nos  n*y  vèyans  qu'do  feu. 

(WÉROTTE.  Li  noir  Tatiche,  Gb.  1867,  4«  éd.) 

1749. 1  gn'a  bin  des  manche  à  mette. 
LiTT.  Il  y  a  bien  des  manches  à  mettre. 
Il  s'en  faut  de  beaucoup  que  cette  affaire  soit  terminée.  — 
Il  y  a  encore  bien  des  difficultés  à  vaincre. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Ni  nos  èwarans  nin, 
1  gn'a  co  bin  des  manche  à  mette, 
Ni  fouhe  qui  po  ThonneAr  des  lette, 

On  n'voiret  nou  cang'mint. 
{Cantate  ligeoite  pritintéye  d  prince  Chdle  (TOultremont  po 
l'joû  di  si  inauguration^  dé  Vpdrt  de»  Parti,  1764.) 

LORETTE. 

I  gn'a  co  bin  des  manche  à  mette, 
Ji  crains  qui  nos  amourette 
Ni  sèyèsse  ine  vraie  kesmoite, 
Ji  n'sés  qwand  l'joû  arrivret. 

(Hérault.  Li  mdlignant,  U,  sc.  ±  1789.) 

Divant  qu'ine  invention 

Ni  seûye  à  perfection 

I  gn'a  des  manche  à  mette. 

(TRIAT.  Ine  invention.  1866.) 
Jalrat.  Bibtr'hé. 

Ah  !  mais,  i  a  pus  d'one  manche  à  mette. 

(Xroffer.  Le»  deux  »oroche.  I,  sc.  7.  1861.) 

Bbaurairg.  Ossi  r  fortune,  c'est  comme  one  boôse, 

Pendue  au  mat  d' cocagne,  on  s'y  tape,  on  s'y  poûse 
Po-z-y  gripper. 
Mais  gn'a  des  manche  à  mette, 
Divant  d'esse  à  l' copette. 

(Vermcr.  Usôdar.  iSli.) 


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—  55  — 

MàacHE.  Dascole. 

Nais  ni  v's  y  trompez  nin,  gn*arrait  des  manche  à  mette. 

(Alexandre.  Li  pèchon  d'avril,  V,  se.  l'^.  1858.) 
Cbarleroi.  Toinette. 

OyI,mais  m*  ti,  on  n'  paie  si  augtl'mint  qu'  ça  à  Gèlique,^'a  des  manche  à  mette. 
(L.  Berrus.  L'  malade  Salnt-Thibau.  II,  se.  4876.) 

BoROiAGE.  On  n'peut  nie  canger  d' métier  comme  on  cange  d' quémiche;  il  a  bin 
des  manche  à  mette. 

(Annonac  du  Borlnage  in  patoit  borain*  4849.) 

RoucHi.  I  n'y  a  dés  manches  à  mète. 

(HÉGART.  Dice,) 

1750. 1  r'sônne  les  capucin,  il  a  todi  'ne  saquoi 
es  s'  manche. 

LiTT.  Il  ressemble  aux  capucins,  il  a  toujours  quelque  chose 
dans  sa  manche. 

Il  n'est  jamais  à  court  de  ressources. 

1751.  Fer  belle  panse  et  belle  manche. 

LiTT.  Faire  belle  panse  et  belle  manche. 
Faire  grand'  chère  et  toilette  brillante.  —  Vivre  dans  le  luxe 
et  Tabondance. 

Namur.  J'a  hérité,  binainmée  Providence, 

Di  vos,  ji  wois  qu'on  n'  doit  jamais  douter. 

Ji  fret,  comme  on  dit,  belle  manche  et  belle  panse. 

Surtout  quand  tos  les  trô  seront  slopd. 

(J.  CoLSON.  L'héritance  d*à  Gaspard,  Ch.  4862.) 

Picardie.  En  prendre  plein  s' panche, 

Et  plein  s' manche. 

(CORBLET.  Glostaire,  4851.) 

Plein  s' manche  et  plein  s' panche. 
{Dicton  lilloUt.  V.  L.  Vermesse.  Vocabulaire  du  patoit  lilloit.  4861.) 

1752.  Il  a  des  lâgès  manche. 
LiTT.  Il  a  des  larges  manches. 

Se  dit  d'un  casuiste,  d'un  directeur  relâché.  (Agad.) 
Pr.  fr.  -  Il  a  la  manche  large. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

1753.  C'est-st-ine  aute  paire  di  manche. 
LiTT.  C'est  une  autre  paire  de  manches. 

C'est  une  autre  affaire,  ce  n*est  pas  la  même  chose.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  C'est  une  autre  paire  de  manches. 
Cf.  QuiTARD.  Dict.,  p.  520. 
Cité  par  Forir.  Dict, 

Louise,  siervame, 
Ji  voreus  bin  qui  vos  d'mandriz  Tintrôye  de  l'mohonne. 


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—  56  - 

Colas. 
Coula  c'est-st-ine  aute  paire  di  manche. 

(Baron.  Le»  deux  cuseune.  l,  se.  4.  4883.) 
MoNS.  Oh  !  j'vos  crois...  Mais  c'est  que...  c't'enne  auto  paire  de  manche. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mont,  1861.) 
Lille.  Gha  s'ra  enne  aute  paire  de  manches. 

(Desrousseadx.  Chantons  liUoUet.  i854.) 

Douai.  De  ch'timps  ichi  bin  intindu,  pache  que  d'no  timps  ch'étot  bin  eune  aute 
paire  dimanches. 

(Deciiristé.  Souvenirs  d'un  homme  tt Douai.  i856.) 

Var.  Bourgogne.  Ç*a  ben  ene  autre  histoire. 

MANCHETTE. 

1754.  I  vât  mî  fer  gâye  manchetle  qui  gâye  pan- 
sette. 

LiTT.  Mieux  vaut  belle  (élégante)  manchette  que  belle  pan- 
sette  (petite  panse). 

Opinion  des  gens  qui  s*imposent  des  privations  pour  paraître 
ce  qu'ils  ne  sont  pas. 

Cf.  Habit  de  velours,  ventre  de  son. 

Pr.  fr.  —  Mieux  vaut  belle  panse  que  belle  manche. 

P.  Cahier.  Quelque  6,000  proverbes.  Paris  1856,  in-12, 
n« 1236. 

Servas. 

Ji  nWëware  pus  quM  ^'a  tant  qu'moret-si-ètique,  et  l'raison  poquoi?...  C'est 
pac'  qui  is  aimet  mi  fer  gftye  manchette  qui  gàye  pansette. 

(Brahy.  U  bouquet,  l,  se.  1.  i878.) 

Variante.  Belle  manchette,  pitite  pansette. 

(FoRiR.  Dict.) 
Variante.  Belles  manchette,  pauve  pans'lette. 

Var.  Jodoigne.  N'a  des  gins  qui  broutrinne  le  diale  seu  leu  dos  et  que  s'ratlrap'net 
seu  l'nourreteure.  —  Bombe  de  sûye,  vinte  de  laton.  —  Tôt  po  les  oûye,  ré  po  l'vinte. 
—  Twès  sourie  de  viande  seu  Tmôme  oucha.  —  Le  dimeigne  on  boute  le  live  de  bûre 
dins  one  gayole,  et  on  frotte  se  tarteune  seu  les  fédarca. 

MANGER. 

1755.  Magnî  comme  on  râyeu  (s.  ent.  di  cromptre). 
LiTT.  Manger  comme  un  arracheur  (s.  ent.  de  pommes  de 

terre). 

Manger  beaucoup.  —  Manger  comme  un  chancre.  —  Manger 
comme  quatre. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Mais,  à  la  guerre  comme  à  la  guerre,  nos  magnt  comme  des  ràyeux. 

(Brahy.  Let  guignon  di  Bdre  Bothe,  Ch.  1880.) 


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—  57  — 

Ardenre.  Magni  comme  on  sarieu. 

(BODT.  Yoc,  de*  agriculteurt,  4880.) 

JoDOiGNE.  G'est-st-on  fornourreu. 

i7o6.I/ci  qui  magne  bon,  chî  flairant.  (Ferrières.) 
LiTT.  Celui  qui  mange  bon,  chie  puant. 
Les  suites  d'une  chose  bonne  en  elle-même,  ne  sont  pas 
toujours  agréables. 

1757. 1  v'  magn'reut  jusqu'à  Y  miolle  di  vos  ohaî. 

LiTT.  Il  vous  mangerait  jusque  la  moelle  de  vos  os. 

Êlre  insatiable.  —  Vivre  aux  dépens  de  quelqu'un,  lui 
dépenser  le  plus  clair  de  son  avoir.  (Littré.) 

Vamarte.  Magnt  'ne  saqut  jusqu'&x  ohai. 

LiTT.  Manger  quelqu'un  jusqu'aux  os. 

Dépouiller,  ruiner  complètement  quelqu'un. 

Pr.  fr.  —  Manger  quelqu'un  jusqu'aux  os. 

Consumer  le  bien  d'autrui.  —  Il  vous  rongera  jusqu'aux 
os.  (ÂCAD.) 

Var.  Jodoighe.    Vos  m' mougn'rit  1  '  pègnon  d*  mes  oreille. 

Var.  Tournai.         S*  laisser  minger  r  blanc  des  yeux. 

1758. 1  fàt  magnî  por  lu  et  chîr  po  Ts  aute. 
LiTT.  Il  faut  manger  pour  soi  et  chier  pour  les  autres. 
Il  faut  faire  une  chose  qui  vous  profite  en  laissant  à  d'autres 
les  embarras  qu'elle  procure. 
Maxime  de  Tégoîste. 

1759.       Qui  magne  bin,  oûvère  bin, 

Qui  magne  vile,  oûvère  vite.  (Stavelot.) 
LiTT.  Qui  mange  bien,  travaille  bien. 

Qui  mange  vite,  travaille  vite. 
Il  faut  faire  toute  chose  convenablement;  celui  qui  travaille 
trop  vite  ne  peut  faire  aussi  bien  que  celui  qui  y  met  le  temps 
nécessaire. 

Charleroi.       L*  fermant  passe  esse  timps  à  mingt  et  à  boire» 
L' cin  qu'est  long  k  mingl. 
Est  long  à  travayl. 

(L.  Bernus.  Li  cintl  et  se*  èfant.  Faufe.  i873.) 

MrrELLES.  Long  mingeû. 

Long  travayeû. 

i760.  C'est-st-on  magne  à  fait. 
LiTT.  C'est  un  mange  au  fur  et  à  mesure. 
Il  vit  au  jour  le  jour. 


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-  58  — 

1761.  Les  curé  magnel  les  moirt,  les  avocat 
les  vikant. 

LiTT.  Les  curés  mangent  les  morls,  les  avocats  les  vivants. 
On  ne  peut  éviter  d'être  exploité. 

1762.  L'ci  qui  n*si  rapahe  nin  à  magnî  n'el  fret 
nin  a  lèchi. 

LiTT.  Celui  qui  ne  se  rassasie  pas  en  mangeant  ne  le  fera 
pas  en  léchant. 

Celui  qui  n'est  pas  content  quand  il  a  le  nécessaire  ne  le  sera 
pas  davantage  quand  il  aura  le  superflu. 

Halmeot.  Ci  qai  n'su  fait  nin  binfthe  à  magnl,  n's'y  fait  nin  à  lèchl. 
MANGEUR. 

1763.  C'est-st-on  magneû  d'pan  payârd. 
LiTT.  C'est  un  mangeur  de  pain  paillard, 

C'est  un  homme  qui  cherche  à  vivre  sans  rien  faire,  qui 
mange  le  pain  gagné  par  autrui. 

(Grahdgagnage.  Dict.) 

C'est  un  vaurien,  un  débauché. 

Quelques  wallons  prétendent  qu'il  faut  dire  boyard  et  non 
payârdf  que  ce  dernier  mot  n'est  qu'une  altération  du  mot 
oayard.  Le  ^aj/ard  était  jadis  une  maison  de  correction  située 
au  bout  du  faubourg  Vivegnis  à  Liège.  Les  mères  disaient  aux 
enfants  qu'elles  ne  pouvaient  dompter  :  Ji  t*frès  mette  à  Baya. 

Cité  par  Forir.  DicL 

Colas. 

Tous  vos  mangear  de  pain  payàrd, 

Franc  baiteù  di  cawiau, 

Qui  courez  hotte  et  bàr. 
Et  vous  batihez  les  mustau. 

(Fabry.  UllgeoUèoagi.  II,  se.  3.  1757.) 

Oh  !  vos  magneû  d'pan  payàrd  ! 
Vos  qui  flairlz  d'ine  heure  Ion  Thàrt  ! 
Maraud,  qui  trayihez  vosse  roye, 
Vos  n'valez  qu*po  fller  'ne  kinoye. 

(Hanson.  Li  Hinrlade  trave$tèye,  Ch.  II.  1780.) 

C'est-st-on  magneû  d'pan  payûrd 
Qui  n'  vâtnin  qwatte  patàr. 

(J.  Vêlez.  Patquéyeto  Ut  pruuien,  1817.) 

Mais  on  l'riwenne,  c*est  c^bat  jamûr. 
Qui  n  est  qu'on  magneû  d'pan  payàrd 
Et  qui  dispind  tôt  à  malvà. 

(SuoNOif.  Le9  deux  casaque,  1834.) 


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—  59  — 

il  r'coidret  mes  ëlant,  comme  mî  vl  përe  a  fait  ; 

Je  Tsy  acseign'ret  j6ne,  çou  qui  l'bonne  vôye  a  d'bal. 

Les  mépris  qu'on  deut  fer  d'on  magneû  d'pan  payàrd. 

(M.  Thirt.  Ine  copenne  to  Fmartège,  4858.) 

4764.  A  glot  magneû, 

Chapon  d'hût  meus. 
LiTT.  A  mangeur  friand, 

Chapon  de  huit  mois. 
Éloge  d'un  mets  très  délicat  qui  trouve  un  appréciateur. 
Pr.  fr.  —  Chapon  de  huit  mois, 

Manger  de  rois. 

MANNE. 

1765. 1  n'  fât  nin  s' fyî  à  'ne  banse  sins  cou. 
LiTT.  Il  ne  faut  pas  se  fier  à  une  manne  sans  cul  (fond). 
Il  ne  faut  pas  vous  fier  à  quelqu'un  qui  vous  fera  défaut. 

MARCHAND. 

1766.  Li  marchand  qu'a  blâmé  s' marchandèye 
à  s'tu  pindou. 
LiTT.  Le  marchand  qui  a  blâmé  sa  marchandise  a  été  pendu. 
Fol  est  le  marchand  qui  déprise  sa  denrée. 

{Ane,  prov.) 

Ce  ne  viz  oncques  prestre  qui  blamast  ses  reliques. 

(Prov,  gallic,  m9.) 

Spernit  nemo  suas  qui  vult  exponere  merces. 

(Lejeure.  Proverbia  famtUaria.  1741.) 

On  n'  blâme  nin  s' marchandëye. 
Onk  s'enne  avisa  'ne  fève, 
Et  s'  dit-st-on  qu'on  l' pinda. 

(DUMONT.  Iite  pèriqut  et  mariège.  1800.) 

On  vante  lurtos  s' marchandôye, 
Estant  sûr  qu'elle  ni  vit  rin, 
On  d'bite  comme  à  l' comèdèye, 
Des  mèye  boude  so  1*  même  refrain. 

(HOCK.  Les  boâde.  Ch.  1867.) 

Mabcbe.  Enfin  chacun  prise  tant  qu'i  peut, 

S' dinrée,  et  l' premt  qu'a  wasou» 
Mèpriset  l' senne  a  s'ti  pindou. 

(Alexandre.  FtU  cortu  1860.) 

i767.  Marchand  qui  piède  ni  pout  rire. 
LiTT.  Marchand  qui  perd  ne  peut  rire. 
On  n'est  pas  disposé  à  se  réjouir  quand  on  a  éprouvé  une 
perte,  un  revers.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Marchand  qui  perd  ne  peut  rire. 


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—  60   - 

Ce  prov.  est  également  rapporté  par  Ouoin.  CuriosUez 
françoises,  4640. 

Pr.  contraire.  N'est  pas  marchand  qui  toujours  gagne. 
Cf.  LoYSEL.  Inst,  405. 

MARCHANDISE. 

1768.  Tote  marchandèye  po  s*  prix. 
LiTT.  Toute  marchandise  pour  son  prix. 

Ce  qu'on  acquiert  est  en  rapport  avec  les  sacrifices  qu'on 
fait.  —  Cf.  On  en  a  toujours  pour  son  argent.  —  Tant  vaut  la 
chose  comme  on  en  peut  avoir.  (Loysel.  Inst,  N*  406.)  —  Bon 
marché  déçoit  les  peuples  au  marché.  {Ibid,  N*  404.) 

Cité  par  FoRiR.  Dict, 

MARCHÉ. 

1769.  Qwand  on  va  au  marchl  troD  taûrd, 
On  n'a  pus  rin  po  ses  caur.  (Wamur.) 

LiTT.  Quand  on  va  au  marché  trop  tard, 

On  n'a  plus  rien  pour  ses  iiards. 
Caur  signifie  aussi  argent. 

On  doit  faire  toute  chose  au  moment  voulu,  ne  jamais  laisser 
échapper  loccasion. 

Prov.  ali.  Besser  nie  aïs  zù  spœt. 
Pr.  contraire.  Va  mi  tard  qui  mâye. 

1770.  Allez  â  marchî  aveu  Thonneûr,  vos  r'vinrez 
r  banstaî  vûd. 

LiTT.  Allez  au  marché  avez  Thonneur,  vous  reviendrez  le 
panier  vide. 

Si  honorable  que  Ton  soit,  on  ne  peut  rien  acheter  sans 
argent. 

Mais  sans  argent  l'honneur  n*est  qu'une  maladie. 

(RAcniE.  Le»  plaideur»,  I,  se.  i^.) 

1771.  I  vl  dimeûre  mâye  rin  â  marchî. 
LiTT.  Il  ne  reste  jamais  rien  au  marché. 

Ce  qui  ne  convient  pas  à  Tun  convient  à  l'autre. 
Pr.  fr.  —  Jamais  ne  demeure  chair  à  la  boucherie. 

(Gabr.  Meurier.  Trétor  de»  tentence»,  1568.) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

On  resconteûro  tos  les  gosse  avà  rtdrre 
C'est  po  coula  qu'rin  nMimeûre  à  marchi, 
Nouk  ni  s'ravisse,  on  a  tos  s'caractére, 
Hayftve  ou  bon,  drôle  ou  bin  mestoircht. 

(Willem.  Mantredi  viker.  Ch.  1880.) 


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-  61  - 


Mabche.  C'qu'on  hët,  one  aute  li  veut  voltt, 

C'qui  fait  qu'rin  n'dimeùre  à  marchl. 

(Alexambre.  PUitcorti,  i860.) 

1772.  Li  mèyeû  marchî  est  Tpus  chîr. 
LiTT.  Le  meilleur  marché  est  le  plus  cher. 

Les  mauvaises  marchandises  coûtent  toujours  trop  cher 
relativement  à  ce  qu'elles  valent.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  On  n'a  jamais  bon  marché  de  mauvaises  marchan- 
dises. 

On  dépense  trop  d'argent  lorsque,  tenté  par  le  bon  marché, 
on  achète  des  choses  dont  on  n*a  pas  besoin.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Les  bons  marchés  ruinent. 

Pr.  espagnol.  Barato  es  cara.  (Bon  marché  est  cher.) 

Cité  par  Forir.  DicL 

Verviebs.        D'vins  té  cas,  l'bon  marchl  peut  bin  coster  foirt  chtr. 

(Renier.  Limohonne  à  deux  face.  Se.  6.  i873.) 
JoDOiGNE.  Le  cher  c'est  l'bon  marchl. 

St-Quertui.         L'pus  quier  ch'est  V  meyeur  marché. 

(GOSSEU.  Lettres  picardes.  i840.) 

1773.  C'est  mèyeû  marchî  qu'à  crédit.  (Namur.) 
LiTT.  C'est  (à)  meilleur  marché  qu'à  crédit. 

Se  dit  d'une  chose  dont  on  a  offert  le  prix  et  qu'on 
reçoit  gratis. 

MoMS.  Bé,  pou  rié,  j' sus  contint,  c'est  mëyeur  marché  qu*à  crédit,  ça,  comme 
dit  Tante. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mom.  4855.) 

1774.  Mette  H  marchî  es  V  main. 

LiTT.  Mettre  (à  quelqu'un)  le  marché  à  la  main. 

Lui  donner  le  choix  de  tenir  ou  de  rompre  un  engagement,de 
]e  conclure  ou  d'y  renoncer  et  lui  témoigner  qu'on  est 
indifférent  sur  le  parti  qu'il  prendra.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Mettre  à  quelqu'un  le  marché  à  la  main. 

Cf.  Mettre  en  demeure  (de  mora,  terme  de  droit  romain). 

Baltri  vèya  bin  qui  V  bouteu-foû,  di  foice  qu*il  esteut  spawté,  âreut  volou  qu'on 
I!  mettahe  li  marchl  es  V  main. 

(HàCNtE.  BeAtH.  1865.) 

1775.  Les  condition  fet  les  marchî.  (Marche.) 

LiTT.  Les  conditions  font  les  marchés. 
Il  faut,  pour  faire  bien  un  marché,  en  stipuler  toutes  les 
conditions 


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-  62  — 
MARCHER. 

1776. 1  rott'reut  so  des  rogès  cinde. 
LiTT.  Il  marcherait  sur  des  cendres  rouges. 
Tout  lui  réussit.  —  Il  ferait  des  extravagances,  il  n^en 
pâtirait  pas. 

1777.  Rotte  âx  viér,  il  a  ploû. 

LiTT.  Marche  aux  vers  (va  chercher  des  vers),  il  a  plu. 

Allez- vous  en;  laissez-nous. 

Var.  Nahur.  Rotte  chtr,  t'as  vessoa. 

1778.  Rotte  todi, 
T'es  gâye  ainsi. 

LiTT.  Marche  toujours,  tu  es  élëgant  comme  cela. 
Tu  as  fait  une  sottise,  te  voilà  propre. 
Tu  peux  bien  dire:  vogue  la  galère! 

1779.  Poleûr  roter  d'tos  costé,  sins  quMes  soler 
n'  poûhesse. 

LiTT.  Pouvoir  marcher  de  tous  côtés,  sans  que  les  souliers 
prennent  eau. 

Être  libre,  n'avoir  à  craindre  aucune  réclamation  d'argent. 

1780.  Roter  lot  d'hâ  po  s'pârgoî  ses  châsse. 
LiTT.  Marcher  pieds  nus  pour  épargner  ses  bas. 
S'astreindre  à  des  désagréments  par  une  économie  mal 

entendue. 

1781.  Qui  va  foû  sqwérre  ni  sâreut  cherrl  dreut. 
LiTT.  Celui  qui  marche  hors  équerre  ne  saurait  charrier 

droit. 

Quand  on  fait  une  chose  de  travers  on  ne  peut  réussir.  — 
Celui  qui  conduit  mal  ne  peut  suivre  la  bonne  voie  ;  et  figuré- 
ment  :  celui  qui  a  une  mauvaise  conduite  ne  saurait  rien  faire 
de  bon. 

MARÉCHAL. 

1782.  1  n'  fât  nin  qwitter  l' marihâ  sins  lî  payî 
ses  fier. 

LiTT.  Il  no  faut  pas  quitter  le  maréchal  sans  lui  payer  ses  fers. 
Ne  demeure  pas  le  débiteur  ou  l'obligé  de  celui  avec  qui  tu  te 
brouilles. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

PIC4IIDIE.  Quand  on  quitte  ehës  marichaux,  i  feut  payer  les  vins  fers. 

(G0BBLET.67ott.48M.) 


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—  63  — 

1783.  A  marihâ  s' clâ. 

LiTT.  Au  maréchal  son  clou. 

On  dit  aussi  :  à  chaque  marihâ  s'clâ. 

Chacun  ne  doit  s'occuper  que  de  son  métier. 

Ne  sutar  ultra  crepidam. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Soyez  plutôt  maçon,  si  c'est  votre  talent.  (Mouâbe.) 

C'est  bin  fait,  dit-st-i  Tleup,  divaintrain'mint  foirt  trisse, 
A  chaque  marlbft  s'clà,  dihéve  mi  ratayon. 

Ti  voléve  vini  fer  l'ftrtisse 

Qwand  t'n'as  màye  situ  qu'on  mangon. 

(Bailleux.  Li  Uûp  et  II  eh'và.  Fftve.  4856.) 

On  k*nohe  li  race  des  tente  affaire, 
Chakeunne  à  s'posse,  à  marihâ,  li  clft. 

(Thirt.  Li  r'iour  à  Uge.  4858.) 

MARGUERITE. 

1784.  Roge  comme  ine  cressaute. 
LiTT.  Rouge  comme  une  marguerite  rouge. 
Comparaison  devenue  proverbiale  à  Liège. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

TONTOH. 

Ça,  buvans  es  brav'niint  ! 
Ji  m'vas  fer  roge  comme  ine  cressaute. 
(De  Hablez,  De  Cabtier,  Viyario,  Fabrt.  Li  voyège  di  Chaudfontaine, 
Act.  III.  4767.) 

Mi  pauv'narenne.... 

Div'na  pus  roge  qu'ine  cressaute. 

(Bailleux.  Chanton,  484S.) 

JOSEPH. 

Ji  11  a  dit  boAJoA,  et  tôt  m'ioukant  elle  a  divnou  roge  comme  ine  cressaute. 

(Willem  et  Bauwems.  Péehl  rachUi,  Se.  6.  1889.) 

Var.  Jodoigne.  Roge  comme  one  piaune. 

Yar.  Tournai.  Roucbe  comme  eine  cornille. 

Var.  Lille.  Rouge  comme  un  rosa  (pomme  reinette  rouge). 

MARIAGE. 

1785.  C'est  todi  les  prumîrès  annôye  di  mariège 
les  pus  màlàhèye. 

LiTT.  Ce  sont  toujours  les  premières  années  de  mariage,  les 
plus  difficiles. 

Les  angles  ne  s'adoucissent  qu'avec  le  temps,  surtout  en 
ménage.  —  Pour  bien  s'aimer,  il  faut  se  bien  connatre.  —  Les 


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amants  cherchent  à  se  montrer  Tun  à  Tautre  sous  le  jour  le 
plus  favorable  ;  le  mariage  ne  tarde  pas  à  les  Taire  voir  tels 
qu'ils  sont  ;  de  là  des  déceptions  et  une  irritation  que  Thabitude 
seule  parvient  à  calmer. 

Zadig  éprouva  que  le  premier  mois  du  mariage  est  la  lune 
de  miel  et  que  le  second  est  la  lune  de  Tabsinthe. 

(YOLTAIBE.  Conut.) 

Cf.  FouRNiER.  L'Esprit  des  mitres,  4»  éd.  p.  81.  —  Quitard. 
Prov.  sur  les  femmes,  p.  384. 

Pr.  esp.  Ganseras,  y  amanseras.  {En  se  mariant,  on  devient 
patient.) 

1786.  Les  deuzème  mariège  sont  sovint  des 
aplakège. 

LiTT.  Les  seconds  mariages  sont  souvent  du  placage. 

Un  second  mariage  offre  moins  de  garantie  de  bonheur 
qu'une  première  union.—  Quelques  personnes  disent  rapteft^^, 
et  dans  ce  sens  on  veut  dire  que  le  second  mariage  est  souvent 
une  reprise  d'anciennes  amours. 

1787.  Les  moirt  et  les  mariège 

Fet  grand  cang'mint  d'vins  les  manège. 
LiTT.  Les  morts  et  les  mariages  font  de  grands  changements 
dans  les  ménages. 
V  Une  augmentation  de  la  famille  Ja  perte  d'un  de  ses  membres 
sont  des  causes  de  troubles.  (Les  mariages,  les  enfants  du 
second  lit,  les  décès  qui  entraînent  des  partages,  etc.) 

Variaktr.  Les  mariège,  les  èlerr'mint, 

Sont  U  rwène  des  p'tités  gins. 

1788.  Ine  fèye  marié,  ine  fèye  mori. 
LiTT.  Une  fois  (se)  marier,  une  fois  mourir. 

On  ne  meurt  qu'une  fois,  on  ne  doit  se  marier  qu'une  fois. 

1789.  Mariège  di  pôrçulaîne,  qwand  on  n'es  nin 
contint,  on  l' sipèye. 

LiTT.  Mariage  de  porcelaine,  quand  on  n'en  est  pas  content, 
on  le  brise. 

Pr.  fr.  —  Mariage  du  mauvais  côté  de  la  couverture. 

Mariage  contracté  au  XIII^  (à  l'ex-XIIP)  arrondissement, 
comme  celui  de  Colin  et  de  sa  ménagère.  (Béranger.) 

1790.  I  n'y  a  ni  pauve  mariège  ni  riche  moirt. 
LiTT.  Il  n'y  a  ni  pauvre  mariage  ni  riche  mort. 

Ceux  qui  se  marient  font  souvent  plus  de  dépenses  qu'ils  ne 


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devraienti  et  celui  qui  meurt  ne  peut  plus  cacher  l'état  de  sa 
fortune,  toujours  trop  modique  au  gré  des  héritiers. 

1791.  Ein  mariache  par  amourette, 

On  s'in  r'pint  tout  à  s' coyette.  (Tournai.) 
LiTT.  Un  mariage  par  amourette, 

On  s'en  repent  tout  à  son  aise. 
Les  mariages  d'amour  ne  sont  pas  toujours  les  plus  heureux. 
A  s' coyette  signifie  à  Mons  :  en  particulier,  à  son  aise,  en  secret, 
entre  amis. 

1792.  Mariège  dimande  manège. 
LiTT.  Mariage  demande  ménage. 

Il  faut  qu'un  homme  et  une  femme  se  mariant  aient  leur 
ménage  à  part.  (Lîttré.) 

Pr.  fr.  —  Autant  de  mariages, 

Autant  de  ménages. 

MARIER. 

1793.  Li    cinque    qu'est    marié    pormoinrne   si 
feumme.  (Namur.) 

LiTT.  Celui  qui  est  marié  promène  sa  femme. 
Conséquence  du  mariage,  sujétion  qu'on  ne  peut  éviter. 
Quand  on  fait  une  chose,  il  faut  en  subir  les  conséquences. 

1794.  Fuchîz  sage  et  vaillant, 

Vos  vos  marierez  quand  vos  sèroz  grand. 

(Namur.) 

LiTT.  Soyez  sage  et  vaillant  (honnête), 

Vous  vous  marierez  quand  vous  serez  grand. 
Avertissement  donné  aux  enfants  afin  de  les  engager  à  bien 
faire,  à  étudier,  à  être  tranquilles. 

1795.  Marèye-tu,  ni  t'  marèye  nin, 

I  fât  todi  qu'  ti  toûne  à  rin.  (Ferrières.) 

LiTT.      Marie-toi,  ne  te  marie  pas, 

II  faut  toujours  que  tu  tournes  à  rien. 
Perspective  peu  engageante.  Observation  présentée  à  celui 

qui  demande  conseil  sur  un  mariage  projeté. 

1796.  Ma  marié,  qui  n'est  nin  à  ses  noce. 
LiTT.  (Est)  Mal  marié,  celui  qui  n'est  pas  à  ses  noces. 

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--  64  - 

Se  dît  des  gens  qui  ne  s'occupent  pas  de  leurs  affaires,  ou 
plutôt  de  ceux  qui  ne  sont  jamais  où  leur  devoir  les  appelle. 
Marche.  Blaa  mariet  qui  n'  vint  à  ses  noice. 

MARMITE. 

1797.  Qwand  V  covièke  est  so  V  marmite  on 
n'  sàreut  dire  si  l' char  est  d'vins. 

LiTT.  Quand  le  couvercle  est  sur  la  marmite,  on  ne  saurait 
dire  si  la  chair  (viande)  est  dedans. 

On  ne  peut  pas  affirmer  une  chose  dont  on  n'a  pu  vérifier 
l'exactitude. 

MARMOT. 

4798.  Croquer  V  marmot. 

LiTT.  Croquer  le  marmot. 

Maugréer  en  attendant  quelqu'un  qui  ne  se  presse  pas. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  Croquer  le  marmot. 

Don  Juan  qu'  n'aime  nin  d'  croquer  l' marmot, 

Mi  d'  s'amuser  à  houmer  l' pot, 

Si  mftgrèye  di  lèyl  s*  corège, 

Si  rassucer  comme  ine  preune  sèche. 

(Hanson.  Les  lutiade  es  vers  llgeoU,  Ch.  IV.  i783.) 
MoKs.  Nais  tout  en  croquant  l' marmot  au  culot  dé  s' feu,  elle  vos  a  tiré  ein  plan. 

(Letcluer.  Àrm,  dé  Mons.  4863.) 
Frambries.    In  coin  du  feu,  met'nant  j'ai  choisi  m*  place, 

J' vivrai  d' souv'nir  tout  in  croquant  l' marmot. 

(il  cinquante  ans.  Gh.  Arm.  borain.  4890.) 

MAROTTE. 

1799.  A  chaskeune  si  marotte. 
LiTT.  A  chacun  sa  marotte. 

Pr.  fr.  —  Chacun  a  sa  marotte. 
Numerus  stultorum  est  injfinitus. 
Cité  par  Forir.  Dict, 

MARQUÉ. 

1800.  Esse  sègnî  de  pâcolet. 
LiTT.  Être  marqué  (signé)  par  le  pacolet. 
Être  ensorcelé. 

Jeaichette. 
Mon  Diôw,  ji  sos  surmint  sègnèye  de  pàcolet. 

(Delchet.  U  galant  dé  V  sUrvanu,  H,  se.  i^,  4857.) 


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-  65  — 

Variahts.  Vos  avez  l' pàcolet. 

LiTT.  Vous  avez  le  pacolet. 

Vous  avez  du  bonheur  comme  si  vous  possédiez  un  talisman. 

Vos  avez  V  p&colet  on  de  r  coide  di  pindou  : 

Vos  y's  asstrlz  so  l' feu  sins  v*  fer  'ne  cloquette  ft  cou. 

(Tbirt.  Ine  copenne  to  V  martège,  1858.) 
Joseph  Gabbicl. 

De  timps  passé,  on  oyéve  dire 

Qu'  les  aweftr  vinit  d' Pàcolet, 

Et  qu'  les  loum'rotte  ni  fit  qu'  de  rire, 

Qwand  v'  toumtz  jus  d*on  haut  croupet. 

(HocK.  U  blanc  $kèlin.  Dialogue.  i86S.) 

Ji  n'y  compriod  rin,  i  At  qu'  ji  seùye  sègnl  de  Pàcolet. 

(MAGlctE.  Baitri,  4865.) 
Jacob. 

Ji  creus  bonn*miot  qui  j' sos  sègnl  dé  Pàcolet, 
Tinez,  c'est  l' coturl,  c'est  Babette,  c'est  l' vàrlet. 

(Remouchamps.  Le»  amour  d'à  Gèrà.  I,  se.  8.  1875.) 

Pacolet.  c  G'estoit  un  cheval  de  bois  enchanté,  qui  portoit 
un  homme  en  un  moment  à  mille  lieues  de  là  où  il  estoit. 
Vulgairement  on  dit  :  //  faudroU  avoir  le  cheval  de  Pacolet  jnmr 
aller  9i  viste  en  ce  lieu-là.  >  (Oudin.  Curiositez  françoises, 
p.  93.) 

C'est  dans  le  roman  de  Valentin  et  Orson  que  Ton  trouve  le 
cheval  de  Pacolet.  (V.  Le  Roux  de  LiNCY,Le  livre  des  proverbes 
français,  t.  II,  p.  58.  —  Rabelais,  1.  II,  ch.  24,  et  la  dissertation 
de  H.  J.  Stbchsr,  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  wallonne,  t.  II, 
2*  partie,  p.  55  et  suiv.) 

MARRON. 

1801. 1  sèche  les  marron  foû  de  feu  avou  T  patte 
de  chet. 

LiTT.  Il  tire  les  marrons  hors  du  feu  avec  la  patte  du  chat. 

Se  servir  adroitement  d^un  autre  pour  faire  une  chose 
dangereuse,  dont  on  espère  de  Tutilitô,  et  qu'on  n'ose  faire 
soi-même.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Se  servir  de  la  patte  du  chat  pour  tirer  les  marrons 
du  feu. 

Cf.  Lafontaine.  Bertrand  et  Raton.  —  Sic  vos  non  voMs. 
(Virgile.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Ine  fèye  les  marron  foù  de  feu 
Et  nos  coirbà  victorieux, 
Via  rbthe  qui  sofi^le  inte  zel  deux 
A  faite  di  fer  l'pàrlège. 

(Bailleux.  Letfrawe  (Poncoirbd,  Ch.  4843.) 


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-.  68  - 

Mathistoffé. 

Tôt  séchant  les  marron  de  fea, 
Les  pHil  d^moret  todi  pouyeu. 

(Toussaint.  Hinri  et  Dadttê,  I,  se.  S.  4869.) 

Marche.  Po  rin  passe  Talwe  et  vout,  avou 

L'patte  do  chet,  prinde  les  marron  fou 
Do  feu.... 

(Alexandre.  P'tit  corti.  4860.) 

Namor.  Il  a  tire  les  marron  do  feu  avou  Tpatte  de  cbet. 

Charleroi.    Combin  c*qu'on  nWoit  né  gins,  loûrdau,  trop  biesse  su  terre. 
Qui  sachenu  pou  les  aute,  du  feu  tous  les  marron? 

(L.  hïxms.Vtinge  èyètVmarcou.  Faufe.  4873.) 

Basse-Allemagne.  —  Die  Kastanien  (mit  der  Kalzen  Pfote) 
aus  dem  Feuer  holen  (fur  Jemand). 

MARS. 

i802.  Ès  meus  d'mâsse,  on  s'deut  vèye  dihâssîses 
châsse. 

LiTT.  Au  mois  de  mars,  on  doit  se  voir  ôter  ses  bas. 
Il  faut  aller  se  coucher  avant  la  nuit. 

1803.  Comme  masse  trouve  les  potaî,  i  les  lait. 
LiTT.  Comme  mars  trouve  les  flaques  d^eau,  il  les  laisse. 
Le  mois  de  mars  finit  comme  il  a  commencé. 

Mamur.  Gomme  on  prind  les  potia,  on  les  lait. 

1804.  Hâledi  masse 
Si  d'hôsse; 
Hâle  d'avri 
Deûre  todi. 

LiTT.  Hâle  de  mars  disparaît,  hâle  d'avril  dure  toujours. 

Ga  m*mamme  Taute  joû, 
Dibéve  à  m'soûr  Gètrou 
Gi  spot  ci  al  qui  j'a  rit'nou  : 

Hàle  di  masse 

Si  d'hàsse  ; 

H&Ie  d'avri 

Deûre  todi. 

(Nie.  Defrechbox.  Ine  hdU  tTatni.  4867.) 

1805.  Sèche  masse  et  frèhe  avri, 
Li  laboureur  si  réjoui. 

LiTT.  Sec  mars  et  humide  avril, 

Le  laboureur  se  réjouit. 


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-  69  - 

Tabunte.  Freud  mftsse  et  chaud  avri 

Fait  les  heure  si  rimpli. 

LiTT.  Froid  mars  et  chaud  avril 

Font  remplir  les  granges. 
Cité  par  Forir.  Dict, 

1806.  Qwand  i  tonne  es  masse, 
Li  laboureu  a  hâsse  ; 
Qwand  i  tonne  enne  avri, 
I  deul  s' réjoui. 

LiTT.  Quand  il  tonne  en  mars, 

Le  laboureur  a  de  l'inquiétude  (du  malaise); 

Quand  il  tonne  en  avril, 

il  doit  se  réjouir. 
Ce  proverbe  est  une  variante  des  n"  182  et  183. 

1807.  Sec  mars,  cru  avri,  caud  mai, 
Tout  vie  à  souhait.  (Mons.) 

LiTT.  Mars  sec,  avril  humide  et  mai  chaud, 

Tout  vient  à  souhait. 

1808. Tous  les  joû  qui  l'mois  d'mausse  a  bat, 

Po  Tmois  d'maye.  on  les  ra  bin  laid. (Marche.) 

LiTT.  Tous  les  jours  que  le  mois  de  mars  a  beaux. 
On  les  retrouve  au  mois  de  mai  bien  laids. 
Ces  différents  proverbes  météorologiques  n'ont  pas  besoin 
d*explication.  —  Us  sont  surtout  en  usage  à  la  campagne. 

MARTEAU. 

1809.  I  vât  mî  esse  mârlaî  qu'èglome. 
LiTT.  Il  vaut  mieux  être  marteau  qu'enclume. 
Il  vaut  mieux  battre  que  d'être  battu.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Il  vaut  mieux  être  marteau  qu'enclume.  —  Il  vaut 
mieux  tuer  le  diable  que  de  se  faire  tuer  par  lui. 

Cf.  Je  ne  suis  point  battant  de  peur  d'être  battu. 

(Molière.  Sganarelle,) 

1810.  Ècrôhî  V  maka. 

LiTT.  Graisser  le  marteau.  (Remacle.  Diet.) 

Donner  de  l'argent  au  portier  d'une  maison,  afin  de  s'en 
faciliter  l'entrée.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Graisser  le  marteau. 

On  n'entrait  point  chez  nous  sans  graisser  le  marteau  ; 
Point  d'argent,  point  de  Suisse... 

(Racihe.  Les  plaideur 9.  Act.  I,  se.  i.) 


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—  68  — 
MATIN. 

1811.  C'ést-st-â  matin  qu'on  s'avancihe.  (Stavelot.) 

LiTT.  C'est  le  matin  qu'on  s  avance. 

Le  travail  fait  le  matin  est  toujours  meilleur,  et  c'est  autant 
d'avance  sur  celui  qui  doit  être  exécuté  pendant  la  journée. 

MATINES. 

1812.  Clérès  matène,  des  s' pais  javais.  (Marche.) 

LiTT.  Glaires  matines,  épaisses  javelles. 
Quand  il  gèle  à  la  Noël,  les  grains  seront  beaux. 

MAUVAIS. 

1813  Qwand  les  neûrès  s'penne  florihet,  i  fait  todi 
màye  mâva. 

LiTT.  Quand  les  épines  noires  Heurissent,  il  fait  toujours 
mauvais. 

Todi  mâye,  litt.  toujours  jamais  ;  it.  en  italien  :  sempremai 
et  mai  sempre. 

1814.  S'il  est  mâva  qu'i  s'fasse  rakeûse. 

Litt.  S'il  est  de  mauvaise  humeur,  qu'il  se  fasse  recoudre. 
S'il  boude,  qu'il  prenne  patience,  qu'il  se  raccommode. 
Vab.  Jodoigme.  Se  '1  est  mwais  que  Tbagne  es  s*  quèwe  comme  nosse  chl. 

1815.  Feumme  qui  huffelle^  poye  qui  chante  et 
vache  qui  lorelle,  cesl  tôt  çou  qui  gn'a  d'pus  màva. 

Litt.  Femme  qui  siffle,  poule  qui  chante  et  vache  qui  saute, 
c'est  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  mauvais. 

Se  dit  quand  une  femme  siffle. 

Femme  qui  parle  comme  homme,  et  geline  qui  chante  comme 
coq,  ne  sont  bonnes  à  tenir. 

(Prov.  galUe.  4fti9.) 
JoDOiGNE.  Quand  one  fèye  cbefelle,  elle  fait  braire  la  Sainte  Vierge. 

{Crayance  populaire.) 

Picardie.  El  fille  qui  siffe,  el  glaine  qu'ai  cante  el  co, 

GrienVat  quo  leur  racourchiche  el  co. 

(CORBLET.  GlOêS,  1851.) 
Dauphiné.  Filli  que  landre 

Tabla  que  brandre 
Et  fenna  que  parlo  latin 
Ne  faron  jamais  bona  An. 


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MÉCHANT. 

1816.  Les  câlin  n'ont  qu'on  timps. 

LiTT.  Les  méchants  n'ont  qu'un  temps. 

Le  triomphe  des  méchants  est  de  courte  durée. 

Je  n*ai  fait  que  passer,  il  n'élait  d^jà  plas. 

(Raoice.  Efther.) 

1817.  L'  ci  qu'est  câlin  si  mesfèye  di  tôt  1'  monde. 
LiTT.  Celui  qui  est  méchant  se  défie  de  tout  le  monde. 

On  croit  tous  les  hommes  méchants  lorsqu'on  Test  soi- 
même. 

On  dit  aussi  :  Qui  est  ma  pinsant,  pinse  les  aute  comme  lu. 

MÈCHE. 

1818.  Donner  des  cachireon.  (Tournai.) 

LiTT.  Donner  des  mèches  de  fouet. 

Mettre  une  grande  activité  dans  Texécution  d'une  afTaire. 

MÉDAILLE. 

1819.  Chaque  mèdaye  a  todi  s'iiesse  et  s'pèye. 

LiTT.  Chaque  médaille  a  toujours  sa  tête  (face)  et  sa  pile. 
Une  chose  a  toujours  son  bon  et  son  mauvais  côté.  Le  revers 
est  le  côté  opposé  à  la  tête. 

Pr.  fr.  —  Chaque  médaille  a  son  revers. 

Chaque  mèdaye,  chaque  mannôye  a  todi  s' tiesse  et  s'pèye, 
Et  c'est  r  pus  bal  costé  qui  jourmàye  on  lait  vèye. 

(G.  Delarge.  Le*  colèbeû.  1860.) 

Mabche.  Walte  on  pau  pus  bas  qn'  ti,  canaye, 

Gn'a  deux  costet  à  chaque  mèdaye. 

(Alexandre.  Ftit  cortL  d860.) 

1820.  Il  ftret  'ne  mèdaye  di  cûr  avou  on  pourcaî 
d'sus. 

LiTT.  Il  aura  une  médaille  en  cuir  avec  un  cochon  dessus. 
Il  n*aura  rien,  il  sera  déçu  dans  ses  espérances. 

MÉDECIN. 

1821.  Il  a  rèvoyî  ses  méde. 
LiTT.  Il  a  renvoyé  ses  médecins. 
Il  n'est  plus  malade. 

Pr.  contraire.  Jodoigne.  L'  med'cé  qu'  vos  sogne  est  foirt  malade. 
Vous  êtes  fort  mal  soigné. 


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—  72  - 
MÉFIANCE. 

1822.  L' méfiance  est  V  mére  de  V  sur'té.  (Marche.) 
LiTT.  La  méfiance  est  la  mère  de  la  sûreté. 

En  toute  chose,  il  est  bon  de  prendre  des  précautions. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Il  était  expérimenté, 
Et  savait  que  la  méfiance 
Est  la  mère  de  la  sûreté. 

(Lafohtaire.  Fable.  III,  48.) 

Yarurte.  Et  màgré  qu'i  n*y  ftye  non  dangl, 

Vasco  passe  li  nute  à  veuyt. 
C'est  qu'  sét  foirt  bin  qui  V  prévoyince 
Est  todi  r  mére  di  l'assurince. 

(Hahsoh.  U  Lueiade  it  vert  UgeoU.  Ch.  I.  4783.) 

Yabuhte.         II  aveut  bin  raison,  vormint,  ca  1*  méfiance 
Et  comme  on  dit  li  mére  di  l'assurance. 

(Baillsdx.  U  chet  et  P  vt  rat,  Fàve.  485S.) 

Yab.  Gharleroi.  I  d*vrint  bin  savoit  que  V  prudince 

C'est  toudi  r  marne  des  cbin  d*fayince. 

(L.  Bernus.  V  tortue  iiet  Ut  canard.  Fauve.  4873.) 

MÉMOIRE. 

1823.  I  n'a  qui  T  mémoire  d'on  live,  el  piède 
tôt  corant. 

LiTT.  Il  n'a  que  la  mémoire  d'un  lièvre,  il  la  perd  en  courant. 

Il  a  peu  de  mémoire,  une  chose  lui  en  fait  aisément  oublier 
une  autre.  (Agad.)  —  Se  dit  de  ceux  qui  préteudent  avoir 
beaucoup  appris  et  beaucoup  retenu  et  qui  savent  très  peu  de 
chose. 

Pr.  flr.  —  C'est  une  mémoire  de  lièvre  qui  se  perd  en  courant. 

MENACÉ. 

1824.  Les  man'ci  sont  les  mt  wàrdé.  (Malmedy.) 

LiTT.  Les  menacés  sont  les  mieux  gardés. 

On  ne  fait  pas  de  mal  aux  gens  que  Ton  menace. 

Pr.  fr.  —  Les  menaces  ne  tuent  pas. 

MÉNAGE. 

1825.  Ch'est  Tménage  du  couléon,  ch'est  V  fumelle 
qui  norrit  l' marie.  (Tournal) 

LiTT.  Cest  le  ménage  du  pigeon,  c'est  la  femelle  qui  nourrit 
le  mâle. 


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—  73  — 

C'est  la  femme  qui  nourrit  l'homme,  c'est  elle  qui  travaille  ' 
le  plus  et  qui  apporte  l'aisance  au  ménage. 

1826.  Quand  Thelle  mère  vé  stèchî  s'nez  dins 

[l'potache, 

C'est  po  brouyî  Tmèyeu  minnache.(J0D0iGNE.) 

LiTT.  Quand  la  belle-mère  vient  fourrer  son  nez  dans  le 

[potage, 
C'est  pour  brouiller  le  meilleur  ménage. 
Les  belles-mères  ne  doivent  jamais  se  mêler  du  ménage  de 
leurs  enfants. 

MENDIANT. 

1827.  Honteu  brèbeu,  plate  besace.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Le  mendiant  honteux  a  la  besace  plate. 

Celui  qui  mendie  ne  doit  pas  craindre  d^étre  repoussé,  et, 
par  extension,  le  solliciteur  ne  doit  pas  craindre  de  faire  des 
démarches. 

Prov.  contr.  Jodoigne.  Jamais  brebeu  n'est  moirt  de  faim. 

MÉNÉTRIER. 

1828.  Inte  raestré,  on  s'deut  'ne  danse. 
LiTT.  Entre  ménétriers,  on  se  doit  une  danse. 
Entre  collègues,  les  services  doivent  ôtre  gratuits. 
Pr.  fr.  —  Un  barbier  rase  l'autre. 

Un  barbier  rait  Tautre. 

(Dici.  port,  des  prou,  i751.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Cf.  Une  main  lave  Tautre  et  les  deux  lavent  le  visage.  — 
Les  loups  ne  se  mangent  pas. 

TAiiiAimB.  Adon  c'esUst-ine  pitiie  sov'nance 

Po  vos  ante  ossi  bin  qu'por  mi  : 
Vos  savez  qu'tot  mettre  s'deut  'ne  danse 
C'est  r saint  Evangile  qui  nos  l'dit. 

(DCHIH.  Chdre  et  pandhe.  Dédicace.  1850.) 

Vabiarte.  Mathias. 

Ji  v'vins  vèyï,  Hinri,  vive  les  vèyès  k'nohance, 

Inte  des  vts  camarade,  vos  savez  qu'on  s'deut  'ne  danse. 

(Delarge.  Let  coquin,  1865.) 

Vauahte.  C'est  des  homme  d'esprit,  tos  camarade  d'à  monseigneur,  on  dit  qu'i 
s'divet  'ne  danse. 

(AlG.  HOCK.  Mœurt  et  coutumes.  II.  1871.) 

1829. 1  fàt  bin  aller  comme  li  mestré  v'  mône. 
LiTT.  Il  faut  bien  marcher  comme  le  ménétrier  vous  conduit. 


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-  72  - 

Il  faut  bien  suivre  la  foule  et  faire  comme  elle.  ^  Il  faut 
savoir  se  plier  aux  circonstances»  faire  de  nécessité  vertu. 

Dans  les  corantès  danse,  le  musicien  marche  en  tête  et 
dirige  les  danseurs. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Vabumte.  I  AI  bin  danser  comme  U  roesirë  sonne. 

Ji  n*  808  di  nou  pftrti, 
J' vas  comme  li  mestrë  sonne. 
Tôt  comme  j*èl  pinse,  j'èl  dis, 
Ji  n'  Yoax  pône  k  personne. 

(BABiLUt.  U  eamarûdt  dé  rjôffe,  485t.) 

S*il  aveot  oison,  il  ftreut  tapé  U  hache  et  mâche,  mais i  falla  hin  qn'i  rolahe 

comme  li  mestrë  l' minëve. 

(MACHtK.  U  cren'qulnl  di  prince  dbbé  di  Stdv*Uû.  4871.) 

Vamartc.  Thooiias. 

Il  iret  vèye  aute  pft  tôt  comme  li  meetré  sonne. 

(Al.  Pbous.  L'owrég*  d'à  Chanekèi,  Se.  i"*.  4871.) 
Naito».  I  fout  danser  comme  li  mestré  joue  (on  sonne). 

Var.  Nahu».  Si  r  dteision  prtge  né  li  va  nin,  li  peApe  wallon  foice  li  malsse  k  roter 
comme  li  mestret  sonne. 

(La  Marmite,  4890.) 

MENTEUR. 

1830.  Qal  est  minteûp  est  voleur. 
LiTT.  Celui  qui  est  menteur  est  voleur. 

Un  vice  n'est  jamais  seul.  —  Qui  trompe  d'une  manière  peut 
tromper  d'une  autre. 

Mentir,  c'est  Tabsolu  du  mal. 

(V.  Hugo.  Lef  mUirabUi.  T.  II,  p.  S03.) 

Tout  mauvais  cas  est  niable. 

VARiAinr..  L' ci  qu'est  hoArdeû  est  sovint  voleAr. 

Vab.  Stavelot.  Lu  ci  qu'est  minteûr  est  voleur  (c'  n'est  nin  todi  veftr).  Lu  ci 
qu'est  vole&r  est  minteûr. 

1831.  Si  c'  n'est  nin  vraie^  li  minteûr  n'est  nin  Ion. 
LiTT.  Si  ce  n'est  pas  vrai,  le  menteur  n'est  pas  loin. 

Se  dit  à  celui  qu'on  soupçonne  de  débiter  un  mensonge. 
S'il  est  vrai^  la  bourde  est  belle  et  le  menteur  n'est  pas  loin. 

(OUDIN.  Curiotitez  firançoiset.  4640.) 
Var.  Jodoigne.  C'est  ne  le  qu'est  V  feu  (le  fils)  de  l' minteûr,  c'est  le  même. 
Var.  Tournai.  Si  ch' n'est  pont  enne  c...  ch'est  toudi  enne  derompure  (hernie). 

1832.  Grand  paurleû,  grand  malteû.  (Vekyiers.) 
LiTT.  Grand  parleur,  grand  menteur. 

Les  bavards  sont  hâbleurs. 


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-  73  - 

Pr.  fr.  —  Grand  parleur,  grand  menteur. 

(P.  Cahier.  Quelque  six  mUie  prov.  Paris  4S86.  In-4S,  n^  4367.) 

Cf.  CoLLiN  d'Harleville.  M.  de  Crac,  comédie. 
Pr.  fr.  —  Il  faut  qu'un  menteur  ait  bonne  mémoire. 
JofHHGHS  Qui  cause  branminl,  roint  branmint. 

1833.  On  minteûr  ennès  fait  cint. 
LiTT.  Un  menteur  en  fait  (produit)  cent. 

Un  mensonge,  une  calomnie,  circulent  avec  rapidité.  —  Une 
foule  de  gens  s'en  font  involontairement  les  complices.  De 
bouche  en  bouche,  il  va  rinforzando,  comme  le  savait  fort  bien 
Bazile  (V.  Beaumarchais.  Le  Barbier  de  Sévillé). 

Qui  loquitur  multum,  mentitur  et  his  quogue  multum. 

(LEJCClfE.  ProverbiafamiUaria.  4741.) 

1834.  N'est  nin  boûrdeû  qui  s'kifesse. 
LiTT.  N'est  pas  menteur  celui  qui  se  confesse. 

Celui  qui  avoue  franchement  ce  qui  lui  est  arrivé  de 
désagréable,  ne  peut  être  accusé  de  mensonge. 

Jampsin. 

I  n'est  nin  boûrdeû  qpt  s'kîfesse, 
Po  m'pftrl  ji  Yoax  d'viser  mes  pèce. 
{Complainu  des  paysans  liégeois.  4634.  B*  et  D*  Recoul.) 
Glaba. 

Qwand  j'vèya  qu*on  d'hûstve  mi  soûr, 
ii  moussa  ft  pas  rate  es  four. 
Lès  lûme  à  l'oûye  et  Thile  ûx  fesse, 
I  n*at  nin  minti  qui  s*kifesse. 

{Entrejeux  (les paysans.  i6SA.  B*et  D^  RCCUIIL.) 

1835.  Qui  n'sét  boûrder  n'sél  viker. 
LiTT.  Qui  ne  sait  mentir  ne  sait  vivre. 

On  se  rappelle  involontairement  ce  mot  d'un  diplomate 
célèbre  :  la  parole  a  été  donnée  à  Thomme  pour  déguiser  sa 
pensée. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vasiarte.  Qui  n'sét  minti,  vike  comme  ine  biesse. 

1836.  Bal  minti  qui  vint  d'Ion. 
LiTT.  fieau  mentir  qui  vient  de  loin. 

Un  homme  qui  vient  d'un  pays  éloigné  peut  facilement  en 
imposer.  (A.gad.) 

Pr.  fr.  —  A  beau  mentir  qui  vient  de  loin. 
Cité  par  Forir.  Dict. 


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-  76  - 


PlIISOIf. 

....  Enfin,  ça  todi  »i\, 
Comme  les  cisse  qui  v*net  d'Ion  et  qui  mintèt  voltt. 

(Alexaiidbe.  Li  pèchon  d^avrU,  Acte  IV,  se.  13.  i888  ) 

1837.  Po  bin  aller  à  marchî,  i  fût  savu  minti. 
LiTT.  Pour  bien  aller  au  marché,  il  faut  savoir  mentir. 

Le  grand  talent  en  fait  de  négoce  est  de  déprécier  la  denrée, 
ou  de  faire  de  fausses  comparaisons. 

1838.  Pou  minti,  autant  minti  ein  gros  coup  qu'ein 
p'tit.  (MoNS.) 

LiTT.  Pour  mentir,  autant  mentir  un  gros  coup  qu'un  petit. 
Du  moment  qu'on  fait  mal,  vaut  autant  plus  que  moins. 

Moifs.  C'est  clair  c^  pou  minti,  autant  minti  ein  gros  coup  qu'ein  p'tit,  comme 
on  dit  à  Mons. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Motu.  4859.) 

1839.  Minti  comme  on  râyeû  d' dint. 
LiTT.  Mentir  comme  un  arracheur  de  dents. 
Mentir  avec  effronterie. 

Pr.  fr.  —  Mentir  comme  un  arracheur  de  dents. 

(OCDIN.  CuriositeM  françoUet,  4640.) 

Locution  tirée  de  ce  que  Tarracheur  de  dents  promet  à  ses 
pratiques  de  ne  pas  les  faire  souffrir.  (Littré.) 

Vauahte.  I  minte  si  télPmint  qui  I*  gueûye  U  flaire. 

Vab.  Nivelles.       I  mint  co  pus  que  r  diale  enne  vesse. 

Var.  Jodokhb.  Chaque  comp  qu'on  mint, 

I  v'  tourne  on  dint. 

MoHS.  I  mint  comme  ine  arracheu  d*  dint. 

VAt.  NoHS.  I  mint  qu'i  fait  craquer  les  soumié. 

ToïïRRAi.  I  mint  ichi  comme  ein  arracheu  d'dint. 

Basse-Allemagne.  —  Lugen  dass  sich  die  Balken  biegen. 

1840.  Enne  aveûr  boke  et  minton. 

LiTT.  En  avoir  bouche  et  menton. 

Se  dit  pour  faire  comprendre  poliment  que  l'on  a  menti. 

Cette  façon  de  s'exprimer  s'explique  par  un  jeu  de  mots 
approximatifs:  Vos  'fine  avez  minti  devient  Vos  'nne  avez 
minton.  C'est  une  tournure  habituelle  chez  le  peuple.  Pour 
accentuer  un  démenti,  on  dit  encore,  en  manière  de  rime  : 

Vos  'nne  avez  boke  et  minton, 
Narenne  et  front. 


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-  77  - 

Hir  ine  cante  II  dit  :  «  Qut  qu*  ti  seûye, 
Ti  ses  bin  qu*  t'as  b3k6  et  minton  ; 
Tins,  pach'tea,  vos  *nnè8  là  so  t*  gueûye.  > 
Filou,  profites  de  l' leçon. 

(Laurent  Souius.  Profitant-èê.  Gh.  1S90.) 

MENTON. 

1841.  Rilèver  s' minton  comme  on  pourçaî  qui 
passe  l'atwe. 

LiTT.  Relever  le  menton  comme  un  porc  qui  passe  Teau. 
Faire  l'important. 

Monsieur  de  Petit-Jean,  ah  !  gros  comme  le  bras. 

(Racqce.  Lesplaidcur9. 1,  se.  4.) 

Chapeau  bas  !  chapeau  bas  ! 
Gloire  au  marquis  de  Carabas  ! 

-     (BÉRAXGEB.) 

Ji  sHruma-t-on  sftrot  bin  pleûtl,  et-z-aveus-je  on  col  di  s6dAr  qui  m' fève  lever 
r  minton  comme  on  pourçal  qui  passe  Talwe. 

(Demoulir.  U  troubadour  di  V  Quawe-dè'Boit,  Cb.  485  .) 

MER. 

1842.  C'est  r  mér  à  beûre. 
LiTT.  C'est  la  mer  à  boire. 

Se  dit  d'un  travail  difficile,  immense,  dont  on  ne  prévoit  pas 
la  fin.  (ACAD.) 

Pr.  fr.  —  C'est  la  mer  à  boire. 

Votre  père?  ab,  monsieur,  c'est  une  mer  à  boire. 

(Dahcoubt.) 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Baita. 

Avisse-t-i  nin  la  qu' j'ennès  va  po  'ne  pitite  choque, 
Qui  ç'seùye  li  mér  à  beûre. 

(Th.  Collette.  Ine  vlngince.  II,  se.  6.  4878.) 
Namub.  Ci  n'est  nin  Tmer  à  boire. 

Crarlebol  N'y  a  rin  qui  vos  pèse  comme  on  s'cret 

L'tèni  longtimps,  pou  'ne  feumme  c'est  Tmer  k  boire. 
(Bernus.  U  feumme  di  V homme  qui  pond,  Faufe.  4873.) 

MoNS.  C'a  c't'enne  mer  à  boire,  depuis  Tjour  St-Hubert,  qu'on  comminche  à 
monter  les  baraque,  ch'qu'au  jour  dé  l'ouverture  dé  Tfoire  qu'arrive  souvint  l'seine. 

(Letellieb.  Àrmonaque  diMom,  4864.) 

MERCI. 

18 13.51  n'fât  mâye  dire  dank  s'on  nTa. 
LiTT.  Il  ne  faut  jamais  dire  merci  si  on  ne  l'a. 
Dank,  merci  en  flamand. 


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-  76  - 

Il  ne  faut  croire  posséder  une  chose  que  quand  on  la  tient. 
Se  dit  surtout  à  table,  quand  une  personne  offre  d'un  plat  à  une 
autre,  si  celle-ci  répond  :  Merci,  la  première  réplique  :  I  nïàt 
màye  dire  dank,  etc. 

MERDE. 

1844.  Merte  t 
LiTT.  Merde  ! 

S'emploie  comme  interjection,  *dans  la  basse  classe,  pour 
témoigner  du  mépris,  ou  pour  protester  contre  toutes  les 
objections  qu'on  pourrait  faire  à  une  résolution  arrêtée. 

On  a  prétendu  que  le  fameux  mot  du  général  Cambronne,  à 
Waterloo  : 

La  garde  meurt  el  ne  se  rend  pas, 

n'était  que  la  traduction  polie  de  cette  syllabe  énergique.  Victor 
Hugo,  dans  les  Misérables  (t.  III)  n'a  pas  reculé  devant  la 
difficulté  que  lui  présentait  le  récit  de  cet  épisode.  M.  Roussin, 
époux  de  la  fille  adoptive  de  Cambronne,  a  cru  devoir  protester 
dans  le  Journal  des  Débats  (Juillet  1862). 

MiLiIaI!*. 

1845.  Télé  mère,  télé  fèye. 
Ljtt.  Telle  mère,  telle  fille. 

Au  train  de  la  mère  la  fille. 

(JTAiMt  d*  BtRf.  iWl,) 
VuTiBas.  A  Tcampagne,  tôt  comme  à  l'vèye, 

Sovint  l'bonne  mdre  fait  Tbonne  fèye. 

(Rmiu.  Spou  riméi.  4874.) 

1846.  V'polez  taper  Tmére  es  l'alwe,  Tèfant  est-st- 
aclèvé. 

LiTT.  Vous  pouvez  jeter  la  mère  à  l'eau,  Tenfant  est  élevé. 

C'est  une  chose  dont  vous  n'avez  plus  besoin,  dont  vous 
pouvez  vous  débarrasser.  —  Coupez  court  à  vos  explications  ; 
je  sais  ce  que  vous  voulez  dire.  —  Vous  prêchez  un  converti. 

1847.  Qui  mère  divint 

N'a  pus  noUe  heure  di  bin. 
LiTT.  Celle  qui  devient  mère 

N'a  plus  une  heure  de  tranquillité. 
On  n*a  plus  que  des  soins  à  donner,  des  soucis  et  des  peines. 

MESSAGER. 

1848.  I  n'y  a  si  bon  messègl  qu'  lu-méme. 
LiTT.  Il  n'y  a  si  bon  messager  que  soi-même. 

On  n'est  jamais  si  bien  servi  que  par  soi-même. 


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-  77  — 

Pr.  fr.  —  II  n'est  point  de  si  bon  domestique  que  soi-même. 
On  ne  trouve  jamais  meilleur  messager  que  soi-môme. 

(Leroux.  Dut,  comique,) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

MESSE. 

1849.  Il  a  s'tu  deux  fèye  à  messe. 
LiTT.  Il  a  été  deux  fois  à  la  messe. 

Se  dit  par  dérision  de  ceux  qu'on  voit  conduire  en  prison. 
Pr.  fr.  —  Il  ne  faut  pas  se  fier  à  un  homme  qui  entend  deux 
messes. 

1850.  On  dit  bin  basse  messe  divins  'ne  grande 
église. 

LiTT.  On  dit  bien  basse  messe  dans  une  grande  église. 
Le  contenant  peut  être  inQniment  plus  grand  que  le  contenu. 
—  Le  fond  importe  plus  que  la  forme. 

1851.  On  chante  bin  grand'messe  divins 'ne  pitite 
église. 

LiTT.  On  chante  bien  grand'messe  dans  une  petite  église. 
Il  peut  se  cacher  de  grandes  choses  sous  une  modeste 
apparence. 

Pr.  fr.  —  Petit  pot  tient  bien  pinte. 

(Ovvm,  CurioiUafrançoUii,  4640.) 

185*2.  Qui  vat  à  messe  piède  si  pièce. 

LiTT.  Celui  qui  va  à  la  messe  perd  sa  place. 

Quand  on  a  abandonné  sa  place,  on  n'y  a  plus  de  droit. 

(ÂGAD.) 

Pr.  fr.  —  Qui  quitte  sa  place  la  perd. 
Qi  se  remue  soun  lieu  perd. 

{Prov.  de  France.  IIII*  siècle.) 
C'est  aujourd'hui  la  Saint-Lambert, 
Qui  quitte  sa  place  la  perd. 

(Oddih.  CuHoelut  françoUee,  4640.) 

Cité  par  FoRiR.  Dict. 


Tabiamtb. 

Qui  vat  à  Ltge  piède  si  stge. 

Nahvr. 

Li  cinque  qui  va  à  Tdicause  perd  s*placbe. 

NlTELLES. 

A  Bourlë 
Oboit  do  lait; 

A  rduoasse 
0  pierd  seu  place. 

ClABLEROI. 

L'marcotte  respond  :  quand  on  va  à  IMucasse 
On  piette  ses  plasse. 
(BCBlfUS.  Vchat,  riapin  eyet  Vmarcotu.  Faufe.  4873.) 

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-  80  - 

MoHS.  A  rducaase  on  pier  es*  place. 

ToDBRAi.  Qui  va  k  Tducasse  perd  8*plache. 

LnxB.  Quand  on  va  à  rducasse  on  perd  s'placfae. 

Var.  Mauiedt.  Qui  qwitte  su  place 

Va  k  gasse  (dtnette). 

Rouen.  Qui  va  à  l'ducase  perd  s'plache. 

(HÉCAKT.  DUt,) 

1853.  On  n'dit  nio  deux  messe  po  on  skèlin. 
LiTT.  On  ne  dit  pas  deux  messes  pour  un  escalin. 
Toute  peine,  tout  travail,  mérite  un  salaire  convenable. 
Pr.  fr.  —  Toute  peine  mérite  salaire. 

Cf.  Le  Menagiana. 

Variante.  On  n'dit  nin  deux  fèye  messe  po  on  skèlin. 

Se  dit  à  une  personne  qui  veut  faire  répéter  les  paroles 
qu'elle  vient  d'entendre. 

GÉRA. 

....  Ji  n'chante  nin  messe  deux  fèye  po  on  skèlin. 

(Remoochamps.  Let  amour  d*à  Géré,  I,  se.  49.  4875.) 

Marche.  ....  Qwand  on-z-est-st^n  train. 

On  dit  deux  messe  po  on  skèlin. 

(Alexardre.  Fat  eortL  4860.) 
JoDoiGHE.  On  n'deut  ni  deux  messe  por  on  schellé. 

Nivelles.  Je  n'dis  ni  deux  coup  messe  pou  ein  skèlin. 

MESURE. 

1854.  Beûre  li  lohet. 
LiTT.  Boire  la  mesure. 

boire  ensemble  après  la  conclusion  d'un  marché  en  signe  de 
ratification.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Boire  le  vin  du  marché. 

Dans  les  ventes  publiques  d'immeubles,  aux  environs  de 
Liège,  le  notaire  fixe,  d'après  l'importance  du  lot  à  adjuger»  le 
nombre  de  bouteilles  que  l'acquéreur  devra  payer  comme  lohet. 

Verviers.  Ifohtt,  très  petit  verre. 

(REMAaE.  Dieu) 

L'&gne  vindowe,  c'est  todi  fait» 
Nos  allans  beûre  li  lohet. 

(Deltodr.  Li  vinte  dl  Vâgne.  Chanson.  4854.) 

1855.  I  n'fàt  nin  avu  deux  mèseûre. 
LiTT.  Il  ne  faut  pas  avoir  deux  mesures. 


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-Bi- 
ll ne  faut  pas  juger  des  mômes  choses  par  des  règles  dif- 
férentes et  avec  partialité.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Avoir  deux  poids  et  deux  mesures. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

1856.  I  n'tât  nin  prinde  ses  mèseûre  qwand  Tâwe 
àchî. 

LiTT.  Il  ne  faut  pas  prendre  ses  mesures  quand  l'oie  a  chié. 
Il  ne  faut  pas  prendre  des  précautions  quand  le  mal   est 
arrivé,  quand  il  n'est  plus  temps  de  Téviter.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Fermer  l'écurie  quand  les  chevaux  sont  dehors. 
Vert[ers.  Robin. 

Mais  on  prind  des  mësare  todi  qwand  Tauwe  a  cht. 

(Xhoffer.  Ut  biette.  Il,  se.  3.  4858.) 

MÉTIER. 

1857.  On  bon  mestî  affrankihe  de  T  misère. 
LiTT.  Un  bon  métier  affranchit  de  la  misère. 

Cf.  Aide-toiy  le  Ciel  t'aidera. 

18î;8.  I  n'y  a  nou  sot  meslî. 

LiTT.  Il  n'y  a  pas  de  sot  métier. 

On  ajoute  souvent  :  I  n'y  a  qu'des  sottes  gins. 

Il  n'y  a  que  de  sottes  gens. 

Cf.  Sentences  vespasiennes,  ch.  23. 

Pr.  fr.  —  Il  n'est  pas  de  sot  métier. 

Toute  occupation  qui  nourrit  son  homme  estbonne.(LiTTRÉ.) 

On  joû,  j' tottméve  sins  ovrège, 
N 'savant  à  quoi  mette  les  main. 
Quoique  de  l'fer  j'aveu  Tcorège, 
Hàlheûr  qui  l'mène  n'alléve  nin. 
1  n'y  a  nolle  honte  di  wftgnl  s'vèye 
Et  s'n'a-t-i  nou  sot  mestl. 
(Uhoveu  (Tvèye.  Chanson.  Li  vèrltAbe  Ugeot*  phUoiophe.  48)S7.) 

Tatenne  vike  di  ses  rinte,  et  po  coula  fait  l'flre, 
Elle  est  mâle  là  qui  sïré  fait  Tcommerce  di  crompire  ; 
Mais  lu,  qui  n'est  nin  biesse,  11  respond  souèyemint  : 
1  n'y  a  nou  sol  mestl,  i  n'y  a  qu'dës  sottes  gins.    ' 

(N.  Defrecbeux.  Mathieu  Laen$bergh.  4861.) 
N'y  a  pas  des  sot  métier,  n'y  a  qui  des  sottes  gins. 

(Alode  Pryor.  Çou  qu'est-tt-èt  fond  di  pot,  1864.) 
Servas. 
C'est  comme  ji  v's  el  dit,  Tatenne,  i  n'y  a  nou  sot  mestl,  i  n'y  a  qu'des  sottes 
gins  ;  i  f&t  qu'on  wagne  turtos  s'vèye. 

(Willem  et  Bauweks.  La  tourdvtux.  Se.  4r«.  488S.) 

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-  82  - 

Verviers.  T'néz-v'  au  sloc,  one  fèye  chûsi. 

Et  qu'nouk  n'aûye  honte  di  s'mestl. 

(Renier.  Spots  rtmés.  4871 .) 

Namur.  Elle  frain  mia  d'appreindre  one  pàtér, 

Après  ça  roter,  travay!, 
Fer  des  hochet  ou  vinde  de  l' terre, 
Nos  n'avans  pont  di  fà  mestl. 
(WÉROTTE.  Choix  de  chantons  wallonnes.  4860,  3«éd.) 

Lille.  Chacun  sin  goût,  sin  caractère, 

D*ailleur,  i  n'y  a  point  d'sot  métier. 

L'un  queusi  chHi  d'marchand  d'puns  d'iierre, 

Un  aute  n'vodra  qu'èt'  filtier. 

(Desrousse AUX.  Chansons  lilloises.  4857.) 

1859.  Qwand  on  fait  tos  si  mestt,  les  pourçaî  sont 
bin  wârdé. 

LiTT.  Quand  chacun  fait  son  métier,  les  cochons  sont  bien 
gardés. 

Toutes  choses  sont  bien  réglées  quand  chacun  ne  se  mêle 
que  de  ce  qu'il  doit  faire.  (Agad.) 

Pr.  fr.  -  Quand  chacun  fait  son  métier,  les  vaches  sont 
bien  gardées,  en  sont  mieux  gardées. 

Namur.  Chacun  s^mestt  et  Tbesogne  sëret  bin  faite. 

MoNS.  Chacun  s'métier,  les  pourcieaux  seront  hé  gard«î. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mons.  4850.) 

Chacun  s'métier,  savez  bé  fie. 
Et  l'monde  n'en  ira  qu'  braufmint  mieux, 
Et  Tcordonnier  conduit  s'ginte  fie. 
Et  Tmaite  d'école  conduit  ses  fleux. 
(J.-B.  Descamps.  Ercette  pou  faire  in  bieau  mainnache.  Arm.  dé  Mons,  4852.) 

Picardie.    A  chacun  sin  métier,  chés  vaques  seront  bien  wardées. 

(Corblet.  Gloss.  4854.) 

1860.  On  pinse  todi  qui  1' meslî  di  s*  voisin  est 
mèyeu  qui  V  sinque.  (Namur.) 

LiTT.  On  pense  toujours  que  le  métier  de  son  voisin  est 
meilleur  que  le  sien. 

On  n'est  jamais  content  de  son  sort.  —  On  envie  la  pros- 
périté d'autrui. 

1861.  C'est-st-on  pauve  mestî  de  chanter  qwand 
on  n'a  ninjôye. 

LiTT.  C'est  un  pauvre  métier  que  de  chanter  quand  on  n'a 
pas  (de)  joie. 

Pas  de  franche  gatté  sans  certitude  du  lendemain. 


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—  83  — 

G'est-si-ine  saquoi  d'bîn  màlhureux, 
De  mori  dïaim  et  dïer  l'joyeux  ! 

(SiMONis.  Patquèye  80  Vfoirt  hiviér,  4829.) 

Voir  la  chanson  de  M.  A.  Hock  :  Allez  plorer  fou  d'cial, 

1862.  I  n'y  a  nou  si  p'tit  meslî  qui  n*  noûrihe  si 
maîsse. 

LiTT.  Il  n'y  a  si  petit  métier  qui  ne  nourrisse  son  maître. 

Il  ne  faut  mépriser  aucune  profession,  toutes  peuvent  être 
un  gagne-pain. 

Pr.fr.  —  Il  n'est  point  de  si  petit  métier  qui  ne  nourrisse 
son  maître. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vah.  Yerviers.  C'est-st-on  foirt  maava  mestl 

L'ci  qui  n'neûrihe  nîn  si  ovrl. 

(J.-S.  Rekier.  Spou  rimét,  487i.) 

Var.  Jodoigne.  Ponve  mesll  qui  n'nourreut  ni  s'matsse. 

1863.  Faut  été  épourment  avant  d'monter  d'sus 
r  métier.  (Tournai.) 

LiTT.  Il  faut  être  dévideur  avant  de  monter  sur  le  métier. 
Vieux  proverbe  du  tisserand  tournaisien. 
Il  faut  faire  son  apprentissage  en  toutes  choses  ;  on  ne  peut 
bien  faire  tout  d'abord.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Il  y  a  commencement  à  tout. 
Yar.^St-Hubert.        On  n'sauret  esse  malsse  davant  d'apprinde. 

MEUNIER. 

1864.  N'y  a  nou  moûnî  qui  n'âye  si  stî. 

LiTT.  Chaque  meunier  a  son  setier. 
Celui  dont  on  a  besoin  abuse  aisément  de  la  position.  — 
Chacun  juge  les  choses  de  son  point  de  vue. 

MICHE. 

1865.  Diner  tôle  les  miche  enne  on  pan. 
LiTT.  Donner  toutes  les  miches  en  un  pain. 
Compenser,  se  rattraper. 

Compenser  par  un  seul  bienfait  plusieurs  services  rendus, 
punir  plusieurs  fautes  par  une  seule  correction.  —  S'acquitter 
en  une  fois. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

lÀ  pauve  bon  Diu,  toi  paf  di  cisse  raison  d'à  J'han, 
Ava,  comme  dit  li  spot,  totes  ses  miche  ènne  on  pan. 

(Bailleux.  Inefâve  d'à  m'vèye  grandCmire,  4844.) 


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—  84  — 

Variante.  Hinri. 

De  r  leçon  quji  v'va  d'ner,  vos  'nnès  wôdrez  Tsov'nance, 
Ca  vos  m'allez  payi  tote  les  miche  ènne  on  pan. 

(Delchef.  Les  deux  neveux,  1,  se.  9.  4858.) 

BOLAKD. 

Prindez  patiince,  vos  ràrez  totes  vos  miche  enne  on  pan. 

(Sauie.  Ut  deux  bichUd,  Se.  6.  4879.) 

Uarcre.  L'bon  Dieu  n'est  nin  moirt,  watte,  à  Tfln, 

T'aurais  totes  tes  miche  enne  on  poin. 

(Ausxardre.  PUit  cortL  4860.) 

i866.  Aller  r'quoiri  ses  miche  (s'  michot). 
LiTT.  Aller  rechercher  ses  miches. 

Se  dit  ironiquement  à  un  jeune  homme,  lorsqu'une  femme 
qu'il  a  recherchée  va  en  épouser  un  autre. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Ji  n  pola  nin  môme  aller  r'quoiri  mes  miche. 

(Â.  Peclers.  Ine  crapauU  ïi  v'plait.  Ch.  4877.) 

Variante.     Ji  l'aiméve  et  j'I'aime  co  ;  s'elle  m'a  rindou  mes  miche, 
J*a  co  bon  de  ch&ssl  les  ch'mlhe  qu'elle  mi  ristriche. 

(A.  Peclers.  Li  comèye  dé  Vmatanu,  Se.  7.  4877.) 

Variante.  Dubois. 

I  gn'a  baicôp  qui  d*vrU  d'jà  rid'mander  leus  miche. 

(Brahy.  Li  bouquet.  II,  se.  2i.  4878.) 

1867.  Ji  n'a  nin  des  michot  po  toi  V  monde. 
LiTT.  Je  n'ai  pas  des  miches  pour  tout  le  monde. 

Se  dit  ironiquement  à  celui  qui  vous  reproche  de  lui  faire 
une  mauvaise  mine. 

MIETTE. 

1868.  L' ci  qu'avôye  piquette,  avôye  miette. 
LiTT.  Celui  qui  envoie  des  poussins  envoie  la  nourriture. 

Il  faut  avoir  confiance  dans   la  Providence,  lorsque  les 
besoins  du  ménage  augmentent. 

Babette. 

Et  les  clirpa!,  signeûr  !  qui  ëVinrlt-i  ? 

Géra. 

Babette,  li  ci  qu'av6ye  piquette,  èdon,  avôye  miette. 

(Remouchamps.  Let  amour  d'à  Gèrd.  l,  se.  2.  4875.) 

Var.  Jalhat.  MatbI  {abrestam  Pièrette). 

Ju  n'dumande  quu  çou  voci,  mi. 


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-  85  — 

Pierrette. 

Et  mi,  j' n'a  mèsahe  quu  d' Matht.  Wisse  qui  V  bon  Diet  avôye  poyette,  il  avôye 
milelte  ;  mais  qu'çoula  s'fasse  sins  wèster. 

(Xboffeb.  Les  deux  soroche.  l,  se.  iî.  iSGl.) 

MINE. 

1869.  Kinoint  fer  belle  mène  à  laide  mowe  ? 

(Marche.) 

LiTT.  Comment  faire  une  belle  mine  à  une  laide  moue  ? 
II  est  difficile  de  montrer  une  figure  agréable  à  une  personne 
qui  vous  fait  la  moue. 

MISÈRE. 

1870.  On  s'fait  sovint  de  l'misère 

Et  on  est  si  vite  inoirt.  (Namur.) 

LiTT.  On  se  fait  souvent  du  chagrin, 

Et  on  est  si  vite  mort. 
Il  ne  faut  pas  chercher  à  s'attrister  ;  la  vie  est  trop  courte 
pour  ne  pas  la  passer  le  plus  agréablement  possible. 

1 871 .  On  connéot  Tartigle  treize  : 

L*ceu  qui  est  dins  Tmisère  on  Flaisse. 

(Tournai.) 

LiTT.  On  connaît  Tarticle  treize  : 
Celui  qui  est  dans  la  misère,  on  l'y  laisse. 
Interprétation  ironique  de  l'article  des  «  Droits  de  Vhomme  » 
traitant  de  la  garantie  sociale  et  des  devoirs  de  la  Société  envers 
les  citoyens  malheureux. 

Tournai.  Finunchb. 

Vous  insultez  la  bienfaisance  publique,  le  bureau  connaît.... 
Cachacroute. 
L'buréeau  n'connéot  quTartigle  treize»  qui  dit  que  Tceu  qu*i  est  dins  Tmisère  on 
riaisse. 

(Pierre  Bbunehault  (Lerot).  Ein  ménache  (Cfrancs  paufe.  Se.  48.  1891.) 

1872.  De  Tmisère  et  de  l'pauverté, 

I  n'in  faut  pas  s'mer.  (Tournai.) 
LiTT.               De  la  misère  et  de  la  pauvreté, 

II  n'en  faut  pas  semer. 

Il  y  aura  toujours  assez  de  malheureux. 

Tournai.  Gulna. 

Vous  avez  résan,  monsieur  Tmatte,  dà  l'misère  et  de  Tpauverté,  i  n'en  faut  pas 
s'mer,  camme  on  dit. 

(Pierre  Brunehault  (Leroy).  Ëln  menacke  d' francs  paufe.  Se.  5.  1891.) 


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—  86  - 

1873.  L'ce  que  s'plaît  bé  dins  r  misère,  passe  des 

bias  JOÛ.  (JODOIGNE.) 

LiTT.  Celui  qui  se  platt  bien  dans  la  misère  passe  de  beaux 

jours. 

On  est  heureux  quand  on  est  content  de  son  sort,  quand  on 

est  satisfait  de  sa  position,  quelque  minime  qu'elle  soit. 

MODE. 

1874.  Qui  sût  les  mode  n'est  nin  moqué. 

LiTT.  Celui  qui  suit  la  mode  n'est  pas  moqué. 
Celui  qui  se  conforme  à  l'usage,  si  ridicule  qu'il  soit,  ne  peut 
être  un  sujet  de  raillerie. 

Les  coturt  et  les  costire  canget  Tmôde  tous  les  joû,  si  d'het-i  qui  l'ci  qu*el  sût 
n*esl  nin  moqué. 

(REMAaE.  Dict.) 

Stayelot.  L'ci  qui  fait  comme  les  aute,  n'est  nin  moqui. 

MOINEAU. 

1875.  On  n'prind  nin  les  vîx  mohon  avou  de  strain. 
LiTT.  On  ne  prend  pas  les  vieux  moineaux  avec  de  la  paille. 
L'expérience  empêche  de  tomber  dans  les  pièges  grossiers. 

—  Expérience  est  mère  de  science. 

(Recueil  de  Grutheb.  iCiO.) 

Marche.  SH*as  pinset  prinde  avou  do  rpftye 

Des  vlz  mochon,  t'beurais  su  Tchàye  (ardoise). 

(Alexandre.  PUUcorti.  1860.) 

CUARLEROI.  GÉUQUE. 

C  n'est  né  avet  du  strain  qu'on  prend  les  vlz  mouchon. 

(Bernds.  Umalade  St-Thibau,  II,  se.  7.  i876.) 

1876.  Vos  avez  fait  chirip  mohon, 
Vos  n'ârez  nin  l'absolution. 

LiTT.  Vous  avez  fait  chirip  moineau, 

Vous  n'aurez  pas  l'absolution. 
Pr.  fr.  —  Vous  avez  laissé  aller  le  chat  au  fromage. 

Variante.  Vos  n'àrez  nin  l'absolution 

Si  v'n'avez  fait  chirip,  mohon. 

(Chanson  populaire.) 

MOISSON. 

1877.  L'cinst  n'est  sage  qu'à  l'août.  (Verviers.) 
LiTT.  Le  fermier  n'est  sage  qu'en  août  (qu'à  la  moisson). 


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-  87  - 

II  D6  faut  compter  sur  Tabondance  des  récoltes  qu*après  les 
avoir  engrangées  complètement  et  dans  de  bonnes  conditions. 

{Journal  de  la  Société  royale  agricole  de  VEit  de  la  Belgique^  août  188  J.) 

1878.  Sèche  aousse,  frèhe  vindinge. 
LiTT.  Sèche  moisson,  vendange  humide. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

MONDE. 

1879.  I  fât  qu'tot  l'inonde  magne  qwand  il  est 
doze  heure. 

LiTT.  Il  faut  que  tout  le  monde  mange  quand  il  est  douze 
beures(midi,  heure  du  dtner). 

II  faut  que  chacun  puisse  gagner  son  pain. 

Cf.  Il  faut  que  tout  le  monde  vive. 

Il  Y  a  place  au  soleil  pour  tout  le  monde. 

D'un  globe  étroit  divisez  mieux  l'espace, 

Chacun  de  vous  aura  place  au  soleil.  (Bébamgeh.) 

4880.  I  fàt  loukî  tôt  V  monde  po  brave  et  s' mèfyî 
d' tôt  r  monde. 

LiTT.  II  faut  regarder  tout  le  monde  comme  honnête  et  se 
défier  de  tout  le  monde. 

La  prudence  est  la  mère  de  l'assurance. 

Ce  proverbe  est  illogique  et  outrageant  pour  l'humanité. 

Cité  par  Rsmâcle.  Dict, 

Marche.  I  faut  d'abord  creûre  les  gins  brave, 

Mais  s'ès  méRet,  gn*a  tant  d*brave 
Gins  qui  n'valet  nin  treus  p'tits  caur. 

(Alexandbe.  Fin  cortL  48C0.) 

UoKS.  C'est  vrai,  ça,  monsieu,  on  doit  coire  tout  monde  brafe,  mais  i  faut 
s'déméfier  d'tout  Tmonde. 

(Letellier.  Àrmonaque  déMons.  1864.) 

1881.  I  fât  qu'tot  Fmonde  vike. 
LiTT.  Il  faut  que  tout  le  monde  vive. 
Il  faut  laisser  ou  fournir  à  chacun  les  moyens  de  pourvoir  à 
son  existence.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Il  faut  que  tout  le  monde  vive. 

Tatiche  si  boute  en  pratique.  (Tatiche,  surnom  du  diable.) 
I  faut  bien  qui  tôt  Tmonde  vike. 

(WÉROTTE.  Choix  de  chansons  wallonnes.  Namur.  4860.) 

Mais  cou  qu'  nos  avans  co,  nos  aimans  de  V  w&rder, 

M' fàt-i  nin  qu' tôt  Tmonde  vike?  Qu'on  n'vinse nin  nos  stronner. 

Basse-Allemagne.   -  Jeder  will  leben. 


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1882.  Tôt  l'tnonde  et  s'pére. 
LiTT.  Tout  le  monde  et  son  père. 
Sans  excepter  personne. 

Est  bien  fou  du  cerveau 
Qui  prétend  contenter  tout  le  monde  et  son  père. 

(Lafontaime.  Fables.  III,  se.  i''".) 

GiLUS. 

Ji  dlreus  bin  comme  Lafontaine,  il  est  màl&hèye  di  continter  tôt  Tmonde  et 
s'përe  ;  çou  qui  vout  dire  et  si  société. 

(Salhe.  Us  rabrouhe.  Se.  5.  i889.) 

Namur.  Hordienne,  dit-st-i  Tmônl,  est  bin  pus  biesse  qu'on  via, 

Qui  prétind  continter  totes  les  gins  èco  s'pére. 

(WÉROTTE.  U  mônt^  sifUs  et  V âne.  Faufe.  4867,  4«  éd.) 

Var.  Marche.  L'bon  Dieu  n'peut  continter  personne. 

On  s'ret  mèsuret  à  Tmème  onne. 

(àlexaudre.  P'tit  cortt.  4860.) 

Nivelles.  Si  j'arrive  à  ça,  j'arai  continté  tout  Tmonde  et  em'  père,  c'est  mi  qui 
sara  l'pus  contint. 

(Renard.  Les  avent.  de  Jean  d'ISlvelles.  Préface,  3*  éd.  1890.) 

Yar.  Mons.  Bé  aujord'hui   i  n'faut  nié  d'yard,  c'est  l'comédie  gratisse,  tout 
l'monde  et  s'feme  peut  aller  pou  rié. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mons.  i8S5.) 

Yar.  Frameries.  Il  est  bl  difficile  de  continter  tout  Tmonde  eyè  s'belle  mère  ! 

(BOSQUETIA.  Tambour  battant.  1885.) 

1883.  Tôt  rmonde  filepos'molin. 

LiTT.  Tout  le  monde  file  pour  son  moulin. 

Chacun  cherche  à  faire  ses  affaires. 

Pr.  fr.  —  Chacun  prêche  pour  sa  paroisse. 

Cicero  pro  domo  sua^ 
Combien  de  fois  on  dit  cela  ! 
Ce  qui  signifie  en  patois 
De  notre  bon  pays  Liégeois  : 
Tôt  l'monde  file  hoûyc  po  s'molin 
Ou  bin  n'  cesse  di  préchi  po  s' saint. 
(Chacun  file  pour  son  moulin 
Ou  prêche  en  faveur  de  son  saint.) 
Si  strict  qu'on  soit  moraliste, 
Encor  plus  on  est  égoïste. 

(Mathieu  Laensrergr.  1811.) 

1884.  Viker  à  monde  ritourné. 
LiTT.  Vivre  au  monde  renversé. 

Se  dit  quand  une  chose  se  fait  contre  Tordre  et  la  raison. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  C'est  le  monde  renversé. 


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-  89  — 


Gmk. 


Danser,  pochl,  d'vant  de  dîner, 
C'est  viker  à  monde  ritoarné. 
(De  Harlbz,  ds  Gartiek,  etc.  U  voyége  dl  Chaudfontaine,  III,  se.  \^,  1757.) 
NoHS.  C'a  n'pouvoit  oië  toadi  daller  ainsi,  parqué  c*étoi  Tmonde  ertonmé. 

(Leteluer.  Àrmonaque  dé  Mont,  1860.) 

1885.  D'pus  riemps  que  Tméonle  y  est  méonle 
Ch'est  Tméme  note  et  Tmérne  quéomple. 

(Tournai.) 

LiTT.       Depuis  le  temps  que  le  monde  est  monde, 
C'est  la  môme  note  et  le  même  compte. 

Pensée  philosophique  traduite  en  vers  tournaisiens.  L'hu- 
manité aura  toujours  les  mômes  travers,  c'est  toujours  la 
môme  chose,  la  môme  comédie. 

1886.  Tôt  Tmonde  est  bon  po  s'prix. 
LiTT.  Tout  le  monde  est  bon  pour  son  prix. 

Chaque  individu  a  sa  valeur  personnelle,  si  infime  qu'elle  soit. 

MONNAIE. 

1887.  Diner  l'manôye  de  Tpèce. 

LiTT.  Donner  la  monnaie  de  la  pièce. 
Se  venger.  User  de  représailles.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Rendre,  donner  à  quelqu'un  la  monnaie  de  sa 
pièce.  —  Rendre  chou  pour  chou. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Tatewne. 

On  sét  bin  qu'avou  zel  i  n'fàt  nin  piette  li  tiesse, 
Mais  i  ràront  todl  de  Tmanôye  po  leu  pèce. 

(Remouchamps.  Li  iav'ti.  II,  se.  3.  1858.) 

Ji  nWis  sohalte  nou  ma,  ji  n'qwire  pône  à  personne. 
Mais  si  vos  y  toumtz,  qui  l'bon  Diu  m'ël  pardonne, 
A  Tmanôye  di  vosse  pèce,  vos  porîz  bin  v*s  atl'ni. 

(Thirt.  Ine  cope  dl  grandiveux.  1859.) 

Ine  panne  qui  toum'reut  so  leu  liesse 

Les  èwarreut  baicôp  mon 
Qui  di  s'vèye  rinde  li  manôye  di  leu  pèce. 

(N.  Defrecheux.  Moqua,  Conte.  1868.) 
Vos  apprindrez  çou  quVest  d'aratgnl  les  botl'resse, 
El  v's  ârez,  sins  nou  pieu,  de  Tmanôye  po  vosse  pèce. 

(G.  Delahge.  Les  boterme.  1876.) 
Jalhat.  Li  marchand. 

Vos  avez  rawou  de  l'manôye  so  vosse  pèce. 

(Xhoffer.  Ui  deux  soroche,  II,  se.  12.  1862.) 


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-  90  — 

Namur.    Qui  v'Ioz  ?  quand  on  vos  rind  Tmanôye  d'vosse  pi  ce  vos  estoz  content. 

{La  Marmite.  1891.) 
Stavelot.  Il  a  do  Tmanôye  po  cangl  s'pèce.- 

MoMS.  I  m'a  rindu  les  yard  de  m'pièce. 

St-Quent».  Reinde  1*  monnoye  d' no  piècbe. 

Lille.  Rinde  du  burre  pou  Tpain. 

1888.  Payî  de  Y  même  manôye. 

LiTT.  Payer  de  la  môme  monnaie. 

Se  dit  d'un  homme  qui  ayant  reçu  d^un  autre  ou  quelque 
service,  ou  quelque  déplaisir^  lui  a  rendu  ensuite  la  pareille. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Il  l'a  payé  en  môme  monnaie. 
Cf.  Œil  pour  œil,  dent  pour  dent  (loi  du  Talion).  —  Par 
pari  refertur. 

Basse-Allemagne.  —  Mit  derselben  Mûnze  zahlen. 

1889.  S'on  n'connerot  ni  Tmanôye,  on  pins'rot 
qu'  c'est  de  blanc.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Si  Ton  ne  connaissait  la  monnaie,  on  penserait  que 
c*est  du  blanc  (de  l'argent). 

Se  dit  d'un  individu  hâbleur  qui  veut  poser  en  riche  et  que 
l'on  sait  pauvre. 

1890.  Payî  in  manôye  dé  sinche.  (Charleroi.) 

LiTT.  Payer  en  monnaie  de  singe. 

Se  moquer  de  celui  à  qui  l'on  doit,  au  lieu  de  le  satisfaire  ; 
le  leurrer  de  belles  paroles  et  de  fausses  promesses.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Payer  en  monnaye  de  singe  et  en  gambades. 

(Le  père  Jcah-Mabie.  Le  Divertiuement  des  saget,  1665.) 

Charleroi.  Pou  Tchat  griyt,  rosti,  né  ein  seul  marron  d'côt. 

Et  il  a  s'ti  payî  in  vrai  manôye  de  Sinche. 

(L.  Bernus.  V sinche  èyèt  Vmarou.  Faufe.  1872.) 

MONTAGNE. 

1891.  Deux  montagne  ni  s'rescontret  nin,  mais 
deux  homme  si  rescontret. 

LiTT.  Deux  montagnes  ne  se  rencontrent  pas,  mais  deux 
hommes  se  rencontrent. 

Se  dit,  ou  par  menace,  pour  faire  entendre  à  un  homme 
qu'on  trouvera  occasion  de  se  venger  de  lui,  ou  lorsqu'on 
rencontre  inopinément  quelqu'un  qu'on  ne  s'attendait  pas  à 
voir.  (AcAD.) 

pi'  Pr.  fr.  —  Deux  montagnes  ne  se  rencontrent  point,  mais 
deux  hommes  se  rencontrent. 


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-91  — 

Doux  hommes  se  rencontrent  bien. 
Nais  jamais  deux  montagnes  point. 

{Adages  françoU.  XVI«  siècle.) 

Occurrunt  homines,  nequeunt  occurrere  montes. 

(Lejeuiib.  Prùverbia  familiaria.  4741.) 
HilfBl  (man*çam  Paul), 
On  dit  qu'deux  thiér  ni  sàrtt  s'rescontrer,  mais  deux  homme  el  fet. 

(Sàuie.  PrU  iTvlm  sa  Uee.  Il,  se.  iO.  4880.) 

Basse-Allemagne.  —  Berg  un  Dahl  begegnet  sick  nich, 
man  Henschen-Kinder  wol.  (Berg  und  Thaï  begegnen  sich 
nicbt,  aber  wol  Menschen). 

1892. 1  n'y  a  nolle  montagne  sins  vallée.(VERViERS.) 

LiTT.  Il  n'y  a  pas  de  montagnes  sans  vallée. 

Chaque  chose  existe  avec  ses  conditions  naturelles.  (Agao.) 

Pr.  fr.  Il  n'y  a  point  de  montagne  sans  vallée. 

Chaque  mont  a  son  vallon. 

Nulle  montagne  sans  vallée. 

(Gabr.  Nedbieb.  Trésor  des  sentences,  4568.) 

Portant,  ine  ëpigramme,  on  sét  qu'elle  At  salée, 

Peuvrée  ossi  po  rsssâh'ner, 
Autrumint  on  vorent  ine  montagne  sins  vallée, 

Çou  qui  rbon  Diet  n'sàreut  fer. 

(Xhofter.  Êpigrammes,  4860.) 

MONTER. 

1893. 1  vât  mî  d'monter  qui  di  d'hinde. 
LiTT.  Il  vaut  mieux  monter  que  descendre. 
L'ambition  est  une  vertu  quand  elle  poursuit  un  noble  but. 
Pr.  fr.  —  Il  vaut  mieux  s'enrichir  que  s'appauvrir.  —  Il  ne 
faut  pas  s'encanailler.  —  Il  faut  un  grain  d'ambition. 

1894.  Esse  monté  comme  traze  qui  n'el  sont  nin. 
LiTT.  Être  monté  comme  treize  qui  ne  le  sont  pas. 

Ne  pas  avoir  ce  qui  peut  être  utile.  C'est  l'ouvrier  qui  n'a 
pas  d'outils.  C'est  Thomme  qui  n'a  pas  les  choses  nécessaires  à 
sa  profession. 

MONTRER. 

1895.  Ch'est  eîn  mal  montrant.  (Tournai.) 

LiTT.  C'est  un  mauvais  montrant. 

Se  dit  d'un  homme  qui  cache,  sous  des  dehors  misérables, 
une  véritable  aisance. 


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-  92  - 
MOQUER. 

1896.  Les  ml  moqué  sont  les  mi  wârdé. 
LiTT.  Les  mieux  moqués  sont  les  mieux  gardés. 

On  np  fait  pas  de  mal  aux  gens  dont  on  se  moque.  —  On  dit 
cependant  que  le  ridicule  tue. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

1897.  I  n'fât  nin  s' moquer  d'on  ma  châssl  ;  i  gn'a 
des  savate  po  tos. 

LiTT.  Il  ne  faut  pas  se  moquer  d'un  mal  chaussé  ;  il  y  a  des 
savates  pour  tout  le  monde. 

Se  dit  en  parlant  à  une  personne  qui  a  les  mômes  défauts 
que  celle  dont  elle  veut  se  moquer,  (âcad.) 

Pr.  fr.  —  A  moqueur,  la  mocque. 

(OuDn.  Curioiitéz  JrançoUet,  1640.) 
Variartb.  I  n*f!^t  nin  s^moquer  des  savalte  des  ante,  i  gn'enne  a  po  tôt  l'inonde. 

MOQUEUR. 

1898.  C'est  les  moqueu  les  laweu. 
LiTT.  Les  moqueurs  sont  mauvaises  langues. 
Les  railleurs  sont  en  général  malveillants. 

MORCEAU. 

1899.  I  n'fât  mâye  si  fyî  so  Thriquet  d'ine  aule. 
LiTT.  II  ne  faut  jamais  se  fier  sur  le  morceau  d'un  autre. 

11  ne  faut  compter  que  sur  ses  propres  ressources,  sur  son 
travail.  Au  propre  :  sur  ses  provisions  de  bouche. 

Briquet^  grosse  tartine  que  les  ouvriers  emportent  avec  eux 
quand  ils  vont  travailler  au  dehors. 

Pr.  fr.  —  Qui  s'attend  à  l'écuellée  d'autrui  a  souvent  mal 
dtné.  (XII1«  siècle.) 

À  tart  mai\jue  qui  a  autrui  escuele  s'atent. 

Qui  s'attend  à  l'escuelle  d'autruy  disne  bien  tard. 

(OUDIN.  Curiotttei  françoUet.  1640.) 
Var.  Stayelot.    I  nïat  jamais  s'fyt  so  Tarma  d'autrui. 
Nahuk.  I  n'faut  nin  compter  so  Tbriquet  d'one  aute. 

Var.  Namdr.       à  rattinde  les  soler  d'on  moirt,  on  rolte  longlimps  à  pid  d'chau. 

1900.  Allez  à  l'aute  porte,  vos  ârez  ein  cantieaii. 

(MONS.) 
LiTT.  Allez  à  Tautre  porte,  vous  aurez  un  morceau  de  pain. 


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Se  dit  ironiquement  à  quelqu'un  quand  on  veut  se  débarras- 
ser de  lui.  —  L'envoyer  se  promener. 

lions.  Non  mais,  je  n*sais  nié  mette  c'n  idée  là  hors  dé  mHiette.  Commint  qu'on 
veiro  nos  gobaner,  bernique  fleu.  Allez  à  l'aute  porte,  vos  ârez  in  cantieau. 

(Letellieb.  Armonaque  dé  Moru.  i854.) 

MORT. 

1901.  N'esse  nin  case  de  Tmoirl  di  noie  Seigneur. 

LiTT.  N'être  pas  la  cause  de  la  mort  de  notre  Seigneur. 
Se  dit  prov.   d*un  homme  qui  n'a  jamais  de  mauvaises 
intentions. 

JoDOiGNE.  C'est  ni  le  qu'est  cause  de  l'moirt  de  Tbon  Dieu. 

1902.  Pose  ta  chique  et  fé  Tmort.  (Tournai.) 

LiTT.  Dépose  ta  chique  et  fais  le  mort. 

Ne  vous  occupez  plus  de  rien,  et  restez  tranquille. 

1903.  Li  moirt  a  todi  on  sujet. 
LiTT.  La  mort  a  toujours  un  motif. 

Le  hasard  n'est  que  l'ignorance  des  causes. 
Basse-Allemagne.  —  Der  Tod  muss  (will)  immer  seine 
Ursachen  haben. 

1904.  C'est  nî  quand  on-z-esl  moirt  que  faut  coureu 
au  med'cé.  ^  (Jodoïgne.) 

LiTT.  Ce  n'est  pas  quand  on  est  mort  quMl  faut  courir  au 
médecin. 

Il  faut  faire  toutes  choses  en  temps  utile.  On  n'apporte  pas 
le  secours  quand  le  mal  est  irréparable.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Après  la  mort,  le  médecin. 

Var.  Jodoïgne.  C'est  moreu  à  l'huche  de  l'hôpital.  —  Trop  taurd  d'oyeu  peu 
quand  t'es  moirt. 

1903.  On  n'sélni  d'moirt  ni  d'vèye. 

LiTT.  On  ne  sait  ni  de  mort  ni  de  vie. 
L'heure  de  la  mort  est  toujours  incertaine.  —  La  mort  vient 
comme  un  voleur.  (Bible.) 

C'est  un  arrêt  du  ciel,  il  faut  que  l'homme  meure, 

Tel  est  son  partage  et  son  sort  ; 

Rien  n'est  plus  certain  que  la  mort, 
Rien  de  plus  incertain  que  cette  dernière  heure. 

(L'abbé  Testu.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Variante.  On  n'sét  qui  moûrt  ni  qui  vike 


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—  94  — 

J'ô  dire  qu'on  n'sét  ni  d'moirt,  ni  d'vèye, 
A  balziner  n'pierdans  nou  limps, 
Ovrans,  rians,  chantans  'ne  pasquëye 
C'esl  li  r'méde  conte  tos  les  mèhin. 

(À.  HOCK.  Aprèi  Porège,  Ch.  4866.) 
Var.  Stayeix)t.  L*hôrloge  loûne  et  J'han  n'moûrt  nin. 

1906.  N'a  qu'à  Tmoirt  que  n'a  pont  der'mède. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  Il  n  y  a  qu'à  la  mort  qu'il  n'y  a  pas  de  remède. 
Il  nous  faut  tous  mourir. 
Pr.  fr.  —  Il  y  a  remède  à  tout,  hors  à  la  mort. 

MAHCiiE.  N'y  a  qu'à  Tmoirt  qu'i  n*y  a  pont  di  r*mède. 

1907.  Chin  qu'est  moirl  ni  liagne  pus. 
LiTT.  Chien  qui  est  mort  ne  mord  plus. 

Un  méchant  qui  est  mort  ne  peut  plus  nuire.  (Littré.) 
V.  LoYSEL,  n*  864,  et  les  observations  de  Delaurière. 
Pr.  fr.  —  Morte  la  bête,  mort  le  venin. 
Pr.  ital.  —  Morta  la  biesta,  morta  la  rabbia  (ô  veneno). 
Pr.  ail.  —  Todte  Hunde  beissen  nicht  mehr.  —  Der  Tod  hebt 
ailes  auf. 

MORVE. 

1908.  C'est  de  V  noblesse,  il  a  Tnokion  so  Tbresse. 
LiTT.  C'est  de  la  noblesse,  il  a  la  morve  sur  le  bras. 

Iron.  C'est  un  homme  de  rien,  il  se  mouche  sur  la  manche. 
Pr.  fr.  —  11  ne  se  mouche  pas  du  pied,  on  le  voit  bien  à  sa 
manche. 
Il  se  mouche  sur  sa  manche. 

(OUDIN.  CurioiUetfrançoUei.  4640.) 
MOT. 

1909.  In  deux  mot  quatte  parole.  (Mons.) 

LiTT.  En  deux  mots  quatre  paroles. 

En  résumé,  d'une  manière  claire,  précise,  courte  et  bonne. 

En  deux  mots  trente-six  paroles. 

(OUDIM.  CuriotUez  JrançoUet,  i640.) 

HoNS.  Àcoute,  gayerd,  in  deux  mot  quatte  parole,  j' t'ai  dit  c'  que  j'avoi  à  t' dire, 
né  pas,  et  tu  n' veux  nié  m'acouter. 

(Letellier.  Àrmonaque  dé  Mons.  iSM.) 

Cbarleroi.  Beban. 

Boute  toudi,  in  deux  mot  quatre  parole,  on  vos  apperdra  tout  c'qui  vos  faura  dire. 
(L.  BCRNUS.  V  malade  Saint'TMbau,  lU,  se.  ai.  4861.) 


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—  95  — 

TouBXAi.  Mi»  si  vos  volez,  j' vos  dirai  lout  jusse,  in  deux  moi  quatle  parole, 
r  distance  qu*y  a  du  froid  au  cbaud.  —  C'est  lout  jusse  el  longueur  d*ein  tien, 
pasqu^ein  tien,  y  a  T  nez  freod  et...  l'aute  côté  cbaud. 

{Alhtanaeh  du  tournaUlen.  EnneUehon  défalque  ) 
Nivelles.    Y'ia  pourtant  çu  qu'  j'ai  à  dire  in  deux  mol  quatte  parole. 
Tar.  Liège.    Jan,  expliquans-nos  in  Ireus  bouyon  la  soupe. 

(DCHOULIN.  On  pèkon  d*avrî.  Se.  iO.  i86  .) 
Var.  Tourcoirg.    En  deux  mot  comme  en  chen  parole. 

{Sermon  natf  d'un  bon  curé  de  village.  IVIII*  siècle.) 

LOLE.  Quand  Tamour  dins  s'n  école, 

Prind  un  biau  gros  garchon. 
In  deux  mot,  quatle  parole, 
I  fait  sMéclaration. 

(Desrousseaux.  Chansons  lilloises,  i854.) 

Douai.  Premier,  dijons  in  deux  mots  quate  parole,  que  l' Saint-Nicolas  et  T  Sainte- 
Catherine  y  s' sont  passées  comme  à  l'ordinaire. 

(Dechristé.  Souvenirs  d*un  homme  cT  Douai,  1856.) 

MOUCHE. 

1910.  A  rSt-Simon,  ine  mohe  vât  on  mouton. 
LiTT.  A  la  St-SimoD,  une  mouche  vaut  un  mouton. 

À  la  St-Simon,  28  octobre,  on  ne  voit  plus  de  mouches. 
A  la  St-Simon, 
Une  mouche  vaut  un  pigeon. 

(France.) 
Li  spot  nos  dit  qu'à  l' St-Simon 
Ine  pitite  mohe  vàt  on  mouton  ; 
On  n'veul  wère  di  mohelte. 
Mais  li  freude  plovinetle 
Freut  bin  les  blankès  floche  voler 
Pus  vite  qui  d'raminer  l'osté. 

(Rehard.  Math,  Laensbergh.  4850.) 

1911.  Quelle  mohe  li  bagne? 
LiTT.  Quelle  mouche  le  mord  ? 

Se  dit  en  pariant  d'un  homme  qui  s'emporte  sans  qu'on 
sache  qu'il  en  ait  aucun  sujet.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Quelle  mouche  le  pique  ?  —  Quelle  mouche  Ta 
piqué  ?  —  Sur  quelle  herbe  a-t-il  marché  ? 

Gardez-vous,  dira-t-on,  de  cet  esprit  critique  : 
On  ne  sait  bien  souvent  quelle  mouche  le  pique. 

(BOILEAU.) 

1912.  L'première  mouque  qui  t'piquera  che  sVa 
ein  tahéon.  (Tournai.) 

LiTT.  La  première  mouche  qui  te  piquera  sera  un  taon. 


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-  96  — 
La  première  fois  que  vous  serez  pris,  vous  le  serez  bien. 

MoMS.        El  prumière  moucbe  qui  vos  hagnera  sara  ein  tahon. 

1913.  Magnî  comme  ine  raohe  et  chîr  comme  on 
ch'vâ. 

LiTT.  Manger  comme  une  mouche  et  chier  comme  un  cheval. 
Petites  causes,  grands  effets. 

Prov.  contr.  —  La  montagne  en  travail  enfante  une  souris. 
Variaitte.  Magnt  comme  ine  oûhat,  etc. 

On  entend  souvent  décocher  ce  proverbe  à  un  homme  qui  se 
plaint  à  tort  de  n^avoir  pas  d'appétit.  —  C'est  un  malade 
imaginaire. 

1914.  On  n'happe  nin  les  molie  avou  de  vinaîgue. 

LiTT.  On  ne  prend  pas  les  mouches  avec  du  vinaigre. 
On  réussit  mieux  dans  les  affaires,  on  subjugue  plus  de 
personnes  par  la  douceur  que  par  la  dureté  et  la  rigueur. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  On  prend  plus  de  mouches  avec  du  miel  qu'avec 
du  vinaigre. 

Variante.  On  happe  pus  d*  mohe  avou  'ne  gotte  di  Iftme  qu'avou  on  tonna! 
d'vinatgue. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Tatemne. 
G*  n'est  nin  avou  1*  vinaîgue  qu'on  pout  haperles  mohe. 

(Remoichamps.  U  Savtl.  Se.  5. 1888.) 
Tatenne. 
Fer  todi  douc'mint  avou  Pierre,  et  sov'nez-v*  bin  qu'on  n'attrappe  nin  'ne  mobe 
avou  de  vinatgue. 

(Willem  et  Bauwens.  Les  Tourciveux,  Se.  3. 188S.) 

Randabe. 

Ji  n'sos  nin  sins  défaut,  çoula  j'el  rik'nohe. 
Mais  avou  de  vinaîgue  adawe-t-on  mâye  ine  mohe? 

(Salue.  Les  deux  criminel.  Se.  9.  4881.) 
Vabiante.         On  n*  happe  nin  les  mohe  avou  de  lèvin. 
Variante.  Barb. 

Ine  jône  feumme,  belle  comme  vos  estez,  deut  avu  co  traze  moyin  po-z-adawt 
l'homme  ii  pus  vireu.  Ci  n'est  nin  à  côp  d' corihe  qu*on  fait  roter  les  lum'çon. 

(Willem  et  Bauwens.  Li  galant  (Va  Fifine.  Se.  4.  i882.) 

Verviers.  One  gotte  du  laume  prind  ml  V  mohe, 

Qu'on  tonnai  d'  vinaîgue  qui  r'dohe. 

(Renier.  Spou  rimes.  4811.) 
Namur.  On  prind  pus  d' mouche  avou  do  miel  (de  V  laume)  qu'avou  do  vinalque. 
Var.  LiMEhLÉ.  On  n*prind  nin  les  colon  avou  dil  face  boûquette. 

(Em.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoites.  T.  IV,  1891.) 


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—  97  — 

Yar.  Marche.  Mon  fait  co  l'celére  qui  l'doôceûr. 

Nivelles.   Quand  i  parloni  des  mouche,  les  homme  ont  raison  d' dire 
Que  c*  n*est  ni  pau  vinalgue  qu'i  faut  qu'o  les  raltire. 

(CupoTiA.  VAdot.  1889.) 

Gbarleaoi.  L'vt  chat  etou  conn'cbel  qu'c'  n'est  né  pa  du  vinatgue  qu'on-z-a  les 
mouche  dins  l'pot. 

(L.  Bernus.  Uchat  eyet  Pvt  rat.  Faufe.  1873.) 

Mous.  Palle  toudi  honnêtement,  parqué  oa  n'attrappe  nié  les  mouche  avé  du 
▼inaigre,  c*est  mi  qui  té  V  dis. 

(Lbteluer.  El  toUn  éyé  P  vint  d' bUe.  Faufe.  Arm.  dé  Mons.  1857.) 

SAiRT-QuEMTm.  I  savoi  hein  quMn  attrape  pau  des  mouque  aveuc  du  vinaigre. 

(CiOSSEU.  Lettres  picardes .  1840.) 

Plus  fait  douceur  que  violence. 

(Lafohtaiae.  Phibui  et  Borée.) 

1915.  Ch'esl  comme  eine  mouque  dins  du  lait. 

(Tournai.) 

LiTT.  C'est  comme  une  mouche  dans  du  lait. 
Se  dit  d'une  femme  qui  a  la  peau  brune  et  qui  s'habille  en 
blanc. 

MOULE. 

1916.  On  n'  voreut  nin  magnl  des  mosse. 

LiTT.  On  ne  voudrait  pas  manger  des  moules. 
C'est  une  chose  délicate,  excellente. 

MOULIN. 

1917.  Aller  comme  on  molin  sins  rôle. 
LiTT.  Aller  comme  un  moulin  sans  roue. 

Ne  rien  faire.  Ironique. 

Yar.  Jodoigne.  lesse  on  mole  qui  clappe  todeu  et  qui  n'mosteûre  pont  d'farène. 

1918.  Prumî  â  molin,  prumî  molou. 
LiTT.  Premier  au  moulin,  premier  moulu. 

Celui  qui  arrive  le  premier  doit  être  servi    le  premier. 
—  Chacun  à  son  tour. 

Pr.  fr.  —  Le  premier  au  moulin  engrène. 

Qui  premier  vient  au  moulin,  premier  doit  moudre. 

(Leroux  de  Limct.) 

En  moulins  banaux  qui  premier  vient,  le  premier  engraine. 

(LoTSEL.  Institutes  coutumièret.) 

Basse-Allemagne.  —  Wer  zuerst  kommt,  maltzuerst. 

7 


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-  98  — 

1910.  C'est-st-on  molin  à  parole, 
LiTT.  C'est  un  moulin  à  paroles. 
Se  dit  d'une  personne  fort  babillarde.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  C'est  un  moulin  à  paroles.  —  C'est  un  parlement 
sans  vacances. 

Elle  est-st-on  magasin  à  sott'rèye  et  on  molin  à  parole. 

(Rbiucle.  DictUmn.) 
Var.  Timtignt.  I  n'arëme  da  la  langue  pou  la  moiti  d' ses  joû. 

(Em.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises.  T.  III.  4890.) 

Basse-Alleuagne.  -—  Der  (die)  ist  eine  Klappermûhle. 

1920.  Taper  s' gâmette  âddiseûr  des  molin. 

LiTT.  Jeter  son  bonnet  au-dessus  des  moulins. 

Braver  l'opinion^Ies  bienséances,  avoir  une  conduite  relâchée. 

(LiTTRÉ.) 

Drt  nou  molin,  portant,  ji  n^a  lapé  m*  gftmette, 
J'ftreu  r  coqu'mftr  di  keûve,  li  joû  qu' j'ftreu  Tonnai. 

(Peclebs.  On  galant  sH  v' plaît.  Ch.  1877.) 

MOURIR. 

1921 . 1  fât  magnî  on  stî  d'poûssîre  divant  de  morî. 
LiTT.  Il  faut  manger  un  setier  de  poussière  avant  de  mourir. 
Se  dit  à  ceux  qui  se  plaignent  d'être  exposés  à  avaler  de  la 
poussière. 

1922.  Fais  çou  qu'  ti  voux,  li  moûrs  là  qu'  ti  deus. 
LiTT.  Fais  ce  que  tu  veux,  tu  meurs  quand  tu  le  dois. 

La  mort  a  des  rigueurs  à  nulle  autre  pareilles  ; 

On  a  beau  la  prier, 
La  cruelle  qu'elle  est  se  bouche  les  oreilles, 
Et  nous  laisse  crier,  etc. 

(Malhebbe.) 
JoDOiGME.    Fais  tôt  c*  que  t'  youz,  on  moûrt  quand  l'heure  est  lit. 

Vab.  FfiAMERiES.      Certain  proverpe  au  Borinâcbe, 
Dit  qu'on  n'  muer  ni  à  l'âche. 
(El  grdpére  èyèies  troUjônes  homme.  Fauque.  Arm.  boraln.  i890.) 

Basse- Allem.  —  Fur  den  Tod  kein  Kraut  gewachsen  ist. 

1923.  Passer  s*  dièrain  hiquet. 
LiTT.  Passer  son  dernier  hoquet. 
Mourir. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Il  oyéve  li  rôkal  des  moudri  qui  passtt  leu  dièrain  hiquet. 

(Magnée.  U  cren'quinl  de  prince  Abbé  di  Stâv'leû.  4867.) 


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-  99  - 

Yauaxte.  Fer  &'  di^raine  hiquelle. 

Tôt  rèvinlrant  di  s'bayonneUe, 
Et  U  Tant  fer  s'dièraine  biquette. 

(Hansom.  U  Hinriade  Iravettèye.  Ch.  Y.  1780.) 

Talbot. 

Ji  sohaitd  qui  Saint-Ptre,  vosse  planquet  d'à  V  copetta, 
Vis  rinae  li  même  siervice  qwand  v*  frez  V  dièraine  biquette. 

(Th.  Collette.  Ine  vlngtnce,  II,  se.  4.  i878.) 

Variante.  Fer  r  dièraine  clignette. 

Ses  oûye,  k  trens  qwftrt  distindon, 
Dihet  qu'  bin  vite  i  clôret  s' cou. 
Qu'i  n'y  a  pus  d*hôle  es  V  lamponnette. 
Et  qu'i  va  fer  s' dièraine  clignette. 

(Hamson.  u  Hinriade  travetliyi.  Ch.  V.  1780.) 

Cicial  ni  houlpina  wère  po  fer  s' dièraine  clignette.  I  touma  comme  on  malka! 
80  l'sou. 

(Magnée.  BaUH.  4865.) 
Vabunte.  Fer  s' dièrai  ne  bi  pette. 

Mais  r  moirt,  ft  milan  d' ses  conquête, 
LI  fërit  fer  s' dièraine  hipelte. 

(Hanson.  Let  lustade  es  vert  ligeoit.  Cb.  III.  1783.) 

Variante.  Fer  s' dièraine  mowe. 

Mats  d'vant  de  fer  cisse  dièraine  mowe. 
Qui  vos  frez,  j'ès  sos  sûr,  magré  vos... 

(N.  Defrecheux.  Li  maladéye  dl  m*  voitène,  1864.) 

Victor. 

Ji  voux,  arrive  qui  plante,  vis  fer  fer  V  dièraine  mowe. 

(Remouchamps.  Lei  amour  cTà  Gèrâ,  I,  se.  49.  4875  ) 

Variante.  Fer  s*  dièraine  vesse,  si  dièrain  pet. 

I  n'a  pus  qu'ine  vesse  à  fer,  s'est-st-elle  ft  trd. 

(FoRiR.  Diet.) 
Baptiste. 

Qwand  n's  ftrans  fait  nosse  dièrain  pet, 
Nos  n'  porans  pus  qwand  T  joû  vinret, 
A  coqual  côper  l' tiesse. 

(Jos.  Vrindts.  On  jûdi  d*fiesu.  Se.  7.  4886.) 

Varuntb.  Clore  si  cou.  (Voyez  plus  haut.) 

(Hanson.  U  Hinriade  iravettèye.  Gb.  V.) 

Var.  Nanur.  Fer  r  dairenne  baûye. 

I  set  foirt  bin  qui  faut  fer  r  dairenne  baûye. 
C'est  po  tortos  el  vraie  égalité. 

(J.  COLSON.  Fèjèye,  vos  et  tov'noz  eo  bin  ?  Cb.  486S.) 

Pr.  allem.  —  Auf  den  letzten  Loch  pfeifen. 


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—  100  — 

1924.  I  mourrel  V  laume  au  eue,  comme  les 
burton.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Il  mourra  le  miel  au  cul,  comme  les  frelons. 
Se  dit  d'un  avare  et  aussi  d*un  jeune  homme  qui  ne  courtise 
pas. 

Il  faut  jouir  de  ce  qu*oft  a,  profiter  de  ses  avantages. 

1925.  Qwand  on  moûrt  po  les  pîd,  on  est  vite 
èvôye. 

LiTT.  Quand  on  meurt  par  les  pieds,  on  est  vite  parti  (pour 
Tautre  monde). 

Quand  un  arbre  est  malade  au  pied,  il  est  vite  mort,  et  par 
extension,  quand  un  malade  est  pris  par  les  pieds  (un  hydro- 
pique), il  ne  peut  plus  vivre  longtemps. 

1926.  On  prind  bin  Y  limps  de  mori. 
LiTT.  On  prend  bien  le  temps  de  mourir. 

Se  dit  à  ceux  qui  allèguent  leurs  nombreuses  occupations. 
Jalhat.  Pierrette. 

I  fftt  bin  prinde  la  timps  do  mouri  ;  s'i  ont  h&se,  qu'i  courèhe  davant. 

(Xhoffer.  Ut  deuxtoroehe.  I,  se.  7.  4861.) 

1927.  Otlant  d'  mori  qui  d' piède  li  \èye. 
LiTT.  Autant  mourir  que  perdre  la  vie. 

Que  je  m'y  prenne  ainsi  ou  autrement,  il  faut  absolument 
que  je  passe  par  là. 

Var.  Gharleroi.  Si  malhureox  qu'on  fuche,  on  vont  toudi  daller, 

Maugré  qu'  tertous  su  V  terre  nos  n'estans  qu'  des  marlire 
Êyèt,  comme  el  proverbe,  on-z-a  bin  raison  d' dire  : 
Putot  petter  qu'  crever. 
(L.  Bernus.  L' mort  èyèt  r  fiœu  (T  fagot.  Fauve.  i873.) 

1928.  Si  tu  voux  esse  blâmé,  marèye-tu;  si  tu 
voux  esse  louangî,  moûrs.  (Limerlé.) 

LiTT.  Si  tu  veux  être  blâmé,  marie-toi  ;  si  tu  veux  être  loué, 
meurs. 

(ÉiOLB  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises.  T.  IV.  i89i.} 

On  critique  souvent  les  mariages,  et  Ton  fait  toujours  Téloge 
des  morts. 

MOUTARDE. 

1929.  C'est  de  V  mostâde  après  soper. 
LiTT.  C'est  de  la  moutarde  après  souper. 


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—  401  - 

Pr.  fr.  —  C'est  de  la  moutarde  après  souper.  —  Ce  sont  des 
figues  après  Pâques. 

Cela  vient  lorsqu'on  n'en  a  plus  besoin.  (Acad.) 

Dans  le  catalogue  des  livres  que  Pantagruel  trouve  dans  la 
librairie  Saint-Victor  (Pantagruel,  livre  ^2,  chap.  7),  on 
remarque  celui-ci  : 

H.  R.  Rostocostoiambedanesse,demoustardiâpostprandium 
serviendâlib,  quatuordecim  apostillatiperM.  Vaurillonis. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Par  après,  i  r*noya  si  k'fession,  mais  c'esteut  dô  V  mostâde  après  V  soper. 

(Magnée.  U  houlotte,  1874.) 
Dubois. 

Des  feum'rèye,  camar&de, 
Qwand  c'est  qu'j'ètinds  parler, 
Por  mi,  c'est  de  l' mostâde 
Qu'on  siève  qwand  j*a  sopé. 

(Bràhy.  Li  bouquet,  I,  se.  iS.  i878.) 

Mette  saqwants  couplet  à  V  quowe,  ci  n'esteut  qu'  de  l' mostAde  après  soper. 

(I.  DOBT.  Coupleu,  i879.) 
Jalhay.  Tbiodôre. 

Qui  n'  freut-on  nin  po  Garilte  ! 

Bièth'mé. 

C'est  de  r  mostâde  après  soper,  ossi. 

(Xhoffer.  Let  deux  toroche,  I,  se.  43.  4864.) 

Mahcbe.  C'est  de  l' mostàde  après  r  dinet. 

Basse- Allemagne.  —  Senf  nach  dem  Essen*. 
(On  cite  ordinairement  ce  proverbe  en  français.) 

1930.  Aller  à  Y  mostâde  avou  'ne  novelle. 
LiTT.  Aller  à  la  moutarde  avec  une  nouvelle. 

Raconter  une  nouvelle  que  tout  le  monde  connaît,  faire  beau- 
coup de  bruit  d'une  bagatelle. 
Pr.  fr.  —  S'amuser  à  la  moutarde.  —  S'amuser  aux  bagatelles 
la  porte. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Toubhai.  Courir  à  V  moutarde. 

MOUTIER. 

1931.  I  fât  lèyî  r  moslî  où  c'  qu'il  est. 
LiTT.  Il  faut  laisser  le  moutier  où  il  est. 


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—  102  - 

Il  ne  faut  rien  changer  aax  asages  reçus.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Il  faut  laisser  le  mousticr  où  il  est. 
Cité  par  F'orir.  Dict. 

Ne  dérangeons  pas  le  monde  : 
Laissons  chacun  comme  il  est. 

(Goui:.) 
Mais  lèyans  l' mostl  où  c'  qu'il  est, 
Et  n*allans  nin  dispierté  V  chet. 

(Patquèye  to  Ut  téminaritte.  1738.) 

1932.  Fer  qu'  Tèglise  du  meure  èmé  Y  mouslîre. 

(Mâlmedy.) 

LiTT.  Faire  que  Téglise  derjaeure  au  milieu  du  monastère. 
Contenter  tout  le  monde  en  observant  une  juste  égalité. 

(ViLLKRS.  Dlct.  4793.  Bull.,  t.  VI.) 

MOUTON. 

1933.  Riv'ni  à  ses  mouton. 
LiTT.  Revenir  à  ses  moutons. 

Reprendre  le  discours  qui  a  été  interrompu.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Revenir  à  ses  moutons. 

Ce  proverbe  doit  son  origine  à  la  farce  de  Pathelin.  Le  juge 
interrompt  la  plaidoirie  de  Pathelin,  qui  défend  Aignelet, accusé 
d'avoir  volé  les  brebis  de  son  maître,  en  lui  criant  :  Sus,  revenons 
à  nos  moutons.  —  Qu'en  fut-il? 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Après  ine  pitite  digression, 
Riv'nans  on  pau  à  nos  mouton. 
(Patquèye  po  V  jubilé  dé  V  révérende  mère  di  Bavlre.  4743.) 
Detmxhe. 
Pirson,  rassiez-v'  on  pau  et  riv'nans  à  nos  mouton. 

(Sauce.  QwUtepoqwlue,  Se.  43.  4878.) 
MatdL 

Riv*nans  à  nos  mouton  ;  qwand  Tsouwèye  oya  dire 
Qui  Tgrosse  cloke  et  li  p*tite  essonle  alllt  pett^, 
Elle  diha  ft  sonneft  por  mi  n'filit  nin  sonner. 
(Th.  Collette.  Quifreut-je  ti  mi  homme  moréve  ?  Il,  se.  6.  488S.) 
Vab.  Jalrat.  BiEn*]iÉ. 

On-z-a  rahon  d*dire  qu*l  n'ût  nin  aller  trop  près  do  feu  s*on  nWout  nin  s*honder... 
Ruv'nans  à  nos  biesse;  èdon»  Thiodore,  qu*i  nos  Areut  nos  bftcelle  vouci  ? 

(Xhoffbr.  let  deux  toroche.  I,  se.  5.  4864.) 
Marche.  Bertine. 

Rovians-Ie  comme  on-z-a  roviet  ses  deux  pèchon, 
Et  sins  piède  li  timps,  riv'nans  k  nos  moton. 

(Alexandre.  Lipèchon  d'avril,  \,  se.  5. 4858.) 


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-  103  - 

Var.  Nahdb.  Mais  riv'nans  à  nos  bèdot. 

Namub.  Riv*nans  à  nos  mouton,  ci  n*e8t  nin  là  l'histoire 

Qai  m'a  fait  prinde  li  plume  po  scrire  ci  pHit  mémoire. 

(A.  Dehanet.  Oppidum  Atuaticorum,  i843.) 

MONS.  J'erviés  à  mes  mouton...  ou  putôt  k  mes  leup,  puisqu'i  s'agit  dés 
cosaque.  (Moutrieux.  d»«  année  dés  conte  dé*  quié.  4851.) 

Mous.  Soitte,  parlant  d'biette;  ervenons  à  nos  mouton,  comme  dit  Castagne. 

(Letelucr.  Arm.  dé  Uom.  1859.)  . 

NiYELLCS.        Main  n'nos  astaurgeans  ni,  je  dois  s'paurgnl  mes  mot; 
Àvé  vosse  permission,  je  rWins  à  mes  bedot. 

(Renard.  Les  avent.  de  Jean  d* Nivelles.  Ch.  If,  3«  éd.  i890.) 

Douai.  Ervenons  à  nos  moutons. 

ST-QaE!fTnf .  Erv'nons  à  nos  berbis. 

1934.  Quand  i'mouton  s'a  mis  dins  lés  main  du 
berger,  i  faut  bé  qu'i  s'iaiye  tonde.  (Mons.) 

LiTT.  Quand  le  mouton  s'est  mis  dans  les  mains  du  berger,  il 
faut  bien  qu'il  se  laisse  tondre. 

S'exposer,  s'abondonner  à  un  péril  certain.  (Acad.)  *-  A  un 
dommage  inévitable. 

Pr.  fr.  —  Se  mettre  dans  la  gueule  du  loup. 

Cf.  Tu  l'as  voulu,  George  Dandin.  (Molière.) 

Lés  bons  paysw  sinliront  bé  ça  à  leu  bourse  ;  mais  qu'est-ce  qu'on  in  fera  ? 
quand  l'mouton  s*a  mis  dins  lés  main  du  berger,  il  faut  bé  qu'i  s'iaiye  tonde. 

(Leteluer.  Armonatjue  dé  Mons.  1861.) 

Vab.  Marcbi.  Li  celle  qui  fait  l'Marie  Mad'lalne, 

Avau  s'dos  s'iatret  mougnet  IMalne. 

(Alexakdre.  FtU  eorti,  1860.) 

1935.  On  n'iond  qu'les  mouton. 

LiTT.  On  ne  tond  que  les  moutons. 

On  n'abuse  que  des  faibles. 

Cf.  Lafontaine.  Le  loup  et  l'agneau. 

Pauvres  moutons,  oh  !  vous  avez  beau  faire, 
Toujours  on  vous  tondra. 

(Refrain  d'une  chanson  attribuée  à  Béranger.) 

Mahcbe.  On  tondrait  todi  les  mouton. 

MOUTUllE. 

1936.  Prinde  d'on  sèche  deux  mouteûre. 
LiTT.  Prendre  d'un  sac  deux  moutures. 

Prendre  double  proût  dans  une  même  aiTaire.  (Acad.) 


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~   104  - 

Pr.  fr.  —  Prendre  d'un  sac  deux  moutures. 
Tirer  d'un  sac  double  moulture. 

(OUDIN.  Curiotitei  françolHi,  1640.) 
MOYEN. 

1937.  L'ci  qu'a  bin  Tmoyen,  a  bon  d'tos  costé. 
LiTT.  Celui  qui  a  bien  le  moyen  (de  vivre),  a  du  plaisir  de 
tous  côtés. 

Celui  qui  a  de  quoi,  peut  se  procurer  du  plaisir  partout. 
On  dit  aussi  à  Liège  :  Celui  qui  a  des  quitus. 

MUR. 

4938.  Bouter  â  pîd  de  meûr. 

LiTT.  Mettre  au  pied  du  mur. 

Mettre  hors  d'état  de  répondre,  d*user  de  subterfuges, 
réduire  quelqu'un  à  ne  pouvoir  se  défendre  de  faire  ce  qu'on 
lui  propose.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Mettre  quelqu'un  au  pied  du  mur.  —  A  quia. 

Cité  par  FoRiR.  Dict. 

Lambert. 

Ji  n*a  nin  Ptimps  découla,  ji  sos-st-à  ptd  de  meûr, 
Divreûs-je  aller  trover  li  macralle  li  pus  neûre. 

(ToussADiT.  Lambert  Ufoirtôlé,  11^  se.  5.  1871.) 
Cbarleroi.  L'iion  mis  au  pld  du  mur. 

(Bermds.  Fable.  1873.) 
Cbarleroi.  Tooiette. 

N'y  a  nie  d'avance,  c'est  comme  si  vos  pelli  dins  'ne  grosse  caisse,  i  vos 
remettra  toudi  au  pld  du  mur. 

(Brrnus.  L'maldde  Si'Thibau.  II,  sc.  7.  1876.) 

4939.  Les  meûr  hoûlet. 
LiTT.  Les  murs  écoutent. 

Quand  on  s'entretient  de  quelque  chose  de  secret,  il  faut 
parler  avec  beaucoup  de  circonspection  de  peur  d'être  écouté. 
(Acad.) 

Pr.  fr.  —  Les  murs  ont  des  oreilles. 

Ces  murs  mêmes,  seigneur,  peuvent  avoir  des  yeux. 

(Raguœ.  Bajaiet.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Varunte.      Les  muraye  hoûtet  et  les  bouhon  louket  ou  vèyet. 
LiTT.  Les  murailles  écoutent  et  les  buissons  regardent. 
Les  murailles  cachent  souvent  des  oreilles  qui  nous  entendent 
et  les  buissons  des  yeux  qui  nous  observent. 


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Vauahtk. 


Fkaheues. 


-  405  — 


Ni  ptnse-ti  nin  qui  j'rèye, 
I  gn*y  a  todi  qnt  fait  qu!  dit  ; 
Les  meAr  ont  des  orèye 
Et-z-ont  des  oûye  ossi. 

(DuiiOiiT.  U  brompoite  di  Hougâre.  4800.) 

Les  mure  ont  d's  oreilles. 


Basse- Allemagne.  —  Die  Wânde  haben  Ohren. 

1940.  Si  taper  l'tiesse  à  meûr. 

LiTT.  Se  jeter  la  tête  au  mur. 

Tenter  une  entreprise  dans  laquelle  il  est  impossible  de 
réussir,  (àcad.) 

Agir  en  désespéré. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Pr.  fr.  —  C'est  se  donner  la  tête,  c'est  donner  de  la  tôte 
contre  un  mur. 

Mais  quoi,  c'est  s'  laper  Ftiesse  ft  meûr, 

Elle  (les  feumme)  ni  cangVont  jamais  d'nateûre. 

(letfeumme,  poème.  Vers  1750.  Bulletin  de  1860.) 

1  fftt  sofTri  si  homme  tant  quM  deûre, 
Qwand  j'ennès  jettreut  Ttiesse  à  meûr, 
Ji  n'n  fireut  nin  v'ni  pus  d*esprit. 

(DUMOMT.  U  brontpcte  dt  Hongàre.  Sc.  7.  4800.) 

Hoûye  raffhire  est  brammint  cangèye. 

On  n'vout  pus  payi  l'poésèye  ; 
Li  ci  qui  fait  des  vers  et  qu'  n'a  nol  auto  mestt, 
Qa'i  s'tape  li  tiesse  à  meûr,  i  fret  co  baicôp  mt. 

(DmiH.  Li  poêle  garanti  pa  let  taini.  Fûve.  4854.) 

RrnsoN. 

J'ûreus  portant  volou  comprinde  vosse  sotte  hoameûr, 
Mais  ci  sèreut  co  pë  qui  sHaper  l'tiesse  ft  meûr. 

(Delchef.  u  galant  de  V  tlèrvanU.  l,  sc.  0.  4857.) 

CoNDROz.  Disgostë  des  bûcelle, 

V*Iet-i  prinde  li  lôye-cô, 
I  chûsiliet  'ne  mam'selle 
Qui  n'sét  cure  on  fricot, 
Puis  s'flanqaet  Ttiesse  à  mour 
Si  l'rosti  n'  sint  nin  l'boure. 
(Damoiseaux.  U  vèye  di  Craquetifoirt.  Ch.  4871.) 

Charleroi.  Mais  v'Ia  d'quoi  sïoutte  el  tiesse  au  mur. 

Tout  à  l'piquette  du  joû,  elle  vint  avet  ses  brouche, 
Eyèt  co  pou  c'coup-ci,  il  a  ploû  d'sus  les  mouche. 

(L.  Berncs.  Elle  goutte  èyèt  Varagne.  Faufe.  4873.) 

Mors.  i'tire  em  casquette, 

Etj'gralteàm'tiètte. 
C'est  tout  comme  si  je  m'flanqu'roi  l'tiette  au  mur. 

(J.-B.  Descahps.  El  casaque  de  m'  grand'pére.  Ch.  4864.) 


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—  106  - 

MoMS.  Ainsi  (*ani8  bieau  foulto  et*  tielte  aa  mur  à  Tesquater  comme  eiine  figotte, 
ta  n*  m'  impècheras  nié  d'aller  vire  c'qa'on  dit  d'bieau  au  pays  d'tantôt. 

(MouTRiBDX;  Dcê  nouvicaux  cmu  dé  quli.  1850.) 

ToDRHAi.  Gomme  si  on  s'fouteot  sHiète  au  mur. 

Nivelles.  C'est  comme  si  vos  taplz  vosse  tiosse  au  mur. 

Basse-Allemagne.— Mit  dem  Kopfe  gegen  die Wand  rennen. 

1941 .  C'est-st-à  Tmuraye  qu'on  rik'nohe  les  maçon. 

LiTT.  C*est  à  la  muraille  qu'on  reconnaît  les  maçons. 

C'est  par  le  mérite  de  Touvrage,  qu'on  juge  du  mérite  de 
celui  qui  l*a  fait.  (Acad  ) 

Pr.  fr.  —  A  l'œuvre,  on  connaît  l'ouvrier.  —  A  l'œuvre,  on 
connaît  l'artisan.  (LAFONTAiNBy  liv.  1,  fab.  21.) 

Opus  artiAcem  probat. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

G'esl-st-à  Tmuraye  qu'on  veut  l'maçon. 
(Bailledx.  Let  wane  et  la  mohe  à  pépin.  Fftve.  i85i.) 

Jaminet. 

Mais,  comme  H  spot  dit  qui  c'est-st-à  Tmuraye  qu'on  veut  les  maçon^  c'esUst-ès 
rtrèye  qu'on  veut  les  coq. 

(SàLME.  Maim  Pierre,  II.  se.  S.  1879.) 

Mahcbe.  On  veut  Tmaçon  au  pid  do  meur.  —  A  Tovrège  on  r'conneut  Tovrl. 

NAHDft.  Ni  jugez  nin  d*  l'apparence, 

C*est-8t-au  meur  qu'on  voit  Tmaçon; 
Donnez-m'  one  miette  d'espérance, 
Ji  SOS  on  si  bon  garçon. 
(WftBOTTE.  Choix  de  ehantont  wallonne».  1860.  Mamur,  3^  éd.) 

Nande.  Au  grand  bazar,  ji  prinds  leçon, 

Sins  taftrgl  ji  va  sawoit  lire. 
Mais  c'est-st-au  meûr  qu'on  voil  l'maçon. 

(J.  GoLSON.  Chanson  d^Vaumaye.  186S.) 

Chaeleboi.  G'  feufe  ci  nos  mousse  enne  doube  leçon 

C'est  qu'i  pourret  vali  qu'ein  procès  qu'enne  dispute 
S'arring'ret  à  s'môde  ci,  ça  s'ret  flni  tout  d'chutte 
Et  qu'c'est-8t-au  mur  qu'on  voit  l'maçon. 
(L.  BERims.  Le*  bourdon  eyet  let  abeile.  Faufe.  1873.) 

ToDRiiAi.  Au  pied  du  mur  on  conneot  l'macheon. 

Picardie.  Ch'est  à  ch'  pied  d'ech'  l'abe  qu'o  conoit  ch'bokillon. 

(CORBLET.  Glouaire.  1851.) 

Basse-Allebiagne.  —  Das  Werk  lobt  den  Meister. 


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1942.  On  n'divint  nin  crau  à  lèchl  les  muraye. 

(Namur.) 

LiTT.  On  ne  devient  pas  gras  à  lécher  les  murs. 
Il  faut  se  bien  nourrir  pour  se  fortifier. 

NAMim.  OsBî  i  n'estait  nin  gros  à  r'ièchl  les  meur  :  i  mougnet  pus  d'hoquet 
(Tviande  sur  on  joft  qui  bramint  des  pauve  sur  one  an. 

(Lu  Marmite.  4690.) 

Yàr.  Chàrleroi.  C'n'est  né  avet  d' leuwe  claire  qu>'on  acrache  les  ponrchat. 

Hors.  On  dira  d'mi  :  «  r'garde  ro*cin  peu  quée  boutrouye, 

Es  c'gros  gas  la  n'chuche  nié  des  croule  dé  pain 
N'ièque  nié  les  mur,  n'boit  nié  Tieau  de  l'Trouye.  » 

(J.-B.  Descanps.  V(ve  let  gim  riche.  Gh.  4850.) 

TouBHAi.  Ch'est  enne  affaire  qui  s'a  passé  d'dins  enne  maseon  dusque  Tpére  eteot 
brammint  à  guiffe.  C'tilal  i  n'éteot  pon  cras  à  lèquer  les  mur,  va. 

{Uplat  if  eouque  dé  tuUee.  Êtrennet  toumaiiiennet,  188S.) 
PiCARDiB.         On  n'devient  point  gros  à  léker  chés  murs. 

(CoRBLET.  Glouaire.  4851.) 

Rouen.  On  n'  devient  point  cras  à  léquer  les  murs. 

(HftCAiT.  Dict,) 

St-QuBMTiN.  Franciscains,  dominicains,  béaédictains,'qu'vous  n'êtes  pao  si  gras 
d'erlequer  les  palis. 

(GOSSED.  Uttrei  picardet,  4840.) 

NAGER. 

1943.  Li  cinque  qui  n'sait  nin  bagnl  va  au  fond. 

(Namur.) 

LiTT.  Celui  qui  ne  sait  pas  nager  va  au  fond. 
Celui  qui  ne  connaît  pas  son  aiTaire  est  vite  à  bout  de 
ressource. 

Pr.  fr.  —  Le  monde  est  rond, 

Qui  ne  sait  nager  va  au  fond. 

(LiROUX  DE  Ldict.  Le  livre  de$  proverbet  françatê.  II,  330.) 

ToutMAi.  Cachacroute. 

Acoute,  6Ile,  Tceu  qui  n'set  pas  nager,  i  va  au  feond. 
(Pierre  BaDMEHAULT  (Lbrot).  Btn  menache  d'frana  paufe.  Se.  3.  1801.) 

NAPPE. 

4944.  C'est-st-on  tondeu  d'mappe. 
LiTT.  C'est  un  tondeur  de  nappes. 
C'est  un  parasite,  un  pique-assiette. 
Vabiarte.  I  tond  les  mappo  et  bàrbdye  les  posson. 

(FORIR.  DiCL) 


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—  108  — 


NAVET. 

1945.  Blanc  comme  on  navat. 

LiTT.  Blanc  comme  un  navet. 

Être  excessivement  pâle  ;  efTet  de  l'effroi,  de  la  peur,  de  la 
maladie. 

On  ajoute  souvent  :  onnavaî  pelé  y  ou  pelé  deux  fèye,  ou 
treus  fèye. 

Il  aveut  les  oàye  serré,  li  boke  à  Uge,  et  il  esteut  ossi  blanc  qu'on  naval. 

(MAGNte.  BaiiH,  4868.) 
Gomme  on  navat  qu*a  sHu  pelé  deux  (èye, 
Leu  liesse  hossive  so  leu  coirps  trop  single. 

(HoCK.  Mceurt  et  coutumes.  48TS.) 
TatI. 
Àllez-ès,  p*lit  crition,  navat  pelé  treus  fèye. 

(Rehouchaiifs.  Tâtt  PperriquL  I,  se.  7.  4885.) 

NIVEU.BS.  Vos  estez  tairmint  malque,  que  vos  stez  tout  trawé. 

Et  vosse  visage  est  pftle  comme  on  navia  pelé. 
(Rbnard.  Lei  aventure*  de  Jean  étNlvellet,  Ch.  IV.  4857.) 

FBAMEBns.  Jo  n*tié  pus  su  mes  gambe,  ju  d*vie  tout  cm  d'caud,  èiè  aussi  blanc 
qu'ein  navia  pelé  trois  c^n. 

(BosQUETU.  Tambour  battant.  4886.) 

MoNS.  Bé,  tu  n'cante  pus,  éyè  puis,  bon,  t*es  pâle  comme  ein  navieau  pelé  trois 
fois,  tu  fond  comme  du  bûre  in  payelle. 

(Lbtkluer.  Armonaque  dé  Mon»*  4850.) 

NÉCESSITÉ. 

1946.  Li  nécessité  c'est  Tmére  di  l'invention. 

(Namur.) 

LiTT.  La  nécessité  est  la  mère  de  Tinvention. 
Le  besoin  oblige  à  travailler. 

NÈFLE. 

1947.  Wàrder  des  blettes  messe. 
LiTT.  Conserver  des  nèfles  blettes. 

Conserver  longtemps  quelque  chose,  en  avoir  soin.  —  Avoir 
du  bonheur  en  réserve. 

Mais  i  n*sét  nin  qui  Tmoirt  lârnVesse 
Ni  11  wftde  nin  des  blettes  messe. 

(Hanson.  Li  Hlnriade  travettèye.  Ch.  VIII.  4780.) 

1 948.  Avou  rtimps  et  dé  strain,  les  messe  mawrihet. 

LiTT.  Avec  le  temps  et  de  la  paille,  les  nèfles  mûrissent. 


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—  409  — 

On  vient  à  bout  de  bien  des  choses  avec  du  soin  et  de  la 
patience.  (Acad.) 

Remacle  {DicL)  ajoute  :  et  dTârgint. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Pr.  fr.  —  Avec  le  temps  et  la  paille,  les  nèfles  mûrissent. 

Avec  la  paille  et  le  temps, 

Se  meurissent  les  nèfle.4  et  les  glands. 

(Gabb.  Medbieb.  Trésor  des  untencet.  4568.) 

NÈGRE. 

1949.  On  n'sâreut  blanqui  on  moriâne. 

LiTT.  On  ne  saurait  blanchir  un  nègre. 

Essayer  Timpossible.  (Leroux  de  Lincy.) 

Inutilement  on  se  donne  beaucoup  de  souci  et  de  peine  pour 
faire  comprendre  à  un  homme  quelque  chose  qui  passe  sa 
portée,  ou  pour  corriger  un  homme  incorrigible.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  A  laver  la  tête  d'un  more,  à  laver  la  léte  d'un  âne, 
on  perd  sa  lessive. 

Je  gaigne  autant  à  luy  parler  qu'on  ferait  blanchir  un  more. 
{Plaitanu  devis  des  tuppoit  du  seigneur  de  la  Coquille  de  Van  1589.) 

Nettoyer  et  blanchir  un  maure. 

(Le  Père  Jeah-BIabie.  Le  Divertissement  des  sages.  166K.) 

Aethyopem  lavare. 

(LEJEimE.  Prov.  famil,  1741.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vebviers.  Momus  est-st-ine  longue  lalwe 

Qui  dit  r  vraie  en  riaot  : 
Mais  c*est  tos  côp  d'èpèe  es  l'alwe, 
Et,  comme  ondil,  laver  Tmorian. 

(Xhoffeb.  Èpigrammes,  4860.) 

Jacquk. 

Mabche.        Ll  r'procbet  tôt  s'désorde  et  s'traln  et  ses  disdut. 
C'est  blanqui  on  moriàne  et  j'  n*  aimans  nin  les  brut. 

(Alexandbe.  lA  pèchon  d'avril.  V,  se.  5.  1858.) 
Mabchk.  On  n'blanquit  jamais  on  mouriftnne. 

Nanub.  On  n'saureuve  blanqui  on  nègue. 

C'est  laver  on  nègue. 

Basse-Allemagne.  —  Einen  Mohren  weiss  waschen  wol- 
len.  —  Einen  Mohren  kann  man  nicht  weiss  waschen. 


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-  no  - 

NEIGER. 

1950.  Qwand  i  nîve  sô  Tteut,  i  fait  freud  es  Tmo- 
honne. 

LiTT.  Quand  il  neige  sur  le  toit,  il  fait  froid  dans  la  maison. 
Quand  les  cheveux  blanchissent,  l'ardeur  de  l'homme  s'éteint. 
Quand  la  neige  est  sur  la  montagne,  le  bas  est  bien  froid. 
Il  a  neigé  sur  sa  teste. 

(OUDIN.  Curlottteifirançoitei,  4640.) 
Moi».  Qwand  i  kée  dé  l'nlve  sa  Ttoit,  i  iiiit  froid  dins  Tmaison. 

1951.  Quand  i  ntve  à  T  Ste-Calh'renne,  Thiviér  est 
d'jorlé. 

LiTT.  Quand  il  neige  à  la  Ste-Catherine,  l'hiver  est  avorté. 
Ste-Catherine,  25  novembre. 

Vauaktk.  S'i  ntve  divant  S^Cath'renne, 

L'hiviér  hâve  si  s'krenne. 

(FoEm.  IHci,) 

NEZ. 

1952.  I  uWeut  nin  pus  Ion  qui  s'narenne. 
LiTT.  Il  ne  voit  pas  plus  loin  que  son  nez. 

Avoir  peu  de  lumières,  peu  de  prévoyance.  (A.gad.) 
Pr.  fr.  —  Il  ne  voit  pas  plus  loin  que  son  nez,  que  le  bout  de 
son  nez. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vikreut-i  bin,  qui  v*s  es  paret  ? 
I  fut  pinser  pus  Ion  qui  s'nex. 
{Complainu  det  paytaru  UégeoUy  1631.  B*  et  D*.  Choix  de  ehatuont,  n«  XIV.) 

Hais  cou  qui  vMeut  l'pus  èwarer, 

C'est  de  vëyt  qui  Tlibertë 

Si  va  mette  es  l' captivité 

Sins  loukl  'ne  gotte  pus  Ion  qui  s'nes. 

{Les  feumme^  poémê  tôt.  4750.  Bulletin  de  1860.) 

Mais  qu*euhe-ti  fait  d'vins  ciste  aflkire  ? 
I  n'es  poléve  rin,  li  pauve  hère  ; 
Ses  oOye  esttnt  si  foirt  troublé 
Qu'i  n'vèyéve  nin  pus  Ion  qui  s'nex. 

(Hahsoh.  U  Hlnriâde  travutèye.  Ch.  HL.  1780.) 

I  n'veut  nia  pus  Ion  qui  s*nez. 

(RniACLB.  Dlct.  18:19  ) 

On  s'iatt  trop  sovint  prinde  comme  s'on-z-esteui  Tpruml. 
£t  pus  Ion  qui  s'narenne,  c'est  la  qu'i  At  loukt. 

(Thibt.  /fie  copetme  to  P  mariège,  1858.) 


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-  m  — 

GUSTATS. 

C'est-8t-on  valet  qui  nWeui  nin  pus  Ion  qui  s'narenne. 

(DELCBBr.  Lu  deiuf  Nàveux.  III,  se.  5.  4659.) 

Variante.  On  deut  loukl  pus  Ion  qui  s' narenne. 

Yabunts.  Jacob. 

S'marier  !...  C'est  qu*At  loukt  bin  pus  Ion  qui  s'narenne. 
Vos  n*  vèyes  qui  les  rose;  mais  mi,  ji  veus  les  s*penne. 

(RehOUCHAMPS.  Lei  amours  (Ta  Gèrd,  II,  se.  4.  1875.) 

Vauartb.  Tossadt. 

I  deut  bin  avu  bon  surmint,  li  ci  qu'est  riche  ! 
Qui  pout  prtnde  de  plaisir,  chaque  fèye  qui  ça  It  sliche  ; 
Qwand  i  s'amuse  d*à  Tnule,  qu'a  Pjoft  po  s'ripoiser. 
Sins  pus  Ion  qui  s'narenne  n'avu  mftye  à  tuser  ! 

(Salue,  inefeumme  qu'ennèt  vdi  deux.  Se.  I.  4870.) 
Mabche.  1 1*  faut  pinset  pus  Ion  qui  t'net. 

Nahur.  Les  pus  malin,  c'  n*est  nin  po  rire. 

Ni  vôye-nu  nin  pus  Ion  qu*  leu  nés. 

(WtROTTE.  U  grand  faucheu.  Chanson.  4867.4«édit.) 

JoDOiGRB.  Faut  songl  pe  Ion  qu'  vosse  nex. 

Gharlcroi.  Né  pus  Ion  qui  s*  nez  sins  vire  claire. 

Quoisqu'i  n'  prédiset  né  qu*  dins  V  pusse  i  dallet  chaire? 

(BCRRDS.  Mathieu  Laentberg  din$  V  pueee,  Faufe.  1873.) 

Mors.  Que  volez,  c'est  des  jeunesse;  ça  n'  voit  nié  pus  Ion  que  I*  débout  d*  leu  nez, 

{Àrmonaque  dé  Mont,  4881.) 

Sadit-Qijentoi.  Je  n*  voiroi  pau  long  que  r  bout  d*mein  naziau. 

(GosSEU.  Lettrée  pteardet.) 

Mktz.     Qui  as*  que  fret  lo  fechHin  ?  ce  n's  rem'met,  ni  Fanchon, 

Faut  veur  plus  long  que  s' nez,  faut  d*let  chA,  faut  d'iet  t&te. 
Faut  eprater  tortot... 

«Broroex.  Ckan-Heurlin,  poème  en  patois  messin.  4785.) 

Basse-Allemagne.  —  Nicht  weiter  aïs  seine  Nase  sehen. 

1953.  C  n'est  nin  po  vosse  nez. 
LiTT.  Ce  n'est  pas  pour  votre  nez. 
La  chose  dont  il  s*agit  ne  vous  est  pas  destinée.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Ce  n*est  pas  pour  votre  nez.  —  Ce  n'est  pas  viande 
pour  vos  oiseaux. 
Cf.  La  vieille  chanson  :  J'ai  du  tabac  dans  ma  tabatière 


Var.  Mors.    C'est  des  pun  d*  coupette,  c'  n*est  pus  pou  vo  bec. 

(Leteluer.  Armonaque  délMone,  4850.) 

Basse-Allemagne.  —  Das  ist  Nichlsfûr  deinen  Schnabel. 


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—  112  - 

1.954.  Miner  po  Y  narenne. 
LiTT.  Conduire  par  le  nez. 

Abuser  de  l'ascendant  qu'on  a  sur  quelqu*un  pour  lui  faire 
faire  tout  ce  qu'on  veut.  (Agad.) 

Exp.  prov.  —  Mener  par  le  bout  du  nez. 
Être  conduit  par  le  nez. 

(Le  père  Jkam-Màrie.  DivertUtement  det  $agei.  4665.) 

Se  laisser  mener  par  le  nez. 

(OODDI.  CuriotUetJrançoites.  1640.) 

C'est  un  homme,  entre  nous,  à  mener  par  le  nez. 

(MOLIÈBE.  Tartuffe.  lY,  se.  5.) 

Qu'il  n'est  point  fort  aisé  de  mener  par  le  nez. 


Cité  par  Forir.  Dict. 

HOULPAI. 


(Bautebogre.) 


I  m'  sônle  qui  Ï6  on  papigaèye, 
Qtti  d'ine  voix  rauque  et  abaaméye, 

Sins  cesse  mi  brait  : 

Chftchoule»  Ghàchoûle, 

N'est  qu'ine  madoùle. 
Qui  mône  po  l' nez  li  pauve  Hoalpal. 

(De  Hàrlez.  Le$  hypoconu.  III,  se.  i^,  IIM.) 

Celasse,  vosse  coAr  et  V  menne 
Ni  fet  qu'onk,  vos  V  savez  ; 
Vos  m' minez  po  1'  narènne 
Là  wisse  qui  vos  volez. 

(Dehim.  Lè$  pèheu  cT  Moâu.  Chanson.  18U.) 

Tatehme. 

Allez,  i  fki  qa*i  cange  ;  nos  veArans  si  Tatenne 
Si  lalret  co  jamftye  kiminer  po  l' narènne. 

(Rehodchahps.  Li  tav'it.  I,  se.  5.  i858.) 

Marche.  G*est  des  gins,  et  s'to  va  t'y  d*net, 

1 1' conduront  bintôt  po  I*  net. 

(ALEXAia»RB.  P'tit  corU.  1860.) 

MoMS.  Paufes  macaveugue!  i  n*  voyentHè  nié  qu*on  les  mènne  pau  1*  nez,  et  qu'on 
leus  aggrippe  leus  aabert,  in  leu  promettant  pus  d'bure  que  d*  pain. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mont.  1849.) 

Yar.  Mors.  Défiez-vous  des  geins  à  deux  visage  èyet  d' ceux-lal  qui  veurté  vos 
roeinner  à  l'ongue. 

(MOUTRIEUX.  Du  nouvieaux  conu  dis  quU.  1850.) 

Meinner  à  Fongue  (terme  du  jeu  de  palet). 

Orio.  c  Cette  expression,  qui  était  également  usitée  chez  les 


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-  113  — 

Grecs  et  chez  les  Latins,  est  une  allusion  aux  buffles  que  Ton 
conduit  au  moyen  d'un  anneau  de  fer  passé  dans  leurs  narines.  » 

(QUITARD.  Otof.,  p.  550  ) 

Basse- Allemagne.  —  Einen  bei  der  Nase  herumfahren. 

i955.  Qaî  disfait  s' narenne,  disfait  s' visège. 

LiTT.  Celui  qui  défait  son  nez,  défait  son  visage. 

Faire  par  dépit  contre  quelqu'un  une  chose  dont  on  souffre  le 
premier.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Se  couper,  s'arracher  le  nez  pour  faire  dépit  à  son 
Tisage.  —  Qui  gâte  son  nez,  gâte  son  visage.  —  C'est  se  ravaler 
soi-même  que  de  médire  de  ses  proches. 

Qui  son  nés  coupe,  il  déserte  son  vis. 

{Ll  romant  de  Car  In  le  Lohirain.) 

Qai  soun  nez  coupe,  sa  &ce  desonoure. 

(Proverbe  del  Vilain.  XIV*  siècle.) 

Cité  par  FoRiR.  IHct. 

C'est  l'union  qui  fsiil  l*foice  divint  tôt; 

Dimanez  bln  d'accoird  et  nVoûvtz  mftye  H  spot  : 
Qnt  disfidt  s'nez,  disfidt  s*visège. 

(Baujledx.  Li  vi  homme  et  tet  èfani,  Fftve.  485S.) 

Qui  gâte  si  nez,  gâte  si  visège 
Lèylz  bin  la  tôt  casmoussège. 

(TuiBT.  Ine  invention.  1866.) 

Nanub.  Qui  disfait  s'nez»  disfait  s'visache. 

Vab.  St-Hitbert.        Lu  ci  qui  grette  su  nez,  déguise  su  visache. 

JoDOiGRB.  Qui  gftte  se  nez,  g&te  se  vesage. 

Mous.  Eyet  n' dites  jamais  du  mau  d'sus  personne,  eyet  surtoutt*  sur  vos  parint, 
pasqui  qui  déquire  s'nez,  déqulre  s' visage. 

(MouTBiEUX.  Des  nouvieaux  cent'  die  quiit.  -1850  ) 

1956.  II  a  des  viér  es  V  narenne,  es  nez. 

LiTT.  Il  a  des  vers  dans  les  narines,  au  nez. 

Il  en  sait  plus  long  sur  cette  affaire  qu'il  ne  veut  l'avouer. 

4957.  Coula  ni  s' veut  nin  pus  qui  l' narenne  so 
r  visège. 

LiTT.  Cela  ne  se  voit  pas  plus  que  le  nez  sur  le  visage. 

Se  dit  d'une  chose  qui  paraît  et  qu'on  s'efforcerait  en  vain  de 
cacher.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Cela  paraît  comme  le  nez  au  milieu  du  visage.  — 
Cela  ne  paraît  pas  plus  que  le  nez  au  milieu  du  visage. 

8 


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-  «4  - 

1958.  Si  on  lî  stoirdéve  li  narenne,  i  n'vatreut 
qu'dè  lessaî. 

LiTT.  Si  on  lui  tordait  le  nez,  il  n'en  sortirait  que  du  lait. 

Se  dit  d'un  très  jeune  homme  qui  veut  se  mêler  de  choses 
au-dessus  de  son  âge.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Il  est  si  jeune,  que  si  on  lui  tordait  le  nez,  il  en 
sortirait  encore  du  lait. 

Si  on  lui  tordait  le  nez,  il  en  sortirait  du  laict. 

(OuDm.  Curlosltez  françoites.  1640.) 

Qui  te  lordroit  le  nez,  il  en  sortiroit  encore  du  laict. 

{Comidie  det  Proverbes.  i654.) 

Ti  fais  l'sftti,  et  si  Ton  t'sitoirdéve  ti  narenne,  i  n'vainreut  qu'  de  lessal. 

(Remacle.  Dict.) 
Nanur.  Lucien. 

....  Jamais  t'n'as  vôyu  ça 
S'on  11  picVeuve  li  nez,  i  sût'rait  dé  lassia. 

(Les  Ardinoii  à  Namcur,  II.  Se  I.  Marmite.  4880.) 

1959.  Cair  s'nez  dins  ein  brin.  (Tournai.) 

LiTT.  Tomber  le  nez  dans  un  étron. 

Aboutir  à  un  mauvais  résultat  après  avoir  eu  la  prétention 
de  réussir.  —  Se  dit  aussi  d'une  personne  qui  est  à  marier  et 
qui  rejette  tous  les  partis  qui  se  présentent. 

1960.  Narenne  di  cric,  minton  d'dawdaw. 
LiTT.  Nez  en  croc,  menton  à  galoche. 

Nez  aquilin,  menton  saillant. 
Oité  par  Forir.  Dict. 

1961.  Si  narenne  fait  Tamour  à  s'  minton. 
LiTT.  Son  nez  fait  Tamour  à  son  menton. 

C'est  une  figure  en  casse-noisette. 

1962.  I  vât  ml  lèyt  ine  èfant  morveux  qui  d'iî  râyl 
r  narenne. 

LiTT.  Il  vaut  mieux  laisser  un  enfant  morveux  que  de  lui 
arracher  le  nez. 

Il  est  de  la  sagesse  de  tolérer  un  petit  mal,  lorsqu'on  risque 
en  voulant  y  remédier  d'en  causer  un  plus  grand.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Il  vaut  mieux  laisser  son  enfant  morveux  que  de  lui 
arracher  le  nez. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Variante.  I  v&t  ml  lèyl  si  ch'và  morveux  et«. 

Namur.  I  vaut  mia  lèyl  s*t  èfant  morveux  qui  d'il  arrachl  Tnez. 

NoNS.  I  vaut  mieux  layer  Tinfant  morveux  que  d'il  arracher  s'nez. 


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-  115   — 

Hainadt.  Si  c' n'est  nié  in  paradis,  ça  nMoil  nid  elle  non  pu  pis  qu'in  infer;  ou 
bié  :  i  vaut  mieux  t'nié  sou  qu'on  a,  dyé  léyer  pulot  s'nez  mouqueux  que  d^I'arrachier. 

(Armonac  du  Borinage.  i8i9.) 

Tournai.  I  vaut  mieux  laisser  rniorfe  à  l'infant  que  dMi  foule  Tncz  in  bas. 

St-Quentin.  Cha  voroi  coère  èmieux  délaisser  s'neinfeint  morveux  putot  qu'  deir 
y  arracher  sein  pôve  tio  nez. 

(GossEU.  Letlret  picardes,  4845.) 

1963.  Freûdès  matenne, 
Rogès  narenne. 

LiTT.  Froides  matines, 

Nez  rouges. 
Se  prend  au  sens  physique. 

1964.  Bècliowe  narenne  et  tennès  leppe  ni  sont 
nin  bonne. 

LiTT.  Nez  pointu  et  minces  lèvres  ne  sont  pas  bonnes. 
Remarque  physiognomonique  sur  les  femmes. 
  Namur  on  dit  simplement  :   C'est  tennès  leppes  et  béchu 
nez. 

On  dit  aussi  à  Liège  : 

Tennès  leppe  et  bèchou  nez, 

I  vât  ml  s' pinde  qui  di  s' marier. 

Ou: 

Tennès  leppe  et  bèchou  nez 
J'aime  ml  mori  qu'di  v'  siposer. 

Var.  Namdb.  Tennès  leppe  et  bèchu  nez  a  sovint  linwe  à  ponte. 

JoDoiGNE.  Bècheu  nez,  fennès  leppe, 

Sèret  balteu,  Tdiale  me  screppe. 

1963.  Il  a  rècliî  es  l'air  et  coula  lî  a  r' tourné  so 
r  narenne. 

LiTT.  Il  a  craché  en  Tair,  cela  lui  est  tombé  sur  le  nez. 

Pr.  fr.  —  Cela  lui  est  retombé  sur  le  nez.  —  Un  trompeur  est 
souvent  trompé. 

Qui  crache  en  l'air  reçoit  le  cracHàt  sur  soi. 

{Prou,  de  Douvellet.  1IS3i.) 

C'est-st-on  côp  d'sâbe  es  Taiwe.  I  v's  arriv'ret  çou  qu'arrive  à  ci  qui  rèche  es 
haut  ;  à  mons  quWos  n'y  pinsYez,  tôt  coula  v'  ritoum'ret  so  Tnez. 

{Dialogue  inu  moncheu  Lambert  et  tUvèsin  Barnabe.  Vers  4850.) 

BlARCBE.  HlKRI. 

C^est  bin  vos  qu'o  l'a  scrit,  c'est  bin  vos  qu'  la  signet, 
C'est-st-one  pire  dins  l'air  qui  v'ritome  sus  l'net. 

(Alexandre.  Li  pèchoti  d'avril.  V,  se.  9.  185P  ^ 


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—  116  - 

Vàr.  Marcbe.  Li  ci  qu'tape  on  calau  d'vins  Pair 

0  Tricit  sus  l'net,  deûr  comme  fier. 

(Alexandre.  FtU  corti,  4860.) 
Namur.  Rache  es  l'air,  ça  ti  r'cherrai  sus  l'nez. 

Namur.  Deux  trois  pédant  y  ont  trové  à  r'dire 

Es  battant  dTaile,  i  s'enne  ont  excuse 
C'est  c'qui  s'appelle  taper  au  haut  one  pire 
Et  qui  r'chail  sus  leu  nez. 

(J.  COLSOlf.  Banquet  dé  Vgàre  civique.  i86S.) 

Cbarleroi.        L*proverbe  n*a  né  minti,  et  qu'on  né  Troublie  né 

G*est  qu'quand  on  crache  in  l'air,  ça  vos  r*chalt  su  vos  nez. 

(Bernus.  L'guernouye  èyèt  Vrat  Faufe.  4873.) 

MoNS.     C'Ieup  U  avoit  craché  in  air  et  ça  li  a  r*quèyu  sus  s'nez. 

(Leteijjer.  Àrm.  dé  Mons.  -1848.  El  lion,  el  leup  été  Vemaerd.  Fauve.) 

Enne  crachez  nié  in  air  dé  peur  que  c'a  vos  ertombe  d'sus  vos  nez. 

(MociTRiEUX.  Des  nouvieaux  conte  dés  quté.  4850.) 

MoNS.        Tout  ça  c'est  pou  vos  dire  qu'à  l'ville  c^mme  au  vill&ge 
Les  ceux  qui  crache  in  air,  ça  r'quée  su  leu  vis&ge. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mont.  1889.) 

St-Quehtih.  Pernez  warde  d'raquier  ein  l'air  et  pis  qu'cha  r'queisse  d'sus  vo 
naziau.  (Gosseu.  Lettre»  picardes,  4840.) 

1966. 1  s' cass'reut  V  narenne  so  'ne  lîve  di  boùre. 

LiTT.  11  se  casserait  le  nez  sur  une  livre  de  beurre. 

Il  a  du  malheur  et  des  travers  dans  tout  ce  qu'il  entreprend. 

Enfin,  i  l'i^t  bin  dire,  il  avisse,  sainte  Houbenne, 
Qui  conte  ine  llve  di  boôre  vos  v'cass'riz  bin  l'narenne. 

(Remouchahps.  Les  deux  voisin.  4876.) 
JoDOiGNE.  I  s'cass'rot  l'nez  seur  one  Uve  de  bûre  (et  parfois  :  seur  on  stron.) 

1967.  C'est-st-on  findeu  d'  narenne. 

LiTT.  C'est  un  fendeur  de  nez. 

C'est  un  batailleur,  un  matamore,  un  capitaine  Fracasse. 

Cf.  Il  fait  le  fendant. 

1968.  Té  nez,  té  pid. 
LiTT.  Tel  nez,  tel  pied. 
Prov.  physiognomonique. 

1969.  Coula  v'pind  à  V  narenne. 
LiTT.  Cela  vous  pend  au  nez. 

Cette  chose,  cet  événement  vous  arrivera  infailliblement. 
Cité  par  Fonm.  Dict, 

Il  ne  sez  qu'à  l'oil  li  pent. 

{Roman  du  renard^  XIII<  siècle.) 


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—  H7  — 

Variante.  Hodlpai. 

Di  Ion,  on  raisonne  àhèyemint, 

Ato  voste  air  indifllèrinl, 

I  v*s  ennès  pind  ottant  so  Ttiesse. 

(De  Harlez.  Les  hypoeonte.  I,  se.  S.  1758.) 

Jeannette. 

Çoula,  mon  Diu,  nin  pus  Ion  /pi'boûye, 
Vola  çou  qu'po  V  moumint  nos  pind  divant  les  oûye. 

(Delchef.  Li  galant  dé  Vtieruante.  II,  se.  i'».  1857.) 

Durand. 

J'ô  çou  quWos  volez  dire,  ji  n*a  nin  co  roûvl 
Çou  qui  m' pind  d*80s  Tnarenne... 

(Delchef.  Les  deux  neveux.  III,  se.  3.  1859.) 

Variante.  Nanbsse. 

Seûrmint  tinez  l'promesse  qui  vos  m'avez  fait  hoùye 
Ca  vos  savez  à  e'ste  heure  çou  qui  v'pind  d*vant  les  oâye. 

(Remodcramps.  Li  iav*tt,  II,  se.  6.  1858.) 
Marche.  Bertine. 

Ni  prév'ni  nin  pus  qu'  ça,  ça  quo  l's  y  pind  au  net. 

(Alexandre.  U  pèchon  d'avril.  V,  se.  1'».  1858.) 
Beauraing.        Vos  vèyez  bin,  Hinri,  v'ia  c*qui  vos  pind  au  net, 
Si  vos  mettoz  comme  li,  à  vos  rimpli  d'pëquet. 

(Verver.  Les  talée.  1863.) 
ST-QuENTOi.  via  tout  chou  qui  vous  peind  à  l'œule. 

Bale.  Daimes  si  lai  mode,  àtain  vos  eu  peud  es  orayes 

Se  vo  cheute  les  lois  qu'e  le  monde  vo  baiye. 
(Raspeluer.  Lee  panies  (paniers).  Poème  en  patois  de  l'ancien 
évôché  de  B&le.  1756.) 

1970.  I  vât  mî  d'à  nez  qui  d'à  cou,  i  n'flaîre  nin  si 
foirt. 

LiTT.  Il  vaut  mieux  du  nez  que  du  cul,  il  ne  pue  pas  aussi 
fort. 

Calembour  souvent  employé  dans  nos  campagnes  pour 
répondre  à  ceux  qui  vous  disent  :  vos  serez  damné. 

1971.  Sèchî  les  viér  foû  de  Tnarenne.  . 
LiTT.  Tirer  les  vers  hors  du  nez. 

Amener  à  dire  ce  qu'on  veut  savoir,  en  questionnant  adroi- 
tement. (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Tirer  les  vers  du  nez. 

Tirer  les  vers  du  nez. 

(Adages  françois.  XVI«  siècle.) 
Vous  avez  envie  de  me  tirer  les  vers  du  nez. 

(Molière.  Georges  Dandln.  II,  se.  7.) 
Jeannette. 
Ji  n'fret  les  qwansse  di  rin,  ji  sèret  assez  fenne 
Po  sayt  d'il  sèchl  les  viér  foft  de  l'narenne. 

(Delchef.  Li  galant  dé  Vsiervante.  I,  se.  2.  1857.) 


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~  118  - 

Crahay. 

C*e8t  vous  qu*enrache  d'avoir  les  viér  foù  d'ma  narenne. 

(ÀLCYDE  PniOB.  Çou  qu'eMi-st-ès  fond  dé  pot,  4864.) 

Nosse  mëd'cin  nasnaropathique 
Qui  n'féve  mftye  qu'assoti  Tpratique 
Tôt  H  séchant  les  viér  de  nez. 

(Thirt.  Ine  invention,  4866.) 

Var.  Verviers.  '        Gilles  {à  paurt). 

....  Yoci  n'pierdant  nin  Tqwàte 
Po  It  tirer  les  dint,  c'est  Ttimps  di  s'mette  es  qwatte. 
(A  Matouftt,) 

Coula  m'fait  bin  plaist,  cher  ami,  dal,  s'pout  bin. 
(A  paurt,) 

Di  lèye  ni  motihant. 

Matoufet  (dé  mhme),  ' 

Di  lèye  ni  paurlant  nin. 
{Fixant  GilU».) 

Vs  avez  l'air  annoyeux. 

Gilles  (furprit). 

Mais  on  tôt  pôque,  et  vos  ? 

Matoufet  (à  paurt). 

I  m'vout  tirer  les  dint,  waurdans  'ne  saquoi  por  nos. 

(Renier.  Li  mohonne  à  deux  face.  Se.  3.  4873.) 

Marche.  Si  Tmalin  t'invite  à  dinet, 

C'est  po  t'tiret  les  vier  do  net. 

(Alexandre.  P'titcorti,  4860.) 
MoKS.  (îuand  elle  vouloit  lui  tirer  les  vier  hors  du  nez,  i  fesoit  Tblouque  et  i  n'U 
repondoit  nié. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mont,  48S3.) 
Frameries.  Mais  après  toute.  Osons  chane  de  nérie,  et  saquons  li  les  vier  hier 
de  s'nez. 

(BOSQDETIA.  Tambour  battant,  4885.) 
Lille.  A  ches  femm's  qui  saittent  lire. 

Pour  savoir  chin  que  j'dos  dire, 
J'ieu  tir'  les  viers  hors  du  nez. 

(Desrousseaux.  Chan$oni  lillotset,  4854.) 
V.  QuiTARD.  Dict.f  p.  551. 

1972.  Mouskiez  vo  nez,  ou  i  s'mouskra; 

Mariez  vo  fiye,  ou  elle  se  mariera  (Mons.) 
LiTT.    Mouchez  votre  nez,  ou  il  se  mouchera; 

Mariez  votre  fille  ou  elle  se  mariera. 
Il  est  inutile  de  chercher  à  s'opposer  aux  choses  qui  doivent 
naturellement  arriver. 

1973  C'est-st-ine  narenne  qui  ploût  d'vins. 
LiTT.  C'est  un  nez  où  il  pleut. 
Nez  camus,  nez  à  la  Roxelane. 


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—  H9  - 

1974.  In  printe  pus  avec  s'nez  qu'avec  eine  pelle. 

(Tournai.) 

LiTT.  En  prendre  plus  avec  son  nez  qu'avec  une  pelle. 
Sentir  fort  une  mauvaise  odeur. 

1975.  I  n'faut  jamais  s'ièhy  rachî  es  nez  quand  n'a 
place  à  coslé.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Il  ne  faut  jamais  se  laisser  cracher  au  nez  quand  il  y 
a  place  à  côté. 

Il  ne  faut  jamais  supporter  d'injure. 

NICHÉE. 

1976.  C'est-st-ine  niêye  di  clappe  à  terre. 

LiTT.  C'est  une  nichée  de  jette  à  terre  (choses  jetées). 
Se  dit  par  dérision  à  ceux  qui  mettent  le  pied  dans  des  im- 
mondices. 

1977.  L'ci  qu'a  'ne  niêve  à  rascoyî  n'a  wâde  de 
rièyîlà. 

LiTT.  Celui  qui  a  une  couvée  à  dénicher  n'a  garde  de  la 
laisser  là. 

Toute  bonne  fortune  est  bien  venue. 
Jodoigne  Se  Vconnereut  on  neud,  t'el  rascoudrol. 

NID. 

1978.1  n'fàtninchîrès  s' nid. 
LiTT.  Il  ne  faut  pas  chierdans  son  nid. 
Il  ne  faut  pas  salir  sa  demeure.  —  Il  ne  faut  pas  salir  la 
demeure  d'un  autre  ;  ou  figurément,  l'insulter,  lui  nuire. 

On  s' passe  d'avu  d'hitd  Madrid, 
Mats  on  n*passe  nin  de  chlre  es  s'nid. 
(Pasquèye  critique  et  calounne  so  lex  affaire  de  Vmédicenne.  4732.) 

Marche.  Que  mouais  ohai  qu*a  s'nid  d'brennet  ! 

Yar.  Jodoigne.         Mànnet  mouchon  qu'a  s*neud  dauboré. 

1979.  Esse  â  nid  de  coq. 
LiTT.  Être  au  nid  du  coq. 

Se  trouver  au  dépourvu.  —  Ne  rien  avoir  sous  la  main. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

1980.  Vât  mt  mette  si  main  so  on  nid  qu  a  ine 
saquoi  d'vins  qui  dMns  onk  qui  n'a  rin. 

LiTT.  Il  vaut  mieux  mettre  sa  main  sur  un  nid  où  il  y  a 
quelque  chose,  que  sur  un  (nid)  où  il  n'y  a  rien. 

Il  vaut  mieux  faire  une  bonne  affaire  qu'une  mauvaise. 


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-  120  — 
NIVELLOIS. 

1981.    Quand  les  Aclot  sàronl  pindu, 
Les  paîsan  diront  chtr  aissus. 
LiTT.        Quand  les  Aclols  (•  )  seront  pendus, 

Les  paysans  iront  chier  dessus. 
Les  campagnards  des  environs  de  Nivelles  adressent  ce 
distique  aux  Nivellois  pour  se    moquer  d'eux,  à  quoi  les 
Nivellois  répondent  : 

Quand  les  paîsan  seront  brûlé 
Les  Àclot  diront  les  tig'ner. 

LiTT.  Quand  les  paysans  seront  brûlés 

Les  Aclots  iront  les  tisonner. 


NOËL. 


(VAclot.  1889.) 


1982.  Noyé  et  J'han  s'pârtet  l'an. 

LiTT.  Noël  et  Jean  partagent  Tannée. 

c  Ce  dicton  en  dit  plus  qu'il  n'est  gros  ;  il  indique  qu*il  fut 
c  un  temps  où  Tannée  commençait  à  Noël  dans  notre  vieux 
c  pays  de  Liège,  qui,  ne  se  contentant  pas  d'avoir  une  natio- 
c  nalité  forte  et  vivace,  un  idiome  original,  voulait  aussi  avoir 
(K  son  calendrier  particulier.  » 

(lUvue  de  lAige^  1845.  Le  eaUndrUr  Uéçeolt.) 

Quoi  qu*il  en  soil,  c'est  à  Noël  (25  décembre)  et  à  la  St-Jean 
(24  juin)  que,  d*après  Tusage,  les  baux  des  maisons  expirent  à 
Liège. 

PiCABDiB.  Noel  et  Tsaint  Jean 

S'partag'tent  l'an. 

(CosBLKT.  Glose,  i85i.) 

1983.  On-z-a  tant  crié  Noyé,  qu'à  l'fin  il  est-st- 
arrivé. 

LiTT.  On  a  tant  appelé  Noël,  qu^à  la  fin  il  est  arrivé. 

Se  dit  en  parlant  d'une  chose  qui  arrive  après  qu'on  Ta  fort 
désirée  et  qu*on  en  a  souvent  parlé.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  On  a  tant  chanté,  tant  crié  Noël  qu'à  la  fin  il  est 
venu. 

Variants.  On  houk  tant  Pftque  qu'elle  vint. 

Bourgogne.  Noei  véro,  j'aivou  criai  si  for 

Qu'ai  lai  fin  le  veci  de  retor. 
(Bernard  de  la  Honnoye.  Noei  Bourguignon,  4700.) 

(*)  Surnom  des  Nivellois.  Voyez  Surnom,  Nivelles. 


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-  121    - 

1984.  Blanc  Noyé,  vètès  Pâques. 
LiTT.  Blanc  Noël,  vertes  Pâques. 

Quand  il  fait  très  froid  à  la  Noël,  c'est  le  signe  de  beau  temps 
à  Pâques. 

Nivelles.  Verlès  Nowé, 

Blanches  Paque. 

Bassk-Allemagne.  —  Grûne  Weihnacht,  weisse  Ostern. 

1985.  Tée  joû  Noée,  tée  joù  Tan.  (Mons.) 
LiTT.  Tel  jour  Noél,  tel  jour  l'an. 

La  fôte  de  Noël  et  celle  du  nouvel  an  arrivent  au  môme  jour 
de  la  semaine. 

(SiGART.  Dici.  monioit.) 

1986.  Au  Noyé,  rapetassé 

A  Pauque,  ô  pau  gauye 

A  r  Pentecôte,  quoi  qu'i  cosse. 

(Pays  de  Herye.) 
LiTT.         Â  la  Noël,  raccommodé, 
A  Pâques,  un  peu  élégant, 
A  la  Pentecôte,  quoi  qu*il  coûte, 
t  Après  avoir  passé  Thiver  dans  sa  grange,  ou  au  coin 
c  de  son    feu,   après   avoir    labouré,  fumé,    semé,   planté, 
c  ]orsqu*enfin  il  a  mis  tout  en  ordre  aux  champs  et  dans  la 
c  ferme,  et  qu'il  n'a  plus  qu^à  laisser  faire  le  bon  Dieu,  la  pluie 
c  et  le  soleil,  le  cultivateur  sent  le  besoin  de  faire  une  folie. 

(  Il  a  choisi  son  temps:  A  la  Noël,  il  était  rapetassé,  c'est  le 
«  mot  ;  à  Pâques,  on  Ta  vu  à  Chèvremont  avec  ses  habits 

c  de Tannée  dernière,  au  moins;  mais  à  la  Pentecôte! 

c  A  la  Pentecôte,  le  cultivateur  se  déboutonne,  comme  on 
c  dit  vulgairement,  il  fait  une  gasse,  un  Saint-Crepin, 
€  6  hirisseen  un  mot  ^  Vous  le  voyez  descendre  sur  Liège,  avec 
«  sa  femme,  ses  fils  et  ses  filles  et  dénouer  les  cordons  de  sa 
c  bourse,  fermée  depuis  la  Pentecôte  de  l'an  passé.  i» 

{L'Edaireur^  organe  du  canton  de  Fléron,  n9  du  3  juin  1863. 
Rédacteur  :  Waltëhe  Debouny.) 

1987.  A  Noyé,  vât  mî  on  leup  d'vins  les  champ 
qu'on  laboureu. 

LiTT.  A  la  Noël,  il  vaut  mieux  un  loup  dans  les  champs 
qu'un  laboureur. 

Il  est  préférable  pour  l'agriculture,  qu'il  gèle  en  temps 
de  Noël. 


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-  128  — 

1988.  Qwand  on  magne  les  boùquette  à  Toulie,  on 
magne  les  cocogne  es  V  coulôye 

LiTT.  Quand  on  mange  les  crêpes  à  la  porte  (sur  le  seuil),  on 
mange  les  œufs  de  Pâques  au  coin  du  feu. 

Quand  le  temps  est  doux  à  la  Noël,  il  fait  froid  à  Pâques. 
Boûqtiette,  crêpes  de  farine  de  sarrazin,  qu'on  arrose  de  vin 
chaud,  à  Liège,  pour  faire  réveillon. 

Boùquette {savvaizin)  est  aussi  usité  dans  le  nord  de  la  France. 
Cocagne,  œufs  de  Pâques,  teints  de  diverses  couleurs. 
Pr.  fr.  —    Quand  Noël  a  son  pignon, 
Pâques  a  son  tison. 
Quand  on  voit  à  Noël  les  moucherons, 
A  Pâques  on  voit  les  glaçons. 
C'est-à-dire  quand  il  fait  assez  doux  à  Noël  pour  qu'on  soit 
à  sa  fenêtre,  on  se  chauffe  à  Pâques. 

JoDOiGME.  Au  Noyé,  au  balcon  ; 

A  Pauque,  au  lèjon. 

NŒUD. 

1989.  Passer  po  tos  les  nouk. 

LiTT.  Passer  par  tous  les  nœuds. 
Avoir  une  longue  expérience.  —  Experto  crede  Roberto. 
Souffrir  une  humiliation  complète,  une  douleur  longue  et 
cruelle,  un  malheur  dans  toute  son  étendue.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Boire  le  calice  jusqu'à  la  lie. 

Vos  estez  m' camarade  et  ji  v'  deus  des  consèye  ; 
J'a  passé  tos  les  nouk,  et  j  a  dit  co  cint  fëye. 
Qu'a  des  s'faitès  pârtèye,  s*  on  poldve  fer  r'mahî, 
On  pougn'reut  des  bais  côp  po  n*  pus  avu  l'papl 

(Thiry.  Ine  copenne  io  V  mariége.  iSoS.) 

Variante.  I  m'a  fallou  prinde  li  jâgô. 

Et  lèye  a  pris  1*  cou-d'-chàsse, 
I  m'  fàt  passer  po  tos  les  trô. 
Si  j' deus  viker  à  mi  &he. 
{Uhomme  so  Vâgne.  B*  et  D*.  Recueil  de  chansons,  etc.) 
Gath'rennc. 

Pah  !  lais-r  fer  comme  t*as  fait,  avou  tes  conte  di  m' vé, 
T'as  passé  tos  les  nouk  ;  Il  jùnesse,  c'est  T  jônesse. 

(Delarce.  On  tour  dibotrene,  1871.) 

1990.  Si  marier  â  corant  lèce. 
LiTT.  Se  marier  au  nœud  coulant. 

Commerce  illicite    sous    quelque   apparence   de    mariage, 
(Acad.) 

Se  marier  à  la  détrempe. 


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—  123  - 

L'expression    corant-lèce    s'emploie    proverbialement    en 
parlant  de  tout  ce  qui  peut  se  défaire,  se  dénouer. 
Cité  par  FoRiR.  Dict. 
On  dit  aussi  : 

Si  marier  d'sos  V  linçoû,  d'sos  V  cofteu, 

Si  marier  d'sos  li  ch'minèye. 

JoDOiCNE.  I  sont  mariés  d'sos  l' sauge,  d*sos  l' lëçoû. 

1991.  VU  r  cas, 
Tti  l'avocat. 
V'ià  r  nœud, 

Tti  Tsouyeux.  (Mons.) 

LiTT.  Voilà  le  cas, 

Dit  Tavocat. 

Voilà  le  nœud, 

Dit  le  scieur. 
Voilà  la  grande  affaire  ;   ce   qui  arrête,  ce  dont  il  faut 
principalement  s'occuper. 

Pr.  fr.  —  C'est  là  Tenclonure.  —  Voilà  le  hic. 
Trouver  le  nœud  de  l'affaire. 

(OUDIM.  Curiotitez  françotseê.  4640.) 
De  l'argent,  dites-vous,  oh  !  voilà  l'enclouure. 

(Molière.  VÈtonrdi,  II,  se.  K.) 

Marche.  On  s' ragrawôye  et  d' brique  et  d' broque, 

Qwand  on-z-a  d' l'esprit,  vola  l' noque. 

JoDOiGME.  VoU  r  neuque  de  l'affaire. 

Gharleroi.  Qeune. 

C'est  qu'i  gn*a  p*telte  ein  p'tit  petteu  d' pois  ou  Faute  qui  11  aura  tappet  dins 
l'oâye;  danjureux  que  v'ia  V  nœud,  dit-st-i  V  soyeu. 

(Bernus.  W  malade  Saint-Thibau.  II,  se.  7.  1876.) 

Framebies.  V'ià  r  nœud, 

Dit-st-i  Tsouyeu. 

MoNs.  Enne  n' direz  nié  qu*nos  arrivons  d' Cracovie  avé  c'  nouvelle  là  ?  là  V  nœud 
ttM  l'souyeux, c'est  pou  c'a  qu'  nos  n'in  parlerions  nié,  peut  d^ètte  traité  d' craqueur. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mons.  1850.) 

NOIR. 

1992.  I  fait  neûr  wisse  qu'i  s' piette. 

LiTT.  Il  fait  noir  où  il  se  perd. 

Il  faut  que  l'affaire  soit  bien  scabreuse  pour  que  cet  homme 
échoue. 

Variante.  I  fait  s'pais  wisse  qui  s' pièdrct. 

C'est  une  personne  qui  prend  ses  précautions,  qui  ne  marche 
pas  à  l'aventure,  qui  ne  se  lie  pas  au  hasard. 


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—  124  — 


Allez  lèytz  fer  V  poyette, 
I  fait  s'pais  wisse  qu'elle  si  piette. 
{Pasquèye  po  P  jubilé  d'sour  Lambertine  Baupaln  et  cT  fOur  Louise  Dixpa^ 
jubilaires  à  Bavîre.  1786.) 

Awoureûsemint  por  lèye,  i  fève  neûr  wisse  qu'elle  si  piërdéve. 

(Magnée.  Baitri.  4865  ) 
I  fôreut  quM  freut  s'pais  wisse  qui  ji  mireu  piette, 
Pasqui  j'a  v'nou  ft  monde,  vèyei-v*,  avou  'ne  ham'lette. 

(Remouchahps.  Les  amour  d'à  Géra.  I,  se.  i.  4875.) 
Marche.  I  fait  s'pais  d'où  qui  s'  pierd. 

Namur.  Luwisse. 

Ah  !  les  coquin  :  i  fait  bin  noir  ou  c'  qui  s' piède-nu. 

{Les  ardinoU  à  Nameûr.  II,  se.  3.  Marmite,  n»  S.  4889.) 

JoDOiGNE.  I  fait  noir  eusse  que  spiet. 

Gharleroi.  Toinette. 

Comme  elle  ne  lôye  né  ses  chin  avet  des  saucisse  et  qui  fait  noir  eusse  que  l' se 
piette,  c'est  p'tette  ein  traquenard,  conte  vo  n'  intérêt. 

(Bernus.  U  malade  Saint-Thibau.  I,  se.  40.  4876.) 

NoNS.  I  fait  noir  quand  veut  s'tromper. 

(LETEtUER.  Armonaque  dé  MofU.  4884.) 

Tournai.  Antoine. 

Faut  dire  oussi  qu'  Cicile  elle  est  pus  feine  qu'ein  ch'veu  et  qu'i  fra  bouguermint 
noir  dusqu'elle  se  perdra. 

(Ach.  ViART.  Vieux  garchéon  et  méquenne.  I,  se.  5.  1894.) 

1993.  Esse  d'à  grand  neùr. 
LiTT.  Être  au  grand  noir. 

Être  au  diable. 

On  dit  aussi  :  Esse  damné  tôt  neûr. 

LiTT.  Être  damné  tout  noir. 

J'voux  bin  esse  d'à  grand  neèr  s'i  n'est  nin  corrègt. 

(Remoucramps.  Lisdvetî.  Acte  I,  se.  4.  4 858.) 

I  dit  qui  j'brouflèye  à  tote  heure. 
Mi  qu'magne  à  pône  li  pau  qu'i  m'f&t  ! 
I  mérite  d'esse  broûlé  tôt  neûr  : 
Bietmé  sofl^l'reut  so  l'fouà  ! 

(AixibE  Pryor.  Les  deux  mâne.  Trad.  de  A.  P.) 

1994.  Çou  qu'est  neûr  n'est  nin  blanc.  (Stavelot.) 
LiTT.  Ce  qui  est  noir  n'est  pas  blanc. 

On  ne  peut  nier  l'évidence. 

1995.  En  n'y  voime  pu  quu  V  leuye  à  s'  cul. 

(TlNTIGNY.) 
LiTT.  On  n'y  voit  pas  plus  que  le  loup  à  son  derrière. 
Il  fait  une  obscurité  profonde. 

(Em.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises.  T.  Ill,  4890) 


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—  125  — 

Il  fait  noir  comme  dans  un  four;  le  ciel  s'est  habillé  ce  soir 
en  Scaramouché. 

(Molière.  Le  ticilien.) 

NOISETTE. 

1996.  J'a  crohî  les  neûhe  et  vos  magnîz  les  nawat. 

LiTT.  J'ai  croqué  les  noisettes  et  vous  mangez  les  noyaux. 

Vous  m'avez  pris  pour  dupe.  Vous  vous  êtes  servi  adroite- 
ment de  moi,  pour  faire  une  chose  dangereuse,  dont  vous 
espérez  de  l'utilité  et  que  vous  n'osez  faire  vous-même.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Se  servir  de  la  patte  du  chat  pour  tirer  les  marrons 
du  feu. 

V.  Lafontaine.  Bertrand  et  Raton. 

1997.  Qwand  i  ploût  T  joû  d'  St-Jhan,  les  neùhe 
sont  trawêye. 

LiTT.  Quand  il  pleut  le  jour  de  la  Saint -Jean,  les  noisettes 
sont  trouées. 

A  Spa  l'on  dit  :  ïneu  (TSt-Jhan,  la  veille  de  la  Saint-Jean. 

(iVuMH  BoDi.  Voe,  des  agriculuun,) 

1998.  Il  arringe  coula  comme  des  neûhe  so  on 
baston. 

LiTT.  Il  arrange  cela  comme  des  noisettes  sur  un  bâton. 
Vous  avez  rangé  tout  cela  comme  des  noix  sur  un  bâton  ;  se 
dit  d*un  plan,  d'une  combinaison  inexécutable. 

(LlTTRÉ.  Dict.) 
Var.  Jodoigne.    Il  arringe  lot  comme  des  gaye  sear  on  baston. 
Charleboi.  Toinettr. 

Mossieu  !  Vos  arringet  tout  ca  comme  des  gaye  su  ein  baston,  mais  mi  ji  r*chai 
loudi  su  mes  pid  comme  les  marou. 

(L.  Barmus.  V  malade  Saint-Thibau.  I,  se.  5.  4875) 

NOIX. 

1999.  Wisse  qui  gn'a  des  gèye,  i  gn'a  vite  des 
warokaî. 

LiTT.  Où  il  y  a  des  noix,  il  y  a  vite  des  gaules. 

Une  mine  signalée  ne  tarde  pas  à  être  exploitée.  —  Où  il  y 
a  un  bénéfice  à  faire,  la  foule  arrive.  —  Les  filles  bien  dotées 
ont  bientôt  des  prétendants. 

Pr.  ir.  —  Cependant  ce  n'est  pas  le  tout  que  des  choux, il  faut 
encore  la  graisse. 

Qui  a  des  noix,  il  en  casse. 

(Gabr.  Ueurier.  Trétor  dea  ientencei,  4558.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 


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—  126  - 

Verviers.  On  dit  même  quu  baicop  do  Tvèye 

Cortt  taide  après  ces  oûhal, 
C'est  l'cas  dé  dire  wisse  qu'y  a  des  gèye 
On  trouve  lot  fdr  des  warloquaî. 

(Poulet.  Vaurgint  ett  tôt.  487S.) 

2000.  Diner  des  gèye,  qwand  on  n'  les  sét  pus 
crohî. 

LiTT.  Donner  des  noix  quand  on  ne  peut  plus  les  croquer. 

Donner  à  quelqu'un  des  choses  dont  il  n'est  plus  en  état  de 
se  servir.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Donner  des  noisettes  à  ceux  qui  n'ont  plus  de  dents. 
—  II  a  du  pain  quand  il  n'a  plus  de  dents. 

Cité  par  FoRiR.  i)^c^ 

Variante.  On  a  sovint  des  gèye  qwand  on  n*a  pus  des  dint  po  les  croht. 

Variante.  Mi  ji  n'  ratindreus  nin 

Po  crohi  mes  neûbette 
Qui  ji  n'&ye  pus  des  dint 
Et  qu'ine  tote  vèye  clapette. 

(Bock,  la  sohatt  (Ton  clawUU  Chanson.  i855.) 

Charleroi.  Enne  saquoi  d'drole,  mais  claire  et  nette 

On  donn'ra  toudi  des  nogette 
A  croquer  à  des  gins 
Qui  n'ont  pus  d'dint. 

(Bernds.  Ucoq  èyct  VpdU,  Faufe.  i87.3.) 

MoHS.  On  baye  toudi  des  nougette  à  les  ceusse  qui  n'sa vent-té  pus  les  croquer. 

Frameries.  Pou  l'cas  qu*on  fait  d'Ieus  don,  on  pout  dire  que  c'est  bayie  les 
neusette  à  croquie  à  les  sie  qui  n'ont  ni  d'dint. 

(BosfiUETiA.    Tambour  battant.  4886.) 

Tournai.  On  H  donn'ra  des  gueauque  (noix)  à  croquer  quand  i  n'ara  pus  d'dint. 
RoucBl.  On  li  b&ra  des  noseltes  à  croquer  quand  i  n*ara  pus  d'dents. 

(QÉCART.  ùict.) 

2001.  Abatte  deux  gèye  d'on  côp  dVarokaî. 
LiTT.  Abattre  deux  noix  d'un  coup  de  gaule. 

Venir  à  bout  de  deux  choses  par  un  seul  moyen  ;  profiter  de 
la  môme  occasion  pour  terminer  deux  affaires.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Faire  d'une  pierre  deux  coups.  —  Abattre  deux 
mouches  d'un  coup  de  savate. 

Cité  par  FoniR.  Bict. 

Li  mohet  dâre  dissus,  vola  nosse  rat  bapë  ; 

Li  raine  avou,  qu'aveut  ine  patte  loyèye  ; 

D'on  seul  c6p  d' warokat,  l' mohet  basna  deux  gèye, 

Si  bin  qui  fat  c'joû  là  crûs  et  malgue  à  soper. 

(Baiuleux.  Li  raine  et  Vrai.  Fùve.  i853.) 


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-  127  - 

SÈRVAS. 

Et  qui  vos  abattrez  deux  gèye  (l'on  côp  d' warlokal,  çou  qui  vout  dire  qui  pusqui 
vos  v'nez  d'fer  deux  hureux,  rin  n'  vis  espôche  d'ennès  fer  qwalte. 

(Bramy.  Li  bouquet.  II,  se.  Sa.  i88â.) 
Jalhat,  Thiodôrb. 

Vos  vorlz  abatte  treus  gèye  d'on  c6p  d' warloka!. 

BlÈTB'MÉ. 

Jans  don,  jans,  parlons  sérieus'mint. 

(Xhoffer.  Les  deux  soroche,  \,  sc.  5.  4861.) 
Vas.  Jodoigne.    Spocht  deux  moche  d*on  comp  d'  savatte. 

Var  Charleroi.  I  prind  Trat  dins  ses  grawe,  i  voit  pinde  ei  guernouye. 

Deux  mouche  d'ein  coup  d' chavatte,  dit-st-i,  nos  f  rans  fristouye. 
(Bernus.  U  guenwuye  eyet  V  rat.  Faufe.  i873.) 
âoNS.       Tuer  deux  mouche  d'ein  eau  d' cabot  (ou  d' chavatte). 

2002.  I  va  bin  qwand  on  abatte  loles  les  gèye  d'on 
côp  d' warkot. 

LiTT.  Cela  va  bien  quand  on  abat  toutes  les  noix  d'un  coup 
de  gaule. 

C'est  heureux  quand  on  réussit  d*erablée  et  complètement. 

2003.  Trop  laurd,  les  gaye  sont  choyeue.  (Namur.) 
LiTT.  Trop  tard,  les  noix  sont  gaulées. 

Trop  tard,  il  n'est  plus  temps.  —  Tarde  venientibtis  ossa. 
Cf.  Adieu  paniers,  vendanges  sont  faites. 

2004.  Ni  nin  lonkî  à  'ne  gèye. 
LiTT.  Ne  pas  regarder  à  une  noix. 

Ne  pas  marchander;  récompenser  largement;  être  généreux. 

Les  crapaute  sont  turlotes  chergèye, 
Di  paquet  d' sàcisse  et  d*  jambon. 
Et  nolle  ci  joû-là  n'  louke  à  'ne  gèye 
Po  fer  1'  voyège  di  Chîvrimont. 

(Dehin.  Li  londi  d'  Pâque.  Math,  Laetuberg,  iSSi.) 

Roûviiins  *ne  gotte  nos  pônne 
Pusqu^on  tome  à  tèye 
Jans,  haye,  tos  essônne 
Qu'on  n'  louke  nin  à  'ne  gèye. 

(Baron.  Li  philosophe  wallon.  Chanson.  18o7.) 

On  s'arresta  à  V  Waffe  et  d'vins  deusse  treus  bastringue, 
On  n'  louka  nin  à  'ne  gèye,  on  riv'na  hink  et  plink. 

(TniRY.  Ine  copedi  grandlveux.  4859.) 

2005.  Il  a  attrapé  'ne  mâle  gèye. 
LiTT.  Il  a  attrapé  une  mauvaise  noix. 


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—  128  - 

II  s'est  brisé  quelque  membre  ;  il  a  reçu  un  mauvais  coup  ; 
il  a  fait  des  pertes  considérables. 

2006.  Va-t-in  cacher  ftx  gaye.  (Mons.) 
LiTT.  Vas-t-en  chercher  aux  noix. 

Façon  d'éconduire  quelqu'un. 

NOM. 

2007.  Ji  dîreus  s'nom  cint  côp  po  onk. 

LiTT.  Je  dirais  son  nom  cent  fois  pour  une. 
J'accuse  ma  mauvaise  mémoire  ;  je  ne  puis  me  rappeler  un 
nom  que  je  connais  parfaitement. 

Variante.  J'el  dlreus  cint  fèye  po  'ne  preune. 

Namur.  Ji  (lireuve  si  nom  cint  côp  po  onk. 

2008.  L'ci  qu'a  l'nom  di  s'ièver  lard,  ni  s'IIve 
inâye  matin. 

LiTT.  Celui  qui  a  le  nom  (la  réputation)  de  se  lever  tard,  ne 
se  lève  jamais  matin. 

11  est  très  difficile  de  détruire  une  idée  répandue,  une 
réputation  acquise. 

Cf.  Mendaci  homini  ne  verum  quidem  dieenti  credere 
solemus.  (Cicéron.  De  divin.  146.) 

Il  a  beau  se  lever  matin,  qui  a  le  renom  de  dormir  la  grasse  matinée. 

{Adageê  françoU.  XVI«  siècle.) 

2009.  Ji  lî  a  dit  pé  qui  s'nom. 
LiTT.  Je  lui  ai  dit  pire  que  son  nom. 

Son  nom  est  si  décrié,  si  diffamé  que  c'est  la  plus  grande 
injure  qu'on  lui  saurait  dire,  (âcâd.) 

Pr.  fr.  —  On  ne  saurait  lui  dire  pis  que  son  nom. 
Il  ne  lui  a  pas  dit  pis  que  son  nom. 

(Odoim.  Curioiitei  françoUet,  4640.) 
Vas.  Jodoigne.  Je  11  a  deut  les  quate  péché  mortel. 

Var.  Mors.  Apéler  quequ'un  toute  sorte  dé  nom  (rinjurier). 

2010.  L'  ci  qu'a  Y  nom  di  s' lever  limpe  poul 
doirmi  jusqu'à  dîner. 

LiTT.  Celui  qui  a  le  nom  de  se  lever  tôt  peut  dormir  jusqu'à 
(son)  dîner. 

Une  bonne  réputation  couvre,  excuse  nos  peccadilles. 


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—  1-29  - 

Pour  ce,  dit  ung  proverbe  que  j'ay  ouï  compter, 
Que  l'homme  qui  a  grûce  de  bien  matin  lever 
l'eunt  bien  grant  matinet  dormir  et  reposer. 

{Le  livre  de  CiPERis  DE  Vigmcvauu.  XIII»  siècle.) 
Qui  a  le  bruit  de  se  lever  matin  peut  dormir  tout  son  saoul. 

(OUDIN.  Curloêitéz/rançoiêeê.  4640.) 

Il  a  beau  se  lever  tard  qui  a  bruit  de  se  lever  matin. 

(Le  père  Jeam-Harie.  Divertitsement  des  tages,  46G5.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

NOMBRIL. 
20H.  Avu  r  bof  roule  disfâfiléye. 

LiTT.  Avoir  le  nombril  défaufîlé. 

Être    malingre,    d'une    complexion    faible,    être    souvent 
indisposé,  être  hypocondre. 
Ne  s'emploie  qu'ironiquement. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Baiwib. 

T'as  r  botroûle  disAfîlèye, 
Ti  baboye,  ti  m' fais  bablou. 

(Alcide  Pryor.  Batwir  so  t* panse.  4863.) 
Vab.  Jodoignb.  Vos  m*  desfaufelez  r  botroûle. 

2012. 1  n'a  nin  vèyou  s' botroûle  loi  s' levant. 
LiTT.  Il  n'a  pas  vu  son  nombril  en  se  levant. 
Il  est  de  mauvaise  humeur. 

I  grogne  tôt  s' levant,  i  n*a  nin  vèyou  s' botroûle. 

(Remacle.  Dict.  4839.) 
Colas. 

N*as-8e  nin  vèyou  t' botroûle? 

Lambert. 
le,  valet,  quelle  laide  mowe  ! 

(Hanxay.  Limâye  neûrd'à  Colas.  4866.) 

Namub.  On  joû  qu'il  esteuve  di  mouaiche  humeur,  danjureux  qu'i  n'avait  nin 
Yèyu  s' botroûle  au  matin. 

{Marmite.  Gazette.  4889.  N»  46  ) 

Tournai.  T'  n'as  bin  sur  pont  r'wallié  t' boudaine. 

NOURRAIN. 

2013.  C'est  todi  V  pus  laid  cosset  qui  d'meûre  li 
dièrain  â  hache. 

LiTT.  C'est  toujours   le  plus  laid  nourrain  qui  demeure 
le  dernier  à  Tauge. 

9 


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—  130  — 


Les  chélifs  sont  repoussés, 
qui  mange  le  plus. 


C^est  rhomme  le  plus  maigre 


NOURRITURE. 

2014.  Li  propreté  c'est  'ne  dimêye  nourrileûre. 
LiTT.  La  propreté  est  une  demi-nourriture. 

L'hygiène  explique  les  avantages  de  la  propreté. 

VERvieRs.  Vos  savez  quu  V  propreté. 

C'est  vraimini  «j'mèye  nourrileûre  ; 
On  laid  visège  bin  lavé, 
Vàt  mî  qu'on  bai  plein  d' croteûre. 
(M.  Pire.  Lu  tavon  Hudxon.  Chanson.  Mes  amuteues.  4884.) 

2015.  Cang'mint  d'  magn'hon  fait  goler  V  minton. 

(Verviers) 

LiTT.  Changement  de  nourriture  fait  baver  le  menton. 
11  y  a  une  sorte  de  plaisir  dans  le  changement.  (Agad.)  —  La 
diversité  platt  en  toute  chose. 

Similitudo  satietatis  est  mater.  (Cicéron.) 

Pr.  fr.  —  Changement  de  corbillon  fait  appétit  de  pain  bénit. 

Changement  de  corbillon, 
Fait  trouver  le  pain  bon. 


Variante. 
Variante. 


L'ennui  naquit  un  jour  de  l'uniformité. 
Diversité,  c'est  ma  devise. 
Cang'mint  d'  coirbion  fait  trover  l' pan  bon. 


(Lahottb.) 
(Lafomtaine.) 
(Forir.  Dict.) 


LORINT. 

Qwand  gn'a  trinte  an  qu'on  est  marié 

Jacques. 
On  est  nâhi  di  s' feumme,  vos  avez  toirt. 

LORINT. 

Mais,  mon  Diu,  li  cang'mint  d' char  dispiette  Tappétit. 

(Willem  et  Bauwens.  Les  tourciueux.  Se.  9.  4882.) 

Var.  Nahur.    Cang'mint  d' pâture  fait  plaigi  aux  vache. 

Jodoigne.  Cang'mint  d' resli, 

Fait  mia  mougnl. 

Var.  Tournai.  In  nouvieau  tréau, 

Ch'est  r  paradis  d' l'osiéau. 

Var.  Saint-Qubntin.  Qutng'mint  d' propos  i  rejoui  l'homme. 


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—  131  — 

NOUVELLE. 

2016.  Les  mâles  novelle  si  savet  lodi  Irop  vite. 

LiTT.  Les  mauvaises  nouvelles  se  savent  toujours  trop  vile. 
On  connaît  toujours  trop  tôt  les  nouvelles  fâcheuses. 

Car  li  vilain»  le  disi  et  c'est  verlés, 
Que  trop  vient  tost  ki  mal  doit  aporter. 

(Roman  des  Lorrains.  XI1I«  siècle.) 
Assez  tost  vient  que  maie  novelle  porte. 

(Prov.  de  France.  Xllle  siècle.) 
Trop  tost  vient  à  la  porte, 
Qui  triste  nouvelle  y  apporte. 

(Gabr.  Heurieb.  Trésor  des  sentences.  15G8.) 

Napoléon  disait  :  s'il  arrive  une  mauvaise  nouvelle  pendant 
mon  sommeil,  éveillez-moi;  si  le  remède  est  possible,  il  faut 
l'appliquer  promptement.  S'il  en  survient  une  bonne,  laissez- 
moi  dormir,  il  sera  temps  de  me  l'apprendre  demain. 

Basse-Allemagne.  —  Das  Schlimme  erfahrt  man  stets  frûh 
genug. 

2017.  Les  bonnes  novelle  rotet  et  les  mùle  coret. 
LiTT.   Les  bonnes  nouvelles  marchent  et   les  mauvaises 

courent. 

Une  mauvaise  nouvelle  se  répand  plus  rapidement  qu  une 
bonne. 

2018.  Nolle  novelle,  bonne  novelle. 
LiTT.  Aucune  nouvelle,  bonne  nouvelle. 

Quand  on  ne  reçoit  pas  de  nouvelles  d'une  personne,  on  doit 
présumer  qu'il  ne  lui  est  point  arrivé  de  mal.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Point  de  nouvelles,  bonnes  nouvelles. 
Cité  par  Forir.  DieL 

NOYER. 

2019.  S'i  s' tapéve  es  Moûse,  î  n'  si  nèy'reut  nin. 
LiTT.  S'il  se  jetait  dans  la  Meuse,  il  ne  se  noierait  pas. 

11  se  tire  heureusement  des  entreprises  les  plus  hasardeuses. 

(ACAD.) 

Var.  Jodoigne  S'i  s' tapéve  es  Talwe,  i  n'  serot  ni  frèche.  —  I  toum'rot  dinson 
pusse  que  vairot  co  foû. 

NUIT. 

2020.  Quand  il  est  nait  po  les  aronde,  il  est  naît 
po  les  lum'çon.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Quand  il  est  nuit  pour  les  hirondelles,  il  est  nuit  pour 
les  limaçons. 


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—  132  — 

Le  paresseux  réclame  le  repos  nocturne,  aussi  bien  que 
Thomme  courageux. 

2021.  Lî  nute  apoile  consèye. 

LiTT.  La  nuit  porte  conseiL 

Il  faut  se  donner  le  temps  de  réfléchir,  il  est  bon  de  remettre 
au  lendemain  pour  prendre  un  parti  dans  une  affaire  grave. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  La  nuit  porte  conseiL 
In  nocte  consilium. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Marche.  Qwand  on  l' meltrail  V  pouce  à  ror«>ye, 

To  se  bin  qui  l' nute  poite  coDsèye. 

Variante.  Doime  d issus,  ti  sarel  quoi. 

Basse-Allemagne.  —  GuterRath  kommt  ûber  Nacht. 
NUMÉRO. 

2022.  Elle  connéol  F  luméro.  (Tournal) 
LiTT.  Clle  connaît  le  numéro. 

Se  dit  d*une  jeune  flile  qui  n*a  plus  rien  à  apprendre. 

Être  fixé  sur  la  valeur  intellectuelle  ou  morale  de  quelqu'un. 

(LlTTRÉ.) 

Entendu  le  numéro. 

(Le  père  Jean-Marie.  Divert.  det  sages.  166K  et  OrDin.  Car.  franc.  4640.) 

2023.  C'est  V  numéro  d'sos  r  vinle. 
LiTT.  C'est  le  numéro  sous  le  vingL 

Jeu  de  mots.  C'est  le  numéro  19. 
Vinte  signifie  aussi  ventre. 

OCCASION. 

2024.  L'occasion  fait  l' larron. 
LiTT.  L'occasion  fait  le  larron. 

Souvent  Toccasion  fait  faire  des   choses  répréhensibles, 
auxquelles  on  n'aurait  pas  songé.  (Acad  ) 
Eyse  fait  larroun. 

{Proverbes  de  France.  XJII«  siècle.) 

Pr.  fr.  —  L'occasion  fait  le  larron. 
Cité  par  Fobir  Dkt. 

Pn'LippE. 

II  a  raison, 

Li  vt  spot  qui  dit  qu'  c'est  l'occ&sion  qu'  fait  li^rron. 
(Th.  Collette.  Quifreus-je  si  ml  homme  moréve?  I,  se.  9.  4889.) 


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—  433  — 

Namub.  L'occasion  fait  1*  larron. 

MoNS.        Mais  c'esl  que  Toccasion  fait  V  larron,  comme  on  dit. 

(Leteujer.  Armonaque  dé  Mont,  -ISST.) 

Pr.  espagnol.  En  casa  abierta  eljtisto  pecca. 
Basse-Allemagne.  —  Gelegenheit  machl  Diebe. 

OGRE. 

202o.  Il  est  jenne  comme  de  mèquin. 

LiTT.  Il  est  jaune  comme  de  l'ocre. 

Il  a  la  jaunisse. 

Pr.  fr.  —  Jaune  comme  un  coing. 

ŒIL. 

2026.  Avii  les  oûye  pus  grand  qui  V  vinte. 
LiTT.  Avoir  les  yeux  plus  grands  que  le  ventre. 
Annoncer  un  appétit  vorace  et  se  trouver  bientôt  rassasié. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Avoir  les  yeux  plus  grands  que  le  ventre. 
Il  a  plus  grands  yeux  que  grande  pance. 

(Oddim  Curlotitezfrançottet,  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Briqu'teux. 

Vola  comme  j*el  dibéve  (orale,  çou  qu*il  arrive  qwand  on  a  les  oûye  pas  grand 
qui  r  vinte,  on  n'  sét  pus  çou  qu'on  fait. 

(Brahy.  Li  bouquet.  I,  se.  H.  4878.) 

Marche  S'il  ont  les  oûye  pus  grand  qui  l' vinte. 

Vite  one  creux  d'sus,  et  ça  fait  trinte. 

MoMS.  J'in  n*ai  bé  conneu  d' ces  gas-lk,  qu'aviont  leus  yeux  pus  grand  qu'  leu 
panse. 

(MOUTRIEUX.  Des  nouvieaux  conte  dés  quié,  1850.) 

Tournai.  Avoir  ses  yeux  pus  grëos  que  1'  panche. 

Picardie.  I  ne  feut  poent  avoer  pus  grands  yus  que  grand  panche. 

(CORBLET.  Gloualre,  ISSi.) 

2027.  Foû  dToûye,  foû  de  cour. 
LiTT.  Hors  de  l'œil, hors  du  cœur. 

Ordinairement  Tabsence  détruit  ou  refroidit  les  afîections. 

(ACAD.> 

Pr.  fr.  —  Loin  des  yeux,  loin  du  cœur. 
Loing  de  Tœil,  loing  du  cœur. 

(Recueil  de  Gruther.  1610.) 

Cf.  Les  absents  ont  tort  (V.  Fournier.  U Esprit  des  autres, 
p.  127.) 

Cité  par  Forir.  Di4^t. 


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-  134  - 

Ji  V*  freus  ine  belle  copsnne  po  v*  m^strcr  qui  1*  vl  spot  «  foft  dès  oùye,  fo&  de 
cour  »  nouk  di  cial  n'el  pratique,  et  so  c'sto  air  là,  j'  poreus  longtimps  ram'ler 
d'vant  vos. 

rDOBT.  Couplcti.  1879.) 

Yerviers.  Looqulz  duspierlèye  l'amour, 

I  n'a  wère  Ion  d' Toûye  ft  cour. 

(Remier  Spots  rimis.  i871.) 

Marche.  Qui  qu*est  foû  d*  Toûye  est  foû  do  cour, 

On  s'y  vierrait  chacun  à  s' tour. 

Namur.  Lon  des  oûye,  Ion  do  cœur. 

Pp.  italien,  —  Lontano  degli  occhi,  lonlano  del  cuore. 
Pr.  ail  —  Au3  den  Augen,  aus  dem  Sinn. 
Pr.  holl.  —  Uit  het  oog,  uit  het  hart. 

2028.  Plorer  d'ine  oûye  et  rire  di  Taule. 
LiTT.  Pleurer  d'un  œil  et  rire  de  l'autre. 

Se  dit  de  quelqu'un  qui  rit  et  pleure  tout  à  la  fois,  et  comme 
incertain  entre  deux  sentiments  opposés,  (âgad.) 
Pr.  fr.  —  Il  pleure  d'un  œil  et  rit  de  l'autre. 
Cf.  Janus  à  deux  visages,  Jean  qui  pleure  et  Jean  qui  rit,  et 
môme,  dans  la  scène  touchante  des  adieux  d'Hector  à  Andro- 
maque  : 

Elle  souriait  en  versant  des  larmes. 

(lUADB,  liv.  VI.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Basse-Allemagne.  —  Mit  einem  Auge  weinen  und  mit  dem 
andcrn  lachen. 

2029.  Ça  li  poque  ses  yeux. 
LiTT.  Cela  luiéblouit  les  yeux. 

Cela  est  sous  ses  yeux  sans  qu'il  le  voie. 
Pr.  fr.  —  Cela  lui  crève  les  yeux. 

Var  Jodoignr.        Les  scaugne  U  tourneront  jeu  des  oûye. 

2030.  N'avu  qu'  les  oûye  à  serrer. 

1  n*a  pus  qu'  les  oûye  à  clore. 

LiTT.  Il  n'a  plus  que  les  yeux  à  fermer. 
Il  est  si  maigre,  si  pâle,  qu'il  fait  TefTet  d'un  cadavre;  ou,  il 
est  près  de  mourir. 

Tournai.  I  D*a  pus  qu'  Tâme  à  passer. 

2031.  Fer  des  oûye  comme  saint  Gilles. 

LiTT.  Faire  des  yeux  comme  saint  Gilles. 
Être  très  étonné.  (Agad.) 
Fig.  Ouvrir  de  grands  yeux. 


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-  135   - 

fl[  Une   slalue   de  soint  Gilles,  dans  Péglise  de  ce  nom, 
lez-Liége,  avait  les  yeux  démesurément  ouverts.  » 

(Nie.  l>EFhï.CREVX.  !ne  jdbe  di  spot.  Bulletin.  1858) 

Ba1w!r. 

Ji  fva  dire  on  fameux  s'cret, 
Ni  fais  nin  des  oûye  comme  saint  Gilles. 
(Alcyde  Pryor.  On  dragon  qui  fait  des  madame,  1867.) 

GÉTROU. 

I  gn'a  so  s' laid  visège,  inc  saquoi  d'égard, 
El  des  oûye  toi  parùye  à  saint  Gilles  Tèwaré. 

(Toussaint.  Lambert  il  foirsôlé.  I,  se.  3.  1871.) 

Variante.  Fer  des  làges  oûye. 

Servais. 

I  compte  mi  rinde  on  grand  siervice,  mais  ji  It  ryidret  onk  à  m' loûr  qui  11  fret 
fer  des  lâges  oâye. 

(Brahy.  Li  bouquet.  II,  se.  âO.  1878.) 

Tournai.  Faire  des  yeux  d' cat  huant. 

2032.  Vosse  grand-pére  aveul-i  des  s'faits  oûye  ? 

(Liège.) 
Vosse  grand-mére  a-t-elle  des  parèyes  oûye  ? 

(Namur.) 

LiTT.  Votre  grand'  (père)  mère  a-t-elle  des  yeux  ainsi  faits? 
A-t-on  jamais  vu  pareille  chose? 

On  pout  dire  qui  j*a  de  malheur  hoûye, 
Vosse  grand  père  aveut-i  des  s7aits  oûye  ? 

(DUMONT.  Ine  pèrique  es  marlège.  Se.  V.  1800.) 

2033.  1  n'a  nin  co  Y  floretle  jus  d'  Toûye. 
LiTT.  Il  n'a  pas  encore  la  maille  (enlevée)  de  dessus  Tœil. 
C^estun  blanc  bec  (malgré  son  âge). 

Matrognard. 

Ji  vins  d'avu  'ne  Idèye  : 

Si  j' polëve  marier  l' soOr  ;  j'àreus  m' part  des  cint  mèye 
Elle  a  r  (lorette  jus  d*  Toûye  min  'lie  àret  des  aidan. 

(Remouchamps.  Tâtt  Vperriqut.  I,  se.  12.  1865.) 

2034.  Fât  aveûr  Toûye  pérêye. 
LiTT.  Il  faut  avoir  l'œil  brouillé. 

II  ne  faut  pouvoir  distinguer  une  chose;  il  faut  la  voir  ou  la 
distinguer  de  travers. 


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-  136  - 


GÈTROU. 

J'aveu  pinsé 

NOMARD. 

Qui  c*esteul  lu,  li  roi  ?  Fât  aveûr  Toûye  pérèye  ! 

PÈHÉTE. 

N'  veus-se  ntn  qu*  c'est-st-on  gendar. 

(RCMOUCRAMPS.  Tâil  r  perriqul.  III,  se.  18.  188G.) 

2035.  Fer  ('ne  saqiioi)  les  oûye  serré. 

liiTT.  Faire  (quelque  chose)  les  yeux  fermés. 

Sans  avoir  besoin  du  secours  de  la  vue.  —  Lorsque  par 
confiance  en  quelqu'un  ou  par  déférence,  on  fait  ce  qu'il  désire, 
sans  vouloir  rien  examiner  après  lui.  (âcad.) 

Pr.  fr.  —  Les  yeux  fermés,  —  les  yeux  clos. 

2036.  J'a  trop  pau  d'  mes  deux  oûye  po  V  louquî. 
LiTT.  J'ai  trop  peu  de  mes  deux  yeux  pour  le  regarder. 
Regarder  une  personne  avec  un  vif  plaisir  et,  ironiquement, 

quand  une  personne  fait  une  chose  extraordinaire. 

2037.  II  èdouat  les  gins  avou  les  oûye  au  lauclie. 

(Namur.) 
LiTT.  Il  endort  les  gens  les  yeux  ouverts. 
Se  dit  d'une  personne  très  ennuyeuse. 

2038.  Ni  lèyî  qu'  les  oûye  po  plorer. 
LiTT.  Ne  laisser  que  les  yeux  pour  pleurer. 
Tout  ravir,  réduire  au  désespoir. 

Pr.  fr.  —  Il  ne  lui  reste,  on  ne  lui  a  laissé  que  les  yeux  pour 
pleurer. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

L'affaire  tourna  si  bin  qu'on  les  vèya  d'morer 
Avou  poche  et  main  vtAe  et  les  oûye  po  plorer. 

(Bailleux.  Li  vt  homme  et  set  èfant.  F&ve.  485S.) 
Badimet. 

I  f2it  qui  ji  n'  It  laisse  qui  les  oûye  po  plorer. 
Allez,  de  r  journôye  d'hoûye  vos  v*8  ennès  sovairez. 

(Delchef.  li  galant  dé  F  tlèruante,  II,  se.  4.  4857.) 

Malheot.  Si  bin  qu*i  n'dumona  à  nosse  bon  v1  Mamdi, 

Quu  les  û  po  plorer,  les  duspi  et  l'anoye. 

(U.-S.  Mandi.  Àrmonaqne  do  VSamène  1883.) 

Vos  n'respondez-ni,  Jean  ;  vos  m'plongi  dins  Tmisère 
Eyè  i  n'mè  d'meurra  pus  qu'mes  deux  i  pou  vos  braire. 
(Renard.  Le»  aventure»  de  Jean  <CmveUe$.  Ch.  VI,  3*  éd.  1890.) 


NiVEIXES. 


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-  137  — 

YaR.  FrAMERIES.  PÉL4GIK. 

....  Et  VOS  Ciiile  bië; 
A  printe  trop  d'inquiétude,  on  attrape  des  cras  ie. 

PlEBROT. 

Du  moins  Tproverbe  el  dit. 
(DuFRASVi:.  Pierrot  vU  co.  Se.  i^^.  Àurmonaque  borain,  1890.) 

Mnz.  Ma  quand  in  boin  airret  vos  mat  et  les  rajon, 

Que  po  payet  les  fras  d'eine  maudite  èfSlre, 
On  ne  vos  là  causi  que  vos  dous  œils  po  bràre. 

(Brondex.  Chan-Henrlin,  poème  en  patois  mesêin.  i7S5.) 

Lille.  Hélas  !  ches  pHlts  infans  n*aront 

Qu'un  av'nir  de  peine  et  de  misère. 
Et  leus  pauv'  petits  yeux  pou  braire. 

(Desrousscaux.  Chantont  llUoiMet,  4854.) 

3039.  Fer  des  oûye  comme  on  gris  chet. 

LiTT.  Faire  des  yeux  comme  un  chat  gris. 

Faire  de  méchants  yeux,  menacer  quelqu'un  du  regard. 

Adile. 

Elle  fait  des  oûye  comme  on  gris  chet  ; 

Elle  pînse  mutoi  nos  fer  paou  ; 

S'elle  jâse,  on  11  fret  peter  s'cou. 
(De  Cartier,  De  Vivario,  etc.  Voyége  dl  Chaudfontaine.  I,  se.  S.  1757.) 
JoDOiGNE.        I  fait  des  oûye  comme  on  marlau  es  mois  d'févrl. 
BASSE-ÂLLEtfÂGNB.  —  Katzcnaugen  haben. 

2040.  Av'  des  oûye  â  cou  po  Tsavu  ? 

LiTT.  Avez-vous  des  yeux  au  derrière,  pour  le  savoir? 
Comment  le  sauriez-vous  ?  Vous  n'y  étiez  pas. 
Ce  proverbe  remonte  sans  doute  plus  haut  que  les  théories 
phalanstériennes. 

ŒUF. 

2041.  Cover  sosesoû. 
LiTT.  Couver  sur  ses  œufs. 

Rester  oisif,  tranquille,  lorsqu'il  faudrait  agir. 
I  nïât  nin  cover  .so  ses  où. 
Pr.  fr.  —  Il  faut  battre  le  fer  tant  qu'il  est  chaud. 
Cité  par  Forir  Dict, 

Adon,  sins  cover  so  ses  où. 

Ni  dire  make  so  Tsoû,  v'ia  ri&VB  fou, 

Divin  les  champs  d'I'Andalousèye, 


Il  alla  si  chergt  d' lawri. 

(Hanson.  les  luslade  es  vers  Ugeois.  Ch.  IV.  1783.) 


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-  138  — 

Annelle  est  bonne  fcunime  di  manège, 
Et  Noyé  n'keûve  nin  so  ses  où. 

(Bailleux.  Chanson  de  noces.  1857.) 
Crahay. 

Ablàmez  co  Crahay 

Qu'a  cové  comme  ine  poye 

Vos  où, 
Li  nute  tôt  comme  li  joû. 

(AlxiDE  Pryor.  Balwlr  sos'  Panse.  1863.) 
Variantes.        Cropi,  doirmi  so  ses  où.  —  Coverès  l'aisse. 
Variante.  Donné. 

Mi  j'el  kinohe  ossi,  c'est  l'cusenne  di  nosse  maîsse. 
On  pout  dire  di  cisse  laile,  qu'elle  ni  keûve  nin  es  Talsse. 

(H.-J.  Toussaint.  Li  groumancien.  l,  se.  i.  1873.) 
Variante.  Géra. 

N'  covez  nin  so  vos  où,  paou  qui  n*arrivesse. 
Jacob. 
Dihombrans-nos. 
(Rehouchahps.  Les  amour  d'à  Gèrâ,  II,  se.  6.  1875.) 
Variante.  I  n*a  nin  cropi  so  ses  «û. 

(Peclers.  Lesfiesse  di  Lige.  Chanson.  4877.) 
Variante.  Ph'uppe. 

Di  v'  vëye  èvôye  foù  d'  chai,  fât  creùre  qu'elle  a  hàsse, 
Pusqui  voste  ètérr*mint,  si  fait  hoûye  après  V  grâce  ; 
C*est-st-ine  feumme  qui  n'  crope  nin  so  ses  où. 
(Th.  Collette.  Qnifreus-je  si  ml  homme  moiéve?  II,  se.  7.  4882.) 

Veryiers.  D'bitez  l'ovrège  noù  ponou. 

Nu  choquez  nin  so  vos  où. 

(Renier.  Spots  rimes.  4871.) 

2042.  Ponde  so  ses  où. 
LiTT.  Pondre  sur  ses  œufs. 

Être  riche  dans  son  état  et  jouir  tranquillement  de  son  bien. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Pondre  sur  ses  œufs. 

Var.  Vervikis.  I  n*  f&t  nin  geoker  so  ses  où. 

(RENACLE.  Dietlonn.) 

Var.  Mons.  Mais  V  gas  ici,  ça  cH  ein  richard. 

Ça  vos  a  des  pareints  qui  pondenttd  su  leu  lard. 
(Letelufr.  Arm.  di  lUons.  L'emaerd^  eV  leup  éyi  V  quiuau.  Fauve.  48i8.) 
Tournai.  Ponie  su  r  lard. 

2043.  I  n'  fâl   nin  loukî   à  ine   où  po  fer  'ne 
bonne  vote. 

LiTT.  Il  ne  faut  pas  regarder  à  un  œuf  pour  faire  une 
bonne  omelette. 

Il  y  a  plus  de  perte  que  de  profit  à  lésiner. 


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-  139  - 

2044. 1  n'  fàt  nin  gâter  V  vole  po  ine  où. 
LiTT.  Il  ne  faut  pas  gâter  Tomeletle  pour  un  œuf. 
Voir  le  précédent.  —  Signifie  aussi  qu'il  ne  faut  pas  faire 
les  choses  à  demi. 

On  n'gâtret  nin  l'vôte  po  quéque  oft, 
F&t  qui  i'fiesse  seûye  complète. 
(Debin.  Programme  dé  Vfiesse  de  *25^  anniversaire.  iSSG.) 

QlKRI. 

A  c'ste  hoûre,  ji  les  rik'nohe,  c^est  m' mononke  et  Dubois. 
On  moumint,  à  vosse  tour,  ji  vVa  siervi  'ne  saquoi 
Qui  v'fret  heure  li  mantre  d'intriguer  si  bin  l's  aute, 
Et  c'  n*est  nin  po  ine  où  qui  j'iairet  gâter  V  vole. 

(Dklchef.  Les  deux  Neveux,  II,  se.  6.  1A58.) 

SM  gn'a  des  sïait,  grand'mére,  i  gn'a  bramminl  des  aule  : 
Lèyans  les  où  gâté,  qwand  n'volans  fer  des  vote. 

(HocK.  Grand*tnére  à  Voihenne.  4858.) 

Cràrat. 

C'est-st-hoûye  enn  hût  qu*on  vote  ; 
Savez-v*  bin  qu'fàte  d'ine  où,  v'poiriz  fer  mâquer  Tvôte. 

(ÂLCibE  Pryor.  Qui  vont  exte  d  comèye  ?  i862.) 

Vertiebs.  On  sét  qu*  po  fer  l' voûte, 

I  n'  faut  nin  s'paurgnt  les  où. 

(Xhofter.  Lu  poète  wallon,  1800.) 
Marcde.  Thérèse. 

Frlz  bin  one  bonne  vote  avou  des  poûris  où  ? 

(Alexandre.  Lipèchon  d'avril.  Act.  I,  se.  4.  4888.) 

Uarcbb.  Si,  por  one  où,  to  gâte  ti  vote, 

To  vas  tiret  Tcoide  comme  one  aute. 

Nanor.  I  nïaut  nin  gâter  s' vole  por  one  où. 

Namdr.  Sins  oti,  ti  n'saurois  fer  T  vôtc. 

Bientôt  t'es  Tauret  toie  chaute. 
(Wérotte.  Choix  de  channont  wallonnes.  i860,  3«  éd.) 
Jodoigme.  Faute  d*one  où,  allez  g&ter  Tvaute? 

MoKS.    On  avoit  là  baillé  in  biau  concert  au  profit  des  paufe,  l'hivier  passé  ;  on 
n'avoit  nin  gâté  Ttarie  pou  in  œuf,  que  du  contraire... 

(LETELI.IER.  Armonaque  dé  Mon*.  i8i8.) 

2045.  Vât  mi  l'oû  es  s*  main  qu'es  cou  de  Tpoye. 
LiTT.  Il  vaut  mieux  Tœuf  dans  sa  main  que  dans  le  cul  de  la 
poule. 

Il  y  a  plus  de  certitude  à  posséder  qu'à  espérer. 

Un  tiens  vaut  mieux  que  deux  tu  l'auras. 
L'un  est  sûr,  l'autre  ne  l'est  pas. 

(Lafontaine.) 


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-  140  - 

2046. 1  n'fât  i]in  compter  so  Toù  es  cou  de  Tpoye. 

LiTT.  Il  ne  faut  pas  compter  sur  Tœuf  (tant  qu'il  est)  dans  le 
cul  de  la  poule. 

Il  ne  faut  pas  compter  sur  une  chose  incertaine.  —  Se  vanter 
d*un  succès  incertain. 

Pr.  fr.  —  11  ne  faut  pas  vendre  la  peau  de  Tours  avant  de 
l'avoir  mis  par  terre. 

Cité  par  Fonm.  Dict, 

Ma  foi,  sur  Favenir  bien  fou  qui  se  flra  : 
Tel  qui  rit  vendredi,  dimanche  pleurera. 

(Racike.   Let  plaideurs.  Acl.  I,  se.  i.) 

On-z-a  tôt  Tmème  flawté,  d'pôye  les  biesse  jusqu'à  roye, 
On  compte  turtos  so  l'oû  qwand  Test-st-ès  cou  de  Tpoye. 

(DcRiif.  U  cotrbd  volant  fer  comme  l'aique.  Fftve.  4851.) 

I  mèrilreut,  d'héve  Taule,  qu'on  n'ireul  nin  à  s*messe  ; 

Mi,  s*nèveu,  ji  comptéve  so  i'où  qu*est-8t-ès  l'pounresse. 

(HOCK.  BIceurM  et  coutumes,  II.  187S  ) 
Variante.        I  n'tki  nin  compter  ses  wangne  divant  d'à  vu  vindou. 
JoDOiGNE.        Ne  compte  jamais  seu  l'oû  qu'est  co  es  l'eue  de  l'poye. 

2047. 1/  ci  qui  prind  ine  où,  prindret  on  boû. 

(Marche.) 

LïTT.  Celui  qui  prend  un  œuf,  prendra  un  bœuf. 

Ce  n*est  pas  la  valeur  de  ce  qu'on  dérobe  qui  rend  Taclion 
plus  ou  moins  coupable.  —  Dès  qu'on  est  entré  dans  la  voie  du 
vice,  on  n'est  plus  arrêté  par  rien. 

Cf.  C'est  l'intention  qui  fait  le  larron.  -  Il  n'y  a  que  le  pre- 
mier pas  qui  coûte. 

2048.  S'il  aveut  dès  où,  i  freut  des  hâgne. 

LiTT.  S'il  avait  des  œufs,  il  ferait  des  écailles. 

Il  faut,  pour  faire  ou  composer  une  chose,  avoir  la  matière 
première.  —  S'il  avait  de  l'argent,  il  saurait  bien  le  dépenser. 
—  S'il  avait  de  la  paille,  il  ferait  du  fumier. 

Pour  faire  un  civet  de  lièvre,  prenez  un  lièvre,  etc. 

{Cuisinière  bourgeoise.) 
S'il  avU  des  où,  i  frit  des  hftgne. 

(HoCK.  Mœurs  et  coutumes  liégeoises.  4873.) 

Variante.        Mutoi  des  bons  borgeus,  qu'àrtt,  avou  leûs  spâgne, 
Prové  qu'avou  leùs  où,  n'avll  nin  fait  des  hftgne. 

(Delarge.  Ine  copenne  conte  les  pèkteu.  1873.) 

Variante.  Tossaint. 

....  Mais  'ne  société  di  spàgne. 


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-  141  — 

Thèuése. 

Vos  porez  fer  des  où,  qwand  vos  àrez  des  hàgne. 

(Salue.  Inefeumme  qiCennèt  vdtdeux.  Se.  4. 187G  ) 

Ph'lippe. 

£f,  comme  i  fàt  casser  des  où  po  fer  des  bagne. 
Vos  ovrîz  nute  ei  joû  po  vèye  grohi  vos  spùgne. 
(Th.  Collette.  Quifreut-je  si  ml  homme  moréve  ?  1,  se.  8.  4888.) 

Vkrviers.  Qwand  j'a  des  où,  jïais  des  haugne, 

Ca  j'aime  bin  qui  m'coirps  aûye  bon. 

(Pire.  One  pomme  po  Pieu.  Gh.  1884.) 
Jalhay.  Bieth'mé. 

I  q^'lre  one  neùhe  à  croh!,  vèycz-ve,  mais  gare  la  g&re  po  l'cisse  qui  Tareui.  S'il 
aveul  des  où,  i  freut  des  hàgne. 

(Ihoffir.  F^et  deuxioroche.  I,  se.  i  12.  i 861.) 

JoDOiGNE.  Quand  on  a  les  où,  fait  augie  fer  des  scafiotte. 

Nahur.  Si  j'aveave  des  où,  ï'i  freuve  bin  des  scangne. 

Tournai.  Si  j'aveus  de  V  palle,  j' freus  bin  du  feumier. 

RouCHi.  S'il  avot  del  p&Ie  i  frot  bin  du  feumier. 

(HÉCART.  DlcL) 
PiCABDiE.  S'il  avoii  del  paille,  i  feroit  bien  du  fumier. 

(Gorblet.  Glossaire,) 

2049.  Roter  so  des  où. 
LiTT.  Marcher  sur  des  œufs. 

Se  conduire,  dans  des  circonstances  délicates,  avec  une 
extrême  circonspection.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Marciier  sur  des  œufs. 
Basse-Allemagne.  —  Er  geht  wie  auf  Eiern. 

2050.  Qwand  i  eût  des  où,  i  donrie  li  bouyon  âx 
pauve. 

LiTT.  Quand   il   cuit  des  œufs,  il  donne  le  bouillon  aux 
pauvres. 

C'est  un  avare,  il  lésine  surtout.  —  C'est  un  égoïste. 
Chercher  à  tondre  sur  un  œuf. 

(OUDIN.  Curiosltez  françoltes.  1640.) 

Cité  par  FoRiR.  Dict. 

Marche.  L'avare  n'sët  disclick'ler  deux  sou, 

N'donne  nin  Tbrouet  qui  eût  ses  où. 

(Alexandre.  P'iH  cortl,  1860.) 

Nahur.  I  tond  ses  où,  c'est-st-on  grippe  sou. 

JoDOiGNE.  Qwand  i  eût  des  où  dert,  i  donne  li  bouyon  àx  pauve. 


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-    142  - 

MoNS.  1  n*a  foque  chez  Tgëndral  qui  j'vas  toudi  pou  Troi  d'Prusse,  i  n'baroit 
nié  co  rieau  qui  cuit  ses  œuf. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mont,  485G.) 

TouKRAi.  I  vindreot  l'ieau  qui  a  cuit  ses  wé. 

Picardie.  Raser  d'sus  le  dos  d'in  u. 

2051.  I  n'  fât  nin  mette  los  ses  où  d'vins  Y  même 
banstâl. 

liiTT.  Il  ne  faut  pas  mettre  tous  ses  œufs  dans  le  même 
panier. 

On  ne  doit  pas  placer  tous  ses  fonds  dans  une  môme  affaire. 
—  Faire  dépendre  d'une  seule  chose  son  sort,  sa  fortune,  son 
bonheur.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Mettre  tous  ses  œufs  dans  un  panier. 

L'en  ne  doigt  pas  semer  toute  la  semence  en  un  champ. 

(Prov,  anc.  XIII«  siècle.) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Nahdr.  Mette  tos  ses  où  dins  Tmème  chëna. 

205^2.  Plein  comme  in  où. 
LiTT.  Plein  comme  un  œuf. 
Tout  à  fait  plein.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Plein  comme  un  œuf. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

TATEMm. 

Louktz,  si  j'el  hoùtéve,  i  fàreui  tos  les  joû 

Ll  lëyl  totes  les  wangne,  po  sVimpli  comme  ine  où. 

(Remouchanps.  U  savait,  l,  se.  5.  4858.) 
Haton. 
Variantes.  Vos  vMa  riv'nou  don,  vos  ?  Vos  avez  co  s'iu  v'  rimpli  comme  ine  basse. 
(Demoulin.  Ji  tfoux^ji  n'pour.  II,  se.  5.  4858.) 
Plein  comme  on  cocâ,  comme  ine  basse.  — A  vu  'ne  perrique. 
Marche.  Baquatro. 

Malsse,  n'sohaltlz  nin  qu'ji  r'toûne  au  prumi  joû. 

Jacques. 
Nos  n*porans  rin  savu,  il  est  plein  comme  one  oA. 

(Alexandre.  Li  péchon  d'avril.  IV,  se.  I.  4858.) 
Var.  Marche.  Su  comme  one  grive. 

Var.  Namur.  L'joû  d'saint  Ive, 

Plein  comme  one  grive. 
Ça  nïait  point  d'mau,  s'on  a  one  miette  di  flve. 

(Wérotte.  Fiètte  di  Si-Yvet.  Chanson.  4853.) 

Namur.  On  londi,  à  dlge  heure,  Phlippe  arrive  à-st-ovrache 

11  est  plein  comme  one  où 
I  va  astoc  di  lot,  i  s'ritint  comme  i  pou. 

(On  bèveu,  Aurmonac  di  Nameur.  4883.) 


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-   143  - 

Namur.  Elles  n'onl  rinlré  dins  leus  Irô  qu'à  trois  heure  au  malin,  pleine  comme 
des  basse. 

{La  Marmite,  Gazelle.  i884.) 
Nous.  II  dtoit  plein  comme  ein  œuf  el  soûl  comme  quarante  mille  homme. 

(Letelueb.  Armonaque  dé  Mont.  1853.) 
Pie  corn  un  ou. 
{Comparaison  populaire.  Revue  des  langues  romanes.  1881.) 

2053.  Les  pourris  où  n'sont  bon  à  rin.  (Marche.) 
LiTT.  Les  œufs  pourris  ne  sont  bons  à  rien. 

On  ne  peut  rien  faire  de  bon  avec  une  chose  gâtée. 

ŒUVRE. 

2054.  A  chacun  selon  ses  œufe.  (Mons.) 
LiTT.  A  chacun  selon  ses  œuvres. 

On  doit  être  récompensé  selon  ce  qu'on  a  produit. 

D'abord,  dins  c^pays  là,  ça  c'est  général,  pou  démenti  el  proverse  :  a  chacun 
selon  ses  œufe  ;  pus  vous  travaillerez,  moins  vos  gaingnez,  et  pus  on  vos  paye, 
moins  vos  avez  à  faire. 

(MoUTRiECX.  Des  nouvleaux  conte  dés  qulé.  1830  } 

Cf.  La  formule  Saint  Simonienne  :  a  A  chacun  selon  sa 
capacité,  à  chaque  capacité  selon  ses  œuvres.  » 

Basse-Allemagne.  —  Wie  die  Arbeit,  so  der  Lohn. 

20oS.  Li  fin  coronne  Toûve. 

LiTT.  La  fin  couronne  l'œuvre. 

Pr.  fr.  —  La  fin  couronne  l'œuvre. 

Il  n'est  pas  assez  de  bien  commencer,  il  faut  bien  achever; 
et  aussi  :  ce  n'est  pas  assez  de  bien  vivre,  il  faut  bien  mourir  ; 
et  enfin  ironiquement  :  il  a  mis  le  comble  à  ses  méfaits,  il  a 
mal  fini,  comme  il  le  méritait.  (Littré.) 

Finis  coronat  opus,  ^ 

Mabche.  C'serail  ITin  qui  couronnerait  l'œuve. 

OIE. 

2056.  I  n'est  bon  qu'  po  wûrder  les  àwe  à  Visé. 
LiTT.  11  n'est  bon  que  pour  garder  les  oies  à  Visé. 

Il  n'est  bon  à  rien  de  sérieux.  Il  ne  peut  faire  qu'une  besogne 
facile,  ne  demandant  aucune  intelligence. 

Nivelles.  I  n'est  ni  co  bou  pou  daller  garder  les  dldon  à  Ronquières. 

2057.  On  nn'  sâreut  magnî  'ne  crasse  âwe  s' on 
nn'  l'a. 

LiTT.  On  ne  saurait  manger  une  oie  grasse,  si  on  no  Ta. 


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—  144  - 

On  ne  saurait  résoudre  un  problème,  si  l*on  n'en  possède 

pas  les  données.  —  On  ne  vit  pas  d'air. 

Il  faut  des  actions  et  non  des  paroles.  (Racine.) 

Pour  faire  un  civet  de  lièvre,  prenez  un  lièvre.  (Cuisinière 

bourgeoise.)  Certains  restaurateurs  pourtant  disent,  prenez  un 

chat.  —  Cf.  La  plus  belle  fille  du  monde  ne  peut  donner  que  ce 

qu'elle  a. 

En  revanche,  écoutez  les  confidences  de  Figaro  : 

OL  Comme  il  n*est  pas  nécessaire  de  tenir  les  choses  pour  en 

raisonner,  n'ayant  pas  un  sou,  j'écris  sur  la  valeur  de  l'argent 

et  sur  son  produit  net.  » 

(Beaumarchais.  Le  mariage  de  Figaro.  V,  se.  3.) 

Pout-on  magnt  V  crftsse  ftwe  qu'on  n'a  nin  ? 
Fàreut  avu  pus  d*  bonheur  qu'ine  brave  gins. 

(HOCK.  Poésie  inédite,) 

OIGNON. 

20o8.  Ign'a  ciTognon. 

LiTT.  Il  y  a  de  Toignon. 

Il  y  a  quelque  mauvaise  affaire  là-dessous  ;  il  y  a  du  bruit, 
des  difficultés,  quelque  intrigue.  Métaphore  tirée  de  ce  que  les 
vapeurs  de  l'oignon  piquent  les  yeux.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Il  y  a  de  l'oignon. 

(OuDiv.  Curioiitez  françoisei.  1640.) 

II  y  a  quelque  chose  de  caché  là-dessous.  —  L'oignon  a  été 
pris  pour  symbole  du  mystère  et  de  la  duplicité  à  c-ause  de  ses 
nombreuses  tuniques  qui  s'enveloppent  Tune  dans  l'autre,  et 
c'est  là  probablement  ce  qui  a  donné  lieu  à  cette  expression 
proverbiale. 

Randaxhk. 

Elle  ni  fait  nou  grognon. 

Puis  V  botèye  est  trop  grande,  i  gn'a  sûr  di  l'ognon. 

(DD.  Salue.  Les  deux  criminel.  Se.  8.  4878.) 

Si  rhomme  fait  sègne, 
Ji  k*nohe  Tesseigne, 
Ji  ses  so  r  côp  qu'inte  zel  deux  gn*a  d' Tognon. 

(H.  OuviER.  Li  cocher.  Ch.  4890.) 

Nandr.  L*  baron  sintail  lot  d' suite  bin  Tagnon,  connichant  l'avarice  docinst. 

{A urmonaque  de  V  marmite,  iS&l.) 

Nivelles.  MaLs  Pierre  qu'avou  sinlu  Tougnon, 

Rinte  in  bia  joù  d'sus  ses  chaussette. 

(Clipotia.  Au  feu.  Conte.  4890.) 

HoKs.  Il  a  d' rognon  là  d'zous  et  par  file  k  gauche  qu'il  a  rajouté  in  d'allant 
invers  el  porte. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mont.  4878.) 

Tournai.  Cha  sint  l'ognéon. 

Itaue.  £  piu  doppio  ch'una  cipoUa. 


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—  145  — 

2059.  Agnon  s' fait  à  tote  les  sauce.  (Namur.) 

Ijtt.  Oignon  se  fait  à  toutes  sauces. 

Se  dit  d'un  individu  qui  est  toujours  content,  toujours 
disposé  à  faire  ce  qu'on  lui  demande,  qui  ne  fait  jamais 
d'observations  sur  ce  qui  lui  arrive. 

OISEAU. 

2060.  Lègîr  comme  Toûliaî  d' saint  Luc. 
LiTT  Léger  comme  l'oiseau  de  saint  Luc. 

a  Saint  Luc  est  représenté  ordinairement  avec  un  bœuf,  qui 
est  le  plus  pesant  des  animaux.  C'est  ce  qui  fait  qu'on  appelle 
les  gens  stupides,  oiseaux  de  saint  Luc.  On  dit  oiseau  de 
saint  Luc,  parce  que  le  bœuf  avec  lequel  on  le  représente 
a  des  ailes,  i^ 

(Fleury  de  Bellikgen.  Etym.  despr.  fr.,  p.  332.) 

Pr.  fr.  —  Léger  comme  Toiseau  de  saint  Luc. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Esse  vigreu  et  dispierlé  comme  l'oûhal  d' saint  Luc. 

(Remacle  Dict.) 

Var.  Nivelles.        Biesse  comme  el  mouchon  saint  Luc. 
Basse- Allemagne.  —  Leichl  wie  ein  VogeL 

2061.  Cest-st-ine  oûhai  po  l' chet. 

LiTT.  C'est  un  oiseau  pour  le  chat. 

C'est  un  homme  perdu,  aussi  bon  que  mort. 

Li  méd'cin  Tant-pë-vàt  alléve  vëye  on  malade, 
Qu'esteut  ossi  sognt  di  s*  confrère  Ça  iret. 
Giclai  es  respondéve,  es  Y  pièce  qui  s' camarade 
Sut'néve  qui  V  pauve  malade  esteut  'ne  oûhal  po  V  chet. 

(Bailleux.  Le$  micVcin,  Fftve.  4856.) 

TONTOM. 

Li  méd'cin  d'  Tongue 

M'a,  hi  !  hi  !  hi  !  m*a  dit  qu'  c'est-st-ine  o6hal  po  V  chet. 

(Th.  Collette.  Quifreui-je  si  ml  homme  moréue  ?  I,  se.  S.  1882.) 

Nahdr.  Guérite  saveuve  bin  qui  Ph'luppe  esleuve  on  mouchon  po  V  chet. 

(Marmite.  1890.) 
MoKS.  Ci  ein  mouchon  pou  V  cat. 

Tournai.  Gh'est  un  osidau  pou  V  cat. 

Lille.  Puisque  nous  sommes 

Terlous  d*s  ojeaux  pou  1'  cat. 
Faisons  bombance  et  fiète, 
Comm'  des  gins  fortunés. 
Et  quand  viendra  V  comète, 
Nous  rirons  à  sin  nez. 

iDESROUSSEAUX  Chattiont  îllloises.  1857.) 

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—  146 


Douai.  Quand  j*etos  tiot,  j'etos  pas  pu  gros  qu'eune  mouque,  un  biblot,  un  aricot, 
un  rien  du  tout,  quoi  ;  tous  chés  gins  y  dijottent  qu'  j'etos  un  ogieau  pou  ch'cat. 
(Dechristé.  Souvenirs  d'un  homme  d*  Douai,  1857.) 

2062.  Les  oûliaî  sont  revoie. 
LiTT.  Les  oiseaux  sont  envolés. 

Se  dit  d'un  homme  qui  s'est  évadé,  qui  n'est  plus  où  on  va  le 
chercher.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  L'oiseau  n'y  est  plus.  —  L'oiseau  s'est  envolé.  — 
Les  oiseaux  sont  dénichés. 

1  partit  à  l' vesprèye, 

Et  qwand  on  v'na  po  les  touwer, 

L'oûhal  esteut  revoie. 

(J.-T.  NoEL.  ISSl.) 

Dubois. 

Et  vos,  av'  ine  saqul  qui  v's  aimez  et  qui  v*s  aime? 

Cath'renke. 

Nenni,  c^est  co  fini,  mi  oâhut  est  revoie, 
Hîr  tôt  riv'nanl  de  bal,  i  s'a  volou  mâv'ler, 
Et  mi  j' Ta  planté  là,  es  milan  de  V  pavêye. 

(Delchef.  Lei  deux  Neveux.  III,  se.  8.  i8î(9.) 

Basse- Allemagne.  ~  Die  Vôgel  sind  davon  geflogen. 

2063.  Les  oûhal  de  bois  hufflet  comme  les  vî  Ts 
apprindet. 

LiTT.  Les  oiseaux  du  bois  siftlent  comme  les  vieux  le  leur 
enseignent. 

Les  enfants  font  naturellement  ce  qu'ils  voient  faire  à  leurs 
parents. 

Influence  de  l'exemple. 

2064.  C'est-sl-ine  oûhal  so  l'  hâye. 
LiTT.  C'est  un  oiseau  sur  la  haie. 

Être  dans  un  état  incertain  et  sans  savoir  ce  qu*on 
deviendra.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Être  comme  Toiseau  sur  la  branche. 

On  vl  wallon  s' fait  vite  rik*nohe, 
Ci  n'est  nin  lu  qui  fait  li  streut; 
On  vraie  wallon  va  s' vôye  tôt  dreut 
Il  est  pus  franc  qu'  Toûhal  so  s*  cohe. 

(Picard.  Chanson.  1859.) 

Marcbb.  1 1' veut  dWant  li,  si  pHit  qu'one  mohe, 

Pa  V  n'es  qu'one  ohai  so  one  cohe. 

(Alexandre.  PUitcorU.  i860.) 
ToDRifAi.  Gh'est  ein  osieau  sur  enne  branque. 


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2065.  Cheskeune  si  oûhaî. 

LiTT.  Â.  chacun  son  oiseau. 
A  chacun  son  lot,  sa  part. 

Se  dit  souvent  dans  les  repas,  lorsque   chaque   convive 
s'adjuge  une  bouteille. 
Cité  par  Remacle.  Dict. 

Marche.  Fais  bin  et  watte  à  çu  qu'  to  fais, 

Ca  l' llgeu  dit  :  chacun-sl-oûhal. 

(Alexandre.  P'tit  cortl,  4860.) 

Var.  Tournai.  Cbaqu'ein  s' pain  et  s'n  héring. 

2066.  Raviser  l'oûhaî  d' qwinze  cârlus. 

LiTT.  Ressembler  à  l'oiseau  de  quinze  florins  (carolus). 

a  Le  baron  de  B...  de  Liège,  rafl'olait  des  oiseaux.  Il  paya 
i5  florins  de  notre  ancienne  monnaie  un  de  ces  volatiles  qui, 
au  dire  du  vendeur,  n'avait  pas  son  pareil  dans  Tart  du  chant. 

«  L'oiseau  fut  envoyé  pour  prendre  part  à  un  de  ces 
concours  connus,  à  Liège,  sous  le  nom  de  batte;  non  seulement 
il  ne  fut  pas  vainqueur,  mais  il  refusa  môme  de  chanter. 

ff  Le  baron  adressa  de  vifs  reproches  h  l'oiselier  qui  lui 
répondit:  —  I  n'a  rin  dit,  èdon,  bin  allez,  i  n'es  pinse  nin 
mon.  —  Telle  est  Torigine  de  l'expression  :  raviser  l'oûhat 
d*  qwinze  cârlus.  9 

(N.  Defrecbevx.  Inejdbe  di  ipot.  Bulletin.  4859.) 

Pr.  fr.  —  11  est  comme  le  perroquet  de  M.  de  Vendôme. 
Couleur  de  M.  de  Vendôme,  invisible. 

(Leroux.) 

Il  ressemble  le  perroquet  de  maître  Guillaume,  il  n'en  pense 
pas  moins. 

(OUDIN.  Curioiitez  françolsei.  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Crahay. 

Ji  n*  dis  rin,  j'  n'es  pinse  nin  mon, 
Tôt  comme  l'oûhat  d' qwinze  c&rlus. 
Dispôye  slhe  an,  ji  sos  tëmon 
Qu*  vos  n'  savez  calculer  jusse. 

(Alcide  Prtor.  On  drôle  di  mariège.  1868.) 

Variante.  H  est  comme  li  pinson  d'à  Clérdint  ;  si  n'  dit  rin,  i  n'es  pinse  nin  mon. 

Variante.  C'est  comme  l'oûhat  d'à  Pirson, 

I  n'  dit  rin,  n'es  pinse  nin  mon. 
On  dit  aussi  : 

C'est  comme  li  pinson  d'à  Dèyace. 

Variante.  Mais  lu  fève  comme  amon  Pouplin, 

1  n'  discouréve  nin  po  'ne  attëche, 
Et  comme  l'oûhat  di  six  skèlin, 
Rin  qu'  po  magnl  doviéve  It  bêche. 

(Thirt.  On  coirbd  franc  Itgeois.  1866.) 


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Verviers.  L'ënôdé,  lu,  s*  talhtve,  i  louktve,  i  hoùtéve, 

Et  comme  Toûhal  d'à  J'han,  pèséve  pus  qu'ennës  d'hëve. 

(Poulet.  U  foyan  iterré.  4859.) 

Nivelles.  U  est  arrivé  comme  el  pinchon  Deguiile,  i  n'  dit  ri,  i  n*  d*in  pinse  ni 
moinse. 

Var.  Dinamt.  Rosine. 

Si  i  n'  dit  rin,  i  n'es  pinse  nin  moins,  comme  li  cia  d'à  Binse. 

(COLLARD.  Li  lindrie  à  ^amourette,  l,  se.  6.  i'890.) 

Var.  Hons.  J'  nin  dirai  nié  davantage  pou  l' moumint,  mais  j*  nin  pinse  nié  mon. 
(J.  Dbclève.  Totor  el  choumague.  Se.  3.  4889.) 

2067.  Les  oûhaî  d'ine  même  coleûr  si  quoiret  volll. 
LiTT.    Les    oiseaux    d'une    môme    couleur    se    cherchent 

volontiers. 

Les  personnes  de  même  caractère,  de  mêmes  goûts  se 
recherchent  mutuellement  ;  se  prend  souvent  en  mauvaise 
part.  (AcAD.) 

Pr.  fr.  —  Qui  se  ressemble,  s'assemble.  —  Fagot  cherche 
bourrée. 

Simile  simili  gatidet, 

(Phèdre.) 

Quelquefois  le  mot  coleûr,  est  remplacé  par  plome. 

Cf.  Les  loups  ne  se  mangent  pas  entre  eux. 

Pares  cum  paribus  facile  congregantur. 

(Lfjeune.  Proverbla  famlUaria.  174i.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Blnx  BERTHON. 

Vos  v'  ravisez  comme  deux  gotte  d'alwe,  vos  estez  deux  oûhal  de  l' même  coleûr. 

(T.  Brahy.  a  qui  V  fdte  ?  Se.  S.  1882  ) 
Variante.  Les  gins  d' même  tire  si  quoiret  todi. 

Marche.  On  veut  par  tropal  les  voleur, 

Et  tos  les  oûhaî  d' môme  coleûr. 

(Alexandre.  PUit  corti,  4860.) 
Var.  Tournai.      Ch'est  1'  diable  avec  les  carbonnier. 

2068.  Fer  riv'ni  Toûliaî  so  V  crosse. 
LiTT.  Faire  revenir  l'oiseau  sur  la  crosse. 

Jeu  d'enfant,  faire  revenir  l'oiseau  au  réclame,  ramener  à  soi 
une  personne. 

(Forir.  Dlct.) 

CORTAI. 

Les  jônes  homme  pinset  qu'  tote  les  crapaute  sont  des  Hargarite  qu'on  fait 
riv'ni  so  s' deugt,  comme  ine  oûhal  so  l' crosse. 

(Willem  et  Bauwens.  Picht  rach'té.  Se.  1"*.  4882.) 


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Variante.  Tat!. 

...   Çou  qu'c'est  quMes  censé,  ëdon  ! 
Elle  rivint  d'ja  so  Tcrosse,  comme  on  goral  mohon. 

(Remouchamps.  Tàti  Vperriqul.  II,  se.  3.  i885.) 

2069.  P'iit  à  p'tit  Toûhaî  tait  s'  nid. 
LiTT.  Petit  à  petit  l'oiseau  fait  son  nid. 

On  fait  peu  à  peu  sa  fortune,  sa  maison.  (Acad,) 
Pr.  fr.  —  Petit  à  petit  l'oiseau  fait  son  nid. 
Pr.  fr.  —  Pas  à  pas,  on  va  loin. 
Cité  par  Forir  Dict. 

Variante.  L'oûhat  fait  s'nid  di  Astoa  à  fistou. 

Nahur.  P'tit  à  p'tit  l'mouchon  fait  s'nid. 

Marche.  P'tit  à  p'tit  rmohon  sMigarnit 

Comme  p'tit  à  p'tit  l'oûhal  fait  s'nid. 

(Alexandre.  P'^/r  cor//.  4860.) 
Var.  Tournai.  â  p'tit  bruit,  l'osieau  fait  s'nid. 

Pr.  ail.  —  Wer  langsam  geht,  kommt  auch  zum  Ziele. 
Pr.  holl.  —  De  tyd  baart  rozen.  —  Met  de  tyd  komt  harmen 
in'twambuis. 

2070.  Qv^^and  les  oûhaî  n'ont  pus  mèsàhe  de 
rbèchèye,  i  rèvolet. 

LiTT.  Quand  les  oiseaux  n^ont  plus  besoin  de  la  becquée,  ils 
s'envolent. 

Le  plus  souvent,  lorsque  les  enfants  sont  élevés,  lorsqu'ils 
peuvent  se  suffire  à  eux-mêmes,  ils  quittent  leurs  parents. 

2071.  Ine  oûhaî  es  Tnïain  vAt  mî  qu'deux  so  Tliâye. 
LiTT.  Un  oiseau  dans  la  main  vaut  mieux  que  deux  sur  la 

baie. 

La  possession  d'un  bien  présent,  quelque  modique  qu'il  soit, 
vaut  mieux  que  l'espérance  d'un  plus  grand  bien  à  venir,  qui 
est  incertain.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Un  tiens  vaut  mieux  que  deux  tu  l'auras.  —  Il 
vaut  mieux  tenir  que  quérir.  -  Le  moineau  dans  la  main  vaut 
mieux  que  l'oie  qui  vole. 

Ne  incerta  certis  antîponanttir,  veto. 

(Fafrni  Fabcla.) 
Cite  par  Forir.  Dict. 

Vât  mi  'ne  odhat  es  Tmain  qui  deux  so  l'àbe,  dit-st-on; 
Et  mi,  ji  trouve,  ma  foi,  qui  li  spot  a  raison. 

(Bailleux.  U  blergi  et  Vmér.  Fâve.  1852.) 


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Lambert. 

Ou  bin  comme  on  vt  spot  qu'on  rèpet*ret  jourm&ye. 
J'aime  mt  Toûhal  so  m*main  qu'd'ennès  vèye  deux  so  l'hàye. 

(Hannay.  U  mâye  neûr  cTà  Colas,  II,  se.  17.  i8C6.) 

DUJARb». 

L'ovri  a  d'vins  ses  bresse  on  capital  qu'on  n'sâreat  11  magnt,  vos  vëyez  qu'i  v&t 
mt  ine  oûhal  es  Tmain  qui  deux  so  Thàye. 

(T.  Braht.  U  bouquet,  II,  se.  20.  1878.) 

Yar.  Verviers.        C'est  qu'on  n'deut  jamais  fer  trop  foirl  lu  maulauhi 
Et  quu  Tci  qui  vout  fer  lu  hègne  so  des  hèring, 
De  trover  l'marchand  d'mosse  est  bé  sovint  côtint. 
(P. -P.  Recueil  de  la  Société  de  chant  de  Verviers.  4860.) 

Yar.  Yerviers.  DWins  tôt,  yaut  ml  todi  màuye, 

Champaine  es  V  main  qu'  deux  so  Thaûye. 

(Renier .  Spou  rim  ^«.  i  87 1 . ) 
Yar.  Marche.  I  vaut  ml  deux  surtet  qu'one. 

Yar.  Charleroi.    On-z-est  bin  l' doube  pus  sur,  ein  coup  qu'on  tint  'ne  saquoi, 
Qu'  si  on  vos  d'set  dix  coup,  après  d' moain  vos  l'auret. 

(BERims.  L'péptnoque  èyet  l'pècheu.  Faufe.  1873.) 
Tournai.  I  vaut  mieux  ein  moucbeon  dins  s' main  qu'  deux  d'sus  l'abre. 
Basse- Allemagne.  —  Besser  einen  Spierling  in  der  Hand, 
aïs  eine  Taube  auf  den  Dache. 

2072.  I  crèhe  de  Y  navette  po  tos  les  oûhaî. 
LiTT.  Il  croit  de  la  navette  pour  tous  les  oiseaux. 
Chacun  peut  toujours  trouver  de  quoi  vivre.  Il  ne  faut  jamais 
désespérer  de  la  Providence. 

Aux  petits  des  oiseaux,  il  donne  leur  p&ture. 
Et  sa  bonté  s'étend  sur  toute  la  nature. 

(Racine.  Athalie.  II,  se.  7.) 
Nanette. 

Si  n's  estlz  mftye  on  s'fait  tropal, 
Kimint  don  surveiraingne  fti  frais  ? 

Lucas. 
I  crëhe  de  l' navette  po  tos  les  oûbal. 

(DUMONT.  U  dobe  mariège.  Opéra.  Vers  4840.) 

NIVEI.LES.   Nais  Dieu  n'  lèche  nin  ses  fils  moru  d' nécessité. 

Au  joune  du  p'tit  mouchon,  ënne  donne-t-i  nin  l' bêchée? 
Çu  qui  n'  vint  nin  pa  Tuche,  arrive  pa  l' chiminée. 

(Renard.  Les  avent.  de  Jean  (f  Nivelles.  Ch.  Y.  1857.) 

Tournai.  Dusque  Dieu  y  a  mis  les  osieau, 

II  a  plaché  aussi  les  patieau  (pâtée). 

Lille.  Quand  Dieu  invoie  les  geaux, 

I  ne  r*fuse  point  les  patiaux. 

(Verhrsse.  Voc.  du  patois  lilloit.  4864.) 


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2073.  Ch'est  écrit  sus  Y  planaite, 

L'osieau  qui  vole  n'a  pas  d'maîte.  (Tournai  ) 
LiTT.  C'est  écrit  sur  la  planète,  (horoscope) 

L'oiseau  qui  vole  n'a  pas  de  maître. 
C'est  une  chose  que  tout  le  monde  connaît  et  qui  n'est 
contestée  par  personne. 

2074.  Li  pus  mâva  oûhat  de  cîr  est  mèyeu  (pus 
haîlî)  qui  Tmèyeu  des  pèhon  d'J'aîwe. 

LiTT.  Le  plus  mauvais  oiseau  du  ciel  est  meilleur  (plus  sain) 
que  le  meilleur  des  poissons  de  l'eau. 

Il  faut  préférer  comme  nourriture  la  chair  et  non  le  poisson; 
cela  dépend  des  goûts.  -   Est  ce  un  conseil  hygiénique  ? 

OISON. 

2075.  Un  crâs  oseon 

N'vole  pas  leon.  (Tournai.) 

LiTT.  Un  oison  gras 

Ne  vole  pas  loin. 
Une  personne  de  forte  corpulence  ne  court  ni  vite  ni  long- 
temps. 

OMBRE. 

2076.  Il  a  sogne  di  si  âbion  (ombe). 
LiTT.  Il  a  peur  de  son  ombre. 

Se  dit  d'un  homme  qui  s'effraye  et  s'alarme  trop  légèrement. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Il  a  peur  de  son  ombre. 

II  est  si  paourea  qu'il  a  sogne  di  si  àbion. 

(Remacle.  Dictionn.) 

Li  mèhln  qui  It  d'sawirdve  eune  di  ses  hesse,  divéve  esse  ine  rude  tourmetène 
po  on  calfak  qu'aveut  pawe  di  si  àbion. 

(Magnée.  Li  cren'quini  de  prince  dbbé  di  StdvUeû.  1867.) 

Hainaut.  Il  a  peur  de  s'n  ombe. 

OMELETTE. 

2077.  J'ode  coula  comme  ine  vote  â  lard. 
LiTT.  Je  sens  cela  comme  une  omelette  au  lard. 

Je  comprends  parfaitement  cette  affaire  et  je  m'en  charge 
avec  plaisir. 

Cité  par  Forir.  Dict. 


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—  152  - 

2078.  On  n'sâreut  fer  l'vôle  sins  casser  des  où. 
LiTT.  On  ne  saurait  faire  une  omelette  sans  casser  des  œufs. 
Toute  entreprise  exige  une  première  mise  de  fonds. 

Pr.  fr.  -  Point  d'omelette  sans  œufs. 

Mors.  On  n'fait  nié  enne  am'lette  sins  casser  des  œuffe. 

Namur.  Sins  où  ti  n'sareHS  fer  Tyôte, 

Bintot  tè  l'aurais  tote  chaude, 
Mais  ti  n'frais  nin  pusse  qu'one  aute 
Roter  l'chaur  divant  les  ch'fau. 

(Wérotte.  Dèbert  et  Chanchet,  Ch.  4867,  4»  éd.) 

Nivelles.  Guiaumb. 

£y  après  tout,  on  n*fait  pou  d'am'letto  sans  squetter  des  iœuf. 

(G.  Wdxahe.  El  route  de  Sainte  Ernelle.  II,  se.  5.  1889.) 

Picardie.  Ein  n'  foet  pau  d'omblelte  sans  casser  d'z'u. 

(GosSEU.  Lettres  picardes,  4840.) 

ONGLE. 

2079.  Rigretter  aveu  des  ongue  di  fier. 
LiTT.  Regretter  avec  des  ongles  de  fer. 

Se  dit  de  ceux  qui  regrettent  vivement  la  mort  ou  le  départ 
d'une  personne  qui  leur  est  chère,  ou  la  perte  d'un  bien  qu'ils 
n'avaient  pas  su  apprécier  quand  ils  en  jouissaient. 

Chanchet. 

Ji  ses  qu'  VOS  m*  poirtez  hègne, 

Mais  vos  n'  troûv'rez  pus  nouk  qu'âret  des  si  bons  nier, 
Et  vos  m'  rigretl>iz  bin  avou  des  ongue  di  fier. 

(Peclers.  Uovrège  d'à  Chanchet,  Se.  4".  4873.) 
FmNE. 

J*enne  îret  foû  d' cial,  ji  frès  m*  paquel  et  qwand  vos  rVairez  vos  n'  mi  rHroûv'rez 
pus  ;  mais  vos  m' rigrell'rez  avou  des  ongue  di  fier,  qwand  i  sèret  trop  t&rd. 

(Willem  et  Bauweks.  Li  galant  d'à  Fifine.  Se.  4".  4884.) 

Variante.  Tonton. 

Pauvre  homme,  j'àret  trop  pau  d'  mes  ongue 

Po  r  rigretler. 
(Th.  Collette.  Quifreûs-je  si  mi  homme  moréve?  I,  se.  2.  1883.) 

ONGUENT. 

2080.  C'est  dWins  les  p'iilès  lasse  qu'on  mette  les 
bons  ôrmint. 

LiTT.  C'est  dans  les  petites  boîtes  qu'on  met  les  bons 
onguents. 

Pr.  fr.  —  Dans  les  petites  bottes,  sont  les  bons  onguents.  — 
Ce  qui  est  petit  est  joli. 

Flatterie  populaire  envers  les  personnes  de  petite  taille. 


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—  153  - 

pour  faire  entendre  qu'elles  ont  souvent  plus  de  mérite  que 
les  autres,  (âcad.) 

Les  choses  précieuses  occupent  peu  de  place. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Variante.  C'est  d'vins  les  pHilës  botte  qui  sont  les  bons  onguent. 

(Rehacle.  Dict.) 

Marche.  Pirson. 

Sovint  dWins  les  vts  pot,  s' Irovet  les  bons  onguent. 

(ALEXANDRE.  Li  péchott  d'avriL  II,  se.  3.  4858.) 

JoDOiSNE.  Dins  les  vis  pot  les  bonnes  craucbe. 

Prov.  provençal.  —  A  las  pichounos  bouiltps  sy  fon  lous 
bouons  enguens. 

{Revue  des  latigttet  rcmanet.  4881.) 
OR. 

2081.  Tôt  çou  qui  r'iût  n'est  nin  ôr. 
LiTT.  Tout  ce  qui  reluit  n'est  pas  or. 
Tout  ce  qui  a  l'apparence  de  la  richesse,  du  mérite  n'en  a 
pas  toujours  la  réalité.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Tout  ce  qui  reluit  n'est  pas  or. 
N'est  mie  tout  or  ke  luist. 

(Prov.  del  vilain,  XI V«  siècle.) 

Non  omne  quod  splendet  aurum  est, 

(Lejeune.  Proverbia familiaria.  4744.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Li  r'nà,  c'est  toi  aute  choi,  à  fond  les  exftmène, 

I  vMes  toune  di  tôt  sinse  et  qwand  i  s'aparçut 

Qui  c'n'est  nin  tôt  ôr  çou  qui  r'iùt, 

Et  qu'i  n'ont  po  tôt  qu'ine  belle  mène» 

Ël-z-y  applique  on  mot  qu'on  joû  l'busse  d'on  hdros 

Li  fat  dire  à  propos,  etc. 

(BiULLEUX.  Li  r'nd  et  Vbutte,  Fâve.  4852.) 

Marète. 

Elle  qwtre  on  r'glatihant  mariège. 
Mais  tôt  çou  qui  r'iût  n'est  nin  d'ôr. 

(Peclers.  Lipielle  di  Batfays.  4870.) 

Variante.  A  bazar  de  rvicàrëye 

Çou  qui  r'iût,  j'el  dis  tôt  plat 
Ci  n'est  nin  todi  d'I'ôrrèye, 
Ji  m'dimesfèye  di  coula. 

(Willem.  Ji  m'dimetfèye  di  coula.  Ch.  4880.) 

Vertiers.  Adon  i  duv'net  hère, 

Trovant  lu  ridan  vud, 
I  vèyet  quu  c'n'est  wère 
Du  l'ôr  tôt  cou  qui  r'iut. 

(Pire.  Li  galant  d^à  Nanesse,  Gb.  4874.) 


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—  154  — 

Nahdr.  Tôt  c'qui  r'Iùt  n*est  nin  ôr. 

Marche.  Tôt  çu  qui  r'glattit,  n'est  nin  d'Vàr. 

MONS.  TiTISSE. 

Bah  !  quais  !  tout  c*qui  r'iuit  n'est  nier  ôr,  va  fieu  !.. 

(MoDTRIEDX.  Des  nouvisaux  conte  dés  quié.  4850.) 
Gomp.  pop.  prov.  Tout  ço  qui  brilho  es  pa  d'or. 

{Revue  des  langues  romanes.  1881.) 

Basse- Allemagne.  —  Er  ist  nicht  Ailes  Gold,  wasglânzt. 

2082.  I  mougne  dins  l'ôr.  (Namur.) 
LiTT.  Il  mange  dans  l'or. 

II  est  excessivement  riche. 

2083.  C'est-st-ossi  jusse  qui  l'ôr  et  Tbalance. 

LiTT.  C'est  aussi  juste  que  Tor  et  la  balance. 
Allusion  à  l'étalon  d'or  et  k  la  balance  de  Thémis. 
■  Pr.  fr.  —  C'est  de  Tor  en  barre. 
Vârunte.  G'est-sl-ossi  jusse  qui  l'ôr  es  Tbalance. 

LiTT.  C'est  aussi  juste  que  Tor  (pesé)  dans  la  balance. 

2084.  Jusse  comme  di  Tôr. 
LiTT.  Juste  comme  de  l'or. 
Parfaitement  juste;  très  exact. 
Cité  par  Forir.  Dict. 
Basse-Allemagne.  —  Treu  wie  Gold. 

Tournai.  Prov.  contraire  :  Jusse  comme  ein  pot  d'chinq  pinte. 
ORAGE. 

2085.  On  rit  qwand  V  nouwée  est  passée.  (Marche.) 

LiTT.  On  rit  quand  l'orage  est  passé. 

LiTT.  On  est  content  quand  on  n'a  plus  rien  de  fâcheux 
à  craindre. 

OREILLE. 

2086.  Hoûler  po  'ne  orèye  et  roûvî  po  Faute. 
LiTT.  Écouter  par  une  oreille  et  oublier  par  Tautre. 

Se  dit  en  parlant  d'une  personne  qui  oublie  facilement  les 
conseils  qu'on  lui  donne,  les  remontrances  qu'on  lui  fait,  ou  en 
général  qui  ne  fait  aucune  attention  à  ce  qu'on  lui  dit.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Cela  lui  entre  par  une  oreille  et  lui  sort  par  l'autre. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Divins  ces  siermon  là,  i  fôt  qu'on  nos  amuse, 

Sins  coula  on  v'  plante  là,  et  qui  l' bon  Diu  v'  kidûse, 

Çou  qu'inte6re  po  'ne  orèye  va  foû  po  l'aute  costé. 

(Bailleux.  U  bièrgi  et  V  lion,  Fàve.  1856.) 


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-  155  - 

Tournai  Gicile. 

I  in*a  acore  eine  feos  mënacd  ;  m(fs  cha  m*  rinte  par  eine  orelle  et  cha  m' sorte 
par  l'éaule  ;  i  n'os'reot  pos  m'  rinveyer. 

(Âch.  YiART.  Vieux  garchéon  et  méquenne,  l,  se.  4.  i891.) 

Basse- Allemagne.  —  In's  eine  Ohr   hinein,  —  aus  dem 
andei^n  herausgehen  lassen. 

2087.  Vos  orèye  ont  d'vou  chanter. 
1 JTT.  Les  oreilles  ont  dû  vous  tinter. 

Les  oreilles  doivent  vous  avoir  tinté  ;  on  a  beaucoup  parlé  de 
vous  en  votre  absence. 

Pr.  fr.  —  Les  oreilles  ont  dû  vous  corner. 
Tournai.  T^as  du  avoir  copi  à  t'n  orelie. 

2088.  S' fer  sèchî  po  l'orèye. 
LiTT.  Se  faire  tirer  par  l'oreille. 

Avoir  de  la  peine  à  consentir  à  quelque  chose  (Agad.) 

Cf.  Si  fer  hairî. 

Orig.  Quitard.  Dict,,  p.  573. 

Pr.  fr.  —  Se  faire  tirer  l'oreille. 

(OUDIN.  Curlositeifrançolteê.  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Mais  ji  n'  creus  nin  comme  vëritë, 
Tôt  çou  qu'j'ennea  oyou  conter. 
Haye,  jans,  sins  v'  fer  tirer  l'orèye, 
Kiminclz,  j*  voux  esse  obèyèe. 

(Hanson.  Li  Hinriade  travestèye.  Ch.  I.  i780.) 
Responds,  don...  comme  ti  t' fais  hoûye  sèchî  po  Torèye. 

(DD.  Salue.  On  noval  décoré.  i87  .) 

Namdr.  Nos  sohaitans  aux  commerçant  one  clientèle  qui  n'  si  faie  nin  tirer  l'orèye 
po  payi.  (Marmite.  1889.) 

2089.  Enne  a  so  Porèye. 
Lttt.  Il  en  a  sur  l'oreille. 

II  n'est  pas  dans  son  état  normal. 

2090.  I  n'ô  goUe  di  ciste  orèye  là. 
LiTT.  Il  n'entend  pas  de  cette  oreille-là. 

Ne  pas  consentir,  ne  pas  accéder.  (Littré  ) 

Fig.  Il  n'entend  pas  de  cette  oreille-là. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Cbarleboi.  Diafoireux. 

Mais  c*qui  gn'a  d'foutant  avel  les  roi,  c'est  quM  n'intinde-nu  né  de  c*-n-orèye  là. 

(Bebnds.  Vmalade  St-Thibau.  II,  se.  6.  1876.) 
Framshies.      Hais  Tmarquise  n'intindou  nie  de  c'-n-oreille  là. 

(BosQUÈTU.  Tambour  battant,  i886.) 


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-  156  — 

2091.  Mostrer  rcoron  dTorèye.  (Marche.) 

LiTT.  Montrer  le  bout  de  Poreille. 

Laisser,  quoiqu'on  veuille  le  cacher,  reconna-tre  ce  qu'on 
est,  ce  qu'on  veut.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Laisser  passer  le  bout  de  l'oreille. 

(Voyez  Lafortaike.  Uàne  revêtu  de  la  peau  du  lion.  Fable.) 

Marche.  On  n'pout  nin  todi  sMèyet  vëye 

Sins  qu'on  n'mosse  on  coron  d'I'orëye. 

(Alexandre.  F  tu  cortL  1860.) 

Charuiroi.  On  voit  des  sot  posé,  el  fait  d*leu  rinquinquin, 

Dins  ein  habit  ou  Taule  imprunté  d'ieu  voisin, 
On  voit  Pbout  d'enne  orèye,  in  les  r'woitant  à  coine, 
On-z-a  bin  raisô  d'dire  que  l'habit  n'fait  né  Tmoine. 

(hERKVS.  Ubaudet  dins 'ne  pla  d^llon,  Faufe  1873.) 

Fraheries.  Leu  rage  les  impëche  de  s'apercevou  qu'i  no  mouss'lé  l'débout  d'Ieu 
-n-oreilie,  chaque  con  qu'on  s'attaque  a  leu  bourse. 

(BOSQUÈTIA.  Tambour  battant.  4886.) 

OS. 

2092.  D'ner  ine  ohal  à  on  chin  après  Tavu  battou. 
LiTT.  Donner  un  os  à  un  chien  après  Favoir  battu. 
Chercher  à  pallier  le  mal  qu'on  vient  de  faire. 

2093.  L'ci  qui  siève  li  chin,  a  todi  les  ohaî. 
LiTT.  Celui  qui  sert  le  chien,  a  toujours  les  os. 

Celui  qui  fait  du  bien  à  un  méchant,  n'en  reçoit  que  des 
désagréments. 

2094.  I  nYret  nin  des  vis  ohaî. 
LiTT.  Il  ne  fera  pas  des  vieux  os. 

Se  dit  d'une  personne  très  malade,  qui  ne  vivra  point  jusqu'à 
la  vieillesse.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Il  ne  fera  pas  de  vieux  os. 

Cité  par  FoRiR.  Dict, 

Nahur.  I  n'fra  pont  des  vis  oucha. 

Lille.  I  n'fra  point  d'vieux  oches, 

S'  plache  est  à  l'cbimetière. 

(Vermesse.  Voc.  du  patois  lillois,  i86i  ) 

2095.  Les  ohaî  lî  Irawet  Y  paî. 

LiTT.  Les  os  lui  percent  la  peau. 

Se  dit  d'un  homme  ou  d'un  animal  fort  maigre.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Les  os  lui  percent  la  peau.  —  Il  n'a  que  la  peau  et 

les  os,  —  Il  a  la  peau  collée  sur  les  os.  —  Être  sec  comme  un 

pendu  d'été. 


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-  157  — 

La  peau  loi  tient  aux  os,  aux  costes. 

(OUDiii.  Curiotitet  françoUes  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

On  leup  n'aveut  qui  l' pal  et  les  ohal, 
Téirmint  les  cbin  estlt  bonne  g&re. 

(Bailledx.  U  lettp  et  V  ektn,  Fftve.  i85i.) 

Ca  les  àrmëye,  li  pus  foite  on  V  batowe. 
Me  Vs  y  lèylt  qui  V  pal  so  les  obat, 
Quéque  fèye  rin  po  V  wabal. 

(HocK.  Ui  vU  mtMtige,  4858.) 

Yakiahte.   Lt  skrenne  11  plaque  à  vinte.  —  N*avu  qui  1*  pal  so  les  obal. 

Namub.  a  c'ste  beûre  li  crinoline. 

Tire  r  monde  d'embarras, 
Vos  n'aurlz  pont  di  squinne. 
Rin  qui  Tpia  su  Ts  oucha. 

(WÉR0T1E.  U  progrès.  Cbanson.  4867.) 

GBABi£a<H.  Ein  leup  n'avet  qu*  les  ocha  èyet  l'pia, 

Fauce  que  V  gueue  des  cbin  estet  bonne. 

(BERifUS.  L'ieup  et  V  chin.  Faufe.  1873.) 

HoHS.  Les  ossiau  trotté  s' piau. 

Nous.  y  n*in  peux  pus  ;  j*  sue,  comme  enne  sotte, 

J*ai  mi  tielle  molle  comme  enne  Hgotte, 
£me  pausse  vraiœint  colle  à  m' dos, 
J'  n'ai  pus  que  V  pian  su  mes  os. 

(MouTRiECX.  3«  année  det  conte  déi  quié.  i85l.) 

2096.  Acatez  des  lum'çon,  madame,  i  n'ara  gnié 
d'ossiau.  (Mons  ) 

LiTT.  Achetez  des  limaçons,  madame,  il  n'y  aura  point  d'os. 
Réponse  des  bouchers  aux  ménagères  qui  se  plaignent  qu'on 
leur  donne  trop  d'os. 

(SiGART.  Diet.  du  wallon  de  Mons.  4870.) 

2097.  C'est-sl-on  carillon  d'ohaî,  on  fal  d'ohaî. 
LiTT.  C'est  un  carillon  d*os,  une  botte  d'os. 

Il  est  maigre  et  décharné;  quand  il  marche,  ses  os  s'entre- 
choquent. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Qui  veûs-j' ju,  dit  l'ovrt,  qui  voIà  *nesaquoi  d'iaid  ! 
J'a  paou,  po  c'  côp-ià  ;  vasse  foû  d*  cial,  fat  d*ohal. 

(Dehin.  u  moitt  et  l  mdUmreux.  Fàve.  4854.) 

C'est-sl-on  fat  d'ohal,  vos  V  vèyez, 
Admirez  don  çou  qu'i  pout  fer. 
(RCB.  Ththus.  Pasquèye  faite  à  jubilé  (f  Dom  Bernard-GoMn.  4764.) 

Tôt  Tmonde  braiyëve  que  mollet,  quelles  hange, 
Que  bai  gros  vinte  et  que  bai  long  hatral  ! 
Hoûye,  ji  n'sos  pus  qu'on  carillon  d'ohal. 

(Erkems.  Ine  homme  qu'est  t:-à  plainde,  Ch.  4861.) 


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—  158  - 

JODOiCNE.  On  èlind  peter  ses  oucha  qaand  i  rotte. 

Basse- Allemagne.  —  Klapperbein.  (La  mort,  représentée 
sous  la  forme  d'un  squelette.) 

2098.  Malbl  Loxhay  ou  l'ohai. 
LiTT.  Mathieu  Tos. 

Le  mercredi  des  cendres,  à  Liège,  on  enterre  le  carnaval  (les 
jours  gras)  sous  la  forme  d'un  os  de  jambon,  qu'on  porte  solen- 
nellement en  terre  avec  des  cérémonies  burlesques,  accompa- 
gnées de  libations. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Qa*on  laisse  bin  Ion  podrl  çou  qu'on-z-a  fait  d'pus  bai, 
Li  mérkidi  des  cinde,  po  Tpauve  Mathl  TOhai. 

(Thiry.  Moirt  di  V octroi.) 

V.  la  cantate  de  M.  Dumont,  intitulée  Mathî  VOhai,  dans  le 
Choix  de  Chansons  de  MM.  B.  et  D.  Liège,  Oudart,  1844,  in  8 
(N^XXVI,  p.  134etsuiv.). 

OSEILLE. 

2099.  Lisuralesûtl'coûlal. 
LiTT.  L'oseille  suit  le  couteau. 

L'oseille  croît  rapidement  quand  on  la  coupe. 

OUTIL. 

2100.  C'est  l'uslèye  qui  fait  Tovrî. 
LiTT.  C'est  l'outil  qui  fait  l'ouvrier. 

Il  faut  de  bons  instruments  pour  faire  un  bon  ouvrage. 

Gomp.     Li  côp  d'pid  qui  fait  i'bon  hochet.  Gh.  par  Félix  Ghaumont. 
Marche.  Çu  qa'fait  rovrl,  c'est  ll>onne  ustèye. 

JoooiGNE.  C*est  l'bounne  ostie  que  fait  Pbounne  ovrt. 

2101.  Ma  va  ovrî  qui  n'troùve  noUe  ustèye  bonne. 

LiTT.  Mauvais  ouvrier  qui  ne  trouve  aucun  outil  bon. 

Un  homme  malhabile  ne  tire  aucun  parti  de  ce  qu'il  a  sous 
la  main.  On  dit  dans  un  sens  analogue  :  un  bon  ouvrier  se  sert 
de  toutes  sortes  d'outils.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Méchant  ouvrier  ne  saurait  trouver  de  bons  outils. 

(OUDIM.  Curiositezfrançoisei,  1640.) 

Cité  parFoRiR.  Dict, 

Stavelot.  a  bon  ovrî  noule  maie  ustèye. 

JoDOiGNi.  G*est  nt  Tostie  que  fait  Tbounne  ovrt. 


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—  159  — 


OUVRAGE. 

210^2.  Fer  d'  Tovrège  po  V  coufàle. 

LiTT.  Faire  de  l'ouvrage  pour  le  cuffat. 

Se  mettre  en  frais,  prendre  beaucoup  de  peine  pour  une 
chose  qui  ne  le  mérite  pas. 

Pr.  fr.  —  Tirer  sa  poudre  aux  moineaux.  —  Faire  de  la 
bouillie  pour  le  chat. 

2103.  Fer  d' l'ovrège  di  macralle. 
LiTT.  Faire  de  Touvrage  de  sorcière. 

Faire  un  ouvrage  très  rude,  très  difficile,  pour  n'obtenir 
aucun  résultat. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Mais  avou  los  ses  scriëge,  totes  ses  k'vàye,  totes  ses  ranchàre,  i  n'fai,  on 
l' poat  dire,  qui  d' l'ovrège  di  macralle. 

(Magnéc.  U  houloue.  iSli.) 

Namdr.  Fer  d' Fovrage  di  sôrclre. 

2104.  A  Tovrège,  on  rik'nohe  Tovrl.  (Marche.) 
LiTT.  A  l'ouvrage,  on  reconnaît  l'ouvrier. 

C'est  par  le  mérite  de  l'ouvrage  qu'on  juge  du  mérite  de 
celui  qui  l'a  fait.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  A  l'œuvre,  on  connaît  l'ouvrier,  l'artisan. 
0pu8  artificem  probat,  Fabricando  fit  faber. 

Yaruhtb.  Po  composer,  j'ftret  gosse  et  corège, 

C'est  toùz-ovrant,  dil-st-on,  qu'on  d'vint  ovrl. 

(FCRNÊMONT.  Mi  intréye  à  Caveau.  Ch.  1880.) 

2105.  Quand  on  n'a  wère  d'ovrège,  ça  n'  dure 
nin  longtimps.  (Namur.) 

LiTT.  Quand  on  n'a  guère  d'ouvrage,  cela  ne  dure  pas 
longtemps. 

L'ouvrier  ne  peut  subsister  s'il  ne  trouve  pas  à  travailler.  Il 
doit  chercher  de  l'ouvrage. 

2106.  C'esl-st-ine  ovrège  qu'est  fait  â  fier  à  lècî. 
LiTT.  C'est  un  ouvrage  qui  est  fait  au  fer  à  lacer. 

Très  solidement. 

2107.  Il  aime  bin  Tovrège  fait. 
LiTT.  Il  aime  bien  l'ouvrage  fait. 

Il  n'aime  pas  le  travail.  —  II  profite  volontiers  du  labeur 
d'autrui. 


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—  160  - 


Tatenhb. 

Mais  vos,  l'ovrège  vis  flaîre,  et  vos  flaîriz  d'  nawVèye, 
Y's  aimez  Tovrège  bin  fait  el  H  poche  bin  fôrnèye. 

(Rehouchamps.  Li  tavUi.  I,  se.  3.  I808.) 

P. 

2108.  Tu  peux  bé  faire  deux  P.  (Mons.) 
LiTT.  Tu  peux  bien  taire  deux  P.  (Peine  perdue?) 

Se  dit  en  parlant  d'une   mauvaise  créance,  d  un  débiteur 
insolvable,  d'une  mauvaise  dette  dont  on  ne  tirera  rien. 

MoKs.  Si  ça  l'arrivé,  fais  deux  P.  (p.  payé  et  p.  perda),  putot  qu'd'aller  montrer 
tWisage  au  tribunal. 

PAILLE. 

2109.  Qui  lape  es'trië,  lape  es'pië.  (Meix-devant- 

VlRTON.) 

LiTT.  Qui  jette  sa  paille,  jette  son  pain. 

(Em.  Tandel.  let  communes  luxembourgeoisa,  T.  III.  4890.) 

On  ne  doit  rien  laisser  perdre. 

On  ne  doit  pas  négliger  de  faire  usage  des  moindres  choses, 
dès  qu'elles  peuvent  être  utiles. 

PAIN. 

2110.  Magnî  s'blanc  pan  d'vant  Tneûr. 
LiTT.  Manger  son  pain  blanc  avant  le  noir. 

Avoir  été  dans  un  état  heureux  et  n'y  être  plus.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Il  a  mangé  son  pain  blanc  le  premier. 
V.  Leroux  de  Lincy,  t.  Il,  p.  'ill. 
Manger  son  pain  blanc  le  premier. 

(OUDIN.  CuriotUézJrançoiteg.  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

I  ràt  todi  wârder  l'honneur 

Et  n'nin  magnl  s'blanc  pan  d'vant  Tneûr. 

(G.  Delarge.  Alm,  de  Math,  Laensbergh.  4886.) 

Babette. 

Adon,  râret  r'sièrvi  ;  portant  ci  sèreut  deûr 

D'avu  magnl  s'blanc  pan,  comme  on  dit  divant  s'neûr. 

(Rehouchamps.  Les  amours  d'à  Gèrd,  I,  se.  ir«.  4875.) 

Variante.  C'est  magnt  l'rosti  d'vant  l'bouli. 

Marchi.  S't'es  à  mitan  bin,  et  z-y  d'meûre, 

Po  n'nin  mougnet  t'blanc  poain  d'vant  t'neûr. 

(Alexandre.  P'tU  corti.  4860.) 

Namur.  Mougni  s'blanc  poain  avant  s'noir. 

Var.  Jodoigne.  I  n'faut  ni  mingl  s'bûre  devant  s'fremache. 

Var.  Tournai.  II  a  mingé  l'glou  morcieau  avant. 


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—  161  — 

21 H.  L'ci  qui  n'sâyequi  d'on  pan  ni  sét  niii  que 
gosse  qu'ine  aute  a  (ou  n'sét  çou  qu'  l'aute  saweûre). 

LiTT.  Celui  qui  ne  goûte  que  d'ua  pain  ne  sait  pas  quel  goût 
^  un  autre. 

Il  ne  faut  pas  faire  fi  de  ce  qu'on  ignore.  —  Ne  soyons  pas 
exclusils.  —  Ne  manger  que  d'un  pain.  —  N*avoir  aucune 
variété.  (Littré.) 

Cf.  Timeo  hominem  unius  libri.  —  Ignoti  nulla  cupido. 

Diversité  c'est  ma  devise. 

(LAroRTAiNB.  Le  pâté  d*ttnguUU$.  Conte.) 

Il  nous  font  du  nouveau,  n'en  fût-il  plus  au  monde. 

(LArORTAUE.) 

Vabiante.  Qwand  on  n'  magne  qui  d'ine  sôre,  on  n'  sét  çou  qu'  Faute  saweûre. 

(FOBIR.  Dict.) 
Mabchb.        Qui  n'  gosse  qu'on  poain  n*  set  çn  qu'  Taute  vaut. 

2112.  Avu  s' pan  eût. 

LiTT.  —  Avoir  son  pain  cuit. 

Avoir  sa  subsistance  assurée,  avoir  de  quoi  vivre  en  repos. 

<ACAD.) 

Pr.  fr.  Avoir  son  pain  cuit. 

Si  bin  poirter  et  avu  s' pan  eût,  c'est-st-ine  saquoi  d'amusant. 

(FORIR.  Diet.) 

J'a  on  mestl  visse  qu'on  a  todi  s'  pan  eût  :  ji  sos  bolgl. 

(À.  Peclems.  Ine  erapaute  t"i  v'  platt,  CI).  4877.) 

Variaute.  I  trouve  voitl  r  pan  eût. 

Variahte.  Jacques. 

Li  ci  qu'a  s' consciince  sins  r'procbe,  n'a  dlieûre  di  cou  qu'on  dèye. 

Tatemve. 

Awet,  s'il  a  de  pan  es  l'ûrmû. 

(Willem  et  Bauwens.  Let  toûreiveux.  Se.  K.  1883.) 

Kakur.  Li  garnimint  aujourd'hu  vout  fer  l'homme. 

Il  a  s' poain  eût,  i  jure,  i  set  fumer. 

(Wérotte.  Jean  J&teph  divint  vf.  Ch.  4867, 4»  éd.) 

Namur.  a  qui  volnu-t-elle  plaire, 

Avott  leus  bias  ruban  ? 
Pont  d'  poain  didans  l'armoaire, 
Et  ça  vout  des  galant. 

(Wérotte.  Choix  de  chansons  wallonnes.  4860,  3*  éd.) 

Var.  Namor.  Avoi  do  poain  didans  l'armoaire. 

MoHS.  J' crois  bié  !  U  pourtant  'ne  vieille  bougresse  qu'a  s'  pain  cuit  éyé  s'bierre 
boalie  ;  et  ça  n'ose  nié  bayer,  peur  d'avoir  soi . 

(Letellier.  Armonaquedé  Uons,  4850.) 

TooRHAi.  Avoir  s' pain  cuit  et  s' bière  brassée. 

Nota.  A  Tintigny,  cette  expression  a  un  autre  sens. 

il 


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—  162  — 

On  dit  :  Il  est  bin  la  moitî  du  spé  keut  (Lilt.  il  a  bien  )a 
moitié  de  son  pain  cuit),  c'est-à-dire  :  il  ne  vivra  plus  autant 
qu'il  a  vécu. 

(Em.  TaudeIm  Les  communes  luxembourgeoises,  T.  III.  i890.) 

2113.  Pan  gagnant, 

Pan  magnant.  (Malmedy.) 

LiTT.  Pain  gagnant 

Pain  mangeant.* 
Vivre  au  jour  le  jour.  Gagner  son  pain. 
Var.  Namur.         Qui  vout  mougnt  s' miche,  doit  l' gangnl. 

2114.  Pan  côpé  n'a  nou  maîsse. 
LiTT.  Pain  coupé  n'a  point  de  maître. 

Se  dit  lorsqu'à  table  on  prend  le  pain  d'un  autre.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Pain  coupé  n'a  point  de  maître. 
V.  Leroux  de  Lincy.  Dict.,  t.  II,  p.  205. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Variante.  L'ârgint  n'a  nou  maîsse. 

(Forir.  Diet.) 

2115.  Magnî  s'  pan  à  Tfoumîre  de  rosti. 
LiTT.  Manger  son  pain  à  la  fumée  du  rôti. 

Être  témoin,  spectateur  d'un  divertissement,  du  plaisir 
d'autrui,  sans  y  avoir  part.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Manger  son  pain  à  la  fumée  du  rôti. 

2116.  Il  est-st-ossi  bon  qui  V  pan  qui  magne. 
LiTT.  Il  est  aussi  bon  que  le  pain  qu'il  mange. 

C'est  un  homme  extrêmement  bon  et  doux.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Il  est  bon  comme  le  bon  pain. 

Nanettb. 

Merci,  Chanchet,  vos  valez  m!  qu*  mi  ;  j'el  ses  bin,  vos  estez  bon  comme  li  bon  pan. 
(Demoulir.  Jl  voiMT,  jl  n'poux.  II,  se.  9.  4858.) 

COLSOlf. 

Tinez,  si  vos  m' volez,  mi,  j*  sos-sUon  bon  èfant, 
Binamé  et  bel  homme,  èco  mèyea  qui  V  pan. 

(Delchet.  Pus  vî,  pus  sot.  Se.  7.  i863.) 

Ji  m*  rapàh'ta  bin  vite,  qwand  j' songea  qui  m' fré  J'han, 
Enne  aveut  marié  eune  ossi  bonne  qui  dé  pan. 

(Bbaht.  Mes  treus  martègt,  188S.> 
Vabuhtb.  Bon  comme  dé  pan. 

MaBCHK.  PiBSOlf. 

.    .    •    .    T  connucbez  Henriette  ? 


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-  163  - 

GàLOPPn. 

Parbleu,  monsieu,  bin  sûr,  mèyeate  qui  do  poain  ; 

C  saurot-ci,  qu*  vos  vèyeus,  cst-st-on  cadeau  di  s' moain. 

(Alexandre.  U  pèchon  d'avril .  II,  se.  7.  18]$8.) 
NiTRLLES.   Ah  î  ça  qui  j' pinse,  dit-st-i,  je  vos  dirai,  mam'zellep 

Vos  stez  bounne  comme  el  pain,  douce  comme  enne  caramelle. 

(Renard.  Lesavent.  de  Jean  d  Mvellet,  Ch.  VI.  1857.) 
€iiAiiL£ROi.    L*  bon  Dieu,  mèyeu  que  I'  poain,  pasqu'on  n'  va  né  il  messe, 
N'  pout  né  vos  fai  rosti,  pou  ein  p^tit  coup  d' jônes^ie. 

(Bernus.  Mathieu  Laentberg  dint  P  puue.  Faufe.  4873.) 

MoNS.  Ci  du  bonheur  que  Tceu  qu'a  r'çu  ça  est  ein  bon  fleu,  aussi  bon  que  l'pain, 
et  qui  soufTe  tout  sans  rié  dire. 

(Leteluer.  Àrmonaquedé  Mont.  1863.) 

Tournai.  L' grande  Cath'rine  qu'on  l'app'leot,  ch'teol  l'bontd  même,  mé  bonne 
comme  du  pain,  là. 

(V  Cloche  qui  tonne  toute  teule,  Alm.  du  Tournaitlen.  1885.) 
Provence.  Bon  coumo  lou  boun  pa. 

{Revue  det  lamjuet  romanet,  1881.) 

2117.  C'est  de  bin  sèche  pan. 
LiTT.  C'est  du  pain  bien  sec. 

Se  dit  d'une  condition  fâcheuse  où  le  besoin  contraint 
à  rester.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  C'est  du  pain  bien  dur. 

Cf.  Duimm,  sed  Uà  lex.  —  Dura  lex,  sed  lex. 

2118.  Diner  po  on  boquet  d' pan. 
LiTT. [Donner  pour  un  morceau  de  pain. 
Vendre  une  chose  à  très  bas  prix.  (Agad.) 

Pr.  fr.  •—  Donner  une  chose  pour  un  morceau  de  pain. 
Cité  par  Forir.  Dict, 

Et  vos  dièrains  herval  filet  po  'ne  pèce  di  pan. 

(Thiry.  Ine  copenne  to  V  martège,  1858.) 

2119.  I  n'  fàt  mâye  kilaper  Y  pan  de  bon  Diu. 

LiTT.  II  ne  faut  jamais  gaspiller  le  pain  du  bon  Dieu. 
Le    morceau   de    pain    que  tu   jettes    manque    peut-ôtre 
à  un  autre. 

Fr.  Bastiat  a  développé  cette  idée  dans  ses  entretiens. 

Namur.  1  n'  faut  jamais  cotaper  l' poain  do  bon  Diel. 

2120.  I  n'a  nin  magnî  s' pan  d'vins  on  sèche. 

LiTT.  Il  n'a  pas  mangé  son  pain  dans  un  sac. 

C'est  un  homme  bien  élevé  ;  il  n'a  pas  reçu  une  éducation  de 
cheval.  Allusion  au  sac  dans  lequel  on  donne  la  provende 
aux  chevaux  d*attelage. 


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—  164  — 

2121.  Lî  prinde  li  pan  foû  dTârmû. 

LiTT.  Lui  prendre  le  pain  hors  de  Tarmoire. 
Lui  ôterles  moyens  de  subsister.  (Acad.) 
Pr'  fr.  —  Oter  le  pain  de  la  main  à  quelqu'un. 

Vabiante.  L!  prinde  li  pan  foû  de  V  boque. 

JoDOiGNE.  Lt  prinde  li  poin  foû  de  V  bouche. 

2122.  C'est  pan  bénit. 

LiTT.  C'est  pain  bénit. 

Se  dit  quand  il  arrive  quelque  petit  mal  à  une  personne  qui 
l'a  bien  mérité.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  C'est  pain  bénit. 

Hais  c*esl  pain  bdnit,  certe,  à  des  gens  comme  vous. 

(HouÈRE.  L'école  des  marU.) 

Esse  baltûu  di  ses  vëge,  ci  n'est  qui  pan  bénit. 

(Triry.  Ine  cope  di  grandiueux.  4859.) 

MONSEUR. 

Ji  V6  ramier,  ha!  là,  sav'  bin  qui  V  vl  est  pris. 
Ces  Rigad  avit  trop  di  geaWe,  c'est  pan  bénit, 
Je  Ts  y  keût  bin. 

(Tb.  Collette.  Fne  vinginct,  II,  se.  3.  i878.) 

Marche.  Et  si  r  bon  Dieu  l' melléve  à  stock, 

G'  s'rait  poain  bénit,  ti  t'aurais,  l' loque. 

Nivelles.       Ah,  sMl  arriffe,  million,  qu'a  s' moute  i  vos  punit, 
Mi  même,  ji  lu  dirai,  ça  c'est  du  pain  bénit. 

(RCNARU.  Les  avent,  de  Jean  ff  Nivelles.  Ch.  I,  4857.) 

Mous.  Pain  bénit  qui  dit  l' maite  ;  une  aute  fois,  ça  t'apprendra  k  laisser  chacun 
tranquille  sur  son  terrain. 

(Leteluer.  Arm,  dé  Mons.  4863.) 

Metz.  Chequin  en  le  rouatant  Tenvient  é  so  rossiau, 

C'eut  etu  pain  bénit  d' li  paure  so  l'moriau. 

(Brondex.  Chan-Ueurlin^  poème  patois  messin.  4785.) 

Cf.  Il  ne  Ta  pas  volé.  —  Ji  lî  keû  bin  (je  ne  puis  le  plaindre). 
—  C*est  bien  fait. 

2123.  Èpronter  on  pan  so  Tfornêye. 
Lut.  Emprunter  un  pain  sur  la  fournée. 
Rendre  enceinte  une  liile  que  Ton  doit  épouser. 

(FORIR.  Dict.) 

Pr.  fr.  —  Elle  a  pris  ou  emprunté  un  pain  sur  la  fournée, 
se  dit  d'une  ûlle  qui  a  eu  un  enfant  avant  de  se  marier.  (Littré.) 
Emprunter  un  pain  sur  la  fournée. 

(OuDUi.  Curiositez  françaises,  4640.) 


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-  165  - 

Oricène  prêchait,  faisant  la  chatte-mi tte; 
Après  mille  façons,  cette  bonne  hypocrite, 
Un  pain  sur  la  fournée,  emprunta,  dit  Tauteur. 
Pour  un  petit  poupon,  on  sait  qu'elle  en  fut  quitte. 

(Lafontaine.  CEuvret  diverses.  Ballade  sur  les  romans.) 

2124.  Magnî  s' pan  es  s'  poche. 
LiTT.  Manger  son  pain  dans  sa  poche. 

Vivre  de  ses  revenus  sans  en  faire  part  à  personne. 
Se  dit  d'un  avare  ou  d'un  homme  qui  vit  très  retiré.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  n  mange  son  pain  dans  sa  poche,  ou  dans  son  sac. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

2125.  Piiv'ni  magnî  Y  pan  di  s'  père. 
LiTT.  Revenir  manger  le  pain  de  son  père. 
Venir  visiter  ses  parents. 

A  Liège,  anciennement  les  servantes  faisaient  cette  visite  le 
jour  des  grands  feus.  (Premier  dimanche  de  Carême.) 

Nivelles.  On  r'venont  mingl  à  V  maiso  d' leu  parint.  (Jour  du  grand  feu.) 

{Arm.  dePAeloi.  1891.) 
Vab.  Mons.  Erveni  chucher  1*  tette  dé  s' mamére. 

(SiCART.  Dict.  1870.) 

Rentrer  sous  le  toit  paternel. 

2126.  N'avu  ni  pan  ni  pèce. 

LiTT.  N'avoir  ni  pain  ni  pièce. 
Être  un  meurt-de-faim. 
Cf.  N'avoir  ni  sou  ni  maille. 

2127.  Qui  n'  sét  côper  1'  pan,  n'el  sét  wâgnî. 
LiTT.  Celui  qui  ne  sait  couper  le  pain  ne  le  sait  pas  gagner. 
Celui  qui  ne  peut  accomplir  un  travail  ne  peut  exiger  aucun 

salaire. 

2128.  Avu  de  pan  so  V  planche. 
LiTT.  Avoir  du  pain  sur  la  planche. 

Avoir  un  fonds  de  réserve.  —  Vivre  sans  travailler. 
Se  dit  aussi  au  jeu  :  avoir  gagné  la  première  manche  (dans 
une  partie  liée). 

JODOiGNE.  Oyeu  de  poain  seu  V  semanche. 

2129.  Fer  passer  Y  gosse  de  pan. 
LiTT.  Faire  passer  le  goût  du  pain. 
Faire  mourir.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Faire  perdre  le  goût  du  pain. 

(OUDIN.  Curiositez  françaises,  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 


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166 


MesbrugK 

Mi,  po  v'  fer  piède  li  gosse  de  pan, 
Ji  v's  es  consèyeret  tôt  ollant. 

(Dr  Harlez.  Les  hypoconte.  III,  se.  6.  i758.) 

Sire,  Il  dit-st-i,  toi  s^agènant, 
Fez-m'  passer  vite  li  gosse  de  pan. 

(Hanson.  Li  Lutiade  es  vers  Hgeois.  Ch.  III.  4783.) 

Tos  ces  bolzak  complll  bin  qui,  d'estant  qu'on  allëve  fer  passer  l' gosse  de  pan 
à  leu  crëyancl,  çoulà  Vs  y  siëvreut  d'ine  bonne  et  dûhàve  qwittance. 

(Magnée.  Li  Houlotte.  4874.) 
Là  c'est-st-on  gros  coq  d'Ine,  qui  passe  li  gosse  de  pan. 

(Delarge.  Les  poljetresse.  4874.) 

Gharlbroi.    Toute  desbauchie  de  s'  vire  su  leu  pld  si  matin, 

Elles  mastinint  V  coquia,  in  V  maltraitant  d'arsouye. 

Qu'ein  joû  oul*aute  i  pass^et  l' goût  du  poain. 

iBernus.  Bfadame  Narret  èyei  ses  deux  mesquetme.  Faufe.  4871.) 

MoNS.  £1  lion  avoi  bé  timps  in  timps  fait  passer  1'  goût  du  pain  à  ein  homme  ou 
bëTaute  avec. 

{Arm.  dé  Mons,  4885.) 

Nivelles.   I  d*a  dlche,  i  d'à  vingt,  i  d'à  cinquante  et  cint, 

Ça  n'a  ni  l' timps  d'  bauyl,  po  passer  l' goût  du  pain. 
(Renard.  Les  aventures  de  Jean  d' Nivelles,  Ch.  IX,  Z^  éd.  1890.) 
TiNTiGNY.  Fare  passer  V  goût  d*  la  micbett^. 

2130.  I  n'  vâl  nin  V  pan  qui  magne. 

LiTT.  Il  ne  vaut  pas  le  pain  qu*il  mange. 
Il  ne  vaut  rien  du  tout.  —  Se  dit  d'un  fainéant,  de  quelqu'un 
d'inutile  (Littré.) 

Madame  Lomba. 

Min  po  *ne  sôléye  comme  vos,  c'ènne  n'est  nin  co  assez, 
Pac'qui  vos  n'  valez  nin  li  pan  qui  vos  magnez. 

(Remouchahps.  Usav'tî.  Acte  3,  se.  8.  4858.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Var.  Tintignt.  i  n'  vaume  plé  s*  cul  d'owe. 

Il  ne  vaut  pas  plein  son  cul  d'eau. 

(Em.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises.  T.  IH.  4890.) 

TOURNAL  FrÈREOT. 

Te  vole  les  liard  de  tes  confrère,  le  n'es  pos  dine  du  pain  que  t' minche. 
(Pierre  Brunerault  (Leroy).  Ein  ménnche  d*  Jrancs  pauve.  Se.  45.  1891.) 

Basse-Allemagne.  —  Er  ist  das  Brod  nicht  werth,  das  er 
geniesst. 

2131.  Fàte  di  pan,  on  magne  déwastaî. 
LîiT.  A  défaut  de  pain,  on  mange  du  gâteau. 


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-  167  - 

Se  dit  quand  on  remplace  une  chose  d'une  valeur  commune 
par  une  autre  d'une  plus  grande  valeur. 

(Poitevin.) 

Pr.  fr.  —  A  défaut  de  pain,  on  mange  des  croûtes  de  pâté. 
Grouste  de  pasté  vaut  bien  pain. 

(OcDiif.  Curioittezfrançoises.  1640.) 

2132.  Êle  rassis  comme  un  pain  d'  chonq  lîve. 

(Tournai.) 

LiTT.  Être  rassis  comme  un  pain  de  cinq  livres. 
Manière  d'exprimer  qu'un  jeune  homme  est  d'un  sérieux 
ridicule  pour  son  âge. 

2133.  Magnî  de  pan  à  treus  crosse. 

LiTT.  Manger  du  pain  à  trois  croûtes. 
Etre  dans  la  débine. 

2134.  I  fâreut  avu  faim  d'  pan. 
LiTT.  Il  faudrait  avoir  faim  de  pain. 

N'accepter  quelque  chose  qu'à  la  dernière  extrémité. 
Tournai.  I  faudreot  avoir  faim  d'  pain. 

PAIRE. 

2135.  Les  deux  fait  V  paire. 

LiTT.  Les  deux  font  la  paire. 

Se  dit  en  mauvaise  part  de  deux  personnes  qui  ont  le  même 
caractère,  qui  sont  bien  appariées  ensemble.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Les  deux  font  la  paire. 

Nahur.  Question.  Li  quéque  des  deux  vikant  vaut  mia  qui  s' camarade?  Li  cia 
qui  vind  s' voix  ou  V  cia  qui  Tacheté  ?  —  Vaici  response  à  volonté.  Voici  V  menne  : 
les  deux  faie-nu  V  paire. 

(WÉROTTE.  Ut  élections.  Chanson  (note),  4867.  A^éd.) 

Var.  Tournai.    Ch*est  r  hoch*peot  à  l'av'nant  des  carotte. 

PAIX. 

2136.  Esse  plein  di  lais-m'  es  paye. 
LiTT.  Etre  rempli  de  laissez- moi  en  paix. 

Etre  soucieux,  inquiet,  pensif,  chagrin,  morose,  spleenique. 
—  Ne  souffrir  la  présence  de  personne,  être  à  charge  à  soi-même. 

MesbrugI. 

Ji  SOS  tôt  plein  di  his-m'  es  paye  : 
Oh  !  po  c'  côp  là,  c'est  todi  pé, 
Ji  creus  qui  ji  n'mi  râret  mâye, 
Tos  les  joù  ji  d'vins  pus  fayé. 

(De  Harlez.  Les  hypoconte.  l,  se.  3. 1758.) 


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—  168  — 


Vos  n'avez  qu'  des  displî  qwand  v'  rintrez  àx  heùréye, 
G*est-8t-onk  plein  d' lais-m'  es  paye  qui  gèmihe  po  'ne  chlchèye 

(M.  TuiRT.  Ine  copenne  to  Vmarlège,  48S8.) 

Si  v*s  estez  malignant,  ou  plein  di  lais-m'  es  paye, 
Si  v*s  avez  on  mèhin,  si  vosse  cour  est-st-ine  plâye, 
Vinez  don. 

(A.  HoCK.  Invitation  au  4^  banquet.  4864.) 

Ji  SOS  si  toûrmètèye,  si  pleinte  di  lais-m'  es  paye, 
Qui  j' sohalte  li  mariège  èvôye  à  diale  qu'i  Paye. 

(DelARGE.  Scène  populaire.  4874  ) 

Malmedt.  L'homme  est  sovinl  plein  d' lais-m'  es  paye, 

Mais  ciette,  çou  qu'i  n'  roûvëyeret  màye, 
C'est  d' quoiri  à  c6per  V  wazon, 
Dusos  r  ptd  sins  baicôp  d'  façon. 

(Voi  arez  Vhiève  et  mi  Voû.  Chanson.  Armonac,  4890.) 

PALAIS. 

2137.  Coula  passe  po  V  palâ  po -z-aller  à  vt  marchî. 

LiTT.  Cela  passe  par  le  palais  pour  aller  au  vieux  marché. 

Se  dit  de  ce  qu^on  mange. 

Jeu  de  mots,  tiré  de  ce  qu*à  Liège  le  vieux  marché  est  situé 
à  proximité  du  Palais  des  anciens  princes-évêques.  Il  est  à 
remarquer  que  les  légumes  qu'on  étale  au  marché  sont 
généralement  apportés  en  ville  dès  la  veille,  et  passent  la  nuit 
dans  la  cour  du  Palais,  dont  les  portes  sont  alors  fermées. 

PAN  DE  CHEMISE. 

2138.  Elle  enne  îreut  panai  drî,  panai  d'vant. 

LiTT.  Elle  sortirait  pan  derrière,  pan  devant. 

Elle  est  très  négligée  dans  sa  toilette  et  souvent  sale. 

PANIER. 

2139.  Riprinde  li  cabasse  po  l'orèye. 
LiTT.  Reprendre  le  panier  par  foreille  (l'anse). 

On  dit  que  quelqu'un  reprend  le  panier  par  l'anse  quand  il 
trouve  immédiatement  la  riposte. 

Trop  pau  d'èhowe  po  r'prinde  li  cabasse  po  l'orèye,  i  dàra  èvôye  et  s'alla  plainde 
à  s*  matsse.  (Magnée.  Li  houlotte,  4874.) 

2140.  Quoiri  après  Y  banstaî  âx  pèce. 
LiTT.  Chercher  (prendre)  le  panier  aux  loques. 
Prendre  courage,  se  rétablir.  Au  propre  :  se  raccommoder. 
Cité  par  Forir.  Dict. 


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—  169  — 

Stasqd», 

Roûvians  les  moirt  et  les  tristesse, 
S' qnoirans  après  V  banslal  âx  pèce. 
(L.  HOLLONGNE.  Entrejeux  des  pttysattt.  d634.  B*  et  D*.  Recueil.) 

EUeriprinda  téll'mint  des  foice, 
Qu'elle  rihapa  V  banstat  àx  pèce. 
{Pasquèyepo  l*  jubilé  dé  V  révérende  mère  di  liavîre.  4743.) 

Après  qu'elle  euril  fondé  des  messe  po  Tàme  di  si  homme,  si  consciince  kiminça 
à  s*ackeûbt  et  s' elle  ribappa  V  banstal  àx  pèce. 

(Magnée.  BaitH.  4865.) 
Variante.  I  r*a  r  banstal  àx  pèce. 

2141.0nlîafrohîs'banslaî. 
LiTT.  On  lui  a  froissé  son  panier. 

Se  dit  d'une  jeune  fille  qui  n'est  plus  vierge.  Locution  qui 
remonte  peut-être  à  la  mode  de  porter  des  paniers. 

(Albin  BODT.  Voc.  des  tonneliers.  1866.) 

Pr.  fr.  —  Laisser  aller  le  chat  au  fromage. 

(OUDIN.  Cnriositei  françaises .  4640.) 

Vabunte.  Elle  a  cassé  s' bielle. 

(FoRiB.  Dict.) 
Variante.  Il  a  d*jà  stu  à  banstat. 

Var.  Jodoicne.  N'a  des  mocbe  es  chèna.  —  Elle  a  cassé  s' cbabot.  —  Elle  a  pèchl 
des  oucha.  —  Oyeu  l' paquet. 

Var.  Mons.  Elle  a  fait  enne  escampe  (écart). 

(SiGART.  Dict.) 
Var.  Tournai.  Elle  a  cassé  s*  cruchéon.  —  Croqué  s*  noisette. 

PANSE. 

2142.  Après  V  panse,  c'est  T  danse.  (Namur.) 

LiTT.  Après  la  panse,  c'est  la  danse. 

Lorsqu'on  a  fait  bonne  chère,  on  ne  pense  qu'à  se  divertir. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Après  la  panse  vient  la  danse. 

2143.  Tout  à  s' panche  et  rien  à  s' déos.  (Tournai.) 

LiTT.  Tout  à  sa  panse  et  rien  à  (sur)  son  dos. 
Préférer  la  bonne  chère  à  la  toilette  ;  se  dit  des  gens  mal 
vêtus,  mais  faisant  bonne  table. 

Namur.  Il  aime  mia  belle  panse  qui  belle  mancbe. 

Var.  Mbdl-devant-Virton.  I  vaut  mieux  da  rvaltequè  su  Tdos. 

(Em.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises.  T.  III.  1890.) 

Var.  Tournai.     I  vaut  mieux  eine  belle  panche  qu'eine  belle  manche. 

Picardie.  Avoir  pu  kier  belle  painche 

Eq'  belle  mainche. 

(GoRBLET.  Glossaire.  1851.) 


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-  170  — 

2144.  I  vaut  mieux  panse  petée 

Qu'  petole  lèyèe.  (Mons.) 

LiTT.  Il  vaut  mieux  panse  crevée 

Que  pomme  de  terre  laissée. 
Plutôt  crever  que  de  rien  laisser  au  plat. 
On  ne  doit  rien  laisser  sur  son  assiette. 

(SiGABT.  Dici,  4870.) 

JoDOiGME.  Vaut  mia  panse  chèrée 

Que  bolie  démorée. 

2143.  Quand  t'panche  est  pleine,  on  n'va  pos  vîr 
c'qu'i  a  d'  dins.  (Tournai.) 

LiTT.  Quand  ta  panse  est  pleine,  on  ne  va  pas  voir  ce  qu'il  y 
a  dedans. 

Pourvu  qu'on  soit  rassasié,  peu  importe  ce  qu'on  a  mangé. 

2146.  Plein  s'pancheet  plein  s'manche.  (TouRNAr.) 
LiTT.  Plein  sa  panse  et  plein  sa  manche. 

Cette  locution  proverbiale  s'applique  en  mauvaise  part.  C'est 
une  allusion  à  des  invités  peu  délicats  qui  non  seulement  ont 
mangé  outre  mesure,  mais  se  permettent  encore  d'emporter  de 
la  table  ce  qui  reste  de  dessert. 

PAPIER. 

2147.  Li  papî  souffeûr  tôt. 
LiTT.  Le  papier  souffre  tout. 

On  écrit  sur  le  papier  tout  ce  qu'on  veut,  vrai  ou  faux,  bon 
ou  mauvais.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Le  papier  souffre  tout.  —  Le  papier  endure  tout. 
V.  QuiTARD.  Dict.,  p.  580. 

(OuDm.  CurtotiUzfrattçoitei.  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Var.  Marche.  Rin  d'pus  complaisant  que  l'papi. 

Basse-Allemagne.  —  Das  Papier  ist  geduldig. 

2148.  Tôt  papt  s'iait  scrîre.  (Namur.) 
LiTT.  Tout  papier  se  laisse  écrire. 

Le  papier  n'est  pas  responsable  des  infamies  ou  des  injures 
qu'on  y  écrit.  —  On  peut  écrire  tout  ce  qu'on  veut.  —  Il  ne 
faut  pas  conclure  qu'une  chose  soit  vraie  de  cela  seul  qu'elle 
est  écrite.  (Agad.) 

V.  le  précédent. 


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-  171  — 

Namur.  On  suppose  bin  qui  toi  ça  vos  fait  rire. 

Ni  croyoz  nin  c'qu'est  marqué  dins  l'chanson, 
Li  proverbe  dit  qui  tôt  papt  sMait  scrire, 
N'est-il  nin  vrai  ?  approuvez  nosse  raison. 
(WÉROTTE.  Choix  de  chantant  wallonnet.  Namur.  1860.) 

BASSE-ALLEMAGNE.—  Auf  Papier  làsst  sich  vieles  schreiben. 

2149.  I  n'vout  pus  esse  borguitnaîsse,  i  piède  ses 

papî. 

LiTT.  II  ne  veut  plus  ôire  bourgmestre,  il  perd  ses  papiers. 
Se  dit  d'une  personne  qui,  par  le  fond  de  son   pantalon 
déchiré,  laisse  apercevoir  son  linge. 

Var.  Jodoigne.        Les  chl  n'ont  ni  co  deiné,  el  nappe  est  miche. 

2150.  Vos  'nn'  ârez-t-on  papî  di  m'main. 
LiTT.  Vous  en  aurez  un  papier  de  ma  main. 

Je  vous  en  donnerai  le  certificat. 


Ji  v'dôret  on  papl  di  m'main. 

Qui  vosse  nez  m'a  siervou  d'iav'mint. 

l'agent. 


{Ane.  chanton.) 


Tapez  lote  vos  sôlëye  à  l'ouhe, 
Ou  v's  ftrez-t-on  papt  di  m'main. 

(ÂLCIDE  Prtor.  Police  et  cabaret,  4861.) 

Il  s'agit  ici  d'un  procès-verbal. 

2151.  V'ià  Tpapî  qu'on  Taccommôde. 
LiTT.  Voilà  le  papier  (avec  lequel)  on  l'accommode. 
Voilà  la  recette.  —  Voilà  la  manière  de  faire,  d'agir  pour 
réussir. 

Par  allusion  aux  ordonnances  des  médecins. 

Ji  n'Ies  vinds  qu'ine  blanmûse;  c'est  l'prix  fait,  c'est  comme  li  pan  à  bolgl,  et 
v's  avez  co  V  papl  qu'on  l'accommode  àd'dizeûr  de  marchl. 

(Dehin.  Li  charlatan  (Tto  V/âre,  4830.) 

Madame  Badiket. 

Leylz-là  vos  vis  tour...  i  sont  même  passé  d'môde, 
Ji  k'nohe  ossi  bin  qu'vos  Tpapl  qu'on  Ts  accommode. 

(Delchcf.  Li  galant  de  V  tiervante,  II,  se.  4.  1857.) 

Papl  comme  quoi  qu'on  l'accommode  (traduction  très  libre  du  mot  menu),  ainsi 
qu'ont  pu  le  vérifier  les  convives  du  deuxième  banquet  de  la  Société  wallonne. 

.  Louise. 

1  n'a  nin  mèsâhe  d'abîmer  ses  main  po  'ne  sifaite  qwatte-pèce,  vola  l'papl  qu'on 
l'accommode,  i  fîiret  qu'i  pftye. 

(Willem  et  Bauwens.  Ut  toûrcivetix.  Se.  17.  4883.) 


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—  172  - 

2152.  AvuTpapî. 
LiTT.  Avoir  le  papier. 

Avoir  le  numéro  sortant,  la  carte  gagnante. 

À  des  s'faiiès  pftrlèye,  s^on  poléve  fer  r'mahl. 
On  pougn'reat  des  bals  côp  po  n'pus  avu  l'papl. 

(Thiry.  Ine  copennao  Vmartège.  4858) 

PAQUES. 

2153.  So  quoi  rotrans-ne  à  Pâques? 
LiTT.  Sur  quoi  marcherons-nous  à  Pâques  ? 

Se  dit  d'une  personne  qui  met  tous  les  jours  ses  habits  de 
dimanche. 

Que  ferons-nous  les  jours  de  fête  ? 
Varuntb.  So  quoi  rotrans-ne  à  TResse. 

2154.  Fer  ses  pâques  avou  les  moûnî. 
LiTT.  Faire  ses  pâques  avec  les  meuniers. 

Attendre  le  dernier  jour  du  temps  pascal.  —  Différer  sa 
conversion  aussi  longtemps  que  possible. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Malhedy.  Fer  ses  pâques  avou  les  bàrbt. 

PAQUET. 

2155.  Fer  s'paquet. 
LiTT.  Faire  son  paquet. 

S'en  aller  de  la  maison  où  Ton  demeurait.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Faire  son  paquet,  faire  ses  paquets. 
Trousser  son  paquet. 

(OUDOI.  Curioiitet/rançoiset.  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

HOUBIET. 

Il  a  fait  bel  et  bin  s'paquet 
£l-z-a  riv'nou  sins  dire  adiet. 
{Patqulnade  entre  Houbiet  et  Piron,  au  sujet  de*  troubUt  magi»tralle$.  Vers  1677.) 

Jacou'min. 

Lais-le  fer  çoula,  po  nos  siervi, 
I  îki  qu*Gètrou  It  donne  dé  A. 
£t  mi  j'fret  Tclsse  di  fer  m*paquet, 
Çou  quM  fàt  dire,  elle  li  dlret. 
(De  Vivaric.  Lifietu  dl  Hoâte-sU-ploût,  II,  se.  4.  1757.) 

Li  bon  vi  papa, 
Tote  d'suite  responda  : 
Fer  vosse  paquet  po-z-aller  là. 

(Bailleux.  Kaël,  1843.) 


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—  173  - 


Groubiotte. 

Elle  a  l'diale  es  coirps  ;  prindez  vos  clik  el  vos  clak  et  n'  riv*nez  pus. 

Hayon. 

Ji  vas  fer  m'paqnet. 

(Dbmodun.  Jtvoxtx^ji  vtpoux.  I,  se.  IL  4858.) 

Nahur.  Quand  i  faut  qu'on  *nne  èvôye 

Gaieminl  on  fait  s'paquet 
Toi  net. 
(WÉaoTTB.  Ragostant  pinte  et  pouon.  Chanson  4867,  4®  éd.) 

Gharleroi.  Ein  vl  boulhomme  sintet  qu'i  s'ëdallet 

Mougnl  les  pichoulit  pa  les  racène, 
Fait  v'ni  ses  lois  garçon,  leu  dit  :  nWos  fiet  né  d'poine, 
Je  m'va  contint,  j'ai  fait  m'paquet. 

(Behkbs.  VclmX  èyèt  ges  èfant.  Faufe.  4873.) 

Nivelles.        Ghonchon  tint  s'cœur  de  peu  qu'i  n'infonce  esse  courset, 
Elle  sMnvole  in  criant  :  que  Jean  fëye  esse  paquet. 
(Renard.  La  aventures  de  Jean  d* Nivelles.  Gh.  X,  3»  éd.  1890.) 

2156.  Diner  s'paquet. 
LiTT.  Donner  son  paquet. 

Faire  une  réponse  vive  et  ingénieuse  qui  réduit  au  silence. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  ~  Donner  à  quelqu'un  son  paquet. 
Cf.  Rabattre  le  caquet.  —  Couper  le  sifflet. 

Nanette. 

Ossi,  qwand  Ghanchet  m'vinret  co  parler  d'mariège,  ji  U  donret  s'paquet. 

(Demouun.  Ji  vouxji  n'poux.  I,  se.  6.  48S8.) 

On  dit  qu'à  l'6ète  d' saint'  Gath'rine,     . 
L'amoureux  qui  n'donn'  qu'un  bouquet, 
Est  certain  d'vir'  eun'  méchant'  mine 
Et  mèm'  de  r'chevoir  sin  paquet. 

(Desrousseaux.  Mes  étrennes,  Almanach  pour  4860.) 

2157.  Risquer  V  paquet. 
LiTT.  Risquer  le  paquet. 
S'engager  dans  une  affaire  douteuse.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Hasarder,  risquer  le  paquet. 
Cité  par  FoRiR.  Dict. 

Chacun  promet  enfin  de  risquer  le  paquet. 


Pette  qui  hèye,  j'a  risqué  l'paquet, 
J'a  fait  k  m'môde, 
Gomme  ont  fait  baicôp  d'aule, 


(Lafontaine  ) 


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-  174  - 

Pette  qui  hèye,  j'a  risqud  Tpaquet, 
Et  ji  n*sé8  nin  çou  qu'on  'nnès  dlret. 

(Barillié.  Li camarade  dé  Vjàye.  1854.) 

Il  a  fallou  bin  dé  toupet 
Po  fer  c'vôye  là,  et  d'sus  risquer  Tpaquet. 

(Thirî.  Li  rUoûr  à  Uge.  1858.) 
Géra. 

Èdon,  qui  Tdiale  mi  s'pèye, 

fiin  risquans-n'  li  paquet  ? 

Babette. 

Jan,  divreû8-je  fer  'ne  biestrèye. 

(REMOUCnAMPS.  Les  amour  d'à  Gèrd.  II,  sc.  45.  4875.) 
Veryiers.  Gilles. 

Essonle,  prindans  l'billet, 

Fez-m'  eune  caque,  là,  so  Tpouf,  èvôye  risquez  l'paquet. 

(Renier.  Li  mohonne  à  deux  face,  Sc.  41.  4873.) 

Jalhay.  Bièth'hé. 

Mu  r'fus'ro-v'  du  beûre  à  l'santé  d' nosse  mariëge  ? 

Thiod6re. 

Po  coula  nos  risqu'rons  l'paquet. 

(Xhoffer.  Les  deux  soroche,  I,  sc.  5.  4861.) 

PARADIS. 

2158.  Nou  peccâvî,  nou  paradis. 

LiTT.  Pas  de  peccavi,  pas  de  paradis. 

PeccavU  subst,  masc.  Terme  emprunté  du  latin.  L'aveu 
qu'un  pécheur  fait  de  sa  faute  et  lo  regret  qu'il  en  a.  Il  n'est 
usité  que  dans  cette  locution  familière  :  un  bon  peccavi.  Une 
bonne  contrition,  un  véritable  repentir  de  ses  péchés.  (Agad.) 

Cité  par  Remagle.  Dict. 

Marche.  Baquatro. 

Ca  t'as  bin  mèritet  d'fet  t'peccàvl  là  d'vin. 

(ALEXANDRE.  Lipèchon  d'avriL  IV,  se.  4.  1838.) 

2159.  I  n'el  poilrel  nin  es  paradis. 
LiTT.  Il  ne  le  portera  pas  en  paradis. 

Il  n'évitera  pas  la  punition  que  je  lui  promets,  la  vengeance 
dont  je  le  menace. 

Cf.  La  punition  est  boiteuse,  mais  elle  arrive. 

Hoûte,  Âimon,  tôt  çouIa  ti  n'el  poitret  nin  es  paradis. 

(Magnée.  Lt  houloite,  4871.) 


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—  175  — 

2160.  C'est  r  vôye  de  paradis. 
LiTT.  C'est  le  chemin  du  paradis. 

Se  dit  d'un  chemin  étroit,  montant  et  difficile.  (Acàd.) 
Pr.  fr.  —  C'est  le  chemin  du  paradis. 

2161.  Pryî  tos  les  saint  de  paradis. 
LiTT.  Prier  tous  les  saints  du  paradis. 

Implorer  Tassistance,  la  protection  de  tout  le  monde. 
Pr.  fr.  —  Se  recommander  à  tous  les  saints  du  paradis. 
Cf.  TI  ne  sait  plus  à  quel  saint  se  vouer.  —  Se  vouer  à  tous 
les  diables.  —  Ne  savoir  plus  de  quel  bois  faire  flèche. 

2162.  Li  paradis  des  ch'vâ. 
LiTT.  Le  paradis  des  chevaux. 

Le  Montfaucon  de  Liège  (l'abattoir  des  chevaux),  autrefois 
sur  le  rivage  Ste-Barbe.  —  Il  îrèt  es  paradis  des  cli'vâ  (il  ira 
dans  le  paradis  des  chevaux),  se  dit  de  celui  qui  n'a  pas  mené 
une  vie  exemplaire.  —  On  emploie  également  l'expression  : 
es  paradis  des  âwe. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Qui,  comme  so  V  paradis  des  ch'và,  s' fosse  seûye  g&rnèye, 
Di  dint  d' cbin,  di  cberdon,  di  ponte-ès-cou,  d'oûrtèye. 

(Thiry.  Moirt  dl  l'octroi.  4860.) 

Vabiante.  Vos  polez  creûre  çou  qui  j*  dis, 

S*  n'esl  nin  vraie,  qui  j'arawe  ; 
Il  Iret  es  paradis... 
Es  paradis  des  àwe. 

(Bailleux.  Chanton,  1843.) 

Namur.  C'est  li  (Vermer  di  Biaraing),  qu'est  si  V  dérin  chayon,  à  V  fine  gridgelle, 
de  r  chaule  de  1*  rinommée,  dressie  que  les  vis  scrigeux  wallons...  dins  l' paradis  des 
auwe,  ossi  roite  qu'one  crauwe. 

(Zephobis  de  Boveigne.  Di  visse.  Marmite,  4891.) 

Var.  Moks.  Paradis  dé  noire  pouye.  —  Dé  noirlé  glenne  (enfer). 

(SiGART.  Dict,  4870.) 

216.3  On  n'va  nin  es  paradis  tôt  châssi  et  tôt 
moussl.  (Malmedy.) 

LÏTT.  On  ne  va  pas  en  paradis  tout  chaussé  et  tout  vêtu. 
Il  faut  gagner  le  paradis. 

PARAPLUIE. 

2164.  Prinde  si  foye  di  jolte  qwand  i  fait  de  solo. 
LiTT,  Prendre  sa  feuille  de  chou  quand  il  fait  du  soleil. 


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—  176    - 

Prendre  des  précautions  inutiles.  —  Se  munir  d*un  objets 
non  pour  l'avantage  qu'il  procure,  mais  pour  en  faire  étalage. 
Foye  dijotte,  expr.  flg.  :  Parapluie. 

Et  prinde  si  foye  di  jotte,  qwand  on  lavasse  tome  bin. 
On  n'el  prind  qui  por  lu,  les  aute  n'el  vèyet  nin. 

(Thiat.  In0  eop9  di  grtttuUveux.  4859.) 

PARATRE. 

2165.  Qui  a  parasse  a  màrâsse. 

LiTT.  Qui  a  beau-père  a  marâtre. 

La  femme  qui  convole  en  secondes  noces  perd  une  partie  de 
l'afTection  qu'elle  avait  pour  les  enfants  de  son  premier  mari. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

PARÉ. 

2166.  Hie  !  qui  Jâcque  est  gàye  I 
LiTT.  Hé  !  que  Jacques  est  bien  paré  ! 

Se  dit  d*une  personne  plus  élégante  que  d'habitude.  (Souvent 
par  ironie.) 

BaIwIk. 

....Al'  mode  des  parroquet, 
Qui  Jftcques  est  g&ye. 

(Alcide  Pryor.  Çou  qu'est-it-èt  fond  dé  pot.  4864.) 

Qui  Jâcque  est  gAye  !  admirez-le  don, 
VoUk  co  'ne  fèye  aveu  s*  bordon  ; 
Ses  noûvto  b&re  so  s' coirps  ètique, 
Plaquet  co  pé  qui  dé  Fh^rpique. 

(GArard.  On  halcott  dé  grand  monde,  1890.) 

2167.  Esse  so  ses  qwatte  filet. 

LiTT.  Être  sur  ses  quatre  atours  (beaux  vêtements). 
Être  ajusté  avec  un  soin  extrême.  (Acad.)  —  Se  trouver 
dans  une  condition  heureuse. 

Pr.  fr.  —  Être  tiré  à  quatre  épingles. 

Nos  nos  mettrans  so  nos  qwate  filet. 

(TmRT.  Li  rUour  à  Uge.  1858.) 
TatI. 

Fez-v*  gAye,  savez,  mousstz-v*  so  vosse  pus  fin  filet. 

(Remouchamps.  Tdti  V  perriqut  l,  se.  9. 1888.) 
Varuntes.  Elle  est  mettowe  so  ses  filet,  (FoRm.  DM,) 

Esse  so  ses  qwatte  crampon. 
Crampon  signifie  ici  le  bout  recourbé  qu'on  fait  exprès  aux 
fers  de  cheval  quand  on  veut  ferrer  les  chevaux  à  glace.  (Acàd.) 


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—  177  — 

Yabuitte.  Il  est  meltou  so  ses  qwatte  filipusse. 

(FoRiB.  Dici.) 
Filipttsse,  toilette  recherchée. 

Yar.  Mors.  Il  est  sus  s*  trinte  et  nn,  il  a  mis  s' frac. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mont.  1871.) 
Yar.  Niyelles.  Marjosect. 

I  nos  (aut  songi  qu'nos  stons  d'sus  no  trinte  et  iun. 

(Despret.  Eln  dalner  à  VexposUion.  Se.  3.  1889.) 

Yar.  Niitelles.        Comme  i  n*a  pus  si  Ion,  il  est  timps  que  je  m'melte 
Dessus  mes  quatte  festu,  habie  !  à  nosse  toilette. 
(Rekard.  Les  aventures  de  Jean  (Cmvellet,  Cb.  VU,  3«  éd.  1890.; 
Yar.  Jodoicre.  Esse  se  ses  quatte  festeu. 

Yar.  Mors.  Madelod. 

J'crois  qu'jé  nïerai  nié  laide  figure  à  cote  d'ti  ? 

DÉDEFFE. 

Tas  belle  grâce  dé  dire  c*a  !  té  v'ia  tirée  à  quatte  épingue,  allons. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mont.  1855.) 

2168.  Gâye  di  hâre  et  lègîr  d'ârgint. 
LiTT.  Bien  paré  de  vêlements  et  léger  d'argent. 
Employer  tout  son  argent  pour  se  taire  vêtir  élégamment. 

2169.  Vo  m' là  gâye. 
LiTT.  Me  voilà  propre  (paré). 

Se  dit  en  mauvaise  part  :  Me  voilà  dans  un  terrible  embarras. 
—  On  dira  de  moi  : 

Que  diable  allait-il  faire  dans  cette  galère  ! 
Hannesse. 
Bin,  il  est  gftye,  ma  foi,  il  est  gâye,  on  pout  Tdire. 

(Remouchamps.  Li  sav*tL  Acte  II,  se.  5. 1858.) 

Fig.  :  C'est  du  propre  !  (par  dénigrement.) 
PARENT. 

2170.  Lesparint(ou  les  cusin)n'sontnin  deschin. 
LiTT.  Les  parents  (ou  les  cousins)  ne  sont  pas  des  chiens. 
Les  parents  ont  toujours  quelque  privilège.  —  Tous  les 

membres  d'une  famille  doivent  se  soutenir,  s'enlr  aider.  —  Le 
népotisme  est  de  tous  les  temps  et  de  tous  les  états, 
cité  par  Forir.  Dict. 

Groudiote. 

J*a  trové  m' monnonke  Andrî,  î  n'  vint  pus  voci  pac'qui  m' feunime  et  m' fèye  11 
siervet  todi  on  plal  d*  grognon  ;  les  parint  n'  sont  nin  des  chin. 

(DEMOrLiM.  Ji  voux,ji  n'  poujc,  II,  se.  5.  1858.) 

M 


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-  178  — 

BaMb. 

Deux  cusin, 

Li  m&ye  et  1*  fnimelle. 

Tôt  s' chouftant  vont  roûvl  l' train, 

S' on  v'  barbote,  vos  direz,  bàcelle. 

Les  cusln  n'  sont  nin  des  chin. 

(Alcide  Prtor.  Oit  voyage  à  Vervt.  4863.) 

Yarunte.  El  comme  les  wèsin, 

Nin  pus  qu'  les  parint, 
Ni  sont  nin  des  chin, 
Ji  H  demanda  kimint  alléve  si  mère. 

(Nie.  Defrechrux.  Alm.  de  Math.  Laensbergh,  4865.) 

Marche.  Les  homme  s' kihagnet  comme  des  chin, 

C'est  provet  qu'i  n'  sont  nin  cousin. 

(Alexandre.  PUU  corti.  4860.) 
NiYELLES.  Les  ami  c'est  ni  des  cht. 

HoNS.    Bé,  ta  sais  bé  qu'  les  amisse  c'  n'est  nié  des  quië,  né  pas. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Morts.  4888.) 
Douai.  Tiens,  cha  vos  étonne  ?  mais  d'z  amis  ch'  n'est  ni  des  thiens,  cha  ! 

(Dechristé.  Souvenirs  d'un  homme  d'  l>ouai.  4857.) 

PARESSEUX. 

2171.  I  freut  Y  rinlî,  s'il  aveut  les  ustèye. 
LiTT.  Il  ferait  le  rentier,  s'il  avait  les  outils. 
C'est  un  paresseux,  un  indolent. 

Var.  Jodoigne.    N'a  jamais  soué  qu'en  mingeant  des  moule. 

Var.  Frameries.  C'est  des  vrais  mougneux  d'aveine  au  cul  dou  car. 

Var.  Tournai.  Gh'est  ein  bruant,  i  faut  li  marcher  su  les  patte  pou  V  faire  avancher. 

Var.  Twticky.         Tu  n'ème  digne  du  bèchi  1*  terre. 

LiTT.  Tu  n'es  pas  digne  de  bêcher  la  terre. 

(Em.  Tandel.  Let  communes  luxembourgeoises.  T.  III.  4890.) 

2172.  I  n'y  a  rin  d'si  ginli  qu'on  nawe  qwand 
i  s'y  mette. 

LiTT.  Il  n'y  a  rien  d'aussi  actif  qu'un  paresseux  quand 
il  s'y  met. 

Personne  n'est  aussi  actif  qu'un  paresseux  quand  il  veut 
travailler.  —  Les  extrêmes  se  touchent. 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  rien  de  tel  que  les  paresseux  quand  ils 
s'y  mettent. 

JOSEPH. 

C'est  comme  à  l'ovrège,  i  n'y  a  parèye  qu'on  nawe  qwand  i  s'y  mette. 

(Salue.  Monnonke  Joseph,  Se.  II,  4884.) 


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-  179  - 

NONS.  L'année  qui  viet,  j'travaieral  bë,  et  j' veux  ette  F  pnimier  in  toute,  vos 
voira  ça  ou  l' proverbe  ara  minti,  pasqué  m*  grand'mére  m'a  toudi  dit  que  quand  cin 
paresseux  s*  metoi  à  l'ouvrage,  il  in  fesoi,  à  li  tout  seu,  autant  qu'  tos  Ts  aute  insembe. 

(Letellieb.  Armonaque  dé  Mon».  1857.) 

PARI. 

2173.  Divins  'ne  wageùre,  i  gn'a  on  sot  et 
on  voleur. 

LiTT.  Dans  un  pari,  il  y  a  un  sot  et  un  voleur. 
Si  tu  paries  à  coup  sûr,  tu  es  un  fripon,  et  tu  as  affaire 
à  un  sot. 

PARLER. 

2174.  Qui  jûse  baicôp,  jàse  sovint  ma. 
LiTT.  Celui  qui  parle  beaucoup,  parle  souvent  mal. 
Qui  parle  beaucoup  risque  de  mal  parler. 

Un  grand  parleur  s'attire  souvent  de  mauvaises  affaires. 

(ACAD.) 

Pr.  fr,  —  Trop  parler  nuit,  trop  gratter  cuit.  —  Nescit  vox 
missa  reverti,  (Hor.)  —  Le  silence  est  la  sagesse  des  sots. 
Cité  par  FoRiR.Dic^ 

Trop  parler  nuit  plus  que  trop  taire. 

{Ane.  prov.  XIII®  siècle.) 
Il  est  bon  de  parler  et  meilleur  de  se  taire. 

(Lafontaike.  Vour»  et  V amateur  de  jardins,) 
Stavllot.  Qui  jâse  trop,  su  bagne  es  V  linwe. 

Namur.  I  vaut  mia  s' taire  qui  d*  mau  causer. 

JODOiGNE.  Qui  cause  bram'mint»  cause  de  trop. 

Yar.  Mors.  El  sié  qui  dit  tout, 

11  est  sot  ou  bé  il  est  sou. 

(SiGART.  Dict,  4870.) 
Saikt-Quehtiii.  Trop  proler  cba  nuit. 

2175.  I  faut  réfléchi  deux  côp  avant  d'causer. 

(Namur.) 

LiTT.  Il  faut  réfléchir  deux  fois  avant  de  parler. 
Une  parole  inconsidérée  est  souvent  désagréable,  pénible. 
Var.  Namur.    I  fôt  r'tourner  sMinwe  sept  côp  dins  s'bouche  avant  d'causer.  — 
Mesurez  c'qui  vos  allez  dire  avant  d'causer. 

Verviers.  Tûsez  bin  d'vant  du  vïer  ôre 

Qu'jauser  est  d'aurgint,  s'taire  d*ôr. 

{ntXOER,  Spoti  ritnét,  i871.) 
Stavelot.  I  fât  pinser  treus  côp  d'vant  du  Fdire. 

St-Hubcrt.  Duvant  d'causer,  i  faut  s'ièyt  r'souwer  padrt  Ts  orèye. 


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^480  — 

2176.  I  n'afoque  àmorir  ou  s'marier  pour  faire 
parler  d'ii.  (Tournai.) 

LiTT.  II  n'est  besoin  que  de  mourir  ou  de  se  marier,  pour 
faire  parler  de  lui. 

On  dit  cela  à  propos  d'une  personne  généralement  inaperçue, 
et  dont  on  ne  se  souviendra  que  le  jour  où  son  nom  figurera  à 
l'état  civil,  article  mariage  ou  décès. 

Mors.  Më  la,  toute  les  gins  sont  droUe,  et  à  mort  comme  à  mariâche,  vos  savez 
bé  qu'i  da  toudis  qai  pallent-té. 

(Armonaque  dé  Mont,  4884.) 

Nivelles.  A  mourt  ey  à  mariftcbe  il  a  toudi  à  dire. 

2177.  Divant  de  d'veûr  blâmer  'ne  saquî 
On  d'vreut  jourmâye  bin  si  r'iouquî. 

LiTT.  Avant  de  devoir  blâmer  quelqu'un, 

On  devrait  toujours  bien  s'examiner. 
Il  faut  craindre  qu'on  ne  vous  adresse  le  reproche,  le  blâme 
que  vous  adressez  à  une  autre  personne. 

Vervikrs.  Du  tote  les  sciince  qu'on  studèye, 

Su  k'nohe  est  l'pus  malauhèye. 

(J.-S.  Renœb.  Spou  rimes,  4874.) 

Namdr.  Avant  d*causer  di  t*procbain 

Fais  po  comminci  ti  examin. 

Vab.  TomcifT.  Prête  pan  dcbu  du  nez. 

LiTT.  Prends-toi  par  le  bout  du  nez. 

(Vois  tes  défauts  avant  de  parler  de  ceux  des  autres.) 

(Em.  TàRDEL.  Les  communes  luxembourgeoises,  III.  4890.) 

2178.  Qaîjàse  drî  mi,  jâse  à  m'cou. 

LiTT.  Celui  qui  parle  derrière  moi,  parle  à  mon  cul. 
Je  ne  fais  pas  la  moindre  attention  à  ce  qu'on  peut  dire 
derrière  moi. 

2179.  Beauquéop  d'blaque  et  pos  beauquéop 
d'toubaque.  •  (Tournai.) 

LiTT.  Beaucoup  de  vanteries  et  pas  beaucoup  de  tabac. 
Beaucoup  parler  pour  ne  rien  dire,  ou  pour  ne  produire  que 
peu  d'effet. 

Tournai.  Cachacrodte. 

Acore  ein  promelleux  d^bieaux  jour,  monsieur  Finlinche,  bcauqudop  d*blaque  et 
pos  beauquéop  d'toubaque,  des  fzeux  d'imbarras  ainsin. 

(Pierre  Bbunehault  (LEnov).  Ein  ménache  (Vfrancs  paufe.  Se.  6.  4891.) 


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—  181  — 

2180. 1  jâse  di  traze  à  quatwaze. 

LiTT.  Il  parle  de  treize  à  quatorze. 

Il  parle  avec  de  fréquentes  interruptions  et  à  plusieurs 
reprises.  (Agad.)  —  Il  tient  une  conversation  sans  suite,  il 
parle  à  tort  et  à  travers. 

Aller  du  coq  à  l'âne. 

Tos  les  deux  is  ahesst  leus  cante  es  mi  tan  d'ii  scole,  es  nosse  prësince,  tôt 
dWisant  tôt  haut  di  traze  k  quatwaze. 

(FORIA.  Notule  so  Us  basset  scoU  dé  vt  timps,  4861.) 

Tôt  d'visant  dHraze  à  quatwaze,  ji  tape  mes  oûye  so  rj&rdin. 

(Salme.  VhérUège  di  Jacques  Leducque,  Ch.  1875.) 

Là,  di  traze  à  quatwaze. 
On  blague  sins  s'airester  ; 
Qwand  l'homme  fts  poûsstre  passe, 
C'est  l'heure  d'ennës  raller. 

(H.  OUTIEB.  U  narenned'à  Dure,  Ch.  i890.) 

Yar.  Tournai.        Parler  des  péos  et  des  fèfe  en  même  temps. 

2181.  L'ci  qui  jâse  ainsi  n'est  nin  mouwaî. 
LiTT.  Celui  qui  parle  ainsi  n'est  pas  muet. 

C'est  bien  dit.  —  C'est  une  excellente  riposte. 
U  a  la  langue  bien  pendue.  —  Il  n'hésite  pas  à  surenchérir 
(aux  ventes). 

BAtwtR. 

Qui  jàse  ainsi  n'est  nin  mouwaî, 
Kimint  !  l'as  'ne  lisse  tote  faite, Crahay? 

(ÂLCIDE  Pryor.  QhI  vont  esse  à  consèye  ?  186S  ) 

L'ci  qu'jàse  ainsi  n'est  nin  mouwal  ;  v'I'avez  oyou, 
Qwand  vos  r'vaîrez  à  monde,  riv'nez-y  foirt  chènou. 

(Th.  Collette.  Ine  vingince»  III,  se.  7.  1873.) 

2182.  Pârlans  pau  et  pârlans  bin. 
LiTT.  Parlons  peu  et  parlons  bien. 

Res  est  magna  tacere. 

(Martial.  Lib.  IV,  dpigr.  12.) 

Ne  nous  amusons  pas  à  des  discours  frivoles. 
Le  sage  est  ménager  du  temps  et  des  paroles. 

Cf.  L'anecdote  du  moine  mendiant,  dans  la  vie  de  Molière. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

MATRISTOfFÉ. 

Ni  fans  nin  l'avisé,  jàsans  pau,  j&sans  bon, 
Ji  v'rifret  parette  jône,  po  deuse  di  vos  action. 

(Toussaint.  Hinri  et  Dadite.  I,  se.  1".  1870.) 


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~  182  - 

M4BCRE.  PlRSOR. 

Elle  est  bonne,  ginlèye,  a  des  belles  façon 

Et  paurlant  pau,  mais  bin,  sins  r*qaoiri  les  garçon. 

(Alexandre.  Llpèchon  (Tavrll.  II,  se.  i'«.  4858.) 

Nivelles.        C'est  que  j'dai  d'jà  plein  Tdos,  vous,  parlez  pau,  mais  bin, 
Là  d'sus  Margot  mYespond  :  —  Pou  mieux  dire,  jô  n'dis  rin. 
(Renard.  Letavent.  de  Jean  (TNivelles.  Ch.  II,  1890,  3«éd.} 
Frameries.  Parlons  pau  mais  parlons  bie. 

MoNS.  A  c'ste  heâre  que  mé  v'ia  r'mis  dins  m'n  assiette,  parlonne  peu  et 
parlonne  bé. 

(J.-B.  Descamps.  El  pemtier.  Scène  montoise.  4867.) 

Douai.  Mais  aassi^  parlons  peu,  parlons  bin,  si  chet  long  tout  du  moins,  cha  s'ra 
bieau. 

(Dechristé.  Souvenirs  d'un  homme  d* Douai.  4857.) 

2183. 1  n'  sét  çou  qu'pârler  voul  dire. 

LiTT.  Il  ne  sait  ce  que  parler  veut  dire. 

Il  ne  sait  pas  ce  qu'il  convient  de  dire.  —  Il  s'embrouille 
dans  ses  explications.  —  Ses  idées  sont  confuses.  —  Il  ne  se 
déboutonne  pas. 

MoNS.  M.  Dolez  a  II  ein  discours  à  s'doigt,  là,  parqué  cH  ein  homme  qui  sait  bé 
c*qué  parler  veut  dire,  savez. 

(Leteluer.  Armonaquedé  Uons  1878.) 

PAROI. 

2184,  Il  est  ramanou  âx  mfthîre. 

LiTT.  Il  est  resté  aux  parois  de  la  bure. 
Il  a  échoué  dans  son  projet,  il  est  perdu. 

(St.  BoRMANS.  Voc.  det  houilleurt  liégeois.  B°.  4862.) 
PAROISSE. 

2185.  On  prêche  lodi  po  s'  poroche. 
LiTT.  On  prêche  toujours  pour  sa  paroisse. 

L'intérêt  est  le  premier  mobile  de  nos  actions,  (Laroche- 

FOUGAULD.) 

Pr.  fr.  —  Chacun  prise  sa  marchandise. 
Tout  le  monde  tire  à  soy. 

(OUDDf.  CurioiitexfratiçoHet.  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Var.  Verviers.  Chaque  cure  prêche  hoûye  po  s'chapelle, 

Chacun  duAnt  ses  opinion. 

(Pire.  Les  boquet  tout  todi  bon.  Ch.  4884.) 
Var.  Malmedt.  Tôt  Tmonde  prêche  po  s^coisse  (côte). 


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—  183  — 
PAROLE. 

2186.  C'est  les  d'visse  qui  fet  les  marchi. 
LiTT.  Ce  sont  les  paroles  qui  font  les  marchés. 

Quand  on  veut  une  chose,  il  faut  la  demander.  C'est  en  trai- 
tant avec  quelqu'un  qu'on  finit  par  faire  une  affaire. 

Pr.  fr.  —  On  lie  les  bœufs  par  les  cornes  et  les  hommes  par 
les  paroles. 

Cf.  LoYSEL  bist,,  n*  357. 

2187.  Ine  belle  parole  a  todi  s'  pièce. 

LiTT.  Une  belle  parole  a  toujours  sa  place. 
Il  est  toujours  bon  de  parler  honnêtement.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Jamais  beau  parler  n'écorche  la  langue. 
Ben  parler  ne  counchie  bouche. 

{Proverbes  de  France.  Xni«  siècle.) 

Maxime  du  roi  Louis  XII  : 

Parole  douce  et  main  au  bonnet, 
Ne  coûte  rien  et  bon  est. 

(QuiTARD.  Éludes  sur  le  langage  proverbial^  p.  220.) 

Cité  par  Forir  Dict, 

J'HAM-MARTm. 

Pocpioi  a-je  fait  di  m*  tiesse  ? 
On  n*wàgne  rin  à  fer  l'hargneux, 

A  fer  rfougueux, 
Âvou  d' rhôle,  on  n'  distind  nin  l' feu  ; 
Ine  bonne  parole  a  todi  s'plèce. 

(liENAULT.  Li  mâUgnant.  Il,  se.  7.  1789.) 

Vola  comme  es  dangi  wisse  qui  nos  polans-t-esse, 
Ine  bonne  parole  a  todi  s'plèce. 

(Bailleux.  Li  dne  et  Vcouh'ni.  i852.) 
Tatenne. 
Hais  est-ce  ine  amus'mint  di  s'rimpli  pé  qu'ine  biesse  ? 

CRESpm. 
Qu'ine  biesse  !  ine  belle  parole,  dit-st-on,  a  todi  s'plèce. 

(Reuouchaups.  LisavUl.  II,  se.  2.  4858.) 

Var.  Verviers.  Bonne  parole  dite  sins  testaur 

Fait  pus  qu'one  bâne  du  sodaur. 

(Renier.  Spou  rimes,  187i.) 
Var.  Tournai.  Bouquequi  rit  n'blesse  perseonne. 

Basse-Allemagne.  —  Ein  gutes  Wort  findet  einen  guten 
Ort. 

2188.  A  bon  ètindeu,  paud' parole. 
LiTT.  A  bon  entendeur,  peu  de  paroles. 


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—  184  - 

Peu  de  paroles  suffisent  pour  se  faire  comprendre  d'un 
homme  intelligent.  (Agad.) 

Pr.  fr. —  A  bon  entendeur,  peu  de  paroles.  —  A  bon  enten- 
deur, demi-mot.  —  A  bon  entendeur,  salut, 

A  bon  entendeur  ne  faut  qu'une  parole. 

[Prov,  communs.  XV«  siècle.) 

LoG.  LAT.  Intelligenti  pauca, 

Intelligenti  sat. 
Cilé  par  Forir.  Dict. 

Marche.  Bin  explique!  fait  bin  èiinde. 

JoDOiGNE.  Bé  èteindea,  bé  compreu. 

MoNS.  Dès  qu'on  a  bon  flair,  k  ein  bon  comprenneur  i  n'it  faut  qu'enne  demi 
parole.  (Letellier.  Armonaque  dé  Mont.  1846.) 

St-Quentin.  a  tout  bon  einteindeux  à  mitan  mot. 

Basse-Allemagne.  —  Er  braucht  nur  ein  halbes  Wort  zu 
sagen  (und  man  weiss  schon  was  er  will). 

2189.  Les  parole  ni  mousset  nin  es  coirps. 
LiTT.  Les  paroles  n'entrent  pas  dans  le  corps. 
Les  paroles  ne  blessent  pas.  —  Il  faut  rire  des  attaques  en 
paroles,  les  mépriser. 

Puisque  la  parole  est  issue  du  corps,  elle  n'y  peut  jamais  entrer. 
(Pr.  golU  ms.  1V«  siècle,  ap.  Leroux  de  Lingt,  Dict.,  t.  H,  p.  376.) 

Pr.  contr.  —  Un  coup  de  langue  est  pire  qu'un  coup  de 
lance. 

Parole  ne  put  point. 

(OUDIH.  Curiotitezfrançoites.  4640.) 
LiNA. 

Bah  !  si  on  rëye,  rians  pus  foirt. 
Les  parole  mousset-elle  es  coirps  ? 

(Fabry.  Li  Ugeoit  ègagt.  Il,  se.  4".  4757.) 

N'âye  nin  sogne  d'esse  brëyou,  les  parole  ni  mousset  nin  es  coirps. 

(Remaclb.  Dict.) 

GÈTROU. 

Po  ca  jo  n'direut  d'jà,  nosse  matsse,  qu'on  âreut  toiK, 
Mais  qu'av'  keûre,  les  rabon  nu  mousset  nin  es  coirps. 

(Remodcraiips.  Tdtt  Vperriqui.  III,  se.  7.  488K.) 
Vab.  Stavilot.  Tote  parole  su  lait  dire. 

Malmedt.  Ça,  tôt  comme  on  dit,  les  parole 

0  coirps  nu  mousset  co  jamais, 
Et  Tmalhureux  qui  d'mande  Tobole 
N*est  wëre  rupahi  d'sessohait. 

(Armonaque  wallon  doViamène.  4887.) 


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—  185  — 

2190.  Les  parole  sont  les  fruraelle  et  les  scrit  sont 
les  mâye. 

LiTT.  Les  paroles  sont  les  femelles  et  les  écrits  sont  les 
mâles. 

Pr.  fr.  —  Les  actes  sont  des  mâles  et  les  paroles  sont  des 
femelles.  (V.  Le  sermon  au  salon,  prov.  dram.  de  Théod. 
Leclercq.) 

Les  paroles  s'envolent  et  les  écrits  restent. 

Parolles  sont  femelles  et  les  faits  malles. 

Verba  volant,  scripta  manent, 

(Gabr.  Meurier.  Trétor  det  tentencet,  4568.) 
On  dit  qae  l'écrit  reste  et  que  le  mot  s'envole. 

(Emile  Adgier.  PhlUberte.) 

Marche.  C'est  des  framelle  qai  les  parole 

Hais  les  bons  papl  sont  des  maule. 

(ALEXANDRE.  P*tU  corti.  4860  ) 
Namur.    Les  écrit  c'est  des  maule,  et  les  parole  sont  des  fumelle. 
JoDOiCNE.  Les  parole  c'est  des  feumelle,  les  bons  papi  c'est  des  maule. 
Tournai.   Les  écrit  ch'est  des  marie  et  les  parole  cb'est  des  fumelle. 
Languedoc.   Las  paroulos  soun  de  fumelos,  Ions  cos  soon  de  marcles. 

2191.  Avou  'ne  bonne  parole,  ji  1!  freus  batte  li 
Moûse. 

LiTT.  Avec  une  bonne  parole,  je  lui  ferais  battre  la  Meuse. 
C'est  un  homme  sur  qui  Ton  peut  tout  par  les  bons  procédés. 
On  dit  aussi  :  J'el  freus  mousst  es  Taiwe  avou  ine  bonne 
parole. 

LiTT.  Je  le  ferais  entrer  dans  l'eau  avec  une  bonne  parole. 

Pierre. 

L!nà  Poral,  cila,  mi  ji  11  freus  balte  Moûse, 

Hais  les  feumme  sont  si  drôle,  qui  Tmeunne  n'el  pout  sinti. 

(Peclers.  Li  baptême  et  Vèlérr'mlnt  4877.) 
Mencreûr. 

Qwand  ji  rintréve  d'avu  fait  'ne  cotise, 
Si  ji  t'dimandéve  quéque  saquoi, 
Po  Tquoiri  t'âreus  battou  Moûse 
Wisse  sont  les  cisse  qui  t'raviset  ? 

(Brahy.  a  qui  Vfdte  ?  Se.  1"».  4882.) 

PART. 

2192.  Diner  s'pârt  âx  chin. 
LiTT.  Donner  sa  part  aux  chiens. 


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—  186  - 

Renoncer  aux  bénéfices  d'une  affaire. 
Pr.  fr.  —  Il  n'en  jetterait  pas  sa  part  aux  cliiens. 
Se  dit  d'un  homme  qui  se  croit  bien  fondé  dans  les  préten- 
tions qu'il  a  sur  quelque  chose.  (Agad.) 
Cilé  par  Forir.  Dict, 

GOLSON. 

Louktz-m',  ji  sos  co  comme  ine  àbe  ; 

Et,  comme  vos  polez  vèye,  ji  n'donne  nin  m'part  âx  chin. 

(Delcref.  Pus  vi,  put  toi.  Sc.  3. 1862.) 
[Les  gare  civique  (chœur). 

S^ul'mint  po  les  crnpaiide 
Ni  pierdans  nin  nosse  tiinps. 
C*est-sl-ine  affaire  tôt  autc. 
On  n'donne  nin  s'pârt  ftx  chin. 

(Toussaint.  Lambert  U  foirsâlé.  I,  sc.  i^,  4871.) 
Variahte.  Jacques. 

Si  dès  s'fait  vont  es  paradis,  ji  tappe  mi  part  à  chet. 

(Willem  et  Bauwens.  Let  toûrciveux.  Se.  7.  1882.) 
Jalhay.  Pierrette. 

Vèyoz-v'on  pau  l'vù  sandponolle 
Qui  voureut  d'ncr  des  lawc  àx  gins 
Et  magré  rafrëcie  henclle 
Qui  n'dâreut  nin  co  s'part  àx  chin. 

(Xroffcr.  Les  deux  toroche.  II,  sc.  11.  1802  ) 

Var.  Nanur.  Âujourd'bu,  braves  èfant, 

Su  mHiesse  j'a  septante  an, 
Et  ji  n'doreuve  nin  co  m'pàrt  aux  aute. 

(Wérottb.  J'a  septante  an,  Cb.  1865.) 
Marche.  I  nTaut  nin  laper  s'pftrl  aux  chin. 

Nivelles.  I  n'donne  ni  s'pârt  à  chî  ;   ein  joû  ou  Faute,  i  r  vêra  avé  'ne  casserole 
à  s'cu. 

MONS.  On  dit  qui  les  coumère 

Enne  d'ont  jamais  assez, 
Je  n'vois  nié  les  compère, 
J'ter  leu  part  à  les  quié. 

(Letellier.  El  café.  Armonaque  dé  Mous.  1818.) 

MoNS.  Il  avoi  ein  aule  gros  qui  n'a  ne  baillé  s'part  au  quié. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Blons,  1863.) 

2193.  Ferl'pârtdèdiale. 
Lut.  Faire  la  part  du  diable. 

Ne  pas  juger  avec  trop  de  rigueur  les  actions,  la  conduite 
d'une  personne,  et  tenir  compte  de  la  faiblesse  humaine  (A.cad.) 
Pr.  fr.  —  Faire  la  part  du  diable. 
Cité  par  Forir.  DM. 


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—  187  — 

Pardonnez-m',  on  n'sét  k'mint  nos  strinde, 
I  (ki  fer  rp&rt  de  chin,  de  leup, 
Mais  co  mon  qu'zel,  ji  sos-st-à  plainde, 
Qwand  ji  v'iouke,  lot  chantant  m'respieu. 

(Salue.  U  vitte  di  m*pére.  Ch.  186  .) 
Vabiante.  Fer  Tpàrt  de  chin.  —  De  Tmacralle. 

2194.  Part  à  deux. 
LiTT.  Part  à  deux. 

Se  dit  quand  on  est  avec  quelqu'un  qui  trouve  quelque  chose, 
et  qu'on  veut  partager  sa  trouvaille.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Part  à  deux.  —  J'en  retiens  part. 

Marche.  Paurt  à  deux,  dit  l'pus  malin. 

Avalant  les  deux  paurt  à  chin. 

(Alexandre.  P'tii  cortL  4860.) 

2195.  Ci  sèreut  lî  fer  Tpaîraî  baî  (i). 

LiTT.  Ce  serait  lui  faire  le  fond  de  la  taille,  beau. 

Ce  serait  lui  tirer  les  marrons  du  feu^  lui  mâcher  le  gâteau. 

(St.  Bormams.  Vocabulaire  des  houlUeurt  Uégeoit^  1862.  B*°.  t.  VI.) 

2196.  Les  grandes  hiède  fet  les  p'titès  part. 

(Ferrières). 
LiTT.  Les  grands  troupeaux  font  les  parts  petites. 
Quand  il  y  a  beaucoup  d'héritiers,  les  parts  sont  moindres; 
plus  on  est  nombreux  pour  partager,  plus  petites  sont  les  parts. 

PAS. 

2197.  Ça  n'si  trouve  nin  d'vin  l'pas  d'on  ch'và. 
LiTT.  Cela  ne  se  trouve  pas  dans  le  pas  d'un  cheval. 

Se  dit  d'une  chose  difficile  à  trouver,  et  principalement  d'une 
somme  considérable.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Cela  ne  se  trouve  pas  dans  le  pas  d'un  cheval. 

(OUDIN.  Curiositez/rançoites.  IGtO.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Croit-il,  le  traître,  que  mille  cinq  cents  livres  se  trouvent  dans  le^pas  d'un  cheval  ? 
(MouÉRE.  Les  fourberiet  de  Scapin.  Il,  se.  9.) 

Groubiote. 
On  uHrouve  nin  treus  coronne  es  pas  d'on  ch'vft. 

(Demoulin.  Ji  vottxji  ri'poux.  l,  se.  5.  4 858.) 

(*)  Paîrai,  part,  tâche  désignée  à  chaque  ouvrier  dans  une  taille  où  il  y  en  a 
plusieurs. 


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—  188  — 

GiLLIS. 

Ga,  vos  savez,  cint  et  cinquante  franc.  . 

LOHAI. 

On  n'trouve  nin  çouIa  es  pas  d'on  chWà,  je  i'sés  bîn. 

(Salue.  Les  rabronhe.  Se.  3.  488S.) 

St-Quektin.  Gha  né  s'treuve  pau  deins  l*pas  d'ein  g'vaux. 

2198. 1  n'y  a  qui  Ippuml  pas  qui  cosse. 

LiTT.  Il  n'y  a  que  le  premier  pas  qui  coûte. 

En  toute  affaire,  ce  qu'il  y  a  de  plus  difficile  est  de  com- 
mencer; ou  bien  :  quand  on  a  fait  une  première  faute,  on  en 
commet  d'autres  plus  aisément.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  que  le  premier  pas  qui  coûte. 

«  Le  cardinal  de  Polignac  racontait  un  jour,  devant  M*"*  du 
Deffant,  le  martyre  de  saint  Denis,  qui,  ayant  été  décapité  à 
Montmartre,  releva  sa  tête  et  la  porta  dans  ses  mains  jusqu'à 
l'endroit  où  on  lui  bfltit  depuis  une  église.  Comme  son  Ëmi- 
nence  avait  l'air  d'insister  sur  la  longueur  de  la  route  que  le 
saint  avait  parcourue  en  cet  état,  la  spirituelle  dame  lui  dit  : 
Monseigneur,  il  n'y  a  que  le  premier  pas  qui  coûte.  » 

(QUITARD   f)iC/.,p    58V) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Il  n'y  a  que  la  première  pinte  qui  couste. 

(Le  père  Jean-Marie.  Le  DivertUsement  des  sagei.  46C5.) 

C'est  rprumt  pas  qui  cosse  et  qu'mône  quëque  faye  bin  Ion. 

(TiiiRY.  lue  cope  di  grandiveux,  4859.) 

Comme  divins  tôt,  çà  n'cosse  qui  rprumt  pas. 

(Salue  U  chant  des  mâua  tu  jet.  187  .) 

Var.  Mons.  Bab  !  i  n'a  que  rpreumier  coup  qui  coûte,  tiens. 

(Leteluer.  Eltinge  éié  l'cat.  Faufe,  Armon,  dé  Motîm,  1851.) 

Su  l'fin  de  rnuite,  i  s'sont  indormi  pou  d'bon,  pasqué  on  s'babitue  à  ette  mordu 
pa  lés  puche,  comme  à  desquinte  et  à  r'monter  l'esquielle,  pasque  in  tout,  i  n'a  foque 
l'oommincbemint  qui  coûte. 

(Armonaque  du  Borinage,  18^9.) 

PASSER. 

2199.  On  n'si  passe  mâye  si  bin  qui  d'çou  qu'on 
n'a  nin. 

LiTT.  On  ne  se  passe  jamais  aussi  bien  que  de  ce  qu'on  n^a 
pas. 

Pr.  fr.  —  Faire  de  nécessité  vertu.  —  Nécessité  est  mère  de 
rindustrie. 

Quand  on  n'a  pas  ce  que  l'on  aime, 
11  faut  aimer  ce  que  l'on  a. 


Cf.  Lafontaine.  Le  renard  et  les  raisins. 


(Ancien  vaudeville,) 


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—  469  — 

2200.  Li  bon  Diu  n'a  màye  passé  por  cial. 

LiTT.  Le  bon  Dieu  n'a  jamais  passé  par  ici. 

On  veut  probablement  indiquer  qu'aucune  procession  n'y  a 
jamais  passé. 

Se  dit  en  parlant  d*un  sentier  raboteux  et  presque  impra- 
ticable. 

JoooiGRB.  On  dirot  que  Tdiale  a  passe  d'seus  à  ptd  lot  t'chau. 

2201. 1  n'a  rin  qui  n'passe,  qui  n'rapasse. (Tournai.) 

LiTT.  Il  n'y  a  rien  qui  ne  passe  qui  ne  repasse. 
Une  mauvaise  action  unit  toujours  par  être  châtiée. 

2202.  Vos  ârez  çou  qui  passe  divant  Cologne. 
LiTT.  Vous  aurez  ce  qui  passe,  devant  Cologne. 

Vous  n'aurez  rien.  Réponse  calembourique  pour  refuser 
quelque  chose. 

Rin  signifiant  nm  ou  le  Rhin,  fleuve  arrosant  Cologne. 

PASSERELLE. 

2203.  Inte  deûr  et  doux,  c'est  cicial  qu'est  Tpass'- 
rotle. 

LiTT.  Entre  dur  et  doux,  c'est  celui-ci  qui  est  la  passerelle. 
Les  bons  procédés  sont  avantageux. 

....  Medio  tutissimus  ibis. 

Inter  utrumque  tene. . . 

(Oyide.  Métam,  HI,  X.  437  et  140.) 

C'est  un  juste  milieu  que  dans  tout  il  faut  prendre. 
Pr.  fr.  —  Plus  fait  douceur  que  violence. 

1 11  falla  oisler  s*manLa1, 
Di  sogne  de  cure  es  vike,  es  s*pa1. 
Inte  deûr  et  doux,  c'est  cicial  qu*est  l'passVotte. 

(Bailledx.  Li  iolo  et  Vblhe.  Fâve.  185G.) 

PASSEUR. 

2204.  Qwand  on-z-a  passé  Taiwe,  on  n'a  d'keure 
de  passeu. 

LiTT.  Quand  on  a  passé  Peau,  on  ne  se  soucie  pas  du  passeur. 

Quand  on  est  hors  d'embarras,  on  oublie  celui  qui  nous  en 
a  tiré.  —  Les  marins  ont,  pendant  la  tempête,  une  dévotion 
qui  disparait  au  retour  du  beau  temps. 


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-  190  — 

PATER. 

2205.  Ni  v'hèrez  nin  es  Tpâlér  mâgré  Dièw. 
LiTT.  Ne  vous  fourrez  pas  dans  le  pater  malgré  Dieu. 
Se  dit  des  importuns,  des  intrus. 

Se  mêler  indiscrètement  de  quelque  chose.  (Acad.) 
Fourrer  son  nez  où  Ton  n'a  que  faire. 
Cité  par  Forir.  Dict, 

Variante.  S'mette  es  rpatl'nosse  mftgrë  Dièw. 

(Remacle.  Dict,) 

VEhviRRS.        Si  j'm'a  staidou  trop  long  po  discrire  mi  sujet. 
Et  m'bèrer,  comme  6  dit,  es  l'patér  maugré  Diè, 
I  Ta  faiiou  tôt  d'méme. 

(Poulet.  LipétonnU  4860.) 

PATIENCE. 

2206.  Qui  a  paliince,  a  vertu. 
LiTT.  Qui  a  patience,  a  vertu. 

C^est  une  grande  qualité  que  la  patience. 

Patience  et  longueur  de  temps 
Font  plus  que  force  ni  que  rage. 

(Lafortaine.) 
Le  génie  c'est  la  patience. 

(BurroM.) 

Cependant  il  y  a  un  proverbe  qui  dit  :  La  patience  est  la 
vertu  des  ânes. 

Var.  Stavelot.  Lu  patiince  vint  à  bout  dHot. 

Jodoigne.  Qui  a  paliince 

A  vingince. 

PATIN. 

2207.  Il  est  vile  so  ses  patin. 

LiTT.  Il  est  vite  sur  ses  patins. 

Il  s'emporte  vite,  il  est  susceptible.  —  Il  se  drape  dans 
sa  dignité. 

Pr.  fr.  —  Se  dresser  sur  ses  ergots. 

(OUDIM.  Cui'iotUez  françaises.  i640.) 

PATin. 

2208.  L'cé  qui  bâtit,  pâtit.  (Charleroi.) 

LiTT.  Celui  qui  bâtit,  pâlit. 

Celui  qui  fait  construire  s'expose  à  beaucoup  d'embarras,  de 
contrariétés,  et,  figurément,  quand  on  entreprend  une  chose  on 
doit  s'attendre  à  éprouver  des  désagréments. 


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-  191  — 

Crarleroi.  On  dit  :  r  ce  qui  bâtit,  pâlit, 

et  ein  proverbe  qu'a  d' l'âge. 
C'est  des  gins  qui  fèye-nu  voltt, 
Pou  ré,  bé  du  tapage. 

(J.  Bertrand.  Elbatlsede  no  maUo.  1891.) 

PATROUILLE. 

2209.  Il  est  rescontré  de  V  palrouye.  (Namur.) 
LiTT.  Il  est  rencontré  par  la  patrouille. 

C'est  un  étourdi,  un  cerveau  brûlé. 

Namur.  I  n'est  nin  fô,  mais  il  est  drôle  ainsi,  il  est  rescontré  de  V  patrouye. 

PATTE. 

2210.  R'ioumer  so  ses  patte. 
LiTT.  Retomber  sur  ses  pattes. 

Retomber  dans  ses  vieilles  habitudes,  être  relaps. 
On  dit  aussi  : 

R'toumer  so  ses  vèyès  patte. 

Cité  par  Forib.  Dkt. 

Mais  i  r'touma  co  so  ses  patte, 
Et  s*  frè-l-i  r  brigand  â  pus  ratte. 

(De  Ryckmaiin.  Patquèye.  4726.) 
Tapez,  c'est  po  Bouh'tay  !  on  r'iome  lodi  so  ses  patte. 

(Thiry.  Li  r'tour  à  Lige,  1888.) 

22H.  Ècrâhl  r  patte. 

LiTT.  Graisser  la  patte. 

Donner  de  l'argent  à  quelqu'un  pour  le  gagner,  pour  le  cor- 
rompre. (ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Graisser  la  patte  à  quelqu'un. 

Vous  serez  pleinement  contenté  de  vos  soins, 
Mais  ne  vous  laissez  pas  graisser  la  patte  au  moins. 

(MouÈRE.  VécoU  de*  martt.  III,  se.  5.) 

2212.  Fer  patle  di  v'iours. 
LiTT.  Faire  patte  de  velours. 

Cacher  sous  des  dehors  caressants  le  dessein  qu'on  a  de 
nuire.  ^Littré.)  —  Amadouer. 
Pr.  fr.  —  Faire  patte  de  velours. 
Qui  veut  ne  pas  blesser  fait  patte  de  velours. 

(Fabre  d'Eglantine.) 
Cité  par  Forir.  Dict, 


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—  192  — 

Tatenme. 

Tôt  fant  li  patte di  viours,  ah,  mutoi,  parvèrè-je, 
A  lïer  co  ovrer  hoûye  et  d'morer  es  manège. 

(Remoucuamps.  Li  savUt,  1,  se.  5.  4858.) 

MiCRt. 

Elle  fait  patte  di  v'iours  avoa  ITeumme  de  ci  qui  nTaveut  nin  volou. 

(DD.  Salue.  Ine  ctse  èmon  Jacques  Bouhtay.  Se.  4.  4879.) 

Vertiers.  Chaque  vëye  quu  v'creuh'lez, 

Des  balbal  v's  achetez 
Po  bin  rimpli  TbansMelle 
Du  vosse  chère  amour 
Qui  vïait  patte  du  v'iours 
Po-z-aveur  si  rawette. 

(M.  Pire.  Les  raweiu.  Gh.  4884.) 

Marche.  Qwand  tu  n'saurais  fet  Tpatte  di  v'Iours, 

I  n'faut  nin  vlquet  comme  one  ours. 

(Alexakdre.  PUiteorti.  4860.) 

PAUVRE. 

2213.  Pus  pauve,  pus  d'aweûr. 

LiTT.  Plus  pauvre,  plus  de  bonheur. 
Cf.  les  béatitudes  de  TÉvangile  et  Thistoire  du  pauvre 
Lazare. 

Oui,  le  bonheur  est  facile 
Au  sein  de  la  pauvreté  ; 
J'en  atteste  TEvangile, 
J'en  atteste  ma  galté. 

(Bérarger.  Les  gueux.) 

2214.  I  gn'  enne  a  po  Tpauve  et  po  Triche. 
LiTT.  Il  y  en  a  pour  le  pauvre  et  pour  le  riche. 
Il  y  en  a  pour  tous  les  goûts  et  pour  toutes  les  conditions. 

2215.  Ein  bon  pauve  n's'erbule  nié  pou  ein  :  Dieu  î 
vos  bénisse.  (lMons.)                                                                  | 

LiTT.  Un  bon  pauvre  ne  se  rebute  pas  pour  un  :  Dieu  vous 
bénisse. 

Un  homme  persévérant  ne  se  rebute  pas  pour  avoir  essuyé  ' 

un  refus  à  la  première  demande. 

(Leteluer.  Proverbes  Montois.  Armonaque  di  Mons,  4848.) 

2216.  I  n'y  a  pus  des  pauve. 

LiTT.  Il  n'y  a  plus  de  pauvres. 

Le  luxe  devient  général.  (Forir.  Dict.)  i 

Se  dit  habituellement  aux  personnes  endimanchées,  ou  qui  | 

font  des  dépenses  superflues. 


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—  193  - 

PAUVRETÉ. 

2217.  Pauvrité  n'est  nin  vice. 
LiTT.  Pauvreté  n  est  pas  vice. 

Pour  être  pauvre,  on  n'est  pas  malhonnête.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Pauvreté  n'est  pas  vice. 

Defresny  ajoute  :  Mais  c'est  bien  pis.  Quitard.  Dict,, 
p.  587  ;  et  Loysel  :  Mais  en  grande  pauvreté  n'y  a  pas  grande 
loyauté,  et  encore  :  Honnête  pauvreté  est  clair  semée. 

Ram  viget  probitas  ubi  régnât  grandis  egestas. 

{ln9L  coutum,^  n9  785.) 

Cette  règle,  dit  De  Laurière,  semble  avoir  été  prise  de  Villon, 
dans  le  huitain  19  de  son  Grand  testament  : 

Et  sçache  qu'en  grand  pouureté, 

Ce  mot  se  dit  communément. 

Ne  gist  pas  trop  grand  loiauté.  (Ibid.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Saint-Quentdv.  Povertë  ch'  n*est  pau  viche, 

Comme  fien  d'kien  i  n*est  pau  pain  d'ëpiche. 

(GossBU.  Leitret picardes,  1844.) 

Basse-Allemagne.  —  Armuth  ist  keine  Schande. 

2218.  Coula  v'tint  comme  li  pauvrité  so  Y  monde. 
LiTT.  Cela  vous  tient  comme  la  pauvreté  sur  le  monde. 
Éprouver  des  peines,  des  revers  qu'on  ne  peut  éviter,  et  qui 

vous  accablent.  Ne  pouvoir  se  débarrasser  de  quelqu'un  ou 
d'une  chose. 

Pr.  fr.  —  Cela  m'est  tombé  comme  une  tuile  sur  la  tôte. 

Varurte.  Coula  m'a  toumé  so  V  coirps  comme  li  pauvrité  so  V  monde. 

Mabche.  On  tome  sus  V  pus  p'tite  pèce  tote  ronde. 

Tôt  comme  lu  povritet  su  V  monde. 

(ALEXANDRE.  PUU  COrtU  1860.) 

lions.    Et  il  ont  tombé  la  d'sus  comme  el  pauvreté  su  l' monde. 

(Leteluer.  Arm,  d^lTonx.  1864.) 
Lille.  C'est  comme  1*  poverté  d'sus  V  monde. 

(Vebmesse.  Voc.  du  patoU  lillois.  1861.) 

Picardie.  Se  ruer  sur  quelque  cose  comme  el  poverté  sus  le  monde. 

(CORBLET.  Glossaire,  18S1.) 

PAVÉ. 

2219.  Morde  dins  ein  pavé.  (Mons.) 
LiTT.  Mordre  dans  un  pavé. 

Être  affamé. 

MoHS.  Et  il  avoi  'ne  faim,  mais  'ne  faim  k  morde  dins  ein  pavé,  comme  on  dit. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mons.  1864.) 

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-  19i  - 

2220.  Esse  so  V  pavêye. 
LiTT.  Être  sur  le  pavé. 

Se  dit  d'une  personne  qui  n'a  point  de  domicile,  qui  ne  trouve 
pas  où  loger.  Il  signifie  aussi  être  sans  place,  sans  condition, 
sans  emploi.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Être  sur  le  pavé. 

Lille.  On  a  dit  :  Cass'bras  vient  sur  ache, 

I  n'est  pus  subtil  à  l'ouvrache, 

Par  un  jeune  homme  faut  l' rimplacher,  • 

Et  v'ik  comm'  je  m' trouv'  sus  V  pavé. 

(Desrousseaux.  Ckamoni  lUloiMt.  1854.)  i 

PAYER. 

2221.  I  m'el  pâyeret. 
LiTT.  Il  me  le  payera. 
Se  dit  pour  faire  entendre  qu'on  se  vengera  d'un  homme 

dont  on  a  reçu  quelque  injure.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Je  le  lui  ferai  payer.  —  Il  me  payera  plus  cher 
qu'au  marché. 

Cité  par  FoRiR.  Dict. 

Variante.  J'el  rftret  so  si  assiette. 

(FoRiR.  Dut.) 

2222.  Qui  casse  paye,  ch'est  la  mode  de  Tournai. 

(Tournai.) 

LiTT.  Qui  casse  paye,  c'est  la  mode  de  Tournai. 
Celui  qui  fait  quelque  dommage  doit  le  réparer,  et  aussi 
chacun  répond  de  ce  qu'il  fait.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Qui  casse  les  verres  les  paie. 

2223.  Ci  n'est  nin  l' tôt  d'ach'ter,  i  fàt  pâyî. 

LiTT.  Ce  n'est  pas  le  tout  d'acheter,  il  faut  payer. 
On  doit  se  priver  d'une  chose  quand  on  n'a  pas  les  moyens 
de  la  payer. 

c  II  faut  payer  qui  veut  acheter.  ^ 

(LoTSEL.  Op,  e,,  no  408.) 

2224.  Li  ci  qui  paye  à  on  d'mèye  cent  près, 
paye  bin. 

LiTT.  Celui  qui  paye  à  un  demi-cent  près,  paie  bien. 
Le  demi-cent  (monnaie  de  Uoilande)  vaut  un  centime. 
On  néglige  souvent  les  appoints  dans  les  paiements. 
On  raconte  qu'un  individu  qui  avait  acheté  une  pipe  de  terre 
pour  un  centime,  s'autorisait  de  ce  proverbe  pour  ne  rien  payer. 


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-  195  - 

2225.  Ji  SOS  payî  po  coula. 

LiTT.  Je  suis  payé  pour  cela. 

J'ai  fait,  à  mes  dépens,  Inexpérience  de  ce  que  telle  chose  a 
de  dangereux,  de  nuisible,  de  désagréable.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Je  suis  payé  pour  cela. 

Ce  prov.  s'emploie  plus  souvent  sous  forme  négative  : 
Ji  n'  SOS  ni  n  payl  po  coula  (il  n'y  a  pas  de  raison  pour  que  je 
fasse  ce  que  vous  me  detnandez  ;  je  n'ai  aucun  intérêt  à 
le  faire). 

2226.  Li  bon  paye  sovint  po  V  mâva, 

LiTT.  Le  bon  (homme)  paye  souvent  pour  le  méchant 
(homme). 

Trop  de  bonté  fait  qu'on  en  abuse. 

PAYS. 

2227.  Chaque  pays,  chaque  mode. 
LiTT.  Chaque  pays,  chaque  mode. 

Il  ne  faut  pas  blâmer  les  usages  des  autres  pays. 
Pr.  fr.  —  Autant  de  pays,  autant  de  guises. 
On  dit  aussi  : 

Chaque  pays,  chaque  mode, 

Chaque  allemand,  chaque  vote. 

Cf.  Suum  cuique. 

Cuique  sua  annumerabimus. 

(COLUMELLE.) 

MoHS.  Pasqué  V  foire  dé  Mons,  sans  savoir  commint  c*  que  lés  au  te  foire  marchent 
(chaque  pays,  chaque  mode),  elle  a  tois  temps. 

(LrreuJER.  Àrmonaque  dé  Mont,  iSGl.) 

Basse-Allemagne.  —  Jedes  Land  hat  seine  Weise. 

2228.  C'est-st-on  pays  d' Cocagne. 

LiTT.  C'est  un  pays  de  Cocagne. 

Pays  où  tout  abonde,  où  Ton  fait  bonne  chère  à  bon  marché. 
(Acad.) 

Pr.  fr.  —  C'est  un  pays  de  Cocagne. 

Paris  est,  pour  un  riche,  un  pays  de  cocaïne. 

(BoiLBAU.  Sat.  6««.) 

Cf.  La  chanson  de  Béranger  :  Voyage  au  pays  de  Cocagne. 

Infin,  et  ji  v's  el  jeûre  so  mi  âgne, 
G*est  r  Yèritâbe  pays  d'  Cocagne. 

(Hakson.  Li  Hinriade  travettèye.  Ch.  III.  4780.) 

Charleroi.    Tu  viras  m*  pa  et  m' màme,  mes  èfant  et  m' maujonne. 
C'est  r  vrai  pays  d' Cocagne,  on  rit,  on  chante,  on  boit. 

(BBRircs.  Vguemouye  èyèt  P  rat.  Faufe.  i873.) 


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—  196  - 

DoDAi.  Gba  sYa  un  vrai  païs  d' Cocagne. 

Auvergne.  Deipeu  pau  la  Grande-Bretaigno, 

N'est  pus  qu'un  pays  de  coucagno. 
(Faucon.  La  Henriade  de  Voltaire  mite  en  vers  burlesques 
auvergnats.  Cb.  I.  i798.) 

Oq  nous  saura  gré  de  reproduire  ici,  sur  l'étymologie  de  ce 
mot,  les  curieuses  et  fines  observations  de  M.  Victor  Leclerc 
(Histoire  littéimre  de  la  France,  tome  23,  p.  149). 

a  Quel  est  ce  pays  de  Cocagne,  dont  le  nom  est  resté 
a  proverbial  ?  Coqtmigne,  ou  comme  on  Ta  dit  plus  tard, 
a  Cocagne  est  un  pays  merveilleux  que  nous  fait  connaître  un 
«  voyageur  qui  y  avait  été  envoyé,  dit-il,  en  pénitence  par 
a  le  pape,  et  qui  s'empresserait  d'y  conduire  ses  amis,  s'il 
c  pouvait  en  retrouver  le  chemin  ;  contrée  aujourd'hui  fan- 
c  tastique,  patrie  du  bon  sommeil,  de  l'abondance  inépuisable, 
a  de  tous  les  plaisirs  sans  peine. 

De  bars,  de  saumons  et  d'aloses, 
Sont  toutes  les  mesons  encloses. 
Li  chevron  i  sont  d'esturjons. 
Les  couvertures  de  balcons. 
Et  les  lates  sont  de  saussices, 

Moult  a  ou  pays  de  délices 

Par  les  rues  vont  rostissant, 

Les  crasses  oies  et  tprnant 

Et  si  vo  di  que  totes  voies, 
Par  les  cbemins  et  par  les  voies. 
Trueve  Tan  les  tables  assises. 
Et  dessus  blanches  napes  mises,  etc. 

c  Raynouard,  qui  avaft  lu  ce  conte,  avoue  que  les  détails  en 
«  sont  poétiques,  et  croit  y  avoir  une  vraie  idée  du  pays  dont 
c  le  nom  est  resté  dans  notre  langue  pour  exprimer  un  lieu  où 
«  tout  est  à  souhait.  La  description  du  poète  fait  assez 
c  comprendre  que,  pour  lui,  le  pays  de  Cocagne  est  surtout  le 
a  pays  de  la  cuisine  (coquina);  des  rivières  où  coulent  les 
c  meilleurs  vins  de  France,  ceux  de  Beaune,  d'Auxerre,  de 
c  Tonnerre,  de  la  Rochelle  ;  quatre  pâques  et  quatre  vendanges 
c  par  année  ;  tous  les  jours,  fêtes  et  dimanches  ;  un  seul  carême 
c  en  vingt  ans,  et  si  bon  à  jeûner  que  c'est  un  charmant 
c  carême  :  tels  sont  quelques-uns  des  traits  qui  servent  à 
a  peindre  cette  heureuse  contrée,  et  qu'on  retrouve  depuis, 
a  sans  beaucoup  de  différences  et  avec  les  mômes  intentions, 
a  dans  la  Papimanie  de  Rabelais. 

c  D'autres  circonstances  qui  reparaissent  aussi  dans  son 
c  allégorie  de  l'abbaye  de  Thélème,  comme  une  telle  abondance 
a  d'argent  et  d'or  que  nul  n'y  achète  ni  ne  vend  ;  une  parfaite 
c  docilité  des  dames  et  des  demoiselles,  la  fontaine  de  Jovent 


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-  197  — 

c  ou  de  Jouvence,  qui  fait  rajovenir,  ces  divers  accessoires 
c  d'une  vie  de  repos  ou  de  joie,  n'ont  rien  de  contraire  à  la 
c  pensée  principale  de  l'auteur,  qui  suppose  que  les  bien- 
c  heureux  habitants  de  sa  terre  de  promission  trouvent  dans 
c  les  plaisirs  de  la  table  la  suprême  félicité. 

«  Il  en  résulte  qu'on  a  eu  bien  tort  de  dire  {Dict.  étymol. 
€  de  Ménage,  t.  1'%  p.  393)  que  le  pays  de  Cocagne  n'est  pas 
c  ancien  dans  notre  langue,  en  alléguant  comme  preuve  qu'il 
c  ne  se  trouve  ni  dans  Rabelais,  ni  dans  Marot,  ni  môme  dans 
c  Régnier,  lorsqu'il  suffisait,  pour  en  reconnaître  soit  l'ancien- 
c  neté,  soit  Télymologie,  beaucoup  plus  simple  que  celles  qu'on 
a  a  râvées,  de  lire  le  fabliau  de  Coquaigne  dans  un  manuscrit 
c  du  XIIP  siècle.  ï> 

2229.  C'est  pays  d'  Chiny.  (Marche.) 

LiTT.  C'est  pays  de  Chiny. 

On  ne  sait  où  c'est. 

La  paix  de  Nimègue  (1678)  dont  Louis  XIV  avait  imposé  en 
quelque  sorte  les  conditions  aux  puissances  alliées,  ne  mit  plus 
de  bornes  à  son  ambition  ;  au  lieu  de  respecter  les  articles  de  ce 
traité  qui  fit  déposer  les  armes  à  ses  ennemis,  il  en  transgressa 
ouvertement  les  dispositions,  avec  une  hauteur  qui  montra  tout 
l'ascendant  qu'il  croyait  avoir  pris  sur  TEurope. 

Dans  l'Alsace  et  les  trois  évôchés  (1680),  il  se  permit  d'établir 
des  juridictions  pour  réunir  à  la  couronne  diverses  provinces. 
Il  cita  plusieurs  princes  devant  les  Chambres  de  réunion  pour 
leur  enjoindre  de  rendre  hommage  au  roi  de  France,  à  peine  de 
confiscation  de  leurs  biens.  Le  monarque  français  se  constitua 
le  juge  des  souverains  et  fit,  en  vertu  des  arrêts  de  ses  tribu- 
naux, la  conquête  de  leurs  domaines. 

Dans  les  Pays-Bas,  il  réunit  à  la  couronne,  par  les  mêmes 
mesures,  le  duché  de  Luxembourg  et  le  comté  de  Chiny,  une 
grande  partie  de  la  province  de  Namur,  et  des  terres  considé- 
rables dans  le  Brabant. 

11  avait  certains  droits  sur  le  comté  de  Chiny  ;  aussi 
prétendait-il  que  tous  les  territoires  usurpés  faisaient  partie  de 
ce  comté. 

4  II  parait,  disait-on  alors,  que  la  moitié  du  monde  est  dans 
c  le  comté  de  Chiny,  et  que  l'autre  moitié  en  dépend,  d 

2230.  Aller  es  pays  des  foyan. 
LiTT.  Aller  au  pays  des  taupes.  '' 
Mourir.  (Acad.) 

Pr.  fr.  -  Cet  homme  est  allé  au  royaume  des  taupes. 

Je  vous  le  garantis,  au  royaume  des  taupes. 

(Arlequin  Phoenix.  Thiàtre  italien,) 


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—  198  — 


PAYSAN. 


2231.  On  paysan  qu'est-st-à  Y  chèrowe, 
Vât  mî  qu'on  signeûr  avâ  les  rowe. 

LiTT,      Un  paysan  qui  est  à  la  charrue 

Vaut  mieux  qu'un  seigneur  dans  la  rue. 
Un  homme   courageux  et   travailleur  vaut  mieux   qu'un 
homme  désœuvré  et  inutile. 

PEAU. 

2232.  Gn'a  jamais  belle  pia  su  les  oucha.  (Namur.) 

LiTT.  Il  n'y  a  jamais  belle  peau  sur  les  os. 

Une  personne  maigre  n'est  jamais  belle. 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  point  de  belle  chair  près  des  os. 

Marche.  Gn'a  pont  d*  belle  pat  su  les  ohal. 

2233.  L' ceu  qu'écréme  es  sang  vînd  s' pieau. 

(Haïnaut.) 

LiTT.  Celui  qui  écréme  son  sang  vend  sa  peau. 
Celui   qui  commet    des  excès,  qui  abuse    de   ses  forces 
physiques,  ne  peut  vivre  longtemps. 
Il  y  a  des  vieillards  de  trente  ans. 

BoRiNAGE.  I  dit  co  qu'i  n'  faut  nié  aller  trop  sovint  à  V  maraude,  pasquë  l' ceu 
qu'écréme  es  sang,  vind  s' pieau. 

(Armonae  du  Bortnage,  in  patois  borain,  1849.) 

2234.  Sortir  de  s' pieau.  (Tournai.) 

LiTT.  Sortir  de  sa  peau. 

Se  fâcher,  se  mettre  en  colère. 

TouBNAi.  11  est  la,  maflé  comme  eine  biète  d'avoir  bu,  si  ch'  n*est  pas  à  vos  faire 
sortir  de  vote  pieau. 

(Lerot.  Biec  difier.  Traduction  du  BUu-bihe  de  SmoN.  Se.  4.  1888.) 

2235.  I  n'faut  nin  vinde  li  pia  d' Tours  avant 
d' i'awet  touwé.  (Namur.) 

LiTT.  Il  ne  faut  pas  vendre  la  peau  de  Tours  avant  de 
l'avoir  tué. 

Il  ne  faut  pas  spéculer  sur  quelque  chose  qui  n'est  qu'en 
espérance.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Il  ne  faut  pas  vendre  la  peau  de  Tours  avant  de 
l'avoir  mis  par  terre. 

(Voyez  la  fable  de  Lafontaine.) 


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—  199  — 

Disputer  de  U  peau  de  Tours. 
(Père  Jean-Mabib.  le  divertissement  des  sages.  1665.) 

Var.  Vertiers.         Nu  vindez  mauye  lu  pèhon, 

Tant  qu*  nalvèye  èco  d'vin  s' hion. 

(Renier.  Spots  rlmis.  i87i.) 
Var.  Namur.  Ni  crytz  nin  :  des  mosse^  avant  qu'elle  ni  fuche-nu  au  boird. 
Var.  Dinart.  Li  blanc. 

Ti  sais  bin  quM  n'  faut  jamais  vinde  li  pia  do  r*naud  avant  d' Tawet  s'tindu  su 
8'  dos,  et  qu*i  n'  faut  jamais  s*  vantet  d'one  belle  journée  si  elle  n'est  hiutte. 

(Gollard.  li  tlndrie  à  Pamourette.  l,  se.  8.  i890.) 

2236.  Li  boû  crèv'rait  dins  s'  pia.  (Namur.) 

LiTT.  Le  bœuf  crèvera  dan.s  sa  peau. 

Se  dit  d'une  personne  incorrigible.  (Littré.) 

Expression  Ggurée:  il  mourra  dans  sa  peau. 

PÉGEÎÉ. 

2237.  Pèchi  cachî  est-st-à  moitèye  pardonné. 

LiTT.  Péché  caché  est  à  moitié  pardonné. 

Quand  on  a  soin  d'éviter  le  scandale,  le  mal  est  moindre. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Péché  caché  est  à  moitié  pardonné. 
Le  péché  que  l'on  cache  est  demi  pardonné. 

(Renier.  Sat.  XIII*.) 
Et  ce  n'est  pas  pécher  que  pécher  en  silence. 

(Molière.  Tartuffe,  Act.  IV.) 

Pëcbl  cacht,  dit-st-on  quéque  fèye, 
Est-st-à  mitan  pardonné, 
Po  r  ci  qu'a  l'èvèye 

De  mft  fer 
Vola  cielte  ine  Idèye 
Qui  n'  vairet  nin  l'arrester. 

(N.  Defreceedx.  Pèchi  cacht,  1863.) 

Pr.  contr.  Péché  avoué  est  à  moitié  pardonné. 
Pr.  contr.  : 

Fâte  avouèye  est-st-à  mitan  pardonnèye. 

(FoRiR.  Dtet.) 

2238.  Quî  piède  pèche. 
LiTT.  Qui  perd  pèche. 

Celui  qui  éprouve  quelque  dommage  est  exposé  à  passer  les 
bornes  de  la  justice  et  de  la  modération,  (âcad.) 

Pr.  fr.  —  Qui  perd  pèche. 

Cf.  Vive  le  roi  !  vive  la  ligue  !  (Théorie  du  sttccès.)  —  Se 
mettre  du  côté  des  gros  bataillons.  —  Les  battus  payent 
l'amende.  —  La  raison  du  plus  fort  est  toujours  la  meilleure.  — 
Vœ  victis. 


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.     200  — 

2239.  A  toi  pèchî  miséricôre. 
LiTT.  A  tout  péché  miséricorde. 

Signifie  tantôt  :  il  faut  avoir  de  Tindulgence,  tantôt  :  espérez 
votre  pardon.  (Acad.) 

Pr.  fr.  ~  A  tout  péché  miséricorde. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Pusqu'adlez  mi,  i  prind  récours, 
Ji  n'  sàreu  11  r'fÛser  m'  secours. 
A  tôt  pëchl  miséricôre, 
Mftye  ji  n'  m'a  plail  divins  l' discôre. 

(Hanson.  U  Hinrlade  travettèye.  Ch.  I.  1780.) 
Jalrat.  Garite. 

Jons  don,  jons.  Les  sôdâr  nu  sont  nin  mèyeu  onke  qui  Taule,  mais  à  tout  pècbt, 
miséricôre  ;  pouvu  qu'à  c'ste  heure  vos  m' fiohe  nou  hàre  es  sacramint. 

(Xhoffer.  Les  deux  toroche.  I,  se.  iS.  i861.) 

PEINE. 

2240.  Pus  d'  pône,  pus  d' mérite. 
LiTT.  Plus  de  peine,  plus  de  mérite. 

La  récompense  est  en  raison  du  travail. 

A  vaincre  sans  péril  on  triomphe  sans  gloire. 

(Corneille.) 
On  dit  aussi  : 

Pus  d' pône,  pus  d*  mérite, 
Pus  d'  pourçat,  pus  d' tripe. 

(A.  Hock.  LafamilU  Mathot.  4873.) 

LiTT.  Plus  de  peine,  plus  de  mérite,  plus  de  porc,  plus  de 
boudin. 

2241.  Sins  pône  ni  vint  avône. 
LiTT.  Sans  peine  ne  vient  avoine. 

On  ne  doit  pas  espérer  de  recevoir  une  récompense, 
un  salaire,  avant  d'avoir  travaillé.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Sans  peine  ne  vient  avoine.  —  Nul  bien  sans  peine. 
—  Il  faut  semer  pour  recueillir. 

M.  GOLZAU. 

Ce  n'est  pas  qui  ji  plainde  ma  peine 
Car  ji  sais,  comme  li  spot  dit, 
Qui  sans  peine  ne  vient  aveine. 
(De  Harlez,  De  Cartier,  etc.  U  voyège  di  Chaudfontaine,  III,  se.  S.  1757.) 

On  vt  mohon  qu'aveut  sept  jône, 
Alléve  quoiri  l' bëcbèye  àx  champ  ; 
Vos  savez  qu'  li  spot  dit  :  sins  pône  ni  vint  avône, 
Ossi  i  f&t  s'ès  d'ner  po  nourri  sept  èfant. 
(Dehin.  Vàlouette  et  V  mohon,  Fàve.  Mathieu  Laentberg.  1854.) 
Variante.  Pus  d' pône,  pus  d'avône. 


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-  201  ~ 

Po  r  resoompinse  di  tote  ses  pône, 
S'il  a  r  forteune  n'est-ce  nin  l' jusse  prix, 
Bàduin  d'béve  :  pus  d' pône  pas  d'avône. 
Sins  mftye  lûser  àx  neurs  esprit. 

(A.  Bock.  U  blanc  tkèUn  i860.) 

Vektiers.  Stns  de  pône, 

Nu  vint  avône. 
Sins  labeur  rin  d'  bon  d'zo  l' solo. 

(M.  Pire.  Vorci  Vhivier.  Ch.  1874.) 
Yar.  Namob.  I  gn*a  pont  d' profit  sins  poine. 

Mabche.  Jacque. 

Ca  j'ai  par  trop  d'ovrège,  et  n'y  a  pus  qu'  li  qui  vëgne, 
El  nos  nos  d'vans  t'ni  côp,  essône  batte  o  l' grègne, 
Sins  pône  pont  d'avône. 

(Alexandre.  Lipèchon  tTavril,  II,  se.  3. 1858.) 

Basse- Allemagne.  —  Ohne  Ârbeit  bat  man  Nichts. 

2242.  On  sét  ses  pône,  on  n'sét  nin  les  cisse  des 
aute. 

LiTT.  On  connaît  ses  peines,  on  ne  sait  pas  celles  des  autres. 
Nous  connaissons  nos  peines,  mais  celles  des  autres  sont 
souvent  plus  grandes  que  les  nôtres. 

2243.  Qwand  on  k'nohe  les  pône  des  aute,  on 
r'happe  co  les  sonke. 

LiTT.  Quand  on  connaît  les  peines  des  autres,  on  reprend 
encore  les  siennes. 

Yar.  Jodoighe.  Les  poine  d'one  mie  ne  r'fait  ni  les  nosse. 

Metz.  Mau  d'autant  pu  cujant,  qu'i  falleu  lo  coujiet 

Et  qu'en  dèiant  set  poine,  en  pieut  fet  soU'get. 

(Bromdex.  Chari'Heurlln^  poème  en  patois  mes9in.  1785.) 

PELÉ. 

2244.  Pelé  comme  on  rat. 
LiTT.  Pelé  comme  un  rat. 
Très  pauvre. 

Pr.  fr.  —  Gueux  comme  un  rat. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Il  esteut  dWallë,  pus  pëlë 
Qui  ces  vlx  rat  qu'  sont  affamé. 
{Patqulnâde  entre  Houbiet  et  Piron  au  sujet  des  troubles  magistralles. 
Vers  4677.) 

Tôt  l'àrgint  mouss'ret  es  leu  caisse 
Et  nos  sèrans  pèlé  comme  des  rat. 

(Lamaye.  Qui  vive  ?^h.  1857.) 


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-  202  — 

Marête. 
Ji  Ta  vèyou,  portant,  lot  pelé  comme  on  rat. 

(HOVEN.  Li  boûquette  èmacraléye.  Se.  7.  1872.) 
Variante.  11  est  ossi  pèld  qui  V  cou  Saint-R'mèye. 

Namur.  Combin  d'  Grésus,  sM  faleuve  do  courage, 

Serai nne  su  l' terre,  pelé  comme  des  vlx  rat. 

(WÉROTTE.  Les  allumeu  (T  lampe,  Gh.  1867.) 

On  dit  aussi  à  Namur  : 

Pèlé  comme  on  rat  d'ègliche. 

2245. 1  gn'aveut  treus  pèlé  et  on  londou. 

LiTT.  Il  y  avait  trois  pelés  et  un  tondu. 

Se  dit  en  parlant  d'une  réunion  peu  nombreuse,  où  il  n'y 
avait  que  des  gens  de  peu  de  considération,  (âgad.) 

Pr.  fr.  —  Il  y  avait  quatre  pelés  et  un  tondu.  —  Il  n'y  avait 
que  trois  tondus  et  un  pelé. 

On  dit  aussi  :  Il  estit  treus  pèlé  et  on  tondou. 

I  n'y  a  que  trois  teigneux  et  un  pelé. 

(OuDDf.  CurioiitetfrançoUet.  1640.) 

Namur.  Nameûr  po  tôt,  Tprumère  samoaine 

Gompteuve  quate  pelé,  on  tondu, 
Mais  maugré  ça  tôt  rindant  poaine 
Il  a  réussi,  c'est  connu. 
(Berthalor.  Nameûr  po  lot.  Gbanson.  Marmite.  1890.) 
St-Quentin.  Au  réserve  pour  cha  dHrois  quate  plés  épi  ein  tondu. 

(GOSSEO.  Lettrei  picardes.  1845.) 

PÉLE-MÈLE. 

2246.  Berdi-berdahe,  à  la  rouf  tôt  jus. 
LiTT.  Pôle-raéle,  à  la  renverse  tout. 
Il  agit  en  écervelé.  Il  ne  regarde  à  rien. 

Ghceur. 

Louke  ci  cahut. 
Oh  !  hoûte  ci  brut, 
Et  rihe  et  rahe. 
Que  chin  d'cafut 
Berdi-berdahe, 
Vola  tôt  jus. 
(De  Harlez,  de  Gartier,  etc.  Li  voyège  di  Chaudfontaine.  III,  se  i^^  1757.) 

Mi,  po  fer  m'cràmignon, 
Ji  n'fais  nin  deux  façon 
L'prumtre  Idèye  qui  m*vint, 
Berdahe,  j'èl  choque  divins. 
(J.-G.  Garmamne.  Crdmignon  à  Voccasion  des  fêtes.  4860.) 
JODOiGNEtt  I  va  toden  berdiche  berdache. 


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—  203  — 
PÈLERIN. 

2247.  Qwand  on  k'nohe  li  pèlerin,  on  mette  si 
bordon  à  Touhe, 

LiTT.  Quand  on  connaît  le  pèlerin,  on  met  son  bâton  à  la 
porte. 

Quand  on  connaît  les  méchants,  on  se  méfie  d'eux,  on  se 
précautionne. 

(Remacle.  DIci.  4839.) 

Cité  par  Forib.  Dict. 

2248.  On  n'rik'nohe  li  pèlerin  qu'à  s'bordon. 
LiTT.  On  ne  reconnaît  le  pèlerin  qu'à  son  bâton. 

On  ne  reconnaît  le  dignitaire  qu'à  ses  insignes. 

D'un  magistrat  ignorant. 
C'est  la  robe  qu'on  salue. 

(LArORTAmE.) 

Variaxte.         On  n*kinohe  li  pèlerin  s'i  n'mette  si  bordon  à  Pouhe. 

2249.  Roge  à  l'nute,  blanc  à  matin, 
C'est  l'journêye  de  pèlerin. 

LiTT.  Rouge  à  la  nuit,  blanc  au  matin, 

Cest  la  journée  du  pèlerin. 

FoRiR  traduit  :  Rouge  soir,  blanc  matin,  c'est,  etc. 

Ces  deux  couleurs  du  ciel  montrent  qu'il  doit  faire  beau 
temps  durant  le  jour.  Gela  signifie  aussi  par  plaisanterie  :  Il 
faut  boire  du  vin  rouge  le  soir  et  du  vin  blanc  à  déjeûner. 

(LiTTRÉ.) 

Vabuhtb.  Ronge  vespre  et  blanc  matin 

Réjouissent  le  pèlerin. 

Allusion  à  la  couleur  du  ciel  et  à  la  couleur  du  vin,  qu'on 
recommande  de  boire  blanc  le  matin,  et  rouge  le  soir. 

(Qditabd.  Dict.  detprou,  1843.) 
PELLE. 

2250.  Avu  r  péUe  â  cou. 
LîTT.  Avoir  la  pelle  au  cul. 

Se  dit  à  celui  qui  a  essuyé  une  défaite,  un  refus,  un  afi*ront, 
bref  qu'il  a  été  jeté  dehors.  (A.  Body.)  —  Avoir  peur,  être 
épouvanté,  s'enfuir.  (Forir.  Dict.)  —  Donner  de  la  pelle  au 
cul  à  quelqu'un,  le  chasser  honteusement.  (Littré.) 

Les  traite  &ront  li  péUe  ft  cou 
Qwand  Trégimint  àrôt  r'mettou. 

{Chanson  patriotique.  Recueil  Body.  i791.) 


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-  204  - 

Spa.  I  savet  bin  les  fou 

Qu'Moscoa,  qu*Noscou, 
L's  y  a  plaqué  li  pelle  à  cou. 

(Jebin.  Pasguèye.  Recueil  Body.  18U.) 

Et  si,  comme  zel  on-z-euhe  corou, 
On  l's  y  fotéve  li  pelle  à  cou. 

(Lamaye.  Les  élection  d' Lige,  Gh.  1839.) 
Marche.  Nos  aveus  1*  pelle  Sl  cou. 

PENDRE. 

2251.  Ji  n'  SOS  nin  pindou  à  on  clâ  po  V  ratinde. 
LiTT.  Je  ne  suis  pas  pendu  à  un  clou  pour  l'attendre. 

Je  ne  veux  pas  l'attendre,  il  n'en  vaut  pas  la  peine. 
JODOIGNE.  Faurol  iesse  peindeu  au  clau. 

PÊNE. 

2252.  C'est-st-on  hène  di  cliché. 

LiTT.  C'est  un  pêne  de  serrure  (de  loquet). 

Il  a  un  mouvement  de  va  et  vient  qui  indique  qu'il  se  croit 
un  homme  indispensable.  —  Il  est  rempli  de  prétentions.  — 
II  est  d'une  recherche  exagérée  dans  sa  mise  et  dans  ses  allures. 

Louise. 

Dihez  pus  vite  qui  c'est-st-à  case  di  vosse  vl  Serv&s,  li  laid  hène  di  cliché  qui 
k'chesse  tôle  nos  pratique. 

(Willem  et  Bauwems.  Les  tourciveux.  Se.  3.  i88S.) 

PENSER. 

2253.  On  n'  tûse  mâye  à  tôt. 
LiTT.  On  ne  pense  jamais  à  tout. 

Pr.  fr.  —  On  ne  s'avise  jamais  de  tout.  —  L'imprévu  joue  un 
grand  rôle  dans  le  monde. 

Basse-Allemagne.  —  (Pour  s'excuser):  Wer  kann  auch  an 
ailes  denken  ! 

2254.  Tôt  tûsant. 

LiTT.  En  méditant  (à  force  d'y  penser). 

Réponse  de  Rennequin  (inventeur  de  la  machine  de  Marly) 
à  Louis  XIV,  qui  lui  demandait  comment  il  était  parvenu 
à  concevoir  un  système  si  compliqué. 

2255.  Qui  tûse  Ion,  va  Ion. 

g^LiTT.  Celui  qui  pense  loin,  va  loin. 

V  On  doit  bien  réfléchir  avant  de  faire  une  chose  ;  il  fait 

prévoir  les  événements  pour  réussir. 


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-  205  — 

Titre  d*un  proverbe  dramatique  adressé  à  la  Société  liégeoise 
de  littérature  wallonne  pour  le  concours  n*"  5^  de  1862. 

2236.  Lèyîz  pinser  les  bèguenne,  elles  ont  mî 
ritmps  qu'vos. 

LiTT.  Laissez  penser  les  religieuses,  elles  ont  mieux  le 
temps  que  vous. 

Reproche  que  Ton  adresse  aux  personnes  qui  s'excusent  en 
disant  qu'après  avoir  réfléchi,  elles  ont  cru  bien  faire. 

PENSION. 

2257.  Donner  des  pinsieon  d'aveûle  à  des  gins  qui 
veotent-é  clair.  (Tournai.) 

LiTT.  Donner  des  pensions  d'aveugles  à  des  gens  qui  voient 
clair. 

Secourir  ceux  qui  n'ont  besoin  de  rien. 

Tournai.  Poqoette. 

Si  on  les  acouleot  on  donn'reot  tout  Ttemps  des  pinsieons  d*aveûle  à  des  gins 
qui  veornUé  clair. 

(Pierre  Brunehault  (Lrrot).  Ein  ménache  (T francs  paufe.  Se.  i8.  iSOl.) 

PENTECÔTE. 

2238.  A  r  Pint'coulle 

Il  y  a  desfraîgeà  coalte.  (Nivelles.) 

LiTT.  A  la  pentecôte 

Il  y  a  des  fraises  à  cueillir. 
C'est  le  retour  du  bon  temps. 

PEKDRE. 

2259.     Piède  si  mère,  c'est  piède  les  douceur  ; 

Piôde  si  père,  c'est  piède  Thonneûr. 
LiTT.       Perdre  sa  mère,  c'est  perdre  les  douceurs; 

Perdre  son  père,  c'est  perdre  Thonneur. 
La  mort  de  la  mère  enlève  au  foyer  domestique  tout  son 
charme  et  souvent  son  bien-être;  la  mort  du  père  peut  com- 
promettre l'avenir  des  enfants. 

Marche.  Qui  pierd  si  père,  pierd  ses  honneur, 

Qui  pierd  si  mère  pierd  ses  douceur. 

JoDOiGNE.  Qui  pied  s'mère  pied  branmint,  qui  pied  8*pére  pied  tôt. 

2260. 1  n'pièdret  rin  à  rallinde  (à  rawârder). 
LiTT.  Il  ne  perdra  rien  à  attendre. 


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Le  payement,  pour  être  retardé,  n'en  est  pas  moins  assuré. 
—  Se  dit  par  extension,  pour  exprimer  que  le  retard  apporté  à 
quelque  chose  n'est  pas  un  préjudice  et  peut  même  devenir  un 
avantage.  (Acad.) 

Pi»,  fr.  —  Vous  ne  perdrez  rien  pour  attendre. 

badinet. 

M'sèylz  nin  si  pressèye,  nos  avans  co  bin  ITimps, 
Et  vos  polez-t-esse  sûre  di  n'rin  piède  à  raiinde. 

(Delchef.  Li  galant  dé  Ctiervanu,  I,  se.  S.  1858.) 

TATEmiE. 

Vos  n^pièdrez  rin  à  rattinde  co  on  pau,  monsieu  Servfts,  pac*qui  s*i  fit  v*s  el  dire 
franqu'mint,  ji  v'veus  volli. 

(Willem  et  Bauwehs.  Ut  toûrciveux.  Se.  l**.  188S.) 

Marche.  Li  vinte  qui  groule  n'a  pont  d^ètinde 

Sovint  on  n'pierd  rin  do  rattinde. 

(ÀLEXANDBE.  Ftit  corti.  1860.) 

Charleroi.  I  m*faut  du  richichi  ;  du  coup  vint  ein  aute 

Vos  ochat,  m*fl,  sont  'ne  miette  trop  pointu 
On  n*piette  rin  à  rattinde. 

(Bermds.  V cigogne  éyèt  Ut  pèchon,  Faafe.  4873.) 

2261.  I  nïât  rin  lèyî  piède. 
LiTT.  Il  ne  faut  rien  laisser  perdre. 

Il  faut  tirer  profit  de  tout.  —  Rien  n'est  inutile. 
Cf.  Les  Sophismes  économiques  de  Bastiat. 

Namor.  On  leup,  on  joû,  sortait  do  bois. 

On  pansard,  qui  todi  cowette, 
Dijeuve,  es  tôt  rUèchant  ses  doigt  : 
11  n'faut  jamais  rin  lèyl  piède. 

(WÉROTTE.  Choix  de  chantont  wallonnet.  1860.  3«  éd.) 

Lille.  Tout  ch*qui  est  Gndu  n'est  point  à  ruer  invôye. 

(Vermesse.  Voc.  du  patoU  lilloU,  1861.) 

2262.  Çou  qu'est  vèyou 
N'est  nin  pièrdou. 

LiTT.  Ce  qui  est  vu 

N'est  pas  perdu. 
On  ne  déprécie  pas  une  chose  en  la  regardant. 
Cf.  On  ne  touche  qu'avec  les  yeux,  disent  aux  visiteurs  les 
montreurs  de  figures  de  cire. 

Marète. 

Tonton,  lais  r*toumer  t' cotte  di  d'zos. 
Kl  veùs-se  nin  bin  qu'on  veut  ti  gno  ? 


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—  207  — 

TOKTON. 

Çou  qu*est  vèyou 
N'est  nin  pièrdou. 

(Dehin.  Lt  traie  di  maye,  scène  liégeoise.  1846.) 
Vaa.  Nivelles.  Ein  mollet  vu 

Vaut  deux  liard  de  pus. 

2263.  Çou  qu'est  r'metlou 
N'est  nin  pièrdou. 

LiTT.  Ce  qui  est  remis 

N'est  pas  perdu. 
Une  affaire  nVst  pas  manquée  parce  qu'elle  est  retardée. 
Pr.  fr.  —  Ce  qui  est  différé  n'est  pas  perdu. 
Cf.  L'axiome  de  droit  :  Qui  doit  à  terme  doit.  V.  Loysel. 
Inst.  coût.,  n»  679. 

Un  paiement  différé  ou  prorogé  n'est  pas  perdu. 

(Delauriére.) 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Namur.      Mais  c'est  tôt  V  même  à  d'moain,  r'boutans  V  partie, 
G'  qui  est  r'mettu, 
N'est  nin  pierdu. 
(Wérotte.  Ckoix  de  chansons  wallonnes,  ISGO.  3*  éd.) 

Harcbe.  Mais  ça  r'vairet  pôr  ine  aute  jeu, 

G'  qu'est  différet  n'est  nin  pièrdou  ! 

(Alexandre.  P'//i  cortl.  18G0.) 
MoNS.        Qu'on  soit  tranquie,  c'  qu'est  différé  n'est  pas  perdu. 

(Leteluer.  Armonaque  di  Mons.  4859.) 

Douai.  Je  n'  peux  point  vos  in  dire  pu  long  pou  chelle  fois  icbi,  mais  cb'  temps 
différé,  y  n'est  point  perdu. 

(Dechristé.  Souvenirs  d'un  homme  (f  Douai.  4856.) 

2264.  I  n'a  ni  pièrdou,  ni  wâgnî. 
LiTT.  ÎI  n'a  ni  perdu,  ni  gagné. 

Il  a  travaillé  sans  résultat. 

Je  suis  Gros-Jean  comme  devant. 

(Lafohtaihe.  La  laitière  et  le  pot  au  lait,) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Detricue. 

Mais  vos  n'  buvez  nin,  qui  fez-v'  donc  ?  On  direut  onk  qui  n*a  ni  pierdoo, 
ni  wftgnl. 

(Salue.  Qwltiepo  qwttte.  Se.  i'â.  4878.) 

Variante.     Esse  comme  s*  on  n'aveut  ni  pièrdou,  ni  wâgnl. 

Marche.  Si  ça  n*  mousse  nin,  creusans  les  brès, 

N'  n'avans  ni  pièrdou  ni  gagnet. 

(Alexandre.  PUit  corti.  4860.) 


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—  208  — 

2265.  Po  onk  di  pièrdou,  deux  di  rtrové. 
LiTT.  Pour  un  de  perdu,  deux  de  retrouvés. 

Il  ne  faut  pas  se  désoler  de  la  perte  d'une  chose  qu^on  peut 
facilement  se  procurer.  —  S'emploie  principalement  comme 
consolation  donnéeàune  jeune  fille  que  son  amant  a  abandonné. 

Primo  avulso  non  déficit  aller. 

(ViBGiLC.  Enéide.) 

Pur  un  perdu  deus  recoverez. 

{Proverbes  de  France.  XII I«  siècle.) 
On  fiasse  di  pièrdou,  èco  traze  di  r'trové. 
(Titre  d'une  comédie  wallonne,  présentée  au  concours  de  i874.) 

Metz.      D'quet  let  perte  d'in  galant  vos  pieu-t-elle  tant  focbet? 
Poinque,  dousse  di  r'treuvé,  jeune  sreu  oua  en  poine. 

{Flippe  Miiomio,  Comédie.  iSiS.) 

2266.  Chanter  comme  on  pièrdou. 
LiTT.  Chanter  comme  un  perdu. 

A  gorge  déployée. 

Naisse  Girà,  Tpus  joyeux  compère 
Qui  Did'Ia-Moûse  àye  co  vèyou, 
£s  si  ovreu,  po  roûvl  l'misére, 
Chantéve  sovint  comme  on  pièrdou. 

(Ep.  Martial.  U  iav'ct  des  récollette,  i859.) 

Malnedt.  Qwand  Tclarté  do  jou  su  mosterre 

1  chante  èco  comme  on  pièrdou. 

{Les  oûhat.  Gh.  4890  ) 

Vab.  Nivelles.        I  n'counnait  ni  Twallon  ;  si  vos  Pparlez  d'vant  lu, 
I  vos  chait  su  l'caboche,  i  crit  comme  in  pierdu. 
(Remabd.  Les  avent.  de  Jean  (f  Nivelles.  Gh.  V,  3«  éd.  1890.) 

PÈRE. 

2267.  C'est-st-on  bon  père,  ennès  fait  wisse  qu'i 
pout. 

LiTT.  C'est  un  bon  père,  il  en  fait  où  il  peut. 

C'est  un  vert-galant,  un  homme  de  mœurs  relâchées. 

Ses  sujets  avaient  cent  raisons 
De  le  nommer  leur  père. 

(BÉRANCER.  Le  roi  WYveiot.) 

2268.  C'est  Tpére  des  doze. 
LiTT.  C'est  le  père  des  douze. 

C'est  \e  plus  fort,  le  meilleur.  —  C'est  le  maître^  le  seigneur. 
—  C'est  ce  qu  il  y  a  de  mieux. 

Allusion  à  Charlemagne  et  aux  douze  pairs  de  FrancOi  ou 
peut-être  à  J.-C.  et  aux  douze  apôtres. 

On  dit  à  Verviers  :  C'est  Tpiron. 


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—  209  — 

Li  froumage  di  Hôve  sint  j'sés  bin  quoi,  mais  il  est  Tpére  des  doze. 

(REHAaB.  Diet.) 

Chaque  peûpe  si  fait  honneur  de  Tviesse  di  s'I ingage, 

Gheskeune  voreut  qui  Tsonk  marquahe  dé  prumlr  âge» 

£t,  sins  l'tour  di  Babel  qui  les  a  tôt  k'mahl. 

On  trouv'reut,  d'het-i  tos,  qui  l'teur  esteut  l'praml. 

I  brftqu'let  tos,  Tcoqual,  l'pére  des  doze,  c'est  l'ci  d'Llge. 

(Thibt.  Li  wallon  (TLige.  Boutade.  1863.) 
Eie,  responda  Tchawet  tôt  agriffant  adiet'mint  l'pèce,  c'est  vos  qu'est  rpére  des 
doze.  (Hagnée.  Baltrl.  iSeS,) 

Ji  ses  m' mette  ft  diérain  gosse, 
Ji  SOS  todi  l'pére  des  doze. 

(Alcide  Pbtob.  /  s'enne  a  fallou  (tpau,  4874.) 

On-z-a  de  sàmon,  cosse  qui  cosse. 
Hais  po  l'filet,  c*est  l'pére  des  doze. 

(Alcide  Prtor.  Menu  du  banquet  de  4874.) 

2269.  Té  père,  té  fi. 
LiTT.  Tel  père,  tel  fils. 

Ordinairement  les  enfants  tiennent  des  mœurs  et  des  incli- 
nations de  leur  père,  (àgad.) 

Pr.  fr.  —  Tel  père,  tel  fils.  —  Bon  sang  ne  peut  mentir. 

GÉBOIITB. 

Êtes- TOUS  gentilhomme  ? 

Dorante  (à  part). 

Ah  !  rencontre  lâcheuse  ! 
(Haut.)  Étant  sorti  de  vous,  la  chose  est  peu  douteuse. 

(CORKEULB.  Le  menteur.  Act.  Y,  se.  3.) 

De  mauvais  corbeau,  mauvais  œuf. 

(OUDIN.  CuriœiUifrançoUes,  4640.) 

Mais  n'  riez  nin,  allez  !  mâle  et  rûsèye  ingince, 

I  v's  es  mestome  ettant  avou. 
Ca  vos  estez  de  r  race  di  Gain  et  d'Ahel, 
Té  pdre,  té  fi,  dis-st-on  ;  oh  !  qui  vos  t'nez  bin  d' zel. 

(Bailleux.  L'oûkat  blettt  (Tinefllche.  Fàve.  4884.) 

Nos  avans  on  proverbe  qui  dit  :  té  père,  té  fi. 

Ça  s' dit  d'vins  tote  les  langue  et  d'vins  tos  les  pays. 

(Lamate.  Adresse  au  roL  Concours  de  4856.) 
Marche.  Tel  père,  tel  fi  ;  telle  mère,  telle  fèye. 

Cbarleroi.    Té  pa,  té  fl,  di-st-o,  èyèt  1*  raisô  est  bonne, 

Pac*qu'on  s*  souvint  toudi  de  principe  dé  s*  j6ne  timps. 

(Bernus.  L'grauiehe  èyèt  s' fie,  Faufe.  4873.) 

MoNs.  Tai  pai,  tai  mai,  tais  infant. 

Var.  TouRiiAi.  D' l'abre  dequind  les  branque. 

Variante.  Té  papin,  té  manin. 

LiTT.  Tel  père,  tel  frère. 

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—  210  - 

Mano,  esp.,  abrév.  de  hennano,  frère  (germanus).  Diez. 
Dict,  étym.  des  L  romanes.  Bonn  1862,  in-8,  t.  II,  p.  138. 
Basse-Allemagne.  —  Wie  der  Vater,  so  der  Sohn. 

2270.  Vos  n'  vinrez  nin  apprinde  à  vosse  père  à 
fer  des  èfant. 

LiTT.  Vous  ne  viendrez  pas  apprendre  à  votre  père  à  faire 
des  enfants. 

Se  dit  lorsqu'un  ignorant  veut  donner  des  leçons  à  un 
homme  qui  en  sait  plus  que  lui. 

Pr.  fr.  —  C'est  Gros-Jean  qui  en  remontre  à  son  curé. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

2271.  Ji  v'  f  rè  loumer  vosse  père  pourri  chin. 
LiTT.  Je  vous  ferai  appeler  votre  père  pourri  chien. 

Je  vous  ferai  passer  par  où  je  voudrai. 

2272.  I  m'a-st-awou  po  s' père. 
LiTT.  Il  m'a  eu  pour  son  père. 

Il  m'a  trompé,  il  m'a  pris  pour  dupe. 

2273.  Il  a  v'nu  au  monte  après  s' père.  (Nivelles.)  (i) 
LiTT.  Il  est  venu  au  monde  après  son  père. 

C'est  son  père  qui  lui  a  ouvert  la  voie,  qui  lui  a  édifié 
sa  fortune,  etc. 

PÉRIR. 

2274.  Si  r  Dodaine  desbourdrout, 
Tout  Nivelles  pèrirout.  (Nivelles.) 

LiTT.  Si  la  Dodaine  débordait. 

Tout  Nivelles  périrait. 
Se  dit  généralement  pour  affirmer  une  chose  ;  quelquefois 
ironique. 

Nivelles.  Si  vos  ravisez  Pinche,  ein  pau  d'vant  Ttimps,  m'nami, 
Je  n'ous'rais  ni  vos  dire  comme  vos  sarez  pani. 
Je  vois  ça  co  pus  clair  que  V  lumière  du  solèye. 
Vos  arez  'ne  farce,  èm  Jean,  comme  i  n'  d'à  pont  d*  ptrèye  ; 
Aussi  vrai  que  V  proverbe  :  Si  V  Dodaine  desbourdrout, 
—  Vos  savez  V  resse  comme  mi  —  tout  Nivelles  pèrirout. 
(Remabd.  La  aventures  de  Jean  W  NivelUe,  Gh.  XII.  3«  éd.  1890.) 


(')  Après  la  publication  de  notre  premier  volume,  M.  AuÉ  Bbulé,  de  Nivelles, 
nous  a  communiqué  une  collection  de  proverbes  en  dialecte  nivell«is,  qu'il  avait 
recueillis.  Nous  le  remercions  vivement  de  son  obligeance  et  nous  faisons  usage  de 
son  travail.  J.  D.  et  J.  D. 


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—  211  - 
PERLE. 

2275.  Èfiler  des  pielle. 
LiTT.  Enfiler  des  perles. 

S'amuser  à  des  bagatelles,  faire  perdre  du  temps.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Nous  ne  sommes  pas  ici  pour  enfiler  des  perles. 
Un  enfileur  de  perles.  (Grand  discoureur.) 

(Oddik.  CurioiiUz  françoitet,  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

NivRLLBS.  Eyë  v'ia  commini  c'  qu'il  infllou  ses  pèle,  i  dansou  avé  'ne  paysante, 
i  l'inlertinou  toute  el  soirée  in  11  promettant  pus  d' bfire  que  d*  pain. 

(CUPOTIA.  Tout  c'  qui  rHût  rCett  ni  <toûr.  L'Aclot  1890.) 
Nivelles.  Il  a  bt  infUer  ses  péle. 

Il  a  bien  arrangé  ses  affaires. 

MoHS.  C'étoi  'ne  chambe  à  toute  usance,  et  quand  c&  U  stiquoi  de  n*  nié  payer 
r  loier,  il  inflloi  si  bé  ses  perle  que  d*  tois  mois  venoi  à  six  éyé  d*  six  mois  à  ein  an. 

(Leteujer.  Armonaque  dé  Mont.  1850.) 

2276.  C'est-st*on  bat,  on  fin,  on  haîtt  pielle. 
LiTT.  C'est  un  beau,  un  fin,  un  pur  joyau. 

Beau  museau,  coq  de  village,  fleur  des  pois.  —  C'est  un 
conquérant,  la  coqueluche  des  femmes.  —  C'est  un  sujet  rare 
(en  mauvaise  part). 

PERMETTRE, 

2277. 1  fôt  bin  permette  çou  qu'on  n'  pout  espêchî. 
LiTT.  Il  faut  bien  permettre  ce  qu'on  ne  peut  empocher. 
C'est  une  tolérance  qui  vous  est  imposée. 
Pr.  fr.  —  Il  faut  bien  permettre  ce  qu'on  ne  peut  empocher. 

PERRUQUE. 

2278.  Mette  ine  crolle  à  V  perrique. 

LiTT.  Mettre  une  boucle  de  cheveux  à  la  perruque. 
Se  dit  par  dérision  de  celui  qui,  par  un  mot  spirituel,  ferme 
la  bouche  à  tout  le  monde. 

2279.  Avu  'ne  perrique. 
LiTT.  Avoir  une  perruque. 
Être  légèrement  ivre. 

Yabiante.  Avu  'ne  crolle. 

LiTT.  Avoir  une  crolle  (une  boucle  de  cheveux). 

Vabiamtb.  Avu  on  c6p  d' solo. 

LiTT.  Avoir  un  coup  de  soleil. 

Variahte.  Fer  des  S  avft  V  pavèye. 

LiTT.  Faire  (dessiner)  des  S  sur  le  pavé. 


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—  212  - 

FBiaOET. 

Vos  avez  attrapé  on  fameux  côp  d' solo. 

Groubiotte. 

Ça,  ce  sont  mes  affaire  ;  si  j'a  bu,  c'est  d*  mes  censé. 

(Dnionuif.  Ji  voux,  ji  n*  poux,  II,  se.  3.  4858.) 

Crespdi. 

Taihiz-v*  ;  vos  frtz  bin  ml  d'aller  m'ach'ter  'ne  perrique. 

Tatknme. 

Si  vos  n*  vis  ènne  avlz  nin  d'në  ine  si  bonne  hlr, 
Vos  n'  dimandrlz  noUe  hoùye. 

(Remoucbamps.  Lt  tav'iU  Àct.  %  se.  5.  4858.) 

Gomme  ji  n'a  nin  stu  pus  avant, 
Tôt  r  timps  qui  j'a  poirté  V  fisique, 
Li  gouvernèmint  rik'nohant 
M'a-st-èvoyl  1*  creux  d' vingt^inq  ans, 
Jusse  li  joû  qui  j' m'a  d'né  'ne  perrique  ! 

(Alcide  Pryob.  Vive  not$e  gàre-civique.  1860.) 

I  prind  des  vôye  qu'i  n'  kinohe  nin. 
I  fait  des  S  avà  V  pavèye. 

(N.  DxpRECHEUX.  Comme  on  deut  heure.  Gh.  4855.) 

Lille.  Gomme  il  avot  bu  pus  d'eune  goutte, 

Sans  cracher  su  1*  bière  ni  I*  café, 
Faijant  des  S  tout  V  long  dé  V  route, 
1  criot  comme  ein  inragé. 

{Chanton  liUoUe,  citée  par  Vebmessb.  Clou.  4861.) 

PERSIL. 

2280.  Li  ci  qui  r'plante  de  piersin, 
R'plante  li  prumî  d' ses  parint. 

LiTT.  Celui  qui  replante  du  persil, 

Replante  le  premier  de  ses  parents. 
En  replantant  du  persil,  on  fait  mourir  son  plus  proche 
parent.  (Préjugé  populaire.) 

2281.  On  sèm'reut  de  piersin  et  de  cierfou  podrî 
ses  orèye. 

LiTT.  On  sèmerait  du  persil  et  du  cerfeuil  derrière  ses 
oreilles. 

Se  dit  de  toute  personne  malpropre,  d'une  saleté  dégoûtante. 

MoNS.  On  sèmerait  du  persin  su  s*  pieau. 

Il  a  la  peau  si  crasseuse  que  le  persil  y  germerait. 

(SiGART.  Dictionnaire.  4870.) 


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—  218  — 


PERSONNE. 

2282.  Gn'a  pus  nollii  mon  Stienne.  (Beaurâing.) 
LiTT.  Il  n'y  a  plus  personne  chez  Etienne. 

Dicton  que  Ton  emploie  pour  dire  :  il  n'y  a  plus  personne, 
c'est-à-dire  Thomme  est  annihilé,  il  est  réduit  à  l'impuissance. 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  plus  personne  au  logis,  ou  simplement  il 
n'y  a  plus  personne,  se  dit  de  quelqu'un  qui  a  perdu  la  tête,  et 
aussi  de  quelqu'un  qui  vient  de  mourir.  (Littré.) 

Beauraoig.    One  saquoi  d^amoirçant  si  trame  dins  voste  esprit, 
Gn'a  pus  nollu  mon  Stienne,  et  v's  estez  amanchi. 

(Vermer.  Les  salie.  4862.) 

Namur.  Qwand  ji  ses  riv'nu  one  miette  à  mi,  ji  rMève  li  tiesse  tôt  douc'mint,  mais 
pus  personne  es  mon  Stienne. 

(WÉROTTE.  Aurmonaquedl  Nameûr.  4865.) 

PERTE. 

2283.  Piède  et  wâgne  c'est  fré  et  soûr. 
LîTT.  Perte  et  gain  sont  frère  et  sœur. 

On  ne  peut  pas  gagner  toujours. 
Pr.  fr.  —  Il  n'est  pas  marchand  qui  toujours  gagne. 
Perte  et  gain,  c'est  marchandise.  (Loysel.  Inst,,  n**  405, 
et  Delaurière.  Ibid,) 
Cité  par  Forir.  Dict. 
Var.  Mors.  Pierte  et  gagne,  c'est  marchandise. 

PESER. 

2284.  On  n'  si  peûse  nin. 
LiTT.  On  ne  se  pèse  pas. 

On  n'est  pas  impartial  envers  soi-même. 
Cf.  Nemo  judex  in  lite  suâ.  —  On  ne  peut  être  juge  et 
partie.  —  Nosce  te  ipsum. 

Nivelles.  On  n'  se  pèse  ni. 

2285.  A  r  longue,  ine  awèye  peûse. 

LiTT.  Â  la  longue,  une  aiguille  pèse  (parait  pesante). 
Avec  le  temps  toute  chose  devient  fatigante. 

PET. 

2286.  Quand  on  est  vieux,  ein  pet  r'tenu, 
Fait  ein  abcès  au  trô  du  eu.  (Mons.) 

LiTT.  Quand  on  est  vieux  un  pet  retenu, 

Fait  un  abcès  au  trou  du  cul. 


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—  214  - 

Une  iégère  indisposition  devient  grave  chez  un  vieillard. 
Une  personne  âgée  est  plus  sujette  aux  maladies  qu'une 
personne  jeune. 

PETER. 

2287.  Vaut  mia  peter  en  société  que  d' crever 

tôt  Seu.  (JODOIGNE.) 

LiTT.  Il  vaut  mieux  peter  en  société  que  de  crever  tout  seul. 
Il  est  préférable  de  subir  un  petit  désagrément  que  d'être 

exposé  à  un  grand  malheur  ou  dommage. 

Nivelles,  I  vaut  mieux  péter  in  compagnie  que  d*  crever  tout  seu. 

2288.  T'a  l'heure,  vos  pèlïez  dins  Téglige  èyé  vos 
direz  qu'  c'est  les  saint.  (Nivelles.) 

LiTT.  Tout  à  rheure,  vous  péterez  dans  l'église  et  vous  direz 
que  ce  sont  les  saints. 

Se  dit  à  une  personne  qui  cherche  à  endosser  à  autrui  une 
faute  qu'elle  a  commise. 

PETIT. 

2289.  Ni  t'èware  nin  qu'  t'es  p'tit, 
Ca  i  fait  haut  d'seu  ti. 

LiTT.  Ne  t'effraie  pas  d'être  petit, 

Car  il  fait  haut  au-dessus  de  toi. 

Encouragement  qu'on  adresse  à  ceux  qui,  par  crainte  ou  par 
défaut  d'énergie,  sont  disposés  à  abandonner  une  entreprise 
commencée. 

JoDOiGME.  I  fait  co  hont  d'seur  me. 

Cf.  Ats  longa,  vita  brevis.  Hippograte.  Aph.  I. 

2290. 1  fât  qu'  les  p'tit  fessent  leu  journêye  comme 
les  fîrand. 

LiTT.  11  faut  que  les  petits  fassent  leur  journée  comme 
les  grands. 

Il  faut  travailler  dès  l'enfance. 

2291.  Les  p'tit  n' wâguet  mâye  rin  à  hanter  des 
trop  grandes  gins. 

LiTT.  Les  petits  ne  gagnent  jamais  rien  à  fréquenter  de  trop 
grandes  gens. 


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—  215  — 

Il  faut  rester  dans  sa  condition  ;  en  cherchant  à  s'élever  trop 
haut,  on  tombe.  —  Ne'sois  pas  vaniteux  dans  tes  amitiés. 
Potentionim  semper  est  vicinUas  vitanda  tenuioribtis. 
(OUœ  duœ,  cenea  et  ftctilis.  Faerni.  Fab.  XII,  Lib.  IV.) 

Hélas  !  on  voit  que  de  tout  temps. 
Les  petits  ont  pâti  des  sottises  des  grands. 

(LATORTAniE.  Fables.  II,  4.) 
Nos  vlx  parint  ont  sovint  dit. 
Et  ji  creus  qui  c'est  vraie  ossi. 
Qui  les  p'tit  ni  w&gnet  mâye  rin 
A  hanter  des  trop  grandes  gins. 
{Paiquèye  à  Poecâtion  dé  V  confirmation  dé  prince  Châle  d'OiUtremont ,  1763.) 

2292.  Çou  qu'est  p'tit  est  ginti. 
LiTT.  Ce  qui  est  petit  est  gentil. 
Pr.  fr.  —  Ce  qui  est  petit  est  joli. 

Il  était  très  bien  pris  :  on  eût  dit  que  sa  mère 
L'avait  fait  tout  petit  pour  le  faire  avec  soin. 

(Alfred  de  Musset.) 
Tatenne. 
Çou  qu'est  p'tit  est  ginti  ;  mais  qui  v's  a-t-i  fait  po  l' blâmer  ottant  ? 

(Willem  et  Bauwens.  Let  toûrctveux.  Se.  3.  i88â.) 

PÉTRIN. 

2293.  Esse  divins!' pétrin. 
LiTT.  Être  dans  le  pétrin. 
Se  mettre  dans  l'embarras.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Être,  se  mettre  dans  le  pétrin. 

BaIwIr. 

J'esteus  sûr  d'esse  noummé,  ji  t'aveus  lindou  l' main  ; 

Et  v'ià  qu'  po  wâgnl  d' l'ârgint, 
Ti  m'aband'nèye  et  ti  m' lais  dins  l' pétrin. 

(Àlcide  PRYOR.  Lijama  det  qwatte  nation.  i869.) 

Nabcbe.  On  bon  ami  s' mette  es  colère, 

Qwand  on  v'  voul  flanquet  d'vins  l' pétrin. 

(Alexandbe.  Upichon  d'avril,  II,  se.  li.  1858.) 

Chahlbroi.  Gêuque. 

Tu  vois  bin,  Toinette,  à  que  sauce  qu'on  vouret  m'arringl  ;  surtout  n'  mé  lâche 
né  dins  l' pétrin  ou  c'  que  j' sus  jusqu'au  d'seus  de  l' tiesse. 

(Bermus.  V  malade  Sainl-Thibau.  1,  se.  40.  1876.) 

MoHS.  Nais  par  ein  bieau  jour,  la-t-i  pas  qu'ein  d' ses  fieu  s' met,  comme  on  dit,  , 

dins  r  pétrin,  in  répondant  pour  un  d' ses  plus  grands  ami  ;   i  fouloi  cracher  j 

dix  mille  franc.  *  (Letellier.  Arm.  de  Mons»  1864.)  j 

Mors.  El  mau  bauclé  flér,  i  raconte 

Que  dins  l' pétrin  i  vos  a  mis  ;  j 

I  vos  léye  là  avec  vo  n'  honte. 
Et  s'in  vante  à  tous  ses  ami. 
(J.-B.  Descamps.  El  sermon  d'ein  bra/e  ouvrier.  Gh.  1881.)  I 


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—  216  — 

Baptisse. 

Tournai.  El  tout  cha,  ch*est  de  1*  feaute  k  les  innochints  d' parint  :  i  s' mettent 
dins  l' pétrin  jusqu'au  cou  pou  leu  fille  faire  toilette. 

(Achille  ViART.  Ein  mariache  à  NoUr-Dame.  1893.) 

Lille.  Mais  qu*eane  affiiire  leu  tourne  l' tiette. 

Et  les  mett'  dins  V  pétrin, 
I  s*  diront  j*ai  vu  à  m' femiette, 
Eune  aragni  eh'  matin. 

(Desrousseaux.  Cham.  liHolêei,  18tf7.) 

Variante.  Esse  es  r  pôle. 

LiTT.  Être  dans  la  poôle. 

Yerviers.  Mais  vMà  qu'on  brait  c'est  I*  vache  qui  vêle, 

Et  vos  v'Ia-t-èco  'ne  fèye  es  l' pôle. 

(Pire.  Qui  pauve  tort  qui  et  eue  elntl.  Chanson.  i884.) 

Variante.  Esse  di  Flande. 

LiTT.  Être  de  Flandre. 

Être  très  embarrassé,  ruiné,  perdu. 

L'aute  égftrmint  ftreut  stu  d' Flande, 
Areut  dansé  l' môme  sarabande, 
Si  di  s' papa  li  gros  fessArt, 
Ni  II  aveut  siervou  d' rempftrt. 

(J.-J.  Hanson.  U  Hinriadê  travesièye,  Ch.  II,  4780.) 

Il  est  d' Flande»  i  n'  sftreut  pus  payt. 

(FORIR.  i>ici.) 

Origine.  M.  Arthur  Dinaux,  dans  les  Archives  historiques 
et  littéraires  du  nord  de  la  France  et  du  midi  de  la  Belgique 
(3*  série,  tome  If,  p.  416, 1851),  donne  l'explication  suivante 
de  cette  expression  devenue  proverbiale  : 

ft  Cette  expression  veut  dire  être  perdu,  être  coulé,  tombé 
en  déconfiture,  se  mettre  en  déroute.  Cette  façon  de  parler  doit 
dater  d'une  époque  où  les  habitants  de  la  Flandre,  après  leur 
grande  prospérité,  et  même  un  peu  à  cause  de  cela,  en  vinrent 
à  se  révolter  contre  les  gouvernants,  puis  à  être  châtiés  si 
rigoureusement  par  leur  souverain  mattre,  qu'il  n'y  avait  pas 
alors  à  se  vanter  d'appartenir  à  la  Flandre.  Les  troubles  de 
religion  de  la  seconde  moitié  du  XYI*  siècle,  durèrent  si 
longtemps  dans  ces  contrées  et  amenèrent  tant  de  saccage- 
ments,  de  pillages,  de  réactions  et  d'exécutions,  qu'on  peut  dire, 
à  juste  titre,  par  synonymie,  être  malheureux  et  être  de 
Flandre,  Depuis  longtemps,  néanmoins,  cette  expression  a 
cessé  d'être  vraie  ;  ce  n'est  que  comme  souvenir  du  passé  que 
nous  la  reproduisons  en  1  expliquant.  » 

Il  en  fbt  quitte  à  bon  marché» 
Car  si  Guise  un  mot  eut  lâché, 
Le  pauvre  Sire  etoit  de  Flandre, 
Mais  la  fuite  il  lui  laissa  prendre. 
{Fougeret  de  Monbron,  La  Henriade  travestie.  Ch.  III.  4766.) 


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—  217  — 

2294.  Fer  Sainte-Marèye  es  l' met. 

LiTT.  Faire  Sainte-Marie  dans  le  pétrin. 
Allonger  le  brouet,  mettre  trop  d*eau  dans  un  ragoût,  dans 
une  décoction.  —  Cf.  Bain-Marie. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

PEU. 

2295.  On  pau  c'  n'est  nin  grand  choi, 
Mais  deux  pau  fet  'ne  saquoi. 

LiTT.  Un  peu  n'est  pas  grand'chose, 

Mais  deux  peu  font  quelque  chose. 
Un  peu  répété  plusieurs  fois  fait  beaucoup. 

(FORIB.  Dict.) 

Vabiante.      I  n'a  ni  pau  ni  trope,  mais  vàt  ml  trope  qui  pau. 

2296.  Ni  pau  ni  gotte. 
LiTT.  Ni  peu  ni  goutte. 
Pas  du  tout. 

Pr.  fr.  —  Ni  peu  ni  prou  (ni  beaucoup). 

tateiwe. 

Louktz,  i  n'a  co  hoùye  ovfé  ni  pau  ni  gotte. 

(Remocchamps.  LisavUU  Act.  I,  se.  3.) 

2297.  Pichotte  à  migotte. 
LiTT.  Peu  à  peu,  petit  à  petit. 

Se  dit  des  gens  qui  ne  font  presque  rien,  qui  travaillent 
lentement. 

On  fait  peu  à  peu  sa  fortune,  sa  maison.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Petit  à  petit,  l'oiseau  fait  son  nid. 

Vos  V*  riUvrez  tôt  seu, 
—  Toi  grettant,  kerpinant  à  v'  dihàssl  les  deugt, 
A  r'jonde  les  deux  coron,  à  pichotte  k  migotte. 

(Thirt.  Ine  cope  dt  grandiveux.  i859.) 

Beûre  pichotte  à  migotte.  (Litt.  Sirour,) 

(Remacle.  Dictionn.), 
I  houma  l' bire  à  p'tits  gourgeon  et  s*  kipagn'ta  pichotte  à  migotte. 

(Magnée.  BaitrU  i865.) 
Vabuhte.  Miette  à  miette. 

Vabiahte.  Loukiz,  comme  il  a  magn'té  cisse  trlhe  là  pichotte  k  mijotte. 

(FORIR.  J>ict.) 
Vabiante.  Tôt  ramassant  di  filogue  à  migotte. 

{Axovri,BulL  1870.) 


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-  218  - 

YARiAifTE.  Ine  gotte,  ni  pus  ni  mon,  on  'nnte  beut  treus  on  qwatte, 
Ine  ftute  joû  cinq  ou  sthe,  pus  tftrd  i  iftreut  'ne  jatte. 
Et  d*  fligotte  ft  migotte,  on  s' mette  si  bin  so  l' ton. 
Qu'es  r  pièce  di  prinde  on  verre,  on  V  beûreut  ft  posson. 

(Delàrge.  Ine  copenne  conu  Ut  pèk^uux.  4863.) 
Yar.  Malhedt.  Picotte  à  minnotte. 

(VnuBRS.  Dlct.  wallon-frtmçaii,  1793.) 

Namur.  Mais  aujourd'hu  les  èfant 

Voinu  roter  comme  les  grand, 
Picotte  à  migotte, 

Allans 
Picotte  A  migotte. 
(WÉBOTTE.  Choix  de  ekaruons  wtUlonnet,  4860.  3«  éd.) 

JoDOiGicE.  Nosse  peteu  spaagn'mauye  se  vude  flegotte  à  megotte,  et  dire  que 
faut  tant  gretter  po  spaurgnt. 

PEUR. 

2298.  Li  ci  qu'a  pus  d'ine  sogoe  enne  a  deux. 
LiTT.  Celui  qui  a  plus  d'une  peur  en  a  deux. 

Ou: 

L' ci  qu'a  deux  sogne  enne  a  pus  d*eune. 

LiTT.  Celui  qui  a  deux  peurs  en  a  plus  d'une. 

Ne  nous  exagérons  pas  les  dangers  que  nous  courons. 

JALBAT.  TmODÔBE. 

Et  ci  qu'a  pus  d*one  sogne  enne  a  deux,  ci  qui  n'a  nolle  femme  deut  esse  &  cou 
et  à  r  tiesse  di  tôt. 

(Xhoffer.  Les  deux  toroche,  I,  se.  S.  4864.) 

PIE. 

2299.  Les  coirbà  n'  vont  nin  avou  les  aguesse. 
LiTT.  Les  corbeaux  ne  vont  pas  avec  les  pies. 

Les  différents  caractères  ne  s'accommodent  pas. 
Yab.  Verviers.  On  n'a  mftye  vèyou  one  aguesse  avou  à  crahau. 
Var.  Malhedt.  On  n'  veut  jamais  on  mohon  avou  on  canftrt. 

2300.  C  qui  chait,  c'est  Tagasse  qu'el  chtt. 

(Nâmur.) 

LiTT.  Ce  qui  tombe,  c'est  la  pie  qui  le  chie. 
Il  ne  faut  pas  compter  sur  ce  qui  peut  tomber  du  ciel, 
c'est-à-dire  sur  la  providence,  le  hasard. 

Var.  JoDOifiNE.  Ce  qu'  toume  d*au  ciel  c*est  Taronde  qu*el  chtt. 

2301.  I  poch'têye  comme  ine   aguesse  so  des 
chaudes  cinde. 

LiTT.  Il  sautille  comme  une  pie  sur  des  cendres  chaudes. 


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—  219  — 

Se  dit  par  dérision  d*une  personne  qui  se  donne  beaucoup 
de  mouvement  et  qui  affecte  une  démarche  sautillante. 

GÈBA. 

Lu...  adlez  lu...  c*68t-st-àhèye  à  comprinde. 

Il  est  comme  ine  aguesse  qu'est  so  des  chaudes  cinde. 

(Kemovchamps.  Let  amour  d'à  Gèrd.  II,  sc.  6. 1875.) 

N AHUB.    1  sautelle  comme  one  agasse  sus  des  chaudes  cinde. 

2302.  Trover  Faguesse  es  V  niaie. 
LiTT.  Trouver  la  pie  au  nid. 

Pr.  fr.  —  Prendre  la  pie  au  nid.  —  Il  croit  avoir  trouvé  la 
pie  au  nid. 

(OUDDC.  CurioiliexfrançoUet.  4640.) 

c  Se  procurer  un  grand  avantage,  faire  une  découverte 
importante.  » 

(QmTTABD.  D/ci.,  p.  509.) 

c  Être  au  nid  la  pie,  c'est-à-dire  au  plus  haut  degré  d'éléva- 
tion de  fortune,  parce  que  la  pie  fait  toujours  son  nid  à  la  cime 
de  Tarbre  le  plus  élevé.  » 


PIÈCE. 


(/d.  ibid.) 


2303.  Vàt  mt  des  pèce  qui  des  tr6. 
LiTT.  Il  vaut  mieux  des  pièces  que  des  trous. 
Pauvreté  vaut  mieux  que  désordre. 

Vabiaite.       Vàt  mt  mette  pèce  so  pèce  qui  d' lèyt  des  trô. 
Mabche.  I  yaut  cint  cAp  ml  V  pèce  qui  V  trô. 

JoMiGiiR.  Vaut  mia  one  pèce  qu'on  trô. 

KrreuBs.  Vaut  méieu  daller  à  pièche  qu'à  trau. 

SADrT-QoKRTDl.        I  YCUx  miux  eine  pièche  qu'ein  treu. 

2304.  Mette  li  pèce  à  costé  de  trô. 
LriT.  Mettre  la  pièce  à  côté  du  trou. 

Employer,  pour  remédier  à  quelque  chose,  un  autre  moyen 
que  celui  qu'il  faudrait.  (Acâd.) 

Pr.  fr.  —  Mettre  la  pièce  à  côté  du  trou. 
Mettre  Pemplâtre  près  de  la  playe. 

(Prov,  de  Bouvellei,  153i.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

CoHDRez.  Ont-i  leu  poche  trawèye, 

I  vont,  comme  des  b&bô. 
Fer  r'meite  ine  pèce,  habèye. 
Tôt  à  costé  de  trô. 

(Damoiseaux.  Li  vèye  di  Craquestfoirt.  i871.) 


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—  220  — 

2305.  C'est-st-ine  pèce  foû  di  m'  char. 

LiTT.  G^est  un  morceau  hors  de  ma  chair. 
C'est  une  chose  que  je  donne,  que  je  cède,  que  j'accepte 
à  regret. 

Variamti.  r/est-sUon  bal  dint  foû  di  m*  boke. 

2306.  Il  a  todi  V  pèce  po  mette  â  trô. 
LiTT.  II  a  toujours  la  pièce  pour  mettre  au  trou. 

Il  a  réponse  à  tout,  on  ne  peut  le  surprendre,  le  confondre. 
Pr.  fr.  —  On  ne  peut  le  prendre  sans  vert. 

Mais,  tôt  qu'elle  ni  mftquahe  nin  sovint  d'ine  pèce  à  mette  k  trô,  li  toûrmètène 
11  rindéve  po  V  moumint  l' tiesse  comme  èmacrallèye. 

(Magnée.  BaUH.  1865.) 

Namur.    Obi,  ohi  ;  les  commère  ont  todi  V  plce  po  mette  au  trô. 

(Bkbthalob.  Cwangt  et  métPcin.  Se.  JS.  1S89.) 

MoNS.  U  a  toudi  'ne  broque  k  mette  &  trô,  —  Il  a  'ne  broque  po  stouper  tous 
les  trô. 

Vak.  Nivelles.  Le  roi. 

Et  s' n'  infant  la  a  toudl  l' broque  à  mette  an  trô. 

(WiLLAME.  El  route  de  Saint-Ernelle.  I,  se.  4.  1889.) 

2307.  Si  r'nettl  d' laides  pèce. 
LiTT.  Se  nettoyer  (avec)  des  laides  pièces. 

Employer  pour  s'excuser  des  raisons  mauvaises,  inadmis- 
sibles. —  User  de  subterfuges. 

2308.  Si  remette  di  laides  pèce. 
LiTT.  Se  raccommoder  de  laides  pièces. 

Employer  pour  sortir  d'un  mauvais  pas  un  moyen  pire  que 
le  mal.  S*embourber  de  plus  en  plus,  aller  de  mal  en  pis. 

Tôt  'nnès  volant  fer  pus,  on  s' crèvinte  11  stoumack» 
On  tome  jus  po  'ne  hapèye,  on  s' pout  fer  rascoyt  ; 
Sovint,  di  màlès  pèce,  on-z-est  r'mettou  so  pld. 

(Tbirt.  Ine  eope  di  grandiveux.  1859.) 
Var.  Marche.  Ji  m' rapaplenne  di  vies  pèce. 

2309.  Pèce  cangèye,  pèce  alouwêye.  (Marche.) 
LiTT.  Pièce  changée,  pièce  dépensée. 

On  est  vite  entraîné,  la  petite  épargne  est  difficile. 
Cf.  Il  n'y  a  que  le  premier  pas  qui  coûte. 

JoDOiGNE.  Pice  èdamée,  pice  dispinsée. 

2310.  Esse  près  d'  ses  pèce. 
LiTT.  Être  près  de  ses  pièces. 

Etre  mal  dans,  ses  affaires,  avoir  peu  d'argent.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Etre  près  de  ses  pièces. 


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—  221  — 

2311.  Esse  à  ses  pèce. 
LiTT.  Etre  à  ses  pièces. 

Etre  établi  pour  son  propre  compte. 

Pr.  fr.  —  Travailler  à  ses  pièces,  à  la  pièce. 

Etre  payé  à  proportion  de  l'oavrage  qu  on  fait. 

PIED. 

2312.  I  n'  fât  màye  mette  à  ses  ptd  çou  qu'on  tint 
à  ses  main. 

LiTT.  Il  ne  faut  jamais  mettre  à  ses  pieds  ce  que  Ton  tient 
dans  ses  mains. 

Il  ne  faut  pas  se  dépouiller  de  ses  biens  avant  sa  mort#  — 
Il  ne  faut  pas  gaspiller  son  patrimoine. 

Pr.  fr.  —  Fol  est  qui  jette  à  ses  pieds  ce  qu'il  tient  en 
ses  mains. 

(Adage»  françoii.  XVI*  siècle.) 

L\  vilains  dist  trestout  stns  glose  : 
Cil  ki  gete  as  pies  la  chose 
Que  il  puet  à  ses  mains  tenir, 
On  ne  devroit  pas  consentir, 
K*il  abilast  entr'autre  gent. 

(U  romant  des  aventures  Prejui,  XIII*  siècle.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Mabchb.  Rin  d' sur,  ni  mets  devins  aucun  timps, 

A  tes  pld,  eu  qu*  t'as  d*vins  tes  main. 

(AUXAMDRB.  P*tit  eoriu  1860.) 

Nivelles.  1  n'  faut  jamais  mette  à  ses  ptd  c*  qu*on  U  dins  ses  main. 

Mous.         N' jettez  jamais  à  vos  pied  c'  que  vos  avez  à  vos  main. 

2313.  Il  a  les  pîd  eût.  (Namur.) 
LiTT.  Il  a  les  pieds  cuits. 

Se  dit  d'une  personne  qui  ne  peut  se  déterminer  à  se  mettre 
en  mouvement  pour  améliorer  sa  position  ;  qui  ne  veut  pas 
quitter  sa  maison  pour  en  occuper  une  autre  plus  convenable. 

On  dit  de  celui  qui  laisse  tomber  à  terre,  par  maladresse  ou 
par  inadvertance,  un  objet  fragile,  qu'i/  a  les  mains  cuites. 

Variante.  Il  a  les  main  cûte.  (Fobir.  DUl) 

JoDOiCNE.  Il  a  des  moain  de  stoffé. 

TouBHAi.  Avoir  des  main  d' bûre. 

2314.  Si  vos  11  d'nez  on  pîd,  i  v'  prindret  T  jambe. 
LiTT.  Si  vous  lui  donnez  un  pied,  il  vous  prendra  la  jambe. 
U  abuse  de  la  liberté,   il  étend   la  permission  qu'on  lui 

accorde.  (Agad.) 


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—  242  — 

Pr.  fr.  —  Si  on  lui  donne  long  comme  le  doigt,  il  en  prend 
long  comme  le  bras.  —  Donnez-lui  un  pied,  il  en  prendra  deux. 

(OUDiIf.  CuriatitesfrançoUes.  4640.) 

Laissez-leur  prendre  un  pied  chez  vous. 
Ils  en  auront  bientôt  pris  quatre. 

(LATONTÀiin.  La  lice  et  sa  campagne.) 

I  fftt  esse  ossi  sot  qu*ine  lampe, 
Po-z-obligl  des  gins,  bon  seurmmt  po  hagnt  ; 

Vos  pinsez  n'avu  d'né  qu'on  pld, 

II  ftront  bin  vite  hapé  T  jambe. 

(Bailleux.  Li  lèhe  et  s*  camarade,  Fftve.  1881.) 

Jeannetti. 

^  Les  galant,  mi  pauve  mère  mi  Ta  cint  fèye  précht, 

I  prindet  todi  V  jambe  qwand  vos  les  y  d*nez  V  ptd. 

(Delchef.  U  galant  dé  l'tfèrvante,  I,  se.  9. 1857.) 

Ji  dtreus  bin  des  feumme,  comme  mi  mononke  Papy, 
Elle  happet  vite  li  jambe  qwand  on  Ts  y  donne  li  ptd. 

(Salhe.  Ine  feumme  qu'ennès  vâi  deux.  Se.  l**.  1876.) 

Variante.  Jacûu*iiikt. 

Ca  sovint  *ne  feumme  a  V  diale  es  V  tiesse, 
Si  v'  11  d'nez  l' main,  elle  happe  li  bresse. 

(Henault.  U  maltgnant,  I,  se.  1.  1780.) 

Var.  Marche.        Si  to  donne  on  deugt  d*  dreut  sor  ti, 
On-z-ès  pidret  tote  suite  on  ptd. 

(àlexaudrb.  P*t(t  eortt.  1860.) 

Var.  Jodoigne.  Si  v*  11  donnez  on  doigt,  i  pedret  tôt  r  brès. 
Nivelles.        Si  vos  U  d*ner  ein  pld,  i  vos  perdra  r  jambe. 
Var.  Nivelles.  Le  Roi. 

Anyourd'hu  c'est  des  pois  qu'i  d'mandent,  demain  i  leu  faura  des  fève,  eyé  V  cieu 
qui  caresse  el  ptd,  est  bl  rate  arrive  s'qu'au  gniou. 

(G.  WiLLAios.  El  rouse  de  Salnte-Emelie.  I,  8C.  3. 1889.) 

SoiGiOES.  Lachie  leu  pinte  ein  pié  chez  vous,  i  ddront  bltot  pris  quate. 

Moifs.  Z'infant,  vos  reconnaîtrez  fin  bié. 

Pus  d'enne  nfttton  qui  leus  ersembe  ; 
Aujord'hui,  baillez  leu  vo  pié, 
D'main  t  verront  réclamer  vo  gambe. 

(Leteluer.  El  niche  èyi  «*  vitenne.  Fauve.  Arm.  1863.) 
Mous.  Si  il  a  r  malheur  dé  li  layer  preinde  ein  pied  aujourd'hui,  demain  elle 
prennera  n'  gambe. 

(Letellier.  Àrmonaque  dé  Mont.  1865.) 

Bourgogne.  Vos  an  écode-t-on  d'ein  doi 

Je  velon  Faune  tote  frainche. 

(Bernard  de  la  Monnote.  Noei  Borgnignon,  1700.) 

Bàsse-âllehagne.  —  Wenn  man  ihm  einen  Fingerbreit 
lâsst,  so  nimmt  er  den  ganzen  Arm  (vrall.  T  jambe). 


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2315.  Aveûr  on  pld  d'vins  li  slrî. 
LiTT.  Avoir  un  pied  dans  l'étrier. 

Etre  prât  à  partir  ;  il  signifie  aussi  :  commencer  une  carrière, 
une  profession;  être  à  portée  d'avancer,  de  faire  fortune. 

(ÂCAD.) 

Pr.  fr.  —  Avoir  le  pied  à  l'étrier,  dans  Pétrier. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

I  gn'eime  a  mdme,  qu'i  n'  At  qu'on  pau  d'adresse, 
Po  mette  so  V  c6p  ses  deux  pld  dWins  li  strl. 

(Saub.  Li  chant  dê$  mdvai  tujûL  187  .) 

VnTBis.  Castok. 

On  pout  monter  pus  haut. 

Lu  R'HAU. 

Mais  c'est  por  là  qu'on  k'mince, 
Comme  on  dit,  c'est-st-aveùr  ô  ptd  duvins  lu  strl. 

(iBOFTEi.  UêbUue.  1,  se.  15. 18K8.) 

Makciii.  Voià  qu' j'avans  nosse  ptd  ôs  strl, 

Caracolans  comme  on  cabri. 

(ÂLCXAiiDU.  PUlt  eorti,  1800.) 
NrriLUS.  Awèr  1*  pld  dins  Tétrier. 

JoDOKiiB.  On  pld  dins  le  strevlre. 

(Ed.  EnENicB.  Titre  d'une  comédie.  1889.) 

2316. 1  fftt  s'tinde  ses  pid  sorlon  ses  Itçou. 

LiTT.  Il  faut  étendre  ses  pieds  selon  ses  draps. 

Il  ^e  faut  pas  vouloir  sortir  de  sa  position.  —  Il  faut  agir 
suivant  le  rang  qu'on  occupe.  —  Chacun  connaît  ses  conve- 
nances. 

Mors.  Don  Qoicbotti. 

Tu  ne  crois  donc  pas  k  la  parole  d'un  chevalier  ! 

SAN€B0. 

Si  tût,  si  ftit  ;  mais  chacun  sHind  ses  pied  suivant  ses  drapyj'  n'ai.nié  Wsantë 
d*  fier,  ni  *ne  bourse  sans  fond. 

(Lbtelueb.  Artnonaque  dé  Motu.  1850.) 

Cf.  Lafontaine.  La  grenouille  qui  veut  se  faire  aussi 
grosse  que  le  boeuf. 

01  raves  dire  sovent  : 
Ki  haut  monte  de  haut  descent, 
Froit  a  le  pié  ki  plus  Testent 
Ke  ses  covretoir  n*a  de  lonc. 

(Théâtre  fronçai»  au  moyen-âge,  XUI«  siècle.) 

L'homme  au  pantalon  trawé  a  beau  dire  : 

J'  n*&reus  polou  m&ye  rintrer  es  V  houyire. 
J'aime  li  grand  air,  ji  n'  sâreus  m' racrampi. 

(Curé  Du  Vivier.  U  pantalon  trawé,  1841.) 


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—  224  — 

Nous   sommes  bien  souvent   forcés   de   nous    plier  aux 
circonstances. 

Vàr.  Mons.  I  faut  toudi  retinde  ses  pied  sMon  ses  drap. 
Frameries.  I  faut  s'tinte  ses  pie  k  Tav'nant  d*  ses  drap. 
Namur.  On  stind  ses  pld  suivant  ses  drap. 

Nptelles.  I  faut  s'tinde  ses  pld  sûvant  ses  drap. 

JoDOiGNE.     I  n'  faut  jamais  stinde  ses  pld  pe  Ion  qu'  ses  leçou. 

2317.  Pîd  foû,  pîd  d'vins. 
LiTT.  Pied  dehors,  pied  dedans. 

J*ai  fait  un  marché  au  hasard,  sans  calculer  la  perte  ou  le 
profit  qui  en  résultera.  —  En  bloc,  par  aversionem. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

AchHer  pld  foû,  pld  d*vins. 

(Rehacu.  Die/.  4839.) 

2318.  Tinir  bon  Diupol' pld. 
LiTT.  Tenir  le  bon  Dieu  par  le  pied. 

Etre  certain  de  réussir,  d'obtenir  ce  qu*on  souhaite. 

Pr.  fr.  —  Croire  tenir  Dieu  par  les  pieds. 

Eprouver  une  vive  satisfaction  dont  on  s'exagère  le  sujet. 

(ACAD.) 

TatI. 

Ah  !  po  c'  c6p  là,  Marèye, 

Nos  Vnans  r  bon  Diu  po  l' pld 

(Remouchaiips.  Tâtt  V  perriqut.  H,  se.  S.  i886.) 

Verviers.  Oh  !  po  e*  côp  Ift,  Thiodôre, 

Vo-t-là  bin  èlahl, 
Avou  r  femme  quu  t'adore. 
Tu  lins  r  bon  Diu  po  V  pld. 

(H .4.  Raxhon.  Chamon  de  noce,  1888.) 

Nivelles.  Téni  r  bon  Dieu  pas  les  pld. 

Mous.  «  Quand  elle  tié  s*  galant,  elle  pinse  teni  r  bon  Dieu  pas  les  pied.  » 

Le  même  dicton  existe  à  Liège  : 

c  Qwand  elle  tint  s' crotté  galant,  elle  pinse  tini  V  bon  Diu  po  V  pld.  > 

(SiCABT.  Dict.  i870.) 

2319.  N'  sa  vu  so  que  pîd  danser. 
LiTT.  Ne  savoir  sur  quel  pied  danser. 

Ne  savoir  quelle  contenance  tenir,  ne  savoir  quel  parti 
prendre.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Ne  savoir  sur  quel  pied  danser. 

Ji  n'  ses  pus,  r  diale  m'èvole,  so  que  pld  fôt  danser, 
S' on  fait  chanter  Crahay,  c'est  sûr  po  V  fer  kwinkser. 

(Alcide  PRTOR.  On  fameux  rècipièwe,  i866.) 


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—  225  — 

Sins  trop  sava  so  que  ptd  danser,  i  s*  rimetla  à  roter  à  l'avtr. 

(Magnée.  Li  cren*quint  de  prince  âbhé  di  Stâv'Uû,  i867.) 

Variante.  Vèyez-v',  li  grand  hit&  ?  I  n'  sét  so  que  ptd  foler. 

(Remacle.  Dlctlonn,) 

Variante.      Çoo  qn'esteut  marqué  chai,  esteut  Ube  à  Vervi, 
Vos  n'  savlz  jam&ye  bin  so  que  pld  qu'  vos  rottz. 

(Thirt.  Moirt  dl  Voctroi.  4860.) 

Varunte.  J*a  s'tu  traitl  di  vénèlin,  di  napal,  di  bablame  et  d*  crawé  pèloye,  et 
ji  n'  ses  pus  so  quelle  jambe  danser  avou  zel. 

(Peclebs.  InecrapautesH  v'platt.  1877.) 

Marche.  Qwand  on  walte  ainsi  su  l' costet. 

C'est  qu'on  n'  sét  su  que  pld  danset. 

(Alexandre.  PUU  cortt.  1860.) 

Nivelles.  I  n'  sait  su  que  pld  danser. 

JoDOiCNE.  Ji  n'  se  seu  que  pld  danser.  —  Ne  soyeu  que  pld  va  d'vant. 

BoRiNAGE.  Il  a  enne  soixantaine  d'année,  lé  paufe  Louis  XVI  n'  savo  pu  su  quoi  pied 
danser  ;  on  V  saquio  à  ite  à  dia. 

(Armonac  du  Borinagê  in  patoit  borain.  1849.) 

2320.  Aveûr  les  qwate  pîd  blanc. 
LiTT.  Avoir  les  quatre  pieds  blancs. 
Etre  entièrement  libre  de  ses  actions,  n'en  devoir  rendre 
compte  à  personne. 

Jalhat.  Thiodôre. 

Vos  avez  les  qwate  pld  blanc  à  c'ste  heure. 

(Xhoffer.  Les  deux  toroche,  II,  se.  14.  186S.) 

MoNS.  Toudi  à  bon  compte,  su  c'  temps-là,  j'ai  lés  quatte  pied  blanc,  et  jUn  profite 
comme  di  jusse. 

(Letellier.  Ai-monaque  dé  Mon».  1849.) 

Cf  La  vieille  chanson,  citée  dans  le  Voyège  di  CMud fontaine. 

Noste  ftgne  aveut  les  qwate  ptd  blanc, 
Et  les  orèye  à  l'advinant 

Et  Tâne  de  Margoton. 

Notre  &ne  avait  les  quat'  pieds  blancs, 
El  les  oreilles  en  rabattant... 

2321. 1  n'  si  mouche  nin  do  pîd.  (Namur.) 

LiTT.  Il  ne  se  mouche  pas  du  pied. 

C'est  un  homme  habile,  intelligent,  ferme.  (Acad.) 

Pr.^fr.  —  C'est  un  homme  qui  ne  se  mouche  pas  du  pied.  — 
Ce  n'est  pas  un  homme  qui  se  mouche  du  pied. 

On  Rajoute]  quelquefois,   ironiquement:   On    le  voit    bien 
à  sa  manche. 

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—  226  — 


Certes,  Monsieur  Tartuffe,  à  bien  prendre  la  chose, 
N'est  pas  un  homme,  non,  qui  se  mouche  du  pied. 

(MouÈRE.  Tartuffe,  II,  se.  3.) 

Namur.  I  falieuve  voie  les  que  lapin, 

Et  s*is  avainne  belle  maille, 
C'esteuve  des  francs  luron. 
La  faridondaine,  la  faridondon, 
Et  qui  n'  si  mouchaSne  nin  do  p!d, 
Biribi,  etc. 
(Wérotte.  Choix  de  chatuont  u*aUonneê,  i860.  3«  éd.) 

Gharlbboi.        L*  barbouyeux  vos  fout  tertous  d*  dins, 
In  vos  mostrant  ça  su  s'n  enseigne 
Eyèt  d*  vire  ça,  gn'a  d' quoi  esse  anoyeux 
D' sét  qui  c'  n'est  né  du  pld  qui  s' mouche, 
Gn'a  de  1'  raiso  qu'  nos  s' rint  aud'zeu 
Si  nos  plint  nos  chèrvi  d'ène  bronche. 

(Bernus.  U  lion  qu'attrape  este  pile.  Faufe.  1873.) 

Bale.  Ai  le  voi  dau  in  trône  s'assieté  le  premié. 

Ai  traissé  bin  qu'ai  ne  se  motché  pa  dé  plé. 

(Raspellier.  Les  panies  (paniers).  Poème  en  patois 
de  l'ancien  évèché  de  B&le.  4736). 

2322.  Mette  six  pid  à  on  mouton. 
LiTT.  Mettre  six  pieds  à  un  mouton. 

Chercher  noise,  chicaner,  donner  de  mauvaises  raisons. 
Pr.  fr.  —  Chercher  à  quelqu'un  des  poux  à  la  tête. 

Spa.  Nosse  magistrat  est  binbureux 

Il  a  on  poète  k  gage 
Qui  fait  des  vers  comme  on  pondeu. 
Qui  prind  on  ch'vau  po  'ne  vage. 
1  met  six  pld  enne  on  mouton. 
La  faridondatne,  etc. 

{Chanson  patriotique,  i787.  Rec,  BoDT.) 

2323.  Quoiri  six  pld  ènne  on  mouton. 

LiTT.  Chercher  six  pieds  en  un  mouton. 

Vouloir  tirer  d'une  chose  plus  qu'elle  ne  peut  fournir. 

Pr.  fr.  —  Chercher  cinq  pieds  à  un  mouton. 

Chercher  cinq  pieds  de  mouton  où  il  n'y  en  a  que  quatre. 

(Adages  françois.  XVI»  siècle.) 

Chercher  ce  qu'on  ne  peut  trouver.  (Littré.) 

Mais  çoucial  ni  fait  nin  vosse  compte, 
Quoiri  six  ptd  d'vins  on  mouton, 
C'est  trop  jftser  po  n'  dire  rin  d' bon. 

(Salue.  Vhomme  qui  n'est  jamdye  contint.  Gh.  487  .) 

A  r  Un  [r  bouteù-foù  vèyant  qui  demander  pus  ci  sèreut  quoiri  six  pld  enne  on 
mouton,  fat  Taccoird  po  vingt  griffon. 

(Magnée,  faitri,  486K.) 


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-  227  — 

JALHAY.  MATHt. 

Volà  one  belle,  eisse  lalle,ft  moumint  d'aller  à  l'ftté,  vouleûr  quoiri  six  pld  enne  on 
moaton,*  Uihoz-v'  don. 

(iHOFFKB.  Let  deuxtoroche,  I,  se.  6.  486i.) 

Var.  JoDOiGNK.  On  qwlre  quëque  fèye  cinq  rowe  à  on  ch&r. 

2324.  Aveûr  on  pld  d'  nez. 

LiTT.  Avoir  un  pied  de  nez. 

Éprouver  la  mortification  de  ne  point  réussir  dans  une  affaire 
qu'on  avait  entreprise.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Avoir  un  pied  de  nez.  —  En  sortir  avec  un  pied 
de  nez. 

Cité  par  Forib.  DUA. 

Et  quand  ils  sont  enchaînez. 
Vous  leur  faites  un  pied  de  nez. 

(SCABHOM.) 

Varuvtb.  Va  Tamor  di  e*  disterminé, 

Aret,  ji  t*  jeûre,  pus  d*  six  pid  d*  nez. 

(Hamson.  Li  Luctadeèsven  Hgeott,  Ch.  V.  4783.) 

MOHS.  Êyèt  r  pied  d' nez  qu'a  poussé  au  malte  de  l' vaque,  li  qui  moque  si 
Yolontiers  d's  aute. 

(Lbtellier.  Armonaque  dé  Mon$,  48ttd.) 
V.  QuiTARD.  Dict.,  p.  553. 

2325. 1  n'  si  laîreut  nin  foler  so  Y  pîd. 
LriT.  Il  ne  se  laisserait  pas  marcher  sur  le  pied. 
Il  ne  se  laisserait  pas  insulter. 

Il  ne  faut  pas  lui  marcher  sur  le  pied  ;  se  dit  d'un  homme 
susceptible,  qu'il  est  dangereux  de  choquer.  (Agad.) 
Cité  par  Forir.  Dict. 

2326.  Mettre  ftx  pld  de  bon  Diu. 

LiTT.  Mettre  aux  pieds  du  bon  Dieu. 

Laisser  à  Dieu  le  soin  de  faire  justice.  —  Se  résigner. 

Pr.  fr.  —  Mettre  une  injure,  une  disgrâce,  mettre  son 
ressentiment  aux  pieds  de  la  croix,  du  crucifix. 

Souffrir  patiemment  une  injure,  une  disgrâce,  en  faire 
le  sacrifice  à  Dieu,  pardonner  pour  l'amour  de  Dieu  à  ceux  qui 
nous  ont  offensés.  (Agad.) 

2327.  On  sint  là  qui  V  pîd  strind. 

LiTT.  On  sent  là  où  le  pied  est  comprimé  (étreint). 
«  Il  y  a  des  peines  secrètes  qui  ne  sont  connues  que  de  ceux 
qui  les  éprouvent.  9  Quitard.  Dict,,  p.  654. 


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—  228  — 

Pr.  fr.  —  Chacun  sait  où  son  soulier  le  blesse.  —  Vous  ne 
savez  pas  où  le  bât  le  blesse. 
Orig.  V.  QuiTARD,  /.  c. 

Veryicrs.        Ah  !  rawaurdez,  vocial  wisse  qun  l' pld  strind. 

(Pire.  Uure  à  M,  Mathieu.  i884.) 
Malmedt.  On  sint  tortos  wisse  quu  V  pld  strind. 

2328.  L*  côp  d'  pied  du  baudet.  (Mons.) 
Lttt.  Le  coup  de  pied  de  Tâne. 

LMnsulte  qu'adresse  l'homme  lâche  ou  faible  à  celui  dont  il 
n'a  plus  à  redouter  le  pouvoir  ou  la  force.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Le  coup  de  pied  de  Tâne. 
V.  Lafontaine.  Le  lion  devenu  vieux. 

Mons.  Des  annonce  du  temps  à  v'ni  conte  les  losse  d'Inglais...  quand  il  ont  foutu 
r  côp  d' pied  du  baudet  à  Tarmée  française  ëyet  à  l'armée  berge,  ou-ce  qu'ein  saudart 
tout  seu  vaut  dix  Inglais. 

(Letelucr.  Àrmonaque  dé  Motu.  18K9.) 

2329.  Si  sègnî  di  pld  et  d'  main. 

LiTT.  Se  signer  (faire  le  signe  de  la  croix)  du  pied  et  de 
la  main. 

Faire  de  grandes  démonstrations  de  piété. 
JoooiCNB.  Se  signl  avou  s' pld. 

2330.  Avu  pld  et  main. 

LiTT.  Avoir  pieds  et  mains. 

Avoir  tout  ce  qu'il  faut  pour  réussir.  —  Être  achevé  (en 
parlant  d'une  affaire). 

Variante.  Fer  d' ses  ptd  et  d' ses  main. 

Cf.  Travailler  de  pieds  et  de  mains.  —  Avoir  bec  et  ongles 
(être  en  état  de  se  défendre,  unguibus  et  rostro). 

Et  elle  fèrit  si  bin, 
Di  ses  pld  et  d' ses  main. 
Qui  vola  r  marcotte  qui  II  donne 
Li  liberté» 
De  r  qwitter. 
(Debin.  Lichawe-torit  et  les  deux  marcotte,  Fftve.  4881.) 

Namur.  Li  pauve  mayeûr  avait  tant  fait  d' ses  pld  et  d' ses  pogne  quMl  avait  fini 
pa  décider  on  minisse  k  v'nu  présider  li  grande  cérémonie. 

{Aurmonaque  de  V  marmite,  i889.) 
Charleroi.  Toinette. 

Léylz-m'  fer,  ji  m*  vas  jouer  des  pld  èyét  des  main  pou  vos  chiervi. 

(BfiRHOS.  V  malade  St-Thibau.  l,  se.  iO.  4876.) 

Malmedt.  Fer  d' ses  pied  et  d' ses  main. 


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2331.  Côp  d' pîd  d' cavale  ni  blesse  mâye  li  roncin. 

LiTT.  Coup  de  pied  de  jument  ne  blessé  jamais  Tétalon. 
On  doit  prendre  galamment  toutes  les  malices  du  beau  sexe. 

(FORIB.  DM.) 

Pr.  fr.  —  Jamais  coup  de  pied  de  jument  ne  fit  mal  à 
un  cheval. 

EsPAcm.  Goies  de  yeque  amores  para  el  rodn.  (Ruades  de  jument  sont  amour 
pour  le  roussîn.) 

2332.  Les  p'tits  ptd  fet  de  ma  âx  grand. 
LiTT.  Les  petits  pieds  font  du  mal  aux  grands. 

Se  dit  d'une  femme  qui  est  en  mal  d'enfant.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Les  petits  pieds  font  mal  aux  grands. 
Les  petits  pieds  luy  font  mal. 

(Oddin.  Curioiite*  françoUet,  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

2333.  Avu  bon  pîd,  bon  oûye. 

LiTT.  Avoir  bon  pied,  bon  œil. 

Se  porter  bien,  être  dans  toute  sa  force  ;  être  vigilant, 
se  tenir  sur  ses  gardes.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Avoir  bon  pied,  bon  œil. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

II  a  bon  ptd»  bon  oûye  et  n*est  nin  asmatique. 
Il  est  p'tit  mais  stokesse^  vigreux  et  énergique. 

(J.  Lahate.  Portrait  de  P,  1879.) 

Si  v's  estiz  estronpl,  comme  on  'nnès  veut  tant  hoùye, 
Ji  y*  pardonnVeut,  mais  quoi,  v's  avez  bon  pld  bon  oûye. 

(Remouchamps.  Les  deux  voitin,  1876.) 

Mais  po  1*  troquette  d'ami,  qui  nos  fiestans  l' joû  d'hoûye, 
G'est-st-ine  tote  au  te  affaire  ;  ca,  si  vos  nos  qwiltez, 
G'  n'est  nin  qu'âyesse  lèyl  d'avu  bon  pld  bon  oûye. 
C'est  qu'on  pus  grand  thé&te  va  les  r'çûr  po  chanter. 

(I.  Dort.  Couplets  d'adieu.  4879  ) 
Jalhay.  Bièth'mé. 

Quoiquu  vos  ftylhe  co  bon  pld  bon  oûye,  vos  n'  sàrlz  tofer  durer. 

(Xhoffeb.  Les  deux  soroche.  I,  se.  IS.  1861.) 

Namur.      J'aime  bin  mia  fumer  m' pupe,  aller  jouer  à  l' couye, 
Âvou  ça,  vèyoz  bin,  on  aude  bon  pld  bon  oûye. 

(Demanet.  Oppidum  Aluaticorum,  1843.) 

Namur.  Po-z-aller  couair  tos  ces-t-i  là, 

I  faut  bon  pld  bon  oûye. 

(Wérotte.  One  rouffe  des  forchu,  1867.  4eëd.) 

2334.  Ermette  su  pld  su  fouche.  (Charleroi.) 
LiTT.  Remettre  sur  pied,  sur  fourche. 


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—  230  - 
Être  sur  pied,  guéri,  rétabli  ;  ce  remède  Ta  remis  sur  pied. 

(LiTTRÉ.) 

GHÂlLfiBOI.  AlGAH. 

EU«  m*a  vrftimint  mettu  tout  haure  dé  mi,  et  i  faura  co  pus  d'huite  med'cine  èyèt 
ne  douzenne  dé  lavement  pour  m'ermette  su  ptd,  su  fouche  èyèt  m' rapaupii. 

(Berhus.  U  malade  St-ThibauAy  se.  9.  1876.) 

2335.  On  n'a  jamais  les  ptd  pus  à  l'auge  qui  dins 
des  vîx  soler.  (Nâmur.) 

LiTT.  On  D*a  jamais  les  pieds  plus  à  Taise  que  dans  de  vieux 
souliers. 

Quand  on  se  sert  beaucoup  d'une  chose,  on  s*y  habitue  et  on 
n'en  ressent  plus  les  désagréments.  L'usure  d'une  chose 
fait  disparaître  les  angles. 

2336.  Mette  ses  pîd  d'vîns  des  streuts  pasaî. 
LiTT.  Mettre  ses  pieds  dans  des  sentiers  étroits. 
Fréquenter  des  gens  de  moralité  douteuse,  dont  les  manières, 

réducation  ou  l'instruction  ne  sont  pas  en  rapport  avec  celles 
qu*on  a  reçues. 

2337.  l 'nne  àret  les  pid  chaud.  (Malmedy.) 
LiTT.  Il  en  aura  les  pieds  chauds. 

Il  s'en  souviendra,  il  en  sera  puni  avec  le  temps,  il  s'en 
repentira. 

PIERRE. 

2338.  Fer  d'ine  ptre  deux  côp. 
LiTT.  Faire  d'une  pierre  deux  coups. 

Venir  à  bout  de  deux  choses  par  un  seul  moyen,  profiter  de 
la  même  occasion  pour  terminer  deux  affaires.  (Acâd.) 
Pr.  fr.  —  Faire  d'une  pierre  deux  coups. 

Mutoi  s'apinse-t-i,  frè-je  dMne  pire  deux  côp  : 
Li  dame  de  1*  mohonne  ainsi  qui  l' siervante 
Ëstlt  tote  deux  jône,  pot'lèye  et  rossiante. 

(BBaRE.  Let  deux  moffe.  Conte.  BuUettn  de  1860.) 
Ji  fa  d*ine  ptre  deux  cAp,  i  m' dintt  leus  ovrège  et  des  bons  eonsèye. 

(Salme.  Tontre  et  blouwet.  Préface.  1878  ) 

Veryiers.  Li  valet  qui  v'  hôbite, 

S*i  est  assez  tourciveux,  fret  du  lu  paye  et  qwitte 

Çu  sèret  dobe  mariège  et  s' frans  'ne  d'one  pire  deux  côp. 

(Poulet.  Ufoyan  èterré.  1859.) 

Basse- Allemagne.  — -  Mit  einer  Klappe  %wei  Fliegen 
schlagen. 


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-  231  - 

2339.  Jeter  des  pire  es  s' jardin. 
LiTT.  Jeter  des  pierres  dans  son  jardin. 

Faire  devant  quelqu^un  des  railleries  couvef tes,  des  plaintes 
détournées,  des  reproches  indirects,  avec  Tintention  quUl  se 
les  applique.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Jeter  des  pierres  dans  le  jardin  de  quelqu'un. 

Orig.  V.  QuiTÀRD.  Dict,,  p.  471. 

«  Allusion  au  Scùpélisme,  crime  de  ceux  qui  jetaient  des 
pierres  dans  la  terre  d'autrui,  pour  empêcher  de  la  cultiver.  » 

Divant  qui  vos  m*  qwittez  j'a  co  treus  mot  à  v*  dire. 
Vos  avez  es  m' jftrdin  voloa  jeter  ine  pire. 

(Thiat.  Ine  cope  di  grandiveux.  4859.) 

JÔSCPR. 

Eco  'ne  pire  es  m' j&rdin,  pètez  so  l' bidon. 

(Willem  et  Bauwehs.  U  galant  dà  Fifine.  Se.  3.  4889.) 
Mors.  I  n*  fait  nié  bon  d*  trop  rire  aux  dépeins  dés  aute  ;  parqaé  si  vos  avez  vo 
plaisi  k  jeter  des  eayau  dins  l' gardin  d' vos  voisin,  i  faut  vos  attinde  k  recevoir, 
ein  jour  ou  Taute,  ein  pavé  dins  l' votte. 

(Letelueb.  Armonaque  dé  Mont,  i85d.) 

2340.  Trover  des  pire  es  s' vôye. 
LiTT.  Trouver  des  pierres  dans  son  chemin. 

Trouver  des  empêchements,  des  obstacles  à  ce  qu'on  a 
dessein  de  faire.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Trouver  des  pierres  dans  son  chemin. 

PiRSON. 

Poquoi  rattinde  qu'i  seùye  si  tard,  po  v'ni  mette  des  pire  es  V  vôye  ? 

(Salue.  Qwttte  po  qwitte.  Se.  6. 1878.) 

Nakur.  On  n*  metteuve  pont  d' pire  didins  s'  vôye, 

G'esteuve  one  ftesse  dins  tôt  r  pays. 

(J.  Couoit.  Songe  d'en  français,  Ch.  486S.) 
JoDOiGiiE.  I  a  yeu  one  pire  es  s*  vôye. 

Var.  Malmedt.  Mette  des  hamme  èsè  monstal.  (Âflkires.) 
Basse- Allemagne.  —  Einem  einen  Stein  in  den  Weg  legen. 

2341.  I  n'y  a  nolle  pire  qui  n' vègne  à  V  senne. 
LiTT.  Il  n'y  a  aucune  pierre  qui  ne  vienne  à  la  sienne  (à  sa 

destination). 

Chaque  chose  trouve  son  emploi. 

2342.  I  fàt  lèyî  V  pîre  wisse  qui  Charlemagne 
l'a  planté. 

LiTT.  Il  faut  laisser  la  pierre  où  Charlemagne  l'a  plantée. 
II  faut  laisser  à  chacun  le  sien.  —  On  doit  se  soumettre  aux 


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—  232  — 

arrêts  de  la  justice,  aux  décisions  de  l'autorité.  —  Tout  est 
pour  le  mieux  dans  le  meilleur  des  mondes  possibles 
{optimisme). 

Obs.  Il  existe  dans  le  pays  de  Liège  une  tradition  légendaire 
qui  fait  remonter  à  Charlemagne  Torigine  des  institutions 
concernant  l'état  de  la  terre. 

{Dans  un  cabaret  de  Louveigné.)  «  Plusieurs  cultivateurs 
y  buvaient,  fumaient  et  discutaient  sur  l'opportunité  dMnno- 
vations  administratives  ;  tout  à  coup  Tun  d'eux,  pour  clore  les 
débats,  s'écria  avec  vivacité  :  Lèyans  Vpîre  wisse  qui  Charte- 
magne  Va  mettoul  Depuis  quand  date  ce  proverbe,  qui 
symbolise  en  Charlemagne  la  sagesse  des  ancêtres  ?  » 

(Ferd.  Hemaux.  Sur  la  naissance  de  Charlemagne  à  Liège.  2«  éd.,  p.  6S.) 

Suum  cuique.  (Tacite.) 

Marche.  Brav'mint  qu'  fet  ml  do  Ièy6t  d*  pire, 

Comme  Charlemagne  l'a  planté. 

(Alexandre.  F  m  eortl.  1860.) 

2343.  On  n'  sâreut  fer  sôner  'ne  pire. 
LîTT.  On  ne  saurait  (faire)  saigner  une  pierre. 

On  ne  peut  rien  tirer  d'un  individu  qui  n'a  rien.  —  S'emploie 
généralement  à  propos  des  débiteurs  insolvables. 

Pr.  fr.  —  On  tirerait  plutôt  de  l'huile  d'un  mur.  —  Où  il  n'y 
a  rien,  le  roi  perd  ses  droits. 

Tatenke. 

Aller  m'aeh'ter  'ne  pèrrique  !  !  Min  vos  avez  bat  dire  : 
Après  tôt,  vos,  Crespin,  frtz-v'  bin  sôner  ine  pire  ? 

(REMOUcnAMPS.  Lt  savUt.  II,  se.  3.  4888.) 

Nosse  Roi,  lu-mème,  avou  ses  prix, 
Ni  poreut  nin  fer  sôner  'ne  pire. 

(A.  Picard.  Toast  au  banquet  wallon.  4864.) 

Beauraing.       Po  racoch'ter  1*  flsia,  vos  spioz  les  assiette, 
Friz  bin  sônl  one  pire  ? 

(Verher.  La  sôléye.  1869.) 
Var.  Namdr.     On  n'  saureuve  tirer  d' Thôle  d'on  meûr. 
Var.  Nivelles.  Austant  sagnl  ein  cayau. 

2344.  Miner  se  V  douce  pire. 
LiTT.  Conduire  sur  la  douce  pierre. 

Avoir  raison  de  quelqu'un  en  l'attendrissant  par  de  bonnes 
paroles. 

Jacqc'nin. 

Vos  n'  bavez  pus,  Monsieur  J'han-Martin,  vos  volez  m'avu  so  V  douce  pire  ;  mais 
ji  v*8  averlihe  qu'i  n'y  âret  rin  d' çouIa. 

(Henault.  Li  malignanl.  II,  se.  6. 1789.) 


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—  233  — 

2345. 1  n'  tome  mâye  ine  pire  tote  seule. 

LiTT.  II  ne  tombe  jamais  une  pierre  toute  seule. 
Un  malheur  ne  vient  jamais  seul. 

2346.  Les  pire  sont  dore  toi  costé.  (Stavelot.) 

LiTT.  Les  pierres  sont  dures  de  tout  côté. 
On  est  toujours  exposé  à  un  accroc  dans  ses  opérations  ;  on 
doit  s'attendre  à  des  désillusions. 

2347.  Pusse  qu'i  gn'a  d'  pire,  pusse  qu'on  s' tré- 
buque.  (Namur.) 

LiTT.  Plus  il  y  a  de  pierres,  plus  on  se  trébuche. 
Plus  il  y  a  d'obstacles,  plus  on  a  de  peine  à  parvenir  ;  plus  il 
y  a  de  concurrents,  moins  on  a  de  chance  de  réussir. 

2348.  Pîre  qui  rôle  n'  ramasse  pont  d'  mossat. 

(Marche.) 

LiTT.  Pierre  qui  roule  ne  ramasse  pas  de  mousse. 
Celui  qui  change  souvent  de  métier,  de  profession  ne  fait 
pas  fortune. 

Pr.  fr.  —  Pierre  qui  roule  n'amasse  pas  mousse. 
Saxum  volutum  non  obdttdtur  musco. 
Cité  par  Alexandre.  {Ftit  corti.  1860.) 

Languedoc.  Piera  qtié  roUa  n*ac&mpa  pas  moassa. 

{Revue  det  langues  romanes.  i88i.) 

2349.  Jetez  1*  pîre. 
LiTT.  Jeter  la  pierre. 

Dire  du  mal  de  quelqu'un,  le  rendre  Tobjet  d'accusation. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  Jeter  la  pierre  à  quelqu'un. 
Vabiante.  I  m' tape  des  pire  àx  spalle. 

Mais  n'allez  nin  trop  yite  mi  taper  l' ptre, 
C'est-st-à  v's  aimer  qui  ji  m'a  fait  croht. 

(Hanmàl  a  cinquante  an.  Gb.  1868.) 
Trèbése. 

Jàcque,  dimorez  'ne  gotte  cial.  Vos  beurez-st-on  c^p  d' blre 
I  n'  QA  nin  comme  coula,  vos  môme,  vis  jètter  V  pire. 

(Salhe.  Ine  feumme  qu'ennès  vât  deux.  Se.  14. 1876.) 

Namur.  Et  on  r  critique,  on  11  tappe  li  pire. 

2350.  Est-ce  ine  pîre  ou  'ne  brique  ? 
LiTT.  Est-ce  une  pierre  ou  une  brique  ? 

Choisissez  ;  qu'aimez-vous  le  mieux  ;  que  voulez-vous  faire  ? 


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-  234  - 

Servàs. 
Est-ce  awet  ou  nenni,  à  c*st6  heure,  allons  respondez  ?  I  fôt  fer  *ne  ptre  ou  'ne 
brique.  (Willem  et  Bauwens.  La  toâretveux.  Se.  i».  188S.) 

PIÉTINER. 

2351.  Tripe  de  pîd, 
C'est  de  moirtî  ; 
Çou  qui  r  chêye, 
C'est  de  r  makêye. 

LiTT.  Tripe  de  pied, 

C'est  du  mortier  ; 

Cequejechiey 

C'est  de  la  caillebotte. 
Tripe,  de  tripler,  piétiner.  —  Enfantine  liégeoise. 

2352.  Quî  m' tripe,  j'el  ritripe. 

LiTT.  Celui  qui  me  foule  (aux  pieds),  je  le  refoule. 
Se  dit  pour  faire  entendre  qu'on  peut  rendre  la  pareille, 
qu'on  sera  plus  fin,  qu'on  ne  se  laissera  pas  insulter. 
Pr.  fr.  —  Comme  il  te  fait,  fais-lui. 
Loi  du  talion. 
Par  pari  refertur. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Sôdftr  de  prince  !  s' on  V  leuke  d*ine  oùye,  louktz  d'ine  |oûye  ;  s' on  v'  louke  di 
deux  oûye,  iouklz  d' deux  oûye  qui  m' tripe,  j'el  ritripe,  et  rotte,  et  rotte,  et  rotte, 
mi  c...  ! 

{Allocution  d'un  officier  du  prince  de  Liège  à  te$  eoldau, 
les  magneux  d'taldde.  XYtlI*  siècle.) 
HoutPAt. 

Çoula  v's  apprind  ; 
Qu!,  qui  m*  tripe,  j'el  ritripe. 

(De  Harlez.  Les  hypoconte,  III,  se.  7.  1758.) 

Qui  m*  tripe,  j'el  ritripe, 
G'est-st-on  bon  principe. 

(Bailleux.  Li  r*nd  et  V  cigogne,  Fftve.  1851.) 

Variante.  Qui  m*  sitriche,  j'el  ristriche. 

Var.  Namur.  Est-ce  qu'on  n'  saureuve  aux  èfant  d'Esculape, 
Jouer  on  tour  comme  i  nos  ont  joué, 
On  dit  sovint  :  qui  m'attrape,  je  l' ratrape. 
Monsieu  Raspail,  nos  v'sirans  consulter. 

(J.  COLSON.  Augmentation  det  visites  des  médecins,  Gh.  1869.) 

Marche.  Li  ci  qui  m' tripe,  jo  1*  ritripe. 

RoDCHi.  Gomme  on  m' tripe,  j' boudène. 

(Hécart.  Dict,) 

Basse-Allemagne.  —  Wer  mich  tritt  den  trete  ich  wieder. 


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—  235  — 
PTEU. 

2353.  Il  est  fait  so  p&,  so  foche. 

LiTT.  Il  est  fait  sur  pieu,  sur  fourche. 
Grossièrement,  grosso  modo,  taillé  à  la  hache. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Mabcbe.  ....  Les  rème  qui  j' terre  di  m' poche. 

Si  rcijinsnet  su  pau  su  foche. 

(Alexakorb.  PUitcorti.  1860.) 

Vab.  Nahob.  Li  pu  embêtant  c'est  qui  vos  m' la  obligl  d' vos  griffonnet  su  pld  su 
foche,  on  aute  chronique. 

{La  Marmite,  Gazette.  4890.) 

2354. 1  n'  boge  nîD  pus  qu'on  p&. 

LiTT.  Il  ne  remue  pas  plus  qu'un  pieu. 

Il  n*a  aucune  activité.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Cet  homme  ne  se  remue  non  plus  qu'une  bûche.  — 
C'est  un  dieu  Terme  ;  il  reste  où  on  l'a  planté.  — -  Il  a  la  force 
d'inertie. 

Il  ne  faut  pas  demeurer  ici  planté  comme  des  échalats. 

(Comédie  des  Proverbes.  I,  se.  7.  1654  ) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

YABIAHTB.  CflAlfCBET. 

Qu'elle  est  nozèye  ainsi,  qu'elle  a  l'air  comme  i  fftt, 
Po  r  loukt  ji  d'meurreut  planté  là  comme  on  pft. 

(PfCLERS.  Vovrège  d'à  Chanchet,  Se.  B.  1873.) 
Tabiaiiti.  Babette. 

Vos  m'èwarez  téU'mint  qu' ji  demeure  cial  comme  on  p&. 

(Remoochamps.  Les  amour  d'à  Gèrd,  II,  se.  11.  1875.) 

2355.  On  k'hosse  tant  on  pâ  qu'on  finihe  par 
el  rây!. 

LiTT.  On  secoue  tant  un  pieu  qu'on  finit  par  l'arracher. 
A  force  de  persistance  on  réussit.  —  La  persévérance  vient 
à  bout  de  tout.  —  Vouloir,  c'est  pouvoir. 

Gutta  cavat  lapident,  non  vi,  sed  sospè  cadendo. 

Vabiamte.  On  dogue  tant  qu'on  casse. 

2356.  On  n'  raye  nin  tos  les  pâ  qu'on  k'hosse. 
LiTT.  G  n'arrache  pas  tous  les  pieux  qu  on  secoue. 

On  ne  réussit  pas  dans  toutes  les  entreprises.  —  Il  faut 
s'attendre  à  des  mécomptes. 

lllCHt. 

Elle  dihéve  qui  coula  n'  11  fève  rin,  qu'on  n'aveut  nin  tos  les  pà  qu'on  hosstve. 
(Salue.  Ine  dse  èmon  Jdcques  Bouh'taL  Se.  4. 1879.) 


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—  230  — 

Taise-tu,  valet,  dit-st-i,  elle  a  rië  comme  ine  biesse,  on  n'a  nin  todi  tos  les  pà 
qu'on  k'hosse  ;  te  n'as  co  rin  vèyou. 

(Peclcrs.  Les  treus  crapauU  <Pà  Hinri  P  hUrcheux.  Gh.  1884 .) 

Varunte.  Po  r  cisse  qu'est  brave,  direz-v\  i  gn'a  nou  mk\k  posse, 
R'mouez  todi  V  même  pft,  vos  veûrez  qu'  fftt  qu'i  bosse. 

(HANif AT.  U  mdye  neûr  d'à  Colas.  II,  se.  3.  1866.) 
Yab.  Namur.  Tôt  c'  qui  pind  n'  chait  nin. 

PILULE. 

2357.  Dorer  r  pilule. 
LiTT.  Dorer  la  pilule. 

Donner  un  tour  agréable  à  ce  qui  est  de  soi  déplaisant, 
pénible.  (Littré.) 

Mayenne,  ossi  tiestou  qu'ine  mule, 
Ax  badaud  dore  todi  l' pulule. 

(Hanson.  Li  Hlnriade  travestèye.  Ch.  VIII.  1780.) 

Variante.      Ossi  des  grands  auteur,  qui  n'estlt  nin  d'gosté, 
S' ont  siervou  di  c*  tour  là,  po  fer  gober  V  pilule, 
Esope  et  Phède,  qui  n'  sont  nin  des  canule. 
L'ont  fait,  et  Lafontaine  qu'a-t-arrivé  après. 

(Bailleox.  u  blergî  et  V  chin.  F4ve.  1856.) 

MoNS.        Tout  ça  c'est  pou  m' dorer  la  pilule,  comme  dit  l'aule. 

(Letellier.  Àrm.  di  Moru.  1869.) 

PINCETTES. 

2358.  On  n'  Tadus'reut  nin  avou  des  èknèye. 
LiTT.  On  ne  le  toucherait  pas  avec  des  pincettes. 

Il  est  très  sale. 
Cité  par  FoRiR.  Dict. 

Li  coirbà  tôt  fant  V  sègne  di  creux, 
Foû  di  s' manche  sécha  des  cwftrjeu, 
Qu'esttt  si  neûr  et  si  crasseux, 

Qui  même  avou  'ne  èknèye, 
Li  diale  qu'est-st-on  bin  vlx  trim'leu. 

N'  les  aduz'reut  di  s' vèye. 

(Bauxeux.  Les  frawe  d'an  coirbd.  Fâve.  1843.) 

Nivelles.  On  né  l' touch'rou  ni  co  avë  in  el'néle,  avé  'ne  fourche. 

Basse-Allemagne.  —  Man  mag  ihn  nicht  (muss  ihn)  mit 

der  Feuerzange  anfassen  {tant  il  est  salé). 

PINSON. 

2359.  Gaie  comme  on  pinson. 
LiTT.  Gai  comme  un  pinson. 

Etre  fort  gai.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Etre  gai  comme  pinson. 


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~  237  — 


Gomme  il  aime  les  chansons. 
Et  la  galle  qui  pélille. 
Il  vent  que  tous  les  pinsons. 
Soient  admis  dans  la  famille. 

(A.  P.  Les  moineaux.  dS55.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

So  r  timps  qui  c'  brave  minisse  d'Amboise, 
Qui  rime  foirt  bin  avou  kipoise, 
A  ses  pld  pus  gaie  qu'on  pinson, 
Hosse  de  rire  et  s' hôpe  les  rognon. 

(Hanson.  U  Hinriade  travestèye,  Gh.  VU.  1780.) 

Ph'uppe. 

Haitt  comme  ine  jône  trute,  joyeux  comme  on  pinson, 
Tôt  ravikant  c'est  lu  qu'  sftve  li  vëye  à  Tonton. 
(Th.  GoLLETTE.  QuifreiU'je  ti  mi  homme  moréve  ?  II,  se.  13.  488S.) 

Namub.       Dins  r  timps,  à  Nameûr,  vikeuve  Jean  Masson, 

Pauve  malheureux  sav'li,  mais  gale  comme  on  pinson. 

(Li  sav'Uet  C  financier.  Marmite^  gazette.  1883.) 

Namub.  G'esl-st-on  pinson  dins  one  société. 

.Dînant.  Douabd. 

Faut  qui  l' joû  d' nos  noce, 
On  s' donne  one  fameuse  bosse. 

Et  qu'  pa  nos  chanson, 
On  seûye  gaie  comme  pinson. 

(GOLLARD.  Li  iindrie  à  V amourette,  II,  se.  41.  1890.) 

BcAUBAiNC.    Po-z-aller  pormoinner  nos  purdans  nos  èfant. 

Qui,  gaie  pomme  des  pinson,  couret  avau  les  champs. 

(Vermer.  Les  tôlée.  1863.) 

Nivelles.  Mais  ça  n'  fèyait  ni  l' compte  de  r  laide  sourcière  Ghonchon, 
De  r  vir  gros  comme  in  turc,  contint  comme  in  pinchon. 

(Renard.  Let  aveni.  de  Jean  d'  Nivelles,  Gh.  Y.  1857.) 

MoNS.  Ainsi,  tant  qui  VArmonaque  dé  Mons  vivra,  s'i  plait  à  Dieu,  i  sera  tondi 
d' bonne  imeor,  gai  comme  ein  pinson. 

(Lbtelueb.  Armonaque  dé  Mons,  18tf0.) 

Lille.  Et,  tout  joyeux  comme  un  pinchon, 

Je  m' lance  aussitôt  dins  1'  wagon« 

(Desbousseadx.  Mes  étrennes.  Almanach  pour  1859.) 

Douai.  Gai  comme  un  pinchon. 

Saint-Quentin.  Gai  comme  ein  pinchon. 

Auvergne.        A  se  troubet  le  lendino.  (Il  se  trouve  le  lendemain.) 
Ghi  sein,  chi  guai  coum'  un  piarro. 

(Faucon.  La  Henrtade  de  Voltaire^  mise  en  vers  burlesques 
auvergnats.  Gh.  IX.  1798.) 


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—  238  - 


PTPE. 


2360.  Enne  avu  po  'ne  pipe. 

LiTT.  En  avoir  pour  une  pipe. 

En  avoir  pour  longtemps  ;  être  très  malade  ;  faire  un  travail 
de  longue  haleine. 

Variante.      Enne  a  po  'ne  crftne  pipe,  po  'ne  fameuse  pipe. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Ghoeub. 

On  n*  wâgne  m&ye  rin, 
A  rioter  des  gins, 
l 'nne  a,  i  *nne  a  po  'ne  pipe, 
Ji  U  keus  bin. 

(De  Harlez.  Les  hypoconu,  l\\,  se.  i^^.  1758.) 

On-z-esl  déjà  r'mëtou  à  loi. 
Et  r  vèye  chicane  enne  a  po  'ne  ptpe  ; 
G*est-st-on  leup  qui  fût  foû  de  bois 
Et  qui  n'  sét  pus  où  fer  ses  tripe. 
{CantAU  Itgeoise  préiiniéye  d  prince  Châle  (TOuUremont  po  Vjoû 
di  t'inaugurâtion  dé  T  part  des  Pârli.  4764.) 

I  n'est  qu'  dlhe  heure  et  d'môye, 
C'est  r  moumint  qu*i  vinront, 
Et  d'vant  di  distèler  enne  a  po  'ne  pipe  di  bon. 

(Dklarge.  U  ttndeu.  4863.) 

2361.  Passer  V  pîpe  à  Martin. 
LiTT.  Passer  (donner  la  pipe)  à  Martin. 

Céder  la  place  à  d'autres,  parce  qu'on  est  en  état  de  se  passer 
du  tracas  des  aflfaires. 

Si  coula  arrive,  si  j'a  çoula,  ji  passe  li  pipe  k  Martin. 

PIQUE. 

2362.  Vola  bin  rintrer  des  pique  neûre. 

LiTT.  Voilà  bien  rentrer  des  piques  noires. 

<  On  dit  proverbialement  d'un  homme  qui  rentre  mal 
à  propos  dans  un  sujet,  dans  une  conversation,  par  des  choses 
qui  n'ont  aucun  rapport  avec  celles  dont  on  parle  :  voilà  bien 
rentrer  des  piques  noires  ;  et  en  cette  phrase  pique  est 
féminin.»  ^^  ^  ^^^^^ 

(Cambresier.  Dictionn,  4787.) 

Expression  proverbiale  empruntée  au  jeu  de  cartes. 

(Leroux  de  Umct.) 
Pr.  fr.  —  11  rentre  des  piques  noires. 

(Leroux.  Dict,  comique,  475S.) 

A  Tautre,  dit  Panurge,  c'est  bien  rentrer  de  piques  noires. 

(Rabelais.  Liv.  IV,  ch.  33.  XVI*  siècle.) 


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-  239  — 
PIS. 

2363.  Sot  pé,  qui  n'a  qu'ine  tette. 
LiTT.  Mauvais  pis,  qui  n'a  qu'un  bout. 

Il  faut  prendre  ses  précautions,  avoir  de  quoi  remplacer  ce 
qui  peut  manquer. 

Pr.  fr.  —  N'avoir  qu'une  corde  à  son  arc. 

S'emploie  aussi  comme  calembour  :  Allans  soper.  —  Soper 
n'a  qu'ine  tette. 

PISSER. 

2364.  (Vest-st-on  bàbô  qui  mône  les  poye  pih!. 
LiTT.  C*est  un  imbécile  qui  conduit  les  poules  pisser. 

Se  dit  d'un  benêt  qui  se  laisse  gouverner,  ou  qui  s'occupe 
des  soins  les  plus  bas  du  ménage.  (Acao.) 

Pr.  fr.  —  C'est  un  Jocrisse  qui  mène  les  poules  pisser. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Namdr.        C'est  comme  Gueffrette,  qui  moinne  les  aute  pichl. 
MoNS.         Va-z-ein,  colau  pouye  (idiot)  mener  tes  pouye  picher. 

(SiGABT.  DM.  4870.) 

2365.  Ji  v'  pihe  es  Toûye. 
LiTT.  Je  vous  pisse  dans  l'œil. 
Je  me  moque  de  vous. 

2366.  Ci  n'est  nin  lu  qu'a  pihî  V  Mouse. 
LiTT.  Ce  n'est  pas  lui  qui  a  pissé  la  Meuse. 
Pr.  fr.  —  Il  n'a  pas  inventé  la  poudre. 

Se  dit  d'un  homme  sans  esprit.  (Agad.) 

2367.  Lèyî  pihî  1'  mouton. 
LiTT.  Laisser  pisser  le  mouton. 

Il  ne  faut  pas  enrayer  une  affaire,  il  faut  laisser  les  événe- 
ments suivre  leur  cours. 

Tatenmc. 

Ji  m' plais  bin  comme  ji  sos,  sins  qui  j' tûse  à  hanter, 
Lèyans  pihl  V  mouton,  fans  l'èqwance  de  hoûter. 

(Peclers.  Vovrège  d'à  Chanchel,  Se.  4. 1879.) 

Vab.  Verviebs.      Ju  prinds  po  sujet  d' chansonnette, 
Lu  rapoilroûle  quu  les  chèron, 
Duhet  qwand  sont  monté  i'  grichelte. 
Lèyans  on  pau  waldl  V  mouton. 

(M.  Pire.  Lèyans  watdl  P  mouton,  Ch.  1884.) 
Vab.  Jalhay.  Biètb'mé. 

Lèyans  toudi  couri  Talwe  so  V  molin. 

(Xhoffer.  Les  deux  soroche.  l,  se.  6. 186t.) 


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-  240  - 

Saint-Hubebt.  Lais  picher  V  moton,  c'esl-st-one  biesse  qui  piche  longtimps. 
Marche.  Ldans  on  pau  pichet  l' moton. 

Nivelles.  Lèyi  picbt  l' mouton,  c'est  'ne  biesse  qui  piche  longtimps. 
Tournai.  Laisse  (oudi  picher  r  mouton. 

PLAID. 

2368.  On  n'est  mâye  si  sège  qui  qwand  on  r\int 
d'à  plaid. 

LiTT.  On  n'est  jamais  si  sage  que  quand  on  revient  des 
plaids. 

Les  plaideurs  ne  sont  sages  que  quand  le  procès  est  fini. 

Vertiebs.  On  n'est  sage  si  on  n'  rivint  des  plaid. 

(Rbmaglb.  Dict.  4839.) 

AU  sortir  des  plaids,  on  est  sage. 

{Mlmeê  de  Bàif.  ih91.) 

Pr.  fr.  —  Etre  sage  au  retour  des  plaids. 
Perdre  Tenvie  de  plaider  après  avoir  eu  des  procès.  (Littré.) 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Basse-Allemagne.  —  Man  kommt  klûger  vom  Rathhause 
aïs  man  hingeht. 

PLAIDER. 

2369. 1  plaîtèye  conte  li  fosst. 
LiTT.  Il  plaide  contre  le  fossoyeur. 
Il  est  à  la  mort. 

TatI. 

A  propos...  Vosse  matante Va-t-elle  pë  ?  va-t-elle  ml  ? 

Elle  plaltlve,  n*a  quéque  timps,  dihlz-v*  avou  l' fossl. 

(Remouchamps.  Tdti  P  perriqut,  I,  se.  S.  488S.) 

Variante.         On  richft  maigue  comme  on  héron, 
Qui  plaltlve  disconte  Robièmont. 
Riv'na  pus  cras  qu'on  mône, 
Pus  rin  ni  11  fève  pône. 

(T.  Brahy.  Les  atwe  di  Spà,  Crâm.  1873.) 

Var.  Jodoigne.  Il  est-st-en  procès  avou  l' cbupia  (bêche)  de  clerc.  (Le  clerc  tu 
village  est  toujours  fossoyeur.) 

PLAIE. 

2370.  Ifâtbinlèchîs'plâye. 

LiTT.  Il  faut  bien  lécher  sa  plaie. 

Il  faut  prendre  son  parti,  se  résigner  à  ce  qui  doit  arriver. 

Si  nos  i^Lret  lècht  nos  plâye, 

Sins  çou  qui  V  bdye  l'abattret  m&ye. 

(Lamb*  Hollorgme.  Entre  jeux  det  paysans,  i 634.  ) 


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—  241  — 

Grbsp». 
Ossi  elle  ni  vout  nin  H  londi  qo*  j'ennès  v&ye  ; 
Enfin,  on  n'est  marié,  i  At  bin  lèchl  s' piftye. 

(Renouchahps.  Li  tav'tl.  I,  se.  i'«.  4858.) 

Qui  Baiwlr  laisse  li  monde  es  paye, 
Qui  s' continte  de  lèchl  ses  piftye. 

(Delexrt.  Chanson.  i$68.) 
Mabche.  Qui  r  ci  ({u'esl  blesset  lèche  si  piftye. 

2371.  N'aimer  qu'  plôye  et  bosse. 
LiTT.  N'aimer  que  plaies  et  bosses. 

Souhaiter  qu'il  y  ait  des  querelles,  des  procès,  qu'il  arrive 
des  malheurs  dans  l'espérance  d'en  profiter,  ou  par  malignité. 

(ACAD.^ 

Pr.  fr.  —  Ne  demander  que  plaies  et  bosses. 

El  qu'au  lieu  de  fêles  et  noces, 
On  leur  a  fiait  plaies  et  bosses. 

(SCARBOM.  VlrgiU.  Ch.  VIII.) 
Li  moirt,  infin,  cisse  vilaine  rosse 
Qui  n'aime  ossi  qui  piftye  et  bosse, 
So  les  pauve  diale  di  morctin 
Sltftre  ses  éle  di  pai  d' chagrin. 

(Hamson.  Li  Luciade  et  vert  Hgeolt,  III.  4783.)    « 

Chahlpjioi.    a  'ne  gins  paisible,  i  n'  cachera  qu'  plaie  et  bosse. 

Su  vo  pa  et  vo  marne  p'tette  vo  sœur,  comme  ein  losse. 

(Bernus.  L*  Uup  èyèt  Vagna.  Faufe.  4873.) 

2372.  Melte  li  deugt  so  l' plâye. 
LiTT.  Mettre  le  doigt  sur  la  plaie. 

Indiquer  nettement  la  cause  d'un  mal.  (Littré.) 

Géra. 

Grftce  ft  r  coide  di  pindon,  j'a  mettou  V  deugt  so  l' piftye. 
C'est  'ne  saquoi  d' sovèrain,  on  n'el  creûreut  jamftye. 

(Rehouchamps.  Us  amour  (Ta  Gèrd.  I,  se.  46. 1875.) 

Verviers.  Dèhin,  vos  qui  sél  mette,  comme  on  dit,  r  deugt  so  V  plauye, 
Cumint  fer,  ju  v's  es  prëye,  alin  qu'  voci  j'ahauye. 

[DetcrlpUon  du  marché  de  Liège,  186t.) 

Frameries.  Allez,  j'ai  co  mis  m' doué  su  l' plaie,  c'est  ça  qu'on  s'infelie  d'ine 
pareille  manière.  (Bosqdetu.  Tambour  battant.  18S6.) 

PLAIRE. 

2373.  On  n'est  nin  louis  d'ôr,  on  n'  plait  nin  à  tôt 
r  monde.  (Namur.) 

LiTT.  On   n'est  pas  louis  d'or,  on  ne  platt  pas  à  tout  le 
monde. 

L'argent  est  toujours  bien  vu. 
Tournai.  On  n'est  pos  louis  d'or. 

16 


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—  242  - 

2374.  Rin  n'  plait  d'one  saqut  qu'on  hét.  (Marche.) 

LiTT.  Rien  ne  plaît  chez  une  personne  qu'on  hait. 
Quand  on  a  de  la  haine  contre  quelqu'un,  on  ne  voit  que  ses 
défauts  et  on  nie  ses  qualités. 

2375.  Çou  qui  gostêye  à  Marèye,  li  curé  'n'es 
magne  sovint. 

LiTT.  Ce  qui  platt  à  Marie,  le  curé  en  mange  souvent. 

(On  donne  fréquemment  le  prénom  de  Marie  aux  servantes 
des  curés.) 

Pour  avoir  la  tranquillité  che2  lui,  le  curé  —  ou  le  célibataire 
—  doit  subir  les  caprices  de  sa  servante. 

Hors.         C  qui  goutte  à  Marie,  i  faut  que  l' curé  V  mainge. 

PLAISIR. 

2376.  On  prind  s' plaisir  wisse  qui  s' trouve. 
LiTT.  On  prend  son  plaisir  où  il  se  trouve. 

Chacun  s'amuse  selon  ses  goûts. 

Pr.  fr.  —  En  matière  de  goût,  pas  de  dispute.  (V.  Quitard. 
Dict.,  p.  432.) 

Chacun  prend  son  plaisir  où  il  le  .trouve. 

Cresp». 
Chaskeune,  vèyez-v',  bftcelle,  prind  s' plaisir  wissa  qui  s' trouve. 

(Remouchaiips.  Li  tav'tt.  1,  se.  3.  4858.) 
Chaskeune  prind  dé  plaisir  suvant  s*  gosse,  wisse  qu*ël  trouve. 

(TiUBT.  Ine  cope  di  grandivettx,  1859.) 

2377.  Les  plaisir  ont  leus  displaisir. 
LiTT.  Les  plaisirs  ont  leurs  déplaisirs. 

Il  n'y  a  point  de  plaisir  sans  peine,  point  de  joie  sans 
quelque  mélange  de  chagrin.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  point  de  roses  sans  épines. 

Vaburts.  Gn'a  nou  plaisir  sins  pône.  (FouB.  Dict.) 

Var.  Namub.  Li  plaigi, 

S' pftye  (odi. 

Var.  Jodoigke.  N'a  pont  d'plaijeu  sins  poine. 

2378.  L'  plaisi  d'ein  sot  vaut  beaucop.  (Mons.) 
LiTT.  Le  plaisir  d'un  sot  vaut  beaucoup. 

Un  sot  peut  s'amuser  comme  un  autre. 

Mons.  Oh  j'irai  ça,  et  j' m'in  vas  d' suite,  c'est  co  bé  mieux  parqué  j' veux  passer 
absolument  m' curiosité  :  V  plaisi  d'ein  sot  vaut  beaucop,  c'a  pinse  à  l'aute...  et  puis 
j'ai  ein  compte  k  faire  avé  c'  gayaerd-là. 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mom,  4843.) 


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-  243  — 

Cf.  Bienheureux  sont  les  pauvres  d'esprit.  —  Pour  être 
heureux,  il  faut  être  roi  ou  sot.  (Quitard.  Dict.,  p.  052.) 
Cf.  Victor   Hénaux.   De   l'amour  des  femmes  pour  les 

sots,  Î858, 

2379.  D'où  qui  t' gène,  i  n'y  a  pont  d' plaihi. 

(Marche.) 

LiTT.  Où  cela  te  gêne,  il  n'y  a  pas  de  plaisir. 
Souffrir,  être  dans  une  contrainte  fâcheuse,  se  trouver  dans 
on  état  pénible.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Où  il  y  a  de  la  gêne,  il  n*y  a  pas  de  plaisir. 

Mous.  L' président  erlève  ses  deux  gambe,  et  comme  aoù  qii*il  t  d' la  g^ne  i  n'a 
nié  d' plaisi,  i  les  ristind  sans  façon  su  V  tabe. 

(«  carion  cT  Mom.  Àrm.  4874.) 

PLANTER. 

2380.  Arrive  qui  plante. 
LiTT.  Arrive  qui  plante. 

Se  dit  en  parlant  de  quelque  chose  qu'on  veut  faire  au 
hasard,  de  tout  ce  qui  peut  arriver.  (Acad.) 

Cf.  Vienne  qui  plante.  —  Arrive  qui  plante.  —  Tout  coup 
vaille.  —  Vogue  la  galère  !  ~  Fais  ce  que  dois,  advienne  que 
pourra. 

Après  avoir  dit  :  arrive  qui  plante,  on  ajoute  parfois  :  i  n'es 
mourret  qu'  les  pus  malades. 

Cité  par  Forïr.  Dict. 

il  m*  vas  d'filer  m' cbapMet, 
Evôye,  arrive  qui  plante,  c'est-st-apreume  qu'on  1*  vièret. 

(Thiht.  Ine  cope  di  grandiveux,  4859.) 

BaIwIr. 

Batwlr  deut  mostrer  çou  qu'il  est  ; 

Arrive  qui  plante,  c'  n'est  nin  mi  qui  cann'ret 

Divani  les  cls  qui  m' volet  casser  V  patte. 

(Alcide  Prtob.  Baiwtr  to  t*  pante,  4863.) 

VICTÔB. 

ii  voux,  arrive  qui  plante,  vis  fer  fer  l' dièraine  mowe, 
Fftt  qu*  ji  v'  trawe  li  bodenne. 

GÉRA. 

Çoucial  c'est-st-ine  aute  jowe. 

(RemouchAMPS.  Les  amour  dà  Girâ,  l,  se.  49.  4875.) 

Vebviers.  Pusquu  vos  m' dumandez  quu  j' cbante, 

Ju  vas  risquer,  qui  toune  qui  plante. 

(Pire.  Les  pèho  d^avri.  Cb.  4884.) 


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—  244  — 

ChARLEROI.  Jd.  DlAFOIBEUX. 

Arrive  qai  plante,  on  n'a  né  pus  à  s'in  r'iourner  que  d*  l'hivier  qu'est  outte. 
(BERifUS.  L' malade  talnt-Thtbau.  II,  se.  6.  4876.) 

MONS.  Et  le  y'ià  parti  ! 

Arrive  es'  qui  plante,  etti,  c'est  dés  chou. 

(Letbllur.  Armonaque  dé  Motu,  1861.) 
Arrive  qui  plante,  c'est  des  choux.  (Ancienne  ensei^e  à  Douai.) 

2381.  Planter  là  po  raverdi. 
LiTT.  Planter  là  pour  reverdir. 

Laisser  une  personne  en  quelque  endroit  sans  la  venir 
rejoindre  comme  on  le  lui  avait  promis.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Planter  là  quelqu'un  pour  reverdir.  —  Laisser 
croquer  le  marmot. 

Laisser  sur  le  vert.  (Régnier.) 

Cf.  QuiTARD.  Dict,  p.  60S!. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

AOTLB. 

I  m'a  sonlé  qui  c'  mftlignant 
Dftréve  èvôye  tôt  barbotant; 
I  poireut  bin  à  n'  nin  riv'ni. 
Nos  planter  là  po  raverdi. 
(De  Harlez,  De  Cartier,  etc.  Li  voyage  dt  Chaudfonialne,  II,  se.  4. 17K7.) 

Quoi  donc,  ci  vrai  minton  d' savate. 
Mi  qwittret  sios  m' seul'mint  d'ner  l' patte. 
Mi  plantret  cial  po  raverdi. 
Et  mutoi,  s' moqu'ret  èco  d' mi. 

(Hansom.  Li  Hinrlade  traveitèye.  Ch.  IX.  1789.) 

Ji  ses  bin  çou  qu'on  m'a  dit. 
Vos  m' plantrez  là  po  raverdi 
Et  coula  po  l'amor  di  zelles. 

(DUMORT.  Ine  pèrique  es  marUge,  Sc.  4.  1800.) 

Et  s'i  ne  l's  y  sônll  nin  bon, 
Les  plantéve  là  po  raverdi. 

(Bailleux.  Chanson.  1849.) 

Variante.  C'esteut  vraie  portant  çou  qui  j' Il  d*héve  ;  elle  mi  planta  là  po  dé  pan 
tôt  sèche. 

(Brabt.  Les  treui  crapaute  d'à  Hinri  V  hiercheux,  Gb.  1881.) 

Vervibrs.  Et  l'enquête  qu'i  aveut  kuminci, 

I  nos  r  plante  là  po  raverdi. 

{Les  Colas  d*  Vervt,  Chanson.) 

Lille.  Te  v'ià  bien  plante  pour  raverdir. 

(Vermesse.  Voc,  du  patoU  lillois.  1861.) 

2382.  Li  ci  qu'  Ta  planté  n'a  pus  ses  dint. 

LiTT.  Celui  qui  Ta  planté  n'a  plus  ses  dents. 
C'est  une  chose  très  vieille. 


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-  245  — 

PLAT. 

2383.  Mette  les  p'tits  plat  d'vins  les  grand. 
LiTT.  Mettre  les  petits  plats  dans  les  grands. 

Faire  beaucoup  de  frais  pour  recevoir  quelqu'un,  mettre  tout 
en  Tair,  ne  rien  épargner  pour  le  bien  recevoir.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Mettre  les  petits  plats  dans  les  grands. 

2384.  Offri  on  plat  d' belle  mène. 
LiTT.  Offrir  un  plat  de  belle  mine. 

Offrir  gracieusement  à  table  tout  ce  qu'on  a  ;  se  dit  quand  le 
repas  n'est  pas  copieux,  en  façon  d'excuse. 
Liplat  d' bonne  mène.  Le  bon  accueil  de  l'amphitryon. 

(FoRm.  DicL) 

Marche.  Li  mèyeu  plat,  c*est-sUon  plat  d' belle  mène. 

Prov.  contraire  : 

Yarunte.  Groubiotte. 

J*a  trovë  m' mônonk  Andrl  ;  i  n*  vint  pus  voci  pac'  qui  m' feumme  et  m' fèye  li 
siervet  todi  en  plat  d' gropion. 

(DEMOULor.  Jivouxji  n'poux,  II,  se.  5. 1858.) 

2385.  Mette  les  pîd  d'vins  l' plat. 
LiTT.  Mettre  les  pieds  dans  le  plat. 

Faire  quelque  chose  contre  la  convenance,  la  coutume. 

(LiTTRÉ.) 

Fig.  Mettre  les  pieds  dans  le  plat. 

Si  nos  les  k*duhans  po  V  narenne, 
Qwand  n's  &rans  les  pld  d'vins  V  plat, 
Po  wisse  ftret-i,  voisène, 
Miner  tos  ces  pagnouf  là  ? 

(Salme.  Inte  feutnm'rèye.  Gh.  i877.) 

Namur.  Avou  les  chlcard  d*èmon  Avaletot,  i  fout  iesse  couchet  po  p'iu  mette  les 
pld  dins  r  plat  sins  l'seu  displalre. 

{Marmite,  gazette.  1890.) 

PLEUVOIR. 

2386. 1  ploût  de  boûre  et  de  froumage. 

(Pays  de  Hervé.) 

LiTT.  Il  pleut  du  beurre  et  du  fromage. 
Se  dit  dans  les  environs  de  Hervé  (pays  de  pâturages), 
lorsqu'une  pluie  arrive  à  propos  pour  rafraîchir  les  prairies. 

Var.  Malheot.  i  ploût  tôt  boûre  et  tôt  lassai. 

Var.  Jodoigre.  Quand  i  plait  à  timps,  à  heure,  i  tourne  des  pice  d'ôr. 


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—  246  - 

2387.  Ploût,  ploût,  les  bèguenne  sont  foû, 
Ni  ploût  nin,  les  bèguenne  sont  d'vins. 

LiTT.      Pteut,  pleut,  les  religieuses  sont  dehors  (sorties), 

Ne  pleut  pas,  les  religieuses  sont  dedans  (rentrées). 
Pas  de  chance. 

Ce  dicton  est   probablement  antérieur  à  l'invention   de 
rhygromôtre. 

Yar.  JoDOiGRfi.      Ploût,  ploût,  les  bèguenne  sont  foû, 
Ni  ploût  nin,  les  curé  sont  d'dins. 

2388.  Il  a  ploû  d'sus. 
LiTT.  Il  a  plu  dessus. 

C'est  une  affaire  perdue,  qui  n'a  plus  aucune  valeur. 

De  roK  qwand  on-z-a  fait  V  liesse, 

N*s  avans  vèyou 
Quéquès  pasquèye,  sins  cou  ni  tiesse, 

Vini  û  joû. 
On  Vs  a  coronné,  mais  à  c'ste  heure, 

On  n'es  jàse  pus. 
Et  les  pasquèye  et  les  auteur, 

I  a  ploû  d'sus. 

(Louis  Boche.  Chanson.  4860.) 

On  vl  chet  r'magne  qwand  c'est-st-ine  j6ne  soris, 
J*el  voux  co  bin  qu*el  walte  et  qu'i  rattrape, 
Qu'l  groûle  dissus,  qu^i  fasse  mamë  minou, 
Qwand  Talwe  à  V  boke,  qui  s' kitoûne,  qu*i  s' kitape. 
Il  a  ploû  d*8us,  c'est  1*  soris  qui  jowe  avou. 

(HAiniAT.  A  einquanu  an,  Gh.  4868.) 

CHAfeLEROi.  D's  ami  on  da  à  plaigt, 

Pou  prester,  rire,  mingt  et  boire. 
Mais  si  ein  joû  on  da  dangt, 
11  a  ploû  d'sus,  à  r'voir. 

(Berrus.  Ein  mot  d*  pépére  ùeravtl,  Faufe.  4873.) 

2389.  Quand  i  n'  pleut  pas,  i  goutte.  (Mons.) 
Lttt.  Quand  il  ne  pletit  pas,  il  goutte. 

Se  dit  en  parlant  d'une  personne  sur  qui,  en  toutes  circon- 
stances, tombent  toujours  quelques  faveurs. 

llOMS.  Dins  c'  maison  là,  c'est  toudi  des  succession,  quand  i  n*  pleut  pas,  i  goutte. 

(Lbtelueb.  Arm,  de  Mont.  4874.) 
Fbamcbies.  Quand  i  n*  plue  ni,  i  goutte. 

NnrELLES.       Qu'à  s'tabe,  i  maing'ra  s' lard,  qu'à  s*tabe,  i  maing'ra  s*  joute, 
Qu'o  trouvera  toudi  d*  quoi,  que  s'i  n'  pieut  ni,  quM  goûte. 
(Renard.  Les  avettt,  de  Jean  d' Nivelles,  Gh.  I.  4890.  3«  éd.) 
Tournai.  Gulha. 

N'ai  pos  peur  ;  avec  mi,  quand  i  n'  plout  pos,  i  goutte  ;  tins,  r*walte,  v'ia  acore 
eine  belle  pièche  de  deux  franc. 

(Pierre  Bruhchault (Lerot).  Ein  ménache  d' francs  pau/e.  Se.  44.  4894.) 


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—  247  — 

2390. 1  fât  lèyî  ploûr. 
LiTT.  Il  faut  laisser  pleuvoir. 

Il  faut  en  prendre  son  parti  ;  ne  pas  chercher  à  avoir  mieux, 
crainte  d'une  déception. 

Verviers.         Nos  f rans  comme  k  Ltge,  nos  latrans  ploûr. 
SAmT-HuBERT.    Ju  frans  comme  à  Paris,  j' latrans  ploûr. 
Vab.  Tournai.  I  pleut  ichi  comme  là-bas. 

On  ne  sera  pas  mieux  ailleurs. 

2391 . 1  n'a  nié  co  pieu  tout  c'  qui  doit  pleuvoir. 

(MONS.) 
LiTT.  Il  n'a  pas  encore  plu  tout  ce  qui  doit  pleuvoir. 
Il  y  a  encore  bien  des  choses  qui  doivent  arriver  ;  on  ne 
peut  prévoir  l'avenir. 

Mous.  Hais  c'  n*68t  rié,  va  !  i  n'a  nié  co  pieu  tout  c'  qui  doit  pleuvoir  ;  elle 
pourroit  fin  bë  avoir  s' tour  comme  el-z-aute,  c'  fier  cul-là. 

(Leteluer.  Armon,  dé  Mont.  4851.) 

PLI. 

2392.  Il  a  pris  s'  pieu. 

LiTT.  Il  a  pris  son  pli. 

Se  dit  d'un  homme  qui  n'est  pas  d'âge  ou  d'humeur  à  se 
corriger  facilement,  à  changer  d'habitude.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Il  a  pris  son  pli  (la  routine). 
Pr.  fr.  —  Il  a  pris  son  pli  comme  le  camelot. 

(Père  Jeau-Harie.  Le  diuerttttement  deê  sages,  1665.) 

Vos  n'  sàrtz  1*  rifonde,  il  a  pris  s' pieu. 

(REMAaB.  Dict.  1839.) 
I  r'sonle  li  cam'Iot,  il  a  pris  s' pieu.  (Forir.  1866.  Dict.) 

Hahcbe.  C'est  comme  li  cam'lot  qu'a  pris  s' pieu. 

Comme  on  pieu  dWins  on  vl  camMot, 
I  va  ainsi  avou  turtos. 
SM  n'est  ristricht  bin  sovint, 
Li  pieu  y  d'meurret  foirt  longtimps. 
(Thymus.  Pasquèye  faite  d  jubilé  d^dom  Bernard  Godin,  1764.) 

2393.  Li  pieu  est  pris. 
LiTT.  Le  pli  est  pris. 

Vous  n'en  viendrez  pas  à  bout.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Le  pli  est  pris  (la  routine). 

Les  pieu  sont  pris,  et  c'est  bin  mftifthëye 
A  et  qui  bout  d'esse  foû  de  c&baret. 

(Erkeks.  Les  sdliye.  Ch.  1861.) 


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—  248  - 

A  rage  wisse  qui«'  mariet,  li  pieu  n'est  qu*  trop  bin  pris  ; 
Li  pauye  feumme  d'ine  sôlèye,  n'est  wère  es  paradis. 

(Pkclers.  Let  buveu  fTpèket.  1873.) 
Vau.  Marche.       Novais  ramon  cbovet  voltl  ; 

I  n*  chovet  nin  treus  côp  l' cuhenne, 
Qai  n'  vaudret  li  pieu  qu'on  l's  !  denne. 

(ALEXANDRE.  PUU  COrti,  i860.) 

2394.  On  prind  vite  on  mâva  pieu. 

LiTT.  On  prend  vite  un  mauvais  pli. 

On  contracte  aisément  une  mauvaise  habitude. 

Pr.  fr.  —  Prendre  un  mauvais  pli. 

(Odoir.  CuriMim  firançoitet,  1640.) 
Friqvet. 
J'a  expliqué  l'affaire»  mais  r  përe  m'a  respondou  qu'elle  aveut  on  mftva  pieu. 
(Demouun.  Ji  vouxyji  fCpoux.  U,  80.  13.  4858.) 

Ine  (èye  mettou  so  ptd  d'ennès  prinde  deux  ou  treus, 
VoMà  déjà  80  l' vôye  di  prinde  on  mftva  pieu. 

(Delarge.  Ine  copenne  conte  les  pèk'ieux,  1873.) 
Variante.  Qwand  on  n'  veut  nin  r'sècht  li  pieu  qui  blesse  à  l' cbàsse... 

(TuiRT.  [ne  copenne  to  rmariège.  I8S8.) 

2395.  Coula  n'  fret  nou  pieu. 
LiTT.  Cela  ne  fera  aucun  pli. 

Se  dit  d'une  affaire  aisée  et  qui  ne  peut  pas  souffrir  de 
difficultés.  (AcAD.) 

Pr.  fr.  —  C'est  une  affaire  qui  ne  fera  pas  un  pli,  pas  un 
petit  pli,  pas  le  moindre  pli. —  Cela  ne  souffre  pas  d'objections. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

I  n'  fret  nin  on  chin  d' pieu,  nin  pus  qu'ine  aute  bonnette. 

{Ancienne  ehanton,) 

Ine  nute  qui  les  biergi  lèytt  de  monter  V  gftre, 
I  stronnet  les  ognat  sins  qu'  coula  fasse  on  pieu. 

(Bailleux.  U  Uup  et  P  berbu.  Fftve.  1889.) 
Tatenke. 

Awet  bin,  jans,  tôt  11  d'nant  de  pèket. 

N'est-ce  nin,  sins  fer  nou  pieu,  el  mette  so  V  houpe-di-guet  ? 

(Remouchamps.  u  tav'a,  I,  se.  4.  1888.) 
Si  v's  avez  bin  doviért  vos  oûye  divant  l' mureu. 
Si  vos  k'nohez  V  qwaqwa,  médlz-le  sins  fer  nou  pieu. 

(Thirt.  Ine  cope  di  grandiueux.  1889.) 
Jalhat.  Thiodôre. 

Tôt  qwand  i  s'agit  do  l' fronkîhe. 
Les  vts  stoumac  nu  flel  nou  pieu, 
Et,  qu'i  tonne  ou  grus'lèye.  ou  blhe, 
Wisse  qui  V  ptd  strind,  i  sont  à  jeu. 

(Xhoffer.  Les  deux  toroche.  \l,  se.  16. 186i.) 


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—  249  - 

Namub.  Li  pauvre  homme,  i  faut  qu'il  s' ristampe. 

Mais  par  m&lheur  vola  qui  s' jambe, 
Si  plée  es  morant  pa  d'sos  li  : 
Berdouh  !...  vola  co  nosse joli 

Stindu ça  n'  fait  qu'on  pli. 

(WÉaoTTB.  Choix  de  chamont  waUonHêt,  4860.) 

Mous.  Es  n'  affliire  enne  froit  nié  ein  pU, 

■     Et  j'  I!  foutrois  'ne  fameuse  margnouffe. 

(J.-B.  Descamps.  Met  cor  aux  pied.  Gh.  4850.) 

Metz.        Y'eureus  efllure  è  mé,  je  v'  cliaoura  r  pareil , 

J'a  let  pogne  iqua  ferme  et  c'  let  ne  fremme  in  pli. 
(Brohdkx.  La  Betome,  suite  de  Chan-Heurlin,  poème  patois  messin.  4785.) 

PLIER. 

2396. 1  vât  mt  d' ployt  qui  d'  rompi. 
LiTT.  II  vaut  mieux  (de)  plier  que  (de)  rompre. 
Il  vaut  mieux  céder  que  de  se  perdre  en  résistant.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Il  vaut  mieux  plier  que  rompre. 
Cf.  II  vaut  mieux  laisser  son  enfant  morveux  que  de  lui 
arracher  le  nez. 

Il  vaut  mieux  ployer  que  rompre. 

(Prov.  communs,  XV*  siècle.) 

V.  Lafontaine.  Le  chêne  et  le  roseau. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Mes  grand  père  m'ont  todi  dit, 
Qui  vàt  ml  d' ployl  qui  d' rompi. 

Mes  ayeux  cent  fois  m'ont  chanté  : 
Plutôt  que  rompre,  il  faut  plier. 

{Math.  Laensbergh.  1814.) 

MoNs.  Faut  s' plouyer  où  c'  qu'on  peut  gnië  s'estamper. 

PLUIE. 

2397.  Après  V  platve,  i  vint  Y  bal  timps. 
LiTT.  Après  la  pluie,  vient  le  beau  temps. 
Après  un  temps  fâcheux,  il  en  viendra  un  favorable.  —  Il  ne 
faut  pas  désespérer. 

Pr.  fr.  —  Après  la  pluie,  vient  le  beau  temps. 
Exception  :  Tannée  1860. 

Toujours  à  nouveaux  maux,  naissent  nouvelles  peines. 
Et  ne  m'ont  les  destins,  k  mon  dam  trop  constans. 
Jamais  après  la  pluie,  envoyé  le  beau  temps. 

(Regmer.  Sat.  XI.) 
Après  la  pluye,  le  biau  tans.  (XHI*  siècle.) 

Post  nubilay  Phœbm.  —  Post  pluvias,  formosa  dies. 
Cité  par  Forir.  Dict. 


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-  250  — 

iprès  les  pône  et  les  mis^e, 
Après  Torëge,  Dîu  fait  1*  bal  timps. 

(A.  HOGK.  AprhVùrè^e.  1866.) 
Bars. 

I  n*y  a  noa  timpesse  qui  n'  vinse  à  pont  ;  adon  j*a  todi  Tèyou  qui,  d'yins  les 
manège,  après  Torège,  on  aveut  r  bal  timps. 

(Wnxni  et  Bàuwers.  U  galant  ifà  Fifine,  Se.  4. 18SS.} 

Vkrtibbs.      C'est  qu'après  I*  pla!ve,  qwand  vint  V  bat  timps, 
Fer  r  pauye  essôle  fait  tant  de  bin. 

(REHAas-ToifSEii.  Ch.  de  fwcet,  Cav,  vtrv,  1888.) 

Namub.  Après  r  pleuve,  c'est  V  bia  timps. 

Mous.  Après  Torache,  el  bieau  temps. 

ProY.  provençal.  —  Ungjour  plou,  Taute  souleillo. 

(Aevue  de»  langwe»  romanee,  1881 .) 

2398.  On  n'est  màye  sèche  qwand  on  r'vint  d'à 
r  plalve. 

LiTT.  On  n'est  jamais  sec  quand  on  revient  de  la  pluie. 
On  se  ressent  toujours  de  ses  liaisons. 
On  remarquera  une  frappante  analogie  de  forme  entre  ce 
proverbe  et  le  n^'SSSS. 

Vàr.  Jodoighe.  s*  t'as  peu  d'esse  frèche,  né  va  n)  à  r  plalve. 

2399.  Fer  V  plalve  et  l' bal  timps. 
LiTT.  Faire  la  pluie  et  le  beau  temps. 

c  Disposer  de  tout,  régler  tout  par  son  crédit,  par  son 
influence.  »  (Quitard.  IHct.,  p.  602,  603.)  —  Allusion  aux 
sorciers,  aux  astrologues.  (Ch.  Louandre.  La  sorcellerie. 
Paris  1853,  in-12,  ch.  XIV,  p.  62  et  suiv.) 

Je  fais,  quand  il  me  platt,  le  calme  et  la  tempête. 

(Ràcdii.  Either,) 

G'est-st-ès  vosse  gazette  qui  j' fais-st-hoûye  mi  ronde, 
On-z-y  a  fait,  à  c'ste  heure,  li  plalve  et  r  bal  timps. 

(Alcide  PltTOR.  Matht  Laentbergh.  4861.) 

VlRVOMS.  Ld  r'rau. 

Fylz-v'  aux  grosses  baobe,  iir  vis  raidront  contint. 
Selon  qu*  vos  l' dumandrez  iir  fîront  l' poive  et  r  bsJ  timps. 

(IROFTER.  Let  blesse.  II,  se.  3.  i858.) 

2400.  Li  plalve  est  bonne  so  Y  wazon  (so  les  mâles 
hièbe). 

LiTT.  La  pluie  est  bonne  sur  le  gazon  (sur  les  mauvaises 
herbes). 


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Plaisanterie  à  Tadresse  de  celui  qui  a  été   mouillé  par 
une  averse. 

1 8'  màgridye  dresse  numyt,  mais  r  plalve  est  bonne  so  r  wazon. 

(KKMÀfXB.  DieL  4839.) 

240i.  Li  p'tite  plalve  fait  tourner  V  grand  vint. 
LiTT.  La  petite  pluie  fait  tomber  le  grand  vent. 
Il  faut  quelquefois  peu  de  chose  pour  faire  cesser  une  grande 
querelle.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Petite  pluie  abat  grand  vent. 

JOSEPH. 

Li  spot  a  raison,  vormint, 
Tôt  d'haut  qjti  p'tite  plaUe  feit  tourner  grand  vint. 

(Sàlmb.  Mononke  Jàteph.  Se.  3i.  18S4.) 

2402.  On  sint  todeu  bé  d'où  quWé  T  plaîve. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  On  sent  toujours  bien  d'où  (vous)  vient  la  pluie. 
On  connaît  vite  les  causes  de  ses  déboires. 

PLUME. 

2403. 1 11  fât  totes  ses  plome  po  voler. 
LiTT.  Il  lui  faut  toutes  ses  plumes  pour  voler. 
Il  a  besoin  de  toutes  ses  ressources  pour  vivre,  il  n'a  que  le 
strict  nécessaire. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

TATEMm. 

Et  puis,  i  nos  fki  bin  totes  nos  plome  po  voler. 
Sins  alouwer  l's  aidan  qu'i  U  fftt  po  s*  sôler. 

(Rkhouchamps.  lA  sav'U.  l,  se.  3.  iS5S.) 

Et  i  V*  Aret  bin  dWins  Tav^nir,  totes  vos  pleume  po  voler, 

(Willem  et  Badwens.  Pècht  rachUi.  Se.  S.  4883.) 

Namub.  Quand  il  a  ieu  quitté  li  scole»  il  avait  dangt  di  totes  ses  plume  po  voler. 

(MarmUe.  4889.) 

2404.  On  li  a  cassé  on  vanat. 
LiTT.  On  lui  a  cassé  une  penne. 

On  l'a  empêché  de  travailler,  d'agir. 
Pr.  fr.  —  U  a  du  plomb  dans  l'aile. 

2405.  Les  belles  plome  fet  les  bais  odhat. 
LiTT.  Les  belles  plumes  font  les  beaux  oiseaux. 


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La  parure,  les  beaux  habits,  font  valoir  la  figure,  la  taille. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  La  belle  plume  fait  le  bel  oiseau. 
Cité  par  Forir.  Dtct. 

1 8*  dibéve  inte  la-même:  on  n'  mi  sftreut  rik'nohe, 
Ga  c'est  les  belles  plome  qui  fet  les  bals  oftbat. 
(Baiubox.  U  rtehd  qui  ^aveutfait  gâye  avou  le»  plome  dé  V  pdwe,  Filve.  488S.) 

On  dit  qu'  les  plome  fet  les  oùbal. 

Ni  veut-on  nin  co  traze  marôye, 

Qui  n'  si  mousset  qui  d' T'iours  et  d' sôye  ? 

C'est  r  rftskignoû  et  nin  r  p&we  qui  nos  platt. 

(N.  Dkfrbghbdx.  Math.  Laenibergk,  1858.) 

Ossi  bin  po  Thomme  qui  po  r  feumme, 
I  At  mostrer  V  costé  l' pus  bal, 
G'  n'est  nin  todi  les  belles  pleume. 
Qui  fet  rik'nohe  les  bals  oûhal. 

(A.  HOCK.  On  portrait  md  mouiH,  1861.) 
Namur.  Les  belles  plume  &ient-nu  les  bias  mouchon. 

Màbche.  Çu  qn'  fait  l' bel  ohal,  c'est  l' belle  plenme. 

LnxB.  Les  bielles  pleomes  faittent  les  biaux  ojeaux. 

(Vermbsse.  Voe,  dupatoU  lUloU.  1861.) 

POCHE. 

2406.  Les  vûdès  poche  fet  les  vûdès  tiesse. 
LiTT.  Les  poches  vides  rendent  les  têtes  vides. 

Vhùmme  rangé  de  Béranger  se  trouvait  des  dispositions  tout 
autres  : 

Quand  on  n'a  rien,  landerirette, 
On  ne  saurait  manger  son  bien. 

2407.  K'nohe  comme  ses  poche. 
LiTT.  Connaître  comme  ses  poches. 
Connaître  parfaitement,  intimement. 

Màthiàs. 

C'est  bon  qui  ji  k'nohe  ci  boqnet  là  comme  mes  poche,  ca  vos  porls  bin  vis 
accompagner  vos  même,  savez. 

(Salme.  Le$  rabrouhe.  Se.  9. 188S.) 

2408.  Mets-le  d'dins  t' tasse  et  fè  V  bouteon. 

(Tournal) 

LiTT.  Mets-le  dans  ta  poche,  et  fais  (mets)  le  bouton. 
Tenez-vous  le  pour  dit,  que  je  ne  vous  le  répète  plus. 


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—  253  — 

Façon  assez  gracieuse  de  faire  comprendre  à  quelqu'un  qu*on 
n'a  pas  Pintention  de  lui  dire  deux  fois  la  même  chose. 

Tournai.  Dafournean  Ta  mis  k  s' tasse  et  y  a  fë  Tbouteon  in  abandonnant 
s' proposition.  {Etrennes  tournaisiennes,  i  88 1 . ) 

Mors.  Et  comme  d'effet  chacun  a  féet  r  bouton, 

L*  pus  leup  d' tertous,  a  du  jouer  du  mouton. 
(Dksgaiips.  Traduction  de  la  9^  nouvelle  du  Déeameron  de  Boccace,  1887.) 

POÊLE. 

2409.  Lèyt  es  V  pèle  fàte  di  cràhe. 
LiTT.  Laisser  dans  la  poêle  faute  de  graisse. 

Renoncer  à  une  affaire  parce  qu'on  ne  sait  comment  la  mener 
à  bonne  fin. 
On  dit  aussi  : 

S' trouer  es  1*  pèle  Aie  di  crftbe.  —  Broûler  es  V  pèle  Ate  di  cr&he. 
Se  trouver  dans  l'embarras  par  sa  faute,  par  celle  d'autrui. 

Si  les  laid  trovet  à  s' marier^ 
Dimeurrlz-v'  es  V  pèle  Aie  di  crfthe  ? 

(DUMONT.  Li  bronepote  di  Hoûgàre.  Se.  4.  1800.) 

Elle  Yoirlt  V  lèyl  es  V  pèle  Aie  di  crfthe  ?  Pusqui  v's  avez  pochl  oute  de  leup, 
pochlz  pôr  oute  dé  r  quowe. 

(MàGNÉB.  BaUH.  1885.) 

VARUims.  Lèyl  r  cou  d*vins  li  stron. 

Vabuhte.  Dimani  es  r  pèle  Ate  di  boûre. 

(FOBIB.  Dict,) 

LiTT.  Rester  dans  la  poêle  faute  de  beurre. 
Etre  pris  au  dépourvu  faute  de  prévoyance  ;  être  arrêté  dans 
une  entreprise  faute  de  ressources.  (Littré.) 

On  coq  d'aousse  qui,  tôt  Posté, 
M'aveut  rin  fait  qui  de  chanter, 
Qwand  V  btbe  sofDa,  s' trova  de  court. 
Et  d'mana  es  l' pèle  Ate  di  boûre. 

(Cb.  MÉAN.  Licoq  d'aouue  et  Pfrumihe,  Hye,  1883.) 

POÊLE. 

2410.  Chessî  T  chet  foû  de  fornal.  (Malmedy.) 
LiTT.  Chasser  le  chat  hors  du  poêle. 

Allumer  le  feu. 

POIDS. 

24U.lvât  s' pesant  d'ôr. 
LiTT.  Il  vaut  son  poids  d*or. 


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—  254  — 

Avoir  d'excellentes  qualités,  en  parlant  des  personnes  ;  une 
grande  valeur,  en  parlant  des  choses. 
Pr.  fr.  —  Valoir  son  pesant  d'or. 

(Forh.  Dict.) 
Cette  expression,  dont  on  se  sert  en  parlant  d'une  personne 
recommandable  par  ses  bonnes  qualités,  ou  d'une  chose  à 
laquelle  on  attache  beaucoup  de  prix,  fait  allusion,  dit  Michelet, 
à  la  forme  primitive  du  Wefargeld,ou  composition.  Le  meurtrier 
devait  contrepeser  d'or  le  cadavre,  donner  un  homme  d*or 
pour  celui  qu'il  avait  tué. 

Gela  se  faisait  également  pour  racheter  quelqu'un  d*une 
maladie. 

(QorrARD.  Dtet.  t84S.) 
Ine  bonne  feumme  di  manège  v&t  s' pesant  d*ôr. 

POIGNÉE. 

2412.  Diner  à  pougnèye, 

Comme  ii  curé  d' Joupèye. 
LiTT.  Donner  à  poignée, 

Gomme  le  curé  de  Jupille. 
Donner  en  grande  quantité. 

Vauahte.  I  happe  à  pougnèye, 

Gomme  li  caré  d' Joapèye. 

Veryiers.  0  veut  quu  v*8  estez  fiesl^ye  ; 

Tôt  comme  lu  curé  d' Jupèye, 
Vos  accorez-t-à  pougnèye, 
V  diriz  one  nièye  d'oûhal. 
(F.  REHÀCLB-ToifSEM.  One  séancMu  dame  au  caveau  vervltoU.  Ch.  4885.) 

POIL. 

2413. 11  a  des  poyèche  es  s' nez. 
LiTT.  Il  a  des  poils  dans  son  nez. 
C'est  un  homme  d'énergie. 

Du  côté  de  la  barbe  est  la  toute  puissance. 

(MOLIÈBB.  VBcoUdesfemmei,  ActeJII,  se.  8.) 
JoDOiGNB.  Oyeu  des  pouyè  aux  dint. 

Basse- Allemagne.  —  £r  hat  Haare  auf  den  Zahnen. 

2414.  Poil  pou  poil.  (Mons.) 

LiTT.  Poil  pour  poil. 

Se  dit  en  parlant  de  la  peine  du  talion^  qui  consiste  à  traiter 


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-  255  - 

un  coupable  de  la  môme  manière  qu'il  a  traité  ou  voulu  traiter 
les  autres,  (âcad.) 

Pr.  fr.  —  Œil  pour  œil,  dent  pour  dent. 

MoNS.  Ebé,  pou  n'  nid  vous  scorcher,  je  m' contenterai  d'  vos  dire  enne  raison  : 
poil  pou  poil  ;  autremint  dit,  vaque  pou  vaque  ;  ça  vos  va-l-i  ? 

(Lbtelubr.  Armonaque  dé  Mon».  i861.) 

2415.  Elle  a  des  poyèche  disos  les  pid. 
LiTT.  Elle  a  des  poils  en  dessous  des  pieds. 
C'est  une  sorcière. 

Femme  barbue,  de  loing  la  salue,  un  bâton  à  la  main. 
Ce  proverbe  fait  allusion  à  la  croyance  admise  pendant  le 
moyen-âge,  qu'une  femme  vieille  et  barbue  était  une  sorcière. 

(Leroux  db  Linct.) 

2416.  Riprinde  des  poyèche  de  chin. 
LiTT.  Reprendre  des  poils  du  chien. 

Chercher  un  remède  dans  la  chose  même  qui  vous  a  causé  le 
mal.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Reprendre  du  poil  de  la  bote.  (Boire  quand  on  est 
encore  sous  Tinfluence  des  libations  de  la  veille.) 

Similia  similibus  curantur. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vos  rattindlz  qwaitre  heure  sins  fer  on  moumint  d' bin, 
Po-z-aller  tôt  crânant,  r*prinde  des  poyèche  di  chin. 

(Tbibt.  Ine  cope  di  grandiveux,  1859.) 

I  n'  si  sint  nou  gosse  po-z-ovrer, 
Çou  qu'i  magne  ni  peut  U  goster. 
I  U  fftreut  bin 
Des  poyèche  di  chin. 
(DErBECHiui.  Ckmme  on  deut  heure.  Chansons.  4860.) 
Briqdetiux. 

Por  mi,  chai,  ji  y*s  el  jeûre, 
Qui  ji  biftme  li  yàrin, 
L' joû  d'après,  qui  po  heure» 
R'prind  des  poyèche  di  chin. 

(Bbabt.  u  bouquet.  I,  se.  1â.  4878.) 
VABiAims.  1  r'prind  ses  ch'vet. 

Vabumte.     Et  so  r  sort  di  Tovr),  tôt  s' mftgriant  timpesse, 
I  fîit  qu'i  home  èco  saqwant  poyèche  de  l' biesse. 

(Peclebs.  Les  buveu  d'pèket.  1873.) 

Verviers.  Au  matin  si  s' deut  mette  k  scrire. 

Lu  main  II  trôle,  i  n'  sftreut  nin. 
Et  po  s' rumette,  on  II  ètind  dire 
Qu'i  It  faut  des  poyèche  di  chin. 

(Renier,  les  burdoye.  1867.) 


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-  256  — 


BEÀUtADic.    Vos  m*  diroz  qui  c*  n'est  nin  po  boire  comme  on  joû  d' l 
Qu*il  est  question  seurmint  di  r'prinde  li  poil  de  l' biesse. 

(YEun.  Leffdiée.  1869.) 

Nous.  Et  après  ce»  l' docteur  H  a  offrt  'ne  vièye  boutèye  de  Bourgonne»  mé  eune 
dé  bon  coin  lii  ;  et  il  ont  r'pris  du  poiye  dé  la  bète,  in  riant  d*  leu  farce. 

(LBTELLin.  ilmi.  dé  Mont,  1880.) 
TooRNAi.  Printe  du  poil  de  l' même  bête. 

TooRODiHG.  L'un  dit  :  j'ai  du  m&  à  me  liette  ; 

L'ante  dit  :  prend  du  poil  de  le  biette. 
Se  ressouvenant  du  jour  de  d'vant. 

(Sermon  wnfdun  hon  euri.  XVIII*  siècle.) 

2417. 1  n'a  nu  bon  poiye  dessus  s' tielte.  (Mqns.) 
LiTT.  Il  n'a  aucun  bon  poil  sur  sa  tête. 
C'est  un  mauvais  drôle,  un  méchant  garnement. 
Basse-Allemagne.  —  Eristkein  gutes  Haar  an  ihm. 

2418.  I  gn'enne  aveut  comme  des  poyèche  so 
on  chin. 

LiTT.  Il  y  en  avait  comme  des  poils  sur  un  chien. 

En  aussi  grand  nombre  que  les  poils  sur  la  peau  d'un  chien. 

Et  ottant  d' gros  vis  cift  qu*on  veut  d'foye  so  ine  &be, 
Ou  d' poyèche  so  on  chin  qu'on  n'a  jamais  tondou. 

(Delabgb.  Let  boilque  di  noue  vl  paU,  4871.) 
Mabib  Gbochbt  (liant  l'èqwanse  de  1ère). 

Empuis  les  belles  fille,  turtoute  sur  ton  chemin, 
Abis'ront,  comme  on  dit,  des  pouyacbe  sur  un  chin. 

(Rbhouchaiips.  Let  amour  d'à  Géra,  I,  se.  8.  1875.) 

2419.  Fer  compter  les  poyèche  de  chet. 
LiTT.  Faire  compter  les  poils  du  chat. 

Exiger  une  chose  inutile  ou  impossible. 

Quand  une  jeune  fille  est  recherchée  par  un  galant  qui 
n'a  pas  la  chance  de  lui  plaire,  elle  li  donne  si  chet  po  compter 
les  poyèche,  ce  qui  est  considéré  non  pas  comme  un  simple 
congé,  mais  comme  un  grand  alTront. 

Mais  c'  n'est  né  tôt  :  V  dimègne  d'après,  qwand  j'alla-st-k  l' clse,  elle  mi  d'na 
1*  chet  po  compter  les  poyèche. 

(J.  Demoulim.  Li  troubadour  dé  P  Quawe  dé  boit,  Gh.  18S  .) 

POING. 

2420.11a  l'pognejus. 

LiTT.  Il  a  le  poing  bas  (détaché  du  bras). 

Il  n'a  plus  d'argent.  —  La  main  ne  va  plus  au  gousset. 


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—  257  — 

Deux  bons  k'pagnon  qa'avlt  l' pogne  jus 
(On  sét  k  Lige  çon  qa"  ça  vout  dire), 
Yindlt,  po  saqwants  bons  ècu, 

Li  pal  d'ineoura 

(Baillkux.  L'ours  et  les  deux  k*pagnon.  Fàve.  i8K6.) 

On  pHit  gintllhomme  di  Hesbaye  qu'aveut  r  pogne  jus  et  qui  n'  divéve  qu*ftx 
wallon  et  àx  llbon. 

(Magnée.  U  houlotu,  1871.) 
Qu*i  rintresse  timpe  ou  t&rd,  is  ont  V  cour  plein  d'arège» 
Ine  lèye  qu'is  ont  1*  pogne  jus,  li  diale  est-st-ès  manège. 

(Delargb.  ïne  eopenne  conte  les  pèk*ieu.  1873.) 
JoDOiGRR.  Il  a  r  ponce  casse. 

2421. 1  lî  a  stroukl  ï  pogne, 

LiTT.  Il  lui  a  heurté  le  poing. 

Donner  de  Targent  à  quelqu*un  pour  le  gagner,  pour  le 
corrompre.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Graisser  la  patte. 

Et  co  bureux 
.  D*  passer  à  bleu 
Tôt  stroukant  V  pogne, 
I  s' sipftgn'ret, 
Et  i  compt'ret 
'nne  esse  qwitte  po  r  sogne. 

(DsLABGK.  u  ehe$$eu,  4866.) 

2422.  Çoula  va  comme  on  pogne  so  ine  oûye. 
LiTT.  Cela  va  comme  un  poing  sur  un  œil. 

Gela  va  fort  mal,  il  n'y  a  pas  d'harmonie,  de  régularité,  de 
symétrie. 

Cité  par  Forir.  Diet. 

So  mi  air,  il  y  fiiit  foirt  bon  yisège,  et  c'n'est  nin,  ciette,  li  cas  d*dire  qui  çoula 
▼a  comme  on  pogne  so  ine  oûye. 

(Is.  Dort.  Couplets,  1879.) 

Var.  Màrchr.  C'est  damage  qui  j'ies  dévélope 

Gomme  on  veut  des  ch'vet  su  one  sope. 

(Alkxardrb.  P^ttt  corrf.  1860.) 
Var.  Gharleroi.  Bohice  roi. 

Ces  bratrie  là  vont  dins  c*  n'aifoire-ci,  comme  eune  pougnie  di  ch'fla  so  eane 
assieltée  di  soupe  &  pois. 

(Berrus.  Vmalade  St-Thibau,  \,  se.  9. 1876.) 

2423.  Mette  ses  pogne  es  s'poche.  (Marche.) 

LiTT.  Mettre  ses  poings  dans  sa  poche. 

Prendre  patience. 

Marche.  Ni  cause  nin  avou  Tchomme  à  l'bocbe, 

Motus  et  s'met  tes  pogne  es  t'poche. 

(Alexandre.  Ptit  corti,  1860.) 

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—  258  — 

Var.  Tournai.  Montrer  du  poing  dins  s*poch6. 

Ne  rien  dire,  même  en  présence  d'une  i»juslice  pour  ne  pas  nuire  k  ses  intérêts. 

Tournai.  Oussi  j*ai  r'tenu  m'iangue  dins  m'bouque  et  j'ai,  comme  on  dit,  montré 
du  poing  dins  mUasse. 

(Leroy.  Dlec  difier,  traduction  du  Dieu  Blht^  de  Simon.  Se.  S.  1888.) 

MoNS.  Mais  elle  avoi  moutré  ses  poing  dins  ses  poche,  comme  on  dit,  peur  de 
00  brouyer  les  caerte. 

(Letellier.  Ârmouaqne.  dé  Mons,  1866.) 

POINT. 

2424.  Tôt  vint  à  pont  à  qui  poul  rawârder. 

LiTT.  Tout  vient  à  point  à  qui  peut  attendre. 

Avec  du  temps  et  de  la  patience  on  vient  à  bout  de  tout. 

(ÂCAD.) 

Pr.  fr.  —  Tout  vient  à  point  à  qui  peut  attendre. 

Qui  attendre  peut,  a  ce  qu'il  veut, 
Tout  vient  à  point  qui  peut  attendre. 

(Garr.  Meurier.  Trétor  des  senteneet,  1568.) 

Cf.  QUITARD.  Dict.,  p.  81. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Dînant.  Rosine. 

Po  disgotet  Douard  do  tinde, 

Que  moyen  n'a-ton  nin  tuset? 

Mi,  sins  l'volu,  je  l'ai  trovet; 

Tôt  vint  à  pont  qui  sait  ratinde. 

(COLLARD.  Li  tindrle  à  l'amourette.  II,  se.  11.  1890.) 
Stavklot.  Tôt  k  taxi  vint  bin  k  l'sine. 

POIRE. 

2425.  Compter  po  des  peûre. 
LiTT.  Compter  pour  des  poires. 
Compter  pour  rien. 

Variante.  Compter  po  de  peûve  et  de  se. 

2426.  Coyans  nos  peûre,  elle  sont  maweûre. 

LiTT.  Cueillons  nos  poires,  elles  sont  mûres. 
Uaflaire  dont  il  s^agit  est  arrivée  au  moment  précis  où  il 
convient  qu'on  s'en  occupe,  qu'on  songe  à  la  terminer.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  La  poire  est  mûre. 

Boutiez  dreut, 

Chôqutz  rend. 

Côpez  r  peûre, 

S' elle  est  maweûre. 

(Tbirt.  Li  bon  joweu  dx  vit  jeu  (f  Uge.  Chanson  1859.) 


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Tatî. 
Coyans  nos  peûre,  elles  sont  maweûre. 

(Rkhouchamps.  Tdtt  VperrlquU  II,  se.  3. 1885.) 
Dauphiué.  Quand  la  nouî  ei  bien  cergnié, 

U  la  faut  richassié. 

Quand  la  noix  est  bien  mûre,  il  faut  la  cueillir. 

2427.  Qwand  T  peûre  est  maweûre,  elle  tomme  jus 
d'I'âbe. 

LiTT.  Quand  la  poire  est  mûre,  elle  tombe  (bas)  de  Tarbre. 
Quand  la  coupe  est  pleine,  elle  déborde. 
Ne  quid  nimis. 

Et  quand  le  flot  grossi  doit  enfln  déborder. 
Nul  homme,  quel  qu'il  soit,  ne  saurait  le  guider. 

(PONSABD.) 

Marche.  On  côp  qui  V  peûre  est  meure,  Ule  tome. 

Variante.  Merchedr. 

Ci  jeu  là  durëve  dispôye  longtimps,  et  i  deurreut  co,  mais,  vos  savez,  qwand 
r  prenne  est  maweûre,  elle  tome. 

(Salue.  Prit  (Tvini  tes  lèee,  II,  se.  5.  4880.) 

POIRIER. 

2428. 1  peut  faire4'  poirier.  (Tournaf,) 

LiTT.  Il  peut  faire  le  poirier. 

Etre  sans  argent. 

Fig.  Faire  Tarbre  fourchu. 

Position  dans  laquelle  on  se  tient  sur  ses  mains,  la  tête 
en  bas  et  les  pieds  en  haut.  (Littré.) 

Dans  ces  conditions  il  est  prudent  de  ne  pas  avoir  de  la 
monnaie  en  poche. 

Namur.  Li  doze,jii  V  nait,  les  stoale  joueront  aux  hiatte, 

Au  mitan  d' zelle,  les  trois  roi  front  V  pouari. 

(J.  COUOM.  Lifin  do  monde»  Ch.  1862.) 

Nivelles.  I  counnichait  les  tou  qu'il  avait  bin  watt!. 

Dessus  s*  tiesse  i  s*  despôche  à  leu  fai  des  poiri. 
(Renard.  Les  avenu  de  Jean  d'Nivellet,  Ch.  VIII.  3»  ëd.  1890.) 

Var.  Jodoignb.  Que  r  bon  Dieu  v'  coduche,  les  deux  jambe  au  bont  po  nt  piède 
vos  loyère. 

POIS. 

2429.  I  fàt  taper  des  peus  d'vanl  les  colon. 
LiTT.  U  faut  jeter  des  pois  devant  les  pigeons. 


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-  260  - 

Rien   pour    rien.  —  Il   faut  se  résoudre  à   un  sacrifice 
pour  obtenir  quelque  chose. 

YABUirTE.  I  tape  des  peus  so  l' happa. 

(FoUB.  DicL) 
Yariamte.  Taper  des  vesce  divant  les  colon. 

Sonder  le  terrain. 

Jaloày.  Bietb*ii£. 

Oyi,  mais  on  n'sarout  voler  sins  plome. 

Matbi. 

I  met  les  peus  so  l'happa. 

(Xboffkr.  les  deux  toroeke,  I,  se.  IS.  4864.) 

Mabche.  C'est  tappet  des  pois  tôt  dé  long 

D' rhappâ,  po-z-y  prinde  on  colon. 

(Alexahdre.  FtiteortL  1860.) 

Var.  Tourkai.  Ruer  les  féfe  d'vant  les  couleon. 

RoucBi.  J'ter  les  pos  avant  les  coulons.  Sonder  le  terrain  ;  propos  jetés  en  avant 
et  comme  par  hasard,  pour  découvrir  la  pensée  de  la  personne  à  laquelle  on  s'adresse. 

(Hécabt.  Diet.) 

2430.  Aller  comme  on  peus  es  pot. 

LiTT.  Aller  comme  un  pois  en  pot. 

Être  dans  un  continuel  mouvement,^ faire  beaucoup  d'allées 
et  de  venues.  (AlCad.) 

Pr.  fr.  —  Aller  et  venir  comme  un  pois  en  pot. 

2431.  Lèyans-Ie  passer,  on  passe  bin  des  pois. 

(Namur.) 

LiTT.[ Laissons-le  passer,  on  passe  bien  des  pois. 
Calenibour  ironique  et  méprisant  pour  ravaler  une  personne 
qui  passe. 

2432.  Promette  pus  d'peus  qui  d'brouet. 

LiTT.  Promettre  plus  de  pois  que  de  brouet. 

Promettre  plus  qu'on  ne  peut  ou  qu'on  ne  veut  tenir.  (Acad.) 

Li  proverbe  dit  commun'mint. 
Et  nos  Tvèyans  assez  sovinl, 
Qui,  qwand  Tdangt  presse  on  pau  d*près, 
On  promette  pus  d'peus  qui  d'i>rouet. 
[Patquèye  po  V jubilé  de  V  révérende  mire  di  BaiHre,  1743.) 

2433.  Diner  on  peus  po  ravu  'ne  fève. 
LiTT.  Donner  un  pois  pour  avoir  une  fève. 

Donner  une  chose  pour  en  obtenir  une  autre.  (Acad.) 


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—  261  — 

Pr.  fr.  — •  Donner  un  pois  pour  avoir  une  fève.  —  Donner  un 
œuf  pour  avoir  un  bœuf.  -—  Donner  peu  pour  avoir  beaucoup. 

S'ils  noQS  donnent  des  pois,  nous  leur  donnerons  des  fèves. 

(MONTLUC.  Comédie  det  proverbe*.  Prologue.) 

Pr.  fr.  —  Jetter  un  gardon  pour  avoir  un  brochet. 

(OUDDI.  CurlotUez/rançoUet,  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Qwand  on  k'nohe  les  gins. 

On  donne  on  peus  po  ravu  *ne  fève  ; 

Et  nosse  casti,  d^pôye  longtimps, 

Ni  s'trompéve  nin  dWins  çou  qu'i  fève. 

(Thirt.  On  colrbd  franc  ttgeoU.  4866.) 
C*est-st-hoûye  li  mdde,  mi  bratrez-ve, 
Cheskeune,  po  rimpli  s'chèna, 
Donne  on  peus  po  ravn  *ne  fève 
Ji  m'dimesfèye  di  tôt  coula. 

(WaLEM.  Ji  m'dimesfèye  di  tôt  coula.  Chanson.  1880.) 

Vabiamte.  Qui  donne  à  pusse  qui  lu, 

C'est  qu'i  sèt  d'ei  ravu. 

Var.  Namur.  Donner  one  ou  po-z-awet  on  bou. 

Marche.  Por  on  pois  nos  aurans  one  fève. 

Cbarleroi.        Pau  timps  qui  court,  el  cin  qui  veut  acrachi  s*gève 
Doit  donner  tout  costel,  ein  pois  pou  avoi  'ne  fève. 
(Bernus.  Vchin  qui  tache  este  bouquet  dint  VPieton.  Faufe.  i873.) 

MoNS.  Demeflez-vous  d'ein  homme  qui  vos  promet  pus  d*  bûre  que  d*pain  :  quand 
c*ti  la  vos  bftra  ein  pois,  sera  toudi  pou  avoir  enne  f6ve. 

(Letellier.  Armonaque  diMons.  i846.) 
Var.  Hons.  Bayer  enne  nougette  pou  avoir  enne  gaye. 

2434.  C'est-st-on  peusfoû  d'onslî. 

LiTT.  C'est  un  pois  (pris)  hors  d'un  setier. 
C'est  une  bagatelle,  c'est  si  peu  de  chose  qu'on  ne  s'en  aper- 
çoit pas. 

GÉRA. 

Puis,  i  m'a  dit  di  v'dire 

Qui  l'homme  en  question  est-st-on  rare  canari, 
HufDez-lu...  et  c'n'est  co  qui  on  peus  foû  d'on  stl. 

(Rehodchaiips.  Le*  amour  d'à  Gèrd,  II,  se.  6. 1875.) 
Harète. 

Qwand  j'monta  l'maison  d'vèye, 
A  l'coqu'mftr  j'aveus  dreut. 

Pierre. 

Raison  d'pus,  belle  Marèye. 
Foû  de  stl  d'nez-m'  on  peus. 

^PsaERS.  Uconsèye  dé  Vmatante.  Se.  8.  i877.) 


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—  «62  — 

!2435. 1  fait  les  peus  pus  spais  qu'i  n'sonl. 

LiTT.  Il  fait  les  pois  plus  épais  qu'ils  ne  sont. 
11  prend  cette  affaire  plus  au  sérieux  qu'il  ne  devrait  la 
prendre;  il  en  raconte  plus  qu'on  n'en  a  dit;  il  exagère. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

JALHAT.  BiETH'MÉ. 

I  ïï'ïki  nin  quu  Thiodôre  sëpe  cou  quu  sapasse  sa-v*,  ca  il  ireut  tôt  costé  fer  les 
peus  pus  s*pais  qu'i  n*sont. 

(Xhoffer.  Les  deux  soroche,  l,  se.  IS.  1861.) 

2436.  Vinde  des  peus  qui  n'ont  nin  volou  cure. 

LiTT.  Vendre  des  pois  qui  n'ont  pas  voulu  cuire. 

Tromper;  livrer  de  mauvaises  marchandises. 

Pr.  fr.  —  Vous  ai-je  vendu  des  pois  qui  cuisent  mal  ? 

(OUDIM.  Curiotitez  françoitee,  1640.) 

MoNS.  El  uon. 

Pourqué  c'qué  c'est  qu'i  n'veiroi  nié,  bon  ?  je  rvouroi  bé  Yire,  ça  ! 

Kl  leop. 

Oh  !  mi  jMis  ça  ainsi,  qui  c'qui  sait  ?  vos  H  avez  peut-etle  vindu  des  pois  qui 
n'ont  nié  voulu  cuire? 

(Letellieb.  Armonaque  dé  Mone,  184A.) 

Frahebies.        On  dirou  qu'on  vos  a  vindu  des  pois  qui  n'ont  nt  volu  cuire. 

Tournai.  Cachacroute. 

Te  fes  Ift  eine  mine  comme  si  on  t'aveos  vindu  des  peos  qui  n'eont  pas  voulu 
cuire. 

(Pierre  Bbunemault  (Leroy).  Ein  ménache  d'francs  paufe.  Se.  i.  1891.) 

Var.  Tournai.        T'as  acaté  des  peos  qui  n'ont  pont  voulu  cuire. 

St-(îuentin.  Veinde  des  cohets  qui  n'ont  pas  voulu  cuire. 

RoucHi.  Est-ce  que  j*t'ai  vendu  des  pos  qui  n'ont  point  volu  cuire  ? 

(Hécart.  DiCL), 

2437.  C'est-st-on  compteu  d'peus  es  l'sope. 
LiTT.  C^est  un  compteur  de  pois  dans  la  soupe. 
C'est  un  tatillon. 

G'est-st-on  compteu  d'peus  es  pot,  il  ach'tôye  jusqu'à  de  l'jotte  et  i  forpàye  tôt. 

(Remacle.  Dict,) 
Variantes.  C'est-st-on  compteu  d'peus  es  pot. 

C'est-st-on  sinteu  d'poye. 

C'esl-st-on  J'han  Gocoye. 

G'estrst-on  J'han  Magrite. 

G'est-st-on  pelle  mes  peus. 

G'est-st-on  catt  des  poye. 

Gh'est-st-ein  vrai  coucoule  au  cabas.  (Tournai.) 


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—  263  — 

GÈTROU. 

Nosse  mayeûr  vikëve  comme  on  gueux 
Ci  n'esteut  pus  qu'on  pelle  mes  peus. 
(De  YlVARio.  Lifiesse  di  Hoûtc-sU-ploat.  Il,  se.  5.  1757.) 

SAve  respect,  so  sUr6ne  li  pauve  roye 
N'esteut  pus  qu'on  catt  des  poye. 

(Hanson.  Li  Hinrlade  travettèye,  Gh.  I.  1780.) 
Namur.  Allez-ès,  vt  sot 

Compter  les  fève  ôs  pot. 

Si  v's  avoz  Tcul  qui  vos  brûle, 

Mettez-r  es  Talwe,  vos  vos  l'rafroidiro. 

{Ancienne  chanton,) 

Naiiur.  a  rchtge,  ji  prinds  m'conoye, 

Et  ji  m'boute  à  filer. 
Mais  nosse  laid  Jean  Gocoye 
Tôt  timpe  es  vout  raller. 

(WÉROTTE.  On  nicdoûye.  Gh.  1867,  4^  éd.) 

POISSON. 

2438.  Les  gros  pèhon  magnet  les  p'iit. 
LiTT.  Les  gros  poissons  mangent  les  petits. 
Les  puissants  oppriment  les  faibles.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Les  gros  poissons  mangent  les  petits. 
Cité  par  Forir.  Dict, 

Esl-st-i  donc  vraie  qu'on  veut  todi 
Li  gros  pèhon  magnt  li  p'til? 

Est-il  donc  vrai  que  le  saumon 
Prend  toujours  le  petit  goigon  ? 

(Mathieu  Laentbergh.  1810.) 

Vos  serez  neûr  ou  blanc,  à  l' cour  on  juge  ainsi, 
G'est  r  gros  pèhon  qui  magne  li  p'tit. 

(Lamaye.  Li  pente  divins  Ict  bietxe.  1840.) 

Si  ji  oiséve  mâye  tôt  dire, 

Ji  v's  es  conlreut  jusqu'à  d'main  ; 

Mais  vola  paret,  ji  cr^^ins 

De  piède  mi  pièce  tôt  v'  fant  rire. 

Ga  vos  savez,  tôt  comme  mi, 

Qui  r  gros  pèhon  magne  li  p'tit. 

(Dehin.  Complainte  des  pauves  GabHou  (f  l'octroi.  1846.) 

G'est-sl-ine  air  qui  n'  cange  nin,  on  1*  sèrinôye  todl, 
Répétez,  v'ia  I'  refrain  :  l' gros  pèhon  magne  li  p'tit. 

(Thiry.  Moirt  di  l'octroi.  1860.) 
On  va  nos  fer  ine  grande  société  d'  bies.se, 
Qu'adaw'rel  Toûye  et  qu'  piquYet  l'appel  il, 
On  va  l's  y  for  on  bon  cour,  ine  bonne  tiesse,  • 

Là,  r  gros  pèhon  ni  ningn'ret  pus  li  p'tit. 

(A.  HoCK.  Vaccoird,  Gh.  1863.) 


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VnviERS. 


ClSTOR. 


I  enne  a  qa*avou  V  yaite  plein,  i  onl  tôt  fer  appétit, 

Et  d*pôye  qui  l' monde  est  monde,  l' gros  pëhon  magne  lu  p'tit. 

(Xhoffer.  Les  bUste.  I,  se.  9.  185S.) 
Mabchb.  C'est  l' gros  pèhon  qui  gobe  li  p'tit. 

BouBGOGHE.  Ce  n'a  tô  po  tô  qu*ii\jeustice, 

Lé  peti  son  mainhé  dé  grô. 

(Bernard  de  la  Momhote.  Nœl  Borguignon,  1700.) 

Douai.  Ghës  gros  pichons  qui  z'invallent  chés  tiots. 

2439.  Esse  comme  li  pèhon  es  l'aîwe. 
LiTT.  Etre  comme  le  poisson  dans  Teau. 
Se  trouver  bien,  être  à  son  aise  dans  quelque  lieu.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Etre  heureux  comme  le  poisson  dans  l'eau.  — 
Etre  dans  son  élément. 
Cité  par  FoRiR.  Dict. 

BÊBETTB. 

J'esteus  là  comme  on  pèhon  es  Talwe. 

(Willem  et  Bauwers.  PècM  rach'té.  Se.  7. 1883.) 

Mi,  ju  v*s  el  dit  comme  çonla  m*  vint  so  V  lalwe, 
Di  Tunivers,  si  j'esteus  l' souverain, 
Vos  vik'rtz  tos  comme  li  pèhon  es  Talwe, 
Ou  comme  Toùhal  so  V  hauye  k  joû  d' prétimps. 

(Levêque.  Sifetteus  maUte.  Ch.  1869.) 

To  t*  plaindrais  por  one  goUe  di  plalve, 
Qwand  t' sarais  comme  li  pèchon  es  Tatwe. 

(Alexandre.  FtU  cortu  1860.) 

Esse  heureux  comme  ein  pechon  dins  l'ieau. 

Je  sarais  cint  coup  mieux  que  V  pèchon  dins  V  rivière. 

Que  r  pourcha  V  nez  dins  s' hache  et  qu'ein  zouave  à  V  guerre. 

(Renard.  Les  avent,  de  Jean  d*  Nivelles,  Ch.  1. 1857.) 


Verviers. 

Marche. 

Nivelles. 
Nivelles. 

MOHS. 


U  etoi  comme  ein  pichon  dins  Tiau. 

(Leteluer.  Armanaque  dé  Mans,  1853.) 

GivET.  Mi  qu'astet  heureuse  ft  nosse  mai:gon. 

Comme  dins  l'atwe  li  pèchon, 
I  n'  ma  nin  fallu  longtimps. 
Pou  vèye  qui  m' bia  timps 
Astet  près  di  s*  fin. 

(SORET.  LlfaufediCendrUlon.  1855.) 

Basse-Allemagne. —(So  gesund) wie  der  Fisch  im  Wasser. 

'2440.  Li  sâce  vâl  mî  qui  T  pèhon. 
LiTT.  La  sauce  vaut  mieux  que  le  poisson. 


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Se  dit  d*une  mauvaise  viande  bien  apprêtée  ;  et  fig.  dans  le 
cas  où  Taccessoirc  vaut  mieux  que  le  principal.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  La  sauce  vaut  mieux  que  le  poisson. 
Cité  par  Forir.  Dict. 
Var.  Marche.        Ça  qui  fait  l*  bon  pèchon,  c'est  1*  sauce. 

2441.  Ji  m'es  r'va  avou  çou  qu'  j*a  d'  pèhon. 
LiTT.  Je  m  en  retourne  avec  ce  que  j'ai  de  poisson. 
Je  m'en  vais  content,  satisfait  de  ce  que  j*ai,  quoique  ce  ne 
soit  pas  tout  ce  que  je  désirais. 

Locution  empruntée  au  langage  des  cuisinières,  des  pêcheurs. 

Po  l' moumint  qu'ennès  ralesse 
Avou  çou  qu'is  ont  d' pèhon. 
Comme  dit  ine  aute  spot  wallon. 

(S,  Defrkcbeux.  Moqud,  Conte.  1868.) 

Baptissb. 

Vos  m' ricial  avou  cou  qu' j'a  d' pèhon,  c*est-8t-à-dire  comme  j*enne  a  'nne  allé. 

(Salue.  QwUte  po  qwUu,  Se.  46. 4878.) 

Var.  Mors.  Ërveni  avé  s' froumage. 

Revenir  du  marché  avec  son  fromage,  sans  avoir  pu  le 
vendre. 

Revenir  du  bal  sans  avoir  dansé.  (Sigart.  Dta.  4870.) 

2442. 1  s' tap'rou  dins  Tieau  tout  nu  qu'i  r'vérou 
co  avé  des  péchon  dins  ses  poche.         (Nivelles.) 

LiTT.  Il  se  jetterait  dans  Teau  tout  nu  qu'il  reviendrait 
encore  avec  des  poissons  dans  ses  poches. 

Tout  lui  réussit. 

POIVRE. 

2443.  C'est-st-on  peûve  es  cou. 
LiTT.  C'est  un  poivre  dans  le  cul. 

Il  vend  trop  cher  ;  il  sale  sa  marchandise. 

Pr.  fr.  —  Cher  comme  poivre. 

Orig.  QuiTARD.  Diet.,  p.  605.  a  Avant  les  voyages  des 
Portugais  aux  Indes»  une  livre  de  poivre  coûtait  au  moins 
deux  marcs  d'argent,  i^ 

POLI. 

2444.  Il  est  honiesse  comme  li  chin  Goda  qui 
d'pihlve  les  rosse  ft  feu. 

LiTT.  Il  est  poli  comme  le  chien  de  Godart  qui  pissait  sur 
les  rôts  au  feu. 

Il  n'a  pas  regu  une  bonne  éducation. 
Cité  par  Forib.  Dict. 


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—  266  - 

Vive  Godar  (*)  d' tortos  V  pus  fameux. 
Dont  r  chin  d'pihive  les  rosse  &  feu. 
(Thymus.  Pasquèye  faite  d  jubilé  (V  Dom  Bernard  Codin.  1764.) 
Nivelles.  Honnête  comme  el  cht  Godeau. 

POLITESSE. 

S44o.  L'honnétité  va  bin  so  'ne  biesse^  èco  ml  so 
'ne  gins. 

LiTT.  La  politesse  va  bien  à  une  bête  et  encore  mieux  à  une 
personne. 

Plus  fait  douceur  que  violence. 

(LAroNTAiRE.  Phébus  et  Borée,) 

Var.  Verviebs.  Politesse  est-st-ine  manôye, 

Qu'arichihe  ci  qui  TèplAye. 

(Rerœr.  Spou  rtmé$.  4874.) 

POMME. 

2446.  Ervenir  comnae  ein  coyeux  d'pun.  (Mons.) 

LiTT.  Revenir  comme  un  cueilleur  de  pommes. 
Revenir  en  mauvais  état,  mal  habillé,  mal  vêtu,  honteuse- 
ment. 

Traînant  l'aile  et  tirant  le  pied, 
Demi-morte  et  demi-botleuse, 
Droit  au  logis  s'en  retourna. 

(Lafontaine.  Us  deux  pigeons,) 

Revenir  en  cueilleur  de  pommes. 

{Adages français,  XV«  siècle.) 

Il  est  troussé  en  cueilleur  de  pommes  :  l'habit  troussé,  fait 
ou  habillé  comme  un  paysan. 

(OUDIN.  Curiositei  françaises,  4640.) 
Namdr.  Riv'nu  comme  on  coudeu  d' pomme. 

MoNs.  Et  r  pus  bieau  du  jeu,  c'est  qu'on  dit  que  j' seroi  du  complice  avé  ti,  pou 

faire  c'  belle  cacftde  là  ;  que  je  l'mènnerai  d' lée  ein  autel,  soi-disant  pou  nous  marier 

à  deux,  éyé  puis  que  j*el  planterai  là,  et  qu' j'  erveiral  comme  ein  coyeux  d' pun,  pou 

t' bailler  l'aisance  dé  l' vinde  au  boucher,  comme  enne  guenisse,  pou  li  couper  r  cou. 

(Letellibr.  Dialogue  d'Agaménon  et  Achille.  Arm,  dé  Mons.  4854.) 

2447.  Li  pomme  ni  tomme  nin  Ion  dTâbe. 
LiTT.  La  pomme  ne  tombe  pas  loin  de  l'arbre. 

Pr.  fr.  —  Le  fruit  ne  tombe  jamais  loin  de  l'arbre. 

Se  dit  des  actes  qui  entraînent  des  conséquences  immédiates. 

Non  procul  a  proprio  stipite  poma  cadunt. 

(Lrjeui«E.  Proverbia  famiUaria.  4741.^ 
Namur.  Li  pomme  ni  chait  jamais  foirt  Ion  d' l'aube. 

Basse-Allemagne.  —  Der  Apfel  fàllt  nlcht  weit  vom  Stamme. 
(*)  Moine  au  Val  Dieu. 


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—  267  - 

2448  Nos  avans  'ne  pomme  à  peler  essônle. 

LiTT.  Nous  avons  une  pomme  à  peler  ensemble. 
Nous  avons  un  compte  à  régler. 

Basse-Allemagne.  --  Mit  Ëinem  ein  Huhnchen  zu  pflûcken 
haben. 

2449.  I  qwîrreut   bin  les   grosses  pomme   foû 
des  petite. 

LiTT.  Il  chercherait  (reconnattrait)  bien  les  grosses  pommes 
parmi  les  petites. 

Toute  sa  science  se  borne  à  cela.  >  C'est  un  homme  ignare. 

2450.  Wârder  'ne  pomme  po  Y  seu. 
LiTT.  Garder  une  pomme  pour  la  soif. 

Ménager,  réserver  quelque  chose  pour  les  besoins  à  venir. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Garder  une  poire  pour  la  soif. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Ine  ovrt  ginti  et  sinsieu 
Wàgnive  des  foirt  bonnes  joùrnèye, 
II  euhe  polou  so  paa  d'annèye 
Wftrder  àhèy'mint  'ne  pomme  po  V  seu. 

(Smonon.  Let  deux  casaque,  i8S4.) 

Qu'i  faisse  bal,  qu'i  faisse  laid,  qu'i  geale,  qui  V  timps  s'ènûle, 
Bin  rètrôclâye  es  m*  trô  ji  n'âret  d' keûre  de  freud, 
Ca  ji  wàde,  comme  on  dit,  ine  pitile  pomme  po  1*  seu. 

(Bailleux.  U  mohe  et  Vfrumihe,  1852.) 

Es  r  pièce  di  raspftgnt,  de  wàrder  'ne  pomme  po  V  seu, 
Vos  v*s  avez  d'n^  des  air,  comptant  qu'  coula  durreut. 

(Thirt.  Ine  copenne  so  V  mariège,  i8K8.) 

A  ci  qu'  prindéve  irope  di  j6ye, 
Et  d'vant  Theûre,  qwiltéve  l'ovreu, 
Elle  dihéve  :  à  bout  d' vosse  vôye, 
Vos  n'àrez  nolle  pomme  po  l' seu. 

(N.  Defuecheux.  U  vèye  Bajenne.  Chanson.  1866.) 

Verviers.  C'est  drale,  jamauye  on  boveu 

•  N'  tûse  à  s' waurder  pomme  po  l' seu. 

(Rehier.  Spou  rimes.  1871.) 

Spa.  Enfin  aveûr  li  sciaise, 

Di  saveur  auhèyemint  poirter  aux  rein  s' consciaise. 
Et  d' waurder  po  pus  taurd  one  pitite  pomme  po  V  seu. 

(Poulet.  Lu  bancrott.  Satire.  1866.) 

CoMDROz.  Volet-i  sâver  *ne  pomme« 

Po  r  wârder  conte  li  su  ? 
A  prumt  joû  qu'  l'atomme, 
1  v'  foutet  r  pouml  jus. 

(Damoiseaux.  U  vèye  di  Craquesi-foirt.  1871.) 


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Namuk.  Non  ODcle  Biètnimé  vint  d'  moni, 

Po  r  soif  il  ft  spaurgnl  one  pomme, 
On  n'  poleuve  nin  iesse  pus  brave  homme. 
I  nos  a  lèyl  ses  écu. 
(WtROTTB.  Choix  de  ehantotu  wallonnet,  Namar.  1860.  3«  éd.) 

Marchi.  Parbleu  si  t'estéve  économe, 

Au  moins,  po  V  seu  t' waudrais  one  pomme. 

(Alexandre.  Ftu  corU.  4860.) 

MoHS.  I  faut  toudi  garder  n*  pomme  pou  l' soif,  pasqué  pus  tArd  vos  vos  trouviez 
tvet  vos  dix  doigt  à  vos  bouche. 

(NOOTBIEUX.  Det  noupieaux  conu  dé»  quU,  4850.) 
VARiAim.  Avu  *ne  dobe  simelle. 

POMMIER. 

S451.  lue  s&vage  mèléye  n'a  màye  poirté  'ne 
douce  pomme. 

LiTT.  Un  pommier  sauvage  n'a  jamais  porté  une  pomme 
douce. 

On  ne  peut  nier  son  origine,  il  en  reste  toujours  des  traces. 
On  ne  peut  obtenir  rien  de  bon  d'un  homme  méchant. 

Stavelot.    I  n'  crèhe  nin  des  douces  pomme  so  *ne  slivage  mêlé. 
POMPON. 

2452.  Avu  r  pompon. 

LiTT.  Avoir  le  pompon. 

Etre  au  premier  rang.  (Littré.) 

Avou  1*  hardiesse  d'on  jus  d' la  Mouse, 
A  lu  V  pompon  po  bin  taper. 

(CARMAmtE.  U  concours  di  poésie  di  4857.) 

BaIwIr. 

Ine  saqul  qu*a  *ne  mAIe  aweûre, 
Si  nèyereutd'vins  on  rèchon. 
Ci  n'est  pus  V  cas,  po  V  qwftrt  d'heAre, 
Balwlr  va-st-avu  V  pompon. 

(Alcide  Prtor.  Baiwir  so  s*  panse,  4863.) 

Type  d'honneAr  et  d' corège,  les  boltresse  ont  l' pompon, 
Po  d*ner  Teximpe  ftx  nawe,  et  tripler  so  1*  cherbon. 

(Delarce.  Les  bottresu,  4876.) 

Namur.  Nosse  bia  pHit  duc  est  déjjà  di  stoque, 

Po  r  command*mint,  il  a  V  pompon. 

(WéROTTE.  Majorité  do  duc  di  Drabam.  Ch.  1853.) 

Mors.    Ça,  pou  r  tarte  au  froumage,  mam'zelle  Dufrasne  a  toudi  ieu  r  pompon. 

(Arm.  dé  Mons,  i884.) 


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PONDRE, 

2453.  C  n'est  nîn  po  ponre,  c'est  po  cover. 

LiTT.  Ce  n'est  pas  pour  pondre,  c'est  pour  couver. 

L'affaire  est  entamée,  il  ne  s'agit  que  de  la  mener 
à  bonne  fin. 

Se  dit  encore  d'une  personne  qui  s'attarde  en  quelque  lieu 
beaucoup  plus  qu'il  ne  conviendrait. 

Vertiebs.  Qwand  nos  chanlans  et  fer  dé  V  musique, 

G'  n'est  nin  po  p6re,  c'est  po  cover. 

(PlBE.  LèyafuwakUP  mouton,  Ch,  iB84.) 

PONT. 

2454.  S' porter  comme  el  pont  neu.  (Mons.) 
LiTT.  Se  porter  comme  le  pont  neuf. 

Être  frais  et  dispos;  jouir  d'une  bonne  santé. 
Proverbe  d'origine  parisienne. 

Mors.  Tant  qu'à  mî,  j' sus  fin  contint,  je  m'  porte  comme  el  pont  ^neu,  et  j' vos 
in  souhaite  autant  et  à  tout  no  famie  avec. 

(Letelukb.  Arnumaque  dé  Mon».  186i  ) 

PORCHER. 

2455.  Vât  mî  esse  poirchî  qu'  pourçaî.  (Marche.) 
LiTT.  Il  vaut  mieux  être  porcher  que  pourceau. 

Plutôt  mailre  que  valet. 

Varuhte.  V&t  ml  esse  li  bîergt  qui  i'  chin. 

PiCABDis.  Veut  miux  ète  porcher  qu'  d'été  porcheu. 

(GoRBLBT.  Glouaire.  4851.) 

PORRETTE. 

2456.  Il  est-st-à  V  porrette. 
LiTT.  Il  est  à  la  porrette. 

Il  marche  à  l'aventure.  —  Il  est  contrarié  sans  savoir 
pourquoi. 

2457.  Vert  ou  vette  comme  porrette. 

LiTT.  Vert  ou  verte  comme  porrette  (un  jeune  poireau). 
Se  dit  des  personnes  peu  avenantes,  d'un  abord  désagréable. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

PORTE. 

2458.11  est-st-amistâve  comme  ine  poite  di  prîhon. 

LiTT.  Il  est  amical  comme  une  porte  de  prison. 

Se  dit  d'un  homme  rude  et  d'un  abord  repoussant.  (Acad.) 


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-  270  — 

Pr.  fr.  —  Il  est  gracieux  comme  la  porte  d'une  prison  ;  — 
comme  une  poignée  d'orties. 

Les  parvinou  sont-st-attirant  comme  li  poite  d'ine  prlhon. 

(Remacle.  Dlct  ) 
C*est-st-onk  qu*est-st-amistàve  comme  ine  poite  di  prihon. 

(FoRn.  DiCL) 

JOSEPH. 

Ni  îkiA  nin  rire  di  timps  in  timps  ?  On  n'  pout  nin  todi  fer  'ne  mène  comme  ine 
poite  di  prihon. 

(Willem  et  Badweks.  Pècht  rach*té.  Se.  9. 4889.) 

Marche.  Ces  visège  là 

On  n*  les  waite  qui  comme  on  guignon. 

On  les  lomme  des  poite  di  prihon. 

(Alexandre.  Ftit  eorti,  4860.) 
Namur.  Gaie  comme  one  poite  di  prigeon. 

MoNS.  Bé  c'est  clair,  ça  n'aviez  nié  vu  V  mèquenne,  elle  est  agréable  comme  enne 
porte  dé  prison,  ^né  pas  ? 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mon$,  1850.) 
Tournai.  Agréable  comme  eine  porte  d' prison. 

Picardie.  Gai  comme  el  porte  d'eine  prison. 

(GORRLET.  Glostaire.  1851.) 
Lille.  M'n  opinion  sus  leu  caractère, 

J' vas  vous  r  dire  ichi  sans  façon  : 

1  sont  gais comme  un  vrai  chim'tière. 

Polis comme  des  gardiens  d' prison. 

(Desrodsseaux.  Chan9,  lilloises,  4854.) 

Comparaison  populaire  provençale  : 

Coumplasent  coumo  uno  porto  de  prison. 

{Revue  des  langues  romanes,  1884.) 

2459.  Quand  les  porte  sont  freumée,  on  n'  sél  pos 
c'  qui  s' passe  dins  les  maseon.  (Tournai.) 

LiTT.  Quand  les  portes  sont  fermées,  on  ne  sait  pas  ce  qui 
se  passe  dans  les  maisons. 

Les  apparences  sont  trompeuses  ;  tel  qui  paraît  heureux 
chez  lui  est  souvent  loin  de  l'être. 

2460.  S' on  V  fève  sorti  po  Y  poite,  i  r'vaîreut 
po  rfiniesse. 

LiTT.  Si  on  le  faisait  sortir  par  la  porte,  il  reviendrait  par 

la  fenêtre. 

Se  dit  d'un  importun  dont  on  ne  peut  se  débarrasser.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Si  vous  le  faites  sortir  par  la  porte,  il  rentrera  par 

la  fenêtre. 


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—  271  - 

Nivelles.  S' on  l' frout  sourti  pa  l'hache,  i  rinterrout  pa  l' ferniesse. 
Yab.  Harcrc         Faut  passet  po  Tucbe  ou  l' flniesse. 

Basse-Allemagne.  —  Schmeiss  ihn  zur  Thûr  hinaus,  und 
er  kommt  durch*s  Fenster  wieder  herein. 

2461.  L'ci  qui  hoûte  àx  poite,  ôt  sovint  dobe. 
LiTT.  Celui  qui  écoute  aux  portes,  entend  souvent  double 

(mal). 

La  curiosité  est  souvent  punie. 

2462.  Claper  l'ouhe  so  V  trô  de  beûre. 

LiTT.  Fermer  (avec  fracas)  la  porte  sur  le  trou  de  la  bure. 
Abandonner  sa  maison,  agir  en  désespéré.  —  Brûler  ses 
vaisseaux.  —  Renoncer  à  une  entreprise. 
Cité  parFomR.DicL 

jAMUf. 

Ni  nos  a  nin  stu  bonne  aweûre, 
De  clapper  Touhe  so  V  trô  de  beûre. 
(Lambert  Hollongne.  Eninjeux  des  paysans.  1636.  B*  et  D*. 
Recueil  de  chansons.) 

Ji  n*  fais  nin  çou  qui  j' voux  ; 
Ji  convins  d' vosse  raison  ;  mais  claper  l'ouhe  so  l' beûre, 
Qwand  les  idèye  mi  v*net,  coula  m*  sonl'reut  trop  deûr. 

(Dehik.  P'titmoumint  d' plaisir.  Préface.  1845.) 
A  pniml  r*fos,  n'  tapez  nin  l'ouhe  so  l' beûre. 
Comme  des  doux  mot,  riçûvez  leus  affront. 

(DD.  Salmb.  Chanson.  1870.) 
On  sûye  télé  fèye  di  m' fer  creûre 
Qui  si  j' voux  d'ner  mes  aidan, 
Adon  taper  Touhe  so  V  beûre. 
Mes  proRt  d'vatront  pus  grand. 

(N.  Defrbcbeuz.  U  houyeu.  Ch.  1871.) 

2463.  I  fait  pus  beon  à  V  porte  d'un  plaigneux 

Qu'à  r  porte  d'un  vanteux.    (Tournai.) 

LiTT.  II  fait  meilleur  à  la  porte  d*un  homme  qui  se  plaint, 
qu'à  la  porte  d'un  vantard. 

Se  méfier  de  ceux  qui  se  vantent  continuellement  de  l'impor- 
tance de  leurs  affaires  et  de  leur  fortune. 

2464.  C'esl-st-one  èfonceu  d'uche  douviète. 

(Namur.) 

LiTT.  C'est  un  enfonceur  de  portes  ouvertes. 

Faire  un  eiTort  pour  surmonter  un  obstacle  qui  n'existe  pas. 

(LlTTRÉ.) 

Pr,  fr.  —  C'est  un  enfonceur  de  portes  ouvertes. 
Il  enfonce  les  huis  ouverts. 

(Père  Jeam-Marib.  Le  divertiuement  des  sages,  1668.) 


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-  272  - 

2465.  Taper  les  ouhe  po  les  finiesse. 
LiTT.  Jeter  les  portes  par  les  fenêtres. 

Yamaute.  Taper  po  les  ouhe  et  les  Aniesse. 

LiTT.  Jeter  par  les  portes  et  les  fenêtres. 
Etre  prodigue  à  Texcès,  se  livrer  à  des  dépenses  de  tout 
genre,  également  ruineuses. 

Pr.  fr.  —  Brûler  la  chandelle  par  les  deux  bouts. 

Jeter  la  maison  par  les  fenestres. 

(OUDIM.  CuriotlUifrançoUet.  1640.) 

Cité  par  Forir.  Diet 

On  joA  comme  hoAye,  po  'ne  si  belle  fiesse. 
On  tap'reat  Toahe  foA  po  r  finiesse. 

(Chamon  patriotique.  4790.  Ree.  BODY.) 

Tateniœ. 

Hais  qo'avez-ve  don  es  V  tiesse? 
Quoiqu'i  ji  n*  tape  jamàye  les  ouhe  foA  po  les  fniesse, 
Ji  m' veu-st-on  joû  comme  Taute  ossi  paave  qui  todi. 

(Remouchamps.  U  9av*a.  l,  se.  S.4858.) 

N'allez  nin,  m' fi,  lever  trop  haut  vosse  tiesse, 
Et  n'  tapez  m&ye  les  ouhe  po  les  finiesse. 

(A.  HocK.  LafamUU  Mathot.  1866.) 

Yabuhte.  Qwand  c'est  po  heure  et  po  magnl. 

On  tape  les  aidan  po  r  finiesse. 

(Bahleux.  Poème.  184S.) 

YEBiriERS.  Lu  ci  qui  a  quéquès  richesse, 

A  r  vole,  s'i  vout  peter  haut, 
Taper  les  ouhe  po  les  finiesse. 
Trop  vite  i  monte  lu  blanc  chWau. 

(Pire.  Saint-Pire  to  V  bon  Diet.  Ch.  1884.) 

MONS.  J'in  n'ai  bë  conneu  d'in  gas  là,  qui  j' tient  tout  pa  lés  porte  et  pa 
lés  fnette.  (Moutrieux.  Det  nouvieaux  conte  dét  quié.  1850.) 

MoMS.  W  mé  parlez  nié  d' ces  jeunes  glorienx-là,  i  jetteriont  toute  pa  lés  porte 
et  les  ferniette,  si  on  vouroi  l'z  acouter. 

(Letrlueb.  Àrmonaque  dé  Mons.  1861.) 

Basse- Allemagne.  —  Die  Thûr  aus  dem  Fenster  werfen. 

2466.  Mette  li  clé  d'sos  l'ouhe. 
LiTT.  Mettre  la  clef  sous  la  porte. 

Quitter  furtivement  sa  maison  parce  qu^on  a  de  mauvaises 
affaires.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Mettre  la  clef  sous  la  porte. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Ossi  dit-st-on  qui  flite  di  bin  s' kidftre, 

A  ma  pau  d' timps  d*sos  l'oube  i  bouta  l' clé  ; 

C'esteut  por  lu,  l'ènnocint  m' vt  soler. 

(Babulbux.  Jàcqueli  cotU  Fftve.  1843.) 


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-  273  — 

BAtwlfi. 

Tribunal  di  commerce...  Ramasse  aidan...  faillite. 

Grahay. 

L'a  mettou  V  clé  d'sos  l'ouhe,  c'est  vosse  banque  qu*est-st-en  fuite. 

(Alcide  Prtor.  On  dragon  qui  fait  des  madame.  1867.) 

Var.  MoNS.Eyët  r  lind'main  on  éloit  tout  surpris  d'intinde  dire  qu'ils  aviont  fait 
Saint-Jean  parnuit.  (Letellier.  Arm,  de  Mont.  4865.) 

Yar.  Tournai.        Déménager  à  l' cloquette  de  beos. 

Var.  Lille.  Faire  Saint-Pierre  par  nuit. 

Yar.  YALENaENNES.        Faii%  Saint-Jean  par  nuit. 

(Yermesse.  Voe.  du  patois  lillois.  4865.) 

PORTER. 

2467.  Tout  r  monde  pourte  èsse  grain.  (Nivelles.) 

LiTT.  Tout  le  monde  porte  son  grain. 
Chacun  travaille  pour  soi  et  porte  la  responsabilité  de 
ses  actes. 

PORTION. 

2468.  Il  âret  ine  portion  d'  grognon  â  matin  et 
ine  portion  d'iînwe  a  l' nute. 

LiTT.  Il  aura  une  portion  de  groin  le  matin,  et  une  portion 
de  langue  à  la  nuit  (le  soir). 

Il  se  marie  avec  une  femme  méchante. 

Jodoigne.  Il  àret  one  pourtion  d' grognon  an  maté  et  one  pourtion  d'ilnwe 
à  r  nait. 

POSER. 

2469.  Poser  cheonq  et  r'tenir  six.  (Tournai.) 

LiTT.  Poser  cinq  et  retenir  six. 

Faire  volontairement  un  calcul  faux  pour  en  obtenir  un 
avantage. 

POT. 

2470.  Pot  findou  deûre  longtimps. 
LiTT.  Pot  fendu  (fêlé)  dure  longtemps. 

Une  personne,  quoiqu'infirme  et  valétudinaire,  ne  laisse 
pas  que  de  vivre  longtemps.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Un  pot  fêlé  dure  longtemps. 
JODOiGRE.  Pot  r'cëclé  deûre  longtimps. 

Mors.  Et  rié  d' tai  qu'ein  pot  fêlé  pou  durer  lonmain. 

Picardie.  Eine  keine  fêlée  vo  pus  longtemps  à  l'ieu  qu'eune  neuve. 

(GORRLET.  Glossaire.  4851.) 

SAraT-QuENTiN.  Ein  pot  fôlé  dure  pu  longtemps  qu'ein  eute. 

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—  274  - 

2471.  Biesse  comme  on  pot. 

LiTT.  Béte  comme  un  pot. 

Exlrômeraent  bêle.  (Acad.) 

Vr.  fr.  —  Bêle  comme  un  pot.  —  C'est  une  cruche 

Pot  d' lérre  trop  lèglre. 
Si  lèya-t-à  dire. 
(On  dit  d' là  qu'on  sot 
Est  biesse  comme  on  pot.) 
(Bailleix.  U  pot  d' terre  e:  t  pot  d'Jiér,  F&ve.  1856.) 

Charleroi.        L*  bouc  II  respond,  biesse  comme  on  pot, 
Bin  t' n'as  qu'à  prinde  pa  m*  baube... 

(Dernus.  U  r'tian  èyet  V  bouc.  Faufe.  4873  ) 

247:2.  Soûrdaul  comme  on  pot. 

LiTT.  Sourd  comme  un  pot. 

Ce  proverbe  vient-il  de  ce  que  les  pots  n'ont  pas  d'oreilles, 
comme  les  écuelles?  M.  Quitard  ne  partage  pas  à  cet  égard 
l'opinion  de  Le  Duchat  ;  selon  lui,  cette  expression  est  une 
variante  mal  entendue  du  dicton  plus  ancien  :  sourd  comme  un 
toupin  (comme  une  toupie,  comme  un  sabot).  On  dit  aussi  : 
dormir  comme  un  sabot,  Dict.,  p.  606. 

JoDOiGNC.  Soûrdaut  comme  one  boiche  (une  bûche). 

2473.  Allez  compter  les  fève  ô  pol.  (Namur.) 
LiTT.  Allez  compter  les  fèves  clans  le  pot. 

Renvoyer  quelqu'un,  lui  ôler  tout  espoir  d'obtenir  ce  qu'il 
demande. 

Faire  une  réponse  vive  et  ingénieuse  qui  réduit  au  silence. 
(Acad.) 

Pr.  ir.  ~  Donner  à  quelqu'un  son  paquet.  —  Envoyer  faire 
lanlaire. 

Namur.  Que  plaigi  aurc-j*  avou  vos. 

Allez  es,  vl  sot. 
Compter  les  (éwe  à  pot  ; 
Si  v's  avez  l' cul  qui  vos  brûle, 
Mettoz-le  es  l'alwe,  vos  vos  V  rafroidiro. 

(Ancienne  chanson.) 
JoDOiGME.  Allez  compter  les  pois  es  1*  sope. 

2474.  (Vesl-st-on  pot  qui  jâse  flamind. 
LiTT.  C'est  un  pot  qui  parle  flamand. 

Se  dit  d'un  vase  fêlé,  qui  rend  un  son  faux  (étranger). 

Flandres.  H  y  spreekt  latyn. 

Var.  Jodoignc.        Ça  sonne  comme  on  sabot  r'cëclé. 

3475.  Tourner  âloil  de  pot. 
LiTT.  Tourner  autour  du  pot. 


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—  'llo  — 

Biaiser.  —   Ne  point  aller  au  fait,  à  la  conclusion  d'une 
affaire.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Tourner  autour  du  pot. 

Fille  aimable  autant  qu'on  peut  l'être, 
Et  ne  tournant  autour  du  pot. 

(Lafontàine.  Niçoise.) 
A  quoi  bon  barguigner  et  tant  tourner  autour  du  pot  ? 

(MouÈRE.  M,  de  Pourceaugfiae.) 

Cf.  QuiTARD.  DicL,  p.  606. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Tonton. 

£h  bin,  Golzau  est-st-à  m' mantre, 

Ji  n'  sâreu  tant  tourné  àloû. 

(De  Harlez,  De  Cartier,  etc.  Li  voyège  di  Chaudfontctne.  III,  4787.) 

Durand. 

Ji  creus  qu*  vos  estez  div'nou  sol. 

Dubois. 

Hoûtez,  ni  tournans  nin  baicôp  àloû  de  pot, 
Volez-v'  ou  n*  volez-v*  nin  ? 

(Delchef.  Les  deux  nèveiix.  I,  se.  8.  1858.) 

TlHTIN. 

Ti  toûne  âtou  de  pot,  et  t'as  'ne  saquoi  so  V  cour  ; 
Ji  wage  qui  d'vins  coula  il  est  question  di  m' soûr. 

(Toussaint.  Hinri  et  DadUe.  III,  se.  3.  1870.) 

Marche.  Po  n'  nin  tournet  autoû  do  pot, 

Li  ci  qui  s' rouvièye  est-st-on  sot. 

(Alexandre.  P*tU  carti.  4860.) 
Gharleroi.  Gélique. 

Ji  n'  toun'rai  né  l't  auto  do  pot  po  vos  dire  que  'ne  chance  di  chin  nos  a  fait  fait 
rinconte  èchenne  î  gn'a  'ne  samoaine. 

(Bernds.  L'  maldde  Saint-Thibau,  I,  se.  5.  4876.) 

Borinage.  Je  n'  suis  nié  d' ces  gas  là,  mi,  voyez  bé,  sans  m' bayer  du  galon,  là, 
qui  s' mel'té  d' racrire,  ëyët  qui  tounté  autour  du  pot  enne  eternum. 

(MOUTRIEUX.  Des  nouvieaux  conte  dés  qulé,  4850.) 
MoNS.    Là,  dites-le  à  vos  bon  sin,  sans  tourner  à  l'intour  du  pot. 

(Leteluer.  Àrmonaque  dé  Mons,  4857.) 
Saint-Quent».  J'ai  quier  chés  geins  qui  n'  tourn'leut  pau  à  laintour  de  ch'pôt. 

(GossEU.  Lettres  picardes,  4844.) 

2476.  Payî  les  pot  cassé. 
LiTT.  Payer  les  pots  cassés. 

Se  dit  d'un  homme  sur  qui  Ton  croit  que  les  frais,  la  perte,  le 
dommage  d'une  affaire,  doivent  retomber.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Il  en  payera  les  pots  cassés.  —  Il  payera  les  violons. 


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-  276  — 

Faire  payer  les  pois  cassés. 

(OUDIN.  Curtotitex  françoUet.  4640.) 

Sçacbant  qu'il  en  fallait  payer  les  pots  cassés. 

(Rgchieb.  Sat.  X.) 

Cité  par  FoRiR.  Dict. 

Crauay. 

Après  tôt,  r  fiesse  esteut  à  m' gosse, 
Tant  qu'  j'a  volou,  j'a  rôle  m' bosse. 
Jans,  c'est  bon,  c'est-st-assez, 
Ji  pâyeret  les  pot  cassé. 

(Âlcide  PRYOR.  Lljamadet  qwatte  nation,  4869.) 
Badinet. 

Bon,  vola  qu'elle  tome  flàwe  ;  c'est  co  sûr  mi  qu'ennès  pâyeret  les  pot  cassé. 

(TlLKiN.  On  novai  locataire.  Se.  7.  4S80.) 

Gharleroi.    lunne  après  l'aute,  faura  qu'i  nos  apisse, 

Payant  les  pot  casset  po  les  oAye  dé  1*  génisse. 

(BEhNUS.  Le*  deux  torla  èyet  /'  guernoâye.  Faufe.  i873.) 

Nous.  I  n'  fait  jamais  bon  d' cacher  à  mette  ein  aute  dins  la  crotte,  parqué  on 
finit  toudi  pa  payer  les  pot  cassé. 

(Leteluer.  Àrmonaque  dé  Mon».  iSAl.) 

Saint-Quentih.  Par  l' moyen  qu'a  n'  paera  pau  cbés  pots  épotrds. 

(GosSEU.  Lettres  picardes.  iSili.) 

2477,   I  n'y  a  nou  si  laid  pot  qui  n'  trouve  si 
covièke. 

LiTT.  Il  n'y  a  pas  de  si  laid  pol  rjui  ne  trouve  son  couvercle. 
Se  dit  d'une  femme  laide,  lorsqu'elle  se  marie.  —  Si  laide 
que  soit  une  fille,  elle  trouve  toujours  un  mari.  (Littré.) 
A  chaque  pot  son  couvercle. 

(Gabr.  Meurier.  Trésor  des  sentences.) 
Il  n'est  si  méchant  pot  qui  ne  trouve  son  couvercle. 

(Oddin.  Curiositez  françoises.  4640.) 
Ou  lorsqu'on  a  du  bien,  il  n'est  si  décrépite, 
Qui  ne  trouve,  en  dormant,  couvercle  à  sa  marmite. 

(Kegnier.  Sat.  xni.) 

Pr.  fr.   —  Il  n'y  a  pas  de  grenouille  qui  ne  trouve  son 
crapaud. 

Cité  par  FoRiR.  Dict. 

On  monse,  comme  mi,  et  si  terrible, 
Ni  s&rcut  rinde  si  cour  sensible  ; 
Et  qu'  jamftye  on  parèye  magot, 
Ni  sièvreut  di  covièke  à  s'  pot. 

(Hanson.  Li  Luciade  es  vers  ligeois.  Cb.  V.  4783.) 
Vos  m' louqulz  télé  fôye  po  on  sot, 
Là,  qu'  j'a  'ne  narenne  comme  on  bifteck. 
Bin  n'a  nou  si  laid  pot 
Qui  n'  trouve  todi  s' covièke. 

(Willem.  Bièth'mé  V  sôdàrt.  Ch  485  .) 


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—  277   ~ 

Si  bin  qui  l' madrombelle,  di  foice  qu'elle  si  k'mâgria  di  n'  trover  nou  covièke  po 
8'  pot,  intra  divins  on  pHit  pauvriteu  covint. 

(Magnée.  U  houlotte,  i87i.) 
Yabiarte.  TatI. 

Bin  j'èl  pinséve,  so  mi  àme,  ce  pus  sùU  qu'  coula, 

I  n'a  nou  si  laid  ouhe  qui  n'  trouve  todi  s*  maka. 

Mais  s'il  a  des  Idèye,  tôt  louquant  'ne  sifaite  geatve, 

U  est  co  pus  sol  qu'  Mon,  qu'  mousstve  es  l'aiwe  po  Y  platve. 

(Rehouchaiips.  Tàti  VperriqnU  II,  sc.  i.  4885.) 
Malmedt.      I  gn'a  nou  si  laid  posson  qui  n'  trouve  su  covra. 
Marche.  N'y  a  pont  d' pot  qui  n'  trouve  si  covra. 

Vab.  Marche.  Tôt  ptd  trouve  si  chausseure. 

TnmGinr.  I  gn'est  si  Ift  pot  qui  n'  trouve  su  couché. 

Namur.  Li  pus  laid  pot  trouve  si  couviette. 

Vab.  Namur.  Chaque  pourcia  trouve  si  stauve. 

Cbarleroi.    N'y  a  né  d' si  vt  pelon  qui  n'  pout  trouver  s' couviette, 
Et  r  cin  qui  fait  l' tambour,  dil-st-o,  fait  les  maquette. 

(Bermus.  Vèterr'mint  dé  V  lionne.  Faufe.  4873.) 
Mons.         I  n'a  nié  si  noir  pot  qui  n*  treuve  nié  ëssc  couverte. 
Lille.  Chaque  pot  trouve  s' couverture. 

(Dksrousseaux.  Chantont  lilloise*.  4857.) 

DouAL  Chet  pou  vo  dire,  mes  gins,  in  vêlant  d'z  ogiaux  comme  cha  s' marier, 
qu'y  n'y  a  point  d'  si  laid  pot  qu'y  n'  trouve  s' couverture,  comme  ch'viu  proverbe 
qui  dit. 

(Dechristé.  Souv'nirt  d'un  homme  d'  Douai.  i859.) 

2478.  C'est  Y  pot  d' terre  conte  li  pot  d*  fier. 
LiTT.  C'est  le  pot  de  terre  contre  le  pot  de  fer. 
Se  dit  d'un  homme  sans  appui  qui  a  un  démêlé  avec  un 
homme  puissant,  (âgad  ) 

Pr.  fr.  —  C'est  le  pot  de  terre  contre  le  pot  de  fer. 
Se   trouve   déjà    dans    VEcclésiaste,  XIIT,  '^   et    3.    Quid 
communipabit  cacabus  ad   ollam?   V.    les    fables   d'EsoPE 
et  de  Lafontaine. 
Cité  par  Forir.  Dict, 

Crahat. 

Pot,  pot, 

C'est-st-on  v!  spot, 

Pot  d' terre  si  casse 

Qwand  pot  d'  flér  balte  carasse. 

Pot,  pot, 

C'est-st-on  vi  spot. 

Pot  d' terre  a  sognc  di  fer  V  vôye  avou  vos. 

(Alcide  Pryor.  i  t'enne  afallou  cf  pan.  1871.) 

Marche.  Poquoi  fet  comme  on  diale  d'infer, 

Qwand  c'est  V  pot  d' terre  conte  li  pot  d' flér. 

(Alexandre.  P'iit  cortL  1860.) 


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—  278  - 

MoNs.  El  brave  màyeûr  a  taché  d' leu  espliqaer  qa*  c'etoit  1*  pot  d*  terre  conte  el 
pot  d' fier  et  qu'i  perdriont  pus  qu'i  n*  guingneriont  h  c'  jeu  là. 

(Leteluer.  Arm,  dé  Mont.  4864.) 

2479.  Lèyî  \  crème  es  fond  de  pot.  (Marche.) 

LiTT.  Laisser  la  crème  au  fond  du  pot. 

Ne  pas  approfondir  une  chose  et  comme  conséquence  en 
laisser  la  meilleure  partie,  la  plus  importante,  ou  la  plus 
lucrative. 

2480.  Savu  V  fond  de  pot. 

LiTT.  Connaître  le  fond  du  pot. 
Connaître  une  alTaire  entièrement. 

Marèye. 

Wisse  vout-i  qui  j'comprinse? 

Ji  sds  bin  qu'  c'est  por  mi,  kimint  fîil-i  qu' j'èl  pinse 
Po  savu  r  fond  de  pot? 

(HovEN.  U  boûqueue  èmacraléye.  Se.  7.  i879.) 
Louise. 
On  sët  r  An  mot, 

BÈBETTE. 

Qui,  nos  aute  ? 

Victor. 

C'est  nos  aute  qui  k'nohet  V  fond  dé  pot. 

(Remoucmamps.  Im  amour  d'à  Géra,  II,  se.  i5.  1875.) 

2481.  Été  peot  et  reot.  (Tournai) 
LiTT.  Etre  pot  et  rot. 

Etre  bien  dans  une  maison  ;  y  avoir  le  boire  et  le  manger. 
Pr.  fr.  —  Etre  à  pot  et  à  rost  avec  une  personne. 

(OUDIR.  Curtosltez  françaises,  i640.) 

Tournai.  D'  pus  ein  p'tit  temps  cba  va  bin,  j' l'ai  belle,  j' sus  peot  et  reot  tous 
les  jour  et  j' n'ai  pus  rien  à  faire. 

(Pierre  Brunehault  (Lerot).  Ein  ménache  d:*  francs  paufe.  Se.  7. 1891.) 

2482.  Houmer  1'  pot. 
LiTT.  Ecumer  le  pot. 

Profiter  d'une  chose,  en  user  au  détriment  de  celui  qui 
devait  en  jouir. 

Don  Juan  qu'  n'aime  nin  d' croquer  V  marmot. 

Ni  d' s'amuser  à  houmer  l' pot, 

Si  roàgrèye  di  lèyl  s' corège 

Si  rassucl  comme  ine  preunp  sèche. 

(Hauson.  u  luciade  es  vers  Hgeois,  Ch.  IV.  4783.) 
Crabay. 
Ni  pinse-t-i  nin,  ci  bat  jojo, 
Qui,  sins  mi,  l'àreut  houmer  l' pot. 

(Âlcide  Prtor.  Ujama  des  qwatte  nation,  1869.)  ' 


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^  279  - 

Li  p'iit  Jâcque,  qu'est  so  pld,  disos  s*  bàbe,  rëye  di  vos, 
Et  so  r  limps  qu'  vos  doirmez,  lot  douc'mint  home  li  pot. 

(RmouCHAHPS.  Les  deux  voixin.  4876.) 

POTÉE 

2483.  Oihovri  V  potêye. 

LiTT.  Découvrir  la  potée. 

Découvrir  la  fin,  le  mystère  de  quelque  affaire  secrète, 
de  quelque  intrigue  (Agad  ) 

Pr,  fr.  —  Découvrir  le  pot  aux  roses. 

Orig.  V.  QuiTARD.  Dict,,  p.  607,  qui  rapporte  ce  proverbe 
à  un  ancien  usa?:e  (la  rose  était  Je  symbole  de  la  discrétion). 
Selon  d'autres,  il  faudrait  dire  le  pot  au  rose  (au  fard),  que  les 
vieilles  coquettes  ont  soin  de  tenir  bien  caché. 

Marèye  Bada. 

Aie  !  make  so  V  soô,  vola  V  fàve  foû. 
Po  c'  côp  là,  on  d'hoûve  li  potêye. 
(De  Harlez,  De  Cartier,  etc.  U  voyage  di  Chaud/on lalne.  III.  4757.) 

On-z-y  va  llbe  et  sins  fisiqae, 
I  n'y  a  ni n  mèsàhe  di  berrique 
Po  d'hoviér  cisse  potêye 
(Delloye.  Proclamation  locale.  Troubadour  liégeois.  4799.) 
Jeannette. 
Si  m' dimande  ine  saquoi,  i  m' fôret  dire  li  vraie. 
Badinet. 
J'y  va,  j'iret  mutoi  dihoviër  li  potêye. 

(Delcbef.  Li  galant  de  Vslervante.  I,  se.  7.  4857.) 

A  ses  arraine,  li  mayeûr-ès-faité  responda  qui  s' dake  à  lu  n'alléve  nin  pus  Ion 
qui  di  Tapougnl,  et  qu'i  n'aveut  nin  dreut  di  li  d'hovrt  V  potêye. 

(Magnée.  Li  boulotte.  4871.) 

GÉRA. 

Tinez  les  bin  à  l'oûye. 

Et  vos  dlioûvrez  V  potêye,  sins  passer  l' journêye  d'oûye 

(Remoucbabcps.  Les  amour  cTà  Gèrd.  II,  se.  6.  4875.) 
Jaluay.  Bièth'mé. 

I  fâreut  arënl  les  k'mëre...  Su  Thiodôre  vouléve  les  aller  houkl. 

NathÎ. 

Fàt-i  y  aller,  roi  ? 

Bièth'mé. 

Nenni,  sacri...  vos  d'couverrlz  l' potée. 

(Xhoffer.  Let  deux  torocbe.  I,  se.  4.  4861.) 

Nahdr.  On  sët  bin  qu'  c'est  vos 

Qu'a  discouviet  l' pot. 
Vos  estez  on  fln  live. 
(Wérotte.  Li  chimique  ni  vout  put  qu'on  vike.  Ch.  4867.  4c  éd.) 


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-  280  - 

Variante.  Trover  r  qwaqwa. 

Le  pot  aux  roses,  Tencloaure.  (Remacle.  Dtet.) 

Li  nabiège  a  fait  d'coviér  li  qwaqwa.  (FoRia.  Dict.) 

HiCNAR. 

L'hypoconte  qui  n'  sët  nin  l' qwaqwa, 
Ni  s' creut  nin  mon  rïait  po  çoula. 

(De  Harlez.  Ut  hypocome,  I,  se.  3.  1758.) 

Ci  n'esteut  co  rin  d' coula, 

Si  j' n'aveus  vèyou  qui  s' tromp'rèye. 

Mais  vocial  apreume  li  qwaqwa. 

(Salme.  Vhéritège  d'à  Jâcque  Leduque,  Ch.  1875.) 

Ji  creus  qu'  j'a  d'hoviërt  li  qwaqwa. 

(Braht.  U  bouquet.  Il,  se.  â.  1876.) 

VrRVIERS.  Nelle. 

Si  c'est  vraie,  k  m*  wèsenne  poirtant  V  prumi  novelle. 

GnxE. 

Jans  U  conter  V  qwaqwa. 

(Renier.  U  mohonne  à  deuxfau.  Se.  li.  1873.) 

Jalhay.  Thiodôre. 

Yoià  l' qwaqwa  !  j'aveus  bel  à  waitt. 

(XnoFFER.  Les  deux  toroche.  II,  se.  U.  186S.) 

Var.  Tournai.  Vir  Tetrife. 

Découvrir  la  vérité.  —  {Etrife,  tromperie  au  jeu.) 

2484.  Gâter  l' potêye. 
LiTT.  Gâter  le  pot  au  feu  (le  potage). 

Empêcher  par  imprudence  ou  par  malice  qu'une  affaire  ne 
se  conclue.  (Littré.) 
Gâter  les  affaires. 

FlFINE. 

Lèyans-le  cial,  mamme,  i  louk'ret  à  l' mobonne. 

Rare. 

Nenni  dai,  i  gàtreut  l' potèye. 
(Willem  et  Bauwens.  U  galant  d'à  Fifine.  Se.  7. 1882.) 

POTIER. 

2483.       Dispeu  loudi  V  pott 

Poite  évie  au  potî.  (Namur.) 

LiTT.  Depuis  toujours  le  potier 

Porte  envie  au  potier. 
Effets    de    la    concurrence   chez    les    gens    d'une    môme 
profession. 

Figulus  figulo  invidet, 

(Lejeune.  Proverbla  famataria,  1741.) 


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—  281  — 

POU. 

2486. 1  touw'reut  on  piou  po-z-avu  V  paî. 

LiTT.  Il  luerait  un  pou  pour  avoir  la  peau. 

Se  dit  d'un  homme    avare,  excessivement  parcimonieux. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Il  écorcherait  un  pou  pour  en  avoir  la  peau. 
Il  tondrait  sur  un  œuf. 
On  dit  aussi  : 

I  touw'reut  on  piou  po  'nnès  tenner  l' pat. 

LiTT.  Il  tuerait  un  pou  pour  en  tanner  la  peau. 

Variante.         I  touw'reut  on  piou  po  'nnès  vinde  li  paî. 

(FORIR.  Dict.) 

V*là  comme  les  crohe  pat&r  sont  fait, 
I  touw'rlt  1'  piou  po  tenner  1'  pal. 

(Derin.  Li  coq  (Taousse  et  V  frumihe.  Fàve.  I85d .) 

Colas. 

Tâ'mint  qu'il  est  pice  crosse  i  s' troubel'ret  V  cervai  ; 
Ji  so  sûr  quM  touw'reut  ine  pouce  po  tenner  I'  pal. 

(Delchef.  Li  galant  de  V  siervante.  I,  se.  IS.  1838.) 

Mi  matante  Pèlotte  qu'esteut  là,  qui  touw'reut  on  piou  po  'nne  avu  l' pat,  lèye. 

(Peclers.  Mathl  Bablame,  Ch.  i877.) 

Nahur.  I  touwe  on  pu  po-z-awoit  l' pia, 

C'est-st-on  spot  qui  n'est  nin  d' hayïr. 

(J.  GoLSON.  L'avare.  Ch.  1882.) 

Nahor.       C'est  des  vtx  avare,  i  choirchainne  on  pu  po  vinde  li  pia. 

(Marmite.  d890.) 

2487.  11  est  si  pelé  qu'on  piou  ferré  à  glèce  ni 
sâreul  gripper  d'sus. 

LiTT.  Il  est  si  pelé  qu'un  pou  ferré  à  glace  ne  saurait 
grimper  dessus. 

Tournai.        Un  pou  lierre  à  glache  n'  sareot  monter  d'sus. 

Il  s'agit  dans  l'application  de  cette  locution  originale,  de 
vêtements  sales  et  crasseux,  portés  par  des  gens  malpropres, 
peu  soigneux  de  leur  personne. 

JODOIGNE.  On  pu  ferré  à  glace  arot  ronlé  (beronl'rot)  jeu  de  s' casaque. 

Var.  Nivelles.  Il  avout  ein  casaque  t't  aussi  rousse  qu'ein  eu  d' chl  d' bergl. 

2488.  Esse  comme  on  piou  inte  deux  ongue. 
LiTT.  Etre  comme  un  pou  entre  deux  ongles. 


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—  282  — 

Etre  dans  une  situation  intolérable.   —  Iron.   N'être  pas 
à  son  aise.  —  Entre  l'enclume  et  le  marteau. 
Cf.  L*épée  de  Damoclès. 
Cité  par  Forir.  Dict. 
Variante.  Durand. 

.     .     .     .     Kimint,  il  estbin  affronté  !  Bin  mi, 

A  voste  Rge,  à  noûf  heure,  ji  d'véve  aller  doirmi. 

C'est  qui  mi  jVsteus  t*nou  comme  ine  pouce  inte  deux  ongue. 

(Delchef.  Les  deux  neveux.  I,  se.  4.  1859.) 

Si  vos  n'avez  m&ye  vèyou  on  piou  inle  deux  ongue,  èdon,  vos  n'avez  qu'à 
m' loukl.  (Peclers.  Lijalotte  Dadd.  Ch.  4877.) 

Jalbay.  Biétr'mé. 

Pah  !  cint  diale  !  vos  voloz  m' iére  comme  on  piou  ède  deux  ongue. 

(Xhoffer.  Les  deux  sorochc.  II,  se.  45.  1869.) 

Yar.  Mons.  Contein  comme  ein  piou  su  'ne  rogne  (croûte  d'ulcère,  de  dartres). 

(SiGART.  Dict.  1870.) 

2489.  Vos  piou  vont  avu  V  tosse. 

LiTT.  Vos  poux  vont  s'enrhumer. 
Couvrez-vous.  —  N'allez  pas  nu-tôte  :  il  pleut. 

2490.  Ossi  laid  qu'on  piou. 
LiTT.  Aussi  laid  qu'un  pou. 

Se  dit  d'un  homme  fort  laid.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Il  est  laid  comme  un  pou. 

2491.  C'est   r  pus    maigue   piou    qui    hagne  li 
pus  foirt. 

LiTT.  C'est  le  plus  maigre  pou  qui  mord  le  plus  fort. 
La  maigreur  représente  Ja  misère,  la  voracité.  —  En  général, 
les  gens  maigres  ont  bon  appétit. 

Cf.  La  Genèse.  Ch.  41^  v.  4.  (Le  songe  de  Pharaon.) 

2492.  Il  est  de  1'  race  des  pu,  i  faut  V  louwer 
(r  croquer)  po  qu*i  mourt.  (Namur.) 

LiTT.  Il  est  de  la  race  des  poux,  il  faut  le  tuer  pour  qu'il 
meure. 

Il  jouit  d'une  bonne  santé,  malgré  son  âge  avancé. 
Pr.  fr.  ■—  Il  a  l'âme  collée  au  corps. 
JoDOiGRE.  Il  est  de  r  race  des  pu,  on  n'es  sèret  quitte  s' on  ne  toue. 
Tournai.  Guuïa. 

J' crois  toudi  qu'i  va  morir. 
Frereot. 

Li,  morir  !  i  est  de  l' race  des  pou,  i  faudreot  i'  tuer  pout  cha. 
(Pierre  Brukehaolt  (Leroy).  Eln  ménache  d* francs paufe.  Se.  iS.  4891.) 


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_  283  — 
POUCE 

2493.  Ch'est  au  poche  ou  à  V  cullière.  (Tournai.) 

LiTT.  C'est  au  pouce  ou  à  la  cuiller. 

C'est  une  chose  embarrassante. 

Les  barbiers  autrefois,  pour  mieux  raser  la  barbe,  intro- 
duisaient leur  pouce  ou  une  cuiller  dans  la  bouche  du  client  ; 
celui-ci  avait  Je  choix  entre  ces  deux  systèmes  et  ne  savait 
auquel  s'arrêter,  l'un  et  l'autre  ne  valant  guère  mieux  sous  le 
rapport  de  la  propreté. 

2494.  Fer  'ne  saquoi  Y  pôce  â  haut. 
LiTT.  Faire  quelque  chose  le  pouce  en  haut. 
Faire  une  chose  malgré  soi. 

Allusion  à  une  bizarre  cérémonie  du  moyen  âge.  Chaque 
année,  les  Verviélois  devaient  se  rendre  à  Liège,  le  mercredi 
après  la  Pentecôte,  et  exécuter  une  danse  dans  la  cathédrale,  le 
pouce  en  haut,  sous  le  grand  lustre.  Ils  brisaient  ensuite  un 
setier.  L'expression  :  le  pouce  en  haut,  s'entendait  à  Liège 
dans  le  sens  de  venir  à  merci.  Cette  coutume  avait  été  établie 
à  la  suite  d'une  condamnation  encourue  par  la  ville  de  Verviers, 
qui  n'avait  pas,  dit-on,  voulu  adopter  les  mesures  liégeoises. 
M.  Ferdinand  Henaux  repousse  cette  explication,  et  pense  que 
les  danses  dont  il  s'agit  n'étaient  qu'une  sorte  de  prestation 
conforme  à  lesprit  du  temps,  en  échange  des  immunités 
accordées  aux  gens  de  Verviers,  quant  aux  droits  de  halle 
et  d'entrepôt. 

V.  \d^  Revue  de  Liège.  1845,  t.  III,  p.  21  etsuiv. 

Cité  par  Forir.  Jhct, 

Leu  danse  tournéve  jusse  otlant  d'  c6p, 

Qui  les  réque  ordonnine, 
Il  avit  lurtos  l' pôce  à  haut, 
Evis  pasqu'i  danslne. 
Di  là  vinl  li  spot, 
Qu*on  dit  oûye  èco^ 
Qwand  'ne  gins  n'a  nin  ëvèye 
De  fer  quéque  saquoi. 
On  dit  qu'elle  li  frel 
L' pôce  à  haut  màgré  lèye. 

(SoiolfOlf.  Li  creu  (T  VervU  i84S.) 
I  m' kiminéve,  mais  j' l'a  fait  payi  l' pôce  k  haut. 

(Remaglb.  DicL  i839.) 
Hais  r  liesse  di  hoye, 
Ni  sét  fer  V  poye, 
Li  r'vinge  so  l' côp, 
Vos  r  rindrez  l' pôce  k  haut. 

(Thiry.  Li  Pèron.  Chanson.  18i(9.) 


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—  284  — 

Noste  homme  n'aveut  nin  V  basse  di  coûr,  osai  ni  fout-ce  qu*avou  1*  pAce  es  haut 
qui  s' rinda  wisse  qui  les  cren'quint  s' rassonllt. 

(Magnée.  Li  cren'quinl  dé  prince  Abbé  di  Slav*Uu,  487 1.) 

POUDRE. 

2495. 1  tére  si  poûre  âx  mohon. 
LiTT.  Il  tire  sa  poudre  aux  moineaux. 
Il  se  met  en  frais,  il  prend  beaucoup  de  peine  pour  une  chose 
qui  ne  le  mérite  pas.  (âcad.) 

Pr.  fr.  —  Tirer  sa  poudre  aux  moineaux. 

Croyez-moi,  c^est  tirer  votre  poudre  aux  moineaux. 

(MoLiÈiiE.  L'Ecole  des  maris.) 

2496.  Prinde  li  poûre  d'escampette. 
LiTT.  Prendre  la  poudre  d'escampette. 

Se  retirer,  s'enfuir  en  grande  hâte.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Prendre  la  poudre  d'escampette. 

Baicôp,  sins  tabeùr  ni  trompette, 
Prindlt  vite  li  poûre  d*escampette. 

(Hamsom.  Li  Henriade  travestèye.  Gh.  II.  i780.) 
Mathystoffé. 

Qui  V  diale  vinse  t'èpoirter,  ci  côp  là,  pHile  mazette, 
Yolez-v'  bin,  à  pus  vite,  prinde  li  poûre  d*escampette. 

(Toussaint.  Hinri  et  Dadite.  I,  se.  4.  4870.) 

NiYELLFâ.  via  qu'aujourd'hu,  V  fougueu  vos  prind  V  pourte  d'escampette, 
Et  lëye  es'  père  au  blanc,  sins  lu  tirer  s'  casquette. 

(Renard.  Les  aventures  de  Jean  d' Nivelles,  Gh.  I.  4857.) 

MoNS.  J*  garantis  bin  qu'  pou  c'  temps  là,  sans  malheur, 

Nos  poudrons  bé  prinde  el  poude  d'escampeite, 
Et  j' té  rindrai  t'  maison  bié  prope  et  nette. 

(El  niche  èyèt  s'  vixenne.  Faufe.  Arm.  dé  Mons,  i863.) 

Frameribs.  Prinde  l' pourre  d'escampette. 

POUILLES. 

2497.  Chanter  pouye. 
LiTT.  Chanter  pouilles. 

Adresser  des  reproches  mêlés  d'injures.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Chanter  pouilles.. 

(Oddin.  Curiositez  françaises,  1640.) 

On  jône  llgeois,  ine  homme  d'honneur, 
J6ne  offîcl,  rimpli  d' valeur. 
LI  chanta  pouye  les  joû  passé, 
Et  U  dit  qu*i  n'  saveut  viker. 
(Pasquèye  critique  et  calotène  so  les  affaire  dé  V  médicène»  4733.) 


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—  285  - 

Li  vèye  feumme  comme  on  spëre  alléve  les  tracasser, 
Et  tote  ine  nute  ft  long  l's  y  alléve  chanter  pouye. 

(Bailledx.  U  vèye  feumme  et  ses  deuxflye,  Fftve.  4856.  j 

Mator. 

Vos  v'nez  cial  po  chanter  pouye  à  Nanette»  èdon  ?  Louqulz  à  vos. 

(Demouun.  Ji  voitxjl  n'poux.  II,  se.  3.  1858.) 

Metz.        Des  gens  qu'ont  des  procès  iet  tout  prins,  let  dépoille, 
Et  j'  voureus  de  tôt  m' quieur  poveur  le  chantet  poille. 

(Brondex.  Chan-Heurlin,  Poème.  4787.) 

POULE. 

2498.  Quî  vint  d' poye  grette. 
LiTT.  Qui  provient  de  poule,  gratte. 

Ordinairement  les  enfants  tiennent  des  mœurs  et  des  incli- 
nations de  leurs  pères.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Qui  naît  de  poule  aime  à  gratter. 
V.  QuiTARD.  Dict.,  p.  611. 
On  dit  souvent  : 

L' ci  qui  vint  d' poye,  i  grette  ;  V  ci  qui  vint  d' chin,  i  hawe. 

Pr.  fr.  —  Bon  chien  chasse  de  race.  —  Bon  sang  ne  peut 
mentir. 

Cependant  on  dit  aussi  :  A  père  avare,  enfant  prodigue. 
Qui  est  extrait  de  géline,  il  ne  peut  qu'il  ne  gratte  ! 

(H.  ËSTIEMNE.  Précellence  du  langage  français.  4579  ) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

CATH'REimE. 

Li  ci  qui  vint  d' poye  grette  ;  ni  fais  nin  si  seâre  mène, 
Foû  d'on  sèche  à  cherbon,  on  n'  heut  màye  de  V  farène. 

(Delarge.  On  tour  di  hotresse,  4874.) 
Variante.  Joseph. 

Elle  ravisse  mi  belle-mére,  dai,  qui  vint  d' chet  grette. 

(Willem  et  Bauhveks.  li  galant  d'à  Fifine.  Se.  4«>.  4882.) 
Jalhat.  Qui  vint  d' poye  grette. 

Verviers.  a  çouci,  vos  d'vez  vèye  çou  quu  V  fîls  d'véve  promette. 

Bon  songue  ni  peut  minti,  et  qui  vint  du  paille...  grelte  ! 

(Poulet.  Lîpésonnt,  1860.) 

2499.  Fer  creûre  qui  les  poye  pounet  so  les  sa. 

LiTT.  Faire  croire  que  les  poules  pondent  sur  les  saules. 
Faire  croire  des  choses  absurdes  et  bizarres.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Faire  croire  que  vessies  sont  lanternes. 
Cité  par  Fohir.  Dict. 


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—  286  — 

Ji  n'a  nin  pus  Idèye  di  v'  tromper,  qui  di  v'  fer  creûre  qui  les  poye  ponnet 
so  les  sa. 

(Derir.  Li  charlatan  (TtoVfôre.  185d.) 

Gath'reitne. 

Nenni,  Mam'zelle  ; 
C*est  po  v'  mostrer  l' moyen  qui  j'a  po  m' disfer  d' zel. 
Je  Vz  i  freut  creûre  qu'les  poye  ni  pounet  qu'so  les  sa. 

(Delchef.  Les  deux  neveux.  I,  se.  3.  1859.) 

A  l' bonne»  U  dis-je,  li  n'  voux  nin  porlant  m*  fer  creûre  qui  les  poye  pounet  so 
les  sa. 

(Braht.  Les  guignon  di  Bdre  Bothe,  Gh.  4880.) 

MoMS.  L'amour  est  aveûle,  èyet  les  feimme  c'est  si  malin,  fieu,  qu'elle  vos  fiont 
accoire  que  les  vessie  c'est  des  lanterne,  cyet  que  les  pouille  vont  ponde  dessus 
les  saue. 

(HOUTRIEUX.  Det  nouvleaux  conte  dés  quii.  1850.) 

RoucBi.  Un  li  front  accroire  qui  fet  noir  en  plein  jour. 

(HÉCABT.  DiCt.) 

Lille.  J'  crois  qui  rit  d' mi, 

J' li  dis  :  min  p'tit. 
Des  vessie  n'  sont  point  des  lanterne, 
Tu  parlé  aussi  bien  français  qu'  mi. 

(Desrodsseaqx.  Chansons  lilloises.  1854.) 

2500.  Li  poye  ni  deut  nin  chanter  d'vant  V  coq. 
LiTT.  La  poule  ne  doit  pas  chanter  avant  le  coq. 
.Une  femme  doit  se  tenir  dans  Tinfériorité  à  l'égard  de  son 
mari.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Ce  n'est  pas  h  la  poule  à  chanter  devant  le  coq. 

C'est  chose  qui  moult  me  desplait, 
Quant  poule  parle  et  coq  se  taist. 

(Jean  de  Meovg.) 

.    .     .     .    Mon  congé  cent  fois  ne  fut-il  hoc, 
La  poule  ne  doit  point  chanter  devant  le  coq. 

(Molière.  Les  femmes  savantes.  V,  se.  3.) 

Cf.  QuiTARD.  DicL,  p.  G12. 

Namur.  Li  pouye  ni  doit  nin  chanter  avant  l' coq. 

MoNS.  Les  pouye  (glenne)  enne  doitië  gnié  canter  pus  haut  qu'  lés  co. 

Tournai.  Quand  T  coq  i  a  parlé,  V  poule  deot  s' taire.  —  I  n'  feaut  pont  que 
r  poule  cante  pus  heaut  que  l' coq. 

JoDOiGNE.  Li  coq  doit  chanter  d'vant  l' poye. 

Picardie.  Quant  le  co  a  canté,  la  glaine  doit  se  taire. 

(CoRDLET.  Glossaire.  i851.) 

Saint-Quentin.     Femme  k  sein  tour  aile  droit  parler. 
Quand  qu'  chès  glènes  y  vont  uriner. 

(GossED.  Lettres  picardes.  1841.) 


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-  287  — 

2501. 1  fauront  enne  grande  pouye  pou  li  père  ein 
vège  au  cul.  (Tintigny.) 

LiTT.  Il  faudrait  une  grande  poule  pour  lui  prendre  un  ver 

au  cul. 

lia  de  longues  jambes.  (Très  trivial  en  français,  ne  Test  pas 
en  patois  et  est  fort  expressif.) 

(Em.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoUes.  T.  Ill,  1890.) 

2502.  Touwer  V  poye  po-z-avu  Toû. 

LiTT.  Tuer  la  poule  pour  avoir  l'œuf. 

Se  priver  de  ressources  à  venir  pour  un  intérêt  présent  ;  on 
dit  dans  le  môme  sens  :  il  en  fait  comme  la  poule  aux  œufs 
dor.  (ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Tuer  la  poule  pour  avoir  Tœuf.  —  Manger  son  blé 
en  herbe. 

RoncRi.  Tuer  l' bué  pou  l' sang. 

(HÉCART.  Dict.) 

Orig.  L'apologue  de  La  poule  aux  oeufs  d'or, 

Mabchc.  Li  trawaye  est-st-on  vrai  trésor, 

Ki  touwez  nin  T  pauye  aux  ou  d'ôr. 

(Alexandre.  P'tu  corti  1860.) 

2303.  Esse  comme  ine  poye  mouyèye. 
LiTT.  Être  comme  une  poule  mouillée. 
Avoir  peur,  trembler.  —  Manquer  d'énergie. 
C'est  une  poule  mouillée.  (Agad.) 
Cf.  QuiTARD.  Dict.,  p.  613. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Kibin  gn*euUi  qu*  po  leus  orëye, 
Trônint  pus  qui  des  poye  mouyèye. 

(Hanson.  Les  luciade  è*  vers  Ugeois.  Ch.  IV.  4783.) 

Qui  nouk  ni  vante  leus  côp  d'èpèye, 
1  s*expIiqu*ront  bin  pfthul'mint, 
Et  l' lion  sëret  'ne  poye  mouyèye. 
S' on  remette  pdr  l'affaire  à  lend'main. 

(Salne.  Li  lèddimaln,  Ch.  1874.) 
Baita. 

J' creus  qu'  Victor,  l'èludiant, 

A  quéque  pouvoir  sor  lu  ;  d'on  mot,  d' nosse  vt  galant, 

Enne  a  fait  'ne  poye  mouyèye 

(Th.  Collette.  Ine  vingince.  HI,  se.  3.  4878.) 

Nahcr.  Nosse  mayeur  est-st-one  vraie  pouye  mouyie. 

Metz.  Eine-janne  bacelle  eret  fà  de  Marice, 

Eine  pauille  moillèye,  in  vieudasse,  in  jaucrisse  ! 

(Brondex.  Chan-Heurlin,  Poème.  4787.) 


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—  288  — 

2504.  Esse  li  fi  de  V  blanque  poye. 
LiTT.  Etre  le  fils  de  la  poule  blanche. 

Se  dit  d'un  homme  extrêmement  heureux  en  toule  chose. 

(ACAD.) 

Pr.  Ir.  —  C'est  le  fils  de  la  poule  blanche. 

Du  siècle  des  mignons,  fils  de  la  poule  blanche, 
Ils  tiennent  à  leur  gré  la  fortune  en  leur  manche  ; 
En  crédit  élevés,  ils  disposent  de  tout, 
Et  n'entreprennent  rien  qu'ils  n'en  viennent  à  bout. 

(REGNIER.  Sat.  3.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Orig.  V.  Suétone.  Vie  de  Galba,  —  Juvénal  emploie 
formellement  l'expression  :  Gallinœ  filius  albœ.  —  Quitard. 
Dwt,  p.  612. 

Marche.  Si  to  t' traite  en  fils  de  V  blanque  pauye, 

To  tap'rais  tôt  ça  qu*  t'as  es  vauye. 

(Alexandre.  P'iit  corU.  1860  ) 
JoDOZGME.  I  coit  r  feu  de  r  grise  poye. 

2505.  On  n'  fait  ponre  les  poye  qui  po  1'  bêche. 
LiTT.  On  ne  fait  pondre  les  poules  que  par  le  bec. 

«  Les  poules  font  une  plus  grande  quantité  d'œufs  quand 
elles  sont  bien  nourries.  »  Quitard.  Dict,,  p.  613. 

Pr.  fr.  —  A  la  poule  serre-lui  le  poing  et  elle  te  serrera  le  cul. 
Variante.  Les  vache  vatlet  po  r  gueûye  et  les  poye  pounet  po  l' bêche. 
Marche.  Tôle  poye  pond  todi  po  l' bêche. 

2506.  Ses  poye,  c'est  des  âwe. 
LiTT.  Ses  poules  sont  des  oies. 

Il  exagère  son  importance.  —  Tout  ce  qu'il  a  vaut  mieux  que 
ce  qu'ont  les  autres. 

Variante.  Tos  ses  où,  c'est  des  où  d'àwe. 

2507.  Stronler  T  poye  sins  V  fer  braire. 
LiTT.  Etrangler  la  poule  sans  la  faire  crier. 

Faire  des  exactions  si  adroitement  qu'il  n'y  ait  point  de 
plaintes.  (Acad  ) 

Réussir  sans  bruit  et  sans  éclat  dans  ses  entreprises 
amoureuses. 

Pr.  fr.  —  Tuer,  plumer  la  poule  sans  la  faire  crier. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Durand. 

Oh  !  l'aute  ni  vàt  nin  ml,  c'est  qu'elle  cache  mt  ses  plan. 
Elle  est  co  pus  souwêye  et  elle  sét  co  ml  s' taire. 

Dubois. 

C'enne  est  co  eune  qui  strône  li  poyette  sins  V  fer  braire. 

(Delchef.  Les  deux  neveux,  I,sc.  43.  4859.) 


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-  289  — 

Plumer  Toie  sans  la  faire  crier. 

(Rabelais.  XVI«  siècle.) 
Matom. 

Nenni»  vos  estez  trop  forsAlé,  vos,  vos  vôrl  sirônner  1*  poye  sins  V  fer  braire. 
(Dehodun.  Ji  vouxji  n'poux,  l,  se.  8.  4858.) 

Tatehre. 

Monsieo  Lorint  v'  rivint  ml,  èdon  ?  avou  ses  air  comme  onk  qui  strûnle  li  poye 
sins  r  fer  braire. 

(WiLUM  et  Bauwbns.  Les  toûrciveux.  Se.  3.  4883.) 

DnAHT.  HAURTm. 

Vèyez  ça,  l' sournois,  comme  ça  stronne  li  pouye  sins  r  fait  crîi. 

(GOLLARD.  LI  tindrie  à  P amourette.  II,  se.  9.  4890.) 

Charlbroi.     D'inn  qui  n'  dit  jamais  rin,  i  faut  toudi  s' méfli, 
I  tue  el  pouye  sins  r  fai  crii. 

(Bernus.  V  rit  èyèt  V  rUhot,  Fauve.  4873.) 

Nivelles.      Avé  l' pure  vérité,  c'est  d' nos  gins  qu'o  put  dire, 
Qui  sav*net  tuer  r  pouye,  el  tuer  sins  V  fai  crire. 
(Rerard.  Let  avent.  de  Jean  d' Nivellee.  Gh.  IX.  3«  éd.  4890.) 

Mors.  A  c'  timps  là,  i  pouviont  quéqu'fois  touer  i'  pouille,  comme  on  dit,  sans 
r  ikire  crier. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mont.  4859.) 

DovAL  Un  vot  là  un  procureur  à  côté  d*un  avocat  qui  pleume  eune  poule  sans 
r  faire  crier. 

(Dechristé.  Souv'nirs  d'un  homme  (f  Douai,  4856.) 

Roucm.  I  va  al  basse  note. 

(HÉCART.  Diei.) 

2o08.  Cachlz  vos  poye,  vocial  li  mâdraî. 

LiTT.  Cachez  vos  poules,  voici  la  fouine. 
Mettez  tout  en  sûreté,  voici  un  malfaiteur. 

J*ainme,  woisin,  à  viker  es  paye  ; 

Hais  vosse  coq  vint,  po  T  trû  de  V  baye 

Fer  tôt  aute  choi  qui  de  chanter. 

—  C'est  s' dreut  et  c'est  si  ovrège,  woisène  ; 

Si  vos  poye  ont  sogne  d'on  c6p  d' penne, 

Cachtz-les  qwand  m' coq  est  lâché. 

(A.  HOCK.) 
Namur.  Gare  à  vos  pouye,  j'a  lachl  m' coq. 

Var.  Namor.     L'  cia  qu'a  des  pouye  qu'i  les  teigne. 
Hais  qui  qu'a  des  coq,  les  laie  couru. 

Jodoigre.  Walll  à  vos  poye,  j'a  lachi  m' coq. 

Variante.  Le  renard  est  pris,  lâchez  vos  poules. 

(Père  Jean-Marie.  Le  divertissement  des  sages.  4665.) 
Varuhte.       Louqulz  à  vos  poyette,  ji  lais  aller  mes  coqual. 
LiTT.  Regardez  à  vos  poules,  je  lâche  mes  coqs. 


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—  290  — 

2509.  Sérieux  comme  ine  poye  qui  pilie. 
LiTT.  Sérieux  comme  une  poule  qui  pisse. 
Sérieux  mal  à  propos.  —  Gravité  comique. 
Cf.  Rebiffé  comme  la  poule  à  Grosjean. 

{Comédie  dtt  Proverbe*.) 

Il  tient  sa  gravité  comme  un  asne  qu'on  étrille. 

(Père  Jeah-Mabie.  le  divertissement  des  sages.  4665.) 

Namub. 


Ji  80S  sérieuse  k  pas  sovint, 
Ossi  sériettse  qu'one  pouye  qui  piche; 
Mais  quand  on  prind  di  ramus'mint, 
Àdon  ji  sais  retourner  Pafflche. 

(Berthalob.  Cwamgtet  méd'dn.  Se.  43.  4869.) 

2510.  Fricasser  V  poye  et  Toû. 

LiTT.  Fricasser  la  poule  et  l'œuf. 

Faire  grande  chère,  ne  regarder  à  rien  dans  la  composition 
d'un  festin. 

Ne  se  dit  qu'en  bonne  part. 

Que  dammage  qui  cisse  joûrnéye 
N*a  nin  qwinze,  saze  heure  di  joû  ; 
Nos  frit  ine  bonne  régalèye, 
Nos  fricass'rint  V  poye  et  l'où. 
(Ancien  Nom.  Choix  de  chansons  et  poésies  wallonnes,  B*  et  D*.) 

2511.  Ploumer  V  poye. 
LiTT.  Plumer  la  poule. 

Se  dit  des  soldats  qui  vont  à  la  maraude  chez  le  paysan. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Plumer  la  poule. 
Cf.  La  chanson  populaire  : 

Quand  plumerons-nous  l'alouelte,  Ion  la. 
Quand  plumerons-nous  Talouette  ? 

HathI  STorrt. 

Ti  deus  k'nohe  li  vl  spot,  et  ti  deus  bin  V  bouter  : 
Qwand  ine  fèye  on  tint  V  poye,  i  Ût  savu  l' ploumer. 

(Toussaint.  Hinri  et  Dadite.  111,  se.  5.  4870.) 

2512.  Quand  1'  poye  vout  piedde  ses-t-ou, 

Elle  ni  waîte  ni  commint,  ni  où.  (Jodoigne.) 
LiTT.  Quand  la  poule  veut  perdre  (pondre)  son  œuf, 

Elle  ne  regarde  ni  comment,  ni  où. 
Quand  une  chose  doit  nécessairement  ôtre  faite  de  suite,  on 
n'a  pas  égard  à  l'exécution  ni  au  lieu. 


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—  201  — 

2513.  Elle  est  binâhe  comme  ine  poye  qu'a  Irové 
on  viér. 

LiTT.  Elle  est  contente  comme  une  poule  qui  a  trouvé 
un  ver. 

Elle  est  au  comble  de  la  joie. 

POUSSER. 

2Si4.  I  n'  va  nin  pus  vite  qu'on  n'el  choque. 

LiTT.  Il  ne  va  pas  plus  vite  qu'on  ne  le  pousse. 
C'est  une   personne   sans  initiative,  qu'il    faut  toujours 
faire  agir. 

NivELLEA.  I  n'  va  ni  pus  rade  qu'on  n'el  pousse. 

Var.  Nivelles.  I  fàurou  bl  r  pousser  pau  eu. 

POUSSIÈRE. 

2545.  C'est-st-on  baron  de  V  poûsslre. 
LiTT.  C'est  un  baron  de  la  poussière. 

C'est  un  hobereau,  un  faiseur  d'embarras. 

Personnage  cité  par  Alcide  Pryor  dans  :  Çou  qu'est-st-ès 
f(mddèpot.iS6i. 

La  Poussière  est,  nous  dit-on,  une  masure  située  près  de 
Seraing,  et  dont  l'imagination  populaire  a  fait  ironiquement  le 
siège  d'une  baronie.  (Note  des  auteurs.) 

Seigneur  de  nul  lieu»  faute  de  place. 

(Père  Jean-Marie.  Le  divertissement  des  sages.  1665.) 

2546.  Taper  de  Y  poûte  âx  oûye. 
LiTT.  Jeter  de  la  poussière  aux  yeux. 

Eblouir,  surprendre  par  des  discours,  par  des  apparences. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  Jeter  de  la  poudre  aux  yeux. 

(OUDIN.  Curiositeifrançoises.  1640.) 
Tatenre. 

Ainsi  don»  cisse  dimande  es  mariège  de  l' pÀrt  di  Serv&s,  c'esteut 

Jacque. 

De  V  poûte  &x  oûye,  po  v's  èwalper,  vèye  sotte. 

(Willeh  et  Bauwens.  Les  toûrciveux.  Se.  13.  1882.) 

POUVOIR. 

2517.  Ni  poleûr  ni  jus,  ni  sus. 
LiTT.  Ne  pouvoir  (être)  ni  à  bas,  ni  dessus. 
Ne  pouvoir  ni  guérir,  ni  mourir.  —  Rester  dans  un  état  dç 
gône  sans  pouvoir  rétablir  ses  affaires. 


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292 


2518.  Ji  voux,  ji  n'  poux. 
LiTT.  Je  veux,  je  ne  peux. 

Faire  d'inutiles  efforts  pour  paraître  plus  qu^on  est. 
Titre  d'un  vaudeville  de  Joseph  Demoulin. 
Cf.  Lafontaine.  La  grenouille  qui  veut  se  faire  aussi 
grosse  que  le  bœuf. 
Cité  par  Forir.  Dia. 

Li  monde  ridohe  di  gins  qui  leu  sotte  gloire  troftbelle. 
Si  bin  quj  fesse,  on  vent  qui  c'est  ji  voux  ji  n*  poux. 
(Bauxeox.  U  raine  qui  tout  t'fer  oui  grasse  qui  T  tarai.  Fâve.  i85f .) 
Groubiotb. 

On-z-est  des  ji  voux  mais  ji  n*  poux. 
Et  nos  grands  air  fet  rire  tôt  1*  monde  ; 
Mi  feumme  et  mi  n*s  avans  siervou, 
Ji  creus  qu'à  coula  n'a  noUe  honte. 

(Demoulin.  Ji  vauxji  n'paux.  U,  se.  6.  iSKS.) 
Grabat. 

M onsieu  Balwlr  s'aveut  bin  dit 

QuM  flanquèrent  'ne  daye  à  ses  enn'mi. 

Mais  c'est  ji  voux,  ji  n'  poux, 

Balwlr  a  s'tu  batlou. 

(Alcide  Pryor.  Batwir  ta  s*  panse.  1863.) 

Marche.  Kwante  gn'a-t-i  des  ji  voux,  ji  n'  poux. 

Gbarleroi.  Mi  j'arringe  em'  boutique 

Que  rin  n'  mé  tinte,  bia  ou  riche  je  m'in  fou, 
Et  je  n'  passe  né  pou  ein  je  voux  je  n'  poux. 

(Bernus.  Le  r'nau  èyèt  les  résin.  Faufe.  4873.) 

Basse- Allemagne.  —  Er  will  wol,  aber  cr  kann  nicht. 
2S19. 1  n'  pout  ni  Y  haye  ni  V  trotte. 

LiTT.  Il  ne  peut  ni  l'en  avant  ni  Je  trot. 

11  ne  peut  plus  rien  faire,  il  n'en  peut  plus,  la  fatigue 
Faccable,  la  misère  le  dompte,  le  chagrin  l'abat. 

L'expression  haye  ne  peut  se  traduire  littéralement.  C'est 
une  espèce  d'encouragement  adressé  à  celui  dont  la  fatigue  est 
arrivée  à  son  comble.  Dans  le  proverbe,  le  sens  est  souvent 
pris  figurément. 

L'attelage  suait,  soufflait,  était  rendu. 

(Laponta»b.  Le  coche  et  la  mouche.) 

Ji  m'a  battou  comme  on  bon  patriote, 

J'a  s'tu  blessl,  j'a  mft  tos  mes  ohal, 

Ji  n'  dimande  rin,  et  n'  pou-je  ni  l' haye  ni  l' trotte. 

(Du  Vivier.  Li  pantalon  trawé.  1841.) 

Mi,  qui  n'  poléve  pus  l' haye  ni  l' trotte, 
Ji  moussa-t-^  m' lét  po  doirmi. 
(Fdss,  Lb  Rot,  Picard.  Pot  pourri  sa  les  fiesse  dl  Julette.  484S.) 


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Mais,  comme  zel  et  comme  mi» 

Vos  n*  sàrtz  passer  1'  mér  et  les  sàvage  pays 

Vos  n'es  porlz  bin  rate  pus  baye. 

(Bailleux.  Varondeet  lap'tiu  oûhaL  Fàve.  4881.) 

Vabiante.         Les  màlhureux  n*  poront  pus  bope  ni  baye 
S'i  manquet  d' pan  et  tôt  çou  quM  fliret. 

(Erkens.  U  charité.  4864.) 

2520.  I  n'  peut  ma,  si  voisin  a  des  vache. 

LiTT.  Il  ne  peut  mal,  son  voisin  a  des  vaches. 

A  la  campagne,  il  y  a  tout  avantage  à  avoir  un  voisin  fortuné  : 
on  profite  de  beaucoup  de  choses. 

Voyez  le  n*  1721  pour  l'explication  de  l'expression  :  //  ne 
peut  mal. 

PRATIQUE. 

2521.  C'est-st-ine  pratique  à  Tamidon. 

LiTT.  C'est  une  pratique  à  Tamidon. 
C'est  un  mauvais  payeur  ;  on  est  obligé  de  coller  son  compte 
au  mur. 

Que  je  m' fiche  de  s' pouyeuse  pratique  à  l'amidon. 

(Peoers.  U  jalotte  Dada.  Cb.  4877.) 

PRÉ. 

2522.  Pré  vât  terre. 
LiTT.  Pré  vaut  terre. 

Se  dit  pour  se  moquer  d'une  personne  qui  parle  trop  vite, 
qu'on  ne  peut  comprendre,  qui  bredouille. 

PRÊCHER. 

2523.  Il  a  âhèye  di  préchî,  T  ci  qui  n'a  d'keûr  di 
bin  fer. 

LiTT.  Il  a  (il  lui  est)  facile  de  prêcher,  (à)  celui  ft  qui 
il  n'importe  de  bien  faire. 

Il  est  facile  de  donner  des  conseils  aux  autres,  quand  on  n'a 
pas  soi-même  d'épreuve  à  subir. 

Cf.  Faites  ce  que  je  dis,  non  pas  ce  que  je  fais. 

Magis  exempla  prosunt  quam  prcecepta.  (Newton.) 

PREMIER. 

2524.  Fais  çou  qu'  ti  voux,  mais  seûye  li  prumt. 

LiTT.  Fais  ce  que  tu  veux,  mais  sois  le  premier. 
Quel  que  soit  ton  métier,  tâche  de  t'y  distinguer. 

Soyez  plutôt  magon,  si  c'est  votre  talent.  (BoxusAU.) 

J'aime  mieux  être  le  premier  dans  un  village  que  le  second 
à  Rome,  disait  Jules  César. 


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—  294 

2525.  Prumî  odant, 
Prumî  flairant. 

LiTT.  Premier  flairant, 

Premier  puant. 
FoRiR  {Dict.)  traduit  ce  proverbe  par  : 

Premier  plaignant,  premier  puant. 
Yariamte.  Pnimt  jàseu,  priiml  vèsseu. 

C'est  la  personne  qui  se  plaint  la  première  d^une  mauvaise 
odeur  qui  peut  être  soupçonnée  d'en  être  la  cause. 
Fbameribs.  Prumt  parlant  c'est  pruml  puant. 

PRENDRE. 

2526.  L' ci  qui  happe  ine  aidan  aim'reul  mî 
d'  happer  ine  coronne. 

LiTT.  Celui  qui  prend  un  liard,  aimerait  mieux  de  prendre 
un  écu. 

C'est  le  larcin  qui  fait  le  voleur,  et  non  l'importance  de  l'objet 
volé.  —  Ce  n'est  pas  par  discrétion  qu'un  voleur  dérobe  peu. 

2527.  1  n'a  que  V  trop  chaud  èyèt  V  trop  p'sanl 
qu'i  n'  prind  nî.  (Niveli.es.) 

LiTT.  Il  n'y  a  que  le  trop  chaud  ou  le  trop  pesant  qu'il  ne 
prenne  pas. 

Tout  lui  convient,  tout  est  bon  pour  lui.  Il  prend  tout  ce  qui 
peut  être  pris  et  il  ne  laisse  que  ce  qu'il  ne  peut  emporter. 

2528.  Qui  prind  Y  prumî,  prind  bin. 
LiTT.  Celui  qui  prend  le  premier,  prend  bien. 
Il  y  a  toujours  avantage  à  être  diligent. 

Qui  primes  prend  ne  se  repent. 

{Prov.  del  vilain.  XlVe  siècle.) 

Namub.  Aux  aute  neveux  nos  n*  dtrans  rin» 

Li  cia  qui  prind  1'  prumt,  prind  bin. 

(Wérotte.  Choix  de  chantant  wallonnet.  i860.  d«  éd.) 

Charliroi.     L'  marcotte  respond  :  qwand  on  va  à  l' ducase, 
On  piette  ses  place, 
Qut  prind  preuml  prind  bin,  j' sus  bin  et  j*  resse  droci. 

(Behhds.  L*  chaty  V  lapin  èyèt  V  marcotte.  Faufe.  1873.) 

Mous.        Songeons  à  nous  autes,  qui  prind  prumier,  prind  bë. 

(Letellier.  Armonaquedé  Mont.  4851.) 

2529.  Çou  qu'est  bon  à  prinde,  est  bon  à  rinde. 
LiTT.  Ce  qui  est  bon  à  prendre,  est  bon  à  rendre. 
Manière  de  s*excuser  d'avoir  pris  une  chose  sur  laquelle  on 


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~  295  — 

croit  avoir  des  droits,  en  disant  que  le  pis  aller  sera  de  la 
rendre.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Ce  qni  est  bon  à  prendre  est  bon  h  rendre. 

(Prov.  gallic,  iM9.) 

Proverbe  contraire  : 

Çou  qu'est  bon  à  prinde»  est  bon  à  wArder. 

V.  Beaumarchais.  Le  Barbier  de  Séville. 

Nahur.  Ci  qu'est-st-à  prinde  est  bon  à  rinde. 

Mors.  Si  on  vos  fait  in  n'  honnêteté  quête  part,  i  faut  rinde  el  réciproque,  pou 
qu'on  n'  dise  nié  d'vous,  il  a  deux  bonnes  main,  une  pou  prind  ëyet  l'aute  pou  r'teni. 
(MouTRiEVX.  Det  nouvteaux  conte  dé$  quté,  4850.) 

Mous.  A  s' place,  mi,  i*  n'aroi  nié  fait  i'  difficile  avec  el  bon  Dieu,  si  p'tit  peu  qui 
nos  donne,  c'est  toudi  beaucôp.  Et  puis  c'  qui  est  bon  à  prinde  et  bon  à  garder; 
el  resse  vie  après. 

(Letelueb.  Armonaque  dé  Mont.  4853.) 

TouRH AI.  Avoir  deux  beonnës  patte,  Tenne  pou  printe,  et  Taute  pou  wftrder. 
Lille.  Tout  ch'  qui  est  bon  à  printe  est  bon  k  wàrder. 

(Vebmesse.  Voc.  du  paioUliUoU.  1864.) 

2530.  Prinde  ses  clik  et  ses  clak. 
LiTT.  Prendre  ses  clik  et  ses  clak. 
Déménager,  s'enfuir. 

Cité  par  Forir  (Dict.)  qui  traduit  ce  proverbe  par  trousser 
son  sac  et  ses  quilles,  tirer  ses  grègues. 

J'a  m' tabeûr,  mes  clik  et  mes  clak 
Et  s'a-je  mi  vierlette  so  m' costé. 

{Ancienne  ehanton,) 
Thérèse. 

Pusquî  n'n'  estana  pus  rin  por  vos,  prindez  vos  clik  et  vos  clak  et  allez-ès. 
(Demodlin.  /{ vouxji  h' poux.  11,  se.  7.  4858.) 

Habie  !  Il  en  est  temps,  prendez  vos  clik,  vos  clak, 
Avec  Pagent  d' police  on  n'  fait  pas  le  harlak  ! 

(Alcide  Prtor.  Police  ei  cabaret.  4861.) 

Qui  j' m'afittle  d'ine  casaque, 
Et  'ne  fôye  qu'on  m' veut  avou. 
On  r'plôye  et  clik  et  clak. 
Pus  personne  ennës  vout. 

(Salue.  Matkot,  Ch.  4878) 

Nahvr.  Hivier,  fiiez,  dispèchlz  vos. 

Et  s' pirdoz  vos  clik  et  vos  clak. 
Habie  !  et  rat'mint  l' sache  sus  V  dos. 
Ou  bin  des  côp  d' pld  et  des  claque. 

(WéROTTE.  Li  pritimpi.  Ch.  4867.  ^  éd.) 

Nivelles.      Les  douze  gayard  prindnet  et  leu  clik  et  leu  clak, 
I  suenet  en  sonnant,  k  percer  leu  casaque. 

(Renard.  Le<  auent.  de  Jean  cT  Nivellet.  Ch.  V.  4857.) 


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—  296  - 

HoNs.  1  prind  ses  clik  et  ses  clak,  i  keurt  co  toudi. 

(SusAiT.  Diet.  4870.) . 

TouKif AI.  Si  t'areol  vu  Antoine  prinde  ses  clik  et  ses  dak  in  ressuyant  s' figure 
comme  i  pouveot,  t'areot  bin  ri. 

iranindqu*eUepouue.  Àlm.  488S.) 

!2531.  Qui  prind  s'  vind. 

LiTT.  Qui  prend  se  vend. 

Ceux  qui  empruntent  ou  qui  reçoivent  des  présents  s^assu- 
jétissent  à  ceux  qui  les  obligent.  On  dit  aussi  :  Prov.  fille  qui 
prend  se  vend  et  fille  qui  donne  s'abandonne.  (A.GAD.) 

Pr.  fr.  —  Qui  prend  se  vend.  —  Qui  prend  s'engage. 

Var.  Jodoigme.  Qui  èpronte  si  rind  esclave.  —  One  hypothèque  c'est-st-one  vache 
qui  mougne  nait  et  jo6. 

PRÉNOM. 

2532.  I  fàt  sept  Joseph  po  sèchl  on  val  foû 
d'on  stft. 

LiTT.  11  faut  sept  Joseph  pour  faire  sortir  un  veau  hors 
d'une  étable. 

Les  veaux  ne  sont  pas  faciles  à  conduire  et  les  Joseph  ne 
passent  pas  pour  experts. 

Variahtb.        I  fftt  traze  Gilles  po  sèchl  on  boûf  foû  d'on  pré. 

LiTT.  II  faut  treize  Gilles  pour  faire  sortir  un  bœuf  hors 
d'un  pré. 

Quand  Pherbe  est  épaisse,  sans  doute. 

Le  nom  de  Gilles,  comme  épithète,  est  devenu  injurieux 
et  méprisant. 

Se  dit  d'un  homme  qui  a  Pair  et  le  maintien  d'un  niais. 
(AcAlD.) 

V.  dans  le  Menagiana,  l'exorde  d'un  sermon  du  petit  père 
André.  Ap.  Quitard,  Dict,,  p.  427.  —  Beroald  de  Verville, 
Le  moyen  de  parvenir  (chap.  général),  c  On  assure  que 
rexpression  :  il  a  fait  Gilles  (il  s'est  enfui),  vient  de  la  conduite 
que  tint  Gilon,  prince  du  Languedoc,  qui  s'enfuit  plutôt  que 
d'accepter  la  couronne,  i»  (Leroux  de  Lingv,  1. 1,  p.  47.) 

Variante.  I  fàt  six  Hinri 

Po  chessl  'ne  poye  foû  d'on  corti. 

(FORIB   Ùia.) 

Le  prénom  de  Henri  est  peut-être  choisi  pour  la  rime. 

2533.  C'est-st-on  Gilles  Tawalte. 
LiTT.  C'est  un  Gilles- le-guette  (aux  aguets). 

C'est  un  homme  aux  allures  suspectes,  craignant  toujours 
d'être  surpris. 


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-  297  — 

PRÉSENCE. 

2534.  Si  on  V  craint  es  t' jprésince, 

On  dit  do  mau  es  ti  absince.  (Namur.) 
LiTT.  Si  on  te  craint  en  ta  présence, 

On  dit  du  mal  en  ton  absence. 
La  présence  d'une  personne  fait  taire  les  mauvaises  langues; 
celles-ci  se  dédommageront  plus  tard. 

Var.  Namur.  Pa  qui  t' fait  trop  d' politesse, 

T'es  trompé  ou  té  l' pou  iesse. 

PRÉSERVER. 

2335.  Diet  wâde  Tacseigneûre. 

LiTT.  Que  Dieu  préserve  la  désignation  (la  place  que  je 
désigne). 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Ce  proverbe  s'emploie  lorsqu'on  montre  sur  soi  la  place  où 
une  autre  personne  s'est  blessée,  pour  se  souhaiter  de  ne  pas 
éprouver  le  même  accident. 

(Croyance  populaire.) 

Dii,  avertite  casum. 

PRÊTER. 

2536.  On  n'  wâgne  jamâye  rin  à  prusier. 
LiTT.  On  ne  gagne  jamais  rien  à  prêter. 

Qui  preste  non  r^a  ; 

Si  r'a,  non  tost  ; 

Si  tost,  non  tout  ; 

Si  tout,  non  gré  ; 

Si  gré,  non  tel. 

Garde-toi  donc  de  prester  ; 

Car  k  remprunter, 

Cousin  germain  ; 

Et  à  rendre,  fils  de  putain  ; 

Et  au  prester  ami. 

Au  rendre,  ennemi. 

(LOTSEL.  /n<^  Coût.,  n9  673.) 

Pr.  espagnol.  —  Quien  presta  no  cobra;  y  si  cobra  no  todo; 
y  si  todo  notai;  y  si  tal,  enemig  mortal. 

c  Cet  amas  de  proverbes,  dit  Delaurière,  paraît  tiré  de 
VEcclésiaste,  ch.  29.  i 

Aes  debitorem  levé,  grave  inimicum  facit, 

(PUBUUS  Strus.) 
PRÊTRE. 

2537.  Po  priesse,  parinté  vât  rinte. 
LiTT.  Pour  prêtre,  parenté  vaut  rente. 


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-^  298  - 

  cause  des  cadeaux  qu^il  reçoit,  ou  à  cause  des  charges 
qu'il  doit  supporter. 

25Î18.  Ossi  malin  qu'on  priesse  qu'est  sot. 
LiTT.  Aussi  malin  qu'un  prêtre  qui  est  simple  d'esprit. 
Peu  intelligent. 

Cf.  Adroit  comme  un  prêtre  normand  (c  est-à-dire  maladroit). 
V.  QuiTARD.  Dict,,  p.  616. 

PRÉVENIR. 

2539. 1  vât  ml  prév'ni  qui  d'esse  prév'nou. 
LiTT.  Il  vaut  mieux  prévenir  que  d'être  prévenu. 
Il  vaut  mieux  prendre  Tinitiative  que  de  se  laisser  prévenir. 
—  Il  faut  aller  droit  à  Tobstacle. 
Cf.  Audaces  fortunajuvat, 

PRIER. 

2540.  On  n'  prèye  nin  po  les  cis  qui  s' touwel. 
LiTT.  On  ne  prie  pas  pour  ceux  qui  se  tuent. 

Se  dit  à  ceux  qui,  par  un  travail  trop  prolongé,  pourraient 
nuire  à  leur  santé. 

N.  B.  Le  suicide  est  considéré  comme  un  crime  irrémissible. 

PRIÈRE. 

2541.  Les  priîre  ni  vont  nin  à  bois. 
Lttt.  Les  prières  ne  vont  pas  au  bois. 
Les  prières  ne  sont  jamais  inutiles. 

Cité  par  Forir.  Dict. 
Preces  non  petunt  sylvas. 

(Lbjeuke.  Proverbla  familiaria,  4744.) 

Li  proverbe  dit,  es  Itgeois, 
Qa*  les  prilre  ni  vont  mftye  es  l)ois. 
{Patquèye  à  Voccdtion  dé  V  confirmation  dé  prince  Châle  d^OuUremonu  1763.) 

I  dit  avu  on  pau  pus  d' foi. 
Les  prilre  ni  vont  nin  &  bois. 

(Dehin.  Lambert  et  V  curé.  Fftve.  4S46.) 

Cisse  prilre  là  n'iret  nin  sur  &  bois, 

Ca  r  bon  Diu  veut  ii  fond  d'on  cour  qu'd  prèye. 

(Bailliux.  L*onse  d'avri  4863.  Ch.  1863.) 

PRINCE. 

2542.  Atote  !  C'est  po  V  rossai  prince  ;  i  n'y  a  nin 
des  ohat. 

LiTT.  Atout  !  C'est  pour  le  roux  prince;  il  n*y  a  pas  d*os. 


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-  299  — 

C.  de  Hoensbroeck,  prince-évôque  de  Liège  (1784-92),  était 
roux,  et  passait  pour  aimer  la  bonne  chère.  Il  n*était  pas  bien 
vu  du  peuple,  et  il  parait  qu'à  cette  époque,  l'usage  du  mouchoir 
de  poche  n'était  pas  encore  universellement  répandu. 

Cette  locution  proverbiale  eut  longtemps  cours  pendant  la 
révolution  (1790)  en  guise  de  mépris  pour  l'évoque. 

2543.  Ovrer  po  Y  prince  di  Lîge. 
LiTT.  Travailler  pour  le  prince  de  Liège. 
Travailler  pour  rien. 

Travailler  pour  le  roi  de  Prusse. 
Variantes.        Ovrer  po  l' coucou,  po  li  roi  d'  Prusse. 

Var.  Vertiers.      S' on  deut  ovrer  po  lu  roi  d' Prusse, 
A  quoi  bon  d'esse  si  régulier  ? 

{Hhotter.  Lu  poète  wallon.  iS60.) 
Var.  Jodoigne.  N!  tèrer  s' pld  foû  de  soler  po  le  roi  d*  Preusse. 
Var.  Cbarleroi.  Toinettb. 

Lèytz-m'  fer,  ji  m' va  jouwë  des  pld  èyèt  des  main  pou  vos  chiervi,  mais  po  nné 
travayt  pou  les  preune  du  pape,  ji  m' va  cangt  m*  feu. 

(Berkcs.  Li  malade St'Thtbau,  I,  se.  40.  4876.) 
Var.  Mons.  L'  curé  de  t' village,  est-ce  qu'i  s'amuse  à  ouvrer  po  V  roi  d' Prusse? 

{Armonacdu  Borinage.  4849.) 

PRINTEMPS. 

2544.  C  n'est  nin  one  aronde  qui  fait  V  prétimps. 

(Stavelot.) 
LiTT.  Ce  n'est  pas  une  hirondelle  qui  fait  le  printemps. 
Il   n'y  a  pas  de  conséquence  à  tirer  d'un  seul  cas,  d'un 
fait  isolé.  (LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  Une  hirondelle  ne  fait  pas  le  printemps. 

PRISE. 

2545.  Ni  prinds  noUe  pènéye,  si  li  n'  voux  nin 
slierni. 

LiTT.  Ne  prends  aucune  prise  si  tu  ne  veux  pas  éternuer. 
Il  ne  faut  pas  commettre  une  action  si  on  en  craint  les  suites. 
Epigraphe  delà  pièce  de  M.  Boigelot  intitulée:  Les  ovrî 
d'hoûye.  (Bulletin,  t.  XI,  1867.) 

PRISON. 

2546.  Esse  es  Y  prîhon  d'  St-Crespin. 
LiTT.  Etre  dans  la  prison  de  St-Crépin. 


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—  300  - 
Avoir  une  chaussure  trop  étroite  qui  vous  fait  souffrir. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Etre  dans  la  prison  de  St-Crépin. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

PRIX. 

2547.  C'est  V  prix  fait,  comme  li  pan  â  bolg!. 
LiTT,  C^est  le  prix  fait,  comme  le  pain  chez  le  boulanger. 
On  ne  peut  rien  rabattre,  on  ne  peut  pas  marchander.  — 

C'est  à  prendre  ou  à  laisser. 

2548.  C'est  r  prix  qu'  fait  V  sâce. 
LiTT.  C'est  le  prix  qui  fait  la  sauce. 

Le  bas  prix  d^un  objet  nous  décide  souvent  à  l'acheter. 
Meziéres  dit  :  ce  n^est  point  par  le  chiffre,  mais  par  Tutilité 
et  par  Topportunité  que  la  dépense  doit  se  justifier. 
Cf.  Les  bons  marchés  ruinent. 

PROBITÉ. 

2549.  L' ce  qu'est  brave  n'a  que  s' compte. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  Celui  qui  est   probe  (honnête)  n'est  que   ce  qu'il 
doit  ôtre. 

La  probité  est  une  qualité  que  tout  le  monde  doit  posséder. 

PROCÈS. 

2550.  On  màva  arrang'mint  vât  ml  qu'on  bon 
procès. 

LiTT.   Un   mauvais   raccommodement   vaut  mieux  qu'un 
bon  procès. 

Il  faut  toujours  éviter  les  procès  ;  môme  en  les  gagnant  on 
perd  encore. 

Pr.  fv.  —  Un  mauvais  arrangement  vaut  mieux  que  le 
meilleur  procès. 

(Lerodx  de  LmcT.) 

Gagne  assez  qui  sort  de  procès. 

{Ànthêlogiey  ou  conférence  des  proverbe»  fronçait»  XV11«  siècle.) 

La  justice  est  une  si  belle  chose,  qu'on  ne  saurait  trop 
Tacheter. 

(LcsAGE.  CrUpin  rival  de  ton  maître.  Se.  9.) 

Les  tribunaux  sont  des  arènes  d*où  le  vainqueur  sort  presque 
toujours  mutilé. 

(LtOI  GOUAH.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 


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—  30J  — 

Nahdb.  On  mouftis  ftccommôd*mint  vaut  mia  qui  l' mèyen  des  procès.  —  Gangnt 
on  procès,  c'est  trover  one  gaye  es  pierdant  one  vache. 

Marcu.  1  vaut  ml  on  mouais  arrang'mint, 

Qu'on  procès  qui  promet  d' Tirgint. 

Var  Mons.  I  n'  faut  Toque  guingner  tois  procès  po  elte  à  l'aumone. 

Dassb- Allemagne.  ^  Ein  magerer  Vergleich  ist  besser  aïs 
ein  fetter  Process. 

PROFIT. 

!2551.  Les  cru  sont  passé  po  Tonat  de  l'cisette. 

LiTT.  Les  profits  sont  passés  par  i*anneau  des  ciseaux. 
Les  bénéfices  sont  nuis  ou  d'une  très  minime  importance. 

PROMETTEUR. 

2552.  Esse  on  prometleu  d'  bonjoû. 

LiTT.  Etre  un  prometteur  de  bonjours. 

Promettre  légèrement  et  sans  intention  de  tenir  sa  promesse. 

(ACAD.) 

S'agit- il  d'un  donneur  d'eau  bénite  (de  cour)  ou  d*un  Mathieu 
Laensberg,  et  ne  faudrait-il  pas  écrire  :  de  bons  jours  ? 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Yar.  Stayilot.  I  promettreu  chln  et  oubal. 

PROMETTRE. 

2353.  Promette  c'est  dette, 

LiTT.  Promettre  c'est  dette  (devoir). 

Il  faut  tenir  à  sa  parole  (non  pas  toutefois  comme  dans  le 
Bal  du  grand  monde  :  Je  la  lui  ai  donnée  ;  c'est  tout  ce  qu'il 
aura  de  moi). 

On  ajoute  quelquefois  :  mais  payt  c'est  les  danse. 

Promettre  c^est  donner,  espérer  c'est  jouir. 

(Deullk.  Ui  jardiné,  Ch.  I.) 

Cité  par  Forir.  IHct, 

2554.  Promette  et  t'ni  c'est  deux. 

LiTT.  Promettre  et  tenir  sont  deux. 

Souvent  on  manque  à  ce  qu'on  a  promis.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Promettre  et  tenir  sont  deux. 

V.'LoYSEL.  Inst.  coût.,  n*600. 

Ce*  n'est  pas  tout  de  promettre,  il  faut  tenir. 

Cité  par  Forir.  Bict. 


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—  302  - 

Cisse  fîive  la  mi  remette  ^s  PWèye, 
Li  ci  qu'  promette  mont-z-et  mervèye 
Nais  qu'enne  advint-i  V  pus  sovint  ? 
Rin. 
(Bailledx.  Li  montagne  qu^aceoûke.  Fàve.  4856.) 
Promette  n'est  nin  payt. 

(Demouliu.  Ji  voux,ji  n'poux.  II,  se.  \^,  4858.) 
BaIwIr. 

Inte  nos  aute  ji  t' dis, 
S*  on  m' dimandéve  ine  pièce  de  l' vèye, 

Promette-lu  todi. 
Qwand  j' sôrèt  là,  j' veurès  s' ilt  t*ni. 

(Alcide  Pryor.  Baiwir  m  ïpame,  4863.) 

Mais  l' fène  frumihe, 

Qui  sét  bin  qu'  promette  et  t'ni  c'est  deux. 

(Tbirt.  Li  coq  (Taouue  et  VJrumihe,  Fftve.  486  .) 

Namur.  Promette  n'est  nin  payl. 

Vai.  Jodoighe.  Se  fli  à  des  promesse  c'est  voleu  tére  on  pet  es  s' moain. 

FfiAMERiES.  Promette  et  t'nie,  c'est  deux. 

Basse-Allemagne.  —  Versprechen  und  halten  ist  zweierlei. 

2555,  I  s' riwène  à  promette,  i  s'  rattrape  à 
n'  rin  d*ner. 

LiTT.  Il  se  ruine  à  promettre,  il  se  rattrape  à  ne  rien  donner. 
Il  est  généreux  en  paroles.  —  Les  promesses  ne  coûtent 
rien,  si  on  ne  les  tient  pas. 

Si  ruiner  à  promette  et  s' ravu  à  n'  rin  d'ner. 

(Rehaclb.  Dict,  4839.) 
L'administrfttion  communale  de  l' cité  Ugeoise, 
Est  composôye  d'homme  tél'mint  malègne» 
Qui  s*  riwinet  à  premetle»  à  s'arichi  à  n*  dîner  règne. 

(Dechamps.  PUit  wastai  dé  Vfiesse  des  roye.  4873.) 

Tournai.  Promette  et  n'  rien  t'nir, 

M' coûte  rien  à  intertenir.  ' 

PROPHÈTE. 

2556.  C'esl-st-on  prophète  qui  magne  de  pan  et 
qui  chêye  de  Tjolte. 

LiTT.  C'est  un  prophète  qui  mange  du  pain  et  qui  chie 
du  chou. 

C'est  un  homme  fort  ordinaire,  qui  ne  vaut  pas  plus  qu'un 
autre;  c'est  un  vantard. 

De  loin  c'est  quelque  chose,  et  de  près  ce  n'est  rien. 

(Lafortadue.) 
Namur.  C'est-st-on  prophète  chochotte. 

Qui  mougne  do  poain  et  qui  chtt  de  l' jotte. 


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-  303  - 

2537.  Personne  n'est  prophète  es  s*  pays. 

LiTT.  Personne  n*est  prophète  dans  son  pays. 

On  «Tmoins  d'influence,  de  crédit,  en  son  pays,  qu'ailleurs. 

(LlTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  Nul  n'est  prophète  en  son  pays. 
Nemo  acceptais  est  propheta  in  patriâ  suâ. 

(St-Ldc.  Evangile,) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Charleroi.    D'set  qu'  c*est-st-ein  malin  sot,  vMa  s' morale  in  deux  mot, 
l  Yos  mousse  à  tertous,  clére  et  nette,  sins  chandelle, 

Qu'on  n*est  né  prophète  dtns  s' pays, 
Qu'  diûs  r  royaume  des  aveûle.  les  boigne  sont  roi  oussi. 

(Bernus.  Li  iot  qui  vind  de  V  sagcue,  Faufe.  4873.) 

Var.  Frameries.        On  n'est  jamin  roi  d'vins  s' pays. 
PROPOS. 

2558.  Taper  foû  raine  (ou  raisne). 
LiTT.  Jeter  hors  raison  (propos). 

Changer  de  discours  pour  éviter  de  répondre.  —  Eluder  une 
demande,  détourner  la  conversation.  —  Rebuter. 

Pr.  fr.  —  Tourner  la  truie  au  foin. 

Raine,  raison,  sujet,  propos  ;  d'où  araîni,  adresser  la 
parole. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Estant  qui  V  pauve  bftcelle  Ta  d'von  taper  foû  raine, 

Pac'  qu'elle  li  trovéve  plein  deuse  trens  fèye  so  V  samalne. 

(Delarge.  Ine  copenne  conte  leipèVuuz.  4873.) 

TORETTE. 

Hie  î  qu'il  est  tard,  ji  n'a  nin  co  pelé  mescromplre. 

Servas  [jk  part). 

C'est  bin  çou  qui  j' pinséve,  elle  qwtre  à  taper  foû  ratne. 

(Braht.  Li  bouquet.  II,  se.  S.  1878.) 

Thérèse. 

Est-ce  por  mi  qu'  vos  V  dibez  ?  mais  vos  v'  tapez  foû  raine  ; 
Ji  veus  bin  qu'hoûye,  foû  d' vos,  ji  n'àret  nin  V  dièralne. 

(Salme.  tnefeumme  qu'ennèi  vàt  deux.  Se.  2.  4876.) 

2559.  Riv'ni  d'iez  raîne. 
LiTT.  Revenir  à  ses  propos. 

Reprendre  le  discours  qui  a  été  interrompu.  ~  Revenir 
à  son  sujet.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Revenir  à  ses  moutons. 


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-  304  — 

Adon,  d'hans  po  riv'ni  dMez  raine 
Et  po  flni  comme  Lafontaine, 
Qui  ciste  histoire  là  nos  apprind 
À  n'  nin  aller  boirgnl  ftx  asse. 
(Bailledx.  Mathi  Laentbergqui  tome  divin  on  trô,  Fàve.  4851.) 

Po  riv*ni  d'iez  raine  saqwants  joû  après,  il  aspita  co  ine  fèye  es  s' botique. 

(MAGNtE.  BatirL  1865.) 

PROUVER. 

2560.  Qui  prouve  trope,  ni  prouve  rin. 
LiTT.  Celui  qui  prouve  trop  ne  prouve  rien. 

Souvent  par  trop  d'explications  et  de  preuves,  on  dépasse  le 
but  que  i^on  voulait  atteindre. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

PROVERBE. 

2561.  Il  a  tos  les  spot  so  ses  deugt. 
LiTT.  Il  a  tous  les  proverbes  sur  &es  doigts. 

Il  a  la  réplique  prompte.  —  On  ne  le  mettrait  pas  facilement 
à  quia.  —  Il  a  la  langue  bien  pendue.  —  Il  en  sait  long. 

Il  est  bon  là,  brait  on  croufleux 
Qu*aveut  todi  les  spot  so  s' deugt. 

(DraoNT.  Mathi  Lokaî.  CanUte.  Vers  ISiO.) 

YERTins.  Les  gosse  di  les  parint  ruspitet  àx  èfant. 

A  pône  paurléve-t-i  co  —  i  n'aveut  nin  treus  an  — 
Quu  r  père  di  noste  ouhMl  déjà  11  apprindëve, 
Tos  les  terme  ei  les  spot  quu  l' pésonnl  s*  siervéve. 

(Poulet.  Upéeonnt.  4860.) 

Obs.  •—  A  propos  du  mot  spot,  commençons  par  rendre  une 
pleine  justice  à  l'érudition  et  à  la  sagacité  linguistique  de 
rhonorable  M.  Stecher.  Mais  dans  Tétude  qui  sert  d'introduction 
au  présent  volume,  notre  cher  collègue  n'a-t-il  pas  proposé  une 
étymologie  un  peu  hasardée,  entraîné  qu'il  était  par  son  désir  de 
multiplier  les  preuves  à  Tappui  de  son  système  sur  l'affinité  et 
la  parenté  des  Wallons  et  des  Flamands  ?  Nous  en  avons  bien 
peur.  Spot,  s'il  faut  s'en  rapporter  à  sa  conjecture,  vaudrait 
tout  autant  que  le  mot  germanique  spot  ou  spott,  c  raillerie, 
c  chose  qu'on  fait  jaillir  ou  qui  éclabousse  {spit),  enûn  tout 
c  reproche  ou  brocard  qu'on  lance  à  la  tôte  de  quelqu'un,  i 
A  preuve  c  Thumeur  à  la  fois  satirique  et  sententieuse  du 
moyen  âge  i,  et  Jean  de  Stavelot,  qui  dit  quelque  part  c  un  spou 
ou  une  gabrie  t.  Nous  ne  sommes  pas  convaincus  :  1*  parce 
que  spot,  chez  les  Wallons,  a  toujours  signifié  et  signifie 


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-  305  — 

toujours  proverbe,  adage,  dicton  populaire,  (*)  sans  restriction, 
et  môme,  plus  largement,  locution  consacrée,  habituellement 
usitée  en  telle  ou  telle  circonstance  ;  si  bien  qu^il  y  a  non 
seulement  des  spots  sérieux  et  môme  tristes,  nullement 
gdbeurs,  mais  encore  des  spots  qui  n'ont  rien  de  commun  avec 
les  sentiments  humains,  des  spots  agricoles,  météorologiques, 
zoologiques,  hagiographiques,  hygiéniques  et  de  cent  autres 
sortes  ;  ^À^  parce  que  le  passage  cité  de  Jean  de  Stavelot  est 
relatif  à  un  spot  railleur  (question  de  fait),  mais  non  pas  aux 
spots  en  général,  et  que  par  conséquent  on  ne  saurait  rien  eu 
conclure.  Pour  notre  part,  si  nous  avions  à  hasarder  une 
étymologie,  nous  voudrions  nous  rattacher  autant  que  possible 
à  une  analogie  constante  et  trente  fois  séculaire.  Nous  sommes 
frappés  d'une  chose  :  c'est  que  la  plupart  des  mots  signifiant 
proverbe,  dicton,  ont  pour  racine  un  vocable  dont  le  sens  est 
verbe,  dit  ou  parole.  Un  spot  est  tout  simplement  un  mot,  un 
mot  saillant,  qui  a  fait  fortune  et  que  tout  le  monde  répète. 
C'est  un  mot,  ou  pour  mieux  dire,  c'est  une  courte  phrase,  c'est 
une  locution  originale,  d'une  certaine  portée  universelle  ou  d'un 
caractère  local,  qui  vient  remplacer  dans  le  discours  l'expres- 
sion simple  et  terne  d'une  idée  donnée.  C'est  l'Suoç  des  Grecs, 
cbç  euoç  ivKtl^,  comme  dit  si  souvent  Platon  ;  c'est  la  uapot|xta, 
définie  par  les  anciens  ptwcpeXTi;  X(5yoç  irapà  n^v  58ov  Xtyoïxevoç. 
Et  ne  nous  y  laissons  pas  prendre  :  ol\k-r\  ou  oi|jloç,  d'où  vient 
7capoi|4a,  c'est  d'abord  le  chemin.  Vallée,  mais  c'est  surtout,  par 
figure,  et  c'est  dans  le  cas  présent,  la  marche,  le  fil  du  discours, 
et  par  suite,  c'est  le  récit  lui-même,  le  dit,  la  légende. 
Les  mots  proverbe  et  dicton,  en  français,  ne  sont-ils  pas  assez 
clairs  ?  Spruch  et  sprichwort,  en  allemand  ;  saw,  saying 
et  byword,  en  anglais,  le  sont*ils  moins  ?  Parabole  a  donné 
parole  (c'est  la  contre- partie);  apophthegme  vient  de  yOiyixa, 
son,  voix,  parole,  discours.  Nous  préférerions  à  la  famille  spot 
ou  spott,  disons- le  franchement,  la  famille  sprechen  ou  speak, 
ou  mieux  encore  spondere  ;  cependant  nous  nous  gardons  de 
soutenir  que  spot  (wallon)  vienne  directement  de  là,  non  plus 
que  de  leuoç  des  Grecs  (les  linguistes  nous  chercheraient 


(I)  M.  Stecher  prouve  le  contraire.  On  peut  aussi  faire  cette  remarque  qu'en  tout 
pays,  les  proverbes  les  plus  sensés  ont  une  allure  goguenarde  ou  railleuse  :  «  A  beau 
mentir  qui  vient  de  loin.  Tant  va  la  cruche  à  Peau..,  >  Ou  bien  en  flamand  :  Oost, 
Wett^  t'  huit  bett,  (Est,  Ouest,  mieux  vaut  le  logis.)  Cf.  Gcedthals  :  Let  proverbee 
ancien»^  flamengt  etjrançoyê.  Anvers,  Plantin,  4568.—  J.  Stecher  :  La  littérature, 
néerlandaise  en  Belgique^  p.  156. 

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-  306  - 

quereUe).  Peut-être  sont-ils  simplement  cousins  germains; 
mais  ce  que  nous  tenons  à  constater,  c*est  qu'il  y  a  entre  eux 
parenté  de  signification,  ce  qui  est  plus  important,  M.  Stecher 
le  sait  mieux  que  nous,  qu*une  ressemblance  extérieure  on 
môme  qu'une  parfaite  homonymie.  Entre  le  spot  liégeois  et  le 
spot  thiois,  nous  ne  voyons,  au  contraire,  aucun  rapport 
vraisemblable  de  filiation  ou  seulement  de  proximité. 

QuiTARD,  auteur  des  Etudes  sur  les  proverbes  français  et  le 
langage  proverbial,  Paris,  1860,  in-8,  p.  18  et  suivante 
s'exprime  ainsi  : 

«  On  pourrait  distinguer  les  proverbes  en  proverbes  géné- 
raux et  en  proverbes  particuliers.  Les  premiers  comprendraient 
les  sentences  basées  sur  une  vérité  morale  ou  sur  une  vérité 
d'expérience  admise  par  le  sens  commun  de  tous  les  peuples. 

C'est  ce  qu'on  a  nommé  la  sagesse  des  nations Les  seconds 

comprendraient  les  sentences  basées  aussi  sur  une  vérité 
d'expérience,  mais  une  vérité  particulière  et  locale  propre  à  tel 
ou  tel  peuple.  Cette  dernière  classe  comprendrait  encore  les 
dictons  et  les  expressions  figurées  qui  ont  trait  à  certains 
préjugés,  à  certains  faits  et  à  certains  usages  nationaux 

«  Je  regarde  comme  une  chose  importante,  ajoute  M.  Quitard, 
d'éclaircir  par  de  bons  commentaires  ces  expressions  d'origine 
obscure  ou  inconnue,  ces  expressions  préservées  de  toutes  les 
vicissitudes  de  notre  idiome  par  une  protection  spéciale  qui  les 
a,  pour  ainsi  dire,  stéréotypées.  Elles  rappellent  des  traditions 
pleines  d'intérêt  ;  elles  retracent  une  image  fidèfe  et  naïve  de  la 
vie  de  nos  aïeux  :  ce  sont  des  mœurs  et  des  coutumes  formulées 
par  le  langage.  A  ces  titres,  elles  se  rattachent  à  l'histoire 
nationale.  À  ne  les  considérer  même  qu'au  point  de  vue  de  la 
curiosité,  elles  otTrent  souvent  quelque  chose  d'original  et  de 
piquant,  qui  peut  éveiller  l'esprit  et  qui  mérite  de  fixer 
l'attention.  » 

Telle  était  aussi  la  pensée  du  regrettable  Génin  ;  il  serait 
difficile,  dans  ce  domaine,  de  citer  un  livre  plus  instructif  que 
les  Récréations  philologiques.  Nous  n'avons  guère  pu  songer, 
quant  à  nous,  qu'à  réunir  ici  des  matériaux  ;  il  ne  sera 
probablement  donné  qu'à  d'autres  de  tenter  la  réalisation, 
à  Liège,  des  vœux  de  M.  Quitard.  Mais  nous  avons  voulu  élargir 
autant  que  possible  le  cadre  du  Dictionnaire^  et  notre  justi- 
fication se  trouve  encore  dans  l'acception  usitée  du  mot  spot^ 
qui  s'applique  alix  simples  dictons  aussi  bien  qu'aux  proverbes 
proprement  dits. 

Note  de  MM.  Le  Roy  et  Picard,  dans  la  première  édition  du 
Dictionnaire  des  Spots. 


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-  307  — 

Basse-Allemagne.  —   Er   kann   Ailes  '  an   den  Fingern 
abzâhlen. 

PRUNE. 

2562.  C  n'est  nin  po  des  preune. 

LiTT.  Ce  n'est  pas  pour  des  prunes. 

Ce  n'est  pas  pour  peu  de  chose,  pour  rien.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Ce  n'est  pas  pour  des  prunes. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Si  jd  suis  affligé,  ce  n*est  pas  pour  des  prunes. 

(NouÈRK.  Sganarelle,  Se.  46.) 

Les  baibai  de  l' maison  commeane, 
Artt  fait  pinde  ine  homme  po  'ne  preune. 

{Chanâon  patriotique  4791.  Ree.  BoDT.) 

Thooias. 

Vos  affrontèyès  gueûye»  talblz-v'  et  des  pus  vite, 

Ca  c'  n^est  nin  po  des  preune  qui  vos  'nnès  serez  qwitte. 

(TODSSAiifT.  Li  groumancien,  I,  se.  i^.  487S.) 

GÉRA. 

Ci  n'est  nin  po  des  preune 

Qui  vos  t'nez  avou  lu. 
(Remodchamps.  Les  amour  tPà  Gèrà,  II,  se.  15.  i87S.) 

NiVBLLES.  Triennez,  brave  èfant,  jusqu'au  fond  d' vos  maronne. 

Quand  l' canaye  esse  dëmèle,  ah  !  c'  n'est  nt  pou  des  pronne. 

(Rerard.  Ln  averti,  de  Jean  tP  Nivelles,  Gh.  III,  8*  éd.  4890.) 

Vab.  Jodoigne.  G'est  ni  po  des  gaye. 

MoNS.  Eyét  pourtant  e*  n'est  nié  pou  dés  prune  qui  nos  avans  d'mindé  qui 
est-ce  qui  récrit  l'armonaque. 

(Lktelubb.  Armonaque  dé  Mans.  1886.) 

Bouàcofiin.  Vo  lé  saivé, 

Ge  na  pa  po  dé  preune. 

Si  vo  no  sauvé. 
(Bernard  de  la  HoNKots.  Noei  Borguignûn,  1700.) 

SAraT-QuEHTiH.    Gh'  l'octroi  y  n'est  mi  là  pour  des  prônes. 

(GossKD.  Lettrée  picardes,  1840.) 

Picardie.      Quand  i  s'y  met,  cha  n'est  pau  pour  des  prônes. 

(GORBLET.  Glossaire,) 

PUANT. 

2563. 11  est  div'nou  si  flairant  qu'i  n'  si  k'nohe  pus. 
LiTT.  It  est  devenu  si  puant  qu'il  ne  se  reconnaît  pas. 
C'est  un  faiseur  d'embarras,  un  vantard,  un  parvenu,  qui 
veut  qu'on  oublie  ce  qu'il  a  été. 

PUCE. 

2564.  Totes  les  pouce  sont  r'moussèye  es  même 
chin. 


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—  308  — 

LiTT.  Toutes  les  puces  sont  rentrées  sur  le  même  chien. 
Tous  les  malheurs  accablent  le  môme  individu. 

2565.  Il  attrape  çoula  comme  ine  pouce  èss'ch&sse. 
LiTT.  Il  attrape  cela  commf6  une  puce  dans  son  bas. 

Il  a  trouvé  cela  tout  de  suite  (iron). 
Cf.  Rem  acu  tetigisti. 
Mettre  la  pièce  au  trou. 
Vaiiarte.  Qnoiri  n*  saquoi,  etc. 

Mabètb  Crociet. 

Adon  il  iiret  h&se. 

Vos  l's  attrap'rez  tos  deux,  comme  ine  pouce  es  Tosse  châsse. 

(Reii0U€HAHP8.  Let  amomr  d'à  GérA,  I,  se.  3.  1876.) 
Harcbi.        To  voux  portant  tôt  çu  qu'  tos  veus. 

Pinsant  qu*  to  n*as  qu'à  mouyet  t' aeugt  ; 

Waltet  et  l'appliquet  à  couse. 

Gomme  divins  t' chausse  on  pice  one  pouce. 

(ÀLCXAivDaB.  PUit  eortl.  1860.) 

JoDOiCNB.         I  trove  ça  comme  one  peuce  dins  s*  chausse. 
Vab.  Niyeixbs.    I  va  quier  ça  comme  ein  pu  à  s*  chausse. 
MoNS.  T'aras  bieau  It  flanquet  pus  d'affiront  quMl  a  d*  cheveux  su  s*  tiette,  il 
attrappera  tout  ça  comme  ein  poue  à  ses  cauche. 

(MouTROCUX.  Des  novviaiw  conu  dé  quU,  4850.) 

2566.  Esse  li  picot, 

Wisse  qui  les  pouce  poirtet  sabot. 
LiTT.  Etre  le  picot, 

Où  les  puces  portent  sabot. 
C'est  une  chose  fantastique,  incroyable. 
Cf.  La  chanson  de  Méphistophélès,  où  il  s'agit  d*un  roi  qui 
donne  au  tailleur  Tordre  d'habiller  son  puceron.(GoBTHE.Fati«t, 
!'•  partie.) 

Vâruhte.  Riv'ni  de  V  picot. 

2567.  Mette  li  pouce  à  Torèye. 
LiTT.  Mettre  la  puce  à  l'oreille. 
Inspirer  des  inquiétudes.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Mettre  à  quelqu'un  la  puce  à  l'oreille. 

Puce  en  Toreille, 
L*homme  réveille. 

(Provfrfret  dé  BODVELUES.  1531.) 

S*«-Barbe,  poète  du  XVP  siècle,  dans  une  pièce  sur  la  puce, 
envie  le  sort  de  cet  insecte  ;  il  irait  se  tapir  dans  l'oreille  de  sa 
mattresse,  et  là. 

Bruyant  et  tempestant, 

Je  lui  ferois  tout  contant 

Souffrir  la  flère  tempeste, 

Qu'amour  me  met  dans  la  teste  ; 


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—  3(»9  — 

Lon  elle  confesaeroît, 
Quand  elle  me  sentiroit, 
Qu'il  n'est  angoisse  pareille 
Qu'avoir  la  puce  à  l'oreille. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

G'est-st-ine  bftcelle  assez  bin  faite, 

Assez  jolèye  et  bin  parfaite, 

Capftbe  (s*elle  euhe  avou  èvèye) 

Di  s' lèyl  mette  pouce  à  l'orèye. 

{Pasquèyé  po  V jubilé  de  V  révérende  mère  di  Bavtre,  4743.) 

Ji  n'a  mèz4he  qu'on  pau  d' ifts'té  : 
On  charlatan  est  paa-z-habèye 
Si  n'  sët  mette  li  pouce  à  l'orèye. 
(Prumtre  retponse  dé  calottin  à  loigne  auteur  dé  tuppUmint.  473  .) 
(Y.  Patquèye  critique  et  calotenne  to  le»  affaire  dé  V  médlcetme,) 

I  11  soflla  qu'on  11  amettéve  d'avu  boute  l' feu  es  r  mohonne  des  chènône.  Cittte, 
c'esteut  là  ine  hayftve  pouce  es  l'orèye. 

(Magnée.  Li  boulotte.  4871.) 

JÔGÈT. 

Elle  a  reseontré  là  on  jône  étudiant, 

Qui  11  a  promettou  bin  sûr,  pus  d' boûre  qui  d' pan  ; 

Et  qui  n  a  chôkl  des  pouce  divins  l's  orèye. 

(Delarge.  On  tour  di  botreete,  4874.) 
Pelt. 

Oh  !  oh  !  U  àreut-on  sofiSé  ine  novelle  pouce  es  l'orèye,  ci  n'est  nin  portant 
on  s'cret.  (Brahy.  A  qui  Vfàte  ?  Se.  3.  4883.) 

Jauiat.  Bièth'mé. 

Eh  bin,  c'est  cesse-laie,  mon  ami,  qui  s*  lèyet  co  pus  rate  chonkl  des  pouce 
es  Torèye. 

(Xhoffer.  Lee  deux  eoroche,  I,  se.  4.  t864.) 

Nahdr.  Il  a  one  puce  à  l'orèye. 

Marche.  Qwand  on  mettrait  l' pouce  à  l'orèye, 

To  ses  bin  qui  1'  nute  poite  consèye. 

(Alexandre.  P*tit  corti.  4860.) 
Variantes.  Hèrer,  sofHer  des  pouce  es  l'orèye.  —  Conter  fleurette. 

Basse-Allemagne.  —  Einen  Floch  in's  Ohrsetzen. 

2568.  On  n'est  mâye  ml  hagnt  qu'  dîne  malgue 
pouce. 

LiTT.  On  n*est  jamais  aussi  bien  mordu  que  par  une  puce 
maigre. 

Explication  de  Tavidité  des  personnes  besoigneuses. 

256y.  C'est  ses  puce  qui  r'mont'net  l'hourloge. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  Ce  sont  ses  puces  qui  remontent  Thorloge. 
Se  dit  d*un  fainéant,  d'un  paresseux. 


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--  310  - 

2570.  Tôt  hâbitanrt  les  chin,  on  attrape  des  pouce. 
LiTT.  En  fréquentant  les  chiens,  on  attrape  des  puces. 
On  ne  peut  pas  se  plaindre  quand  on  s'est  exposé  volontaire- 
ment à  des  désagréments. 

Var.  Jodoigne.    Qui  dame  avou  s*  chet,  attrape  des  puce. 

PUITS. 

S571.  1  n'y  a  si  parfond  pusse  qu'on  n' mette  on 
joù  à  sèche. 

LiTT.  Il  n'y  a  si  profond  puits  qu'on  ne  mette  un  jour  à  sec. 

Toute  chose  arrive  à  sa  fin  ;  quand  on  abuse  d'une  chose  on 
est  exposé  à  la  perdre. 

Pr.  fr.  —  On  vient  à  bout  de  tout. 

D'ab6rd  i  gn*  a  on  spot  qui  dit  qui  n'a  nou  si  parfond  pusse  qu'on  n'  mette  todi 
on  joû  k  sèche. 

(Salue.  Vhéritège  d'à  Jûeque  Lcduqut.  Gh.  1878.) 

Var.  Jodoicne.         Foice  dé  poogi  n'a  pe  pont  d'alwe. 

2572.  C'est-st-on  pusse  à  deux  sèya.  (Jodoigne.) 
LiTT.  C'est  un  puits  à  deux  seaux. 

C'est  une  affaire  qui  marche  bien  ;  c'est  un  commerce  qui 
réussit  ;  les  clients  vont  et  viennent. 

Var.  Jodoigne.      Ça  alieuve  comme  li  sèya  de  pusse. 

Var.  Nivelle^.         Vos  dlrlz  r  saya  du  pusse, 

Cest  comme  el  saya  du  pusse. 

Var.  Mors.  Les  pratique  aviont  fait  l' siau  du  puits  à  s*  magasin  co  pus  fort  que 
amais.  {Arm.  de  Mont,  1884.) 

PUNIR. 

2573.  I  vont  bin  essônne,  i  n'  punih'ront  nin 
deux  stft. 

LiTT.  Ils  sont  bien  ensemble,  ils  n'infecterqnt  pas  deux 
étables. 

Ils  sont  aussi  mauvais  l'un  que  Tautre. 
Pr.  fr.  —  Les  deux  font  la  paire. 

2574. 1  n'  ftit  qu'ine  mâle  biesse  po  puni  tôt  on  stà. 

LiTT.  Il  ne  faut  qu'une  mauvaise  bête  pour  punir  (perdre) 
toute  une  étable. 

Le  vice  est  contagieux,  comme  la  peste.  —  Un  méchant 
bjomme  peut  corrompre  toute  une  compagnie  où  il  se  glisse. 

(LiTTRÉ.) 


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-  3il  - 

Pr.  fr.  —  C*est  une  brebis  galeuse,  il  faut  la  séparer  du 
troupeau. 

Une.brebis  galeuse  gâte  tout  un  troupeau. 

Yariarte.    I  n'  Hit  qu'ine  galeuse  berbis  po  gâter  tote  li  hiette. 

(FoBm.  Dict,) 
Yariahte.  AlfDRi. 

Il  est  vraie  qu'i  n'  (ki  qu*ine  poùrèye  pomme  po  gâter  tôt  on  hopal,  mais  ji  pinse 
qui,  dé  moumint  qu'Hinri  veùret  ses  mav&s  pieu,  i  s'ennès  bouw*ret. 

(Salme.  Prit  devint  ut  léce,  1,  se.  S.  1880.) 
Yar.  Namur.        One  brebis  galeuse  gâte  tote  li  troupe. 

QUART. 

2575.  Fer  on  qwârt  après  joûrnêye. 
LiTT.  Faire  un  quart  après  journée. 
Faire  plus  qu*on  ne  doit. 

Se  déranger  (en  parlant  d^une  femme). 

Tatenne. 

C'est  qui,  mi,  ji  n'  fais  nin  on  qwàrt  après  joùrnèye, 
C'est  qui  j' sos  ine  brave  feumme,  ètindez  bin  coula. 

(Remouchaiips.  UtavUl.  \,  se.  4.  4858.) 
JoDOiGME.  Fer  V  céquième  quart. 

MoHs.  Ou  bé,  tonnasse,  faut-i  tout  dire  ? 

Est-ce  qu'elle  friont  pou  tant  dépinser 
Des  quart  dé  jour  ?...  N'a  nié  à  rire, 
Sans  iette  méchant  on  peut  1'  pinser. 
(J.-B.  Descamps.  Au  temps  jadis  et  à  Vheure  d'aujortPkuL  Gb.  i887.) 

QUARTERON. 

2576.  Alleons,  alleons, 

En  v'ia  assez  pour  ein  quartreon.  (Tournai.) 

LiTT.  Allons,  allons, 

En  voilà  assez  pour  un  quarteron. 
En  voilà  assez  sur  celte  matière,  une  plus  ample  explicafton 
serait  superflue. 

QU'EST-CE. 

3577.  K'nohe  li  wastatte. 

LiTT.  Connaître  le  qu'est-ce. 

Connaître  le  fond  d'une  affaire,  le  moyen  de  réussir.  — 
Savoir  à  quoi  s'en  tenir. 

Wastatte,  corruption  du  hollandais.  Wat  is  dat  :  qu'est-ce 
que  c'est  ? 


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—  312  — 

Oh  !  awet  ;  mais  dlrez-v'  :  «  Vos  kinobez  r  wastatke, 
c  C'est  qu'  vos  polez  blesst  des  consciince  délicate.  > 

(Debin.  P'tiu  moumint  (f  plaUir,  Préface.  1845.) 
Divëve-t-i  avanci  ou  rescouler  ?  Vola  wisse  qu*esteut  V  wastatte. 

(Magnée.  Li  cren'qutni  dé  prince  âbbi  dU  Stav'Uû,  4867.) 
Nanbsse. 
On  pinse  qui  d'vins  V  mariëge  tot-à-fait  seûye  amour. 
On  n*  comprind  nin  l' wastatte. 

(DelàrgE.  Seine  populaire,  1874.) 

BOLAHD. 

Qu'i  m*  vinse  jftser,  cila,  ji  U  fret  so  V  côp  comprinde  li  wastatte,  s'i  n'el  sét. 
(DD.  Salue.  Les  deux  bèchUd,  Se.  S3.  1879.) 

Var.  Veryiers.  Eteinde  wasteinn.  (Remacle.  Dict.) 

QUEUE. 

2o78.  Li  quowe  de  chet  a  bin  v'nou. 
LiTT.  La  queue  du  chat  est  bien  venue. 
On  ne  sait  pas  ce  qui  peut  arriver.  —  Il  faut  s'attendre 
à  tout.  —  Il  faut  le  temps  pour  faire  une  chose. 

Qui  vikYet  vièret,  V  quowe  de  chet  a  bin  v*nou. 

(Thirt.  U  retour  à  Uge,  1858.) 

Marche.  Est-ce  que  r  quawe  au  chet  n'est  nin  v'noye. 

Namur.  Marie. 

Oh  !  patiintez  core  one  miette,  ça  vairet,  H  quewe  do  chet  a  bin  v'nu. 

(Berthalor.  Cwamgtet  midein.  Se.  5.  1889.) 

Var.  Jodoignb.         Le  quewe  de  r  vache  a  bin  v'neu. 

Var.  Riyelles.  El  queue  du  chl  a  bt  v'nu. 

Picardie.  Cha  vera  petète,  r  queue  de  notre  kien  al  est  bien  venue. 

(CORBLET.  douaire,  1851.) 

2S79.  Vèyl  r'iûre  si  quowe. 
LiTT.  Voir  reluire  sa  queue. 

Avoir  de   la  chance,  du  bonheur,  trouver  une  occasion 
propice  et  pouvoir  en  profiter. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Aye  !  bon  Diu  donc,  bon  Diu  !  qwand  ji  n'el  poux  nin  sûre. 
A  c'ste  h0Are,  ji  m' vas  sa  ver,  ca  ji  veus  m' quowe  rilûre. 

(Denir.  Lee  Chirou  et  let  Grignou,  1846.) 

Les  raison  s'aminl  so  l' sujet  des  no  d' rowe, 
On  français  comptéve  bin  vèyl  rilûre  si  quowe. 

(Trirt.  Les  no  d' rowe,  18B6.) 
I  sonla  à  Wayaipont  qu'i  vèyéve  rilûre  si  quowe  ;  i  fa  dovri  l' grande  poite. 

(MAGNtB.  Li  cren'quint  dé  prince  âbbi  di  Stav'leû,  1871.) 

Jalhat.  Garite. 

Vos  v'  raboutroz  qwand  v'  vièroz  vosse  quowe  lûre. 

(Xhoffer.  Les  deux  soroche.  II,  se.  14,  1863.) 

Variante.  Ji  v'  pinséve  es  terre  ;  i  gn'a  ine  annèye  di  peurs  dlmègne  qui  j' n'i^ye 
vèyoi  r'iûre  vosse  quowe.  (Remacle.  Dict.) 


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—  313  — 

2580.  Fer  ine  saquoi  so  des  quowe  di  cèlîhe. 
LiTT.  Faire  une  chose  sur  des  queues  de  cerises. 

Faire  beaucoup  d'embarras  pour  peu  de  chose.  —  S'occuper 
sérieusement  d'un  sujet  très  futile. 

Pr.  fr.  —  Discuter  sur  des  queues  de  cerises. 

I  gn*a  tant  d*  gins  d'ovrège  qai  po  'ne  quowe  di  cèilbe, 
Aam'tiit  tôt  l' long  d'on  joû,  tôt  v*  fant  souwer  'ne  chimtbe. 

(TmnT.  Ua  no  (Prowe,  1966.) 

Namur.         Ji  n'  SOS  nin  si  novia  jus  des  banc  do  collège, 

Po  scrire  on  gros  bouquin  su  des  queue  di  cèrége. 

(Demanet.  Oppidum  atuatucorum.  4843.) 

MoN8.  Deux  fois  par  jour  j'attrapois  'ne  balle, 

Ou  bin  *ne  calotte,  ou  ein  tampon. 
Po  *ne  queue  d' cerise, 
Comme  el  vint  d' btse. 

(Descamps.  El  volontéerê  eou^onné.  4873.) 
▼ar.  Nivelles.    Gachi  misère  su  1*  tiesse  d'ein  espingue. 

2581.  C'est  todi   Tqueuwe  li   pus   malaugie  à 
chwarchî.  (Namur.) 

LiTT.  C'est  toujours  la  queue  (qui  est)  la  plus  difficile 
à  écorcher. 

Souvent,  dans  les  affaires,  c'est  au  moment  de  les  terminer, 
que  se  présentent  les  plus  grandes  difficultés.  (A.CAD.) 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  rien  de  plus  difficile  à  écorcher  que 
la  queue. 

En  la  queue  est  ii  encombriers  souvent. 

(XUI«  siècle.) 
En  la  coue  est  li  encumbres. 

{Proverbe  del  vilain»  lUI^  siècle.) 

Marchb.  T'ià  qu*  ji  m' prépare  à  distèlet. 

Mais  r  quawe  est  l' pus  deûre  à  choirchet. 

(Alexandre.  Ftit  corti.  4860.) 

2582.  I  n'y  a  nou  si  pressé   qui   V  ci  qu'  tint 
r  quowe  de  1  pèle. 

LiTT.  Il  n'y  en  a  pas  de  plus  pressé  (impatient)  que  celui  qui 
tient  la  queue  de  la  poêle. 

Celui  qui  est  le  principal  agent  d'une  affaire,  est  le  plus 
embarrassé.  (A.cad.) 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  en  a  point  de  si  empêché  que  celui  qui  tient 
la  queue  de  la  poêle. 

Il  n'y  a  personne  plus  empeschée  que  qui  tient  la  queue  de  la  poésie. 

(La  Rivet.  Lea  écolierê,  II,  se.  Y.  XVI*  siècle.) 
JoDOiGNE.  C'est  le  (lui)  que  té  l' quèwe  de  V  pèle. 


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—  314  — 

2583.  Riv'ni  Tquowe  es  cou. 

LiTT.  Revenir  la  queue  au  cul. 

'  Se  dit  d^un  homme  qui  a  paru  confus  de  ce  qu'une  affaire  ne 
lui  avait  pas  réussi.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Il  s'en  est  retourné  honteusement  la  queue  entre 
les  jambes  (comme  les  chiens).  —  Revenir,  s'en  retourner  avec 
sa  courte  honte. 

Dégénères  canes  catidam  sub  ventre  reflectunt. 

Toat  penaud, 

Serrant  la  queue  et  portant  bas  l^oreille. 

(Lafomtaire.  Le  renard  et  la  ciffogne.) 

Variante.  Biv'ni  quowe  es  cou, 

Comme  on  chin  battou. 

C'esteut  r  joû  qui  flrtë  inglaise 
D'véve  sûrmint  esse  metlowe  foù  foice. 
Les  cis  qu'  t'ni  bon,  s' vèyant  fotou, 
Si  sàvint  avou  l' quowe  es  cou. 

(Uanson.  Li  Luctade  èi  vers  ligeoU.  Ch.  VI.  4783.) 

I  fout  constraint  di  s*  serrer  1'  vinte. 
Et  d*ès  raller  comme  Testent  v'nou. 


Les  orèye  basse  et  r  quowe  es  cou. 

(Bailledx.  U  r'nd  et  V  cigogne,  Fàve.  4851 .) 

Bièth'mé  prinda  les  vôye  po  passer  d*vant  s' maîtresse  ; 
Gèrft,  li  quowe  es  cou,  flla  sins  demander  s' resse. 

(Thirt.  fne  copenne  so  P  martège,  1858.) 
BaIwIr. 

On  jowe  à  tiesse  ou  pèye, 
On  rWiesse  les  aute  s' on  pout  ; 
Vite  on  vont  croht  les  gèye. 
On  *nnès  r*va  V  quowe  es  cou. 

(Alcide  Prtor.  Baiwtr  so  s'panm.  4863.) 

Spa.  .  Nos  enn'mi  sont  confondou, 

I  s*trindet  tes  V  quawe  es  cou, 
Les  roges  habit  n'  sont  pus  d' sahon, 
Vive  les  Eburon. 

(Chanson  patriotique.  4786.  Rec.  BODT.) 

Spa.  Vos  n'es  f  roz  pus  tant  d'  vq|  gesse. 

Vos  avez  r  quawe  inte  les  fesse. 

(Jeioii.  Chanson  patriotique,  4814.  Rec.  Bodt.) 

2584.  Nous  et  les  queue  de  chî,  on  nos  lèye  toudi 
pa  d'ière.  (Nivelles.) 

LiTT.  Nous  et  les  queues  de  chien,  on  nous  laisse  toujours 
derrière. 

On  nous  délaisse  ;  on  ne  fait  pas  attention  à  nous. 


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—  315  — 

2585.  A  vu  r  quowe  es  Taîwe. 
LiTT.  Avoir  la  queue  dans  l'eau. 

Etre  dans  la  débine,  être  ruiné.  —  Etre  dans  la  panne. 
On  attache  le  môme  sens  à  l'expression  figurée  :  dans  la 
poêle  à  frire  {es  P  pèle). 

Spa.  On  rtret  bin  q^and  on  vièret 

Qu'il  ftront  V  quawe  es  Palwe. 

{Chanson  patriotique,  4788.  Rec.  BODT.) 
Jalhat.  Tuiodôre. 

Mais  qu'avoz  don,  vos  auto  ?  Vos  ave  Fair  d'avu  l' quowe  es  l'alwe. 
Majenne. 
Mèloz-v'  du  vosse  sogne,  Thiodôre. 

(Xhoffer.  Les  deux  toroche.  l,  se.  43.  4861.) 

QUILLE. 

2586.  Jauminet  n'  loukîve  nin  a  one  bèye,  mais  i  a 
pierdu  V  paurt.  (Verviers.) 

LiTT.  Jaminet  ne  regardait  pas  à  une  quille,  mais  il  a  perdu 
la  partie. 

L'insouciance  ruine. 

Ine  note,  ft  resse  ni  pus  ni  mon, 
Ni  fève  woi  d' choi  à  dan  Aimond, 
Nin  pus  qui  V  bèye  à  J'han  Minet, 
I  fait  todi  so  çouIa  près. 
(Thymus.  Pasquèye  faite  au  jubilé  d' Dom  Bemard-Godin»  4764.) 

2587.  Esse  comme  s'il  alléve  fer  totes  les  bèye. 

LiTT.  Etre  comme  s'il  allait  faire  toutes  les  quilles. 
B;tre  l'homme  qui  fait  des  choses  importantes,  difficiles, 
extraordinaires.  Se  dit  par  ironie  d'un  homme  qui  se  vante  de 
prouesses  qu*il  n'a  pas  faites.  (Agad  ) 

Pr.  fr.  —  C'est  un  grand  abatteur  de  quilles. 
Vous  êtes,  je  voy  bien,  grand  abatteur  de  quilles. 

(REGNIER.  Satire  XI.) 
Variante.  C*est-st-on  fameux  abatteu  d' bèye. 

(FORIR.  Dici.) 
Varumtes.  II  a  rair  d'enne  abatte  baicôp. 

Qui  vout  fer  tote  les  bèye 
Court  des  grands  dangt. 

(N.  Defrpxhecx.  Alm.  de  Math,  Laembergh,  4865.) 
BaIwIr. 

Mi  tôt  seu  !  n*y  a  nouk  à  m' rat'ni, 
C'est  mi  qu'abattret  totes  les  bèye 
N'y  a  rin  qu'  résisse  a  'ne  homme  d'esprit. 

(Âlcide  Prtor.  On  dragon  qui  fait  des  madame.  4867.) 


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—  316  — 


Var.  VeRYiEfis.         Qut  brait  qu*va  bouhl  tôt  jus, 
N'  fit  bon  service  à  nolu. 

(REmER.  Spotê  rimét.  4871.) 

Var.  Namur.  C'est-st-on  toueu  d*  moirt. 

JoDOXGNB.  II  a  todeu  Tair  de  voleur  spochi  lot  l' monde,  et  11  faut  one  chaule  po 
descinde  es  s*  porte  monnaie,  on  diret  todeu  qu'  va  fer  nouf  guye. 

QUINZE. 

2588.  Po  les  qwinze  et  d'mèye. 
LiTT.  Pour  les  quinze  et  demi. 

N'en  parlons  plus  ;  assez  causé. 

UiNRI. 

Volans-n*  lèyl  Vs  affaire,  là,  po  les  qwinie  et  d'mèye, 
Et  po  roùvt  coula,  buvans-n'  chakeune  on  d*mèye  ? 

(Rehouchaiips.  Ll  savUi.  l,  se.  3.  485S.) 

Variarte.  Taterne 

Ah  !  vos  'nnès  là,  louUz,  po  les  quatwaze  et  d*mèye. 

(Remoughamps.  U  tttvUi.  l,  se.  5.  1848.) 

Variarte.  Loriht. 

Nosse  patrèye,  c'est  V  clr. 
Jacque. 
Jans,  lèyans  coula  po  les  quatwaze  et  d'mèye. 

(Willem  et  Bauwers.  Let  toûrciueux.  Se.  8.  4882.) 

Variarte.  Vos  polez  bin  compter  qwinze. 

(FORIR.  Dict.) 
RACE. 

2589.  On  cache  toudi  d' race.  (Mons.) 
LiTT.  On  chasse  toujours  de  race. 

On  se  ressent  toujours  de  son    éducation  première,  des 
habitudes,  des  instincts  de  ses  parents. 
Pr.  fr.  —  Bon  chien  chasse  de  race. 

Mons.  On  cache  toudi  d*  race,  comme  dit  I*  proverpe  patois,  c'est  c'  qu'a  tùi 
pousser,  assuré,  V  proverbe  français  :  Enfant  d' chat  mange  volontiers  souris. 

RACLOIR. 

2590.  Lèyl  cori  li  sHriche  so  li  stî. 
LiTT.  Laisser  courir  le  racloîr  sur  le  setier. 

Faire  de  bonnes  afifaires.  —  N'avoir  rien  à  redouter.  —  Faire 
sa  provision  de  grain  au  moulin. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Vos  porez,  so  li  stl,  avou  r  timps,  r'mette  ii  s'triche. 

(Thirt.  Inecope  di  grandiveux.  1889.) 

Sources  d'abus  :  S«  le  peu  de  soin,  de  zèle  et  de  vigilance  de  certains  ministres 


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-  317  — 

de  Dieu,  qui,  dans  leurs  fonctions  et  acquits  des  charges  d'ftme,  laissaient  courir, 
comme  on  dit,  la  strlche  sur  le  $tler, 

(Hebbeto.  Explication  hittorlque  €t  morale  sur  le  siècle  de  St-Remacle,  1703.) 

Jacob. 

Lèyans  aller  li  striche,  comme  on  dit,  so  H  stt, 
C'est  çou  qui  po  I*  joû  d'hoAye  ji  sftreus  co  fer  d' ml. 

(Rehouchaiips.  Les  amour  d'à  Gèrà,  II,  se.  !*«.  4875.) 
Mabche.  Laiscori  listrichesolistt; 

To  n'  frais  rin  d'vins  aucun  mestt. 

(Alexandre.  P^tit  eorti,  4860.) 
JoDoiGRB.  Lèyz  coureu  le  strèche  seu  le  stt. 

RACONTER. 

2591.  Li  ci  qui  raconte  tôt  ni  wâde  rin  por  lu. 
LiTT.  Celui  qui  raconte  tout,  ne  garde  rien  pour  lui. 
Soyez  discret. 

▼ab.  Nivelles.  Tout  raconter  despus  1*  s*in  vl  jusqu'au  s*in  va. 
N'omettre  aucun  détail. 

RAISIN. 

2592.  Les  reugin  n'  sont  nin  co  meur.  (Ni) mur.) 
LiTT.  Les  raisins  ne  sont  pas  encore  mûrs. 

Se  dit  à  une  personne  qui  dénigre,  et  fait  semblant  de 
dédaigner  ce  qu^elle  ne  peut  obtenir.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Les  raisins  sont  trop  verts. 

Namub.  Dimèrez  coi,  braves  vts  voisin, 

Is  n*  sont  nin  co  meur,  les  reugin. 

{Les  aUumeux  d*  lampe,  486â.) 
Yab.  Jodoighe.        I  sont  trop  vette,  disteu  le  r'naud. 

Yar.  Ymrviebs.      V  chet  qui  n'  pout  av'ni  d*Iez  V  laurd. 

Dit  qu'i  est  rance,  ou  qu'  dîne  pus  taurd. 

(Renier.  Spou  rimes,  4871.) 

RAISON. 

2593.  Li  bonne  raison  batte  li  mâle. 

LiTT.  La  bonne  raison  bat  (prévaut  sur)  la  mauvaise. 
La  raison  finit  toujours  par  avoir  raison. 

AndbI. 
Eh  bin  !  vos  n'  sûvez  nin  vosse  planquet. 

BlÈTH*MÉ. 

Mon  cher  Andri,  li  bonne  raison  batte  li  mftle. 

(DD.  Salhb.  PrU  d'vins  ses  lèce.  II,  se.  iO.  1880.) 


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318  — 


RAMASSER. 

2594.  S'i  ramasse  ein  bon  Dieu  d'or,  il  aret  les 
jambe  fine.  (Tintigny.) 

LiTT.  S*il  ramasse  un  bon  Dieu  d*or,  il  aura  les  jambes  fines. 
S'il  fait  des  économies,  elles  seront  petites.  ~  C'est  un 
dépensier. 

(Em.  Tàmoel.  Les  communes  luxembourgeoises,  III.  1890.) 

2595.  Qui  n'  ramasse  rin,  n'a  rin. 
LiTT.  Celui  qui  ne  ramasse  rien,  n^a  rien. 
Il  faut  de  la  prévoyance,  de  l'économie. 
Cf.  Lafontaine.  La  cigale  et  la  fourmi, 

2596.  L' ci  qu'el  vout,  qu'el  ramasse. 
LiTT.  Celui  qui  le  veut,  qu'il  le  ramasse. 

Se  dit  de  ce  qu'on  dédaigne,  de  ce  qu'on  abandonne  au 
premier  venu. 

Derelictio.  (Droit  romain.) 

Et  je  verrais  mourir  frère,  en&nU,  mère  et  femme, 
Que  je  m'en  souctrais  autant  que  de  cela. 

(MouÈBE.  Tarti^.  Act.  I,  se.  6.) 

Tonton. 

Louqutz  à  vos  di  v'  piède  et  de  eori  les  vôye, 

Tat!. 

C*  n'est  rin,  vos  ramass'rez  çou  qui  j' lappVèt  èvôye. 

(Rehouchamps.  Tda  rperriqut.  II,  SC.  l^*.  4888.) 

Yabiante.  Elle  li  tape  là,  qui  l' veut  qu'el  ramasse. 

RAPPORTEUR. 

2597.  C'est-st-on  raccuse-potéye. 
LiTT.  C'est  un  accuse-potée  (tout). 

Celui,  celle  qui,  par  légèreté  ou  par  malice,  a  coutume 
de  rapporter  ce  qu'il  a  vu  ou  entendu.  (Agad.) 
C'est  un  rapporteur  (terme  d'écolier). 
C'est  celui  qui  découvre  le  pot  aux  roses. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Racusette  potèye, 
Bèchette  makèye, 
On  pau  pus  Ion, 
Bêche  dins  on  stron. 

{Dicton  populaire.) 


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-  310 


RASSASIER. 

2398.  On  V  freut  sô  avoii  'ne  seûre  pomme. 

LiTT.  On  le  rassasierait  avec  une  pomme  sûre. 
Il  mange  fort  peu.  Expression  dédaigneuse. 

2599.  J'ennès  sos  sô,  qu'ine  aute  s'ès  crîve. 
LiTT.  J'en  suis  rassasié  (soûl),  qu'un  autre  s'en  crève. 
Je  n'en  veux  plus  ;  j'en  suis  fatigué,  obsédé. 

RATEAU. 

2600.  Diale,  èvoler  V  rislaî. 

LiTT.  Le  diable  (veuille)  envoler  le  râteau. 
Se  disait  ironiquement  dans  le  bon  vieux  temps,  aux  Liégeois 
francisés  à  la  façon  du  caporal  Golzau. 

Harèye  Bada. 

L'avez-v'  owou  l' batbal, 

A.VOU  ses  complimint  ? 

A.  vraie,  i  parole  bin  ! 

Li  cher  direut  co  bin  : 

c  Diale,  èvoler  V  ristal  !  » 

Nenni,  croUé  napat, 

Avou  t' noval  lingage, 

Ti  n'ètinds  nîn,  ji  wage, 

Çou  qu'  c'est  qui  fer  piche  pache. 

Li  cou  d'vios  on  potal 

(De  Harlez,  De  Gabtier.  Li  voyage  di  Chaudfontatnê,  \,  se.  3.  4787.) 

Orig.  c  Allusion  à  l'anecdote  suivante  :  Un  jeune  Liégeois 
revenu  de  France  se  donnait  l'air  de  ne  plus  connaître  le  wallon, 
et  disait  à  quelqu'un  :  comment  appelez-vous  ceci,  cela?  En 
demandant  le  nom  d'un  râteau,  il  appuya  le  pied  sur  les 
pointes  ;  la  pression  fit  basculer  le  râteau,  dont  le  manche  lui 
donna  sur  le  nez.  La  douleur  lui  rendit  sans  doute  la  mémoire, 
car  notre  homme  s'écria:  Diale, èvoler  Vmtatl  Le  diable 
{veuille)  enlever  le  râteau  !  i» 

(Thèâte  Ligeots,  édition  de  4854.  Note  de  M.  F.  Bailleux.) 

Namur.  Mi  fl  Baptisse,  qui  j"  sos  relusse. 

Qui  t*  ses  co  bin  d'visér  patois, 
Do  m*  vë  restia, 
L'histoire  est  là. 
(WÉROTTE  Baptlise  li  communiae.  Ch.  4867.  ¥  éd.) 

RATELIER. 

2601.  Magnl  à  deux  risltre. 
LiTT.  Manger  à  deux  râteliers. 
Cumuler  des  emplois  lucratifs. 

Pr.  fr.  —  Manger  à  deux  râteliers,  à  plus  d'un  rateher. 


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-  320  — 

I  trova  quMl  esteut  à  pont  d*  mette  on  bon  réglumint  d'vins  sos  afbire...  Qooiri 
à  magnl  à  toie  les  risllre. 

(NAGHil.  Li  houlotte.  1871.) 

Marche.  Mayeùr,  riciveûr,  ou  mauril, 

C*est-st-one  blesse  à  pus  d'on  reslt. 

(Alexahdbe.  Fut  corii,  4860.) 

RATTRAPER. 

2602.  Rattraper  sins  cori. 
LiTT.  Rattraper  sans  courir. 

La  punition  viendra  d'eile-mème.  —  Je  n'aurai  pas  de  peine 
à  obtenir  satisfaction. 

Cbispim. 
Yarunte.  Ji  v'  rÀrèt  sins  cori. 

(Remouchamps.  Li  tav'H  Acte  I,  se.  3.  4858.) 

Ji  V*  ri^ret,  s'apinse  li  cigogne, 
El  sins  cori,  n'ftytz  nin  sogne. 

(Bailleux.  U  r'nd  et  V  cigogne,  Fikve.  1851.) 

BaIwIr. 

Les  napad  comme  ti,  brairont  waye, 
Sins  cori,  ji  les  rattrap*ret; 
Awet,  les  canaye,  les  rapaye, 
Sins  cori,  ji  les  rattrapVel. 

(Alcide  Prtor.  Batwir  io  t' patue.  1864.) 
Li  bon  Diu  qu*a  'ne  longue  Yège,  nos  rattrape  sins  cori. 

(T.  Braht.  Mes  treut  martège.  1883.) 
Nivelles.  Je  v^ràret  sins  couri. 

Charlbroi.  Beune. 

Mais  j'el  rallrap'ret  bin  sins  cori,  et  j' sais  bin  c'  que  j*  fret. 

(Bernus.  Li  malade  St-Thibau,  II,  se.  7.  1876.) 

Var.  Charleroi.   J'  d'ai  co  pus  d'iun  d'y!  tour  de  guerre. 

Vos  trô  dins  les  planchl,  vos  trawée  pa  d'sous  terre. 
N*  vos  chièfe*nu  pus  à  rin,  vos  r'pass'ret  pa  m' jardin. 

(Bernus.  Li  ehet  èyèt  V  vt  rat.  Faufe.  1873.) 

Lille.  Tu  r'pass'ras  par  min  gardin. 

(Vermesse.  Voc.  du  patoU  liUaU.  1861.) 

RECOMMENCER. 

2603. 1  vorout  bin  r'pîter  à  la  masse.  (Tintigny.) 
LiTT.  Il  voudrait  bien   (repieter)  remettre  à  la  masse. 
(Endroit  où  Ton  se  place  pour  jouer  aux  quilles.) 

II  voudrait  bien  recommencer.  Se  dit  de  quelqu'un  qui  a  agi 
maladroitement,  inconsidérément. 

(Em.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises,  T.  III.  4890.) 


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—  321  — 
RECULER. 

2604.  Re?couler  po  mî  sàl'Ier. 

LiTT.  Reculer  pour  mieux  sauter. 

Céder,  temporiser  pour  mieux  prendre  ses  avantages.  (Ac ad.) 

Pr.  fr.  —  Reculer  pour  mieux  sauter. 

Cité  par  Forir.  Dict.  et  Remacle.  Dict. 

Auvergne.  Ys  retiolount  par  mieux  sauler. 

(Faucon.  La  Henriadeen  vers  burlesques  auvergnats.  Ch.  YlII.  4798.) 
Car  qui  bien  sault,  on  le  void  reculler. 
(J.  Lemairb  de  Belge.  Vers  i520.  Ed.  Stecheb   IV.  420.  4891.) 

REFUSER. 

2605.  Qui  r'fûse, 
Après  raùse. 

LiTT.  Qui  refuse, 

Après  muse. 
Souvent  celui  qui  refuse  une  offre,  perd  une  occasion  qu'il 
ne  retrouvera  plus.  (Agad.) 
Pr.  fr.  -  Qui  refuse,  muse. 

Tel  refuse  qui  après  muse. 

{Prùv,  de  Bouvelles.  4531.) 

RÉGALER. 

2606  Su  lèyl  s'pamer.  (Malmedy.) 
LiTT.  Se  laisser  rincer. 
Se  laisser  régaler. 

REGARDER. 

2607. 1  fât  loukî  dVanl  lu  tôt  rotant. 
LiTT,  Il  faut  regarder  devant  soi  en  marchant. 
On  doit  prendre  ses  précautions  lorsqu'on  s'engage  dans 
une  affaire. 

Pr.  fr.  —  La  prudence  est  la  mère  de  l'assurance. 
Cité  par  Forir.  Dict 

2608. 1  louke  so  Luxembourg,  po  vèye  si  Mâestrécht 
broûle. 

LiTT.  Il  regarde  du  côté  de  Luxembourg,  pour  voir  si 
Haestricht  ne  brûle  pas. 

Il  est  louche. 

Dans  le  Hainaut  on  dit  : 

2! 


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-^aasL  — 

RooGBL  I  r'wette  en  Ghao)|»9gne  ii  V  Picardie  brûle. 

(HtcÂRT.  Dlet.) 

JoDOiGNB.  I  walle  so  Laattt  (Lalhuy)  po  veuye  si  Ghan^jai  (6^«Jean  Geeel)  n*  brûle  ni. 

2609.  Si  loukl  tôt  boigne. 
LiTT.  Se  regarder  tout  borgne. 

Se  regarder  étonné,  sans  pouvoir  articuler  un  mot,  être 
stupéfait. 

Var.  TofWHAi.  S*erweittier  bièque  et  borne. 

2610.  Waitî  ou  loukl  po  les  coirnette. 

LiTT.  Guetter  ou  regarder  du  coin  de  Pœil. 

Epier,  espionner.  —  Regarder  de  travers.  —  N'y  voir  goutte. 

Coirnette.  Diminutif  de  coine,  coin.  (Ch.  Granugagnage. 
IHct.  étymol,  V.  coirnette.)  On  dit  aussi  figurément  :  Il  6  todi 
po  les  coirnette  (il  entend  toujours  de  travers).  (Id.  Ibid.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Ti  père  louklve  po  les  coirnette  : 
Ca,  dWant  di  apposer  Gilles  Golxà, 
Ti  mère  aveut  déjà  V  gômà. 
(De  Hablbz,  De  Gartieb,  etc.  Voyège  di  Chaudjbntaine,  I,  se.  S.  1757.) 

RÈGLE. 

2611. 1  n'y  a  nolle  régue  sins  exception. 
LiTT.  Il  n'y  aucune  règle  sans  exception. 
Aucune  règle  n^est  assez  générale  pour  s'appliquer  à  tous 
les  cas  particuliers.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  point  de  règle  sans  exception. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Ni  prindez  nin  dins  cisse  chanson. 

Tôt  çou  qu'elle  dit,  à  l' iette, 
I  n'y  a  noUe  régue  sins  exception. 

V  ci  qu'est  rogneu  quM  s' grette. 

(BoiGELOT.  Les  &vri  <fhoû^.  4867.) 

Hors.  Mais  pourtant  i  n*a  nié  d' reigue  sans  exception,  acoutez  c'  t*elle-ci. 

(Leielueiu  Arm,  dé  Mom,  4863.) 

REGORGER. 

2612. 1  sont  si  plein  et  chôquî,  qu'i  r'dohet. 
LiTT.  Ils  sont  si  pleins  et  bourrés  qu'ils  regorgent. 
Ils  ont  tant  bu  et  mangé  qu'ils  ne  pourraient  plus  rien 
prendre  ;  qu'ils  en  sont  indisposés. 

Je  suis  si  plein  que  je  regorge.  (Regioer.  Ep.  III.) 


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RÉJOUISSANCE. 

2613.  Rafia  màye  n'a. 

LiTT.  Attente  de  plaisir  jamais  n'a  (n'est  réalisée). 
Nos  espérances  sont  souvent  déçues. 
On  dit  aussi  : 

Nftye  raSa  n'alla. 

LiTT.  Jamais  espoir  de  plaisir  n'aboutit. 
{Rafla  peut  être  traduit  par  réjouissance,  de  si  raflî,  se 
réjouir.) 

Largosse. 

Min,  rafia  mftye  n*a,  dit  li  spot  ;  '1  a  raison. 

(Remouchahps.  Tûtî  Vperriqui.  l,  se.  3.  4886.) 

Verviers.  Rafla,  gauta,  gala, 

Comptez  so  l' ciér  quand  on  Ta. 

(Renier.  Spou  rimes,  1871.) 
Jalhat.  Pierrette. 

Sia,  sia,  mère,  i  ftt  U  d'ner  m' pftrt,  on-z-a  rahon  d' dire  :  jamais  rafia  n'alla. 
(Xhoffer.  Les  deux  soroche.  l,  se.  42.  1861.) 
JoDOiGNE.  L' ce  que  s'  rafie,  n'a  jamais  ré. 

RELIGIEUSE. 

2614.  Esse  riçu  comme  li  fi  de  T  bèguenne. 
LiTT.  Etre  reçu  comme  le  fils  de  la  religieuse, 
hitre  fort  mal  reçu. 

On  priesse  fout  èvoyl  ii  dam'sal,  po  U  d'ner  ine  manèye  et  Tègagl  à  d'mander 
s*  pardon,  mais  V  messègi  fout  r'çu  comme  li  fi  de  V  bèguenne. 

(MAfiRÂB.  U  cren'quini  dé  prince  dbbé  di  Sldv'ieû,  1867.) 

REMUER. 

2615.  Qui  s'kitoûne  lèche. 
Qui  s'assît  sèche. 

LiTT.  Celui  qui  se  remue  lèche, 

Celui  qui  s'assied,  tire. 
Celui  qui  travaille  fructifie,  celui  qui  paresse  s'appauvrit. 

(FORIR.  Dici,) 
Nakur.  Qui  sorte,  i  lèche, 

Qui  d'meûre,  i  sèche. 

Nivelles.  Qui  va,  i  lèche, 

Qui  d'meure,  i  sèche. 

Tournai.  Qui  va  lèque. 

Qui  croupit  sèque. 


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—  324  — 
RENARD. 

2616.  On  bon  r'nà  ni  magne  nin  les  poye  di  ses 
voisin. 

LiTT.  Un  bon  renard  ne  mange  pas  les  poules  de  son  voisin. 
Un  voleur  adroit  ne  dérobe  pas  dans  son  voisinage. 
Quand  on  veut  faire  quelque  mal,  il  ne  faut  pas  que  ce  soit 
en  lieu  où  Ton  est  connu. 

Yoisenne.  par  még&r  on  par  mftlbe6r,  mi  blanque  poye  ni  sèreat-elle  nin  es  vosse 
marmite?  —  On  bon  r'nft  n'  magne  mftye  les  poye  di  s' voisin. 

(Remaclb.  Dlct.  iS39.) 

2617.  C'est  comme  on  r'nà  qu'ine  poye  âreut  happé. 
LiTT.  C'est  comme  un  renard  qu'une  poule  aurait  pris. 
Etre  honteux,  embarrassé,  déconcerté,   ne  savoir  quelle 

contenance  prendre,  quel  maintien  se  donner. 
Voyez  Lafontaine.  Fables.  1. 18. 

Ossi  bonteux  d*on  s' fait  dispii, 
Qu'on  vt  r'n&  qu*ine  poye  àreut  pris. 

(Ep.  Mabtial.  U  $avUi  de$  réeolette.  4888  ) 

Qwand  j*  rintra  es  V  mohonne,  j'el  ritrova  es  s*  lët. 
Vos  ârlz  dit  on  fnk  quMne  poye  ftreut  happé. 

(T.  Brabt.  Met  Ireus  mariège,  1882.) 

Nàmdb.  Adieu,  myiord,  11  crie  l'hôtesse  en  l' wattant  spitter  èvôye,  honteux 
comme  on  r'naud  pris  par  one  pouye.  {Marmiu,  4889.) 

RENTE. 

!2618.  Avu  des  rinte  so  les  gravî  d'à  Bair'pâ. 

LiTT.  Avoir  des  rentes  sur  les  graviers  du  Beaurepard. 

Etre  sans  fortune. 

Pr.  fr.  —  Avoir  des  rentes  sur  les  brouillards  de  la  Tamise. 

Cf.  Faire  des  châteaux  en  Espagne. 

Beaurepard  (à  Liige).  Rivage  des  Croisiers,  aussi  appelé 
des  Fratres  (à  cause  des  Hiéronymites  ou  Frères  de  la  vie 
commune,  qui  avaient  là  leur  Collège,  avant  l'arrivée  des 
Jésuites).  Cf.  le  Voyage  de  Chaudfontaine  (Téâte  Lîgeois),  où 
le  caporal  Golzau  a  soin  de  dire  : 

J'ai-l-arrivé  un  peu  trop  lard 

Pour  prinde  la  barque  au  Bauripar 

JODOiGiŒ.  Aveu  des  rinte  seu  les  brouillard  de  V  Chapelle  à  Tarbe.  (Nom  d'une 
terre  à  Jodoig^e.) 

REPAITRE. 

2619.  Li  ci  qui  n*  si  r'pahe  nin  à  magnî,  n'èl  fret 
nin  à  lècht. 

LiTT.  Celui  qui  ne  se  repaît  pas  à  manger,  ne  le  fera  pas 
à  lécher. 


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—  325  — 

Contre  tes  friands.  —  Celui  qui  n'est  pas  content  quand  il  a 
le  nécessaire,  ne  le  sera  pas  davantage  quand  il  aura  le  superflu. 
Notons  en  passant  que  Voltaire  a  dit  : 
Le  superflu,  chose  si  nécessaire. 

REPAS. 

2620.  Ine  bonne  heûrêye  vât  mt  qu'  deux  aflFamêye. 

LiTT.  Un  bon  repas  vaut  mieux  que  deux  (où  Ton  est) 
affamé. 

La  qualité  remporte  sur  la  quantité. 

Un  sonnet  sans  défaut  vaut  seul  un  long  poème. 

(BoiLEAU.  Artpoét.) 

2621.  lesse  arrivé  comme  el  chî  du  marchî,  i  fait 
ses  r'pas  à  doitte  et  à  gauche.  (Nivelles.) 

LiTT,  ïl  ressemble  au  chien  du  marché,  il  fait  ses  repas 
à  droite  et  à  gauche. 

Vivre  sur  le  commun. 

Marchî,  nom  vulgaire  de  la  Grand'  place  de  Nivelles,  où  se 
tient  le  marché  aux  légumes. 

2622.  Ine  bonne  heûrêye  fait  roûvî  tote  les  mâle. 

(Malmedy.) 

LiTT.  Un  bon  repas  fait  oublier  tous  les  mauvais. 
On  oublie  vite  la  peine  quand  une  chose  réussit. 

REPLIER. 

2623.  Fât  s'  racrampi  qwand  on  n'  si  pout  slinde. 
LiTT.  Il  faut  se  replier  sur  soi-même  quand  on  ne  peut 

s'étendre. 

Pr.  fr.  —  Il  faut  étendre  ses  pieds  selon  ses  draps. 

Ne  pas  faire  plus  qu'on  ne  peut,  ne  pas  dépasser  ses 

ressources. 
On  dit  aussi  : 

Yàt  mt  si  stinde  qui  s' racrampi. 

Litt.  (Il)  vaut  mieux  s'étendre  que  se  replier  sur  soi-même. 
Et  encore  : 

Yàt  ml  s' dressl  qui  s' bahl. 

LiTT.  (Il)  vaut  mieux  se  dresser  que  se  baisser. 

Vab.  Jalhat.  BIÈTH*I1É. 

Et  bin  !  va  po  coula,  i  vât  mt  s'tède  quu  do  rompi  ;  i  n'  fôt  nin  quu  Thiodôre 
sépe  çou  quu  s' passe,  save,  ca  il  Ireut  tos  coslé  fer  les  peus  pus  spais  qu'i  n'  sont. 

(Xhoffcr.  Les  deux  toroehe.  1,  se.  43.  486i.) 

JoDOiGNE.    Quand  on  n*  se  s'  1ère  dressl,  i  faut  s' racrampeu. 

Tournai.        Retinde  ses  gambe  s'ieon  V  longueur  de  s' lit. 


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-  326  — 

RÉPONDRE. 

2624.  Qut  respond  paye. 

LiTT.  Celui  qui  répond  paie. 

On  est  obligé  de  payer  pour  celui  dont  on  s'est  rendu  caution. 

(ACA.D.) 

Pr.  fr.  —  Qui  répond  paie. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

GÈTROU. 

Avez-v'  si  douce  crèyance  ?  V  savez,  qut  respond  paye  ; 
On  v'  toumVet  so  les  rein  d'vins  quëque  meus,  v'  serez  gàye. 

(Toussaint.  Lambert  lifoirtôU,  III,  6.  Se.  3.  4871.) 

REPU. 

2625.  Ein  crevé  n'  considère  nié  ein  aflFamé. 

(MONS.) 
LiTT.  Un  repu  ne  fait  pas  attention  à  un  affamé. 
Celui  qui  nage  dans  l'abondance  n'a  pas  toujours  pitié  de 
ceux  qui  se  trouvent  dans  le  besoin. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Motu,  4846.  ProY.  montois.) 

Qui  a  la  pance  pleine,  il  lui  semble  que  les  aultres  sont  soulz. 

(XV«  siècle.) 
L'homme  rassasié  ne  peut  croire  qu^un  autre  ait  faim. 

(Proverbe  valaque.) 
Moifs.  Madelon. 

Ji  n'  se  nié  pourqué  c*  qu*i  n'ont  nié  voulu  mettre  leu  part  avé  Tz  aute  pou  nos 
faire  avoir  dé  i*  soupe,  toudi  ;  c'a  vie  si  à  point  dins  les  grandes  famie. 


Ouais  mé,  fie,  tu  sais  bé  qu'ein  crevé  n'  considère  nié  ein  affamé,  né  pas  ? 

(Letellier.  Armonaque  dé  Mont.  4848.) 

Frameries.  Ein  quervé  n'  considère  nt  ein  affamé,  et  vos  savez  mue  qu'  n'importe 
qut,  que  c'  n'est  ni  1*  cie  qu'a  l'  peine  qu'a  l'avoine. 

(BOSQUÈTIA.  Tambour  battant,  4887.) 

Var.  Liège.    Et  pus  d'ine  mère,  qu'a  mon  d' foice  qui  d' corège, 
Va  po  ses  fi  stinde  li  main  tôt  plorant. 
Mais  bin  sovint  on  11  dit  :  «  Diu  v's  assise  !  » 
Li  stoumak  plein  songe-t-i  ft  ci  qu'est  vûd  ? 

(Defrecheux.  La  charité.  Chanson.  4860.) 

RESPECTER. 

2626.  Respecte-te,  on  t'  respect'ret  et  t'  respect'ret 
les  on  te.  ^  (Jodoigne.) 

LiTT.  Respecte-toi,  on  te  respectera,  et  tu  respecteras  les 
autres. 

Agir  de  manière  à  conserver  l'estime  de  soi-même  et  à 
gagner  Testime  des  autres. 


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—  327  — 


RESSEMBLER. 

2627.  I  r'sône  les  feu  d' chap'let,  qn'ennès  fet  pus 
qu'i  'nnès  d'het. 

LiTT.  n  ressemble  aux  fabricants  de  chapelets,  qui  en  font 
plus  qu'ils  n'en  disent. 

Il  n'est  pas  si  saint  qu'il  en  a  Tair. 
Major  ex  longinquo  revermtia. 

(JnvÉNAL.) 

2628.  On  n'  pu  né  r'chenner  les  gatte  cruand  on  vî 
d' chî.  (Nivelles.) 

LiTT.  On  ne  peut  pas  ressembler  aux  chèvres  quand  on 
provient  de  chien. 

On  ne  peut  renier  son  origine. 

Vai.  NIVSLLE6.        On  n'  pout  ni  r'ehenner  les  cht. 

On  vit  souvent  d'après  l'éducation  que  l'on  a  reçue. 

2629.  Qui  s' rissonle, 
Si  rassonle. 

LiTT.  Qui  se  ressemble,  s'assemble. 

Les  personnes  qui  ont  les  mômes  inclinations,  les  mêmes 
habitudes,  se  recherchent  mutuellement.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Qui  se  ressemble,  s'assemble. 
Similis  simili  gaudet, 

AlLY. 

C'ef  t  bOA|  adtèt  victime  des  lAges  boyat  di  V  feumme. 
(A  Phlippe  et  Tonton.) 

Qui  s*  rissonle  si  raseonte. 
(Tb.  Collette.  Quijreug-je  si  ml  homme  moréve  ?  II,  se.  2.  1882.) 

N4HDR.  Qui  s' riebonne, 

Si  racbonne. 

Meus.  Moosiett  J^âseph,  g&re  <|ué  j' passe  !  à  r'voir  François,  j'  vos  laye  à  vos 
deux,  qui  s'ersembe  s'assembe. 

(LitttJJER.  Armonaque  dé  Mon»,  1857.) 

SAnrr-QuENTiN.  Qui  s'ersiane  s'assiane. 

RESTER. 

2630.  Rester  in  raque.  (Tournai.) 
LiTT.  Rester  court. 

Rester  court  au  milieu  d'un  discours,  ne  pouvoir  se  tirer 
d'un  mauvais  pas. 

Nivelles.  Dèmèrer  à  broque. 


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—  328  - 
RETENIR. 

2631.  C'est-st-on  ratint  tôt. 
LiTT.  C'est  un  garde  (retient)  tout. 

C'est  une  maison  banale,  où  l'on  reçoit  indifféremment  tout 
le  monde. 

RETENTIR. 

2632.  Pette  qui  hèye. 

LiTT.  Qu'il  retentisse,  dût-il  déchirer. 
Abandonner  une  chose  au  sort.  —  Quoi  qu'il  puisse  arriver. 
(AcAD.)  —  Au  petit  bonheur. 

A  c*8te  heure,  enfin,  vo  m' là  dWins, 
Ji  so  sûr  qui  j' ve&ret  bin, 
Pelte  qui  hèye,  l'affaire  est  faite, 
Turlurette  ! 
(Fuss,  Le  Rot,  Picard.  Pot-pourri  to  Us  dièrainèt  fieste  dijuUue,  484S.) 

Nenni,  ji  voux  fer  pette  qui  hèye,  ji  n'  rattinds  pus, 
J*enne  a  déjà  baicôp  trope  vèyou  avou  lu. 

(DioCHEF.  Les  deux  neveux,  I,  se.  3.  4858.) 

Pette  qui  hèye,  j'a  risqué  V  paquet. 
Et  ji  n'  se  nin  çou  qu'on  'nnès  diret. 

(Barilué.  Li  camarade  dé  Vjôye.  1851.) 
Mais  pusqu'i  fallëve  bin  si  poser  V  grand  parti, 
Pette  qui  hèye  on  'noe  alléve  sins  même  creûre  de  riv*ni. 

(Thirt.  Let  no  d' rowe,  4866.) 

Verviers.  Qu'i  pette,  qu*i  hèye,  i  faut  quu  j*el  rabresse, 

Ju  SOS  naubi  de  d'morer  vt  jônai. 

(Pire.  On  vt  jônai.  Gh.  4884.) 
JoDOiGNE.  Que  pette  ou  que  chette. 

Var.  Hors.  Peter  ou  crever. 

Peter  ou  crever,  i  faut  qu'il  y  passe.  (Il  faut  qa'il  cède  bon  gré  mal  gré.) 

(Leteluer.  Proverbes  montois.  Arm,  dé  Mont,  4846.) 
I  n'y  a  pas  à  dire  mon  bel  ami,  i  faut  y  passer,  peter  ou  crever. 

(Letellier.  Armonaque  dé  Hons,  4854.) 

RÉUSSIR. 

2633.  Ci  n'est  nin  Y  tôt  de  sayî,  c'est  l'adiersî. 

LiTT.  Ce  n'est  pas  le  tout  d'essayer,  il  faut  le  réussir. 
Le  désir,  la  bonne  intention  ne  suffisent  pas  pour  accomplir 
une  chose. 

Un  essai  n*est  pas  toujours  heureux. 

Ce  n'est  pas  tout  d'entreprendre,  il  faut  exécuter.  (Littré.) 

On  entreprend  assez,  mais  aucun  n'exécute. 

(CORNEILLB.  Cinna,  V,  i.) 


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—  329  — 
REVENANT. 

2634.  Pus  câlin  estans-ne,  mon  d'  riv'nant 
vèyans-ne. 

LiTT.  Plus  méchants  sommes- nous,  moins  de  revenants 
voyons-nous. 

Ou: 

Les  calin  n*  vèyet  màye  des  spëre. 

LiTT.  Les  méchants  ne  voient  jamais  de  revenants. 

Plus  nous  sommes  méchants,  moins  on  s'attend  à  nous  voir 
faire  le  bien. 

Obs.  Pour  bien  comprendre  ces  proverbes.il  faut  se  rappeler 
la  croyance  populaire,  d'après  laquelle  les  âmes  des  trépassés 
venaient  réclamer  des  vivants  des  actes  pieux,  pour  être 
délivrées  des  tourments  du  purgatoire. 

Mon  bien-aimé,  dans  les  douleurs, 
Je  viens,  de  la  cité  des  pleurs. 
Pour  vous  demander  des  prières. 


Hëlas,  hélas  !  je  souffre  et  vous  ne  priez  pas  ! 

(Casimir  Delavighe.  Vàme  du  purgatoire.  Ballade.) 

REVENIR. 

2635.  Ir'vint  d'Ion. 
LiTT.  Il  revient  de  loin. 

Se  dit  de  celui  qui  a  échappé  à  une  grave  maladie,  à  un 
grand  danger,  à  un  grand  embarras.  —  Il  l'a  échappé  belle. 

Pr.  fr.  —  La  jeunesse  revient  de  loin. 

Les  jeunes  gens  reviennent  souvent  des  maladies  les  plus 
dangereuses.  Il  se  dit  aussi  pour  faire  entendre  que  la  jeunesse 
peut  revenir  de  grandes  erreurs,  de  grands  égarements,  (âgàd.) 

2636.  Di  wisse  rivint-i  ? 
LiTT.  D'où  revient-il  ? 

Se  dit  de  celui  qui  n'a  pas  été  à  1^  conversation,  et  qui  pose 
tout  d'un  coup  une  question  à  laquelle  on  vient  de  répondre. 

RIBOTTE. 

2637.  Fer  'ne  ribotte  di  perrîquî. 
LiTT.  Faire  une  ribotte  de  perruquier. 

Ironique.  S'enivrer  d'eau  claire.  —  Ne  faire  aucune  dépense 
pour  ses  menus  plaisirs. 

Il  faut  croire  qu'à  l'époque  où  les  chevelures  postiches  ont 
cessé  d*étre  de  mode,  les  perruquiers  liégeois  ont  été  particu- 


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—  880  — 

lièrement  malheureux  :  on  prétend  que  la  seule  distraction  qui 
fût  à  leur  portée,  c'était  une  promenade  au  bord  de  la  Meuse, 
où  ils  avaient  pleine  liberté  de  faire  des  ricochets. 

Vabiante.  Fer  *ne  porminÂde  di  tailleur. 

MCHE. 

2638.  Esse  riche  d'oo  tonnât  d'affliche  et  d'on 
trawé  hufiGiet. 

LiTT.  Etre  riche  d'un  tonneau  d'immondices  et  d'un  sifflet 
troué. 

Etre  dans  le  dénuement  le  plus  complet. 
Cité  par  Forir.  IHct. 

Après  tôt  plaitt  8o  levs  dreut, 
I  conv'nt  de  prinde  des  cwàrjeu. 
Qu'ainsi  V  ci  d'inte  zel  qui  wagn'reut 
Magp'reut  V  bo&rre  et  les  miche 
Qu'i  bapp'reut  tôt  et  qu'  Taute  n'âreut 
Rin  qu'on  tonnai  d'affliche. 

(Baillbox.  Lesfirawc  d'en  coirbd.  Ch.  4843.) 

2639.  Riche  pas  tard.  (Tournai.) 

LiTT.  Riche  plus  tard. 
Devise  du  balotil  tournaisien. 

Balotil,  ouvrier  bonnetier,  travaillant  au  métier  ;  dans 
Torigine  :  faiseur  de  bas  à  Totil. 

2640.  On-z-est  todi  riche  à  s'  marier  et  pauve 
à  mori.  (Malmedy.) 

LiTT.  On  est  toujours  riche  quand  on  se  marie,  et  pauvre 
quand  on  meurt. 

Ceux  qui  se  marient  font  souvent  plus  de  dépenses  qu'ils  ne 
devraient,  et  celui  qui  meurt  ne  peut  plus  cacher  Tétat  de  sa 
fortune,  toujours  trop  modique  au  gré  des  héritiers. 

RICHESSE. 

2641 .  Li  richesse  li  est  v'nue  pâte  à  pâte,  mais  elle 
s'en  va  geèbe  àgeâbe.  (Houffalize.) 

LiTT.  La  richesse  lui  est  venue  épi  par  épi,  mais  elle  s'en  va 
gerbe  à  gerbe. 

Résultat  du  désordre,  de  la  prodigalité,  de  la  paresse. 

Origine.  «  Trou  des  nutons.  —  En  aval  de  TOurthe,  à  un 
kilomètre  de  la  ville  (Houffalize)  sur  la  rive  droite,  il  existe 
vers  le  milieu  d'une  montagne  presque  à  pic  qui  domine  la 


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—  331  — 

rivière,  une  excavation  assez  spacieuse,  appelée  trou  des 
nutons.  1 

c  La  légende  rapporte  que  cette  espèce  de  grotte  était  autre- 
fois habitée  par  les  nutons  ou  petits  génies.  Chaque  nuit 
ils  venaient  visiter  les  maisons,  et  où  ils  trouvaient  de  Tordre, 
de  réconomie^du  travail  et  de  la  bonne  conduite,  ils  apportaient 
l'aisance  et  la  prospérité,  pâte  à  pâte,  c'est-à-dire  épi  par  épi. 
Mais  si  par  hasard  ils  rencontraient  dans  leur  visite  des 
habitants  n'ayant  plus  l'esprit  d'ordre,  d'économie,  de  travail  et 
de  bonne  conduite,  ils  leur  adressaient  ces  paroles  de  leur  voix 
la  plus  terrible  :  Malheureux  !  Lorsque  vous  étiez  sages, 
économes  et  laborieux,  nous  vous  avons  apporté  la  richesse, 
épi  par  épi  (pâte  à  pâte);  aujourd'hui  à  cause  de  votre  mauvais 
arrangement  nous  vous  la  reprenons  gerbe  à  gerbe  (geâbe 
à  geâbe),  i 

<  D'où  le  proverbe  local  :  La  richesse  lui  est  venue  pâte 
à  pâte,  mais  elle  s'en  va  geâbe  à  geâbe.  i 

(Em.  Tandel.  Ua  comnmnei  IfucembourgéoUeê,  IV.  4891.) 
RIEN. 

2642.  On  n'a  rin  sins  rin. 
LiTT.  On  n'a  rien  sans  rien. 

Quand  on  veut  obtenir  un  avantage,  il  faut  savoir  s'imposer 
un  sacrifice.  —  Qui  ne  risque  rien  n'a  rien. 
Cf.  Donnant,  donnant. 

Car,  dans  le  siècle  où  nous  sommes, 
On  ne  donne  rien  pour  rien. 

(MoLiûUB.  L'École  des  femmes,  Âct.  UI,  se.  3.) 

Vàb.  Nivelles.  On  n'a  rt  pou  ri.  —  On  n'a  ri  sans  ruche.  —  On  n'  fait  ri  avë  ri. 

Stayelot.  àvou  rin  on  n'  sàreul  fer  one  saquoi. 

BÂSSE-ÂLLEBfÂGNE.  —  Ohnc  Muhe  hat  man  Nichts. 

2643.  Rin  et  Tmitan  d'rin  c'est  Toucha  d'one 
vesse.  (Namur.) 

LiTT.  Rien  et  la  moitié  de  rien  c'est  Tos  d'une  vesse. 
C'est  une  négation  complète. 
Variahtb.  Çonla  et  rin,  c'est  r  compte. 

Vai.  Nitklles.  Ça  et  ri,  c'est  r  même. 

2644.  Trinte  à  ré, 

N'amène  jamais  bonne  fé.  (Jodoigne.) 
LiTT.  Trente  à  rien, 

N'amène  jamais  une  bonne  Qn. 
Terme  du  jeu  de  piquet. 


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—  382  — 

2645.  C'est  J'han  qui  n'a  wêre,  et  J'henne  qui 
n'a  rin. 

LiTT.  C'est  Jean  qui  n'a  guère,  et  Jeanne  qui  n'a  rien. 
Mari  sans  patrimoine  et  femme  sans  dot. 

Pour  dot  ma  femme  a  chinq  sous, 
Moi  quatre,  pas  davantage  ; 
Pour  monter  nostre  ménage. 
Femme,  comment  ferons-nous  ? 

{Romance  de  LoïsA  Pacr.) 
Var.  Nivelles.  S' marier  avë  ein  pain  pou  t'ni  ménache  avé  les  crousse. 

RIME. 

2646.  I  n'a  ni  rime  ni  ranae. 

LiTT.  Il  n'a  ni  rime  ni  rame  (ni  raison  :  jeu  de  mots). 

II  n'y  a  point  de  bon  sens  dans  ce  qu'il  dit,  dans  ce  qu'il  fait. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  là  dedans  ni  rime  ni  raison. 

N'avu  ni  rime  ni  rame. 

(REKAaE.  Dict.  tSd9.) 

11  n*y  a  rime  ne  raison 

En  tout  quand  que  vous  rafardez. 

(Fabce  de  Pathelin.  XY*  siëde.) 
Que  toujours  la  raison  s'accorde  avec  la  rime. 

(Boileau.  Art  poiiique.) 

Tout  le  monde  se  rappellera  le  couplet  de  Boufflers,  mis  au 
défi  de  trouver  des  rimes  à  oncle  ;  l'auteur  termine  en  avouant 
que  ses  vers  ont  encore  plus  de  rime  que  de  raison. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Et  si  quid  forte  dixerim. 
Qui  n'âye  aou  ni  rame  ni  rime. 
Condonet  mihi  si  placet 
Tourtote  mes  p'titès  quolibette. 

(Patquèye  to  Ut  timinariœ,  1735.) 

Vabiarte.  Et  tôt  mettant  s' nez  à  V  finiesse, 

I  veut  qu'  des  pindart  ont  V  hardiesse 
Di  mette  sins  rime  ni  sins  raison, 
Li  feu  ftx  qwatte  coine  di  s*  mohon. 

(Hanson.  Li  Hlnriade  travettèye.  Ch.  U.  4780.) 

JACQU'lOlf. 

Seutz  soumise  à  vosse  bounhamme, 
Qwand  T&ret  toirt,  boûtez-le  todi  ; 
Qwand  i  j^'reut  sins  rime  ni  rame, 
Obèihez  tôt  d'hant  awet,  m' fi. 

(Henault.  Li  malignant.  l,  se.  4.  4789.) 


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—  33a  — 


TATEKinS. 

M6me  qui  v*8  avez  s*pyl,  et  ça  sins  rime  ni  rame, 
Mes  deux  bals  paroquet  et  mi  belle  Nolru-Dame. 

(Remouchamps.  Li  tav*tt,  II,  se.  3.  48S8.) 

Divanl  'ne  belle  à  la  mode,  il  a  fait  bai  bablame. 
Il  a  s' gozl  souwé  d'  parler  sins  rime  ni  rame. 

(Thirt.  Les  saison.  Poème.  186  .) 

Veryiers.  Si  ji  n'  racôtéve  nin  et  lu  dïoû  et  lu  d'vins, 

Çou  qui  est  scrit  sèreut  bon  à  1ère  po  fer  ô  samme, 
Et  m*  rimai,  p*ô  rouviège  n'àreut  ni  rime  ni  rame. 

(Poulet.  Ufoyon  iterri.  1889.) 

Yerviers.      On  n'  veut  nin  es  wallon,  dist-on,  vèyt  des  drame, 
Pasqu^on  n'a-t-abouté  qui  n*ont  ni  rime  ni  rame. 

(Xhoffer.  Lu  poète  wallon,  1860.) 

Marche.  Tôt  à  fait  s' deut  fet  d'vins  s' saison. 

Ou  çu  n'a  ni  rëme  ni  raison. 

(Alexandre.  P*tit  cortu  1860.) 

Namcr.  ▲  on  pld  près,  diginnent-i,  do  momint  qui  ('  rime  y  est,  ça-z-y  est  ;  i  n'y 
a  ni  rime  ni  rame. 

(ZÉPHORis  Di  BOYEiGiiB.  DivisH,  Mormiu,  1891.) 

Nahur.  Oh  !  si  j' saveuve  fer  one  chanson, 

Ji  vos  V  chantreuve,  ça  c'est  binsûre, 
Mais  ji  n'  trouve  ni  rime  ni  raison, 
J'a  beau  mette  mi  tiesse  à  l' torture. 

(Wérotte.  Ji  n*  sdreusfer  one  chanson,  Gh.  1867. 4«  éd.) 
MoHS.  Ça  n'a  ni  rime  ni  rame. 

SAniT-QuERTm.  Bah  !  y  n'acoutient  mi  pu  ni  rame  ni  raison. 

(GossEU.  Lettres' picardes,  1845.) 

Bâsse-âllemagne.  —  Darin  ist  kein  Sinn  und  Verstand. 

RIRE. 

2647,  Rîret  bin  qui  rîret  T  dièrain. 
LiTT.  Rira  bien  qui  rira  le  dernier. 

Se  dit  en  parlant  de  quelqu'un  qui  se  flatte  du  succès,  dans 
une  affaire  où  Ton  compte  remporter  sur  lui.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Rira  bien  qui  rira  le  dernier. 

Mais  attendons  la  fin. 

(Lafomtaine.  Le  chêne  et  le  roseau,) 
Li  Mateur. 

Qu'i  rire  sM  vout  ou  qu'i  n'  rire  nin, 
Bien  rire  celui  qui  rire  dièrain. 

Jaspar. 

Qwand  i  d'héve  qui  rèy'reut  V  dièrain, 
I  s' diviséve  comme  on  flamint. 
(De  Yivario.  Ufiesse  di  Hoûte-si-Ploût.  III,  se.  n.  i7K7.) 


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—  334  - 


Jans,  roiivians  nos  toftrmint, 
Ghantans  èco  ine  fèye. 
Qui  rèye  bin  rtret  V  dièrain, 
C'est  I*  refrain  dé  V  pasquèye. 

(Chanton  patriotique,  4789.  Hee,  Bodt.) 
I  s' flattéve 


À  camp  d'Hinri  poirté  V  carnage 
Et  II  rayl  ses  deux  mustache  ; 
Mais,  turlurette  pauve  ènnocin, 
Riret  bin  qut  riret  V  diërain. 

(Hansoh.  Li  Hinriade  travettèye,  Ch.  VIII.  1780.) 

Badinet. 

Avez-v'  oyou?  riez...  riez,  c&  n*  mi  fait  rin, 
Ji  m*  rafèye  di  vèyl  V  ci  qui  riret  V  diërain. 

(Delchef.  U  galant  dèVUervanU.  II,  se.  4.  4858.) 

Hnoii. 

Ji  v'  frès  roûvl  r  m&cule  qui  j'a  fait,  rtret  bin  qut  rtret  V  diërain. 

(DD.  Salue.  PrU  d'vint  tet  lèce,  I,  se.  9.  4880.) 

VERYiEas.  Nelle. 

Faut  prende  li  monde  tel  qu*i  est,  mais  n' jugeant  so  V  dégaine, 
Elle  rtret  todi  bin  V  cisse  qui  riret  V  dièraine. 

(Renier.  Li  mohonne  à  deux  face.  Se.  i^.  4873.) 

Namub.  Rtret  bin  qut  rtret  V  diërain. 

Basse- Allemagne.  —  Wer  zuletzt  lacht,  lacht  am  besten. 
2618. 1  n'  rèye  mâye  qui  qwaod  on  V  catèye. 

LiTT.  Il  ne  rit  jamais  que  quand  on  le  chatouille. 
Se  dit  de  quelqu'un  qui  a  un  caractère  renfrogné. 
On  dit  aussi  : 

Qui  qwand  i  n'  si  broùle. 
Nivelles.  I  n'  rt  qui  quand  i  s*  brûle. 

2649.  Vos  n'  rirez  mâye  pus  si  jône. 
LiTT.  Vous  ne  rirez  jamais  plus  si  jeune. 
Profitez  des  instants. 

Depuis  Anacréon,  cela  s'est  dit  et  répété  dans  tous  les  siècles 
et  sur  tous  les  tons  : 

Pour  bien  aimer,  il  n*est  qu'un  temps, 
S'en  défendre  est  une  imprudence  ; 
Si  Ton  n'aime  pas  au  printemps. 
L'hiver  viendra  sans  qu'on  y  pense. 

(Armand  Gouffé.) 
C'était  le  temps  de  ma  jeunesse  ; 
Le  temps  passé  ne  revient  pas. 

(Nadaod.  Let  deux  gendarmée.) 
Variante.  Nos  n'  sèrans  m&ye  pus  si  jône. 

LiTT.  Nous  ne  serons  jamais  plus  si  jeunes. 
Vab.  Stavelot.  Vàt  ml  rire  qui  d' plorer. 

Var.  iODOiGNE.  Ris  tant  qu'  t'es  jône. 


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—  385  — 

2650.  Rire  comme  on  bossou. 

LiTT.  Rire  comme  un  bossu. 

Rire  de  bon  cœur,  aux  éclats,  par  allusion  à  la  voix  stridente 
et  chevrotante  des  bossus  qui  éclate  surtout  dans  le  rire. 

(LiTTBÉ.) 

Friquet. 

Ho6ye  ft  matin,  ji  l'a  trové  avou  s*  mère  et  elle  m'a  prii  A  cafet»  ji  va  co  rire 
comme  on  bossoa. 

(Demouun.  Ji  voMji  n'poiix.  I,  se.  3.  4858.) 

Ghobcb. 

Mais  à  Biesmale  qu*on  Ikisse  tôt  çou  qu*on  Tout, 
Qu'on  nos  huflèle,  qu'on  nos  tape  même  à  I*oube, 
Nos  *nnè8  rians  comme  des  bossou. 

(DD.  Salme.  Les  rabrouhe.  Se.  46.  4883.) 

Beauraing.    On  rit  comme  des  bossu  do  V  vèye  ainsi  à  V  chesse» 

Quand  on  vet  qu'i  n*y  a  rin  et  qu'i  croit  qu*  gn'a  des  biesse. 

(Yermer.  Le»  toUe.  486S.) 
Charleroi.  I  voit  s' n'enn'mi  dins  V  sache,  i  rit  comme  ein  bossu. 

(Bebnus.  Vchal  èyèt  V  rat,  Faufe.  4873.) 
Nivelles.   Mènnëquet-pisse  et  Jean  rienait  comme  des  bossu. 

(Herard.  Lei  avent.  de  Jean  d' Nivellet,  Ch.  III.  3«  éd.  4890.) 

Var.  Metz.       Pierat  repage  Chan  évat  eine  raisade. 

Et  rit  com  in  peurdu  d*eine  téle  ergairade. 

(Baordex.  Chan-Heurlin.  Poème.  4787.) 

2651.  Elle  rèye  ossî  bin  avou  Pierre  qu'avouPauL 
LiTT.  Elle  rit  aussi  bien  avec  Pierre  qu'avec  Paul. 

C'est  une  femme  coquette,  elle  ne  distingue  personne. 
Elle  n'a  pas  de  préférence. 

RISQUE. 

2652.  I  n'y  a  nou  risse  avou  'ne  môle  biesse. 
LiTT.  Il  n'y  a  aucun  risque  avec  une  mauvaise  bêle. 

Les  méchants  échappent  souvent  au  danger  ;  en  tous  cas,  il 
ne  peut  leur  arriver  que  ce  qu'ils  méritent. 
Variante.         I  n'y  a  nou  côp  mortel  so  'ne  màle  biesse. 

Et  ai  vous  alliez-t-dtre  tué  donc,  dist-elle  ;  i  n*  court  pas  d' risse  sur  une  mftle 
bète»  dis-je  mi  po  r  consoler. 

(WnjLEM.  Btèth'mé  Veôdàr,  Cb.  485  .) 

Louise. 

Nonna^  mère,  Guillaume  est  trop  vif,  i  poreut  fer  on  côp  d' m&lbeiir. 

J6JET. 

I  n'  court  noa  risse  so  'ne  m&Ie  biesse. 

(DD.  Salmb.  JfoiMtf  Pierre,  II,  se.  4k.  4879.) 


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—  336  — 
RISQUER. 

2653.  Risquer  ine  oûye. 

LiTT.  Risquer  un  œil. 

Etre  friand  de  scandales,  au  point  de  ne  pas  craindre  de  se 
trouver  où  l'on  ne  devrait  pas  être,  au  risque  de  laisser  entamer 
sa  réputation. 

2654.  Qui  n'a  mâye  risqué,  n'a  mâye  situ  pindou. 
LiTT.  Qui  n'a  jamais  risqué,  n'a  jamais  été  pendu. 

il  faut  faire  quelquefois  une  opération  hasardeuse,  dans 
l'espoir  d'y  trouver  profit.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Qui  ne  se  bazarde  n'est  jamais  pendu. 

(OUDm.  Cur,  franc,  4640.) 

Nunquam  periclum  sine  periclo  vincitur. 

(POBLU  Stri.  Sententiœ.) 

Audentesfortunajuvat.  (Virgile.) 

À  vaincre  sans  péril  on  triomphe  sans  gloire. 

(GORNEILLB.) 

Li  ci  qu*  n'a  m&ye  risqué,  n*a  m&ye  situ  pindou. 

Qui  V*  Bonle-ti  ?  hoiitans-les»  c'est  mutoi  l' sort  qu*el  vout. 

(Thirt.  OnpèUrinè^.  4859.) 
J'ennès  va,  &  rWèye  compère, 
Ji  heu  m*  misère  ; 
L*  ci  qui  n'a  mftye  risqué,  n'a  m&ye  situ  pindou, 
—  Vraimint,  mais  l' ci  qu'  risquèye  est  telle  fèye  dihosou. 

(Debih.  U  vUr  et  F  lumeçon»  485i.) 

GÉRA. 

Qu'enne  arrive  çou  qu'i  pout, 

Li  ci  qu'  n'a  m&ye  risqué,  n'a  m&ye  situ  pindou. 

(Remoughamps.  Let  amour  <fà  Gèrd,  II,  sc.  7.  4875.) 

Stavclot.  Qui  n'  risquèye  rin, 

M' pind  nin. 

Vabiamtb.  Qut  n'  risquèye  rin  n'a  rin. 

LiTT.  Qui  ne  risque  rien  n'a  rien. 

NiV£LLE8.  Qut  n'  risse  ri,  n'a  rt. 

Es  tôt  timps, 

Saytz  hin  ; 
Qui  n'  sét  nin  risquer,  n'a  rin. 
(Thiry.  Li  bonjoweu  ûx  vis  jeu  d*  Lige.  Chanson.  48S9.) 

MatbI  stoftè. 

I  nos  f3il-st-èployl  li  pus  grand  des  moyin, 

On  dit  qui  d'vins  c'  monde  cial,  qui  n'  risquèye  rin,  n'a  rin. 

(Toussaint.  Hinrt  et  Dadite,  I,  sc.  4.  4870.) 

Var.  JoDOKifE.  I  n'a  on  côp  onk  qu'a  risqué  et  qu'enne  a  yeu  deux. 
Se  répond  à  une  personne  qui  dit  je  vais  risquer  une  affistire  difficile.  (On  fait 
allusion  à  une  fille  qui  a  eu  deux  enfants.) 

Nivelles.  El  cien  qui  a  risqut  d'à  ieu  deux. 


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—  337  — 


ROBE. 

2655.  Qu'a-je  keûre  d'ine  belle  robe  si  j' n'èl  poux 
nîn  mette  ? 

LiTT.  Qu*ai-je  cure  (souci)  d'une  belle  robe  si  je  ne  puis  la 
mettre  ? 

Vos  propositions,  si  avantageuses  qu'elles  soient  en  elles- 
mêmeSy  me  sont  indifférentes,  parce  que  je  ne  puis  pas  en 
profiter. 

Cf.  Donner  des  perles  aux  pourceaux. 

Margaritas  ante  porcos. 

{Évangile  St-Mathieu,  7.) 

ROGNEUX. 

2656.  Qui  est  rogneux  qu'i  s' grette. 
LiTT.  Qui  est  rogneux  quMl  se  gratte. 

Celui  qui  se  sent  coupable  de  la  faute  qu'on  blâme,  peut  ou 
doit  s'appliquer  ce  qu'on  en  dit.  (Agâd.) 

Pr.  fr.  —  Qui  se  sent  galeux  se  gratte,  qui  se  sent  morveux 
se  mouche. 

(MoUtRB.  L'avttr$,  },  sc.  3.) 
E  lascia  pur  grattar  dov'è  la  rogna. 

(Daitr.) 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Vos  fez  bin  vèye  à  c*8te  heure  qui  j*a  attrapé  jusse  : 

L*  ci  qu'est  rogneux  qu*i  s' grette;  mi,  j' Ta  dit  po  vosse  bin. 

(Alcide  Prtor.  Sôleyeet  pamd,  4860.) 

MATBlSTOrrÉ. 

Si  dWins  vos  aute  i  gn'a  des  gins, 

Qui  s' rik'nohet,  eb  bin,  boutez, 

L' ci  qu'est  rogneux  n*a  qu'à  s' gretter. 

(Toussaint.  Hlnrt  et  Dadiu.  I,  S,  se.  S.  4870.) 

GÉRA  (allant  à  stoc  so  Babette  qui  sdrte). 

Âh  ça,  vis  fftreut-i,  mam'zelle  de  i*  pièce  po  deux  ? 

Babette. 

Di  quoi...  à  qui  'nne  avez-ve ? 

GÉRA. 

L' ci  qu'est  rogneux  qu'i  s' grette. 

(Remouchamps.  Lei  amour  tTà  Gèrd,  II,  se.  1^.  4875.) 

J'espère  qui  nouk  ni  s' va  mftv'ler, 
Di  l'histoire  qui  j'a  raconté. 

C'est-st-ine  afikire  di  rire, 

Po  fini  r  At  bin  dire. 
Car  Ion  la  la  tnrlurette, 
Li  ci  qu'est  rogneux  qu'i  s' grette. 

(Martial.  Treut  mot  io  not  ckêtêeu,  4884.) 

n 


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—  338  — 

Spa.  Si  nos  esUns  k'mëlës,  fe*i  fâttt  hoûye  aller  Ion, 

Po  rHrover  des  vis  belge,  Tancien,  li  bon  vl  song, 

Enne  a  ce  qui  d*s>onet,  et  nos  estans  dé  r  hiètte, 

Sai  sègne  nos  polans  dire  quu  V  ci  qui  est  rogneux  e'  grette. 

(PouLBT.  Les  afforane.  Satire.  480ê.) 
Kamor.         On  pont  iesse  brave,  on  pont  «or  grande  toilette, 
Mais  qui  Tàrgint  proveigne  di  bon  acquit, 
D'ailleurs  Tolà...  qui  est  rogneux  qu'i  s*  grette, 
C'est  pépére  qni  Ta  dit. 

(WtKOTTB.  Cfmix  de  chantùm  wa^mmei.  1900.) 

Charleboi.    On  les  lèye  pou  c*  qui  sont,  les  ante  ont  no  n'estime, 
Conte  les  argneu  parkit  lOBi  haut, 
C*est  r  diale  dins  Teuwe  bénite»  ohoqui  i^nmt  8*4eÉbitte» 
C'est  qu'  qui  s' sint  rogneu,  s' gratte. 
(BiMUS.  Veoulourâta  dins  t  boutique  Grimard.  Faufe.  1873.) 

MoHS.  La  FilCHE. 

El  ceu  qui  s' sint  rongneu  s*  gratte. 
(Letelueb.  Traduction  de  VAvûrede  Moilèrê.  Ârwwnaquê  dé  Jfm.  1861.) 

T«B.  Ntnuj».  Foar  mi,  c'est  dee  af&ire  qui  n'  nmt  lA  vnûmint  Jofese. 
El  cin  qu'ça  lu  scaopie,  eb  l>m,  qu*i  gratte  ees  puce. 
(Remard.  Lee  auent.  de  Jean  d' mvdUi.  Ch.  V.  3«  éd.  1890.) 

Var.  Marche.        Li  ci  qui  s*  sint  morveux  qu'i  s*  mouche. 

PoREHirRinr.    I  me  Boifiitit  du  loue,  ah  !  CR  qu'ai  s'engregnin  (se  l&chent). 
J'ai  se  sentau  Motchooses,  lonleu,  qu'eee  motchin. 

(Raspeuer.  Les  pointes  (paniers).  Poème  en  patois 
de  rancien  dvdohé  daB&to.  1736.) 

ROI. 

3657.  Qui  r  ci  qu'a  mès&he  de  roi  vasse  à  s' cour. 
LiTT.  Que  celui  qui  a  besoin  du  roi  aille  à  sa  cour. 
Quand  on  réclame  un  service,  il  faut  aller  chercher  les  gens 
chez  eux. 

26S8.  Wisse  qu'i  n'y  a  rin  à  r'prinde,  li  roi  piède 
ses  dreut. 

LiTT.  Où  il  ii*y  A  riôn  k  reprendre,  le  roi  perd  ses  droits. 

Qui  n'a,  ne  peut  ;  et  où  il  n'y  a  que  prendre,  le  roi  perd 
son  droit. 

(LoYSEL.  Inst.  coût.,  n-  912.) 

Les  allemands  disent  :  Wo  nichts  ist,  dahatder  Kaiser  sein 
B/Bcht  verloren. 

Les  collecteurs  (ne)  doivent  être  tenus  de  faire  le  mauvais 
bon.  {Ibid.,  n'  914,  et  les  obervalions  de  Dklaurière.) 

Cf.  La  chanson  de  Béranger  intitulée  Jacques  : 

Àb  t  si  le  roi  pouvait  attendre  ! 

Cité  par  FoRiR.  Dict. 

Namr.  Où  qu'i  n*y  a  nin  d' quoi, 

Li  roi  pied  ses  droit. 


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2659.  I  s' prind  pou  le  roi  des  via, 

Èyî  n'est  ni  co  Y  capitaine  des  pourcha. 

(Nivelles,) 

LiTT.      Il  se  prend  pour  le  roi  des  veaux, 

Et  il  n'est  pâs  encore  le  capitaine  des  pourceaux. 
C'est  un  présomptueux,  un  faiseur  d'embarras. 

IfiYELLES.  A  c'  qui  nos  paraît,  i  vourinne  è  s' fer  passer  pou  les  roi  des  via  quand 
tout  r  monde  sait  bl  quU  n'  sont  ni  co  les  capitaine  des  pourcha. 

{VÀdot.  1889.) 

Vab.  iaDOiam.  I  vput  todeu  s' fer  passer  po  r  ronce  de  r  malsse  attelée. 
RONCE. 

2660.  Ine  mâle  berbis  s'accrohe  todi  âx  ronhe. 
LiTT.  Une  mauvaise  brebis  s'accroche  toujours  aux  ronces. 
Une  mauvaise  cause  ne  se  défend  que  par  de  mauvais 

moyens.  —  Celui  qui  est  en  faute  se  défend  per  fas  et  nefas, 

ROSE. 

2661 .  I  n'y  a  noUa  rose  sins  s'penne. 
Ijtt.  Il  n'y  a  pas  de  rose  sans  épine. 

11  n'y  a  point  de  pl^irsans  peine.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Il  n'y  a  point  de  rose  sans  épines. 

NniELLBS.  I  n*a  nulle  rouse  sans  s'pine. 

JoDOiGNE.  I  n'a  pont  d' rqnse  sins  s'peune  et  pont  d' bia  joft  sins  leddimain. 

2662.  A  qui  les  rose,  qu'à  rôsî  ? 

LiTT.  A  qui  (sont)  les  roses,  si  ce  n'est  au  rosier  ? 
Tel  arbre,  tel  fruit. 

2663.  I  n'y  a  noUe  si  belle  rose  qui  n'  divinse 
heupont. 

^.iTT.  Il  n'y  a  pas  de  si  belle  rose  qui  ne  devienne  gratte-cul. 
Traduction  littérale  du   proverbe  français  cité  par  Oudin 
{CuriosUez  françaises,  1640). 

Vaburte.  n  n'y  a  pad  de  si  belle  personne  qui,  en  vieillissant,  ne  devienne  laide. 

(QOITABO.  Dict.) 
Mktz.  Let  pus  belle  rouse  devient  sovent  grelte  eu. 

{Proverbe  messin.) 

Italie.  Non  fu  mai  cosi  belle  scarpa  che  non  diventasse  brutta  ciabatta.  (Il  n'y 
a  jamais  eu  si  beau  soulier  qui  ne  soit  devenu  laide  savate.) 


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--  340  — 
ROTI. 

2664.  Li  rosti  broûle. 
LiTT.  Le  rôti  brûle. 

Il  n'y  a  pas  de  temps  à  perdre,  il  serait  dangereux  de  tarder. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Le  rôti  brûle. 

2665.  N'esse  bon  ni  à  rosti  ni  à  k'boûre. 
LiTT.  N'être  bon  ni  à  rôtir,  ni  à  bouillir. 

N'être  propre  à  rien.  —  Il  se  dit  des  personnes  et  des 
choses.  (AcAD.) 
Cf.  Remàgle.  Dict. 

ROUE. 

2666.  Si  gn'a  'ne  mâle  rowe  divins  on  char,  c*esl 
r  cisse  qui  crlnêye  li  pus. 

LiTT.  S'il  y  a  une  mauvaise  roue  à  un  char,  c'est  celle-là  qui 
grincera  le  plus. 

La  médiocrité  est  vaniteuse. 

Pr.  fr.  ^  La  plus  méchante  roue  crie  le  plus. 

(OUDIN.  CuriotUez/rançoitei,  4640.) 

Verviers.  Li  pus  maule  rawe  d'one  cherette. 

Ça  todi  stu  r  pus  clapette. 

(RKNlEa.  Spou  rimésABli.) 

2067.  C'est  T  cin^uème  rowe  d'on  char. 
LiTT.  C'est  la  cinquième  roue  d'un  char. 
Cela  est  tout  à  fait  inutile.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  C'est  une  cinquième  roue  à  un  char. 
Cité  par  Forir.  Dict. 


Qui  donrlne  bin,  po  l' fer  taire,  à  c*  rin  n'  vit  ? 
Il  est  si  vl,  d'on  char  c'est  V  cinquème  rowe. 
—  Dinans  11  V  creux  qu*oa  wàde  po  les  vtx  ch'vft. 


(Hoa.) 


Namcr.  Messieu,  dit  V  paysan,  vos  avez  bin  pindeue, 

One  linwe  qui  n'  siet  nin  pus  qu'au  chaur,  li  cinquième  reue  ; 

Ca  ji  dois  l'avouer,  nos  n'avans  rin  compris, 

Di  c'  qui  v's  avez  causé,  c'est-sl-ossi  vrai  qu'  j'el  dis. 

(Nin  $t  biette  quU  n'a  Vair,  Aurtn,  di  Ifameur,  1887.) 

Charleroi.  Géliqub. 

Pour  mi,  Mossieu,  ce  s'ret  ein  osti  t't  aussi  inutile  que  'ne  cinquième  roue 
^  ein  char. 

(Bernus.  V  malade  ShThibau,  II,  se.  6.  1876.) 


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-  341  — 

Frameribs.  MaU'nant  i  vont  r'saqaië  leu  n'esplinque  hiors  dou  jeu,  pasqu'elle  est 
dev'nue  aussi  inutile  qu'elle  chonquième  rue  à  ein  car. 

(BOSÛUITU.  Tambour  battant.  4885.) 
St-Qoentik.    Cha  nous  serviroi  comme  cinq  reues  k  ein  kar. 

(Gossiu.  Lettret  picardes,  4841.) 

ROULEAU. 

2668.  Qwand  j'troùv'ret  'ne  cahotte,  vos  ârez 
l' papl. 

LiTT.  Quand  je  trouverai  un  rouleau  d'argent,  vos  aurez  le 
papier  (l'enveloppe). 
Je  ne  vous  promets  ni  ne  vous  donnerai  jamais  rien. 

NOHARD. 

Mononke,  comme  vos  v'ià  riche,  louklz  di  nin  m' roûvl. 
TatI. 
Si  ji  trouve  ine  cahotte,  ji  v*s  ëvôyeret  V  papt. 

(Remouchaiips.  Tdtî  VptrrtquL  II,  SC.  tt.  1885.) 

ROULETTE. 

2669.  Aller  comme  so  des  rôlette. 
LiTT.  Aller  comme  sur  des  roulettes. 

Cette  affaire  marche  facilement,  sans  obstacle.  (Littré.) 
Fig.  Gela  va  comme  i^r  des  roulettes. 

Louise. 

Ci  sèret  bin  vite  fait,  allez,  et  ça  Iret  comme  so  des  rôlette. 

(Baboh.  f^«  deuxeusenne.  I,  se.  4. 1883.) 

TatI. 

Tôt  comme  so  des  rôlette,  vraimint  tôt  à  fait  rotte, 
Qwand  j*  tûse  à  tôt  çoula,  mi  liesse  divint  tote  sotte. 

(Remouchamps.  Tdti  rperrtqut,  I,  se.  13.  4885.) 

MoNS.  T'abord  est-ce  que  tout  ça  ira  toudi  comme  su  des  roulette,  hein  ? 

(Àrm.  de  Mont.  4878.) 

SoiGNiES.  I  sHinn'te  marié  despue  huit  joA,  eyet  1*  ménage  dalloue  eomme  su  des 
roulette. 

{Alm.  de  SougnUt  et  des  alentours,  4887.) 

Variamte.  Roter  comme  on  coron  d' sôye. 

Bièth'mé. 

Qwand  ji  v'  dis  qu'  çoula  rottret  comme  on  coron  d' sôye. 

(WiLUW  et  Bauwbns.  PècM  rach'té.  Se.  40.  4882.) 

ROUX. 

2670.  Les  rossaî  sont  tôt  bon  ou  tôt  mâva. 

LiTT.  Les  roux  sont  tout  à  fait  bons  ou  tout  à  fait  méchants. 


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—  342  — 

Obs.  Allusion  à  la  pratique  traditionnelle  des  peinti'eâ,  qui 
représentent  le  Christ  avec  des  cheveux  d'un  roux  clair  ou  d'un 
blond  doré,  tandis  que  la  chevelure  de  Judas  est  d'un  roux  foncé. 

Cité  par  Forïb.  Dict. 

Vaauhte.  Rossai  n'  poite  mftye  bonne  pal. 

LiTT.  (Un)  roux  ne  porte  jamais  bonne  peau. 

2671.  Ine  belle  rossette  n'est  nin  laide. 
LiTT.  Une  belle  rousse  n'est  pas  laide. 

II  y  a  différents  types  de  beauté  ;  il  ne  faut  en  rejeter  àtièun. 
Se  dit  aussi  dans  un  sens  plus  générai,  pour  l^igfialer 
ironiquement  une  tautologie. 

Var.  Lilus.  Un  biau  mabrë  (*}  n'est  miet  laid. 

(VitUBAt.  VéMdiMH  du  pcioto  UlhH,  Lille  4891,  in-13.) 

2672.  A  r  fin  do  monde,  c'est-st-on  rossia  qui  va 
couviet  r  feu  ;  (Namur  .) 

LiTT.  A  la  an  du  monde,  c'est  un  roux  qui  va  couvrir  le  feu. 

Est-ce  une  allusion  à  la  couleur  de  ses  cheveux  ? 

N.  B.  D'après  une  tradition  populaire,  c'est  l'oiseau  nommé 
roitelet,  en  namurois  Rôtia,  qui  le  premier  a  apporté  le  feu 
sur  le  monde. 

2673.  I  n'ois'reut  passer  es  Nouvioe. 

LiTT.  Il  n'oserait  passer  dans  (là  rue)  Neuvice. 

a  Les  orfèvres  occupaient  une  si  grande  partie  des  magasins, 
que  le  peuple  avait  baptisé  Neuvice  :  Li  rowe  d*6r.  Les  roux 
n'osaient  y  passer,  disait-on,  dans  la  crainte  d'être  tondus  ;  il 
paraît  qu'on  employait  les  cheveux  couleur  d'or  dans  les 
ouvrages  en  filigrane,  i» 

(Hocx.  La  ruê  Nettvic€  à  Uége.  4863.) 

RUBIS. 

2674.  Payî  rubis  so  Tongue. 
LiTT.  Payer  rubis  sur  l'ongle. 

Faire  payer  exactement  et  avec  la  dernière  rigueur.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Faire  payer  rubis  sur  l'ongle. 

Je  Cals  rubis  sur  Tongle. 

(Regnàrd.  Les  Jolies  am$ureuses,  UI,  8C.  4.) 

On  dit  :  Faire  rubis  sur  Vongle,  quand  on  vide  complète- 
ment un  verre  de  vin  rouge  et  qu'on  fait  scintiller  la  dernière 
goutte  sur  l'ongle. 

C)  Mabré,  qwand  les  poquelte  ont  rimpli  s' fiffure  d' petites  fossette.  —  On  dit 
à  Liège  :/r^fé  (grêlé). 


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-343- 

I  n'  mi  voIéYe  nin  rinda  1m  Mul  <iiii  i'  U  avM  prastéi  «tifji  It  a  fMi9*tfilir  nbis 
so  rongue.  (REiuaE.  Dtcr.  1839.) 

Namui.  Âujourd'hu,  c'est  colôqoe» 

Sn  l'ongue  nos  frans  rubis, 
Po  1*  a  curé  d!  aaiot  banque 
Qa*66t  tôt  rarachîchi. 

(GOUM.  Dm  v(«  mo/  patois,  Gh.  4862.) 

MoNS.  A  r  santé  d*  la  mattroase  de  la  maison  !  Rubis  sur  Tongua  po  'ne  santé 
pareille. 

(Lbtellub.  Àrm.  de  Mmu,  1864.) 

RUPTURE. 

2675. 1  D^  si  fait  noll6  rompeûre. 
LiTT.  n  ne  se  fait  aucune  rupture. 

II  ne  s^expose  pas  à  attraper  une  hernie.  —  II  ne  se  gêne 
pas.  —  C'est  un  homme  indolent,  indifférent,  peu  disposé 
à  s'échiner,  même  pour  accomplir  un  devoir. 

Yiker  di  s' wassin  esteut  ine  belle  vic&rèye  po  ine  saqul  qui  n'aYOut  mftye 
qoQiron  à  a^  fer  des  rompeûre. 

(Magmée.  Li  eren'quint  dé  princê  âbbé  di  Stdv'leû,  187i.) 
Tar.  Nivelles.  I  n'  pu  mau  dé  s' casser. 

SABLE. 

9676.  N'  batihez  nia  su  do  sauvion.  (Marche.) 

LiTT.  Ne  bâtissez  pas  sur  le  sable. 

Fonder  des  projets,  des  entreprises»  des  établissements  sur 
quelque  chose  de  peu  solide.  (Littré.) 

Le  bien  de  la  fortooe  eet  «n  bien  périssable. 
Quand  on  b&tit  sur  elle,  on  bàtlt  sur  le  sable. 

(RàCAM.  la  retraite,) 

SABOT. 

2677.  Ji  VOS  ètinds  v'ni  avou  vos  gros  sabot. 
LiTT.  Je  vous  entends  venir  avec  vos  gros  sabots. 
Se  dit  pour  prévenir  qu'on  fait  attention  &  ne  pas  se  laisser 
surprendre,  qu'on  se  tient  prêt  à  empêcher  qu'on  ne  prenne 
sur  soi  quelque  avantage.  (Agad.) 

Je  vous  entends  venir,  vous  aves  des  sabote  ebawsec. 

(Ov»».  Curiotitafirançoitet,  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Elle  li  veut  v*ni  avou  ses  sabot.  (Rehàcle.  Diet,) 

Vos  m'oyez  v*ni,  avou  mes  gros  sabot. 
C'est  de  bonheur  qui  ji  voux  po  tortos. 

(A.  HoCK.  Epigraphe,  1857.) 
JdssPH  (à  pftrt). 
Ji  v's  ëlinds  v'ni,  vèye  macralle,  avou  vos  gros  sabot. 

(Willem  et  Bauwems.  Li  galant  d'à  Fifine,  Se.  2. 1883. 


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—  344  — 

Vàb.  Namub.       Ji  v's  ètinds  v'nu  aYou  vos  grosses  botte. 

(J.  GoLSOlf.  U  balouge  et  P  caracole,  486S.) 

GhàBLEBM.  GtUQUE. 

Je  comprinds  bin  c'  que  vos  v'iet  dire,  allet,  madame,  je  vos  vois  v'ni  avet  vos 
gros  sabot. 

(Berrus.  U  malade  St-Thibau.  II,  se.  7. 1876.) 

2678.  Vaut  mia  on  chabot  r'cèclé  que  pont  d' soler. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  Il  vaut  mieux  un  sabot  cerclé  que  point  de  soulier. 
Il  vaut  mieux  avoir  un  objet  raccommodé  que  de  ne  rien 

avoir  du  tout.  U  ne  faut  pas  rejeter  une  chose  dont  on  peut 

encore  se  servir,  quoiqu'on  mauvais  état. 

Var.  Jodoighk.  Vaut  mia  des  bons  chabot  que  des  soler  travrtf. 
SABOTIER. 

2679.  On  pout  bé  iesse  chabott  et  fer  des  taile  di 

bois.  (JODOIGNE.) 

LiTT.  On  peut  bien  être  sabotier  et  faire  des  terrines 

de  bois. 

Le  fait  d'une  fabrication  spéciale  n'empôche  pas  l'ouvrier 

de  faire  autre  chose. 

SAC. 

2680.  G*  tfest  nin  d'vîns  on  sèche  à  Y  hoye  qu'on 
trouve  de  Y  blanque  farenne. 

LiTT.  Ce  n'est  pas  dans  un  sac  à  la  houille  qu*on  trouve  de  la 
farine  blanche. 

On  ne  peut  attendre  d'un  sot  que  des  sottises,  d'un  homme 
mal  élevé  que  des  grossièretés.  (Acad.) 

Pr.  fr.  --  D'un  sac  à  charbon  il  ne  saurait  sortir  de  blanche 
farine. 

NAHKm. 

On  n'  tëre  nin  de  V  farenne  foù  d'on  sèche  k  brazt. 

(Demoduii.  Ji  trot»,  ji  n*  poux,  II,  se.  S.  1858.) 

Gath'reiiiœ. 

Li  ci  qui  vînt  d' poye  grette  ;  ni  fais  nin  si  seûre  mène, 
Foû  d*on  sèche  à  cherbon,  on  n'  heut  mftye  de  V  farène. 

(Delàrge.  On  tour  di  botreue,  4874.) 

Marche.         On  n'  terre  nin  maugrë  V  mau  qu^on  s' donne, 
D'on  sèche  au  cherbon,  do  l' farène. 

(Alixandre.  Ftit  corti,  4860.) 


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-  345  - 

JoDOiGNi.    On  n'  sarot  tirer  de  r  fareune  foù  d'on  sèche  à  cherbon. 
VALENGIEN1IE8.  On  sarot  n'  tirer  d' farène  d'un  sa  an  carbon. 

(Hécàbt.  Die.  Roueht.) 
St-Qoentir.  £in  n'  pu  pau  tirer  d' freine  d'hors  d'ein  sa  k  kerbon. 

268t.  On  vùd  sèche  ni  sàreut  s' tini  dreut. 
LiTT.  Un  sac  vide  ne  saurait  se  tenir  debout. 
On  n'a  pas  d'aplomb  quand  on  n'a  pas  d'argent. 
Y.  Sedàinë.  Epitre  à  mon  habit. 

2682.  I  n'  vint  môye  foû  de  sèche  qui  çou  qu'est 
d'vins. 

LiTT.  II  ne  vient  jamais  hors  (il  ne  sort  jamais)  du  sac  que 
ce  qui  est  dedans. 

Un  sot  ne  peut  dire  que  des  impertinences,  un  méchant 
homme  ne  peut  faire  que  de  méchantes  actions.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  II  ne  saurait  sortir  d'un  sac  que  ce  qui  y  est. 
Il  ne  peut  issir  du  sac  que  ee  quMl  y  a. 

(Gabr.  Heuribr.  Trésor  des  ssntwees.  4568.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

I  n'  s&reut  foû  de  sècbe  sorti 
Qui  çou  qu*est  d'vins,  l' proverbe  el  dit. 
(Timus.  Pasquèye  faiu  po  F  jubilé  d*  dom  Bêrnard-Godin,  abbé.  1764.) 
Vàrurte.  Tbiba. 

VoIà  bin  des  messège, 

On  sét  bin  qu'  foû  d'on  sèche, 

I  n'  pont  v'ni  de  frumint,  ^  ^ 

S'il  est  rimpli  d'  ^nrassin. 

(Toussaint.  Lambert  U  foirsâlé.  l,  se.  4».  iP"i.) 
LmERLÉ.        I  n'  mousse  foû  do  sèche  qui  çou  qu'est  d'dins. 

(Em.  Tardel.  Les  communes  luxembourgeois/    iV.  1891.) 

2683.  Quand  maye  est  frèche  et  jun  sèche, 

Li  laboureur  due  kèri  br&mint  des  sèche. 

(Mont-le-Ban.) 

LiTT.  Quand  mai  est  humide  et  juin  sec, 

Le  laboureur  doit  chercher  beaucoup  de  sacs. 

Lorsque  le  mois  de  mai  est  humide  et  le  mois  de  juin  sec,  le 
laboureur  doit  se  munir  de  sacs^  parce  que  la  récolte  sera  riche 
en  grains. 

(Em.  Tandil.  Les  communes  luxembourgeoises.  IV.  1891.) 

2684.  Div'ni  sèche  à  tôt  grain. 
LiTT.  Devenir  sac  à  tout  grain. 
S'accommoder  de  tout. 


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-  846  - 


Cesteut  8ùnmni  ine  foirt  malgm  flesia^ 
Po  on  signeûr  dMne  telle  noblesse; 
Mais  qwand  V  compère  a  veut  n'  fèye  (ai  m. 
Si  vinte  div'néTe  sèche  à  tôt  grain. 

(HARSOir.  U  HInrtadt  trmmUye.  I.  IT80.) 

SACREMENT. 

2685.  Fer  on  hàrd  es  sacramint. 
LiTT.  Faire  une  brèche  au  sacrement. 
Faire  une  infidélité  à  sa  femme. 

Pr.  fr.  —  Donner  un  coup  de  canif  dans  le  contrat. 

J'ai  biftme  portant,  s'i  passe  si  timps 
A  fer  deshftrd  es  sacramint... 

(FOBIB.  Uietapé  manègL) 
FlTDŒ. 

J'aim'riue  co  mt  di  m' touwer  qui  d*  fer  on  Mird  es  m*  sftcramini. 

(WiLUH  et  Bauwens.  Li  galant  d'à  Fifine.  Se.  4.  i88S.) 

VatiiBf.         Ti  mintrbe  cmuBM  6  rôyen  d' dint. 
T'as  fait  tant  d'hôrd  es  t' sacramint, 
Quu  çu  n'est  pus  hoûye  qu'one  sôyelette. 

(BOKHOiaiE.  Bpigrammê,  1880.) 

Vàr.  Vbhtikrs.        Gi  qui  vorent  fer  r  rétif, 

Prinde  des  air  du  magistrat. 
Dire  quu  maûye  nou  c&p  d' canif 
I  n'  donreut  dtivins  V  contrat. 

(Pue.  Qwand  deux  bais  oû^e  ont  paurlé.  Ch.  1884.) 

Jalhàt.  Garite. 

Jons  don  ;  les  sôdar  nu  sont  nin  mèyeu  onk  quu  l'aote,  mais  k  tout  pèchl 
miséricAre  ;  pouvu  qu'à  c'ste  heure  vos  n'  fiohe  nou  hÂrd  es  sacramint. 

(Xhoffer.  La  deux  ioroche.  I,  se.  IS.  1861.) 

DiHAMT.  ^  Sosm. 

Main  en  atlindant  es  cachette. 
Ni  serait-c'  nin  en  pau  naïf. 
Si  sins  tambour  ni  trompette. 
Ji  m' sipaurgneuve  on  coup  d' canif. 

(On  drôle  di  moinnache.  Se.  6. 187S.) 

SAIE. 

2686.  Esse  li  sàye  de  T  mam'selle. 
LiTT.  Etre  la  saie  de  la  demoiselle. 
Etre  un  rabat-joie. 

Saie.  Espèce  de  manteau  grossier.  (Littré.)  -  On  donnait 


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—  347  — 

ce  nom»  à  Liège,  à  une  sorte  de  mantelet  noir  dont  les  femmes 
s'affublaient,  dans  le  bon  vieux  temps,  pour  se  rendre  aux 
messes  de  mort  et  aux  enterrements. 

Por  lèye^  di  foice  qu'il  estent  V  sàye  de  l' dam'selU,  elle  pinsa  qu'elle  Ireot  bin 
bayette  di  d' troVer,  di  timps  et  d'heure,  dihalëye  di  s' baron. 

(MAGMÉfe.  Sûttfi,  1865.) 

SAINT. 

3687.  L68  saint  n'sont  màye  adoré  es  leu  pays. 
LitT.  Lés  àaints  ne  sont  jamais  adorés  dans  leur  pays. 
On   a   ordinairement  moins  de   sooods   dans   son    pays 
qu'ailleurs.  (A.gai>.) 

Pr.  fr.  —  Nul  n'est  prophète  en  son  pays. 

Vous  sàvei  que  nul  n'est  propbMe 

En  son  pays 

(LAroflTAlifE.  Liv.  Vn,  fab.  1S.) 

En  son  pays  prophète  êuxa  prix. 

{Prov.  de  BouvelUt,  i53i.) 

Ait  autant  :  amen  dico  vobis,  quia  nemo  propheta  aeceptus 
est  in  patria  sua. 

(S^-Luc.  Ghap.  IV,  v.  S4.  —  St-llATHlED.  Chap.  XIII»  ▼.  57.) 

Les  Arabes  disent  :  Le  savant  est  dans  sa  patrie  comme  For 
caché  dans  la  mine.  (Quitard.  Dict.,  p.  €18.) 

VebviIers.         a  quoi  bon  de  tant  gazouyt. 

C'est  k'nohou  duspôye  des  annêye. 
Qu'on  n*adôre  nou  saint  es  s' pays. 
C'est  l' lon^e  YÔye  qui  fait  leu  r'nomméye. 

(PiME.  C9$t  d'aux  auri,  Gh.  1884.) 

Basse-Allemagne.  —  Der  Prophet  gilt  nichts  in  seinem 
Vaterlande. 

2688. 1  n'y  a  nou  saint  gui  n'àye  si  joû. 
LnT.  II  n*y  a  aucun  saint  qui  n'ait  son  jour. 
Chaque  chose  a  son  tour. 

TOSSAINT. 

D'abord  es  l'ftrmanach,  n'y  a  nou  saint  qu'  n*ftye  si  joft, 
Btr,  c'esteut  r  meunne,  paret,  quoiqii  j' n'a  polou  foû. 

(Salue,  inefeumme  qu*4tmét  vit  deux.  Se.  4.  187ê.) 

2689.  On  n'  kinohe  les  saint  qu'à  leus  miràke,  ou  : 
on  n'  creut  les  saint  s'i  n'  fat  mirâke. 

LiTT.  On  ne  connaît  les  saints  qu*à  leurs  miracles,  ou  :  on  ne 
croit  aux  saints  que  s*ils  font  des  miracles. 


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-  348  - 

On  ne  connaît  Tonvrier,  l'artiste,  qu'à  son  travail,  qu*à  son 
œuvre. 

Cité  par  Forir.  Diet. 

2690.  C'est-st-on  saint  qu'on  n'  fiestôye  nin. 
LrrT.  C'est  un  saint  qu'on  ne  fête  pas. 

Se  dit  d'une  personne  qui  n'a  ni  crédit,  ni  autorité. 
Pr.  fr.  —  C'est  un  saint  qu'on  ne  chôme  plus. 

L'honneur  est  un  vieux  saint  que  l'on  ne  chôme  plus. 

(Becnibr.  Sat.  llil.) 
C'est  une  vieille  feste  que  Ton  ne  feste  plus. 

(Oddin.  Curtotitez  françoUei,  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

2691.  On  prêche  todi  po  s' saint. 
LiTT.  On  prêche  toujours  pour  son  saint. 

Varukte.  Po  s'  poroche  (pour  sa  paroisse). 

Louer,  vanter  une  personne,  une  chose  dans  des  vues 
d'intérêt  personnel.  (Acad.)  —  Soutenir  une  opinion  parce 
qu'on  a  intérêt  à  la  voir  triompher. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

ToranAi.  Prier  pou  s' capelle,  pou  s' saint. 

ST-QuKNTDf.  kW»,  allez,  qu'ail*  dit,  y  prittent  toujours  pour  leux  saint. 

(GossEU.  Lettres  picardes,  1840.) 

2692.  Fàt  adorer  les  saint  comme  on  les  k'nohe. 
LiTT.  Il  faut  adorer  les  saints  comme  on  les  connaît. 

II  faut  prendre  les  gens  par  leur  faible. 

On  traite  un  homme  suivant  son  mérite,  son  crédit. (Littré.) 

Pr.  fr.  ^  Comme  on  connaît  les  saints  on  les  honore. 

Namur.  On  siëve  les  saint  comme  on  les  connaît. 

Tournai.  On  sert  les  saint  comme  on  les  conneot. 

2693. 1  tient  d' tous  les  saint  qu'on  beot. 

(Tournai.) 

LiTT.  Il  tient  (il  fête)  de  tous  les  saints  qu*on  boit. 

Il  profite  de  toutes  les  occasions  pour  faire  bombance. 

Refrain  d*une  chanson  populaire  passée  à  Tétat  de  dicton, 
souvent  applicable  dans  la  classe  ouvriërCy  où  Ton  fête,  au 
cabaret,  un  nombre  considérable  de  saints  du  paradis. 

TouRHAi.  Si  bin  qu'  margré  tout  l' misère  des  ménache  on  s'ra  toudi  sur  de  boire 
de  r  bière  a  tirelagueet  à  St-Nicaisse,  à  V  pocessieon  et  à  tous  les  saint  qu'on  beot. 

{Etrennet  tournaUiennet,  Calendrier.  4885.) 


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—  840  — 

MOHS.  TOTOB. 

Hareux  quand  i  resse  tranqoie  quate  joû  bu  'ne  semaine,  sans  compter  les  ftète 
èyèi  tous  les  saint  qu'on  boit. 

(I.  DialvE.  Totor  d  ehoumaque.  Se.  5.  4889.) 

2694.  Ni  savu  à  que  saint  s'adressî. 

LiTT.  Ne  savoir  à  qael  saint  s'adresser. 

Ne  savoir  &  qui  recourir,  quel  moyen  employer.  (Littré.) 

Etre  très  embarrassé,  désespéré. 

Pr.  fr.  —  Ne  savoir  à  quel  saint  se  vouer. 

I  n'  sét  que  saint  r'clamer. 

(FoRn.  Dict.) 

lÀ  nute  kiminclve  à  tourner,  qu'elle  estent  assiowe  adlez  r  finiesse,  ni  savant 
à  que  saint  s' rik'mander. 

(MÀGMÉe.  BùUrt.  4866.) 

£t  nosse  pauve  peûpe  di  Lige  mftqua  d'esse  sipràchl, 
On  n'  savent  k  quelle  sainte,  à  que  saint  s'adresst. 

(BocE.  Lesoûy0  di  nonanu  an.  4869.) 

Les  pauv's  marchand  d' grain  tôt  k'tapé, 
Hi  savlt  pus  que  saint  r'clamer. 

{U  batu  diêmacralléife,  erAm.  4878.) 

Mous.  On  n'  savoi  nié  que  pinser,  m  quée  saint  r'clamer,  sans  savoir  quée 
nouvelle.  (Letellbk.  Àrm.  de  Mom.  4864.) 

2695.  Saint  Ânt6ne  ennès  va  nin  sins  s' pourçat. 
LiTT.  Saint  Antoine  ne  s'en  va  pas  sans  son  pourceau. 

On  ajoute  souvent  : 

Ni  saint  Rock  sins  s' chin. 

U  ne  faut  pas  séparer  deux  choses  qui  doivent  aller  ensemble. 
^  Se  dit  aussi  de  deux  personnes  qu'on  voit  toujours 
ensemble.  (Agao.) 

Pr.  fr.  —  C'est  saint  Roch  et  son  chien. 

Ca  nosse  Senac  et  r  vl  jônal, 
Sont  comme  saint  ÂntOne  et  s' pourca), 
Onk  n'es  va  màye  sins  l'aute  avou, 
I  sont  l'on  Faute  leu  mousse-ès-cou. 
(Pasquèye  critique  et  calotenne  to  le»  affaire  de  Vmedicenne,  4733.) 

PiCABDS.  Vio  saint  Antoine  et  sin  pourcheu. 

(GoRBLST.  GfoMaire.  1851.) 

2696.  A  V  Saint-Abin, 

L'avône  vole  &  vint.  (Stavelot.) 
LiTT.  A  la  Saint-Aubin,  l'avoine  vole  au  vent. 
Saint- Aubin  (1*^  mars).  Epoque  de  la  semaille. 


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-  850  - 

2697.  A  Y  Saint-Bkîse, 

Les  tèheu  sont  malsse. 
LiTT.  A  la  Saint-Biaise,  les  tisserands  sont  maîtres. 
Saint-Biaise  (3  février).  En  vertu  de  ce  dictcn  dont  Torigine 
est  ignorée,  la  plupart  des  tisserands  s'atKstenaiçpt  de  tout 
travail  le  jour  de  Saint-Biaise. 

(GoBERT.  U»  rues  iU  IMgfi.  1890.) 

2698.  Fer  s' Saint-Crespin. 
LiTT.  Faire  son  Saint-Crépin. 

Amasser  de  l'argent.  —  Thésaqrisen  —  Se  faire  une  petite 
fortune. 

Mais  qnéque  fèye,  i  vAi  mt  di  s*y  prinde  à  U  douce. 
Qui  dt  s' mette  foû  d'haleine  po  gonfler  s' Saînt-jCréspUi. 

(Thirt.  Ine  cope  di  grandlveux.  4859.) 

Et,  comme  vos  Tallez  vèye, 
Po  8*acrëbe  si  Saint-Crespin, 
fait  même  comme  li  eh*vâ  d'à  Kèkèye, 
Qui  magntve  si  avône  divins  'ne  iMtèye. 

(N.  Dmischkdx.  Mathl  Vavàre,  1864.) 
Jalhat.  TmodAbe. 

Et  si  enne  a  mèsÀhe  es  manè^, 
J'a-t^èeo  mu  pHit  Saiat-Grespin. 

(IHOPFER.  Let  deux  toroche.  \,  se.  6.  4861 .) 
Chàrleroi.  Bonus  foi. 

Bile  m'a  toucbl  ein  mot  d' vo-n-idée  èyet  d' Tavisance  que  vos  auH  d' r  lèyt  vo 
Saint-Creepin. 

(Berkus.  V  malade  St-nièau.  \,  ao.  9. 4876.) 

Nivelles.  Fer  s' petit  Saint-Crèpin. 

Variartb.  Piède  si  Saint-Crespin.  (Forir.  DM,) 

Pr.  fr.  —  Perdre  son  Saint-Crépin. 
Perdre  tout  ce  que  l'on  possède.  (Littrè.) 

2699.  Vos  avez  s'tu  à  Saînt-z-Élôye  :  vos  avez  pièr- 
dou  vos  cohal. 

LiTT.  Vous  avez  été  à  Saint-Éloi  :  vous  avez  perdu  vos 
rameaux. 

CoHAly  diminutif  de  cohe,  petite  branche,  rameau.  (V.  le  Dict. 
étymol.  de  M.  Ch.  Grandgagnaqe.) 

Le  tout  n'est  pas  de  bien  commencer  ;  le  tout  est  de  bien 
finir.  —  Il  ne  suffit  pas  d'acquérir,  il  faut  savoir  conserver. 

Allusion  au  pèlerinage  de  Saint-Eloi  (à  Saint-Remacle- 
au-Pont,  faubourg  de  Liège),  que  les  campagnards  entre- 
prennent dans  l'espoir  de  préserver  de  maladies  leurs  chevaux 
ou  leur  bétail.  On  en  revient  muni  d'une  bannière  triangulaire, 


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—  951  - 

qiai  porte  riimage  du  saint  protecteur  ;  mais  on  a  soif  en  route, 
et  les  occasions  de  se  désaltérer  sont  si  fréquentes,  et  le  pèquet 
(genièvre)  est  si  tentant,  qu'à  la  fin  on  arrive,  si  tant  est  qu'on 
arrive,  sans  bannière,  sans  argent,  et  comme  dit  la  chanson  : 

Du  corps  battant  les  murailles. 

Voici  à  peu  près  la  môme  explication,  en  wallon,  telle  que 
M.  L.  Collette  a  eu  robllgeanoe  de  nous  l'envoyer  : 

c  Saint-z-Èlôye  est-st-on  saint  q«'a  'ne  cr&ne  rinoumôye  divins  les  cinsl  et  les 
chèrron  po  wàrder  leus  ch*và  di  tôt  accidint,  maladèye  ou  advinteûre.  \\  est  parti- 
culièrement adoré  à  Saint-R'm&ke-à-Pont.  G^nt  à  ciste  égKse  qui  les  gosson,  crahll, 
cinsl,  chèrron  et  vftrlet  vinet  iex  on  pèlèrinège  li  diinÊtgne  d'après  l' SainVJ'liaii,  po 
d'mander  &  binamé  saint  vétérinaire,  maskâsseu  ou  flxineu,  (blce  ameùr  et  haltisté  po 
leus  blesse.  —  Is  appoirtet  avou  zel  on  cohai  so  V  ([uél  is  plaquet  ine  imftge  de 
fameux  docteur  des  cb'và,  qui  r  curé  Vt  y  donne,  et  eimèe  fet  ine  bèchowe  bannlre 
qu'is  attellet  k  gorat  d' leu  monteûre. 

<  Â  l'occasion  di  c'  voyège  di  préservation,  las  cavair  ont  sogne  di  dire  quéquès 
prilre  àx  chapelle  ftx  platène  qui  n'  m&quèt  nin  es  vin&ve  di  Saint-R'mftke.  Tôt  fiestant 
r  saint  Pèquet,  les  liesse  s'èhoûbionnet,  et  tôt  'nnës  rallant,  po  prover  turtos 
qu'  leus  monteûre  sont  vig'reuse,  lee  spitantès  cavalcAde,  so  V  chftssèye  di  Joupèye, 
Fléron,  Chainôye,  etc.,  fèt  des  coftse  pus  escbftffôye  qui  les  pitiveuaès  eoûsse  de  pré 
d' Droixhe  ;  ossu  pus  d'en  sôd&r  di  cisse  grosse  caval'rèye  y  pierdet  leu  bannlre, 
leu  coAol. 

<  VoUt  d'où  vint  li  spot  :  Voi  avez  $Uu  à  Salnt-i-Èlâye  vos  avei  pierdou.vos  cohat, 
1  s' dit  qwand  on  veut  s*  moquer  d'ine  saqut  qu'a  &it  bftbe  di  four  divins  ine  intrè- 
prise»  tot«z-7  allant  bal  jeu.  » 

2700.  Quand  i  pleut  au  Saint-Gervais, 

On  a  quarante  joû  d' mouvais.  (Nivelles.) 

LiTT.      Quand  il  pleut  le  jour  de  Saint-Cervais, 
On  a  quarante  jours  de  mauvais  (temps). 
A  Nivelles,  Saint-Grervais  (19  juin)  a  la  môme  réputation  que 
Saint-Médard. 

2701.  Qwand  qui  fait  bon  à  V  Saint-Gîlle  on  pout 
co  sarter  on  jurna  et  V  broûler.  (Malmedy.) 

LiTT.  Quand  il  fait  bon  le  jour  de  Saint-Gilles  on  peut  encore 
essarter  un  journal  et  le  brûler. 

Dicton  en  usage  chez  les  cultivateurs  de  Malmedy. 
Saint- Gilles  (l**  septembre). 

2702.  Il  est  de  Tconfrôrèye  di  saint  Houbert, 
i  n'arège  nin  po  minti. 

LiTT.  Il  est  de  la  confrérie  de  saint  Hubert^  il  n'enrage  pas 
(il  ne  devient  pas  enragé)  pour  mentir. 
C'est  un  effronté  menteur. 

2703.  Saint-J'han  n'es  va  màye  sins  s' pèhon. 
Litt.  Saint-Jean  ne  s'en  va  jamais  sans  son  poisson. 


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—  352  - 

La  fête  de  saint  Jean  tombe  le  24  juin,  époque  des  premiers 
bains  de  rivière  ;  il  est  très  rare  qu'il  n'arrive  point  d'accidents 
aux  baigneurs. 

2704.  A  r  Saint-Lambiet, 
Tôt  toùne  à  chet. 
A  l' Saint-Mathieu, 
Tôt  toûne  à  leup. 
A  V  Saint-Houbert, 
Tôt  tire  es  l'air. 

LiTT.         A  la  Saint-Lambert  (17  septembre). 
Tout  tourne  à  chat. 
A  la  Saint-Mathieu  (21  septembre), 
Tout  tourne  à  loup. 
A  la  Saint-Hubert  (3  novembre), 
Tout  tire  en  Tair. 
La  Saint-Lambert  et  la  Saint-Mathieu  tombent  à  la  fin  de  Tété, 
et  Ton  sait  que  la  Saint-Hubert  est  une  fôte  pour  les  chasseurs. 

2705.  Saint  Lorint  resprind  s' charbon  ou  Tdistind. 
LiTT.  Saint  Laurent  rallume  son  charbon  ou  l'éteint. 

A  la  Saint- Laurent  (10  août),  il  fait  très  chaud  ou  il  pleut. 

2706.  ArSaint-Lorint, 

L' feu  0  sart  et  Y  four  in.  (Malmedy,) 
LiTT.  A  la  Saint-Laurent,  le  feu  au  sart  et  le  foin  rentré. 
Avertissement  donné  aux  cultivateurs. 

2707.  L' dîhe  d'août  (St-Lorinl)  et  les  nute  d'après, 

Les  steûle  si  moquet. 
LiTT.         Le  dix  août  et  les  nuits  suivantes. 

Les  étoiles  filent. 
Etoiles  filantes,  petits  corps  que  Ton  voit  pendant  la  nuit 
traverser  Pair  et  s'éteindre  presque  aussitôt.  (Littré.) 

C'est  surtout  le  10  août  qu'on  peut  observer  ce  phénomène. 

2708.  Ni  po  qwinze,  ni  po  saze,  ji  n'  voux  pus  fer 
saint  Mâcrawe. 

LiTT.  Ni  pour  quinze,  ni  pour  seize,  je  ne  veux  plus  faire 
saint  Mâcrawe. 

Je  ne  le  ferai  plus,  à  aucun  prix.  —  On  ne  m'y  prendra  plus. 

Orig.  Saint  Mâcrawe  est  à  Liège  une  espèce  de  saint 
fantastique,  dont  .les  enfants  célèbrent  la  fôte  au  mois  d  août. 


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—  353  — 

Il  est  représenté,  le  plus  souvent,  par  un  mannequin,  qui  tient 
en  main  une  espèce  de  lanterne  vénitienne.  Le  dicton  ci-dessus 
fait  allusion  à  une  anecdote  populaire  qui  rappelle  le  lutrin 
vivant  de  Gresset.  Le  personnage  vivant  qui  représentait 
Saint  Mâcrawe,  condamné  à  une  immobilité  complète,  se  serait 
livré  à  une  pantomime  intempestive,  au  contact  de  la  flamme 
des  bougies  usées  dont  il  ét^it  entouré,  et  aurait  finalement 
abandonné  la  partie. 

2709.  Si  rhiviér  va  doit  s'  chemin, 

Vos  i' Tarez  au  Saint-Martin.  (Nivelles.) 

LiTT.      Si  l'biver  va  (suit)  son  droit  chemin, 

Vous  l'aurez  à  la  Saint-Martin. 
La  Saint-Martin  (11  novembre)  nous  ramène  les  premières 
gelées. 

2710.  Saint  Malhias  qui  s'pie  les  glace, 

S'i  n'y  a  rin  à  spiï  qui  s'ès  fasse.  (Malmedy.) 
LiTT.      Saint  Mathias  qui  casse  les  glaces. 

S'il  n'y  en  a  pas  à  briser,  qu'il  en  fasse. 
Saint  Mathias,  24  février. 

Il  est   désirable  pour  les  laboureurs   d'avoir  des  gelées 
à  cette  époque. 

27H.  A  Saint-Mathieu, 

Sème  quand  tu  veux.  (Mons.) 

LiTT.  A  la  Saint- Mathieu, 

Sème  quand  tu  veux. 

Mous.  A  Saint-Mathieu,  sème  quand  tu  veux,  chacun  connaît  s' terrain  et  i  sait 
comme  i  faut  l' conduire. 

(L£TELLI£A.  Armonaque  dé  Mons.  4862.) 

Vabunte.  Saint  Mathieu, 

Pruml  sèmeu. 

Saint  Mathieu,  21  septembre. 

2712    Qwand  i  ploût  i' joû  d' saint  Mèdâ, 

Les  blé  'nnès  vont  jusqu'à  1'  fà. 
LiTT.  Quand  il  pleut  le  jour  de  saint  Médard,  les  blés  s  en 
vont  jusqu'à  la  faulx.  (Saint  Médard,  8  du  mois  de  juin.) 
Quand  il  pleut  le  8  juin^  les  grains  deviennent  mauvais. 

S'il  pleut  le  jour  de  la  Sainl-Médard, 
Il  pleut  quarante  jours  plus  tard. 

(QunAftD.  DicL,  p.  630.) 


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—  354  - 


Binamé  Saint  Médft,  ristopé  vosse  sitriche. 

(Souhait  de  Mathieu  Laeneberg,  4837.) 

Vabiawte.  Saint  Uedk 

Est-st-on  fameux  pihft. 

LiTT.  Saint  Médard, 

Est  un  fameux  pissard. 

Saint  Médard, 
Grand  pissard. 

S'il  pleut  le  jour  de  saint  Médard, 
Le  tiers  des  biens  est  au  hasard. 

Le  jour  de  saint  Médard,  en  juin, 
Au  laboureur  donne  grand  soin  ; 
Car  les  anciens  disent  :  s'il  pleut, 
Quarante  jours  durer  il  peut. 

Si  s'il  est  bien,  sois  certain 

D'avoir  abondance  en  grain. 

Saint  Médard, 
Grand  picbard  ; 
Saint  Barnabe, 
Lt  casse  el  nez. 


Yar.  Nivelles. 


Ou: 

Saint  Barnabe 
Est  là  pou  tout  racater. 

iODOiCNE.  Quand  i  ploùt  l' joû  St-Mèdau,  on  a  po  chix  samaine  V  eue  es  Talwe. 

MoMS.  Saint  Mèdart,  grand  picbar. 

2713.  Saint  Mèdà  nèye,  saint  J'han  n'fait  qu'mouyt. 
LiTT.  Saint  Médard  noie,  saint  Jean  ne  fait  que  mouiller. 
Les  pluies  de  la  Saint-Médard  sont  plus  fortes  et  plus 

durables  que  celles  de  la  Saint-Jean. 

2714.  Saint  Michî  rèpoite  les  qwatre  heure  â  cl,  et 
saint  Mathias  les  rapoite  o  poisse.         (Malmedy.) 

LiTT.  Saint  Michel  rapporte  les  quatre  heures  au  ciel,  et 
saint  Mathias  les  rapporte  dans  le  vestibule. 

  la  Saint-Michel  (29  septembre),  les  jours  sont  courts  et  les 
ouvriers  ue  vont  pas  faire  leur  quatre  heures,  ils  travaillent 
jusqu^à  la  tombée  du  jour,  tandis  qu'à  la  Saint-Mathias 
('24  février),  ils  recommencent  à  faire  les  quatre  heures. 

{Àrm,  wallon  do  F  taméne.  4886.) 

2715.  Au  saint  Michel, 

L' chaleur  ermonte  au  ciel.  (Nivelles.) 
LiTT.      Le  jour  de  saint  Michel,  ('29  septembre) 

La  chaleur  remonte  au  ciel. 
Le  froid  annonce  l'approche  de  Thiver. 


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—  355  — 

2716.  A  r  conversion  d'  saint  Pau, 

L'hivier  a  s' côp. 
LiTT.    A  la  conversion  de  saint  Paul  (25  janvier), 

L'hiver  a  son  coup. 
Généralement  les  très  grands  froids  ne  sont  plus  à  craindre 
à  la  fin  de  janvier. 

2717.  Aller  quoiri  saint  Pire  à  Rome. 
LiTT.  Aller  chercher  saint  Pierre  à  Rome. 
Pr.  fr.  —  Chercher  midi  à  quatorze  heures. 

Chercher  des  difficultés  où  il  n'y  en  a  point.  Allonger 
inutilement  ce  qu'on  peut  faire  ou  dire  d'une  manière  plus 
courte.  Vouloir  expliquer  d'une  manière  détournée  quelque 
chose  de  fort  clair.  (Acad.) 

Namub.  Faut-i  aller  quoire  saint  Pire  à  Rome,  ou  prinie  s'  corache  à  deux  moain 
et  risquer  V  paquet. 

(Zephoris  de  Boveigne.  Diviie.  Marmite,  1891.) 

2718.  Saint  Pire  plovineux, 

Trinte  jour  dang'reux.  (Malmedy.) 

LiTT.  Saint  Pierre  pluvieux, 

Trente  jours  dangereux  (probables). 
Saint  Pierre,  29  juin. 
Les  pluies  du  solstice  sont  de  longue  durée. 

27ly.  A  rSaint-R'mèye, 

Les  jônès  piètrix  sont  vèye. 
LiTT.  A  la  Saint-Hemy  (1*^'  octobre), 

Les  jeunes  perdreaux  sont  vieux. 
Pr.  fr.  —    A  la  Saint-Remy, 

Tous  perdreaux  sont  perdrix. 
Fin  de  la  croissance  des  perdreaux. 

2720.  C/est  saint  Roch  et  s' cbin. 
LiTT.  C'est  saint  Roch  et  son  chien. 

Se  dit  de  deux  personnes  qu'on  voit  continuellement 
ensemble.  (Littré.) 

Lille.  Infin,  ch'marmouset,  cheuir  marmotie, 

A  quinze  ans  s'intindott'nt  si  bien, 
Qu'on  n'vèyot  jamais  Tun  sans  Faute. 
Ch'etot  comm*  saint  Roch  et  son  quien. 

(Desrousseaux.  Chans.  liUoitet.  4857.) 

Auvergne.  Coumo  saint  Roch  embey  soun  chis, 

Qu'erount  tos  doux  chi  bouns  ami. 
(Faucon.  La  Henrlade  en  vert  burletquet  auvergnate,  Ch.  Ylll.  1798, 


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—  356  — 

2721.  11  est  todeu  monté  comme  saint  Roch 
à  chapia.  (Jodoigne.) 

LiTT.  li  est  toujours  fourni  comme  saint  Roch  de  chapeau. 
Il  est  fort  mal  habillé. 

2722.  Après  V  Saint-Servâ, 
Les  fève  ni  polet  ma. 

LiTT.  Après  la  Saint-Servais, 

Les  fèves  ne  peuvent  mal. 
Ne  pouvoir  mal,  ne  courir  aucun  risque. 
Après  la  Saint-Servais,  les  gelées  ne  sont  plus  à  craindre. 

2723.  Saint  Servais,  Pancrace  et  Boniface 
Appoirtet  sovint  do  l' glace.  (Malmedy.) 

LiTT.      Saints  Servais,  Pancrace  et  Boniface 
Apportent  souvent  de  la  glace. 

Les  saints  de  glace,  saint  Mamert,  saint  Pancrace  et  saint 
Servais,  dont  les  fêtes  tombent  les  11,  12  et  13  mai,  jours 
auxquels  dans  le  centre  de  la  France  et  de  rAIlemagne,iI  se  fait 
souvent  sentir  des  froids  insolites.  (Littré.) 

A  Liège,  c'est  aussi  saint  Mamert  qu*on  cite  au  lieu  de  saint 
Boniface. 

2724.  A  r  Saint-Thoumas, 
Bov^e  tes  drap. 

Ti  n'  les  àret  nin  bouwé, 

Qui  n'  sèrans  l' Noyé. 
LiTT.  A  la  Saint-Thomas, 

Lessive  tes  draps. 

Tu  ne  les  auras  pas  (sitôt)  lessivés, 

Que  nous  serons  à  la  Noël. 
Conseils  donnés  aux  maltresses  de  maison,  pour  qu'elles  se 
préparent  à  fêter  dignement  le  jour  de  Noël. 

Mous.  A  saint  Thomas, 

Cui,  boue,  lave  tes  drap, 
Quatte  joû  après,  Noée  t'aras. 

SAINTE. 

2725.  A  Y  Sainle-CathVenne, 
Tôt  âbe  riprind  rècenne. 

LiTT.  A  la  Suinte-Catherine, 

Tout  arbre  reprend  racine. 


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-  357  — 

C'est  le  moment  favorable  pour  la  transplantation  des  arbres. 
(25  novenibre.) 

Nivelles.  A  r  Sainte-GathVine, 

Les  arpe  erperdont  racine. 

2726.  Sainte  Cath'renne  n'es  va  nin  sins  s'bîanc 
mantaî. 

LiTT.  Sainte  Catherine  ne  s'en  va  pas  sans  son  manteau 
blanc. 

Premières  neiges.  Voyez  n*  1951. 

Nivelles.        Sainte  GathVine  vit  toudi  toute  blanche  habiée. 

JoDOiGME.         Sainte  Cath'renne  vé  todeu  blanque  habihye. 

2727.  A  r  Sainte-Gèlrou, 
On  châflFe  si  cou. 

LiTT.  A  la  Sainte-Gertrude, 

On  chauffe  son  derrière. 
La  Sainte-Gertrude  tombe  le  17  mars. 
La  température  est  toujours  froide  et  nécessite  du  feu  dans 
les  appartements. 

2728.  A  r  Sainte-Mad'leine,  les  neûhe  sont  pleinte, 
A  r  Saint-Amand^  on  fogne  divins. 

LiTT.  A  la  Sainte-Madeleine,  les  noisettes  sont  pleines, 

A  la  Saint-Amandy  on  fouille  dedans. 
22  juillet  et  6  octobre. 

Nivelles.  à  r  Madeleine, 

Les  gaye  sont  pleine. 

Les  noix  sont  formées  en  juillet  et  on  les  gaule  au  com- 
mencement d'octobre. 

SALADE. 

2729.  One  salade  bin  machie, 
Est-st-à  milan  mougnie.  (Namur.) 

LiTT.  Une  salade  bien  m^Slée  (fatiguée) 

Est  à  moitié  mangée. 
Lorsqu'un  travail  est  bien  combiné,  il  est  à  moitié  fait. 

SALÉ. 

2730.  Salé  comme  ine  pique. 
LiTT.  Salé  comme  une  pique. 

Extrêmement  salé  (piquant  comme  un  fer  de  lance  î). 
Pr.  fr.  —  Salé  comme  mer. 


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—  358  - 

Namur.  Salé  comme  péque.  (Saumure.) 

MoNS.  Salé  comme  pétre^  paik,  paite  ;  à  Mons,  salpêtre  se  dit  salpalque. 

(SiGART.  Dici.  18T0.) 

SANCTUS. 

2731.  J'el  râret  à  sanctus. 
LiTT.  Je  le  rattrapperai  au  sanctus. 

Je  m'en  souviendrai,  je  lui  ferai  payer  sa  faute. 

SANG. 

2732.  Bon  songue  ni  pout  minti  (Verviers.) 

LiTT.  Bon  sang  ne  peut  mentir. 

Les  personnes  nées  d'honnêtes  parents  ne  dégénèrent  point. 
(QuiTARD.  Dict.,  p.  643.) 

Se  dit  aussi  pour  exprimer  que  raffection  naturelle  entre 
personnes  de  même  sang  ne  manque  pas  de  se  découvrir,  de  se 
déclarer  dans  Toccasion.—  Se  dit,  par  ironie,  en  parlant  d'une 
fille  qui  est  coquette  comme  sa  mère  l'a  été  ou  l'est  encore. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Bon  sang  ne  peut  mentir. 

Verviers.  A  çouci  vos  d'vez  vèye  çou  quu  l' fils  d'véve  promette, 

Bon  songue  ni  pout  minti,  et  qui  vint  du  paille...  grette. 

(Poulet.  U  pétonni,  4860.) 

2733.  Do  songue  c'  n'est  nin  d' l'alwe.  (Namur.) 
LiTT.  Du  sang,  ce  n'est  pas  de  l'eau. 

C'est  une  affaire  grave,  importante. 
Pr.  écossais.  —  Blood  is  no  water.  (Le  sang  n'est  pas  de 
l'eau.) 

SAURET. 

2734.  On  rotiseot  ein  sauret  su  V  gril,  Y  queue 
passe  à  Y  porte.  (Tournai.) 

LiTT.  Si  on  rôtissait  oin  sauret  sur  le  gril,  la  queue  passerait 
à  la  porte. 

Cette  expression  hyperbolique  est  souvent  employée  par 
l'ouvrier  tournaisien  pour  désigner  une  habitation  qu'il  juge 
trop  petite. 

MoNs.  Ouais,  j*  sus  bé  sure  qu'il  est  v'nu  au  monde  dins  ein  château  que  quand 
on  rôtissoi  in  soret  su  V  grie  que  V  queue  passoi  pa  V  porte. 

(Letbllier.  Arm,  dé  Mont.  4875.) 

A  Liège,  on  dit  : 

On  n'y  s&reut  batte  on  chin. 


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—  359  — 

SAUVER. 

2735.  Vo  m' là  horé. 

LiTT.  Me  voilà  arrivé  au  bout  de  la  hore  (canal  d'écoule- 
ment dans  les  mines). 

Je  suis  au  bout  de  mes  épreuves;  je  suis  arrivé  au  port;  je 
suis  tiré  d'affaire. 

Avoo  treos  mèye  cariasse,  ji  sèreu  horé. 

(POBIB.  Dict.) 
BaIwIr. 

J'a  r  hasse  d'atote, 

Vos  m' là  horë, 
Nos  n'  pàyerans  pus  ni  btre  ni  gotte, 

J*a  r  hasse  d'atote, 

Vos  m' là  horé. 
Divins  V  grand  monde  jî  m*  va  hère. 

(Àlcide  Pbtob.  Batwîr  io  i' pâme,  4863.) 

Po  c'  côp  là,  Jihan  estent  bin  sûr  horé. 

(Magnée.  Li  cren'quinî  dé  prince  âbbi  dl  Stdu'Ua,  4867.) 

Ah  !  po  c'  câp  là  j'esteu  hordye, 
Tos  nos  mèhin  esttt  fini. 

(T.  Brast.  Les  guignon  di  Bdre-Bothe.  Gh.  4880.) 

JoDoiGNE.  Vo  v'ià  chappé. 

2736  Sâve-lu  :  on  towe  les  laid. 

LiTT.  Sauve-toi  :  on  tue  les  laids. 

Ta  place  n*est  pas  ici.  —  Se  dit  aussi,  en  guise  de 
plaisanterie,  mais  sans  malveillance,  à  ceux  qui  ne  sont  pas 
précisément  des  Adonis. 

Vabunte.   Sàve-tu,  ca  on  t'  happ*reat  po  fer  d' ti  on  spawta. 

LiTT.  Sauve-toi  :  car  on  t'enlèverait  pour  faire  de  toi 
un  épouvantail. 

Sauvez-vous,  on  cherche  les  beaux. 

(OUDIN.  CurioilUiJrançoUôi.  4640.) 

Cet  écrivain,  si  fécond  en  libelles, 
Croit  que  sa  plume  est  la  lance  d*ÀrgaiI. 
Sur  le  Parnasse,  entre  les  neufs  pucelles, 
11  est  placé  comme  un  épouvantail. 
Que  fait  ce  bouc  en  si  gentil  bercail  ? 
Y  plairait-il  ?  Chercherait-il  à  plaire  ? 
Non  :  c'est  Teunuque  au  milieu  du  sérail  : 
Il  n*y  fait  rien,  et  nuit  à  qui  veut  faire. 

(PntON.  Eplgramme  contre  Det/ontaines .) 

BAlwdi. 

Les  pus  crâne,  ji  les  tins  à  gogne  ; 
Màgré  zel,  ji  fais  çou  qu*i  m*  plaît, 
.  Ji  m*  pass'retbin  d'ine  homme  qu'à  sogne. 
Sàve-tu,  vite,  baye,  on  toytre  les  laid. 

(Àlcide  Pbtor.  Daiwlr  to  t*  pâme,  4863.) 


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-  360  — 

GÉRA. 

AUez-ès,  laid  pèchl,  po  fer  sogne  &x  oùhal 
V  sièvriz  bin  di  spaw'ta. 

Babette. 
Sftirez-ve,  on  towe  les  laid. 
(Remouchamps.  Les  amour  d'à  GèrA.  I,  se.  47. 1875.) 
Var.  Nivelles.    Sauvons-nous,  père,  on  prind  les  losse. 

2737.  Sâvez-ve,  vocial  l'agent . 

LiTT.  Sauvez-vous,  voici  l'agent  (de  police). 
Fi  !  l'horreur  !  —  Shoking  ! 
Varunte.  Savez  les  meûbe,  vocial  li  houssl. 

Var.  Hons.  SMnsauvonne  fieu,  là  les  Thussler  qu'arrifenttë. 

SAVATE. 

2738.  On-z-est  vite  nâhi  des  savate  qwand  on-z-a 
des  nous  soler. 

LiTT.  On  est  vite  fatigué  de  ses  savates  quand  on  a  des 
souliers  neufi9. 

Les  honneurs  changent  les  mœurs. 

Pr.  fr.  —  Orgueilleux  comme  un  parvenu. 

2739.  Elle  a  des  longues  savate. 

LiTT.  Elle  a  de  longues  savates. 

C'est  une  femme  négligée  et  négligente,  sans  amour-propre 
et  sans  énergie,  une  mauvaise  ménagère. 

Oh  !  j*el  voreus  si  vollt  batte, 
Qwand  j*  11  veus  ses  longues  savate, 
Ses  châsse  trawèyes  divins  ses  ptd, 
Qu'elle  mette  on  meus  sins  les  r*nawt  ! 

(FoRiB.  Li  kUapé  manège.  Vers  i836.} 
Variante.  Il  Iret  à  longues  savate. 

Var.  Nivelles.  Elle  ne  pu  mau  d' crever,  elle  a  des  racine  à  ses  cotte  (ses  jupes, 
en  mauvais  état,  traînent  à  terre). 

SAVETIER. 

2740.  Il  est  comme  li  savHÎ  qui  renne. 
LiTT.  Il  est  comme  le  savetier  qui  court. 

Etre  dans  un  continuel  mouvement,  faire  beaucoup  d^allées 
et  de  venues.  (Agad.) 

Li  Sav'tt  qui  renne  (qui  court)  est  le  Juif  errant,  —  Qui 
renne,  qui  court;  de  rennen  (ail.),  courir;  ne  s'emploie  que 
dans  cette  locution,  et  au  participe  présent,  'lans  l'expression  : 
diale  rènant  (lutin). 


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—  361  — 


Si  p'a  tant  des  feumme  qui  s' plindet 

Qui  leus  homme  vont  à  cibaret 

Passer  leu  clse,  piède  leu  journèye, 

So  r  timps  qu'elles  sont  totes  disseûlèye. 

Avou  deux  treus  hayàves  èfant, 

Qui  fet  comme  des  p'tits  diale  rènant. 

(FORIB.  Li  kUapé  manège.  Vers  1836.) 

Nenni,  j'esteus  si  Ion,  et  pus  kHapé  qui  V  sav'tt  qui  renne. 

(Thiry.  U  r'tour  à  Lige,  1858.) 

I  bisse  èvôye  comme  ine  fawenne, 
Et  trotte  comme  li  sav'tl  qui  renne. 

(Lanatb.  Portrait  <Pon  bon  ligeoU,  (L.  R.)1869.) 

Ji  m^  consola  bin  vite,  ji  r'prinda  de  corège, 
Et  comme  on  diale  rènant,  j'abattéve  di  Tovrège. 

(S.  Brahy.  Mes  treui  mariège,  188S.) 

Var.  Vervsrs.  Il  est  comme  li  r'nant  savHt. 

Var.  Namur.  C'est  V  savHl  d' Jérusalem. 

SAVOIR. 

2741.  Savu  quî  V  pouna,  qut  V  cova. 
LiTT.  Savoir  qui  Ta  pondu,  qui  l'a  couvé. 
Connaître  une  chose  parfaitement,  être  renseigné  exactement. 
—  Connaître  les  choses  ab  ovo. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Et  po  savu  turto  coula, 

Et  qui  r  pouna  et  qui  l' couva. 

Elle  fou  trover  on  camarade, 

Qu'y  aveut  stu  loiigtimps  malade. 

{Patquèye  po  V  jubilé  dé  V  révérende  mère  di  Bavire,  1743.) 

Elle  sét  très  bin  cou  qu'  li  spot  dit  : 
Qwand  on  n'  veut  nin  i  fàt  sinli  ; 
Tôt  demandant  qui  est-ce  qui  passe  là. 
Elle  sét  qui  V  pouna  qui  l' cova. 
(Patquèye  po  V  jubilé  d'  ioûr  Lambertine  Baupaire  et  cT  foûr  Louiie  Ditpd, 
jubilaire  à  Bavtre.  1786.) 

Adon  r  brave  curé  de  l' Madeleine 
Qu'esteut  r  curé  d' ma  tante  Sara, 
Ni  vola  nin  passer  V  samaine 
Sins  k'nohe  qui  V  pouna,  qui  1*  cova. 

(SnoNOif.  Ma  tante  Sara.  1834.) 

Les  governeu  de  bon  mestt  de  tanneu  el  volU  bin  r'çùre  comme  apprindisse, 
magré  qu'on  n'  savahe  nin  trop  bin  qui  Taveut  ponou,  qui  l'aveut  cové. 

(Magnée.  BaitrU  1865.) 


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—  362  - 

Variahtb.  TatI. 

A  c'ste  heure  Ji  voux  qu*on  qwire  ine  belle  et  bonne  sièrvante, 
Nin  d'avàr  cial,  savez,  ji  voux  ine  mon  savante, 
Qoi  n'  sépe  nin  qui  V  vessa,  qui  V  pouna. 

(Remouchamps.  Tàti  V  perriquL  \\,  se.  l**.  4885.) 

Beaubaing.       Et  s' on  vet  des  monsieu,  on  vut  (odi  sawet, 
Qui  que  les  a  ponu,  qui  que  les  a  covet. 

(Vbbmer.  UjétuUe  ei  V  paytan,  1867.) 

2742.  Quî  sâreut  lodi  tôt,  ni  pièdreut  jamâye  rîn. 
LiTT.  Celui  qui  saurait  toujours  tout,  ne  perdrait  jamais  rien. 
Se  dit  aux  personnes  qui  donnent  des  conseils  rétrospectifs, 

qui  se  vantent  d'avoir  prévu  les  événements. 
Cf.  Si  jeunesse  savait,  si  vieillesse  pouvait  ! 

Tonton. 

\     .    S'i  v'm'avlz  bouté...  hin? 

Tati. 

S' on  saveut  todi  tôt,  on  n*  pièdreut  jaroàye  rin. 

(Remouchamps.  Tâti  Vperriqui.  lU,  se.  âO.  1883.) 

Vab.  Nivelles.  Si  on  savou  toudi  tout,  i  n*arriv*rou  jamais  rt. 

2743.  Eco  n'  sét-on  ! 
LiTT.  Encore  ne  sait-on  ! 

Il  n'y  a  rien  d'impossible.  —  C'est  le  secret  des  Dieux. 

Ine  booime  comme  mi  pout  div'ni  borguimaisse  : 
Eco  n'  sél-on  ! 

(Âlcide  Pryor.  Police  et  cabaret.  i86i.) 

2744.  rnnès  voul  savu  otlant  qu' Wûthî  d'Alhin. 
LiTT.  Il  veut  en  savoir  autant  que  Gauthier  d'Athin. 

C'est  un  présomptueux,  un  vantard. 

c  Les  mineurs,  surtout  ceux  de  Montegnée  et  d'Ans,  disent 
d'un  homme  qui  prétend  tout  savoir  et  connaître  le  sous-sol 
mieux  que  les  autres  :  /  'nnès  vout  savu  ottant  qu'  Wâtht 
d'Athin.  —  On  sait  que  Wathieu  d'Athin,  le  conspirateur,  était 
un  riche  propriétaire  de  houillères,  qui  exploitait  lui-môme  et 
avait  la  réputation  d'être  un  excellent  ingénieur,  ou  plutôt, 
comme  on  disait  à  celte  époque,  un  excellent  géomètre,  i» 

(St.  Bormans.  Voc.  des  termes  de  houUUrfe,  1863.) 
Var.  Namur.    Qui  prétind  tôt  sawet  prouve  qu'i  n'  sait  rin. 

2745.  On  sét  sovint  tôt  po  Vs  aute  et  rin  por  lu. 

(Stavelot.) 
LiTT.  On  sait  souvent  tout  pour  les  autres  et  rien  pour  soi. 
Se  dit  des  personnes  qui  s'occupent  des  affaires  des  autres  et 
négligent  les  leurs. 


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363  — 


SEAU. 

2746.  C'est  voleur  mette  on  sèyal  divins  'ne  botèye. 
LiTT.  C'est   vouloir   mettre   un    seau    (d'eau)   dans   une 

bouteille. 

Tenter  l'impossible.  —  Exiger  de  Tintelligence  de  quelqu'un 
plus  qu'elle  ne  peut  donner. 

Selon  une  ancienne  tradition^  S*-Augustin,  méditant  sur  le 
mystère  de  la  Trinité,  vit,  sur  la  plage,  un  enfant  qui,  après 
avoir  fait  un  trou  dans  le  sable,  puisait  de  Teau  dans  la  mer 
pour  le  remplir.  —  Que  fais-tu  là  ?  demanda  l'évéque 
d'Hippone.  —  Je  veux  mettre  la  mer  dans  ce  trou,  et  j'y 
parviendrai  avant  que  tu  te  sois  rendu  compte  de  la  nature 
de  Dieu. 

SÉCHERESSE. 

2747.  Sèchresse  n'a  jamais  minet  chlresse. 

(Marche.) 

LiTT.  Sécheresse  n'a  jamais  amené  cherté. 
Les   céréales   sont   moins   abondantes    dans    les   années 
pluvieuses  que  dans  les  années  de  sécheresse. 

Seiche  année  n*est  affomée. 

(Recoeil  de  Gruther.  4610.) 
Mabche.  Dascole. 

Jacques  vos  v'  pleindez  foirt,  et  v'  saveus  qui  sèchresse. 
D'après  on  vl  spot,  n*a  jamais  minet  chlresse. 

(Alexandbe.  Ll  pèchon  d'avril,  \,  se.  S.  1858.) 

SECRET. 

2748.  Savu  li  s'cret  Mawet. 

LiTT.  Savoir  le  secret  Mawet.  (Personnage  fantastique 
et  indiscret.) 

Savoir  ce  qui  est  su  de  tout  le  monde.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  C'est  le  secret  de  Polichinelle. 

Des  s*cret  Mawet, 
Qui  nouk  ni  se  et  qu'  tôt  1'  monde  sàret. 

(FoRiR.  Dict.) 
L'an  d'après,  ci  fourlt  aute  choi, 
I  pinsa  d'attraper  aut'mint  li  s'cret  Mawet. 

(Baillleux.  U  bon  Diu  et  P  cltut,  F&ve.  i856.) 

GÉRA. 

Àh  !  cial,  tôt  l' monde  sàret, 

Çou  qui  vos  volez  cacht,  vosse  pitit  s'cret  Mawet. 

(Remoughamps.  Les  amour  d'à  Gèrû,  I,  se.  19.  1875.) 

Memcheur. 

VoIà  li  s'cret  Mawet,  qui  personne  ni  k'nohe  et  qui  tôt  l' monde  sàret. 

(T.  Braht.  a  qui  rfdle  ?  Se.  35. 188!2.) 


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—  364  — 

SEIGNEUR. 

2749.  On  n'  kinohe  les  seigneur  qu'à  leus  dépense. 
LiTT.  On  ne  connaît  les  seigneurs  qu*à  leurs  dépenses. 

Il  y  a  une  façon  de  dépenser  qui  décèle  le  grand  seigneur. — 
Quand  on  se  targue  de  noblesse,  il  faut  savoir  soutenir  son  rang. 

Var.  Jodoigne.  C*est-st-à  r  boûse  qu*on  r'connel  les  maisse. 

2750.  C'est-st-on  ma  d' seigneur,  i  n'  raont'ret  nin 
pus  haut. 

LiTT.  C'est  un  mal  (une  maladie)  de  seigneur,  il  ne  montera 
pas  plus  haut. 

^'e  dit,  par  plaisanterie,  à  la  personne  qui  se  plaint  d*un 
mal  de  tôte. 

Nivelles.  C'est-st-ein  mau  d' seigneur,  i  n*  monlVa  ni  pus  haut. 

SEL. 

2751.  Mette  si  grain  d' se. 
LiTT.  Mettre  son  grain  de  sel. 

Faire  son  observation.  Ne  se  mêler  d'une  conversation  que 
pour  y  placer  quelques  mots  piquants. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

I  tki  qu'i  mette  si  grain  d' se  d'vin  tôt. 

(REMAaE.  Dictionn.  i839.) 

Volà  'ne  quarelle  vinowe,  on  tropal  rassônné, 

Po  hoûler  çou  qu'on  d'béve,  et  y  mette  si  grain  d' se. 

(Ant.  REMAaE.  Conte.  1859.) 

TlTlNE. 

Divins  tôt  vos  l' vèyez  v'ni  mette  si  pHit  grain  d' se. 

(Toussaint.  Jean' nette,  I,  se.  i^e.  1890.) 
Halnedy.  Mette  su  pot  d' sé. 

Marche.  Jacqdes. 

Mes  sogne  m'ont  rit'nou,  ca  j'éve  bin  pinset. 
D'aller  au  pus  abée,  y  mette  mi  grain  d' sét. 

(Alexandre.  U  pèchon  tTavrll.  l,  se.  S.  1858.) 
Nivelles.  I  faut  toudi  qu'i  mette  es  s' grain  d' sé. 

Bourgogne.  Le  notre  (patoi)  à  to  propre  ai  rdjoui, 

Quan  su  to,  po  li  baillé  le  boui 
J'y  mailon  quoique  cbose  qui  pique, 
Ein  grain  de  sei  por  iqui,  por  ilai. 

(Bernard  de  la  Monnoye.  Nœi  Borguignon,  4730.) 

Metz.        Dans  les  conventions,  quand  let  mins  sol  grain  d*  sé, 
I  drasse  lo  projet. 

(Brondex.  Chan-Heurlin,  poème  en  patois  messin.  4785.) 


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—  365  - 

2752.  II  est  ossi  bon  sins  se  qu'  sins  salé. 

LiTT.  Il  est  aussi  bon  sans  sel  que  sans  (être)  salé. 

c  Se  dit  des  personnes  qui  s'expriment  étourdiment,  qui  ne 
savent  ménager  leurs  termes  et  de  celles  qui  achètent  au 
hasard,  i»  (Remagle.  Dict.). 

Cf.  Confondre  autour  avec  alentour. 

Pr.  fr.  —  Autant  de  frais  que  de  salé,  monsieur  de  beurre. 

(Oroof.  Curlo9lte%françoites»  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Nivelles.  Âustant  sins  se  qu*  sans  salé. 

SELLE. 

2753.  C'est-st-ine  selle  à  lot  chWâ. 
LiTT.  C*est  une  selle  à  tout  cheval. 

Lieux  communs,  banalités,  compliments  vagues,  remède 
qu'on  applique  à  toutes  sortes  de  maladies.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Une  selle  à  tous  chevaux. 

Cisse  fèye,  ji  direl  qu*  cisse  fontaine, 
Sèret  on  r'méde  mi  ton  mitaine, 
Oa,  comme  on  dit,  'ne  selle  à  tôt  ch'vft, 
Pusqu*elle  riwèrihe  tos  les  ma. 

(De  Rtooiaiin.  leiatwe  di  Tongiiet,  i730.) 

PORENTRUT.    An  16  même  tchainté  des  bouebats  (garçons)  que  tain  hft, 
Que  votre  coe  serve  de  selle  ai  to  tchevà. 
(Raspieler.  Les  painies  (paniers),  poème  de  l'ancien  évêché  de  Bftle.  4736.) 

SEMAINE. 

2754.  Li  samaine  àx  treus  jeudi. 
LiTT.  La  semaine  aux  trois  jeudis. 
Jamais.  (Acad.)  —  Trois  jours  après  jamais. 

(OuDiif.  CunoiitezfrançoUei,  4640.) 

Pr.  fr.  —  La  semaine  des  trois  jeudis. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Variante.  Colas. 

Et  c'  sèret  co  pus  tard  qui  V  meus  àx  saze  jûdi, 
Qu'es  cisse  m&dëye  mohonne  on  m' veurel  co  riv'ni. 

(Delchef.  Li  galant  de  V  slervante.  \\,  se.  4r«.  1858.) 

François. 
Qwand  nos  marian-gne  ? 

Maton. 
L' samaine  àx  treus  jûdi. 

(Demouun.  Ji  vouxji  n'poux.  I«  se.  8.  4858.) 


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—  366  — 

Baita. 

Po  v's  aimer  elle  ratind  l' samaine  &x  treus  jûdi, 
Li  jo6  qu'  les  chet  s' lèyet  magnt  pa  les  soris. 

(Th.  Collette.  Ine  vingince.  II,  se.  6.  4878.) 

Namur.  Avou  les  latte  de  consèye,  nos  arans  nosse  distribution  d'atwe  à  rsamoaine 
aax  trois  jûdi. 

{Marmite,  gazette.  1890.) 

Verviebs.  Li  justice  est  bin  trop  longeaine, 

Les  beftre  por  lèye  sont  des  samaine, 

Et  des  samaine  aux  treus  jûdi. 

(Poulet.  U  pétonnî,  i860.) 
Vabiante.     On  V  fret  à  r  Saint-Seûhl,  qwand  on  tond  les  vai. 

Rouan.  J' té  r  promets  pou  l' jour  Saint-Soion,  quand  on  tondra  les  vianx. 

(RiCABT.  Diet.) 

Orig.  V.  QuiTARD.  Dict.,  p.  479. 

Ces  proverbes  ont  rapport  à  une  chose  qui  n'arrivera  jamais  ; 
à  Nivelles,  il  y  a  un  proverbe  analogue  pour  une  chose  çpxx  n'a 
jamais  eu  lieu,  c'est  :  L'an  mil  huit  cent  toubac,  Vannée  qu'il 
a  tant  cheu  des  pipe. 

2755.  Long  comme  one  samoaine  sins  poain. 

(Namur.) 

LiTT.  Long  comme  une  semaine  sans  pain. 

Excessivement  long. 

Le  temps  parait  très  long  à  celui  qui  jeûne. 

Fort  long,  fort  ennuyeux.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Long  comme  un  jour  sans  pain. 

Variante.      Ci  siermon  là  est-st-ossi  long  qu*on  joû  sins  pan. 

(FORIB.  Dlct,) 

Var.  Jodoicme.     Long  comme  one  samaine  sins  ficsse. 

Nivelles.  Li  Roi. 

Dcspus  qu'elle  est-st-invoye,  el  temps  m*  chenne  pus  long  qu*enne  semaine  sans 
pain. 

(WiLLAME.  El  rouse  de  SainU-Emelle,  III,  se.  i'^.  4889.) 

Comparaison  catalane  roussillonnaise  :  L'iarch  corn  un  dia 
sensé  pa. 

{Revue  det  langues  romanes.  48.  i.) 

SEMELLE. 

2756.  I  mouyereut  ses  s  melle^  po-z-èpoirler  vos 

cinde. 

LiTT.  Il  mouillerait  ses  semelles,  pour  emporter  vos  cendres. 
Il  est  avide  à  Texcès  ;  c'est  un  grippe-sous. 


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-  367  - 

SEMENCE. 

2757.  Dimorer  à  s'  mince. 
LiTT.  Rester,  demeurer  à  semence. 

Rester  sans  occasion  de  se  marier  ;  coiffer  sainte-Catherine 
(s'applique  aux  filles). 

Namur.  Tenoz,  si  ji  v'  leuve  do  mau  k  one  bauchelle,  ji  It  sohaitreuse  di  d'morer 
k  8'  mmc«. 

(La  Marmite,  gazette.  4890.) 
Namur.  Po  c'  cdp  là,  je  r  vois,  i  m' faut  d*mërer  es  s*  mince  comme  one  vie 
perruque. 

(J.  CoLSON.  Plainte  (Ton  vtjône  homme  à  marier,  Ch.  1869.) 

Yar.  Mous.  Elle  demeure  avé  s' froumage. 

SEMER. 

2758.  L' ci  qui  sème  rascôye. 
LiTT.  Celui  qui  sème  recueille. 

Il  faut  travailler  pour  avoir  droit  à  un  salaire,  à  une  récom- 
pense. (LlTTRÉ.) 
Pr.  fr.  —  Il  faut  semer  pour  recueillir. 
Car  cil  rekeut  qui  plus  semme, 

(Roman  de  Mahomet,  1III<  siècle.) 

Li  spot  dit  :  r  ci  qui  sème  rascôye, 

NoDk  pusse  qui  lu  n'  Ta  mftye  èployt, 

Ca  c'est  tôt  semant  qu'  restpst-èv6ye, 

Mais  sins  avu  rin  rascoyi. 

(Salne.  Ll  vite  dl  m' pire.  Ch.  186  .) 
Var.  Mous.  On  a  r  grain  qu'on  sème. 

On  est  récompensé  selon  ses  œuvres. 

SENS. 

2759.  El  bon  sins  V  veut,  t'ti  Camu.  (Mons.) 
LiTT.  Le  bon  sens  le  veut,  dit  Camu. 

a  Camu,  particulier  habitant  de  Mons,  il  y  a  plusieurs  années, 
qui  avait  coutume  de  ratifier  une  chose  en  disant  :  El  bon  sins 
V  veut.  De  là  est  venu  le  dicton  usité  à  Mons.  » 

(Leteluer.  Arm.  di  Mons.  Vocab.  4867.) 

2760.  II  est-st-â  coir  di  ses  cinq  sins. 
LiTT.  II  est  à  bout  de  ses  cinq  sens. 

N'avoir  plus  de  ressources,  ne  savoir  plus  à  qui  avoir 
recours. 

Pr.  fr.  —  Ne  savoir  à  quel  saint  se  vouer.  —  Etre  à  cul. 


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—  368  — 

G'est-st-ine  homme  dreut,  bin  fait,  comme  mi, 

A  qui  i  n*  manque  qu*on  pau  d'esprit  ; 

I  n'a-t-assez  àtou  de  l' liesse. 

Qui  court  foû  d' ses  s'pale  et  d' ses  bresse, 

Comme  i  m'arrive  même  bin  sovinl 

Qwand  j*  so  à  coir  di  mes  cinq  sins. 
(Thymus.  Poiquèye  faite  po  V  jubilé  (T  dom  Bernard- Godin,  abbé.  i76i.) 
Malmedy.  Esse  à  coron  d*  ses  cinq  sins. 

Basse-Allemagne.  —  He  is  sôbensinnig.  (Hamb.,  pour  : 
£r  hat  7  Sinne,  2  zuviei.) 

2761.  Il  a  on  sins  di  trope  :  onk  po  brouht  l's  onte. 

(JODOIGNE.) 

LiTT.  Il  a  un  sens  de  trop  :  un  pour  brouiller  les  autres. 
C'est  un  esprit  mal  équilibré. 

SÉPARER. 

2762.  C  qu'on  roye,  el  bon  Dieu  déroye.  (Mons.) 
LiTT.  Ce  qu'on  sépare,  le  bon  Dieu  le  rapproche. 

Les  desseins  des  hommes  ne  réussissent  qu'autant  qu*ll  plaît 
à  Dieu.  —  Souvent  nos  entreprises  tournent  d'une  manière 
opposée  à  nos  vues  et  à  nos  espérances.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  L'homme  propose  et  Dieu  dispose. 

MoNS.  Enne  faitte  nié  d' trop  biaux  projet  pou  l'avenir,  pasqué  quand  on  roye, 
el  bon  Dieu  déroye. 

(MoUTRiËUX.  Dei  nouvieaux  conte  dé  qulé,  1850.) 

RoiE,  TOye,  rouchi,  ligne,  marque  de  séparation.  Le  sens 
littéral  du  proverbe  serait  :  Ce  que  l'homme  sépare  par  une 
ligne  de  démarcation,  Dieu  le  réunit. 

SEPT. 

2763.  Sept  ni  pou  piède. 

LiTT.  Sept  ne  peut  perdre. 

Le  nombre  sept  était  en  quelque  sorte  sacré  chez  les  Juifs  et 
jouit  encore  maintenant  d*une  grande  influence  dans  les 
dogmes  et  les  cérémonies  du  christianisme. 

Cette  locution  s'emploie  principalement  au  jeu  de  quilles, 
lorsqu'on  abat  sept  quilles  d'un  coup  de  boulet,  el  au  jeu  de 
piquet  lorsqu'on  a  un  point  de  sept  cartes. 

SERPETTE. 

2764.  C'est-sl-on  drôle  di  clômanche. 
LiTT.  C'est  une  singulière  serpette. 


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-  369  - 

C'est  un  original,  il  a  d'étranges  manières  d'agir.  —  C'est  un 
drôle  de  pistolet. 

SERVANTE. 

276S.  Chez  les  curé  et  les  vieux  garcheon,  les 
mequenne  y  ont  l'audivi.  (Tournai.) 

LiTT.  Chez  les  curés  et  les  vieux  garçons,  les  servantes  ont 
l'autorilé. 

Ces  deux  catégories  de  célibataires  laissent  souvent  conduire 
le  ménage  par  leurs  servantes,  qui  en  usent,  et  même  en 
abusent. 

SERVIR. 

27f)6. 1  vât  ml  siervi  qu'  d'aller  briber. 
LiTT.  Il  vaut  mieux  servir  que  d'aller  mendier. 
Plaisanterie  en  usage  dans  les  jeux  de  cartes,  où  il  n'est  pas 
permis  de  renoncer. 

SIFFLET. 

2767.Avurhufflelcôpé. 
LiTT.  Avoir  le  sifflet  coupé. 

Etre  à  quia,  —  Ne  savoir  plus  que  dire.  —  Avoir  le  caquet 
rabattu. 

Yosse  hufflet  fout  côpë,  vos  n*avtz  pus  de  V  jôye. 

(Tbirt.  !ne  eope  di  grandiveux,  i860.) 

Tournai.  Coper  l' chifileot. 

SIGNATURE. 

2768.  A  fasse  signateûre,  fasse  manôye. 
L[TT.  A  fausse  signature,  fausse  monnaie. 

Un  trompeur  mérite  de  trouver,  ou  trouve  un  trompeur  plus 
fin  que  lui.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  A  trompeur,  trompeur  et  demi. 

SIGNE. 

2769.  Ni  fer  ni  sène  ni  mène. 

LiTT.  Ne  faire  ni  signe,  ni  mine. 

Ne  pas  donner  signe  de  vie,  ne  pas  prendre  part  à  une 
conversation,  rester  indifférent  à  ce  qui  vous  entoure. 

Et  vola  nos  glawène 
Qu'ont  r  front  d'aller  griper  so  V  narëne  di  leu  roi, 
Lu,  bonhomme,  les  lait  fer,  sins  fer  ni  sène  ni  mène. 

(Bailleux.  Im  raine  qui  d'mandet  on  roi,  Fàve.  iSoi.) 

I  n'  fat  pus  ni  sène  ni  mène.  (11  mourut.)  (Forir.  DIct,) 

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—  37C  - 

À  r  fln,  comme  lî  blesst  ni  fëve  ni  sène  ni  mène,  li  cren'quin)  s*èhardiha  puchotte 
k  migotte. 

(Magnée.  Li  cren*quM  de  prince  àbhi  di  Stdv*Uû,  1867.) 

Après  m'avu  splinkl,  n*  fant  pu  ni  sène  ni  mène, 
I  m' jettU  po  r  finiesse,  ji  tourna  so  Tancenne. 

(T.  Braht.  Mes  treu»  mariège.  188i.) 

Vertiers Lu  vt  père  d'à  Tatène, 

S'y  cbôktve  bin  avou,  mais  n'  fève  ni  sène  ni  mène. 

(Poulet.  Ufoyan  ètèrré.  4860.) 
Jalhat.  MatrI. 

Do  timps  qu'one  saqut, 
Su  tint  bin  dresst  ; 
Sins  fer  ni  sène  ni  mène. 
Gomme  on  bon  flanqueur, 
Qu*est-st-one  homme  du  cœur, 
Qu'on-z-accllve  es  TArdenne. 

(Xhoffer.  Utdeuxtoroehe,  I,  se.  4.  1861.) 
Marche.  Galopin. 

Baquatro  qui  s' pormine  avau  tote  leu  cubène, 

L'  rapauch'tèye  en  1!  d'hant  :  n'  fais  ni  sène  ni  mène. 

(Alexandre.  U  pèchon  d'avril.  Y,  se.  16.  1858.) 

NrvELLES.  I  n'  fait  pus  signe  ni  mine,  i  n'a  pus  pont  d'haleine, 

Esse  pouce  est  sins  mouv'mint Gombin  qu'  ça  m' fait  d'el  peine. 

(Renard,  les  avent.  de  Jean  <f  Nivelles,  Gh.  II.  1857.) 

SINGE. 

2770.  On  n'apprind  nin  âx  vis  rnârtico  à  fer  des 
mowe. 

LiTT.On  n'apprend  pas  aux  vieux  singesà  faire  des  grimaces. 
On  n'envoie  pas  les  barbons  à  Técole.  —  Quand  on  a  pris  son 
pli,  on  le  garde.  —  Experto  crede  Roberto. 

Pr.  fr.  —  Grosjean  ne  doit  pas  en  remontrer  à  son  seigneur. 
Enseigner  à  un  poisson  comme  il  faut  nager. 

(Père  Jean-Marie.  Le  divert,  des  sages,  1665.) 
II  veut  montrer  à  son  père  h  faire  des  enfants. 

(OuDiN.  Curiositez  françaises,  1640.) 
Matisivs. 
Vos  vorez  lorale  apprinde  à  on  vl  marlico  k  fer  des  mowe. 

(Salme.  Les  rabrouhe.  Se.  9.  188S.) 
Variante.  Monsevr. 

D'hez,  est-ce  qu*on  trompe, 

Qwand  on  est  si  près  de  l' tombe  ? 

Baita. 

On  vi  martico 
Sét  fer  pus  d'ine  grimace. 

(Th.  Collette.  Ine  vlngince,  III,  se.  4. 1878.) 


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—  371  — 

Yesticrs.  Voleur  appraide  k  fer  des  hègne. 

A  v!  maurtiquet,  faut  esse  loigne. 

On  court  dangl  du  s' fer  r'baurrer, 

Qwand  à  pus  maisse  on  veut  r'mostrer. 

(Poulet.  Lijoweu  <f  tour  et  V  maurtiquet,  1872.) 
Namjb.    I  n'  faut  nin  apprinde  à  on  vl  singe  à  fer  des  grimace. 

CiARLEBOi.    I  pinset  qu'  de  s' mefii,  il  est  toudi  pus  sache, 
Quand  on  veut  iesse  sûr  dé  'ne  saquoi, 
Qu'  c'  n'est  né  à  les  vts  singe,  aute  pau  comme  k  V  ville  basse, 
Qu'on-z-apprind  à  fai  des  grimace. 

(Berncs.  L'  chat  èyèi  V  vi  rat,  Faufe.  4873.) 

2771.  Ch'e&tjourdefiète, 

Les  sinche  seont  à  î'  ferniète.  (Toornai.) 
LiTT.  C'est  jour  de  fête, 

Les  singes  sont  à  la  fenêtre. 
Dit-on  de  ceux  qui  n'ont  pas  de  plus  grand  plaisir  que  de  se 
tenir  à  la  fenêtre. 

Vâr.  Nivelles.  I  va  fer  bia,  les  marmot  sont  à  r  ferniesse. 

SOBRIQUETS,  SURNOMS,  BLASONS. 

Nous  avons  réuni,  sous  ce  mot,  divers  sobriquets  populaires 
oa  historiques,  devenus  proverbiaux  au  pays  wallon. 

2772.  Ardennes.  Les  âgn'neux. 

LiTT.  Les  âniers. 

Jeu  de  mots  qui  fait  penser  aux  messagers  des  Ardennes, 
voyageant  en  compagnie  d'un  grison  porteur  de  deux  paniers. 

Thocmas. 

Eh  bin  !  vos  polez  bin  roter  so  mon  Bougnet, 
Ca  vos  avez  co  Tair  pus  boubale  qui  Chanchet. 

CnANCHET. 

I  m*  prind  don  po  *ne  ftgn'neux. 

(Peclers.  L'ovrège  d'à  Chanchet.  Se.  1S.  i873.) 

Elle  vinéve  d'à  viège  ;  c'est-st-eune  di  ces  àgn'neuse, 
Qui  v'net  cial  po  siervi,  tél'mint  qu'elle  sont  pouyeuse. 

(Hoven.  Li  boûquette  èmacraUéye.  Se.  7.  1872.) 

Es  rbiviér,  tôle  les  sort  di  jubll  des  àgn'neux, 

Qui  n*  passet  pus  leu  timps  qu'à  beûre  et  fer  r  brac'neu. 

(Delarge.  Les  poyeiresse.  1873. 
TatI. 

Elle  m'ireut  à  l'idèye, 

Surtout  qui  les  àgn'neuse  ni  sont  nin  trop  sûtèye. 

(Reuouchahps.  Tdtî  Vperriqui.  II,  se.  6  188S.) 

2773.  Ath.  Lessotd'AUi. 
LiTT.  Les  sots  d'Ath. 


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-  372  — 

MoNS.  In  comminchant  Tarmonaque,  el  jour  du  nouvel  an,  nos  a  fait  r'souv'nt 
d'enne  malice  qu'ein  certain  sot  d' Mons  a  'ne  fois  invinté  c'  jour  là,  pau  avoir  enne 
bonne  dringueille  :  nos  n'  venions  nié  ici  dire  que  les  gins  d*  Mons  c'est  des  sot  : 
nos  s*  foutrions  du  poing  dins  l' nez,  comme  on  dit  ;  sans  parler  qu'  lés  ceux  d'Ath 
sérient  capabe  d'ette  jaloux,  au  rapport  qu'on  a  toudi  dit  :  c  les  sot  d'Âth  >,margré 
qu'  ces  sot  là  n'étiont  nié  pus  beite  que  d'aucuns  sage  pou  ça,  savez  ;  que  du  con- 
traire, il  en  r'vindriont  quoique  fois  à  les  ceux  qui  pinsiont  bé  dé  l's  infiler 
tout  vivant. 

(Letsujsr.  Souvenance  du  tempxpatti.  Armonaque  dé  Mons.  4850.) 

2774.  BoRNiVAL  (canton  de  Nivelles).  Les  fou 
d' Bournivau.  —  Les  blancs  bâton  de  Bournivau. 

Les  habitants  de  ce  village  ont  la  réputation  de  ne  pas 
être  sains  d'esprit,  ce  qui  leur  a  valu  le  sobriquet  de  «l  fous  de 
Bornivau,  blancs  bâtons  de  Bornivau  ».  Cette  qualification  se 
rattache  sans  doute  à  une  tradition  d'après  laquelle  le  seigneur 
et  le  curé  du  lieu  seraient  devenus  fous  en  môme  temps  ;  le  curé 
fut  chassé  de  Téglise  par  ses  paroissiens,  et  le  seigneur  alla  se 
pendre  dans  le  bois  de  Nivelles. 

(Waoters  et  J.  Taruer.  Géographie  et  hUtoiredee  commune»  belget,  4860.) 

2775.  CuATiLLON.  Les  ramounl  d' Chekion. 
LiTT.  Les  fabricants  de  balais  de  Châtillon. 

Ce  sobriquet  indique  la  profession  principale  dans  la  localité: 
fabricants  de  ramon  ou  balais.  Ceux-ci  se  font  en  ramilles  de 
bouleau  ou  de  hêtre. 

(H.  Fbamçois.  Inst.  comm.  à  Willancourt.) 

2776.  Dînant.  Les  copèr  ou  copère. 

«L  En  1466,  dans  le  fameux  sac  de  Dinant  par  Charles- le- 
Téméraire,  qui  était  alors  le  comte  de  Charolais,  et  quand  ce 
cruel  vainqueur,  ou  plutôt  son  père,  le  bon  Philippe-le-Bon,  fit 
lier  800  Dinantais,  deux  à  deux,  dos  contre  dos,  pour  les 
précipiter  dans  la  Meuse,  le  bourreau  qui  procédait  à  Texécution 
de  ce  drame,  disait  à  chaque  couple  de  victimes  qu'il  envoyait 
à  l'eau  :  Encore  une  paire,  ou  plutôt  en  patois  :  Eco  'ne  paire, 
doù  par  contraction,  ellipse  et  corruption  :  copaire. 

«  Pour  moi,  j'abandonne  celte  étymologie  à  l'érudition  des 
marmitons  de  collège. 

AL  La  batlerie  en  cuivre  était  autrefois  une  industrie  très 
florissante  à  Dinant,  et  qui,  môme  de  nos  jours,  occupe  encore 
un  certain  nombre  d'ouvriers  dans  plusieurs  usines  des 
environs.  Les  produits  de  ce  travail  s'appelaient  Dinanderies, 
au  témoignage  de  Philippe  de  Commines,  notre  grand  historien 
wallon.  Dès  le  XIII»  siècle, on  ne  voulait,  par  toute  l'Europe,  que 
le  cuivre  de  Dinant,  et  les  Anglais  surtout  en  faisaient  grand 
usage.  Ils  donnèrent  aux  Di  nantais  le  titre  d'ouvriers  en  cuivre 
par  excellence,  en  anglais  copers,  et  voilà  nos  copères. 


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-  373  - 

«L  Les  copères  de  Dinant  sont,  en  général,  des  hommes  fort 
intelligents  et  qui  font  parfaitement  leurs  affaires  ;  ce  qui  ne  les 
a  pas  empêchés  de  faire  parfois  de  grandes  sottises,  ce  qui  ne 
les  empêche  pas  non  plus  de  lâcher  par-ci  par-là  de  petites 
balourdises  :  ce  sont  leurs  coperies. 

«L 

«  Je  crois,  moi,  tout  bonnement,  qu'à  la  vue  de  toutes 
étourderies  que  Thistoire  ou  le  mauvais  voisinage  imputent  aux 
bons  Dinantais,  lesquels  s^en  moquent  comme  d'une  bombe  de 
la  veille,  quelqu'un  s'est  écrié  jadis  :  Voilà  de  fiers  compères  ! 
ou  mieux  encore  en  patois  :  Vola  des  fiers  copères  ?  D'où  les 
copères,  d'où  les  coperies.  b 

(Voyages  et  aventures  de  M.  Alfred  Nicolas  au  royaume 
de  Belgique,  Tome  II,  p.  74  et  seq.  4835.) 

Voici  des  Dinantais  la  brillante  jeunesse, 
Rochefort  est  absent,  Cartier  de  Porcberesse 
Guide  et  presse  leurs  pas.  Fière  de  se  montrer, 
D'attirer  les  regards,  de  se  faire  admirer, 
La  troupe  des  copers,  en  pompeuse  parure, 
Fait  faire  à  ses  criquets  des  sauts  outre  mesure. 

(Du  Vivier.  Ciniide.  Ch.  VI.) 

Nous  trouvons  dans  Le  livre  des  proverbes  français  de 
M.  Le  Roux  de  Lincy  : 

c  Dînant.  Coivre  de  Dinant.  Cuivre  de  Dinant.  > 

{Dici,  de  tApostolU.  Xin«  siècle.) 

c  Dinant,  ville  importante  de  l'ancienne  province  de  Bre- 
tagne, dans  le  département  des  Côtes-du-Nord.  » 

N'y  a-t-il  pas  lieu  de  relever  ici  cette  erreur,  et  ne  devons- 
nous  pas  rendre  au  Dinant  belge  une  réputation  acquise  depuis 
tant  de  siècles  ? 

0  Dinant  !  pouve  Dinant  !  Que  les  timps  sont  cangt, 
Vosse  citadelle  est  prlcbe  et  vos  mur  sont  d' brigl. 


0  d' brtche  ëye  o  brûle  tout,  et  tout  c*  qui  vike  o  V  tue. 
C*est-st-à  flot,  qu*o  voit  l' sang  qui  roule  dèdins  chaque  rue. 
VMà  qu*  les  barbare  crienait  que  ça  dure  trop  longtimps, 
Qu'i  faut  bouter  pus  rate  à  fai  péri  les  gins. 

Adon  0  les  appougne,  èye  o  les  jette  à  r  Hoûse. 
C'est  pa  cint  et  pa  cint,  qu«$  dins  Teuwe  o  les  poûse. 

1  n'  faut  ni  pinser  d'  vlr  nagi  les  malheureux  ! 

Les  Bourguignon  sonch'nait  d*  les  louyl  deux  à  deux. 
Quand  chaque  coupe  est  lancée,  i  crienait  :  V'ià  co  'ne  paire, 
(El  mot  d' copère  vint  d'Ià,  d'après  c'  que  d'sait  m' grand-mère.) 

(Renard.  Les  avem.  de  Jean  d' Nivelles,  Ch.  VU,  3«  éd.  1890.) 

2777.  Flamand.  Les  Flamind  d'  gatte. 

LiTT.  Les  Flamands  de  chèvre. 

Terme  injurieux,  renfermant  un  jeu  de  mots.  En  flamand. 


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—  374  — 

gat  signifie  aussi  ce  qu^un  vaudeville  appelle  Vendrait  où  le  dos 
change  de  nom. 

La  belle  !  allons  on  pau  tôt  doux, 

Frtz-v'  bin  mt,  si  v*s  esttz  es  m*  pièce, 

Saiiz-v*  bin  l' flamind  so  qwinze  jo&  ? 

—  Quoi,  r  flamind  d' gatte,  c'est  d*seur  vos  foi  ce. 

(Thirt.  On  coirbd  franc  ligeois.  186  .) 

HiHRi  et  MatbI  (allant  sor  lu). 

Qui  disse,  flamind  d*  gatte  ? 

(T.  Braht.  Li  bouquet.  I,  se.  7.  4878.) 

Yaks. 

Mosieu,  ji  n'  sos  nin  payl  po  jeter  les  gins  à  l'ouhe,  mi. 

BOUIID. 

Eh  bin  !  si  vos  n'  l'y  mettez  nin,  ji  v's  y  tappret  mi,  flamind  d' gatte  -,  aUez 
ramasser  vos  clik  et  vos  clak. 

(Salhb.  Les  deux  bèchUd.  Se.  S5. 1879.) 

2778.  Flamand.  C'est-st-iiie  qwârôye  tiesse. 
LiTT.  C'est  une  tôte  carrée. 

C'est  un  flamand,  un  hollandais,  un  allemand. 
C'est  un  homme  d'un  jugement  solide,  mais  peu  avenant.  — 
C'est  un  formaliste.  —  C'est  un  entêté. 
Cité  par  FoRïR.  DicL 

So  c*  trèvin-là,  les  qwftrèyès  tiesse  dëclartt  r  guerre  à  1*  France. 

(DD.  Salue.  Colas  Moyou.  Gh.  1874.) 

MOBDAJIT. 

Waye,  qui  vocial. 
Castin. 

Qui  V  diale  èpoite  li  qw&rêye  tiesse. 

(T.  BaAHT.  Li  bouquet.  Il,  se.  4.  1878.) 
Nos  alllz  vèyt  V  c6p  d' falleûr  hanter  par  gesse. 
Et  de  s'poser  nos  feumme  comme  des  qwàrôyès  tiesse. 

(Peclers.  Li  cinquantaine  (Ton  patriote.  1880.) 

2779.  Flamand.  Flayûlte.  (Mons  ) 

«  Personne  qui  s'explique  mal,  qu'on  comprend  difficile- 
c  ment.  Voici  la  chanson  qu'on  adresse  aux  flamands  (se  prend 
«  toujours  en  mauvaise  part),  b 

Va-t-ein,  foutu  flayùtte, 
Va-t-ein  vlr  à  qui  veinté  tes  flûte. 
Mi  ji  n'  mets  dessus  mes  doigt. 
Que  de  l'hierpe  que  je  connois. 

(SiGART.  Dict.  du  wallon  de  Mons.  1866.) 

Nivelles.  Je  m'explique  in  deux  mot  ;  je  n'  sus  nin  pou  r  dispute, 

Seul'mint  j' counnais  'ne  saqul  qui  s' mousse  ein  pau  flayùtte. 
C*est-st-ein  homme,  et  ni  biesse,  et  même  ein  bon  garçon, 
Main  qui  n'  vut  qu'  du  flamind  et  nulle  part  du  wallon. 

(Rehard.  Les  avent,  de  Jean  (f  Nivelles.  Gh.  V,  3«  éd.  1890.) 


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-  375  — 


Lille.  Ut,  rë,  mi.  fa,  sol,  la,  si,  ut. 

Tons  les  flaminds  sont  des  flahuttes. 

(L.  VCBMBSSS.  Dtct.  i867.) 

2780.  Franchimont.  Les  verts  ventrain. 
LiTT.  Les  tabliers  verts. 

Les  troupes  franchimontoises  portaient  un  uniforme  vert  et 
blanCy  couleurs  du  marquisat  ;  communément  on  les  désignait 
sous  le  nom  de  vert  vàtrin, 

c  Le  légat  Onufrius,  dans  son  rapport  sur  la  destruction  de 
la  cité  de  Liège  par  Charles-le-Téméraire,en  1468,  nous  apprend 
que  les  montagnards  de  Franchimont,  qui  étaient  Télite  des 
forces  liégeoises,  étaient  appelés  d'ordinaire,  les  compagnons 
des  vertes  tentes.  Vraisemblablement  leur  costume,  ou  du  moins 
la  couleur,  n'avait  pas  varié  depuis  trois  siècles. 

(A.  BODT.  Chantont  pairiotiquei.  Glanes.) 

Spa.  L*histoire  nos  dit  qu'  de  timps  passe, 

Les  Ugeols  si  sont  révoltés. 
C'esteut  des  Gbirou,  des  Grignou, 
Les  vert  vfttrain,  mêlé  avou. 

(Pasquèye,  1787.  Ch.  patriotiques,  Rec.  BoDT.) 

Spa.  Mais  c'est  bin  aute  cboi, 

Les  francbimontois. 
I  surpassait,  su  ju  n*  mu  trompe  nin, 
Po  r  joù  d'boûye,  les  verts  vfttrain. 
{Li  ttqe  di  Franchimont.  Ch,  patriotiques.  i790.  Rec.  BODT.) 

2781.  Glain.  lîalbôssâ. 

On  sait  qu^on  donne  encore  aux  habitants  de  Glain  Tépithète 
de  Halbôssâ,  équivalente  de  câlin,  méchant,  motidreû. 

Dans  des  temps  reculés,  il  y  eut,  paraît-il,  une  génération  de 
glaintois  de  mœurs  sanguinaires  et  barbares  ;  de  là  cette 
épithète  de  Halbôssâ  qui  fut,  peut-être,  le  nom  de  Tun 
d'entre  eux. 

Ces  halbôssâ,  d*humeur  querelleuse,  descendaient  souvent 
le  faubourg  semant  partout  la  terreur. 

(Em.  GÉRARD.  Le  faubourg  Sainte-Marguerite,  B.  t.  XI,  ^  se.) 

2782.  GozÉE.  Les  boutî. 
LiTT.  Les  bouviers. 

Le  jour  des  élections  communales,  on  réunissait  tous  les 
bœufis  de  la  localité  dans  une  prairie,  où  se  trouvaient  les 
candidats.  Celui  d'entre  ceux-ci  qui  était  le  premier  flairé  par 
un  bœuf,  était  proclamé  bourgmestre.  De  là,  le  sobriquet  de 
Boutî  (les  bouviers). 

(A.  Harou.  Blason  populaire.  1891.) 


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—  376  - 

2783.  Hervé.  Les  Hévurlin. 
LiTT.  Les  Herviens. 

Ce  nom  est  donné  indistinctement  aux  habitants  et  aux 
fromages  de  cette  ville. 

Ah  !  qui  ji  m*  rafèye, 
Dresse  bin  Ion  de  r  vèye. 
Po  div'ni  â'main  Hèvurlio, 
Ji  donreu  des  skèlin. 

(Àlcidd  Pbtob.  On  voyège  à  Vervi.  4863.) 

VERV1ER8.  Ju  SOS  d*  Hèvc,  et  ju  r'vé  d*  HèTe, 

Ju  SOS  l' n  d'on  Hèvurlé, 
Ossu  V*  vèyez  bin  à  m*  geatve 
Quu  ju  n'  SOS  ni  gueux  ni  ché. 

(M.  Pire.  Lujoweu  d'où.  Ch.  1874.) 

2784.  HoY.  Rondia,  Pontia,  Bassinia. 

Les  trois  merveilles  de  Huy.  La  rose  (fenêtre)  de  la  Collé- 
giale, le  pont  sur  la  Meuse,  le  bassin  en  pierre,  aux  Croisiers 
(d*autres  disent  :  la  fontaine  sur  la  place). 

Venez  donc  à  notre  aide,  ou  bien  comptez  sur  table, 
Que  Pontia,  Bassinia,  Rondia,  tout  est  au  diable. 

(Du  Vivier,  Cinéide.  Ch.  VI.) 

Les  mots  que  les  Français  terminent  en  eau  et  les  Liégeois 
en  aï  (couteau,  chapeau,  coûtai,  chapaî),  prennent,  à  Huy,  la 
désinence  ta  (coutta,  chapia);  de  là,  par  plaisanterie,  cette 
finale  donnée  exceptionnellement  à  des  vocables  qui  ne  le 
réclament  pas. 

2785.  JoDOiGNE.  Les  médau  d' Jodoigne. 
LiTT.  Les  médarts  de  Jodoigne. 

Sobriquet  donné  par  les  Wavriens.  Il  fait  allusion  au  patron 
de  Jodoigne,  saint  Médart,  qui  est  en  même  temps  le  patron 
des  fous  ;  cela  équivaut  donc  à  :  les  fous,  ou  les  toqués  de 
Jodoigne. 

2786.  Liège.  Tièsse  di  hoye. 

LiTT.  Tête  de  houille. 

Allusion  à  la  fermeté  et  à  la  fougue  des  Liégeois,  résistants 
comme  le  charbon  de  terre  et  tout  aussi  prompts  à  s^enflammer. 

V.  Ferd.  Henaux.  La  houillerie  du  pays  de  Liège,  Liège, 
Desoer,  186l,in-8%p.  29. 

Cité  par  FoRiR.  Dict. 

LIMA. 

Ji  It  fret  vèye»  sins  fer  tant  d' brut, 
Uu'ine  tièsse  di  boye  est  bonne  por  lu. 

(Fabrt.  U  ligeoU  ègagi.  II,  se.  S.  1757.) 


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—  377  — 

Cial,  i  prësinte  des  bals  rochet  ; 
A  ces-là,  des  findous  bonnet  ; 
A  friand,  di  quoi  fer  gogoye  ; 
Des  côp  d' baslon  ftx  tièsse  di  boye. 

(Hanson.  Li  Hinriade  travestèye.  Gb.  IV.  1780.) 

L'union  foii  l' flesse,  vola  li  spot, 
Qui  Tthon,  Wallon  nos  I6ye  tôt; 
Les  tièsse  di  boye,  les  màbe&lé, 
A  dangty  div'net  comme  des  fré. 

(Curé  DUTIVICB.  Li  roi  Léopôld  à  Lige.  4856.) 

A  Lige,  on  n*est  nin  Ax,  on-z-aime  à  dire  li  vraie, 
N's  avans  des  tièsse  di  boye,  mais  nos  avans  bon  cour. 

(J.  Lamate.  Àdreue  au  Roi.  id56.) 

2787.  Liège.  Chiroux-Grignoux. 
Ces  sobriquets  devinrent  les  noms  des  deux  factions  qui 
désolaient  la  cité. 

GtBA. 

Nos  avans  cial  des  k'mére, 

Pé  qu'  des  vipère. 

Sont  des  Cbiroux, 

Sont  des  Grignoux, 
Qui  s' kibattet  à  v'  fer  paou. 
(De  Harlez,  De  Cartier,  etc.  Li  voyège  di  Chaudfontaine.  I,  se.  3.  1757.) . 

Origine.  Dans  le  mois  de  juin  1633,  trois  cents  jeunes  gens 
des  plus  riches  familles,  s'organisèrent  en  compagnie  militaire. 
Ils  se  mirent  au  service  du  prince  pour  défendre  la  foi  catho- 
lique. Ils  portaient  un  pourpoint  étroit  et  des  culottes  flottantes, 
de  couleur  sombre,  qu'ils  relevaient  par  une  gorgerette  blanche 
et  des  chausses  blanches. 

Un  jour  qu'ils  assistaient  sur  le  marché  à  la  décapitation 
d'un  hérétique,  un  plaisant  les  appela  Chiroiix,  Ce  mot,  qui 
dans  ridiome  wallon  désigne  Thirondelle  de  fenêtre,  blanche 
sous  le  cou  et  sous  le  ventre,  eut  un  rare  succès. 

Les  Chiroux  traitèrent  les  railleurs  de  Grignoux,  c'est-à-dire 
de  grognards,  d'impies,  de  mutins. 

(F.  Henaux.  Hist,  du  payt  de  Liège.  3«  éd.,  t.  II,  p.  390.) 

Un  contemporain,  Foullon,  fils  de  Chiroux,  et  Chiroux 
lui-même,  rapporte  que  ce  fut  le  costume  bizarre  de  ces  jeunes 
gens  qui  leur  valut  ce  sobriquet  :  vistcs  est  similis  Chiroutio, 
sic  vulgo  hirundinem  apodem  vocant,  plumis  brevia  crura 
contectam.  On  appela  aussitôt  Chiroux  tous  les  partisans  du 
prince  :  transiit  mox  appellatio  ad  omnes  principis  fautores, 
{Historia  Leodiensis  compendium,  p.  225.) 

(F.  Hemaux.  Hist.  du  pays  de  Liège,  3«  éd.,  t.  II,  p.  390,  note.) 


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-  378  - 

Urbs  autem  in  duos  praecipue  factiones  dividebatur, 
Chiroutiorum  ac  Grignouiortim. 

(Bracheuus.  Hittoria  nostrl  temporit,  165S.  T.  I,  259.) 

2788.  Liège.  Magneû  d' dorêye,  magneû  d' tripe. 
LiTT.  Mangeurs  de  tarie,  mangeurs  de  boudin. 

Deux  noms  bizarres  indiquaient  alors  (vers  1678),  les  deux 
partis  divisant  Liège,  les  partisans  du  prince  (Maximilien 
Henri  de  Bavière)  s'appelèrent  :  mangeurs  de  tarte;  les  amis 
des  franchises  :  mangeurs  de  boudin, 

(Eug.  M.-O.  DOGKtE.  Liège,  p.  418.  1881.) 

2789.  Liège.  Chià  es  Moûse,  hite  es  Moùse. 
LiTT.  Ghieur  dans  la  Meuse,  foirard  dans  la  Meuse. 
Liège  est  à  cheval  sur  la  Meuse. 

À  los  les  Chift  es  Moùse. 
(J.  DEJARDm»  dédicace  de:  Li fleur  des  baCli  dé  VMoûne.  Ch.  1850.) 

2790.  Liège.  Les  magneû  d' salâte. 
LiTT.  Les  mangeurs  de  salade. 

(Les  trinte  cints  homme  de  prince  di  Lîge.) 

«  Sous  le  n^gne  de  Joseph-Clément  de  Bavière,  il  éclata 
à  Visé  une  sorte  d'émeute  à  Toccasion  d'un  droit  à  payer  au 
fisc.  Cette  émeute  nécessita  la  présence  d'un  détachement 
militaire.  A  son  arrivée,  les  magistrats  de  la  ville  demandèrent 
à  ToRicier  commandant  ce  qu*il  voulait  que  Ton  donnât  à  sa 
troupe  pour  souper.  De  la  salade,  répondit-il.  C'était  un  plat 
peu  confortable  (réconfortant?)  pour  des  hommes  envoyés  en 
expédition,  et  qui  venaient  de  faire  trois  fortes  lieues;  aussi 
exigèrent-ils  que  la  ration  fut  proportionnée  à  leur  faim,  et 
celle-ci  était  grande.  L'ordre  étant  rétabli  dans  la  ville,  les 
soldats  du  prince  la  quittèrent  pour  revenir  à  Liège,  mais  en 
sortant  ils  lurent  poursuivis  par  des  cris  assourdissants  de 
mangeurs  de  salade,  nom  qu'ils  conservèrent  depuis.  id 

(BOVT.  Souvenirs  d'un  émigré.  T.  III.) 

2791.  Liège.  Les  canârî. 

LiTT.  Les  serins. 

Régiment  de  la  cité;  parce  que, dans  son  uniforme,  le  jaune 
dominait. 

De  Méan  écrivant  à  De  Ghisels  (mars  1793)  s'exprimait  ainsi, 
en  faisant  allusion  à  l'appui  que  les  troupes  du  prince  leur 
fournirait  :  «  Il  (Metternich)  esL  très  rassurant,  et  nous 
c  pourrons  faire  nos  Pâques  avec  toute  la  tranquillité  et  le 


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—  379  — 

c  calme  que  cet  auguste  devoir  exige,  et  je  crois  que  moyennant 
«  un  petit  concert  exécuté  à  propos  par  nos  3000  canaris,  nous 
«  mettrons  le  sceau  à  Toeuvre  et  jouirons  de  la  plus  parfaite 
t  tranquillité,  d 

(BoDT.  Charuont  patriotiques.  Glanes.) 

2792.  Liège.  Les  roges  habit. 

LiTT.  Les  habits  rouges. 

Les  sergents  d'armes.  Le  rouge  dominait  dans  leur  uniforme. 

Spa.  Nos  enn'mi  sont  confondou, 

I  s'trindei  lot  V  quawe  à  cou. 
Les  roges  habit  n'  sont  pus  d' rahon, 
Vive  les  Eburon,  yive  les  Eburon. 

(BoDT.  Cham.patriotiquet.  i786.  Recueil.) 

2893.  Liège.  Les  mangon  d' Târmêye. 
LiTT.  Les  bouchers  de  l'armée. 

Chasseurs  de  Rohan  (1791),  en  raison  des  couleurs  de  leur 
uniforme;  ils  avaient  la  poitrine  et  les  bras  rouges. 

(BOVT.  Souventrt  d'un  émigré.  T.  UI.) 

2794.  Liège.  Les  roges  cou. 
LiTT.  Les  culs  rouges. 

Régiment  autrichien  qui  fut  en  cantonnement  dans  le  pays 
de  Liège,  en  1792  et  1793,  et  qui  portait  la  culotte  rouge. 

(BoDT.  Chant,  patriotiques.  Glanes.) 

2795.  Liège.  Les  sôd&r  d'à  nosse. 
LiTT.  Les  soldats  à  nous. 

La  garde  du  prince. 

{Eocai,  La  famille  Mathot.  4872.) 

2796.  Liège.  Di  d'ià. 
LiTT.  De  ce  côté  là. 

Les  habitants  de  la  rive  gauche. 

Tole  les  màlès  linwe  di  d'ià, 
D'het  qu'  so  quéqu'  annêye, 
Nos  l'avans  r'montë  déjà 
Ine  treuzène  di  fèye  ! 
(F.-L.-P.  Pasquèye  so  V  noûve  tour  di  Saint-Phoyin.  48(2.) 

Matsse  Girâ  V  pus  joyeux  compère, 
Qui  di  dMà  Moûse  àye  co  vëyou, 
Es  si  ovreu  po  roûvl  l' misère, 
Chantéve  sovint  comme  on  pierdou. 

(Ep.  Martial.  U  savUi  des  récoletie.  4859.) 

2797.  Liège.  Jus  d'ià. 

LiTT.  D'au  delà  (de  la  Meuse). 

Les  habitants  du  quartier  d*Outre-Meuse  (rive  droite). 


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—  380  — 

Àvou  r  hardiesse  d*on  Jus  d*Ia  Moûse, 
A  la  r  pompon  po  bin  taper. 

(G.  GARMANmc.  Li  concourt  di  poésie  di  1887.) 

HiNRI. 

A16rs  j'el  pormina,  pusquMl  estent  si  giiye, 

Tôt  av&  Jus  d'ia  Noûse  ;  mais  vos  n'  vis  dot'riz  mûye, 

Que  monde  qui  nos  su  va  :  Jus  d*la  Moûse  esteut  foû. 

(Remouchaiips.  Li  savUL  II,  se.  6.  i858.) 

Htr  i  d'mandéve  des  censé  po  1'  Pont  d's  &che  et  Jus  d*la, 
Hoûye  i  ptbe  po-z-avu  li  creux  de  choléra. 

(Alcide  Prtor.  On  fameux  rédpiewe.  4866.) 

2798.  Liège.  Ltge. 

Dans  le  «  Livre  des  proverbes  français,  par  M.  Leroux  de 
LiNCY  (Paris  1859)  »,on  trouve, série  VI  (proverbes  historiques 
—  pays  —  peuple)  le  proverbe  suivant  : 

Li  gentil  de  Liège. 

Les  hommes  aimables  et  polis  de  Liège. 

Ce  proverbe,  si  flatteur  pour  nous,  ne  peut-il  pas  servir 
d^explication  aux  vers  suivants,  extraits  d'une  pasquèye  faite 
en  1735,  par  un  séminariste  de  Liège  sur  ses  condisciples? 

I  (!àt  tôt  passer  po  V  tamis, 

D'pôye  li  pus  grand  jusqu'au  pus  p'tit. 

Après  avoir  dépeint  les  Ardennais,  les  Hesbignons,  les 
Namurois,  les  Français,  les  Flamands,  il  dit  : 

Les  cis  d' Maubouge  et  les  Ligeois 
N'ont  nin  co  dansé  leu  ballet. 


Onk  a  des  rat,  Taute  des  maque», 
L'aute  on  tabeûr,  Taute  on  huflet. 
Jugt  on  pau,  sins  prévention. 
Si  n'  sont  nin  d' bonne  union  ; 
C'est  po  coula  qui  V  proverbe  dit. 
Et  ji  creus  qui  n'a  nin  minti, 
Qu'  les  ci  d' Maubeuge  et  les  Ltgeois, 
Frin  bin  ine  vraye  musique  di  chet. 
Et  po  conclure  so  ses  apôte, 
1  sont  ossi  sot  l'onk  qui  l'aute. 


De  l'amabilité  du  proverbe  de  M.  Leroux  de  Lincy,  à  la 
gaieté  un  peu  exagérée  dont  nous  a  gratifié  le  séminariste,  il 
n'y  a  pas  loin. 

Variante.  Dans  notre  pays,  le  travail  était  depuis  longtemps 
considéré  comme  moyen  de  s'élever,  de  fonder  un  lignage, 
c^est  pourquoi,  dans  le  dialecte  wallon,  le  mot  gentil  qui 
étymologiquement  veut  dire  homme  de  race,  de  lignage,  signifie 


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en  môme  temps  laborieux  ;  c'était  l'inverse  des  autres  pays, 
où  la  qualité  de  gentilhomme  s*acquérait  plutôt  par  Toisiveté. 

(Albin  BODT.  Etude  tur  les  noms  de  famille  du  pays  de  Liège. 
B.,  t.  IV,  î«  sér.,  815,  note.) 

2799.  LoDELiNSART.  Les  via  da  Sart. 
LiTT.  Les  veaux  de  Lodelinsart. 

D'après  la  légende,  lorsqu'on  devait  nommer  un  bourgmestre, 
on  attachait  un  veau  dans  une  prairie.  Les  candidats  devaient 
essayer  de  monter  sur  l'animal,  et  le  premier  qui  y  parvenait 
était  nommé  bourgmestre.  Un  jour  le  veau  se  délia  et  s'enfuit. 
Il  fut,  pour  ce  fait,  nommé  bourgmestre. 

(À.  Harod.  La  tradition,) 

Variante.  Les  gens  de  Lodelinsart  sont  appelés  les  veaux 
et  l'on  raconte  à  ce  sujet  l'histoire  suivante  :  Un  jour,  pour 
choisir  le  maïeur,  on  décide  de  faire  courir  les  candidats  dans 
une  prairie  et  de  nommer  celui  qui  arrivera  le  premier.  Un 
veau  qui  paissait  là  s'effraya  et  en  quelques  bonds  arrive  au 
but  avant  tous  les  candidats. 

(Questionnaire  de  folklore  publié  par  la  Société  du  Folklore  waUon.  Liège.  1890.) 

2800.  Malmedy.  C4OU  d' sèche. 
LiTT.  Cul  (fond)  de  sac. 

Voyez  le  proverbe  n*  914. 

2801.  MoNS.  Montois  cayau. 

LiTT.  Montois  caillou. 

Les  habitants  de  Mons  appellent  ainsi  les  personnes  nées 
à  Mons  de  parents  montois. 

lIoNs.  Nos  n*  sarions  nié  dire  si  les  Fetis  étiont  des  montois  cayau...  ça  veut  dire 
s'il  avait  longtemps  qu'i  d'meuriont  k  Mons. 

{Àrmonaque  dé  Mons,  Àvertance.  1885.) 

Jadis  la  ville  de  Mons  était  fort  mal  pavée,  c'étaient  presque 
partout  des  gros  cailloux,  peu  nivelés,  sur  lesquels  on  venait 
souvent  buter.  Les  habitants  des  environs,  lorsqu'ils  heurtaient 
un  de  ces  gros  cailloux,  s*écriaient  :  Montois  cayau.  Des 
cailloux,  l'épithète  passa  aux  habitants  et  est  restée. 

2802.  MussY-LA-VïLLE.  Les  hollt  d' Mussy,  les  mar- 
chand d*  cabus. 

LiTT.  Les  hotteurs  de  Mussy,  les  marchands  de  choux. 

Cette  localité  ne  possède  aucun  proverbe  local  II  n'y  a  que 
son  ancien  commerce  à  dos,  au  moyen  de  la  hotte  prosaïque  qui 
nous  a  valu  le  fameux  surnom  de  hottî  d' Mtissy.  —  Une 


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—  382  — 

industrie  locale  est  aussi  celle  de  la  culture  et  de  la  vente  des 
choux  à  repiquer;  de  là,  sans  doute,  cette  dénomination 
inoiïensive  donnée  à  nos  habitants. 

(J.-B.  Laurent.  Inst.  comm.  à  Massy.  1877.  Tamdel.  Let  communes 
luxembourgeoitu,  III.  1890.) 

280ÎJ.  Namur.  Les  jojo. 

Jojo  est  le  sobriquet  des  Namurois.  On  n'en  connaît  pas  bien 
l'origine  ni  la  signiHcation.  Ces  sobriquets,  qu'on  se  donnait  de 
ville  à  ville^  équivalaient  généralement  à  la  qualification 
de  niais. 

£t  déjjà  les  jojos,  au  nombre  de  deux  mille. 
Brûlaient  de  s'illustrer  et  d'illustrer  leur  ville. 

(Du  Vivier.  Ciniide,  Ch.  XVI  et  note.) 

Lèyt  scrlre  à  leu-z-auhe  tos  ces  fieux  d'aurmonaque, 
Lèyl-les,  sins  vos  plainde,  raconter  totes  leus  craque, 
Lèyi  fer,  et  tôt  rate  vos  sèro  des  bastaud 
Vinus  on  n'  saurait  d'où,  des  nuton,  des  jojo. 

(A.  Demamet.  Oppidum  a  tuatucorum.  1843.) 

....    N'avisse-t-ï  nin, 
Qui  s' mère  àye  lam'ht  de  frumint, 
Qwand  elle  a  fait  ci  bai  jojo  ? 
(De  Cartier,  De  Vivario,  etc.  Lt  voyège  di  Chaudfontaine.  I,  se.  3.  1757.) 

!2804.  Namur.  Namur  la  glotte  (la  friande). 

a  Soit  dit  en  passant,  le  magistrat  de  Namur  affectionnait 
singulièrement  le  mode  de  punition  statué  par  cet  édit 
(détention  au  pain  et  à  l'eau).  C'était,  croyait-il,  le  moyen  de 
sévir  avec  eifet  contre  vos  pères,  auxquels  on  a  toujours 
reproché,  vous  le  savez,  d'être,  ainsi  que  vous,  mes  jeunes 
amis,  un  peu  portés  sur  leur  bouche.  » 

(Jules  BohGNET.  La  échasteurs  ) 

Leurs  rivaux  prétendaient,  sans  nulle  vérité. 
Que  Namur  méritait  le  surnom  de  la  glotte. 

(Du  Vivier.  CinéUe.  Ch.  XVI  et  note.) 

Tôt  l'  monde  dit  *.  Nameur  li  glotte, 
Mais  tôt  ça  ni  nos  fait  rin, 
Est-ce  pac'  qui,  avou  nosse  jotle, 
On  met  des  saucisse  didins. 

{Vive  Nameûr  po  tôt,  Ch.  Aurm.  di  yameâr,  18  iS.) 

C'enne  esl-st-assez,  pftrians  d'aute  choi, 
Et  s'toumans  so  les  Namurois. 


I  sont  friand  comme  li  morèye, 
So  r  chftr  ossi  bin  qu*  so  l' pôh'rèye. 
1  gn'a  qui  frint  cinquante  bricole, 
Po  magnt  ine  bonne  caracole. 

(Pasquèye  so  les  sémtnarisse,  173S.) 


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2805.  Namur.  Mougneux  d'  grevasse. 

LiTT.  Les  mangeurs  d'écrevisses. 

Sobriquet  donné  par  les  Dinantais  aux  habitants  de  Namur. 

c  Sans  doute,  vous  connaissez  les  qualifications  accordées 
c  dans  les  siècles  passés  aux  principales  villes  ;  vous  savez  le 
a  sobriquet  de  mangeurs  d'écf*evisses,  dont  nous  ont,  depuis 
t  un  temps  immémorial,  gratifié  nos  voisins  les  copères.  En 
a  présence  de  cette  tendance  gastronomique  assez  bien 
c  constatée,  croyez-vous  que  Namur  ait  mérité  son  épithète 
c  énergique  de  la  gloutte  ?  > 

(Jérôme  PmPDRinAUX  (Ad.  Borgmet}.  Légendes  namuroises,  4837.) 

2806.  Namur.  Vive  Nameûr  po  tôt,  po  1'  pupe,  po 
r  btre  et  po (jeunes  filles). 

LiTT.  Vive  Namur  pour  tout,  pour  la  pipe,  pour  la  bière  et 
pour (les  jeunes  filles). 

c  Marque  d'un  pot  en  grès  fabriqué  à  Namur;  une  porte  de 
c  fer  et  les  trois  éléments  du  dicton  populaire,  t^ 

{Catalogue  de  la  vente  Minard,  à  Gand,  1882.) 

CHARLE310I.  ARGAN. 

Elle  li  fra,  vos  diche,  ou  bin  je  Tèvôye  dins  ein  coavent  à  Nameûr  ;  elle  dira 
chanter  :  vive  Nameûr  po  toi,  tint  qu'elle  voura. 

(Berkcs.  U  malade  St-Thibau.  I,  se.  8.  4876.) 

Variante.      Vive  Nameûr  po  tôt,  po  r  toûbac  et  les  gozelte. 

2807.  Namur.  Les  chitau  d' Nameûr. 

LiTT,  Les  chieurs  de  Namur. 

Sobriquet  donné  par  les  habitants  de  Jauche^  Orp-le-Grand, 
et  des  villages  environnants  (canton  de  Jodoigne),  aux 
Namurois. 

Origine.  Il  y  a,  à  Orp-le-Grand,  une  source  qui  était,  il  n'y 
a  pas  bien  des  années,  le  but  d'un  grand  pèlerinage.  On  dit 
que  sainte  Adèle  (ailleurs  Odile)  a  fait  jaillir  cette  source  et 
qu*en  s'en  lavant  les  yeux  malades,  on  les  guérit. 

Les  Namurois  avaient  une  grande  dévotion  pour  sainteAdële, 
mais  le  jour  du  pèlerinage  était  une  fête  pour  les  gamins  de 
Jauche.  Ils  creusaient  sur  la  route  des  fosses  qu'ils  recouvraient 
de  terre,  soutenue  par  de  légères  baguettes.  Le  sobriquet 
donné  aux  Namurois  fait  supposer  que,  dans  les  temps  reculés, 
celui  qui  tombait  dans  un  de  ces  trous  (garnis  d'ordures), 
n'avait  rien  de  mieux  à  faire  que  de  courir  à  la  rivière  voisine. 

2808.  Namur.  Tièsse  di  Nameûr. 

LiTT.  Tète  de  Namur. 

Tête  dure,  par  analogie  avec  les  pierres  bleues,  dites 
pierres  de  Namur,  au  pays  wallon. 


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2809.  Nivelles.  A  claus. 

c  Les  Nivellois  ont  pour  sobriquet  le  nom  d'à  claus,  duquel 
on  donne  cette  explication  plaisante  :  les  portes  de  la  ville 
étaient  jadis  si  mal  entretenues,  que  les  gonds  et  les  verroux  ne 
tenaient  plus.  Une  troupe  ennemie  s'étant  montrée  dans  le 
voisinage,  on  voulut,  mais  en  vain,  les  fermer,  et  voilà  nos 
bourgeois  qui  parcourent  la  ville  en  criant  à  tue-tôte  : 
A  claiLS,  à  claus  !  (aux  clous,  aux  clous  !)  id 

(J.  Tablier  et  À.  Wadters.  Géographie  et  histoire  des  communes  belges. 
Bruxelles,  grand  in-8<*,  3«  livraison  (mai  1862),  p.  168,  col.  S.) 

Autre  version.  Lors  d'un  des  sièges  que  notre  ville  eut 
à  subir  de  la  part  des  Espagnols,  on  s'était  défendu  à  outrance  ; 
toutes  les  munitions  d'artillerie  étaient  épuisées,  et  les  ancêtres 
de  rinragi,  de  TEspontaule  et  de  Broc-à^raie,  réduits  au 
silence  ;  la  brèche  était  ouverte,  Tennemi  allait  entrer.  C'est 
alors  que  les  courageux  défenseurs  se  répandirent  dans  la  ville 
en  criant  :  â  claux,  a  claux, 

c  Donnez-nous  des  clous  pour  charger  nos  canons,  repousser 
c  et  mitrailler  cette  canaille,  nous  sommes  à  bout,  vaincre 
c  ou  mourir,  b 

Pourquoi  nos  aïeux  n'ont-ils  pas  adopté  pour  devise  dans 
leurs  armes  ces  deux  mots  :  â  claux  !  quand  souvent  nos 
voisins  croient  nous  ridiculiser  en  nous  appelant  aclot 
ou  aclaux. 

(M.  Du  COUR  R*KAUD.  V Aclot,  journal,  n^  9.  1888.) 

NnrKLLES Je  counais  bin  Nivelles, 

J'ai  d'jà  vu  c*  pays  là,  les  aclot  sont  si  bon  (') 
El  pou  dire  ça  tout  court  c'est  l' pays  des  wallon. 

Nivelles.  A  Nivelles,  je  m' trouverais  comme  dins  ein  paradis, 
Les  aclot  m' caress'ront  comme  si  j'estais  leu  fîls. 

(Renard.  Les  avent,  de  Jean  d' Nivelles,  Ch.  I.  1857.) 

2810.  Pays-Bas  (Hollande).  Les  kanificlf  tône. 

Ce  sobriquet  était  donné  aux  Hollandais  par  les  Wallons, 
pendant  la  réunion  de  la  Belgique  avec  la  Hollande(18l5à  1830). 

C'est  la  corruption  de  la  phrase  :  Ik  kan  nit  verstaen  (je  ne 
comprends  pas),  réponse  invariable  de  tout  Uollandeis  étranger 
à  la  langue  française. 

Chessans  à  Pouhe,  chessans  bin  Ion, 

Tos  ces  kanifich'tône, 
Avou  zel,  on  n'  fait  màye  rin  d'  bon, 

Et  s' piède-t-on  tote  ses  pône. 

{Chanson  pop,  1830  ou  ÎS3I.) 

(*)  Les  gins  d' Nivelles  enne  s'appelnait  ni  aulremint  qu*  les  aclot. 


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Div*nou  flankeAr  d'vins  les  kanifichHtoe, 
On  m' rimonssa,  j*euris-st-on  pantalon. 

(Du  VmiR.  U pantalon  trawé.  i84i.) 

Taihlz-v*,  j'a  m*  tiesse  comme  on  sèyat, 
Ji  n'  veus  pus  qu'  totès  flamahe, 
Kanifich'tône  mi  raye  li  pa!. 

(Thirt.  On  coirbâ  franc  ligeoli,  486  .} 

Di  c'  timps-là,  nosse  pays  fëve  d'arège  ine  seûre  mène, 
C'est  qu*  les  kaniflch'tône  man'ct  d'y  prinde  rècène. 

(Peclebs.  u  cinquantéme  (Ton  patriote,  i880.) 

JoDOiGHE.  Kalifestone  est  moirt  à  Hoûgftre. 

Réponse  des  Jodoignois  à  quelqu'un  qui  leur  parle  flamand 
ou  hollandais 

2811.  QuEYAucAMPs  et  Stambruge.  (Hainaut.)  Les 
campenaire. 

La  plupart  des  habitants  de  ces  communes  sont  colporteurs 
et  voyagent  d'une  extrémité  du  pays  à  Tautre,  et  môme  en 
France  ;  on  les  nomme  campenaire,  ce  qui  veut  dire  brocan- 
teurSy  marchands  ambulants,  batteurs  de  campagne. 

(A.  Habod.  La  tradition.) 

Elections  du  14  juin  1892.  <  Remarqué  la  pancarte  des 
«  libéraux  de  Quevaucamps  :  Pour  les  libéraux,  les  campe- 
c  naire  sont  toudi  là.  » 

{Gazette  PétruSy  45  juin  489t.) 

2812.  RoNQuiÈRES.  Les  dldon. 
LiTT.  Les  dindons. 

Les  philosophes  de  Ronquières.  On  y  élève  beaucoup  de 
dindons  et  l'on  affecte  assez  souvent  de  confondre  les  habitants 
avec  leurs  élèves. 

(À.  Habou.  La  tradition.) 

Proverbe  à  Nivelles  : 

I  n*est  nt  co  bon  pou  d'aller  garder  les  dldon  à  Ronquières. 

(LAdot.  4889.  N»  S.) 

Voyez  le  proverbe  n"  2056. 

2813.  SouYRÉ.  Les  biloque. 
LiTT.  Les  Reines-Claude. 
Voyez  Visé,  n"  2820. 

2814.  Stavelot.  Besace. 

Proverbe  : 

I  fut  deux  cou  d' sèche  po  fer  one  besace. 

LiTT.  Il  faut  deux  Malmediens  pour  faire  un  Stavelotin. 
Voyez  le  proverbe  n»  914. 

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2815.  Thuin.  Les  boulot. 

LiTT.  Les  petits  gros. 

Les  Thudiniens  (habitants  de  Thuin)  disent,  en  parlant  des 
habitants  de  Lobbes  : 

Les  lobbain 
Ont  des  pue  (poux)  comme  des  poulain. 

Ceux  de  Lobbes  répliquent  en  disant  : 

Les  boulot 
Ont  des  pue  comme  des  chabot  (sabots). 

(A.  Harou.  La  tradition,) 

2816.  Verviers.  Les  pîre  à  maquette. 
LiTT.  Pierre  à  tête  (borne). 

Le  pays  des  pîre  à  maquette  :  sans  doute  par  allusion  aux 
mmteux  (échalliers),  par  lesquels  on  passe  d'une  prairie 
à  l'autre,  dans  la  plus  grande  partie  de  l'arrondissement 
de  Verviers. 

Verviebs.  Lu  R'nàu. 

Aissi  vos  d'vrit  apprinde  à  k'tourner  lu  baguette, 
Tôt  gripant  à  cavaye  du  quéque  pire  à  maquette. 

(Xhoffer.  Les  biu$e,  I,  se.  iS.  i858.) 
Grabat. 

Mi,  ji  n*a  nin  toumé  so  V  pièce  des  récolette, 
Mi  loquince  fa  danser  jusqu'il  pire  à  maquette. 

(Alcide  Pryor.  On  dragon  qui  fait  det  madame.  1867.) 

Verviers.  Ou  bin  d*Iez  one  pire  à  maquette, 

I  s' tairet  bin  Ion  po  piht» 
S' rouviret  d' rabot'ner  s' brauyette, 
N'auyant  d' c&re  s*  on  pout  rawaiU. 

(Xhoffer.  La  burdoye,  4867.) 

A  Stembert,  près  de  Verviers,  les  portes  des  fermes  sont 
protégées  des  charrettes  et  voitures  par  des  pîre  à  maquette. 

2817.  Verviers.  Les  raagneux  d' pèlotte. 
LiTT.  Les  mangeurs  de  pelures. 

c  Les  Verviétois  sont,  dans  le  marquisat,  connus  sous  le 
nom  de  magneux  d' pèlotte  et  par  pèlotte,  on  entend  les  pelures 
de  pommes  de  terre.  Aujourd'hui  encore,  à  Tbeux,  à  Verviers, 
à  Sart,  si  l'on  veut  invectiver  un  habitant  de  Verviers,  on 
Tagonise  de  ce  terme  qui  remonte  à  1789.  Pendant  le  rigoureux 
hiver  de  cette  année,  la  disette  était  telle  que  les  indigents 
affamés  vinrent  de  Verviers  jusqu'à  Spa,  ramasser,  sur  les 
fumiers,  les  épluchures  de  pommes  de  terre  et  de  légumes  pour 
assouvir  leur  faim.  De  là  est  restée  Tinjure  d'autant  plus 


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sanglante  qu'elle  fait  un  reproche  aux  descendants  de  ce  qui  fut 
autrefois  une  nécessité.  Il  n'y  a  pas  deux  ans  (1877),  que  cette 
insulte  paraissait  encore  imprimée  au  vif,  dans  un  pamphlet 
à  l'adresse  des  Verviétois.  d 

(A.  fiODT.  Chant,  patriotiques.  Glanes.) 
Yarunte.  Les  rftzeûr  d'ohat. 

LiTT.  Les  rongeurs  d'os.  (Même  origine.) 

2818.  Verviers.  Les  cràs  cou. 
LiTT.  Les  culs  gras. 

Les  Verviétois  ont  été  appelés  des  crâs  cou  (des  richards), 
parce  qu'il  y  a  quelque  cinquante  ans,  ils  venaient  faire  le  Heer 
^seigneur)  à  Spa,  et  arrivaient  par  le  chemin  de  traverse,  à  pied, 
avec  des  bottes  armées  d'énormes  éperons,  les  jours  de  courses 
ou  d'autres  fôtes. 

—  Vos  avez  des  sporon,  mais  vosse  chuvau  î  Wesle-i  ? 

—  Oh  !  ju  la  layl  aul  censé  Jaumar.  (Ferme  au-dessus  de  Spa,  près  du  chemin  de 
traverse.) 

2819.  ViRTON.  Les  seigneur  dé  la  Grige-au-bos. 
LiTT.  Les  seigneurs  de  la  Grange-au-bois. 

Par  acte  passé  le  20  décembre  1612,  la  ville  de  Virton  acheta, 
à  madame  de  Gournay,  veuve  du  seigneur  Jacques  de  Ligni- 
ville,  une  censé  dite  de  la  Grange-au-bois,  enclavée  dans  les 
bois  et  aisances  de  la  ville.  Cette  vente  se  ât  avec  cession  de 
tous  les  droits  seigneuriaux  attachés  à  la  censé,  pour  le  prix  de 
4300  francs. 

(D'  J.  Jeakty.  Un  ancien  livre  de  la  ville  de  Virton  ;  Annales  de  Vinst, 
arch,  du  Luxembourg.  XV,  p.  75, 1883.) 

ViBTON.  Nous  aute,  les  seigneur  de  la  Grige-au>bos,  j'allans  chu  TÂugusse  Burkel, 
c'  tilale  qui  est-coumai  dijaat-i  ça  les  çoux  d*  Mady  ?  —  hongreur,  i  m*  senne. 

{Le  Sauverdia,  gazette  de  Jodoigne.  4892,  n^  3.) 

2820.  Visé.  Ghawal  d'Vlsé.  Biloque  di  Souvré. 
(Faubourg  de  Visé.) 

Chawaî  :  perdrigon  violet,  sorte  de  prune  de  la  Catalogne. 

Jadis,  à  une  des  fêtes  de  Visé,  sans  doute  à  la  foire  de 
Lorette,  on  y  vendait  une  grande  quantité  de  chawaî,  provenant 
de  Visé  et  des  environs;  c'était  un  article  spécial.  On  n'allait 
pas  à  la  foire  sans  acheter  des  chawaî,  comme  maintenant  les 
Liégeois  ne  pourraient  venir  à  Visé  en  été,  sans  manger 
de  l'oie. 

Les  chawaî  eurent  de  la  vogue  et  donnèrent  leur  nom  aux 
vendeurs.  On  a  dit  les  chawaî  d*  ViséjOomm^  on  dit  quelque- 


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—  388  — 

fois  les  oies  de  Visé  en  parlant  des  habitants  de  cette  ville. 
Un  jour,  dans  un  moment  de  vivacité  entre  les  Visétois  et  les 
Souvretois,  ces  derniers  auraient  traité  les  concitoyens  de 
Chawaî;  par  voie  de  riposte,  les  Souvretois  furent  nommés 
biloqiLe. 

2821.  Wavre.  Les  pépére  d'Aufe.  Les  mémére 
d'Aufe. 

LiTT.  Les  papas  de  Wavre.  Les  mamans  de  Wavre. 

Sobriquet  donné  par  les  habitants  de  Jodoigne,  parce  (ju^à 
Wavre  on  dit  :  pépére  et  mémére,  pour  papa  et  maman. 

Par  contre,  les  Wavriens  se  moquent  des  Jodoignois  qui 
disent  mam£,  pour  maman. 

2822.  Wavre.  Lesvigin. 
LiTT.  Les  voisins. 

Manière  de  désigner  les  Wavriens  par  leur  façon  de  dire 
dans  leur  dialecte  le  mot  voisin.  Ce  terme  n'est  employé  qu*à 
Jodoigne. 

J*a  slt  dMez  les  vigin.  —  Je  suis  allé  à  Wavre. 

2823.  WiLLANCOURT.  Les  loup  d' Viancou. 

«  Les  habitants  de  Wiiiancourt  ont  reçu  le  nom  de  loups 
parce  que,  n'ayant  que  très  peu  de  rapports  avec  l'extérieur,  ils 
ont  conservé  des  manières  plus  rudes,  plus  sauvages,  en  même 
temps  que  plus  austères,  qui  tranchent  sur  celles  des  villages 
environnants,  plus  adoucies,  plus  dissolues  par  suite  du 
commerce  continuel,  facilité  avec  Tétranger  par  des  routes,  des 
lignes  ferrées  qui  n'existent  pas  chez  nous,  ou  qui  sont 
très  rares.  » 

(M.  François,  institulear  communal  à  Wiiiancourt.) 

SOIF. 

2824. 1  n'  wasse  boyer  d' peu  d'awoi  soi.  (Namur.) 

LiTT.  Il  n'ose  bâiller  de  peur  d'avoir  soif. 

Se  dit  d'un  homme  très  parcimonieux,  d'un  avare. 

Pr.  fr.  —  Il  n'ose  cracher  de  peur  d'avoir  soif. 

(OUDIH.  Curiotitezfrançoiset.  i640.) 

HoNs.  J'in  ai  bé  conneu  d' ces  gas  là,  qui  j' liant  tout  pa  lés  porte  et  pa  lés 
finette,  eyet  qu^à  c*ste  heure  i  n'osté  né  bayer  peur  d'avoir  soif. 

(MouTRiEUX.  Du  nouvieaux  conte  dés  quié.  1850.) 

MoNS.  J*  crois  bë  !  là  pourtant  n'  vieille  bougresse  qu'a  s' pain  cuit  éyé  s'  bierre 
boulie,  et  ça  n'ose  nié  bayer  peur  d'avoir  soi. 

(Letellibr.  Armonaque  dé  Mont,  4850.) 

Nivelles.  Je  m' tenais  sus  l' qui  vive,  et  j' n'ousais  nt,  ma  foi. 
Pou  bauyt  drouvru  m' bouche,  et  ça  d' peu  d*avoi  soi. 

(Renaed.  Letavent.  de  Jean  d*  Nivellet,  Gh.  II,  3«  éd.  1890.) 


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—  389  — 

2825.  Faut  nin  rattinde  d'awoi  soif  po  tirer  l'alwe 
do  pusse.  (Namur.) 

LiTT.  Il  ne  faut  pas  attendre  qu'on  ait  soif^  pour  tirer  de 
Teau  du  puits. 

Il  faut  être  prévoyant  et  ne  pas  attendre  le  dernier  moment 
pour  agir. 

2826.  Quand  on  a  bé  soi,  on  boit  es  potia. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  Quand  on  a  bien  soif,  on  boit  dans  les  flaques  d'eau. 
La  nécessité  fait  faire  souvent  des  choses   désagréables 
ou  pénibles. 

Mabche.  Li  trop  grande  seu  fiait  beùre  os  V  basse. 

SOLDAT. 

2827.  On  n'sâreut  fer  T  guerre  sins  touwer  des 
sôdâr. 

LiTT.  On  ne  saurait  faire  la  guerre  sans  tuer  des  soldats. 
Vouloir  une  chose,  c'est  en  accepter  les  conséquences. 

2828. 1  gn*a  des  vis  sôdâr  comme  des  vis  capucin. 
LiTT.  Il  y  a  de  vieux  soldats  comme  de  vieux  capucins. 
Tous  les  soldats  ne  périssent  pas  à  la  guerre,  il  en  est  qui 
vieillissent  sous  les  armes. 

2829.  On  fait  bin  Y  guerre  à  on  sôdâr  près. 

LiTT.  On  fait  bien  la  guerre  à  un  soldat  près. 

L'absence  d'une  personne  n'empêche  pas,  ne  doit  pas 
empêcher  qu'une  affaire  ne  se  conclue,  qu'une  partie  ne  se 
fasse.  (AcAD.'t 

Pr.  fr.  —  Pour  un  moine,  l'abbaye  ne  faut  pas. 

Variante.  G'  n*esi  nin  tiAe  d*on  sôdftr, 

Qu'on  lait  de  monter  V  gÀre. 

LiTT.  Ce  n'est  pas  faute  d'un  scldat  qu'on  laissera  de  monter 
la  garde. 

Var.  Dikant.  Li  Blanc. 

Douard  ni  vint  nin  avou  nos,  ponve  valet,  j*ès  sos  Irisse,  mais  nos  n*ès  p*lans 

rin et  ci  n'est  nin  faate  d'on  sôdàr  qu'on  n'  fait  nin  V  guerre. 

(V.  CoLLARD.  Li  tindrie  à  l'amourette,  I,  se.  16.  4890.) 


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—  390  — 

2830.  Sôdâr  di  Hêve,  avou  des  esporon  d' coûque 
et  on  pompon. 

LiTT.  Soldat  de  Hervé,  avec  des  éperons  de  pain  d^épice 
et  un  pompon. 

Pr.  fr.  —  Soldat  du  pape. 

Soldat  peu  militaire. 

Yab.  Jodoigne.       Pauve  sôdàr  qui  n*a  nt  s' fesique. 

2831.  Qwatte  à  qwatte  et  Y  resse  en  gros, 
Comme  les  sôdàr  di  l'àbbé  di  Stày'lot. 

LiTT.  Quatre  à  quatre  et  le  reste  en  gros, 

Comme  les  soldats  de  Tabbé  de  Stavelot. 

Vouloir  faire  plus  qu'on  ne  peut.  —  Faire  étalage  du  peu 
qu'on  a.  —  Jeter  de  la  poudre  aux  yeux. 

HiST.  Il  paraît  que  la  garde  du  prince-abbé  de  Stavelot  se 

composait,  en  tout  et  pour  tout,  de  quatre  hommes  et  d'un 

généralissime. 

SOLEIL. 

2832.  Li  solo  lût  po  tôt  l' monde, 
LiTT.  Le  soleil  luit  pour  tout  le  monde. 

Il  est  des  avantages  dont  tout  le  monde  a  droit  de  jouir. 

(ACAD.) 

Pr.  rr.  —  Le  soleil  luit  pour  tout  le  monde. 

Ev,  St'Mathieu,  ch.  V,  v.  45.  V.  Quitard.  Dicts,  p.  650. 

D*un  globe  étroit  divisez  mieux  l'espace, 
Chacun  de  vous  aura  place  au  soleil. 

(BÉRANGER.  La  sainte  alliance  des  peuples,) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Vebviebs.  Quu  r  bat  solo  lùhe  po  tôt  r  monde 

Et  fer  crèhe  so  tôt  Thorizon. 

(M.  Pire.  Vorei  Phivier.  Gh.  4874.) 
Marchb.  Quoiqui  l' solai  lu  po  tortos, 

Les  cœur  n*  corret  nin  après  nos. 

(Alexavdre.  Fia  cortl.  1860.) 

MoNS.  Et  qui  c'est  qu'oseroi  mouffeter  là-dessus  ?  Est-ce  que  V  soleil  n*  luit  nié 
pou  tout  r  monde,  hein,  chose  ? 

(Leteluer.  Armonaque  dé  Mons,  4850.) 

2833.  C'est-st-on  marchand  d' solo. 

LiTT.  C'est  un  marchand  de  soleil. 

Disposer  de  tout,  régler  tout  par  son  crédit,  par  son  influence. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Faire  la  pluie  et  le  beau  temps. 


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—  391  - 

2834.  I  lût  les  qwate  solo. 
LiTT.  Il  lait  les  quatre  soleils. 

Il  fait  un  temps  remarquablement  beau;  et  ironiquement 
pour  dire  que  c'est  une  chose  extraordinaire,  rare,  une  chose 
à  noter. 

I  lût  les  qwate  solo  qwand  elle  cange  on  drap  d*  main. 

(Tbirt.  Ine  eopenne  to  P  mariage,  4868.) 
Gnjjs. 

11  est  vraie  qui  nos  rians  quëque  fèye  di  zel  (les  paysan)  qwand  nos  les  vèyans 
d'vins  les  rowe  di  Lige,  avou  on  paraplu  ossi  gros  qu'ine  fahenne  disos  V  bresse  et 
r  pantalon  trossl  jusqu'à  mitan  de  mustai,  quoiqu'i  lûse  les  qwate  solo. 

(Salue.  Let  rabrouhe.  Se.  i^*.  i88S.) 

Qtt*i  ploûse,  qu'i  nlve,  qui  geale, 
Ou  qu'  lûse  les  qwatte  solo, 
Avou  r  corëge  de  diale, 
I  pèh'ret  m&grë  tôt. 

(V.  Carpentier.  Ll  chant  du  pèheu.  Gh.  1890.) 

2835.  Quand  V  solia  va  dormeu  avou  one  sandro- 
nelte,  c'est  signe  de  plaive.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Quand  le  soleil  se  couche  avec  une  coiffe,  c'est  signe 
de  pluie. 

Observation  faite  depuis  longtemps  par  les  habitants  de  la 
campagne. 

SON. 

2836.  Nu  spaurgnl  qui  po  V  laton.  (Marche.) 

LiTT.  N'épargner  que  pour  le  son. 

N'épargner  que  des  choses  de  peu  de  valeur,  sans  pouvoir 
faire  un  bénéfice. 

Varche.  Si  t*  n*as  spaurgnet  qui  po  l' laton, 

Ti  t'embourbret  jusqu'au  minton. 

(Alexardre.  PUU  cùrtL  1860.) 

2837.  Vinde  ml  s' laton  qui  s' fleur. 

LiTT.  Vendre  mieux  son  son  que  sa  fleur  (de  farine). 
Retirer  plus  de  profit  d'une  affaire  qui  paraissait  mauvaise 
que  d'une  opération  sur  laquelle  on  comptait. 

Li  pus  moinde,  c'est  on  gros  signeùr, 
Qui  d'bite  mt  s*  laton  qui  s' fleur. 

(Paiquèye  to  les  téminarUu.  1735.) 

Cf.  Donner  sa  farine  et  vendre  son  son.  Se  dit  d'une  femme 
qui  fait  plus  la  renchérie  en  sa  vieillesse  que  quand  elle 
était  jeune. 

(Leroux.  Dict,  comique,) 


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—  392  — 

Si  bien  donc  désormais  que  vous  serez  plus  Ane, 
Et  vendrez  votre  son  mieux  que  votre  farine. 

(Lbgraio).  Le  roi  de  Cocagne,  II,  se.  7.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Elle  a  de  la  chance,  votre  sœur  ;  elle  a  mt  vindou  s*  laton  qui  s*  fleAr. 

(HOOL.  Mœun  et  coutumes,  487t.) 

NoNS.  Elle  a  bayé  è  s' fleur  pou  rié, 

Et  elle  vind  kier  è  s*  n'erbulé. 

Var.  Mons.  Elle  a  baye  s' fouer  pou  nairîë, 

Ey  elle  vind  bié  kier  è  s*  wayë. 

(SIGART.  Dict.  1870.) 

SONNETTE. 

2838.  Ci  qui  il  a  pindou  s' clabot,  nu  11  a  nio 
happé  si  argmt.  (Malmedt.) 

LiTT.  Celui  qui  lui  a  pendu  sa  sonnette^ne  lui  a  pas  volé  son 
argent. 

Se  dit  d'une  personne  qui  parle  constamment. 
Nivelles.  El  cien  qu'a  pindu  s'iangue  a  bt  gangnl  ses  clq  sou. 

SORCIÈRE. 

2839.  Elle  ravisse  les  macralle^  qwand  on  11  veut 
de  bin,  elle  veut  de  ma. 

LiTT.Elle  ressemble  aux  sorcières,  quand  on  lui  veut  du  bien, 
elle  veut  du  mal. 

Elle  rend  le  mal  pour  le  bien  ;  c'est  un  caractère  difficile 
et  insociable. 

2840.  Macralle  d'aoûsse. 
LiTT.  Sorcière  d'août. 

Enchanteresse.  —  Est-ce  une  allusion  aux  cigales  (coq 
d'aausse)  qui  chantent  tout  l'été,  et  dont  le  bruissement  avait 
autant  de  charme  pour  les  anciens  que  la  voix  des  sirènes  ? 

2841.  C'est-st-ine  vraie  macralle,  elle  eschantreut 
r  coucou  so  r  mér. 

LiTT.  C'est  une  sorcière,  elle  enchanterait  le  coucou  sur 
la  mer. 

G*est  une  coquette. 

2842.  A  propos  d' macralle,  jâsans  on  pau  d' vosse 
mère. 

LiTT.  A  propos  de  sorcière,  parlons  un  peu  de  votre  mère. 
Détournons  la  conversation. 


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—  393  — 

SORTE. 

2843.  Vât  ml  'ne  sort  qui  Faute. 
LiTT.  Vaut  mieux  une  sorte  que  l'autre. 

On  répond  ainsi  à  ceux  qui  disent  :  Autant  Tun  que  l'autre. 

SOT. 

2844.  Filoguet  n'esteut  nin  pus  sot. 
LiTT.  Filoguet  n'était  pas  plus  sot. 

Filoguet  était  le  bouffon  d'un  ancien  prince  de  Liège.  Le 
peuple  a  gardé  le  souvenir  de  quelques*unes  de  ses  facéties. 
C'est  ainsi  que  le  prince  devant  un  jour  se  rendre  à  Maestricht 
avec  toute  sa  suite,  il  ne  se  trouva  pas  de  place  pour  le  fou  dans 
les  voitures  de  la  Cour.  Filoguet  se  mit  à  cheval  sur  un  bâton 
(equitare  in  arundine  longa),  et  arriva  au  but  presqu*en  môme 
temps  que  les  équipages.  Le  prince  l'aperçut  chevauchant  et 
gambadant  sur  la  place  :  a  Kimint  as-se  vinou  cial?  »  lui 
demanda- t-il.  —  Oh!  monseigneur!  répartit  Filoguet,  wère 
pus  vite  qu'à  ptd. 

On  remarquait  dans  la  belle  collection  de  tableaux  de  feu  le 
professeur  Lombard,  de  Liège,  un  portrait  de  Filoguet,  coiffé 
d'une  toque,  la  plume  à  Toreille. 

Filoguet  n'esteut  nin  pus  sot. 
(De  Cartier,  De  Vivario,  etc.  U  voyège  di  Chaudfontaine,  I,  se.  3.  4757.) 

2845.  On  sot  advise  bin  on  sûti. 
LiTT.  Un  fou  avise  bien  un  sage. 

On  ne  doit  pas  s'offenser  d'être  regardé  par  son  inférieur. 

(ÂCAD.) 

Pr.  fr.  —  Un  chien  regarde  bien  un  évoque. 

2846.  U  sot  r  donne  et  F  sûti  l' prind. 
LiTT.  Le  sot  le  donne  et  le  sage  le  prend. 
Morale  des  avares. 

Tournai.  Gachagroute. 

Te  ses,  fille,  dins  c*  meonte-ci,  V  seot  i  deonne  et  r  sache  i  prind. 
(Pierre  Brunerault  (Lerot).  Ein  minache  (f  franc»  pauve.  Se.  S.  i891.) 

RouCHi.  L*  sot  i  donne,  V  sache  i  prend. 

(HÉCART.  DlCL) 

2847.  Qwand  les  sot  s'ièvet,  les  chèyîre  toumet. 

LiTT.  Quand  les  sots  se  lèvent,  les  chaises  tombent. 
Se  dit  aux  gens  maladroits  et  guindés,  qui  renversent  tout 
sur  leur  passage. 


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—  394  - 

2848.  I  n'y  a  nou  si  sot  qui  n'  pinse  in  aute  pus 
sot  qu'  lu. 

LiTT.  Il  n'y  a  pas  de  fou  qui  ne  pense  un  autre  plus  fou 
que  lui. 

Pr.  contr.  Un  sot  trouve  toujours  un  plus  sot  qui  Tadmire. 

(BOOLEAU.) 

2849.  S'i  n'est  nin  sot,  li  roi  n'est  nin  nôbe. 
LiTT.  S*il  n'est  pas  sot,  le  roi  n'est  pas  noble. 

Il  est  fou  incontestablement.  (Littré.) 
Fig.  Il  est  fou  ou  le  roi  n'est  pas  noble. 
Tournai.  Si  t'  n*ès  pos  seot,  1*  roi  n*es  pos  noble. 

2850. 1  n'y  a  qu*  les  sot  qui  dismintiche-nu  les  gins. 

(Namur.) 

LiTT.  Il  n'y  a  que  les  sots  qui  démentent  les  gens. 

C'est  un  acte  d'irréflexion,  ou  le  signe  d'une  mauvaise 
éducation  et  d'une  présomption  ridicule,  que  d'infliger  un 
démenti  à  quelqu'un. 

A  quoi  bon  se  montrer  et  comme  an  étourdi, 
Me  venir  démentir  de  tout  ce  que  je  di  ? 

(MouÈRE.  VétourdL  I,  se.  5.) 

SOU. 

2851 .  C'est-st-on  patâr  qui  n'a  ni  pèye  ni  tiesse. 

LiTT.  C'est  un  sou  qui  n'a  ni  pile  ni  face. 
Pr.  fr.  —  Etre  usé  comme  un  vieux  sou. 
Etre  usé  jusqu'à  la  corde. 

G*est-9t-on  pat&r  qui  n'a  ni  pèye  ni  tiesse, 
On  vt  coqu'mftr  qui  n'  tint  pus  nou  brouet. 

(V.  Collette.  Li  cour,) 

2852. 1  n'  f&t  nin  quoiri  lu  diérain  patàrd. 

(Stavelot.) 

LiTT.  Il  ne  faut  pas  chercher  le  dernier  sou. 
Var.  Stavrlot.    On  n'  sareut  aveur  lu  diérain  patard. 

LiTT.  On  ne  saurait  avoir  le  dernier  sou. 
Il  ne  faut  pas  chercher  à  obtenir  tout  ce  qu'on  désire.  —  On 
ne  peut  obtenir  tout  ce  qu'on  désire. 

SOUFFLER. 

2853.  Soffler  l' chaud  et  l' freud. 

IjITT.  Souffler  le  chaud  et  le  froid. 


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—  395  — 


Louer  et  blâmer  ane  même  chose,  parler  pour  et  contre  une 
personne,  être  tour  à  tour  d'avis  contraire.  (Agad.) 
Pr.  fr.  —  Souffler  le  chaud  et  le  froid. 

Ji  n'  doim'rens  nin  po  'ne  empire 
Avoa  vos  disos  l' même  teui. 
Eri  d' mi  les  gins  d'  cisse  tire. 
Qui  soiflet  li  chaud  et  V  freud, 

(Bailleux.  Li  iduage  et  V  pauant,  F&ve.  1856.) 

Nivelles.  I  poorte  l'ieau  dins  'ne  main  éyèt  r  feu  dins  Taute. 
SOUFFRIR. 

2854.  Soffri  V  moirt  et  V  passion. 

LiTT.  Souffrir  la  mort  et  la  passion. 

Ëprouver  de  grandes  douleurs  ou  être  très  impatienté. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Souffrir  mort  et  passion. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

MoNS.  Çoula  fiait  que  quand  on  dévro  indurer  morte  é  passion,  i  faut  printe  tout 
ça  éd  du  qu'  ça  vie,  ça  vé  dire  du  bon  costé. 

(Àrmonac  du  Borinage.  4849.) 

2855. 1  fât  soflFri  (èdurer)  çou  qu'on  n'  pout  espêchl. 

LiTT.  Il  faut  souffrir  ce  qu'on  ne  peut  empocher. 

Il  faut  avoir  de  la  résignation,  de  la  philosophie.  —  Il  faut 
faire  de  nécessité  vertu. 

Pr.  fr.  —  Il  faut  vouloir  ce  qu'on  ne  peut  empêcher. 

Tendre  les  hras  à  son  destin^  c*est  de  tous  les  moyens  le  plus 
infaillible  pour  en  adoucir  les  rigueurs. 

(QOITARD.  Dtct,  desprov,  4842.) 

Moifs.  I  fout  souffrir  c*  qu'on  n*  peut  nié  impècher. 

(MOUTBIEUX.  Des  nouvieaux  conte  dés  quié,  4850.) 

Bobinage.  Que  diabe  volez  fai  ?  I  faut  bië  vouloir  çou  qu*on  n'  peut  nié  impècher  : 
après  c*  timpsH^i,  no  d'arons  d' Taute. 

(Àrmonac  du  Borinage,  in  patois  borain.  4849.) 

Sairt-Qoemtin.  y  faut  vouloir  chou  qu*ein  n'  pu  pau  eimpècher. 
SOULIER. 

2856.  Avou  riinwô  d'ine  feumme  et  T  haine  d'on 
curé,  on  fait  des  fameux  soler. 

LiTT.  Avec  la  langue  d'une  femme  et  la  haine  d'un  curé^  oq 
fait  de  fameux  souliers. 

Us  ne  sont  pas  à  user. 


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-  396  — 

2857.  I  n'fât  nin  taper  ses  vis  soler  es  vôye  s' on 
n'a  des  noû. 

LiTT.  Il  ne  faut  pas  jeter  ses  vieux  souliers  dehors  (en  voie), 
si  Ton  n'en  a  de  neufs. 

Un  espoir  brillant  ne  doit  pas  nous  faire  renoncer  à  une 
position  modeste  mais  assurée.  —  Il  ne  faut  pas  lâcher  la  proie 
pour  l'ombre,  etc. 

Basse- Allemagne.  —  Man  muss  das  schmutzige  Wasser 
nicht  weggiessen,  bis  man  reines  hat. 

2858. 1  n'y  a  nou  si  bal  soler  qui  n'  divinse  savate. 
LiTT.  Il  n'y  a  si  beau  soulier  qui  ne  devienne  savate. 
Tout  s'use  à  la  longue.  Il  n  y  a  si  belle  femme  que  la  vieillesse 
n'enlaidisse. 

Pr.  fr.  —  11  n'y  a  si  beau  soulier  qui  ne  devienne  savate. 

(OUD».  Curiotttei  françoUes.  1640.) 

VcRViERS.  A  siervi,  V  flermint  d'vint  batte, 

L' pus  bal  soler  d'vint  savate. 

(REKœti.Spourlmù.iSli,) 

SOUPE. 

2859.  Mouyî  comme  ine  sope. 

LiTT.  Mouillé  comme  une  soupe. 

Très  mouillé.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Trempé,  mouillé  comme  une  soupe. 

Rien  que  d' les  voir, 
J'ai  mon  mouchoir 
Qu*est  trempé  comme  une  soupe... 

(DÉSAUGIEBS.  Pot-pourri  de  la  Ve$tale.) 

Jalhat.  Pierrette. 

Ji  n'  S08  mftye  mali^de,  mi  ;  j'a  portant  attrapé  htr  tote  lu  lavasse  so  l' coirps, 
j*esteus  ossi  frèhe  qu'one  sope. 

(Xhoffer.  Ut  deux  torocke.  I,  se.  8.  4861.) 

Nivelles.  Trimpé  comme  enne  soupe  ;  fraîche  comme  enne  cane. 

2860.  On  dirent  onk  qui  n'a  m&ye  raagnl  chaude 
sope. 

LiTT.  On  dirait  qu'il  n'a  jamais  mangé  soupe  chaude. 
Se  dit  d'une  personne  très  maigre. 
Il  ne  fait  jamais  soupe  grasse. 

{Prov.  de  Bouvellei.  1531.) 
Vab.  Malmedt.    On  dhreut  qu'i  n'  magnabe  nin  chaude  jotte. 


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—  89    — 

2861.  Quand  Y  soupe  bout  sans  feu,  i  faut  s' taire. 

(Tournai.) 

LiTT.  Quand  la  soupe  bout  sans  feu,  il  faut  se  taire. 
Quand  les  choses  se  font  secrètement  et  avec  réserve,  on 
doit  faire  semblant  de  ne  pas  les  remarquer. 

2862.  On  fait  'ne  mèyeu  sope  d'vins  'ne  vèye 
marmite  qui  dWins  'ne  noûve, 

LiTT.  On  fait  une  meilleure  soupe  dans  une  vieille  marmite 
que  dans  une  neuve. 

Varunte.  C'est  d'vins  les  vëyès  marmite  qu'on  fait  les  bonnes  sope. 

On  sait  ce  que  vaut  une  chose  qui  a  été  mise  à  Tépreuve. 

Pr.  fr.  —  On  fait  de  bonne  soupe  dans  un  vieux  pot.  Les 
vieilles  choses  ne  laissent  pas  de  servir.  (AcàD.) 

Dans  les  vieux  pots,  les  bonnes  soupes. 

iOUDiN.  Curtoiitez  françoUet.  4640.) 
JODOIGNB.  Dins  les  vis  pot,  les  bonnes  crauche. 

On  fait  co  bë  de  T bonne  soupe  dins  one  vie  marmite. 

Charleroi.  Ein  roi  n*  woite  né  d' si  près,  si  V  fenmme  a  s*  tite  et  s' raing 
Quand  elle  auret  ciot  an,  eyet  des  dint  d'estoupe, 
Dins  r  vt  queuwet,  dist-o,  on  pout  fait  V  mèyeuse  soupe. 

(Bernus.  Uèterr'mlnt  dé  V  lionne.  Faofe.  1873.) 

2863.  S'èpoirter  comme  ine  sope  à  lessal. 
LiTT.  S'emporter  comme  une  soupe  au  lait. 

Se  mettre  facilement  et  promptement  en  colère.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  S'emporter  comme  une  soupe  au  lait. 

GOLÀS. 

Vis  èpoirtrez-v*  èco  comme  ine  sope  à  lessal, 
Qwand  po  v*  plaire  j'ftret  co  Tintention  di  m' fer  bal  ? 

(Delchef.  Li  galant  déPtiervanU,  I,  se.  3.  1857.) 

S' elle  si  mâkvèle  quéque  fèye,  c'est  po  'ne  minute  ou  deux, 
G'est-st-ine  sope  &  lessal.  c'est-st-on  côp  d'aloumtre, 
Mais  li  bal  timps  rivint  ft  pruml  côp  d' tonnlre. 

(Thiry.  Ine  copenne  to  V  mariège,  1868.) 

Groubiote. 

Ji  n'el  s&reus  fer  r'fonte, 
Et  qwand  'ir  barbote  Ji  m' tais. 
Po  on  rin  elle  si  monte 
Comme  ine  sope  &  lessal. 

(Dehodlin.  Ji  voux,  ji  n'  poux.  I,  se.  2. 1858.) 
Jalhay.  Tuiodôre. 

Jons,  don,  jons,  vos  v's  èmontez  comme  one  sope  à  lesset;  tenez,  prindoz  on 
verre  avou  nos. 

(Xhoffer.  Les  deux  ioroche,  l,  se.  9. 1864.) 


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Nahub.  Binon. 

Vs  avez,  do  côp,  monté  comme  one  soupe  au  lassia. 

{Ut  ardinoU  à  Nameûr.  I,  se.  dernière.  4889.) 

Marche.  To  bous  comme  one  sope  au  lessai. 

T'as,  morblu,  V  liesse  bin  près  des  ch'vei. 

(ÀLBZANDRI.  P'tU  corU.  4860.) 
JoDOiGNE.    Pou  on  ré,  vos  montez  comme  on  posson  d' lassia. 
Nivelles.  Es  s' rilche  ermente  à  flot  comme  enne  soupe  au  lâcha. 

(Renabd.  Us  avenu  de  Jean  d*  Nivellei.  Ch.  Ill,  3«  éd.  4890.) 

Yar.  Gharlbroi.  Toinette. 

L' sintiminl  d'on  pa  vos  fra.r*chaire  comme  eune  soupe  au  lait. 

(Berrds.  V  malade  Saint-Thibau.  I,  se.  8.  4876.) 

2864.  Qwitte  po  qwilte, 
Sope  di  chin. 

LiTT.  Quitte  pour  quitte, 

Soupe  de  chien. 
Quand  la  caille  fait  entendre  son  courcaillet,  c*est  signe  de 
pluie. 

Qwitte  po  qwitte.  Onomatopée  du  cri  de  la  caille. 

2865.  De  r  soupe  aux  navieot, 
Po  d' bûre  et  beauqueop  d'ieau, 
Ch'est  le  potage  des  carme  dequéau. 

(Tournai.) 

LiTT.  De  la  soupe  aux  navets, 

Peu  de  beurre  et  beaucoup  d'eau, 
C'est  le  potage  des  carmes  déchaussés. 

Dicton  populaire  pour  désigner  un  potage  fade  et  peu  garni. 

2866.  Minger  l'sope  es  chaudron.  (Jodoigne.) 
LiTT.  Manger  la  soupe  dans  le  chaudron. 

Se  marier  un  jour  de  pluie. 

SOURD. 

2867.  Li  pus  sourdaut, c'est  V  ci  qui  voul  nin  oyi. 
LiTT.  Le  pire  sourd  est  celui  qui  ne  veut  pas  entendre. 

Se  dit  d'un  homme  qui  entend  très  bien  ce  qu'on  lui  dit,  mais 
qui,  ne  voulant  pas  répondre,  fait  semblant  de  ne  pas  entendre. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  Il  n'est  pire  sourd  que  celui  qui  ne  veut  pas 
entendre.  —  Faire  la  sourde  oreille. 

(OUDm.  Curioiiieijrançoitet^  iG40  ) 


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-  399  - 


Ghablkroi.       Parlet  a  ein  tieslu,  i  n'  vout  né  vos  intinde, 
I  fra  l' biesse  eyèt  l' lourd  ; 
I  gn'a  né  d*  si  mouai-sourd, 
Qui  r  sin  qui  n'  vout  né  vos  comprinde. 

(Bernus.  L'coq  èyèt  V  paroquet.  Faufe.  48i3.) 

FiUMBRiES.  Is  avinne  des  oreille  pou  ascouter,  mais  i  n*a  nie  d' si  bon  maquii 
que  r  sie  qui  n*  vue  nie  intinte. 

(BOSOUETIA.  Tambour  battant,  4886.) 

SOURIS. 

2868.  Dispièrté  comme  ine  potéye  di  soris. 

LiTT.  Eveillé  comme  une  potée  de  souris. 

Se  dit  d'un  jeune  enfant  fort  vif,  fort  remuant  et  fort  gai. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  II  est  éveillé  comme  une  potée  de  souris. 

Cité  par  Tomn.  Dict, 

Jalhat.  MathI. 

J'vosdiro 

.     .    .    Quu  jo  r  trouve  ossu  dispiertée 
Qu'one  potée  du  soris. 

(Xhoffer.  Let  deux  ioroche.  II,  se.  16.  t862.) 
Sairt-Quent».        Gadrue  comme  ein  potée  d' seuris. 

2869. 1  fait  les  soris  et  el-z-y  mette  li  cowe. 
LiTT.  Il  fait  les  souris  et  il  leur  met  la  queue. 
Il  invente  et  affirme  des  mensonges. 

(RSMAGLE.  D/C/.) 

SPECTRE. 

2870.  Fer  comme  li  spér  avou  F  rènâ,  èl  rimette 
wisse  qu'on  Ta  pris. 

LiTT.  Faire  comme  le  spectre  avec  la  borne,  la  remettre  où 
on  Ta  prise. 

Remettre  les  choses  dans  leur  état  primitif. 

Fer  comme  li  spér.  (Légende  du  pays  de  Liège,) 

Po-z-acrèhe  si  terrain,  on  paysan 

Aveu  rescoulé  V  pire 
Qui  marquéve  li  fin  di  s' champ. 
Des  s'faitès  keûre  ni  minet  nin  &  cir  : 
I  l'apprinda, 
Qwand  i  mora  ; 
Ca  on  raconte  qui  lotes  les  nute  i  d'véve 
Yini  poirter  V  rénà,  tant  qui  1'  voix  d'on  vikant 
Li  d'hahe  wisse  qu*i  falléve 
El  rimette  po  qui  fouhe  comme  de  divant. 
Ossu  l'oyéve-t-on  qui  braiyéve 


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-  400  ^ 


D'ine  voix  qu'aveut  tote  i'uir  dé  v'ni  foû  d'on  sared  : 

c  Wisse  don  m*el  f3Ltri  r'mette  ?  Wisse  don  m'el  ftt-i  r'mette?...  » 

Les  cts  qu*  Toy!  s*  sftvl  so  1'  c6p. 
Pus  trônant  qui  les  foye  qui  pindet-st-&x  cohette  ; 

Coula  duréve  dispôye  deux  ans. 
Ine  nute,  ine  vèye  sôlèye,  qui  r'kwëréve  si  Tiège, 

Rottéve  tôt  à  dHruviet  de  champ 
Wisse  qui  li  spér  riv'néve  ;  el  veut  d*vant  lu,  tôt  blanc  ; 
Comme  11  boisson  donne  dé  corëge, 
1  s'arrestèye,  hoûte  et  il  ôt  V  riv'nant 
Qui  d*héve  :  «  Wisse  don  m'el  fftl-i  r'mette  ?  > 
Grëyant  responde  ine  quolibette, 

Li  sôlèye  dit  : 
«  Rimette  lu  wisse  qui  li  l'a  pris.  » 
Min  r  riv'nant  responda  :  c  Merci, 
c  Vos  m' sècblz  foû  de  purgatwére, 
«  Por  vos,  j' prieret  es  paradis.  > 
Et  c'est  d' là  qu'  vint  li  spot  :  c  Fer  comme  li  spér. 
El'  rimette  wisse  qu'on  l'a  pris.  » 

(N.  Defsecheux.  i859.) 

SQUELETTE. 

2871.  Raviser  Tatomèye  de  V  moirt. 
LiTT.  Ressembler  au  squelette  de  la  mort. 
Se  dit  d'un  homme  fort  maigre.  (Acad.) 

BEAURiONC.    On  r  vet  sèchl  d' tourmint  dins  ono  télé  vicairie, 
Elle  n'a  qu'  les  accopler,  c'est  comme  one  antomie. 

(Vermer.  Les  sôléye,  4863.) 

Charleroi.  Les  rat  d'avint  leu  sou, 

Fauce  qu'il  avint  peu  du  marou, 
I  n'  mingint  qu'à  mitan,  sèche  comme  des  antomie. 

(Bermus.  L'  chat  èyèt  T  guerlot,  Faufe.  1873.) 

MoNS.        J' d'ai  assez  dé  c'  jeu  là,  je  n'  veux  nié  passer  m' vie, 
A  dev'ni  sec,  ici,  comme  enne  vraie  antomie. 

(Leteluer.  L'ermite  èyèt  V  grand  seigneur.  Faufe.  1867.) 

Mous.  J' sus  sec,  n'est  pas,  sec  comme  ein  antomie, 

Mes  de  c'  fois-ci  èj'  vas  tél'mint  bouffer. 

(J.-B.  Descamps.  Vife  les  gint  riche.  Gh.  1850.) 

Yar.  Tournai.  C'est  un  desalteu  d' mulette. 

On  désigne  ainsi  un  homme  pâle,  amaigri  par  une  maladie 
qui  Ta  mis  à  deux  doigts  de  la  mort. 

JoDOiGNB.  On  dirot  one  atomie. 

Var.  Jodoigne.        On  lerot  l' gazette  au  truviet  de  s' corps. 

lesse  crau  comme  on  fiermint  qu'a  V  jaunisse. 

RoccHi.  C'est  corne  eune  alomie. 

(HÉGART.  Dict.\ 


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—  401  — 
STOCKFISCH. 

2872.  Il  est  comme  li  stockfesse  :  i  n'  fait  ni  bin 
ni  ma. 

LiTT.  Il  est  comme  le  stockfisch  :  il  ne  fait  ni  bien  ni  mal. 

C'est  un  homme  insignifiant^  indolent,  sans  amour  du  bien 
ni  du  mal. 

l'anime  triste  di  coloro 

Ghe  visser  senza  infamia  e  senza  lodo. 


Non  ragioniam  di  lor,  ma  guarda  e  passa. 

(Dante.  Infemo,  cap.  III,  v.  35  et  suiv.) 
Cité  par  Forir.  Dict, 
Basse-Allemagne.  —  Das  ist  ein  Stockfisch  (une  inutilité). 

SUCRE. 

2873.  Magnî  de  souc  à  V  losse. 
LiTT.  Manger  du  sucre  avec  une  louche. 

Manger  des  friandises  ;  avoir  tout  ce  qu'on  peut  désirer  ;  être 
heureux  et  content. 

On  dit  aux  petits  enfants  :  Es  paradis,  on  magne  de  souc 
à  V  losse. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Is  ëcorègins  1*  parisien 

A  soffiri  ses  mft  patienmint 

L's  y  promettant  es  paradis  des  crosse, 

Et  tôt  leu  s6  de  souc  à  V  losse. 

(Hanson.  Li  Hinriade  travetlèye,  Ch.  X.  1780.) 

Raminez-m'  es  nosse  bal  pays, 
Si  pan  tôt  sèche  est  pus  di  m'  gosse. 
Qui,  Ion  d' là,  mi  vèye  caresst 
Di  douceur,  jusqu'à  souc  à  V  losse. 

(Thiby.  On  coirbâ  franc  ligeois.  Conte.  iS6  .) 

Ci  n'est  nin  co  Y  moumint  di  fer  s'pranglre, 
Li  souc  à  r  losse  va  nos  tourner  de  cire. 

(Âlcide  Prtor.  Menu  du  banquet,  187S.) 

Chableroi.  J'  mougne  des  p'tits  suque  à  V  lousse,  j' sus  bin  dins  1*  paradis, 
Ji  dWise  avet  l' bon  Dieu,  achite  tout  à  sto  d' li. 

(Bernus.  Vèterr'mint  dé  V  lionne,  Faufe.  1873,) 

SUEUR. 

2874.  On  n'  sét  nin  çou  qu'  cosse  ine  gotte  di 
souweûrdi  maçon. 

LiTT.  On  ne  sait  pas  ce  que  coûte  une  goutte  de  sueur  de 
maçon. 

26 


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—  402  — 

Les  nraçons  travaillent  posément  et  tranquillement,  on  ne 
les  a  jamais  vus  en  transpiration. 

SURPLUS. 

2875.  C'est  V  rawette. 
LiTT.  C'est  le  surplus. 

Façon  de  parler  proverbiale  qui  signifie  quelque   chose 
par  dessus. 

Pr.  fr.  —  Et  haie  au  bout. 

Et  quelque  chose  par  dessus.  (Acad.) 

Sept  et  sept  et  l' rawette  {Sept  plats  à  chaque  service^  et  le  deêterl.  En  tète  da 
menu  du  banquet  anniversaire  de  la  Société  wallonne^  4858). 

Orig.  —  Menu  du  dîner  ordinaire  des  derniers  princes- 
évôques  de  Liège. 

Ghachouls. 

Riwèrihez-m'ès,  cher  docteur, 
Et  ji  v'  bfthe  treus  fèye  à  picette. 

Hknar. 

C'est  trop  pau,  i  m' fftt  ine  rawette. 

(DbHablez.  Les  hypoconu,  II,  se.  i'«.  1757.) 

Et  cœtera,  et  po  l' rawette. 
Qui  Belsébatb  so  a*  quowe  t*èpoite. 

(Hansoh.  Li  Hinriade  travestiffe,  Gh.  II.  4780.) 

Mais  po  r  rawette  vinez  portant  soper, 
Gn'ftret  quéque  flacon  d' distopé. 

(BiaLLECX.  Ll  poète  garanti  par  le»  talnt,  Fave.  4854.) 

Ca  les  joû  d*  flesse,  j'a-st-ine  rawette, 
G'est-st-on  micbot,  ou  tote  aute  cboi. 

(HOCK.  Put  hureux  qu^on  roi,  Gh.  4855.) 

Vos  n'y  piëdrez  rin  ;  di  pus,  ji  qwtrret  si  n'y  a  nin  co  ine  saquoi  k  v'  diner  po 
r  rawette. 

(MACMtE.  BaltH.  1865.) 

Veiyibiis.  On-z-y  donne  po  l' rawette 

Ine  belle  imauge  avou  ; 
Ga  Renoz,  di  s' maquette, 
Ennès  heut  à  pognou. 

(Rerier.  Hoûye,  chatu.  banquet  de  4868.) 

Namur.  Nos  allans  d'viser  à  l'orèye 

D'one  sort  di  gins  qui  gn'enne  a  tant  : 
Qui  teigne-nu  do  diale  leu  cervèye, 
Ont  d' rawette  li  rage  do  cancan. 

(WÉROTTE.  Lee  allumeux  (f  lampe.  Oh.  4867.  4«  éd.) 


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—  403  — 


TABLE. 

2876. 1  n'  fât  nin  qwitter  V  tâve  di  faim  morant. 
LiTT.  Il  ne  faut  pas  sortir  de  table  mourant  de  faim. 
Il  faut  profiter  du  repas  qui  vous  est  offei*t;  il  faut  jouir  des 
avantages  quise  présentent. 

TABLIER. 

2877.  C'est-st-on  loge  ventrain  sins  cowette. 
LiTT.  C'est  un  large  tablier  sans  cordon. 

C'est  une  chose  incomplète. 

11  remplit  toutes  les  conditions,  sauf  celle  qui  est  indispen- 
sable. 

...  Au  demeurant,  le  meilleur  fils  du  monde. 

(Cl.  Marot.) 
Cité  par  FoRiR.  Dict. 

C'est  des  grands  ventrain  sins  cowette. 

(Hocx.  Mceurs  et  couiumei.  187S.) 

GÈBA. 

D'abord  c'est-st-on  rin  n'  vàt,  Iftge  ventrain  sins  cowette, 
Des  wallon,  des  tlbon,  kinohou  po  ses  dette. 

(Remoucbahps.  Le$  amour  d'à  Gèrd,  II,  se.  6. 187S.) 

Daditi. 

Elle  est  s&vêye  sins  m' pay!  ;  allez  mftle  paye,  pèlèye  madame,  pouyeûse,  qwàrèye 
tiesse,  grand  ventrain  sins  cowette. 

(Baron.  Li  tap'reue  di  cwârjeu.  Se.  8.  i88S.) 

ViRViERS.  Ossu  dit-st-on  qu'  Baure  et  Finette, 

Fet  des  grands  ventrain  sins  cowette. 
Pus  haut  quu  l' cou  volet  peter. 
C'est  r  fiesse  i  f&t  bin  s'amuser. 

(Pue.  Lujiene.  Ch.  4884.) 

2878.  Ci  n'est  rin  qwand  l' ventrain  ni  s' lîve  nin. 
LiTT.  Ce  n'est  rien  quand  le  tablier  ne  se  soulève  pas. 
Excuse  de  la  jeune  fille  qui  s'abandonne. 

On  dit  aussi  : 

Ci  n'est  rin  qwand  les  p'tit  n'  racuset  nin  les  grand. 

TABOURET. 

2879.  Mette  les  chame  su  les  cossin.  (Namur.) 
LiTT.  Mettre  les  tabourets  sur  les  coussins. 

Mettre  tout  en  l'air,  ne  rien  épargner  pour  bien  recevoir 
quelqu'un.  (Acad.) 

Maliiedt.  Mette  les  cossin  so  les  chèytre. 

JoDOiGRi.  Nos  mettrans  les  cessé  seu  les  éhame. 


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—  404  — 
TAIRE. 

2880.  Vât  mî  s' taire  qui  d'  ma  jâser. 

LiTT.  Mieux  vaut  se  taire  que  mal  parler. 

Un  grand  parleur  s^attire  souvent  de  méchantes  aflMres. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Trop  gratter  cuit,  trop  parler  nuit. 
In  multiloquio  non  décrit  peccatum. 

(ProY.  de  Salomoh.  CI.  V.  i9.) 

Os  unum,  natura  duas  formavit  et  auras, 
Ut  plus  audiret  quàm  loqueretur  homo. 

Prov.  provençal.  Vau  ma  calar  que  foual  parlar. 

{Revue  det  langue»  romane»,  4881.) 

Prov.  espagnol  :  £1  poco  hablar  es  oro,  y  el  mucho  es  lodo. 

Prov.  italien  :  Chi  parla  semina,  et  chi  tace  raccoglie. 

V.  QUITARD.  IHct.,  p.  582. 

Prov.  arabe  :  Le  silence  est  d'or  et  la  parole  est  d'argent. 

Meur  vaut  bon  teisir  ke  trop  parler. 

(Proverbe  del  vOain.  XIY*  siècle.) 

Vab.  Uarchi.       Qwand  ont  fait  toumet  à  borique, 

L*  motus  sovint  yki  mt  qu'  li  r*plique. 

(Alexandre.  F  tu  cortL  4860.) 
Nahdr.  I  vaut  mia  s*  taire  qui  d' mau  causer. 

Mous.  Je  n*  sus  nié  fort  malin  ; 

J' sus  co  trop  jeune  et  j'ertiés  ça  dé  m'  père 
Qu'ein  blanc  bec  fait  co  mieux  de  s*  taire  que  d*  mau  parler. 
(Leteluer.  El  V  leup  iyét  V  quévau.  Fauve.  Armonaque  dé  Mon».  4848.) 

Frameries.  I  vont  mue  s' taire  que  d' mau  paurler. 

TALON. 

2881.  J'aime  mî  ses  talon  qu'  ses  bèchette. 

LiTT.  J'aime  mieux  ses  talons  que  (es  pointes(de  ses  souliers). 
J'aime  mieux  le  voir  partir  que  le  voir  arriver.  —  Ses  visites 
m'obsèdent. 

Pr.  flamand.  Welkom  :  wan  vertrekt  gy  ?  (Soyez  le  bien 
venu  :  Quand  partez-vous  ?) 

Il  est  gentil,  votre  enfant  :  à  quelle  beure  est-ce  qu'on 
le  coucbe  ? 

J*aime  mieux  voir  vos  talons  que  votre  nez. 

(Ouduv.  Curlotitet  françoUêt.  4640.) 

Hais  Olivl,  qu'aveut  p*chl  v6ye  ses  talon  qu'  ses  bèchette,  Il  présinf a  ine  pèce  di 
dozB  sooz. 

(MAGRtE.  BaUH,  486S.) 


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—  405  — 

AiLT. 

Cours  èvôye,  laid  potince  ;  à  chaque  fôye  qui  ti  vins, 
I  m'arrive  on  displi,  ou  bin  quëque  laid  mèhin  ; 
J'aime  ml  vèye  tes  talon  qui  de  vëye  tes  bècbette. 

(TOOSSAIMT.  Lambert  lifoirtôU,  II,  se.  l»».  1871.) 
Et,  si  Tos  'nnès  jftst  &x  gins  wisse  qu'i  vont  s'  mette, 
On  V*  dtret  qu'on-z-aime  ml  leus.  talon  qu'  leus  bècbette. 

(DEL4R6B.  Ine  copenne  conte  le»  pèk'uu.  1873.) 
Marche.  Et  mutoi  d'main,  l' celle  qui  to  hante, 

AimVet  ml  tes  talon  qu'  tes  plante. 

(Alexandre.  P'titeorti,  1860.) 
Vab.  Jodoigme.       Vaut  mia  qu'  l'èvouye  que  les  blé. 

Nivelles.  Ces  affaire  là  pour  mi,  j'ouse  el  dire,  c'est  les  mointe 

Min  tant  qu'  ça  dure,  j'ai  mieux  vir  vos  talon  qu'  vos  pointe. 

(Renard.  Les  avent.  de  Jean  <f  Nivelles,  Cb.  VI,  3«  éd.  1890.) 
MONS.  Bt  v'nu  ;  quand  râliez? 

MoHS.  I  n'  fouloi  nié  d' lunettes  pou  vire  qu'elle  aimiont  mieux  nos  talon  qu'  nos 
pointe. 

(Leteluer.  Arm,  dé  Mont,  1850.) 
Tournai.         On  aime  mieux  vir  ses  talon  qu'  ses  pointe. 

Valencbnnes.     J'aime  mieux  ses  talons  qu'  ses  pointes. 

(Hécart.  Dlci.) 

Saint-Quentin.  Mais  quand  qu'ein  n'a  pau  V  sous,  chés  geins,  ils  ont  pus  quier 
vos  talons  qu'  vos  pointes. 

(Gossec.  Lettret  picardes.  1840.) 

Basse- Allemagne.  —  Ich  sehe  lieber  die  (seine)  Hacken  als 
die  (seine)  Zehe. 

TAMBOUR. 

2882.  Parti  sîns  tabeûr  ni  trompette. 
LiTT.  Partir  sans  tambour  ni  trompette. 
Partir  à  la  dérobée.  —  Déloger,  se  retirer  secrètement  sans 
faire  de  bruit.  Se  dit  surtout  d'un  homme  qui  part  ainsi,  pour 
ne  pas  payer  ce  qu'il  doit,  ou  pour  fuir  un  danger.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Partir  sans  tambour  ni  trompette.  —  Déloger  sans 
trompette. 

Holà  !  Madame  la  belette, 

Que  l'on  déloge  sans  trompette  ! 

(Latontainb.) 
Baic6p  sins  tabeûr  ni  trompette, 
Prindlt  vite  li  pour  d'escampettte. 

(Hanson.  Li  Hinriade  travesièye,  Gh.  II.  1780.) 

Li  priestrèye  divint  mouale, 
Et  des  saze  l'infern&le  cabale, 
Sins  tabeAr  et  sins  trompette  fût. 
Tôt  comme  on  larron  qu'on  porsût. 

(Hanson.  H  Hinriade  travesièye,  Gh.  X.  1780.) 


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—  406  — 

ÇoulsL  kinohou  d*  l 'alouette 

Elle  dit-st-à  ses  ëfant  ; 
Habèye,  il  est  timps,  dilogeans 
Sins  tabeûr  ni  trompette. 
(DEHiif.  V alouette  et  sesjône  et  V  maiue  dé  champ,  Fàve.  i85S.) 

Jamàye  sins  tabeûr  ni  trompette, 
Quéque  pftrt  li  musicien  n'iret  ; 
Et  çou  qu'aime  li  ml  qu*on  répète 
C'est  les  toûrnèye  ft  c&baret. 

(WiLLU.  En  miuique,  Ch.  1880.) 
DniAMT.  Sosm. 

Mains,  en  attindant,  es  cachette, 
Ni  serait-ce  nin  on  pau  naïf. 
Si,  sins  tambour  ni  trompette, 
Ji  m' sipaurgneuve  on  coup  d' canif. 

{On  drôle  di  moainnache.  Se.  6.  4872.) 

Nivelles.       Ah  !  je  l'avais,  l' courache  !  El  cin,  bin  intindu. 

Sans  tambour  ni  trompette,  à  rad'mint  m'incouru. 

(Rerard.  Les  avent.  de  Jean  d' NivéUet,  Ch.  II,  3*  éd.  4890.) 

2883.  L' cien  qu'a  fait  V  tambour  n'a  au'à  fer  les 
maquet.  (Nivelles.) 

LiTT.  Celui  qui  a  fait  le  tambour  n'a  qu*à  faire  les  baguettes. 

.C*est  à  celui  qui  a  entrepris  une  chose  qu'il  appartient  de  la 
finir  complètement  ;  c'est  une  obligation.  —  Celui  qui  a  fait  le 
principal  doit  faire  les  accessoires. 

CnARLERoi.  N'y  a  né  d' si  vl  pelon  qui  n*  peut  trouver  s' couTiette, 
Et  r  cin  qu'a  fait  l' tambour,  dit-st-o,  bit  les  maquette. 

(Berncs.  Vèterr'mint  dé  V  lionne.  Faufe.  1873.) 

2884.  Miner  tambour  battant. 
LiTT.  Conduire  tambour  battant. 

Remporter  sur  quelqu'un  plusieurs  avantages  successifs;  le 
malmener,  le  presser  vivement;  ne  pas  donner  de  relâche. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  -—  Mener  quelqu'un  tambour  battant. 
Autre  prov.  :  Partir  tambour  battant;  à  grand  bruit,  au  vu 
et  au  su  de  tout  le  monde. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Opposans,  à  c'  peûpe  arègl, 
Ine  nation  qui  p6ye  nos  vingt. 
Qui,  tambour  battant  vis  el  mône, 
L'iiAVont  qu*  nos  fait  vftt  bin  cisse  pône. 

(Hansom.  UHinriade  travetcèye.  Ch.  I.  4780.) 
Et  nos  'nn*  irans  lambour  battant, 
Li  gftre  communale  en  avant. 

{Chanson  liégeoise  de  4830.) 


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-  407  — 

N'as-ju  nin  bin  pÀrlé  à  c'ste  heure, 
Qu*ine  aute  qui  mi  'nnès  faisse  ottant, 
Qu'on  m'apoite  li  drapeau  d'honneur, 
Ji  sins  qu' j'es  va  tambour  battant. 

(Couplet  dédiét  dx  mdne  de  teplimbe  1830.  Vers  1850.) 

Li  simpe  sôdàr  vôreut  esse  pus  qui  s' maisse 
Po  fer  roter  les  aute  tambour  battant. 

(Bauwers.  Ine  bonne  gotte  dipèkeu  Ch.  1880.) 
Verviebs*  Lu  ch'v6. 

Mais  nos  aute,  nos  n'  sarins  jamftuye  es  dire  ottant, 
0  cocher,  salve  ou  s6,  nos  mène  tambour  battant. 

(IBOFTIB.  lA9  biesse.  I,  se.  8. 1858.) 
Gharlekoi.  L'  rèvoyt  tambour  battant. 

ImnBGNE.  Bourbon  vinguet  tambour  battant 

Devant  Paris  setier  soun  camp. 
(Faucon.  La  Henriade  de  Voltaire  mite  en  vert  burUtquet 
auvergnau.  Ch.  X.  1798.) 

TAMIS. 

2885.  Il  a  s'tu  passé  à  fin  tamis. 
LiTT.  Il  a  été  passé  au  an  tamis. 

On  Ta  passé  par  Tétamine.  —  On  a  épluché  sa  conduite,  on  a 
scruté  toutes  ses  actions. 
On  dit  aussi  : 

Il  a  s'tu  r'passé  ft  fin  tamis. 

I  n'y  a  nin  cial  ni  quic  ni  quac, 
Jowez-v'  de  pique,  ji  jowe  de  make. 
I  At  tôt  passer  po  l' tamis 
D'pôye  les  pus  grand  jusqu'àx  pus  p'tit. 

(Patquèye  to  Ut  timinaritte,  1735.) 

I  n'a  fait  noile  difficulté, 

De  dire  divins  s' pruml  réplique 

Qu'il  a  fait  paralte  es  public 

Qui  les  docteur  po  esse  admis 

Divint  passer  po  l' fin  tamis. 
(De  Rtckmah.  Patquèye  critique  et  calotenne  to  let  affaire  dé  ¥  médicène.  173S.) 
Vab.  Namur.  Il  a  sti  tam*gt  au  tamis  d' soie. 

UoNS.  Nos  n'arions  nié  ossu  faire  s'n  éloge  avant  qu'i  passe  au  fin  tamis  d' deux 
tois  camarade  qu'ont  fait  leus  preûfe. 

(Leteluer.  Àrmonaque  dé  Mont,  1856.) 

TAPAGE. 

2886.  Elle  minet  on  tapage  comme  des  aguesse 
qu'on  vèyou  on  r'nâ. 

LiTT.  Elles  font  un  tapage  comme  des  pies  qui  ont  vu  un 
renard. 


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—  408  — 

Se  dit  des  femmes  qui  causent  ensemble  avec  beaucoup  de 
volubHité. 

TARD. 

2887.  Vât  mî  tard  qui  mâye. 
LiTT.  Vaut  mieux  tard  que  jamais. 

Il  n'est  jamais  trop  tard  pour  bien  faire. 

Pr.  fr.  —  Il  vaut  mieux  tard  que  jamais. 

Mais  il  vaut  mieux  tard  que  jamais. 

(MouÈRB.  Vimprompttt  de  VertaUUt,) 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Mais  vit  ml  tard  qui  m&ye,  et  po  v*ni  on  pau  tard 
I  n'  pièdront  nin  leu  part. 

(Bailledx.  Les  mtmbe  et  U  itoumac.  Fâve.  1852.) 

HiRRI. 

Ji  SOS  nàhl  d' coula,  ji  voux  viker  es  pftye, 
£t  sûre  li  spot  qui  dit  :  i  v&t  mt  tftrd  qui  m&ye. 

Variante.  Prindez  on  cristère 

Po  prugî  voste  hérésèye  ; 
Di  rik'minci  ine  bonne  vèye 
I  n'est  m&ye  trop  tard 
Di  fûre  li  hazàrd. 
{Contrêverse  entre  un  ministre  protestant  et  un  liégeois  catholique. 
Fin  du  XVII«  siècle.  B*  et  D*.  Choix  de  cbûisons.) 

Variante.  Vàl  ml  timpe  qui  tard. 

(Forir.  Diet,) 
Fraheries.  Mue  vaut  tard  que  jamin. 

Saint-Qdentin.    y  veud  mieux  tard  qu'  pau  du  toute. 
Douai.  Infln  y  vaut  min  tard  qu'  point. 

(Dechristé.  Souvenirs  d'un  homme  d*  Douai,  1856.) 

Basse-Allemagn£.  —  Besser  spât  als  gar  nicht. 

2888.  Trop  taurd  à  Tsope  n'a  jamais  rin.  (Marche.) 

LiTT.  (Celui  qui  arrive)  trop  tard  à  la  soupe,  n'a  jamais  rien. 
Celui  qui  retarde  de  faire  une  chose,  la  rate;  il  faut  arriver 
à  temps. 

Var.  Tintigny.  Il  aret  la  lavette  an  pot. 

TARTINE. 

2889.  Ine  bonne  crasse  tâte  di  bourre  n'a  mâye 
sitrônné  s'  maisse. 

LiTT.  Une  bonne  grasse  tartine  de  beurre  n'a  jamais  étranglé 
son  maître. 


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—  409  — 

II  ne  faut  pas  dédaigner  les  aliments  sains,  quelque  simples 
qu'ils  soient.  —  Il  faut  rechercher  avant  tout  les  qualités 
solides. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Yar.  Jodoigne.  On  n'  se  strôime  jamais  en  mingeant  (en  bevant)  crau. 

2890.     Wârdez  vos  couyonnâde, 
Po  magnî  avou  vosse  tâte. 

LiTT.  Gardez  vos  plaisanteries 

Pour  manger  avec  votre  tartine. 
Expression  employée  pour  faire  taire  un  mauvais  plaisant. 

TatI  (jasant  de  gros  lot). 
I  f&t  qu'i  n*âye  onk  qui  Tàye. 
Bièth'mé. 
Ci  sèret  vos,  sins  fâte. 
Tat!. 
Wàde  tes  couyonnâde,  v!,  po  magnt  avou  t' tâte. 

(Rehouchahps.  Tâtl  Vperriqui.  I,  se.  6.  1885.) 
Matanne  (bogeant  s' fô  cou). 

Voila  disfait,  Tatenne,  wàrdez  vosse  couyonnâde, 
Elle  cbervret  d'  ramonasse,  à  dthe  beôre,  so  vosse  tâte. 

(Cb.  Hannat.  Les  amour  (TA  Mayanne,  II,  se.  9. 1886.) 

12891 .  C'est-st-on  magneu  d' lâte  âx  èfant. 

LiTT.  C'est  un  mangeur  de  tartines  (qu'il  enlève)  aux  enfants. 
Il  abuse  de  sa  force, de  son  habileté;  il  s'en  prend  aux 
novices. 

Un  mangeur  de  petits  enfknts. 

(OUDIN.  CuriasitezfrançoUu.  1640.) 

TATl. 

Ji  n'  veux  nin  vis  bapper  vos  aidan. 

On  n'  ml  loum'ret  jamftye  magneu  d' tâte  &x  èfant. 

(Remouchamps.  Tâti  r  perriqui,  I,  se.  7.  1885.) 
Var.  Tournai.    Laisser  minger  s' pain  su  s'n  assiette. 

2892.  Chacun  tire  do  bûre  su  s' tartine.  (Marche.) 
LiTT.  Chacun  attire  du  beurre  sur  sa  tartine. 
Chacun  cherche  ce  qui  lui  est  profitable,  avantageux. 

Marche.  Jacque. 

Pace  qu*i  sorit  todi  qwand  vos  baugez  s*  platine. 
Ou  qu'on  11  deut  poirtet  do  bûre  su  s' tartine. 

(Alexandre.  Li  pèchon  d'avril.  I,  se.  â.  1858.) 
JoDOiGME.     Gbacun  sache  le  pe  que  pout  de  bûre  se  s*  tarteune. 


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—  410  - 
TASSE. 

2893.  Vos  trouverez  Y  tasse  hôrdêye. 
LiTT.  Vous  trouverez  la  tasse  ébréchée. 

Se  dit  lorsqu'on  doit  épouser  une  veuve. 

TAUDIS. 

2894.  Quai  pinake,  enne  vake  n'y  r'connich'rai  nié 
s'viau.  '  (MoNS.) 

LiTT.  Quel  taudis,  une  vache  n'y^  reconnaîtrait  pas  son  veau 
ou  le  môme  proverbe  rimé. 

CH  ein  vrai  pinake, 
Es  s'  viau  n'  sVoi  nié  r'counea  pa  *ne  vake. 

(SiGÀRT.  Dict,  4870.) 

C'est  le  comble  du  désordre,  de  la  malpropreté,  c'est  une 
habitation  misérable. 

Nivelles.  Enne  vache  ne  r*trouverrou  ni  s' via. 

TAUREAU. 

2895.  Esse  pé  qui  V  torat  d'à  V  dînae.  (Herstal.) 
LiTT.  Etre  pis  que  le  taureau  de  la  dime. 

Se  dit  d'un  homme  d*un  tempérament  très  ardent. 

a  II  existait  au  moyen  âge,  une  grange  de  la  dime  :  heure 
de  V  dîme  (');  c'était  là  que  nos  bons  ayeux  portaient  la  quote- 
part  à  l'église.  La  paroisse  possédait  aussi  un  taureau  ;  chaque 
particulier  qui  voulait  y  conduire  sa  vache  devait  donner  le  veau 
au  curé  de  l'église  de  Notre-Dame  de  Herstal.  i  (Delarge.) 

TEL. 

2896.  Té  ti, 

Té  mi.  (Namur.) 

LiTT.  Tel  toi, 

Tel  moi. 
Je  serai  tel  pour  toi  que  tu  seras  pour  moi. 

(H.  Chavée.  Français  et  wallon,  parallèle  linguittique,  1887.) 

TEMPÊTE. 

2897. 1  n'y  a  nou  timpesse  qui  n'  vinse  à  pont. 
LiTT.  Il  n'y  a  pas  de  temps  si  mauvais  qui  ne  vienne 
à  point. 

(')  Il  existe  encore  à  Herstal  une  partie  de  la  grange  de  la  dime,  près  de  Péglise 
Notre-Dame  à  la  Licour,  ou  pour  mieux  dire  à  Licour  (résidence  du  maire  du  palais 
Pépin  de  Héristal). 


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-  411  ~ 

Ce  qui  fait  du  tort  à  l'un,  profite  à  l'autre.  —  Toute  chose,  si 
désagréable  qu'elle  soit,  a  toujours  un  bon  côté. 
A  malo  bonum. 
Il  n'est  mal  dont  bien  ne  vienne. 

(Gabr.  Mecbier.  Trésor  des  sentences.  i568.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

BAzm. 

Prindez  corège,  il  Irèt  ml,  j'espère. 

N'y  a  noa  timpesse  qui  n'  vinse  quéque  fèye  à  pont  ; 

Titine  est  j6ne,  elle  rik'noh'ret  ses  toirt 

Ca  '1  vis  aime  bin,  po  coula  j'ès  respond. 

(Demoulin.  On  pèbon  d'avrt.  Se.  4. 186  .) 

I  n*y  a  nou  timpesse  qui  n*  vinse  à  pont,  èdon  ;  j*a  todi  vèyou  qui  dWins  les 
manège,  après  *ne  orège  on  raveut  V  bat  timps. 

(Willem  et  Bauwens.  U  galant  d'à  Fifine,  Se.  4. 1883.) 

TEMPS. 

2898.  Avou  r  timps,  on-z-a  d*  Tage. 
LiTT.  Avec  le  temps,  on  a  de  l'âge. 

On  devient  raisonnable  en  vieillissant. —  Le  temps  mûrit 
tout. 

En  vivant  Ton  devient  vieux. 

(Gabr.  Meurkr.  Trésor  des  sentences,  1568.) 

S'emploie  aussi  comme  réponse  à  :  Nos  avans  V  timps,  pour 
dire  qu'il  ne  faut  pas  attendre. 

2899.  C'est-st-on  timps  d'fôre  à  Lîge. 

LiTT.  C'est  un  temps  de  foire  à  Liège.  Du  mauvais  temps. 
La  foire  de  Liège  a  lieu  le  2  novembre. 

MoHS.  In  fait  d'  temps,  V  foire  dé  Mons  en'  d*a  sovint  qu*un,  c't  ein  temps 
d' quié  ;  quand  c*  n*est  nié  dé  V  pleufe,  c'est  dé  V  gelée  ;  quand  c'  n'est  nié  dé 
r  gelée,  c'est  dé  l' neige.  Hais  l' pus  souvint  qu'on  a,  c'est  dé  1'  soupe  dé  quié  ;  et 
c'est  si  tell'mint  vrai,  que  quand  i  pleut  à  Mons  et  au  long  du  jour,  au  pruntemps 
ou  bé  à  l'été,  vos  inlendez  dire  :  Là  co  du  temps  d' foire  !  force  que  lés  Montois 
sons  habitoué  à  vire  du  laid  sale  temps  pendant  leu  foire. 

(Lkteluer.  Àrmonaquedé  Mons,  1861.) 

Nivelles.         G'est-st-ein  vrai  temps  d' fiesse  à  Nivelles. 
La  foire  de  Nivelles  commence  le  dimanche  qui  suit  la 
Saint-Mi(;hel  (29  septembre). 

2900. 1  n'y  a  nou  timps  qui  n'  vinsse  et  nouk  qui 
n'  passe. 

LiTT.  Il  n'y  a  pas  de  temps  qui  ne  vienne  et  pas  qui  ne  passe. 
Tout  passe,  tout  se  renouvelle.  —  On  ne  peut  pas  être  et 
avoir  ét^  —  Heur  et  malheur  n'ont  qu'un  temps. 


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—  412  - 

Cieite,  elle  eurti  l' timps  long,  mais  i  n'y  a  nou  timps  qui  n*  vtnse  et  nook  qui 
n*  si  passe. 

(MagméE.  BaUH.  1865.) 

Varunte.  Toi  timps  vint  comme  tôt  timps  passe. 

2901.  I  n'y  a  rin  qui  vasse  pus  vite  qui  V  timps. 
LiTT.  II  n'y  a  rien  qui  aille  plus  vite  que  le  temps. 

Les  anciens  représentaient  le  temps  avec  des  ailes. 
...  Fugit  irreparabile  tempus.  (Virgile.) 

Le  temps,  cette  image  mobile 
De  rimmobile  éternité. 

(Thomas.  Ode  twr  U  temps.) 
Cité  par  Forir.  Dict. 

2902.  Li  timps  c'est  d' l'ârgint, 
LiTT.  Le  temps  c'est  de  Pargent. 

II  ne  faut  pas  perdre  son  temps. 
Pr.  fr.  —  Le  terme  vaut  l'argent. 

(OuDiif.  Curiotitei  françoites,  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 
Cf.  Time  is  money. 

2903.  I  gn'a  co  de  timps  d'vant  qu'i  fasse  nute. 
LiTT.  Il  y  a  encore  du  temps  avant  qu'il  fasse  nuit. 

Ne  nous  pressons  pas.  —  Il  n'y  a  pas  péril  en  la  demeure. 

2904. 1  gn'a  timps  po  tôt. 
LiTT.  II  y  a  temps  pour  tout. 

Pr.  fr.  —  Il  y  a  temps  pour  tout  ;  il  y  a  temps  de  rire  et 
temps  de  pleurer,  temps  de  parler  et  temps  de  se  taire.  (A.gad.) 
Cf.  le  chapitre  I  du  livre  de  VEcclésiaste. 

I  gn*a  on  timps  po  rire  et  ine  aute  po-z-ovrer. 

(Remacle.  Dict,  4839.) 

BASSE-ALLEtfAGNE.  —  Alles  zu  seiner  Zeit. 

2905. 1  n'y  a  rin  d' pus  âhî  à  èdurer  qui  Fbat  timps. 

LiTT.  Il  n'y  a  rien  de  plus  facile  à  supporter  que  le  beau 
temps. 

On  s'habitue  aisément  au  bonheur. 

Cf.  la  maxime  de  La  Roghefougault  :  Nous  avons  tous 
assez  de  force  pour  supporter  les  maux  d'autrui. 

2906.  Touwer  l' timps. 

LiTT.  Tuer  le  temps. 

S'amuser  à  des  riens,  aQn  de  passer  le  temps  sans  ennui. 

(ACAD.) 


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—  413  — 


II  est  de  trop  bonne  heure,  et  Ton  ne  sait  que  faire, 
Pour  tuer,  comme  on  dit,  le  temps  ou  s*en  distraire. 

(Alf.  DE  Musset.) 

Av^  r  samaine  de  V  fiesse,  si  ji  jowe  ine  manchette, 
Ci  sèret  d'vins  les  jeu  qu'on  n'  discompte  nin  V  berwette, 
A  'ne  diméye  censé  li  bèye,  à  deux  censé  k  bourlà, 
Histoire  de  touwer  l' timps,  sins  s' fer  ni  bin  ni  ma. 

(Thirt.  Ine  copenne  to  T  mariège.  1858.) 

Touwer  l' timps, 
C'est  r  di visse  des  màiès  gins. 

(FORIR.  Dict.) 

Basse-Allemagne.  —  Die  Zeittôdten. 

2907.  De  limps  de  vî  bon  Diu. 
LiTT.  Du  temps  du  vieux  bon  Dieu. 

Il  y  a  fort  longtemps.  —  Se  dit  pour  marquer  des  siècles 
éloignés,  des  siècles  grossiers. 

Pr.  fr.  Du  temps  que  la  reine  Berthe  filait.  —  Du  temps 
qu'on  se  mouchait  sur  la  manche. 

Ine  fèye,  dô  timps  passé,  de  timps  de  vl  bon  Diu, 
On  timps  qu'est  bin  rèvôye  et  qui  n*  rivalret  pus. 

(Bailledx.  ine  viyefdve  d'à  m*  graniTmére,  1844.) 

On  racontéve  ine  f&ve,  de  timps  de  vt  bon  Diu 
Tant  qu'à  V  raison,  elle  ni  m'est  nin  k'nohowe, 
Qui  r  léheu  s'arringe  comme  por  lu 
Voila  tôle  nowe. 
(Dehin.  Tribut  èvoyi  par  les  biesse  à  Alexandre.  Fàve.  186S.) 

Li  thé&te  riprésinte  on  manège  d'ovrl,  meûbe  de  timps  de  vl  bon  Diu. 

(Th.  Collette.  Ine  vingince.  III.  1878.) 

Nahur.  I  faut  pinser  qui  les  payin  do  timps  do  vt  bon  Diet  qu'ont  inventé 
r  cracologie,  estainne  des  stomé. 

{Li  métologie.  La  marmiu.  1884.) 

Basse- Allemagne.—  Deralte  gute  Gott  lebt  noch.  (Paroles 
de  consolation.) 

2908.  Aute  timps,  aule  manîre. 
LiTT.  Autre  temps,  autre  manière. 

Il  faut  être  de  son  siècle. 

Pr.  fr.  —  Autre  temps,  autres  mœurs. 

I  n'est  nin  todi  sège. 
De  sftre  les  vts  usège 
Qui  r  timps  a  forcrèhou... 

(SiMOMON.  Li  côparèye.  18SS.) 

M.  le  colonel  Micheels,  dans  les  Novaîs  fisège,  a  développé 
heureusement  ce  thème.  Un  seul  couplet  : 


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-  414  — 

Les  méd'cin  enne  allli  à  pld 
Yèye  leus  malade  à  p*tite  poistie  ; 
Ji  n*  ses  niii  s*i  les  traitet  mt. 
Tôt  fant  es  voiture  leus  iouroaie. 
Hoûye,  on  moûrt  toi  comme  ancienn'mint, 
Et  bin  pus,  qwand  V  choléra  flahe  ; 
Mais  si  vos  'nn*  allez  longeain^mint, 
Gi  sèret  sûr  avou  n'  vûde  tahe. 

Cf.  aussi  Grand'mére  à  V  vihenne  (de  M.  A.  Hock). 
Basse- Allemagne.  —  Andere  Zeiten,  andere  Sitten. 

2909.  Li  timps  pièrdou  ni  s' ritroûve  mâye. 

LiTT.  Le  temps  perdu  ne  se  retrouve  pas. 

Il  faut  saisir  roccasion  quand  elle  se  présente. 

Pr.  fr.  —  Le  temps  perdu  ne  se  répare  point,  ne  se  recouvre 
point. 

c  Jeunes  gens,  disait  Napoléon  I*'  aux  élèves  d^une  école, 
souvenez-vous  bien  que  chaque  heure  de  temps  perdu  est  une 
chance  de  malheur  pour  l'avenir,  i  (Quitard.  Dict,,  p.  663.) 

Fugii  irreparabile  tempus. 

(YIXGILB.  Enéide  III.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Namur.  Ni  brèyoK  nin  comme  ça  mèmère, 

Li  timps  pierdu  ni  r'verrait  nin. 

(WéROTTB.  Choix  de  chantons  waUonnet.  4S60.) 
Namur.  Li  timps  pierdu  ni  si  r'trouve  nin.  —  L'occasion  manquée  ni  si  r'troove  nin. 

Verviers.  So  l'ovrëge  nu  fez  noUe  baûye, 

Timps  pierdou  nu  s' rutrouve  maûye. 

Yar.  Verviers.     Racoytz  quand  r  timps  est  bon 

Rin  n*  passe  pus  reud  qu'occasion. 

(Rehur.  Spourimét.  i87i.) 
Nivelles.  El  temps  passé  ç'astou  ahier. 

JoDOiGiŒ.  L' timps  passé  est  yeutte. 

2910. 1  fôt  prinde  li  timps  comme  i  vint. 

LiTT.  Il  faut  prendre  le  temps  comme  il  vient. 

Il  faut  ne  s'inquiéter  de  rien  et  s*accommoder  à  tous  les 
événements.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Prendre  temps  comme  il  vient.  —  A  la  guerre 
comme  à  la  guerre. 

Cité  par  FoRiR.  Dict, 

Li  borgeu  di  c'  pays  champèt« 
Vikéve  sins  sogne,  foumant  s' plpète. 
Et,  prindant  V  timps  tôt  comme  i  vint, 
Ni  songlve  nin  ft  leddimain. 

(Hanson.  Li  Hinriade  iraveêtèye,  Ch.  VIII.  4780.) 


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—  415  — 

Li  bonheur,  mes  ami,  po  nos  aute, 
C'est  de  prinde  li  timps  comme  i  vint. 

{U  tant  souci  Itgeois.  Ch.  1857.) 

Nos  aute,  fans  comme  Lamotte,  qu'est-st-on  v1  ràv'lat  d' chin, 
Et  portant  philosophe,  prindant  r  timps  comme  i  vint. 

(Thibt.  Les  saUonê,  Poème.  486  .) 
Maiète. 

Sez-s'  bin  quoi,  console-tu  ;  ni  t' fais  nin  des  mft  d' tiesse  ; 
On  prind  V  timps  comme  i  vint  ;  qui  l' bon  Diu  faisse  li  resse. 

(Delabgi.  Scène  populaire,  4874.) 

VEBvms.  Qu'i  nlve,  qu'i  geale  comme  po  pire  finde, 

Prindans  todi  l' timps  comme  i  vint. 

(PiBE.  VorciVhivier.  Gh.48740 
NrrELLBS.  Mais  i  n'a  rt  à  dire  i  £aut  bé  prinde  el  timps  commei  vt. 

Vab.  Ciableboi.  J'  prind  tôt  du  bon  costet,  venne  quoi  s' vont  j' doime  de  V  nute 
Et  au  bout  du  fosset,  r  culbute. 

(Bbbnus.  U  r'nau  iyèt  les  dindon.  Faufe.  1873.) 

MoMS.  Bah,  nos  prindrons  r  timps  comme  i  voira.  Buvons  co  toudi  ein  p'tit  surge 
in  attindant. 

(Letelliea.  Àrmonaque  dé  Mom,  481(9.) 

BouRAfiE.  Ein  chavetier  n'a  nié  ein  long  bout  d'quemin  afai,  pou  ette  pu  heureux 
qn'ein  roi  :  i  n'a  foque  à  printe  l' temps  comme  i  vie,  les  joû  comme  i  sont. 

{Armonac  du  borinage  in  patois  borain,  4849.) 

Basse-Allemagne. — Man  muss  die  Zeit  nehmen^wie  sie  ist. 

2911.  I  fât  prinde  li  timps  comme  i  vint^  les  gins 
po  çou  qu'i  sont  et  Târgint  po  çou  qu'i  vât. 

LiTT.  Il  faut  prendre  le  temps  comme  il  vient,  les  gens  pour 
ce  qu'ils  sont  et  l'argent  pour  ce  qu'il  vaut. 

Il  ne  faut  pas  attribuer  aux  événements,  aux  personnes  et  à 
Targent  plus  d'importance  qu'ils  n*en  ont. 

Var.  Vebvurs.  Nelle. 

Faut  prinde  li  monde  tel  qu'i  est,  mais  n'  jugeant  so  dégaine, 
Elle  diret  todi  bin  l' cisse  qui  riret  l' dieraine. 

(Renier.  Limohonne  à  deux  face.  Se.  i^.  4873.) 
Mors.  I  faut  prinde  el  temps  comme  i  viet  et  les  gins  comme  i  sont,  qu'on  dit  co. 

(Leteluer.  Àrmonaque  dé  Mon»,  4874.) 

Tournai.  Printe  V  temps  comme  i  vient,  les  gins  comme  i  seont  et  l'ftrgint  pou 
c'  qui  veaut. 

2912.  Timps  coviért, 
Diale  es  l'air. 

LiTT.  Temps  couvert, 

Diable  en  l'air. 
Pronostic  de  mauvais  temps. 


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—  416  - 

2913.  Il  a  s;tu  poirté  s' timps. 
LiTT.  Il  a  été  porté  son  temps. 

C'est  une  chose  bien  faite,  complète,  à  laquelle  on  a  consacré 
le  temps  nécessaire  pour  la  parfaire. 

2914. 1  veûret  Y  timps  deux  comp.  (Jodoigne.) 
LiTT.  Il  verra  le  temps  deux  fois. 

Il  est  maintenant  dans  l'aisance,  mais  cela  ne  durera  pas. 
Se  dit  ordinairement  d*un  homme  peu  économe,  prodigue. 

2915. 1  faut  ottant  d' timps  po  bapteseron  poirch! 
qui  por  on  prince.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Il  faut  autant  de  temps  pour  baptiser  un  porcher  que 
pour  un  prince. 

La  condition,  le  rang  de  la  personne  ne  changent  rien  à  Teffet 
produit. 

TENAILLE. 

2916.  Esse  es  V  tricoisse. 
LiTT.  Etre  dans  les  tenailles. 

Etre  à  la  gêne,  dans  l'embarras,  être  à  bout  de  ressources. 
—  Etre  serré  comme  dans  un  étau. 

Yolà  d^à  longtimps  qui  v's  estez  es  1*  tricoisse. 

(Thibt.  Ine  cope  di  grandiveux,  i8S9.) 
Elle  tùsa  et  ratûsa  po  quoi  ri  on  bocA  por  wisse  qu'elle  si  polahe  wetner  foû  de 
r  tricoisse. 

(HagnéC.  BattH.  1865.) 

TENIR. 

2917.  On  tins  vât  mî  qu'deux  ti  Târet. 
LiTT.  Un  tiens  vaut  mieux  que  deux  tu  l'auras. 

La  possession  d'un  bien  présent,  quelque  modique  quUl  aoity 
vaut  mieux  que  l'espérance  d'un  plus  grand  bien  à  venir,  qui 
est  incertain.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Un  tiens  vaut  mieux  que  deux  tu  l'auras. 

Cf.  LoYSEL.  Inst,,  n»  661. 

Le  moineau  dans  la  main  vaut  mieux  que  celui  qui  vole. 

Un  tiens  vaut,  ce  dit-on,  mieux  que  deux  tu  l'auras, 
L'un  est  sûr,  Taulre  ne  Test  pas. 

(La  Fontaihx.  Fable.  V.  3.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Yar.  Yeryiers.      I  vaut  ml  rin  qu*onke  à  fer, 

Qu'  traze  qu'on  promette  du  k'mander. 

(Renier.  Spou  rimes.  4871.) 


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—  417  — 

YARiAim.  Prinds  coula  hoûye,  vàt  ml  qui  t'enn'  âret  deux  d'main, 
Onk  est  sûr  et  Taule  ni  Test  nin. 

(Bailleux.  LipUitpèhon  et  V pèheu.  Fàve.  4856.) 
JoDOiGNi.  I  vaut  mia  tere  que  d'  i*oyeu  bon. 

Var.  Mons.  TMras  danser  tantôt  dins  no  payelie. 

Parqué  mi,  n'é  pas,  pHit  pichon, 
J'aime  mieux  l'avoir,  que  d' l'avoir  bon. 

(Letellœr.  El  peut  pichon  éyèt  V  pèqueux.  Faufe.  4853.) 

Basse-Allemagne.  —  Haben  ist  besser  als  hoffen. 

2918.Ivâtmît'niquid'cori. 

LiTT.  Il  vaut  mieux  tenir  que  courir. 

Il  vaut  mieux  posséder  une  chose  que  la  chercher. 

Altération  du  proverbe  :  «  Il  vaut  mieux  tenir  que  quérir;  » 
c'est-à-dire  la  possession  actuelle  d'une  chose  vaut  mieux  que 
la  peine  d'aller  chercher.  (Littré  ) 

TENTER. 
2919.  On    n'est  jamais  tinté   pe    qu'  ses  foice. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  On  n'est  jamais  tenté  (pour)  plus  que  ses  forces. 
L'homme  peut  toujours  surmonter  la  tentation.  S'emploie 
souvent  ironiquement. 

Lui. 

Te  m'choneuve  se  belle,  et  j't'aveus  la,  d'costé;  dire  qui  j'n'a  oiseu  !  que  j'ai  sti 
biesse,  et  perlant  te  m'tinteuve  ! 

Elle  (riant). 

On  n'est  jamais  tinté  pe  qu'ses  foice. 

(E.  Etienne.) 

On  n'ose  succomber  à  la  tentation  lorsqu'on  craint  de  ne  pas 
réussir. 

TERRE. 

2920. 1  n'  lait  rin  tourner  à  T  terre. 
LiTT.  II  ne  laisse  rien  tomber  à  terre. 
Il  ne  perd  rien,  il  fait  attention  aux  plus  petites  choses.  — 
H  ne  dédaigne  rien. 

Variante.  I  n'fl^t  rin  lèyt  tourner  à  l' terre. 

LiTT.  Il  ne  faut  rien  laisser  tomber  à  terre. 

II  ne  faut  rien  perdre. 

Basse-Allemagne.  —  Nichts  umkommen  lassen. 

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—  418  - 

2921.  Qui  s*  prind  à  Y  terre  si  prind  à  s' malsse. 
LiTT.  Celui  qui  s^en  prend  à  la  terre^  s'en  prend  à  son  maître. 
Remuer  la  terre  est  un  rude  travail. 

In  sudore  vultûs  tui  vesceris  pane,.. 

(GEHta.  Ch.  UI,  V.  49.) 

2922.  C'est  terre  et  walle. 
LiTT.  C'est  tranchée  et  remblai. 

C'est  vallée  et  montagne;  c'est-à-dire  ce  que  je  perds  d'on 
côté,  je  le  regagne  de  l'autre.  —  Il  y  a  compensation. 
Variante.  Fer  lérre  et  waUe. 

Vivre  au  jour  le  jour,  ne  perdre  ni  gagner,  joindre  les  deaz 

bouts.  (FORIR.  Dict,) 

2923. 1  faut  todeu  lèyî  V  terre  po  T  saint.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Il  faut  toujours  laisser  la  terre  pour  le  saint. 

Il  ne  faut  pas  s'occuper  de  ce  qui  ne  nous  regarde  pas.  —  Ne 

pas  vouloir  se  compromettre  en  manifestant  son  opinion»  être 

discret,  ne  pas  prendre  d'engagement. 

Jodoigne.  Lit  (au  vellache)  les  gins  d^'net,  je  veuret  c'  que  j'a-t-à  fer...  comptez 
seur  mé,  min  d*  dejot  ré...  1  laienet  F  terre  po  l' saint,  min  sont  po  leu  zel. 

(Ed.  EikENNE.  On  pid  dins  le  tirevire,  111,  se.  5.  1890.) 

Yariantc.  U  est  moart  ;  il  a  lèyt  V  terre  po  1*  sein. 

Mourir  intestat.  Laisser  la  terre  pour  les  siens. 

2924. 11  a  sogne  qui  V  terre  11  moque. 
LiTT.  Il  a  peur  que  la  terre  ne  lui  manque. 
Se  dit  d^un  homme  avare  et  timide  qui  craint  toujours  que  le 
nécessaire  ne  vienne  à  lui  manquer.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Il  a  peur  que  la  terre  ne  lui  manque. 
Il  a  peur  que  terre  lui  faille. 

(OUDIN.  CurlotUez  françoUes.  4640.) 

2925.  Terre  du  pire, 

Terre  du  grain  ; 
Terre  du  ronche 
Terre  du  strain; 
Terre  du  fèchîre 
Terre  du  rin.  (Mont-le-Ban.) 
LiTT.  Terre  de  pierre, 

Terre  de  grain  ; 

Terre  de  ronce, 

Terre  de  paille  ; 

Terre  de  fougère, 

Terre  de  rien. 


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—  419  — 

Les  terrains  pierreux  donnent  beaucoup  de  grain.  Les  terres 
où  viennent  les  ronces  donnent  beaucoup  de  paille.  Celles  où 
croissent  les  fougères  ne  donnent  ni  grain,  ni  paille. 

(Ëm.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises.  T.  IV.  1891.) 

TÊTE. 

2926.  Qwand  il  a  'ne  saquoî  es  V  liesse,  i  n'  l'a  nin 
es  cou. 

LiTT.  Quand  il  a  une  chose  en  tête,  il  ne  Ta  pas  au  cul. 
Se  dit  des  personnes  opiniâtres,  qu*aucune  considération  ne 
peut  faire  céder. 

Cf.  le  proverbe  espagnol  :  Donnez  un  clou  à  l'Aragonais, 
il  l'enfoncera  avec  sa  tôte  ! 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Biétb'mé. 
C'est  qui,  qwand  ii  pHit  Bièth'më  à  'ne  Idèye  es  l' tiesse,  i  n'  l'a  nin  auta  pA. 

(Willem  et  Bauwehs.  Piehi  rachUé.  Se.  9. 188S.) 

JOSEPH. 

D'abord  vos  savez»  qwand  vosse  mononke   Joseph  a  'ne  idèye  es  l'tiesse, 

i  nTa  nin 

Paul  (viv'mint). 

Aute  pH. 

(DD.  Salhb.  Mononke  Jàuph.  Se.  18. 1884.) 

2927.  On  n'a  qu'fer  d'on  chapat  qwand  on  n'a 
nolle  tiesse. 

LiTT.  On  n*a  que  faire  d'un  chapeau  quand  on  n'a  pas 
de  tête. 

On  ne  recherche  pas  les  choses  dont  on  ne  saurait  faire 

usage. 

Mais  le  moindre  grain  de  mil 
Ferait  bien  mieox  mon  affaire. 

(Lafohtaire.  Le  coq  et  la  perle,) 
Yab.  Mabche.    Qui  n'a  pont  d' tiesse  n'a  qu'  fer  d' bonnet. 

2928.  I  n'a  nin  ce  V  tiesse  foû  de  strain. 
LiTT.  Il  n'a  pas  encore  la  tête  hors  de  la  paille. 

Il  est  encore  embarrassé,  il  n'est  pas  tiré  d'affaire  (dépêtré). 

Battri  n'aveut  nin  co  l' tiesse  foû  de  strain  avou  l' rintrèye  di  si  homme. 

(MagkéE.  Battri.  1865.) 
Babette. 
Avou  ça,  sërtz-v'  sûr  d'à  vu  l' tiesse  foû  dé  strain  ? 

(Remouchamps.  Les  amour  d'à  Géra,  l,  se.  i**.  1878.) 


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420 


Yab.  Tomcinr.  I  n*ème  au  chu  d*  ses  rooye, 

Il  n'est  pas  au  bout  de  ses  raies. 

(Em.  Tamdel.  Lu  communes  luxembourgeoises,  T.  III.  1890.) 

2929.  C'esl  deux  tiesse  disos  V  môme  bonnet. 
LiTT.  Ce  sont  deux  têtes  dessous  le  môme  bonnet. 

Se  dit  de  deux  personnes  extrêmement  unies  d'amitié 
ou  d'intérêt.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Ce  sont  deux  têtes  dans  le  même  bonnet. 

Ce  sont  deux  frères  siamois  ;  qui  est  bien  avec  l'un  est  bien 
avec  l'autre. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

C*est-8t-boûy6  on  joû  d' fiesse  à  Bierset, 
Tôt  avU  l' viëge  on-z-6t  braire  : 
Vive  li  no  val  maire  et  V  préfet, 
C'est  deux  tiesse  disos  1*  même  bonnet» 
Is  ont  tôt  cou  qui  ÙX  po  plaire. 
{Pasquèife  po  V  réception  de  M.  De  Goer  cf  BUrset  es  s*  qualité  d*  maire,  4806.) 

YuviEiis.  Ji  voux  même  lùre  es  s' bUne 

Deux  tiesse  enne  on  seul  bonnet, 
Qui  fet  d' leu  nez,  d' leu  crftne, 
Deux  pielle,  deux  vrais  gruzal. 

(Renieb.  Chanson,  banquet  de  1867.) 

Namur.  C'est  deux  tiesse  dins  on  bonnet. 

Vab.  ToraMAi.  Ch'est  r  curé  et  s' mequenne. 

SADiT-QDEimN.  Ch'  Gosseu  et  pis  sein  bourrique  cha  n'  foet  qu*eine  tiete  d*80us 
r  meume  bonnet. 

(GossEU.  Lettres  picardes.  4840.) 

Basse-Allebcagne.  —  Es  ist  schwer  zwei  Kôpfe  unter 
einen  Hut  zu  bringen. 

2930.  Fer  peter  V  maquette  d'ine  saqut. 
LiTT.  Faire  résonner  la  tête  de  quelqu'un. 
Rosser  quelqu'un  d'importance. 

On  dit  aussi  : 

Fer  peter  T^eûye... 

LiTT.  Faire  résonner  la  gueule. 

On  voléve  vèye  Grespin  moussl  à  récoUette, 
Et  les  pus  foirsolé  11  flt  peter  s' maquette. 

(Remodchamps.  Li  sav'tt.  Acte  1,  se.  6.) 

2931.  Qwand  on  n'a  nin  de  T  tiesse,  i  fât  avu 
des  jambe. 

LiTT.  Quand  on  n'a  pas  de  la  tête,  il  faut  avoir  des  jambes. 


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—  421  — 

Se  dit  à  une  personne  qui,  ayant  oublié  une  commission 
dont  elle  était  chargée,  se  voit  dans  la  nécessité  de  recommencer 
sa  course. 

Pr.  fr.  —  Quand  on  n*a  pas  bonne  tête,  il  faut  avoir  bonnes 
jambes. 

2932.  Ch'est  eine  tiète  de  mouque.  (Tournai.) 

LiTT.  C'est  une  tête  de  mouche. 

C'est  un  petit  esprit,  une  petite  tâte  sans  imagination^  sans 
intelligence. 

2933.  Casser  l' tiète  à  Carême.  (Tournai.) 

LiTT.  Casser  la  tâte  au  Carême. 

Faire,  le  jour  de  Pâques,  un  déjeûner  gras. 

2934.  Il  a  Ilermée  es  Y  tiesse. 
LiTT.  Il  a  Hermée  en  tête. 

Il  s*obstine  à  aller  à  Hermée.  —  Il  a  une  idée  fixe  ;  il  ne  veut 
écouter  aucun  conseil. 

Hermée.  Village  près  de  Herstal. 

2935.  Grosse  tiesse  et  fin  d'vins. 
LiTT.  Grosse  tête  et  rien  dedans. 

La  grosseur  de  la  tête  n'augmente  pas  la  capacité  de  l'esprit. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  Grosse  tête  et  peu  de  sens. 

0  qtumtum  caput  !  cerebrum  non  habet  (Phèdre.) 

Belle  tète,  dit-il,  mais  de  cervelle  point. 

(LAPOIlTàlHE.) 

Prov.  contr.  En  petite  tête  gtt  grand  sens.  (V.  Quitard. 
Dict.,  p.  667.) 

Naitor.  Grosse  tiesse,  wôre  di  malice. 

Charlikoi.  Comme  esse  c'  tilale  qui  woitet  su  ein  pont 

L*  tiesse  d'ein  roi,  in  arzie  d' France  ou  bin  du  Japon 
*Ne  belle  tiesse,  dit-st-i  mais  d*  cervelle  i  n'  d'à  pont. 

(BiRNUS.  Lé  r*nau  éyèt  T  lieue  dé  roi  in  arzie.  Faofe.  4873.) 

Tournai.  Eine  grosse  tiète  et  rien  d' dins. 

Lille.  Grosse  tète,  paa  de  sins. 

(YiRiKSSE.  Voe,  486i.) 

2936.  Tiesse  di  feumme,  liesse  di  pouye.  (Namur.) 
LiTT.  Tête  de  femme,  tête  de  poule. 

Tête  légère,  sans  esprit  de  suite. 


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-  422  - 

2937.  Parole  à  m' cou,  m' tiesse  est  malade. 
LiTT.  Parle  à  mon  cul,  ma  tête  est  malade. 

Je  ne  veux  pas  vous  répondre,  je  vous  tourne  le  dos.  —  Fin 
de  non  recevoir. 

Pr.  fr.  ^  Baisez-moi  au  cul,  la  bouche  est  malade. 

(Oddqi.  Curtositet  françoUet.  4640.) 
Charleboi.  Beran. 

Eh  bin  !  mosieu,  on  voit  bin  qu'  vos  n'estet  né  accoustumet  d*  parler  à  des  vistche  ; 
p&Ie  à  m' eu  étout  m' tiesse  est  malade. 

(Bermus.  L'  malade  Saini-Thibau.  III,  se.  4.  i876.) 

2938.  Tiesse  di  sot  n'  blankihe  mâye. 
LiTT.  Tête  de  fou  ne  blanchit  jamais. 

Se  dit  soit  parce  que  la  folie  abrège  communément  les  jours, 
soit  parce  que  les  fous  ne  sont  point  sujets  aux  chagrins  et  aux 
tristes  prévoyances  qui  font  blanchir  les  cheveux  avant  le 
temps.  (AcAD.) 

Pr.  fr.  —  Tête  de  fou  ne  blanchit  (ne  grisonne)  jamais. 

A  ce  proverbe  on  répond  : 
Mais  les  ligne  vinet  ft  monde  tôt  chènou  (mais  les  Unes  naissant  tout  gris). 

Cité  par  Forir.  Dict. 

JeooiGifE.  Tiesse  de  fon  n*  gresonne  jamais. 

2939.  Il  a  r  tiesse  avâ  les  qw&re. 
LiTT.  II  a  la  tête  parmi  les  mottes  de  terre. 

Il  marche  ou  plutôt  son  esprit  marche  à  l'aventure  ;  il  ne  sait 
ce  qu'il  fait,  ni  où  il  va. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

HiGNAR. 

Htr,  qu'il  estent  avft  les  qwàre 
D*avu  aou  trop  d'appétit, 
I  court  ad'Iez  l'apothicâre. 

(Db  Harlez.  Les  kypoconte.  l,  se.  9.  4758.) 

Hi  tiesse  est  tote  av&  les  qwftre 
Qwand  j' songe  seurmint  à  Dom  Bernird. 
(Trtmds.  Patquèye  faite  po  V  jubilé  cf  Dom  Bernârd-Godin,  4764.) 

Oh  !  qui  n'  poux-j'  fer  s' panégérique  ! 
Mais  j*a  'ne  si  pauve  rhétorique 
Qui  c'  sèreut  ine  hardiesse  di  m' part  ; 
Li  jôye  mi  boute  li  tiesse  avft  les  qwftre. 
(Coplet  chantée  à  père  François  Moreau,  mèneu,  po  s*  jubilé.  1787.) 

I  n'  vatret  nin,  il  est  trop  tftrd  ; 
Po  passer  m' timps,  ji  tricotret. 
Bon,  jus  d' mes  fier  les  pont  toumet  : 
J'a  r  tiesse  si  foirt  avft  les  qwftre. 


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—  423  — 


Mon  Diu,  west-st-i  ? 
Et  poquoi  n'est-st-i  nin  d'iez  mi  ? 

(N.  Defrecheux.  Weti'St'i  ?  i%e3.) 

Li  tiesse  avâ  les  qwâre,  i  trossa  ses  hossal  et  grippa  vës  l' fagne. 

(Magnée.  Ll  cren'quiui  de  prince  âbbé  di  StàvHeû.  1867.) 

2940.  Enne  aveûr  âd'diseûp  de  V  tiesse. 
LiTT.  En  avoir  par  dessus  de  la  tête. 

En  avoir  trop,  être  saturé,  obsédé. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Nos  minisse  ont  baicôp  d'esprit, 
Enne  ont  jusqu'à  d'seûr  de  V  tiesse, 
Et  s' n'es  sont-i  nin  trop  chergi. 

{Souvenir  du  rocher  d'Arc...  483  .) 

I  va  s'implî  tôt  comme  ine  biesse, 
Di  pëket  jusqu'à  d'seur  dô  l' tiesse. 

{Li  caquet  des  feumm'rèye»  4857.) 

Bertrand. 

Eco  'ne  tiesse  qui  cila,  qui  s' fore,  par  si  sott'rèye, 
Jusqu'&ddiseûr  de  l' tiesse,  divins  l' grande  confrôrèye. 

(Toussaint.  Lambert  UJoirtôlé.  II,  se.  2.  4874.) 

JOSEPH. 

Ji  fret  çou  qui  m' platret,  vëye  macralle,  vt  poison, 
Ga  j'enne  a  po  d'seu  l' tiesse  di  tos  vos  talmabège  ; 
Mi  manège  toûne  à  chin  d'vins  tes  vos  calmousège. 

(PEaKRS.  Li  eontèye  dé  V  matanu.  Se.  44.  1877.) 

Spa.       Lu  belle  province  du  Lige  enne  a  jusqu'au  d'seus  l' tiesse  ; 
Les  gruzal,  les  pochette,  ainsi  quu  tote  maule  biesse, 
Qui  nos  aureut  aplou,  frit  mon  qu'  les  alToranl 
Qui  nos  v'net  d'o  n'  se  wisse  po-z-agaimter  nos  cent. 

(Poulet.  Let  afforant.  Satire.  4866.) 

Crarlerol  Gèuoue. 

Surtout  n'  mé  lâché  né  dins  l' pétrin  ou  c'  que  j' su  jusqu'au  d'seu  de  l' tiesse. 
(Bbrnds.  L'  malade  Saitit-Thibau.  I,  se.  40.  4876.) 

Mors.  J'in  ai  ch'  qu'au  d'sus  de  m' tiette, 

Quand  j' frise  in  tas  d' morveu 
Qui  m'  conte  in  tas  d' bernette 
A  m'erdresser  mes  ch'feu. 
(Leteluer.  Elfemedu  perruquier.  Arm,  dé  Mans.  4864.) 

2941.  Avoir  V  liète  durte  comme  V  pierre  Bnmeo. 

(Tournai.) 

LiTT.  Avoir  la  tête  dure  comme  la  pierre  de  Brunehaut. 
Avoir  l'esprit  arrêté,  rester  inébranlable  comme  la  pierre 
Brunehaut. 

Pr.  fr.  —  Avoir  la  tête  bien  dure. 

(Oud».  Curiotitezfrançcétet,  4640.) 


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—  424  - 

2942. 1  m'a  fait  ine  tiesse  comme  on  sèyat, 
LiTT.  Il  m'a  fait  une  tête  comme  un  seau. 
Il  m'obsède,  il  m'étourdit. 

Elle  m*a  fait,  j*6l  poux  dire,  ine  liesse  comme  on  sèyal. 

(Remouchamps.  U  savUt.  Acte  I,  se.  1.  4858.) 

Taihtz-v'  j'a  *ne  tiesse  comme  on  sèyal  ; 
Ji  n'  veus  pus  qui  totès  flamahe  ; 
KanifichHone  mi  r&ye  li  pal. 

(Thibt.  On  cotrbà  franc  lîgeois,  486  .) 

Crahat. 

C*est-st-assez  fer  l' harlaque, 
J'a  m' tiesse  comme  on  sèyal, 
J'a  ma  dWins  mes  boyal. 

(Alcide  Prtor.  Çou  qu'eti-thèi/ond  dé  pot.  1864.) 

Marcu.  Li  lendemain  qu'on-z-a  fait  bamboche 

On>z-a  one  tiesse  comme  on  sèyal  ; 

On  s*  lome  on  gueux,  one  anicroche, 

Et  s' divint-on  lourd  comme  on  val. 

(Alexandre.  P'Ui  cora.  1860.) 
Nivelles.  J*ai  'ne  tiesse  comme  ein  saya. 

2943.  Mette  si  tiesse  à  côper. 
LiTT.  Mettre  sa  tête  à  couper. 

Façon  très  énergique  d'affirmer  la  vérité.  —  Équivaut  à  cette 
expression  proverbiale  :  fen  mettrais  ma  muin  au  feu,  mon 
doigt  au  feu.  (Littré.) 

Ji  mette  mi  tiesse  à  cAper,  c'est  l' wageûre  d'on  sot. 

(FoRW.  DIet.) 

2944.  Tiesse  di  sot 
Rïait  tôt. 

LiTT.  Tête  de  fou 

Refait  tout. 

Observation,  souvent  ironique,  que  Ton  adresse  à  toute 
personne  qui  demande  un  avis  sur  le  vêtement  qu'elle  porte. 

Prov.  fr.  —  Les  fous  inventent  les  modes,  et  les  sages  les 
suivent. 

Variante.  Il  a  on  coirps  di  sot, 

I  r'fait  tôt. 

2945.  Piède  li  tiesse. 
LiTT.  Perdre  la  tête. 

Ne  savoir  que  faire,  que  devenir,  quel  parti  prendre. 
(Littré.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 


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—  425  - 

Habaja^ 

I  faliëve  esse  de  I*  bonne  annèye 
Po  v^s  es  lèyt  alourdiner. 
Coula  fait  vèye  quMi  est  bin  vraie 
Qu'on  piède  li  tiesse,  hoùye  po  s*  santé. 

(De  Harlez.  Les  hypocome,  III,  se.  7. 1758.) 

Tatenne. 

On  sét  bin  qu'avoif  zel,  i  n'  At  nin  piède  li  tiesse, 
Mais  i  r&ront  todi  de  1*  manôye  po  leu  pèce. 

(ReMOCCHAMPS.  U  tavUt.  II,  se.  4.  4858.) 

BlÈTH*Mt. 

Vola  eo  'ne  fèye  nosse  jAne  busat  qui  piède  li  tiesse. 

(Willem  et  Badwens.  Pèeht  raehUé.  Se.  8.  488S.) 

Yerviebs.  Va-j'  vu  paurler  d'amourette, 

Du  baucelle,  du  leu  faux  cou  ? 
Ma  foi,  j' creus  quu  m' tiesse  si  pietle 
nie  va  comme  lu  pompe  de  Brou. 

(RncACLE-TouiiSEH.  Ghanson.  Caveau  verviétoU.  1888.) 

Namub.      Maisse  Jean  ni  doirmeuve  pus  en  pinsant  au  magot, 
U  aveut  pierdu  r  tiesse,  c'esteuve  comme  on  vrai  sot. 

{Le  savetier  et  le  financier.  Marmiu,  1883.) 

Chableroi Y'Ià  r  clerc  qu'est  co  malin 

D'mindons  It  ein  consèye  po  vûdl  du  pétrin. 
L' clerc  qui  n'  pierdet  né  l' tiesse 
Lt  dit  :  Benoit  t'es  co  bin  biesse. 
(Berrus.  Vcuré^  Benoit  Lemaire  èyèt  s*  pourcha.  Faufe.  4873.) 

Nivelles.   I  m' chenne  que  j' sus  d'jà  là  ;  que  bia  timps  que  m' jeunesse  ! 
Dins  nos  plaigi,  pourtant,  waitons  d' ni  pierde  el  tiesse. 

(Renard.  Les  avent,  de  Jean  (T  Nivelles,  Gh.  YIII,  3*  éd.  1890.) 

Var.  Tournai.  Avoir  ein  cass'mint  d' tiète.  —  Avoir  s' tiète  qui  cait  à  ses  pied. 

TIBIA. 

29i6.  Ëcràht  ses  mustat. 

LiTT.  Engraisser  ses  tibias. 
S'arrondir,  s'enrichir. 

TIRELIRE. 

2947.   Ce  n'est  ré  d'esse  à  neveau, 

Faut  oyeu  on  p'teut  spaugn'mau.(JoDOiGNE.) 

LiTT.  Ce  n'est  rien  d'être  à  niveau, 

Il  faut  avoir  une  petite  tirelire. 
Il  ne  suffit  pas  de  faire  bien  ses  afTaires,  de  nouer  les  deux 
bouts,  il  faut  pouvoir  faire  une  petite  épargne  en  cas  d'imprévu. 


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-  426  — 


TIRER. 

2948.  Saquer  à  ite,  àdia.  (Hainaut.) 
LiTT.  Tirer  à  hue,  à  dia  (de  droite  à  gauche). 

Se  dit  de  deux  personnes  qui,  agissant  en  sens  contraire^  se 
nuisent  au  lieu  de  s'aider,  ou  nuisent  à  une  troisième  personne. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  L'un  tire  à  hue  et  l'autre  à  dia. 

BoRiNAGE.  il  y  a  enne  soixantaine  d'année,  le  paufe  Louis  lYI  n*  savo  pu  sa  qaei 
pied  danser,  en  V  saquèl  à  ite  à  dia. 

{Armonac  du  borlnage^  in  patoit  tforain,  1849.) 

Yar.  Mous.  I  nVmtind  nia  ite,  ni  k  ote  (ite,  droite). 

Pr.  fr.  —  N'entendre  ni  à  dia  ni  à  huhau. 

SAmT-QoENTiN.  Gh'est  comme  si  que  j' cantoi  à  n'aoui  ni  à  dia  ni  a  uzau. 

(GossED.  Lettres  picardes,         .) 

Basse- Allemagne.  --  Er  versteht  weder  hist  (ou  hî) 
nochhott. 

2949.  Qui  tire  l'un,  saque  Faute.  (MoNS.) 
LiTT.  Qui  lire  l'un,  tire  l'autre. 

Ces  deux  choses  se  ressemblent^  ou  vont  ensemble. 

(SiGART.  Diet,  1870.) 

TISON. 

2950.  Quand  i  tome  on  cochetat  es  Taisse,  on 
r'sèche  turtos  s'pîd. 

LiTT.  Quand  il  tombe  un  tison  sur  l'âtre,  on  retire  tous 
son  pied. 

Chacun  se  met  en  garde  contre  Tépigramme,  de  peur  qu'elle 
n'arrive  à  son  adresse. 

TISSER. 

2951.  On  tèhe  et  on  r'nawe. 
LiTT.  On  tisse  et  on  resarcie. 

On  s'arrange  le  mieux  possible  pour  mener  honorablement 
ses  petites  affaires.  —  On  fait  ce  qu'on  peut. 

TOIT. 

2952.  On  qwtre  tortos  d'aveûr  on  teut  d'seus 
s' liesse.  (Stavelot.) 

LiTT.  On  cherche  tous  à  avoir  un  toit  au-dessus  de  sa  tête. 
On  désire  ne  pas  encourir  toute  la  responsabilité,  on  cherche 
à  se  garantir. 


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—  427  — 
TOMBER. 

2953. 1  mérite  de  ploumer  V  beûre.  (SERàiNC.) 
LiTT.  Il  mérite  de  tomber  d*aplomb  dans  la  bure  (dans  le 
puits  d'extraction). 

Imprécation  en  usage  chez  les  bouilleurs. 
Yariahtb.  Ji  voreus  qu'  ti  crploumahe  ii  beûre. 

2954.  I  n'  loum'ret  nin  pus  bas. 
LiTT.  Il  ne  tombera  pas  plus  bas. 

Se  dit  de  quelqu'un  qui  s'est  jeté  par  terre  ou  d'un  objet 
tombé. 

NiYKLLES.  I  n'  chèra  ni  pus  bas. 

RoDCHi.  I  n'  quera  point  d' pus  haut. 

(HÉCABT.  Dict.) 

2955.  Tourner  pé  po  esse  ml. 
LiTT.  Tomber  plus  mal  pour  être  mieux. 

En  voulant  éviter  un  mal,  tomber  dans  un  autre.  —  Tomber 
d'un  état  fâcheux  dans  un  pire.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Tomber  de  Charybde  en  Scylla.  —  Tomber  de  fièvre 
en  chaud  mal.  —  Tomber  de  la  poôle  dans  la  braise. 

l\  ne  trouva  plus  rien  à  frire  ; 
D'un  mal,  il  tomba  dans  un  pire. 

(LAFOMTAniE.  Le  cerf  malade.) 

.    .    .    C'est  tomber  d'un  mal  dedans  un  pire. 

(MoLiteE.  UÊtourdi,  I,  se.  S.) 

Souvent,  la  peur  d'un  mal,  nous  conduit  dans  un  pire. 

(BoiLEAU.  Art  poétique.) 

2956.  Tôt  11  chôye  et  rin  n'ii  ahôye. 
LiTT.  Tout  lui  arrive  et  rien  ne  l'aide. 

Pour  lui  l'occasion  n'est  pas  chauve,  et  il  ne  parvient  pas 
à  la  saisir. 

2957.  Louke  à  ti  qu'  ti  n'  tomme. 

LiTT.  Regarde  à  toi  (de  peur)  que  tu  ne  tombes. 
Sois  sur  tes  gardes.  —  Iron.  Tu  prends  des  précautions 
quand  il  ne  faut  pas  en  prendre. 
Cave  ne  codas. 

2958.  A  tôt  risque,  s'i  n'  tomme  rin  d'vins, 
i  n'  toumVet  rin  foû.  (Ferrières.) 

LiTT.  A  tout  risque,  s'il  ne  tombe  rien  dedans,  il  ne  tombera 
rien  dehors. 

Si  cette  affaire  ne  nous  donne  pas  de  bénéfices,  nous 
sommes  certains  de  n'éprouver  aucune  perte. 


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—  428  — 

2959.  Si  vos  tournez  là,  vos  n'el  racontrez  mâye, 
LiTT.  Si  vous  tombez  là,  vous  ne  le  raconterez  jamais. 
Vous  ferez  une  chose  dont  vous  ne  pourrez  vous  vanter. 

TON. 

2960.  C'est  Y  ton  qu'  fait  V  chanson. 
LiTT.  C'est  le  ton  qui  fait  la  chanson. 

C'est  la  manière  dont  on  dit  les  choses  qui  dénote  Fintention 
de  celui  qui  les  dit.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  C*est  le  ton  qui  fait  la  musique. 

TONNEAU. 

2961.  Li  tonnât  sint  todi  1'  haring. 
LiTT.  Le  tonneau  sent  toujours  le  hareng. 

Il  reste  toujours  quelques  traces  de  l'état  où  Ton  s'est  trouvé, 
des  mauvaises  impressions  qu*on  a  reçues  dans  sa  jeunesse. 

(ACAD.) 

Pr.  fr.  —  La  caque  sent  toujours  le  'hareng.  —  Le  mortier 
sent  toujours  les  aulx. 

Quo  semel  est  imbuta  recens,  servabit  odorem 
Testa  diu. 

(HOR.  Epist.  l,  S.) 

Le  hart  sent  toujours  le  fagot. 

(Oui)».  Curiotita  françoites.  1640.) 

Var.  Marche.  Les  vachl  sintet  todi  l' flatte. 

Mous.  Que  volé,  fieu  ?  L*  caque  sint  toudi  les  hérin. 

Saimt-Qqintim.     L*  caque  ail'  seint  toujours  l' hereing. 

Bourgogne.  Le  motel  san  tojor  lés  au. 

(Bernard  de  la  Monnote.  Nœi  Borguignon,  1700.) 

2962.  Les  vûds  tonnai  sonnet  pusfoirtqui  les  plein. 
LiTT.  Les  tonneaux  vides  résonnent  plus  fort  que  les  pleins. 
t  L'origine  et  l'explication  de  ce  proverbe^  dit   M.  Quitahd 

{Dict,,  p.  670),  se  trouvent  dans  ce  mot  de  Phocion  :  Les  grands 
parleurs  sont  comme  les  vases  vides^  qui  résonnent  plus  que 
les  pleins.  » 

Pr.  fr.  —  Les  tonneaux  vides  sont  ceux  qui  font  le  plus 
de  bruit. 

Pr.  chinois  :  Les  grosses  cloches  sonnent  rarement. 

Ung  vaisseau  vuyde  sonne  plus  haut  que  le  plein. 

(Bouvelles.  1831.) 


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—  429  - 

Quand,  de  vanter  ses  fait,  tu  vois  un  homme  avide. 
Ne  prends  pas  pour  de  Tor  tout  le  clinquant  qui  iuit. 
Frappe  sur  les  tonneaux,  tu  verras  le  plus  vuide 
Faire  toujours  le  plus  de  bruit. 

{Poète  anonyme.  IVII*  siècle.) 

On  prêcha  à  s' fer  asmatique, 
A  sujet  des  misère  publique. 
Et  ces  siermon,  si  bon,  si  bal, 
N'ont  fait  qui  i*  brut  d'on  vûd  tonnai. 

(Hanson.  Lt  Hinriade  travetUye.  Gh.  III.  i780.) 

Les  grands  blagueu,  c*est  comme  les  vùds  tonna!  qui  rosdondet  pus  foirt  qui  les 
plein.  (FoBm.  Dict») 

Yabuhtb.    C'est  todi  les  vûds  tonnât  qui  fet  l' pus  d' brut. 
Stavelot.  C'est  l' vûd  tonnât  qui  fait  1*  pus  d' brut. 

Namur.  C'est  les  togna  vide  qui  faie-nu  V  pus  d' brut. 

Var.  Namoii.  On  cbaur  vide  fait  pus  d' brut  qu'on  chaur  plein. 
Vas.  Tournai.  Ein  car  vide  fait  pus  d' bruit  qu*ein  car  plein. 

2963.  Il  a  v'nou  â  monde  so  'ne  tonne  di  blre. 
LiTT.  II  est  venu  aii  monde  sur  un  tonneau  de  bière. 
Il  a  les  jambes  écarfôes.  Se  dit  d'un  bancal. 
Variamti.  II  a  les  jambe  à  sàbe. 

LiTT.  II  a  les  jambes  en  lames  de  sabre. 
On  dit  d'un  cagneux  : 

I  crohe  des  neùhe. 
LiTT.  Il  croque  des  noisettes. 

TONNERRE. 

S964.  Li  tonntre  tomme  so  l' pus  haut  thiér. 
LiTT.  Le  tonnerre  tombe  sur  la  plus  haute  montagne. 
Plus  on  est  élevé,  plus  on  est  exposé  à  être  atteint. 
Sœpe  ferit  Jupiter  sublimes  fulmine  montes. 

(Lejeume.  Proverbiajamiliaria,  1741.) 
Marche.  Li  tonneure  tome  so  les  grands  thiér. 

TORCHON. 

2965.  Nette  comme  en  ne  lavette.  (Mons.) 
LiTT.  Nette  comme  un  torchon. 
Sans  faire  un  pli  ;  sans  hésiter. 

MOMS.  L(  BOOOKT. 

Tu  vas  d*juner  avé  m' paufe  carcasse,  ainsi  ? 

L'Ermaero. 

Oh  !  nette  comme  enne  lavette,  ça  fieu. 
(Lbteluer.  VEmaerd  èyèt  V  boquet,  Faufe.  Àrm»  dé  Mont.  4847.) 


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-~  430  — 

Mous.  Ajoutez,  biSse,  si  ça  n*  cange  nié,  mi  j' démande  em*  comple,  nette  comme 
enne  layette. 

(LBTELLin.  El  baudet  qui  cange  dé  maiu,  Faafe.  Arm,  dé  Mans,  f  849.) 

Vab.  Hors  et  Nitelles.    Nette  comme  busette. 

TORT. 

2966.  L' ci  qui  D'est  nin  là  a  todi  toirt. 
LiTT.  Celui  qui  n'est  pas  là  a  toujours  tort. 
Pr.  fr.  —  Les  absents  ont  tort. 

c  On  les  oublie,  ou,  si  Ton  s'occupe  d'eux,  c'est  presque 
toujours  à  leur  désavantage.  i>  (Quitard.  Dict.,  p.  8.) 

L*éloge  des  absents  se  fait  sans  flatterie. 

(Gresset.) 

Absens  hceres  non  erit.  (AxroME  de  droit.) 

On  dit  aussi  :  Le  mort  a  toujours  tort.  —  Un  homme  mort  ne 
pouvant  plus  se  défendre,  on  rejette  la  faute  de  beaucoup  de 
choses  sur  lui.  (Acad.) 

Varukte.   On  roùvèye  vite  les  absint.  —  Les  absint  ont  toirt. 

(FoBm.  Di€i.) 

Basse-Allemagne.  —  Der  Abwesende  (wer  nicht  zuge* 
gen  ist),  hat  immer  Unrecht. 

2967.  C'est  l'ci  qui  deut  qu'a  toirt. 
LiTT.  C'est  celui  qui  doit  qui  a  tort. 

On  présume  toujours  que,  quand  on  plaide,  c'est  qu'on  ne 
veut  pas  payer.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Qui  doit  a  tort. 

TOT. 

2968.  C  n'est  nin  l' tôt  di  s' lever  limpe,  c'est 
d'arriver  à  l'heure. 

LiTT.  Ce  n'est  pas  le  tout  de  se  lever  tôt,  (l'essentiel)  c'est 
d'arriver  à  l'heure. 

Rien  ne  sert  de  courir,  il  faut  partir  à  point. 

(LAFORTAna.) 

Cf.  L'Emploi  du  temps,  par  Fr.  Rouveroy. 
TOUCHER. 

2969.  Qui  touche,  moule.  (Tournai.) 

LiTT.  Celui  qui  touche,  mouille,  pâtit  (subit  les  conséquences). 
Qui  boit  paie  ;  qui  accepte,  s'engage. 

Tournai.  Pou  c*  qui  s'agit  d' nos  dreot  d'sus  cH  ouvracbe,  attentieon  :  qui  toucho 
moule. 

Acb.  ViART.  Vieux  garcheon  etmequenne.  Comédie.  Avis.  4891.) 


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—  431  - 

TOUR. 

2970.  Tour  à  lour,  grand'mére  l'a  dit. 
LiTT.  Tour  à  tour,  grand'mère  Ta  dit. 

Pr.  fr.  —  Chacun  son  tour. 

Un  bonheur  continu  rendrall  l'homme  superbe. 
Et,  chacun  à  son  lour,  comme  dit  le  proverbe. 

(Molière.  L'EcoU  det  femma.  y,  se.  8.) 

A  c'ste  heure,  ji  vas  chanter  ossi, 

C'est  tour  à  tour,  grand'mére  Ta  dit. 

(Deh».  U  traze  di  mâye^  scène  liégeoise.  4846.) 
Vabiamtb.  Chaque  si  tour,  comme  à  k'fesse. 

Basse- Allemagne.  —  Einer  nach  dem  Anderu. 

2971.  Ci  qui  n'a  qu'on  lour, 

Nu  vike  qu'on  jour.  (Malmedy.) 
LiTT.  Celui  qui  n'a  qu'un  tour, 

Ne  vit  qu'un  jour. 
Il  faut  ôtre  adroit  pour  vivre^  pour  se  tirer  d'affaire. 

TOURNAI. 

2972.  Tournai  est  bâti  sur  roc, 

I  n'  da  nu  qui  s'in  va  qui  n'  ratrotte. 

(Tournai.) 

LiTT.  Tournai  est  bâti  sur  un  roc, 

II  n'y  a  aucun  qui  s*en  aille  qui  ne  revienne. 

Le  souvenir  de  Tournai  est  vivace,  durable  comme  le  roc  sur 
lequel  la  ville  est  assise.  Tournai  est  cher  à  ses  enfants,  ceux 
qui  le  quittent  ne  Toublient  jamais  et  y  reviennent  un  jour. 

Joli  dicton  qui  dépeint  bien  Tamour  du  tournaisien  pour  sa 
ville  natale. 

TOUSSAINT. 

2973.  A  r  Tossaint, 
L'aise  est  plein. 

LiTT.  A  la  Toussaint, 

L'âtre  est  rempli. 
On  se  rassemble  autour  du  foyer. 

(FORIR.  Dtct,) 

TRAHIR. 

2974.  On  est  sovint  raccusé  des  èfant. 
LiTT.  On  est  souvent  trahi  par  les  enfants. 


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-  432  - 

I.es  enfants  divulguent  souvent  ce  que  nous  voudrions 
tenir  caché. 

Cf.  La  série  des  caricatures  des  Enfants  terribles  (par 
Gavarni). 

TRAIT. 

2978.  N'aveûr  ni  trait  ni  k'sèchî.  (Malmedy.) 
Lttt.  N'avoir  ni  trait  ni  crochet. 
N'avoir  rien  à  démêler  avec  quelqu'un. 

TRAITER. 

2976.  Trait!  comme  on  chin. 
LiTT.  Traiter  comme  un  chien. 

Traiter  quelqu'un  avec  toute  la  rigueur  possible. 

Pr.  fr.  —  Traiter  quelqu'un  de  Turc  à  More. 

Basse- Allemagne.  —  Einen  wieeinen  Ilundbehandeln. 

TRANQUILLEMENT. 

2977.  Tranquill'mint  comme  Baptisse. 
LiTT.  Tranquillement  comme  Baptiste. 

c  Se  dit  d'un  homme  qui  montre  de  Tindolence  ou  de 
Tapathie  dans  quelque  circonstance  où  il  faudrait  agir.  Cesi 
une  allusion  aux  rôles  de  niais  qui,  dans  les  anciennes  farces, 
étaient  désignés  ordinairement  par  le  nom  de  Baptiste.  » 
(QUITARD.  Dict.,  p.  106.) 

Etre  au  comble  de  ses  désirs. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Charleroi.  I  gn'a  droci  on  pusse,  desquindons  raU  dëdins. 

Nos  d*alIons  boire  pou  rin,  bin  tranquie  comme  Baptisse. 

(Bernus.  Lé  r'rtau  èyèt  V  bouc,  Faufe.  4873.) 

Mors.  1  culbute  el  paufe  petit  Luslucru  qui  etoi  Ut,  bé  tranquie  comme  Baptisse, 
vfé  s' capieau  pointu  su  s' tiète. 

(Descamps.  El  petottier,  scène  montoise.  4887.) 

Yar.  Mors.  Baptisse. 

J' prinds  toudi  les  49  coronne...  À  r'voir  savez,  bon  Dieu,  tenez  vos  n'saraz  pas 
vos  figurer  combé  que  j' sus  heureux.  Et  là-dessus  Baptisse  s'en  alloi  contint,  mais 
contint  ;  c'e  môme  dé  d'Ià  qu'est  v*nu  r  proverbe  :  Contint  comme  Baptisse. 

(Letellier.  Ârmonaque  dé  Mon»,  48S3.) 

Yar.  Nivelles.  Là  d'sus,  Lucifer  crit,  tout  contint  comme  Baptisse  : 
Courage  !  qwand  vos  warez  ein  bia  fè  d'artifice. 
Illuminera  l'infer. 

(Renard.  La  avent,  de  Jean  d?  Nivelles,  Ch.  Y.  4857.) 


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—  433  - 
TRAVAILLER. 

2978.  Ovrer  comme  on  bèche-fiér. 

LiTT.  Travailler  comme  un  pic-vert. 
Travailler   assidûment,   sans    se    laisser    distraire,    sans 
détourner  la  tête  (allure  de  cet  oiseau). 

Variante.  Ovrer  comme  on  chin  d' claw'tî. 

2979.  Travahî  n'ahonteu  personne, 

Mins  Tambilion  r'weune  one  maujonne. 

(JODOIGNE.) 

LiTT.  Travailler  ne  déshonore  personne, 

Mais  l'ambition  ruine  une  maison. 
Le  travail  est  honorable  ;  le  désir  de  paraître  est  souvent 
désastreux. 

2980.  Fer  et  disfer,  c'est  todi  ovrer. 
LiTT.  Faire  et  défaire,  c'est  toujours  travailler. 

Se  dit  en  guise  de  consolation  à  celui  qui  doit  détruire  son 
œuvre  pour  la  recommencer. 

Pr.  fr.  —  C'est  la  toile  de  Pénélope. 

Prov.  ital.  —  Fare  e  disfare  Tè  tute  un  lavorare. 

Oh  bin  !  i  n'  va  nin  cial  ainsi  :  on  V  fait  et  puis  on  V  disfait  ;  mais  i  gn'a  on  y1 
spot,  comme  vos  savez,  qui  dit  :  fer  et  disfer  c'est  todi  ovrer. 

{Àpologèye  di  taqwantt  monumtni  ligeois,  Ch.  1857.) 

2981.  I  n'  boute  que  quand  n'a  V  quèwe  de  ramon 
à  se  s' pale.  (Jodoigne.) 

LiTT.  Il  ne  travaille  que  quand  il  a  la  queue  du  balai  aux 
épaules. 

C'est  un  paresseux  qui  ne  travaille  que  quand  il  le  faut  et  par 
suite  des  menaces  ou  des  mauvais  traitements  qu'il  reçoit. 

TRÉBUCHER. 

2982.  L'  ci  qui  n'  vont  nin  s' trèbouhî,  qu'i  louke 

divantlu. 

LiTT.  Celui  qui  ne  veut  pas  trébucher,  qu'il  regarde 
devant  lui. 

Celui  qui  ne  veut  pas  faillir  doit  s'observer. 

Variante.  Tonton. 

Àllez-y  pus  p'tit'mint,  ça  vàret  batcôp  mt  ; 

Li  ci  qui  court  trop  reud,  risquéye  di  s*  trèbouhî. 

(RemouchAMPS.  Tdti  V  perriqut.  II,  SC.  4".  4885.) 

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—  434  — 

2983.  Quî  s' trèbouhe,  avance,  ou  ;  qui  s' trèbouhe 
s'avance. 

LiTT.  Qui  trébuche,  avance. 

c  II  arrive  quelquefois  que  les  circonstances  rendent  utile  ce 
qui  devait  nuire.  »  (Remagle.) 

Qui  s'dbuchese  s'avance. 

(Frère  Gérard,  de  Liège,  mort  en  1270;  extrait  de  78 
sermons  sur  les  fêtes  de  l'année.) 

Abuchier  :  buter,  trébucher. 

(GODFROT.  Dut.) 

2984.  On  s' trèbouhe  bin  sins  tourner. 
LiTT.  On  trébuche  bien  sans  tomber. 

On  peut  faire  une  chose  désagréable,  éprouver  un  accident, 
sans  en  subir  les  suites. 

2985.  Quand  on  s' trébuque  trop  sovint, 
On  chaît  li  nez  dins  V  côrin.  (Namur.) 

LiTT.  Quand  on  trébuche  trop  souvent, 

On  tombe  le  nez  dans  la  bouse. 
Il  faut  veiller  à  soi,  il  ne  faut  pas  s'exposer  à  commettre  de 
nouveau  une  faute  que  Ton  a  déjà  commise. 

TREMBLER. 

2986.  Tronler  les  balzin  (*). 
LiTT.  Trembler  le  chancellement. 
Avoir  grand'peur. 

(DicUonn,  de  V Académie,) 

Pr.  fr.  —  Trembler  le  frisson.  (Littré.) 
Cité  par  Forxr.  Dkt, 

Ine  fouyd  qui  tomme,  l' vint  qui  soffèle, 
L'oùhat  qui  vole,  tôt  el  Iroubèle, 
£t  11  fait  tronler  les  balzin. 

(BAnxEUX.  Li  Itve  et  let  raine,  Fft?e.  4851.) 
Qwand  il  atome 
D*esse  homme  po  homme, 
C'est  r  foye  ftx  vint  : 
I  tronlet  les  balzin. 

(TmRT.  Li  piran.  Chanson.  4859.) 

Elle  dûla  ainsi  tôt  li  d'manant  de  V  journéye  ;  tronlant  les  balzin  k  monde  brat, 
di  foice  qu'elle  pinséve  qui  c'esteut  si  homme  qui  riv'néve. 

(Mâchée.  Baitrt,  4865.) 

(^)  Balzin,  de  balziner,  chanceler. 


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—  435  - 


Namur.  Hi,  ji  dois  viker  comme  one  esclave,  trônner  les  baizin  tote  li  chlge  et 
vos  vairoz  dire  qui  j' vos  cherche  après. 

(Marmiu,  1889.) 
Var.  Namur.  On  n'est  nin  n6gi  di  s' vie, 

Faut  mia  moru  d' maladie; 
J'a  mi  stoumac  qui  rauquie, 
Ji  n'es  poux  pus,  j'a  T  baizin. 
(Wérotte.  Jenntei  Nanèche  au  ch'min  d'Jier,  Ch.  1867.  4*  ëd.) 

Variante.  Tronler  les  hosette. 

LiTT.  Trembler  les  houseaux. 

D'estant  quM  tronléve  les  hosette,  ses  mimbe  halcottt  si  èwaraiemint  qui 
r  cren'quin  11  hipa  foû  des  bresse. 

(Magnée.  U  cren^quini  de  prince  dbbi  di  Sldv'Uû.  4867.) 

Lille.  I  tranne  les  guin^ette. 

TRIPE. 

2987.  Pus  d' pourçaî,  pus  d' tripe. 
LiTT.  Plus  de  porcs,  plus  de  tripes. 

Les  chances  de  réussite  sont  en  raison  directe  des  éléments 
dont  on  dispose.  —  Les  bénéfices  sont  en  raison  directe  des 
capitaux. 

On  dit  aussi  : 

Pus  d' pône,  pus  d' mérite, 
Pus  d'  pourçal,  pus  d*  tripe. 

(HOCK.  La  famille  Mathot.  4865.) 

La  récompense  est  en  raison  du  travail. 

2988.  R'nârder  tripe  et  boyaî. 
LiTT.  Vomir  tripes  et  boyaux. 
Vomir  avec  de  grands  efforts.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Il  a  failli  rendre  tripes  et  boyaux. 

2989.  Dinar  de  V  tripe  sorion  1*  pourçaî. 
LiTT.  Donner  des  tripes  selon  le  porc. 

Donner  à  chacun  sa  part  ;  faire  le  partage  loyalement,  d'après 
les  mises. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Jeannette. 

Volez-v*  co  on  hoquet  ?  tinez,  vola  r  pus  bai. 

Colas. 

C'est  trope  ;  dinez-m*  dô  mons  de  l' tripe  sorion  V  pourçal. 

(Delchef.  Li  galant  de  V  tiervante,  \,  se.  3.  4857.) 
Ine  feumme  a  si  homme. 

Ji  m*aveus,  boutant  vosse  ramage, 

Fait  de  mariège,  on  bal  tàv'Ial, 

C'est  promette  pus  d' boAre  qui  d' froumage. 

—  Ji  donne  de  l' tripe  sorion  l' pourçal. 

(Tbirt.  Quatrains,  1868.) 


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9^1  n*  sët  fer  comme  on  dit  ses  tripe  sorlon  1*  pourçat, 
G'est-sl-à  dire  si  forfait  pus  qui  n'&ye  di  riv'nowe, 
1  n'  sàrel  mâye  aurmint  qai  d*  sèchi  Tdiale  po  V  quowe. 

(Remouchamps.  Ui  deux  voisin.  1876.) 

Variante.  Nosse  pourç^î  n'aveut  nin  pus  d' tripe. 

Yar.  Stavelot.  Lu  pourcai  n'aveut  nin  pus  d' tripe. 

2990. 1  n'  si  poirtet  nin  de  V  tripe. 

LiTT.  Ils  ne  se  portent  pas  (l^un  à  rautre)du  boudin. 

Ils  ne  se  fréquentent  pas. 

a  II  est  d*usage,  dans  beaucoup  de  villages  du  pays  de  Liège, 
de  se  porter  réciproquement,  entre  voisins  et  amis,  une  portion 
de  viande  qui  se  compose  principalement  de  saucisse  et  de 
boudin.  Quand  deux  voisins  sont  en  froid  :  I  n'  si  poirtet  nin 
de  r  tripe.  C'est  du  moins  l'habitude  des  villageois  qui  font  tuer 
un  porc  pour  leur  propre  consommation,  i»  (Delarge.) 

La  portion  donnée  se  nomme  dressêye, 

2991.  Cachîz  vos  tripe. 
LiTT.  Cachez  vos  tripes. 

Cri  des  gamins  de  la  rue  quand  ils  voient  passer  une  dame 
mettant  trop  ouvertement  en  pratique  l'axiome  //  n'y  a  que  le 
nu  qui  habille. 

TROIS. 

2992.  Treus  c'est  trope  et  deux  c'est  trop  pau. 

LiTT.  Trois  c'est  trop  et  deux  c'est  trop  peu. 

Se  dit  dans  les  campagnes  pour  donner  une  idée  de  la 
largeur  des  sillons.  Quand  on  traverse  un  champ  labouré, 
perpendiculairement  à  la  direction  suivie  par  la  charrue,  une 
enjambée  (ascohèye)  mesure  ordinairement  un  peu  plus  que 
la  distance  qui  sépare  deux  sillons,  mais  n'atteint  pas  le 
troisième. 

M.  L.  Collette  donne  une  autre  explication  : 

Deux.  La  femme  et  le  mari  s'ennuient  quand  ils  sont  face 
à  face.  —  Trois.  Mais  ce  n'est  pas  une  raison  pour  admettre 
un  tiers  dans  le  ménage. 

TROMPER. 

2993.1  n'y  a  qui  i'ci  qui  n'fait  rin  qui  n'si  marihe 
mâye. 

LiTT.  Il  n'y  a  que  celui  qui  ne  fait  rien  qui  ne  se  trompe 
jamais. 

Tout  le  monde  peut  se  tromper.  —  Errare  humafuim  est. 


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—  437  — 

2994.  On  n'  si  marihe  mâye  à  s' damage. 
LiTT.  On  ne  se  trompe  jamais  à  son  désavantage. 

Il  ne  se  trompe  que  quand  Terreur  tourne  à  son  avantage. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  C'est  un  homme  qui  ne  se  trompe  qu'à  son  profit. 
—  S'abuser  à  son  profil. 

(OODIN.  Curiosiiezfrançoisêt,  4640.) 

2995.  On  s' marihe  bin  sins  beûre. 
LiTT.  On  se  trompe  bien  sans  boire. 

Il  ne  faut  pas  toujours  attribuer  à  l'ivresse  les  erreurs  que 
l'on  peut  commettre.  On  peut  se  tromper  sans  avoir  perdu 
la  raison. 

Qu'es  volez-v'  ?  nin  pus  onke  qui  l'aule, 
On  fait  tos,  des  biestrëye  so  s' mode. 
On  s' marihe  bin  sins  beûre,  dit-st-on. 
Enfin,  jans,  vorià-st-ès  l' prihon. 

(HONSEUR.  Li  brac'nt.  Conte.  4890.) 

Nivelles.  I  d'à  ieu  même  brammint  des  cien  à  l'inviers  des  coummand'ment,  mais 
après  tout  on  s' trompe  bl  sans  boire. 

{Revue  de  la  garde  civique,  VAclot,  4890.) 

TROP. 

2996.  Qui  a  trope  el  dispâde. 

IjTT.  Qui  a  trop,  le  gaspille  (répanche). 
Allusion  à  un  vase  plein. 

Les  gens  très  riches  connaissent  mal  le  prix  de  l'argent.  — 
On  dépense  aisément  ce  qu'on  n'a  pas  eu  la  peine  de  gagner. 

2997.  Li  mot  d' trope  ni  vât  nin  mi  qui  l'ci  d' pau. 
LiTT.  Le  mot  de  trop  ne  vaut  pas  mieux  que  celui  de  peu. 

Il  faut  en  tout  prendre  un  juste  milieu.  V.  Quitard. 
Dict.,ip.613. 

Nul  trop  n'est  bon,  ne  peu  assez. 

(Prov,  commun*.  Xy«  siècle.) 

Est  modus  in  rébus,  (Horace.) 

2998.  Trope  c'est  trope. 

LiTT.  Trop  c'est  trop. 

Tout  excès  est  blâmable.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Trop  est  trop. 

fie  qtiid  nimis. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Var.  Namur.  Timps  in  timps  on  côp  c^est  bon  ;  mais,  dit-sl-i  V  proverbe  :  le  trop 
nuit  à  tout. 


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—  438  — 
TROT. 

2999.  Èvoyî  à  V  trotte. 
LiTT.  Envoyer  au  trot  (trotter). 

Envoyer  faire  lanlaire,  envoyer  promener,  se  débarrasser 
sans  cérémonie  de  quelqu'un  qui  importune.  (Littré.) 

N*  sèret-ce  nin  glorieux  po  l' llgeois. 
Di  vèye  nos  ennemi  kx  abois, 
1  s'ront  surmint  à  V  trotte, 

Eh  bin  ! 
Àvou  r  rossette  calotte, 
Vos  m'ètindez  bin. 

{Patquèye  patriotique.  1790.  Rcc,  BODT.) 

S'i  falléve  co  rik'minc!  l' jeu, 
Pinsez-v',  messieu  les  patriote. 
Qui  vos  trouv'rtz  co  les  borgeu  ? 
Nenni,  i  v's  èvôrtt  à  l' trotte. 

(Retour  du  prince  Hoentbrock,  Gh.  1791.  Rec.  BODT.) 

Adiet,  messieu  Commodité, 
L'Egalité  et  l' Liberté, 
Adiet  r4be  avou  s' roge  calotte, 
Adiet,  vos  v'ià  turtos  à  r  trotte. 

{Li  novai  Cofutantin.  179S.  Gb.  Ree,  Body.) 
Vaa.  Jalhat.  Garite. 

Wisse  sont-i  ?  A  l' porette  ?...  su  n'as-je  nin  co  vèyou  quowe  lùre  d*à  Thiodôre. 
(Xhoffcr.  Les  deux  êoroehe.  Il,  se.  9.  4869.) 
Vàb.  Mous.  Invoyer  à  V  porée.  (Ghoux  étuvés,  épinards  bouillis.) 

(SUSABT.  Dia,  4870.) 
Vaa.  Auvergne.      Envoyer  sous  le  thio  (cul)  do  four. 

TROU. 

îlOOO.  Qttî  louke  â  trô  n'est  nin  co  moirt. 

LiTT.  Celui  qui  regarde  au  trou  n'est  pas  encore  mort. 
Quolibet  adressé  aux  curieux,  aux  indiscrets. 
Cité  par  Fobir  Dict. 

GOLZAU. 

Et  puis  vos  estez  belle  à  voir. 

M ARÊTE  BAOA. 

Qui  louke  à  tr6  n*est  nin  co  moirt. 
(De  Harlez,  De  Cartier,  etc.  U  voyage  di  Chaudfontaine,  II,  se.  4.  i757.) 

Ji  va  so  r  so6  et  po  ml  vèye 
Ji  m' mette  so  r  bècbette  di  mes  ptd. 
Eye,  dit-8t*onk,  brèyant  di  s' pus  foirt  : 
Qu!  louke  k  trô  n'est  nin  co  moirt. 
(DUMONT.  Mathi  VOhai,  Cantate.  B*  et  D\  Choix  de  ehamons.) 

Ci  fout  apreume  adon,  qui  les  assigt  provlt  qui  l' ci  qui  louke  4  M  n'est  nia  co 
moirt,  ca  leu  keûstisté  n'esteut  qu*on  beu. 

(Hagmée.  U  crerCquini  dé  prince  dbbi  di  Stdv'leû,  1867.) 


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—  439  — 

3001.   Soris  qui  n'a  (ju'on  trô  est  bin  vite  prise. 
Ou  :  Pauve  soris,  qui  n'a  qu'on  trô  ! 

LiTT.  Souris  qui  n'a  qu'un  trou  est  bien  vite  prise. 
Ou  :  Pauvre  souris,  qui  n'a  qu'un  trou  ! 

Quand  on  n^a  qu'une  ressource,  qu'un  expédient,  il  est 
difficile  de  réussir,  de  se  tirer  d'affaire.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Souris  qui  n'a  qu'un  trou  est  bientôt  prise.  —  Il  est 
bon  d'avoir  deux  cordes  à  son  arc.  —  Il  ne  faut  pas  mettre  tous 
ses  œufs  dans  un  même  panier. 

Dolente  la  souris  qui  ne  set  qu'un  seul  pertuis. 

(XIII«  siècle.) 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Tatèmb. 
Qwand  on  n'a  noUe  mohonne  prête 
Et  qa'on  deut  ba^er  so  V  côp, 
C'est  so  i*  pavéye  qu'on  répète  : 
Pauve  soris,  qui  n'a  qu'on  trô. 

(Willem  et  Badwens.  Les  toûrciueu.  Se.  3.  i88â.) 
Vebviers.  Lisa. 

V  soris  qui  n'a  qu'on  trô,  dit-st-on,  est  bin  rate  prise, 
J'a  l' chance  d'aveur  intrôye  so  deux  rowe  es  m' noûve  gise. 

(Renier.  U  mohonne  à  deux  face.  Se.  l^MSTS.) 

Var.  Vebyiirs.  Pauve  runaud  qui  n'a  qu'ô  trô. 

Var.  Namur.  Soris  sins  trau  est  bin  rate  prise. 

Marche.  Pauve  soris  qui  n'a  qu'on  trô. 

Var.  Marche.        Pauve  sôdàr  qui  n'a  nin  s' fésique. 

Charliroi.    Dins  c'  inonde  ci,  biesse  et  gins,  r'tenet  bin  ça,  Françoise, 

C'est  qu'enne  soris  qui  n'a  qu'ein  trô,  c'est-st-enne  paufe  biesse. 
(Bernus.  Lt  marcotte  dins  V  guergni.  Faufe.  1873.) 
JoDOiGNE.  Pouve  soreu  que  n'a  qu'on  trô. 

Var.  Nivelles.  Poûfe  soris  qui  n'a  qu'ein  trau. 

3002. 1  n'  faut  nin  stoper  les  trô  par  où  c'  qui  les 
aîwe  veigne-nu.  (Namur.) 

LiTT.  Il  ne  faut  jamais  boucher  les  trous  par  où  les  eaux 
yiennent. 

Il  ne  faut  pas  se  priver  de  ressources  à  venir,  dépenser  son 
revenu  d'avance. 

Pr.  fr.  —  Tuer  la  poule  aux  œufs  d'or.  —  Manger  son  blé  en 
herbe. 

Var.  Beauraqig.  Lëye,  elle  aveut  l' patience  do  y*  choutet,  do  v's  aurdet, 
Pac'  qu'on  n'  sitope  nin  l' trô  pa  iis  qui  les  sou  v'net. 

(VERMESi.  Les  solée.  4869.) 
Var.  Jodoigne.  I  n'  faut  jamais  stoper  l' trou  pa  ou  qu'  les  caur  vennet. 
Var.  Nivelles.      In'  faut  jamais  boucht  l'trau  pa  iusquè  les  liard  viennent. 


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—  440  — 

3003.  Ottant  d' trô,  ottant  di  ch'vèye. 
LiTT.  Autant  de  trous,  autant  de  chevilles. 

Se  dit  en  parlant  d'une  personne  qui  trouve  à  tout,  des 
réponses,  des  excuses,  des  défaites,  des  expédients.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Autant  de  trous,  autant  de  chevilles  ;  autant  de 
chevilles  que  de  trous. 

Il  n'y  a  point  de  trou  qu'il  n'y  trouve  une  cheville. 

(ODDiif.  Curmitezfirançoises,  4640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

DniANT.  DODABD. 

Avou  one  miette  di  chance elon  pinson  comme  j'enne  ai  onk gn'a  osUnt 

d*  trô  qui  d*  coche. 

(V.  GOLLARD.  Li  tindrteà  Vamourctte.  I,  se.  8.  1890.) 

3004.  Vola  li  vrai  trô  dins  Téplausse.  (Namur.) 
LiTT.  Voilà  le  vrai  trou  dans  l'emplâtre. 

Voilà  la  partie  faible. 

Pr.  fr.  —  Voilà  le  hic,  —  Voilà  Tenclouure.  —  Voilà  le  défaut 
de  la  cuirasse. 

Namur.   J*a  rouyt  one  saquoi,  i  faut  qui  j' vos  es  cause. 

Car  c'est  là  r  grande  affaire,  li  vrai  trô  dins  l'éplausse, 
Li  plus  grand  ch'vau  d' bataye  di  nos  pus  grands  savant. 

(Demanet.  Oppidum  Atuaiicorum.  4843.) 

Var.  Mons.  Voir  l' jour  pau  l' Irô. 

3005.  I  Ta  fait  intrer  d'vins  on  trô  d' soris. 
LiTT.  Il  Ta  fait  entrer  dans  un  trou  de  souris. 

Se  dit  d*un  homme  qui  en  fait  trembler  un  autre,  par  sa 
présence.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Il  le  ferait  mettre  dans  un  trou  de  souris. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

3006. 1  fât  turtos  passer  po  V  même  trô. 
LiTT.  Il  faut  passer  tous  par  le  même  trou. 
Il  nous  faut  tous  mourir. 

3007.  Fer  on  trô  es  l' leune. 
LiTT.  Faire  un  trou  à  la  lune. 

S'enfuir  sans  payer  ses  créanciers.  (Acad.)  —  Faire  faillite, 
manquer  à  ses  engagements. 

Pr.  fr.  —  Faire  un  trou  à  la  lune. 
Variante.  Fer  on  trô  ès  meur. 


V.  QuiTARD.  Dict.,  p.  510. 
Oité  par  Forir.  Dict. 


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—  441  — 


Ji  veus  des  cis  qui  fet  fôrteune, 
Et  qu'ont  todi  V  pleume  &  cbapat. 
Sûrmint  qu'i  fet  des  trô  es  V  leune, 
Ou  qui  ramasset  à  hopat. 

(HOCK.  Li  blanc  tkèlin,  4860.) 
Vbbviebs.  Àgligeant  bise  à  r  forteune» 

Pûri  fait  des  trô  es  V  leune. 

(Renier.  Spots  rimét.  4871.) 

Kamur.  Li  cia  qu'aureuve  fait  on  trô  didins  V  lune, 

Ni  vaureuve  pus  travayî,  c'est  connu. 

(J.  COLSOlf.  Végalité,  Gh.  4863.) 

Beauraimg.    G'est-st-augie  à  pinset  qwand  gn'a  los  les  joft  piette. 
On  fait  des  trô  dins  V  lune,  et  po  pay!  les  dette, 

I  fôt  vinde  tôt  c'  qu'on-z-a 

(Vermer.  Les  solée.  486S.) 

Noms.  Ce  n'est  nié  les  riche  que  l' gouvernemint  veut  qui  leu  baillent-té  des  yard 
pour  boucher  ses  trô  à  la  lune. 

{Arm.  dé  Mons.  4884.) 

3008.  Esse  di  l'aute  costé  de  trô  qu'  les  qwatte 
boûf  ont  passé. 

LiTT.  Etre  de  l'autre  côté  du  trou  par  où  les  quatre  bœufs 
ont  passé. 

Etre  à  Tabri,  hors  d*un  mauvais  pas,  d'une  méchante  affaire. 

J'enne  a  k'nohou  co  traze  qui  s'avlt  bin  pinsé, 
Di  Taute  costé  de  trô  qu'  les  qwatte  boûf  ont  passé. 

(Thiry.  ine  copenne  so  V  mariège,  1858.) 

Màgré  qu'  coula  li  warantihahe  qu'il  esteut  po  V  moumint,  à  l'avrûle  di  saqwantès 
rtsqueftre,  i  n'esteut  portant  nin  co  di  Faute  costé  de  trô  qu'  les  qwatte  boûf  ont 
passé. 

(Magnée.  Li  crerCquini  dé  prince  àbbé  di  Stdv'leû.  4867.) 

Variante.  Mais  l'n'esteut  nin  ou-c'  qui  les  qwatte  boûf  ont  passé, 
Qui  de  contraire  ;  ca  d'vant  qu'elle  n'euyihe  clos  'ne  oûye. 
Li  vèye  feumme,  comme  on  spér,  al  lève  les  tracasser 
Et  tote  li  nute  k  long  l'-z  i  alléve  chanté  pouye. 

(Bailleux.  Li  vèyefeumme  et  ses  deuxfèye.  Fûve.  4856.) 

Variante.  Atote,  de  cour,  nos  estans  français, 

—  Vos  n'estez  nin  co  wisse  qui  les  qwatte  boûf  ont  passé  ;  ji  côpe. 

(HoCK.  La  famille  Mathot.  1866.) 
Variante.  Mais  ji  n'esteus  nin  co  wisse  qui  les  qwatte  boûf  ont  passé. 

(Peclers.  Gèrd  Vaffichi,  Ch.  4877.) 

TROUPEAU. 

3009.  Si  gn'a  'ne  mâle  biesse  es  tropaî,  c'est  lèye 
qui  v'soyez  braire. 

LiTT.  S'il  y  a  une  mauvaise  bête  dans  un  troupeau,  c'est 
celle-là  que  vous  entendez  crier. 

Les  méchants  s*empressent  toujours  de  se  plaindre. 


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—  442  — 

Ll  BOTTRESSB. 

Ci  n'àret  s'tu  qu'  vos  deux,  qu*ont  sHu  case  di  l'affaire, 

S' n'a  'ne  m&le  biesse  6s  tropa!,  c'est  lèye  qui  v*s  oyez  braire. 

(Hannat.  Li  mdye  neûr  <Và  Cêlat.  II,  se.  5.  4866.) 

TROUVER. 

3010.  Todi  ottant,  fait  Y  ci  oui  trouve. 

LiTT.  (C'est)  toujours  autant,  fait  (dit)  celui  qui  trouve. 
II  ne  faut  pas  dédaigner  une  petite  aubaine. 
Cf.  Les  petits  ruisseaux  font  les  grandes  rivières. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Var.  Niyelles.  c  Etem  ein  oche  !  »  dit-st-i  Piche. 

3011.  Qui  qwîre,  trouve. 

LiTT.  Celui  qui  cherche,  trouve. 
Qucerite  et  invenietis,  (Evangile.) 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Qui  bien  chace  bien  trueve. 

(Le  dit  du  buffet.  Fabliau  du  XUI«  siècle.) 
Travaillez,  prenez  de  la  peine. 
C'est  le  fond  qui  manque  le  moins. 

(Lafortaihk.) 
Vebviers.  Coula  nos  prouve 

Qu'  ci  qui  qwtre  trouve, 
Lu  terre  a  des  trésor  po  lot. 

(Pire.  Vorci  Phivier.  Gh.  i874.) 
Najiub.  L*  cinque  qui  cherche  trouve. 

Saint-Quentin.  Cb'tit  qui  cache  y  treuve. 

Basse- Allemagne.  —  Suchet,  so  werdet  ihr  ûnden  (Bibel.) 

3012.  Hovez  'ne  belle  pièce,  vos  l' trouverez  d'sos. 
LiTT.  Déblayez  (balayez)  une  belle  place,  vous  le  trouverez 

dessous. 

Se  dit  d'un  objet  perdu,  et  qu'on  n'a  aucune  chance  de 
retrouver. 

Variante.  TatI. 

J'a  Faction  cint  dix  mèye,  dix  mèye  pus  qui  r  gros  lot. 

Bièth'mé. 

Mettez  bin  vosse  main  d'sus,  Tàtl,  vos  l' trouvVez  d'sos. 

(Remouchahps.  Tàtt  r  perrtqui,  \,  se.  6.  1885.) 

3013.  l  s' trouve  so  Tîle  Macasse. 
LiTT.  Il  se  trouve  sur  Pile  penaude. 

Il  se  trouve  embarrassé,  interdit.  —  Il  est  ivre  (makasse).  — 


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—  448  — 

Il  y  a  ici  un  jeu  de  mots.  V.  le  Dict.  étymoL  de  la  langue 
wallonne^  par  Gh.  Grandgagnage.  V»  Macasse. 
Cf.  Ile  Makâ, 

(N.  Defrecheux.  Inejâbe  di  tpot.  4858.) 

Ossi,  d'vins  on  superbe  chestal. 

On  rikdûba  nos  portugais. 

Ou  c'  qu'on  les  y  fa  fer  *ne  bonne  gasse. 

Et  beûre  jusqu'à  les  fer  macasse. 

(Hanson.  Us  luttade  it  vers  ligeois,  Gh.  VI.  1783.) 

BlÈTH'Hi. 

Si  pau  qui  j' beûse,  ji  sos  d'on  côp  macasse. 

(Willem  et  Badwehs.  PècMraeh'ti,  Se.  9.  4889.) 

8014.  Vasse  m'el  trouve  (ou  qwîre). 

LiTT.  Va  me  le  trouver  (ou  chercher). 

Réponse  à  une  demande  qu'on  ne  peut  satisfaire,  refus  de 
croire  ou  d'accepter  une  proposition  insoutenable,  un  avis 
absurde.  —  C'est  une  chose  extraordinaire,  unique. 

TatÎ. 

Çou  qui  presse  li  pus  foirt,  po  V  moumint,  c'est  r  siervante, 
I  m' Àreut  ine  belle  jône,  et  qu'estasse  avinante  ; 


Mais  vasse  m'el  trouve,  paret  ;  c'  n'est  nin  assez  d'el  dire. 

(Remodchamps.  Tdti  rptrrtqta,  II,  sc.  4.  4885.) 

TRUIE. 

3015.  V'ià  çou  qui  fait  Y  trôye  danser. 
LiTT.  Voilà  ce  qui  fait  la  truie  danser. 
Voilà  ce  qui  couronne  l'œuvre.  —  C'est  finir  par  un  coup 
d'éclat.  —  C'est  le  comble. 

Le  coup  de  fouet  de  la  fin,  le  bouquet  du  feu  d'artifice. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

A  propos,  nos  d'vant  co  jàser 

De  grand  feu  d'artifice. 
C'est  çou  qui  va  fer  V  trôye  danser 

Et  d'ner  l' jôye  ft  minisse. 
(Dehin.  Programme  dé  tfiesse  de  S5«  anniversaire,  4856.) 

Ddrano. 

Qui  ilt-i  fer  ?  Jeannette  va  toratte  accori. 

Et,  po  fer  r  trôye  danser,  mutoi  m' neveu  Hinri. 

(Delchef.  Les  deux  neveux.  \l\,  sc.  4''.  4859.) 

Po  fer  nosse  trôye  danser,  qu'on  bagne  &  pus  babèye, 
Li  pataclan  d' posson  et  d' tratteu  de  l' catt'rèye. 

(Thirt.  Moirt  di  Voctroi.  1860.) 

Mais  n's  allans  apreume  jàser, 
Di  çou  qui  fait  l' trôye  danser. 

(Lamaye.  Licrèveûre  miraculeuse.  Complainte.  1846.) 


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—  444  — 

Jalhat.  Bieth'mé. 

Èdon,  ThiodAre,  qui  nos  Ûreut  nos  bacelle  vouci  ? 

TlIODÔBE. 

Oyi  coula.  Su  Areut-i  pôr  Garite,  po  fer  l' trôye  danser,  comme  on  dit. 

(Xhoffer.  Let  deux  soroche.  l,  se.  5.  1861.) 

3016.  Li  trôye  ni  rind  nin  Y  verrat  nôbe,  mais 
r  verrAt  anôblihe  li  trôye. 

LiTT.  La  truie  ne  rend  pas  le  verrat  noble,  mais  le  verrat 
anoblit  la  truie. 

En  général,  la  noblesse  ne  se  transmet  que  par  les  mâles  ;  il 
y  a  pourtant  des  familles  où  le  ventre  anoblit;  témoins  les 
Sotenville,  de  Molière  {Georges  Dandin). 

3017.  C'est  todi  (ou  sovint)  V  mâle  trôye  qui  tomme 
à  r  bonne  rècenne. 

LiTT.  C'est  toujours  (ou  souvent)  la  mauvaise  truie  qui  tombe 
à  la  bonne  carotte. 

La  fortune  sourit  souvent  à  ceux  qui  ne  sont  pas  dignes  de 
ses  faveurs. 

Pr.  fr.  —  Jamais  à  un  bon  chien,  il  ne  vient  un  bon  os. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

Si  cisse  mobonne  on-z-a  chûst, 

Fât  avu  bonne  narenne  ; 
Mais  l' màva  pourçai  lomme  ossi 
Todi  à  1*  bonne  rècenne. 

(Jubilé  du  père  Janvier.  4787.) 
Dadite. 

Todi  r  mâle  biesse  attrape  li  bonne  rècenne, 
Et  tote  les  mâle  po  les  aute  dimoret. 

(Baron.  Li  tapWeste  di  cwârjeu.  Se.  1.  4882.) 

Namdb.  Li  pus  laid  des  pourcia 

Altrape,  des  boquet  li  pus  bia. 

Marche.  L'  laid  pourçai  tomme  à  r  bonne  rècenne. 

TRUITE. 

3018.  Haitt  comme  ine  trûte. 
LiTT.  Sain  comme  une  truite. 
Resplendissant  de  fratcheur  et  de  santé. 
Pr.  fr.  —  Sain  comme  un  gardon. 

Variante.  Infin  final,  li  brave  Bourbon 

Si  Uve  haitl  comme  on  pèhon, 
Et  ravisa  à  tote  Tàrmèye 
Ine  aute  homme  qu'a  l'accostumèye. 

(HANftON.  Li  Hinriade  travestèye,  Gh.  VIL  1780.) 


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—  445  — 

Vos  n'  sâriz  rin  vèyt  di  pus  avinant  qu'  lèye, 

Haitèye  ottant  qu'ine  trûte,  coriante  comme  ine  anwèye. 

(Thirt.  Ine  copenne  to  Vmariège,  i8S8.) 

GOOINASSB. 

....  G*enne  est-st-onk,  lu,  qui  flûte. 
Tatsnne. 
11  esteul,  qwand  riv'na,  osai  haitl  qu'ine  trùte. 

(Remouchamps.  Li  tav'd.  H,  se.  4.  48K8.) 
On  richâ,  maig:ue  comme  on  héron, 
Qui  platllve  dtsconte  Robièmont, 
Riv'na  cràs  comme  on  mono. 
Pus  rin  ni  It  fève  p6ne, 
HatU  comme  li  pèhon. 

(T.  Brahy.  La  atwe  dl  Spâ,  Gram.  1873.) 

Basse- Allemagne.   -  Gesund  wie  ein  Fisch. 

TUER. 
3019. 1  n'  faut  nié  toudi  tuer  tout  c*  qu'est  gras. 

(MONS.) 
LiTT.  Il  ne  faut  pas  toujours  tuer  tout  ce  qui  est  gras. 
Il  faut  réserver  quelque  chose  pour  les  besoins  à  venir. 
Ce  proverbe  est  cité  par  Moutrieux.  Des  nouviatcx  conte  dé 
quié.  1850. 

St-Hobert.  On  n'  touwe  nin  tôt  c'  qu'est  craus. 

Nivelles.  0  n'tue  ni  tout  c'  qu'est  cras. 

Douai.  Y  n'  faut  point  tuer  tout  ch'  qu'il  est  gras. 

3020.  I  vaut  mieur  qu'on  V  tûse 

Que  l' leup  né  V  miûse.  (Mons.) 
LiTT.  Il  vaut  mieux  qu'on  le  tue 

(Plutôt)  que  le  loup  ne  le  mange. 
Il  faut  faire  profit  de  tout  et  ne  pas  s'exposer  à  perdre  une 
chose  dans  Tespoir  de  la  conserver. 

TUYAU. 

3021.  Coula  ni  s'soflFèle  nin  foû  d'inebûse. 
LiTT.  Cela  ne  se  souffle  pas  hors  d'un  tuyau  (sarbacane). 
Cela  n'est  pas  facile. 

N.  B,  Une  sarbacane  se  dit  en  wallon  canne  à  buse. 

3022.  On  dirent  qu'on  Y  soffèle  foû  d'ine  bûse. 
LiTT.  On  dirait  qu'on  le  souffle  hors  d'un  tuyau. 

Il  est  très  élégant,  très  soigné. 


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-  446  - 
Pr.  fr.  —  Il  semble  qu'il  sort  d'une  boisle. 

(OUD».  Curiotitex  firançoitei.  1640.) 
Vos  dlrlz,  tôt  l' vèyftnt,  qu'on  I*  soffble  foû  d'ine  bûse. 

Dans  ce  vers  de  la  Copenne  80  VMariège,  M.  Thiry  veut  dire 
que  la  personne  dont  il  parle  est  propre  et  bien  soignée. 

Les  p*tit,  comme  sofflé  foû  dMne  bûse, 
Ont  d' Toû  80  les  soler  po  quM  r'iûse  ; 
Divant  i'ouhe,  i  vont  s*  porminer. 

(Hocx.  U9  et  coutumet,  1869.) 

Là,  ji  vèya  'ne  jône  ftye  qu'aveut  Tair  de  tûser, 
V's  àriz  dit  qu'  foû  d'ine  bÛse,  on  vinahe  de  V  soffler. 

(T.  Braht.  Ine  avlnteûre  à  St-Moirt.  188S.) 

Prindez  les  tote,  vos  avez  V  chûse 
Elle  sont  sofflèye  comme  foû  d'ine  bûse. 

(GtRARD.  U  coiiretse.  1890.) 
Var.  Jodoigne.  Il  a  todeu  l'air  de  sourteu  d'one  boisse. 

Var.  Nivelles.  1  faut  quand  j'arriv'rai  que  les  gins  disnait  d*  mi, 

<  On  coirait  qu'  hours  d'enne  boisse,  esse  Jean  la  vint  d' souti. 
(Renard.  Let  averiL  de  Jean  d*  Nivelles.  Gh.  Vil,  3«  éd.  1890.) 

VACHE. 

3023.  On  n'  sét  wisse  qu'ine  vache  happe  on  Uve. 
LiTT.  On  ne  sait  où  une  vache  prend  un  lièvre. 

On  ne  sait  pas  ce  qui  peut  arriver. 

Il  se  passe  des  choses  plus  extraordinaires  que  cela. 

Une  vache  prend  bien  un  lièvre. 

{Adagee  françoi»,  XVI«  siècle.) 

Mais  on  a  vu  des  rois  épouser  des  bergères  ; 
Dans  ce  temps-là  les  rois  étaient  de  bons  enftnts. 

3024.  Il  a  sposé  Y  vache  et  V  val. 
LiTT.  Il  a  épousé  la  vache  et  le  veau. 

Se  dit  d'un  homme  qui  a  épousé  une  fille  grosse  d'un  enfant 
dont  il  n'est  pas  le  père.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Il  a  eu,  il  a  pris  la  vache  et  le  veau. 
Cité  par  Forir.  Dict. 
Tournai.  I  a  marié  r  vaque  et  r  vieau. 

PORENTRUT.    Gompalgnons  ai  marié,  prente  bin  va  nivé, 

Vo  porrin  vo  tcbairdgié  de  lai  vaitche  et  di  vé. 

(Raspibler.  Lee  patniee  (panière),  poème  en  patois 
de  l'ancien  évèché  de  BÀle.  1786.) 

Basse- Allemagne.  —  Die  Kuh  mit  dem  Kalbe  heirathen. 


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-  447  - 

3025.  On  n'iomme  mâye  ine  vache  jolèye  (ou 
rogette)  qu'elle  n'âye  ine  tèche. 

LiTT.  On  n^appel  le  jamais  une  vache  marbrée  (ou  rougefttre) 
si  elle  n'a  une  tache  {*), 

Il  n'y  a  pas  d'homme  parfait.  —  On  n'accuse  pas  celui  dont 
la  conduite  ne  laisse  absolument  aucune  prise  à  la  médisance. 
—  Une  mauvaise  réputation  est  toujours  plus  ou  moins  méritée. 

Cité  par  Forir.  ÎHct. 

Nauub.         On  n'  divisse  nin  d'one  vache  s*  elle  n'a  one  tache. 

JODOIGNE.  N'a  si  helle  vache 

Qui  n*aûye  se  tache. 

—  On  n'  cause  d'one  vache 

S' elle  n*a  one  tache. 
Malmbdt.  On  n'  loume  jamais  one  vache  haimotte  (bigarrée)  s' elle  n'a  one  tache. 

3026.  Magnl  de  Y  vache  arègèye. 
LiTT.  Manger  de  la  vache  enragée. 

Éprouver  beaucoup  de  privations  et  de  fatigues.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Manger  de  la  vache  enragée. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Orig.  Quitard.  Dict.,  p.  677. 

AiLT. 

Qwand  t'àret  bu  d' Tatwe  saqwans  joû, 
Et  magnt  de  V  vache  arègèye. 
Va,  ti  mère  sèret  bin  vingèye. 

(Fabrt.  Li  LigeoU  ègagi,  I,  se.  3.  17K7.) 

JiHMf  Martin. 

Les  cis  qui  s'ègaget  fet  *ne  grande  folèye^ 
Pc  mori  d' faim,  po  mori  d'seu, 
Po  magnt  de  V  vache  arègèye. 

(HERAULT.  Li  mâllgnant.  11,  se.  44.  1789.) 

1  n*  songit  pus  qu'à  'nnès  raller  ; 
Bin&he  d' s'avu  si  tôt  happé 
De  V  vache  arègèye  et  de  freud, 
Di  tote  sort  di  biesse  et  de  leup. 

{Pasquiye  faite  au  jubilé  Dom  Bernard  Godin.  4764.) 

(*)  On  retrouve  les  expressions  jolèye  et  rogette  dans  le  ranz  des  vaches  de 
Ste-Walburge,  publié  par  le  D'  Bovy  dans  ses  Promenades  historiques^  et  reproduit 
par  MM.  B*  et  D*,  dans  leur  Choix  de  chansons  wallonnes.  Elles  rappellent  les  vers 
de  M.  Pierre  Dupont  : 

J'ai  deux  grands  bœufs  dans  mon  étable, 
Deux  grands  bœufs  blancs,  marqués  de  roux. 


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—  448  — 

Marche.  Vike  et  prinds  waude  à  V  magogéo 

D*  peu  d' mougnet  de  V  vache  arègée. 

(Alexandre.  Ftiteorti.  4860.) 

Namur.  Avant  d*  nos  rappeler  dins  V  céleste  pairie, 

1  nos  fait,  por  on  timps,  mougnl  l' vache  arègie. 

CWérotte.  Aurmonaqtu  di  Nameur.  i86S.) 
TiNTiGNT.  11  est  sayl  d'ia  vache  aragie. 

3027.  Vât  mî  'ne  vache  qui  cinl  mohon. 
LiTT,  Il  vaut  mieux  une  vache  que  cent  moineaux. 
Mieux  vaut  un  objet  utile  que  cent  futilités. 

3028.  On-z-aime  mî  d' vèye  les  vache  bizante, 
Qui  les  vache  gottante.  (Ardennes.) 

LiTT.  On  aime  mieux  de  voir  les  vaches  courir  follement, 
Que  de  les  voir  dégouttantes  (de  pluie). 

On  aime  mieux  voir  les  vaches  en  temps  de  soleil  qu*en  temps 
de  pluie,  parce  que,  par  le  beau  temps,  elles  donnent  plus  de 
lait. 

(Alb.  BODT.  Voc.  det  agricuUeurg.  4880.) 

3029.  Dire  ottant  d' boû  qui  d' vache. 
LiTT.  Dire  autant  de  bœufs  que  de  vaches. 
Pour  signifier  un  menteur,  un  bavard. 

(Alb.  BODY.  Voc,  dea  agricuUeun.) 

3030.  Parler  français  comme  ine  vache  espagnole. 
LiTT.  Parler  français  comme  une  vache  espagnole. 

Parler  fort  mal  le  français.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Parler  français  comme  une  vache  espagnole. 
Locution  altérée  :  parler  français  comme  un  Ydce,  c'est-à- 
dire  comme  un  Basquej  espagnol.  (V.  Quitard.  Dict.^  p.  676.) 
Cité  par  Forïr.  Dict. 

Jeannette. 

Ji  voux  v's  oyi  d'abord  parler  comme  on  parole, 

Sins  v'ni  k'hachl  1*  français  comme  ine  vache  espagnole. 

(Delchef.  Li  galant  de  itiervanu.  l,  se.  3.  1858.) 
GÉinou  et  Pènâtg  (à  T&tl). 

Nos  j&sVons  bin  raie  comme  vos  ; 

S' vos  nos  appurdoz, 

Quu  c'seuye...su  vos  p'ioz. 
Ml  qu*  les  vache  espagnole. 

(Remodchamps.  TàU  Vperriqui.  II,  sc.  7.  4885.) 

MoNS.  Mais  pourquoi  c'  qu'on  diroi  bé  qu'  tu  touches  ainsi  t'  français  comme  eone 
vaque  espagnole,  hon  ?  Sais-tu  bé  qu'on  t'  prindras  pou  ein  sot,  tt'à  Theure. 

(Leteluer.  Àrm»  dé  Mont.  1859.) 


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3031.  l  moude  ses  vache  d'vins  on  tamis. 
LiTT.  Il  trait  ses  vaches  dans  un  tamis. 

Il  ne  sait  profiter  de  rien.  —  L'argent  lui  glisse  dans  la 
main.  —  II  dépense  à  mesure  qu'il  gagne. 

C'est  le  tonneau  des  Danaides,  qui  se  vide  à  mesure  qu'on  le 
remplit.  —  C'est  la  toile  de  Pénélope,  etc. 

Variante.        On  n'  moude  nin  les  vache  divins  on  tamis. 

LiTT.  Ou  ne  trait  pas  les  vaches  dans  un  tamis. 

On  ne  doit  rien  faire  inutilement.  —  Il  faut  que  tout  rapporte. 

3032.  Et  cœtera,  marcotte  fizéye. 

Qwand  les  vache  biset,  elles  ont  Y  quowe  lèvêye. 
LiTT.  Et  cœtera  marcotte  fîzée,  quand  les  vaches  courent, 
elles  ont  la  queue  levée. 

Je  sais  tout  cela  !  —  Daignez  m'épargner  le  reste. 
Cité  par  Forir.  Dict, 

3033.  Les  vaque  areont  acore  besoin  d' leu  queue, 

(Tournai.) 

LiTT.  Les  vaches  auront  encore  besoin  de  leur  queue. 
Reproche  que  l'on  adresse  à  un  ingrat. 

3034.  Qwand  i  ploûreut  des  vache. 

LiTT.  Quand  (môme)  il  pleuvrait  des  vaches. 

Quelque  mauvais  temps  qu*il  puisse  faire.  Se  dit  ordinaire- 
ment pour  marquer  qu'on  est  dans  une  nécessité  indispensable 
de  sortir,  et  qu'il  n'y  a  aucune  considération  de  mauvais  temps 
qui  en  puisse  empêcher.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Quand  il  pleuvrait  des  hallebardes,  la  pointe  en  bas. 

Se  dit  également  pour  citer  une  chose  impossible. 

Vos  d'nez  vos  où  po  i's  1  fer  'ne  mèyeu  v6te, 
Adon  vosse  char  po  Ts  1  cure  de  rosli, 
Po  des  dorôye  dinez  I's  1  pôr  vos  cache. 
Corège,  allez  I  Si  mâye  i  ploût  des  vache, 
Muloi  c'joû-là,  divairez-v*  pussûti. 

(Bailleux.  Jacques  li  cott.  Fâve.  1843.) 

3035.  Il  a  oyou  braîre  ine  vache  èune  on  slâ  et  i 
n*  sét  wisse. 

LiTT.  Il  a  entendu  crier  une  vache  dans  une  étable  et  il  ne 
sait  où. 

Il  n'a  pas  compris  ce  qu'on  a  dit  et  il  veut  le  répéter. 
Il  a  entendu  un  bruit  vague,  et  il  ne  sait  ce  que  c'est. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

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—  450  — 

VAiiAHTE.  II  a-t-oyou  braire  ine  vache  et  i  n'  sét  nin  d'vios  que  sl&,  ou  d'vins  que 
pré.  —  II  a  oyou  braire  on  vai,  etc. 

Var.  Malmedt.  Il  a  oyou  sonnera  messe  et  i  n*sét  nin  wisse. 

Nivelles.      Il  a  intindu  'ne  vache  braire,  mais  i  n'sait  ni  dins  que  staule. 

MOKS.  II  a  intindu  broquer  (beugler,  mugir),  i  n*  sait  nié  à  que  st6le.  —  Il  a 
intindu  ein  viesu  braire  et  qu'i  n'  sait  nié  dins  quéle  estaule. 

Frameries.  a  part  ça,  c'esl-st-ein  gaillard  instruit,  qu'a  intindu  braire  ine  vaque, 
mais  qui  n'  sait  ni  in  quei  staule. 

(BoSfiUETU.   Tambour  baUant,  1885.) 

To  JRHAi.  Il  aveot  intindu  enne  vaque  braire  sins  savoir  dans  queuUe  étable. 

ST-QuEMTm.  J'ai  aouie  braire  eine  vaque,  mais  je  n'seroi  dire  detns  quelle  élave. 

3036. 1  gn'a  bin  des  vache  malade. 

LiTT.  Il  y  a  bien  des  vaches  malades. 

II  y  a  beaucoup  de  gens  qui  font  de  mauvaises  affaires. 

Cité  par  Fobir.  Dict. 

3037.  C'est  comme  li  vache  qui  r'passe  todi  d'vins 
Tmême  bocâ. 

LiTT.  C'est  comme  la  vache  qui  passe  toujours  par  le  même 
trou  de  haie  (pour  aller  paître  dans  le  pré  du  voisin). 
Se  dit  d'un  époux  infidèle. 

3038.  C  n'est  nin  V  vache  qui  brait  Y  pus  foirt  qui 
donne  li  pus. 

LiTT.  Ce  n^est  pas  la  vache  qui  crie  le  plus  fort  qui  donne  le 
plus  (de  lait). 

On  n'est  pas  redoutable  par  cela  seul  qu'on  fait  du  bruit. 

Les  vantards  sont  souvent  poltrons.  —  Les  apparences  sont 
souvent  trompeuses. 

V.  Falstaff,  dans  Shakespeare,  et  Chaste aufort,  dans  le 
Pédant  joue  de  Cyrano  de  Berserag. 

3039.  Jamâye  ine  vèye  vache  n'inturret  es  mi  slâ. 
LiTT.  Jamais  une  vieille  vache  n'entrera  dans  mon  étable. 
Je  n'accepterai  jamais  une  chose  d'un  mauvais  usage.  — 

Jamais  je  n'épouserai  de  vieille  femme.  (Forir.  Dict.) 

3040.  Lèyî  toumer  V  vache  es  l'atwe. 
LiTT.  Laisser  tomber  la  vache  dans  l'eau. 
Perdre  une  occasion. 

3041.  Gn'a  'ne  vache  touméye  es  pusse. 

LiTT.  Il  y  a  une  vache  tombée  dans  le  puits. 

Il  y  a  du  vacarme,  du  désordre,  de  la  tirouillerie.  (Littrï.) 

Pr.  fr.       Le  diable  est  aux  vaches. 

Cité  par  Forir.  Dict, 


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—  451  - 


Vabiautb.  I  gn'a  ine  vache  tournoyé  es  passe,  i  n*  màque  pas  qu*  vos  po 
r  rapèht.  (Ironiqae.) 

3042.  Li  vache  n'est  nin  co  touméye  es  pusse. 

LiTT.  La  vache  n'est  pas  encore  tombée  dans  le  puits. 
L'affaire  n'est  pas  encore  terminée;  il  ne  faut  pas  l'aban- 
donner, ni  la  considérer  comme  perdue. 

Delsa. 

Ji  vins  di  v'  rinde,  sins  savu,  on  foirt  mayk  service  ;  mais  V  vache  n'est  nin  co 
toumëye  es  passe,  ji  pous  donc  raccommoder  çou  qu'  j'a  gMé. 

(DD.  Salue.  U  germalle.  Se.  46. 4883.) 

3043.  Si  on  t'  promet  one  vache,  cours  vite  quoire 
one  coide.  (Namur.) 

LiTT.  Si  on  te  promet  une  vache,  cours  vite  chercher  une 
corde. 

Il  faut  s'empresser  d'accepter  le  cadeau  qu'on  vous  fait,  de 
crainte  qu'on  ne  change  d'avis. 

3044.  C'est  Y  feu  de  Y  fée  de  Y  vache  qui  tosse. 

(JODOIGNE.) 
LiTT.  C'est  le  fils  de  la  fille  de  la  vache  qui  tousse. 
Réponse  à  quelqu'un  qui  cherche  vainement  à  se  rappeler  le 
nom  d'un  personnage  qui  nous  intéresse  peu. 

3045.  C't  enne  vake  qui  s'a  nouyé  dins  s' crachat. 

(MONS.) 
LiTT.  C'est  une  vache  qui  s'est  noyée  dans  sa  salive. 
Réponse  aux  curieux  empressés  qui  demandent  :  qu'est-ii 
arrivé  ?  (Swabt.  Dta,  1870.) 

3046.  C'est-st-one  vache  à  mote.  (Jodoigne.) 

LiTT.  C'est  une  vache  à  traire. 

Se  dit  d'une  personne,  et,  par  extension,  d'une  chose  dont  on 
tire  un  profit  continuel. 

Loc.  prov.  C'est  une  vache  à  lait. 

VALET. 

3047.  On  n'  deut  nin  pus  naâltraîtî  li  vârlet  qui 
r  maîsse. 

LiTT.  On  ne  doit  pas  plus  maltraiter  le  valet  que  le  maître. 
On  doit  respecter  la  dignité  de  l'homme  dans  toutes  les 
positions. 


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-  452  - 

3048.  L' ci  qui  est  lu  vaurlet  n'est  nin  maJsse. 

(Verviers  ) 

LiTT.  Celui  qui  est  le  valet  n'est  pas  le  maître. 
Celui  qui  occupe  une  position  inférieure  ne  peut  prétendre 
aux  égards,  à  Tautorité,  aux  distinctions  qui  sont  dus  aux  per- 
sonnes d'un  rang  élevé. 

«  Es-tu  un  prince,  pour  qu*on  te  flagorne  ?  Souffre  la  vérité,  coquin,  puisque  tn 
n*a8  pas  de  quoi  gratifler  un  menteur.  » 

(Beaumaicrais.  Le  mariage  de  Figaro.  Acte  IV,  se.  10.) 
Vebyiers.  Li  podrçai. 

I  ennès  sét  pus  qui  n'  paisse, 
Nais  qui  voléve,  V  ci  qui  est  lu  vaurlet  n'est  nin  maisse. 

(Xhoffer.  Les  blesse,  II,  se.  Si.  1858.) 

VALOIR. 

3049.  Li  mèyeu  n'  vât  rin. 
LiTT.  Le  meilleur  ne  vaut  rien. 

Se  dit  de  deux  ou  de  plusieurs  personnes  presque  également 
méchantes  ou  vicieuses,  (âcad.) 

Pr.  fr.  —  Le  meilleur  n'en  vaut  rien. 

3()S().  I  vât  mî  ainsi  qu'  pus  sot. 
LiTT.  Il  vaut  mieux  ainsi  que  plus  fou. 
Il  faut  bien  se  contenter  de  ce  qu'on  a,  quand  on  pouvait 
tomber  sur  du  pire. 

VAURIEN. 

3031,  C'est  l'honteux  qu èl  piède  et  l' trouand  qu'èl 
wangne. 

LiTT.  C'est  le  honteux  qui  le  perd  et  l'impudent  qui  le  gagne. 

Qui  ne  demande  rien  n'a  rien  (en  bonne  et  en  mauvaise  part). 

Tr.  fr.  —  Un  peu  de  honte  est  bien  vite  passée. 

li  n'y  a  que  les  honteux  qui  perJent.  —  Faute  de  hardiesse, 
de  confiance,  on  manque  de  bonnes  occasions.  (Acad.) 

Nivelles.  E'm  p'iit  moumint  d' honte  est  bl  rate  passd. 

3052.  Les  vaurin  faienu  V  pus  di  ch'min.  (Namub.) 

LiTT.  Les  vauriens  font  le  plus  de  chemin. 
La  personne  qui  emploie  des  moyens  peu  honnêtes  par- 
viendra plus  vite. 

3053.  Ein  vaurié  a  bieau  s'  contrefaire,  c'est  co 
toudi  ein  vaurié  pou  ça.  (Mons.) 

LiTT.  Un  vaurien  a  beau  se  contrefaire,  c'est  toujours  un 
vaurien  malgré  cela. 

On  ne  peut  pas  changer  sa  nature. 

Pr.  fr.  —  Le  bout  de  l'oreille  perce  toujours. 


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-  453  - 

V.  Lafontaine.  L'âne  vêtu  de  la  peau  du  lion,  trad.  en 
dialecte  de  Mons  par  M.  Letellier  :  El  baudet  habié  avé 
l'pieau  du  lion.  (Armonaquedé  Mons,  I85i.) 

VEAU. 

3054.  On  hérèye  tant  on  vaî,  qu'à  V  fin  on  Tfait 
beûre. 

LiTT.  On  sollicite  tant  un  veau,  qu'à  la  fin  on  le  fait  boire. 
On  sollicite  tant  un  emploi,  une  place,  une  faveur,  qu'à  la 
fin  on  l'obtient. 

Vabiante.    On  hêrèye  tant  on  malade,  qu'à  l' fin  on  V  fait  bisûre. 

Vawaktk.      a  prurai  r'fus,  n'  tapez  nin  Tonhe  so  1'  beûre, 
Comme  des  doux  mot,  riçûvez  leus  affront  ; 
Holez  r  malade,  dit  ii  spot,  vos  i*  frez  beûre, 
Et  zelles  ossi,  camèrâde,  elles  beuront. 

(DD.  Salue.  Li  chant  detmdvas  sujet.  187  .) 

3055.  C'est-st-on  baî  vaî  qui  ravisse  si  père. 
LiTT.  C'est  un  beau  veau  qui  ressemble  à  son  père. 

Se  dit  en  mauvaise  part  :  il  ne  vaut  pas  mieux  que  son  père. 
Variante.  C'est-st-on  bai  val  qu'  ravisse  si  mère. 

LiTT.  C'est  un  beau  veau,  qui  ressemble  à  sa  mère. 
Il  ne  vaut  ni  plus  ni  moins  que  sa  mère 
Faut-il  rappeler,  à  propos  de  ce  dicton  populaire,  la  gra- 
cieuse apostrophe  d'Horace  ? 

0  matre  pulchrâ  ftlia  pulchrior 

Et  la  paraphrase  française,  non  moins  délicate  : 

Celle  qui  vous  donna  le  jour. 
Égalait  en  beauté  la  reine  de  Cytbère  ; 
Mais  vous  ressemblez  à  l'Amour  : 
II  était  plus  beau  que  sa  mère. 

3056.  Ette  rchinqaième  viau.  (Mons.) 

LiTT.  Etre  le  cinquième  veau. 

Voir  les  autres  jouir  d'avantages  de  toute  espèce,  sans 
pouvoir  en  profiter. 

Le  cinquième  veau  regarde  tôter  les  quatre  autres. 

V'ià  r  cins!  quMnteûre  :  li  matsse  magne  ine  vaute  : 

—  Mi  vache  a  qwate  pé,  portant  'Ile  a  cinq  vai  ! 

—  Mais  qu'  va  fer  V  cinquème  ?  —  I  fret  cou  qn'  ji  fais  : 
Fàret  bin,  Monsieu,  qu'i  louke  magni  l's  aute. 

(Alclde  Patob.) 
Vabiamte.    Torcher  s*  nez  à  V  pierque.  —  Chuchcr  'ne  feuille. 

LiTT.  Se  torcher  le  nez  à  la  perche.  —  Sucer  une  feuille. 


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—  454  - 

G'etoi  tous  Ts  Hollandais  qu'attrapiont  les  bonnes  place,  et  nous  aute,  Berge, 
nos  torchons  no  nez  à  1'  pierque,  autremint  dit,  nos  fesions  V  rôle  du  chinquième 
viau.  (Letelucr.  Armonaque  dé  Mont,  {Ù9.) 

VARiAHTi.      Fer  comme  li  trazème  cosset,  louki  tèter  les  aute. 

Yab.  Nivelles.  Suct  leu  pouce.  —  Stierde  leu  bêche  à  i'pierce. 

JoDOXGME.  Pouve  Via  qui  n*a  pont  d' tette.  —  Esse  le  quinzième  cachet. 

3057.  On  lî  fret  pus  d'honneur  qu'à  on  via, 
On  l'èterret  avou  s'  pia.  (Namur.) 

LiTT.    On  lui  fera  plus  d'honneur  qu'à  un  veau, 

On  l'enterrera  avec  sa  peau. 
Se   dit  ironiquement  en   parlant  de  l'enterrement   d'une 
personne  qui  laisse  peu  de  regrets  après  elle. 

Vermessb^Koc.  du  patois  lillois,  i86i)  rapporte  ce  proverbe. 

3058.  I  nioûrt  ottant  d' vaî  qui  d'  vache. 
LiTT.  Il  meurt  autant  de  veaux  que  de  vaches. 

Les  jeunes  sont  comme  les  vieux,  exposés  à  mourir.  (Littré.) 
Pr.  fr.  —  Aussitôt  meurt  veau  que  vache. 

(OUDIM.  CurioiiteifrançoUes.  1640.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

3059.  Qwand  on-z-ètind  beugler  des  val,  li  stauve 
n'est  nin  vûde.  (Marche.) 

LiTT.  Quand  on  entend  beugler  des  veaux,  l'étable  n'est 
pas  vide. 

On  ne  peut  nier  les  faits  qui  sont  avancés. 

JoDOiGME.  Quand  on  ëtind  boirler  les  via,  c'est  qu'  le  stauve  n'est  ni  vûde. 

3060.  Li  via  qui  tette  bin,  n'  mougne  wêre. 

(Beauraing.) 

LiTT.  Le  veau  qui  tette  bien  ne  mange  guère. 

Qui  boit  trop,  mange  trop  peu.  (Se  dit  en  mauvaise  part.) 

Beauraing.    Et  usqui  V  bresseu  va,  l' bolgl  n*y  va  nin  ; 

Ou  bin  via  qui  tette  bin,  comme  dit  li  spot,  n'  mougne  wôre, 
I  faut  croire  qui  c'est  vrai,  pusqu'on  l' dit  d' tote  magnère. 

(VUMEB.  Let  tôlét,  iS6S.) 

Marche.  Les  val  qui  buvet,  n'  mougnet  nin. 

VEINE. 

3061.  Bon  teut,  bonne  dèye, 
Belle  vône  es  mèye. 

LiTT.  Bon  toit,  bon  mur, 

Belle  veine  (couche)  au  milieu. 
Tout  va  bien  ;  c'est  réussi. 

(St.  BoBMAMS.  Voc.  des  kouiOeurs  ItégeoU.  i86S.) 


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—  455  — 

3062.  Qui  veut  ses  vône,  veut  ses  pône. 

LiTT.  Qui  voit  ses  veines,  voit  ses  peines. 
Le  chagrin  ou  la  vieillesse  amaigrissent  et  rendent    par 
conséquent  les  veines  saillantes. 

VENDRE. 

3063.  Çoula  s'  vind  comme  li  pan  à  bolg!. 
LiTT.  Cela  se  vend  comme  le  pain  chez  le  boulanger. 
G*est  une  marchandise  d'un  débit  facile  et  assuré. 

VENDREDI. 

3064.  Bal  vérdi,  laid  dîmègne. 
LiTT.  Beau  vendredi,  laid  dimanche. 

Les  jours  se  suivent  et  ne  se  ressemblent  pas 

Souvent  la  tristesse  succède  à  la  joie  en  fort  peu  de  temps. 

(LiTTRÉ.) 

Pr.  fr.  —  Qui  rit  le  vendredi,  pleure  le  dimanche. 
Tel  qui  rit  vendredi,  dimanche  pleurera. 

(Racink.  La  plaideurs.  Acte  I,  se.  i.) 
Nahui.  Qut  rit  vinrMl,  bratret  dimeigne. 

Mabche.  Contraire.  Pac'  qui  l' solia  n'  lût  nin  todi. 
Qui  rit  r  dimègne,  i  pleure  verdi. 

(Alkxakdre.  PUit  cortU  1860.) 

3065.  Té  verdi,  lé  dîmègne. 
LiTT.  Tel  vendredi,  tel  dimanche. 

Vous  serez  récompensé  selon  vos  œuvres. 
Vos  plaisirs  seront  en  raison  de  vos  sacrifices. 

VENIR. 

3066.  Vos  y  vinrez  et  vos  v's  es  sovinrez. 
LiTT.  Vous  y  viendrez  et  vous  vous  en  souviendrez. 
Menace  que  Ton  adresse  à  ceuic  qui  ne  veulent  pas  suivre  un 

bon  conseil. 

Retenez-le  bien,  vous  passerez  par  là. 
Marche.  Baquatro. 

Vos  y  vatrez, 
Comme  ol  dit  on  vt  spot,  et  vos  v's  6s  sovalrez. 

(Alexandre.  U  pechon  (Tavra.  IV,  se.  8.  48K8.) 

3067.  Esse  bin  v'nou  et  mft  caressi. 
LiTT.  Etre  bien  venu  et  mal  caressé. 


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—  456  — 

Protestation  de  dévouement  et,  en  fait,  indiCférence 
profonde. 

3068.  On  vint  comme  on  vout, 
On  es  r'va  comme  on  pout. 

LiTT.  On  vient  comme  on  veut, 

On  s'en  va  comme  on  peut. 

S'avancer,  sans  réfléchir  à  la  manière  dont  on  se  retirera  ; 
celui  qui  entreprend  une  affaire  doit  s'assurer  des  moyens  de 
l'abandonner  si  elle  ne  réussit  pas. 

3069.  Bin  Vnu,  quand  râliez? 

LiTT,  (Soyez  le)  bien  venu,  quand  partez-vous? 

Je  vous  reçois  parce  qu'il  le  faut  bien,  mais  ne  restez  pas; 
dépôchez-vous  de  partir. 

Il  est  gentil  votre  enfant  ;  à  quelle  heure  est-ce  qu'on 
le  couche  ? 

I  s*av1ne  même  mettou  es  V  tiesse 
Di  fer  leu  kermesse  comme  à  Hu  ; 
Bonjou,  Gllle;  bin  v'nu,  quand  vallu? 

(Pasquèye  so  les  téminarUse,  iT3S.) 

JoDOiGN^.         V's  esioz  v'neu  ;  quand  rallé,  comme  à  Aufe? 

Vaa.  Jodoigne.  Si  v's  arlt  v'neu  ahier,  vos  ariz  yeu  de  boyon  ;  aujourd'heu  n'a 
qu'  do  V  sope  comme  on  deut  à  Aufe. 

A  Jodoigne,  les  habitants  de  Wavre  passent  pour  peu 
engageants. 

Var.  Nivelles.  De  d'iu  v'nez,  qu'on  vos  r'mène  ? 

VENT. 

3070.  SI  ploût,  vint  d'  bîse, 

I  ploût  à  s' guîse. 
LiTT.  s'il  pleut,  vent  de  bise, 

Il  pleut  à  sa  guise. 
SUl  pleut  quand  la  bise  souffle,  on  ne  saurait  dire  le  temps 
qu'il  fera. 
{Bîse,  pour  bîhe,  est  là  pour  la  rime.) 
Pr.  fr.  —       Quand  il  fait  de  la  bise, 

II  en  pleut  à  sa  guise. 

{Calendrier  des  bons  laboureurs.  4618.) 

3071. 1  pout  roter  conte  li  bîhe. 

LiTT.  Il  peut  marcher  contre  la  bise. 
Il  est  bien  vêtu  et  bien  restauré. 
Nivelles.  Avë  ça,  i  pu  daller  conte  el  vint  d' btche. 

Tournai.  Pouvoir  aller  conte  V  vint  d' bise. 


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—  457  — 

3072.  Loukî  di  que  costé  qui  l' vint  sofièle. 
-    LiTT.  Regarder  de  quel  côté  (que)  le  vent  souffle. 

S'amuser  à  regarder  dehors  sans  aucun  dessein  et  comme  un 
homme  oisif.  —  Observer  le  cours  des  affaires  et  les  diverses 
conjonctures,  pour  régler  sa  conduite  suivant  ce  que  Ton 
découvre.  —  II  ne  se  prend  qu'en  mauvaise  part.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Regarder  de  quel  côté  vient  le  vent. 

Et  pour  écouter 

D*où  vient  le  vent. 

(Lafontaine.  Le  lièvre  et  la  tortue,) 

Divant  d' p&rler,  i  tkl  qu'i  louke  di  que  costé  qui  l' vint  vint. 

(Remaclb.  Dict.  1839.) 
JODOiGNE.  Ni  saveu  d'oU  qu'  vé  l' bêche. 

Basse-Allemagne.  —  Aufpassen,  woher  der  Wind  weht. 

3073.  Ottant  'nne  èpoite  li  vint. 
LiTT.  Autant  en  emporte  le  vent. 

Se  dit  en  parlant  de  promesses  auxquelles  on  n'ajoute  point 
de  foi,  ou  de  menaces  dont  on  ne  craint  point  les  effets.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Autant  en  emporte  le  vent. 

Souffla  le  vent  ; 
Il  emporta  la  feuille  et  le  serment. 

'  {Chanson,) 

3074.  Tourner  à  tôt  vint,  comme  li  coqVaî 
d' Mérmoite. 

LiTT.  Tourner  à  tout  vent,  comme  la  girouette  de  Milmorte. 
Se  dit  d'un  homme  dont  l'esprit  est  léger,  inconstant. 
Pr.  fr.  —  Il  tourne  à  tout  vent.  —  C'est  une  girouette  qui 
tourne  à  tout  vent. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Beaujeam. 

Enfin,  hawer,  hagnl,  tourner  à  tos  les  vint, 

Et  coula  po  toucher  deux  mëye  franc  d'appoint'mint. 

(Delcref.  Put  W,  put  tôt.  Se.  4".  487Î.) 

On  aveut  binquéque  feye  ine  tote  pitite  kesmoite, 

Mais  on  joû,  v'Ià  qu'tol  toûne  comme  li  coq'rat  d' Mérmoite. 

(T.  Brahy.  Met  treut  mariage,  iStS.) 

Delsa. 

Eh  bin  !  si  v'  ravisez  V  coq'ra!  d'  Mérmoite,  qui  toûne  à  lot  vint,  apprindez  qui 
j' SOS  comme  on  réna,  mi;  rin  ni  pout  m' fer  bogt. 

(DD.  Salve.  LigermalU,  Se.  S3.  4883.) 

Namur.  Non,  l'homme,  on  n'el  voit  nin, 

Si  tourner  à  tôt  viiit  ; 
Ça  vout  dire  qu'i  n'est  nin  rabanëre. 

(WéroTTE.  One  bourrade.  Cb.  4867.  4«  éd.) 


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—  458  - 

Vab.  Charlceoi.  Ça  toùne  comme  enne  girouette  p6  vint  d*  biche, 

El  i  cange-nu  d*idée,  comme  i  camge-nu  d' chimîche. 

(Berucs.  Vèterr'mini  de  f  lioune.  Faufe.  1873.) 

Basse- Allemagne.  —  Dieser  Mensch  ist  eine  Wetteifahne. 

3075.  C'est-st-on  grand  vint  tourné  sins  platve. 
LiTT.  C'est  un  grand  vent  tombé  sans  pluie. 

C'est  une  grande  querelle  sans  issue  fâcheuse;  beaucoup  de 
bruit  pour  rien  (much  ado  abotU  nothing). 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Gbcbur. 

Si  mAye  on  aveut  lèyt  fer 
Les  pogne  di  ces  flairantes  jatve. 
Il  esteut  pris  divins  V  houssal, 
Li  vint  n*euhe  nin  tourné  sins  platve. 
(De  Carthier,  De  Hablez,  etc.  U  voyège  di  Chaudfontaine,  II,  se.  1.  1757.) 

Spa.  Que  vint  sins  plalve,  oh  !  que  houhou  ! 

So  I*  bat  dire  d'on  macrat  r'crèyou. 
Qui  coréve  à  l' chesse  et  à  l' pèhe, 
Po  cont*  fer  V  sins  de  V  pi^ye  di  Fexhe. 

{PoMquhfe,  4787.  Chans,  pattiotiqwet.  ftec.  BODT.) 

JOSEPH. 

Sins  platve,  ci  n*esteut  qu'on  grand  vint, 

Totes  nos  sottes  quarelle  ; 
Nais  m' feumme  geatrèye  dispôye  quéque  timps. 
Prindez  p&rt  à  m*  handelle. 

(Peclers.  U  contèyedè  C  matante.  Se.  19. 1877.) 
Nivelles.  V'ià  core  ein  grand  vint  cheu  sins  pieuffe. 

3076.  llal'vintèsvisège. 
LiTT.  Il  a  le  vent  dans  le  visage. 

Se  dit  de  quelqu'un  à  qui  il  est  arrivé  plusieurs  malheurs, 
plusieurs  pertes,  qui  lui  ont  abattu  le  courage.  (LittrA.) 

Il  a  une  mauvaise  réputation  ;  il  est  en  butte  à  de  méchants 
propos. 

Pr.  contr.  Avoir  le  vent  en  poupe. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

TATtHE. 

Qwand  'ne  j6ne  fèye  a  I*  vint  es  visège,  elle  est  bin  vite  tapAye  à  rin  ;  fei  todi 
d0ttc*mint  avou  Pierre. 

(WoLEM  et  Bauwens.  Let  toûrciveux.  Se.  3.  188S.) 


3077.  Vint  d'  [.ovaye, 

Plalve  ou  nivaye. 

LiTT.  Vent  de  Louvain, 

Pluie  ou  neige. 


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-  459  — 

On  appelle  à  Liège  vint  d' Lovaye,  le  vent  d'ouest  ou  celui  de 
sud-ouest,  qui  amènent  ordinairement  du  mauvais  temps. 

Namdr.  Quand  H  vint  conta  li  solia  toûne, 

Mesfiylz-vos,  sovint  i  r'toûne. 

3078.  Été  au  co  du  vint.  (Tournai.) 

LiTT.  Etre  à  l'abri  du  vent. 

Etre  à  son  aise. 

Dans  cette  locution,  co  vient  de  coij  abri. 

VENTE. 

3079.  Vindège  n'est  nin  héritège. 

Vente  n'est  pas  héritage. 

Celui  qui  vend  est  loin  d'ôtre  dans  la  position  de  celui 
qui  hérite. 

N.  B.  A  une  époque  où  la  propriété  mobilière  n'avait  pas 
l'importance  qu'elle  a  aujourd'hui,  la  vente  des  immeubles  était 
considérée  comme  un  indice  de  ruine. 

VENTRE. 

3080.  Vos  v's  avez  fait  roge  es  vinte. 
LiTT.  Vous  vous  êtes  fait  rouge  dans  le  ventre. 
Vous  vous  êtes  enivré  (vous  avez  bu  du  vin  rouge). 

Pr.  fr.  —  La  couleur  nous  en  demeurera  dans  le  ventre. 

(OUDm.  Curtotitezfrançotsci,  1640.) 
Pierre. 

Ji  m' va  quoiri,  so  Y  côp,  qaéquès  botèye  di  vin. 

Garitb. 
Nos  nos  frans  roge  es  vinte. 

(Peclers.  U  eonsèye  dé  V  matante.  Se.  iO.  4877.) 
Depireux. 
Oh,  valet  !  ti  t*ennè8  ralèch*ret  V  minton,  tienne  àret  po  qwinxe  joù  à  esse  roge 
es  vinte. 

(T.  BiAHT.  U  bouquet,  l,  se.  7.  I87t.) 

3081.  Brognî  so  s' vinte. 

LiTT.  Bouder  sur  (contre)  son  ventre. 

Se  dit  d'un  enfant  qui  se  mutine  et  qui  ne  veut  pas  manger, 
et  figurément  d'une  personne  qui,  par  dépit,  refuse  ce  qu'on 
sait  qu'elle  désire  et  qui  lui  convient,  (àcad.) 

Pr.  fr.  —  Bouder  contre  son  ventre. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Nivelles.  I  grougne  k  sWinte. 

TomuiAi.  Brousser  à  s' panche. 


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—  460  — 

3082.  Vinte  affamé  n'a  nolle  orèye. 

LiTT.  Ventre  affamé  n'a  pas  d'oreilles. 
L'homme  pressé  par  la  faim  n'écoute  rien. 
Pr.  fr.  —  Ventre  affamé  n'a  pas  d'oreilles. 
Jejunus  venter  non  audit  verba  libenter. 
Auribus  venter  caret, 

(Lejeuke.  Prov,  familiaria.  i741.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Varunte.  L'  ci  qu'a  faim  n'ô  rin. 

Var.  Marche.       Li  viole  qui  groûle  n'a  pont  d'ètinde, 
Sovint  on  n'  pierd  rin  do  rattinde. 

Beauraihg.    Mais  ji  piôde  vaici  m' timps  à  vos  d'ner  des  consëye, 
Li  vinte  qu'est-st-aiîamd,  dit-sl-on,  n'a  ponl  d'orèye. 

(Yermer.  Let  iôUe.  1863.) 

Nivelles.  Lu  vèyant  qui  priint  là  deux  biesse  inragée. 

Que  quand  leu  vinte  est  vule,  leus  orèye  sont  sloupée, 
I  gratte  es  s' front. 

(Renard.  Le^t  avent,  de  Jean  (VNtvdleâ.  Ch.  lY.  4857.) 

Basse- Allemagne.  —  Noth  (Hunger)  kennt  kein  Gebot  ? 

3083.  Enne  a  ma  s'  vinte. 
LiTT.  Il  en  a  mal  au  ventre. 

Se  dit  de  celui  qui  est  jaloux  de  la  réussite  d'un  voisin  ou 
d'un  concurrent. 

Jodoigne.  I  mourl  di  s' vinte. 

3084.  I  fait  comme  les  lum'çon,  i  s'  hièche  so 
s' vinte. 

LiTT.  Il  fait  comme  les  limaçons,  il  se  traîne  sur  son  ventre. 

C'est  un  parasite. 

Grœculus  esuriens  ad  cœlum  si  jusseris,  ibit, 

(Jutéxal.) 
Cité  par  Forir.  dict. 

Ji  vas  scrtre  et  cori  amon  les  principe. 

Et  so  m' vinte  ji  m' herchVet  jusqu'4  devins  des  palft. 

(HoCK.  Mœurt  et  coutume*  liégeoisu,  4872.) 

3085.  S' broncher  V  vinte  et  deiner  au  flair. 

(Tournai.) 

LiTT.  Se  brosser  le  ventre  et  dîner  à  l'odeur. 

Se  passer  de  dtncr. 

Pr.  fr,  —  Se  frotter  le  ventre  d'un  panier. 

(OUD».  Curfotitex  françoUes,  4640.) 


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—  461  - 

Var.  Namur.  Po  V  chau,  c'est  tote  aute  chose  : 

Allez  à  l'étranger, 
Ou  bin  suct  vosse  pôce, 
C'est  c'  qui  gn'a  d' mîa  k  fer. 

(J.  GOLSON.  Li  progrès,  Gh.  i86S.) 

3086.  Si  j'a  ma  parlé,  qu'i  m'  rimousse  es  vinte. 
LiTT.  Si  j^ai  mal  parlé,  que  cela  me  rentre  dans  le  ventre. 
Manière  de  s*excuser  d'avoir  parlé  inconsidérément. 

TatI. 

Jamais  aukin  siget,  de  moi  nVt-eu-t-à  s'  plainte. 

GÈTROU. 

Oh  !  su  j'a  ma  jàsé,  malsse,  quu  m' rimousse  es  vinte. 

(Remoucbamps.  Tâtt  l'perriqut,  III,  sc.  3.  iS85.) 

3087.  Elle  est  brave  et  honnête  jusqu'à  vinte. 
LiTT.  Elle  est  brave  (probe)  et  honnête  jusqu'au  ventre. 
Pas  plus  qu'il  ne  faut. 

Nivelles.  Brafe  jusqu'au  gniou,  el  resse  au  piyache. 

3088.  C'est  l' vente  du  ta  mère.  (Tintigny.) 
LiTT.  C'est  le  ventre  de  ta  mère. 

Cela  ne  t'arrivera  jamais  plus. 

(Em.  Tandel.  let  communes  luxembourgeoises.  T.  III.  1890.) 

3089.  Peler  F  vinte  à  'ne  saquî. 
LiTT.  Peler  le  ventre  à  quelqu'un. 

Ennuyer,  obséder  quelqu'un.  —  Débiter  des  absurdités  qui 
impatientent  les  auditeurs. 

On  ajoute  souvent  :  avou  on  coûtai  d'bois. 

LiTT.  Avec  un  couteau  de  bois.  —  Le  supplice  est  inter- 
minable. 

Pr.  fr.  —  Vous  me  pelez  le  nez. 

(OUDIV.  CuriosUeifrançoises.  1640.) 
MCSBRUGI. 

On  m'  pelle  ii  vinte  et  les  orèye. 

On  n'ètind  p&rler  avà  l' vèye 

Qui  d' grand  concert  et  d' musicien. 

(DeHarlez.  Les  hypoconu,  III,  se.  S.  1758.) 

Qwand  c'est  qu'on  dit 

Qu'on  millionnaire  n'a  nin  des  camarade. 
Qui  nos  estans-t-<^gàl  divant  li  loi. 
Ou  qu'on  méd'cin  riwèrihe  ses  mal&de. 
On  m' pelle  li  vinte  avou  on  coûtai  d' bois. 

(Louis  Bucbe.  Chanson.  1860.) 


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-  462  - 


CRÀHàT. 

Àvoa  |VM  grands  mot, 
Bilwlr  vos^*  pèlex  V  vinte. 

(Alcidb  Pbtob.  Qui  vout  eue  à  eaïuè^  ?  486S.) 

GHAHaiBT. 

Talsse-tu  donc. 

François. 

Poqooi  m' talreus-je  ?  i  m' pèlet  l' vinte,  avou  leus  gnnds  air. 

(Dbmoolir.  Jl  voux,  ji  n'paux,  I,  se.  8.  48S8.) 

Vnvms.  Caïaarodê  Pierre,  tu  m*  pÀles  la  Tinte  ; 

Tu  trouves  aux  funine  tos  les  dé&ut. 
On  direot  ({u'elles  ont,  à  t*ètinde, 
Tos  les  sept  péché  capitaux. 

(BoMBOHME.  Uifamme  tout  todt  almauve,  Ch.  4880.) 

JALIAT.  PltoBETTB. 

J'a  bon  à  V  vèye,  mi. 
Mâjbnicb. 
Taihoz-ve,  i  m*  pèle  lu  vinte. 

(laoTFBB.  U$  deux  lorocte.  I,  se.  40.  1861.) 
Mors.  La  ein  gas  qui  m' pelle  1*  vinte. 

FiAUCBiCs.  Nais  les  racontâche  de  certains  amoureux 

Em*  pelle- tè  co  pus  fort  em*  panse. 
(Jos.  DUPRÀIE.  Croyez  ça^  buvetdTeau.  Gb.  Arm.  borain.  4890.) 

Nivelles.  A  c*8te  heure  enne  faite  ni  *ne  mawe  comme  pou  chanter  'ne  eomplainta, 
Causer  putout  rat'mint  pac'qué  ça  m' pelle  el  vinte. 

(Remabd.  Les  avenL  de  Jean  d'NiveUet.  Ch.  I.  4857.) 
Vab.  Nivelles.  Je  n'va  ni  co  v'ni  leu  soyl  1*  vinte  avé  V  même  chanson. 

{UÀclot.  4890,  no  50.) 
JODOKHE.  Peler  r  vinte  avou  on  coûtia  d' bois. 

3090.  £sse  blanc  d'so  Y  vinte. 
LiTT.  Être  blanc  dessous  le  ventre. 
Se  dit  d'une  personne  sournoise,  hypocrite. 

Et  ti,  Itve  infernal  di  nos  punition, 

Rachalteu,  blanc  d'so  T  vinte,  sins  pitié  ni  pardon, 

A  fornal  dé  grand  dial,  va,  ji  tMlve  avou  jôye. 

(Dehin.  U  lettamtnt  d'en  foo/l.  4849.) 
Crespdi. 

Ha,  hlr  qwand  foû  di  m'poche  i  r'mouylve  si  gosi, 

I  n*  jftséve  nin  ainsi  ;  bai,  blanc  d'so  Y  vinte,  savalte, 

Hai,  Diew,  ji  n'  ses  qui  m*  tint  qui  j*  n'  el  bèye  nin  es  qwatte. 

(Remouchahps.  Utav*H.  III,  se.  3.  4858.) 
Mais  portant,  jusqu'à  c'ste  heure,  i  n*  aviset  nin  co  blanc  d*so  T  vinte. 

(Thibt.  U  retour  à  LSge.  4858.) 


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—  463  — 

Ll  COBBU. 

Ji  n'  mi  vonz  nin  trover  so  Tovrège  ftvou  lo, 

Il  est  trop  blanc  d*sos  V  vinle. 

(Hamnat.  Li  mdye  neûr  d'à  CoUu,  II,  se.  6.  4866.) 
Yarumtb.  G'est-st-on  blanc  cou. 

LiTT.  C'est  un  cul  blanc. 

VnTiKis.  Vola  bin  raulorilé  ! 

I  volëve  dovri  Tséance, 

Adon  puis  i  fait  l'blanque  panse 

Qwand  Goffln  a-t-aspité. 

(BosABD.  fne  séance  di  l'commluton,  '4lS8.) 
YnviEBS.  Haibi. 

Ah  bin,  mi,  j' lomme  coula  fer  Tblanque  panse  avov  1*  malsse. 

(Remieb.  Hatrl  et  Baptiste,  1879.) 

Origine.  Un  grignùux  parle  ainsi  de  ses  adversaires  :  «  Vous 
êtes  bien  senoblables  à  cet  oyseau  que  les  Grecs  appellent  la 
glottidey  et  nous  chyrauXy  qui  est  une  fausse  hirondelle, 
olanchesow  le  ventre,  laquelle  ne  fait  rien  que  gazouiller  avec 
excès  lorsque  l'air  est  chaud  et  riant  ;  mais  aussitost  qu'elle 
sent  les  premières  prises  du  froid,  elle  est  morfondue,  ram- 
pante et  traisne  Taisle  comme  demy-morte...  Ne  voyia-t-il  pas 
justement  vostre  pourtrait  7  Comme  la  fausse  hirondelle  babil- 
larde,  vos  braveries  et  rodomontades  ne  donnent  des  frayeurs 
et  pâleurs  de  mort  qu'a  certains  petits  vermisseaux. 

(Pamphlet  du  temps.  Vers  1634.) 

L'hirondelle  de  fenêtres,  en  wallon  aronge  dipniesse,  blanc 

cou,  ehirOU,  (J.  DmECHEUX.  Faune  wallonne,) 

VÊPRES. 

3091.  Dire  lesvèpe  po  les  saint. 

LiTT.  Dire  les  vêpres  pour  les  saints. 

Célébrer  les  offices  quand  il  n'y  a  personne  dans  l'église. 

Cf.  Donner  un  concert  devant  les  banquettes. 

VER. 

3092. 1  pèhe  àx  viér. 

LiTT.  Il  pèche  aux  vers. 

Il  est  atteint  d'une  maladie  qui  le  conduira  au  tombeau. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Pb'uppe. 

Ji  wage  qui  1*  pauve  diale  ni  pass'ret  nin  tos  l's  hiviér. 
—  Ji  ses,  respond  Aily,  qu*  nosse  voisin  pèhe  àx  viér. 
(Th.  Collette.  Quifreûs-je^  si  mi  homme  moréve  ?  II,  se.  i4.  48812.) 


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—  464  — 

3093.  Avu  V  viér  es  Y  quowe. 
LiTT.  Avoir  le  ver  dans  la  queue. 
Être  de  mauvaise  humeur,  bourru. 
Allusion  à  une  maladie  des  chats. 

Volà  noste  homme  qui  fait  co  rmowe  ; 

11  a  co  sûr  li  viér  es  Tquowe  ; 

Si  c'est  lu  qui  sTa-t-acquoirou, 

C'est  qu'il  aveut  li  diale  es  cou.  (Anonyme.) 

3094.  Esse  nou  comme  on  viér. 
LiTT.  Être  nu  comme  un  ver. 

Être  entièrement  nu.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Être  nu  comme  un  ver. 

Esse  nou  comme  on  deugl,  comme  on  viér. 

(RCMACLE.  Dictionn.) 
JoDoiGME.  On  Ta  lèyl  comme  on  viér. 

3095.  Allez  ôx  viér,  il  a  ploû. 
LiTT.  Allez  (chercher)  des  vers,  il  a  plu. 
Allez  vous-en,  laissez-moi  tranquille. 

GILLES. 

Allez-v'  prinde  mi  mohonne  po  on  cafô  chantant  î 

GiRA. 

J'el  prindret  po  çou  qui  m'convint,  allez  4x  viér,  il  a  ploû. 

(Babon.  U  tap'reue  dicwdrjeu.  Se.  K.  tSSâ.) 

Variante.        Mais  po  tïer  toûrmetter,  hoftye  ti  veus  qui  j'a  l'tour, 
Ji  n'ti  voux  pus  r'jàser,  vasse  pthe  &  meûr  des  cane. 
On  ne  meurt  pas  d'amour. 

(Hect.  Ouvier!  Chanson.  i890.) 

VERGE. 

3096.  Diner  des  vège  po  esse  baltou. 
LiTT.  Donner  des  verges  pour  être  battu. 
Fournir  des  armes  contre  soi-même.  (Acad.) 

Pr.  fr.  —  Donner  des  verges  pour  se  faire  fouetter. 

Variante.  I  qwtre  les  vège  qu'ennès  sèret  batou. 

LiTT.  Il  cherche  les  verges  dont  il  sera  battu. 

3097.  U  a  d'né  on  bordon  po  esse  baltou. 
LiTT.  Il  a  donné  un  bâlon  pour  être  battu. 

C'est  ringrat  qui  s'est  servi  du  bien  qu'on  lui  a  fait^  pour  me 
faire  du  mal.  (Acad). 


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-  465  - 

Pr.  fr.  —  C'est  un  serpent  que  j'ai  réchauffé  dans  mon  sein. 

Ex  ipso  bove  lora  sumuntur. 

Tirer  du  bœuf  môme,  des  courroyes  pour  le  frapper. 

(Le  Pèro  Jean-Marik.  Le  divertissement  des  sages,  4665.) 

Ten  cuilt  la  verge  dont  il  meismes  est  batu. 

{Proverbes  de  France.  XIII«  siècle.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Si  saintité,  Fèvèque  di  Rome, 
Qui  sûr'mint  n'est  nin  on  saint  homme, 
Qwlre  mèye  moyin  d'nos  tracasser. 
Et  donne  des  vège  po  nos  fesser. 

(Hahson.  Li  Hlnrlade  travestèye,  Ch.  III.  i780.) 
Poquoi  nos  fSlt-i  d'ner  des  vège  po  esse  batou  ? 

(Baoleux.  Voûhai  blessi  d'inefllche.  Fàve.  4854.) 
Tatènk. 
Qai  fait-i  don,  mon  Diu  ?  pa,  c'est  l' chapal  qu'i  s'pstte  ; 
C'est  vos  même,  m&lhèroux  qui  qwtre  ine  vège  po  v'  batte. 

(Peclers.  L'orrège  d'à  Chanchet,  Se.  40.  487â.) 
Vabiahti.  Esse  battou  di  ses  vège,  ci  n'est  qui  pan  bénit. 

(Thiry.  Ine  cope  dl  grandiveux,  1859.) 
Namur.  Vos  d'mandez  on  baston  po  qu'on  vos  batte. 

Proyercb.  Cal  pas  sera  lou  bastou  pe  se  fa  batre. 

{Comparaisons  pop.  provençales.  Revue  des  langues  romanes.  4884.) 

3098.  N'avu  ni  vège  ni  baston. 
LiTT.  N'avoir  ni  verge  ni  bâton. 

N'avoir  aucune  arme,  aucun  moyen  d'attaquer,  ni  môme  de 
se  défendre.  (AcAO.) 

Pr.  fr.  —  N'avoir  ni  verge  ni  bâton. 

Varumte.  S'porminer  sins  vège  ni  baston. 

(Rbmacue.  Dtct.  4839.) 

3099.  On  trouve  todi  'ne  vège  (ou  on  bordon) 
qwand  on  vout  balte  on  chin. 

LiTT.  On  trouve  toujours  une  verge  (ou  un  bâton)  quand  on 
veut  battre  un  chien. 

On  trouve  aisément  un  prétexte  quand  on  veut  quereller  ou 
perdre  quelqu'un. 

Pr.  fr.  —  Faire  une  querelle  d'allemand. 

Cath'renmb. 

I  n'ois'reul  co  rin  dire,  vos  comprindez  foirt  bin. 

Louise. 

On  trouve  todi  ine  vège  qwand  on  vout  balte  on  chin. 

(Delchef.  Les  deux  neveu,  I,  se.  42.  4858.) 

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—  466  — 

BaIwIr. 

Oyez  tote  sort  di  boignes  messège. 
Po  flaht  so  vos  r6in  on-z-a-st-attrapé  'ne  vège. 

(Alcide  Phtor.  Qui  vont  esse  à  cofuèye  ?  4862.) 

VÉRITÉ. 

3100.  On  n'  dit  si  bin  Y  vraie  qui  tôt  riant. 
LiTT.  On  ne  dit  (jamais)  si  bien  la  vérité  qu^en  riant. 
Souvent,  à  Taide  d'une  plaisanterie,  on  peut  dire  des  choses 

qui  blesseraient  si  elles  étaient  dites  sérieusement. 
Castigat  ridendo  mores. 

Variante.  C'est  tôt  riant  qu' Harliquin  dit  r  vraie. 

LiTT.  C'est  en  riant  qu'Arlequin  dit  la  vérité. 
Variante.  BisTH'Ht. 

1  n'  qwtre  qu'ine  saquoi,  c'est  de  dire  li  vraie  tôt  chantant. 

(Salue.  Inecite  èmon  Jdcqut  BouKtay.  Se.  4.  1879.) 

Vervirrs.  Momus  est-st-ine  longue  laiwe 

Qui  dit  l' vraie  en  riant. 
Mais  c'est  tos  côp  d'èpèe  es  l'aiwei 
Et,  comme  on  dit,  laver  l' morian. 

(Xhoffer.  Êpigramme,  4860.) 
Namdr.  On  dit  sovint  l' vérité  en  riant. 

Lille.  Bouche  qui  rit  n'  blesse  personne. 

(Vermessb.  Voc.  dupatoii  liUoU,  4861.) 

3101.  Si  c'est  vraie  hoûye,  c'el  sèret  co  d'main. 
LiTT.  Si  c*est  vrai  aujourd'hui,  ce  le  sera  encore  demain. 
La  vérité  est  immuable.  —  Se  dit  lorsqu'on  ne  veut  pas 

accepter  de  suite  les  affirmations  de  quelqu'un,  lorsqu'on  veut 
avoir  le  temps  de  les  contrôler. 

8102.  C'est  si  vî  qui  c'  n'est  pus  vraie. 
LiTT.  C'est  si  vieux  que  ce  n'est  plus  vrai. 
C'est  une  chose  qu'il  faut  oublier,  dont  on  ne  doit  plus 
s'occuper. 

SlMOM. 

Oh  !  lèyans-Ie  à  rése  ;  c'est  d'jà  si  vl  qui  c'  n'est  pus  vraie. 

(Jean  Bdrt.  Les  deuxftou,  lU,  se  VI.  4891) 

3103.  Qwand  i  dit  l' vraie,  i  li  tomme  on  dint. 
LiTT.  Quand  il  dit  la  vérité,  il  lui  tombe  une  dent. 
«  Se  dit  des  menteurs  d'habitude.  » 

(REMAaE.  Diet,  4839.) 

Ni  fer  nolle  astème  sor  lu,  qwand  i  dit  'ne  vraie  i  li  tomme  on  dint  et  s'ies  a-t-i 
co  tos  les  trinte-deux. 


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-  467  — 

Var.  Mons.  Zidorb. 

I  n*ll  tombe  nié  enne  dint  chaque  fois  qu'il  a  minti,  assuré  ;  sans  ça,  il  a  bé  long- 
temps qui  n'  saroil  pus  ronger  d'ossiau. 

(J.  Decléve.  Totor  et  Choumaque,  Se.  3.  i889.) 
Var.  Nivelles.  Quand  i  dit  V  vérité,  i  coit  qu'i  mint. 

3104.  L'  vérité  n'est  nin  lodî  bonne  à  dire. 
LiTT.  La  vérité  n'est  pas  toujours  bonne  à  dire. 

II  ne  suffit  pas  d'avoir  raison,  il  faut  avoir  du  tact. 
Toutes  vérités  ne  sont  pas  bonnes  à  dire,  (âcâd.) 

Pr.  fr.  —  Quand  on  a  la  main  pleine  de  vérités,  il  n'est  pas 
toujours  bon  de  l'ouvrir. 

Cf.  Il  ne  faut  pas  parler  de  corde  dans  la  maison  d'un  pendu. 

BlETH*Mt. 

I  n*  qwlre  qu*ine  saquoi,  c'est  dé  dire  li  vraie  tôt  cbantant. 

HlGRl. 

C'est  mutoi  on  défaut  ;  on  spot  dit  qui  l' vérité  n'est  nin  todi  bonne  à  dire. 

(DD.  Salmb.  Ine  ctte  èmon  Jacques  Bouhtay.  Se.  4.  i879.) 

JoDOiGNE.  Le  vereté  c'est  bia,  min  vola  l' pire. 

Elle  n'est  nt  todeu  boune  à  dire. 

Fraheries.  Mais,  malgré  que  l' vérité  n'est  ni  toudi  bonne  dise,  ju  vu  l' dire 
quand  même.  (Bosqoètia.  Tambour  battant,  4887.) 

Basse- Allemagne.  •—  Man  muss  nicht  inimer  die  Wahrheit 
sagen. 

3105.  I  a  'ne  saqué  qu'on  n'aime  ni  d'intinde, 
c'est  ses  vérité.  (Soignies.) 

LiTT.  Il  y  a  une  chose  qu'on  n'aime  pas  à  entendre,  ce 
sont  ses  vérités. 

Les  reproches  qui  offensent  sont  presque  toujours  mérités. 

(LiTTRÉ.) 

VERRAT. 

3106.  On  verrai  gui  mosteûre  si  quowe, 
Vât  nol  qu'ine  feumme  sins  rit'nowe. 

LiTT.        Un  verrat  qui  montre  sa  queue, 

Vaut  mieux  qu'une  femme  sans  retenue. 
Une  femme  sans  pudeur  se  ravale  au-dessous  de  la  bote  la 
plus  immonde. 

VERRE. 

3107.  L'ci  qui  casse  les  verre,  les  paye.  (Marche.) 

LiTT.  Celui  qui  casse  les  verres,  les  paie. 

Celui  qui  fait  un  dommage  doit  le  réparer. 

Pr.  fr.  —  Qui  casse  les  verres,  les  paie.  —  Qui  casse  paie. 


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.—  468  — 

3408.  Beûre  à  môme  verre  (essonle). 
LiTT.  Boire  au  même  verre  (ensemble). 
Vivre  ensemble. 

VESSE. 

3109.  Avu  l' vesse. 

LiTT.  A.voir  la  vesse. 

Être  inquiet,  alarmé,  avoir  peur.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Avoir  la  venette. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

Mais  çott  qui  nos  d'na  pôr  li  vesse. 
Ci  fout  r  grande  voile  mettowe  es  pëce. 

(Hanson.  Ut  Lueiade  es  vert  ItgeoU.  Gh.  VI.  4783.) 

Ca  mftgré  tote  ses  gesse, 

B a-st-awou  V  vesse, 

Di  nos  vêye  w&rder  V  ton. 
(G.  Thiriart.  U  concourt  d'Àix-la-ChapéUe,  Ch.  187  .) 
Ph'uppe. 

Mèye  tonne  di  btre,  elle  vint  d'attraper  *ne  hietante  vesse  ; 
S'elle  n'  enne  a  nin  rjènisse,  c'est  qu'elle  a  Tpal  bin  s' paisse. 

(Tb.  GOLLETTE.  Quifreât-jCy  ti  mi  homme  moréve  ?  Il,  se.  9.  I88i.) 

Gharleroi.        Quand  il  ont  vu  ses  broque,  il  ont  tertous  ieu  l'vesse. 

(L.  Bernus.  VUon,  Faufe.  4873.) 

3H0.  Qu!  n'  pout  vessi,  qu'i  trotte. 
LiTT.  Qui  ne  peut  vesser,  qu'il  trotte. 
On  doit  faire  ce  qu'on  peut. 
Verviers.  Lu  garde  cbakpète. 

Ci  voci  qu'on  1'  garotte. 

Lu  ch'vô. 
I  n'  sareut  pus  rotter. 

Lu  GARDH  CHAHPÈTE. 

S'i  n'pout  vèssi,  qu'i  trotte; 
Tôt  dreut  à  borguimaisse  i  m'el  faut  présinter. 

(Xhoffer.  Let  biette,  II,  se.  38.  4856.) 

VESSIE. 

3m.  Fer  accoire  que  les  vessie,  c'est  des  lan- 
terne. (MONS.) 
LiTT.  Faire  croire  que  les  vessies  sont  des  lanternes. 
Faire  croire  des  choses  absurdes  et  bizarres.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  Faire  croire  que  vessies  sont  lanternes. 


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—  469  — 

MoNS.  L'amour  estrst-aveûle  ;  ëydt  les  femme  c'est  si  malin,  fieu,  qu'elles  vos 
front  accoire  que  les  vessie  c'est  des  lanterne. 

(MoUTRiEUX.  Dei  nouvieaux  conte  dé  quié.  1850.) 

Mous.  Il  avoi  'ne  blaqoe  dd  possédé  et  i  vos  aroi  fait  coire  que  les  vessie  c'est 
des  lanterne. 

{Àrm.deXont.  4884.) 

Fraheries.        On  n'a  qu'ine  idée  ;  c'est  d'fai  croire  à  les  gins 
Que  les  vessie  c'est  des  lantierne. 

(J.  DUFRAKE.  Croyez  (ra,  buvez  ctCteau.  Chanson.  4890.) 

Gharleroi.    Mais  V  miraque  enne  fait  pus  des  sienne. 

Bon,  du  timps  qu'on  fait  coire  que  vessie  c^est  lantienne. 

(Uernus.  Mathieu  Lansberg  dlnt  Vpuste,  Faufe.  4873.) 

Lille.  J'  crois  qu'i  rit  d'mi, 

J'  n  dit  :  min  p'tit, 
Des  vessies  n'sont  point  des  lanternes, 
Tu  parles  aussi  bien  français  qu'  mi. 

(Desrodsseaux.  ChantoM  lilloitet,  4850.) 

VESTIBULE. 

3H2.  Fer  des  arme  es  poisse. 

LiTT.  Faire  des  armes  dans  le  vestibule  (sous  le  porche). 

Tendre  la  main  pour  demander  Taumône  (allonger  le  bras, 
comme  ceux  qui  font  de  l'escrime). 

On  dit  d'un  fainéant  ou  d'un  vagabond  :  /  n'est  pus  bùn  qu'à 
fer  des  arme  es  poisse . 

JoDOiGNB.        I  pedret  l' chena  aux  craya,  —  le  sache  aux  loque. 

VIDE. 

3413.  Ovreràrvûde. 

LiTT.  Travailler  dans  le  vide  (inutilement). 
Travailler  sans  résultat,  sans  profit. 
Se  mettre  en  frais,  prendre  beaucoup  de  peine  pour  une 
chose  qui  ne  le  mérite  pas. 

Pr.  fr.  —  Jeter  sa  poudre  aux  moineaux.  —  Faire  de  la 
bouillie  pour  les  chats.  —  Donner  des  coups  d'épée  dans  l'eau. 
—  Travailler  pour  le  roi  de  Prusse. 
Variante.  R^cht  &  meûr. 

LiTT.  Cracher  au  mur. 
Variante.  0  vrer  po  l' coucou . 

Ddpdis. 
Ji  m' va-t-aller  fer  g&ye. 
Beaujean  (à  part). 

Vos  v'  dinez  bin  des  pône 
A  rvûde,vlfré. 

(Delchef.  Put  vi,  pus  tôt.  Se.  9.  4863.) 


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—  470  - 

TBOUMàS. 

Tant  qu'à  mi,  j'el  vous  bîD,  mes  espérance  sont  cftle. 
Les  plan  qu' j'aveus  tiré,  l'&ront  sHu  fait  à  V  vûde. 

(TOOSSAINT.  U  groumancUn,  l,  se.  i**.  4879.) 
Gomme  i  s'  vèyet  ?oltt,  et  mutoi  bin  à  l' vùde. 

(DD.  Salue.  U  germaUe,  Se.  7.  1883.) 

Basse- Allemagne.  —  In's  Blaue  hinein  reden. 

3U4.  Bin  beûre  et  bin  magnî,  c'est  V  moitèye  de 
l' vicârèye. 

LiTT.  Bien  boire  et  bien  manger,  c'est  la  moitié  de  la  vie. 

Pour  celui  qui  tient  ce  langage,  l'autre  moitié  de  l'existence 
doit  sans  doute  être  consacrée  à  bien  digérer  et  à  bien  dormir. 

3115.  Telle  vèye,  telle  fin. 
LiTT.  Telle  vie,  telle  fin. 
On  meurt  comme  on  a  vécu. 
De  telle  vie,  telle  fin. 

(Prov,  communs,  IVe  siècle.) 

Cité  par  Forir.  Dict. 

On  dit  sovint  téUe  vèye,  telle  0n, 

Mais  on  veut  co  telle  fèye, 
Des  cis  qu'on  sHu  co  pus  câlin, 
Qui  riv*net  d*  leus  sotrèye. 

(JubiU  du  père  Janvier.  1787.) 
JoDOiGNE.  Telle  vie,  telle  moirt. 

3H6.  Il  a  s*  vèye  cûte  es  vinte. 
LiTT.  Il  a  sa  vie  cuite  dans  le  ventre. 
Il  ne  peut  mourir. 
On  dit  aussi  :  Il  a  l'âme  coUèye  es  coirps. 

VIEUX. 

3117.  Pus  vî,  pus  sot. 

LiTT.  Plus  vieux,  plus  sot. 

Se  dit  le  plus  souvent  d'un  vieillard  qui  épouse  une  jeune 
fille,  ou  qui  fait  une  sottise  que  la  jeunesse  seule  pourrait 
excuser. 

Grabat. 

Ah  î  par  eximpe,  qui  mTftreut  dit  ! 
Ah  !  ji  m*  va  pâmer,  foice  di  rire  ; 
Est-ce  vos,  bin  vos  qu'  parole  ainsi  ? 
Pus  vl,  pus  sot,  c'est  l' cas  de  l' dire. 
(Alode  Prtor.  On  dragon  qui  fait  de»  madame,  1867.) 


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-  471  — 

Beaujean. 

Motus,  ayans  bia  sogne  di  n'  mftye  dire  à  personne 
L^comèdèye  qai  nos  v'nans  de  jouer  es  V  mohonne. 
El,  cisse  rik'mandàtion,  c'est  pormi  comme  por  vos, 
Caon  nos  respondreut  bin  sûr  :  pus  vl,  pus  sot. 

(Delcbef.  Puê  vipuê  iot.  Se.  9.  186S.) 
Baha. 

Ga  j' wag'reu  qui  s*  noret  cache  pus  d'ine  papillotte  ; 
On  dit  pus  v1,  pus  sot,  j^ajoute  :  pus  vèye  pus  sotte. 

(Tb.  Collette.  Tne  vinginee.  l,  se.  40.  4878.) 

JALBAT.  BlETH^MÉ. 

On-z-a  rahon  d*  dire  :  pus  vl,  pus  sot. 

NATHt. 

Pah  !  Il  est  vigreux. 

(Xhoffer.  Les  deux  toroche,  I,  se.  40.  1861.) 
Namur.  Pus  vl,  pus  fô. 

Chableroi.  Pou  ein  vl  homme,  c'est  c^mme  ein  spot. 

On  dit  toudi  pus  vt,  pus  sot  ; 
Quand  on  pinse  à  ca^  gm'a  d*  quoi  braire. 
(BcRRUf .  Vvi  gréson  Intret  ses  deux  maîtresse,  Faufe.  4873.) 

3118,  Les  vl  n'  pechet  pus  qu'au  hauzin.  (Marche.) 
LiTT.  Les  vieux  (hommes)  ne  pochent  plus  qu*à  l'hameçon. 
Quand  on  est  vieux,  on  n'est  bon  à  rien  ;  on  ne  peut  plus 

pocher.  (Calembourg.) 

3119.  Comme  les  vî  hufflet,  les  jône  chantet. 
LiTT.  Gomme  les  vieux  sifflent,  les  jeunes  chantent. 
Influence  de  l'exemple. 

Régis  ad  exemplar  lotus  camponitur  arbis. 

L'exemple  d*un  grand  prince  impose  et  se  fait  suivre  : 
Quand  Auguste  buvait,  la  Pologne  était  ivre. 

Frédéric  II.  (Y.  ForRNiER.  L'esprit  des  autres,  p.  180.) 

Variante.  Comme  les  vijàset, 

Les  jône  apprindet. 

Basse-Allemagne.  —  Wie  die  Alton  pfeifTen,  zwittschern 
die  Jungen. 

3130.  Esse  ossi  vl  qu'  Mathi  salé. 
LiTT.  Être  aussi  vieux  que  Mathusalem. 
Mathusalem,  patriarche,  aieul  de  Noé,  a  vécu  969  ans.  Cette 
longévité  a  donné  lieu  à  Texpression  proverbiale  : 
Vivre  autant  que  Mathusalem. 
Cité  par  Forir.  Dict. 


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—  472  - 


El  i  sëreut  à  sohaUt 
Qai  nosse  Gheslret  vikahe  todi  ; 
QuM  vike,  qu'i  vike,  li  binamé. 
QuM  vike  pus  qui  Mathtsalé. 
(Pasquèye  so  Vrévolutton  (TLige,  arrivêye  U  i8  d*aou9s,  1789.  Ree,  BooT.) 

On  joû  comme  hoûye,  po  'ne  si  belle  fiesse. 
On  tapYeu  l*ouhe  foû  po  V  finiesse. 
Vive  César,  nosse  binamé, 
Ossi  vt,  ossi  vl  qu'  Mathtsalé. 

(Ronde  det  gdre  d' honneur .  1791.  Ree.  BODT.) 

On  bribeu,  toi  chènou,  si  vl  qu'  Mathtsalé, 
Qu'aveut  s*tu,  cohe  à  cohe,  rascoyt  on  fat  d' lègne, 
Di  sogne,  &  long  d' l'hiviér  d'esse  mutoi  ègealé, 
Tôt  dVèné,  qu&st  stanche,  loukive  d'ennès  raller. 

(Bauj^eui.  U  bribeu  et  rmolrt.  Fave.  1851.) 
Vàr.  Namcr.  G*est  vt  comme  Hérode. 

Grarleboi.  I  vos  fauret  vikl  pus  vl  qu' Mathusalem. 

(Berrus.  Bernard  Croquet  eyet  tois  artouye,  Faufe.  1873.) 

Franeries.  Fauro  qu'vos  visse,  tout  bl  compté. 

Aussi  lonmint  qu'Mathieu  salé. 
Pou  qu'vos  vytsse  seurmint  florie 
Vos  espayér  et  vos  poirie. 
(JOS.  DtiFRANE.  El  gràpére  eyet  let  trois  jânes  homme,  Fauque.  1890.) 

VILAIN. 

3121.  Fez  de  bin  à  on  vilain,  i  v'  chôye  es  V  main. 

LiTT.  Faites  du  bien  à  un  vilain,  il  vous  chie  dans  la  main. 

Un  avare,  pour  se  dispenser  de  la  reconnaissance,  se  plaint 
même  des  services  qu^on  lui  rend.  Et  dans  un  sens  plus  étendu: 
un  malhonnête  homme  paie  ordinairement  d'ingratitude  les 
services  qu'on  lui  rend.  (Agad.) 

Pr.  fr.  —  Graissez  les  bottes  d'un  vilain,  il  dira  qu'on  les  lui 
brûle.  —  Chantez  à  Tâne,  il  vous  fera  des  pets. 

Cf.  Rabelais,  liv.  I,  ch.  21;  Loysel,  Inst,  coût,,  n*  49. 

Oignez  vilain,  il  vous  poindra. 
Poignez  vilain,  il  vous  oindra. 

(Leroux  de  Linct,  t.  II,  p.  106.) 

Oignez  le  vilain  la  paume  et  il  chira  ens. 

(Proverbes  vulgaux  et  ruraux,  XIU*  ftiècle.) 

Malo,  qui  bene  facit,  pejorem  facit. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Vàriaiitr.  C'esl-st-ine  saquoi  qu'on  dit  :  obligtz  on  vilain 

Et  lu  V*  rèchVet  es  V  main. 
(Bàilleux.  L'homme  et  V saint  d' boU,  Fàve.  185i.) 


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—  473    - 

Variante.  Colas. 

Avez  V*  dilaqud  les  cowette  di  vosseboûse,  Michl,  po  l' màva  pèket  qui  v's  avez  bu  ? 
(A  p&rl)  on-z-a  raison  de  dire,  fez  de  bin  à  on  chin,  i  v'hagne  es  Tmain. 

(DD.  Salme.  Ine  ctse  amon  Jacques  Bouhtay.  Se.  10.  i879.) 

Marche.  Après  tes  bînfait,  on  vilain 

T' fret  one  saquoi  qui  pue  es  V  moain. 

(Alexandre.  P'tit  corti,  i860.) 

Nanur.  Fioz  do  bin  à  on  vilain 

On  sét  todi  cou  qu'il  es  r*to6ne. 

(J.  GOLSON.  Bertiite  et  Méreite,  Ch.  186i.) 

Var.  Nahdr.  Fioz  do  bin  à  on  pourcia,  i  vos  cblret  dins  V  moain; 

Gharleroi.  Feyet  du  bin  à  ein  vilain, 

I  vos  cblra  dins  vos  moain. 
(Bernos.  Aior  eyèt  Picard  du  grand  monarque,  Faufe.  1873.) 

Var.  Nons.  Rindoz  service  k  n'ein  baudet 

I  vos  fait  ein  pë  à  vo  nez. 

Ulus.  Qui  fait  du  bien  à  n*un  vilain, 

Est  sûr  qu'i  II  cracbVa  dins  s*  main. 

(Desrousseaux.  Chantons  lilloises,  4854.) 

St-Qobmtin.  Graissiez  les  bottes  d*ein  vilain,  ein  n'a  qu*  chës  crottes  d' reste.  — 
Obligez  ein  bôdet,  i  vous  foet  ein  pet. 

(GORBLET.  Glossaire,  185i.) 

Prov.  provençal.    Vougnas  villaia  vous  pougnera, 
Pougnas  villain  vous  vouignira. 

(Bévue  des  langues  romanes,  1881.) 
VILEBREQUIN. 

3122.  Il  est  fait  comme  on  wîndal. 
LiTT.  Il  est  fait  comme  lin  vilebrequin. 
Se  dit  d*un  homme  mal  fait,  contrefait. 

VILLE. 

3123.  Couyet,  Lyon,  c'est  deux  belles  ville.  (Namur.) 
LiTT.  Gouillet,  Lyon  sont  deux  belles  villes. 

Réponse  ironique  à  une  personne  qui  conte  un  canard,  une 
h&blerie. 

Vamantb.  Gapor&l  et  général, 

C'est  todi  en  rûl. 

3124.  I  n'est  nin  d' vèye,  il  est  d' viège.  (Malmedy.) 
LiTT.  Il  n'est  pas  de  ville  (à  voir),  il  est  de  village. 
Proverbe  calembourique. 


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-  474  — 


VIN. 


3125.  Un  verre  de  vin  dins  enne  vieille  panche, 
Ch'est  ein  etincheon  dins  enne  vieille  granche. 

(Tournai.) 

LiTT.  Un  verre  de  vin  dans  une  vieille  panse, 
C'est  un  étançon  dans  une  vieille  grange. 
Le  bon  vin  réconforte  et  soutient  les  vieillards. 
Le  vin  est  le  lait  des  vieillards. 

VIOLON. 

3126.  C'est  comme  s'i  pihîve  es  n'on  violon. 

LiTT.  C'est  comme  s'il  pissait  dans  un  violon. 
Faire  une  chose  inutile,  sans  résultat,  travailler  pour  le  roi 
de  Prusse. 

Ni  in'difèye  nin  séz-se  avou  t*  bravoure,  ca  c'est  comme  si  ti  pihtf  es  n'on  violon. 

(RBMAaE.  Dictionn.  i839.) 
Var.  Mons.        Bah  !  ouais,  c'est  comme  s'il  avoit  peté  dins  'ne  basse. 

(MOUTRIEUX.  Det  nouvieaux  conte  dés  quié.  1850.) 

Var.  Mons.  Tout  ça,  c'est  comme  si  elle  aroi  peté  dins  'ne  basse,   parlant  par 
respect.  (Leteluer.  Arm.  dé  Mons.  1865.) 

Var.  Crarleroi.  Toinette. 

N'y  a  né  d'avance,  c'est  comme  si  vos  petitz  dins  'ne  grosse  caisse....,  i  vos 
remettra  toudi  au  pld  du  mur.      (Bernds.  U  malade  Saim-Thibau.  II,  se.  7.  1876.) 

Var.  Jodoignb.  C'est  comme  se  v'pètrîz  au  eue  d'on  baudet.  C'est  comme  s' on 
prech'rot  a  l'oreille  d'on  sourd. 

Var.  Niveixes.  0  feumme,  vos  roubliiz  quu  quand  vos  d'mandez  s' grâce, 
Lu  respont-i  1*  géant,  vos  petez  dins  enne  basse. 

(Renard.  Les  avcnt.  de  Jean  d'Nivelles,  Ch.  V.  1857.) 

3127.  On  vt  violon,   qwand  il  est    bin    frotté, 
chim'téye  èco. 

LiTT.  Un  vieux  violon,  quand  il  est  bien  frotté,  résonne 
encore. 

Éloge  de  réconomie,  de  la  propreté,  des  habitudes  d*ordre. 
Un  vieil  habit,  bien  brossé,  peut  encore  faire  son  office. 

VISAGE. 

31:28.  Il  a  on  bat  visège,  mais  î  n'est  nin  gâye 
avou. 

LiTT.  Il  a  un  beau  visage,  mais  il  n'est  pas  élégant  (avec). 
Il  n'est  pas  beau  (ironique). 


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—  47f>  — 

3129.  Il  a  tourné  Tvisège  divins  on  sèche  àx  peus. 
LiTT.  Il  est  tombé  le  visage  dans  un  sac  aux  pois. 

Il  est  grôlé,  marqué  de  la  petite  vérole  (frèsé). 
Yariaute.  11  a  tourné  d'vins  on  stron  àx  pirette. 

LiTT.  Il  est  tombé  dans  un  étron  à  (rempli  de)  noyaux  de 
cerises. 

MONS.  II  a  këyu  su  ein  brain  à  pierrette.  (Sigabt.  Dict,) 

Vab.  Mous.  Il  a  été  vacciné  avé  enne  écumette. 

3130.  L'ârgint  fait  F  baî  visège. 
LiTT.  L'argent  fait  le  beau  visage. 

Une  fille  très  laide,  mais  riche,  ne  laisse  pas  que  d'avoir  des 
adorateurs. 

3131.  C'est-st-ine  homme  à  deux  visège. 
LiTT.  C'est  un  homme  à  deux  visages. 

C'est  un  homme  qui  démentira  demain  ce  qu*il  assure  être 
vrai  aujourd'hui.  —  C'est  un  homme  qui  dira  derrière  vous  le 
contraire  de  ce  qu'il  vient  de  vous  dire  en  face. 

Chanchet. 

N'araignt  nin  ci-là,  c*est  Thomme  à  deux  vinège. 

(PCCLERS.  Uovrège  d'à  Chanchet.  Se.  iO.  1872.) 

Nivelles.  C'est-st-ein  faux  diale. 

3132.  Il  a  on  visège  comme  li  cou  d'on  pauvre 
homme. 

LiTT.  Il  a  un  visage  comme  le  cul  d'un  homme  pauvre. 
Il  est  plein  de  santé. 

VIVRE. 

3133.  Voux-se  viker  longtimps  ? 
Donne  à  t'cou  bon  vint. 

LiTT.  Veux-tu  vivre  longtemps  ? 

Donne  à  ton  cul  bon  vent. 
Il  faut  avoir  le  ventre  libre,  selon  le  conseil  de  M.  Purgon. 

11  a  dit  toratte...  à  m'mame...  lot  v  loukant  :  «  Li  ci  qui  donne  à  s*  cou  bon 
vint,  vike  longtimps  !  > 

(Charles  Gothier.  Faut  on  nouk  à  coula  !  18  92.) 

3134. 1  faut  vive  avé  les  vivant.  (MoNs.) 

LiTT.  11  faut  vivre  avec  les  vivants. 

Il  faut  savoir  profiter  de  la  vie. 

Proverbe  cité  par  Letellier.  Armonaque  dé  Mons.  1853. 

Namub.  On  vike  avou  les  vikant. 


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—  476  - 

3135.  Viker  so  bouf. 

LiTT.  Vivre  sans  accroître  ses  ressources. 
Bouf 9  terme  du  jeu  de  quilles.  —  Point  à,  parité  de  points 
(Grandgagnage.  Dict.). 

Allans-n'  viker  so  bouf  et  tourner  d' vins  V  même  rond  ? 

(Tbirt.  Moirt  di  Voctroi.  1861.) 

3136.  On  n'  vike  nin  avou  les  moirt. 
LiTT.  On  ne  vit  pas  avec  les  morts. 

Se  dit  en  guise  d'exhortation,  à  ceux  qu'un  deuil  de  famille 
plonge  dans  une  affliction  trop  persistante. 

Les  moirt  ont-i  mèsàhe  d*ine  si  longue  pënitince  ? 
On  n*  vike  nin  po  les  moirt,  mais  btn  po  les  vikant. 

(Bailleux.  Li  jône  vive,  4856.) 

3137.  L' ci  qu'est  moirt  ni  vike  pus. 
LiTT.  Celui  qui  est  mort  ne  vit  plus. 

L'explication  de  ce  proverbe  se  trouve  dans  le  refrain 
suivant  (de  Désaugiërs)  : 

Quand  on  est  mort  c*est  pour  lon^^emps, 
Dit  un  vieil  adage. 
Fort  sage  ; 
Employons  donc  bien  nos  instants. 
Et,  contents, 
Narguons  la  faulx  du  temps. 

Variante.  Qwand  on  moûrt  on  'nne  a  po  'ne  hapèye, 

C*est  r  vt  spot  d'à  Ltnà  d'Oûgrôye. 

Variante.  Qwand  on-z-est  moirt,  on  n*  rèye  pus. 

Bieth'mé. 

Haye,  risquans  'ne  mèseûre, 
Qwand  n'  sèrans  moirt  nos  n*  vikrans  pus. 

(Willem  et  Bauwens.  Pèchi  rach'té.  Se.  9.  188S.) 

Marche.  Qwand  on-z-est  moirt,  c'est  po  longtimps. 

Namur.  Li  grand  Faucheu  ni  piède  pont  d*  timps, 

I  faut  qu*on  s'ès  sovègne, 
Dimoain  ou  bin  dtmègne, 
Qwand  on  est  moirt,  c'est  po  longtimps. 

(Wérotte.  On  câp  d'oûye  à  Ptachetu,  Gh.  1867,  4«  éd.) 

3138.  Vife  su  i'  profit.  (Tournai.) 

LiTT.  Vivre  sur  le  profit  (brûle  bout). 

Se  dit  d'un  homme  dont  la  vie  ne  tient  plus  qu'à  un  fil. 


(Forir.  ùiCi.) 


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—  477  - 

3139. 1  fâl  viker  d'vanl  de  mori. 

LiTT.  Il  faut  vivre  avant  de  mourir. 

Il  faut  profiter  de  la  vie,  se  donner  du  plaisir,  user  de  ca  qui 
se  présente.  —  Il  faut  prendre  le  temps. 

Ce  proverbe  se  trouve  inscrit  sur  Ja  mesure  dont  se  servent 
les  meuniers  pour  prendre  leur  part  dans  les  moutures. 

Cité  par  Forir.  Dict. 

VoIà  qu*il  est  môye  nutte,  k  c'ste  heure  allans  doirmi, 
I  îki  bin,  après  tôt,  viker  d'vant  de  mori. 

(Delcbef.  U  galant  dé  Vtiervante.  \,  se.  43.  1858.) 

Adon  on  n'ovréve  nin, 

Et  qwand  on  a  feumme  et  niôye, 

C'est  deûr,  ca  d'vant  de  mori  iki  viker. 

Li  panve  moûnl  aveut  sovint  V  timps  de  l' pinser. 

(Defbechedx.  U  molin  iTMulbach.  1859.) 
Jeannette. 

Mais  ji  v'  dlret  co  *ne  fèye,  fôt  viker  d*vant  d*  mori  ; 
Si  vos  estez  halcrosse,  nos  volans  vis  r'wèri. 

(HoCK.  Invitation  au  4«  banquet,  1861.) 

Namur.  C'est  pa  I'comminc*mint  qu'on  comince, 

1  faut  vik£r  divant  d' mori. 
(Wérotte.  Choix  de  chantont  wallonne»,  4860,  3«  éd.) 

Mabchc.  T'  n'as  nin  dangt  di  tant  cori, 

1  faut  viket  d'vant  do  mort. 

(Alexandre.  PUit  cortt,  1860.) 

3140. 1  fautvife  et  laisser  vife.  (Tournai.) 
LiTT.  Il  faut  vivre  et  laisser  vivre. 

U  ne  faut  pas  trouver  mauvais  que  chacun  pourvoie  à  son 
existence  comme  il  le  peut,  et  à  ses  goûts  tels  qu'ils  sont. 

3141.  Viker  di  s' wassin. 
LiTT.  Vivre  de  son  seigle. 
Vivre  de  son  revenu,  vivre  de  ce  qu'on  gagne. 
Variante.  Wàgnt  s'wassin,  fer  s' wassin. 

LiTT.  Gagner,  faire  son  seigle. 

Faire  son  profit,  faire  bien  ses  affaires.  —  Il  se  dit  ordinai- 
rement en  mauvaise  part.  (Acad  ) 
Pr.  fr.  —  Faire  ses  orges. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Viker  di  s' wassin  esteut  ine  belle  vicârèye  po  'ne  saqui  qui  n'aveut  mftye 
quoirou  à  s' fer  des  rompcûre. 

(Magnée.  U  creti*quint  dé  prince  àbbi  di  SiâvUeû.  1867.) 

Variante.  Li  ci  qu'àreut  adierst  à  li  agrawt  s' magsau  kre\A  polou  viker  di 
8'  sayin.  (Magnée.  Bcitri,  1865.) 


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-  478  — 

Jauiat.  Bietr'mé. 

Su  vosse  mère  vouléve,  Majenne,  nos  ftrtt  si  bon  et  lèye  ossi  ;  si  elle  nos  lèytve 
russewé  si  attelée,  elle  vikreut  so  s' sèyin. 

(Ihofrr.  Les  deux  toroche.  \,  se.  7. 186i.) 

RoucHi.  Faire  s*  kalo,  tiire  ses  choux  gras.  (Hécabt.  Diet,) 

314:2.   Por  en  paix  viker  mia, 

Fuchiz  sourd,  aveûle  et  moyia.  (Namur.) 
LiTT.  Pour  vivre  bien  en  paix, 

Soyez  sourd,  aveugle  et  muet. 
Le  remède  est  pire  que  le  mal. 

3143.  Qui  vikret  vièret. 
LiTT.  Qui  vivra  verra. 

Ce  que  vous  mettez  en  doute  pourrait  bien  arriver.  —  Il  ne 
faut  rien  préjuger.  —  Rappelez-vous  ce  que  je  vous  dis. 

ÀTUO. 

Prometlez-m'  donc  di  m*  fer  k'pagnèye, 
Vos  estez  pus  d'à  mitan  m*  fèye  ; 
Qwand  i  rWinret,  i  v*  sipeùs'ret. 

LiNA. 

Àoi  dai,  qui  vikret  vièret. 

(Fabrt.  U  ligeoU  ègagt.  H,  se.  3.  4757.) 
Amen  !  maisj'ennès  dote  et  qui  vikret  vièret. 

(Thirt.  Moirt  di  tœtroi.  1860.) 
Qui  vikret  vièret,  l'quowe  de  chet  a  bin  v'nou. 

(Thibt.  U  rUourà  U^e.  1658.) 
VeaviERS.  Baube. 

Tôt  qui  vikret  vièret. 
Liza. 
Loukiz  don,  v'Ia  des  prouve. 
(Renier.  U  mohonne  à  deux  face.  Se.  i^,  1873.) 
Jalhat.  Natri. 

J'a  todi  ètindou  dire  quu  cou  qui  vint  k  V  flûte  ennès  r'va  ft  tabeùr. 
Bieth'mé. 
Taisse-tu,  Bambert. 

MathI. 
Qui  vikret  vièret. 

(Xhoffeb.  Les  deux  toroche.  I,  se.  6.  1861  ) 
Metz.  Chèque  chouse  et  so  temps,  et  que  vecret  veuret. 

(Brordex.  Chan-Heurlin,  poème  patois  meuin,  1785.) 

Cf.  Rira  bien  qui  rira  le  dernier. 


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—  479  — 

3144.  Aponlî  d' viki, 

Aponlî  d'  mori.  (Malmedy.) 

LiTT.  Prêt  à  vivre, 

Prêt  à  mourir. 
Lorsqu'on  a  fait  fortune,  la  mort  arrive. 

3145.  Apprinde  çou  qu'  c'est  d' viker. 
LiTT.  Apprendre  ce  que  c'est  de  vivre. 

Enseigner  comment  il  faut  se  conformer  aux  usages  du 
monde,  apprendre  à  agir  convenablement;  corriger,  punir 
d'une  faute.  (Littré.) 

Pr.  fr.  —  Apprendre  à  vivre. 

II  faut  apprendre  à  vivre  k  ce  sexe  volage. 

(MouÈBE.  Le  dipH  amoureux.) 
CORTAt. 

Ci  n'estnin  vos,  sûr'roint  qui  m' vinreut  apprinde  çou  qu*c*est  de  viker. 

(Willem  et  Bauwems.  Pèchî  rachUé,  Se.  i((.  4882.) 

Varunie.  Ji  v's  apprindrel  k  loumer  vosse  père  :  poâri  chin. 

Verviebs.  Liza. 

Si  onk  es  va,  l'aute  est  prête  ;  on  s'  marëye  sins  watster, 
Po-z-apprinde  au  volage,  dé  mon  çu  qu'c^est  d'  viker. 

(Rekier.  Li  mohonne  à  deux  face.  Se.  i^,  1873.) 

Nahub.  Nosse  chef  en  question,  qu'estpst-one  homme  bin  élevé  et  qui  sét  ci 
qu*  c'est  d' viker,  n'a  nin  seûrmint  intré  ôsmon  Tonchard. 

(Mabmite.  Chronique  locale.  4884.) 

3146.  Viker  so  blancs  peus. 
LiTT.  Vivre  de  (sur)  pois  blancs. 

Vivre  très  à  son  aise,  faire  bien  ses  affaires. 
Pr.  fr.  —  Avoir  du  foin  dans  ses  bottes. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

Portant  si  j'troûve  ine  duchesse. 
Ou  bin  li  vève  d'on  bon  borgeus. 
Qui  vôreut  mi  d'ner  mes  ahesse 
Et  m'ieyt  viker  so  blancs  peus... 
(J.  DEJARDUf.  Li  fleur  des  bat'U  dé  PNoûte.  Chanson.  i84â.) 

Là,  nosse  kimére  floltéve  es  boûre, 
Magnant  so  tos  ses  dint  et  vikant  so  blancs  peus  ; 
Vo  r  rila  crisse  et  grosse  et  si  ronde  qu*ine  vraie  tour. 
(F.  Bailleux.  Li  marcotte  qu^aveut  mousH  devint  on  grint.  Fàve.  4852.) 

Li  dame  di  Freuthiér  qui  tant  d' gins  èvyl,  po  Tamou  qu*i  pinslt  qu'elle  vikéve  so 
blancs  peus,  passéve  les  treus  qwftrt  di  s' limps  à  ëoler  d'vintrainn'mint  so  s'pitiveûve 
vigoVrèye.  (Magnée.  Battri.  i865.) 


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—  480  — 

Narc&,  li  prince  di  Uge,  dit  Dièw&de  Ax  borgeus  ; 

Je  Ts  y  d'mande  po  l' qyt^ri  d'heure  ine  taxe  di  dix  carlus. 

Mais  po  coula  j*  promette  qu'i  vikront  so  blancs  peus. 

(Picard.  Menu  du  banquet  du  ii  janvier  ^1874.) 
JoDoiGNE.  1  vike  à  ses  rinte.  —  I  mougne  ses  rinte. 

VOIE. 

3147.  Ine  vôye  di  crâs,  ine  vôye  di  maigue. 
LiTT.  Une  voie  de  gras,  une  voie  de  maigre. 
Sous-entendu  :  charbon,  houille. 

Un  peu  de  tout^  moitié  bon,  moitié  mauvais. 
Pr.  fr.  —  Moitié  figue,  moitié  raisin. 

Et  m*en  allay  chez  le  voisin 
Moitié  figue,  moitié  raisin. 

(REGMIEa.  Poés,  div,) 

Varunte.  Ji  y'Ia  dit  qu*j*aveus  ma  k'mincl  ;  mais  va,  ine  rôye  di  cràs,  ine  rôye 
di  matgue,  ça  n'especha  nin  dô  r'chanter. 

(DD.  Salhb.  Colat  Mo^ou.  Ch.  4874.) 

Varunte.  Gdlus. 

J'ennès  sos  sûr,  tôt  à  fait  r'toum'ret  sor  mi,  mais  va,  ine  rôye  di  crfts,  ine  rôye 
di  matgue.  (DD.  Salhe.  Les  rabrouhe.  Se.  l***.  i88S.) 

Var.  Jodoigne.  Inte  li  vette  et  Tsèche. 

VOIR. 

3148.  Çou  qu'on  n'veut  nin,  n'  grive  (ou  n'grévéye) 
nin. 

LiTT.  Ce  qu'on  ne  voit  pas,  ne  chagrine  pas. 
On  ne  s'attriste  pas  de  ce  qu'on  ignore. 

Quand  on  l'ignore,  ce  n'est  rien. 

(Latortaihe.) 
Variaute.  Çou  qu'on  n'sét  nin,  n' grive  nin. 

Variante.  Tonton. 

Cachant  d'ab6rd  couchai,  çou  qu'on  n'  veut  nin,  n*est  rin. 

(Th.  Collette.  Quifreût-je  tt  mi  hêmmemoréve  f  I,  se.  5. 1882.) 

Namdr.  Ci  qu'on  n'  voit  nin  n*  fait  point  d' poaine. 

Metz.        Lo  pus  fin  n'y  wouet  gotte  et  les  creut  des  pucelles  : 

S*  let  n'  fat  rien  à  Tefi'are,  et  que  n'  sait  rien  n'  dit  rien. 
Et  lo  m' neige  è  let  fin  n'en  vam'  sovent  moins  bien. 
(Mort.  Lo  Beiome,  suite  de  Chan-Heurlin,  poème  patois  messin,  1785.) 

Lille.  Mais  bah  !  n'  parlons  point  d' cha, 

Ch'  qu'on  n'sait  point  n'  fait  point  d' ma. 

(Desrousseaux.  Chansons  lilloises.  1853.) 

Pf.  ail.  —  Wass  man  nicht  weiss,  machteinen  nicht  heiss. 


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—  481  — 

3149.  Qwand  on  n'  veut  nin,  i  fât  sinti. 

LiTT.  Quand  on  ne  voit  pas,  il  faut  tâter. 

Il  y  a  toujours  moyen  de  s'assurer  d'une  chose. 

Elle  sét  Irès  bin  çou  qu*  li  spot  dit  : 
Qwand  on  n*  veut  nin,  i  f&t  sinti  ; 
Tôt  demandant  qui  est-ce  qui  passe  là, 
Elle  sét  qui  V  pouna,  qui  V  cova. 

{Pasquèye  po  V  jubilé  tP  soûr  Lambertine  Baupaire  et 
(Ttoûr  Louise  Dlspa,  jubilaire  à  Bavtre.  i786.) 

Yabuiitb.  Qwand  on  n'  veut  nin,  on  sint. 

LiTT.  Quand  on  ne  voit  pas,  on  tâte. 

S'emploie  en  mauvaise  part.  —  Sens  équivoque. 

Febrières.  Vos  savez  bin 

Çou  qu'  li  spot  dit  : 
Çou  qu'on  n'  veut  nin, 
i  r  fât  sinti. 

3150. 1  faut  vîre  comme  çà  queira.  (Mons.) 

LiTT.  Il  faut  voir  comme  cela  tombera. 

Il  faut  voir  ce  qui  doit  arriver,  avant  de  prendre  une 
détermination. 

Anecdote,  c  Loiselet,  F  boucher  d'in  bas  dô  True  Notr'Dame, 
s'in  va  'ne  fois  à  St-Phorien,  pou  acatet  enne  vaque  dins 
'ne  grande  ceinse.  I  tomboi  bé,  c'etoi  just'  apoint  l' mardi  de 
r  ducasse.  In  rentrant  dins  V  cour  avé  s'  bâton  à  lanière  à 
s'  main,  i  seint  in  odeur  dô  richichis  qui  li  fait  v'ni  Tieau  à 
s*  bouche. 

a  Ebé,  comment  va-t'i,  hon  ceinsiére,etti  in  passant  s*  tiette 
pa  r  porte  de  d'zeur  ? 

a  Ah  !  c'est  vous  là,  Gustin  !  intrez  allons  :  i  va  bé  et  vous, 
hon  ?  et  vo  féme  et  tous  vos  infants,  i  sont  co  toudi  in  bonne 
santé  î 

a  Grâce  à  Dieu,  c'est  mi  V  pus  malade  dé  V  maison. 

«  J'n'ai  nié  peur  pou  l'z'autes,  d'abord  ;  et  à  propos,  hon, 
vos  venez  vîre  après  no  vaque  in  graisse,  assuré  :  c'  t'enne 
fameuse  bièite,  Thomme  dé  Dieu  !  j'  suis  sûre  qu'elle  passe  les 
six  ceints. 

Ci  On  n'  poudroi  nié  quelquefois  Talier  vtre  ;  ous'  qu'il  est 
r  ceinsier,  hon  ? 

c  L' ceinsier,  il  est  dallé  faire  ein  tour  avé  ses  chabourlette, 
in  attendant  V  diner  ;  et  i'  biette  n'est  nié  à  vîre  pou  personne 
tant  qu'in'  n'  sera  nié  rVénu,  nié  pus  pou  vous  qu'  pou  in 
autre;  pasqué  vos  allez  boire  enne  goutte,  et  vos  resterez  pou 
diner  avé  nous.  Vos  savez  bé  qu'  c'est  no  ducasse,  assuré  : 

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—  482  - 

j' gsige  que  vos  avez  sintu  i'  flair,  gayeard,  et  qu'  vos  l'avez  fait 
exprès  dé  veni  aujourd'hui. 

e  Mon  Dieu,  non  ;  j'  n'y  pinsoi  nié  ;  si  j'aroi  seu  d' tomber 
ainsi,  j  aroi  co  bin  atteindu  deux-tois  jours. 

«  C'est  que  Tgasavoi  vu  Tceinsiére  prinde  chinq  six  prise 
avé  ses  gros  pouce,depuis  qu'il eloi  arrivé;  eti  voyai  'ne grosse 
roupie  toute  rousse  qui  li  pindoi  au  bout  dé  s^nez  su  T  temps 
qu'elle  ertournoi  les  fricot  d'zeur  les  fournieau. 

Q.  Allons,  Gustin,  tt'elie  el  ceinsiére,  i  faut  absolument  qu' vos 
resse  pou  diner  :  nous  n'  sommes  foque  in  famie;  vos  serez  avé 
tous  geins  d*  connaissance.  El' pus  d' mau  qu'i  m' fait,  tenez, 
c'est  qu' vos  n'avez  nié  fait  veni  Lucie ^vé  vous;  je  T  vois  si 
volontiers  !  elle  me  fait  toudi  tant  d'amitié,  quand  j' vas  à  vo 
maison...  tenez,  buvez  c'  bonne  goutte  de  rouge-ci,  tenez  ;  et 
allumez  vo  pipe  :  su  c'  temps  là  Pierre  erveira.  Et  i  n'  vos  faut 
nié  pinsé  d'  raller,  savez  !  par  que  si  vos  faites  dé  l'monvaise 
tielte,  vos  n'arez  nié  no  vaque  assuré,  dé  m' consint'raint  toudi. 

a  Vos  êtes  enne  drôle  de  féme,  da  vous,  tti  Gustin,  in 
relumant  toudi  l'  roupie  qu'alloi  quei. 

c  Oh  bé,  j'sus  ainsi,  c^  !  et  j' sus  bin  sûre  s'y  feroi  autremint 
que  V  ceinsier  m' diroi  des  sottise  quand  i  r'veiroi. 

c  Ebé,  puisque  c't'ainsi,  nos  virons  comme  çaqueira. 

<  Et  par  bonheur,  c'roupie  là  et  V  z'autte  n'ont  nié  tombé 
dins  Tquewé;  c'a  fait  qu'il  a  resté  à  rducasse,éyér  proverbe  a 
resté  avec.  » 

(Leteluer.  Àrmomque  dé  Mont,  1859.) 

3151 .  On  n'  si  veut  nin  si  on  n'  si  iouke. 
LiTT.  On  ne  se  voit  pas  si  on  ne  se  regarde. 

Réponse  que  Ton  adresse  à  ceux  qui  feignent  de  ne  pas  vous 
voir. 

3152.  Ifàtrvèyepo  l'creùre. 
LiTT.  Il  faut  le  voir  pour  le  croire. 

Marque  d'incrédulité;  se  dit  par  une  personne  qui  doute  de 
ce  qu'on  lui  dit. 

J'aime  mieux  le  croire  que  d'y  aller  voir. 

(OCDIN.  CuriosUeifirançottes.  4640.) 

GÉRA. 

J'enne  a-sl-awou  'ne  bonne  prouve,  i  n'a  nin  *ne  dimèye  heure. 

Jacob. 

Eh  bin  ;  qui  d*héz-v',  mi  fèye  ? 

Louise. 

Qui  fàreut  1'  vèye  po  V  creûre. 

(Remouchamps.  Les  amour  d'à  Gèrâ.  II,  sc.  6.  1875.) 
Stavelot.        J'aime  ml  du  V  creûre  quu  du  Taller  vèye. 


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-  483  - 

3153.  Vèyî  des  grîse. 
LiTT.  Voir  des  grises. 

Éprouver  de  grandes  contrariétés.  (Littrk.) 
Pr.  fr.  —  En  voir  (ou  en  faire  voir)  des  grises. 

Gharleroi.  C'est  quand  on  intreprend  'ne  saquoi 

his  laurd  pou  'nné  dé  vire  des  grîche. 
On  d'vrel  loudi  woitî  d' tout  près 
Qu'  ça  n'  fuche  né  trop  au  d'seu  d'no  slche. 
(Beknus.  Jactfue  el  corbeau  qui  voutjait  Palque.  Fauve.  1873.) 

MoNS.  Hé  bé,  qu'  il  atlinde,  éyé  c'capon  la  li  en  Tra  vire  des  grise,  c'est  mi  qui 
vos  r  dit. 

(Leteluer.  Arm.  dé  Mont.  1876.) 

VOISIN. 

3154.  On  n'  vike  nin  d' ses  voisin. 
LiTT.  On  ne  vit  pas  de  ses  voisins. 

Contre  le  respect  humain.  —  Quand  on  agit  bien,  il  faut 
dédaigner  le  qu'en  dira-t-on, 

3155.  Quî  a  bon  voisin, 
A  bon  malin. 

LiTT.  Qui  a  bon  voisin,  a  bon  matin. 

Qui  a  bon  voisin  dort  en  repos  et  sans  inquiétude. 

Pr.  fr.  —  Qui  a  bon  voisin  a  bon  malin. 

MoNS.  Bon  vizin, 

Bon  matin. 

H156.  L'  ci  qui  n'est  nin  contint  di  s'  voisin,  qu'i 
rescole  si  mohonne. 

LiTT.  Que  celui  qui  n'est  pas  content  de  son  voisin,  recule  sa 
maison. 

S'adresse  aux  personnes  qui,  lorsqu'elles  éprouvent  un 
inconvénient  quelconque,  ont  la  prétention  d'exiger  des  autres 
le  sacrifice  qu'elles  devraient  elles-mêmes  s'imposer.  —  Exhor- 
tation à  la  patience. 

Et  puis,  qwand  Taffaire  va  bin, 
Ji  k'mince  on  lot  p'tit  rïrain, 

Sins  gêner  personne  ; 
Et  r  ci  qui  n'est  nin  contint 
Qu'i  rescoule  si  mohonne. 

(Barilué.  li  camarade  de  V  jôije,  4852.) 

Verviebs.  Su  v's  avez  mauva  wèsin, 

PatieonHez,  su  n'  plaitlz  nin. 

(Renier.  Spou  rimét.  ibl\.) 
Nivelles.    El  premi  qu'est  gêné  pa  s'  vigin,  n'a  qu'à  r'culer  s' roaiso. 


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--  484  — 
VOLÉE. 

3157.  Foute  eine  rincée  sans  ieau.  (Tournai.) 
LiTT.  Donner  une  rincée  (volée  de  coups)  sans  eau. 
Battre  quelqu'un  d'importance,  lui  donner  une  pile. 
Rincer,  nettoyer  en  lavant  et  frottant  ;  fig.  et  prop.  Il  a 

reçu  une  bonne    rincée,    une  volée    de    coups,   correction 
manuelle.  (Littré.) 

VOLET. 

3158.  Fer  riv'ni  so  1'  happft. 

LiTT.  Faire  revenir  sur  le  volet  du  pigeonnier. 

Revenir  à  des  sentiments  meilleurs,  à  récipiscence,  con- 
sentir à  ce  qu'on  avait  d'abord  refusé. 

Jalbat.  Bietb*iié. 

£t  8*  elle  ni  prind  nin  k  Tamoice,  nos  frans  Tèqwance  do  lèyl  l' mariège  ft  rëze  ; 
adon  tos  1'  vièroz  ruv'ni  so  V  happft. 

(iROfTER.  Let  deux  toroche.  \,  se.  4.  1861.) 

VOLEUR. 

3159.  A  pus  vî  voleur,  T honneur. 
LiTT.  Au  plus  vieux  voleur,  l'honneur. 

Politesse  familière  faite  aune  personne  plus  âgée,  quand  on 
lui  oflfre  quelque  chose,  ou  qu'on  refuse  de  se  servir  avant  elle. 
Pr.  fr.  —  A  tout  seigneur,  tout  honneur. 
A  scignurs  toz  honurs. 

(Prov.  de  France.  XIII»  siècle.) 

C'est-st-(^  pus  vt  voleur  l'honneur, 
Dit-st-on  spot  qu'est  bin  v!  à  c'ste  heure. 

(Bailleux.  Lex  mimbe  et  U  Houmac,  Fâve.  i852.) 

Cf.  Tirez  les  premiei^s,  messieurs!  (Les  Français,  à  la 
bataille  de  Fontenoy). 

3160.  Quand  on  voleur  alh  ape  ine  aute,  li  diale 
ennès  rèye. 

LiTT.  Quand  un  voleur  en  attrape  un  autre,  le  diable  ne  fait 
qu'en  rire. 

Un  malhonnête  homme  n'excite  la  pitié  de  personne,  quand 
il  est  dupe  d'un  autre  fripon. 

Var.  Mons.  Eyet  n'  dites  jamais  :  ej*  vos  paierai  l'année  bizelte,  quand  les  pouillo 
iront  à  crochette  ;  pasqué  les  monvais  payeur,  c'est  des  voleur,  et  que  voler  ein 
voleur,  el  bon  Dieu  n'in  fait  qu'  rire. 

(MouTRiEUX.  Des  nouvieaux  conte  dés  quié,  18S0.) 


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—  485  — 

Var.  Namor.    C'est<s(-on  dobe  plaigi  di  tromper  on  trompeur. 
Var  Jodoigne.         Voler  on  voleur,  c'  n'est  nt  voler. 

3161.1  n'est  nin  d'findou  d*  fer  l' voleur,  mais  di 
s*  fer  prinde. 

LiTT.  II  n'est  pas  défendu  de  faire  !e  voleur,  mais  de  se  faire 
attraper. 

Morale  Spartiate. 

3162.  Voleur  et  putain  sont  fré  et  sour. 
LiTT.  Voleur  et  prostituée  sont  frère  et  sœur. 
Il  y  a  affinité  entre  tous  les  vices. 

3163.  On  voleur  â  jubel,  ine  pulain  à  V  tâve  d'on 
roi. 

LiTT.  Un  voleur  au  gibet,  une  prostituée  à  la  table  d'un  roi. 
Ce  proverbe  est-il  une  importation  du  temps  de  Louis  XV? 

3164.  Lomme  lu  voleur,  divant  qu'i  n'  ti  lomme. 

LiTT.  Appelle-le  voleur,  avant  qu'il  ne  t'appelle  (de  ce  nom). 
L'avantage  est  à  celui  qui  prend  l'initiative. 
L'attaque  est  plus  facile  que  la  défense.  {Tactique  parle- 
mentaire,) 

316o.  N'y  a  rin  d' si  voleur  qu'ine  aguesse. 
LiTT.  Il  n'y  a  rien  de  si  voleur  qu'une  pie. 
Pr.  fr.  —  Larron  comme  une  pie.  —  Voleur  comme  un  oiseau 
de  proie. 

Cf.  la  tradition  de  la  pie  voleuse  (la  Ga%%a  ladra). 

Var.  Nahur.        I  n'y  a  pont  d' pus  grand  voleur  qui  l' feu. 

3166.  Voleur  à  voleur  n'ont  wô  d' choi  à  s'  riheûre. 
LiTT.  Voleur  à  voleur  ont  peu  de  chose  à  tirer  l'un  de  Tautre. 
On  ne  réussit  pas  à  vouloir  tromper  un  aussi  rusé  que  soi. 

(ACAD.) 

Astutus  astu  non  capitur. 

Corsaires  à  Corsaires, 
L'un  Tautre  s'attaquant,  ne  font  pas  leurs  aflkires. 

(Lafontaine.) 
Et  li  spot  dit,  comme  di  raison, 
Qui  voleur  à  voleur, 
Qwand  s*attaquet,  n'ont  wô  d'choi  à  s' riheûre. 

(Dehin.  Tribut  evoyi  par  le*  btetse  à  Altxande,  Fdue,  185S.) 

3167.  1  vât  ml  d'esse  voleur  qui  borguimaîsse, 
coula  deûre  pus  longtimps. 

LiTT.  Il  vaut  mieux  être  voleur  que  bourgmestre,  cela  dure 
plus  longtemps. 


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-  486  - 

Variante.        I  vàl  mi  esse  canaye,  etc.  —  I  vàl  mt  esse  câlin,  etc. 

ft  Par  ce  proverbe,  les  Wallons  font  plaisamment  allusion  à 
la  courte  durée  des  fonctions  de  bourgmestre.  » 

(Remacle.  Dict.  i839.) 

N.  B.  Sous  rancion  régime,  les  bourgmestres  {mayeur)  ou 
maîtreS'à'temps  de  la  bonne  cité  de  Liège  n'étaient  nommés 
que  pour  un  an. 

Cité  par  Forir.  Dict, 

3168  C'est  Tci  qu'a  roûvî  de  payî  s'tèye  qui  traUe 
li  bolgî  d' voleur. 

LiTT.  C'est  celui  qui  a  oublié  de  payer  sa  taille  qui  traite  le 
boulanger  de  voleur. 

Les  gens  de  mauvaise  foi  ne  reculent  pas  devant  la  calomnie 
pour  se  justifier. 

JoDOiGNE.  C'est  r  ce  que  r'vé  d'à  V  honle  (carcan,  pilori),  qui  traite  les  onte  de 
voleur. 

3169.  On  pind  les  p'tils  voleur  et  on  lait  là  les 
gros. 

LiTT.  On  pend  les  petits  voleurs  et  on  laisse  là  les  gros. 

On  pend  les  petits  voleurs  et  on  n'ose  faire  le  procès  aux 
grands. 

Il  s'est  trouvé  des  jurisconsultes  et  môme  des  théologiens 
qui  ont  cru  pouvoir  soutenir  la  théorie  que  voici  :  a  Jodocus 
Damhouderius,  dans  sa  Pratique  criminelle,  a  été  d'avis  que 
celui  qui  volait  une  chose  de  peu  de  conséquence,  était  plus 
coupable  que  celui  qui  volait  un  effet  de  grand  prix;  et  saint 
Chrysostôme  a  été  de  cet  avis  dans  son  Homélie  III,  sur  la 
seconde  épître  de  saint  Paul  à  Timothée. 

a  II  semble  que  Damhouderius  ait  encore  pour  lui  l'autorité 
de  saint  Jérôme,  sur  Tépitre  II  à  Tite;  parce  que,  dans  le  vol, 
on  a  moins  d'égard  à  la  valeur  de  la  chose  volée  qu'au  mauvais 
esprit  du  voleur. 

a  Mais  les  souverains  et  les  juges  séculiers  en  ont  pensé 
autrement  ;  ainsi,  selon  Justinien,  dans  ses  Lois  géorgiques, 
ch.  iV,  celui  qui  a  volé  la  sonnette  attachée  au  col  d'un  bœuf  ou 
d'un  mouton,  n'est  puni  que  du  fouet,  b 

(Delaurière,  sur  LoYsei..  insL  cout.^  n«  8S0.) 

Pr.  fr.  —  Les  gros  larrons  font  pendre  les  petits. 

(Oddin.  Curiositex/rançoites.  4640.) 
On  respecta  un  moulin,  on  prend  une  province. 

(4ND1UEUX.  Le  meunier  $ans-iouci.) 


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~  487  - 

Dînant.  Les  p'tits  voleur  on  les  ressëre, 

Les  grand  vont  à  carosse. 
C'est  qui  c'est  V  sièke  des  invention 

(COLABD.  [ne  tindrte  à  l'amourette.  Se.  1890.) 

Basse-Allemagne.  —  Die  kicinen  Diebe  hângt  man,  die 
grossen  lâsst  man  laufen. 

3170.  Il  a  èvoyî  on  volertr  po  'nne  arrêter  one 
aute.  (Namur.) 

LiTT.  Il  a  envoyé  un  voleur  pour  en  arrêter  un  autre. 

Il  a  fait  faire  une  commission  par  une  personne  peu  honnête. 

VOULOIR. 

3171.  Qui  vout  trône,  n'a  rin. 
LiTT.  Qui  veut  trop,  n  a  rien. 

Soyons  modérés  dans  nos  désirs  ;  quand  nous  cherchons  des 
succès  au  delà  de  notre  portée,  nous  nous  exposons  à  échouer 
complètement. 

Avidum  sua  sœpe  deludit  aviditas. 

Qui  toutconveile  tout  pert. 

{Proverbe  au  vilain.  XI Y«  siècle.) 
Variante.  I*us  est-ce  qu*enne  a,  pus  'nnès  vont-i. 

(DD.  Salme.  Uhcriiètje  (Ta  Jacques  Leduque.  Ch.  187b.) 

Vervikrs.  D'  slrer  &  ponl  danne  de  bin, 

Sovinl  qui  vout  trop  n'a  rin. 

(Renirr.  Spourimé*.  1871.) 

Namur.  Il  a  pierdu  V  partie, 

L'  cia  qui  vout  trop  n'a  rin. 
(WÉROTTE.  U  p'tltpèchon  et  Vpècheu,  Faufe.  1867,  4»  éd.) 

Var.  Marche.  L'  ci  qu'  vout  t't  à  fait  n'a  nin  tripette  (rien  du  tout). 

3172.  Voleur  et  poleûr,  c'est  deux. 
LiTT.  Vouloir  et  pouvoir  sont  deux. 

Quoiqu'avec  une  volonté  bien  ferme,  on  ne  réussit  pas  tou- 
jours dans  ses  entreprises. 

Lorsqu'on  ne  peut,  monsieur,  faire  ce  que  l'on  veut, 
Il  faudrait  essayer  à  vouloir  ce  qu'on  peut. 

(Baron.  Andrienne.  II,  se.  !>«.) 
Louis. 
On  v's  a  volou  mette  à  l*ouhe,  on  a  bin  fait. 

Colas. 
Voleur,  awet,  poleûr,  c'est  deux. 

(Baron.  Let  deux  cusenne,  II,  se.  IS.  1883.) 


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—  488  - 
ZÉRO. 

3173.  Passer  pou  ein  zéro  in  chiffe.  (Mons.) 
LiTT.  Passer  pour  un  zéro  en  chiffre. 

Se  dit  d'un  homme  qui  n'est  d'aucune  considération.  (Acad.) 
Pr.  fr.  —  C'est  un  zéro,  un  vrai  zéro.  —  C'est  un  zéro  en 
chiffre. 

Variante.  Fifims. 

Awei,ji  m'mâgriêye 
Di  n*  màye  sorti  di  m'  lr6, 
Ca  d'pôye  qui  j' sos  mariêye, 
Ji  808  mons  qu'on  zéro. 
(WnLEH  et  Bacwens.  U  galant  d'à  Fifine.  Se.  i**.  1889.) 

Nous.  Ç*a  rimbetoi  dépasser  pou  ein  zéro  in  chiffe  dins  s*  maison. 

(Lreluer.  Armonaque  dé  Mons.  1855.) 

Metz.  Et  qu*i  ne  s'eviseose  pu  de  m*épellé  sorciet, 

Ou  beune,  pot  let  sendial,  y  cheuret  d' sot  mes  griffes, 
Je  ly  fra  veure  in  jo,  si  schu  eune  0  en  chiffres. 

(FUPPE  MrroNNO.  Comédie  en  patois  meuin.  1848.) 

Basse-Allemagne.  ^  Er  ist  eine  wahre  Null. 

ZEST. 

3174.  Si  Irover  inteli  zisse  et  Tzesse. 
LiTT.  Se  trouver  entre  le  zist  et  le  zest. 

Se  dit  d'une  personne  fort  incertaine  sur  le  parti  qu'elle  doit 
prendre,  ou  d'une  chose  qui  n'est  ni  bonne  ni  mauvaise.(AcAD.) 
Être  entre  deux  verres,  être  ivre. 
Pr.  fr.  —  Être  entre  le  zist  et  le  zest. 

Si  trovant  inte  li  zisse  et  V  zesse, 
Inte  li  màrtal  et  les  Iricoisse, 
Elle  trova  bon  d'ennès  ralér 
Quoiri  s*  mambor  po  l' dimander. 
(Pasquèye  po  V jubilé  dé  f  révérende  mère  di  Bavire.  1743.) 

Vbbviebs.  lenne  a  quu  rin  qu'  d'oder  boisson 

So  r  côp  Ts  y  monte  es  V  tiesse  ; 
si  s*  mëlet  de  beûre  on  hûfion, 
V*  les  la  dWins  1'  ziste  et  l' zesse. 

(M.  PlBE.  Lu  gymnastique.  Gh.  1884.) 

Marche.  Ça  va  comme  inte  li  zisse  et  I*  zesse.  —  L*  buveu  rote  inte  li  zisse  et 
ri 


Lille.  Et  l'aute  11  dit  :  Nicol  quemint  va-t-i  ? 

—  Mai,  chava  inte  V  ziste  et  V  zeste. 

(Dbsrousseaux.  La  braderU,  4850.) 


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—  489  — 

Zistesi  une  forme  variée  de  %est;  et  le  zist  et  le  zest,  c'est 
comme  on  dit  :  bonnet  blanc  et  blanc  bonnet.  (Littré.) 

ZIZANIE. 

3175.  Taper  l' zizanèye  amon  ses  voisin. 
LiTT.  Jeter  la  zizanie  chez  ses  voisins. 
Jeter  la  discorde,  la  zizanie  chez  ses  voisins. 
Allusion  à  la  pratique  des  paysans  vindicatifs,  qui  jettent 
leurs  mauvaises  herbes  sur  les  terres  de  leurs  ennemis. 
Cité  par  Forir.  Dict. 

£ll6  sema  donc  li  zizanèye, 
Et  d'tos  costë  c'mav&  génëye 
Si  mëchanmint  nos  èfoua, 
Qu'à  Dreax  pus  d'mèye  pal  on  lèya. 

(Hamson.  U  Hinriade  travettèyt.  Ch.  II.  1780.) 
JoDOiGHE.  Taper  r  zizanie  dins  Y  minnache  d'on  wèsé. 


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SUPPLEMENT 


Corrections,  additions,  exemples,  notes. 


TOME    PEEMIER. 

1.  Citation,  Verviers.  Sudaurt,  lisez  :  Sôdaurt. 
13.  Var,  Nivelles.  Quée  dallage  à  !'  cinse  ! 
22.  Qwèri,  lisez  :  Quoi  ri. 

30.  Var.  Nivelles.  On  s'aime  bî  sans  fer  tant  d' grimace. 
35.  Var.  Nivelles.  On  v'  vife  nî  d' l'air  du  ciel. 
40.  Var.  Nivelles,  f  va  trop  rette,  i  r'chéra. 
48.  Citation,  Mons,  Rosties,  lisez  :  Rostie. 
71.  Var.  Nivelles.  C'est  des  galant  d'ducase, 

Trint'  chtss  pou  'ne  fennasse. 
90.  Var.  Nivelles  I  n'  faut  ni  vos  d'bauchl  pou  'n'raauvaiche 

année,  i  d'ira  mèyeux  pus  tard. 
97.  Var.    Meix-devant-Virton.  Année    d'chalon,  année 

d' cromptre. 

107.  Var.  Tournai.  Après  les  pré  ch'est  les  pâture, 

Au  bout  de  t' nez,  i  n'a  pos  d' couture. 

113.  I  n'faut  nin  côpe  l'aubet,  lisez  :  I  n'faut  nin  côpet  l'aube. 
118.  In  abe,  lisez  :  One  aube. 

Arc*en*giel. 

119*.  La  rouwe  de  saint  Bernard,  trois  joû  bié  trois  joû  lââ. 

(MEDt-DEVAHT-VlRTON.) 

LiTT.  L'arc-en-ciel  trois  jours  beaux,  trois  jours  laids. 
Quand  rarc-en-ciel  a  paru,  c'est  un  pronostic  de  trois 
jours  de  beau  temps,  suivis  de  trois  jours  de  mauvais 
temps. 

(E.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoUet.  T.  III,  1890.) 

148.  Aveleresse,  lisez  :  avaleresse. 

152.  Citation.  Ji  vou  ji  n*  pou,  lisez  :  ji  voux  ji  n'  poux. 


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—  492  - 

158.  Gitalion,  Gharleroi.  Roès,  lisez  :  Roi 

170*  Avônne  du  fèvry, 

Avônne  du  gurny; 
Avônne  du  maïe 
Avônne  du  paie. 

(MONT-LE-BAK.) 

LiTT.  Avoine  de  février,  avoine  de  grenier. 
Avoine  de  mai,  avoine  de  paille. 

L*avoine  qui  est  semée  en  février  donne  du  grain  en 
abondance,  et  celle  qui  est  semée  en  mai  donne  beaucoup 
de  paille  et  peu  de  grain. 

(E.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises,  1.  IV,  1891.) 

171.  Var.  Nivelles.  Trop  d'aveine,  trop  pau  d'goria. 
172*.     I  fat  semer  Tavônne  ozès  bôse  et  Tgrain  o  Tpoussère. 

(MOKT-LE-BAH.) 

LiTT.  II  faut  semer  l'avoine  dans  la  boue  et  le  grain 
dans  la  poussière. 

Pour  obtenir  une  bonne  récolte,  il  faut  semer  Tavoine 
dans  la  boue,  c'est-à-dire  quand  il  fait  humide,  et  le 
grain  (seigle)  dans  la  poussière,  c'est-à-dire  quand  la 
terre  est  bien  sèche. 

(E.  Tandel.  les  communes  luxembourgeoises.  T.  IV,  1891.) 

9fl.  Ni  parole  nin  co  de  mori, 

Louke  bel  et  bin  di  t*  rèjowi, 
Dihombe-tu  vite  de  t*  riweri. 
(Dialogue  entre  Jollet  et  Mustay  sur  les  affaires  du  temps.  4665.) 

S23.    Var.  Tournai.  Laïte. 

Mes  Frérot  i  m'aime  bin,  mi  avec,  et,  par  tique  et  par 
taque,nous  Irouv'reons  T  joint  pour  nous  marier  T  pus 
toot  possible. 
(Pierre  Brunehault  (Leroy).  Ein  ménache  d' francs  pau/e.  Se.  1. 1891.) 

240.  Citation,  Jodoigne.  Moert,  lisez  :  Moirt. 
265.  Var.  Nivelles.  Avoir  el  eu  dins  1'  bûre. 
371.  Var.  Limerlé.  Qwand  qu'on-z-est  à  po  près  bin,  i  fât  i 
d'morer. 

(Ë.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises.  T.  IV.  1894.) 

382.  Var.  Nivelles.  I  n'a  pou  d' miroir  à  vo  maiso,  hon? 
293.  Var.  Tintigny.  Boire  cèq  et  toune,  la  mer  et  les  pechon. 

(E.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeoises,  T.  III.  1890.) 
303.    Tournai.  Gdlna. 

On  est  tout  r  temps  au  serugien  et  pharmacien,  mes 


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—  493  — 

tout  cha,  ch'esl  du  beos  d' îalleonche,  allez  Frérot. 
(Pierre  BRi-nenAULT  (Leroy).  Ein  ménache  (Pfrancs  paufe.  Se.  13,  1891.) 

315.  Var.  ïintigny.  Il  a  pus  d' chance  qu'ein  brave  homme. 

(E.  Takdel.  Les  communes  luxembourgeoises,  T.  III,  1890.) 

358.    Nivelles.  In  févier  dé  I*  neiche  su  des  brou, 

De  i'  gelée  avant  lois  joû. 

364.  Var.  Nivelles.  Trop  tard,  el  chat  l'a  pris. 
380.  Citation.  D'vins  'nebotèye,  lisez:  Divins  'nebotèye. 
393.  Nivelles.  S'attraper  à  les  couche. 
403.  Citation.  Marche.  Pèquet,  lisez:  PékeL 
403.  TiNTiGNY.  Ousqu  V  bresseuie  passe, lu  boulangt  n'ved  mi 
(ne  vend  pas). 

(E.  Tandel.  Les  communes  luxembourgeolus,  T.  III.  1890.) 

420.  Nivelles.  Ça  n*est  nt  dins  Tfeu. 

421.  Nivelles.  I  brûle,  i  desteint. 
416.  Ajoutez  :  23  et  25  avril. 

433.  J'ay  grand  peine  que  ie  soie  celuy  qui  bat  les  buissons  et 
ung  aultre  prend  les  oisillons.  S'il  est  ainsi,  il  faudra  que 
iaye  patience. 

(Jbar  Lemaire  de  Belqe,  1810,  Edité  par  J.  Stbcheb,  1891.) 

436.  Var.  Nivelles.  On  li-z-a  rogni  les  onque. 

437.  Var.  Nivelles.  Taper  su  l'espale  d'enne  saqui. 

443.  Var.  Nivelles.  C'estst  ein  cayau  dins-n-ein  bônia  qui  est 
cheu  débours. 

481.  Var.  Nivelles.  lesse  arrivé  comme  el  cérigt  des  paufe, 

tout  r  monde  monte  dessus. 
454.  Var.  Nivelles.  Avoir  des  souffète  pa  d'sous  les  bras. 
461.  Citation,  Nivelles.  Et  i  pacihe,  lisez:  Et  i  praiche. 
479.  Var.  Nivelles.  Je  li-z-a  drouvi  m'ilve. 

482.  Variante.  I  magn'reut  bî  on  chVa  et  ses  qualte  fier. 
482.  Var.  Nivelles.  Mingî  l' laine  avé  V  bèdot. 

482.  Var.  Tintigny.  I  faurou  lî  loyé  V  pé  an  cô. 

(Tardel.  Les  communes  luxembourgeoises.  T.  lll,  1890.) 

516.  Ltmerlé.  Les  èfant  des  chet  pirdet  voltl  les  suru. 
528.  Var.  Nivelles.  Jouer  avé  ses  artia  pou  fer  rire  ses  pîd. 
527.  Citation,  Namur.  I  *nnès  quitte,  lisez)  l 'nne  est  quitte. 
535.  Citation,  voye,  lisez  :  vôye. 
535.    Tournay.  Laite. 

Ji  veos  bin  c'  qui  s'  passe  ichi,  on  godale  tout  V  temps, 

mopère,  i  n'  li  feaut  pu  d'ouvrage  et  m'  mamère  elle  est 

toudi  in  veoye  et  k'min  pouraggriper  des  liard,  parchi, 

par  là. 

^Pierre  Brunehault  (Leroy).  Ein  menache  d'Jrancs  paufe.  Se.  1.  1891.) 


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-  484  - 

539.  Var.  Nivelles.  Â.vé  s  langue,  on  va  à  Rome. 

540.  Citation  y  Delarge,  Pek'teux,  lisez  ;  pèk'teu. 

549.  Citation,  Tournai.  Eté  en  veoë,  lisez:  ête  en  veoi. 
560.  Citation,  Jodoigne.  Doit,  lisez:  bois. 
570*.  Claper  so  les  vlx  ch'vau.  (Verviers.) 

LiTT.  Frapper  sur  les  vieux  chevaux. 

Faire  pâtir  celui  qui  n'en  peut;  les  faibles. 
575.  Nivelles.  11  a  L' langue  espaisse. 
577.  LiMERLÉ.  Qvvand    qu'on  n'a   qu'on   jvet,  on-zest  vite 

peigné. 
585.  TiNTiGNY.  1  bag'rout  n'  gaie  atôre  les  cônes. 
Signifie  :  il  est  petit  et  maigre. 

(E.  Tandel.  Le»  communes  luxembourgeoUet.  T.  Ill,  4890.) 

632'.  0(1  n'  dimande  nin  ux  chin  si  volet  des  côp  d' baslon. 

LiTT.  On  ne  demande  pas  aux  chiens  s'ils  veulent  des 
coups  de  bâton. 

On  ne  fait  pas  une  demande  dont  on  sait  d'avance  la 
réponse. 

TiNTiGNY.  En  n'  demande  mt  aux  chin  si  viant  des  cô 
d' bâton. 
635.  Nivelles.  S'  rèwètt  comme  deux  cbt  d'  fayence,  comme 

deux  posture  dé  ch'minée. 
652.  Var.  Nivelles.  Vos  braie  sont  co  d'sus  l'haye. 

Var.  Tintigny.  I  n'ème  co  r'chuié  drl  les  orèies. 
656.  Var.  Nivelles,  l  d'à  tant  qu'on  chirou  t'tavau. 
668.  Var.  Nivelles.  C'est  dé  pappe  erchaufSée. 
683.  Citation.  DVins  'ne  botèye,  lisez  :  Divins  ^ne  bolèye. 
684    Tintigny.  Taper  la  cléie  s' la  fosse. 
695.  Var.  Nivelles.  I  li-z-a  serré  V  trappe.  -♦  1  li^z-a  cîawé 

r  bêche. 
700.  Nivelles.  C  qu'on  donne  au  bâche,  on  lé  r'iroufe  au 
saloi. 

708.    LiMERLÉ.    Va  mi  achHd  on  crft  porcè  qui  d'ècrahl. 

Va  mi  ach'ler  onne  mohon  batèye  que  d'  bâti. 

(£.  Tamdel.  Les  communes  luxembourgeoises,  T.  IV,  1891.) 

7H.  Var.  Nivelles.  Pou  ein  pourcha,  austant  'ne   merde 

qu'enne  fraige. 
720.  Citation,  Namur.  Pequet,  lisez  pèket. 
727.  Nivelles,  fnvoyî  l'  manche  après  l'  ramon. 
733.  Nivelles.  Acclapez-r  au  mur. 
733.  Variante.  Magne  cisse-lal,  so  V  timps  qui  Taule  eût. 
738.  Var.  Nivelles.  £1  mauvaichc  compagnie  m'est  desOndue 

(en  plaisantant). 


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—  495  — 

74t.  Gilalion,  Jodoigne.  Lîgois,  lisez  :  Itgeois. 

749.  Citation.  De  Harlet,  lisez  :  De  Harlez. 

766.  Citation,  Marche.  Dissuss-t-ancini,   lisez  :  Dissus-st- 

ancinl. 
782.  Nivelles.  Les  courdannt  vont  toudi  à  savate. 
819.  Var.  Nivelles.  Qu!  dit  putôlte  en  mint  jamais. 
870.  Nivelles.  Les  cûr  saront  boû  marchî  c'  n'  année-ci,  les 

pia  s*estindon  su  les  blesse. 
879.  Nivelles.  I  prind  i'  trau  dé  s'cu  pou  l'intrée  de  T  grande 

ègllge. 
882.  Nivelles.  S'il  avou  ein  liard  intrô  les  fesses,  i  n*  chôrou 

nî. 
887.  Var.  Nivelles.  Ça  toûne  à  vcsse  dé  leup. 
889.  Nivelles.  Il  a  ieu  s'cu  sintu. 

927.  Nivelles.  Fer  V  clerc  éyé  V  curé. 

928.  Supérieur  à  une  autre,  lisez  :  supérieur  à  un  autre. 
962.  Citation.  Pùk'teux,  ôtez  Tx. 

971.  Citation,  Verviers.  Bourrike,  Hsez  :  bourrique. 
1005.  Forir.  {Dict,)  cite  ce  proverbe  qu'il  traduit  par  : 

Il  y  avait  complicalion,  confusion,  cohue. 
1016.  Var.  Nivelles.  Si  j  vos  dîrou  tout,  vos  sart  t'  aussi 

malin  qu^  mi. 
1035.  Variante.  S'ennès  magul  les  pogne. 
1060.  HouFFALizE.  C'est  Taiwe  qui  jôque  qui  nèye. 
1072.  Var.  Bailleux,  !•'  vers.  On,  lisez  :  Ou. 
1077.  Var.  Nivelles.  I  n'  vaut  nî  co  l'ieau  qu'on  eût  les  ieuf . 
1106.  Var.  Nivelles.  L'cien qu'a  s'casquette  pindue  àTèglige, 

i  n'  11  manque  jamais  rî. 
1118.  Citation,  Mons.  Niéein,  séparez  en  deux  m&ts  :  Nié  ein. 
1157.  TiNTiGNY.  Il  a  trop  d'esprit,  in  n'  vikrème. 

1166.  Nivelles.  Elle  a  du  lin  à  s'  quènouie. 

1167.  Nivelles.  C'est  tout  c'  qu'il  a  d*  fin  dins  les  grichès 

loque. 
1198.  Citation,  Tôt  rate,  lisez  :  Toralte. 
1217.  Nivelles.  I  n'a  ri  d'téle  qui  d'fer  Ieu  commission  ieusse 

môme. 
1235.  Variante.  Risposte  :  Ml  fer  et  n'  rin  dire. 
1237.  Citation,  IIogk,  farenne,  lisez  :  farène. 
1275.  Meix-devant-Virton.  Il  est  trop  lard  di  r'sarrer  les 

fesse  quand  on  est  vessl. 

(Tahdel.  Le»  communes  luxembourgeoises,  T.  III,  1890.) 

1279*.  A  r  dicause  de  Ciney, 

Faut  r  chandelle  po  sopet.        (Jodoigne.) 


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—  4»}  — 

LiTT.  A  la  fête  de  Ciney,  il  faut  une  chandelle  pour 
souper. 

(Anciennement  le  15  août,  actuellement  le  dernier 
dimanche  d'août.) 

Les  jours  raccourcissent,  on  soupait  généralement  à 
7  Vi  heures. 
1281.  Var.  Nivelles.  I  n*a  nt  si  p'tite  fie&se  qui  n'a  s*  lend- 

main.  —  Il  a  pus  d'amjoû  que  d' dimanche.  —  I  n'a 

si  p'tit  dimanche  qui  n'a  s' lundi. 

1S8S.     Var.  Jemappb.  LIsa. 

Enne  fème  parèye  !  ça  voit  ô  fie  d'arcau  in  Tzieu  d'en 
aute  que  ça  n*  voit  nié  enne  corte  dé  caïat  in  V  sié. 

(Ose.  Gbilaim.  Les  deux  maitouet,  se.  4».  4891.) 

1303.  Variante.  Fer  on  sânt  d'ine  gârdirôbe. 
1347.  I  crèhe  nu,  lisez,  i  crèche-nu. 

4364.    MiyiLLEs.  lesse  arrivé  comme  les  bosse-cu, 

Avoir  pus  d'  bêche  qaé  d*  eu. 

Fusil. 

1370*.  I  va  bin  V  fisique. 

LiTT.  Il  va  bien  le  fusil. 

Cette  affaire  marche  bien,  se  termine  heureusement. 
(Souvent  ironique.) 
1386.  Var.  Nivelles.  I  faurou  bl  mette  des  gant  pou  II  parier. 
1389.  LiTT.  De  la  canelle,  lisez  :  De  la  cannelle. 
1404.  Citation,  Beauraino.  Sôleye,  lisez  :  Sôlée. 
1413.  Variante.  I  fât  lèyl  à  Tâgne  si  pai. 
1431.  Nivelles.  I  minge  es'  blé  vert. 
1451.  Louquet,  lisez  :  louket. 
1456.  Citations,  Hanson  et  Thiry.  Francs,  ôtez  l's. 
1461.  Citation,  Saint-Hubert.  Uwaiche,  lisez  :  Mouaiche. 
1467.  Citation,  Defrecheux,  Toir,  lisez  :  Toirt. 
1473.  Ajoutez  la  date  :  6  septembre. 
1484.  Var.  Nivelles.  Ein  homme  dé  strin  vaut  'ne  feumme 

de  fourache. 
1491.  Variante.  Rattind,  lisez  :  I  ratlind. 
1508.  Var.  Nivelles.  Fuchîz  sache,  quand  d'sarai  curé,  vos 

arez  in-n-imache. 
1511.  Nivelles.  Si  je  su  rosse,  c'est  d'més  liard. 

1531.  Var.  Nivelles.  Avé  Tsacheèyé  les  poire. 

1532.  Var.  Nivelles.  Vo-n- homme- es'  dérange,  vos  pierdez 

vo  cindrî. 
1545.  Variante.  I  gn'a  ine  mohe  es  Thôrloge. 


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—  497  -^ 

TOME  SECOND. 

1581.  Nivelles.  I  va  fer  bia,  et  laid  est  cheu. 

1585.  Pr.  fr.  La  lampe  use,  etc.,  lisez  :  La  larae  use,  etc. 

1592.  Nivelles.  I  vaut  mèyeux  ein  coup  d' lance  qu'ein  coup 

d'Iangue. 
1G35.  Var.  Nivelles.  Avoir  du  brin  su  ses  coune.  —  Avoir 

enne  tache  à  s' casaque. 

1640.  LiMERLÉ.  Li  lezir  ni  vât  nin  Tdrap. 

1641.  Charleroi.  Citation  ch*cunun  un,  supprimez  un. 
1644.  Var.  Nivelles.  I  faurou  bt  1*  pousser  pau  eu. 
1655.  On  ne  jâse  mâye,  lisez  :  On  n' juse  mâye,  etc. 

4655.     VERViEas.  0  n'  parole  jamais  de  leup, 

Quu  du  s' quaire  ô  n'  il  veut. 

1664.  Nivelles.  I  faurou  b!  1!  machi  rbesogue. 
1671*.  N'a  moyô  dins  Tmois  d'maye 

De  darmu  padri  l'haye. 
LiTT.  Il  y  a  moyen  (faculté),  pendant  le  mois  de  mai, 
de  dormir  derrière  la  haye. 
Le  temps  est  doux  et  agréable. 

LiBERCHIE. 

Qui  fait  bon,heinif  dit-st-i  Zante.  C'est  dammage  d'aller 
dormu.  Et  tôt  T  môme,  c'esteut  V  cas  di  s' sov'nu  de  spot 
des  vies  gins  : 

N'a  moyé  dins  Tmois  d'maye, 
De  dormu  padri  Thaye. 

(J.  BUBDOUX.  Ltprumt  dmaye  conte,  489S.) 

1672.  Sourdaul  comme  on  mayet  (mayai). 
LiTT.  Sourd  comme  un  porc  mâle. 
Cette  traduction  est  plus  rationnelle,  le  porc  est  très 
entôté  et  difficile  à  conduire.  —  Nous  n*avons  rencontré 
nulle  part  la  comparaison  avec  un  maillet. 

1698^  C'est  li  pHit  matsse 

Qui  chtt  è  l'atsse. 

(Habzê-Abdkmhbs,) 

LiTT.  C'est  le  petit  maître  qui  chie  dans  Pâtre. 

Se  dit  à  quelqu'un  qui  veut  faire  le  maître  et  qui  n'est 
que  le  petit  gargon. 
1780.  Citation,  JoDOiGNE.  Je  i'cwerot  bé,  lisez  :  Jel'coirotbé. 
1785.  Nivelles.  G  n'est  ni  les  premières  année  dé  mariage 

lés  pus  belle. 
1829.  Nivelles.  I  faut  d'aller  comme  el  violon  va. 
1923.  Var.  Nivelles.  I  est-st-à  ses  dernières  bauye. 

5S 


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—  498  - 

4923.  Var.  Tournai.  Arracher  les  carotte  à  1  envers. 

1924.  Var.  Nivelles.  II  est  mourt  avé  du  miel  à  s' eu. 

4942.  Var.  Nivelles.  On  n'  dèvî  nt  cras  à  sud  les  clau  ou 

r  verra  d'  Tuche. 

1965.  Nivelles.  Es'  rachon  li-z-a  r'cheu  su  s' nez. 

1978.  Nivelles.  Ein  bou  mouchon  n'chit  jamais  dins  s*  nid. 

1989.  Nivelles.  Il  a  passé  pa  tous  les  pas. 

1990.  Var.  Nivelles.  Elle  est  mariée  sous  Thaie. 
1998.  Citation,  Charleroi.  Barnus,  lisez  :  Bernus. 

2006»  A  lïôre  à  Chéyenôye, 

A  rtérre  les  gêye. 

LiTT.  A  la  foire  de  Chênée  (17  sept.), 

Les  noix  sont  à  terre. 
C'est  le  moment  de  gauler  les  noyers. 

Var.  Namur.  A  r  saint  Lambert  (17  sept.) 

Les  gaye  à  r  terre 
A  l' saint  Michl  (S9  sept.) 
Gaye  au  plancht. 

2036.  Louqut,  lisez  :  loukt. 

2048.  Citation,  Namur.  Scangne,  lisez  :  Scaugne. 

2063.  Var.  Nivelles.  Parlez  comme  vo  père  vos  a  appris 

2086.  Var.  Nivelles.  Ça  m'inte  pa  ine  orèye,  ça  sourte  da 

Taute. 
2132.  Nivelles.  lesse  pus  r^cheu  qu'ein  pain  mau  rVènu. 
2171.  Var.  Nivelles.  1  frou  biquate  pas  su  'ne  brique. 
2177.  Nivelles.  Roiti  vous  avant  d' parler  des  aute. 
2177.  Louquî,  lisez  :  loukî. 

2477.  Variante.  1  n*y  a  si  laid  saint  qui  n'âye  si  potalle. 
2663.  Italie.  Cette  citation  doit  être  portée  au  n*  2858. 
2824.  I  n'wasse  boyer,  lisez  :  I  n*  wasse  baûyer. 
Page  377,  n»  2893,  lisez  :  2793. 
3114.  Bin  beûre,  etc.,   mettre  au-dessus   de  ce   proverbe  le 

mot  VIE. 


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TABLE  SYNOPTIQUE. 


L  RELIGION  ;  0X7LTB,  OiBÂMONIES. 

Abbé,  amen,  ange.  Ascension,  autel,  avé,  baptême,  bénitier,  calice, 
capncin,  carme,  Chandeleur,  chapelet,  confession,  confrérie,  couvent, 
credo,  croix,  crucifix,  curé,  diable,  Dieu,  ducasse,  église,  encens, 
encensoir,  enfer,  ermite,  évoque,  extrôme-onction,  fête,  matines,  messe, 
mineurs,  miracle,  moine,  Noël,  Pâques,  paradis,  paroisse,  passion, 
péché,  pèlerin,  Pentecôte,  prêche,  prêtre,  procession,  prophète,  purga- 
toire, religieuse,  rois  (fête  des),  sacrement,  saints  et  saintes  (voyez 
table  alphabétique  à  ces  2  mots),  sanctus,  Toussaint,  vêpres,  vicaire, 
vierge. 

n.  SUBSTANCES  MINÉRALES.  -  MÉTÉOROLOGIE,  DIVISION 

DU  TEMPS. 

Air,  année,  août,  après-midi,  aujourd'hui,  avril,  bise,  boue,  caiUoui 
cendres,  chaleur,  ciel,  comète,  craie,  diamant,  dimanche,  eau,  éclair» 
été,  étincelle,  étoile,  feu,  février,  flaque,  froid,  fumée,  gelée,  heure» 
hiver,  houille,  humide,  janvier,  jour,  lendemain,  longtemps,  lundi» 
lune,  mai,  mardi,  mars,  matin,  mer,  métaux,  midi,  minuit,  moisi 
monde,  nature,  neige,  nuit,  obscurité,  or,  orage,  pierre,  plomb,  pluie» 
poussière,  printemps,  rubis,  sable,  samedi,  sécheresse,  semaine,  soiri 
soleil,  sounre,  tard,  temps,  terre,  tonnerre,  vendredi,  vent. 

m.  VÉGÉTAUX  ;  ABBBBS,  PLANTES,  FLEUBS,  FBUITS,  GULTUBB. 

Agriculture,  ail,  anis,  arbre,  aulne,  avoine,  blé,  bois,  branche,  buis, 
buisson,  carotte,  cerise,  cerisier,  champignon,  chardon,  chêne,  chou, 
coudrier,  écorce,  épeautre,  épi,  épine,  fagot,  faner,  fétu,  feuille,  fève, 
figue,  fleurir,  foin,  fougère,  fraise,  frêne,  froment,  fruit,  fumier,  gazon, 
genêt,  gerbe,  gland,  glaner,  grain,  groseiller,  haie,  herbe,  houblon, 
houx,  javeUe,  labour,  marguerite,  marron,  moisson,  navet,  nèfle, 
noisette,  noix,  noyau,  noyer,  olive,  ortie,  oseille,  paille,  panais,  pâture, 
persil,  peuplier,  planter,  poire,  poireau,  çois,  pomme,  pommes  de  terre, 
proverbes  ruraux,  prune,  racine,  raisin,  ronce,  rose,  rosier,  sapin, 
sartage,  saule,  seigle,  semence,  sève,  souche,  sureau,  tabac,  trèfle, 
vesse  de  loup. 


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—  500  — 
IV.  ANIMAUX. 

Aboyer,  aigle,  aile,  alouette,  âne,  araignée,  bec,  bêler,  belette,  bote, 
blatte,  bœuf,  bouc,  bouse,  brebis,  brouter,  caille,  canard,  carpe, 
charogne,  chat,  cheval,  chèvre,  cochon,  coq,  coquille,  corbeau,  corne, 
corneille,  coucou,  couleuvre,  couver,  crapaud,  crever,  dindon,  fouine, 
gale,  geai,  goujon,  grenouille,  griffe,  grive,  groin,  gueule,  hanneton, 
hareng,  hérisson,  hochequeue,  hurler,  jeune,  lapin,  lice,  lièvre,  limaçon, 
lion,  loir,  loup,  merle,  moineau,  mordre,  mouche,  moule»  mouton, 
museau,  nid,  oie,  oiseau,  paon,  patte,  pic-vert,  pie,  pigeon,  pinson, 
pis,  plume,  poisson,  pou,  poule,  puce,  puceron,  queue,  rat,  renard, 
ruade,  serpent,  singe,  souris,  stocfisch,  taupe,  ti&ureau,  teigne,  trou- 
peau, truie,  truite,  vache,  veau,  ver,  voler. 

y.  HOMME  ;  FEHMB,  BNFAKT,  PABENTÈ,  AGE,  VIS. 

Age,  agonie,  couple,  cousin,  enfant,  enterrement,  épouse,  être, 
existence,  femelle,  fille,  fils,  frère,  garçon,  gens,  germain,  grand,  grand' 
mère,  homme,  jeunesse,  mâle,  mariage,  marmot,  mère,  mort,  maître, 
noce,  ombre,  parenté,  parrain,  pendre,  père,  petit,  rejeton,  sœur, 
spectre,  tuer,  vie,  vieillesse,  voisin. 

YI.  CORPS  HUMAIN  ;  kbmbbbs,  obgânbs. 

Barbe,  bouche,  boyau,  bras,  cerveau,  chair,  cheveux,  cœur,  corps, 
côtes,  cou,  coude,  cul,  dent,  doigt,  dos,  écorcher,  épaule,  estomac, 
fesso,  foie,  firent,  genou,  gorge,  gosier,  hanche,  jambe,  langue,  lèvre, 
mâchoire,  main,  menton,  mine,  nez,  nombril,  nu,  ongle,  oe,  peau,  pied, 
poil,  poing,  pouce,  reins,  sang,  talon,  tête,  tette,  tibia,  veine,  velu, 
ventre,  vessie,  visage. 

Vn.  OOBPS  HUMAIN  ;  santé,  MAliADlK. 

Ampoule,  aveugle,  bancroche,  blessure,  boiteux,  borgne,  bosse» 
brûlure,  caquet,  chagrin,  claque,  cor,  coup,  crochu,  culbute,  cure» 
dégoût,  drogue,  emplâtre,  étron,  fatigue,  gale,  gène,  gourme,  goutte» 
habitude,  humeur,  hydropisie,  hypocondrie,  jaunisse,  larme,  lavement] 
louche,  maille,  mal,  maladie,  morve,  muet,  odorat,  oreille,  ouïe,  parole» 
peur,  plaie,  rage,  remède,  rousseur,  rupture,  santé,  sommeil,  souhait, 
sourd,  toux,  tranquille,  vue,  yeux. 

Vm.  —  SENS;  PONCTIONS. 

Aider,  avaler,  bâillement,  battre,  bond,  chier,  courir,  cracher,  crier, 


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—  501  — 

croître,  dire,  dormir,  enrager,  étrangler,  éveiller,  faire,  frapper,  guérir, 
jurer,  laver,  marcher,  mémoire,  mettre,  moucher,  pas,  peigner,  péter, 
piquer,  pisser,  pleurer,  puer,  remuer,  répondre,  rire,  sauter,  siffler, 
taire,  tomber,  trembler,  vanter,  vesser. 


EL  SENTIMENTS;  QUALITÉS,  défauts. 


Action,  adresse,  afQiction,  afFront,  agile,  âmo,  amitié,  amour, 
avarice,  beauté,  bienfait,  blâme,  bonheur,  bonté,  braillard,  brave, 
charité,  colère,  compliment,  confiance,  courage,  crime,  danger,  défaut, 
défiance,  déplaire,  devoir,  dispute,  dommage,  doute,  duper,  dur, 
économie,  égoïsme,  embrasser,  ennemi,  envie,  erreur,  espérance, 
esprit,  expérience,  faute,  fidèle,  fier,  folie,  force,  fricasseur,  gaillard, 
gaieté,  généreux,  gourmand,  gueux,  guignon,  haine,  hardiesse,  hon- 
nêteté, honneur,  honte,  idée,  innocent,  ivi'op:nerie,  jalousie,  joie,  juste, 
laideur,  larron,  magot,  maigre,  malheur,  malin,  mauvais,  méchanceté, 
meilleur,  mensonge,  mérite,  misère,  modestie,  moquerie,  paresse, 
patience,  pauvreté,  peine,  penser,  peur,  pitié,  plaire,  plaisir,  politesse, 
pudeur,  querelle,  raison,  rancune,  sage,  secret,  sottise,  travail,  truand, 
union,  vérité,  vertu,  vice,  vigueur,  vol,  zizanie. 

X.  RANG;  CONDITIONS,  professions,  métiers. 


Agent,  apothicaire,  auteur,  barbier,  berger,  blanchisseuse,  blatier, 
boulanger,  bourgeois,  bourgmestre,  brasseur,  cabaretier,  capitaine, 
cavalier,  charbonnier,  charpentier,  charretier,  clerc,  colombophile, 
eordonmer,  cuisinier,  domestique,  échevin,  écrivain,  fermier,  hôtelier, 
bouilleur,  instituteur,  jardinier,  laboureur,  maçon,  maître,  marguillier, 
médecin,  mendiant,  messager,  métier,  meunier,  militaire,  musicien, 
noble,  ouvrier,  page,  passeur  d'eau,  paysan,  pèlerin,  perruquier, 
porcher,  prince,  prostituée,  roi,  savetier,  scieur  de  long,  seigneur, 
semeur,  sergent,  servante,  soldat,  sorcier,  tondeur,  vilain. 

XI.  NOUBRITURE;  alihsnts,  repas. 

Amer,  appétit,  beurre,  bière,  biscuit,  boire,  bouchée,  boudin,  bouillie, 
bouillon,  brouet,  café,  caillebotte,  cannelle,  chaudeau,  crêpe,  croûte, 
cuire,  dîner,  doux,  écume,  faim,  farine,  fressure,  fromage,  galette, 
gâteau,  genièvre,  goût,  goutte,  graisse,  grumeau,  hochepot,  huile, 
jambon,  jus,  lait,  lard,  lécher,  levure,  liqueur,  mâcher,  manger,  miche, 
miel,  miette,  moisi,  moutarde,  mouture,  noix  muscade,  nourriture, 
œuf,  omelette,  pain,  pain  d'épice,  poivre,  rassasier,  repas,  rôti,  sauce, 
saucisse,  sel,  soif,  son,  soupe,  souper,  sucre,  tarte,  tartme,  viande,  vin, 
vinaigre. 


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—  502  — 
Xn.  COOTUME  ;  ÉTOFFES. 

Bas,  bonnet,  botte,  bouton,  bretelle,  casaqae,  chapeau,  obausse, 
cbemise,  chiffon,  coiffe,  cordon,  coton,  coudre,  cravate,  calotte,  deuil, 
doublure,  drap,  écheveau,  empeigne,  fil,  galon,  gant,  gaêtre,  habiller, 
habit,  harde,  nooseauz,  jarretière,  jupe,  laine,  lessive,  linge,  lisière, 
loque,  manche,  manchette,  mode,  nœud,  pantalon,  paré,  perle, 
perruque,  pièce,  pli,  poche,  pompon,  robe,  sabot,  sarran,  savate, 
savon,  saye,  semelle,  soulier,  tablier,  tâche,  toile,  tron,  velonrs,  se 
vêtir. 

Xni.  COMMERCE;  MONNAIES. 

Acheter,  amende,  argent,  avis,  cents,  chiffre,  commerce,  compte, 
cote,  coût,  crédit,  dépense,  dette,  dîme,  écu,  emprunter,  enrîdiir, 
épargne,  escalin,  étrennes,  florin,  gain,  garde,  héritage,  liard, 
marchand,  mesure,  monnaie,  numéro,  part,  payer,  perte,  pied,  pratique, 
présent,  prêter, prix,  promettre,  quart,  quarteron,  àgle,  rente,  richesse, 
salaire,  signature,  sooz,  surplus,  taille,  testament,  vente,  séro. 

XrV.  SCIENCE;  ABTS,  JEUX,  etc. 

As,  aubade,  balle,  bille,  carte,  chant,  chasse,  conte,  couplet,  coutume, 
crosse,  danse,  droit,  école,  écriture,  encre,  étude,  fable,  face,  fantaisie, 
farce,  flamande  (langue), flûte,  foire,  guerre,  jeu,  jouer,  latine  (langue), 
leçon,  législation,  lettre,  ligne,  cinq  lignes,  livre,  loterie,  médaille, 
mœurs,  mot,  musicien,  paix,  papier,  pari,  pèche,  pile,  proverbe,  quille, 
siffliet,  son,  tambour,  tendeur,  tirer  r oie,  tour,  trompette,  violon. 

XV.  BATIMENTS;  LIEUX  DIVERS. 

Abbaye,  ardoise,  fttre,  barrière,  bâtir,  bazar,  biens,  borne,  boucherie, 
boutique,  brasserie,  brique,  canal,  cave,  champs,  château,  chaux, 
chemin,  cheminée,  ciment,  clocher,  colombier,  copeau,  cour,  cuisine, 
écurie,  empire,  étable,  faubourg,  fenêtre,  fenil,  ferme,  fosse,  four, 
gond,  grange,  grenier,  gué,  hôpital,  hôtel,  houillère,  île,  jardin,  lieu, 
5eue,  loger,  maison,  marché,  mare,  marteau  de  porte,  ménage,  mon- 
tagne, montant,  mortier,  moulin,  mur,  ornière,  palais,  palette,  paroi, 
pavé,  plafond,  planche,  pont,  porte,  poutre,  pré,  prison,  puits,  râtelier, 
rigole,  rivage,  royaume,  rue,  serrure,  seuil,  tas,  toit,  trou,  vallée, 
vestibule,  village,  ville,  route. 

XVI.  MEUBLES. 

Armoire,  assiette,  bagage,  banc,  berceau,  boite,  bourse,  oage^  canne, 
carosse,  chaise,  chandelle,  collier,  coquemar,  couronne,  coussm,  cou- 
teau, couvercle,  cuiller,  drap  de  lit,  fourgon,  gamelle,  garderobe,  glace. 


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-  503  - 

havresiic,  horloge,  housse,  lampe,  lanterne,  lit,  Innettes,  malle, 
marmite,  moulin,  nappe,  oreiller,  panier,  pincettes,  pinte,  pipe,  plat, 
poêle,  porcelaine,  pot,  siège,  table,  tabouret,  tasse,  vaisselle,  verre. 

XVn.  OUTILS;  iNSTETJMBirr. 

Aiguille,  allumette,  amorce,  anneau,  anse, arc,  attelage,  auge,  aune, 
bac,  balai,  balance,  bannière,  baquet,  barre,  bateau,  bâton,  besace, 
bois  ouvré,  boucle,  bouteille,  brèche,  bride,  broche,  brouette,  casse- 
role, cercle,  cercueil,  charrette,  charrue,  chaudron,  cheville,  civière, 
clé,  cloche,  clou,  cognée,  corde,  couleur,  courroie,  crampon,  crèche, 
crémaillère,  croc,  cruche,  cufPat,  cuir,  échelle,  écrit,  écuelle,  enclume, 
enseigne,  épée,  éperon,  épingle,  étoupe,  étrier,  étrille,  faux,  fer  à 
lacer,  filet,  flambeau,  flèche,  fouet,  fourche,  fourreau,  fusil,  gaffe, 
gaule,  gibet,  girouette,  hache,  hotte,  houe,  houlette,  image,  lame, 
machine,  maillet,  manche,  manne,  marteau,  outil,  paquet,  patin,  pêne, 
pétrin,  pieu,  pique,  poêle,  quenouille,  racloir,  raie,  râteau,  roue,  sabre, 
sac,  saloir,  sasse,  seau,  selle,  serpette,  setier,  tamis,  tenailles,  tonneau, 
torchon,  tuyau,  verge,  verrou,  vilebrequin. 

XVin.  PEUPLES;  PAYS,  LOCALITÉS. 

Voyez  table  alphabétique,  au  mot  localités. 

XIX.  NOMS,  mSTOBIQUBS  bt  autbks. 
Voyez  table  alphabétique,  au  mot  noms. 


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TABLE  ALPHABÉTIQUE. 

Toiae  !,  n<N  i  à  1580.  —  Tome  U,  n<»  1S81  à  3175,  et  supplément. 
Les  chiffrât  suivis  tCun  astérisque  renvoient  au  supplément. 


A,B,  1,2. 

Abandonner,  1314. 

Abattre,  3,  il93,  S001,  9009,  9587. 

Abbaye,  755. 

Abbé,  283i. 

Abcès.  2986. 

Aboutir,  2613. 

Aboyer,  4,  5,  59(,  596,  600,  607,  618, 

619,  1419,  2498. 
Abri,  3078. 
Absence,  2534,  9966. 
Absolution,  1876. 
Accommoder,  2154. 
Accord,  59. 
Accorder,  593,  1018. 
Accroc.  6,  7. 

Accrocher,  390,  4315,  2660. 
Acheter,  8  à  40,  311,  498,  708,  708% 

4047,  2095,  2923,  2436,  2742. 
Acheteur,  44. 
Acquis,  274. 
Acquitter,  959. 
Action,  4540. 
Adieu,  42. 
Administrer,  4626. 
Adorer,  2687,  2692. 
Adresser,  2694. 

Afikire,  13,  43%  1217,  4246,  2340. 
Affamé,  2620,  2625,  3089. 
Affliger,  667. 
Affiranchir,  1887. 
Afflront,  4 129. 
Affubler,  44. 
Age,  45,  46,  2898. 
Agent,  2737. 
Agile,  642. 


Agonie,  529,  639. 

Agréer,  219. 

Agriffer,  506. 

Aider,  47  à  20.  295J. 

Aigle,  430,  84*5. 

Aigre,  697. 

Aiguille,  21  à  24,  38  i,  1304,  2985. 

Ail,  95. 

Aile,  26  à  28,  796. 

Aime,  29. 

Aimer,  30  à  3i,  30',  264,  281,  593, 
664,  4159,  4254,  4405,  1453,  1545, 
2407,  9374,  2526,  2881,  3405. 

Air,  35,  35%  319,  504.  961,  4969, 
4965,  9704,  9919. 

Aise,  36,  505,  988,  4791,  9335. 

Aller,  37  à  44,  40%  483.  539%  646, 
675,  681,  690,  897,  859,  884,  897, 
915,4049,  4074,  1460,  4979,  4397, 
4336,  4395,  1488,  4491, 1593,1594, 
1644,  4669,  4899%  4859,  4917, 
1930, 2137,  2138,  2163,  2930,  2955, 
2430,  2514, 2541,  2573.  2645,  2669, 
2699,9703,9904,9979,3014. 

Allonge,  303. 

Allonger,  759. 

Allumer,  2705. 

Allumette,  45  à  47. 

Alouette,  48,  49,  683. 

Ambition,  9979. 

Ame,  50,  54,  794,  996,  9030^  34  16. 

Amen,  1090. 

Amende,  59. 

Amener,  9644,  2747. 

Amer,  341,  349. 

Ami,  53  à  57,  749,  9470,  9458. 


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-  506  — 


Amitié,  &8  à  60. 

Amorce,  61,  69. 

Amour,  63  à  68,  168  i,  1791.  1961. 

Amoureux,  69  à  75,  71%  1313,  153:2, 

2318. 
Ampoule,  451*,  880,  918. 
Amuser,  651. 
Ane,  66,  76  à  85,  135,  !234,  483,  555, 

640,  839,  1413%  1584,  93S8,  2938, 

3121,3126. 
Ange.  86.  87. 
Anguille,  89,  1423. 
Anis,  652. 
Anneau,  2551. 
Année,  90  à  98,  90*,  97*,  815,   870, 

870',    1010,     1427,     1559,    1785, 

1785*,  1882,  1885. 
Anse,  99,2139. 
Août,  100,  1416,  2707,  2840. 
Apothicaire,  101,  371,  1378. 
Apparence.  102. 
Appeau,  228. 

Appeler,  641,  2009,  2271,  3025,  3164. 
Appétit,  103  à  105,  2015. 
Apporter,  106,  2723. 
Apprendre,  496,  2063,  2063*,   2270, 

3145. 
Appuyer,  392. 
Après,  107,  588. 
Après-midi,  1223. 
Araignée.  108,  841. 
Arbre,  109  à  119,  729,  1032,  2071, 

2269,  2427,  2447,  2725. 
Arc,  775. 
Arc-en-ciel,  119*. 
Ardoise,  420. 
Argent,   108,  121   à  131,  627,   750, 

760,  937,  958,  1255,  1481,  1485, 

1511, 1769, 1889, 1948,  2114,  2168, 

2465,  2839,  2902,  2911,  3008,3130. 
Arme,  3112. 
Armée,  2793. 
Armoire,  132,  142,  441,  609,  1204, 

1332,  1676,2112,2121. 
Arracher,  940, 1573, 1755, 1839,1962, 

2355,  2356. 
Arranger,  1497, 1998,  2550. 
Arrêter,  40, 1008,  3170. 
Arriver,  813,  1565, 1983,  2380,  2956, 

2968. 
Article,  1871. 
As,  724,  946. 


Ascension,  133, 134. 

Assembler,  2629. 

Asseoir,  880,  2615. 

Assiette,  135.  2221. 

Atour,  2167. 

Atout,  2542. 

Aire,   137,  1697,  1698',  2041,  2950, 

2973. 
Attacher,  587,  643. 
AlUquer,  1342. 
Atteindre.  138. 
Altelage,  574. 
Atteler,  491. 
Attendre,  139, 1023,  1714,1725,2251, 

2260,  2424,  2825. 
Attente,  1154. 
Attention,  140,  2625. 
Attirer,  1716. 
Attrapper,  378,  893*,  1087, 1632,1736, 

1737,  2005,  2565,  2570,  3160,3161. 
Aubade,  141. 
Auge,  142,  2013. 
Aujourd'hui,  1311,1567. 
Aulne,  451. 
Aune,  143  à  145. 
Autel,  146,  468. 
Auteur,  147. 

Autre,  2242,  2243,  2843,  2908,  2949. 
Avaler,  148, 149,  794, 1422,  1423. 
Avancer,  150,  1811,  2171,  2983. 
Avant,  2519. 
Avarice,  151. 
Ave,  1244. 
Avertir,  1482. 
Aveugle,  152  à  159,  327  à  330,  2257, 

8142. 
Avis,  160, 161. 
Avocat,  1761, 1991. 
Avoine,  84,  162  à  172,  170*  à  172*, 

242,2171,2441,2696. 
Avoir,  173  à  180,  270,  397,  900,  979, 

1 156, 1 158, 1254, 1271, 1587, 1667. 

1711,1743, 1748, 1752,  1843.1855. 

2011,  2030, 2032,  2040,  2048,  2057, 

2089,  2128,  2152,  2199,  2202,  2214, 

2272,  2279,  2324. 2330,  2333,  2337, 

2360,  2561.  2585,2595,  2613,  2618, 

2645,  2917,  2926, 2931,2940,  3098, 

3109,  3171. 
Avouer,  2237. 
Avril,  98,  181    à    189,    1016,   1804 

à  1807. 


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—  507  — 


Bac,  iG5,  700%  i25G,  4406. 

Bagage,  4537. 

Baguettes,  2883. 

Bâiller,  490,  431S,  4993,  49S3%  S8S4, 

28Î4*. 
Bailli,  4005. 
Baiser,  491  à  193,  585. 
Baisser,  494,  428,  2623. 
Balai,  495  à  497,  523,  727,  2775,2981, 

3012. 
Balance,  2083. 
Balcon,  4988. 
Balle,  498. 
Banc,  540. 
Bancroche,  844. 
Bannière,  93. 

Baptême,  499,  200,  4434,  4387. 
Baptiser,  204,  4424,  2915. 
Baqaet,  202. 
Barbe,  204  à  206,  652. 
Barbier,  207,  2454. 
Barque,  208,  482. 
Baron,  2545. 
Barre,  925. 
Barrière,  209,  489. 
Bas,  70,  240  à  242,  4303,  4392, 4524, 

4780,  4802,  2565. 
Bas(adj.),  4850,  2954. 
Basse,  2052,  3126. 
Bassin,  2784. 
Bataille,  573. 

Bâtir,  243.  708%  4475,  2208,2676. 
Bâton,  452,  456,  214  à  217,  392,  632, 

632%  4083,  4998,  2247,  2248,2774, 

3097  k  3099. 
Battre,  52,  248,  545,  606,  632,  633, 

883,  1080,  4083,  4241,  4269,  1268, 

2092,  2494,  2884,  3096,  3097,3099. 
Baver,  2045. 
Bayer,  785. 
Bazar,  383. 
Beau,  419%  4055,   1148,   1226,4520, 

4521,    4546,    4548.    4549.   4584% 

4754,   4751,    1785%    4808,    4869, 

2187,  2195,  2232,  2276,  2397,2399, 

2405,  2662,  2674,  2858,  2905,3047, 

3055,  3064,  3128,  3130. 
Beaucoup,  *2174,  2479. 
Beauté,  219  À  226, 1584. 
Bec,  227,  695%  770,  786,  4069, 1364% 

4953,  2505. 
Bêcher,  2474. 


i  Béguin,  652. 
Béguine,  228,  459,  1152. 
Bêler,  407,  408. 
Belette,  843. 
Belle-mère,  4826,  4882. 
Bénit,  2122. 
Bénitier,  349,  967. 
Béquille.  4734. 
Berceau,  220, 652. 
Berger,  229,  230,  4496,  4934,  2455. 
Bergerie,  4658. 
Besace,  231,  346,  444,  914,  963,4827, 

2844. 
Besicles,  232. 

Besogne.  419,  4664%  4859. 
Besoin,  9,  56,  233,  4436.  4414,  2070, 

2176,  2657,  3033. 
Bête,   429,  488,  234  à  248,  656,  801, 

802,  870%  4007,  4164,  4349,  4463, 

1584,  4627,  4703,  4739,  4835,2060, 

2446,  2445,  2474,  2574,  2652,3009. 
Bêtise,  249. 
Beurre,   250  à  2';6,  265%  633,  888, 

4394,  44*)7,  4H79,  4966,  2140,2343, 

2386,  2409,  2865,  2889,  2892. 
Bien,  267  à  273,  271%  700,  702,4017, 

4244,  4212,  4229,4231,  4759, «482, 

2224,  2523,  2528,  2647,  2839,2872. 

3124, 
Bienfait,  276. 
Biens,  274,  275,  4530. 
Bière,  277,402,  530,  4178,  2142,2806, 

2963. 
Bille,  278,  4209,  4543,  4555. 
Biscuit,  279. 
Bise,  280,  3070,  3071. 
Bissextile,  94. 
Blftme,  281,  282,   945,   4330,  4766, 

4928,  2177,  22*9. 
Blanc,   283,  571,   592.   4398,   4491, 

4613,  1757,  4984,  4994,2140,2320, 

2504,  2726,  3090.  3446. 
Blanchir,  4949,  2938. 
Blanchisseuse,  955. 
Blatier,  567. 
Blatte,  240. 

Blé,  284,  467,  4431%  2742. 
Blessure.  2487,  2334. 
Blet,  4947. 
Bleu,  285,  630. 
Bœuf,  286  à  289,  490, 839,  2047,2286, 

2433,  2532,  3008,  3029. 


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508  — 


Boire,  76,  290  à  296,  293',  311,  365, 
402,  434,  830,  692,  743,  748,  891. 
977,  4050. 1077, 4077*,  4078,  1200, 
4401,  1437,  4478,  4490,  4514,4740, 
4842,  485i,  2693.  2995,  3051,3060, 
3408.  3444,  3174. 

Bois,  204.  297  à  307,  392,  401,  645, 
728,  998,  4094,  1409,  4482,  420H, 
4322.  4323,  4359,  4653,  4670,2068, 
2466,  2544. 

Bois  ouvré.  2679. 

Boite,  2080,  3022. 

Boiteux,  308,  4422. 

Bon.  309  à  344,  595,  801.  838.  1198, 
4227,  4257,  4463,  4510, 1516.4576, 
1690,  4747,  4734,  4756,  48i8,4886, 
4937,  2017,  2048,  2053,  2080,2400, 
2101,  2416,  2194.  2245,  222ti,2333. 
2400,  2417,  2529,  2550,  2593,2622, 
2665,  2670,  2701.  2752,  2862,  3104. 
3455. 

Bond,  498. 

Bonheur,  315  à  320,  466,  4388,  2213. 

Bonhomme,  545. 

Bonjour,  12,  324,  2552. 

Bonnet,  322  à  326,  578,  4920,  2929. 

Bonté,  221. 

Bord,  4757,  2235. 

Borgne,  458,  459,  327  à  331,  758, 
2609. 

Borne,  2816,  2870. 

Bosse,  2374. 

Bossu,  332,  2650. 

Botte.  333  à  336,  449,  549,  675, 
2097,  2677. 

Bouc,  337,  338. 

Bouche,  84,  227.  339  à  357,  404,  580. 
8»4,  4033,  4064.  4066,  4068,  1496, 
4654,  4685,4839,  4840,  2121,2(87, 
2305. 

Bouchée,  408,  924,  2070. 

Boucher,  460,  2793. 

Boucherie.  644. 

Boucle,  639.  2S78,  2S79. 

Bouder,  3084. 

Boudin,  709,  2788. 

Boue,  172*,  358,  358%  359,  621,4205. 

Bouger,  330. 

Bouilli,  2140. 

Bouillie,  364,362,  514,2144. 

Bouillir,  873,  953,  977,  2665,  2871. 

Bouillon,  363  à  370,  456,  977,  4437, 
4909,  2050. 

Boulanger,  374,  403,  403%  743,  2547, 
3063,  3468. 


Bouleverser,  372. 

Bouquet,  1085. 

Bourgeois,  373. 

Bourgeonner,  4  474. 

Bourgmestre,  2149,  3167. 

Bourrer,  2642. 

Bourse,  213,  351,  374.  375,  781,  962, 

Bouse.  4324,  2961.2985. 

Bout.  376  à  378,  473,  907,  4887,2091, 

2206.  2363.  2669,  2760,  2928. 
Bouteille,  467,  261,  375,  379  4  381, 

2740. 
Boutique.  382,  383. 
Bouton,  384,  1444,  4446,  2408. 
Bouvier,  2782. 
Boyau,  50,  385,  386,  2988. 
Braillard,  387. 
Branche,   409.   114,  388  i  393,  393% 

2064,  2269. 
Branler,  394.305,4746. 
Bras,  390  à  401,  484,  454%  925,1059, 

4499,  4908. 
Brasser,  402. 
Brasserie,  4489. 
Brasseur.  403,  403%  404. 
Brave.  315.4414. 

Brebis,  183.  405  à  409,  2574,  2660. 
Brèche,  532,  2685. 
Bretelle,  440. 
Bride,  559,  566. 
Briller,  2081. 
Brique,  4  48,  449,   411,  1556,2171% 

2350. 
Briser,  1789. 
Brizelte,  192. 
Broche,  293,  412  à  414,  1735,  2306, 

2630. 
Brosser,  3085. 
Brouel,  415,  446,  2432. 
Brouette,  94,  217,447. 
Brouiller.  4063,  4826,  2034,  2764. 
Brouter,  887. 
Broyer,  4493,  4749. 
Bruit,  448,  419,  2069,  2962. 
Brûler,  420,  421.  421%  473,  872,  880. 

886.948,  1292,  1984,  2409,2648, 

2664,  2701. 
Brûlure.  206. 
Bûche,  2472. 
Buis,  454 . 
Buisson.  422,  423,  1145,  4448,  4451, 

4939. 
Bure,  2462,  2953. 


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509  - 


Cabaret,  86. 

Cuburetier.  iÛ3,  42  i. 

Cacher,  985,  li20,  2237,  «808,  2991. 

Catleau,  i)9. 

Café,  il)30,  4200. 

Cage,  423,  4163. 

Caille,  426,  1434. 

Caillebotte,  427,2351. 

Caillou,  368,  428  à  430,   443*,  454, 

2343,2801. 
Calice,  431. 
Camouflet,  432. 
Canaille,  1671,  3167. 
Canal,  433. 
Canard,  434,  2859. 
Canif,  2685. 
Canno,  301. 
Cannelle,  1389. 
Capitaine,  1438,  2659. 
Capucin,  435,  639,  950,  1750,  2828. 
Caquet,  436,  1247. 
Carcan,  3168. 
Caresse,  437,  3067. 
Carie,  1589. 

Carillonner,  438,  439,  2097. 
Carme,  648. 
Carosse,  44^  1421. 
Carotte,  440,  839,  2136,  3017. 
Carpe,  44. 
Carré,  1328,  2778. 
Carreau,  442,  443. 
Carte,  4^15  il  447,  690,  1556. 
Cas,  1991. 

Casaque,  448, 1635*,  2487. 
Casser,  440,  442,  862,   1110.   1276, 

1307, 1519,  1966,  2078,  2141,2222, 

2404,  2420,  2476,  2675, 2710, 27 li, 

Î2893,  2933,  2945,  3107. 
Casserole,  862. 
Cause.  1901. 
Causerie,  1099,1298. 
Cavalier,  449. 
Cave,  450. 
Cendres,  642,  1194. 1221,  1539,1776, 

2301,  2756,  3112. 
Cent  (monnaie),  1619,  2224. 
Cent  (chiffre),  1833,  2007. 
Cercle.  293.  293%  2678. 
Cercueil,  092. 
Cerfeuil,  2281. 
Cerise.  1051,  2580. 
Cerisier,  451,  451'. 


Cerveau,  796. 

Chacun,  2065. 

Chagrin,  108,3148. 

Chair,  452  à  464,  817,  867,  2015,2305. 

Chaise,  905,  2817,  2879. 

Chaleur,  2715. 

Champ,  465,  535, 109G,  1463.  1987. 

Champignon,  329,  1681. 

Chance,  315',  466. 

Chanceler,  2986. 

Chandeleur,  467  à  470,  1559. 

Chandelle,  471   k  474,791,901,982, 

1279'. 
Changement,  1787,  2015. 
Changer,  73,  271,  2309. 
Chanson,  475,  2960. 
Chant,  141,  476. 
Chanter,  793.  1815.  1851,  1861,  2266, 

2497.  2500,  3119. 
Chapeau,  477, 478,618,644,2721,2927. 
Chapelet,  479,  2627. 
Chapon,  1764. 
Char,  480,   490,  1492,   2171,   2323, 

2666,  2667. 
Charbon,  2705. 
Charbonnier,  1477,  2067. 
Chardon,  64,  481. 
Charger,  482,  483,  590. 
Charité,  484,  485. 
Charme  (arbre),  451. 
Charogne,  570. 
Charretier,  486  à  489. 
Charrette,  179,  443%  1491. 
Charrier,  297,  1781. 
Charrue,  490,491,  223  t. 
Chasser,  492,   493,   636,    691,    837, 

120B,  2110,  2589. 
Chasseur,  734,  1630. 
Chat,  280,  364',  494  à  526,  516%  593, 

615,  616,  638,  675,  855,  895,1189, 

1334,  1389,  1391, 1559, 1801,2039, 

2061,  2192,  2410,  2419,  2570,2578, 

2704. 
Château.  527. 
Chatouiller,  528,  2648. 
Chaud,    128,  529,  1268,  1274,  1351, 

1366,  1625, 1684,  1805.  1807,2301, 

2337,  2527,  2863,  2860. 
Chaudeau.  530. 
Chaudron,  531.  839.  2866. 
Chauffer,  298,  532,  872,  1353, 1355, 

1356,  2727. 


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-  510  ^ 


Chausse,  9i0. 

Chausser,  533,  78S,  4897. 

Chaussure,  4520,  9477. 

Chaux,  4367. 

Chemin,  534  à  548,  4059,  2160,  S336, 
2340,  2709,  3052. 

Cheminée,  54,  540,  4990. 

Chemise,  73,550,  551, 894,  4250,1303. 

Ch6ne,454. 

Chercher,  552,1070,4465,  1485,2006, 
2067,  2440,  2323,  2449,  2683,2747, 
2852,  2952,  3014,  3044,  3043,3095. 

Cherté,  4772,  2747. 

Chétif,  508. 

Cheval,  8,  464,  466,  469,234,  330, 
482,  482*,  490,  553  à  574,  570*, 
897,  4143,  1463,  1335, 1685,  4700, 
4731,  4943,  4962,  2462,  2197,2753. 

Cheveu,  67,  575  à  582,  971,  1306, 
2278,2279,  2416,2422. 

Cheville,  583, 3003. 

Chèvre,  37,  337,  584  à  ^88,  585%  599, 
678,  707,  2628,  2777  à  2779. 

Chevreau,  482*,  586. 

Chien,  4,  34,  85,  452,  215,  222,  234, 
460,  502,  545,  536,  589  à  846,  632*, 
635*,  709,  809,  945,  967,  1059, 
4098,  4498,  4244.  4244,  4265,  4442, 

4544,  4559, 1688,  4597,  4627,1660, 
4814,  4907,  2092,  2093,  2449,2170, 
2192,  2193,  2271,  2416,  2418,2444, 
2455,  2487,  2498,2552,  2564,2570, 
2378,  2584,  2621,2628,2720,2864, 
2976,  2978,  3099. 

Chier,  437,  478,  540,  602,  627.  636, 
639,  046  à  663,  656*,  675,  756,845, 
894,  894,  898,  908,  919,  963.  980, 
1193,  4275,  4698*,  4743,  4756, 
4758, 1866,  4913, 4978,  4978*,498l, 
2300,  2354,  2556,  2789,  2807.3421. 

ChiflTon,  664,  4345. 

Chiffre,  3173. 

Chique,  4902. 

Chiroux-grignoux,  665,  2787,  3090. 

Choisir,  666,  948,  4720. 

Chose,  667,  671,   4484,  4227,  4232, 

4545,  1734.  4750,4980,  3105,3166. 
Choux,  73,  321,  441,  668  à  679,  707, 

4489,  4588,  2556,  2802,  2860. 
Ciel,  47,  35*,  348,  680  à  683,  2074, 

2300,2744,2715. 
Ciment,  1267. 
Cinquième,  2667,  3056. 
Ciseaux,  2554. 
Citerne,  4637. 


Civière,  93. 

Clair,  4063,  1067,  1090,  4403,  4812' 

2257. 
Claque,  4273. 
Clé,  684,  684%  2466. 
Clerc,  685,  686,  922,  923,  927,  927*, 


Clin-d'œil.  4923. 

Cloche,  687,  688,  2466. 

Clocher,  689. 

Clopin-Clopan,  690. 

Clôturer,  4530. 

Clou,  691  k  696,  4264,  4267,   4783, 

4942*,  2254,  2809,  2978. 
Clou  (poids),  144. 
Clouer,  695*. 
Cochon,  142,  320,  444,  505,  561,  697 

à  746,  708',  741*,  4007,  4096,  43lfl, 

4406,  1438,  4672,  4820,  1841,4859, 

4942,  2240,  2455,  2477,  2659,2695, 

2987,2989,  3056,3124. 
Cœur,75,344,a42,747à725,l679,2027. 
Cognée,  726  à  729,  1450. 
Coiffe,  730,  2835. 
Coiffer,  247, 1393. 
Coin,  2610. 
Colère,  4914. 
Coller,  734  à  733,  4038,  4048,  1397, 

3416. 
Collier,  474*,  559,  59t,  626. 
Colombophile,  734. 
Comète,  4165. 
Commencer,  485,  735. 
Commère,  4022. 
Commission,  4247*. 
Compagnie,  226,  736  à  738,  738*,2287. 
Compère,  1022. 
Compliment,  739,  740. 
Comprendre,  504, 1420,  2188,  2840. 
Compte,  741  à  744, 4835,  2549. 
Compter,  449,  296,  745  à  750,  4028, 

4566,  2046,  2419,  2425,  2437,2473, 

2588. 
Condamner,  751. 
Condition,  4775. 
Conduire,  208,  566,  574,  4829,  4954, 

2344,  2364,  2884,  3069. 
Confesser,  968,  990,  4834. 
Confession,  752,  753. 
ConBance,  838. 
Confier,  754. 

Confrérie,  446,  755,  2702. 
Connaître,  756, 4034, 4339, 4414,4697, 

4889,  2022,  2242, 2243, 2247,  2407, 

2677,  2689,  2692,  2749,  2894. 


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-  511  - 


Conseil,  iOll. 

Conseilleur,  72>7. 

Consentir,  i018. 

Conserver,  ^^ 28, 1947. 

Consoler,  ti67. 

Conte,  75S,  7fi9. 

Content,  505,  760  à  7G3,    176S,  1789, 

2513,  3156. 
Conter,  750. 
Contrefaire,  3053,  3122. 
Convenir,  764. 
Conversation,  1247. 
Copeau,  300,  765,  889. 
Coq,  766  k  770,  1979,  2500,  2508. 
Coquemar,  266,  771,  953. 
Coquille,  1200. 
Cor,  675,  772. 
Corbeau,  843, 2299. 
Corbillon,  2015. 
Corde,  392,  773  à  780,  1094,  1410, 

3043. 
Cordeau,  891. 
Cordon,  730,781,2877. 
Cordonnier,  782,  782*. 
Corne,  87,  287,  338,  185,  585%  788, 

781,  970,  977,  985,  1635, 1635*. 
Corneille,  785,  786. 
Corps,   396,   787,   788,   1723,   Sl89, 

2218,  3116. 
Cote,  789. 
Côté,  1315,  1590,  1771,  1975,  2304, 

2346,  2796,  2797,  3008,  3072. 
Côtes,  732,  2185. 
Coton,  790,  1308. 
Cou,  482%  778,  1526, 1678. 
Couche,  843. 

Coucher,  791,  792, 1676,  1641. 
Coucou,  184,  227,  793,  2543,  2841, 

3113. 
Coude,  1036. 
Coudre,  384,  1044,  1736. 
Coudrier,  451. 
Couler,  1060, 1064. 
Couleur,  157,1(89,  2067. 
Couleuvre,  462,794,  4  423. 
Coup,  601,  632%  795  à  806,  947,  964, 

987,  1232,  1309,  1508,  1511,1592, 

1592%    1838,    2001,  2002,   2198, 

2279,  2328,  2331,  2338,  2652,2685, 

2713. 
Couper,  1310, 1439,  2114,  2127, 2767, 

2946. 
Coupeur,  807. 
Couple,  808,  809,  880. 
Couplet,  475. 


Cour,  1368,  1456,  2657. 
Courage,  227,  810,  811,  1679. 
Courir,  534,  558,  592, 812  k  815,1525, 

1550,1633,  1823,  1904,  2017,2590, 

2602,  2740,  2918,  3028,  3032. 
Couronner,  2055. 
Courroie,  868. 
Court,  816, 1561,  2630. 
Courtiser,  817. 

Cousin,  818  à  820,  921,  2170. 
Coussin,  323,  2879. 
Coût,  821. 
Couteau,  218,   291,  727,  822  à  825, 

996, 1592,  2099,  3089. 
Coûter,  826,  827,  1986,  2198,  2874. 
Coutume,  828,  1448. 
Coulure,  107%  829. 
Couturière,  1044. 
Couvent,  830. 

Couver,  427,  2041,  2453,  2741. 
Couvercle,  1797.  2477. 
Couvert,  1656,2912. 
Couverture,  1990. 
Crachat,  831, 1072,  1965%  3045. 
Cracher,  832,  1072,  1965,  1975,  3113, 

3121. 
Craie,  833,  834, 1599. 
Craindre,  2534. 
Crampon,  2167. 
Crapaud,  124,  625,  642,  664. 
Cravate,  835. 
Crèche,  248. 
Crédit,  836,  837,  1773. 
Credo,  838. 

Crémaillère,  839  à  841,  847. 
Crème,  1700,  2179. 
Crêpe,  1988. 
Crever,  236,  2144,  2236,  2287,  2589, 

2632. 
Crier,  152,  601,  798,  843,  844, 1120, 

1983,  2235,  2266,  2507,  3009,3035, 

3038,  3059. 
Croc,  1960. 
Crochet,  2975. 
Crochu,  1026. 

Croire,  2499,  2689,  3111,  3152. 
Croisette,  854. 
Croître,    164,  172,  845,  846,   1158, 

1347, 1427,  1461,  1558, 1559.2072. 
Croix,  8n  à  857,  1688. 
Croquer,  1798, 1996, 2000,  21 41,2963. 
Crosse,  94,  H58,  859,  2068. 
Crotte,  1606. 
Croûte,  258,  441,  609,  860,  861,2133, 

2645. 


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512  — 


Cnicho,  796,  869, 1580,  2141. 

Cnicinx,  863,  864. 

CueiJlir,  2^58,  24S6,  9146. 

CulTat,  86»,  2102. 

Cuiller,677,  866,  2493. 

Cuir,  867  à  871,  870*,  <182,  1820. 

Cuire,  363,  632,  676,  733",  872  à  874, 
1077-,  1161,  1381,  1362,  1357, 
SOSO,  2112,  2313,  2436,  3116. 

Cuisine,  703,  815,  876. 

Cuisinier,  878. 

Cuisson,  1279. 

Cul.  36,  77,  160, 193,  227,  266\  348, 
413,  565,  610,  839,  877  à  915,879*, 
889',  937,  989,  1037,  1145, 1158, 


1194,  1196,  1285, 1300,1349,1364', 
Cul,  1384,1483,1626,1593,1606,1644'. 

1721, 1722, 1765,1923, 1924,1924', 

1970,  1995,  2010,  2045,  2046,21:0, 

2171,  2178,  2244,  2250,  2286,2409, 

2443,  2487,  2iOl,  2514,  2583,2727. 

2794,  2800, 2818,  2926,  2937,3132, 

3133 
Culbute,  1346. 
Culotte,  404,  549,  916  à  920,  1275, 

1303. 
Cure  931 
Curé,'   77Î,   922  k  928,  927*,  1116, 

1508M741, 1761,2375,  2387,2112, 

2765,  2866,  2929. 


Damnable.  929. 

Danger,  930. 

Danse,  99,  220,  439,  tf31,  932,  1828, 

2242. 
Danser.  503,  1356,  1278,  2319,  3015. 
Déborder,  2274. 
Déchausser,  746,  1802,  2200. 
Déchirer,  £33,  263^. 
Découpler,  599. 
Découvrir,  933,  1273,  2483. 
Dedans,  1339,  2145,  2317,  2387,2682, 

2935,  2968. 
Dédire.  934, 1015. 
Défaire.  1303, 1955,  2980. 
Défaufiler,  2011. 
Défaut,  1282,  2131. 
Défendre,  3161. 
Défier,  1060, 1165, 1817, 1880. 
Dégoûter,  713,  922, 11245,  3028. 
Dehors,  1339,  2317,  «387,  2958. 
Demain,  1566,1568,  3101. 
Demande,  935. 
Demander,  547,  632%  936,  940,  1312, 

1405. 
Démanger,  937,  938. 
Déménager,  2466,  2630. 
Démener,  967. 
Démentir,  2850. 
Demi,  628,  1724,2014,22^4. 
Dénicher,  1977. 
Dent.  94.  122,  663,  694,  939  à  946, 

1345,  1379,  1673. 1689.  1696,1662, 

1839,  1971.  2CC0,  2305,  2382,2413, 

3103. 
Dépenser,  1670,  2309,  2749. 
Déplaire,  763,  2377. 


Dernier,  947,  948.  1130,  1634,  1692, 
1923,  1923*,  2013,  2647,  2852. 

Derrière.  2138,  2178,  2584. 

Descendre,  857,  949,  1893. 

Désir,  950. 

Désoler,  90*. 

Dessous,  884,  951,  952, 103S,  1528. 

Dessus,  884,  951,  952,  1034,  2388. 
2940. 

Détruire,  934, 1464. 

Delte,911,  953,  954. 

Deuil,  955. 

Deux,  956,  957,  966, 1017, 1041,1065, 
1127, 1208, 1247, 1362,  1482,1604, 
1720, 1786, 1849, 1863, 1866,1909, 
1936,  2001,  2036,  2071,  2135,2194, 
2265,  2295,  2298,  2338,  2554,2572, 
2573,  2664.  2914,  2917,  2929,2992, 
3131,  3172. 

Devant,  2138. 

Devenir,  864, 1179, 1404, 1847, 1942, 
2563,  2684. 

Dévideur,  1863. 

Devoir,  958  à  960,  1210,  1922,  2553, 
2967. 

Diable,  86,  87,  549,  556,  741,  787, 
961  à  990,  996.  1005,  1100.  1247, 
1249, 1266,  1409, 1655, 1694,1740, 
1839, 1993,  2067,  2193,  2200,2600, 
2912.3131,3160. 

Diamant,  1324. 

Dieu,  17.  19,  79.  753,  811,  854,  938, 
986,  991  à  1008,  1177,  1210,  1258, 
1432, 1467,  1478, 1480,  1901,2119. 
2200,  2205, 2215, 2318, 2326, 2535, 
2594,  2762,  2907. 


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-  513  — 


Différer,  2263. 

Difficile,  4785,2581. 

Digne,  2i7l. 

Dimanche.  4010,  4284,  428t%  1408, 
8064,  3065. 

Dîme,  2895. 

Dindon,  4044,2056,2812. 

Diner,  808,  468  2,  4852,2040,2449, 
3085. 

Dire,  54,  464,  688,  780,  4042  à  4024, 
4046^  4176,  4244,  4233,  4235, 
4235',4444, 4626,4661,4843,4850, 
4853,  2007,  2009, 2483,  2189,  2288, 
2627,  2970,  3010,  3029,  3091,  3400, 
3403,  3404. 

Disperser,  670. 

Disposer,  4480. 

Dispute,  4426. 

Docteur,  1025. 

Dodaine,  419,  2274. 

Doigt,  438,  521,  805,  4026  à  1038, 
4443,  4397,2344,  2372,  2564,  309*. 

Domestique,  1696,  4698. 

Dommage,  650,  4039,  2994. 

Donner,  263,  441,  563,  700*,  4040, 
4044, 1083, 4126,  4305,  4344, 4316, 
4405, 1509,  4609,  4647, 1818, 4865, 
2000,  2092,  2418, 2456, 2192, 2257, 


2314,    2442,    2433,    2555,    2989, 

3096,3097,3457. 
Dorer,  2367,  2846. 
Dormir,  497,  669,   707,  1042  à  4046, 

1060,  4671*, 2040, 2024, 20il,  2670, 

2835. 
Dos,  851,  906,  4047.  4405,  2143. 
Double,  4616,  2404. 
Doublure,  4048,  1347,  4640. 
Doucement,  4049. 
Douceur.  4914,  2259. 
Doute,  40oO. 

Doux,  344,  342,  4051,  2203,  2344. 
Douzaine.  4052,  4053,  2268. 
Drap,  4063  à  4068.  4640,  4(î40*,  2724. 
Drap-de-Iit,  4057,  4990,  2346. 
Dresser,  494,  2396,  2623. 
Drogue,  401. 
Droit,  537,  538,  663,  858,  4059,  4100, 

4394,  4395,4422,4547,4784,2621, 

2658,  2684,  2948. 
Ducasse,  4852. 
Duper,  820. 

Dur,  725,  998, 4  625, 2203, 2346,  2944. 
Durable,  4238,  4398. 
Durée,  682,  4367. 
Durer,  4049,  4804,  2406,  2470,  3467. 


Eau,  60,  96,  204,  262,  296,  340,  370, 
434,  524,  566,  582,  614.  748,  884, 
902,  967,  4 060  à 4090, 4060*,  4077% 
4290,4292,4336,4374,4498,4644, 
4675,4724,4779,4844,4846,1942, 
2050,  2074,  2430,  2194,  2204,2367, 
2439,  2442, 2574 ,  2685,  2733, 2826, 
2853,  2865,  3002,  3040,  3467. 

Eblouir,  2029. 

Ebranler,  478. 

Ecaille,  2029,  2048. 

Ecart,  2141. 

Echauffer,  4 094. 

Echelle,  684,  4092  à  1094. 

Echeveau,  4096. 

Echevin,  1702. 

Echine,  4951,2095. 

Eclair,  797. 

Eclairer,  474. 

Ecole,  4096. 

Ecorce,  442,  4032. 


Ecorcher,  794,  4097,4647,4698,2584. 

Ecoute,  4098. 

Ecouter,  472,  978,  4099,  4464,  4939, 

2086,2464. 
Ecrémer,  2233. 
Ecrevisse,  2^06. 
Ecrire,  2073,  2448. 
Ecriture,  82,  2490. 
Ecrivain,  4400. 
ECU,  997,  4401,2626. 
Ecuelle,  631,  4402à  4404,4701,2444. 
Ecume,  369. 

Ecumer,  363,  364,  2482. 
Ecurie.  8. 
Effacer,  4636 
Effilure,  4590. 
Efforcer,  664 . 
Effrayer,  90,  2289. 
Eglise,  879%  4105,  4406,  4106%  4850, 

4854,4932,2244,2288. 
Elégant,  4778,  4986,  3428. 

53 


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—  514  — 


Elever,  6iS,  i846. 

Embrasser  (baiser),  63,  585,  585*. 

Embrasser  (entreprendre),  1107. 

Embrener,  4490. 

Embrouiller,  4093. 

Empêcher,  4592,  2i77,  2582,  2855. 

Empeigne,  349. 

Empire,  4408. 

Emplâtre,  1409,4705,  3004. 

Emplir,  482. 

Empoisonner,  367. 

Emporter,  509,  2756,  2863,  3073. 

Emprunter,  958,  2423. 

Encens,  4406. 

Encensoir,  4440,  4444. 

Enchanter,  2844. 

Enclume,  725,  4442,  1143,  4809. 

Encre,  379. 

Endormir,  2037. 

Enfanl,  60,  476,  546,  546*,  999,  4414 

à  4133,   4203,  4253,   4300,   4512, 

4559, 1846,4962,  2269,  2270,  2891, 

2974. 
Enfer,  4623. 
Enfermer,  4658. 
Enfiler,  2275. 
Enfoncer,  499,  2464. 
Engraisser,   334,   708*,   4700,    4942, 

2946. 
Enjamber,  4559. 
Ennemi,  55,  4434. 

Enrager,  605,  624,  867,  2702,  3026. 
Enrichir,  954. 
Enseigne,  1435,4136. 
Ensorceler,  4800. 
■  Entendre,  622,  677,  687,  4437  b  1139, 

2090,  2488,  2461 ,  2677,  2867,  3105. 
Entente,  348. 

Enterrement,  809,  4787,  3057. 
Entrée,  879,879%  1361,  2489. 
Entrer,  2086%  2194,  3005,  3039. 
Envie,  4140,  2485. 

Envoler,  1 1 63, 1 34  4 ,  206 1 ,  2070, 2600. 
Envoyer,  2999,  3470 
Epais,  575\  4842,  4992,  2435. 
Epargne,  4441. 
Epargner,  4780,  2836. 
Epaule,  437,  437%  4605,  2349,  2981. 
Epeautre,  1437. 
Epée,  1142,4592. 

Eperon,  346,  666,  767,  4143,  2830. 
Epi,  487,  1444,2641. 
Epine,  244,  4445  à  4149,  2661. 
Epine  (arbre),  451,  4843. 


Epingle,  4150  à  4452,  4263,  2467, 
2580. 

Epouser,  586,  644,  4203,  3024. 

Equerre,  1784. 

Ermite,  983. 

Erreur,  742. 

Escalin,  4617,  4853. 

Escampette,  2496. 

Espérance,  4454. 

Espoir,  408. 

Esprit,  788,  4155  à  4158,  1457\ 

Essarter,  1159,  4755,  2701. 

Essayer,  2633. 

Essuyer,  494,  662*.  46i6,  2475. 

Estoc,  1460. 

Estomac,  4464. 

Etable,  564,  564,  4162,  4163,  4658, 
2477,  2532,  2573,  2574, 3035,  3039, 
3059. 

Etaler,  635,  650. 

EUlon,  554,  569,2334. 

Ëtançon,  3125. 

Eté,  468,  1661. 

Eteindre,  421%  2705. 

Etendre,  399,  870,  4307,  2316, 
2623. 

Eternuer,  2545. 

Etincelle,  4464. 

Etoffe,  4640. 

Etoile,  630,  4465,  2707. 

Etoupe,  4466,  4167,  4305. 

Etrangler,  638,  4049,  2507,  2889. 

Etre,  271%  673,  860,  4442,  4468 
à  4176,  4264,  4360,  4443,  4660, 
4979,  2167,  2207, 2220, 2293,  2340, 
2344,  2456,2481,  2488.  2517,2546, 
2649,2686,  2872,  2911,2916. 

Etreindre,  4107, 1399,  2327. 

Etrenne,  4177. 

Etrier,  2315. 

Etrille,  4178. 

Etroit,  882,  2336. 

Etron,  12,  349,  356,  649.  633,  654, 
711,  715,  4104,  1479  à  4193,  1496, 
4200,  4389,  44^5,  4959,  2409, 
3429. 

Etude,  4494. 

Eveiller,  497,  2868. 

Evoque,  926,  4495,  4496. 

Examen,  2177. 

Exception,  2644. 

Excuse,  4  497,  4498. 

Existence,  4377. 

Expérience,  4499. 


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—  515  — 


Fable,  1200. 

Facile,  S5â3,  2905. 

Façon,  1132. 

FagfOt,  214,  301J20I,1202,  4556. 

Faim,  292,  1082,  1203  à  1207,  2l3i, 
2219,  2876. 

Faire,  30%  267,  269.  270,  272,  273, 
387,  625,  537,  849,  850,  877,  960, 
1013,1017,1019,1090,1108,1125, 
1137.  1208  à  1235,  1235',  1240, 
1264,  1277, 1302, 1469, 1475, 1503, 
1506,  1521, 1597,1599, 1600, 16n, 
1645,1659,1661,1685,  1711,1833, 
1859,  1870,  1922,2031,2033,2039, 
2048,  2059, 2078, 2094.  2100, 2102, 
2103,  2106,2107.  2135,  2134,2135, 
2171,  2193,  2193,  2196,  2212, 2267. 
2270,  2279,  2290,  2294,2338,2390, 
2395,  2399,  2428,  2435,  2494,  2523, 
2524,  2580,  2587,  2627,  2642,  2675, 
2698,  2708,  2710,  2754,  2769, 2827, 
2829, 2869,  2870, 2883,  2927,  2942, 
2980,2993.3007,3112. 

Familier,  1236. 

Famille,  1638. 

Faner,  1325. 

Fantaisie,  1220. 

Farce,  1011. 

Farine,  642.  1237,  2680. 

Fatigué,  361,  2738. 

Faubourg,  136. 

Faute,  1435,  2237. 

Faux,  1238,1239,  1259,2712,  2768. 

Faux-pas,  1240. 

Fayence,  635,  635*. 

Femelle,  1732,1825,2190. 

Femme,  193,  255,  682,  782,  1241  à 
1259,1298,1409,1484. 1484',  1485, 
1513,1623,  1685,  1740,1793,1814, 
2856,  2936.  3106. 

Fendre,  579, 1400,  1967,  2470. 

Fenêtre,  443,  2460,  2465,  2771. 

Fenil,  1332. 

Fer,  401,  482*.  835,  1260  à  1270, 
1625,  1782,  2079,  2478. 

Fer  à  lacer,  1263,  2106. 

Ferme,  13',  633, 1271. 

Fermer.  382,  1163,  1923,  2030,  2033, 
2439. 2462,  3002. 

Fermier.  1700. 1877. 

Fesse,  880,  882%  1272  à  1275,  1275*. 

Fôt«,  30,  71,  71*,  1276  à  1281,  1279% 


1281',  1430,  1473,  1722,  2153, 

2690.  2735,  2771,  2899. 
Fétu,  1144,  1282,  1283,  1415,  2069, 

2167. 
Feu,  68,  302,  420',  862,  918,  1027, 

1076,  1084,  1102,  1164, 1262, 1284 

à   1292,   1313,  1356,   1384,    1492, 

1525, 1539, 1625, 1675,  1801, 1988, 

2672,  2706,  2853,  2871,  3165. 
Feuille,  306,  580, 1293,  3056. 
Fève,  1294,  1295,  1364,  2180,  2429, 

2433,  2473,  2722, 
Février,  170',  358',  1296  à  1298, 1529, 

2039. 
Fidèle,  641. 
Fier  (adj.),  841,1299. 
Fier  (se),  1300.  1765,  1899. 
Figue,  481,1301,  1302. 
Fil,  1086, 1303  à  1307, 1736. 
File,  754. 

Filer,  790,1308,  1883,2707. 
Filet,  1310. 
Filet  (pêche),  1309. 
Fille,  965,  1313  à  1316,  1337,1389, 

1420,    1845,     1972,    2269,    2686, 

2806,  3044. 
Filouterie,  1648. 
Fils,  2269,  2504,  2614,  3044. 
Fin,  43,  467,  735.  1167,  1167*,  1317, 

2034.  2276,  2644,  2672,  3115. 
Finir,  735,  1444,  1546,  1575,  2353. 
Flagorneur,  1318. 
Flairer,  604,  1839,  2525. 
Flamand  (langue),  2474. 
Flaque,  1085,  1321,  1803,  2826. 
Flèche,  1322,  1323,  1592. 
Fleur,  467,  1085,  1324,1669,  2837. 
Fleurir,  1325,  1813. 
Florin,  553.  1378,  2066. 
Flotte,  1326. 
Flotter,  265. 

Flûte,  1000, 1327  à  1329. 
Foie,  1330. 
Foin.  23. 164,  204,  247,  1331  à  1334, 

1484',  2706. 
Foire  (marché),  1335, 1472. 
Foire,    653,    654,    807,    1185,    1336 

à  1338,  2006'.  2899. 
Foirer.  890,  1300. 
Fois,   747,  828.    1169,    1632,    1633, 

1721, 1788, 1849, 1863, 1945,  2007, 

2175,  2914. 


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-  516  — 


Folie,  226,  544. 

Fond,  44H9.  1765,  1943,  2479,  2*80. 

Fondre,  1209. 

Fonds,  1339. 

Force.  1340  à  4342,  i706.  2919. 

Forme,  U21. 

Fort,  i3i3,  1344,   1449,  1629,  2491, 

3038. 
Fosse,  153,  684,  684*,  1345. 
Fossé,  293,1346. 
Fossoyeur,  2369. 
Fou,  1347,   4716,  4739,  1741,  2774, 

2785.  2938,2944,3117. 
Fouet,  169,  174,  349,  488,  574,  632, 

4348. 
Fougère,  451,  2925. 
Fouiller,  2728. 
Fouine,  2508. 
Fouler,  675. 
Foulure,  4349. 
Four,   257,  349,   839,  4262,  4350  à 

4357. 
Fourche,  1358,  2334,  2353.  2358. 
Fourgon,  839. 
Fournée,  2123. 
Fournir,  2721. 
Fourreau,  1585. 


Fourrer,  913,  1331,2205. 

Fraise,  671,  711',  1339,  1466,  2258. 

Français,  1360,  3030. 

Franche,  1280. 

Frapper,  246,  570*,  964,  4200,  1362. 

Frappure,  803. 

Frelon,  ly24. 

Frêne,  451,1474. 

Fréquenter,  1363, 1404,  2291,  2570. 

Frère,  2269,  2283,  3162. 

Fressure,  325. 

Friand,  1764,  2804. 

Fricasseur,  1364,  2510. 

Friser,  739. 

Froid,  829,   602,  1081,   1365,   4366, 

4670,  4684  à  4805,  4950,  2853. 
Froisser,  4533,2141. 
Fromage,  250,  253,  1367,  4393,  1437, 

1963,  2110,  2313,  2380,  2441,  2757. 
Froment,  284, 1437. 
Front,  1840. 

Frotter,  518,  580, 1747,  3127. 
Fruit,  1 M . 

Fumée,  68,  1285,  1286,  2115. 
Fumier,  766,  769,  906,  1368  à  1370, 

1700,  204S. 
Fusil,  660,  4370*. 


G 


Gaffe,  4371. 

Gagner,   166,  382,  1372,  4487,  1047, 

2143,2127,2264,2291,2536,3054, 

3141. 
Gaillard,  4373. 
Gaillette.  1374.  4620. 
Gain,  4141,  1375  k  1378,  2046,  2283. 
Gai,  2359,  2458. 

Gale,  409,  624,  841,  1379,  1380,2574. 
Galette,  1122,  1381. 
Galoche,  1960. 
Galon.  1382,  1383. 
Galoppe,  1384. 
Gamelle,  4385. 
Gant,  4386.  4386*,  4387. 
Garçon,  426,  664,  4388,  1389,   2765. 
Garder,  740,  992,  1003,  1101,  1390, 

1824,  1859,  1896,  2056,2450,2529, 

2591    2890. 
Garderobe,  ^3*03^  1301  à  1393. 
Gaspiller,  2119,  2996. 
Gâteau,  1084,  1294,  2131. 
Gâter,  1130,  4156,  1252,  1955,  2044, 

2484. 


Gauche,  1394,  4395,  9624,  9948. 

Gaule,  1999,  2001  à  2003. 

Gazon,  4459,2400. 

Geai,  4396. 

Gelée,  358,  358',  4397  à  14O0. 

Geler,  421,467, 

Gène.  332,  2379. 

Généreux,  440. 

Genêt,  451. 

Genièvre,  1401. 

Genou,  1402,  3087. 

Gens,  488,  315,  316,  634,  4329, 1331, 
1403  à  4414.  4469,  1591,  4858, 
2037,  2257,  2294,2445,  2850,  2911. 

Gentil,  2173,  2292. 

Gerbe,  4415,  1416,  1433,  2641. 

Germain,  819. 

Gibet,  1417,  3163. 

Girouette;,  3074. 

Gile,  4631. 

Glace,  650,  2487,  2710,  2723. 

Gland,  561,  697. 

Glaner,  923,  1096,  1536. 


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-  517  -- 


Glisser,  4594. 

Goguette,  14i8. 

Gond,  4419. 

Gorge,  824,  1420. 

Gosier,  1421.  1422. 

Goujon,  1423. 

Gourme,  1424. 

Goût,  82i,  1425,  1420,  2111,  2129. 

Goutte  (liquide),  1050,  1086,  1427. 

Goutte  (maladie),  1428. 

Goutter,  721,  2389. 

Grain,  172%  187,  947.  1429  à  1431, 

2467,  2684,  2751,  2758,  2925. 
Graisse,  676,  4102,  2409,  2862. 
Graisser,  1810,2211. 
Grand,  1119,  1344,  1695,  1704,  1708, 

1794,  1850,  1851,  2026,  2196,2290, 

2291,  2332, 2383,2401,  2501,  2878. 
Grand-père,  grand'mère,  43, 2032,  2970. 
Grange,  1432, 1433. 1H70,  1805. 
Gras,  177,  260,  697,  708*.  767,  876, 

916,  1225,  1234,  1263,  1434,  1942, 

1942%    2038,    2057,    2075,    2818, 

3019,  3147. 
Gratte-cul,  2662. 
Gratter,  517,  523,    910,   938,   1037, 

1380,  1712, 1955,  2498,  2656. 


Gravier,  2618. 

Grenier,  170*,  441,450. 

Grenouille,  1435. 

Griffe,  552. 

Grignoux,  665,  2787,  3090. 

Gril,  2734. 

Grimace,  30*,  2770. 

Grimper,  451  %  2487. 

Grincer,  209,  480,  2666. 

Grippe-sous,  1436,  2050. 

Grise,  3153. 

Grison,  568. 

Grive,  48,  1437,2052. 

Groin,  1438,  2468. 

Gronder.  1245. 

Gros,  33,  944, 1659,  1838,  2138,2449, 

2935,  3169. 
Groseiller,  451,  505. 
Grumeau,  1439. 
Gué,  1440. 

Guérir,  1499,  1712,  1718,  2243. 
Guerre,  883,  1441  à  1443,  2827,2829. 
Guêtre,  1444,  1445, 1527. 
Guetter,  2533,  2610. 
Gueule,  84, 1355,  1650,  2930. 
Gueux,  631,  734. 
Guignon,  831. 


H 


Habiller,  1408,2163,2726. 

Habit,  620,  644,  1446, 1447,  3792. 

Habitude,  1448,  1449. 

Hache,  727,  796, 1450. 

Hacher,  438,  726,  763. 

Haie,  584,   632%   1451,  1452,    1530, 

1578,   1611,   1671%    1990%   2064, 

2071. 
Haillon,  158i. 
Haine,  2856. 
Haïr,  34,  1453,  2374. 
Hâle,  1804. 
Hameçon,  3118. 
Hanche,  917. 
Hanneton,  97%  79i5, 1040,  1184, 1454, 

2171. 
Harde,  1455. 
Hardi,  1456. 

Hareng,  441,947,2065,  2961. 
Hasard,  1363,  1457,  1458. 
Hâte,  139. 

Haut,  885,  1524,  1540,  2289,  2494. 
Havresac,  386. 


Herbe,  658,  1031,  1431,  1469  à  1164, 

2400. 
Hérisson,  468. 
Héritage,  1376,  3079. 
Heure,  470,  809,  1465  à  1469,  1670, 

18*7,2714. 
Heureux,  316,  1470. 
Heurter,  2421. 

Hirondelle,  2020,  2300,  2544. 
Hiver,  467,  468,  1471  à  1474,  1951, 

2709,2716. 
Hochepot,  321,  8:)9. 
Hochequeue,  1364,  1364% 
Homme,  122,  315%  347,  1097, 1251, 

1475  à  1486,  1484%  1532,  1532% 

1623,1624,  1891,3131,3132. 
Honnêteté,  1  tôl,  1794,  1880,  3087. 
Honneur,  1770,  2259,  3057,  3159. 
Honte,  1487,  1827,  2979,  3051. 
Hôpital,  1346, 1904. 
Hoquet,  1923. 

Horloge,  1488,  1545%  1905,  2569. 
H6tel,  1489. 


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-  518  — 


Hotte,  85i,  2802. 

Houblon,  97. 

Houe,  i490- 

Houille,  1303,  i491  à  1493, 2680,  2786. 

Houillère,  1494. 

Houlette,  230, 1495. 

Houseau,  1496,  3986. 

Housse,  1497. 

Houx,  451. 


Huile,  261, 264,  505, 1289, 1498, 4499, 

1586,  2343. 
Huissier,  2737. 
Humeur,  846,  1699,  1814. 
Humide,    1500,    1805,    1807,    1878, 

2683. 
Hurler,  607,  165f. 
Hussard,  1363. 
Hydropisie,  1502. 


Idée,  t503  à  1506. 
Idiot,  9364. 

Image,  1507,  1508,  1508\ 
Immondices,  2638. 
Impossible,  1509. 
Innocent,  1117. 


Instituteur,  1096. 
Intention,  1510. 
Invention,  1946. 
Ivresse,  2052. 
Ivrogne,   999,   1511   à 
1559,  3013. 


1514,   1511*, 


Jalousie,  190,664,  950,  1515. 

Jamais,  2887. 

Jambe,  131,  400,  719,  1059,  1109, 
1272,  1384,  1516  à  1528,  2314, 
2428,  2594,  2623,  2931,  2963. 

Jambon,  1300. 

Janvier,  1529. 

Jardin,  107,  185,  186,  1295,  1354, 
1530,1531,2330,2532. 

Jarretière,  301,432,  1524,  1527, 1532, 
1532*,  1533,  2428. 

Jars,  1534. 

Jaune,  632,  1535,202». 

Jaunisse,  1535. 

Javelle,  1043,  153>),  1813. 

Jeter,  138,  370,  430.  504,  540,  629, 
684*,  727,  790,  803,885,  918, 1071, 
1187, 1270, 1289,1334.1424,1537,  à 
1540, 1551, 1846,  1920, 1940,1976, 
2019, 2109,  2339.  2349,  2429, 2442, 
2465,  2516,  2559,  2857,  3175. 

Jeu,  278,  472,  614,  1150,  1551. 


Jeudi,  2754. 

Jeune,  110,  249,  608,   612,  664,  943, 

1157, 1551,  1654,  2649.  2719,3119. 
Jeunesse,  248.  1552  k  1554. 
Joie,  116, 1861. 
Joindre,  377,  1673,  1674. 
Jouer,  278,  445,  447,  530.  528*,  902, 

1528,  1519,1555,  1556. 
Jour,  119',  181.  189,  358,  358*,  361. 

470,   549,   791,   1067,  1071,  1281. 

1397,   1408,    1475,    1557   à   1574, 

1808, 1873, 1919, 1985,  3661, 2688, 

2700,3718.8755,  2771,2971. 
Journée,  1152, 1675,1576,2249,2290, 

2575. 
Juif,  1602. 
Juin,  2685. 
Jument,  2331. 

Jupe,  551, 1578,  1579,1611. 
Jurer,  1003. 
Jus  323. 
Juste,  1580,  2083,  2084. 


Labour,  1467. 

Laboureur,  182,  183,  1805, 

1987,  2683. 
Lacer,  24. 


1806, 


Laid,  119*,  1055,  1296,  1476,  1548, 
1581,  1581*,  1582,  1808,  1869. 
2013,  2307,  2308,  2477,  2477*. 
2490,  2671,  2736. 


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—  519 


Laideur,  220,  223,  224,  894. 

Laine,  406,482*,  1583. 

Laisser,  132i,  1413%  1496, 4803,  4871, 

1931,  1977,  2038, 2136,  2144,  2148, 

2261,  2342,  2390,  2409,  2479, 2606, 

2920,  2923,  3140. 
Lait,  699,   1700,   1915,  1958,   2386, 

2863,  3038. 
Lambeau,  1584. 
Lame,  823, 1585. 
Lampe,  438. 1586. 
Lance,  1592*. 
Lange,  652\ 
Langue,  340,  539*,  575,  575*,  1587 

à  1596,   1592*,  1919,   2174,  2468, 

2839,  2856. 
Lanterne,  1182. 
Lapin,  1597  à  1600. 
Lard,    676,    700,    706,    1332,    1601, 

1602,  2077. 
Large,    1432,    1603    à    1605,    1753, 

2877. 
Larme,  132,  1606,  1607. 
Larron,  807,  2024. 
Latin,  1608,  2474. 
Lavement,  614. 
Laver,   354,  359,  1057,  1250,  1638, 

1680,  1949,  2724. 
Lavette,  1593. 
Lavure,  697,  707. 
Lécher,  1036,  1762,  1942, 2370,  2615, 

2619. 
Leçon,  1609. 
Léger,  2060,  2168. 

Lendemain,  1281,  1281%  1567,  2661. 
Lent,  991. 

Lessive,  202, 1610  à  1613. 
Lessiveuse,  955,  1593,  1614. 
Lettre,  852,  1615. 
Levée  (cartes),  1616. 
Lever,  912,  1514,  1576,  1617,  2008, 

2010.  2012,  2847,  2878,  2968. 
Lèvre,  575,  580,  1964. 
Levure,  431,  1279,  1914. 
Liard,  743,  882%  901,  1511%  1618  à 

1621,  1769,2262,2526. 
Lice,  1622. 

Lier,  482%  582,  617,  1527,  1536. 
Lieu,  1291. 
Lieue,  1571. 

Lièvre,  502,  1630  à  1633,  1823,  3023. 
Ligne,  652,  696,  1634,  1635. 
Ligne  (poche),  1637. 
Lignes  (5),  1636. 
Limaçon,  642,  2020,  2096,  3084. 


Lin,  1166*. 

Linge,  1638,  1639. 

Lion,  606. 

Lire,  82, 1642. 

Lisière,  1640,  4640*. 

Lit,  1275,1641,2623. 

Livre,  479%  1642,  1643. 

Livre  (poids),  259,2132,  2132*. 

LOGilLITÉS. 

Allemand,  2227. 

Ampsin,  1430. 

Anglais,  88. 

Ardennes,  1271,2772. 

Ath,  136,  2773. 

BailIonviJle,  1215. 

Baudour,  685. 

Beaurepard,  2618. 

Berdoie,  949. 

Binche,  1408. 

Bizencourt,  75. 

Bornival,  1473,  2774. 

Bouffioulx,  648, 1209. 

Brà,  1472. 

Braine,  1488. 

Canada,  217. 

Chûtillon,  2775. 

Gbènée,  2006*. 

Chiny,  2229. 

Ciney,  1279*. 

Cocagne,  2228. 

Cologne,  2202. 

Couillet,  3123. 

Dignée,  1009. 

Dinant,   648,   1501,  2776. 

Egyptien,  1742. 

Espagne,  527. 

Espagnol,  1153,3030. 

Flamand,   317,  628,   958, 
1319,1320,  2777. 

Flandre,  1326,  2293. 

Flénu,  552. 

Français,  1361,  3030. 

France,  818,  648. 

Franchimont,  2780. 

Gembloux,  1727. 

Glain,  27S1. 

Gozée,  2782. 

Groenland,  1365. 

Hannut,  1005. 

Hermanstein,  1343. 

Hermée,  2934. 

Hervé,  39,  2783,  2830. 

Hesbaye,  1271. 

Huy,  29,  482,  1059, 1501, 
2784. 


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—  520  - 


LOCALITÉS. 


Jérusalem,  9740. 

Jodoigne,  S785. 

Jupille,  3412. 

Lathuy,  2608. 

Leuze,  1044. 

Liège,    43,   648,    4623    ii 

4628,S390.S543,  3618, 

3786  à  1798,  3899. 
Liégeois,  741 . 
Lobbes,  S845. 
Lodelinsart,  3799. 
Louvain,  433,  3077. 
Luxembourg,  3608. 
Lyon,  3133. 
Maestricht,  4435,  3608. 
Malmedy,  3800. 
Malonnes,  648. 
Maubeuge,  4639. 
Milmorte,  3074. 
Mons,  3801. 
Montagu,  543. 
Mourcourl,  75. 
Mussy-Ia-Ville,  3803. 
Namur,  560,  648,  3803  à 

3808. 
Natoye,  648. 

Nivelles,  1981,3809,3899 
Paris,  37,  380,  3390. 
Pays-Bas  (Hollande),  3810. 
Pic-au-vent,  544. 
Prusse,  3543. 
Pumode,  1009. 
Quevaucamps  et  Slambruge, 

3844. 
Rome,    539,    539*,   4475, 

1479,3747. 
Ronquières,  S056, 3843. 


>  Saint  Jean-Geest,  4608. 
»        Souvré,  3813. 

>  SUvelot,  3814,  3834. 
*        Suisses,  437. 

»        Thuin,  3845. 

»         Tournai,  3338,  2973. 

>  Verviers,  543,  3846  âi848. 
»         Virlon,  3849. 

»        Visé,  334,  3056,  3820. 

>  Wallons,  958. 

»        Wavre,  3831,  3833. 
»        Willancourt,  3833. 
Locher,  4360. 

Loger,  830,  963,  4135,  4489. 
Loin,  1049,  1348,  1644,  4834,  4836, 

495i,  3037,  3075,  3355,  3635. 
Loir,  4645. 
Long,  816,  939,    4040,   1560,  4564, 

4569,  4603,  4604,  4759,  3385,3739. 

3755. 
Longtemps,  4049,  3105,  3367,  3170, 

3133,  3467. 
Loque,  603,  899,980,   4167%   1646, 

4647,  2440,  3143. 
Lot,  963. 
Loterie,  4648. 
Lotir,  666. 
Louanger,  4938. 
Louche,  4638,  3873. 
Loup,  133,  399,  405,  589,  606,  607, 

616,  637,  645,  4306,  1649  à  1660, 

1655%  4987,4995,3704,  3833,3030. 
.Lourd,  1596. 
Luire,  4655,  3833,  3834. 
Lundi,  4381,4661. 
Lune,  4,  1663,  4663,  3007. 
Lunette,  67. 


M&cher,  4647,  1664,  1664\ 

Machine,  4665. 

M&cboire,  693,941,4666. 

Maçon,  1944,  3874. 

Magot,  1667,  4668. 

Mai  (mois).   170%  648,  4069  à  4671, 

4674%  4807,  1808,  2683. 
Mai  (planter),  4475. 
Maigre,  477,  876,  4335,  2491,  2368, 

3447. 
Maille,  2033. 
Maillet,  4672. 
Main,   344,    720,    840,    4030,   4141, 


4542,  4673  à  4685,  4700,  1774. 
4934. 1980,  2045,  2071,  2450,3343 
à  2314,  2329,  2330,  3539,  3853, 
3431. 

Maison,  86,  382%  708,  708%  779, 4056, 
4418,  4477,  1686, 1687,  4691,  4701, 
4950,  3459,  3979,  3156. 

Maisonnette,  4688. 

Mailre,  339,  326,  503,  556,  800,  4000, 
4343,  4295,  4516,  1543,  1689 
à  1703,  1698%  1862,  9073,  3144, 
3697,  3889,  2934,  3047,  3048. 

Maîtriser,  4703. 


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—  521  — 


Mal,  i55»  â68,  273,  â7$,  484,  H93, 
iSll,  i!2l8,  iS:2â,  4589,  1704  k 
4724,4796,  4897,2474.  2332,2534, 
2750,  2839»  2872,  2955,  3083. 

Malade,  703,  4725  à  4729, 1824,  2380, 
2937,  3036,  3054. 

Maladie,  4730,  4734. 

MMe,  375,  598, 4732,  4825,  2190. 

Malheur,  4282,  4733  à  4735. 

Malice,  1736. 

Malin,  245,  319,  972,  4016*,  4496, 
4737  à  4742,  2538. 

Malle,  441. 

Maltraiter,  3047. 

Manche  (outil),  727,  727%  1478,  1743 
à  4146. 

Manche,  386,  675,  909,  4151,  1747  à 
1753,  2143,  2446. 

Manchette,  714,  1754. 

Manger,  105,  133,  135,  166.  167,  292, 
336,  362,  387,  403.  403,  482*,  .niO, 
526,  631,  679,  098,  716.  733*,  863, 
940,  942,  966,  970,  974,  977,  980, 
4035-,  4171,1481,4266,  1211,1375, 
14H,  4426,  1431,  1431*,  4468, 
4489,  1588,  1001,4627,4649,1666, 
4676,  1704,1710,1727,  1730,  4755 
k  1762.  4879.  4913,  1016,  4921, 
4996,  2045,  2057,  2082,  2440,2143, 
2445,  2146,  2120,  2424,  2I2î;,2130, 
2131,  2433,  2471,  2375,  2438,1^556, 
2601,  2646,  2619,2729,  2860,2866, 
2873,2890,  30'20,  3026,  3060,3144. 

Mangeur,  4703.  4764,  2171,  2788, 
2190,  2805,  2817,  2894. 

Manière,  507,  2908. 

Manne,  1158,  176n. 

Manquer,  1406,  4107.  2909,  292  i. 

Manteau,  2726. 

Mari^lre,  2465. 

Marchand,  238,  986,  1051,  1706,1767, 
284 1    2833. 

Marchandise,  4766,  4768,  2283. 

Marché  (boutique).  237,  4158,  4769  à 
1772,  1837,  2137,  2624. 

Marché  (trailé),472, 4773  à  4775,  2186. 

Marcher,  810,  845,  4460,  1776  à  1784, 
1829.  2017,  2049,2097,2453,2474, 
2319,2325,2607,  3071. 

Mardi.  4664. 

Mare,  204. 

Maréchal,  725,  4782,  4783. 

Marguerite  (Oeur)  1256,  4784. 


Mariage,  4532,  4785  à  4792,  4785*. 

Marier,  74,  755,  767.  773,  965,  4846, 
4476,  4674,  1788,  47^3  k  4796, 
4  928, 4964, 4972, 4990, 4  990%  2176, 
2640,  2645. 

Marmite,  4797,  2862. 

Marmot,  4798,  2774. 

Marner,  4370. 

Marotte,  4799. 

Marquer,  833,  4800. 

Marron,  4801. 

Mars.  100,  4046,  1802  k  4808. 

Marteau.  796,  4412,  1443,  1809. 

Marteau  de  porte,  4810. 

Masse,  2603. 

Matin,  408,  4223,  4647,  4841,  2008, 
2249,  2468,  3155. 

Matines,  795,  4842.  4963. 

Mauvais,309,340,342,343,  573,  738*, 
802,  845,  846,  875,  4198,  1442, 
4460,  4464,  4463,1464,4466,4540, 
48l3fc  1815, 2005, 2016, 2017,2074, 

2101,  2226,  2363, 2394,  2400,  2550, 
2574, 2593,  2622,  2666,  2670,  2700, 
3009  3017. 

Méchant,  346*,  542,  4513,  4703,  4846, 

1817,2634,2781. 
Mèche,  4848. 
Médaille,  4849,  4820. 
Médecin,  950,4403,  4428,  472'),  1821, 

4904. 
MéOance,  4822. 
Meilleur,  314,  1609,  1625.  4772,4773, 

1860,  2874,2463,3049. 
Mélanger,  416,  2729. 
Mémoire,  1823. 
Menacer,  1821. 
Ménage,  4787,  4792,4825,4826,2645, 

3175. 
Mendiant,  346.  486,  734,  1827,  2766. 
Mener,  539,  4488. 
Ménétrier,  777,  1828, 1829. 
Mensonge,  447. 
Menteur,  1830  à  4834. 
Mentir,  357,  723,  849%  1835  à  4840, 

2102,  2132,  3103. 

Menton,  4840,  4841,  4960,  4964,2045. 

Mépriser,  4236. 

Mer,  293%  4072, 1842,  2844. 

Merci,  4843. 

Merde,  714%  4635%  4844. 

Merdeux.  214. 

Mère,  595,  664,  707, 1447,  4420,4428, 


U 


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-  522  — 


4344,  4592,  4822,  4845  k  4847, 
4946,  2269,  2269,  2824,  28*2,3055, 
3088. 

Mérite,  2210,  2987. 

Mériler,  2953. 

Merle,  1437. 

Messager,  4848. 

Messe,  468,  795,  915,  4020,  4849  à 
4853,  3035. 

Mesare,  443,  424,  4854  à  4856. 

Météorologie,  96,  484  h  488,  446,  467 
à  470,  523,  621,  682,  772,  895, 
4070,  4296,  4297,  4398  à  4400, 
4474  à  1474,  4558  à  1564,  4669, 
4670,  4S02  k  4808,  4812,  4813, 
4910,  4954,  4984,  4987,  1988, 
2249,  2258,  2380,  2897,  2404, 
2683,  2696,  2700,  '2701,  2706  à 
2707,  2709  à  2746,  2718,  2722, 
2723,  2725  à  2728,  2«35,  2864, 
2899,  2912,  3070,  3077. 

Métier,  202,  614,  4412,  4857  à  4863. 

Mettre,  380,  412,  4031,  4032,  4034, 
44  41, 1443, 4149,  4464,  4233,  1262, 
4386,1386',  4387,  4529,4614,  4684, 
4744,1749,1774,4938,  1980,2051, 
2449,  2467,  2472,  2247,  22 i8,  2306. 
2342,  2322, 2326,  2336,  2340,  2372, 
2383, 2385, 2408,  2466,  2567,  2655, 
2746,2754.2869,  2943. 

Meuble,  2737. 

Meunier,  4195,  4864,  2155. 

Meuse,  4070,  4072,  4075,  4080,  4082, 
1458,  4471,  4435,  2019, 2191,2366, 
2879. 

Miche,  635, 1865  à  4867. 

Midi,  108,  4465,  4468,  4879. 

Miel,  4944,  4924,  1924*. 

Miette,  4868,  2297. 

Mieux,  4218,  4236%  1519,4592*,  1640, 
4824,  1893,  4896,  4970,  1987,  2074, 
2Î87,  2396,  2455,  2766,  2843,  2880, 
2887,  2955,  2997,  3050. 

Milieu,  689,  4932,  3064. 

Mille,  4565. 

Mince,  4964. 

Mine,  639,  4548,  4869,  2384,  2769. 

Mineurs  (église),  549. 

Minuit,  4465. 

Miracle,  2689. 

Mirer,  282,  282*. 

Misère,  4857,  4870  à  4873,  2580. 

Miséricorde,  2239. 

Mode,  347,  4220,  4582,  4874,  2222, 
2227. 


Moelle,  4757. 

Moindre,  1720. 

Moine,  987.  988,  1447,  4558. 

Moineau,    1875,    4876,    2299,   2495, 

3027. 
Mois,  91,  4296,  1298,  4502,  4764. 
Moisi,  652. 

Moisson,  923,  4099,  1877,  4878. 
Moitié,  274,  4220,  1669,   4919,  2442, 

2237,2648,  2729.  3444. 
Mollet,  2  >62. 
Monde,  409.  454,  451*,  618,  7U.  913, 

932,  4039,  4407,  4468,  4847.  4879 

à   4886,   4897,  2218,   2373,    2467, 

2672,  2832. 
Monnaie,  4259,   1887  à  4890,   2373, 

2768. 
Monsieur,  486,  734. 
Montagne,  4894.  4892,  2922,  2964. 
Montant,  4032. 
Monter,    451,    556,   557.    571,    4158, 

4863,  4893,4894,2750. 
Montrer,  4895,2094.  3106. 
Moquer,  646,  4121, 1874.  489Hà  1898. 
Morceau,  4207,    1483,    4899,    4900, 

2110,2148,2305.3017. 
Mordre,  5,  339,  600,   605,  645,  634, 

693,  4035.  4590,  4660,  4844,  4907, 

4914,  2174,  2219,  2494,  2568. 
Mort,  65,  464,  473,  366,  562,  702, 

746,   836,  844,  993,    1660,   4761, 

1787,   4790,    4870,   4899,   4901    à 

4907,  2854,  3000,  3136,  3437. 
Mortier,  441. 

Morve,  4908. 1962,  2666. 
Mot,  1909. 
Motif,  1903. 
Mouche,  483,  505,  877,  1548*,  4910  à 

1915,2141,2932. 
Moucher,  4059,  4972,  2324,  2656. 
Moucheron,  4688. 
Moudre,  1948. 
Moue,  1869,  4923. 
Mouiller,  652,  4500,  4647,  2398,  2503, 

2713,  2756,  2859,  2969. 
Moule,  4426,  4916,  2171,  2235. 
Moulin,  839,  4084,  4089,  4237,  4917  i 

4920,  2367. 
Moulin  (meuble),  4883. 
Mourir.  752,  984,   1454,   4157,   4369, 

4452, 1513.  4637,  4673,  4729,4788, 

4906,    4924  à  4928,  4924*,    4964, 

2176,  2380,  2492,  3640,  2876,3058, 

3439,  3144. 
Meusse,  2348. 


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-  523 


Moutarde,  i929,  1930. 

Moutier,  4931,  i932. 

Mouton,  433,  229,  457,  4656,   1910, 

4933  à  4936,  232â,  2323,  Î367. 
Moutonne,  682. 
Mouture,  4936. 
Moyen,  4937. 
Muet,  2481,  3442. 


Muid,  4620. 

Mur,  648,  733,  733*,  832,  1451,  4938 

à  4942,  2343,  3007,  3061,  3143. 
Mûrir,  4947,  4948,  2426,  2427,  2592. 
Museau,  457. 
Muser,  2605. 
Musicien,  734. 


IV 


Nager,  1065,4943,  2233. 

Naître,  478,  4430,4347,  4415,  1574, 

2273,  2938,  2963. 
Nappe,  4944,  2U9. 
Nature,  82, 1449. 
Navet,  697,  4239,  4915,  2865. 
Navette,  2072. 
Nécessité,  4046. 
Nèfles,  4484,  1947,  4948. 
Nègre,  4949. 

Neige,  185,  486,  358",  538,  4669,  3077. 
Neiger,  4950,  1951. 
Net,  892,  2965. 
Nettoyer,  4686.  4687,  2307. 
Neuf,  4502,  2738,  2857,  2862. 
Nez,  107%  4110,  4721,   4826.  1810, 

4952  à  4975,   1965*.   1978',  2177, 

2324,  2413,  2712,  2985,3050,3121. 
Niche,  2477*. 
Nichée,  4976,  4977. 
Nid,  1978  à  1980,  2069,2302. 
Niveau,  2947. 
Nivellois,  1981. 
Noble,  2849. 
Noblesse,  1908,  3016. 
Noce,  788,  1796. 

Noël,  4508,  4569,  4982  à  1988,  272*. 
Nœud.  1989  à  1991. 
Noir,   692,   961,  1374,  4493,  4992  à 

4995,2410,2162,  2362. 
Noiraud,  i;68. 
Noircir,  839. 
Noisette,    1996  k   1998,  2141,  2133. 

2728,  2963. 
Noix,  806,  1283,  4998  à  2006,  2006*, 

2433,  2562,  2728. 
Noix-muscade,  711,  4179,  4283. 
Noms,  958,  2007  à  2040. 

»     Agnès,  283. 

»    Agrippa,  1643. 

»    Arlequin,  3400. 

>    Bailly,  4230. 

•    Baptiste,  2977. 


Noms,  Barrabas,  203. 
Bavière  (de),  4627. 
Bazin,  1663. 
Bouh'lay,  4538. 
Brunehaut,  2941. 
Califice,  651,  4644. 
Camu,  2759. 
Charlemagne,  2342. 
Chariot.  952. 
Clerdint,  20B6. 
Constant,  827. 
Crésus,  842. 
Deguitte,  2066. 
Dejace,  2066. 
Detombay,  444. 
Etienne,  2282. 
Filoguet,  2844. 
Fotriquet,  4690. 
Frenay,  293. 
Gargantua,  482. 
Gilles,  2532,  2533. 
Godart,  2444. 
Govy,  4079. 
Gribouille,  4079. 
Grosys,  1194. 
Gueffrette,  2364. 
Henri,  2532. 
Hérode,  3120. 
Hœnsbrœck,  2542. 
Jacques,  SI  66. 
Jacquet,  705. 
Jauminet,  2586. 
Jean,  827,  4046,  4982,  2645. 
Jeanne,  2645. 
Jésus,  1224. 
Joseph,  2632. 
Judas,  1577. 
Larion,  440. 
Librihe,  372. 
Luc,  42. 
Maguet,  672. 
Hakèye,  4474. 
Marguerite,  1266. 


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524  - 


Nema,  Marianne,  14. 
Marie,  2375. 
Martin,  «540,  23«t. 
Mathieu.  325,  894. 
Matht-Lohay,  2098 
Mathusalem,  3120. 
Mawet,  2748. 
Mon,  1079. 
Noreau,  1634. 
Pacolet,  4800. 
Paquetto,  892. 
Paul,  2651. 
Pende,  173. 
Pétiaux,  16G5. 
Picard,  640. 
Pichou,  622. 
Pierre,  2651. 
Pirson,  2066. 
PSlichinelIe,  1091. 
Poquette,  140. 


Noms,  Poat-mâ,  1721. 

»    Thomas,  484. 

.     Walthère,  1173. 

.     Walhieud'Athin,  2744. 
Nombril,  2011,  201 -i. 
Nonnette,  950,  1687. 
Note,  1885. 
Nourrain,  2013. 
Nourrir,  712,  1825,  1862. 
Nourriture,  1676,  2014,2015. 
Nouveau,  701,  1000,1430. 
Nouvelle,  1030,  2016  k  2018. 
Noyau.  1996,  3129. 
Noyer  (arbre),  864. 
Noyer  (verbe),  624,  831,  1060,  1060% 

1243,  1486,  2019,  2713,  3045. 
Nu,  909,1745,2442,  3094. 
Nuit.  500,  1371,    1561,    1569.  2020, 

2021,  2219,  2468,  2707,  2903. 
Numéro,  2022,  2023. 


O 


Occasion,  2024,  2909. 

Ocre,  2025. 

Odeur,  3085. 

OEil,  65, 155,  328,  1029, 1188, 1282, 

1417,  1470, 1504, 1606,  1054, 1700, 

1757,1969,  2026  à  2040. 2333,  2366, 

2422,  2516,  2610,  2653. 
OEuf,42,454,  882,  1077%  1200,  1727, 

2041  à   2053,   2078,   2433,    2502, 

2506,  2510,  2512. 
OEuvre,  2054,  2055. 
Offrir,  2384. 
Oie,  878,  890, 1189, 1856,  2056,  2057, 

2162,  2506. 
Oignon,  2058,  2059. 
Oiseau,  192,  423,  425,  457,  502, 1 163, 

1913,     1978%     2015,  2060  k  2074, 

2406 
Oison,  2075. 
Olive,  1498. 
Ombre,  241,  468,  2076. 
Omelette,  1122,   2043,    2044,    2077, 

2078,  2227. 
Ongle,  436*,  1954,  2079,  2488,  2674. 


Onguent,  273,  2080. 

Or,  1256,  2081  à  2084,  2373,  2386, 
2411,  2594. 

Orage,  208S,  2397. 

Ordure,  1180, 1190. 

Oreille,  350, 518,  523,  652,  652',  1391, 
1757,  1939,  2086  k  2091.  2(86% 
2139,  2176,  2281,  2567,3082. 

Oreiller,  830. 

Ornière,  487. 

Orteil,  628'. 

Ortie,  679. 

Os,  85,  452,  464,  697,  996,  1070, 
1496,  1655,  1757.  2092  à  2098, 
2141,  2232,  «542,  2562,  2643,2817. 

Oseille  2099 

Oublier,  1227,  1708,  2086,  2622,3168. 

Ours,  2235. 

Outil,  2100.  2101,  2171. 

Ouvrage,  614,  1217,  1679,  2102  à 
2107. 

Ouvrier,  688,  2100,  2101,  2104. 

Ouvrir,  357,  459*,  2037,  2464. 


P.  P.  2108. 
Page,  1456. 
Pan^,  170*,   441,    451,    906,    1284, 


1333,  1416,  1429,  1484,  1484% 
1486,  1876,  1948,  2048,  2109, 
2925,  2928. 


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525  — 


Pain,  280,  252,  4*1,  482*,  492,  722, 
-1205,  1332,  1391,  1437,  1568,l62o, 
1627,  1676, 1763,  1865,  1900,2015, 
2065,  2109  à  2134,  2132%  2881, 
25  n,  2556,  2645,  2755,  3063. 

Pain  d'épice,  2830. 

Paire,  4753,2135. 

Paix,  1443,2136,  31  i2. 

Palais,  2137. 

Palette,  1187. 

Pan  de  chemise,  2 1 38. 

Panais,  133,  403. 

Panier,  60,  99, 1375, 1533, 1770,2051, 
2139  à  2141,  31 12. 

Panse,  1751, 1764,  2026,  2142  à  21 46, 
3125. 

PanUlon,  1018. 

Paon,  1396. 

Pa|>e.  2543. 

Papier,  2147  à  2152,  2190,  2668. 

Pâques,  98,  335,  1301,  1508,  1983, 
198*,  1986,2133,2154,2933. 

Paquet,  851,  2141,  2155  à  2157. 

Paradis,  217,  1001,  1241,  1623,  2015, 
2158  à  2163. 

Parapluie,  2164. 

Parâlre,  2165. 

Pardonner,  2237. 

Paré,  1396,  2166  à  2169. 

Parent,  130,  943,  1415,  2145,  2170, 
2280,  2537. 

Paresseux,  2171,  2172. 

Pari,  2173. 

Parler,  752,  779,  915,  946, 1116, 1 139, 
1386',  1412,  1656,  1655*,  1832, 
2063*,2174àiil83,2m%2474,2526, 
2842,  2880,  2937,  3030,  3086,  3119. 

Paroi,  2184. 

Paroisse,  689,  2185,  2691. 

Parole,  762,  1012,  1481,  1909,  1919, 
2186  k  2191. 

Parrain.  447.  1121. 

Part,  997, 1494,  2192  à  2196. 

Partager,  1982. 

Partie,  2586. 

Partir.  1723,  1925,  2641,  2882,  3068, 
3069. 

Parvenir,  391. 

Pas,  686,  1559,1989*,  2171%  2197, 
2198. 

Passer,  403%1089,  1155,  1474,  1554, 
1693,  1841,  1923,  1989,  1989% 
2085,  2129,  2137,  2199  à  2202, 
2204,  2361,  2431,  2551,  2673,  2885, 
2800,  2909,  3006,  3008,  3037,  3173. 


Passerelle,  2203. 

Passeur  d*cau,  582,  2204. 

Passion,  203,  2854. 

Pater,  2205. 

Patience,  638,  2206. 

Patin,  2207. 

Pfttir.  805,  2208. 

PatrouiIIe,2209. 

Patte,  83,  504,  770, 1287, 1801,2171, 

2210  à  2212. 
Pâture,  107,  107%  2015. 
Pâturer,  465. 
Pauvre,  19,  451,451%  656,  963,1477, 

1787,  1790,    1861,    2060,   2213  à 

2216,  2640,  3l3i. 
Pauvreté,  826,  1872,  2217,  2218. 
Pavé,  198,  353,  2219,  2220,  2279. 
Paye.  836. 
Payer,  52, 131,  954,  991,  1381,  1530, 

1639,   1782,    1888,    1890,   2221    à 

2226,  2377,  2476,  255*,  2624,2674, 

3107.  3168. 
Payeur,  757,  836. 
Pays,  289,  596,    648,    685,   2227  à 

2230,  2567,  2687. 
Paysan,  1981,  2231. 
Peau,   2*3,   561,  870%  1097,  1413% 

1613,   165:>,  2096,   2232  à   2236, 

2281,  2486,3067. 
Peccavi,  2168. 
Péché,  2009,  2237  à  2239. 
Pocher,  41S,  1062,  1637,  3092,  3118. 
Pêcheur,  734. 

Peigner,  577,  677%  696,  971. 
Peine,  168,  297.   692,  1564,  2240  à 

2243,  2377,  3987,  3062,  3148. 
Pelé,  2244,2246,  2487. 
Pôle-môle,  2246. 

Peler,  1945,  2437,  2448,  2817,  3089. 
Pèlerin,  2247  à  2249. 
Pelle,  1974,2250. 
Pendable,  929. 
Pendre,  394,  774,  776,  779.  840,  896, 

1019,     1021,    1693.    1721,    1766, 

1964,  1969, 1981,  2261,  2356,2654, 

2838,  3169. 
Pêne,  1032,2252. 
Penser,  269.  1313, 1604,  1711,  1817, 

1860,   1889,    1962,   2175,    2263  à 

2256.  28*8. 
Pension,  2257. 
Pentecôte,  1629, 1986,  2258. 
Percer,  2095. 
Perche,  3056. 
Perdre,  276,  301,  344,  396,  408,  446 


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-  526  - 


507,  838,  547,  903,  4372,  4487, 
4544,4538, 1532*,  4608,4767,  4821, 
4852,4927,  4992,  2408,2449,2238, 
22S9  à  2266, 2428, 2586, 2658 ,2699, 
2742.  2763,  2909,  2945,  3054. 

Perdrix,  2749. 

Père,  502,  4592,  4882,  2063*,  2425, 
2259,  2267  à  2273,  2824,  3055. 

Périr,  4724,  2274. 

Perle,  2275,  2276. 

Permettre,  2277. 

Perruque,  2052,  2278,  2279. 

Perruquier,  2637. 

Persil,  675,  2280,2181. 

Personne,  2282,  2557,  2979. 

Perle,  452,  2243. 

Peser,  2284,  2285,  2527. 

Pet,893,4260, 1337,4923,  2286,3121. 

Peler,  381 ,  554,906, 2287, 2288, 3120. 

Petit,  33,  933,  997,  4449,  4133,  4657, 
4695,  4708,  4838,4851,  4862,2069, 
2080, 2496, 2289  à  2292, 2297, 2332, 
2383,  2*04,  2438,  2449,2878,  3169. 

Pétrin,  4081.  «293,  2294. 

Peu,  48,  672,  2U36,  2182, 2295  à  2297, 
2992,  2997. 

Peuplier,  247,  454. 

Peur,  305,  521,  883,  919,  4449.  2076, 
2298,  2824,  2924. 

Pic-vert,  2978. 

Pie,  2299  à  2302,  2886,  3 1 65. 

Pièce,  1887,  2425,  2303  à  2344. 

Pied,  462,  504,  528,  528',  533,  560, 
947,  4147,4187,  4253,  4287,  4392, 
4459.1470,4503,  4615,4731,4899, 
4968, 2200, 231 2  à  2337,  2354, 2385, 
2445,  2477,  2945,  2950. 

Pied  (mesure),  544,  549,  792. 

Pierre,  370,  540,  643,  652,  660, 4042, 
4074,  4075, 4400, 1556,  4780,  4925, 
4938,  2338  à  2350,  2925. 

Piétiner,  2351,  2352. 

Pieu,  395,  4472,  2353  à  2356. 

Pigeon.  4544,  4687.  4825,  4914,  2429. 

Pile,849,  852,  4818,  2851. 

Pilule,  2357. 

Pincettes,  2358. 

Pinson,  2359. 

Pinte,  4047,  2054. 

Pipe,  47,  2360,  2361,2806. 

Pique,  945,  2362,  2730. 

Piquer,  521,4445.  4912. 

Pire,  4060,  4518,  4745,  2009,  2867, 
2895. 

Pis,  2363. 


Pisser,  88,  348,  554,  4406,  4244, 4435, 

2141,    2364  à  2367,   2444,    2509, 

2712,  3426. 
Pitié,  1140. 
Placage,  4786. 
Place,  442,  4001,  4852,   4975,  2187, 

253.*:.  3012. 
Plafond,  4332,  2006'. 
Plaid,  2368. 
Plaider,  2369. 
Plaie,  f  04,  2370  à  2372. 
Plaindre,  2463,  2525. 
Plaire,  4220.  4873,  2373  à  2375. 
Plaisanterie,  2890. 
Plaisir,  408,  2045,  2376  à  2379. 
Planche,  4453. 
Planète,  2073. 
Planter,  783,  4347,  2280,  2342,2380  à 

2382. 
Plat,  2383  à  2385. 
Plat(adj.).  4827. 
Plein,  1391,  1433,2052,2136.9445, 

2146,  2642,  2728,  2962,  2973. 
Pleurer,  438,  467,  468,  4244,  4815, 

2028,  2038,  2649,  3064. 
Pleuvoir,  895,  922,  4777,  4973,  1997, 

2386  à   2394,    2700,    2712,  3034, 

3070,  3095. 
Pli,  2392  à  2395. 
Plier,  440,  1537,2396. 
Plomb,  642,4349. 
Pluie,  488,  253,  523,  629,  682,  772, 

4079,   4398,   4610,    2397   il   2402, 

2748,  2835,  3075,  3077. 
Plume.  27,  124,  477,  792,  884,  1396, 

2067,  2403  à  2405. 
Plumer,  49,  625,  2544. 
Plus,  4470,  2216,  2240,  2244,  2347. 
Poche,  442,  962,  4696,  1677,  4683, 

2124,  2406  à  2408,  2423,  2442. 
Poêle,  2293,  2409,  2582. 
Poêle  (fourneau),  4303,  2440. 
Poids,  2411. 
Poignée,  2442. 
Poil,  507,  625,  2443  à  2449. 
Poing,  4035',  4232,  4287, 2420  à  2423. 
Point,  434,  2424,  2897,  3435. 
Pointe,  2881. 

Poire,  1350,  4356,4534*,  242542427. 
Poireau,  2456,  2457. 
Poirier,  2428. 
Pois,  976,  4559,  2180,  2429  à  2437, 

2473,  3429,  3146. 
Poisson,  293*,  444,  455,  791,   1088, 

4649,  2074,2235,  2488  à  2442, 2703. 


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—  527  — 


Poivre,  674,  2443. 

Poix,  73i,  1038. 

Politesse,  2441,  2445,  2534, 2798. 

Pomme,  301,  415,  7i3,  i461,  i953, 

24IGà  2451,  2598. 
Pomme  de  lerre,  97%  1755,  2144. 
Pommier,  2451. 
Pompon,  2452,  2830. 
Pondre,  2042,  2453,  2499,  2505,2512, 

2744. 
Pont,  4089,  2454,  2784. 
Porcelaine,  635,  4789. 
Porcher,  2455,  2915. 
Porte,  4  78,  204,  629,  655,  978,  4032, 

4487,  4471, 4698,  1900,  4904,4988, 

2247,  2248,  2458  à  2466,  2734. 
Porter,  835,  851,  920,  955, 4434, 4  394, 

2021,   2459,     2451,    2454,     2467, 

2566,  2943,  2990. 
Portion,  2468. 
Poser,  2469. 
Poste,  948. 
Pot,  502,  839,  843.  891,  4593,  4944, 

20S0,  2084,   2430,    2437,   2470  à 

2482,  2754,  2862. 
Potage.  1826,  2865. 
Potée,  '2483,  2484,  2868. 
Potier,  2485. 

Pou,  642,  841,  2486  à  2492. 
Pouce,  580,  2493,  2494,  3056. 
Poudre,  2495,  2496. 
Pouille,  2497. 
Poulain,  544,  569. 
Poule,  42,   49,  94,  461,  887,  4045, 

4484,  4559, 1727.  4730,  4845,2045, 

2046,   2162,   2364,   2437,   2498    à 

2543,  2532,  2646,  2647,  2936. 
Pouls,  4728. 

Pourrir,  4239,  2044,  2053. 
Pourvoir,  4478. 
Pousser,  469,  640,  904,   4644,  4644*, 

2514. 
Poussière,  472% 652,  4324,4921,  2545, 

2546. 
Poussin,  4868. 
Poutre,  4282. 
Pouvoir,4004,  4469,  4210, 1553,4724, 

2547  à  2520,  2675,  3068,  3172. 
Pratique,  837,  2f)24. 
Pré,  407,  407%  2522,  2532,  3035. 
Prêcher,  2485,  2523,  2691. 
Premier,  799,  947,  1122,  1362,  1514, 

4785. 4785*,  4912, 4948, 2198, 2280, 

2524,  2525,  2528. 


I  Prendre,  286,  288,  364*,  493,  502, 
546*,  580,  975.  987,  988,  4088, 
4093,  4134,4242,4314,4383,4390, 
4394,  4435, 4549,4662, 4779,4856, 
4875,  4944, 4926,4936,  4974,  2047, 
2421,  2J77,  2314,  2376,  2392  à 
2394,  2412.  2496,  2501,  2526  à 
2531,  2545.  2617,  2658,  2659,2838, 
2846,  2870,  2910,2911,  2921,3004, 
3023. 

Prénom,  2532.  2533. 

Près,  551,1248.  2310. 

Présence,  2534. 

Présent,  59. 

Préserver,  2535. 

Pressé,  812,1231. 

Prêt,  3144. 

Prêter,  343, 1314,  2536. 

Prêtre,  950,  1623,  1687,  2537.  2538. 

Prévenir,  4482,  2539. 

Prier.  2161,2540,  2541. 

Prince,  192,  2542,  2543,  2945. 

Printemps,  2544. 

Prise,  2545. 

Prison,  2458,  254G. 

Prix.  821,  4768,  4886,  2547,  2548. 

Probité,  1549. 

Procès,  2550. 

Procession,  438,  531,  1279. 

Profit,  2244,2551,  3138. 

Profiter,  274. 

l'romener,  1793.  2637. 

Promettre,  2432,  2552  à  2555,  3043. 

Prophète.  2556,  2557. 

Propos,  2558,  2559. 

Proposer,  1480. 

Propre,  892.  1455,  2169. 

Propreté,  2014. 

Prostituée,  123,  550,  1369,  1503, 
3163.  3164. 

Prouver,  2560. 

Provenir.  2628. 

Proverbe,  2561. 

Prune,  1531,  2543,  2562,  2820. 

Puce,  494,  590,  624,  1544,  2564  à 
2570. 

Puceron,  97. 

Puer,  387.  1180,  1191,  1756,  1970, 
2525,  2563. 

Puiser,  862,2571. 

Puits,  1071,  2571,  2572,  2825,3041, 
3042. 

Punir,  2573.  2574. 

Purgatoire,  1623. 


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528  — 


Quart,  1466,  9575. 

Quarteron,  259,  2576. 

Quatorze,  S 180. 

Quatre,   956,   981,  iUl,  1504,  1909, 

2314,  2320,2831,2834. 
Qu'est-ce?  2577. 
Quenouille,  1166, 1(U6\ 
Querelle,  22,  631. 
Queue,  89,  376,   555,  596,  616,  633, 


076,    7C4,   973,    1040,  1287.  1435. 

1628,1655, 4655%  1669,  1814,  2578 

à  2585,  2734,  2869,  3032,   3033. 

3093,  3106. 
Quille,  614,  2586,  2587. 
Quinze,   748,  749,  1571,  2066.  2588, 

2708. 
Quitter,  53,  426,  68«,  1782,  2864. 


R 


Rabattre,  436,  829. 
Raboter,  692,  765. 
Raccommoder,  211,   212,  631,1814, 

1986.  2308,  2350. 
Race,  2402,  2589. 
Racine,  114,2725. 
Racloir.  2590. 
Raclure,  910. 

Raconter,  758,  759.  2591,  2959. 
Rage,  624. 
Ragoût,  2135. 
Raie,  2928. 
Railleur,  1898. 
Raisin,  2592. 

Raison.  750,  2558,  2559,  2503.  2646. 
Ramasser,  326,  2348,  2594  à  2596. 
Rameau,  2699. 
Ramer,  677. 
Ramille,  196. 
Rancune,  950. 
Rang,  705. 

Rapporter,  1061,2714. 
Rapporteur,  2697. 
Rapprocher,  2762. 
Rare,  680. 
Raser,  207, 1944. 
Rassasier,  697, 1762,  2598,  2599. 
Rassis,  2132. 
Rat,  280,  2244 
Râteau,  839,  2600. 
Râtelier,  2015.  2601. 
Rattraper,  393>  2221,2555,  2602,2731. 
Rebuter,  2215. 
Recevoir,  614, 1609,  2614. 
RéchaufTer,  668,  668*. 
Rechercher,  1860. 
Recommencer,  2603. 
Reconnaître.  1941,  2104,  2248,  2563. 
Recouper,  170. 


Recueillir,  2758. 

Reculer,  2604.  3156. 

Recurer,  531. 

Refaire,  1246,  2944. 

Refuser.  936.  2605. 

Régaler,  2606. 

Regarder,  563,  635,  635%  1183,  1196, 
4451,  1461",  1880,  1939,  1952. 
2004,  2036,  2036%  2043.  2177, 
2177*.  2512,  2686,  2607  à  2610, 
2845,  2957,  2982.  3000,  3151. 

Règle,  1547,  2611. 

Regorger,  2612. 

Regretter,  2079. 

Rehausser,  1455. 

Reine-Claude,  335,  2813.  2820. 

Reins,  1125,  1142. 

Rejeton,  422. 

R^ouir,  183,  1805,  1806,  2613. 

Relever,  558,  1123,1841. 

Religieuse,  1256,  2256,  2387.  2614. 

Reluire,  1182,2081.2579. 

Remède,  1704,  1715. 

Remettre,  834, 1567, 2263, 2.'i34.2870. 

Remuer,  236,  1180.  2354, 2356,  2615. 

Renard,  1730,  2592,  2616,  2617,2886, 
3001. 

Rencontrer,  489,  1891,  2209. 

Rendre,  43a3,  718,  1314,  2529. 

Renier.  893. 

Rente,  1271,  1530.  2637,2618,  3146. 

Rentier,  2171. 

Rentrer,  2362,  2564,  3086. 

Renverser,  1884,  2246. 

Renvoyer,  1821. 

Repaître,  2619. 

Repas,  1558,  2620  à  2622. 

Repentir.  1791. 

Replier.  2623. 


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—  529  — 


Répondre,  S634. 

Réponse,  935. 

Reposer,  4223. 

Reprendre,  Uid,  S139,  SS43,  S4i6. 

Reprise,  4786. 

Repu,  962S. 

Resarcier,  2954. 

Résistance,  4340. 

Résonner,  3137. 

Respecter,  200,  2626. 

Ressembler,  45,  624,  704,  702,  720, 
952,  4086,  4557,  1696,  1750,  2066, 
2621,2627  à  2629,  2839, 2871,  3055. 

Ressentir,  4039. 

Resserrer,  4275,  4275*. 

Reste,  4210,  2831. 

Rester,  274%  874.  4393,  4522,  4774, 
2184,2409,  2645,2630,  2757. 

Retenir,  4540,  2286,  2469,  2634. 

Retentir,  2632,  2930. 

Retenae,  3406, 

Retirer,  784,  4450,  2950. 

Retomber,  224(). 

Retordre,  130n. 

Retrouver,  700%  1539,  2265,  $909. 

Réussir,  2633. 

Revenant,  2634. 

Revenir,  37,  1442,  4543,  4933,  2068, 
2125,  2368, 2444,  2442, 2446,  2460, 
2559,  2583,  2635,  2636, 2972,  3458. 

Reverdir,  2384. 

Revers,  4819. 

Ribotte,  2637. 

Riche,  656,  762,  4790,  2214,  2638  à 
2641. 

Rien,  48,  231,  744,  743,  1106,  1406*, 
1213,  4215, 4222, 4228, 1251,  1385, 
4455, 1478,  4536, 4685,  4745, 1769, 
1774, 4795,  4980,  2053,  2443,  2201, 
2202, 2260,2261,  2291,  2536,  2560, 


2595, 2643  à  2645, 2654, 2742,2745, 

2878,  2888,  2925, 2935,  3049, 3174. 
Rigole,  861,  4085,  2594. 
Rime,  2646. 
Rincée,  1087. 
Rire,  49,   425,  482,  528,  528*,  633, 

944,  4767,  2028,  2085,  2487,  2647 

à  2664,  3064.  3400,  3137,  3460. 
Risquer,  2157,  2652  à  2654,  2958. 
Rivage,  647. 
River,  694,  695. 
Robe,  2655. 
Roc,  2972. 
Rogner,  436*. 
Rogneux,  2488,  2656. 
Roi,  458,  398,  818,  1477,  2643,  2557, 

2657  à  2669.  2849,  3163. 
Rois  ifèle)  1569. 
Rompre,  2396. 
Ronce,  2660,  2925. 
Rond,  4328. 
Kongeur,  2847. 

Rose,  04,  477, 1446.  2664  à  2663, 2784. 
Rôti,  420,   2440,   2416,  2444,  2484, 

2664,  2665,  2734. 
Roue,  246,  4947,  2323,  2666,  2667. 
Rouge,  4776,  4784,  1963,2249,  2792, 

2794,  3025,  3080. 
Rouleau,  2668. 
Rouler,  885,  4421,  2348. 
Roulette,  2669. 
Roupie,  1607. 
Roux,  2670  k  2673. 
Royaume,  458. 
Ruade,  560. 
Rubis,  2674. 
Rue,  640,  2234,  2673. 
Ruine,  1787,  2555,  2979. 
Rupture,  2675. 
Ruse,  2642. 


S,  2279. 

Sable,  4282,  2676. 

Sabot,  41 ,  796, 4042, 4333,  2441 ,  2474, 

2666,  2677,  2678. 
Sabotier,  2679. 
Sabre,  4083,  2963. 
Sac,  444,  498,  505,  908,  944,  4631*, 

4936, 2420, 2680  à  2684, 2800, 3442, 

3429. 
Sacrement,  1532,  2685. 


Sage,  4507,  4508,  4794,  1877,  2368, 

2846,  2846. 
Saigner,  2343. 
Saie,  2686. 

Sain,  4726.  2074,  3018. 
Saint,  519,  930,  958.  996,  4004,  1384, 

2161,  2477*,  2687  à  2728,  2928, 

3091. 
Saint  Amand,  720,  2728. 

»  Antoine,  703,  4558,  2695. 

55 


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—  530  - 


Saint  Arnoul,  38,  403. 

Aobert,  :{8,  403. 

Aubin,  269tf. 

Barnabe,  1560,971  !i. 

Biaise,  3697. 

Boniface,  3723. 

Grepin,  3546,  9698. 

Eloi,  3699. 

Georges,  416,  556. 

Gervais,  3700. 

Gilles,  3031,  370i. 

Honoré,  38. 

Hubert,  3703. 

Jacques,  335. 

Jean,   608,    49^3,   4997,    3703, 
3713. 

Lambert,  3006%  2704. 

Uurent,  3705  à  2707. 

Léonard,  543,  1366.  i489. 

Louis,  857. 

Luc,  1474,3060. 

Macrawe,  3708. 

Marc,  416. 

Martin,  3709. 

Mathias,  3740,  3744. 

Mathieu.  3744. 

Médart,  3743,  3743.3785. 

Michel,  830,  3006%  3745. 

Nicolas,  79. 

Pancrace,  3733. 

Paul,  3746. 

Pierre,  36,  380,  994,  3717,3718. 

Remy,  98,  234 i,  3719. 

Roch,808,  4550,  3730,  3731. 

Servais,  3733,  3733. 

Simon,  1940. 

Thibaut,  1740. 

Thomas,  3734. 
Sainte  Anne,  4393. 

Catherine,    217,     1393,    4931, 
2735,  2736. 

Gertrude,  9737. 

Lucie.  4561. 

Madeleine,  3738. 

Marie,  3294. 

Monique.  340. 
Salade,  3729,  2790. 
Salaire,  297. 
Saleté,   359,  960,  4060,  4063,  4490, 

4642,  4638. 
Saloir.  700,  700*. 
Samedi,  4350. 
Sanctus,  3734. 
Sang,  453,  3333,  3733,  3733. 
Santé,  4725. 


Sapin,  454. 

Sarrasin,  4941. 

Sarrau,  4053. 

Sasse,  349. 

Sauce,  401,  366,  353,834.  4305,  4435, 

3059,  2440,  3548. 
Saucisse,  458,  647. 
Faule,  451,3499. 
Sauret,  3734. 
Sauter,   388,  608,  616,  4559,   4845, 

3304,  3604. 
Sauver,  4079,  4403,  1463,  4546,  4714, 

3736  il  3737. 
Savant,  4643. 
Savate,  37,  44,  735,  739,  783%  1897, 

3004,3738,3739.3858. 
Savetier,  3740. 
Savoir,   233,  466,  846,  4543,  4534, 

1503, 1638,  4631,  4905.  3046, 3034, 

2040,  3137,  8483,  3319,  3459, 3480, 

3694. 2741  à 3745, 3748,3874,  3148. 
Savon,  78,  305. 
Science.  466.  1499. 
Scieur  de  long,  4991. 
Seau,  3573,  3746,  3943. 
Sécheresse.  4640,  4643,  4805,  4807, 

4878,  3447,  3398,  3574, 3683, 1747, 

3147. 
Secouer,  445,  3365,  3356. 
Secret,  56,  3748. 
Seigle,  3441. 

Seigneur,  3334,  3749,  3750,  3849. 
Sel,  3730,  3754.  3753. 
Selle,  905,  3733. 
Semaine,    1396,   4300,   4563,   3754, 

3756. 
Semblable,  336,  4030. 
Semelle,  3450.  3756. 
Semence,  3757. 
Semer,  473%  4099,  4873,  3384,  3744, 

3758. 
Sens,  907,  3759  à  3761. 
Sentiment,  4403. 
Sentir,  63,  403,  456,  818,  889,  889% 

890,  1479,4303,3058,  3077,  3337, 

3403,3961,  3449. 
Séparer,  3763. 
Sept.  3763. 
Sergent,  1569. 
Sérieux,  3609. 
Serin,  3399,  3794. 
Serpent,  1436. 
Serpette,  3764. 
Serrure,  3353. 
Servante,  4348,  3765. 


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—  531   - 


Servir,  1197,  1624,  2093,  2766. 
Setier,  4556,  -1864,  1921,  243  i,  2590. 
Seuil,  856,11200. 
Seul.  20.  43.%  738,  747,  ISOi.  HOi, 

1733,  2287,  2345. 
Sève,  113. 
Siffler,  438,  1024,  1552,  1815,  2063, 

2767,  3119. 
Sifflet,  1000,  2638. 
Signature,  2768. 
Signe,  523,  2769,  2835. 
Signer,  2329. 

Singe,  1409,  1740,1890,  2770,2771. 
Singulier,  2763. 
Sobriquet,  2772  à  2823. 
Société,  2287. 
Sœur,  2283,  3162. 
Soie,  2669,  2885. 
Soif,  76,  292,  434,  1082,  1203,  1437, 

2450.  2824  à  2826. 
Soigner,  1700. 
Soin,  1119,  1250. 
Soir,  1569.  1572. 
Soirée,  472. 
Soldat,   1363,    1690,   2793,   2827,   à 

2831. 
Soleil,  241,  468,  1511,  2164,  2279, 

2832  à  2835. 
Solliciter,  3054. 
Son,  85,  2836,  2837. 
Son  (bruit),  687. 
Sonder,  1440. 
Sonner,  1829,3035. 
Sonnette,  2838. 
Sooz.  799. 

Sorcier,  2103,  2193,  2839  à  2842. 
Sorte,  2843. 
Sortie,  1361. 


Sortir,  2086*,  2234,  2460,  2532. 

Sot,   319,    664,    1196,    1256,    1505, 

1739,  1858,  217?,  2378,  2538,2773, 

2814  à  2850,  3050. 
Sottise.  15. 
Sou,  203,  901,  1178,    1378,    1617   à 

1620,  1621,  2851,  2852. 
Souche,  1433. 
Souci,  2655. 
Soucier,  220^. 

Souffler,  285:1,  3021,  3022,  3072. 
Soufflet,  1386. 
Souffre,  46. 

Soufflrir,  183,  788,  2147,  98o4,  2855. 
Souhait,  307,  1807. 
Soulier.  70,  210,  533.  746, 1779,  1899, 

23*^5,  2678,  2738,  2856  k  2858. 
Soupe.  344,  631,  866,  875, 1103. 1909, 

2422,   2i37,   2473,    2859    k  2865, 

288>$. 
Souper,  649,  808,  1279%  1929. 
Sourd,  1672.  1672*.  2472,  2867,  3142. 
Souris,  132,  496,  499,  503,  511,  516, 

516*,  1204,  2868,  2869,  3001.  3005. 
Souvenir,  3066. 
Spectre,  2870. 
Squelette,  2871 . 
Stockfisch,  273,  2872. 
Sucer,  580.  1942*,  2125,  3056. 
Sucre,  12,716.  2873. 
Suer.  2171.  2874. 
Suivre,  1557,  2099. 
Supporter.  2905. 
Sureau,  451. 
Sûreté,  18^2.  2071. 
Surnom,  2772  à  2823. 
Surplus,  2875. 


X 


Tabac,  671,  2179. 

Table,  825.  1676,  1682,  2876,  3163. 

Tablette,  847. 

Tablier,  2780,  2877,  2878. 

Tabouret,  1697,  2340,  2879. 

Tache,  1635*,  3025. 

Taille,  1160,  1226,3168. 

Tailler,  789,  869. 

Tailleur,  2637. 

Taire,  1138,  2174,  2500,  2871,  2880 

Talon,  211,212,  2881. 

Talus,  1594. 

Tambour,  1327, 1329,  2882  à  2884. 


Tamis,  1093,  2885,  3031. 

Tanner,  2486. 

Tante,  1613. 

Taon,  1912. 

Tapage,  2886. 

Tard,  90*,  364*,  798, 1163. 1207, 1212, 
1275,  1275*.  1385.  1458,  1617, 
1769,  2003,2008,  2639,  2887,  2888. 

Tarte,  671,  1489,  2788. 

Tartine,  251.  2889  à  2892. 

Tas,  652.  704,  963. 

Tasse,  2893. 

Taudis,  2894. 


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—  532  — 


Taupe,  2S30. 

Taureau,  287,  375,  S895. 

Teigneux,  i456.  2^45. 

Tel,  2969,2896,  3065,  3115. 

Tempête,  2897. 

Temps,  35, 232,  813,  4039,  1231, 1816, 
1888,  1926, 1948,  2256,  2397,  2399, 
2898  à  2915. 

Tenailles,  2916. 

Tendeur,  734. 

Tendre,  1678. 

Tenir,  394,  581, 903, 1069, 1092, 1114, 
1306, 1462,  1509, 1517,  2218.  2312, 
2318,2354,2681,2917,2918. 

Tenter,  2919. 

Terre,  761,  1470,  1976,  200t)*,  2171, 
2478,  2522,  2920  à  2925,  2939. 

Terrine,  2679. 

TesUmenl,  876. 

Tète,  78,  142,  257,  289,  319,  362,  374, 
478,  578,  717,  830,  900,  907,  963, 
1105, 1255,  1403, 150i,  1626, 1722, 
1819, 1940, 1969,  2406,  2417,  2778, 
2786,  2808,  2851,  2926  k  2945, 
2952. 

Téter,  580,  3056,  3060. 

Telle,  2125. 

Tibia,  2946. 

TinUr,  2087. 

Tire  larigot,  290. 

Tirelire,  2947. 

Tirer,  576,  773,  822,  917,  973,  1094, 
1147,1150,1186,1309,  1801,1971, 
2088,  2495,  2615,  2704,  2892,  2918, 
2949,  3166. 

Tirer  Toie,  3. 

Tison,  4988.  2950. 

Tisonner,  1981, 

Tisser,  202.  2951. 

Tisserand,  2697. 

Toile,  1058. 

Toit,  549,  1245, 1950,  29S2,  3061. 

Tomber,  40\  117, 118,  153,  394,  395, 
429,  433,  504,  646,  683,  685,  882% 
941,  1002.  1088, 1105,  1185.  1269, 
1352,1463,1533, 1544, 1581,  1581'. 
1721,  1839,  1959,  1965,  1905*. 
2029,  2218,  2300.  2345,  2356,2401, 
2427,  2447,  2847,  2920,  2945,2950, 
2953  à  2959,  2964,  2984,  2985. 
3017,  3040  à  3042,  3075,  3103, 
3129,  3150. 

Ton,  2960. 

Tondeur,  486, 1944. 

Tondre,  638,  1583.  1934.  1935,  2050, 
2245,  2754. 


Tonneau,  29,  293.  293*,  1670,  9638, 

2961  4  2963. 
Tonnerre,  182, 183,  1806,  2964. 
Torcher,  898,  899. 
Torchon,  2965. 
Tordre,  1088, 1958. 
Tort,  2966,  2967. 
Tôt,  2010,  2887,  2968. 
Toucher.  1709.  2358,  2969. 
Tour,  969, 1249,  2910,  2971. 
Tourner,  81,  217,  240,  418,  610,  613, 

859,  887,  887%  1795,  2475,  2704, 

3074. 
Toussaint,  2973. 
Toux,  2489,  3044. 
Trahir,  2974. 
Traire,  3031,  3046. 
Trait,  2975. 
Traiter,  2976. 

Tranquille,  1060,  1847,  2977. 
Travailler,   625,   1759,    2054,    2543, 

2978  à  2981,  3113. 
Travers,  44,  821. 
Trébucher,  40,  524,  553,  2347,  2982  k 

2985 
Trèffle,  1299. 

Treize,  i052, 1871,  1894,  2180. 
Trembler,  602,  693,  1293,  2986. 
Tremper,  861, 1205,  2859. 
Trente,  2167,  2644. 
Tripe,  2240,  2987  k  2991. 
Triste,  225. 
Trois,  749,  800,  830,  957,  1127, 1247, 

1409,2133,2754,2992. 
Tromper,  978,   1382,   2534,   2993   à 

2995,  3160. 
Trompette,  2882. 
Tr6ne,  391. 
Trop,  2174,  2295,  2560,  2761,  2992, 

299(>à2998,  3171. 
Trot,  2519,  2999,  3110. 
Trou,  293,  468,  583,  879,  906,  989, 

1473,  2015,  2303,  2304,  2306,  2462, 

3000  à  3008,  3037. 
Troubler,  1067. 
Trouée,  1632. 
Trouer,  1997,  2678. 
Troupeau.  409,  2196,  2574,  3009. 
Trousser,  1445. 
Trouver,  609,  1033,  1034, 1075, 1152. 

1229,  1204, 1321,  1463, 1536. 1577, 

1667, 1689, 1694,1803,2101,  2197. 

2302,  «340,  2376.  2477,  2513.  2668, 

2680, 2893, 3010  k  3014, 3099, 3174. 
Truand,  1487. 
Truie,  644,  1426,  8015  à  3017. 


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—  533  — 


Truite,  3018. 

Tuer,  287,  6S4,  836,  975,  HAi,  S*23o, 


3486,  349S,  350S,  2540, 2736,  S827, 
2906,  3019,  3020. 
Tuyau,  3021,  3022. 


U 


Un.  H27,  4168,  1208,  f504,  1522,  1  Union,  1344. 
4523,  2007,  2i65,  2917.  Urine,  1728. 


Vache,  286,  288,  321,  427,  586,  697, 
4700,  4815,  2045,  2505,  2520,2578, 
2894,  3023  à  3046,  3058. 

Vague,  2235. 

Vaisselle,  4058. 

Valet,  373,  4299,  4690,  1695,  3047, 
3048. 

Vallée,  4474,4892. 

Valoir,  472,  764,  799,  838,  4183, 
4265,  4283,4482,  4732,  2045,2074, 
2430,  2234,  2263,  2378,  2522, 
2537,  2539,  2620,  2678,  2944,2947, 
2997,  3027,  3049,  3050. 

Vanter,  4575,  2479,  2463. 

Vaurien,  3054  à  3053. 

Veau,  63,  321,  403,  586,  843,  870, 
4066,  142i,  2532,  2659,  2754, 
2799,  2894,  302»,  3035,  3054  à 
3060. 

Veille,  1997. 

Veine,  3061,  3062. 

Velours,  4679,  2242. 

Velu,  874,4424. 

Vendange,  4878. 

Vendeur,  44. 

Vendre,  463,  403%  478,  549,  877, 
4492,  4344,  2046,  2050,  2233, 
2235,  2436,  2531,  2837,  3063. 

Vendredi,  4574,3064.  3065. 

Venir,  406,  904,  1071,  4074,  4327, 
4354, 1563,  4707,  4733,  2244,2341, 
2402,  2578,  2641,  2677,  2682,2897, 
2900,  2910,  2911,  3066  à  3069. 

Vengeance,  2206. 

Vent,  428,  280,  523,  2401, 2696,  3070 
à  3078,  3433. 

Vente,  3079. 

Ventre,  385,  4006,  4447,  1424,  2023, 
2026,2095, 21 43, 3080  à  3000,  3146. 

Vêpres,  3091. 


Ver,  4066,  4454,  4777,  4956,  1971, 

2501.  2543,  3092  4  8095. 
Verge,  1002,  3096  à  3099. 
Vérité,  357,  3100  à  3105. 
Verrat,  3016,  3106. 
Verre,  424,  530,  692, 1178,  3107. 
Verrou,  1032. 
Verser,  295,  487. 
Vert,  561,  1431*,  1984,  2457,  2592, 

2780,  3147. 
Vertu,  2206. 
Vesce,  2429. 
Vesse,  893,  1025,  1260,  1923,  2643, 

3109,  3110. 
Vesse-de-loup,  329,  887%  1681. 
Vesser,  659,  815,  878,  1275*,  1338, 

1839,  2525. 
Vessie,  526,  3111. 
Vestibule,  655,  817, 1 187, 1698,  2714, 

3112. 
Vêtement,  2168. 
Viande,  502, 1797. 
Vicaire,  928. 
Vice,  2217. 
Vide,  625,  1104,  1770,  2406,  2681, 

2962,  3059,  3113. 
Vie,  1252,  1387,  1905,  1927,  3114  à 

3116. 
Vieillesse,  1553. 
Vierge,  771,  1815. 
Vieux,  249,  54S.  701,  972,  983, 1270, 

1441, 1875, 2080,2094,  2210,  2286, 

2308, 2335,  2719,  2828, 2857,  2862, 

3039, 3102, 3117  à  3120,  3127,3159. 
Vigueur,  467. 
Vilain,  1542,  3121. 
Vilebrequin,  3122. 
Village,  451,  645,689,3124. 
Ville,  808,  879,  3123,  3124. 
Vin,  1073,  1136,  3125. 


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-  «34  — 


Vinaigre,  1914. 

Vingt,  iOS3. 

Violon,  71,  304,  49o,  136, 1839%  3196, 

31S7. 
Visage,   47,    S86,    998,   1955,   1957, 

3076, 3198  à  3133. 
Vite,  40*,   1008,   1019,   1041,    1049, 

1416, 1756,  S016,  SS07,  «514,  S901. 
Vivant,  il 34. 
Vivre,  35,  35\  633, 1154, 1157%  1J03, 

16S7,  165S,  1683, 1761, 1835,1881, 

1884,  S971,  8138  à  3146. 
Voie,  3147. 
Voir,   154,  181,  355,  360,  471,  474, 

536,  848,  989.  1103,  1133,  1383, 

1388,  1438, 1430, 1535,  1655,1657, 

1953, 1957, 1995,  3013,  3145,  3357, 


3363,  3579,  3634,  39t4, 3063,3143, 

3148  à  3154. 
Voisin,  876,  1383,  1860,  3530,  361G, 

8833,  3154  à  3156,  3175. 
Volée,  3157. 
Voicr  (oiseau),  513,  4579,  3073,  3075, 

3403. 
Volet,  3439,  3158. 
Volear,  807,  1456,  1830,  3173,  8159 

à  3170. 
Vomir,  3988. 
Vouloir,  1004,  1358, 1726, 1993,  9518, 

3534,  3596,  3746,  3759,  3068,3174, 

3173, 
Voûte,  680. 
Vrai,  780,  1831. 


Zéro,  8173. 
Zest,  3174. 


Zizanie,  3175. 


FIN. 


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