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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ LIÉGEOISE
DE LITTÉRATURE WALLONNE
DEDXIËMB SÉRIE. — TOHE XVIII.
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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ LIÉGEOISE
DE
LITTÉRATURE WALLONNE
DEUXIEME SÉRIE
nroiis: hlviii
M<&
LIÈGE
IMPRIMERIE H. VAILLANT-CARMANNE
Rue St-Adalbert, 8
1892
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Phllol 42.10
Harvard Oollege Library
May 18. 1822
J. J.LoweU fand
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DIGTIONNAIKË
SPOTS 00 PROVERBES WALLONS
PAB
Joseph DEJARDIN
JPrâsidbmt db la ^ociéri LiéasoisB db J^ittAraturb walloknb
ETUDE SUR LES PROVERBES
PAK •!• SXECBIKR
MEHBBE BOROBAIBB
S"* éditioB coordonnée et considérablcmcnl oogmenlée aTec la collaboration de
JOSEPH DEFRECHEUX
BDUOTBtCAIBE-ABCBIVISTE DE LA DITE SOOÉTt
TOME SECOND
li — Z
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DICTIONNAIRE
DBS
SPOTS OU PROVERBES WALLONS
LAID.
4o81. V'Ià r laid qui tomme, li bal va riv'ni.
LiTT. Voilà le laid qui tombe, le beau va revenir.
Se dit quand on voit tomber quelqu'un.
Jeu de mots (allusion au temps).
Cf. Après la pluie vient le beau temps.
Yakurtb. Après on long laid, on long ba).
(FoRiR. Dictionnaire.)
1582. 1 n'est nin laid, si c'esteut V mode.
LiTT. II n*est pas laid, si c'était la mode.
Certaines choses sont déclarées laides souvent par con-
vention. Àfiaire d'engouement pour d'autres choses.
Il a bonne façon, mais sa mine me desgoute.
(OilDIN. CuriMitez/rançoiset, i640.)
LAINE.
1583. I da qu' iront quèri dé V laine, éyé qui r'vê-
ront tondu. (Bobinage.)
LiTT. Il y en a qui iront chercher de la laine et qui revien-
dront tondus.
Souvent dans une affaire où Ton croit faire un bénéGce, on
éprouve une perte.
Infln» i n*da nié un qui wuidra à pied sec, pasqué n*a lonmin qu'il est s*crit
d'vin r ciel, au d'seûr V Borinage : I da qu'iront quéri dé l' laine, éyé qui r'vèront
tondu. (Armonac du Dorinage. iSAd .)
LAMBEAU.
1584. Chinisse vàt bin rahisse.
LiTT. Lambeau vaut bien haillon.
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— 8 -
L'épithète chmisse (balayure, rognure, ordure), adressée à
une personne, veut dire qu'on la regarde comme étant de bas
étage, dépourvue d'éducation, de bons procédés. A cette injure,
on répond par le proverbe ci-dessus, parce que rahisse, au
figuré, a le même sens outrageant.
TOKTON.
A c*ste heure, qui est-ce ces là ?... Estans-ne à carnaval ?
D'wisse vinet-i ? quïel-i ? d'où vint s'irovet-i chai ?
TATi.
Pa.... c'est.... deax laids chinisse qui v*net de fond dM'Ardenne.
PÉNÊYE.
Chinisse vftt bin rahisse.
TatÎ.
Vite foû d'cial ! Saint-Houbenne !
(Remouchamps. Tdti VperrlquU III, se. 23. 4885.)
Var. Tournai. Si j'sus-t-ein baudet, te n'es qu'eine bète.
LAME.
1585. Li lame kihèye li fôraî.
LiTT. La lame déchire le fourreau.
Se dit des personnes en qui une grande activité d'âme ou
d'esprit nuit à la santé. (Agâd.)
Pr. fr. — La lampe use le fourreau.
LAMPE.
1586. 1 n'y a pus dThôle es riamponette.
LiTT. Il n'y a plus d'huile dans la lampe.
Se dit d'une personne qui se meurt d'épuisement, dont les
forces naturelles s'éteignent. (Acad.)
Expression fig. : Il n'y a plus d'huile dans la lampe.
Il n'y a plus d'encre au cornet.
(OuDDi. CurtotUes françoises. 1640.)
Cité par Forir. Dict.
Ses oûye, à treus qwftrt distindou,
Dihet qu'bin vite i clôret s'cou,
QuM n'y a pus d' l*hôle es l' lamponette
Et qu'i va fer s' dièraine clignette.
(Hanson. Li Hinriade travestèye. V. 1780.)
On aveul vèyou, on pau devant s'moirt, on gros coirbà so rb&bëcine di s'mohonne,
et qwand Tméd'cin aveut dit : «pus d'T hôle es riamponette », on vèya s'ènalri cisse
laide neûre bièsse.
(A. HoGK. Mœurs et coutumet, II. 1873.)
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- 9 —
Charleroi. Ein mëd'cin n'fait né d'mau
I poul bin vos r*guëri d'ein mau d'vinle ou d'enne crampe,
Mais i n^sauret rin fai, quand n'y a pus d'huile dins Hampe.
(Berrus. Ucherurgien Pterard èyei Vméd'cin Blncard, Faufe. d873.)
LANGUE.
1587. Ji rasolMînwe.
LiTT. Je l'ai sur la langue.
Je ne trouve pas te mot, mais il va venir.
Pr. fr. — Avoir un mot sur la langue, sur le bout de la
langue.
Croire qu'on est près de trouver, de dire un mot qu*on
cherche dans sa mémoire. (Agâd.)
Avoir un nom ou un mot sur le bout de la langue.
(OCDDf. CnriosUei françoiset, 1640.)
Haerebat mihi in summis labiis.
(Lejeune. Prov, famil. 4746.)
Yakunte. Ji Ta so Thèchette de ritnwe.
(FOBIR. Dict,)
Mi wèzenne m'aveut raconte qui Tpus vigreuse di totes les société, rawArdez, ji
v'va dire si nom... ji Ta so l'hachette dé l' Unwe... pa VSâcièté d* littérature wallonne...
(Renier. Garnie Mantulet à banquet wallon di 4860.)
NAMUfi. Ohi, c*est ça, ji l'aureûve dit cint côp po onke. J'avais c'nom là sus.
rilnwe et ji n'poleûve chaire dissus.
(Marmite, Gazette. 4880.)
4588. Dinar s' lînwe àx chin.
LiTT. Donner sa langue aux chiens.
Renoncer à deviner quelque ciiose. (Agad,)
Pr. fr. — Jeter sa langue aux chiens.
Jetez- vous votre langue aux chiens ?
(SÉVIGNÉ. Lettre sur le mariage de la grande Èlademoitelle.)
Yariautb. J'a magnt de V jotte assez.
(FoRiR. Dict. 4860.)
Vos n* sftrtz co m&ye adviner
Çou qui l'aute joù m*a-st-arrivé.'
Vos v' damn'rlz qu* vos n'el trouvVlz nin,
I v' fièrent d'ner vosse Unwe ftx chin.
(Bailleux. U côp éP solo. Chanson. 484S.)
Durand.
C'est-st-on monde ritourné, ji n'y comprinds pus rin ;
Ossi dispôye longtimps, a-je diné m* Unwe k chin.
(Delchef. Les deux neveux, l, se. 4. 1859.)
Grahay.
advinez qui m' sécha d'embarras?
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— 10 -
BilwlR.
Ji Uppe mi Itnwe ft cbin.
(Alcide Pryor. Çou qu'eit'thè* fond de pot. i864.)
Babette.
Dinez vosse Ilnwe ft chin, vos pierdez vosse timps là.
(Remouchamps. Le* amour Wà Gèrd, I, se. 8. 1875.)
Nivelles. Je n' donnVoa ni co m' langue aux cht.
1389. Li lînwe vis batte todi so V dint qui v' fait
de ma.
LiTT. La langue vous bat toujours sur la dent qui vous
fait mal.
Se dit d'un chagrin, d'une douleur que les circonstances
viennent sans cesse raviver.
JoDOiGifE. Li Ilnwe mousse todeu dins I* dint qu*à one chabotte.
1590. Avu ine Ilnwe qu'ennès va à flibotte.
LiTT. Avoir une langue qui s'eHiloche.
Se dit d*une personne bavarde à Texcès.
Vauakte. Elle a 'ne boke qui bagne ftx qwatte coslé.
Variamtb. Bièth'mé.
Elles ont des jalve di cantiniére,
Des Ilnwe qwabante àx qwatte costé ;
HoAye ji n'voux pus fer Tcuisiniére.
(Willem et Badwexs. Pèchl rachUé, Se. 4. i88S.)
Var. Verviers. Mais surtout nu t'fais nin sd
Ga tu tins des mauvas propos,
Ta latwe es va à fraugne
Et si tu cbante, nu brais nin baut,
Su c* n'est Tebanson des augne.
(Chaniom patr(otique$, i788. DulUtlH, S« série. T. VI.)
Var. Jalrat. Li M archard.
Il ftreut eo ml valou di râyt Tlalwe ftx barbis ; c'est-st-ine mècbante almène qui
taye di qwate costé.
(Xhoffer. Les deux êoroche, II, se. 8. i86S.)
1591. On n'pout nin espêchl les gins dïer aller
leu Ilnwe.
LiTT. On ne peut empêcher les gens de faire aller leur
langue.
Il faut nécessairement que les personnes parlent, soit en
bien, soit en mal ; mais plutôt en mal.
Nahur. On n*pout nin espèebl les gins de fer peler leu Ilnwe.
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- 11 -
1592. On côp d'itnwe est pé qu'on côp d'èpèye.
LiTT. Un coup de langue est pire qu^un coup d'épée.
La calomnie fait plus de mal que la violence.
Pr. fr. — Un coup de langue est pire qu'un coup de lance.
Cité par Forir. Dict.
Vaburtes. V&t mt on côp d'ëpèye(di coûtai) qu'on côp d'màle llnwe.
On côp d' coûtai vftt mi qu'on côp d' llnwe.
(Remacle. Dictionnaire.)
Tatenne.
Awet, mais on côp d' linwe fait pus d'mà qu'on côp d'sàbe, et qwand 'ne jône
fèye a l'vint es visège, elle est bin vite tapèye à rin.
(Willem et Bauwens. Le» tourciveux. Se. 3. i88!2.)
Marche. On côp d 'llnwe est-st-on côp d'èpèye.
Namub. I vaut mia on côp d' coûlia qu'on côp d' Itnwe.
Var. Namur. Llnwe n'est nin flèche, mais n' trawe qui mia.
Tournai. I fréot pinte s' mopère et s' mamère avec s' langue.
Pr. valaque. La langue n'a pas d'os, mais elle brise les os.
Basse-Allemagne. — Seine Zunge ist schârfer wie ein
Schwerdt (?) ^
1593. Elle a 'ne langue comme enne lavette au cul
d'ein pot. (Mons.)
LiTT. Elle a une langue comme une lavette au fond d*un pot.
Elle parle constamment.
La langue lui va comme le cliquet d'un moulin. — Elle a la
langue bien pendue^ affilée.
(OcDiN. Curio9iteiJrançotse$. 4640.)
Var. Namur. Gomme c^ s' comprind foirt bin, il a one besogne di tos les diale
avou les commère qu'ont V llnwe si bin pindowe et qui n' sait fer taire.
(La Marmite, gazette. — Mitologie Harpocrate i884.)
Charlerol Leu lanque qui va comme enne lavette au eu d'ein pot.
(Bernus. V tortue eyèt les canard. Faufe. 1873.)
Frameribs. Vos avez des lanque comme des lavette au cul d'ein pot.
(BosQUETlA. Tambour battant, 4885.)
Var. Tournai. \ Langue de buresse.
1594. Elle a 'ne lînwe à talus,
Gn'a tôt qui lî ride jus.
LiTT. Elle a une langue en talus,
Il y a tout qui glisse en bas.
Elle est bavarde et surtout indiscrète.
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- 12 -
Mi feomme est case di tôt disdu,
Ji m'es fret qwitte, ji n'èl voax pus.
Po r fer taire, j*a même boubl d*su8.
Si défaut, volez- V el savu :
Elle a *ne Hnwe à talus,
Fàt qu' tôt à fait ride jus.
(Sp/roii, journal. i89!.)
1595. Avu l' lînwe clivant les dint.
LiTT. Avoir la langue devant (en dehors) les dents.
Se dit des gens qui s'occupent des choses qui ne les regardent
pas, qui les critiquent, qui dévoilent des secrets.
1596. 1 n'a nin T lînwe èpastègèye.
LiTT. Il n'a pas la langue empâtée (lourde).
Il sait parler à propos. Il s'explique clairement.
Iron.: c'est un bavard.
Elle n'avent nin V Ilnwe èpastègèye li meskenne di mon Des Tawe, ossi ftrgouwa-
t-elle li vftrlet avou tant d'frankisté, qui cicial dimaoa tôt paffe.
(Magnêb. U Boulotte, 487i.}
Vocial apreume li c6p ftx gèye,
Personne ni hanstve po l'hoûter,
Mais s' Ilnwe esteut èpastègèye.
(Sauie.*L/ baptême dé pUlt Thoumat, Chanson. 4877.)
Varunte. Madame Michel.
Ji v's el plake là tôt franc, po qu'vos Tsèpésse ine fbye,
ii n'a, vos Tsavez bin, nin Tguefliye èpastègèye.
(Toussaint. Jan'neue, I, se. 4'«. 1890.)
Variante. I n*a nin s'ilnwe es s'poche.
LAPIN.
1597. FerrrobetteetPchin.
LiTT. Faire le lapin et le chien.
Remplir les rôles les plus incompatibles.
Li pus sovint, i falléve qu'elle fahe es s'manège li robette et Tchm.
(MAGNte. Battri. 4865.)
TatI.
Po Tcreux, qui nïreut-on nin !
Awet Ji fret Trobette et, s'on vout, ji fret Tchin.
(E. Remouchaxps. TàttVperriquiA, se. 43. 4886.)
1598. 1 s'a fait d'moussi comme ine robette.
LiTT. II s'est fait déshabiller comme un lapin.
Sortir d'une rixe les habits en lambeaux.
Il a été volé comme dans un bois.
Déshabiller ^ terme de cuisine : écorcher.
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— 13 —
Mais si qnëque cagnesse mi toûrmeUe,
Oq d'vins 'ne bitlrèye^ ai j'tomme so l'cas
Di m'fer d*hAitsl comme ine robette,
Ji so mftva, ji so rnÀva.
(A. PidJERf. Blnâhtet mâva. Chanson. iSTi.)
Ph'uppb.
Vos ravisez saint J'han, po Tdoûceâr et Tcosteome :
C'est qu'elle vis a d'hiisst comme ine robette. Quelle feumme !
(Th. Coll£TTE. Quifreût-je ti mi homme moréve f II, se. 5. 18812.)
1599. Fer V robette di crôye.
LiTT. Faire le lapia de craie.
Allusion aux lapins en craie dont la tâte est mobile de haut
en bas de telle sorte qu'ils semblent toujours approuver.
Opiner du bonnet. Être toujours de Tavisde son interlocuteur.
Tatî.
Po-z-avu r creux, s'I fi^t fer li robette di crôye,
Kh bin ! je V fret, parèt ; po 1* creux qui n' fireut-on nin !
(Benouchaiips. Tâtt Vperriqut. l, se. i3, 4888.)
Vektieks. IM, su j* fais I* robette du crôye,
Çu n*e8t nin d'esse mousse^-foftr,
c'est qu* j'a sagne du m* roûv! d' rôye
Dttvins r flllre du m* discours.
(M. Pire. On roûvlue. Ch. Mei amuuues. 4884.)
FaiMEaiES. Autant iesse lapin d' craue, qui dit oui ou qui dit non suivant Tindrou
qu* vos n tapez su s' tiesse.
(BOSQUETU. Tambour battant, 4886.)
1600. Fer r robette.
LiTT. Faire le lapin.
Captiver, séduire ; faire l'hypocrite, le tartufe.
Nosse victoire ftreut-stu complète,
Sins quéque Uol fré qu*ont fait l' robette.
(Lamatb. Les iUetion d* Uge. Chanson. 4839.)
Tofère cial on a si bon,
Qu*on y rWint comme des bons colon.
Et c'est r batte qui Tèpoile
J'el bral, sins fer V robette.
(Àccoreifer Vfietu, Cr&mignon. 4878.)
Ji n' sÂreus fer 1' robette,
Ca ji k*nohe mi mesti.
Et Bèbetb, et Bèbetb,
Est r pus belle de qwârtl.
(Willem et Badwexs. PècM rach'té. Se. 8. 488S.)
LARD.
iCOl. Magniriârd.
LiTT. Manger le lard.
L'emporter. — Porter la dossée.
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- 14 —
Vous n'auriez dit qu'il at mangé le lard.
(LAFONTAmE. VBermiU.)
Matiuas.
Vos fez r mutin, vos v's ëgag'rez on vos qwittrez l' viège, et nos vièrans qut
magn'ret r l&rd.
(Hemadlt. U malignant. II, se. 14. 1789.)
L' ci qu'a l' nom di s' lever t&rd ni s' live mâye malin ; c'est todi lu qu'a magnl
riàrd. (Rehacle. Dici)
Jalhat. MATHi.
Et r gaurd-champèle ravise les couperai ; qwand vos n'estez nin d' leu rôye fioz
si bin quu v' voloz, vos aurez toudi magnl r l&rd.
(Xhoffeb. Les deux soroche, I, se. 4. 1861.)
1602. Ch'est du lard aux juif. (Tournai.)
LiTT. C'est du lard aux (pour les) juifs.
C^est défendu ; c'est un plaisir, une jouissance que nous ne
pouvons nous payer.
On sait que la loi de Moïse défend aux juifs de manger de la
viande de porc.
{Etremeê touniaitiennet, 1885.)
LARGE.
1603. C'est-8t-osst làge qui long.
LiTT. C'est aussi large que long.
L'un vaut Tautre ; se dit de deux choses offrant les mêmes
avantages et les mêmes inconvénients. — Autant ainsi
qu'autrement.
Cité par Forir. Dict.
Basse-Allehagne. — Das ist so lang als breit.
1604. Il est ossi làge qui long.
LiTT. Il est aussi large que long.
Il a l'humeur égale.
Cité par Forir. Dict.
160o. Il est làge mais des s'palle.
LiTT. Il est large, mais des épaules.
C'est un homme peu généreux.
Tournai. I est largue mes des épaule.
LARME.
1606. II a todi l' lame à l'oùye et V noketle â cou.
LiTT. Il a toujours la larme à Tœil et la crotte au cul.
Il est triste, pleurnicheur. — Sensiblerie.
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- 15 —
1607. Ête toudi in larme et in roupis. (Tournai.)
LiTT. Être toujours eu larmes et avec la roupie.
Se dit d'une personne qui se désole sans grand motif.
LATIN.
1608. Piède si latin. (A.)
LiTT. Perdre son latin.
Se dit d'un homme qui a travaillé inutilement à quelque
chose, qui y a perdu son temps et sa peine, (âcad.)
Pr. fr. — Il y a perdu son latin.
En si digne façon, qu'à friper le martin,
Avec la maie tâche, y perdrait son latin.
(Régnier. Sat. iO^.)
Et par elle, le roi Latin
Étant à bout de son latin...
(SCARROM.)
Vinte saint gris ! dit alors Bourbon,
Ji piède cial mi latin, tôt d'bon.
(Hahson. U Hinridde traveêtèyt, Ch. VII. i780.)
Ti vins d'intriprinde ine mâle case,
Et t'es sûr d*y piède ti latin.
(Dehin. U Urne et l'iUrplnt, Fftve. 4S49 )
Namdr. D'peu cinquante an, c'est comme on novia monde,
Mille invention à-z-y piède si latin.
(J. CoLsoN. Eco tu rbon vl iimp$. Chanson. 186i.)
Beadraikg. Di tôt c'qu'i pict Ts i dire
I n'es fiaint causu qu'rire
Et i vèyet qu'à l'An
U y perdet s'Iatin.
(Vermer. Lubaube do capucin» i8G7.)
Nivelles. Main vos savez pourtant que Jean c'est-st-ein gamin
Et qu'à l'berdeler, s'pére a pierdu tout s'ialin.
(Renard. Ut avcniuret de Jean d'Mvellet, Poème. Ch. I. 4857.)
Fraheries. On avou consulté tous les médecin dou monte, mais il avinne tapé
leu tiesse au muret, in conv'nant qu'il y perdinne leu latin.
(BOSQUETIA. Tambour battant. 4885.)
LEÇON.
1609. Li leçon esl mèyeu à d'ner qu'à r'çûr.
LiTT. La leçon est meilleure (préférable) à donner qu'à
recevoir.
Il vaut mieux se trouver dans la position de donner une
leçon, un avis, un conseil, voire même une réprimande, que
d'en recevoir.
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— 16 —
LESSIVE.
4610. 1 n'est mâye risouwé d'ine bouwêye à Taule.
LiTT. Il nest jamais séché d'une lessive à Tautre.
Il n'a pas le temps de prendre une revanche. — II n^est pas
plus tôt remis d*un accident, qu'il lui en arrive un autre.
Cité par Forir. Dict.
FlFUfE.
Awet, monsieu s*plait ml à c'ste heure & c&bftret qu'es s'manège, vos n*estei nin
r'souwé (l'ine bouwèye à Taute.
(Wni^EM et Bacwehs. U galant d'à Fifine, Se. I. i88S.)
Vab. Marche. On n*est nin r'setchl d*one walée,
Qui nos rarrive one giboulée.
Namur. Il estait timps po garanti m' cad&ve,
Do mouss! on n*sa eusse po p*lu m' sauver ;
I faut conv'nu qui n's estans bin esclave.
D'one bouwée à i'aute on n'est nin r'souwé.
(J. COLSOM. U balouge et P caracole, Ch. 48Gâ.)
JoDOiGHE. On n*est ni r'souwé d*one nulée à l'onte.
16H. Mette si bouwêye à des basses hâye.
LiTT. Mettre sa lessive sur des haies basses.
S'abaisser; voir mauvaise compagnie, s'encanailler.
HlMRI.
Nenni, ji n' creurèt m&ye
Qui v' mettrlz vosse bouwèye à des si basses baye.
(Delcbef. Let deux neveux, II, se. 4. 4859.)
On dit aussi, par ellipse :
C'est des trop basses h&ye.
Ji n' responds nin des gins ainsi ;
C'est des trop basses Uiye por mi.
(Dehim. u traie di maye. Scène liégeoise. 4846.)
Por lu, ç'ftreut s'tu ciette
Des bin trop basses hâye di siervi on méd'cin.
(Bailleux. u mulet quij( vantéve dl «* n&bleue. Fftve. 4856.)
Varurte. Ji n' mette nin mes pèce, mes cotte, à des si basses baye.
Je ne voudrais pas épouser cette fille là, ce garçon là.
4612. Esse divins 'ne mâcite bouwêye.
LiTT. Être dans une sale lessive.
Être dans une mauvaise affaire.
1613. C'est r bouwêye ma tante,
Qwand elle sèret sèche, elle séret blanque.
LiTT. C'est la lessive de ma tante,
Quand elle sera sèche, elle sera blanche.
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— 17 -
C'est une chose problématique, sur laquelle on ne peut guère
compter.
LESSIVEUSE.
1614. Ch'est eine buresse sans ieau. (Tournai.)
LiTT. C'est une lessiveuse sans eau.
C'est quelqu'un dépourvu de moyens, soit physiques,
soit moraux.
LETTRE.
1615. A pîd de rielte.
LiTT. Au pied de la lettre.
Se dit de choses qu'on fait exactement ; rien de plus, rien de
moins. — Admettre une chose telle qu'elle est, sans atténuation,
sans observations.
Marèye.
S'i poléve calculer et prinde à pld de Tlelle
Nos chagrin, nos misère, tôt çou qui nos toùrmette,
Nos âriz belle à fer.
(Delaroe. Scène populaire. On spot. 4873.)
Variamtk. Ni prindez nin dins cisse chanson
Tôt cou qu'elle dit à Tlette,
I n'y a noile réque sins exception,
L'ci qu'est rogneux qui s'grette.
(BoiGELOT. Ut ourtd'hoûye. Chanson. 4867.)
Vas. Moxs. L*orde est v'nu d'ià bas in haut, et i s'ra exécuté à la lette, et coûte
qui coûte.
(Letellier. Armonaque dé Mons. 4856.)
LEVÉE.
1616. Vât mi on trait qu'd'esse dobe. (Stavelot.)
LiTT. Il vaut mieux (faire) une levée que d'ôtre double.
Terme de jeu de cartes. — Il vaut mieux peu que rien.
LEVER.
1617. Qui s' lîve tard
Wâgne des patâr ;
Qui s' lîve matin
Wâgne des s'kèlin.
LiTT. Qui se lève tard
Gagne des sous ;
Qui se lève matin
Gagne des escalins.
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-- 48 —
Pr. français. A qui se lève matin,
Dieu aide et prête la main.
Pr. espagnol. A quien madruga
Dios le ayuda.
Pr. contraire. Le bien vient en dormant.
Cité par Forir. Dict.
Vaioaiite. Tôt pourca! qui s'Ilve Urd, ni magne m&ye non chaud stron.
Var. Mabche. S*couchet taurd et s'Ièvet matin,
C'est l'moyen d*ramas8et do bin.
Namua. Li paresseux qui s'icve taurd, je Ta dija dit, ni gangne qui des quaurt,
mais rhomme ginti qui s'Iève matin gangne des skèlin.
(WÉROTTE. Àurmonaque di Nameur, i866.)
Qui dourmits grasso matinado,
Troutara toute la journado.
{ComparaiiOM populaira provençales, Rev. dei langues romanes, i881.)
LIARD.
4618. Qwate aidan, c'est-st-on patârd.
LiTT. Quatre liards, c'est un sou.
C'est une chose jugée, indiscutable, exacte.
1619. C'est comme qwate aidan, on palûrd.
LiTT. C'est comme quatre liards, un sou.
Se dit lorsqu'il n'y a point de différence entre les deux choses
dont il s*agit; quand l'une vaut l'autre.
Lutëce, Paris po qui sait T j&r,
C'est comme qwate aidan, on patArd.
(Hamson. Li Hinriade travestèye, Cb. IV. 4780.)
JoDOiGME. C'est comme cinq censé, deux mastoque.
1620. 1 n'faut nié tant d'iiard pou ein muid d'reffe,
(BoRiNAGE. Hainaut.)
LiTT. Il ne faut pas tant de liards pour un muid de gayet
(gaillettes).
Il ne vaut pas la peine de faire tant d'embarras.
Reffes ou gayet. Terme de houillère. Petites pierres cou-
vertes d'une légère couche de charbon, se vendant à très bon
marché.
Li candidat.
Tu peux ette ein homme éyé co ein hableu ètou, infin i n' faut nié tant d' liard
pou ein muid d' reffe, veux-tu m' moustrer t' bulletin, oui ou bé non?
(Àrmonaqu€du Borinage, en patois borain. 4849.)
i621. Elle vàt pus d' qwârt qui d' palàrd.
LiTT. Elle vaut plus de liards que de sous.
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— 19 —
Elle ne vaut pas grand'chose. — Presque rien. (Qwart,
Liard, le quart du sou de Liège.) On patàrd vât qwate aidan.
Tauaxtb. N'atn ni qwftrt ni paUrd.
(FORIR. Dict.)
LIGE.
1622. Les jônes lèhraî ni songet qu'à jower,
LiTT. Les jeunes chiens ne songent qu*à jouer.
La jeunesse est évaporée, imprévoyante.
Cité par Forir. Dict.
LIÈGE.
1623. lofer des feumme.
Purgatoire des homme,
Paradis des priesse.
Lrrr. Enfer des femmes,
Purgatoire des hommes.
Paradis des prêtres.
Ce proverbe était surtout exact avant 1794, lorsqu'il y avait
à Liège plus de cent églises et couvents.
Regûmem istam communi proverbio vocant: paradisutn
sacerdotum.
(BSRTius. Tab. gioçr. Am$t. 4648. P. 234.)
Cf. Leroux de Lingy. Tom. I, p. 377. Verbo Paris.
c On dit que cette ville est Tenfer des femmes, le purgatoire
des hommes et le paradis des prêtres. L'enfer des femmes, à
cause qu'elles y travaillent plus que dans aucun autre pays,
qu'elles tirent les bateaux et portent, comme des esclaves, la
houille et les autres denrées sur leur dos : on les nomme com-
munément Botresses. C'est le purgatoire des hommes, à cause
qu on dit que les femmes y sont les maîtresses. On la dit le
paradis des prêtres, à cause que presque tout le pays appar-
tient aux ecclésiastiques, dont les canonicats et autres bénéfices
montent à des revenus très considérables. »
{Délicet dei Payt-Bat^ U IV, p. 444, note,)
Li vèye cli Ltge a s'tu todi.
Comme dihet nos grand'pére,
Po les priesse on paradis,
LMnfer po les commère.
(F. L. P. Utjeumme di lAge, 4843.)
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— 20 —
4624. len'aone homme à Lige, qui s'siève du
c'qu'il a. (Saint-Hubert.)
LiTT. II y a un homme à Liège, qui se sert de ce qu'il a.
On aurait grandement tort de ne pas se servir de ce qu'on
possède, il n'y a pas de honte à faire usage de ce qu'on a.
Se dit généralement pour s'excuser de n'employer que des
choses hors d'usage ou de peu de valeur.
On donne parfois à ce proverbe un sens erotique.
162ri. Bien que nous n'en connaissions pas l'ancienne forme
wallonne, nous croyons devoir, tout bien considéré, insérer ici
un vieux dicton liégeois des plus caractéristiques. On sait que les
environs de Liège ne sont pas moins riches en céréales qu'en
charbon et en fer. Les bourgeois de la bonne cité, dans leur
naïf orgueil, disaient : c Nous avons pain meilleur que pain,
fer plus dur que fer et feu plus chaud que feu. »
« Sunt et saxa grandia, fossilia, ad ignem idonea, quse
summo labore et non nisi cum grandi vit» discrimine ex altis
monlibus, atque etiam sub ipso Mosas alveo magnis cavernis
excavato peluntur, atque in Provincias nostras navibus defe-
runtur, pretio in singulos annos excedente summam centies
mille ducatorum. Hune lapidem vulgo vocant carbonem Léo-
diensem, charbon de Liège, Is ubi semel ignem concipit,
paulatim accenditur ; oleo restinguitur, aquâ vires concipit.
Caler ei vehementissimus : quo fit ut Leodienses tria sibi pras
aliis gentibus arrogent, panent, pane meliorem ; ferrum, ferro
durius; ignem, igné calidiorem. »
(P. Bertii Tabularum geogr. contract. libri VU. Amster-
dam, J. Hondius, 1618, in-8, oblong, p. 334.)
4626. Qwand Lîge sYet bin administré
On n'dîret pus li liesse di m* vét.
LiTT. Quand Liège sera bien administré
On ne dira plus, etc.
Il paraîtrait que ce'^sont deux impossibilités.
i627. Trois membres de la maison de Bavière furent à la
tête 'ûe la principauté de Liège au 17* siècle. Leur règne a
donné lieu au dicton suivant :
D*so Ernesse,
On vikéf comme des biesse;
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— 21 —
D'soMaximilien,
Comme des chin ;
D'so Ferdinand,
On majjnîve co s'pan.
LiTT. Sous Ernest
On vivait comme des bêtes ;
Sous Maximilien,
Comme des chiens ; '
Sous Ferdinand,
On mangeait du pain.
Ernest de Bavière parvint à Tévèché de Liège en 1581 ;
c'était un prince clément et libéral ; on n*a à lui reprocher
qu'un penchant trop fort pour les femmes. Ferdinand succéda
à Ernest en 1G12 ; et Maximiiien, après la mort de Ferdinand,
arrivée en 4651, prit les rênes du gouvernement.
(De Villekfagne. Lettre tur deux prophètes, i803.)
1628. Oyeu sli à Lige et ni soyeu mette one quèwe
à one losse. (Jodoigne.)
LiTT. Avoir été à Liège et ne savoir mettre une queue à une
louche.
Remontrance d'un vieux ferblantier à son fils qui était venu
apprendre son métier ù Liège et qui voulait faire le malin.
(Devenu proverbe.)
LIEU.
1629. Eintré Mombeuche eié rPeintecoutte.(MoNS.)
LiTT. Entre Maubeuge et la Pentecôte.
- Dans un lieu indéterminé, inconnu.
(SiGART. DiCt.)
LIÈVRE.
1630. Wisse qu'i gn'a des live, i gn'a des chesseu.
LiTT. OÙ il y a des lièvres, il y a des chasseurs.
Une bonne veine finit toujours par être exploitée. — Une
bonne affaire attire les capitaux. — Où il y a des richesses
naturelles, la spéculation afilue.
Variante. Wisse qu'i gn'a des vache, i gn'a des marchand.
1631. I sét wisse qui V lîve git.
LiTT. Il sait où le lièvre gtt.
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— 22 -
Il sait où il y a quelque chose à gagner ; où il y a une dot à
conquérir.
C'est là où glt le lièvre.
(ODDm. Curiotitez françoUei, 4640.)
Je sais où glt le lièvre.
(MOUÈRE. VÈtowrdi, III, 8C. 7.)
1632. On n'attrape mie deux eau ein lève à Tméme
troée. (MoNS.)
LiTT. On n'attrape jamais deux fois un lièvre à la même
trouée.
On ne se laisse jamais prendre deux fois au même piège.
L'expérience fait éviter le danger qu'on a couru une pre-
mière fois.
1633. Cori deux llve essône (à 'ne fèye).
LiTT. Courir deux lièvres ensemble (à la fois).
Quand on poursuit deux affaires à la fois, on s'expose à ne
réussir ni dans Tune ni dans l'autre. (Littré.)
Pr. fr. — Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois.
Qui court deux lièvres n'en prend aucun.
Le chasseur qui poursuit en môme temps plusieurs lièvres
n'en attrape pas un.
(Le Père Jean-Marie. Divertitsemem da sages. i665.)
Colas.
Ji veus, d*après m'plnsèye,
Qui Tvl malin màrlt chèsse deux robette à 'ne fèye.
(HOYEN. Li boûqueite èmacraléye, Sc. 6. 4879.)
Vabumte. I n'I&t nin chèssl deux Uve à 'ne fèye.
Verviers. Qui lugne deux llve quand i chesse,
Lait roque et n'prind Tôtre ès s'Iesse.
(Renier. Spou rimis, 4871.)
Nelle.
Veryiers. Qui lugne deux Uve à *ne fèye, co sovint n'abat nonk.
Baure.
Qwand qui vout trope, trèbouhe, on 11 keût comme de souc.
(Renier. Li mohonne à deux face. Sc. I. 4873.)
Marche. S* to cours deux live, attention !
I s'poret fet qu'to 'nne aurais pont.
(Alexandre. PUUcorU, 4860.)
Namur. Qui court deux llve n'attrape rin.
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LIGNE.
1634. Al'dièraine rôye, Moral mora.
LiTT. A la dernière ligne Moreau mourut.
Périr au port.
1635. Avudes rôye so ses coinne.
LiTT. Avoir des raies sur ses cornes.
N'avoir pas une réputation sans tache.
Allusion aux sillons ou marques des cornes, chez les bétes
bovines (V. Ysabeau. Traité de l'élève et de l'engraissement du
bétail, p. 17). — Il a de Texpérience (en mauvaise part), il a
fait des siennes.
On s'apinsa qu'il aveot s'tu on bon citain, fldële k pays et k prince ; qui m4ye
i n'aveat avu d'vantrainn'mint des rôye so ses coinne et qui prov*néve di vl lignège.
(Magréb. U boulotte. iSTl.)
Êvôye!... qwand 'I a vëyou li bècbette di m'narenne
Coula prouve bin tôt d* même qu*l a des rdye so ses coinne.
(Rkmoochamps. Let amour d'à Gèrd. I, se. i6. 4875.)
Il aveut p6r des rôye so ses coinne, ca so I* côp
II estent rik'nohoa ; j'ô bin qu*ès V matinèye.
On Taveut condamné divins tôle ine trûlôye
Di battea, d' calfurtl. (Peclers. Let deux tèmon. 4880.)
Vbrvibes. Jn compte à c'ste heure saqwand raye so mes coinne.
Et j' sins dèji qnu j' pI6ye on pau d*on gn'no.
(Pue. Tôt Ut docteur tont bon qwand Vattrapet, Ch. 4884.)
Jauiat. MatrI.
Po c* cAp lii, soroche, vos avez des rôye so vos coinne.
(Xboffeb. Let deux toroche. l, se. 5. 4864 .)
Yar. MARcms. Tbèrésb.
Vos sintez bin sM gn'a deusse treus liarotte.
Qui, pusqu'i font qu'on V diche, ont des brô so leu cotte.
Po s' riiavet, ça va sins dire, i clapt'ront d' nos.
(Alexandre. Upèehon d'avrd, III, se. 1, 1858.)
If AJIUR. Nos prov'nans d' braves gins.
Tôt r monde nos connaît bin.
Et nos n'avans pont d' rôye su nos couanne.
(J. COLSON. On dittrthutlon d^poain à Monerabeau, Ch. 486S.)
1636. C'est-st-ine rôye rabattowe.
LiTT. C'est une ligne effacée.
(Allusion au jeu de cinq lignes.) C'est une chose dont on ne
doit plus s'occuper.
TatI.
D'après li messègl,
C'est-st-ine rôye rabattowe. Elle est po Tlaid W&tht.
(Bemouchamps. Tàtl Vperriquî. III, se. 30. 4885.)
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— 24 -
1637. Pèquer à Tlaime dins enne chilerne.
(Tournai.)
LiTT. Pêcher à la ligne dans une citerne.
Ne pas s'amuser ; trouver ennuyeuse une partie de plaisir à
laquelle on a été convié.
Eh bien, Antoine, vous aviez joliment l'air de vous amuser hier soir. — Mi,
fellemint, comme si j*areos pèqué i IMaime dins enne chiteme.
{Êirennes toumaitiennet, i88t.)
LINGE.
1638. Faut erlaver s'iinchesale in famie.
(Charleroi.)
LiTT. II faut laver son linge sale en famille.
Il ne faut pas mettre le public dans la confidence des mau-
vaises affaires domestiques, surtout des dissensions. (Littré.)
Pr. fr. — Il faut laver son linge sale en famille.
Charleroi. N' dallez né raconter vos affaire au voisin.
Ni a oin camarade, ni même à ein parint.
N'y a rin d'té qu'd'erlaver vo linche sale in famie.
(Bernos. Vfeumme dé Phomme qui pond, Faufe. 4873.)
4639. S' payer du linche, (Tournai.)
LiTT. Se payer du linge.
Se donner de l'importance ; faire surtout grand étalage de
toilette et de confort.
NoRS. I n*fattt nié demander si l' corbeau s'a bayé du linche, né pas, in
intindant un complumint pareil.
{El corbeau èyé Vernérd. Fauve. Almanach plttoretquê, i843.)
LISIÈRE.
1640. Li lisîre vât ml (ou : est pé) qui V drap.
LiTT. La lisière vaut mieux (moins) que le drap.
Se dit pour exprimer que les habitants des frontières d'une
province à laquelle on attribue certains défauts, sont encore
pires que ceux de Tintérieur du pays. (Acad.) — L'accessoire
vaut moins, ou vaut mieux que le principal. (Remacle. Dict)
Pr. fr. — La lisière est pire que le drap.
Il est des lisières qui sont pires que le drap.
(OUDIM. CuriotUez firançoiset, 4640.)
Stavelot. C'est r traime selon l' drap.
Var. Jodoigke. Li dobleùre vàt mia qu' lé stoffe.
SAmi-QuERTiif. V lisière an' veut pau mieux que r drap.
(GossEU. Lettres picardes, i841.)
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— 25 —
LIT.
1641. Comme on fait s'iét on s'coûke.
LiTT. Comme on fait son lit on se couche.
11 faut s^attendre au bien ou au mal qu'on s'est préparé par
la conduite qu'on a tenue, par les mesures qu*on a prises. (Acad.)
pp. fr. — Comme on fait son lit on se couche. — On récolte
ce qu'on a semé.
Basse-Allemagne. — Wie man sein Bett macht, schiâft man
(wie man sich bettet, etc.).
Cité par Forir. Dict
Vos avez fait vosse Idc, vos v' divez coûkl d'vins,
Aide-tu, li clr l'aidret, c'est l'pus sûr, rit'nez Y bin.
(Thibt. Ine cope di grandiveux, i859.)
Harche. On fait s' Idt comme on s' vout couchet.
Namuii. Chacun fait s' lét comme i s' vont coûkl.
Chableboi. Gélique.
Chontet bin, comme on r*fait s' lit on s* couche ; ch'cunun un in s' mariant, a s'n
idëye à li.
(Bernus. V malade Satm-Thlbau. II, sc. 7. 1876.)
MoNS. I valoit mieux, à s*mode, aller vinde les œuf au marche d'Ath, que dïaire
dés chaudeaux avec pou r*guèri s'catarrhe. Chacun fait s'iit comme i veut s'coucher.
(Letellier. Armonaque dé Mont, i86i.)
Frameribs. On fait tout un chacun slit comme on vu s'couquie.
(BosQUETiA. Tambour battant, 1886.)
GiVET. Après ça vos m' diroz qu' chaqu' in fait s* lit,
Comme i vu s' coucbi.
(SoHKT. U/aufe di Cendrilhn. 1855.)
Lille. Ch'est pour cha qu*on m'traite, Cath'Iaine ;
De ch'cancan, je n'me fais point d'peine.
Et j' continue, sans y pinser,
DTair* min lit comme j'veux m'coucher.
(Desrodsseaux. Chansons lUloitei, 1854.)
LIVRE.
4642. Les ci qu'léhèt d'vin les gros lîve ni sont
nin todi les pus savant. (Marche.)
LiTT. Ceux qui lisent dans les gros livres ne sont pas tou-
jours les plus savants.
Il faut faire plus d'attention à la qualité qu'à la quantité.
1643. Avu r lîve âgrafâ.
LiTT. Avoir le livre d^ Agrippa.
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— 26 -
Avoir, connaître le grimoire des sorciers.
Agrippa, auteur qui a écrit sur la physique et les sciences
occultes.
1 8'ètind avoa Tdiale, il a IMtve igntk.
(roin. Dict.)
ClAIAT.
Dih6z-m*, ftèrans-gne pus ciis?
Po fer bahl les taxe, aT*-v* li IWe àgraft ?
(AusdePrior. Pot pourrL 1879.)
LOIN.
1644. I nWa nin pus Ion qu*on n'el boute.
LiTT. Il ne va pas plus loin qu'on ne le pousse.
Se dit d*un lourdaud, d'un homme sans initiative et sans
énergie.
Cf. Il ne voit pas plus loin que son nez. — On le mène par
le nez. — Il a la force d'inertie.
LOIR.
1645. Ifaitrsot-doirmant.
LiTT. Il fait le loir.
Il feint de dormir.
Il dort comme un loir. (Agad.)
LOQUE.
1646. Deux loque crue n'essuyent-te pas. (Mons.)
LiTT. Deux loques mouillées n'essuyent pas.
Se dit de deux personnes qui n'ont point de bien et qui se
marient Tune avec Tautre. (Acad.)
Deux infortunés ne peuvent pas se secourir.
Deux fois 0 font 0.
ToDiHAi. Deux loque mouillée n' peuvent-td pas s* ressuyer.
Roucni. Deux lo^iues mouillées n* peut'té point s' ressner.
(HiCART. Dici,)
1647. Bayer des loque à mâcher. (Mons.)
LiTT. Donner des loques à mâcher.
Faire faire à quelqu'un un travail ennuyeux, désagréable et
inutile. — Rendre la vie dure.
Causer de la peine, susciter des embarras. (Acad.)
Pr. fr. — Donner du fil à retordre. — Donner à découdre.
Les Français surtout ont co bé ieu des loque k mâcher, comme on dit.
(LETELUn. Àrmonaque dé Mons, 4859.)
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- 27 -
LOTERIE.
1648. Loterie, losterie. (Tournai.)
LiTT. Loterie, filouterie.
La loterie n'est qu*un appât à la cupidité publique.
Le grand art du faiseur de loterie est de présenter de grosses
sommes arec de très petites probabilités.
(BOFFOH. Homme,)
LOUP.
1649. Les leûp ni s' magnet nin.
LiTT. Les loups ne se mangent pas.
Les méchants s'épargnent entre eux. (Agâd.)
Pr. fr. — Les loups ne se mangent pas.
Cf. Homo hotnini lupm (prov. contraire). — L'homme à
Thomme est ennemy ou à soy-mesme. (Bouvelles, 1557, cité par
Leroux de Lingy.)
Cité par Forir. Dict.
Vab. Stavelot. Les gros pèhon ni s* magnet nin.
Namuh. Les leûp ni s' mougne-nu nin inte zel.
HOKS. Les leûp n' se minchent-td nlë l'un Taute.
(J.-B. Descamps. El procès <P Bernard Fihn. i834.)
1650. Esse es Y gueûye de leûp.
LiTT. Être dans la gueule du loup.
Être exposé, abandonné à un péril certain, (âgad.)
Pr. fr. Mettre^ laisser quelqu'un à la gueule du loup.
Il est à la gueule du loup.
(OoDilf. CuriotiUi JrançoUei. 4640.)
Cité par Forir. Dict.
Bertrand.
Ji n' TOUX nin v'sûre pus Ion, c'est s' mette es V gueûye de leûp.
(ToussAorr. Lambert lifoinôlé. III, se. I, i87i.)
Yariahte. Il a s'tu s' hère es V gueûye de leûp.
Marche. Ni t'va nin mette o r gueûye do leûp.
Samt-Qoeruh. Ruer eîne berbis dein l' gueule d' chës leups.
1651. 1 fàt hoûler avou les leûp.
LiTT. Il faut hurler avec les loups.
On ajoute souvent : et hawer avou les chin, et abo7er avec
les chiens.
Il faut s'accoutumer aux manières de ceux avec qui Ton se
trouve quoiqu'on ne les approuve pas. (Littré.)
Les loups heurlent avec les loups.
(Le père Jeam-Marie. DivertUeement des eages. 166S.)
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— SS-
II faut hurler avec les loups.
(OuDiif. Curioiitnjrançoitei. i640.)
On apprend à hurler, dit Tautre, avec les loups.
(Racike. Let plaideurt. Act. 1, 8C. lr«.)
Cité par Forir. Dict.
Namub. I faut huler aveu les leûp.
Basse- Allemagne. — Mit den Wôlfen muss man heulen.
1652. Li ci qu'est leûp qu'i vike en leûp. (Marche.)
LiTT. Celui qui est loup qu'il vive en loup.
Il faut éviter les gens qui ont un caractère insociable,
les laisser seuls.
JoDOiGHE. L' ce qu*est lep que veque en lep.
1653. 1 gn'a pus d'on leûp â bois.
LiTT. Il y a plus d*un loup au bois.
Ce n'est pas un malheur irréparable. — Une autre occasion
peut se présenter. Il n'y a pas d'homme nécessaire. — Quoiqu'on
ait évité un péril, il faut toujours se tenir sur ses gardes, il
peut se représenter.
Pr. fr. — Plus d'un âne s'appelle Martin. — Par cette phrase,
on prévient quelqu'un qu'une ressemblance de noms lui a fait
commettre une erreur de personne.
BoLAro.
Sèreut-ce Alexande Dupont? Mais, i gn'a pus d'on leAp es bots... ji sArèl todi
bin qui c'est.
(Salme. Ut deux bèehUà, Se. 3. i879.)
1654. Ch'est comme des jeonne de leûp,
I éonl r bouque ouverte avant les yeux.
(Tournai.)
LiTT. C'est comme les jeunes des loups,
Ils ont la bouche ouverte avant les yeux.
Manger au saut du lit. Se dit surtout des enfants qui, à peine
éveillés, demandent à se mettre à table.
1655. On ne jâse màye de leûp qu'on n'es veûsse li
quowe.
LiTT. On ne parle jamais du loup qu'on n'en voie la queue.
Se dit lorsqu'un homme arrive dans une société au moment
où l'on parle de lui. (Acad.)
Pr. fr. — Quand on parle du loup, on en voit la queue.
Qui parle du loup en voit la queue.
(Le père Jean-Marie. Divertmement des ioget. i665.)
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- 29 —
Cité par Forir. Dict.
Hais n'est-ce nin V sav*ll qui j' veus ?
On n' parole m&ye de leûp
Qu'on n'es veusse lodl l' quowe.
(DUMONT. U brongpou di HougAre, Se. 7. 1800.)
Êye, bonjoû don, monsieu Sangsowe,
Y' n'avez nin fait minti li spot :
Qu) jAse dé leûp, ennès veut l' quowe.
Tôt justumint nos pftrll d' vos.
(Bailleux. Moiuleu Sangtowe, 1843.)
Yab&mte. Qwand on jàse de leftp, on veut rUûre si quowe.
Vabiahte. On n' jftse mliye dé diale qu'on n'ose craquer ses ohat.
MAftCBE. Si vos causez jamais do leûp,
V's-ès veûrez V quawe, et v's aurez peu.
Namub. Quand on cause do leûp on es voit Tqueuwe.
TouBKAi et Lille. In parlant du leûp
I moute s'queue.
Basse- Allemagne. — Wenn maa vom Wolf spricht, ist er
nicht weit.
1656. C'est-st-on leûp coviért d'ine pal d' mouton.
LiTT. C'est un loup couvert d'une peau de mouton.
C'est un hypocriie. — Il fait le bon apôtre.
Il a Tair pus doux qu'on mouton,
C'est-st-on fèup diso 'ne pa) d' berbis.
(Bailleux et Macobs. Chanson. i843.)
I gn'aveut J&spft, I1)0uchl, onk qui slrône li biesse sins lïer braire^ on vraye
leûp aflfûlë d'vins 'ne pal d'mouton.
(Willem. Bièth'mé VtôdAru Chansonnette. 185.)
Mabèib Cbochet.
Cisse feumme là, c'est-st-on leûp coviért d*ine pal d'berbis ;
Elle tromp'reût V pruml v'nou.
(Remouchamps. Let amour d'à Gèrà, I, se. 3. 1875.)
Mabchb. Gare aux mouats leûp qui v'net d'iez nos
Avou l'pat d'on mouton sus l'dos.
Naiiiib. Mais Tlaid pouyu nos èmanche
I fait Tmouton, c'est-st-on leûp.
(WÉBOTTE. u noir Tatiche. Chanson. 1867.)
Basse-Allemagne. — Ein Wolf im Schaafpelz.
1657. I n'a mâye vèyou nou pHit leûp.
LiTT. U n*a jamais ^u aucun petit loup.
Se dit de quelqu'un qui a l'habitude d'exagérer, d'amplifier.
1658. I n'fât nin resclôre li leûp es Tbièg^rèye.
LiTT. Il ne faut pas enfermer le loup dans la bergerie.
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- 30 -
Il ne faut pas mettre quelqu'un dans un lieu où il peut faire
aisément beaucoup de mal.
Pr. fr. — Mettre le loup dans la bergerie.
Ressèrer rieûp es stft.
(FORIR. Dlct.)
Mabche. Mi resclos nin V leûp os V bietg'rèye.
1659. On fait todi Tleûp pus gros qu'il est.(NAMUR.)
LiTT. On fait toujours le loup plus gros qu'il n'est.
On a généralement une tendance à l'exagération.
Faire le loup plus grand qu'il n'est.
(OODUI. Curiosité* françoUeê. 4640.)
1660. Leûp qu'est moirt ni hagne pus.
LiTT. Loup qui est mort ne mord plus.
Il n'y a plus rien à craindre, tout danger est écarté.
Les personnes qui pouvaient nuire sont réduites à l'im-
puissance.
Leûp qu'est moirt ni hagne pus, grouma-t-i inte ses dint, et s'radreutihant de
cdp, i s'metta-t-à chanter : Te Deum laudamus,
(MAGHtE. Li erèn'quint dé prince âbbi di Sîà»eleû, 4871.)
Vai. Mous. Les Kié mort n* hagn'té pu.
Basse-Allemagne. — Todte Hunde beissen nicht.
LUNDI.
1661 . Ce qu'a fait londeu a fait maurdeu.
(JODOIGNE-HUPPAYE.)
LiTT. Celui qui a fait le lundi a fait le mardi.
Si le jour d'aujourd'hui est mauvais, celui de demain appor-
tera la compensation, prenez patience.
Autre sens ; Calembourg par à peu près :
Celui qui fait des longs dits, fait des mal dits.
Qui parle beaucoup parle mal.
LUNE.
1662. Prinde li leune avou ses dint.
LiTT. Prendre la lune avec ses dents.
Vouloir faire une chose impossible.
Prendre la lune avec les dents.
(Le Père Jean-Mabie. Divertietement det saget, 4665.)
Vouloir prendre la lune avec les dents.
(OuD». Curiotiteifirançotses. 4640.)
Dificile coumo d'arrapa la luno amé les dents.
(Comparaisons popul , provençales, Rev, des langues romanes, 4884.)
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Namdb.
NlVElUS.
Cbaileioi.
- 31 —
BE40ICA1I.
Les jtlot ftront btl fer aller leu loquince;
C'est comme s'i TOllt prinde li leune avou leus dînt.
(Doxancr. Pw vl, pi» $ot. Se. 3. 1869.)
Yoe rtMltrls tote li terre po troter lee perèye ;
C'est eomme si t'yoHz prinde U lemie sToa yos dînt.
(Delarce. Ut botlque dl iiMte vt paidi. 1874.)
C'est veto prinde li lane tvou les dînt.
Tos YOS sesprtz tous aute, qwand yos stes dins mes main !
Vos dlrlz GO putout quai Hune avé vos dint.
(Reraid. Avtntnnt de Jean (FNiveUes, Poème. Ch. IV. 1857.)
N'y avet né pus moyin d*Ies printe
Qa' d'aller qnai rienne avet ses dint.
(Bekhus. U r'iMii èyèi Ut dindon, Faafe. 1873.)
MoKS. J*li diroi volontiers qu'c'est comme si t Youroi prinde la lane avé ses
dint.
(Letbluei. Armonaquê dé Mont, 1850.)
16(>3. C'est comme Bazin es Tbaîlé.
LiTT. Cest comme Bazin dans la lune.
Il est justement puni. — Il n*a que ce qu'il mérite.
LÉGENDE POPULAIRE. Bazlu allait à la maraude, pendant la
nuit, dans le champ de son voidin. Celui-ci se tenait sur ses
gardes. Le coupable, de son côté, n*avait négligé aucune pré-
caution : il aveut pris ine bouhèye di spenne po boucher Vbatté
(il avait pris un fagot d'épines pour boucher la lune, qui était
dans son plein). Cependant le propriétaire le surprit. Bazin,
pour TeiTrayer, s'écria d'une voix sépulcrale : c Je suis sorti de
mon tombeau, et je viens ici au nom du grand Dieu vivant,
pour enlever les petits et les grands. » L'autre s*enfuit, et
Bazin put faire paisiblement sa récolte d'oignons et de navets.
Hais, si le coupable parvint à échapper à la justice humaine, la
justice divine ne manqua pas de l'atteindre. Il est condamné à
rester dans la lune avec son fagot d'épines. Cette ligure aux
traits contractés qui se dessine dans notre satellite et qui
regarde mélancoliquement la terre, c'est la figure de Bazin.
On parle aux enfants de Bazin comme de Croquemitaine :
Yolà Bazin qui v'iouke (voilà Bazin qui vous regarde).
MACHER.
i664. lltfàttotk'dàssi.
Lrrr. Il faut tout lui mâcher.
Il a besoin qu'on lui explique les choses les plus simples.
(ACÂD.)
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— 32 -
Pr. fr. — Il faut lui mâcher tous ses morceaux.
JODOIGHK. 1 11 fareut machl les boqaet es s*bouch6, leirmint quMl est vauré.
MACHINE.
1665. Hàre ! hu I hoUe ! v'ià Tmachine Petiaux
qui rotte. (Namur.)
LiTT. Hare ! hu ! hotte ! voilà la machine de Petiaux qui
marche.
f Petiaux, né à Namur à la fin du XVII» siècle, habile
c ouvrier, entrepreneur, s'acquit une grande renommée dans
c les arts mécaniques. Il est Tinventeur d'une voiture qui
c manœuvrait sans cheval. On ignore quel était le principe
c moteur. Il n*est resté de Tinvention que le dicton ci-dessus.
c Qui de vous, mes amis, ne Ta pas entendu s'échapper d'une
c bouche populaire à l'aspect d'un fringant équipage, d'une
c charrette embourbée, de quelque chose d'extraordinaire
f parcourant les rues de notre joyeuse cité ! »
(Jébome Pimpdbkiauz. Légendes namuroUetJ)
Qaë tapage, onk qui jeûre, Taute barbotle.
Les corlhe, tos les cri : Hftre, bû, hotte.
(A. HocK. Mœurt et coutumes. À pont-d^s-Ache. II. i87S.)
MACHOIRE.
1666. S'ennès d'ner po les babanne.
LiTT. S'en donner par les mâchoires. — Manger goulûment.
Di foice qui ses couse et ses vètès sogne 11 avtt vûdl li stoumac, i s'ennès d'na à
flàhe po les babanne,
(Magnée. U cren'quinX dé prince àbbé di Stàv'leû, 4867.)
MAGOT.
1667. Ilatrovérgômâ.
LiTT. Il a trouvé le magot.
Il a trouvé quelque bonne invention, le secret d'une affaire,
l'objet caché, la bourse cachée contenant les épargnes.
Il a trouvé la cache.
(Leroux. Diet, comique,)
1668. Avu Fgômâ.
LiTT. Avoir le magot.
Être enceinte, et, généralement, avoir une maladie purulente.
Cité par Forir. Dict.
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- 33 —
HABtTK BADA.
Ca d*vant di sposer Gtlles GolxA,
Ti mère aveut d^à l'gômft.
(De Hablez, de Cartieb, etc. U voyège di Chaudfontaine. l, se. 3. i7B7.)
MAI.
1669. Maye ennès va mâye sins fleur.
LiTT. Mai ne s*en va jamais sans fleur.
On doit s'attendre à voir un peu de neige.
On dit aussi : Moitèye di maye»
Quowe di nivaye.
LiTT. Mi-mai, queue de neige (d'hiver).
Cité par Forir. Dict.
1670. Freud mayaî,
Plaintes heure et vûds tonnât.
LiTT. Froid mai,
Pleines granges et tonneaux vides.
Vabiakti. Qwand i tonne so T tI bois,
Pleintès heure et vûds tonnai.
LiTT. Quand il tonne sur le vieux bois,
Pleines granges et tonneaux vides.
Observations faites par les campagnards.
1671. A maye,
On marèye les canaye. (Malmedy.)
LiTT. En mai
On marie les canailles.
Nous ignorons le vrai sens de ce proverbe.
[Àrmonak waUon do rSamine. 4886 )
MAILLET.
1672. Esse pus sourdaut qu'on mayet.
LiTT. Être plus sourd qu'un maillet.
Être excessivement sourd. (Acad.)
Pr. fr. — Sourd comme un pot.
Sins songl qui vosse soOul'rèye
Mi foit téU'mint coirner Ts orëye.
Qui sourdaut à rfinji d'vinret,
Ottant et pus même qu'on mayet.
(Hamson. UHinriade iravetièfft, I. 4780.)
MAIN.
1673. N'avu qu'ses main à jonde.
LiTT. N'avoir que ses mains à joindre.
N'avoir plus qu'& mourir.
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— 34 —
1Ô74. II est comme deux main jondowe.
LiTT. Il est comme deux mains jointes.
Il est très maigre. Se dit de ceux qui sont malades ou conva-
lescents.
1675. Il a Tfeu d'vins 'ne main et l'aîwe es Taute.
LiTT. li a le feu dans une main et Teau dans Tautre.
Quand il a empiré les choses, il cherche à en faire supporter
les conséquences à son voisin. — Il dit le bien et le mal.
Variante. Ji n'doimVeus nin po 'ne empire
Avou vos diso l'mèroe teut.
Éri d'mi les gins d'cisse tire
Qui sofllet li chaud et l'freud.
(Bailleuz. Li Savage et Vpauant. Fàve. 48a6.)
1676. C n'est nin les belles main qu'appoirtet
Tamagnt so V lave (ou : qui mettet Tpan es Târmâ).
LiTT. Ce ne sont pas les belles mains qui apportent la nour-
riture sur la table (ou : qui mettent du pain dans Tarmoiro).
Ce n*est pas le bon ton, le beau parler, les manières élégantes
qui subviennent à l'entretien du ménage.
Var. Jodoigne. Faut onle chonse qu'on bia vesache
Po fer on bon et bia minnache.
1677. Il a s' poche au mitan di s' moain. (Namur.)
LiTT. Il a sa poche au miheu de sa main.
Est-ce pour donner ou pour recevoir ?
1678. 1 vât mî stinde li main qui Thalraî.
LiTT. Il vaut mieux tendre la main que le cou.
Mieux vaut mendier que prendre le chemin de la potence,
c II vaut mieux gueuser que voler et se mettre en hazard
d'être pendu. »
(Leroux. Dict. com. i^^%.)
Pr. fr. — Il vaut mieux tendre la main que le cou.
1679. Main di Vioûrs,
Cour di boûre ;
Main d'ovrège.
Cour di corège.
LiTT. Main de velours,
.Cœur de beurre;
Main d'ouvrage,
Cœur de courage.
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- 35 —
Le travail, s'il rend nos mains calleuses^ nous met le courage
au cœur.
Hector vaut mieux que Paris.
1680. 1 fàt qu'ine main lave Taule.
LiTT. II faut qu'une main lave Tautre.
Il se faut entr'aider. — Il faut laver son linge salé en famille.
On doit se rendre des services réciproques. (Acad.)
Pr. fr. — Une main lave l'autre.
On ajoute : Et les deux lavent le visage.
1681 . Pinser mette s' main su ein champignon éyé
Tmette su 'ne vesse dé leup. (Mons.)
LiTT. Penser mettre sa main sur un champignon et la mettre
sur une vesse-de-loup.
Être surpris désagréablement, ôtre trompé dans ses prévi-
sions, dans ses marchés.
HoNS. Boh ! ti'i, n'esVé que ça, j'pinsoi d'avoir mis m'main su ein champignon
éyé j'iai mis su 'ne vesse dé leup.
(Letellier. Armonaque dé Mont. 4859. Vourt éyé les deux compère. Faufe.)
MoNS. Si dins m'n espoir j'avance em' main pou prinde
Ein champignon, je l'mets sus 'ne vesse dé leup.
(Descamps. Quand on a du guignon. 4852.)
Nivelles Go iun qu'avou pinsé melte es main d'sus ein champion et qui l'avou
mis d'sus 'ne vesse de leup.
(Clipotia. Tout c'qui rHut n'est ni d'oûr. 4890.)
1682. 1 fât brammint des belles moin so ine tave
po fet on bon dinet. (Marche.)
LiTT. Il faut beaucoup de belles mains sur une table pour
faire un bon dîner.
Il faut toujours se donner de la peine pour faire quelque
chose de bon. — Le travail procure l'aisance. (Littré.)
Pr. fr. — Les mains nous font manger le pain blanc.
1683. Viker les main d'vins ses poche.
LiTT. Vivre les mains dans ses poches.
Ne rien faire. (Acad.)
Pr. fr. — Avoir ses mains dans ses poches.
1684. Freûdès main, chaudes amour.
LiTT. Froides mains, chaudes amours.
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— 36 —
La froideur des mains est, dit-on, le signe d'une complexion
amoureuse. (Acad.)
Pr. fr. — Froides mains, chaudes amours.
Cité par Forir. Dict.
JoDOiGNE. Freûdès main, fidèle à ses amour.
Basse-Allemagnë. — Kâlte Hânde, verliebte Herzen.
1685. Les moain d'oiie femme ni dev'net nî d'morer
à ré fer, nî d'pe que Tbouche d'on cli'vau. (Jodoicne.)
LiTT. Les mains d'une femme ne doivent pas rester à ne
rien faire, pas plus que la bouche d'un chevaL
Le travail est nécessaire dans toutes les conditions. Les
chevaux de race mordillent toujours le mors, ils ont de l'ardeur.
Les mains d'une femme doivent toujours être occupées.
MAISON.
4686. Rinètîs'mohonne.
LiTT. Nettoyer sa maison.
Chasser tous ses domestiques. (Acad.)
Fig. Faire maison nette.
Basse^Allemagne. —Reines Haus machen.
1687. Pou avoi 'ne maison nette
N'y fautprielte ni nounette. (Mons.) -
LiTT. Pour avoir une maison nette (en bon état),
Il n'y faut ni prêtre ni nonnette.
Variante. N'y faut coulon ni nounette.
La visite fréquente d'un prêtre ou d'une religieuse ou la
cohabitation avec l'un d'eux ne peuvent amener que des
brouilles dans les ménages.
Pr. fr. — Qui veut tenir nette sa maison,
N'y mette femme, prêtre ni pigeon. (Littré.)
Qui veut tenir nette maison,
Il n'y faut prêstre ni pigeon.
(OUDDI. Curtoêiut frntiçoises. i640.)
Vab. Verviess. Qui vout waurder net s*manège
N'y houke èfant d'wèsinège.
(J.-S. Renier. Spou rimes, 4871.)
Lille. Pour avoir s'mason nette,
I n'faut ni coulon ni prête.
(Vermesse. Vocabulaire du patois lillois, 1861.)
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- 37 —
Vab. ST'QiERTDf. GbHit qui scoole s'femme et sein curé,
II est pas d'à mitaii damné.
(GossEU. Lettre* ptcardef, iSil.)
DADpniNÊ. Demoeino ni de pingeon,
N*attafe1 din la mayson.
MAISONNETTE.
1688. Mohinelte sins creûhelte, vasse m'el qwire.
LiTT. Maisonnette sans petite croix, va me la chercher.
Il n'y a rien de parfait ici bas. — Nul n*est exempt de maux.
— Dans quelque condition que ce soit, tout le monde a ses
peines. — Toute médaille a son revers.
Pr. fr. — Il faut que chacun porte sa croix en ce monde. —
Chacune maison a sa croix et passion.
(Gabs. Mccrier. Trétordes tenlencei. 4S68.)
Yakurtb. N*y a noilo si p'tile mohinette
Qui n'&ye si creûhelte. (FoBm. DicL)
Yariartk. I n'y a nolle mobette qui n'ftye si creûhelte.
Marète.
Que droIc di complumint !
Pa, ti deus bin savu quM n'y a noIIe mobinette
Qui n'ftye ses imbarras, qui n'poite si p'iite creûhelte.
(G. Delarge. Scène populaire, 4874.)
Jacob.
Enfin chaque mobinette deut aveûr si creûbette.
(Remouchamps. Lei amour d'à Gèrd, II, se. I'*. 4875.)
JoDoiGRE. Pont d'maujonne qui n'aûye s'coiz.
Chaque maujonnette
A s'cogetle.
MAITRE.
4689. Si foirt qu'on seûye, on trouve lodi s'maîsse.
LiTT. Si fort que l'on soit, on trouve toujours son maître.
CoBNEiLLE a dit :
Ton bras est invaincu, mais non pas invincible.
On ne doit pas se placer au-dessus de tout le monde, on
s'exposerait à des déceptions. On ne doit pas prétendre à la
perfection, et ironiquement :
Un sot trouve toi^'ours un plus sot qui Tadmire.
(Ron.EAU. Art poétique. I.)
Variante. Li pus foirt es rHrouve co on pus foirl.
Var. Verviers. Qui s'creut r'toird bin pé qu*noIu,
Trouve co pus toûrsiveu qu'iu.
(Renier. Spott riméi. 1871.)
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- 38 -
JoDOiGRE. Le pe foirt trouve todeu s* matsse.
C'est l'pe foirl qui Tepoitré.
Basse- Allemagne. — Auch der Stârksie findet seinen
Meister (?)
1690. Les bons maîsse fet les bons vârlet.
LiTT. Les bons maîtres font les bons valets.
En traitant bien ses domestiques, on s*en fait bien servir.
(ACAD.)
Pr. fr. — Les bons maîtres font les bons valets.
Tel maistre, tel valet.
(OCDIN. Curtotitez JrançoUei. i640.)
Variante. Les bons patron fet les bons sod&r.
Nauur. Tel maisse, tel vaurlet.
NiaiUR. On bon géndral fait des bons sodàr.
Basse- Allemagne. — Wie der Herr, so der Diener.
1691. 1 n' fât qu'on maîsse divins 'ne mohonne.
LiTT. Il ne faut qu'un maître dans une maison.
Lorsque l'autorité est exercée par deux personnes, il y a
nécessairement conflit ; ou l'homme doit être maître, ou la
femme doit a poirier V cou d' châsse ».
1692. Esse à s'dièrain maîsse.
LiTT. Être à son dernier maître.
Se dit d'une fortune qui échoit à un prodigue.
Cité par Forir. Dict.
1693. Fer passer maîsse.
LiTT. Faire passer maître.
On dit fig. et prov. qu* on a passé maître, qu'on a fait passer
maître quelqu'un, pour dire qu'on a dîné, qu'on a soupe sans
lui. Style familier.
(Cambresier. Dict, wall. franc. 1787.)
Passer maître signifie en français, obtenir la maîtrise, le
grade de maître (dans les anciennes corporations de métiers).
Cité par Forir. Dict.
1694. Il a trové s'raaîsse.
LiTT. Il a trouvé son maître.
Il a eu affaire à quelqu'un de plus fort, de plus habile, de
pius fin que lui. (Acad.)
Pr. f. — Il a trouvé son maître.
Vab. Niv£lles. 11 a ieu à fer à sMiale.
Basse-Allemagne. — £r bat seinen Meister gefunden.
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- 39 —
4695. 1 vaut raia esse pitil maîsse qui grand vaurlet.
(Namuu.)
LiTT. Il vaut mieux être petit maître que grand valet,
^indépendance, môme dans une position peu fortunée^ est
préférable à ia servitude, fût-elle dorée.
1696. Vos r'sonlez Fotriquet
V*s estez maîsse et vûrlet.
LiTT. Vous ressemblez à Fotriquet,
Vous êtes maître et domestique.
Fotriquet. Personnage imaginaire. — Se dit d'une per-
sonne restée momentanément seule dans sa maison.
Cité psLt FoBin. Dict.
1697. On n'kinohe li maîsse qui qwand il est-st-ès
Taisse.
LiTT. On ne connaît le maître que lorsqu'il est sur Tâtre.
On ne connaît bien une personne qu'en vivant habituellement
avec elle.
M ARÊTE Bada.
Po c'côp lù, on (i'hoûve li potèye,
Diel vôye qui n'y âye nin des trompôye.
On n'kinohe mâye li maiss6
Qui qwand il est-st-ès l'aisse.
(De Harlrz, De Cartier, etc. Livoyège di Chaudfontaine, III, se. 4«. 1757.)
On dit qu'on n' kinohe sovint Tmalsso
Qui qwand il est-st-assiou es Patsse ;
Hais ni k'nohe-t'on bin co ml l'dame
Qwand elle est bin flankôye se s'hame ?
On ne connaît bien un mari
Qu'au sein do son ménage assis,
Mais lorsque l'amante est épouse
Demeure-t-elle toujours si douce ?
{Mathieu Laensberg. iSlO.)
Elle apprinda apreume à k'nohe li matsse, de cop qu'elle U vèya es l'aisse.
(G. Magnée. Battri. i865.)
Variante. C'est-st-ès l'aisse qu'on k'nohe li matsse.
Variante. On n'kinohe les maîsse qui qwand on les tint es l'aisse.
Variante. On n'kinohe les dame
Qui qwand on les tint so s'hame. (Forir. Dict.)
1698. Il est maîsse o poisse et à Touhe. (Malmedy.)
LiTT. Il est maître dans le vestibule et à la porte.
C'est un valet.
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— 40 -.
1699. Âute maisse, aute houmeùr.
LiTT. Autre maître, autre humeur, autre goût.
Usité dans la classe ouvrière et dans la domesticité.
1700. f/oûye de maîsse ècrâhe li ch'và.
LiTT. L'œil du maître engraisse le cheval.
Quand le maître va voir souvent ses chevaux, les valets en
prennent plus de soin. Il si$;nifie aussi flgurément que quand
on surveille soi-même ses affaires, elles en vont mieux.(AGAD.)
Pr. fr. — L'œil du maître engraisse le cheval.
Plus videos tuis oculis quant alienis.
(Phèdee.)
Il n*e8t pour voir que Toeil du maître.
(LAFONTAna. Liy. IV. Fable SI.)
L'œil du fermier vaut fumier.
(Leroux. Diet. comique, i75i.)
So c'svget là, on dit
Qu'i n*y a parèye qui Toûye dé malsse,
Et Lafontaine, avou esprit,
Metroûye dîne amoureux....
(Derv. VoûytdèmtAête, Fâve. 1851.)
Vâbiahte. L'oûye de cinal vftt Tancinl. (Forir. Dieu iS61.)
Vae. NAinnt. L'oûye do malsse ûiit pus qu'ses deux moain.
Vae. Naeche. Si to n*sognes nin tes vache ti-mème,
To n'aurais qn*dè leçat sins crème.
(AixxANDEE. Ftit eorti. 4860.)
Vae. ioDOiCRE. Si vos n'sogntz ni vosse vache vos même
Vos n*aroz qu'dè lacia sins crème.
1701. 1 est malte dans s'maseon quand y est tout
seu. (Tournai.)
LiTT. Il est maître dans sa maison quand il y est tout seul.
Il n'a aucune autorité chez lui ; se dit notamment d*un mari
qui se laisse gouverner par sa femme.
Vae. Touemai. I est malte de s'n éculée quand il Ta mingéd.
1702. I vout esse pus malsse qui les quatwasse
esquevin.
LITT. Il veut être plus maître que les quatorze échevins.
Il veut dominer tout le monde.
Origine. Liège, qui dès le XI* siècle avait acquis une étendue
considérable, puisque la plupart de ses églises paroissiales
dataient de cette époque, Liège eut un tribunal composé de
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— 41 -
quatorze échevins, qui devint en môme temps la Cour d*appel
de la plupart des échevinages du pays. Dans l'origine ils avaient
TAdministration communale de la ville. c*était peu de chose.
Au XIII* siècle, Liège chercha et parvint à se soustraire à la
tutelle des échevins pour confier son administration municipale
à deux magistrats électifs choisis annuellement sous le nom de
maîtres de la cité, plus tard bourgmestres.
(Gam. de Bobjian. Conférence donnée à la Société d'art et éthUtolre en 4888.)
MAITRISER.
1703. On n'sâreut wère matstrî les màlès biesse.
LiTT. On ne saurait guère maîtriser les méchantes bètes.
Il y a des gens incorrigibles.
MAL.
1704. Âx grands ma les grands r'méde.
LiTT. Aux grands maux les grands remèdes.
Se dit au propre et au figuré. (Acad.)
C'est dans les grands dangers qu'on voit les grands courages. (Regnakd.)
Cité par Forir. Dict.
PmuppB.
On pout, dis([u*à Frècène, rftyl ses laids défaut,
I f&t, comme dit li spot, des grands r'méde Ax grands mau.
(Th. Collette. Qul/reûs-je tt ml homme moréve ? U, se. il«. i882.)
Nabche. I &ut aux grands mau, les grands r'méde.
1705. Chaque ma trouve si èplâsse.
LiTT. Chaque mal trouve son emplâtre.
Il y a remède à tout.
Si 'ne saqu! trouve à syndiquer,
So Tmantre qui j' l'a fabriqué,
Qu'i n'Aye nin sogne di s'expliquer,
^ Po tos mft ji trouv'ret 'ne èpl&sse.
(Bailleux. Libéièee, Fàve. iS5i.)
VARiAifTE. I n'y a nou ma qui n'ftye si r'méde.
Cf. A tout péché miséricorde. — Tant qu'il y a vie, il y a
espoir.
1706. Les mô prindet sorlon les foice.
LiTT. Les maux prennent (de la gravité) selon les forces.
Plus la position est élevée, plus les revers sont grands. —
La roche Tarpéienne est près du Capitole.
Cf. Si paulum summo decessit, vergit ad imum.
(Horace. Ep. ad,' Pu. V. 378.)
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- 42 —
1707. On ma 'nne amône ine aiite.
LiTT. Un mal en amène un autre.
Se dit en parlant de plusieurs afflictions ou infortunes qui
arrivent coup sur coup. (Littré.)
Plus on est misérable, moins on a de chance de réussir.
Pr. fr. — Un malheur ne vient jamais seul.
Un abysme appelle un autre abysme. {Vieux dictOfi )
Abyssus abyssuminvocat. {Psaume 41.)
Ici bas rien n^est complet qae le malheur.
(Balzac. La peau de chagrin )
Un malheur ne vient jamais sans Tautre.
(Molière. L'amour médecin. I, se. l^^.)
Nulla calamitas sola.
(Lejeuhe. ProverbiafamU, 1741 )
Cité par Forir. DicU
Vaburte. Ine creux nWint mâye tote seule.
(Four. Diet,)
Yar. Marche. L'ci qui n'a pont d'mau qu'il es ratinde.
Basse-Allehagne. — Ein Unglûck kommt nicht allein.
1708. Les grands ma fet roûvt les p'iit.
LiTT. Les grands maux font oublier les petits.
Les petits chagrins disparaissent en présence d'une grande
douleur.
Cité par Forir. Dict.
1709. On Tacsûtwisse qu'il a de ma.
LiTT. On le touche où il a du mal.
Il ne faut pas parler de certaines choses qui peuvent être
reprochées à ceux devant qui l'on parie. (Acad.)
Pr. fr. — II ne faut pas parler de corde dans la maison d'un
pendu.
niO. II a Tmà d'saint Thibâ,
I beut bin, i n'magne nin ma.
LiTT. Il a le mal de saint Thibaut,
II boit bien, il ne mange pas mal.
C'est un malade imaginaire.
(Cf. Bulletin de la Société wallonne, 18S9. Mélanges.)
Allons, j'el veus so vosse narcnne,
C'est Tmaladëye di saint Thibâ.
Prindez çouciat, c'est-st-ine mddecènc
Po l'ci qui beut et n'magne nin ma.
(Bàilleux. Blonsieu San$owc, Ch. 18id )
Ou c'sèreut-on don mt
Qui devins nosse confrèrèye ?
On s'y platt à ravi ;
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- 43 -
On y chante, on y rèye,
On fait comme li grand Saint Thibâ,
On y magne bio, on n'beut nin ma.
(D' Delcxht. C/mitfon. Banquet de 187i.)
(Charleroi. Umalade Saint'Thibau^ comédie en trois actes, parodie du malade
imaginaire de Molière, par Léon Bernus. Dialecte de Charleroi, inédit. 4876.)
Vab. Jodoighb. Il a l'mau Saint Chenat (Saint panier).
Nivelles. Il a l'mau St-Thibau,
Boit M, n'mainge nt mau.
RoccHi. Il a l'maladie St-Gobau.
I mencbe bin, i n*quie point mau. (Hécart. Dlct.)
1741. Qaî mô pinse, mal y âye.
LiTT. Que celui qui pense mal, mal ait.
Honni soit qui mal y pense. {Devise de l'ordre de la Jarretière.)
Weby.
Hoûtez Bely, c'est-st-on d'nos gins
Qu'euhin toué ci pauve chrustin,
Diet n*no8 Teuhe pardonné jamftye.
Stasquim.
Padiet qui mk pinse, mal y &ye.
(Lambert Hqlloncme. Entrejeux des paytatu. 4634. B* et D*.
Recueil de chansons.)
Var. Jodoigke. Mau pinsant, mau fiant.
ni2. C n'est nin à gretler s' ma qu'on s'riwèrihe.
LiTT. Ce n'est pas à gratter son mal qu'on se guérit.
On doit prendre courage et chercher à sortir du mauvais pas
dans lequel on se trouve.
Jeamnette.
Bin va, ji prinds m* pàrli, arrive çou qui voret,
C n'est nin à gretler m'mft qui j'el riwèrih'ret.
(Delcuef. Li galant de Viiervante, I, se. 43. 4857.)
1713. On a bin de maa d'chier à s'goût, toudi.
(MONS.)
LiTT. On a bien du mal de chier à son goût, toujours
(cependant).
Il est bien difficile à contenter.
(Leteluer. Proverbes montais, Arm. diMons, 4846.)
1714. Vât mt s'sâver qui d'mâ rattinde.
LiTT. Il vaut mieux se sauver que de mal attendre (que
d'attendre le mal).
La fuite en certains cas n'est plus une lâcheté, c'est une
précaution, — Il faut être prudent.
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— 44 —
Pr. fr. — La prudence est la mère de l'assurance. — Une
bonne fuite vaut mieux qu'une mauvaise attente.
Miex vaut bons fuir que mauvaise atente.
[Ane, prov. IIU^ siècle.)
Pr. valaque : La fuite est honteuse, mais salutaire.
Les cren*quinl, tôt vèyant ciste èwarante chôiiftde, s*apinstt quM valéve m! dàrer
èvôye qui d'mft rattinde ; i cortt don, l'onk hkr, Taule hotte.
(MAGNftc. U cren'quinl dé prince Abbé dt Stàv'leû. 4871.)
Nabche. Vaut mt s'sauvet qu*do mau rattinde.
1715. Li r'méde est pé qui V ma.
LiTT. Le remède est pire que le mal.
Se dit d'un remède qui paraît très désagréable, ou dange-
reux, ou nuisible. (Agad.)
Pr. fr. — Le remède est pire que le mal.
Cité par Forir. Dict.
Li sovèrain r'méde c'est Tmoirt ;
Tôt près d* lèye pus nouk ni vftt ;
Portant tôt Fmonde est d'accoird
Qui li r'méde est pé qui l'mà.
(Bailleui. U brlbeu et Vmoirt, F&ve. iS51.)
Pr. Bourguignon : Li remeide a peire que le mau.
Basse- Allemagne. — Das Mittel ist schlimmer als das
Uebel.
1716, U fon que n*a pont d' mau s'enne atleure.
(JODOIGNE.)
Lrrr. Le fou qui n^a pas de mal s'en attire.
Les actions irréfléchies peuvent attirer de grands désa-
gréments.
1717t I n'a nié d'bon mau. (Mons.)
LiTT. Il n'y a pas de bon mal.
Se dit à la personne qui veut consoler un malade en lui
affirmant que son indisposition n*a pas de gravité.
Mom. On dit qu'i n*a nié d' bon mau, et on a raison ; mais V ceu qu'a les goutte,
el sait co mieux qu'ine aute.
(Leteluer. Armonaque dé Mom, 4857.)
Stavclot. I n'y a nou bat mft.
1748. Li ma d'onk ni r'wèrihe nin V ci d' l'aute.
LiTT. Le mal de l'un ne guérit pas celui de l'autre.
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— 45 -
Le mal d^autrui ne guérit pas le nôtre ; il devrait du moins
nous apprendre la résignation.
On est bien moins touché du mal d*autrui que du sien
propre. (Littré.)
Pr. fr, — Mal d'autrui n'est que songe.
Afflicto non est addenda afflictio.
(Lejeunc. Proverbla famtliarUi, ilk\,)
Cité par Forir. I>ict.
Nos poirUns 'ne creux inte tos nos aate.
Qu'on nos a aminé de l' vèye,
Li mft d*onk ni r'wèrihe nin l'aute,
C'est dammage, qu*A pld 'lie est poorrèye.
{Coupleu dédiét aux manet du 30 septembre i830. Vers 1850.)
BoimoN.
Li mk d*onk ni r'wèrihe nin r ci d* l'aute.
Uacasse.
Vos jftsez comme ine Armanak.
(DEMOCLor. On pihon d^avrt. Se. 6. 486 .)
Namuk. Li mau d'one aute ni r'iait nin l' sinque.
Namui. EnRh; m* chère fèye, ci n'est qu* totès misère,
Li mau d'onk ni r'fait nin l' cia do voisin.
(J. COLSOR. Li balouge et P caracole, Cb. 4862.)
Nivelles. Ah ! ji n' sus ni méchante, et ji sais fonrt bl dire.
Que r mau de tous les aute enne vos r'fait ni d'in pire.
(Clipotu. UAclot. 4880.)
m 9. I fàt broyl s' mft.
LiTT. Il faut broyer son mal.
Il faut prendre son mal en patience.
Adylb.
Si r vosse est fayé, tant pé vA,
Ji n' se nott r'méde qui d' broyl s' mft.
(De Harlez, De Cartier, etc. Li voyège dl Chaudfontalne. 111. 4757.)
T'enne a co pau, m' vét, brôye ti mft.
(Forir. Li k'tapé manège. Vers. 4836.)
Vos ftriz d'vou d'abord wftrder vosse république.
Po v' continter, ji v's aveus d'në on pft,
I v' falléve on vrai roi ; à c'ste heure broylz vosse mft.
(Bailleux. Let raine qui demandée on roi, Fftve. 485S.)
Broyans nosse mft, c'est Ift l' méyeu manlre,
Tôt çott qu'arrive, fftt bin s'és continter.
(HoCK. U contlnCmint, Ch. 4857.)
Elle diha qui si c' n'esteut nin po div'ni ine dame d'à façon, elle aveu co p'cht
tourner à bordon d' Canada ; i falla don bin qu'Olivl broyahe si mft.
(Magréi. BattH, 4865.)
Variante. A c'stc heure tôt d'hant m^ft culpft,
Vos n'avez qu'à léchl vosse mft:
(Tbirt. ti coq d^aoutte et Vfourmthe, fdve ; 486.)
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- 46 -
Var. Verviers. a des mau qsi n'ont nou r'mède.
Nu siervet ni l' plainte, ni l' mède.
(Renier. Spou nmét. 4871.)
1720. Di deux mau, on deut chûsi V moinle.
(Marche.)
LiTT. De deux maux, on doit choisir le moindre.
Pr. fr. — Des maux il faut toujours prendre le moindre.
(Le père Jean-Marie. U dtvertUsement dettaget. 46C5.)
Quand on a le choix, il est naturel que l'on évite les choses
les plus pénibles.
Minima de malis (elige).
1721. Pout-ma a tourné Y cou es Taîwe (ou) a péri
co cint fèye.
LiTT. Peut mal est tombé le cul dans Teau (ou) a péri encore
cent fois.
N. B. / n'pout ma (litt.: Il ne peut mal) signifie: Il n^y a
aucun risque. — Aux téméraires qui répondent toujours :
i n' pont ma, il n'y a pas de danger, on réplique : Saint Povi-mâ
a tourné es Vaiwe ou Pout-mâ a péri co cint fèye.
(Le Roy et Picard. DulL de la Soc. i859.)
Li spot qu'el dit, Pout-mi^ a pèr! co cint fèye.
[(Bailleux. L'arondeet le$ p*tiu oûhat. F&ve. i851.)
Variante. Jacob.
Vos v*frez vèye.
GÉRA.
Ji n' poux mft.
Jacob.
Pout-m& a s'tu pindou, vinez cial, jans Gèrk,
(Rehouchamps. Let amour d'à Gèrà. II, se. 8. i875.)
Var. Marche. Saint Pout-m& s'a casset 1* narènne.
Var. Jodoicne. Co-timps a tourne V eue es l'alwe,
' Saint Pout-mau s'a toirdeu V com.
et on ajoute : Et louke-a-ti a s'tu pindou.
1722. Vos avez ma vosse tiesse,
Et mi m' cou, nos f rans ï fiesse.
Litt. Vous avez mal à la tête,
Et moi au cul, nous ferons la fête.
Ironie, pour se moquer de celui qui se plaint d*un mal de tôte.
1723. Si ma enne îrèt avou Y resse dî s' coirps.
Litt. Son mal partira avec le reste de son corps.
Il a une maladie i^icurable, mortelle.
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- 47 —
1724. C n'est qu'on d'nmèye mft.
Lut. Ce n'est qu^un demi-mal.
C'est une bagatelle; le mal n'est ni important, ni irréparable.
On doit s'en consoler.
GiLLIS.
Jans, c* n'est qu*on d'mèyo ma, i vàt ml coula qu'ine jambe cassèye.
(Salme. Les rabrouhe. Se. 5. 1882.)
FjfWE.
Ci n* sèreut qu'on d'mëye mk di passer vos clse errl d' mi.
(Willem et Bauwens. U galant d'à Fifine. Se. i^. 4883 )
Charlxboi. C n'est qu'on d' mi mau quand V feumme est bonne,
Nais s'i l' toûne dé iesse moaiche c'est-st-ein diale dins V maujonne.
(Beiwus. U vt griton et set deux maîtresse. Faofe. iSTS.)
MALADE.
172o. Qui est malade rattind T santé.
LiTT. Celui qui est malade attend la santé.
L'espoir fait vivre.
1726. Lèyans-r là po les malade, les haill n'es
volet pus.
LiTT. Laissons*le là pour les malades, les sains n'en veulent
plus.
Se dit quand il y a excès d'un mets, d'une chose.
1727. H est comme Ji malade di Giblou,
I mougne li pouye et l'oû. (Namur.)
LiTT. Il est comme le malade de Gembloux, il mange la poule
et rœuf.
Se dit des gens affamés.
Cité par Forir. Dict,
Pr. fr. — Il est fort malade, rien ne lui demeure à la bouche.
(Par ironie, il se porte bien.) (Littré.)
1728. Li méd'ein qu'a sinlou vosse pôce a dit
qu' vos estîz bin malade.
LiTT. Le médecin qui vous a tât6 le pouls, a dit que vous
étiez bien malade.
Vous êtes en très mauvais état.
Ou ironiquement : Vous vous plaignez injustement, vous
n'avez pas sujet de vous plaindre. (Acad.)
Malum signum in urina.
Mon urine
Vous dit-elle pas que je meurs ?
(Farce DE Patbeun.)
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— 48 -
Yarunte. Eco nouk di s' famille po Tonque n'a dWou piht.
(Tbikt. lue eopenne to V mariège, 4858.)
Yak. Nons. £I médecin qu'a vu voire urine, a dit quWos étiex boagrémint malade.
1729. 1 n'es mourret qu1es pus malade.
LiTT. Il n'en mourra que les plus malades.
C'est une affaire dont nous n'avons pas à nous inquiéter.
Pr. fr. — Il n'en mourra que les plus malades.
Se dit quand on se moque d'un danger commun qui menace
plusieurs personnes. (Littré.)
Pr. fr. — Est bien malade qui en meurt.
Nakchc. Si rdiale s'ès mêle c'n'est nin di t'Hante,
I n'es mourret qu'les pus malaute.
(Aixxahdre. Fut tortl. 4860.)
BEAUBAiNfi. Por mi, ji vas r'trover bin vite mes camaHde ;
Ma foi, i n*ès morret, dit-st^on, quies pus maUde.
(YEum. La 9Ôié€. i86S.)
MALADIE.
1730. lia Tmaladèye de r'nâ, i magn'reul bin ine
poye.
LiTT. Il a la maladie du renard> il mangerait bien une poule.
Il est affamé.
Cité par Forir. Dict.
Yak. ioDOiGiiE. L^est todeu malade, disteu ; je Tcwerot bë, i mougne, i sïor-
mougne, après, dent que strônne.
Yak. Toukrai. Àcore eine maladie parelle, on n'verra pus Tblanc d*ses yeux.
1731. Les maladèye vinet à ch'và et 'nnès rWont à
pld.
LiTT. Les maladies viennent à cheval et s'en retournent à
pied.
Les maladies viennent rapidement, mais les convalescences
sont lentes.
Maladies viennent à cheval et s'en retournent à pied.
(Àdagei françoU. 1YI« siècle.)
il It d'manda kimint alléve si mère.
Nin trop rend m'dèri-t-i;
Les mk v*net à ch'vft et 'nnès r*vont qu'à pld.
Min portant j'a bon espoir.
(N. Defbechedx. Alm, de Maih. Laentbergh, 4865.)
ioDOiCRE. Les maladie vennet à ch'vau et s*ès rWont à crosse.
Pkoverce. Malaties benoun achabal et s'entoumoun k ped.
{Revue dei languet romanet. 4884.)
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— 49 —
MALE.
1732. L' marie n' veaut pos mieux que V fumelle.
(Tournai.)
LiTT. Le mâle ne vaut pas mieux que la femelle.
Le mari ne vaut pas mieux que la femme, dit-on d'un ménage
interlope.
MALHEUR.
1733. On malheur ni vint màye tôt seu, (ou) n' vint
nin sins Taute.
LiTT. Un malheur ne vient jamais tout seul, (ou) ne vient
pas sans l'autre.
Pr. fr. — Un malheur amène son frère, ou ne vient jamais
seul. (LiTTRÉ.)
Vab. Marche. L* malheur n' dit jamais : c'est-sl-assez.
Basse-Allemagne. - Ein Unglûck kommt sellen allein.
1734. Li malheur est bon à 'ne saquoi.
LiTT. Le malheur est bon à quelque chose.
Quelquefois une infortune nous procure des avantages que
nous n'aurions pas eus sans elle. (Acad.)
Pr. fr. — A quelque chose malheur est bon.
A Quelque chose, malheurté bonne.
^ (Prou. gaUic. 1549.)
Quand le malheur ne serait bon
Qu'à mettre un sot à la raison,
Toi:Ùours serait-ce ii juste cause
Qu'on le dit bon à quelque chose.
(LAFONTÀINE. Fable, YI, 7.)
Qwand V m&Iheûr ni sièvreut qu'à cangl les gins flr
Et qui n* sièvreut màye à aute choi,
Eco àreut-on raison d' dire
Qu'il est bon à 'ne saqaoi.
(Bailledx. U mulet qui t' vanléve di «' nôblette, 4856.)
Mabcbc. a quéque chose malheur est bon.
Namur. a one saquoi, malheur est bon.
Vae. Jodoigne. L' malheur apprind à vequer.
Douai. Mais un dit toudis : à quette cosse malheur est bon.
(Dechristê. Souvenirs iTun homme d* Douai. 4857.)
4735. Avoir du malheur à broque. (Tournai.)
LiTT. Avoir du malheur à la broche.
Expression empruntée au jeu de bilou.
Être arrêté au moment d'arriver au but.
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— 50 -
MALICE.
1736. C'est des malice cosowe avou de gros fi.
LiTT. Ce sont des malices cousues avec du gros fil.
Ce sont des finesses grossières et qu'il est aisé de recon-
naître. (ÀGAD.)
Pr. fr. — Des finesses cousues de fil blanc.
Cité par Forir. Dict.
Hais ti n'as poloa réussi,
Tes tour estin cosou d' blanc fi.
{Prumtre rètponte dé calottin d loigne auteur dé iupplémlnt. Vers 4735.)
Vos k'nohez trop TaliCire,
Sont des ruse cosowe di blanc fi.
Et vos les vèylz r'iûre.
{JttbiU du père Janvier. 4787.)
Baiwir.
Sèreùt-ce ti qu' vatreut m' l'apprinde ?
On nos k'nolie di père en fi ;
Mais tes malice blanque d*sos 1* vinte
Sont cosowe di trop gros fi.
(Âlcide Pryor. Qui vout eue à comèye ? 4862.)
Variante. Cosowe di blanc fi, di gris fi.
Variante. C'est des malice cosowe di blanc pont,
On les veut r'Iûre di Ion.
Variante. Des finesse cosowe di neûr fi so 'ne blanque chimlbe.
(Remacle. Dictionnaire,)
Namur. C'est des malice cosowe avou do gris filé, on les voit d' Ion.
MoNS. Elle est cousue avé du filet gris, vo malicetd.
Var. Nons. I vouloit féere du malin, inmaginer des p'titès farce et quée farce ;
i va sins dire qu'elle étiont cousue avec de V grosse laine.
(Descahps. El petottler. Scène montoise. 4887.)
RoucHi. Il a des malice cousues d' blanc fi, on les voit d' long.
(HiCART. Dlct.)
Saint-Qdentin. y diront qu' vos maliche y sont consutes d* blaine filé.
(GOSSEU. Lettres picardes, 4844.)
MALIN.
1737. U pus malin s' fait quéque fie attraper.
(Nâmur.)
LiTT. Le plus malin se laisse quelquefois prendre.
Il ne faut pas avoir trop de confiance en son talent, en son
adresse. — Un trompeur est souvent trompé.
Et souvent la perfidie
Retourne à son auteur.
(Lafohtaine. La grenouUle et le rat, IV, fable 4 S.)
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— 51 -
Nahub. J*aureuve dCi m*ès douter avant qui d'y aller,
Nais qui vMoz, i' pus malin s* fait quéque fle attraper.
(Demanet. Oppidum Atmtueorum. 4843.)
Vak. Namur. Tel est pris qui croyeûve prinde.
Yar. Verviers. Lu pus malin n'est maûye sAr
Qu'on foirt simple n'el pôye racsAr.
(Renier. Spou rfmés. 1871.)
Marche. Bin expliquet fait bin étinde,
Li pus malin pout s' lèyet prinde.
(AuîXAMDRE. PUU corti, 4860.)
JoDOiGNE. Le pd malé pout s' lèyl prinde.
Picardie. Gholle malicbe al est honnête
A retourne à sin mouôte.
(CORRLET. Glati, 1854.)
1738. C'est r pas malin qu'attrape Faute.
LiTT. C'est le plus malin qui attrape Tautre.
Se dit ironiquement aux personnes qui ont fait un marché
désavantageux. — A trompeur, trompeur et demi.
Car c'est double plaisir de tromper un trompeur.
(Lafontaimb. Liv. Il, fable 44.)
Crahay.
Naisse Balwtr, inte nos aute seûye dit,
Ji n'voreus nin de Paradis
Wisse qu'on hère noste ap6te.
Vèyez-ve, c'est todi comme lodi,
L'pus malin qu'attrape l'aute.
(Alcide Prtor. Çou qu'etl-tt-èt fond dé pot. 4864.)
Jônat, vos qui court les crapaude,
Sèyiz sùti, fez attintion ;
Gomme c'est l'pus malin qu'attrape l'aute,
Profitez todi d'I'occâsion.
(Salue. Ni remettez rin à Und'main, Gh. 487 .)
Marche. Thérèse.
Kimint tôt est changet, Ji^cque, li, l'bon ap6te,
I n' calcule nin qu' c'est l'pus malin qu'attrape l'aute.
(Alexandre. Li pechon d'avril. I, se. 4. 4858.)
Lille. Si te sa vos mette in action
" Tout l'vérité du vieux dicton,
Qui dit: Au jus d'manzell' Charlotte
Gh'est r pus malin qui altrapp' l'aute.
(Desrousseaux. Céhantons lilloUet. 4854.)
1739. Fât esse malin po fer V sot.
LiTT. Il Tant être malin pour faire le fou.
C'est un art que d'être fou à propos.
(Prùv, alL)
Faire comme Bru tus et Selon.
JoDOiGNB. Faut ieste malé po fer l'biesse.
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— 52 —
1740. I gn'a treas malin : feumrae, màrlicot et
diale.
LiTT. Il y a trois malins : femme, singe et diable.
Éternelle épigramme contre les ruses des filles d'Eve.
Ce proverbe est souvent figuré sur des enseignes portant
pour inscription : A la botte pleine de malices.
1741. lesse osseu malé qu'on cueré qu'est fon.
(JODOIGNE.)
LiTT. Être aussi malin qu'un curé qui est fou.
Être peu intelligent, avoir Tesprit de travers.
1742. Elle est malène
Comme ine Jupsène.
LiTT. Elle est maligne
Comme une Egyptienne.
Comparaison populaire devenue proverbiale. Le peuple
appelle égyptien les familles nomades qui nous viennent
d'Orient.
MANCHE.
1743. Aveùr li manche.
LiTT. Avoir le manche.
Être attrapé. — Se tromper dans ses calculs. — Échouer
dans ses desseins. — Être dupé, être victime d'un vol.
GÉRA.
Awet, j'a-st-avu 1* manche; mais ji n* Tàret pus mftye ;
A c*sld heure, so on cleigne d'oôye, ji mettret i' deugt so V plAye.
(Remouchamps. Les amour tTà Gèrd, I, se. iS. i875.)
Varunte. Aveùr on bat coyon (terme de jeu de cartes) ; être trompé» berné.
Namur. a Falais, j'a ieu bia scaugni bin foirt mes oftye,
Ji n'a rin vèyu d* ça et ji m*a dit: j'a l' couye.
(Demanet. Oppidum Atuaiucorum, 4843.)
1744. Mette li manche.
LiTT. Mettre le manche.
Attraper quelqu'un, le tromper.
Dubois.
M'Areut-on mettou 1* manche comme à on p*tit scoU?
Elle mi sônnéve gënèye tôt l' même qwand nos pÂrlt.
(Delcbef. Les deux neveux, l, se. iO. 4859.)
Narèye Crochet.
Mais vos v' fez motte li manche, vt fré, par cisse crapaule.
Elle vi raconte des craque elle hante avou ine aute.
(Remouchamps. Les amour <fà Gèrâ, I,sc. 3. 4875.)
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— 53 —
Vabiahte. Dcbois.
G' n'est nin mi, par eximpe» qui m' laireus-st-attraper,
1 &A esse bin malin po m' poleûr mette li jambe.
(Delchef. La deux neveux. II, se. 8. 4859)
1745.C'est-st-on rin tôt nouavou on blanc manche.
LiTT. C'est un rien tout nu avec un manche blanc.
Cela ne vaut rien. -— C'est une nullité complète. — C'est un
rien du tout.
Jalhay. Garite.
Oy!, on rin tôt nou, a von on blanc manche.
(IHOFFER. Les deux toroche, \\, se. i4. i86S.)
1746. Hossî es manche.
LiTT. Branler dans le manche.
N'être pas ferme dans le parti qu'on a embrassé, dans la
résolution qu'on a prise. Il signifie plus ordinairement: ôtre
menacé de perdre sa fortune ou sa place. (Acâd.)
Pr. fr. — Branler au manche, dans le manche.
Cité par Fonin. Dict.
Tôt vl qui j' SOS, ji 1! rindret des point,
Ca j*a bon pld et ji n* bosse nin es manche.
(Serrulier. Les adiet dé vt Pont-d^t-Ache, 4858.)
J*a rik'nohou dépôye qui c'esteut de V f&strèye.
Qui vos hosstz es manche, et qui tote vos mantre,
Es r pièce d'aveugler l's aute, vis soffoqnet d* foumtre.
(Thirt. Ine cope di grandiveux. 4859.)
SAiiiT-QuENTiif. I gn*a diatermeint longtemps qui braime dans s' maincbe.
(GOSSEC. Lettrée picarde». 4844.)
MANCHE.
1747. m a frotté l' manche.
LiTT. Il lui a frotté la manche.
Il Ta cajolé pour obtenir quelque faveur.
Les aute ryll co, les frolteu d'manche qu'i sont.
(ÀL. Peclers. Matht Bablame. Ch. 4877.)
Charleroi. Tois pelés rat d'iez li venne-nu pou fai l'ponrchat,
Lt pAle nu bia» pou iesse dins s*mancbe,
Pasqu'i n'avet pus d'poain su Tplanche.
(L. Bebnus. Vrat dins ein Jromache d'Hollande. Faufe. 4873.)
1748. L'aveûr es r manche.
LiTT. L'avoir dans la manche.
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- 54 —
Disposer d'une personne à son gré. (Agad.)
Pr. fr. — Avoir une personne dans sa manche.
Moi, qui sais Aiagie et noire et blanche,
Qui tiens les diables dans ma manche.
{Théâtre Italien, Arlequin Jasott. Sc. i^.)
Li bon Diu et les ange
EstU si bin es s'manche
Qu*i fève ploûr ou gruz'ler,
Lùre li solo, gealer.
(BAnxEDX. Deux /due di m'vèye grandmére. 4849.)
Nanur. Mais r laid pouyu, nos èmanche,
I fait Pmouton, c'est-st-on leûp,
I nos tint turtos dins s'manche,
Et nos n*y vèyans qu'do feu.
(WÉROTTE. Li noir Tatiche, Gb. 1867, 4« éd.)
1749. 1 gn'a bin des manche à mette.
LiTT. Il y a bien des manches à mettre.
Il s'en faut de beaucoup que cette affaire soit terminée. —
Il y a encore bien des difficultés à vaincre.
Cité par Forir. Dict.
Ni nos èwarans nin,
1 gn'a co bin des manche à mette,
Ni fouhe qui po ThonneAr des lette,
On n'voiret nou cang'mint.
{Cantate ligeoite pritintéye d prince Chdle (TOultremont po
l'joû di si inauguration^ dé Vpdrt de» Parti, 1764.)
LORETTE.
I gn'a co bin des manche à mette,
Ji crains qui nos amourette
Ni sèyèsse ine vraie kesmoite,
Ji n'sés qwand l'joû arrivret.
(Hérault. Li mdlignant, U, sc. ± 1789.)
Divant qu'ine invention
Ni seûye à perfection
I gn'a des manche à mette.
(TRIAT. Ine invention. 1866.)
Jalrat. Bibtr'hé.
Ah ! mais, i a pus d'one manche à mette.
(Xroffer. Le» deux »oroche. I, sc. 7. 1861.)
Bbaurairg. Ossi r fortune, c'est comme one boôse,
Pendue au mat d' cocagne, on s'y tape, on s'y poûse
Po-z-y gripper.
Mais gn'a des manche à mette,
Divant d'esse à l' copette.
(Vermcr. Usôdar. iSli.)
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— 55 —
MàacHE. Dascole.
Nais ni v's y trompez nin, gn*arrait des manche à mette.
(Alexandre. Li pèchon d'avril, V, se. l'^. 1858.)
Cbarleroi. Toinette.
OyI,mais m* ti, on n' paie si augtl'mint qu' ça à Gèlique,^'a des manche à mette.
(L. Berrus. L' malade Salnt-Thibau. II, se. 4876.)
BoROiAGE. On n'peut nie canger d' métier comme on cange d' quémiche; il a bin
des manche à mette.
(Annonac du Borlnage in patoit borain* 4849.)
RoucHi. I n'y a dés manches à mète.
(HÉGART. Dice,)
1750. 1 r'sônne les capucin, il a todi 'ne saquoi
es s' manche.
LiTT. Il ressemble aux capucins, il a toujours quelque chose
dans sa manche.
Il n'est jamais à court de ressources.
1751. Fer belle panse et belle manche.
LiTT. Faire belle panse et belle manche.
Faire grand' chère et toilette brillante. — Vivre dans le luxe
et Tabondance.
Namur. J'a hérité, binainmée Providence,
Di vos, ji wois qu'on n' doit jamais douter.
Ji fret, comme on dit, belle manche et belle panse.
Surtout quand tos les trô seront slopd.
(J. CoLSON. L'héritance d*à Gaspard, Ch. 4862.)
Picardie. En prendre plein s' panche,
Et plein s' manche.
(CORBLET. Glostaire, 4851.)
Plein s' manche et plein s' panche.
{Dicton lilloUt. V. L. Vermesse. Vocabulaire du patoit lilloit. 4861.)
1752. Il a des lâgès manche.
LiTT. Il a des larges manches.
Se dit d'un casuiste, d'un directeur relâché. (Agad.)
Pr. fr. - Il a la manche large.
Cité par Forir. Dict.
1753. C'est-st-ine aute paire di manche.
LiTT. C'est une autre paire de manches.
C'est une autre affaire, ce n*est pas la même chose. (Agad.)
Pr. fr. — C'est une autre paire de manches.
Cf. QuiTARD. Dict., p. 520.
Cité par Forir. Dict,
Louise, siervame,
Ji voreus bin qui vos d'mandriz Tintrôye de l'mohonne.
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— 56 -
Colas.
Coula c'est-st-ine aute paire di manche.
(Baron. Le» deux cuseune. l, se. 4. 4883.)
MoNS. Oh ! j'vos crois... Mais c'est que... c't'enne auto paire de manche.
(Letellier. Armonaque dé Mont, 1861.)
Lille. Gha s'ra enne aute paire de manches.
(Desrousseadx. Chantons liUoUet. i854.)
Douai. De ch'timps ichi bin intindu, pache que d'no timps ch'étot bin eune aute
paire dimanches.
(Deciiristé. Souvenirs d'un homme tt Douai. i856.)
Var. Bourgogne. Ç*a ben ene autre histoire.
MANCHETTE.
1754. I vât mî fer gâye manchetle qui gâye pan-
sette.
LiTT. Mieux vaut belle (élégante) manchette que belle pan-
sette (petite panse).
Opinion des gens qui s*imposent des privations pour paraître
ce qu'ils ne sont pas.
Cf. Habit de velours, ventre de son.
Pr. fr. — Mieux vaut belle panse que belle manche.
P. Cahier. Quelque 6,000 proverbes. Paris 1856, in-12,
n« 1236.
Servas.
Ji nWëware pus quM ^'a tant qu'moret-si-ètique, et l'raison poquoi?... C'est
pac' qui is aimet mi fer gftye manchette qui gàye pansette.
(Brahy. U bouquet, l, se. 1. i878.)
Variante. Belle manchette, pitite pansette.
(FoRiR. Dict.)
Variante. Belles manchette, pauve pans'lette.
Var. Jodoigne. N'a des gins qui broutrinne le diale seu leu dos et que s'ratlrap'net
seu l'nourreteure. — Bombe de sûye, vinte de laton. — Tôt po les oûye, ré po l'vinte.
— Twès sourie de viande seu Tmôme oucha. — Le dimeigne on boute le live de bûre
dins one gayole, et on frotte se tarteune seu les fédarca.
MANGER.
1755. Magnî comme on râyeu (s. ent. di cromptre).
LiTT. Manger comme un arracheur (s. ent. de pommes de
terre).
Manger beaucoup. — Manger comme un chancre. — Manger
comme quatre.
Cité par Forir. Dict.
Mais, à la guerre comme à la guerre, nos magnt comme des ràyeux.
(Brahy. Let guignon di Bdre Bothe, Ch. 1880.)
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— 57 —
Ardenre. Magni comme on sarieu.
(BODT. Yoc, de* agriculteurt, 4880.)
JoDOiGNE. G'est-st-on fornourreu.
i7o6.I/ci qui magne bon, chî flairant. (Ferrières.)
LiTT. Celui qui mange bon, chie puant.
Les suites d'une chose bonne en elle-même, ne sont pas
toujours agréables.
1757. 1 v' magn'reut jusqu'à Y miolle di vos ohaî.
LiTT. Il vous mangerait jusque la moelle de vos os.
Êlre insatiable. — Vivre aux dépens de quelqu'un, lui
dépenser le plus clair de son avoir. (Littré.)
Vamarte. Magnt 'ne saqut jusqu'&x ohai.
LiTT. Manger quelqu'un jusqu'aux os.
Dépouiller, ruiner complètement quelqu'un.
Pr. fr. — Manger quelqu'un jusqu'aux os.
Consumer le bien d'autrui. — Il vous rongera jusqu'aux
os. (ÂCAD.)
Var. Jodoighe. Vos m' mougn'rit 1 ' pègnon d* mes oreille.
Var. Tournai. S* laisser minger r blanc des yeux.
1758. 1 fàt magnî por lu et chîr po Ts aute.
LiTT. Il faut manger pour soi et chier pour les autres.
Il faut faire une chose qui vous profite en laissant à d'autres
les embarras qu'elle procure.
Maxime de Tégoîste.
1759. Qui magne bin, oûvère bin,
Qui magne vile, oûvère vite. (Stavelot.)
LiTT. Qui mange bien, travaille bien.
Qui mange vite, travaille vite.
Il faut faire toute chose convenablement; celui qui travaille
trop vite ne peut faire aussi bien que celui qui y met le temps
nécessaire.
Charleroi. L* fermant passe esse timps à mingt et à boire»
L' cin qu'est long k mingl.
Est long à travayl.
(L. Bernus. Li cintl et se* èfant. Faufe. i873.)
MrrELLES. Long mingeû.
Long travayeû.
i760. C'est-st-on magne à fait.
LiTT. C'est un mange au fur et à mesure.
Il vit au jour le jour.
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- 58 —
1761. Les curé magnel les moirt, les avocat
les vikant.
LiTT. Les curés mangent les morls, les avocats les vivants.
On ne peut éviter d'être exploité.
1762. L'ci qui n*si rapahe nin à magnî n'el fret
nin a lèchi.
LiTT. Celui qui ne se rassasie pas en mangeant ne le fera
pas en léchant.
Celui qui n'est pas content quand il a le nécessaire ne le sera
pas davantage quand il aura le superflu.
Halmeot. Ci qai n'su fait nin binfthe à magnl, n's'y fait nin à lèchl.
MANGEUR.
1763. C'est-st-on magneû d'pan payârd.
LiTT. C'est un mangeur de pain paillard,
C'est un homme qui cherche à vivre sans rien faire, qui
mange le pain gagné par autrui.
(Grahdgagnage. Dict.)
C'est un vaurien, un débauché.
Quelques wallons prétendent qu'il faut dire boyard et non
payârdf que ce dernier mot n'est qu'une altération du mot
oayard. Le ^aj/ard était jadis une maison de correction située
au bout du faubourg Vivegnis à Liège. Les mères disaient aux
enfants qu'elles ne pouvaient dompter : Ji t*frès mette à Baya.
Cité par Forir. DicL
Colas.
Tous vos mangear de pain payàrd,
Franc baiteù di cawiau,
Qui courez hotte et bàr.
Et vous batihez les mustau.
(Fabry. UllgeoUèoagi. II, se. 3. 1757.)
Oh ! vos magneû d'pan payàrd !
Vos qui flairlz d'ine heure Ion Thàrt !
Maraud, qui trayihez vosse roye,
Vos n'valez qu*po fller 'ne kinoye.
(Hanson. Li Hinrlade trave$tèye, Ch. II. 1780.)
C'est-st-on magneû d'pan payûrd
Qui n' vâtnin qwatte patàr.
(J. Vêlez. Patquéyeto Ut pruuien, 1817.)
Mais on l'riwenne, c*est c^bat jamûr.
Qui n est qu'on magneû d'pan payàrd
Et qui dispind tôt à malvà.
(SuoNOif. Le9 deux casaque, 1834.)
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— 59 —
il r'coidret mes ëlant, comme mî vl përe a fait ;
Je Tsy acseign'ret j6ne, çou qui l'bonne vôye a d'bal.
Les mépris qu'on deut fer d'on magneû d'pan payàrd.
(M. Thirt. Ine copenne to Fmartège, 4858.)
4764. A glot magneû,
Chapon d'hût meus.
LiTT. A mangeur friand,
Chapon de huit mois.
Éloge d'un mets très délicat qui trouve un appréciateur.
Pr. fr. — Chapon de huit mois,
Manger de rois.
MANNE.
1765. 1 n' fât nin s' fyî à 'ne banse sins cou.
LiTT. Il ne faut pas se fier à une manne sans cul (fond).
Il ne faut pas vous fier à quelqu'un qui vous fera défaut.
MARCHAND.
1766. Li marchand qu'a blâmé s' marchandèye
à s'tu pindou.
LiTT. Le marchand qui a blâmé sa marchandise a été pendu.
Fol est le marchand qui déprise sa denrée.
{Ane, prov.)
Ce ne viz oncques prestre qui blamast ses reliques.
(Prov, gallic, m9.)
Spernit nemo suas qui vult exponere merces.
(Lejeure. Proverbia famtUaria. 1741.)
On n' blâme nin s' marchandëye.
Onk s'enne avisa 'ne fève,
Et s' dit-st-on qu'on l' pinda.
(DUMONT. Iite pèriqut et mariège. 1800.)
On vante lurtos s' marchandôye,
Estant sûr qu'elle ni vit rin,
On d'bite comme à l' comèdèye,
Des mèye boude so 1* même refrain.
(HOCK. Les boâde. Ch. 1867.)
Mabcbe. Enfin chacun prise tant qu'i peut,
S' dinrée, et l' premt qu'a wasou»
Mèpriset l' senne a s'ti pindou.
(Alexandre. FtU cortu 1860.)
i767. Marchand qui piède ni pout rire.
LiTT. Marchand qui perd ne peut rire.
On n'est pas disposé à se réjouir quand on a éprouvé une
perte, un revers. (Acad.)
Pr. fr. — Marchand qui perd ne peut rire.
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— 60 -
Ce prov. est également rapporté par Ouoin. CuriosUez
françoises, 4640.
Pr. contraire. N'est pas marchand qui toujours gagne.
Cf. LoYSEL. Inst, 405.
MARCHANDISE.
1768. Tote marchandèye po s* prix.
LiTT. Toute marchandise pour son prix.
Ce qu'on acquiert est en rapport avec les sacrifices qu'on
fait. — Cf. On en a toujours pour son argent. — Tant vaut la
chose comme on en peut avoir. (Loysel. Inst, N* 406.) — Bon
marché déçoit les peuples au marché. {Ibid, N* 404.)
Cité par FoRiR. Dict,
MARCHÉ.
1769. Qwand on va au marchl troD taûrd,
On n'a pus rin po ses caur. (Wamur.)
LiTT. Quand on va au marché trop tard,
On n'a plus rien pour ses iiards.
Caur signifie aussi argent.
On doit faire toute chose au moment voulu, ne jamais laisser
échapper loccasion.
Prov. ali. Besser nie aïs zù spœt.
Pr. contraire. Va mi tard qui mâye.
1770. Allez â marchî aveu Thonneûr, vos r'vinrez
r banstaî vûd.
LiTT. Allez au marché avez Thonneur, vous reviendrez le
panier vide.
Si honorable que Ton soit, on ne peut rien acheter sans
argent.
Mais sans argent l'honneur n*est qu'une maladie.
(RAcniE. Le» plaideur», I, se. i^.)
1771. I vl dimeûre mâye rin â marchî.
LiTT. Il ne reste jamais rien au marché.
Ce qui ne convient pas à Tun convient à l'autre.
Pr. fr. — Jamais ne demeure chair à la boucherie.
(Gabr. Meurier. Trétor de» tentence», 1568.)
Cité par Forir. Dict,
On resconteûro tos les gosse avà rtdrre
C'est po coula qu'rin nMimeûre à marchi,
Nouk ni s'ravisse, on a tos s'caractére,
Hayftve ou bon, drôle ou bin mestoircht.
(Willem. Mantredi viker. Ch. 1880.)
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- 61 -
Mabche. C'qu'on hët, one aute li veut voltt,
C'qui fait qu'rin n'dimeùre à marchl.
(Alexambre. PUitcorti, i860.)
1772. Li mèyeû marchî est Tpus chîr.
LiTT. Le meilleur marché est le plus cher.
Les mauvaises marchandises coûtent toujours trop cher
relativement à ce qu'elles valent. (Acad.)
Pr. fr. — On n'a jamais bon marché de mauvaises marchan-
dises.
On dépense trop d'argent lorsque, tenté par le bon marché,
on achète des choses dont on n*a pas besoin. (Acad.)
Pr. fr. — Les bons marchés ruinent.
Pr. espagnol. Barato es cara. (Bon marché est cher.)
Cité par Forir. DicL
Verviebs. D'vins té cas, l'bon marchl peut bin coster foirt chtr.
(Renier. Limohonne à deux face. Se. 6. i873.)
JoDOiGNE. Le cher c'est l'bon marchl.
St-Quertui. L'pus quier ch'est V meyeur marché.
(GOSSEU. Lettres picardes. i840.)
1773. C'est mèyeû marchî qu'à crédit. (Namur.)
LiTT. C'est (à) meilleur marché qu'à crédit.
Se dit d'une chose dont on a offert le prix et qu'on
reçoit gratis.
MoMS. Bé, pou rié, j' sus contint, c'est mëyeur marché qu*à crédit, ça, comme
dit Tante.
(Letellier. Armonaque dé Mom. 4855.)
1774. Mette H marchî es V main.
LiTT. Mettre (à quelqu'un) le marché à la main.
Lui donner le choix de tenir ou de rompre un engagement,de
]e conclure ou d'y renoncer et lui témoigner qu'on est
indifférent sur le parti qu'il prendra. (Acad.)
Pr. fr. — Mettre à quelqu'un le marché à la main.
Cf. Mettre en demeure (de mora, terme de droit romain).
Baltri vèya bin qui V bouteu-foû, di foice qu*il esteut spawté, âreut volou qu'on
I! mettahe li marchl es V main.
(HàCNtE. BeAtH. 1865.)
1775. Les condition fet les marchî. (Marche.)
LiTT. Les conditions font les marchés.
Il faut, pour faire bien un marché, en stipuler toutes les
conditions
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- 62 —
MARCHER.
1776. 1 rott'reut so des rogès cinde.
LiTT. Il marcherait sur des cendres rouges.
Tout lui réussit. — Il ferait des extravagances, il n^en
pâtirait pas.
1777. Rotte âx viér, il a ploû.
LiTT. Marche aux vers (va chercher des vers), il a plu.
Allez- vous en; laissez-nous.
Var. Nahur. Rotte chtr, t'as vessoa.
1778. Rotte todi,
T'es gâye ainsi.
LiTT. Marche toujours, tu es élëgant comme cela.
Tu as fait une sottise, te voilà propre.
Tu peux bien dire: vogue la galère!
1779. Poleûr roter d'tos costé, sins quMes soler
n' poûhesse.
LiTT. Pouvoir marcher de tous côtés, sans que les souliers
prennent eau.
Être libre, n'avoir à craindre aucune réclamation d'argent.
1780. Roter lot d'hâ po s'pârgoî ses châsse.
LiTT. Marcher pieds nus pour épargner ses bas.
S'astreindre à des désagréments par une économie mal
entendue.
1781. Qui va foû sqwérre ni sâreut cherrl dreut.
LiTT. Celui qui marche hors équerre ne saurait charrier
droit.
Quand on fait une chose de travers on ne peut réussir. —
Celui qui conduit mal ne peut suivre la bonne voie ; et figuré-
ment : celui qui a une mauvaise conduite ne saurait rien faire
de bon.
MARÉCHAL.
1782. 1 n' fât nin qwitter l' marihâ sins lî payî
ses fier.
LiTT. Il no faut pas quitter le maréchal sans lui payer ses fers.
Ne demeure pas le débiteur ou l'obligé de celui avec qui tu te
brouilles.
Cité par Forir. Dict.
PIC4IIDIE. Quand on quitte ehës marichaux, i feut payer les vins fers.
(G0BBLET.67ott.48M.)
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— 63 —
1783. A marihâ s' clâ.
LiTT. Au maréchal son clou.
On dit aussi : à chaque marihâ s'clâ.
Chacun ne doit s'occuper que de son métier.
Ne sutar ultra crepidam.
Cité par Forir. Dict.
Soyez plutôt maçon, si c'est votre talent. (Mouâbe.)
C'est bin fait, dit-st-i Tleup, divaintrain'mint foirt trisse,
A chaque marlbft s'clà, dihéve mi ratayon.
Ti voléve vini fer l'ftrtisse
Qwand t'n'as màye situ qu'on mangon.
(Bailleux. Li Uûp et II eh'và. Fftve. 4856.)
On k*nohe li race des tente affaire,
Chakeunne à s'posse, à marihâ, li clft.
(Thirt. Li r'iour à Uge. 4858.)
MARGUERITE.
1784. Roge comme ine cressaute.
LiTT. Rouge comme une marguerite rouge.
Comparaison devenue proverbiale à Liège.
Cité par Forir. Dict.
TONTOH.
Ça, buvans es brav'niint !
Ji m'vas fer roge comme ine cressaute.
(De Hablez, De Cabtier, Viyario, Fabrt. Li voyège di Chaudfontaine,
Act. III. 4767.)
Mi pauv'narenne....
Div'na pus roge qu'ine cressaute.
(Bailleux. Chanton, 484S.)
JOSEPH.
Ji 11 a dit boAJoA, et tôt m'ioukant elle a divnou roge comme ine cressaute.
(Willem et Bauwems. Péehl rachUi, Se. 6. 1889.)
Var. Jodoigne. Roge comme one piaune.
Yar. Tournai. Roucbe comme eine cornille.
Var. Lille. Rouge comme un rosa (pomme reinette rouge).
MARIAGE.
1785. C'est todi les prumîrès annôye di mariège
les pus màlàhèye.
LiTT. Ce sont toujours les premières années de mariage, les
plus difficiles.
Les angles ne s'adoucissent qu'avec le temps, surtout en
ménage. — Pour bien s'aimer, il faut se bien connatre. — Les
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— 64 —
amants cherchent à se montrer Tun à Tautre sous le jour le
plus favorable ; le mariage ne tarde pas à les Taire voir tels
qu'ils sont ; de là des déceptions et une irritation que Thabitude
seule parvient à calmer.
Zadig éprouva que le premier mois du mariage est la lune
de miel et que le second est la lune de Tabsinthe.
(YOLTAIBE. Conut.)
Cf. FouRNiER. L'Esprit des mitres, 4» éd. p. 81. — Quitard.
Prov. sur les femmes, p. 384.
Pr. esp. Ganseras, y amanseras. {En se mariant, on devient
patient.)
1786. Les deuzème mariège sont sovint des
aplakège.
LiTT. Les seconds mariages sont souvent du placage.
Un second mariage offre moins de garantie de bonheur
qu'une première union.— Quelques personnes disent rapteft^^,
et dans ce sens on veut dire que le second mariage est souvent
une reprise d'anciennes amours.
1787. Les moirt et les mariège
Fet grand cang'mint d'vins les manège.
LiTT. Les morts et les mariages font de grands changements
dans les ménages.
V Une augmentation de la famille Ja perte d'un de ses membres
sont des causes de troubles. (Les mariages, les enfants du
second lit, les décès qui entraînent des partages, etc.)
Variaktr. Les mariège, les èlerr'mint,
Sont U rwène des p'tités gins.
1788. Ine fèye marié, ine fèye mori.
LiTT. Une fois (se) marier, une fois mourir.
On ne meurt qu'une fois, on ne doit se marier qu'une fois.
1789. Mariège di pôrçulaîne, qwand on n'es nin
contint, on l' sipèye.
LiTT. Mariage de porcelaine, quand on n'en est pas content,
on le brise.
Pr. fr. — Mariage du mauvais côté de la couverture.
Mariage contracté au XIII^ (à l'ex-XIIP) arrondissement,
comme celui de Colin et de sa ménagère. (Béranger.)
1790. I n'y a ni pauve mariège ni riche moirt.
LiTT. Il n'y a ni pauvre mariage ni riche mort.
Ceux qui se marient font souvent plus de dépenses qu'ils ne
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- 66 —
devraienti et celui qui meurt ne peut plus cacher l'état de sa
fortune, toujours trop modique au gré des héritiers.
1791. Ein mariache par amourette,
On s'in r'pint tout à s' coyette. (Tournai.)
LiTT. Un mariage par amourette,
On s'en repent tout à son aise.
Les mariages d'amour ne sont pas toujours les plus heureux.
A s' coyette signifie à Mons : en particulier, à son aise, en secret,
entre amis.
1792. Mariège dimande manège.
LiTT. Mariage demande ménage.
Il faut qu'un homme et une femme se mariant aient leur
ménage à part. (Lîttré.)
Pr. fr. — Autant de mariages,
Autant de ménages.
MARIER.
1793. Li cinque qu'est marié pormoinrne si
feumme. (Namur.)
LiTT. Celui qui est marié promène sa femme.
Conséquence du mariage, sujétion qu'on ne peut éviter.
Quand on fait une chose, il faut en subir les conséquences.
1794. Fuchîz sage et vaillant,
Vos vos marierez quand vos sèroz grand.
(Namur.)
LiTT. Soyez sage et vaillant (honnête),
Vous vous marierez quand vous serez grand.
Avertissement donné aux enfants afin de les engager à bien
faire, à étudier, à être tranquilles.
1795. Marèye-tu, ni t' marèye nin,
I fât todi qu' ti toûne à rin. (Ferrières.)
LiTT. Marie-toi, ne te marie pas,
II faut toujours que tu tournes à rien.
Perspective peu engageante. Observation présentée à celui
qui demande conseil sur un mariage projeté.
1796. Ma marié, qui n'est nin à ses noce.
LiTT. (Est) Mal marié, celui qui n'est pas à ses noces.
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-- 64 -
Se dît des gens qui ne s'occupent pas de leurs affaires, ou
plutôt de ceux qui ne sont jamais où leur devoir les appelle.
Marche. Blaa mariet qui n' vint à ses noice.
MARMITE.
1797. Qwand V covièke est so V marmite on
n' sàreut dire si l' char est d'vins.
LiTT. Quand le couvercle est sur la marmite, on ne saurait
dire si la chair (viande) est dedans.
On ne peut pas affirmer une chose dont on n'a pu vérifier
l'exactitude.
MARMOT.
4798. Croquer V marmot.
LiTT. Croquer le marmot.
Maugréer en attendant quelqu'un qui ne se presse pas.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. — Croquer le marmot.
Don Juan qu' n'aime nin d' croquer l' marmot,
Mi d' s'amuser à houmer l' pot,
Si mftgrèye di lèyl s* corège,
Si rassucer comme ine preune sèche.
(Hanson. Les lutiade es vers llgeoU, Ch. IV. i783.)
MoKs. Nais tout en croquant l' marmot au culot dé s' feu, elle vos a tiré ein plan.
(Letcluer. Àrm, dé Mons. 4863.)
Frambries. In coin du feu, met'nant j'ai choisi m* place,
J' vivrai d' souv'nir tout in croquant l' marmot.
(il cinquante ans. Gh. Arm. borain. 4890.)
MAROTTE.
1799. A chaskeune si marotte.
LiTT. A chacun sa marotte.
Pr. fr. — Chacun a sa marotte.
Numerus stultorum est injfinitus.
Cité par Forir. Dict,
MARQUÉ.
1800. Esse sègnî de pâcolet.
LiTT. Être marqué (signé) par le pacolet.
Être ensorcelé.
Jeaichette.
Mon Diôw, ji sos surmint sègnèye de pàcolet.
(Delchet. U galant dé V sUrvanu, H, se. i^, 4857.)
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- 65 —
Variahts. Vos avez l' pàcolet.
LiTT. Vous avez le pacolet.
Vous avez du bonheur comme si vous possédiez un talisman.
Vos avez V p&colet on de r coide di pindou :
Vos y's asstrlz so l' feu sins v* fer 'ne cloquette ft cou.
(Tbirt. Ine copenne to V martège, 1858.)
Joseph Gabbicl.
De timps passé, on oyéve dire
Qu' les aweftr vinit d' Pàcolet,
Et qu' les loum'rotte ni fit qu' de rire,
Qwand v' toumtz jus d*on haut croupet.
(HocK. U blanc $kèlin. Dialogue. i86S.)
Ji n'y compriod rin, i At qu' ji seùye sègnl de Pàcolet.
(MAGlctE. Baitri, 4865.)
Jacob.
Ji creus bonn*miot qui j' sos sègnl dé Pàcolet,
Tinez, c'est l' coturl, c'est Babette, c'est l' vàrlet.
(Remouchamps. Le» amour d'à Gèrà. I, se. 8. 1875.)
Pacolet. c G'estoit un cheval de bois enchanté, qui portoit
un homme en un moment à mille lieues de là où il estoit.
Vulgairement on dit : // faudroU avoir le cheval de Pacolet jnmr
aller 9i viste en ce lieu-là. > (Oudin. Curiositez françoises,
p. 93.)
C'est dans le roman de Valentin et Orson que Ton trouve le
cheval de Pacolet. (V. Le Roux de LiNCY,Le livre des proverbes
français, t. II, p. 58. — Rabelais, 1. II, ch. 24, et la dissertation
de H. J. Stbchsr, dans le Bull, de la Soc. wallonne, t. II,
2* partie, p. 55 et suiv.)
MARRON.
1801. 1 sèche les marron foû de feu avou T patte
de chet.
LiTT. Il tire les marrons hors du feu avec la patte du chat.
Se servir adroitement d^un autre pour faire une chose
dangereuse, dont on espère de Tutilitô, et qu'on n'ose faire
soi-même. (Acad.)
Pr. fr. — Se servir de la patte du chat pour tirer les marrons
du feu.
Cf. Lafontaine. Bertrand et Raton. — Sic vos non voMs.
(Virgile.)
Cité par Forir. Dict.
Ine fèye les marron foù de feu
Et nos coirbà victorieux,
Via rbthe qui sofi^le inte zel deux
A faite di fer l'pàrlège.
(Bailleux. Letfrawe (Poncoirbd, Ch. 4843.)
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-. 68 -
Mathistoffé.
Tôt séchant les marron de fea,
Les pHil d^moret todi pouyeu.
(Toussaint. Hinri et Dadttê, I, se. S. 4869.)
Marche. Po rin passe Talwe et vout, avou
L'patte do chet, prinde les marron fou
Do feu....
(Alexandre. P'tit corti. 4860.)
Namor. Il a tire les marron do feu avou Tpatte de cbet.
Charleroi. Combin c*qu'on nWoit né gins, loûrdau, trop biesse su terre.
Qui sachenu pou les aute, du feu tous les marron?
(L. hïxms.Vtinge èyètVmarcou. Faufe. 4873.)
Basse-Allemagne. — Die Kastanien (mit der Kalzen Pfote)
aus dem Feuer holen (fur Jemand).
MARS.
i802. Ès meus d'mâsse, on s'deut vèye dihâssîses
châsse.
LiTT. Au mois de mars, on doit se voir ôter ses bas.
Il faut aller se coucher avant la nuit.
1803. Comme masse trouve les potaî, i les lait.
LiTT. Comme mars trouve les flaques d^eau, il les laisse.
Le mois de mars finit comme il a commencé.
Mamur. Gomme on prind les potia, on les lait.
1804. Hâledi masse
Si d'hôsse;
Hâle d'avri
Deûre todi.
LiTT. Hâle de mars disparaît, hâle d'avril dure toujours.
Ga m*mamme Taute joû,
Dibéve à m'soûr Gètrou
Gi spot ci al qui j'a rit'nou :
Hàle di masse
Si d'hàsse ;
H&Ie d'avri
Deûre todi.
(Nie. Defrechbox. Ine hdU tTatni. 4867.)
1805. Sèche masse et frèhe avri,
Li laboureur si réjoui.
LiTT. Sec mars et humide avril,
Le laboureur se réjouit.
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- 69 -
Tabunte. Freud mftsse et chaud avri
Fait les heure si rimpli.
LiTT. Froid mars et chaud avril
Font remplir les granges.
Cité par Forir. Dict,
1806. Qwand i tonne es masse,
Li laboureu a hâsse ;
Qwand i tonne enne avri,
I deul s' réjoui.
LiTT. Quand il tonne en mars,
Le laboureur a de l'inquiétude (du malaise);
Quand il tonne en avril,
il doit se réjouir.
Ce proverbe est une variante des n" 182 et 183.
1807. Sec mars, cru avri, caud mai,
Tout vie à souhait. (Mons.)
LiTT. Mars sec, avril humide et mai chaud,
Tout vient à souhait.
1808. Tous les joû qui l'mois d'mausse a bat,
Po Tmois d'maye. on les ra bin laid. (Marche.)
LiTT. Tous les jours que le mois de mars a beaux.
On les retrouve au mois de mai bien laids.
Ces différents proverbes météorologiques n'ont pas besoin
d*explication. — Us sont surtout en usage à la campagne.
MARTEAU.
1809. I vât mî esse mârlaî qu'èglome.
LiTT. Il vaut mieux être marteau qu'enclume.
Il vaut mieux battre que d'être battu. (Agad.)
Pr. fr. — Il vaut mieux être marteau qu'enclume. — Il vaut
mieux tuer le diable que de se faire tuer par lui.
Cf. Je ne suis point battant de peur d'être battu.
(Molière. Sganarelle,)
1810. Ècrôhî V maka.
LiTT. Graisser le marteau. (Remacle. Diet.)
Donner de l'argent au portier d'une maison, afin de s'en
faciliter l'entrée. (Agad.)
Pr. fr. — Graisser le marteau.
On n'entrait point chez nous sans graisser le marteau ;
Point d'argent, point de Suisse...
(Racihe. Les plaideur 9. Act. I, se. i.)
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— 68 —
MATIN.
1811. C'ést-st-â matin qu'on s'avancihe. (Stavelot.)
LiTT. C'est le matin qu'on s avance.
Le travail fait le matin est toujours meilleur, et c'est autant
d'avance sur celui qui doit être exécuté pendant la journée.
MATINES.
1812. Clérès matène, des s' pais javais. (Marche.)
LiTT. Glaires matines, épaisses javelles.
Quand il gèle à la Noël, les grains seront beaux.
MAUVAIS.
1813 Qwand les neûrès s'penne florihet, i fait todi
màye mâva.
LiTT. Quand les épines noires Heurissent, il fait toujours
mauvais.
Todi mâye, litt. toujours jamais ; it. en italien : sempremai
et mai sempre.
1814. S'il est mâva qu'i s'fasse rakeûse.
Litt. S'il est de mauvaise humeur, qu'il se fasse recoudre.
S'il boude, qu'il prenne patience, qu'il se raccommode.
Vab. Jodoigme. Se '1 est mwais que Tbagne es s* quèwe comme nosse chl.
1815. Feumme qui huffelle^ poye qui chante et
vache qui lorelle, cesl tôt çou qui gn'a d'pus màva.
Litt. Femme qui siffle, poule qui chante et vache qui saute,
c'est tout ce qu'il y a de plus mauvais.
Se dit quand une femme siffle.
Femme qui parle comme homme, et geline qui chante comme
coq, ne sont bonnes à tenir.
(Prov. galUe. 4fti9.)
JoDOiGNE. Quand one fèye cbefelle, elle fait braire la Sainte Vierge.
{Crayance populaire.)
Picardie. El fille qui siffe, el glaine qu'ai cante el co,
GrienVat quo leur racourchiche el co.
(CORBLET. GlOêS, 1851.)
Dauphiné. Filli que landre
Tabla que brandre
Et fenna que parlo latin
Ne faron jamais bona An.
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MÉCHANT.
1816. Les câlin n'ont qu'on timps.
LiTT. Les méchants n'ont qu'un temps.
Le triomphe des méchants est de courte durée.
Je n*ai fait que passer, il n'élait d^jà plas.
(Raoice. Efther.)
1817. L' ci qu'est câlin si mesfèye di tôt 1' monde.
LiTT. Celui qui est méchant se défie de tout le monde.
On croit tous les hommes méchants lorsqu'on Test soi-
même.
On dit aussi : Qui est ma pinsant, pinse les aute comme lu.
MÈCHE.
1818. Donner des cachireon. (Tournai.)
LiTT. Donner des mèches de fouet.
Mettre une grande activité dans Texécution d'une afTaire.
MÉDAILLE.
1819. Chaque mèdaye a todi s'iiesse et s'pèye.
LiTT. Chaque médaille a toujours sa tête (face) et sa pile.
Une chose a toujours son bon et son mauvais côté. Le revers
est le côté opposé à la tête.
Pr. fr. — Chaque médaille a son revers.
Chaque mèdaye, chaque mannôye a todi s' tiesse et s'pèye,
Et c'est r pus bal costé qui jourmàye on lait vèye.
(G. Delarge. Le* colèbeû. 1860.)
Mabche. Walte on pau pus bas qn' ti, canaye,
Gn'a deux costet à chaque mèdaye.
(Alexandre. Ftit cortL d860.)
1820. Il ftret 'ne mèdaye di cûr avou on pourcaî
d'sus.
LiTT. Il aura une médaille en cuir avec un cochon dessus.
Il n*aura rien, il sera déçu dans ses espérances.
MÉDECIN.
1821. Il a rèvoyî ses méde.
LiTT. Il a renvoyé ses médecins.
Il n'est plus malade.
Pr. contraire. Jodoigne. L' med'cé qu' vos sogne est foirt malade.
Vous êtes fort mal soigné.
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— 72 -
MÉFIANCE.
1822. L' méfiance est V mére de V sur'té. (Marche.)
LiTT. La méfiance est la mère de la sûreté.
En toute chose, il est bon de prendre des précautions.
Cité par Forir. Dict.
Il était expérimenté,
Et savait que la méfiance
Est la mère de la sûreté.
(Lafohtaire. Fable. III, 48.)
Yarurte. Et màgré qu'i n*y ftye non dangl,
Vasco passe li nute à veuyt.
C'est qu' sét foirt bin qui V prévoyince
Est todi r mére di l'assurince.
(Hahsoh. U Lueiade it vert UgeoU. Ch. I. 4783.)
Yabuhte. II aveut bin raison, vormint, ca 1* méfiance
Et comme on dit li mére di l'assurance.
(Baillsdx. U chet et P vt rat, Fàve. 485S.)
Yab. Gharleroi. I d*vrint bin savoit que V prudince
C'est toudi r marne des cbin d*fayince.
(L. Bernus. V tortue iiet Ut canard. Fauve. 4873.)
MÉMOIRE.
1823. I n'a qui T mémoire d'on live, el piède
tôt corant.
LiTT. Il n'a que la mémoire d'un lièvre, il la perd en courant.
Il a peu de mémoire, une chose lui en fait aisément oublier
une autre. (Agad.) — Se dit de ceux qui préteudent avoir
beaucoup appris et beaucoup retenu et qui savent très peu de
chose.
Pr. flr. — C'est une mémoire de lièvre qui se perd en courant.
MENACÉ.
1824. Les man'ci sont les mt wàrdé. (Malmedy.)
LiTT. Les menacés sont les mieux gardés.
On ne fait pas de mal aux gens que Ton menace.
Pr. fr. — Les menaces ne tuent pas.
MÉNAGE.
1825. Ch'est Tménage du couléon, ch'est V fumelle
qui norrit l' marie. (Tournal)
LiTT. Cest le ménage du pigeon, c'est la femelle qui nourrit
le mâle.
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— 73 —
C'est la femme qui nourrit l'homme, c'est elle qui travaille '
le plus et qui apporte l'aisance au ménage.
1826. Quand Thelle mère vé stèchî s'nez dins
[l'potache,
C'est po brouyî Tmèyeu minnache.(J0D0iGNE.)
LiTT. Quand la belle-mère vient fourrer son nez dans le
[potage,
C'est pour brouiller le meilleur ménage.
Les belles-mères ne doivent jamais se mêler du ménage de
leurs enfants.
MENDIANT.
1827. Honteu brèbeu, plate besace. (Jodoigne.)
LiTT. Le mendiant honteux a la besace plate.
Celui qui mendie ne doit pas craindre d^étre repoussé, et,
par extension, le solliciteur ne doit pas craindre de faire des
démarches.
Prov. contr. Jodoigne. Jamais brebeu n'est moirt de faim.
MÉNÉTRIER.
1828. Inte raestré, on s'deut 'ne danse.
LiTT. Entre ménétriers, on se doit une danse.
Entre collègues, les services doivent ôtre gratuits.
Pr. fr. — Un barbier rase l'autre.
Un barbier rait Tautre.
(Dici. port, des prou, i751.)
Cité par Forir. Dict.
Cf. Une main lave Tautre et les deux lavent le visage. —
Les loups ne se mangent pas.
TAiiiAimB. Adon c'esUst-ine pitiie sov'nance
Po vos ante ossi bin qu'por mi :
Vos savez qu'tot mettre s'deut 'ne danse
C'est r saint Evangile qui nos l'dit.
(DCHIH. Chdre et pandhe. Dédicace. 1850.)
Vabiarte. Mathias.
Ji v'vins vèyï, Hinri, vive les vèyès k'nohance,
Inte des vts camarade, vos savez qu'on s'deut 'ne danse.
(Delarge. Let coquin, 1865.)
Vauahte. C'est des homme d'esprit, tos camarade d'à monseigneur, on dit qu'i
s'divet 'ne danse.
(AlG. HOCK. Mœurt et coutumes. II. 1871.)
1829. 1 fàt bin aller comme li mestré v' mône.
LiTT. Il faut bien marcher comme le ménétrier vous conduit.
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- 72 -
Il faut bien suivre la foule et faire comme elle. ^ Il faut
savoir se plier aux circonstances» faire de nécessité vertu.
Dans les corantès danse, le musicien marche en tête et
dirige les danseurs.
Cité par Forir. Dict.
Vabumte. I AI bin danser comme U roesirë sonne.
Ji n* 808 di nou pftrti,
J' vas comme li mestrë sonne.
Tôt comme j*èl pinse, j'èl dis,
Ji n' Yoax pône k personne.
(BABiLUt. U eamarûdt dé rjôffe, 485t.)
S*il aveot oison, il ftreut tapé U hache et mâche, mais i falla hin qn'i rolahe
comme li mestrë l' minëve.
(MACHtK. U cren'qulnl di prince dbbé di Stdv*Uû. 4871.)
Vamartc. Thooiias.
Il iret vèye aute pft tôt comme li meetré sonne.
(Al. Pbous. L'owrég* d'à Chanekèi, Se. i"*. 4871.)
Naito». I fout danser comme li mestré joue (on sonne).
Var. Nahu». Si r dteision prtge né li va nin, li peApe wallon foice li malsse k roter
comme li mestret sonne.
(La Marmite, 4890.)
MENTEUR.
1830. Qal est minteûp est voleur.
LiTT. Celui qui est menteur est voleur.
Un vice n'est jamais seul. — Qui trompe d'une manière peut
tromper d'une autre.
Mentir, c'est Tabsolu du mal.
(V. Hugo. Lef mUirabUi. T. II, p. S03.)
Tout mauvais cas est niable.
VARiAinr.. L' ci qu'est hoArdeû est sovint voleAr.
Vab. Stavelot. Lu ci qu'est minteûr est voleur (c' n'est nin todi veftr). Lu ci
qu'est vole&r est minteûr.
1831. Si c' n'est nin vraie^ li minteûr n'est nin Ion.
LiTT. Si ce n'est pas vrai, le menteur n'est pas loin.
Se dit à celui qu'on soupçonne de débiter un mensonge.
S'il est vrai^ la bourde est belle et le menteur n'est pas loin.
(OUDIN. Curiotitez firançoiset. 4640.)
Var. Jodoigne. C'est ne le qu'est V feu (le fils) de l' minteûr, c'est le même.
Var. Tournai. Si ch' n'est pont enne c... ch'est toudi enne derompure (hernie).
1832. Grand paurleû, grand malteû. (Vekyiers.)
LiTT. Grand parleur, grand menteur.
Les bavards sont hâbleurs.
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- 73 -
Pr. fr. — Grand parleur, grand menteur.
(P. Cahier. Quelque six mUie prov. Paris 4S86. In-4S, n^ 4367.)
Cf. CoLLiN d'Harleville. M. de Crac, comédie.
Pr. fr. — Il faut qu'un menteur ait bonne mémoire.
JofHHGHS Qui cause branminl, roint branmint.
1833. On minteûr ennès fait cint.
LiTT. Un menteur en fait (produit) cent.
Un mensonge, une calomnie, circulent avec rapidité. — Une
foule de gens s'en font involontairement les complices. De
bouche en bouche, il va rinforzando, comme le savait fort bien
Bazile (V. Beaumarchais. Le Barbier de Sévillé).
Qui loquitur multum, mentitur et his quogue multum.
(LEJCClfE. ProverbiafamiUaria. 4741.)
1834. N'est nin boûrdeû qui s'kifesse.
LiTT. N'est pas menteur celui qui se confesse.
Celui qui avoue franchement ce qui lui est arrivé de
désagréable, ne peut être accusé de mensonge.
Jampsin.
I n'est nin boûrdeû qpt s'kîfesse,
Po m'pftrl ji Yoax d'viser mes pèce.
{Complainu des paysans liégeois. 4634. B* et D* Recoul.)
Glaba.
Qwand j'vèya qu*on d'hûstve mi soûr,
ii moussa ft pas rate es four.
Lès lûme à l'oûye et Thile ûx fesse,
I n*at nin minti qui s*kifesse.
{Entrejeux (les paysans. i6SA. B*et D^ RCCUIIL.)
1835. Qui n'sét boûrder n'sél viker.
LiTT. Qui ne sait mentir ne sait vivre.
On se rappelle involontairement ce mot d'un diplomate
célèbre : la parole a été donnée à Thomme pour déguiser sa
pensée.
Cité par Forir. Dict.
Vasiarte. Qui n'sét minti, vike comme ine biesse.
1836. Bal minti qui vint d'Ion.
LiTT. fieau mentir qui vient de loin.
Un homme qui vient d'un pays éloigné peut facilement en
imposer. (A.gad.)
Pr. fr. — A beau mentir qui vient de loin.
Cité par Forir. Dict.
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- 76 -
PlIISOIf.
.... Enfin, ça todi »i\,
Comme les cisse qui v*net d'Ion et qui mintèt voltt.
(Alexaiidbe. Li pèchon d^avrU, Acte IV, se. 13. i888 )
1837. Po bin aller à marchî, i fût savu minti.
LiTT. Pour bien aller au marché, il faut savoir mentir.
Le grand talent en fait de négoce est de déprécier la denrée,
ou de faire de fausses comparaisons.
1838. Pou minti, autant minti ein gros coup qu'ein
p'tit. (MoNS.)
LiTT. Pour mentir, autant mentir un gros coup qu'un petit.
Du moment qu'on fait mal, vaut autant plus que moins.
Moifs. C'est clair c^ pou minti, autant minti ein gros coup qu'ein p'tit, comme
on dit à Mons.
(Leteluer. Armonaque dé Motu. 4859.)
1839. Minti comme on râyeû d' dint.
LiTT. Mentir comme un arracheur de dents.
Mentir avec effronterie.
Pr. fr. — Mentir comme un arracheur de dents.
(OCDIN. CuriositeM françoUet, 4640.)
Locution tirée de ce que Tarracheur de dents promet à ses
pratiques de ne pas les faire souffrir. (Littré.)
Vauahte. I minte si télPmint qui I* gueûye U flaire.
Vab. Nivelles. I mint co pus que r diale enne vesse.
Var. Jodokhb. Chaque comp qu'on mint,
I v' tourne on dint.
MoHS. I mint comme ine arracheu d* dint.
VAt. NoHS. I mint qu'i fait craquer les soumié.
ToïïRRAi. I mint ichi comme ein arracheu d'dint.
Basse-Allemagne. — Lugen dass sich die Balken biegen.
1840. Enne aveûr boke et minton.
LiTT. En avoir bouche et menton.
Se dit pour faire comprendre poliment que l'on a menti.
Cette façon de s'exprimer s'explique par un jeu de mots
approximatifs: Vos 'fine avez minti devient Vos 'nne avez
minton. C'est une tournure habituelle chez le peuple. Pour
accentuer un démenti, on dit encore, en manière de rime :
Vos 'nne avez boke et minton,
Narenne et front.
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- 77 -
Hir ine cante II dit : « Qut qu* ti seûye,
Ti ses bin qu* t'as b3k6 et minton ;
Tins, pach'tea, vos *nnè8 là so t* gueûye. >
Filou, profites de l' leçon.
(Laurent Souius. Profitant-èê. Gh. 1S90.)
MENTON.
1841. Rilèver s' minton comme on pourçaî qui
passe l'atwe.
LiTT. Relever le menton comme un porc qui passe Teau.
Faire l'important.
Monsieur de Petit-Jean, ah ! gros comme le bras.
(Racqce. Lesplaidcur9. 1, se. 4.)
Chapeau bas ! chapeau bas !
Gloire au marquis de Carabas !
- (BÉRAXGEB.)
Ji sHruma-t-on sftrot bin pleûtl, et-z-aveus-je on col di s6dAr qui m' fève lever
r minton comme on pourçal qui passe Talwe.
(Demoulir. U troubadour di V Quawe-dè'Boit, Cb. 485 .)
MER.
1842. C'est r mér à beûre.
LiTT. C'est la mer à boire.
Se dit d'un travail difficile, immense, dont on ne prévoit pas
la fin. (ACAD.)
Pr. fr. — C'est la mer à boire.
Votre père? ab, monsieur, c'est une mer à boire.
(Dahcoubt.)
Cité par Forir. Dict.
Baita.
Avisse-t-i nin la qu' j'ennès va po 'ne pitite choque,
Qui ç'seùye li mér à beûre.
(Th. Collette. Ine vlngince. II, se. 6. 4878.)
Namub. Ci n'est nin Tmer à boire.
Crarlebol N'y a rin qui vos pèse comme on s'cret
L'tèni longtimps, pou 'ne feumme c'est Tmer k boire.
(Bernus. U feumme di V homme qui pond, Faufe. 4873.)
MoNS. C'a c't'enne mer à boire, depuis Tjour St-Hubert, qu'on comminche à
monter les baraque, ch'qu'au jour dé l'ouverture dé Tfoire qu'arrive souvint l'seine.
(Letellieb. Àrmonaque diMom, 4864.)
MERCI.
18 13.51 n'fât mâye dire dank s'on nTa.
LiTT. Il ne faut jamais dire merci si on ne l'a.
Dank, merci en flamand.
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- 76 -
Il ne faut croire posséder une chose que quand on la tient.
Se dit surtout à table, quand une personne offre d'un plat à une
autre, si celle-ci répond : Merci, la première réplique : I nïàt
màye dire dank, etc.
MERDE.
1844. Merte t
LiTT. Merde !
S'emploie comme interjection, *dans la basse classe, pour
témoigner du mépris, ou pour protester contre toutes les
objections qu'on pourrait faire à une résolution arrêtée.
On a prétendu que le fameux mot du général Cambronne, à
Waterloo :
La garde meurt el ne se rend pas,
n'était que la traduction polie de cette syllabe énergique. Victor
Hugo, dans les Misérables (t. III) n'a pas reculé devant la
difficulté que lui présentait le récit de cet épisode. M. Roussin,
époux de la fille adoptive de Cambronne, a cru devoir protester
dans le Journal des Débats (Juillet 1862).
MiLiIaI!*.
1845. Télé mère, télé fèye.
Ljtt. Telle mère, telle fille.
Au train de la mère la fille.
(JTAiMt d* BtRf. iWl,)
VuTiBas. A Tcampagne, tôt comme à l'vèye,
Sovint l'bonne mdre fait Tbonne fèye.
(Rmiu. Spou riméi. 4874.)
1846. V'polez taper Tmére es l'alwe, Tèfant est-st-
aclèvé.
LiTT. Vous pouvez jeter la mère à l'eau, Tenfant est élevé.
C'est une chose dont vous n'avez plus besoin, dont vous
pouvez vous débarrasser. — Coupez court à vos explications ;
je sais ce que vous voulez dire. — Vous prêchez un converti.
1847. Qui mère divint
N'a pus noUe heure di bin.
LiTT. Celle qui devient mère
N'a plus une heure de tranquillité.
On n*a plus que des soins à donner, des soucis et des peines.
MESSAGER.
1848. I n'y a si bon messègl qu' lu-méme.
LiTT. Il n'y a si bon messager que soi-même.
On n'est jamais si bien servi que par soi-même.
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- 77 —
Pr. fr. — II n'est point de si bon domestique que soi-même.
On ne trouve jamais meilleur messager que soi-môme.
(Leroux. Dut, comique,)
Cité par Forir. Dict.
MESSE.
1849. Il a s'tu deux fèye à messe.
LiTT. Il a été deux fois à la messe.
Se dit par dérision de ceux qu'on voit conduire en prison.
Pr. fr. — Il ne faut pas se fier à un homme qui entend deux
messes.
1850. On dit bin basse messe divins 'ne grande
église.
LiTT. On dit bien basse messe dans une grande église.
Le contenant peut être inQniment plus grand que le contenu.
— Le fond importe plus que la forme.
1851. On chante bin grand'messe divins 'ne pitite
église.
LiTT. On chante bien grand'messe dans une petite église.
Il peut se cacher de grandes choses sous une modeste
apparence.
Pr. fr. — Petit pot tient bien pinte.
(Ovvm, CurioiUafrançoUii, 4640.)
185*2. Qui vat à messe piède si pièce.
LiTT. Celui qui va à la messe perd sa place.
Quand on a abandonné sa place, on n'y a plus de droit.
(ÂGAD.)
Pr. fr. — Qui quitte sa place la perd.
Qi se remue soun lieu perd.
{Prov. de France. IIII* siècle.)
C'est aujourd'hui la Saint-Lambert,
Qui quitte sa place la perd.
(Oddih. CuHoelut françoUee, 4640.)
Cité par FoRiR. Dict.
Tabiamtb.
Qui vat à Ltge piède si stge.
Nahvr.
Li cinque qui va à Tdicause perd s*placbe.
NlTELLES.
A Bourlë
Oboit do lait;
A rduoasse
0 pierd seu place.
ClABLEROI.
L'marcotte respond : quand on va à IMucasse
On piette ses plasse.
(BCBlfUS. Vchat, riapin eyet Vmarcotu. Faufe. 4873.)
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- 80 -
MoHS. A rducaase on pier es* place.
ToDBRAi. Qui va k Tducasse perd 8*plache.
LnxB. Quand on va à rducasse on perd s'placfae.
Var. Mauiedt. Qui qwitte su place
Va k gasse (dtnette).
Rouen. Qui va à l'ducase perd s'plache.
(HÉCAKT. DUt,)
1853. On n'dit nio deux messe po on skèlin.
LiTT. On ne dit pas deux messes pour un escalin.
Toute peine, tout travail, mérite un salaire convenable.
Pr. fr. — Toute peine mérite salaire.
Cf. Le Menagiana.
Variante. On n'dit nin deux fèye messe po on skèlin.
Se dit à une personne qui veut faire répéter les paroles
qu'elle vient d'entendre.
GÉRA.
.... Ji n'chante nin messe deux fèye po on skèlin.
(Remoochamps. Let amour d*à Géré, I, se. 49. 4875.)
Marche. .... Qwand on-z-est-st^n train.
On dit deux messe po on skèlin.
(Alexardre. Fat eortL 4860.)
JoDoiGHE. On n'deut ni deux messe por on schellé.
Nivelles. Je n'dis ni deux coup messe pou ein skèlin.
MESURE.
1854. Beûre li lohet.
LiTT. Boire la mesure.
boire ensemble après la conclusion d'un marché en signe de
ratification. (Acad.)
Pr. fr. — Boire le vin du marché.
Dans les ventes publiques d'immeubles, aux environs de
Liège, le notaire fixe, d'après l'importance du lot à adjuger» le
nombre de bouteilles que l'acquéreur devra payer comme lohet.
Verviers. Ifohtt, très petit verre.
(REMAaE. Dieu)
L'&gne vindowe, c'est todi fait»
Nos allans beûre li lohet.
(Deltodr. Li vinte dl Vâgne. Chanson. 4854.)
1855. I n'fàt nin avu deux mèseûre.
LiTT. Il ne faut pas avoir deux mesures.
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-Bi-
ll ne faut pas juger des mômes choses par des règles dif-
férentes et avec partialité. (Acad.)
Pr. fr. — Avoir deux poids et deux mesures.
Cité par Forir. Dict.
1856. I n'tât nin prinde ses mèseûre qwand Tâwe
àchî.
LiTT. Il ne faut pas prendre ses mesures quand l'oie a chié.
Il ne faut pas prendre des précautions quand le mal est
arrivé, quand il n'est plus temps de Téviter. (Acad.)
Pr. fr. — Fermer l'écurie quand les chevaux sont dehors.
Vert[ers. Robin.
Mais on prind des mësare todi qwand Tauwe a cht.
(Xhoffer. Ut biette. Il, se. 3. 4858.)
MÉTIER.
1857. On bon mestî affrankihe de T misère.
LiTT. Un bon métier affranchit de la misère.
Cf. Aide-toiy le Ciel t'aidera.
18î;8. I n'y a nou sot meslî.
LiTT. Il n'y a pas de sot métier.
On ajoute souvent : I n'y a qu'des sottes gins.
Il n'y a que de sottes gens.
Cf. Sentences vespasiennes, ch. 23.
Pr. fr. — Il n'est pas de sot métier.
Toute occupation qui nourrit son homme estbonne.(LiTTRÉ.)
On joû, j' tottméve sins ovrège,
N 'savant à quoi mette les main.
Quoique de l'fer j'aveu Tcorège,
Hàlheûr qui l'mène n'alléve nin.
1 n'y a nolle honte di wftgnl s'vèye
Et s'n'a-t-i nou sot mestl.
(Uhoveu (Tvèye. Chanson. Li vèrltAbe Ugeot* phUoiophe. 48)S7.)
Tatenne vike di ses rinte, et po coula fait l'flre,
Elle est mâle là qui sïré fait Tcommerce di crompire ;
Mais lu, qui n'est nin biesse, 11 respond souèyemint :
1 n'y a nou sol mestl, i n'y a qu'dës sottes gins. '
(N. Defrecbeux. Mathieu Laen$bergh. 4861.)
N'y a pas des sot métier, n'y a qui des sottes gins.
(Alode Pryor. Çou qu'est-tt-èt fond di pot, 1864.)
Servas.
C'est comme ji v's el dit, Tatenne, i n'y a nou sot mestl, i n'y a qu'des sottes
gins ; i f&t qu'on wagne turtos s'vèye.
(Willem et Bauweks. La tourdvtux. Se. 4r«. 488S.)
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- 82 -
Verviers. T'néz-v' au sloc, one fèye chûsi.
Et qu'nouk n'aûye honte di s'mestl.
(Renier. Spots rtmés. 4871 .)
Namur. Elle frain mia d'appreindre one pàtér,
Après ça roter, travay!,
Fer des hochet ou vinde de l' terre,
Nos n'avans pont di fà mestl.
(WÉROTTE. Choix de chantons wallonnes. 4860, 3«éd.)
Lille. Chacun sin goût, sin caractère,
D*ailleur, i n'y a point d'sot métier.
L'un queusi chHi d'marchand d'puns d'iierre,
Un aute n'vodra qu'èt' filtier.
(Desrousse AUX. Chansons lilloises. 4857.)
1859. Qwand on fait tos si mestt, les pourçaî sont
bin wârdé.
LiTT. Quand chacun fait son métier, les cochons sont bien
gardés.
Toutes choses sont bien réglées quand chacun ne se mêle
que de ce qu'il doit faire. (Agad.)
Pr. fr. - Quand chacun fait son métier, les vaches sont
bien gardées, en sont mieux gardées.
Namur. Chacun s^mestt et Tbesogne sëret bin faite.
MoNS. Chacun s'métier, les pourcieaux seront hé gard«î.
(Leteluer. Armonaque dé Mons. 4850.)
Chacun s'métier, savez bé fie.
Et l'monde n'en ira qu' braufmint mieux,
Et Tcordonnier conduit s'ginte fie.
Et Tmaite d'école conduit ses fleux.
(J.-B. Descamps. Ercette pou faire in bieau mainnache. Arm. dé Mons, 4852.)
Picardie. A chacun sin métier, chés vaques seront bien wardées.
(Corblet. Gloss. 4854.)
1860. On pinse todi qui 1' meslî di s* voisin est
mèyeu qui V sinque. (Namur.)
LiTT. On pense toujours que le métier de son voisin est
meilleur que le sien.
On n'est jamais content de son sort. — On envie la pros-
périté d'autrui.
1861. C'est-st-on pauve mestî de chanter qwand
on n'a ninjôye.
LiTT. C'est un pauvre métier que de chanter quand on n'a
pas (de) joie.
Pas de franche gatté sans certitude du lendemain.
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— 83 —
G'est-si-ine saquoi d'bîn màlhureux,
De mori dïaim et dïer l'joyeux !
(SiMONis. Patquèye 80 Vfoirt hiviér, 4829.)
Voir la chanson de M. A. Hock : Allez plorer fou d'cial,
1862. I n'y a nou si p'tit meslî qui n* noûrihe si
maîsse.
LiTT. Il n'y a si petit métier qui ne nourrisse son maître.
Il ne faut mépriser aucune profession, toutes peuvent être
un gagne-pain.
Pr.fr. — Il n'est point de si petit métier qui ne nourrisse
son maître.
Cité par Forir. Dict.
Vah. Yerviers. C'est-st-on foirt maava mestl
L'ci qui n'neûrihe nîn si ovrl.
(J.-S. Rekier. Spou rimét, 487i.)
Var. Jodoigne. Ponve mesll qui n'nourreut ni s'matsse.
1863. Faut été épourment avant d'monter d'sus
r métier. (Tournai.)
LiTT. Il faut être dévideur avant de monter sur le métier.
Vieux proverbe du tisserand tournaisien.
Il faut faire son apprentissage en toutes choses ; on ne peut
bien faire tout d'abord. (Littré.)
Pr. fr. — Il y a commencement à tout.
Yar.^St-Hubert. On n'sauret esse malsse davant d'apprinde.
MEUNIER.
1864. N'y a nou moûnî qui n'âye si stî.
LiTT. Chaque meunier a son setier.
Celui dont on a besoin abuse aisément de la position. —
Chacun juge les choses de son point de vue.
MICHE.
1865. Diner tôle les miche enne on pan.
LiTT. Donner toutes les miches en un pain.
Compenser, se rattraper.
Compenser par un seul bienfait plusieurs services rendus,
punir plusieurs fautes par une seule correction. — S'acquitter
en une fois.
Cité par Forir. Dict.
lÀ pauve bon Diu, toi paf di cisse raison d'à J'han,
Ava, comme dit li spot, totes ses miche ènne on pan.
(Bailleux. Inefâve d'à m'vèye grandCmire, 4844.)
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— 84 —
Variante. Hinri.
De r leçon quji v'va d'ner, vos 'nnès wôdrez Tsov'nance,
Ca vos m'allez payi tote les miche ènne on pan.
(Delchef. Les deux neveux, 1, se. 9. 4858.)
BOLAKD.
Prindez patiince, vos ràrez totes vos miche enne on pan.
(Sauie. Ut deux bichUd, Se. 6. 4879.)
Uarcre. L'bon Dieu n'est nin moirt, watte, à Tfln,
T'aurais totes tes miche enne on poin.
(Ausxardre. PUit cortL 4860.)
i866. Aller r'quoiri ses miche (s' michot).
LiTT. Aller rechercher ses miches.
Se dit ironiquement à un jeune homme, lorsqu'une femme
qu'il a recherchée va en épouser un autre.
Cité par Forir. Dict.
Ji n pola nin môme aller r'quoiri mes miche.
(Â. Peclers. Ine crapauU ïi v'plait. Ch. 4877.)
Variante. Ji l'aiméve et j'I'aime co ; s'elle m'a rindou mes miche,
J*a co bon de ch&ssl les ch'mlhe qu'elle mi ristriche.
(A. Peclers. Li comèye dé Vmatanu, Se. 7. 4877.)
Variante. Dubois.
I gn'a baicôp qui d*vrU d'jà rid'mander leus miche.
(Brahy. Li bouquet. II, se. 2i. 4878.)
1867. Ji n'a nin des michot po toi V monde.
LiTT. Je n'ai pas des miches pour tout le monde.
Se dit ironiquement à celui qui vous reproche de lui faire
une mauvaise mine.
MIETTE.
1868. L' ci qu'avôye piquette, avôye miette.
LiTT. Celui qui envoie des poussins envoie la nourriture.
Il faut avoir confiance dans la Providence, lorsque les
besoins du ménage augmentent.
Babette.
Et les clirpa!, signeûr ! qui ëVinrlt-i ?
Géra.
Babette, li ci qu'av6ye piquette, èdon, avôye miette.
(Remouchamps. Let amour d'à Gèrd. l, se. 2. 4875.)
Var. Jalhat. MatbI {abrestam Pièrette).
Ju n'dumande quu çou voci, mi.
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- 85 —
Pierrette.
Et mi, j' n'a mèsahe quu d' Matht. Wisse qui V bon Diet avôye poyette, il avôye
milelte ; mais qu'çoula s'fasse sins wèster.
(Xboffeb. Les deux soroche. l, se. iî. iSGl.)
MINE.
1869. Kinoint fer belle mène à laide mowe ?
(Marche.)
LiTT. Comment faire une belle mine à une laide moue ?
II est difficile de montrer une figure agréable à une personne
qui vous fait la moue.
MISÈRE.
1870. On s'fait sovint de l'misère
Et on est si vite inoirt. (Namur.)
LiTT. On se fait souvent du chagrin,
Et on est si vite mort.
Il ne faut pas chercher à s'attrister ; la vie est trop courte
pour ne pas la passer le plus agréablement possible.
1 871 . On connéot Tartigle treize :
L*ceu qui est dins Tmisère on Flaisse.
(Tournai.)
LiTT. On connaît Tarticle treize :
Celui qui est dans la misère, on l'y laisse.
Interprétation ironique de l'article des « Droits de Vhomme »
traitant de la garantie sociale et des devoirs de la Société envers
les citoyens malheureux.
Tournai. Finunchb.
Vous insultez la bienfaisance publique, le bureau connaît....
Cachacroute.
L'buréeau n'connéot quTartigle treize» qui dit que Tceu qu*i est dins Tmisère on
riaisse.
(Pierre Bbunehault (Lerot). Ein ménache (Cfrancs paufe. Se. 48. 1891.)
1872. De Tmisère et de l'pauverté,
I n'in faut pas s'mer. (Tournai.)
LiTT. De la misère et de la pauvreté,
II n'en faut pas semer.
Il y aura toujours assez de malheureux.
Tournai. Gulna.
Vous avez résan, monsieur Tmatte, dà l'misère et de Tpauverté, i n'en faut pas
s'mer, camme on dit.
(Pierre Brunehault (Leroy). Ëln menacke d' francs paufe. Se. 5. 1891.)
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— 86 -
1873. L'ce que s'plaît bé dins r misère, passe des
bias JOÛ. (JODOIGNE.)
LiTT. Celui qui se platt bien dans la misère passe de beaux
jours.
On est heureux quand on est content de son sort, quand on
est satisfait de sa position, quelque minime qu'elle soit.
MODE.
1874. Qui sût les mode n'est nin moqué.
LiTT. Celui qui suit la mode n'est pas moqué.
Celui qui se conforme à l'usage, si ridicule qu'il soit, ne peut
être un sujet de raillerie.
Les coturt et les costire canget Tmôde tous les joû, si d'het-i qui l'ci qu*el sût
n*esl nin moqué.
(REMAaE. Dict.)
Stayelot. L'ci qui fait comme les aute, n'est nin moqui.
MOINEAU.
1875. On n'prind nin les vîx mohon avou de strain.
LiTT. On ne prend pas les vieux moineaux avec de la paille.
L'expérience empêche de tomber dans les pièges grossiers.
— Expérience est mère de science.
(Recueil de Grutheb. iCiO.)
Marche. SH*as pinset prinde avou do rpftye
Des vlz mochon, t'beurais su Tchàye (ardoise).
(Alexandre. PUUcorti. 1860.)
CUARLEROI. GÉUQUE.
C n'est né avet du strain qu'on prend les vlz mouchon.
(Bernds. Umalade St-Thibau, II, se. 7. i876.)
1876. Vos avez fait chirip mohon,
Vos n'ârez nin l'absolution.
LiTT. Vous avez fait chirip moineau,
Vous n'aurez pas l'absolution.
Pr. fr. — Vous avez laissé aller le chat au fromage.
Variante. Vos n'àrez nin l'absolution
Si v'n'avez fait chirip, mohon.
(Chanson populaire.)
MOISSON.
1877. L'cinst n'est sage qu'à l'août. (Verviers.)
LiTT. Le fermier n'est sage qu'en août (qu'à la moisson).
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- 87 -
II D6 faut compter sur Tabondance des récoltes qu*après les
avoir engrangées complètement et dans de bonnes conditions.
{Journal de la Société royale agricole de VEit de la Belgique^ août 188 J.)
1878. Sèche aousse, frèhe vindinge.
LiTT. Sèche moisson, vendange humide.
Cité par Forir. Dict.
MONDE.
1879. I fât qu'tot l'inonde magne qwand il est
doze heure.
LiTT. Il faut que tout le monde mange quand il est douze
beures(midi, heure du dtner).
II faut que chacun puisse gagner son pain.
Cf. Il faut que tout le monde vive.
Il Y a place au soleil pour tout le monde.
D'un globe étroit divisez mieux l'espace,
Chacun de vous aura place au soleil. (Bébamgeh.)
4880. I fàt loukî tôt V monde po brave et s' mèfyî
d' tôt r monde.
LiTT. II faut regarder tout le monde comme honnête et se
défier de tout le monde.
La prudence est la mère de l'assurance.
Ce proverbe est illogique et outrageant pour l'humanité.
Cité par Rsmâcle. Dict,
Marche. I faut d'abord creûre les gins brave,
Mais s'ès méRet, gn*a tant d*brave
Gins qui n'valet nin treus p'tits caur.
(Alexandbe. Fin cortL 48C0.)
UoKS. C'est vrai, ça, monsieu, on doit coire tout monde brafe, mais i faut
s'déméfier d'tout Tmonde.
(Letellier. Àrmonaque déMons. 1864.)
1881. I fât qu'tot Fmonde vike.
LiTT. Il faut que tout le monde vive.
Il faut laisser ou fournir à chacun les moyens de pourvoir à
son existence. (Acad.)
Pr. fr. — Il faut que tout le monde vive.
Tatiche si boute en pratique. (Tatiche, surnom du diable.)
I faut bien qui tôt Tmonde vike.
(WÉROTTE. Choix de chansons wallonnes. Namur. 4860.)
Mais cou qu' nos avans co, nos aimans de V w&rder,
M' fàt-i nin qu' tôt Tmonde vike? Qu'on n'vinse nin nos stronner.
Basse-Allemagne. - Jeder will leben.
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1882. Tôt l'tnonde et s'pére.
LiTT. Tout le monde et son père.
Sans excepter personne.
Est bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le monde et son père.
(Lafontaime. Fables. III, se. i''".)
GiLUS.
Ji dlreus bin comme Lafontaine, il est màl&hèye di continter tôt Tmonde et
s'përe ; çou qui vout dire et si société.
(Salhe. Us rabrouhe. Se. 5. i889.)
Namur. Hordienne, dit-st-i Tmônl, est bin pus biesse qu'on via,
Qui prétind continter totes les gins èco s'pére.
(WÉROTTE. U mônt^ sifUs et V âne. Faufe. 4867, 4« éd.)
Var. Marche. L'bon Dieu n'peut continter personne.
On s'ret mèsuret à Tmème onne.
(àlexaudre. P'tit cortt. 4860.)
Nivelles. Si j'arrive à ça, j'arai continté tout Tmonde et em' père, c'est mi qui
sara l'pus contint.
(Renard. Les avent. de Jean d'ISlvelles. Préface, 3* éd. 1890.)
Yar. Mons. Bé aujord'hui i n'faut nié d'yard, c'est l'comédie gratisse, tout
l'monde et s'feme peut aller pou rié.
(Letellier. Armonaque dé Mons. i8S5.)
Yar. Frameries. Il est bl difficile de continter tout Tmonde eyè s'belle mère !
(BOSQUETIA. Tambour battant. 1885.)
1883. Tôt rmonde filepos'molin.
LiTT. Tout le monde file pour son moulin.
Chacun cherche à faire ses affaires.
Pr. fr. — Chacun prêche pour sa paroisse.
Cicero pro domo sua^
Combien de fois on dit cela !
Ce qui signifie en patois
De notre bon pays Liégeois :
Tôt l'monde file hoûyc po s'molin
Ou bin n' cesse di préchi po s' saint.
(Chacun file pour son moulin
Ou prêche en faveur de son saint.)
Si strict qu'on soit moraliste,
Encor plus on est égoïste.
(Mathieu Laensrergr. 1811.)
1884. Viker à monde ritourné.
LiTT. Vivre au monde renversé.
Se dit quand une chose se fait contre Tordre et la raison.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. — C'est le monde renversé.
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- 89 —
Gmk.
Danser, pochl, d'vant de dîner,
C'est viker à monde ritoarné.
(De Harlbz, ds Gartiek, etc. U voyége dl Chaudfontaine, III, se. \^, 1757.)
NoHS. C'a n'pouvoit oië toadi daller ainsi, parqué c*étoi Tmonde ertonmé.
(Leteluer. Àrmonaque dé Mont, 1860.)
1885. D'pus riemps que Tméonle y est méonle
Ch'est Tméme note et Tmérne quéomple.
(Tournai.)
LiTT. Depuis le temps que le monde est monde,
C'est la môme note et le même compte.
Pensée philosophique traduite en vers tournaisiens. L'hu-
manité aura toujours les mômes travers, c'est toujours la
môme chose, la môme comédie.
1886. Tôt Tmonde est bon po s'prix.
LiTT. Tout le monde est bon pour son prix.
Chaque individu a sa valeur personnelle, si infime qu'elle soit.
MONNAIE.
1887. Diner l'manôye de Tpèce.
LiTT. Donner la monnaie de la pièce.
Se venger. User de représailles. (Agad.)
Pr. fr. — Rendre, donner à quelqu'un la monnaie de sa
pièce. — Rendre chou pour chou.
Cité par Forir. Dict.
Tatewne.
On sét bin qu'avou zel i n'fàt nin piette li tiesse,
Mais i ràront todl de Tmanôye po leu pèce.
(Remouchamps. Li iav'ti. II, se. 3. 1858.)
Ji nWis sohalte nou ma, ji n'qwire pône à personne.
Mais si vos y toumtz, qui l'bon Diu m'ël pardonne,
A Tmanôye di vosse pèce, vos porîz bin v*s atl'ni.
(Thirt. Ine cope dl grandiveux. 1859.)
Ine panne qui toum'reut so leu liesse
Les èwarreut baicôp mon
Qui di s'vèye rinde li manôye di leu pèce.
(N. Defrecheux. Moqua, Conte. 1868.)
Vos apprindrez çou quVest d'aratgnl les botl'resse,
El v's ârez, sins nou pieu, de Tmanôye po vosse pèce.
(G. Delahge. Les boterme. 1876.)
Jalhat. Li marchand.
Vos avez rawou de l'manôye so vosse pèce.
(Xhoffer. Ui deux soroche, II, se. 12. 1862.)
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- 90 —
Namur. Qui v'Ioz ? quand on vos rind Tmanôye d'vosse pi ce vos estoz content.
{La Marmite. 1891.)
Stavelot. Il a do Tmanôye po cangl s'pèce.-
MoMS. I m'a rindu les yard de m'pièce.
St-Quent». Reinde 1* monnoye d' no piècbe.
Lille. Rinde du burre pou Tpain.
1888. Payî de Y même manôye.
LiTT. Payer de la môme monnaie.
Se dit d'un homme qui ayant reçu d^un autre ou quelque
service, ou quelque déplaisir^ lui a rendu ensuite la pareille.
(ACAD.)
Pr. fr. — Il l'a payé en môme monnaie.
Cf. Œil pour œil, dent pour dent (loi du Talion). — Par
pari refertur.
Basse-Allemagne. — Mit derselben Mûnze zahlen.
1889. S'on n'connerot ni Tmanôye, on pins'rot
qu' c'est de blanc. (Jodoigne.)
LiTT. Si Ton ne connaissait la monnaie, on penserait que
c*est du blanc (de l'argent).
Se dit d'un individu hâbleur qui veut poser en riche et que
l'on sait pauvre.
1890. Payî in manôye dé sinche. (Charleroi.)
LiTT. Payer en monnaie de singe.
Se moquer de celui à qui l'on doit, au lieu de le satisfaire ;
le leurrer de belles paroles et de fausses promesses. (Littré.)
Pr. fr. — Payer en monnaye de singe et en gambades.
(Le père Jcah-Mabie. Le Divertiuement des saget, 1665.)
Charleroi. Pou Tchat griyt, rosti, né ein seul marron d'côt.
Et il a s'ti payî in vrai manôye de Sinche.
(L. Bernus. V sinche èyèt Vmarou. Faufe. 1872.)
MONTAGNE.
1891. Deux montagne ni s'rescontret nin, mais
deux homme si rescontret.
LiTT. Deux montagnes ne se rencontrent pas, mais deux
hommes se rencontrent.
Se dit, ou par menace, pour faire entendre à un homme
qu'on trouvera occasion de se venger de lui, ou lorsqu'on
rencontre inopinément quelqu'un qu'on ne s'attendait pas à
voir. (AcAD.)
pi' Pr. fr. — Deux montagnes ne se rencontrent point, mais
deux hommes se rencontrent.
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-91 —
Doux hommes se rencontrent bien.
Nais jamais deux montagnes point.
{Adages françoU. XVI« siècle.)
Occurrunt homines, nequeunt occurrere montes.
(Lejeuiib. Prùverbia familiaria. 4741.)
HilfBl (man*çam Paul),
On dit qu'deux thiér ni sàrtt s'rescontrer, mais deux homme el fet.
(Sàuie. PrU iTvlm sa Uee. Il, se. iO. 4880.)
Basse-Allemagne. — Berg un Dahl begegnet sick nich,
man Henschen-Kinder wol. (Berg und Thaï begegnen sich
nicbt, aber wol Menschen).
1892. 1 n'y a nolle montagne sins vallée.(VERViERS.)
LiTT. Il n'y a pas de montagnes sans vallée.
Chaque chose existe avec ses conditions naturelles. (Agao.)
Pr. fr. Il n'y a point de montagne sans vallée.
Chaque mont a son vallon.
Nulle montagne sans vallée.
(Gabr. Nedbieb. Trésor des sentences, 4568.)
Portant, ine ëpigramme, on sét qu'elle At salée,
Peuvrée ossi po rsssâh'ner,
Autrumint on vorent ine montagne sins vallée,
Çou qui rbon Diet n'sàreut fer.
(Xhofter. Êpigrammes, 4860.)
MONTER.
1893. 1 vât mî d'monter qui di d'hinde.
LiTT. Il vaut mieux monter que descendre.
L'ambition est une vertu quand elle poursuit un noble but.
Pr. fr. — Il vaut mieux s'enrichir que s'appauvrir. — Il ne
faut pas s'encanailler. — Il faut un grain d'ambition.
1894. Esse monté comme traze qui n'el sont nin.
LiTT. Être monté comme treize qui ne le sont pas.
Ne pas avoir ce qui peut être utile. C'est l'ouvrier qui n'a
pas d'outils. C'est Thomme qui n'a pas les choses nécessaires à
sa profession.
MONTRER.
1895. Ch'est eîn mal montrant. (Tournai.)
LiTT. C'est un mauvais montrant.
Se dit d'un homme qui cache, sous des dehors misérables,
une véritable aisance.
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- 92 -
MOQUER.
1896. Les ml moqué sont les mi wârdé.
LiTT. Les mieux moqués sont les mieux gardés.
On np fait pas de mal aux gens dont on se moque. — On dit
cependant que le ridicule tue.
Cité par Forir. Dict.
1897. I n'fât nin s' moquer d'on ma châssl ; i gn'a
des savate po tos.
LiTT. Il ne faut pas se moquer d'un mal chaussé ; il y a des
savates pour tout le monde.
Se dit en parlant à une personne qui a les mômes défauts
que celle dont elle veut se moquer, (âcad.)
Pr. fr. — A moqueur, la mocque.
(OuDn. Curioiitéz JrançoUet, 1640.)
Variartb. I n*f!^t nin s^moquer des savalte des ante, i gn'enne a po tôt l'inonde.
MOQUEUR.
1898. C'est les moqueu les laweu.
LiTT. Les moqueurs sont mauvaises langues.
Les railleurs sont en général malveillants.
MORCEAU.
1899. I n'fât mâye si fyî so Thriquet d'ine aule.
LiTT. II ne faut jamais se fier sur le morceau d'un autre.
11 ne faut compter que sur ses propres ressources, sur son
travail. Au propre : sur ses provisions de bouche.
Briquet^ grosse tartine que les ouvriers emportent avec eux
quand ils vont travailler au dehors.
Pr. fr. — Qui s'attend à l'écuellée d'autrui a souvent mal
dtné. (XII1« siècle.)
À tart mai\jue qui a autrui escuele s'atent.
Qui s'attend à l'escuelle d'autruy disne bien tard.
(OUDIN. Curiotttei françoUet. 1640.)
Var. Stayelot. I nïat jamais s'fyt so Tarma d'autrui.
Nahuk. I n'faut nin compter so Tbriquet d'one aute.
Var. Namdr. à rattinde les soler d'on moirt, on rolte longlimps à pid d'chau.
1900. Allez à l'aute porte, vos ârez ein cantieaii.
(MONS.)
LiTT. Allez à Tautre porte, vous aurez un morceau de pain.
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Se dit ironiquement à quelqu'un quand on veut se débarras-
ser de lui. — L'envoyer se promener.
lions. Non mais, je n*sais nié mette c'n idée là hors dé mHiette. Commint qu'on
veiro nos gobaner, bernique fleu. Allez à l'aute porte, vos ârez in cantieau.
(Letellieb. Armonaque dé Moru. i854.)
MORT.
1901. N'esse nin case de Tmoirl di noie Seigneur.
LiTT. N'être pas la cause de la mort de notre Seigneur.
Se dit prov. d*un homme qui n'a jamais de mauvaises
intentions.
JoDOiGNE. C'est ni le qu'est cause de l'moirt de Tbon Dieu.
1902. Pose ta chique et fé Tmort. (Tournai.)
LiTT. Dépose ta chique et fais le mort.
Ne vous occupez plus de rien, et restez tranquille.
1903. Li moirt a todi on sujet.
LiTT. La mort a toujours un motif.
Le hasard n'est que l'ignorance des causes.
Basse-Allemagne. — Der Tod muss (will) immer seine
Ursachen haben.
1904. C'est nî quand on-z-esl moirt que faut coureu
au med'cé. ^ (Jodoïgne.)
LiTT. Ce n'est pas quand on est mort quMl faut courir au
médecin.
Il faut faire toutes choses en temps utile. On n'apporte pas
le secours quand le mal est irréparable. (Littré.)
Pr. fr. — Après la mort, le médecin.
Var. Jodoïgne. C'est moreu à l'huche de l'hôpital. — Trop taurd d'oyeu peu
quand t'es moirt.
1903. On n'sélni d'moirt ni d'vèye.
LiTT. On ne sait ni de mort ni de vie.
L'heure de la mort est toujours incertaine. — La mort vient
comme un voleur. (Bible.)
C'est un arrêt du ciel, il faut que l'homme meure,
Tel est son partage et son sort ;
Rien n'est plus certain que la mort,
Rien de plus incertain que cette dernière heure.
(L'abbé Testu.)
Cité par Forir. Dict.
Variante. On n'sét qui moûrt ni qui vike
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— 94 —
J'ô dire qu'on n'sét ni d'moirt, ni d'vèye,
A balziner n'pierdans nou limps,
Ovrans, rians, chantans 'ne pasquëye
C'esl li r'méde conte tos les mèhin.
(À. HOCK. Aprèi Porège, Ch. 4866.)
Var. Stayeix)t. L*hôrloge loûne et J'han n'moûrt nin.
1906. N'a qu'à Tmoirt que n'a pont der'mède.
(JODOIGNE.)
LiTT. Il n y a qu'à la mort qu'il n'y a pas de remède.
Il nous faut tous mourir.
Pr. fr. — Il y a remède à tout, hors à la mort.
MAHCiiE. N'y a qu'à Tmoirt qu'i n*y a pont di r*mède.
1907. Chin qu'est moirl ni liagne pus.
LiTT. Chien qui est mort ne mord plus.
Un méchant qui est mort ne peut plus nuire. (Littré.)
V. LoYSEL, n* 864, et les observations de Delaurière.
Pr. fr. — Morte la bête, mort le venin.
Pr. ital. — Morta la biesta, morta la rabbia (ô veneno).
Pr. ail. — Todte Hunde beissen nicht mehr. — Der Tod hebt
ailes auf.
MORVE.
1908. C'est de V noblesse, il a Tnokion so Tbresse.
LiTT. C'est de la noblesse, il a la morve sur le bras.
Iron. C'est un homme de rien, il se mouche sur la manche.
Pr. fr. — 11 ne se mouche pas du pied, on le voit bien à sa
manche.
Il se mouche sur sa manche.
(OUDIN. CurioiUetfrançoUei. 4640.)
MOT.
1909. In deux mot quatte parole. (Mons.)
LiTT. En deux mots quatre paroles.
En résumé, d'une manière claire, précise, courte et bonne.
En deux mots trente-six paroles.
(OUDIM. CuriotUez JrançoUet, i640.)
HoNS. Àcoute, gayerd, in deux mot quatte parole, j' t'ai dit c' que j'avoi à t' dire,
né pas, et tu n' veux nié m'acouter.
(Letellier. Àrmonaque dé Mons. iSM.)
Cbarleroi. Beban.
Boute toudi, in deux mot quatre parole, on vos apperdra tout c'qui vos faura dire.
(L. BCRNUS. V malade Saint'TMbau, lU, se. ai. 4861.)
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— 95 —
TouBXAi. Mi» si vos volez, j' vos dirai lout jusse, in deux moi quatle parole,
r distance qu*y a du froid au cbaud. — C'est lout jusse el longueur d*ein tien,
pasqu^ein tien, y a T nez freod et... l'aute côté cbaud.
{Alhtanaeh du tournaUlen. EnneUehon défalque )
Nivelles. Y'ia pourtant çu qu' j'ai à dire in deux mol quatte parole.
Tar. Liège. Jan, expliquans-nos in Ireus bouyon la soupe.
(DCHOULIN. On pèkon d*avrî. Se. iO. i86 .)
Var. Tourcoirg. En deux mot comme en chen parole.
{Sermon natf d'un bon curé de village. IVIII* siècle.)
LOLE. Quand Tamour dins s'n école,
Prind un biau gros garchon.
In deux mot, quatle parole,
I fait sMéclaration.
(Desrousseaux. Chansons lilloises, i854.)
Douai. Premier, dijons in deux mots quate parole, que l' Saint-Nicolas et T Sainte-
Catherine y s' sont passées comme à l'ordinaire.
(Dechristé. Souvenirs d*un homme cT Douai, 1856.)
MOUCHE.
1910. A rSt-Simon, ine mohe vât on mouton.
LiTT. A la St-SimoD, une mouche vaut un mouton.
À la St-Simon, 28 octobre, on ne voit plus de mouches.
A la St-Simon,
Une mouche vaut un pigeon.
(France.)
Li spot nos dit qu'à l' St-Simon
Ine pitite mohe vàt on mouton ;
On n'veul wère di mohelte.
Mais li freude plovinetle
Freut bin les blankès floche voler
Pus vite qui d'raminer l'osté.
(Rehard. Math, Laensbergh. 4850.)
1911. Quelle mohe li bagne?
LiTT. Quelle mouche le mord ?
Se dit en pariant d'un homme qui s'emporte sans qu'on
sache qu'il en ait aucun sujet. (Agad.)
Pr. fr. — Quelle mouche le pique ? — Quelle mouche Ta
piqué ? — Sur quelle herbe a-t-il marché ?
Gardez-vous, dira-t-on, de cet esprit critique :
On ne sait bien souvent quelle mouche le pique.
(BOILEAU.)
1912. L'première mouque qui t'piquera che sVa
ein tahéon. (Tournai.)
LiTT. La première mouche qui te piquera sera un taon.
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- 96 —
La première fois que vous serez pris, vous le serez bien.
MoMS. El prumière moucbe qui vos hagnera sara ein tahon.
1913. Magnî comme ine raohe et chîr comme on
ch'vâ.
LiTT. Manger comme une mouche et chier comme un cheval.
Petites causes, grands effets.
Prov. contr. — La montagne en travail enfante une souris.
Variaitte. Magnt comme ine oûhat, etc.
On entend souvent décocher ce proverbe à un homme qui se
plaint à tort de n^avoir pas d'appétit. — C'est un malade
imaginaire.
1914. On n'happe nin les molie avou de vinaîgue.
LiTT. On ne prend pas les mouches avec du vinaigre.
On réussit mieux dans les affaires, on subjugue plus de
personnes par la douceur que par la dureté et la rigueur.
(ACAD.)
Pr. fr. — On prend plus de mouches avec du miel qu'avec
du vinaigre.
Variante. On happe pus d* mohe avou 'ne gotte di Iftme qu'avou on tonna!
d'vinatgue.
Cité par Forir. Dict.
Tatemne.
G* n'est nin avou 1* vinaîgue qu'on pout haperles mohe.
(Remoichamps. U Savtl. Se. 5. 1888.)
Tatenne.
Fer todi douc'mint avou Pierre, et sov'nez-v* bin qu'on n'attrappe nin 'ne mobe
avou de vinatgue.
(Willem et Bauwens. Les Tourciveux, Se. 3. 188S.)
Randabe.
Ji n'sos nin sins défaut, çoula j'el rik'nohe.
Mais avou de vinaîgue adawe-t-on mâye ine mohe?
(Salue. Les deux criminel. Se. 9. 4881.)
Vabiante. On n* happe nin les mohe avou de lèvin.
Variante. Barb.
Ine jône feumme, belle comme vos estez, deut avu co traze moyin po-z-adawt
l'homme ii pus vireu. Ci n'est nin à côp d' corihe qu*on fait roter les lum'çon.
(Willem et Bauwens. Li galant (Va Fifine. Se. 4. i882.)
Verviers. One gotte du laume prind ml V mohe,
Qu'on tonnai d' vinaîgue qui r'dohe.
(Renier. Spou rimes. 4811.)
Namur. On prind pus d' mouche avou do miel (de V laume) qu'avou do vinalque.
Var. LiMEhLÉ. On n*prind nin les colon avou dil face boûquette.
(Em. Tandel. Les communes luxembourgeoites. T. IV, 1891.)
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Yar. Marche. Mon fait co l'celére qui l'doôceûr.
Nivelles. Quand i parloni des mouche, les homme ont raison d' dire
Que c* n*est ni pau vinalgue qu'i faut qu'o les raltire.
(CupoTiA. VAdot. 1889.)
Gbarleaoi. L'vt chat etou conn'cbel qu'c' n'est né pa du vinatgue qu'on-z-a les
mouche dins l'pot.
(L. Bernus. Uchat eyet Pvt rat. Faufe. 1873.)
Mous. Palle toudi honnêtement, parqué oa n'attrappe nié les mouche avé du
▼inaigre, c*est mi qui té V dis.
(Lbteluer. El toUn éyé P vint d' bUe. Faufe. Arm. dé Mons. 1857.)
SAiRT-QuEMTm. I savoi hein quMn attrape pau des mouque aveuc du vinaigre.
(CiOSSEU. Lettres picardes . 1840.)
Plus fait douceur que violence.
(Lafohtaiae. Phibui et Borée.)
1915. Ch'esl comme eine mouque dins du lait.
(Tournai.)
LiTT. C'est comme une mouche dans du lait.
Se dit d'une femme qui a la peau brune et qui s'habille en
blanc.
MOULE.
1916. On n' voreut nin magnl des mosse.
LiTT. On ne voudrait pas manger des moules.
C'est une chose délicate, excellente.
MOULIN.
1917. Aller comme on molin sins rôle.
LiTT. Aller comme un moulin sans roue.
Ne rien faire. Ironique.
Yar. Jodoigne. lesse on mole qui clappe todeu et qui n'mosteûre pont d'farène.
1918. Prumî â molin, prumî molou.
LiTT. Premier au moulin, premier moulu.
Celui qui arrive le premier doit être servi le premier.
— Chacun à son tour.
Pr. fr. — Le premier au moulin engrène.
Qui premier vient au moulin, premier doit moudre.
(Leroux de Limct.)
En moulins banaux qui premier vient, le premier engraine.
(LoTSEL. Institutes coutumièret.)
Basse-Allemagne. — Wer zuerst kommt, maltzuerst.
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- 98 —
1910. C'est-st-on molin à parole,
LiTT. C'est un moulin à paroles.
Se dit d'une personne fort babillarde. (Acad.)
Pr. fr. — C'est un moulin à paroles. — C'est un parlement
sans vacances.
Elle est-st-on magasin à sott'rèye et on molin à parole.
(Rbiucle. DictUmn.)
Var. Timtignt. I n'arëme da la langue pou la moiti d' ses joû.
(Em. Tandel. Les communes luxembourgeoises. T. III. 4890.)
Basse-Alleuagne. -— Der (die) ist eine Klappermûhle.
1920. Taper s' gâmette âddiseûr des molin.
LiTT. Jeter son bonnet au-dessus des moulins.
Braver l'opinion^Ies bienséances, avoir une conduite relâchée.
(LiTTRÉ.)
Drt nou molin, portant, ji n^a lapé m* gftmette,
J'ftreu r coqu'mftr di keûve, li joû qu' j'ftreu Tonnai.
(Peclebs. On galant sH v' plaît. Ch. 1877.)
MOURIR.
1921 . 1 fât magnî on stî d'poûssîre divant de morî.
LiTT. Il faut manger un setier de poussière avant de mourir.
Se dit à ceux qui se plaignent d'être exposés à avaler de la
poussière.
1922. Fais çou qu' ti voux, li moûrs là qu' ti deus.
LiTT. Fais ce que tu veux, tu meurs quand tu le dois.
La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles ;
On a beau la prier,
La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles,
Et nous laisse crier, etc.
(Malhebbe.)
JoDOiGME. Fais tôt c* que t' youz, on moûrt quand l'heure est lit.
Vab. FfiAMERiES. Certain proverpe au Borinâcbe,
Dit qu'on n' muer ni à l'âche.
(El grdpére èyèies troUjônes homme. Fauque. Arm. boraln. i890.)
Basse- Allem. — Fur den Tod kein Kraut gewachsen ist.
1923. Passer s* dièrain hiquet.
LiTT. Passer son dernier hoquet.
Mourir.
Cité par Forir. Dict,
Il oyéve li rôkal des moudri qui passtt leu dièrain hiquet.
(Magnée. U cren'quinl de prince Abbé di Stâv'leû. 4867.)
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Yauaxte. Fer &' di^raine hiquelle.
Tôt rèvinlrant di s'bayonneUe,
Et U Tant fer s'dièraine biquette.
(Hansom. U Hinriade Iravettèye. Ch. Y. 1780.)
Talbot.
Ji sohaitd qui Saint-Ptre, vosse planquet d'à V copetta,
Vis rinae li même siervice qwand v* frez V dièraine biquette.
(Th. Collette. Ine vlngtnce, II, se. 4. i878.)
Variante. Fer r dièraine clignette.
Ses oûye, k trens qwftrt distindon,
Dihet qu' bin vite i clôret s' cou.
Qu'i n'y a pus d*hôle es V lamponnette.
Et qu'i va fer s' dièraine clignette.
(Hamson. u Hinriade travetliyi. Ch. V. 1780.)
Cicial ni houlpina wère po fer s' dièraine clignette. I touma comme on malka!
80 l'sou.
(Magnée. BaUH. 4865.)
Vabunte. Fer s' dièrai ne bi pette.
Mais r moirt, ft milan d' ses conquête,
LI fërit fer s' dièraine hipelte.
(Hanson. Let lustade es vert ligeoit. Cb. III. 1783.)
Variante. Fer s' dièraine mowe.
Mats d'vant de fer cisse dièraine mowe.
Qui vos frez, j'ès sos sûr, magré vos...
(N. Defrecheux. Li maladéye dl m* voitène, 1864.)
Victor.
Ji voux, arrive qui plante, vis fer fer V dièraine mowe.
(Remouchamps. Lei amour cTà Gèrâ, I, se. 49. 4875 )
Variante. Fer s* dièraine vesse, si dièrain pet.
I n'a pus qu'ine vesse à fer, s'est-st-elle ft trd.
(FoRiR. Diet.)
Baptiste.
Qwand n's ftrans fait nosse dièrain pet,
Nos n' porans pus qwand T joû vinret,
A coqual côper l' tiesse.
(Jos. Vrindts. On jûdi d*fiesu. Se. 7. 4886.)
Varuntb. Clore si cou. (Voyez plus haut.)
(Hanson. U Hinriade iravettèye. Gb. V.)
Var. Nanur. Fer r dairenne baûye.
I set foirt bin qui faut fer r dairenne baûye.
C'est po tortos el vraie égalité.
(J. COLSON. Fèjèye, vos et tov'noz eo bin ? Cb. 486S.)
Pr. allem. — Auf den letzten Loch pfeifen.
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— 100 —
1924. I mourrel V laume au eue, comme les
burton. (Jodoigne.)
LiTT. Il mourra le miel au cul, comme les frelons.
Se dit d'un avare et aussi d*un jeune homme qui ne courtise
pas.
Il faut jouir de ce qu*oft a, profiter de ses avantages.
1925. Qwand on moûrt po les pîd, on est vite
èvôye.
LiTT. Quand on meurt par les pieds, on est vite parti (pour
Tautre monde).
Quand un arbre est malade au pied, il est vite mort, et par
extension, quand un malade est pris par les pieds (un hydro-
pique), il ne peut plus vivre longtemps.
1926. On prind bin Y limps de mori.
LiTT. On prend bien le temps de mourir.
Se dit à ceux qui allèguent leurs nombreuses occupations.
Jalhat. Pierrette.
I fftt bin prinde la timps do mouri ; s'i ont h&se, qu'i courèhe davant.
(Xhoffer. Ut deuxtoroehe. I, se. 7. 4861.)
1927. Otlant d' mori qui d' piède li \èye.
LiTT. Autant mourir que perdre la vie.
Que je m'y prenne ainsi ou autrement, il faut absolument
que je passe par là.
Var. Gharleroi. Si malhureox qu'on fuche, on vont toudi daller,
Maugré qu' tertous su V terre nos n'estans qu' des marlire
Êyèt, comme el proverbe, on-z-a bin raison d' dire :
Putot petter qu' crever.
(L. Bernus. L' mort èyèt r fiœu (T fagot. Fauve. i873.)
1928. Si tu voux esse blâmé, marèye-tu; si tu
voux esse louangî, moûrs. (Limerlé.)
LiTT. Si tu veux être blâmé, marie-toi ; si tu veux être loué,
meurs.
(ÉiOLB Tandel. Les communes luxembourgeoises. T. IV. i89i.}
On critique souvent les mariages, et Ton fait toujours Téloge
des morts.
MOUTARDE.
1929. C'est de V mostâde après soper.
LiTT. C'est de la moutarde après souper.
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— 401 -
Pr. fr. — C'est de la moutarde après souper. — Ce sont des
figues après Pâques.
Cela vient lorsqu'on n'en a plus besoin. (Acad.)
Dans le catalogue des livres que Pantagruel trouve dans la
librairie Saint-Victor (Pantagruel, livre ^2, chap. 7), on
remarque celui-ci :
H. R. Rostocostoiambedanesse,demoustardiâpostprandium
serviendâlib, quatuordecim apostillatiperM. Vaurillonis.
Cité par Forir. Dict,
Par après, i r*noya si k'fession, mais c'esteut dô V mostâde après V soper.
(Magnée. U houlotte, 1874.)
Dubois.
Des feum'rèye, camar&de,
Qwand c'est qu'j'ètinds parler,
Por mi, c'est de l' mostâde
Qu'on siève qwand j*a sopé.
(Bràhy. Li bouquet, I, se. iS. i878.)
Mette saqwants couplet à V quowe, ci n'esteut qu' de l' mostAde après soper.
(I. DOBT. Coupleu, i879.)
Jalhay. Tbiodôre.
Qui n' freut-on nin po Garilte !
Bièth'mé.
C'est de r mostâde après soper, ossi.
(Xhoffer. Let deux toroche, I, se. 43. 4864.)
Mahcbe. C'est de l' mostàde après r dinet.
Basse- Allemagne. — Senf nach dem Essen*.
(On cite ordinairement ce proverbe en français.)
1930. Aller à Y mostâde avou 'ne novelle.
LiTT. Aller à la moutarde avec une nouvelle.
Raconter une nouvelle que tout le monde connaît, faire beau-
coup de bruit d'une bagatelle.
Pr. fr. — S'amuser à la moutarde. — S'amuser aux bagatelles
la porte.
Cité par Forir. Dict.
Toubhai. Courir à V moutarde.
MOUTIER.
1931. I fât lèyî r moslî où c' qu'il est.
LiTT. Il faut laisser le moutier où il est.
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— 102 -
Il ne faut rien changer aax asages reçus. (Agad.)
Pr. fr. — Il faut laisser le mousticr où il est.
Cité par F'orir. Dict.
Ne dérangeons pas le monde :
Laissons chacun comme il est.
(Goui:.)
Mais lèyans l' mostl où c' qu'il est,
Et n*allans nin dispierté V chet.
(Patquèye to Ut téminaritte. 1738.)
1932. Fer qu' Tèglise du meure èmé Y mouslîre.
(Mâlmedy.)
LiTT. Faire que Téglise derjaeure au milieu du monastère.
Contenter tout le monde en observant une juste égalité.
(ViLLKRS. Dlct. 4793. Bull., t. VI.)
MOUTON.
1933. Riv'ni à ses mouton.
LiTT. Revenir à ses moutons.
Reprendre le discours qui a été interrompu. (Agad.)
Pr. fr. — Revenir à ses moutons.
Ce proverbe doit son origine à la farce de Pathelin. Le juge
interrompt la plaidoirie de Pathelin, qui défend Aignelet, accusé
d'avoir volé les brebis de son maître, en lui criant : Sus, revenons
à nos moutons. — Qu'en fut-il?
Cité par Forir. Dict.
Après ine pitite digression,
Riv'nans on pau à nos mouton.
(Patquèye po V jubilé dé V révérende mère di Bavlre. 4743.)
Detmxhe.
Pirson, rassiez-v' on pau et riv'nans à nos mouton.
(Sauce. QwUtepoqwlue, Se. 43. 4878.)
MatdL
Riv*nans à nos mouton ; qwand Tsouwèye oya dire
Qui Tgrosse cloke et li p*tite essonle alllt pett^,
Elle diha ft sonneft por mi n'filit nin sonner.
(Th. Collette. Quifreut-je ti mi homme moréve ? Il, se. 6. 488S.)
Vab. Jalrat. BiEn*]iÉ.
On-z-a rahon d*dire qu*l n'ût nin aller trop près do feu s*on nWout nin s*honder...
Ruv'nans à nos biesse; èdon» Thiodore, qu*i nos Areut nos bftcelle vouci ?
(Xhoffbr. let deux toroche. I, se. 5. 4864.)
Marche. Bertine.
Rovians-Ie comme on-z-a roviet ses deux pèchon,
Et sins piède li timps, riv'nans k nos moton.
(Alexandre. Lipèchon d'avril, \, se. 5. 4858.)
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- 103 -
Var. Nahdb. Mais riv'nans à nos bèdot.
Namub. Riv*nans à nos mouton, ci n*e8t nin là l'histoire
Qai m'a fait prinde li plume po scrire ci pHit mémoire.
(A. Dehanet. Oppidum Atuaticorum, i843.)
MONS. J'erviés à mes mouton... ou putôt k mes leup, puisqu'i s'agit dés
cosaque. (Moutrieux. d»« année dés conte dé* quié. 4851.)
Mous. Soitte, parlant d'biette; ervenons à nos mouton, comme dit Castagne.
(Letelucr. Arm. dé Uom. 1859.) .
NiYELLCS. Main n'nos astaurgeans ni, je dois s'paurgnl mes mot;
Àvé vosse permission, je rWins à mes bedot.
(Renard. Les avent. de Jean d* Nivelles. Ch. If, 3« éd. i890.)
Douai. Ervenons à nos moutons.
ST-QaE!fTnf . Erv'nons à nos berbis.
1934. Quand i'mouton s'a mis dins lés main du
berger, i faut bé qu'i s'iaiye tonde. (Mons.)
LiTT. Quand le mouton s'est mis dans les mains du berger, il
faut bien qu'il se laisse tondre.
S'exposer, s'abondonner à un péril certain. (Acad.) *- A un
dommage inévitable.
Pr. fr. — Se mettre dans la gueule du loup.
Cf. Tu l'as voulu, George Dandin. (Molière.)
Lés bons paysw sinliront bé ça à leu bourse ; mais qu'est-ce qu'on in fera ?
quand l'mouton s*a mis dins lés main du berger, il faut bé qu'i s'iaiye tonde.
(Leteluer. Armonatjue dé Mons. 1861.)
Vab. Marcbi. Li celle qui fait l'Marie Mad'lalne,
Avau s'dos s'iatret mougnet IMalne.
(Alexakdre. FtU eorti, 1860.)
1935. On n'iond qu'les mouton.
LiTT. On ne tond que les moutons.
On n'abuse que des faibles.
Cf. Lafontaine. Le loup et l'agneau.
Pauvres moutons, oh ! vous avez beau faire,
Toujours on vous tondra.
(Refrain d'une chanson attribuée à Béranger.)
Mahcbe. On tondrait todi les mouton.
MOUTUllE.
1936. Prinde d'on sèche deux mouteûre.
LiTT. Prendre d'un sac deux moutures.
Prendre double proût dans une même aiTaire. (Acad.)
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~ 104 -
Pr. fr. — Prendre d'un sac deux moutures.
Tirer d'un sac double moulture.
(OUDIN. Curiotitei françolHi, 1640.)
MOYEN.
1937. L'ci qu'a bin Tmoyen, a bon d'tos costé.
LiTT. Celui qui a bien le moyen (de vivre), a du plaisir de
tous côtés.
Celui qui a de quoi, peut se procurer du plaisir partout.
On dit aussi à Liège : Celui qui a des quitus.
MUR.
4938. Bouter â pîd de meûr.
LiTT. Mettre au pied du mur.
Mettre hors d'état de répondre, d*user de subterfuges,
réduire quelqu'un à ne pouvoir se défendre de faire ce qu'on
lui propose. (Acad.)
Pr. fr. — Mettre quelqu'un au pied du mur. — A quia.
Cité par FoRiR. Dict.
Lambert.
Ji n*a nin Ptimps découla, ji sos-st-à ptd de meûr,
Divreûs-je aller trover li macralle li pus neûre.
(ToussADiT. Lambert Ufoirtôlé, 11^ se. 5. 1871.)
Cbarleroi. L'iion mis au pld du mur.
(Bermds. Fable. 1873.)
Cbarleroi. Tooiette.
N'y a nie d'avance, c'est comme si vos pelli dins 'ne grosse caisse, i vos
remettra toudi au pld du mur.
(Brrnus. L'maldde Si'Thibau. II, sc. 7. 1876.)
4939. Les meûr hoûlet.
LiTT. Les murs écoutent.
Quand on s'entretient de quelque chose de secret, il faut
parler avec beaucoup de circonspection de peur d'être écouté.
(Acad.)
Pr. fr. — Les murs ont des oreilles.
Ces murs mêmes, seigneur, peuvent avoir des yeux.
(Raguœ. Bajaiet.)
Cité par Forir. Dict.
Varunte. Les muraye hoûtet et les bouhon louket ou vèyet.
LiTT. Les murailles écoutent et les buissons regardent.
Les murailles cachent souvent des oreilles qui nous entendent
et les buissons des yeux qui nous observent.
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Vauahtk.
Fkaheues.
- 405 —
Ni ptnse-ti nin qui j'rèye,
I gn*y a todi qnt fait qu! dit ;
Les meAr ont des orèye
Et-z-ont des oûye ossi.
(DuiiOiiT. U brompoite di Hougâre. 4800.)
Les mure ont d's oreilles.
Basse- Allemagne. — Die Wânde haben Ohren.
1940. Si taper l'tiesse à meûr.
LiTT. Se jeter la tête au mur.
Tenter une entreprise dans laquelle il est impossible de
réussir, (àcad.)
Agir en désespéré.
Cité par Forir. Dict,
Pr. fr. — C'est se donner la tête, c'est donner de la tôte
contre un mur.
Mais quoi, c'est s' laper Ftiesse ft meûr,
Elle (les feumme) ni cangVont jamais d'nateûre.
(letfeumme, poème. Vers 1750. Bulletin de 1860.)
1 fftt sofTri si homme tant quM deûre,
Qwand j'ennès jettreut Ttiesse à meûr,
Ji n'n fireut nin v'ni pus d*esprit.
(DUMOMT. U brontpcte dt Hongàre. Sc. 7. 4800.)
Hoûye raffhire est brammint cangèye.
On n'vout pus payi l'poésèye ;
Li ci qui fait des vers et qu' n'a nol auto mestt,
Qa'i s'tape li tiesse à meûr, i fret co baicôp mt.
(DmiH. Li poêle garanti pa let taini. Fûve. 4854.)
RrnsoN.
J'ûreus portant volou comprinde vosse sotte hoameûr,
Mais ci sèreut co pë qui sHaper l'tiesse ft meûr.
(Delchef. u galant de V tlèrvanU. l, sc. 0. 4857.)
CoNDROz. Disgostë des bûcelle,
V*Iet-i prinde li lôye-cô,
I chûsiliet 'ne mam'selle
Qui n'sét cure on fricot,
Puis s'flanqaet Ttiesse à mour
Si l'rosti n' sint nin l'boure.
(Damoiseaux. U vèye di Craquetifoirt. Ch. 4871.)
Charleroi. Mais v'Ia d'quoi sïoutte el tiesse au mur.
Tout à l'piquette du joû, elle vint avet ses brouche,
Eyèt co pou c'coup-ci, il a ploû d'sus les mouche.
(L. Berncs. Elle goutte èyèt Varagne. Faufe. 4873.)
Mors. i'tire em casquette,
Etj'gralteàm'tiètte.
C'est tout comme si je m'flanqu'roi l'tiette au mur.
(J.-B. Descahps. El casaque de m' grand'pére. Ch. 4864.)
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— 106 -
MoMS. Ainsi (*ani8 bieau foulto et* tielte aa mur à Tesquater comme eiine figotte,
ta n* m' impècheras nié d'aller vire c'qa'on dit d'bieau au pays d'tantôt.
(MouTRiBDX; Dcê nouvicaux cmu dé quli. 1850.)
ToDRHAi. Gomme si on s'fouteot sHiète au mur.
Nivelles. C'est comme si vos taplz vosse tiosse au mur.
Basse-Allemagne.— Mit dem Kopfe gegen die Wand rennen.
1941 . C'est-st-à Tmuraye qu'on rik'nohe les maçon.
LiTT. C*est à la muraille qu'on reconnaît les maçons.
C'est par le mérite de Touvrage, qu'on juge du mérite de
celui qui l*a fait. (Acad )
Pr. fr. — A l'œuvre, on connaît l'ouvrier. — A l'œuvre, on
connaît l'artisan. (LAFONTAiNBy liv. 1, fab. 21.)
Opus artiAcem probat.
Cité par Forir. Dict.
G'esl-st-à Tmuraye qu'on veut l'maçon.
(Bailledx. Let wane et la mohe à pépin. Fftve. i85i.)
Jaminet.
Mais, comme H spot dit qui c'est-st-à Tmuraye qu'on veut les maçon^ c'esUst-ès
rtrèye qu'on veut les coq.
(SàLME. Maim Pierre, II. se. S. 1879.)
Mahcbe. On veut Tmaçon au pid do meur. — A Tovrège on r'conneut Tovrl.
NAHDft. Ni jugez nin d* l'apparence,
C*est-8t-au meur qu'on voit Tmaçon;
Donnez-m' one miette d'espérance,
Ji SOS on si bon garçon.
(WftBOTTE. Choix de ehantont wallonne». 1860. Mamur, 3^ éd.)
Nande. Au grand bazar, ji prinds leçon,
Sins taftrgl ji va sawoit lire.
Mais c'est-st-au meûr qu'on voil l'maçon.
(J. GoLSON. Chanson d^Vaumaye. 186S.)
Chaeleboi. G' feufe ci nos mousse enne doube leçon
C'est qu'i pourret vali qu'ein procès qu'enne dispute
S'arring'ret à s'môde ci, ça s'ret flni tout d'chutte
Et qu'c'est-8t-au mur qu'on voit l'maçon.
(L. BERims. Le* bourdon eyet let abeile. Faufe. 1873.)
ToDRiiAi. Au pied du mur on conneot l'macheon.
Picardie. Ch'est à ch' pied d'ech' l'abe qu'o conoit ch'bokillon.
(CORBLET. Glouaire. 1851.)
Basse-Allebiagne. — Das Werk lobt den Meister.
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1942. On n'divint nin crau à lèchl les muraye.
(Namur.)
LiTT. On ne devient pas gras à lécher les murs.
Il faut se bien nourrir pour se fortifier.
NAMim. OsBî i n'estait nin gros à r'ièchl les meur : i mougnet pus d'hoquet
(Tviande sur on joft qui bramint des pauve sur one an.
(Lu Marmite. 4690.)
Yàr. Chàrleroi. C'n'est né avet d' leuwe claire qu>'on acrache les ponrchat.
Hors. On dira d'mi : « r'garde ro*cin peu quée boutrouye,
Es c'gros gas la n'chuche nié des croule dé pain
N'ièque nié les mur, n'boit nié Tieau de l'Trouye. »
(J.-B. Descanps. V(ve let gim riche. Gh. 4850.)
TouBHAi. Ch'est enne affaire qui s'a passé d'dins enne maseon dusque Tpére eteot
brammint à guiffe. C'tilal i n'éteot pon cras à lèquer les mur, va.
{Uplat if eouque dé tuUee. Êtrennet toumaiiiennet, 188S.)
PiCARDiB. On n'devient point gros à léker chés murs.
(CoRBLET. Glouaire. 4851.)
Rouen. On n' devient point cras à léquer les murs.
(HftCAiT. Dict,)
St-QuBMTiN. Franciscains, dominicains, béaédictains,'qu'vous n'êtes pao si gras
d'erlequer les palis.
(GOSSED. Uttrei picardet, 4840.)
NAGER.
1943. Li cinque qui n'sait nin bagnl va au fond.
(Namur.)
LiTT. Celui qui ne sait pas nager va au fond.
Celui qui ne connaît pas son aiTaire est vite à bout de
ressource.
Pr. fr. — Le monde est rond,
Qui ne sait nager va au fond.
(LiROUX DE Ldict. Le livre de$ proverbet françatê. II, 330.)
ToutMAi. Cachacroute.
Acoute, 6Ile, Tceu qui n'set pas nager, i va au feond.
(Pierre BaDMEHAULT (Lbrot). Btn menache d'frana paufe. Se. 3. 1801.)
NAPPE.
4944. C'est-st-on tondeu d'mappe.
LiTT. C'est un tondeur de nappes.
C'est un parasite, un pique-assiette.
Vabiarte. I tond les mappo et bàrbdye les posson.
(FORIR. DiCL)
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— 108 —
NAVET.
1945. Blanc comme on navat.
LiTT. Blanc comme un navet.
Être excessivement pâle ; efTet de l'effroi, de la peur, de la
maladie.
On ajoute souvent : onnavaî pelé y ou pelé deux fèye, ou
treus fèye.
Il aveut les oàye serré, li boke à Uge, et il esteut ossi blanc qu'on naval.
(MAGNte. BaiiH, 4868.)
Gomme on navat qu*a sHu pelé deux (èye,
Leu liesse hossive so leu coirps trop single.
(HoCK. Mceurt et coutumes. 48TS.)
TatI.
Àllez-ès, p*lit crition, navat pelé treus fèye.
(Rehouchaiifs. Tâtt PperriquL I, se. 7. 4885.)
NIVEU.BS. Vos estez tairmint malque, que vos stez tout trawé.
Et vosse visage est pftle comme on navia pelé.
(Rbnard. Lei aventure* de Jean étNlvellet, Ch. IV. 4857.)
FBAMEBns. Jo n*tié pus su mes gambe, ju d*vie tout cm d'caud, èiè aussi blanc
qu'ein navia pelé trois c^n.
(BosQUETU. Tambour battant. 4886.)
MoNS. Bé, tu n'cante pus, éyè puis, bon, t*es pâle comme ein navieau pelé trois
fois, tu fond comme du bûre in payelle.
(Lbtkluer. Armonaque dé Mon»* 4850.)
NÉCESSITÉ.
1946. Li nécessité c'est Tmére di l'invention.
(Namur.)
LiTT. La nécessité est la mère de Tinvention.
Le besoin oblige à travailler.
NÈFLE.
1947. Wàrder des blettes messe.
LiTT. Conserver des nèfles blettes.
Conserver longtemps quelque chose, en avoir soin. — Avoir
du bonheur en réserve.
Mais i n*sét nin qui Tmoirt lârnVesse
Ni 11 wftde nin des blettes messe.
(Hanson. Li Hlnriade travettèye. Ch. VIII. 4780.)
1 948. Avou rtimps et dé strain, les messe mawrihet.
LiTT. Avec le temps et de la paille, les nèfles mûrissent.
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— 409 —
On vient à bout de bien des choses avec du soin et de la
patience. (Acad.)
Remacle {DicL) ajoute : et dTârgint.
Cité par Forir. Dict.
Pr. fr. — Avec le temps et la paille, les nèfles mûrissent.
Avec la paille et le temps,
Se meurissent les nèfle.4 et les glands.
(Gabb. Medbieb. Trésor des untencet. 4568.)
NÈGRE.
1949. On n'sâreut blanqui on moriâne.
LiTT. On ne saurait blanchir un nègre.
Essayer Timpossible. (Leroux de Lincy.)
Inutilement on se donne beaucoup de souci et de peine pour
faire comprendre à un homme quelque chose qui passe sa
portée, ou pour corriger un homme incorrigible. (Acad.)
Pr. fr. — A laver la tête d'un more, à laver la léte d'un âne,
on perd sa lessive.
Je gaigne autant à luy parler qu'on ferait blanchir un more.
{Plaitanu devis des tuppoit du seigneur de la Coquille de Van 1589.)
Nettoyer et blanchir un maure.
(Le Père Jeah-BIabie. Le Divertissement des sages. 166K.)
Aethyopem lavare.
(LEJEimE. Prov. famil, 1741.)
Cité par Forir. Dict.
Vebviers. Momus est-st-ine longue lalwe
Qui dit r vraie en riaot :
Mais c*est tos côp d'èpèe es l'alwe,
Et, comme ondil, laver Tmorian.
(Xhoffeb. Èpigrammes, 4860.)
Jacquk.
Mabche. Ll r'procbet tôt s'désorde et s'traln et ses disdut.
C'est blanqui on moriàne et j' n* aimans nin les brut.
(Alexandbe. lA pèchon d'avril. V, se. 5. 1858.)
Mabchk. On n'blanquit jamais on mouriftnne.
Nanub. On n'saureuve blanqui on nègue.
C'est laver on nègue.
Basse-Allemagne. — Einen Mohren weiss waschen wol-
len. — Einen Mohren kann man nicht weiss waschen.
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- no -
NEIGER.
1950. Qwand i nîve sô Tteut, i fait freud es Tmo-
honne.
LiTT. Quand il neige sur le toit, il fait froid dans la maison.
Quand les cheveux blanchissent, l'ardeur de l'homme s'éteint.
Quand la neige est sur la montagne, le bas est bien froid.
Il a neigé sur sa teste.
(OUDIN. Curlottteifirançoitei, 4640.)
Moi». Qwand i kée dé l'nlve sa Ttoit, i iiiit froid dins Tmaison.
1951. Quand i ntve à T Ste-Calh'renne, Thiviér est
d'jorlé.
LiTT. Quand il neige à la Ste-Catherine, l'hiver est avorté.
Ste-Catherine, 25 novembre.
Vauaktk. S'i ntve divant S^Cath'renne,
L'hiviér hâve si s'krenne.
(FoEm. IHci,)
NEZ.
1952. I uWeut nin pus Ion qui s'narenne.
LiTT. Il ne voit pas plus loin que son nez.
Avoir peu de lumières, peu de prévoyance. (A.gad.)
Pr. fr. — Il ne voit pas plus loin que son nez, que le bout de
son nez.
Cité par Forir. Dict.
Vikreut-i bin, qui v*s es paret ?
I fut pinser pus Ion qui s'nex.
{Complainu det paytaru UégeoUy 1631. B* et D*. Choix de ehatuont, n« XIV.)
Hais cou qui vMeut l'pus èwarer,
C'est de vëyt qui Tlibertë
Si va mette es l' captivité
Sins loukl 'ne gotte pus Ion qui s'nes.
{Les feumme^ poémê tôt. 4750. Bulletin de 1860.)
Mais qu*euhe-ti fait d'vins ciste aflkire ?
I n'es poléve rin, li pauve hère ;
Ses oOye esttnt si foirt troublé
Qu'i n'vèyéve nin pus Ion qui s'nex.
(Hahsoh. U Hlnriâde travutèye. Ch. HL. 1780.)
I n'veut nia pus Ion qui s*nez.
(RniACLB. Dlct. 18:19 )
On s'iatt trop sovint prinde comme s'on-z-esteui Tpruml.
£t pus Ion qui s'narenne, c'est la qu'i At loukt.
(Thibt. /fie copetme to P mariège, 1858.)
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- m —
GUSTATS.
C'est-8t-on valet qui nWeui nin pus Ion qui s'narenne.
(DELCBBr. Lu deiuf Nàveux. III, se. 5. 4659.)
Variante. On deut loukl pus Ion qui s' narenne.
Yabunts. Jacob.
S'marier !... C'est qu*At loukt bin pus Ion qui s'narenne.
Vos n* vèyes qui les rose; mais mi, ji veus les s*penne.
(RehOUCHAMPS. Lei amours (Ta Gèrd, II, se. 4. 1875.)
Vauartb. Tossadt.
I deut bin avu bon surmint, li ci qu'est riche !
Qui pout prtnde de plaisir, chaque fèye qui ça It sliche ;
Qwand i s'amuse d*à Tnule, qu'a Pjoft po s'ripoiser.
Sins pus Ion qui s'narenne n'avu mftye à tuser !
(Salue, inefeumme qu'ennèt vdi deux. Se. I. 4870.)
Mabche. 1 1* faut pinset pus Ion qui t'net.
Nahur. Les pus malin, c' n*est nin po rire.
Ni vôye-nu nin pus Ion qu* leu nés.
(WtROTTE. U grand faucheu. Chanson. 4867.4«édit.)
JoDOiGRB. Faut songl pe Ion qu' vosse nex.
Gharlcroi. Né pus Ion qui s* nez sins vire claire.
Quoisqu'i n' prédiset né qu* dins V pusse i dallet chaire?
(BCRRDS. Mathieu Laentberg din$ V pueee, Faufe. 1873.)
Mors. Que volez, c'est des jeunesse; ça n' voit nié pus Ion que I* débout d* leu nez,
{Àrmonaque dé Mont, 4881.)
Sadit-Qijentoi. Je n* voiroi pau long que r bout d*mein naziau.
(GosSEU. Lettrée pteardet.)
Mktz. Qui as* que fret lo fechHin ? ce n's rem'met, ni Fanchon,
Faut veur plus long que s' nez, faut d*let chA, faut d'iet t&te.
Faut eprater tortot...
«Broroex. Ckan-Heurlin, poème en patois messin. 4785.)
Basse-Allemagne. — Nicht weiter aïs seine Nase sehen.
1953. C n'est nin po vosse nez.
LiTT. Ce n'est pas pour votre nez.
La chose dont il s*agit ne vous est pas destinée. (Agad.)
Pr. fr. — Ce n*est pas pour votre nez. — Ce n'est pas viande
pour vos oiseaux.
Cf. La vieille chanson : J'ai du tabac dans ma tabatière
Var. Mors. C'est des pun d* coupette, c' n*est pus pou vo bec.
(Leteluer. Armonaque délMone, 4850.)
Basse-Allemagne. — Das ist Nichlsfûr deinen Schnabel.
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— 112 -
1.954. Miner po Y narenne.
LiTT. Conduire par le nez.
Abuser de l'ascendant qu'on a sur quelqu*un pour lui faire
faire tout ce qu'on veut. (Agad.)
Exp. prov. — Mener par le bout du nez.
Être conduit par le nez.
(Le père Jkam-Màrie. DivertUtement det $agei. 4665.)
Se laisser mener par le nez.
(OODDI. CuriotUetJrançoites. 1640.)
C'est un homme, entre nous, à mener par le nez.
(MOLIÈBE. Tartuffe. lY, se. 5.)
Qu'il n'est point fort aisé de mener par le nez.
Cité par Forir. Dict.
HOULPAI.
(Bautebogre.)
I m' sônle qui Ï6 on papigaèye,
Qtti d'ine voix rauque et abaaméye,
Sins cesse mi brait :
Chftchoule» Ghàchoûle,
N'est qu'ine madoùle.
Qui mône po l' nez li pauve Hoalpal.
(De Hàrlez. Le$ hypoconu. III, se. i^, IIM.)
Celasse, vosse coAr et V menne
Ni fet qu'onk, vos V savez ;
Vos m' minez po 1' narènne
Là wisse qui vos volez.
(Dehim. Lè$ pèheu cT Moâu. Chanson. 18U.)
Tatehme.
Allez, i fki qa*i cange ; nos veArans si Tatenne
Si lalret co jamftye kiminer po l' narènne.
(Rehodchahps. Li tav'it. I, se. 5. i858.)
Marche. G*est des gins, et s'to va t'y d*net,
1 1' conduront bintôt po I* net.
(ALEXAia»RB. P'tit corU. 1860.)
MoMS. Paufes macaveugue! i n* voyentHè nié qu*on les mènne pau 1* nez, et qu'on
leus aggrippe leus aabert, in leu promettant pus d'bure que d* pain.
(Leteluer. Armonaque dé Mont. 1849.)
Yar. Mors. Défiez-vous des geins à deux visage èyet d' ceux-lal qui veurté vos
roeinner à l'ongue.
(MOUTRIEUX. Du nouvieaux conu dis quU. 1850.)
Meinner à Fongue (terme du jeu de palet).
Orio. c Cette expression, qui était également usitée chez les
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- 113 —
Grecs et chez les Latins, est une allusion aux buffles que Ton
conduit au moyen d'un anneau de fer passé dans leurs narines. »
(QUITARD. Otof., p. 550 )
Basse- Allemagne. — Einen bei der Nase herumfahren.
i955. Qaî disfait s' narenne, disfait s' visège.
LiTT. Celui qui défait son nez, défait son visage.
Faire par dépit contre quelqu'un une chose dont on souffre le
premier. (Acad.)
Pr. fr. — Se couper, s'arracher le nez pour faire dépit à son
Tisage. — Qui gâte son nez, gâte son visage. — C'est se ravaler
soi-même que de médire de ses proches.
Qui son nés coupe, il déserte son vis.
{Ll romant de Car In le Lohirain.)
Qai soun nez coupe, sa &ce desonoure.
(Proverbe del Vilain. XIV* siècle.)
Cité par FoRiR. IHct.
C'est l'union qui fsiil l*foice divint tôt;
Dimanez bln d'accoird et nVoûvtz mftye H spot :
Qnt disfidt s'nez, disfidt s*visège.
(Baujledx. Li vi homme et tet èfani, Fftve. 485S.)
Qui gâte si nez, gâte si visège
Lèylz bin la tôt casmoussège.
(TuiBT. Ine invention. 1866.)
Nanub. Qui disfait s'nez» disfait s'visache.
Vab. St-Hitbert. Lu ci qui grette su nez, déguise su visache.
JoDOiGRB. Qui gftte se nez, g&te se vesage.
Mous. Eyet n' dites jamais du mau d'sus personne, eyet surtoutt* sur vos parint,
pasqui qui déquire s'nez, déqulre s' visage.
(MouTBiEUX. Des nouvieaux cent' die quiit. -1850 )
1956. II a des viér es V narenne, es nez.
LiTT. Il a des vers dans les narines, au nez.
Il en sait plus long sur cette affaire qu'il ne veut l'avouer.
4957. Coula ni s' veut nin pus qui l' narenne so
r visège.
LiTT. Cela ne se voit pas plus que le nez sur le visage.
Se dit d'une chose qui paraît et qu'on s'efforcerait en vain de
cacher. (Acad.)
Pr. fr. — Cela paraît comme le nez au milieu du visage. —
Cela ne paraît pas plus que le nez au milieu du visage.
8
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- «4 -
1958. Si on lî stoirdéve li narenne, i n'vatreut
qu'dè lessaî.
LiTT. Si on lui tordait le nez, il n'en sortirait que du lait.
Se dit d'un très jeune homme qui veut se mêler de choses
au-dessus de son âge. (Acad.)
Pr. fr. — Il est si jeune, que si on lui tordait le nez, il en
sortirait encore du lait.
Si on lui tordait le nez, il en sortirait du laict.
(OuDm. Curlosltez françoites. 1640.)
Qui te lordroit le nez, il en sortiroit encore du laict.
{Comidie det Proverbes. i654.)
Ti fais l'sftti, et si Ton t'sitoirdéve ti narenne, i n'vainreut qu' de lessal.
(Remacle. Dict.)
Nanur. Lucien.
.... Jamais t'n'as vôyu ça
S'on 11 picVeuve li nez, i sût'rait dé lassia.
(Les Ardinoii à Namcur, II. Se I. Marmite. 4880.)
1959. Cair s'nez dins ein brin. (Tournai.)
LiTT. Tomber le nez dans un étron.
Aboutir à un mauvais résultat après avoir eu la prétention
de réussir. — Se dit aussi d'une personne qui est à marier et
qui rejette tous les partis qui se présentent.
1960. Narenne di cric, minton d'dawdaw.
LiTT. Nez en croc, menton à galoche.
Nez aquilin, menton saillant.
Oité par Forir. Dict.
1961. Si narenne fait Tamour à s' minton.
LiTT. Son nez fait Tamour à son menton.
C'est une figure en casse-noisette.
1962. I vât ml lèyt ine èfant morveux qui d'iî râyl
r narenne.
LiTT. Il vaut mieux laisser un enfant morveux que de lui
arracher le nez.
Il est de la sagesse de tolérer un petit mal, lorsqu'on risque
en voulant y remédier d'en causer un plus grand. (Acad.)
Pr. fr. — Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui
arracher le nez.
Cité par Forir. Dict.
Variante. I v&t ml lèyl si ch'và morveux et«.
Namur. I vaut mia lèyl s*t èfant morveux qui d'il arrachl Tnez.
NoNS. I vaut mieux layer Tinfant morveux que d'il arracher s'nez.
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- 115 —
Hainadt. Si c' n'est nié in paradis, ça nMoil nid elle non pu pis qu'in infer; ou
bié : i vaut mieux t'nié sou qu'on a, dyé léyer pulot s'nez mouqueux que d^I'arrachier.
(Armonac du Borinage. i8i9.)
Tournai. I vaut mieux laisser rniorfe à l'infant que dMi foule Tncz in bas.
St-Quentin. Cha voroi coère èmieux délaisser s'neinfeint morveux putot qu' deir
y arracher sein pôve tio nez.
(GossEU. Letlret picardes, 4845.)
1963. Freûdès matenne,
Rogès narenne.
LiTT. Froides matines,
Nez rouges.
Se prend au sens physique.
1964. Bècliowe narenne et tennès leppe ni sont
nin bonne.
LiTT. Nez pointu et minces lèvres ne sont pas bonnes.
Remarque physiognomonique sur les femmes.
 Namur on dit simplement : C'est tennès leppes et béchu
nez.
On dit aussi à Liège :
Tennès leppe et bèchou nez,
I vât ml s' pinde qui di s' marier.
Ou:
Tennès leppe et bèchou nez
J'aime ml mori qu'di v' siposer.
Var. Namdb. Tennès leppe et bèchu nez a sovint linwe à ponte.
JoDoiGNE. Bècheu nez, fennès leppe,
Sèret balteu, Tdiale me screppe.
1963. Il a rècliî es l'air et coula lî a r' tourné so
r narenne.
LiTT. Il a craché en Tair, cela lui est tombé sur le nez.
Pr. fr. — Cela lui est retombé sur le nez. — Un trompeur est
souvent trompé.
Qui crache en l'air reçoit le cracHàt sur soi.
{Prou, de Douvellet. 1IS3i.)
C'est-st-on côp d'sâbe es Taiwe. I v's arriv'ret çou qu'arrive à ci qui rèche es
haut ; à mons quWos n'y pinsYez, tôt coula v' ritoum'ret so Tnez.
{Dialogue inu moncheu Lambert et tUvèsin Barnabe. Vers 4850.)
BlARCBE. HlKRI.
C^est bin vos qu'o l'a scrit, c'est bin vos qu' la signet,
C'est-st-one pire dins l'air qui v'ritome sus l'net.
(Alexandre. Li pèchoti d'avril. V, se. 9. 185P ^
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— 116 -
Vàr. Marcbe. Li ci qu'tape on calau d'vins Pair
0 Tricit sus l'net, deûr comme fier.
(Alexandre. FtU corti, 4860.)
Namur. Rache es l'air, ça ti r'cherrai sus l'nez.
Namur. Deux trois pédant y ont trové à r'dire
Es battant dTaile, i s'enne ont excuse
C'est c'qui s'appelle taper au haut one pire
Et qui r'chail sus leu nez.
(J. COLSOlf. Banquet dé Vgàre civique. i86S.)
Cbarleroi. L*proverbe n*a né minti, et qu'on né Troublie né
G*est qu'quand on crache in l'air, ça vos r*chalt su vos nez.
(Bernus. L'guernouye èyèt Vrat Faufe. 4873.)
MoNS. C'Ieup U avoit craché in air et ça li a r*quèyu sus s'nez.
(Leteijjer. Àrm. dé Mons. -1848. El lion, el leup été Vemaerd. Fauve.)
Enne crachez nié in air dé peur que c'a vos ertombe d'sus vos nez.
(MociTRiEUX. Des nouvieaux conte dés quté. 4850.)
MoNS. Tout ça c'est pou vos dire qu'à l'ville c^mme au vill&ge
Les ceux qui crache in air, ça r'quée su leu vis&ge.
(Leteluer. Armonaque dé Mont. 1889.)
St-Quehtih. Pernez warde d'raquier ein l'air et pis qu'cha r'queisse d'sus vo
naziau. (Gosseu. Lettre» picardes, 4840.)
1966. 1 s' cass'reut V narenne so 'ne lîve di boùre.
LiTT. 11 se casserait le nez sur une livre de beurre.
Il a du malheur et des travers dans tout ce qu'il entreprend.
Enfin, i l'i^t bin dire, il avisse, sainte Houbenne,
Qui conte ine llve di boôre vos v'cass'riz bin l'narenne.
(Remouchahps. Les deux voisin. 4876.)
JoDOiGNE. I s'cass'rot l'nez seur one Uve de bûre (et parfois : seur on stron.)
1967. C'est-st-on findeu d' narenne.
LiTT. C'est un fendeur de nez.
C'est un batailleur, un matamore, un capitaine Fracasse.
Cf. Il fait le fendant.
1968. Té nez, té pid.
LiTT. Tel nez, tel pied.
Prov. physiognomonique.
1969. Coula v'pind à V narenne.
LiTT. Cela vous pend au nez.
Cette chose, cet événement vous arrivera infailliblement.
Cité par Fonm. Dict,
Il ne sez qu'à l'oil li pent.
{Roman du renard^ XIII< siècle.)
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— H7 —
Variante. Hodlpai.
Di Ion, on raisonne àhèyemint,
Ato voste air indifllèrinl,
I v*s ennès pind ottant so Ttiesse.
(De Harlez. Les hypoeonte. I, se. S. 1758.)
Jeannette.
Çoula, mon Diu, nin pus Ion /pi'boûye,
Vola çou qu'po V moumint nos pind divant les oûye.
(Delchef. Li galant dé Vtieruante. II, se. i'». 1857.)
Durand.
J'ô çou quWos volez dire, ji n*a nin co roûvl
Çou qui m' pind d*80s Tnarenne...
(Delchef. Les deux neveux. III, se. 3. 1859.)
Variante. Nanbsse.
Seûrmint tinez l'promesse qui vos m'avez fait hoùye
Ca vos savez à e'ste heure çou qui v'pind d*vant les oâye.
(Remodcramps. Li iav*tt, II, se. 6. 1858.)
Marche. Bertine.
Ni prév'ni nin pus qu' ça, ça quo l's y pind au net.
(Alexandre. U pèchon d'avril. V, se. 1'». 1858.)
Beauraing. Vos vèyez bin, Hinri, v'ia c*qui vos pind au net,
Si vos mettoz comme li, à vos rimpli d'pëquet.
(Verver. Les talée. 1863.)
ST-QuENTOi. via tout chou qui vous peind à l'œule.
Bale. Daimes si lai mode, àtain vos eu peud es orayes
Se vo cheute les lois qu'e le monde vo baiye.
(Raspeluer. Lee panies (paniers). Poème en patois de l'ancien
évôché de B&le. 1756.)
1970. I vât mî d'à nez qui d'à cou, i n'flaîre nin si
foirt.
LiTT. Il vaut mieux du nez que du cul, il ne pue pas aussi
fort.
Calembour souvent employé dans nos campagnes pour
répondre à ceux qui vous disent : vos serez damné.
1971. Sèchî les viér foû de Tnarenne. .
LiTT. Tirer les vers hors du nez.
Amener à dire ce qu'on veut savoir, en questionnant adroi-
tement. (Agad.)
Pr. fr. — Tirer les vers du nez.
Tirer les vers du nez.
(Adages françois. XVI« siècle.)
Vous avez envie de me tirer les vers du nez.
(Molière. Georges Dandln. II, se. 7.)
Jeannette.
Ji n'fret les qwansse di rin, ji sèret assez fenne
Po sayt d'il sèchl les viér foft de l'narenne.
(Delchef. Li galant dé Vsiervante. I, se. 2. 1857.)
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~ 118 -
Crahay.
C*e8t vous qu*enrache d'avoir les viér foù d'ma narenne.
(ÀLCYDE PniOB. Çou qu'eMi-st-ès fond dé pot, 4864.)
Nosse mëd'cin nasnaropathique
Qui n'féve mftye qu'assoti Tpratique
Tôt H séchant les viér de nez.
(Thirt. Ine invention, 4866.)
Var. Verviers. ' Gilles {à paurt).
.... Yoci n'pierdant nin Tqwàte
Po It tirer les dint, c'est Ttimps di s'mette es qwatte.
(A Matouftt,)
Coula m'fait bin plaist, cher ami, dal, s'pout bin.
(A paurt,)
Di lèye ni motihant.
Matoufet (dé mhme), '
Di lèye ni paurlant nin.
{Fixant GilU».)
Vs avez l'air annoyeux.
Gilles (furprit).
Mais on tôt pôque, et vos ?
Matoufet (à paurt).
I m'vout tirer les dint, waurdans 'ne saquoi por nos.
(Renier. Li mohonne à deux face. Se. 3. 4873.)
Marche. Si Tmalin t'invite à dinet,
C'est po t'tiret les vier do net.
(Alexandre. P'titcorti, 4860.)
MoKS. (îuand elle vouloit lui tirer les vier hors du nez, i fesoit Tblouque et i n'U
repondoit nié.
(Letellier. Armonaque dé Mont, 48S3.)
Frameries. Mais après toute. Osons chane de nérie, et saquons li les vier hier
de s'nez.
(BOSQDETIA. Tambour battant, 4885.)
Lille. A ches femm's qui saittent lire.
Pour savoir chin que j'dos dire,
J'ieu tir' les viers hors du nez.
(Desrousseaux. Chan$oni lillotset, 4854.)
V. QuiTARD. Dict.f p. 551.
1972. Mouskiez vo nez, ou i s'mouskra;
Mariez vo fiye, ou elle se mariera (Mons.)
LiTT. Mouchez votre nez, ou il se mouchera;
Mariez votre fille ou elle se mariera.
Il est inutile de chercher à s'opposer aux choses qui doivent
naturellement arriver.
1973 C'est-st-ine narenne qui ploût d'vins.
LiTT. C'est un nez où il pleut.
Nez camus, nez à la Roxelane.
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— H9 -
1974. In printe pus avec s'nez qu'avec eine pelle.
(Tournai.)
LiTT. En prendre plus avec son nez qu'avec une pelle.
Sentir fort une mauvaise odeur.
1975. I n'faut jamais s'ièhy rachî es nez quand n'a
place à coslé. (Jodoigne.)
LiTT. Il ne faut jamais se laisser cracher au nez quand il y
a place à côté.
Il ne faut jamais supporter d'injure.
NICHÉE.
1976. C'est-st-ine niêye di clappe à terre.
LiTT. C'est une nichée de jette à terre (choses jetées).
Se dit par dérision à ceux qui mettent le pied dans des im-
mondices.
1977. L'ci qu'a 'ne niêve à rascoyî n'a wâde de
rièyîlà.
LiTT. Celui qui a une couvée à dénicher n'a garde de la
laisser là.
Toute bonne fortune est bien venue.
Jodoigne Se Vconnereut on neud, t'el rascoudrol.
NID.
1978.1 n'fàtninchîrès s' nid.
LiTT. Il ne faut pas chierdans son nid.
Il ne faut pas salir sa demeure. — Il ne faut pas salir la
demeure d'un autre ; ou figurément, l'insulter, lui nuire.
On s' passe d'avu d'hitd Madrid,
Mats on n*passe nin de chlre es s'nid.
(Pasquèye critique et calounne so lex affaire de Vmédicenne. 4732.)
Marche. Que mouais ohai qu*a s'nid d'brennet !
Yar. Jodoigne. Mànnet mouchon qu'a s*neud dauboré.
1979. Esse â nid de coq.
LiTT. Être au nid du coq.
Se trouver au dépourvu. — Ne rien avoir sous la main.
Cité par Forir. Dict.
1980. Vât mt mette si main so on nid qu a ine
saquoi d'vins qui dMns onk qui n'a rin.
LiTT. Il vaut mieux mettre sa main sur un nid où il y a
quelque chose, que sur un (nid) où il n'y a rien.
Il vaut mieux faire une bonne affaire qu'une mauvaise.
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- 120 —
NIVELLOIS.
1981. Quand les Aclot sàronl pindu,
Les paîsan diront chtr aissus.
LiTT. Quand les Aclols (• ) seront pendus,
Les paysans iront chier dessus.
Les campagnards des environs de Nivelles adressent ce
distique aux Nivellois pour se moquer d'eux, à quoi les
Nivellois répondent :
Quand les paîsan seront brûlé
Les Àclot diront les tig'ner.
LiTT. Quand les paysans seront brûlés
Les Aclots iront les tisonner.
NOËL.
(VAclot. 1889.)
1982. Noyé et J'han s'pârtet l'an.
LiTT. Noël et Jean partagent Tannée.
c Ce dicton en dit plus qu'il n'est gros ; il indique qu*il fut
c un temps où Tannée commençait à Noël dans notre vieux
c pays de Liège, qui, ne se contentant pas d'avoir une natio-
c nalité forte et vivace, un idiome original, voulait aussi avoir
(K son calendrier particulier. »
(lUvue de lAige^ 1845. Le eaUndrUr Uéçeolt.)
Quoi qu*il en soil, c'est à Noël (25 décembre) et à la St-Jean
(24 juin) que, d*après Tusage, les baux des maisons expirent à
Liège.
PiCABDiB. Noel et Tsaint Jean
S'partag'tent l'an.
(CosBLKT. Glose, i85i.)
1983. On-z-a tant crié Noyé, qu'à l'fin il est-st-
arrivé.
LiTT. On a tant appelé Noël, qu^à la fin il est arrivé.
Se dit en parlant d'une chose qui arrive après qu'on Ta fort
désirée et qu*on en a souvent parlé. (Agad.)
Pr. fr. — On a tant chanté, tant crié Noël qu'à la fin il est
venu.
Variants. On houk tant Pftque qu'elle vint.
Bourgogne. Noei véro, j'aivou criai si for
Qu'ai lai fin le veci de retor.
(Bernard de la Honnoye. Noei Bourguignon, 4700.)
(*) Surnom des Nivellois. Voyez Surnom, Nivelles.
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- 121 -
1984. Blanc Noyé, vètès Pâques.
LiTT. Blanc Noël, vertes Pâques.
Quand il fait très froid à la Noël, c'est le signe de beau temps
à Pâques.
Nivelles. Verlès Nowé,
Blanches Paque.
Bassk-Allemagne. — Grûne Weihnacht, weisse Ostern.
1985. Tée joû Noée, tée joù Tan. (Mons.)
LiTT. Tel jour Noél, tel jour l'an.
La fôte de Noël et celle du nouvel an arrivent au môme jour
de la semaine.
(SiGART. Dici. monioit.)
1986. Au Noyé, rapetassé
A Pauque, ô pau gauye
A r Pentecôte, quoi qu'i cosse.
(Pays de Herye.)
LiTT. Â la Noël, raccommodé,
A Pâques, un peu élégant,
A la Pentecôte, quoi qu*il coûte,
t Après avoir passé Thiver dans sa grange, ou au coin
c de son feu, après avoir labouré, fumé, semé, planté,
c ]orsqu*enfin il a mis tout en ordre aux champs et dans la
c ferme, et qu'il n'a plus qu^à laisser faire le bon Dieu, la pluie
c et le soleil, le cultivateur sent le besoin de faire une folie.
( Il a choisi son temps: A la Noël, il était rapetassé, c'est le
« mot ; à Pâques, on Ta vu à Chèvremont avec ses habits
c de Tannée dernière, au moins; mais à la Pentecôte!
c A la Pentecôte, le cultivateur se déboutonne, comme on
c dit vulgairement, il fait une gasse, un Saint-Crepin,
€ 6 hirisseen un mot ^ Vous le voyez descendre sur Liège, avec
« sa femme, ses fils et ses filles et dénouer les cordons de sa
c bourse, fermée depuis la Pentecôte de l'an passé. i»
{L'Edaireur^ organe du canton de Fléron, n9 du 3 juin 1863.
Rédacteur : Waltëhe Debouny.)
1987. A Noyé, vât mî on leup d'vins les champ
qu'on laboureu.
LiTT. A la Noël, il vaut mieux un loup dans les champs
qu'un laboureur.
Il est préférable pour l'agriculture, qu'il gèle en temps
de Noël.
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- 128 —
1988. Qwand on magne les boùquette à Toulie, on
magne les cocogne es V coulôye
LiTT. Quand on mange les crêpes à la porte (sur le seuil), on
mange les œufs de Pâques au coin du feu.
Quand le temps est doux à la Noël, il fait froid à Pâques.
Boûqtiette, crêpes de farine de sarrazin, qu'on arrose de vin
chaud, à Liège, pour faire réveillon.
Boùquette {savvaizin) est aussi usité dans le nord de la France.
Cocagne, œufs de Pâques, teints de diverses couleurs.
Pr. fr. — Quand Noël a son pignon,
Pâques a son tison.
Quand on voit à Noël les moucherons,
A Pâques on voit les glaçons.
C'est-à-dire quand il fait assez doux à Noël pour qu'on soit
à sa fenêtre, on se chauffe à Pâques.
JoDOiGME. Au Noyé, au balcon ;
A Pauque, au lèjon.
NŒUD.
1989. Passer po tos les nouk.
LiTT. Passer par tous les nœuds.
Avoir une longue expérience. — Experto crede Roberto.
Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et
cruelle, un malheur dans toute son étendue. (Acad.)
Pr. fr. — Boire le calice jusqu'à la lie.
Vos estez m' camarade et ji v' deus des consèye ;
J'a passé tos les nouk, et j a dit co cint fëye.
Qu'a des s'faitès pârtèye, s* on poldve fer r'mahî,
On pougn'reut des bais côp po n* pus avu l'papl
(Thiry. Ine copenne io V mariége. iSoS.)
Variante. I m'a fallou prinde li jâgô.
Et lèye a pris 1* cou-d'-chàsse,
I m' fàt passer po tos les trô.
Si j' deus viker à mi &he.
{Uhomme so Vâgne. B* et D*. Recueil de chansons, etc.)
Gath'rennc.
Pah ! lais-r fer comme t*as fait, avou tes conte di m' vé,
T'as passé tos les nouk ; Il jùnesse, c'est T jônesse.
(Delarce. On tour dibotrene, 1871.)
1990. Si marier â corant lèce.
LiTT. Se marier au nœud coulant.
Commerce illicite sous quelque apparence de mariage,
(Acad.)
Se marier à la détrempe.
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— 123 -
L'expression corant-lèce s'emploie proverbialement en
parlant de tout ce qui peut se défaire, se dénouer.
Cité par FoRiR. Dict.
On dit aussi :
Si marier d'sos V linçoû, d'sos V cofteu,
Si marier d'sos li ch'minèye.
JoDOiCNE. I sont mariés d'sos l' sauge, d*sos l' lëçoû.
1991. VU r cas,
Tti l'avocat.
V'ià r nœud,
Tti Tsouyeux. (Mons.)
LiTT. Voilà le cas,
Dit Tavocat.
Voilà le nœud,
Dit le scieur.
Voilà la grande affaire ; ce qui arrête, ce dont il faut
principalement s'occuper.
Pr. fr. — C'est là Tenclonure. — Voilà le hic.
Trouver le nœud de l'affaire.
(OUDIM. Curiotitez françotseê. 4640.)
De l'argent, dites-vous, oh ! voilà l'enclouure.
(Molière. VÈtonrdi, II, se. K.)
Marche. On s' ragrawôye et d' brique et d' broque,
Qwand on-z-a d' l'esprit, vola l' noque.
JoDOiGME. VoU r neuque de l'affaire.
Gharleroi. Qeune.
C'est qu'i gn*a p*telte ein p'tit petteu d' pois ou Faute qui 11 aura tappet dins
l'oâye; danjureux que v'ia V nœud, dit-st-i V soyeu.
(Bernus. W malade Saint-Thibau. II, se. 7. 1876.)
Framebies. V'ià r nœud,
Dit-st-i Tsouyeu.
MoNs. Enne n' direz nié qu*nos arrivons d' Cracovie avé c' nouvelle là ? là V nœud
ttM l'souyeux, c'est pou c'a qu' nos n'in parlerions nié, peut d^ètte traité d' craqueur.
(Leteluer. Armonaque dé Mons. 1850.)
NOIR.
1992. I fait neûr wisse qu'i s' piette.
LiTT. Il fait noir où il se perd.
Il faut que l'affaire soit bien scabreuse pour que cet homme
échoue.
Variante. I fait s'pais wisse qui s' pièdrct.
C'est une personne qui prend ses précautions, qui ne marche
pas à l'aventure, qui ne se lie pas au hasard.
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— 124 —
Allez lèytz fer V poyette,
I fait s'pais wisse qu'elle si piette.
{Pasquèye po P jubilé d'sour Lambertine Baupaln et cT fOur Louise Dixpa^
jubilaires à Bavîre. 1786.)
Awoureûsemint por lèye, i fève neûr wisse qu'elle si piërdéve.
(Magnée. Baitri. 4865 )
I fôreut quM freut s'pais wisse qui ji mireu piette,
Pasqui j'a v'nou ft monde, vèyei-v*, avou 'ne ham'lette.
(Remouchahps. Les amour d'à Géra. I, se. i. 4875.)
Marche. I fait s'pais d'où qui s' pierd.
Namur. Luwisse.
Ah ! les coquin : i fait bin noir ou c' qui s' piède-nu.
{Les ardinoU à Nameûr. II, se. 3. Marmite, n» S. 4889.)
JoDOiGNE. I fait noir eusse que spiet.
Gharleroi. Toinette.
Comme elle ne lôye né ses chin avet des saucisse et qui fait noir eusse que l' se
piette, c'est p'tette ein traquenard, conte vo n' intérêt.
(Bernus. U malade Saint-Thibau. I, se. 40. 4876.)
NoNS. I fait noir quand veut s'tromper.
(LETEtUER. Armonaque dé MofU. 4884.)
Tournai. Antoine.
Faut dire oussi qu' Cicile elle est pus feine qu'ein ch'veu et qu'i fra bouguermint
noir dusqu'elle se perdra.
(Ach. ViART. Vieux garchéon et méquenne. I, se. 5. 1894.)
1993. Esse d'à grand neùr.
LiTT. Être au grand noir.
Être au diable.
On dit aussi : Esse damné tôt neûr.
LiTT. Être damné tout noir.
J'voux bin esse d'à grand neèr s'i n'est nin corrègt.
(Remoucramps. Lisdvetî. Acte I, se. 4. 4 858.)
I dit qui j'brouflèye à tote heure.
Mi qu'magne à pône li pau qu'i m'f&t !
I mérite d'esse broûlé tôt neûr :
Bietmé sofl^l'reut so l'fouà !
(AixibE Pryor. Les deux mâne. Trad. de A. P.)
1994. Çou qu'est neûr n'est nin blanc. (Stavelot.)
LiTT. Ce qui est noir n'est pas blanc.
On ne peut nier l'évidence.
1995. En n'y voime pu quu V leuye à s' cul.
(TlNTIGNY.)
LiTT. On n'y voit pas plus que le loup à son derrière.
Il fait une obscurité profonde.
(Em. Tandel. Les communes luxembourgeoises. T. Ill, 4890)
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— 125 —
Il fait noir comme dans un four; le ciel s'est habillé ce soir
en Scaramouché.
(Molière. Le ticilien.)
NOISETTE.
1996. J'a crohî les neûhe et vos magnîz les nawat.
LiTT. J'ai croqué les noisettes et vous mangez les noyaux.
Vous m'avez pris pour dupe. Vous vous êtes servi adroite-
ment de moi, pour faire une chose dangereuse, dont vous
espérez de l'utilité et que vous n'osez faire vous-même. (Acad.)
Pr. fr. — Se servir de la patte du chat pour tirer les marrons
du feu.
V. Lafontaine. Bertrand et Raton.
1997. Qwand i ploût T joû d' St-Jhan, les neùhe
sont trawêye.
LiTT. Quand il pleut le jour de la Saint -Jean, les noisettes
sont trouées.
A Spa l'on dit : ïneu (TSt-Jhan, la veille de la Saint-Jean.
(iVuMH BoDi. Voe, des agriculuun,)
1998. Il arringe coula comme des neûhe so on
baston.
LiTT. Il arrange cela comme des noisettes sur un bâton.
Vous avez rangé tout cela comme des noix sur un bâton ; se
dit d*un plan, d'une combinaison inexécutable.
(LlTTRÉ. Dict.)
Var. Jodoigne. Il arringe lot comme des gaye sear on baston.
Charleboi. Toinettr.
Mossieu ! Vos arringet tout ca comme des gaye su ein baston, mais mi ji r*chai
loudi su mes pid comme les marou.
(L. Barmus. V malade Saint-Thibau. I, se. 5. 4875)
NOIX.
1999. Wisse qui gn'a des gèye, i gn'a vite des
warokaî.
LiTT. Où il y a des noix, il y a vite des gaules.
Une mine signalée ne tarde pas à être exploitée. — Où il y
a un bénéfice à faire, la foule arrive. — Les filles bien dotées
ont bientôt des prétendants.
Pr. ir. — Cependant ce n'est pas le tout que des choux, il faut
encore la graisse.
Qui a des noix, il en casse.
(Gabr. Ueurier. Trétor dea ientencei, 4558.)
Cité par Forir. Dict.
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— 126 -
Verviers. On dit même quu baicop do Tvèye
Cortt taide après ces oûhal,
C'est l'cas dé dire wisse qu'y a des gèye
On trouve lot fdr des warloquaî.
(Poulet. Vaurgint ett tôt. 487S.)
2000. Diner des gèye, qwand on n' les sét pus
crohî.
LiTT. Donner des noix quand on ne peut plus les croquer.
Donner à quelqu'un des choses dont il n'est plus en état de
se servir. (Acad.)
Pr. fr. — Donner des noisettes à ceux qui n'ont plus de dents.
— II a du pain quand il n'a plus de dents.
Cité par FoRiR. i)^c^
Variante. On a sovint des gèye qwand on n*a pus des dint po les croht.
Variante. Mi ji n' ratindreus nin
Po crohi mes neûbette
Qui ji n'&ye pus des dint
Et qu'ine tote vèye clapette.
(Bock, la sohatt (Ton clawUU Chanson. i855.)
Charleroi. Enne saquoi d'drole, mais claire et nette
On donn'ra toudi des nogette
A croquer à des gins
Qui n'ont pus d'dint.
(Bernds. Ucoq èyct VpdU, Faufe. i87.3.)
MoHS. On baye toudi des nougette à les ceusse qui n'sa vent-té pus les croquer.
Frameries. Pou l'cas qu*on fait d'Ieus don, on pout dire que c'est bayie les
neusette à croquie à les sie qui n'ont ni d'dint.
(BosfiUETiA. Tambour battant. 4886.)
Tournai. On H donn'ra des gueauque (noix) à croquer quand i n'ara pus d'dint.
RoucBl. On li b&ra des noseltes à croquer quand i n*ara pus d'dents.
(QÉCART. ùict.)
2001. Abatte deux gèye d'on côp dVarokaî.
LiTT. Abattre deux noix d'un coup de gaule.
Venir à bout de deux choses par un seul moyen ; profiter de
la môme occasion pour terminer deux affaires. (Acad.)
Pr. fr. — Faire d'une pierre deux coups. — Abattre deux
mouches d'un coup de savate.
Cité par FoniR. Bict.
Li mohet dâre dissus, vola nosse rat bapë ;
Li raine avou, qu'aveut ine patte loyèye ;
D'on seul c6p d' warokat, l' mohet basna deux gèye,
Si bin qui fat c'joû là crûs et malgue à soper.
(Baiuleux. Li raine et Vrai. Fùve. i853.)
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- 127 -
SÈRVAS.
Et qui vos abattrez deux gèye (l'on côp d' warlokal, çou qui vout dire qui pusqui
vos v'nez d'fer deux hureux, rin n' vis espôche d'ennès fer qwalte.
(Bramy. Li bouquet. II, se. Sa. i88â.)
Jalhat, Thiodôrb.
Vos vorlz abatte treus gèye d'on c6p d' warloka!.
BlÈTB'MÉ.
Jans don, jans, parlons sérieus'mint.
(Xhoffer. Les deux soroche, \, sc. 5. 4861.)
Vas. Jodoigne. Spocht deux moche d*on comp d' savatte.
Var Charleroi. I prind Trat dins ses grawe, i voit pinde ei guernouye.
Deux mouche d'ein coup d' chavatte, dit-st-i, nos f rans fristouye.
(Bernus. U guenwuye eyet V rat. Faufe. i873.)
âoNS. Tuer deux mouche d'ein eau d' cabot (ou d' chavatte).
2002. I va bin qwand on abatte loles les gèye d'on
côp d' warkot.
LiTT. Cela va bien quand on abat toutes les noix d'un coup
de gaule.
C'est heureux quand on réussit d*erablée et complètement.
2003. Trop laurd, les gaye sont choyeue. (Namur.)
LiTT. Trop tard, les noix sont gaulées.
Trop tard, il n'est plus temps. — Tarde venientibtis ossa.
Cf. Adieu paniers, vendanges sont faites.
2004. Ni nin lonkî à 'ne gèye.
LiTT. Ne pas regarder à une noix.
Ne pas marchander; récompenser largement; être généreux.
Les crapaute sont turlotes chergèye,
Di paquet d' sàcisse et d* jambon.
Et nolle ci joû-là n' louke à 'ne gèye
Po fer 1' voyège di Chîvrimont.
(Dehin. Li londi d' Pâque. Math, Laetuberg, iSSi.)
Roûviiins *ne gotte nos pônne
Pusqu^on tome à tèye
Jans, haye, tos essônne
Qu'on n' louke nin à 'ne gèye.
(Baron. Li philosophe wallon. Chanson. 18o7.)
On s'arresta à V Waffe et d'vins deusse treus bastringue,
On n' louka nin à 'ne gèye, on riv'na hink et plink.
(TniRY. Ine copedi grandlveux. 4859.)
2005. Il a attrapé 'ne mâle gèye.
LiTT. Il a attrapé une mauvaise noix.
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— 128 -
II s'est brisé quelque membre ; il a reçu un mauvais coup ;
il a fait des pertes considérables.
2006. Va-t-in cacher ftx gaye. (Mons.)
LiTT. Vas-t-en chercher aux noix.
Façon d'éconduire quelqu'un.
NOM.
2007. Ji dîreus s'nom cint côp po onk.
LiTT. Je dirais son nom cent fois pour une.
J'accuse ma mauvaise mémoire ; je ne puis me rappeler un
nom que je connais parfaitement.
Variante. J'el dlreus cint fèye po 'ne preune.
Namur. Ji (lireuve si nom cint côp po onk.
2008. L'ci qu'a l'nom di s'ièver lard, ni s'IIve
inâye matin.
LiTT. Celui qui a le nom (la réputation) de se lever tard, ne
se lève jamais matin.
11 est très difficile de détruire une idée répandue, une
réputation acquise.
Cf. Mendaci homini ne verum quidem dieenti credere
solemus. (Cicéron. De divin. 146.)
Il a beau se lever matin, qui a le renom de dormir la grasse matinée.
{Adageê françoU. XVI« siècle.)
2009. Ji lî a dit pé qui s'nom.
LiTT. Je lui ai dit pire que son nom.
Son nom est si décrié, si diffamé que c'est la plus grande
injure qu'on lui saurait dire, (âcâd.)
Pr. fr. — On ne saurait lui dire pis que son nom.
Il ne lui a pas dit pis que son nom.
(Odoim. Curioiitei françoUet, 4640.)
Vas. Jodoigne. Je 11 a deut les quate péché mortel.
Var. Mors. Apéler quequ'un toute sorte dé nom (rinjurier).
2010. L' ci qu'a Y nom di s' lever limpe poul
doirmi jusqu'à dîner.
LiTT. Celui qui a le nom de se lever tôt peut dormir jusqu'à
(son) dîner.
Une bonne réputation couvre, excuse nos peccadilles.
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— 1-29 -
Pour ce, dit ung proverbe que j'ay ouï compter,
Que l'homme qui a grûce de bien matin lever
l'eunt bien grant matinet dormir et reposer.
{Le livre de CiPERis DE Vigmcvauu. XIII» siècle.)
Qui a le bruit de se lever matin peut dormir tout son saoul.
(OUDIN. Curloêitéz/rançoiêeê. 4640.)
Il a beau se lever tard qui a bruit de se lever matin.
(Le père Jeam-Harie. Divertitsement des tages, 46G5.)
Cité par Forir. Dict.
NOMBRIL.
20H. Avu r bof roule disfâfiléye.
LiTT. Avoir le nombril défaufîlé.
Être malingre, d'une complexion faible, être souvent
indisposé, être hypocondre.
Ne s'emploie qu'ironiquement.
Cité par Forir. Dict.
Baiwib.
T'as r botroûle disAfîlèye,
Ti baboye, ti m' fais bablou.
(Alcide Pryor. Batwir so t* panse. 4863.)
Vab. Jodoignb. Vos m* desfaufelez r botroûle.
2012. 1 n'a nin vèyou s' botroûle loi s' levant.
LiTT. Il n'a pas vu son nombril en se levant.
Il est de mauvaise humeur.
I grogne tôt s' levant, i n*a nin vèyou s' botroûle.
(Remacle. Dict. 4839.)
Colas.
N*as-8e nin vèyou t' botroûle?
Lambert.
le, valet, quelle laide mowe !
(Hanxay. Limâye neûrd'à Colas. 4866.)
Namub. On joû qu'il esteuve di mouaiche humeur, danjureux qu'i n'avait nin
Yèyu s' botroûle au matin.
{Marmite. Gazette. 4889. N» 46 )
Tournai. T' n'as bin sur pont r'wallié t' boudaine.
NOURRAIN.
2013. C'est todi V pus laid cosset qui d'meûre li
dièrain â hache.
LiTT. C'est toujours le plus laid nourrain qui demeure
le dernier à Tauge.
9
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— 130 —
Les chélifs sont repoussés,
qui mange le plus.
C^est rhomme le plus maigre
NOURRITURE.
2014. Li propreté c'est 'ne dimêye nourrileûre.
LiTT. La propreté est une demi-nourriture.
L'hygiène explique les avantages de la propreté.
VERvieRs. Vos savez quu V propreté.
C'est vraimini «j'mèye nourrileûre ;
On laid visège bin lavé,
Vàt mî qu'on bai plein d' croteûre.
(M. Pire. Lu tavon Hudxon. Chanson. Mes amuteues. 4884.)
2015. Cang'mint d' magn'hon fait goler V minton.
(Verviers)
LiTT. Changement de nourriture fait baver le menton.
11 y a une sorte de plaisir dans le changement. (Agad.) — La
diversité platt en toute chose.
Similitudo satietatis est mater. (Cicéron.)
Pr. fr. — Changement de corbillon fait appétit de pain bénit.
Changement de corbillon,
Fait trouver le pain bon.
Variante.
Variante.
L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
Diversité, c'est ma devise.
Cang'mint d' coirbion fait trover l' pan bon.
(Lahottb.)
(Lafomtaine.)
(Forir. Dict.)
LORINT.
Qwand gn'a trinte an qu'on est marié
Jacques.
On est nâhi di s' feumme, vos avez toirt.
LORINT.
Mais, mon Diu, li cang'mint d' char dispiette Tappétit.
(Willem et Bauwens. Les tourciueux. Se. 9. 4882.)
Var. Nahur. Cang'mint d' pâture fait plaigi aux vache.
Jodoigne. Cang'mint d' resli,
Fait mia mougnl.
Var. Tournai. In nouvieau tréau,
Ch'est r paradis d' l'osiéau.
Var. Saint-Qubntin. Qutng'mint d' propos i rejoui l'homme.
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— 131 —
NOUVELLE.
2016. Les mâles novelle si savet lodi Irop vite.
LiTT. Les mauvaises nouvelles se savent toujours trop vile.
On connaît toujours trop tôt les nouvelles fâcheuses.
Car li vilain» le disi et c'est verlés,
Que trop vient tost ki mal doit aporter.
(Roman des Lorrains. XI1I« siècle.)
Assez tost vient que maie novelle porte.
(Prov. de France. Xllle siècle.)
Trop tost vient à la porte,
Qui triste nouvelle y apporte.
(Gabr. Heurieb. Trésor des sentences. 15G8.)
Napoléon disait : s'il arrive une mauvaise nouvelle pendant
mon sommeil, éveillez-moi; si le remède est possible, il faut
l'appliquer promptement. S'il en survient une bonne, laissez-
moi dormir, il sera temps de me l'apprendre demain.
Basse-Allemagne. — Das Schlimme erfahrt man stets frûh
genug.
2017. Les bonnes novelle rotet et les mùle coret.
LiTT. Les bonnes nouvelles marchent et les mauvaises
courent.
Une mauvaise nouvelle se répand plus rapidement qu une
bonne.
2018. Nolle novelle, bonne novelle.
LiTT. Aucune nouvelle, bonne nouvelle.
Quand on ne reçoit pas de nouvelles d'une personne, on doit
présumer qu'il ne lui est point arrivé de mal. (Acad.)
Pr. fr. — Point de nouvelles, bonnes nouvelles.
Cité par Forir. DieL
NOYER.
2019. S'i s' tapéve es Moûse, î n' si nèy'reut nin.
LiTT. S'il se jetait dans la Meuse, il ne se noierait pas.
11 se tire heureusement des entreprises les plus hasardeuses.
(ACAD.)
Var. Jodoigne S'i s' tapéve es Talwe, i n' serot ni frèche. — I toum'rot dinson
pusse que vairot co foû.
NUIT.
2020. Quand il est nait po les aronde, il est naît
po les lum'çon. (Jodoigne.)
LiTT. Quand il est nuit pour les hirondelles, il est nuit pour
les limaçons.
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— 132 —
Le paresseux réclame le repos nocturne, aussi bien que
Thomme courageux.
2021. Lî nute apoile consèye.
LiTT. La nuit porte conseiL
Il faut se donner le temps de réfléchir, il est bon de remettre
au lendemain pour prendre un parti dans une affaire grave.
(ACAD.)
Pr. fr. — La nuit porte conseiL
In nocte consilium.
Cité par Forir. Dict.
Marche. Qwand on l' meltrail V pouce à ror«>ye,
To se bin qui l' nute poite coDsèye.
Variante. Doime d issus, ti sarel quoi.
Basse-Allemagne. — GuterRath kommt ûber Nacht.
NUMÉRO.
2022. Elle connéol F luméro. (Tournal)
LiTT. Clle connaît le numéro.
Se dit d*une jeune flile qui n*a plus rien à apprendre.
Être fixé sur la valeur intellectuelle ou morale de quelqu'un.
(LlTTRÉ.)
Entendu le numéro.
(Le père Jean-Marie. Divert. det sages. 166K et OrDin. Car. franc. 4640.)
2023. C'est V numéro d'sos r vinle.
LiTT. C'est le numéro sous le vingL
Jeu de mots. C'est le numéro 19.
Vinte signifie aussi ventre.
OCCASION.
2024. L'occasion fait l' larron.
LiTT. L'occasion fait le larron.
Souvent Toccasion fait faire des choses répréhensibles,
auxquelles on n'aurait pas songé. (Acad )
Eyse fait larroun.
{Proverbes de France. XJII« siècle.)
Pr. fr. — L'occasion fait le larron.
Cité par Fobir Dkt.
Pn'LippE.
II a raison,
Li vt spot qui dit qu' c'est l'occ&sion qu' fait li^rron.
(Th. Collette. Quifreus-je si ml homme moréve? I, se. 9. 4889.)
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— 433 —
Namub. L'occasion fait 1* larron.
MoNS. Mais c'esl que Toccasion fait V larron, comme on dit.
(Leteujer. Armonaque dé Mont, -ISST.)
Pr. espagnol. En casa abierta eljtisto pecca.
Basse-Allemagne. — Gelegenheit machl Diebe.
OGRE.
202o. Il est jenne comme de mèquin.
LiTT. Il est jaune comme de l'ocre.
Il a la jaunisse.
Pr. fr. — Jaune comme un coing.
ŒIL.
2026. Avii les oûye pus grand qui V vinte.
LiTT. Avoir les yeux plus grands que le ventre.
Annoncer un appétit vorace et se trouver bientôt rassasié.
(ACAD.)
Pr. fr. — Avoir les yeux plus grands que le ventre.
Il a plus grands yeux que grande pance.
(Oddim Curlotitezfrançottet, 1640.)
Cité par Forir. Dict,
Briqu'teux.
Vola comme j*el dibéve (orale, çou qu*il arrive qwand on a les oûye pas grand
qui r vinte, on n' sét pus çou qu'on fait.
(Brahy. Li bouquet. I, se. H. 4878.)
Marche S'il ont les oûye pus grand qui l' vinte.
Vite one creux d'sus, et ça fait trinte.
MoMS. J'in n*ai bé conneu d' ces gas-lk, qu'aviont leus yeux pus grand qu' leu
panse.
(MOUTRIEUX. Des nouvieaux conte dés quié, 1850.)
Tournai. Avoir ses yeux pus grëos que 1' panche.
Picardie. I ne feut poent avoer pus grands yus que grand panche.
(CORBLET. Gloualre, ISSi.)
2027. Foû dToûye, foû de cour.
LiTT. Hors de l'œil, hors du cœur.
Ordinairement Tabsence détruit ou refroidit les afîections.
(ACAD.>
Pr. fr. — Loin des yeux, loin du cœur.
Loing de Tœil, loing du cœur.
(Recueil de Gruther. 1610.)
Cf. Les absents ont tort (V. Fournier. U Esprit des autres,
p. 127.)
Cité par Forir. Di4^t.
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- 134 -
Ji V* freus ine belle copsnne po v* m^strcr qui 1* vl spot « foft dès oùye, fo& de
cour » nouk di cial n'el pratique, et so c'sto air là, j' poreus longtimps ram'ler
d'vant vos.
rDOBT. Couplcti. 1879.)
Yerviers. Looqulz duspierlèye l'amour,
I n'a wère Ion d' Toûye ft cour.
(Remier Spots rimis. i871.)
Marche. Qui qu*est foû d* Toûye est foû do cour,
On s'y vierrait chacun à s' tour.
Namur. Lon des oûye, Ion do cœur.
Pp. italien, — Lontano degli occhi, lonlano del cuore.
Pr. ail — Au3 den Augen, aus dem Sinn.
Pr. holl. — Uit het oog, uit het hart.
2028. Plorer d'ine oûye et rire di Taule.
LiTT. Pleurer d'un œil et rire de l'autre.
Se dit de quelqu'un qui rit et pleure tout à la fois, et comme
incertain entre deux sentiments opposés, (âgad.)
Pr. fr. — Il pleure d'un œil et rit de l'autre.
Cf. Janus à deux visages, Jean qui pleure et Jean qui rit, et
môme, dans la scène touchante des adieux d'Hector à Andro-
maque :
Elle souriait en versant des larmes.
(lUADB, liv. VI.)
Cité par Forir. Dict.
Basse-Allemagne. — Mit einem Auge weinen und mit dem
andcrn lachen.
2029. Ça li poque ses yeux.
LiTT. Cela luiéblouit les yeux.
Cela est sous ses yeux sans qu'il le voie.
Pr. fr. — Cela lui crève les yeux.
Var Jodoignr. Les scaugne U tourneront jeu des oûye.
2030. N'avu qu' les oûye à serrer.
1 n*a pus qu' les oûye à clore.
LiTT. Il n'a plus que les yeux à fermer.
Il est si maigre, si pâle, qu'il fait TefTet d'un cadavre; ou, il
est près de mourir.
Tournai. I D*a pus qu' Tâme à passer.
2031. Fer des oûye comme saint Gilles.
LiTT. Faire des yeux comme saint Gilles.
Être très étonné. (Agad.)
Fig. Ouvrir de grands yeux.
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- 135 -
fl[ Une slalue de soint Gilles, dans Péglise de ce nom,
lez-Liége, avait les yeux démesurément ouverts. »
(Nie. l>EFhï.CREVX. !ne jdbe di spot. Bulletin. 1858)
Ba1w!r.
Ji fva dire on fameux s'cret,
Ni fais nin des oûye comme saint Gilles.
(Alcyde Pryor. On dragon qui fait des madame, 1867.)
GÉTROU.
I gn'a so s' laid visège, inc saquoi d'égard,
El des oûye toi parùye à saint Gilles Tèwaré.
(Toussaint. Lambert il foirsôlé. I, se. 3. 1871.)
Variante. Fer des làges oûye.
Servais.
I compte mi rinde on grand siervice, mais ji It ryidret onk à m' loûr qui 11 fret
fer des lâges oâye.
(Brahy. Li bouquet. II, se. âO. 1878.)
Tournai. Faire des yeux d' cat huant.
2032. Vosse grand-pére aveul-i des s'faits oûye ?
(Liège.)
Vosse grand-mére a-t-elle des parèyes oûye ?
(Namur.)
LiTT. Votre grand' (père) mère a-t-elle des yeux ainsi faits?
A-t-on jamais vu pareille chose?
On pout dire qui j*a de malheur hoûye,
Vosse grand père aveut-i des s7aits oûye ?
(DUMONT. Ine pèrique es marlège. Se. V. 1800.)
2033. 1 n'a nin co Y floretle jus d' Toûye.
LiTT. Il n'a pas encore la maille (enlevée) de dessus Tœil.
C^estun blanc bec (malgré son âge).
Matrognard.
Ji vins d'avu 'ne Idèye :
Si j' polëve marier l' soOr ; j'àreus m' part des cint mèye
Elle a r (lorette jus d* Toûye min 'lie àret des aidan.
(Remouchamps. Tâtt Vperriqut. I, se. 12. 1865.)
2034. Fât aveûr Toûye pérêye.
LiTT. Il faut avoir l'œil brouillé.
II ne faut pouvoir distinguer une chose; il faut la voir ou la
distinguer de travers.
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- 136 -
GÈTROU.
J'aveu pinsé
NOMARD.
Qui c*esteul lu, li roi ? Fât aveûr Toûye pérèye !
PÈHÉTE.
N' veus-se ntn qu* c'est-st-on gendar.
(RCMOUCRAMPS. Tâil r perriqul. III, se. 18. 188G.)
2035. Fer ('ne saqiioi) les oûye serré.
liiTT. Faire (quelque chose) les yeux fermés.
Sans avoir besoin du secours de la vue. — Lorsque par
confiance en quelqu'un ou par déférence, on fait ce qu'il désire,
sans vouloir rien examiner après lui. (âcad.)
Pr. fr. — Les yeux fermés, — les yeux clos.
2036. J'a trop pau d' mes deux oûye po V louquî.
LiTT. J'ai trop peu de mes deux yeux pour le regarder.
Regarder une personne avec un vif plaisir et, ironiquement,
quand une personne fait une chose extraordinaire.
2037. II èdouat les gins avou les oûye au lauclie.
(Namur.)
LiTT. Il endort les gens les yeux ouverts.
Se dit d'une personne très ennuyeuse.
2038. Ni lèyî qu' les oûye po plorer.
LiTT. Ne laisser que les yeux pour pleurer.
Tout ravir, réduire au désespoir.
Pr. fr. — Il ne lui reste, on ne lui a laissé que les yeux pour
pleurer.
Cité par Forir. Dict.
L'affaire tourna si bin qu'on les vèya d'morer
Avou poche et main vtAe et les oûye po plorer.
(Bailleux. Li vt homme et set èfant. F&ve. 485S.)
Badimet.
I f2it qui ji n' It laisse qui les oûye po plorer.
Allez, de r journôye d'hoûye vos v*8 ennès sovairez.
(Delchef. li galant dé F tlèruante, II, se. 4. 4857.)
Malheot. Si bin qu*i n'dumona à nosse bon v1 Mamdi,
Quu les û po plorer, les duspi et l'anoye.
(U.-S. Mandi. Àrmonaqne do VSamène 1883.)
Vos n'respondez-ni, Jean ; vos m'plongi dins Tmisère
Eyè i n'mè d'meurra pus qu'mes deux i pou vos braire.
(Renard. Le» aventure» de Jean <CmveUe$. Ch. VI, 3* éd. 1890.)
NiVEIXES.
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YaR. FrAMERIES. PÉL4GIK.
.... Et VOS Ciiile bië;
A printe trop d'inquiétude, on attrape des cras ie.
PlEBROT.
Du moins Tproverbe el dit.
(DuFRASVi:. Pierrot vU co. Se. i^^. Àurmonaque borain, 1890.)
Mnz. Ma quand in boin airret vos mat et les rajon,
Que po payet les fras d'eine maudite èfSlre,
On ne vos là causi que vos dous œils po bràre.
(Brondex. Chan-Henrlin, poème en patois mesêin. i7S5.)
Lille. Hélas ! ches pHlts infans n*aront
Qu'un av'nir de peine et de misère.
Et leus pauv' petits yeux pou braire.
(Desrousscaux. Chantont llUoiMet, 4854.)
3039. Fer des oûye comme on gris chet.
LiTT. Faire des yeux comme un chat gris.
Faire de méchants yeux, menacer quelqu'un du regard.
Adile.
Elle fait des oûye comme on gris chet ;
Elle pînse mutoi nos fer paou ;
S'elle jâse, on 11 fret peter s'cou.
(De Cartier, De Vivario, etc. Voyége dl Chaudfontaine. I, se. S. 1757.)
JoDOiGNE. I fait des oûye comme on marlau es mois d'févrl.
BASSE-ÂLLEtfÂGNB. — Katzcnaugen haben.
2040. Av' des oûye â cou po Tsavu ?
LiTT. Avez-vous des yeux au derrière, pour le savoir?
Comment le sauriez-vous ? Vous n'y étiez pas.
Ce proverbe remonte sans doute plus haut que les théories
phalanstériennes.
ŒUF.
2041. Cover sosesoû.
LiTT. Couver sur ses œufs.
Rester oisif, tranquille, lorsqu'il faudrait agir.
I nïât nin cover .so ses où.
Pr. fr. — Il faut battre le fer tant qu'il est chaud.
Cité par Forir Dict,
Adon, sins cover so ses où.
Ni dire make so Tsoû, v'ia ri&VB fou,
Divin les champs d'I'Andalousèye,
Il alla si chergt d' lawri.
(Hanson. les luslade es vers Ugeois. Ch. IV. 1783.)
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Annelle est bonne fcunime di manège,
Et Noyé n'keûve nin so ses où.
(Bailleux. Chanson de noces. 1857.)
Crahay.
Ablàmez co Crahay
Qu'a cové comme ine poye
Vos où,
Li nute tôt comme li joû.
(AlxiDE Pryor. Balwlr sos' Panse. 1863.)
Variantes. Cropi, doirmi so ses où. — Coverès l'aisse.
Variante. Donné.
Mi j'el kinohe ossi, c'est l'cusenne di nosse maîsse.
On pout dire di cisse laile, qu'elle ni keûve nin es Talsse.
(H.-J. Toussaint. Li groumancien. l, se. i. 1873.)
Variante. Géra.
N' covez nin so vos où, paou qui n*arrivesse.
Jacob.
Dihombrans-nos.
(Rehouchahps. Les amour d'à Gèrâ, II, se. 6. 1875.)
Variante. I n*a nin cropi so ses «û.
(Peclers. Lesfiesse di Lige. Chanson. 4877.)
Variante. Ph'uppe.
Di v' vëye èvôye foù d' chai, fât creùre qu'elle a hàsse,
Pusqui voste ètérr*mint, si fait hoûye après V grâce ;
C*est-st-ine feumme qui n' crope nin so ses où.
(Th. Collette. Qnifreus-je si ml homme moiéve? II, se. 7. 4882.)
Veryiers. D'bitez l'ovrège noù ponou.
Nu choquez nin so vos où.
(Renier. Spots rimes. 4871.)
2042. Ponde so ses où.
LiTT. Pondre sur ses œufs.
Être riche dans son état et jouir tranquillement de son bien.
(ACAD.)
Pr. fr. — Pondre sur ses œufs.
Var. Vervikis. I n* f&t nin geoker so ses où.
(RENACLE. Dietlonn.)
Var. Mons. Mais V gas ici, ça cH ein richard.
Ça vos a des pareints qui pondenttd su leu lard.
(Letelufr. Arm. di lUons. L'emaerd^ eV leup éyi V quiuau. Fauve. 48i8.)
Tournai. Ponie su r lard.
2043. I n' fâl nin loukî à ine où po fer 'ne
bonne vote.
LiTT. Il ne faut pas regarder à un œuf pour faire une
bonne omelette.
Il y a plus de perte que de profit à lésiner.
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2044. 1 n' fàt nin gâter V vole po ine où.
LiTT. Il ne faut pas gâter Tomeletle pour un œuf.
Voir le précédent. — Signifie aussi qu'il ne faut pas faire
les choses à demi.
On n'gâtret nin l'vôte po quéque oft,
F&t qui i'fiesse seûye complète.
(Debin. Programme dé Vfiesse de *25^ anniversaire. iSSG.)
QlKRI.
A c'ste hoûre, ji les rik'nohe, c^est m' mononke et Dubois.
On moumint, à vosse tour, ji vVa siervi 'ne saquoi
Qui v'fret heure li mantre d'intriguer si bin l's aute,
Et c' n*est nin po ine où qui j'iairet gâter V vole.
(Dklchef. Les deux Neveux, II, se. 6. 1A58.)
SM gn'a des sïait, grand'mére, i gn'a bramminl des aule :
Lèyans les où gâté, qwand n'volans fer des vote.
(HocK. Grand*tnére à Voihenne. 4858.)
Cràrat.
C'est-st-hoûye enn hût qu*on vote ;
Savez-v* bin qu'fàte d'ine où, v'poiriz fer mâquer Tvôte.
(ÂLCibE Pryor. Qui vont exte d comèye ? i862.)
Vertiebs. On sét qu* po fer l' voûte,
I n' faut nin s'paurgnt les où.
(Xhofter. Lu poète wallon, 1800.)
Marcde. Thérèse.
Frlz bin one bonne vote avou des poûris où ?
(Alexandre. Lipèchon d'avril. Act. I, se. 4. 4888.)
Uarcbb. Si, por one où, to gâte ti vote,
To vas tiret Tcoide comme one aute.
Nanor. I nïaut nin gâter s' vole por one où.
Namdr. Sins oti, ti n'saurois fer T vôtc.
Bientôt t'es Tauret toie chaute.
(Wérotte. Choix de channont wallonnes. i860, 3« éd.)
Jodoigme. Faute d*one où, allez g&ter Tvaute?
MoKS. On avoit là baillé in biau concert au profit des paufe, l'hivier passé ; on
n'avoit nin gâté Ttarie pou in œuf, que du contraire...
(LETELI.IER. Armonaque dé Mon*. i8i8.)
2045. Vât mi l'oû es s* main qu'es cou de Tpoye.
LiTT. Il vaut mieux Tœuf dans sa main que dans le cul de la
poule.
Il y a plus de certitude à posséder qu'à espérer.
Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras.
L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.
(Lafontaine.)
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2046. 1 n'fât i]in compter so Toù es cou de Tpoye.
LiTT. Il ne faut pas compter sur Tœuf (tant qu'il est) dans le
cul de la poule.
Il ne faut pas compter sur une chose incertaine. — Se vanter
d*un succès incertain.
Pr. fr. — 11 ne faut pas vendre la peau de Tours avant de
l'avoir mis par terre.
Cité par Fonm. Dict,
Ma foi, sur Favenir bien fou qui se flra :
Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.
(Racike. Let plaideurs. Acl. I, se. i.)
On-z-a tôt Tmème flawté, d'pôye les biesse jusqu'à roye,
On compte turtos so l'oû qwand Test-st-ès cou de Tpoye.
(DcRiif. U cotrbd volant fer comme l'aique. Fftve. 4851.)
I mèrilreut, d'héve Taule, qu'on n'ireul nin à s*messe ;
Mi, s*nèveu, ji comptéve so i'où qu*est-8t-ès l'pounresse.
(HOCK. BIceurM et coutumes, II. 187S )
Variante. I n'tki nin compter ses wangne divant d'à vu vindou.
JoDOiGNE. Ne compte jamais seu l'oû qu'est co es l'eue de l'poye.
2047. 1/ ci qui prind ine où, prindret on boû.
(Marche.)
LïTT. Celui qui prend un œuf, prendra un bœuf.
Ce n*est pas la valeur de ce qu'on dérobe qui rend Taclion
plus ou moins coupable. — Dès qu'on est entré dans la voie du
vice, on n'est plus arrêté par rien.
Cf. C'est l'intention qui fait le larron. - Il n'y a que le pre-
mier pas qui coûte.
2048. S'il aveut dès où, i freut des hâgne.
LiTT. S'il avait des œufs, il ferait des écailles.
Il faut, pour faire ou composer une chose, avoir la matière
première. — S'il avait de l'argent, il saurait bien le dépenser.
— S'il avait de la paille, il ferait du fumier.
Pour faire un civet de lièvre, prenez un lièvre, etc.
{Cuisinière bourgeoise.)
S'il avU des où, i frit des hftgne.
(HoCK. Mœurs et coutumes liégeoises. 4873.)
Variante. Mutoi des bons borgeus, qu'àrtt, avou leûs spâgne,
Prové qu'avou leùs où, n'avll nin fait des hftgne.
(Delarge. Ine copenne conte les pèkteu. 1873.)
Variante. Tossaint.
.... Mais 'ne société di spàgne.
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Thèuése.
Vos porez fer des où, qwand vos àrez des hàgne.
(Salue. Inefeumme qiCennèt vdtdeux. Se. 4. 187G )
Ph'lippe.
£f, comme i fàt casser des où po fer des bagne.
Vos ovrîz nute ei joû po vèye grohi vos spùgne.
(Th. Collette. Quifreut-je si ml homme moréve ? 1, se. 8. 4888.)
Vkrviers. Qwand j'a des où, jïais des haugne,
Ca j'aime bin qui m'coirps aûye bon.
(Pire. One pomme po Pieu. Gh. 1884.)
Jalhay. Bieth'mé.
I q^'lre one neùhe à croh!, vèycz-ve, mais gare la g&re po l'cisse qui Tareui. S'il
aveul des où, i freut des hàgne.
(Ihoffir. F^et deuxioroche. I, se. i 12. i 861.)
JoDOiGNE. Quand on a les où, fait augie fer des scafiotte.
Nahur. Si j'aveave des où, ï'i freuve bin des scangne.
Tournai. Si j'aveus de V palle, j' freus bin du feumier.
RouCHi. S'il avot del p&Ie i frot bin du feumier.
(HÉCART. DlcL)
PiCABDiE. S'il avoii del paille, i feroit bien du fumier.
(Gorblet. Glossaire,)
2049. Roter so des où.
LiTT. Marcher sur des œufs.
Se conduire, dans des circonstances délicates, avec une
extrême circonspection. (Agad.)
Pr. fr. — Marciier sur des œufs.
Basse-Allemagne. — Er geht wie auf Eiern.
2050. Qwand i eût des où, i donrie li bouyon âx
pauve.
LiTT. Quand il cuit des œufs, il donne le bouillon aux
pauvres.
C'est un avare, il lésine surtout. — C'est un égoïste.
Chercher à tondre sur un œuf.
(OUDIN. Curiosltez françoltes. 1640.)
Cité par FoRiR. Dict.
Marche. L'avare n'sët disclick'ler deux sou,
N'donne nin Tbrouet qui eût ses où.
(Alexandre. P'iH cortl, 1860.)
Nahur. I tond ses où, c'est-st-on grippe sou.
JoDOiGNE. Qwand i eût des où dert, i donne li bouyon àx pauve.
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- 142 -
MoNS. 1 n*a foque chez Tgëndral qui j'vas toudi pou Troi d'Prusse, i n'baroit
nié co rieau qui cuit ses œuf.
(Letellier. Armonaque dé Mont, 485G.)
TouKRAi. I vindreot l'ieau qui a cuit ses wé.
Picardie. Raser d'sus le dos d'in u.
2051. I n' fât nin mette los ses où d'vins Y même
banstâl.
liiTT. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même
panier.
On ne doit pas placer tous ses fonds dans une môme affaire.
— Faire dépendre d'une seule chose son sort, sa fortune, son
bonheur. (Acad.)
Pr. fr. — Mettre tous ses œufs dans un panier.
L'en ne doigt pas semer toute la semence en un champ.
(Prov, anc. XIII« siècle.)
Cité par Forir. Dict,
Nahdr. Mette tos ses où dins Tmème chëna.
205^2. Plein comme in où.
LiTT. Plein comme un œuf.
Tout à fait plein. (Acad.)
Pr. fr. — Plein comme un œuf.
Cité par Forir. Dict.
TATEMm.
Louktz, si j'el hoùtéve, i fàreui tos les joû
Ll lëyl totes les wangne, po sVimpli comme ine où.
(Remouchanps. U savait, l, se. 5. 4858.)
Haton.
Variantes. Vos vMa riv'nou don, vos ? Vos avez co s'iu v' rimpli comme ine basse.
(Demoulin. Ji tfoux^ji n'pour. II, se. 5. 4858.)
Plein comme on cocâ, comme ine basse. — A vu 'ne perrique.
Marche. Baquatro.
Malsse, n'sohaltlz nin qu'ji r'toûne au prumi joû.
Jacques.
Nos n*porans rin savu, il est plein comme one oA.
(Alexandre. Li péchon d'avril. IV, se. I. 4858.)
Var. Marche. Su comme one grive.
Var. Namur. L'joû d'saint Ive,
Plein comme one grive.
Ça nïait point d'mau, s'on a one miette di flve.
(Wérotte. Fiètte di Si-Yvet. Chanson. 4853.)
Namur. On londi, à dlge heure, Phlippe arrive à-st-ovrache
11 est plein comme one où
I va astoc di lot, i s'ritint comme i pou.
(On bèveu, Aurmonac di Nameur. 4883.)
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- 143 -
Namur. Elles n'onl rinlré dins leus Irô qu'à trois heure au malin, pleine comme
des basse.
{La Marmite, Gazelle. i884.)
Nous. II dtoit plein comme ein œuf el soûl comme quarante mille homme.
(Letelueb. Armonaque dé Mont. 1853.)
Pie corn un ou.
{Comparaison populaire. Revue des langues romanes. 1881.)
2053. Les pourris où n'sont bon à rin. (Marche.)
LiTT. Les œufs pourris ne sont bons à rien.
On ne peut rien faire de bon avec une chose gâtée.
ŒUVRE.
2054. A chacun selon ses œufe. (Mons.)
LiTT. A chacun selon ses œuvres.
On doit être récompensé selon ce qu'on a produit.
D'abord, dins c^pays là, ça c'est général, pou démenti el proverse : a chacun
selon ses œufe ; pus vous travaillerez, moins vos gaingnez, et pus on vos paye,
moins vos avez à faire.
(MoUTRiECX. Des nouvleaux conte dés qulé. 1830 }
Cf. La formule Saint Simonienne : a A chacun selon sa
capacité, à chaque capacité selon ses œuvres. »
Basse-Allemagne. — Wie die Arbeit, so der Lohn.
20oS. Li fin coronne Toûve.
LiTT. La fin couronne l'œuvre.
Pr. fr. — La fin couronne l'œuvre.
Il n'est pas assez de bien commencer, il faut bien achever;
et aussi : ce n'est pas assez de bien vivre, il faut bien mourir ;
et enfin ironiquement : il a mis le comble à ses méfaits, il a
mal fini, comme il le méritait. (Littré.)
Finis coronat opus, ^
Mabche. C'serail ITin qui couronnerait l'œuve.
OIE.
2056. I n'est bon qu' po wûrder les àwe à Visé.
LiTT. 11 n'est bon que pour garder les oies à Visé.
Il n'est bon à rien de sérieux. Il ne peut faire qu'une besogne
facile, ne demandant aucune intelligence.
Nivelles. I n'est ni co bou pou daller garder les dldon à Ronquières.
2057. On nn' sâreut magnî 'ne crasse âwe s' on
nn' l'a.
LiTT. On ne saurait manger une oie grasse, si on no Ta.
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— 144 -
On ne saurait résoudre un problème, si l*on n'en possède
pas les données. — On ne vit pas d'air.
Il faut des actions et non des paroles. (Racine.)
Pour faire un civet de lièvre, prenez un lièvre. (Cuisinière
bourgeoise.) Certains restaurateurs pourtant disent, prenez un
chat. — Cf. La plus belle fille du monde ne peut donner que ce
qu'elle a.
En revanche, écoutez les confidences de Figaro :
OL Comme il n*est pas nécessaire de tenir les choses pour en
raisonner, n'ayant pas un sou, j'écris sur la valeur de l'argent
et sur son produit net. »
(Beaumarchais. Le mariage de Figaro. V, se. 3.)
Pout-on magnt V crftsse ftwe qu'on n'a nin ?
Fàreut avu pus d* bonheur qu'ine brave gins.
(HOCK. Poésie inédite,)
OIGNON.
20o8. Ign'a ciTognon.
LiTT. Il y a de Toignon.
Il y a quelque mauvaise affaire là-dessous ; il y a du bruit,
des difficultés, quelque intrigue. Métaphore tirée de ce que les
vapeurs de l'oignon piquent les yeux. (Littré.)
Pr. fr. — Il y a de l'oignon.
(OuDiv. Curioiitez françoisei. 1640.)
II y a quelque chose de caché là-dessous. — L'oignon a été
pris pour symbole du mystère et de la duplicité à c-ause de ses
nombreuses tuniques qui s'enveloppent Tune dans l'autre, et
c'est là probablement ce qui a donné lieu à cette expression
proverbiale.
Randaxhk.
Elle ni fait nou grognon.
Puis V botèye est trop grande, i gn'a sûr di l'ognon.
(DD. Salue. Les deux criminel. Se. 8. 4878.)
Si rhomme fait sègne,
Ji k*nohe Tesseigne,
Ji ses so r côp qu'inte zel deux gn*a d' Tognon.
(H. OuviER. Li cocher. Ch. 4890.)
Nandr. L* baron sintail lot d' suite bin Tagnon, connichant l'avarice docinst.
{A urmonaque de V marmite, iS&l.)
Nivelles. MaLs Pierre qu'avou sinlu Tougnon,
Rinte in bia joù d'sus ses chaussette.
(Clipotia. Au feu. Conte. 4890.)
HoKs. Il a d' rognon là d'zous et par file k gauche qu'il a rajouté in d'allant
invers el porte.
(Leteluer. Armonaque dé Mont. 4878.)
Tournai. Cha sint l'ognéon.
Itaue. £ piu doppio ch'una cipoUa.
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— 145 —
2059. Agnon s' fait à tote les sauce. (Namur.)
Ijtt. Oignon se fait à toutes sauces.
Se dit d'un individu qui est toujours content, toujours
disposé à faire ce qu'on lui demande, qui ne fait jamais
d'observations sur ce qui lui arrive.
OISEAU.
2060. Lègîr comme Toûliaî d' saint Luc.
LiTT Léger comme l'oiseau de saint Luc.
a Saint Luc est représenté ordinairement avec un bœuf, qui
est le plus pesant des animaux. C'est ce qui fait qu'on appelle
les gens stupides, oiseaux de saint Luc. On dit oiseau de
saint Luc, parce que le bœuf avec lequel on le représente
a des ailes, i^
(Fleury de Bellikgen. Etym. despr. fr., p. 332.)
Pr. fr. — Léger comme Toiseau de saint Luc.
Cité par Forir. Dict.
Esse vigreu et dispierlé comme l'oûhal d' saint Luc.
(Remacle Dict.)
Var. Nivelles. Biesse comme el mouchon saint Luc.
Basse- Allemagne. — Leichl wie ein VogeL
2061. Cest-st-ine oûhai po l' chet.
LiTT. C'est un oiseau pour le chat.
C'est un homme perdu, aussi bon que mort.
Li méd'cin Tant-pë-vàt alléve vëye on malade,
Qu'esteut ossi sognt di s* confrère Ça iret.
Giclai es respondéve, es Y pièce qui s' camarade
Sut'néve qui V pauve malade esteut 'ne oûhal po V chet.
(Bailleux. Le$ micVcin, Fftve. 4856.)
TONTOM.
Li méd'cin d' Tongue
M'a, hi ! hi ! hi ! m*a dit qu' c'est-st-ine o6hal po V chet.
(Th. Collette. Quifreui-je si ml homme moréue ? I, se. S. 1882.)
Nahdr. Guérite saveuve bin qui Ph'luppe esleuve on mouchon po V chet.
(Marmite. 1890.)
MoKS. Ci ein mouchon pou V cat.
Tournai. Gh'est un osidau pou V cat.
Lille. Puisque nous sommes
Terlous d*s ojeaux pou 1' cat.
Faisons bombance et fiète,
Comm' des gins fortunés.
Et quand viendra V comète,
Nous rirons à sin nez.
iDESROUSSEAUX Chattiont îllloises. 1857.)
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— 146
Douai. Quand j*etos tiot, j'etos pas pu gros qu'eune mouque, un biblot, un aricot,
un rien du tout, quoi ; tous chés gins y dijottent qu' j'etos un ogieau pou ch'cat.
(Dechristé. Souvenirs d'un homme d* Douai, 1857.)
2062. Les oûliaî sont revoie.
LiTT. Les oiseaux sont envolés.
Se dit d'un homme qui s'est évadé, qui n'est plus où on va le
chercher. (Acad.)
Pr. fr. — L'oiseau n'y est plus. — L'oiseau s'est envolé. —
Les oiseaux sont dénichés.
1 partit à l' vesprèye,
Et qwand on v'na po les touwer,
L'oûhal esteut revoie.
(J.-T. NoEL. ISSl.)
Dubois.
Et vos, av' ine saqul qui v's aimez et qui v*s aime?
Cath'renke.
Nenni, c^est co fini, mi oâhut est revoie,
Hîr tôt riv'nanl de bal, i s'a volou mâv'ler,
Et mi j' Ta planté là, es milan de V pavêye.
(Delchef. Lei deux Neveux. III, se. 8. i8î(9.)
Basse- Allemagne. ~ Die Vôgel sind davon geflogen.
2063. Les oûhal de bois hufflet comme les vî Ts
apprindet.
LiTT. Les oiseaux du bois siftlent comme les vieux le leur
enseignent.
Les enfants font naturellement ce qu'ils voient faire à leurs
parents.
Influence de l'exemple.
2064. C'est-sl-ine oûhal so l' hâye.
LiTT. C'est un oiseau sur la haie.
Être dans un état incertain et sans savoir ce qu*on
deviendra. (Acad.)
Pr. fr. — Être comme Toiseau sur la branche.
On vl wallon s' fait vite rik*nohe,
Ci n'est nin lu qui fait li streut;
On vraie wallon va s' vôye tôt dreut
Il est pus franc qu' Toûhal so s* cohe.
(Picard. Chanson. 1859.)
Marcbb. 1 1' veut dWant li, si pHit qu'one mohe,
Pa V n'es qu'one ohai so one cohe.
(Alexandre. PUitcorU. i860.)
ToDRifAi. Gh'est ein osieau sur enne branque.
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- 147 —
2065. Cheskeune si oûhaî.
LiTT. Â. chacun son oiseau.
A chacun son lot, sa part.
Se dit souvent dans les repas, lorsque chaque convive
s'adjuge une bouteille.
Cité par Remacle. Dict.
Marche. Fais bin et watte à çu qu' to fais,
Ca l' llgeu dit : chacun-sl-oûhal.
(Alexandre. P'tit cortl, 4860.)
Var. Tournai. Cbaqu'ein s' pain et s'n héring.
2066. Raviser l'oûhaî d' qwinze cârlus.
LiTT. Ressembler à l'oiseau de quinze florins (carolus).
a Le baron de B... de Liège, rafl'olait des oiseaux. Il paya
i5 florins de notre ancienne monnaie un de ces volatiles qui,
au dire du vendeur, n'avait pas son pareil dans Tart du chant.
« L'oiseau fut envoyé pour prendre part à un de ces
concours connus, à Liège, sous le nom de batte; non seulement
il ne fut pas vainqueur, mais il refusa môme de chanter.
ff Le baron adressa de vifs reproches h l'oiselier qui lui
répondit: — I n'a rin dit, èdon, bin allez, i n'es pinse nin
mon. — Telle est Torigine de l'expression : raviser l'oûhat
d* qwinze cârlus. 9
(N. Defrecbevx. Inejdbe di ipot. Bulletin. 4859.)
Pr. fr. — 11 est comme le perroquet de M. de Vendôme.
Couleur de M. de Vendôme, invisible.
(Leroux.)
Il ressemble le perroquet de maître Guillaume, il n'en pense
pas moins.
(OUDIN. Curioiitez françolsei. 1640.)
Cité par Forir. Dict,
Crahay.
Ji n* dis rin, j' n'es pinse nin mon,
Tôt comme l'oûhat d' qwinze c&rlus.
Dispôye slhe an, ji sos tëmon
Qu* vos n' savez calculer jusse.
(Alcide Prtor. On drôle di mariège. 1868.)
Variante. H est comme li pinson d'à Clérdint ; si n' dit rin, i n'es pinse nin mon.
Variante. C'est comme l'oûhat d'à Pirson,
I n' dit rin, n'es pinse nin mon.
On dit aussi :
C'est comme li pinson d'à Dèyace.
Variante. Mais lu fève comme amon Pouplin,
1 n' discouréve nin po 'ne attëche,
Et comme l'oûhat di six skèlin,
Rin qu' po magnl doviéve It bêche.
(Thirt. On coirbd franc Itgeois. 1866.)
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Verviers. L'ënôdé, lu, s* talhtve, i louktve, i hoùtéve,
Et comme Toûhal d'à J'han, pèséve pus qu'ennës d'hëve.
(Poulet. U foyan iterré. 4859.)
Nivelles. U est arrivé comme el pinchon Deguiile, i n' dit ri, i n* d*in pinse ni
moinse.
Var. Dinamt. Rosine.
Si i n' dit rin, i n'es pinse nin moins, comme li cia d'à Binse.
(COLLARD. Li lindrie à ^amourette, l, se. 6. i'890.)
Var. Hons. J' nin dirai nié davantage pou l' moumint, mais j* nin pinse nié mon.
(J. Dbclève. Totor el choumague. Se. 3. 4889.)
2067. Les oûhaî d'ine même coleûr si quoiret volll.
LiTT. Les oiseaux d'une môme couleur se cherchent
volontiers.
Les personnes de même caractère, de mêmes goûts se
recherchent mutuellement ; se prend souvent en mauvaise
part. (AcAD.)
Pr. fr. — Qui se ressemble, s'assemble. — Fagot cherche
bourrée.
Simile simili gatidet,
(Phèdre.)
Quelquefois le mot coleûr, est remplacé par plome.
Cf. Les loups ne se mangent pas entre eux.
Pares cum paribus facile congregantur.
(Lfjeune. Proverbla famlUaria. 174i.)
Cité par Forir. Dict.
Blnx BERTHON.
Vos v' ravisez comme deux gotte d'alwe, vos estez deux oûhal de l' même coleûr.
(T. Brahy. a qui V fdte ? Se. S. 1882 )
Variante. Les gins d' même tire si quoiret todi.
Marche. On veut par tropal les voleur,
Et tos les oûhaî d' môme coleûr.
(Alexandre. PUit corti, 4860.)
Var. Tournai. Ch'est 1' diable avec les carbonnier.
2068. Fer riv'ni Toûliaî so V crosse.
LiTT. Faire revenir l'oiseau sur la crosse.
Jeu d'enfant, faire revenir l'oiseau au réclame, ramener à soi
une personne.
(Forir. Dlct.)
CORTAI.
Les jônes homme pinset qu' tote les crapaute sont des Hargarite qu'on fait
riv'ni so s' deugt, comme ine oûhal so l' crosse.
(Willem et Bauwens. Picht rach'té. Se. 1"*. 4882.)
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Variante. Tat!.
... Çou qu'c'est quMes censé, ëdon !
Elle rivint d'ja so Tcrosse, comme on goral mohon.
(Remouchamps. Tàti Vperriqul. II, se. 3. i885.)
2069. P'iit à p'tit Toûhaî tait s' nid.
LiTT. Petit à petit l'oiseau fait son nid.
On fait peu à peu sa fortune, sa maison. (Acad,)
Pr. fr. — Petit à petit l'oiseau fait son nid.
Pr. fr. — Pas à pas, on va loin.
Cité par Forir Dict.
Variante. L'oûhat fait s'nid di Astoa à fistou.
Nahur. P'tit à p'tit l'mouchon fait s'nid.
Marche. P'tit à p'tit rmohon sMigarnit
Comme p'tit à p'tit l'oûhal fait s'nid.
(Alexandre. P'^/r cor//. 4860.)
Var. Tournai. â p'tit bruit, l'osieau fait s'nid.
Pr. ail. — Wer langsam geht, kommt auch zum Ziele.
Pr. holl. — De tyd baart rozen. — Met de tyd komt harmen
in'twambuis.
2070. Qv^^and les oûhaî n'ont pus mèsàhe de
rbèchèye, i rèvolet.
LiTT. Quand les oiseaux n^ont plus besoin de la becquée, ils
s'envolent.
Le plus souvent, lorsque les enfants sont élevés, lorsqu'ils
peuvent se suffire à eux-mêmes, ils quittent leurs parents.
2071. Ine oûhaî es Tnïain vAt mî qu'deux so Tliâye.
LiTT. Un oiseau dans la main vaut mieux que deux sur la
baie.
La possession d'un bien présent, quelque modique qu'il soit,
vaut mieux que l'espérance d'un plus grand bien à venir, qui
est incertain. (Acad.)
Pr. fr. — Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. — Il
vaut mieux tenir que quérir. - Le moineau dans la main vaut
mieux que l'oie qui vole.
Ne incerta certis antîponanttir, veto.
(Fafrni Fabcla.)
Cite par Forir. Dict.
Vât mi 'ne odhat es Tmain qui deux so l'àbe, dit-st-on;
Et mi, ji trouve, ma foi, qui li spot a raison.
(Bailleux. U blergi et Vmér. Fâve. 1852.)
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Lambert.
Ou bin comme on vt spot qu'on rèpet*ret jourm&ye.
J'aime mt Toûhal so m*main qu'd'ennès vèye deux so l'hàye.
(Hannay. U mâye neûr cTà Colas, II, se. 17. i8C6.)
DUJARb».
L'ovri a d'vins ses bresse on capital qu'on n'sâreat 11 magnt, vos vëyez qu'i v&t
mt ine oûhal es Tmain qui deux so Thàye.
(T. Braht. U bouquet, II, se. 20. 1878.)
Yar. Verviers. C'est qu'on n'deut jamais fer trop foirl lu maulauhi
Et quu Tci qui vout fer lu hègne so des hèring,
De trover l'marchand d'mosse est bé sovint côtint.
(P. -P. Recueil de la Société de chant de Verviers. 4860.)
Yar. Yerviers. DWins tôt, yaut ml todi màuye,
Champaine es V main qu' deux so Thaûye.
(Renier . Spou rim ^«. i 87 1 . )
Yar. Marche. I vaut ml deux surtet qu'one.
Yar. Charleroi. On-z-est bin l' doube pus sur, ein coup qu'on tint 'ne saquoi,
Qu' si on vos d'set dix coup, après d' moain vos l'auret.
(BERims. L'péptnoque èyet l'pècheu. Faufe. 1873.)
Tournai. I vaut mieux ein moucbeon dins s' main qu' deux d'sus l'abre.
Basse- Allemagne. — Besser einen Spierling in der Hand,
aïs eine Taube auf den Dache.
2072. I crèhe de Y navette po tos les oûhaî.
LiTT. Il croit de la navette pour tous les oiseaux.
Chacun peut toujours trouver de quoi vivre. Il ne faut jamais
désespérer de la Providence.
Aux petits des oiseaux, il donne leur p&ture.
Et sa bonté s'étend sur toute la nature.
(Racine. Athalie. II, se. 7.)
Nanette.
Si n's estlz mftye on s'fait tropal,
Kimint don surveiraingne fti frais ?
Lucas.
I crëhe de l' navette po tos les oûbal.
(DUMONT. U dobe mariège. Opéra. Vers 4840.)
NIVEI.LES. Nais Dieu n' lèche nin ses fils moru d' nécessité.
Au joune du p'tit mouchon, ënne donne-t-i nin l' bêchée?
Çu qui n' vint nin pa Tuche, arrive pa l' chiminée.
(Renard. Les avent. de Jean (f Nivelles. Ch. Y. 1857.)
Tournai. Dusque Dieu y a mis les osieau,
II a plaché aussi les patieau (pâtée).
Lille. Quand Dieu invoie les geaux,
I ne r*fuse point les patiaux.
(Verhrsse. Voc. du patois lilloit. 4864.)
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2073. Ch'est écrit sus Y planaite,
L'osieau qui vole n'a pas d'maîte. (Tournai )
LiTT. C'est écrit sur la planète, (horoscope)
L'oiseau qui vole n'a pas de maître.
C'est une chose que tout le monde connaît et qui n'est
contestée par personne.
2074. Li pus mâva oûhat de cîr est mèyeu (pus
haîlî) qui Tmèyeu des pèhon d'J'aîwe.
LiTT. Le plus mauvais oiseau du ciel est meilleur (plus sain)
que le meilleur des poissons de l'eau.
Il faut préférer comme nourriture la chair et non le poisson;
cela dépend des goûts. - Est ce un conseil hygiénique ?
OISON.
2075. Un crâs oseon
N'vole pas leon. (Tournai.)
LiTT. Un oison gras
Ne vole pas loin.
Une personne de forte corpulence ne court ni vite ni long-
temps.
OMBRE.
2076. Il a sogne di si âbion (ombe).
LiTT. Il a peur de son ombre.
Se dit d'un homme qui s'effraye et s'alarme trop légèrement.
(ACAD.)
Pr. fr. — Il a peur de son ombre.
II est si paourea qu'il a sogne di si àbion.
(Remacle. Dictionn.)
Li mèhln qui It d'sawirdve eune di ses hesse, divéve esse ine rude tourmetène
po on calfak qu'aveut pawe di si àbion.
(Magnée. Li cren'quini de prince dbbé di StdvUeû. 1867.)
Hainaut. Il a peur de s'n ombe.
OMELETTE.
2077. J'ode coula comme ine vote â lard.
LiTT. Je sens cela comme une omelette au lard.
Je comprends parfaitement cette affaire et je m'en charge
avec plaisir.
Cité par Forir. Dict.
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— 152 -
2078. On n'sâreut fer l'vôle sins casser des où.
LiTT. On ne saurait faire une omelette sans casser des œufs.
Toute entreprise exige une première mise de fonds.
Pr. fr. - Point d'omelette sans œufs.
Mors. On n'fait nié enne am'lette sins casser des œuffe.
Namur. Sins où ti n'sareHS fer Tyôte,
Bintot tè l'aurais tote chaude,
Mais ti n'frais nin pusse qu'one aute
Roter l'chaur divant les ch'fau.
(Wérotte. Dèbert et Chanchet, Ch. 4867, 4» éd.)
Nivelles. Guiaumb.
£y après tout, on n*fait pou d'am'letto sans squetter des iœuf.
(G. Wdxahe. El route de Sainte Ernelle. II, se. 5. 1889.)
Picardie. Ein n' foet pau d'omblelte sans casser d'z'u.
(GosSEU. Lettres picardes, 4840.)
ONGLE.
2079. Rigretter aveu des ongue di fier.
LiTT. Regretter avec des ongles de fer.
Se dit de ceux qui regrettent vivement la mort ou le départ
d'une personne qui leur est chère, ou la perte d'un bien qu'ils
n'avaient pas su apprécier quand ils en jouissaient.
Chanchet.
Ji ses qu' VOS m* poirtez hègne,
Mais vos n' troûv'rez pus nouk qu'âret des si bons nier,
Et vos m' rigretl>iz bin avou des ongue di fier.
(Peclers. Uovrège d'à Chanchet, Se. 4". 4873.)
FmNE.
J*enne îret foû d' cial, ji frès m* paquel et qwand vos rVairez vos n' mi rHroûv'rez
pus ; mais vos m' rigrell'rez avou des ongue di fier, qwand i sèret trop t&rd.
(Willem et Bauweks. Li galant d'à Fifine. Se. 4". 4884.)
Variante. Tonton.
Pauvre homme, j'àret trop pau d' mes ongue
Po r rigretler.
(Th. Collette. Quifreûs-je si mi homme moréve? I, se. 2. 1883.)
ONGUENT.
2080. C'est dWins les p'iilès lasse qu'on mette les
bons ôrmint.
LiTT. C'est dans les petites boîtes qu'on met les bons
onguents.
Pr. fr. — Dans les petites bottes, sont les bons onguents. —
Ce qui est petit est joli.
Flatterie populaire envers les personnes de petite taille.
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— 153 -
pour faire entendre qu'elles ont souvent plus de mérite que
les autres, (âcad.)
Les choses précieuses occupent peu de place.
Cité par Forir. Dict.
Variante. C'est d'vins les pHilës botte qui sont les bons onguent.
(Rehacle. Dict.)
Marche. Pirson.
Sovint dWins les vts pot, s' Irovet les bons onguent.
(ALEXANDRE. Li péchott d'avriL II, se. 3. 4858.)
JoDOiSNE. Dins les vis pot les bonnes craucbe.
Prov. provençal. — A las pichounos bouiltps sy fon lous
bouons enguens.
{Revue des latigttet rcmanet. 4881.)
OR.
2081. Tôt çou qui r'iût n'est nin ôr.
LiTT. Tout ce qui reluit n'est pas or.
Tout ce qui a l'apparence de la richesse, du mérite n'en a
pas toujours la réalité. (Acad.)
Pr. fr. — Tout ce qui reluit n'est pas or.
N'est mie tout or ke luist.
(Prov. del vilain, XI V« siècle.)
Non omne quod splendet aurum est,
(Lejeune. Proverbia familiaria. 4744.)
Cité par Forir. Dict.
Li r'nà, c'est toi aute choi, à fond les exftmène,
I vMes toune di tôt sinse et qwand i s'aparçut
Qui c'n'est nin tôt ôr çou qui r'iùt,
Et qu'i n'ont po tôt qu'ine belle mène»
Ël-z-y applique on mot qu'on joû l'busse d'on hdros
Li fat dire à propos, etc.
(BiULLEUX. Li r'nd et Vbutte, Fâve. 4852.)
Marète.
Elle qwtre on r'glatihant mariège.
Mais tôt çou qui r'iût n'est nin d'ôr.
(Peclers. Lipielle di Batfays. 4870.)
Variante. A bazar de rvicàrëye
Çou qui r'iût, j'el dis tôt plat
Ci n'est nin todi d'I'ôrrèye,
Ji m'dimesfèye di coula.
(Willem. Ji m'dimetfèye di coula. Ch. 4880.)
Vertiers. Adon i duv'net hère,
Trovant lu ridan vud,
I vèyet quu c'n'est wère
Du l'ôr tôt cou qui r'iut.
(Pire. Li galant d^à Nanesse, Gb. 4874.)
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— 154 —
Nahdr. Tôt c'qui r'Iùt n*est nin ôr.
Marche. Tôt çu qui r'glattit, n'est nin d'Vàr.
MONS. TiTISSE.
Bah ! quais ! tout c*qui r'iuit n'est nier ôr, va fieu !..
(MoDTRIEDX. Des nouvisaux conte dés quié. 4850.)
Gomp. pop. prov. Tout ço qui brilho es pa d'or.
{Revue des langues romanes. 1881.)
Basse- Allemagne. — Er ist nicht Ailes Gold, wasglânzt.
2082. I mougne dins l'ôr. (Namur.)
LiTT. Il mange dans l'or.
II est excessivement riche.
2083. C'est-st-ossi jusse qui l'ôr et Tbalance.
LiTT. C'est aussi juste que Tor et la balance.
Allusion à l'étalon d'or et k la balance de Thémis.
■ Pr. fr. — C'est de Tor en barre.
Vârunte. G'est-sl-ossi jusse qui l'ôr es Tbalance.
LiTT. C'est aussi juste que Tor (pesé) dans la balance.
2084. Jusse comme di Tôr.
LiTT. Juste comme de l'or.
Parfaitement juste; très exact.
Cité par Forir. Dict.
Basse-Allemagne. — Treu wie Gold.
Tournai. Prov. contraire : Jusse comme ein pot d'chinq pinte.
ORAGE.
2085. On rit qwand V nouwée est passée. (Marche.)
LiTT. On rit quand l'orage est passé.
LiTT. On est content quand on n'a plus rien de fâcheux
à craindre.
OREILLE.
2086. Hoûler po 'ne orèye et roûvî po Faute.
LiTT. Écouter par une oreille et oublier par Tautre.
Se dit en parlant d'une personne qui oublie facilement les
conseils qu'on lui donne, les remontrances qu'on lui fait, ou en
général qui ne fait aucune attention à ce qu'on lui dit. (Acad.)
Pr. fr. — Cela lui entre par une oreille et lui sort par l'autre.
Cité par Forir. Dict,
Divins ces siermon là, i fôt qu'on nos amuse,
Sins coula on v' plante là, et qui l' bon Diu v' kidûse,
Çou qu'inte6re po 'ne orèye va foû po l'aute costé.
(Bailleux. U bièrgi et V lion, Fàve. 1856.)
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- 155 -
Tournai Gicile.
I in*a acore eine feos mënacd ; m(fs cha m* rinte par eine orelle et cha m' sorte
par l'éaule ; i n'os'reot pos m' rinveyer.
(Âch. YiART. Vieux garchéon et méquenne, l, se. 4. i891.)
Basse- Allemagne. — In's eine Ohr hinein, — aus dem
andei^n herausgehen lassen.
2087. Vos orèye ont d'vou chanter.
1 JTT. Les oreilles ont dû vous tinter.
Les oreilles doivent vous avoir tinté ; on a beaucoup parlé de
vous en votre absence.
Pr. fr. — Les oreilles ont dû vous corner.
Tournai. T^as du avoir copi à t'n orelie.
2088. S' fer sèchî po l'orèye.
LiTT. Se faire tirer par l'oreille.
Avoir de la peine à consentir à quelque chose (Agad.)
Cf. Si fer hairî.
Orig. Quitard. Dict,, p. 573.
Pr. fr. — Se faire tirer l'oreille.
(OUDIN. Curlositeifrançolteê. 1640.)
Cité par Forir. Dict.
Mais ji n' creus nin comme vëritë,
Tôt çou qu'j'ennea oyou conter.
Haye, jans, sins v' fer tirer l'orèye,
Kiminclz, j* voux esse obèyèe.
(Hanson. Li Hinriade travestèye. Ch. I. i780.)
Responds, don... comme ti t' fais hoûye sèchî po Torèye.
(DD. Salue. On noval décoré. i87 .)
Namdr. Nos sohaitans aux commerçant one clientèle qui n' si faie nin tirer l'orèye
po payi. (Marmite. 1889.)
2089. Enne a so Porèye.
Lttt. Il en a sur l'oreille.
II n'est pas dans son état normal.
2090. I n'ô goUe di ciste orèye là.
LiTT. Il n'entend pas de cette oreille-là.
Ne pas consentir, ne pas accéder. (Littré )
Fig. Il n'entend pas de cette oreille-là.
Cité par Forir. Dict.
Cbarleboi. Diafoireux.
Mais c*qui gn'a d'foutant avel les roi, c'est quM n'intinde-nu né de c*-n-orèye là.
(Bebnds. Vmalade St-Thibau. II, se. 6. 1876.)
Framshies. Hais Tmarquise n'intindou nie de c'-n-oreille là.
(BosQUÈTU. Tambour battant, i886.)
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- 156 —
2091. Mostrer rcoron dTorèye. (Marche.)
LiTT. Montrer le bout de Poreille.
Laisser, quoiqu'on veuille le cacher, reconna-tre ce qu'on
est, ce qu'on veut. (Littré.)
Pr. fr. — Laisser passer le bout de l'oreille.
(Voyez Lafortaike. Uàne revêtu de la peau du lion. Fable.)
Marche. On n'pout nin todi sMèyet vëye
Sins qu'on n'mosse on coron d'I'orëye.
(Alexandre. F tu cortL 1860.)
Charuiroi. On voit des sot posé, el fait d*leu rinquinquin,
Dins ein habit ou Taule imprunté d'ieu voisin,
On voit Pbout d'enne orèye, in les r'woitant à coine,
On-z-a bin raisô d'dire que l'habit n'fait né Tmoine.
(hERKVS. Ubaudet dins 'ne pla d^llon, Faufe 1873.)
Fraheries. Leu rage les impëche de s'apercevou qu'i no mouss'lé l'débout d'Ieu
-n-oreilie, chaque con qu'on s'attaque a leu bourse.
(BOSQUÈTIA. Tambour battant. 4886.)
OS.
2092. D'ner ine ohal à on chin après Tavu battou.
LiTT. Donner un os à un chien après Favoir battu.
Chercher à pallier le mal qu'on vient de faire.
2093. L'ci qui siève li chin, a todi les ohaî.
LiTT. Celui qui sert le chien, a toujours les os.
Celui qui fait du bien à un méchant, n'en reçoit que des
désagréments.
2094. I nYret nin des vis ohaî.
LiTT. Il ne fera pas des vieux os.
Se dit d'une personne très malade, qui ne vivra point jusqu'à
la vieillesse. (Littré.)
Pr. fr. — Il ne fera pas de vieux os.
Cité par FoRiR. Dict,
Nahur. I n'fra pont des vis oucha.
Lille. I n'fra point d'vieux oches,
S' plache est à l'cbimetière.
(Vermesse. Voc. du patois lillois, i86i )
2095. Les ohaî lî Irawet Y paî.
LiTT. Les os lui percent la peau.
Se dit d'un homme ou d'un animal fort maigre. (Acad.)
Pr. fr. — Les os lui percent la peau. — Il n'a que la peau et
les os, — Il a la peau collée sur les os. — Être sec comme un
pendu d'été.
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- 157 —
La peau loi tient aux os, aux costes.
(OUDiii. Curiotitet françoUes 1640.)
Cité par Forir. Dict.
On leup n'aveut qui l' pal et les ohal,
Téirmint les cbin estlt bonne g&re.
(Bailledx. U lettp et V ektn, Fftve. i85i.)
Ca les àrmëye, li pus foite on V batowe.
Me Vs y lèylt qui V pal so les obat,
Quéque fèye rin po V wabal.
(HocK. Ui vU mtMtige, 4858.)
Yakiahte. Lt skrenne 11 plaque à vinte. — N*avu qui 1* pal so les obal.
Namub. a c'ste beûre li crinoline.
Tire r monde d'embarras,
Vos n'aurlz pont di squinne.
Rin qui Tpia su Ts oucha.
(WÉR0T1E. U progrès. Cbanson. 4867.)
GBABi£a<H. Ein leup n'avet qu* les ocha èyet l'pia,
Fauce que V gueue des cbin estet bonne.
(BERifUS. L'ieup et V chin. Faufe. 1873.)
HoHS. Les ossiau trotté s' piau.
Nous. y n*in peux pus ; j* sue, comme enne sotte,
J*ai mi tielle molle comme enne Hgotte,
£me pausse vraiœint colle à m' dos,
J' n'ai pus que V pian su mes os.
(MouTRiECX. 3« année det conte déi quié. i85l.)
2096. Acatez des lum'çon, madame, i n'ara gnié
d'ossiau. (Mons )
LiTT. Achetez des limaçons, madame, il n'y aura point d'os.
Réponse des bouchers aux ménagères qui se plaignent qu'on
leur donne trop d'os.
(SiGART. Diet. du wallon de Mons. 4870.)
2097. C'est-sl-on carillon d'ohaî, on fal d'ohaî.
LiTT. C'est un carillon d*os, une botte d'os.
Il est maigre et décharné; quand il marche, ses os s'entre-
choquent.
Cité par Forir. Dict,
Qui veûs-j' ju, dit l'ovrt, qui voIà *nesaquoi d'iaid !
J'a paou, po c' côp-ià ; vasse foû d* cial, fat d*ohal.
(Dehin. u moitt et l mdUmreux. Fàve. 4854.)
C'est-sl-on fat d'ohal, vos V vèyez,
Admirez don çou qu'i pout fer.
(RCB. Ththus. Pasquèye faite à jubilé (f Dom Bernard-GoMn. 4764.)
Tôt Tmonde braiyëve que mollet, quelles hange,
Que bai gros vinte et que bai long hatral !
Hoûye, ji n'sos pus qu'on carillon d'ohal.
(Erkems. Ine homme qu'est t:-à plainde, Ch. 4861.)
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— 158 -
JODOiCNE. On èlind peter ses oucha qaand i rotte.
Basse- Allemagne. — Klapperbein. (La mort, représentée
sous la forme d'un squelette.)
2098. Malbl Loxhay ou l'ohai.
LiTT. Mathieu Tos.
Le mercredi des cendres, à Liège, on enterre le carnaval (les
jours gras) sous la forme d'un os de jambon, qu'on porte solen-
nellement en terre avec des cérémonies burlesques, accompa-
gnées de libations.
Cité par Forir. Dict.
Qa*on laisse bin Ion podrl çou qu'on-z-a fait d'pus bai,
Li mérkidi des cinde, po Tpauve Mathl TOhai.
(Thiry. Moirt di V octroi.)
V. la cantate de M. Dumont, intitulée Mathî VOhai, dans le
Choix de Chansons de MM. B. et D. Liège, Oudart, 1844, in 8
(N^XXVI, p. 134etsuiv.).
OSEILLE.
2099. Lisuralesûtl'coûlal.
LiTT. L'oseille suit le couteau.
L'oseille croît rapidement quand on la coupe.
OUTIL.
2100. C'est l'uslèye qui fait Tovrî.
LiTT. C'est l'outil qui fait l'ouvrier.
Il faut de bons instruments pour faire un bon ouvrage.
Gomp. Li côp d'pid qui fait i'bon hochet. Gh. par Félix Ghaumont.
Marche. Çu qa'fait rovrl, c'est ll>onne ustèye.
JoooiGNE. C*est l'bounne ostie que fait Pbounne ovrt.
2101. Ma va ovrî qui n'troùve noUe ustèye bonne.
LiTT. Mauvais ouvrier qui ne trouve aucun outil bon.
Un homme malhabile ne tire aucun parti de ce qu'il a sous
la main. On dit dans un sens analogue : un bon ouvrier se sert
de toutes sortes d'outils. (Littré.)
Pr. fr. — Méchant ouvrier ne saurait trouver de bons outils.
(OUDIM. Curiositezfrançoisei, 1640.)
Cité parFoRiR. Dict,
Stavelot. a bon ovrî noule maie ustèye.
JoDOiGNi. G*est nt Tostie que fait Tbounne ovrt.
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— 159 —
OUVRAGE.
210^2. Fer d' Tovrège po V coufàle.
LiTT. Faire de l'ouvrage pour le cuffat.
Se mettre en frais, prendre beaucoup de peine pour une
chose qui ne le mérite pas.
Pr. fr. — Tirer sa poudre aux moineaux. — Faire de la
bouillie pour le chat.
2103. Fer d' l'ovrège di macralle.
LiTT. Faire de Touvrage de sorcière.
Faire un ouvrage très rude, très difficile, pour n'obtenir
aucun résultat.
Cité par Forir. Dict.
Mais avou los ses scriëge, totes ses k'vàye, totes ses ranchàre, i n'fai, on
l' poat dire, qui d' l'ovrège di macralle.
(Magnéc. U houloue. iSli.)
Namdr. Fer d' Fovrage di sôrclre.
2104. A Tovrège, on rik'nohe Tovrl. (Marche.)
LiTT. A l'ouvrage, on reconnaît l'ouvrier.
C'est par le mérite de l'ouvrage qu'on juge du mérite de
celui qui l'a fait. (Acad.)
Pr. fr. — A l'œuvre, on connaît l'ouvrier, l'artisan.
0pu8 artificem probat, Fabricando fit faber.
Yaruhtb. Po composer, j'ftret gosse et corège,
C'est toùz-ovrant, dil-st-on, qu'on d'vint ovrl.
(FCRNÊMONT. Mi intréye à Caveau. Ch. 1880.)
2105. Quand on n'a wère d'ovrège, ça n' dure
nin longtimps. (Namur.)
LiTT. Quand on n'a guère d'ouvrage, cela ne dure pas
longtemps.
L'ouvrier ne peut subsister s'il ne trouve pas à travailler. Il
doit chercher de l'ouvrage.
2106. C'esl-st-ine ovrège qu'est fait â fier à lècî.
LiTT. C'est un ouvrage qui est fait au fer à lacer.
Très solidement.
2107. Il aime bin Tovrège fait.
LiTT. Il aime bien l'ouvrage fait.
Il n'aime pas le travail. — II profite volontiers du labeur
d'autrui.
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— 160 -
Tatenhb.
Mais vos, l'ovrège vis flaîre, et vos flaîriz d' nawVèye,
Y's aimez Tovrège bin fait el H poche bin fôrnèye.
(Rehouchamps. Li tavUi. I, se. 3. I808.)
P.
2108. Tu peux bé faire deux P. (Mons.)
LiTT. Tu peux bien taire deux P. (Peine perdue?)
Se dit en parlant d'une mauvaise créance, d un débiteur
insolvable, d'une mauvaise dette dont on ne tirera rien.
MoKs. Si ça l'arrivé, fais deux P. (p. payé et p. perda), putot qu'd'aller montrer
tWisage au tribunal.
PAILLE.
2109. Qui lape es'trië, lape es'pië. (Meix-devant-
VlRTON.)
LiTT. Qui jette sa paille, jette son pain.
(Em. Tandel. let communes luxembourgeoisa, T. III. 4890.)
On ne doit rien laisser perdre.
On ne doit pas négliger de faire usage des moindres choses,
dès qu'elles peuvent être utiles.
PAIN.
2110. Magnî s'blanc pan d'vant Tneûr.
LiTT. Manger son pain blanc avant le noir.
Avoir été dans un état heureux et n'y être plus. (Acad.)
Pr. fr. — Il a mangé son pain blanc le premier.
V. Leroux de Lincy, t. Il, p. 'ill.
Manger son pain blanc le premier.
(OUDIN. CuriotUézJrançoiteg. 1640.)
Cité par Forir. Dict.
I ràt todi wârder l'honneur
Et n'nin magnl s'blanc pan d'vant Tneûr.
(G. Delarge. Alm, de Math, Laensbergh. 4886.)
Babette.
Adon, râret r'sièrvi ; portant ci sèreut deûr
D'avu magnl s'blanc pan, comme on dit divant s'neûr.
(Rehouchamps. Les amours d'à Gèrd, I, se. ir«. 4875.)
Variante. C'est magnt l'rosti d'vant l'bouli.
Marchi. S't'es à mitan bin, et z-y d'meûre,
Po n'nin mougnet t'blanc poain d'vant t'neûr.
(Alexandre. P'tU corti. 4860.)
Namur. Mougni s'blanc poain avant s'noir.
Var. Jodoigne. I n'faut ni mingl s'bûre devant s'fremache.
Var. Tournai. II a mingé l'glou morcieau avant.
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— 161 —
21 H. L'ci qui n'sâyequi d'on pan ni sét niii que
gosse qu'ine aute a (ou n'sét çou qu' l'aute saweûre).
LiTT. Celui qui ne goûte que d'ua pain ne sait pas quel goût
^ un autre.
Il ne faut pas faire fi de ce qu'on ignore. — Ne soyons pas
exclusils. — Ne manger que d'un pain. — N*avoir aucune
variété. (Littré.)
Cf. Timeo hominem unius libri. — Ignoti nulla cupido.
Diversité c'est ma devise.
(LAroRTAiNB. Le pâté d*ttnguUU$. Conte.)
Il nous font du nouveau, n'en fût-il plus au monde.
(LArORTAUE.)
Vabiante. Qwand on n' magne qui d'ine sôre, on n' sét çou qu' Faute saweûre.
(FOBIR. Dict.)
Mabchb. Qui n' gosse qu'on poain n* set çn qu' Taute vaut.
2112. Avu s' pan eût.
LiTT. — Avoir son pain cuit.
Avoir sa subsistance assurée, avoir de quoi vivre en repos.
<ACAD.)
Pr. fr. Avoir son pain cuit.
Si bin poirter et avu s' pan eût, c'est-st-ine saquoi d'amusant.
(FORIR. Diet.)
J'a on mestl visse qu'on a todi s' pan eût : ji sos bolgl.
(À. Peclems. Ine erapaute t"i v' platt, CI). 4877.)
Variaute. I trouve voitl r pan eût.
Variahte. Jacques.
Li ci qu'a s' consciince sins r'procbe, n'a dlieûre di cou qu'on dèye.
Tatemve.
Awet, s'il a de pan es l'ûrmû.
(Willem et Bauwens. Let toûreiveux. Se. K. 1883.)
Kakur. Li garnimint aujourd'hu vout fer l'homme.
Il a s' poain eût, i jure, i set fumer.
(Wérotte. Jean J&teph divint vf. Ch. 4867, 4» éd.)
Namur. a qui volnu-t-elle plaire,
Avott leus bias ruban ?
Pont d' poain didans l'armoaire,
Et ça vout des galant.
(Wérotte. Choix de chansons wallonnes. 4860, 3* éd.)
Var. Namor. Avoi do poain didans l'armoaire.
MoHS. J' crois bié ! U pourtant 'ne vieille bougresse qu'a s' pain cuit éyé s'bierre
boalie ; et ça n'ose nié bayer, peur d'avoir soi .
(Letellier. Armonaquedé Uons, 4850.)
TooRHAi. Avoir s' pain cuit et s' bière brassée.
Nota. A Tintigny, cette expression a un autre sens.
il
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— 162 —
On dit : Il est bin la moitî du spé keut (Lilt. il a bien )a
moitié de son pain cuit), c'est-à-dire : il ne vivra plus autant
qu'il a vécu.
(Em. TaudeIm Les communes luxembourgeoises, T. III. i890.)
2113. Pan gagnant,
Pan magnant. (Malmedy.)
LiTT. Pain gagnant
Pain mangeant.*
Vivre au jour le jour. Gagner son pain.
Var. Namur. Qui vout mougnt s' miche, doit l' gangnl.
2114. Pan côpé n'a nou maîsse.
LiTT. Pain coupé n'a point de maître.
Se dit lorsqu'à table on prend le pain d'un autre. (Acad.)
Pr. fr. — Pain coupé n'a point de maître.
V. Leroux de Lincy. Dict., t. II, p. 205.
Cité par Forir. Dict.
Variante. L'ârgint n'a nou maîsse.
(Forir. Diet.)
2115. Magnî s' pan à Tfoumîre de rosti.
LiTT. Manger son pain à la fumée du rôti.
Être témoin, spectateur d'un divertissement, du plaisir
d'autrui, sans y avoir part. (Acad.)
Pr. fr. — Manger son pain à la fumée du rôti.
2116. Il est-st-ossi bon qui V pan qui magne.
LiTT. Il est aussi bon que le pain qu'il mange.
C'est un homme extrêmement bon et doux. (Acad.)
Pr. fr. — Il est bon comme le bon pain.
Nanettb.
Merci, Chanchet, vos valez m! qu* mi ; j'el ses bin, vos estez bon comme li bon pan.
(Demoulir. Jl voiMT, jl n'poux. II, se. 9. 4858.)
COLSOlf.
Tinez, si vos m' volez, mi, j* sos-sUon bon èfant,
Binamé et bel homme, èco mèyea qui V pan.
(Delchet. Pus vî, pus sot. Se. 7. i863.)
Ji m* rapàh'ta bin vite, qwand j' songea qui m' fré J'han,
Enne aveut marié eune ossi bonne qui dé pan.
(Bbaht. Mes treus martègt, 188S.>
Vabuhtb. Bon comme dé pan.
MaBCHK. PiBSOlf.
. . • . T connucbez Henriette ?
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- 163 -
GàLOPPn.
Parbleu, monsieu, bin sûr, mèyeate qui do poain ;
C saurot-ci, qu* vos vèyeus, cst-st-on cadeau di s' moain.
(Alexandre. U pèchon d'avril . II, se. 7. 18]$8.)
NiTRLLES. Ah î ça qui j' pinse, dit-st-i, je vos dirai, mam'zellep
Vos stez bounne comme el pain, douce comme enne caramelle.
(Renard. Lesavent. de Jean d Mvellet, Ch. VI. 1857.)
€iiAiiL£ROi. L* bon Dieu, mèyeu que I' poain, pasqu'on n' va né il messe,
N' pout né vos fai rosti, pou ein p^tit coup d' jônes^ie.
(Bernus. Mathieu Laentberg dint P puue. Faufe. 4873.)
MoNS. Ci du bonheur que Tceu qu'a r'çu ça est ein bon fleu, aussi bon que l'pain,
et qui soufTe tout sans rié dire.
(Leteluer. Àrmonaquedé Mont. 1863.)
Tournai. L' grande Cath'rine qu'on l'app'leot, ch'teol l'bontd même, mé bonne
comme du pain, là.
(V Cloche qui tonne toute teule, Alm. du Tournaitlen. 1885.)
Provence. Bon coumo lou boun pa.
{Revue det lamjuet romanet, 1881.)
2117. C'est de bin sèche pan.
LiTT. C'est du pain bien sec.
Se dit d'une condition fâcheuse où le besoin contraint
à rester. (Agad.)
Pr. fr. — C'est du pain bien dur.
Cf. Duimm, sed Uà lex. — Dura lex, sed lex.
2118. Diner po on boquet d' pan.
LiTT. [Donner pour un morceau de pain.
Vendre une chose à très bas prix. (Agad.)
Pr. fr. •— Donner une chose pour un morceau de pain.
Cité par Forir. Dict,
Et vos dièrains herval filet po 'ne pèce di pan.
(Thiry. Ine copenne to V martège, 1858.)
2119. I n' fàt mâye kilaper Y pan de bon Diu.
LiTT. II ne faut jamais gaspiller le pain du bon Dieu.
Le morceau de pain que tu jettes manque peut-ôtre
à un autre.
Fr. Bastiat a développé cette idée dans ses entretiens.
Namur. 1 n' faut jamais cotaper l' poain do bon Diel.
2120. I n'a nin magnî s' pan d'vins on sèche.
LiTT. Il n'a pas mangé son pain dans un sac.
C'est un homme bien élevé ; il n'a pas reçu une éducation de
cheval. Allusion au sac dans lequel on donne la provende
aux chevaux d*attelage.
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— 164 —
2121. Lî prinde li pan foû dTârmû.
LiTT. Lui prendre le pain hors de Tarmoire.
Lui ôterles moyens de subsister. (Acad.)
Pr' fr. — Oter le pain de la main à quelqu'un.
Vabiante. L! prinde li pan foû de V boque.
JoDOiGNE. Lt prinde li poin foû de V bouche.
2122. C'est pan bénit.
LiTT. C'est pain bénit.
Se dit quand il arrive quelque petit mal à une personne qui
l'a bien mérité. (Acad.)
Pr. fr. — C'est pain bénit.
Hais c*esl pain bdnit, certe, à des gens comme vous.
(HouÈRE. L'école des marU.)
Esse baltûu di ses vëge, ci n'est qui pan bénit.
(Triry. Ine cope di grandiueux. 4859.)
MONSEUR.
Ji V6 ramier, ha! là, sav' bin qui V vl est pris.
Ces Rigad avit trop di geaWe, c'est pan bénit,
Je Ts y keût bin.
(Tb. Collette. Fne vinginct, II, se. 3. i878.)
Marche. Et si r bon Dieu l' melléve à stock,
G' s'rait poain bénit, ti t'aurais, l' loque.
Nivelles. Ah, sMl arriffe, million, qu'a s' moute i vos punit,
Mi même, ji lu dirai, ça c'est du pain bénit.
(RCNARU. Les avent, de Jean ff Nivelles. Ch. I, 4857.)
Mous. Pain bénit qui dit l' maite ; une aute fois, ça t'apprendra k laisser chacun
tranquille sur son terrain.
(Leteluer. Arm, dé Mons. 4863.)
Metz. Chequin en le rouatant Tenvient é so rossiau,
C'eut etu pain bénit d' li paure so l'moriau.
(Brondex. Chan-Ueurlin^ poème patois messin. 4785.)
Cf. Il ne Ta pas volé. — Ji lî keû bin (je ne puis le plaindre).
— C*est bien fait.
2123. Èpronter on pan so Tfornêye.
Lut. Emprunter un pain sur la fournée.
Rendre enceinte une liile que Ton doit épouser.
(FORIR. Dict.)
Pr. fr. — Elle a pris ou emprunté un pain sur la fournée,
se dit d'une ûlle qui a eu un enfant avant de se marier. (Littré.)
Emprunter un pain sur la fournée.
(OuDUi. Curiositez françaises, 4640.)
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- 165 -
Oricène prêchait, faisant la chatte-mi tte;
Après mille façons, cette bonne hypocrite,
Un pain sur la fournée, emprunta, dit Tauteur.
Pour un petit poupon, on sait qu'elle en fut quitte.
(Lafontaine. CEuvret diverses. Ballade sur les romans.)
2124. Magnî s' pan es s' poche.
LiTT. Manger son pain dans sa poche.
Vivre de ses revenus sans en faire part à personne.
Se dit d'un avare ou d'un homme qui vit très retiré. (Littré.)
Pr. fr. — n mange son pain dans sa poche, ou dans son sac.
Cité par Forir. Dict.
2125. Piiv'ni magnî Y pan di s' père.
LiTT. Revenir manger le pain de son père.
Venir visiter ses parents.
A Liège, anciennement les servantes faisaient cette visite le
jour des grands feus. (Premier dimanche de Carême.)
Nivelles. On r'venont mingl à V maiso d' leu parint. (Jour du grand feu.)
{Arm. dePAeloi. 1891.)
Vab. Mons. Erveni chucher 1* tette dé s' mamére.
(SiCART. Dict. 1870.)
Rentrer sous le toit paternel.
2126. N'avu ni pan ni pèce.
LiTT. N'avoir ni pain ni pièce.
Être un meurt-de-faim.
Cf. N'avoir ni sou ni maille.
2127. Qui n' sét côper 1' pan, n'el sét wâgnî.
LiTT. Celui qui ne sait couper le pain ne le sait pas gagner.
Celui qui ne peut accomplir un travail ne peut exiger aucun
salaire.
2128. Avu de pan so V planche.
LiTT. Avoir du pain sur la planche.
Avoir un fonds de réserve. — Vivre sans travailler.
Se dit aussi au jeu : avoir gagné la première manche (dans
une partie liée).
JODOiGNE. Oyeu de poain seu V semanche.
2129. Fer passer Y gosse de pan.
LiTT. Faire passer le goût du pain.
Faire mourir. (Acad.)
Pr. fr. — Faire perdre le goût du pain.
(OUDIN. Curiositez françaises, 1640.)
Cité par Forir. Dict.
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166
MesbrugK
Mi, po v' fer piède li gosse de pan,
Ji v's es consèyeret tôt ollant.
(Dr Harlez. Les hypoconte. III, se. 6. i758.)
Sire, Il dit-st-i, toi s^agènant,
Fez-m' passer vite li gosse de pan.
(Hanson. Li Lutiade es vers Hgeois. Ch. III. 4783.)
Tos ces bolzak complll bin qui, d'estant qu'on allëve fer passer l' gosse de pan
à leu crëyancl, çoulà Vs y siëvreut d'ine bonne et dûhàve qwittance.
(Magnée. Li Houlotte. 4874.)
Là c'est-st-on gros coq d'Ine, qui passe li gosse de pan.
(Delarge. Les poljetresse. 4874.)
Gharlbroi. Toute desbauchie de s' vire su leu pld si matin,
Elles mastinint V coquia, in V maltraitant d'arsouye.
Qu'ein joû oul*aute i pass^et l' goût du poain.
iBernus. Bfadame Narret èyei ses deux mesquetme. Faufe. 4871.)
MoNS. £1 lion avoi bé timps in timps fait passer 1' goût du pain à ein homme ou
bëTaute avec.
{Arm. dé Mons, 4885.)
Nivelles. I d*a dlche, i d'à vingt, i d'à cinquante et cint,
Ça n'a ni l' timps d' bauyl, po passer l' goût du pain.
(Renard. Les aventures de Jean d' Nivelles, Ch. IX, Z^ éd. 1890.)
TiNTiGNY. Fare passer V goût d* la micbett^.
2130. I n' vâl nin V pan qui magne.
LiTT. Il ne vaut pas le pain qu*il mange.
Il ne vaut rien du tout. — Se dit d'un fainéant, de quelqu'un
d'inutile (Littré.)
Madame Lomba.
Min po *ne sôléye comme vos, c'ènne n'est nin co assez,
Pac'qui vos n' valez nin li pan qui vos magnez.
(Remouchahps. Usav'tî. Acte 3, se. 8. 4858.)
Cité par Forir. Dict.
Var. Tintignt. i n' vaume plé s* cul d'owe.
Il ne vaut pas plein son cul d'eau.
(Em. Tandel. Les communes luxembourgeoises. T. IH. 4890.)
TOURNAL FrÈREOT.
Te vole les liard de tes confrère, le n'es pos dine du pain que t' minche.
(Pierre Brunerault (Leroy). Ein ménnche d* Jrancs pauve. Se. 45. 1891.)
Basse-Allemagne. — Er ist das Brod nicht werth, das er
geniesst.
2131. Fàte di pan, on magne déwastaî.
LîiT. A défaut de pain, on mange du gâteau.
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- 167 -
Se dit quand on remplace une chose d'une valeur commune
par une autre d'une plus grande valeur.
(Poitevin.)
Pr. fr. — A défaut de pain, on mange des croûtes de pâté.
Grouste de pasté vaut bien pain.
(OcDiif. Curioittezfrançoises. 1640.)
2132. Êle rassis comme un pain d' chonq lîve.
(Tournai.)
LiTT. Être rassis comme un pain de cinq livres.
Manière d'exprimer qu'un jeune homme est d'un sérieux
ridicule pour son âge.
2133. Magnî de pan à treus crosse.
LiTT. Manger du pain à trois croûtes.
Etre dans la débine.
2134. I fâreut avu faim d' pan.
LiTT. Il faudrait avoir faim de pain.
N'accepter quelque chose qu'à la dernière extrémité.
Tournai. I faudreot avoir faim d' pain.
PAIRE.
2135. Les deux fait V paire.
LiTT. Les deux font la paire.
Se dit en mauvaise part de deux personnes qui ont le même
caractère, qui sont bien appariées ensemble. (Littré.)
Pr. fr. — Les deux font la paire.
Nahur. Question. Li quéque des deux vikant vaut mia qui s' camarade? Li cia
qui vind s' voix ou V cia qui Tacheté ? — Vaici response à volonté. Voici V menne :
les deux faie-nu V paire.
(WÉROTTE. Ut élections. Chanson (note), 4867. A^éd.)
Var. Tournai. Ch*est r hoch*peot à l'av'nant des carotte.
PAIX.
2136. Esse plein di lais-m' es paye.
LiTT. Etre rempli de laissez- moi en paix.
Etre soucieux, inquiet, pensif, chagrin, morose, spleenique.
— Ne souffrir la présence de personne, être à charge à soi-même.
MesbrugI.
Ji SOS tôt plein di his-m' es paye :
Oh ! po c' côp là, c'est todi pé,
Ji creus qui ji n'mi râret mâye,
Tos les joù ji d'vins pus fayé.
(De Harlez. Les hypoconte. l, se. 3. 1758.)
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— 168 —
Vos n'avez qu' des displî qwand v' rintrez àx heùréye,
G*est-8t-onk plein d' lais-m' es paye qui gèmihe po 'ne chlchèye
(M. TuiRT. Ine copenne to Vmarlège, 48S8.)
Si v*s estez malignant, ou plein di lais-m' es paye,
Si v*s avez on mèhin, si vosse cour est-st-ine plâye,
Vinez don.
(A. HoCK. Invitation au 4^ banquet. 4864.)
Ji SOS si toûrmètèye, si pleinte di lais-m' es paye,
Qui j' sohalte li mariège èvôye à diale qu'i Paye.
(DelARGE. Scène populaire. 4874 )
Malmedt. L'homme est sovinl plein d' lais-m' es paye,
Mais ciette, çou qu'i n' roûvëyeret màye,
C'est d' quoiri à c6per V wazon,
Dusos r ptd sins baicôp d' façon.
(Voi arez Vhiève et mi Voû. Chanson. Armonac, 4890.)
PALAIS.
2137. Coula passe po V palâ po -z-aller à vt marchî.
LiTT. Cela passe par le palais pour aller au vieux marché.
Se dit de ce qu^on mange.
Jeu de mots, tiré de ce qu*à Liège le vieux marché est situé
à proximité du Palais des anciens princes-évêques. Il est à
remarquer que les légumes qu'on étale au marché sont
généralement apportés en ville dès la veille, et passent la nuit
dans la cour du Palais, dont les portes sont alors fermées.
PAN DE CHEMISE.
2138. Elle enne îreut panai drî, panai d'vant.
LiTT. Elle sortirait pan derrière, pan devant.
Elle est très négligée dans sa toilette et souvent sale.
PANIER.
2139. Riprinde li cabasse po l'orèye.
LiTT. Reprendre le panier par foreille (l'anse).
On dit que quelqu'un reprend le panier par l'anse quand il
trouve immédiatement la riposte.
Trop pau d'èhowe po r'prinde li cabasse po l'orèye, i dàra èvôye et s'alla plainde
à s* matsse. (Magnée. Li houlotte, 4874.)
2140. Quoiri après Y banstaî âx pèce.
LiTT. Chercher (prendre) le panier aux loques.
Prendre courage, se rétablir. Au propre : se raccommoder.
Cité par Forir. Dict.
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— 169 —
Stasqd»,
Roûvians les moirt et les tristesse,
S' qnoirans après V banslal âx pèce.
(L. HOLLONGNE. Entrejeux des pttysattt. d634. B* et D*. Recueil.)
EUeriprinda téll'mint des foice,
Qu'elle rihapa V banstat àx pèce.
{Pasquèyepo l* jubilé dé V révérende mère di liavîre. 4743.)
Après qu'elle euril fondé des messe po Tàme di si homme, si consciince kiminça
à s*ackeûbt et s' elle ribappa V banstal àx pèce.
(Magnée. BaitH. 4865.)
Variante. I r*a r banstal àx pèce.
2141.0nlîafrohîs'banslaî.
LiTT. On lui a froissé son panier.
Se dit d'une jeune fille qui n'est plus vierge. Locution qui
remonte peut-être à la mode de porter des paniers.
(Albin BODT. Voc. des tonneliers. 1866.)
Pr. fr. — Laisser aller le chat au fromage.
(OUDIN. Cnriositei françaises . 4640.)
Vabunte. Elle a cassé s' bielle.
(FoRiB. Dict.)
Variante. Il a d*jà stu à banstat.
Var. Jodoicne. N'a des mocbe es chèna. — Elle a cassé s' cbabot. — Elle a pèchl
des oucha. — Oyeu l' paquet.
Var. Mons. Elle a fait enne escampe (écart).
(SiGART. Dict.)
Var. Tournai. Elle a cassé s* cruchéon. — Croqué s* noisette.
PANSE.
2142. Après V panse, c'est T danse. (Namur.)
LiTT. Après la panse, c'est la danse.
Lorsqu'on a fait bonne chère, on ne pense qu'à se divertir.
(ACAD.)
Pr. fr. — Après la panse vient la danse.
2143. Tout à s' panche et rien à s' déos. (Tournai.)
LiTT. Tout à sa panse et rien à (sur) son dos.
Préférer la bonne chère à la toilette ; se dit des gens mal
vêtus, mais faisant bonne table.
Namur. Il aime mia belle panse qui belle mancbe.
Var. Mbdl-devant-Virton. I vaut mieux da rvaltequè su Tdos.
(Em. Tandel. Les communes luxembourgeoises. T. III. 1890.)
Var. Tournai. I vaut mieux eine belle panche qu'eine belle manche.
Picardie. Avoir pu kier belle painche
Eq' belle mainche.
(GoRBLET. Glossaire. 1851.)
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- 170 —
2144. I vaut mieux panse petée
Qu' petole lèyèe. (Mons.)
LiTT. Il vaut mieux panse crevée
Que pomme de terre laissée.
Plutôt crever que de rien laisser au plat.
On ne doit rien laisser sur son assiette.
(SiGABT. Dici, 4870.)
JoDOiGME. Vaut mia panse chèrée
Que bolie démorée.
2143. Quand t'panche est pleine, on n'va pos vîr
c'qu'i a d' dins. (Tournai.)
LiTT. Quand ta panse est pleine, on ne va pas voir ce qu'il y
a dedans.
Pourvu qu'on soit rassasié, peu importe ce qu'on a mangé.
2146. Plein s'pancheet plein s'manche. (TouRNAr.)
LiTT. Plein sa panse et plein sa manche.
Cette locution proverbiale s'applique en mauvaise part. C'est
une allusion à des invités peu délicats qui non seulement ont
mangé outre mesure, mais se permettent encore d'emporter de
la table ce qui reste de dessert.
PAPIER.
2147. Li papî souffeûr tôt.
LiTT. Le papier souffre tout.
On écrit sur le papier tout ce qu'on veut, vrai ou faux, bon
ou mauvais. (Acad.)
Pr. fr. — Le papier souffre tout. — Le papier endure tout.
V. QuiTARD. Dict., p. 580.
(OuDm. CurtotiUzfrattçoitei. 1640.)
Cité par Forir. Dict.
Var. Marche. Rin d'pus complaisant que l'papi.
Basse-Allemagne. — Das Papier ist geduldig.
2148. Tôt papt s'iait scrîre. (Namur.)
LiTT. Tout papier se laisse écrire.
Le papier n'est pas responsable des infamies ou des injures
qu'on y écrit. — On peut écrire tout ce qu'on veut. — Il ne
faut pas conclure qu'une chose soit vraie de cela seul qu'elle
est écrite. (Agad.)
V. le précédent.
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- 171 —
Namur. On suppose bin qui toi ça vos fait rire.
Ni croyoz nin c'qu'est marqué dins l'chanson,
Li proverbe dit qui tôt papt sMait scrire,
N'est-il nin vrai ? approuvez nosse raison.
(WÉROTTE. Choix de chantant wallonnet. Namur. 1860.)
BASSE-ALLEMAGNE.— Auf Papier làsst sich vieles schreiben.
2149. I n'vout pus esse borguitnaîsse, i piède ses
papî.
LiTT. II ne veut plus ôire bourgmestre, il perd ses papiers.
Se dit d'une personne qui, par le fond de son pantalon
déchiré, laisse apercevoir son linge.
Var. Jodoigne. Les chl n'ont ni co deiné, el nappe est miche.
2150. Vos 'nn' ârez-t-on papî di m'main.
LiTT. Vous en aurez un papier de ma main.
Je vous en donnerai le certificat.
Ji v'dôret on papl di m'main.
Qui vosse nez m'a siervou d'iav'mint.
l'agent.
{Ane. chanton.)
Tapez lote vos sôlëye à l'ouhe,
Ou v's ftrez-t-on papt di m'main.
(ÂLCIDE Prtor. Police et cabaret, 4861.)
Il s'agit ici d'un procès-verbal.
2151. V'ià Tpapî qu'on Taccommôde.
LiTT. Voilà le papier (avec lequel) on l'accommode.
Voilà la recette. — Voilà la manière de faire, d'agir pour
réussir.
Par allusion aux ordonnances des médecins.
Ji n'Ies vinds qu'ine blanmûse; c'est l'prix fait, c'est comme li pan à bolgl, et
v's avez co V papl qu'on l'accommode àd'dizeûr de marchl.
(Dehin. Li charlatan (Tto V/âre, 4830.)
Madame Badiket.
Leylz-là vos vis tour... i sont même passé d'môde,
Ji k'nohe ossi bin qu'vos Tpapl qu'on Ts accommode.
(Delchcf. Li galant de V tiervante, II, se. 4. 1857.)
Papl comme quoi qu'on l'accommode (traduction très libre du mot menu), ainsi
qu'ont pu le vérifier les convives du deuxième banquet de la Société wallonne.
. Louise.
1 n'a nin mèsâhe d'abîmer ses main po 'ne sifaite qwatte-pèce, vola l'papl qu'on
l'accommode, i fîiret qu'i pftye.
(Willem et Bauwens. Ut toûrcivetix. Se. 17. 4883.)
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— 172 -
2152. AvuTpapî.
LiTT. Avoir le papier.
Avoir le numéro sortant, la carte gagnante.
À des s'faiiès pftrlèye, s^on poléve fer r'mahl.
On pougn'reat des bals côp po n'pus avu l'papl.
(Thiry. Ine copennao Vmartège. 4858)
PAQUES.
2153. So quoi rotrans-ne à Pâques?
LiTT. Sur quoi marcherons-nous à Pâques ?
Se dit d'une personne qui met tous les jours ses habits de
dimanche.
Que ferons-nous les jours de fête ?
Varuntb. So quoi rotrans-ne à TResse.
2154. Fer ses pâques avou les moûnî.
LiTT. Faire ses pâques avec les meuniers.
Attendre le dernier jour du temps pascal. — Différer sa
conversion aussi longtemps que possible.
Cité par Forir. Dict.
Malhedy. Fer ses pâques avou les bàrbt.
PAQUET.
2155. Fer s'paquet.
LiTT. Faire son paquet.
S'en aller de la maison où Ton demeurait. (Acad.)
Pr. fr. — Faire son paquet, faire ses paquets.
Trousser son paquet.
(OUDOI. Curioiitet/rançoiset. 4640.)
Cité par Forir. Dict.
HOUBIET.
Il a fait bel et bin s'paquet
£l-z-a riv'nou sins dire adiet.
{Patqulnade entre Houbiet et Piron, au sujet de* troubUt magi»tralle$. Vers 1677.)
Jacou'min.
Lais-le fer çoula, po nos siervi,
I îki qu*Gètrou It donne dé A.
£t mi j'fret Tclsse di fer m*paquet,
Çou quM fàt dire, elle li dlret.
(De Vivaric. Lifietu dl Hoâte-sU-ploût, II, se. 4. 1757.)
Li bon vi papa,
Tote d'suite responda :
Fer vosse paquet po-z-aller là.
(Bailleux. Kaël, 1843.)
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— 173 -
Groubiotte.
Elle a l'diale es coirps ; prindez vos clik el vos clak et n' riv*nez pus.
Hayon.
Ji vas fer m'paqnet.
(Dbmodun. Jtvoxtx^ji vtpoux. I, se. IL 4858.)
Nahur. Quand i faut qu'on *nne èvôye
Gaieminl on fait s'paquet
Toi net.
(WÉaoTTB. Ragostant pinte et pouon. Chanson 4867, 4® éd.)
Gharleroi. Ein vl boulhomme sintet qu'i s'ëdallet
Mougnl les pichoulit pa les racène,
Fait v'ni ses lois garçon, leu dit : nWos fiet né d'poine,
Je m'va contint, j'ai fait m'paquet.
(Behkbs. VclmX èyèt ges èfant. Faufe. 4873.)
Nivelles. Ghonchon tint s'cœur de peu qu'i n'infonce esse courset,
Elle sMnvole in criant : que Jean fëye esse paquet.
(Renard. La aventures de Jean d* Nivelles. Gh. X, 3» éd. 1890.)
2156. Diner s'paquet.
LiTT. Donner son paquet.
Faire une réponse vive et ingénieuse qui réduit au silence.
(ACAD.)
Pr. fr. ~ Donner à quelqu'un son paquet.
Cf. Rabattre le caquet. — Couper le sifflet.
Nanette.
Ossi, qwand Ghanchet m'vinret co parler d'mariège, ji U donret s'paquet.
(Demouun. Ji vouxji n'poux. I, se. 6. 48S8.)
On dit qu'à l'6ète d' saint' Gath'rine, .
L'amoureux qui n'donn' qu'un bouquet,
Est certain d'vir' eun' méchant' mine
Et mèm' de r'chevoir sin paquet.
(Desrousseaux. Mes étrennes, Almanach pour 4860.)
2157. Risquer V paquet.
LiTT. Risquer le paquet.
S'engager dans une affaire douteuse. (Acad.)
Pr. fr. — Hasarder, risquer le paquet.
Cité par FoRiR. Dict.
Chacun promet enfin de risquer le paquet.
Pette qui hèye, j'a risqué l'paquet,
J'a fait k m'môde,
Gomme ont fait baicôp d'aule,
(Lafontaine )
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- 174 -
Pette qui hèye, j'a risqud Tpaquet,
Et ji n*sé8 nin çou qu'on 'nnès dlret.
(Barillié. Li camarade dé Vjàye. 1854.)
Il a fallou bin dé toupet
Po fer c'vôye là, et d'sus risquer Tpaquet.
(Thirî. Li rUoûr à Uge. 1858.)
Géra.
Èdon, qui Tdiale mi s'pèye,
fiin risquans-n' li paquet ?
Babette.
Jan, divreû8-je fer 'ne biestrèye.
(REMOUCnAMPS. Les amour d'à Gèrd. II, sc. 45. 4875.)
Veryiers. Gilles.
Essonle, prindans l'billet,
Fez-m' eune caque, là, so Tpouf, èvôye risquez l'paquet.
(Renier. Li mohonne à deux face, Sc. 41. 4873.)
Jalhay. Bièth'hé.
Mu r'fus'ro-v' du beûre à l'santé d' nosse mariëge ?
Thiod6re.
Po coula nos risqu'rons l'paquet.
(Xhoffer. Les deux soroche, I, sc. 5. 4861.)
PARADIS.
2158. Nou peccâvî, nou paradis.
LiTT. Pas de peccavi, pas de paradis.
PeccavU subst, masc. Terme emprunté du latin. L'aveu
qu'un pécheur fait de sa faute et lo regret qu'il en a. Il n'est
usité que dans cette locution familière : un bon peccavi. Une
bonne contrition, un véritable repentir de ses péchés. (Agad.)
Cité par Remagle. Dict.
Marche. Baquatro.
Ca t'as bin mèritet d'fet t'peccàvl là d'vin.
(ALEXANDRE. Lipèchon d'avriL IV, se. 4. 1838.)
2159. I n'el poilrel nin es paradis.
LiTT. Il ne le portera pas en paradis.
Il n'évitera pas la punition que je lui promets, la vengeance
dont je le menace.
Cf. La punition est boiteuse, mais elle arrive.
Hoûte, Âimon, tôt çouIa ti n'el poitret nin es paradis.
(Magnée. Lt houloite, 4871.)
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— 175 —
2160. C'est r vôye de paradis.
LiTT. C'est le chemin du paradis.
Se dit d'un chemin étroit, montant et difficile. (Acàd.)
Pr. fr. — C'est le chemin du paradis.
2161. Pryî tos les saint de paradis.
LiTT. Prier tous les saints du paradis.
Implorer Tassistance, la protection de tout le monde.
Pr. fr. — Se recommander à tous les saints du paradis.
Cf. TI ne sait plus à quel saint se vouer. — Se vouer à tous
les diables. — Ne savoir plus de quel bois faire flèche.
2162. Li paradis des ch'vâ.
LiTT. Le paradis des chevaux.
Le Montfaucon de Liège (l'abattoir des chevaux), autrefois
sur le rivage Ste-Barbe. — Il îrèt es paradis des cli'vâ (il ira
dans le paradis des chevaux), se dit de celui qui n'a pas mené
une vie exemplaire. — On emploie également l'expression :
es paradis des âwe.
Cité par Forir. Dict.
Qui, comme so V paradis des ch'và, s' fosse seûye g&rnèye,
Di dint d' cbin, di cberdon, di ponte-ès-cou, d'oûrtèye.
(Thiry. Moirt dl l'octroi. 4860.)
Vabiante. Vos polez creûre çou qui j* dis,
S* n'esl nin vraie, qui j'arawe ;
Il Iret es paradis...
Es paradis des àwe.
(Bailleux. Chanton, 1843.)
Namur. C'est li (Vermer di Biaraing), qu'est si V dérin chayon, à V fine gridgelle,
de r chaule de 1* rinommée, dressie que les vis scrigeux wallons... dins l' paradis des
auwe, ossi roite qu'one crauwe.
(Zephobis de Boveigne. Di visse. Marmite, 4891.)
Var. Moks. Paradis dé noire pouye. — Dé noirlé glenne (enfer).
(SiGART. Dict, 4870.)
216.3 On n'va nin es paradis tôt châssi et tôt
moussl. (Malmedy.)
LÏTT. On ne va pas en paradis tout chaussé et tout vêtu.
Il faut gagner le paradis.
PARAPLUIE.
2164. Prinde si foye di jolte qwand i fait de solo.
LiTT, Prendre sa feuille de chou quand il fait du soleil.
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— 176 -
Prendre des précautions inutiles. — Se munir d*un objets
non pour l'avantage qu'il procure, mais pour en faire étalage.
Foye dijotte, expr. flg. : Parapluie.
Et prinde si foye di jotte, qwand on lavasse tome bin.
On n'el prind qui por lu, les aute n'el vèyet nin.
(Thiat. In0 eop9 di grtttuUveux. 4859.)
PARATRE.
2165. Qui a parasse a màrâsse.
LiTT. Qui a beau-père a marâtre.
La femme qui convole en secondes noces perd une partie de
l'afTection qu'elle avait pour les enfants de son premier mari.
Cité par Forir. Dict.
PARÉ.
2166. Hie ! qui Jâcque est gàye I
LiTT. Hé ! que Jacques est bien paré !
Se dit d*une personne plus élégante que d'habitude. (Souvent
par ironie.)
BaIwIk.
....Al' mode des parroquet,
Qui Jftcques est g&ye.
(Alcide Pryor. Çou qu'est-it-èt fond dé pot. 4864.)
Qui Jâcque est gAye ! admirez-le don,
VoUk co 'ne fèye aveu s* bordon ;
Ses noûvto b&re so s' coirps ètique,
Plaquet co pé qui dé Fh^rpique.
(GArard. On halcott dé grand monde, 1890.)
2167. Esse so ses qwatte filet.
LiTT. Être sur ses quatre atours (beaux vêtements).
Être ajusté avec un soin extrême. (Acad.) — Se trouver
dans une condition heureuse.
Pr. fr. — Être tiré à quatre épingles.
Nos nos mettrans so nos qwate filet.
(TmRT. Li rUour à Uge. 1858.)
TatI.
Fez-v* gAye, savez, mousstz-v* so vosse pus fin filet.
(Remouchamps. Tdti V perriqut l, se. 9. 1888.)
Varuntes. Elle est mettowe so ses filet, (FoRm. DM,)
Esse so ses qwatte crampon.
Crampon signifie ici le bout recourbé qu'on fait exprès aux
fers de cheval quand on veut ferrer les chevaux à glace. (Acàd.)
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— 177 —
Yabuitte. Il est meltou so ses qwatte filipusse.
(FoRiB. Dici.)
Filipttsse, toilette recherchée.
Yar. Mors. Il est sus s* trinte et nn, il a mis s' frac.
(Leteluer. Armonaque dé Mont. 1871.)
Yar. Niyelles. Marjosect.
I nos (aut songi qu'nos stons d'sus no trinte et iun.
(Despret. Eln dalner à VexposUion. Se. 3. 1889.)
Yar. Niitelles. Comme i n*a pus si Ion, il est timps que je m'melte
Dessus mes quatte festu, habie ! à nosse toilette.
(Rekard. Les aventures de Jean (Cmvellet, Cb. VU, 3« éd. 1890.;
Yar. Jodoicre. Esse se ses quatte festeu.
Yar. Mors. Madelod.
J'crois qu'jé nïerai nié laide figure à cote d'ti ?
DÉDEFFE.
Tas belle grâce dé dire c*a ! té v'ia tirée à quatte épingue, allons.
(Leteluer. Armonaque dé Mont. 1855.)
2168. Gâye di hâre et lègîr d'ârgint.
LiTT. Bien paré de vêlements et léger d'argent.
Employer tout son argent pour se taire vêtir élégamment.
2169. Vo m' là gâye.
LiTT. Me voilà propre (paré).
Se dit en mauvaise part : Me voilà dans un terrible embarras.
— On dira de moi :
Que diable allait-il faire dans cette galère !
Hannesse.
Bin, il est gftye, ma foi, il est gâye, on pout Tdire.
(Remouchamps. Li sav*tL Acte II, se. 5. 1858.)
Fig. : C'est du propre ! (par dénigrement.)
PARENT.
2170. Lesparint(ou les cusin)n'sontnin deschin.
LiTT. Les parents (ou les cousins) ne sont pas des chiens.
Les parents ont toujours quelque privilège. — Tous les
membres d'une famille doivent se soutenir, s'enlr aider. — Le
népotisme est de tous les temps et de tous les états,
cité par Forir. Dict.
Groudiote.
J*a trové m' monnonke Andrî, î n' vint pus voci pac'qui m' feunime et m' fèye 11
siervet todi on plal d* grognon ; les parint n' sont nin des chin.
(DEMOrLiM. Ji voux,ji n' poujc, II, se. 5. 1858.)
M
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- 178 —
BaMb.
Deux cusin,
Li m&ye et 1* fnimelle.
Tôt s' chouftant vont roûvl l' train,
S' on v' barbote, vos direz, bàcelle.
Les cusln n' sont nin des chin.
(Alcide Prtor. Oit voyage à Vervt. 4863.)
Yarunte. El comme les wèsin,
Nin pus qu' les parint,
Ni sont nin des chin,
Ji H demanda kimint alléve si mère.
(Nie. Defrechrux. Alm. de Math. Laensbergh, 4865.)
Marche. Les homme s' kihagnet comme des chin,
C'est provet qu'i n' sont nin cousin.
(Alexandre. PUU corti. 4860.)
NiYELLES. Les ami c'est ni des cht.
HoNS. Bé, ta sais bé qu' les amisse c' n'est nié des quië, né pas.
(Letellier. Armonaque dé Morts. 4888.)
Douai. Tiens, cha vos étonne ? mais d'z amis ch' n'est ni des thiens, cha !
(Dechristé. Souvenirs d'un homme d' l>ouai. 4857.)
PARESSEUX.
2171. I freut Y rinlî, s'il aveut les ustèye.
LiTT. Il ferait le rentier, s'il avait les outils.
C'est un paresseux, un indolent.
Var. Jodoigne. N'a jamais soué qu'en mingeant des moule.
Var. Frameries. C'est des vrais mougneux d'aveine au cul dou car.
Var. Tournai. Gh'est ein bruant, i faut li marcher su les patte pou V faire avancher.
Var. Twticky. Tu n'ème digne du bèchi 1* terre.
LiTT. Tu n'es pas digne de bêcher la terre.
(Em. Tandel. Let communes luxembourgeoises. T. III. 4890.)
2172. I n'y a rin d'si ginli qu'on nawe qwand
i s'y mette.
LiTT. Il n'y a rien d'aussi actif qu'un paresseux quand
il s'y met.
Personne n'est aussi actif qu'un paresseux quand il veut
travailler. — Les extrêmes se touchent.
Pr. fr. — Il n'y a rien de tel que les paresseux quand ils
s'y mettent.
JOSEPH.
C'est comme à l'ovrège, i n'y a parèye qu'on nawe qwand i s'y mette.
(Salue. Monnonke Joseph, Se. II, 4884.)
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- 179 -
NONS. L'année qui viet, j'travaieral bë, et j' veux ette F pnimier in toute, vos
voira ça ou l' proverbe ara minti, pasqué m* grand'mére m'a toudi dit que quand cin
paresseux s* metoi à l'ouvrage, il in fesoi, à li tout seu, autant qu' tos Ts aute insembe.
(Letellieb. Armonaque dé Mon». 1857.)
PARI.
2173. Divins 'ne wageùre, i gn'a on sot et
on voleur.
LiTT. Dans un pari, il y a un sot et un voleur.
Si tu paries à coup sûr, tu es un fripon, et tu as affaire
à un sot.
PARLER.
2174. Qui jûse baicôp, jàse sovint ma.
LiTT. Celui qui parle beaucoup, parle souvent mal.
Qui parle beaucoup risque de mal parler.
Un grand parleur s'attire souvent de mauvaises affaires.
(ACAD.)
Pr. fr, — Trop parler nuit, trop gratter cuit. — Nescit vox
missa reverti, (Hor.) — Le silence est la sagesse des sots.
Cité par FoRiR.Dic^
Trop parler nuit plus que trop taire.
{Ane. prov. XIII® siècle.)
Il est bon de parler et meilleur de se taire.
(Lafontaike. Vour» et V amateur de jardins,)
Stavllot. Qui jâse trop, su bagne es V linwe.
Namur. I vaut mia s' taire qui d* mau causer.
JODOiGNE. Qui cause bram'mint» cause de trop.
Yar. Mors. El sié qui dit tout,
11 est sot ou bé il est sou.
(SiGART. Dict, 4870.)
Saikt-Quehtiii. Trop proler cba nuit.
2175. I faut réfléchi deux côp avant d'causer.
(Namur.)
LiTT. Il faut réfléchir deux fois avant de parler.
Une parole inconsidérée est souvent désagréable, pénible.
Var. Namur. I fôt r'tourner sMinwe sept côp dins s'bouche avant d'causer. —
Mesurez c'qui vos allez dire avant d'causer.
Verviers. Tûsez bin d'vant du vïer ôre
Qu'jauser est d'aurgint, s'taire d*ôr.
{ntXOER, Spoti ritnét, i871.)
Stavelot. I fât pinser treus côp d'vant du Fdire.
St-Hubcrt. Duvant d'causer, i faut s'ièyt r'souwer padrt Ts orèye.
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^480 —
2176. I n'afoque àmorir ou s'marier pour faire
parler d'ii. (Tournai.)
LiTT. II n'est besoin que de mourir ou de se marier, pour
faire parler de lui.
On dit cela à propos d'une personne généralement inaperçue,
et dont on ne se souviendra que le jour où son nom figurera à
l'état civil, article mariage ou décès.
Mors. Më la, toute les gins sont droUe, et à mort comme à mariâche, vos savez
bé qu'i da toudis qai pallent-té.
(Armonaque dé Mont, 4884.)
Nivelles. A mourt ey à mariftcbe il a toudi à dire.
2177. Divant de d'veûr blâmer 'ne saquî
On d'vreut jourmâye bin si r'iouquî.
LiTT. Avant de devoir blâmer quelqu'un,
On devrait toujours bien s'examiner.
Il faut craindre qu'on ne vous adresse le reproche, le blâme
que vous adressez à une autre personne.
Vervikrs. Du tote les sciince qu'on studèye,
Su k'nohe est l'pus malauhèye.
(J.-S. Renœb. Spou rimes, 4874.)
Namdr. Avant d*causer di t*procbain
Fais po comminci ti examin.
Vab. TomcifT. Prête pan dcbu du nez.
LiTT. Prends-toi par le bout du nez.
(Vois tes défauts avant de parler de ceux des autres.)
(Em. TàRDEL. Les communes luxembourgeoises, III. 4890.)
2178. Qaîjàse drî mi, jâse à m'cou.
LiTT. Celui qui parle derrière moi, parle à mon cul.
Je ne fais pas la moindre attention à ce qu'on peut dire
derrière moi.
2179. Beauquéop d'blaque et pos beauquéop
d'toubaque. • (Tournai.)
LiTT. Beaucoup de vanteries et pas beaucoup de tabac.
Beaucoup parler pour ne rien dire, ou pour ne produire que
peu d'effet.
Tournai. Cachacrodte.
Acore ein promelleux d^bieaux jour, monsieur Finlinche, bcauqudop d*blaque et
pos beauquéop d'toubaque, des fzeux d'imbarras ainsin.
(Pierre Bbunehault (LEnov). Ein ménache (Vfrancs paufe. Se. 6. 4891.)
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— 181 —
2180. 1 jâse di traze à quatwaze.
LiTT. Il parle de treize à quatorze.
Il parle avec de fréquentes interruptions et à plusieurs
reprises. (Agad.) — Il tient une conversation sans suite, il
parle à tort et à travers.
Aller du coq à l'âne.
Tos les deux is ahesst leus cante es mi tan d'ii scole, es nosse prësince, tôt
dWisant tôt haut di traze k quatwaze.
(FORIA. Notule so Us basset scoU dé vt timps, 4861.)
Tôt d'visant dHraze à quatwaze, ji tape mes oûye so rj&rdin.
(Salme. VhérUège di Jacques Leducque, Ch. 1875.)
Là, di traze à quatwaze.
On blague sins s'airester ;
Qwand l'homme fts poûsstre passe,
C'est l'heure d'ennës raller.
(H. OUTIEB. U narenned'à Dure, Ch. i890.)
Yar. Tournai. Parler des péos et des fèfe en même temps.
2181. L'ci qui jâse ainsi n'est nin mouwaî.
LiTT. Celui qui parle ainsi n'est pas muet.
C'est bien dit. — C'est une excellente riposte.
U a la langue bien pendue. — Il n'hésite pas à surenchérir
(aux ventes).
BAtwtR.
Qui jàse ainsi n'est nin mouwaî,
Kimint ! l'as 'ne lisse tote faite, Crahay?
(ÂLCIDE Pryor. QhI vont esse à consèye ? 186S )
L'ci qu'jàse ainsi n'est nin mouwal ; v'I'avez oyou,
Qwand vos r'vaîrez à monde, riv'nez-y foirt chènou.
(Th. Collette. Ine vingince» III, se. 7. 1873.)
2182. Pârlans pau et pârlans bin.
LiTT. Parlons peu et parlons bien.
Res est magna tacere.
(Martial. Lib. IV, dpigr. 12.)
Ne nous amusons pas à des discours frivoles.
Le sage est ménager du temps et des paroles.
Cf. L'anecdote du moine mendiant, dans la vie de Molière.
Cité par Forir. Dict.
MATRISTOfFÉ.
Ni fans nin l'avisé, jàsans pau, j&sans bon,
Ji v'rifret parette jône, po deuse di vos action.
(Toussaint. Hinri et Dadite. I, se. 1". 1870.)
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~ 182 -
M4BCRE. PlRSOR.
Elle est bonne, ginlèye, a des belles façon
Et paurlant pau, mais bin, sins r*qaoiri les garçon.
(Alexandre. Llpèchon (Tavrll. II, se. i'«. 4858.)
Nivelles. C'est que j'dai d'jà plein Tdos, vous, parlez pau, mais bin,
Là d'sus Margot mYespond : — Pou mieux dire, jô n'dis rin.
(Renard. Letavent. de Jean (TNivelles. Ch. II, 1890, 3«éd.}
Frameries. Parlons pau mais parlons bie.
MoNS. A c'ste heâre que mé v'ia r'mis dins m'n assiette, parlonne peu et
parlonne bé.
(J.-B. Descamps. El pemtier. Scène montoise. 4867.)
Douai. Mais aassi^ parlons peu, parlons bin, si chet long tout du moins, cha s'ra
bieau.
(Dechristé. Souvenirs d'un homme d* Douai. 4857.)
2183. 1 n' sét çou qu'pârler voul dire.
LiTT. Il ne sait ce que parler veut dire.
Il ne sait pas ce qu'il convient de dire. — Il s'embrouille
dans ses explications. — Ses idées sont confuses. — Il ne se
déboutonne pas.
MoNS. M. Dolez a II ein discours à s'doigt, là, parqué cH ein homme qui sait bé
c*qué parler veut dire, savez.
(Leteluer. Armonaquedé Uons 1878.)
PAROI.
2184, Il est ramanou âx mfthîre.
LiTT. Il est resté aux parois de la bure.
Il a échoué dans son projet, il est perdu.
(St. BoRMANS. Voc. det houilleurt liégeois. B°. 4862.)
PAROISSE.
2185. On prêche lodi po s' poroche.
LiTT. On prêche toujours pour sa paroisse.
L'intérêt est le premier mobile de nos actions, (Laroche-
FOUGAULD.)
Pr. fr. — Chacun prise sa marchandise.
Tout le monde tire à soy.
(OUDDf. CurioiitexfratiçoHet. 4640.)
Cité par Forir. Dict,
Var. Verviers. Chaque cure prêche hoûye po s'chapelle,
Chacun duAnt ses opinion.
(Pire. Les boquet tout todi bon. Ch. 4884.)
Var. Malmedt. Tôt Tmonde prêche po s^coisse (côte).
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— 183 —
PAROLE.
2186. C'est les d'visse qui fet les marchi.
LiTT. Ce sont les paroles qui font les marchés.
Quand on veut une chose, il faut la demander. C'est en trai-
tant avec quelqu'un qu'on finit par faire une affaire.
Pr. fr. — On lie les bœufs par les cornes et les hommes par
les paroles.
Cf. LoYSEL bist,, n* 357.
2187. Ine belle parole a todi s' pièce.
LiTT. Une belle parole a toujours sa place.
Il est toujours bon de parler honnêtement. (Acad.)
Pr. fr. — Jamais beau parler n'écorche la langue.
Ben parler ne counchie bouche.
{Proverbes de France. Xni« siècle.)
Maxime du roi Louis XII :
Parole douce et main au bonnet,
Ne coûte rien et bon est.
(QuiTARD. Éludes sur le langage proverbial^ p. 220.)
Cité par Forir Dict,
J'HAM-MARTm.
Pocpioi a-je fait di m* tiesse ?
On n*wàgne rin à fer l'hargneux,
A fer rfougueux,
Âvou d' rhôle, on n' distind nin l' feu ;
Ine bonne parole a todi s'plèce.
(liENAULT. Li mâUgnant. Il, se. 7. 1789.)
Vola comme es dangi wisse qui nos polans-t-esse,
Ine bonne parole a todi s'plèce.
(Bailleux. Li dne et Vcouh'ni. i852.)
Tatenne.
Hais est-ce ine amus'mint di s'rimpli pé qu'ine biesse ?
CRESpm.
Qu'ine biesse ! ine belle parole, dit-st-on, a todi s'plèce.
(Reuouchaups. LisavUl. II, se. 2. 4858.)
Var. Verviers. Bonne parole dite sins testaur
Fait pus qu'one bâne du sodaur.
(Renier. Spou rimes, 187i.)
Var. Tournai. Bouquequi rit n'blesse perseonne.
Basse-Allemagne. — Ein gutes Wort findet einen guten
Ort.
2188. A bon ètindeu, paud' parole.
LiTT. A bon entendeur, peu de paroles.
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— 184 -
Peu de paroles suffisent pour se faire comprendre d'un
homme intelligent. (Agad.)
Pr. fr. — A bon entendeur, peu de paroles. — A bon enten-
deur, demi-mot. — A bon entendeur, salut,
A bon entendeur ne faut qu'une parole.
[Prov, communs. XV« siècle.)
LoG. LAT. Intelligenti pauca,
Intelligenti sat.
Cilé par Forir. Dict.
Marche. Bin explique! fait bin èiinde.
JoDOiGNE. Bé èteindea, bé compreu.
MoNS. Dès qu'on a bon flair, k ein bon comprenneur i n'it faut qu'enne demi
parole. (Letellier. Armonaque dé Mont. 1846.)
St-Quentin. a tout bon einteindeux à mitan mot.
Basse-Allemagne. — Er braucht nur ein halbes Wort zu
sagen (und man weiss schon was er will).
2189. Les parole ni mousset nin es coirps.
LiTT. Les paroles n'entrent pas dans le corps.
Les paroles ne blessent pas. — Il faut rire des attaques en
paroles, les mépriser.
Puisque la parole est issue du corps, elle n'y peut jamais entrer.
(Pr. golU ms. 1V« siècle, ap. Leroux de Lingt, Dict., t. H, p. 376.)
Pr. contr. — Un coup de langue est pire qu'un coup de
lance.
Parole ne put point.
(OUDIH. Curiotitezfrançoites. 4640.)
LiNA.
Bah ! si on rëye, rians pus foirt.
Les parole mousset-elle es coirps ?
(Fabry. Li Ugeoit ègagt. Il, se. 4". 4757.)
N'âye nin sogne d'esse brëyou, les parole ni mousset nin es coirps.
(Remaclb. Dict.)
GÈTROU.
Po ca jo n'direut d'jà, nosse matsse, qu'on âreut toiK,
Mais qu'av' keûre, les rabon nu mousset nin es coirps.
(Remodcraiips. Tdtt Vperriqui. III, se. 7. 488K.)
Vab. Stavilot. Tote parole su lait dire.
Malmedt. Ça, tôt comme on dit, les parole
0 coirps nu mousset co jamais,
Et Tmalhureux qui d'mande Tobole
N*est wëre rupahi d'sessohait.
(Armonaque wallon doViamène. 4887.)
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— 185 —
2190. Les parole sont les fruraelle et les scrit sont
les mâye.
LiTT. Les paroles sont les femelles et les écrits sont les
mâles.
Pr. fr. — Les actes sont des mâles et les paroles sont des
femelles. (V. Le sermon au salon, prov. dram. de Théod.
Leclercq.)
Les paroles s'envolent et les écrits restent.
Parolles sont femelles et les faits malles.
Verba volant, scripta manent,
(Gabr. Meurier. Trétor det tentencet, 4568.)
On dit qae l'écrit reste et que le mot s'envole.
(Emile Adgier. PhlUberte.)
Marche. C'est des framelle qai les parole
Hais les bons papl sont des maule.
(ALEXANDRE. P*tU corti. 4860 )
Namur. Les écrit c'est des maule, et les parole sont des fumelle.
JoDOiCNE. Les parole c'est des feumelle, les bons papi c'est des maule.
Tournai. Les écrit ch'est des marie et les parole cb'est des fumelle.
Languedoc. Las paroulos soun de fumelos, Ions cos soon de marcles.
2191. Avou 'ne bonne parole, ji 1! freus batte li
Moûse.
LiTT. Avec une bonne parole, je lui ferais battre la Meuse.
C'est un homme sur qui Ton peut tout par les bons procédés.
On dit aussi : J'el freus mousst es Taiwe avou ine bonne
parole.
LiTT. Je le ferais entrer dans l'eau avec une bonne parole.
Pierre.
L!nà Poral, cila, mi ji 11 freus balte Moûse,
Hais les feumme sont si drôle, qui Tmeunne n'el pout sinti.
(Peclers. Li baptême et Vèlérr'mlnt 4877.)
Mencreûr.
Qwand ji rintréve d'avu fait 'ne cotise,
Si ji t'dimandéve quéque saquoi,
Po Tquoiri t'âreus battou Moûse
Wisse sont les cisse qui t'raviset ?
(Brahy. a qui Vfdte ? Se. 1"». 4882.)
PART.
2192. Diner s'pârt âx chin.
LiTT. Donner sa part aux chiens.
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— 186 -
Renoncer aux bénéfices d'une affaire.
Pr. fr. — Il n'en jetterait pas sa part aux cliiens.
Se dit d'un homme qui se croit bien fondé dans les préten-
tions qu'il a sur quelque chose. (Agad.)
Cilé par Forir. Dict,
GOLSON.
Louktz-m', ji sos co comme ine àbe ;
Et, comme vos polez vèye, ji n'donne nin m'part âx chin.
(Delcref. Pus vi, put toi. Sc. 3. 1862.)
[Les gare civique (chœur).
S^ul'mint po les crnpaiide
Ni pierdans nin nosse tiinps.
C*est-sl-ine affaire tôt autc.
On n'donne nin s'pârt ftx chin.
(Toussaint. Lambert U foirsâlé. I, sc. i^, 4871.)
Variahte. Jacques.
Si dès s'fait vont es paradis, ji tappe mi part à chet.
(Willem et Bauwens. Let toûrciveux. Se. 7. 1882.)
Jalhay. Pierrette.
Vèyoz-v'on pau l'vù sandponolle
Qui voureut d'ncr des lawc àx gins
Et magré rafrëcie henclle
Qui n'dâreut nin co s'part àx chin.
(Xroffcr. Les deux toroche. II, sc. 11. 1802 )
Var. Nanur. Âujourd'bu, braves èfant,
Su mHiesse j'a septante an,
Et ji n'doreuve nin co m'pàrt aux aute.
(Wérottb. J'a septante an, Cb. 1865.)
Marche. I nTaut nin laper s'pftrl aux chin.
Nivelles. I n'donne ni s'pârt à chî ; ein joû ou Faute, i r vêra avé 'ne casserole
à s'cu.
MONS. On dit qui les coumère
Enne d'ont jamais assez,
Je n'vois nié les compère,
J'ter leu part à les quié.
(Letellier. El café. Armonaque dé Mous. 1818.)
MoNS. Il avoi ein aule gros qui n'a ne baillé s'part au quié.
(Letellier. Armonaque dé Blons, 1863.)
2193. Ferl'pârtdèdiale.
Lut. Faire la part du diable.
Ne pas juger avec trop de rigueur les actions, la conduite
d'une personne, et tenir compte de la faiblesse humaine (A.cad.)
Pr. fr. — Faire la part du diable.
Cité par Forir. DM.
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— 187 —
Pardonnez-m', on n'sét k'mint nos strinde,
I (ki fer rp&rt de chin, de leup,
Mais co mon qu'zel, ji sos-st-à plainde,
Qwand ji v'iouke, lot chantant m'respieu.
(Salue. U vitte di m*pére. Ch. 186 .)
Vabiante. Fer Tpàrt de chin. — De Tmacralle.
2194. Part à deux.
LiTT. Part à deux.
Se dit quand on est avec quelqu'un qui trouve quelque chose,
et qu'on veut partager sa trouvaille. (Littré.)
Pr. fr. — Part à deux. — J'en retiens part.
Marche. Paurt à deux, dit l'pus malin.
Avalant les deux paurt à chin.
(Alexandre. P'tii cortL 4860.)
2195. Ci sèreut lî fer Tpaîraî baî (i).
LiTT. Ce serait lui faire le fond de la taille, beau.
Ce serait lui tirer les marrons du feu^ lui mâcher le gâteau.
(St. Bormams. Vocabulaire des houlUeurt Uégeoit^ 1862. B*°. t. VI.)
2196. Les grandes hiède fet les p'titès part.
(Ferrières).
LiTT. Les grands troupeaux font les parts petites.
Quand il y a beaucoup d'héritiers, les parts sont moindres;
plus on est nombreux pour partager, plus petites sont les parts.
PAS.
2197. Ça n'si trouve nin d'vin l'pas d'on ch'và.
LiTT. Cela ne se trouve pas dans le pas d'un cheval.
Se dit d'une chose difficile à trouver, et principalement d'une
somme considérable. (Acad.)
Pr. fr. — Cela ne se trouve pas dans le pas d'un cheval.
(OUDIN. Curiositez/rançoites. IGtO.)
Cité par Forir. Dict.
Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le^pas d'un cheval ?
(MouÉRE. Les fourberiet de Scapin. Il, se. 9.)
Groubiote.
On uHrouve nin treus coronne es pas d'on ch'vft.
(Demoulin. Ji vottxji ri'poux. l, se. 5. 4 858.)
(*) Paîrai, part, tâche désignée à chaque ouvrier dans une taille où il y en a
plusieurs.
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— 188 —
GiLLIS.
Ga, vos savez, cint et cinquante franc. .
LOHAI.
On n'trouve nin çouIa es pas d'on chWà, je i'sés bîn.
(Salue. Les rabronhe. Se. 3. 488S.)
St-Quektin. Gha né s'treuve pau deins l*pas d'ein g'vaux.
2198. 1 n'y a qui Ippuml pas qui cosse.
LiTT. Il n'y a que le premier pas qui coûte.
En toute affaire, ce qu'il y a de plus difficile est de com-
mencer; ou bien : quand on a fait une première faute, on en
commet d'autres plus aisément. (Agad.)
Pr. fr. — Il n'y a que le premier pas qui coûte.
« Le cardinal de Polignac racontait un jour, devant M*"* du
Deffant, le martyre de saint Denis, qui, ayant été décapité à
Montmartre, releva sa tête et la porta dans ses mains jusqu'à
l'endroit où on lui bfltit depuis une église. Comme son Ëmi-
nence avait l'air d'insister sur la longueur de la route que le
saint avait parcourue en cet état, la spirituelle dame lui dit :
Monseigneur, il n'y a que le premier pas qui coûte. »
(QUITARD f)iC/.,p 58V)
Cité par Forir. Dict.
Il n'y a que la première pinte qui couste.
(Le père Jean-Marie. Le DivertUsement des sagei. 46C5.)
C'est rprumt pas qui cosse et qu'mône quëque faye bin Ion.
(TiiiRY. lue cope di grandiveux, 4859.)
Comme divins tôt, çà n'cosse qui rprumt pas.
(Salue U chant des mâua tu jet. 187 .)
Var. Mons. Bab ! i n'a que rpreumier coup qui coûte, tiens.
(Leteluer. Eltinge éié l'cat. Faufe, Armon, dé Motîm, 1851.)
Su l'fin de rnuite, i s'sont indormi pou d'bon, pasqué on s'babitue à ette mordu
pa lés puche, comme à desquinte et à r'monter l'esquielle, pasque in tout, i n'a foque
l'oommincbemint qui coûte.
(Armonaque du Borinage, 18^9.)
PASSER.
2199. On n'si passe mâye si bin qui d'çou qu'on
n'a nin.
LiTT. On ne se passe jamais aussi bien que de ce qu'on n^a
pas.
Pr. fr. — Faire de nécessité vertu. — Nécessité est mère de
rindustrie.
Quand on n'a pas ce que l'on aime,
11 faut aimer ce que l'on a.
Cf. Lafontaine. Le renard et les raisins.
(Ancien vaudeville,)
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— 469 —
2200. Li bon Diu n'a màye passé por cial.
LiTT. Le bon Dieu n'a jamais passé par ici.
On veut probablement indiquer qu'aucune procession n'y a
jamais passé.
Se dit en parlant d*un sentier raboteux et presque impra-
ticable.
JoooiGRB. On dirot que Tdiale a passe d'seus à ptd lot t'chau.
2201. 1 n'a rin qui n'passe, qui n'rapasse. (Tournai.)
LiTT. Il n'y a rien qui ne passe qui ne repasse.
Une mauvaise action unit toujours par être châtiée.
2202. Vos ârez çou qui passe divant Cologne.
LiTT. Vous aurez ce qui passe, devant Cologne.
Vous n'aurez rien. Réponse calembourique pour refuser
quelque chose.
Rin signifiant nm ou le Rhin, fleuve arrosant Cologne.
PASSERELLE.
2203. Inte deûr et doux, c'est cicial qu'est Tpass'-
rotle.
LiTT. Entre dur et doux, c'est celui-ci qui est la passerelle.
Les bons procédés sont avantageux.
.... Medio tutissimus ibis.
Inter utrumque tene. . .
(Oyide. Métam, HI, X. 437 et 140.)
C'est un juste milieu que dans tout il faut prendre.
Pr. fr. — Plus fait douceur que violence.
1 11 falla oisler s*manLa1,
Di sogne de cure es vike, es s*pa1.
Inte deûr et doux, c'est cicial qu*est l'passVotte.
(Bailledx. Li iolo et Vblhe. Fâve. 185G.)
PASSEUR.
2204. Qwand on-z-a passé Taiwe, on n'a d'keure
de passeu.
LiTT. Quand on a passé Peau, on ne se soucie pas du passeur.
Quand on est hors d'embarras, on oublie celui qui nous en
a tiré. — Les marins ont, pendant la tempête, une dévotion
qui disparait au retour du beau temps.
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- 190 —
PATER.
2205. Ni v'hèrez nin es Tpâlér mâgré Dièw.
LiTT. Ne vous fourrez pas dans le pater malgré Dieu.
Se dit des importuns, des intrus.
Se mêler indiscrètement de quelque chose. (Acad.)
Fourrer son nez où Ton n'a que faire.
Cité par Forir. Dict,
Variante. S'mette es rpatl'nosse mftgrë Dièw.
(Remacle. Dict,)
VEhviRRS. Si j'm'a staidou trop long po discrire mi sujet.
Et m'bèrer, comme 6 dit, es l'patér maugré Diè,
I Ta faiiou tôt d'méme.
(Poulet. LipétonnU 4860.)
PATIENCE.
2206. Qui a paliince, a vertu.
LiTT. Qui a patience, a vertu.
C^est une grande qualité que la patience.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.
(Lafortaine.)
Le génie c'est la patience.
(BurroM.)
Cependant il y a un proverbe qui dit : La patience est la
vertu des ânes.
Var. Stavelot. Lu patiince vint à bout dHot.
Jodoigne. Qui a paliince
A vingince.
PATIN.
2207. Il est vile so ses patin.
LiTT. Il est vite sur ses patins.
Il s'emporte vite, il est susceptible. — Il se drape dans
sa dignité.
Pr. fr. — Se dresser sur ses ergots.
(OUDIM. Cui'iotUez françaises. i640.)
PATin.
2208. L'cé qui bâtit, pâtit. (Charleroi.)
LiTT. Celui qui bâtit, pâlit.
Celui qui fait construire s'expose à beaucoup d'embarras, de
contrariétés, et, figurément, quand on entreprend une chose on
doit s'attendre à éprouver des désagréments.
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- 191 —
Crarleroi. On dit : r ce qui bâtit, pâlit,
et ein proverbe qu'a d' l'âge.
C'est des gins qui fèye-nu voltt,
Pou ré, bé du tapage.
(J. Bertrand. Elbatlsede no maUo. 1891.)
PATROUILLE.
2209. Il est rescontré de V palrouye. (Namur.)
LiTT. Il est rencontré par la patrouille.
C'est un étourdi, un cerveau brûlé.
Namur. I n'est nin fô, mais il est drôle ainsi, il est rescontré de V patrouye.
PATTE.
2210. R'ioumer so ses patte.
LiTT. Retomber sur ses pattes.
Retomber dans ses vieilles habitudes, être relaps.
On dit aussi :
R'toumer so ses vèyès patte.
Cité par Forib. Dkt.
Mais i r'touma co so ses patte,
Et s* frè-l-i r brigand â pus ratte.
(De Ryckmaiin. Patquèye. 4726.)
Tapez, c'est po Bouh'tay ! on r'iome lodi so ses patte.
(Thiry. Li r'tour à Lige, 1888.)
22H. Ècrâhl r patte.
LiTT. Graisser la patte.
Donner de l'argent à quelqu'un pour le gagner, pour le cor-
rompre. (ACAD.)
Pr. fr. — Graisser la patte à quelqu'un.
Vous serez pleinement contenté de vos soins,
Mais ne vous laissez pas graisser la patte au moins.
(MouÈRE. VécoU de* martt. III, se. 5.)
2212. Fer patle di v'iours.
LiTT. Faire patte de velours.
Cacher sous des dehors caressants le dessein qu'on a de
nuire. ^Littré.) — Amadouer.
Pr. fr. — Faire patte de velours.
Qui veut ne pas blesser fait patte de velours.
(Fabre d'Eglantine.)
Cité par Forir. Dict,
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— 192 —
Tatenme.
Tôt fant li patte di viours, ah, mutoi, parvèrè-je,
A lïer co ovrer hoûye et d'morer es manège.
(Remoucuamps. Li savUt, 1, se. 5. 4858.)
MiCRt.
Elle fait patte di v'iours avoa ITeumme de ci qui nTaveut nin volou.
(DD. Salue. Ine ctse èmon Jacques Bouhtay. Se. 4. 4879.)
Vertiers. Chaque vëye quu v'creuh'lez,
Des balbal v's achetez
Po bin rimpli TbansMelle
Du vosse chère amour
Qui vïait patte du v'iours
Po-z-aveur si rawette.
(M. Pire. Les raweiu. Gh. 4884.)
Marche. Qwand tu n'saurais fet Tpatte di v'Iours,
I n'faut nin vlquet comme one ours.
(Alexakdre. PUiteorti. 4860.)
PAUVRE.
2213. Pus pauve, pus d'aweûr.
LiTT. Plus pauvre, plus de bonheur.
Cf. les béatitudes de TÉvangile et Thistoire du pauvre
Lazare.
Oui, le bonheur est facile
Au sein de la pauvreté ;
J'en atteste TEvangile,
J'en atteste ma galté.
(Bérarger. Les gueux.)
2214. I gn' enne a po Tpauve et po Triche.
LiTT. Il y en a pour le pauvre et pour le riche.
Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les conditions.
2215. Ein bon pauve n's'erbule nié pou ein : Dieu î
vos bénisse. (lMons.) |
LiTT. Un bon pauvre ne se rebute pas pour un : Dieu vous
bénisse.
Un homme persévérant ne se rebute pas pour avoir essuyé '
un refus à la première demande.
(Leteluer. Proverbes Montois. Armonaque di Mons, 4848.)
2216. I n'y a pus des pauve.
LiTT. Il n'y a plus de pauvres.
Le luxe devient général. (Forir. Dict.) i
Se dit habituellement aux personnes endimanchées, ou qui |
font des dépenses superflues.
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— 193 -
PAUVRETÉ.
2217. Pauvrité n'est nin vice.
LiTT. Pauvreté n est pas vice.
Pour être pauvre, on n'est pas malhonnête. (Acad.)
Pr. fr. — Pauvreté n'est pas vice.
Defresny ajoute : Mais c'est bien pis. Quitard. Dict,,
p. 587 ; et Loysel : Mais en grande pauvreté n'y a pas grande
loyauté, et encore : Honnête pauvreté est clair semée.
Ram viget probitas ubi régnât grandis egestas.
{ln9L coutum,^ n9 785.)
Cette règle, dit De Laurière, semble avoir été prise de Villon,
dans le huitain 19 de son Grand testament :
Et sçache qu'en grand pouureté,
Ce mot se dit communément.
Ne gist pas trop grand loiauté. (Ibid.)
Cité par Forir. Dict.
Saint-Quentdv. Povertë ch' n*est pau viche,
Comme fien d'kien i n*est pau pain d'ëpiche.
(GossBU. Leitret picardes, 1844.)
Basse-Allemagne. — Armuth ist keine Schande.
2218. Coula v'tint comme li pauvrité so Y monde.
LiTT. Cela vous tient comme la pauvreté sur le monde.
Éprouver des peines, des revers qu'on ne peut éviter, et qui
vous accablent. Ne pouvoir se débarrasser de quelqu'un ou
d'une chose.
Pr. fr. — Cela m'est tombé comme une tuile sur la tôte.
Varurte. Coula m'a toumé so V coirps comme li pauvrité so V monde.
Mabche. On tome sus V pus p'tite pèce tote ronde.
Tôt comme lu povritet su V monde.
(ALEXANDRE. PUU COrtU 1860.)
lions. Et il ont tombé la d'sus comme el pauvreté su l' monde.
(Leteluer. Arm, d^lTonx. 1864.)
Lille. C'est comme 1* poverté d'sus V monde.
(Vebmesse. Voc. du patoU lillois. 1861.)
Picardie. Se ruer sur quelque cose comme el poverté sus le monde.
(CORBLET. Glossaire, 18S1.)
PAVÉ.
2219. Morde dins ein pavé. (Mons.)
LiTT. Mordre dans un pavé.
Être affamé.
MoHS. Et il avoi 'ne faim, mais 'ne faim k morde dins ein pavé, comme on dit.
(Letellier. Armonaque dé Mons. 1864.)
13
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- 19i -
2220. Esse so V pavêye.
LiTT. Être sur le pavé.
Se dit d'une personne qui n'a point de domicile, qui ne trouve
pas où loger. Il signifie aussi être sans place, sans condition,
sans emploi. (Acad.)
Pr. fr. — Être sur le pavé.
Lille. On a dit : Cass'bras vient sur ache,
I n'est pus subtil à l'ouvrache,
Par un jeune homme faut l' rimplacher, •
Et v'ik comm' je m' trouv' sus V pavé.
(Desrousseaux. Ckamoni lUloiMt. 1854.) i
PAYER.
2221. I m'el pâyeret.
LiTT. Il me le payera.
Se dit pour faire entendre qu'on se vengera d'un homme
dont on a reçu quelque injure. (Acad.)
Pr. fr. — Je le lui ferai payer. — Il me payera plus cher
qu'au marché.
Cité par FoRiR. Dict.
Variante. J'el rftret so si assiette.
(FoRiR. Dut.)
2222. Qui casse paye, ch'est la mode de Tournai.
(Tournai.)
LiTT. Qui casse paye, c'est la mode de Tournai.
Celui qui fait quelque dommage doit le réparer, et aussi
chacun répond de ce qu'il fait. (Littré.)
Pr. fr. — Qui casse les verres les paie.
2223. Ci n'est nin l' tôt d'ach'ter, i fàt pâyî.
LiTT. Ce n'est pas le tout d'acheter, il faut payer.
On doit se priver d'une chose quand on n'a pas les moyens
de la payer.
c II faut payer qui veut acheter. ^
(LoTSEL. Op, e,, no 408.)
2224. Li ci qui paye à on d'mèye cent près,
paye bin.
LiTT. Celui qui paye à un demi-cent près, paie bien.
Le demi-cent (monnaie de Uoilande) vaut un centime.
On néglige souvent les appoints dans les paiements.
On raconte qu'un individu qui avait acheté une pipe de terre
pour un centime, s'autorisait de ce proverbe pour ne rien payer.
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- 195 -
2225. Ji SOS payî po coula.
LiTT. Je suis payé pour cela.
J'ai fait, à mes dépens, Inexpérience de ce que telle chose a
de dangereux, de nuisible, de désagréable. (Acad.)
Pr. fr. — Je suis payé pour cela.
Ce prov. s'emploie plus souvent sous forme négative :
Ji n' SOS ni n payl po coula (il n'y a pas de raison pour que je
fasse ce que vous me detnandez ; je n'ai aucun intérêt à
le faire).
2226. Li bon paye sovint po V mâva,
LiTT. Le bon (homme) paye souvent pour le méchant
(homme).
Trop de bonté fait qu'on en abuse.
PAYS.
2227. Chaque pays, chaque mode.
LiTT. Chaque pays, chaque mode.
Il ne faut pas blâmer les usages des autres pays.
Pr. fr. — Autant de pays, autant de guises.
On dit aussi :
Chaque pays, chaque mode,
Chaque allemand, chaque vote.
Cf. Suum cuique.
Cuique sua annumerabimus.
(COLUMELLE.)
MoHS. Pasqué V foire dé Mons, sans savoir commint c* que lés au te foire marchent
(chaque pays, chaque mode), elle a tois temps.
(LrreuJER. Àrmonaque dé Mont, iSGl.)
Basse-Allemagne. — Jedes Land hat seine Weise.
2228. C'est-st-on pays d' Cocagne.
LiTT. C'est un pays de Cocagne.
Pays où tout abonde, où Ton fait bonne chère à bon marché.
(Acad.)
Pr. fr. — C'est un pays de Cocagne.
Paris est, pour un riche, un pays de cocaïne.
(BoiLBAU. Sat. 6««.)
Cf. La chanson de Béranger : Voyage au pays de Cocagne.
Infin, et ji v's el jeûre so mi âgne,
G*est r Yèritâbe pays d' Cocagne.
(Hakson. Li Hinriade travettèye. Ch. III. 4780.)
Charleroi. Tu viras m* pa et m' màme, mes èfant et m' maujonne.
C'est r vrai pays d' Cocagne, on rit, on chante, on boit.
(BBRircs. Vguemouye èyèt P rat. Faufe. i873.)
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— 196 -
DoDAi. Gba sYa un vrai païs d' Cocagne.
Auvergne. Deipeu pau la Grande-Bretaigno,
N'est pus qu'un pays de coucagno.
(Faucon. La Henriade de Voltaire mite en vers burlesques
auvergnats. Cb. I. i798.)
Oq nous saura gré de reproduire ici, sur l'étymologie de ce
mot, les curieuses et fines observations de M. Victor Leclerc
(Histoire littéimre de la France, tome 23, p. 149).
a Quel est ce pays de Cocagne, dont le nom est resté
a proverbial ? Coqtmigne, ou comme on Ta dit plus tard,
a Cocagne est un pays merveilleux que nous fait connaître un
« voyageur qui y avait été envoyé, dit-il, en pénitence par
a le pape, et qui s'empresserait d'y conduire ses amis, s'il
c pouvait en retrouver le chemin ; contrée aujourd'hui fan-
c tastique, patrie du bon sommeil, de l'abondance inépuisable,
a de tous les plaisirs sans peine.
De bars, de saumons et d'aloses,
Sont toutes les mesons encloses.
Li chevron i sont d'esturjons.
Les couvertures de balcons.
Et les lates sont de saussices,
Moult a ou pays de délices
Par les rues vont rostissant,
Les crasses oies et tprnant
Et si vo di que totes voies,
Par les cbemins et par les voies.
Trueve Tan les tables assises.
Et dessus blanches napes mises, etc.
c Raynouard, qui avaft lu ce conte, avoue que les détails en
« sont poétiques, et croit y avoir une vraie idée du pays dont
c le nom est resté dans notre langue pour exprimer un lieu où
« tout est à souhait. La description du poète fait assez
c comprendre que, pour lui, le pays de Cocagne est surtout le
a pays de la cuisine (coquina); des rivières où coulent les
c meilleurs vins de France, ceux de Beaune, d'Auxerre, de
c Tonnerre, de la Rochelle ; quatre pâques et quatre vendanges
c par année ; tous les jours, fêtes et dimanches ; un seul carême
c en vingt ans, et si bon à jeûner que c'est un charmant
c carême : tels sont quelques-uns des traits qui servent à
a peindre cette heureuse contrée, et qu'on retrouve depuis,
a sans beaucoup de différences et avec les mômes intentions,
a dans la Papimanie de Rabelais.
c D'autres circonstances qui reparaissent aussi dans son
c allégorie de l'abbaye de Thélème, comme une telle abondance
a d'argent et d'or que nul n'y achète ni ne vend ; une parfaite
c docilité des dames et des demoiselles, la fontaine de Jovent
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- 197 —
c ou de Jouvence, qui fait rajovenir, ces divers accessoires
c d'une vie de repos ou de joie, n'ont rien de contraire à la
c pensée principale de l'auteur, qui suppose que les bien-
c heureux habitants de sa terre de promission trouvent dans
c les plaisirs de la table la suprême félicité.
« Il en résulte qu'on a eu bien tort de dire {Dict. étymol.
€ de Ménage, t. 1'% p. 393) que le pays de Cocagne n'est pas
c ancien dans notre langue, en alléguant comme preuve qu'il
c ne se trouve ni dans Rabelais, ni dans Marot, ni môme dans
c Régnier, lorsqu'il suffisait, pour en reconnaître soit l'ancien-
c neté, soit Télymologie, beaucoup plus simple que celles qu'on
a a râvées, de lire le fabliau de Coquaigne dans un manuscrit
c du XIIP siècle. ï>
2229. C'est pays d' Chiny. (Marche.)
LiTT. C'est pays de Chiny.
On ne sait où c'est.
La paix de Nimègue (1678) dont Louis XIV avait imposé en
quelque sorte les conditions aux puissances alliées, ne mit plus
de bornes à son ambition ; au lieu de respecter les articles de ce
traité qui fit déposer les armes à ses ennemis, il en transgressa
ouvertement les dispositions, avec une hauteur qui montra tout
l'ascendant qu'il croyait avoir pris sur TEurope.
Dans l'Alsace et les trois évôchés (1680), il se permit d'établir
des juridictions pour réunir à la couronne diverses provinces.
Il cita plusieurs princes devant les Chambres de réunion pour
leur enjoindre de rendre hommage au roi de France, à peine de
confiscation de leurs biens. Le monarque français se constitua
le juge des souverains et fit, en vertu des arrêts de ses tribu-
naux, la conquête de leurs domaines.
Dans les Pays-Bas, il réunit à la couronne, par les mêmes
mesures, le duché de Luxembourg et le comté de Chiny, une
grande partie de la province de Namur, et des terres considé-
rables dans le Brabant.
11 avait certains droits sur le comté de Chiny ; aussi
prétendait-il que tous les territoires usurpés faisaient partie de
ce comté.
4 II parait, disait-on alors, que la moitié du monde est dans
c le comté de Chiny, et que l'autre moitié en dépend, d
2230. Aller es pays des foyan.
LiTT. Aller au pays des taupes. ''
Mourir. (Acad.)
Pr. fr. - Cet homme est allé au royaume des taupes.
Je vous le garantis, au royaume des taupes.
(Arlequin Phoenix. Thiàtre italien,)
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— 198 —
PAYSAN.
2231. On paysan qu'est-st-à Y chèrowe,
Vât mî qu'on signeûr avâ les rowe.
LiTT, Un paysan qui est à la charrue
Vaut mieux qu'un seigneur dans la rue.
Un homme courageux et travailleur vaut mieux qu'un
homme désœuvré et inutile.
PEAU.
2232. Gn'a jamais belle pia su les oucha. (Namur.)
LiTT. Il n'y a jamais belle peau sur les os.
Une personne maigre n'est jamais belle.
Pr. fr. — Il n'y a point de belle chair près des os.
Marche. Gn'a pont d* belle pat su les ohal.
2233. L' ceu qu'écréme es sang vînd s' pieau.
(Haïnaut.)
LiTT. Celui qui écréme son sang vend sa peau.
Celui qui commet des excès, qui abuse de ses forces
physiques, ne peut vivre longtemps.
Il y a des vieillards de trente ans.
BoRiNAGE. I dit co qu'i n' faut nié aller trop sovint à V maraude, pasquë l' ceu
qu'écréme es sang, vind s' pieau.
(Armonae du Bortnage, in patois borain, 1849.)
2234. Sortir de s' pieau. (Tournai.)
LiTT. Sortir de sa peau.
Se fâcher, se mettre en colère.
TouBNAi. 11 est la, maflé comme eine biète d'avoir bu, si ch' n*est pas à vos faire
sortir de vote pieau.
(Lerot. Biec difier. Traduction du BUu-bihe de SmoN. Se. 4. 1888.)
2235. I n'faut nin vinde li pia d' Tours avant
d' i'awet touwé. (Namur.)
LiTT. Il ne faut pas vendre la peau de Tours avant de
l'avoir tué.
Il ne faut pas spéculer sur quelque chose qui n'est qu'en
espérance. (Littré.)
Pr. fr. — Il ne faut pas vendre la peau de Tours avant de
l'avoir mis par terre.
(Voyez la fable de Lafontaine.)
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— 199 —
Disputer de U peau de Tours.
(Père Jean-Mabib. le divertissement des sages. 1665.)
Var. Vertiers. Nu vindez mauye lu pèhon,
Tant qu* nalvèye èco d'vin s' hion.
(Renier. Spots rlmis. i87i.)
Var. Namur. Ni crytz nin : des mosse^ avant qu'elle ni fuche-nu au boird.
Var. Dinart. Li blanc.
Ti sais bin quM n' faut jamais vinde li pia do r*naud avant d' Tawet s'tindu su
8' dos, et qu*i n' faut jamais s* vantet d'one belle journée si elle n'est hiutte.
(Gollard. li tlndrie à Pamourette. l, se. 8. i890.)
2236. Li boû crèv'rait dins s' pia. (Namur.)
LiTT. Le bœuf crèvera dan.s sa peau.
Se dit d'une personne incorrigible. (Littré.)
Expression Ggurée: il mourra dans sa peau.
PÉGEÎÉ.
2237. Pèchi cachî est-st-à moitèye pardonné.
LiTT. Péché caché est à moitié pardonné.
Quand on a soin d'éviter le scandale, le mal est moindre.
(ACAD.)
Pr. fr. — Péché caché est à moitié pardonné.
Le péché que l'on cache est demi pardonné.
(Renier. Sat. XIII*.)
Et ce n'est pas pécher que pécher en silence.
(Molière. Tartuffe, Act. IV.)
Pëcbl cacht, dit-st-on quéque fèye,
Est-st-à mitan pardonné,
Po r ci qu'a l'èvèye
De mft fer
Vola cielte ine Idèye
Qui n' vairet nin l'arrester.
(N. Defreceedx. Pèchi cacht, 1863.)
Pr. contr. Péché avoué est à moitié pardonné.
Pr. contr. :
Fâte avouèye est-st-à mitan pardonnèye.
(FoRiR. Dtet.)
2238. Quî piède pèche.
LiTT. Qui perd pèche.
Celui qui éprouve quelque dommage est exposé à passer les
bornes de la justice et de la modération, (âcad.)
Pr. fr. — Qui perd pèche.
Cf. Vive le roi ! vive la ligue ! (Théorie du sttccès.) — Se
mettre du côté des gros bataillons. — Les battus payent
l'amende. — La raison du plus fort est toujours la meilleure. —
Vœ victis.
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. 200 —
2239. A toi pèchî miséricôre.
LiTT. A tout péché miséricorde.
Signifie tantôt : il faut avoir de Tindulgence, tantôt : espérez
votre pardon. (Acad.)
Pr. fr. ~ A tout péché miséricorde.
Cité par Forir. Dict.
Pusqu'adlez mi, i prind récours,
Ji n' sàreu 11 r'fÛser m' secours.
A tôt pëchl miséricôre,
Mftye ji n' m'a plail divins l' discôre.
(Hanson. U Hinrlade travettèye. Ch. I. 1780.)
Jalrat. Garite.
Jons don, jons. Les sôdâr nu sont nin mèyeu onke qui Taule, mais à tout pècbt,
miséricôre ; pouvu qu'à c'ste heure vos m' fiohe nou hàre es sacramint.
(Xhoffer. Les deux toroche. I, se. iS. i861.)
PEINE.
2240. Pus d' pône, pus d' mérite.
LiTT. Plus de peine, plus de mérite.
La récompense est en raison du travail.
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
(Corneille.)
On dit aussi :
Pus d' pône, pus d* mérite,
Pus d' pourçat, pus d' tripe.
(A. Hock. LafamilU Mathot. 4873.)
LiTT. Plus de peine, plus de mérite, plus de porc, plus de
boudin.
2241. Sins pône ni vint avône.
LiTT. Sans peine ne vient avoine.
On ne doit pas espérer de recevoir une récompense,
un salaire, avant d'avoir travaillé. (Acad.)
Pr. fr. — Sans peine ne vient avoine. — Nul bien sans peine.
— Il faut semer pour recueillir.
M. GOLZAU.
Ce n'est pas qui ji plainde ma peine
Car ji sais, comme li spot dit,
Qui sans peine ne vient aveine.
(De Harlez, De Cartier, etc. U voyège di Chaudfontaine, III, se. S. 1757.)
On vt mohon qu'aveut sept jône,
Alléve quoiri l' bëcbèye àx champ ;
Vos savez qu' li spot dit : sins pône ni vint avône,
Ossi i f&t s'ès d'ner po nourri sept èfant.
(Dehin. Vàlouette et V mohon, Fàve. Mathieu Laentberg. 1854.)
Variante. Pus d' pône, pus d'avône.
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- 201 ~
Po r resoompinse di tote ses pône,
S'il a r forteune n'est-ce nin l' jusse prix,
Bàduin d'béve : pus d' pône pas d'avône.
Sins mftye lûser àx neurs esprit.
(A. Bock. U blanc tkèUn i860.)
Vektiers. Stns de pône,
Nu vint avône.
Sins labeur rin d' bon d'zo l' solo.
(M. Pire. Vorci Vhivier. Ch. 1874.)
Yar. Namob. I gn*a pont d' profit sins poine.
Mabche. Jacque.
Ca j'ai par trop d'ovrège, et n'y a pus qu' li qui vëgne,
El nos nos d'vans t'ni côp, essône batte o l' grègne,
Sins pône pont d'avône.
(Alexandre. Lipèchon tTavril, II, se. 3. 1858.)
Basse- Allemagne. — Ohne Ârbeit bat man Nichts.
2242. On sét ses pône, on n'sét nin les cisse des
aute.
LiTT. On connaît ses peines, on ne sait pas celles des autres.
Nous connaissons nos peines, mais celles des autres sont
souvent plus grandes que les nôtres.
2243. Qwand on k'nohe les pône des aute, on
r'happe co les sonke.
LiTT. Quand on connaît les peines des autres, on reprend
encore les siennes.
Yar. Jodoighe. Les poine d'one mie ne r'fait ni les nosse.
Metz. Mau d'autant pu cujant, qu'i falleu lo coujiet
Et qu'en dèiant set poine, en pieut fet soU'get.
(Bromdex. Chari'Heurlln^ poème en patois mes9in. 1785.)
PELÉ.
2244. Pelé comme on rat.
LiTT. Pelé comme un rat.
Très pauvre.
Pr. fr. — Gueux comme un rat.
Cité par Forir. Dict.
Il esteut dWallë, pus pëlë
Qui ces vlx rat qu' sont affamé.
{Patqulnâde entre Houbiet et Piron au sujet des troubles magistralles.
Vers 4677.)
Tôt l'àrgint mouss'ret es leu caisse
Et nos sèrans pèlé comme des rat.
(Lamaye. Qui vive ?^h. 1857.)
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- 202 —
Marête.
Ji Ta vèyou, portant, lot pelé comme on rat.
(HOVEN. Li boûquette èmacraléye. Se. 7. 1872.)
Variante. 11 est ossi pèld qui V cou Saint-R'mèye.
Namur. Combin d' Grésus, sM faleuve do courage,
Serai nne su l' terre, pelé comme des vlx rat.
(WÉROTTE. Les allumeu (T lampe, Gh. 1867.)
On dit aussi à Namur :
Pèlé comme on rat d'ègliche.
2245. 1 gn'aveut treus pèlé et on londou.
LiTT. Il y avait trois pelés et un tondu.
Se dit en parlant d'une réunion peu nombreuse, où il n'y
avait que des gens de peu de considération, (âgad.)
Pr. fr. — Il y avait quatre pelés et un tondu. — Il n'y avait
que trois tondus et un pelé.
On dit aussi : Il estit treus pèlé et on tondou.
I n'y a que trois teigneux et un pelé.
(OuDDf. CurioiitetfrançoUet. 1640.)
Namur. Nameûr po tôt, Tprumère samoaine
Gompteuve quate pelé, on tondu,
Mais maugré ça tôt rindant poaine
Il a réussi, c'est connu.
(Berthalor. Nameûr po lot. Gbanson. Marmite. 1890.)
St-Quentin. Au réserve pour cha dHrois quate plés épi ein tondu.
(GOSSEO. Lettrei picardes. 1845.)
PÉLE-MÈLE.
2246. Berdi-berdahe, à la rouf tôt jus.
LiTT. Pôle-raéle, à la renverse tout.
Il agit en écervelé. Il ne regarde à rien.
Ghceur.
Louke ci cahut.
Oh ! hoûte ci brut,
Et rihe et rahe.
Que chin d'cafut
Berdi-berdahe,
Vola tôt jus.
(De Harlez, de Gartier, etc. Li voyège di Chaudfontaine. III, se i^^ 1757.)
Mi, po fer m'cràmignon,
Ji n'fais nin deux façon
L'prumtre Idèye qui m*vint,
Berdahe, j'èl choque divins.
(J.-G. Garmamne. Crdmignon à Voccasion des fêtes. 4860.)
JODOiGNEtt I va toden berdiche berdache.
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— 203 —
PÈLERIN.
2247. Qwand on k'nohe li pèlerin, on mette si
bordon à Touhe,
LiTT. Quand on connaît le pèlerin, on met son bâton à la
porte.
Quand on connaît les méchants, on se méfie d'eux, on se
précautionne.
(Remacle. DIci. 4839.)
Cité par Forib. Dict.
2248. On n'rik'nohe li pèlerin qu'à s'bordon.
LiTT. On ne reconnaît le pèlerin qu'à son bâton.
On ne reconnaît le dignitaire qu'à ses insignes.
D'un magistrat ignorant.
C'est la robe qu'on salue.
(LArORTAmE.)
Variaxte. On n*kinohe li pèlerin s'i n'mette si bordon à Pouhe.
2249. Roge à l'nute, blanc à matin,
C'est l'journêye de pèlerin.
LiTT. Rouge à la nuit, blanc au matin,
Cest la journée du pèlerin.
FoRiR traduit : Rouge soir, blanc matin, c'est, etc.
Ces deux couleurs du ciel montrent qu'il doit faire beau
temps durant le jour. Gela signifie aussi par plaisanterie : Il
faut boire du vin rouge le soir et du vin blanc à déjeûner.
(LiTTRÉ.)
Vabuhtb. Ronge vespre et blanc matin
Réjouissent le pèlerin.
Allusion à la couleur du ciel et à la couleur du vin, qu'on
recommande de boire blanc le matin, et rouge le soir.
(Qditabd. Dict. detprou, 1843.)
PELLE.
2250. Avu r péUe â cou.
LîTT. Avoir la pelle au cul.
Se dit à celui qui a essuyé une défaite, un refus, un afi*ront,
bref qu'il a été jeté dehors. (A. Body.) — Avoir peur, être
épouvanté, s'enfuir. (Forir. Dict.) — Donner de la pelle au
cul à quelqu'un, le chasser honteusement. (Littré.)
Les traite &ront li péUe ft cou
Qwand Trégimint àrôt r'mettou.
{Chanson patriotique. Recueil Body. i791.)
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- 204 -
Spa. I savet bin les fou
Qu'Moscoa, qu*Noscou,
L's y a plaqué li pelle à cou.
(Jebin. Pasguèye. Recueil Body. 18U.)
Et si, comme zel on-z-euhe corou,
On l's y fotéve li pelle à cou.
(Lamaye. Les élection d' Lige, Gh. 1839.)
Marche. Nos aveus 1* pelle Sl cou.
PENDRE.
2251. Ji n' SOS nin pindou à on clâ po V ratinde.
LiTT. Je ne suis pas pendu à un clou pour l'attendre.
Je ne veux pas l'attendre, il n'en vaut pas la peine.
JODOIGNE. Faurol iesse peindeu au clau.
PÊNE.
2252. C'est-st-on hène di cliché.
LiTT. C'est un pêne de serrure (de loquet).
Il a un mouvement de va et vient qui indique qu'il se croit
un homme indispensable. — Il est rempli de prétentions. —
II est d'une recherche exagérée dans sa mise et dans ses allures.
Louise.
Dihez pus vite qui c'est-st-à case di vosse vl Serv&s, li laid hène di cliché qui
k'chesse tôle nos pratique.
(Willem et Bauwems. Les tourciveux. Se. 3. i88S.)
PENSER.
2253. On n' tûse mâye à tôt.
LiTT. On ne pense jamais à tout.
Pr. fr. — On ne s'avise jamais de tout. — L'imprévu joue un
grand rôle dans le monde.
Basse-Allemagne. — (Pour s'excuser): Wer kann auch an
ailes denken !
2254. Tôt tûsant.
LiTT. En méditant (à force d'y penser).
Réponse de Rennequin (inventeur de la machine de Marly)
à Louis XIV, qui lui demandait comment il était parvenu
à concevoir un système si compliqué.
2255. Qui tûse Ion, va Ion.
g^LiTT. Celui qui pense loin, va loin.
V On doit bien réfléchir avant de faire une chose ; il fait
prévoir les événements pour réussir.
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- 205 —
Titre d*un proverbe dramatique adressé à la Société liégeoise
de littérature wallonne pour le concours n*" 5^ de 1862.
2236. Lèyîz pinser les bèguenne, elles ont mî
ritmps qu'vos.
LiTT. Laissez penser les religieuses, elles ont mieux le
temps que vous.
Reproche que Ton adresse aux personnes qui s'excusent en
disant qu'après avoir réfléchi, elles ont cru bien faire.
PENSION.
2257. Donner des pinsieon d'aveûle à des gins qui
veotent-é clair. (Tournai.)
LiTT. Donner des pensions d'aveugles à des gens qui voient
clair.
Secourir ceux qui n'ont besoin de rien.
Tournai. Poqoette.
Si on les acouleot on donn'reot tout Ttemps des pinsieons d*aveûle à des gins
qui veornUé clair.
(Pierre Brunehault (Lrrot). Ein ménache (T francs paufe. Se. i8. iSOl.)
PENTECÔTE.
2238. A r Pint'coulle
Il y a desfraîgeà coalte. (Nivelles.)
LiTT. A la pentecôte
Il y a des fraises à cueillir.
C'est le retour du bon temps.
PEKDRE.
2259. Piède si mère, c'est piède les douceur ;
Piôde si père, c'est piède Thonneûr.
LiTT. Perdre sa mère, c'est perdre les douceurs;
Perdre son père, c'est perdre Thonneur.
La mort de la mère enlève au foyer domestique tout son
charme et souvent son bien-être; la mort du père peut com-
promettre l'avenir des enfants.
Marche. Qui pierd si père, pierd ses honneur,
Qui pierd si mère pierd ses douceur.
JoDOiGNE. Qui pied s'mère pied branmint, qui pied 8*pére pied tôt.
2260. 1 n'pièdret rin à rallinde (à rawârder).
LiTT. Il ne perdra rien à attendre.
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Le payement, pour être retardé, n'en est pas moins assuré.
— Se dit par extension, pour exprimer que le retard apporté à
quelque chose n'est pas un préjudice et peut même devenir un
avantage. (Acad.)
Pi», fr. — Vous ne perdrez rien pour attendre.
badinet.
M'sèylz nin si pressèye, nos avans co bin ITimps,
Et vos polez-t-esse sûre di n'rin piède à raiinde.
(Delchef. Li galant dé Ctiervanu, I, se. S. 1858.)
TATEmiE.
Vos n^pièdrez rin à rattinde co on pau, monsieu Servfts, pac*qui s*i fit v*s el dire
franqu'mint, ji v'veus volli.
(Willem et Bauwehs. Ut toûrciveux. Se. l**. 188S.)
Marche. Li vinte qui groule n'a pont d^ètinde
Sovint on n'pierd rin do rattinde.
(ÀLEXANDBE. Ftit corti. 1860.)
Charleroi. I m*faut du richichi ; du coup vint ein aute
Vos ochat, m*fl, sont 'ne miette trop pointu
On n*piette rin à rattinde.
(Bermds. V cigogne éyèt Ut pèchon, Faafe. 4873.)
2261. I nïât rin lèyî piède.
LiTT. Il ne faut rien laisser perdre.
Il faut tirer profit de tout. — Rien n'est inutile.
Cf. Les Sophismes économiques de Bastiat.
Namor. On leup, on joû, sortait do bois.
On pansard, qui todi cowette,
Dijeuve, es tôt rUèchant ses doigt :
11 n'faut jamais rin lèyl piède.
(WÉROTTE. Choix de chantont wallonnet. 1860. 3« éd.)
Lille. Tout ch*qui est Gndu n'est point à ruer invôye.
(Vermesse. Voc. du patoU lilloU, 1861.)
2262. Çou qu'est vèyou
N'est nin pièrdou.
LiTT. Ce qui est vu
N'est pas perdu.
On ne déprécie pas une chose en la regardant.
Cf. On ne touche qu'avec les yeux, disent aux visiteurs les
montreurs de figures de cire.
Marète.
Tonton, lais r*toumer t' cotte di d'zos.
Kl veùs-se nin bin qu'on veut ti gno ?
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— 207 —
TOKTON.
Çou qu*est vèyou
N'est nin pièrdou.
(Dehin. Lt traie di maye, scène liégeoise. 1846.)
Vaa. Nivelles. Ein mollet vu
Vaut deux liard de pus.
2263. Çou qu'est r'metlou
N'est nin pièrdou.
LiTT. Ce qui est remis
N'est pas perdu.
Une affaire nVst pas manquée parce qu'elle est retardée.
Pr. fr. — Ce qui est différé n'est pas perdu.
Cf. L'axiome de droit : Qui doit à terme doit. V. Loysel.
Inst. coût., n» 679.
Un paiement différé ou prorogé n'est pas perdu.
(Delauriére.)
Cité par Forir. Dict.
Namur. Mais c'est tôt V même à d'moain, r'boutans V partie,
G' qui est r'mettu,
N'est nin pierdu.
(Wérotte. Ckoix de chansons wallonnes, ISGO. 3* éd.)
Harcbe. Mais ça r'vairet pôr ine aute jeu,
G' qu'est différet n'est nin pièrdou !
(Alexandre. P'//i cortl. 18G0.)
MoNS. Qu'on soit tranquie, c' qu'est différé n'est pas perdu.
(Leteluer. Armonaque di Mons. 4859.)
Douai. Je n' peux point vos in dire pu long pou chelle fois icbi, mais cb' temps
différé, y n'est point perdu.
(Dechristé. Souvenirs d'un homme (f Douai. 4856.)
2264. I n'a ni pièrdou, ni wâgnî.
LiTT. ÎI n'a ni perdu, ni gagné.
Il a travaillé sans résultat.
Je suis Gros-Jean comme devant.
(Lafohtaihe. La laitière et le pot au lait,)
Cité par Forir. Dict.
Detricue.
Mais vos n' buvez nin, qui fez-v' donc ? On direut onk qui n*a ni pierdoo,
ni wftgnl.
(Salue. Qwltiepo qwttte. Se. i'â. 4878.)
Variante. Esse comme s* on n'aveut ni pièrdou, ni wâgnl.
Marche. Si ça n* mousse nin, creusans les brès,
N' n'avans ni pièrdou ni gagnet.
(Alexandre. PUit corti. 4860.)
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— 208 —
2265. Po onk di pièrdou, deux di rtrové.
LiTT. Pour un de perdu, deux de retrouvés.
Il ne faut pas se désoler de la perte d'une chose qu^on peut
facilement se procurer. — S'emploie principalement comme
consolation donnéeàune jeune fille que son amant a abandonné.
Primo avulso non déficit aller.
(ViBGiLC. Enéide.)
Pur un perdu deus recoverez.
{Proverbes de France. XII I« siècle.)
On fiasse di pièrdou, èco traze di r'trové.
(Titre d'une comédie wallonne, présentée au concours de i874.)
Metz. D'quet let perte d'in galant vos pieu-t-elle tant focbet?
Poinque, dousse di r'treuvé, jeune sreu oua en poine.
{Flippe Miiomio, Comédie. iSiS.)
2266. Chanter comme on pièrdou.
LiTT. Chanter comme un perdu.
A gorge déployée.
Naisse Girà, Tpus joyeux compère
Qui Did'Ia-Moûse àye co vèyou,
£s si ovreu, po roûvl l'misére,
Chantéve sovint comme on pièrdou.
(Ep. Martial. U iav'ct des récollette, i859.)
Malnedt. Qwand Tclarté do jou su mosterre
1 chante èco comme on pièrdou.
{Les oûhat. Gh. 4890 )
Vab. Nivelles. I n'counnait ni Twallon ; si vos Pparlez d'vant lu,
I vos chait su l'caboche, i crit comme in pierdu.
(Remabd. Les avent. de Jean (f Nivelles. Gh. V, 3« éd. 1890.)
PÈRE.
2267. C'est-st-on bon père, ennès fait wisse qu'i
pout.
LiTT. C'est un bon père, il en fait où il peut.
C'est un vert-galant, un homme de mœurs relâchées.
Ses sujets avaient cent raisons
De le nommer leur père.
(BÉRANCER. Le roi WYveiot.)
2268. C'est Tpére des doze.
LiTT. C'est le père des douze.
C'est \e plus fort, le meilleur. — C'est le maître^ le seigneur.
— C'est ce qu il y a de mieux.
Allusion à Charlemagne et aux douze pairs de FrancOi ou
peut-être à J.-C. et aux douze apôtres.
On dit à Verviers : C'est Tpiron.
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— 209 —
Li froumage di Hôve sint j'sés bin quoi, mais il est Tpére des doze.
(REHAaB. Diet.)
Chaque peûpe si fait honneur de Tviesse di s'I ingage,
Gheskeune voreut qui Tsonk marquahe dé prumlr âge»
£t, sins l'tour di Babel qui les a tôt k'mahl.
On trouv'reut, d'het-i tos, qui l'teur esteut l'praml.
I brftqu'let tos, Tcoqual, l'pére des doze, c'est l'ci d'Llge.
(Thibt. Li wallon (TLige. Boutade. 1863.)
Eie, responda Tchawet tôt agriffant adiet'mint l'pèce, c'est vos qu'est rpére des
doze. (Hagnée. Baltrl. iSeS,)
Ji ses m' mette ft diérain gosse,
Ji SOS todi l'pére des doze.
(Alcide Pbtob. / s'enne a fallou (tpau, 4874.)
On-z-a de sàmon, cosse qui cosse.
Hais po l'filet, c*est l'pére des doze.
(Alcide Prtor. Menu du banquet de 4874.)
2269. Té père, té fi.
LiTT. Tel père, tel fils.
Ordinairement les enfants tiennent des mœurs et des incli-
nations de leur père, (àgad.)
Pr. fr. — Tel père, tel fils. — Bon sang ne peut mentir.
GÉBOIITB.
Êtes- TOUS gentilhomme ?
Dorante (à part).
Ah ! rencontre lâcheuse !
(Haut.) Étant sorti de vous, la chose est peu douteuse.
(CORKEULB. Le menteur. Act. Y, se. 3.)
De mauvais corbeau, mauvais œuf.
(OUDIN. CuriœiUifrançoUes, 4640.)
Mais n' riez nin, allez ! mâle et rûsèye ingince,
I v's es mestome ettant avou.
Ca vos estez de r race di Gain et d'Ahel,
Té pdre, té fi, dis-st-on ; oh ! qui vos t'nez bin d' zel.
(Bailleux. L'oûkat blettt (Tinefllche. Fàve. 4884.)
Nos avans on proverbe qui dit : té père, té fi.
Ça s' dit d'vins tote les langue et d'vins tos les pays.
(Lamate. Adresse au roL Concours de 4856.)
Marche. Tel père, tel fi ; telle mère, telle fèye.
Cbarleroi. Té pa, té fl, di-st-o, èyèt 1* raisô est bonne,
Pac*qu'on s* souvint toudi de principe dé s* j6ne timps.
(Bernus. L'grauiehe èyèt s' fie, Faufe. 4873.)
MoNs. Tai pai, tai mai, tais infant.
Var. TouRiiAi. D' l'abre dequind les branque.
Variante. Té papin, té manin.
LiTT. Tel père, tel frère.
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— 210 -
Mano, esp., abrév. de hennano, frère (germanus). Diez.
Dict, étym. des L romanes. Bonn 1862, in-8, t. II, p. 138.
Basse-Allemagne. — Wie der Vater, so der Sohn.
2270. Vos n' vinrez nin apprinde à vosse père à
fer des èfant.
LiTT. Vous ne viendrez pas apprendre à votre père à faire
des enfants.
Se dit lorsqu'un ignorant veut donner des leçons à un
homme qui en sait plus que lui.
Pr. fr. — C'est Gros-Jean qui en remontre à son curé.
Cité par Forir. Dict.
2271. Ji v' f rè loumer vosse père pourri chin.
LiTT. Je vous ferai appeler votre père pourri chien.
Je vous ferai passer par où je voudrai.
2272. I m'a-st-awou po s' père.
LiTT. Il m'a eu pour son père.
Il m'a trompé, il m'a pris pour dupe.
2273. Il a v'nu au monte après s' père. (Nivelles.) (i)
LiTT. Il est venu au monde après son père.
C'est son père qui lui a ouvert la voie, qui lui a édifié
sa fortune, etc.
PÉRIR.
2274. Si r Dodaine desbourdrout,
Tout Nivelles pèrirout. (Nivelles.)
LiTT. Si la Dodaine débordait.
Tout Nivelles périrait.
Se dit généralement pour affirmer une chose ; quelquefois
ironique.
Nivelles. Si vos ravisez Pinche, ein pau d'vant Ttimps, m'nami,
Je n'ous'rais ni vos dire comme vos sarez pani.
Je vois ça co pus clair que V lumière du solèye.
Vos arez 'ne farce, èm Jean, comme i n' d'à pont d* ptrèye ;
Aussi vrai que V proverbe : Si V Dodaine desbourdrout,
— Vos savez V resse comme mi — tout Nivelles pèrirout.
(Remabd. La aventures de Jean W NivelUe, Gh. XII. 3« éd. 1890.)
(') Après la publication de notre premier volume, M. AuÉ Bbulé, de Nivelles,
nous a communiqué une collection de proverbes en dialecte nivell«is, qu'il avait
recueillis. Nous le remercions vivement de son obligeance et nous faisons usage de
son travail. J. D. et J. D.
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— 211 -
PERLE.
2275. Èfiler des pielle.
LiTT. Enfiler des perles.
S'amuser à des bagatelles, faire perdre du temps. (Acad.)
Pr. fr. — Nous ne sommes pas ici pour enfiler des perles.
Un enfileur de perles. (Grand discoureur.)
(Oddik. CurioiiUz françoitet, 4640.)
Cité par Forir. Dict,
NivRLLBS. Eyë v'ia commini c' qu'il infllou ses pèle, i dansou avé 'ne paysante,
i l'inlertinou toute el soirée in 11 promettant pus d' bfire que d* pain.
(CUPOTIA. Tout c' qui rHût rCett ni <toûr. L'Aclot 1890.)
Nivelles. Il a bt infUer ses péle.
Il a bien arrangé ses affaires.
MoHS. C'étoi 'ne chambe à toute usance, et quand c& U stiquoi de n* nié payer
r loier, il inflloi si bé ses perle que d* tois mois venoi à six éyé d* six mois à ein an.
(Leteujer. Armonaque dé Mont. 1850.)
2276. C'est-st*on bat, on fin, on haîtt pielle.
LiTT. C'est un beau, un fin, un pur joyau.
Beau museau, coq de village, fleur des pois. — C'est un
conquérant, la coqueluche des femmes. — C'est un sujet rare
(en mauvaise part).
PERMETTRE,
2277. 1 fôt bin permette çou qu'on n' pout espêchî.
LiTT. Il faut bien permettre ce qu'on ne peut empocher.
C'est une tolérance qui vous est imposée.
Pr. fr. — Il faut bien permettre ce qu'on ne peut empocher.
PERRUQUE.
2278. Mette ine crolle à V perrique.
LiTT. Mettre une boucle de cheveux à la perruque.
Se dit par dérision de celui qui, par un mot spirituel, ferme
la bouche à tout le monde.
2279. Avu 'ne perrique.
LiTT. Avoir une perruque.
Être légèrement ivre.
Yabiante. Avu 'ne crolle.
LiTT. Avoir une crolle (une boucle de cheveux).
Vabiamtb. Avu on c6p d' solo.
LiTT. Avoir un coup de soleil.
Variahte. Fer des S avft V pavèye.
LiTT. Faire (dessiner) des S sur le pavé.
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— 212 -
FBiaOET.
Vos avez attrapé on fameux côp d' solo.
Groubiotte.
Ça, ce sont mes affaire ; si j'a bu, c'est d* mes censé.
(Dnionuif. Ji voux, ji n* poux, II, se. 3. 4858.)
Crespdi.
Taihiz-v* ; vos frtz bin ml d'aller m'ach'ter 'ne perrique.
Tatknme.
Si vos n* vis ènne avlz nin d'në ine si bonne hlr,
Vos n' dimandrlz noUe hoùye.
(Remoucbamps. Lt tav'iU Àct. % se. 5. 4858.)
Gomme ji n'a nin stu pus avant,
Tôt r timps qui j'a poirté V fisique,
Li gouvernèmint rik'nohant
M'a-st-èvoyl 1* creux d' vingt^inq ans,
Jusse li joû qui j' m'a d'né 'ne perrique !
(Alcide Pryob. Vive not$e gàre-civique. 1860.)
I prind des vôye qu'i n' kinohe nin.
I fait des S avà V pavèye.
(N. DxpRECHEUX. Comme on deut heure. Gh. 4855.)
Lille. Gomme il avot bu pus d'eune goutte,
Sans cracher su 1* bière ni I* café,
Faijant des S tout V long dé V route,
1 criot comme ein inragé.
{Chanton liUoUe, citée par Vebmessb. Clou. 4861.)
PERSIL.
2280. Li ci qui r'plante de piersin,
R'plante li prumî d' ses parint.
LiTT. Celui qui replante du persil,
Replante le premier de ses parents.
En replantant du persil, on fait mourir son plus proche
parent. (Préjugé populaire.)
2281. On sèm'reut de piersin et de cierfou podrî
ses orèye.
LiTT. On sèmerait du persil et du cerfeuil derrière ses
oreilles.
Se dit de toute personne malpropre, d'une saleté dégoûtante.
MoNS. On sèmerait du persin su s* pieau.
Il a la peau si crasseuse que le persil y germerait.
(SiGART. Dictionnaire. 4870.)
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— 218 —
PERSONNE.
2282. Gn'a pus nollii mon Stienne. (Beaurâing.)
LiTT. Il n'y a plus personne chez Etienne.
Dicton que Ton emploie pour dire : il n'y a plus personne,
c'est-à-dire Thomme est annihilé, il est réduit à l'impuissance.
Pr. fr. — Il n'y a plus personne au logis, ou simplement il
n'y a plus personne, se dit de quelqu'un qui a perdu la tête, et
aussi de quelqu'un qui vient de mourir. (Littré.)
Beauraoig. One saquoi d^amoirçant si trame dins voste esprit,
Gn'a pus nollu mon Stienne, et v's estez amanchi.
(Vermer. Les salie. 4862.)
Namur. Qwand ji ses riv'nu one miette à mi, ji rMève li tiesse tôt douc'mint, mais
pus personne es mon Stienne.
(WÉROTTE. Aurmonaquedl Nameûr. 4865.)
PERTE.
2283. Piède et wâgne c'est fré et soûr.
LîTT. Perte et gain sont frère et sœur.
On ne peut pas gagner toujours.
Pr. fr. — Il n'est pas marchand qui toujours gagne.
Perte et gain, c'est marchandise. (Loysel. Inst,, n** 405,
et Delaurière. Ibid,)
Cité par Forir. Dict.
Var. Mors. Pierte et gagne, c'est marchandise.
PESER.
2284. On n' si peûse nin.
LiTT. On ne se pèse pas.
On n'est pas impartial envers soi-même.
Cf. Nemo judex in lite suâ. — On ne peut être juge et
partie. — Nosce te ipsum.
Nivelles. On n' se pèse ni.
2285. A r longue, ine awèye peûse.
LiTT. Â la longue, une aiguille pèse (parait pesante).
Avec le temps toute chose devient fatigante.
PET.
2286. Quand on est vieux, ein pet r'tenu,
Fait ein abcès au trô du eu. (Mons.)
LiTT. Quand on est vieux un pet retenu,
Fait un abcès au trou du cul.
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— 214 -
Une iégère indisposition devient grave chez un vieillard.
Une personne âgée est plus sujette aux maladies qu'une
personne jeune.
PETER.
2287. Vaut mia peter en société que d' crever
tôt Seu. (JODOIGNE.)
LiTT. Il vaut mieux peter en société que de crever tout seul.
Il est préférable de subir un petit désagrément que d'être
exposé à un grand malheur ou dommage.
Nivelles, I vaut mieux péter in compagnie que d* crever tout seu.
2288. T'a l'heure, vos pèlïez dins Téglige èyé vos
direz qu' c'est les saint. (Nivelles.)
LiTT. Tout à rheure, vous péterez dans l'église et vous direz
que ce sont les saints.
Se dit à une personne qui cherche à endosser à autrui une
faute qu'elle a commise.
PETIT.
2289. Ni t'èware nin qu' t'es p'tit,
Ca i fait haut d'seu ti.
LiTT. Ne t'effraie pas d'être petit,
Car il fait haut au-dessus de toi.
Encouragement qu'on adresse à ceux qui, par crainte ou par
défaut d'énergie, sont disposés à abandonner une entreprise
commencée.
JoDOiGME. I fait co hont d'seur me.
Cf. Ats longa, vita brevis. Hippograte. Aph. I.
2290. 1 fât qu' les p'tit fessent leu journêye comme
les fîrand.
LiTT. 11 faut que les petits fassent leur journée comme
les grands.
Il faut travailler dès l'enfance.
2291. Les p'tit n' wâguet mâye rin à hanter des
trop grandes gins.
LiTT. Les petits ne gagnent jamais rien à fréquenter de trop
grandes gens.
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— 215 —
Il faut rester dans sa condition ; en cherchant à s'élever trop
haut, on tombe. — Ne'sois pas vaniteux dans tes amitiés.
Potentionim semper est vicinUas vitanda tenuioribtis.
(OUœ duœ, cenea et ftctilis. Faerni. Fab. XII, Lib. IV.)
Hélas ! on voit que de tout temps.
Les petits ont pâti des sottises des grands.
(LATORTAniE. Fables. II, 4.)
Nos vlx parint ont sovint dit.
Et ji creus qui c'est vraie ossi.
Qui les p'tit ni w&gnet mâye rin
A hanter des trop grandes gins.
{Paiquèye à Poecâtion dé V confirmation dé prince Châle d'OiUtremont , 1763.)
2292. Çou qu'est p'tit est ginti.
LiTT. Ce qui est petit est gentil.
Pr. fr. — Ce qui est petit est joli.
Il était très bien pris : on eût dit que sa mère
L'avait fait tout petit pour le faire avec soin.
(Alfred de Musset.)
Tatenne.
Çou qu'est p'tit est ginti ; mais qui v's a-t-i fait po l' blâmer ottant ?
(Willem et Bauwens. Let toûrctveux. Se. 3. i88â.)
PÉTRIN.
2293. Esse divins!' pétrin.
LiTT. Être dans le pétrin.
Se mettre dans l'embarras. (Acad.)
Pr. fr. — Être, se mettre dans le pétrin.
BaIwIr.
J'esteus sûr d'esse noummé, ji t'aveus lindou l' main ;
Et v'ià qu' po wâgnl d' l'ârgint,
Ti m'aband'nèye et ti m' lais dins l' pétrin.
(Àlcide PRYOR. Lijama det qwatte nation. i869.)
Nabcbe. On bon ami s' mette es colère,
Qwand on v' voul flanquet d'vins l' pétrin.
(Alexandbe. Upichon d'avril, II, se. li. 1858.)
Chahlbroi. Gêuque.
Tu vois bin, Toinette, à que sauce qu'on vouret m'arringl ; surtout n' mé lâche
né dins l' pétrin ou c' que j' sus jusqu'au d'seus de l' tiesse.
(Bermus. V malade Sainl-Thibau. 1, se. 40. 1876.)
MoHS. Nais par ein bieau jour, la-t-i pas qu'ein d' ses fieu s' met, comme on dit, ,
dins r pétrin, in répondant pour un d' ses plus grands ami ; i fouloi cracher j
dix mille franc. * (Letellier. Arm. de Mons» 1864.) j
Mors. El mau bauclé flér, i raconte
Que dins l' pétrin i vos a mis ; j
I vos léye là avec vo n' honte.
Et s'in vante à tous ses ami.
(J.-B. Descamps. El sermon d'ein bra/e ouvrier. Gh. 1881.) I
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— 216 —
Baptisse.
Tournai. El tout cha, ch*est de 1* feaute k les innochints d' parint : i s' mettent
dins l' pétrin jusqu'au cou pou leu fille faire toilette.
(Achille ViART. Ein mariache à NoUr-Dame. 1893.)
Lille. Mais qu*eane affiiire leu tourne l' tiette.
Et les mett' dins V pétrin,
I s* diront j*ai vu à m' femiette,
Eune aragni eh' matin.
(Desrousseaux. Cham. liHolêei, 18tf7.)
Variante. Esse es r pôle.
LiTT. Être dans la poôle.
Yerviers. Mais vMà qu'on brait c'est I* vache qui vêle,
Et vos v'Ia-t-èco 'ne fèye es l' pôle.
(Pire. Qui pauve tort qui et eue elntl. Chanson. i884.)
Variante. Esse di Flande.
LiTT. Être de Flandre.
Être très embarrassé, ruiné, perdu.
L'aute égftrmint ftreut stu d' Flande,
Areut dansé l' môme sarabande,
Si di s' papa li gros fessArt,
Ni II aveut siervou d' rempftrt.
(J.-J. Hanson. U Hinriadê travesièye, Ch. II, 4780.)
Il est d' Flande» i n' sftreut pus payt.
(FORIR. i>ici.)
Origine. M. Arthur Dinaux, dans les Archives historiques
et littéraires du nord de la France et du midi de la Belgique
(3* série, tome If, p. 416, 1851), donne l'explication suivante
de cette expression devenue proverbiale :
ft Cette expression veut dire être perdu, être coulé, tombé
en déconfiture, se mettre en déroute. Cette façon de parler doit
dater d'une époque où les habitants de la Flandre, après leur
grande prospérité, et même un peu à cause de cela, en vinrent
à se révolter contre les gouvernants, puis à être châtiés si
rigoureusement par leur souverain mattre, qu'il n'y avait pas
alors à se vanter d'appartenir à la Flandre. Les troubles de
religion de la seconde moitié du XYI* siècle, durèrent si
longtemps dans ces contrées et amenèrent tant de saccage-
ments, de pillages, de réactions et d'exécutions, qu'on peut dire,
à juste titre, par synonymie, être malheureux et être de
Flandre, Depuis longtemps, néanmoins, cette expression a
cessé d'être vraie ; ce n'est que comme souvenir du passé que
nous la reproduisons en 1 expliquant. »
Il en fbt quitte à bon marché»
Car si Guise un mot eut lâché,
Le pauvre Sire etoit de Flandre,
Mais la fuite il lui laissa prendre.
{Fougeret de Monbron, La Henriade travestie. Ch. III. 4766.)
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— 217 —
2294. Fer Sainte-Marèye es l' met.
LiTT. Faire Sainte-Marie dans le pétrin.
Allonger le brouet, mettre trop d*eau dans un ragoût, dans
une décoction. — Cf. Bain-Marie.
Cité par Forir. Dict.
PEU.
2295. On pau c' n'est nin grand choi,
Mais deux pau fet 'ne saquoi.
LiTT. Un peu n'est pas grand'chose,
Mais deux peu font quelque chose.
Un peu répété plusieurs fois fait beaucoup.
(FORIB. Dict.)
Vabiante. I n'a ni pau ni trope, mais vàt ml trope qui pau.
2296. Ni pau ni gotte.
LiTT. Ni peu ni goutte.
Pas du tout.
Pr. fr. — Ni peu ni prou (ni beaucoup).
tateiwe.
Louktz, i n'a co hoùye ovfé ni pau ni gotte.
(Remocchamps. LisavUU Act. I, se. 3.)
2297. Pichotte à migotte.
LiTT. Peu à peu, petit à petit.
Se dit des gens qui ne font presque rien, qui travaillent
lentement.
On fait peu à peu sa fortune, sa maison. (Acad.)
Pr. fr. — Petit à petit, l'oiseau fait son nid.
Vos V* riUvrez tôt seu,
— Toi grettant, kerpinant à v' dihàssl les deugt,
A r'jonde les deux coron, à pichotte k migotte.
(Thirt. Ine cope dt grandiveux. i859.)
Beûre pichotte à migotte. (Litt. Sirour,)
(Remacle. Dictionn.),
I houma l' bire à p'tits gourgeon et s* kipagn'ta pichotte à migotte.
(Magnée. BaitrU i865.)
Vabuhte. Miette à miette.
Vabiahte. Loukiz, comme il a magn'té cisse trlhe là pichotte k mijotte.
(FORIR. J>ict.)
Vabiante. Tôt ramassant di filogue à migotte.
{Axovri,BulL 1870.)
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- 218 -
YARiAifTE. Ine gotte, ni pus ni mon, on 'nnte beut treus on qwatte,
Ine ftute joû cinq ou sthe, pus tftrd i iftreut 'ne jatte.
Et d* fligotte ft migotte, on s' mette si bin so l' ton.
Qu'es r pièce di prinde on verre, on V beûreut ft posson.
(Delàrge. Ine copenne conu Ut pèk^uux. 4863.)
Yar. Malhedt. Picotte à minnotte.
(VnuBRS. Dlct. wallon-frtmçaii, 1793.)
Namur. Mais aujourd'hu les èfant
Voinu roter comme les grand,
Picotte à migotte,
Allans
Picotte A migotte.
(WÉBOTTE. Choix de ekaruons wtUlonnet, 4860. 3« éd.)
JoDOiGicE. Nosse peteu spaagn'mauye se vude flegotte à megotte, et dire que
faut tant gretter po spaurgnt.
PEUR.
2298. Li ci qu'a pus d'ine sogoe enne a deux.
LiTT. Celui qui a plus d'une peur en a deux.
Ou:
L' ci qu'a deux sogne enne a pus d*eune.
LiTT. Celui qui a deux peurs en a plus d'une.
Ne nous exagérons pas les dangers que nous courons.
JALBAT. TmODÔBE.
Et ci qu'a pus d*one sogne enne a deux, ci qui n'a nolle femme deut esse & cou
et à r tiesse di tôt.
(Xhoffer. Les deux toroche, I, se. S. 4864.)
PIE.
2299. Les coirbà n' vont nin avou les aguesse.
LiTT. Les corbeaux ne vont pas avec les pies.
Les différents caractères ne s'accommodent pas.
Yab. Verviers. On n'a mftye vèyou one aguesse avou à crahau.
Var. Malhedt. On n' veut jamais on mohon avou on canftrt.
2300. C qui chait, c'est Tagasse qu'el chtt.
(Nâmur.)
LiTT. Ce qui tombe, c'est la pie qui le chie.
Il ne faut pas compter sur ce qui peut tomber du ciel,
c'est-à-dire sur la providence, le hasard.
Var. JoDOifiNE. Ce qu' toume d*au ciel c*est Taronde qu*el chtt.
2301. I poch'têye comme ine aguesse so des
chaudes cinde.
LiTT. Il sautille comme une pie sur des cendres chaudes.
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— 219 —
Se dit par dérision d*une personne qui se donne beaucoup
de mouvement et qui affecte une démarche sautillante.
GÈBA.
Lu... adlez lu... c*68t-st-àhèye à comprinde.
Il est comme ine aguesse qu'est so des chaudes cinde.
(Kemovchamps. Let amour d'à Gèrd. II, sc. 6. 1875.)
N AHUB. 1 sautelle comme one agasse sus des chaudes cinde.
2302. Trover Faguesse es V niaie.
LiTT. Trouver la pie au nid.
Pr. fr. — Prendre la pie au nid. — Il croit avoir trouvé la
pie au nid.
(OUDDC. CurioiliexfrançoUet. 4640.)
c Se procurer un grand avantage, faire une découverte
importante. »
(QmTTABD. D/ci., p. 509.)
c Être au nid la pie, c'est-à-dire au plus haut degré d'éléva-
tion de fortune, parce que la pie fait toujours son nid à la cime
de Tarbre le plus élevé. »
PIÈCE.
(/d. ibid.)
2303. Vàt mt des pèce qui des tr6.
LiTT. Il vaut mieux des pièces que des trous.
Pauvreté vaut mieux que désordre.
Vabiaite. Vàt mt mette pèce so pèce qui d' lèyt des trô.
Mabche. I yaut cint cAp ml V pèce qui V trô.
JoMiGiiR. Vaut mia one pèce qu'on trô.
KrreuBs. Vaut méieu daller à pièche qu'à trau.
SADrT-QoKRTDl. I YCUx miux eine pièche qu'ein treu.
2304. Mette li pèce à costé de trô.
LriT. Mettre la pièce à côté du trou.
Employer, pour remédier à quelque chose, un autre moyen
que celui qu'il faudrait. (Acâd.)
Pr. fr. — Mettre la pièce à côté du trou.
Mettre Pemplâtre près de la playe.
(Prov, de Bouvellei, 153i.)
Cité par Forir. Dict.
CoHDRez. Ont-i leu poche trawèye,
I vont, comme des b&bô.
Fer r'meite ine pèce, habèye.
Tôt à costé de trô.
(Damoiseaux. Li vèye di Craquestfoirt. i871.)
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— 220 —
2305. C'est-st-ine pèce foû di m' char.
LiTT. G^est un morceau hors de ma chair.
C'est une chose que je donne, que je cède, que j'accepte
à regret.
Variamti. r/est-sUon bal dint foû di m* boke.
2306. Il a todi V pèce po mette â trô.
LiTT. II a toujours la pièce pour mettre au trou.
Il a réponse à tout, on ne peut le surprendre, le confondre.
Pr. fr. — On ne peut le prendre sans vert.
Mais, tôt qu'elle ni mftquahe nin sovint d'ine pèce à mette k trô, li toûrmètène
11 rindéve po V moumint l' tiesse comme èmacrallèye.
(Magnée. BaUH. 1865.)
Namur. Obi, ohi ; les commère ont todi V plce po mette au trô.
(Bkbthalob. Cwangt et métPcin. Se. JS. 1S89.)
MoNS. U a toudi 'ne broque k mette & trô, — Il a 'ne broque po stouper tous
les trô.
Vak. Nivelles. Le roi.
Et s' n' infant la a toudl l' broque à mette an trô.
(WiLLAME. El route de Saint-Ernelle. I, se. 4. 1889.)
2307. Si r'nettl d' laides pèce.
LiTT. Se nettoyer (avec) des laides pièces.
Employer pour s'excuser des raisons mauvaises, inadmis-
sibles. — User de subterfuges.
2308. Si remette di laides pèce.
LiTT. Se raccommoder de laides pièces.
Employer pour sortir d'un mauvais pas un moyen pire que
le mal. S*embourber de plus en plus, aller de mal en pis.
Tôt 'nnès volant fer pus, on s' crèvinte 11 stoumack»
On tome jus po 'ne hapèye, on s' pout fer rascoyt ;
Sovint, di màlès pèce, on-z-est r'mettou so pld.
(Tbirt. Ine eope di grandiveux. 1859.)
Var. Marche. Ji m' rapaplenne di vies pèce.
2309. Pèce cangèye, pèce alouwêye. (Marche.)
LiTT. Pièce changée, pièce dépensée.
On est vite entraîné, la petite épargne est difficile.
Cf. Il n'y a que le premier pas qui coûte.
JoDOiGNE. Pice èdamée, pice dispinsée.
2310. Esse près d' ses pèce.
LiTT. Être près de ses pièces.
Etre mal dans, ses affaires, avoir peu d'argent. (Agad.)
Pr. fr. — Etre près de ses pièces.
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— 221 —
2311. Esse à ses pèce.
LiTT. Etre à ses pièces.
Etre établi pour son propre compte.
Pr. fr. — Travailler à ses pièces, à la pièce.
Etre payé à proportion de l'oavrage qu on fait.
PIED.
2312. I n' fât màye mette à ses ptd çou qu'on tint
à ses main.
LiTT. Il ne faut jamais mettre à ses pieds ce que Ton tient
dans ses mains.
Il ne faut pas se dépouiller de ses biens avant sa mort# —
Il ne faut pas gaspiller son patrimoine.
Pr. fr. — Fol est qui jette à ses pieds ce qu'il tient en
ses mains.
(Adage» françoii. XVI* siècle.)
L\ vilains dist trestout stns glose :
Cil ki gete as pies la chose
Que il puet à ses mains tenir,
On ne devroit pas consentir,
K*il abilast entr'autre gent.
(U romant des aventures Prejui, XIII* siècle.)
Cité par Forir. Dict.
Mabchb. Rin d' sur, ni mets devins aucun timps,
A tes pld, eu qu* t'as d*vins tes main.
(AUXAMDRB. P*tit eoriu 1860.)
Nivelles. 1 n' faut jamais mette à ses ptd c* qu*on U dins ses main.
Mous. N' jettez jamais à vos pied c' que vos avez à vos main.
2313. Il a les pîd eût. (Namur.)
LiTT. Il a les pieds cuits.
Se dit d'une personne qui ne peut se déterminer à se mettre
en mouvement pour améliorer sa position ; qui ne veut pas
quitter sa maison pour en occuper une autre plus convenable.
On dit de celui qui laisse tomber à terre, par maladresse ou
par inadvertance, un objet fragile, qu'i/ a les mains cuites.
Variante. Il a les main cûte. (Fobir. DUl)
JoDOiCNE. Il a des moain de stoffé.
TouBHAi. Avoir des main d' bûre.
2314. Si vos 11 d'nez on pîd, i v' prindret T jambe.
LiTT. Si vous lui donnez un pied, il vous prendra la jambe.
U abuse de la liberté, il étend la permission qu'on lui
accorde. (Agad.)
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— 242 —
Pr. fr. — Si on lui donne long comme le doigt, il en prend
long comme le bras. — Donnez-lui un pied, il en prendra deux.
(OUDiIf. CuriatitesfrançoUes. 4640.)
Laissez-leur prendre un pied chez vous.
Ils en auront bientôt pris quatre.
(LATONTÀiin. La lice et sa campagne.)
I fftt esse ossi sot qu*ine lampe,
Po-z-obligl des gins, bon seurmmt po hagnt ;
Vos pinsez n'avu d'né qu'on pld,
II ftront bin vite hapé T jambe.
(Bailleux. Li lèhe et s* camarade, Fftve. 1881.)
Jeannetti.
^ Les galant, mi pauve mère mi Ta cint fèye précht,
I prindet todi V jambe qwand vos les y d*nez V ptd.
(Delchef. U galant dé l'tfèrvante, I, se. 9. 1857.)
Ji dtreus bin des feumme, comme mi mononke Papy,
Elle happet vite li jambe qwand on Ts y donne li ptd.
(Salhe. Ine feumme qu'ennès vâi deux. Se. l**. 1876.)
Variante. Jacûu*iiikt.
Ca sovint *ne feumme a V diale es V tiesse,
Si v' 11 d'nez l' main, elle happe li bresse.
(Henault. U maltgnant, I, se. 1. 1780.)
Var. Marche. Si to donne on deugt d* dreut sor ti,
On-z-ès pidret tote suite on ptd.
(àlexaudrb. P*t(t eortt. 1860.)
Var. Jodoigne. Si v* 11 donnez on doigt, i pedret tôt r brès.
Nivelles. Si vos U d*ner ein pld, i vos perdra r jambe.
Var. Nivelles. Le Roi.
Anyourd'hu c'est des pois qu'i d'mandent, demain i leu faura des fève, eyé V cieu
qui caresse el ptd, est bl rate arrive s'qu'au gniou.
(G. WiLLAios. El rouse de Salnte-Emelie. I, 8C. 3. 1889.)
SoiGiOES. Lachie leu pinte ein pié chez vous, i ddront bltot pris quate.
Moifs. Z'infant, vos reconnaîtrez fin bié.
Pus d'enne nfttton qui leus ersembe ;
Aujord'hui, baillez leu vo pié,
D'main t verront réclamer vo gambe.
(Leteluer. El niche èyi «* vitenne. Fauve. Arm. 1863.)
Mous. Si il a r malheur dé li layer preinde ein pied aujourd'hui, demain elle
prennera n' gambe.
(Letellier. Àrmonaque dé Mont. 1865.)
Bourgogne. Vos an écode-t-on d'ein doi
Je velon Faune tote frainche.
(Bernard de la Monnote. Noei Borgnignon, 1700.)
Bàsse-âllehagne. — Wenn man ihm einen Fingerbreit
lâsst, so nimmt er den ganzen Arm (vrall. T jambe).
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2315. Aveûr on pld d'vins li slrî.
LiTT. Avoir un pied dans l'étrier.
Etre prât à partir ; il signifie aussi : commencer une carrière,
une profession; être à portée d'avancer, de faire fortune.
(ÂCAD.)
Pr. fr. — Avoir le pied à l'étrier, dans Pétrier.
Cité par Forir. Dict.
I gn'eime a mdme, qu'i n' At qu'on pau d'adresse,
Po mette so V c6p ses deux pld dWins li strl.
(Saub. Li chant dê$ mdvai tujûL 187 .)
VnTBis. Castok.
On pout monter pus haut.
Lu R'HAU.
Mais c'est por là qu'on k'mince,
Comme on dit, c'est-st-aveùr ô ptd duvins lu strl.
(iBOFTEi. UêbUue. 1, se. 15. 18K8.)
Makciii. Voià qu' j'avans nosse ptd ôs strl,
Caracolans comme on cabri.
(ÂLCXAiiDU. PUlt eorti, 1800.)
NrriLUS. Awèr 1* pld dins Tétrier.
JoDOKiiB. On pld dins le strevlre.
(Ed. EnENicB. Titre d'une comédie. 1889.)
2316. 1 fftt s'tinde ses pid sorlon ses Itçou.
LiTT. Il faut étendre ses pieds selon ses draps.
Il ^e faut pas vouloir sortir de sa position. — Il faut agir
suivant le rang qu'on occupe. — Chacun connaît ses conve-
nances.
Mors. Don Qoicbotti.
Tu ne crois donc pas k la parole d'un chevalier !
SAN€B0.
Si tût, si ftit ; mais chacun sHind ses pied suivant ses drapyj' n'ai.nié Wsantë
d* fier, ni *ne bourse sans fond.
(Lbtelueb. Artnonaque dé Motu. 1850.)
Cf. Lafontaine. La grenouille qui veut se faire aussi
grosse que le boeuf.
01 raves dire sovent :
Ki haut monte de haut descent,
Froit a le pié ki plus Testent
Ke ses covretoir n*a de lonc.
(Théâtre fronçai» au moyen-âge, XUI« siècle.)
L'homme au pantalon trawé a beau dire :
J' n*&reus polou m&ye rintrer es V houyire.
J'aime li grand air, ji n' sâreus m' racrampi.
(Curé Du Vivier. U pantalon trawé, 1841.)
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— 224 —
Nous sommes bien souvent forcés de nous plier aux
circonstances.
Vàr. Mons. I faut toudi retinde ses pied sMon ses drap.
Frameries. I faut s'tinte ses pie k Tav'nant d* ses drap.
Namur. On stind ses pld suivant ses drap.
Nptelles. I faut s'tinde ses pld sûvant ses drap.
JoDOiGNE. I n' faut jamais stinde ses pld pe Ion qu' ses leçou.
2317. Pîd foû, pîd d'vins.
LiTT. Pied dehors, pied dedans.
J*ai fait un marché au hasard, sans calculer la perte ou le
profit qui en résultera. — En bloc, par aversionem.
Cité par Forir. Dict.
AchHer pld foû, pld d*vins.
(Rehacu. Die/. 4839.)
2318. Tinir bon Diupol' pld.
LiTT. Tenir le bon Dieu par le pied.
Etre certain de réussir, d'obtenir ce qu*on souhaite.
Pr. fr. — Croire tenir Dieu par les pieds.
Eprouver une vive satisfaction dont on s'exagère le sujet.
(ACAD.)
TatI.
Ah ! po c' c6p là, Marèye,
Nos Vnans r bon Diu po l' pld
(Remouchaiips. Tâtt V perriqut. H, se. S. i886.)
Verviers. Oh ! po e* côp Ift, Thiodôre,
Vo-t-là bin èlahl,
Avou r femme quu t'adore.
Tu lins r bon Diu po V pld.
(H .4. Raxhon. Chamon de noce, 1888.)
Nivelles. Téni r bon Dieu pas les pld.
Mous. « Quand elle tié s* galant, elle pinse teni r bon Dieu pas les pied. »
Le même dicton existe à Liège :
c Qwand elle tint s' crotté galant, elle pinse tini V bon Diu po V pld. >
(SiCABT. Dict. i870.)
2319. N' sa vu so que pîd danser.
LiTT. Ne savoir sur quel pied danser.
Ne savoir quelle contenance tenir, ne savoir quel parti
prendre. (Acad.)
Pr. fr. — Ne savoir sur quel pied danser.
Ji n' ses pus, r diale m'èvole, so que pld fôt danser,
S' on fait chanter Crahay, c'est sûr po V fer kwinkser.
(Alcide PRTOR. On fameux rècipièwe, i866.)
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— 225 —
Sins trop sava so que ptd danser, i s* rimetla à roter à l'avtr.
(Magnée. Li cren*quint de prince âbhé di Stâv'Uû, i867.)
Variante. Vèyez-v', li grand hit& ? I n' sét so que ptd foler.
(Remacle. Dlctlonn,)
Variante. Çoo qn'esteut marqué chai, esteut Ube à Vervi,
Vos n' savlz jam&ye bin so que pld qu' vos rottz.
(Thirt. Moirt dl Voctroi. 4860.)
Varunte. J*a s'tu traitl di vénèlin, di napal, di bablame et d* crawé pèloye, et
ji n' ses pus so quelle jambe danser avou zel.
(Peclebs. InecrapautesH v'platt. 1877.)
Marche. Qwand on walte ainsi su l' costet.
C'est qu'on n' sét su que pld danset.
(Alexandre. PUU cortt. 1860.)
Nivelles. I n' sait su que pld danser.
JoDOiCNE. Ji n' se seu que pld danser. — Ne soyeu que pld va d'vant.
BoRiNAGE. Il a enne soixantaine d'année, lé paufe Louis XVI n' savo pu su quoi pied
danser ; on V saquio à ite à dia.
(Armonac du Borinagê in patoit borain. 1849.)
2320. Aveûr les qwate pîd blanc.
LiTT. Avoir les quatre pieds blancs.
Etre entièrement libre de ses actions, n'en devoir rendre
compte à personne.
Jalhat. Thiodôre.
Vos avez les qwate pld blanc à c'ste heure.
(Xhoffer. Les deux toroche, II, se. 14. 186S.)
MoNS. Toudi à bon compte, su c' temps-là, j'ai lés quatte pied blanc, et jUn profite
comme di jusse.
(Letellier. Ai-monaque dé Mon». 1849.)
Cf La vieille chanson, citée dans le Voyège di CMud fontaine.
Noste ftgne aveut les qwate ptd blanc,
Et les orèye à l'advinant
Et Tâne de Margoton.
Notre &ne avait les quat' pieds blancs,
El les oreilles en rabattant...
2321. 1 n' si mouche nin do pîd. (Namur.)
LiTT. Il ne se mouche pas du pied.
C'est un homme habile, intelligent, ferme. (Acad.)
Pr.^fr. — C'est un homme qui ne se mouche pas du pied. —
Ce n'est pas un homme qui se mouche du pied.
On Rajoute] quelquefois, ironiquement: On le voit bien
à sa manche.
15
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— 226 —
Certes, Monsieur Tartuffe, à bien prendre la chose,
N'est pas un homme, non, qui se mouche du pied.
(MouÈRE. Tartuffe, II, se. 3.)
Namur. I falieuve voie les que lapin,
Et s*is avainne belle maille,
C'esteuve des francs luron.
La faridondaine, la faridondon,
Et qui n' si mouchaSne nin do p!d,
Biribi, etc.
(Wérotte. Choix de chatuont u*aUonneê, i860. 3« éd.)
Gharlbboi. L* barbouyeux vos fout tertous d* dins,
In vos mostrant ça su s'n enseigne
Eyèt d* vire ça, gn'a d' quoi esse anoyeux
D' sét qui c' n'est né du pld qui s' mouche,
Gn'a de 1' raiso qu' nos s' rint aud'zeu
Si nos plint nos chèrvi d'ène bronche.
(Bernus. U lion qu'attrape este pile. Faufe. 1873.)
Bale. Ai le voi dau in trône s'assieté le premié.
Ai traissé bin qu'ai ne se motché pa dé plé.
(Raspellier. Les panies (paniers). Poème en patois
de l'ancien évèché de B&le. 4736).
2322. Mette six pid à on mouton.
LiTT. Mettre six pieds à un mouton.
Chercher noise, chicaner, donner de mauvaises raisons.
Pr. fr. — Chercher à quelqu'un des poux à la tête.
Spa. Nosse magistrat est binbureux
Il a on poète k gage
Qui fait des vers comme on pondeu.
Qui prind on ch'vau po 'ne vage.
1 met six pld enne on mouton.
La faridondatne, etc.
{Chanson patriotique, i787. Rec, BoDT.)
2323. Quoiri six pld ènne on mouton.
LiTT. Chercher six pieds en un mouton.
Vouloir tirer d'une chose plus qu'elle ne peut fournir.
Pr. fr. — Chercher cinq pieds à un mouton.
Chercher cinq pieds de mouton où il n'y en a que quatre.
(Adages françois. XVI» siècle.)
Chercher ce qu'on ne peut trouver. (Littré.)
Mais çoucial ni fait nin vosse compte,
Quoiri six ptd d'vins on mouton,
C'est trop jftser po n' dire rin d' bon.
(Salue. Vhomme qui n'est jamdye contint. Gh. 487 .)
A r Un [r bouteù-foù vèyant qui demander pus ci sèreut quoiri six pld enne on
mouton, fat Taccoird po vingt griffon.
(Magnée, faitri, 486K.)
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- 227 —
JALHAY. MATHt.
Volà one belle, eisse lalle,ft moumint d'aller à l'ftté, vouleûr quoiri six pld enne on
moaton,* Uihoz-v' don.
(iHOFFKB. Let deuxtoroche, I, se. 6. 486i.)
Var. JoDOiGNK. On qwlre quëque fèye cinq rowe à on ch&r.
2324. Aveûr on pld d' nez.
LiTT. Avoir un pied de nez.
Éprouver la mortification de ne point réussir dans une affaire
qu'on avait entreprise. (Agad.)
Pr. fr. — Avoir un pied de nez. — En sortir avec un pied
de nez.
Cité par Forib. DUA.
Et quand ils sont enchaînez.
Vous leur faites un pied de nez.
(SCABHOM.)
Varuvtb. Va Tamor di e* disterminé,
Aret, ji t* jeûre, pus d* six pid d* nez.
(Hamson. Li Luctadeèsven Hgeott, Ch. V. 4783.)
MOHS. Êyèt r pied d' nez qu'a poussé au malte de l' vaque, li qui moque si
Yolontiers d's aute.
(Lbtellier. Armonaque dé Mon$, 48ttd.)
V. QuiTARD. Dict., p. 553.
2325. 1 n' si laîreut nin foler so Y pîd.
LriT. Il ne se laisserait pas marcher sur le pied.
Il ne se laisserait pas insulter.
Il ne faut pas lui marcher sur le pied ; se dit d'un homme
susceptible, qu'il est dangereux de choquer. (Agad.)
Cité par Forir. Dict.
2326. Mettre ftx pld de bon Diu.
LiTT. Mettre aux pieds du bon Dieu.
Laisser à Dieu le soin de faire justice. — Se résigner.
Pr. fr. — Mettre une injure, une disgrâce, mettre son
ressentiment aux pieds de la croix, du crucifix.
Souffrir patiemment une injure, une disgrâce, en faire
le sacrifice à Dieu, pardonner pour l'amour de Dieu à ceux qui
nous ont offensés. (Agad.)
2327. On sint là qui V pîd strind.
LiTT. On sent là où le pied est comprimé (étreint).
« Il y a des peines secrètes qui ne sont connues que de ceux
qui les éprouvent. 9 Quitard. Dict,, p. 654.
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— 228 —
Pr. fr. — Chacun sait où son soulier le blesse. — Vous ne
savez pas où le bât le blesse.
Orig. V. QuiTARD, /. c.
Veryicrs. Ah ! rawaurdez, vocial wisse qun l' pld strind.
(Pire. Uure à M, Mathieu. i884.)
Malmedt. On sint tortos wisse quu V pld strind.
2328. L* côp d' pied du baudet. (Mons.)
Lttt. Le coup de pied de Tâne.
LMnsulte qu'adresse l'homme lâche ou faible à celui dont il
n'a plus à redouter le pouvoir ou la force. (Agad.)
Pr. fr. — Le coup de pied de Tâne.
V. Lafontaine. Le lion devenu vieux.
Mons. Des annonce du temps à v'ni conte les losse d'Inglais... quand il ont foutu
r côp d' pied du baudet à Tarmée française ëyet à l'armée berge, ou-ce qu'ein saudart
tout seu vaut dix Inglais.
(Letelucr. Àrmonaque dé Motu. 18K9.)
2329. Si sègnî di pld et d' main.
LiTT. Se signer (faire le signe de la croix) du pied et de
la main.
Faire de grandes démonstrations de piété.
JoooiCNB. Se signl avou s' pld.
2330. Avu pld et main.
LiTT. Avoir pieds et mains.
Avoir tout ce qu'il faut pour réussir. — Être achevé (en
parlant d'une affaire).
Variante. Fer d' ses ptd et d' ses main.
Cf. Travailler de pieds et de mains. — Avoir bec et ongles
(être en état de se défendre, unguibus et rostro).
Et elle fèrit si bin,
Di ses pld et d' ses main.
Qui vola r marcotte qui II donne
Li liberté»
De r qwitter.
(Debin. Lichawe-torit et les deux marcotte, Fftve. 4881.)
Namur. Li pauve mayeûr avait tant fait d' ses pld et d' ses pogne quMl avait fini
pa décider on minisse k v'nu présider li grande cérémonie.
{Aurmonaque de V marmite, i889.)
Charleroi. Toinette.
Léylz-m' fer, ji m* vas jouer des pld èyét des main pou vos chiervi.
(BfiRHOS. V malade St-Thibau. l, se. iO. 4876.)
Malmedt. Fer d' ses pied et d' ses main.
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2331. Côp d' pîd d' cavale ni blesse mâye li roncin.
LiTT. Coup de pied de jument ne blessé jamais Tétalon.
On doit prendre galamment toutes les malices du beau sexe.
(FORIB. DM.)
Pr. fr. — Jamais coup de pied de jument ne fit mal à
un cheval.
EsPAcm. Goies de yeque amores para el rodn. (Ruades de jument sont amour
pour le roussîn.)
2332. Les p'tits ptd fet de ma âx grand.
LiTT. Les petits pieds font du mal aux grands.
Se dit d'une femme qui est en mal d'enfant. (Littré.)
Pr. fr. — Les petits pieds font mal aux grands.
Les petits pieds luy font mal.
(Oddin. Curioiite* françoUet, 1640.)
Cité par Forir. Dict.
2333. Avu bon pîd, bon oûye.
LiTT. Avoir bon pied, bon œil.
Se porter bien, être dans toute sa force ; être vigilant,
se tenir sur ses gardes. (Agad.)
Pr. fr. — Avoir bon pied, bon œil.
Cité par Forir. Dict.
II a bon ptd» bon oûye et n*est nin asmatique.
Il est p'tit mais stokesse^ vigreux et énergique.
(J. Lahate. Portrait de P, 1879.)
Si v's estiz estronpl, comme on 'nnès veut tant hoùye,
Ji y* pardonnVeut, mais quoi, v's avez bon pld bon oûye.
(Remouchamps. Les deux voitin, 1876.)
Mais po 1* troquette d'ami, qui nos fiestans l' joû d'hoûye,
G'est-st-ine tote au te affaire ; ca, si vos nos qwiltez,
G' n'est nin qu'âyesse lèyl d'avu bon pld bon oûye.
C'est qu'on pus grand thé&te va les r'çûr po chanter.
(I. Dort. Couplets d'adieu. 4879 )
Jalhay. Bièth'mé.
Quoiquu vos ftylhe co bon pld bon oûye, vos n' sàrlz tofer durer.
(Xhoffeb. Les deux soroche. I, se. IS. 1861.)
Namur. J'aime bin mia fumer m' pupe, aller jouer à l' couye,
Âvou ça, vèyoz bin, on aude bon pld bon oûye.
(Demanet. Oppidum Aluaticorum, 1843.)
Namur. Po-z-aller couair tos ces-t-i là,
I faut bon pld bon oûye.
(Wérotte. One rouffe des forchu, 1867. 4eëd.)
2334. Ermette su pld su fouche. (Charleroi.)
LiTT. Remettre sur pied, sur fourche.
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— 230 -
Être sur pied, guéri, rétabli ; ce remède Ta remis sur pied.
(LiTTRÉ.)
GHÂlLfiBOI. AlGAH.
EU« m*a vrftimint mettu tout haure dé mi, et i faura co pus d'huite med'cine èyèt
ne douzenne dé lavement pour m'ermette su ptd, su fouche èyèt m' rapaupii.
(Berhus. U malade St-ThibauAy se. 9. 1876.)
2335. On n'a jamais les ptd pus à l'auge qui dins
des vîx soler. (Nâmur.)
LiTT. On D*a jamais les pieds plus à Taise que dans de vieux
souliers.
Quand on se sert beaucoup d'une chose, on s*y habitue et on
n'en ressent plus les désagréments. L'usure d'une chose
fait disparaître les angles.
2336. Mette ses pîd d'vîns des streuts pasaî.
LiTT. Mettre ses pieds dans des sentiers étroits.
Fréquenter des gens de moralité douteuse, dont les manières,
réducation ou l'instruction ne sont pas en rapport avec celles
qu*on a reçues.
2337. l 'nne àret les pid chaud. (Malmedy.)
LiTT. Il en aura les pieds chauds.
Il s'en souviendra, il en sera puni avec le temps, il s'en
repentira.
PIERRE.
2338. Fer d'ine ptre deux côp.
LiTT. Faire d'une pierre deux coups.
Venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter de
la même occasion pour terminer deux affaires. (Acâd.)
Pr. fr. — Faire d'une pierre deux coups.
Mutoi s'apinse-t-i, frè-je dMne pire deux côp :
Li dame de 1* mohonne ainsi qui l' siervante
Ëstlt tote deux jône, pot'lèye et rossiante.
(BBaRE. Let deux moffe. Conte. BuUettn de 1860.)
Ji fa d*ine ptre deux cAp, i m' dintt leus ovrège et des bons eonsèye.
(Salme. Tontre et blouwet. Préface. 1878 )
Veryiers. Li valet qui v' hôbite,
S*i est assez tourciveux, fret du lu paye et qwitte
Çu sèret dobe mariège et s' frans 'ne d'one pire deux côp.
(Poulet. Ufoyan èterré. 1859.)
Basse- Allemagne. — - Mit einer Klappe %wei Fliegen
schlagen.
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- 231 -
2339. Jeter des pire es s' jardin.
LiTT. Jeter des pierres dans son jardin.
Faire devant quelqu^un des railleries couvef tes, des plaintes
détournées, des reproches indirects, avec Tintention quUl se
les applique. (Acad.)
Pr. fr. — Jeter des pierres dans le jardin de quelqu'un.
Orig. V. QuiTÀRD. Dict,, p. 471.
« Allusion au Scùpélisme, crime de ceux qui jetaient des
pierres dans la terre d'autrui, pour empêcher de la cultiver. »
Divant qui vos m* qwittez j'a co treus mot à v* dire.
Vos avez es m' jftrdin voloa jeter ine pire.
(Thiat. Ine cope di grandiveux. 4859.)
JÔSCPR.
Eco 'ne pire es m' j&rdin, pètez so l' bidon.
(Willem et Bauwehs. U galant dà Fifine. Se. 3. 4889.)
Mors. I n* fait nié bon d* trop rire aux dépeins dés aute ; parqaé si vos avez vo
plaisi k jeter des eayau dins l' gardin d' vos voisin, i faut vos attinde k recevoir,
ein jour ou Taute, ein pavé dins l' votte.
(Letelueb. Armonaque dé Mont, i85d.)
2340. Trover des pire es s' vôye.
LiTT. Trouver des pierres dans son chemin.
Trouver des empêchements, des obstacles à ce qu'on a
dessein de faire. (Acad.)
Pr. fr. — Trouver des pierres dans son chemin.
PiRSON.
Poquoi rattinde qu'i seùye si tard, po v'ni mette des pire es V vôye ?
(Salue. Qwttte po qwitte. Se. 6. 1878.)
Nakur. On n* metteuve pont d' pire didins s' vôye,
G'esteuve one ftesse dins tôt r pays.
(J. Couoit. Songe d'en français, Ch. 486S.)
JoDOiGiiE. I a yeu one pire es s* vôye.
Var. Malmedt. Mette des hamme èsè monstal. (Âflkires.)
Basse- Allemagne. — Einem einen Stein in den Weg legen.
2341. I n'y a nolle pire qui n' vègne à V senne.
LiTT. Il n'y a aucune pierre qui ne vienne à la sienne (à sa
destination).
Chaque chose trouve son emploi.
2342. I fàt lèyî V pîre wisse qui Charlemagne
l'a planté.
LiTT. Il faut laisser la pierre où Charlemagne l'a plantée.
II faut laisser à chacun le sien. — On doit se soumettre aux
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— 232 —
arrêts de la justice, aux décisions de l'autorité. — Tout est
pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles
{optimisme).
Obs. Il existe dans le pays de Liège une tradition légendaire
qui fait remonter à Charlemagne Torigine des institutions
concernant l'état de la terre.
{Dans un cabaret de Louveigné.) « Plusieurs cultivateurs
y buvaient, fumaient et discutaient sur l'opportunité dMnno-
vations administratives ; tout à coup Tun d'eux, pour clore les
débats, s'écria avec vivacité : Lèyans Vpîre wisse qui Charte-
magne Va mettoul Depuis quand date ce proverbe, qui
symbolise en Charlemagne la sagesse des ancêtres ? »
(Ferd. Hemaux. Sur la naissance de Charlemagne à Liège. 2« éd., p. 6S.)
Suum cuique. (Tacite.)
Marche. Brav'mint qu' fet ml do Ièy6t d* pire,
Comme Charlemagne l'a planté.
(Alexandre. F m eortl. 1860.)
2343. On n' sâreut fer sôner 'ne pire.
LîTT. On ne saurait (faire) saigner une pierre.
On ne peut rien tirer d'un individu qui n'a rien. — S'emploie
généralement à propos des débiteurs insolvables.
Pr. fr. — On tirerait plutôt de l'huile d'un mur. — Où il n'y
a rien, le roi perd ses droits.
Tatenke.
Aller m'aeh'ter 'ne pèrrique ! ! Min vos avez bat dire :
Après tôt, vos, Crespin, frtz-v' bin sôner ine pire ?
(REMOUcnAMPS. Lt savUt. II, se. 3. 4888.)
Nosse Roi, lu-mème, avou ses prix,
Ni poreut nin fer sôner 'ne pire.
(A. Picard. Toast au banquet wallon. 4864.)
Beauraing. Po racoch'ter 1* flsia, vos spioz les assiette,
Friz bin sônl one pire ?
(Verher. La sôléye. 1869.)
Var. Namdr. On n' saureuve tirer d' Thôle d'on meûr.
Var. Nivelles. Austant sagnl ein cayau.
2344. Miner se V douce pire.
LiTT. Conduire sur la douce pierre.
Avoir raison de quelqu'un en l'attendrissant par de bonnes
paroles.
Jacqc'nin.
Vos n' bavez pus, Monsieur J'han-Martin, vos volez m'avu so V douce pire ; mais
ji v*8 averlihe qu'i n'y âret rin d' çouIa.
(Henault. Li malignanl. II, se. 6. 1789.)
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— 233 —
2345. 1 n' tome mâye ine pire tote seule.
LiTT. II ne tombe jamais une pierre toute seule.
Un malheur ne vient jamais seul.
2346. Les pire sont dore toi costé. (Stavelot.)
LiTT. Les pierres sont dures de tout côté.
On est toujours exposé à un accroc dans ses opérations ; on
doit s'attendre à des désillusions.
2347. Pusse qu'i gn'a d' pire, pusse qu'on s' tré-
buque. (Namur.)
LiTT. Plus il y a de pierres, plus on se trébuche.
Plus il y a d'obstacles, plus on a de peine à parvenir ; plus il
y a de concurrents, moins on a de chance de réussir.
2348. Pîre qui rôle n' ramasse pont d' mossat.
(Marche.)
LiTT. Pierre qui roule ne ramasse pas de mousse.
Celui qui change souvent de métier, de profession ne fait
pas fortune.
Pr. fr. — Pierre qui roule n'amasse pas mousse.
Saxum volutum non obdttdtur musco.
Cité par Alexandre. {Ftit corti. 1860.)
Languedoc. Piera qtié roUa n*ac&mpa pas moassa.
{Revue det langues romanes. i88i.)
2349. Jetez 1* pîre.
LiTT. Jeter la pierre.
Dire du mal de quelqu'un, le rendre Tobjet d'accusation.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. — Jeter la pierre à quelqu'un.
Vabiante. I m' tape des pire àx spalle.
Mais n'allez nin trop yite mi taper l' ptre,
C'est-st-à v's aimer qui ji m'a fait croht.
(Hanmàl a cinquante an. Gb. 1868.)
Trèbése.
Jàcque, dimorez 'ne gotte cial. Vos beurez-st-on c^p d' blre
I n' QA nin comme coula, vos môme, vis jètter V pire.
(Salhe. Ine feumme qu'ennès vât deux. Se. 14. 1876.)
Namur. Et on r critique, on 11 tappe li pire.
2350. Est-ce ine pîre ou 'ne brique ?
LiTT. Est-ce une pierre ou une brique ?
Choisissez ; qu'aimez-vous le mieux ; que voulez-vous faire ?
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- 234 -
Servàs.
Est-ce awet ou nenni, à c*st6 heure, allons respondez ? I fôt fer *ne ptre ou 'ne
brique. (Willem et Bauwens. La toâretveux. Se. i». 188S.)
PIÉTINER.
2351. Tripe de pîd,
C'est de moirtî ;
Çou qui r chêye,
C'est de r makêye.
LiTT. Tripe de pied,
C'est du mortier ;
Cequejechiey
C'est de la caillebotte.
Tripe, de tripler, piétiner. — Enfantine liégeoise.
2352. Quî m' tripe, j'el ritripe.
LiTT. Celui qui me foule (aux pieds), je le refoule.
Se dit pour faire entendre qu'on peut rendre la pareille,
qu'on sera plus fin, qu'on ne se laissera pas insulter.
Pr. fr. — Comme il te fait, fais-lui.
Loi du talion.
Par pari refertur.
Cité par Forir. Dict.
Sôdftr de prince ! s' on V leuke d*ine oùye, louktz d'ine |oûye ; s' on v' louke di
deux oûye, iouklz d' deux oûye qui m' tripe, j'el ritripe, et rotte, et rotte, et rotte,
mi c... !
{Allocution d'un officier du prince de Liège à te$ eoldau,
les magneux d'taldde. XYtlI* siècle.)
HoutPAt.
Çoula v's apprind ;
Qu!, qui m* tripe, j'el ritripe.
(De Harlez. Les hypoconte, III, se. 7. 1758.)
Qui m* tripe, j'el ritripe,
G'est-st-on bon principe.
(Bailleux. Li r*nd et V cigogne, Fftve. 1851.)
Variante. Qui m* sitriche, j'el ristriche.
Var. Namur. Est-ce qu'on n' saureuve aux èfant d'Esculape,
Jouer on tour comme i nos ont joué,
On dit sovint : qui m'attrape, je l' ratrape.
Monsieu Raspail, nos v'sirans consulter.
(J. COLSON. Augmentation det visites des médecins, Gh. 1869.)
Marche. Li ci qui m' tripe, jo 1* ritripe.
RoDCHi. Gomme on m' tripe, j' boudène.
(Hécart. Dict,)
Basse-Allemagne. — Wer mich tritt den trete ich wieder.
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— 235 —
PTEU.
2353. Il est fait so p&, so foche.
LiTT. Il est fait sur pieu, sur fourche.
Grossièrement, grosso modo, taillé à la hache.
Cité par Forir. Dict.
Mabcbe. .... Les rème qui j' terre di m' poche.
Si rcijinsnet su pau su foche.
(Alexakorb. PUitcorti. 1860.)
Vab. Nahob. Li pu embêtant c'est qui vos m' la obligl d' vos griffonnet su pld su
foche, on aute chronique.
{La Marmite, Gazette. 4890.)
2354. 1 n' boge nîD pus qu'on p&.
LiTT. Il ne remue pas plus qu'un pieu.
Il n*a aucune activité. (Acad.)
Pr. fr. — Cet homme ne se remue non plus qu'une bûche. —
C'est un dieu Terme ; il reste où on l'a planté. — - Il a la force
d'inertie.
Il ne faut pas demeurer ici planté comme des échalats.
(Comédie des Proverbes. I, se. 7. 1654 )
Cité par Forir. Dict.
YABIAHTB. CflAlfCBET.
Qu'elle est nozèye ainsi, qu'elle a l'air comme i fftt,
Po r loukt ji d'meurreut planté là comme on pft.
(PfCLERS. Vovrège d'à Chanchet, Se. B. 1873.)
Tabiaiiti. Babette.
Vos m'èwarez téU'mint qu' ji demeure cial comme on p&.
(Remoochamps. Les amour d'à Gèrd, II, se. 11. 1875.)
2355. On k'hosse tant on pâ qu'on finihe par
el rây!.
LiTT. On secoue tant un pieu qu'on finit par l'arracher.
A force de persistance on réussit. — La persévérance vient
à bout de tout. — Vouloir, c'est pouvoir.
Gutta cavat lapident, non vi, sed sospè cadendo.
Vabiamte. On dogue tant qu'on casse.
2356. On n' raye nin tos les pâ qu'on k'hosse.
LiTT. G n'arrache pas tous les pieux qu on secoue.
On ne réussit pas dans toutes les entreprises. — Il faut
s'attendre à des mécomptes.
lllCHt.
Elle dihéve qui coula n' 11 fève rin, qu'on n'aveut nin tos les pà qu'on hosstve.
(Salue. Ine dse èmon Jdcques Bouh'taL Se. 4. 1879.)
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— 230 —
Taise-tu, valet, dit-st-i, elle a rië comme ine biesse, on n'a nin todi tos les pà
qu'on k'hosse ; te n'as co rin vèyou.
(Peclcrs. Les treus crapauU <Pà Hinri P hUrcheux. Gh. 1884 .)
Varunte. Po r cisse qu'est brave, direz-v\ i gn'a nou mk\k posse,
R'mouez todi V même pft, vos veûrez qu' fftt qu'i bosse.
(HANif AT. U mdye neûr d'à Colas. II, se. 3. 1866.)
Yab. Namur. Tôt c' qui pind n' chait nin.
PILULE.
2357. Dorer r pilule.
LiTT. Dorer la pilule.
Donner un tour agréable à ce qui est de soi déplaisant,
pénible. (Littré.)
Mayenne, ossi tiestou qu'ine mule,
Ax badaud dore todi l' pulule.
(Hanson. Li Hlnriade travestèye. Ch. VIII. 1780.)
Variante. Ossi des grands auteur, qui n'estlt nin d'gosté,
S' ont siervou di c* tour là, po fer gober V pilule,
Esope et Phède, qui n' sont nin des canule.
L'ont fait, et Lafontaine qu'a-t-arrivé après.
(Bailleox. u blergî et V chin. F4ve. 1856.)
MoNS. Tout ça c'est pou m' dorer la pilule, comme dit l'aule.
(Letellier. Àrm. di Moru. 1869.)
PINCETTES.
2358. On n' Tadus'reut nin avou des èknèye.
LiTT. On ne le toucherait pas avec des pincettes.
Il est très sale.
Cité par FoRiR. Dict.
Li coirbà tôt fant V sègne di creux,
Foû di s' manche sécha des cwftrjeu,
Qu'esttt si neûr et si crasseux,
Qui même avou 'ne èknèye,
Li diale qu'est-st-on bin vlx trim'leu.
N' les aduz'reut di s' vèye.
(Bauxeux. Les frawe d'an coirbd. Fâve. 1843.)
Nivelles. On né l' touch'rou ni co avë in el'néle, avé 'ne fourche.
Basse-Allemagne. — Man mag ihn nicht (muss ihn) mit
der Feuerzange anfassen {tant il est salé).
PINSON.
2359. Gaie comme on pinson.
LiTT. Gai comme un pinson.
Etre fort gai. (Acad.)
Pr. fr. — Etre gai comme pinson.
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~ 237 —
Gomme il aime les chansons.
Et la galle qui pélille.
Il vent que tous les pinsons.
Soient admis dans la famille.
(A. P. Les moineaux. dS55.)
Cité par Forir. Dict.
So r timps qui c' brave minisse d'Amboise,
Qui rime foirt bin avou kipoise,
A ses pld pus gaie qu'on pinson,
Hosse de rire et s' hôpe les rognon.
(Hanson. U Hinriade travestèye, Gh. VU. 1780.)
Ph'uppe.
Haitt comme ine jône trute, joyeux comme on pinson,
Tôt ravikant c'est lu qu' sftve li vëye à Tonton.
(Th. GoLLETTE. QuifreiU'je ti mi homme moréve ? II, se. 13. 488S.)
Namub. Dins r timps, à Nameûr, vikeuve Jean Masson,
Pauve malheureux sav'li, mais gale comme on pinson.
(Li sav'Uet C financier. Marmite^ gazette. 1883.)
Namub. G'esl-st-on pinson dins one société.
.Dînant. Douabd.
Faut qui l' joû d' nos noce,
On s' donne one fameuse bosse.
Et qu' pa nos chanson,
On seûye gaie comme pinson.
(GOLLARD. Li iindrie à V amourette, II, se. 41. 1890.)
BcAUBAiNC. Po-z-aller pormoinner nos purdans nos èfant.
Qui, gaie pomme des pinson, couret avau les champs.
(Vermer. Les tôlée. 1863.)
Nivelles. Mais ça n' fèyait ni l' compte de r laide sourcière Ghonchon,
De r vir gros comme in turc, contint comme in pinchon.
(Renard. Let aveni. de Jean d' Nivelles, Gh. Y. 1857.)
MoNS. Ainsi, tant qui VArmonaque dé Mons vivra, s'i plait à Dieu, i sera tondi
d' bonne imeor, gai comme ein pinson.
(Lbtelueb. Armonaque dé Mons, 18tf0.)
Lille. Et, tout joyeux comme un pinchon,
Je m' lance aussitôt dins 1' wagon«
(Desbousseadx. Mes étrennes. Almanach pour 1859.)
Douai. Gai comme un pinchon.
Saint-Quentin. Gai comme ein pinchon.
Auvergne. A se troubet le lendino. (Il se trouve le lendemain.)
Ghi sein, chi guai coum' un piarro.
(Faucon. La Henrtade de Voltaire^ mise en vers burlesques
auvergnats. Gh. IX. 1798.)
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— 238 -
PTPE.
2360. Enne avu po 'ne pipe.
LiTT. En avoir pour une pipe.
En avoir pour longtemps ; être très malade ; faire un travail
de longue haleine.
Variante. Enne a po 'ne crftne pipe, po 'ne fameuse pipe.
Cité par Forir. Dict.
Ghoeub.
On n* wâgne m&ye rin,
A rioter des gins,
l 'nne a, i *nne a po 'ne pipe,
Ji U keus bin.
(De Harlez. Les hypoconu, l\\, se. i^^. 1758.)
On-z-esl déjà r'mëtou à loi.
Et r vèye chicane enne a po 'ne ptpe ;
G*est-st-on leup qui fût foû de bois
Et qui n' sét pus où fer ses tripe.
{CantAU Itgeoise préiiniéye d prince Châle (TOuUremont po Vjoû
di t'inaugurâtion dé T part des Pârli. 4764.)
I n'est qu' dlhe heure et d'môye,
C'est r moumint qu*i vinront,
Et d'vant di distèler enne a po 'ne pipe di bon.
(Dklarge. U ttndeu. 4863.)
2361. Passer V pîpe à Martin.
LiTT. Passer (donner la pipe) à Martin.
Céder la place à d'autres, parce qu'on est en état de se passer
du tracas des aflfaires.
Si coula arrive, si j'a çoula, ji passe li pipe k Martin.
PIQUE.
2362. Vola bin rintrer des pique neûre.
LiTT. Voilà bien rentrer des piques noires.
< On dit proverbialement d'un homme qui rentre mal
à propos dans un sujet, dans une conversation, par des choses
qui n'ont aucun rapport avec celles dont on parle : voilà bien
rentrer des piques noires ; et en cette phrase pique est
féminin.» ^^ ^ ^^^^^
(Cambresier. Dictionn, 4787.)
Expression proverbiale empruntée au jeu de cartes.
(Leroux de Umct.)
Pr. fr. — 11 rentre des piques noires.
(Leroux. Dict, comique, 475S.)
A Tautre, dit Panurge, c'est bien rentrer de piques noires.
(Rabelais. Liv. IV, ch. 33. XVI* siècle.)
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- 239 —
PIS.
2363. Sot pé, qui n'a qu'ine tette.
LiTT. Mauvais pis, qui n'a qu'un bout.
Il faut prendre ses précautions, avoir de quoi remplacer ce
qui peut manquer.
Pr. fr. — N'avoir qu'une corde à son arc.
S'emploie aussi comme calembour : Allans soper. — Soper
n'a qu'ine tette.
PISSER.
2364. (Vest-st-on bàbô qui mône les poye pih!.
LiTT. C*est un imbécile qui conduit les poules pisser.
Se dit d'un benêt qui se laisse gouverner, ou qui s'occupe
des soins les plus bas du ménage. (Acao.)
Pr. fr. — C'est un Jocrisse qui mène les poules pisser.
Cité par Forir. Dict.
Namdr. C'est comme Gueffrette, qui moinne les aute pichl.
MoNS. Va-z-ein, colau pouye (idiot) mener tes pouye picher.
(SiGABT. DM. 4870.)
2365. Ji v' pihe es Toûye.
LiTT. Je vous pisse dans l'œil.
Je me moque de vous.
2366. Ci n'est nin lu qu'a pihî V Mouse.
LiTT. Ce n'est pas lui qui a pissé la Meuse.
Pr. fr. — Il n'a pas inventé la poudre.
Se dit d'un homme sans esprit. (Agad.)
2367. Lèyî pihî 1' mouton.
LiTT. Laisser pisser le mouton.
Il ne faut pas enrayer une affaire, il faut laisser les événe-
ments suivre leur cours.
Tatenmc.
Ji m' plais bin comme ji sos, sins qui j' tûse à hanter,
Lèyans pihl V mouton, fans l'èqwance de hoûter.
(Peclers. Vovrège d'à Chanchel, Se. 4. 1879.)
Vab. Verviebs. Ju prinds po sujet d' chansonnette,
Lu rapoilroûle quu les chèron,
Duhet qwand sont monté i' grichelte.
Lèyans on pau waldl V mouton.
(M. Pire. Lèyans watdl P mouton, Ch. 1884.)
Vab. Jalhay. Biètb'mé.
Lèyans toudi couri Talwe so V molin.
(Xhoffer. Les deux soroche. l, se. 6. 186t.)
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- 240 -
Saint-Hubebt. Lais picher V moton, c'esl-st-one biesse qui piche longtimps.
Marche. Ldans on pau pichet l' moton.
Nivelles. Lèyi picbt l' mouton, c'est 'ne biesse qui piche longtimps.
Tournai. Laisse (oudi picher r mouton.
PLAID.
2368. On n'est mâye si sège qui qwand on r\int
d'à plaid.
LiTT. On n'est jamais si sage que quand on revient des
plaids.
Les plaideurs ne sont sages que quand le procès est fini.
Vertiebs. On n'est sage si on n' rivint des plaid.
(Rbmaglb. Dict. 4839.)
AU sortir des plaids, on est sage.
{Mlmeê de Bàif. ih91.)
Pr. fr. — Etre sage au retour des plaids.
Perdre Tenvie de plaider après avoir eu des procès. (Littré.)
Cité par Forir. Dict.
Basse-Allemagne. — Man kommt klûger vom Rathhause
aïs man hingeht.
PLAIDER.
2369. 1 plaîtèye conte li fosst.
LiTT. Il plaide contre le fossoyeur.
Il est à la mort.
TatI.
A propos... Vosse matante Va-t-elle pë ? va-t-elle ml ?
Elle plaltlve, n*a quéque timps, dihlz-v* avou l' fossl.
(Remouchamps. Tdti P perriqut, I, se. S. 488S.)
Variante. On richft maigue comme on héron,
Qui plaltlve disconte Robièmont.
Riv'na pus cras qu'on mône,
Pus rin ni 11 fève pône.
(T. Brahy. Les atwe di Spà, Crâm. 1873.)
Var. Jodoigne. Il est-st-en procès avou l' cbupia (bêche) de clerc. (Le clerc tu
village est toujours fossoyeur.)
PLAIE.
2370. Ifâtbinlèchîs'plâye.
LiTT. Il faut bien lécher sa plaie.
Il faut prendre son parti, se résigner à ce qui doit arriver.
Si nos i^Lret lècht nos plâye,
Sins çou qui V bdye l'abattret m&ye.
(Lamb* Hollorgme. Entre jeux det paysans, i 634. )
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— 241 —
Grbsp».
Ossi elle ni vout nin H londi qo* j'ennès v&ye ;
Enfin, on n'est marié, i At bin lèchl s' piftye.
(Renouchahps. Li tav'tl. I, se. i'«. 4858.)
Qui Baiwlr laisse li monde es paye,
Qui s' continte de lèchl ses piftye.
(Delexrt. Chanson. i$68.)
Mabche. Qui r ci ({u'esl blesset lèche si piftye.
2371. N'aimer qu' plôye et bosse.
LiTT. N'aimer que plaies et bosses.
Souhaiter qu'il y ait des querelles, des procès, qu'il arrive
des malheurs dans l'espérance d'en profiter, ou par malignité.
(ACAD.^
Pr. fr. — Ne demander que plaies et bosses.
El qu'au lieu de fêles et noces,
On leur a fiait plaies et bosses.
(SCARBOM. VlrgiU. Ch. VIII.)
Li moirt, infin, cisse vilaine rosse
Qui n'aime ossi qui piftye et bosse,
So les pauve diale di morctin
Sltftre ses éle di pai d' chagrin.
(Hamson. Li Luciade et vert Hgeolt, III. 4783.) «
Chahlpjioi. a 'ne gins paisible, i n' cachera qu' plaie et bosse.
Su vo pa et vo marne p'tette vo sœur, comme ein losse.
(Bernus. L* Uup èyèt Vagna. Faufe. 4873.)
2372. Melte li deugt so l' plâye.
LiTT. Mettre le doigt sur la plaie.
Indiquer nettement la cause d'un mal. (Littré.)
Géra.
Grftce ft r coide di pindon, j'a mettou V deugt so l' piftye.
C'est 'ne saquoi d' sovèrain, on n'el creûreut jamftye.
(Rehouchamps. Us amour (Ta Gèrd. I, se. 46. 1875.)
Verviers. Dèhin, vos qui sél mette, comme on dit, r deugt so V plauye,
Cumint fer, ju v's es prëye, alin qu' voci j'ahauye.
[DetcrlpUon du marché de Liège, 186t.)
Frameries. Allez, j'ai co mis m' doué su l' plaie, c'est ça qu'on s'infelie d'ine
pareille manière. (Bosqdetu. Tambour battant. 18S6.)
PLAIRE.
2373. On n'est nin louis d'ôr, on n' plait nin à tôt
r monde. (Namur.)
LiTT. On n'est pas louis d'or, on ne platt pas à tout le
monde.
L'argent est toujours bien vu.
Tournai. On n'est pos louis d'or.
16
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— 242 -
2374. Rin n' plait d'one saqut qu'on hét. (Marche.)
LiTT. Rien ne plaît chez une personne qu'on hait.
Quand on a de la haine contre quelqu'un, on ne voit que ses
défauts et on nie ses qualités.
2375. Çou qui gostêye à Marèye, li curé 'n'es
magne sovint.
LiTT. Ce qui platt à Marie, le curé en mange souvent.
(On donne fréquemment le prénom de Marie aux servantes
des curés.)
Pour avoir la tranquillité che2 lui, le curé — ou le célibataire
— doit subir les caprices de sa servante.
Hors. C qui goutte à Marie, i faut que l' curé V mainge.
PLAISIR.
2376. On prind s' plaisir wisse qui s' trouve.
LiTT. On prend son plaisir où il se trouve.
Chacun s'amuse selon ses goûts.
Pr. fr. — En matière de goût, pas de dispute. (V. Quitard.
Dict., p. 432.)
Chacun prend son plaisir où il le .trouve.
Cresp».
Chaskeune, vèyez-v', bftcelle, prind s' plaisir wissa qui s' trouve.
(Remouchaiips. Li tav'tt. 1, se. 3. 4858.)
Chaskeune prind dé plaisir suvant s* gosse, wisse qu*ël trouve.
(TiUBT. Ine cope di grandivettx, 1859.)
2377. Les plaisir ont leus displaisir.
LiTT. Les plaisirs ont leurs déplaisirs.
Il n'y a point de plaisir sans peine, point de joie sans
quelque mélange de chagrin. (Acad.)
Pr. fr. — Il n'y a point de roses sans épines.
Vaburts. Gn'a nou plaisir sins pône. (FouB. Dict.)
Var. Namub. Li plaigi,
S' pftye (odi.
Var. Jodoigke. N'a pont d'plaijeu sins poine.
2378. L' plaisi d'ein sot vaut beaucop. (Mons.)
LiTT. Le plaisir d'un sot vaut beaucoup.
Un sot peut s'amuser comme un autre.
Mons. Oh j'irai ça, et j' m'in vas d' suite, c'est co bé mieux parqué j' veux passer
absolument m' curiosité : V plaisi d'ein sot vaut beaucop, c'a pinse à l'aute... et puis
j'ai ein compte k faire avé c' gayaerd-là.
(Leteluer. Armonaque dé Mom, 4843.)
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- 243 —
Cf. Bienheureux sont les pauvres d'esprit. — Pour être
heureux, il faut être roi ou sot. (Quitard. Dict., p. 052.)
Cf. Victor Hénaux. De l'amour des femmes pour les
sots, Î858,
2379. D'où qui t' gène, i n'y a pont d' plaihi.
(Marche.)
LiTT. Où cela te gêne, il n'y a pas de plaisir.
Souffrir, être dans une contrainte fâcheuse, se trouver dans
on état pénible. (Littré.)
Pr. fr. — Où il y a de la gêne, il n*y a pas de plaisir.
Mous. L' président erlève ses deux gambe, et comme aoù qii*il t d' la g^ne i n'a
nié d' plaisi, i les ristind sans façon su V tabe.
(« carion cT Mom. Àrm. 4874.)
PLANTER.
2380. Arrive qui plante.
LiTT. Arrive qui plante.
Se dit en parlant de quelque chose qu'on veut faire au
hasard, de tout ce qui peut arriver. (Acad.)
Cf. Vienne qui plante. — Arrive qui plante. — Tout coup
vaille. — Vogue la galère ! ~ Fais ce que dois, advienne que
pourra.
Après avoir dit : arrive qui plante, on ajoute parfois : i n'es
mourret qu' les pus malades.
Cité par Forïr. Dict.
il m* vas d'filer m' cbapMet,
Evôye, arrive qui plante, c'est-st-apreume qu'on 1* vièret.
(Thiht. Ine cope di grandiveux, 4859.)
BaIwIr.
Batwlr deut mostrer çou qu'il est ;
Arrive qui plante, c' n'est nin mi qui cann'ret
Divani les cls qui m' volet casser V patte.
(Alcide Prtob. Baiwtr to t* pante, 4863.)
VICTÔB.
ii voux, arrive qui plante, vis fer fer l' dièraine mowe,
Fftt qu* ji v' trawe li bodenne.
GÉRA.
Çoucial c'est-st-ine aute jowe.
(RemouchAMPS. Les amour dà Girâ, l, se. 49. 4875.)
Vebviers. Pusquu vos m' dumandez quu j' cbante,
Ju vas risquer, qui toune qui plante.
(Pire. Les pèho d^avri. Cb. 4884.)
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— 244 —
ChARLEROI. Jd. DlAFOIBEUX.
Arrive qai plante, on n'a né pus à s'in r'iourner que d* l'hivier qu'est outte.
(BERifUS. L' malade talnt-Thtbau. II, se. 6. 4876.)
MONS. Et le y'ià parti !
Arrive es' qui plante, etti, c'est dés chou.
(Letbllur. Armonaque dé Motu, 1861.)
Arrive qui plante, c'est des choux. (Ancienne ensei^e à Douai.)
2381. Planter là po raverdi.
LiTT. Planter là pour reverdir.
Laisser une personne en quelque endroit sans la venir
rejoindre comme on le lui avait promis. (Acad.)
Pr. fr. — Planter là quelqu'un pour reverdir. — Laisser
croquer le marmot.
Laisser sur le vert. (Régnier.)
Cf. QuiTARD. Dict, p. 60S!.
Cité par Forir. Dict.
AOTLB.
I m'a sonlé qui c' mftlignant
Dftréve èvôye tôt barbotant;
I poireut bin à n' nin riv'ni.
Nos planter là po raverdi.
(De Harlez, De Cartier, etc. Li voyage dt Chaudfonialne, II, se. 4. 17K7.)
Quoi donc, ci vrai minton d' savate.
Mi qwittret sios m' seul'mint d'ner l' patte.
Mi plantret cial po raverdi.
Et mutoi, s' moqu'ret èco d' mi.
(Hansom. Li Hinrlade traveitèye. Ch. IX. 1789.)
Ji ses bin çou qu'on m'a dit.
Vos m' plantrez là po raverdi
Et coula po l'amor di zelles.
(DUMORT. Ine pèrique es marUge, Sc. 4. 1800.)
Et s'i ne l's y sônll nin bon,
Les plantéve là po raverdi.
(Bailleux. Chanson. 1849.)
Variante. C'esteut vraie portant çou qui j' Il d*héve ; elle mi planta là po dé pan
tôt sèche.
(Brabt. Les treui crapaute d'à Hinri V hiercheux, Gb. 1881.)
Vervibrs. Et l'enquête qu'i aveut kuminci,
I nos r plante là po raverdi.
{Les Colas d* Vervt, Chanson.)
Lille. Te v'ià bien plante pour raverdir.
(Vermesse. Voc, du patoU lillois. 1861.)
2382. Li ci qu' Ta planté n'a pus ses dint.
LiTT. Celui qui Ta planté n'a plus ses dents.
C'est une chose très vieille.
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- 245 —
PLAT.
2383. Mette les p'tits plat d'vins les grand.
LiTT. Mettre les petits plats dans les grands.
Faire beaucoup de frais pour recevoir quelqu'un, mettre tout
en Tair, ne rien épargner pour le bien recevoir. (Acad.)
Pr. fr. — Mettre les petits plats dans les grands.
2384. Offri on plat d' belle mène.
LiTT. Offrir un plat de belle mine.
Offrir gracieusement à table tout ce qu'on a ; se dit quand le
repas n'est pas copieux, en façon d'excuse.
Liplat d' bonne mène. Le bon accueil de l'amphitryon.
(FoRm. DicL)
Marche. Li mèyeu plat, c*est-sUon plat d' belle mène.
Prov. contraire :
Yarunte. Groubiotte.
J*a trovë m' mônonk Andrl ; i n* vint pus voci pac' qui m' feumme et m' fèye li
siervet todi en plat d' gropion.
(DEMOULor. Jivouxji n'poux, II, se. 5. 1858.)
2385. Mette les pîd d'vins l' plat.
LiTT. Mettre les pieds dans le plat.
Faire quelque chose contre la convenance, la coutume.
(LiTTRÉ.)
Fig. Mettre les pieds dans le plat.
Si nos les k*duhans po V narenne,
Qwand n's &rans les pld d'vins V plat,
Po wisse ftret-i, voisène,
Miner tos ces pagnouf là ?
(Salme. Inte feutnm'rèye. Gh. i877.)
Namur. Avou les chlcard d*èmon Avaletot, i fout iesse couchet po p'iu mette les
pld dins r plat sins l'seu displalre.
{Marmite, gazette. 1890.)
PLEUVOIR.
2386. 1 ploût de boûre et de froumage.
(Pays de Hervé.)
LiTT. Il pleut du beurre et du fromage.
Se dit dans les environs de Hervé (pays de pâturages),
lorsqu'une pluie arrive à propos pour rafraîchir les prairies.
Var. Malheot. i ploût tôt boûre et tôt lassai.
Var. Jodoigre. Quand i plait à timps, à heure, i tourne des pice d'ôr.
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— 246 -
2387. Ploût, ploût, les bèguenne sont foû,
Ni ploût nin, les bèguenne sont d'vins.
LiTT. Pteut, pleut, les religieuses sont dehors (sorties),
Ne pleut pas, les religieuses sont dedans (rentrées).
Pas de chance.
Ce dicton est probablement antérieur à l'invention de
rhygromôtre.
Yar. JoDOiGRfi. Ploût, ploût, les bèguenne sont foû,
Ni ploût nin, les curé sont d'dins.
2388. Il a ploû d'sus.
LiTT. Il a plu dessus.
C'est une affaire perdue, qui n'a plus aucune valeur.
De roK qwand on-z-a fait V liesse,
N*s avans vèyou
Quéquès pasquèye, sins cou ni tiesse,
Vini û joû.
On Vs a coronné, mais à c'ste heure,
On n'es jàse pus.
Et les pasquèye et les auteur,
I a ploû d'sus.
(Louis Boche. Chanson. 4860.)
On vl chet r'magne qwand c'est-st-ine j6ne soris,
J*el voux co bin qu*el walte et qu'i rattrape,
Qu'l groûle dissus, qu^i fasse mamë minou,
Qwand Talwe à V boke, qui s' kitoûne, qu*i s' kitape.
Il a ploû d*8us, c'est 1* soris qui jowe avou.
(HAiniAT. A einquanu an, Gh. 4868.)
CHAfeLEROi. D's ami on da à plaigt,
Pou prester, rire, mingt et boire.
Mais si ein joû on da dangt,
11 a ploû d'sus, à r'voir.
(Berrus. Ein mot d* pépére ùeravtl, Faufe. 4873.)
2389. Quand i n' pleut pas, i goutte. (Mons.)
Lttt. Quand il ne pletit pas, il goutte.
Se dit en parlant d'une personne sur qui, en toutes circon-
stances, tombent toujours quelques faveurs.
llOMS. Dins c' maison là, c'est toudi des succession, quand i n* pleut pas, i goutte.
(Lbtelueb. Arm, de Mont. 4874.)
Fbamcbies. Quand i n* plue ni, i goutte.
NnrELLES. Qu'à s'tabe, i maing'ra s' lard, qu'à s*tabe, i maing'ra s* joute,
Qu'o trouvera toudi d* quoi, que s'i n' pieut ni, quM goûte.
(Renard. Les avettt, de Jean d' Nivelles, Gh. I. 4890. 3« éd.)
Tournai. Gulha.
N'ai pos peur ; avec mi, quand i n' plout pos, i goutte ; tins, r*walte, v'ia acore
eine belle pièche de deux franc.
(Pierre Bruhchault (Lerot). Ein ménache d' francs pau/e. Se. 44. 4894.)
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— 247 —
2390. 1 fât lèyî ploûr.
LiTT. Il faut laisser pleuvoir.
Il faut en prendre son parti ; ne pas chercher à avoir mieux,
crainte d'une déception.
Verviers. Nos f rans comme k Ltge, nos latrans ploûr.
SAmT-HuBERT. Ju frans comme à Paris, j' latrans ploûr.
Vab. Tournai. I pleut ichi comme là-bas.
On ne sera pas mieux ailleurs.
2391 . 1 n'a nié co pieu tout c' qui doit pleuvoir.
(MONS.)
LiTT. Il n'a pas encore plu tout ce qui doit pleuvoir.
Il y a encore bien des choses qui doivent arriver ; on ne
peut prévoir l'avenir.
Mous. Hais c' n*68t rié, va ! i n'a nié co pieu tout c' qui doit pleuvoir ; elle
pourroit fin bë avoir s' tour comme el-z-aute, c' fier cul-là.
(Leteluer. Armon, dé Mont. 4851.)
PLI.
2392. Il a pris s' pieu.
LiTT. Il a pris son pli.
Se dit d'un homme qui n'est pas d'âge ou d'humeur à se
corriger facilement, à changer d'habitude. (Acad.)
Pr. fr. — Il a pris son pli (la routine).
Pr. fr. — Il a pris son pli comme le camelot.
(Père Jeau-Harie. Le diuerttttement deê sages, 1665.)
Vos n' sàrtz 1* rifonde, il a pris s' pieu.
(REMAaB. Dict. 1839.)
I r'sonle li cam'Iot, il a pris s' pieu. (Forir. 1866. Dict.)
Hahcbe. C'est comme li cam'lot qu'a pris s' pieu.
Comme on pieu dWins on vl camMot,
I va ainsi avou turtos.
SM n'est ristricht bin sovint,
Li pieu y d'meurret foirt longtimps.
(Thymus. Pasquèye faite d jubilé d^dom Bernard Godin, 1764.)
2393. Li pieu est pris.
LiTT. Le pli est pris.
Vous n'en viendrez pas à bout. (Acad.)
Pr. fr. — Le pli est pris (la routine).
Les pieu sont pris, et c'est bin mftifthëye
A et qui bout d'esse foû de c&baret.
(Erkeks. Les sdliye. Ch. 1861.)
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— 248 -
A rage wisse qui«' mariet, li pieu n'est qu* trop bin pris ;
Li pauye feumme d'ine sôlèye, n'est wère es paradis.
(Pkclers. Let buveu fTpèket. 1873.)
Vau. Marche. Novais ramon cbovet voltl ;
I n* chovet nin treus côp l' cuhenne,
Qai n' vaudret li pieu qu'on l's ! denne.
(ALEXANDRE. PUU COrti, i860.)
2394. On prind vite on mâva pieu.
LiTT. On prend vite un mauvais pli.
On contracte aisément une mauvaise habitude.
Pr. fr. — Prendre un mauvais pli.
(Odoir. CuriMim firançoitet, 1640.)
Friqvet.
J'a expliqué l'affaire» mais r përe m'a respondou qu'elle aveut on mftva pieu.
(Demouun. Ji vouxyji fCpoux. U, 80. 13. 4858.)
Ine (èye mettou so ptd d'ennès prinde deux ou treus,
VoMà déjà 80 l' vôye di prinde on mftva pieu.
(Delarge. Ine copenne conte les pèk'ieux, 1873.)
Variante. Qwand on n' veut nin r'sècht li pieu qui blesse à l' cbàsse...
(TuiRT. [ne copenne to rmariège. I8S8.)
2395. Coula n' fret nou pieu.
LiTT. Cela ne fera aucun pli.
Se dit d'une affaire aisée et qui ne peut pas souffrir de
difficultés. (AcAD.)
Pr. fr. — C'est une affaire qui ne fera pas un pli, pas un
petit pli, pas le moindre pli. — Cela ne souffre pas d'objections.
Cité par Forir. Dict.
I n' fret nin on chin d' pieu, nin pus qu'ine aute bonnette.
{Ancienne ehanton,)
Ine nute qui les biergi lèytt de monter V gftre,
I stronnet les ognat sins qu' coula fasse on pieu.
(Bailleux. U Uup et P berbu. Fftve. 1889.)
Tatenke.
Awet bin, jans, tôt 11 d'nant de pèket.
N'est-ce nin, sins fer nou pieu, el mette so V houpe-di-guet ?
(Remouchamps. u tav'a, I, se. 4. 1888.)
Si v's avez bin doviért vos oûye divant l' mureu.
Si vos k'nohez V qwaqwa, médlz-le sins fer nou pieu.
(Thirt. Ine cope di grandiueux. 1889.)
Jalhat. Thiodôre.
Tôt qwand i s'agit do l' fronkîhe.
Les vts stoumac nu flel nou pieu,
Et, qu'i tonne ou grus'lèye. ou blhe,
Wisse qui V ptd strind, i sont à jeu.
(Xhoffer. Les deux toroche. \l, se. 16. 186i.)
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— 249 -
Namub. Li pauvre homme, i faut qu'il s' ristampe.
Mais par m&lheur vola qui s' jambe,
Si plée es morant pa d'sos li :
Berdouh !... vola co nosse joli
Stindu ça n' fait qu'on pli.
(WÉaoTTB. Choix de chamont waUonHêt, 4860.)
Mous. Es n' affliire enne froit nié ein pU,
■ Et j' I! foutrois 'ne fameuse margnouffe.
(J.-B. Descamps. Met cor aux pied. Gh. 4850.)
Metz. Y'eureus efllure è mé, je v' cliaoura r pareil ,
J'a let pogne iqua ferme et c' let ne fremme in pli.
(Brohdkx. La Betome, suite de Chan-Heurlin, poème patois messin. 4785.)
PLIER.
2396. 1 vât mt d' ployt qui d' rompi.
LiTT. II vaut mieux (de) plier que (de) rompre.
Il vaut mieux céder que de se perdre en résistant. (Acad.)
Pr. fr. — Il vaut mieux plier que rompre.
Cf. II vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui
arracher le nez.
Il vaut mieux ployer que rompre.
(Prov. communs, XV* siècle.)
V. Lafontaine. Le chêne et le roseau.
Cité par Forir. Dict.
Mes grand père m'ont todi dit,
Qui vàt ml d' ployl qui d' rompi.
Mes ayeux cent fois m'ont chanté :
Plutôt que rompre, il faut plier.
{Math. Laensbergh. 1814.)
MoNs. Faut s' plouyer où c' qu'on peut gnië s'estamper.
PLUIE.
2397. Après V platve, i vint Y bal timps.
LiTT. Après la pluie, vient le beau temps.
Après un temps fâcheux, il en viendra un favorable. — Il ne
faut pas désespérer.
Pr. fr. — Après la pluie, vient le beau temps.
Exception : Tannée 1860.
Toujours à nouveaux maux, naissent nouvelles peines.
Et ne m'ont les destins, k mon dam trop constans.
Jamais après la pluie, envoyé le beau temps.
(Regmer. Sat. XI.)
Après la pluye, le biau tans. (XHI* siècle.)
Post nubilay Phœbm. — Post pluvias, formosa dies.
Cité par Forir. Dict.
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- 250 —
iprès les pône et les mis^e,
Après Torëge, Dîu fait 1* bal timps.
(A. HOGK. AprhVùrè^e. 1866.)
Bars.
I n*y a noa timpesse qui n' vinse à pont ; adon j*a todi Tèyou qui, d'yins les
manège, après Torège, on aveut r bal timps.
(Wnxni et Bàuwers. U galant ifà Fifine, Se. 4. 18SS.}
Vkrtibbs. C'est qu'après I* pla!ve, qwand vint V bat timps,
Fer r pauye essôle fait tant de bin.
(REHAas-ToifSEii. Ch. de fwcet, Cav, vtrv, 1888.)
Namub. Après r pleuve, c'est V bia timps.
Mous. Après Torache, el bieau temps.
ProY. provençal. — Ungjour plou, Taute souleillo.
(Aevue de» langwe» romanee, 1881 .)
2398. On n'est màye sèche qwand on r'vint d'à
r plalve.
LiTT. On n'est jamais sec quand on revient de la pluie.
On se ressent toujours de ses liaisons.
On remarquera une frappante analogie de forme entre ce
proverbe et le n^'SSSS.
Vàr. Jodoighe. s* t'as peu d'esse frèche, né va n) à r plalve.
2399. Fer V plalve et l' bal timps.
LiTT. Faire la pluie et le beau temps.
c Disposer de tout, régler tout par son crédit, par son
influence. » (Quitard. IHct., p. 602, 603.) — Allusion aux
sorciers, aux astrologues. (Ch. Louandre. La sorcellerie.
Paris 1853, in-12, ch. XIV, p. 62 et suiv.)
Je fais, quand il me platt, le calme et la tempête.
(Ràcdii. Either,)
G'est-st-ès vosse gazette qui j' fais-st-hoûye mi ronde,
On-z-y a fait, à c'ste heure, li plalve et r bal timps.
(Alcide PltTOR. Matht Laentbergh. 4861.)
VlRVOMS. Ld r'rau.
Fylz-v' aux grosses baobe, iir vis raidront contint.
Selon qu* vos l' dumandrez iir fîront l' poive et r bsJ timps.
(IROFTER. Let blesse. II, se. 3. i858.)
2400. Li plalve est bonne so Y wazon (so les mâles
hièbe).
LiTT. La pluie est bonne sur le gazon (sur les mauvaises
herbes).
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Plaisanterie à Tadresse de celui qui a été mouillé par
une averse.
1 8' màgridye dresse numyt, mais r plalve est bonne so r wazon.
(KKMÀfXB. DieL 4839.)
240i. Li p'tite plalve fait tourner V grand vint.
LiTT. La petite pluie fait tomber le grand vent.
Il faut quelquefois peu de chose pour faire cesser une grande
querelle. (Littré.)
Pr. fr. — Petite pluie abat grand vent.
JOSEPH.
Li spot a raison, vormint,
Tôt d'haut qjti p'tite plaUe feit tourner grand vint.
(Sàlmb. Mononke Jàteph. Se. 3i. 18S4.)
2402. On sint todeu bé d'où quWé T plaîve.
(JODOIGNE.)
LiTT. On sent toujours bien d'où (vous) vient la pluie.
On connaît vite les causes de ses déboires.
PLUME.
2403. 1 11 fât totes ses plome po voler.
LiTT. Il lui faut toutes ses plumes pour voler.
Il a besoin de toutes ses ressources pour vivre, il n'a que le
strict nécessaire.
Cité par Forir. Dict.
TATEMm.
Et puis, i nos fki bin totes nos plome po voler.
Sins alouwer l's aidan qu'i U fftt po s* sôler.
(Rkhouchamps. lA sav'U. l, se. 3. iS5S.)
Et i V* Aret bin dWins Tav^nir, totes vos pleume po voler,
(Willem et Badwens. Pècht rachUi. Se. S. 4883.)
Namub. Quand il a ieu quitté li scole» il avait dangt di totes ses plume po voler.
(MarmUe. 4889.)
2404. On li a cassé on vanat.
LiTT. On lui a cassé une penne.
On l'a empêché de travailler, d'agir.
Pr. fr. — U a du plomb dans l'aile.
2405. Les belles plome fet les bais odhat.
LiTT. Les belles plumes font les beaux oiseaux.
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La parure, les beaux habits, font valoir la figure, la taille.
(ACAD.)
Pr. fr. — La belle plume fait le bel oiseau.
Cité par Forir. Dtct.
1 8* dibéve inte la-même: on n' mi sftreut rik'nohe,
Ga c'est les belles plome qui fet les bals oftbat.
(Baiubox. U rtehd qui ^aveutfait gâye avou le» plome dé V pdwe, Filve. 488S.)
On dit qu' les plome fet les oùbal.
Ni veut-on nin co traze marôye,
Qui n' si mousset qui d' T'iours et d' sôye ?
C'est r rftskignoû et nin r p&we qui nos platt.
(N. Dkfrbghbdx. Math. Laenibergk, 1858.)
Ossi bin po Thomme qui po r feumme,
I At mostrer V costé l' pus bal,
G' n'est nin todi les belles pleume.
Qui fet rik'nohe les bals oûhal.
(A. HOCK. On portrait md mouiH, 1861.)
Namur. Les belles plume &ient-nu les bias mouchon.
Màbche. Çu qn' fait l' bel ohal, c'est l' belle plenme.
LnxB. Les bielles pleomes faittent les biaux ojeaux.
(Vermbsse. Voe, dupatoU lUloU. 1861.)
POCHE.
2406. Les vûdès poche fet les vûdès tiesse.
LiTT. Les poches vides rendent les têtes vides.
Vhùmme rangé de Béranger se trouvait des dispositions tout
autres :
Quand on n'a rien, landerirette,
On ne saurait manger son bien.
2407. K'nohe comme ses poche.
LiTT. Connaître comme ses poches.
Connaître parfaitement, intimement.
Màthiàs.
C'est bon qui ji k'nohe ci boqnet là comme mes poche, ca vos porls bin vis
accompagner vos même, savez.
(Salme. Le$ rabrouhe. Se. 9. 188S.)
2408. Mets-le d'dins t' tasse et fè V bouteon.
(Tournal)
LiTT. Mets-le dans ta poche, et fais (mets) le bouton.
Tenez-vous le pour dit, que je ne vous le répète plus.
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— 253 —
Façon assez gracieuse de faire comprendre à quelqu'un qu*on
n'a pas Pintention de lui dire deux fois la même chose.
Tournai. Dafournean Ta mis k s' tasse et y a fë Tbouteon in abandonnant
s' proposition. {Etrennes tournaisiennes, i 88 1 . )
Mors. Et comme d'effet chacun a féet r bouton,
L* pus leup d' tertous, a du jouer du mouton.
(Dksgaiips. Traduction de la 9^ nouvelle du Déeameron de Boccace, 1887.)
POÊLE.
2409. Lèyt es V pèle fàte di cràhe.
LiTT. Laisser dans la poêle faute de graisse.
Renoncer à une affaire parce qu'on ne sait comment la mener
à bonne fin.
On dit aussi :
S' trouer es 1* pèle Aie di crftbe. — Broûler es V pèle Ate di cr&he.
Se trouver dans l'embarras par sa faute, par celle d'autrui.
Si les laid trovet à s' marier^
Dimeurrlz-v' es V pèle Aie di crfthe ?
(DUMONT. Li bronepote di Hoûgàre. Se. 4. 1800.)
Elle Yoirlt V lèyl es V pèle Aie di crfthe ? Pusqui v's avez pochl oute de leup,
pochlz pôr oute dé r quowe.
(MàGNÉB. BaUH. 1885.)
VARUims. Lèyl r cou d*vins li stron.
Vabuhte. Dimani es r pèle Ate di boûre.
(FOBIB. Dict,)
LiTT. Rester dans la poêle faute de beurre.
Etre pris au dépourvu faute de prévoyance ; être arrêté dans
une entreprise faute de ressources. (Littré.)
On coq d'aousse qui, tôt Posté,
M'aveut rin fait qui de chanter,
Qwand V btbe sofDa, s' trova de court.
Et d'mana es l' pèle Ate di boûre.
(Cb. MÉAN. Licoq d'aouue et Pfrumihe, Hye, 1883.)
POÊLE.
2410. Chessî T chet foû de fornal. (Malmedy.)
LiTT. Chasser le chat hors du poêle.
Allumer le feu.
POIDS.
24U.lvât s' pesant d'ôr.
LiTT. Il vaut son poids d*or.
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— 254 —
Avoir d'excellentes qualités, en parlant des personnes ; une
grande valeur, en parlant des choses.
Pr. fr. — Valoir son pesant d'or.
(Forh. Dict.)
Cette expression, dont on se sert en parlant d'une personne
recommandable par ses bonnes qualités, ou d'une chose à
laquelle on attache beaucoup de prix, fait allusion, dit Michelet,
à la forme primitive du Wefargeld,ou composition. Le meurtrier
devait contrepeser d'or le cadavre, donner un homme d*or
pour celui qu'il avait tué.
Gela se faisait également pour racheter quelqu'un d*une
maladie.
(QorrARD. Dtet. t84S.)
Ine bonne feumme di manège v&t s' pesant d*ôr.
POIGNÉE.
2412. Diner à pougnèye,
Comme ii curé d' Joupèye.
LiTT. Donner à poignée,
Gomme le curé de Jupille.
Donner en grande quantité.
Vauahte. I happe à pougnèye,
Gomme li caré d' Joapèye.
Veryiers. 0 veut quu v*8 estez fiesl^ye ;
Tôt comme lu curé d' Jupèye,
Vos accorez-t-à pougnèye,
V diriz one nièye d'oûhal.
(F. REHÀCLB-ToifSEM. One séancMu dame au caveau vervltoU. Ch. 4885.)
POIL.
2413. 11 a des poyèche es s' nez.
LiTT. Il a des poils dans son nez.
C'est un homme d'énergie.
Du côté de la barbe est la toute puissance.
(MOLIÈBB. VBcoUdesfemmei, ActeJII, se. 8.)
JoDOiGNB. Oyeu des pouyè aux dint.
Basse- Allemagne. — £r hat Haare auf den Zahnen.
2414. Poil pou poil. (Mons.)
LiTT. Poil pour poil.
Se dit en parlant de la peine du talion^ qui consiste à traiter
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- 255 -
un coupable de la môme manière qu'il a traité ou voulu traiter
les autres, (âcad.)
Pr. fr. — Œil pour œil, dent pour dent.
MoNS. Ebé, pou n' nid vous scorcher, je m' contenterai d' vos dire enne raison :
poil pou poil ; autremint dit, vaque pou vaque ; ça vos va-l-i ?
(Lbtelubr. Armonaque dé Mon». i861.)
2415. Elle a des poyèche disos les pid.
LiTT. Elle a des poils en dessous des pieds.
C'est une sorcière.
Femme barbue, de loing la salue, un bâton à la main.
Ce proverbe fait allusion à la croyance admise pendant le
moyen-âge, qu'une femme vieille et barbue était une sorcière.
(Leroux db Linct.)
2416. Riprinde des poyèche de chin.
LiTT. Reprendre des poils du chien.
Chercher un remède dans la chose même qui vous a causé le
mal. (Agad.)
Pr. fr. — Reprendre du poil de la bote. (Boire quand on est
encore sous Tinfluence des libations de la veille.)
Similia similibus curantur.
Cité par Forir. Dict.
Vos rattindlz qwaitre heure sins fer on moumint d' bin,
Po-z-aller tôt crânant, r*prinde des poyèche di chin.
(Tbibt. Ine cope di grandiveux, 1859.)
I n' si sint nou gosse po-z-ovrer,
Çou qu'i magne ni peut U goster.
I U fftreut bin
Des poyèche di chin.
(DErBECHiui. Ckmme on deut heure. Chansons. 4860.)
Briqdetiux.
Por mi, chai, ji y*s el jeûre,
Qui ji biftme li yàrin,
L' joû d'après, qui po heure»
R'prind des poyèche di chin.
(Bbabt. u bouquet. I, se. 1â. 4878.)
VABiAims. 1 r'prind ses ch'vet.
Vabumte. Et so r sort di Tovr), tôt s' mftgriant timpesse,
I fîit qu'i home èco saqwant poyèche de l' biesse.
(Peclebs. Les buveu d'pèket. 1873.)
Verviers. Au matin si s' deut mette k scrire.
Lu main II trôle, i n' sftreut nin.
Et po s' rumette, on II ètind dire
Qu'i It faut des poyèche di chin.
(Renier, les burdoye. 1867.)
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- 256 —
BEÀUtADic. Vos m* diroz qui c* n'est nin po boire comme on joû d' l
Qu*il est question seurmint di r'prinde li poil de l' biesse.
(YEun. Leffdiée. 1869.)
Nous. Et après ce» l' docteur H a offrt 'ne vièye boutèye de Bourgonne» mé eune
dé bon coin lii ; et il ont r'pris du poiye dé la bète, in riant d* leu farce.
(LBTELLin. ilmi. dé Mont, 1880.)
TooRNAi. Printe du poil de l' même bête.
TooRODiHG. L'un dit : j'ai du m& à me liette ;
L'ante dit : prend du poil de le biette.
Se ressouvenant du jour de d'vant.
(Sermon wnfdun hon euri. XVIII* siècle.)
2417. 1 n'a nu bon poiye dessus s' tielte. (Mqns.)
LiTT. Il n'a aucun bon poil sur sa tête.
C'est un mauvais drôle, un méchant garnement.
Basse-Allemagne. — Eristkein gutes Haar an ihm.
2418. I gn'enne aveut comme des poyèche so
on chin.
LiTT. Il y en avait comme des poils sur un chien.
En aussi grand nombre que les poils sur la peau d'un chien.
Et ottant d' gros vis cift qu*on veut d'foye so ine &be,
Ou d' poyèche so on chin qu'on n'a jamais tondou.
(Delabgb. Let boilque di noue vl paU, 4871.)
Mabib Gbochbt (liant l'èqwanse de 1ère).
Empuis les belles fille, turtoute sur ton chemin,
Abis'ront, comme on dit, des pouyacbe sur un chin.
(Rbhouchaiips. Let amour d'à Géra, I, se. 8. 1875.)
2419. Fer compter les poyèche de chet.
LiTT. Faire compter les poils du chat.
Exiger une chose inutile ou impossible.
Quand une jeune fille est recherchée par un galant qui
n'a pas la chance de lui plaire, elle li donne si chet po compter
les poyèche, ce qui est considéré non pas comme un simple
congé, mais comme un grand alTront.
Mais c' n'est né tôt : V dimègne d'après, qwand j'alla-st-k l' clse, elle mi d'na
1* chet po compter les poyèche.
(J. Demoulim. Li troubadour dé P Quawe dé boit, Gh. 18S .)
POING.
2420.11a l'pognejus.
LiTT. Il a le poing bas (détaché du bras).
Il n'a plus d'argent. — La main ne va plus au gousset.
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— 257 —
Deux bons k'pagnon qa'avlt l' pogne jus
(On sét k Lige çon qa" ça vout dire),
Yindlt, po saqwants bons ècu,
Li pal d'ineoura
(Baillkux. L'ours et les deux k*pagnon. Fàve. i8K6.)
On pHit gintllhomme di Hesbaye qu'aveut r pogne jus et qui n' divéve qu*ftx
wallon et àx llbon.
(Magnée. U houlotu, 1871.)
Qu*i rintresse timpe ou t&rd, is ont V cour plein d'arège»
Ine lèye qu'is ont 1* pogne jus, li diale est-st-ès manège.
(Delargb. ïne eopenne conte les pèk*ieu. 1873.)
JoDOiGRR. Il a r ponce casse.
2421. 1 lî a stroukl ï pogne,
LiTT. Il lui a heurté le poing.
Donner de Targent à quelqu*un pour le gagner, pour le
corrompre. (Acad.)
Pr. fr. — Graisser la patte.
Et co bureux
. D* passer à bleu
Tôt stroukant V pogne,
I s' sipftgn'ret,
Et i compt'ret
'nne esse qwitte po r sogne.
(DsLABGK. u ehe$$eu, 4866.)
2422. Çoula va comme on pogne so ine oûye.
LiTT. Cela va comme un poing sur un œil.
Gela va fort mal, il n'y a pas d'harmonie, de régularité, de
symétrie.
Cité par Forir. Diet.
So mi air, il y fiiit foirt bon yisège, et c'n'est nin, ciette, li cas d*dire qui çoula
▼a comme on pogne so ine oûye.
(Is. Dort. Couplets, 1879.)
Var. Màrchr. C'est damage qui j'ies dévélope
Gomme on veut des ch'vet su one sope.
(Alkxardrb. P^ttt corrf. 1860.)
Var. Gharleroi. Bohice roi.
Ces bratrie là vont dins c* n'aifoire-ci, comme eune pougnie di ch'fla so eane
assieltée di soupe & pois.
(Berrus. Vmalade St-Thibau, \, se. 9. 1876.)
2423. Mette ses pogne es s'poche. (Marche.)
LiTT. Mettre ses poings dans sa poche.
Prendre patience.
Marche. Ni cause nin avou Tchomme à l'bocbe,
Motus et s'met tes pogne es t'poche.
(Alexandre. Ptit corti, 1860.)
17
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— 258 —
Var. Tournai. Montrer du poing dins s*poch6.
Ne rien dire, même en présence d'une i»juslice pour ne pas nuire k ses intérêts.
Tournai. Oussi j*ai r'tenu m'iangue dins m'bouque et j'ai, comme on dit, montré
du poing dins mUasse.
(Leroy. Dlec difier, traduction du Dieu Blht^ de Simon. Se. S. 1888.)
MoNS. Mais elle avoi moutré ses poing dins ses poche, comme on dit, peur de
00 brouyer les caerte.
(Letellier. Ârmouaqne. dé Mons, 1866.)
POINT.
2424. Tôt vint à pont à qui poul rawârder.
LiTT. Tout vient à point à qui peut attendre.
Avec du temps et de la patience on vient à bout de tout.
(ÂCAD.)
Pr. fr. — Tout vient à point à qui peut attendre.
Qui attendre peut, a ce qu'il veut,
Tout vient à point qui peut attendre.
(Garr. Meurier. Trétor des senteneet, 1568.)
Cf. QUITARD. Dict., p. 81.
Cité par Forir. Dict.
Dînant. Rosine.
Po disgotet Douard do tinde,
Que moyen n'a-ton nin tuset?
Mi, sins l'volu, je l'ai trovet;
Tôt vint à pont qui sait ratinde.
(COLLARD. Li tindrle à l'amourette. II, se. 11. 1890.)
Stavklot. Tôt k taxi vint bin k l'sine.
POIRE.
2425. Compter po des peûre.
LiTT. Compter pour des poires.
Compter pour rien.
Variante. Compter po de peûve et de se.
2426. Coyans nos peûre, elle sont maweûre.
LiTT. Cueillons nos poires, elles sont mûres.
Uaflaire dont il s^agit est arrivée au moment précis où il
convient qu'on s'en occupe, qu'on songe à la terminer. (Acad.)
Pr. fr. — La poire est mûre.
Boutiez dreut,
Chôqutz rend.
Côpez r peûre,
S' elle est maweûre.
(Tbirt. Li bon joweu dx vit jeu (f Uge. Chanson 1859.)
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Tatî.
Coyans nos peûre, elles sont maweûre.
(Rkhouchamps. Tdtt VperrlquU II, se. 3. 1885.)
Dauphiué. Quand la nouî ei bien cergnié,
U la faut richassié.
Quand la noix est bien mûre, il faut la cueillir.
2427. Qwand T peûre est maweûre, elle tomme jus
d'I'âbe.
LiTT. Quand la poire est mûre, elle tombe (bas) de Tarbre.
Quand la coupe est pleine, elle déborde.
Ne quid nimis.
Et quand le flot grossi doit enfln déborder.
Nul homme, quel qu'il soit, ne saurait le guider.
(PONSABD.)
Marche. On côp qui V peûre est meure, Ule tome.
Variante. Merchedr.
Ci jeu là durëve dispôye longtimps, et i deurreut co, mais, vos savez, qwand
r prenne est maweûre, elle tome.
(Salue. Prit (Tvini tes lèee, II, se. 5. 4880.)
POIRIER.
2428. 1 peut faire4' poirier. (Tournaf,)
LiTT. Il peut faire le poirier.
Etre sans argent.
Fig. Faire Tarbre fourchu.
Position dans laquelle on se tient sur ses mains, la tête
en bas et les pieds en haut. (Littré.)
Dans ces conditions il est prudent de ne pas avoir de la
monnaie en poche.
Namur. Li doze,jii V nait, les stoale joueront aux hiatte,
Au mitan d' zelle, les trois roi front V pouari.
(J. COUOM. Lifin do monde» Ch. 1862.)
Nivelles. I counnichait les tou qu'il avait bin watt!.
Dessus s* tiesse i s* despôche à leu fai des poiri.
(Renard. Les avenu de Jean d'Nivellet, Ch. VIII. 3» ëd. 1890.)
Var. Jodoignb. Que r bon Dieu v' coduche, les deux jambe au bont po nt piède
vos loyère.
POIS.
2429. I fàt taper des peus d'vanl les colon.
LiTT. U faut jeter des pois devant les pigeons.
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- 260 -
Rien pour rien. — Il faut se résoudre à un sacrifice
pour obtenir quelque chose.
YABUirTE. I tape des peus so l' happa.
(FoUB. DicL)
Yariamte. Taper des vesce divant les colon.
Sonder le terrain.
Jaloày. Bietb*ii£.
Oyi, mais on n'sarout voler sins plome.
Matbi.
I met les peus so l'happa.
(Xboffkr. les deux toroeke, I, se. IS. 4864.)
Mabche. C'est tappet des pois tôt dé long
D' rhappâ, po-z-y prinde on colon.
(Alexahdre. FtiteortL 1860.)
Var. Tourkai. Ruer les féfe d'vant les couleon.
RoucBi. J'ter les pos avant les coulons. Sonder le terrain ; propos jetés en avant
et comme par hasard, pour découvrir la pensée de la personne à laquelle on s'adresse.
(Hécabt. Diet.)
2430. Aller comme on peus es pot.
LiTT. Aller comme un pois en pot.
Être dans un continuel mouvement,^ faire beaucoup d'allées
et de venues. (AlCad.)
Pr. fr. — Aller et venir comme un pois en pot.
2431. Lèyans-Ie passer, on passe bin des pois.
(Namur.)
LiTT.[ Laissons-le passer, on passe bien des pois.
Calenibour ironique et méprisant pour ravaler une personne
qui passe.
2432. Promette pus d'peus qui d'brouet.
LiTT. Promettre plus de pois que de brouet.
Promettre plus qu'on ne peut ou qu'on ne veut tenir. (Acad.)
Li proverbe dit commun'mint.
Et nos Tvèyans assez sovinl,
Qui, qwand Tdangt presse on pau d*près,
On promette pus d'peus qui d'i>rouet.
[Patquèye po V jubilé de V révérende mire di BaiHre, 1743.)
2433. Diner on peus po ravu 'ne fève.
LiTT. Donner un pois pour avoir une fève.
Donner une chose pour en obtenir une autre. (Acad.)
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— 261 —
Pr. fr. — • Donner un pois pour avoir une fève. — Donner un
œuf pour avoir un bœuf. -— Donner peu pour avoir beaucoup.
S'ils noQS donnent des pois, nous leur donnerons des fèves.
(MONTLUC. Comédie det proverbe*. Prologue.)
Pr. fr. — Jetter un gardon pour avoir un brochet.
(OUDDI. CurlotUez/rançoUet, 4640.)
Cité par Forir. Dict.
Qwand on k'nohe les gins.
On donne on peus po ravu *ne fève ;
Et nosse casti, d^pôye longtimps,
Ni s'trompéve nin dWins çou qu'i fève.
(Thirt. On colrbd franc ttgeoU. 4866.)
C*est-st-hoûye li mdde, mi bratrez-ve,
Cheskeune, po rimpli s'chèna,
Donne on peus po ravn *ne fève
Ji m'dimesfèye di tôt coula.
(WaLEM. Ji m'dimesfèye di tôt coula. Chanson. 1880.)
Vabiamte. Qui donne à pusse qui lu,
C'est qu'i sèt d'ei ravu.
Var. Namur. Donner one ou po-z-awet on bou.
Marche. Por on pois nos aurans one fève.
Cbarleroi. Pau timps qui court, el cin qui veut acrachi s*gève
Doit donner tout costel, ein pois pou avoi 'ne fève.
(Bernus. Vchin qui tache este bouquet dint VPieton. Faufe. i873.)
MoNS. Demeflez-vous d'ein homme qui vos promet pus d* bûre que d*pain : quand
c*ti la vos bftra ein pois, sera toudi pou avoir enne f6ve.
(Letellier. Armonaque diMons. i846.)
Var. Hons. Bayer enne nougette pou avoir enne gaye.
2434. C'est-st-on peusfoû d'onslî.
LiTT. C'est un pois (pris) hors d'un setier.
C'est une bagatelle, c'est si peu de chose qu'on ne s'en aper-
çoit pas.
GÉRA.
Puis, i m'a dit di v'dire
Qui l'homme en question est-st-on rare canari,
HufDez-lu... et c'n'est co qui on peus foû d'on stl.
(Rehodchaiips. Le* amour d'à Gèrd, II, se. 6. 1875.)
Harète.
Qwand j'monta l'maison d'vèye,
A l'coqu'mftr j'aveus dreut.
Pierre.
Raison d'pus, belle Marèye.
Foû de stl d'nez-m' on peus.
^PsaERS. Uconsèye dé Vmatante. Se. 8. i877.)
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— «62 —
!2435. 1 fait les peus pus spais qu'i n'sonl.
LiTT. Il fait les pois plus épais qu'ils ne sont.
11 prend cette affaire plus au sérieux qu'il ne devrait la
prendre; il en raconte plus qu'on n'en a dit; il exagère.
Cité par Forir. Dict.
JALHAT. BiETH'MÉ.
I ïï'ïki nin quu Thiodôre sëpe cou quu sapasse sa-v*, ca il ireut tôt costé fer les
peus pus s*pais qu'i n*sont.
(Xhoffer. Les deux soroche, l, se. IS. 1861.)
2436. Vinde des peus qui n'ont nin volou cure.
LiTT. Vendre des pois qui n'ont pas voulu cuire.
Tromper; livrer de mauvaises marchandises.
Pr. fr. — Vous ai-je vendu des pois qui cuisent mal ?
(OUDIM. Curiotitez françoitee, 1640.)
MoNS. El uon.
Pourqué c'qué c'est qu'i n'veiroi nié, bon ? je rvouroi bé Yire, ça !
Kl leop.
Oh ! mi jMis ça ainsi, qui c'qui sait ? vos H avez peut-etle vindu des pois qui
n'ont nié voulu cuire?
(Letellieb. Armonaque dé Mone, 184A.)
Frahebies. On dirou qu'on vos a vindu des pois qui n'ont nt volu cuire.
Tournai. Cachacroute.
Te fes Ift eine mine comme si on t'aveos vindu des peos qui n'eont pas voulu
cuire.
(Pierre Bbunemault (Leroy). Ein ménache d'francs paufe. Se. i. 1891.)
Var. Tournai. T'as acaté des peos qui n'ont pont voulu cuire.
St-(îuentin. Veinde des cohets qui n'ont pas voulu cuire.
RoucHi. Est-ce que j*t'ai vendu des pos qui n'ont point volu cuire ?
(Hécart. DiCL),
2437. C'est-st-on compteu d'peus es l'sope.
LiTT. C^est un compteur de pois dans la soupe.
C'est un tatillon.
G'est-st-on compteu d'peus es pot, il ach'tôye jusqu'à de l'jotte et i forpàye tôt.
(Remacle. Dict,)
Variantes. C'est-st-on compteu d'peus es pot.
C'est-st-on sinteu d'poye.
C'esl-st-on J'han Gocoye.
G'estrst-on J'han Magrite.
G'est-st-on pelle mes peus.
G'est-st-on catt des poye.
Gh'est-st-ein vrai coucoule au cabas. (Tournai.)
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— 263 —
GÈTROU.
Nosse mayeûr vikëve comme on gueux
Ci n'esteut pus qu'on pelle mes peus.
(De YlVARio. Lifiesse di Hoûtc-sU-ploat. Il, se. 5. 1757.)
SAve respect, so sUr6ne li pauve roye
N'esteut pus qu'on catt des poye.
(Hanson. Li Hinrlade travettèye, Gh. I. 1780.)
Namur. Allez-ès, vt sot
Compter les fève ôs pot.
Si v's avoz Tcul qui vos brûle,
Mettez-r es Talwe, vos vos l'rafroidiro.
{Ancienne chanton,)
Naiiur. a rchtge, ji prinds m'conoye,
Et ji m'boute à filer.
Mais nosse laid Jean Gocoye
Tôt timpe es vout raller.
(WÉROTTE. On nicdoûye. Gh. 1867, 4^ éd.)
POISSON.
2438. Les gros pèhon magnet les p'iit.
LiTT. Les gros poissons mangent les petits.
Les puissants oppriment les faibles. (Acad.)
Pr. fr. — Les gros poissons mangent les petits.
Cité par Forir. Dict,
Esl-st-i donc vraie qu'on veut todi
Li gros pèhon magnt li p'til?
Est-il donc vrai que le saumon
Prend toujours le petit goigon ?
(Mathieu Laentbergh. 1810.)
Vos serez neûr ou blanc, à l' cour on juge ainsi,
G'est r gros pèhon qui magne li p'tit.
(Lamaye. Li pente divins Ict bietxe. 1840.)
Si ji oiséve mâye tôt dire,
Ji v's es conlreut jusqu'à d'main ;
Mais vola paret, ji cr^^ins
De piède mi pièce tôt v' fant rire.
Ga vos savez, tôt comme mi,
Qui r gros pèhon magne li p'tit.
(Dehin. Complainte des pauves GabHou (f l'octroi. 1846.)
G'est-sl-ine air qui n' cange nin, on 1* sèrinôye todl,
Répétez, v'ia I' refrain : l' gros pèhon magne li p'tit.
(Thiry. Moirt di l'octroi. 1860.)
On va nos fer ine grande société d' bies.se,
Qu'adaw'rel Toûye et qu' piquYet l'appel il,
On va l's y for on bon cour, ine bonne tiesse, •
Là, r gros pèhon ni ningn'ret pus li p'tit.
(A. HoCK. Vaccoird, Gh. 1863.)
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VnviERS.
ClSTOR.
I enne a qa*avou V yaite plein, i onl tôt fer appétit,
Et d*pôye qui l' monde est monde, l' gros pëhon magne lu p'tit.
(Xhoffer. Les bUste. I, se. 9. 185S.)
Mabchb. C'est l' gros pèhon qui gobe li p'tit.
BouBGOGHE. Ce n'a tô po tô qu*ii\jeustice,
Lé peti son mainhé dé grô.
(Bernard de la Momhote. Nœl Borguignon, 1700.)
Douai. Ghës gros pichons qui z'invallent chés tiots.
2439. Esse comme li pèhon es l'aîwe.
LiTT. Etre comme le poisson dans Teau.
Se trouver bien, être à son aise dans quelque lieu. (Agad.)
Pr. fr. — Etre heureux comme le poisson dans l'eau. —
Etre dans son élément.
Cité par FoRiR. Dict.
BÊBETTB.
J'esteus là comme on pèhon es Talwe.
(Willem et Bauwers. PècM rach'té. Se. 7. 1883.)
Mi, ju v*s el dit comme çonla m* vint so V lalwe,
Di Tunivers, si j'esteus l' souverain,
Vos vik'rtz tos comme li pèhon es Talwe,
Ou comme Toùhal so V hauye k joû d' prétimps.
(Levêque. Sifetteus maUte. Ch. 1869.)
To t* plaindrais por one goUe di plalve,
Qwand t' sarais comme li pèchon es Tatwe.
(Alexandre. FtU cortu 1860.)
Esse heureux comme ein pechon dins l'ieau.
Je sarais cint coup mieux que V pèchon dins V rivière.
Que r pourcha V nez dins s' hache et qu'ein zouave à V guerre.
(Renard. Les avent, de Jean d* Nivelles, Ch. 1. 1857.)
Verviers.
Marche.
Nivelles.
Nivelles.
MOHS.
U etoi comme ein pichon dins Tiau.
(Leteluer. Armanaque dé Mans, 1853.)
GivET. Mi qu'astet heureuse ft nosse mai:gon.
Comme dins l'atwe li pèchon,
I n' ma nin fallu longtimps.
Pou vèye qui m' bia timps
Astet près di s* fin.
(SORET. LlfaufediCendrUlon. 1855.)
Basse-Allemagne. —(So gesund) wie der Fisch im Wasser.
'2440. Li sâce vâl mî qui T pèhon.
LiTT. La sauce vaut mieux que le poisson.
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Se dit d*une mauvaise viande bien apprêtée ; et fig. dans le
cas où Taccessoirc vaut mieux que le principal. (Agad.)
Pr. fr. — La sauce vaut mieux que le poisson.
Cité par Forir. Dict.
Var. Marche. Ça qui fait l* bon pèchon, c'est 1* sauce.
2441. Ji m'es r'va avou çou qu' j*a d' pèhon.
LiTT. Je m en retourne avec ce que j'ai de poisson.
Je m'en vais content, satisfait de ce que j*ai, quoique ce ne
soit pas tout ce que je désirais.
Locution empruntée au langage des cuisinières, des pêcheurs.
Po l' moumint qu'ennès ralesse
Avou çou qu'is ont d' pèhon.
Comme dit ine aute spot wallon.
(S, Defrkcbeux. Moqud, Conte. 1868.)
Baptissb.
Vos m' ricial avou cou qu' j'a d' pèhon, c*est-8t-à-dire comme j*enne a 'nne allé.
(Salue. QwUte po qwUu, Se. 46. 4878.)
Var. Mors. Ërveni avé s' froumage.
Revenir du marché avec son fromage, sans avoir pu le
vendre.
Revenir du bal sans avoir dansé. (Sigart. Dta. 4870.)
2442. 1 s' tap'rou dins Tieau tout nu qu'i r'vérou
co avé des péchon dins ses poche. (Nivelles.)
LiTT. Il se jetterait dans Teau tout nu qu'il reviendrait
encore avec des poissons dans ses poches.
Tout lui réussit.
POIVRE.
2443. C'est-st-on peûve es cou.
LiTT. C'est un poivre dans le cul.
Il vend trop cher ; il sale sa marchandise.
Pr. fr. — Cher comme poivre.
Orig. QuiTARD. Diet., p. 605. a Avant les voyages des
Portugais aux Indes» une livre de poivre coûtait au moins
deux marcs d'argent, i^
POLI.
2444. Il est honiesse comme li chin Goda qui
d'pihlve les rosse ft feu.
LiTT. Il est poli comme le chien de Godart qui pissait sur
les rôts au feu.
Il n'a pas regu une bonne éducation.
Cité par Forib. Dict.
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— 266 -
Vive Godar (*) d' tortos V pus fameux.
Dont r chin d'pihive les rosse & feu.
(Thymus. Pasquèye faite d jubilé (V Dom Bernard Codin. 1764.)
Nivelles. Honnête comme el cht Godeau.
POLITESSE.
S44o. L'honnétité va bin so 'ne biesse^ èco ml so
'ne gins.
LiTT. La politesse va bien à une bête et encore mieux à une
personne.
Plus fait douceur que violence.
(LAroNTAiRE. Phébus et Borée,)
Var. Verviebs. Politesse est-st-ine manôye,
Qu'arichihe ci qui TèplAye.
(Rerœr. Spou rtmé$. 4874.)
POMME.
2446. Ervenir comnae ein coyeux d'pun. (Mons.)
LiTT. Revenir comme un cueilleur de pommes.
Revenir en mauvais état, mal habillé, mal vêtu, honteuse-
ment.
Traînant l'aile et tirant le pied,
Demi-morte et demi-botleuse,
Droit au logis s'en retourna.
(Lafontaine. Us deux pigeons,)
Revenir en cueilleur de pommes.
{Adages français, XV« siècle.)
Il est troussé en cueilleur de pommes : l'habit troussé, fait
ou habillé comme un paysan.
(OUDIN. Curiositei françaises, 4640.)
Namdr. Riv'nu comme on coudeu d' pomme.
MoNs. Et r pus bieau du jeu, c'est qu'on dit que j' seroi du complice avé ti, pou
faire c' belle cacftde là ; que je l'mènnerai d' lée ein autel, soi-disant pou nous marier
à deux, éyé puis que j*el planterai là, et qu' j' erveiral comme ein coyeux d' pun, pou
t' bailler l'aisance dé l' vinde au boucher, comme enne guenisse, pou li couper r cou.
(Letellibr. Dialogue d'Agaménon et Achille. Arm, dé Mons. 4854.)
2447. Li pomme ni tomme nin Ion dTâbe.
LiTT. La pomme ne tombe pas loin de l'arbre.
Pr. fr. — Le fruit ne tombe jamais loin de l'arbre.
Se dit des actes qui entraînent des conséquences immédiates.
Non procul a proprio stipite poma cadunt.
(Lrjeui«E. Proverbia famiUaria. 4741.^
Namur. Li pomme ni chait jamais foirt Ion d' l'aube.
Basse-Allemagne. — Der Apfel fàllt nlcht weit vom Stamme.
(*) Moine au Val Dieu.
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— 267 -
2448 Nos avans 'ne pomme à peler essônle.
LiTT. Nous avons une pomme à peler ensemble.
Nous avons un compte à régler.
Basse-Allemagne. -- Mit Ëinem ein Huhnchen zu pflûcken
haben.
2449. I qwîrreut bin les grosses pomme foû
des petite.
LiTT. Il chercherait (reconnattrait) bien les grosses pommes
parmi les petites.
Toute sa science se borne à cela. > C'est un homme ignare.
2450. Wârder 'ne pomme po Y seu.
LiTT. Garder une pomme pour la soif.
Ménager, réserver quelque chose pour les besoins à venir.
(ACAD.)
Pr. fr. — Garder une poire pour la soif.
Cité par Forir. Dict.
Ine ovrt ginti et sinsieu
Wàgnive des foirt bonnes joùrnèye,
II euhe polou so paa d'annèye
Wftrder àhèy'mint 'ne pomme po V seu.
(Smonon. Let deux casaque, i8S4.)
Qu'i faisse bal, qu'i faisse laid, qu'i geale, qui V timps s'ènûle,
Bin rètrôclâye es m* trô ji n'âret d' keûre de freud,
Ca ji wàde, comme on dit, ine pitile pomme po 1* seu.
(Bailleux. U mohe et Vfrumihe, 1852.)
Es r pièce di raspftgnt, de wàrder 'ne pomme po V seu,
Vos v*s avez d'n^ des air, comptant qu' coula durreut.
(Thirt. Ine copenne so V mariège, i8K8.)
A ci qu' prindéve irope di j6ye,
Et d'vant Theûre, qwiltéve l'ovreu,
Elle dihéve : à bout d' vosse vôye,
Vos n'àrez nolle pomme po l' seu.
(N. Defuecheux. U vèye Bajenne. Chanson. 1866.)
Verviers. C'est drale, jamauye on boveu
• N' tûse à s' waurder pomme po l' seu.
(Rehier. Spou rimes. 1871.)
Spa. Enfin aveûr li sciaise,
Di saveur auhèyemint poirter aux rein s' consciaise.
Et d' waurder po pus taurd one pitite pomme po V seu.
(Poulet. Lu bancrott. Satire. 1866.)
CoMDROz. Volet-i sâver *ne pomme«
Po r wârder conte li su ?
A prumt joû qu' l'atomme,
1 v' foutet r pouml jus.
(Damoiseaux. U vèye di Craquesi-foirt. 1871.)
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Namuk. Non ODcle Biètnimé vint d' moni,
Po r soif il ft spaurgnl one pomme,
On n' poleuve nin iesse pus brave homme.
I nos a lèyl ses écu.
(WtROTTB. Choix de ehantotu wallonnet, Namar. 1860. 3« éd.)
Marchi. Parbleu si t'estéve économe,
Au moins, po V seu t' waudrais one pomme.
(Alexandre. Ftu corU. 4860.)
MoHS. I faut toudi garder n* pomme pou l' soif, pasqué pus tArd vos vos trouviez
tvet vos dix doigt à vos bouche.
(NOOTBIEUX. Det noupieaux conu dé» quU, 4850.)
VARiAim. Avu *ne dobe simelle.
POMMIER.
S451. lue s&vage mèléye n'a màye poirté 'ne
douce pomme.
LiTT. Un pommier sauvage n'a jamais porté une pomme
douce.
On ne peut nier son origine, il en reste toujours des traces.
On ne peut obtenir rien de bon d'un homme méchant.
Stavelot. I n' crèhe nin des douces pomme so *ne slivage mêlé.
POMPON.
2452. Avu r pompon.
LiTT. Avoir le pompon.
Etre au premier rang. (Littré.)
Avou 1* hardiesse d'on jus d' la Mouse,
A lu V pompon po bin taper.
(CARMAmtE. U concours di poésie di 4857.)
BaIwIr.
Ine saqul qu*a *ne mAIe aweûre,
Si nèyereutd'vins on rèchon.
Ci n'est pus V cas, po V qwftrt d'heAre,
Balwlr va-st-avu V pompon.
(Alcide Prtor. Baiwir so s* panse, 4863.)
Type d'honneAr et d' corège, les boltresse ont l' pompon,
Po d*ner Teximpe ftx nawe, et tripler so 1* cherbon.
(Delarce. Les bottresu, 4876.)
Namur. Nosse bia pHit duc est déjjà di stoque,
Po r command*mint, il a V pompon.
(WéROTTE. Majorité do duc di Drabam. Ch. 1853.)
Mors. Ça, pou r tarte au froumage, mam'zelle Dufrasne a toudi ieu r pompon.
(Arm. dé Mons, i884.)
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PONDRE,
2453. C n'est nîn po ponre, c'est po cover.
LiTT. Ce n'est pas pour pondre, c'est pour couver.
L'affaire est entamée, il ne s'agit que de la mener
à bonne fin.
Se dit encore d'une personne qui s'attarde en quelque lieu
beaucoup plus qu'il ne conviendrait.
Vertiebs. Qwand nos chanlans et fer dé V musique,
G' n'est nin po p6re, c'est po cover.
(PlBE. LèyafuwakUP mouton, Ch, iB84.)
PONT.
2454. S' porter comme el pont neu. (Mons.)
LiTT. Se porter comme le pont neuf.
Être frais et dispos; jouir d'une bonne santé.
Proverbe d'origine parisienne.
Mors. Tant qu'à mî, j' sus fin contint, je m' porte comme el pont ^neu, et j' vos
in souhaite autant et à tout no famie avec.
(Letelukb. Arnumaque dé Mon». 186i )
PORCHER.
2455. Vât mî esse poirchî qu' pourçaî. (Marche.)
LiTT. Il vaut mieux être porcher que pourceau.
Plutôt mailre que valet.
Varuhte. V&t ml esse li bîergt qui i' chin.
PiCABDis. Veut miux ète porcher qu' d'été porcheu.
(GoRBLBT. Glouaire. 4851.)
PORRETTE.
2456. Il est-st-à V porrette.
LiTT. Il est à la porrette.
Il marche à l'aventure. — Il est contrarié sans savoir
pourquoi.
2457. Vert ou vette comme porrette.
LiTT. Vert ou verte comme porrette (un jeune poireau).
Se dit des personnes peu avenantes, d'un abord désagréable.
Cité par Forir. Dict.
PORTE.
2458.11 est-st-amistâve comme ine poite di prîhon.
LiTT. Il est amical comme une porte de prison.
Se dit d'un homme rude et d'un abord repoussant. (Acad.)
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- 270 —
Pr. fr. — Il est gracieux comme la porte d'une prison ; —
comme une poignée d'orties.
Les parvinou sont-st-attirant comme li poite d'ine prlhon.
(Remacle. Dlct )
C*est-st-onk qu*est-st-amistàve comme ine poite di prihon.
(FoRn. DiCL)
JOSEPH.
Ni îkiA nin rire di timps in timps ? On n' pout nin todi fer 'ne mène comme ine
poite di prihon.
(Willem et Badweks. Pècht rach*té. Se. 9. 4889.)
Marche. Ces visège là
On n* les waite qui comme on guignon.
On les lomme des poite di prihon.
(Alexandre. Ftit eorti, 4860.)
Namur. Gaie comme one poite di prigeon.
MoNS. Bé c'est clair, ça n'aviez nié vu V mèquenne, elle est agréable comme enne
porte dé prison, ^né pas ?
(Letellier. Armonaque dé Mon$, 1850.)
Tournai. Agréable comme eine porte d' prison.
Picardie. Gai comme el porte d'eine prison.
(GORRLET. Glostaire. 1851.)
Lille. M'n opinion sus leu caractère,
J' vas vous r dire ichi sans façon :
1 sont gais comme un vrai chim'tière.
Polis comme des gardiens d' prison.
(Desrodsseaux. Chan9, lilloises, 4854.)
Comparaison populaire provençale :
Coumplasent coumo uno porto de prison.
{Revue des langues romanes, 1884.)
2459. Quand les porte sont freumée, on n' sél pos
c' qui s' passe dins les maseon. (Tournai.)
LiTT. Quand les portes sont fermées, on ne sait pas ce qui
se passe dans les maisons.
Les apparences sont trompeuses ; tel qui paraît heureux
chez lui est souvent loin de l'être.
2460. S' on V fève sorti po Y poite, i r'vaîreut
po rfiniesse.
LiTT. Si on le faisait sortir par la porte, il reviendrait par
la fenêtre.
Se dit d'un importun dont on ne peut se débarrasser. (Acad.)
Pr. fr. — Si vous le faites sortir par la porte, il rentrera par
la fenêtre.
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— 271 -
Nivelles. S' on l' frout sourti pa l'hache, i rinterrout pa l' ferniesse.
Yab. Harcrc Faut passet po Tucbe ou l' flniesse.
Basse-Allemagne. — Schmeiss ihn zur Thûr hinaus, und
er kommt durch*s Fenster wieder herein.
2461. L'ci qui hoûte àx poite, ôt sovint dobe.
LiTT. Celui qui écoute aux portes, entend souvent double
(mal).
La curiosité est souvent punie.
2462. Claper l'ouhe so V trô de beûre.
LiTT. Fermer (avec fracas) la porte sur le trou de la bure.
Abandonner sa maison, agir en désespéré. — Brûler ses
vaisseaux. — Renoncer à une entreprise.
Cité parFomR.DicL
jAMUf.
Ni nos a nin stu bonne aweûre,
De clapper Touhe so V trô de beûre.
(Lambert Hollongne. Eninjeux des paysans. 1636. B* et D*.
Recueil de chansons.)
Ji n* fais nin çou qui j' voux ;
Ji convins d' vosse raison ; mais claper l'ouhe so l' beûre,
Qwand les idèye mi v*net, coula m* sonl'reut trop deûr.
(Dehik. P'titmoumint d' plaisir. Préface. 1845.)
A pniml r*fos, n' tapez nin l'ouhe so l' beûre.
Comme des doux mot, riçûvez leus affront.
(DD. Salmb. Chanson. 1870.)
On sûye télé fèye di m' fer creûre
Qui si j' voux d'ner mes aidan,
Adon taper Touhe so V beûre.
Mes proRt d'vatront pus grand.
(N. Defrbcbeuz. U houyeu. Ch. 1871.)
2463. I fait pus beon à V porte d'un plaigneux
Qu'à r porte d'un vanteux. (Tournai.)
LiTT. II fait meilleur à la porte d*un homme qui se plaint,
qu'à la porte d'un vantard.
Se méfier de ceux qui se vantent continuellement de l'impor-
tance de leurs affaires et de leur fortune.
2464. C'esl-st-one èfonceu d'uche douviète.
(Namur.)
LiTT. C'est un enfonceur de portes ouvertes.
Faire un eiTort pour surmonter un obstacle qui n'existe pas.
(LlTTRÉ.)
Pr, fr. — C'est un enfonceur de portes ouvertes.
Il enfonce les huis ouverts.
(Père Jeam-Marib. Le divertiuement des sages, 1668.)
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- 272 -
2465. Taper les ouhe po les finiesse.
LiTT. Jeter les portes par les fenêtres.
Yamaute. Taper po les ouhe et les Aniesse.
LiTT. Jeter par les portes et les fenêtres.
Etre prodigue à Texcès, se livrer à des dépenses de tout
genre, également ruineuses.
Pr. fr. — Brûler la chandelle par les deux bouts.
Jeter la maison par les fenestres.
(OUDIM. CuriotlUifrançoUet. 1640.)
Cité par Forir. Diet
On joA comme hoAye, po 'ne si belle fiesse.
On tap'reat Toahe foA po r finiesse.
(Chamon patriotique. 4790. Ree. BODY.)
Tateniœ.
Hais qo'avez-ve don es V tiesse?
Quoiqu'i ji n* tape jamàye les ouhe foA po les fniesse,
Ji m' veu-st-on joû comme Taute ossi paave qui todi.
(Remouchamps. U 9av*a. l, se. S.4858.)
N'allez nin, m' fi, lever trop haut vosse tiesse,
Et n' tapez m&ye les ouhe po les finiesse.
(A. HocK. LafamUU Mathot. 1866.)
Yabuhte. Qwand c'est po heure et po magnl.
On tape les aidan po r finiesse.
(Bahleux. Poème. 184S.)
YEBiriERS. Lu ci qui a quéquès richesse,
A r vole, s'i vout peter haut,
Taper les ouhe po les finiesse.
Trop vite i monte lu blanc chWau.
(Pire. Saint-Pire to V bon Diet. Ch. 1884.)
MONS. J'in n'ai bë conneu d'in gas là, qui j' tient tout pa lés porte et pa
lés fnette. (Moutrieux. Det nouvieaux conte dét quié. 1850.)
MoMS. W mé parlez nié d' ces jeunes glorienx-là, i jetteriont toute pa lés porte
et les ferniette, si on vouroi l'z acouter.
(Letrlueb. Àrmonaque dé Mons. 1861.)
Basse- Allemagne. — Die Thûr aus dem Fenster werfen.
2466. Mette li clé d'sos l'ouhe.
LiTT. Mettre la clef sous la porte.
Quitter furtivement sa maison parce qu^on a de mauvaises
affaires. (Acad.)
Pr. fr. — Mettre la clef sous la porte.
Cité par Forir. Dict.
Ossi dit-st-on qui flite di bin s' kidftre,
A ma pau d' timps d*sos l'oube i bouta l' clé ;
C'esteut por lu, l'ènnocint m' vt soler.
(Babulbux. Jàcqueli cotU Fftve. 1843.)
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- 273 —
BAtwlfi.
Tribunal di commerce... Ramasse aidan... faillite.
Grahay.
L'a mettou V clé d'sos l'ouhe, c'est vosse banque qu*est-st-en fuite.
(Alcide Prtor. On dragon qui fait des madame. 1867.)
Var. MoNS.Eyët r lind'main on éloit tout surpris d'intinde dire qu'ils aviont fait
Saint-Jean parnuit. (Letellier. Arm, de Mont. 4865.)
Yar. Tournai. Déménager à l' cloquette de beos.
Var. Lille. Faire Saint-Pierre par nuit.
Yar. YALENaENNES. Faii% Saint-Jean par nuit.
(Yermesse. Voe. du patois lillois. 4865.)
PORTER.
2467. Tout r monde pourte èsse grain. (Nivelles.)
LiTT. Tout le monde porte son grain.
Chacun travaille pour soi et porte la responsabilité de
ses actes.
PORTION.
2468. Il âret ine portion d' grognon â matin et
ine portion d'iînwe a l' nute.
LiTT. Il aura une portion de groin le matin, et une portion
de langue à la nuit (le soir).
Il se marie avec une femme méchante.
Jodoigne. Il àret one pourtion d' grognon an maté et one pourtion d'ilnwe
à r nait.
POSER.
2469. Poser cheonq et r'tenir six. (Tournai.)
LiTT. Poser cinq et retenir six.
Faire volontairement un calcul faux pour en obtenir un
avantage.
POT.
2470. Pot findou deûre longtimps.
LiTT. Pot fendu (fêlé) dure longtemps.
Une personne, quoiqu'infirme et valétudinaire, ne laisse
pas que de vivre longtemps. (Acad.)
Pr. fr. — Un pot fêlé dure longtemps.
JODOiGRE. Pot r'cëclé deûre longtimps.
Mors. Et rié d' tai qu'ein pot fêlé pou durer lonmain.
Picardie. Eine keine fêlée vo pus longtemps à l'ieu qu'eune neuve.
(GORRLET. Glossaire. 4851.)
SAraT-QuENTiN. Ein pot fôlé dure pu longtemps qu'ein eute.
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— 274 -
2471. Biesse comme on pot.
LiTT. Béte comme un pot.
Exlrômeraent bêle. (Acad.)
Vr. fr. — Bêle comme un pot. — C'est une cruche
Pot d' lérre trop lèglre.
Si lèya-t-à dire.
(On dit d' là qu'on sot
Est biesse comme on pot.)
(Bailleix. U pot d' terre e: t pot d'Jiér, F&ve. 1856.)
Charleroi. L* bouc II respond, biesse comme on pot,
Bin t' n'as qu'à prinde pa m* baube...
(Dernus. U r'tian èyet V bouc. Faufe. 4873 )
247:2. Soûrdaul comme on pot.
LiTT. Sourd comme un pot.
Ce proverbe vient-il de ce que les pots n'ont pas d'oreilles,
comme les écuelles? M. Quitard ne partage pas à cet égard
l'opinion de Le Duchat ; selon lui, cette expression est une
variante mal entendue du dicton plus ancien : sourd comme un
toupin (comme une toupie, comme un sabot). On dit aussi :
dormir comme un sabot, Dict., p. 606.
JoDOiGNC. Soûrdaut comme one boiche (une bûche).
2473. Allez compter les fève ô pol. (Namur.)
LiTT. Allez compter les fèves clans le pot.
Renvoyer quelqu'un, lui ôler tout espoir d'obtenir ce qu'il
demande.
Faire une réponse vive et ingénieuse qui réduit au silence.
(Acad.)
Pr. ir. ~ Donner à quelqu'un son paquet. — Envoyer faire
lanlaire.
Namur. Que plaigi aurc-j* avou vos.
Allez es, vl sot.
Compter les (éwe à pot ;
Si v's avez l' cul qui vos brûle,
Mettoz-le es l'alwe, vos vos V rafroidiro.
(Ancienne chanson.)
JoDOiGME. Allez compter les pois es 1* sope.
2474. (Vesl-st-on pot qui jâse flamind.
LiTT. C'est un pot qui parle flamand.
Se dit d'un vase fêlé, qui rend un son faux (étranger).
Flandres. H y spreekt latyn.
Var. Jodoignc. Ça sonne comme on sabot r'cëclé.
3475. Tourner âloil de pot.
LiTT. Tourner autour du pot.
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— 'llo —
Biaiser. — Ne point aller au fait, à la conclusion d'une
affaire. (Acad.)
Pr. fr. — Tourner autour du pot.
Fille aimable autant qu'on peut l'être,
Et ne tournant autour du pot.
(Lafontàine. Niçoise.)
A quoi bon barguigner et tant tourner autour du pot ?
(MouÈRE. M, de Pourceaugfiae.)
Cf. QuiTARD. DicL, p. 606.
Cité par Forir. Dict.
Tonton.
£h bin, Golzau est-st-à m' mantre,
Ji n' sâreu tant tourné àloû.
(De Harlez, De Cartier, etc. Li voyège di Chaudfontctne. III, 4787.)
Durand.
Ji creus qu* vos estez div'nou sol.
Dubois.
Hoûtez, ni tournans nin baicôp àloû de pot,
Volez-v' ou n* volez-v* nin ?
(Delchef. Les deux nèveiix. I, se. 8. 1858.)
TlHTIN.
Ti toûne âtou de pot, et t'as 'ne saquoi so V cour ;
Ji wage qui d'vins coula il est question di m' soûr.
(Toussaint. Hinri et DadUe. III, se. 3. 1870.)
Marche. Po n' nin tournet autoû do pot,
Li ci qui s' rouvièye est-st-on sot.
(Alexandre. P*tU carti. 4860.)
Gharleroi. Gélique.
Ji n' toun'rai né l't auto do pot po vos dire que 'ne chance di chin nos a fait fait
rinconte èchenne î gn'a 'ne samoaine.
(Bernds. L' maldde Saint-Thibau, I, se. 5. 4876.)
Borinage. Je n' suis nié d' ces gas là, mi, voyez bé, sans m' bayer du galon, là,
qui s' mel'té d' racrire, ëyët qui tounté autour du pot enne eternum.
(MOUTRIEUX. Des nouvieaux conte dés qulé, 4850.)
MoNS. Là, dites-le à vos bon sin, sans tourner à l'intour du pot.
(Leteluer. Àrmonaque dé Mons, 4857.)
Saint-Quent». J'ai quier chés geins qui n' tourn'leut pau à laintour de ch'pôt.
(GossEU. Lettres picardes, 4844.)
2476. Payî les pot cassé.
LiTT. Payer les pots cassés.
Se dit d'un homme sur qui Ton croit que les frais, la perte, le
dommage d'une affaire, doivent retomber. (Acad.)
Pr. fr. — Il en payera les pots cassés. — Il payera les violons.
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- 276 —
Faire payer les pois cassés.
(OUDIN. Curtotitex françoUet. 4640.)
Sçacbant qu'il en fallait payer les pots cassés.
(Rgchieb. Sat. X.)
Cité par FoRiR. Dict.
Crauay.
Après tôt, r fiesse esteut à m' gosse,
Tant qu' j'a volou, j'a rôle m' bosse.
Jans, c'est bon, c'est-st-assez,
Ji pâyeret les pot cassé.
(Âlcide PRYOR. Lljamadet qwatte nation, 4869.)
Badinet.
Bon, vola qu'elle tome flàwe ; c'est co sûr mi qu'ennès pâyeret les pot cassé.
(TlLKiN. On novai locataire. Se. 7. 4S80.)
Gharleroi. lunne après l'aute, faura qu'i nos apisse,
Payant les pot casset po les oAye dé 1* génisse.
(BEhNUS. Le* deux torla èyet /' guernoâye. Faufe. i873.)
Nous. I n' fait jamais bon d' cacher à mette ein aute dins la crotte, parqué on
finit toudi pa payer les pot cassé.
(Leteluer. Àrmonaque dé Mon». iSAl.)
Saint-Quentih. Par l' moyen qu'a n' paera pau cbés pots épotrds.
(GosSEU. Lettres picardes. iSili.)
2477, I n'y a nou si laid pot qui n' trouve si
covièke.
LiTT. Il n'y a pas de si laid pol rjui ne trouve son couvercle.
Se dit d'une femme laide, lorsqu'elle se marie. — Si laide
que soit une fille, elle trouve toujours un mari. (Littré.)
A chaque pot son couvercle.
(Gabr. Meurier. Trésor des sentences.)
Il n'est si méchant pot qui ne trouve son couvercle.
(Oddin. Curiositez françoises. 4640.)
Ou lorsqu'on a du bien, il n'est si décrépite,
Qui ne trouve, en dormant, couvercle à sa marmite.
(Kegnier. Sat. xni.)
Pr. fr. — Il n'y a pas de grenouille qui ne trouve son
crapaud.
Cité par FoRiR. Dict.
On monse, comme mi, et si terrible,
Ni s&rcut rinde si cour sensible ;
Et qu' jamftye on parèye magot,
Ni sièvreut di covièke à s' pot.
(Hanson. Li Luciade es vers ligeois. Cb. V. 4783.)
Vos m' louqulz télé fôye po on sot,
Là, qu' j'a 'ne narenne comme on bifteck.
Bin n'a nou si laid pot
Qui n' trouve todi s' covièke.
(Willem. Bièth'mé V sôdàrt. Ch 485 .)
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— 277 ~
Si bin qui l' madrombelle, di foice qu'elle si k'mâgria di n' trover nou covièke po
8' pot, intra divins on pHit pauvriteu covint.
(Magnée. U houlotte, i87i.)
Yabiarte. TatI.
Bin j'èl pinséve, so mi àme, ce pus sùU qu' coula,
I n'a nou si laid ouhe qui n' trouve todi s* maka.
Mais s'il a des Idèye, tôt louquant 'ne sifaite geatve,
U est co pus sol qu' Mon, qu' mousstve es l'aiwe po Y platve.
(Rehouchaiips. Tàti VperriqnU II, sc. i. 4885.)
Malmedt. I gn'a nou si laid posson qui n' trouve su covra.
Marche. N'y a pont d' pot qui n' trouve si covra.
Vab. Marche. Tôt ptd trouve si chausseure.
TnmGinr. I gn'est si Ift pot qui n' trouve su couché.
Namur. Li pus laid pot trouve si couviette.
Vab. Namur. Chaque pourcia trouve si stauve.
Cbarleroi. N'y a né d' si vt pelon qui n' pout trouver s' couviette,
Et r cin qui fait l' tambour, dil-st-o, fait les maquette.
(Bermus. Vèterr'mint dé V lionne. Faufe. 4873.)
Mons. I n'a nié si noir pot qui n* treuve nié ëssc couverte.
Lille. Chaque pot trouve s' couverture.
(Dksrousseaux. Chantont lilloise*. 4857.)
DouAL Chet pou vo dire, mes gins, in vêlant d'z ogiaux comme cha s' marier,
qu'y n'y a point d' si laid pot qu'y n' trouve s' couverture, comme ch'viu proverbe
qui dit.
(Dechristé. Souv'nirt d'un homme d' Douai. i859.)
2478. C'est Y pot d' terre conte li pot d* fier.
LiTT. C'est le pot de terre contre le pot de fer.
Se dit d'un homme sans appui qui a un démêlé avec un
homme puissant, (âgad )
Pr. fr. — C'est le pot de terre contre le pot de fer.
Se trouve déjà dans VEcclésiaste, XIIT, '^ et 3. Quid
communipabit cacabus ad ollam? V. les fables d'EsoPE
et de Lafontaine.
Cité par Forir. Dict,
Crahat.
Pot, pot,
C'est-st-on v! spot,
Pot d' terre si casse
Qwand pot d' flér balte carasse.
Pot, pot,
C'est-st-on vi spot.
Pot d' terre a sognc di fer V vôye avou vos.
(Alcide Pryor. i t'enne afallou cf pan. 1871.)
Marche. Poquoi fet comme on diale d'infer,
Qwand c'est V pot d' terre conte li pot d' flér.
(Alexandre. P'iit cortL 1860.)
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— 278 -
MoNs. El brave màyeûr a taché d' leu espliqaer qa* c'etoit 1* pot d* terre conte el
pot d' fier et qu'i perdriont pus qu'i n* guingneriont h c' jeu là.
(Leteluer. Arm, dé Mont. 4864.)
2479. Lèyî \ crème es fond de pot. (Marche.)
LiTT. Laisser la crème au fond du pot.
Ne pas approfondir une chose et comme conséquence en
laisser la meilleure partie, la plus importante, ou la plus
lucrative.
2480. Savu V fond de pot.
LiTT. Connaître le fond du pot.
Connaître une alTaire entièrement.
Marèye.
Wisse vout-i qui j'comprinse?
Ji sds bin qu' c'est por mi, kimint fîil-i qu' j'èl pinse
Po savu r fond de pot?
(HovEN. U boûqueue èmacraléye. Se. 7. i879.)
Louise.
On sët r An mot,
BÈBETTE.
Qui, nos aute ?
Victor.
C'est nos aute qui k'nohet V fond dé pot.
(Remoucmamps. Im amour d'à Géra, II, se. i5. 1875.)
2481. Été peot et reot. (Tournai)
LiTT. Etre pot et rot.
Etre bien dans une maison ; y avoir le boire et le manger.
Pr. fr. — Etre à pot et à rost avec une personne.
(OUDIR. Curtosltez françaises, i640.)
Tournai. D' pus ein p'tit temps cba va bin, j' l'ai belle, j' sus peot et reot tous
les jour et j' n'ai pus rien à faire.
(Pierre Brunehault (Lerot). Ein ménache d:* francs paufe. Se. 7. 1891.)
2482. Houmer 1' pot.
LiTT. Ecumer le pot.
Profiter d'une chose, en user au détriment de celui qui
devait en jouir.
Don Juan qu' n'aime nin d' croquer V marmot.
Ni d' s'amuser à houmer l' pot,
Si roàgrèye di lèyl s' corège
Si rassucl comme ine preunp sèche.
(Hauson. u luciade es vers Hgeois, Ch. IV. 4783.)
Crabay.
Ni pinse-t-i nin, ci bat jojo,
Qui, sins mi, l'àreut houmer l' pot.
(Âlcide Prtor. Ujama des qwatte nation, 1869.) '
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^ 279 -
Li p'iit Jâcque, qu'est so pld, disos s* bàbe, rëye di vos,
Et so r limps qu' vos doirmez, lot douc'mint home li pot.
(RmouCHAHPS. Les deux voixin. 4876.)
POTÉE
2483. Oihovri V potêye.
LiTT. Découvrir la potée.
Découvrir la fin, le mystère de quelque affaire secrète,
de quelque intrigue (Agad )
Pr, fr. — Découvrir le pot aux roses.
Orig. V. QuiTARD. Dict,, p. 607, qui rapporte ce proverbe
à un ancien usa?:e (la rose était Je symbole de la discrétion).
Selon d'autres, il faudrait dire le pot au rose (au fard), que les
vieilles coquettes ont soin de tenir bien caché.
Marèye Bada.
Aie ! make so V soô, vola V fàve foû.
Po c' côp là, on d'hoûve li potêye.
(De Harlez, De Cartier, etc. U voyage di Chaud/on lalne. III. 4757.)
On-z-y va llbe et sins fisiqae,
I n'y a ni n mèsàhe di berrique
Po d'hoviér cisse potêye
(Delloye. Proclamation locale. Troubadour liégeois. 4799.)
Jeannette.
Si m' dimande ine saquoi, i m' fôret dire li vraie.
Badinet.
J'y va, j'iret mutoi dihoviër li potêye.
(Delcbef. Li galant de Vslervante. I, se. 7. 4857.)
A ses arraine, li mayeûr-ès-faité responda qui s' dake à lu n'alléve nin pus Ion
qui di Tapougnl, et qu'i n'aveut nin dreut di li d'hovrt V potêye.
(Magnée. Li boulotte. 4871.)
GÉRA.
Tinez les bin à l'oûye.
Et vos dlioûvrez V potêye, sins passer l' journêye d'oûye
(Remoucbabcps. Les amour cTà Gèrd. II, se. 6. 4875.)
Jaluay. Bièth'mé.
I fâreut arënl les k'mëre... Su Thiodôre vouléve les aller houkl.
NathÎ.
Fàt-i y aller, roi ?
Bièth'mé.
Nenni, sacri... vos d'couverrlz l' potée.
(Xhoffer. Let deux torocbe. I, se. 4. 4861.)
Nahdr. On sët bin qu' c'est vos
Qu'a discouviet l' pot.
Vos estez on fln live.
(Wérotte. Li chimique ni vout put qu'on vike. Ch. 4867. 4c éd.)
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- 280 -
Variante. Trover r qwaqwa.
Le pot aux roses, Tencloaure. (Remacle. Dtet.)
Li nabiège a fait d'coviér li qwaqwa. (FoRia. Dict.)
HiCNAR.
L'hypoconte qui n' sët nin l' qwaqwa,
Ni s' creut nin mon rïait po çoula.
(De Harlez. Ut hypocome, I, se. 3. 1758.)
Ci n'esteut co rin d' coula,
Si j' n'aveus vèyou qui s' tromp'rèye.
Mais vocial apreume li qwaqwa.
(Salme. Vhéritège d'à Jâcque Leduque, Ch. 1875.)
Ji creus qu' j'a d'hoviërt li qwaqwa.
(Braht. U bouquet. Il, se. â. 1876.)
VrRVIERS. Nelle.
Si c'est vraie, k m* wèsenne poirtant V prumi novelle.
GnxE.
Jans U conter V qwaqwa.
(Renier. U mohonne à deuxfau. Se. li. 1873.)
Jalhay. Thiodôre.
Yoià l' qwaqwa ! j'aveus bel à waitt.
(XnoFFER. Les deux toroche. II, se. U. 186S.)
Var. Tournai. Vir Tetrife.
Découvrir la vérité. — {Etrife, tromperie au jeu.)
2484. Gâter l' potêye.
LiTT. Gâter le pot au feu (le potage).
Empêcher par imprudence ou par malice qu'une affaire ne
se conclue. (Littré.)
Gâter les affaires.
FlFINE.
Lèyans-le cial, mamme, i louk'ret à l' mobonne.
Rare.
Nenni dai, i gàtreut l' potèye.
(Willem et Bauwens. U galant d'à Fifine. Se. 7. 1882.)
POTIER.
2483. Dispeu loudi V pott
Poite évie au potî. (Namur.)
LiTT. Depuis toujours le potier
Porte envie au potier.
Effets de la concurrence chez les gens d'une môme
profession.
Figulus figulo invidet,
(Lejeune. Proverbla famataria, 1741.)
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— 281 —
POU.
2486. 1 touw'reut on piou po-z-avu V paî.
LiTT. Il luerait un pou pour avoir la peau.
Se dit d'un homme avare, excessivement parcimonieux.
(ACAD.)
Pr. fr. — Il écorcherait un pou pour en avoir la peau.
Il tondrait sur un œuf.
On dit aussi :
I touw'reut on piou po 'nnès tenner l' pat.
LiTT. Il tuerait un pou pour en tanner la peau.
Variante. I touw'reut on piou po 'nnès vinde li paî.
(FORIR. Dict.)
V*là comme les crohe pat&r sont fait,
I touw'rlt 1' piou po tenner 1' pal.
(Derin. Li coq (Taousse et V frumihe. Fàve. I85d .)
Colas.
Tâ'mint qu'il est pice crosse i s' troubel'ret V cervai ;
Ji so sûr quM touw'reut ine pouce po tenner I' pal.
(Delchef. Li galant de V siervante. I, se. IS. 1838.)
Mi matante Pèlotte qu'esteut là, qui touw'reut on piou po 'nne avu l' pat, lèye.
(Peclers. Mathl Bablame, Ch. i877.)
Nahur. I touwe on pu po-z-awoit l' pia,
C'est-st-on spot qui n'est nin d' hayïr.
(J. GoLSON. L'avare. Ch. 1882.)
Nahor. C'est des vtx avare, i choirchainne on pu po vinde li pia.
(Marmite. d890.)
2487. 11 est si pelé qu'on piou ferré à glèce ni
sâreul gripper d'sus.
LiTT. Il est si pelé qu'un pou ferré à glace ne saurait
grimper dessus.
Tournai. Un pou lierre à glache n' sareot monter d'sus.
Il s'agit dans l'application de cette locution originale, de
vêtements sales et crasseux, portés par des gens malpropres,
peu soigneux de leur personne.
JODOIGNE. On pu ferré à glace arot ronlé (beronl'rot) jeu de s' casaque.
Var. Nivelles. Il avout ein casaque t't aussi rousse qu'ein eu d' chl d' bergl.
2488. Esse comme on piou inte deux ongue.
LiTT. Etre comme un pou entre deux ongles.
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— 282 —
Etre dans une situation intolérable. — Iron. N'être pas
à son aise. — Entre l'enclume et le marteau.
Cf. L*épée de Damoclès.
Cité par Forir. Dict.
Variante. Durand.
. . . . Kimint, il estbin affronté ! Bin mi,
A voste Rge, à noûf heure, ji d'véve aller doirmi.
C'est qui mi jVsteus t*nou comme ine pouce inte deux ongue.
(Delchef. Les deux neveux. I, se. 4. 1859.)
Si vos n'avez m&ye vèyou on piou inle deux ongue, èdon, vos n'avez qu'à
m' loukl. (Peclers. Lijalotte Dadd. Ch. 4877.)
Jalbay. Biétr'mé.
Pah ! cint diale ! vos voloz m' iére comme on piou ède deux ongue.
(Xhoffer. Les deux sorochc. II, se. 45. 1869.)
Yar. Mons. Contein comme ein piou su 'ne rogne (croûte d'ulcère, de dartres).
(SiGART. Dict. 1870.)
2489. Vos piou vont avu V tosse.
LiTT. Vos poux vont s'enrhumer.
Couvrez-vous. — N'allez pas nu-tôte : il pleut.
2490. Ossi laid qu'on piou.
LiTT. Aussi laid qu'un pou.
Se dit d'un homme fort laid. (Acad.)
Pr. fr. — Il est laid comme un pou.
2491. C'est r pus maigue piou qui hagne li
pus foirt.
LiTT. C'est le plus maigre pou qui mord le plus fort.
La maigreur représente Ja misère, la voracité. — En général,
les gens maigres ont bon appétit.
Cf. La Genèse. Ch. 41^ v. 4. (Le songe de Pharaon.)
2492. Il est de 1' race des pu, i faut V louwer
(r croquer) po qu*i mourt. (Namur.)
LiTT. Il est de la race des poux, il faut le tuer pour qu'il
meure.
Il jouit d'une bonne santé, malgré son âge avancé.
Pr. fr. ■— Il a l'âme collée au corps.
JoDOiGRE. Il est de r race des pu, on n'es sèret quitte s' on ne toue.
Tournai. Guuïa.
J' crois toudi qu'i va morir.
Frereot.
Li, morir ! i est de l' race des pou, i faudreot i' tuer pout cha.
(Pierre Brukehaolt (Leroy). Eln ménache d* francs paufe. Se. iS. 4891.)
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_ 283 —
POUCE
2493. Ch'est au poche ou à V cullière. (Tournai.)
LiTT. C'est au pouce ou à la cuiller.
C'est une chose embarrassante.
Les barbiers autrefois, pour mieux raser la barbe, intro-
duisaient leur pouce ou une cuiller dans la bouche du client ;
celui-ci avait Je choix entre ces deux systèmes et ne savait
auquel s'arrêter, l'un et l'autre ne valant guère mieux sous le
rapport de la propreté.
2494. Fer 'ne saquoi Y pôce â haut.
LiTT. Faire quelque chose le pouce en haut.
Faire une chose malgré soi.
Allusion à une bizarre cérémonie du moyen âge. Chaque
année, les Verviélois devaient se rendre à Liège, le mercredi
après la Pentecôte, et exécuter une danse dans la cathédrale, le
pouce en haut, sous le grand lustre. Ils brisaient ensuite un
setier. L'expression : le pouce en haut, s'entendait à Liège
dans le sens de venir à merci. Cette coutume avait été établie
à la suite d'une condamnation encourue par la ville de Verviers,
qui n'avait pas, dit-on, voulu adopter les mesures liégeoises.
M. Ferdinand Henaux repousse cette explication, et pense que
les danses dont il s'agit n'étaient qu'une sorte de prestation
conforme à lesprit du temps, en échange des immunités
accordées aux gens de Verviers, quant aux droits de halle
et d'entrepôt.
V. \d^ Revue de Liège. 1845, t. III, p. 21 etsuiv.
Cité par Forir. Jhct,
Leu danse tournéve jusse otlant d' c6p,
Qui les réque ordonnine,
Il avit lurtos l' pôce à haut,
Evis pasqu'i danslne.
Di là vinl li spot,
Qu*on dit oûye èco^
Qwand 'ne gins n'a nin ëvèye
De fer quéque saquoi.
On dit qu'elle li frel
L' pôce à haut màgré lèye.
(SoiolfOlf. Li creu (T VervU i84S.)
I m' kiminéve, mais j' l'a fait payi l' pôce k haut.
(Remaglb. DicL i839.)
Hais r liesse di hoye,
Ni sét fer V poye,
Li r'vinge so l' côp,
Vos r rindrez l' pôce k haut.
(Thiry. Li Pèron. Chanson. 18i(9.)
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— 284 —
Noste homme n'aveut nin V basse di coûr, osai ni fout-ce qu*avou 1* pAce es haut
qui s' rinda wisse qui les cren'quint s' rassonllt.
(Magnée. Li cren'quinl dé prince Abbé di Slav*Uu, 487 1.)
POUDRE.
2495. 1 tére si poûre âx mohon.
LiTT. Il tire sa poudre aux moineaux.
Il se met en frais, il prend beaucoup de peine pour une chose
qui ne le mérite pas. (âcad.)
Pr. fr. — Tirer sa poudre aux moineaux.
Croyez-moi, c^est tirer votre poudre aux moineaux.
(MoLiÈiiE. L'Ecole des maris.)
2496. Prinde li poûre d'escampette.
LiTT. Prendre la poudre d'escampette.
Se retirer, s'enfuir en grande hâte. (Littré.)
Pr. fr. — Prendre la poudre d'escampette.
Baicôp, sins tabeùr ni trompette,
Prindlt vite li poûre d*escampette.
(Hamsom. Li Henriade travestèye. Gh. II. i780.)
Mathystoffé.
Qui V diale vinse t'èpoirter, ci côp là, pHile mazette,
Yolez-v' bin, à pus vite, prinde li poûre d*escampette.
(Toussaint. Hinri et Dadite. I, se. 4. 4870.)
NiYELLFâ. via qu'aujourd'hu, V fougueu vos prind V pourte d'escampette,
Et lëye es' père au blanc, sins lu tirer s' casquette.
(Renard. Les aventures de Jean d' Nivelles, Gh. I. 4857.)
MoNS. J* garantis bin qu' pou c' temps là, sans malheur,
Nos poudrons bé prinde el poude d'escampeite,
Et j' té rindrai t' maison bié prope et nette.
(El niche èyèt s' vixenne. Faufe. Arm. dé Mons, i863.)
Frameribs. Prinde l' pourre d'escampette.
POUILLES.
2497. Chanter pouye.
LiTT. Chanter pouilles.
Adresser des reproches mêlés d'injures. (Littré.)
Pr. fr. — Chanter pouilles..
(Oddin. Curiositez françaises, 1640.)
On jône llgeois, ine homme d'honneur,
J6ne offîcl, rimpli d' valeur.
LI chanta pouye les joû passé,
Et U dit qu*i n' saveut viker.
(Pasquèye critique et calotène so les affaire dé V médicène» 4733.)
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— 285 -
Li vèye feumme comme on spëre alléve les tracasser,
Et tote ine nute ft long l's y alléve chanter pouye.
(Bailledx. U vèye feumme et ses deuxflye, Fftve. 4856. j
Mator.
Vos v'nez cial po chanter pouye à Nanette» èdon ? Louqulz à vos.
(Demouun. Ji voitxjl n'poux. II, se. 3. 1858.)
Metz. Des gens qu'ont des procès iet tout prins, let dépoille,
Et j' voureus de tôt m' quieur poveur le chantet poille.
(Brondex. Chan-Heurlin, Poème. 4787.)
POULE.
2498. Quî vint d' poye grette.
LiTT. Qui provient de poule, gratte.
Ordinairement les enfants tiennent des mœurs et des incli-
nations de leurs pères. (Agad.)
Pr. fr. — Qui naît de poule aime à gratter.
V. QuiTARD. Dict., p. 611.
On dit souvent :
L' ci qui vint d' poye, i grette ; V ci qui vint d' chin, i hawe.
Pr. fr. — Bon chien chasse de race. — Bon sang ne peut
mentir.
Cependant on dit aussi : A père avare, enfant prodigue.
Qui est extrait de géline, il ne peut qu'il ne gratte !
(H. ËSTIEMNE. Précellence du langage français. 4579 )
Cité par Forir. Dict,
CATH'REimE.
Li ci qui vint d' poye grette ; ni fais nin si seâre mène,
Foû d'on sèche à cherbon, on n' heut màye de V farène.
(Delarge. On tour di hotresse, 4874.)
Variante. Joseph.
Elle ravisse mi belle-mére, dai, qui vint d' chet grette.
(Willem et Bauhveks. li galant d'à Fifine. Se. 4«>. 4882.)
Jalhat. Qui vint d' poye grette.
Verviers. a çouci, vos d'vez vèye çou quu V fîls d'véve promette.
Bon songue ni peut minti, et qui vint du paille... grelte !
(Poulet. Lîpésonnt, 1860.)
2499. Fer creûre qui les poye pounet so les sa.
LiTT. Faire croire que les poules pondent sur les saules.
Faire croire des choses absurdes et bizarres. (Acad.)
Pr. fr. — Faire croire que vessies sont lanternes.
Cité par Fohir. Dict.
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— 286 —
Ji n'a nin pus Idèye di v' tromper, qui di v' fer creûre qui les poye ponnet
so les sa.
(Derir. Li charlatan (TtoVfôre. 185d.)
Gath'reitne.
Nenni, Mam'zelle ;
C*est po v' mostrer l' moyen qui j'a po m' disfer d' zel.
Je Vz i freut creûre qu'les poye ni pounet qu'so les sa.
(Delchef. Les deux neveux. I, se. 3. 1859.)
A l' bonne» U dis-je, li n' voux nin porlant m* fer creûre qui les poye pounet so
les sa.
(Braht. Les guignon di Bdre Bothe, Gh. 4880.)
MoMS. L'amour est aveûle, èyet les feimme c'est si malin, fieu, qu'elle vos fiont
accoire que les vessie c'est des lanterne, cyet que les pouille vont ponde dessus
les saue.
(HOUTRIEUX. Det nouvleaux conte dés quii. 1850.)
RoucBi. Un li front accroire qui fet noir en plein jour.
(HÉCABT. DiCt.)
Lille. J' crois qui rit d' mi,
J' li dis : min p'tit.
Des vessie n' sont point des lanterne,
Tu parlé aussi bien français qu' mi.
(Desrodsseaqx. Chansons lilloises. 1854.)
2500. Li poye ni deut nin chanter d'vant V coq.
LiTT. La poule ne doit pas chanter avant le coq.
.Une femme doit se tenir dans Tinfériorité à l'égard de son
mari. (Acad.)
Pr. fr. — Ce n'est pas h la poule à chanter devant le coq.
C'est chose qui moult me desplait,
Quant poule parle et coq se taist.
(Jean de Meovg.)
. . . . Mon congé cent fois ne fut-il hoc,
La poule ne doit point chanter devant le coq.
(Molière. Les femmes savantes. V, se. 3.)
Cf. QuiTARD. DicL, p. G12.
Namur. Li pouye ni doit nin chanter avant l' coq.
MoNS. Les pouye (glenne) enne doitië gnié canter pus haut qu' lés co.
Tournai. Quand T coq i a parlé, V poule deot s' taire. — I n' feaut pont que
r poule cante pus heaut que l' coq.
JoDOiGNE. Li coq doit chanter d'vant l' poye.
Picardie. Quant le co a canté, la glaine doit se taire.
(CoRDLET. Glossaire. i851.)
Saint-Quentin. Femme k sein tour aile droit parler.
Quand qu' chès glènes y vont uriner.
(GossED. Lettres picardes. 1841.)
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2501. 1 fauront enne grande pouye pou li père ein
vège au cul. (Tintigny.)
LiTT. Il faudrait une grande poule pour lui prendre un ver
au cul.
lia de longues jambes. (Très trivial en français, ne Test pas
en patois et est fort expressif.)
(Em. Tandel. Les communes luxembourgeoUes. T. Ill, 1890.)
2502. Touwer V poye po-z-avu Toû.
LiTT. Tuer la poule pour avoir l'œuf.
Se priver de ressources à venir pour un intérêt présent ; on
dit dans le môme sens : il en fait comme la poule aux œufs
dor. (ACAD.)
Pr. fr. — Tuer la poule pour avoir Tœuf. — Manger son blé
en herbe.
RoncRi. Tuer l' bué pou l' sang.
(HÉCART. Dict.)
Orig. L'apologue de La poule aux oeufs d'or,
Mabchc. Li trawaye est-st-on vrai trésor,
Ki touwez nin T pauye aux ou d'ôr.
(Alexandre. P'tu corti 1860.)
2303. Esse comme ine poye mouyèye.
LiTT. Être comme une poule mouillée.
Avoir peur, trembler. — Manquer d'énergie.
C'est une poule mouillée. (Agad.)
Cf. QuiTARD. Dict., p. 613.
Cité par Forir. Dict.
Kibin gn*euUi qu* po leus orëye,
Trônint pus qui des poye mouyèye.
(Hanson. Les luciade è* vers Ugeois. Ch. IV. 4783.)
Qui nouk ni vante leus côp d'èpèye,
1 s*expIiqu*ront bin pfthul'mint,
Et l' lion sëret 'ne poye mouyèye.
S' on remette pdr l'affaire à lend'main.
(Salne. Li lèddimaln, Ch. 1874.)
Baita.
J' creus qu' Victor, l'èludiant,
A quéque pouvoir sor lu ; d'on mot, d' nosse vt galant,
Enne a fait 'ne poye mouyèye
(Th. Collette. Ine vingince. HI, se. 3. 4878.)
Nahcr. Nosse mayeur est-st-one vraie pouye mouyie.
Metz. Eine-janne bacelle eret fà de Marice,
Eine pauille moillèye, in vieudasse, in jaucrisse !
(Brondex. Chan-Heurlin, Poème. 4787.)
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2504. Esse li fi de V blanque poye.
LiTT. Etre le fils de la poule blanche.
Se dit d'un homme extrêmement heureux en toule chose.
(ACAD.)
Pr. Ir. — C'est le fils de la poule blanche.
Du siècle des mignons, fils de la poule blanche,
Ils tiennent à leur gré la fortune en leur manche ;
En crédit élevés, ils disposent de tout,
Et n'entreprennent rien qu'ils n'en viennent à bout.
(REGNIER. Sat. 3.)
Cité par Forir. Dict.
Orig. V. Suétone. Vie de Galba, — Juvénal emploie
formellement l'expression : Gallinœ filius albœ. — Quitard.
Dwt, p. 612.
Marche. Si to t' traite en fils de V blanque pauye,
To tap'rais tôt ça qu* t'as es vauye.
(Alexandre. P'iit corU. 1860 )
JoDOZGME. I coit r feu de r grise poye.
2505. On n' fait ponre les poye qui po 1' bêche.
LiTT. On ne fait pondre les poules que par le bec.
« Les poules font une plus grande quantité d'œufs quand
elles sont bien nourries. » Quitard. Dict,, p. 613.
Pr. fr. — A la poule serre-lui le poing et elle te serrera le cul.
Variante. Les vache vatlet po r gueûye et les poye pounet po l' bêche.
Marche. Tôle poye pond todi po l' bêche.
2506. Ses poye, c'est des âwe.
LiTT. Ses poules sont des oies.
Il exagère son importance. — Tout ce qu'il a vaut mieux que
ce qu'ont les autres.
Variante. Tos ses où, c'est des où d'àwe.
2507. Stronler T poye sins V fer braire.
LiTT. Etrangler la poule sans la faire crier.
Faire des exactions si adroitement qu'il n'y ait point de
plaintes. (Acad )
Réussir sans bruit et sans éclat dans ses entreprises
amoureuses.
Pr. fr. — Tuer, plumer la poule sans la faire crier.
Cité par Forir. Dict,
Durand.
Oh ! l'aute ni vàt nin ml, c'est qu'elle cache mt ses plan.
Elle est co pus souwêye et elle sét co ml s' taire.
Dubois.
C'enne est co eune qui strône li poyette sins V fer braire.
(Delchef. Les deux neveux, I,sc. 43. 4859.)
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Plumer Toie sans la faire crier.
(Rabelais. XVI« siècle.)
Matom.
Nenni» vos estez trop forsAlé, vos, vos vôrl sirônner 1* poye sins V fer braire.
(Dehodun. Ji vouxji n'poux, l, se. 8. 4858.)
Tatehre.
Monsieo Lorint v' rivint ml, èdon ? avou ses air comme onk qui strûnle li poye
sins r fer braire.
(WiLUM et Bauwbns. Les toûrciveux. Se. 3. 4883.)
DnAHT. HAURTm.
Vèyez ça, l' sournois, comme ça stronne li pouye sins r fait crîi.
(GOLLARD. LI tindrie à P amourette. II, se. 9. 4890.)
Charlbroi. D'inn qui n' dit jamais rin, i faut toudi s' méfli,
I tue el pouye sins r fai crii.
(Bernus. V rit èyèt V rUhot, Fauve. 4873.)
Nivelles. Avé l' pure vérité, c'est d' nos gins qu'o put dire,
Qui sav*net tuer r pouye, el tuer sins V fai crire.
(Rerard. Let avent. de Jean d' Nivellee. Gh. IX. 3« éd. 4890.)
Mors. A c' timps là, i pouviont quéqu'fois touer i' pouille, comme on dit, sans
r ikire crier.
(Letellier. Armonaque dé Mont. 4859.)
DovAL Un vot là un procureur à côté d*un avocat qui pleume eune poule sans
r faire crier.
(Dechristé. Souv'nirs d'un homme (f Douai, 4856.)
Roucm. I va al basse note.
(HÉCART. Diei.)
2o08. Cachlz vos poye, vocial li mâdraî.
LiTT. Cachez vos poules, voici la fouine.
Mettez tout en sûreté, voici un malfaiteur.
J*ainme, woisin, à viker es paye ;
Hais vosse coq vint, po T trû de V baye
Fer tôt aute choi qui de chanter.
— C'est s' dreut et c'est si ovrège, woisène ;
Si vos poye ont sogne d'on c6p d' penne,
Cachtz-les qwand m' coq est lâché.
(A. HOCK.)
Namur. Gare à vos pouye, j'a lachl m' coq.
Var. Namor. L' cia qu'a des pouye qu'i les teigne.
Hais qui qu'a des coq, les laie couru.
Jodoigre. Walll à vos poye, j'a lachi m' coq.
Variante. Le renard est pris, lâchez vos poules.
(Père Jean-Marie. Le divertissement des sages. 4665.)
Varuhte. Louqulz à vos poyette, ji lais aller mes coqual.
LiTT. Regardez à vos poules, je lâche mes coqs.
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2509. Sérieux comme ine poye qui pilie.
LiTT. Sérieux comme une poule qui pisse.
Sérieux mal à propos. — Gravité comique.
Cf. Rebiffé comme la poule à Grosjean.
{Comédie dtt Proverbe*.)
Il tient sa gravité comme un asne qu'on étrille.
(Père Jeah-Mabie. le divertissement des sages. 4665.)
Namub.
Ji 80S sérieuse k pas sovint,
Ossi sériettse qu'one pouye qui piche;
Mais quand on prind di ramus'mint,
Àdon ji sais retourner Pafflche.
(Berthalob. Cwamgtet méd'dn. Se. 43. 4869.)
2510. Fricasser V poye et Toû.
LiTT. Fricasser la poule et l'œuf.
Faire grande chère, ne regarder à rien dans la composition
d'un festin.
Ne se dit qu'en bonne part.
Que dammage qui cisse joûrnéye
N*a nin qwinze, saze heure di joû ;
Nos frit ine bonne régalèye,
Nos fricass'rint V poye et l'où.
(Ancien Nom. Choix de chansons et poésies wallonnes, B* et D*.)
2511. Ploumer V poye.
LiTT. Plumer la poule.
Se dit des soldats qui vont à la maraude chez le paysan.
(ACAD.)
Pr. fr. — Plumer la poule.
Cf. La chanson populaire :
Quand plumerons-nous l'alouelte, Ion la.
Quand plumerons-nous Talouette ?
HathI STorrt.
Ti deus k'nohe li vl spot, et ti deus bin V bouter :
Qwand ine fèye on tint V poye, i Ût savu l' ploumer.
(Toussaint. Hinri et Dadite. 111, se. 5. 4870.)
2512. Quand 1' poye vout piedde ses-t-ou,
Elle ni waîte ni commint, ni où. (Jodoigne.)
LiTT. Quand la poule veut perdre (pondre) son œuf,
Elle ne regarde ni comment, ni où.
Quand une chose doit nécessairement ôtre faite de suite, on
n'a pas égard à l'exécution ni au lieu.
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— 201 —
2513. Elle est binâhe comme ine poye qu'a Irové
on viér.
LiTT. Elle est contente comme une poule qui a trouvé
un ver.
Elle est au comble de la joie.
POUSSER.
2Si4. I n' va nin pus vite qu'on n'el choque.
LiTT. Il ne va pas plus vite qu'on ne le pousse.
C'est une personne sans initiative, qu'il faut toujours
faire agir.
NivELLEA. I n' va ni pus rade qu'on n'el pousse.
Var. Nivelles. I fàurou bl r pousser pau eu.
POUSSIÈRE.
2545. C'est-st-on baron de V poûsslre.
LiTT. C'est un baron de la poussière.
C'est un hobereau, un faiseur d'embarras.
Personnage cité par Alcide Pryor dans : Çou qu'est-st-ès
f(mddèpot.iS6i.
La Poussière est, nous dit-on, une masure située près de
Seraing, et dont l'imagination populaire a fait ironiquement le
siège d'une baronie. (Note des auteurs.)
Seigneur de nul lieu» faute de place.
(Père Jean-Marie. Le divertissement des sages. 1665.)
2546. Taper de Y poûte âx oûye.
LiTT. Jeter de la poussière aux yeux.
Eblouir, surprendre par des discours, par des apparences.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. — Jeter de la poudre aux yeux.
(OUDIN. Curiositeifrançoises. 1640.)
Tatenre.
Ainsi don» cisse dimande es mariège de l' pÀrt di Serv&s, c'esteut
Jacque.
De V poûte &x oûye, po v's èwalper, vèye sotte.
(Willeh et Bauwens. Les toûrciveux. Se. 13. 1882.)
POUVOIR.
2517. Ni poleûr ni jus, ni sus.
LiTT. Ne pouvoir (être) ni à bas, ni dessus.
Ne pouvoir ni guérir, ni mourir. — Rester dans un état dç
gône sans pouvoir rétablir ses affaires.
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292
2518. Ji voux, ji n' poux.
LiTT. Je veux, je ne peux.
Faire d'inutiles efforts pour paraître plus qu^on est.
Titre d'un vaudeville de Joseph Demoulin.
Cf. Lafontaine. La grenouille qui veut se faire aussi
grosse que le bœuf.
Cité par Forir. Dia.
Li monde ridohe di gins qui leu sotte gloire troftbelle.
Si bin quj fesse, on vent qui c'est ji voux ji n* poux.
(Bauxeox. U raine qui tout t'fer oui grasse qui T tarai. Fâve. i85f .)
Groubiotb.
On-z-est des ji voux mais ji n* poux.
Et nos grands air fet rire tôt 1* monde ;
Mi feumme et mi n*s avans siervou,
Ji creus qu'à coula n'a noUe honte.
(Demoulin. Ji vauxji n'paux. U, se. 6. iSKS.)
Grabat.
M onsieu Balwlr s'aveut bin dit
QuM flanquèrent 'ne daye à ses enn'mi.
Mais c'est ji voux, ji n' poux,
Balwlr a s'tu batlou.
(Alcide Pryor. Batwir ta s* panse. 1863.)
Marche. Kwante gn'a-t-i des ji voux, ji n' poux.
Gbarleroi. Mi j'arringe em' boutique
Que rin n' mé tinte, bia ou riche je m'in fou,
Et je n' passe né pou ein je voux je n' poux.
(Bernus. Le r'nau èyèt les résin. Faufe. 4873.)
Basse- Allemagne. — Er will wol, aber cr kann nicht.
2S19. 1 n' pout ni Y haye ni V trotte.
LiTT. Il ne peut ni l'en avant ni Je trot.
11 ne peut plus rien faire, il n'en peut plus, la fatigue
Faccable, la misère le dompte, le chagrin l'abat.
L'expression haye ne peut se traduire littéralement. C'est
une espèce d'encouragement adressé à celui dont la fatigue est
arrivée à son comble. Dans le proverbe, le sens est souvent
pris figurément.
L'attelage suait, soufflait, était rendu.
(Laponta»b. Le coche et la mouche.)
Ji m'a battou comme on bon patriote,
J'a s'tu blessl, j'a mft tos mes ohal,
Ji n' dimande rin, et n' pou-je ni l' haye ni l' trotte.
(Du Vivier. Li pantalon trawé. 1841.)
Mi, qui n' poléve pus l' haye ni l' trotte,
Ji moussa-t-^ m' lét po doirmi.
(Fdss, Lb Rot, Picard. Pot pourri sa les fiesse dl Julette. 484S.)
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Mais, comme zel et comme mi»
Vos n* sàrtz passer 1' mér et les sàvage pays
Vos n'es porlz bin rate pus baye.
(Bailleux. Varondeet lap'tiu oûhaL Fàve. 4881.)
Vabiante. Les màlhureux n* poront pus bope ni baye
S'i manquet d' pan et tôt çou quM fliret.
(Erkens. U charité. 4864.)
2520. I n' peut ma, si voisin a des vache.
LiTT. Il ne peut mal, son voisin a des vaches.
A la campagne, il y a tout avantage à avoir un voisin fortuné :
on profite de beaucoup de choses.
Voyez le n* 1721 pour l'explication de l'expression : // ne
peut mal.
PRATIQUE.
2521. C'est-st-ine pratique à Tamidon.
LiTT. C'est une pratique à Tamidon.
C'est un mauvais payeur ; on est obligé de coller son compte
au mur.
Que je m' fiche de s' pouyeuse pratique à l'amidon.
(Peoers. U jalotte Dada. Cb. 4877.)
PRÉ.
2522. Pré vât terre.
LiTT. Pré vaut terre.
Se dit pour se moquer d'une personne qui parle trop vite,
qu'on ne peut comprendre, qui bredouille.
PRÊCHER.
2523. Il a âhèye di préchî, T ci qui n'a d'keûr di
bin fer.
LiTT. Il a (il lui est) facile de prêcher, (à) celui ft qui
il n'importe de bien faire.
Il est facile de donner des conseils aux autres, quand on n'a
pas soi-même d'épreuve à subir.
Cf. Faites ce que je dis, non pas ce que je fais.
Magis exempla prosunt quam prcecepta. (Newton.)
PREMIER.
2524. Fais çou qu' ti voux, mais seûye li prumt.
LiTT. Fais ce que tu veux, mais sois le premier.
Quel que soit ton métier, tâche de t'y distinguer.
Soyez plutôt magon, si c'est votre talent. (BoxusAU.)
J'aime mieux être le premier dans un village que le second
à Rome, disait Jules César.
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— 294
2525. Prumî odant,
Prumî flairant.
LiTT. Premier flairant,
Premier puant.
FoRiR {Dict.) traduit ce proverbe par :
Premier plaignant, premier puant.
Yariamte. Pnimt jàseu, priiml vèsseu.
C'est la personne qui se plaint la première d^une mauvaise
odeur qui peut être soupçonnée d'en être la cause.
Fbameribs. Prumt parlant c'est pruml puant.
PRENDRE.
2526. L' ci qui happe ine aidan aim'reul mî
d' happer ine coronne.
LiTT. Celui qui prend un liard, aimerait mieux de prendre
un écu.
C'est le larcin qui fait le voleur, et non l'importance de l'objet
volé. — Ce n'est pas par discrétion qu'un voleur dérobe peu.
2527. 1 n'a que V trop chaud èyèt V trop p'sanl
qu'i n' prind nî. (Niveli.es.)
LiTT. Il n'y a que le trop chaud ou le trop pesant qu'il ne
prenne pas.
Tout lui convient, tout est bon pour lui. Il prend tout ce qui
peut être pris et il ne laisse que ce qu'il ne peut emporter.
2528. Qui prind Y prumî, prind bin.
LiTT. Celui qui prend le premier, prend bien.
Il y a toujours avantage à être diligent.
Qui primes prend ne se repent.
{Prov. del vilain. XlVe siècle.)
Namub. Aux aute neveux nos n* dtrans rin»
Li cia qui prind 1' prumt, prind bin.
(Wérotte. Choix de chantant wallonnet. i860. d« éd.)
Charliroi. L' marcotte respond : qwand on va à l' ducase,
On piette ses place,
Qut prind preuml prind bin, j' sus bin et j* resse droci.
(Behhds. L* chaty V lapin èyèt V marcotte. Faufe. 1873.)
Mous. Songeons à nous autes, qui prind prumier, prind bë.
(Letellier. Armonaquedé Mont. 4851.)
2529. Çou qu'est bon à prinde, est bon à rinde.
LiTT. Ce qui est bon à prendre, est bon à rendre.
Manière de s*excuser d'avoir pris une chose sur laquelle on
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~ 295 —
croit avoir des droits, en disant que le pis aller sera de la
rendre. (Acad.)
Pr. fr. — Ce qni est bon à prendre est bon h rendre.
(Prov. gallic, iM9.)
Proverbe contraire :
Çou qu'est bon à prinde» est bon à wArder.
V. Beaumarchais. Le Barbier de Séville.
Nahur. Ci qu'est-st-à prinde est bon à rinde.
Mors. Si on vos fait in n' honnêteté quête part, i faut rinde el réciproque, pou
qu'on n' dise nié d'vous, il a deux bonnes main, une pou prind ëyet l'aute pou r'teni.
(MouTRiEVX. Det nouvteaux conte dé$ quté, 4850.)
Mous. A s' place, mi, i* n'aroi nié fait i' difficile avec el bon Dieu, si p'tit peu qui
nos donne, c'est toudi beaucôp. Et puis c' qui est bon à prinde et bon à garder;
el resse vie après.
(Letelueb. Armonaque dé Mont. 4853.)
TouRH AI. Avoir deux beonnës patte, Tenne pou printe, et Taute pou wftrder.
Lille. Tout ch' qui est bon à printe est bon k wàrder.
(Vebmesse. Voc. du paioUliUoU. 1864.)
2530. Prinde ses clik et ses clak.
LiTT. Prendre ses clik et ses clak.
Déménager, s'enfuir.
Cité par Forir (Dict.) qui traduit ce proverbe par trousser
son sac et ses quilles, tirer ses grègues.
J'a m' tabeûr, mes clik et mes clak
Et s'a-je mi vierlette so m' costé.
{Ancienne ehanton,)
Thérèse.
Pusquî n'n' estana pus rin por vos, prindez vos clik et vos clak et allez-ès.
(Demodlin. /{ vouxji h' poux. 11, se. 7. 4858.)
Habie ! Il en est temps, prendez vos clik, vos clak,
Avec Pagent d' police on n' fait pas le harlak !
(Alcide Prtor. Police ei cabaret. 4861.)
Qui j' m'afittle d'ine casaque,
Et 'ne fôye qu'on m' veut avou.
On r'plôye et clik et clak.
Pus personne ennës vout.
(Salue. Matkot, Ch. 4878)
Nahvr. Hivier, fiiez, dispèchlz vos.
Et s' pirdoz vos clik et vos clak.
Habie ! et rat'mint l' sache sus V dos.
Ou bin des côp d' pld et des claque.
(WéROTTE. Li pritimpi. Ch. 4867. ^ éd.)
Nivelles. Les douze gayard prindnet et leu clik et leu clak,
I suenet en sonnant, k percer leu casaque.
(Renard. Le< auent. de Jean cT Nivellet. Ch. V. 4857.)
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— 296 -
HoNs. 1 prind ses clik et ses clak, i keurt co toudi.
(SusAiT. Diet. 4870.) .
TouKif AI. Si t'areol vu Antoine prinde ses clik et ses dak in ressuyant s' figure
comme i pouveot, t'areot bin ri.
iranindqu*eUepouue. Àlm. 488S.)
!2531. Qui prind s' vind.
LiTT. Qui prend se vend.
Ceux qui empruntent ou qui reçoivent des présents s^assu-
jétissent à ceux qui les obligent. On dit aussi : Prov. fille qui
prend se vend et fille qui donne s'abandonne. (A.GAD.)
Pr. fr. — Qui prend se vend. — Qui prend s'engage.
Var. Jodoigme. Qui èpronte si rind esclave. — One hypothèque c'est-st-one vache
qui mougne nait et jo6.
PRÉNOM.
2532. I fàt sept Joseph po sèchl on val foû
d'on stft.
LiTT. 11 faut sept Joseph pour faire sortir un veau hors
d'une étable.
Les veaux ne sont pas faciles à conduire et les Joseph ne
passent pas pour experts.
Variahtb. I fftt traze Gilles po sèchl on boûf foû d'on pré.
LiTT. II faut treize Gilles pour faire sortir un bœuf hors
d'un pré.
Quand Pherbe est épaisse, sans doute.
Le nom de Gilles, comme épithète, est devenu injurieux
et méprisant.
Se dit d'un homme qui a Pair et le maintien d'un niais.
(AcAlD.)
V. dans le Menagiana, l'exorde d'un sermon du petit père
André. Ap. Quitard, Dict,, p. 427. — Beroald de Verville,
Le moyen de parvenir (chap. général), c On assure que
rexpression : il a fait Gilles (il s'est enfui), vient de la conduite
que tint Gilon, prince du Languedoc, qui s'enfuit plutôt que
d'accepter la couronne, i» (Leroux de Lingv, 1. 1, p. 47.)
Variante. I fàt six Hinri
Po chessl 'ne poye foû d'on corti.
(FORIB Ùia.)
Le prénom de Henri est peut-être choisi pour la rime.
2533. C'est-st-on Gilles Tawalte.
LiTT. C'est un Gilles- le-guette (aux aguets).
C'est un homme aux allures suspectes, craignant toujours
d'être surpris.
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- 297 —
PRÉSENCE.
2534. Si on V craint es t' jprésince,
On dit do mau es ti absince. (Namur.)
LiTT. Si on te craint en ta présence,
On dit du mal en ton absence.
La présence d'une personne fait taire les mauvaises langues;
celles-ci se dédommageront plus tard.
Var. Namur. Pa qui t' fait trop d' politesse,
T'es trompé ou té l' pou iesse.
PRÉSERVER.
2335. Diet wâde Tacseigneûre.
LiTT. Que Dieu préserve la désignation (la place que je
désigne).
Cité par Forir. Dict.
Ce proverbe s'emploie lorsqu'on montre sur soi la place où
une autre personne s'est blessée, pour se souhaiter de ne pas
éprouver le même accident.
(Croyance populaire.)
Dii, avertite casum.
PRÊTER.
2536. On n' wâgne jamâye rin à prusier.
LiTT. On ne gagne jamais rien à prêter.
Qui preste non r^a ;
Si r'a, non tost ;
Si tost, non tout ;
Si tout, non gré ;
Si gré, non tel.
Garde-toi donc de prester ;
Car k remprunter,
Cousin germain ;
Et à rendre, fils de putain ;
Et au prester ami.
Au rendre, ennemi.
(LOTSEL. /n<^ Coût., n9 673.)
Pr. espagnol. — Quien presta no cobra; y si cobra no todo;
y si todo notai; y si tal, enemig mortal.
c Cet amas de proverbes, dit Delaurière, paraît tiré de
VEcclésiaste, ch. 29. i
Aes debitorem levé, grave inimicum facit,
(PUBUUS Strus.)
PRÊTRE.
2537. Po priesse, parinté vât rinte.
LiTT. Pour prêtre, parenté vaut rente.
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-^ 298 -
 cause des cadeaux qu^il reçoit, ou à cause des charges
qu'il doit supporter.
25Î18. Ossi malin qu'on priesse qu'est sot.
LiTT. Aussi malin qu'un prêtre qui est simple d'esprit.
Peu intelligent.
Cf. Adroit comme un prêtre normand (c est-à-dire maladroit).
V. QuiTARD. Dict,, p. 616.
PRÉVENIR.
2539. 1 vât ml prév'ni qui d'esse prév'nou.
LiTT. Il vaut mieux prévenir que d'être prévenu.
Il vaut mieux prendre Tinitiative que de se laisser prévenir.
— Il faut aller droit à Tobstacle.
Cf. Audaces fortunajuvat,
PRIER.
2540. On n' prèye nin po les cis qui s' touwel.
LiTT. On ne prie pas pour ceux qui se tuent.
Se dit à ceux qui, par un travail trop prolongé, pourraient
nuire à leur santé.
N. B. Le suicide est considéré comme un crime irrémissible.
PRIÈRE.
2541. Les priîre ni vont nin à bois.
Lttt. Les prières ne vont pas au bois.
Les prières ne sont jamais inutiles.
Cité par Forir. Dict.
Preces non petunt sylvas.
(Lbjeuke. Proverbla familiaria, 4744.)
Li proverbe dit, es Itgeois,
Qa* les prilre ni vont mftye es l)ois.
{Patquèye à Voccdtion dé V confirmation dé prince Châle d^OuUremonu 1763.)
I dit avu on pau pus d' foi.
Les prilre ni vont nin & bois.
(Dehin. Lambert et V curé. Fftve. 4S46.)
Cisse prilre là n'iret nin sur & bois,
Ca r bon Diu veut ii fond d'on cour qu'd prèye.
(Bailliux. L*onse d'avri 4863. Ch. 1863.)
PRINCE.
2542. Atote ! C'est po V rossai prince ; i n'y a nin
des ohat.
LiTT. Atout ! C'est pour le roux prince; il n*y a pas d*os.
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- 299 —
C. de Hoensbroeck, prince-évôque de Liège (1784-92), était
roux, et passait pour aimer la bonne chère. Il n*était pas bien
vu du peuple, et il parait qu'à cette époque, l'usage du mouchoir
de poche n'était pas encore universellement répandu.
Cette locution proverbiale eut longtemps cours pendant la
révolution (1790) en guise de mépris pour l'évoque.
2543. Ovrer po Y prince di Lîge.
LiTT. Travailler pour le prince de Liège.
Travailler pour rien.
Travailler pour le roi de Prusse.
Variantes. Ovrer po l' coucou, po li roi d' Prusse.
Var. Vertiers. S' on deut ovrer po lu roi d' Prusse,
A quoi bon d'esse si régulier ?
{Hhotter. Lu poète wallon. iS60.)
Var. Jodoigne. N! tèrer s' pld foû de soler po le roi d* Preusse.
Var. Cbarleroi. Toinettb.
Lèytz-m' fer, ji m' va jouwë des pld èyèt des main pou vos chiervi, mais po nné
travayt pou les preune du pape, ji m' va cangt m* feu.
(Berkcs. Li malade St'Thtbau, I, se. 40. 4876.)
Var. Mons. L' curé de t' village, est-ce qu'i s'amuse à ouvrer po V roi d' Prusse?
{Armonacdu Borinage. 4849.)
PRINTEMPS.
2544. C n'est nin one aronde qui fait V prétimps.
(Stavelot.)
LiTT. Ce n'est pas une hirondelle qui fait le printemps.
Il n'y a pas de conséquence à tirer d'un seul cas, d'un
fait isolé. (LiTTRÉ.)
Pr. fr. — Une hirondelle ne fait pas le printemps.
PRISE.
2545. Ni prinds noUe pènéye, si li n' voux nin
slierni.
LiTT. Ne prends aucune prise si tu ne veux pas éternuer.
Il ne faut pas commettre une action si on en craint les suites.
Epigraphe delà pièce de M. Boigelot intitulée: Les ovrî
d'hoûye. (Bulletin, t. XI, 1867.)
PRISON.
2546. Esse es Y prîhon d' St-Crespin.
LiTT. Etre dans la prison de St-Crépin.
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— 300 -
Avoir une chaussure trop étroite qui vous fait souffrir.
(ACAD.)
Pr. fr. — Etre dans la prison de St-Crépin.
Cité par Forir. Dict.
PRIX.
2547. C'est V prix fait, comme li pan â bolg!.
LiTT, C^est le prix fait, comme le pain chez le boulanger.
On ne peut rien rabattre, on ne peut pas marchander. —
C'est à prendre ou à laisser.
2548. C'est r prix qu' fait V sâce.
LiTT. C'est le prix qui fait la sauce.
Le bas prix d^un objet nous décide souvent à l'acheter.
Meziéres dit : ce n^est point par le chiffre, mais par Tutilité
et par Topportunité que la dépense doit se justifier.
Cf. Les bons marchés ruinent.
PROBITÉ.
2549. L' ce qu'est brave n'a que s' compte.
(JODOIGNE.)
LiTT. Celui qui est probe (honnête) n'est que ce qu'il
doit ôtre.
La probité est une qualité que tout le monde doit posséder.
PROCÈS.
2550. On màva arrang'mint vât ml qu'on bon
procès.
LiTT. Un mauvais raccommodement vaut mieux qu'un
bon procès.
Il faut toujours éviter les procès ; môme en les gagnant on
perd encore.
Pr. fv. — Un mauvais arrangement vaut mieux que le
meilleur procès.
(Lerodx de LmcT.)
Gagne assez qui sort de procès.
{Ànthêlogiey ou conférence des proverbe» fronçait» XV11« siècle.)
La justice est une si belle chose, qu'on ne saurait trop
Tacheter.
(LcsAGE. CrUpin rival de ton maître. Se. 9.)
Les tribunaux sont des arènes d*où le vainqueur sort presque
toujours mutilé.
(LtOI GOUAH.)
Cité par Forir. Dict.
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— 30J —
Nahdb. On mouftis ftccommôd*mint vaut mia qui l' mèyen des procès. — Gangnt
on procès, c'est trover one gaye es pierdant one vache.
Marcu. 1 vaut ml on mouais arrang'mint,
Qu'on procès qui promet d' Tirgint.
Var Mons. I n' faut Toque guingner tois procès po elte à l'aumone.
Dassb- Allemagne. ^ Ein magerer Vergleich ist besser aïs
ein fetter Process.
PROFIT.
!2551. Les cru sont passé po Tonat de l'cisette.
LiTT. Les profits sont passés par i*anneau des ciseaux.
Les bénéfices sont nuis ou d'une très minime importance.
PROMETTEUR.
2552. Esse on prometleu d' bonjoû.
LiTT. Etre un prometteur de bonjours.
Promettre légèrement et sans intention de tenir sa promesse.
(ACAD.)
S'agit- il d'un donneur d'eau bénite (de cour) ou d*un Mathieu
Laensberg, et ne faudrait-il pas écrire : de bons jours ?
Cité par Forir. Dict.
Yar. Stayilot. I promettreu chln et oubal.
PROMETTRE.
2353. Promette c'est dette,
LiTT. Promettre c'est dette (devoir).
Il faut tenir à sa parole (non pas toutefois comme dans le
Bal du grand monde : Je la lui ai donnée ; c'est tout ce qu'il
aura de moi).
On ajoute quelquefois : mais payt c'est les danse.
Promettre c^est donner, espérer c'est jouir.
(Deullk. Ui jardiné, Ch. I.)
Cité par Forir. IHct,
2554. Promette et t'ni c'est deux.
LiTT. Promettre et tenir sont deux.
Souvent on manque à ce qu'on a promis. (Agad.)
Pr. fr. — Promettre et tenir sont deux.
V.'LoYSEL. Inst. coût., n*600.
Ce* n'est pas tout de promettre, il faut tenir.
Cité par Forir. Bict.
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— 302 -
Cisse fîive la mi remette ^s PWèye,
Li ci qu' promette mont-z-et mervèye
Nais qu'enne advint-i V pus sovint ?
Rin.
(Bailledx. Li montagne qu^aceoûke. Fàve. 4856.)
Promette n'est nin payt.
(Demouliu. Ji voux,ji n'poux. II, se. \^, 4858.)
BaIwIr.
Inte nos aute ji t' dis,
S* on m' dimandéve ine pièce de l' vèye,
Promette-lu todi.
Qwand j' sôrèt là, j' veurès s' ilt t*ni.
(Alcide Pryor. Baiwir m ïpame, 4863.)
Mais l' fène frumihe,
Qui sét bin qu' promette et t'ni c'est deux.
(Tbirt. Li coq (Taouue et VJrumihe, Fftve. 486 .)
Namur. Promette n'est nin payl.
Vai. Jodoighe. Se fli à des promesse c'est voleu tére on pet es s' moain.
FfiAMERiES. Promette et t'nie, c'est deux.
Basse-Allemagne. — Versprechen und halten ist zweierlei.
2555, I s' riwène à promette, i s' rattrape à
n' rin d*ner.
LiTT. Il se ruine à promettre, il se rattrape à ne rien donner.
Il est généreux en paroles. — Les promesses ne coûtent
rien, si on ne les tient pas.
Si ruiner à promette et s' ravu à n' rin d'ner.
(Rehaclb. Dict, 4839.)
L'administrfttion communale de l' cité Ugeoise,
Est composôye d'homme tél'mint malègne»
Qui s* riwinet à premetle» à s'arichi à n* dîner règne.
(Dechamps. PUit wastai dé Vfiesse des roye. 4873.)
Tournai. Promette et n' rien t'nir,
M' coûte rien à intertenir. '
PROPHÈTE.
2556. C'esl-st-on prophète qui magne de pan et
qui chêye de Tjolte.
LiTT. C'est un prophète qui mange du pain et qui chie
du chou.
C'est un homme fort ordinaire, qui ne vaut pas plus qu'un
autre; c'est un vantard.
De loin c'est quelque chose, et de près ce n'est rien.
(Lafortadue.)
Namur. C'est-st-on prophète chochotte.
Qui mougne do poain et qui chtt de l' jotte.
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- 303 -
2537. Personne n'est prophète es s* pays.
LiTT. Personne n*est prophète dans son pays.
On «Tmoins d'influence, de crédit, en son pays, qu'ailleurs.
(LlTTRÉ.)
Pr. fr. — Nul n'est prophète en son pays.
Nemo acceptais est propheta in patriâ suâ.
(St-Ldc. Evangile,)
Cité par Forir. Dict.
Charleroi. D'set qu' c*est-st-ein malin sot, vMa s' morale in deux mot,
l Yos mousse à tertous, clére et nette, sins chandelle,
Qu'on n*est né prophète dtns s' pays,
Qu' diûs r royaume des aveûle. les boigne sont roi oussi.
(Bernus. Li iot qui vind de V sagcue, Faufe. 4873.)
Var. Frameries. On n'est jamin roi d'vins s' pays.
PROPOS.
2558. Taper foû raine (ou raisne).
LiTT. Jeter hors raison (propos).
Changer de discours pour éviter de répondre. — Eluder une
demande, détourner la conversation. — Rebuter.
Pr. fr. — Tourner la truie au foin.
Raine, raison, sujet, propos ; d'où araîni, adresser la
parole.
Cité par Forir. Dict,
Estant qui V pauve bftcelle Ta d'von taper foû raine,
Pac' qu'elle li trovéve plein deuse trens fèye so V samalne.
(Delarge. Ine copenne conte leipèVuuz. 4873.)
TORETTE.
Hie î qu'il est tard, ji n'a nin co pelé mescromplre.
Servas [jk part).
C'est bin çou qui j' pinséve, elle qwtre à taper foû ratne.
(Braht. Li bouquet. II, se. S. 1878.)
Thérèse.
Est-ce por mi qu' vos V dibez ? mais vos v' tapez foû raine ;
Ji veus bin qu'hoûye, foû d' vos, ji n'àret nin V dièralne.
(Salme. tnefeumme qu'ennèi vàt deux. Se. 2. 4876.)
2559. Riv'ni d'iez raîne.
LiTT. Revenir à ses propos.
Reprendre le discours qui a été interrompu. ~ Revenir
à son sujet. (Agad.)
Pr. fr. — Revenir à ses moutons.
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- 304 —
Adon, d'hans po riv'ni dMez raine
Et po flni comme Lafontaine,
Qui ciste histoire là nos apprind
À n' nin aller boirgnl ftx asse.
(Bailledx. Mathi Laentbergqui tome divin on trô, Fàve. 4851.)
Po riv*ni d'iez raine saqwants joû après, il aspita co ine fèye es s' botique.
(MAGNtE. BatirL 1865.)
PROUVER.
2560. Qui prouve trope, ni prouve rin.
LiTT. Celui qui prouve trop ne prouve rien.
Souvent par trop d'explications et de preuves, on dépasse le
but que i^on voulait atteindre.
Cité par Forir. Dict.
PROVERBE.
2561. Il a tos les spot so ses deugt.
LiTT. Il a tous les proverbes sur &es doigts.
Il a la réplique prompte. — On ne le mettrait pas facilement
à quia. — Il a la langue bien pendue. — Il en sait long.
Il est bon là, brait on croufleux
Qu*aveut todi les spot so s' deugt.
(DraoNT. Mathi Lokaî. CanUte. Vers ISiO.)
YERTins. Les gosse di les parint ruspitet àx èfant.
A pône paurléve-t-i co — i n'aveut nin treus an —
Quu r père di noste ouhMl déjà 11 apprindëve,
Tos les terme ei les spot quu l' pésonnl s* siervéve.
(Poulet. Upéeonnt. 4860.)
Obs. •— A propos du mot spot, commençons par rendre une
pleine justice à l'érudition et à la sagacité linguistique de
rhonorable M. Stecher. Mais dans Tétude qui sert d'introduction
au présent volume, notre cher collègue n'a-t-il pas proposé une
étymologie un peu hasardée, entraîné qu'il était par son désir de
multiplier les preuves à Tappui de son système sur l'affinité et
la parenté des Wallons et des Flamands ? Nous en avons bien
peur. Spot, s'il faut s'en rapporter à sa conjecture, vaudrait
tout autant que le mot germanique spot ou spott, c raillerie,
c chose qu'on fait jaillir ou qui éclabousse {spit), enûn tout
c reproche ou brocard qu'on lance à la tôte de quelqu'un, i
A preuve c Thumeur à la fois satirique et sententieuse du
moyen âge i, et Jean de Stavelot, qui dit quelque part c un spou
ou une gabrie t. Nous ne sommes pas convaincus : 1* parce
que spot, chez les Wallons, a toujours signifié et signifie
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- 305 —
toujours proverbe, adage, dicton populaire, (*) sans restriction,
et môme, plus largement, locution consacrée, habituellement
usitée en telle ou telle circonstance ; si bien qu^il y a non
seulement des spots sérieux et môme tristes, nullement
gdbeurs, mais encore des spots qui n'ont rien de commun avec
les sentiments humains, des spots agricoles, météorologiques,
zoologiques, hagiographiques, hygiéniques et de cent autres
sortes ; ^À^ parce que le passage cité de Jean de Stavelot est
relatif à un spot railleur (question de fait), mais non pas aux
spots en général, et que par conséquent on ne saurait rien eu
conclure. Pour notre part, si nous avions à hasarder une
étymologie, nous voudrions nous rattacher autant que possible
à une analogie constante et trente fois séculaire. Nous sommes
frappés d'une chose : c'est que la plupart des mots signifiant
proverbe, dicton, ont pour racine un vocable dont le sens est
verbe, dit ou parole. Un spot est tout simplement un mot, un
mot saillant, qui a fait fortune et que tout le monde répète.
C'est un mot, ou pour mieux dire, c'est une courte phrase, c'est
une locution originale, d'une certaine portée universelle ou d'un
caractère local, qui vient remplacer dans le discours l'expres-
sion simple et terne d'une idée donnée. C'est l'Suoç des Grecs,
cbç euoç ivKtl^, comme dit si souvent Platon ; c'est la uapot|xta,
définie par les anciens ptwcpeXTi; X(5yoç irapà n^v 58ov Xtyoïxevoç.
Et ne nous y laissons pas prendre : ol\k-r\ ou oi|jloç, d'où vient
7capoi|4a, c'est d'abord le chemin. Vallée, mais c'est surtout, par
figure, et c'est dans le cas présent, la marche, le fil du discours,
et par suite, c'est le récit lui-même, le dit, la légende.
Les mots proverbe et dicton, en français, ne sont-ils pas assez
clairs ? Spruch et sprichwort, en allemand ; saw, saying
et byword, en anglais, le sont*ils moins ? Parabole a donné
parole (c'est la contre- partie); apophthegme vient de yOiyixa,
son, voix, parole, discours. Nous préférerions à la famille spot
ou spott, disons- le franchement, la famille sprechen ou speak,
ou mieux encore spondere ; cependant nous nous gardons de
soutenir que spot (wallon) vienne directement de là, non plus
que de leuoç des Grecs (les linguistes nous chercheraient
(I) M. Stecher prouve le contraire. On peut aussi faire cette remarque qu'en tout
pays, les proverbes les plus sensés ont une allure goguenarde ou railleuse : « A beau
mentir qui vient de loin. Tant va la cruche à Peau.., > Ou bien en flamand : Oost,
Wett^ t' huit bett, (Est, Ouest, mieux vaut le logis.) Cf. Gcedthals : Let proverbee
ancien»^ flamengt etjrançoyê. Anvers, Plantin, 4568.— J. Stecher : La littérature,
néerlandaise en Belgique^ p. 156.
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- 306 -
quereUe). Peut-être sont-ils simplement cousins germains;
mais ce que nous tenons à constater, c*est qu'il y a entre eux
parenté de signification, ce qui est plus important, M. Stecher
le sait mieux que nous, qu*une ressemblance extérieure on
môme qu'une parfaite homonymie. Entre le spot liégeois et le
spot thiois, nous ne voyons, au contraire, aucun rapport
vraisemblable de filiation ou seulement de proximité.
QuiTARD, auteur des Etudes sur les proverbes français et le
langage proverbial, Paris, 1860, in-8, p. 18 et suivante
s'exprime ainsi :
« On pourrait distinguer les proverbes en proverbes géné-
raux et en proverbes particuliers. Les premiers comprendraient
les sentences basées sur une vérité morale ou sur une vérité
d'expérience admise par le sens commun de tous les peuples.
C'est ce qu'on a nommé la sagesse des nations Les seconds
comprendraient les sentences basées aussi sur une vérité
d'expérience, mais une vérité particulière et locale propre à tel
ou tel peuple. Cette dernière classe comprendrait encore les
dictons et les expressions figurées qui ont trait à certains
préjugés, à certains faits et à certains usages nationaux
« Je regarde comme une chose importante, ajoute M. Quitard,
d'éclaircir par de bons commentaires ces expressions d'origine
obscure ou inconnue, ces expressions préservées de toutes les
vicissitudes de notre idiome par une protection spéciale qui les
a, pour ainsi dire, stéréotypées. Elles rappellent des traditions
pleines d'intérêt ; elles retracent une image fidèfe et naïve de la
vie de nos aïeux : ce sont des mœurs et des coutumes formulées
par le langage. A ces titres, elles se rattachent à l'histoire
nationale. À ne les considérer même qu'au point de vue de la
curiosité, elles otTrent souvent quelque chose d'original et de
piquant, qui peut éveiller l'esprit et qui mérite de fixer
l'attention. »
Telle était aussi la pensée du regrettable Génin ; il serait
difficile, dans ce domaine, de citer un livre plus instructif que
les Récréations philologiques. Nous n'avons guère pu songer,
quant à nous, qu'à réunir ici des matériaux ; il ne sera
probablement donné qu'à d'autres de tenter la réalisation,
à Liège, des vœux de M. Quitard. Mais nous avons voulu élargir
autant que possible le cadre du Dictionnaire^ et notre justi-
fication se trouve encore dans l'acception usitée du mot spot^
qui s'applique alix simples dictons aussi bien qu'aux proverbes
proprement dits.
Note de MM. Le Roy et Picard, dans la première édition du
Dictionnaire des Spots.
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- 307 —
Basse-Allemagne. — Er kann Ailes ' an den Fingern
abzâhlen.
PRUNE.
2562. C n'est nin po des preune.
LiTT. Ce n'est pas pour des prunes.
Ce n'est pas pour peu de chose, pour rien. (Acad.)
Pr. fr. — Ce n'est pas pour des prunes.
Cité par Forir. Dict.
Si jd suis affligé, ce n*est pas pour des prunes.
(NouÈRK. Sganarelle, Se. 46.)
Les baibai de l' maison commeane,
Artt fait pinde ine homme po 'ne preune.
{Chanâon patriotique 4791. Ree. BoDT.)
Thooias.
Vos affrontèyès gueûye» talblz-v' et des pus vite,
Ca c' n^est nin po des preune qui vos 'nnès serez qwitte.
(TODSSAiifT. Li groumancien, I, se. i^. 487S.)
GÉRA.
Ci n'est nin po des preune
Qui vos t'nez avou lu.
(Remodchamps. Les amour tPà Gèrà, II, se. 15. i87S.)
NiVBLLES. Triennez, brave èfant, jusqu'au fond d' vos maronne.
Quand l' canaye esse dëmèle, ah ! c' n'est nt pou des pronne.
(Rerard. Ln averti, de Jean tP Nivelles, Gh. III, 8* éd. 4890.)
Vab. Jodoigne. G'est ni po des gaye.
MoNS. Eyét pourtant e* n'est nié pou dés prune qui nos avans d'mindé qui
est-ce qui récrit l'armonaque.
(Lktelubb. Armonaque dé Mans. 1886.)
Bouàcofiin. Vo lé saivé,
Ge na pa po dé preune.
Si vo no sauvé.
(Bernard de la HoNKots. Noei Borguignûn, 1700.)
SAraT-QuEHTiH. Gh' l'octroi y n'est mi là pour des prônes.
(GossKD. Lettrée picardes, 1840.)
Picardie. Quand i s'y met, cha n'est pau pour des prônes.
(GORBLET. Glossaire,)
PUANT.
2563. 11 est div'nou si flairant qu'i n' si k'nohe pus.
LiTT. It est devenu si puant qu'il ne se reconnaît pas.
C'est un faiseur d'embarras, un vantard, un parvenu, qui
veut qu'on oublie ce qu'il a été.
PUCE.
2564. Totes les pouce sont r'moussèye es même
chin.
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— 308 —
LiTT. Toutes les puces sont rentrées sur le même chien.
Tous les malheurs accablent le môme individu.
2565. Il attrape çoula comme ine pouce èss'ch&sse.
LiTT. Il attrape cela commf6 une puce dans son bas.
Il a trouvé cela tout de suite (iron).
Cf. Rem acu tetigisti.
Mettre la pièce au trou.
Vaiiarte. Qnoiri n* saquoi, etc.
Mabètb Crociet.
Adon il iiret h&se.
Vos l's attrap'rez tos deux, comme ine pouce es Tosse châsse.
(Reii0U€HAHP8. Let amomr d'à GérA, I, se. 3. 1876.)
Harcbi. To voux portant tôt çu qu' tos veus.
Pinsant qu* to n*as qu'à mouyet t' aeugt ;
Waltet et l'appliquet à couse.
Gomme divins t' chausse on pice one pouce.
(ÀLCXAivDaB. PUit eortl. 1860.)
JoDOiCNB. I trove ça comme one peuce dins s* chausse.
Vab. Niyeixbs. I va quier ça comme ein pu à s* chausse.
MoNS. T'aras bieau It flanquet pus d'affiront quMl a d* cheveux su s* tiette, il
attrappera tout ça comme ein poue à ses cauche.
(MouTROCUX. Des novviaiw conu dé quU, 4850.)
2566. Esse li picot,
Wisse qui les pouce poirtet sabot.
LiTT. Etre le picot,
Où les puces portent sabot.
C'est une chose fantastique, incroyable.
Cf. La chanson de Méphistophélès, où il s'agit d*un roi qui
donne au tailleur Tordre d'habiller son puceron.(GoBTHE.Fati«t,
!'• partie.)
Vâruhte. Riv'ni de V picot.
2567. Mette li pouce à Torèye.
LiTT. Mettre la puce à l'oreille.
Inspirer des inquiétudes. (Agad.)
Pr. fr. — Mettre à quelqu'un la puce à l'oreille.
Puce en Toreille,
L*homme réveille.
(Provfrfret dé BODVELUES. 1531.)
S*«-Barbe, poète du XVP siècle, dans une pièce sur la puce,
envie le sort de cet insecte ; il irait se tapir dans l'oreille de sa
mattresse, et là.
Bruyant et tempestant,
Je lui ferois tout contant
Souffrir la flère tempeste,
Qu'amour me met dans la teste ;
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— 3(»9 —
Lon elle confesaeroît,
Quand elle me sentiroit,
Qu'il n'est angoisse pareille
Qu'avoir la puce à l'oreille.
Cité par Forir. Dict.
G'est-st-ine bftcelle assez bin faite,
Assez jolèye et bin parfaite,
Capftbe (s*elle euhe avou èvèye)
Di s' lèyl mette pouce à l'orèye.
{Pasquèyé po V jubilé de V révérende mère di Bavtre, 4743.)
Ji n'a mèz4he qu'on pau d' ifts'té :
On charlatan est paa-z-habèye
Si n' sët mette li pouce à l'orèye.
(Prumtre retponse dé calottin à loigne auteur dé tuppUmint. 473 .)
(Y. Patquèye critique et calotenne to le» affaire dé V médlcetme,)
I 11 soflla qu'on 11 amettéve d'avu boute l' feu es r mohonne des chènône. Cittte,
c'esteut là ine hayftve pouce es l'orèye.
(Magnée. Li boulotte. 4871.)
JÔGÈT.
Elle a reseontré là on jône étudiant,
Qui 11 a promettou bin sûr, pus d' boûre qui d' pan ;
Et qui n a chôkl des pouce divins l's orèye.
(Delarge. On tour di botreete, 4874.)
Pelt.
Oh ! oh ! U àreut-on sofiSé ine novelle pouce es l'orèye, ci n'est nin portant
on s'cret. (Brahy. A qui Vfàte ? Se. 3. 4883.)
Jauiat. Bièth'mé.
Eh bin, c'est cesse-laie, mon ami, qui s* lèyet co pus rate chonkl des pouce
es Torèye.
(Xhoffer. Lee deux eoroche, I, se. 4. t864.)
Nahdr. Il a one puce à l'orèye.
Marche. Qwand on mettrait l' pouce à l'orèye,
To ses bin qui 1' nute poite consèye.
(Alexandre. P*tit corti. 4860.)
Variantes. Hèrer, sofHer des pouce es l'orèye. — Conter fleurette.
Basse-Allemagne. — Einen Floch in's Ohrsetzen.
2568. On n'est mâye ml hagnt qu' dîne malgue
pouce.
LiTT. On n*est jamais aussi bien mordu que par une puce
maigre.
Explication de Tavidité des personnes besoigneuses.
256y. C'est ses puce qui r'mont'net l'hourloge.
(JODOIGNE.)
LiTT. Ce sont ses puces qui remontent Thorloge.
Se dit d*un fainéant, d'un paresseux.
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2570. Tôt hâbitanrt les chin, on attrape des pouce.
LiTT. En fréquentant les chiens, on attrape des puces.
On ne peut pas se plaindre quand on s'est exposé volontaire-
ment à des désagréments.
Var. Jodoigne. Qui dame avou s* chet, attrape des puce.
PUITS.
S571. 1 n'y a si parfond pusse qu'on n' mette on
joù à sèche.
LiTT. Il n'y a si profond puits qu'on ne mette un jour à sec.
Toute chose arrive à sa fin ; quand on abuse d'une chose on
est exposé à la perdre.
Pr. fr. — On vient à bout de tout.
D'ab6rd i gn* a on spot qui dit qui n'a nou si parfond pusse qu'on n' mette todi
on joû k sèche.
(Salue. Vhéritège d'à Jûeque Lcduqut. Gh. 1878.)
Var. Jodoicne. Foice dé poogi n'a pe pont d'alwe.
2572. C'est-st-on pusse à deux sèya. (Jodoigne.)
LiTT. C'est un puits à deux seaux.
C'est une affaire qui marche bien ; c'est un commerce qui
réussit ; les clients vont et viennent.
Var. Jodoigne. Ça alieuve comme li sèya de pusse.
Var. Nivelle^. Vos dlrlz r saya du pusse,
Cest comme el saya du pusse.
Var. Mors. Les pratique aviont fait l' siau du puits à s* magasin co pus fort que
amais. {Arm. de Mont, 1884.)
PUNIR.
2573. I vont bin essônne, i n' punih'ront nin
deux stft.
LiTT. Ils sont bien ensemble, ils n'infecterqnt pas deux
étables.
Ils sont aussi mauvais l'un que Tautre.
Pr. fr. — Les deux font la paire.
2574. 1 n' ftit qu'ine mâle biesse po puni tôt on stà.
LiTT. Il ne faut qu'une mauvaise bête pour punir (perdre)
toute une étable.
Le vice est contagieux, comme la peste. — Un méchant
bjomme peut corrompre toute une compagnie où il se glisse.
(LiTTRÉ.)
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- 3il -
Pr. fr. — C*est une brebis galeuse, il faut la séparer du
troupeau.
Une.brebis galeuse gâte tout un troupeau.
Yariarte. I n' Hit qu'ine galeuse berbis po gâter tote li hiette.
(FoBm. Dict,)
Yariahte. AlfDRi.
Il est vraie qu'i n' (ki qu*ine poùrèye pomme po gâter tôt on hopal, mais ji pinse
qui, dé moumint qu'Hinri veùret ses mav&s pieu, i s'ennès bouw*ret.
(Salme. Prit devint ut léce, 1, se. S. 1880.)
Yar. Namur. One brebis galeuse gâte tote li troupe.
QUART.
2575. Fer on qwârt après joûrnêye.
LiTT. Faire un quart après journée.
Faire plus qu*on ne doit.
Se déranger (en parlant d^une femme).
Tatenne.
C'est qui, mi, ji n' fais nin on qwàrt après joùrnèye,
C'est qui j' sos ine brave feumme, ètindez bin coula.
(Remouchaiips. UtavUl. \, se. 4. 4858.)
JoDOiGME. Fer V céquième quart.
MoHs. Ou bé, tonnasse, faut-i tout dire ?
Est-ce qu'elle friont pou tant dépinser
Des quart dé jour ?... N'a nié à rire,
Sans iette méchant on peut 1' pinser.
(J.-B. Descamps. Au temps jadis et à Vheure d'aujortPkuL Gb. i887.)
QUARTERON.
2576. Alleons, alleons,
En v'ia assez pour ein quartreon. (Tournai.)
LiTT. Allons, allons,
En voilà assez pour un quarteron.
En voilà assez sur celte matière, une plus ample explicafton
serait superflue.
QU'EST-CE.
3577. K'nohe li wastatte.
LiTT. Connaître le qu'est-ce.
Connaître le fond d'une affaire, le moyen de réussir. —
Savoir à quoi s'en tenir.
Wastatte, corruption du hollandais. Wat is dat : qu'est-ce
que c'est ?
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— 312 —
Oh ! awet ; mais dlrez-v' : « Vos kinobez r wastatke,
c C'est qu' vos polez blesst des consciince délicate. >
(Debin. P'tiu moumint (f plaUir, Préface. 1845.)
Divëve-t-i avanci ou rescouler ? Vola wisse qu*esteut V wastatte.
(Magnée. Li cren'qutni dé prince âbbi dU Stav'Uû, 4867.)
Nanbsse.
On pinse qui d'vins V mariëge tot-à-fait seûye amour.
On n* comprind nin l' wastatte.
(DelàrgE. Seine populaire, 1874.)
BOLAHD.
Qu'i m* vinse jftser, cila, ji U fret so V côp comprinde li wastatte, s'i n'el sét.
(DD. Salue. Les deux bèchUd, Se. S3. 1879.)
Var. Veryiers. Eteinde wasteinn. (Remacle. Dict.)
QUEUE.
2o78. Li quowe de chet a bin v'nou.
LiTT. La queue du chat est bien venue.
On ne sait pas ce qui peut arriver. — Il faut s'attendre
à tout. — Il faut le temps pour faire une chose.
Qui vikYet vièret, V quowe de chet a bin v*nou.
(Thirt. U retour à Uge, 1858.)
Marche. Est-ce que r quawe au chet n'est nin v'noye.
Namur. Marie.
Oh ! patiintez core one miette, ça vairet, H quewe do chet a bin v'nu.
(Berthalor. Cwamgtet midein. Se. 5. 1889.)
Var. Jodoignb. Le quewe de r vache a bin v'neu.
Var. Riyelles. El queue du chl a bt v'nu.
Picardie. Cha vera petète, r queue de notre kien al est bien venue.
(CORBLET. douaire, 1851.)
2S79. Vèyl r'iûre si quowe.
LiTT. Voir reluire sa queue.
Avoir de la chance, du bonheur, trouver une occasion
propice et pouvoir en profiter.
Cité par Forir. Dict.
Aye ! bon Diu donc, bon Diu ! qwand ji n'el poux nin sûre.
A c'ste h0Are, ji m' vas sa ver, ca ji veus m' quowe rilûre.
(Denir. Lee Chirou et let Grignou, 1846.)
Les raison s'aminl so l' sujet des no d' rowe,
On français comptéve bin vèyl rilûre si quowe.
(Trirt. Les no d' rowe, 18B6.)
I sonla à Wayaipont qu'i vèyéve rilûre si quowe ; i fa dovri l' grande poite.
(MAGNtB. Li cren'quint dé prince âbbi di Stav'leû, 1871.)
Jalhat. Garite.
Vos v' raboutroz qwand v' vièroz vosse quowe lûre.
(Xhoffer. Les deux soroche. II, se. 14, 1863.)
Variante. Ji v' pinséve es terre ; i gn'a ine annèye di peurs dlmègne qui j' n'i^ye
vèyoi r'iûre vosse quowe. (Remacle. Dict.)
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— 313 —
2580. Fer ine saquoi so des quowe di cèlîhe.
LiTT. Faire une chose sur des queues de cerises.
Faire beaucoup d'embarras pour peu de chose. — S'occuper
sérieusement d'un sujet très futile.
Pr. fr. — Discuter sur des queues de cerises.
I gn*a tant d* gins d'ovrège qai po 'ne quowe di cèilbe,
Aam'tiit tôt l' long d'on joû, tôt v* fant souwer 'ne chimtbe.
(TmnT. Ua no (Prowe, 1966.)
Namur. Ji n' SOS nin si novia jus des banc do collège,
Po scrire on gros bouquin su des queue di cèrége.
(Demanet. Oppidum atuatucorum. 4843.)
MoN8. Deux fois par jour j'attrapois 'ne balle,
Ou bin *ne calotte, ou ein tampon.
Po *ne queue d' cerise,
Comme el vint d' btse.
(Descamps. El volontéerê eou^onné. 4873.)
▼ar. Nivelles. Gachi misère su 1* tiesse d'ein espingue.
2581. C'est todi Tqueuwe li pus malaugie à
chwarchî. (Namur.)
LiTT. C'est toujours la queue (qui est) la plus difficile
à écorcher.
Souvent, dans les affaires, c'est au moment de les terminer,
que se présentent les plus grandes difficultés. (A.CAD.)
Pr. fr. — Il n'y a rien de plus difficile à écorcher que
la queue.
En la queue est ii encombriers souvent.
(XUI« siècle.)
En la coue est li encumbres.
{Proverbe del vilain» lUI^ siècle.)
Marchb. T'ià qu* ji m' prépare à distèlet.
Mais r quawe est l' pus deûre à choirchet.
(Alexandre. Ftit corti. 4860.)
2582. I n'y a nou si pressé qui V ci qu' tint
r quowe de 1 pèle.
LiTT. Il n'y en a pas de plus pressé (impatient) que celui qui
tient la queue de la poêle.
Celui qui est le principal agent d'une affaire, est le plus
embarrassé. (A.cad.)
Pr. fr. — Il n'y en a point de si empêché que celui qui tient
la queue de la poêle.
Il n'y a personne plus empeschée que qui tient la queue de la poésie.
(La Rivet. Lea écolierê, II, se. Y. XVI* siècle.)
JoDOiGNE. C'est le (lui) que té l' quèwe de V pèle.
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— 314 —
2583. Riv'ni Tquowe es cou.
LiTT. Revenir la queue au cul.
' Se dit d^un homme qui a paru confus de ce qu'une affaire ne
lui avait pas réussi. (Acad.)
Pr. fr. — Il s'en est retourné honteusement la queue entre
les jambes (comme les chiens). — Revenir, s'en retourner avec
sa courte honte.
Dégénères canes catidam sub ventre reflectunt.
Toat penaud,
Serrant la queue et portant bas l^oreille.
(Lafomtaire. Le renard et la ciffogne.)
Variante. Biv'ni quowe es cou,
Comme on chin battou.
C'esteut r joû qui flrtë inglaise
D'véve sûrmint esse metlowe foù foice.
Les cis qu' t'ni bon, s' vèyant fotou,
Si sàvint avou l' quowe es cou.
(Uanson. Li Luctade èi vers ligeoU. Ch. VI. 4783.)
I fout constraint di s* serrer 1' vinte.
Et d*ès raller comme Testent v'nou.
Les orèye basse et r quowe es cou.
(Bailledx. U r'nd et V cigogne, Fàve. 4851 .)
Bièth'mé prinda les vôye po passer d*vant s' maîtresse ;
Gèrft, li quowe es cou, flla sins demander s' resse.
(Thirt. fne copenne so P martège, 1858.)
BaIwIr.
On jowe à tiesse ou pèye,
On rWiesse les aute s' on pout ;
Vite on vont croht les gèye.
On *nnès r*va V quowe es cou.
(Alcide Prtor. Baiwtr so s'panm. 4863.)
Spa. . Nos enn'mi sont confondou,
I s*trindet tes V quawe es cou,
Les roges habit n' sont pus d' sahon,
Vive les Eburon.
(Chanson patriotique. 4786. Rec. BODT.)
Spa. Vos n'es f roz pus tant d' vq| gesse.
Vos avez r quawe inte les fesse.
(Jeioii. Chanson patriotique, 4814. Rec. Bodt.)
2584. Nous et les queue de chî, on nos lèye toudi
pa d'ière. (Nivelles.)
LiTT. Nous et les queues de chien, on nous laisse toujours
derrière.
On nous délaisse ; on ne fait pas attention à nous.
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— 315 —
2585. A vu r quowe es Taîwe.
LiTT. Avoir la queue dans l'eau.
Etre dans la débine, être ruiné. — Etre dans la panne.
On attache le môme sens à l'expression figurée : dans la
poêle à frire {es P pèle).
Spa. On rtret bin q^and on vièret
Qu'il ftront V quawe es Palwe.
{Chanson patriotique, 4788. Rec. BODT.)
Jalhat. Tuiodôre.
Mais qu'avoz don, vos auto ? Vos ave Fair d'avu l' quowe es l'alwe.
Majenne.
Mèloz-v' du vosse sogne, Thiodôre.
(Xhoffer. Les deux toroche. l, se. 43. 4861.)
QUILLE.
2586. Jauminet n' loukîve nin a one bèye, mais i a
pierdu V paurt. (Verviers.)
LiTT. Jaminet ne regardait pas à une quille, mais il a perdu
la partie.
L'insouciance ruine.
Ine note, ft resse ni pus ni mon,
Ni fève woi d' choi à dan Aimond,
Nin pus qui V bèye à J'han Minet,
I fait todi so çouIa près.
(Thymus. Pasquèye faite au jubilé d' Dom Bemard-Godin» 4764.)
2587. Esse comme s'il alléve fer totes les bèye.
LiTT. Etre comme s'il allait faire toutes les quilles.
B;tre l'homme qui fait des choses importantes, difficiles,
extraordinaires. Se dit par ironie d'un homme qui se vante de
prouesses qu*il n'a pas faites. (Agad )
Pr. fr. — C'est un grand abatteur de quilles.
Vous êtes, je voy bien, grand abatteur de quilles.
(REGNIER. Satire XI.)
Variante. C*est-st-on fameux abatteu d' bèye.
(FORIR. Dici.)
Varumtes. II a rair d'enne abatte baicôp.
Qui vout fer tote les bèye
Court des grands dangt.
(N. Defrpxhecx. Alm. de Math, Laembergh, 4865.)
BaIwIr.
Mi tôt seu ! n*y a nouk à m' rat'ni,
C'est mi qu'abattret totes les bèye
N'y a rin qu' résisse a 'ne homme d'esprit.
(Âlcide Prtor. On dragon qui fait des madame. 4867.)
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— 316 —
Var. VeRYiEfis. Qut brait qu*va bouhl tôt jus,
N' fit bon service à nolu.
(REmER. Spotê rimét. 4871.)
Var. Namur. C'est-st-on toueu d* moirt.
JoDOXGNB. II a todeu Tair de voleur spochi lot l' monde, et 11 faut one chaule po
descinde es s* porte monnaie, on diret todeu qu' va fer nouf guye.
QUINZE.
2588. Po les qwinze et d'mèye.
LiTT. Pour les quinze et demi.
N'en parlons plus ; assez causé.
UiNRI.
Volans-n* lèyl Vs affaire, là, po les qwinie et d'mèye,
Et po roùvt coula, buvans-n' chakeune on d*mèye ?
(Rehouchaiips. Ll savUi. l, se. 3. 485S.)
Variarte. Taterne
Ah ! vos 'nnès là, louUz, po les quatwaze et d*mèye.
(Remoughamps. U tttvUi. l, se. 5. 1848.)
Variarte. Loriht.
Nosse patrèye, c'est V clr.
Jacque.
Jans, lèyans coula po les quatwaze et d'mèye.
(Willem et Bauwers. Let toûrciueux. Se. 8. 4882.)
Variarte. Vos polez bin compter qwinze.
(FORIR. Dict.)
RACE.
2589. On cache toudi d' race. (Mons.)
LiTT. On chasse toujours de race.
On se ressent toujours de son éducation première, des
habitudes, des instincts de ses parents.
Pr. fr. — Bon chien chasse de race.
Mons. On cache toudi d* race, comme dit I* proverpe patois, c'est c' qu'a tùi
pousser, assuré, V proverbe français : Enfant d' chat mange volontiers souris.
RACLOIR.
2590. Lèyl cori li sHriche so li stî.
LiTT. Laisser courir le racloîr sur le setier.
Faire de bonnes afifaires. — N'avoir rien à redouter. — Faire
sa provision de grain au moulin.
Cité par Forir. Dict.
Vos porez, so li stl, avou r timps, r'mette ii s'triche.
(Thirt. Inecope di grandiveux. 1889.)
Sources d'abus : S« le peu de soin, de zèle et de vigilance de certains ministres
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de Dieu, qui, dans leurs fonctions et acquits des charges d'ftme, laissaient courir,
comme on dit, la strlche sur le $tler,
(Hebbeto. Explication hittorlque €t morale sur le siècle de St-Remacle, 1703.)
Jacob.
Lèyans aller li striche, comme on dit, so H stt,
C'est çou qui po I* joû d'hoAye ji sftreus co fer d' ml.
(Rehouchaiips. Les amour d'à Gèrà, II, se. !*«. 4875.)
Mabche. Laiscori listrichesolistt;
To n' frais rin d'vins aucun mestt.
(Alexandre. P^tit eorti, 4860.)
JoDoiGRB. Lèyz coureu le strèche seu le stt.
RACONTER.
2591. Li ci qui raconte tôt ni wâde rin por lu.
LiTT. Celui qui raconte tout, ne garde rien pour lui.
Soyez discret.
▼ab. Nivelles. Tout raconter despus 1* s*in vl jusqu'au s*in va.
N'omettre aucun détail.
RAISIN.
2592. Les reugin n' sont nin co meur. (Ni) mur.)
LiTT. Les raisins ne sont pas encore mûrs.
Se dit à une personne qui dénigre, et fait semblant de
dédaigner ce qu^elle ne peut obtenir. (Agad.)
Pr. fr. — Les raisins sont trop verts.
Namub. Dimèrez coi, braves vts voisin,
Is n* sont nin co meur, les reugin.
{Les aUumeux d* lampe, 486â.)
Yab. Jodoighe. I sont trop vette, disteu le r'naud.
Yar. Ymrviebs. V chet qui n' pout av'ni d*Iez V laurd.
Dit qu'i est rance, ou qu' dîne pus taurd.
(Renier. Spou rimes, 4871.)
RAISON.
2593. Li bonne raison batte li mâle.
LiTT. La bonne raison bat (prévaut sur) la mauvaise.
La raison finit toujours par avoir raison.
AndbI.
Eh bin ! vos n' sûvez nin vosse planquet.
BlÈTH*MÉ.
Mon cher Andri, li bonne raison batte li mftle.
(DD. Salhb. PrU d'vins ses lèce. II, se. iO. 1880.)
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318 —
RAMASSER.
2594. S'i ramasse ein bon Dieu d'or, il aret les
jambe fine. (Tintigny.)
LiTT. S*il ramasse un bon Dieu d*or, il aura les jambes fines.
S'il fait des économies, elles seront petites. ~ C'est un
dépensier.
(Em. Tàmoel. Les communes luxembourgeoises, III. 1890.)
2595. Qui n' ramasse rin, n'a rin.
LiTT. Celui qui ne ramasse rien, n^a rien.
Il faut de la prévoyance, de l'économie.
Cf. Lafontaine. La cigale et la fourmi,
2596. L' ci qu'el vout, qu'el ramasse.
LiTT. Celui qui le veut, qu'il le ramasse.
Se dit de ce qu'on dédaigne, de ce qu'on abandonne au
premier venu.
Derelictio. (Droit romain.)
Et je verrais mourir frère, en&nU, mère et femme,
Que je m'en souctrais autant que de cela.
(MouÈBE. Tarti^. Act. I, se. 6.)
Tonton.
Louqutz à vos di v' piède et de eori les vôye,
Tat!.
C* n'est rin, vos ramass'rez çou qui j' lappVèt èvôye.
(Rehouchamps. Tda rperriqut. II, SC. l^*. 4888.)
Yabiante. Elle li tape là, qui l' veut qu'el ramasse.
RAPPORTEUR.
2597. C'est-st-on raccuse-potéye.
LiTT. C'est un accuse-potée (tout).
Celui, celle qui, par légèreté ou par malice, a coutume
de rapporter ce qu'il a vu ou entendu. (Agad.)
C'est un rapporteur (terme d'écolier).
C'est celui qui découvre le pot aux roses.
Cité par Forir. Dict.
Racusette potèye,
Bèchette makèye,
On pau pus Ion,
Bêche dins on stron.
{Dicton populaire.)
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- 310
RASSASIER.
2398. On V freut sô avoii 'ne seûre pomme.
LiTT. On le rassasierait avec une pomme sûre.
Il mange fort peu. Expression dédaigneuse.
2599. J'ennès sos sô, qu'ine aute s'ès crîve.
LiTT. J'en suis rassasié (soûl), qu'un autre s'en crève.
Je n'en veux plus ; j'en suis fatigué, obsédé.
RATEAU.
2600. Diale, èvoler V rislaî.
LiTT. Le diable (veuille) envoler le râteau.
Se disait ironiquement dans le bon vieux temps, aux Liégeois
francisés à la façon du caporal Golzau.
Harèye Bada.
L'avez-v' owou l' batbal,
A.VOU ses complimint ?
A. vraie, i parole bin !
Li cher direut co bin :
c Diale, èvoler V ristal ! »
Nenni, croUé napat,
Avou t' noval lingage,
Ti n'ètinds nîn, ji wage,
Çou qu' c'est qui fer piche pache.
Li cou d'vios on potal
(De Harlez, De Gabtier. Li voyage di Chaudfontatnê, \, se. 3. 4787.)
Orig. c Allusion à l'anecdote suivante : Un jeune Liégeois
revenu de France se donnait l'air de ne plus connaître le wallon,
et disait à quelqu'un : comment appelez-vous ceci, cela? En
demandant le nom d'un râteau, il appuya le pied sur les
pointes ; la pression fit basculer le râteau, dont le manche lui
donna sur le nez. La douleur lui rendit sans doute la mémoire,
car notre homme s'écria: Diale, èvoler Vmtatl Le diable
{veuille) enlever le râteau ! i»
(Thèâte Ligeots, édition de 4854. Note de M. F. Bailleux.)
Namur. Mi fl Baptisse, qui j" sos relusse.
Qui t* ses co bin d'visér patois,
Do m* vë restia,
L'histoire est là.
(WÉROTTE Baptlise li communiae. Ch. 4867. ¥ éd.)
RATELIER.
2601. Magnl à deux risltre.
LiTT. Manger à deux râteliers.
Cumuler des emplois lucratifs.
Pr. fr. — Manger à deux râteliers, à plus d'un rateher.
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- 320 —
I trova quMl esteut à pont d* mette on bon réglumint d'vins sos afbire... Qooiri
à magnl à toie les risllre.
(NAGHil. Li houlotte. 1871.)
Marche. Mayeùr, riciveûr, ou mauril,
C*est-st-one blesse à pus d'on reslt.
(Alexahdbe. Fut corii, 4860.)
RATTRAPER.
2602. Rattraper sins cori.
LiTT. Rattraper sans courir.
La punition viendra d'eile-mème. — Je n'aurai pas de peine
à obtenir satisfaction.
Cbispim.
Yarunte. Ji v' rÀrèt sins cori.
(Remouchamps. Li tav'H Acte I, se. 3. 4858.)
Ji V* ri^ret, s'apinse li cigogne,
El sins cori, n'ftytz nin sogne.
(Bailleux. U r'nd et V cigogne, Fikve. 1851.)
BaIwIr.
Les napad comme ti, brairont waye,
Sins cori, ji les rattrap*ret;
Awet, les canaye, les rapaye,
Sins cori, ji les rattrapVel.
(Alcide Prtor. Batwir io t' patue. 1864.)
Li bon Diu qu*a 'ne longue Yège, nos rattrape sins cori.
(T. Braht. Mes treut martège. 1883.)
Nivelles. Je v^ràret sins couri.
Charlbroi. Beune.
Mais j'el rallrap'ret bin sins cori, et j' sais bin c' que j* fret.
(Bernus. Li malade St-Thibau, II, se. 7. 1876.)
Var. Charleroi. J' d'ai co pus d'iun d'y! tour de guerre.
Vos trô dins les planchl, vos trawée pa d'sous terre.
N* vos chièfe*nu pus à rin, vos r'pass'ret pa m' jardin.
(Bernus. Li ehet èyèt V vt rat. Faufe. 1873.)
Lille. Tu r'pass'ras par min gardin.
(Vermesse. Voc. du patoU liUaU. 1861.)
RECOMMENCER.
2603. 1 vorout bin r'pîter à la masse. (Tintigny.)
LiTT. Il voudrait bien (repieter) remettre à la masse.
(Endroit où Ton se place pour jouer aux quilles.)
II voudrait bien recommencer. Se dit de quelqu'un qui a agi
maladroitement, inconsidérément.
(Em. Tandel. Les communes luxembourgeoises, T. III. 4890.)
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— 321 —
RECULER.
2604. Re?couler po mî sàl'Ier.
LiTT. Reculer pour mieux sauter.
Céder, temporiser pour mieux prendre ses avantages. (Ac ad.)
Pr. fr. — Reculer pour mieux sauter.
Cité par Forir. Dict. et Remacle. Dict.
Auvergne. Ys retiolount par mieux sauler.
(Faucon. La Henriadeen vers burlesques auvergnats. Ch. YlII. 4798.)
Car qui bien sault, on le void reculler.
(J. Lemairb de Belge. Vers i520. Ed. Stecheb IV. 420. 4891.)
REFUSER.
2605. Qui r'fûse,
Après raùse.
LiTT. Qui refuse,
Après muse.
Souvent celui qui refuse une offre, perd une occasion qu'il
ne retrouvera plus. (Agad.)
Pr. fr. - Qui refuse, muse.
Tel refuse qui après muse.
{Prùv, de Bouvelles. 4531.)
RÉGALER.
2606 Su lèyl s'pamer. (Malmedy.)
LiTT. Se laisser rincer.
Se laisser régaler.
REGARDER.
2607. 1 fât loukî dVanl lu tôt rotant.
LiTT, Il faut regarder devant soi en marchant.
On doit prendre ses précautions lorsqu'on s'engage dans
une affaire.
Pr. fr. — La prudence est la mère de l'assurance.
Cité par Forir. Dict
2608. 1 louke so Luxembourg, po vèye si Mâestrécht
broûle.
LiTT. Il regarde du côté de Luxembourg, pour voir si
Haestricht ne brûle pas.
Il est louche.
Dans le Hainaut on dit :
2!
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-^aasL —
RooGBL I r'wette en Ghao)|»9gne ii V Picardie brûle.
(HtcÂRT. Dlet.)
JoDOiGNB. I walle so Laattt (Lalhuy) po veuye si Ghan^jai (6^«Jean Geeel) n* brûle ni.
2609. Si loukl tôt boigne.
LiTT. Se regarder tout borgne.
Se regarder étonné, sans pouvoir articuler un mot, être
stupéfait.
Var. TofWHAi. S*erweittier bièque et borne.
2610. Waitî ou loukl po les coirnette.
LiTT. Guetter ou regarder du coin de Pœil.
Epier, espionner. — Regarder de travers. — N'y voir goutte.
Coirnette. Diminutif de coine, coin. (Ch. Granugagnage.
IHct. étymol, V. coirnette.) On dit aussi figurément : Il 6 todi
po les coirnette (il entend toujours de travers). (Id. Ibid.)
Cité par Forir. Dict.
Ti père louklve po les coirnette :
Ca, dWant di apposer Gilles Golxà,
Ti mère aveut déjà V gômà.
(De Hablbz, De Gartieb, etc. Voyège di Chaudjbntaine, I, se. S. 1757.)
RÈGLE.
2611. 1 n'y a nolle régue sins exception.
LiTT. Il n'y aucune règle sans exception.
Aucune règle n^est assez générale pour s'appliquer à tous
les cas particuliers. (Littré.)
Pr. fr. — Il n'y a point de règle sans exception.
Cité par Forir. Dict.
Ni prindez nin dins cisse chanson.
Tôt çou qu'elle dit, à l' iette,
I n'y a noUe régue sins exception.
V ci qu'est rogneu quM s' grette.
(BoiGELOT. Les &vri <fhoû^. 4867.)
Hors. Mais pourtant i n*a nié d' reigue sans exception, acoutez c' t*elle-ci.
(Leielueiu Arm, dé Mom, 4863.)
REGORGER.
2612. 1 sont si plein et chôquî, qu'i r'dohet.
LiTT. Ils sont si pleins et bourrés qu'ils regorgent.
Ils ont tant bu et mangé qu'ils ne pourraient plus rien
prendre ; qu'ils en sont indisposés.
Je suis si plein que je regorge. (Regioer. Ep. III.)
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RÉJOUISSANCE.
2613. Rafia màye n'a.
LiTT. Attente de plaisir jamais n'a (n'est réalisée).
Nos espérances sont souvent déçues.
On dit aussi :
Nftye raSa n'alla.
LiTT. Jamais espoir de plaisir n'aboutit.
{Rafla peut être traduit par réjouissance, de si raflî, se
réjouir.)
Largosse.
Min, rafia mftye n*a, dit li spot ; '1 a raison.
(Remouchahps. Tûtî Vperriqui. l, se. 3. 4886.)
Verviers. Rafla, gauta, gala,
Comptez so l' ciér quand on Ta.
(Renier. Spou rimes, 1871.)
Jalhat. Pierrette.
Sia, sia, mère, i ftt U d'ner m' pftrt, on-z-a rahon d' dire : jamais rafia n'alla.
(Xhoffer. Les deux soroche. l, se. 42. 1861.)
JoDOiGNE. L' ce que s' rafie, n'a jamais ré.
RELIGIEUSE.
2614. Esse riçu comme li fi de T bèguenne.
LiTT. Etre reçu comme le fils de la religieuse,
hitre fort mal reçu.
On priesse fout èvoyl ii dam'sal, po U d'ner ine manèye et Tègagl à d'mander
s* pardon, mais V messègi fout r'çu comme li fi de V bèguenne.
(MAfiRÂB. U cren'quini dé prince dbbé di Sldv'ieû, 1867.)
REMUER.
2615. Qui s'kitoûne lèche.
Qui s'assît sèche.
LiTT. Celui qui se remue lèche,
Celui qui s'assied, tire.
Celui qui travaille fructifie, celui qui paresse s'appauvrit.
(FORIR. Dici,)
Nakur. Qui sorte, i lèche,
Qui d'meûre, i sèche.
Nivelles. Qui va, i lèche,
Qui d'meure, i sèche.
Tournai. Qui va lèque.
Qui croupit sèque.
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— 324 —
RENARD.
2616. On bon r'nà ni magne nin les poye di ses
voisin.
LiTT. Un bon renard ne mange pas les poules de son voisin.
Un voleur adroit ne dérobe pas dans son voisinage.
Quand on veut faire quelque mal, il ne faut pas que ce soit
en lieu où Ton est connu.
Yoisenne. par még&r on par mftlbe6r, mi blanque poye ni sèreat-elle nin es vosse
marmite? — On bon r'nft n' magne mftye les poye di s' voisin.
(Remaclb. Dlct. iS39.)
2617. C'est comme on r'nà qu'ine poye âreut happé.
LiTT. C'est comme un renard qu'une poule aurait pris.
Etre honteux, embarrassé, déconcerté, ne savoir quelle
contenance prendre, quel maintien se donner.
Voyez Lafontaine. Fables. 1. 18.
Ossi bonteux d*on s' fait dispii,
Qu'on vt r'n& qu*ine poye àreut pris.
(Ep. Mabtial. U $avUi de$ réeolette. 4888 )
Qwand j* rintra es V mohonne, j'el ritrova es s* lët.
Vos ârlz dit on fnk quMne poye ftreut happé.
(T. Brabt. Met Ireus mariège, 1882.)
Nàmdb. Adieu, myiord, 11 crie l'hôtesse en l' wattant spitter èvôye, honteux
comme on r'naud pris par one pouye. {Marmiu, 4889.)
RENTE.
!2618. Avu des rinte so les gravî d'à Bair'pâ.
LiTT. Avoir des rentes sur les graviers du Beaurepard.
Etre sans fortune.
Pr. fr. — Avoir des rentes sur les brouillards de la Tamise.
Cf. Faire des châteaux en Espagne.
Beaurepard (à Liige). Rivage des Croisiers, aussi appelé
des Fratres (à cause des Hiéronymites ou Frères de la vie
commune, qui avaient là leur Collège, avant l'arrivée des
Jésuites). Cf. le Voyage de Chaudfontaine (Téâte Lîgeois), où
le caporal Golzau a soin de dire :
J'ai-l-arrivé un peu trop lard
Pour prinde la barque au Bauripar
JODOiGiŒ. Aveu des rinte seu les brouillard de V Chapelle à Tarbe. (Nom d'une
terre à Jodoig^e.)
REPAITRE.
2619. Li ci qui n* si r'pahe nin à magnî, n'èl fret
nin à lècht.
LiTT. Celui qui ne se repaît pas à manger, ne le fera pas
à lécher.
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— 325 —
Contre tes friands. — Celui qui n'est pas content quand il a
le nécessaire, ne le sera pas davantage quand il aura le superflu.
Notons en passant que Voltaire a dit :
Le superflu, chose si nécessaire.
REPAS.
2620. Ine bonne heûrêye vât mt qu' deux aflFamêye.
LiTT. Un bon repas vaut mieux que deux (où Ton est)
affamé.
La qualité remporte sur la quantité.
Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème.
(BoiLEAU. Artpoét.)
2621. lesse arrivé comme el chî du marchî, i fait
ses r'pas à doitte et à gauche. (Nivelles.)
LiTT, ïl ressemble au chien du marché, il fait ses repas
à droite et à gauche.
Vivre sur le commun.
Marchî, nom vulgaire de la Grand' place de Nivelles, où se
tient le marché aux légumes.
2622. Ine bonne heûrêye fait roûvî tote les mâle.
(Malmedy.)
LiTT. Un bon repas fait oublier tous les mauvais.
On oublie vite la peine quand une chose réussit.
REPLIER.
2623. Fât s' racrampi qwand on n' si pout slinde.
LiTT. Il faut se replier sur soi-même quand on ne peut
s'étendre.
Pr. fr. — Il faut étendre ses pieds selon ses draps.
Ne pas faire plus qu'on ne peut, ne pas dépasser ses
ressources.
On dit aussi :
Yàt mt si stinde qui s' racrampi.
Litt. (Il) vaut mieux s'étendre que se replier sur soi-même.
Et encore :
Yàt ml s' dressl qui s' bahl.
LiTT. (Il) vaut mieux se dresser que se baisser.
Vab. Jalhat. BIÈTH*I1É.
Et bin ! va po coula, i vât mt s'tède quu do rompi ; i n' fôt nin quu Thiodôre
sépe çou quu s' passe, save, ca il Ireut tos coslé fer les peus pus spais qu'i n' sont.
(Xhoffcr. Les deux toroehe. 1, se. 43. 486i.)
JoDOiGNE. Quand on n* se s' 1ère dressl, i faut s' racrampeu.
Tournai. Retinde ses gambe s'ieon V longueur de s' lit.
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- 326 —
RÉPONDRE.
2624. Qut respond paye.
LiTT. Celui qui répond paie.
On est obligé de payer pour celui dont on s'est rendu caution.
(ACA.D.)
Pr. fr. — Qui répond paie.
Cité par Forir. Dict.
GÈTROU.
Avez-v' si douce crèyance ? V savez, qut respond paye ;
On v' toumVet so les rein d'vins quëque meus, v' serez gàye.
(Toussaint. Lambert lifoirtôU, III, 6. Se. 3. 4871.)
REPU.
2625. Ein crevé n' considère nié ein aflFamé.
(MONS.)
LiTT. Un repu ne fait pas attention à un affamé.
Celui qui nage dans l'abondance n'a pas toujours pitié de
ceux qui se trouvent dans le besoin.
(Letellier. Armonaque dé Motu, 4846. ProY. montois.)
Qui a la pance pleine, il lui semble que les aultres sont soulz.
(XV« siècle.)
L'homme rassasié ne peut croire qu^un autre ait faim.
(Proverbe valaque.)
Moifs. Madelon.
Ji n' se nié pourqué c* qu*i n'ont nié voulu mettre leu part avé Tz aute pou nos
faire avoir dé i* soupe, toudi ; c'a vie si à point dins les grandes famie.
Ouais mé, fie, tu sais bé qu'ein crevé n' considère nié ein affamé, né pas ?
(Letellier. Armonaque dé Mont. 4848.)
Frameries. Ein quervé n' considère nt ein affamé, et vos savez mue qu' n'importe
qut, que c' n'est ni 1* cie qu'a l' peine qu'a l'avoine.
(BOSQUÈTIA. Tambour battant, 4887.)
Var. Liège. Et pus d'ine mère, qu'a mon d' foice qui d' corège,
Va po ses fi stinde li main tôt plorant.
Mais bin sovint on 11 dit : « Diu v's assise ! »
Li stoumak plein songe-t-i ft ci qu'est vûd ?
(Defrecheux. La charité. Chanson. 4860.)
RESPECTER.
2626. Respecte-te, on t' respect'ret et t' respect'ret
les on te. ^ (Jodoigne.)
LiTT. Respecte-toi, on te respectera, et tu respecteras les
autres.
Agir de manière à conserver l'estime de soi-même et à
gagner Testime des autres.
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— 327 —
RESSEMBLER.
2627. I r'sône les feu d' chap'let, qn'ennès fet pus
qu'i 'nnès d'het.
LiTT. n ressemble aux fabricants de chapelets, qui en font
plus qu'ils n'en disent.
Il n'est pas si saint qu'il en a Tair.
Major ex longinquo revermtia.
(JnvÉNAL.)
2628. On n' pu né r'chenner les gatte cruand on vî
d' chî. (Nivelles.)
LiTT. On ne peut pas ressembler aux chèvres quand on
provient de chien.
On ne peut renier son origine.
Vai. NIVSLLE6. On n' pout ni r'ehenner les cht.
On vit souvent d'après l'éducation que l'on a reçue.
2629. Qui s' rissonle,
Si rassonle.
LiTT. Qui se ressemble, s'assemble.
Les personnes qui ont les mômes inclinations, les mêmes
habitudes, se recherchent mutuellement. (Acad.)
Pr. fr. — Qui se ressemble, s'assemble.
Similis simili gaudet,
AlLY.
C'ef t bOA| adtèt victime des lAges boyat di V feumme.
(A Phlippe et Tonton.)
Qui s* rissonle si raseonte.
(Tb. Collette. Quijreug-je si ml homme moréve ? II, se. 2. 1882.)
N4HDR. Qui s' riebonne,
Si racbonne.
Meus. Moosiett J^âseph, g&re <|ué j' passe ! à r'voir François, j' vos laye à vos
deux, qui s'ersembe s'assembe.
(LitttJJER. Armonaque dé Mon», 1857.)
SAnrr-QuENTiN. Qui s'ersiane s'assiane.
RESTER.
2630. Rester in raque. (Tournai.)
LiTT. Rester court.
Rester court au milieu d'un discours, ne pouvoir se tirer
d'un mauvais pas.
Nivelles. Dèmèrer à broque.
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— 328 -
RETENIR.
2631. C'est-st-on ratint tôt.
LiTT. C'est un garde (retient) tout.
C'est une maison banale, où l'on reçoit indifféremment tout
le monde.
RETENTIR.
2632. Pette qui hèye.
LiTT. Qu'il retentisse, dût-il déchirer.
Abandonner une chose au sort. — Quoi qu'il puisse arriver.
(AcAD.) — Au petit bonheur.
A c*8te heure, enfin, vo m' là dWins,
Ji so sûr qui j' ve&ret bin,
Pelte qui hèye, l'affaire est faite,
Turlurette !
(Fuss, Le Rot, Picard. Pot-pourri to Us dièrainèt fieste dijuUue, 484S.)
Nenni, ji voux fer pette qui hèye, ji n' rattinds pus,
J*enne a déjà baicôp trope vèyou avou lu.
(DioCHEF. Les deux neveux, I, se. 3. 4858.)
Pette qui hèye, j'a risqué V paquet.
Et ji n' se nin çou qu'on 'nnès diret.
(Barilué. Li camarade dé Vjôye. 1851.)
Mais pusqu'i fallëve bin si poser V grand parti,
Pette qui hèye on 'noe alléve sins même creûre de riv*ni.
(Thirt. Let no d' rowe, 4866.)
Verviers. Qu'i pette, qu*i hèye, i faut quu j*el rabresse,
Ju SOS naubi de d'morer vt jônai.
(Pire. On vt jônai. Gh. 4884.)
JoDOiGNE. Que pette ou que chette.
Var. Hors. Peter ou crever.
Peter ou crever, i faut qu'il y passe. (Il faut qa'il cède bon gré mal gré.)
(Leteluer. Proverbes montois. Arm, dé Mont, 4846.)
I n'y a pas à dire mon bel ami, i faut y passer, peter ou crever.
(Letellier. Armonaque dé Hons, 4854.)
RÉUSSIR.
2633. Ci n'est nin Y tôt de sayî, c'est l'adiersî.
LiTT. Ce n'est pas le tout d'essayer, il faut le réussir.
Le désir, la bonne intention ne suffisent pas pour accomplir
une chose.
Un essai n*est pas toujours heureux.
Ce n'est pas tout d'entreprendre, il faut exécuter. (Littré.)
On entreprend assez, mais aucun n'exécute.
(CORNEILLB. Cinna, V, i.)
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— 329 —
REVENANT.
2634. Pus câlin estans-ne, mon d' riv'nant
vèyans-ne.
LiTT. Plus méchants sommes- nous, moins de revenants
voyons-nous.
Ou:
Les calin n* vèyet màye des spëre.
LiTT. Les méchants ne voient jamais de revenants.
Plus nous sommes méchants, moins on s'attend à nous voir
faire le bien.
Obs. Pour bien comprendre ces proverbes.il faut se rappeler
la croyance populaire, d'après laquelle les âmes des trépassés
venaient réclamer des vivants des actes pieux, pour être
délivrées des tourments du purgatoire.
Mon bien-aimé, dans les douleurs,
Je viens, de la cité des pleurs.
Pour vous demander des prières.
Hëlas, hélas ! je souffre et vous ne priez pas !
(Casimir Delavighe. Vàme du purgatoire. Ballade.)
REVENIR.
2635. Ir'vint d'Ion.
LiTT. Il revient de loin.
Se dit de celui qui a échappé à une grave maladie, à un
grand danger, à un grand embarras. — Il l'a échappé belle.
Pr. fr. — La jeunesse revient de loin.
Les jeunes gens reviennent souvent des maladies les plus
dangereuses. Il se dit aussi pour faire entendre que la jeunesse
peut revenir de grandes erreurs, de grands égarements, (âgàd.)
2636. Di wisse rivint-i ?
LiTT. D'où revient-il ?
Se dit de celui qui n'a pas été à 1^ conversation, et qui pose
tout d'un coup une question à laquelle on vient de répondre.
RIBOTTE.
2637. Fer 'ne ribotte di perrîquî.
LiTT. Faire une ribotte de perruquier.
Ironique. S'enivrer d'eau claire. — Ne faire aucune dépense
pour ses menus plaisirs.
Il faut croire qu'à l'époque où les chevelures postiches ont
cessé d*étre de mode, les perruquiers liégeois ont été particu-
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— 880 —
lièrement malheureux : on prétend que la seule distraction qui
fût à leur portée, c'était une promenade au bord de la Meuse,
où ils avaient pleine liberté de faire des ricochets.
Vabiante. Fer *ne porminÂde di tailleur.
MCHE.
2638. Esse riche d'oo tonnât d'affliche et d'on
trawé hufiGiet.
LiTT. Etre riche d'un tonneau d'immondices et d'un sifflet
troué.
Etre dans le dénuement le plus complet.
Cité par Forir. IHct.
Après tôt plaitt 8o levs dreut,
I conv'nt de prinde des cwàrjeu.
Qu'ainsi V ci d'inte zel qui wagn'reut
Magp'reut V bo&rre et les miche
Qu'i bapp'reut tôt et qu' Taute n'âreut
Rin qu'on tonnai d'affliche.
(Baillbox. Lesfirawc d'en coirbd. Ch. 4843.)
2639. Riche pas tard. (Tournai.)
LiTT. Riche plus tard.
Devise du balotil tournaisien.
Balotil, ouvrier bonnetier, travaillant au métier ; dans
Torigine : faiseur de bas à Totil.
2640. On-z-est todi riche à s' marier et pauve
à mori. (Malmedy.)
LiTT. On est toujours riche quand on se marie, et pauvre
quand on meurt.
Ceux qui se marient font souvent plus de dépenses qu'ils ne
devraient, et celui qui meurt ne peut plus cacher Tétat de sa
fortune, toujours trop modique au gré des héritiers.
RICHESSE.
2641 . Li richesse li est v'nue pâte à pâte, mais elle
s'en va geèbe àgeâbe. (Houffalize.)
LiTT. La richesse lui est venue épi par épi, mais elle s'en va
gerbe à gerbe.
Résultat du désordre, de la prodigalité, de la paresse.
Origine. « Trou des nutons. — En aval de TOurthe, à un
kilomètre de la ville (Houffalize) sur la rive droite, il existe
vers le milieu d'une montagne presque à pic qui domine la
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— 331 —
rivière, une excavation assez spacieuse, appelée trou des
nutons. 1
c La légende rapporte que cette espèce de grotte était autre-
fois habitée par les nutons ou petits génies. Chaque nuit
ils venaient visiter les maisons, et où ils trouvaient de Tordre,
de réconomie^du travail et de la bonne conduite, ils apportaient
l'aisance et la prospérité, pâte à pâte, c'est-à-dire épi par épi.
Mais si par hasard ils rencontraient dans leur visite des
habitants n'ayant plus l'esprit d'ordre, d'économie, de travail et
de bonne conduite, ils leur adressaient ces paroles de leur voix
la plus terrible : Malheureux ! Lorsque vous étiez sages,
économes et laborieux, nous vous avons apporté la richesse,
épi par épi (pâte à pâte); aujourd'hui à cause de votre mauvais
arrangement nous vous la reprenons gerbe à gerbe (geâbe
à geâbe), i
< D'où le proverbe local : La richesse lui est venue pâte
à pâte, mais elle s'en va geâbe à geâbe. i
(Em. Tandel. Ua comnmnei IfucembourgéoUeê, IV. 4891.)
RIEN.
2642. On n'a rin sins rin.
LiTT. On n'a rien sans rien.
Quand on veut obtenir un avantage, il faut savoir s'imposer
un sacrifice. — Qui ne risque rien n'a rien.
Cf. Donnant, donnant.
Car, dans le siècle où nous sommes,
On ne donne rien pour rien.
(MoLiûUB. L'École des femmes, Âct. UI, se. 3.)
Vàb. Nivelles. On n'a rt pou ri. — On n'a ri sans ruche. — On n' fait ri avë ri.
Stayelot. àvou rin on n' sàreul fer one saquoi.
BÂSSE-ÂLLEBfÂGNE. — Ohnc Muhe hat man Nichts.
2643. Rin et Tmitan d'rin c'est Toucha d'one
vesse. (Namur.)
LiTT. Rien et la moitié de rien c'est Tos d'une vesse.
C'est une négation complète.
Variahtb. Çonla et rin, c'est r compte.
Vai. Nitklles. Ça et ri, c'est r même.
2644. Trinte à ré,
N'amène jamais bonne fé. (Jodoigne.)
LiTT. Trente à rien,
N'amène jamais une bonne Qn.
Terme du jeu de piquet.
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— 382 —
2645. C'est J'han qui n'a wêre, et J'henne qui
n'a rin.
LiTT. C'est Jean qui n'a guère, et Jeanne qui n'a rien.
Mari sans patrimoine et femme sans dot.
Pour dot ma femme a chinq sous,
Moi quatre, pas davantage ;
Pour monter nostre ménage.
Femme, comment ferons-nous ?
{Romance de LoïsA Pacr.)
Var. Nivelles. S' marier avë ein pain pou t'ni ménache avé les crousse.
RIME.
2646. I n'a ni rime ni ranae.
LiTT. Il n'a ni rime ni rame (ni raison : jeu de mots).
II n'y a point de bon sens dans ce qu'il dit, dans ce qu'il fait.
(ACAD.)
Pr. fr. — Il n'y a là dedans ni rime ni raison.
N'avu ni rime ni rame.
(REKAaE. Dict. tSd9.)
11 n*y a rime ne raison
En tout quand que vous rafardez.
(Fabce de Pathelin. XY* siëde.)
Que toujours la raison s'accorde avec la rime.
(Boileau. Art poiiique.)
Tout le monde se rappellera le couplet de Boufflers, mis au
défi de trouver des rimes à oncle ; l'auteur termine en avouant
que ses vers ont encore plus de rime que de raison.
Cité par Forir. Dict.
Et si quid forte dixerim.
Qui n'âye aou ni rame ni rime.
Condonet mihi si placet
Tourtote mes p'titès quolibette.
(Patquèye to Ut timinariœ, 1735.)
Vabiarte. Et tôt mettant s' nez à V finiesse,
I veut qu' des pindart ont V hardiesse
Di mette sins rime ni sins raison,
Li feu ftx qwatte coine di s* mohon.
(Hanson. Li Hlnriade travettèye. Ch. U. 4780.)
JACQU'lOlf.
Seutz soumise à vosse bounhamme,
Qwand T&ret toirt, boûtez-le todi ;
Qwand i j^'reut sins rime ni rame,
Obèihez tôt d'hant awet, m' fi.
(Henault. Li malignant. l, se. 4. 4789.)
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— 33a —
TATEKinS.
M6me qui v*8 avez s*pyl, et ça sins rime ni rame,
Mes deux bals paroquet et mi belle Nolru-Dame.
(Remouchamps. Li tav*tt, II, se. 3. 48S8.)
Divanl 'ne belle à la mode, il a fait bai bablame.
Il a s' gozl souwé d' parler sins rime ni rame.
(Thirt. Les saison. Poème. 186 .)
Veryiers. Si ji n' racôtéve nin et lu dïoû et lu d'vins,
Çou qui est scrit sèreut bon à 1ère po fer ô samme,
Et m* rimai, p*ô rouviège n'àreut ni rime ni rame.
(Poulet. Ufoyon iterri. 1889.)
Yerviers. On n' veut nin es wallon, dist-on, vèyt des drame,
Pasqu^on n'a-t-abouté qui n*ont ni rime ni rame.
(Xhoffer. Lu poète wallon, 1860.)
Marche. Tôt à fait s' deut fet d'vins s' saison.
Ou çu n'a ni rëme ni raison.
(Alexandre. P*tit cortu 1860.)
Namcr. ▲ on pld près, diginnent-i, do momint qui (' rime y est, ça-z-y est ; i n'y
a ni rime ni rame.
(ZÉPHORis Di BOYEiGiiB. DivisH, Mormiu, 1891.)
Nahur. Oh ! si j' saveuve fer one chanson,
Ji vos V chantreuve, ça c'est binsûre,
Mais ji n' trouve ni rime ni raison,
J'a beau mette mi tiesse à l' torture.
(Wérotte. Ji n* sdreusfer one chanson, Gh. 1867. 4« éd.)
MoHS. Ça n'a ni rime ni rame.
SAniT-QuERTm. Bah ! y n'acoutient mi pu ni rame ni raison.
(GossEU. Lettres' picardes, 1845.)
Bâsse-âllemagne. — Darin ist kein Sinn und Verstand.
RIRE.
2647, Rîret bin qui rîret T dièrain.
LiTT. Rira bien qui rira le dernier.
Se dit en parlant de quelqu'un qui se flatte du succès, dans
une affaire où Ton compte remporter sur lui. (Acad.)
Pr. fr. — Rira bien qui rira le dernier.
Mais attendons la fin.
(Lafomtaine. Le chêne et le roseau,)
Li Mateur.
Qu'i rire sM vout ou qu'i n' rire nin,
Bien rire celui qui rire dièrain.
Jaspar.
Qwand i d'héve qui rèy'reut V dièrain,
I s' diviséve comme on flamint.
(De Yivario. Ufiesse di Hoûte-si-Ploût. III, se. n. i7K7.)
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— 334 -
Jans, roiivians nos toftrmint,
Ghantans èco ine fèye.
Qui rèye bin rtret V dièrain,
C'est I* refrain dé V pasquèye.
(Chanton patriotique, 4789. Hee, Bodt.)
I s' flattéve
À camp d'Hinri poirté V carnage
Et II rayl ses deux mustache ;
Mais, turlurette pauve ènnocin,
Riret bin qut riret V diërain.
(Hansoh. Li Hinriade travettèye, Ch. VIII. 1780.)
Badinet.
Avez-v' oyou? riez... riez, c& n* mi fait rin,
Ji m* rafèye di vèyl V ci qui riret V diërain.
(Delchef. U galant dèVUervanU. II, se. 4. 4858.)
Hnoii.
Ji v' frès roûvl r m&cule qui j'a fait, rtret bin qut rtret V diërain.
(DD. Salue. PrU d'vint tet lèce, I, se. 9. 4880.)
VERYiEas. Nelle.
Faut prende li monde tel qu*i est, mais n' jugeant so V dégaine,
Elle rtret todi bin V cisse qui riret V dièraine.
(Renier. Li mohonne à deux face. Se. i^. 4873.)
Namub. Rtret bin qut rtret V diërain.
Basse- Allemagne. — Wer zuletzt lacht, lacht am besten.
2618. 1 n' rèye mâye qui qwaod on V catèye.
LiTT. Il ne rit jamais que quand on le chatouille.
Se dit de quelqu'un qui a un caractère renfrogné.
On dit aussi :
Qui qwand i n' si broùle.
Nivelles. I n' rt qui quand i s* brûle.
2649. Vos n' rirez mâye pus si jône.
LiTT. Vous ne rirez jamais plus si jeune.
Profitez des instants.
Depuis Anacréon, cela s'est dit et répété dans tous les siècles
et sur tous les tons :
Pour bien aimer, il n*est qu'un temps,
S'en défendre est une imprudence ;
Si Ton n'aime pas au printemps.
L'hiver viendra sans qu'on y pense.
(Armand Gouffé.)
C'était le temps de ma jeunesse ;
Le temps passé ne revient pas.
(Nadaod. Let deux gendarmée.)
Variante. Nos n' sèrans m&ye pus si jône.
LiTT. Nous ne serons jamais plus si jeunes.
Vab. Stavelot. Vàt ml rire qui d' plorer.
Var. iODOiGNE. Ris tant qu' t'es jône.
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— 385 —
2650. Rire comme on bossou.
LiTT. Rire comme un bossu.
Rire de bon cœur, aux éclats, par allusion à la voix stridente
et chevrotante des bossus qui éclate surtout dans le rire.
(LiTTBÉ.)
Friquet.
Ho6ye ft matin, ji l'a trové avou s* mère et elle m'a prii A cafet» ji va co rire
comme on bossoa.
(Demouun. Ji voMji n'poiix. I, se. 3. 4858.)
Ghobcb.
Mais à Biesmale qu*on Ikisse tôt çou qu*on Tout,
Qu'on nos huflèle, qu'on nos tape même à I*oube,
Nos *nnè8 rians comme des bossou.
(DD. Salme. Les rabrouhe. Se. 46. 4883.)
Beauraing. On rit comme des bossu do V vèye ainsi à V chesse»
Quand on vet qu'i n*y a rin et qu'i croit qu* gn'a des biesse.
(Yermer. Le» toUe. 486S.)
Charleroi. I voit s' n'enn'mi dins V sache, i rit comme ein bossu.
(Bebnus. Vchal èyèt V rat, Faufe. 4873.)
Nivelles. Mènnëquet-pisse et Jean rienait comme des bossu.
(Herard. Lei avent. de Jean d' Nivellet, Ch. III. 3« éd. 4890.)
Var. Metz. Pierat repage Chan évat eine raisade.
Et rit com in peurdu d*eine téle ergairade.
(Baordex. Chan-Heurlin. Poème. 4787.)
2651. Elle rèye ossî bin avou Pierre qu'avouPauL
LiTT. Elle rit aussi bien avec Pierre qu'avec Paul.
C'est une femme coquette, elle ne distingue personne.
Elle n'a pas de préférence.
RISQUE.
2652. I n'y a nou risse avou 'ne môle biesse.
LiTT. Il n'y a aucun risque avec une mauvaise bêle.
Les méchants échappent souvent au danger ; en tous cas, il
ne peut leur arriver que ce qu'ils méritent.
Variante. I n'y a nou côp mortel so 'ne màle biesse.
Et ai vous alliez-t-dtre tué donc, dist-elle ; i n* court pas d' risse sur une mftle
bète» dis-je mi po r consoler.
(WnjLEM. Btèth'mé Veôdàr, Cb. 485 .)
Louise.
Nonna^ mère, Guillaume est trop vif, i poreut fer on côp d' m&lbeiir.
J6JET.
I n' court noa risse so 'ne m&Ie biesse.
(DD. Salmb. JfoiMtf Pierre, II, se. 4k. 4879.)
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— 336 —
RISQUER.
2653. Risquer ine oûye.
LiTT. Risquer un œil.
Etre friand de scandales, au point de ne pas craindre de se
trouver où l'on ne devrait pas être, au risque de laisser entamer
sa réputation.
2654. Qui n'a mâye risqué, n'a mâye situ pindou.
LiTT. Qui n'a jamais risqué, n'a jamais été pendu.
il faut faire quelquefois une opération hasardeuse, dans
l'espoir d'y trouver profit. (Acad.)
Pr. fr. — Qui ne se bazarde n'est jamais pendu.
(OUDm. Cur, franc, 4640.)
Nunquam periclum sine periclo vincitur.
(POBLU Stri. Sententiœ.)
Audentesfortunajuvat. (Virgile.)
À vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
(GORNEILLB.)
Li ci qu* n'a m&ye risqué, n*a m&ye situ pindou.
Qui V* Bonle-ti ? hoiitans-les» c'est mutoi l' sort qu*el vout.
(Thirt. OnpèUrinè^. 4859.)
J'ennès va, & rWèye compère,
Ji heu m* misère ;
L* ci qui n'a mftye risqué, n'a m&ye situ pindou,
— Vraimint, mais l' ci qu' risquèye est telle fèye dihosou.
(Debih. U vUr et F lumeçon» 485i.)
GÉRA.
Qu'enne arrive çou qu'i pout,
Li ci qu' n'a m&ye risqué, n'a m&ye situ pindou.
(Remoughamps. Let amour <fà Gèrd, II, sc. 7. 4875.)
Stavclot. Qui n' risquèye rin,
M' pind nin.
Vabiamtb. Qut n' risquèye rin n'a rin.
LiTT. Qui ne risque rien n'a rien.
NiV£LLE8. Qut n' risse ri, n'a rt.
Es tôt timps,
Saytz hin ;
Qui n' sét nin risquer, n'a rin.
(Thiry. Li bonjoweu ûx vis jeu d* Lige. Chanson. 48S9.)
MatbI stoftè.
I nos f3il-st-èployl li pus grand des moyin,
On dit qui d'vins c' monde cial, qui n' risquèye rin, n'a rin.
(Toussaint. Hinrt et Dadite, I, sc. 4. 4870.)
Var. JoDOKifE. I n'a on côp onk qu'a risqué et qu'enne a yeu deux.
Se répond à une personne qui dit je vais risquer une affistire difficile. (On fait
allusion à une fille qui a eu deux enfants.)
Nivelles. El cien qui a risqut d'à ieu deux.
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— 337 —
ROBE.
2655. Qu'a-je keûre d'ine belle robe si j' n'èl poux
nîn mette ?
LiTT. Qu*ai-je cure (souci) d'une belle robe si je ne puis la
mettre ?
Vos propositions, si avantageuses qu'elles soient en elles-
mêmeSy me sont indifférentes, parce que je ne puis pas en
profiter.
Cf. Donner des perles aux pourceaux.
Margaritas ante porcos.
{Évangile St-Mathieu, 7.)
ROGNEUX.
2656. Qui est rogneux qu'i s' grette.
LiTT. Qui est rogneux quMl se gratte.
Celui qui se sent coupable de la faute qu'on blâme, peut ou
doit s'appliquer ce qu'on en dit. (Agâd.)
Pr. fr. — Qui se sent galeux se gratte, qui se sent morveux
se mouche.
(MoUtRB. L'avttr$, }, sc. 3.)
E lascia pur grattar dov'è la rogna.
(Daitr.)
Cité par Forir. Dict.
Vos fez bin vèye à c*8te heure qui j*a attrapé jusse :
L* ci qu'est rogneux qu*i s' grette; mi, j' Ta dit po vosse bin.
(Alcide Prtor. Sôleyeet pamd, 4860.)
MATBlSTOrrÉ.
Si dWins vos aute i gn'a des gins,
Qui s' rik'nohet, eb bin, boutez,
L' ci qu'est rogneux n*a qu'à s' gretter.
(Toussaint. Hlnrt et Dadiu. I, S, se. S. 4870.)
GÉRA (allant à stoc so Babette qui sdrte).
Âh ça, vis fftreut-i, mam'zelle de i* pièce po deux ?
Babette.
Di quoi... à qui 'nne avez-ve ?
GÉRA.
L' ci qu'est rogneux qu'i s' grette.
(Remouchamps. Lei amour tTà Gèrd, II, se. 1^. 4875.)
J'espère qui nouk ni s' va mftv'ler,
Di l'histoire qui j'a raconté.
C'est-st-ine afikire di rire,
Po fini r At bin dire.
Car Ion la la tnrlurette,
Li ci qu'est rogneux qu'i s' grette.
(Martial. Treut mot io not ckêtêeu, 4884.)
n
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Spa. Si nos esUns k'mëlës, fe*i fâttt hoûye aller Ion,
Po rHrover des vis belge, Tancien, li bon vl song,
Enne a ce qui d*s>onet, et nos estans dé r hiètte,
Sai sègne nos polans dire quu V ci qui est rogneux e' grette.
(PouLBT. Les afforane. Satire. 480ê.)
Kamor. On pont iesse brave, on pont «or grande toilette,
Mais qui Tàrgint proveigne di bon acquit,
D'ailleurs Tolà... qui est rogneux qu'i s* grette,
C'est pépére qni Ta dit.
(WtKOTTB. Cfmix de chantùm wa^mmei. 1900.)
Charleboi. On les lèye pou c* qui sont, les ante ont no n'estime,
Conte les argneu parkit lOBi haut,
C*est r diale dins Teuwe bénite» ohoqui i^nmt 8*4eÉbitte»
C'est qu' qui s' sint rogneu, s' gratte.
(BiMUS. Veoulourâta dins t boutique Grimard. Faufe. 1873.)
MoHS. La FilCHE.
El ceu qui s' sint rongneu s* gratte.
(Letelueb. Traduction de VAvûrede Moilèrê. Ârwwnaquê dé Jfm. 1861.)
T«B. Ntnuj». Foar mi, c'est dee af&ire qui n' nmt lA vnûmint Jofese.
El cin qu'ça lu scaopie, eb l>m, qu*i gratte ees puce.
(Remard. Lee auent. de Jean d' mvdUi. Ch. V. 3« éd. 1890.)
Var. Marche. Li ci qui s* sint morveux qu'i s* mouche.
PoREHirRinr. I me Boifiitit du loue, ah ! CR qu'ai s'engregnin (se l&chent).
J'ai se sentau Motchooses, lonleu, qu'eee motchin.
(Raspeuer. Les pointes (paniers). Poème en patois
de rancien dvdohé daB&to. 1736.)
ROI.
3657. Qui r ci qu'a mès&he de roi vasse à s' cour.
LiTT. Que celui qui a besoin du roi aille à sa cour.
Quand on réclame un service, il faut aller chercher les gens
chez eux.
26S8. Wisse qu'i n'y a rin à r'prinde, li roi piède
ses dreut.
LiTT. Où il ii*y A riôn k reprendre, le roi perd ses droits.
Qui n'a, ne peut ; et où il n'y a que prendre, le roi perd
son droit.
(LoYSEL. Inst. coût., n- 912.)
Les allemands disent : Wo nichts ist, dahatder Kaiser sein
B/Bcht verloren.
Les collecteurs (ne) doivent être tenus de faire le mauvais
bon. {Ibid., n' 914, et les obervalions de Dklaurière.)
Cf. La chanson de Béranger intitulée Jacques :
Àb t si le roi pouvait attendre !
Cité par FoRiR. Dict.
Namr. Où qu'i n*y a nin d' quoi,
Li roi pied ses droit.
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- 339 -
2659. I s' prind pou le roi des via,
Èyî n'est ni co Y capitaine des pourcha.
(Nivelles,)
LiTT. Il se prend pour le roi des veaux,
Et il n'est pâs encore le capitaine des pourceaux.
C'est un présomptueux, un faiseur d'embarras.
IfiYELLES. A c' qui nos paraît, i vourinne è s' fer passer pou les roi des via quand
tout r monde sait bl quU n' sont ni co les capitaine des pourcha.
{VÀdot. 1889.)
Vab. iaDOiam. I vput todeu s' fer passer po r ronce de r malsse attelée.
RONCE.
2660. Ine mâle berbis s'accrohe todi âx ronhe.
LiTT. Une mauvaise brebis s'accroche toujours aux ronces.
Une mauvaise cause ne se défend que par de mauvais
moyens. — Celui qui est en faute se défend per fas et nefas,
ROSE.
2661 . I n'y a noUa rose sins s'penne.
Ijtt. Il n'y a pas de rose sans épine.
11 n'y a point de pl^irsans peine. (Littré.)
Pr. fr. — Il n'y a point de rose sans épines.
NniELLBS. I n*a nulle rouse sans s'pine.
JoDOiGNE. I n'a pont d' rqnse sins s'peune et pont d' bia joft sins leddimain.
2662. A qui les rose, qu'à rôsî ?
LiTT. A qui (sont) les roses, si ce n'est au rosier ?
Tel arbre, tel fruit.
2663. I n'y a noUe si belle rose qui n' divinse
heupont.
^.iTT. Il n'y a pas de si belle rose qui ne devienne gratte-cul.
Traduction littérale du proverbe français cité par Oudin
{CuriosUez françaises, 1640).
Vaburte. n n'y a pad de si belle personne qui, en vieillissant, ne devienne laide.
(QOITABO. Dict.)
Mktz. Let pus belle rouse devient sovent grelte eu.
{Proverbe messin.)
Italie. Non fu mai cosi belle scarpa che non diventasse brutta ciabatta. (Il n'y
a jamais eu si beau soulier qui ne soit devenu laide savate.)
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-- 340 —
ROTI.
2664. Li rosti broûle.
LiTT. Le rôti brûle.
Il n'y a pas de temps à perdre, il serait dangereux de tarder.
(ACAD.)
Pr. fr. — Le rôti brûle.
2665. N'esse bon ni à rosti ni à k'boûre.
LiTT. N'être bon ni à rôtir, ni à bouillir.
N'être propre à rien. — Il se dit des personnes et des
choses. (AcAD.)
Cf. Remàgle. Dict.
ROUE.
2666. Si gn'a 'ne mâle rowe divins on char, c*esl
r cisse qui crlnêye li pus.
LiTT. S'il y a une mauvaise roue à un char, c'est celle-là qui
grincera le plus.
La médiocrité est vaniteuse.
Pr. fr. ^ La plus méchante roue crie le plus.
(OUDIN. CuriotUez/rançoitei, 4640.)
Verviers. Li pus maule rawe d'one cherette.
Ça todi stu r pus clapette.
(RKNlEa. Spou rimésABli.)
2067. C'est T cin^uème rowe d'on char.
LiTT. C'est la cinquième roue d'un char.
Cela est tout à fait inutile. (Littré.)
Pr. fr. — C'est une cinquième roue à un char.
Cité par Forir. Dict.
Qui donrlne bin, po l' fer taire, à c* rin n' vit ?
Il est si vl, d'on char c'est V cinquème rowe.
— Dinans 11 V creux qu*oa wàde po les vtx ch'vft.
(Hoa.)
Namcr. Messieu, dit V paysan, vos avez bin pindeue,
One linwe qui n' siet nin pus qu'au chaur, li cinquième reue ;
Ca ji dois l'avouer, nos n'avans rin compris,
Di c' qui v's avez causé, c'est-sl-ossi vrai qu' j'el dis.
(Nin $t biette quU n'a Vair, Aurtn, di Ifameur, 1887.)
Charleroi. Géliqub.
Pour mi, Mossieu, ce s'ret ein osti t't aussi inutile que 'ne cinquième roue
^ ein char.
(Bernus. V malade ShThibau, II, se. 6. 1876.)
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- 341 —
Frameribs. MaU'nant i vont r'saqaië leu n'esplinque hiors dou jeu, pasqu'elle est
dev'nue aussi inutile qu'elle chonquième rue à ein car.
(BOSÛUITU. Tambour battant. 4885.)
St-Qoentik. Cha nous serviroi comme cinq reues k ein kar.
(Gossiu. Lettret picardes, 4841.)
ROULEAU.
2668. Qwand j'troùv'ret 'ne cahotte, vos ârez
l' papl.
LiTT. Quand je trouverai un rouleau d'argent, vos aurez le
papier (l'enveloppe).
Je ne vous promets ni ne vous donnerai jamais rien.
NOHARD.
Mononke, comme vos v'ià riche, louklz di nin m' roûvl.
TatI.
Si ji trouve ine cahotte, ji v*s ëvôyeret V papt.
(Remouchaiips. Tdtî VptrrtquL II, SC. tt. 1885.)
ROULETTE.
2669. Aller comme so des rôlette.
LiTT. Aller comme sur des roulettes.
Cette affaire marche facilement, sans obstacle. (Littré.)
Fig. Gela va comme i^r des roulettes.
Louise.
Ci sèret bin vite fait, allez, et ça Iret comme so des rôlette.
(Baboh. f^« deuxeusenne. I, se. 4. 1883.)
TatI.
Tôt comme so des rôlette, vraimint tôt à fait rotte,
Qwand j* tûse à tôt çoula, mi liesse divint tote sotte.
(Remouchamps. Tdti rperrtqut, I, se. 13. 4885.)
MoNS. T'abord est-ce que tout ça ira toudi comme su des roulette, hein ?
(Àrm. de Mont. 4878.)
SoiGNiES. I sHinn'te marié despue huit joA, eyet 1* ménage dalloue eomme su des
roulette.
{Alm. de SougnUt et des alentours, 4887.)
Variamte. Roter comme on coron d' sôye.
Bièth'mé.
Qwand ji v' dis qu' çoula rottret comme on coron d' sôye.
(WiLUW et Bauwbns. PècM rach'té. Se. 40. 4882.)
ROUX.
2670. Les rossaî sont tôt bon ou tôt mâva.
LiTT. Les roux sont tout à fait bons ou tout à fait méchants.
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— 342 —
Obs. Allusion à la pratique traditionnelle des peinti'eâ, qui
représentent le Christ avec des cheveux d'un roux clair ou d'un
blond doré, tandis que la chevelure de Judas est d'un roux foncé.
Cité par Forïb. Dict.
Vaauhte. Rossai n' poite mftye bonne pal.
LiTT. (Un) roux ne porte jamais bonne peau.
2671. Ine belle rossette n'est nin laide.
LiTT. Une belle rousse n'est pas laide.
II y a différents types de beauté ; il ne faut en rejeter àtièun.
Se dit aussi dans un sens plus générai, pour l^igfialer
ironiquement une tautologie.
Var. Lilus. Un biau mabrë (*} n'est miet laid.
(VitUBAt. VéMdiMH du pcioto UlhH, Lille 4891, in-13.)
2672. A r fin do monde, c'est-st-on rossia qui va
couviet r feu ; (Namur .)
LiTT. A la an du monde, c'est un roux qui va couvrir le feu.
Est-ce une allusion à la couleur de ses cheveux ?
N. B. D'après une tradition populaire, c'est l'oiseau nommé
roitelet, en namurois Rôtia, qui le premier a apporté le feu
sur le monde.
2673. I n'ois'reut passer es Nouvioe.
LiTT. Il n'oserait passer dans (là rue) Neuvice.
a Les orfèvres occupaient une si grande partie des magasins,
que le peuple avait baptisé Neuvice : Li rowe d*6r. Les roux
n'osaient y passer, disait-on, dans la crainte d'être tondus ; il
paraît qu'on employait les cheveux couleur d'or dans les
ouvrages en filigrane, i»
(Hocx. La ruê Nettvic€ à Uége. 4863.)
RUBIS.
2674. Payî rubis so Tongue.
LiTT. Payer rubis sur l'ongle.
Faire payer exactement et avec la dernière rigueur. (Agad.)
Pr. fr. — Faire payer rubis sur l'ongle.
Je Cals rubis sur Tongle.
(Regnàrd. Les Jolies am$ureuses, UI, 8C. 4.)
On dit : Faire rubis sur Vongle, quand on vide complète-
ment un verre de vin rouge et qu'on fait scintiller la dernière
goutte sur l'ongle.
C) Mabré, qwand les poquelte ont rimpli s' fiffure d' petites fossette. — On dit
à Liège :/r^fé (grêlé).
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-343-
I n' mi voIéYe nin rinda 1m Mul <iiii i' U avM prastéi «tifji It a fMi9*tfilir nbis
so rongue. (REiuaE. Dtcr. 1839.)
Namui. Âujourd'hu, c'est colôqoe»
Sn l'ongue nos frans rubis,
Po 1* a curé d! aaiot banque
Qa*66t tôt rarachîchi.
(GOUM. Dm v(« mo/ patois, Gh. 4862.)
MoNS. A r santé d* la mattroase de la maison ! Rubis sur Tongua po 'ne santé
pareille.
(Lbtellub. Àrm. de Mmu, 1864.)
RUPTURE.
2675. 1 D^ si fait noll6 rompeûre.
LiTT. n ne se fait aucune rupture.
II ne s^expose pas à attraper une hernie. — II ne se gêne
pas. — C'est un homme indolent, indifférent, peu disposé
à s'échiner, même pour accomplir un devoir.
Yiker di s' wassin esteut ine belle vic&rèye po ine saqul qui n'aYOut mftye
qoQiron à a^ fer des rompeûre.
(Magmée. Li eren'quint dé princê âbbé di Stdv'leû, 187i.)
Tar. Nivelles. I n' pu mau dé s' casser.
SABLE.
9676. N' batihez nia su do sauvion. (Marche.)
LiTT. Ne bâtissez pas sur le sable.
Fonder des projets, des entreprises» des établissements sur
quelque chose de peu solide. (Littré.)
Le bien de la fortooe eet «n bien périssable.
Quand on b&tit sur elle, on bàtlt sur le sable.
(RàCAM. la retraite,)
SABOT.
2677. Ji VOS ètinds v'ni avou vos gros sabot.
LiTT. Je vous entends venir avec vos gros sabots.
Se dit pour prévenir qu'on fait attention & ne pas se laisser
surprendre, qu'on se tient prêt à empêcher qu'on ne prenne
sur soi quelque avantage. (Agad.)
Je vous entends venir, vous aves des sabote ebawsec.
(Ov»». Curiotitafirançoitet, 4640.)
Cité par Forir. Dict.
Elle li veut v*ni avou ses sabot. (Rehàcle. Diet,)
Vos m'oyez v*ni, avou mes gros sabot.
C'est de bonheur qui ji voux po tortos.
(A. HoCK. Epigraphe, 1857.)
JdssPH (à pftrt).
Ji v's ëlinds v'ni, vèye macralle, avou vos gros sabot.
(Willem et Bauwems. Li galant d'à Fifine, Se. 2. 1883.
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— 344 —
Vàb. Namub. Ji v's ètinds v'nu aYou vos grosses botte.
(J. GoLSOlf. U balouge et P caracole, 486S.)
GhàBLEBM. GtUQUE.
Je comprinds bin c' que vos v'iet dire, allet, madame, je vos vois v'ni avet vos
gros sabot.
(Berrus. U malade St-Thibau. II, se. 7. 1876.)
2678. Vaut mia on chabot r'cèclé que pont d' soler.
(JODOIGNE.)
LiTT. Il vaut mieux un sabot cerclé que point de soulier.
Il vaut mieux avoir un objet raccommodé que de ne rien
avoir du tout. U ne faut pas rejeter une chose dont on peut
encore se servir, quoiqu'on mauvais état.
Var. Jodoighk. Vaut mia des bons chabot que des soler travrtf.
SABOTIER.
2679. On pout bé iesse chabott et fer des taile di
bois. (JODOIGNE.)
LiTT. On peut bien être sabotier et faire des terrines
de bois.
Le fait d'une fabrication spéciale n'empôche pas l'ouvrier
de faire autre chose.
SAC.
2680. G* tfest nin d'vîns on sèche à Y hoye qu'on
trouve de Y blanque farenne.
LiTT. Ce n'est pas dans un sac à la houille qu*on trouve de la
farine blanche.
On ne peut attendre d'un sot que des sottises, d'un homme
mal élevé que des grossièretés. (Acad.)
Pr. fr. -- D'un sac à charbon il ne saurait sortir de blanche
farine.
NAHKm.
On n' tëre nin de V farenne foù d'on sèche k brazt.
(Demoduii. Ji trot», ji n* poux, II, se. S. 1858.)
Gath'reiiiœ.
Li ci qui vînt d' poye grette ; ni fais nin si seûre mène,
Foû d*on sèche à cherbon, on n' heut mftye de V farène.
(Delàrge. On tour di botreue, 4874.)
Marche. On n' terre nin maugrë V mau qu^on s' donne,
D'on sèche au cherbon, do l' farène.
(Alixandre. Ftit corti, 4860.)
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- 345 -
JoDOiGNi. On n' sarot tirer de r fareune foù d'on sèche à cherbon.
VALENGIEN1IE8. On sarot n' tirer d' farène d'un sa an carbon.
(Hécàbt. Die. Roueht.)
St-Qoentir. £in n' pu pau tirer d' freine d'hors d'ein sa k kerbon.
268t. On vùd sèche ni sàreut s' tini dreut.
LiTT. Un sac vide ne saurait se tenir debout.
On n'a pas d'aplomb quand on n'a pas d'argent.
Y. Sedàinë. Epitre à mon habit.
2682. I n' vint môye foû de sèche qui çou qu'est
d'vins.
LiTT. II ne vient jamais hors (il ne sort jamais) du sac que
ce qui est dedans.
Un sot ne peut dire que des impertinences, un méchant
homme ne peut faire que de méchantes actions. (Agad.)
Pr. fr. — II ne saurait sortir d'un sac que ce qui y est.
Il ne peut issir du sac que ee quMl y a.
(Gabr. Heuribr. Trésor des ssntwees. 4568.)
Cité par Forir. Dict.
I n' s&reut foû de sècbe sorti
Qui çou qu*est d'vins, l' proverbe el dit.
(Timus. Pasquèye faiu po F jubilé d* dom Bêrnard-Godin, abbé. 1764.)
Vàrurte. Tbiba.
VoIà bin des messège,
On sét bin qu' foû d'on sèche,
I n' pont v'ni de frumint, ^ ^
S'il est rimpli d' ^nrassin.
(Toussaint. Lambert U foirsâlé. l, se. 4». iP"i.)
LmERLÉ. I n' mousse foû do sèche qui çou qu'est d'dins.
(Em. Tardel. Les communes luxembourgeois/ iV. 1891.)
2683. Quand maye est frèche et jun sèche,
Li laboureur due kèri br&mint des sèche.
(Mont-le-Ban.)
LiTT. Quand mai est humide et juin sec,
Le laboureur doit chercher beaucoup de sacs.
Lorsque le mois de mai est humide et le mois de juin sec, le
laboureur doit se munir de sacs^ parce que la récolte sera riche
en grains.
(Em. Tandil. Les communes luxembourgeoises. IV. 1891.)
2684. Div'ni sèche à tôt grain.
LiTT. Devenir sac à tout grain.
S'accommoder de tout.
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- 846 -
Cesteut 8ùnmni ine foirt malgm flesia^
Po on signeûr dMne telle noblesse;
Mais qwand V compère a veut n' fèye (ai m.
Si vinte div'néTe sèche à tôt grain.
(HARSOir. U HInrtadt trmmUye. I. IT80.)
SACREMENT.
2685. Fer on hàrd es sacramint.
LiTT. Faire une brèche au sacrement.
Faire une infidélité à sa femme.
Pr. fr. — Donner un coup de canif dans le contrat.
J'ai biftme portant, s'i passe si timps
A fer deshftrd es sacramint...
(FOBIB. Uietapé manègL)
FlTDŒ.
J'aim'riue co mt di m' touwer qui d* fer on Mird es m* sftcramini.
(WiLUH et Bauwens. Li galant d'à Fifine. Se. 4. i88S.)
VatiiBf. Ti mintrbe cmuBM 6 rôyen d' dint.
T'as fait tant d'hôrd es t' sacramint,
Quu çu n'est pus hoûye qu'one sôyelette.
(BOKHOiaiE. Bpigrammê, 1880.)
Vàr. Vbhtikrs. Gi qui vorent fer r rétif,
Prinde des air du magistrat.
Dire quu maûye nou c&p d' canif
I n' donreut dtivins V contrat.
(Pue. Qwand deux bais oû^e ont paurlé. Ch. 1884.)
Jalhàt. Garite.
Jons don ; les sôdar nu sont nin mèyeu onk quu l'aote, mais k tout pèchl
miséricAre ; pouvu qu'à c'ste heure vos n' fiohe nou hÂrd es sacramint.
(Xhoffer. La deux ioroche. I, se. IS. 1861.)
DiHAMT. ^ Sosm.
Main en atlindant es cachette.
Ni serait-c' nin en pau naïf.
Si sins tambour ni trompette.
Ji m' sipaurgneuve on coup d' canif.
(On drôle di moinnache. Se. 6. 187S.)
SAIE.
2686. Esse li sàye de T mam'selle.
LiTT. Etre la saie de la demoiselle.
Etre un rabat-joie.
Saie. Espèce de manteau grossier. (Littré.) - On donnait
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— 347 —
ce nom» à Liège, à une sorte de mantelet noir dont les femmes
s'affublaient, dans le bon vieux temps, pour se rendre aux
messes de mort et aux enterrements.
Por lèye^ di foice qu'il estent V sàye de l' dam'selU, elle pinsa qu'elle Ireot bin
bayette di d' troVer, di timps et d'heure, dihalëye di s' baron.
(MAGMÉfe. Sûttfi, 1865.)
SAINT.
3687. L68 saint n'sont màye adoré es leu pays.
LitT. Lés àaints ne sont jamais adorés dans leur pays.
On a ordinairement moins de sooods dans son pays
qu'ailleurs. (A.gai>.)
Pr. fr. — Nul n'est prophète en son pays.
Vous sàvei que nul n'est propbMe
En son pays
(LAroflTAlifE. Liv. Vn, fab. 1S.)
En son pays prophète êuxa prix.
{Prov. de BouvelUt, i53i.)
Ait autant : amen dico vobis, quia nemo propheta aeceptus
est in patria sua.
(S^-Luc. Ghap. IV, v. S4. — St-llATHlED. Chap. XIII» ▼. 57.)
Les Arabes disent : Le savant est dans sa patrie comme For
caché dans la mine. (Quitard. Dict., p. €18.)
VebviIers. a quoi bon de tant gazouyt.
C'est k'nohou duspôye des annêye.
Qu'on n*adôre nou saint es s' pays.
C'est l' lon^e YÔye qui fait leu r'nomméye.
(PiME. C9$t d'aux auri, Gh. 1884.)
Basse-Allemagne. — Der Prophet gilt nichts in seinem
Vaterlande.
2688. 1 n'y a nou saint gui n'àye si joû.
LnT. II n*y a aucun saint qui n'ait son jour.
Chaque chose a son tour.
TOSSAINT.
D'abord es l'ftrmanach, n'y a nou saint qu' n*ftye si joft,
Btr, c'esteut r meunne, paret, quoiqii j' n'a polou foû.
(Salue, inefeumme qu*4tmét vit deux. Se. 4. 187ê.)
2689. On n' kinohe les saint qu'à leus miràke, ou :
on n' creut les saint s'i n' fat mirâke.
LiTT. On ne connaît les saints qu*à leurs miracles, ou : on ne
croit aux saints que s*ils font des miracles.
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- 348 -
On ne connaît Tonvrier, l'artiste, qu'à son travail, qu*à son
œuvre.
Cité par Forir. Diet.
2690. C'est-st-on saint qu'on n' fiestôye nin.
LrrT. C'est un saint qu'on ne fête pas.
Se dit d'une personne qui n'a ni crédit, ni autorité.
Pr. fr. — C'est un saint qu'on ne chôme plus.
L'honneur est un vieux saint que l'on ne chôme plus.
(Becnibr. Sat. llil.)
C'est une vieille feste que Ton ne feste plus.
(Oddin. Curtotitez françoUei, 4640.)
Cité par Forir. Dict,
2691. On prêche todi po s' saint.
LiTT. On prêche toujours pour son saint.
Varukte. Po s' poroche (pour sa paroisse).
Louer, vanter une personne, une chose dans des vues
d'intérêt personnel. (Acad.) — Soutenir une opinion parce
qu'on a intérêt à la voir triompher.
Cité par Forir. Dict,
ToranAi. Prier pou s' capelle, pou s' saint.
ST-QuKNTDf. kW», allez, qu'ail* dit, y prittent toujours pour leux saint.
(GossEU. Lettres picardes, 1840.)
2692. Fàt adorer les saint comme on les k'nohe.
LiTT. Il faut adorer les saints comme on les connaît.
II faut prendre les gens par leur faible.
On traite un homme suivant son mérite, son crédit. (Littré.)
Pr. fr. ^ Comme on connaît les saints on les honore.
Namur. On siëve les saint comme on les connaît.
Tournai. On sert les saint comme on les conneot.
2693. 1 tient d' tous les saint qu'on beot.
(Tournai.)
LiTT. Il tient (il fête) de tous les saints qu*on boit.
Il profite de toutes les occasions pour faire bombance.
Refrain d*une chanson populaire passée à Tétat de dicton,
souvent applicable dans la classe ouvriërCy où Ton fête, au
cabaret, un nombre considérable de saints du paradis.
TouRHAi. Si bin qu' margré tout l' misère des ménache on s'ra toudi sur de boire
de r bière a tirelagueet à St-Nicaisse, à V pocessieon et à tous les saint qu'on beot.
{Etrennet tournaUiennet, Calendrier. 4885.)
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— 840 —
MOHS. TOTOB.
Hareux quand i resse tranqoie quate joû bu 'ne semaine, sans compter les ftète
èyèi tous les saint qu'on boit.
(I. DialvE. Totor d ehoumaque. Se. 5. 4889.)
2694. Ni savu à que saint s'adressî.
LiTT. Ne savoir à qael saint s'adresser.
Ne savoir & qui recourir, quel moyen employer. (Littré.)
Etre très embarrassé, désespéré.
Pr. fr. — Ne savoir à quel saint se vouer.
I n' sét que saint r'clamer.
(FoRn. Dict.)
lÀ nute kiminclve à tourner, qu'elle estent assiowe adlez r finiesse, ni savant
à que saint s' rik'mander.
(MÀGMÉe. BùUrt. 4866.)
£t nosse pauve peûpe di Lige mftqua d'esse sipràchl,
On n' savent k quelle sainte, à que saint s'adresst.
(BocE. Lesoûy0 di nonanu an. 4869.)
Les pauv's marchand d' grain tôt k'tapé,
Hi savlt pus que saint r'clamer.
{U batu diêmacralléife, erAm. 4878.)
Mous. On n' savoi nié que pinser, m quée saint r'clamer, sans savoir quée
nouvelle. (Letellbk. Àrm. de Mom. 4864.)
2695. Saint Ânt6ne ennès va nin sins s' pourçat.
LiTT. Saint Antoine ne s'en va pas sans son pourceau.
On ajoute souvent :
Ni saint Rock sins s' chin.
U ne faut pas séparer deux choses qui doivent aller ensemble.
^ Se dit aussi de deux personnes qu'on voit toujours
ensemble. (Agao.)
Pr. fr. — C'est saint Roch et son chien.
Ca nosse Senac et r vl jônal,
Sont comme saint ÂntOne et s' pourca),
Onk n'es va màye sins l'aute avou,
I sont l'on Faute leu mousse-ès-cou.
(Pasquèye critique et calotenne to le» affaire de Vmedicenne, 4733.)
PiCABDS. Vio saint Antoine et sin pourcheu.
(GoRBLST. GfoMaire. 1851.)
2696. A V Saint-Abin,
L'avône vole & vint. (Stavelot.)
LiTT. A la Saint-Aubin, l'avoine vole au vent.
Saint- Aubin (1*^ mars). Epoque de la semaille.
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- 850 -
2697. A Y Saint-Bkîse,
Les tèheu sont malsse.
LiTT. A la Saint-Biaise, les tisserands sont maîtres.
Saint-Biaise (3 février). En vertu de ce dictcn dont Torigine
est ignorée, la plupart des tisserands s'atKstenaiçpt de tout
travail le jour de Saint-Biaise.
(GoBERT. U» rues iU IMgfi. 1890.)
2698. Fer s' Saint-Crespin.
LiTT. Faire son Saint-Crépin.
Amasser de l'argent. — Thésaqrisen — Se faire une petite
fortune.
Mais qnéque fèye, i vAi mt di s*y prinde à U douce.
Qui dt s' mette foû d'haleine po gonfler s' Saînt-jCréspUi.
(Thirt. Ine cope di grandlveux. 4859.)
Et, comme vos Tallez vèye,
Po 8*acrëbe si Saint-Crespin,
fait même comme li eh*vâ d'à Kèkèye,
Qui magntve si avône divins 'ne iMtèye.
(N. Dmischkdx. Mathl Vavàre, 1864.)
Jalhat. TmodAbe.
Et si enne a mèsÀhe es manè^,
J'a-t^èeo mu pHit Saiat-Grespin.
(IHOPFER. Let deux toroche. \, se. 6. 4861 .)
Chàrleroi. Bonus foi.
Bile m'a toucbl ein mot d' vo-n-idée èyet d' Tavisance que vos auH d' r lèyt vo
Saint-Creepin.
(Berkus. V malade St-nièau. \, ao. 9. 4876.)
Nivelles. Fer s' petit Saint-Crèpin.
Variartb. Piède si Saint-Crespin. (Forir. DM,)
Pr. fr. — Perdre son Saint-Crépin.
Perdre tout ce que l'on possède. (Littrè.)
2699. Vos avez s'tu à Saînt-z-Élôye : vos avez pièr-
dou vos cohal.
LiTT. Vous avez été à Saint-Éloi : vous avez perdu vos
rameaux.
CoHAly diminutif de cohe, petite branche, rameau. (V. le Dict.
étymol. de M. Ch. Grandgagnaqe.)
Le tout n'est pas de bien commencer ; le tout est de bien
finir. — Il ne suffit pas d'acquérir, il faut savoir conserver.
Allusion au pèlerinage de Saint-Eloi (à Saint-Remacle-
au-Pont, faubourg de Liège), que les campagnards entre-
prennent dans l'espoir de préserver de maladies leurs chevaux
ou leur bétail. On en revient muni d'une bannière triangulaire,
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— 951 -
qiai porte riimage du saint protecteur ; mais on a soif en route,
et les occasions de se désaltérer sont si fréquentes, et le pèquet
(genièvre) est si tentant, qu'à la fin on arrive, si tant est qu'on
arrive, sans bannière, sans argent, et comme dit la chanson :
Du corps battant les murailles.
Voici à peu près la môme explication, en wallon, telle que
M. L. Collette a eu robllgeanoe de nous l'envoyer :
c Saint-z-Èlôye est-st-on saint q«'a 'ne cr&ne rinoumôye divins les cinsl et les
chèrron po wàrder leus ch*và di tôt accidint, maladèye ou advinteûre. \\ est parti-
culièrement adoré à Saint-R'm&ke-à-Pont. G^nt à ciste égKse qui les gosson, crahll,
cinsl, chèrron et vftrlet vinet iex on pèlèrinège li diinÊtgne d'après l' SainVJ'liaii, po
d'mander & binamé saint vétérinaire, maskâsseu ou flxineu, (blce ameùr et haltisté po
leus blesse. — Is appoirtet avou zel on cohai so V ([uél is plaquet ine imftge de
fameux docteur des cb'và, qui r curé Vt y donne, et eimèe fet ine bèchowe bannlre
qu'is attellet k gorat d' leu monteûre.
< Â l'occasion di c' voyège di préservation, las cavair ont sogne di dire quéquès
prilre àx chapelle ftx platène qui n' m&quèt nin es vin&ve di Saint-R'mftke. Tôt fiestant
r saint Pèquet, les liesse s'èhoûbionnet, et tôt 'nnës rallant, po prover turtos
qu' leus monteûre sont vig'reuse, lee spitantès cavalcAde, so V chftssèye di Joupèye,
Fléron, Chainôye, etc., fèt des coftse pus escbftffôye qui les pitiveuaès eoûsse de pré
d' Droixhe ; ossu pus d'en sôd&r di cisse grosse caval'rèye y pierdet leu bannlre,
leu coAol.
< VoUt d'où vint li spot : Voi avez $Uu à Salnt-i-Èlâye vos avei pierdou.vos cohat,
1 s' dit qwand on veut s* moquer d'ine saqut qu'a &it bftbe di four divins ine intrè-
prise» tot«z-7 allant bal jeu. »
2700. Quand i pleut au Saint-Gervais,
On a quarante joû d' mouvais. (Nivelles.)
LiTT. Quand il pleut le jour de Saint-Cervais,
On a quarante jours de mauvais (temps).
A Nivelles, Saint-Grervais (19 juin) a la môme réputation que
Saint-Médard.
2701. Qwand qui fait bon à V Saint-Gîlle on pout
co sarter on jurna et V broûler. (Malmedy.)
LiTT. Quand il fait bon le jour de Saint-Gilles on peut encore
essarter un journal et le brûler.
Dicton en usage chez les cultivateurs de Malmedy.
Saint- Gilles (l** septembre).
2702. Il est de Tconfrôrèye di saint Houbert,
i n'arège nin po minti.
LiTT. Il est de la confrérie de saint Hubert^ il n'enrage pas
(il ne devient pas enragé) pour mentir.
C'est un effronté menteur.
2703. Saint-J'han n'es va màye sins s' pèhon.
Litt. Saint-Jean ne s'en va jamais sans son poisson.
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— 352 -
La fête de saint Jean tombe le 24 juin, époque des premiers
bains de rivière ; il est très rare qu'il n'arrive point d'accidents
aux baigneurs.
2704. A r Saint-Lambiet,
Tôt toùne à chet.
A l' Saint-Mathieu,
Tôt toûne à leup.
A V Saint-Houbert,
Tôt tire es l'air.
LiTT. A la Saint-Lambert (17 septembre).
Tout tourne à chat.
A la Saint-Mathieu (21 septembre),
Tout tourne à loup.
A la Saint-Hubert (3 novembre),
Tout tire en Tair.
La Saint-Lambert et la Saint-Mathieu tombent à la fin de Tété,
et Ton sait que la Saint-Hubert est une fôte pour les chasseurs.
2705. Saint Lorint resprind s' charbon ou Tdistind.
LiTT. Saint Laurent rallume son charbon ou l'éteint.
A la Saint- Laurent (10 août), il fait très chaud ou il pleut.
2706. ArSaint-Lorint,
L' feu 0 sart et Y four in. (Malmedy,)
LiTT. A la Saint-Laurent, le feu au sart et le foin rentré.
Avertissement donné aux cultivateurs.
2707. L' dîhe d'août (St-Lorinl) et les nute d'après,
Les steûle si moquet.
LiTT. Le dix août et les nuits suivantes.
Les étoiles filent.
Etoiles filantes, petits corps que Ton voit pendant la nuit
traverser Pair et s'éteindre presque aussitôt. (Littré.)
C'est surtout le 10 août qu'on peut observer ce phénomène.
2708. Ni po qwinze, ni po saze, ji n' voux pus fer
saint Mâcrawe.
LiTT. Ni pour quinze, ni pour seize, je ne veux plus faire
saint Mâcrawe.
Je ne le ferai plus, à aucun prix. — On ne m'y prendra plus.
Orig. Saint Mâcrawe est à Liège une espèce de saint
fantastique, dont .les enfants célèbrent la fôte au mois d août.
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— 353 —
Il est représenté, le plus souvent, par un mannequin, qui tient
en main une espèce de lanterne vénitienne. Le dicton ci-dessus
fait allusion à une anecdote populaire qui rappelle le lutrin
vivant de Gresset. Le personnage vivant qui représentait
Saint Mâcrawe, condamné à une immobilité complète, se serait
livré à une pantomime intempestive, au contact de la flamme
des bougies usées dont il ét^it entouré, et aurait finalement
abandonné la partie.
2709. Si rhiviér va doit s' chemin,
Vos i' Tarez au Saint-Martin. (Nivelles.)
LiTT. Si l'biver va (suit) son droit chemin,
Vous l'aurez à la Saint-Martin.
La Saint-Martin (11 novembre) nous ramène les premières
gelées.
2710. Saint Malhias qui s'pie les glace,
S'i n'y a rin à spiï qui s'ès fasse. (Malmedy.)
LiTT. Saint Mathias qui casse les glaces.
S'il n'y en a pas à briser, qu'il en fasse.
Saint Mathias, 24 février.
Il est désirable pour les laboureurs d'avoir des gelées
à cette époque.
27H. A Saint-Mathieu,
Sème quand tu veux. (Mons.)
LiTT. A la Saint- Mathieu,
Sème quand tu veux.
Mous. A Saint-Mathieu, sème quand tu veux, chacun connaît s' terrain et i sait
comme i faut l' conduire.
(L£TELLI£A. Armonaque dé Mons. 4862.)
Vabunte. Saint Mathieu,
Pruml sèmeu.
Saint Mathieu, 21 septembre.
2712 Qwand i ploût i' joû d' saint Mèdâ,
Les blé 'nnès vont jusqu'à 1' fà.
LiTT. Quand il pleut le jour de saint Médard, les blés s en
vont jusqu'à la faulx. (Saint Médard, 8 du mois de juin.)
Quand il pleut le 8 juin^ les grains deviennent mauvais.
S'il pleut le jour de la Sainl-Médard,
Il pleut quarante jours plus tard.
(QunAftD. DicL, p. 630.)
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— 354 -
Binamé Saint Médft, ristopé vosse sitriche.
(Souhait de Mathieu Laeneberg, 4837.)
Vabiawte. Saint Uedk
Est-st-on fameux pihft.
LiTT. Saint Médard,
Est un fameux pissard.
Saint Médard,
Grand pissard.
S'il pleut le jour de saint Médard,
Le tiers des biens est au hasard.
Le jour de saint Médard, en juin,
Au laboureur donne grand soin ;
Car les anciens disent : s'il pleut,
Quarante jours durer il peut.
Si s'il est bien, sois certain
D'avoir abondance en grain.
Saint Médard,
Grand picbard ;
Saint Barnabe,
Lt casse el nez.
Yar. Nivelles.
Ou:
Saint Barnabe
Est là pou tout racater.
iODOiCNE. Quand i ploùt l' joû St-Mèdau, on a po chix samaine V eue es Talwe.
MoMS. Saint Mèdart, grand picbar.
2713. Saint Mèdà nèye, saint J'han n'fait qu'mouyt.
LiTT. Saint Médard noie, saint Jean ne fait que mouiller.
Les pluies de la Saint-Médard sont plus fortes et plus
durables que celles de la Saint-Jean.
2714. Saint Michî rèpoite les qwatre heure â cl, et
saint Mathias les rapoite o poisse. (Malmedy.)
LiTT. Saint Michel rapporte les quatre heures au ciel, et
saint Mathias les rapporte dans le vestibule.
 la Saint-Michel (29 septembre), les jours sont courts et les
ouvriers ue vont pas faire leur quatre heures, ils travaillent
jusqu^à la tombée du jour, tandis qu'à la Saint-Mathias
('24 février), ils recommencent à faire les quatre heures.
{Àrm, wallon do F taméne. 4886.)
2715. Au saint Michel,
L' chaleur ermonte au ciel. (Nivelles.)
LiTT. Le jour de saint Michel, ('29 septembre)
La chaleur remonte au ciel.
Le froid annonce l'approche de Thiver.
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— 355 —
2716. A r conversion d' saint Pau,
L'hivier a s' côp.
LiTT. A la conversion de saint Paul (25 janvier),
L'hiver a son coup.
Généralement les très grands froids ne sont plus à craindre
à la fin de janvier.
2717. Aller quoiri saint Pire à Rome.
LiTT. Aller chercher saint Pierre à Rome.
Pr. fr. — Chercher midi à quatorze heures.
Chercher des difficultés où il n'y en a point. Allonger
inutilement ce qu'on peut faire ou dire d'une manière plus
courte. Vouloir expliquer d'une manière détournée quelque
chose de fort clair. (Acad.)
Namub. Faut-i aller quoire saint Pire à Rome, ou prinie s' corache à deux moain
et risquer V paquet.
(Zephoris de Boveigne. Diviie. Marmite, 1891.)
2718. Saint Pire plovineux,
Trinte jour dang'reux. (Malmedy.)
LiTT. Saint Pierre pluvieux,
Trente jours dangereux (probables).
Saint Pierre, 29 juin.
Les pluies du solstice sont de longue durée.
27ly. A rSaint-R'mèye,
Les jônès piètrix sont vèye.
LiTT. A la Saint-Hemy (1*^' octobre),
Les jeunes perdreaux sont vieux.
Pr. fr. — A la Saint-Remy,
Tous perdreaux sont perdrix.
Fin de la croissance des perdreaux.
2720. C/est saint Roch et s' cbin.
LiTT. C'est saint Roch et son chien.
Se dit de deux personnes qu'on voit continuellement
ensemble. (Littré.)
Lille. Infin, ch'marmouset, cheuir marmotie,
A quinze ans s'intindott'nt si bien,
Qu'on n'vèyot jamais Tun sans Faute.
Ch'etot comm* saint Roch et son quien.
(Desrousseaux. Chans. liUoitet. 4857.)
Auvergne. Coumo saint Roch embey soun chis,
Qu'erount tos doux chi bouns ami.
(Faucon. La Henrlade en vert burletquet auvergnate, Ch. Ylll. 1798,
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2721. 11 est todeu monté comme saint Roch
à chapia. (Jodoigne.)
LiTT. li est toujours fourni comme saint Roch de chapeau.
Il est fort mal habillé.
2722. Après V Saint-Servâ,
Les fève ni polet ma.
LiTT. Après la Saint-Servais,
Les fèves ne peuvent mal.
Ne pouvoir mal, ne courir aucun risque.
Après la Saint-Servais, les gelées ne sont plus à craindre.
2723. Saint Servais, Pancrace et Boniface
Appoirtet sovint do l' glace. (Malmedy.)
LiTT. Saints Servais, Pancrace et Boniface
Apportent souvent de la glace.
Les saints de glace, saint Mamert, saint Pancrace et saint
Servais, dont les fêtes tombent les 11, 12 et 13 mai, jours
auxquels dans le centre de la France et de rAIlemagne,iI se fait
souvent sentir des froids insolites. (Littré.)
A Liège, c'est aussi saint Mamert qu*on cite au lieu de saint
Boniface.
2724. A r Saint-Thoumas,
Bov^e tes drap.
Ti n' les àret nin bouwé,
Qui n' sèrans l' Noyé.
LiTT. A la Saint-Thomas,
Lessive tes draps.
Tu ne les auras pas (sitôt) lessivés,
Que nous serons à la Noël.
Conseils donnés aux maltresses de maison, pour qu'elles se
préparent à fêter dignement le jour de Noël.
Mous. A saint Thomas,
Cui, boue, lave tes drap,
Quatte joû après, Noée t'aras.
SAINTE.
2725. A Y Sainle-CathVenne,
Tôt âbe riprind rècenne.
LiTT. A la Suinte-Catherine,
Tout arbre reprend racine.
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C'est le moment favorable pour la transplantation des arbres.
(25 novenibre.)
Nivelles. A r Sainte-GathVine,
Les arpe erperdont racine.
2726. Sainte Cath'renne n'es va nin sins s'bîanc
mantaî.
LiTT. Sainte Catherine ne s'en va pas sans son manteau
blanc.
Premières neiges. Voyez n* 1951.
Nivelles. Sainte GathVine vit toudi toute blanche habiée.
JoDOiGME. Sainte Cath'renne vé todeu blanque habihye.
2727. A r Sainte-Gèlrou,
On châflFe si cou.
LiTT. A la Sainte-Gertrude,
On chauffe son derrière.
La Sainte-Gertrude tombe le 17 mars.
La température est toujours froide et nécessite du feu dans
les appartements.
2728. A r Sainte-Mad'leine, les neûhe sont pleinte,
A r Saint-Amand^ on fogne divins.
LiTT. A la Sainte-Madeleine, les noisettes sont pleines,
A la Saint-Amandy on fouille dedans.
22 juillet et 6 octobre.
Nivelles. à r Madeleine,
Les gaye sont pleine.
Les noix sont formées en juillet et on les gaule au com-
mencement d'octobre.
SALADE.
2729. One salade bin machie,
Est-st-à milan mougnie. (Namur.)
LiTT. Une salade bien m^Slée (fatiguée)
Est à moitié mangée.
Lorsqu'un travail est bien combiné, il est à moitié fait.
SALÉ.
2730. Salé comme ine pique.
LiTT. Salé comme une pique.
Extrêmement salé (piquant comme un fer de lance î).
Pr. fr. — Salé comme mer.
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Namur. Salé comme péque. (Saumure.)
MoNS. Salé comme pétre^ paik, paite ; à Mons, salpêtre se dit salpalque.
(SiGART. Dici. 18T0.)
SANCTUS.
2731. J'el râret à sanctus.
LiTT. Je le rattrapperai au sanctus.
Je m'en souviendrai, je lui ferai payer sa faute.
SANG.
2732. Bon songue ni pout minti (Verviers.)
LiTT. Bon sang ne peut mentir.
Les personnes nées d'honnêtes parents ne dégénèrent point.
(QuiTARD. Dict., p. 643.)
Se dit aussi pour exprimer que raffection naturelle entre
personnes de même sang ne manque pas de se découvrir, de se
déclarer dans Toccasion.— Se dit, par ironie, en parlant d'une
fille qui est coquette comme sa mère l'a été ou l'est encore.
(ACAD.)
Pr. fr. — Bon sang ne peut mentir.
Verviers. A çouci vos d'vez vèye çou quu l' fils d'véve promette,
Bon songue ni pout minti, et qui vint du paille... grette.
(Poulet. U pétonni, 4860.)
2733. Do songue c' n'est nin d' l'alwe. (Namur.)
LiTT. Du sang, ce n'est pas de l'eau.
C'est une affaire grave, importante.
Pr. écossais. — Blood is no water. (Le sang n'est pas de
l'eau.)
SAURET.
2734. On rotiseot ein sauret su V gril, Y queue
passe à Y porte. (Tournai.)
LiTT. Si on rôtissait oin sauret sur le gril, la queue passerait
à la porte.
Cette expression hyperbolique est souvent employée par
l'ouvrier tournaisien pour désigner une habitation qu'il juge
trop petite.
MoNs. Ouais, j* sus bé sure qu'il est v'nu au monde dins ein château que quand
on rôtissoi in soret su V grie que V queue passoi pa V porte.
(Letbllier. Arm, dé Mont. 4875.)
A Liège, on dit :
On n'y s&reut batte on chin.
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SAUVER.
2735. Vo m' là horé.
LiTT. Me voilà arrivé au bout de la hore (canal d'écoule-
ment dans les mines).
Je suis au bout de mes épreuves; je suis arrivé au port; je
suis tiré d'affaire.
Avoo treos mèye cariasse, ji sèreu horé.
(POBIB. Dict.)
BaIwIr.
J'a r hasse d'atote,
Vos m' là horë,
Nos n' pàyerans pus ni btre ni gotte,
J*a r hasse d'atote,
Vos m' là horé.
Divins V grand monde jî m* va hère.
(Àlcide Pbtob. Batwîr io i' pâme, 4863.)
Po c' côp là, Jihan estent bin sûr horé.
(Magnée. Li cren'quinî dé prince âbbi dl Stdu'Ua, 4867.)
Ah ! po c' câp là j'esteu hordye,
Tos nos mèhin esttt fini.
(T. Brast. Les guignon di Bdre-Bothe. Gh. 4880.)
JoDoiGNE. Vo v'ià chappé.
2736 Sâve-lu : on towe les laid.
LiTT. Sauve-toi : on tue les laids.
Ta place n*est pas ici. — Se dit aussi, en guise de
plaisanterie, mais sans malveillance, à ceux qui ne sont pas
précisément des Adonis.
Vabunte. Sàve-tu, ca on t' happ*reat po fer d' ti on spawta.
LiTT. Sauve-toi : car on t'enlèverait pour faire de toi
un épouvantail.
Sauvez-vous, on cherche les beaux.
(OUDIN. CurioilUiJrançoUôi. 4640.)
Cet écrivain, si fécond en libelles,
Croit que sa plume est la lance d*ÀrgaiI.
Sur le Parnasse, entre les neufs pucelles,
11 est placé comme un épouvantail.
Que fait ce bouc en si gentil bercail ?
Y plairait-il ? Chercherait-il à plaire ?
Non : c'est Teunuque au milieu du sérail :
Il n*y fait rien, et nuit à qui veut faire.
(PntON. Eplgramme contre Det/ontaines .)
BAlwdi.
Les pus crâne, ji les tins à gogne ;
Màgré zel, ji fais çou qu*i m* plaît,
. Ji m* pass'retbin d'ine homme qu'à sogne.
Sàve-tu, vite, baye, on toytre les laid.
(Àlcide Pbtor. Daiwlr to t* pâme, 4863.)
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GÉRA.
AUez-ès, laid pèchl, po fer sogne &x oùhal
V sièvriz bin di spaw'ta.
Babette.
Sftirez-ve, on towe les laid.
(Remouchamps. Les amour d'à GèrA. I, se. 47. 1875.)
Var. Nivelles. Sauvons-nous, père, on prind les losse.
2737. Sâvez-ve, vocial l'agent .
LiTT. Sauvez-vous, voici l'agent (de police).
Fi ! l'horreur ! — Shoking !
Varunte. Savez les meûbe, vocial li houssl.
Var. Hons. SMnsauvonne fieu, là les Thussler qu'arrifenttë.
SAVATE.
2738. On-z-est vite nâhi des savate qwand on-z-a
des nous soler.
LiTT. On est vite fatigué de ses savates quand on a des
souliers neufi9.
Les honneurs changent les mœurs.
Pr. fr. — Orgueilleux comme un parvenu.
2739. Elle a des longues savate.
LiTT. Elle a de longues savates.
C'est une femme négligée et négligente, sans amour-propre
et sans énergie, une mauvaise ménagère.
Oh ! j*el voreus si vollt batte,
Qwand j* 11 veus ses longues savate,
Ses châsse trawèyes divins ses ptd,
Qu'elle mette on meus sins les r*nawt !
(FoRiB. Li kUapé manège. Vers i836.}
Variante. Il Iret à longues savate.
Var. Nivelles. Elle ne pu mau d' crever, elle a des racine à ses cotte (ses jupes,
en mauvais état, traînent à terre).
SAVETIER.
2740. Il est comme li savHÎ qui renne.
LiTT. Il est comme le savetier qui court.
Etre dans un continuel mouvement, faire beaucoup d^allées
et de venues. (Agad.)
Li Sav'tt qui renne (qui court) est le Juif errant, — Qui
renne, qui court; de rennen (ail.), courir; ne s'emploie que
dans cette locution, et au participe présent, 'lans l'expression :
diale rènant (lutin).
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— 361 —
Si p'a tant des feumme qui s' plindet
Qui leus homme vont à cibaret
Passer leu clse, piède leu journèye,
So r timps qu'elles sont totes disseûlèye.
Avou deux treus hayàves èfant,
Qui fet comme des p'tits diale rènant.
(FORIB. Li kUapé manège. Vers 1836.)
Nenni, j'esteus si Ion, et pus kHapé qui V sav'tt qui renne.
(Thiry. U r'tour à Lige, 1858.)
I bisse èvôye comme ine fawenne,
Et trotte comme li sav'tl qui renne.
(Lanatb. Portrait <Pon bon ligeoU, (L. R.)1869.)
Ji m^ consola bin vite, ji r'prinda de corège,
Et comme on diale rènant, j'abattéve di Tovrège.
(S. Brahy. Mes treui mariège, 188S.)
Var. Vervsrs. Il est comme li r'nant savHt.
Var. Namur. C'est V savHl d' Jérusalem.
SAVOIR.
2741. Savu quî V pouna, qut V cova.
LiTT. Savoir qui Ta pondu, qui l'a couvé.
Connaître une chose parfaitement, être renseigné exactement.
— Connaître les choses ab ovo.
Cité par Forir. Dict.
Et po savu turto coula,
Et qui r pouna et qui l' couva.
Elle fou trover on camarade,
Qu'y aveut stu loiigtimps malade.
{Patquèye po V jubilé dé V révérende mère di Bavire, 1743.)
Elle sét très bin cou qu' li spot dit :
Qwand on n' veut nin i fàt sinli ;
Tôt demandant qui est-ce qui passe là.
Elle sét qui V pouna qui l' cova.
(Patquèye po V jubilé d' ioûr Lambertine Baupaire et cT foûr Louiie Ditpd,
jubilaire à Bavtre. 1786.)
Adon r brave curé de l' Madeleine
Qu'esteut r curé d' ma tante Sara,
Ni vola nin passer V samaine
Sins k'nohe qui V pouna, qui 1* cova.
(SnoNOif. Ma tante Sara. 1834.)
Les governeu de bon mestt de tanneu el volU bin r'çùre comme apprindisse,
magré qu'on n' savahe nin trop bin qui Taveut ponou, qui l'aveut cové.
(Magnée. BaitrU 1865.)
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Variahtb. TatI.
A c'ste heure Ji voux qu*on qwire ine belle et bonne sièrvante,
Nin d'avàr cial, savez, ji voux ine mon savante,
Qoi n' sépe nin qui V vessa, qui V pouna.
(Remouchamps. Tàti V perriquL \\, se. l**. 4885.)
Beaubaing. Et s' on vet des monsieu, on vut (odi sawet,
Qui que les a ponu, qui que les a covet.
(Vbbmer. UjétuUe ei V paytan, 1867.)
2742. Quî sâreut lodi tôt, ni pièdreut jamâye rîn.
LiTT. Celui qui saurait toujours tout, ne perdrait jamais rien.
Se dit aux personnes qui donnent des conseils rétrospectifs,
qui se vantent d'avoir prévu les événements.
Cf. Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait !
Tonton.
\ . S'i v'm'avlz bouté... hin?
Tati.
S' on saveut todi tôt, on n* pièdreut jaroàye rin.
(Remouchamps. Tâti Vperriqui. lU, se. âO. 1883.)
Vab. Nivelles. Si on savou toudi tout, i n*arriv*rou jamais rt.
2743. Eco n' sét-on !
LiTT. Encore ne sait-on !
Il n'y a rien d'impossible. — C'est le secret des Dieux.
Ine booime comme mi pout div'ni borguimaisse :
Eco n' sél-on !
(Âlcide Pryor. Police et cabaret. i86i.)
2744. rnnès voul savu otlant qu' Wûthî d'Alhin.
LiTT. Il veut en savoir autant que Gauthier d'Athin.
C'est un présomptueux, un vantard.
c Les mineurs, surtout ceux de Montegnée et d'Ans, disent
d'un homme qui prétend tout savoir et connaître le sous-sol
mieux que les autres : / 'nnès vout savu ottant qu' Wâtht
d'Athin. — On sait que Wathieu d'Athin, le conspirateur, était
un riche propriétaire de houillères, qui exploitait lui-môme et
avait la réputation d'être un excellent ingénieur, ou plutôt,
comme on disait à celte époque, un excellent géomètre, i»
(St. Bormans. Voc. des termes de houUUrfe, 1863.)
Var. Namur. Qui prétind tôt sawet prouve qu'i n' sait rin.
2745. On sét sovint tôt po Vs aute et rin por lu.
(Stavelot.)
LiTT. On sait souvent tout pour les autres et rien pour soi.
Se dit des personnes qui s'occupent des affaires des autres et
négligent les leurs.
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363 —
SEAU.
2746. C'est voleur mette on sèyal divins 'ne botèye.
LiTT. C'est vouloir mettre un seau (d'eau) dans une
bouteille.
Tenter l'impossible. — Exiger de Tintelligence de quelqu'un
plus qu'elle ne peut donner.
Selon une ancienne tradition^ S*-Augustin, méditant sur le
mystère de la Trinité, vit, sur la plage, un enfant qui, après
avoir fait un trou dans le sable, puisait de Teau dans la mer
pour le remplir. — Que fais-tu là ? demanda l'évéque
d'Hippone. — Je veux mettre la mer dans ce trou, et j'y
parviendrai avant que tu te sois rendu compte de la nature
de Dieu.
SÉCHERESSE.
2747. Sèchresse n'a jamais minet chlresse.
(Marche.)
LiTT. Sécheresse n'a jamais amené cherté.
Les céréales sont moins abondantes dans les années
pluvieuses que dans les années de sécheresse.
Seiche année n*est affomée.
(Recoeil de Gruther. 4610.)
Mabche. Dascole.
Jacques vos v' pleindez foirt, et v' saveus qui sèchresse.
D'après on vl spot, n*a jamais minet chlresse.
(Alexandbe. Ll pèchon d'avril, \, se. S. 1858.)
SECRET.
2748. Savu li s'cret Mawet.
LiTT. Savoir le secret Mawet. (Personnage fantastique
et indiscret.)
Savoir ce qui est su de tout le monde. (Littré.)
Pr. fr. — C'est le secret de Polichinelle.
Des s*cret Mawet,
Qui nouk ni se et qu' tôt 1' monde sàret.
(FoRiR. Dict.)
L'an d'après, ci fourlt aute choi,
I pinsa d'attraper aut'mint li s'cret Mawet.
(Baillleux. U bon Diu et P cltut, F&ve. i856.)
GÉRA.
Àh ! cial, tôt l' monde sàret,
Çou qui vos volez cacht, vosse pitit s'cret Mawet.
(Remoughamps. Les amour d'à Gèrû, I, se. 19. 1875.)
Memcheur.
VoIà li s'cret Mawet, qui personne ni k'nohe et qui tôt l' monde sàret.
(T. Braht. a qui rfdle ? Se. 35. 188!2.)
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— 364 —
SEIGNEUR.
2749. On n' kinohe les seigneur qu'à leus dépense.
LiTT. On ne connaît les seigneurs qu*à leurs dépenses.
Il y a une façon de dépenser qui décèle le grand seigneur. —
Quand on se targue de noblesse, il faut savoir soutenir son rang.
Var. Jodoigne. C*est-st-à r boûse qu*on r'connel les maisse.
2750. C'est-st-on ma d' seigneur, i n' raont'ret nin
pus haut.
LiTT. C'est un mal (une maladie) de seigneur, il ne montera
pas plus haut.
^'e dit, par plaisanterie, à la personne qui se plaint d*un
mal de tôte.
Nivelles. C'est-st-ein mau d' seigneur, i n* monlVa ni pus haut.
SEL.
2751. Mette si grain d' se.
LiTT. Mettre son grain de sel.
Faire son observation. Ne se mêler d'une conversation que
pour y placer quelques mots piquants.
Cité par Forir. Dict.
I tki qu'i mette si grain d' se d'vin tôt.
(REMAaE. Dictionn. i839.)
Volà 'ne quarelle vinowe, on tropal rassônné,
Po hoûler çou qu'on d'béve, et y mette si grain d' se.
(Ant. REMAaE. Conte. 1859.)
TlTlNE.
Divins tôt vos l' vèyez v'ni mette si pHit grain d' se.
(Toussaint. Jean' nette, I, se. i^e. 1890.)
Halnedy. Mette su pot d' sé.
Marche. Jacqdes.
Mes sogne m'ont rit'nou, ca j'éve bin pinset.
D'aller au pus abée, y mette mi grain d' sét.
(Alexandre. U pèchon tTavrll. l, se. S. 1858.)
Nivelles. I faut toudi qu'i mette es s' grain d' sé.
Bourgogne. Le notre (patoi) à to propre ai rdjoui,
Quan su to, po li baillé le boui
J'y mailon quoique cbose qui pique,
Ein grain de sei por iqui, por ilai.
(Bernard de la Monnoye. Nœi Borguignon, 4730.)
Metz. Dans les conventions, quand let mins sol grain d* sé,
I drasse lo projet.
(Brondex. Chan-Heurlin, poème en patois messin. 4785.)
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2752. II est ossi bon sins se qu' sins salé.
LiTT. Il est aussi bon sans sel que sans (être) salé.
c Se dit des personnes qui s'expriment étourdiment, qui ne
savent ménager leurs termes et de celles qui achètent au
hasard, i» (Remagle. Dict.).
Cf. Confondre autour avec alentour.
Pr. fr. — Autant de frais que de salé, monsieur de beurre.
(Oroof. Curlo9lte%françoites» 1640.)
Cité par Forir. Dict.
Nivelles. Âustant sins se qu* sans salé.
SELLE.
2753. C'est-st-ine selle à lot chWâ.
LiTT. C*est une selle à tout cheval.
Lieux communs, banalités, compliments vagues, remède
qu'on applique à toutes sortes de maladies. (Littré.)
Pr. fr. — Une selle à tous chevaux.
Cisse fèye, ji direl qu* cisse fontaine,
Sèret on r'méde mi ton mitaine,
Oa, comme on dit, 'ne selle à tôt ch'vft,
Pusqu*elle riwèrihe tos les ma.
(De Rtooiaiin. leiatwe di Tongiiet, i730.)
PORENTRUT. An 16 même tchainté des bouebats (garçons) que tain hft,
Que votre coe serve de selle ai to tchevà.
(Raspieler. Les painies (paniers), poème de l'ancien évêché de Bftle. 4736.)
SEMAINE.
2754. Li samaine àx treus jeudi.
LiTT. La semaine aux trois jeudis.
Jamais. (Acad.) — Trois jours après jamais.
(OuDiif. CunoiitezfrançoUei, 4640.)
Pr. fr. — La semaine des trois jeudis.
Cité par Forir. Dict.
Variante. Colas.
Et c' sèret co pus tard qui V meus àx saze jûdi,
Qu'es cisse m&dëye mohonne on m' veurel co riv'ni.
(Delchef. Li galant de V slervante. \\, se. 4r«. 1858.)
François.
Qwand nos marian-gne ?
Maton.
L' samaine àx treus jûdi.
(Demouun. Ji vouxji n'poux. I« se. 8. 4858.)
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— 366 —
Baita.
Po v's aimer elle ratind l' samaine &x treus jûdi,
Li jo6 qu' les chet s' lèyet magnt pa les soris.
(Th. Collette. Ine vingince. II, se. 6. 4878.)
Namur. Avou les latte de consèye, nos arans nosse distribution d'atwe à rsamoaine
aax trois jûdi.
{Marmite, gazette. 1890.)
Verviebs. Li justice est bin trop longeaine,
Les beftre por lèye sont des samaine,
Et des samaine aux treus jûdi.
(Poulet. U pétonnî, i860.)
Vabiante. On V fret à r Saint-Seûhl, qwand on tond les vai.
Rouan. J' té r promets pou l' jour Saint-Soion, quand on tondra les vianx.
(RiCABT. Diet.)
Orig. V. QuiTARD. Dict., p. 479.
Ces proverbes ont rapport à une chose qui n'arrivera jamais ;
à Nivelles, il y a un proverbe analogue pour une chose çpxx n'a
jamais eu lieu, c'est : L'an mil huit cent toubac, Vannée qu'il
a tant cheu des pipe.
2755. Long comme one samoaine sins poain.
(Namur.)
LiTT. Long comme une semaine sans pain.
Excessivement long.
Le temps parait très long à celui qui jeûne.
Fort long, fort ennuyeux. (Acad.)
Pr. fr. — Long comme un jour sans pain.
Variante. Ci siermon là est-st-ossi long qu*on joû sins pan.
(FORIB. Dlct,)
Var. Jodoicme. Long comme one samaine sins ficsse.
Nivelles. Li Roi.
Dcspus qu'elle est-st-invoye, el temps m* chenne pus long qu*enne semaine sans
pain.
(WiLLAME. El rouse de SainU-Emelle, III, se. i'^. 4889.)
Comparaison catalane roussillonnaise : L'iarch corn un dia
sensé pa.
{Revue det langues romanes. 48. i.)
SEMELLE.
2756. I mouyereut ses s melle^ po-z-èpoirler vos
cinde.
LiTT. Il mouillerait ses semelles, pour emporter vos cendres.
Il est avide à Texcès ; c'est un grippe-sous.
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- 367 -
SEMENCE.
2757. Dimorer à s' mince.
LiTT. Rester, demeurer à semence.
Rester sans occasion de se marier ; coiffer sainte-Catherine
(s'applique aux filles).
Namur. Tenoz, si ji v' leuve do mau k one bauchelle, ji It sohaitreuse di d'morer
k 8' mmc«.
(La Marmite, gazette. 4890.)
Namur. Po c' cdp là, je r vois, i m' faut d*mërer es s* mince comme one vie
perruque.
(J. CoLSON. Plainte (Ton vtjône homme à marier, Ch. 1869.)
Yar. Mous. Elle demeure avé s' froumage.
SEMER.
2758. L' ci qui sème rascôye.
LiTT. Celui qui sème recueille.
Il faut travailler pour avoir droit à un salaire, à une récom-
pense. (LlTTRÉ.)
Pr. fr. — Il faut semer pour recueillir.
Car cil rekeut qui plus semme,
(Roman de Mahomet, 1III< siècle.)
Li spot dit : r ci qui sème rascôye,
NoDk pusse qui lu n' Ta mftye èployt,
Ca c'est tôt semant qu' restpst-èv6ye,
Mais sins avu rin rascoyi.
(Salne. Ll vite dl m' pire. Ch. 186 .)
Var. Mous. On a r grain qu'on sème.
On est récompensé selon ses œuvres.
SENS.
2759. El bon sins V veut, t'ti Camu. (Mons.)
LiTT. Le bon sens le veut, dit Camu.
a Camu, particulier habitant de Mons, il y a plusieurs années,
qui avait coutume de ratifier une chose en disant : El bon sins
V veut. De là est venu le dicton usité à Mons. »
(Leteluer. Arm. di Mons. Vocab. 4867.)
2760. II est-st-â coir di ses cinq sins.
LiTT. II est à bout de ses cinq sens.
N'avoir plus de ressources, ne savoir plus à qui avoir
recours.
Pr. fr. — Ne savoir à quel saint se vouer. — Etre à cul.
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— 368 —
G'est-st-ine homme dreut, bin fait, comme mi,
A qui i n* manque qu*on pau d'esprit ;
I n'a-t-assez àtou de l' liesse.
Qui court foû d' ses s'pale et d' ses bresse,
Comme i m'arrive même bin sovinl
Qwand j* so à coir di mes cinq sins.
(Thymus. Poiquèye faite po V jubilé (T dom Bernard- Godin, abbé. i76i.)
Malmedy. Esse à coron d* ses cinq sins.
Basse-Allemagne. — He is sôbensinnig. (Hamb., pour :
£r hat 7 Sinne, 2 zuviei.)
2761. Il a on sins di trope : onk po brouht l's onte.
(JODOIGNE.)
LiTT. Il a un sens de trop : un pour brouiller les autres.
C'est un esprit mal équilibré.
SÉPARER.
2762. C qu'on roye, el bon Dieu déroye. (Mons.)
LiTT. Ce qu'on sépare, le bon Dieu le rapproche.
Les desseins des hommes ne réussissent qu'autant qu*ll plaît
à Dieu. — Souvent nos entreprises tournent d'une manière
opposée à nos vues et à nos espérances. (Agad.)
Pr. fr. — L'homme propose et Dieu dispose.
MoNS. Enne faitte nié d' trop biaux projet pou l'avenir, pasqué quand on roye,
el bon Dieu déroye.
(MoUTRiËUX. Dei nouvieaux conte dé qulé, 1850.)
RoiE, TOye, rouchi, ligne, marque de séparation. Le sens
littéral du proverbe serait : Ce que l'homme sépare par une
ligne de démarcation, Dieu le réunit.
SEPT.
2763. Sept ni pou piède.
LiTT. Sept ne peut perdre.
Le nombre sept était en quelque sorte sacré chez les Juifs et
jouit encore maintenant d*une grande influence dans les
dogmes et les cérémonies du christianisme.
Cette locution s'emploie principalement au jeu de quilles,
lorsqu'on abat sept quilles d'un coup de boulet, el au jeu de
piquet lorsqu'on a un point de sept cartes.
SERPETTE.
2764. C'est-sl-on drôle di clômanche.
LiTT. C'est une singulière serpette.
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- 369 -
C'est un original, il a d'étranges manières d'agir. — C'est un
drôle de pistolet.
SERVANTE.
276S. Chez les curé et les vieux garcheon, les
mequenne y ont l'audivi. (Tournai.)
LiTT. Chez les curés et les vieux garçons, les servantes ont
l'autorilé.
Ces deux catégories de célibataires laissent souvent conduire
le ménage par leurs servantes, qui en usent, et même en
abusent.
SERVIR.
27f)6. 1 vât ml siervi qu' d'aller briber.
LiTT. Il vaut mieux servir que d'aller mendier.
Plaisanterie en usage dans les jeux de cartes, où il n'est pas
permis de renoncer.
SIFFLET.
2767.Avurhufflelcôpé.
LiTT. Avoir le sifflet coupé.
Etre à quia, — Ne savoir plus que dire. — Avoir le caquet
rabattu.
Yosse hufflet fout côpë, vos n*avtz pus de V jôye.
(Tbirt. !ne eope di grandiveux, i860.)
Tournai. Coper l' chifileot.
SIGNATURE.
2768. A fasse signateûre, fasse manôye.
L[TT. A fausse signature, fausse monnaie.
Un trompeur mérite de trouver, ou trouve un trompeur plus
fin que lui. (Acad.)
Pr. fr. — A trompeur, trompeur et demi.
SIGNE.
2769. Ni fer ni sène ni mène.
LiTT. Ne faire ni signe, ni mine.
Ne pas donner signe de vie, ne pas prendre part à une
conversation, rester indifférent à ce qui vous entoure.
Et vola nos glawène
Qu'ont r front d'aller griper so V narëne di leu roi,
Lu, bonhomme, les lait fer, sins fer ni sène ni mène.
(Bailleux. Im raine qui d'mandet on roi, Fàve. iSoi.)
I n' fat pus ni sène ni mène. (11 mourut.) (Forir. DIct,)
U
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— 37C -
À r fln, comme lî blesst ni fëve ni sène ni mène, li cren'quin) s*èhardiha puchotte
k migotte.
(Magnée. Li cren*quM de prince àbhi di Stdv*Uû, 1867.)
Après m'avu splinkl, n* fant pu ni sène ni mène,
I m' jettU po r finiesse, ji tourna so Tancenne.
(T. Braht. Mes treu» mariège. 188i.)
Vertiers Lu vt père d'à Tatène,
S'y cbôktve bin avou, mais n' fève ni sène ni mène.
(Poulet. Ufoyan ètèrré. 4860.)
Jalhat. MatrI.
Do timps qu'one saqut,
Su tint bin dresst ;
Sins fer ni sène ni mène.
Gomme on bon flanqueur,
Qu*est-st-one homme du cœur,
Qu'on-z-accllve es TArdenne.
(Xhoffer. Utdeuxtoroehe, I, se. 4. 1861.)
Marche. Galopin.
Baquatro qui s' pormine avau tote leu cubène,
L' rapauch'tèye en 1! d'hant : n' fais ni sène ni mène.
(Alexandre. U pèchon d'avril. Y, se. 16. 1858.)
NrvELLES. I n' fait pus signe ni mine, i n'a pus pont d'haleine,
Esse pouce est sins mouv'mint Gombin qu' ça m' fait d'el peine.
(Renard, les avent. de Jean <f Nivelles, Gh. II. 1857.)
SINGE.
2770. On n'apprind nin âx vis rnârtico à fer des
mowe.
LiTT.On n'apprend pas aux vieux singesà faire des grimaces.
On n'envoie pas les barbons à Técole. — Quand on a pris son
pli, on le garde. — Experto crede Roberto.
Pr. fr. — Grosjean ne doit pas en remontrer à son seigneur.
Enseigner à un poisson comme il faut nager.
(Père Jean-Marie. Le divert, des sages, 1665.)
II veut montrer à son père h faire des enfants.
(OuDiN. Curiositez françaises, 1640.)
Matisivs.
Vos vorez lorale apprinde à on vl marlico k fer des mowe.
(Salme. Les rabrouhe. Se. 9. 188S.)
Variante. Monsevr.
D'hez, est-ce qu*on trompe,
Qwand on est si près de l' tombe ?
Baita.
On vi martico
Sét fer pus d'ine grimace.
(Th. Collette. Ine vlngince, III, se. 4. 1878.)
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— 371 —
Yesticrs. Voleur appraide k fer des hègne.
A v! maurtiquet, faut esse loigne.
On court dangl du s' fer r'baurrer,
Qwand à pus maisse on veut r'mostrer.
(Poulet. Lijoweu <f tour et V maurtiquet, 1872.)
Namjb. I n' faut nin apprinde à on vl singe à fer des grimace.
CiARLEBOi. I pinset qu' de s' mefii, il est toudi pus sache,
Quand on veut iesse sûr dé 'ne saquoi,
Qu' c' n'est né à les vts singe, aute pau comme k V ville basse,
Qu'on-z-apprind à fai des grimace.
(Berncs. L' chat èyèi V vi rat, Faufe. 4873.)
2771. Ch'e&tjourdefiète,
Les sinche seont à î' ferniète. (Toornai.)
LiTT. C'est jour de fête,
Les singes sont à la fenêtre.
Dit-on de ceux qui n'ont pas de plus grand plaisir que de se
tenir à la fenêtre.
Vâr. Nivelles. I va fer bia, les marmot sont à r ferniesse.
SOBRIQUETS, SURNOMS, BLASONS.
Nous avons réuni, sous ce mot, divers sobriquets populaires
oa historiques, devenus proverbiaux au pays wallon.
2772. Ardennes. Les âgn'neux.
LiTT. Les âniers.
Jeu de mots qui fait penser aux messagers des Ardennes,
voyageant en compagnie d'un grison porteur de deux paniers.
Thocmas.
Eh bin ! vos polez bin roter so mon Bougnet,
Ca vos avez co Tair pus boubale qui Chanchet.
CnANCHET.
I m* prind don po *ne ftgn'neux.
(Peclers. L'ovrège d'à Chanchet. Se. 1S. i873.)
Elle vinéve d'à viège ; c'est-st-eune di ces àgn'neuse,
Qui v'net cial po siervi, tél'mint qu'elle sont pouyeuse.
(Hoven. Li boûquette èmacraUéye. Se. 7. 1872.)
Es rbiviér, tôle les sort di jubll des àgn'neux,
Qui n* passet pus leu timps qu'à beûre et fer r brac'neu.
(Delarge. Les poyeiresse. 1873.
TatI.
Elle m'ireut à l'idèye,
Surtout qui les àgn'neuse ni sont nin trop sûtèye.
(Reuouchahps. Tdtî Vperriqui. II, se. 6 188S.)
2773. Ath. Lessotd'AUi.
LiTT. Les sots d'Ath.
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- 372 —
MoNS. In comminchant Tarmonaque, el jour du nouvel an, nos a fait r'souv'nt
d'enne malice qu'ein certain sot d' Mons a 'ne fois invinté c' jour là, pau avoir enne
bonne dringueille : nos n' venions nié ici dire que les gins d* Mons c'est des sot :
nos s* foutrions du poing dins l' nez, comme on dit ; sans parler qu' lés ceux d'Ath
sérient capabe d'ette jaloux, au rapport qu'on a toudi dit : c les sot d'Âth >,margré
qu' ces sot là n'étiont nié pus beite que d'aucuns sage pou ça, savez ; que du con-
traire, il en r'vindriont quoique fois à les ceux qui pinsiont bé dé l's infiler
tout vivant.
(Letsujsr. Souvenance du tempxpatti. Armonaque dé Mons. 4850.)
2774. BoRNiVAL (canton de Nivelles). Les fou
d' Bournivau. — Les blancs bâton de Bournivau.
Les habitants de ce village ont la réputation de ne pas
être sains d'esprit, ce qui leur a valu le sobriquet de «l fous de
Bornivau, blancs bâtons de Bornivau ». Cette qualification se
rattache sans doute à une tradition d'après laquelle le seigneur
et le curé du lieu seraient devenus fous en môme temps ; le curé
fut chassé de Téglise par ses paroissiens, et le seigneur alla se
pendre dans le bois de Nivelles.
(Waoters et J. Taruer. Géographie et hUtoiredee commune» belget, 4860.)
2775. CuATiLLON. Les ramounl d' Chekion.
LiTT. Les fabricants de balais de Châtillon.
Ce sobriquet indique la profession principale dans la localité:
fabricants de ramon ou balais. Ceux-ci se font en ramilles de
bouleau ou de hêtre.
(H. Fbamçois. Inst. comm. à Willancourt.)
2776. Dînant. Les copèr ou copère.
«L En 1466, dans le fameux sac de Dinant par Charles- le-
Téméraire, qui était alors le comte de Charolais, et quand ce
cruel vainqueur, ou plutôt son père, le bon Philippe-le-Bon, fit
lier 800 Dinantais, deux à deux, dos contre dos, pour les
précipiter dans la Meuse, le bourreau qui procédait à Texécution
de ce drame, disait à chaque couple de victimes qu'il envoyait
à l'eau : Encore une paire, ou plutôt en patois : Eco 'ne paire,
doù par contraction, ellipse et corruption : copaire.
« Pour moi, j'abandonne celte étymologie à l'érudition des
marmitons de collège.
AL La batlerie en cuivre était autrefois une industrie très
florissante à Dinant, et qui, môme de nos jours, occupe encore
un certain nombre d'ouvriers dans plusieurs usines des
environs. Les produits de ce travail s'appelaient Dinanderies,
au témoignage de Philippe de Commines, notre grand historien
wallon. Dès le XIII» siècle, on ne voulait, par toute l'Europe, que
le cuivre de Dinant, et les Anglais surtout en faisaient grand
usage. Ils donnèrent aux Di nantais le titre d'ouvriers en cuivre
par excellence, en anglais copers, et voilà nos copères.
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- 373 -
«L Les copères de Dinant sont, en général, des hommes fort
intelligents et qui font parfaitement leurs affaires ; ce qui ne les
a pas empêchés de faire parfois de grandes sottises, ce qui ne
les empêche pas non plus de lâcher par-ci par-là de petites
balourdises : ce sont leurs coperies.
«L
« Je crois, moi, tout bonnement, qu'à la vue de toutes
étourderies que Thistoire ou le mauvais voisinage imputent aux
bons Dinantais, lesquels s^en moquent comme d'une bombe de
la veille, quelqu'un s'est écrié jadis : Voilà de fiers compères !
ou mieux encore en patois : Vola des fiers copères ? D'où les
copères, d'où les coperies. b
(Voyages et aventures de M. Alfred Nicolas au royaume
de Belgique, Tome II, p. 74 et seq. 4835.)
Voici des Dinantais la brillante jeunesse,
Rochefort est absent, Cartier de Porcberesse
Guide et presse leurs pas. Fière de se montrer,
D'attirer les regards, de se faire admirer,
La troupe des copers, en pompeuse parure,
Fait faire à ses criquets des sauts outre mesure.
(Du Vivier. Ciniide. Ch. VI.)
Nous trouvons dans Le livre des proverbes français de
M. Le Roux de Lincy :
c Dînant. Coivre de Dinant. Cuivre de Dinant. >
{Dici, de tApostolU. Xin« siècle.)
c Dinant, ville importante de l'ancienne province de Bre-
tagne, dans le département des Côtes-du-Nord. »
N'y a-t-il pas lieu de relever ici cette erreur, et ne devons-
nous pas rendre au Dinant belge une réputation acquise depuis
tant de siècles ?
0 Dinant ! pouve Dinant ! Que les timps sont cangt,
Vosse citadelle est prlcbe et vos mur sont d' brigl.
0 d' brtche ëye o brûle tout, et tout c* qui vike o V tue.
C*est-st-à flot, qu*o voit l' sang qui roule dèdins chaque rue.
VMà qu* les barbare crienait que ça dure trop longtimps,
Qu'i faut bouter pus rate à fai péri les gins.
Adon 0 les appougne, èye o les jette à r Hoûse.
C'est pa cint et pa cint, qu«$ dins Teuwe o les poûse.
1 n' faut ni pinser d' vlr nagi les malheureux !
Les Bourguignon sonch'nait d* les louyl deux à deux.
Quand chaque coupe est lancée, i crienait : V'ià co 'ne paire,
(El mot d' copère vint d'Ià, d'après c' que d'sait m' grand-mère.)
(Renard. Les avem. de Jean d' Nivelles, Ch. VU, 3« éd. 1890.)
2777. Flamand. Les Flamind d' gatte.
LiTT. Les Flamands de chèvre.
Terme injurieux, renfermant un jeu de mots. En flamand.
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— 374 —
gat signifie aussi ce qu^un vaudeville appelle Vendrait où le dos
change de nom.
La belle ! allons on pau tôt doux,
Frtz-v' bin mt, si v*s esttz es m* pièce,
Saiiz-v* bin l' flamind so qwinze jo& ?
— Quoi, r flamind d' gatte, c'est d*seur vos foi ce.
(Thirt. On coirbd franc ligeois. 186 .)
HiHRi et MatbI (allant sor lu).
Qui disse, flamind d* gatte ?
(T. Braht. Li bouquet. I, se. 7. 4878.)
Yaks.
Mosieu, ji n' sos nin payl po jeter les gins à l'ouhe, mi.
BOUIID.
Eh bin ! si vos n' l'y mettez nin, ji v's y tappret mi, flamind d' gatte -, aUez
ramasser vos clik et vos clak.
(Salhb. Les deux bèchUd. Se. S5. 1879.)
2778. Flamand. C'est-st-iiie qwârôye tiesse.
LiTT. C'est une tôte carrée.
C'est un flamand, un hollandais, un allemand.
C'est un homme d'un jugement solide, mais peu avenant. —
C'est un formaliste. — C'est un entêté.
Cité par FoRïR. DicL
So c* trèvin-là, les qwftrèyès tiesse dëclartt r guerre à 1* France.
(DD. Salue. Colas Moyou. Gh. 1874.)
MOBDAJIT.
Waye, qui vocial.
Castin.
Qui V diale èpoite li qw&rêye tiesse.
(T. BaAHT. Li bouquet. Il, se. 4. 1878.)
Nos alllz vèyt V c6p d' falleûr hanter par gesse.
Et de s'poser nos feumme comme des qwàrôyès tiesse.
(Peclers. Li cinquantaine (Ton patriote. 1880.)
2779. Flamand. Flayûlte. (Mons )
« Personne qui s'explique mal, qu'on comprend difficile-
c ment. Voici la chanson qu'on adresse aux flamands (se prend
« toujours en mauvaise part), b
Va-t-ein, foutu flayùtte,
Va-t-ein vlr à qui veinté tes flûte.
Mi ji n' mets dessus mes doigt.
Que de l'hierpe que je connois.
(SiGART. Dict. du wallon de Mons. 1866.)
Nivelles. Je m'explique in deux mot ; je n' sus nin pou r dispute,
Seul'mint j' counnais 'ne saqul qui s' mousse ein pau flayùtte.
C*est-st-ein homme, et ni biesse, et même ein bon garçon,
Main qui n' vut qu' du flamind et nulle part du wallon.
(Rehard. Les avent, de Jean (f Nivelles. Gh. V, 3« éd. 1890.)
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- 375 —
Lille. Ut, rë, mi. fa, sol, la, si, ut.
Tons les flaminds sont des flahuttes.
(L. VCBMBSSS. Dtct. i867.)
2780. Franchimont. Les verts ventrain.
LiTT. Les tabliers verts.
Les troupes franchimontoises portaient un uniforme vert et
blanCy couleurs du marquisat ; communément on les désignait
sous le nom de vert vàtrin,
c Le légat Onufrius, dans son rapport sur la destruction de
la cité de Liège par Charles-le-Téméraire,en 1468, nous apprend
que les montagnards de Franchimont, qui étaient Télite des
forces liégeoises, étaient appelés d'ordinaire, les compagnons
des vertes tentes. Vraisemblablement leur costume, ou du moins
la couleur, n'avait pas varié depuis trois siècles.
(A. BODT. Chantont pairiotiquei. Glanes.)
Spa. L*histoire nos dit qu' de timps passe,
Les Ugeols si sont révoltés.
C'esteut des Gbirou, des Grignou,
Les vert vfttrain, mêlé avou.
(Pasquèye, 1787. Ch. patriotiques, Rec. BoDT.)
Spa. Mais c'est bin aute cboi,
Les francbimontois.
I surpassait, su ju n* mu trompe nin,
Po r joù d'boûye, les verts vfttrain.
{Li ttqe di Franchimont. Ch, patriotiques. i790. Rec. BODT.)
2781. Glain. lîalbôssâ.
On sait qu^on donne encore aux habitants de Glain Tépithète
de Halbôssâ, équivalente de câlin, méchant, motidreû.
Dans des temps reculés, il y eut, paraît-il, une génération de
glaintois de mœurs sanguinaires et barbares ; de là cette
épithète de Halbôssâ qui fut, peut-être, le nom de Tun
d'entre eux.
Ces halbôssâ, d*humeur querelleuse, descendaient souvent
le faubourg semant partout la terreur.
(Em. GÉRARD. Le faubourg Sainte-Marguerite, B. t. XI, ^ se.)
2782. GozÉE. Les boutî.
LiTT. Les bouviers.
Le jour des élections communales, on réunissait tous les
bœufis de la localité dans une prairie, où se trouvaient les
candidats. Celui d'entre ceux-ci qui était le premier flairé par
un bœuf, était proclamé bourgmestre. De là, le sobriquet de
Boutî (les bouviers).
(A. Harou. Blason populaire. 1891.)
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— 376 -
2783. Hervé. Les Hévurlin.
LiTT. Les Herviens.
Ce nom est donné indistinctement aux habitants et aux
fromages de cette ville.
Ah ! qui ji m* rafèye,
Dresse bin Ion de r vèye.
Po div'ni â'main Hèvurlio,
Ji donreu des skèlin.
(Àlcidd Pbtob. On voyège à Vervi. 4863.)
VERV1ER8. Ju SOS d* Hèvc, et ju r'vé d* HèTe,
Ju SOS l' n d'on Hèvurlé,
Ossu V* vèyez bin à m* geatve
Quu ju n' SOS ni gueux ni ché.
(M. Pire. Lujoweu d'où. Ch. 1874.)
2784. HoY. Rondia, Pontia, Bassinia.
Les trois merveilles de Huy. La rose (fenêtre) de la Collé-
giale, le pont sur la Meuse, le bassin en pierre, aux Croisiers
(d*autres disent : la fontaine sur la place).
Venez donc à notre aide, ou bien comptez sur table,
Que Pontia, Bassinia, Rondia, tout est au diable.
(Du Vivier, Cinéide. Ch. VI.)
Les mots que les Français terminent en eau et les Liégeois
en aï (couteau, chapeau, coûtai, chapaî), prennent, à Huy, la
désinence ta (coutta, chapia); de là, par plaisanterie, cette
finale donnée exceptionnellement à des vocables qui ne le
réclament pas.
2785. JoDOiGNE. Les médau d' Jodoigne.
LiTT. Les médarts de Jodoigne.
Sobriquet donné par les Wavriens. Il fait allusion au patron
de Jodoigne, saint Médart, qui est en même temps le patron
des fous ; cela équivaut donc à : les fous, ou les toqués de
Jodoigne.
2786. Liège. Tièsse di hoye.
LiTT. Tête de houille.
Allusion à la fermeté et à la fougue des Liégeois, résistants
comme le charbon de terre et tout aussi prompts à s^enflammer.
V. Ferd. Henaux. La houillerie du pays de Liège, Liège,
Desoer, 186l,in-8%p. 29.
Cité par FoRiR. Dict.
LIMA.
Ji It fret vèye» sins fer tant d' brut,
Uu'ine tièsse di boye est bonne por lu.
(Fabrt. U ligeoU ègagi. II, se. S. 1757.)
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— 377 —
Cial, i prësinte des bals rochet ;
A ces-là, des findous bonnet ;
A friand, di quoi fer gogoye ;
Des côp d' baslon ftx tièsse di boye.
(Hanson. Li Hinriade travestèye. Gb. IV. 1780.)
L'union foii l' flesse, vola li spot,
Qui Tthon, Wallon nos I6ye tôt;
Les tièsse di boye, les màbe&lé,
A dangty div'net comme des fré.
(Curé DUTIVICB. Li roi Léopôld à Lige. 4856.)
A Lige, on n*est nin Ax, on-z-aime à dire li vraie,
N's avans des tièsse di boye, mais nos avans bon cour.
(J. Lamate. Àdreue au Roi. id56.)
2787. Liège. Chiroux-Grignoux.
Ces sobriquets devinrent les noms des deux factions qui
désolaient la cité.
GtBA.
Nos avans cial des k'mére,
Pé qu' des vipère.
Sont des Cbiroux,
Sont des Grignoux,
Qui s' kibattet à v' fer paou.
(De Harlez, De Cartier, etc. Li voyège di Chaudfontaine. I, se. 3. 1757.) .
Origine. Dans le mois de juin 1633, trois cents jeunes gens
des plus riches familles, s'organisèrent en compagnie militaire.
Ils se mirent au service du prince pour défendre la foi catho-
lique. Ils portaient un pourpoint étroit et des culottes flottantes,
de couleur sombre, qu'ils relevaient par une gorgerette blanche
et des chausses blanches.
Un jour qu'ils assistaient sur le marché à la décapitation
d'un hérétique, un plaisant les appela Chiroiix, Ce mot, qui
dans ridiome wallon désigne Thirondelle de fenêtre, blanche
sous le cou et sous le ventre, eut un rare succès.
Les Chiroux traitèrent les railleurs de Grignoux, c'est-à-dire
de grognards, d'impies, de mutins.
(F. Henaux. Hist, du payt de Liège. 3« éd., t. II, p. 390.)
Un contemporain, Foullon, fils de Chiroux, et Chiroux
lui-même, rapporte que ce fut le costume bizarre de ces jeunes
gens qui leur valut ce sobriquet : vistcs est similis Chiroutio,
sic vulgo hirundinem apodem vocant, plumis brevia crura
contectam. On appela aussitôt Chiroux tous les partisans du
prince : transiit mox appellatio ad omnes principis fautores,
{Historia Leodiensis compendium, p. 225.)
(F. Hemaux. Hist. du pays de Liège, 3« éd., t. II, p. 390, note.)
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- 378 -
Urbs autem in duos praecipue factiones dividebatur,
Chiroutiorum ac Grignouiortim.
(Bracheuus. Hittoria nostrl temporit, 165S. T. I, 259.)
2788. Liège. Magneû d' dorêye, magneû d' tripe.
LiTT. Mangeurs de tarie, mangeurs de boudin.
Deux noms bizarres indiquaient alors (vers 1678), les deux
partis divisant Liège, les partisans du prince (Maximilien
Henri de Bavière) s'appelèrent : mangeurs de tarte; les amis
des franchises : mangeurs de boudin,
(Eug. M.-O. DOGKtE. Liège, p. 418. 1881.)
2789. Liège. Chià es Moûse, hite es Moùse.
LiTT. Ghieur dans la Meuse, foirard dans la Meuse.
Liège est à cheval sur la Meuse.
À los les Chift es Moùse.
(J. DEJARDm» dédicace de: Li fleur des baCli dé VMoûne. Ch. 1850.)
2790. Liège. Les magneû d' salâte.
LiTT. Les mangeurs de salade.
(Les trinte cints homme de prince di Lîge.)
« Sous le n^gne de Joseph-Clément de Bavière, il éclata
à Visé une sorte d'émeute à Toccasion d'un droit à payer au
fisc. Cette émeute nécessita la présence d'un détachement
militaire. A son arrivée, les magistrats de la ville demandèrent
à ToRicier commandant ce qu*il voulait que Ton donnât à sa
troupe pour souper. De la salade, répondit-il. C'était un plat
peu confortable (réconfortant?) pour des hommes envoyés en
expédition, et qui venaient de faire trois fortes lieues; aussi
exigèrent-ils que la ration fut proportionnée à leur faim, et
celle-ci était grande. L'ordre étant rétabli dans la ville, les
soldats du prince la quittèrent pour revenir à Liège, mais en
sortant ils lurent poursuivis par des cris assourdissants de
mangeurs de salade, nom qu'ils conservèrent depuis. id
(BOVT. Souvenirs d'un émigré. T. III.)
2791. Liège. Les canârî.
LiTT. Les serins.
Régiment de la cité; parce que, dans son uniforme, le jaune
dominait.
De Méan écrivant à De Ghisels (mars 1793) s'exprimait ainsi,
en faisant allusion à l'appui que les troupes du prince leur
fournirait : « Il (Metternich) esL très rassurant, et nous
c pourrons faire nos Pâques avec toute la tranquillité et le
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— 379 —
c calme que cet auguste devoir exige, et je crois que moyennant
« un petit concert exécuté à propos par nos 3000 canaris, nous
« mettrons le sceau à Toeuvre et jouirons de la plus parfaite
t tranquillité, d
(BoDT. Charuont patriotiques. Glanes.)
2792. Liège. Les roges habit.
LiTT. Les habits rouges.
Les sergents d'armes. Le rouge dominait dans leur uniforme.
Spa. Nos enn'mi sont confondou,
I s'trindei lot V quawe à cou.
Les roges habit n' sont pus d' rahon,
Vive les Eburon, yive les Eburon.
(BoDT. Cham.patriotiquet. i786. Recueil.)
2893. Liège. Les mangon d' Târmêye.
LiTT. Les bouchers de l'armée.
Chasseurs de Rohan (1791), en raison des couleurs de leur
uniforme; ils avaient la poitrine et les bras rouges.
(BOVT. Souventrt d'un émigré. T. UI.)
2794. Liège. Les roges cou.
LiTT. Les culs rouges.
Régiment autrichien qui fut en cantonnement dans le pays
de Liège, en 1792 et 1793, et qui portait la culotte rouge.
(BoDT. Chant, patriotiques. Glanes.)
2795. Liège. Les sôd&r d'à nosse.
LiTT. Les soldats à nous.
La garde du prince.
{Eocai, La famille Mathot. 4872.)
2796. Liège. Di d'ià.
LiTT. De ce côté là.
Les habitants de la rive gauche.
Tole les màlès linwe di d'ià,
D'het qu' so quéqu' annêye,
Nos l'avans r'montë déjà
Ine treuzène di fèye !
(F.-L.-P. Pasquèye so V noûve tour di Saint-Phoyin. 48(2.)
Matsse Girâ V pus joyeux compère,
Qui di dMà Moûse àye co vëyou,
Es si ovreu po roûvl l' misère,
Chantéve sovint comme on pierdou.
(Ep. Martial. U savUi des récoletie. 4859.)
2797. Liège. Jus d'ià.
LiTT. D'au delà (de la Meuse).
Les habitants du quartier d*Outre-Meuse (rive droite).
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— 380 —
Àvou r hardiesse d*on Jus d*Ia Moûse,
A la r pompon po bin taper.
(G. GARMANmc. Li concourt di poésie di 1887.)
HiNRI.
A16rs j'el pormina, pusquMl estent si giiye,
Tôt av& Jus d'ia Noûse ; mais vos n' vis dot'riz mûye,
Que monde qui nos su va : Jus d*la Moûse esteut foû.
(Remouchaiips. Li savUL II, se. 6. i858.)
Htr i d'mandéve des censé po 1' Pont d's &che et Jus d*la,
Hoûye i ptbe po-z-avu li creux de choléra.
(Alcide Prtor. On fameux rédpiewe. 4866.)
2798. Liège. Ltge.
Dans le « Livre des proverbes français, par M. Leroux de
LiNCY (Paris 1859) »,on trouve, série VI (proverbes historiques
— pays — peuple) le proverbe suivant :
Li gentil de Liège.
Les hommes aimables et polis de Liège.
Ce proverbe, si flatteur pour nous, ne peut-il pas servir
d^explication aux vers suivants, extraits d'une pasquèye faite
en 1735, par un séminariste de Liège sur ses condisciples?
I (!àt tôt passer po V tamis,
D'pôye li pus grand jusqu'au pus p'tit.
Après avoir dépeint les Ardennais, les Hesbignons, les
Namurois, les Français, les Flamands, il dit :
Les cis d' Maubouge et les Ligeois
N'ont nin co dansé leu ballet.
Onk a des rat, Taute des maque»,
L'aute on tabeûr, Taute on huflet.
Jugt on pau, sins prévention.
Si n' sont nin d' bonne union ;
C'est po coula qui V proverbe dit.
Et ji creus qui n'a nin minti,
Qu' les ci d' Maubeuge et les Ltgeois,
Frin bin ine vraye musique di chet.
Et po conclure so ses apôte,
1 sont ossi sot l'onk qui l'aute.
De l'amabilité du proverbe de M. Leroux de Lincy, à la
gaieté un peu exagérée dont nous a gratifié le séminariste, il
n'y a pas loin.
Variante. Dans notre pays, le travail était depuis longtemps
considéré comme moyen de s'élever, de fonder un lignage,
c^est pourquoi, dans le dialecte wallon, le mot gentil qui
étymologiquement veut dire homme de race, de lignage, signifie
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— 381 —
en môme temps laborieux ; c'était l'inverse des autres pays,
où la qualité de gentilhomme s*acquérait plutôt par Toisiveté.
(Albin BODT. Etude tur les noms de famille du pays de Liège.
B., t. IV, î« sér., 815, note.)
2799. LoDELiNSART. Les via da Sart.
LiTT. Les veaux de Lodelinsart.
D'après la légende, lorsqu'on devait nommer un bourgmestre,
on attachait un veau dans une prairie. Les candidats devaient
essayer de monter sur l'animal, et le premier qui y parvenait
était nommé bourgmestre. Un jour le veau se délia et s'enfuit.
Il fut, pour ce fait, nommé bourgmestre.
(À. Harod. La tradition,)
Variante. Les gens de Lodelinsart sont appelés les veaux
et l'on raconte à ce sujet l'histoire suivante : Un jour, pour
choisir le maïeur, on décide de faire courir les candidats dans
une prairie et de nommer celui qui arrivera le premier. Un
veau qui paissait là s'effraya et en quelques bonds arrive au
but avant tous les candidats.
(Questionnaire de folklore publié par la Société du Folklore waUon. Liège. 1890.)
2800. Malmedy. C4OU d' sèche.
LiTT. Cul (fond) de sac.
Voyez le proverbe n* 914.
2801. MoNS. Montois cayau.
LiTT. Montois caillou.
Les habitants de Mons appellent ainsi les personnes nées
à Mons de parents montois.
lIoNs. Nos n* sarions nié dire si les Fetis étiont des montois cayau... ça veut dire
s'il avait longtemps qu'i d'meuriont k Mons.
{Àrmonaque dé Mons, Àvertance. 1885.)
Jadis la ville de Mons était fort mal pavée, c'étaient presque
partout des gros cailloux, peu nivelés, sur lesquels on venait
souvent buter. Les habitants des environs, lorsqu'ils heurtaient
un de ces gros cailloux, s*écriaient : Montois cayau. Des
cailloux, l'épithète passa aux habitants et est restée.
2802. MussY-LA-VïLLE. Les hollt d' Mussy, les mar-
chand d* cabus.
LiTT. Les hotteurs de Mussy, les marchands de choux.
Cette localité ne possède aucun proverbe local II n'y a que
son ancien commerce à dos, au moyen de la hotte prosaïque qui
nous a valu le fameux surnom de hottî d' Mtissy. — Une
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— 382 —
industrie locale est aussi celle de la culture et de la vente des
choux à repiquer; de là, sans doute, cette dénomination
inoiïensive donnée à nos habitants.
(J.-B. Laurent. Inst. comm. à Massy. 1877. Tamdel. Let communes
luxembourgeoitu, III. 1890.)
280ÎJ. Namur. Les jojo.
Jojo est le sobriquet des Namurois. On n'en connaît pas bien
l'origine ni la signiHcation. Ces sobriquets, qu'on se donnait de
ville à ville^ équivalaient généralement à la qualification
de niais.
£t déjjà les jojos, au nombre de deux mille.
Brûlaient de s'illustrer et d'illustrer leur ville.
(Du Vivier. Ciniide, Ch. XVI et note.)
Lèyt scrlre à leu-z-auhe tos ces fieux d'aurmonaque,
Lèyl-les, sins vos plainde, raconter totes leus craque,
Lèyi fer, et tôt rate vos sèro des bastaud
Vinus on n' saurait d'où, des nuton, des jojo.
(A. Demamet. Oppidum a tuatucorum. 1843.)
.... N'avisse-t-ï nin,
Qui s' mère àye lam'ht de frumint,
Qwand elle a fait ci bai jojo ?
(De Cartier, De Vivario, etc. Lt voyège di Chaudfontaine. I, se. 3. 1757.)
!2804. Namur. Namur la glotte (la friande).
a Soit dit en passant, le magistrat de Namur affectionnait
singulièrement le mode de punition statué par cet édit
(détention au pain et à l'eau). C'était, croyait-il, le moyen de
sévir avec eifet contre vos pères, auxquels on a toujours
reproché, vous le savez, d'être, ainsi que vous, mes jeunes
amis, un peu portés sur leur bouche. »
(Jules BohGNET. La échasteurs )
Leurs rivaux prétendaient, sans nulle vérité.
Que Namur méritait le surnom de la glotte.
(Du Vivier. CinéUe. Ch. XVI et note.)
Tôt l' monde dit *. Nameur li glotte,
Mais tôt ça ni nos fait rin,
Est-ce pac' qui, avou nosse jotle,
On met des saucisse didins.
{Vive Nameûr po tôt, Ch. Aurm. di yameâr, 18 iS.)
C'enne esl-st-assez, pftrians d'aute choi,
Et s'toumans so les Namurois.
I sont friand comme li morèye,
So r chftr ossi bin qu* so l' pôh'rèye.
1 gn'a qui frint cinquante bricole,
Po magnt ine bonne caracole.
(Pasquèye so les sémtnarisse, 173S.)
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— 383 —
2805. Namur. Mougneux d' grevasse.
LiTT. Les mangeurs d'écrevisses.
Sobriquet donné par les Dinantais aux habitants de Namur.
c Sans doute, vous connaissez les qualifications accordées
c dans les siècles passés aux principales villes ; vous savez le
a sobriquet de mangeurs d'écf*evisses, dont nous ont, depuis
t un temps immémorial, gratifié nos voisins les copères. En
a présence de cette tendance gastronomique assez bien
c constatée, croyez-vous que Namur ait mérité son épithète
c énergique de la gloutte ? >
(Jérôme PmPDRinAUX (Ad. Borgmet}. Légendes namuroises, 4837.)
2806. Namur. Vive Nameûr po tôt, po 1' pupe, po
r btre et po (jeunes filles).
LiTT. Vive Namur pour tout, pour la pipe, pour la bière et
pour (les jeunes filles).
c Marque d'un pot en grès fabriqué à Namur; une porte de
c fer et les trois éléments du dicton populaire, t^
{Catalogue de la vente Minard, à Gand, 1882.)
CHARLE310I. ARGAN.
Elle li fra, vos diche, ou bin je Tèvôye dins ein coavent à Nameûr ; elle dira
chanter : vive Nameûr po toi, tint qu'elle voura.
(Berkcs. U malade St-Thibau. I, se. 8. 4876.)
Variante. Vive Nameûr po tôt, po r toûbac et les gozelte.
2807. Namur. Les chitau d' Nameûr.
LiTT, Les chieurs de Namur.
Sobriquet donné par les habitants de Jauche^ Orp-le-Grand,
et des villages environnants (canton de Jodoigne), aux
Namurois.
Origine. Il y a, à Orp-le-Grand, une source qui était, il n'y
a pas bien des années, le but d'un grand pèlerinage. On dit
que sainte Adèle (ailleurs Odile) a fait jaillir cette source et
qu*en s'en lavant les yeux malades, on les guérit.
Les Namurois avaient une grande dévotion pour sainteAdële,
mais le jour du pèlerinage était une fête pour les gamins de
Jauche. Ils creusaient sur la route des fosses qu'ils recouvraient
de terre, soutenue par de légères baguettes. Le sobriquet
donné aux Namurois fait supposer que, dans les temps reculés,
celui qui tombait dans un de ces trous (garnis d'ordures),
n'avait rien de mieux à faire que de courir à la rivière voisine.
2808. Namur. Tièsse di Nameûr.
LiTT. Tète de Namur.
Tête dure, par analogie avec les pierres bleues, dites
pierres de Namur, au pays wallon.
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— 384 -
2809. Nivelles. A claus.
c Les Nivellois ont pour sobriquet le nom d'à claus, duquel
on donne cette explication plaisante : les portes de la ville
étaient jadis si mal entretenues, que les gonds et les verroux ne
tenaient plus. Une troupe ennemie s'étant montrée dans le
voisinage, on voulut, mais en vain, les fermer, et voilà nos
bourgeois qui parcourent la ville en criant à tue-tôte :
A claiLS, à claus ! (aux clous, aux clous !) id
(J. Tablier et À. Wadters. Géographie et histoire des communes belges.
Bruxelles, grand in-8<*, 3« livraison (mai 1862), p. 168, col. S.)
Autre version. Lors d'un des sièges que notre ville eut
à subir de la part des Espagnols, on s'était défendu à outrance ;
toutes les munitions d'artillerie étaient épuisées, et les ancêtres
de rinragi, de TEspontaule et de Broc-à^raie, réduits au
silence ; la brèche était ouverte, Tennemi allait entrer. C'est
alors que les courageux défenseurs se répandirent dans la ville
en criant : â claux, a claux,
c Donnez-nous des clous pour charger nos canons, repousser
c et mitrailler cette canaille, nous sommes à bout, vaincre
c ou mourir, b
Pourquoi nos aïeux n'ont-ils pas adopté pour devise dans
leurs armes ces deux mots : â claux ! quand souvent nos
voisins croient nous ridiculiser en nous appelant aclot
ou aclaux.
(M. Du COUR R*KAUD. V Aclot, journal, n^ 9. 1888.)
NnrKLLES Je counais bin Nivelles,
J'ai d'jà vu c* pays là, les aclot sont si bon (')
El pou dire ça tout court c'est l' pays des wallon.
Nivelles. A Nivelles, je m' trouverais comme dins ein paradis,
Les aclot m' caress'ront comme si j'estais leu fîls.
(Renard. Les avent, de Jean d' Nivelles, Ch. I. 1857.)
2810. Pays-Bas (Hollande). Les kanificlf tône.
Ce sobriquet était donné aux Hollandais par les Wallons,
pendant la réunion de la Belgique avec la Hollande(18l5à 1830).
C'est la corruption de la phrase : Ik kan nit verstaen (je ne
comprends pas), réponse invariable de tout Uollandeis étranger
à la langue française.
Chessans à Pouhe, chessans bin Ion,
Tos ces kanifich'tône,
Avou zel, on n' fait màye rin d' bon,
Et s' piède-t-on tote ses pône.
{Chanson pop, 1830 ou ÎS3I.)
(*) Les gins d' Nivelles enne s'appelnait ni aulremint qu* les aclot.
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— 385 -
Div*nou flankeAr d'vins les kanifichHtoe,
On m' rimonssa, j*euris-st-on pantalon.
(Du VmiR. U pantalon trawé. i84i.)
Taihlz-v*, j'a m* tiesse comme on sèyat,
Ji n' veus pus qu' totès flamahe,
Kanifich'tône mi raye li pa!.
(Thirt. On coirbâ franc ligeoli, 486 .}
Di c' timps-là, nosse pays fëve d'arège ine seûre mène,
C'est qu* les kaniflch'tône man'ct d'y prinde rècène.
(Peclebs. u cinquantéme (Ton patriote, i880.)
JoDOiGHE. Kalifestone est moirt à Hoûgftre.
Réponse des Jodoignois à quelqu'un qui leur parle flamand
ou hollandais
2811. QuEYAucAMPs et Stambruge. (Hainaut.) Les
campenaire.
La plupart des habitants de ces communes sont colporteurs
et voyagent d'une extrémité du pays à Tautre, et môme en
France ; on les nomme campenaire, ce qui veut dire brocan-
teurSy marchands ambulants, batteurs de campagne.
(A. Habod. La tradition.)
Elections du 14 juin 1892. < Remarqué la pancarte des
« libéraux de Quevaucamps : Pour les libéraux, les campe-
c naire sont toudi là. »
{Gazette PétruSy 45 juin 489t.)
2812. RoNQuiÈRES. Les dldon.
LiTT. Les dindons.
Les philosophes de Ronquières. On y élève beaucoup de
dindons et l'on affecte assez souvent de confondre les habitants
avec leurs élèves.
(À. Habou. La tradition.)
Proverbe à Nivelles :
I n*est nt co bon pou d'aller garder les dldon à Ronquières.
(LAdot. 4889. N» S.)
Voyez le proverbe n" 2056.
2813. SouYRÉ. Les biloque.
LiTT. Les Reines-Claude.
Voyez Visé, n" 2820.
2814. Stavelot. Besace.
Proverbe :
I fut deux cou d' sèche po fer one besace.
LiTT. Il faut deux Malmediens pour faire un Stavelotin.
Voyez le proverbe n» 914.
25
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— 386 —
2815. Thuin. Les boulot.
LiTT. Les petits gros.
Les Thudiniens (habitants de Thuin) disent, en parlant des
habitants de Lobbes :
Les lobbain
Ont des pue (poux) comme des poulain.
Ceux de Lobbes répliquent en disant :
Les boulot
Ont des pue comme des chabot (sabots).
(A. Harou. La tradition,)
2816. Verviers. Les pîre à maquette.
LiTT. Pierre à tête (borne).
Le pays des pîre à maquette : sans doute par allusion aux
mmteux (échalliers), par lesquels on passe d'une prairie
à l'autre, dans la plus grande partie de l'arrondissement
de Verviers.
Verviebs. Lu R'nàu.
Aissi vos d'vrit apprinde à k'tourner lu baguette,
Tôt gripant à cavaye du quéque pire à maquette.
(Xhoffer. Les biu$e, I, se. iS. i858.)
Grabat.
Mi, ji n*a nin toumé so V pièce des récolette,
Mi loquince fa danser jusqu'il pire à maquette.
(Alcide Pryor. On dragon qui fait det madame. 1867.)
Verviers. Ou bin d*Iez one pire à maquette,
I s' tairet bin Ion po piht»
S' rouviret d' rabot'ner s' brauyette,
N'auyant d' c&re s* on pout rawaiU.
(Xhoffer. La burdoye, 4867.)
A Stembert, près de Verviers, les portes des fermes sont
protégées des charrettes et voitures par des pîre à maquette.
2817. Verviers. Les raagneux d' pèlotte.
LiTT. Les mangeurs de pelures.
c Les Verviétois sont, dans le marquisat, connus sous le
nom de magneux d' pèlotte et par pèlotte, on entend les pelures
de pommes de terre. Aujourd'hui encore, à Tbeux, à Verviers,
à Sart, si l'on veut invectiver un habitant de Verviers, on
Tagonise de ce terme qui remonte à 1789. Pendant le rigoureux
hiver de cette année, la disette était telle que les indigents
affamés vinrent de Verviers jusqu'à Spa, ramasser, sur les
fumiers, les épluchures de pommes de terre et de légumes pour
assouvir leur faim. De là est restée Tinjure d'autant plus
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— 387 —
sanglante qu'elle fait un reproche aux descendants de ce qui fut
autrefois une nécessité. Il n'y a pas deux ans (1877), que cette
insulte paraissait encore imprimée au vif, dans un pamphlet
à l'adresse des Verviétois. d
(A. fiODT. Chant, patriotiques. Glanes.)
Yarunte. Les rftzeûr d'ohat.
LiTT. Les rongeurs d'os. (Même origine.)
2818. Verviers. Les cràs cou.
LiTT. Les culs gras.
Les Verviétois ont été appelés des crâs cou (des richards),
parce qu'il y a quelque cinquante ans, ils venaient faire le Heer
^seigneur) à Spa, et arrivaient par le chemin de traverse, à pied,
avec des bottes armées d'énormes éperons, les jours de courses
ou d'autres fôtes.
— Vos avez des sporon, mais vosse chuvau î Wesle-i ?
— Oh ! ju la layl aul censé Jaumar. (Ferme au-dessus de Spa, près du chemin de
traverse.)
2819. ViRTON. Les seigneur dé la Grige-au-bos.
LiTT. Les seigneurs de la Grange-au-bois.
Par acte passé le 20 décembre 1612, la ville de Virton acheta,
à madame de Gournay, veuve du seigneur Jacques de Ligni-
ville, une censé dite de la Grange-au-bois, enclavée dans les
bois et aisances de la ville. Cette vente se ât avec cession de
tous les droits seigneuriaux attachés à la censé, pour le prix de
4300 francs.
(D' J. Jeakty. Un ancien livre de la ville de Virton ; Annales de Vinst,
arch, du Luxembourg. XV, p. 75, 1883.)
ViBTON. Nous aute, les seigneur de la Grige-au>bos, j'allans chu TÂugusse Burkel,
c' tilale qui est-coumai dijaat-i ça les çoux d* Mady ? — hongreur, i m* senne.
{Le Sauverdia, gazette de Jodoigne. 4892, n^ 3.)
2820. Visé. Ghawal d'Vlsé. Biloque di Souvré.
(Faubourg de Visé.)
Chawaî : perdrigon violet, sorte de prune de la Catalogne.
Jadis, à une des fêtes de Visé, sans doute à la foire de
Lorette, on y vendait une grande quantité de chawaî, provenant
de Visé et des environs; c'était un article spécial. On n'allait
pas à la foire sans acheter des chawaî, comme maintenant les
Liégeois ne pourraient venir à Visé en été, sans manger
de l'oie.
Les chawaî eurent de la vogue et donnèrent leur nom aux
vendeurs. On a dit les chawaî d* ViséjOomm^ on dit quelque-
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— 388 —
fois les oies de Visé en parlant des habitants de cette ville.
Un jour, dans un moment de vivacité entre les Visétois et les
Souvretois, ces derniers auraient traité les concitoyens de
Chawaî; par voie de riposte, les Souvretois furent nommés
biloqiLe.
2821. Wavre. Les pépére d'Aufe. Les mémére
d'Aufe.
LiTT. Les papas de Wavre. Les mamans de Wavre.
Sobriquet donné par les habitants de Jodoigne, parce (ju^à
Wavre on dit : pépére et mémére, pour papa et maman.
Par contre, les Wavriens se moquent des Jodoignois qui
disent mam£, pour maman.
2822. Wavre. Lesvigin.
LiTT. Les voisins.
Manière de désigner les Wavriens par leur façon de dire
dans leur dialecte le mot voisin. Ce terme n'est employé qu*à
Jodoigne.
J*a slt dMez les vigin. — Je suis allé à Wavre.
2823. WiLLANCOURT. Les loup d' Viancou.
« Les habitants de Wiiiancourt ont reçu le nom de loups
parce que, n'ayant que très peu de rapports avec l'extérieur, ils
ont conservé des manières plus rudes, plus sauvages, en même
temps que plus austères, qui tranchent sur celles des villages
environnants, plus adoucies, plus dissolues par suite du
commerce continuel, facilité avec Tétranger par des routes, des
lignes ferrées qui n'existent pas chez nous, ou qui sont
très rares. »
(M. François, institulear communal à Wiiiancourt.)
SOIF.
2824. 1 n' wasse boyer d' peu d'awoi soi. (Namur.)
LiTT. Il n'ose bâiller de peur d'avoir soif.
Se dit d'un homme très parcimonieux, d'un avare.
Pr. fr. — Il n'ose cracher de peur d'avoir soif.
(OUDIH. Curiotitezfrançoiset. i640.)
HoNs. J'in ai bé conneu d' ces gas là, qui j' liant tout pa lés porte et pa lés
finette, eyet qu^à c*ste heure i n'osté né bayer peur d'avoir soif.
(MouTRiEUX. Du nouvieaux conte dés quié. 1850.)
MoNS. J* crois bë ! là pourtant n' vieille bougresse qu'a s' pain cuit éyé s' bierre
boulie, et ça n'ose nié bayer peur d'avoir soi.
(Letellibr. Armonaque dé Mont, 4850.)
Nivelles. Je m' tenais sus l' qui vive, et j' n'ousais nt, ma foi.
Pou bauyt drouvru m' bouche, et ça d' peu d*avoi soi.
(Renaed. Letavent. de Jean d* Nivellet, Gh. II, 3« éd. 1890.)
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— 389 —
2825. Faut nin rattinde d'awoi soif po tirer l'alwe
do pusse. (Namur.)
LiTT. Il ne faut pas attendre qu'on ait soif^ pour tirer de
Teau du puits.
Il faut être prévoyant et ne pas attendre le dernier moment
pour agir.
2826. Quand on a bé soi, on boit es potia.
(JODOIGNE.)
LiTT. Quand on a bien soif, on boit dans les flaques d'eau.
La nécessité fait faire souvent des choses désagréables
ou pénibles.
Mabche. Li trop grande seu fiait beùre os V basse.
SOLDAT.
2827. On n'sâreut fer T guerre sins touwer des
sôdâr.
LiTT. On ne saurait faire la guerre sans tuer des soldats.
Vouloir une chose, c'est en accepter les conséquences.
2828. 1 gn*a des vis sôdâr comme des vis capucin.
LiTT. Il y a de vieux soldats comme de vieux capucins.
Tous les soldats ne périssent pas à la guerre, il en est qui
vieillissent sous les armes.
2829. On fait bin Y guerre à on sôdâr près.
LiTT. On fait bien la guerre à un soldat près.
L'absence d'une personne n'empêche pas, ne doit pas
empêcher qu'une affaire ne se conclue, qu'une partie ne se
fasse. (AcAD.'t
Pr. fr. — Pour un moine, l'abbaye ne faut pas.
Variante. G' n*esi nin tiAe d*on sôdftr,
Qu'on lait de monter V gÀre.
LiTT. Ce n'est pas faute d'un scldat qu'on laissera de monter
la garde.
Var. Dikant. Li Blanc.
Douard ni vint nin avou nos, ponve valet, j*ès sos Irisse, mais nos n*ès p*lans
rin et ci n'est nin faate d'on sôdàr qu'on n' fait nin V guerre.
(V. CoLLARD. Li tindrie à l'amourette, I, se. 16. 4890.)
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— 390 —
2830. Sôdâr di Hêve, avou des esporon d' coûque
et on pompon.
LiTT. Soldat de Hervé, avec des éperons de pain d^épice
et un pompon.
Pr. fr. — Soldat du pape.
Soldat peu militaire.
Yab. Jodoigne. Pauve sôdàr qui n*a nt s' fesique.
2831. Qwatte à qwatte et Y resse en gros,
Comme les sôdàr di l'àbbé di Stày'lot.
LiTT. Quatre à quatre et le reste en gros,
Comme les soldats de Tabbé de Stavelot.
Vouloir faire plus qu'on ne peut. — Faire étalage du peu
qu'on a. — Jeter de la poudre aux yeux.
HiST. Il paraît que la garde du prince-abbé de Stavelot se
composait, en tout et pour tout, de quatre hommes et d'un
généralissime.
SOLEIL.
2832. Li solo lût po tôt l' monde,
LiTT. Le soleil luit pour tout le monde.
Il est des avantages dont tout le monde a droit de jouir.
(ACAD.)
Pr. rr. — Le soleil luit pour tout le monde.
Ev, St'Mathieu, ch. V, v. 45. V. Quitard. Dicts, p. 650.
D*un globe étroit divisez mieux l'espace,
Chacun de vous aura place au soleil.
(BÉRANGER. La sainte alliance des peuples,)
Cité par Forir. Dict.
Vebviebs. Quu r bat solo lùhe po tôt r monde
Et fer crèhe so tôt Thorizon.
(M. Pire. Vorei Phivier. Gh. 4874.)
Marchb. Quoiqui l' solai lu po tortos,
Les cœur n* corret nin après nos.
(Alexavdre. Fia cortl. 1860.)
MoNS. Et qui c'est qu'oseroi mouffeter là-dessus ? Est-ce que V soleil n* luit nié
pou tout r monde, hein, chose ?
(Leteluer. Armonaque dé Mons, 4850.)
2833. C'est-st-on marchand d' solo.
LiTT. C'est un marchand de soleil.
Disposer de tout, régler tout par son crédit, par son influence.
(ACAD.)
Pr. fr. — Faire la pluie et le beau temps.
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— 391 -
2834. I lût les qwate solo.
LiTT. Il lait les quatre soleils.
Il fait un temps remarquablement beau; et ironiquement
pour dire que c'est une chose extraordinaire, rare, une chose
à noter.
I lût les qwate solo qwand elle cange on drap d* main.
(Tbirt. Ine eopenne to P mariage, 4868.)
Gnjjs.
11 est vraie qui nos rians quëque fèye di zel (les paysan) qwand nos les vèyans
d'vins les rowe di Lige, avou on paraplu ossi gros qu'ine fahenne disos V bresse et
r pantalon trossl jusqu'à mitan de mustai, quoiqu'i lûse les qwate solo.
(Salue. Let rabrouhe. Se. i^*. i88S.)
Qtt*i ploûse, qu'i nlve, qui geale,
Ou qu' lûse les qwatte solo,
Avou r corëge de diale,
I pèh'ret m&grë tôt.
(V. Carpentier. Ll chant du pèheu. Gh. 1890.)
2835. Quand V solia va dormeu avou one sandro-
nelte, c'est signe de plaive. (Jodoigne.)
LiTT. Quand le soleil se couche avec une coiffe, c'est signe
de pluie.
Observation faite depuis longtemps par les habitants de la
campagne.
SON.
2836. Nu spaurgnl qui po V laton. (Marche.)
LiTT. N'épargner que pour le son.
N'épargner que des choses de peu de valeur, sans pouvoir
faire un bénéfice.
Varche. Si t* n*as spaurgnet qui po l' laton,
Ti t'embourbret jusqu'au minton.
(Alexardre. PUU cùrtL 1860.)
2837. Vinde ml s' laton qui s' fleur.
LiTT. Vendre mieux son son que sa fleur (de farine).
Retirer plus de profit d'une affaire qui paraissait mauvaise
que d'une opération sur laquelle on comptait.
Li pus moinde, c'est on gros signeùr,
Qui d'bite mt s* laton qui s' fleur.
(Paiquèye to les téminarUu. 1735.)
Cf. Donner sa farine et vendre son son. Se dit d'une femme
qui fait plus la renchérie en sa vieillesse que quand elle
était jeune.
(Leroux. Dict, comique,)
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— 392 —
Si bien donc désormais que vous serez plus Ane,
Et vendrez votre son mieux que votre farine.
(Lbgraio). Le roi de Cocagne, II, se. 7.)
Cité par Forir. Dict.
Elle a de la chance, votre sœur ; elle a mt vindou s* laton qui s* fleAr.
(HOOL. Mœun et coutumes, 487t.)
NoNS. Elle a bayé è s' fleur pou rié,
Et elle vind kier è s* n'erbulé.
Var. Mons. Elle a baye s' fouer pou nairîë,
Ey elle vind bié kier è s* wayë.
(SIGART. Dict. 1870.)
SONNETTE.
2838. Ci qui il a pindou s' clabot, nu 11 a nio
happé si argmt. (Malmedt.)
LiTT. Celui qui lui a pendu sa sonnette^ne lui a pas volé son
argent.
Se dit d'une personne qui parle constamment.
Nivelles. El cien qu'a pindu s'iangue a bt gangnl ses clq sou.
SORCIÈRE.
2839. Elle ravisse les macralle^ qwand on 11 veut
de bin, elle veut de ma.
LiTT.Elle ressemble aux sorcières, quand on lui veut du bien,
elle veut du mal.
Elle rend le mal pour le bien ; c'est un caractère difficile
et insociable.
2840. Macralle d'aoûsse.
LiTT. Sorcière d'août.
Enchanteresse. — Est-ce une allusion aux cigales (coq
d'aausse) qui chantent tout l'été, et dont le bruissement avait
autant de charme pour les anciens que la voix des sirènes ?
2841. C'est-st-ine vraie macralle, elle eschantreut
r coucou so r mér.
LiTT. C'est une sorcière, elle enchanterait le coucou sur
la mer.
G*est une coquette.
2842. A propos d' macralle, jâsans on pau d' vosse
mère.
LiTT. A propos de sorcière, parlons un peu de votre mère.
Détournons la conversation.
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— 393 —
SORTE.
2843. Vât ml 'ne sort qui Faute.
LiTT. Vaut mieux une sorte que l'autre.
On répond ainsi à ceux qui disent : Autant Tun que l'autre.
SOT.
2844. Filoguet n'esteut nin pus sot.
LiTT. Filoguet n'était pas plus sot.
Filoguet était le bouffon d'un ancien prince de Liège. Le
peuple a gardé le souvenir de quelques*unes de ses facéties.
C'est ainsi que le prince devant un jour se rendre à Maestricht
avec toute sa suite, il ne se trouva pas de place pour le fou dans
les voitures de la Cour. Filoguet se mit à cheval sur un bâton
(equitare in arundine longa), et arriva au but presqu*en môme
temps que les équipages. Le prince l'aperçut chevauchant et
gambadant sur la place : a Kimint as-se vinou cial? » lui
demanda- t-il. — Oh! monseigneur! répartit Filoguet, wère
pus vite qu'à ptd.
On remarquait dans la belle collection de tableaux de feu le
professeur Lombard, de Liège, un portrait de Filoguet, coiffé
d'une toque, la plume à Toreille.
Filoguet n'esteut nin pus sot.
(De Cartier, De Vivario, etc. U voyège di Chaudfontaine, I, se. 3. 4757.)
2845. On sot advise bin on sûti.
LiTT. Un fou avise bien un sage.
On ne doit pas s'offenser d'être regardé par son inférieur.
(ÂCAD.)
Pr. fr. — Un chien regarde bien un évoque.
2846. U sot r donne et F sûti l' prind.
LiTT. Le sot le donne et le sage le prend.
Morale des avares.
Tournai. Gachagroute.
Te ses, fille, dins c* meonte-ci, V seot i deonne et r sache i prind.
(Pierre Brunerault (Lerot). Ein minache (f franc» pauve. Se. S. i891.)
RouCHi. L* sot i donne, V sache i prend.
(HÉCART. DlCL)
2847. Qwand les sot s'ièvet, les chèyîre toumet.
LiTT. Quand les sots se lèvent, les chaises tombent.
Se dit aux gens maladroits et guindés, qui renversent tout
sur leur passage.
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— 394 -
2848. I n'y a nou si sot qui n' pinse in aute pus
sot qu' lu.
LiTT. Il n'y a pas de fou qui ne pense un autre plus fou
que lui.
Pr. contr. Un sot trouve toujours un plus sot qui Tadmire.
(BOOLEAU.)
2849. S'i n'est nin sot, li roi n'est nin nôbe.
LiTT. S*il n'est pas sot, le roi n'est pas noble.
Il est fou incontestablement. (Littré.)
Fig. Il est fou ou le roi n'est pas noble.
Tournai. Si t' n*ès pos seot, 1* roi n*es pos noble.
2850. 1 n'y a qu* les sot qui dismintiche-nu les gins.
(Namur.)
LiTT. Il n'y a que les sots qui démentent les gens.
C'est un acte d'irréflexion, ou le signe d'une mauvaise
éducation et d'une présomption ridicule, que d'infliger un
démenti à quelqu'un.
A quoi bon se montrer et comme an étourdi,
Me venir démentir de tout ce que je di ?
(MouÈRE. VétourdL I, se. 5.)
SOU.
2851 . C'est-st-on patâr qui n'a ni pèye ni tiesse.
LiTT. C'est un sou qui n'a ni pile ni face.
Pr. fr. — Etre usé comme un vieux sou.
Etre usé jusqu'à la corde.
G*est-9t-on pat&r qui n'a ni pèye ni tiesse,
On vt coqu'mftr qui n' tint pus nou brouet.
(V. Collette. Li cour,)
2852. 1 n' f&t nin quoiri lu diérain patàrd.
(Stavelot.)
LiTT. Il ne faut pas chercher le dernier sou.
Var. Stavrlot. On n' sareut aveur lu diérain patard.
LiTT. On ne saurait avoir le dernier sou.
Il ne faut pas chercher à obtenir tout ce qu'on désire. — On
ne peut obtenir tout ce qu'on désire.
SOUFFLER.
2853. Soffler l' chaud et l' freud.
IjITT. Souffler le chaud et le froid.
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— 395 —
Louer et blâmer ane même chose, parler pour et contre une
personne, être tour à tour d'avis contraire. (Agad.)
Pr. fr. — Souffler le chaud et le froid.
Ji n' doim'rens nin po 'ne empire
Avoa vos disos l' même teui.
Eri d' mi les gins d' cisse tire.
Qui soiflet li chaud et V freud,
(Bailleux. Li iduage et V pauant, F&ve. 1856.)
Nivelles. I poorte l'ieau dins 'ne main éyèt r feu dins Taute.
SOUFFRIR.
2854. Soffri V moirt et V passion.
LiTT. Souffrir la mort et la passion.
Ëprouver de grandes douleurs ou être très impatienté.
(ACAD.)
Pr. fr. — Souffrir mort et passion.
Cité par Forir. Dict.
MoNS. Çoula fiait que quand on dévro indurer morte é passion, i faut printe tout
ça éd du qu' ça vie, ça vé dire du bon costé.
(Àrmonac du Borinage. 4849.)
2855. 1 fât soflFri (èdurer) çou qu'on n' pout espêchl.
LiTT. Il faut souffrir ce qu'on ne peut empocher.
Il faut avoir de la résignation, de la philosophie. — Il faut
faire de nécessité vertu.
Pr. fr. — Il faut vouloir ce qu'on ne peut empêcher.
Tendre les hras à son destin^ c*est de tous les moyens le plus
infaillible pour en adoucir les rigueurs.
(QOITARD. Dtct, desprov, 4842.)
Moifs. I fout souffrir c* qu'on n* peut nié impècher.
(MOUTBIEUX. Des nouvieaux conte dés quié, 4850.)
Bobinage. Que diabe volez fai ? I faut bië vouloir çou qu*on n' peut nié impècher :
après c* timpsH^i, no d'arons d' Taute.
(Àrmonac du Borinage, in patois borain. 4849.)
Sairt-Qoemtin. y faut vouloir chou qu*ein n' pu pau eimpècher.
SOULIER.
2856. Avou riinwô d'ine feumme et T haine d'on
curé, on fait des fameux soler.
LiTT. Avec la langue d'une femme et la haine d'un curé^ oq
fait de fameux souliers.
Us ne sont pas à user.
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- 396 —
2857. I n'fât nin taper ses vis soler es vôye s' on
n'a des noû.
LiTT. Il ne faut pas jeter ses vieux souliers dehors (en voie),
si Ton n'en a de neufs.
Un espoir brillant ne doit pas nous faire renoncer à une
position modeste mais assurée. — Il ne faut pas lâcher la proie
pour l'ombre, etc.
Basse- Allemagne. — Man muss das schmutzige Wasser
nicht weggiessen, bis man reines hat.
2858. 1 n'y a nou si bal soler qui n' divinse savate.
LiTT. Il n'y a si beau soulier qui ne devienne savate.
Tout s'use à la longue. Il n y a si belle femme que la vieillesse
n'enlaidisse.
Pr. fr. — 11 n'y a si beau soulier qui ne devienne savate.
(OUD». Curiotttei françoUes. 1640.)
VcRViERS. A siervi, V flermint d'vint batte,
L' pus bal soler d'vint savate.
(REKœti.Spourlmù.iSli,)
SOUPE.
2859. Mouyî comme ine sope.
LiTT. Mouillé comme une soupe.
Très mouillé. (Acad.)
Pr. fr. — Trempé, mouillé comme une soupe.
Rien que d' les voir,
J'ai mon mouchoir
Qu*est trempé comme une soupe...
(DÉSAUGIEBS. Pot-pourri de la Ve$tale.)
Jalhat. Pierrette.
Ji n' S08 mftye mali^de, mi ; j'a portant attrapé htr tote lu lavasse so l' coirps,
j*esteus ossi frèhe qu'one sope.
(Xhoffer. Ut deux torocke. I, se. 8. 4861.)
Nivelles. Trimpé comme enne soupe ; fraîche comme enne cane.
2860. On dirent onk qui n'a m&ye raagnl chaude
sope.
LiTT. On dirait qu'il n'a jamais mangé soupe chaude.
Se dit d'une personne très maigre.
Il ne fait jamais soupe grasse.
{Prov. de Bouvellei. 1531.)
Vab. Malmedt. On dhreut qu'i n' magnabe nin chaude jotte.
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— 89 —
2861. Quand Y soupe bout sans feu, i faut s' taire.
(Tournai.)
LiTT. Quand la soupe bout sans feu, il faut se taire.
Quand les choses se font secrètement et avec réserve, on
doit faire semblant de ne pas les remarquer.
2862. On fait 'ne mèyeu sope d'vins 'ne vèye
marmite qui dWins 'ne noûve,
LiTT. On fait une meilleure soupe dans une vieille marmite
que dans une neuve.
Varunte. C'est d'vins les vëyès marmite qu'on fait les bonnes sope.
On sait ce que vaut une chose qui a été mise à Tépreuve.
Pr. fr. — On fait de bonne soupe dans un vieux pot. Les
vieilles choses ne laissent pas de servir. (AcàD.)
Dans les vieux pots, les bonnes soupes.
iOUDiN. Curtoiitez françoUet. 4640.)
JODOIGNB. Dins les vis pot, les bonnes crauche.
On fait co bë de T bonne soupe dins one vie marmite.
Charleroi. Ein roi n* woite né d' si près, si V fenmme a s* tite et s' raing
Quand elle auret ciot an, eyet des dint d'estoupe,
Dins r vt queuwet, dist-o, on pout fait V mèyeuse soupe.
(Bernus. Uèterr'mlnt dé V lionne. Faofe. 1873.)
2863. S'èpoirter comme ine sope à lessal.
LiTT. S'emporter comme une soupe au lait.
Se mettre facilement et promptement en colère. (Acad.)
Pr. fr. — S'emporter comme une soupe au lait.
GOLÀS.
Vis èpoirtrez-v* èco comme ine sope à lessal,
Qwand po v* plaire j'ftret co Tintention di m' fer bal ?
(Delchef. Li galant déPtiervanU, I, se. 3. 1857.)
S' elle si mâkvèle quéque fèye, c'est po 'ne minute ou deux,
G'est-st-ine sope & lessal. c'est-st-on côp d'aloumtre,
Mais li bal timps rivint ft pruml côp d' tonnlre.
(Thiry. Ine copenne to V mariège, 1868.)
Groubiote.
Ji n'el s&reus fer r'fonte,
Et qwand 'ir barbote Ji m' tais.
Po on rin elle si monte
Comme ine sope & lessal.
(Dehodlin. Ji voux, ji n' poux. I, se. 2. 1858.)
Jalhay. Tuiodôre.
Jons, don, jons, vos v's èmontez comme one sope à lesset; tenez, prindoz on
verre avou nos.
(Xhoffer. Les deux ioroche, l, se. 9. 1864.)
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Nahub. Binon.
Vs avez, do côp, monté comme one soupe au lassia.
{Ut ardinoU à Nameûr. I, se. dernière. 4889.)
Marche. To bous comme one sope au lessai.
T'as, morblu, V liesse bin près des ch'vei.
(ÀLBZANDRI. P'tU corU. 4860.)
JoDOiGNE. Pou on ré, vos montez comme on posson d' lassia.
Nivelles. Es s' rilche ermente à flot comme enne soupe au lâcha.
(Renabd. Us avenu de Jean d* Nivellei. Ch. Ill, 3« éd. 4890.)
Yar. Gharlbroi. Toinette.
L' sintiminl d'on pa vos fra.r*chaire comme eune soupe au lait.
(Berrds. V malade Saint-Thibau. I, se. 8. 4876.)
2864. Qwitte po qwilte,
Sope di chin.
LiTT. Quitte pour quitte,
Soupe de chien.
Quand la caille fait entendre son courcaillet, c*est signe de
pluie.
Qwitte po qwitte. Onomatopée du cri de la caille.
2865. De r soupe aux navieot,
Po d' bûre et beauqueop d'ieau,
Ch'est le potage des carme dequéau.
(Tournai.)
LiTT. De la soupe aux navets,
Peu de beurre et beaucoup d'eau,
C'est le potage des carmes déchaussés.
Dicton populaire pour désigner un potage fade et peu garni.
2866. Minger l'sope es chaudron. (Jodoigne.)
LiTT. Manger la soupe dans le chaudron.
Se marier un jour de pluie.
SOURD.
2867. Li pus sourdaut, c'est V ci qui voul nin oyi.
LiTT. Le pire sourd est celui qui ne veut pas entendre.
Se dit d'un homme qui entend très bien ce qu'on lui dit, mais
qui, ne voulant pas répondre, fait semblant de ne pas entendre.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. — Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas
entendre. — Faire la sourde oreille.
(OUDm. Curioiiieijrançoitet^ iG40 )
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- 399 -
Ghablkroi. Parlet a ein tieslu, i n' vout né vos intinde,
I fra l' biesse eyèt l' lourd ;
I gn'a né d* si mouai-sourd,
Qui r sin qui n' vout né vos comprinde.
(Bernus. L'coq èyèt V paroquet. Faufe. 48i3.)
FiUMBRiES. Is avinne des oreille pou ascouter, mais i n*a nie d' si bon maquii
que r sie qui n* vue nie intinte.
(BOSOUETIA. Tambour battant, 4886.)
SOURIS.
2868. Dispièrté comme ine potéye di soris.
LiTT. Eveillé comme une potée de souris.
Se dit d'un jeune enfant fort vif, fort remuant et fort gai.
(ACAD.)
Pr. fr. — II est éveillé comme une potée de souris.
Cité par Tomn. Dict,
Jalhat. MathI.
J'vosdiro
. . . Quu jo r trouve ossu dispiertée
Qu'one potée du soris.
(Xhoffer. Let deux ioroche. II, se. 16. t862.)
Sairt-Quent». Gadrue comme ein potée d' seuris.
2869. 1 fait les soris et el-z-y mette li cowe.
LiTT. Il fait les souris et il leur met la queue.
Il invente et affirme des mensonges.
(RSMAGLE. D/C/.)
SPECTRE.
2870. Fer comme li spér avou F rènâ, èl rimette
wisse qu'on Ta pris.
LiTT. Faire comme le spectre avec la borne, la remettre où
on Ta prise.
Remettre les choses dans leur état primitif.
Fer comme li spér. (Légende du pays de Liège,)
Po-z-acrèhe si terrain, on paysan
Aveu rescoulé V pire
Qui marquéve li fin di s' champ.
Des s'faitès keûre ni minet nin & cir :
I l'apprinda,
Qwand i mora ;
Ca on raconte qui lotes les nute i d'véve
Yini poirter V rénà, tant qui 1' voix d'on vikant
Li d'hahe wisse qu*i falléve
El rimette po qui fouhe comme de divant.
Ossu l'oyéve-t-on qui braiyéve
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- 400 ^
D'ine voix qu'aveut tote i'uir dé v'ni foû d'on sared :
c Wisse don m*el f3Ltri r'mette ? Wisse don m'el ftt-i r'mette?... »
Les cts qu* Toy! s* sftvl so 1' c6p.
Pus trônant qui les foye qui pindet-st-&x cohette ;
Coula duréve dispôye deux ans.
Ine nute, ine vèye sôlèye, qui r'kwëréve si Tiège,
Rottéve tôt à dHruviet de champ
Wisse qui li spér riv'néve ; el veut d*vant lu, tôt blanc ;
Comme 11 boisson donne dé corëge,
1 s'arrestèye, hoûte et il ôt V riv'nant
Qui d*héve : « Wisse don m'el fftl-i r'mette ? >
Grëyant responde ine quolibette,
Li sôlèye dit :
« Rimette lu wisse qui li l'a pris. »
Min r riv'nant responda : c Merci,
c Vos m' sècblz foû de purgatwére,
« Por vos, j' prieret es paradis. >
Et c'est d' là qu' vint li spot : c Fer comme li spér.
El' rimette wisse qu'on l'a pris. »
(N. Defsecheux. i859.)
SQUELETTE.
2871. Raviser Tatomèye de V moirt.
LiTT. Ressembler au squelette de la mort.
Se dit d'un homme fort maigre. (Acad.)
BEAURiONC. On r vet sèchl d' tourmint dins ono télé vicairie,
Elle n'a qu' les accopler, c'est comme one antomie.
(Vermer. Les sôléye, 4863.)
Charleroi. Les rat d'avint leu sou,
Fauce qu'il avint peu du marou,
I n' mingint qu'à mitan, sèche comme des antomie.
(Bermus. L' chat èyèt T guerlot, Faufe. 1873.)
MoNS. J' d'ai assez dé c' jeu là, je n' veux nié passer m' vie,
A dev'ni sec, ici, comme enne vraie antomie.
(Leteluer. L'ermite èyèt V grand seigneur. Faufe. 1867.)
Mous. J' sus sec, n'est pas, sec comme ein antomie,
Mes de c' fois-ci èj' vas tél'mint bouffer.
(J.-B. Descamps. Vife les gint riche. Gh. 1850.)
Yar. Tournai. C'est un desalteu d' mulette.
On désigne ainsi un homme pâle, amaigri par une maladie
qui Ta mis à deux doigts de la mort.
JoDOiGNB. On dirot one atomie.
Var. Jodoigne. On lerot l' gazette au truviet de s' corps.
lesse crau comme on fiermint qu'a V jaunisse.
RoccHi. C'est corne eune alomie.
(HÉGART. Dict.\
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— 401 —
STOCKFISCH.
2872. Il est comme li stockfesse : i n' fait ni bin
ni ma.
LiTT. Il est comme le stockfisch : il ne fait ni bien ni mal.
C'est un homme insignifiant^ indolent, sans amour du bien
ni du mal.
l'anime triste di coloro
Ghe visser senza infamia e senza lodo.
Non ragioniam di lor, ma guarda e passa.
(Dante. Infemo, cap. III, v. 35 et suiv.)
Cité par Forir. Dict,
Basse-Allemagne. — Das ist ein Stockfisch (une inutilité).
SUCRE.
2873. Magnî de souc à V losse.
LiTT. Manger du sucre avec une louche.
Manger des friandises ; avoir tout ce qu'on peut désirer ; être
heureux et content.
On dit aux petits enfants : Es paradis, on magne de souc
à V losse.
Cité par Forir. Dict.
Is ëcorègins 1* parisien
A soffiri ses mft patienmint
L's y promettant es paradis des crosse,
Et tôt leu s6 de souc à V losse.
(Hanson. Li Hinriade travetlèye, Ch. X. 1780.)
Raminez-m' es nosse bal pays,
Si pan tôt sèche est pus di m' gosse.
Qui, Ion d' là, mi vèye caresst
Di douceur, jusqu'à souc à V losse.
(Thiby. On coirbâ franc ligeois. Conte. iS6 .)
Ci n'est nin co Y moumint di fer s'pranglre,
Li souc à r losse va nos tourner de cire.
(Âlcide Prtor. Menu du banquet, 187S.)
Chableroi. J' mougne des p'tits suque à V lousse, j' sus bin dins 1* paradis,
Ji dWise avet l' bon Dieu, achite tout à sto d' li.
(Bernus. Vèterr'mint dé V lionne, Faufe. 1873,)
SUEUR.
2874. On n' sét nin çou qu' cosse ine gotte di
souweûrdi maçon.
LiTT. On ne sait pas ce que coûte une goutte de sueur de
maçon.
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— 402 —
Les nraçons travaillent posément et tranquillement, on ne
les a jamais vus en transpiration.
SURPLUS.
2875. C'est V rawette.
LiTT. C'est le surplus.
Façon de parler proverbiale qui signifie quelque chose
par dessus.
Pr. fr. — Et haie au bout.
Et quelque chose par dessus. (Acad.)
Sept et sept et l' rawette {Sept plats à chaque service^ et le deêterl. En tète da
menu du banquet anniversaire de la Société wallonne^ 4858).
Orig. — Menu du dîner ordinaire des derniers princes-
évôques de Liège.
Ghachouls.
Riwèrihez-m'ès, cher docteur,
Et ji v' bfthe treus fèye à picette.
Hknar.
C'est trop pau, i m' fftt ine rawette.
(DbHablez. Les hypoconu, II, se. i'«. 1757.)
Et cœtera, et po l' rawette.
Qui Belsébatb so a* quowe t*èpoite.
(Hansoh. Li Hinriade travestiffe, Gh. II. 4780.)
Mais po r rawette vinez portant soper,
Gn'ftret quéque flacon d' distopé.
(BiaLLECX. Ll poète garanti par le» talnt, Fave. 4854.)
Ca les joû d* flesse, j'a-st-ine rawette,
G'est-st-on micbot, ou tote aute cboi.
(HOCK. Put hureux qu^on roi, Gh. 4855.)
Vos n'y piëdrez rin ; di pus, ji qwtrret si n'y a nin co ine saquoi k v' diner po
r rawette.
(MACMtE. BaltH. 1865.)
Veiyibiis. On-z-y donne po l' rawette
Ine belle imauge avou ;
Ga Renoz, di s' maquette,
Ennès heut à pognou.
(Rerier. Hoûye, chatu. banquet de 4868.)
Namur. Nos allans d'viser à l'orèye
D'one sort di gins qui gn'enne a tant :
Qui teigne-nu do diale leu cervèye,
Ont d' rawette li rage do cancan.
(WÉROTTE. Lee allumeux (f lampe. Oh. 4867. 4« éd.)
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— 403 —
TABLE.
2876. 1 n' fât nin qwitter V tâve di faim morant.
LiTT. Il ne faut pas sortir de table mourant de faim.
Il faut profiter du repas qui vous est offei*t; il faut jouir des
avantages quise présentent.
TABLIER.
2877. C'est-st-on loge ventrain sins cowette.
LiTT. C'est un large tablier sans cordon.
C'est une chose incomplète.
11 remplit toutes les conditions, sauf celle qui est indispen-
sable.
... Au demeurant, le meilleur fils du monde.
(Cl. Marot.)
Cité par FoRiR. Dict.
C'est des grands ventrain sins cowette.
(Hocx. Mceurs et couiumei. 187S.)
GÈBA.
D'abord c'est-st-on rin n' vàt, Iftge ventrain sins cowette,
Des wallon, des tlbon, kinohou po ses dette.
(Remoucbahps. Le$ amour d'à Gèrd, II, se. 6. 187S.)
Daditi.
Elle est s&vêye sins m' pay! ; allez mftle paye, pèlèye madame, pouyeûse, qwàrèye
tiesse, grand ventrain sins cowette.
(Baron. Li tap'reue di cwârjeu. Se. 8. i88S.)
ViRViERS. Ossu dit-st-on qu' Baure et Finette,
Fet des grands ventrain sins cowette.
Pus haut quu l' cou volet peter.
C'est r fiesse i f&t bin s'amuser.
(Pue. Lujiene. Ch. 4884.)
2878. Ci n'est rin qwand l' ventrain ni s' lîve nin.
LiTT. Ce n'est rien quand le tablier ne se soulève pas.
Excuse de la jeune fille qui s'abandonne.
On dit aussi :
Ci n'est rin qwand les p'tit n' racuset nin les grand.
TABOURET.
2879. Mette les chame su les cossin. (Namur.)
LiTT. Mettre les tabourets sur les coussins.
Mettre tout en l'air, ne rien épargner pour bien recevoir
quelqu'un. (Acad.)
Maliiedt. Mette les cossin so les chèytre.
JoDOiGRi. Nos mettrans les cessé seu les éhame.
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— 404 —
TAIRE.
2880. Vât mî s' taire qui d' ma jâser.
LiTT. Mieux vaut se taire que mal parler.
Un grand parleur s^attire souvent de méchantes aflMres.
(ACAD.)
Pr. fr. — Trop gratter cuit, trop parler nuit.
In multiloquio non décrit peccatum.
(ProY. de Salomoh. CI. V. i9.)
Os unum, natura duas formavit et auras,
Ut plus audiret quàm loqueretur homo.
Prov. provençal. Vau ma calar que foual parlar.
{Revue det langue» romane», 4881.)
Prov. espagnol : £1 poco hablar es oro, y el mucho es lodo.
Prov. italien : Chi parla semina, et chi tace raccoglie.
V. QUITARD. IHct., p. 582.
Prov. arabe : Le silence est d'or et la parole est d'argent.
Meur vaut bon teisir ke trop parler.
(Proverbe del vOain. XIY* siècle.)
Vab. Uarchi. Qwand ont fait toumet à borique,
L* motus sovint yki mt qu' li r*plique.
(Alexandre. F tu cortL 4860.)
Nahdr. I vaut mia s* taire qui d' mau causer.
Mous. Je n* sus nié fort malin ;
J' sus co trop jeune et j'ertiés ça dé m' père
Qu'ein blanc bec fait co mieux de s* taire que d* mau parler.
(Leteluer. El V leup iyét V quévau. Fauve. Armonaque dé Mon». 4848.)
Frameries. I vont mue s' taire que d' mau paurler.
TALON.
2881. J'aime mî ses talon qu' ses bèchette.
LiTT. J'aime mieux ses talons que (es pointes(de ses souliers).
J'aime mieux le voir partir que le voir arriver. — Ses visites
m'obsèdent.
Pr. flamand. Welkom : wan vertrekt gy ? (Soyez le bien
venu : Quand partez-vous ?)
Il est gentil, votre enfant : à quelle beure est-ce qu'on
le coucbe ?
J*aime mieux voir vos talons que votre nez.
(Ouduv. Curlotitet françoUêt. 4640.)
Hais Olivl, qu'aveut p*chl v6ye ses talon qu' ses bèchette, Il présinf a ine pèce di
dozB sooz.
(MAGRtE. BaUH, 486S.)
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— 405 —
AiLT.
Cours èvôye, laid potince ; à chaque fôye qui ti vins,
I m'arrive on displi, ou bin quëque laid mèhin ;
J'aime ml vèye tes talon qui de vëye tes bècbette.
(TOOSSAIMT. Lambert lifoirtôU, II, se. l»». 1871.)
Et, si Tos 'nnès jftst &x gins wisse qu'i vont s' mette,
On V* dtret qu'on-z-aime ml leus. talon qu' leus bècbette.
(DEL4R6B. Ine copenne conte le» pèk'uu. 1873.)
Marche. Et mutoi d'main, l' celle qui to hante,
AimVet ml tes talon qu' tes plante.
(Alexandre. P'titeorti, 1860.)
Vab. Jodoigme. Vaut mia qu' l'èvouye que les blé.
Nivelles. Ces affaire là pour mi, j'ouse el dire, c'est les mointe
Min tant qu' ça dure, j'ai mieux vir vos talon qu' vos pointe.
(Renard. Les avent. de Jean <f Nivelles, Cb. VI, 3« éd. 1890.)
MONS. Bt v'nu ; quand râliez?
MoHS. I n' fouloi nié d' lunettes pou vire qu'elle aimiont mieux nos talon qu' nos
pointe.
(Leteluer. Arm, dé Mont, 1850.)
Tournai. On aime mieux vir ses talon qu' ses pointe.
Valencbnnes. J'aime mieux ses talons qu' ses pointes.
(Hécart. Dlci.)
Saint-Quentin. Mais quand qu'ein n'a pau V sous, chés geins, ils ont pus quier
vos talons qu' vos pointes.
(Gossec. Lettret picardes. 1840.)
Basse- Allemagne. — Ich sehe lieber die (seine) Hacken als
die (seine) Zehe.
TAMBOUR.
2882. Parti sîns tabeûr ni trompette.
LiTT. Partir sans tambour ni trompette.
Partir à la dérobée. — Déloger, se retirer secrètement sans
faire de bruit. Se dit surtout d'un homme qui part ainsi, pour
ne pas payer ce qu'il doit, ou pour fuir un danger. (Agad.)
Pr. fr. — Partir sans tambour ni trompette. — Déloger sans
trompette.
Holà ! Madame la belette,
Que l'on déloge sans trompette !
(Latontainb.)
Baic6p sins tabeûr ni trompette,
Prindlt vite li pour d'escampettte.
(Hanson. Li Hinriade travesièye, Gh. II. 1780.)
Li priestrèye divint mouale,
Et des saze l'infern&le cabale,
Sins tabeAr et sins trompette fût.
Tôt comme on larron qu'on porsût.
(Hanson. H Hinriade travesièye, Gh. X. 1780.)
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— 406 —
ÇoulsL kinohou d* l 'alouette
Elle dit-st-à ses ëfant ;
Habèye, il est timps, dilogeans
Sins tabeûr ni trompette.
(DEHiif. V alouette et sesjône et V maiue dé champ, Fàve. i85S.)
Jamàye sins tabeûr ni trompette,
Quéque pftrt li musicien n'iret ;
Et çou qu'aime li ml qu*on répète
C'est les toûrnèye ft c&baret.
(WiLLU. En miuique, Ch. 1880.)
DniAMT. Sosm.
Mains, en attindant, es cachette,
Ni serait-ce nin on pau naïf.
Si, sins tambour ni trompette,
Ji m' sipaurgneuve on coup d' canif.
{On drôle di moainnache. Se. 6. 4872.)
Nivelles. Ah ! je l'avais, l' courache ! El cin, bin intindu.
Sans tambour ni trompette, à rad'mint m'incouru.
(Rerard. Les avent. de Jean d' NivéUet, Ch. II, 3* éd. 4890.)
2883. L' cien qu'a fait V tambour n'a au'à fer les
maquet. (Nivelles.)
LiTT. Celui qui a fait le tambour n'a qu*à faire les baguettes.
.C*est à celui qui a entrepris une chose qu'il appartient de la
finir complètement ; c'est une obligation. — Celui qui a fait le
principal doit faire les accessoires.
CnARLERoi. N'y a né d' si vl pelon qui n* peut trouver s' couTiette,
Et r cin qu'a fait l' tambour, dit-st-o, bit les maquette.
(Berncs. Vèterr'mint dé V lionne. Faufe. 1873.)
2884. Miner tambour battant.
LiTT. Conduire tambour battant.
Remporter sur quelqu'un plusieurs avantages successifs; le
malmener, le presser vivement; ne pas donner de relâche.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. -— Mener quelqu'un tambour battant.
Autre prov. : Partir tambour battant; à grand bruit, au vu
et au su de tout le monde.
Cité par Forir. Dict.
Opposans, à c' peûpe arègl,
Ine nation qui p6ye nos vingt.
Qui, tambour battant vis el mône,
L'iiAVont qu* nos fait vftt bin cisse pône.
(Hansom. UHinriade travetcèye. Ch. I. 4780.)
Et nos 'nn* irans lambour battant,
Li gftre communale en avant.
{Chanson liégeoise de 4830.)
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- 407 —
N'as-ju nin bin pÀrlé à c'ste heure,
Qu*ine aute qui mi 'nnès faisse ottant,
Qu'on m'apoite li drapeau d'honneur,
Ji sins qu' j'es va tambour battant.
(Couplet dédiét dx mdne de teplimbe 1830. Vers 1850.)
Li simpe sôdàr vôreut esse pus qui s' maisse
Po fer roter les aute tambour battant.
(Bauwers. Ine bonne gotte dipèkeu Ch. 1880.)
Verviebs* Lu ch'v6.
Mais nos aute, nos n' sarins jamftuye es dire ottant,
0 cocher, salve ou s6, nos mène tambour battant.
(IBOFTIB. lA9 biesse. I, se. 8. 1858.)
Gharlekoi. L' rèvoyt tambour battant.
ImnBGNE. Bourbon vinguet tambour battant
Devant Paris setier soun camp.
(Faucon. La Henriade de Voltaire mite en vert burUtquet
auvergnau. Ch. X. 1798.)
TAMIS.
2885. Il a s'tu passé à fin tamis.
LiTT. Il a été passé au an tamis.
On Ta passé par Tétamine. — On a épluché sa conduite, on a
scruté toutes ses actions.
On dit aussi :
Il a s'tu r'passé ft fin tamis.
I n'y a nin cial ni quic ni quac,
Jowez-v' de pique, ji jowe de make.
I At tôt passer po l' tamis
D'pôye les pus grand jusqu'àx pus p'tit.
(Patquèye to Ut timinaritte, 1735.)
I n'a fait noile difficulté,
De dire divins s' pruml réplique
Qu'il a fait paralte es public
Qui les docteur po esse admis
Divint passer po l' fin tamis.
(De Rtckmah. Patquèye critique et calotenne to let affaire dé ¥ médicène. 173S.)
Vab. Namur. Il a sti tam*gt au tamis d' soie.
UoNS. Nos n'arions nié ossu faire s'n éloge avant qu'i passe au fin tamis d' deux
tois camarade qu'ont fait leus preûfe.
(Leteluer. Àrmonaque dé Mont, 1856.)
TAPAGE.
2886. Elle minet on tapage comme des aguesse
qu'on vèyou on r'nâ.
LiTT. Elles font un tapage comme des pies qui ont vu un
renard.
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— 408 —
Se dit des femmes qui causent ensemble avec beaucoup de
volubHité.
TARD.
2887. Vât mî tard qui mâye.
LiTT. Vaut mieux tard que jamais.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire.
Pr. fr. — Il vaut mieux tard que jamais.
Mais il vaut mieux tard que jamais.
(MouÈRB. Vimprompttt de VertaUUt,)
Cité par Forir. Dict,
Mais vit ml tard qui m&ye, et po v*ni on pau tard
I n' pièdront nin leu part.
(Bailledx. Les mtmbe et U itoumac. Fâve. 1852.)
HiRRI.
Ji SOS nàhl d' coula, ji voux viker es pftye,
£t sûre li spot qui dit : i v&t mt tftrd qui m&ye.
Variante. Prindez on cristère
Po prugî voste hérésèye ;
Di rik'minci ine bonne vèye
I n'est m&ye trop tard
Di fûre li hazàrd.
{Contrêverse entre un ministre protestant et un liégeois catholique.
Fin du XVII« siècle. B* et D*. Choix de cbûisons.)
Variante. Vàl ml timpe qui tard.
(Forir. Diet,)
Fraheries. Mue vaut tard que jamin.
Saint-Qdentin. y veud mieux tard qu' pau du toute.
Douai. Infln y vaut min tard qu' point.
(Dechristé. Souvenirs d'un homme d* Douai, 1856.)
Basse-Allemagn£. — Besser spât als gar nicht.
2888. Trop taurd à Tsope n'a jamais rin. (Marche.)
LiTT. (Celui qui arrive) trop tard à la soupe, n'a jamais rien.
Celui qui retarde de faire une chose, la rate; il faut arriver
à temps.
Var. Tintigny. Il aret la lavette an pot.
TARTINE.
2889. Ine bonne crasse tâte di bourre n'a mâye
sitrônné s' maisse.
LiTT. Une bonne grasse tartine de beurre n'a jamais étranglé
son maître.
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— 409 —
II ne faut pas dédaigner les aliments sains, quelque simples
qu'ils soient. — Il faut rechercher avant tout les qualités
solides.
Cité par Forir. Dict.
Yar. Jodoigne. On n' se strôime jamais en mingeant (en bevant) crau.
2890. Wârdez vos couyonnâde,
Po magnî avou vosse tâte.
LiTT. Gardez vos plaisanteries
Pour manger avec votre tartine.
Expression employée pour faire taire un mauvais plaisant.
TatI (jasant de gros lot).
I f&t qu'i n*âye onk qui Tàye.
Bièth'mé.
Ci sèret vos, sins fâte.
Tat!.
Wàde tes couyonnâde, v!, po magnt avou t' tâte.
(Rehouchahps. Tâtl Vperriqui. I, se. 6. 1885.)
Matanne (bogeant s' fô cou).
Voila disfait, Tatenne, wàrdez vosse couyonnâde,
Elle cbervret d' ramonasse, à dthe beôre, so vosse tâte.
(Cb. Hannat. Les amour (TA Mayanne, II, se. 9. 1886.)
12891 . C'est-st-on magneu d' lâte âx èfant.
LiTT. C'est un mangeur de tartines (qu'il enlève) aux enfants.
Il abuse de sa force, de son habileté; il s'en prend aux
novices.
Un mangeur de petits enfknts.
(OUDIN. CuriasitezfrançoUu. 1640.)
TATl.
Ji n' veux nin vis bapper vos aidan.
On n' ml loum'ret jamftye magneu d' tâte &x èfant.
(Remouchamps. Tâti r perriqui, I, se. 7. 1885.)
Var. Tournai. Laisser minger s' pain su s'n assiette.
2892. Chacun tire do bûre su s' tartine. (Marche.)
LiTT. Chacun attire du beurre sur sa tartine.
Chacun cherche ce qui lui est profitable, avantageux.
Marche. Jacque.
Pace qu*i sorit todi qwand vos baugez s* platine.
Ou qu'on 11 deut poirtet do bûre su s' tartine.
(Alexandre. Li pèchon d'avril. I, se. â. 1858.)
JoDOiGME. Gbacun sache le pe que pout de bûre se s* tarteune.
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— 410 -
TASSE.
2893. Vos trouverez Y tasse hôrdêye.
LiTT. Vous trouverez la tasse ébréchée.
Se dit lorsqu'on doit épouser une veuve.
TAUDIS.
2894. Quai pinake, enne vake n'y r'connich'rai nié
s'viau. ' (MoNS.)
LiTT. Quel taudis, une vache n'y^ reconnaîtrait pas son veau
ou le môme proverbe rimé.
CH ein vrai pinake,
Es s' viau n' sVoi nié r'counea pa *ne vake.
(SiGÀRT. Dict, 4870.)
C'est le comble du désordre, de la malpropreté, c'est une
habitation misérable.
Nivelles. Enne vache ne r*trouverrou ni s' via.
TAUREAU.
2895. Esse pé qui V torat d'à V dînae. (Herstal.)
LiTT. Etre pis que le taureau de la dime.
Se dit d'un homme d*un tempérament très ardent.
a II existait au moyen âge, une grange de la dime : heure
de V dîme ('); c'était là que nos bons ayeux portaient la quote-
part à l'église. La paroisse possédait aussi un taureau ; chaque
particulier qui voulait y conduire sa vache devait donner le veau
au curé de l'église de Notre-Dame de Herstal. i (Delarge.)
TEL.
2896. Té ti,
Té mi. (Namur.)
LiTT. Tel toi,
Tel moi.
Je serai tel pour toi que tu seras pour moi.
(H. Chavée. Français et wallon, parallèle linguittique, 1887.)
TEMPÊTE.
2897. 1 n'y a nou timpesse qui n' vinse à pont.
LiTT. Il n'y a pas de temps si mauvais qui ne vienne
à point.
(') Il existe encore à Herstal une partie de la grange de la dime, près de Péglise
Notre-Dame à la Licour, ou pour mieux dire à Licour (résidence du maire du palais
Pépin de Héristal).
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- 411 ~
Ce qui fait du tort à l'un, profite à l'autre. — Toute chose, si
désagréable qu'elle soit, a toujours un bon côté.
A malo bonum.
Il n'est mal dont bien ne vienne.
(Gabr. Mecbier. Trésor des sentences. i568.)
Cité par Forir. Dict.
BAzm.
Prindez corège, il Irèt ml, j'espère.
N'y a noa timpesse qui n' vinse quéque fèye à pont ;
Titine est j6ne, elle rik'noh'ret ses toirt
Ca '1 vis aime bin, po coula j'ès respond.
(Demoulin. On pèbon d'avrt. Se. 4. 186 .)
I n*y a nou timpesse qui n* vinse à pont, èdon ; j*a todi vèyou qui dWins les
manège, après *ne orège on raveut V bat timps.
(Willem et Bauwens. U galant d'à Fifine, Se. 4. 1883.)
TEMPS.
2898. Avou r timps, on-z-a d* Tage.
LiTT. Avec le temps, on a de l'âge.
On devient raisonnable en vieillissant. — Le temps mûrit
tout.
En vivant Ton devient vieux.
(Gabr. Meurkr. Trésor des sentences, 1568.)
S'emploie aussi comme réponse à : Nos avans V timps, pour
dire qu'il ne faut pas attendre.
2899. C'est-st-on timps d'fôre à Lîge.
LiTT. C'est un temps de foire à Liège. Du mauvais temps.
La foire de Liège a lieu le 2 novembre.
MoHS. In fait d' temps, V foire dé Mons en' d*a sovint qu*un, c't ein temps
d' quié ; quand c* n*est nié dé V pleufe, c'est dé V gelée ; quand c' n'est nié dé
r gelée, c'est dé l' neige. Hais l' pus souvint qu'on a, c'est dé 1' soupe dé quié ; et
c'est si tell'mint vrai, que quand i pleut à Mons et au long du jour, au pruntemps
ou bé à l'été, vos inlendez dire : Là co du temps d' foire ! force que lés Montois
sons habitoué à vire du laid sale temps pendant leu foire.
(Lkteluer. Àrmonaquedé Mons, 1861.)
Nivelles. G'est-st-ein vrai temps d' fiesse à Nivelles.
La foire de Nivelles commence le dimanche qui suit la
Saint-Mi(;hel (29 septembre).
2900. 1 n'y a nou timps qui n' vinsse et nouk qui
n' passe.
LiTT. Il n'y a pas de temps qui ne vienne et pas qui ne passe.
Tout passe, tout se renouvelle. — On ne peut pas être et
avoir ét^ — Heur et malheur n'ont qu'un temps.
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— 412 -
Cieite, elle eurti l' timps long, mais i n'y a nou timps qui n* vtnse et nook qui
n* si passe.
(MagméE. BaUH. 1865.)
Varunte. Toi timps vint comme tôt timps passe.
2901. I n'y a rin qui vasse pus vite qui V timps.
LiTT. II n'y a rien qui aille plus vite que le temps.
Les anciens représentaient le temps avec des ailes.
... Fugit irreparabile tempus. (Virgile.)
Le temps, cette image mobile
De rimmobile éternité.
(Thomas. Ode twr U temps.)
Cité par Forir. Dict.
2902. Li timps c'est d' l'ârgint,
LiTT. Le temps c'est de Pargent.
II ne faut pas perdre son temps.
Pr. fr. — Le terme vaut l'argent.
(OuDiif. Curiotitei françoites, 4640.)
Cité par Forir. Dict.
Cf. Time is money.
2903. I gn'a co de timps d'vant qu'i fasse nute.
LiTT. Il y a encore du temps avant qu'il fasse nuit.
Ne nous pressons pas. — Il n'y a pas péril en la demeure.
2904. 1 gn'a timps po tôt.
LiTT. II y a temps pour tout.
Pr. fr. — Il y a temps pour tout ; il y a temps de rire et
temps de pleurer, temps de parler et temps de se taire. (A.gad.)
Cf. le chapitre I du livre de VEcclésiaste.
I gn*a on timps po rire et ine aute po-z-ovrer.
(Remacle. Dict, 4839.)
BASSE-ALLEtfAGNE. — Alles zu seiner Zeit.
2905. 1 n'y a rin d' pus âhî à èdurer qui Fbat timps.
LiTT. Il n'y a rien de plus facile à supporter que le beau
temps.
On s'habitue aisément au bonheur.
Cf. la maxime de La Roghefougault : Nous avons tous
assez de force pour supporter les maux d'autrui.
2906. Touwer l' timps.
LiTT. Tuer le temps.
S'amuser à des riens, aQn de passer le temps sans ennui.
(ACAD.)
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— 413 —
II est de trop bonne heure, et Ton ne sait que faire,
Pour tuer, comme on dit, le temps ou s*en distraire.
(Alf. DE Musset.)
Av^ r samaine de V fiesse, si ji jowe ine manchette,
Ci sèret d'vins les jeu qu'on n' discompte nin V berwette,
A 'ne diméye censé li bèye, à deux censé k bourlà,
Histoire de touwer l' timps, sins s' fer ni bin ni ma.
(Thirt. Ine copenne to T mariège. 1858.)
Touwer l' timps,
C'est r di visse des màiès gins.
(FORIR. Dict.)
Basse-Allemagne. — Die Zeittôdten.
2907. De limps de vî bon Diu.
LiTT. Du temps du vieux bon Dieu.
Il y a fort longtemps. — Se dit pour marquer des siècles
éloignés, des siècles grossiers.
Pr. fr. Du temps que la reine Berthe filait. — Du temps
qu'on se mouchait sur la manche.
Ine fèye, dô timps passé, de timps de vl bon Diu,
On timps qu'est bin rèvôye et qui n* rivalret pus.
(Bailledx. ine viyefdve d'à m* graniTmére, 1844.)
On racontéve ine f&ve, de timps de vt bon Diu
Tant qu'à V raison, elle ni m'est nin k'nohowe,
Qui r léheu s'arringe comme por lu
Voila tôle nowe.
(Dehin. Tribut èvoyi par les biesse à Alexandre. Fàve. 186S.)
Li thé&te riprésinte on manège d'ovrl, meûbe de timps de vl bon Diu.
(Th. Collette. Ine vingince. III. 1878.)
Nahur. I faut pinser qui les payin do timps do vt bon Diet qu'ont inventé
r cracologie, estainne des stomé.
{Li métologie. La marmiu. 1884.)
Basse- Allemagne.— Deralte gute Gott lebt noch. (Paroles
de consolation.)
2908. Aute timps, aule manîre.
LiTT. Autre temps, autre manière.
Il faut être de son siècle.
Pr. fr. — Autre temps, autres mœurs.
I n'est nin todi sège.
De sftre les vts usège
Qui r timps a forcrèhou...
(SiMOMON. Li côparèye. 18SS.)
M. le colonel Micheels, dans les Novaîs fisège, a développé
heureusement ce thème. Un seul couplet :
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- 414 —
Les méd'cin enne allli à pld
Yèye leus malade à p*tite poistie ;
Ji n* ses niii s*i les traitet mt.
Tôt fant es voiture leus iouroaie.
Hoûye, on moûrt toi comme ancienn'mint,
Et bin pus, qwand V choléra flahe ;
Mais si vos 'nn* allez longeain^mint,
Gi sèret sûr avou n' vûde tahe.
Cf. aussi Grand'mére à V vihenne (de M. A. Hock).
Basse- Allemagne. — Andere Zeiten, andere Sitten.
2909. Li timps pièrdou ni s' ritroûve mâye.
LiTT. Le temps perdu ne se retrouve pas.
Il faut saisir roccasion quand elle se présente.
Pr. fr. — Le temps perdu ne se répare point, ne se recouvre
point.
c Jeunes gens, disait Napoléon I*' aux élèves d^une école,
souvenez-vous bien que chaque heure de temps perdu est une
chance de malheur pour l'avenir, i (Quitard. Dict,, p. 663.)
Fugii irreparabile tempus.
(YIXGILB. Enéide III.)
Cité par Forir. Dict.
Namur. Ni brèyoK nin comme ça mèmère,
Li timps pierdu ni r'verrait nin.
(WéROTTB. Choix de chantons waUonnet. 4S60.)
Namur. Li timps pierdu ni si r'trouve nin. — L'occasion manquée ni si r'troove nin.
Verviers. So l'ovrëge nu fez noUe baûye,
Timps pierdou nu s' rutrouve maûye.
Yar. Verviers. Racoytz quand r timps est bon
Rin n* passe pus reud qu'occasion.
(Rehur. Spourimét. i87i.)
Nivelles. El temps passé ç'astou ahier.
JoDOiGiŒ. L' timps passé est yeutte.
2910. 1 fôt prinde li timps comme i vint.
LiTT. Il faut prendre le temps comme il vient.
Il faut ne s'inquiéter de rien et s*accommoder à tous les
événements. (Acad.)
Pr. fr. — Prendre temps comme il vient. — A la guerre
comme à la guerre.
Cité par FoRiR. Dict,
Li borgeu di c' pays champèt«
Vikéve sins sogne, foumant s' plpète.
Et, prindant V timps tôt comme i vint,
Ni songlve nin ft leddimain.
(Hanson. Li Hinriade iraveêtèye, Ch. VIII. 4780.)
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— 415 —
Li bonheur, mes ami, po nos aute,
C'est de prinde li timps comme i vint.
{U tant souci Itgeois. Ch. 1857.)
Nos aute, fans comme Lamotte, qu'est-st-on v1 ràv'lat d' chin,
Et portant philosophe, prindant r timps comme i vint.
(Thibt. Les saUonê, Poème. 486 .)
Maiète.
Sez-s' bin quoi, console-tu ; ni t' fais nin des mft d' tiesse ;
On prind V timps comme i vint ; qui l' bon Diu faisse li resse.
(Delabgi. Scène populaire, 4874.)
VEBvms. Qu'i nlve, qu'i geale comme po pire finde,
Prindans todi l' timps comme i vint.
(PiBE. VorciVhivier. Gh.48740
NrrELLBS. Mais i n'a rt à dire i £aut bé prinde el timps commei vt.
Vab. Ciableboi. J' prind tôt du bon costet, venne quoi s' vont j' doime de V nute
Et au bout du fosset, r culbute.
(Bbbnus. U r'nau iyèt les dindon. Faufe. 1873.)
MoMS. Bah, nos prindrons r timps comme i voira. Buvons co toudi ein p'tit surge
in attindant.
(Letelliea. Àrmonaque dé Mom, 481(9.)
BouRAfiE. Ein chavetier n'a nié ein long bout d'quemin afai, pou ette pu heureux
qn'ein roi : i n'a foque à printe l' temps comme i vie, les joû comme i sont.
{Armonac du borinage in patois borain, 4849.)
Basse-Allemagne. — Man muss die Zeit nehmen^wie sie ist.
2911. I fât prinde li timps comme i vint^ les gins
po çou qu'i sont et Târgint po çou qu'i vât.
LiTT. Il faut prendre le temps comme il vient, les gens pour
ce qu'ils sont et l'argent pour ce qu'il vaut.
Il ne faut pas attribuer aux événements, aux personnes et à
Targent plus d'importance qu'ils n*en ont.
Var. Vebvurs. Nelle.
Faut prinde li monde tel qu'i est, mais n' jugeant so dégaine,
Elle diret todi bin l' cisse qui riret l' dieraine.
(Renier. Limohonne à deux face. Se. i^. 4873.)
Mors. I faut prinde el temps comme i viet et les gins comme i sont, qu'on dit co.
(Leteluer. Àrmonaque dé Mon», 4874.)
Tournai. Printe V temps comme i vient, les gins comme i seont et l'ftrgint pou
c' qui veaut.
2912. Timps coviért,
Diale es l'air.
LiTT. Temps couvert,
Diable en l'air.
Pronostic de mauvais temps.
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— 416 -
2913. Il a s;tu poirté s' timps.
LiTT. Il a été porté son temps.
C'est une chose bien faite, complète, à laquelle on a consacré
le temps nécessaire pour la parfaire.
2914. 1 veûret Y timps deux comp. (Jodoigne.)
LiTT. Il verra le temps deux fois.
Il est maintenant dans l'aisance, mais cela ne durera pas.
Se dit ordinairement d*un homme peu économe, prodigue.
2915. 1 faut ottant d' timps po bapteseron poirch!
qui por on prince. (Jodoigne.)
LiTT. Il faut autant de temps pour baptiser un porcher que
pour un prince.
La condition, le rang de la personne ne changent rien à Teffet
produit.
TENAILLE.
2916. Esse es V tricoisse.
LiTT. Etre dans les tenailles.
Etre à la gêne, dans l'embarras, être à bout de ressources.
— Etre serré comme dans un étau.
Yolà d^à longtimps qui v's estez es 1* tricoisse.
(Thibt. Ine cope di grandiveux, i8S9.)
Elle tùsa et ratûsa po quoi ri on bocA por wisse qu'elle si polahe wetner foû de
r tricoisse.
(HagnéC. BattH. 1865.)
TENIR.
2917. On tins vât mî qu'deux ti Târet.
LiTT. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras.
La possession d'un bien présent, quelque modique quUl aoity
vaut mieux que l'espérance d'un plus grand bien à venir, qui
est incertain. (Acad.)
Pr. fr. — Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras.
Cf. LoYSEL. Inst,, n» 661.
Le moineau dans la main vaut mieux que celui qui vole.
Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras,
L'un est sûr, Taulre ne Test pas.
(La Fontaihx. Fable. V. 3.)
Cité par Forir. Dict.
Yar. Yeryiers. I vaut ml rin qu*onke à fer,
Qu' traze qu'on promette du k'mander.
(Renier. Spou rimes. 4871.)
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— 417 —
YARiAim. Prinds coula hoûye, vàt ml qui t'enn' âret deux d'main,
Onk est sûr et Taule ni Test nin.
(Bailleux. LipUitpèhon et V pèheu. Fàve. 4856.)
JoDOiGNi. I vaut mia tere que d' i*oyeu bon.
Var. Mons. TMras danser tantôt dins no payelie.
Parqué mi, n'é pas, pHit pichon,
J'aime mieux l'avoir, que d' l'avoir bon.
(Letellœr. El peut pichon éyèt V pèqueux. Faufe. 4853.)
Basse-Allemagne. — Haben ist besser als hoffen.
2918.Ivâtmît'niquid'cori.
LiTT. Il vaut mieux tenir que courir.
Il vaut mieux posséder une chose que la chercher.
Altération du proverbe : « Il vaut mieux tenir que quérir; »
c'est-à-dire la possession actuelle d'une chose vaut mieux que
la peine d'aller chercher. (Littré )
TENTER.
2919. On n'est jamais tinté pe qu' ses foice.
(JODOIGNE.)
LiTT. On n'est jamais tenté (pour) plus que ses forces.
L'homme peut toujours surmonter la tentation. S'emploie
souvent ironiquement.
Lui.
Te m'choneuve se belle, et j't'aveus la, d'costé; dire qui j'n'a oiseu ! que j'ai sti
biesse, et perlant te m'tinteuve !
Elle (riant).
On n'est jamais tinté pe qu'ses foice.
(E. Etienne.)
On n'ose succomber à la tentation lorsqu'on craint de ne pas
réussir.
TERRE.
2920. 1 n' lait rin tourner à T terre.
LiTT. II ne laisse rien tomber à terre.
Il ne perd rien, il fait attention aux plus petites choses. —
H ne dédaigne rien.
Variante. I n'fl^t rin lèyt tourner à l' terre.
LiTT. Il ne faut rien laisser tomber à terre.
II ne faut rien perdre.
Basse-Allemagne. — Nichts umkommen lassen.
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— 418 -
2921. Qui s* prind à Y terre si prind à s' malsse.
LiTT. Celui qui s^en prend à la terre^ s'en prend à son maître.
Remuer la terre est un rude travail.
In sudore vultûs tui vesceris pane,..
(GEHta. Ch. UI, V. 49.)
2922. C'est terre et walle.
LiTT. C'est tranchée et remblai.
C'est vallée et montagne; c'est-à-dire ce que je perds d'on
côté, je le regagne de l'autre. — Il y a compensation.
Variante. Fer lérre et waUe.
Vivre au jour le jour, ne perdre ni gagner, joindre les deaz
bouts. (FORIR. Dict,)
2923. 1 faut todeu lèyî V terre po T saint. (Jodoigne.)
LiTT. Il faut toujours laisser la terre pour le saint.
Il ne faut pas s'occuper de ce qui ne nous regarde pas. — Ne
pas vouloir se compromettre en manifestant son opinion» être
discret, ne pas prendre d'engagement.
Jodoigne. Lit (au vellache) les gins d^'net, je veuret c' que j'a-t-à fer... comptez
seur mé, min d* dejot ré... 1 laienet F terre po l' saint, min sont po leu zel.
(Ed. EikENNE. On pid dins le tirevire, 111, se. 5. 1890.)
Yariantc. U est moart ; il a lèyt V terre po 1* sein.
Mourir intestat. Laisser la terre pour les siens.
2924. 11 a sogne qui V terre 11 moque.
LiTT. Il a peur que la terre ne lui manque.
Se dit d^un homme avare et timide qui craint toujours que le
nécessaire ne vienne à lui manquer. (Littré.)
Pr. fr. — Il a peur que la terre ne lui manque.
Il a peur que terre lui faille.
(OUDIN. CurlotUez françoUes. 4640.)
2925. Terre du pire,
Terre du grain ;
Terre du ronche
Terre du strain;
Terre du fèchîre
Terre du rin. (Mont-le-Ban.)
LiTT. Terre de pierre,
Terre de grain ;
Terre de ronce,
Terre de paille ;
Terre de fougère,
Terre de rien.
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— 419 —
Les terrains pierreux donnent beaucoup de grain. Les terres
où viennent les ronces donnent beaucoup de paille. Celles où
croissent les fougères ne donnent ni grain, ni paille.
(Ëm. Tandel. Les communes luxembourgeoises. T. IV. 1891.)
TÊTE.
2926. Qwand il a 'ne saquoî es V liesse, i n' l'a nin
es cou.
LiTT. Quand il a une chose en tête, il ne Ta pas au cul.
Se dit des personnes opiniâtres, qu*aucune considération ne
peut faire céder.
Cf. le proverbe espagnol : Donnez un clou à l'Aragonais,
il l'enfoncera avec sa tôte !
Cité par Forir. Dict.
Biétb'mé.
C'est qui, qwand ii pHit Bièth'më à 'ne Idèye es l' tiesse, i n' l'a nin auta pA.
(Willem et Bauwehs. Piehi rachUé. Se. 9. 188S.)
JOSEPH.
D'abord vos savez» qwand vosse mononke Joseph a 'ne idèye es l'tiesse,
i nTa nin
Paul (viv'mint).
Aute pH.
(DD. Salhb. Mononke Jàuph. Se. 18. 1884.)
2927. On n'a qu'fer d'on chapat qwand on n'a
nolle tiesse.
LiTT. On n*a que faire d'un chapeau quand on n'a pas
de tête.
On ne recherche pas les choses dont on ne saurait faire
usage.
Mais le moindre grain de mil
Ferait bien mieox mon affaire.
(Lafohtaire. Le coq et la perle,)
Yab. Mabche. Qui n'a pont d' tiesse n'a qu' fer d' bonnet.
2928. I n'a nin ce V tiesse foû de strain.
LiTT. Il n'a pas encore la tête hors de la paille.
Il est encore embarrassé, il n'est pas tiré d'affaire (dépêtré).
Battri n'aveut nin co l' tiesse foû de strain avou l' rintrèye di si homme.
(MagkéE. Battri. 1865.)
Babette.
Avou ça, sërtz-v' sûr d'à vu l' tiesse foû dé strain ?
(Remouchamps. Les amour d'à Géra, l, se. i**. 1878.)
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420
Yab. Tomcinr. I n*ème au chu d* ses rooye,
Il n'est pas au bout de ses raies.
(Em. Tamdel. Lu communes luxembourgeoises, T. III. 1890.)
2929. C'esl deux tiesse disos V môme bonnet.
LiTT. Ce sont deux têtes dessous le môme bonnet.
Se dit de deux personnes extrêmement unies d'amitié
ou d'intérêt. (Agad.)
Pr. fr. — Ce sont deux têtes dans le même bonnet.
Ce sont deux frères siamois ; qui est bien avec l'un est bien
avec l'autre.
Cité par Forir. Dict.
C*est-8t-boûy6 on joû d' fiesse à Bierset,
Tôt avU l' viëge on-z-6t braire :
Vive li no val maire et V préfet,
C'est deux tiesse disos 1* même bonnet»
Is ont tôt cou qui ÙX po plaire.
{Pasquèife po V réception de M. De Goer cf BUrset es s* qualité d* maire, 4806.)
YuviEiis. Ji voux même lùre es s' bUne
Deux tiesse enne on seul bonnet,
Qui fet d' leu nez, d' leu crftne,
Deux pielle, deux vrais gruzal.
(Renieb. Chanson, banquet de 1867.)
Namur. C'est deux tiesse dins on bonnet.
Vab. ToraMAi. Ch'est r curé et s' mequenne.
SADiT-QDEimN. Ch' Gosseu et pis sein bourrique cha n' foet qu*eine tiete d*80us
r meume bonnet.
(GossEU. Lettres picardes. 4840.)
Basse-Allebcagne. — Es ist schwer zwei Kôpfe unter
einen Hut zu bringen.
2930. Fer peter V maquette d'ine saqut.
LiTT. Faire résonner la tête de quelqu'un.
Rosser quelqu'un d'importance.
On dit aussi :
Fer peter T^eûye...
LiTT. Faire résonner la gueule.
On voléve vèye Grespin moussl à récoUette,
Et les pus foirsolé 11 flt peter s' maquette.
(Remodchamps. Li sav'tt. Acte 1, se. 6.)
2931. Qwand on n'a nin de T tiesse, i fât avu
des jambe.
LiTT. Quand on n'a pas de la tête, il faut avoir des jambes.
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— 421 —
Se dit à une personne qui, ayant oublié une commission
dont elle était chargée, se voit dans la nécessité de recommencer
sa course.
Pr. fr. — Quand on n*a pas bonne tête, il faut avoir bonnes
jambes.
2932. Ch'est eine tiète de mouque. (Tournai.)
LiTT. C'est une tête de mouche.
C'est un petit esprit, une petite tâte sans imagination^ sans
intelligence.
2933. Casser l' tiète à Carême. (Tournai.)
LiTT. Casser la tâte au Carême.
Faire, le jour de Pâques, un déjeûner gras.
2934. Il a Ilermée es Y tiesse.
LiTT. Il a Hermée en tête.
Il s*obstine à aller à Hermée. — Il a une idée fixe ; il ne veut
écouter aucun conseil.
Hermée. Village près de Herstal.
2935. Grosse tiesse et fin d'vins.
LiTT. Grosse tête et rien dedans.
La grosseur de la tête n'augmente pas la capacité de l'esprit.
(ACAD.)
Pr. fr. — Grosse tête et peu de sens.
0 qtumtum caput ! cerebrum non habet (Phèdre.)
Belle tète, dit-il, mais de cervelle point.
(LAPOIlTàlHE.)
Prov. contr. En petite tête gtt grand sens. (V. Quitard.
Dict., p. 667.)
Naitor. Grosse tiesse, wôre di malice.
Charlikoi. Comme esse c' tilale qui woitet su ein pont
L* tiesse d'ein roi, in arzie d' France ou bin du Japon
*Ne belle tiesse, dit-st-i mais d* cervelle i n' d'à pont.
(BiRNUS. Lé r*nau éyèt T lieue dé roi in arzie. Faofe. 4873.)
Tournai. Eine grosse tiète et rien d' dins.
Lille. Grosse tète, paa de sins.
(YiRiKSSE. Voe, 486i.)
2936. Tiesse di feumme, liesse di pouye. (Namur.)
LiTT. Tête de femme, tête de poule.
Tête légère, sans esprit de suite.
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- 422 -
2937. Parole à m' cou, m' tiesse est malade.
LiTT. Parle à mon cul, ma tête est malade.
Je ne veux pas vous répondre, je vous tourne le dos. — Fin
de non recevoir.
Pr. fr. ^ Baisez-moi au cul, la bouche est malade.
(Oddqi. Curtositet françoUet. 4640.)
Charleboi. Beran.
Eh bin ! mosieu, on voit bin qu' vos n'estet né accoustumet d* parler à des vistche ;
p&Ie à m' eu étout m' tiesse est malade.
(Bermus. L' malade Saini-Thibau. III, se. 4. i876.)
2938. Tiesse di sot n' blankihe mâye.
LiTT. Tête de fou ne blanchit jamais.
Se dit soit parce que la folie abrège communément les jours,
soit parce que les fous ne sont point sujets aux chagrins et aux
tristes prévoyances qui font blanchir les cheveux avant le
temps. (AcAD.)
Pr. fr. — Tête de fou ne blanchit (ne grisonne) jamais.
A ce proverbe on répond :
Mais les ligne vinet ft monde tôt chènou (mais les Unes naissant tout gris).
Cité par Forir. Dict.
JeooiGifE. Tiesse de fon n* gresonne jamais.
2939. Il a r tiesse avâ les qw&re.
LiTT. II a la tête parmi les mottes de terre.
Il marche ou plutôt son esprit marche à l'aventure ; il ne sait
ce qu'il fait, ni où il va.
Cité par Forir. Dict.
HiGNAR.
Htr, qu'il estent avft les qwàre
D*avu aou trop d'appétit,
I court ad'Iez l'apothicâre.
(Db Harlez. Les kypoconte. l, se. 9. 4758.)
Hi tiesse est tote av& les qwftre
Qwand j' songe seurmint à Dom Bernird.
(Trtmds. Patquèye faite po V jubilé cf Dom Bernârd-Godin, 4764.)
Oh ! qui n' poux-j' fer s' panégérique !
Mais j*a 'ne si pauve rhétorique
Qui c' sèreut ine hardiesse di m' part ;
Li jôye mi boute li tiesse avft les qwftre.
(Coplet chantée à père François Moreau, mèneu, po s* jubilé. 1787.)
I n' vatret nin, il est trop tftrd ;
Po passer m' timps, ji tricotret.
Bon, jus d' mes fier les pont toumet :
J'a r tiesse si foirt avft les qwftre.
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— 423 —
Mon Diu, west-st-i ?
Et poquoi n'est-st-i nin d'iez mi ?
(N. Defrecheux. Weti'St'i ? i%e3.)
Li tiesse avâ les qwâre, i trossa ses hossal et grippa vës l' fagne.
(Magnée. Ll cren'quiui de prince âbbé di StàvHeû. 1867.)
2940. Enne aveûr âd'diseûp de V tiesse.
LiTT. En avoir par dessus de la tête.
En avoir trop, être saturé, obsédé.
Cité par Forir. Dict.
Nos minisse ont baicôp d'esprit,
Enne ont jusqu'à d'seûr de V tiesse,
Et s' n'es sont-i nin trop chergi.
{Souvenir du rocher d'Arc... 483 .)
I va s'implî tôt comme ine biesse,
Di pëket jusqu'à d'seur dô l' tiesse.
{Li caquet des feumm'rèye» 4857.)
Bertrand.
Eco 'ne tiesse qui cila, qui s' fore, par si sott'rèye,
Jusqu'&ddiseûr de l' tiesse, divins l' grande confrôrèye.
(Toussaint. Lambert UJoirtôlé. II, se. 2. 4874.)
JOSEPH.
Ji fret çou qui m' platret, vëye macralle, vt poison,
Ga j'enne a po d'seu l' tiesse di tos vos talmabège ;
Mi manège toûne à chin d'vins tes vos calmousège.
(PEaKRS. Li eontèye dé V matanu. Se. 44. 1877.)
Spa. Lu belle province du Lige enne a jusqu'au d'seus l' tiesse ;
Les gruzal, les pochette, ainsi quu tote maule biesse,
Qui nos aureut aplou, frit mon qu' les alToranl
Qui nos v'net d'o n' se wisse po-z-agaimter nos cent.
(Poulet. Let afforant. Satire. 4866.)
Crarlerol Gèuoue.
Surtout n' mé lâché né dins l' pétrin ou c' que j' su jusqu'au d'seu de l' tiesse.
(Bbrnds. L' malade Saitit-Thibau. I, se. 40. 4876.)
Mors. J'in ai ch' qu'au d'sus de m' tiette,
Quand j' frise in tas d' morveu
Qui m' conte in tas d' bernette
A m'erdresser mes ch'feu.
(Leteluer. Elfemedu perruquier. Arm, dé Mans. 4864.)
2941. Avoir V liète durte comme V pierre Bnmeo.
(Tournai.)
LiTT. Avoir la tête dure comme la pierre de Brunehaut.
Avoir l'esprit arrêté, rester inébranlable comme la pierre
Brunehaut.
Pr. fr. — Avoir la tête bien dure.
(Oud». Curiotitezfrançcétet, 4640.)
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— 424 -
2942. 1 m'a fait ine tiesse comme on sèyat,
LiTT. Il m'a fait une tête comme un seau.
Il m'obsède, il m'étourdit.
Elle m*a fait, j*6l poux dire, ine liesse comme on sèyal.
(Remouchamps. U savUt. Acte I, se. 1. 4858.)
Taihtz-v' j'a *ne tiesse comme on sèyal ;
Ji n' veus pus qui totès flamahe ;
KanifichHone mi r&ye li pal.
(Thibt. On cotrbà franc lîgeois, 486 .)
Crahat.
C*est-st-assez fer l' harlaque,
J'a m' tiesse comme on sèyal,
J'a ma dWins mes boyal.
(Alcide Prtor. Çou qu'eti-thèi/ond dé pot. 1864.)
Marcu. Li lendemain qu'on-z-a fait bamboche
On>z-a one tiesse comme on sèyal ;
On s* lome on gueux, one anicroche,
Et s' divint-on lourd comme on val.
(Alexandre. P'Ui cora. 1860.)
Nivelles. J*ai 'ne tiesse comme ein saya.
2943. Mette si tiesse à côper.
LiTT. Mettre sa tête à couper.
Façon très énergique d'affirmer la vérité. — Équivaut à cette
expression proverbiale : fen mettrais ma muin au feu, mon
doigt au feu. (Littré.)
Ji mette mi tiesse à cAper, c'est l' wageûre d'on sot.
(FoRW. DIet.)
2944. Tiesse di sot
Rïait tôt.
LiTT. Tête de fou
Refait tout.
Observation, souvent ironique, que Ton adresse à toute
personne qui demande un avis sur le vêtement qu'elle porte.
Prov. fr. — Les fous inventent les modes, et les sages les
suivent.
Variante. Il a on coirps di sot,
I r'fait tôt.
2945. Piède li tiesse.
LiTT. Perdre la tête.
Ne savoir que faire, que devenir, quel parti prendre.
(Littré.)
Cité par Forir. Dict.
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— 425 -
Habaja^
I faliëve esse de I* bonne annèye
Po v^s es lèyt alourdiner.
Coula fait vèye quMi est bin vraie
Qu'on piède li tiesse, hoùye po s* santé.
(De Harlez. Les hypocome, III, se. 7. 1758.)
Tatenne.
On sét bin qu'avoif zel, i n' At nin piède li tiesse,
Mais i r&ront todi de 1* manôye po leu pèce.
(ReMOCCHAMPS. U tavUt. II, se. 4. 4858.)
BlÈTH*Mt.
Vola eo 'ne fèye nosse jAne busat qui piède li tiesse.
(Willem et Badwens. Pèeht raehUé. Se. 8. 488S.)
Yerviebs. Va-j' vu paurler d'amourette,
Du baucelle, du leu faux cou ?
Ma foi, j' creus quu m' tiesse si pietle
nie va comme lu pompe de Brou.
(RncACLE-TouiiSEH. Ghanson. Caveau verviétoU. 1888.)
Namub. Maisse Jean ni doirmeuve pus en pinsant au magot,
U aveut pierdu r tiesse, c'esteuve comme on vrai sot.
{Le savetier et le financier. Marmiu, 1883.)
Chableroi Y'Ià r clerc qu'est co malin
D'mindons It ein consèye po vûdl du pétrin.
L' clerc qui n' pierdet né l' tiesse
Lt dit : Benoit t'es co bin biesse.
(Berrus. Vcuré^ Benoit Lemaire èyèt s* pourcha. Faufe. 4873.)
Nivelles. I m' chenne que j' sus d'jà là ; que bia timps que m' jeunesse !
Dins nos plaigi, pourtant, waitons d' ni pierde el tiesse.
(Renard. Les avent, de Jean (T Nivelles, Gh. YIII, 3* éd. 1890.)
Var. Tournai. Avoir ein cass'mint d' tiète. — Avoir s' tiète qui cait à ses pied.
TIBIA.
29i6. Ëcràht ses mustat.
LiTT. Engraisser ses tibias.
S'arrondir, s'enrichir.
TIRELIRE.
2947. Ce n'est ré d'esse à neveau,
Faut oyeu on p'teut spaugn'mau.(JoDOiGNE.)
LiTT. Ce n'est rien d'être à niveau,
Il faut avoir une petite tirelire.
Il ne suffit pas de faire bien ses afTaires, de nouer les deux
bouts, il faut pouvoir faire une petite épargne en cas d'imprévu.
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- 426 —
TIRER.
2948. Saquer à ite, àdia. (Hainaut.)
LiTT. Tirer à hue, à dia (de droite à gauche).
Se dit de deux personnes qui, agissant en sens contraire^ se
nuisent au lieu de s'aider, ou nuisent à une troisième personne.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. — L'un tire à hue et l'autre à dia.
BoRiNAGE. il y a enne soixantaine d'année, le paufe Louis lYI n* savo pu sa qaei
pied danser, en V saquèl à ite à dia.
{Armonac du borlnage^ in patoit tforain, 1849.)
Yar. Mous. I nVmtind nia ite, ni k ote (ite, droite).
Pr. fr. — N'entendre ni à dia ni à huhau.
SAmT-QoENTiN. Gh'est comme si que j' cantoi à n'aoui ni à dia ni a uzau.
(GossED. Lettres picardes, .)
Basse- Allemagne. -- Er versteht weder hist (ou hî)
nochhott.
2949. Qui tire l'un, saque Faute. (MoNS.)
LiTT. Qui lire l'un, tire l'autre.
Ces deux choses se ressemblent^ ou vont ensemble.
(SiGART. Diet, 1870.)
TISON.
2950. Quand i tome on cochetat es Taisse, on
r'sèche turtos s'pîd.
LiTT. Quand il tombe un tison sur l'âtre, on retire tous
son pied.
Chacun se met en garde contre Tépigramme, de peur qu'elle
n'arrive à son adresse.
TISSER.
2951. On tèhe et on r'nawe.
LiTT. On tisse et on resarcie.
On s'arrange le mieux possible pour mener honorablement
ses petites affaires. — On fait ce qu'on peut.
TOIT.
2952. On qwtre tortos d'aveûr on teut d'seus
s' liesse. (Stavelot.)
LiTT. On cherche tous à avoir un toit au-dessus de sa tête.
On désire ne pas encourir toute la responsabilité, on cherche
à se garantir.
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— 427 —
TOMBER.
2953. 1 mérite de ploumer V beûre. (SERàiNC.)
LiTT. Il mérite de tomber d*aplomb dans la bure (dans le
puits d'extraction).
Imprécation en usage chez les bouilleurs.
Yariahtb. Ji voreus qu' ti crploumahe ii beûre.
2954. I n' loum'ret nin pus bas.
LiTT. Il ne tombera pas plus bas.
Se dit de quelqu'un qui s'est jeté par terre ou d'un objet
tombé.
NiYKLLES. I n' chèra ni pus bas.
RoDCHi. I n' quera point d' pus haut.
(HÉCABT. Dict.)
2955. Tourner pé po esse ml.
LiTT. Tomber plus mal pour être mieux.
En voulant éviter un mal, tomber dans un autre. — Tomber
d'un état fâcheux dans un pire. (Agad.)
Pr. fr. — Tomber de Charybde en Scylla. — Tomber de fièvre
en chaud mal. — Tomber de la poôle dans la braise.
l\ ne trouva plus rien à frire ;
D'un mal, il tomba dans un pire.
(LAFOMTAniE. Le cerf malade.)
. . . C'est tomber d'un mal dedans un pire.
(MoLiteE. UÊtourdi, I, se. S.)
Souvent, la peur d'un mal, nous conduit dans un pire.
(BoiLEAU. Art poétique.)
2956. Tôt 11 chôye et rin n'ii ahôye.
LiTT. Tout lui arrive et rien ne l'aide.
Pour lui l'occasion n'est pas chauve, et il ne parvient pas
à la saisir.
2957. Louke à ti qu' ti n' tomme.
LiTT. Regarde à toi (de peur) que tu ne tombes.
Sois sur tes gardes. — Iron. Tu prends des précautions
quand il ne faut pas en prendre.
Cave ne codas.
2958. A tôt risque, s'i n' tomme rin d'vins,
i n' toumVet rin foû. (Ferrières.)
LiTT. A tout risque, s'il ne tombe rien dedans, il ne tombera
rien dehors.
Si cette affaire ne nous donne pas de bénéfices, nous
sommes certains de n'éprouver aucune perte.
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— 428 —
2959. Si vos tournez là, vos n'el racontrez mâye,
LiTT. Si vous tombez là, vous ne le raconterez jamais.
Vous ferez une chose dont vous ne pourrez vous vanter.
TON.
2960. C'est Y ton qu' fait V chanson.
LiTT. C'est le ton qui fait la chanson.
C'est la manière dont on dit les choses qui dénote Fintention
de celui qui les dit. (Littré.)
Pr. fr. — C*est le ton qui fait la musique.
TONNEAU.
2961. Li tonnât sint todi 1' haring.
LiTT. Le tonneau sent toujours le hareng.
Il reste toujours quelques traces de l'état où Ton s'est trouvé,
des mauvaises impressions qu*on a reçues dans sa jeunesse.
(ACAD.)
Pr. fr. — La caque sent toujours le 'hareng. — Le mortier
sent toujours les aulx.
Quo semel est imbuta recens, servabit odorem
Testa diu.
(HOR. Epist. l, S.)
Le hart sent toujours le fagot.
(Oui)». Curiotita françoites. 1640.)
Var. Marche. Les vachl sintet todi l' flatte.
Mous. Que volé, fieu ? L* caque sint toudi les hérin.
Saimt-Qqintim. L* caque ail' seint toujours l' hereing.
Bourgogne. Le motel san tojor lés au.
(Bernard de la Monnote. Nœi Borguignon, 1700.)
2962. Les vûds tonnai sonnet pusfoirtqui les plein.
LiTT. Les tonneaux vides résonnent plus fort que les pleins.
t L'origine et l'explication de ce proverbe^ dit M. Quitahd
{Dict,, p. 670), se trouvent dans ce mot de Phocion : Les grands
parleurs sont comme les vases vides^ qui résonnent plus que
les pleins. »
Pr. fr. — Les tonneaux vides sont ceux qui font le plus
de bruit.
Pr. chinois : Les grosses cloches sonnent rarement.
Ung vaisseau vuyde sonne plus haut que le plein.
(Bouvelles. 1831.)
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— 429 -
Quand, de vanter ses fait, tu vois un homme avide.
Ne prends pas pour de Tor tout le clinquant qui iuit.
Frappe sur les tonneaux, tu verras le plus vuide
Faire toujours le plus de bruit.
{Poète anonyme. IVII* siècle.)
On prêcha à s' fer asmatique,
A sujet des misère publique.
Et ces siermon, si bon, si bal,
N'ont fait qui i* brut d'on vûd tonnai.
(Hanson. Lt Hinriade travetUye. Gh. III. i780.)
Les grands blagueu, c*est comme les vùds tonna! qui rosdondet pus foirt qui les
plein. (FoBm. Dict»)
Yabuhtb. C'est todi les vûds tonnât qui fet l' pus d' brut.
Stavelot. C'est l' vûd tonnât qui fait 1* pus d' brut.
Namur. C'est les togna vide qui faie-nu V pus d' brut.
Var. Namoii. On cbaur vide fait pus d' brut qu'on chaur plein.
Vas. Tournai. Ein car vide fait pus d' bruit qu*ein car plein.
2963. Il a v'nou â monde so 'ne tonne di blre.
LiTT. II est venu aii monde sur un tonneau de bière.
Il a les jambes écarfôes. Se dit d'un bancal.
Variamti. II a les jambe à sàbe.
LiTT. II a les jambes en lames de sabre.
On dit d'un cagneux :
I crohe des neùhe.
LiTT. Il croque des noisettes.
TONNERRE.
S964. Li tonntre tomme so l' pus haut thiér.
LiTT. Le tonnerre tombe sur la plus haute montagne.
Plus on est élevé, plus on est exposé à être atteint.
Sœpe ferit Jupiter sublimes fulmine montes.
(Lejeume. Proverbiajamiliaria, 1741.)
Marche. Li tonneure tome so les grands thiér.
TORCHON.
2965. Nette comme en ne lavette. (Mons.)
LiTT. Nette comme un torchon.
Sans faire un pli ; sans hésiter.
MOMS. L( BOOOKT.
Tu vas d*juner avé m' paufe carcasse, ainsi ?
L'Ermaero.
Oh ! nette comme enne lavette, ça fieu.
(Lbteluer. VEmaerd èyèt V boquet, Faufe. Àrm» dé Mont. 4847.)
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-~ 430 —
Mous. Ajoutez, biSse, si ça n* cange nié, mi j' démande em* comple, nette comme
enne layette.
(LBTELLin. El baudet qui cange dé maiu, Faafe. Arm, dé Mans, f 849.)
Vab. Hors et Nitelles. Nette comme busette.
TORT.
2966. L' ci qui D'est nin là a todi toirt.
LiTT. Celui qui n'est pas là a toujours tort.
Pr. fr. — Les absents ont tort.
c On les oublie, ou, si Ton s'occupe d'eux, c'est presque
toujours à leur désavantage. i> (Quitard. Dict., p. 8.)
L*éloge des absents se fait sans flatterie.
(Gresset.)
Absens hceres non erit. (AxroME de droit.)
On dit aussi : Le mort a toujours tort. — Un homme mort ne
pouvant plus se défendre, on rejette la faute de beaucoup de
choses sur lui. (Acad.)
Varukte. On roùvèye vite les absint. — Les absint ont toirt.
(FoBm. Di€i.)
Basse-Allemagne. — Der Abwesende (wer nicht zuge*
gen ist), hat immer Unrecht.
2967. C'est l'ci qui deut qu'a toirt.
LiTT. C'est celui qui doit qui a tort.
On présume toujours que, quand on plaide, c'est qu'on ne
veut pas payer. (Littré.)
Pr. fr. — Qui doit a tort.
TOT.
2968. C n'est nin l' tôt di s' lever limpe, c'est
d'arriver à l'heure.
LiTT. Ce n'est pas le tout de se lever tôt, (l'essentiel) c'est
d'arriver à l'heure.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
(LAFORTAna.)
Cf. L'Emploi du temps, par Fr. Rouveroy.
TOUCHER.
2969. Qui touche, moule. (Tournai.)
LiTT. Celui qui touche, mouille, pâtit (subit les conséquences).
Qui boit paie ; qui accepte, s'engage.
Tournai. Pou c* qui s'agit d' nos dreot d'sus cH ouvracbe, attentieon : qui toucho
moule.
Acb. ViART. Vieux garcheon etmequenne. Comédie. Avis. 4891.)
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— 431 -
TOUR.
2970. Tour à lour, grand'mére l'a dit.
LiTT. Tour à tour, grand'mère Ta dit.
Pr. fr. — Chacun son tour.
Un bonheur continu rendrall l'homme superbe.
Et, chacun à son lour, comme dit le proverbe.
(Molière. L'EcoU det femma. y, se. 8.)
A c'ste heure, ji vas chanter ossi,
C'est tour à tour, grand'mére Ta dit.
(Deh». U traze di mâye^ scène liégeoise. 4846.)
Vabiamtb. Chaque si tour, comme à k'fesse.
Basse- Allemagne. — Einer nach dem Anderu.
2971. Ci qui n'a qu'on lour,
Nu vike qu'on jour. (Malmedy.)
LiTT. Celui qui n'a qu'un tour,
Ne vit qu'un jour.
Il faut ôtre adroit pour vivre^ pour se tirer d'affaire.
TOURNAI.
2972. Tournai est bâti sur roc,
I n' da nu qui s'in va qui n' ratrotte.
(Tournai.)
LiTT. Tournai est bâti sur un roc,
II n'y a aucun qui s*en aille qui ne revienne.
Le souvenir de Tournai est vivace, durable comme le roc sur
lequel la ville est assise. Tournai est cher à ses enfants, ceux
qui le quittent ne Toublient jamais et y reviennent un jour.
Joli dicton qui dépeint bien Tamour du tournaisien pour sa
ville natale.
TOUSSAINT.
2973. A r Tossaint,
L'aise est plein.
LiTT. A la Toussaint,
L'âtre est rempli.
On se rassemble autour du foyer.
(FORIR. Dtct,)
TRAHIR.
2974. On est sovint raccusé des èfant.
LiTT. On est souvent trahi par les enfants.
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- 432 -
I.es enfants divulguent souvent ce que nous voudrions
tenir caché.
Cf. La série des caricatures des Enfants terribles (par
Gavarni).
TRAIT.
2978. N'aveûr ni trait ni k'sèchî. (Malmedy.)
Lttt. N'avoir ni trait ni crochet.
N'avoir rien à démêler avec quelqu'un.
TRAITER.
2976. Trait! comme on chin.
LiTT. Traiter comme un chien.
Traiter quelqu'un avec toute la rigueur possible.
Pr. fr. — Traiter quelqu'un de Turc à More.
Basse- Allemagne. — Einen wieeinen Ilundbehandeln.
TRANQUILLEMENT.
2977. Tranquill'mint comme Baptisse.
LiTT. Tranquillement comme Baptiste.
c Se dit d'un homme qui montre de Tindolence ou de
Tapathie dans quelque circonstance où il faudrait agir. Cesi
une allusion aux rôles de niais qui, dans les anciennes farces,
étaient désignés ordinairement par le nom de Baptiste. »
(QUITARD. Dict., p. 106.)
Etre au comble de ses désirs.
Cité par Forir. Dict.
Charleroi. I gn'a droci on pusse, desquindons raU dëdins.
Nos d*alIons boire pou rin, bin tranquie comme Baptisse.
(Bernus. Lé r'rtau èyèt V bouc, Faufe. 4873.)
Mors. 1 culbute el paufe petit Luslucru qui etoi Ut, bé tranquie comme Baptisse,
vfé s' capieau pointu su s' tiète.
(Descamps. El petottier, scène montoise. 4887.)
Yar. Mors. Baptisse.
J' prinds toudi les 49 coronne... À r'voir savez, bon Dieu, tenez vos n'saraz pas
vos figurer combé que j' sus heureux. Et là-dessus Baptisse s'en alloi contint, mais
contint ; c'e môme dé d'Ià qu'est v*nu r proverbe : Contint comme Baptisse.
(Letellier. Ârmonaque dé Mon», 48S3.)
Yar. Nivelles. Là d'sus, Lucifer crit, tout contint comme Baptisse :
Courage ! qwand vos warez ein bia fè d'artifice.
Illuminera l'infer.
(Renard. La avent, de Jean d? Nivelles, Ch. Y. 4857.)
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— 433 -
TRAVAILLER.
2978. Ovrer comme on bèche-fiér.
LiTT. Travailler comme un pic-vert.
Travailler assidûment, sans se laisser distraire, sans
détourner la tête (allure de cet oiseau).
Variante. Ovrer comme on chin d' claw'tî.
2979. Travahî n'ahonteu personne,
Mins Tambilion r'weune one maujonne.
(JODOIGNE.)
LiTT. Travailler ne déshonore personne,
Mais l'ambition ruine une maison.
Le travail est honorable ; le désir de paraître est souvent
désastreux.
2980. Fer et disfer, c'est todi ovrer.
LiTT. Faire et défaire, c'est toujours travailler.
Se dit en guise de consolation à celui qui doit détruire son
œuvre pour la recommencer.
Pr. fr. — C'est la toile de Pénélope.
Prov. ital. — Fare e disfare Tè tute un lavorare.
Oh bin ! i n' va nin cial ainsi : on V fait et puis on V disfait ; mais i gn'a on y1
spot, comme vos savez, qui dit : fer et disfer c'est todi ovrer.
{Àpologèye di taqwantt monumtni ligeois, Ch. 1857.)
2981. I n' boute que quand n'a V quèwe de ramon
à se s' pale. (Jodoigne.)
LiTT. Il ne travaille que quand il a la queue du balai aux
épaules.
C'est un paresseux qui ne travaille que quand il le faut et par
suite des menaces ou des mauvais traitements qu'il reçoit.
TRÉBUCHER.
2982. L' ci qui n' vont nin s' trèbouhî, qu'i louke
divantlu.
LiTT. Celui qui ne veut pas trébucher, qu'il regarde
devant lui.
Celui qui ne veut pas faillir doit s'observer.
Variante. Tonton.
Àllez-y pus p'tit'mint, ça vàret batcôp mt ;
Li ci qui court trop reud, risquéye di s* trèbouhî.
(RemouchAMPS. Tdti V perriqut. II, SC. 4". 4885.)
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— 434 —
2983. Quî s' trèbouhe, avance, ou ; qui s' trèbouhe
s'avance.
LiTT. Qui trébuche, avance.
c II arrive quelquefois que les circonstances rendent utile ce
qui devait nuire. » (Remagle.)
Qui s'dbuchese s'avance.
(Frère Gérard, de Liège, mort en 1270; extrait de 78
sermons sur les fêtes de l'année.)
Abuchier : buter, trébucher.
(GODFROT. Dut.)
2984. On s' trèbouhe bin sins tourner.
LiTT. On trébuche bien sans tomber.
On peut faire une chose désagréable, éprouver un accident,
sans en subir les suites.
2985. Quand on s' trébuque trop sovint,
On chaît li nez dins V côrin. (Namur.)
LiTT. Quand on trébuche trop souvent,
On tombe le nez dans la bouse.
Il faut veiller à soi, il ne faut pas s'exposer à commettre de
nouveau une faute que Ton a déjà commise.
TREMBLER.
2986. Tronler les balzin (*).
LiTT. Trembler le chancellement.
Avoir grand'peur.
(DicUonn, de V Académie,)
Pr. fr. — Trembler le frisson. (Littré.)
Cité par Forxr. Dkt,
Ine fouyd qui tomme, l' vint qui soffèle,
L'oùhat qui vole, tôt el Iroubèle,
£t 11 fait tronler les balzin.
(BAnxEUX. Li Itve et let raine, Fft?e. 4851.)
Qwand il atome
D*esse homme po homme,
C'est r foye ftx vint :
I tronlet les balzin.
(TmRT. Li piran. Chanson. 4859.)
Elle dûla ainsi tôt li d'manant de V journéye ; tronlant les balzin k monde brat,
di foice qu'elle pinséve qui c'esteut si homme qui riv'néve.
(Mâchée. Baitrt, 4865.)
(^) Balzin, de balziner, chanceler.
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— 435 -
Namur. Hi, ji dois viker comme one esclave, trônner les baizin tote li chlge et
vos vairoz dire qui j' vos cherche après.
(Marmiu, 1889.)
Var. Namur. On n'est nin n6gi di s' vie,
Faut mia moru d' maladie;
J'a mi stoumac qui rauquie,
Ji n'es poux pus, j'a T baizin.
(Wérotte. Jenntei Nanèche au ch'min d'Jier, Ch. 1867. 4* ëd.)
Variante. Tronler les hosette.
LiTT. Trembler les houseaux.
D'estant quM tronléve les hosette, ses mimbe halcottt si èwaraiemint qui
r cren'quin 11 hipa foû des bresse.
(Magnée. U cren^quini de prince dbbi di Sldv'Uû. 4867.)
Lille. I tranne les guin^ette.
TRIPE.
2987. Pus d' pourçaî, pus d' tripe.
LiTT. Plus de porcs, plus de tripes.
Les chances de réussite sont en raison directe des éléments
dont on dispose. — Les bénéfices sont en raison directe des
capitaux.
On dit aussi :
Pus d' pône, pus d' mérite,
Pus d' pourçal, pus d* tripe.
(HOCK. La famille Mathot. 4865.)
La récompense est en raison du travail.
2988. R'nârder tripe et boyaî.
LiTT. Vomir tripes et boyaux.
Vomir avec de grands efforts. (Acad.)
Pr. fr. — Il a failli rendre tripes et boyaux.
2989. Dinar de V tripe sorion 1* pourçaî.
LiTT. Donner des tripes selon le porc.
Donner à chacun sa part ; faire le partage loyalement, d'après
les mises.
Cité par Forir. Dict.
Jeannette.
Volez-v* co on hoquet ? tinez, vola r pus bai.
Colas.
C'est trope ; dinez-m* dô mons de l' tripe sorion V pourçal.
(Delchef. Li galant de V tiervante, \, se. 3. 4857.)
Ine feumme a si homme.
Ji m*aveus, boutant vosse ramage,
Fait de mariège, on bal tàv'Ial,
C'est promette pus d' boAre qui d' froumage.
— Ji donne de l' tripe sorion l' pourçal.
(Tbirt. Quatrains, 1868.)
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9^1 n* sët fer comme on dit ses tripe sorlon 1* pourçat,
G'est-sl-à dire si forfait pus qui n'&ye di riv'nowe,
1 n' sàrel mâye aurmint qai d* sèchi Tdiale po V quowe.
(Remouchamps. Ui deux voisin. 1876.)
Variante. Nosse pourç^î n'aveut nin pus d' tripe.
Yar. Stavelot. Lu pourcai n'aveut nin pus d' tripe.
2990. 1 n' si poirtet nin de V tripe.
LiTT. Ils ne se portent pas (l^un à rautre)du boudin.
Ils ne se fréquentent pas.
a II est d*usage, dans beaucoup de villages du pays de Liège,
de se porter réciproquement, entre voisins et amis, une portion
de viande qui se compose principalement de saucisse et de
boudin. Quand deux voisins sont en froid : I n' si poirtet nin
de r tripe. C'est du moins l'habitude des villageois qui font tuer
un porc pour leur propre consommation, i» (Delarge.)
La portion donnée se nomme dressêye,
2991. Cachîz vos tripe.
LiTT. Cachez vos tripes.
Cri des gamins de la rue quand ils voient passer une dame
mettant trop ouvertement en pratique l'axiome // n'y a que le
nu qui habille.
TROIS.
2992. Treus c'est trope et deux c'est trop pau.
LiTT. Trois c'est trop et deux c'est trop peu.
Se dit dans les campagnes pour donner une idée de la
largeur des sillons. Quand on traverse un champ labouré,
perpendiculairement à la direction suivie par la charrue, une
enjambée (ascohèye) mesure ordinairement un peu plus que
la distance qui sépare deux sillons, mais n'atteint pas le
troisième.
M. L. Collette donne une autre explication :
Deux. La femme et le mari s'ennuient quand ils sont face
à face. — Trois. Mais ce n'est pas une raison pour admettre
un tiers dans le ménage.
TROMPER.
2993.1 n'y a qui i'ci qui n'fait rin qui n'si marihe
mâye.
LiTT. Il n'y a que celui qui ne fait rien qui ne se trompe
jamais.
Tout le monde peut se tromper. — Errare humafuim est.
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— 437 —
2994. On n' si marihe mâye à s' damage.
LiTT. On ne se trompe jamais à son désavantage.
Il ne se trompe que quand Terreur tourne à son avantage.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. — C'est un homme qui ne se trompe qu'à son profit.
— S'abuser à son profil.
(OODIN. Curiosiiezfrançoisêt, 4640.)
2995. On s' marihe bin sins beûre.
LiTT. On se trompe bien sans boire.
Il ne faut pas toujours attribuer à l'ivresse les erreurs que
l'on peut commettre. On peut se tromper sans avoir perdu
la raison.
Qu'es volez-v' ? nin pus onke qui l'aule,
On fait tos, des biestrëye so s' mode.
On s' marihe bin sins beûre, dit-st-on.
Enfin, jans, vorià-st-ès l' prihon.
(HONSEUR. Li brac'nt. Conte. 4890.)
Nivelles. I d'à ieu même brammint des cien à l'inviers des coummand'ment, mais
après tout on s' trompe bl sans boire.
{Revue de la garde civique, VAclot, 4890.)
TROP.
2996. Qui a trope el dispâde.
IjTT. Qui a trop, le gaspille (répanche).
Allusion à un vase plein.
Les gens très riches connaissent mal le prix de l'argent. —
On dépense aisément ce qu'on n'a pas eu la peine de gagner.
2997. Li mot d' trope ni vât nin mi qui l'ci d' pau.
LiTT. Le mot de trop ne vaut pas mieux que celui de peu.
Il faut en tout prendre un juste milieu. V. Quitard.
Dict.,ip.613.
Nul trop n'est bon, ne peu assez.
(Prov, commun*. Xy« siècle.)
Est modus in rébus, (Horace.)
2998. Trope c'est trope.
LiTT. Trop c'est trop.
Tout excès est blâmable. (Littré.)
Pr. fr. — Trop est trop.
fie qtiid nimis.
Cité par Forir. Dict,
Var. Namur. Timps in timps on côp c^est bon ; mais, dit-sl-i V proverbe : le trop
nuit à tout.
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— 438 —
TROT.
2999. Èvoyî à V trotte.
LiTT. Envoyer au trot (trotter).
Envoyer faire lanlaire, envoyer promener, se débarrasser
sans cérémonie de quelqu'un qui importune. (Littré.)
N* sèret-ce nin glorieux po l' llgeois.
Di vèye nos ennemi kx abois,
1 s'ront surmint à V trotte,
Eh bin !
Àvou r rossette calotte,
Vos m'ètindez bin.
{Patquèye patriotique. 1790. Rcc, BODT.)
S'i falléve co rik'minc! l' jeu,
Pinsez-v', messieu les patriote.
Qui vos trouv'rtz co les borgeu ?
Nenni, i v's èvôrtt à l' trotte.
(Retour du prince Hoentbrock, Gh. 1791. Rec. BODT.)
Adiet, messieu Commodité,
L'Egalité et l' Liberté,
Adiet r4be avou s' roge calotte,
Adiet, vos v'ià turtos à r trotte.
{Li novai Cofutantin. 179S. Gb. Ree, Body.)
Vaa. Jalhat. Garite.
Wisse sont-i ? A l' porette ?... su n'as-je nin co vèyou quowe lùre d*à Thiodôre.
(Xhoffcr. Les deux êoroehe. Il, se. 9. 4869.)
Vàb. Mous. Invoyer à V porée. (Ghoux étuvés, épinards bouillis.)
(SUSABT. Dia, 4870.)
Vaa. Auvergne. Envoyer sous le thio (cul) do four.
TROU.
îlOOO. Qttî louke â trô n'est nin co moirt.
LiTT. Celui qui regarde au trou n'est pas encore mort.
Quolibet adressé aux curieux, aux indiscrets.
Cité par Fobir Dict.
GOLZAU.
Et puis vos estez belle à voir.
M ARÊTE BAOA.
Qui louke à tr6 n*est nin co moirt.
(De Harlez, De Cartier, etc. U voyage di Chaudfontaine, II, se. 4. i757.)
Ji va so r so6 et po ml vèye
Ji m' mette so r bècbette di mes ptd.
Eye, dit-8t*onk, brèyant di s' pus foirt :
Qu! louke k trô n'est nin co moirt.
(DUMONT. Mathi VOhai, Cantate. B* et D\ Choix de ehamons.)
Ci fout apreume adon, qui les assigt provlt qui l' ci qui louke 4 M n'est nia co
moirt, ca leu keûstisté n'esteut qu*on beu.
(Hagmée. U crerCquini dé prince dbbi di Stdv'leû, 1867.)
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— 439 —
3001. Soris qui n'a (ju'on trô est bin vite prise.
Ou : Pauve soris, qui n'a qu'on trô !
LiTT. Souris qui n'a qu'un trou est bien vite prise.
Ou : Pauvre souris, qui n'a qu'un trou !
Quand on n^a qu'une ressource, qu'un expédient, il est
difficile de réussir, de se tirer d'affaire. (Agad.)
Pr. fr. — Souris qui n'a qu'un trou est bientôt prise. — Il est
bon d'avoir deux cordes à son arc. — Il ne faut pas mettre tous
ses œufs dans un même panier.
Dolente la souris qui ne set qu'un seul pertuis.
(XIII« siècle.)
Cité par Forir. Dict.
Tatèmb.
Qwand on n'a noUe mohonne prête
Et qa'on deut ba^er so V côp,
C'est so i* pavéye qu'on répète :
Pauve soris, qui n'a qu'on trô.
(Willem et Badwens. Les toûrciueu. Se. 3. i88â.)
Vebviers. Lisa.
V soris qui n'a qu'on trô, dit-st-on, est bin rate prise,
J'a l' chance d'aveur intrôye so deux rowe es m' noûve gise.
(Renier. U mohonne à deux face. Se. l^MSTS.)
Var. Vebyiirs. Pauve runaud qui n'a qu'ô trô.
Var. Namur. Soris sins trau est bin rate prise.
Marche. Pauve soris qui n'a qu'on trô.
Var. Marche. Pauve sôdàr qui n'a nin s' fésique.
Charliroi. Dins c' inonde ci, biesse et gins, r'tenet bin ça, Françoise,
C'est qu'enne soris qui n'a qu'ein trô, c'est-st-enne paufe biesse.
(Bernus. Lt marcotte dins V guergni. Faufe. 1873.)
JoDOiGNE. Pouve soreu que n'a qu'on trô.
Var. Nivelles. Poûfe soris qui n'a qu'ein trau.
3002. 1 n' faut nin stoper les trô par où c' qui les
aîwe veigne-nu. (Namur.)
LiTT. Il ne faut jamais boucher les trous par où les eaux
yiennent.
Il ne faut pas se priver de ressources à venir, dépenser son
revenu d'avance.
Pr. fr. — Tuer la poule aux œufs d'or. — Manger son blé en
herbe.
Var. Beauraqig. Lëye, elle aveut l' patience do y* choutet, do v's aurdet,
Pac' qu'on n' sitope nin l' trô pa iis qui les sou v'net.
(VERMESi. Les solée. 4869.)
Var. Jodoigne. I n' faut jamais stoper l' trou pa ou qu' les caur vennet.
Var. Nivelles. In' faut jamais boucht l'trau pa iusquè les liard viennent.
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— 440 —
3003. Ottant d' trô, ottant di ch'vèye.
LiTT. Autant de trous, autant de chevilles.
Se dit en parlant d'une personne qui trouve à tout, des
réponses, des excuses, des défaites, des expédients. (Acad.)
Pr. fr. — Autant de trous, autant de chevilles ; autant de
chevilles que de trous.
Il n'y a point de trou qu'il n'y trouve une cheville.
(ODDiif. Curmitezfirançoises, 4640.)
Cité par Forir. Dict.
DniANT. DODABD.
Avou one miette di chance elon pinson comme j'enne ai onk gn'a osUnt
d* trô qui d* coche.
(V. GOLLARD. Li tindrteà Vamourctte. I, se. 8. 1890.)
3004. Vola li vrai trô dins Téplausse. (Namur.)
LiTT. Voilà le vrai trou dans l'emplâtre.
Voilà la partie faible.
Pr. fr. — Voilà le hic, — Voilà Tenclouure. — Voilà le défaut
de la cuirasse.
Namur. J*a rouyt one saquoi, i faut qui j' vos es cause.
Car c'est là r grande affaire, li vrai trô dins l'éplausse,
Li plus grand ch'vau d' bataye di nos pus grands savant.
(Demanet. Oppidum Atuaiicorum. 4843.)
Var. Mons. Voir l' jour pau l' Irô.
3005. I Ta fait intrer d'vins on trô d' soris.
LiTT. Il Ta fait entrer dans un trou de souris.
Se dit d*un homme qui en fait trembler un autre, par sa
présence. (Acad.)
Pr. fr. — Il le ferait mettre dans un trou de souris.
Cité par Forir. Dict.
3006. 1 fât turtos passer po V même trô.
LiTT. Il faut passer tous par le même trou.
Il nous faut tous mourir.
3007. Fer on trô es l' leune.
LiTT. Faire un trou à la lune.
S'enfuir sans payer ses créanciers. (Acad.) — Faire faillite,
manquer à ses engagements.
Pr. fr. — Faire un trou à la lune.
Variante. Fer on trô ès meur.
V. QuiTARD. Dict., p. 510.
Oité par Forir. Dict.
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— 441 —
Ji veus des cis qui fet fôrteune,
Et qu'ont todi V pleume & cbapat.
Sûrmint qu'i fet des trô es V leune,
Ou qui ramasset à hopat.
(HOCK. Li blanc tkèlin, 4860.)
Vbbviebs. Àgligeant bise à r forteune»
Pûri fait des trô es V leune.
(Renier. Spots rimét. 4871.)
Kamur. Li cia qu'aureuve fait on trô didins V lune,
Ni vaureuve pus travayî, c'est connu.
(J. COLSOlf. Végalité, Gh. 4863.)
Beauraimg. G'est-st-augie à pinset qwand gn'a los les joft piette.
On fait des trô dins V lune, et po pay! les dette,
I fôt vinde tôt c' qu'on-z-a
(Vermer. Les solée. 486S.)
Noms. Ce n'est nié les riche que l' gouvernemint veut qui leu baillent-té des yard
pour boucher ses trô à la lune.
{Arm. dé Mons. 4884.)
3008. Esse di l'aute costé de trô qu' les qwatte
boûf ont passé.
LiTT. Etre de l'autre côté du trou par où les quatre bœufs
ont passé.
Etre à Tabri, hors d*un mauvais pas, d'une méchante affaire.
J'enne a k'nohou co traze qui s'avlt bin pinsé,
Di Taute costé de trô qu' les qwatte boûf ont passé.
(Thiry. ine copenne so V mariège, 1858.)
Màgré qu' coula li warantihahe qu'il esteut po V moumint, à l'avrûle di saqwantès
rtsqueftre, i n'esteut portant nin co di Faute costé de trô qu' les qwatte boûf ont
passé.
(Magnée. Li crerCquini dé prince àbbé di Stdv'leû. 4867.)
Variante. Mais l'n'esteut nin ou-c' qui les qwatte boûf ont passé,
Qui de contraire ; ca d'vant qu'elle n'euyihe clos 'ne oûye.
Li vèye feumme, comme on spér, al lève les tracasser
Et tote li nute k long l'-z i alléve chanté pouye.
(Bailleux. Li vèyefeumme et ses deuxfèye. Fûve. 4856.)
Variante. Atote, de cour, nos estans français,
— Vos n'estez nin co wisse qui les qwatte boûf ont passé ; ji côpe.
(HoCK. La famille Mathot. 1866.)
Variante. Mais ji n'esteus nin co wisse qui les qwatte boûf ont passé.
(Peclers. Gèrd Vaffichi, Ch. 4877.)
TROUPEAU.
3009. Si gn'a 'ne mâle biesse es tropaî, c'est lèye
qui v'soyez braire.
LiTT. S'il y a une mauvaise bête dans un troupeau, c'est
celle-là que vous entendez crier.
Les méchants s*empressent toujours de se plaindre.
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— 442 —
Ll BOTTRESSB.
Ci n'àret s'tu qu' vos deux, qu*ont sHu case di l'affaire,
S' n'a 'ne m&le biesse 6s tropa!, c'est lèye qui v*s oyez braire.
(Hannat. Li mdye neûr <Và Cêlat. II, se. 5. 4866.)
TROUVER.
3010. Todi ottant, fait Y ci oui trouve.
LiTT. (C'est) toujours autant, fait (dit) celui qui trouve.
II ne faut pas dédaigner une petite aubaine.
Cf. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Cité par Forir. Dict.
Var. Niyelles. c Etem ein oche ! » dit-st-i Piche.
3011. Qui qwîre, trouve.
LiTT. Celui qui cherche, trouve.
Qucerite et invenietis, (Evangile.)
Cité par Forir. Dict.
Qui bien chace bien trueve.
(Le dit du buffet. Fabliau du XUI« siècle.)
Travaillez, prenez de la peine.
C'est le fond qui manque le moins.
(Lafortaihk.)
Vebviers. Coula nos prouve
Qu' ci qui qwtre trouve,
Lu terre a des trésor po lot.
(Pire. Vorci Phivier. Gh. i874.)
Najiub. L* cinque qui cherche trouve.
Saint-Quentin. Cb'tit qui cache y treuve.
Basse- Allemagne. — Suchet, so werdet ihr ûnden (Bibel.)
3012. Hovez 'ne belle pièce, vos l' trouverez d'sos.
LiTT. Déblayez (balayez) une belle place, vous le trouverez
dessous.
Se dit d'un objet perdu, et qu'on n'a aucune chance de
retrouver.
Variante. TatI.
J'a Faction cint dix mèye, dix mèye pus qui r gros lot.
Bièth'mé.
Mettez bin vosse main d'sus, Tàtl, vos l' trouvVez d'sos.
(Remouchahps. Tàtt r perrtqui, \, se. 6. 1885.)
3013. l s' trouve so Tîle Macasse.
LiTT. Il se trouve sur Pile penaude.
Il se trouve embarrassé, interdit. — Il est ivre (makasse). —
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— 448 —
Il y a ici un jeu de mots. V. le Dict. étymoL de la langue
wallonne^ par Gh. Grandgagnage. V» Macasse.
Cf. Ile Makâ,
(N. Defrecheux. Inejâbe di tpot. 4858.)
Ossi, d'vins on superbe chestal.
On rikdûba nos portugais.
Ou c' qu'on les y fa fer *ne bonne gasse.
Et beûre jusqu'à les fer macasse.
(Hanson. Us luttade it vers ligeois, Gh. VI. 1783.)
BlÈTH'Hi.
Si pau qui j' beûse, ji sos d'on côp macasse.
(Willem et Badwehs. PècMraeh'ti, Se. 9. 4889.)
8014. Vasse m'el trouve (ou qwîre).
LiTT. Va me le trouver (ou chercher).
Réponse à une demande qu'on ne peut satisfaire, refus de
croire ou d'accepter une proposition insoutenable, un avis
absurde. — C'est une chose extraordinaire, unique.
TatÎ.
Çou qui presse li pus foirt, po V moumint, c'est r siervante,
I m' Àreut ine belle jône, et qu'estasse avinante ;
Mais vasse m'el trouve, paret ; c' n'est nin assez d'el dire.
(Remodchamps. Tdti rptrrtqta, II, sc. 4. 4885.)
TRUIE.
3015. V'ià çou qui fait Y trôye danser.
LiTT. Voilà ce qui fait la truie danser.
Voilà ce qui couronne l'œuvre. — C'est finir par un coup
d'éclat. — C'est le comble.
Le coup de fouet de la fin, le bouquet du feu d'artifice.
Cité par Forir. Dict.
A propos, nos d'vant co jàser
De grand feu d'artifice.
C'est çou qui va fer V trôye danser
Et d'ner l' jôye ft minisse.
(Dehin. Programme dé tfiesse de S5« anniversaire, 4856.)
Ddrano.
Qui ilt-i fer ? Jeannette va toratte accori.
Et, po fer r trôye danser, mutoi m' neveu Hinri.
(Delchef. Les deux neveux. \l\, sc. 4''. 4859.)
Po fer nosse trôye danser, qu'on bagne & pus babèye,
Li pataclan d' posson et d' tratteu de l' catt'rèye.
(Thirt. Moirt di Voctroi. 1860.)
Mais n's allans apreume jàser,
Di çou qui fait l' trôye danser.
(Lamaye. Licrèveûre miraculeuse. Complainte. 1846.)
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— 444 —
Jalhat. Bieth'mé.
Èdon, ThiodAre, qui nos Ûreut nos bacelle vouci ?
TlIODÔBE.
Oyi coula. Su Areut-i pôr Garite, po fer l' trôye danser, comme on dit.
(Xhoffer. Let deux soroche. l, se. 5. 1861.)
3016. Li trôye ni rind nin Y verrat nôbe, mais
r verrAt anôblihe li trôye.
LiTT. La truie ne rend pas le verrat noble, mais le verrat
anoblit la truie.
En général, la noblesse ne se transmet que par les mâles ; il
y a pourtant des familles où le ventre anoblit; témoins les
Sotenville, de Molière {Georges Dandin).
3017. C'est todi (ou sovint) V mâle trôye qui tomme
à r bonne rècenne.
LiTT. C'est toujours (ou souvent) la mauvaise truie qui tombe
à la bonne carotte.
La fortune sourit souvent à ceux qui ne sont pas dignes de
ses faveurs.
Pr. fr. — Jamais à un bon chien, il ne vient un bon os.
Cité par Forir. Dict,
Si cisse mobonne on-z-a chûst,
Fât avu bonne narenne ;
Mais l' màva pourçai lomme ossi
Todi à 1* bonne rècenne.
(Jubilé du père Janvier. 4787.)
Dadite.
Todi r mâle biesse attrape li bonne rècenne,
Et tote les mâle po les aute dimoret.
(Baron. Li tapWeste di cwârjeu. Se. 1. 4882.)
Namdb. Li pus laid des pourcia
Altrape, des boquet li pus bia.
Marche. L' laid pourçai tomme à r bonne rècenne.
TRUITE.
3018. Haitt comme ine trûte.
LiTT. Sain comme une truite.
Resplendissant de fratcheur et de santé.
Pr. fr. — Sain comme un gardon.
Variante. Infin final, li brave Bourbon
Si Uve haitl comme on pèhon,
Et ravisa à tote Tàrmèye
Ine aute homme qu'a l'accostumèye.
(HANftON. Li Hinriade travestèye, Gh. VIL 1780.)
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— 445 —
Vos n' sâriz rin vèyt di pus avinant qu' lèye,
Haitèye ottant qu'ine trûte, coriante comme ine anwèye.
(Thirt. Ine copenne to Vmariège, i8S8.)
GOOINASSB.
.... G*enne est-st-onk, lu, qui flûte.
Tatsnne.
11 esteul, qwand riv'na, osai haitl qu'ine trùte.
(Remouchamps. Li tav'd. H, se. 4. 48K8.)
On richâ, maig:ue comme on héron,
Qui platllve dtsconte Robièmont,
Riv'na cràs comme on mono.
Pus rin ni It fève p6ne,
HatU comme li pèhon.
(T. Brahy. La atwe dl Spâ, Gram. 1873.)
Basse- Allemagne. - Gesund wie ein Fisch.
TUER.
3019. 1 n' faut nié toudi tuer tout c* qu'est gras.
(MONS.)
LiTT. Il ne faut pas toujours tuer tout ce qui est gras.
Il faut réserver quelque chose pour les besoins à venir.
Ce proverbe est cité par Moutrieux. Des nouviatcx conte dé
quié. 1850.
St-Hobert. On n' touwe nin tôt c' qu'est craus.
Nivelles. 0 n'tue ni tout c' qu'est cras.
Douai. Y n' faut point tuer tout ch' qu'il est gras.
3020. I vaut mieur qu'on V tûse
Que l' leup né V miûse. (Mons.)
LiTT. Il vaut mieux qu'on le tue
(Plutôt) que le loup ne le mange.
Il faut faire profit de tout et ne pas s'exposer à perdre une
chose dans Tespoir de la conserver.
TUYAU.
3021. Coula ni s'soflFèle nin foû d'inebûse.
LiTT. Cela ne se souffle pas hors d'un tuyau (sarbacane).
Cela n'est pas facile.
N. B, Une sarbacane se dit en wallon canne à buse.
3022. On dirent qu'on Y soffèle foû d'ine bûse.
LiTT. On dirait qu'on le souffle hors d'un tuyau.
Il est très élégant, très soigné.
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- 446 -
Pr. fr. — Il semble qu'il sort d'une boisle.
(OUD». Curiotitex firançoitei. 1640.)
Vos dlrlz, tôt l' vèyftnt, qu'on I* soffble foû d'ine bûse.
Dans ce vers de la Copenne 80 VMariège, M. Thiry veut dire
que la personne dont il parle est propre et bien soignée.
Les p*tit, comme sofflé foû dMne bûse,
Ont d' Toû 80 les soler po quM r'iûse ;
Divant i'ouhe, i vont s* porminer.
(Hocx. U9 et coutumet, 1869.)
Là, ji vèya 'ne jône ftye qu'aveut Tair de tûser,
V's àriz dit qu' foû d'ine bÛse, on vinahe de V soffler.
(T. Braht. Ine avlnteûre à St-Moirt. 188S.)
Prindez les tote, vos avez V chûse
Elle sont sofflèye comme foû d'ine bûse.
(GtRARD. U coiiretse. 1890.)
Var. Jodoigne. Il a todeu l'air de sourteu d'one boisse.
Var. Nivelles. 1 faut quand j'arriv'rai que les gins disnait d* mi,
< On coirait qu' hours d'enne boisse, esse Jean la vint d' souti.
(Renard. Let averiL de Jean d* Nivelles. Gh. Vil, 3« éd. 1890.)
VACHE.
3023. On n' sét wisse qu'ine vache happe on Uve.
LiTT. On ne sait où une vache prend un lièvre.
On ne sait pas ce qui peut arriver.
Il se passe des choses plus extraordinaires que cela.
Une vache prend bien un lièvre.
{Adagee françoi», XVI« siècle.)
Mais on a vu des rois épouser des bergères ;
Dans ce temps-là les rois étaient de bons enftnts.
3024. Il a sposé Y vache et V val.
LiTT. Il a épousé la vache et le veau.
Se dit d'un homme qui a épousé une fille grosse d'un enfant
dont il n'est pas le père. (Acad.)
Pr. fr. — Il a eu, il a pris la vache et le veau.
Cité par Forir. Dict.
Tournai. I a marié r vaque et r vieau.
PORENTRUT. Gompalgnons ai marié, prente bin va nivé,
Vo porrin vo tcbairdgié de lai vaitche et di vé.
(Raspibler. Lee patniee (panière), poème en patois
de l'ancien évèché de BÀle. 1786.)
Basse- Allemagne. — Die Kuh mit dem Kalbe heirathen.
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- 447 -
3025. On n'iomme mâye ine vache jolèye (ou
rogette) qu'elle n'âye ine tèche.
LiTT. On n^appel le jamais une vache marbrée (ou rougefttre)
si elle n'a une tache {*),
Il n'y a pas d'homme parfait. — On n'accuse pas celui dont
la conduite ne laisse absolument aucune prise à la médisance.
— Une mauvaise réputation est toujours plus ou moins méritée.
Cité par Forir. ÎHct.
Nauub. On n' divisse nin d'one vache s* elle n'a one tache.
JODOIGNE. N'a si helle vache
Qui n*aûye se tache.
— On n' cause d'one vache
S' elle n*a one tache.
Malmbdt. On n' loume jamais one vache haimotte (bigarrée) s' elle n'a one tache.
3026. Magnl de Y vache arègèye.
LiTT. Manger de la vache enragée.
Éprouver beaucoup de privations et de fatigues. (Agad.)
Pr. fr. — Manger de la vache enragée.
Cité par Forir. Dict.
Orig. Quitard. Dict., p. 677.
AiLT.
Qwand t'àret bu d' Tatwe saqwans joû,
Et magnt de V vache arègèye.
Va, ti mère sèret bin vingèye.
(Fabrt. Li LigeoU ègagi, I, se. 3. 17K7.)
JiHMf Martin.
Les cis qui s'ègaget fet *ne grande folèye^
Pc mori d' faim, po mori d'seu,
Po magnt de V vache arègèye.
(HERAULT. Li mâllgnant. 11, se. 44. 1789.)
1 n* songit pus qu'à 'nnès raller ;
Bin&he d' s'avu si tôt happé
De V vache arègèye et de freud,
Di tote sort di biesse et de leup.
{Pasquiye faite au jubilé Dom Bernard Godin. 4764.)
(*) On retrouve les expressions jolèye et rogette dans le ranz des vaches de
Ste-Walburge, publié par le D' Bovy dans ses Promenades historiques^ et reproduit
par MM. B* et D*, dans leur Choix de chansons wallonnes. Elles rappellent les vers
de M. Pierre Dupont :
J'ai deux grands bœufs dans mon étable,
Deux grands bœufs blancs, marqués de roux.
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— 448 —
Marche. Vike et prinds waude à V magogéo
D* peu d' mougnet de V vache arègée.
(Alexandre. Ftiteorti. 4860.)
Namur. Avant d* nos rappeler dins V céleste pairie,
1 nos fait, por on timps, mougnl l' vache arègie.
CWérotte. Aurmonaqtu di Nameur. i86S.)
TiNTiGNT. 11 est sayl d'ia vache aragie.
3027. Vât mî 'ne vache qui cinl mohon.
LiTT, Il vaut mieux une vache que cent moineaux.
Mieux vaut un objet utile que cent futilités.
3028. On-z-aime mî d' vèye les vache bizante,
Qui les vache gottante. (Ardennes.)
LiTT. On aime mieux de voir les vaches courir follement,
Que de les voir dégouttantes (de pluie).
On aime mieux voir les vaches en temps de soleil qu*en temps
de pluie, parce que, par le beau temps, elles donnent plus de
lait.
(Alb. BODT. Voc. det agricuUeurg. 4880.)
3029. Dire ottant d' boû qui d' vache.
LiTT. Dire autant de bœufs que de vaches.
Pour signifier un menteur, un bavard.
(Alb. BODY. Voc, dea agricuUeun.)
3030. Parler français comme ine vache espagnole.
LiTT. Parler français comme une vache espagnole.
Parler fort mal le français. (Acad.)
Pr. fr. — Parler français comme une vache espagnole.
Locution altérée : parler français comme un Ydce, c'est-à-
dire comme un Basquej espagnol. (V. Quitard. Dict.^ p. 676.)
Cité par Forïr. Dict.
Jeannette.
Ji voux v's oyi d'abord parler comme on parole,
Sins v'ni k'hachl 1* français comme ine vache espagnole.
(Delchef. Li galant de itiervanu. l, se. 3. 1858.)
GÉinou et Pènâtg (à T&tl).
Nos j&sVons bin raie comme vos ;
S' vos nos appurdoz,
Quu c'seuye...su vos p'ioz.
Ml qu* les vache espagnole.
(Remodchamps. TàU Vperriqui. II, sc. 7. 4885.)
MoNS. Mais pourquoi c' qu'on diroi bé qu' tu touches ainsi t' français comme eone
vaque espagnole, hon ? Sais-tu bé qu'on t' prindras pou ein sot, tt'à Theure.
(Leteluer. Àrm» dé Mont. 1859.)
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3031. l moude ses vache d'vins on tamis.
LiTT. Il trait ses vaches dans un tamis.
Il ne sait profiter de rien. — L'argent lui glisse dans la
main. — II dépense à mesure qu'il gagne.
C'est le tonneau des Danaides, qui se vide à mesure qu'on le
remplit. — C'est la toile de Pénélope, etc.
Variante. On n' moude nin les vache divins on tamis.
LiTT. Ou ne trait pas les vaches dans un tamis.
On ne doit rien faire inutilement. — Il faut que tout rapporte.
3032. Et cœtera, marcotte fizéye.
Qwand les vache biset, elles ont Y quowe lèvêye.
LiTT. Et cœtera marcotte fîzée, quand les vaches courent,
elles ont la queue levée.
Je sais tout cela ! — Daignez m'épargner le reste.
Cité par Forir. Dict,
3033. Les vaque areont acore besoin d' leu queue,
(Tournai.)
LiTT. Les vaches auront encore besoin de leur queue.
Reproche que l'on adresse à un ingrat.
3034. Qwand i ploûreut des vache.
LiTT. Quand (môme) il pleuvrait des vaches.
Quelque mauvais temps qu*il puisse faire. Se dit ordinaire-
ment pour marquer qu'on est dans une nécessité indispensable
de sortir, et qu'il n'y a aucune considération de mauvais temps
qui en puisse empêcher. (Acad.)
Pr. fr. — Quand il pleuvrait des hallebardes, la pointe en bas.
Se dit également pour citer une chose impossible.
Vos d'nez vos où po i's 1 fer 'ne mèyeu v6te,
Adon vosse char po Ts 1 cure de rosli,
Po des dorôye dinez I's 1 pôr vos cache.
Corège, allez I Si mâye i ploût des vache,
Muloi c'joû-là, divairez-v* pussûti.
(Bailleux. Jacques li cott. Fâve. 1843.)
3035. Il a oyou braîre ine vache èune on slâ et i
n* sét wisse.
LiTT. Il a entendu crier une vache dans une étable et il ne
sait où.
Il n'a pas compris ce qu'on a dit et il veut le répéter.
Il a entendu un bruit vague, et il ne sait ce que c'est.
Cité par Forir. Dict.
29
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— 450 —
VAiiAHTE. II a-t-oyou braire ine vache et i n' sét nin d'vios que sl&, ou d'vins que
pré. — II a oyou braire on vai, etc.
Var. Malmedt. Il a oyou sonnera messe et i n*sét nin wisse.
Nivelles. Il a intindu 'ne vache braire, mais i n'sait ni dins que staule.
MOKS. II a intindu broquer (beugler, mugir), i n* sait nié à que st6le. — Il a
intindu ein viesu braire et qu'i n' sait nié dins quéle estaule.
Frameries. a part ça, c'esl-st-ein gaillard instruit, qu'a intindu braire ine vaque,
mais qui n' sait ni in quei staule.
(BoSfiUETU. Tambour baUant, 1885.)
To JRHAi. Il aveot intindu enne vaque braire sins savoir dans queuUe étable.
ST-QuEMTm. J'ai aouie braire eine vaque, mais je n'seroi dire detns quelle élave.
3036. 1 gn'a bin des vache malade.
LiTT. Il y a bien des vaches malades.
II y a beaucoup de gens qui font de mauvaises affaires.
Cité par Fobir. Dict.
3037. C'est comme li vache qui r'passe todi d'vins
Tmême bocâ.
LiTT. C'est comme la vache qui passe toujours par le même
trou de haie (pour aller paître dans le pré du voisin).
Se dit d'un époux infidèle.
3038. C n'est nin V vache qui brait Y pus foirt qui
donne li pus.
LiTT. Ce n^est pas la vache qui crie le plus fort qui donne le
plus (de lait).
On n'est pas redoutable par cela seul qu'on fait du bruit.
Les vantards sont souvent poltrons. — Les apparences sont
souvent trompeuses.
V. Falstaff, dans Shakespeare, et Chaste aufort, dans le
Pédant joue de Cyrano de Berserag.
3039. Jamâye ine vèye vache n'inturret es mi slâ.
LiTT. Jamais une vieille vache n'entrera dans mon étable.
Je n'accepterai jamais une chose d'un mauvais usage. —
Jamais je n'épouserai de vieille femme. (Forir. Dict.)
3040. Lèyî toumer V vache es l'atwe.
LiTT. Laisser tomber la vache dans l'eau.
Perdre une occasion.
3041. Gn'a 'ne vache touméye es pusse.
LiTT. Il y a une vache tombée dans le puits.
Il y a du vacarme, du désordre, de la tirouillerie. (Littrï.)
Pr. fr. Le diable est aux vaches.
Cité par Forir. Dict,
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— 451 -
Vabiautb. I gn'a ine vache tournoyé es passe, i n* màque pas qu* vos po
r rapèht. (Ironiqae.)
3042. Li vache n'est nin co touméye es pusse.
LiTT. La vache n'est pas encore tombée dans le puits.
L'affaire n'est pas encore terminée; il ne faut pas l'aban-
donner, ni la considérer comme perdue.
Delsa.
Ji vins di v' rinde, sins savu, on foirt mayk service ; mais V vache n'est nin co
toumëye es passe, ji pous donc raccommoder çou qu' j'a gMé.
(DD. Salue. U germalle. Se. 46. 4883.)
3043. Si on t' promet one vache, cours vite quoire
one coide. (Namur.)
LiTT. Si on te promet une vache, cours vite chercher une
corde.
Il faut s'empresser d'accepter le cadeau qu'on vous fait, de
crainte qu'on ne change d'avis.
3044. C'est Y feu de Y fée de Y vache qui tosse.
(JODOIGNE.)
LiTT. C'est le fils de la fille de la vache qui tousse.
Réponse à quelqu'un qui cherche vainement à se rappeler le
nom d'un personnage qui nous intéresse peu.
3045. C't enne vake qui s'a nouyé dins s' crachat.
(MONS.)
LiTT. C'est une vache qui s'est noyée dans sa salive.
Réponse aux curieux empressés qui demandent : qu'est-ii
arrivé ? (Swabt. Dta, 1870.)
3046. C'est-st-one vache à mote. (Jodoigne.)
LiTT. C'est une vache à traire.
Se dit d'une personne, et, par extension, d'une chose dont on
tire un profit continuel.
Loc. prov. C'est une vache à lait.
VALET.
3047. On n' deut nin pus naâltraîtî li vârlet qui
r maîsse.
LiTT. On ne doit pas plus maltraiter le valet que le maître.
On doit respecter la dignité de l'homme dans toutes les
positions.
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- 452 -
3048. L' ci qui est lu vaurlet n'est nin maJsse.
(Verviers )
LiTT. Celui qui est le valet n'est pas le maître.
Celui qui occupe une position inférieure ne peut prétendre
aux égards, à Tautorité, aux distinctions qui sont dus aux per-
sonnes d'un rang élevé.
« Es-tu un prince, pour qu*on te flagorne ? Souffre la vérité, coquin, puisque tn
n*a8 pas de quoi gratifler un menteur. »
(Beaumaicrais. Le mariage de Figaro. Acte IV, se. 10.)
Vebyiers. Li podrçai.
I ennès sét pus qui n' paisse,
Nais qui voléve, V ci qui est lu vaurlet n'est nin maisse.
(Xhoffer. Les blesse, II, se. Si. 1858.)
VALOIR.
3049. Li mèyeu n' vât rin.
LiTT. Le meilleur ne vaut rien.
Se dit de deux ou de plusieurs personnes presque également
méchantes ou vicieuses, (âcad.)
Pr. fr. — Le meilleur n'en vaut rien.
3()S(). I vât mî ainsi qu' pus sot.
LiTT. Il vaut mieux ainsi que plus fou.
Il faut bien se contenter de ce qu'on a, quand on pouvait
tomber sur du pire.
VAURIEN.
3031, C'est l'honteux qu èl piède et l' trouand qu'èl
wangne.
LiTT. C'est le honteux qui le perd et l'impudent qui le gagne.
Qui ne demande rien n'a rien (en bonne et en mauvaise part).
Tr. fr. — Un peu de honte est bien vite passée.
li n'y a que les honteux qui perJent. — Faute de hardiesse,
de confiance, on manque de bonnes occasions. (Acad.)
Nivelles. E'm p'iit moumint d' honte est bl rate passd.
3052. Les vaurin faienu V pus di ch'min. (Namub.)
LiTT. Les vauriens font le plus de chemin.
La personne qui emploie des moyens peu honnêtes par-
viendra plus vite.
3053. Ein vaurié a bieau s' contrefaire, c'est co
toudi ein vaurié pou ça. (Mons.)
LiTT. Un vaurien a beau se contrefaire, c'est toujours un
vaurien malgré cela.
On ne peut pas changer sa nature.
Pr. fr. — Le bout de l'oreille perce toujours.
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- 453 -
V. Lafontaine. L'âne vêtu de la peau du lion, trad. en
dialecte de Mons par M. Letellier : El baudet habié avé
l'pieau du lion. (Armonaquedé Mons, I85i.)
VEAU.
3054. On hérèye tant on vaî, qu'à V fin on Tfait
beûre.
LiTT. On sollicite tant un veau, qu'à la fin on le fait boire.
On sollicite tant un emploi, une place, une faveur, qu'à la
fin on l'obtient.
Vabiante. On hêrèye tant on malade, qu'à l' fin on V fait bisûre.
Vawaktk. a prurai r'fus, n' tapez nin Tonhe so 1' beûre,
Comme des doux mot, riçûvez leus affront ;
Holez r malade, dit ii spot, vos i* frez beûre,
Et zelles ossi, camèrâde, elles beuront.
(DD. Salue. Li chant detmdvas sujet. 187 .)
3055. C'est-st-on baî vaî qui ravisse si père.
LiTT. C'est un beau veau qui ressemble à son père.
Se dit en mauvaise part : il ne vaut pas mieux que son père.
Variante. C'est-st-on bai val qu' ravisse si mère.
LiTT. C'est un beau veau, qui ressemble à sa mère.
Il ne vaut ni plus ni moins que sa mère
Faut-il rappeler, à propos de ce dicton populaire, la gra-
cieuse apostrophe d'Horace ?
0 matre pulchrâ ftlia pulchrior
Et la paraphrase française, non moins délicate :
Celle qui vous donna le jour.
Égalait en beauté la reine de Cytbère ;
Mais vous ressemblez à l'Amour :
II était plus beau que sa mère.
3056. Ette rchinqaième viau. (Mons.)
LiTT. Etre le cinquième veau.
Voir les autres jouir d'avantages de toute espèce, sans
pouvoir en profiter.
Le cinquième veau regarde tôter les quatre autres.
V'ià r cins! quMnteûre : li matsse magne ine vaute :
— Mi vache a qwate pé, portant 'Ile a cinq vai !
— Mais qu' va fer V cinquème ? — I fret cou qn' ji fais :
Fàret bin, Monsieu, qu'i louke magni l's aute.
(Alclde Patob.)
Vabiamte. Torcher s* nez à V pierque. — Chuchcr 'ne feuille.
LiTT. Se torcher le nez à la perche. — Sucer une feuille.
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— 454 -
G'etoi tous Ts Hollandais qu'attrapiont les bonnes place, et nous aute, Berge,
nos torchons no nez à 1' pierque, autremint dit, nos fesions V rôle du chinquième
viau. (Letelucr. Armonaque dé Mont, {Ù9.)
VARiAHTi. Fer comme li trazème cosset, louki tèter les aute.
Yab. Nivelles. Suct leu pouce. — Stierde leu bêche à i'pierce.
JoDOXGME. Pouve Via qui n*a pont d' tette. — Esse le quinzième cachet.
3057. On lî fret pus d'honneur qu'à on via,
On l'èterret avou s' pia. (Namur.)
LiTT. On lui fera plus d'honneur qu'à un veau,
On l'enterrera avec sa peau.
Se dit ironiquement en parlant de l'enterrement d'une
personne qui laisse peu de regrets après elle.
Vermessb^Koc. du patois lillois, i86i) rapporte ce proverbe.
3058. I nioûrt ottant d' vaî qui d' vache.
LiTT. Il meurt autant de veaux que de vaches.
Les jeunes sont comme les vieux, exposés à mourir. (Littré.)
Pr. fr. — Aussitôt meurt veau que vache.
(OUDIM. CurioiiteifrançoUes. 1640.)
Cité par Forir. Dict.
3059. Qwand on-z-ètind beugler des val, li stauve
n'est nin vûde. (Marche.)
LiTT. Quand on entend beugler des veaux, l'étable n'est
pas vide.
On ne peut nier les faits qui sont avancés.
JoDOiGME. Quand on ëtind boirler les via, c'est qu' le stauve n'est ni vûde.
3060. Li via qui tette bin, n' mougne wêre.
(Beauraing.)
LiTT. Le veau qui tette bien ne mange guère.
Qui boit trop, mange trop peu. (Se dit en mauvaise part.)
Beauraing. Et usqui V bresseu va, l' bolgl n*y va nin ;
Ou bin via qui tette bin, comme dit li spot, n' mougne wôre,
I faut croire qui c'est vrai, pusqu'on l' dit d' tote magnère.
(VUMEB. Let tôlét, iS6S.)
Marche. Les val qui buvet, n' mougnet nin.
VEINE.
3061. Bon teut, bonne dèye,
Belle vône es mèye.
LiTT. Bon toit, bon mur,
Belle veine (couche) au milieu.
Tout va bien ; c'est réussi.
(St. BoBMAMS. Voc. des kouiOeurs ItégeoU. i86S.)
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— 455 —
3062. Qui veut ses vône, veut ses pône.
LiTT. Qui voit ses veines, voit ses peines.
Le chagrin ou la vieillesse amaigrissent et rendent par
conséquent les veines saillantes.
VENDRE.
3063. Çoula s' vind comme li pan à bolg!.
LiTT. Cela se vend comme le pain chez le boulanger.
G*est une marchandise d'un débit facile et assuré.
VENDREDI.
3064. Bal vérdi, laid dîmègne.
LiTT. Beau vendredi, laid dimanche.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas
Souvent la tristesse succède à la joie en fort peu de temps.
(LiTTRÉ.)
Pr. fr. — Qui rit le vendredi, pleure le dimanche.
Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.
(Racink. La plaideurs. Acte I, se. i.)
Nahui. Qut rit vinrMl, bratret dimeigne.
Mabche. Contraire. Pac' qui l' solia n' lût nin todi.
Qui rit r dimègne, i pleure verdi.
(Alkxakdre. PUit cortU 1860.)
3065. Té verdi, lé dîmègne.
LiTT. Tel vendredi, tel dimanche.
Vous serez récompensé selon vos œuvres.
Vos plaisirs seront en raison de vos sacrifices.
VENIR.
3066. Vos y vinrez et vos v's es sovinrez.
LiTT. Vous y viendrez et vous vous en souviendrez.
Menace que Ton adresse à ceuic qui ne veulent pas suivre un
bon conseil.
Retenez-le bien, vous passerez par là.
Marche. Baquatro.
Vos y vatrez,
Comme ol dit on vt spot, et vos v's 6s sovalrez.
(Alexandre. U pechon (Tavra. IV, se. 8. 48K8.)
3067. Esse bin v'nou et mft caressi.
LiTT. Etre bien venu et mal caressé.
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— 456 —
Protestation de dévouement et, en fait, indiCférence
profonde.
3068. On vint comme on vout,
On es r'va comme on pout.
LiTT. On vient comme on veut,
On s'en va comme on peut.
S'avancer, sans réfléchir à la manière dont on se retirera ;
celui qui entreprend une affaire doit s'assurer des moyens de
l'abandonner si elle ne réussit pas.
3069. Bin Vnu, quand râliez?
LiTT, (Soyez le) bien venu, quand partez-vous?
Je vous reçois parce qu'il le faut bien, mais ne restez pas;
dépôchez-vous de partir.
Il est gentil votre enfant ; à quelle heure est-ce qu'on
le couche ?
I s*av1ne même mettou es V tiesse
Di fer leu kermesse comme à Hu ;
Bonjou, Gllle; bin v'nu, quand vallu?
(Pasquèye so les téminarUse, iT3S.)
JoDOiGN^. V's esioz v'neu ; quand rallé, comme à Aufe?
Vaa. Jodoigne. Si v's arlt v'neu ahier, vos ariz yeu de boyon ; aujourd'heu n'a
qu' do V sope comme on deut à Aufe.
A Jodoigne, les habitants de Wavre passent pour peu
engageants.
Var. Nivelles. De d'iu v'nez, qu'on vos r'mène ?
VENT.
3070. SI ploût, vint d' bîse,
I ploût à s' guîse.
LiTT. s'il pleut, vent de bise,
Il pleut à sa guise.
SUl pleut quand la bise souffle, on ne saurait dire le temps
qu'il fera.
{Bîse, pour bîhe, est là pour la rime.)
Pr. fr. — Quand il fait de la bise,
II en pleut à sa guise.
{Calendrier des bons laboureurs. 4618.)
3071. 1 pout roter conte li bîhe.
LiTT. Il peut marcher contre la bise.
Il est bien vêtu et bien restauré.
Nivelles. Avë ça, i pu daller conte el vint d' btche.
Tournai. Pouvoir aller conte V vint d' bise.
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— 457 —
3072. Loukî di que costé qui l' vint sofièle.
- LiTT. Regarder de quel côté (que) le vent souffle.
S'amuser à regarder dehors sans aucun dessein et comme un
homme oisif. — Observer le cours des affaires et les diverses
conjonctures, pour régler sa conduite suivant ce que Ton
découvre. — II ne se prend qu'en mauvaise part. (Agad.)
Pr. fr. — Regarder de quel côté vient le vent.
Et pour écouter
D*où vient le vent.
(Lafontaine. Le lièvre et la tortue,)
Divant d' p&rler, i tkl qu'i louke di que costé qui l' vint vint.
(Remaclb. Dict. 1839.)
JODOiGNE. Ni saveu d'oU qu' vé l' bêche.
Basse-Allemagne. — Aufpassen, woher der Wind weht.
3073. Ottant 'nne èpoite li vint.
LiTT. Autant en emporte le vent.
Se dit en parlant de promesses auxquelles on n'ajoute point
de foi, ou de menaces dont on ne craint point les effets. (Acad.)
Pr. fr. — Autant en emporte le vent.
Souffla le vent ;
Il emporta la feuille et le serment.
' {Chanson,)
3074. Tourner à tôt vint, comme li coqVaî
d' Mérmoite.
LiTT. Tourner à tout vent, comme la girouette de Milmorte.
Se dit d'un homme dont l'esprit est léger, inconstant.
Pr. fr. — Il tourne à tout vent. — C'est une girouette qui
tourne à tout vent.
Cité par Forir. Dict.
Beaujeam.
Enfin, hawer, hagnl, tourner à tos les vint,
Et coula po toucher deux mëye franc d'appoint'mint.
(Delcref. Put W, put tôt. Se. 4". 487Î.)
On aveut binquéque feye ine tote pitite kesmoite,
Mais on joû, v'Ià qu'tol toûne comme li coq'rat d' Mérmoite.
(T. Brahy. Met treut mariage, iStS.)
Delsa.
Eh bin ! si v' ravisez V coq'ra! d' Mérmoite, qui toûne à lot vint, apprindez qui
j' SOS comme on réna, mi; rin ni pout m' fer bogt.
(DD. Salve. LigermalU, Se. S3. 4883.)
Namur. Non, l'homme, on n'el voit nin,
Si tourner à tôt viiit ;
Ça vout dire qu'i n'est nin rabanëre.
(WéroTTE. One bourrade. Cb. 4867. 4« éd.)
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— 458 -
Vab. Charlceoi. Ça toùne comme enne girouette p6 vint d* biche,
El i cange-nu d*idée, comme i camge-nu d' chimîche.
(Berucs. Vèterr'mini de f lioune. Faufe. 1873.)
Basse- Allemagne. — Dieser Mensch ist eine Wetteifahne.
3075. C'est-st-on grand vint tourné sins platve.
LiTT. C'est un grand vent tombé sans pluie.
C'est une grande querelle sans issue fâcheuse; beaucoup de
bruit pour rien (much ado abotU nothing).
Cité par Forir. Dict.
Gbcbur.
Si mAye on aveut lèyt fer
Les pogne di ces flairantes jatve.
Il esteut pris divins V houssal,
Li vint n*euhe nin tourné sins platve.
(De Carthier, De Hablez, etc. U voyège di Chaudfontaine, II, se. 1. 1757.)
Spa. Que vint sins plalve, oh ! que houhou !
So I* bat dire d'on macrat r'crèyou.
Qui coréve à l' chesse et à l' pèhe,
Po cont* fer V sins de V pi^ye di Fexhe.
{PoMquhfe, 4787. Chans, pattiotiqwet. ftec. BODT.)
JOSEPH.
Sins platve, ci n*esteut qu'on grand vint,
Totes nos sottes quarelle ;
Nais m' feumme geatrèye dispôye quéque timps.
Prindez p&rt à m* handelle.
(Peclers. U contèyedè C matante. Se. 19. 1877.)
Nivelles. V'ià core ein grand vint cheu sins pieuffe.
3076. llal'vintèsvisège.
LiTT. Il a le vent dans le visage.
Se dit de quelqu'un à qui il est arrivé plusieurs malheurs,
plusieurs pertes, qui lui ont abattu le courage. (LittrA.)
Il a une mauvaise réputation ; il est en butte à de méchants
propos.
Pr. contr. Avoir le vent en poupe.
Cité par Forir. Dict.
TATtHE.
Qwand 'ne j6ne fèye a I* vint es visège, elle est bin vite tapAye à rin ; fei todi
d0ttc*mint avou Pierre.
(WoLEM et Bauwens. Let toûrciveux. Se. 3. 188S.)
3077. Vint d' [.ovaye,
Plalve ou nivaye.
LiTT. Vent de Louvain,
Pluie ou neige.
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- 459 —
On appelle à Liège vint d' Lovaye, le vent d'ouest ou celui de
sud-ouest, qui amènent ordinairement du mauvais temps.
Namdr. Quand H vint conta li solia toûne,
Mesfiylz-vos, sovint i r'toûne.
3078. Été au co du vint. (Tournai.)
LiTT. Etre à l'abri du vent.
Etre à son aise.
Dans cette locution, co vient de coij abri.
VENTE.
3079. Vindège n'est nin héritège.
Vente n'est pas héritage.
Celui qui vend est loin d'ôtre dans la position de celui
qui hérite.
N. B. A une époque où la propriété mobilière n'avait pas
l'importance qu'elle a aujourd'hui, la vente des immeubles était
considérée comme un indice de ruine.
VENTRE.
3080. Vos v's avez fait roge es vinte.
LiTT. Vous vous êtes fait rouge dans le ventre.
Vous vous êtes enivré (vous avez bu du vin rouge).
Pr. fr. — La couleur nous en demeurera dans le ventre.
(OUDm. Curtotitezfrançotsci, 1640.)
Pierre.
Ji m' va quoiri, so Y côp, qaéquès botèye di vin.
Garitb.
Nos nos frans roge es vinte.
(Peclers. U eonsèye dé V matante. Se. iO. 4877.)
Depireux.
Oh, valet ! ti t*ennè8 ralèch*ret V minton, tienne àret po qwinxe joù à esse roge
es vinte.
(T. BiAHT. U bouquet, l, se. 7. I87t.)
3081. Brognî so s' vinte.
LiTT. Bouder sur (contre) son ventre.
Se dit d'un enfant qui se mutine et qui ne veut pas manger,
et figurément d'une personne qui, par dépit, refuse ce qu'on
sait qu'elle désire et qui lui convient, (àcad.)
Pr. fr. — Bouder contre son ventre.
Cité par Forir. Dict.
Nivelles. I grougne k sWinte.
TomuiAi. Brousser à s' panche.
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— 460 —
3082. Vinte affamé n'a nolle orèye.
LiTT. Ventre affamé n'a pas d'oreilles.
L'homme pressé par la faim n'écoute rien.
Pr. fr. — Ventre affamé n'a pas d'oreilles.
Jejunus venter non audit verba libenter.
Auribus venter caret,
(Lejeuke. Prov, familiaria. i741.)
Cité par Forir. Dict.
Varunte. L' ci qu'a faim n'ô rin.
Var. Marche. Li viole qui groûle n'a pont d'ètinde,
Sovint on n' pierd rin do rattinde.
Beauraihg. Mais ji piôde vaici m' timps à vos d'ner des consëye,
Li vinte qu'est-st-aiîamd, dit-sl-on, n'a ponl d'orèye.
(Yermer. Let iôUe. 1863.)
Nivelles. Lu vèyant qui priint là deux biesse inragée.
Que quand leu vinte est vule, leus orèye sont sloupée,
I gratte es s' front.
(Renard. Le^t avent, de Jean (VNtvdleâ. Ch. lY. 4857.)
Basse- Allemagne. — Noth (Hunger) kennt kein Gebot ?
3083. Enne a ma s' vinte.
LiTT. Il en a mal au ventre.
Se dit de celui qui est jaloux de la réussite d'un voisin ou
d'un concurrent.
Jodoigne. I mourl di s' vinte.
3084. I fait comme les lum'çon, i s' hièche so
s' vinte.
LiTT. Il fait comme les limaçons, il se traîne sur son ventre.
C'est un parasite.
Grœculus esuriens ad cœlum si jusseris, ibit,
(Jutéxal.)
Cité par Forir. dict.
Ji vas scrtre et cori amon les principe.
Et so m' vinte ji m' herchVet jusqu'4 devins des palft.
(HoCK. Mœurt et coutume* liégeoisu, 4872.)
3085. S' broncher V vinte et deiner au flair.
(Tournai.)
LiTT. Se brosser le ventre et dîner à l'odeur.
Se passer de dtncr.
Pr. fr, — Se frotter le ventre d'un panier.
(OUD». Curfotitex françoUes, 4640.)
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— 461 -
Var. Namur. Po V chau, c'est tote aute chose :
Allez à l'étranger,
Ou bin suct vosse pôce,
C'est c' qui gn'a d' mîa k fer.
(J. GOLSON. Li progrès, Gh. i86S.)
3086. Si j'a ma parlé, qu'i m' rimousse es vinte.
LiTT. Si j^ai mal parlé, que cela me rentre dans le ventre.
Manière de s*excuser d'avoir parlé inconsidérément.
TatI.
Jamais aukin siget, de moi nVt-eu-t-à s' plainte.
GÈTROU.
Oh ! su j'a ma jàsé, malsse, quu m' rimousse es vinte.
(Remoucbamps. Tâtt l'perriqut, III, sc. 3. iS85.)
3087. Elle est brave et honnête jusqu'à vinte.
LiTT. Elle est brave (probe) et honnête jusqu'au ventre.
Pas plus qu'il ne faut.
Nivelles. Brafe jusqu'au gniou, el resse au piyache.
3088. C'est l' vente du ta mère. (Tintigny.)
LiTT. C'est le ventre de ta mère.
Cela ne t'arrivera jamais plus.
(Em. Tandel. let communes luxembourgeoises. T. III. 1890.)
3089. Peler F vinte à 'ne saquî.
LiTT. Peler le ventre à quelqu'un.
Ennuyer, obséder quelqu'un. — Débiter des absurdités qui
impatientent les auditeurs.
On ajoute souvent : avou on coûtai d'bois.
LiTT. Avec un couteau de bois. — Le supplice est inter-
minable.
Pr. fr. — Vous me pelez le nez.
(OUDIV. CuriosUeifrançoises. 1640.)
MCSBRUGI.
On m' pelle ii vinte et les orèye.
On n'ètind p&rler avà l' vèye
Qui d' grand concert et d' musicien.
(DeHarlez. Les hypoconu, III, se. S. 1758.)
Qwand c'est qu'on dit
Qu'on millionnaire n'a nin des camarade.
Qui nos estans-t-<^gàl divant li loi.
Ou qu'on méd'cin riwèrihe ses mal&de.
On m' pelle li vinte avou on coûtai d' bois.
(Louis Bucbe. Chanson. 1860.)
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- 462 -
CRÀHàT.
Àvoa |VM grands mot,
Bilwlr vos^* pèlex V vinte.
(Alcidb Pbtob. Qui vout eue à eaïuè^ ? 486S.)
GHAHaiBT.
Talsse-tu donc.
François.
Poqooi m' talreus-je ? i m' pèlet l' vinte, avou leus gnnds air.
(Dbmoolir. Jl voux, ji n'paux, I, se. 8. 48S8.)
Vnvms. Caïaarodê Pierre, tu m* pÀles la Tinte ;
Tu trouves aux funine tos les dé&ut.
On direot ({u'elles ont, à t*ètinde,
Tos les sept péché capitaux.
(BoMBOHME. Uifamme tout todt almauve, Ch. 4880.)
JALIAT. PltoBETTB.
J'a bon à V vèye, mi.
Mâjbnicb.
Taihoz-ve, i m* pèle lu vinte.
(laoTFBB. U$ deux lorocte. I, se. 40. 1861.)
Mors. La ein gas qui m' pelle 1* vinte.
FiAUCBiCs. Nais les racontâche de certains amoureux
Em* pelle- tè co pus fort em* panse.
(Jos. DUPRÀIE. Croyez ça^ buvetdTeau. Gb. Arm. borain. 4890.)
Nivelles. A c*8te heure enne faite ni *ne mawe comme pou chanter 'ne eomplainta,
Causer putout rat'mint pac'qué ça m' pelle el vinte.
(Remabd. Les avenL de Jean d'NiveUet. Ch. I. 4857.)
Vab. Nivelles. Je n'va ni co v'ni leu soyl 1* vinte avé V même chanson.
{UÀclot. 4890, no 50.)
JODOKHE. Peler r vinte avou on coûtia d' bois.
3090. £sse blanc d'so Y vinte.
LiTT. Être blanc dessous le ventre.
Se dit d'une personne sournoise, hypocrite.
Et ti, Itve infernal di nos punition,
Rachalteu, blanc d'so T vinte, sins pitié ni pardon,
A fornal dé grand dial, va, ji tMlve avou jôye.
(Dehin. U lettamtnt d'en foo/l. 4849.)
Crespdi.
Ha, hlr qwand foû di m'poche i r'mouylve si gosi,
I n* jftséve nin ainsi ; bai, blanc d'so Y vinte, savalte,
Hai, Diew, ji n' ses qui m* tint qui j* n' el bèye nin es qwatte.
(Remouchahps. Utav*H. III, se. 3. 4858.)
Mais portant, jusqu'à c'ste heure, i n* aviset nin co blanc d*so T vinte.
(Thibt. U retour à LSge. 4858.)
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— 463 —
Ll COBBU.
Ji n' mi vonz nin trover so Tovrège ftvou lo,
Il est trop blanc d*sos V vinle.
(Hamnat. Li mdye neûr d'à CoUu, II, se. 6. 4866.)
Yarumtb. G'est-st-on blanc cou.
LiTT. C'est un cul blanc.
VnTiKis. Vola bin raulorilé !
I volëve dovri Tséance,
Adon puis i fait l'blanque panse
Qwand Goffln a-t-aspité.
(BosABD. fne séance di l'commluton, '4lS8.)
YnviEBS. Haibi.
Ah bin, mi, j' lomme coula fer Tblanque panse avov 1* malsse.
(Remieb. Hatrl et Baptiste, 1879.)
Origine. Un grignùux parle ainsi de ses adversaires : « Vous
êtes bien senoblables à cet oyseau que les Grecs appellent la
glottidey et nous chyrauXy qui est une fausse hirondelle,
olanchesow le ventre, laquelle ne fait rien que gazouiller avec
excès lorsque l'air est chaud et riant ; mais aussitost qu'elle
sent les premières prises du froid, elle est morfondue, ram-
pante et traisne Taisle comme demy-morte... Ne voyia-t-il pas
justement vostre pourtrait 7 Comme la fausse hirondelle babil-
larde, vos braveries et rodomontades ne donnent des frayeurs
et pâleurs de mort qu'a certains petits vermisseaux.
(Pamphlet du temps. Vers 1634.)
L'hirondelle de fenêtres, en wallon aronge dipniesse, blanc
cou, ehirOU, (J. DmECHEUX. Faune wallonne,)
VÊPRES.
3091. Dire lesvèpe po les saint.
LiTT. Dire les vêpres pour les saints.
Célébrer les offices quand il n'y a personne dans l'église.
Cf. Donner un concert devant les banquettes.
VER.
3092. 1 pèhe àx viér.
LiTT. Il pèche aux vers.
Il est atteint d'une maladie qui le conduira au tombeau.
Cité par Forir. Dict.
Pb'uppe.
Ji wage qui 1* pauve diale ni pass'ret nin tos l's hiviér.
— Ji ses, respond Aily, qu* nosse voisin pèhe àx viér.
(Th. Collette. Quifreûs-je^ si mi homme moréve ? II, se. i4. 48812.)
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— 464 —
3093. Avu V viér es Y quowe.
LiTT. Avoir le ver dans la queue.
Être de mauvaise humeur, bourru.
Allusion à une maladie des chats.
Volà noste homme qui fait co rmowe ;
11 a co sûr li viér es Tquowe ;
Si c'est lu qui sTa-t-acquoirou,
C'est qu'il aveut li diale es cou. (Anonyme.)
3094. Esse nou comme on viér.
LiTT. Être nu comme un ver.
Être entièrement nu. (Acad.)
Pr. fr. — Être nu comme un ver.
Esse nou comme on deugl, comme on viér.
(RCMACLE. Dictionn.)
JoDoiGME. On Ta lèyl comme on viér.
3095. Allez ôx viér, il a ploû.
LiTT. Allez (chercher) des vers, il a plu.
Allez vous-en, laissez-moi tranquille.
GILLES.
Allez-v' prinde mi mohonne po on cafô chantant î
GiRA.
J'el prindret po çou qui m'convint, allez 4x viér, il a ploû.
(Babon. U tap'reue dicwdrjeu. Se. K. tSSâ.)
Variante. Mais po tïer toûrmetter, hoftye ti veus qui j'a l'tour,
Ji n'ti voux pus r'jàser, vasse pthe & meûr des cane.
On ne meurt pas d'amour.
(Hect. Ouvier! Chanson. i890.)
VERGE.
3096. Diner des vège po esse baltou.
LiTT. Donner des verges pour être battu.
Fournir des armes contre soi-même. (Acad.)
Pr. fr. — Donner des verges pour se faire fouetter.
Variante. I qwtre les vège qu'ennès sèret batou.
LiTT. Il cherche les verges dont il sera battu.
3097. U a d'né on bordon po esse baltou.
LiTT. Il a donné un bâlon pour être battu.
C'est ringrat qui s'est servi du bien qu'on lui a fait^ pour me
faire du mal. (Acad).
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- 465 -
Pr. fr. — C'est un serpent que j'ai réchauffé dans mon sein.
Ex ipso bove lora sumuntur.
Tirer du bœuf môme, des courroyes pour le frapper.
(Le Pèro Jean-Marik. Le divertissement des sages, 4665.)
Ten cuilt la verge dont il meismes est batu.
{Proverbes de France. XIII« siècle.)
Cité par Forir. Dict.
Si saintité, Fèvèque di Rome,
Qui sûr'mint n'est nin on saint homme,
Qwlre mèye moyin d'nos tracasser.
Et donne des vège po nos fesser.
(Hahson. Li Hlnrlade travestèye, Ch. III. i780.)
Poquoi nos fSlt-i d'ner des vège po esse batou ?
(Baoleux. Voûhai blessi d'inefllche. Fàve. 4854.)
Tatènk.
Qai fait-i don, mon Diu ? pa, c'est l' chapal qu'i s'pstte ;
C'est vos même, m&lhèroux qui qwtre ine vège po v' batte.
(Peclers. L'orrège d'à Chanchet, Se. 40. 487â.)
Vabiahti. Esse battou di ses vège, ci n'est qui pan bénit.
(Thiry. Ine cope dl grandiveux, 1859.)
Namur. Vos d'mandez on baston po qu'on vos batte.
Proyercb. Cal pas sera lou bastou pe se fa batre.
{Comparaisons pop. provençales. Revue des langues romanes. 4884.)
3098. N'avu ni vège ni baston.
LiTT. N'avoir ni verge ni bâton.
N'avoir aucune arme, aucun moyen d'attaquer, ni môme de
se défendre. (AcAO.)
Pr. fr. — N'avoir ni verge ni bâton.
Varumte. S'porminer sins vège ni baston.
(Rbmacue. Dtct. 4839.)
3099. On trouve todi 'ne vège (ou on bordon)
qwand on vout balte on chin.
LiTT. On trouve toujours une verge (ou un bâton) quand on
veut battre un chien.
On trouve aisément un prétexte quand on veut quereller ou
perdre quelqu'un.
Pr. fr. — Faire une querelle d'allemand.
Cath'renmb.
I n'ois'reul co rin dire, vos comprindez foirt bin.
Louise.
On trouve todi ine vège qwand on vout balte on chin.
(Delchef. Les deux neveu, I, se. 42. 4858.)
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— 466 —
BaIwIr.
Oyez tote sort di boignes messège.
Po flaht so vos r6in on-z-a-st-attrapé 'ne vège.
(Alcide Phtor. Qui vont esse à cofuèye ? 4862.)
VÉRITÉ.
3100. On n' dit si bin Y vraie qui tôt riant.
LiTT. On ne dit (jamais) si bien la vérité qu^en riant.
Souvent, à Taide d'une plaisanterie, on peut dire des choses
qui blesseraient si elles étaient dites sérieusement.
Castigat ridendo mores.
Variante. C'est tôt riant qu' Harliquin dit r vraie.
LiTT. C'est en riant qu'Arlequin dit la vérité.
Variante. BisTH'Ht.
1 n' qwtre qu'ine saquoi, c'est de dire li vraie tôt chantant.
(Salue. Inecite èmon Jdcqut BouKtay. Se. 4. 1879.)
Vervirrs. Momus est-st-ine longue laiwe
Qui dit l' vraie en riant.
Mais c'est tos côp d'èpèe es l'aiwei
Et, comme on dit, laver l' morian.
(Xhoffer. Êpigramme, 4860.)
Namdr. On dit sovint l' vérité en riant.
Lille. Bouche qui rit n' blesse personne.
(Vermessb. Voc. dupatoii liUoU, 4861.)
3101. Si c'est vraie hoûye, c'el sèret co d'main.
LiTT. Si c*est vrai aujourd'hui, ce le sera encore demain.
La vérité est immuable. — Se dit lorsqu'on ne veut pas
accepter de suite les affirmations de quelqu'un, lorsqu'on veut
avoir le temps de les contrôler.
8102. C'est si vî qui c' n'est pus vraie.
LiTT. C'est si vieux que ce n'est plus vrai.
C'est une chose qu'il faut oublier, dont on ne doit plus
s'occuper.
SlMOM.
Oh ! lèyans-Ie à rése ; c'est d'jà si vl qui c' n'est pus vraie.
(Jean Bdrt. Les deuxftou, lU, se VI. 4891)
3103. Qwand i dit l' vraie, i li tomme on dint.
LiTT. Quand il dit la vérité, il lui tombe une dent.
« Se dit des menteurs d'habitude. »
(REMAaE. Diet, 4839.)
Ni fer nolle astème sor lu, qwand i dit 'ne vraie i li tomme on dint et s'ies a-t-i
co tos les trinte-deux.
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- 467 —
Var. Mons. Zidorb.
I n*ll tombe nié enne dint chaque fois qu'il a minti, assuré ; sans ça, il a bé long-
temps qui n' saroil pus ronger d'ossiau.
(J. Decléve. Totor et Choumaque, Se. 3. i889.)
Var. Nivelles. Quand i dit V vérité, i coit qu'i mint.
3104. L' vérité n'est nin lodî bonne à dire.
LiTT. La vérité n'est pas toujours bonne à dire.
II ne suffit pas d'avoir raison, il faut avoir du tact.
Toutes vérités ne sont pas bonnes à dire, (âcâd.)
Pr. fr. — Quand on a la main pleine de vérités, il n'est pas
toujours bon de l'ouvrir.
Cf. Il ne faut pas parler de corde dans la maison d'un pendu.
BlETH*Mt.
I n* qwlre qu*ine saquoi, c'est dé dire li vraie tôt cbantant.
HlGRl.
C'est mutoi on défaut ; on spot dit qui l' vérité n'est nin todi bonne à dire.
(DD. Salmb. Ine ctte èmon Jacques Bouhtay. Se. 4. i879.)
JoDOiGNE. Le vereté c'est bia, min vola l' pire.
Elle n'est nt todeu boune à dire.
Fraheries. Mais, malgré que l' vérité n'est ni toudi bonne dise, ju vu l' dire
quand même. (Bosqoètia. Tambour battant, 4887.)
Basse- Allemagne. •— Man muss nicht inimer die Wahrheit
sagen.
3105. I a 'ne saqué qu'on n'aime ni d'intinde,
c'est ses vérité. (Soignies.)
LiTT. Il y a une chose qu'on n'aime pas à entendre, ce
sont ses vérités.
Les reproches qui offensent sont presque toujours mérités.
(LiTTRÉ.)
VERRAT.
3106. On verrai gui mosteûre si quowe,
Vât nol qu'ine feumme sins rit'nowe.
LiTT. Un verrat qui montre sa queue,
Vaut mieux qu'une femme sans retenue.
Une femme sans pudeur se ravale au-dessous de la bote la
plus immonde.
VERRE.
3107. L'ci qui casse les verre, les paye. (Marche.)
LiTT. Celui qui casse les verres, les paie.
Celui qui fait un dommage doit le réparer.
Pr. fr. — Qui casse les verres, les paie. — Qui casse paie.
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.— 468 —
3408. Beûre à môme verre (essonle).
LiTT. Boire au même verre (ensemble).
Vivre ensemble.
VESSE.
3109. Avu l' vesse.
LiTT. A.voir la vesse.
Être inquiet, alarmé, avoir peur. (Littré.)
Pr. fr. — Avoir la venette.
Cité par Forir. Dict.
Mais çott qui nos d'na pôr li vesse.
Ci fout r grande voile mettowe es pëce.
(Hanson. Ut Lueiade es vert ItgeoU. Gh. VI. 4783.)
Ca mftgré tote ses gesse,
B a-st-awou V vesse,
Di nos vêye w&rder V ton.
(G. Thiriart. U concourt d'Àix-la-ChapéUe, Ch. 187 .)
Ph'uppe.
Mèye tonne di btre, elle vint d'attraper *ne hietante vesse ;
S'elle n' enne a nin rjènisse, c'est qu'elle a Tpal bin s' paisse.
(Tb. GOLLETTE. Quifreât-jCy ti mi homme moréve ? Il, se. 9. I88i.)
Gharleroi. Quand il ont vu ses broque, il ont tertous ieu l'vesse.
(L. Bernus. VUon, Faufe. 4873.)
3H0. Qu! n' pout vessi, qu'i trotte.
LiTT. Qui ne peut vesser, qu'il trotte.
On doit faire ce qu'on peut.
Verviers. Lu garde cbakpète.
Ci voci qu'on 1' garotte.
Lu ch'vô.
I n' sareut pus rotter.
Lu GARDH CHAHPÈTE.
S'i n'pout vèssi, qu'i trotte;
Tôt dreut à borguimaisse i m'el faut présinter.
(Xhoffer. Let biette, II, se. 38. 4856.)
VESSIE.
3m. Fer accoire que les vessie, c'est des lan-
terne. (MONS.)
LiTT. Faire croire que les vessies sont des lanternes.
Faire croire des choses absurdes et bizarres. (Acad.)
Pr. fr. — Faire croire que vessies sont lanternes.
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— 469 —
MoNS. L'amour estrst-aveûle ; ëydt les femme c'est si malin, fieu, qu'elles vos
front accoire que les vessie c'est des lanterne.
(MoUTRiEUX. Dei nouvieaux conte dé quié. 1850.)
Mous. Il avoi 'ne blaqoe dd possédé et i vos aroi fait coire que les vessie c'est
des lanterne.
{Àrm.deXont. 4884.)
Fraheries. On n'a qu'ine idée ; c'est d'fai croire à les gins
Que les vessie c'est des lantierne.
(J. DUFRAKE. Croyez (ra, buvez ctCteau. Chanson. 4890.)
Gharleroi. Mais V miraque enne fait pus des sienne.
Bon, du timps qu'on fait coire que vessie c^est lantienne.
(Uernus. Mathieu Lansberg dlnt Vpuste, Faufe. 4873.)
Lille. J' crois qu'i rit d'mi,
J' n dit : min p'tit,
Des vessies n'sont point des lanternes,
Tu parles aussi bien français qu' mi.
(Desrodsseaux. ChantoM lilloitet, 4850.)
VESTIBULE.
3H2. Fer des arme es poisse.
LiTT. Faire des armes dans le vestibule (sous le porche).
Tendre la main pour demander Taumône (allonger le bras,
comme ceux qui font de l'escrime).
On dit d'un fainéant ou d'un vagabond : / n'est pus bùn qu'à
fer des arme es poisse .
JoDOiGNB. I pedret l' chena aux craya, — le sache aux loque.
VIDE.
3413. Ovreràrvûde.
LiTT. Travailler dans le vide (inutilement).
Travailler sans résultat, sans profit.
Se mettre en frais, prendre beaucoup de peine pour une
chose qui ne le mérite pas.
Pr. fr. — Jeter sa poudre aux moineaux. — Faire de la
bouillie pour les chats. — Donner des coups d'épée dans l'eau.
— Travailler pour le roi de Prusse.
Variante. R^cht & meûr.
LiTT. Cracher au mur.
Variante. 0 vrer po l' coucou .
Ddpdis.
Ji m' va-t-aller fer g&ye.
Beaujean (à part).
Vos v' dinez bin des pône
A rvûde,vlfré.
(Delchef. Put vi, pus tôt. Se. 9. 4863.)
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— 470 -
TBOUMàS.
Tant qu'à mi, j'el vous bîD, mes espérance sont cftle.
Les plan qu' j'aveus tiré, l'&ront sHu fait à V vûde.
(TOOSSAINT. U groumancUn, l, se. i**. 4879.)
Gomme i s' vèyet ?oltt, et mutoi bin à l' vùde.
(DD. Salue. U germaUe, Se. 7. 1883.)
Basse- Allemagne. — In's Blaue hinein reden.
3U4. Bin beûre et bin magnî, c'est V moitèye de
l' vicârèye.
LiTT. Bien boire et bien manger, c'est la moitié de la vie.
Pour celui qui tient ce langage, l'autre moitié de l'existence
doit sans doute être consacrée à bien digérer et à bien dormir.
3115. Telle vèye, telle fin.
LiTT. Telle vie, telle fin.
On meurt comme on a vécu.
De telle vie, telle fin.
(Prov, communs, IVe siècle.)
Cité par Forir. Dict.
On dit sovint téUe vèye, telle 0n,
Mais on veut co telle fèye,
Des cis qu'on sHu co pus câlin,
Qui riv*net d* leus sotrèye.
(JubiU du père Janvier. 1787.)
JoDOiGNE. Telle vie, telle moirt.
3H6. Il a s* vèye cûte es vinte.
LiTT. Il a sa vie cuite dans le ventre.
Il ne peut mourir.
On dit aussi : Il a l'âme coUèye es coirps.
VIEUX.
3117. Pus vî, pus sot.
LiTT. Plus vieux, plus sot.
Se dit le plus souvent d'un vieillard qui épouse une jeune
fille, ou qui fait une sottise que la jeunesse seule pourrait
excuser.
Grabat.
Ah î par eximpe, qui mTftreut dit !
Ah ! ji m* va pâmer, foice di rire ;
Est-ce vos, bin vos qu' parole ainsi ?
Pus vl, pus sot, c'est l' cas de l' dire.
(Alode Prtor. On dragon qui fait de» madame, 1867.)
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- 471 —
Beaujean.
Motus, ayans bia sogne di n' mftye dire à personne
L^comèdèye qai nos v'nans de jouer es V mohonne.
El, cisse rik'mandàtion, c'est pormi comme por vos,
Caon nos respondreut bin sûr : pus vl, pus sot.
(Delcbef. Puê vipuê iot. Se. 9. 186S.)
Baha.
Ga j' wag'reu qui s* noret cache pus d'ine papillotte ;
On dit pus v1, pus sot, j^ajoute : pus vèye pus sotte.
(Tb. Collette. Tne vinginee. l, se. 40. 4878.)
JALBAT. BlETH^MÉ.
On-z-a rahon d* dire : pus vl, pus sot.
NATHt.
Pah ! Il est vigreux.
(Xhoffer. Les deux toroche, I, se. 40. 1861.)
Namur. Pus vl, pus fô.
Chableroi. Pou ein vl homme, c'est c^mme ein spot.
On dit toudi pus vt, pus sot ;
Quand on pinse à ca^ gm'a d* quoi braire.
(BcRRUf . Vvi gréson Intret ses deux maîtresse, Faufe. 4873.)
3118, Les vl n' pechet pus qu'au hauzin. (Marche.)
LiTT. Les vieux (hommes) ne pochent plus qu*à l'hameçon.
Quand on est vieux, on n'est bon à rien ; on ne peut plus
pocher. (Calembourg.)
3119. Comme les vî hufflet, les jône chantet.
LiTT. Gomme les vieux sifflent, les jeunes chantent.
Influence de l'exemple.
Régis ad exemplar lotus camponitur arbis.
L'exemple d*un grand prince impose et se fait suivre :
Quand Auguste buvait, la Pologne était ivre.
Frédéric II. (Y. ForRNiER. L'esprit des autres, p. 180.)
Variante. Comme les vijàset,
Les jône apprindet.
Basse-Allemagne. — Wie die Alton pfeifTen, zwittschern
die Jungen.
3130. Esse ossi vl qu' Mathi salé.
LiTT. Être aussi vieux que Mathusalem.
Mathusalem, patriarche, aieul de Noé, a vécu 969 ans. Cette
longévité a donné lieu à Texpression proverbiale :
Vivre autant que Mathusalem.
Cité par Forir. Dict.
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— 472 -
El i sëreut à sohaUt
Qai nosse Gheslret vikahe todi ;
QuM vike, qu'i vike, li binamé.
QuM vike pus qui Mathtsalé.
(Pasquèye so Vrévolutton (TLige, arrivêye U i8 d*aou9s, 1789. Ree, BooT.)
On joû comme hoûye, po 'ne si belle fiesse.
On tapYeu l*ouhe foû po V finiesse.
Vive César, nosse binamé,
Ossi vt, ossi vl qu' Mathtsalé.
(Ronde det gdre d' honneur . 1791. Ree. BODT.)
On bribeu, toi chènou, si vl qu' Mathtsalé,
Qu'aveut s*tu, cohe à cohe, rascoyt on fat d' lègne,
Di sogne, & long d' l'hiviér d'esse mutoi ègealé,
Tôt dVèné, qu&st stanche, loukive d'ennès raller.
(Bauj^eui. U bribeu et rmolrt. Fave. 1851.)
Vàr. Namcr. G*est vt comme Hérode.
Grarleboi. I vos fauret vikl pus vl qu' Mathusalem.
(Berrus. Bernard Croquet eyet tois artouye, Faufe. 1873.)
Franeries. Fauro qu'vos visse, tout bl compté.
Aussi lonmint qu'Mathieu salé.
Pou qu'vos vytsse seurmint florie
Vos espayér et vos poirie.
(JOS. DtiFRANE. El gràpére eyet let trois jânes homme, Fauque. 1890.)
VILAIN.
3121. Fez de bin à on vilain, i v' chôye es V main.
LiTT. Faites du bien à un vilain, il vous chie dans la main.
Un avare, pour se dispenser de la reconnaissance, se plaint
même des services qu^on lui rend. Et dans un sens plus étendu:
un malhonnête homme paie ordinairement d'ingratitude les
services qu'on lui rend. (Agad.)
Pr. fr. — Graissez les bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui
brûle. — Chantez à Tâne, il vous fera des pets.
Cf. Rabelais, liv. I, ch. 21; Loysel, Inst, coût,, n* 49.
Oignez vilain, il vous poindra.
Poignez vilain, il vous oindra.
(Leroux de Linct, t. II, p. 106.)
Oignez le vilain la paume et il chira ens.
(Proverbes vulgaux et ruraux, XIU* ftiècle.)
Malo, qui bene facit, pejorem facit.
Cité par Forir. Dict.
Vàriaiitr. C'esl-st-ine saquoi qu'on dit : obligtz on vilain
Et lu V* rèchVet es V main.
(Bàilleux. L'homme et V saint d' boU, Fàve. 185i.)
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— 473 -
Variante. Colas.
Avez V* dilaqud les cowette di vosseboûse, Michl, po l' màva pèket qui v's avez bu ?
(A p&rl) on-z-a raison de dire, fez de bin à on chin, i v'hagne es Tmain.
(DD. Salme. Ine ctse amon Jacques Bouhtay. Se. 10. i879.)
Marche. Après tes bînfait, on vilain
T' fret one saquoi qui pue es V moain.
(Alexandre. P'tit corti, i860.)
Nanur. Fioz do bin à on vilain
On sét todi cou qu'il es r*to6ne.
(J. GOLSON. Bertiite et Méreite, Ch. 186i.)
Var. Nahdr. Fioz do bin à on pourcia, i vos cblret dins V moain;
Gharleroi. Feyet du bin à ein vilain,
I vos cblra dins vos moain.
(Bernos. Aior eyèt Picard du grand monarque, Faufe. 1873.)
Var. Nons. Rindoz service k n'ein baudet
I vos fait ein pë à vo nez.
Ulus. Qui fait du bien à n*un vilain,
Est sûr qu'i II cracbVa dins s* main.
(Desrousseaux. Chantons lilloises, 4854.)
St-Qobmtin. Graissiez les bottes d*ein vilain, ein n'a qu* chës crottes d' reste. —
Obligez ein bôdet, i vous foet ein pet.
(GORBLET. Glossaire, 185i.)
Prov. provençal. Vougnas villaia vous pougnera,
Pougnas villain vous vouignira.
(Bévue des langues romanes, 1881.)
VILEBREQUIN.
3122. Il est fait comme on wîndal.
LiTT. Il est fait comme lin vilebrequin.
Se dit d*un homme mal fait, contrefait.
VILLE.
3123. Couyet, Lyon, c'est deux belles ville. (Namur.)
LiTT. Gouillet, Lyon sont deux belles villes.
Réponse ironique à une personne qui conte un canard, une
h&blerie.
Vamantb. Gapor&l et général,
C'est todi en rûl.
3124. I n'est nin d' vèye, il est d' viège. (Malmedy.)
LiTT. Il n'est pas de ville (à voir), il est de village.
Proverbe calembourique.
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- 474 —
VIN.
3125. Un verre de vin dins enne vieille panche,
Ch'est ein etincheon dins enne vieille granche.
(Tournai.)
LiTT. Un verre de vin dans une vieille panse,
C'est un étançon dans une vieille grange.
Le bon vin réconforte et soutient les vieillards.
Le vin est le lait des vieillards.
VIOLON.
3126. C'est comme s'i pihîve es n'on violon.
LiTT. C'est comme s'il pissait dans un violon.
Faire une chose inutile, sans résultat, travailler pour le roi
de Prusse.
Ni in'difèye nin séz-se avou t* bravoure, ca c'est comme si ti pihtf es n'on violon.
(RBMAaE. Dictionn. i839.)
Var. Mons. Bah ! ouais, c'est comme s'il avoit peté dins 'ne basse.
(MOUTRIEUX. Det nouvieaux conte dés quié. 1850.)
Var. Mons. Tout ça, c'est comme si elle aroi peté dins 'ne basse, parlant par
respect. (Leteluer. Arm. dé Mons. 1865.)
Var. Crarleroi. Toinette.
N'y a né d'avance, c'est comme si vos petitz dins 'ne grosse caisse...., i vos
remettra toudi au pld du mur. (Bernds. U malade Saim-Thibau. II, se. 7. 1876.)
Var. Jodoignb. C'est comme se v'pètrîz au eue d'on baudet. C'est comme s' on
prech'rot a l'oreille d'on sourd.
Var. Niveixes. 0 feumme, vos roubliiz quu quand vos d'mandez s' grâce,
Lu respont-i 1* géant, vos petez dins enne basse.
(Renard. Les avcnt. de Jean d'Nivelles, Ch. V. 1857.)
3127. On vt violon, qwand il est bin frotté,
chim'téye èco.
LiTT. Un vieux violon, quand il est bien frotté, résonne
encore.
Éloge de réconomie, de la propreté, des habitudes d*ordre.
Un vieil habit, bien brossé, peut encore faire son office.
VISAGE.
31:28. Il a on bat visège, mais î n'est nin gâye
avou.
LiTT. Il a un beau visage, mais il n'est pas élégant (avec).
Il n'est pas beau (ironique).
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3129. Il a tourné Tvisège divins on sèche àx peus.
LiTT. Il est tombé le visage dans un sac aux pois.
Il est grôlé, marqué de la petite vérole (frèsé).
Yariaute. 11 a tourné d'vins on stron àx pirette.
LiTT. Il est tombé dans un étron à (rempli de) noyaux de
cerises.
MONS. II a këyu su ein brain à pierrette. (Sigabt. Dict,)
Vab. Mous. Il a été vacciné avé enne écumette.
3130. L'ârgint fait F baî visège.
LiTT. L'argent fait le beau visage.
Une fille très laide, mais riche, ne laisse pas que d'avoir des
adorateurs.
3131. C'est-st-ine homme à deux visège.
LiTT. C'est un homme à deux visages.
C'est un homme qui démentira demain ce qu*il assure être
vrai aujourd'hui. — C'est un homme qui dira derrière vous le
contraire de ce qu'il vient de vous dire en face.
Chanchet.
N'araignt nin ci-là, c*est Thomme à deux vinège.
(PCCLERS. Uovrège d'à Chanchet. Se. iO. 1872.)
Nivelles. C'est-st-ein faux diale.
3132. Il a on visège comme li cou d'on pauvre
homme.
LiTT. Il a un visage comme le cul d'un homme pauvre.
Il est plein de santé.
VIVRE.
3133. Voux-se viker longtimps ?
Donne à t'cou bon vint.
LiTT. Veux-tu vivre longtemps ?
Donne à ton cul bon vent.
Il faut avoir le ventre libre, selon le conseil de M. Purgon.
11 a dit toratte... à m'mame... lot v loukant : « Li ci qui donne à s* cou bon
vint, vike longtimps ! >
(Charles Gothier. Faut on nouk à coula ! 18 92.)
3134. 1 faut vive avé les vivant. (MoNs.)
LiTT. 11 faut vivre avec les vivants.
Il faut savoir profiter de la vie.
Proverbe cité par Letellier. Armonaque dé Mons. 1853.
Namub. On vike avou les vikant.
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— 476 -
3135. Viker so bouf.
LiTT. Vivre sans accroître ses ressources.
Bouf 9 terme du jeu de quilles. — Point à, parité de points
(Grandgagnage. Dict.).
Allans-n' viker so bouf et tourner d' vins V même rond ?
(Tbirt. Moirt di Voctroi. 1861.)
3136. On n' vike nin avou les moirt.
LiTT. On ne vit pas avec les morts.
Se dit en guise d'exhortation, à ceux qu'un deuil de famille
plonge dans une affliction trop persistante.
Les moirt ont-i mèsàhe d*ine si longue pënitince ?
On n* vike nin po les moirt, mais btn po les vikant.
(Bailleux. Li jône vive, 4856.)
3137. L' ci qu'est moirt ni vike pus.
LiTT. Celui qui est mort ne vit plus.
L'explication de ce proverbe se trouve dans le refrain
suivant (de Désaugiërs) :
Quand on est mort c*est pour lon^^emps,
Dit un vieil adage.
Fort sage ;
Employons donc bien nos instants.
Et, contents,
Narguons la faulx du temps.
Variante. Qwand on moûrt on 'nne a po 'ne hapèye,
C*est r vt spot d'à Ltnà d'Oûgrôye.
Variante. Qwand on-z-est moirt, on n* rèye pus.
Bieth'mé.
Haye, risquans 'ne mèseûre,
Qwand n' sèrans moirt nos n* vikrans pus.
(Willem et Bauwens. Pèchi rach'té. Se. 9. 188S.)
Marche. Qwand on-z-est moirt, c'est po longtimps.
Namur. Li grand Faucheu ni piède pont d* timps,
I faut qu*on s'ès sovègne,
Dimoain ou bin dtmègne,
Qwand on est moirt, c'est po longtimps.
(Wérotte. On câp d'oûye à Ptachetu, Gh. 1867, 4« éd.)
3138. Vife su i' profit. (Tournai.)
LiTT. Vivre sur le profit (brûle bout).
Se dit d'un homme dont la vie ne tient plus qu'à un fil.
(Forir. ùiCi.)
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3139. 1 fâl viker d'vanl de mori.
LiTT. Il faut vivre avant de mourir.
Il faut profiter de la vie, se donner du plaisir, user de ca qui
se présente. — Il faut prendre le temps.
Ce proverbe se trouve inscrit sur Ja mesure dont se servent
les meuniers pour prendre leur part dans les moutures.
Cité par Forir. Dict.
VoIà qu*il est môye nutte, k c'ste heure allans doirmi,
I îki bin, après tôt, viker d'vant de mori.
(Delcbef. U galant dé Vtiervante. \, se. 43. 1858.)
Adon on n'ovréve nin,
Et qwand on a feumme et niôye,
C'est deûr, ca d'vant de mori iki viker.
Li panve moûnl aveut sovint V timps de l' pinser.
(Defbechedx. U molin iTMulbach. 1859.)
Jeannette.
Mais ji v' dlret co *ne fèye, fôt viker d*vant d* mori ;
Si vos estez halcrosse, nos volans vis r'wèri.
(HoCK. Invitation au 4« banquet, 1861.)
Namur. C'est pa I'comminc*mint qu'on comince,
1 faut vik£r divant d' mori.
(Wérotte. Choix de chantont wallonne», 4860, 3« éd.)
Mabchc. T' n'as nin dangt di tant cori,
1 faut viket d'vant do mort.
(Alexandre. PUit cortt, 1860.)
3140. 1 fautvife et laisser vife. (Tournai.)
LiTT. Il faut vivre et laisser vivre.
U ne faut pas trouver mauvais que chacun pourvoie à son
existence comme il le peut, et à ses goûts tels qu'ils sont.
3141. Viker di s' wassin.
LiTT. Vivre de son seigle.
Vivre de son revenu, vivre de ce qu'on gagne.
Variante. Wàgnt s'wassin, fer s' wassin.
LiTT. Gagner, faire son seigle.
Faire son profit, faire bien ses affaires. — Il se dit ordinai-
rement en mauvaise part. (Acad )
Pr. fr. — Faire ses orges.
Cité par Forir. Dict.
Viker di s' wassin esteut ine belle vicârèye po 'ne saqui qui n'aveut mftye
quoirou à s' fer des rompcûre.
(Magnée. U creti*quint dé prince àbbi di SiâvUeû. 1867.)
Variante. Li ci qu'àreut adierst à li agrawt s' magsau kre\A polou viker di
8' sayin. (Magnée. Bcitri, 1865.)
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Jauiat. Bietr'mé.
Su vosse mère vouléve, Majenne, nos ftrtt si bon et lèye ossi ; si elle nos lèytve
russewé si attelée, elle vikreut so s' sèyin.
(Ihofrr. Les deux toroche. \, se. 7. 186i.)
RoucHi. Faire s* kalo, tiire ses choux gras. (Hécabt. Diet,)
314:2. Por en paix viker mia,
Fuchiz sourd, aveûle et moyia. (Namur.)
LiTT. Pour vivre bien en paix,
Soyez sourd, aveugle et muet.
Le remède est pire que le mal.
3143. Qui vikret vièret.
LiTT. Qui vivra verra.
Ce que vous mettez en doute pourrait bien arriver. — Il ne
faut rien préjuger. — Rappelez-vous ce que je vous dis.
ÀTUO.
Prometlez-m' donc di m* fer k'pagnèye,
Vos estez pus d'à mitan m* fèye ;
Qwand i rWinret, i v* sipeùs'ret.
LiNA.
Àoi dai, qui vikret vièret.
(Fabrt. U ligeoU ègagt. H, se. 3. 4757.)
Amen ! maisj'ennès dote et qui vikret vièret.
(Thirt. Moirt di tœtroi. 1860.)
Qui vikret vièret, l'quowe de chet a bin v'nou.
(Thibt. U rUourà U^e. 1658.)
VeaviERS. Baube.
Tôt qui vikret vièret.
Liza.
Loukiz don, v'Ia des prouve.
(Renier. U mohonne à deux face. Se. i^, 1873.)
Jalhat. Natri.
J'a todi ètindou dire quu cou qui vint k V flûte ennès r'va ft tabeùr.
Bieth'mé.
Taisse-tu, Bambert.
MathI.
Qui vikret vièret.
(Xhoffeb. Les deux toroche. I, se. 6. 1861 )
Metz. Chèque chouse et so temps, et que vecret veuret.
(Brordex. Chan-Heurlin, poème patois meuin, 1785.)
Cf. Rira bien qui rira le dernier.
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— 479 —
3144. Aponlî d' viki,
Aponlî d' mori. (Malmedy.)
LiTT. Prêt à vivre,
Prêt à mourir.
Lorsqu'on a fait fortune, la mort arrive.
3145. Apprinde çou qu' c'est d' viker.
LiTT. Apprendre ce que c'est de vivre.
Enseigner comment il faut se conformer aux usages du
monde, apprendre à agir convenablement; corriger, punir
d'une faute. (Littré.)
Pr. fr. — Apprendre à vivre.
II faut apprendre à vivre k ce sexe volage.
(MouÈBE. Le dipH amoureux.)
CORTAt.
Ci n'estnin vos, sûr'roint qui m' vinreut apprinde çou qu*c*est de viker.
(Willem et Bauwems. Pèchî rachUé, Se. i((. 4882.)
Varunie. Ji v's apprindrel k loumer vosse père : poâri chin.
Verviebs. Liza.
Si onk es va, l'aute est prête ; on s' marëye sins watster,
Po-z-apprinde au volage, dé mon çu qu'c^est d' viker.
(Rekier. Li mohonne à deux face. Se. i^, 1873.)
Nahub. Nosse chef en question, qu'estpst-one homme bin élevé et qui sét ci
qu* c'est d' viker, n'a nin seûrmint intré ôsmon Tonchard.
(Mabmite. Chronique locale. 4884.)
3146. Viker so blancs peus.
LiTT. Vivre de (sur) pois blancs.
Vivre très à son aise, faire bien ses affaires.
Pr. fr. — Avoir du foin dans ses bottes.
Cité par Forir. Dict.
Portant si j'troûve ine duchesse.
Ou bin li vève d'on bon borgeus.
Qui vôreut mi d'ner mes ahesse
Et m'ieyt viker so blancs peus...
(J. DEJARDUf. Li fleur des bat'U dé PNoûte. Chanson. i84â.)
Là, nosse kimére floltéve es boûre,
Magnant so tos ses dint et vikant so blancs peus ;
Vo r rila crisse et grosse et si ronde qu*ine vraie tour.
(F. Bailleux. Li marcotte qu^aveut mousH devint on grint. Fàve. 4852.)
Li dame di Freuthiér qui tant d' gins èvyl, po Tamou qu*i pinslt qu'elle vikéve so
blancs peus, passéve les treus qwftrt di s' limps à ëoler d'vintrainn'mint so s'pitiveûve
vigoVrèye. (Magnée. Battri. i865.)
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— 480 —
Narc&, li prince di Uge, dit Dièw&de Ax borgeus ;
Je Ts y d'mande po l' qyt^ri d'heure ine taxe di dix carlus.
Mais po coula j* promette qu'i vikront so blancs peus.
(Picard. Menu du banquet du ii janvier ^1874.)
JoDoiGNE. 1 vike à ses rinte. — I mougne ses rinte.
VOIE.
3147. Ine vôye di crâs, ine vôye di maigue.
LiTT. Une voie de gras, une voie de maigre.
Sous-entendu : charbon, houille.
Un peu de tout^ moitié bon, moitié mauvais.
Pr. fr. — Moitié figue, moitié raisin.
Et m*en allay chez le voisin
Moitié figue, moitié raisin.
(REGMIEa. Poés, div,)
Varunte. Ji y'Ia dit qu*j*aveus ma k'mincl ; mais va, ine rôye di cràs, ine rôye
di matgue, ça n'especha nin dô r'chanter.
(DD. Salhb. Colat Mo^ou. Ch. 4874.)
Varunte. Gdlus.
J'ennès sos sûr, tôt à fait r'toum'ret sor mi, mais va, ine rôye di crfts, ine rôye
di matgue. (DD. Salhe. Les rabrouhe. Se. l***. i88S.)
Var. Jodoigne. Inte li vette et Tsèche.
VOIR.
3148. Çou qu'on n'veut nin, n' grive (ou n'grévéye)
nin.
LiTT. Ce qu'on ne voit pas, ne chagrine pas.
On ne s'attriste pas de ce qu'on ignore.
Quand on l'ignore, ce n'est rien.
(Latortaihe.)
Variaute. Çou qu'on n'sét nin, n' grive nin.
Variante. Tonton.
Cachant d'ab6rd couchai, çou qu'on n' veut nin, n*est rin.
(Th. Collette. Quifreût-je tt mi hêmmemoréve f I, se. 5. 1882.)
Namdr. Ci qu'on n' voit nin n* fait point d' poaine.
Metz. Lo pus fin n'y wouet gotte et les creut des pucelles :
S* let n' fat rien à Tefi'are, et que n' sait rien n' dit rien.
Et lo m' neige è let fin n'en vam' sovent moins bien.
(Mort. Lo Beiome, suite de Chan-Heurlin, poème patois messin, 1785.)
Lille. Mais bah ! n' parlons point d' cha,
Ch' qu'on n'sait point n' fait point d' ma.
(Desrousseaux. Chansons lilloises. 1853.)
Pf. ail. — Wass man nicht weiss, machteinen nicht heiss.
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— 481 —
3149. Qwand on n' veut nin, i fât sinti.
LiTT. Quand on ne voit pas, il faut tâter.
Il y a toujours moyen de s'assurer d'une chose.
Elle sét Irès bin çou qu* li spot dit :
Qwand on n* veut nin, i f&t sinti ;
Tôt demandant qui est-ce qui passe là,
Elle sét qui V pouna, qui V cova.
{Pasquèye po V jubilé tP soûr Lambertine Baupaire et
(Ttoûr Louise Dlspa, jubilaire à Bavtre. i786.)
Yabuiitb. Qwand on n' veut nin, on sint.
LiTT. Quand on ne voit pas, on tâte.
S'emploie en mauvaise part. — Sens équivoque.
Febrières. Vos savez bin
Çou qu' li spot dit :
Çou qu'on n' veut nin,
i r fât sinti.
3150. 1 faut vîre comme çà queira. (Mons.)
LiTT. Il faut voir comme cela tombera.
Il faut voir ce qui doit arriver, avant de prendre une
détermination.
Anecdote, c Loiselet, F boucher d'in bas dô True Notr'Dame,
s'in va 'ne fois à St-Phorien, pou acatet enne vaque dins
'ne grande ceinse. I tomboi bé, c'etoi just' apoint l' mardi de
r ducasse. In rentrant dins V cour avé s' bâton à lanière à
s' main, i seint in odeur dô richichis qui li fait v'ni Tieau à
s* bouche.
a Ebé, comment va-t'i, hon ceinsiére,etti in passant s* tiette
pa r porte de d'zeur ?
a Ah ! c'est vous là, Gustin ! intrez allons : i va bé et vous,
hon ? et vo féme et tous vos infants, i sont co toudi in bonne
santé î
a Grâce à Dieu, c'est mi V pus malade dé V maison.
« J'n'ai nié peur pou l'z'autes, d'abord ; et à propos, hon,
vos venez vîre après no vaque in graisse, assuré : c' t'enne
fameuse bièite, Thomme dé Dieu ! j' suis sûre qu'elle passe les
six ceints.
Ci On n' poudroi nié quelquefois Talier vtre ; ous' qu'il est
r ceinsier, hon ?
c L' ceinsier, il est dallé faire ein tour avé ses chabourlette,
in attendant V diner ; et i' biette n'est nié à vîre pou personne
tant qu'in' n' sera nié rVénu, nié pus pou vous qu' pou in
autre; pasqué vos allez boire enne goutte, et vos resterez pou
diner avé nous. Vos savez bé qu' c'est no ducasse, assuré :
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— 482 -
j' gsige que vos avez sintu i' flair, gayeard, et qu' vos l'avez fait
exprès dé veni aujourd'hui.
e Mon Dieu, non ; j' n'y pinsoi nié ; si j'aroi seu d' tomber
ainsi, j aroi co bin atteindu deux-tois jours.
« C'est que Tgasavoi vu Tceinsiére prinde chinq six prise
avé ses gros pouce,depuis qu'il eloi arrivé; eti voyai 'ne grosse
roupie toute rousse qui li pindoi au bout dé s^nez su T temps
qu'elle ertournoi les fricot d'zeur les fournieau.
Q. Allons, Gustin, tt'elie el ceinsiére, i faut absolument qu' vos
resse pou diner : nous n' sommes foque in famie; vos serez avé
tous geins d* connaissance. El' pus d' mau qu'i m' fait, tenez,
c'est qu' vos n'avez nié fait veni Lucie ^vé vous; je T vois si
volontiers ! elle me fait toudi tant d'amitié, quand j' vas à vo
maison... tenez, buvez c' bonne goutte de rouge-ci, tenez ; et
allumez vo pipe : su c' temps là Pierre erveira. Et i n' vos faut
nié pinsé d' raller, savez ! par que si vos faites dé l'monvaise
tielte, vos n'arez nié no vaque assuré, dé m' consint'raint toudi.
a Vos êtes enne drôle de féme, da vous, tti Gustin, in
relumant toudi l' roupie qu'alloi quei.
c Oh bé, j'sus ainsi, c^ ! et j' sus bin sûre s'y feroi autremint
que V ceinsier m' diroi des sottise quand i r'veiroi.
c Ebé, puisque c't'ainsi, nos virons comme çaqueira.
< Et par bonheur, c'roupie là et V z'autte n'ont nié tombé
dins Tquewé; c'a fait qu'il a resté à rducasse,éyér proverbe a
resté avec. »
(Leteluer. Àrmomque dé Mont, 1859.)
3151 . On n' si veut nin si on n' si iouke.
LiTT. On ne se voit pas si on ne se regarde.
Réponse que Ton adresse à ceux qui feignent de ne pas vous
voir.
3152. Ifàtrvèyepo l'creùre.
LiTT. Il faut le voir pour le croire.
Marque d'incrédulité; se dit par une personne qui doute de
ce qu'on lui dit.
J'aime mieux le croire que d'y aller voir.
(OCDIN. CuriosUeifirançottes. 4640.)
GÉRA.
J'enne a-sl-awou 'ne bonne prouve, i n'a nin *ne dimèye heure.
Jacob.
Eh bin ; qui d*héz-v', mi fèye ?
Louise.
Qui fàreut 1' vèye po V creûre.
(Remouchamps. Les amour d'à Gèrâ. II, sc. 6. 1875.)
Stavelot. J'aime ml du V creûre quu du Taller vèye.
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- 483 -
3153. Vèyî des grîse.
LiTT. Voir des grises.
Éprouver de grandes contrariétés. (Littrk.)
Pr. fr. — En voir (ou en faire voir) des grises.
Gharleroi. C'est quand on intreprend 'ne saquoi
his laurd pou 'nné dé vire des grîche.
On d'vrel loudi woitî d' tout près
Qu' ça n' fuche né trop au d'seu d'no slche.
(Beknus. Jactfue el corbeau qui voutjait Palque. Fauve. 1873.)
MoNS. Hé bé, qu' il atlinde, éyé c'capon la li en Tra vire des grise, c'est mi qui
vos r dit.
(Leteluer. Arm. dé Mont. 1876.)
VOISIN.
3154. On n' vike nin d' ses voisin.
LiTT. On ne vit pas de ses voisins.
Contre le respect humain. — Quand on agit bien, il faut
dédaigner le qu'en dira-t-on,
3155. Quî a bon voisin,
A bon malin.
LiTT. Qui a bon voisin, a bon matin.
Qui a bon voisin dort en repos et sans inquiétude.
Pr. fr. — Qui a bon voisin a bon malin.
MoNS. Bon vizin,
Bon matin.
H156. L' ci qui n'est nin contint di s' voisin, qu'i
rescole si mohonne.
LiTT. Que celui qui n'est pas content de son voisin, recule sa
maison.
S'adresse aux personnes qui, lorsqu'elles éprouvent un
inconvénient quelconque, ont la prétention d'exiger des autres
le sacrifice qu'elles devraient elles-mêmes s'imposer. — Exhor-
tation à la patience.
Et puis, qwand Taffaire va bin,
Ji k'mince on lot p'tit rïrain,
Sins gêner personne ;
Et r ci qui n'est nin contint
Qu'i rescoule si mohonne.
(Barilué. li camarade de V jôije, 4852.)
Verviebs. Su v's avez mauva wèsin,
PatieonHez, su n' plaitlz nin.
(Renier. Spou rimét. ibl\.)
Nivelles. El premi qu'est gêné pa s' vigin, n'a qu'à r'culer s' roaiso.
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-- 484 —
VOLÉE.
3157. Foute eine rincée sans ieau. (Tournai.)
LiTT. Donner une rincée (volée de coups) sans eau.
Battre quelqu'un d'importance, lui donner une pile.
Rincer, nettoyer en lavant et frottant ; fig. et prop. Il a
reçu une bonne rincée, une volée de coups, correction
manuelle. (Littré.)
VOLET.
3158. Fer riv'ni so 1' happft.
LiTT. Faire revenir sur le volet du pigeonnier.
Revenir à des sentiments meilleurs, à récipiscence, con-
sentir à ce qu'on avait d'abord refusé.
Jalbat. Bietb*iié.
£t 8* elle ni prind nin k Tamoice, nos frans Tèqwance do lèyl l' mariège ft rëze ;
adon tos 1' vièroz ruv'ni so V happft.
(iROfTER. Let deux toroche. \, se. 4. 1861.)
VOLEUR.
3159. A pus vî voleur, T honneur.
LiTT. Au plus vieux voleur, l'honneur.
Politesse familière faite aune personne plus âgée, quand on
lui oflfre quelque chose, ou qu'on refuse de se servir avant elle.
Pr. fr. — A tout seigneur, tout honneur.
A scignurs toz honurs.
(Prov. de France. XIII» siècle.)
C'est-st-(^ pus vt voleur l'honneur,
Dit-st-on spot qu'est bin v! à c'ste heure.
(Bailleux. Lex mimbe et U Houmac, Fâve. i852.)
Cf. Tirez les premiei^s, messieurs! (Les Français, à la
bataille de Fontenoy).
3160. Quand on voleur alh ape ine aute, li diale
ennès rèye.
LiTT. Quand un voleur en attrape un autre, le diable ne fait
qu'en rire.
Un malhonnête homme n'excite la pitié de personne, quand
il est dupe d'un autre fripon.
Var. Mons. Eyet n' dites jamais : ej* vos paierai l'année bizelte, quand les pouillo
iront à crochette ; pasqué les monvais payeur, c'est des voleur, et que voler ein
voleur, el bon Dieu n'in fait qu' rire.
(MouTRiEUX. Des nouvieaux conte dés quié, 18S0.)
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— 485 —
Var. Namor. C'est<s(-on dobe plaigi di tromper on trompeur.
Var Jodoigne. Voler on voleur, c' n'est nt voler.
3161.1 n'est nin d'findou d* fer l' voleur, mais di
s* fer prinde.
LiTT. II n'est pas défendu de faire !e voleur, mais de se faire
attraper.
Morale Spartiate.
3162. Voleur et putain sont fré et sour.
LiTT. Voleur et prostituée sont frère et sœur.
Il y a affinité entre tous les vices.
3163. On voleur â jubel, ine pulain à V tâve d'on
roi.
LiTT. Un voleur au gibet, une prostituée à la table d'un roi.
Ce proverbe est-il une importation du temps de Louis XV?
3164. Lomme lu voleur, divant qu'i n' ti lomme.
LiTT. Appelle-le voleur, avant qu'il ne t'appelle (de ce nom).
L'avantage est à celui qui prend l'initiative.
L'attaque est plus facile que la défense. {Tactique parle-
mentaire,)
316o. N'y a rin d' si voleur qu'ine aguesse.
LiTT. Il n'y a rien de si voleur qu'une pie.
Pr. fr. — Larron comme une pie. — Voleur comme un oiseau
de proie.
Cf. la tradition de la pie voleuse (la Ga%%a ladra).
Var. Nahur. I n'y a pont d' pus grand voleur qui l' feu.
3166. Voleur à voleur n'ont wô d' choi à s' riheûre.
LiTT. Voleur à voleur ont peu de chose à tirer l'un de Tautre.
On ne réussit pas à vouloir tromper un aussi rusé que soi.
(ACAD.)
Astutus astu non capitur.
Corsaires à Corsaires,
L'un Tautre s'attaquant, ne font pas leurs aflkires.
(Lafontaine.)
Et li spot dit, comme di raison,
Qui voleur à voleur,
Qwand s*attaquet, n'ont wô d'choi à s' riheûre.
(Dehin. Tribut evoyi par le* btetse à Altxande, Fdue, 185S.)
3167. 1 vât ml d'esse voleur qui borguimaîsse,
coula deûre pus longtimps.
LiTT. Il vaut mieux être voleur que bourgmestre, cela dure
plus longtemps.
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- 486 -
Variante. I vàl mi esse canaye, etc. — I vàl mt esse câlin, etc.
ft Par ce proverbe, les Wallons font plaisamment allusion à
la courte durée des fonctions de bourgmestre. »
(Remacle. Dict. i839.)
N. B. Sous rancion régime, les bourgmestres {mayeur) ou
maîtreS'à'temps de la bonne cité de Liège n'étaient nommés
que pour un an.
Cité par Forir. Dict,
3168 C'est Tci qu'a roûvî de payî s'tèye qui traUe
li bolgî d' voleur.
LiTT. C'est celui qui a oublié de payer sa taille qui traite le
boulanger de voleur.
Les gens de mauvaise foi ne reculent pas devant la calomnie
pour se justifier.
JoDOiGNE. C'est r ce que r'vé d'à V honle (carcan, pilori), qui traite les onte de
voleur.
3169. On pind les p'tils voleur et on lait là les
gros.
LiTT. On pend les petits voleurs et on laisse là les gros.
On pend les petits voleurs et on n'ose faire le procès aux
grands.
Il s'est trouvé des jurisconsultes et môme des théologiens
qui ont cru pouvoir soutenir la théorie que voici : a Jodocus
Damhouderius, dans sa Pratique criminelle, a été d'avis que
celui qui volait une chose de peu de conséquence, était plus
coupable que celui qui volait un effet de grand prix; et saint
Chrysostôme a été de cet avis dans son Homélie III, sur la
seconde épître de saint Paul à Timothée.
a II semble que Damhouderius ait encore pour lui l'autorité
de saint Jérôme, sur Tépitre II à Tite; parce que, dans le vol,
on a moins d'égard à la valeur de la chose volée qu'au mauvais
esprit du voleur.
a Mais les souverains et les juges séculiers en ont pensé
autrement ; ainsi, selon Justinien, dans ses Lois géorgiques,
ch. iV, celui qui a volé la sonnette attachée au col d'un bœuf ou
d'un mouton, n'est puni que du fouet, b
(Delaurière, sur LoYsei.. insL cout.^ n« 8S0.)
Pr. fr. — Les gros larrons font pendre les petits.
(Oddin. Curiositex/rançoites. 4640.)
On respecta un moulin, on prend une province.
(4ND1UEUX. Le meunier $ans-iouci.)
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~ 487 -
Dînant. Les p'tits voleur on les ressëre,
Les grand vont à carosse.
C'est qui c'est V sièke des invention
(COLABD. [ne tindrte à l'amourette. Se. 1890.)
Basse-Allemagne. — Die kicinen Diebe hângt man, die
grossen lâsst man laufen.
3170. Il a èvoyî on volertr po 'nne arrêter one
aute. (Namur.)
LiTT. Il a envoyé un voleur pour en arrêter un autre.
Il a fait faire une commission par une personne peu honnête.
VOULOIR.
3171. Qui vout trône, n'a rin.
LiTT. Qui veut trop, n a rien.
Soyons modérés dans nos désirs ; quand nous cherchons des
succès au delà de notre portée, nous nous exposons à échouer
complètement.
Avidum sua sœpe deludit aviditas.
Qui toutconveile tout pert.
{Proverbe au vilain. XI Y« siècle.)
Variante. I*us est-ce qu*enne a, pus 'nnès vont-i.
(DD. Salme. Uhcriiètje (Ta Jacques Leduque. Ch. 187b.)
Vervikrs. D' slrer & ponl danne de bin,
Sovinl qui vout trop n'a rin.
(Renirr. Spourimé*. 1871.)
Namur. Il a pierdu V partie,
L' cia qui vout trop n'a rin.
(WÉROTTE. U p'tltpèchon et Vpècheu, Faufe. 1867, 4» éd.)
Var. Marche. L' ci qu' vout t't à fait n'a nin tripette (rien du tout).
3172. Voleur et poleûr, c'est deux.
LiTT. Vouloir et pouvoir sont deux.
Quoiqu'avec une volonté bien ferme, on ne réussit pas tou-
jours dans ses entreprises.
Lorsqu'on ne peut, monsieur, faire ce que l'on veut,
Il faudrait essayer à vouloir ce qu'on peut.
(Baron. Andrienne. II, se. !>«.)
Louis.
On v's a volou mette à l*ouhe, on a bin fait.
Colas.
Voleur, awet, poleûr, c'est deux.
(Baron. Let deux cusenne, II, se. IS. 1883.)
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— 488 -
ZÉRO.
3173. Passer pou ein zéro in chiffe. (Mons.)
LiTT. Passer pour un zéro en chiffre.
Se dit d'un homme qui n'est d'aucune considération. (Acad.)
Pr. fr. — C'est un zéro, un vrai zéro. — C'est un zéro en
chiffre.
Variante. Fifims.
Awei,ji m'mâgriêye
Di n* màye sorti di m' lr6,
Ca d'pôye qui j' sos mariêye,
Ji 808 mons qu'on zéro.
(WnLEH et Bacwens. U galant d'à Fifine. Se. i**. 1889.)
Nous. Ç*a rimbetoi dépasser pou ein zéro in chiffe dins s* maison.
(Lreluer. Armonaque dé Mons. 1855.)
Metz. Et qu*i ne s'eviseose pu de m*épellé sorciet,
Ou beune, pot let sendial, y cheuret d' sot mes griffes,
Je ly fra veure in jo, si schu eune 0 en chiffres.
(FUPPE MrroNNO. Comédie en patois meuin. 1848.)
Basse-Allemagne. ^ Er ist eine wahre Null.
ZEST.
3174. Si Irover inteli zisse et Tzesse.
LiTT. Se trouver entre le zist et le zest.
Se dit d'une personne fort incertaine sur le parti qu'elle doit
prendre, ou d'une chose qui n'est ni bonne ni mauvaise.(AcAD.)
Être entre deux verres, être ivre.
Pr. fr. — Être entre le zist et le zest.
Si trovant inte li zisse et V zesse,
Inte li màrtal et les Iricoisse,
Elle trova bon d'ennès ralér
Quoiri s* mambor po l' dimander.
(Pasquèye po V jubilé dé f révérende mère di Bavire. 1743.)
Vbbviebs. lenne a quu rin qu' d'oder boisson
So r côp Ts y monte es V tiesse ;
si s* mëlet de beûre on hûfion,
V* les la dWins 1' ziste et l' zesse.
(M. PlBE. Lu gymnastique. Gh. 1884.)
Marche. Ça va comme inte li zisse et I* zesse. — L* buveu rote inte li zisse et
ri
Lille. Et l'aute 11 dit : Nicol quemint va-t-i ?
— Mai, chava inte V ziste et V zeste.
(Dbsrousseaux. La braderU, 4850.)
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— 489 —
Zistesi une forme variée de %est; et le zist et le zest, c'est
comme on dit : bonnet blanc et blanc bonnet. (Littré.)
ZIZANIE.
3175. Taper l' zizanèye amon ses voisin.
LiTT. Jeter la zizanie chez ses voisins.
Jeter la discorde, la zizanie chez ses voisins.
Allusion à la pratique des paysans vindicatifs, qui jettent
leurs mauvaises herbes sur les terres de leurs ennemis.
Cité par Forir. Dict.
£ll6 sema donc li zizanèye,
Et d'tos costë c'mav& génëye
Si mëchanmint nos èfoua,
Qu'à Dreax pus d'mèye pal on lèya.
(Hamson. U Hinriade travettèyt. Ch. II. 1780.)
JoDOiGHE. Taper r zizanie dins Y minnache d'on wèsé.
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SUPPLEMENT
Corrections, additions, exemples, notes.
TOME PEEMIER.
1. Citation, Verviers. Sudaurt, lisez : Sôdaurt.
13. Var, Nivelles. Quée dallage à !' cinse !
22. Qwèri, lisez : Quoi ri.
30. Var. Nivelles. On s'aime bî sans fer tant d' grimace.
35. Var. Nivelles. On v' vife nî d' l'air du ciel.
40. Var. Nivelles, f va trop rette, i r'chéra.
48. Citation, Mons, Rosties, lisez : Rostie.
71. Var. Nivelles. C'est des galant d'ducase,
Trint' chtss pou 'ne fennasse.
90. Var. Nivelles I n' faut ni vos d'bauchl pou 'n'raauvaiche
année, i d'ira mèyeux pus tard.
97. Var. Meix-devant-Virton. Année d'chalon, année
d' cromptre.
107. Var. Tournai. Après les pré ch'est les pâture,
Au bout de t' nez, i n'a pos d' couture.
113. I n'faut nin côpe l'aubet, lisez : I n'faut nin côpet l'aube.
118. In abe, lisez : One aube.
Arc*en*giel.
119*. La rouwe de saint Bernard, trois joû bié trois joû lââ.
(MEDt-DEVAHT-VlRTON.)
LiTT. L'arc-en-ciel trois jours beaux, trois jours laids.
Quand rarc-en-ciel a paru, c'est un pronostic de trois
jours de beau temps, suivis de trois jours de mauvais
temps.
(E. Tandel. Les communes luxembourgeoUet. T. III, 1890.)
148. Aveleresse, lisez : avaleresse.
152. Citation. Ji vou ji n* pou, lisez : ji voux ji n' poux.
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— 492 -
158. Gitalion, Gharleroi. Roès, lisez : Roi
170* Avônne du fèvry,
Avônne du gurny;
Avônne du maïe
Avônne du paie.
(MONT-LE-BAK.)
LiTT. Avoine de février, avoine de grenier.
Avoine de mai, avoine de paille.
L*avoine qui est semée en février donne du grain en
abondance, et celle qui est semée en mai donne beaucoup
de paille et peu de grain.
(E. Tandel. Les communes luxembourgeoises, 1. IV, 1891.)
171. Var. Nivelles. Trop d'aveine, trop pau d'goria.
172*. I fat semer Tavônne ozès bôse et Tgrain o Tpoussère.
(MOKT-LE-BAH.)
LiTT. II faut semer l'avoine dans la boue et le grain
dans la poussière.
Pour obtenir une bonne récolte, il faut semer Tavoine
dans la boue, c'est-à-dire quand il fait humide, et le
grain (seigle) dans la poussière, c'est-à-dire quand la
terre est bien sèche.
(E. Tandel. les communes luxembourgeoises. T. IV, 1891.)
9fl. Ni parole nin co de mori,
Louke bel et bin di t* rèjowi,
Dihombe-tu vite de t* riweri.
(Dialogue entre Jollet et Mustay sur les affaires du temps. 4665.)
S23. Var. Tournai. Laïte.
Mes Frérot i m'aime bin, mi avec, et, par tique et par
taque,nous Irouv'reons T joint pour nous marier T pus
toot possible.
(Pierre Brunehault (Leroy). Ein ménache d' francs pau/e. Se. 1. 1891.)
240. Citation, Jodoigne. Moert, lisez : Moirt.
265. Var. Nivelles. Avoir el eu dins 1' bûre.
371. Var. Limerlé. Qwand qu'on-z-est à po près bin, i fât i
d'morer.
(Ë. Tandel. Les communes luxembourgeoises. T. IV. 1894.)
382. Var. Nivelles. I n'a pou d' miroir à vo maiso, hon?
293. Var. Tintigny. Boire cèq et toune, la mer et les pechon.
(E. Tandel. Les communes luxembourgeoises, T. III. 1890.)
303. Tournai. Gdlna.
On est tout r temps au serugien et pharmacien, mes
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— 493 —
tout cha, ch'esl du beos d' îalleonche, allez Frérot.
(Pierre BRi-nenAULT (Leroy). Ein ménache (Pfrancs paufe. Se. 13, 1891.)
315. Var. ïintigny. Il a pus d' chance qu'ein brave homme.
(E. Takdel. Les communes luxembourgeoises, T. III, 1890.)
358. Nivelles. In févier dé I* neiche su des brou,
De i' gelée avant lois joû.
364. Var. Nivelles. Trop tard, el chat l'a pris.
380. Citation. D'vins 'nebotèye, lisez: Divins 'nebotèye.
393. Nivelles. S'attraper à les couche.
403. Citation. Marche. Pèquet, lisez: PékeL
403. TiNTiGNY. Ousqu V bresseuie passe, lu boulangt n'ved mi
(ne vend pas).
(E. Tandel. Les communes luxembourgeolus, T. III. 1890.)
420. Nivelles. Ça n*est nt dins Tfeu.
421. Nivelles. I brûle, i desteint.
416. Ajoutez : 23 et 25 avril.
433. J'ay grand peine que ie soie celuy qui bat les buissons et
ung aultre prend les oisillons. S'il est ainsi, il faudra que
iaye patience.
(Jbar Lemaire de Belqe, 1810, Edité par J. Stbcheb, 1891.)
436. Var. Nivelles. On li-z-a rogni les onque.
437. Var. Nivelles. Taper su l'espale d'enne saqui.
443. Var. Nivelles. C'estst ein cayau dins-n-ein bônia qui est
cheu débours.
481. Var. Nivelles. lesse arrivé comme el cérigt des paufe,
tout r monde monte dessus.
454. Var. Nivelles. Avoir des souffète pa d'sous les bras.
461. Citation, Nivelles. Et i pacihe, lisez: Et i praiche.
479. Var. Nivelles. Je li-z-a drouvi m'ilve.
482. Variante. I magn'reut bî on chVa et ses qualte fier.
482. Var. Nivelles. Mingî l' laine avé V bèdot.
482. Var. Tintigny. I faurou lî loyé V pé an cô.
(Tardel. Les communes luxembourgeoises. T. lll, 1890.)
516. Ltmerlé. Les èfant des chet pirdet voltl les suru.
528. Var. Nivelles. Jouer avé ses artia pou fer rire ses pîd.
527. Citation, Namur. I *nnès quitte, lisez) l 'nne est quitte.
535. Citation, voye, lisez : vôye.
535. Tournay. Laite.
Ji veos bin c' qui s' passe ichi, on godale tout V temps,
mopère, i n' li feaut pu d'ouvrage et m' mamère elle est
toudi in veoye et k'min pouraggriper des liard, parchi,
par là.
^Pierre Brunehault (Leroy). Ein menache d'Jrancs paufe. Se. 1. 1891.)
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- 484 -
539. Var. Nivelles. Â.vé s langue, on va à Rome.
540. Citation y Delarge, Pek'teux, lisez ; pèk'teu.
549. Citation, Tournai. Eté en veoë, lisez: ête en veoi.
560. Citation, Jodoigne. Doit, lisez: bois.
570*. Claper so les vlx ch'vau. (Verviers.)
LiTT. Frapper sur les vieux chevaux.
Faire pâtir celui qui n'en peut; les faibles.
575. Nivelles. 11 a L' langue espaisse.
577. LiMERLÉ. Qvvand qu'on n'a qu'on jvet, on-zest vite
peigné.
585. TiNTiGNY. 1 bag'rout n' gaie atôre les cônes.
Signifie : il est petit et maigre.
(E. Tandel. Le» communes luxembourgeoUet. T. Ill, 4890.)
632'. 0(1 n' dimande nin ux chin si volet des côp d' baslon.
LiTT. On ne demande pas aux chiens s'ils veulent des
coups de bâton.
On ne fait pas une demande dont on sait d'avance la
réponse.
TiNTiGNY. En n' demande mt aux chin si viant des cô
d' bâton.
635. Nivelles. S' rèwètt comme deux cbt d' fayence, comme
deux posture dé ch'minée.
652. Var. Nivelles. Vos braie sont co d'sus l'haye.
Var. Tintigny. I n'ème co r'chuié drl les orèies.
656. Var. Nivelles, l d'à tant qu'on chirou t'tavau.
668. Var. Nivelles. C'est dé pappe erchaufSée.
683. Citation. DVins 'ne botèye, lisez : Divins ^ne bolèye.
684 Tintigny. Taper la cléie s' la fosse.
695. Var. Nivelles. I li-z-a serré V trappe. -♦ 1 li^z-a cîawé
r bêche.
700. Nivelles. C qu'on donne au bâche, on lé r'iroufe au
saloi.
708. LiMERLÉ. Va mi achHd on crft porcè qui d'ècrahl.
Va mi ach'ler onne mohon batèye que d' bâti.
(£. Tamdel. Les communes luxembourgeoises, T. IV, 1891.)
7H. Var. Nivelles. Pou ein pourcha, austant 'ne merde
qu'enne fraige.
720. Citation, Namur. Pequet, lisez pèket.
727. Nivelles, fnvoyî l' manche après l' ramon.
733. Nivelles. Acclapez-r au mur.
733. Variante. Magne cisse-lal, so V timps qui Taule eût.
738. Var. Nivelles. £1 mauvaichc compagnie m'est desOndue
(en plaisantant).
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— 495 —
74t. Gilalion, Jodoigne. Lîgois, lisez : Itgeois.
749. Citation. De Harlet, lisez : De Harlez.
766. Citation, Marche. Dissuss-t-ancini, lisez : Dissus-st-
ancinl.
782. Nivelles. Les courdannt vont toudi à savate.
819. Var. Nivelles. Qu! dit putôlte en mint jamais.
870. Nivelles. Les cûr saront boû marchî c' n' année-ci, les
pia s*estindon su les blesse.
879. Nivelles. I prind i' trau dé s'cu pou l'intrée de T grande
ègllge.
882. Nivelles. S'il avou ein liard intrô les fesses, i n* chôrou
nî.
887. Var. Nivelles. Ça toûne à vcsse dé leup.
889. Nivelles. Il a ieu s'cu sintu.
927. Nivelles. Fer V clerc éyé V curé.
928. Supérieur à une autre, lisez : supérieur à un autre.
962. Citation. Pùk'teux, ôtez Tx.
971. Citation, Verviers. Bourrike, Hsez : bourrique.
1005. Forir. {Dict,) cite ce proverbe qu'il traduit par :
Il y avait complicalion, confusion, cohue.
1016. Var. Nivelles. Si j vos dîrou tout, vos sart t' aussi
malin qu^ mi.
1035. Variante. S'ennès magul les pogne.
1060. HouFFALizE. C'est Taiwe qui jôque qui nèye.
1072. Var. Bailleux, !•' vers. On, lisez : Ou.
1077. Var. Nivelles. I n' vaut nî co l'ieau qu'on eût les ieuf .
1106. Var. Nivelles. L'cien qu'a s'casquette pindue àTèglige,
i n' 11 manque jamais rî.
1118. Citation, Mons. Niéein, séparez en deux m&ts : Nié ein.
1157. TiNTiGNY. Il a trop d'esprit, in n' vikrème.
1166. Nivelles. Elle a du lin à s' quènouie.
1167. Nivelles. C'est tout c' qu'il a d* fin dins les grichès
loque.
1198. Citation, Tôt rate, lisez : Toralte.
1217. Nivelles. I n'a ri d'téle qui d'fer Ieu commission ieusse
môme.
1235. Variante. Risposte : Ml fer et n' rin dire.
1237. Citation, IIogk, farenne, lisez : farène.
1275. Meix-devant-Virton. Il est trop lard di r'sarrer les
fesse quand on est vessl.
(Tahdel. Le» communes luxembourgeoises, T. III, 1890.)
1279*. A r dicause de Ciney,
Faut r chandelle po sopet. (Jodoigne.)
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— 4»} —
LiTT. A la fête de Ciney, il faut une chandelle pour
souper.
(Anciennement le 15 août, actuellement le dernier
dimanche d'août.)
Les jours raccourcissent, on soupait généralement à
7 Vi heures.
1281. Var. Nivelles. I n*a nt si p'tite fie&se qui n'a s* lend-
main. — Il a pus d'amjoû que d' dimanche. — I n'a
si p'tit dimanche qui n'a s' lundi.
1S8S. Var. Jemappb. LIsa.
Enne fème parèye ! ça voit ô fie d'arcau in Tzieu d'en
aute que ça n* voit nié enne corte dé caïat in V sié.
(Ose. Gbilaim. Les deux maitouet, se. 4». 4891.)
1303. Variante. Fer on sânt d'ine gârdirôbe.
1347. I crèhe nu, lisez, i crèche-nu.
4364. MiyiLLEs. lesse arrivé comme les bosse-cu,
Avoir pus d' bêche qaé d* eu.
Fusil.
1370*. I va bin V fisique.
LiTT. Il va bien le fusil.
Cette affaire marche bien, se termine heureusement.
(Souvent ironique.)
1386. Var. Nivelles. I faurou bl mette des gant pou II parier.
1389. LiTT. De la canelle, lisez : De la cannelle.
1404. Citation, Beauraino. Sôleye, lisez : Sôlée.
1413. Variante. I fât lèyl à Tâgne si pai.
1431. Nivelles. I minge es' blé vert.
1451. Louquet, lisez : louket.
1456. Citations, Hanson et Thiry. Francs, ôtez l's.
1461. Citation, Saint-Hubert. Uwaiche, lisez : Mouaiche.
1467. Citation, Defrecheux, Toir, lisez : Toirt.
1473. Ajoutez la date : 6 septembre.
1484. Var. Nivelles. Ein homme dé strin vaut 'ne feumme
de fourache.
1491. Variante. Rattind, lisez : I ratlind.
1508. Var. Nivelles. Fuchîz sache, quand d'sarai curé, vos
arez in-n-imache.
1511. Nivelles. Si je su rosse, c'est d'més liard.
1531. Var. Nivelles. Avé Tsacheèyé les poire.
1532. Var. Nivelles. Vo-n- homme- es' dérange, vos pierdez
vo cindrî.
1545. Variante. I gn'a ine mohe es Thôrloge.
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— 497 -^
TOME SECOND.
1581. Nivelles. I va fer bia, et laid est cheu.
1585. Pr. fr. La lampe use, etc., lisez : La larae use, etc.
1592. Nivelles. I vaut mèyeux ein coup d' lance qu'ein coup
d'Iangue.
1G35. Var. Nivelles. Avoir du brin su ses coune. — Avoir
enne tache à s' casaque.
1640. LiMERLÉ. Li lezir ni vât nin Tdrap.
1641. Charleroi. Citation ch*cunun un, supprimez un.
1644. Var. Nivelles. I faurou bt 1* pousser pau eu.
1655. On ne jâse mâye, lisez : On n' juse mâye, etc.
4655. VERViEas. 0 n' parole jamais de leup,
Quu du s' quaire ô n' il veut.
1664. Nivelles. I faurou b! 1! machi rbesogue.
1671*. N'a moyô dins Tmois d'maye
De darmu padri l'haye.
LiTT. Il y a moyen (faculté), pendant le mois de mai,
de dormir derrière la haye.
Le temps est doux et agréable.
LiBERCHIE.
Qui fait bon,heinif dit-st-i Zante. C'est dammage d'aller
dormu. Et tôt T môme, c'esteut V cas di s' sov'nu de spot
des vies gins :
N'a moyé dins Tmois d'maye,
De dormu padri Thaye.
(J. BUBDOUX. Ltprumt dmaye conte, 489S.)
1672. Sourdaul comme on mayet (mayai).
LiTT. Sourd comme un porc mâle.
Cette traduction est plus rationnelle, le porc est très
entôté et difficile à conduire. — Nous n*avons rencontré
nulle part la comparaison avec un maillet.
1698^ C'est li pHit matsse
Qui chtt è l'atsse.
(Habzê-Abdkmhbs,)
LiTT. C'est le petit maître qui chie dans Pâtre.
Se dit à quelqu'un qui veut faire le maître et qui n'est
que le petit gargon.
1780. Citation, JoDOiGNE. Je i'cwerot bé, lisez : Jel'coirotbé.
1785. Nivelles. G n'est ni les premières année dé mariage
lés pus belle.
1829. Nivelles. I faut d'aller comme el violon va.
1923. Var. Nivelles. I est-st-à ses dernières bauye.
5S
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— 498 -
4923. Var. Tournai. Arracher les carotte à 1 envers.
1924. Var. Nivelles. II est mourt avé du miel à s' eu.
4942. Var. Nivelles. On n' dèvî nt cras à sud les clau ou
r verra d' Tuche.
1965. Nivelles. Es' rachon li-z-a r'cheu su s' nez.
1978. Nivelles. Ein bou mouchon n'chit jamais dins s* nid.
1989. Nivelles. Il a passé pa tous les pas.
1990. Var. Nivelles. Elle est mariée sous Thaie.
1998. Citation, Charleroi. Barnus, lisez : Bernus.
2006» A lïôre à Chéyenôye,
A rtérre les gêye.
LiTT. A la foire de Chênée (17 sept.),
Les noix sont à terre.
C'est le moment de gauler les noyers.
Var. Namur. A r saint Lambert (17 sept.)
Les gaye à r terre
A l' saint Michl (S9 sept.)
Gaye au plancht.
2036. Louqut, lisez : loukt.
2048. Citation, Namur. Scangne, lisez : Scaugne.
2063. Var. Nivelles. Parlez comme vo père vos a appris
2086. Var. Nivelles. Ça m'inte pa ine orèye, ça sourte da
Taute.
2132. Nivelles. lesse pus r^cheu qu'ein pain mau rVènu.
2171. Var. Nivelles. 1 frou biquate pas su 'ne brique.
2177. Nivelles. Roiti vous avant d' parler des aute.
2177. Louquî, lisez : loukî.
2477. Variante. 1 n*y a si laid saint qui n'âye si potalle.
2663. Italie. Cette citation doit être portée au n* 2858.
2824. I n'wasse boyer, lisez : I n* wasse baûyer.
Page 377, n» 2893, lisez : 2793.
3114. Bin beûre, etc., mettre au-dessus de ce proverbe le
mot VIE.
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TABLE SYNOPTIQUE.
L RELIGION ; 0X7LTB, OiBÂMONIES.
Abbé, amen, ange. Ascension, autel, avé, baptême, bénitier, calice,
capncin, carme, Chandeleur, chapelet, confession, confrérie, couvent,
credo, croix, crucifix, curé, diable, Dieu, ducasse, église, encens,
encensoir, enfer, ermite, évoque, extrôme-onction, fête, matines, messe,
mineurs, miracle, moine, Noël, Pâques, paradis, paroisse, passion,
péché, pèlerin, Pentecôte, prêche, prêtre, procession, prophète, purga-
toire, religieuse, rois (fête des), sacrement, saints et saintes (voyez
table alphabétique à ces 2 mots), sanctus, Toussaint, vêpres, vicaire,
vierge.
n. SUBSTANCES MINÉRALES. - MÉTÉOROLOGIE, DIVISION
DU TEMPS.
Air, année, août, après-midi, aujourd'hui, avril, bise, boue, caiUoui
cendres, chaleur, ciel, comète, craie, diamant, dimanche, eau, éclair»
été, étincelle, étoile, feu, février, flaque, froid, fumée, gelée, heure»
hiver, houille, humide, janvier, jour, lendemain, longtemps, lundi»
lune, mai, mardi, mars, matin, mer, métaux, midi, minuit, moisi
monde, nature, neige, nuit, obscurité, or, orage, pierre, plomb, pluie»
poussière, printemps, rubis, sable, samedi, sécheresse, semaine, soiri
soleil, sounre, tard, temps, terre, tonnerre, vendredi, vent.
m. VÉGÉTAUX ; ABBBBS, PLANTES, FLEUBS, FBUITS, GULTUBB.
Agriculture, ail, anis, arbre, aulne, avoine, blé, bois, branche, buis,
buisson, carotte, cerise, cerisier, champignon, chardon, chêne, chou,
coudrier, écorce, épeautre, épi, épine, fagot, faner, fétu, feuille, fève,
figue, fleurir, foin, fougère, fraise, frêne, froment, fruit, fumier, gazon,
genêt, gerbe, gland, glaner, grain, groseiller, haie, herbe, houblon,
houx, javeUe, labour, marguerite, marron, moisson, navet, nèfle,
noisette, noix, noyau, noyer, olive, ortie, oseille, paille, panais, pâture,
persil, peuplier, planter, poire, poireau, çois, pomme, pommes de terre,
proverbes ruraux, prune, racine, raisin, ronce, rose, rosier, sapin,
sartage, saule, seigle, semence, sève, souche, sureau, tabac, trèfle,
vesse de loup.
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— 500 —
IV. ANIMAUX.
Aboyer, aigle, aile, alouette, âne, araignée, bec, bêler, belette, bote,
blatte, bœuf, bouc, bouse, brebis, brouter, caille, canard, carpe,
charogne, chat, cheval, chèvre, cochon, coq, coquille, corbeau, corne,
corneille, coucou, couleuvre, couver, crapaud, crever, dindon, fouine,
gale, geai, goujon, grenouille, griffe, grive, groin, gueule, hanneton,
hareng, hérisson, hochequeue, hurler, jeune, lapin, lice, lièvre, limaçon,
lion, loir, loup, merle, moineau, mordre, mouche, moule» mouton,
museau, nid, oie, oiseau, paon, patte, pic-vert, pie, pigeon, pinson,
pis, plume, poisson, pou, poule, puce, puceron, queue, rat, renard,
ruade, serpent, singe, souris, stocfisch, taupe, ti&ureau, teigne, trou-
peau, truie, truite, vache, veau, ver, voler.
y. HOMME ; FEHMB, BNFAKT, PABENTÈ, AGE, VIS.
Age, agonie, couple, cousin, enfant, enterrement, épouse, être,
existence, femelle, fille, fils, frère, garçon, gens, germain, grand, grand'
mère, homme, jeunesse, mâle, mariage, marmot, mère, mort, maître,
noce, ombre, parenté, parrain, pendre, père, petit, rejeton, sœur,
spectre, tuer, vie, vieillesse, voisin.
YI. CORPS HUMAIN ; kbmbbbs, obgânbs.
Barbe, bouche, boyau, bras, cerveau, chair, cheveux, cœur, corps,
côtes, cou, coude, cul, dent, doigt, dos, écorcher, épaule, estomac,
fesso, foie, firent, genou, gorge, gosier, hanche, jambe, langue, lèvre,
mâchoire, main, menton, mine, nez, nombril, nu, ongle, oe, peau, pied,
poil, poing, pouce, reins, sang, talon, tête, tette, tibia, veine, velu,
ventre, vessie, visage.
Vn. OOBPS HUMAIN ; santé, MAliADlK.
Ampoule, aveugle, bancroche, blessure, boiteux, borgne, bosse»
brûlure, caquet, chagrin, claque, cor, coup, crochu, culbute, cure»
dégoût, drogue, emplâtre, étron, fatigue, gale, gène, gourme, goutte»
habitude, humeur, hydropisie, hypocondrie, jaunisse, larme, lavement]
louche, maille, mal, maladie, morve, muet, odorat, oreille, ouïe, parole»
peur, plaie, rage, remède, rousseur, rupture, santé, sommeil, souhait,
sourd, toux, tranquille, vue, yeux.
Vm. — SENS; PONCTIONS.
Aider, avaler, bâillement, battre, bond, chier, courir, cracher, crier,
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— 501 —
croître, dire, dormir, enrager, étrangler, éveiller, faire, frapper, guérir,
jurer, laver, marcher, mémoire, mettre, moucher, pas, peigner, péter,
piquer, pisser, pleurer, puer, remuer, répondre, rire, sauter, siffler,
taire, tomber, trembler, vanter, vesser.
EL SENTIMENTS; QUALITÉS, défauts.
Action, adresse, afQiction, afFront, agile, âmo, amitié, amour,
avarice, beauté, bienfait, blâme, bonheur, bonté, braillard, brave,
charité, colère, compliment, confiance, courage, crime, danger, défaut,
défiance, déplaire, devoir, dispute, dommage, doute, duper, dur,
économie, égoïsme, embrasser, ennemi, envie, erreur, espérance,
esprit, expérience, faute, fidèle, fier, folie, force, fricasseur, gaillard,
gaieté, généreux, gourmand, gueux, guignon, haine, hardiesse, hon-
nêteté, honneur, honte, idée, innocent, ivi'op:nerie, jalousie, joie, juste,
laideur, larron, magot, maigre, malheur, malin, mauvais, méchanceté,
meilleur, mensonge, mérite, misère, modestie, moquerie, paresse,
patience, pauvreté, peine, penser, peur, pitié, plaire, plaisir, politesse,
pudeur, querelle, raison, rancune, sage, secret, sottise, travail, truand,
union, vérité, vertu, vice, vigueur, vol, zizanie.
X. RANG; CONDITIONS, professions, métiers.
Agent, apothicaire, auteur, barbier, berger, blanchisseuse, blatier,
boulanger, bourgeois, bourgmestre, brasseur, cabaretier, capitaine,
cavalier, charbonnier, charpentier, charretier, clerc, colombophile,
eordonmer, cuisinier, domestique, échevin, écrivain, fermier, hôtelier,
bouilleur, instituteur, jardinier, laboureur, maçon, maître, marguillier,
médecin, mendiant, messager, métier, meunier, militaire, musicien,
noble, ouvrier, page, passeur d'eau, paysan, pèlerin, perruquier,
porcher, prince, prostituée, roi, savetier, scieur de long, seigneur,
semeur, sergent, servante, soldat, sorcier, tondeur, vilain.
XI. NOUBRITURE; alihsnts, repas.
Amer, appétit, beurre, bière, biscuit, boire, bouchée, boudin, bouillie,
bouillon, brouet, café, caillebotte, cannelle, chaudeau, crêpe, croûte,
cuire, dîner, doux, écume, faim, farine, fressure, fromage, galette,
gâteau, genièvre, goût, goutte, graisse, grumeau, hochepot, huile,
jambon, jus, lait, lard, lécher, levure, liqueur, mâcher, manger, miche,
miel, miette, moisi, moutarde, mouture, noix muscade, nourriture,
œuf, omelette, pain, pain d'épice, poivre, rassasier, repas, rôti, sauce,
saucisse, sel, soif, son, soupe, souper, sucre, tarte, tartme, viande, vin,
vinaigre.
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— 502 —
Xn. COOTUME ; ÉTOFFES.
Bas, bonnet, botte, bouton, bretelle, casaqae, chapeau, obausse,
cbemise, chiffon, coiffe, cordon, coton, coudre, cravate, calotte, deuil,
doublure, drap, écheveau, empeigne, fil, galon, gant, gaêtre, habiller,
habit, harde, nooseauz, jarretière, jupe, laine, lessive, linge, lisière,
loque, manche, manchette, mode, nœud, pantalon, paré, perle,
perruque, pièce, pli, poche, pompon, robe, sabot, sarran, savate,
savon, saye, semelle, soulier, tablier, tâche, toile, tron, velonrs, se
vêtir.
Xni. COMMERCE; MONNAIES.
Acheter, amende, argent, avis, cents, chiffre, commerce, compte,
cote, coût, crédit, dépense, dette, dîme, écu, emprunter, enrîdiir,
épargne, escalin, étrennes, florin, gain, garde, héritage, liard,
marchand, mesure, monnaie, numéro, part, payer, perte, pied, pratique,
présent, prêter, prix, promettre, quart, quarteron, àgle, rente, richesse,
salaire, signature, sooz, surplus, taille, testament, vente, séro.
XrV. SCIENCE; ABTS, JEUX, etc.
As, aubade, balle, bille, carte, chant, chasse, conte, couplet, coutume,
crosse, danse, droit, école, écriture, encre, étude, fable, face, fantaisie,
farce, flamande (langue), flûte, foire, guerre, jeu, jouer, latine (langue),
leçon, législation, lettre, ligne, cinq lignes, livre, loterie, médaille,
mœurs, mot, musicien, paix, papier, pari, pèche, pile, proverbe, quille,
siffliet, son, tambour, tendeur, tirer r oie, tour, trompette, violon.
XV. BATIMENTS; LIEUX DIVERS.
Abbaye, ardoise, fttre, barrière, bâtir, bazar, biens, borne, boucherie,
boutique, brasserie, brique, canal, cave, champs, château, chaux,
chemin, cheminée, ciment, clocher, colombier, copeau, cour, cuisine,
écurie, empire, étable, faubourg, fenêtre, fenil, ferme, fosse, four,
gond, grange, grenier, gué, hôpital, hôtel, houillère, île, jardin, lieu,
5eue, loger, maison, marché, mare, marteau de porte, ménage, mon-
tagne, montant, mortier, moulin, mur, ornière, palais, palette, paroi,
pavé, plafond, planche, pont, porte, poutre, pré, prison, puits, râtelier,
rigole, rivage, royaume, rue, serrure, seuil, tas, toit, trou, vallée,
vestibule, village, ville, route.
XVI. MEUBLES.
Armoire, assiette, bagage, banc, berceau, boite, bourse, oage^ canne,
carosse, chaise, chandelle, collier, coquemar, couronne, coussm, cou-
teau, couvercle, cuiller, drap de lit, fourgon, gamelle, garderobe, glace.
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- 503 -
havresiic, horloge, housse, lampe, lanterne, lit, Innettes, malle,
marmite, moulin, nappe, oreiller, panier, pincettes, pinte, pipe, plat,
poêle, porcelaine, pot, siège, table, tabouret, tasse, vaisselle, verre.
XVn. OUTILS; iNSTETJMBirr.
Aiguille, allumette, amorce, anneau, anse, arc, attelage, auge, aune,
bac, balai, balance, bannière, baquet, barre, bateau, bâton, besace,
bois ouvré, boucle, bouteille, brèche, bride, broche, brouette, casse-
role, cercle, cercueil, charrette, charrue, chaudron, cheville, civière,
clé, cloche, clou, cognée, corde, couleur, courroie, crampon, crèche,
crémaillère, croc, cruche, cufPat, cuir, échelle, écrit, écuelle, enclume,
enseigne, épée, éperon, épingle, étoupe, étrier, étrille, faux, fer à
lacer, filet, flambeau, flèche, fouet, fourche, fourreau, fusil, gaffe,
gaule, gibet, girouette, hache, hotte, houe, houlette, image, lame,
machine, maillet, manche, manne, marteau, outil, paquet, patin, pêne,
pétrin, pieu, pique, poêle, quenouille, racloir, raie, râteau, roue, sabre,
sac, saloir, sasse, seau, selle, serpette, setier, tamis, tenailles, tonneau,
torchon, tuyau, verge, verrou, vilebrequin.
XVin. PEUPLES; PAYS, LOCALITÉS.
Voyez table alphabétique, au mot localités.
XIX. NOMS, mSTOBIQUBS bt autbks.
Voyez table alphabétique, au mot noms.
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TABLE ALPHABÉTIQUE.
Toiae !, n<N i à 1580. — Tome U, n<» 1S81 à 3175, et supplément.
Les chiffrât suivis tCun astérisque renvoient au supplément.
A,B, 1,2.
Abandonner, 1314.
Abattre, 3, il93, S001, 9009, 9587.
Abbaye, 755.
Abbé, 283i.
Abcès. 2986.
Aboutir, 2613.
Aboyer, 4, 5, 59(, 596, 600, 607, 618,
619, 1419, 2498.
Abri, 3078.
Absence, 2534, 9966.
Absolution, 1876.
Accommoder, 2154.
Accord, 59.
Accorder, 593, 1018.
Accroc. 6, 7.
Accrocher, 390, 4315, 2660.
Acheter, 8 à 40, 311, 498, 708, 708%
4047, 2095, 2923, 2436, 2742.
Acheteur, 44.
Acquis, 274.
Acquitter, 959.
Action, 4540.
Adieu, 42.
Administrer, 4626.
Adorer, 2687, 2692.
Adresser, 2694.
Afikire, 13, 43% 1217, 4246, 2340.
Affamé, 2620, 2625, 3089.
Affliger, 667.
Affiranchir, 1887.
Afflront, 4 129.
Affubler, 44.
Age, 45, 46, 2898.
Agent, 2737.
Agile, 642.
Agonie, 529, 639.
Agréer, 219.
Agriffer, 506.
Aider, 47 à 20. 295J.
Aigle, 430, 84*5.
Aigre, 697.
Aiguille, 21 à 24, 38 i, 1304, 2985.
Ail, 95.
Aile, 26 à 28, 796.
Aime, 29.
Aimer, 30 à 3i, 30', 264, 281, 593,
664, 4159, 4254, 4405, 1453, 1545,
2407, 9374, 2526, 2881, 3405.
Air, 35, 35% 319, 504. 961, 4969,
4965, 9704, 9919.
Aise, 36, 505, 988, 4791, 9335.
Aller, 37 à 44, 40% 483. 539% 646,
675, 681, 690, 897, 859, 884, 897,
915,4049, 4074, 1460, 4979, 4397,
4336, 4395, 1488, 4491, 1593,1594,
1644, 4669, 4899% 4859, 4917,
1930, 2137, 2138, 2163, 2930, 2955,
2430, 2514, 2541, 2573. 2645, 2669,
2699,9703,9904,9979,3014.
Allonge, 303.
Allonger, 759.
Allumer, 2705.
Allumette, 45 à 47.
Alouette, 48, 49, 683.
Ambition, 9979.
Ame, 50, 54, 794, 996, 9030^ 34 16.
Amen, 1090.
Amende, 59.
Amener, 9644, 2747.
Amer, 341, 349.
Ami, 53 à 57, 749, 9470, 9458.
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- 506 —
Amitié, &8 à 60.
Amorce, 61, 69.
Amour, 63 à 68, 168 i, 1791. 1961.
Amoureux, 69 à 75, 71% 1313, 153:2,
2318.
Ampoule, 451*, 880, 918.
Amuser, 651.
Ane, 66, 76 à 85, 135, !234, 483, 555,
640, 839, 1413% 1584, 93S8, 2938,
3121,3126.
Ange. 86. 87.
Anguille, 89, 1423.
Anis, 652.
Anneau, 2551.
Année, 90 à 98, 90*, 97*, 815, 870,
870', 1010, 1427, 1559, 1785,
1785*, 1882, 1885.
Anse, 99,2139.
Août, 100, 1416, 2707, 2840.
Apothicaire, 101, 371, 1378.
Apparence. 102.
Appeau, 228.
Appeler, 641, 2009, 2271, 3025, 3164.
Appétit, 103 à 105, 2015.
Apporter, 106, 2723.
Apprendre, 496, 2063, 2063*, 2270,
3145.
Appuyer, 392.
Après, 107, 588.
Après-midi, 1223.
Araignée. 108, 841.
Arbre, 109 à 119, 729, 1032, 2071,
2269, 2427, 2447, 2725.
Arc, 775.
Arc-en-ciel, 119*.
Ardoise, 420.
Argent, 108, 121 à 131, 627, 750,
760, 937, 958, 1255, 1481, 1485,
1511, 1769, 1889, 1948, 2114, 2168,
2465, 2839, 2902, 2911, 3008,3130.
Arme, 3112.
Armée, 2793.
Armoire, 132, 142, 441, 609, 1204,
1332, 1676,2112,2121.
Arracher, 940, 1573, 1755, 1839,1962,
2355, 2356.
Arranger, 1497, 1998, 2550.
Arrêter, 40, 1008, 3170.
Arriver, 813, 1565, 1983, 2380, 2956,
2968.
Article, 1871.
As, 724, 946.
Ascension, 133, 134.
Assembler, 2629.
Asseoir, 880, 2615.
Assiette, 135. 2221.
Atour, 2167.
Atout, 2542.
Aire, 137, 1697, 1698', 2041, 2950,
2973.
Attacher, 587, 643.
AlUquer, 1342.
Atteindre. 138.
Altelage, 574.
Atteler, 491.
Attendre, 139, 1023, 1714,1725,2251,
2260, 2424, 2825.
Attente, 1154.
Attention, 140, 2625.
Attirer, 1716.
Attrapper, 378, 893*, 1087, 1632,1736,
1737, 2005, 2565, 2570, 3160,3161.
Aubade, 141.
Auge, 142, 2013.
Aujourd'hui, 1311,1567.
Aulne, 451.
Aune, 143 à 145.
Autel, 146, 468.
Auteur, 147.
Autre, 2242, 2243, 2843, 2908, 2949.
Avaler, 148, 149, 794, 1422, 1423.
Avancer, 150, 1811, 2171, 2983.
Avant, 2519.
Avarice, 151.
Ave, 1244.
Avertir, 1482.
Aveugle, 152 à 159, 327 à 330, 2257,
8142.
Avis, 160, 161.
Avocat, 1761, 1991.
Avoine, 84, 162 à 172, 170* à 172*,
242,2171,2441,2696.
Avoir, 173 à 180, 270, 397, 900, 979,
1 156, 1 158, 1254, 1271, 1587, 1667.
1711,1743, 1748, 1752, 1843.1855.
2011, 2030, 2032, 2040, 2048, 2057,
2089, 2128, 2152, 2199, 2202, 2214,
2272, 2279, 2324. 2330, 2333, 2337,
2360, 2561. 2585,2595, 2613, 2618,
2645, 2917, 2926, 2931,2940, 3098,
3109, 3171.
Avouer, 2237.
Avril, 98, 181 à 189, 1016, 1804
à 1807.
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— 507 —
Bac, iG5, 700% i25G, 4406.
Bagage, 4537.
Baguettes, 2883.
Bâiller, 490, 431S, 4993, 49S3% S8S4,
28Î4*.
Bailli, 4005.
Baiser, 491 à 193, 585.
Baisser, 494, 428, 2623.
Balai, 495 à 497, 523, 727, 2775,2981,
3012.
Balance, 2083.
Balcon, 4988.
Balle, 498.
Banc, 540.
Bancroche, 844.
Bannière, 93.
Baptême, 499, 200, 4434, 4387.
Baptiser, 204, 4424, 2915.
Baqaet, 202.
Barbe, 204 à 206, 652.
Barbier, 207, 2454.
Barque, 208, 482.
Baron, 2545.
Barre, 925.
Barrière, 209, 489.
Bas, 70, 240 à 242, 4303, 4392, 4524,
4780, 4802, 2565.
Bas(adj.), 4850, 2954.
Basse, 2052, 3126.
Bassin, 2784.
Bataille, 573.
Bâtir, 243. 708% 4475, 2208,2676.
Bâton, 452, 456, 214 à 217, 392, 632,
632% 4083, 4998, 2247, 2248,2774,
3097 k 3099.
Battre, 52, 248, 545, 606, 632, 633,
883, 1080, 4083, 4241, 4269, 1268,
2092, 2494, 2884, 3096, 3097,3099.
Baver, 2045.
Bayer, 785.
Bazar, 383.
Beau, 419% 4055, 1148, 1226,4520,
4521, 4546, 4548. 4549. 4584%
4754, 4751, 1785% 4808, 4869,
2187, 2195, 2232, 2276, 2397,2399,
2405, 2662, 2674, 2858, 2905,3047,
3055, 3064, 3128, 3130.
Beaucoup, *2174, 2479.
Beauté, 219 À 226, 1584.
Bec, 227, 695% 770, 786, 4069, 1364%
4953, 2505.
Bêcher, 2474.
i Béguin, 652.
Béguine, 228, 459, 1152.
Bêler, 407, 408.
Belette, 843.
Belle-mère, 4826, 4882.
Bénit, 2122.
Bénitier, 349, 967.
Béquille. 4734.
Berceau, 220, 652.
Berger, 229, 230, 4496, 4934, 2455.
Bergerie, 4658.
Besace, 231, 346, 444, 914, 963,4827,
2844.
Besicles, 232.
Besogne. 419, 4664% 4859.
Besoin, 9, 56, 233, 4436. 4414, 2070,
2176, 2657, 3033.
Bête, 429, 488, 234 à 248, 656, 801,
802, 870% 4007, 4164, 4349, 4463,
1584, 4627, 4703, 4739, 4835,2060,
2446, 2445, 2474, 2574, 2652,3009.
Bêtise, 249.
Beurre, 250 à 2';6, 265% 633, 888,
4394, 44*)7, 4H79, 4966, 2140,2343,
2386, 2409, 2865, 2889, 2892.
Bien, 267 à 273, 271% 700, 702,4017,
4244, 4212, 4229,4231, 4759, «482,
2224, 2523, 2528, 2647, 2839,2872.
3124,
Bienfait, 276.
Biens, 274, 275, 4530.
Bière, 277,402, 530, 4178, 2142,2806,
2963.
Bille, 278, 4209, 4543, 4555.
Biscuit, 279.
Bise, 280, 3070, 3071.
Bissextile, 94.
Blftme, 281, 282, 945, 4330, 4766,
4928, 2177, 22*9.
Blanc, 283, 571, 592. 4398, 4491,
4613, 1757, 4984, 4994,2140,2320,
2504, 2726, 3090. 3446.
Blanchir, 4949, 2938.
Blanchisseuse, 955.
Blatier, 567.
Blatte, 240.
Blé, 284, 467, 4431% 2742.
Blessure. 2487, 2334.
Blet, 4947.
Bleu, 285, 630.
Bœuf, 286 à 289, 490, 839, 2047,2286,
2433, 2532, 3008, 3029.
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508 —
Boire, 76, 290 à 296, 293', 311, 365,
402, 434, 830, 692, 743, 748, 891.
977, 4050. 1077, 4077*, 4078, 1200,
4401, 1437, 4478, 4490, 4514,4740,
4842, 485i, 2693. 2995, 3051,3060,
3408. 3444, 3174.
Bois, 204. 297 à 307, 392, 401, 645,
728, 998, 4094, 1409, 4482, 420H,
4322. 4323, 4359, 4653, 4670,2068,
2466, 2544.
Bois ouvré. 2679.
Boite, 2080, 3022.
Boiteux, 308, 4422.
Bon. 309 à 344, 595, 801. 838. 1198,
4227, 4257, 4463, 4510, 1516.4576,
1690, 4747, 4734, 4756, 48i8,4886,
4937, 2017, 2048, 2053, 2080,2400,
2101, 2416, 2194. 2245, 222ti,2333.
2400, 2417, 2529, 2550, 2593,2622,
2665, 2670, 2701. 2752, 2862, 3104.
3455.
Bond, 498.
Bonheur, 315 à 320, 466, 4388, 2213.
Bonhomme, 545.
Bonjour, 12, 324, 2552.
Bonnet, 322 à 326, 578, 4920, 2929.
Bonté, 221.
Bord, 4757, 2235.
Borgne, 458, 459, 327 à 331, 758,
2609.
Borne, 2816, 2870.
Bosse, 2374.
Bossu, 332, 2650.
Botte. 333 à 336, 449, 549, 675,
2097, 2677.
Bouc, 337, 338.
Bouche, 84, 227. 339 à 357, 404, 580.
8»4, 4033, 4064. 4066, 4068, 1496,
4654, 4685,4839, 4840, 2121,2(87,
2305.
Bouchée, 408, 924, 2070.
Boucher, 460, 2793.
Boucherie. 644.
Boucle, 639. 2S78, 2S79.
Bouder, 3084.
Boudin, 709, 2788.
Boue, 172*, 358, 358% 359, 621,4205.
Bouger, 330.
Bouilli, 2140.
Bouillie, 364,362, 514,2144.
Bouillir, 873, 953, 977, 2665, 2871.
Bouillon, 363 à 370, 456, 977, 4437,
4909, 2050.
Boulanger, 374, 403, 403% 743, 2547,
3063, 3468.
Bouleverser, 372.
Bouquet, 1085.
Bourgeois, 373.
Bourgeonner, 4 474.
Bourgmestre, 2149, 3167.
Bourrer, 2642.
Bourse, 213, 351, 374. 375, 781, 962,
Bouse. 4324, 2961.2985.
Bout. 376 à 378, 473, 907, 4887,2091,
2206. 2363. 2669, 2760, 2928.
Bouteille, 467, 261, 375, 379 4 381,
2740.
Boutique. 382, 383.
Bouton, 384, 1444, 4446, 2408.
Bouvier, 2782.
Boyau, 50, 385, 386, 2988.
Braillard, 387.
Branche, 409. 114, 388 i 393, 393%
2064, 2269.
Branler, 394.305,4746.
Bras, 390 à 401, 484, 454% 925,1059,
4499, 4908.
Brasser, 402.
Brasserie, 4489.
Brasseur. 403, 403% 404.
Brave. 315.4414.
Brebis, 183. 405 à 409, 2574, 2660.
Brèche, 532, 2685.
Bretelle, 440.
Bride, 559, 566.
Briller, 2081.
Brique, 4 48, 449, 411, 1556,2171%
2350.
Briser, 1789.
Brizelte, 192.
Broche, 293, 412 à 414, 1735, 2306,
2630.
Brosser, 3085.
Brouel, 415, 446, 2432.
Brouette, 94, 217,447.
Brouiller. 4063, 4826, 2034, 2764.
Brouter, 887.
Broyer, 4493, 4749.
Bruit, 448, 419, 2069, 2962.
Brûler, 420, 421. 421% 473, 872, 880.
886.948, 1292, 1984, 2409,2648,
2664, 2701.
Brûlure. 206.
Bûche, 2472.
Buis, 454 .
Buisson. 422, 423, 1145, 4448, 4451,
4939.
Bure, 2462, 2953.
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509 -
Cabaret, 86.
Cuburetier. iÛ3, 42 i.
Cacher, 985, li20, 2237, «808, 2991.
Catleau, i)9.
Café, il)30, 4200.
Cage, 423, 4163.
Caille, 426, 1434.
Caillebotte, 427,2351.
Caillou, 368, 428 à 430, 443*, 454,
2343,2801.
Calice, 431.
Camouflet, 432.
Canaille, 1671, 3167.
Canal, 433.
Canard, 434, 2859.
Canif, 2685.
Canno, 301.
Cannelle, 1389.
Capitaine, 1438, 2659.
Capucin, 435, 639, 950, 1750, 2828.
Caquet, 436, 1247.
Carcan, 3168.
Caresse, 437, 3067.
Carie, 1589.
Carillonner, 438, 439, 2097.
Carme, 648.
Carosse, 44^ 1421.
Carotte, 440, 839, 2136, 3017.
Carpe, 44.
Carré, 1328, 2778.
Carreau, 442, 443.
Carte, 4^15 il 447, 690, 1556.
Cas, 1991.
Casaque, 448, 1635*, 2487.
Casser, 440, 442, 862, 1110. 1276,
1307, 1519, 1966, 2078, 2141,2222,
2404, 2420, 2476, 2675, 2710, 27 li,
Î2893, 2933, 2945, 3107.
Casserole, 862.
Cause. 1901.
Causerie, 1099,1298.
Cavalier, 449.
Cave, 450.
Cendres, 642, 1194. 1221, 1539,1776,
2301, 2756, 3112.
Cent (monnaie), 1619, 2224.
Cent (chiffre), 1833, 2007.
Cercle. 293. 293% 2678.
Cercueil, 092.
Cerfeuil, 2281.
Cerise. 1051, 2580.
Cerisier, 451, 451'.
Cerveau, 796.
Chacun, 2065.
Chagrin, 108,3148.
Chair, 452 à 464, 817, 867, 2015,2305.
Chaise, 905, 2817, 2879.
Chaleur, 2715.
Champ, 465, 535, 109G, 1463. 1987.
Champignon, 329, 1681.
Chance, 315', 466.
Chanceler, 2986.
Chandeleur, 467 à 470, 1559.
Chandelle, 471 k 474,791,901,982,
1279'.
Changement, 1787, 2015.
Changer, 73, 271, 2309.
Chanson, 475, 2960.
Chant, 141, 476.
Chanter, 793. 1815. 1851, 1861, 2266,
2497. 2500, 3119.
Chapeau, 477, 478,618,644,2721,2927.
Chapelet, 479, 2627.
Chapon, 1764.
Char, 480, 490, 1492, 2171, 2323,
2666, 2667.
Charbon, 2705.
Charbonnier, 1477, 2067.
Chardon, 64, 481.
Charger, 482, 483, 590.
Charité, 484, 485.
Charme (arbre), 451.
Charogne, 570.
Charretier, 486 à 489.
Charrette, 179, 443% 1491.
Charrier, 297, 1781.
Charrue, 490,491, 223 t.
Chasser, 492, 493, 636, 691, 837,
120B, 2110, 2589.
Chasseur, 734, 1630.
Chat, 280, 364', 494 à 526, 516% 593,
615, 616, 638, 675, 855, 895,1189,
1334, 1389, 1391, 1559, 1801,2039,
2061, 2192, 2410, 2419, 2570,2578,
2704.
Château. 527.
Chatouiller, 528, 2648.
Chaud, 128, 529, 1268, 1274, 1351,
1366, 1625, 1684, 1805. 1807,2301,
2337, 2527, 2863, 2860.
Chaudeau. 530.
Chaudron, 531. 839. 2866.
Chauffer, 298, 532, 872, 1353, 1355,
1356, 2727.
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- 510 ^
Chausse, 9i0.
Chausser, 533, 78S, 4897.
Chaussure, 4520, 9477.
Chaux, 4367.
Chemin, 534 à 548, 4059, 2160, S336,
2340, 2709, 3052.
Cheminée, 54, 540, 4990.
Chemise, 73,550, 551, 894, 4250,1303.
Ch6ne,454.
Chercher, 552,1070,4465, 1485,2006,
2067, 2440, 2323, 2449, 2683,2747,
2852, 2952, 3014, 3044, 3043,3095.
Cherté, 4772, 2747.
Chétif, 508.
Cheval, 8, 464, 466, 469,234, 330,
482, 482*, 490, 553 à 574, 570*,
897, 4143, 1463, 1335, 1685, 4700,
4731, 4943, 4962, 2462, 2197,2753.
Cheveu, 67, 575 à 582, 971, 1306,
2278,2279, 2416,2422.
Cheville, 583, 3003.
Chèvre, 37, 337, 584 à ^88, 585% 599,
678, 707, 2628, 2777 à 2779.
Chevreau, 482*, 586.
Chien, 4, 34, 85, 452, 215, 222, 234,
460, 502, 545, 536, 589 à 846, 632*,
635*, 709, 809, 945, 967, 1059,
4098, 4498, 4244. 4244, 4265, 4442,
4544, 4559, 1688, 4597, 4627,1660,
4814, 4907, 2092, 2093, 2449,2170,
2192, 2193, 2271, 2416, 2418,2444,
2455, 2487, 2498,2552, 2564,2570,
2378, 2584, 2621,2628,2720,2864,
2976, 2978, 3099.
Chier, 437, 478, 540, 602, 627. 636,
639, 046 à 663, 656*, 675, 756,845,
894, 894, 898, 908, 919, 963. 980,
1193, 4275, 4698*, 4743, 4756,
4758, 1866, 4913, 4978, 4978*,498l,
2300, 2354, 2556, 2789, 2807.3421.
ChiflTon, 664, 4345.
Chiffre, 3173.
Chique, 4902.
Chiroux-grignoux, 665, 2787, 3090.
Choisir, 666, 948, 4720.
Chose, 667, 671, 4484, 4227, 4232,
4545, 1734. 4750,4980, 3105,3166.
Choux, 73, 321, 441, 668 à 679, 707,
4489, 4588, 2556, 2802, 2860.
Ciel, 47, 35*, 348, 680 à 683, 2074,
2300,2744,2715.
Ciment, 1267.
Cinquième, 2667, 3056.
Ciseaux, 2554.
Citerne, 4637.
Civière, 93.
Clair, 4063, 1067, 1090, 4403, 4812'
2257.
Claque, 4273.
Clé, 684, 684% 2466.
Clerc, 685, 686, 922, 923, 927, 927*,
Clin-d'œil. 4923.
Cloche, 687, 688, 2466.
Clocher, 689.
Clopin-Clopan, 690.
Clôturer, 4530.
Clou, 691 k 696, 4264, 4267, 4783,
4942*, 2254, 2809, 2978.
Clou (poids), 144.
Clouer, 695*.
Cochon, 142, 320, 444, 505, 561, 697
à 746, 708', 741*, 4007, 4096, 43lfl,
4406, 1438, 4672, 4820, 1841,4859,
4942, 2240, 2455, 2477, 2659,2695,
2987,2989, 3056,3124.
Cœur,75,344,a42,747à725,l679,2027.
Cognée, 726 à 729, 1450.
Coiffe, 730, 2835.
Coiffer, 247, 1393.
Coin, 2610.
Colère, 4914.
Coller, 734 à 733, 4038, 4048, 1397,
3416.
Collier, 474*, 559, 59t, 626.
Colombophile, 734.
Comète, 4165.
Commencer, 485, 735.
Commère, 4022.
Commission, 4247*.
Compagnie, 226, 736 à 738, 738*,2287.
Compère, 1022.
Compliment, 739, 740.
Comprendre, 504, 1420, 2188, 2840.
Compte, 741 à 744, 4835, 2549.
Compter, 449, 296, 745 à 750, 4028,
4566, 2046, 2419, 2425, 2437,2473,
2588.
Condamner, 751.
Condition, 4775.
Conduire, 208, 566, 574, 4829, 4954,
2344, 2364, 2884, 3069.
Confesser, 968, 990, 4834.
Confession, 752, 753.
ConBance, 838.
Confier, 754.
Confrérie, 446, 755, 2702.
Connaître, 756, 4034, 4339, 4414,4697,
4889, 2022, 2242, 2243, 2247, 2407,
2677, 2689, 2692, 2749, 2894.
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- 511 -
Conseil, iOll.
Conseilleur, 72>7.
Consentir, i018.
Conserver, ^^ 28, 1947.
Consoler, ti67.
Conte, 75S, 7fi9.
Content, 505, 760 à 7G3, 176S, 1789,
2513, 3156.
Conter, 750.
Contrefaire, 3053, 3122.
Convenir, 764.
Conversation, 1247.
Copeau, 300, 765, 889.
Coq, 766 k 770, 1979, 2500, 2508.
Coquemar, 266, 771, 953.
Coquille, 1200.
Cor, 675, 772.
Corbeau, 843, 2299.
Corbillon, 2015.
Corde, 392, 773 à 780, 1094, 1410,
3043.
Cordeau, 891.
Cordon, 730,781,2877.
Cordonnier, 782, 782*.
Corne, 87, 287, 338, 185, 585% 788,
781, 970, 977, 985, 1635, 1635*.
Corneille, 785, 786.
Corps, 396, 787, 788, 1723, Sl89,
2218, 3116.
Cote, 789.
Côté, 1315, 1590, 1771, 1975, 2304,
2346, 2796, 2797, 3008, 3072.
Côtes, 732, 2185.
Coton, 790, 1308.
Cou, 482% 778, 1526, 1678.
Couche, 843.
Coucher, 791, 792, 1676, 1641.
Coucou, 184, 227, 793, 2543, 2841,
3113.
Coude, 1036.
Coudre, 384, 1044, 1736.
Coudrier, 451.
Couler, 1060, 1064.
Couleur, 157,1(89, 2067.
Couleuvre, 462,794, 4 423.
Coup, 601, 632% 795 à 806, 947, 964,
987, 1232, 1309, 1508, 1511,1592,
1592% 1838, 2001, 2002, 2198,
2279, 2328, 2331, 2338, 2652,2685,
2713.
Couper, 1310, 1439, 2114, 2127, 2767,
2946.
Coupeur, 807.
Couple, 808, 809, 880.
Couplet, 475.
Cour, 1368, 1456, 2657.
Courage, 227, 810, 811, 1679.
Courir, 534, 558, 592, 812 k 815,1525,
1550,1633, 1823, 1904, 2017,2590,
2602, 2740, 2918, 3028, 3032.
Couronner, 2055.
Courroie, 868.
Court, 816, 1561, 2630.
Courtiser, 817.
Cousin, 818 à 820, 921, 2170.
Coussin, 323, 2879.
Coût, 821.
Couteau, 218, 291, 727, 822 à 825,
996, 1592, 2099, 3089.
Coûter, 826, 827, 1986, 2198, 2874.
Coutume, 828, 1448.
Coulure, 107% 829.
Couturière, 1044.
Couvent, 830.
Couver, 427, 2041, 2453, 2741.
Couvercle, 1797. 2477.
Couvert, 1656,2912.
Couverture, 1990.
Crachat, 831, 1072, 1965% 3045.
Cracher, 832, 1072, 1965, 1975, 3113,
3121.
Craie, 833, 834, 1599.
Craindre, 2534.
Crampon, 2167.
Crapaud, 124, 625, 642, 664.
Cravate, 835.
Crèche, 248.
Crédit, 836, 837, 1773.
Credo, 838.
Crémaillère, 839 à 841, 847.
Crème, 1700, 2179.
Crêpe, 1988.
Crever, 236, 2144, 2236, 2287, 2589,
2632.
Crier, 152, 601, 798, 843, 844, 1120,
1983, 2235, 2266, 2507, 3009,3035,
3038, 3059.
Croc, 1960.
Crochet, 2975.
Crochu, 1026.
Croire, 2499, 2689, 3111, 3152.
Croisette, 854.
Croître, 164, 172, 845, 846, 1158,
1347, 1427, 1461, 1558, 1559.2072.
Croix, 8n à 857, 1688.
Croquer, 1798, 1996, 2000, 21 41,2963.
Crosse, 94, H58, 859, 2068.
Crotte, 1606.
Croûte, 258, 441, 609, 860, 861,2133,
2645.
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512 —
Cnicho, 796, 869, 1580, 2141.
Cnicinx, 863, 864.
CueiJlir, 2^58, 24S6, 9146.
CulTat, 86», 2102.
Cuiller,677, 866, 2493.
Cuir, 867 à 871, 870*, <182, 1820.
Cuire, 363, 632, 676, 733", 872 à 874,
1077-, 1161, 1381, 1362, 1357,
SOSO, 2112, 2313, 2436, 3116.
Cuisine, 703, 815, 876.
Cuisinier, 878.
Cuisson, 1279.
Cul. 36, 77, 160, 193, 227, 266\ 348,
413, 565, 610, 839, 877 à 915,879*,
889', 937, 989, 1037, 1145, 1158,
1194, 1196, 1285, 1300,1349,1364',
Cul, 1384,1483,1626,1593,1606,1644'.
1721, 1722, 1765,1923, 1924,1924',
1970, 1995, 2010, 2045, 2046,21:0,
2171, 2178, 2244, 2250, 2286,2409,
2443, 2487, 2iOl, 2514, 2583,2727.
2794, 2800, 2818, 2926, 2937,3132,
3133
Culbute, 1346.
Culotte, 404, 549, 916 à 920, 1275,
1303.
Cure 931
Curé,' 77Î, 922 k 928, 927*, 1116,
1508M741, 1761,2375, 2387,2112,
2765, 2866, 2929.
Damnable. 929.
Danger, 930.
Danse, 99, 220, 439, tf31, 932, 1828,
2242.
Danser. 503, 1356, 1278, 2319, 3015.
Déborder, 2274.
Déchausser, 746, 1802, 2200.
Déchirer, £33, 263^.
Découpler, 599.
Découvrir, 933, 1273, 2483.
Dedans, 1339, 2145, 2317, 2387,2682,
2935, 2968.
Dédire. 934, 1015.
Défaire. 1303, 1955, 2980.
Défaufiler, 2011.
Défaut, 1282, 2131.
Défendre, 3161.
Défier, 1060, 1165, 1817, 1880.
Dégoûter, 713, 922, 11245, 3028.
Dehors, 1339, 2317, «387, 2958.
Demain, 1566,1568, 3101.
Demande, 935.
Demander, 547, 632% 936, 940, 1312,
1405.
Démanger, 937, 938.
Déménager, 2466, 2630.
Démener, 967.
Démentir, 2850.
Demi, 628, 1724,2014,22^4.
Dénicher, 1977.
Dent. 94. 122, 663, 694, 939 à 946,
1345, 1379, 1673. 1689. 1696,1662,
1839, 1971. 2CC0, 2305, 2382,2413,
3103.
Dépenser, 1670, 2309, 2749.
Déplaire, 763, 2377.
Dernier, 947, 948. 1130, 1634, 1692,
1923, 1923*, 2013, 2647, 2852.
Derrière. 2138, 2178, 2584.
Descendre, 857, 949, 1893.
Désir, 950.
Désoler, 90*.
Dessous, 884, 951, 952, 103S, 1528.
Dessus, 884, 951, 952, 1034, 2388.
2940.
Détruire, 934, 1464.
Delte,911, 953, 954.
Deuil, 955.
Deux, 956, 957, 966, 1017, 1041,1065,
1127, 1208, 1247, 1362, 1482,1604,
1720, 1786, 1849, 1863, 1866,1909,
1936, 2001, 2036, 2071, 2135,2194,
2265, 2295, 2298, 2338, 2554,2572,
2573, 2664. 2914, 2917, 2929,2992,
3131, 3172.
Devant, 2138.
Devenir, 864, 1179, 1404, 1847, 1942,
2563, 2684.
Dévideur, 1863.
Devoir, 958 à 960, 1210, 1922, 2553,
2967.
Diable, 86, 87, 549, 556, 741, 787,
961 à 990, 996. 1005, 1100. 1247,
1249, 1266, 1409, 1655, 1694,1740,
1839, 1993, 2067, 2193, 2200,2600,
2912.3131,3160.
Diamant, 1324.
Dieu, 17. 19, 79. 753, 811, 854, 938,
986, 991 à 1008, 1177, 1210, 1258,
1432, 1467, 1478, 1480, 1901,2119.
2200, 2205, 2215, 2318, 2326, 2535,
2594, 2762, 2907.
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- 513 —
Différer, 2263.
Difficile, 4785,2581.
Digne, 2i7l.
Dimanche. 4010, 4284, 428t% 1408,
8064, 3065.
Dîme, 2895.
Dindon, 4044,2056,2812.
Diner, 808, 468 2, 4852,2040,2449,
3085.
Dire, 54, 464, 688, 780, 4042 à 4024,
4046^ 4176, 4244, 4233, 4235,
4235',4444, 4626,4661,4843,4850,
4853, 2007, 2009, 2483, 2189, 2288,
2627, 2970, 3010, 3029, 3091, 3400,
3403, 3404.
Disperser, 670.
Disposer, 4480.
Dispute, 4426.
Docteur, 1025.
Dodaine, 419, 2274.
Doigt, 438, 521, 805, 4026 à 1038,
4443, 4397,2344, 2372, 2564, 309*.
Domestique, 1696, 4698.
Dommage, 650, 4039, 2994.
Donner, 263, 441, 563, 700*, 4040,
4044, 1083, 4126, 4305, 4344, 4316,
4405, 1509, 4609, 4647, 1818, 4865,
2000, 2092, 2418, 2456, 2192, 2257,
2314, 2442, 2433, 2555, 2989,
3096,3097,3457.
Dorer, 2367, 2846.
Dormir, 497, 669, 707, 1042 à 4046,
1060, 4671*, 2040, 2024, 20il, 2670,
2835.
Dos, 851, 906, 4047. 4405, 2143.
Double, 4616, 2404.
Doublure, 4048, 1347, 4640.
Doucement, 4049.
Douceur. 4914, 2259.
Doute, 40oO.
Doux, 344, 342, 4051, 2203, 2344.
Douzaine. 4052, 4053, 2268.
Drap, 4063 à 4068. 4640, 4(î40*, 2724.
Drap-de-Iit, 4057, 4990, 2346.
Dresser, 494, 2396, 2623.
Drogue, 401.
Droit, 537, 538, 663, 858, 4059, 4100,
4394, 4395,4422,4547,4784,2621,
2658, 2684, 2948.
Ducasse, 4852.
Duper, 820.
Dur, 725, 998, 4 625, 2203, 2346, 2944.
Durable, 4238, 4398.
Durée, 682, 4367.
Durer, 4049, 4804, 2406, 2470, 3467.
Eau, 60, 96, 204, 262, 296, 340, 370,
434, 524, 566, 582, 614. 748, 884,
902, 967, 4 060 à 4090, 4060*, 4077%
4290,4292,4336,4374,4498,4644,
4675,4724,4779,4844,4846,1942,
2050, 2074, 2430, 2194, 2204,2367,
2439, 2442, 2574 , 2685, 2733, 2826,
2853, 2865, 3002, 3040, 3467.
Eblouir, 2029.
Ebranler, 478.
Ecaille, 2029, 2048.
Ecart, 2141.
Echauffer, 4 094.
Echelle, 684, 4092 à 1094.
Echeveau, 4096.
Echevin, 1702.
Echine, 4951,2095.
Eclair, 797.
Eclairer, 474.
Ecole, 4096.
Ecorce, 442, 4032.
Ecorcher, 794, 4097,4647,4698,2584.
Ecoute, 4098.
Ecouter, 472, 978, 4099, 4464, 4939,
2086,2464.
Ecrémer, 2233.
Ecrevisse, 2^06.
Ecrire, 2073, 2448.
Ecriture, 82, 2490.
Ecrivain, 4400.
ECU, 997, 4401,2626.
Ecuelle, 631, 4402à 4404,4701,2444.
Ecume, 369.
Ecumer, 363, 364, 2482.
Ecurie. 8.
Effacer, 4636
Effilure, 4590.
Efforcer, 664 .
Effrayer, 90, 2289.
Eglise, 879% 4105, 4406, 4106% 4850,
4854,4932,2244,2288.
Elégant, 4778, 4986, 3428.
53
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— 514 —
Elever, 6iS, i846.
Embrasser (baiser), 63, 585, 585*.
Embrasser (entreprendre), 1107.
Embrener, 4490.
Embrouiller, 4093.
Empêcher, 4592, 2i77, 2582, 2855.
Empeigne, 349.
Empire, 4408.
Emplâtre, 1409,4705, 3004.
Emplir, 482.
Empoisonner, 367.
Emporter, 509, 2756, 2863, 3073.
Emprunter, 958, 2423.
Encens, 4406.
Encensoir, 4440, 4444.
Enchanter, 2844.
Enclume, 725, 4442, 1143, 4809.
Encre, 379.
Endormir, 2037.
Enfanl, 60, 476, 546, 546*, 999, 4414
à 4133, 4203, 4253, 4300, 4512,
4559, 1846,4962, 2269, 2270, 2891,
2974.
Enfer, 4623.
Enfermer, 4658.
Enfiler, 2275.
Enfoncer, 499, 2464.
Engraisser, 334, 708*, 4700, 4942,
2946.
Enjamber, 4559.
Ennemi, 55, 4434.
Enrager, 605, 624, 867, 2702, 3026.
Enrichir, 954.
Enseigne, 1435,4136.
Ensorceler, 4800.
■ Entendre, 622, 677, 687, 4437 b 1139,
2090, 2488, 2461 , 2677, 2867, 3105.
Entente, 348.
Enterrement, 809, 4787, 3057.
Entrée, 879,879% 1361, 2489.
Entrer, 2086% 2194, 3005, 3039.
Envie, 4140, 2485.
Envoler, 1 1 63, 1 34 4 , 206 1 , 2070, 2600.
Envoyer, 2999, 3470
Epais, 575\ 4842, 4992, 2435.
Epargne, 4441.
Epargner, 4780, 2836.
Epaule, 437, 437% 4605, 2349, 2981.
Epeautre, 1437.
Epée, 1142,4592.
Eperon, 346, 666, 767, 4143, 2830.
Epi, 487, 1444,2641.
Epine, 244, 4445 à 4149, 2661.
Epine (arbre), 451, 4843.
Epingle, 4150 à 4452, 4263, 2467,
2580.
Epouser, 586, 644, 4203, 3024.
Equerre, 1784.
Ermite, 983.
Erreur, 742.
Escalin, 4617, 4853.
Escampette, 2496.
Espérance, 4454.
Espoir, 408.
Esprit, 788, 4155 à 4158, 1457\
Essarter, 1159, 4755, 2701.
Essayer, 2633.
Essuyer, 494, 662*. 46i6, 2475.
Estoc, 1460.
Estomac, 4464.
Etable, 564, 564, 4162, 4163, 4658,
2477, 2532, 2573, 2574, 3035, 3039,
3059.
Etaler, 635, 650.
EUlon, 554, 569,2334.
Ëtançon, 3125.
Eté, 468, 1661.
Eteindre, 421% 2705.
Etendre, 399, 870, 4307, 2316,
2623.
Eternuer, 2545.
Etincelle, 4464.
Etoffe, 4640.
Etoile, 630, 4465, 2707.
Etoupe, 4466, 4167, 4305.
Etrangler, 638, 4049, 2507, 2889.
Etre, 271% 673, 860, 4442, 4468
à 4176, 4264, 4360, 4443, 4660,
4979, 2167, 2207, 2220, 2293, 2340,
2344, 2456,2481, 2488. 2517,2546,
2649,2686, 2872, 2911,2916.
Etreindre, 4107, 1399, 2327.
Etrenne, 4177.
Etrier, 2315.
Etrille, 4178.
Etroit, 882, 2336.
Etron, 12, 349, 356, 649. 633, 654,
711, 715, 4104, 1479 à 4193, 1496,
4200, 4389, 44^5, 4959, 2409,
3429.
Etude, 4494.
Eveiller, 497, 2868.
Evoque, 926, 4495, 4496.
Examen, 2177.
Exception, 2644.
Excuse, 4 497, 4498.
Existence, 4377.
Expérience, 4499.
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— 515 —
Fable, 1200.
Facile, S5â3, 2905.
Façon, 1132.
FagfOt, 214, 301J20I,1202, 4556.
Faim, 292, 1082, 1203 à 1207, 2l3i,
2219, 2876.
Faire, 30% 267, 269. 270, 272, 273,
387, 625, 537, 849, 850, 877, 960,
1013,1017,1019,1090,1108,1125,
1137. 1208 à 1235, 1235', 1240,
1264, 1277, 1302, 1469, 1475, 1503,
1506, 1521, 1597,1599, 1600, 16n,
1645,1659,1661,1685, 1711,1833,
1859, 1870, 1922,2031,2033,2039,
2048, 2059, 2078, 2094. 2100, 2102,
2103, 2106,2107. 2135, 2134,2135,
2171, 2193, 2193, 2196, 2212, 2267.
2270, 2279, 2290, 2294,2338,2390,
2395, 2399, 2428, 2435, 2494, 2523,
2524, 2580, 2587, 2627, 2642, 2675,
2698, 2708, 2710, 2754, 2769, 2827,
2829, 2869, 2870, 2883, 2927, 2942,
2980,2993.3007,3112.
Familier, 1236.
Famille, 1638.
Faner, 1325.
Fantaisie, 1220.
Farce, 1011.
Farine, 642. 1237, 2680.
Fatigué, 361, 2738.
Faubourg, 136.
Faute, 1435, 2237.
Faux, 1238,1239, 1259,2712, 2768.
Faux-pas, 1240.
Fayence, 635, 635*.
Femelle, 1732,1825,2190.
Femme, 193, 255, 682, 782, 1241 à
1259,1298,1409,1484. 1484', 1485,
1513,1623, 1685, 1740,1793,1814,
2856, 2936. 3106.
Fendre, 579, 1400, 1967, 2470.
Fenêtre, 443, 2460, 2465, 2771.
Fenil, 1332.
Fer, 401, 482*. 835, 1260 à 1270,
1625, 1782, 2079, 2478.
Fer à lacer, 1263, 2106.
Ferme, 13', 633, 1271.
Fermer. 382, 1163, 1923, 2030, 2033,
2439. 2462, 3002.
Fermier. 1700. 1877.
Fesse, 880, 882% 1272 à 1275, 1275*.
Fôt«, 30, 71, 71*, 1276 à 1281, 1279%
1281', 1430, 1473, 1722, 2153,
2690. 2735, 2771, 2899.
Fétu, 1144, 1282, 1283, 1415, 2069,
2167.
Feu, 68, 302, 420', 862, 918, 1027,
1076, 1084, 1102, 1164, 1262, 1284
à 1292, 1313, 1356, 1384, 1492,
1525, 1539, 1625, 1675, 1801, 1988,
2672, 2706, 2853, 2871, 3165.
Feuille, 306, 580, 1293, 3056.
Fève, 1294, 1295, 1364, 2180, 2429,
2433, 2473, 2722,
Février, 170', 358', 1296 à 1298, 1529,
2039.
Fidèle, 641.
Fier (adj.), 841,1299.
Fier (se), 1300. 1765, 1899.
Figue, 481,1301, 1302.
Fil, 1086, 1303 à 1307, 1736.
File, 754.
Filer, 790,1308, 1883,2707.
Filet, 1310.
Filet (pêche), 1309.
Fille, 965, 1313 à 1316, 1337,1389,
1420, 1845, 1972, 2269, 2686,
2806, 3044.
Filouterie, 1648.
Fils, 2269, 2504, 2614, 3044.
Fin, 43, 467, 735. 1167, 1167*, 1317,
2034. 2276, 2644, 2672, 3115.
Finir, 735, 1444, 1546, 1575, 2353.
Flagorneur, 1318.
Flairer, 604, 1839, 2525.
Flamand (langue), 2474.
Flaque, 1085, 1321, 1803, 2826.
Flèche, 1322, 1323, 1592.
Fleur, 467, 1085, 1324,1669, 2837.
Fleurir, 1325, 1813.
Florin, 553. 1378, 2066.
Flotte, 1326.
Flotter, 265.
Flûte, 1000, 1327 à 1329.
Foie, 1330.
Foin. 23. 164, 204, 247, 1331 à 1334,
1484', 2706.
Foire (marché), 1335, 1472.
Foire, 653, 654, 807, 1185, 1336
à 1338, 2006'. 2899.
Foirer. 890, 1300.
Fois, 747, 828. 1169, 1632, 1633,
1721, 1788, 1849, 1863, 1945, 2007,
2175, 2914.
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- 516 —
Folie, 226, 544.
Fond, 44H9. 1765, 1943, 2479, 2*80.
Fondre, 1209.
Fonds, 1339.
Force. 1340 à 4342, i706. 2919.
Forme, U21.
Fort, i3i3, 1344, 1449, 1629, 2491,
3038.
Fosse, 153, 684, 684*, 1345.
Fossé, 293,1346.
Fossoyeur, 2369.
Fou, 1347, 4716, 4739, 1741, 2774,
2785. 2938,2944,3117.
Fouet, 169, 174, 349, 488, 574, 632,
4348.
Fougère, 451, 2925.
Fouiller, 2728.
Fouine, 2508.
Fouler, 675.
Foulure, 4349.
Four, 257, 349, 839, 4262, 4350 à
4357.
Fourche, 1358, 2334, 2353. 2358.
Fourgon, 839.
Fournée, 2123.
Fournir, 2721.
Fourreau, 1585.
Fourrer, 913, 1331,2205.
Fraise, 671, 711', 1339, 1466, 2258.
Français, 1360, 3030.
Franche, 1280.
Frapper, 246, 570*, 964, 4200, 1362.
Frappure, 803.
Frelon, ly24.
Frêne, 451,1474.
Fréquenter, 1363, 1404, 2291, 2570.
Frère, 2269, 2283, 3162.
Fressure, 325.
Friand, 1764, 2804.
Fricasseur, 1364, 2510.
Friser, 739.
Froid, 829, 602, 1081, 1365, 4366,
4670, 4684 à 4805, 4950, 2853.
Froisser, 4533,2141.
Fromage, 250, 253, 1367, 4393, 1437,
1963, 2110, 2313, 2380, 2441, 2757.
Froment, 284, 1437.
Front, 1840.
Frotter, 518, 580, 1747, 3127.
Fruit, 1 M .
Fumée, 68, 1285, 1286, 2115.
Fumier, 766, 769, 906, 1368 à 1370,
1700, 204S.
Fusil, 660, 4370*.
G
Gaffe, 4371.
Gagner, 166, 382, 1372, 4487, 1047,
2143,2127,2264,2291,2536,3054,
3141.
Gaillard, 4373.
Gaillette. 1374. 4620.
Gain, 4141, 1375 k 1378, 2046, 2283.
Gai, 2359, 2458.
Gale, 409, 624, 841, 1379, 1380,2574.
Galette, 1122, 1381.
Galoche, 1960.
Galon. 1382, 1383.
Galoppe, 1384.
Gamelle, 4385.
Gant, 4386. 4386*, 4387.
Garçon, 426, 664, 4388, 1389, 2765.
Garder, 740, 992, 1003, 1101, 1390,
1824, 1859, 1896, 2056,2450,2529,
2591 2890.
Garderobe, ^3*03^ 1301 à 1393.
Gaspiller, 2119, 2996.
Gâteau, 1084, 1294, 2131.
Gâter, 1130, 4156, 1252, 1955, 2044,
2484.
Gauche, 1394, 4395, 9624, 9948.
Gaule, 1999, 2001 à 2003.
Gazon, 4459,2400.
Geai, 4396.
Gelée, 358, 358', 4397 à 14O0.
Geler, 421,467,
Gène. 332, 2379.
Généreux, 440.
Genêt, 451.
Genièvre, 1401.
Genou, 1402, 3087.
Gens, 488, 315, 316, 634, 4329, 1331,
1403 à 4414. 4469, 1591, 4858,
2037, 2257, 2294,2445, 2850, 2911.
Gentil, 2173, 2292.
Gerbe, 4415, 1416, 1433, 2641.
Germain, 819.
Gibet, 1417, 3163.
Girouette;, 3074.
Gile, 4631.
Glace, 650, 2487, 2710, 2723.
Gland, 561, 697.
Glaner, 923, 1096, 1536.
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- 517 --
Glisser, 4594.
Goguette, 14i8.
Gond, 4419.
Gorge, 824, 1420.
Gosier, 1421. 1422.
Goujon, 1423.
Gourme, 1424.
Goût, 82i, 1425, 1420, 2111, 2129.
Goutte (liquide), 1050, 1086, 1427.
Goutte (maladie), 1428.
Goutter, 721, 2389.
Grain, 172% 187, 947. 1429 à 1431,
2467, 2684, 2751, 2758, 2925.
Graisse, 676, 4102, 2409, 2862.
Graisser, 1810,2211.
Grand, 1119, 1344, 1695, 1704, 1708,
1794, 1850, 1851, 2026, 2196,2290,
2291, 2332, 2383,2401, 2501, 2878.
Grand-père, grand'mère, 43, 2032, 2970.
Grange, 1432, 1433. 1H70, 1805.
Gras, 177, 260, 697, 708*. 767, 876,
916, 1225, 1234, 1263, 1434, 1942,
1942% 2038, 2057, 2075, 2818,
3019, 3147.
Gratte-cul, 2662.
Gratter, 517, 523, 910, 938, 1037,
1380, 1712, 1955, 2498, 2656.
Gravier, 2618.
Grenier, 170*, 441,450.
Grenouille, 1435.
Griffe, 552.
Grignoux, 665, 2787, 3090.
Gril, 2734.
Grimace, 30*, 2770.
Grimper, 451 % 2487.
Grincer, 209, 480, 2666.
Grippe-sous, 1436, 2050.
Grise, 3153.
Grison, 568.
Grive, 48, 1437,2052.
Groin, 1438, 2468.
Gronder. 1245.
Gros, 33, 944, 1659, 1838, 2138,2449,
2935, 3169.
Groseiller, 451, 505.
Grumeau, 1439.
Gué, 1440.
Guérir, 1499, 1712, 1718, 2243.
Guerre, 883, 1441 à 1443, 2827,2829.
Guêtre, 1444, 1445, 1527.
Guetter, 2533, 2610.
Gueule, 84, 1355, 1650, 2930.
Gueux, 631, 734.
Guignon, 831.
H
Habiller, 1408,2163,2726.
Habit, 620, 644, 1446, 1447, 3792.
Habitude, 1448, 1449.
Hache, 727, 796, 1450.
Hacher, 438, 726, 763.
Haie, 584, 632% 1451, 1452, 1530,
1578, 1611, 1671% 1990% 2064,
2071.
Haillon, 158i.
Haine, 2856.
Haïr, 34, 1453, 2374.
Hâle, 1804.
Hameçon, 3118.
Hanche, 917.
Hanneton, 97% 79i5, 1040, 1184, 1454,
2171.
Harde, 1455.
Hardi, 1456.
Hareng, 441,947,2065, 2961.
Hasard, 1363, 1457, 1458.
Hâte, 139.
Haut, 885, 1524, 1540, 2289, 2494.
Havresac, 386.
Herbe, 658, 1031, 1431, 1469 à 1164,
2400.
Hérisson, 468.
Héritage, 1376, 3079.
Heure, 470, 809, 1465 à 1469, 1670,
18*7,2714.
Heureux, 316, 1470.
Heurter, 2421.
Hirondelle, 2020, 2300, 2544.
Hiver, 467, 468, 1471 à 1474, 1951,
2709,2716.
Hochepot, 321, 8:)9.
Hochequeue, 1364, 1364%
Homme, 122, 315% 347, 1097, 1251,
1475 à 1486, 1484% 1532, 1532%
1623,1624, 1891,3131,3132.
Honnêteté, 1 tôl, 1794, 1880, 3087.
Honneur, 1770, 2259, 3057, 3159.
Honte, 1487, 1827, 2979, 3051.
Hôpital, 1346, 1904.
Hoquet, 1923.
Horloge, 1488, 1545% 1905, 2569.
H6tel, 1489.
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- 518 —
Hotte, 85i, 2802.
Houblon, 97.
Houe, i490-
Houille, 1303, i491 à 1493, 2680, 2786.
Houillère, 1494.
Houlette, 230, 1495.
Houseau, 1496, 3986.
Housse, 1497.
Houx, 451.
Huile, 261, 264, 505, 1289, 1498, 4499,
1586, 2343.
Huissier, 2737.
Humeur, 846, 1699, 1814.
Humide, 1500, 1805, 1807, 1878,
2683.
Hurler, 607, 165f.
Hussard, 1363.
Hydropisie, 1502.
Idée, t503 à 1506.
Idiot, 9364.
Image, 1507, 1508, 1508\
Immondices, 2638.
Impossible, 1509.
Innocent, 1117.
Instituteur, 1096.
Intention, 1510.
Invention, 1946.
Ivresse, 2052.
Ivrogne, 999, 1511 à
1559, 3013.
1514, 1511*,
Jalousie, 190,664, 950, 1515.
Jamais, 2887.
Jambe, 131, 400, 719, 1059, 1109,
1272, 1384, 1516 à 1528, 2314,
2428, 2594, 2623, 2931, 2963.
Jambon, 1300.
Janvier, 1529.
Jardin, 107, 185, 186, 1295, 1354,
1530,1531,2330,2532.
Jarretière, 301,432, 1524, 1527, 1532,
1532*, 1533, 2428.
Jars, 1534.
Jaune, 632, 1535,202».
Jaunisse, 1535.
Javelle, 1043, 153>), 1813.
Jeter, 138, 370, 430. 504, 540, 629,
684*, 727, 790, 803,885, 918, 1071,
1187, 1270, 1289,1334.1424,1537, à
1540, 1551, 1846, 1920, 1940,1976,
2019, 2109, 2339. 2349, 2429, 2442,
2465, 2516, 2559, 2857, 3175.
Jeu, 278, 472, 614, 1150, 1551.
Jeudi, 2754.
Jeune, 110, 249, 608, 612, 664, 943,
1157, 1551, 1654, 2649. 2719,3119.
Jeunesse, 248. 1552 k 1554.
Joie, 116, 1861.
Joindre, 377, 1673, 1674.
Jouer, 278, 445, 447, 530. 528*, 902,
1528, 1519,1555, 1556.
Jour, 119', 181. 189, 358, 358*, 361.
470, 549, 791, 1067, 1071, 1281.
1397, 1408, 1475, 1557 à 1574,
1808, 1873, 1919, 1985, 3661, 2688,
2700,3718.8755, 2771,2971.
Journée, 1152, 1675,1576,2249,2290,
2575.
Juif, 1602.
Juin, 2685.
Jument, 2331.
Jupe, 551, 1578, 1579,1611.
Jurer, 1003.
Jus 323.
Juste, 1580, 2083, 2084.
Labour, 1467.
Laboureur, 182, 183, 1805,
1987, 2683.
Lacer, 24.
1806,
Laid, 119*, 1055, 1296, 1476, 1548,
1581, 1581*, 1582, 1808, 1869.
2013, 2307, 2308, 2477, 2477*.
2490, 2671, 2736.
Digitized by
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— 519
Laideur, 220, 223, 224, 894.
Laine, 406,482*, 1583.
Laisser, 132i, 1413% 1496, 4803, 4871,
1931, 1977, 2038, 2136, 2144, 2148,
2261, 2342, 2390, 2409, 2479, 2606,
2920, 2923, 3140.
Lait, 699, 1700, 1915, 1958, 2386,
2863, 3038.
Lambeau, 1584.
Lame, 823, 1585.
Lampe, 438. 1586.
Lance, 1592*.
Lange, 652\
Langue, 340, 539*, 575, 575*, 1587
à 1596, 1592*, 1919, 2174, 2468,
2839, 2856.
Lanterne, 1182.
Lapin, 1597 à 1600.
Lard, 676, 700, 706, 1332, 1601,
1602, 2077.
Large, 1432, 1603 à 1605, 1753,
2877.
Larme, 132, 1606, 1607.
Larron, 807, 2024.
Latin, 1608, 2474.
Lavement, 614.
Laver, 354, 359, 1057, 1250, 1638,
1680, 1949, 2724.
Lavette, 1593.
Lavure, 697, 707.
Lécher, 1036, 1762, 1942, 2370, 2615,
2619.
Leçon, 1609.
Léger, 2060, 2168.
Lendemain, 1281, 1281% 1567, 2661.
Lent, 991.
Lessive, 202, 1610 à 1613.
Lessiveuse, 955, 1593, 1614.
Lettre, 852, 1615.
Levée (cartes), 1616.
Lever, 912, 1514, 1576, 1617, 2008,
2010. 2012, 2847, 2878, 2968.
Lèvre, 575, 580, 1964.
Levure, 431, 1279, 1914.
Liard, 743, 882% 901, 1511% 1618 à
1621, 1769,2262,2526.
Lice, 1622.
Lier, 482% 582, 617, 1527, 1536.
Lieu, 1291.
Lieue, 1571.
Lièvre, 502, 1630 à 1633, 1823, 3023.
Ligne, 652, 696, 1634, 1635.
Ligne (poche), 1637.
Lignes (5), 1636.
Limaçon, 642, 2020, 2096, 3084.
Lin, 1166*.
Linge, 1638, 1639.
Lion, 606.
Lire, 82, 1642.
Lisière, 1640, 4640*.
Lit, 1275,1641,2623.
Livre, 479% 1642, 1643.
Livre (poids), 259,2132, 2132*.
LOGilLITÉS.
Allemand, 2227.
Ampsin, 1430.
Anglais, 88.
Ardennes, 1271,2772.
Ath, 136, 2773.
BailIonviJle, 1215.
Baudour, 685.
Beaurepard, 2618.
Berdoie, 949.
Binche, 1408.
Bizencourt, 75.
Bornival, 1473, 2774.
Bouffioulx, 648, 1209.
Brà, 1472.
Braine, 1488.
Canada, 217.
Chûtillon, 2775.
Gbènée, 2006*.
Chiny, 2229.
Ciney, 1279*.
Cocagne, 2228.
Cologne, 2202.
Couillet, 3123.
Dignée, 1009.
Dinant, 648, 1501, 2776.
Egyptien, 1742.
Espagne, 527.
Espagnol, 1153,3030.
Flamand, 317, 628, 958,
1319,1320, 2777.
Flandre, 1326, 2293.
Flénu, 552.
Français, 1361, 3030.
France, 818, 648.
Franchimont, 2780.
Gembloux, 1727.
Glain, 27S1.
Gozée, 2782.
Groenland, 1365.
Hannut, 1005.
Hermanstein, 1343.
Hermée, 2934.
Hervé, 39, 2783, 2830.
Hesbaye, 1271.
Huy, 29, 482, 1059, 1501,
2784.
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— 520 -
LOCALITÉS.
Jérusalem, 9740.
Jodoigne, S785.
Jupille, 3412.
Lathuy, 2608.
Leuze, 1044.
Liège, 43, 648, 4623 ii
4628,S390.S543, 3618,
3786 à 1798, 3899.
Liégeois, 741 .
Lobbes, S845.
Lodelinsart, 3799.
Louvain, 433, 3077.
Luxembourg, 3608.
Lyon, 3133.
Maestricht, 4435, 3608.
Malmedy, 3800.
Malonnes, 648.
Maubeuge, 4639.
Milmorte, 3074.
Mons, 3801.
Montagu, 543.
Mourcourl, 75.
Mussy-Ia-Ville, 3803.
Namur, 560, 648, 3803 à
3808.
Natoye, 648.
Nivelles, 1981,3809,3899
Paris, 37, 380, 3390.
Pays-Bas (Hollande), 3810.
Pic-au-vent, 544.
Prusse, 3543.
Pumode, 1009.
Quevaucamps et Slambruge,
3844.
Rome, 539, 539*, 4475,
1479,3747.
Ronquières, S056, 3843.
> Saint Jean-Geest, 4608.
» Souvré, 3813.
> SUvelot, 3814, 3834.
* Suisses, 437.
» Thuin, 3845.
» Tournai, 3338, 2973.
> Verviers, 543, 3846 âi848.
» Virlon, 3849.
» Visé, 334, 3056, 3820.
> Wallons, 958.
» Wavre, 3831, 3833.
» Willancourt, 3833.
Locher, 4360.
Loger, 830, 963, 4135, 4489.
Loin, 1049, 1348, 1644, 4834, 4836,
495i, 3037, 3075, 3355, 3635.
Loir, 4645.
Long, 816, 939, 4040, 1560, 4564,
4569, 4603, 4604, 4759, 3385,3739.
3755.
Longtemps, 4049, 3105, 3367, 3170,
3133, 3467.
Loque, 603, 899,980, 4167% 1646,
4647, 2440, 3143.
Lot, 963.
Loterie, 4648.
Lotir, 666.
Louanger, 4938.
Louche, 4638, 3873.
Loup, 133, 399, 405, 589, 606, 607,
616, 637, 645, 4306, 1649 à 1660,
1655% 4987,4995,3704, 3833,3030.
.Lourd, 1596.
Luire, 4655, 3833, 3834.
Lundi, 4381,4661.
Lune, 4, 1663, 4663, 3007.
Lunette, 67.
M&cher, 4647, 1664, 1664\
Machine, 4665.
M&cboire, 693,941,4666.
Maçon, 1944, 3874.
Magot, 1667, 4668.
Mai (mois). 170% 648, 4069 à 4671,
4674% 4807, 1808, 2683.
Mai (planter), 4475.
Maigre, 477, 876, 4335, 2491, 2368,
3447.
Maille, 2033.
Maillet, 4672.
Main, 344, 720, 840, 4030, 4141,
4542, 4673 à 4685, 4700, 1774.
4934. 1980, 2045, 2071, 2450,3343
à 2314, 2329, 2330, 3539, 3853,
3431.
Maison, 86, 382% 708, 708% 779, 4056,
4418, 4477, 1686, 1687, 4691, 4701,
4950, 3459, 3979, 3156.
Maisonnette, 4688.
Mailre, 339, 326, 503, 556, 800, 4000,
4343, 4295, 4516, 1543, 1689
à 1703, 1698% 1862, 9073, 3144,
3697, 3889, 2934, 3047, 3048.
Maîtriser, 4703.
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— 521 —
Mal, i55» â68, 273, â7$, 484, H93,
iSll, i!2l8, iS:2â, 4589, 1704 k
4724,4796, 4897,2474. 2332,2534,
2750, 2839» 2872, 2955, 3083.
Malade, 703, 4725 à 4729, 1824, 2380,
2937, 3036, 3054.
Maladie, 4730, 4734.
MMe, 375, 598, 4732, 4825, 2190.
Malheur, 4282, 4733 à 4735.
Malice, 1736.
Malin, 245, 319, 972, 4016*, 4496,
4737 à 4742, 2538.
Malle, 441.
Maltraiter, 3047.
Manche (outil), 727, 727% 1478, 1743
à 4146.
Manche, 386, 675, 909, 4151, 1747 à
1753, 2143, 2446.
Manchette, 714, 1754.
Manger, 105, 133, 135, 166. 167, 292,
336, 362, 387, 403. 403, 482*, .niO,
526, 631, 679, 098, 716. 733*, 863,
940, 942, 966, 970, 974, 977, 980,
4035-, 4171,1481,4266, 1211,1375,
14H, 4426, 1431, 1431*, 4468,
4489, 1588, 1001,4627,4649,1666,
4676, 1704,1710,1727, 1730, 4755
k 1762. 4879. 4913, 1016, 4921,
4996, 2045, 2057, 2082, 2440,2143,
2445, 2146, 2120, 2424, 2I2î;,2130,
2131, 2433, 2471, 2375, 2438,1^556,
2601, 2646, 2619,2729, 2860,2866,
2873,2890, 30'20, 3026, 3060,3144.
Mangeur, 4703. 4764, 2171, 2788,
2190, 2805, 2817, 2894.
Manière, 507, 2908.
Manne, 1158, 176n.
Manquer, 1406, 4107. 2909, 292 i.
Manteau, 2726.
Mari^lre, 2465.
Marchand, 238, 986, 1051, 1706,1767,
284 1 2833.
Marchandise, 4766, 4768, 2283.
Marché (boutique). 237, 4158, 4769 à
1772, 1837, 2137, 2624.
Marché (trailé),472, 4773 à 4775, 2186.
Marcher, 810, 845, 4460, 1776 à 1784,
1829. 2017, 2049,2097,2453,2474,
2319,2325,2607, 3071.
Mardi. 4664.
Mare, 204.
Maréchal, 725, 4782, 4783.
Marguerite (Oeur) 1256, 4784.
Mariage, 4532, 4785 à 4792, 4785*.
Marier, 74, 755, 767. 773, 965, 4846,
4476, 4674, 1788, 47^3 k 4796,
4 928, 4964, 4972, 4990, 4 990% 2176,
2640, 2645.
Marmite, 4797, 2862.
Marmot, 4798, 2774.
Marner, 4370.
Marotte, 4799.
Marquer, 833, 4800.
Marron, 4801.
Mars. 100, 4046, 1802 k 4808.
Marteau. 796, 4412, 1443, 1809.
Marteau de porte, 4810.
Masse, 2603.
Matin, 408, 4223, 4647, 4841, 2008,
2249, 2468, 3155.
Matines, 795, 4842. 4963.
Mauvais,309,340,342,343, 573, 738*,
802, 845, 846, 875, 4198, 1442,
4460, 4464, 4463,1464,4466,4540,
48l3fc 1815, 2005, 2016, 2017,2074,
2101, 2226, 2363, 2394, 2400, 2550,
2574, 2593, 2622, 2666, 2670, 2700,
3009 3017.
Méchant, 346*, 542, 4513, 4703, 4846,
1817,2634,2781.
Mèche, 4848.
Médaille, 4849, 4820.
Médecin, 950,4403, 4428, 472'), 1821,
4904.
MéOance, 4822.
Meilleur, 314, 1609, 1625. 4772,4773,
1860, 2874,2463,3049.
Mélanger, 416, 2729.
Mémoire, 1823.
Menacer, 1821.
Ménage, 4787, 4792,4825,4826,2645,
3175.
Mendiant, 346. 486, 734, 1827, 2766.
Mener, 539, 4488.
Ménétrier, 777, 1828, 1829.
Mensonge, 447.
Menteur, 1830 à 4834.
Mentir, 357, 723, 849% 1835 à 4840,
2102, 2132, 3103.
Menton, 4840, 4841, 4960, 4964,2045.
Mépriser, 4236.
Mer, 293% 4072, 1842, 2844.
Merci, 4843.
Merde, 714% 4635% 4844.
Merdeux. 214.
Mère, 595, 664, 707, 1447, 4420,4428,
U
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- 522 —
4344, 4592, 4822, 4845 k 4847,
4946, 2269, 2269, 2824, 28*2,3055,
3088.
Mérite, 2210, 2987.
Mériler, 2953.
Merle, 1437.
Messager, 4848.
Messe, 468, 795, 915, 4020, 4849 à
4853, 3035.
Mesare, 443, 424, 4854 à 4856.
Météorologie, 96, 484 h 488, 446, 467
à 470, 523, 621, 682, 772, 895,
4070, 4296, 4297, 4398 à 4400,
4474 à 1474, 4558 à 1564, 4669,
4670, 4S02 k 4808, 4812, 4813,
4910, 4954, 4984, 4987, 1988,
2249, 2258, 2380, 2897, 2404,
2683, 2696, 2700, '2701, 2706 à
2707, 2709 à 2746, 2718, 2722,
2723, 2725 à 2728, 2«35, 2864,
2899, 2912, 3070, 3077.
Métier, 202, 614, 4412, 4857 à 4863.
Mettre, 380, 412, 4031, 4032, 4034,
44 41, 1443, 4149, 4464, 4233, 1262,
4386,1386', 4387, 4529,4614, 4684,
4744,1749,1774,4938, 1980,2051,
2449, 2467, 2472, 2247, 22 i8, 2306.
2342, 2322, 2326, 2336, 2340, 2372,
2383, 2385, 2408, 2466, 2567, 2655,
2746,2754.2869, 2943.
Meuble, 2737.
Meunier, 4195, 4864, 2155.
Meuse, 4070, 4072, 4075, 4080, 4082,
1458, 4471, 4435, 2019, 2191,2366,
2879.
Miche, 635, 1865 à 4867.
Midi, 108, 4465, 4468, 4879.
Miel, 4944, 4924, 1924*.
Miette, 4868, 2297.
Mieux, 4218, 4236% 1519,4592*, 1640,
4824, 1893, 4896, 4970, 1987, 2074,
2Î87, 2396, 2455, 2766, 2843, 2880,
2887, 2955, 2997, 3050.
Milieu, 689, 4932, 3064.
Mille, 4565.
Mince, 4964.
Mine, 639, 4548, 4869, 2384, 2769.
Mineurs (église), 549.
Minuit, 4465.
Miracle, 2689.
Mirer, 282, 282*.
Misère, 4857, 4870 à 4873, 2580.
Miséricorde, 2239.
Mode, 347, 4220, 4582, 4874, 2222,
2227.
Moelle, 4757.
Moindre, 1720.
Moine, 987. 988, 1447, 4558.
Moineau, 1875, 4876, 2299, 2495,
3027.
Mois, 91, 4296, 1298, 4502, 4764.
Moisi, 652.
Moisson, 923, 4099, 1877, 4878.
Moitié, 274, 4220, 1669, 4919, 2442,
2237,2648, 2729. 3444.
Mollet, 2 >62.
Monde, 409. 454, 451*, 618, 7U. 913,
932, 4039, 4407, 4468, 4847. 4879
à 4886, 4897, 2218, 2373, 2467,
2672, 2832.
Monnaie, 4259, 1887 à 4890, 2373,
2768.
Monsieur, 486, 734.
Montagne, 4894. 4892, 2922, 2964.
Montant, 4032.
Monter, 451, 556, 557. 571, 4158,
4863, 4893,4894,2750.
Montrer, 4895,2094. 3106.
Moquer, 646, 4121, 1874. 489Hà 1898.
Morceau, 4207, 1483, 4899, 4900,
2110,2148,2305.3017.
Mordre, 5, 339, 600, 605, 645, 634,
693, 4035. 4590, 4660, 4844, 4907,
4914, 2174, 2219, 2494, 2568.
Mort, 65, 464, 473, 366, 562, 702,
746, 836, 844, 993, 1660, 4761,
1787, 4790, 4870, 4899, 4901 à
4907, 2854, 3000, 3136, 3437.
Mortier, 441.
Morve, 4908. 1962, 2666.
Mot, 1909.
Motif, 1903.
Mouche, 483, 505, 877, 1548*, 4910 à
1915,2141,2932.
Moucher, 4059, 4972, 2324, 2656.
Moucheron, 4688.
Moudre, 1948.
Moue, 1869, 4923.
Mouiller, 652, 4500, 4647, 2398, 2503,
2713, 2756, 2859, 2969.
Moule, 4426, 4916, 2171, 2235.
Moulin, 839, 4084, 4089, 4237, 4917 i
4920, 2367.
Moulin (meuble), 4883.
Mourir. 752, 984, 1454, 4157, 4369,
4452, 1513. 4637, 4673, 4729,4788,
4906, 4924 à 4928, 4924*, 4964,
2176, 2380, 2492, 3640, 2876,3058,
3439, 3144.
Meusse, 2348.
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- 523
Moutarde, i929, 1930.
Moutier, 4931, i932.
Mouton, 433, 229, 457, 4656, 1910,
4933 à 4936, 232â, 2323, Î367.
Moutonne, 682.
Mouture, 4936.
Moyen, 4937.
Muet, 2481, 3442.
Muid, 4620.
Mur, 648, 733, 733*, 832, 1451, 4938
à 4942, 2343, 3007, 3061, 3143.
Mûrir, 4947, 4948, 2426, 2427, 2592.
Museau, 457.
Muser, 2605.
Musicien, 734.
IV
Nager, 1065,4943, 2233.
Naître, 478, 4430,4347, 4415, 1574,
2273, 2938, 2963.
Nappe, 4944, 2U9.
Nature, 82, 1449.
Navet, 697, 4239, 4915, 2865.
Navette, 2072.
Nécessité, 4046.
Nèfles, 4484, 1947, 4948.
Nègre, 4949.
Neige, 185, 486, 358", 538, 4669, 3077.
Neiger, 4950, 1951.
Net, 892, 2965.
Nettoyer, 4686. 4687, 2307.
Neuf, 4502, 2738, 2857, 2862.
Nez, 107% 4110, 4721, 4826. 1810,
4952 à 4975, 1965*. 1978', 2177,
2324, 2413, 2712, 2985,3050,3121.
Niche, 2477*.
Nichée, 4976, 4977.
Nid, 1978 à 1980, 2069,2302.
Niveau, 2947.
Nivellois, 1981.
Noble, 2849.
Noblesse, 1908, 3016.
Noce, 788, 1796.
Noël, 4508, 4569, 4982 à 1988, 272*.
Nœud. 1989 à 1991.
Noir, 692, 961, 1374, 4493, 4992 à
4995,2410,2162, 2362.
Noiraud, i;68.
Noircir, 839.
Noisette, 1996 k 1998, 2141, 2133.
2728, 2963.
Noix, 806, 1283, 4998 à 2006, 2006*,
2433, 2562, 2728.
Noix-muscade, 711, 4179, 4283.
Noms, 958, 2007 à 2040.
» Agnès, 283.
» Agrippa, 1643.
» Arlequin, 3400.
> Bailly, 4230.
• Baptiste, 2977.
Noms, Barrabas, 203.
Bavière (de), 4627.
Bazin, 1663.
Bouh'lay, 4538.
Brunehaut, 2941.
Califice, 651, 4644.
Camu, 2759.
Charlemagne, 2342.
Chariot. 952.
Clerdint, 20B6.
Constant, 827.
Crésus, 842.
Deguitte, 2066.
Dejace, 2066.
Detombay, 444.
Etienne, 2282.
Filoguet, 2844.
Fotriquet, 4690.
Frenay, 293.
Gargantua, 482.
Gilles, 2532, 2533.
Godart, 2444.
Govy, 4079.
Gribouille, 4079.
Grosys, 1194.
Gueffrette, 2364.
Henri, 2532.
Hérode, 3120.
Hœnsbrœck, 2542.
Jacques, SI 66.
Jacquet, 705.
Jauminet, 2586.
Jean, 827, 4046, 4982, 2645.
Jeanne, 2645.
Jésus, 1224.
Joseph, 2632.
Judas, 1577.
Larion, 440.
Librihe, 372.
Luc, 42.
Maguet, 672.
Hakèye, 4474.
Marguerite, 1266.
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524 -
Nema, Marianne, 14.
Marie, 2375.
Martin, «540, 23«t.
Mathieu. 325, 894.
Matht-Lohay, 2098
Mathusalem, 3120.
Mawet, 2748.
Mon, 1079.
Noreau, 1634.
Pacolet, 4800.
Paquetto, 892.
Paul, 2651.
Pende, 173.
Pétiaux, 16G5.
Picard, 640.
Pichou, 622.
Pierre, 2651.
Pirson, 2066.
PSlichinelIe, 1091.
Poquette, 140.
Noms, Poat-mâ, 1721.
» Thomas, 484.
. Walthère, 1173.
. Walhieud'Athin, 2744.
Nombril, 2011, 201 -i.
Nonnette, 950, 1687.
Note, 1885.
Nourrain, 2013.
Nourrir, 712, 1825, 1862.
Nourriture, 1676, 2014,2015.
Nouveau, 701, 1000,1430.
Nouvelle, 1030, 2016 k 2018.
Noyau. 1996, 3129.
Noyer (arbre), 864.
Noyer (verbe), 624, 831, 1060, 1060%
1243, 1486, 2019, 2713, 3045.
Nu, 909,1745,2442, 3094.
Nuit. 500, 1371, 1561, 1569. 2020,
2021, 2219, 2468, 2707, 2903.
Numéro, 2022, 2023.
O
Occasion, 2024, 2909.
Ocre, 2025.
Odeur, 3085.
OEil, 65, 155, 328, 1029, 1188, 1282,
1417, 1470, 1504, 1606, 1054, 1700,
1757,1969, 2026 à 2040. 2333, 2366,
2422, 2516, 2610, 2653.
OEuf,42,454, 882, 1077% 1200, 1727,
2041 à 2053, 2078, 2433, 2502,
2506, 2510, 2512.
OEuvre, 2054, 2055.
Offrir, 2384.
Oie, 878, 890, 1189, 1856, 2056, 2057,
2162, 2506.
Oignon, 2058, 2059.
Oiseau, 192, 423, 425, 457, 502, 1 163,
1913, 1978% 2015, 2060 k 2074,
2406
Oison, 2075.
Olive, 1498.
Ombre, 241, 468, 2076.
Omelette, 1122, 2043, 2044, 2077,
2078, 2227.
Ongle, 436*, 1954, 2079, 2488, 2674.
Onguent, 273, 2080.
Or, 1256, 2081 à 2084, 2373, 2386,
2411, 2594.
Orage, 208S, 2397.
Ordure, 1180, 1190.
Oreille, 350, 518, 523, 652, 652', 1391,
1757, 1939, 2086 k 2091. 2(86%
2139, 2176, 2281, 2567,3082.
Oreiller, 830.
Ornière, 487.
Orteil, 628'.
Ortie, 679.
Os, 85, 452, 464, 697, 996, 1070,
1496, 1655, 1757. 2092 à 2098,
2141, 2232, «542, 2562, 2643,2817.
Oseille 2099
Oublier, 1227, 1708, 2086, 2622,3168.
Ours, 2235.
Outil, 2100. 2101, 2171.
Ouvrage, 614, 1217, 1679, 2102 à
2107.
Ouvrier, 688, 2100, 2101, 2104.
Ouvrir, 357, 459*, 2037, 2464.
P. P. 2108.
Page, 1456.
Pan^, 170*, 441, 451, 906, 1284,
1333, 1416, 1429, 1484, 1484%
1486, 1876, 1948, 2048, 2109,
2925, 2928.
Digitized by
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525 —
Pain, 280, 252, 4*1, 482*, 492, 722,
-1205, 1332, 1391, 1437, 1568,l62o,
1627, 1676, 1763, 1865, 1900,2015,
2065, 2109 à 2134, 2132% 2881,
25 n, 2556, 2645, 2755, 3063.
Pain d'épice, 2830.
Paire, 4753,2135.
Paix, 1443,2136, 31 i2.
Palais, 2137.
Palette, 1187.
Pan de chemise, 2 1 38.
Panais, 133, 403.
Panier, 60, 99, 1375, 1533, 1770,2051,
2139 à 2141, 31 12.
Panse, 1751, 1764, 2026, 2142 à 21 46,
3125.
PanUlon, 1018.
Paon, 1396.
Pa|>e. 2543.
Papier, 2147 à 2152, 2190, 2668.
Pâques, 98, 335, 1301, 1508, 1983,
198*, 1986,2133,2154,2933.
Paquet, 851, 2141, 2155 à 2157.
Paradis, 217, 1001, 1241, 1623, 2015,
2158 à 2163.
Parapluie, 2164.
Parâlre, 2165.
Pardonner, 2237.
Paré, 1396, 2166 à 2169.
Parent, 130, 943, 1415, 2145, 2170,
2280, 2537.
Paresseux, 2171, 2172.
Pari, 2173.
Parler, 752, 779, 915, 946, 1116, 1 139,
1386', 1412, 1656, 1655*, 1832,
2063*,2174àiil83,2m%2474,2526,
2842, 2880, 2937, 3030, 3086, 3119.
Paroi, 2184.
Paroisse, 689, 2185, 2691.
Parole, 762, 1012, 1481, 1909, 1919,
2186 k 2191.
Parrain. 447. 1121.
Part, 997, 1494, 2192 à 2196.
Partager, 1982.
Partie, 2586.
Partir. 1723, 1925, 2641, 2882, 3068,
3069.
Parvenir, 391.
Pas, 686, 1559,1989*, 2171% 2197,
2198.
Passer, 403%1089, 1155, 1474, 1554,
1693, 1841, 1923, 1989, 1989%
2085, 2129, 2137, 2199 à 2202,
2204, 2361, 2431, 2551, 2673, 2885,
2800, 2909, 3006, 3008, 3037, 3173.
Passerelle, 2203.
Passeur d*cau, 582, 2204.
Passion, 203, 2854.
Pater, 2205.
Patience, 638, 2206.
Patin, 2207.
Pfttir. 805, 2208.
PatrouiIIe,2209.
Patte, 83, 504, 770, 1287, 1801,2171,
2210 à 2212.
Pâture, 107, 107% 2015.
Pâturer, 465.
Pauvre, 19, 451,451% 656, 963,1477,
1787, 1790, 1861, 2060, 2213 à
2216, 2640, 3l3i.
Pauvreté, 826, 1872, 2217, 2218.
Pavé, 198, 353, 2219, 2220, 2279.
Paye. 836.
Payer, 52, 131, 954, 991, 1381, 1530,
1639, 1782, 1888, 1890, 2221 à
2226, 2377, 2476, 255*, 2624,2674,
3107. 3168.
Payeur, 757, 836.
Pays, 289, 596, 648, 685, 2227 à
2230, 2567, 2687.
Paysan, 1981, 2231.
Peau, 2*3, 561, 870% 1097, 1413%
1613, 165:>, 2096, 2232 à 2236,
2281, 2486,3067.
Peccavi, 2168.
Péché, 2009, 2237 à 2239.
Pocher, 41S, 1062, 1637, 3092, 3118.
Pêcheur, 734.
Peigner, 577, 677% 696, 971.
Peine, 168, 297. 692, 1564, 2240 à
2243, 2377, 3987, 3062, 3148.
Pelé, 2244,2246, 2487.
Pôle-môle, 2246.
Peler, 1945, 2437, 2448, 2817, 3089.
Pèlerin, 2247 à 2249.
Pelle, 1974,2250.
Pendable, 929.
Pendre, 394, 774, 776, 779. 840, 896,
1019, 1021, 1693. 1721, 1766,
1964, 1969, 1981, 2261, 2356,2654,
2838, 3169.
Pêne, 1032,2252.
Penser, 269. 1313, 1604, 1711, 1817,
1860, 1889, 1962, 2175, 2263 à
2256. 28*8.
Pension, 2257.
Pentecôte, 1629, 1986, 2258.
Percer, 2095.
Perche, 3056.
Perdre, 276, 301, 344, 396, 408, 446
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- 526 -
507, 838, 547, 903, 4372, 4487,
4544,4538, 1532*, 4608,4767, 4821,
4852,4927, 4992, 2408,2449,2238,
22S9 à 2266, 2428, 2586, 2658 ,2699,
2742. 2763, 2909, 2945, 3054.
Perdrix, 2749.
Père, 502, 4592, 4882, 2063*, 2425,
2259, 2267 à 2273, 2824, 3055.
Périr, 4724, 2274.
Perle, 2275, 2276.
Permettre, 2277.
Perruque, 2052, 2278, 2279.
Perruquier, 2637.
Persil, 675, 2280,2181.
Personne, 2282, 2557, 2979.
Perle, 452, 2243.
Peser, 2284, 2285, 2527.
Pet,893,4260, 1337,4923, 2286,3121.
Peler, 381 , 554,906, 2287, 2288, 3120.
Petit, 33, 933, 997, 4449, 4133, 4657,
4695, 4708, 4838,4851, 4862,2069,
2080, 2496, 2289 à 2292, 2297, 2332,
2383, 2*04, 2438, 2449,2878, 3169.
Pétrin, 4081. «293, 2294.
Peu, 48, 672, 2U36, 2182, 2295 à 2297,
2992, 2997.
Peuplier, 247, 454.
Peur, 305, 521, 883, 919, 4449. 2076,
2298, 2824, 2924.
Pic-vert, 2978.
Pie, 2299 à 2302, 2886, 3 1 65.
Pièce, 1887, 2425, 2303 à 2344.
Pied, 462, 504, 528, 528', 533, 560,
947, 4147,4187, 4253, 4287, 4392,
4459.1470,4503, 4615,4731,4899,
4968, 2200, 231 2 à 2337, 2354, 2385,
2445, 2477, 2945, 2950.
Pied (mesure), 544, 549, 792.
Pierre, 370, 540, 643, 652, 660, 4042,
4074, 4075, 4400, 1556, 4780, 4925,
4938, 2338 à 2350, 2925.
Piétiner, 2351, 2352.
Pieu, 395, 4472, 2353 à 2356.
Pigeon. 4544, 4687. 4825, 4914, 2429.
Pile,849, 852, 4818, 2851.
Pilule, 2357.
Pincettes, 2358.
Pinson, 2359.
Pinte, 4047, 2054.
Pipe, 47, 2360, 2361,2806.
Pique, 945, 2362, 2730.
Piquer, 521,4445. 4912.
Pire, 4060, 4518, 4745, 2009, 2867,
2895.
Pis, 2363.
Pisser, 88, 348, 554, 4406, 4244, 4435,
2141, 2364 à 2367, 2444, 2509,
2712, 3426.
Pitié, 1140.
Placage, 4786.
Place, 442, 4001, 4852, 4975, 2187,
253.*:. 3012.
Plafond, 4332, 2006'.
Plaid, 2368.
Plaider, 2369.
Plaie, f 04, 2370 à 2372.
Plaindre, 2463, 2525.
Plaire, 4220. 4873, 2373 à 2375.
Plaisanterie, 2890.
Plaisir, 408, 2045, 2376 à 2379.
Planche, 4453.
Planète, 2073.
Planter, 783, 4347, 2280, 2342,2380 à
2382.
Plat, 2383 à 2385.
Plat(adj.). 4827.
Plein, 1391, 1433,2052,2136.9445,
2146, 2642, 2728, 2962, 2973.
Pleurer, 438, 467, 468, 4244, 4815,
2028, 2038, 2649, 3064.
Pleuvoir, 895, 922, 4777, 4973, 1997,
2386 à 2394, 2700, 2712, 3034,
3070, 3095.
Pli, 2392 à 2395.
Plier, 440, 1537,2396.
Plomb, 642,4349.
Pluie, 488, 253, 523, 629, 682, 772,
4079, 4398, 4610, 2397 il 2402,
2748, 2835, 3075, 3077.
Plume. 27, 124, 477, 792, 884, 1396,
2067, 2403 à 2405.
Plumer, 49, 625, 2544.
Plus, 4470, 2216, 2240, 2244, 2347.
Poche, 442, 962, 4696, 1677, 4683,
2124, 2406 à 2408, 2423, 2442.
Poêle, 2293, 2409, 2582.
Poêle (fourneau), 4303, 2440.
Poids, 2411.
Poignée, 2442.
Poil, 507, 625, 2443 à 2449.
Poing, 4035', 4232, 4287, 2420 à 2423.
Point, 434, 2424, 2897, 3435.
Pointe, 2881.
Poire, 1350, 4356,4534*, 242542427.
Poireau, 2456, 2457.
Poirier, 2428.
Pois, 976, 4559, 2180, 2429 à 2437,
2473, 3429, 3146.
Poisson, 293*, 444, 455, 791, 1088,
4649, 2074,2235, 2488 à 2442, 2703.
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— 527 —
Poivre, 674, 2443.
Poix, 73i, 1038.
Politesse, 2441, 2445, 2534, 2798.
Pomme, 301, 415, 7i3, i461, i953,
24IGà 2451, 2598.
Pomme de lerre, 97% 1755, 2144.
Pommier, 2451.
Pompon, 2452, 2830.
Pondre, 2042, 2453, 2499, 2505,2512,
2744.
Pont, 4089, 2454, 2784.
Porcelaine, 635, 4789.
Porcher, 2455, 2915.
Porte, 4 78, 204, 629, 655, 978, 4032,
4487, 4471, 4698, 1900, 4904,4988,
2247, 2248, 2458 à 2466, 2734.
Porter, 835, 851, 920, 955, 4434, 4 394,
2021, 2459, 2451, 2454, 2467,
2566, 2943, 2990.
Portion, 2468.
Poser, 2469.
Poste, 948.
Pot, 502, 839, 843. 891, 4593, 4944,
20S0, 2084, 2430, 2437, 2470 à
2482, 2754, 2862.
Potage. 1826, 2865.
Potée, '2483, 2484, 2868.
Potier, 2485.
Pou, 642, 841, 2486 à 2492.
Pouce, 580, 2493, 2494, 3056.
Poudre, 2495, 2496.
Pouille, 2497.
Poulain, 544, 569.
Poule, 42, 49, 94, 461, 887, 4045,
4484, 4559, 1727. 4730, 4845,2045,
2046, 2162, 2364, 2437, 2498 à
2543, 2532, 2646, 2647, 2936.
Pouls, 4728.
Pourrir, 4239, 2044, 2053.
Pourvoir, 4478.
Pousser, 469, 640, 904, 4644, 4644*,
2514.
Poussière, 472% 652, 4324,4921, 2545,
2546.
Poussin, 4868.
Poutre, 4282.
Pouvoir,4004, 4469, 4210, 1553,4724,
2547 à 2520, 2675, 3068, 3172.
Pratique, 837, 2f)24.
Pré, 407, 407% 2522, 2532, 3035.
Prêcher, 2485, 2523, 2691.
Premier, 799, 947, 1122, 1362, 1514,
4785. 4785*, 4912, 4948, 2198, 2280,
2524, 2525, 2528.
I Prendre, 286, 288, 364*, 493, 502,
546*, 580, 975. 987, 988, 4088,
4093, 4134,4242,4314,4383,4390,
4394, 4435, 4549,4662, 4779,4856,
4875, 4944, 4926,4936, 4974, 2047,
2421, 2J77, 2314, 2376, 2392 à
2394, 2412. 2496, 2501, 2526 à
2531, 2545. 2617, 2658, 2659,2838,
2846, 2870, 2910,2911, 2921,3004,
3023.
Prénom, 2532. 2533.
Près, 551,1248. 2310.
Présence, 2534.
Présent, 59.
Préserver, 2535.
Pressé, 812,1231.
Prêt, 3144.
Prêter, 343, 1314, 2536.
Prêtre, 950, 1623, 1687, 2537. 2538.
Prévenir, 4482, 2539.
Prier. 2161,2540, 2541.
Prince, 192, 2542, 2543, 2945.
Printemps, 2544.
Prise, 2545.
Prison, 2458, 254G.
Prix. 821, 4768, 4886, 2547, 2548.
Probité, 1549.
Procès, 2550.
Procession, 438, 531, 1279.
Profit, 2244,2551, 3138.
Profiter, 274.
l'romener, 1793. 2637.
Promettre, 2432, 2552 à 2555, 3043.
Prophète. 2556, 2557.
Propos, 2558, 2559.
Proposer, 1480.
Propre, 892. 1455, 2169.
Propreté, 2014.
Prostituée, 123, 550, 1369, 1503,
3163. 3164.
Prouver, 2560.
Provenir. 2628.
Proverbe, 2561.
Prune, 1531, 2543, 2562, 2820.
Puce, 494, 590, 624, 1544, 2564 à
2570.
Puceron, 97.
Puer, 387. 1180, 1191, 1756, 1970,
2525, 2563.
Puiser, 862,2571.
Puits, 1071, 2571, 2572, 2825,3041,
3042.
Punir, 2573. 2574.
Purgatoire, 1623.
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528 —
Quart, 1466, 9575.
Quarteron, 259, 2576.
Quatorze, S 180.
Quatre, 956, 981, iUl, 1504, 1909,
2314, 2320,2831,2834.
Qu'est-ce? 2577.
Quenouille, 1166, 1(U6\
Querelle, 22, 631.
Queue, 89, 376, 555, 596, 616, 633,
076, 7C4, 973, 1040, 1287. 1435.
1628,1655, 4655% 1669, 1814, 2578
à 2585, 2734, 2869, 3032, 3033.
3093, 3106.
Quille, 614, 2586, 2587.
Quinze, 748, 749, 1571, 2066. 2588,
2708.
Quitter, 53, 426, 68«, 1782, 2864.
R
Rabattre, 436, 829.
Raboter, 692, 765.
Raccommoder, 211, 212, 631,1814,
1986. 2308, 2350.
Race, 2402, 2589.
Racine, 114,2725.
Racloir. 2590.
Raclure, 910.
Raconter, 758, 759. 2591, 2959.
Rage, 624.
Ragoût, 2135.
Raie, 2928.
Railleur, 1898.
Raisin, 2592.
Raison. 750, 2558, 2559, 2503. 2646.
Ramasser, 326, 2348, 2594 à 2596.
Rameau, 2699.
Ramer, 677.
Ramille, 196.
Rancune, 950.
Rang, 705.
Rapporter, 1061,2714.
Rapporteur, 2697.
Rapprocher, 2762.
Rare, 680.
Raser, 207, 1944.
Rassasier, 697, 1762, 2598, 2599.
Rassis, 2132.
Rat, 280, 2244
Râteau, 839, 2600.
Râtelier, 2015. 2601.
Rattraper, 393> 2221,2555, 2602,2731.
Rebuter, 2215.
Recevoir, 614, 1609, 2614.
RéchaufTer, 668, 668*.
Rechercher, 1860.
Recommencer, 2603.
Reconnaître. 1941, 2104, 2248, 2563.
Recouper, 170.
Recueillir, 2758.
Reculer, 2604. 3156.
Recurer, 531.
Refaire, 1246, 2944.
Refuser. 936. 2605.
Régaler, 2606.
Regarder, 563, 635, 635% 1183, 1196,
4451, 1461", 1880, 1939, 1952.
2004, 2036, 2036% 2043. 2177,
2177*. 2512, 2686, 2607 à 2610,
2845, 2957, 2982. 3000, 3151.
Règle, 1547, 2611.
Regorger, 2612.
Regretter, 2079.
Rehausser, 1455.
Reine-Claude, 335, 2813. 2820.
Reins, 1125, 1142.
Rejeton, 422.
R^ouir, 183, 1805, 1806, 2613.
Relever, 558, 1123,1841.
Religieuse, 1256, 2256, 2387. 2614.
Reluire, 1182,2081.2579.
Remède, 1704, 1715.
Remettre, 834, 1567, 2263, 2.'i34.2870.
Remuer, 236, 1180. 2354, 2356, 2615.
Renard, 1730, 2592, 2616, 2617,2886,
3001.
Rencontrer, 489, 1891, 2209.
Rendre, 43a3, 718, 1314, 2529.
Renier. 893.
Rente, 1271, 1530. 2637,2618, 3146.
Rentier, 2171.
Rentrer, 2362, 2564, 3086.
Renverser, 1884, 2246.
Renvoyer, 1821.
Repaître, 2619.
Repas, 1558, 2620 à 2622.
Repentir. 1791.
Replier. 2623.
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— 529 —
Répondre, S634.
Réponse, 935.
Reposer, 4223.
Reprendre, Uid, S139, SS43, S4i6.
Reprise, 4786.
Repu, 962S.
Resarcier, 2954.
Résistance, 4340.
Résonner, 3137.
Respecter, 200, 2626.
Ressembler, 45, 624, 704, 702, 720,
952, 4086, 4557, 1696, 1750, 2066,
2621,2627 à 2629, 2839, 2871, 3055.
Ressentir, 4039.
Resserrer, 4275, 4275*.
Reste, 4210, 2831.
Rester, 274% 874. 4393, 4522, 4774,
2184,2409, 2645,2630, 2757.
Retenir, 4540, 2286, 2469, 2634.
Retentir, 2632, 2930.
Retenae, 3406,
Retirer, 784, 4450, 2950.
Retomber, 224().
Retordre, 130n.
Retrouver, 700% 1539, 2265, $909.
Réussir, 2633.
Revenant, 2634.
Revenir, 37, 1442, 4543, 4933, 2068,
2125, 2368, 2444, 2442, 2446, 2460,
2559, 2583, 2635, 2636, 2972, 3458.
Reverdir, 2384.
Revers, 4819.
Ribotte, 2637.
Riche, 656, 762, 4790, 2214, 2638 à
2641.
Rien, 48, 231, 744, 743, 1106, 1406*,
1213, 4215, 4222, 4228, 1251, 1385,
4455, 1478, 4536, 4685, 4745, 1769,
1774, 4795, 4980, 2053, 2443, 2201,
2202, 2260,2261, 2291, 2536, 2560,
2595, 2643 à 2645, 2654, 2742,2745,
2878, 2888, 2925, 2935, 3049, 3174.
Rigole, 861, 4085, 2594.
Rime, 2646.
Rincée, 1087.
Rire, 49, 425, 482, 528, 528*, 633,
944, 4767, 2028, 2085, 2487, 2647
à 2664, 3064. 3400, 3137, 3460.
Risquer, 2157, 2652 à 2654, 2958.
Rivage, 647.
River, 694, 695.
Robe, 2655.
Roc, 2972.
Rogner, 436*.
Rogneux, 2488, 2656.
Roi, 458, 398, 818, 1477, 2643, 2557,
2657 à 2669. 2849, 3163.
Rois ifèle) 1569.
Rompre, 2396.
Ronce, 2660, 2925.
Rond, 4328.
Kongeur, 2847.
Rose, 04, 477, 1446. 2664 à 2663, 2784.
Rôti, 420, 2440, 2416, 2444, 2484,
2664, 2665, 2734.
Roue, 246, 4947, 2323, 2666, 2667.
Rouge, 4776, 4784, 1963,2249, 2792,
2794, 3025, 3080.
Rouleau, 2668.
Rouler, 885, 4421, 2348.
Roulette, 2669.
Roupie, 1607.
Roux, 2670 k 2673.
Royaume, 458.
Ruade, 560.
Rubis, 2674.
Rue, 640, 2234, 2673.
Ruine, 1787, 2555, 2979.
Rupture, 2675.
Ruse, 2642.
S, 2279.
Sable, 4282, 2676.
Sabot, 41 , 796, 4042, 4333, 2441 , 2474,
2666, 2677, 2678.
Sabotier, 2679.
Sabre, 4083, 2963.
Sac, 444, 498, 505, 908, 944, 4631*,
4936, 2420, 2680 à 2684, 2800, 3442,
3429.
Sacrement, 1532, 2685.
Sage, 4507, 4508, 4794, 1877, 2368,
2846, 2846.
Saigner, 2343.
Saie, 2686.
Sain, 4726. 2074, 3018.
Saint, 519, 930, 958. 996, 4004, 1384,
2161, 2477*, 2687 à 2728, 2928,
3091.
Saint Amand, 720, 2728.
» Antoine, 703, 4558, 2695.
55
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— 530 -
Saint Arnoul, 38, 403.
Aobert, :{8, 403.
Aubin, 269tf.
Barnabe, 1560,971 !i.
Biaise, 3697.
Boniface, 3723.
Grepin, 3546, 9698.
Eloi, 3699.
Georges, 416, 556.
Gervais, 3700.
Gilles, 3031, 370i.
Honoré, 38.
Hubert, 3703.
Jacques, 335.
Jean, 608, 49^3, 4997, 3703,
3713.
Lambert, 3006% 2704.
Uurent, 3705 à 2707.
Léonard, 543, 1366. i489.
Louis, 857.
Luc, 1474,3060.
Macrawe, 3708.
Marc, 416.
Martin, 3709.
Mathias, 3740, 3744.
Mathieu. 3744.
Médart, 3743, 3743.3785.
Michel, 830, 3006% 3745.
Nicolas, 79.
Pancrace, 3733.
Paul, 3746.
Pierre, 36, 380, 994, 3717,3718.
Remy, 98, 234 i, 3719.
Roch,808, 4550, 3730, 3731.
Servais, 3733, 3733.
Simon, 1940.
Thibaut, 1740.
Thomas, 3734.
Sainte Anne, 4393.
Catherine, 217, 1393, 4931,
2735, 2736.
Gertrude, 9737.
Lucie. 4561.
Madeleine, 3738.
Marie, 3294.
Monique. 340.
Salade, 3729, 2790.
Salaire, 297.
Saleté, 359, 960, 4060, 4063, 4490,
4642, 4638.
Saloir. 700, 700*.
Samedi, 4350.
Sanctus, 3734.
Sang, 453, 3333, 3733, 3733.
Santé, 4725.
Sapin, 454.
Sarrasin, 4941.
Sarrau, 4053.
Sasse, 349.
Sauce, 401, 366, 353,834. 4305, 4435,
3059, 2440, 3548.
Saucisse, 458, 647.
Faule, 451,3499.
Sauret, 3734.
Sauter, 388, 608, 616, 4559, 4845,
3304, 3604.
Sauver, 4079, 4403, 1463, 4546, 4714,
3736 il 3737.
Savant, 4643.
Savate, 37, 44, 735, 739, 783% 1897,
3004,3738,3739.3858.
Savetier, 3740.
Savoir, 233, 466, 846, 4543, 4534,
1503, 1638, 4631, 4905. 3046, 3034,
2040, 3137, 8483, 3319, 3459, 3480,
3694. 2741 à 3745, 3748,3874, 3148.
Savon, 78, 305.
Science. 466. 1499.
Scieur de long, 4991.
Seau, 3573, 3746, 3943.
Sécheresse. 4640, 4643, 4805, 4807,
4878, 3447, 3398, 3574, 3683, 1747,
3147.
Secouer, 445, 3365, 3356.
Secret, 56, 3748.
Seigle, 3441.
Seigneur, 3334, 3749, 3750, 3849.
Sel, 3730, 3754. 3753.
Selle, 905, 3733.
Semaine, 1396, 4300, 4563, 3754,
3756.
Semblable, 336, 4030.
Semelle, 3450. 3756.
Semence, 3757.
Semer, 473% 4099, 4873, 3384, 3744,
3758.
Sens, 907, 3759 à 3761.
Sentiment, 4403.
Sentir, 63, 403, 456, 818, 889, 889%
890, 1479,4303,3058, 3077, 3337,
3403,3961, 3449.
Séparer, 3763.
Sept. 3763.
Sergent, 1569.
Sérieux, 3609.
Serin, 3399, 3794.
Serpent, 1436.
Serpette, 3764.
Serrure, 3353.
Servante, 4348, 3765.
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— 531 -
Servir, 1197, 1624, 2093, 2766.
Setier, 4556, -1864, 1921, 243 i, 2590.
Seuil, 856,11200.
Seul. 20. 43.% 738, 747, ISOi. HOi,
1733, 2287, 2345.
Sève, 113.
Siffler, 438, 1024, 1552, 1815, 2063,
2767, 3119.
Sifflet, 1000, 2638.
Signature, 2768.
Signe, 523, 2769, 2835.
Signer, 2329.
Singe, 1409, 1740,1890, 2770,2771.
Singulier, 2763.
Sobriquet, 2772 à 2823.
Société, 2287.
Sœur, 2283, 3162.
Soie, 2669, 2885.
Soif, 76, 292, 434, 1082, 1203, 1437,
2450. 2824 à 2826.
Soigner, 1700.
Soin, 1119, 1250.
Soir, 1569. 1572.
Soirée, 472.
Soldat, 1363, 1690, 2793, 2827, à
2831.
Soleil, 241, 468, 1511, 2164, 2279,
2832 à 2835.
Solliciter, 3054.
Son, 85, 2836, 2837.
Son (bruit), 687.
Sonder, 1440.
Sonner, 1829,3035.
Sonnette, 2838.
Sooz. 799.
Sorcier, 2103, 2193, 2839 à 2842.
Sorte, 2843.
Sortie, 1361.
Sortir, 2086*, 2234, 2460, 2532.
Sot, 319, 664, 1196, 1256, 1505,
1739, 1858, 217?, 2378, 2538,2773,
2814 à 2850, 3050.
Sottise. 15.
Sou, 203, 901, 1178, 1378, 1617 à
1620, 1621, 2851, 2852.
Souche, 1433.
Souci, 2655.
Soucier, 220^.
Souffler, 285:1, 3021, 3022, 3072.
Soufflet, 1386.
Souffre, 46.
Soufflrir, 183, 788, 2147, 98o4, 2855.
Souhait, 307, 1807.
Soulier. 70, 210, 533. 746, 1779, 1899,
23*^5, 2678, 2738, 2856 k 2858.
Soupe. 344, 631, 866, 875, 1103. 1909,
2422, 2i37, 2473, 2859 k 2865,
288>$.
Souper, 649, 808, 1279% 1929.
Sourd, 1672. 1672*. 2472, 2867, 3142.
Souris, 132, 496, 499, 503, 511, 516,
516*, 1204, 2868, 2869, 3001. 3005.
Souvenir, 3066.
Spectre, 2870.
Squelette, 2871 .
Stockfisch, 273, 2872.
Sucer, 580. 1942*, 2125, 3056.
Sucre, 12,716. 2873.
Suer. 2171. 2874.
Suivre, 1557, 2099.
Supporter. 2905.
Sureau, 451.
Sûreté, 18^2. 2071.
Surnom, 2772 à 2823.
Surplus, 2875.
X
Tabac, 671, 2179.
Table, 825. 1676, 1682, 2876, 3163.
Tablette, 847.
Tablier, 2780, 2877, 2878.
Tabouret, 1697, 2340, 2879.
Tache, 1635*, 3025.
Taille, 1160, 1226,3168.
Tailler, 789, 869.
Tailleur, 2637.
Taire, 1138, 2174, 2500, 2871, 2880
Talon, 211,212, 2881.
Talus, 1594.
Tambour, 1327, 1329, 2882 à 2884.
Tamis, 1093, 2885, 3031.
Tanner, 2486.
Tante, 1613.
Taon, 1912.
Tapage, 2886.
Tard, 90*, 364*, 798, 1163. 1207, 1212,
1275, 1275*. 1385. 1458, 1617,
1769, 2003,2008, 2639, 2887, 2888.
Tarte, 671, 1489, 2788.
Tartine, 251. 2889 à 2892.
Tas, 652. 704, 963.
Tasse, 2893.
Taudis, 2894.
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— 532 —
Taupe, 2S30.
Taureau, 287, 375, S895.
Teigneux, i456. 2^45.
Tel, 2969,2896, 3065, 3115.
Tempête, 2897.
Temps, 35, 232, 813, 4039, 1231, 1816,
1888, 1926, 1948, 2256, 2397, 2399,
2898 à 2915.
Tenailles, 2916.
Tendeur, 734.
Tendre, 1678.
Tenir, 394, 581, 903, 1069, 1092, 1114,
1306, 1462, 1509, 1517, 2218. 2312,
2318,2354,2681,2917,2918.
Tenter, 2919.
Terre, 761, 1470, 1976, 200t)*, 2171,
2478, 2522, 2920 à 2925, 2939.
Terrine, 2679.
TesUmenl, 876.
Tète, 78, 142, 257, 289, 319, 362, 374,
478, 578, 717, 830, 900, 907, 963,
1105, 1255, 1403, 150i, 1626, 1722,
1819, 1940, 1969, 2406, 2417, 2778,
2786, 2808, 2851, 2926 k 2945,
2952.
Téter, 580, 3056, 3060.
Telle, 2125.
Tibia, 2946.
TinUr, 2087.
Tire larigot, 290.
Tirelire, 2947.
Tirer, 576, 773, 822, 917, 973, 1094,
1147,1150,1186,1309, 1801,1971,
2088, 2495, 2615, 2704, 2892, 2918,
2949, 3166.
Tirer Toie, 3.
Tison, 4988. 2950.
Tisonner, 1981,
Tisser, 202. 2951.
Tisserand, 2697.
Toile, 1058.
Toit, 549, 1245, 1950, 29S2, 3061.
Tomber, 40\ 117, 118, 153, 394, 395,
429, 433, 504, 646, 683, 685, 882%
941, 1002. 1088, 1105, 1185. 1269,
1352,1463,1533, 1544, 1581, 1581'.
1721, 1839, 1959, 1965, 1905*.
2029, 2218, 2300. 2345, 2356,2401,
2427, 2447, 2847, 2920, 2945,2950,
2953 à 2959, 2964, 2984, 2985.
3017, 3040 à 3042, 3075, 3103,
3129, 3150.
Ton, 2960.
Tondeur, 486, 1944.
Tondre, 638, 1583. 1934. 1935, 2050,
2245, 2754.
Tonneau, 29, 293. 293*, 1670, 9638,
2961 4 2963.
Tonnerre, 182, 183, 1806, 2964.
Torcher, 898, 899.
Torchon, 2965.
Tordre, 1088, 1958.
Tort, 2966, 2967.
Tôt, 2010, 2887, 2968.
Toucher. 1709. 2358, 2969.
Tour, 969, 1249, 2910, 2971.
Tourner, 81, 217, 240, 418, 610, 613,
859, 887, 887% 1795, 2475, 2704,
3074.
Toussaint, 2973.
Toux, 2489, 3044.
Trahir, 2974.
Traire, 3031, 3046.
Trait, 2975.
Traiter, 2976.
Tranquille, 1060, 1847, 2977.
Travailler, 625, 1759, 2054, 2543,
2978 à 2981, 3113.
Travers, 44, 821.
Trébucher, 40, 524, 553, 2347, 2982 k
2985
Trèffle, 1299.
Treize, i052, 1871, 1894, 2180.
Trembler, 602, 693, 1293, 2986.
Tremper, 861, 1205, 2859.
Trente, 2167, 2644.
Tripe, 2240, 2987 k 2991.
Triste, 225.
Trois, 749, 800, 830, 957, 1127, 1247,
1409,2133,2754,2992.
Tromper, 978, 1382, 2534, 2993 à
2995, 3160.
Trompette, 2882.
Tr6ne, 391.
Trop, 2174, 2295, 2560, 2761, 2992,
299(>à2998, 3171.
Trot, 2519, 2999, 3110.
Trou, 293, 468, 583, 879, 906, 989,
1473, 2015, 2303, 2304, 2306, 2462,
3000 à 3008, 3037.
Troubler, 1067.
Trouée, 1632.
Trouer, 1997, 2678.
Troupeau. 409, 2196, 2574, 3009.
Trousser, 1445.
Trouver, 609, 1033, 1034, 1075, 1152.
1229, 1204, 1321, 1463, 1536. 1577,
1667, 1689, 1694,1803,2101, 2197.
2302, «340, 2376. 2477, 2513. 2668,
2680, 2893, 3010 k 3014, 3099, 3174.
Truand, 1487.
Truie, 644, 1426, 8015 à 3017.
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— 533 —
Truite, 3018.
Tuer, 287, 6S4, 836, 975, HAi, S*23o,
3486, 349S, 350S, 2540, 2736, S827,
2906, 3019, 3020.
Tuyau, 3021, 3022.
U
Un. H27, 4168, 1208, f504, 1522, 1 Union, 1344.
4523, 2007, 2i65, 2917. Urine, 1728.
Vache, 286, 288, 321, 427, 586, 697,
4700, 4815, 2045, 2505, 2520,2578,
2894, 3023 à 3046, 3058.
Vague, 2235.
Vaisselle, 4058.
Valet, 373, 4299, 4690, 1695, 3047,
3048.
Vallée, 4474,4892.
Valoir, 472, 764, 799, 838, 4183,
4265, 4283,4482, 4732, 2045,2074,
2430, 2234, 2263, 2378, 2522,
2537, 2539, 2620, 2678, 2944,2947,
2997, 3027, 3049, 3050.
Vanter, 4575, 2479, 2463.
Vaurien, 3054 à 3053.
Veau, 63, 321, 403, 586, 843, 870,
4066, 142i, 2532, 2659, 2754,
2799, 2894, 302», 3035, 3054 à
3060.
Veille, 1997.
Veine, 3061, 3062.
Velours, 4679, 2242.
Velu, 874,4424.
Vendange, 4878.
Vendeur, 44.
Vendre, 463, 403% 478, 549, 877,
4492, 4344, 2046, 2050, 2233,
2235, 2436, 2531, 2837, 3063.
Vendredi, 4574,3064. 3065.
Venir, 406, 904, 1071, 4074, 4327,
4354, 1563, 4707, 4733, 2244,2341,
2402, 2578, 2641, 2677, 2682,2897,
2900, 2910, 2911, 3066 à 3069.
Vengeance, 2206.
Vent, 428, 280, 523, 2401, 2696, 3070
à 3078, 3433.
Vente, 3079.
Ventre, 385, 4006, 4447, 1424, 2023,
2026,2095, 21 43, 3080 à 3000, 3146.
Vêpres, 3091.
Ver, 4066, 4454, 4777, 4956, 1971,
2501. 2543, 3092 4 8095.
Verge, 1002, 3096 à 3099.
Vérité, 357, 3100 à 3105.
Verrat, 3016, 3106.
Verre, 424, 530, 692, 1178, 3107.
Verrou, 1032.
Verser, 295, 487.
Vert, 561, 1431*, 1984, 2457, 2592,
2780, 3147.
Vertu, 2206.
Vesce, 2429.
Vesse, 893, 1025, 1260, 1923, 2643,
3109, 3110.
Vesse-de-loup, 329, 887% 1681.
Vesser, 659, 815, 878, 1275*, 1338,
1839, 2525.
Vessie, 526, 3111.
Vestibule, 655, 817, 1 187, 1698, 2714,
3112.
Vêtement, 2168.
Viande, 502, 1797.
Vicaire, 928.
Vice, 2217.
Vide, 625, 1104, 1770, 2406, 2681,
2962, 3059, 3113.
Vie, 1252, 1387, 1905, 1927, 3114 à
3116.
Vieillesse, 1553.
Vierge, 771, 1815.
Vieux, 249, 54S. 701, 972, 983, 1270,
1441, 1875, 2080,2094, 2210, 2286,
2308, 2335, 2719, 2828, 2857, 2862,
3039, 3102, 3117 à 3120, 3127,3159.
Vigueur, 467.
Vilain, 1542, 3121.
Vilebrequin, 3122.
Village, 451, 645,689,3124.
Ville, 808, 879, 3123, 3124.
Vin, 1073, 1136, 3125.
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- «34 —
Vinaigre, 1914.
Vingt, iOS3.
Violon, 71, 304, 49o, 136, 1839% 3196,
31S7.
Visage, 47, S86, 998, 1955, 1957,
3076, 3198 à 3133.
Vite, 40*, 1008, 1019, 1041, 1049,
1416, 1756, S016, SS07, «514, S901.
Vivant, il 34.
Vivre, 35, 35\ 633, 1154, 1157% 1J03,
16S7, 165S, 1683, 1761, 1835,1881,
1884, S971, 8138 à 3146.
Voie, 3147.
Voir, 154, 181, 355, 360, 471, 474,
536, 848, 989. 1103, 1133, 1383,
1388, 1438, 1430, 1535, 1655,1657,
1953, 1957, 1995, 3013, 3145, 3357,
3363, 3579, 3634, 39t4, 3063,3143,
3148 à 3154.
Voisin, 876, 1383, 1860, 3530, 361G,
8833, 3154 à 3156, 3175.
Volée, 3157.
Voicr (oiseau), 513, 4579, 3073, 3075,
3403.
Volet, 3439, 3158.
Volear, 807, 1456, 1830, 3173, 8159
à 3170.
Vomir, 3988.
Vouloir, 1004, 1358, 1726, 1993, 9518,
3534, 3596, 3746, 3759, 3068,3174,
3173,
Voûte, 680.
Vrai, 780, 1831.
Zéro, 8173.
Zest, 3174.
Zizanie, 3175.
FIN.
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