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HARVARD UNIVERSITY
Mineralogical Laboratory,
UNIVERSITY MUSEUM.
.»
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
TOURS, IMPRIMERIE DESLIS FRERES
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DE
MINÉRALOGIE
(ancienne société minêralogique de francs)
Fondée le 21 Mars 1878
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET
DU 2 FÉVRIER 1886
TOME VINGT-TROISIÈME
PARIS
LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE, CB. BÉRANGER, ÉDITEUR
SUCCESSEUR DE BAUDRY ET C ie
15, rue des Saints-Pères, 15
MAISON A LIÈGE, RUE DES DOMINICAINS, 7
1900
1/
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DE
MINÉRALOGIE
LISTE DES MEMBRES
1QOO
Membres honoraires décèdes.
MILLER (W.-H.).
ADAM.
KOBELL (Fr. von).
SMITH (Lawrence).
SELLA (Q.).
RATH(G.vom).
DOMEYKO (I.).
LEUCHTENBERG (S.
le grand-duc Nie. de).
A. I.
KOKSCHAROW (N. de).
SCACCHI (A.).
SZABO (J.).
MARIGNAC (Ch. de).
DANA (J.-D.).
DES CLOIZEAUX.
SCHRAUF (A.).
FRIEDEL (Ch.).
RAMMELSBERG (C).
Membres honoraires.
DAMOUR (A.), membre de l'Institut, 10, rue Vignon, Paris.
FOUQUÉ, membre de l'Institut, professeur d'Histoire naturelle
des corps inorganiques au Collège de France, 23, rue Hum-
boldt, Paris.
LANG (V. von), professeur à l'Université de Vienne.
MASKELYNE (N. S. Esq"), membre de la Chambre des Com-
munes, Basset Down House, Swindon, Wilts (Angleterre).
NORDENSK1ŒLD (Baron A.-E.), membre de l'Académie des
Sciences, Stockholm.
ROSENBUSCH (D' H.), professeur à l'Université de Hei-
delberg.
— II —
TOPSŒ (D r H.), professeur à l'École militaire de Copenhague.
TSCHERMAK (D r G.), correspondant de l'Institut, professeur
à l'Université de Vienne.
Membres perpétuels.
BERTRAND (Emile), ingénieur, 35, boulevard des Invalides,
Paris.
INSTITUT impérial des Mines de Saint-Pétersbourg.
MAUROY (de), ingénieur, à Vassy (Haute-Marne).
SEIDEL Y AYMERICH (José), professeur à la Faculté des
Sciences de la Havane (Cuba).
SPECULA VATICANA, à Rome.
SOCIÉTÉ impériale minéralogique de Saint-Pétersbourg.
Membres ordinaires (').
m AMARAL (Fr. José de Santa Maria), mostero de S. Bento,
à Rio-de-Janeiro.
AMIOT (HJ, ingénieur en chef des Mines, attaché à la Direc-
tion des Chemins de fer de P.-L.-M., 4, rue Weber, Paris.
ARMACHEWSKI (P.), professeur à l'Université de Kiew
(Russie).
ATANASESCO (N.), docteur es sciences, professeur de Chi-
mie à la Faculté de Médecine, Bucharest.
BÀCKSTRÔM (D r H.), professeur à la Hôgskola, Stockholm.
BARET (Ch.), 23, rue Chateaubriand, Nantes.
m BARROIS (Charles), professeur-adjoint à la Faculté des
Sciences, 37, rue Pascal, Lille.
BAUER (D r Max), professeur à l'Université, Marburg (Hesse).
BEL, ancien élève de l'Ecole polytechnique, ingénieur civil des
Mines, 4, place Denfert-Rochereau, Paris.
BENIER, ingénieur, Combs-la-Ville (Seine-et-Marne).
BENSAUDE (D r Alf.), membre de l'Académie royale des
sciences, professeur à l'Institut industriel, rue S. Caetano,
Lapa, Lisbonne.
(1) La lettre m indique les membres à vie.
— III —
BERGERON (Jules), professeur de Géologie et de Minéra-
logie à l'Ecole centrale, 157, boulevard Haussmann, Paris.
BERTRAND (Marcel), membre de l'Institut, ingénieur en chef
des Mines, professeur à l'Ecole des Mines, 101, rue de Rennes,
Paris.
BIBLIOTHÈQUE de l'Université de Clermont-Ferrand.
BIBLIOTHÈQUE de l'Université de Grenoble.
BIBLIOTHÈQUE de l'Université de Louvain (Belgique).
BIBLIOTHÈQUE de la K. Techn. Hochschule de Stuttgart.
BIZARD (R.), 23, rue des Arènes, Angers.
BLONDEL (Maurice), licencié es sciences, 286, boulevard Ras-
pail, Paris.
BOMBICCI PORTA (Louis), professeur et directeur du Musée
de Minéralogie, à l'Université de Bologne (Italie).
BOUBÉE (Madame E.), officier d'Académie, 3, boulevard et
place Saint- André-des- Arts, Paris.
BOUCHARD (D p ), membre de l'Institut, 174, rue de Rivoli,
Paris.
m BOUCHARD AT (Gust.), professeur à l'Ecole de Pharmacie,
108, boulevard Saint-Germain, Paris.
BOURGEAT (l'abbé), docteur es sciences, professeur à la Fa-
culté libre des Sciences de Lille.
m BOURGEOIS (Léon), répétiteur à l'École polytechnique,
assistant au Muséum d histoire naturelle, 1, boulevard
Henri IV, Paris.
BRAUNS (R.), professeur à l'Université de Giessen.
BRÉON (René), ingénieur civil, Semur (Côte-d'Or).
Bt)CKING(D r Hugo), professeur à l'Université de Strasbourg.
m BUREAU (D r Louis), professeur à l'Ecole de Médecine, direc-
teur du Musée d'histoire naturelle, 15, rue Gresset, Nantes.
CABINET de Minéralogie de l'Université royale de Pavie.
CARNOT (Ad.), membre de l'Institut, inspecteur général des
Mines, professeur à l'Ecole des Mines, Paris.
CAYEUX, préparateur à l'Ecole des Mines, Paris.
CESÀRO (G.), professeur de Minéralogie à l'Université de
Liège, Trooz (Belgique).
CHABRIÉ (C), docteur es sciences, chef du Laboratoire de
chimie de la Clinique des voies urinaires, villa des Fougères,
Chaville (Seine-et-Oise).
— IV —
CHESTER (A.), professeur au Rutgers Collège, New Bruns-
wick, New-Jersey (Etats-Unis).
CHURCH (A.-H.), F. R. S., professeur de Chimie, Shelsley,
Kew Gardens, Surrey (Angleterre).
COHEN ( D r E.), professeur à l'Université, 4, Rossmarkt, Greifs-
wald (Allemagne).
COLANI (A.), 19, rue Vauquelin, Paris.
COLORIANO (P. Ant.), docteur es sciences, directeur de
l'Ecole normale d'instituteurs, Bucharest (Roumanie).
m CORNU (A.), membre de l'Institut, professeur de Physique
à l'Ecole polytechnique, 9, rue de Grenelle, Paris.
COSSA (Alfonso), professeur de Chimie à l'Ecole d'application
des ingénieurs (Valentino), Turin.
COSTA-FORO, directeur des Mines de Berça- Vaclète, 3, allée
de la Métropole, à Bucharest.
m COSTA-SENA (J. da), ingénieur des Mines, Ouro-Preto,
Minas Geraës (Brésil).
CUMENGE, ingénieur en chef honoraire des Mines, 33, rue de
la Bienfaisance, Paris.
CURIE (Pierre), professeur à l'Ecole de Physique et de Chi-
mie, répétiteur à l'École polytechnique, 13, rue des Sablons,
Sceaux (Seine).
D AMOUR (Emilio), chef des travaux de Chimie à l'École des
Mines, Paris.
DELAGE (A.), professeur à la Faculté des Sciences de Mont-
pellier.
DEMARTY, Directeur du Comptoir géologique du Plateau Cen-
tral, 23, avenue de Royat, Clermont-Ferrand.
DEMIDOFF LAPOUKHINE (Prince), 35, avenue Victor- Hugo,
Paris.
DESHARNOUX, graveur, 69, rue Monge, Paris.
DOELTER (D r Corn.), professeur de Minéralogie à l'Univer-
sité de Gratz (Autriche).
DUFET (H.), maître de conférences de Minéralogie à l'Ecole
normale supérieure, 35, rue de l'Arbalète, Paris.
DUPARC (Louis), professeur de Minéralogie à l'Université de
Genève.
DURANDIÈRE (Arthur de la), 62, rue des Saints-Pères, Paris.
FERRAND (Lucien), préparateur de Chimie à l'Ecole poly-
technique, 9, rue Villersexel, Paris.
FLAMAND, chargé de conférences à l'Ecole des Sciences
d'Alger, Alger-Mustapha.
FRIEDEL (Georges), ingénieur des Mines, professeur àl'Ecole
des Mines de Saint-Etienne, 11, place Fourneyron, Saint-
Etienne (Loire).
m FROSSARD (le Pasteur Ch.), 14, rue Ballu, Paris; et à
Bagnères-de-Bigorre.
GAUBERT (Paul), docteur es sciences, assistant de Minéra-
logie au Muséum d'histoire naturelle, Paris.
GENTIL (Louis), chargé de conférences de pétrographie à la
Faculté des Sciences, 11, rue des Feuillantines, Paris.
GLINKA (Serge), privat-docent, cabinet de Minéralogie, Uni-
versité impériale de Saint-Pétersbourg.
GOGUEL (H.), docteur es sciences, maître de conférences de
Minéralogie à la Faculté des Sciences, 52, cours d'Alsace-et-
Lorraine, Bordeaux.
m GOLDSCHMIDT (D r V.), prof, de Minéralogie et de Cris-
tallographie à l'Université, 9, Gassbergstrasse, Heidelberg.
GONxNARD (F.), ingénieur des hospices civils de Lyon,
38, quai de Vaise, Lyon.
GORCEIX (Henri), ex-directeur de l'Ecole des Mines d'Ouro-
Preto (Brésil), à Mont-sur- Vienne, par Bujaleuf (Haute-
Vienne).
GOSSELET, correspondant ce l'Institut, professeur de Géo-
logie à la Faculté des Sciences, 18, rue d'Antin, Lille.
GRAEFF (D r F. G.), professeur à l'Université, 7, Gartenstrasse
Freiburg. i. B. (Allemagne).
m GRAMONT (Arnaud de), docteur es sciences, 81, rue de
Lille, Paris.
GRATTAROLA, directeur du Musée et Laboratoire de minéra-
logie de l'Institut royal des Etudes supérieures, 2, piazza San
Marco, à Florence.
GREGORY (James R.) t 29, Shaftesbury Road, Ravenscourt
Park, Londres W.
GROTH (D r Paul), professeur à l'Université, Mineralogische
Sammlung Akademie, Munich (Bavière).
GUYOT DE GRANDMAISON (E.), 23, rue Clairat, Bergerac
(Dordogne).
— VI —
HAUTEFEUILLE, membre de l'Institut, professeur de Miné-
ralogie à la Faculté des Sciences, 28, rue du Luxembourg,
Paris.
HINTZE (D r C), professeur de Minéralogie à l'Université,
Neue Mathiasstrasse, 8, Breslau.
HUSSAK (E.), Commission géologique de Sào Paulo (Brésil).
INSTITUT minéralogique de l'Université de Czernowitz
(Autriche).
JANNETTAZ (Paul), ingénieur des Arts et Manufactures,
répétiteur à l'Ecole centrale, 68, rue Claude-Bernard, Paris.
JOFFRE (J.), chimiste, 60, rue de Bondy, Paris.
JUNGFLEISCH, membre d* l'Académie de Médecine, profes-
seur à l'Ecole de Pharmacie et au Conservatoire des Arts et
Métiers, 74, rue du Cherche-Midi, Paris.
KAMPMANN (Alfred), Epinal.
KLEIN (D r Cari), professeur à l'Université de Berlin, Geh.
Bergrath, Am Carlsbade, 2, Berlin-W.
KRENNER (D r ), professeur de Minéralogie au National
Muséum, Buda-Pest.
KUNZ (Georges-F.), chez MM. Tiffany et C°, Union Square,
New-York City.
LACOUR, ingénieur civil des Mines.
m LACROIX (A.), professeur de Minéralogie au Muséum
d'histoire naturelle, 8, quai Henri IV, Paris.
LAPPARENT (Alb. de), membre de l'Institut, professeur de
Géologie et Minéralogie à l'Institut catholique, 3, rue de
Tilsitt, Paris.
LE CHATELIER (H.), ingénieur en chef des Mines, professeur
à l'Ecole des Mines et au Collège de France, 73, rue Notre-
Dame-des-Champs, Paris.
LEWIS (W.-J.), New Muséum, Cambridge (Angleterre).
LIEBISCH (D r ), professeur à l'Université, Gôttingen (Prusse).
LIMA (J. do Rego), ingénieur des Mines, 14, rue de Covento de
Jésus, Lisbonne.
LIMUR (C le de), hôtel de Limur, Vannes (Morbihan).
LINDSTRŒM (G.), adjoint au Riks-Museum, Stockholm.
m LIVERSIDGE, professeur à l'Université de Sydney, Nouvelle
Galles du Sud (Australie).
— VII —
LOVISATO (Domenico), professeur à l'Université de Cagliari
(Sardaigne).
LUEDECKE (D'Otto), professeur à l'Université, 35, Wilhelm-
strasse, Halle s. Saale, Thuringe.
MASSE Y (DE), Ingénieur civil des Mines, 18 ôw, rue Denfert-
Rochereau, Paris.
MASSOUL1ER, préparateur à l'École normale supérieure.
MATTIROLO (Ettore), ingénieur des Mines, directeur du Labo-
ratoire chimique de l'Office royal géologique des Mines, Rome.
MEUNIER (Stanislas), professeur de Géologie au Muséum d'his-
toire naturelle, 7, boulevard Saint-Germain, Paris.
m MICHEL (Léopold), maître de conférences à la Faculté des
Sciences de Paris, 128, avenue deNeuilly, Neuilly (Seine).
mMICHEL LÉVY (A.), membre de l'Institut, inspecteur général
des Mines, directeur du service de la carte géologique de
France, 26, rue Spontini, Paris.
MIEG (Mathieu), 48, avenue de Modenhcim, Mulhouse.
m MIERS (Henry-A.), professeur au Magdalen Collège, Oxford.
m MIRABAUD (Paul), banquier, 8, rue de Provence, Paris.
MOREL (AX préparateur à la Faculté des Sciences, 15, rue
Chazière, Lyon.
MOREL (J.), chef des travaux chimiques à la Faculté des
Sciences de Lyon, 33, rue de la Liberté, Lyon.
MOSES (D r Alf. J.), professeur de Minéralogie à l'École des
Mines, Columbia University, New- York.
MUNIER-CHALMAS, professeur de Géologie à la Faculté des
Sciences, 75, rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris.
MUSEUM d'histoire naturelle de Hambourg.
NENTIEN, ingénieur en chef des Mines, Chalon-sur-Saône.
ŒBBEKE (D r K.), professeur de Minéralogie à laTechnische
Hochschule, Munich (Bavière).
OFFRET (Albert), professeur de Minéralogie à la Faculté des
Sciences de Lyon, villa Sans-Souci, 53, chemin des Pins,
Lyon.
OUROCHEWICH (Sawa), professeur à l'École supérieure de
Belgrade (Serbie).
PACHECO DO CANTO E CASTRO (Eujç. Vaz), professeur
au lycée de Ponta Delgada, île de Sâo-Miguel (Açores).
PAVOT, intendant militaire, 36 d», rue Ballu, Paris.
— VI11
PISANI, chimiste, 8, rue de Furstenberg, Paris.
PORCHER (l'abbé), professeur au Petit Séminaire, 19, rue
Notre-Dame-des-Champs, Paris,
m POTIER, membre de l'Institut, ingénieur en chef des Mines,
professeur honoraire à l'Ecole polytechnique, 89, boulevard
Saint-Michel, Paris.
m POUYANNE, inspecteur général des Mines, à Alger.
POYARD (l'abbé A.), chapelain de N.-D.-de-Fourvières,
11, montée des Anges, Lyon.
m RICHARD (Ad.), préparateur à l'École des Mines, 73, rue du
Cardinal-Lemoine, Paris.
ROUX (Léon), professeur de Chimie à la Faculté des Sciences
de Poitiers.
RUTLEY (FrankV, professeur de Minéralogie au Royal Collège
of Science, 93, Eaith Road, West-Kensington, Londres.
m SAUVAGE (Ed.), ingénieur des Mines, 14, rue Eugène-Fla-
chat (place Pereire), Paris.
m SAXE-COBOURG-GOTHA (S. A. I. le Prince domPedro de) .
SCACCH1 (E.), professeur à l'Université deNaples.
SCHULTEN (D r Aug. de), professeur à l'Université de Hel-
singfors (Finlande).
SEHERR THOSS (le baron M. de), Hohenzollernstrasse, 16,
Berlin.
SELIGMANN (G.), 18, Schlossrondel, Coblentz.
SELLE (vicomte de), au château de Fontienne, près Forcalquier,
(Basses-Alpes).
SELWYN, ancien directeur du service géologique du Canada,
Muséum and Office, Sussex street, Ottawa.
SKOUPHOS (D r Théodose), conservateur du Musée minéralo-
gique et paléontologique, 9, rue Navarinos, Athènes.
SORET (Charles), professeur de physique à l'Université,
8, rue Beauregard, Genève.
STEFANESCO (G.), directeur du Musée d'histoire naturelle,
8, Strada Verde, Bucharest.
STÔBER (D r H.), Professeur de minéralogie à l'Université,
2, boulevard Léopold, Gand.
STRUEVER, professeur de Minéralogie à l'Université de Rome.
STUER, 4, rue de Castellane, Paris.
— IX —
TAUB (Louis), 10, rue Lafayette, Paris.
TENNE (D r C.-A.), privat-docent à l'Université et conservateur
au Musée de Berlin, 18, Stegeitzer Strasse, Berlin, W. 35.
TERMIER (Pierre), ingénieur en chef des Mines, professeur de
Minéralogie à l'Ecole des Mines, 164, rue de Vaugirard, Paris.
USSING (D r N.-V.), professeur à l'Université de Copenhague.
UZIELLI (Gustave), professeur de Géologie et de Minéralogie
à l'Ecole d'application des ingénieurs, 3, via Goito, Turin,
(Italie).
VERNADSKY (Vladimir), privat-docent à l'Université de Mos-
cou.
WALLERANT (F.), maître de conférences à l'École normale
supérieure.
WATTE VILLE (Charles de), licencié es sciences, 96, avenue
Victor-Hugo, Paris.
WELTER (H.), éditeur-libraire, 59, rue Bonaparte, Paris.
WICHMANN (D r A.), professeur à l'Université d'Utrecht (Pays-
Bas).
WIEDEMANN (D r E.), professeur à l'Université d'Erlangen.
WINCHELL (N.-H.), géologue de l'État du Minnesota, Min-
neapolis.
WOULF (Georges), privat-docent à l'Université de Varsovie.
WULFING, professeur à l'Université de Tûbingen (Wurtem-
berg).
WYROUBOFF (Grégoire), 20, rue Lacépède, Paris.
ZEGERS (Louis-L.), ingénieur des Mines, 57, Chacabuco, San-
tiago (Chili).
ZUJOVIC (J.-M.j, professeur de Géologie à l'École supérieure
de Belgrade (Serbie).
— X —
Bureau de la Société
(Année 1900).
MM. HAUTEFEUILLE, Président.
E. BERTRAND, ROUX, Vice-Présidents.
L. BOURGEOIS, Trésorier.
P. GAUBERT, Secrétaire pour la France.
Ad. RICHARD, Secrétaire pour l'Étranger.
M. BLONDEL, Archiviste.
Membres du Conseil de la Société
(Année 1900).
MM. CUMENGE,
A. DE GRAMONT,
A. LACROIX,
MM. LE CHATELIER,
L. MICHEL,
F. WALLERANT.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 1 .
Compte rendu de la séance du 11 janvier 1900.
Présidence de M. Wallerant.
M. le Président donne la parole à M. le Trésorier pour
la lecture de son rapport.
Rapport du Trésorier.
Messieurs et chers Collègues,
Votre Trésorier a l'honneur de vous soumettre les comptes,
de l'exercice 1899, arrêtés ainsi qu'il suit au 31 décembre
dernier :
— S —
COMPTES DE L'EXERCICE 1899.
Recettes.
En caisse au 1 er janvier 1899 Fr. 5.186 40
Cotisations arriérées 1.160 »
— de Tannée 1.260 35
— anticipées 140 »
Allocation ministérielle 600 »
Abonnements et vente du Bulletin 1 . 436 75
Rentes sur l'Etat français 3 0/0 et 3 1/2 0/0 ... . 303 »
Intérêts du compte de chèques à la Société Géné-
rale, à 1/2 0/0 11 10
Intérêts des sommes déposées à la Caisse nationale
d'Epargne, à 2 1/2 0/0 68 97
Total Fr. 10.166 57
Dépenses
Bulletin, impression et port Fr. i.056 50
— gravure 504 85
— rédaction et extraits 312 »
Administration, allocation au garçon de salle. . . . 200 »
— gratifications au concierge .... 10 »
— frais de bureau 162 20
— frais exceptionnels, couronne pour
les obsèques de M. Ch. Friedel. 80 »
Bibliothèque, abonnements 173 75
— assurance contre l'incendie 26 75
Société Générale, droits de garde, timbres, etc. . . 7 05
Solde en caisse au 1 er janvier 1900 7.633 47
Total Fr. 10.166 57
— 3 —
Notre fonds de réserve est aujourd'hui constitué par les
valeurs suivantes que nous évaluons au cours du 31 décembre
dernier :
152 francs rente française 3 0/0 perpétuel à
99 fr. 05 Fr. 5.018 53
151 francs rente française 3 1/2 0/0 à 101 fr. 80. 4.391 14
Total Fr. 9.409 67
Cette somme, jointe à l'encaisse du 1 er janvier 1900, donne
un actif immédiatement réalisable de 17.043 fr. 14.
Il me reste à vous proposer, Messieurs, le projet de budget
suivant pour l'exercice 1900.
PROJET DE BUDGET POUR 1900.
Recettes.
Reprise sur l'encaisse précédente Fr. 1 . 147
Cotisations 1.600
Allocation ministérielle 600
Intérêts du fonds de réserve 303
Abonnements et vente du Bulletin 1 . 350
Total Fr. 5.000
— 4 —
Dépenses.
Bulletin, impression et port Fr. 2.500 »
— gravure 500 »•
— rédaction et extraits 500 >►
— impression et rédaction de la deuxième
table décennale 350 >*
Administration, allocation au garçon de salle. . . 200 »
— frais divers 150 »■
Bibliothèque^bonnements reliures, assurances, etc. 200 »
Réserve et imprévu 600 »
Total Fr. 5.000 »
Le Trésorier,
L. BOURGEOIS.
Les membres de la Commission de comptabilité, MM. L.
Gentil, L. Michel, de Watte ville, ont examiné les compte»
de 1899 et ont constaté leur parfaite régularité. Ils pro-
posent d'adresser les remerciements des membres de la
Société à M. le Trésorier. Cette proposition, mise aux voix
par M. le Président, est acceptée à l'unanimité.
Il est ensuite procédé aux élections pour le renouvelle-
ment du bureau de la Société.
Présidence : M. Hautefeuille obtient 44 voix, et M. Baret
2 voix. M. Hautefeuille est proclamé président pour
Tannée 1900.
Vice-Présidence : MM. E. Bertrand et Roux sont nommés
vice-présidents par 43 et 38 voix.
M. Bourgeois, trésorier, M. Richard, secrétaire, M. Blon-
del, archiviste, sont réélus pour deux ans.
MM. Wallerant, de Gramont et Michel, sont élus membres
du Conseil en remplacement de MM. Bertrand, Carnot,.
Termier, membres sortants.
En conséquence, le Bureau de la Société est constitué ainsi
qu'il suit :
Président : M. Hautef euille ;
Vice-Présidents : MM. E. Bertrand et Roux;
Trésorier : M. L. Bourgeois ;
Secrétaires : MM. P. Gaubert et Ad. Richard;
Archiviste : M. Blondel ;
Membres du Conseil: MM. Cumenge, de Gramont, A. La-
croix, Le Châtelier, L. Michel, F. Wallerant.
M. le Président proclame membre de la Société M. Albert
Morel, préparateur à la Faculté des Sciences de l'Université
de Lyon, présenté dans la séance précédente par MM. Offret
et Wallerant.
M. Le Châtelier montre à la Société des photographies
microscopiques de cristaux de zinc obtenus par distillation de
ce métal.
Production des carnallites iodées de potassium
et d'ammonium.
Par M. A. de Schulten.
On obtient ces carnallites si, dans la préparation des car-
nallites bromées, que j'ai décrites auparavant [Bull. Soc.
Chim.i (3), t. XVII, p. 166, 1897], on remplace les bromures
par des quantités équivalentes d'iodures.
Pour préparer la carnallite iodée de potassium, on aban-
donne une solution mixte de 8 grammes d'iodure de potas-
sium et 200 grammes du sel Mgl 2 + 6H 2 à Tévaporation
lente dans le vide sur l'acide sulfurique. Les cristaux, pressés
entre des papiers à filtrer et desséchés sur l'acide sulfurique,
ont donné, à l'analyse, les nombres suivants, qui conduisent
à la formule KI,MgI 2 + 6H 2 0.
_ 6 —
Trouvé. Calculé,
K 7,34 7,09
Mg 4,36 4,42
1 69,00 68,93
H a O 19,43 19,56
100,13 100,00
L'eau a été déterminée par la calcination de la matière
avec un grand excès d'oxyde de plomb.
La carnallite iodée est en prismes aplatis offrant, comme
la carnallite bromée, les faces p(001) et m (110). Les
angles sont de 90° ou voisins de 90°. Les cristaux étant très
hygroscopiques, je n'ai pas pu mesurer ces angles exac-
tement.
La densité des cristaux est 0,557 à 15°. Le volume molé-
culaire est ainsi égal à 217.
La carnallite iodée d'ammonium s'obtient par l'évaporation
dans le vide, sur l'acide sulfurique, d'une solution ren-
fermant 15 grammes d'iodure d'ammonium et 125 grammes
du sel Mgl 2 + 6H 2 0. L'analyse des cristaux a donné les
nombres suivants, qui conduisent à la formule
AzH<I,MgI 2 + 611*0
Trouvé. Calculé.
AzH 4 3,39 3,40
Mg 4,64 4,59
1 71,46 71,67
H 2 20,19 20,34
99,68 100,00
L'eau a été déterminée comme dans l'analyse du com-
posé brome correspondant (loc. cit.).
L'aspect et les propriétés cristallographiques de la car-
nallite iodée d'ammonium sont les mêmes que celles signalées
par moi chez la carnallite iodée de potassium. Les cristaux
sont très hygroscopiques.
La densité des cristaux est 2,346 à 15°. Leur volume
moléculaire est ainsi égal à 226.
— 1 —
Sur la production de vanadinites de cadmium.
Par M. A. de Schulten.
Dans un travail sur les phosphates et les arséniates de
cadmium {Bull. Soc. Chim., (3), 1. 1, p. 472, 1889), j'ai mon-
tré que ce métal donne les apatites et des arsénio-apatites .
Cela étant, j'ai voulu essayer si le cadmium fournit aussi des
vanadinites. J'ai obtenu, en effet, un chlorovanadate et un
bromovanadate de cadmium appartenant à la famille des
vanadinites.
Vanadinite chlorée de cadmium. — Pour préparer ce corps,
on fond 50 grammes de chlorure de cadmium avec 4 grammes
de carbonate de cadmium et 1,4 gramme d'anhydride
vanadique. Par le refroidissement de la masse fondue il se
forme des aiguilles très fines de vanadinite de cadmium qu'on
sépare par un lessivage à l'eau. En diminuant la quantité de
cadmium, dans cette expérience, on obtient des cristaux un
peu plus volumineux, mais qui sont souillés par des impu-
retés. On peut purifier des cristaux en les traitant par l'acide
acétique étendu. Toutefois, les cristaux sont un peu attaqués
par ce traitement. L'analyse des cristaux a donné les
nombres suivants, qui conduisent à la formule
3Cd 2 ,(V0 4 ) 2 .CdCl 2
Trouvé. Calculé.
Cl 3,69 3,76
Cd 59,95 59,51
V 2 3 29,01 29,08
7,35 (pardiff.) 7,65
100,00 100,00
Les cristaux se dissolvent facilement dans les acides éten-
dus. Chauffés au rouge, ils fondent avec dégagement de
_ 8 —
chlorure de cadmium. Dans la masse refroidie on observe
des cristaux prismatiques qui sont probablement de la vana-
dinite régénérée.
La vanadinite chlorée de cadmium se présente en longs
prismes hexagonaux, offrant des extinctions longitudinales.
Ils sont négatifs. Leur densité est 5,264 à 15°.
Vanadinite br ornée de cadmium. — On obtient ce corps
si, dans la préparation de la vanadinite chlorée, que je viens
de décrire, on remplace le chlorure de cadmium par la même
quantité de bromure de cadmium. La vanadinite bromée de
cadmium cristallise plus facilement que la vanadinite chlorée.
L'analyse des cristaux a donné les nombres suivants qui con-
duisent à la formule 3Cd 3 (V0 4 ) 2 ,CdBr2 :
Trouvé. Calculé.
Br 7,59 8,10
Cd 59,98 56,83
V'O 5 27,48 27,77
O 7,95 (par diff.) 7,30
100,00 100,00
Les propriétés, chimiques, cristallographiques et optiques
de la vanadivite bromée de cadmium sont les mêmes que
celles signalées par moi chez le composé chloré correspon-
dant. Sa densité est 5,456 à 15°.
Par la fusion du carbonate de cadmium et de l'anhy-
dride vanadique avec un grand excès d'iodure de cadmium,
j 'ai obtenu une petite quantité de cristaux ayant l'aspect des
vanadinites ci-dessus décrites. Ces cristaux, qui contiennent
de Tiode, de l'acide vanadique et du cadmium, sont proba-
blement de la vanadite iodée de cadmium. Je n'ai pas pu
enlever les impuretés qui souillent ces cristaux sans que
ceux-ci fussent fortement attaqués.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 2.
Compte rendu de la séance du 8 février 1900.
Présidence de M. Hautefeuille.
M. Pisani présente les minéraux suivants :
1° Des cristaux de quartz maclés du Japon;
2° De gros cristaux isolés de diopside vert, de Dekalle ( N . Y. ) ;
3° Des échantillons de rutile en beaux cristaux de
Géorgie ;
4° Des cristaux isolés de disthène de la Caroline du
Nord avec les faces p y m, t;
5° Des cristaux isolés d'anorthite du Japon;
6° Un grand cristal hexagonal de calcite de Gillfort
( Cumberland), remarquable par sa limpidité.
M. Pavot montre plusieurs échantillons du caillou de
Rennes.
M. Wyrouboff fait une communication sur les oxalates
■doubles de sesquioxyde et de monoxyde.
M. S. -F. Thugutt envoie une note intitulée : Sur la né-
phéline et son dérivé la zéagonite. Elle sera publiée dans un
prochain Bulletin.
M. Fouqué fait la communication suivante :
10
Contribution à l'étude des minéraux du groupe
de la mélilite.
Par M. Fouqué.
La mélilite naturelle des roches fait partie d'un groupe de
minéraux quadratiques, caractérisé chimiquement par une
faible teneur en silice, une teneur élevée en chaux et une
proportion très variable d'alumine. D'après Vogt, les termes
extrêmes de cette série seraient représentés, d'un côté, par
la gehlenite et, d'autre part, par un minéral non alumineux
qu'il a appelé akermanite.
Les échantillons variés de mélilite que l'on rencontre dans
les scories des hauts-fourneaux pourraient être considérés
comme constitués par des mélanges en proportions variables
des deux minéraux en question. Parmi ces minéraux com-
plexes, les uns seraient à un axe négatif comme la gehle-
nite et la mélilite naturelle, d'autres seraient à un axe posi-
tif et entre les deux s'observeraient des types isotropes.
J'ai décrit, en 1886, dans le tome IX du Bulletin de la
Société minéralogique (p. 257) un exemplaire remarquable
de mélilite positive provenant d'un haut-fourneau de Saint-
Nazaire, exemplaire dont j'ai pu déterminer la composition
et établir les propriétés optiques. Depuis lors, j'ai vu maintes
fois ce type de mélilite se reproduire accidentellement sous
mes yeux avec une étonnante facilité. Voici dans quelles
circonstances : quand on emploie le procédé de Henri
Sainte-Claire Deville pour l'analyse des roches silicatées,
on doit mélanger de fortes proportions de chaux à la matière
soumise à l'analyse et fondre le tout dans un creuset de pla-
tine. L'opération peut être effectuée en quelques minutes au
moyen du four de Forquignon et Leclerc. Puis, la fusion
— 11 —
accomplie, on laisse refroidir le petit fourneau, ce qui dure
environ vingt minutes. Alors, si Ton a opéré sur une roche
basique, comme, par exemple, une andésite augi tique ou un
basalte, on trouve, dans le creuset, un culot quelquefois
entièrement cristallisé, composé d'éléments ayant la com-
position et les propriétés physiques d'une mélilite à axe
optique positif.
La description qui suit se rapporte à deux des spécimens
les mieux cristallisés obtenus dans ces conditions.
— 12 —
La première opération a été faite au moyen d'une andésite
d'Aspronisi (îlot du groupe de Santorin), matière à 57,08 0/0
de silice mélangée avec poids sensiblement égal de carbo-
nate de chaux (matière, 49,77 ; et carbonate de chaux, 50,23).
Le culot, d'un brun clair, est nettement cristallin à l'œil nu
et compact. Taillé en lames minces, il se montre au micros-
cope entièrement composé de cristaux appartenant à une
seule espèce. La proportion de matière vitreuse qui cimente
les cristaux est très petite.
Les cristaux sont d'un gris clair, transparents, pour la plu-
part automorphes ; ils ont en général des formes prismatiques
rectangulaires et sont allongés dans le sens de l'axe. Parfois
ils offrent des dimensions de quelques dixièmes de millimètre,
et on les observe sous forme de groupes circulaires formés
d'une seule rangée ou de plusieurs rangées concentriques.
Dans ce cas, du côté interne du groupe, ils se terminent par
des pointements aigus, tandis que, du côté opposé, leur ter-
minaison est rectangulaire. Les sphérolithes ainsi constitués
ont environ 1 millimètre de diamètre.
Dans leurs intervalles sont répandus sans ordre d'innom-
brables petits cristaux à sections rectangulaires dont les
dimensions n'excèdent pas mm ,05. Ceux-ci sont pour la plu-
part zones. Généralement la zone centrale est à peu près
isotrope, tandis que la zone périphérique présente le maximum
de biréfringence. Cependant on rencontre exceptionnellement
la disposition inverse. Il n'est pas rare d'observer plusieurs
zones alternantes chez un môme individu.
Je n'ai pas constaté de division en secteurs. Entre les
niçois croisés chaque zone se colore d'une teinte uniforme.
La réfringence moyenne est d'environ 1,630.
La biréfringence est forte pour un minéral appartenant à
la famille de la mélilite ; elle est au moins de 0,005 à 0,006.
Tous les cristaux sont à un axe positif.
19,51
6,44
— 13 —
Le poids spécifique est 2,95.
L'analyse a fourni les nombres suivants :
Oxygène.
TiO 2 0,23 0,06
SiO 2 36,47 19,45
A1 2 3 13,00 6,00
Fe 2 3 2,22 0,44
FeO 2,93 0,65
CaO 42,18 12,05
MgO 0,89 0,36 } 13,75
Na 2 2,44 0,61
K 2 0,46 0,08
100,82
Rapport d'oxygène de la silice à celui des bases, 0,97.
Les propriétés physiques de cette mélilite et sa composi-
tion se rapprochent beaucoup de celles de la mélilite de
Saint-Nazaire dont il a été question ci-dessus. En effet celle-
ci est composée comme il suit :
SiO 2 37,60
Al 2 3 12,26
CaO 40,11
MgO 9,33
99,33
Rapport d'oxygène 0,96
Il y a seulement remplacement de l'oxyde de fer, de la
soude et de la potasse par de la magnésie, qui, par suite, est
la seule base concurremment avec la chaux.
La mélilite ci-dessus décrite, à sphéroïdes chondritiques,
est le type de mélilite que Ton obtient en fondant une andé-
site basique avec 0,56 0/0 de son poids de chaux.
— 14 —
La mélilite résultant de la fusion d'un basalte avec les
mêmes proportions de chaux m'a offert un autre type un
peu différent. C'est toujours une mélilite à un axe positif,
doué sensiblement de la même réfringence et de la même
biréfringence que la précédente; mais, dans les prépara-
tions, on n'observe ni les groupements sphéroli tiques des
cristaux les plus volumineux, ni la structure zonée des
cristaux très petits. On n'y voit qu'un assemblage de
groupes cristallitiques qui se moulent réciproquement.
Quelques-uns de ces groupes se présentent avec des formes
propres, le plus ordinairement en sections octogonales sen-
siblement régulières. Chaque groupe est composé de cristal-
lites groupés à 45° ou à 90°. Dans toute l'étendue d'un
groupe, l'orientation optique est uniforme.
Les cristallites sont tellement serrés les uns contre les
autres que la matière amorphe qui les cimente peut être
considérée comme étant en proportions négligeables.
Le poids spécifique trouvé est de 2,99, et la composition
fournie par l'analyse a été la suivante pour une mélilite
obtenue en fondant un échantillon du basalte de Seriers
(Cantal) avec 0,56 0/0 de son poids de chaux.
Oxygène.
TiO 2 0,56 °."| l7P r ft
SiO 2 32,55 17,36 j 1/,0U
A1H)» 12,49 . 6,53) _
Fe 2 3 1,48 0,29 j D, ° -
FeO 4,67 1,03
CaO .... 42,03 12,01 1
MgO 3,86 1,54 \ 15,27
Na 2 2,35 0,59 1
K 2 0,63 0,10 i
100,62.
Rapport d'oxygène 0,79
— 15 —
En résumé, toutes ces mélilites à un axe positif appar-
tiennent à des types très rapprochés les uns des autres,
caractérisés par une teneur presque constante en alumine,
13 0/0. La teneur en silice varie de 33 à 37 0/0 ; celle de
la chaux, de 40 à 42 0/0. 11 est intéressant de constater le
peu d'influence spécifique de la magnésie et la possibilité de
son remplacement presque arbitraire par des bases variées.
La constatation de cristaux zones, à zones isotropes,
vient à l'appui de l'idée de M. Vogt, d'une série de types
dans la famille des mélilites, types caractérisés par le
signe et l'intensité de leur biréfringence. Mais là s'arrête
l'accord entre les résultats ci-dessus et ceux du savant
minéralogiste.
D'après M. Vogt, une mélilite contenant 12 0/0 d'alu-
mine devrait être à un axe négatif et presque isotrope. Nous
observons précisément le contraire : nos mélilites sont à un
axe positif et relativement assez fortement biréfringentes.
Le rapport d'oxygène de la silice à celui des bases ne con-
corde pas non plus avec les résultats de cet auteur. De
nouvelles études seraient donc nécessaires pour l'établisse-
ment d'une série continue entre la gehlénite et Takermanite,
et, en tous cas, si cette série existe, il y aurait lieu de
fixer avec plus de précision la composition de ses termes
extrêmes et de voir nettement l'influence de chacun d'eux
sur les propriétés optiques des minéraux intermédiaires.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 3.
Compte rendu de la séance du 8 mars 1900.
Présidence de M. Hautefeuille.
M. le Président annonce une présentation.
M. Cumenge annonce qu'une exploration vient d'être
accomplie, par son ami, l'ingénieur Robellaz, au Colorado,
pour étudier les gisements de • minerai de vanadium et
d'urane ayant déjà fourni la carnotite, espèce nouvelle
récemment décrite par MM. Friedel et Cumenge.
Parmi les échantillons rapportés, il s'en trouve qui pré-
sentent, à côté des filets et mouches de carnotite, d'une
couleur jaune caractéristique, de petites masses noirâtres
concrétionnées paraissant constituer une espèce minérale
nouvelle qui présenterait une curieuse composition.
Les premières recherches chimiques, entreprises sur
cette substance, montreraient, en effet, qu'elle renferme une
forte proportion de vanadium et, en outre, des acides des
métaux niobium, tantale et tungstène, en proportion com-
parable à la quantité d'acide vanadique, le tout saturé par
de l'alumine, du fer et du manganèse.
— 18 —
M. Debierne, chimiste, est en train d'effectuer l'analyse
complète du curieux minéral dont quelques échantillons sont
mis sous les yeux delà Société.
Une communication plus complète sera ultérieurement
faite à l'égard de cette espèce minérale par M. Cumenge, qui
proposera de la nommer robellazite, du nom de l'explorateur
qui en a étudié le gisement.
Nouvelle contribution à l'étude cristallographique
du cadmium et du zinc métalliques.
Par P. Termier.
J'ai reçu de M. H. Le Châtelier de nombreux cristaux de
zinc et de cadmium métalliques, obtenus par la distillation
de ces métaux dans le vide, à basse température. Voici,
sur ces cristaux, quelques observations nouvelles, qui com-
plètent celles de George Williams et de Burton(i).
ZINC
Il y a, dans les produits obtenus par M. Le Châtelier,
comme dans ceux de Williams et Burton, de très petits cris-
taux, relativement assez nets, ayant la forme de tablettes
hexagonales. Le diamètre de ces cristaux est généralement
inférieur à 1 millimètre. Le pourtour est formé par de
petites facettes inclinées correspondant à divers isocéloèdres.
J'ai retrouvé Tisocéloèdre auquel Williams et Burton ont
(i) Geo. -H. Williams et W.-M. Burton, On the crystal. form of metallic
zinc (Amer. Chem. Journal, XI, 1889, p. 219).
Geo.-H. Williams, Note on wystals of melallic cadmium (Amer. Chem.
Journal, XIV, 1892, p. 273).
— 19 —
imposé le symbole (10Ï1) et qui fait avec la base un angle
(angle des normales) de 57° 27'. Les autres isocéloèdres (ou
rhomboèdres?) signalés par Williams et Burton ne semblent
pas exister dans mes cristaux. Le prisme (10Î0) existe
dans quelques-uns, mais à peine distinct.
Tandis que dans les cristaux décrits par Williams et Burton,
Tisocéloèdre (10Î1) était, de beaucoup, la forme pyramidale
dominante, ce sont deux autres isocéloèdres qui, dans les
cristaux obtenus par M. H. Le Châtelier, jouent le rôle
prépondérant.
L'un de ces isocéloèdres fait, avec la base, un angle
(angle des normales) de 62° 30', ce qui me conduit à lui
attribuer le symbole (5034).
Le deuxième fait, avec la base, un angle (angle des nor-
males) d'environ 51° 30' ; d'où le symbole (4045).
Le tableau suivant résume ce que nous savons, à l'heure
actuelle, sur la forme cristalline du zinc (1).
Hexagonal (ou rhomboédrique ?) - =1,356 (Williams et Burton)
Angles des normale aux faces Observés. Calculés.
(4047): (0001) 41° 15' — 42°0 (W.B.). . . 41° 50'
(2023) : (0001) 46° — 46° 53 (W.B.). . . 46° 14
(4045) : (0001) 51° 20 — 52° 2 (R.) 51° 25
(1011) : (0001) 57° 27' (W. B.)
(5054) : (0001) 62*30 (R.) 62°57
(3032) : (0001) 65° 55 — 67° 26 (W.B.). . . 66° 57
(6061) ; (0001) 83°18 — 84°3 (W.B.). . . 83°56
(1010) : (0001) 89° 52 —90° 2 (W.B.). . . 90°
Avec les très petits cristaux dont je viens de parler, on
(1) W.B., mesure faite par Williams et Burton ; R., mesure faite par mon
préparateur, M. Richard, et vérifiée par moi.
— 20 —
trouve en abondance les « agrégats polyédriques » décrits
par Williams et Burton. Ce sont des gouttelettes de métal
qui, en se solidifiant, ont perdue, plus ou moins complètement,,
leur forme sphéroïdale pour prendre une forme polyédrique r
à la façon des globules de pyromorphite fondue. Le nombre-
des faces de ces polyèdres, la forme de leurs faces, les
angles qu'elles font entre elles, varient considérablement
d'une gouttelette à l'autre. Sur certaines gouttelettes,,
il reste des portions de surface sphérique contiguës à des-
facettes polyédriques. Enfin certaines gouttelettes, d'ailleurs
rares, ont gardé entièrement la forme sphéroïdale.
La seule constatation nouvelle que j'aie pu faire sur ces
globules cristallins est la suivante :
Si Ton enfonce dans un globule, normalement à l'une des
facettes planes qui le limitent, la pointe d'une aiguille, on
détermine, dans tous les cas, la production d'une figure de
glissement formée de six fissures divergeant du trou et
faisant entre elles, exactement, l'angle de 60°. Chacune de
ces fissures est d'ailleurs accompagnée de fissures parallèles^
en sorte qu'on voit, autour du trou, tout un étoilement de-
stries suivant six directions à 60°. La figure de glissement
est donc identique à celle que Williams et Burton obtenaient
en piquant, avec une aiguille, suivant la direction de l'axe
sénaire, les tablettes hexagonales de zinc métallique.
Je crois qu'on peut conclure de là que les « agrégats
polyédriques », formés par le refroidissement d'une goutte-
lette de zinc, sont toujours constitués par des buissons de
cristaux divergeant du centre de la gouttelette, chaque
facette du polyèdre étant normale à l'axe sénaire de l'un
des cristaux composants. Le nombre des facettes serait
ainsi le nombre même des cristaux élémentaires.
Chaque gouttelette de zinc adhère au verre du tube con-
denseur par une surface cylindrique où le refroidissement
— 21 —
du métal a été brusque. Si Ton pique normalement, avec
l'aiguille, cette surface cylindrique, on n'obtient que rare-
ment un étoilement hexagonal. Dans la plupart des cas, ou
bien il ne se produit aucune figure de glissement, ou
bien la figure est dissymétrique, composée, par exemple,
d'une seule direction ou de deux directions de fissures ou
de stries. Dans les cas exceptionnels où Ton obtient une
figure hexagonale, cette figure ne peut être reproduite, par
de nouvelles piqûres, que dans une région très petite autour
du premier point piqué. Et cette région, où se produisent
ainsi des figures hexagonales, se distingue habituellement des
régions voisines, où rien de semblable ne se produit, par un
poli phis parfait, un éclat plus vif. Si Ton fait une piqûre sur
lo bord même de cette région plus éclatante, on voit se
produire une figure de glissement composée de trois direc-
tions de fissures ou de stries, dont Tune est parallèle au
bord de la région, et les deux autres à 60° et à 120° de la
première. Mais cette figure ne se prolonge pas dans la
région voisine.
On n'obtient pas de figure hexagonale en piquant les portions
demeurées sphériques, ou sphéroïdales, de la surface libre
des gouttelettes.
Enfin, lorsqu en un point du tube condenseur il sest
accumulé une grande quantité de métal, la surface libre du
culot ainsi formé est généralement courbe et ne présente
que de loin en loin quelques petites facettes polyédriques
faisant entre elles des angles extrêmement obtus. La piqûre
de ces facettes donne naissance à des étoilements hexago-
naux, toutes les fois que ces facettes sont miroitantes.
Lorsqu'elles sont dépourvues d'éclat, la piqûre n'y produit
aucune figure symétrique, sans doute parce que la taie qui
les recouvre est formée d'un lacis de très petits cristaux
orientés dans tous les sens.
9 Ç)
CADMIUM.
Tout en signalant les remarquables analogies que pré-
sentent, quant à leur aspect, les cristaux de cadmium et
ceux de zinc, Williams a attribué à la forme primitive du
cadmium un rapport de paramètres assez différent du rap-
port des paramètres du zinc (1,655 pour Cd; 1,356 pour
Zn). Il est évident a priori que Tisomorphisme des deux
métaux doit être beaucoup plus parfait.
Les cristaux de cadmium préparés par M. H. Le Châtelier
présentent, en effet, outre l'isocéloèdre (ou rhomboèdre?)
que Williams a pris pour pyramide fondamentale, deux autres
isocéloèdres, dont l'un (d'ailleurs le plus fréquent et le plus
développé) fait avec la base un angle très voisin de l'angle
de la pyramide fondamentale du zinc. On trouve, en outre,
dans certains de ces cristaux de cadmium, les deux prismes
hexagonaux. Les cristaux les plus parfaits sont, comme
toujours, les plus petits (1/2 millimètre environ); mais
quelques tablettes hexagonales encore mesurables atteignent
les dimensions de 2 millimètres (largeur) sur 1 millimètre
(hauteur) .
Il y a lieu, pour faire ressortir le remarquable isomor-
phisme des deux métaux, d'appeler (5054) l'isocéloèdre
fondamental de Williams. Le rapport des paramètres du
cadmium devient ainsi 1,335.
Le tableau suivant résume nos connaissances actuelles sur
la forme cristalline du cadmium.
(R.) 62° 35
— 23 —
Q
Hexagonal (ou rhomboédrique ?) : - = 1,335.
Angles des normales. Observés (1). Calculés.
(4045) : (OOOi) 50° 12' — 51° 20 (R. T.). . . 50° 58
(1011) :(0001) • 57° 2 (T.)
(5054) : (0001) 62° 23 (W.)
62° 38
02° 47
62° 52 '
63° 4 (T.)
(1010) : (0001) 90° (R. T.). . . . 90°0
(1120Ï: (0001) 90°0 (R. T.). . . . 90°0
(1010) : (1120) 30°0 (R. T.). . . . 30°0
On voit que, non seulement les formes primitives des deux
métaux sont très voisines, mais que les isocéloèdres (ou
rhomboèdres) les plus développés sont les mêmes.
De même que dans les produits obtenus par Morse et
Jones et étudiés par Williams, ce qui domine, dans le cad-
mium de M. Le Chàtelier, ce sont les agrégats polyédriques.
Ces agrégats sont en tout semblables aux agrégats de
zinc, sauf quant à la couleur. Ce sont des gouttelettes à
surface polyédrique, ou, quelquefois, mi-partie polyédrique,
mi-partie sphéroïdale. Sur l'une de ces gouttes de cadmium,
ayant la forme générale d'une calotte sphérique un peu
surbaissée, de 5 millimètres de largeur et de 3 millimètres
de hauteur, M. Richard a compté 78 facettes. Los anglesque
ces facettes font entre elles ne décèlent aucune symétrie.
Le seul fait intéressant que j'aie à signaler est identique
(1) W., mesure faite par Williams ; H., mesure faite par M. Richard;
T., mesure faite par moi.
— 24 —
à celui que j'ai signalé plus haut pour le zinc. En piquant
normalement, au moyen d'une aiguille, et en un point quel-
conque, une de ces facettes polyédriques, on donne nais-
sance, dans tous les cas, à une figure de glissement dont la
symétrie est hexagonale. Cette figure ne diffère point de
celle que Ton obtient avec le zinc.
Si Ton pique une région sphéroïdale ou sphérique de la
surface d'une gouttelette, on n'obtient, en général, aucune
figure de glissement, ou du moins aucune figure symé-
trique.
Les culots un peu volumineux de cadmium, qui se sont
formés en quelques points du tube condenseur, ont une sur-
face libre tantôt entièrement courbe, tantôt formée, par
endroits, de facettes polyédriques faisant entre elles des
angles très obtus. Dans les échantillons que je possède,
ces facettes sont dépourvues d'éclat et semblent recou-
vertes d'une poussière de cristaux microscopiques confusé-
ment orientés : elles ne donnent lieu à aucune figure de
glissement qui soit hexagonale. On constate parfois, dans
les culots relativement volumineux, l'existence d'un plan
(correspondant sans doute à une fissure de retrait) dont
l'affleurement à la surface du culot coupe les facettes polyé-
driques en les dérangeant un peu : de telle sorte que les
deux portions de la même facette situées de part et d'autre
de la ligne d'affleurement font entre elles un angle peu
différent de 180°.
Les surfaces cylindriques, par où les globules et les culots
de cadmium adhèrent au tube de verre, se comportent
comme les surfaces analogues des culots et globules de
zinc. Le plus souvent la piqûre d'une aiguille n'y détermine
aucune figure symétrique. Çà et là, il se produit une figure
hexagonale.
En résumé, j'ai constaté que l'isomorphisme du cadmium
— 25 —
•et du zinc est beaucoup plus parfait que ne l'avait dit Wil-
liams. Pour ces deux métaux, la forme primitive est hexa-
gonale, ou peut-être rhomboédrique. Le rapport- est égal
CL
à 1,335 pour le cadmium et à 1,356 pour le zinc.
Le cadmium et le zinc, par distillation dans le vide,
donnent des agrégats sphérolithiques à facettes polyé-
driques, qui sont des buissons de cristaux divergeant d'un
•centre et se terminant, chacun, par une facette plane per-
pendiculaire à son axe sénaire. Partout où le refroidisse-
ment est très brusque, il se fait des agrégats confus de
■cristaux enchevêtrés, et la surface libre des globules et des
•culots métalliques reste sphéroïdale(l).
Minéraux nouveaux.
Ancylite. — Les cristaux de cette substance sont très petits
et peu distincts; leurs faces sont courbes, et c'est de cette
propriété qu'on a tiré le nom du minéral (drpwXoç, courbé).
Us ont la forme octaédrique. Les propriétés optiques montrent
qu'ils appartiennent au système rhombique. Ils présentent les
faces (OU) et (101). L'angle (101) : (10Ï) est de 90°5', et l'angle
(011) (011) de 85° 4. Les rapports des axes sont donc :
a : b : c = 0,916 : 1 : 0,9174.
Les cristaux présentent deux types : les uns, presque sphé-
riques, ont les faces arrondies et ne dépassent pas 1/2 milli-
mètre de diamètre ; les autres atteignent 4 millimètres de dia-
mètre et ont des formes distinctes.
(1) M. H. Le Ghâtelier a constaté, par l'observation microscopique, l'exis-
tence, sur un grand nombre de facettes des agrégats polyédriques de zinc
et de cadmium de figures nettement hexagonales. Cette constatation, dont
il a fait part à la Société, confirme absolument l'opinion que je viens d'ex-
poser.
_ 26 —
La couleur est jaune orange, brune ou grise et quelquefois
brun résineux. Les cristaux formant des croûtes sur du feld-
spath ou de l'œgyrine sont généralement jaune verdâtre ou vert
jaunâtre. L'éclat est vitreux sur les faces et gras sur la cassure.
Le minéral est subtranslucide. Au microscope, l'ancylite est
transparente ou opaque par suite de l'existence d'inclusion
d'œgyrine.
Le plan des axes optiques est parallèle à p (001) et la bissec-
trice aiguë coïncide avec l'axe b. Optiquement positive. Biré-
fringence très élevée. Les indices de réfraction n'ont pas pu
être déterminés.
La densité est de 3,95, et la dureté 4,5. Pas de clivages.
L'analyse exécutée par R. Mauzelius a donné les résultats
suivants :
CO 2 , 23,28; ThO 2 , 0,20; Ce 2 3 , 22,22; (La 2 3 , Di 2 3 , etc.),
24,04; FeO, 0,35; MnO, trace; SrO, 21,03; CaO, 1,52;
H 2 0, 6,52; F, trace; Ins., 0,60. Total : 99,76.
ce qui conduit à la formule
4Ce (OH) CO 3 + 3SrC0 3 -f 3H 2 0.
L'ancylite se rapproche de la weybyeite de Brôgger.
Cordylite. — Parisite barytique trouvée seulement à l'état
cristallisé. Les cristaux, toujours de petite taille, ne dépassent
pas 3x1 millimètres. Ils appartiennent au système hexagonal
et présentent généralement les faces du prisme m (lGtO) très
développées, la base p (0001) qui se présente rarement et qui
est toujours très petite, et les pyramides (4.0.4.15) (10T3)
et (2053).
L'angle
4 .0 . 4 . 15 : 0001 est de 46° 12' ;
d'où l'on tire :
a : c = 1 : 3,3865.
Le développement de ces cristaux présente une particularité
de forme. Ils ont souvent la forme d'une massue, d'où le nom
du minéral (de xopSûXYj).
Le minéral est jaune pâle, quelquefois presque incolore,
souvent jaune brun, par suite de son altération.
La cordylite est optiquement négative ; la biréfringence est
faible. Les cristaux sont trop petits pour qu'on puisse déter-
miner les indices de réfraction.
La structure est zonaire.
La densité est 4,31, et la dureté 4,5. La cassure est conchoï-
dale. Il existe un clivage très distinct parallèlement à la base.
L'analyse faite par R. Mauzelius a donné les résultats sui-
vants :
CO 2 , 23,47; ThO 2 , 0,30; Ce 2 3 , 23,72; (La 2 3 , Di 2 3 ,etc.) r
25,67; Y 2 3 , traces; FeO, 1,43; BaO, 17,30; CaO, 1,91 ;
H 2 0, 0,80; F 2 , (4,87); partie insoluble, 2,58. Total : 102,05-
— 2,05 pour O = 100.
On en a tiré la formule Ce 2 F* 2 BaC 3 9 . Ce minéral se rap-
proche donc beaucoup de la parisite de Muso, la bary tine rem-
plaçant la chaux.
La cordylite se trouve dans une pegmatite, associée à
l'œgyrine sur laquelle les cristaux sont implantés à laparisite r
à la neptunite, etc.
Spodiophyllite. — Ce minéral, qui se présente seulement
en cristaux, cristallise dans le système rhomboédrique et a
l'apparence d'une chlorite. Les cristaux atteignent 1 centimètre
de longueur et 5-6 millimètres de largeur. Ils possèdent le cli-
vage des micas et ont une couleur gris de cendre, d'où le nom
de spodiophyllite, créé par l'auteur (œtc6$ioç, gris de cendre, et
çjXXov, feuille). La section des cristaux est triangulaire.
Le minéral est uniaxe, et la double réfraction est négative et
faible. La densité est 2,633, et la dureté un peu supérieure à
celle de la calcite.
— 28 —
L'analyse a donné :
SiO 2 , 53,61; Fe 2 3 , 11,24; A1 2 3 , 4,27 ; FeO, 4,13;
MnO,0,64; MgO, 10,16; Na 2 0, 8,55 ; K 2 0, 7,80. Total : 100,40.
La formule déduite est (Al,Fe) 2 (Mg,Fe,Mn) 3 (Na 2 ,K>) 2 Si 8 0",
C'est donc un métasilicate dont la composition est voisine de
celle de l'œgyrine ou de l'œfvedsonite.
Tainiolite. — Les cristaux, toujours petits (5 œm X 1), ont la
forme d'une bande, d'où le nom qu'on leur a donné (Tatvia,
bande).
Le minéral appartient au groupe des micas. Les formes
observées sont (001) (010) (023) (027) (111). Macles avec p
comme faces d'association.
L'angle des axes optiques 2E est voisin de 50°. La double
réfraction est négative et n'est pas très forte.
L'analyse faite par Mauzelius a donné les résultats suivants :
SiO 2 , 52,2; A1 2 8 , 2,7; FeO, 0,6; MgO, 19,1; K 2 0,ll,5;
Na 2 0, 1,8; Li 2 0, 3,8; perte, 8,7. Total : 100;
qui conduisent à la formule
(MgOH) 2 (K, Na, Li) Si 3 8 + H 2 0.
La perte de 8,7 a été considérée comme représentant la
quantité d'eau.
La densité est 2,86 ; et la dureté, de 2,5 à 3. Le tainiolite fond
au chalumeau en colorant la flamme en rouge. Elle est lente-
ment, mais complètement décomposée par l'acide chlorhydrique.
— 29 —
Lorenzite. — Ce minéral n'a été trouvé qu'en petits cristaux
ayant 1 millimètre de long sur mm ,l de large et appartenant
au système rhombique. Ils présentent les formes (100), (010),
(110), (120), (1.12.0), (111), (231). De la valeur des angles
(120) : (120) = 100° 47' et (111) : (110) = 55° 13', on a déduit les
valeurs :
a : b : c = 0,6042 : 1 : 0,3592.
La forme dominante est (120). Les faces de la zone verticale
sont souvent striées. Les cristaux sont allongés suivant Taxe
vertical et terminés par une pyramide. Ils sont transparents ;
quelquefois ils sont noirs à leur extrémité. Optiquement posi-
tifs. Le plan des axes est parallèle à ^ (100). La mesure des
indices a donné
Rouge. Jaune. Vert.
a(n p ) 1,7320 1,7431 1,7580
r (%) 1,7785 1,7876 1,8025
La mesure de l'angle des axes dans l'air a donné 2E = 72°.
La densité est 3,42, et la dureté est un peu supérieure à 6.
L'analyse a donné à Mauzelius les résultats suivants :
SiO 3 , 34,26; TiO 2 , 35,15; ZrO 2 , 11,92; Na 2 0, 17,12;
K 2 0, 0,37 ; H 2 0, 0,77. Total : 99,59.
L'eau étant négligée, on est conduit à la formule
Na 2 0,2(Ti,Zr)0 2 ,2Si0 2 ou Na 2 (TiO 2 ) Si 2 7 ,
le titane remplaçant le zirconium.
La lorenzite est facilement fusible au chalumeau, en donnant
un globule noir, et n'est soluble que dans l'acide fluorhydrique.
Le minéral est dédié au minéralogiste danois J. Lorenzen.
— 30 —
Leucosphénite. — Les cristaux de ce minéral ont une cou-
leur blanche et ont la forme d'un coin, d'où leur nom (Xeuxiç.
blanc, et a?v;v, coin). Ils ont été trouvés entrés petite quantité et
ne dépassent pas 5 millimètres de long sur 1 à 2 de large. Ils-
sont monocliniques et présentent les formes (100) (010) (001)
(011/(101) (110) (130) (112) (111) (133) (263).
De la valeur des angles
130 : 130 = 120° 15'; (130) : (001) = 88° 15'
et
(101) : (001) =53° 21';
on a calculé
a : b : c = 0,5813 : 1 : 0,8501 ; p = 93°23'.
Les cristaux sont aplatis suivant p et allongés suivant
l'arête pg K .
Les macles sont fréquentes. Le plan d'association est p. Un
cristal tourne de 180° autour de l'axe perpendiculaire à ce plan-
Le plan des axes optiques est presque parallèle à p.
La bissectrice aiguë coïncide avec l'axe cristallographique a~
Le minéral est négatif. La mesure des indices a donné :
Tlp Tlm Tlg Tig — Tip
Rouge 1,6401 1,6572 1,6829 0,0428
Jaune 1,6445 1,6609 1,6878 0,0433
Vert 1,6475 1,6638 1,6923 0,0448
et le calcul de l'angle des axes :
Rouge. Jaune. Vert.
2Va 79° 26' 77° 4' 75° 18'
La densité est 3,05, et la dureté 6,5. Clivage distinct sui-
vant g { .
— 31 —
L'analyse exécutée par Mauzelius a donné les résultats sui-
vants :
SiO 2 , 56,94; TiO 2 , 13,20; ZrO 2 ,3,50; BaO, 13,75;
Na 2 0, 11,14; K 2 0, 0,56; H 2 0, 0,31. Total : 99,40.
Elle conduit à la formule :
BaO . 2Na 2 . 2Ti (Zr) O 2 , lOSiO 2
ou :
BaNa'(Ti0 2 )(Si 2 5 ) 5 .
C'est un dimétasilicate, de composition analogue à celle de la
pétalite. Mais il n'y a pas de relations cristallographiques avec
ces deux minéraux.
Au chalumeau, la léucosphénite décrépite et fond avec diffi-
culté, donnant un globule noirâtre. Elle est décomposée par
l'acide fluorhydrique.
Narsarsukite. — Minéral quadratique présentant les formes
(001), (100), (110), (210), (111). La base p est la forme domi-
nante; cependant, sur quelques cristaux, les faces prismatiques
prennent un développement égal à celui de #, et les cristaux
paraissent cubiques. La valeur de l'angle (111) : (110) 53° 23'
donne pour le rapport
a : c = 1 : 0,52352.
La couleur est jaune de miel avec une teinte brun rouge sur
les parties les plus claires. Polychroïque. Double réfraction
positive. La valeur des indices mesurés au moyen d'un prisme:
Li
Na
Tl
a> 1,5492
1,5532
1,5576
e 1,5801
1,5842
1,5861
— 32 —
L'analyse exécutée par M. Chr. Christensen a donné les
résultats suivants :
SiO 2 , 61,63; TiO 2 , 14; Fe 2 3 , 6,30; A1 2 3 , 0,28; MnO, 0,47;
MgO,0,24; Na 2 0, 16,12; F 2 , 0,71; H 2 0, 0,29.
Total : 100,4 — O pour F 2 , 0,30 = Total : 99,74.
On en tire la formule
Ti 2 Si' 2 22 Na 6 FeF.
Les minéraux décrits ci-dessous et rapportés aussi par
M. Flink, l' épistolite, la britholite et la schizolite, proviennent
de la syénite néphélinique de Julianehaab, Groenland.
Épistolite. — Les cristaux, en forme de lames minces rec-
tangulaires, de 20 mm x l mm , de couleur blanche (d'où leur nom
éicwrcoX^), sont monocliniques et présentent les faces p(001)
(face d'aplatissement), m (110) (011) (504) (102). Les angles n'ont
pu être mesurés avec une grande précision.
a : b : c = 0,803 : 1 : 1,206, p = 74°45'
r.(00i) : (HO) •= 78°, (001) : (011) = 49° 20.
La densité est 2,885; la densité, de 1 à 1 1/2.
La fragilité du minéral est si grande que le minéral se pul-
vérise entre les doigts. Il existe un clivage parfait parallèle à
p(001), et un autre moins parfait, probablement suivant m (110).
L 1 épistolite est le plan des axes optiques parallèle au plan
de symétrie. L'angle apparent vu sur p est à peu près de 90°.
L'angle réel doit être de 80°. Le minéral est optiquement néga-
tif. La dispersion est inclinée, p > v. La biréfringence mesurée
avec l'appareil compensateur de Babinet sur les faces p est
de 0,0297.
- 33 —
L'analyse faite par M. Chr. Christensen a donné :
SiO 2 , 27,59; Nb 2 5 , 33,56; TiO 2 , 7,22; FeO, 0,20;
MnO, 0,30; CaO, 0,77; MgO, 0,13; Na 2 0, 17,59; H 2 0, 11,01;
F, 1,98. Total : 100,35 — O = 0,83. Total : 99,52.
La formule
19Si0 2 , 4Ti0 2 , 5N6 2 , 5Nb 2 0»,
(Ca, Mg, Fe, Mn)0, 10Na 2 O, 21H 2 0, 4NaF,
représente approximativement cette composition, qui ne se
rapproche d'aucune de celle d'un minéral connu.
L'épistolite se trouve dans un filon de pegmatite et dans une
masse d'albite grenue. Elle a été décrite par M. O.-B. Boeggild.
Chalcolamprite. — Les cristaux de ce minéral atteignent à
peine 5 millimètres et se présentent toujours en octaèdres régu-
liers. Ils sont souvent traversés par des fentes dans lesquelles
se trouvent des aiguilles d'œgyrine unissant les parties brisées
du cristal. Quelquefois les cristaux sont creux. La couleur est
brun gris foncé inclinant sur le rouge. Les faces ont un éclat
métallique avec des irisations rouge de cuivre et vertes, d'où le
nom du minéral tyaXxoç, cuivre; Xa^péç, éclat). Sur les cas-
sures, l'éclat est gros. Le minéral est opaque et translucide en
écailles très minces. Il n'y a pas de clivages. La densité est
de 3,75, et la dureté de 5,5.
L'analyse, exécutée par M. R. Mauzelius, a donné les résultats
suivants :
Nb 2 5 ,59,65; SiO 2 , 10,86; TiO 2 , 0,52; Zr0 2 ,5,71;
Ce 2 3 , etc., 3,41; Fe 2 3 , 1,87; MnO, 0,44; CaO, 9,08;
K 2 0, 0,38; Na 2 0, 3,99; H 2 0, 1,79; F 2 , 5,06.
Total : 102,76 — O = 2,13 = 100,63,
qui conduisent à la formule empyrique R"Nb 2 6 F 2 +R"Si0 3 .
La chalcolamprite appartient donc au groupe du pyrochlore.
— 34 —
Endéiolite. — Les cristaux, toujours très petits, se montrent
en octaèdres réguliers, implantés le plus souvent sur des cristaux
d'œgyrine sur lesquels ils sont fixés par une face octaédrique.
La macle des spinelles,qui n'a pas été constatée dans les autres
minéraux du groupe du pyrochlore, existe ici. La couleur est
brun chocolat foncé. La poussière est gris jaunâtre. En lamelles
très minces, l'endéiolite est translucide et a une couleur brun
rougeâtre. L'éclat est métallique sur les faces. 11 n'y a pas de
clivages. La densité est 3,44; et la dureté, 4 environ. Ce miné-
ral est absolument isotrope.
L'analyse a donné à M. Mauzelius les résultats suivants :
Nb 2 O s , 59,93; SiO 2 , {11,48); TiO 2 , 0,76; ZrO 2 , 3,78;
Ce 2 3 , 4,43; Fe 2 3 , 2,81; MnO, 0,37; CaO, 7,89; K 2 O,0,43;
Na 2 0, 3,58; H 2 0, 4,14; F 2 , 0,69 — = 0,29. Total : 100.
On en déduit la formule
R"Nb 2 6 (HO) 2 + R"Si0 3 .
Le nom du minéral est tiré du fait que les analyses ont donné
une perte considérable de 10 0/0, qui a été attribuée à la silice
(ivSeia, manque).
La chalcolamprite et l'endéiolite appartiennent toutes les
deux au groupe du pyrochlore et diffèrent des autres espèces
par la présence de la silice remplaçant TiO 2 , ThO 2 , etc.
Britholite. — Ce minéral, décrit par M. Chr. Winther, avait
déjà été remarqué par M. G. Flink, qui l'avait désigné «the
cappelenitelike minerai » Meddelelser om Gronland, XIV, 245.
Il a été trouvé à Naujakasik dans une pegmatite de la syénite
néphélinique. Il se présente en petits prismes bruns, hexago-
naux, montrant les formes 1010, 1011, et quelquefois 1120.
(e = 07,32). Mais une étude approfondie des propriétés cristal-
— 35 —
lographiques et optiques montre que le minéral est rhombique
et que les prismes hexagonaux sont dus à l'existence de macles
identiques à celles de l'aragonite. Les formes observées sont
alors A* (010), m (110), (130) (021), ô</*(ili). De la mesure des
angles (010) : (110) = 58° 13' et (021) : (010) = 49° 48', on tire
a : b : c = 0,620 : 1 : 0,423.
Le prisme hexagonal est formé de six individus rhombiques
dont les plans des axes optiques se coupent suivant Taxe vertical
du prisme. Le plan d'association des cristaux rhombiques est
m (110).
La britholite est de couleur brune et opaque. La double réfrac-
tion est faible. Les cristaux sont optiquement négatifs. La bis-
sectrice aiguë est parallèle à Taxe vertical. Le plan des axes est
parallèle à g* . L'angle des axes optiques est faible ; mais il n'a
pu être déterminé exactement. La dureté est 5 1/2, et la densité
4,446 (le nom du minéral est tiré de (âpîSc;, lourd). Il n'y a
pas de clivages.
L'analyse exécutée par M. Christensen a donné:
SiO 2 , 16,77 ;P 2 5 , 6,48; (Ce,La,Di) 2 3 , 60,54; Fe 2 3 , 0,43;
CaO, 11,28; MgO, 0,13; Na 2 0, 1,85; H 2 0, 1,27;
F, 1,33. Total : 100,08.
Si l'on suppose que l'acide phosphorique est combiné au
cérium, comme dans la monazite, et le fluor avec le sodium, on
obtient la formule
3 [4Si0 2 , 2 (Ce, La, Di, Fe) 2 3 , 3 (Ca, Mg) O, H 2 0, NaF]
2 [P 2 5 , Ce 2 3 ].
Schizolite. — Ce minéral, décrit par Chr. Winther, est une
pectolite manganésifère se présentant en colonnes prismatiques
dont la couleur varie du rose au brun par suite de l'altération
— 36 —
de la substance. La schizolite est demi-transparente et possède
un clivage marqué suivant les faces parallèles à la longueur des
colonnes (le nom du minéral est tiré de ce fait : ^i£o), séparer,
clivage), et qui correspondent àp(OOl) et à h { (100). Les
cristaux monocliniques sont allongés suivant l'arête phK
Les formes observées sont h* (100), p (001) (101) (201) (610). La
valeur des angles fondamentaux (100) (101) est de 50' 30';
(100): (610) = 10° 49' et (001) : (101) = 43° 58'.
a : b : c = 1,1496 : 1 : 1,0343, p = 85° 32'.
Le plan des axes optiques est perpendiculaire & g { (010). n g
est parallèle à b; et n m , situé dans l'angle aigu compris entre a
et c, fait avec c un angle de 13° 8'. L'angle des axes optiques
pour la lumière du sodium est de 2E = 82° 40'. La biréfrin-
gence pour la lumière du sodium mesurée sur h* (100) est
de 0,02711.
La densité est 3,089; etla dureté, de 5 à 5 1/2.
L'analyse exécutée par M. Christensen a donné :
SiO 2 , 51,06; TiO 2 , 0,68; Ce 2 3 , 1,47; FeO, 2,79; MnO, 12,90;
CaO, 19,48; Na 2 0, 10,71; H 2 0, 1,36. Total : 100,45.
La formule 15(Si,Ti)O 2 ,10(Ca,Mn,Fe,Ce)O,4(Na,H)2O repré-
sentent ces résultats. On peut l'écrire 15SiO 2 ,10RO,4R' 2 O,
tandis que celle de la pectolite est 3Si0 2 ,2RO,R' 2 0. 11 y a donc
une différence portant sur la quantité de R'O.
M. G. Flink a recueilli des échantillons intéressants de
minéraux provenant des mêmes régions, leur description
sommaire sera publiée dans le prochain Bulletin,
Agnolithe. — Breithaupt avait désigné sous le nom de
manganocalcite un minéral de Schemnitz, formé surtout de
carbonate de manganèse, associé à des carbonates de chaux, de
magnésie et de fer. 11 avait attribué à cette substance la forme
rhombique, et il admettait que c'était une aragonite dans laquelle
— 37 —
le calcium était remplacé par le manganèse; Krenner, en 1883,
montra que le minéral avait les clivages de la calcite. Des
Cloizeaux constata que, dans les échantillons de Breithaupt, il y
avait un silicate hydraté de manganèse monoclinique ou tr i cli-
nique. M. E.Breusing a repris l'étude de la question et, dans une
thèse inaugurale, il donne, avec l'historique, le résultat de ses
recherches sur tous les échantillons indiqués comme mangano-
calcite et existant dans les grands musées. Ainsi les échantillon*
de manganocalcite du Muséum et de l'Ecole des Mines de Paris
sont du spath brunissant manganésifère ; ceux étudiés par
Breithaupt sont un mélange de dolomie et d'un minéral tri-
clinique. Au minéral triclinique indiqué par Des Cloizeaux
M. Breusing donne le nom de agnolithe (de «yveso), méconnaître).
11 est caractérisé per un éclat vitreux, une couleur allant du rouge
de chair au rose, une dureté de 5 et une densité de 3,054 à 3,067.
11 existe un clivage suivant la direction des fibres. Le minéral
forme des agrégats arrondis ayant une structure radiée. Il est
associé aux carbonates de calcium, de magnésium, de manganèse
et de fer, au quartz, à de la silice, à la blende, à la pyrite et peut-
êlre à la psilomélane ou à la braunite.
La moyenne d'une des séries des analyses faites sur le mélange
a donné :
SiO 2 , 42,15; FeO, 1,12; MnO, 35,88; CaO, 8,22; MgO, 0,51;
CO 2 , 6,14; H 2 0, 6,37.
Le carbonate de chaux et de magnésie étant éliminé, la com-
position centésimale de l'agnolithe est
Si O 2 , 49,29 ; (MnO + FeO), 43,26 ; eau, 7,45.
La formule (SiO 3 ) 4 Mn 3 H 2 .H 2 représente ces résultats.
L'agnolithe est donc une zéolite qui doit être rangée à côté de
l'apophyllite et de la heulandite. Elle se rapproche aussi de
l'inésite par le système cristallin, les deux minéraux étant tri-
cliniques, et par l'existence du manganèse, mais l'agnolithe ne
contient pas de calcium. (E. Breusing, Untersuchungen ûber
Breithaupt' s Manganocalcù. Stuttgart, 1900).
— 38 —
Compte rendu des publications étrangères.
F.-W. Clarke et G. Steiger. — Expériences relatives à
la constitution de la pectolite, de la pyrophyllite , de
la calamine et de Vanalcime {Am. Journal of Sc. y
octobre 1899, p. 245).
Clarke et Schneider ont étudié, de 1889 à 1892, les pro-
priétés chimiques des silicates naturels. L'action du chlorure
d'ammonium sec à la température de dissociation sur les
divers silicates leur avait fourni des résultats intéressants.
Les minéraux étudiés sont inégalement attaqués. L'action
de la chaleur sur les silicates, par suite de la séparation
d'une partie de la silice, fournit aussi de bonnes indications
sur la constitution chimique. MM. Clarke et Steiger se sont
servi de ces deux réactions pour l'étude des minéraux sui-
vants.
Peclolite. — Les échantillons de pectolite étudiés
proviennent de Bergen Hill, New Jersey. La formule
HNaCa' 2 Si 3 08 représente leur composition. Pour savoir si la
pectolite est un véritable métasilicate, les auteurs ont
chauffé la substance au rouge vif et l'ont ensuite plongée,
pendant quinze minutes, dans une solution de carbonate de
sodium contenant 250 grammes par litre. La quantité de
silice obtenue, 8,68 0/0 en moyenne, correspond à peu près
à 1/6 de la silice totale et confirme l'opinion que la pecto-
lite est un métasilicate.
Pyrophyllite. — La formule de ce minéral est repré-
sentée par AlHSi 2 6 . Si elle correspond à un métasilicate, la
quantité de silice qui doit être libérée par fusion ignée est
- 39 —
un quart de la silice totale. Mais les résultats obtenus ne
confirment pas cette opinion.
Analcime. — Les recherches plus étendues sont relatives
à l'analcime. Ce minéral, chauffé avec le chlorure d'ammo-
nium, dégage une partie de sa soude et absorbe de l'ammo-
niaque; aussi les auteurs ont consacré à l'étude de ce fait
une note publiée dans YAm. Journ., février 1900, p. 117.
Les recherches ont été faites sur l'analcime de Nouvelle-
Ecosse, dont la composition et la quantité d'eau obtenue à
diverses températures sont les suivantes :
Eau obtenue
SiO 2 55,7-2 à 100° 0,13
A1 2 3 23,06 180 0,75
CaO 0,17 260 2,44
Na 2 12,46 300 1,28
H 2 Oàl00° 0,13 350 1,76
H 2 au-dessous de 100° 8,26 rouge 2,03
99,80 Total. 8,39
Une partie d'analcime, réduite en poudre et mélangée
intimement avec 4 parties de chlorure d'ammonium, est
chauffée dans un creuset ouvert, jusqu'à la volatilisation
complète du chlorure. Quatre expériences ont donné les
résultats suivants :
Temps rr A , Soude Ammoniaque
de chauffe Température déplacée ^tanUans
A. . . . 28 heures 300° 4,75 2,04
B . . . . 8 h. 1/2 350 6,36 2,88
C. . . . 26 350 3,76 1,72
D. . . . 5 340 à 380 6,70 2,85
— 40 —
Dans une autre série d'expériences, le mélange était
chauffé dans un tube scellé et porté à la température de 350°.
On admet que, comme précédemment, le sodium se combine
au chlore pendant que l'ammoniaque est absorbée par le si-
licate. Trois expériences ont donné les résultats suivants :
Analcime. Résidu A. Résidu B Résidu C.
SiO 2 55,72 61,93 61,68 61,79
A1 2 3 23,06 25,21 25,33 25,24
CaO 0,17 — — —
Na 2 12,46 0,40 0,22 0,28
AzH 3 7,23 6,95 7,71
H 2 8,39 4,50 4,91 5,01
Total. . . . 99,80 99,27 99,09 100,03
En admettant que les 0,28 0/0 de soude qui restent re-
présentent celle del'analcinie non attaquée (1,98 0/0) de la
silice soluble et de 0,46 0/0 d'eau perdu au-dessous de 300°,
on calcule la formule de l'analcime ammoniacale représentée
par AzH 4 AlSi ? 6 .
Leucite. — Les auteurs ont aussi examiné l'action du chl: -
rure d'ammonium sur la leucite. Les deux corps ont été
chauffés, à 350°, dans un tube fermé. On obtient la même réac-
tion qu'avec l'analcime. La potasse (19,54) et la soude(l,25)
sont remplacées par 7,35 d'ammoniaque. La leucite ammo-
niacale ainsi obtenue peut être transformée en leucite cal-
cique CaAl 2 Si 4 12 par l'action du chlorure de calcium. Celle-
ci se montre, sous le microscope, en grains paraissant
isotropes et avec des indices de cristallisation. Il est à re-
marquer que le produit obtenu présente des analogies avec
la maskelinite des météorites, que M. Groth considère
comme étant peut-être une leucite calcique.
— 41 —
Des expériences semblables ont été faites sur les zéolithes
suivantes :
Eliminés.
Absorbés.
Mésotype. . .
17,56 0/0 de Na 2
8,29 de AzH 3
Laumonite. .
4,51
CaO et 0,35 Na 2
5,36 —
Stilbite. . . .
6,54
CaO
1,31 Na 2
5,36 —
Chabasie. . .
4,37
CaO
1,35 Na 2
4,55 —
Thomsonite .
7,94
CaO
3,40 Na 3
4,01 —
Heulandite. .
4,59
CaO
1,59 Na'O
3,64 —
Apophyllite .
21,59
CaO
5,18 Ka 2
0,79 —
Pectolite . . .
20,72
CaO
6,46 Na 2
1,44 —
Eleoîie . . . .
2,25
Na 2
0,74 —
V. Goldschmidt. — Sur la trogerite et luranospinite
artificielle (Zeitsch. f. Kryst., t. XXXI, p. 469).
Les cristaux de trogerite examinés proviennent de la
mine de « Weissen Hirsch », près de Schneeberg. Ils sont
très petits, et la mesure des angles a fourni des résultats
différents de ceux obtenus par Schrauf. Le minéral peut
être considéré comme quadratique ou comme monoclinique.
Schrauf avait adopté pour la trogerite cette dernière symé-
trie ; il avait trouvé les rapports a : b : c = 0,70 : 1 : 0,42,
et g = 100°. La valeur des angles, la simplicité des faces
dans l'hypothèse oîi le minéral est quadratique, et Tisomor-
phisme qui existerait avec la zeunérite, plaident en faveur
de la symétrie tétragonale ; mais les propriétés optiques (la
trogerite est biaxe, la position du plan des axes optiques
et l'angle d'extinction sont fixes) indiquent, au contraire,
que le minéral est monoclinique. L'auteur examine si
c'est aux propriétés cristallographiques ou aux propriétés
optiques qu'il faut attribuer la priorité pour établir la symé-
trie d'une substance. Il conclut, après avoir fait intervenir
— 42 —
de nombreuses considérations, que la trogerite est quadra-
tique et qu'elle présente des anomalies optiques.
Les cristaux d'uranospinite artificielle se montrent avec
le microscope sous la forme de petites tables quadratiques ;
' mais ils n'ont pu être mesurés. Leurs propriétés optiques
sont très intéressantes. Ils sont à un axe et optiquement
négatifs, comme la zeunérite, tandis que l'uranospinite natu-
relle, d'après M. Weisbach,estbiaxe. L'uranospinite est donc
quadratique et présente des anomalies optiques.
E. Kaiser. — Notices minéralogiques (Zeitsch. f. Kryst.,
t. XXXI, p. 24).
Melilite du Vésuve. — Un grand nombre de mesures
ont montré à l'auteur que le rapport a : c oscille entre
1 : 0.47635 et 1 : 0.45091. Une telle différence ne peut
pas être attribuée à des erreurs d'observation. Pour expli-
quer les différences de composition de la melilite, Vogt
admet que cette dernière est formée par un mélange iso-
morphe d'akermanite et de gehlenite. L'analyse des échan-
tillons du Vésuve donnant des rapports d'axes différents n'a
pas été faite ; mais il est très probable qu'ils ont une compo-
sition différente.
Néphéline du Vésuve. — Le rapport a : c = 1 : 0,83846.
M. Kaiser établit la parenté entre la néphéline et la davyne.
L'auteur donne la description de quelques minéraux des
« Siebengebirge », près de Bonn : la mésotype, la thomsi-
nite, l'apophyllite, de l'aluminite de Melbthal, de la blende
d'Adenau et de la cérusite de Rheinbreitbach et de Honnef .
Le Secrétaire, gérant,
Paul GAUBERT.
Tours. — Imprimerie Deslis Fuèkbs.
rï<+l
Kéhcq. Dujardm.Par:
BULLETIN
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 4.
Compte rendu de la séance du 5 avril 1900.
Présidence de M. Wallerant.
M. le Président annonce Une présentation.
Sur l'origine de la gédrite dés Pyrénées et sur un
nouveau gisement de ce minéral.
Par M. A. Lacroix. . •
La gédrite a été découverte par d'Archiac, à 2 kilomètres
environs du village de Gèdres' (Hautes-Pyrénées) et a été
décrite par Dufrénoy. Tous les échantillons de ce minéral, qui
se trouvent dans les collections, proviennent d'un même bloc,
non en place et aujourd'hui à peu près entièrement débité.
Dans ma Minéralogie de la France, j'ai fait remarquer que
<*e minéral provient probablement d'assises schisteuses
— 44 —
paléozoïques métamorphisées par le granité. Le bloc en ques-
tion est en effet éboulé du Coumély, qui, d'après les tra-
vaux récents de M. Bresson, est constitué par le dévonieni
supérieur.
Cette note a pour but de décrire un nouveau gisement de-
gédrite, dans lequel il est facile de démontrer que ce minéral
est bien un produit de l'action métamorphique du granité
sur des schistes paléozoïques. Les roches qui le renferment
étant semblables à celles de Gèdres, l'origine du gisement
classique de gédrite est ainsi démontré.
Ce nouveau gisement se trouve dans l'un des sites les-
plus pittoresques des Pyrénées, dans la région du lac de
Caillaouas, au fond de la vallée de la Neste de Louron. Le
lac est situé à 2.165 mètres d'altitude, dominé par de hautes
falaises de granité et de schistes paléozoïques (précambrien
ou silurien) métamorphisés par lui, falaises atteignant et
dépassant même 3.000 mètres ; le glacier des Gourgs-Blancs r
s'appuyant sur les crêtes granitiques frontières de l'Espagne
domine à la fois le lac de Caillaouas et le lac glacé d'ûo.
Les schistes de celte région sont des schistes micacés très
cristallins au contact du granité; ils prennent souvent le
faciès de véritables micaschistes ; ils se chargent d'andalousite,
de sillimanite, de cordiérite, de grenat et de tourmaline : au
contact immédiat du granité et dans les lambeaux injectés
par celui-ci, les schistes micacés deviennent feldspathiques
(orthose-oligoclase) et se transforment en leptynolites à
faciès gneissique.
Au déversoir du lac, qui a fait l'obj et des travaux importants
pour l'irrigation de la basse vallée de la Neste, j'ai recueilli
quelques roches curieuses et constituées par la réunion
de tous les minéraux qui constituent ordinairement, dans les
Pyrénées, la caractéristique des phénomènes des contacts
granitiques dans les schistes : andalonsite, sillimanite, stau-
— 45 —
rotide, cordiérite, tourmaline, almandin, zircon, corindon,
spinelle vert, biotite : des préparations taillées dans un même
bloc montrent de très grandes variations dans les propor-
tions relatives de ces divers minéraux. La sillimanite et l'an-
dalousitey présentent fréquemment ces groupements à axes
parallèles que j'ai décrits, il y a quelques années 1 , d'après
des échantillons provenant des Chalets Saint-Nérée dans la
vallée de Mauléon-Barousse (Hautes-Pyrénées).
C'est avec ces roches exceptionnelles que se trouvent des
schistes micacés riches en gédrite. M. Nentien m'avait com-
muniqué, il y a deux ans, des schistes analogues, qu'il a
recueillis entre Caillaouas et le premier lac des Gourgs-
Blancs.
La gédrite de cette région, comme à Gèdres, se présente en
groupes fibreux et bacillaires d'un brun canelle, ayant par-
fois plusieurs centimètres de longueur. A l'œil nu, on lui
voit souvent associés dans sa gagude biotite des cristaux
(ô 1 ) d'almandin.
L'examen microscopique montre dans ces roches une
assez grande variété de structure et de composition minéra-
logiques. Un premier type ne renferme que du quartz et
de la cordiérite en fait d'éléments blancs, il contient beau-
coup de grenat; un second est pauvre en quartz, riche en cor-
diérite et en feldspaths (orthose et oligoclase); il renferme
de la staurotide, du spinelle, du corindon, peu ou pas de grenat.
La gédrite possède les mêmes propriétés qu'à Gèdres ; elle
est légèrement pléochroïque avec teinte jaune clair parallè-
lement à n g . Les éléments blancs sont parfois grenus, et
moulent la gédrite. Souvent ils forment de très grandes
plages englobant des touffes palmées et cristallitiques de
gédrite; enfin, dans bien des cas, on observe une véritable
(1) Bull. Soc. Min., t. XII, p. 59.
- 4f> —
structure ophilique de gédrite et de cordiérite avec axes
plus ou moins parallèles. Quand cette dernière particularité est
réalisée, on peut constater les différences de propriétés op-
tiques des auréoles pléochroïques, qui existent à la fois dans
les deux minéraux. Dans la gédrite, elles ont une biréfrin-
gence supérieure à celle du minéral, alors que l'inverse a
lieu sur la cordiérite.
Le corindon est intimement associé au spinelle vert;
ces deux minéraux forment de petits amas au milieu du
feldspath ou de la cordiérite; j'ai signalé autrefois l'asso-
ciation de ces deux minéraux dans la gédrite de Gèdres.
La staurotide constitue des grains ou des cristaux (offrant
la macle à 60°), à contours toujours irréguliers et frangés
de spinelle et de corindon; je ne l'ai observé que dans les
leptynolites. C'est le premier exemple, à moi connu, d'un
schiste feldspathique renfermant de la staurotide. Dans
toutes les roches pyrénéennes, contenant ce minéral, je l'ai
toujours vu disparaître quand les feldspaths sont présents.
L'apatite, le zircon, la tourmaline, le graphite existent en
petite quantité dans ces roches à gédrite.
Les schistes micacés de cette région renferment çà et là des
amandes de quartz ou sont traversés par des filonnets de ce
minéral ; de gros cristaux (p m) d'andalousite rose, de quelques
centimètres de longueur, y abondent.
Des lits minces de calcaire marmoréen riches en minéraux,
sont intercalés dans les schistes de Caillaouas, notamment au
voisinage du lac : les minéraux que Ton y rencontre sont le
diopside vert, le grossulaire rosé (A 1 ), la wollastonite, la
pyrrhotite ; les mêmes minéraux se réunissent pour former
des roches à éléments de plusieurs centimètres de plus
grandes dimensions.
Je renvoie, pour plus de détails sur cette région, à un
mémoire sur les phénomènes de contact du granité des Pyré-
— 47 —
nées en cours de publication dans le Bulletin des services de
la carte géologique de France. Je signalerai seulement, en
terminant l'existence de cristaux de chabasie dans les fentes
des schistes et du granité du glacier des Gourgs-Blancs.
Sur le quartz prase des cargneules de Lazer.
Par Pierre Termier.
Je tiens de l'obligeance de M. Pâquier, préparateur de géo-
logie à l'Université de Grenoble, des échantillons de car-
gneules provenant de Lazer (Hautes-Alpes), dans lesquels
on observe, avec un peu d'oligiste et divers sulfures, des
veinules et des nids remplis par un minéral d'un vert
sombre .
L'aspect de ce minéral ferait d'abord songer à Tolivine, ou
à certains pyroxènes, si l'on pouvait s'attendre à rencontrer
de telles espèces dans un pareil gisement. En réalité, C3
minéral vert sombre est du quartz prase.
Ce quartz prase a une densité d'environ 2,7, à peine supé-
rieure à celle du quartz hyalin. Quand on le calcine au tube
fermé, on voit qu'il dégage des traces de vapeur d'eau et,
en même temps, un peu d'hydrocarbure à odeur empyreuma-
tique. Après calcination, la teinte est grise. La teneur totale
en eau et hydrocarbure n'atteint probablement pas un cen-
tième.
Au microscope, on constate que le quartz en question
renferme des myriades de petits cristaux de biotite, parfai-
tement formés (prismes hexagonaux basés), dont la plus
grande dimension n'excède pas un centième de millimètre.
La plupart de ces prismes ont seulement quatre ou cinq
— 48 —
millièmes de millimètre de largeur (parallèlement à la base)
et deux ou trois millièmes de millimètre de hauteur.
Ces très petits individus de mica biotite ont une couleur
vert sale ou brun pâle, et un polychroïsme très marqué. Ils
sont sensiblement uniaxes ; leur signe est négatif ; enfin leur
biréfringence semble être d'environ 0, 05; elle est, en tout
cas, supérieure à 0, 04.
Le quartz prase de Lazer remplit, comme je l'ai dit,
des veinules et des nids à travers la dolomie caverneuse.
Son origine est certainement hydro thermale, et les eaux qui
l'ont déposé dans les fentes de la dolomie sont sans doute
les mêmes qui ont apporté dans le voisinage des sulfures de-
plomb et zinc, et aussi des sels de strontiane. Il est bien
curieux de voir naître, dans ces conditions, et en pareille
abondance, des cristaux de mica noir.
J'ajoute que, contrairement à ce que Ton aurait pu croire
d'après les caractères pyrognostiques, les inclusions liquides
semblent très rares dans le quartz, même quand on
regarde la préparation au grossissement de 1.500 diamètres.
En revanche, quelques-uns des cristaux de biotite renferment
une inclusion liquide à libelle.
Sur Papatite rouge de l'andésite de Guillestre.
Par Pierre Termier.
Il est, comme chacun sait, très rare que l'apatite reste
colorée quand on l'examine dans les lames minces dont se
servent les pétrographes. Dans ces lames, dont l'épaisseur
est inférieure à mm , 05, l'apatite des roches montre presque
toujours une limpidité parfaite et une hyalinité absolue.
— 49 —
L'andésite de Guillestre (Hautes-Alpes), que j'ai récemment
étudiée pour M. Kilian, professeur de géologie à l'Univer-
sité de Grenoble, renferme en abondance des prismes courts
■et trapus d'apatite qui gardent, quelle que soit la minceur
<le la plaque, une belle couleur rouge de feu et un poly-
■chroïsme très sensible.
Ces prismes ont, au maximum, 0*? m ,l de longueur et
O mm ,05 de largeur. Ils ont une forme nettement hexagonale
■et sont terminés par un isocéloèdre (que je crois être a [ de
Des Cloizeaux) et par la base (0001). Les sections montrent
<le fines cassures parallèles aux clivages, c'est-à-dire à la
base et aux faces du prisme fondamental. On observe çà et là
des inclusions d'oligiste, disposées sans ordre, ou formant
un liseré sur l'un des bords de la section, ou enfin groupées
■en un paquet dont la position, dans le prisme, est d'ailleurs
quelconque.
La couleur rouge est très inégalement répartie. Elle s'exa-
gère dans des sortes de colonnes parallèles à Taxe sénaire
et presque toujours voisines des faces du prisme. Le nombre,
la dimension relative, la forme de ces colonnes, leur distri-
bution dans l'intérieur du cristal, varient considérablement.
Souvent, près de Taxe du prisme, de vastes régions sont
entièrement hyalines; ailleurs, c'est dans un liseré, sur le
bord même de la section, que toute couleur disparait. La
répartition de la couleur semble être absolument indépen-
dante des inclusions d'oligiste.
Le polychroïsme est énergique. La vibration ?i p , parallèle
à Taxe sénaire, transmet une teinte orangé foncé, ou encore
rouge de feu. Les vibrations perpendiculaires transmettent
un jaune très pâle ou même de la lumière blanche.
La biréfrigence des régions peu colorées est exactement
celle de l'apatite ordinaire. Les colonnes fortement colorées
sont un peu moins biréfringentes.
— 50 —
Ces propriétés rappellent celles que M. Brôgger (l) a
observées dans certaines apatites de Norwège, riches en
oxyde de cérium. Les cristaux de l'andésite de Guillestre
sont malheureusement trop petits pour que Ton puisse y
constater la présence de cet oxyde.
Sur une association d'Epidqte et de Zoïsite et sur
les rapports cristallographiques de ces espèces mi-
nérales.
Par Pierre Termier.
EPIDOTE ET ZOISITES DU MONT-PELVAS.
Depuis la publication (2) du mémoire de M. Weinschenk
sur l'épidote et la zoïsite, la question, posée par M. Groth
en 1889 (3)etparM. Brôgger enl890 (4), des rapports cristal-
lographiques de ces deux espèces minérales, n'a pas fait un
pas. M. Weinschenk a très justement critiqué les deux
théories proposées par MM. Groth et Brôgger. La zoïsite ne
résulte pas simplement de l'assemblage de multiples lamelles
d'épidote ; et, d'autre part, beaucoup de propriétés de l'épi-
dote ne s'expliquent pas par une morphotropie de la zoïsite.
M. Weinschenk a montré, de plus, que la forme cristalline
de Tépidote ne change pas d'une façon sensible quand varie
la teneur en fer, et qu'il existe des variétés (clinozoïsite)
(1) W.-G. Brôgger, Zeilsch. fur Kryst., XVI, 1890, p. 70.
(2) E. Weinschenk, Ueber Epidot und Zoisit, Zeitschri/'t fur Kryst., XXVI„
1896.
(3) P. Groth, Tabellarische Uebersicht der Mineralien, 3 # édition, 1889 r
p. 109.
(4) W. C. Brôgger, Zeitsch. fur Kryst., XVI, 1890, p. 89.
— 51 —
qui ont la forme cristalline de l'épidote tout en contenant
moins de fer que certaines zoïsites parfaitement authen-
tiques.
Ainsi, le dimorphisme du silicate mixte
IPCa* (Al 2 Fe 2 ) 3 Si 6 26
n'est pas niable ; et M. Weinschenk, en divers points de son:
mémoire, laissait même entrevoir que ce silicate doit être
trimorphe, la zoïsite semblant elle-même se présenter sous»
deux variétés optiquement distinctes. J'ai fait voir(l) deux
ans plus tard qu'il y a, en effet, deux zoïsites, que j'ai définies-
d'une façon précise, et auxquelles j'ai donné les noms de
zoïsite a et zoïsite g. Elles sont susceptibles de cohabiter
sous la même forme cristalline, et Ton peut également les
rencontrer à l'état isolé. Mais la question des rapports de
ces deux zoïsites avec l'épidote demeurait entière.
Il manquait jusqu'ici, pour l'étude de ces rapports, l'argu-
ment, évidemment capital, que l'on aurait pu tirer d'une
association naturelle de l'épidote et de la zoïsite. Cette
association, que l'on a dû souvent chercher, et que l'on
n'avait point encore rencontrée, je viens de la découvrir
dans des échantillons de zoïsite rose et d'épidote verte pro-
venant du Mont-Pelvas, échantillons qui m'ont été remis par
M. Kilian, professeur de géologie à l'Université de Grenoble.
Le Mont-Pelvas (ou Para vas) est l'une des cimes qui
jalonnent la frontière franco-italienne, au fond de la vallée
du Guil (Queyras). Cette montagne est constituée par des
roches vertes diverses, provenant pour la plupart de la trans-
formation de gabbros. La zoïsite et l'épidote sont incluses
dans de la prehnite blanche, qui remplit elle-même des vei-
(i) P. Termier, Bull. Soc, Fr. Min. XXI, 1898, p. 148 etsuiv.
03
nules et dos amygdales au sein des roches vertes. Un peu
d'albite se mêle à la prehnite.
L'épidote est d'un vert pâle. Elle forme des groupements
bacillaires ayant jusqu'à plusieurs centimètres de plus grande
dimension, ou encore de fines baguettes noyées dans la
prehnite. Toutes les propriétés sont celles de l'épidote com-
mune. La biréfringence est d'environ 0,04, avec les variations
locales qui sont habituelles à l'épidote. La composition est
la suivante (analyse de M. Pisani) :
SiO 2 37.62
A1*0 3 28.50
Fe 2 3 9.30
CaO 23.20
MgO \
K a O [ traces
Na 2 )
H a O 2.01
Total 100.63
La zoïsite, d'un rose très pâle, se présente en fines aiguilles,
souvent groupées en des sphérolithes imparfaits, souvent
aussi disposées sans aucun ordre au sein des gros individus
de prehnite. La longueur de ces aiguilles dépasse rarement
quelques millimètres ; les plus grosses n'ont pas un mil-
limètre de largeur. Les propriétés optiques sont celles de
la zoïsite a, ou zoïsite ordinaire; on observe toutefois, dans
des cas très rares, la coexistence, dans la même aiguille,
d'un peu de zoïsite g accolée à la zoïsite a.
Les aiguilles de zoïsite a sont allongées suivant n p . Le
plan des axes, pour toutes les couleurs, coïncide à peu près
avec le plan de clivage facile, lequel est parallèle à l'allon-
gement. La section droite des aiguilles a une forme hexa-
gonale, avec des angles peu différents de 120°.
— 53 —
La dispersion est considérable : r < v. L'angle des axes
optiques ne dépasse pas 50°. Pour toutes les couleurs, n^est
bissectrice aiguë. La biréfringence {n g — n p ) est d'environ r y
0,009. La biréfringence des sections perpendiculaires à
l'allongement [n g — n tn ) est voisine de 0,007. Les sections
perpendiculaires à n g montrent, entre les nîcols croisés,
dans des plaques de mm ,03, des teintes d'un bleu foncé, un
peu variables, même dans la môme section.
Lorsqu'apparaît la zoïsite g, elle dirige son axe n m paral-
lèlement à Taxe n p de la zoïsite a, c'est-à-dire parallèle-
ment à rallongement de l'aiguille, et son axe n p parallèle-
ment à l'axe n m de la zoïsite a. Les axes w^des deux zoïsites
coïncident, et les deux minéraux s'accolent suivant le cli-
vage facile perpendiculaire à cet axe commun. La biréfrin-
gence est à peu prés la même dans les deux. La dispersion
de la zoïsite est très sensible, dans le sens r> v.
En choisissant des fragments où la prehnite ne contenait
que de la zoïsite, sans aucun mélange d'épidote, j'ai pu
isoler la zoïsite par l'iodure de méthylène. Voici les résultats
de deux analyses, faites sur de§ lots différents par des chi-
mistes également habiles. Je mets en regard de ces analyses
la composition de la zoïsite théorique, dépourvue de fer
(H 2 Ca^Al r >Si fî O^) :
l re analyse 2 e analyse Zoïsite théorique
SiO 2 41.44 40.92 39.52
A1 2 3 31.67 31.80 33.92
Fe 2 3 0.35 0.39
MnO traces traces »
CaO 25.03 24.92 24.59
MgO 0.69 traces »
K 2 0.28 traces »
Na 2 0.41 traces »
H 2 1.Ô8 i.69 1.97
Total 101.25 99.72 100.00
— 54 —
Certaines sections, perpendiculaires à rallongement et
relativement larges, de zoïsite a, montrent (niçois croisés)
des macles répétées analogues à celles des feldspaths
trieliniqucs. Le plan de macle coïncide avec le plan de
clivage facile. Il suit de là que le plan de clivage facile
(plan g 1 de Des Cloizeaux) n'est pas un plan de symétrie,
c'est-à-dire que la zoïsite — comme je l'indiquais, ici même,
en 1898 — n'est pas orthorhombique. Quand la section est
rigoureusement perpendiculaire à rallongement, les extinc-
tions de deux lamelles hémitropes contiguës se font symé-
triquement par rapport à la trace du plan de mâcle, et à
« r > ou G degrés de cette trace.
L'association de l'épidote et de la zoïsite est fréquente. Un
prisme d'épidote est enveloppé par un cristal homogène de
zoïsite, noyé lui-même dans la prehnite environnante. La loi
de ce groupement est précise et semble constante : elle est
définie par la figure ci-dessous (fig. 1) qui est une coupe de
l'association par un plan perpendiculaire à Taxe binaire de
l'épidote [plan g x ou (010) de l'épidote] .
On voit que le clivage facile et parfait de la zoïsite
[g [ ou (010) de Des Cloizeaux, a ou (100) de Weinschenkj,
se place parallèlement au clivage imparfait de l'épidote
[A 1 ou (100) de Des Cloizeaux, T ou (100) de Weinschenk],
et que Taxe d'allongement de la zoïsite (axe c de Des Cloi-
zeaux, axe b de Weinschenk) s'oriente parallèlement à l'axe
binaire de l'épidote. Les positions relatives des deux miné-
raux sont, de la sorte, rigoureusement définies.
Cela revient à dire que la section droite des baguettes de
zoïsite [face p ou (001) de Des Cloizeaux, face b ou (010)
de Weinschenk] coïncide avec le plan de symétrie [g [ ou
(010)] de l'épidote; et que le clivage difficile de la zoïsite
[A 1 ou (100) de Des Cloizeaux, c ou (001) de Weinschenk]
coïncide, dans l'épidote, avec un plan de la zone de Taxe
55 —
binaire, perpendiculaire au plan h { (100) de Des Cloizeaux.
Fie i.~ Association d'épidoteE et de zoïsite Z coupée suivant le plan de
symétrie de l'épi dote. (Les notations sont celles de Des Cloizeaux; les
lignes parallèles à la trace de g } , dans la zoïsite, indiquent les sépara-
tions des lamelles hémitropes ; ces lignes, bien visibles en lumière ana-
lysée, coïncident fréquemment avec des cassures.)
Or il existe, dans Tépidote, un plan réticidaire de la zone
de Taxe binaire qui est très sensiblement normal à cette
8
face A 1 (100) de Des Cloizeaux, c'est le plan a* (308), qui
n'a d'ailleurs jamais été observé jusqu'ici parmi les faces
cristallines de Tépidote(l).
(1) Si l'on prend, par exemple, les paramètres de l'épidote habituelle-
— 56 —
Voyons maintenant comment sont placés les ellipsoïdes
de polarisation dans les deux minéraux ainsi associés.
Dans lepidote, c'est le plan de symétrie, c'est-à-dire
g x (010), qui contient les axes optiques. De plus, Taxe n^
est très sensiblement perpendiculaire au clivage imparfait
[h [ ou (100) de Des Cloizeaux]. Il suit de là que Taxe n„ est
très sensiblement normal au plan réticulaire dont j'ai parlé
plus haut et qui, dans le système de notations de Kokscharow
8
et de Des Cloizeaux, aurait pour symbole à* (308). Cette
disposition des axes, et le fait, bien connu, de la fréquence
des macles suivant le plan h { (100), suffiraient, à mon avis,
indépendamment de toute autre considération, à montrer
que le réseau de Tépidote est, au moins approximativement,
orthorhombique. La particule complexe (1) de ce minéral
est réellement binaire, et les diverses propriétés de l'épidote
sont, sinon très exactement, au moins très sensiblement,
celles d'une substance présentant cette hémiédrie particu-
lière du système orthorhombique qui réduit la symétrie à
L 2 , C, P. Dans les macles suivant A 1 (100), Taxe de rota-
tion se confond à peu près avec n ff , et les deux individus
mariés ont à peu près même ellipsoïde : par conséquent, le
groupement n'est pas décelé par l'examen optique. Il est
ment employés (qui sont ceux de Kokscharow et qui diffèrent trè- pi*u de
ceux de Des Cloizeaux) :
a:f>:c = 1,5807 : 1 : 1,8057 avec p = 64*36',
le rapport - des caractéristiques d'un plan (qos) perpendiculaire à. ia
o
face A 1 (100) est égal à 2,663; tandis que - — 2,666 ... On aurait exacîe-
s 8
ment - = - si l'angle p était égal à 64°38\ Or l'incertitude sur la vraie
valeur de p est d'au moins dix minutes.
(I) Je dôme à cette expression le sens que lui attribue M. W.tlleraut.
— 57 —
donc probable que ces macles sont beaucoup plus fréquentes
et beaucoup plus répétées qu'on ne le croit généralement»
Dans la zoïsite de l'association que j'ai décrite, zoïsite
qui appartient à la variété a, le plan des axes se confond
sensiblement avec le plan de clivage facile, et les axes n g
et n p sont, le premier presque perpendiculaire au clivage
difficile [h [ (100) de la notation Des Cloizeaux], le deuxième
presque perpendiculaire à la base du prisme [p (001) de la
notation Des Cloizeaux]. De la sorte, et à quelques degrés
près, n g (zoïsite) est parallèle à n /t (épidote), n m (zoïsite) est
parallèle à n g (épidote), et n p (zoïsite) est parallèle à n ltv
(épidote).
Fig. 2. — Epures stéréographiques montrant l'orientation respective des
ellipsoïdes de polarisation dans Tépidote, la zoïsite a et la zoïsite p (le plan
de perspective est le plan perpendiculaire à l'allongement des cristaux)-
— 58 —
Ce n'est d'ailleurs qu'à quelques degrés près. Le cristal
■de zoïsite associé à l'épidote présente, en effet, des macles
répétées suivant le plan de clivage facile g { (010), et l'on
voit, grâce à ces macles, que Taxe n m de la zoïsite fait,
avec la normale à ce clivage facile, un angle qui peut aller
à 5°. Ce n'est donc qu'approximativement que la zoïsite est
terbinaire. Elle n'arrive à une forme extérieure orthorhom-
bique qu'en vertu de mecles intimes, probablement très
multipliées. Et des deux substances, épidote et zoïsite, c'est
probablement la première qui est la moins dissymétrique.
La figure ci-dessus {/if/. 2) résume la description qui
précède. Les deux premières épures sont relatives à des
•cristaux d'épidote et de zoïsite a orientés, l'un par rap-
port à l'autre comme dans l'association observée. La troi-
sième épure est relative à un cristal de zoïsite jâ orienté,
par rapport au cristal de zoïsite a, suivant la loi habituelle.
RAPPORTS CRISTALLOGRAPHIQUES DE l'ÉPIDOTE
ET DES DEUX ZOÏSITES.
Ainsi, l'étude de l'épidote et de la zoïsite incluse dans la
prehnite du Mont-Pelvas montre que l'épidote et la zoïsite a
sont susceptibles de s associer suivant une loi géométrique.
Dans cette association, les deux ellipsoïdes de polarisation
placent, à quelques degrés près, en coïncidence, les trièdres
trirectangles de leurs axes principaux,
n g (zoïsite a) étant à peu près parallèle à n p (épidote)
n n
v
n p — — n,„ —
De plus, à la zoïsite a s'associe, çà et là, un peu de zoïsite
g, suivant la loi (déjà pressentie par M. Weinschenk) que
— 59 —
j'ai définie rigoureusement, ici même, il y a deux ans :
n g (zoïsite a) parallèle à n g (zoïsite p)
n m — n p —
n p — n m —
Si Ton tient compte maintenant de toutes nos connais-
sances sur Tépidote et sur la zoïsite (1), on voit que le sili-
cate mixte
H a Ca* (Al'Fe 2 ) 3 Si 6 36
est trimorphe, les trois formes avant, comme il arrive géné-
ralement, à peu près le même réseau, et par suite, à égalité
<le composition chimique, la même densité.
La première forme est la forme épidote. Elle est rare
dans les variétés peu ferreuses, et devient, au contraire, la
plus stable dès que la teneur en Fe 2 3 dépasse cinq cen-
tièmes. Dans cette forme épidote, la particule complexe (2)
semble être exactement binaire et le réseau est presque
exactement orthorhombique. La biréfringence est généra-
lement élevée ; elle varie, d'ailleurs, suivant la teneur en
fer. Le signe est négatif. L'angle des axes varie très peu
d'une couleur à l'autre, mais la dispersion des bissectrices
est fort sensible, ce qui prouve que la rhombicité du réseau
n'est pas rigoureuse.
La deuxième forme est la forme zoïsite a. De même que
la troisième forme, elle est stable dans les variétés peu
ferreuses et se fait très rare dès que la teneur on Fe'O*
dépasse quatre centièmes. La particule complexe est certai-
nement triclinique, mais elle est pseudo-rhouibique, et
(1) E. Weinschexk, loco cilato.
(2) Suivant l'heureuse expression de M. Wallerant.
— 60 —
même pseudo-quadratique (1). Le réseau n'est pas rigoureu-
sement le même que dans la première forme, mais la diffé-
rence est assez petite pour que les deux réseaux puissent
coexister dans le même édifice cristallin. L'ellipsoïde de
polarisation est très différent. La biréfringence est faible
(elle serait peut-être, il est vrai, beaucoup plus grande
dans des variétés très ferreuses, si Ton connaissait de telles
variétés de zoïsite) ; le signe est positif ; la dispersion des.
axes optiques est considérable, dans le sens r < v. Par suite
de la quasi-rhombicité de la particule complexe, tous les
cristaux présentent des macles répétées, par rotation autour
des axes binaires limites : et de la sorte, les faces cristal-
lines qui enveloppent extérieurement le minéral accusent
une symétrie orthorhombique.
La troisième forme est la forme zoïsite g. Stable dans les
mêmes conditions de composition chimique que la deuxième
forme, elle est moins fréquente. Le réseau semble être
rigoureusement identique à celui de la zoïsite a. La parti-
cule complexe, certainement triclinique, est encore pseudo-
rhombique, et même pseudo-quadratique. L'ellipsoïde de
polarisation est très différent des deux premiers. La biré-
fringence est faible; le signe est positif; la dispersion des
axes optiques est considérable, dans le sens r > v. Les
cristaux montrent des macles répétées, par rotation autour
des axes binaires limites de la particule complexe. La forme
extérieure des cristaux est probablement orthorhombique,
en raison de ces macles multipliées ; mais Ton n'a trouvé
jusqu'ici aucun cristal mesurable.
Ainsi, deux réseaux identiques (ceux des deux zoïsites), et
un troisième réseau (celui de Tépidote) très peu différent des
deux premiers ; trois ellipsoïdes de polarisation nettement
(i) P. Termier, Bull. Soc. Fr. Min., XXI, 1898, p. 169.
— 61 —
dissemblables, mais orientant cependant, à quelques degrés
près, suivant les trois mômes directions, leurs axes princi-
paux d'élasticité. Les particules complexes des trois subs-
tances diffèrent aussi, cela va sans dire : mais, de leurs
différences, nous ne savons qu'une chose, c'est que, binaires
dans la forme épidote, ces particules deviennent tricliniques
(et peut-être même asymétriques) dans les deux zoïsites ; et
en même temps qu'elles cessent d'être exactement binaires.,
elles accusent une quasi-rhombicité marquée, et montrent
même un axe quaternaire limite, lequel coïncide avec l'axe
binaire des particules d'épidote.
Ce trimorphisme du silicate H?Ca'' (Al?, Fe 2 ) 3 Si 6 26 ne
présente aucune étrangeté. C'est un exemple de plus, et
qui mérite assurément de devenir classique, de cq polymor-
phisme de structure (i) qui ne modifie pas le système réticu-
laire, ou ne le modifie que très légèrement, et qui laisse,
par conséquent, la densité presque constante.
Dans chacune des trois formes, épidote, zoïsite a, zoïsite g,
la variation de la teneur en Fe 2 3 entraîne, avec une modifi-
cation de la densité, une modification de la forme de l'ellip-
soïde de polarisation. Le fait est, du moins, bien constaté et
bien connu pour l'épidote; et je ne doute pas qu'on
n'observe la même variation des propriétés optiques dans les
zoïsites, le jour où l'on trouvera des zoïsites un peu plus
ferreuses que celles que l'on connaît actuellement.
La théorie proposée par MM. Tschermak et Sipôcz(^)iso-
dimorphisme des silicates Z etE(3) doit donc être complétée
et modifiée de la façon suivante. Nous ne connaissons, à
l'heure actuelle, ni le silicate Z pur, ni le silicate E pur;
nous ne connaissons que des silicates mixtes Z p E''. Ces sili-
(i) F. Wallerant, Bull. Soc. Fi\ Min., XXI, 1898, p. 237.
(2) G. Tschermak et L. Sipôcz, Sitzber. cl. Wien. Akad., 1880, 82.
(3) Z. *= H*Ca<Al»Si«026 ; E = H*Ca*Fe*Si«0*«\
_ 62 —
cates mixtes sont isotrimorphes, la stabilité des trois formes
étant d'ailleurs inégale et variable suivant la valeur du rap-
port '-• Les trois formes ont à peu près le même réseau et
peuvent cohabiter dans un même cristal.
Les formes zoïsites, qui sont en réalité tricliniques et plus
dissymétriques que la forme épidote, corrigent, par des
mâcles multipliées, leur dissymétrie et se présentent à nous
sous une apparence orthorhombique. La forme épidote se
présente à nous sous une apparence clinorhombique : en
réalité elle est, très sensiblement, orthorhombique.
Je crois que, si nous savions reproduire dans diverses
conditions les deux silicates Z et E, nous constaterions leur
isotrimorphisme, c'est-à-dire, que nous verrions, dans cer-
taines circonstances, le silicate Z pur cristalliser sous la
forme épidote et le silicate E pur cristalliser sous l'une des
formes zoïsites. Je propose, à cause de cela, de désigner par
d'autres lettres ces deux silicates théoriques, les lettres Z
et E ayant le tort de préjuger (ou d'avoir l'air de préjuger)
de la forme cristalline; et j'appellerai désormais
A le silicate alumineux. . . H 2 Ca 4 Al 6 Si*0 26
et
F le silicate ferreux H 2 Ca'Fe 6 Si*0 26
Puisque les réseaux des zoïsites et de Tépidotes ont presque
les mêmes, au point de pouvoir coexister dans un même
cristal, les paramètres de ces réseaux doivent avoir des va-
leurs peu différentes. MM. Tschermak et Sipôcz, et, après
eux, _M. Groth(l) ont fait remarquer qu'aux faces m [(110)
et (110), paramètres Des Cloizeaux] de la zoïsite semblent
(1) P. Groth, Tabell. Vebersicht der Minera lien, 3« édit. 1889, p. 109. .
— 63 —
correspondre les faces p (001) et a x (101) de l'épidote (para-
mètres Des Cloizeaux ou Kokscharow) ; et aussi que les
t _
quatre faces & [ (111), (111), (111) et (111) ] et les deux
\_
faces e l [(021) et (021)] de lazoïsite semblent correspondre
aux faces e 1 b l et m [(011), (011), (111), (ïi"l), (110), (110)]
de l'épidote.
Il suffit, en réalité, de faire correspondre la face p (001) de
l'épidote à Tune des faces m (110) de la zoïsite, et de com-
parer les faces (011) et (110) de l'épidote aux faces (111)
et (021) de lazoïsite, la symétrie réelle du réseau zoïsite
étant seulement triclinique, et l'apparence orthorhombique
étant due, sans nul doute, à des macles multipliées.
En faisant tourner le réseau de la zoïsite autour de Taxe
d'allongement (axe c de Des Cloizeaux) d un angle de 8°57',
M. Brogger (1) a ootenu la coïncidence presque exacte de
plusieurs prismes de la zoïsite avec divers orthodômes de
l'épidote. Cette rotation de 8° 57' amène le h { (100) de la
zoïsite sur la face a 1 (102) de Tépidote. Mais m (110) de la
zoïsite ne vient pas alors se placer sur p (001) de l'épidote (2).
De plus, cet angle de 8°57' est certainement supérieur à
l'angle que fait, dans la plupart des épidotes, la bissectrice
n p , avec l'arête h ] g ] : en d'autres termes, le nouvel axe c
proposé par M. Brogger pour l'épidote est trop loin d'être
perpendiculaire aux axes a et b. Les paramètres nouveaux
que M. Brogger attribue k l'épidote ne me semblent donc
pas acceptables, encore bien qu'ils se rapprochent beaucoup
de ceux de la zoïsite.
L'association que j'ai décrite plus haut nous apprend,
(1) W. C. Brogger, loc. cit.
(2) L'angle de ces deux plans, après la rotation indiquée par M. Brogger,
est d'environ 3°.
— 61 —
qu'au lieu de chercher à paralléliser exactement telle ou
telle face de l'épidote avec telle autre de la zoïsite, il faut
paralléliser exactement les axes a, b et c des deux réseaux.
En d'autres termes, gardant les axes a et b de l'épidote, il
convient de prendre un nouvel axe c perpendiculaire aux
deux premiers, perpendiculaire par conséquent à la face
8
« 3 (308) : et pour la zoïsite, il faut, simultanément, chan-
ger a en c, c en b et b en a.
On pourrait aisément, avec les axes ainsi définis, calculer
des paramètres, en identifiant les notations des faces qui
paraissent les plus comparables. Mais ces nouveaux para-
mètres seraient encore entachés d'arbitraire. Il vaut mieux
attendre de nouvelles observations. Les macles de Tépidote
et celles de la zoïsite sont encore peu connues. C'est de
l'étude de ces macles qu'il faut attendre la détermination
des paramètres vraiment naturels. Les paramètres dont on
se sert le plus commu îément aujourd'hui, ceux de Koks-
charow-Des Cloizeaux pour l'épidote, ceux de Dos Cloizeaux
pour la zoïsite, suffisent pour nos descriptions ; et je crois
qu'il est préférable de les garder, à titre provisoire, jusqu'au
jour où nous pourrons les remplacer par des nombres défi-
nitifs.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 5.
Compte rendu de la séance du 10 mai 1900.
Présidence de M. Wallerant.
M. le Président proclame membre de la Société,
M. Lacour, ingénieur des Mines, présenté par MM. Cornu
«et Michel.
Recherches sur quelques oxalates.
Par M. G. Wyrouboff.
Parmi les nombreux composés que l'acide oxalique fait
avec les sesquioxydes et les monoxydes, la série qui a pour
formule générale R ? 0-W0 3 , 3R*0, nÏÏ 2 est de beaucoup
la mieux connue et la plus remarquable. Cette série, qui,
dans ces vingt dernières années a été l'objet d'un certain
— 66 -
nombre de travaux importants (1), m'a intéressé à plusieurs
points de vue.
D'après les idées actuelles, ces composés seraient des sels-
d'un acide complexe R c 6C i '0' , H 6 appartenant au type très
rare des acides hexavalents. Mes recherches sur l'acide
silicotunsgtique (2) m'avaient montré que les acides com-
plexes à valence élevée étaient très propres à faire ressortir
les caractères individuels des radicaux métalliques. C'est
ainsi que les alcalis qui, avec les acides monovalents, comme
C1H, XO :i H donnent des composés ou semblables ou très
voisins, se distinguent déjà lorsqu'ils se combinent avec les
acides bivalents, comme S0 4 H 2 ou C~0' l H 2 ; ils diffèrent
complètement quand on les sature par un acide tétravalent,
comme l'acide silicotungstique. Dans cet ordre d'idées, le
nouvel acide m'offrait donc une bonne occasion de vérifier
l'opinion que j'avais émise et que je continue de croire juste r
sur la bivalence du lithium.
Au point de vue de la forme cristalline la série dontje parle
était également curieuse à étudier; c'est la seule, à ma con-
naissance, présentant une aussi longue suite de combinaisons
admirablement cristallisées, dans lesquelles on peut faire
varier à volonté aussi bien le radical acide que le radical
basique. Non pas que j'eusse la moindre velléité de cher-
cher des relations directes entre la composition et la forme t
ou ce que les auteurs allemands appellent les rapports mor-
photropiques. J'ai employé bien des années de ma vie à
creuser ce problème avant d'en reconnaître l'inanité et avant
de me convaincre que nous n'avions actuellement aucun
moyen de le résoudre. La forme extérieure dépend du réseau,.
(i) Eder et Valenta, Sitz d. Wien. Ak (2), F. 82, p. 616 ; 1881 ; — E.-A-
Werner, J. Chemical Soc, 51, 383; 1887; — A. Rosenhejm, Z. f. anorgart
Chemie, t. 11, p. 175; 1895.
{2) Bull. Soc. Min., t. XIV, p. 219; 1896.
— 67 —
et celui-ci de la particule cristalline complexe qui en occupe
les nœuds. Les molécules chimiques, qui sont les parties
constituantes de cette dernière, ne sont donc qu'une cause
indirecte sur laquelle, provisoirement du moins, nous n'avons
aucune prise, et ce n'est pas en multipliant les mesures
goniométriques et les analyses que nous relierons deux
termes qui ne sont pas fonction l'un de l'autre, pas plus que
nous n'arriverons à prédire le beau temps en faisant la
statistique des jours de pluie. Mais on pouvait espérer qu'en
remplaçant facilement l'acide ou la base sans changer la
constitution de la molécule chimique, on arriverait à élucider
quelques-uns des points, si obscurs encore de la théorie, de
Tisomorphisme. Les travaux de MM. Eder et Valenta et de
M. Rosenheim renferment, sous ce rapport, des faits qui
m'ont beaucoup frappé, et qui, par leur étrangeté, me sem-
blaient mériter une étude plus approfondie. Ces savants
ont décrit les composés Fe 2 3 6C 3 3 3Na*0,llH 2 et
APOWO*3(NH'*) 2 0,5H 2 ; or ces composés ont été depuis
longtemps mesurés par Murmann et Rammelsberg, et recon-
nus comme géométriquement et optiquement isomorphes
avec les composés Cr*OW(P3Na 2 0,9H 2 et Fe ? :î 6O'0 : >
3(NH'*) 2 0,6H'0. Les deux sels de soude d'une part et les deux
sels d'ammoniaque de l'autre pouvant cristalliser ensemble
en toutes proportions, il fallait nécessairement admettre que
des corps à hydratation différente pouvaient être isomorphes
dans le sens le plus strict du mot. Quoique cette conclusion
me paraisse théoriquement fort acceptable, elle choque tel-
lement les idées courantes que j'ai cru utile de revoir les
choses de plus près.
Cette série d'oxalates complexes était intéressante à un
autre point de vue encore. Elle présente un grand nombre
de composés pléochroïques qui me paraissaient très propres
à résoudre un problème bien obscur encore de physique
— 08 —
moléculaire. Le pléochroïsme dépend-il de la structure cris-
talline? Dans ce cas, il peut faire défaut dans Tune des
formes d'un corps dimorphe ou dans l'un des hydrates d'un
même composé; ou bien tient-il à la molécule chimique
elle-même et persiste-t-il partout oh se rencontre cette
molécule? C'est l'opinion soutenue parHartley(i), qui a exa-
miné un grand nombre de chromoxalates et qui a formulé
-cette règle très précise : que l'intensité du pléochroïsme est
inversement proportionnelle au poids atomique du métal
combiné à CrWO*.
On voit ainsi qu'à des titres très divers la série des oxa-
lates complexes méritait une étude détaillée. Je dois dire
tout de suite qu'à ces divers points de vue et après examen
-d'une trentaine de composés tant simples que doubles, ma
curiosité a été médiocrement satisfaite, et j'aurais regretté
le temps dépensé, si je n'avais trouvé, chemin faisant, quelques
faits qui me paraissent présenter un grand intérêt. Cet insuc-
•cès tient à plusieurs causes.
Et d'abord il n'est nullement démontré que ces composés
«oient des sels neutres d'un acide renfermant un sesquioxyde
et de l'acide oxalique ; tout nous porte à croire que ce sont
-des combinaisons d'une nature beaucoup plus complexe. En
-chimie minérale, nous nous sommes trop habitués aux consi-
dérations simplistes ; nous n'admettons que des acides, des
bases et des sels, oubliant que la chimie organique nous a
■enseigné l'existence d'un grand nombre d'autres fonctions.
S'il existe des alcools, des éthers, des aldéhydes, des phé-
nols, parmi les composés du carbone, pourquoi n'en existe-
rait-il pas parmi les composés des autres éléments? Le
carbone n'est pas un corps unique dans son genre, et l'on
sait qu'il se remplace plus ou moins facilement par le sili-
(1) Proc. Roy. Soc, 21, 493 ; 1173.
— (•)'.) —
c'.um, le bore, le titane. N'existe-t-il pas, d'ailleurs, un grand
nombre de composés organo-métalliques dans lesquels inter-
viennent les métaux les plus divers, et les corps dont il
s'agit ici par le radical oxalique qu'ils contiennent ne
touchent-ils pas en même temps de très près aux combinai-
sons les plus incontestablement organiques?
L'acide R' ? 6C ? 0' è H ( >, qu'on suppose exister dans ces sels,
n'a jamais pu être isolé. Cela peut tenir sans doute à son
extrême instabilité ; mais il ne paraît exister à aucun moment
en solution, car sitôt qu'on ajoute à 1 molécule de R 2 3 plus
<]e 3 molécules de C'O'H 2 l'excès devient précipitable par
les sels de calcium. Ce qui existe d'une façon certaine et
forme le noyau du corps complexe, c'est le composé R 2 3C 2 0' 4 .
M. Rosenheim a très bien compris la portée de cette
objection, aussi admet-il que ce composé est un sel neutre
qui a pour formule R3C 2 0' 4 R. Cette interprétation rencontre
une difficulté considérable. Des sels de la forme deR3C*O s R
traités par un alcali, l'ammoniaque par exemple, devraient
précipiter la moitié du sesquioxyde qu'ils renferment.
M. Rosenheim dit bien que, dans le composé aluminique, on
arrive, à l'ébullition, à éliminera pe-ttprrs la moitié de l'alu-
mine sans arriver à des chiffres constants ; mais il ajoute
que cette élimination ne se fait à aucun degré dans le com-
posé chromiqtie ; il ne donne aucun renseignement sur le com-
posé ferrique. En réalité, les choses se passent tout
autrement, et, en aucun cas, l'ammoniaque ne précipite de
l'hydroxyde.
J'ai dissous l ffr ,520 d'oxalate d'alumine que j'avais séché au
lain-marie et qui contenait 21,56 0/0 de Al 2 () 3 et 45,50 0/0
de C 2 3 (1) par conséquent très approximativement le rap-
(1) L'alumine a été obtenue par calcination au blanc, l'acide oxalique par
traitement au permanganate.
1
— 70 —
port 1 : 3. Cette dissolution a été additionnée à froid, et
goutte à goutte, d'ammoniaque concentrée jusqu'à réaction
nettement alcaline. Le précipité a été recueilli sur un filtre
et lavé, la liqueur filtrée évaporée à sec, et le résidu calciné a
donné 0,020 de Al-O*. Le précipité, qui contenait, par con-
séquent, 0,307 A1 2 3 , dissous dans S0 4 H 2 faible et traité au
permanganate, m'a donné 0,118C 2 O 3 . Il suit de laque, même
à froid, l'ammoniaque précipite la presque totalité de l'alu-
mine, non à l'état d'hydroxyde, mais à l'état d'oxalate d'une
de ces molécules polymérisées dont nous avons constaté
l'existence, M. Verneuil et moi(l).
Pour le composé ferrique, le résultat est encore plus net :
10* r ,02 d'une solution renfermant 0,282 de Fe 2 3 et 0,382
de C 2 3 ont été traités à froid par l'ammoniaque ; la préci-
pitation du fer est instantanée et elle est intégrale, la liqueur
filtrée n'en contient pas de traces. Cette liqueur a été pré-
cipitée par l'acétate de chaux et a donné 0,270 de CaO ou
0,347 de C ? 0*. Le précipité jaune brun, notablement plus
dense que l'hydroxyde de fer précipité par l'ammoniaque,
dissous dans SO :i H 2 faible et traité au permanganate, a
donné 0,035C 2 O : *. Le précipité était donc encore un oxalate
et, chose curieuse, d'une composition très voisine de celle
trouvée par MM. Eder et Valenta pour un corps obtenu en
faisant bouillir longtemps avec de l'eau le précipité produit
dans Fe 2 Cl 6 par une quantité insuffisante d'oxalateammonique.
Ce sont les mêmes phénomènes qu'on observe lorsqu'on
opère à chaud. 10 feT ,305 de la même solution d'oxalate fer-
rique additionnée de 100 centimètres cubes d'eau ont été
portés à l'ébullition, traités par l'ammoniaque en grand
excès et maintenus à chaud pendant quelques minutes. Le
précipité qui contenait la totalité du fer, c'est-à-dire 0,290
(i) Bull. Soc. Ch. (3), 21, p. 118 ; 1897.
— 71 —
de Fe 2 3 , renfermait 0,015 de C 2 3 . C'était donc encore un
de ces composés insolubles du type (Fe 2 3 ) w SO' l H ? , sur lequel
nous avons appelé l'attention.
Le composé chromique ne précipite par l'ammoniaque ni
à froid ni à l'ébullition ; mais à froid la solution verdit et
devient opalescente, comme tous les corps de ce genre
devenus colloïdes par condensation ; à l'ébullition, elle prend
une teinte rosée qui indique la présence de combinaisons
chromammoniées.
Il n'y a donc aucun doute : l'ammoniaque n'élimine pas la
moitié du sesquioxyde dans les composés R 2 3 3C 2 3 ; elle
décompose la molécule et lui permet de se polymériser plus
ou moins.
Tels sont les faits très nets qui, s'ils ne contredisent pas
formellement l'opinion émise par M. Rosenheim, ne la con-
firment à aucun degré, et Ton est en droit de dire que, si
l'acide RôCW'H existe, il est dune espèce très particulière.
Il est juste pourtant de noter un fait que M. Rosenheim
ne cite pas et qui semble venir à l'appui de sa
thèse. Lorsqu'on ajoute à froid, à la solution de Fe 2 3 3C 2 3 ,
qui est de couleur brun sale, 3 molécules d'acide oxalique,
elle prend une teinte franchement verte, qui est celle de
tous les composés Fe 2 6C 2 0'*R B .
Peut-être ces combinaisons singulières sont-elles d'une
tout autre nature. J'ai été très frappé de quelques faits que
j'ai trouvés dans un mémoire récent de M. Baudran (1). Cet
auteur a montré qu'en saturant à froid de l'acide tartrique
par l'oxyde d'antimoine on obtenait un acide-éther
C 4 H 4 (SbO)*0 6 , qui, par simple addition d'une molécule de
tartrate neutre potassique donnait, l'émétique. N'est-ce pas
(1) Ann. Ch. et Ph. (7), XIX, p. 536 ; 1900.
— 79
là le même mécanisme que celui par lequel se forment les
corps dont je m'occupe, et dès lors ne peut-on pas considé-
iii
rer les composés R ? 3 3C ? 3 comme des éthers neutres don-
i
nant des émé tiques oxaliques par adjonction de 3C 2 6 R ? ?
On objectera, il est vrai, que les deux ordres défaits ne sont
pas comparables, puisque l'acide oxalique ne possède pas de
fonctions alcooliques. Oui, sans doute ; mais qu'est-ce qui
nous prouve que ces fonctions n'existent pas dans les
oxhydriles de l'hydroxyde ?
Sans insister sur ces considérations dont le développement
trop exclusivement chimique ne saurait convenir au carac-
tère de ce Bulletin et qu'on trouvera ailleurs (1), je dois
m i
dire qu'alors même que les corps R 2 6C 2 0'*R 6 seraient recon-
nus comme sels d'un éther-acide particulier, cet acide qui
ne donne de combinaisons bien cristallisées qu'avec les
métaux alcalins, est trop instable et a des affinités trop
faibles pour pouvoir servir de réactif de la valence et
apporter un élément nouveau dans la question de la formule
de la lithine. On verra cependant que la lithine se comporte
ici encore autrement que les métaux alcalins.
Au point de vue de l'isomorphisme, qui me paraissait
devoir bénéficier de l'étude de cette longue série de com-
posés divers, le début de mes recherches m'a apporté aussi
une désillusion. Les faits signalés par MM. Eder et Valenta
et par M. Rosenheim, et qui m'avaient semblé bien étranges,
se sont trouvés être inexacts. Les analyses de ces savants,
quant à l'eau, sont erronées, parce qu'ils l'ont comptée par
différence et que toutes les erreurs analytiques s'accumu-
laient dans cette différence, qui augmentait ou diminuait
suivant les méthodes employées. En réalité tous les com-
(1) Bull Soc. Ch. (3), XXIV,. 1900.
— t;j —
posés du potassium, du rubidium et d'ammonium ont pour
m i
formule R ? 6C 2 0' é R°, 6H 2 0, et tous les composés du sodium
R 2 6(?0 3 Na fi , 9H*0 ; il n'est donc nullement étonnant que
chacun des deux groupes présente des corps parfaitement,
isomorphes. Pourtant, en poursuivant mon étude, j'ai trouvé,,
comme on le verra plus loin, d'autres corps de même forme
et de composition différente, qui viennent à l'appui de l'idée
que j'ai émise depuis longtemps sur l'inexactitude de notre
conception actuelle de l'isomorphisme. Il y a plus, et c'est
là le résultat le plus intéressant du travail que je publie
aujourd'hui ; la notion que nous avons de l'eau de cristal-
lisation apparaît comme insuffisante, car j'ai rencontré des
substances qui peuvent perdre quelques molécules d'eau
sans subir la moindre modification. Si les corps peuvent
changer de composition chimique, tout en conservant leurs
propriétés physiques, que devient la loi de l'isomorphisme?
La question ne peut pas encore être résolue, mais elle
mérite d'être posée d'une façon précise.
Enfin Tétude du pléochroïsme présente ici de grandes
difficultés. Les composés ferriques ne manifestent le phéno-
mène qu'à un faible degré, et les composés chromiques sont
tellement colorés qu'on ne peut l'étudier que sur des cris-
taux microscopiques ou des écailles extrêmement minces
Pourtant j'ai pu constater sans peine que la règle de
M. Hartley ne correspondait nullement aux faits d'obser-
vation.
Je dois dire maintenant quelques mots de la façon dont
j'ai préparé tous ces corps et des méthodes que j'ai em-
ployées pour les analyser.
La préparation est des plus simples. On commence par
se procurer une solution d'oxalate de sesquioxyde dont on
détermine le titre, d'une part, en en évaporant et calcinant
— 74 —
une certaine quantité, d'autre part, en dosant l'acide oxa-
lique au permanganate. Pour l'alumine, je me suis servi de
l'oxalate qu'on trouve très pur dans le commerce ; pour le
chrome, j'ai pris de l'acide chromique dont je connaissais le
titre et auquel j'ai ajouté à chaud par petites portions
G molécules de C 2 4 H 2 ,2H 2 0; pour le fer, j'ai été obligé de
recourir à l'opération longue et fastidieuse de la précipita-
tion du perchlorure par l'ammoniaque, du lavage de l'oxyde
et de sa dissolution dans l'acide oxalique. Contrairement à
la recommandation de M. Rosenheim, toutes ces opérations
doivent être faites à froid, car l'oxyde de fer a une extrême
tendance à se polymériser par la chaleur et à devenir, par
conséquent peu soluble dans les acides, surtout l'acide oxa-
lique avec lequel l'oxyde condensé fait, comme je l'ai dit
plus haut, un composé complètement insoluble. La conden-
sation est si rapide qu'en faisant bouillir l'oxyde de fer tout
fraîchement précipité en suspension dans l'eau, on peut le
rendre tout à fait inattaquable à l'acide oxalique. La disso-
lution à froid se fait du reste intégralement au bout de une
heure ou deux au plus.
Ces solutions une fois préparées en quantité suffisante,
m
il n'y avait plus qu'à ajouter à 1 molécule de R 2 R 3C 2 3
3 molécules d'un oxalate neutre alcalin pour avoir, par
m i
refroidissement ou par évaporation, les composés R ? 6C , t R fi ,
•dont on trouvera plus loin la description.
Est-ce bien là leur formule? Ne doit-on pas y admettre
de l'eau de constitution et ne doit-on pas l'écrire d'une
façon plus simple : R3C 2 0'*R 3 ? M. Rosenheim a longuement
discuté ces questions et admis la formule simple sans eau
de constitution. Les arguments qu'il donne ne sont pas pro-
bants. Il a constaté que l'eau était complètement chassée
il 100°; mais, outre que cela n'est exact que pour quelques-
uns de ces composés, il peut se faire que, dans des corps
aussi instables, l'eau de constitution elle-même soit chassée
à cette température, comme il peut se faire inversement —
«et on en a d'innombrables exemples — que l'eau de cris-
tallisation résiste à des températures supérieures à 200°.
Quant à la formule que M. Werner avait proposé de doubler,
parce qu'il avait trouvé les composés Cr 2 6C 2 0'*K 5 NH' t et
€r a 6C 2 0' i K 3 (XH 4 ) 3 , M. Rosenheim fait observer non sans
raison, qu'il s'agit probablement de mélanges isomorphes,
les composés de potasse et d'ammoniaque ont, en effet, la
même hydratation et la même forme cristalline. Mais rien
ne prouve qu'il n'existe pas d'autres combinaisons doubles
entre corps non isomorphes. J'en ai trouvé deux entre
autres Fe 2 6C 2 0''K 5 Na et Fe*6C?0 4 Rb 5 Na ; elles sont toutes
deux anhydres et résolvent, par conséquent, les deux ques-
tions à la fois : la formule est double et ne renferme pas
d'eau de constitution. Il est même probable qu'elle est beau-
coup plus complexe, car on trouvera plus loin des corps qui
obligent de la quadrupler encore.
Le rapport entre le sesquioxyde, l'acide et le monoxyde
•étant hors de contestation et demeurant le même dans tous
les composés, je n'avais à me préoccuper que de la déter-
mination aussi exacte que possible de l'eau de cristallisation,
et dans le cas des composés doubles de la séparation des
alcalis. Le dosage de l'eau se fait, en général, avec une
grande précision, car elle est complètement chassée à 110°;
dans quelques cas pourtant, la dernière molécule ne s'éli-
mine que vers 150-160°, ce qui ne présente d'ailleurs aucune
difficulté, le corps ne se décomposant aucunement à cette
température. Il n'y a guère que les composés du thallium
et quelques composés doubles renfermant de l'ammoniaque,
dans lesquels on ne peut doser directement la totalité de
l'eau de cristallisation. J'ai du reste déterminé, dans la plu-
7
— 76 —
part des cas, tous les autres éléments plutôt pour établir la
pureté du produit que pour fixer l'hydratation, car aucun de
ces dosages ne peut égaler en exactitude la simple pesée
d'un corps avant et après sa déshydratation. Avec des subs-
tances d'un poids moléculaire aussi considérable, les moindres
erreurs analytiques faussent les résultats, lorsqu'on veut
estimer par différence la quantité d'eau toujours relative-
ment petite. Le degré de précision auquel on arrive dans
le dosage du sesquioxyde, de l'acide et des alcalis est loin
d'être le même; il est même différent pour les trois ses-
quioxydes, et il importe beaucoup d'en avoir une idée nette,
pour savoir quelle confiance on peut avoir dans le résultat.
Après bien des tâtonnements, voici le procédé que j'ai
employé, sauf quelques modifications de détail qui seront
indiquées dans chaque cas particulier. La prise d'essai, qui
était toujours de l* r ,2 à l* r ,3 et qui avait servi au dosage
de l'eau à l'étuve, était fortement calcinée au rouge vif et
traitée par C1H. Dans le cas de l'alumine, tout se dissout, et
il n'y a qu'à précipiter par l'ammoniaque ; dans le cas du fer
et du chrome une partie reste insoluble. Une certaine fraction
du fer dissous est au minimum; onl'oxyde par quelques gouttes
d'acide chlorique, pour ne pas introduire d'acide nitrique qui
ferait du nitrate d'ammoniaque difficile à décomposer sans
pertes; le chrome est en partie à l'état de chromate. Mais
l'oxyde resté inattaqué contient de l'alcali, il faut donc,
après une première calcination de Cr 2 3 le retraiter par
l'acide chlorhydrique et l'alcool. Je me suis assuré à plu-
sieurs reprises qu'on ne laissait plus ainsi que des traces à
peine dosables d'alcali. Pour l'alumine et le fer, les chiffres
qu'on obtient sont très concordants, et deux dosages ne
présentent guère plus de 0,1 0/0 d'écart. Pour le chrome,
les résultats sont un peu moins satisfaisants.
La liqueur filtrée après précipitation du sesquioxyde était
— 77 —
évaporée à sec et chauffée jusqu'à l'élimination complète du
chlorhydrate d'ammoniaque. Dans le cas du chrome, il faut
avoir soin de chasser complètement l'alcool avant la précipi-
tation par l'ammoniaque, sans quoi il se forme une certaine
quantité de chlorhydrate d'éthylamine qu'on n'arrive pas à
éliminer facilement. Les alcalis étaient pesés à l'état de
chlorures, sauf la lithine, qui était transformée en sulfate. La
potasse et le rubidium étaient toujours séparés de la soude
au moyen de l'acide perchlorique, procédé que je considère
comme de beaucoup supérieur à celui au chloroplatinate, à la
condition de traiter deux fois par l'alcool, si la quantité de
soude est un peu considérable. Les résultats, sans être aussi
précis que ceux qu'on obtient pour les sesquioxydes, peuvent
être considérés comme exacts à 0,3 0/0 près. L'ammo-
niaque a été déterminée par déplacement au moyen de la soude
et distillation dans une liqueur titrée d'acide sulfurique ; ce
dosage est, comme on sait, assez exact.
Le dosage de l'acide oxalique est moins satisfaisant. Outre
les inconvénients inhérents à toute analyse en volume, il y
a ici une circonstance particulière. Pour avoir des chiffres
quelque peu précis, il faut se servir d'une solution de per-
manganate assez diluée (la mienne ne donnait pour 1 centi-
mètre cube que 0,0035 de C 2 3 ) et, par conséquent, une faible
quantité de matière, 0* r ,3, au plus. L'erreur commise était
donc multipliée par 3 et cette erreur peut provenir non seu-
lement du dosage lui-même, mais de la pesée; car le corps,
si bien séché qu'il soit, peut facilement contenir 1 ou 2 milli-
grammes d'eau. Je ne crois donc pas que ce dosage soit
exact à plus de 0,5 0/0 près.
On verra du reste que, sauf un ou deux cas, il n'y a aucune
incertitude sur la formule.
— 78 —
Aluminoxàlates.
A. — Composés simples.
1. A1 2 8C 2 0* (NH 4 ) 1 , 6H 2 0.
Cette formule s'accorde avec celle qui a été donnée par
Rammelsberg ( 1 ). M. Rosenheim n'a trouvé que 5 { / 2 H?0 ce
qui tient à ce qu'il a dosé l'eau par différence et peut-être
aussi à ce qu'il n'a pas analysé les cristaux au sortir de leur
eau mère. Dans l'air sec ils se fendillent, sans cesser d'ail-
leurs d'être transparents, et perdent une molécule d'eau.
Des cristaux qui étaient restés 3 jours à l'air sec des jour-
nées d'hiver, ne m'ont plus donné en effet que 11.85 °/
d'eau (th. 11.5i°/ ).
Trouvé Rosenheim
A1 2 3 12.78 12.71 13.17
6C 2 3 54.14 54.11 54 51
3(NH< 2 )0... 19.55 19.60 19.66
6H 2 13.53 13.40 12.66 p. diff.
100.00 99.82 100.00
d»
TTb < Is
FlG. 1.
S**
cl*»
d,™
Fig. 2.
La forme clinorhombique a été inexactement décrite par
(i) Handb. d. Kryst. Chemie, II, 57.
— 79 —
Rammelsberg, qui a confondu les deux faces m (110) avec
les faces A 1 (100) et g { (010) confusion, qui est facile, l'angle
du prisme étant extrêmement voisin de 90° et les faces donnant
rarement de bonnes mesures. Les faces d 11 ' 2 (111) et
ô 1 * (ÎU) sont ainsi devenues o 1 (101), a 1 (10f), e 1 (011) et
les paramètres un peu différents des autres composés de la
série. Les propriétés optiques permettent de trouver facile-
ment l'orientation des deux pinacoïdes verticaux. Faces :
A 1 (100) gi (010) m (110) y» (210) rf'«* (111) 6*'* (111).
Angles Calculés Observés Rammelsberg
mm (1Î0 110)
90° 13'
90° 16
90° 20
d<'*d l l2 (iïl 111)
—
M40°30
—
d { *m (111 110)
120° 30
102° 24
120°
g*g* (210 210)
53° 18
—
—
g*g* (210 010)
153° 21
153° 15
—
ai/îfci/a (ïiï ÎU)
139° 26
139° 30
—
b*i*d*i* (ï\i 111)
—
M39°o0
140° 39
&</2rf«/2 (ÎU IU)
—
*i22°
122°
& ,/2 /n (11 1 110)
117° 40
117°32
118° 20
Le plan des axes optiques est parallèle au plan de symé-
trie.
2 . A1 2 6C 2 0*K 6 ,6H 2 0.
M. Rosenheim n'a trouvé dans ce sel que 5H 2 0, ce qui
exige 9.940/0. MM. Kehrmann et Pikersgill (1) de leur côté
ont trouvé 11.86 0/0 d'eau et admettent 6H ? 0. Des cristaux
très nets et très limpides m'ont donné :
(1) Zeitschr. f. anorg. Ch , 4, 133; 1893.
— 80 -
Trouvé
Rosenheim
A1 2 3
M.04
11.03
11.17 p
6C*0 3 ....
. . 46.76
47.10
47.40
3K*0 ....
. . 30.52
30.36
31.01
6H*0.. ..
11.68
11.43
10.42
100.00
99.92
100.00
diff.
Fia. 3.
Isomorphe avec le précédent. Faces observées : g { (010),
m(110),^(320),a 1 (lÔl),rf 1 / 2 (Hl) > 6 1 / 2 (ril).
0.9994 : 1 : 0.3951 ; r = 92.51'.
Angles
Calculés
Mesurés
mm (110 110)
90° 6'
—
mg K (110 010)
134° 57'
134° 55'
g*g* (350 320)
67° 28'
—
g*m (320 110)
168° 41'
168° 45'
d*'W 2 (iïi 111)
—
*140°20'
^' 2 rf" 2 (lîl 111)
—
*121°40'
& 1 '»* 1 /«(fil lit)
—
M 39° 40'
b*r*b<>* (iîi ïii)
139° 4'
—
VW (111 101)
159° 32'
159° 40'
— 81 —
Plan des axes optiques parallèle à g [ :
3.Al 2 6C 2 0*Rb 6 ,6H 2 0.
Les cristaux perdent plus facilement encore que le com-
posé ammonique 1 molécule d'eau, en se fendillant et devenant
légèrement ternes à la surface; sortis de leur eau mère, ils
présentent la composition centésimale suivante :
diff.
100.00 100.00
Formes cristallines identiques à celles des deux composés
précédents (fig. 1, 2, 3). Faces observées y 1 (010) m (110)
<3?'/2 (m) £i/2 (in) #(322). Les faces sont peu planes,
les mesures médiocres :
Trouvé
A1 2 3
8.49
8.37
6C 2 0*
. . 35.92
36.42 p.
3Rb 2
. . . 46.59
46.44
6H 2
9.00
8.77
1.0188: 1 :(
).4049; Y =
9o°2'.
Angles
Calculés
Mesurés
mm (110 110)
89° 10'
89°
d"W 2 (lîl 111)
—
*140°
rf"/*ft«/»(lii fil)
—
M39°40'
&" 2 d" 2 (ïil IH)
—
*121°4'
^/2&l/2 ( H1 fi!)
137° 48'
137° 48'
xg K (322 010)
104° 26'
104° 20'
xx (322 5-22)
lol°8'
151°
Plan des axes optiques parallèles au plan de symétrie. Le
plus petit axe de l'ellipsoïde optique se confond avec Taxe
vertical. La bisectrice aiguë négative fait donc un angle de
— 82 —
5° environ avec la normale à h* (100) :
2V = 80°32', p = 1.494.
Biréfringence très forte. Dispersion nulle.
4 . A1 2 6C 2 4 T1 6 ,4H 2 0.
L'analyse exacte de ce composé est très difficile, et je ne
donne sa formule qu'avec des réserves, d'autant plus que sa
forme cristalline est identique à. celle des composés à6H ? O r
que je viens de décrire. Le corps ne peut pas être chauffé
beaucoup au-dessus de 110°, car il commence à se décom-
poser; on n'est donc pas sûr de chasser toute l'eau qu'il con-
tient. D'autre part on sait que le dosage du thallium à l'état
d'iodure n est pas très rigoureux; enfin, pour comble de com-
plication, l'acide oxalique ne peut être déterminé directement
au permanganate qui peroxyde en même temps le thal-
lium.
Voici comment l'analyse a été conduite. La prise d'essai
qui avait servi à doser l'eau a été chauffée avec de l'acide
nitrique concentré jusqu'à destruction de l'acide oxalique. A
cette solution additionnée d'eau on ajoute quelques gouttes
d'acide sulfureux, car une petite quantité de thallium se
trouve à l'état de peroxyde; on précipite alors par l'ammo-
niaque et on lave l'alumine jusqu'à ce que l'eau du lavage ne
donne plus de précipité avec le sulfhydrate d'ammoniaque*
Dans la liqueur filtrée on a ajouté de l'iodure de potassium
et pesé l'iodure de thallium sur un filtre taré.
J'ai fait trois analyses : la première sur de très petits
cristaux obtenus par refroidissement, les deux autres sur
des cristaux beaucoup plus gros obtenus par évaporation à
45°. Pour permettre la comparaison, je mets en regard les
deux formules à 4 et 6H-0.
— 83 —
Trouvé
I
11
111
A1 2 3 . .
5.33 5.43
5.36
5.52
5.50
6C 2 3 . .
24.57 23.00
3T1 2 0..
66.45 67.73
68.00
67. tO
67.80
6H 2 0. .
5.65 4H 2 3.84
3.16
3.41
3.44
100.00 100.00
C'est donc incontestablement la formule à 4H 2 qui con-
vient le mieux, surtout si Ton songe qu'il y a toujours une
petite perte de thallium, Tiodure étant un peu soluble dans
l'eau pure.
Le corps est peu soluble dans l'eau froide, beaucoup plus
dans l'eau chaude. Pour avoir des cristaux d'une certaine
dimension, il faut donc cristalliser à une température un peu
élevée. L'aspect des cristaux est fort différent de celui des
composés de potassium, de rubidium et d'ammonium; mais
les mesures montrent qu'ils possèdent exactement les mêmes
formes et des angles très voisins. Malgré que les faces soient
très réfléchissantes, elles donnent généralement des images
peu nettes ; j'ai pu avoir cependant, en choisissant de petits
cristaux, une concordance assez satisfaisante entre le calcul
et l'observation.
Fig. 4.
Faces : g* (010) m (110) a { (ÏOi ) d K ' 2 (111) V ' 2 (111)
0.9730 : 1 : 0.4128; Y =93° 39'.
84 —
Angles
Calculés
Mesurés
mm (iïO 110)
91° 40'
—
mg K (110 OiO)
134° 10'
134° 24'
rfi/«rf«/i(iïi 111)
—
M 39° 14'
d*' 2 m (111110)
122° 35'
122° 36'
^/2^/2( U1 J 1A)
—
* 137° 10'
6</W/s(ïll 111)
—
M 18° 46'
ô f/2 ô 4/2 (lïi 111)
137° 34'
137° 32'
ô*/v (in roi)
158° 47'
158° 50'
b*'*m (111110) 118°39' 11 8° 44'
Le plan des axes optiques est parallèle au plan des symé-
tries.
5 . Àl 2 6C 2 0*Na 6 ,9H 2 0.
M. Rosenheim donne une formule avec 91/2H 2 0. Mes
dosages de l'eau sur des cristaux de différentes préparations,
obtenus soit par refroidissement, soit par évaporation, m'ont
toujours conduit très exactement à 9H 2 0. La dernière molé-
cule ne s'élimine que difficilement même à 115°, très facile-
ment à 150°, sans que le corps éprouve la moindre décom-
position.
Trouvé
I
II
III
Rosenheim
A1 2 3 ..
11.57
11.35
11.47
6C 2 3 ..
48.98
49.20
48.72
3Na 2 0.
21.07
21.21
20.75
9H 2 0..
18.38
18.19
18.25
18.20
19.06 p. dif.
100.00 99.9S 100.00
Les cristaux sont parfaitement isomorphes avec leferrioxa-
late et le chromoxalate correspondants, depuis longtemps
mesurés par Schabus, Murmann et Rammelsberg. Ils pré-
— 83 —
sentent deux types très différents. Cristallisés par refroidis-
sement, ils ont la forme de la figure 5 avec la face g i (010)
toujours courbe et écailleuse; obtenus par évapora tion, ils
ont la forme de la figure 6. Le corps est excessivement
soluble, et les cristaux, qui ne se déposent que dans une eau
mère presque sirupeuse, ont rarement des faces bien planes.
Les mesures doivent donc être considérées comme assez
médiocres.
FlG.
Fig. 6.
Faces : p(001),^ (100), </« (010), m (110), d 4 ,2 {i\i), & ,/f (fil)
1 . 3990 : 1 : 1.1980; Y = 99° 28'.
Angles
Calculés
Mesurés
ph< (001 100)
—
•99° 28'
mh> (110 100)
126° 3'
125° 58'
mm (1Î0 110)
72° 6'
—
rf"V 2 (lll 111)
100° 34'
100° 42'
pd" 2 (001111)
128° 8'
—
pm (001 110)
95° 33'
95° 42'
ji/ifti/a (ffi in)
—
*91° 14'
b*»h< (H 1100)
—
* 114° 20'
b*»p (111001)
120° 33'
—
b hl *m (111110)
143° 54'
143° 50'
clivage assez facile suivant p(00l).
— 80 —
Plan des axes optiques parallèle au plan de symétrie. Bis-
sectrice aiguë négative faisant avec Taxe vertical un angle
de 7° 30' dans l'angle obtus y; 2E = 83° 30'.
Dispersion très faible p > v.
J'ai choisi cette orientation parce que c'est celle qui a été
adoptée pour les composés chromique et ferrique correspon-
dants depuis longtemps décrits, et que c'est celle qui se
présente en effet naturellement à l'esprit, étant donnée la
forme habituelle des cristaux. Mais, si Ton remarque que
l'angle b [n b li ' 2 (111 111), qui est presque droit, est très-
voisin de l'angle mm (110 110) des composés de K, Rb t
(NH 4 ) à 6H*0 et de Tl à 4H 2 0, et si l'on fait p (001) = o 1
(101), rf"* (Ul) = e* (011) i«'*(îli) = m (110) A 1 (100)
= a 1 (TOI), m (110)= (121), e*«(021) = (141), on a:
0.9884 : l : 0.8257 ; y = 97° 47'.
D'autre part, en considérant dans les composés à 6H 2 et
à 4H 2 le seul octaèdre existant comme !H2|, leurs para-
mètres deviennent :
(NH 4 ) — 0.9977 : 1 : 0.7830; y = 92° 26'
K — 0.9994 : 1 : 0.7912 ; y = 92° 5'
Rb — 1.0188 : \ : 0.8098 ; y = 95° 2'
Tl — 0.9730 : 1 : 0.8246 ; y = 93° 39'
Dans le but d'obtenir un sel double analogue k l'un de
ceux que le sel de sodium fait avec les sels de potassium r
de rubidium et d'ammonium, j'ai cristallisé à 30° un grand
excès de Al 2 6C 2 0' 4 Na 6 ,9H 2 très soluble avec une certaine
quantité d'aluminaxolate thallique. Le premier dépôt était
constitué par du sel thallique pur avec sa forme si caracté-
ristique ; le second dépôt a donné quelques grammes de cris-
X
— 87 —
taux très nets ayant la forme du sel sodique. L'analyse a
montré qu'ils correspondaient à un mélange isomorphe de
€4.19 0/0 de AP6C*0*Na 6 , 9H*0 et de 35.81 0/0 du com-
posé Al*6C 2 0' l Tl c , 9H-0, qui n'existe dans aucune condition à
l'état isolé. Nous verrons plus loin, parmi les ferrioxalates,
un autre exemple du même genre.
Calculé
Trouvé
A1 2 3
9.27
9.10
C 2 3
. . 39.30
—
T1 2
.. 23.14
22.80
Na 2
. . 13.55
13.27
H 2
. . 14,74
14.66
100.00
Les cristaux qui perdent toute leur eau à 110° ont l'aspect
de la figure 6 et possèdent les mêmes facss que le sel sodique
pur. Les axes optiques sont un peu plus écartés.
6.Al 2 6C 2 O l Na c ,oH 2 0.
Fig. 7.
Lorsqu'on évapore la solution du sel précédent à une tem-
pérature supérieure à 60°, il se dépose un autre hydrate en
— 88 —
cristaux quadratiques généralement petits, mais très nets.
On ne peut les sortir de leur eau mère sans qu'ils se
recouvrent en quelques instants d'une couche de l'hydrate
supérieur. Il faut donc décanter rapidement le liquide et
laisser les cristaux se dessécher à la température à laquelle
ils se sont déposés. Us ne perdent à 110° qu'une molécule
d'eau les quatre autres sont chassées à 150° :
A1 2 3 12.59 12.58
6C 2 3 53.33 53.28
3Na 2 22.97 22.87
5H 2 41.11 11.16
100.00 99.85
à 110° 2.22 2.25
Faces observées : tt (100), A 8 * (510), m (110), a* (101)
A 1 '* (111),* (311).
1 : 0,5726.
Angles
Calculés
Mesurés
à 3 W 2 (510 510)
il 2° 38'
—
A 3/2 m (510 110)
146° 19'
146° 20'
ft«/*fti/»(iïl 111)
127° 10'
—
&" 2 a< (111101)
153° 35'
153° 34'
b i,2 m (111 110)
—
*129°
xx (311311)
133° 54'
133° 48'
œm 311 (110)
141° 32'
141° 30'
Uniaxe positif, sans aucune anomalie optique. Biréfringence
assez forte :
7.Al 2 ôC 2 0<Li 6 ,llH 2 0.
Ce corps, très soluble, s'obtient facilement en gros cristaux
très limpides, lorsqu'on évapore sa solution à 20° — 30°. Ces»
— 89 —
cristaux s'effleurissent à la longue, et il est possible qu'il
existe un hydrate inférieur, car, en évaporant vers 45°, on
obtient un magma de cristaux d'une tout autre forme, qu'il
est tout à fait impossible de débarrasser de l'eau mère qui a
pris la consistance d'un sirop très épais :
I
II
A1 2 8
12.41
12.60
12.5
6C 2 3
. 52.55
52.36
3Li*0....
. 10.95
10.83
10.67
HH'O....
24.09
23.90
24.20
100.00
99.69
Fio. 8.
Les cristaux tricliniques, malgré leur belle apparence, ont
des faces assez peu réfléchissantes. Ils sont de forme très
simple, et je n'ai jamais trouvé que les faces p (001) g { (010)
/(H0) h (31D) Zfi 1 (310) et i 1 (011) cette dernière générale-
ment peu développée :
1.0161 : 1 : 0.7955
AV (100 010) 91° 24'; a = 94°
*p#'(001 010) 82° 38'; p = 81° 44'
ph* (001 100) 108° 44'; r = 109° 6.
— 90
Angles
Calculés
Mesurés
2 M 2 (3Î0 310)
—
•144° 10*
*hp (3Ï0 001)
110° 20'
—
h*p (310 001)
—
*105°20'
h*g* (310 010)
—
*109°10'
tg K (110 010)
134° 48'
134° 50'
pi (001 110)
98° 2'
98° 12'
pi* (001 011)
—
*1 40° 32'
t'A 1 (011 110)
115° 52'
116°
iH (011 110)
124° 49'
124° 50'
La bissectrice obtuse positive coïncide à très peu de chose
près avec Taxe vertical; la bissectrice aiguë négative est
presque perpendiculaire à la face / (110). Biréfringence très
forte 2E = 100° 30. Dispersion inappréciable.
On remarquera que, malgré la différence de composition
•et de symétrie, les dimensions du réseau sont extrêmement
voisines de celles qu'on observe dans les composés sodiques
à 9H 2 potassique, rubidique et ammonique à 6H 2 et thal-
lique à 4H 2 :
8.Al 2 6C 2 0*Li 6 ,19H 2 0.
En cristallisant par évaporation sur Y acide sulfurique, j'ai
-eu pendant l'hiver, à une température voisine de 0°, des cris- v
taux différents des précédents et qui perdaient à 110°
35.40 0/0 d'eau (th. 35 40 0/0), ce qui correspond très exac-
tement à 19H 2 0. Sortis de l'eau mère, ils s'effleurissaient en
quelques minutes, et il n'y avait pas à songer à les mesurer.
Ils paraissent tricliniques, possèdent un clivage à travers
lequel on voit un système d'axes pas trop écartés et assez
-excentrés.
— 91 —
B. — Composés doubles
9.Aia24C 2 0<Na <9 K 5 ,32H 2 0.
Ce composé a été préparé et analysé par MM. Kehrmann
•et Pickersgill(l), qui lui ont donné la composition beaucoup
plus simple ArWO'^Na'^SIFO. J'ignore à quoi tient la
divergence de nos analyses ; mais il est certain que la for-
mule de ces savants est inexacte, car si Ton fait un mélange
des sels simples dans les proportions que cette formule
indique, on voit toujours se déposer une certaine quantité de
sel potassique. Un mélange fait d'après ma formule donne,
jusqu'à la dernière goutte, les mêmes cristaux pseudo-
cubiques, facilement reconnaissables, au microscope, à leur
très faible biréfringence.
J'ai fait de nombreuses analyses sur des produits de pré-
parations très diverses et obtenus soit à basse température,
soit à letuve à 40° — 50°; je suis arrivé toujours au même
rapport entre la soude et la potasse. Chauffé à 110°, le com-
posé retient 6H 2 qu'il perd vers 150° :
Trouvé
I
H
111
Kehrmann et Pick.
A1 2 3
11.54
11.60
11.65
11.65
11.40 — 12.01
21C 2 0\...
48.88
49.11
—
—
47.69 — 47.91
^ /2 Na 2 0. .
16.65
16.30
16.58
17 »
12.41 — 13.66
2" 2 K 2 0. ..
6.64
6.44
6.55
6.47
10.74 — 10.84
32H 2
16.29
16.42
16.30
16.30
15.81 — 16.20
100.00
99.87
illO°28'H 2 0.
14.22
14.29
14.30
14.20
1 se rapporte à des cristaux obtenus par refroidissement,
(i) hoc, cit.
— 92 —
II à des cristaux déposes par évaporation à 15°, III à une-
cristallisation faite à 45°.
Il est un autre point sur lequel je ne suis pas d'accord
avec MM. Kehrmann et Pickersgill. Ils affirment que les
cristaux ne peuvent être recristallisés que par refroidisse-
ment d'une solution chaude, que dans tout autre condition
ils se scindent en leurs éléments constituants. Je n'ai jamais
observé une semblable décomposition; à froid comme à chaud r
par refroidissement ou évaporation, on obtient toujours 1&
même composé.
Les cristaux, parfois assez gros, sont pseudo-cubiques, car
ils donnent entre les niçois croisés et sous une épaisseur con-
venable, des teintes assez vives de polarisation. Leur forme
est assez variable suivant les conditions de cristallisation.
Par refroidissement on obtient des leucitoèdres générale-
ment très bien formés, par évaporation tantôt des tétraèdres
pyramides ! / 2 a 2 (211) avec de petites facettes du tétraèdre-
pyramide inverse, tantôt le dodécaèdre rhomboïdal avec
leucitoèdre et octaèdre. Lorsque les cristaux sont suffisam-
ment gros et les faces du dodécaèdre très développées, on
constate sans peine qu'ils sont composés, comme le grenat
ouwarowite de douze pyramides ayant pour base chacune
des faces du dodécaèdre. L'écartement des axes est voisia
de 90°, comme dans un grand nombre de cas de ce genre,
décrits jadis par Mallard et M. E. Bertrand, et leur plan
parallèle à la grande diagonale durhombe. Comme dans le cas
du grenat, il s'agit donc ici d'un assemblage régulier d'indi-
vidus orthorhombiques à forme limite.
Par l'action d'une température bien inférieure à celle à
laquelle ils commencent à se déshydrater, la biréfringence
disparaît, et le corps devient réellement cubique.
— 93 —
10.Al 2 6C 2 O«Rb 3 Xa 3 ,5H 2 O.
Lorsqu'on cristallise par évaporation, à20°-30°,une solution
contenant un mélange d'une molécule de Al-6C î 4 Rb 6 ,6H e O
avec un peu moins d'une molécule de AF6Cr0 4 Na 6 , 9H 2 0.,
on obtient d'abord ce composé double en magnifiques cris-
taux ayant parfois plus de 1 centimètre de côté. Les der-
niers dépôts présentent des cristaux d'une toute autre forme,
d'une composition plus complexe et qui seront décrits dans
le paragraphe suivant.
A 110°, ces cristaux ne perdent que 4H 2 0; la dernière
molécule n'est chassée que vers 150°. L'analyse a donné :
Trouvé
A1 2 3 ....
10.23
I
10.28
11
10.33 ;
6C 2 3 ....
43.33
43.00
43.01 p. dit
i< /2 Rb 2 0.
28.08
28.36
28.00
i" 2 Na 2 0..
9.33
9.27
9.34
5H 2
9.03
9.16
9.32
100.00
100.07
100.00
à 110°...
7.22
7.23
7.24
Les cristaux de symétrie clinorhombique sont presque
toujours maclés par hémitropie autour d'une normale à
a 1 (101). Dans les cristaux simples ou maclés, on ne ren-
contre le plus souventque les faces p (001), h 1 (100), g { (010)1,
o 1 (10), a 1 (ÎOÏ). Les faces d [ / 2 (111) sont rares, plus rares
encore les faces ô 1 / 2 (1H)« Il y a un clivage sinon facile,,
du moins net suivant^ 1 (010) :
1.2321 : 1 : 0.8816 ; Y = 91° 38'.
— 94
ph*
(001 100)
91° 38'
91° 32'
oW
(101 100)
—
*126° 40'
aW
(101 100)
—
*124°30'
o*a*
(101 101)
108° 50'
—
d K i% d K
' 2 (iïl 111)
109° 28'
—
d*'Y
(111 010)
125° 16'
125° 20'
d*' 2 p
(1H 001)
13i°57'
131° 55'
h \ I2 b \ 1
2 (ïïl ïll)
108°
—
b il2 a*
(ïii Ï01)
—
*\ 440
W /2 p
(lia 001)
130° 48'
J30°50'
ô»/ 2 ^
' 2 (In ni)
123° 33'
123° 34'
Fig. 9.
Fig. 10.
Dans le macle :
d< /*rf« /2 (111 111) 149° 24' 149° 34'
Le plan des axes optiques et la bissectrice aiguë négative
sont perpendiculaires au plan de symétrie. La bissectrice
obtuse fait avec Taxe vertical un angle de 64° 30' dans
Y obtus; 2E = 109° 30'. La biréfringence est très forte, la
dispersion inappréciable.
La chaleur fait éprouver à l'ellipsoïde optique des modifi-
cations extrêmement intéressantes. Lorsqu'on chauffe une
lame de clivage aussi mince que possible, on la voit, vers 80°,
— 95 —
traversée par une série de stries. Pour peu que la tempéra-
ture s'élève de quelques degrés, les stries disparaissent
rapidement, et la lame redevient homogène avec des pro-
priétés optiques tout autres. Par le refroidissement, la
transformation inverse se produit, mais avec une grande
lenteur, de sorte qu'on a tout le loisir d'étudier les propriétés
optiques. La lame ne revient même jamais complètement à
son état primitif et reste indéfiniment composée de deux
sortes de plages ayant des propriétés différentes. La figure 11
montre la position des axes dans les trois états successifs :
1 à l'état naturel; 2 à 80°; 3 un peu au dessus. Dans
l'état 2, il n'y a de changé que la position du plan des axes ;
leur écartement est toujours de 109° 30', et la biréfringence
est restée la même. L'angle que les axes font avec la trace
de la macle est de 27° ; l'angle de 9°, ils le font maintenant
avec la face p(00l). Dans l'état 3, les modifications sont
beaucoup plus profondes : le plan des axes est devenu paral-
lèle kp (001) ; leur écartement est 2E = 49°, et la biréfrin-
gence a notablement diminué.
Comment interpréter ces transformations? Remarquons
d'abord que le réseau est non seulement quasi terbinaire,
— 96 —
puisqu'on a 100001 = 91° 38', qu'il est encore quasi ter-
quaternaire. En effet, le rapport des paramètres est presque
exactement celui d'un cube rapporté à un axe ternaire, à
un axe binaire et à un axe pseudo-binaire, c'est-à-dire
1:225 : 1 : 08661. Cette remarque va nous permettre de
comprendre ce qui se passe.
Dans la première transformation, le réseau reste le même,
puisque l'ellipsoïde optique qui le caractérise n'éprouve
aucune modification ; mais cet ellipsoïde se trouve orienté
par rapport à la face/? (001), comme il Tétait par rapport à
la face a [ (101). Si nous faisons l'échange entre les deux
faces et si nous prenons p(001) = a x (101), a 1 (101) = /? (001),
A ï (100) = oi / ^(201),* l ^ril)=^i(011),oi(101) = oi/i(401)
et rft*(lil) =(431), on a piï (001 100) = 90°5, et les
paramètres deviennent :
0.9935 : 1 : 0.7265(11).
1
ou très approximativement 1 : 1 : — j qui sont encore les
paramètres du cube, mais rapporté à deux axes binaires
pour axes horizontaux et un axe quaternaire pour axe ver-
tical. On pourrait tout aussi bien prendre o 1 (101) = p (001),
/?(001) = ^(l0l),aifl01) = a' / i(401), /i* 103 = o"' (201),
rfi« (m) _ e i (ou), ôi/2 (in) = (431), on aurait ainsi
phS (001 100) = 91° 11 et les paramètres :
1.0231 : 1 : 0.7073(111).
On peut choisir encore deux autres orientations, qui
donnent pour les paramètres presque les mêmes rapports
qua (II) et (III).
— 97 --
En prenant iï (100) = o 1 (100% p{00i) = a> /2 (201),
c> 101) = ««(ÏCtë), o 1 (101) = hS (100), ô» '* (ïll) = (Ï22),
<Ji'-' (111) = h> (320), on a:
1.0609 : 1 : 0.7375; r = 91° il' (IV).
En faisant a> (100) == hS (100), p (001) = a"* (201),
^ (100) = o 1 (101), rf' '* (111) = (122), o 1 (101) = a* (102),
4"'(lïl) = ^(320),on a :
1.0898 : 1 : 0.7474; r = 90° 5' (V).
Théoriquement, nous n'avons aucune raison de donner la
préférence à Tune de ces quatre orientations possibles. Mais
l'étude du composé sodico-ammonique décrit plus loin (12)
■et des composés chromique et ferrique isomorphes, montre
que c'est Tune des orientations III ou IV qui donne, pour
l'ensemble des faces, les symboles les plus simples. Si Ton
remarque que, dans la seconde transformation, qui se fait à
une température très peu supérieure, le corps devient
orthorhombique, l'orientation V dans laquelle l'angle phS
est presque droit, paraît la plus rationnelle. On a là,
comme on voit, le cas très instructif d'un dimorphisme d'un
genre particulier, qui se manifeste non par la différence des
réseaux et des particules qui en occupent les nœuds, mais
par leur position relative différente dans l'espace. Cette par-
ticularité, qui doit se présenter souvent dans les substances
cubiques, mais que l'isotropie du réseau nous empêche de
constater, expliquerait pourquoi quelques-unes d'entre elles,
très voisines cependant à tous égards, comme KC1 et NaCl,
ne peuvent pas cristalliser ensemble.
Les deux positions du réseau une fois prises, on conçoit
qu'elles puissent être également stables dans un intervalle
— 98 —
plus ou moins considérable de température et qu'elles:
puissent coexister dans une même enveloppe cristalline. J'ai
déjà dit plus haut qu'une lame chauffée à 80° ne revient
jamais, par le refroidissement, à son état primitif. Même
lorsqu'elle est très mince, la majeure partie de sa surface
ne donne plus d'extinction, et Ton voit, en lumière conver-
gente, deux systèmes d'axes de même écartement et faisant
entre eux 18°. Dans les plages qui éteignent régulièrement r
les axes sont tantôt à 9°, tantôt à 27° de la trace du plan
de macle. La lame se conserve indéfiniment dans cet état r
car j'en possède qui remontent à plusieurs mois, et n'ont
subi aucune modification.
La seconde transformation est beaucoup plus simple et
s'explique sans difficulté. Les trois axes sont devenus-
rigoureusement binaires et la forme orthorhombique. Les
faces ont repris les symboles qu'ils avaient avant la première
transformation, et il n'y a de changé que l'angle ph { (001 100) r
qui est maintenant de 90°.
La chaleur fait éprouver à la susbtance une autre et non
moins curieuse transformation. Lorsqu'on chauffe une lame
noyée dans l'huile de pétrole à des températures progressi-
vement croissantes, on constate qu'après sa seconde trans-
formation elle ne change plus, et les couleurs de polarisa-
tion restent les mêmes jusqu'au moment où elle commence
à perdre de l'eau, qu'on voit se dégager à l'état de petites-
bulles. La biréfringence baisse alors un peu et, lorsque le
dégagement de l'eau a cessé, la lame, quoique très fendillée,,
est restée assez transparente pour pouvoir être étudiée à
lumière parallèle et convergente. On constate que la macle
s'est conservée intacte, que la position du plan des axes est
restée ce qu'elle était après la seconde transformation, que
la forme est, par conséquent, restée orthorhombique ; mais
l'écartement des axes a beaucoup diminué, il est de 24 0,
— 99 —
environ. Ce départ de l'eau (9 O/O) sans destruction du
réseau cristallin, et cette presque identité des formes du
corps anhydre et de son hydrate, rappellent les faits si
curieux observés par Mallard, et plus récemment, par
M. G. Friedel dans les zéolithes. Nous en verrons plus loin
un autre exemple :
ll.Al 8 24C 2 O 4 Rb"i\V ,23HO.
Les eaux mères des cristaux précédents renferment un
excès de rubidium et déposent, au bout de quelque temps,
de gros cristaux clinorhombiques d'une tout autre forme.
Ils ne se déshydratent complètement que vers 150°, et
peuvent être recristallisés sans décomposition. Quelque
étrange que paraisse la formule, elle ressort très nette-
ment des deux analyses que j'ai faites sur deux produits
différents :
Trouvé
I
II
4A1 2 3
9.75
9.76
—
24C 2 3
41.47
41.33
41.06
7Rb 2
31.36
31.74
32.02
5Na 2
7.44
7.21
7.02
23H 2
9.94
9.76
9.97
100.00
99.80
à 110°20H 2 O.
8.62
8.54
8.60
On pourrait, il est vrai, considérer ce corps comme une
combinaisonde6[Al 2 6C'0 3 Rb 3 Na 3 6H 2 0]+Al 2 6C 2 3 Rb 6 6H20 r
soit comme un simple mélange isomorphe de 83.52 0/0 du
premier et de 16.48 0/0 du second, ce qui exigerait :
— 100 —
A1 2 8 9.79
C 2 3 41.48
Rb 2 30.71
Na 2 7.66
H 2 10 36
100.00
Mais, outre que cette façon d'envisager correspond moins
bien aux résultats de l'analyse, spécialement en ce qui con-
cerne l'eau dont le dosage est le plus facile et la plus exact,
elle ne lève pas les difficultés qu'on éprouve à expliquer les
propriétés de ce singulier composé. Sa forme cristalline
et son ellipsoïde optique sont, en effet, à peu de chose près,
les mêmes que dans le composé Cr*6C 2 OSRb 3 Na 3 ,7H 2 0, que
nous verrons plus loin, et dans le composé Al 2 6C 2 0' 4 Na 6 ,9H c?
déjàdécrit(5), avec lequel Cr 2 6C 2 0''Na6,9H 2 et FeWOWa 6 ,
*9H 2 sont isomorphes. Quelle que soit la formule qu'on
adopte, il faut admettre un isomorphisme entre corps n'ayant
pas la même hydratation.
La figure 6 montre l'aspect habituel des cristaux, mais
on n'y rencontre que les faces p (001), h { (100), d [l1 (111),
£i/2 (m). Comme dans les composés sodiques à 9H 2 et
le chromoxalate sodico-rubidique à 7H 2 0, il y a clivage
■assez facile suivant^ (001):
1.3647 : 1 : 1.1924; y = 100° 38'.
Angles
Calculés
Mesurés
ph* (001 100)
—
* 100° 38'
d"W 2 (lïl 111)
101° 54'
101° 52'
d<'*p (111001)
—
* 128° 38'
d"W (111 100)
—
*124°38'
VW* [ïïi îll)
91° 22'
—
b* l2 p (îll 001)
119° 59'
119° 56'
b il2 h* (111 100)
11 4° 16'
11 4° 22'
£'' 2 ^ /2 (Ill 111)
121° 6'
120° 59'
— 101 —
Le plan des axes optiques est parallèle au plan de symé-
trie, et la bissectrice aiguë négative est exactement per-
pendiculaire à jo(001).2E = 24° 30'. Biréfringence assez
forte. Dispersion assez forte avec p > v. Ce sont, comme
on voit, des propriétés très voisines de celles que nous
avons constatées dans le composé Al 2 6C 2 O s Xa 6 ,9H 2 0, et que
nous retrouverons dans les composés analogues du fer et
du chrome.
Cette coïncidence dont il n'y a, provisoirement du moins,
aucune conclusion à tirer, méritait d'être signalée ; elle
Aient se ranger à côté de celle que j'ai signalée plus haut
entre le composé thallique à 4H ? et les composés du
potassium, du rubidium et de l'ammonium à 6H 2 0:
12. AP6C 2 03Na 3 (NH<) 3 , 7H 2 0.
Quelles que soient les proportions des deux composés
simples qu'on mélange, on n'obtient jamais qu'un seul com-
posé double, correspondant au composé rubidique (10) que
j'ai décrit plus haut. Il s'en distingue cependant par l'hy-
dratation, mais, chose tout à fait inattendue, les deux molé-
cules d'eau qu'il contient en plus ne paraissent jouer aucun
rôle dans la constitution de son réseau cristallin.
Analysés sitôt sortis de l'eau mère, après avoir été
soigneusement essuyés, puis pulvérisés et la poudre roulée
dans du papier Joseph, de façon à enlever toute trace de
de liquide, ils m'ont donné :
Trouvé
A1 2 3 12.27 12.33
6C 2 3 51.98 51.66
l" 2 Na 2 0.... 11.20 11.30
1< /2 (NH 4 ) 2 0. 9.39 9.30
7H 20 15.16 15.41 p. diff.
100.00 100.00
àll0°6H 2 O.. 13.00 13.02 13.13
— 102 —
Lorsque les cristaux sont restés pendant quelques jours à
l'air et plus rapidement lorsqu'on les place sous une cloche
en présence d'acide sulfurique, ils ont la composition sui-
vante :
Trouvé
A1 2 3
12.83
12.69
6C 2 3
54.34
54.20
l^ 2 Na20....
11.70
11.78
1" 2 (NH*) 2 0.
9.81
9.80
5H 2
11.32
11.57
100.00 100.04
Les cristaux ainsi partiellement deshydratés n'ont
d'ailleurs éprouvé aucune modification physique appréciable.
Ils ont conservé leur limpidité, la position du plan des axes
optiques et leur écartement sont restés les mêmes. Les
deux hydrates ne se distinguent que par un point : le pre-
mier conserve 1 molécule d'eau à 110°, le second est com-
plètement déshydraté à cette température.
l gr ,047 de l'hydrate à 7H 2 en gros cristaux ont été placés
sous une cloche au-dessus de l'acide sulfurique, à une tempé-
rature qui varie de 14M6 ; un cristal que j'avais mesuré et
dont j'avais déterminé les propriétés optiques a été placé à
côté du creuset. Au bout de quarante-huit heures les cristaux
avaient perdu 0.043 ou 4.10 0/0; la théorie pour 2H 2 est
4.18 0/0. Maintenus pendant six jours sous la cloche, ils
n'ont plus rien perdu. Le cristal témoin avait conservé
toutes ses propriétés optiques. Placés dans l'air saturé
de vapeur d'eau à la même température de 14°-16°, ils ont
repris, en quelques heures, les 43 milligrammes perdus; mais,
les jours suivants, ils ont continué à absorber lentement
de nouvelles quantités d'eau et, au bout de sept jours, après
en avoir absorbé encore 90 milligrammes, les cristaux sont
- 103 —
devenus humides, se sont collés les uns aux autres, comme
le font les substances très hygroscopiques ; replacés à l'air
libre, ils ont très rapidement repris leur poids de 1.047 et
ont ensuite commencé à perdre très lentement les 2 molé-
cules de leur eau mobile.
Pour le premier hydrate, on peut sans doute hésiter entre
7H 2 et 6H 2 0, car il est toujours dangereux de reporter sur
une des parties constituantes, dont la quantité est relative-
ment faible, l'ensemble des erreurs d'une analyse, quelque
exacte qu'on la suppose. En admettant 6H 2 0, la perte trouvée
à 110° correspondrait très bien à la totalité de l'eau con-
tenue dans le corps, car la formule exigerait :
A1 2 3 12.58
6C 2 3 53.27
l'/ 2 Na 2 11.22
1" 2 (NH 4 ) 2 0.... 9.62
6H 2 13.31
100.00
Mais, outre que le chiffre pour l'acide oxalique s'écarte
beaucoup de la théorie, le passage de l'un des hydrates à
l'autre se fait, comme je l'ai dit, par perte ou gain de 4,1 0/0.
Or la formule du second hydrate n'est pas douteuse : elle est
bien à 5H 2 ; ce sont donc bien deux molécules d'eau qui
s'ajoutent ou se retranchent. C'est pour cette raison, qui m'a
parue décisive, que j'ai adopté la formule à 7H 2 0, aussi bien
pour ce composé que pour les composés isomorphes du chrome
et du fer décrits plus loin (20.31).
Les cristaux ont, en général, l'aspect représenté fig. 13,
plus rarement la forme plus compliquée de la fig. 12. La
face g [ (010), suivant laquelle il y a un clivage facile, est
toujours striée parallèlement à l'arête o i g [ (101010); les
— lut —
autres faces sont toutes fortement striées parallèlement à
leurs arêtes d'intersection avec le plan de symétrie, de sorte
qu on arrive avec peine à avoir des mesures quelque peu
satisfaisantes. Malgré leur aspect très différent, ils ont la
€h
*>
A*
** y
Fig. 12.
Fig. 13.
même forme que les cristaux du composé Al 2 6C ? 0' 4 Rb 3 Na 3 ,
5H"0. Les faces observées sont h} (100), g { {0l0), A 5/3 (410)
o 1 (101),d 1/2 (lll),x(2Ï2); À 5/3 eta*' 2 se rencontrent rare-
ment :
1.2147 : 1 : 0.8560; r = 90° 30'.
Angles
Calculés
Mesurés
A5/a#W3(4Ï0 410 )
146° 16'
—
A 5 *y (410 010)
106° 58'
107°
o*W (101 100)
—
*126° 10'
cPWfilili 111)
109° 24'
—
d \n g \ (iiioio)
125° 18'
125° 30'
xx (2Î2 212)
141°
—
xg K (212 010)
—
*109° 30'
xh K (212100)
— >
*123°30'
sont
Le plan des axes optiques et la bissectrice aiguë négative
>nt perpendiculaires au plan de symétrie. La bissectrice
— 105 —
obtuse fait avec l'axe vertical dans 7 obtus 76° (V, 2E = 131°..
Biréfringence très forte, dispersion faible p < v.
J'ai déjàfait remarquer que les propriétés se conservaient
intactes lorsque le corps perdait 2 molécules d'eau. Ces pro-
priétés correspondent à très peu près à celles que présente
le composé A1 2 6C 2 4 Rb 3 Na 3 ,5H 2 0.
Le composé Al 2 6(?0* (XH 4 ) 8 Na s , 7H*0 est donc, en somme,,
géométriquement et optiquement analogue à la première des
trois formes du composé Al 2 6C 2 5 Rb 3 Na H ,5H 2 ; mais il s'en
distingue par l'absence des deux autres formes. Lorsqu'on
le chauffe, il n'éprouve aucune modification jusqu'au moment
011 il commence à se déshydrater. On voit alors la biré-
fringence baisser, le plan des axes devenir perpendiculaire
à l'arête h x g x (100 010), et leur écartement diminuer de plus
eu plus.
Fio. 14.
Lorsque la déshydratation est complète, les axes sont
presque réunis. Si l'on a pris une lame du composé n'ayant
pas encore perdu à l'air 2H 2 0, et si l'on n'a pas chauffé au-
dessus de 110°, température à laquelle il conserve encore
1 molécule d'eau, on arrive à un écartement constant des-
axes optiques avec 2E =^62° 10'.
Il était iniércssant de voir comment se comporteraient les.
— 106 —
mélanges des deux composés rubidique et ammonique. J'ai
«cristallisé à 25° leur mélange équimoléculaire, et obtenu
trois dépôts successifs, les deux premiers de la forme du
«composé rubidique, le dernier de la forme du composé
ammonique. Dans les cristaux des deux premiers dépôts,
le plan des axes se trouvait à 9° du plan de macle, par con-
séquent comme dans le composé rubidique pur; mais les axes
étaient notablement plus écartés : 2E =119° 20' pour le pre-
mier dépôt et 119° 45' pour le second. Dans les cristaux du
•dernier dépôt, l'extinction se faisait à 23° de l'arête a { g {
(101 010) par conséquent comme dans le composé ammo-
nique pur, les axes ne faisaient plus, entre eux, que 120° 20'
au lieu de 133°.
La chaleur fait éprouver les mêmes modifications qu'aux
composés purs, à cela près que, dans les cristaux des deux
premiers dépôts, la forme orthorhombique est devenue très
instable à la température ordinaire. Au lieu de se conserver
pendant quelques minutes, elle disparaît instantanément dès
qu'on arrive au-dessous de la température de transformation.
Les cristaux du second dépôt, celui qui devait contenir la plus
grande quantité du composé ammonique, renfermait 61 .050/0
•ou, très exactement, 5 molécules de Al 2 6C 3 0' è Rb 3 Na 3 , 5IFO
et 38.95, ou 4 molécules de Àl*6C*0* (SUS? Na 3 ,5H 2 0.
A 110°, il reste 1 molécule d'eau, qui ne peut être chassée
sans décomposition. L'analyse m'a donné :
— 107 —
Trouvé
A1 2 3 11.25 11.28
C 2 3 47.62 47.77
Rb 2 17.14 17.00
NH*/ 2 3.82 4.01
Na 2 10.25 10.21
H 2 9.92 —
100.00
à 110° 7.93 7.97
Le dernier dépôt dont les cristaux ont la forme du com-
posé sodico-ammonique n'éprouve pas de transformation
dimorphique lorsqu'on le chauffe, mais il devient orthorhom-
bique quand il ne contient plus qu'une molécule d'èau avec
des axes optiques très rapprochés.
Les cristaux que j'ai analysés étaient restés un jour à
l'air et avaient perdu un peu moins de 2 molécules d'eau
sur les 7H 2 qu'ils avaient primitivement. Je les ai donc
chauffés à 110° pour les amener à une composition fixe.
Ils se sont trouvés alors composés de 2 molécules de
ÀP6C*0*(NH*)8Na 8 ,H*0 ou 60.99 0/0 et 1 molécule de
AP6CWRb 8 Na3,H*0 ou 39.01 0/0, ce qui exige :
Trouvé
3A1 2 3
12.91
12.88
18C 2 3
54.66
54.50
l" 2 Rb 2 0....
11.81
12.23
4" 2 Na 2 0....
11.77
11.54
3(NH 4 ) 2 0...
6.57
670
3H 2
2.28
2.15 p
diff.
100.00 100.00
— 108 — .
CHROMOXALÀTES.
A. — Composés simples.
13.Cr 2 6C 2 4 (NH') 6 ,6H 2 0.
L'analyse de ce composé ne présentait aucun intérêt, tous
les auteurs étant d'accord sur sa formule. Les cristaux,
parfois très gros, sont toujours mal formés et possèdent de&
faces peu réfléchissantes. M. Rammelsberg n'avait pas pu
les mesurer et, de mon côté, j'ai eu beaucoup de peine à
obtenir quelques angles qui permettent de calculer au
moins approximativement les paramètres. Les cristaux, qui
ont, du reste, la forme de tous les composés analogues de
l'ammoniaque, du potassium et du rubidium (fig. 3) pré-
sentent les faces #(100), ^(010), m (110), rf l / 2 (lll) r
A l /*(îll) :
0.9833 : 1 : 0.3870; r = 95° 18'.
Angles
Calculés
Mesurés
mm (1Ï0 110)
90° 42'
—
mg* (110010)
134° 38'
134° 20'
d'/ 2 d" 2 (lîl 111)
141° 38'
—
tf/w*(iniïi)
—
*122°20'
^/itf/a(ïil 111)
—
*139°4ti'
^' 2 ^/ 2 (iïlïll)
— '
*139°20'
y% (iïiîio)
115° 56'
116° 10'
tf% (111110)
121° 44'
—
La couleur de tous ces composés chromiques est tellement
intense qu'il m'a été impossible de déterminer les propriétés
optiques. On peut dire seulement que le plan des axes est,
comme dans les aluminoxalates et les ferrioxalates corres-
pondants, parallèle au plan de symétrie, et que les bissec-
— 109 -
trices font de petits angles avec les normales à jo(OOl) et
#(100) :
14.Cr 2 6C 2 0«K«,6H 2 0.
Aucun doute ne s'est élevé sur l'hydratation de ce corps,
et toutes les analyses sont concordantes. D a été déterminé
par Schabus et Rammelsberg, dont les mesures ne con-
cordent pas très bien ; mais cela n'a pas lieu d'étonner, car
comme dans le composé précédent, les faces ne sont pas
très planes. Les faces habituelles sont ^(010), m(110),
8 (23O) rf l/ *(lll), ôi /2 (îll), (313) et (545). Ces deux
dernières signalées, par Schabus, semblent fort rares, car ni
Rammelsberg ni moi ne les avons rencontrées :
1.006: 1 : 0.399; r = 93*69'
Mêmes observations que pourle composé précédent, quant
aux propriétés optiques :
15.Cr 2 6C 2 4 Rb«,6H 2 0.
Ce composé ressemble beaucoup, par sa très grande solu-
bilité, sa couleur, sa forme cristalline aux deux précédents.
Une s'en distingue que par cette particularité qu'il ne perd
pas toute son eau à 110° ; la dernière molécule n'est chassée
que vers 140° :
Trouvé
Cr 2 3 .
12.19
12.12
6C 2 3 .
34.48
3Rb*0
44.71
44.67
6H 2 0..
8.62
8.60
100.00
à 110° 5
H 2 0.
7.10
7.08
— 110 —
Faces observées g* (010), m (110), rf 1 /2 (111), 6 1 ' 2 (111).
Les faces sont un peu plus planes que dans les deux com-
posés précédents et les mesures un peu meilleures :
1.0221 : 1 : 0,3963 ; y = 92° 25'.
Angles Calculés Mesurés
mm (1Ï0 110) 88° 52' 88° 50'
md>* (110111) 120° 18' 120°20'
mV* (floTii) 117042' 117°30'
cP'V*(fïl 111) — *140°
ft'/W/i'Jlilli) — *122°
^'W^rillll) — M40°20'
VW* (lîl îll) 138° 54' 139°
Pas plus que dans les deux composés précédents, les pro-
priétés optiques ne peuvent être déterminées :
16.Cr 2 6C 2 O<Na 6 ,0H 2 O.
C'est un des composés les plus anciennement connus de
la série. Sauf Graham, qui avait trouvé 10H 2 O, et Bussy, qui
avait admis 4H 2 0, tous les auteurs ont confirmé la formule
de Mitscherlich avec 9H 2 0. Il est un peu moins soluble que
les autres sels que nous venons de passer en revue et cris-
tallise avec une rare facilité. Les déterminations très con-
cordantes de Scliabus et de Rammelsberg montrent qu'il est
elinorhombique et parfaitement isomorphe avec Taluminoxa-
late correspondant (5). On y observe les faces A 1 (100),
^(010),/? (001), m (110), rf 1/2 (Ul), A*/2(ÏH), * »/* (021)
avec un clivage facile suivant p (/. 6) :
1.3866 : 1 : 1.2012; y = 100° 24'.
Malgré la grande opacité des cristaux, on peut étudier les
— 111 —
propriétés optiques, grâce à cette circonstance que les cris-
taux s'implantent généralement par la base. Il suffit d'éva-
porer sur une lame de verre une mince couche de la solu-
tion un peu concentrée pour avoir les lames suffisamment
transparentes. On constate ainsi que le plan des axes est
parallèle au plan de symétrie, que la bissectrice aiguë
négative est perpendiculaire à la base, que la biréfringence
est assez forte et la dispersion p < v. 2E = 67° 36' :
17.Cr 2 6C 2 4 Li 6 ,HH 2 0.
C'est l'hydrate qui cristallise à toutes les températures
au-dessus de 15°. Malgré son excessive solubilité, il donne
facilement de très gros cristaux tricliniques isomorphes aves
l'aluminoxalate correspondant (fig. 8).
Trouvé
I
II
Cr 2 3
17.50
17.34
17.41
6C 2 0*
49.50
49.35
49.22
3Li 2
10.31
10.20
10.00
11H 2
2-2.69
22.99
100.00
99.88
Faces observées :
p (001) g* (010) t (110) 2 A (310) A 2 (310) i 1 (011) [fig. 8) ;
1.0202 : 1 : 0.8099.
h V (100 010)= 92° 18'; a = 93° 4'
pg* (061010)= 82°36';p= 81" 22'
ph* (001 100) = 109° 20' ; y = 109* 50'
— 112 —
Angles
Calculés
Mesurés
P9 {
(001 010)
—
*82° 36'
tff*
(110 010)
135° 20'
135° 20'
m
(310110)
154° 40'
—
a M 2
(310 100)
—
* 144° 10'
ky
(310 010)
—
*110°
P h*
(001 310)
—
M0o°48'
p*h
(001 MO)
111° 2'
111°
pi 4
(001 011)
—
*139°56'
h*i*
(310 011)
116° 54'
116° 40'
Les cristaux ne sont transparents qu'en lames extrê-
mement minces :
18 . Cr*6C 2 0'Li«, 17H 2 0.
Lorsqu'on cristallise par évaporation au-dessous de 15°,
il se dépose des cristaux d'une tout autre forme. Ils sont
excessivement efflorescents et perdent à l'air 9 molécules
d'eau en devenant verts (trouvé 13.850/0, théorie 13620/0).
Les cristaux non effleuris perdent, à 110°, 31.48 0/0
(th. 31.20 0/0).
Fig. 15.
Les cristaux ont la forme de la fig. 15, et leurs faces sont
si peu réfléchissantes qu'on ne peut les mesurer qu'ap-
proximativement. Peut-être sont-ils clinorhombiques, mais
les différences dans l'inclination des 4 faces de la pyramide
sur la base ne m'ont pas paru dépasser les limites des erreurs
d'observation. Les propriétés, optiques qu'on observe à tra-
vers la base sont celles d'une substance orthorhombique;
— 113 —
il est vrai que ce n'est pas là un argument décisif, car dans
un certain nombre de ces composés, et notamment dans les
composés du sodium à 9H 2 0, la bissectrice est normale
à/> (001). Faces observées p (001), ^(010), A^Ul).
Clivage extrêmement facile, suivant la base :
0.5840:1: 1.5323.
Angles
^'2^/2(lTl 111) — *122°40'
&*/»&</»(Iii 111) 69°34' 69°50'
b**p (111001) — *108°
A travers une mince lame de clivage on voit un système
d'axes parallèle à g x (010) et une bissectrice aiguë négative
«exactement perpendiculaire àjo(OOl) 2E = 95° 26'.
B. — Composés doubles.
19 . Cr 8 24C 2 4 Na'*K 5 ,32H 2 0.
Ce composé a été préparé et analysé par Kehrmann et
Pickersgill (1), qui lui ont donné, comme pour le composé
aluminique correspondant, la formule Cr 2 6C 2 4 Na 4 K 2 , 8H 2 0.
Cette formule ne concorde ni avec mes analyses, ni avec
■ce fait d'observation qu'un mélange de 2 molécules du sei
sodique avec 1 molécule du sel potassique dépose à côté
du composé double du sel potassique pur :
Trouvé
I II Kehr. et Pick.
4Cr 2 3 16.35 16.39 16.38 15.92
2 4 C 2 3 46.20 46.00 — 45.27
9'/2Na 2 0.... 15.75 16.01 15.90 13.04
2*' 2 K 2 6.28 6.20 6.30 10.00
32H 2 15.41 15.54 — 15.36
100.00 100.14 99.59
28H 2 O.110°. 13.48 13.67 13.77
<i) Loc. cit.
— 114 —
Contrairement à l'opinion de MM. Kehrmann et Picker-
gill, le corps peut être recristallisé à chaud comme à froid,
par refroidissement ou évaporation sans aucune décomposi-
tion.
La forme pseudo-cubique des cristaux est identique à celle
•du composé aluminique. Leur couleur est un violet presque
noir; en écailles minces ils sont, transparents, et l'on
constate qu'ils ne sont point pléochroïques :
20 Cr 2 6C 2 0'Na 3 (NH*) 3 , 7H 2 0.
Isomorphe avec le composé aluminique correspondant que
j'ai décrit plus haut (12). Il est très stable et peut être faci-
lement recristallisé; il ne perd, à 110° que 6H 2 0, la dernière
molécule ne peut être chassée sans décomposition :
Trouvé
Cr 2 3
17.33
17.24
6C 2 3
48.99
49.00
lV 2 Na 2 0....
10.54
10.87
l' /2 (NH') 2 0.
8.85
8.70
7H 2
14.29
100.00
6H 2 à 110°.
12.25
12.41
Les cristaux ont généralement la forme de la figure 12 r
avec les faces p*{l00), A 5 ' 3 (410), y* (010), o l (101),
d */ 2 (111), x (212). Clivage assez net suivant g x :
1.2006 : 1 : 0.8493 ; y = 90° 20'.
— 115
Angles
Calculés
Mesurés
#W3#W3 (4Îo 410)
146° 36'
—
h* l*o* (410 U0)
123° 48'
124°
h*o* (100 101)
—
M25°30
o*a* (101 101)
109° 27'
109° 30'
a K W (101 100)
123° 3
125°
d«/»d«/i(iïi ni)
110° 40'
—
rf«/V/ 2 (111 101)
145° 20
145° 14'
xx (212 212)
141° 40'
—
xa K (212 101)
—
* 160° 50'
a?o< (112 101)
—
* 108° 20'
A travers une lame de clivage très mince on voit que le
plan des axes, qui est perpendiculaire au plan de symétrie,,
fait un angle de 25° environ avec l'arête a { g x (101 010) et
par conséquent un angle de 80° environ avec Taxe vertical
dans l'angle obtus 001 100. La bissectrice aiguë négative est
perpendiculaire kg { (010), 2E = 98° 20'. Biréfringence trè&
forte p > v.
Contrairement à ce que nous avons vu pour le composé
AlWO'*(NH 4 ) 3 Na 3 , 7H~0, qui, lorsqu'on le chauffe, ne subit
aucune transformation avant de se déshydrater, on observe
ici, vers 90°, un changement brusque. Le plan des axes
devient perpendiculaire à A 1 (100). La biréfringence est
notablement diminuée, et Técartement des axes n'est plua
que de 70° environ. Le chromoxalate sodico-ammonique est
donc, à la température ordinaire, semblable à Tâluminoxalate
correspondant, et se comporte à température plus élevée,
comme Taluminoxalate sodico-rubidique dans sa seconde
transformation.
Chauffé plus fort, il perd de l'eau et devient presque uni
axe, le plan des axes restant toujours perpendiculaire à h {
(100).
— 116 —
21 . Cr 2 6C 2 0*Rb 8 Na 3 7H 2
C'est le seul composé qu'on obtienne, quelles que soient
les conditions de cristallisation. Il est en cristaux violets
presque noirs et qui ne sont transparents qu'en lames de
clivage très minces. Il ne perd à 110° que 6H 2 0; la der-
nière molécule n'est chassée que vers 160° :
Trouvé
I
II
Cr 2 3
14.10
14.13
14.08
6C 2 O s
39.86
40.05
—
1</2RI) 2 0...
25.82
25.59
25.69
l" 2 Na 2 0....
8.59
8.68
8.66
7H 2
11.63
11.76
100.00
100.21
6H 2 OàllO°.
9.96
9.76
9.61
Fig. 16.
-£U-
Fig. 17.
La forme habituelle des cristaux est celle de la figure 17;
beaucoup plus rare est la forme {fig. 16). Les faces sont
très peu réfléchissantes, les images vagues et étalées, de
sorte qu'on n'obtient que des mesures approximatives.
Malgré ce défaut d'exactitude, l'analogie, on peut même
dire la presque identité de la forme avec la forme des com-
posés RW0 4 Na6,9H?0 (5.16.26), d'une part, et, de l'autre,
avec le composé A1824C 2 O'*Rb 14 Na 10 ,23H 2 O (11) est évi-
dente. Ce sont les mêmes faces, presque les mêmes para-
mètres et, à peu de chose près, les mêmes propriétés
optiques.
— 117 —
Faces observées: A 1 (100),jo(001), »î (110), </ >' 2 (111), 6 «/*
(111), e l P (021). Clivage facile, suivant/):
1 . 4008 : 1
1.1594; y = 10
0°40'.
Angles
Calculés
Mesurés
ph* (001 100)
—
* 100° 40'
mm (ilOlFO)
72°
—
mh< (110 100)
—
*126°
mp (110 001)
96° 13'
96°
d<i*d*i*(ilï 111)
102° 12'
—
d*i*p (111001)
—
* 129° 30'
ô«/«ô«/a (111 111)
91° 44'
—
b*l*p (DlOOl)
121° 10'
121°
e'/V/ 2 (021021)
47° 24'
—
e*' 2 p (021001)
113° 42'
113° 30'
Plan des axes optiques parallèle au plan de symétrie. Bis-
sectrice aiguë négative perpendiculaire à la base 2E = 56°.
Biréfringence forte, dispersion p > v. Il y a donc, comme
on le voit, isomorphisme optique complet avec le composé
Cr ? 6C'0 4 Na6, 9H*0 (16).
FERRIOXALATES.
A. — Composés simples.
22.Fe 2 6C 2 0*K 6 , 6H 2 0.
Tous les auteurs sont d'accord sur la composition de ce
sel, qui a été analysé par Bussy, Graham et Rammelsberg,
et enfin, plus récemment, par MM. Eder et Valenta.
Les cristaux, parfois très gros, ont été déterminés par
Kopp, Schabus, Grailich, Murmann, Rammelsberg, avec des
résultats très concordants. Ils sont clinorhombiques et
— H8 —
I I
tout à fait isomorphes avec tous les composés R'6C 2 0'*R 6 ,
6H*0 [fig. 3) :
1,001 : 1 : 0.3954; y = 94°.
On observe les^faces : A 1 (100), g { (010), m (110), A 5 (230) t
rf^(lll),èW*"(lll) :
23.Fe 2 6C 2 0*(NH 4 ) 6 ,6H 2 0.
Rammelsberg avait trouvé, dans ce composé, 6H 2 0. Les
trois analyses de MM. Eder et Valenta, d'ailleurs peu con-
cordantes entre elles, surtout en ce qui concerne le fer qui
se dose très exactement, conduisent à 8H 2 0. Mon analyse,
faite sur des cristaux très limpides, confirme pleinement la
formule de Rammelsberg :
Trouvé
Eder et Valenta
Fe 2 3 ....
18.70
18.64
18.35 — 18.97
6C 2 3 ....
50.46
50.74
47.25 — 48.24
3(NH 4 ) 2 0.
18.22
18.00
6H 2
12.62
12.46
100.00 99.84
Les cristaux ont été mesurés par Kopp, Schabus et Ram-
melsberg, qui se sont contentés de donner quelques angles
établissant Tisomorphisme avec le composé potassique, sans
calculer les paramètres. Des cristaux assez nets, obtenus
par évaporation à 25°, ont {fig. 3) présenté les faces : A 1 (100) r
# ! (010),m (110), A 3 (210), «/'«(lli),* 1 * (fil):
0.9959 : 1 : 0.3932 ; Y = 92° 15'.
— 119 —
Angles Calculé Mesuré Rammelsberg
mm (1Î0110) 90° 17' 90° 12' 90° 10'
h?h z (2Ï()210) 127° 6' 126° AS' 126° 44'
d"*d*l* (lfl 111) — *140°20' 140°24'
b*i*d*i* (111 111) 139°29' 139°30' —
' b**b*i* (lTl fil) — M39°22' 139° 12'
b il2 h' (îil 100) — *108°20' 109° 18'
d M% h \ ( ii{ 110 ) H2°ir — 111°28'
Plan des axes optiques parallèle au plan de symétrie :
24 . Fe 2 6C 2 4 Rb 6 ,6H 2 0.
Cristallise très facilement en cristaux isomorphes avec les
deux composés précédents. L'analyse m'a donné :
Trouvé
Fe 2 3 12.70 12.72
6C 2 3 34.29 34.34
3Rb 2 44.44 44.22
6H a O 8.57 8.56
100.00 99.84
Cristaux "ne possédant que les faces g* (010), m (110),
<P/«(H1), é" 1 "/ 2 (Hl) (/fy. 3) :
1 . 0106 : 1 : . 4004 ; r — 95° 12'.
Angles
Calculé
Mesuré
mm (110 110)
89° 36'
89° 30'
d Kl *d"* (lll 111)
—
*140° 20'
d* l *m (111 110)
121° 54'
121° 48'
frJW'* (ïïl 111)
—
♦121° 20'
&w2^/2 (J H 1M j
—
*139°40'
b* l2 m (111 TlO)
116° 46'
116° 46'
b* "V /» (lTl fil)
138° 10'
138°
— 120 —
Plan des axes optiques parallèle au plan de symétrie :
25. Fe 2 6C 2 4 Tl c ,4H*0.
Ce composé, d'un vert très pâle, est encore moins soluble
que l'aluminoxalate correspondant, et doit être cristallisé à
50°-60°, si Ton veut avoir des cristaux de 2 à 3 millimètres.
Son analyse présente de très grandes difficultés, et je n'ai
pu arriver à des résultats très exacts. Un peu de thallium
est toujours entraîné vers l'oxyde de fer qu'on précipite avec
l'ammoniaque, augmentant ainsi le poids de Fe 2 3 et dimi-
nuant le poids de T1 ? 0. En effet, en lavant le précipité à l'eau
bouillante, la liqueur filtrée ne précipite plus à la longue par
JK, mais donne encore, avec le sulfhydrate d'ammoniaque
une légère coloration brune :
Trouvé
diff.
100.00 100.00 100.00
Les cristaux ont la forme de la figure 4 avec les faces :
g* (010), m (110), <aP*(lil),*W2(ftl). Les faces, quoique
très réfléchissantes, sont striées et donnent de multiple»
images ; les mesures sont donc fort médiocres :
0.9601 : 1 : 0.4115; Y = 94°5'.
I
II
Fe 2 3 .
8.26
9.00
8.81
6C 2 3 .
22.32
22.53 p. diff.
23.11 p
3T1 2 0.
65.70
64.71
64.44
4H 2 0.
3.72
3.76
3.64
— 121 —
Angles
Calculés
Mesurés
mm (1ÏÔ 110)
92° 28'
92°
c*4/irfi/»(lfi ni)
—
* 139° 36'
d K *m (111110)
122° 51'
123°
b*i*cPi* (Tïlïll)
—
* 118° 40'
ô'/W* (îli ni)
—
* 136° 48'
b*! 2 b*i 2 (ïïlïll)
137° 38'
137° 30'
b K &m (ÏÏ1Ï10)
118° 29'
118° 24'
Les cristaux se brisent dès qu'on veut les tailler ; je n'ai
donc pas pu en déterminer les propriétés optiques. On peut
dire seulement que le plan des axes est parallèle au plan de
symétrie et les axes très écartés :
26. Fe 2 6C-0 4 Na 6 ,9H 2 0.
Graham et Rammelsberg avaient trouvé 9H 2 0. M. Eder
et Valenta (1) ont conclu de leurs cinq analyses à 11H 2 0.
Ces analyses sont cependant loin d'être concordantes entre
elles, surtout au point de vue du dosage de l'eau. Toute l'eau
n'est, en effet, pas chassée à 100°, comme l'ont constaté ces
deux savants; mais elle est complètement, quoique lente-
ment, chassée à 110°. Mon analyse, faite sur de très beaux
cristaux pris au sortir de leur eau mère, pulvérisés et soi-
gneusement essuyés, donne raison à l'ancienne formule.
Trouvé
Eder et Valenta
Fe*0*..
17.02
16.86
16.43
6C 2 3 ..
45,96
45.78
43.04 — 43.47
3Na*0.
19.79
19.82
9H 2 . .
17.23
17.44
19.83 — 20.95
100.00 99.90
(1) Loc. cit.
— 122 —
MM. Eder et Valenta ont fait leur analyse par combustion
•et ont eu, comme il arrive toujours dans ces conditions, une
perte en carbone et une surcharge en eau. J'ai dosé l'acide
oxalique par le permanganate, l'eau, le fer et la soude sur
un autre échantillon, en le chauffant avec de l'acide nitrique
-concentré, précipitant par l'ammoniaque et transformant le
nitrate de soude en sulfate.
Les cristaux clinorhombiques sont parfaitement iso-
morphes avec l'aluminoxalate (5) et le chromoxalate (16)
«correspondants. Faces observées : p (001), g { (010), m (110),
«i* (021), dW (111), *"* (ïll), {fig. 6). Clivage sui-
vant />. Les mesures de Rammelsberg concordent très bien
avec les miennes, et donnent :
1.3692 : 1 : 1.2010 ; Y = 100° 16',
Murmann (1) a déterminé les constantes optiques. Plan
des axes parallèle au plan de symétrie, bissectrice aiguë
négative faisant 10°50' avec Taxe vertical dans 7 obtus
2E = 46°, p>v :
27. Fe ? 6C 2 O i Li«,9H 2 0.
Ce composé un peu moins soluble que les composés de
NH'*,K,Rb,Na, cristallise avec la plus grande facilité en très
beaux cristaux tricliniques, le plus souvent maclés, à toutes
les températures au-dessus de 10°. Aux températures plus
basses, on a l'hydrate à 15H 2 0.
Fe 2 0\.
18.95
18.78
6C 2 3 ..
51.19
51.30
3Li 2 . .
10.66
10.37
9H 2 0...
19.20
19.44
100.00 99.89
(1) Sitzb. d. W. Ak. y 24 (2), 172; 1859.
— 123 —
Les cristaux sont rarement simples {fig. 18) et présentent
lesJaces/)(œi),^(010),/(110),A 2 (310),2A(3Ï0),6 1/2 (îTl),
j:(313),y (312). Clivage facile suivant 2 h.
X^srW
Fig. 18.
Fig. 19.
Fig. 20.
Généralement ils sont maclés par hémitropie avec plan
d'assemblage parallèle et axe de rotation perpendiculaire à
/ (110) (fig. 19). Ce groupement réalise, comme le montre la
figure 20, un exemple jusqu'ici inconnu d'un polyèdre cris-
tallin sans aucun élément de symétrie et dont aucune face
n'a sa parallèle :
1 . 1975 : 1 : 1.4460.
h K g K (100 010) = 85° 59' ; a = 82° 17'
pg i (001 010) = 98° ; p = 100° 20'
*V (100 001) = 112° 17' ; y = 113° 48
Angles
Calculés
Mesurés
P9 A
(001 010)
—
*98°
W
(110 010)
136° 27'
136° 37'
th 1
(110 310)
150° 27'
—
*hh*
(310 310)
—
*139°20'
*v
(310 010)
—
*106°54'
10
—
124 —
Angles
Calculés
Mesurés
h*p
(310 001)
—
*115°
*hp
(31*0 001)
108° 2 r
108M0'
tp
(110 001)
111°40'
111° 40'
b*l*p
(ÏÏÏ 001)
102° 13'
102°
V» g'
(ffi 010)
132° 43'
132° 40'
OLP
(513 001)
—
*112° 35'
xg K
(3Ï3 010)
100° 33'
100° 35'
xy
(313 312)
135° 45'
135° 40'
yp
(312 001)
442° 5'
—
V9 K
(312 110)
113° 27'
—
\ la macle (fig. 19) :
Angles
Calculés
Mesurés
£P
(001 001)
136° 20'
—
*h'h
(310 3Ï0)
140° 26'
140° 36'
9*9*
(010 010)
87° 6'
86° 51'
b*l*b
" a (ïlïllT)
67° 46'
67° 50'
~xx
(313 31Û)
108° 20'
108° 30'
uv
(3lf 3 1.3)
163° 10'
163°
Si Ton échange les paramètres a et c, on a un rapport
très voisin de celui du composé sodique à 9H 2 :
1.4460 : 1 : 1.1975 Li
1.3692: 1 : 1.2010 Na
28.Fe 2 6C 2 4 LiM5H 2
Lorsqu'on évapore la solution du composé précédent sur
de l'acide sulfurique, au voisinage de 0°, on obtient facile-
ment de gros cristaux également tricliniques, mais d'une tout
— 125 —
autre forme. Ils sont extrêmement efflorescents et doivent
être analysés sitôt sortis de leur eau mère.
Trouvé
Fe 3 3
16.81
16.67
6C 2 3
45.38
45.58 p. dift
3Li*0
9.45
9.50
15H 2
28.36
28.25
100.00
100.00
<e»±*
Fig. 21.
, Faces dbservéesi^tOlOJ^^lOÎ^CllO),!/*^^!!)^!/^
(331),ci/2(lll),y(131),^(r31) [fig. 21):
0.4572 : 1 : 0.1998.
Wg* (100 010) = 93° 23' ; a = 94° 4'
pg' (001 010) = 84° 56'; p = 84° 30'
ph' (001 100) = 95° 29'; y = 95° 50'
Angles
mt (110 110)
mg K (1Ï0 0Î0)
d>Vm (lTllTO)
rfwy (iîiOTO)
rfi/i c i/« (111 ïii)
Calculés
Mesurés
*130°57'
*11L°34'
*120°56'
*103°
M 30° 4'
— 126 —
Angles
Calculés
Mesurés
«p/w
1 (111 33i)
154°' 41
154° 50'
#l*y
(îri i3i)
141° 46'
141° 50'
V9 K
(131 010)
115° 14'
115° 10'
c*l*g*
(ïll 010)
94° 34'
94° 30'
xg K
(T31 0Ï0)
124° 5'
124°
œc*l*
(131 fil)
141° 21'
—
B. — Composés doubles.
29. Fe a 6C 2 0*K 5 Na.
M. Kehrmann (1) a préparé et analysé ce composé auquel
il a donné la formule Fe 2 6C 2 0'*K 4 Na 2 . J'ai analysé plusieurs
échantillons provenant de préparations différentes, les uns
cristallisés à la température ordinaire par refroidissement
d'une solution chaude, les autres par évapora tion à 30°-40°
et toujours trouvé le rapport K : Na =5 : 1.
Contrairement à l'affirmation de M. Kehrmann, le composé
peut être recristallisé à froid ou à chaud sans aucune décom-
position. Il est très remarquable par sa résistance à l'action
de la lumière. On sait que tous les ferrioxalates jaunissent
à la lumière en se réduisant et se transformant en oxalates
ferreux. Il semble donc que ce soit l'eau qu'ils contiennent
qui joue le principal rôle dans cette décomposition, car le
composé rubidique, également anhydre, se conserve aussi très
bien à la lumière;
Trouvé
I
II
III
Kehrmann
Fe 2 3 ...
18.65
18.67
18.78
18.68
18.68
6C a 3 ...
50,35
50.40
50.70
50.43
50.75
2 W2 K 2
27.39
27.69
26.78
27.05
22.40
7 2 Na 2 0.
3.61
3.44
3.70
3.85
7.26
100.00
100.28
99.96
100.01
99.69
(1) Loc. cit.
— 127 —
Les cristaux, d'un vert très foncé, ont, en général, la forme
d'un dodécaèdre rhomboïdal, modifié parfois par de petites
facettes de l'octaèdre et du leucitoèdre. Ils agissent sur la
lumière polarisée, mais cette action est si faible qu'on ne
l'aperçoit qu'avec des cristaux ayant plusieurs millimètres
d'épaisseur :
30. Fe 2 6C 2 4 Rb*Na.
En tous points semblable au précédent. Peut également
être recristallisé sans décomposition.
Trouvé
Fe 2 3 ....
14.69
14.71
6C a 3 ....
39.65
39.71
2V a Rb*0.
42.81
42.72
</ 2 Na 2 0..
2.85
2.94
100.00 100.08
Les cristaux, qui atteignent parfois 1 centimètre de côté,
prennent le plus souvent la forme de l'octaèdre parfois
modifié par de minces facettes du dodécaèdre rhomboïdal.
Ils agissent faiblement sur la lumière polarisée.
La solution primitive dans laquelle s'étaient déposés ces
cristaux contenait un mélange très approximativement equi-
moléculaire des deux composés simples. On a décanté l'eau
mère qui contenait un notable excès du composé sodique, et
on a continué l'évaporation à 25°. Il s'est déposé, au bout de
quelque temps des cristaux hydratés ayant la forme du com-
posé sodique (fig. 6). Leur analyse montre qu'ils contiennent
un mélange isomorphe de 63,48 0/0 de FeWO*Na 6 ,9H*0
et 36,52 0/0 de Fe6C 2 0'*Rb 6 ,9H 2 0, ce dernier n'existant pas,
d'ailleurs, à l'état pur et cristallisant à toutes les tempéra-
tures avec 6H 2 :
— 128 —
Trouvé
Fe'O 3
15.25
15.18
C 2 3
41.18
40.98
RbO 2
15.57
15.55
Na'O
12.56
12.93
H'O
15.44
15.36 p. diff.
100.00
100.00
8H0 2 à 110°
13.72
13.81
Les cristaux possèdent les mêmes faces que le composé
sodique, mais, chose curieuse, ils sont beaucoup plus sensibles
à l'action de la lumière. Conservés dans un tube bouché à
la lumière diffuse, ils ont commencé très rapidement à jau-
nir, tandis que tous les autres ferrioxalates tant simples
que doubles n'ont subi dans les mêmes conditions aucune
modification.
Les deux composés FeWO'*K 5 Na et FeWO'*Rb 5 Na,
sont les seuls, parmi les nombreux composés que j'ai prépa-
rés, qui soient anhydres. Les aluminoxalates et les chromoxa-
lates non seulement ne donnent pas de composés analogues,
mais on ne peut même pas les faire entrer dans des mélanges
isomorphes avec les ferrioxalates. Tout au plus obtient-on,
en faisant cristalliser ensemble des solutions renfermant
pour 1 molécule de FeWO' 4 K 5 Na, 2 à 3 molécules d'un
mélange correspondant à Al ? 6C' ? 0*K 5 Na, des cristaux ren-
fermant 10 0/0 de ce dernier sel. J'ai trouvé, en effet,
16.58 0/0 de Fe 2 3 et 1.24 0/0 de AFO 3 , ce qui correspond
à 90.17 0/0 de ferrioxalate pour 9.83 0/0 d'aluminoxa-
late.
A côté de ces cristaux anhydres il se dépose en grande
quantité de gros cristaux hydratés vert pâle, présentant la
forme du leucitoèdre et renfermant jusqu'à 29.89 0/0 de
Fe^C*0 4 Na«K5,32H*0, qui n'existe pas à l'état pur, et de
70.11 0/0 de A1824(X)*Na i9 K 5 ,32H 2 0. L'analyse du pro-
— 129 —
-duit le plus riche en fer m'a donné en effet :
Trouvé
Fe 2 3 ....
5.10
5.01
A1 2 3 ....
8.13
8.21
C 2 3
48.25
47.81
Na 2
15.88
16.12
K 2
6.56
6.38
H 2 . . . . .
16.08
16.32
100.00 99.85
Dans les mélanges avec le chromoxalate, les cristaux
anhydres sont du ferrioxalate ne renfermant que des traces
de Cr 2 3 ; en revanche, les cristaux hydratés en forme de
leucitoèdres d'un noir sale, presque opaques, même en lames
minces, peuvent contenir jusqu'à 44,63 0/0 de
Fe 8 24C 2 4 Na' 9 K 5 ,32H 2 ;
<*ar j'ai trouvé 7.49 0/0 de Fe?0 3 et 8.88 0/0 de Cr*0 3 . Il
résulte de ces divers essais que les composés du type
ItfBCFO^R' n'ont aucune tendance à se produire dans les
aluminoxalates et les chromoxalates, tandis que les composés
du type R 8 24C"0 4 R 19 R' 5 ,32H*0 peuvent exister dans les
ferrioxalates et devenir relativement assez stables au con-
tact des composés isomorphes d'alumine et surtout de
chrome :
31 . Fe 2 3 6C 2 CM (NH*) 3 Na 3 , 7H 2 0.
Ce composé cristallise très bien à toutes les températures
-et quelles que soient les proportions des sels simples mélan-
gés. Il ne se déshydrate pas complètement à 110°; mais la
dernière molécule peut être chassée sans décomposition
— 130
vers 130°
Trouvé
Fe'O 3
18.01
17.91
6C»0 3
48.59
48.95 p. diff.
l'"(NH») a O..
8.77
9.00
l'"(Na a O)...
10.46
10.27
7H a O
14.17
13.87
100.00
100.00
6H 2 à 110°.
12.15
12.35
Les cristaux ont, en général, l'aspect de la figure 12 et
sont isomorphes avec l'aluminoxalate et le chromoxalate
correspondants. Faces observées: g { (010), #(100), A 5 / 3 (410) r
o { (101), # (£12). Clivage facile suivant g { :
1.2169:1 : 0.8457 ; r = 91° 17.
à*W/ 3 (410 410) 163°5 163°
h*o* ^ 100 101) — * 125° 40'
xg K (212 010) — * 109° 20'
yh> (212 100) 121° 47' 122°
xx (212 212) 141° 20' 141° 20'
xo K (210 101) — * 108° 10'
Plan des axes optiques et bissectrice aiguë négative per-
pendiculaires au plan de symétrie. La bissectrice obtuse fait
un angle de 13° avec une normale à h { (100) et un angle de
77° avec Taxe vertical dans l'angle obtus y, 2E =83°. Biré-
fringence très forte. Dispersion faible p > v.
Lorsqu'on a évaporé la solution à des températures infé-
rieures à 25°, les cristaux se conservent très bien. Les cris-
taux obtenus à des températures supérieures prennent, au
bout de quelques minutes, un aspect nacré et ne présentent
plus d'extinction franche que dans un petit nombre de plages
131 —
à contours fort irréguliers. Si Ton examine attentivement
ces plages, on constate que, dans quelques-unes d'entre elles,
le plan des axes fait, comme dans les cristaux obtenus à
froid, 77° avec l'arête iïg { ; dans d'autres, cet angle est de 87°
[fig. 22). Si Ton chauffe aussi bien les cristaux demeurés
Fig. 22.
homogènes que les cristaux transformés au sortir de l'eau
mère; une modification brusque se produit vers 60°, et le plan
des axes se trouve dans tous les deux à 3° de la normale
à A 1 . La biréfringence et l'écartement des axes sont d'ail-
leurs restés les mêmes. Une température plus élevée n'amène
plus de modification à ces propriétés jusqu'au moment où le
corps commence à se déshydrater; il perd alors 6H 2 0. Le
plan des axes devient rigoureusement perpendiculaire
à h { g { , la biréfringence et l'écartement diminuent notable-
ment. La transformation dimorphique est donc comparable
ici à la première transformation qu'on observe dans le com-
posé AlW0 4 Rb*Na\ 5H 2 0, à cette différence près que la
seconde forme est stable à plus basse température et qu'au
sein de l'eau mère elle peut même exister à 30°.
Mais ici l'orientation que nous avons adoptée pour inter-
préter la persistance de l'ellipsoïde et, par conséquent, du
réseau cristallin, n'est plus possible, le plan des axes de la
— 132 —
•seconde forme n'étant plus ni parallèle, ni perpendiculaire à
«aucune face existante dans la première.
Si Ton cherche la face possible de la première forme dont
la normale ferait avec le plan des axes l'angle de 3° observé,
on trouve o | /5(5ûl). En la prenant pour h [ (100) et donnant
aux autres faces les symboles : o 1 (101) = a 4/3 (ï03),
Ai (100) = o */2(201), 212=126, A*/* (410) = 211, on
a :
0.6397 : 1 : 1.1068; r = 92°3;
par conséquent deux axes quasi binaires et un axe quasi
quaternaire. Il est vrai que, contrairement à ce que nous
avons vu pour les autres composés analogues, l'approxima-
tion n'est plus ici que de 10 0/0 (le rapport théorique
est 0.707 : 1 : 1) ; mais c'est vraisemblablement pour cela
que la seconde transformation, celle qui amène si facile-
ment la forme ternaibire dans le composé rubidique, ne se fait
pas ici.
Il était intéressant de voir comment se comporterait, au
point de vue de ces transpositions réticulaires, un mélange
isomorphe du composé ferrique et du composé aluminique, qui,
à l'état de pureté, ne subit aucun changement par l'action de
la chaleur. J'ai donc fait un mélange équimoléculaire des
composés :
Fe*6C 2 0* (NH*) 3 Na 3 ,7H*0 et Al'ôCW (NH«) 3 Na 3 , 7H 2
et j'ai évaporé à 30°. La solubilité des deux corps étant, à
peu de chose près, la même, j'ai obtenu des cristaux vert
pâle qui m'ont donné 9.35 0/0 de Fe 2 3 et 5.93 0/0 de
A1 2 3 , ce qui correspond à 51.75 0/0 du composé ferrique et
48.25 du composé aluminique. Ces cristaux se comportent
lorsqu'on les chauffe comme le ferrioxalate ; ils éprouvent
— 133 —
un changement de position du plan des axes dont l'écarte-
ment reste constant.
m i i
Si, dans la série des composés isomorphes R6C 2 0'*R 3 R 3 ,nH ?
(n étant 5 ou 7), nous désignons par a la forme stable à la
température ordinaire et caractérisée par un réseau quasi
cubique avec les paramètres \/3 : v2 • ^6, par a' la même
forme, mais ayant une autre position dans l'espace et les
paramètres \J2 : \/2 : 1, enfin par g, la forme orthorhombique,
qui n'est stable qu'à des températures voisines de 100°, nous
constatons l'existence de quatre types distincts.
1. Composés qui donnent les trois formes a, a', fâ :
AlWO'*Rb 3 Na 3 , 5H 2 et mélanges avec
A1 2 6C 2 4 (NH«) 3 Na 3 , 5H«0,
pouvant contenir jusqu'à 39 0/0 de ce dernier.
2. Composés ne possédant que les formes a et $ :
CrWO^NH'*) 3 Na 3 ,7IPO et mélanges avec
A1*6C 2 0< (NH<) 3 Na 3 , 7H 2 0,
pouvant contenir jusqu'à 56 0/0 du dernier.
3. Composés ne possédant que les formes a et a' r
FeW0 4 (NH 4 ) 3 Na 3 , 7H 2 et ses mélanges avec
Al 2 6C a O» (MF) 3 Na 3 , 7H 2 0,
contenant jusqu'à 48 0/0 de ce dernier.
4. Composés ne possédant que la forme a :
A1 2 6C 2 0' (NH 4 ) 3 Na 3 , 7 (ou5H 2 0).
Ces différences de propriétés tiennent-elles aux dimen-
sions du réseau, qui peut être plus ou moins rapproché de
— 134 —
celui d'un cube? Cela est probable, mais l'imperfection des
faces ne permet malheureusement pas ici de faire des mesures
quelque peu précises.
Le tableau suivant donne une vue d'ensemble sur les
composés étudiés dans les pages précédentes :
A luminoxalates.
A. Simples
1. A1»6C 2 0' (NH«)« 6IPO
2. APetfO'K», 6H 2
3. Al'BC'O'Rb», 6H 2
4. A1«6C*0 4 T1«. 4H»0
5. AP6C»0*Na», 9H»0
6. Al*6C"0 4 Na«, 5H 2
7. Al f 6C 1 0'Li , 1 iiH»0
8. AMC'O'Li», 19H 2
B. Doubles
9. Al»24C'0 4 Na <9 K s , 32H'0
10. APGC'O'Rb'Na 3 , 5H 2
H. Al*S4C'0'Rb"Na M ,23H'0
12. A1*C»0' (NH*) 3 Na 3 , 7H 2
(ou 5H»0)
Chromoxalates.
A. Simples
13. Cr s 6C»0 1 (XH 4 )« 6H 2
14. Cr^WIC 6 , 6H 2
15. Cr 2 6C 2 0'Rb 6 , 6H 2
16. Cr^CO'Na», 9H 2
17. Cr 2 6C 2 O l Li«, 11H 2
18. Cr*6C*0'Li», 17H»0
Ferrioxalales.
A. Simples
22. Fe'6C'0 , K < ,6H'0
23. Fe 3 6C 2 0*(NH*)», 6H 5
24. Fe a 6C 2 CHRb 6 , 6H 2
25. Fe 3 6C 2 0'Tl«, 4H 2
26. Fe î 6C 1 4 Na , l 9H 2
27. Fe*6C 1 0«Li , 1 9H*0
28. Fe 2 6C 2 0«LiM5H 3 O
B. Doubles
19. Ci"24C ! 0*Na l9 K s , 32H 2
20. Cr 2 6C 3 0«(NH 4 ) 3 Na 3 , 7H 2
21. Cr 2 6C 3 < Rb 3 Na 3 ,
7H 2
B. Doubles
29. Fe 2 6C 2 0'K 5 Na
30. Fe 2 6C 2 0'Rb s Na
31. Fe 2 6C*0 , (NH , ) 3 Na 3 , 7H»0
- 435 —
De l'étude de cette longue série de composés divers on
peut tirer quelques conclusions, que je vais résumer briève-
ment.
Au point de vue purement chimique, on constate que le fer
se comporte, dans ces composés, autrement que le chrome et
l'aluminium; il forme à la température ordinaire, des corps
anhydres qui n'existent à aucune température dans la série
des composés de l'alumine et de l'oxyde de chrome. Ces
sortes de particularités, qui tiennent évidemment aux pro-
priétés les plus intimes des éléments chimiques, échappent,
présentement du moins, à toute explication. On remarquera
pourtant que la molécule Fe 2 3 , extrêmement instable en
combinaison avec l'acide oxalique, puisqu'elle passe facile-
ment à l'état de FeO sous l'influence de la chaleur et même
de la lumière, devient très stable lorsque l'oxalate ne con-
tient pas d'eau.
Il n'est donc pas invraisemblable de supposer que la molé-
cule chimique tend ici, comme dans un grand nombre de cas
analogues d'ailleurs, à réaliser la combinaison la plus stable,
de même que la particule cristalline tend toujours vers les
formes voisines de la symétrie terquaternaire.
A ce même point de vue, il n'est pas sans intérêt de remar-
quer que le rubidium se rapproche de l'ammonium et non du
potassium, sauf dans le cas des ferrioxalates doubles où les
propriétés particulières du radical acide l'emportent sur les
propriétés de l'élément basique. Ce n'est pas là un fait isolé
et, contrairement à l'opinion courante, c'est ainsi que le rubi-
dium se comporte en général, du moins, dans les composés où
il n'existe pas une même série isomorphe pour K,Rb,NH 4 .
J'appellerai enfin l'attention sur le rôle particulier que
joue le lithium dans tous ces oxalates complexes. Non seu-
lement il se distingue des autres métaux alcalins aussi bien
par l'hydratation que par la forme cristalline de ses sels,
— 130 —
mais encore il ne forme avec aucun d'eux de composés
doubles. Je ne veux certes pas tirer de là un nouvel argu-
ment en faveur de la bi valence du lithium ; mais on recon-
naîtra que ces caractères ne sont pas de nature à infirmer
la thèse que j'ai soutenue dans mes recherches sur les sili-
cotungstates.
Au point de vue plus spécialement cristallographique, plu-
sieurs faits fort curieux doivent être retenus. En premier
lieu cette singulière propriété du composé AF6C ? 0' è (NH 4 ) 3
Na 3 ,7H 2 de perdre à l'air 2 molécules d'eau sans subir
aucune déformation physique. Sans doute des faits analogues
ont déjà été signalés et, en particulier, les étranges particu-
larités de quelques zéolithes, si' exactement étudiées par
M. G. Friedel(l) et de deux substances artificielles prépa-
rées par lui.
Mais, dans tous les cas connus jusqu'ici, le départ de l'eau,
amenait des modifications plus ou moins notables dans les
dimensions de l'ellipsoïde optique et, par conséquent, dans le
réseau cristallin dont cet ellipsoïde est la représentation
physique. Rien de semblable ne s'observe ici. Les directions
des extinctions restent les mêmes, et les couleurs de polari-
sation dans les lames très minces conservent leur valeur. Il
faut donc bien admettre qu'à côté de l'eau de constitution
nécessaire à l'existence d'une certaine molécule chimique et
de l'eau de cristallisation nécessaire à l'existence d'un cer-
tain réseau cristallin, il peut exister encore une eau d'un
genre spécial et dont la fonction reste jusqu'ici complète-
ment indéterminée. Nos connaissances sur la constitution
des hydrates sont d'ailleurs à peu près nulles, la chimie se
désintéressant complètement de ces composés, qui ne
rentrent pas dans les formules considérées aujourd'hui
(1) Bull. Soc. Min., 29, 5 et 363; — 1896, 20, 122; 1897.
— 137 —
comme représentant Ja structure moléculaire. Cet état pré-
caire durera tant que durera d'une façon exclusive la
théorie de la valence. Cette théorie, grandement utile sans
doute et fort juste à bien des égards, a le grave tort d'avoir
à sa base ime proposition inacceptable. Elle admet en effet
que l'affinité chimique d'un atome ou d'une molécule est
épuisée, lorsque la valence est complètement satisfaite. Cela
est contraire au bon sens, cela est contraire aux faits, cela
est même contraire à la théorie atomique telle qu'elle se
présente de nos jours. La molécule SO 2 peut, par simple
addition d'oxygène, se transformer en SO 3 et en S 2 7 . Quel
droit avons-nous de dire que l'acide sulfureux est un com-
posé saturé? D'après les idées admises, la molécule SO'*Na 2
n'aurait plus d'activité chimique, puisque les trois éléments
qui la composent ont leurs valences pleinement satisfaites.
Et pourtant elle se combine avec un dégagement de cha-.
leur considérable, à plus que son poids d'eau pour former
l'hydrate SO 4 Na 2 10H 2 O et entre en combinaison en déga-
geant de la chaleur aussi, avec un grand nombre d'autres
molécules également saturées. On a imaginé, pour les cas
de ce genre, les « valences supplémentaires » et les « com-
posés moléculaires ». Ce sont là des mots heureux qui
cachent habilement la difficulté sans donner aucun moyen
de la résoudre. Grâce à ces artifices de langage et grâce à
la profonde scission existant encore entre la chimie miné-
rale et la chimie du carbone, grâce aussi à ce que la chimie
organique poursuit actuellement bien plus l'étude des faits
particuliers que l'examen des doctrines générales, on a pu
se contenter jusqu'ici de la théorie fort insuffisante de la
valence. Mais voici venir de tous côtés des faits qu'elle ne-
peut ni interpréter ni même concevoir, et ces faits, qui se-
rencontrent dans les composés les plus divers, ne sont cer-
tainement ni des exceptions ni des singularités. Un très-
— 138 -
grand nombre de corps, plus ou moins déshydratés et deve-
nus opaques reprennent leur transparence sitôt qu'ils sont
humectés d'une goutte d'un liquide inerte quelconque, ser-
vant à remplir les fissures qui se sont produites.
Il est donc certain que, dans des cas nombreux, l'eau peut
s'éliminer plus ou moins complètement sans détruire le
réseau cristallin; l'exemple que j'apporte aujourd'hui montre
qu'une élimination partielle peut même se faire sans modi-
fier ce réseau. Mais il ne s'ensuit nullement que cette eau
« mobile » soit retenue dans le composé par des forces
autres que les forces chimiques, qui seraient intermédiaires
entre la cohésion et l'affinité, comme Ta soutenu récemment
M. G. Friedel(l). Cette eau est incontestablement chimique,
puisqu'elle est en proportions définies et ne se distingue pas,
en somme, d'une manière essentielle, de toute autre eau de
cristallisation.
L'énergie avec laquelle l'eau est retenue dans les combi-
naisons est extrêmement variable, et depuis les corps qui
s'effleurissent à 0° jusqu'à ceux qui ne se déshydratent qu'au
voisinage du rouge, il existe tous les intermédiaires pos-
sibles. Cela prouve seulement, ce qui ne saurait d'ailleurs
nous étonner, que l'affinité pour l'eau est différente pour
chaque composé et peut même devenir faible au point de ne
pouvoir plus être mesurée que par les méthodes les plus
précises. On conçoit, d'autre part, que deux composés comme
A1W0 4 (NH4)3NV,7H 2 et Al 2 6C 2 0'*(NH 4 ) 3 Na 3 ,5H 2 0, qui
passent de l'un à l'autre avec des effets thermiques presque
nuls, puissent être rigoureusement isomorphes dans les
limites des erreurs de nos observations.
Cette question ne pourra être définitivement résolue que
lorsque nous connaîtrons mieux un plus grand nombre de
(1) Bull. Soc. Min., 19, 11; 1896.
— 139 —
corps de ce genre ; je la signale seulement aujourd'hui à
l'attention de ceux qui s'intéressent aux problèmes délicats
de la physique moléculaire.
Non moins curieuse est la transformation que les com-
iii i
posés du type R 2 6C 2 0' é R 6 ,7H 2 éprouvent par l'action de la
chaleur avant de se déshydrater ; elle apporte un élément
nouveau à nos connaissances sur le polymorphisme. Un corps
n'est considéré comme dimorphe que s'il possède deux
réseaux différents qui peuvent être voisins, mais qui sont
toujours incompatibles; or ici, malgré la brusquerie de la
transformation et sa réversibilité, les deux réseaux sont
identiques.
Cette identité se constate non par la valeur des angles
dont la mesure n'est jamais que grossièrement approxima-
tive, mais par la conservation de l'ellipsoïde optique. Quelles
que soient les conceptions qu'on se fasse sur la structure
cristalline, il faut bien admettre cette notion fondamentale
que tout réseau cristallin est caractérisé, par un certain
ellipsoïde. Réseau et ellipsoïde sont deux notions connexes,
inséparables, dont Tune se rapporte à la distribution discon-
tinue de la matière dans un milieu cristallisé et l'autre aux
phénomènes continus qui se passent dans le même milieu;
ce sont là deux représentations géométriques d'un même fait
envisagé à deux points de vue différents, statique d'une part,
dynamique de l'autre. Méconnaître ce principe, affirmer,
comme on l'a fait plus d'une fois, qu'un corps peut devenir
biréfringent sans cesser d'être cubique, c'est enlever à la
théorie générale des corps cristallisés la seule base scien-
tifique qu'elle possède, et rendre d'avance stériles toutes
nos études des faits particuliers.
Si l'on part de cette idée primordiale, à mon avis incon-
testable, que tout réseau ne peut posséder qu'un seul ellip-
n
— 140 —
solde optique et que toute variation de l'ellipsoïde indique
une modification grande ou petite du réseau, nous sommes
amenés à conclure que, dans le cas qui nous occupe, le
réseau est demeuré le même et que la transformation
observée n'a consisté que dans son déplacement dans l'es-
pace. Un semblable déplacement ne peut évidemment se
produire que dans des corps quasi-cubiques possédant un
grand nombre d'axes de quasi-symétrie d'ordres divers;
mais on sait que la plupart des substances, sinon toutes, ont
des formes qui s'éloignent peu du cube, et il est probable
m
que le phénomène observé dans les composés R 2 6C 2 4 (NH 4 ) 3
Na 3 ,nH 2 se retrouveront dans un grand nombre d'autres
substances, lorsqu'on aura pris l'habitude d'examiner, plus
qu'on ne fait jusqu'ici, l'action de la chaleur sur les corps
cristallisés.
Il me reste à dire, en terminant ce long mémoire, quelques
mots sur le pléochroïsme que présentent les chromoxalates.
Ce pléochroïsme, en général considérable, est très variable
d'un composé à l'autre et atteint son maximum dans les
composés de K,NH 4 ,Rb à 6H 2 avec le bleu foncé suivant
l'axe vertical, le bleu verdâtre suivant a et le rouge sui-
vant b. Les cristaux sont toujours allongés suivant l'axe
vertical et paraissent bleus. C'est d'après cette couleur,
observée dans les composés potastique et ammonique les
plus anciennement connus, qu'on a donné à toute la série le
m i
nom de « série bleue » pour les distinguer des sels R 2 4C 2 4 R 2 ,
qui constituent la série « rouge ». En réalité, leur cou-
leur propre n'est nullement le bleu, mais le violet, comme
on le voit dans le composé double Cr 8 24C 2 4 Na 19 K 5 ,32H 2 0,
qui est pseudo-cubique, très peu biréfringent et ne possède
pas de pléochroïsme. Quelques-uns des composés, celui de
sodium à 9H 2 et celui de lithium à 17H 2 paraissent rouges,
— 141 —
parce que la base est la face la plus développée et que le
rouge est suivant Taxe b et le bleu verdâtre suivant a ; ou
bien encore le composé double sodico-ammonique à 7H 2 0,
qui est en minces tables suivant g et dans lequel le rouge
est suivant c et le bleu verdâtre suivant a. D'autres com-
posés à pléochroïsme faible, comme le sellithique à 11H 2 0,
paraissent violets. Le phénomène ne dépend certainement
pas ici de la quantité de chrome existant dans la molécule,
comme M. Hartley l'avait pensé ; car, dans le composé
rubidique, qui ne renferme que 12.19 0/0 de Cr 2 3 , le pléo-
chroïsme est très intense, et qu'il est très faible dans le
composé lithique, qui en renferme 17.50 0/0.
Note sur la forme cristalline de quelques oxalates
alcalins.
Par M. G. Wyrouboff.
A l'occasion de mes recherches sur les oxalates doubles,
j'ai examiné quelques-uns des oxalates alcalins depuis fort
longtemps connus, et me suis aperçu, non sans quelque éton-
nement, que la plupart d'entre eux n'avaient été qu'incom-
plètement étudiés et qu'il existait pour quelques-uns, de
regrettables confusions. Je vais les passer rapidement en
revue.
1. — Bioxalate d'ammoniaque.
C a O*(NH')H,H 2 0.
Rammelsberg donne pour ce sel, qui est orthorhombique,
uu clivage suivant ^(010) (1). Cette indication, empruntée à
(i)Handb. d. Kryst. Chemie, II, p. 40 (1882).
- 142 —
de La Provostaye, est inexacte; un clivage, très facile d'ail-
leurs, existe suivant la face e ! (01t).
Les propriétés optiques, qui n'ont jamais été déterminées,
sont les}suivantes:jPlan des axes parallèles à h { (100). Bissec-
trice aiguë négative perpendiculaire à jo(OOl). Biréfrin-
gence forte, 2E = 22° 32'. Dispersion faible p < v.
2. — Oxalate neutre de potassium.
C a CMK 2 ,H a O.
De La Provostaye, qui a mesuré ce sel, a montré qu'il était
clinorhombique et nullement isomorphe avec le sel ammo-
nique correspondant. Ses propriétés optiques n'ont pas été
décrites. Plan des axes parallèle au plan de symétrie; la
bissectrice aiguë négative fait un angle de 40° 45' avec l'axe
vertical dans l'angle y obtus. Biréfringence très considé-
rable, 2Ha = 97. Dispersion inappréciable.
3. — Bioxalate de potassium anhydre.
C 2 H*KH.
Il existe deux oxalates acides de potassium; l'un, qui
cristallise au-dessus de 15°, est anhydre et clinorhombique,
l'autre qu'on n'obtient qu'aux basses températures en cris-
taux efflorescents avec 1 molécule d'eau et qui est ortho-
rhombique. On les a plus d'une fois confondus, attribuant la
formule de l'un à la forme cristalline de l'autre (1). Cette
confusion vient de ce que Rammelsberg avait fait jadis une
analyse inexacte et une détermination cristallographique
erronée du sel anhydre. Analyse et détermination ont été
(1) Groth, Phys. KrystalL, 3- éd.", p. 370.
— 143 —
corrigées plus tard par Marignac ; mais la fausse formule
avait eu le temps de pénétrer dans tous les ouvrages clas-
siques. En réalité, le sel est anhydre et donne à la calcina-
tion 53 80 0/0 de CO 3 K* (th. 53.90). En adoptant l'orien-
tation choisie par Rammelsberg, dans la seconde édition de
son ouvrage (p. 42), et différente de celle de Marignac, qui
avait l'inconvénient de donner des axes extrêmement incli-
nés, on a :
0.61947 : 1 : 0.33588 ; T = 110° 19',
avec les faces A 1 (100), g { {0i0), m (110), o 1 (101), a* (TOI),
^(011), * 1/2 (021), rf 1 ' 2 (111). Le pian des axes optiques
est perpendiculaire au plan de symétrie, la bissectrice aiguë
négative fait un angle de 43° avec Taxe vertical dans
l'angle obtus y ; elle est donc à peu près perpendiculaire à
la face a 1 (101), qui est la direction du clivage le plus
facile, le second clivage étant parallèle à g x (010). Biréfrin-
gence très forte, 2V = 37°13' g = 1.4945. Dispersion très
faible p<v.
Il me paraît préférable d'orienter autrement les cristaux,
de façon à avoir des axes moins inclinés. Il suffit de faire
oi(lOl) = Ai (100) A 1 (100)= aS (TOI), a> (ÎÔl) = o 2 (102),
m (110)= b W2(Tll),rfi/2(iii) = #(310), e l (011)=(211),
eV*(021) = d » /* (221) ; on a alors :
0.7388 : 1 : 1.1676; Y = 98°20'.
La bissectrice aiguë ferait, dans cette nouvelle orientation
avec l'axe vertical, un angle de 89° 31' dans l'angle obtus y.
— 144 —
4. — Bioxalate de potassium hydraté.
C*0 4 KH,H a O.
Cristaux orthorhombiques, qu'on obtient par évaporation
ou, mieux, par refroidissement au-dessous de 15°. Les
mesures de Rammelsberg conduisent aux paramètres
0.4590:1:0.1959,
avec les faces gi (010), m(110), £ 3 (120), b « /« (lll)et (311).
Il existe un clivage facile suivant ^(010), que Rammels-
berg ne signale pas. La bissectrice aiguë négative est per-
pendiculaire à ce clivage, et le plan des axes parallèle
kp (001), 2E = 75° 40'. Biréfringence très forte. Dispersion
inappréciable.
5. — Bioxalate de sodium.
C a O<NaH,H 2 0.
Ce sel, assez peu soluble, a été analysé et mesuré par
Loschmidt(l), qui Ta décrit comme clinorhombique. C'est là
(i) Sitz. Wien Ak. (2), 51, p. 10; 1865.
— 145 —
une erreur cristallographique qu'on s'explique d'autant moins
que la figure très exacte qui accompagne le mémoire de
M. Loschmidt et le clivage constaté par lui sur une seule
face prismatique indique nettement que la substance est
triclinique.
Des cristaux obtenus par évaporation à 30° m'ont donné
d'assez bonnes mesures qui permettent de déterminer, avec
une suffisante exactitude, les dimensions de la forme primi-
tive. Faces observées : />(001), g x {0l0), m(llO), /(110),
iV 2 (021), eV*(()21), rfV^lli).
0.5913 : 1 : 0.6073
Wg* (100 010) = 76°20
a= 75° 46'
pg* (001010)= 90° 38
'?= 94°
h*p (100 001) = 103° 54
Y = 104° 27'
Angles
Calculés
Mesurés
Loschmidt
P9 h
(001 010)
90° 32'
90° 30'
—
pe* 1 *
(001 021)
129° 25'
\ 29° 21'
—
pi* 1 *
(001 024)
129° 46'
129° 45'
—
mt
(iTO 110)
—
*121°
121°
¥
(110 010)
—
*109° 10'
109° 24'
mp
(110 001)
—
M00°42'
101° 24'
tp
(110 004)
—
*103°48'
104° 24'
d {l *p
(Mi 001)
—
*133°32'
133° 56'
d*'*t
(lïl 110)
120° 47
120° 48'
121° 12'
d"y
(111 010)
117° 52'
117° 53'
117° 56'
6. — Tétraoxalate de rubidium.
( C 2 4)4 H 6 Rb*.
Ce sel cristallise avec la plus grande facilité. Une solution
de bioxalate renfermant un léger excès d'acide oxalique
m'a donné par refroidissement quelques grammes de ce sel
en cristaux, assez petits, mais très nets et très réfléchis-
sants. Ils m'ont donné, à la calcination, 43.600/0 de C0 3 Rb 2
— 146 —
(th. 43.43 0/0). Depuis longtemps observés par M. Gran-
deau, ils n'ont jamais été mesurés; ils sont (Tailleurs parfai-
tement isomorphes avec les sels potassique et ammonique
*» *%,/£
correspondants. Faces observées :/?(001), h { (100), g { (010),
A 3 (210), /(HO)^ a* (TOI), e ! (0Tl), t'(Oll), ii«(021),
/V*(lll), * 1/2 (111), **(lfê).
0.5858 : 10.6752
V*V (100 010) = 79° ; a = 79° 44'
*pg* (001 010)
= 84° 6' ; p =
85° 38'
*Ap* (100 001)
= 98° 46'; T =
97° 49'
Angles
Calculés
Mesurés
ty< (110 010)
111° 44'
111° 36'
/W (210 100)
163° 4
163° 10'
e*p (OTl 001)
147° 43'
147° 36'
i*p (011 001)
143° 56'
143° 54'
i< /2 p (021 001)
122° 27'
122° 24'
f'*p (111001)
132° 2'
132° 5'
b**p (111 001)
—
*125°57'
VW (fïïTOO)
—
* 125° 41'
Wp (ÏÏ2 001)
147°
146° 57'
b*'*b* (ÏÏ1ÏT2).
158° 57'
159°
a*p (101 001)
125° 29'
125° 40'
a 1 ! 1 (TOI 011)
123° 42'
123° 40'
ab rf2 (TOI TFl)
153° 30'
153° 20'
Le Secrétaire gérant.
Paui
l GAUBERT.
Tours. — Imprimerie Deslis Frères.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 6.
Compte Rendu de la séance du 14 juin 1900.
Présidence de M. Ad. Carnot.
M. L. Bourgeois donne lecture de la circulaire relative
à la visite que fera la Société à l'Exposition, le 24 juin 1900.
M. Dufet fait la communication suivante :
Sur une nouvelle espèce minérale, la céruléite.
Par M, H. Dufet.
J'ai rencontré, dans un lot de minéraux du Chili, une subs-
tance qui me paraît constituer une espèce nouvelle. Elle
provient de Huanaco (province de Taltal), de la mine Emma
Luisa.
Ce minéral, pour lequel je propose le nom de céruléite, à
cause de sa couleur, constitue une masse d'un bleu turquoise,
d'aspect argileux, formée de cristaux d'une extrême peti-
12
— 148 —
tesse, en forme de bâtonnets longs de quelques millièmes de
millimètre, et dont l'épaisseur est à peine de 1/10000 de
millimètre. Isolés, ils ne produisent évidemment aucune
action sur la lumière polarisée; mais, agglomérés en grains
d'un centième de millimètre, rendus plus transparents par
la naphtaline bromée, ils dépolarisent très nettement. La
masse paraît complètement homogène et entièrement cris-
tallisée.
La densité est égale à 2,803.
Ce corps est un arséniate hydraté de cuivre et d'alumine,
répondant exactement à la formule :
CuO . 2A1'0 3 . As*0 5 ,
avec 8 à 8,5 molécules d eau.
Voici le résultat de l'analyse
j
As»0 5 34.56
Al*O s 31.26
CuO 11.80
HH) 22.32
99.94
Cette analyse, rapportée à 100 du corps anhydre, et
comparée aux deux formules, à 8H 2 et à 8,511*0, donne :
As 2 5
Trouvé
44.5
Calculé
44.7
39.8
15.5
A1*0 3
CuO
... 40.3
... 15.2
100.0
. . . . 28.7
100.0
H'O
8H*0 ,
. 28.0
8,5H 2
. 29.8
— 149 —
L'eau ne commence à se dégager qu'au-dessus de 100°;
la perte, à 180°, n'a été que de 1,45 0/0.
La substance est soluble dans l'acide azotique et dans
l'acide chlorhydrique ; elle laisse un très faible résidu, de
0,5 0/0 en moyenne, qui est formé de l'argile blanche qui
l'accompagne ; l'analyse a porté sur les portions dissoutes ; il
est possible que le faible excès d'alumine que présente
l'analyse tienne à l'attaque de cette argile. Il me paraît donc
qu'on peut admettre la formule :
CuO . 2A1 2 3 . As 2 5 + 8H 2 0.
La dissolution concentrée d'ammoniaque, qui attaque la
plupart des arséniates de cuivre, n'a aucune action sur ce
minéral.
La céruléile est accompagnée d'une argile blanche, res-
semblant à une halloysite, et qui présente la composition
suivante :
SiO 2 40.6
A1 2 3 38.8
H 2 19.1
As 2 5 1.8
100.3
L'arsenic ne tient pas à un mélange de céruléite, car la
matière avait été triée avec soin et ne contenait que des
traces indosables de cuivre.
Les mines de Huanaco sont des mines d'or, exploitées
depuis une dizaine d'années. M. Môricke(l) a décrit ces
gisements et a signalé ce fait qu'on n'y trouvait que des
minéraux complètement oxydés, avec de l'or en très petites
(1) Zeits. f. prakt. GeoL, 1893, t. I, p. 143.
— 150 —
lamelles. C'est bien là ce qui arrive pour le minéral que j'ai
eu à étudier. Il renferme de nombreuses lamelles d'or, non
disséminées dans la masse, mais couchées parallèlement
dans certains plans qui la traversent. L'argile contient de
l'or en plus grande quantité ; les lamelles tapissent des fentes
de l'argile et se trouvent aussi dans sa masse. Le fragment
que j'ai analysé contenait 1 0/0 d'or, que Ton a retranché
du poids de la matière analysée.
Au sujet de divers échantillons de sa collection, présentés
à la fin de la séance, M. l'Intendant militaire Pavot fait
la communication suivante :
Remarques sur le caillou de Rennes.
Par M. l'Intendant militaire en retraite Pavot.
Les membres de la Société ayant accueilli avec intérêt la
communication déjà faite de divers échantillons du caillou
de Rennes (séances du 12 Mars 1898 et du 8 Février 1900),
je me fais un devoir de mettre sous leurs yeux une tren-
taine d'autres pièces dont l'examen peut rendre plausibles
les conclusions de mes observations précédentes et de celles
qui vont suivre.
La première fois que j'ai eu l'honneur d'être entendu par
la Société, j'ai eu pour but de ramener son attention sur une
espèce minérale dont les « Curieux de la Nature » s'étaient
déjà occupés au xvn e siècle, que les savants et les amateurs
du xvni e avaient placée dans toutes les collections, et
qui semble actuellement un peu oubliée, en France du
moins.
— 151 —
Au siècle dernier, le caillou de Rennes était minutieuse-
ment décrit par les minéralogistes français, par Dezallier
d'Argenville notamment (Oryctologie), comme parles Ency-
clopédistes [Dictionnaire des Sciences, article « Rennes ») ;
Pujoulx lui consacre encore une notice et une vignette
expressives dans sa Minéralogie des gens du monde,
(Paris, 1813). Ces auteurs signalent à l'envi l'emploi inté-
ressant des jolies variétés du « poudingue ou pavé de
Rennes » ; mais aucun d'eux n'indique le gisement, l'origine,
la composition, le mode probable de formation de la subs-
tance qu'ils s'étaient complu à décrire. Incertaines encore,
de nos jours, sur tous ces points, la science et « la curio-
sité » paraissent ne plus même connaître un produit de
notre sol resté mal étudié et qui, pour les Français de la
génération actuelle, épris d'exotisme, a le tort de ne pas
venir d'assez loin ; j'ai vu, au cours des vingt dernières
années, des « experts » et des marchands parisiens
qui possédaient encore quelques pièces taillées de cette
espèce minérale, les présenter comme spécimens d'agates ou
jaspes précieux, tirés de l'Extrême-Orient; des minéralo-
gistes contemporains, et non des moins distingués, sont restés
parfois hésitants eux-mêmes devant ces objets...
La plupart de ces pièces (manches de cachet, presse-
papiers, socles, tabatières, petits vases) sont sorties de
France, depuis 1860 surtout, acquises à prix élevé par des
collectionneurs anglais et américains; à Paris, M. A. Damour,
membre de l'Institut, en possède pourtant quelques-unes,
deux tabatières notamment, une de style Louis XV, l'autre
de style Empire, représentant deux types très judicieuse-
ment choisis, tant comme variétés du caillou lui-même que
comme formes caractéristiques des époques de mise en
œuvre.
L'exhibition artistique rétrospective actuellement instal-
— 152 —
lée au « Petit Palais », à l'occasion de l'Exposition univer-
selle de 1900 n'a pas placé sous les yeux des amateurs un
grand nombre d'objets en caillou de Rennes ; mais il en est
deux, au moins, qui méritent de retenir l'attention et d'être
signalés aux connaisseurs, ce sont les socles de deux petits
bustes en pierre dure représentant Marie- Antoinette (1774)
et Louis XVI (1775). — Les étiquettes donnent, avec ces
dates, l'indication suivante: Glachant graveur ; les deux
pièces appartiennent à la collection Dois tau. — Les
figures de la Reine et du Roi, très délicatement traitées,
sont en agate laiteuse ; le buste drapé est en jaspe très
foncé ; les socles (partie cylindrique et première assise car-
rée) sont en caillou de Rennes ; — la deuxième assise car-
rée ou plus large base du piédestal est en porphyre
rouge antique. Le ton éclatant de ce soubassement en por-
phyre fait valoir les nuances plus douces (jaune éteint et
carmin clair) du piédestal (cylindre cannelé); il semble
d'ailleurs que l'artiste n'ait pas eu à sa disposition ou voulu
employer sous le buste de la Reine la variété du caillou de
Rennes (pourpre à éclats de quartz blanc) employée sous le
buste du Roi entre le socle et le soubassement proprement
dit; sous le buste de Marie- Antoinette, les deux pièces du
poudingue jaspique sont de la même variété, et l'effet est
meilleur (contraste plus franc avec le porphyre antique).
Très peu de personnes au nombre des visiteurs du « Petit
Palais » paraissent savoir ce que c'est que le caillou de
Rennes et le reconnaître sous les bustes prêtés par
M. Doistau.
Avec quelques notes et souvenirs personnels, j'ai donc
jugé opportun de soumettre à la Société la série des plus
marquantes variétés du caillou de Rennes en ma possession,
parce que les beaux échantillons sont devenus rares, même
au lieu d'origine, et que ceux qu'on trouve encore sont
— 153 —
incessamment expédiés au dehors. Cette substance me paraît
toujours digne d occuper, en France, les savants et les tech-
niciens ; les lumières et les moyens d'investigation dont dis-
posent les spécialistes seraient utilement appliqués à la
recherche de la genèse, de la composition exacte, et enfin à
la reproduction artificielle de ce poudingue, comme de ceux
désignés sous les noms de caillou d'Angleterre, caillou
d'Egypte.
Pourquoi les auteurs français, depuis un demi-siècle envi-
ron, gardent-ils le silence sur la question? Les minéralogistes
paraissent laisser aux géologues le soin de la traiter; les géo-
logues semblent ne pas s'en être emparés. Je répète donc
que cette question est toujours pendante et que je la crois
du domaine de la minéralogie. Pour étayer cette dernière
opinion, quelques citations me seront permises, les unes
comme éléments de discussion, les autres comme points
d'appui.
En 1817, Brongniart, dans sa classification minéralogique,
mentionnait le caillou de Rennes comme type du poudingue
jaspique; il indiquait en même temps les « Champs de la
Touche », près de Rennes, comme gisement, de lui connu,
de cette substance. Lorsque j'ai fait mes premières
recherches, à l'automne de 1869, ce gisement, qui est en
amont et au nord-ouest du faubourg de Brest, à Rennes,
paraissait épuisé ; il avait dû, à une époque lointaine, four-
nir un large contingent à l'ancien pavage de la capitale bre-
tonne; mais, vers la fin du second Empire, ces terrains, mis
en valeur par des exploitations et des cultures prospères,
semblaient complètement débarrassés de cailloux, et ce
n'est pas là que j'ai pu recueillir mes premiers échantillons.
A priori, pourtant, rien ne devait être plus facile que de se
procurer dans la contrée, et sans doute à vil prix, quelques
morceaux d'une matière autrefois abondante.
— 154 —
Brard, dans son Manuel du minéralogiste voyageur, à
propos de l'itinéraire minéralogique (Je la Bretagne, n'avait-
il pas dit : « A Rennes, on pourra faire une suite de cette
« singulière roche siliceuse, si connue sous le nom de caillou
« de Rennes , dont le gisement est perdu et qui ne se voit
« point en place. »
Sur la foi des affirmations de Brard, je crus d'abord
pouvoir opérer sans difficulté et, pour ainsi dire, sans frais.
Je discuterai tout à l'heure, à d'autres points de vue, l'indi-
cation reproduite ci-dessus du Manuel du Minéralogiste
voyageur ; mais que je donne d'abord aux chercheurs nou-
veaux en route pour les bords de la Vilaine un aperçu des
« voies et moyens » dont j]ai pu faire emploi. Il me parut
qu'il convenait avant tout d'explorer les quelques rues de la
ville où le pavé moderne de grès n'avait pas encore été
installé (octobre 1869); je m'adressai tout naturellement
aux employés de la voirie, puis, aux casseurs de pierre, ces
humbles et patients travailleurs, parfois le désespoir, sou-
vent la providence des collectionneurs.
Avec les loisirs d'un congé de semestre, je parvins à réu-
nir assez de choses pour enrichir ma collection d'un assor-
timent déjà curieux et pour pouvoir aussi faire largesse aux
correspondants qui me réclamaient cette spécialité bretonne.
Je reçus des remerciements empressés et aussi des
demandes d'éclaircissements; les destinataires de mes cail-
loux étaient émerveillés de la précision de Brongniart,
de la beauté de la pâte jaspique du poudingue, n'ergotaient
pas sur la synonymie : « Roches élastiques = conglomé-
rats », mais avaient hâte de savoir comment le quaternaire
de la contrée de Rennes s'était enrichi d'un produit naturel
aussi bizarre. Je sollicitai moi-même des explications
auprès des représentants locaux de la science officielle:
l'un d'eux voulut bien me communiquer les quatre volumes
— 155 —
de la dernière édition de : Dufrénoy; un autre m'affirma
« qu'il répondrait plus tard à tous les pourquoi par autant:
de parce que... ». Nous méditions encore, mes camarades
et moi, cette réponse sybilline, lorsque surgirent les évé-
nements de 1870.
A l'automne de 1871 > me retrouvant à Rennes, en congé
de convalescence, cette fois, et hors d'état de manier un
outil quelconque, je songeais pourtant toujours à la collec-
tion inachevée et au rébus scientifique non déchiffré. Pour
des éclaircissements techniques, je ne fus pas plus heureux
que précédemment ; mais pour la recherche des échantillons
des coopérations intelligentes et zélées s'offrirent : tout
d'abord celle de M. Valentin Danays, le distingué agent
voyer de l'arrondissement, puis celle de M. Boullet, capi-
taine des sapeurs-pompiers, inspecteur-chef du service
municipal de la voirie; j'eus surtout pour auxiliaires actifs
d'anciens sous-officiers et soldats qui avaient servi sous mes
ordres aux chasseurs à pied.
Diverses personnes notables de la ville avaient entendu
parler aussi de mon désir de recueillir les « survivants »
des vieux pavés de la ville; celles qui me venaient les
mains vides, s'excusant de ne pas m'apporter elles-mêmes
un lot de ces épaves archéologiques et minéralogiques tout
à la fois, voulaient au moins me signaler les blocs clairse-
més encore visibles sur tel ou tel point et me dire l'urgence
du sauvetage, le progrès, c'est-à-dire l'avulsion des vieux
galets irréguliers et leur uniforme remplacement par des
cubes d'une substance plus maniable étant étendu des
grandes rues aux plus retirées. C'est ainsi que j'arrivai
à temps, dans les premiers jours de 1872, lorsque dut être
démoli l'ancien pavage de la rue d'Échange, au nom pré-
destiné, alors une ruelle étroite et tortueuse, devenue
depuis une large voie rectiligne entre l'hôpital militaire et
— 156 —
le magasin central de campement : les pavés de cette ruelle,
souvent transformée en torrent par les pluies trop habi-
tuelles de la contrée offraient, lorsque leur surface avait été
largement arrosée par quelques averses, une collection de
toutes les variétés de nuance et de structure du caillou de
Rennes recherchées par les amateurs; l'eau avivait les
couleurs sur ces surfaces déjà polies par les sabots ferrés;
le sol de la ruelle prenait alors l'aspect d'une mosaïque
éclatante et des plus curieuses; il fallait avoir appris la
minéralogie du pays pour reconnaître, sous des aspects aussi
dissemblables, une espèce unique et retrouver d'un spéci-
men à l'autre un certain nombre des propriétés typiques qui
caractérisent ce poudingue de jaspe; il n'était pas innoppor-
tun non plus de se rappeler que « les champs de la Touche »
étaient à quelques centaines de mètres seulement, gisement
primitif très vraisemblable de cette masse d'échantillons.
Ma collection se trouva ainsi notablement augmentée,
non seulement par le nombre, mais par l'intérêt croissant de
spécimens très variés : chacun des fragments que je classais
se distinguait par une particularité intéressante, et, malgré
la beauté exceptionnelle, d'autres objets que j'avais rappor-
tés du Dauphiné, par exemple, et qui eussent pu davantage
attirer les regards, je remarquai souvent que l'attention de
mes visiteurs, et non des moins qualifiés, se portait et se
maintenait de préférence sur mes débris de pavé.
L'importance prise dans ma collection générale par le
caillou de Rennes s'étant accrue en raison de circonstances
favorables, il ne sera peut-être pas hors de propos de dire
aussi que, depuis plus de trente ans, présent ou absent, je
n'ai pas cessé de recueillir ou de faire rechercher les élé-
ments de cette série et qu'elle représente donc un effort
prolongé, persistant, une « suite » de démarches et de
dépenses rendues fructueuses par la situation officielle
— 157 —
comme par les attaches de famille acquises dans le pays.
Fréquemment visitée par des touristes français ou étran-
gers, à une époque surtout où le musée municipal d'histoire
naturelle semblait dédaigner lui-même d'exhiber la même
série, cette collection a excité à un très haut point l'intérêt
des voyageurs compétents, parce qu'elle avait le mérite
d'être une collection locale du genre de celles que les villes
de province et les particuliers devraient surtout s'atta-
cher à former sans préjudice d'un cadre d'instruction géné-
rale (1).
Ceci dit, je reviens à Brard, à qui j'ai voué des senti-
ments reconnaissants pour toutes les excellentes indications
contenues dans ses ouvrages et dont je me permettrai de
discuter aujourd'hui certains mots, par suite de plus d'expé-
rience acquise surplace.
Brard n'avait pas lui-même parcouru le nord-ouest de la
France et disait devoir son itinéraire de Bretagne tout entier
à M. Regley, aide-naturaliste pour la géologie au Muséum ;
si l'un ou l'autre avait trouvé, comme il a été possible de le
faire de nos jours, quelques échantillons « en place », il
est probable que le mot de roche n'eût pas été, au cas parti-
culier, employé par Brard, qui dit par ailleurs, dans le même
Manuel : « Les roches sont des mélanges plus ou moins
homogènes, composant des compartiments assez étendus de
lècorce terrestre.- » Le caillou de Rennes ne forme nulle
part, en effet, des masses continues ou assez développées
pour être qualifiées couches ou amas ; il se rencontre en blocs
de dimensions très limitées (0 m ,40 X m ,60 au plus, sauf
(1) Depuis quelques années le nouveau directeur conservateur du
musée d'histoire naturelle de Rennes, M. T. JBézier, a \ fait les plus intelli-
gents et persévérants efforts pour entrer dans cette voie ; il a déjà comblé
bien des lacunes et s'est tout particulièrement attaché à rassembler une
série du poudingue jaspique pouvant satisfaire la légitime curiosité des
minéralogistes étrangers de passage à Rennes.
— 158 —
rares exceptions); les spécimens que l'on peut recueillir
aujourd'hui ont à peine le volume d'une tête humaine; beau-
coup ne sont guère plus gros que le poing. La forme est le
plus habituellement celle d'un ellipsoïde irrégulier. Lors-
qu'on parvient à briser ces blocs, l'intérieur offre des nuances
agréables et tranchées, comparables à celles des plus beaux
jaspes; la structure d'un bloc à l'autre, souvent aussi dans
l'intérieur du même bloc, est assez inégale; enfin il existe
plus ou moins de fragments quartzeux dans la pâte ; le tout
est enveloppé généralement d'une sorte de croûte blonde,
beaucoup plus claire que l'intérieur du bloc et comme
délavée.
Ces remarques faites, je crois que la définition de Brard
pèche encore par le qualificatif « siliceux » et que celle
antérieure de Brongniart, présentant le caillou de Rennes
comme type du « poudingue jaspique », est toujours juste;
car la masse de la pâte, — que nous voyons aujourd'hui soli-
difiée, et comme cimentée par des oxydes métalliques, — est
bien du jaspe aux vives couleurs et non de simple argile
pétrie de silice.
Un recueil plus récent mentionne de l'agate là où Brard
n'avait enregistré que des concrétions siliceuses ; le Diction-
naire de Landrin (minéralogie, géologie et métallurgie,
Paris, F. Didot, 1852), dit à la page 73 : « Caillou de
« Rennes [minéralogie) : Quartz-agate-brèche, à fragments
« roulés jaunâtres, liés par un ciment de quartz-jaspe
« rouge. » On voit que l'auteur, en face d'échantillons très
variés, s'efforce d'englober dans un signalement éclectique
les divers types d'une même espèce protéiforme : quartz,
agate, jaspe, brèche et fragments roulés, tout se trouve
aggloméré dans cette définition; mais autant de mots, autant
d'erreurs presque. En réunissant tant de choses en une seule
appellation, Landrin n'est dans le vrai que lorsqu'il spécifie
— 1Ô9 —
que la dénomination de caillou de, Rennes est un terme de
minéralogie.
Page 215 du même ouvrage, l'auteur se montrait mieux
inspiré : 1° dans la description générale du jaspe, en exposant
que c'est un quartz « parfaitement opaque, même sur les
bords »; 2° dans la description particulière du jaspe égyptien,
ou caillou d'Egypte, en la formulant comme suit : « Jaspé
« zonaire, couleur chamois, brun ou rouge. Le brun prê-
te sente des dessins rubanés concentriques. Le rouge prê-
te sente aussi des dessins zonaires, rouges et jaunes. Cette
« petite roche se présente ordinairement en rognons ovoïdes
« dans lesquels les filets rubanés sont irrégulièrement con-
« centriques et participent de la forme airondie de la pierre.
« Cette disposition ovoïdale n'est point due au frottement
« qui arrondit les galets des poudingues. »
Toutes ces remarques, les dernières surtout, eussent été
parfaitement applicables au caillou de Rennes, et je suis
heureux de les trouver sous la plume de Landrin ; les mots
petite roche indiquent que le professeur sait bien n'être
pas ici dans le domaine de la géologie ; pour désigner des
masses limitées, il crée en deux mots un diminutif que le
vocabulaire français usuel ne lui fournissait pas; il écarte
toute idée de couches disloquées, puis de fragments roulés,
en affirmant que la disposition ovoïdale des cailloux d'Egypte
n'était point due à des frottements.
Dès lors pourquoi vouloir des fragments et des fragments
roulés dans le caillou de Rennes? Les seuls éléments
(d'ailleurs variables de formes et de dimensions) qui se pré-
sentent dans la contexture de celui-ci, comme assurément
détritiques, sont les morceaux de quartz blanc qui éclairent
la masse; — mais, dans certains blocs, ces éclats de quartz
n'existent pas ; de plus, le fond même de la pâte n'est pas
toujours agrégé sous forme de grumeaux jointif s ; la structure
— 160 —
est parfois plutôt compacte, avec des marbrures auguleuses et
très irrégulières ; le caractère le plus constant est que la masse,
oolithique ou bréchiforme, avec ou sans débris de quartz, est
sillonnée par un réseau de veines plus foncées, l'ensemble
pouvant présenter toutes les teintes du soleil couchant, du
jaune clair au violet pourpré et même au bleu de lavande;
les éléments constitutifs peuvent être de très petits grains
ou de plus gro» nodules, des parties largement polyédriques
même ; les uns et les autres montrent des couches concen-
triques ou des régions zonaires délicatement nuancées, et
ces éléments, qui se sont visiblement accolés à l'état pâteux,
sont eux-mêmes comme sertis et pénétrés, tout à la fois, par
le ciment, de ton plus chaud, plus chargé d'oxydes métal-
liques. . . Mais les parties « jaunâtres dans une pâte rougeâtre »
ne paraissent pas avoir « roulé », c'est-à-dire erré à l'état
de galets charriés et usés par des courants ; il n'est même
pas sûr qu'elles aient été primitivement de petites boulettes
ou de petites mottes d'argile, entraînées avec ou sans frag-
ments de quartz. Le drainage de l'argile dans les couches
superficielles du sol, sa dilution mécanique ou sa dissolution
chimique (dans des eaux chargées d'acide carbonique) ont
pu se produire sur plus d'un point de la banlieue de Rennes,
où des bancs de calcaire tertiaire existaient au-dessus des
schistes siluriens ; l'argile, en poudre impalpable, les oxydes
métalliques, en particules extrêmement ténues, ont pu, avec
ou sans fragments de quartz, venir se déposer dans des
cavités d'une roche préexistante, s'y tasser, s'y coaguler;
un gluten jaspique (ferrugineux et manganésifere) s'est-il
produit vers le même temps pour lier le tout, donner de la
prise au magma, en pénétrer et en affiner la pâte?... On
peut l'admettre. — Quoi qu'il en soit, j'estime qu'il y a eu
(si je puis emprunter ce terme à la géologie) autant de
formations qu'il s'est trouvé de cailloux de Rennes, restés
— 161 —
dans leurs cavités-matrices ou ultérieurement déplacés. —
Ces « formations minéralogiques » ont été simultanées ou
successives ; résultant des mêmes causes, elles ont pu pro-
duire les mêmes effets d'un point à un autre, comme d'une
série aux suivantes.
Quelles actions mécaniques, chimiques et météorologiques
faut-il invoquer pour expliquer la coagulation des nodules,
la prise du ciment jaspique?... D'une manière générale,
j'aurais souhaité pouvoir m'en rapporter aux auteurs qui,
depuis Patrin, se sont efforcés d'imaginer les circonstances
et de déterminer les conditions dans lesquelles ont dû se
former d'autres jaspes en Sibérie, en Sicile, etc. Patrin, voya-
geur infatigable, observateur lucide, m'a paru exprimer des
idées justes et s'être montré plus pénétrant que certains
auteurs venus bien après lui ; de ceux-ci j'ai toujours repoussé
les hypothèses, à la fois vagues et compliquées, notam-
ment la théorie trop en faveur au milieu du xix° siècle,
qui faisait intervenir des phénomènes volcaniques, des effets
analogues à ceux des geysers ; je trouvais ces conceptions
inacceptables dans la généralisation qu'il eût falluleur accorder.
Invoquant simplement des faits contemporains, observés à
la surface du sol ou sur nos rivages actuels, je me suis con-
vaincu et me suis toujours efforcé de persuader à mes inter-
locuteurs en Bretagne, dès 1869, que la solution cherchée
était sous nos yeux : effets de l'eau et de l'air sous toutes
les formes, actions mécaniques, altération chimique des
dépôts superficiels, réactions survenues à la suite de l'infil-
tration des eaux météoriques ; comme conséquence : méta-
morphismes intermittents ou continus, partiels ou généralisés,
et phénomènes importants au point de vue chimique ou litho-
logique, de nature donc à retenir l'attention des minéralo-
gistes.
Les beaux travaux de MM. A. de Lapparent (Revue de
— 182 —
Géologie pour les années 1870 et 1871), et S. Meunier
(les Causes actuelles en Géologie, Paris, 1879) appuyaient
d'une autorité supérieure toutes mes remarques personnelles:
en m'entendant affirmer plus que jamais, dès lors, que les
cailloux de Rennes de ma collection n'avaient dû se produire
que par infiltration et en dehors de tout fracas volcanique,
M. Éloy, ingénieur belge au service de la Compagnie des
Mines de Pontpéan, me fit le plaisir de m'apporter, en 1881,
l'œuvre, perspicace entre toutes, d'un de ses compatriotes,
M. E. Van den Broeck : Mémoire sur les phénomènes d'al-
tération des dépôts superficiels par Vinfiltration des eaux
météoriques, qui avait été présenté à l'Académie des Sciences
de Bruxelles, le 5 juin 1880.
J'eus la grande satisfaction de trouver, dès les premières
pages de ce remarquable exposé, la preuve de la justesse de
mes impressions premières et de me la voir ainsi galamment
fournie par un honorable et savant technicien, avec qui
j'étais déjà en échange incessant d'échantillons, sinon d'idées.
Le mémoire de M. Van den Broeck a groupé les faits
les plus convaincants : il peut donc, avec toute raison, s'expri-
mer ainsi : « L'infiltration des eaux météoriques donne la
« solution d'une foule de questions dans lesquelles l'altéra-
« tion des roches n'avait pas été reconnue, ou bien avait été
•« à tort attribuée à des influences thermales, geyseriennes
« ou volcaniques. Ces interprétations ont donné lieu à des
« hypothèses encombrantes et d'ailleurs inexactes(l)...
(1) 11 faut pourtant reconnaître que, en Amérique au moins, cette théorie
conserve encore des partisans convaincus. Ainsi l'ouverture de l'Exposition
universelle de 1900 nous met en face d'une très intéressante exhibition de
bois pétrifiés de l'Arizona, troncs épais d'Araucarias agatisés, dont des
tranches, superbement taillées et polies, font l'admiration du public et
donnent à penser aux simples curieux comme aux botanistes, aux minéra-
logistes et aux géologues... La notice-prospectus distribuée aux passants,
avec reproduction de vues photographiques du gisement, dit, entre autres
- 163 —
Revenant à ma thèse particulière, il est donc un point sur
lequel j'insiste : je crois à une série de remplissages de
cavités très limitées de volume et à des variantes parfois
très sensibles dans la composition chimique et dans le grou-
pement mécanique des matériaux qui venaient s'accumuler
et se cailler dans ces cavités.
Des « poudingues » de volume très inégal se seront mou-
lés ainsi dans les vides (plus ou moins nombreux, plus ou
moins rapprochés) de certaines couches quaternaires ; ils
auront ensuite résisté plus que celles-ci à tous agents de
destruction et causes de dénudation ; ils seront finalement
restés à découvert sur le sol ou dans les berges des cours
d'eau...
Je puis du moins affirmer que, surplus d'un point du dépar-
tement d'Ille-et- Vilaine, on rencontre dans les champs,
dans les fossés, dans le lit de l'IUe, de la Flume, de la
Blosne et de la Seiche, affluents de la Vilaine, des rognons
de caillou de Rennes. De temps à autre, le vigoureux labou-
rage des fortes terres argileuses de la contrée amène au
choses : « Beaucoup de savants ont visité, pendant ces dernières années,
« cette merveille des merveilles, et tous semblent scientifiquement égarés;
« leurs théories ressemblent aux pièces de bois siiicifiés, pas deux
t pareilles... Le mode de pétrification résulte peut-être de ce que les
« arbres ont été submergés par des geysers chauds contenant de la silice
« en solution... »
Les diversités de couleur, de structure, d'opacité ou de translucidité de
ces splendides échantillons, L'état, cristallin de certains, compact des autres,
y font se rencontrer des types tranchés d'agate, de jaspe et même de cris-
tal de roche, quartz améthyste ou enfumé... L'imagination peut se donner
carrière pour chercher à expliquer le côte à côte de substances dont les
variétés semblent naturellement dues à des variantes, sensibles aussi, dans
la température, la pression, la composition chimique du milieu producteur...
Ce que l'on veut admettre comme facteur indispensable ici (geysers et phé-
nomènes analogues) n'est nullement nécessaire pour expliquer la forma-
tion du caillou de Rennes, qui, ne contenant point d'agate ni de parties
hyalines, a pu se produire à des températures très peu élevées, je persiste
aie croire.
13
— 164 —
jour de nouveaux spécimens. — N'étant plus recherchées
pour le pavage du chef-lieu ou pour la fabrication des objets
de curiosité et surtout des tabatières chères à nos aïeux,
ces trouvailles nouvelles passent inaperçues, et les échan-
tillons mis au jour par la charrue vont se perdre dans les
ornières des chemins ruraux ; — mais, pour les observateurs
attentifs du pays, il est constant que l'ancien pavé ou pou-
dingue de Rennes avait été recueilli aux portes mêmes de
la ville, presque à la surface du sol, et aux lieux mêmes de
formation.
D'ailleurs, voici des faits. J'ai trouvé, dans l'été de 1881,
sur le territoire de Pacé, en présence de MM. Marçais et
Pinault, conseillers généraux des cantons S.-O. et N.-O. de
Rennes, et à égale distance de leurs habitations d'été
(lieux dits : Vergeal et la Touche-Milori), un bloc intéressant
de caillou de Rennes, inclus dans sa gangue, une couche de
grisou (i). Ce bloc, de forme trapézoïdale, reposait à plat,
sur sa plus large surface, bien horizontalement; on n'aper-
cevait d'abord qu'une « cornière » en saillie sur le bord du
chemin vicinal ; cette pointe, très en évidence, me paraissait
être à peu près tout le caillou, que je crus, à ce moment,
gros comme un œuf d'autruche tout au plus : le bloc avait,
en réalité, une longueur de m ,65 sur une largeur de m ,45,
avec une épaisseur uniforme de m ,15 environ; je dus le
faire dégager à coups de pioche et de levier. L'échantillon
était de dimensions et de forme peu communes ; il ressem-
blait à ce que nos maçons de campagne appellent un « dallot >>.
Il me parut bien en son gisement primitif, en son lieu de
(1) On sait qu'en diverses contrées de la France et de la Belgique on
appelle grison un conglomérat grossier formant des couches assez épaisses,
et qui est bien un des types de ce que Landrin, dans le dictionnaire cité,
qualifie diluvium, brèches ferrugineuses, dépôts limoneux et caillouteux,
« d'eau douce et d'eau salée, dépôts limoneux métallifères et gemmi-
€ fères, etc.. ».
— 165 —
formation ; ses éléments constitutifs avaient dû se rassem-
bler et s'agglutiner dans la cavité naturelle 011 il venait
d'être aperçu; il adhérait assez fortement à cette matrice.
Toutes les personnes qui ont vu ce bloc, et notamment
celles qui ont assisté à sa découverte, ont partagé mon
impression du moment et ma conviction bien affermie depuis
que cette masse n'avait pas roulé après sa formation et
avait dû s'agréger de toutes pièces, au lieu même où l'élar-
gissement d'un chemin devenu vicinal et la destruction du
grison défoncé pour augmenter le potager de la ferme de
la Claye (domaine de Vergeal), venaient de le faire appa-
raître.
Les veinules carminées, nombreuses dans la masse jau-
nâtre de cet échantillon du caillou de Rennes type, se pré-
sentent comme autant de petits ruisselets ayant charrié les
dernières particules métalliques qui ont coloré et soudé le
tout. Le suc lapidifique des vieux auteurs a dû se dégager
de la masse du grison, empruntant au quartz et au fer de
ces couches le gluten siliceux et le ciment métallique néces-
saires pour imprégner simultanément des éléments argileux
et en faire un poudingue jaspique(l).
La présence du fer, en quantité notable dans les eaux
courantes, a dû jouer un rôle efficace pour cette aggloméra-
tion; mais peut-être certaines matières organiques, interve-
nant aussi, n'ont-elles pas été sans action pour faire « cail-
ler » la masse. Je crois donc très acceptables les hypothèses
développées plus haut ; malgré leur forme archaïque, elles
s'accordent avec les démonstrations les plus probantes de la
science moderne ; c'est d'ailleurs intentionnellement qu'elles
(i) Tous les jours, dans des travaux de déblais ou de remblais, ne voit-
on pas un clou, une vieille lame d'outil abandonnée par les terrassiers,
servir de noyau et de point de départ à une agglomération calcaréo-sili-
ceuse?
— 166 —
reproduisent les expressions imagées des minéralogistes
anciens, dont j'ai recherché les descriptions (1).
En présentant à la Société un nouveau choix d'échantil-
lons, en lui soumettant les vues que je me hasarde à for-
muler devant le silence d'appréciateurs plus qualifiés, j'ai
non seulement pour but de rappeler la date, ancienne déjà,
à laquelle j'ai exposé mes idées devant les chercheurs bre-
tons; mais je souhaite surtout, je ne saurais trop le redire,
provoquer d'autres observations, d'autres avis de la part des
cénacles compétents (2).
Le gisement, désigné avec précision par Brongniart,
considéré comme perdu par Brard et autres, depuis la
Restauration, devait pourtant se retrouver sous l'humus
des prairies qui dominent le bord Ouest du canal d'Ille-et-
Rance.
En 1882, le Génie militaire prit possession d'une notable
partie des « Champs de la Touche » pour y établir, à flanc
de coteau, le casernement depuis longtemps projeté, à
Rennes, d'un bataillon de chasseurs. J'ai pu, depuis l'ouver-
ture des travaux, examiner les fouilles et terrassements
entrepris et dès lors recueillir ou recevoir bien des échan-
tillons, — soit intacts et en place dans le diluvium (sur la
tranche des schistes gris), — soit à l'état de fragments fraî-
chement ameublis et destinés aux remblais de la cour de la
nouvelle caserne. Une partie des blocs découverts par les
terrassiers était malheureusement réenfouie presque aussitôt
(1) J'ai rassemblé une vingtaine de ces notices dans les vieux auteurs;
je ne puis encombrer de cette compilation le Bulletin de la Société ; mais
je me propose d'en faire l'objet d'une plaquette, avec fac-similé de vignettes
gravées anciennes et chromolithographies donnant un aperçu des échantil-
lons les plus caractéristiques de ma collection.
(2) C'est avec cet espoir que je prends la parole à Paris, au lieu de
m'adresser à Rennes même, à la Société scientifique et médicale de l'Ouest,
dont plusieurs membres, MM. Lebesconte, Creuzet et Bézier notamment,
connaissent depuis longtemps mes recherches et leurs conclusions.
— 167 —
an peu plus loin, l'entrepreneur s'attachant à faire d'abord
emploi des matériaux d'empierrement trouvés sur place;
ces rognons, intacts ou brisés, allaient s'ajouter ainsi aux
sables et graviers employés à la confection de l'esplanade,
à l'Est du plateau couronné par le bâtiment principal; il y
a là une réserve de cailloux de Rennes pour les collection-
neurs futurs (1).
Et, puisque je me suis proposé de provoquer de nouvelles
études scientifiques, avec de nouvelles trouvailles d'échan-
tillons, je recommande tout particulièrement à l'attention
des chercheurs qui me suivront :
1° Les bornes, plus ou moins grossièrement taillées, qui
subsistent encore à certains carrefours, dans les bourgs et
hameaux, à 15 ou 20 kilomètres du chef-lieu d'Ille-et- Vi-
laine; beaucoup sont en caillou de Rennes, et quelques-unes
du plus beau jaspe. On déplace parfois ces blocs qu'une
rectification ou une ouverture de chemin ne laisse plus uti-
lisables sur place; j'en ai acquis une notamment, en 1884,
au bourg de Bruz, près d'une propriété de famille, dans
l'enceinte de laquelle j'ai pu, depuis, la mettre en belle vue
et la montrer à nombre de touristes, qu'elle a vivement
intéressés ;
2° Il existe encore dans les cours des vieilles maisons des
quartiers retirés de Rennes des dallages ou parements du
célèbre poudingue; — à l'occasion des remaniements de
terrain ou des « rechargements » causés par des construc-
tions nouvelles, on peut sauver de la destruction ou de
l'enfouissement quelques-uns de ces anciens pavés. Il est
(1) Au moment où s'impriment ces notes, il est question, à Rennes,
d'opérer, « dans les prairies de la Touche », un raccordement entre le
réseau des chemins de fer de l'Ouest et les tramways à vapeur; de pro-
chains travaux de fouilles et terrassements vont donc peut-être attirer au
jour des séries inédites du poudingue jaspique de Brongniart .
— 168 —
fâcheux d'avoir à se dire aujourd'hui que nombre de très
curieux échantillons ont été brisés par les casseurs de pierre
et répartis sur les routes par les cantonniers ou ont disparu
dans les fondations d'édifices quelconques ; — le zèle des
jeunes collectionneurs ne saurait donc être trop stimulé.
Depuis plus d'un quart de siècle, le pavage historique a
fait place à Rennes, comme dans bien d'autres localités de
Bretagne, aux cubes de grès du cap Fréhel, plus réguliers,
moins glissants, parfois intéressants eux-mêmes dans
quelques échantillons exceptionnels (mimophyres des Côtes-
du-Nord) mais, en général, bien moins résistants que le
caillou de Rennes. Celui-ci, liant et tenace au suprême
degré, à peine et très superficiellement altéré parles agents
atmosphériques, avait bravé les siècles; les échantillons
qui avaient servi au pavage du vieux Rennes remontaient
au moyen âge et provenaient sans doute de corvées féodales
imposées aux riverains à qui cette pierre était demandée,
de préférence, comme inusable. Cette résistance au choc, à
toutes les causes de rupture et d'écrasement, est connue
depuis fort longtemps ; les Romains l'avaient constatée eux-
mêmes, puisqu'ils ont employé du caillou de Rennes, là où
ils l'ont pu, à former le substratum des légendaires voies
dont ils avaient sillonné la Gaule jusqu'au fond de la pro-
vince armorique : en défonçant quelques parties de ces
voies, là où les routes modernes changeaient le tracé des
grandes communications, on a retrouvé de ces blocs judi-
cieusement employés, à Bruz, par exemple, entre les champs
de Bois-Mahault et la gare, dans le vieux chemin, aujour-
d'hui dit «de la Minard», qui suivait, en ces parages, la
voie de Condate à Darioritum (1). Observateurs très atten-
(1) Une mare existe au point défoncé, ce tronçon de chemin ayant été
transformé en impasse, lorsque la circulation a été déviée parle nouveau
chemin reliant la gare au bourg de Bruz ; deux pièces d'or, de Constan-
— 169 —
tifs, très connaisseurs en matière de résistance des maté-
riaux, les Romains n'avaient pu négliger une espèce miné-
rale que nous devrions pouvoir aujourd'hui reproduire de
toutes pièces, en lui donnant d'avance les formes que la
dureté du type naturel permet si malaisément de lui procurer
par la taille.
Un des échantillons présentés à la Société, et qui offre la
forme d'un élégant presse-papier, prouve ce que peut
aujourd'hui, pour la taille et le polissage des pierres dures,
l'industrie moderne armée de la « diamantine » ; mais ce
sont là travaux dits de « grosse bijouterie », et qui restent
encore assez onéreux.
La communication de M. l'Intendant militaire Pavot
se termine par la présentation de divers échantillons de
sa collection n'appartenant pas au caillou de Rennes, mais
pouvant être à quelque distance, et vu leur aspect extérieur,
confondus avec le poudingue jaspique : c'est pour prévenir
cette confusion, fréquente et très explicable, qu'ils sont
exhibés.
Le premier est un spécimen du poudingue de Montfort x
bien connu des pétrographes et des architectes bretons.
C'est bien là une roche, cette fois, et un poudingue siliceux.
La masse, d'un brun rouge uniforme, est d'aspect plutôt
gréseux que gras et luisant ; de nombreux fragments de
quartz, d'un blanc éclatant, toujours anguleux, à cassure
saccharoïde, ainsi que des veines du même quartz, y brillent
et lui donnent un aspect décoratif, sans toutefois lier l'en-
semble au point de lui permettre de recevoir le poli après
la taille. C'est une belle pierre d'appareil, abondamment
tin III, découvertes avec des débris caractéristiques de tuiles et de poteries,
dans un champ appartenant à M. Bernardin Daniel, ne laissèrent aucun
doute sur l'occupation romaine et l'importance des travaux qu'elle avait
provoqués en ces lieux.
— 170 —
fournie par des carrières importantes, dont le centre
d'exploitation n'est pas à Rennes, mais dans une sous-pré-
fecture voisine, et si un certain nombre d'édifices modernes
du chef-lieu d'Ille-et- Vilaine offrent des exemples d'un pit-
toresque encadrement de ce poudingue rougeâtre dans des
matériaux de couleur différente, il faut se rappeler que le
caillou de Rennes n'étant pas une roche, n'étant plus abon-
dant d'ailleurs, n'aurait pu fournir, en admettant qu'on
voulût l'appliquer à des travaux d'architecture, les masses
nécessaires à un si large emploi. Le poudingue de Montfort
commence à s'exporter, il est intéressant de le connaître,
— en laissant d'ailleurs aux géologues et aux constructeurs
le soin de parler de lui (1).
Le second type de roche à ne pas confondre avec le
caillou de Rennes est le grès mimophyre ou pseudo-porphyre
de Pléhérel, entre Erquy et le cap Fréhel (Côtes-du-Nord).
Certains blocs, plus ou moins volumineux, de cette roche
présentent comme « accidents de carrière » de très beaux
groupements, bréchiformes, de quartz blanc, de fragments
de jaspe jaune, rouge ou brun et de pétrosilex verdâtre, qui
devraient rendre cette pierre digne de plus d'attention ; elle
mérite non seulement de n'être pas confondue avec le caillou
de Rennes, mais d'être étudiée pour elle-même (géologie)
et de fournir autre chose que des matériaux d'entretien aux
(1) Les façades des grands bâtiments du lycée de Rennes mettent en
valeur de belles assises du poudingue de Montfort, en opposition avec les
tons variés et harmonieux de la brique, du tnffeau, des schistes violets
et des granits jaunes, gris et bleus. M. Martenot, l'habile architecte, qui
s'est ingénié à créer ces décorations polychromes résistant aux intempé-
ries du climat breton, ne regardait d'ailleurs pas à la dépense ; remploi
de quelques blocs du caillou de Rennes lui a-t-il été suggéré en temps
utile pour donner encore à la principale façade du lycée quelques touches
plus lumineuses et plus chaudes?... Il eût fallu avoir un choix assez
abondant de ces blocs, mais surtout pouvoir les tailler et les polir avant
de songer à les enchâsser dans le fronton d'une porte monumentale, par
exemple, et le coût d'un semblable travail eût sans doute paru excessif.
— 171 —
chemins vicinaux du littoral, entre Saint-Brieuc et Saint-
Malo.
Enfin, la dernière série d'échantillons présentés consiste
en morceaux dé jaspe-agate rouge, blanc et rose, avec
veinules ou petits amas de fer oligiste, provenant non plus
de la Bretagne, mais de la Bourgogne ou de la Franche-
Comté, et tirés du lit de la Saône, à Auxonne, en 1856. Ces
échantillons, assez énigmatiques, ont exercé la sagacité de
plusieurs professeurs, à Dijon et à Besançon, en 1857 ;
M. Pavot voit en quelques-uns des polypiers fossiles, plus
ou moins usés par leur transport dans le lit des rivières du
bassin supérieur de la Saône, et se rappelle qu'ils ont été
trouvés dans des dragages, avec des agates communes dont
il possède également une série : l'aspect concrétionné ou
variolitique des échantillons présentés et leurs tons pourprés
les ayant fait confondre, à Rennes même, avec le caillou
de Rennes, cette erreur devait être signalée aussi, tout en
appelant l'attention sur une curiosité, trop peu connue, du
sol français.
Charles Friedel(l).
Par M. P. Curie.
Charles Friedel sut remplir à lui seul la tâche de deux
hommes de science : il fut à la fois grand chimiste et miné-
ralogiste éminent. La Société de Minéralogie a perdu en lui
un de ses membres les plus remarquables et les plus
dévoués. Chacun de nous sait en effet la part qu'il prit à la
(1) Le portrait de M. Gh. Friedel a été publié en tête du numéro précé-
dent (Mai- Juin).
— 172 —
fondation de cette Société, qui eut pour premier lieu de
réunion son laboratoire à la Faculté des Sciences. Très
assidu aux séances de la Société, il publiait dans son Bulletin
tous ses travaux de minéralogie. La Société de Minéralogie
l'avait élu président en 1881 et, pleine de respect pour lui,
pleine d'admiration pour ses travaux, elle l'avait, en 1896,
nommé parmi ses membres honoraires, qui sont seulement
au nombre de dix, français ou étrangers.
Charles Friedel est né à Strasbourg, le 12 mars 1832; il fit
ses études au gymnase protestant de cette ville et suivit
les cours de la Faculté où professaient alors Pasteur et
Daubrée. En 1852, il vint à Paris, chez son grand-père,
L. Duvernoy, professeur au Collège de France et au
Muséum, il suivit les cours de la Faculté des Sciences.
Là il fut l'élève préféré de H. de Senarmont, et l'influence
de celui-ci sur Friedel semble avoir été très profonde. Dans
la préface de son Traité de Minéralogie, C. Friedel
s'exprime ainsi sur son maître : « J'ai puisé une bonne partie
« du goût très vif que j'ai eu et conservé pour la minéra-
« logie dans l'enseignement de H. de Senarmont, et dans un
« contact journalier, de près de dix ans, avec ce savant
« distingué, d'un esprit si haut en même temps que si sûr
« et si pondéré, toujours prêt à encourager les premiers
« essais de ceux qui désiraient cultiver la science. »
Une influence non moins grande est celle de Wurtz, au
laboratoire duquel Friedel travailla à la même époque et où il
prit le goût de la chimie organique. Ces deux influences ont
fixé la carrière scientifique de Friedel ; carrière si belle et
si bien remplie, et qui se partage en études de chimie orga-
nique et de minéralogie.
Friedel passa ses licences mathématique et physique
en 1854 et 1855 et son doctorat en 1869. Il fut nommé con-
servateur à l'École de Mines en 1856 et fit, à partir de 1866,
— 173 —
ses recherches scientifiques dans un très petit laboratoire
qui avait été mis à sa disposition dans cette Ecole. Il fut
chargé des conférences de minéralogie à l'Ecole normale
supérieure en 1871. En 1876, il était nommé professeur de
minéralogie à la Faculté des Sciences. Après la mort de
Wurtz, il quitta la chaire de minéralogie pour prendre celle
de chimie organique à la Faculté des Sciences. En 1882, il
prit part à la fondation de l'Ecole municipale de physique et
de chimie industrielles, et, en 1896, il créa l'Ecole de chimie
appliquée, rattachée à la Faculté des Sciences; il était
directeur de cette dernière Ecole. Friedel était membre de
Tlnstitut dans la section de chimie, depuis 1878. Il est mort
le 20 avril dernier, au milieu des siens, àMontauban.
Qu'il me soit permis de dire quelle affection nous avions,
mon frère et moi, pour cet excellent maître. Mon frère, qui
fut préparateur dans son laboratoire, a travaillé plusieurs
années auprès de lui. Ses encouragements, sa bienveillance,
ne nous ont jamais fait défaut, et nous lui en sommes pro-
fondément reconnaissants.
Depuis la mort de Wurtz, Friedel était devenu le chef
incontesté de l'Ecole qui avait soutenu et fait triompher
en France la théorie atomique. Il avait un esprit élevé,
consciencieux, bienveillant. Entouré de nombreux élèves, il
leur consacrait une grande partie de son temps, et ceux-ci
étaient, pour leur maître, pleins d'attachement, de respect
et de reconnaissance.
Les travaux de C. Friedel se répartissent en recherches
de chimie organique, en recherches sur les composés du
silicium et du titane et en recherches de minéralogie. Ses
recherches de chimie organique sont celles qui ont eu le
plus de retentissement et qui ont consacré sa grande noto-
riété. Ces recherches contribuèrent, en effet, à édifier une
science en train de se créer, et elles s'adressaient à un
-T- 174 —
public plus nombreux et moins spécial que celui qui s'inté-
resse aux recherches de minéralogie. Mais jamais ses
succès brillants en chimie ne firent perdre à Friedel le goût
de la minéralogie; il avait pour cette science un attachement
tranquille et désintéressé. En regardant la longue liste de
ses travaux, on voit que ses premières et ses dernières
publications sont relatives à la minéralogie, et que, presque
chaque année, il y consacra une partie de son temps.
Les recherches de minéralogie de C. Friedel sont des
plus variées : Les relations entre la symétrie et les pro-
priétés physiques l'intéressent et le conduisent à effectuer
ses recherches sur la pyroélectricité. Ses fonctions de
conservateur de la collection de l'Ecole des Mines l'ame-
nèrent à avoir une connaissance approfondie des minéraux
et à découvrir des formes et des espèces nouvelles. Il est
aussi bon cristallographe et détermine la forme cristalline
d'un grand nombre de substances. Il n'oublie pas qu'il est
chimiste, et on lui doit l'analyse d'un grand nombre de
minéraux. Enfin, et c'est là, pensons-nous, son œuvre maî-
tresse en minéralogie, il effectue de longs travaux sur la
reproduction des minéraux, où il cherche à reproduire les
conditions réalisées dans la nature. Il utilise à la fois, dans
ces dernières recherches, ses connaissances de chimiste, de
minéralogiste et de cristallographe.
On ne peut qu'admirer cette belle intelligence, capable de
mener à bien des recherches aussi diverses dans une science
si complexe que les savants qui s'en occupent se cantonnent
le plus souvent dans une spécialité.
C. Friedel eut la grande satisfaction de faire une partie de
ses recherches de minéralogie sur la reproduction des
minéraux en collaboration avec son fils, M. Georges Friedel,
et de voir ce dernier continuer seul ensuite à faire des tra-
vaux remarquables dans cette science qui lui était chère.
— 175 —
En 1893, Friedel publia le cours qu'il avait professé à
l'Ecole normale supérieure et à la Faculté des Sciences.
C'est un exposé simple et facile a suivre de la cristallogra-
phie géométrique et physique permettant aux étudiants
d'acquérir les connaissances nécessaires pour prendre goût
à cette science et pour faire des déterminations minéralo-
giques et des calculs cristallographiques.
Cette publication devait être suivie d'un second volume,
relatif à la composition chimique des minéraux, que C. Friedel
se proposait de publier en collaboration avec son fils, et il
serait bien désirable que M. Georges Friedel fît paraître ce
volume annoncé. Les minéralogistes liraient ce livre avec
beaucoup d'intérêt, car C. Friedel avait des idées très per-
sonnelles sur la constitution de certains minéraux.
Recherches sur la pyroélectricité. — Friedel fit des études
sur les propriétés électriques des cristaux conducteurs de
l'électricité. Ce sujet présente des difficultés très grandes,
parce qu'il est impossible de se procurer des cristaux
conducteurs suffisamment volumineux et en même temps
homogènes et se prêtant à des expériences bien certaines.
Marbach avait découvert que la pyrite présente deux variétés
différentes par leurs propriétés thermoélectriques. Friedel,
en 1859, reprend cette étude et montre combien le phéno-
mène se trouve compliqué par les mâcles fréquentes que
présentent les cristaux de pyrite, les deux variétés thermo-
électriques se trouvant souvent entremêlées. Les parties
lisses et striées, que l'on voit souvent sur une même face,
sont généralement de variété thermoélectrique différente.
Friedel montre que le phénomène n'est pas accompagné de
pyroélectricité (dégagement électrique pendant un change-
ment de température), bien que des échauffements irréguliers
donnent des effets thermoélectriques ayant les apparences
— 176 —
d'un phénomène de ce genre. Friedel pense, au contraire,
que les cristaux de cuivre gris et de chalcopyrite, qui pré-
sentent Thémiédrie tétraédrique, peuvent donner des cou-
rants pyroélectriques observables au galvanomètre. Mais il
résulte des travaux postérieurs de Friedel, dont nous ren-
dons compte plus loin, que, par raison de symétrie, de tels
courants ne doivent pouvoir prendre naissance dans les
cristaux tétraédriques que si réchauffement n'est pas uni-
forme.
Plus tard, en 1879, Friedel étudia des phénomènes pyro-
électriques des corps isolants ; on peut alors se procurer des
cristaux purs et assez volumineux pour faire les expériences.
Dans cette étude, il employa une méthode qui lui est
propre. Un petit hémisphère de cuivre, en relation par un fil
métallique avec un électromètre, est chauffé dans une étuve;
puis l'hémisphère chaud est posé sur le cristal, la face plane
de l'hémisphère appliquée sur une face normale à un axe de
pyroélectricité du cristal, la chaleur de l'hémisphère se com-
munique au cristal, et l'électromètre indique le dégagement
électrique créé par échauffement à cette extrémité de l'axe
du cristal. En opérant de même sur une face normale à
l'axe, à l'autre extrémité du cristal, on a un dégagement
électrique de signe contraire. Cette façon d'opérer, très
simple et très pratique, donne le plus souvent les mêmes
résultats que lorsque l'on étudie le dégagement électrique
par échauffement uniforme du cristal (1). Cependant, par ce
procédé spécial, Friedel trouva que le quartz, la blende, la
topaze, étaient pyroélectriques. Les trois axes binaires du
(1) Friedel avait imaginé ce mode opératoire dans un but différent. Il
s'était proposé de rechercher ainsi les phénomènes thermoélectriques au
contact des corps conducteurs et des corps isolants, et de chercher s'il
existe une relation entre des phénomènes de ce genre et la forme cris-
talline des corps isolants. — Voir AF, session de Clermont, 1876, p. 249.
— 177 —
quartz et les quatre axes ternaires de la blende jouaient le
rôle d'axes de pyroélectricité.
Hanckel, en Allemagne, avait de même trouvé que le
quartz était pyroélectrique. Mais le dégagement électrique
qu'il observait suivant un axe binaire était de sens inverse
de celui trouvé par Friedel. Il y avait lk une contradiction
qui résultait évidemment de la différence de manière
d'opérer de Friedel et de Hanckel.
Friedel et mon frère J. Curie, dans un travail fait en col-
laboration, entreprirent d'éclaircir cette question. Ils par-
vinrent à démontrer que, lorsque Ton chauffe bien uniformé-
ment un cristal de quartz, il ne se fait aucun dégagement
électrique. Dans les expériences de Friedel, le petit hémis-
phère chaud était placé au milieu d'une face de plus grandes
dimensions, les bords de la face étaient plus froids que le
centre ; il en résultait une compression de la partie centrale
qui provoquait par piézoélectricité le dégagement électrique.
Dans les expériences de Hanckel, les conditions précisé-
ment inverses se trouvaient réalisées ; les bords de la face
étaient plus chauds que le centre pendant réchauffement, et
il en résultait un état de tension de la partie centrale qui
provoquait un dégagement électrique de sens inverse. La
question fut complètement élucidée par une série d'expé-
riences faites dans des conditions très variées.
Friedel et J. Curie étudièrent encore la boracite, qui se
comporte d'une façon bien curieuse. Mallard a montré, par
l'étude des phénomènes optiques, qu'au-dessus de 265° ce
cristal est cubique; au-dessous de cette température, un
cristal d'apparence cubique est formé par la réunion de
douze cristaux orthorhombiques.
La boracite au-dessus de 265° n'est pas pyroélectrique,
elle l'est au contraire au-dessous de cette température. De
plus, pendant le refroidissement du cristal, un dégagement
1
— 178 -
brusque et assez considérable d'électricité se produit à 265°
et correspond au changement moléculaire.
Friedel, en collaboration avec J. Curie ou avec A. de Gra-
mont, a encore étudié la pyroélectricité de la topaze et celle
de la scolézite. Ces études donnent des renseignements précis
sur la nature des màcles très fréquentes dans ces cristaux.
Il y a donc là une nouvelle méthode pour l'étude des mâcles
des cristaux pyroélectriques.
Les conditions de symétrie nécessaires et suffisantes pour
qu'un cristal soit pyroélectrique ou pour qu'il soit piézoélec-
trique sont aujourd'hui complètement établies.
Notices minéralogiques et cristallographiques. — Friedel
a découvert et fait l'étude de plusieurs espèces minérales des
plus intéressantes : la wurtzite (ou blende hexagonale),
Yadamine, la delafossite, la carnotite. Le sulfure de zinc
hexagonal a été découvert, en 1861, par Friedel, dans un
minéral provenant d'une mine d'argent de Bolivie. Vers la
même époque, cette substance a été obtenue chimiquement
par MM. Sainte-Claire De ville et Troost; enfin on a retrouvé
la wurtzite à Przibram (Bohême). L'adamine (arséniate de
zinc hydraté), découverte par Friedel dans un échantillon
provenant du Chili, a été étudiée par lui et par Des Cloizeaux;
on a retrouvé ce minéral au cap Garonne (Var) et au
Laurium. La delafossite est un oxyde de fer et de cuivre
provenant de Sibérie.
La carnotite, découverte au Colorado, a été étudiée par
MM. Friedel et Cumenge en collaboration ; c'est un vanadate
d'urane renfermant de très petites quantités de métaux
radiants.
Je ne puis faire ici l'analyse des nombreuses notices de
Friedel sur les minéraux et les formes cristallines de divers
corps. Je rappellerai toutefois qu'il a trouvé une curieuse
^173 _
màcle du quartz oh deux cristaux sont orientés a ànglè
droit. Cette mâcle, qui n'existe pas dans la nature, a été
obtenue dans une reproduction artificielle du minéral.
Je citerai encore lé travail par lequel Friedel établft
définitivement par l'analyse chimique que le fer météorique
de Canon Diablo contient du diamant (variété Carbonado) ;
là présence du diamant dans les météorites avait été
signalée antérieurement, mais n'avait jamais été démontrée
d'une façon indiscutable.
Friedel a aussi reconnu un fait assez surprenant : c'est la
présence de l'ammoniaque dans les cristaux d'apophyllite,
qui en contiennent de 0,2 à 0,5 0/0. La présence de l'ammo-
niaque n'avait encore été signalée dans aucun minéral.
Reproductions artificielles de minéraux. — Les recherches
de Friedel, relatives aux reproductions artificielles des miné-
raux, recherchés qu'il a faites en collaboration pour la
première partie avec M. Sarrasin, et pour la deuxième
partie avec son fils, constituent son travail le plus important
en minéralogie. Les résultats obtenus et aussi les conditions
expérimentales de leur réalisation donnent à ce travail un
intérêt considérable. Ces conditions (chauffe des éléments
chimiques en présence de l'eau sous pression et à haute tem-
pérature) sont en effet tout à fait semblables à celles qui ont
dû être employées par la nature dans un grand nombre de
cas pour là production des roches, telles que les roches érup-
tives plutoniques, ou de minéraux, tels que ceux des filons.
Ce procédé de reproduction des minéraux est très général
et très fécond, car, en le modifiant en chaque cas par l'addi-
tion de divers agents minéralisateurs, il est probable que
presque tous les minéraux pourront être obtenus par son
emploi. Une méthode analogue avait été antérieurement uti-
lisée par Senarmont et par Daubrée; mais Friedel a su la
14
— 180 —
modifier et l'améliorer de manière à en étendre considérable-
ment l'application. Il a fait construire, pour les chauffes sous
pression, un tube de fer doublé de platine, fermé à ces deux
extrémités par uu boulonnage à vis. Dans ce tube résistant
et aux parois inattaquables, il a pu chauffer des mélanges
aqueux jusqu'à la température de 500°, malgré les pressions
énormes qui devaient se développer dans l'intérieur de son
appareil.
Dans une première série de recherches, MM. Friedel et
Sarasin ont fait réagir directement les éléments chimiques
de divers minéraux, principalement des silicates naturels;
ils ont obtenu ainsi la reproduction de plusieurs des plus
importants.
Ainsi, en chauffant au rouge sombre une bouillie aqueuse
contenant de la silice gélatineuse, de l'alumine et de la
potasse, ou mieux un mélange de silicate d'alumine préci-
pité et de silicate de potasse, ils ont pu reproduire le quartz
en cristaux assez gros pour pouvoir être mesurés au gonio-
mètre de Wollaston; la tridymite, qui n'avait jamais été
obtenue en présence de l'eau ni à si basse température;
enfin le feldspath orthose, tantôt en lames aplaties sur la
face g\ tantôt en cristaux carrés allongés suivant les faces/?
et y 1 , et présentant parfois les mâcles que Ton a l'habitude de
rencontrer dans les cristaux naturels.
Avec du silicate d'alumine et du silicate de soude, Friedel
et Sarasin ont obtenu ïalbite ou Vanalcine, suivant les pro-
portions relatives des corps en présence.
Dans une deuxième série de recherches, non moins impor-
tante que la première, MM. Charles et Georges Friedel,
opérant toujours par le même procédé, ont changé de point
de départ : au lieu de faire réagir des produits chimiques
proprement dits, c'est sur un minéral déjà formé, le mica,
qu'ils ont fait agir diverses solutions alcalines. Ils ont obtenu
— 181 —
ainsi non seulement la reproduction de nouvelles eispèces ;
mais ils ont, de plus, réalisé directement le procédé
employé par la nature dans le métamorphisme des roches.
L'attaque du mica par une solution de potasse ou de
silicate de potasse a donné la néphéline en petits hexagones,
Yorthose, Yamphigène en cristaux quadratiques. Avec addi-
tion de chlorure de sodium, la sodalithe a été reproduite et
la noséane avec addition de sulfate de soude. Enfin
Yanorthite a été obtenue en petits cristaux, mesurables par
Faction combinée de la chaux et du chlorure de calcium sur
le mica.
En dehors de ces recherches générales, on doit à Friedel
d'autres reproductions artificielles très intéressantes : repro-
duction de la martite par calcination à l'air des cristaux
d'oxyde magnétique. Reproduction artificielle de la boléïte
et de la cumengéïte, les magnifiques substances (oxy-
chlorure de plomb et de cuivre), découvertes au Mexique
par M. Cumenge. La boléïte contient un peu de chlorure
d'argent, et Friedel montre que l'argent est, en effet,
nécessaire pour la production des cristaux cubiques. Repro-
duction artificielle de Yatacamite par l'action d'une solution
de perchlorure de fer sur le protoxyde de cuivre en tube
scellé à 250°.
En collaboration avec M. Sarasin, Friedel obtient encore
la chalcoménite, la phosgénite, la libéthénite. Enfin il
effectue la reproduction de la mellite. En collaboration avec
Crafts, il fit d'abord la synthèse de l'acide mellique; plus
tard, en collaboration avec M. Balsohn, il obtint la mellite
cristallisée en faisant arriver lentement (par le procédé du
tube fêlé de Becquerel) du chlorure d'aluminium dans du
mellate de potasse.
— 182 —
Travaux sur les combinaisons du silicium et du titane. —
Les longues et belles recherches de Friedel sur les composés
du silicium furent faites en collaboration avec son ami
M. Crafts, celles sur les composés du titane en commun
avec M. Guérin. Bien qu'il s'agisse là de recherches de
chimie pure, ces recherches ont eu une conséquence impor-
tante en minéralogie, celle de fixer d'une façon définitive
l'atomicité et le poids atomique du silicium. On a longtemps
écrit avec Berzélius SiO 3 pour la formule de la silice, en assi-
gnant à Si le poids atomique 21. Aujourd'hui, avec la for-
mule SiO 2 , pour la silice, on adopte 28 pour poids atomique
du silicium. Bien des raisons plaidaient en faveur de ce
changement ; mais les travaux de Friedel et Crafts ont levé
les derniers doutes et ont rendu ce changement absolument
nécessaire. Le silicium se comporte, en effet, comme un
élément tétratomique capable, dans certains cas, de se
substituer au carbone dans les combinaisons organiques.
Recherches de chimie organique. — Les travaux de
Friedel en chimie organique sont considérables. Ses recherches
sur les acétones, les aldéhydes, les acides et alcools orga-
niques, les synthèses au moyen du chlorure d'aluminium
forment un ensemble imposant de travaux ; mais ces travaux
n'intéressent pas actuellement directement les minéralo-
gistes. Aussi n'avons-nous pas fait figurer la longue liste
de ces recherches de chimie organique dans l'index biblio-
graphique qui accompagne cette notice.
Cependant un jour viendra peut-être oh ce long travail
d'édification moléculaire auquel se livrent les chimistes et
auquel Friedel a si largement contribué ne sera pas indiffé-
rent au cristallographe. Sans avoir une confiance exagérée
dans les conceptions de la stéréochimie, il est permis d'y
chercher des indications sur les liaisons moléculaires et sur
— 183 —
la symétrie des molécules. D'autre part, les cristallographes,
depuis Bravais, font un travail précisément inverse ; ils
cherchent à pénétrer plus profondément dans la structure
de la maille de Bravais ; . les recherches de Sohnke, de
Mallard, de Schœnfliess, de Fédoroff, de Wallerant, sont
comparables à des travaux de dissection. Un jour viendra
peut-être où les chercheurs se rejoindront et se prêteront
un mutuel appui.
LISTE DES TRAVAUX
DE
MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE MINÉRALE
DE M. FRIEDEL.
C. R. Comptes Rendus de V Académie des sciences.
B. S. C. Bulletin de la Société de chimie.
B. S. M. Bulletin de la Société de minéralogie.
A. C. P. Annales de chimie et de physique.
A. F. Association française pour V avancement des sciences.
A. M. Annales des Mines,
Propriétés physiques des corps cristallisés.
4860 . — Sur la pyroélectricité dans les minéraux bons conduc-
teurs de l'électricité. L'Institut, 28 e année, p. 420.
1869. — Même sujet. A. C. P., 4 e sér., 17, 79.
1874. — Sur les relations pouvant exister entre les propriétés
. thermoélectriques et la forme cristalline.- C. R.,
78, 508, et A. F., session de Lyon, p. 245.
1876. — Sur la thermoélectricité produite au cohtaet d'un
corps bon conducteur et d'un corps mauvais con-
— 184 —
ducteur de l'électricité. A. F., session de Clermont,
p. 249.
1879. — Sur la pyroélectricité de la topaze, de la blende et du
quartz. B. S. Af., 2, 31.
Sur les houppes des cristaux polychroïques. B. S. M.,
2,78.
1882. — Sur la pyroélectricité du quartz (en collaboration
avec M. Jacques Curie). B. S. Af., 5, 282, et C. fl.,
96, 1262 et 1389.
1883. — Sur la pyroélectricité de la blende, du chlorate de
soude, de la boracite (en collaboration avec
M. Jacques Curie). B. S. Af., 5, 191, et C7. /?., 97,
61.
1883. — Sur la pyroélectricité de la topaze (en collaboration
avec M. Jacques Curie). B. S. M., 8, 16, et C. R.,
100, 213.
1885. — Sur la pyroélectricité de la scolézite (en collaboration
avec M. de Gramont). B. S. Af., 8, 75.
Minéralogie et cristallographie
1856. — Sur un cristal de diamant hémitrope. Traité de miné-
ralogie de Dufrénoy, 2 e éd., t. 2, p. 92.
Sur deux cristaux de zircons basés. A. M., 5 e sér.,
t. 2, p. 626.
1861 . — Sur le dimorphisme du sulfure de zinc (wurtzite).
C. #., 52, 983.
1866. — Sur l'adamine, nouvelle espèce minérale. C. R., 62,
692, et#. S. C, 5,463.
Sur les cristaux de sulfure de zinc obtenus par
M. Sidot. C. R., 62, 1001.
1867. — Forme cristalline et composition du fluosilicate de
magnésie. B. S. C, 7, 97.
1869. — Forme cristalline de la benzine dibromée. B. S. C,
11, 38.
1872. — Sur Fisomorphisme supposé de l'azotate de soude et
du spath d'Islande. B. S. C, 17, 482.
- 185 —
1873. — Sur la delafossite, nouvelle espèce minérale. C. R.,
77, 211, et A. F., session de Lyon.
Analyse d'un tellurure d'or et d'argent d'Asie-Mineure.
B. S. C., 20, 481, et A. F., Lyon, p. 254.
Sur la tridymite, B. S. C, 20, 532.
1875. — Sur quelques altérations des agates et des silex.
C. /?., 81, 979, et A. C. P., 5 e sér., 7, 540.
1876. — Sur l'identité de la gastaldite et du glaucophane.
B. S. C, 25, 146.
Histoire de la minéralogie, revue scientifique. 2,
p. 505.
Sur des cristaux de fer oxydulés présentant une
déformation singulière. (7. R., 83, 996.
Forme cristalline del'azotite de baryum et du camphre
monobromé. B. S. C, 25, 49.
Sur les phosphates et arséniates hydratés de cuivre
et de zinc (en collaboration avec M. Sarasin). B. S.
C\, 25, 482.
1878. — Sur un pyroxène artificiel. B. S. Af., 1, 106.
Analyse de l'adamine du Laurium. B. S. M., 1, 31.
1879. — Soufre cristallisé dans le système triclinique. B. S.
C.,32, 114.
Minéraux associés au diamant dans l'Afrique australe.
B. S. M., 2, 197.
1879. — Surlaformecristallinedelaguéjarite.#.£.M.,2, 202.
1881. — Sur un nouveau gisement de dawsonite et sur la
formule de ce minéral. B. S. M., 4, 28, et B. S. C,
32, 114.
Forme cristalline de l'acétate de benzhydrol. B. S. M.,
4, 228.
Forme cristalline du sélénite de cuivre (en collabo-
ration avec M. Sarasin). B. S. Af., 4, 225.
Notice nécrologique sur M. Adam. B. S. M., 4, 143.
Notice nécrologique sur M. H. Sainte-Claire Deville.
B.S.M., 4, 187.
1882. — Sur la brucite de Cogne (vallée d'Aoste). B. S. M ., 5,
321.
1883. — Sur la combustion du diamant. B. S. C, 40, 514.
I
— 186 —
1884. — Sur la formule de la friedélite. B. S. Af M 7, 71. ,.,..■
1886. — Observations sur une note de M. Wyrouboff sur Tiso-
morphisme. B. S. M., 9, 121 .
1887. — Forme cristalline de la quercite. C. /?., 105, 95.
Forme cristalline de la cinchonamine. C. R., 105, 985.
1888. — Sur une mâcle nouvelle du quartz. B. S. M., 11,. 2$.
Sur un gisement de diamants et de saphirs d'Aus-
tralie. B. S.Af.*, 11, 64.
1890. — Sur le fer météorique de Magura (Arva; Hongrie).
En collaboration avec M. Berthelot. C. R., 111, 296.
1891 . — Forme cristalline et propriétés optiques de la nou-
velle variété cristalline de soufre de M. Engel.
C.R., 112,834.
Sur un diamant creux. B. S. Af., 14, 7.
Sur la nesquehonite. B. S. Af ., 14, 60.
1892 . — Sur une pierre de fronde canaque en péridot. B. S, M.,
15,255.
Sur une pyrite épigène renfermant du soufre. 15, 123.
Présence du diamant dans le fer mptéorique de
Caftan Diablo. C. i?., 115, 1037, et B. S. M., 15, 257.
1893. — Sur la production du diamant. C. A.,. 116, 224.
Sur le fer météorique de Canon Diablo. Ç./?., 116, 290.
1894 . — Sur la composition de Tapophyllite. B, S. Af . , 17, 142,
etC. fl.,118, 1232.
1899. — Sur un nouveau minerai d'urane, la carnotite (en
collaboration avec M. Cumenge). B. S. il/., 22, 26;
et C. R.
Reproductions artificielles de minéraux.
1873. — Reproduction de Tatacamite. C. i?., 77, 211.
1886. — Reproduction de la wollastonite. B. S. Af., 9, 193.
1892. — Reproduction, de la percylite (cumengéite). B. S, M.,
15,96.
1894. — Sur la boleïte artificielle. B. S. M. y 17, 6. .
Sur la martite artificielle. B. S. A£, 17, 150.
1880. — Reproduction des minéraux. — Revue scientifique,
19,242.
— 187 —
En collaboration avec M. Sarasin:
1879. — Reproduction artificielle du quartz cristallisé. B.S. Af.,
2,113.
Composition et reproduction artificielle de la hopéïte.
B. S. AT., 2, 153.
Sur la libéthénite artificielle. B. S. Af., 2, 157.
. Reproduction artificielle d'une matière feldspathique.
B. S. M., 2, 158.
1880. — Sur un silicate artificiel ressemblant à Torthose.
B. S. Af., 3, 25.
1881 . — Reproduction par voie humide de Torthose. B. S. Af.,
4, 171, etc. #.,92, 1374.
Reproduction de la phosgénite. B. S. Af., 4, 175.
Reproduction de la chalcoménite. B. S. M., 4, 176.
1882. — Synthèse de la leadhillite. B. S. M., 5, 121.
1883. — Reproduction artificielle de Talbite. C. #., 97, 290.
1885. — Cristallisation de lacalcite en présence d'une solution
de chlorure de calcium. B. S. Af., 8, 304.
En collaboration avec M. Crafls :
1880. — Synthèse de l'acide, mellique. B. S. M., 3, 189, et
B.S. C, 34, 626.
En collaboration avec M. Balsohn.
1881. — Reproduction artificielle de la mellite. B. S. M., 4,
26.
En collaboration avec M. Georges Friedel.
1890 et 1891. — Action des alcalis et des silicates alcalins sur
le mica. C. #., H0, 1170, et B. S. M. —
1° Production de la néphéline, de Tamphi-
gène, de l'orthose, 13, 129; — 2° Produc-
tion de Tamphigène et de la sodalithe, 13,
182 ; — 3° Action de la chaux et du chlorure
de calcium sur le mica, 13, 233; — 4° Action
de la soude et du sulfate de sodium sur le
mica, 13, 238 ; — 5° Action du sodium et du
carbonate de sodium sur le mica, 14, 69.
— 188 —
Recherches sur les combinaisons du silicium.
1863. — Sur quelques combinaisons organiques du silicium
et sur le poids atomique de cet élément, (en collabo-
ration avec M. Crafts). C. R., 56, 590 ; B. S. C, 17*
et 238.
Sur le silicium méthyle et sur les éthers méthylsili-
ciques (en collaboration avec M. Crafts). C. K.,60,
170; B. S. C, 2«sér., 3, 356.
Sur un nouvel alcool dans lequel une partie du car-
bone est remplacée par du silicium (en collabo-
ration avec M. Crafts). C. #., 61, 792.
1867. — Sur quelques combinaisons du silicium et sur les
analogies de cet élément avec le carbone (en
collaboration avec M. Ladenburg). C. /?., 64, 359;
B. S. C, 2* sér., 7, 322.
Sur le mercaptan silicique (en collaboration avec
M. Ladenburg). C. R., 44, 1095, et B. S. C,
2 e sér., 7, 472.
1868. -- Sur Tiodure de silicium. B. S. C, 2 e sér., t. 9, p. 1,
Action du bromure de silicium sur Téther silicique
B. S. C, 2 e sér., 9,1.
Sur Toxybromure de silicium (en collaboration avec
M. Ladenburg). C. R., 66, 530.
Action du brome sur l'éther silicique (en collaboration
avec M. Ladenburg). — B. S. C, 2 e sér., 8, 177.
Sur les dérivés d'un radical silico-allyle (en collabora-
tion avec M. Ladenburg) C. R., 66, 816.
Sur Tiodure de silicium et sur le silici-iodoforme. C. -R.,
67, 98, et B. S. C, 2 e sér., 10, 82.
1869. — Action de l'étincelle électrique sur l'hydrogène silicié.
B. S. C, 2 e sér., 11, 2.
1869. — Hexaiodure de silicium. B. S. C, 2 e sér., 11, 186.
Sur la série éthylique du silicium (en commun avec
M. Ladenburg). C. R., 68, 420, et B. S. C.,2« sér.,
12, 92.
— 189 —
Hexab ramure do silicium. Berichte der deutschen
Chemgessellsch., 2, 715. — B. S. C.,2 m *sér M 13, 3.
Hexachlorure de silicium. — Berichte der deutschen
Chemgessellsch., 2, 747.
1870. — Sur l'acide silicopropionique (en collaboration avec
M. Ladenburg). — C. #.,70, 1407.
1870. — Recherches sur les combinaisons du silicium avec les
radicaux alcooliques (en collaboration avec
M. Crafts). A. C. P., 4 e sér., 19, 47.
1871. — Hexachlorure et hexabromure de silicium. C. R.>
73, 497 et 1011 ; B. S. C, 2™ sér., 16, 244.
1872. — Transformation de Tiodure de silicium en éther sili-
cique. B. S. C, 2 e sér., 17, 290.
1871. — Sur le silichloroforme et sur les composés qui en
dérivent (en collaboration avec M. Ladenburg). —
A. C.P., 4 e sér., 23, 430.
1872. — Sur le siliciiodoforme et sur Tiodure de silicium.
A. C. P., 4* sér., 25, 423.
Surunmercaptan silicique et sur le chlorobromure de
silicium (en collaboration avec M. Ladenburg).
A. C. P., 4 e sér., 27, 416.
Sur un anhydride mixte silico-acétique (en collabora-
tion avec M. Ladenburg. A. C. P., 4 e sér., 27,428.
Recherches sur les combinaisons du titane. : ■*
1870. — Sur la trichlorhydrine titanique (en collaboration
avec M. Crafts). B. S. C, 2 e sér., 14, 98.
1874. — Sur quelques réactions des chlorures de titane. B. S.
C, 2 e sér., 21, 145.
Sur un oxychlorure de titane (en collaboration avec
M. J. Guérin). B. S. C, 2 e sér., 21, 241,et22, 481.
Sesquioxyde de titane (en collaboration avec
M. J. Guérin. B. S. C, 2 e sér., 22, 482.
1875. — Azoture de titane (en collaboration avec M. J. Guérin).
B. S. C, 24, 530.
Sur quelques combinaisons du titane (en collaboration
avec M. J. Guérin). C. R. y 81, 889.
— 190 —
Séparation du fer et du titane (en collaboration avec
M. J. Guérin). B. S. C., 2« sér., 23, 289.
1876. — Sur quelques combinaisons du titane (en collaboration
avec M. J. Guérin). C. R. y 82, 509, et 972; A. C. P. y
8, 24, et il. F., Congrès de Nantes, 430; A. C, P.,
5 e sér., 8, 24.
Recherches diverses.
1874. — Réaction du sulfate d'alumine sur le fluorure de cal-
cium. B. 8. C, 2* sér., 21, 241.
1883. — Observations sur l'expérience de M. W. Spring rela-
tive à la compression des corps solides en poudre.
B.S. C, 39,626, et 40, 526.
1887. — A propos d'une communication de M. J. Muller sur
une nouvelle classe de ferro et de ferricyanures.
C. R., 104,995.
1888. — Densité de vapeur du chlorure d'aluminium (en colla-
boration avec M. Crafts). C. /*., 106, 1764.
Densité du chlore et densité de vapeur du chlorure
ferrique (en collaboration avec M. Crafts). C. #.,
107, 301.
Densité de vapeur du perchlorure de gallium (en
collaboration avec M. Crafts). C. fl., 107, 306.
1890. — Poids moléculaire du chlorure d'aluminium. A. C. P.,
39, 171.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 7.
Compte Rendu de la séance du 19 juillet 1900.
Présidence de M. Wallerant.
M. L. Bourgeois lit le compte rendu de la visite à
l'Exposition.
Compte Rendu de la visite faite par la Société de Minéra-
logie à l'Exposition universelle internationale de 1900.
Par M. L. Bourgeois.
Ainsi qu'elle l'avait déjà fait en 1889,1a Société française
de Minéralogie avait décidé, dans sa séance du 10 mai, qu'elle
procéderait à une visite détaillée de toutes les parties de
l'Exposition universelle internationale de 1900 présentant
quelque intérêt au point de vue de la minéralogie et de la
cristallographie, et elle avait bien voulu me charger d'orga-
niser cette excursion.
Le rendez-vous était fixé pour le jeudi 28 juin, à neuf
— 192 —
heures du matin, au pied du pilier Est de la tour Eiffel.
Étaient présents : MM. Baret, Bel, Blondel, M me Boubée,
Bourgeois, Dufet, de la Durandière, Gaubert, Gentil, Joffre,
Kunz, Lacour, de Lapparent, Le Châtelier, de Mauroy,
Michel, intendant général Pavot, Pisani, abbé Porcher, Ri-
chard, Stuer, Taub, Termier, Wallerant, de Watteville,
WyroubofF, Zujovic.
MM. le général Avon, G. Bertrand, Boubée, Carimey,
Clarke, Dumont, Jollivet, Haiche, G. Lemoine, Lemoine fils,
Mérain, Perruchot, M me Stuer, A. Verneuil, présentés par
des membres de la Société, s'étaient joints à la réunion.
S'étaient excusés de ne pouvoir s'y rendre, nos collègues,
MM. Barrois, Bergeroii, Bureau, Chabrié,Cumenge, Damour,
Demarty, de Gramont, Kampmann, Lovisato, Maskelyne et
Offret.
Avant de pénétrer dans les palais du Champ-de-Mars,
nous commençons par jeter un coup d'œil sur le chalet du
Club alpin français, dans lequel notre collègue, M. De-
marty, expose une série de roches et minéraux d'Auvergne,
des objets d'ornement en améthyste, jaspe, silex, etc., de
cette région, un relief de la chaîne des Puysau 1/20000, avec
les teintes conventionnelles de la carte géologique; nous
voyons aussi, entre autres choses, un beau quartz enfumé du
glacier d'Argentière.
Nous entrons alors dans le palais du Champ-de-Mars,
consacré aux mines et à la métallurgie, en vue de parcou-
rir la classe 63, exploitation des mines, minières et car-
rières. Nous nous rendons d'abord à la section norvégienne,
où nous admirons les échantillons présentés par les mines
d'argent de Kongsberg, mines du Pauvre et du Roi; au
milieu de nombreux types d'argent filiforme et d'autres mi-
nerais d'argent, nous remarquons un argent natif en très
beaux cubes et cubo-octaèdres qui constitue une pièce unique.
— 193 —
Tout à côté, MM. Schmidt et Thomsen exposent, par l'entre-
mise de M. et M me Boubée, de belles thorites et orangites
sur gangue et en cristaux isolés. Dans la même salle sont
des monuments en labrador et gabbro polis, du plus somp-
tueux effet artistique, et aussi des échantillons de « pierre de
savon », de la carrière de Gudbrandsdalen, servant de
pierre de taille (cathédrale de Trondhjelm), de briques ré-
fractaires, etc.
Un trajet de quelques mètres à peine nous conduit aux
États-Unis, pays qui, comme en 1889, se trouve aujour-
d'hui représenté de la façon la plus brillante. M. G. Kunz, de
la maison Tiffany et Compagnie, nous fait les honneurs de
ses vitrines, où s'accumulent : diamants de la Californie, rubis
et grenats rhodolites de la Caroline du Nord, tourmalines,
béryls et aigues-marines, zircons, opales, cristal de roche,
énorme boule taillée couronnant l'étalage, améthystes,
turquoises, rhodonites, diallogite en rhomboèdres transpa-
rents d'un beau rouge, etc. A titre de comparaison, quelques
minéraux et gemmes d'autres provenances.
Tout à côté, M. W.-M. Foote, de Philadelphie, a exposé,
de même qu'en 1889, une série très étendue de minéraux de
toute espèce, provenant, pour la plupart, des États-Unis,
notamment herdérite, pollux (très grands cristaux), thau-
raasite bien cristallisée, lanthanite, pierre des Amazones,
grenats, endlichite, fer météorique, wulfénite.
Nous admirons encore, dans la section nord-américaine,
une belle collection minéralogique générale rassemblée par
la Geological Survey, des pépites d'or de Californie, de la
malachite en grandes masses, de Tazurite, du cuivre natif
du lac Supérieur, particulièrement un échantillon de ce métal
en cubes dans une calcite bien transparente, des borates de
Borax lake, des gypses en cristaux de dimensions prodi-
gieuses, du carborundum, etc.
— 194 —
Les sections autrichienne et hongroise . itou s .'offrent des
sels gemmes de Wïeliczkà, des minerais d'or, du réalgar,
de l'orpiment, des minerais de tellure, une très grande quan-
tité de tellure pur sous ses différents aspects, préparés par
M. le professeur Schelle, de Schemnitz, des opales de toute
beauté,, etc.
Nous montons aux salles du premier étage; la section
japonaise nous fait voir de superbes quartz màclés, des
stibines remarquables. Nous notons encore les belles cartes
géologiques dues exclusivement à des savants du pays.
M. Takudzi Ogawa, ingénieur géologue, nous détaille les
points intéressants de cette section.
Nous donnons un coup d'œil à des roches de Sardaigne,
exposées par M. le professeur Lovisato, dans la section
italienne, aux succins de la section allemande ; nous par-
courons les belles salles de la Carte géologique détaillée
de la France, ornées de cartes et coupes qui représentent
d'une si expressive façon la configuration compliquée de nos
principaux gîtes miniers. Nous rencontrons, un peu plus
loin, les vitrines de M. Stuer, si bien présentées, si bien
faites pour inspirer aux profanes le goût de notre science.
Redescendant, quittant le palais des Mines et traversant
en large les jardins, nous entrons dans les palais de l'autre
côté du Champ de Mars. Nous sommes forcés par le temps de
traverser trop rapidement les produits chimiques, classe 87,
exposés au premier étage du palais des Industries chimiques.
Tout le monde admire cependant les beaux cristaux artificiels
de substances organiques exposés par M. Tanret, et, à l'autre
bout de la galerie, la prodigieuse série de sels de terres
rares, extraites, en plusieurs années de travail, de 3.000 kilo-
grammes de sables monazités, par MM. Chenal, Douilhet et C ie ,
suivant les méthodes de MM. Wyrouboff et Verneuil. Les
nuances extraordinaires et les belles formes cristallines des
- 195 —
sulfates (te néodyme, praséodyme et samarium (ancien
didyme) enlèvent tous les suffrages (1).
Quelques-uns d'entre nous descendent un instant au musée
centennal de la classe 87, renfermant beaucoup de souve-
nirs des chimistes anciens ou contemporains, notamment miné-
raux artificiels, par H. Sainte-Claire Deville, par Debray( acide
arsénieux sous ses deux formes), bleu égyptien par M. Fou-
qué, rubis par MM. Fremy et Verneuil; ils visitent ensuite
la section allemande, imposante exposition collective et ano-
nyme (produits aromatiques, beaux cristaux d'indigotine arti-
ficielle, benzidine, alizarine, thymol, ferrocyanures, sels de
Stassfurt, etc.).
Poursuivant notre parcours des galeries du premier étage,
nous arrivons au Palais de l'Éducation et de l'Enseignement,
classe 3, enseignement supérieur, institutions scientifiques.
M. Termier appelle notre attention sur de fort belles prépa-
rations microscopiques de minéraux et roches, exécutées par
son préparateur M. Terrier. Non loin de là, M. Bel nous
présente des minéraux, roches et fossiles divers, qu'il a
rapportés du Laos et du Siam. Nous nous arrêtons ensuite
devant les vitrines des laboratoires d'enseignement supérieur
et particulièrement devant celles de la Sorbonne. M. Haute-
feuille, notre éminent président, y a exposé une incompa-
rable série de minéraux artificiels, en partie en collabo-
ration avec M. Perrey, obtenus par des chauffages prolongés
pendant des mois entiers. Nous y trouvons des zircons,
émeraudes, phénacite, anatase, etc.; les zircons, particuliè-
rement, sont plus beaux que ceux de la nature. La même
vitrine renferme encore de beaux tungstates artificiels de
M. L. Michel (wolfram, scheelite, powellite, etc.).
(1) Ces 3.000 kilogrammes de sables à monazite ont fourni, après élimina-
tion des oxydes de cérium et de thorium, environ 300 kilogrammes
d'oxydes des autres métaux rares.
15
— 196 —
L'exposition des Sociétés savantes nous offre en bonne
place un exemplaire relié de toutes les publications de notre
Société parues depuis 1889, exposé au nom de celle-ci.
Tout près de là, dans la classe 2, enseignement secon-
daire, M. et M m *Boubée nous font voir leur très belle expo-
sition (calcite en gros scalénoèdres, stibine du Japon,
dioptase, boléite, cumengéite, etc.).
Au môme étage, nous trouvons, en traversant quelques
salles, une partie delà classe 15, instruments de précision et
d'optique. C'est laque réside une remarquable exposition col-
lective des fabricants allemands d'instruments de précision.
Le représentant de cette association, M. Drosten, ainsi que
MM. les Professeurs Westphal et Czapski, avec une parfaite
amabilité, nous en font visiter tous les détails ; signalons
particulièrement les microscopes de Fuess, pour la minéralo-
gie et pétrographie, surtout le nouveau modèle avec niçois
pouvant être à volonté rendus solidaires, les goniomètres de
la même maison, les microscopes et objectifs si renommés de
Zeiss et de Leitz, les réfractomètres de Pulfrichet d'Abbe,
construits par la maison Zeiss, la verrerie d'Iéna, ustensiles
de chimie en verre très résistants aux chocs, aux change-
ments brusques de température et aux agents corrosifs,
verres d'optique, notamment flints extra-lourds (w D =-l,97),
lentilles en silice fondue, etc.
Revenus au rez-de-chaussée du même palais, nous visi-
tons la section française de la même classe : spectroscope à
échelle réglable, en longueurs d'onde, par M. A. de Gramont ;
microscopes de la maison Nachet, notamment grand modèle
minéralogique, avec tous les derniers perfectionnements,
autre modèle avec niçois pouvant être rendus solidaires dans
leur rotation, comme dans le modèle Fuess, enfin grand
microscope pour examiner les objets opaques, même sous
les plus forts grossissements.
— 197 —
Sortis du palais, nous entendons le canon de la tour Eiffel
qui sonne l'heure de midi ; nous avons heureusement pu
remplir tout notre programme de la matinée; mais nous
sommes un peu fatigués. Traversant le pont d'Iéna, nous
arrivons au restaurant Algérien, où le déjeuner nous attend.
Après une heure et demie de repos bien gagné, nous
allons nous remettre en marche au milieu des pavillons du
frocadéro. Mais l'affluence du public, la chaleur (heureuse-
ment moins torride que celle d'aujourd'hui) rendront la fin
de l'excursion moins agréable. Nous allons perdre un peu
de notre cohésion, et des vides regrettables vont se faire
dans nos rangs.
Nous commençons par le pavillon officiel de l'Algérie, où
des séries de roches et de minerais très intéressants sont
présentés par nos collègues, MM. Pouyanne et Gentil ; nous
traversons la Tunisie; puis la Nouvelle-Calédonie, où de
substantielles explications nous sont fournies par MM. Dislère
et Caubry ; l'exposition des colonies danoises, avec d'admi-
rables échantillons de spath d'Islande, les uns revêtus de
leurs faces naturelles et de leur cortège de zéolithes, les
autres en solides de clivage d'une irréprochable transparence.
Le palais de l'Asie Russe nous offre, comme en 1889, de
fort belles topazes et autres gemmes, de la maison Ovtchin-
nikoff, des dioptases, des objets d'ornement en rhodonite,
notamment une coupe monumentale de cette dernière subs-
tance.
Nous allons faire un assez long séjour dans le groupe des
colonies anglaises : Ceylan nous montre de très nombreuses
et variées gemmes taillées ; l'Inde anglaise, des corindons,
des muscovites, etc. Au Canada, où l'ingénieur, M. Fari-
bault, nous fournit des renseignements précieux, nous admi-
rons notamment l'or du Klondyke, des apatites, des plaques
de labrador et sodalite d'un merveilleux chatoiement, des
— 198 —
modèles en relief de mines, à segments mobiles. Enfin, en
Australie occidentale, guidés par un autre très aimable ingé-
nieur, M. Holroyd, nous sommes éblouis par des pépites
d'or de poids et dimensions fabuleuses, par des minerais
tellurés de ce précieux métal, petzites, calavérites, etc., par
des éponges d'or naturelles, ce qu'on appelle de la « mou-
tarde d'or ».
Nous avons encore bien du chemin à faire pour accomplir
notre programme, et nous nous arrachons à regret à la con-
templation des splendeurs du Trocadéro. Les plus courageux
gagnent donc la grande passerelle du palais des Armées, et
nous voici de nouveau sur la rive gauche. Nous nous enga-
geons dans la « rue des Nations » .
Le Mexique nous offre de beaux échantillons du Boleo,
présentés par M. Cumenge, boules d'azurite ou « boleos »,
cristaux de boléite, de cumengéite, etc. Tout près de là,
nous jetons un rapide coup d'œil dans le pavillon hellénique,
aux minerais du Laurium, moins bien présentés qu en 1889,
aux minerais de mercure du Mont Avala en Serbie, aux sels
gemmes de Roumanie, aux beaux marbres brèches du Por-
tugal. Dans le pavillon ,si original de la Finlande, nous obser-
vons des plaques polies de granités orbiculaires, des pierres
ollaires, la météorite de Bjurbôla, chondrite exempte de fer
métallique, très nombreux et énormes fragments tombés
le 12 mars 1899, les cartes géologiques; tous ces objets
sont décrits dans une excellente brochure publiée par la
Commission géologique de Finlande, brochure qu'on dis-
tribue gratuitement sur place.
Nous voici enfin arrivés à l'Esplanade des Invalides :
classe 85, joaillerie et bijouterie. Nous nous rendons à la
section des États-Unis pour voir les vitraux de la maison
Tiffany et C ie , dont M. Kunz nous fait encore les honneurs,
et nous trouvons sous la forme taillée et montée les gemmes
— 199 —
que nous avons vues brutes dans la matinée au Champ de
Mars (topazes énormes, béryls, zircons, péridots, rubis,
saphirs, opales, alexandrite, rhodonites, etc.). M. Foote nous
montre ensuite une autre collection de minéraux américains
bien choisis pour l'étude. Tout à côté se trouve un étalage
de turquoises, puis les bois silicifiés de l'Arizona, à l'état
de tables polies, avec leur riche variété de teintes. Traver-
sant encore quelques salles, nous atteignons la section
russe, et nous ne pouvons passer sous silence la célèbre
carte de France en marqueterie de roches dures, avec incrus-
tation de gemmes, le tout de provenance russe, offerte à
notre pays par S. M. l'empereur de Russie; tout près de là
se voit une curieuse collection de bijoux appartenant à
l'impératrice.
Traversant l'avenue centrale, nous arrivons à la section
française de la joaillerie ; le superbe diamant « jubilee »,
isolé sur un support tournant, s'impose aux regards de tous.
Dans la vitrine de nos meilleurs artistes, voici une foule de
diamants, les uns incolores, les autres doués de vives cou-
leurs, des rubis, des saphirs, etc., montés dans les conditions
les meilleures pour faire ressortir leurs qualités. Notons au
passage un gros diamant jaune octaèdre, qui n'a été que par-
tiellement taillé et que la maison Lalique a monté d'une façon
très originale.
Derrière le palais des Invalides, et à l'angle des rues de
Grenelle et de Constantine, nous découvrons une annexe très
intéressante consacrée à des tailleries de pierres précieuses;
les échantillons de gemmes brutes exposés par les maisons
Gauthier et Pinier sont fort curieux, de même que les dia-
mants colorés qu'expose M. Eknayan.
Il est alors environ six heures du soir. Tout le monde
n'arrive pas simultanément au terme de l'excursion, et nous
avons expliqué plus haut les causes de cet éparpillement.
— 200 —
Aussi nous n'avons pu voter ce jour-là, ainsi qu'on lavait
fait en 1889, des remerciements à tous ceux, sociétaires ou
non, commissaires, ingénieurs, exposants, etc., qui ont con-
tribué à l'intérêt et à l'agrément de cette réunion. Per-
mettez-moi de demander à la Société de vouloir bien le
faire aujourd'hui.
Ed. Jannettaz.
Par M. L. Michel.
La Société de Minéralogie vient de perdre un de ses
membres les plus actifs et les plus dévoués. M. Edouard
Jannettaz, maître de Conférences à la Faculté des Sciences
de Paris, assistant de minéralogie au Muséum d'histoire
naturelle et ancien Président de la Société.
Les travaux de M. Jannettaz ont porté sur la plupart des
branches de la minéralogie, et notamment sur la propagation
de la chaleur dans les substances à structure cristalline ou
schisteuse ; les résultats de ses belles recherches sur ce
sujet sont connus de tous ceux qui s'intéressent au déve-
loppement de cette science.
Les publications de M. Jannettaz sont très nombreuses;
nous nous contenterons d'en indiquer les principales.
i
— 201 —
TRAVAUX DE M. Ed. JANNETTAZ
I. — Recherches sur la propagation de la chaleur
dans les substances à structure cristalline ou schisteuse.
Sur les anneaux colorés produits dans le gypse par la pression
et sur leur connexion avec l'ellipsoïde des conductibilités
thermiques et avec les clivages. C #., 74, p. 940; 1872.
Sur l'emploi d'un prisme biréfringent pour la détermination
des ellipses. C. #., 78, p. 4i3; 1874.
Sur la propagation de la chaleur dans les roches schisteuses.
Ibid., p. 1202.
Sur les anneaux colorés produits parla pression dans le gypse
et sur leurs connexions avec les coefficients d'élasticité.
C. #., 82, p. 839.
Mémoire sur la propagation de la chaleur dans les corps cris-
tallisés. Ann. de Ch. et de Phys., 4 e série, 29, p. 5; 1873
(Thèse de Doctorat).
Sur la conductibilité des corps cristallisés pour la chaleur et
sur la conductibilité des couches du globe pour le son.
B. S. G. (1), 3 e série, 1, p. U7.
Sur les propriétés thermiques des cristaux. Ibid., p. 252.
Sur la propagation de la chaleur dans les roches à texture
schisteuse. Ibid., 4, p. 264.
De la propagation de la chaleur dans les corps ; de ses rela-
tions : 1° avec la structure des minéraux ; 2° avec le méta-
morphisme des roches. Description de l'ellipsomètre. Ibid.,
3, p. 499.
Sur l'analyse minéralogique de quelques roches de la Haute-
Savoie et sur leurs propriétés thermiques ; 2° sur les appli-
cations des propriétés thermiques à la cristallographie. Ibid.,
4, p. 1.
Sur la conductibilité thermique dans certaines roches rendues
artificiellement schisteuses. Ibid., p. 553.
(i) Bull, de la Soc. géologique de France. Pour les autres abréviations,
voir la notice de Friedcl, p. 183.
— 202 —
Relations entre la propagation de la chaleur et Télasticilé
sonore dans les roches et dans les corps cristallisés. Ibid.. 5.
Mémoire sur les connexions de la propagation de la chaleur
avec leurs différents clivages et avec les mouvements du sol
qui les ont produits. Ibid., 9.
Sur un appareil à conductibilité thermique. B. S. M., 1, p. 19.
Sur l'équation des courbes isothermiques. Ibid., 7, p. 169.
Sur la propagation de la chaleur ; nouvelles recherches. Ibid.,
15, p. 133.
Nouvel ellipsomètre, 14, p. 237; Ibid., 15.
Note sur l'ellipsomètre, Ibid., 16, p. 205.
Méthode de calcul pour déterminer l'ellipsoïde de la propaga-
tion de la chaleur dans les cristaux asymétrique, Ibid., 17,
p. 141.
II. — Études cristallographiques, physiques et chimiques
sur les espèces minérales.
Sur la variation de la forme dans les aluns. Bull. Soc. chim.
de Paris, 1870, p. 3.
Sur les colorations du diamant dans la lumière polarisée.
B. S. M., 2, p. 124.
Sur les phénomènes optiques de l'alun comprimé. Ibid.,^. 191.
Sur un nouveau type de cristaux idiocyclophanes. C.R., 74,
p. 663; 1872.
Note sur les phénomènes optiques de la pyromorphite et de la
mimétite. B. S. M., 4, p. 39.
Sur les relations des phénomènes optiques et de la composition
chimique dans la pyromorphite et dans la mimétite (en col-
laboration avec M. Michel). Ibid., p. 196.
Sur l'origine des couleurs et sur les modifications que leur
font éprouver l'action de la lumière et l'état de l'atmosphère
dans les substances minérales. B. S. G., 2 e série, 24,
p. 682.
Note pour servir à l'étude des roches de la Nouvelle-Calédonie.
B. S. G., 2 e série, 24, p. 451.
Sur une roche talqueuse de la Nouvelle-Calédonie. Ibid.,
3 e série, 4, p. 449.
— 203 —
Sur l'analyse minéralogique de quelques roches de la Haute-
Savoie. Ibid., 3 e série, 4, p. 416.
Sur la paragonite schisto-fibreuse de Changé (Mayenne). Ibid.,
3 e série, 10, p. 396.
Sur la bauxite de la Guyane française. Ibid., 1, p. 70.
Sur les roches cristallisées de la Guyane française et sur le
gisement primitif de l'or de cette contrée. B. S. G., 2 e série,
24, p. 684.
Sur les minéraux et les roches recueillies dans l'Alaska et les
îles Aléoutiennes. Ibid., 3 e série, 2, p. 122.
Sur un clinochlore du Japon. Ibid., 25, p. 290.
Sur la formation du silex cacholong dans les silex de Cham-
pigny. Ibid., 25, p. 838.
Sur les minéraux de fer pisolithiques des environs de Paris.
Ibid., 28, p. 197.
Sur l'existence de la néphéline dans les blocs d'oligoclase
ponceux à Denise (en collaboration avec M. des Cloizeaux).
B. S. M., 5, p. 320.
Sur le pyroxène vert des mines du Cap. Ibid., 5, p. 281 .
Sur un sulfate de cuivre et de cobalt hydraté triclinique. Ibid.,
6, p. 2.
Sur des pierres taillées en statuettes du haut Mexique (en col-
laboration avec M. Michel). Ibid., 6, p. 34.
Sur la buratite du Laurium. Ibid., 8., p. 43.
Note sur la chrysocole de Boléo (Californie). Ibid., 9, p. 211.
Analyse chimique et optique deTuranite de Madagascar. Ibid.,
9, p. 47.
Sur un nouveau gisement de schéelite. Zrf., 9, p. 39. (En coll.
avec M. Goguel. )
Sur le génite des Pyrénées. Ibid., 11, p. 206.
Sur la pharmacolite de Sainte-Marie-aux-Mines. Ibid., p. 212.
Sur la wernérite du Chili. Ibid., 12, p. 445.
Sur le dioptase du Congo français. Ibid., 13, p. 159.
Sur l'argent natif du Congo français. Ibid., 14, p. 65.
Sur la turquoise dite de nouvelle roche. Ibid., 13, p. 106.
Sur le feldspath orthose des basaltes de Royat. Ibid., 13, p. 372.
Sur l'historique du blanchiment du diamant. Ibid., 14, p. 65.
Sur le talc de Madagascar. Ibid. s 14, p. 66.
— 204 —
Sur d'autres matières minérales de Madagascar. Ibid., 14.
p. 66.
Sur la matière colorante des calcaires noirs des Pyrénées.
Ibid., 15, p. 101.
Sur le grenat pyrénéite. Ibid. % 4, p. 127.
Sur le calcaire noir renfermant les émeraudes de Muso. Ibid.,
p. 132.
Sur un diamant à faciès d'argent natif. Ibid.
Sur un diamant du Cap. Ibid., 8, p. 42.
Sur la lanarkite. C. R. y 76, p. 1420.
Note sur l'emploi du bisulfate de potasse comme agent révéla-
teur de la galène dans ses mélanges. — Action du bisulfate
de potasse sur les monosulfures. Ibid.
Sur les observations de M. Spring, relatives à l'influence delà
pression sur les combinaisons et les cristallisations. Bull.
Soc. Ch., 50 et 51.
III. — Ouvrages de vulgarisation.
Le Chalumeau. 1 vol., 1876.
Les Roches. l re édition, 1874; 2 e édition, 1884; 3 e édition;
1 vol. gr. in-8°, 1899.
Diamant et pierres précieuses. 1 vol. gr. in-8°.
Cours de cristallographie (autographié).
Compte Rendu des publications étrangères.
G. Flink, G.-B. Boggild et Chb. Winther. — Minéraux
de Julianehaab recueillis par G. Flink en 1897 (Meddel-
elser om Grônland, XXIV, 1899).
En 1897, M. G. Flink, chargé d'une exploration géologique
et géographique au Groenland, a rapporté de cette région
un grand nombre de minéraux intéressants, parmi lesquels se
trouvent les espèces décrites dans Bulletin de la Société (n 08 l
— 205 —
et 2, p. 25) : âncylite, cordylite, chàlcolamprite endeiolite,
leucosphénite, lorenzenite, narsarsukite, spodiophyllite, tai-
niolite, épistolite, britholite et schizolite.
Les roches du sud de Groenland sont des granités et des
gneiss ayant des caractères uniformes et pauvres en miné-
raux; mais les syénites de Firths de Tuniigdliarfik et
Kangerdlarsuk, dans le voisinage de Julianehaab, sont très
riches en espèces minérales rares. Les minéraux suivants
viennent de Narsarsuk, qui signifie, dans le langage des
Esquimaux, « grande plaine ». Cette grande plaine, de
3 à 4 kilomètres carrés, est située entre les « Firths » de
Igaliko et Tunugdliarfik.
Graphite. — Il se présente en masses compactes ou en
petites lames cristallines associées à la tainiolite. C'est un
des minéraux les plus récemment formés.
Galène. — Les cristaux de galène présentent les faces
du cube ; mais la plupart sont arrondies et de formes irré-
gulières.
Blende. — Un seul spécimen a été observé. La blende
se trouve en petits grains irréguliers.
Fluorine. — C'est un des minéraux les plus communs
de cette région. Les cristaux atteignent 1/2 centimètre.
Quartz. — Les cristaux de quartz présentent des formes
assez nombreuses:
(10Î0), (ÎOÏI], (2021), (3031), (8081),_(01Ï1), (01Ï2),
(2111), (7181), (21.9.12.7), (1545).
La calcite, la dialogue ferrifère ne présentent rien de
particulier.
Parisite. — Les formes cristallines sont intéressantes.
Seize formes cristallines ont été observées :
(0001), (1010), (1120), (1Ï05), 2029), (2209), (1102), (2023),
(3034), (3304), (lOTl), (4048), (3032), (3302), (3301), (1121).
— 206 —
Les cristaux se présentent en rhomboèdres aigus. La
forme prédominante est celle du rhomboèdre (3032).
Les mâcles, ayant la base a 1 (0001) pour plan d'associa-
tion, sont fréquentes. L'un des cristaux à tourné de 60°
autour de Taxe vertical.
La densité est de 3,302, alors que celle des échantillons
de Muso est de 4,355.
Les indices de réfraction sont plus élevés que ceux de la
parisite de Muso :
Vert
Jaune
Rouge
CT
1,6767
1,6742
1,6718
e
1,7729
1,7701
1,7664
e — u>
0,0961
0,0959
0,0946
La composition est aussi différente :
CO a , 26,54; Ce a 3 , 28,14; La*0 3 + Di 2 3 , 22,88;
Y 2 3 , 1,23; CaO, 17,13; Na'O, 0,19; K 2 0, 0,12;
F, 5,82 — (O = 2,45). — Total : 99,60.
La formule CeFCaC 2 O r \ dans laquelle Ce représente
tous les métaux rares, indique la composition de la parisite
de Narsarsuk, alors que Ce 2 F 2 CaC 3 9 donne la composition
de celle de Muso.
En outre, il n'y a pas de véritables clivages dans la para-
site de Narsarsuk. Toutes ces différences sont cependant
insuffisantes pour faire de ce minéral une espèce nouvelle.
Eudidymite. — Ce minéral est très rare dans cette loca-
lité; les formes nouvelles sont(0 53) (15.5.3) (15.5.3) (625).
Les gros cristaux atteignent 32 millimètres de long, 20 mil-
limètres de large et 11 millimètres d'épaisseur.
Épididymite. — La mesure des indices a fourni les
— 207 —
résultats suivants:
Rouge
Jaune
Vert
n p
1,5416
1,5440
1,5465
n m
1,5417
1,5441
1,5466
*g
1,5438
1,5464
1,5491
qui conduisent aux valeurs suivantes :
2Vr, 23° 34'; 2Vj, 22° 38'; 2Vv, 2i°42'.
Neptunite. — Les cristaux appartiennent à trois types :
1° cristaux à forme octaédrique ; 2° cristaux prismatiques
allongés suivant Taxe vertical et avec un pointement
(311) (712) (formes nouvelles) ; 3° cristaux comme les pré-
cédents, mais sans pointement.
Elpidite. — L'analyse a donné les résultats suivants :
SiO 2 , 59,44 ; ZrO 2 , 20,48 ; FeO, 0,14 ; CaO, 0,17 ;
Na 2 0, 10,41 ; K 2 0, 0,13; H 2 0, 9,61 ; Cl, 0,15. Total: 100,53.
représentés par la formule :
Na 2 0, ZrO 2 , 3H 2 0, 6Si0 2 ou Na 2 Si 2 5 + ZrSi«0*
si Ton considère que l'eau est secondaire. Cette dernière
formule est analogue à celle de la nasarsukite et de la leu-
cosphénite.
La mesure des indices a fourni les nombres suivants :
Rouge
Jaune
Vert
n p
1,5575
1,5600
1,5632
n m
1,5620
1,5650
1,5674
n g
1,5700
1,5739
i,5766
— 208 —
Le calcul donne :
2Vr, 74°;
2Vj, 75° 12'; 2Vv, 77°.
Apatite y t tri f ère. — Les cristaux atteignent à peine
1 millimètre. Leur composition est la suivante :
P a 5 , 41,12: F, 3,59; CaO, 47,67; Y a 3 , 3,36 ; Ce'O 3 , i,52;
MgO, 0,79; (MnO, FeO) trace; H 2 0, 0,22; partie inso-
luble, 2,63. Total : 100,90. — [(O = F 2 ) 1,51] = 99,37.
Densité : 3,24.
Les auteurs décrivent, en outre, beaucoup d'autres miné-
raux, mais qui ne présentent rien de très particulier.
S.-L. Penfield. — Sur la composition chimique de la sul-
fohalite (Am. J. of Se, juin 1900, p. 425).
Les expériences faites par M. A', de Schulten, d'une
part, et celles de MM. J.-H. van't Hoff et A.-P. Saunders,
d'autre part, pour reproduire le composé 3Na 2 S0 4 , 2NaCl
(sulfohalite) ayant donné des résultats négatifs, l'existence
de ce corps dans la nature a été mise en. doute. Cela a
conduit M. S.-L. Penfield à refaire l'analyse de la sulfoha-
lite. Les résultats obtenus sont les suivants :
SO 3 41,79
Na a O 32,37
K 2 0,10
Na ..... . 11,60
Cl 9,10
F 4,71
Ins. ... s . 0,15
Total. . . 99,82
Calculé pour Résultats de
2Na*SOS NaCl, NaF ' • Mackintosh
41,61
42,48
32,25
11,97
9,23
13,12
4,94
Na 2 CO J 1,77
100
- 209 —
La formule 2Na 2 SO'*, NaCl, NaF représente la composi-
tion de ce minéral, qui contient, comme la hanksite à laquelle
elle est associée, trois acides. Sa composition est donc bien
différente de celle que Mackintosh avait attribuée à la
sulfohalite.
G. Boeris. — Sur la perowskite de S. Ambrogio (vallée
de Suse) (Atti délia fi. Ace. dei Lincei, janvier 1900).
Laperowskitesetrouveencristauxdansla serpentine. Ceux-
ci, examinés suivant la face du cube, sont très biréfringents
et, au point de vue optique, présentent les mêmes caractères
que ceux de Zermatt et de l'Oural. Les cristaux atteignent
1 centimètre de côté. Ils ont les faces du cube et des faces
arrondies qui correspondent probablement à, celles du dodé-
caèdre rhomboïdal.
L'analyse a donné les résultats suivants :
TiO*, 58,63 ; FeO, 0,86 ; CaO, 40,29. Total : 99,78.
G. Fels. — Sur la question du remplacement isomorphe
des corps halogènes par l'hydroxyle (Zeitsch. f. KrysL,
t. XXXII, p. 359 ; 1900).
En établissant la constitution chimique de la wagnerite
et de la triploïdite, Brush et Dana ont considéré ces deux
minéraux comme isomorphes et ont admis que le fluor de
la wagnerite (P0 4 Mg [MgF]) est remplacé dans la triploïdite
(PO 4 [Mn, Fe] [(Mn, Fe)OH]) par l'hydroxyle. Des faits analo-
gues peuvent être reconnus dans quelques groupes de phos-
phates et de silicates. L'auteur a pris, pour étudier le rempla-
cement du chlore, du brome et de l'iode par OH, les dérivés
du benzol et du phénol. Il étudie les modifications physiques
— 210 —
et cristal lographiques introduites par les substitutions de
OH à Cl, Br et I. Dans aucun des groupes étudiés, le rempla-
cement isomorphe du chlore, du brome et de l'iode par
l'hydroxyle n'a été constaté. Cependant, dans les minéraux
fluorifères, le remplacement du fluor par OH ne produit aucun
changement cristallographique ; mais cela peut être dû à la
grosseur de la molécule minérale et à l'influence des autres
composants, qui sont telles que la substitution de OH à Cl
est sans action sur la forme cristalline.
Le Secrétaire gérant,
Paul GAUBERT.
TOURS. — IMPRIMERIE DBS US FRIRB8, 6, RUI OAMBBTTA.
BULLETIN
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 8.
Compte Rendu de la séance du 8 novembre 1900.
Présidence de M. Wyrouboff.
M. Wyrouboff expose le résultat de ses recherches sur
l'état sous lequel se trouvent les molécules des corps lors-
qu'ils sont dissous.
Sur la coloration artificielle des cristaux.
Par M. Paul Gaubert.
Les expériences de de Senarmont (1) ont montré que, dans
quelques cas, les cristaux formés dans une eau mère conte-
nant une substance colorante en dissolution prenaient la
coloration de cette dernière. L'exemple du nitrate de stron-
tiane, à cinq équivalents d'eau, coloré par l'extrait de bois
de campôche ammoniacal, est resté classique. M. v. Seherr-
^1) De Senarmont, Ann. de Chim. et de Phys., t. XLI, p. 319, 1854.
16
212
ïhoss fi) a obtenu la coloration des cristaux de phosphate
d'ammoniaque par l'hématoxyline ; d'après M. Kny(2), l'oxa-
late de chaux prend la couleur de l'éosine, et le sucre celle
du rouge du Congo, suivant M. Ambronn(3). M. Rosen-
busch(4) a aussi coloré, comme de Senarmont, les cristaux
de nitrate de strontiane, mais avec la fuchsine. On pourrait
citer d'autres exemples ; mais les recherches récentes les
plus étendues sont celles de M. 0. Lehmann(5) et de
Retgers (0).
Ces deux derniers auteurs se sont surtout préoccupés de
la façon dont se faisait l'arrangement relatif des molécules
du cristal et de celles de la matière colorante.
Retgers a étudié l'action des couleurs d'aniline sur un
grand nombre de sels inorganiques. La plupart de ces der-
niers, développés dans une eau mère contenant une matière
colorante d'aniline en solution, se sont formés aussi trans-
parents que dans une eau mère incolore. Bien que le nombre
de matières colorantes essayées soit très nombreux, Retgers
n'a obtenu que quelques résultats : BaCl 2 + 2Aq est coloré
par le bleu d'eau, KAzO 3 absorbe la nigrosine, etc.
De ses expériences, Retgers conclut qu'il n'y a aucune
relation chimique entre la substance du cristal et la ma-
tière colorante, et que probablement cette dernière se
place entre les molécules cristallines du corps coloré, sans
qu'il y ait, bien entendu, isomorphisme. Quant à la façon dont
se fait l'arrangement des deux substances, on ne peut que
faire des suppositions : la molécule colorante se loge dans
(i) V. Seheur-Thoss, W ied. Ann., V, p. 284 ; 1879.
(2) Kny, Ber. d. d. bot. Ges., V, p. 387; 1887.
(3) Ambronn, lier. d. d. bot. Ges., VU, p. 113 ; 1889.
(4) Rosexbisch, cité par 0. Lehmann. Wied. Ann., Bd. 51, p. 51.
(5) 0. Lehmann, Zeitsch. f. phys. chemie, t. V11I, 1891 ; — Wied. Ann.,
Bd. 51, p. 47, 1894.
(fi) J.-W. Retgers, Zeitsch. f. phys. chemie, t. X, p. 556; 1892.
— 213 —
l'espace intermoléculaire des molécules cristallines ou bien
ces dernières, par suite d'interruption, laissent des vides qui
sont remplis par la matière colorante. Cette hypothèse parait
la plus probable à cause de la grosseur des molécules de la
matière organique, qui ne pourraient se placer entre les
autres molécules minérales, beaucoup plus petites, sans dé-
truire le réseau du corps coloré.
0. Lehmann a étudié la coloration du salmiac par le
chlorure de fer et surtout celle qui est produite sur les ma-
tières organiques par les couleurs d'aniline. Le nombre de
corps colorés n'est pas non plus très élevé. De ce que la
coloration du cristal est plus intense que celle du liquide
ambiant, M. 0. Lehmann conclut que la couleur du pre-
mier ne peut être attribuée à des inclusions de l'eau mère
ou à la suspension de fines particules colorantes. La théo-
rie des solutions solides est rejetée dans ce cas. M. Lehmann
étudie aussi spécialement les conditions de la coloration.
J'ai repris l'étude de cette question, j'ai fait de nombreux
essais pour chercher des matières colorantes et des corps
inorganiques cristallisant ensemble, et j'ai constaté, comme
les auteurs précédents, que le nombre de ces associations
est excessivement restreint.
Le groupe isomorphe des nitrates de baryte, de strontiane
et de plomb, que Retgers n'a pu colorer, fournit des résultats
intéressants. Tous ces sels sont bien connus au point de
vue cristallographique(l). Ils présentent la tétartoédrie.
Tous se colorent par le bleu de méthylène, mais d'une façon
inégale, comme je l'ai déjà annoncé (2).
(i) Lavalle, Soc. géol. de France, t. VIII, p. 610, 1831 ; — Marbach, Pogg.
Ann., t. XCI, p. 482, 1834; — J. Lewis. Zeitsch. f. K., t. II, p. 64, 1877 ;' —
Wulff, Zeitsch. f. K., t. IV.
(2) P. Gaubeht, Bull. Soc. fr. Min., t. XVIII, 1894; — Bulletin du Mu-
séum d'histoire naturelle, 1893.
— 214 —
Nitrate de plomb. — Les cristaux de ce sel sont en oc-
taèdres, opaques et d'un blanc laiteux quand ils se forment
dans une eau mère pure, et en cubo-octaèdres et transpa-
rents quand ils croissent dans l'eau mère additionnée d'acide
nitrique.
Ces deux sortes de cristaux ne se colorent pas de la
même façon avec le bleu de méthylène. Les premiers
prennent une belle teinte bleue, les autres, beaucoup moins
colorés, sont rouge violacé, comme le bleu de méthylène
solide. En sectionnant les gros cristaux, on constate souvent
qu ils présentent des zones inégalement colorées et même
des parties absolument incolores. Un fait, intéressant à
signaler, est que le bleu de méthylène modifie, lorsqu'il est
en quantité suffisante, la forme des cristaux octaédriques :
ils ne présentent finalement que les faces du cube.
Nitrate de baryte. — Les cristaux sont toujours en cubo-
octaèdres. Ils prennent une belle teinte bleue. Quand ils se
forment au fond d'un cristallisoir couvert d'une faible couche
d'eau, ils ont l'apparence d une lame hexagonale par suite
de l'aplatissement suivant la face de l'octaèdre. On peut
alors constater sur beaucoup de cristaux des zones alterna-
tivement claires et teintées.
Nitrate de strontiane anhydre. — 11 se colore beaucoup
moins que les deux corps précédents et prend une teinte
bleue violacée.
Le mélange isomorphe de ces trois nitrates se colore
beaucoup mieux que chaque corps en particulier. Le fait est
particulièrement facile à constater avec le nitrate de stron-
tiane et un des deux autres sels.
Conditions dans lesquelles se produit la coloration. —
La coloration ne se produit pas toujours, et dans beaucoup
de cas, on obtient des cristaux présentant des zones claires
et des zones bleues. Pour déterminer la cause de ces diffé-
— 215 —
rents résultats, quelques expériences ont été faites, mais
c est surtout par l'examen microscopique des cristaux, en voie
de formation, que Ton peut avoir une notion du phénomène.
La formation rapide des cristaux n'est pas favorable à la
coloration. Ainsi, ceux qui sont produits par l'addition d'alcool
ou d'acide nitrique (ces deux corps diminuent la solubilité des
trois nitrates) à une eau mère contenant beaucoup de bleu
de méthylène, sont absolument incolores. Ils contiennent
bien parfois quelques parties teintées légèrement en bleu,
mais, examinés au microscope, ces cristaux présentent des
inclusions d'eau mère, et ce mode de coloration est tout à
fait différent du procédé normal, comme on le verra plus
loin.
Diverses expériences et de nombreuses observations sous
le microscope m'ont conduit à admettre, que la coloration n'a
lieu que si les sels de la série du baryum se déposent en
même temps que le bleu de méthylène, ces deux corps étant
absolument indépendants l'un de l'autre, c'est-à-dire que les
cristaux étudiés n'ont aucune action sur les molécules de la
substance colorante, si celle-ci ne se trouve pas dans un
liquide saturé de bleu de méthylène. En conséquence, sui-
vant que le dépôt est simultané ou non, les cristaux sont
colorés ou incolores. Pendant la durée de la formation du
cristal du nitrate, les deux cas peuvent se présenter, et alors
il se produit des zones alternativement claires et bleues.
Lorsque le bleu de méthylène se dépose isolément, soit que
la cristallisation des nitrates n'ait pas lieu, ou qu'elle soit
trop lente, il forme sur la lame de verre, examinée au micros-
cope, des cristaux tellement fins et tellement allongés qu'ils
ont la forme d'un filament, qui souvent est très contourné.
Ces filaments se groupent pour former des touffes. On
observe cependant des cristaux courts et droits, identiques
à ceux qui se produisent à la surface d'une solution de cette
— 216 —
substance. Il arrive fréquemment que toute la matière colo-
rante est absorbée par les cristaux du nitrate. Quel que soit
le grossissement avec lequel on opère, on ne peut pas
observer comment se fait l'intercalation du bleu de méthy-
lène dans les cristaux du nitrate. L'examen des cristaux,
aplatis suivant la face de l'octaèdre, montre que la couleur
se répartit régulièrement par couches parallèles aux con-
tours du cristal. Le cristal parait divisé en triangles, ayant
pour base une arôte du cristal, et, pour sommet, le centre de
la face de l'octaèdre ou du cube suivant laquelle est aplati
le cristal. Cette division est encore rendue plus apparente
par suite du polychroïsme que montre le cristal (1). Souvent
la ligne de séparation des secteurs est plus colorée que le
reste du cristal, surtout vers le centre. Les secteurs offrent
des zones plus ou moins colorées, qui se continuent dans tous
ou seulement dans les voisins. Ces différences proviennent
de l'accroissement inégal sur les différentes faces bordant
le cristal.
Un fait constant, très visible sur les cristaux épais en
cubo-octaèdres de nitrate de plomb, est que les pyra-
mides, ayant pour base les faces du cube et pour sommet le
centre, se colorent beaucoup mieux que celles qui ont pour
base une face octaédrique. L'addition d'une certaine quan-
tité d'alcool produit un résultat inverse. Ce fait indique
bien que le bleu de méthylène ne forme pas de combinaison
avec le nitrate et que l'association des deux corps est
d'ordre physique.
Le polychroïsme des cristaux colorés est-il dû aux molé-
cules du nitrate ou à la substance colorante ? Les couleurs
du cristal formé des deux substances étant les mêmes que
celles du bleu de méthylène, il est permis de supposer que
(1) P. Gaubert, Bull, de la Soc. fr. de Minéralogie, t. XVII, 1894.
— 217 —
le polychroïsme est bien dû à ce corps. Pour le bleu de
méthylène, on observe la couleur violacée lorsque Taxe c du
cristal est perpendiculaire à la section principale du nicol et
la couleur bleue quand il est dans une direction normale à
la précédente. Les cristaux de nitrate de plomb et de baryte
sont violacés quand la base d'un secteur est perpendiculaire
à la section principale du nicol. On peut donc considérer que
le bleu est disposé dans le nitrate de façon que son axe ver-
tical soit parallèle à la base du secteur, c'est-à-dire à la face
du cristal.
Le bleu de méthylène conserve donc les propriétés qu'il a
à l'état solide, lorsqu'il est seul. Cependant les matières
organiques, comme le fil, la gélatine, colorées par une cou-
leur d'aniline, présentent, d'après les observations de
M. Ambronn (1), un polychroïsme assez intense et, dans ce
cas, il est incontestable que la matière colorante n'est pas
à l'état cristallin. Le coton et les autres fibres végétales
coloriées par le bleu de méthylène sont polychroïques ; mais
la couleur violacée caractéristique du bleu n'existe pas. Par
conséquent le nitrate, étant lui-même un peu biréfringent,
peut agir par lui-même pour produire le polychroïsme ; mais,
dans le cas qui nous occupe, si cette action existe, elle n'est
pas évidente.
Action du bleu de méthylène sur la forme du nitrate de
plomb. — Les cristaux de nitrate de plomb formés dans une
eau mère pure, sont octaédriques et opaques. L'addition du
bleu fait apparaître les faces du cube, si le cristal absorbe
la matière colorante. En augmentant la quantité dissoute de
cette dernière en élevant la température, on finit par obtenir
des cristaux d'azotate de plomb, qui n'ont que les faces du
cube. Ces faces offrent les stries caractéristiques de la
(1) Ambrokn, loc. eit.
— 218 —
pyrite triglyphe. Les cristaux sont opaques, comme ceux
qui se forment dans l'eau pure. Les cristaux de bleu de
méthylène, se groupant sur les faces du nitrate en plus grande
quantité que sur celles de l'octaèdre, on est amené à suppo-
ser qu'il y a une relation entre la cause de la production des
faces cristallines et cette attraction prédominante de ces
faces pour le bleu de méthylène. Quelle que soit la quantité
de ce dernier en solution, si l'on précipite les cristaux par
l'alcool, qui n'agit pas sur la production des faces, les petits
cristaux incolores produits n'ont que les faces de l'octaèdre.
Donc le bleu de méthylène peut modifier la forme non par sa
présence dans la solution, mais par son association avec le
nitrate. En outre le nitrate de baryte ne présente pas, d'une
façon aussi marquée que le nitrate de plomb, cette diffé-
rence d'attraction des deux catégories de faces considérées,
pour la matière colorante, aussi sa forme est indépen-
dante de la présence de cette substance. La prédominance
des faces cristallines dues à l'intervention d'une autre subs-
tance, associée physiquement suivant ses faces, est un fait
bien différent des causes habituelles, modifiant la forme cris-
talline. On est d'accord pour admettre, après M. P. Curie (1),
l'intervention des tensions capillaires existant entre le
liquide et le cristal, et le cas considéré ici doit être peu
fréquent.
La quantité de bleu associée au cristal est très faible. On
peut la doser approximativement en dissolvant une quantité
déterminée de cristaux de nitrate de plomb et en compa-
rant ensuite la coloration liquide avec celle d'une solu-
tion titrée très diluée. En mesurant la quantité d'eau
qu'il faut ajouter à la première solution pour l'amener à
avoir la même teinte que la seconde, on a un dosage
(1) P. Curie, Bull, de la Soc. Min., 188o.
— 219 —
grossier. Plusieurs mesures, faites avec des cristaux
1
cubiques, ont donné ^rrr de bleu de méthylène par rapport
au poids du nitrate de plomb.
Coloration des cristaux par les inclusions d'eau mère.
— Les cristaux présentant fréquemment des inclusions, rem-
plies par leur eau mère, prennent la teinte de celle-ci. Les
nitrates de baryte, de plomb et de strontiane, ne sont pas
polychroïques, si leur coloration est produite de cette façon.
En outre le corps réduit en poudre abandonne la matière colo-
rante lorsqu'on le plonge dans l'alcool absolu. Si les cristaux
ont été formés à chaud, le liquide laisse déposer, par refroi-
dissement dans l'inclusion, des petits cristaux de bleu de
méthylène.
Les aluns de potasse et d'ammoniaque, cristallisant tran-
quillement dans une eau mère, colorée en rouge par la
fuschine, forment des cristaux aussi transparents que s'ils
s'étaient formés dans une solution incolore. Par une cris-
tallisation rapide, comme, par exemple, quand la liqueur
est saturée à 100° et qu'on la laisse refroidir, il se produit
des cristaux ayant une belle teinte rouge. Dans ce cas, on
obtient presque toujours des octaèdres composés d'un très
grand nombre de petits autres cristaux ayant la même
forme et, en plus, p et i 1 , mais peu développés.
• L'examen microscopique montre que la coloration n'est
due qu'à des inclusions. Le chlorate de potasse peut aussi,
'mais plus difficilement, être coloré de la même façon.
La coloration par inclusions se fait aussi plus facilement si
l'on prend un mélange isomorphe que si l'on opère sur un
corps pur.
Ce mode de coloration est, par conséquent, bien différent
de celui que j'ai étudié en premier lieu ; il n'est qu'acciden-
tel et n'offre jusqu'ici aucun intérêt.
220
Nature et cause de l'association dit cristal coloré avec la
matière colorante. — Les différentes faces d'un cristal ne
tolérant pas de la même façon une substance étrangère,
l'idée d'une combinaison chimique entre les deux corps doit
être écartée. Les deux matières sont indépendantes Tune
de l'autre; le polychroïsme et la couleur de l'ensemble sont
ceux du bleu de méthylène k l'état solide. Celui-ci, bien
qu'en quantité très faible et sur des parties du cristal iso-
lées par des zones incolores, a, en général, partout la même
orientation. A la suite de Retgers, on ne peut pas admettre
que ses molécules sont intercalées dans les mailles du réseau
des nitrates. Il y a seulement une intercalation d'éléments
cristallins de bleu de méthylène entre les diverses mailles
interrompues du réseau du nitrate de plomb. Pour que ce
groupement ait lieu, il faut qu'il y ait une attraction des
deux corps l'un pour l'autre. Il me paraît difficile d'admettre
que les deux substances s'attirent mutuellement, de la
même façon que l'aimant attire l'acier ou que l'attraction
soit de même nature que celle qui existe entre les molé-
cules cristallines d'un même corps ou de deux corps iso-
morphes. Cette attraction est plutôt due à une cause secon-
daire, et voici l'explication que je propose :
La tension superficielle existant entre les différentes faces
d'un cristal et le liquide, même lorsqu'il appartient au sys-
tème cubique, comme Ta démontré Berent(l), est variable
d'une face à l'autre. Lorsque ces deux tensions sont de même
nature, il y a attraction et répulsion dans le cas contraire.
J'ai déjà démontré qu'on pouvait expliquer par cette attraction
la formation de la macle artificielle des spinelles produite avec
le nitrate de plomb (2). En faisant une seule hypothèse: que
la tension superficielle des faces latérales du cristal du bleu de
(1) Berent, Zeith. f. Kryst..., t. XXVI, p. 529, 1896.
(2) Gaubeht, Bull. Soc.Fr. de Min., t. XIX, p. 431; 1896.
— 221 —
méthylène est égale ou très voisine de celle du nitrate de
plomb, ce qui n'a rien d'extraordinaire, on explique l'attraction
de deux corps absolument différents au point de vue chimique.
On se rend ainsi compte pourquoi l'orientation des éléments
cristallins du bleu de méthylène est la même dans un sec-
teur et pourquoi ils sont parallèles à la face d'accroissement.
Comme la tension superficielle sur les faces du cube et sur
celles de l'octaèdre est différente, il est naturel que Fat-
traction ne soit pas la même et qu'une des faces soit plus
colorée que l'autre.
L'addition d'un liquide, comme l'alcool et l'acide azotique,
changeant les tensions superficielles, on n'est pas étonné que
l'absorption de la matière colorante ne soit pas la même
ou que celle-ci se dépose sur des faces différentes. En
effet ces deux liquides diminuent la facilité de coloration.
Il y a un fait à expliquer : la coloration plus facile des
mélanges isomorphes ; mais l'arrangement moléculaire est
troublé dans les nitrates, comme l'indique l'existence des
anomalies optiques, et il peut se faire que les matières étran-
gères puissent de ce fait être intercalées en plus grande
quantité.
L'hypothèse de l'égalité des tensions superficielles permet
aussi de se rendre compte du très petit nombre de corps
colorés. Retgers a fait de très nombreuses expériences
négatives sur les matières minérales; j'en ai fait moi-même
un très grand nombre de nouvelles, qui ne m'ont fourni
aucun résultat. Cependant, dans beaucoup de cas, le dépôt
des deux substances essayées se faisait simultanément, mais
chacune donnait des cristaux isolés.
Cette association de deux substances cristallisées dif-
férentes, dues à la même cause, sera étudiée plus longue-
ment dans une prochaine note.
222
Minéraux nouveaux.
Johnstonotite. — Variété de grenat se trouvant dans le tra-
chyte de Port Cygnet, Tasmanie. Ce minéral se présente en
trapézoèdres de couleur jaune brunâtre, qui atteignent un quart
de pouce de diamètre.
Sa composition est la suivante :
SiO a ,36,87; Al 2 3 ,7,28; FeO,17,12; MgO,12,49; CaO,ll,98;
MnO, 13,68 ; partie infusible, 0,29. — Total : 99,71.
Dédié à M. Jobnston (W.-A. Mac Leod et O.-E.White, Papers
and Proc. R. S. Tasmanie, p. 74-76, 1898-1899; d'après le J. of
chem. Soc, nov. 1900, Londres).
Fedorowite. — Ce nom a été donné par C. Viola (Y. Bull.,
t. XXII, p. 158) à un minéral ayant les caractères optiques
intermédiaires entre ceux de l'œgyrine et de Tcegyrine-augite.
L'analyse chimique montre que sa composition correspond à
celle du diopside. Elle est la suivante :
SiO 2 , 52,36; A1 2 3 , 2,42; Fe 2 3 , 2,24; FeO, 1,94;
CaO, 24,57 ; MgO, 14,53 ; Na 2 0, 2,29. — Total : 100,35.
Les cristaux sont très polychroïques. L'angle d'extinction
sur g* (010) (n, : t) est de 65° et 2V < 50° (C. Viola et H. Kraos,
Z. f. /T., t. XXXIII, p. 36 ; 1900).
Libollite. — Espèce d'asphalte ressemblant à Talbertite de
Libollo, province d'Angola. L'analyse a donné :
C, 74,74; H, 7,83; O, 8,80; Az, 1,71; cendres, 6,92.
Densité, 1,1.
(J.-P. Gomes, Comm. Dir. Trabalh. GeoL, Portugal, t. III,
p. 244 et 290).
— 223 —
Badénite. — Minéral à structure granuleuse devenant par-
fois fibreuse. Éclat vif. Couleur gris d'acier qui se ternit sur
les parties exposées à l'air. Densité à 20°, 7,104.
L'analyse a donné les résultats suivants :
S, 0,27; As, 61,54; Bi, 4,76; Co, 20,56 ; Ni, 7,39; Fe, 5,98.
Total : 100,50.
La composition représentée par la formule
(Co,Ni,Fe) 2 (As,Bi,S) 3
est différente de celle des autres arséniobismuthures connus.
La badénite se trouve sur de la sidérose, associée à de l'éry-
thrine, de l'annabergite et de la malachite, provenant de la
vallée du Neguletzul, qui se trouve en face du village deBadeni-
Ungureni, district de Muscel, Roumanie (P. Poni, Etudes sûr
les minéraux de la Roumanie. Ann. se. de fUn.de Jassy, 1900,
p. 17).
Brosténite. — Minéral amorphe, compact, friable, de cou-
leur noire, terne sur les surfaces exposées à l'air, mais avec un
éclat semi-métallique sur les cassures récentes.
La brosténite se trouve en abondance dans les schistes cris-
tallins de la région de Brosteni, district de Sucéva. C'est un
manganite de fer et de manganèse; mais sa composition est
assez variable avec les localités. L'auteur rejette l'idée que ce
minéral est un mélange de pyrolusite, d'acerdèse, de limonite
et de carbonate de chaux et de magnésie. Des nombreuses ana-
lyses qui ont été faites, il résulte que le minéral des trois loca-
lités : Holda, Dorna, Dealul-Ferului, a une composition repré-
sentée respectivement par les formules suivantes :
2MnO*, RO + 2II 2 (Holda).
GMnO J , 2RO -j- 3H 2 (Dorna).
13Mn0 2 , 5RO + 12H 2 (Dealul-Ferului).
Cette dernière est intermédiaire entre les deux précédentes ;
224
aussi le minéral de Dealul-Ferului pourrait être un mélange
des deux autres. R représente Mn, Fe, Mg, Ca.
Voici les résultats ayant servi à établir les formules :
Holda. Dorna. Dealul-Ferului.
MnO 2 5-2,40 68,06 61,95
MnO 6,16 8,96 3,11
FeO 11,47 4,08 12,02
MgO » 0,61 0,72
CaO 3,03 3,82 2,70
H 2 11,97 7,17 10,90
CaO, CO-\... » 1,97 »
Gangue 14,75 5,51 8,20
Total 99,80 100,18 99,60
La chalcophanite est le minéral qui se rapproche le plus de
la brosténite et, en particulier, de celle de Holda (Ibid., p. 50).
Florancite. — Se présente en cristaux de couleur jaune pâle
et à éclat gras. Hhomboédrique. Clivage parfait suivant la base:
Densité, 3,566. — Dureté, 5.
a : c = l : 1,19017.
Optiquement uniaxe et positif. Double réfraction faible.
L'analyse a donné les résultats suivants :
Al 2 3 ,32,28; Ce 2 3 ,28; Fe 2 O 3 ,0,76; CaO, 1,31; SiO 2 ,0,48;
P 2 5 , 25,61 ; H 2 0, 10.87.
L'eau ne se dégage qu'à une température élevée. Une petite
quantité de didyme est dosée avec le cérium. La formule est:
3A1 2 3 , Ce â 3 , 2P 2 5 , 6H 2 = AlPO s , CePO', Al 2 (OH)<\
— 225 —
La florencite se rattache donc, par ses propriétés chimiques
et cristallographiques, à la hamlinite, avec laquelle elle est iso-
morphe. La formule de cette dernière est
. 3A1 2 3 ,2 (Sr,Ba) 0,2P 2 5 ,7H 2 0.
Le remplacement du strontium et du baryum par le cérium
dans la florencite vient à l'appui de l'opinion de M. Wyroubofî
sur Tisomorphisme de certains sels de cérium avec les sels cor-
respondants de calcium et de strontium.
La florencite se trouve à Minas Geraes, dans le sable mercu-
rifère de Tripuhy, dans des micaschistes près de Tripuhy et
dans les sables diamantifères de Diamantina (Eue Hussak,
Min. Mag., t. XII, p. 244-248; 1900.)
S ul vanité. — Ce minéral a été trouvé en quantité considérable
dans un minerai d'une nouvelle mine, près de Burra (Afrique
australe). Il est massif, à éclat métallique, de couleur jaune de
bronze et à poussière presque noire. Densité, 4. Dureté, 3,5.
Deux analyses ont donné les résultats suivants :
Cu
V
S
SiO*
FV03
1
47,98
12,53
32,54
4,97
0,42
II
48,95
12,68
30,80
5,72
1,53
Le fer et le silice, étrangers au minéral, étant déduits, on est
conduit à la formule 3Cu 2 S,V 2 S r \
Ce minéral est assez intéressant, puisqu'il est le premier qui
contienne du vanadium, comme l'un des éléments principaux,
à l'état de sulfure.
La sulvanite est associée à la malachite, à la chessylite, au
quartz, au vanadium-ocre, au gypse et àlacalcite. Probable-
ment il existe aussi du vanadate de cuivre ; mais ce dernier corps
n'a pu être séparé et par suite identifié (G. -À. Goyder, Journ.
of Ch. Soc, septembre 1900, p. 1094).
Mohawkite. — En masses compactes ou finement granu-
laires, de couleur grise avec une légère teinte jaune sur les
— 226 —
cassures fraîches. Se ternit facilement et peut devenir de couleur
pourpre. — Densité, 8,07. Dureté, 3,5 environ.
L'analyse a donné les résultats suivants :
Cu, 61,67; Ni, 7,03; Co, 2,20; Fe, trace; As, 28,85.
Total : 99,75.
conduisant à la formule (Cu,Ni,Co) 3 As, analogue à celle de
la domeykite.
Ce minéral, associé à d'autres arséniures, provient de Mo-
hawk mine, Kervenaw Co (A. Kœnig, Am. J. ofSc, déc. 1900,
p. 439).
Stibio-Domeykite. — Nom donné à la domeykite de la mine
Mohawk, Kewenaw Co. — Densité, 7,902. Dureté, 4.
La composition est la suivante :
Cu, 72,48 ; (Fe, Ni, Co), 0,24 ; As, 26,45 ; Sb, 0,78.
Total : 99,95
(Ibid., p. 445).
Mohawk-Whitneyite. — Mélange intime de whitneyite
et de mohawkite [Ibid., p. 446).
Muschketowite. — Nom donné à unepseudomorphose d'oli-
giste en magnétite se trouvant à Bogoslowsk (S. von Fedoroff
et W. Nikotin, Ann. Géol. Min. Russie, t. III, p. 79; 1899).
Marsjatskite. — Glauconie manganésifère, formant la plus
grande partie d'un sable tertiaire de la forêt de Marsjatsk. Les
grains sont amorphes et ont une couleur verdâtre. Le minéral
s'altère facilement à l'air en abandonnant le manganèse [Ibid.).
MM. L. Goodwin et W.-G. Miller ont décrit dans /. Fed.
Canada Min, Inst., t. III, p. 151, 1898, et Rep. Bureau Min.
Toronto, t. VII, p. 234; 1898, un minéral du groupe de la
227
colombite, inclus dans un feldspath d'une pegmatite contenant
du béryl, de la tourmaline, etc., et se trouvant à Lyndoch, Ren-
frew Co, Ontario.
Ce nouveau minéral a la composition suivante :
(Na, Ta) 2 O 3 , 75,75; SnO 2 , 0,92; FeO, 11,14; MnO, 10,22,
CuO, 0,03 ; (Ce, Di 3 , Y) 2 , 2. — Total : 100.
Espèces minérales à supprimer.
Valeriite. — Ce nom avait été donné par Blomstrand à une
substance à laquelle il avait attribué la formule :
2CuS,FeS 2 + 2MgO,Fe 2 3 + 4H*0;
les nouvelles recherches de M. J. Petrén ont montré que
c'était un mélange de covelline,de pyrrhotine, de spinelle, d'hy-
drotalcite et de sidérose (Jakoc Petrén, Geol. Fôren., t. XX,
p. 183).
Ransâtite. — Ce minéral, décrit par Igelstrôm {Bull. Soc
t. XXI), est un grenat manganésifère contenant des inclusions
de quartz, de pyrophyllite, de chloritoïde, de disthène et
de rhematite (M. Weibull, Geol. For. Forh., t. XX, p. 53).
17
228 —
Compte rendu des publications étrangères.
J.-A. Ewing et Rosenhain. — La structure cristalline des
métaux (Phil. Tram. Roy. Soc. of London, vol. 193,
p. 353; 1900).
Les auteurs exposent le résultat des travaux sur la struc-
ture cristalline des métaux, qui sont formés, comme on sait,
par un agrégat de petits cristaux. Un des faits intéressants,
découverts par les auteurs, est la production des macles
dans les cristaux des métaux soumis à l'influence d une
action métallique très forte. L'existence de ces macles se
révèle sur une lame polie, par le changement de direction
des lames de glissement. Comme les divers grains cristallins
sont orientés d'une façon différente, ces lignes de clivage,
parallèles dans chaque cristal, ont une direction dépendant
de la position du cristal. Ce fait indique bien que Ton a
affaire à des macles.
La plasticité d'un métal est donc due au moins à deux
causes : à un simple glissement des éléments cristallins
qui changent de place, et à la production des macles.
Dans ce cas, une partie des molécules d'un cristal change
son orientation.
Ces macles sont produites de la même manière que celle qui
se forme dans le calcite (Reusch et Baumhauer) et dans
les cristaux isolés d'antimoine et de bismuth (0. Mugge).
La production des macles par compression a été obser-
vée sur le cuivre, l'or, l'argent, le plomb, le cadmium,
Tétain, le zinc, le nickel. On n'est pas arrivé à le constater
sur le fer.
— 229 —
De très nombreuses photographies accompagnent le mé-
moire.
V. Zunino. — Déshydratation du gypse et hydratation de
l'anhydrite [Gazz. Ch. it., t. XXX, p. 333).
L'auteur prépare le sulfate de chaux, qui a servi aux
expériences, en ajoutant de l'acide sulfurique à du chlorure
de calcium. Le précipité, qui est hydraté, perd 28 0/0
d'eau à 100° et est complètement anhydre à 188°, tandis que
le gypse naturel, compacte, finement pulvérisé, ne perd en-
tièrement son eau qu'au-dessus de 200°. Si on continue à
chauffer le corps ainsi déshydraté et sous pression, à une
température un peu plus élevée que celle correspondant à
la déshydratation, il y a réabsorption d'eau. Ainsi le sulfate
de chaux artificiel, déshydraté à 200°, reprend toute son eau
de cristallisation à 230°; à 240°, il en absorbe 75 0/0; à
250°, 32 0/0; vers 260°, 11 0/0 ; au-dessus de cette dernière
température, il n'y a plus d'absorption d'eau, alors que le
gypse conserve cette propriété jusqu'à 300°. L'auteur pense
que, dans la nature, ce phénomène d'hydratation et de dés-
hydratation s'est produit et que les deux corps ont dû se
produire en même temps.
P. Poni. — Études sur les minéraux de la Roumanie (Ann.
scient, de F Univ. de Jassy, 1900).
L'auteur donne la description complète des minéraux de
la Roumanie. Tous les gisements connus de chaque espèce
minérale sont étudiés en détail. Deux minéraux nouveaux,
la badénite et labrosténite, sont décrits (V. le Bull., p. 223).
— 230 —
J. Moses et C.-L. Pearsons. — Eléments of Mineralogy.
Crystallography and Blowpipe analysis from apractical
stand point. Nouvelle édition, 1 vol. gr. in-8°, 1900. Van
Nostrand, New- York.
Cette édition est beaucoup plus complète que la précé-
dente, publiée en 1895 ; la partie relative à la cristallogra-
phie a été entièrement refondue.
Un chapitre contenant la détermination des minéraux des
roches en plaques minces, au moyen du microscope, a été
ajouté. La description des espèces minérales est aussi entiè-
rement remaniée et simplifiée. De très nombreuses figures
accompagnent le texte, surtout pour la partie cristallogra-
phique, de telle sorte que la lecture du livre est rendue très
facile pour les débutants.
V. Goldsciimidt. — Sur la vanadinite (endlichite) de Hills-
boro (Nouveau Mexique). (Zeitsch. /. Kryst.,t. XXXII,
p. 161, 1900).
Ce minéral se présente en cristaux tabulaires épais ou
allongés et minces. Il présente Thémiédrie pyramidale du
système hexagonal. L'analyse des deux types de cristaux,
faite par P. Jannasch, a donné les résultats suivants :
PbO
69,20
68,61
V 2 5
17,66
18,94
As 2 0> . . . .
2,60
2,63
Pb 2 3 . . . .
0,35
traces
PbCl 2
9,98
99,89
9,73
Total . . .
99,91
— 231 —
représentés par la formule :
3 (PbO) 3 V 2 5 + PbCl 2 = 3Pb 3 V*0 8 + PbCP,
une petite quantité d'acide vanadinique étant remplacée
par T acide arsénique.
L'auteur donne le résultat de toutes les mesures d'angles
des faces et le calcul des éléments qu'il a adoptés dans son
Index des formes cristallines. Les formes nouvelles sont les
suivantes: (3140) (5f60) (5054) (4043) (3032) (5053) (5052)
(4041) (4151) (2132) (3253) (3252; (5272).
Otto Maschke et H. Vater. — Étude microscopique sur
la cristallisation du gypse (Ibid., t. XXXIII, p. 56).
Les formes du gypse, cristallisant dans une solution con-
tenant del'éosine, de l'hématoxyline, de la gomme arabique
ou un mélange de corps, ne sont pas influencées par la pré-
sence de ces derniers. L'addition d'une des substances pro-
voque, sur les pyramides correspondant aux faces (101), la
structure en sablier que M. Pelikan a déjà constatée sur le
nitrate de strontiane à 5 équivalents d'eau. Cette production
artificielle de la structure en sablier indique bien que cette
dernière n'est pas due à des mélanges isomorphes. Les faces
n'absorbent donc pas de la même façon la matière colorante.
Celles qui l'absorbent prennent un développement plus grand
que si le gypse cristallise dans l'eau pure. L'extension est
d'autant plus grande que la quantité de matière absorbée est
plus élevée.
— 232 —
H.-W. Foote. — Sur les relations physico-chimiques entre
l'aragonite et la calcite (Zeitsch. /*. ph. ch., t. XXXIII,
p. 740; 1900).
Pour étudier la stabilité relative de ces deux corps, l'au-
teur emploie deux méthodes : 1° la décomposition de l'ara-
gonite et de la calcite par l'oxalate de potasse, et la con-
ductibilité des solutions de ces deux substances, dans l'eau
saturée d'acide carbonique. L'auteur conclut de ses expé-
riences qu'à la température ordinaire la calcite est plus
stable que l'aragonite, que cette dernière se forme lorsque
la cristallisation du carbonate de chaux est rapide et qu'il
se produit de la calcite quand la cristallisation est suffisam-
ment lente.
Afanasséeff. -t- Action des minéraux contenant de l'ura-
nium et du thorium sur les plaques photographiques [Jour-
nal de la Soc. chim. russe, t. XXXII, p.. 103; 1900).
Les minéraux contenant une certaine quantité d'uranium
ou de thorium agissent sur les plaques photographiques. La
loranskite, ayant une action sur ces dernières, doit contenir
un élément nouveau, puisqu'elle ne renferme pas ces deux
corps.
Arnold Nabl. — Sur la coloration naturelle des minéraux
(Tsch. Mittheil, vol. IX, fasc. 4, p. 273; 1900).
Les résultats obtenus par l'auteur, relativement àla colo-
ration de l'améthyste et du quartz-citrine par le sulfocya-
nure de fer, avaient été contestés par MM. von Kraatz-
Koschlau et L. Wohler. M. Nabl a fait des nouvelles analyses,
et maintient les conclusions de ses premières recherches.
— 233 —
F. Pearce et A. Fornaro. — Note sur la brookite de Bris-
tenstock, près d'Amsteg (canton d'Uri) (Arch.des Se. pays,
et nat. de Genève, 15 nov. 1900, p. 434).
Les cristaux sont implantés dans une roche schisteuse
cristalline et sont accompagnés de cristaux de quartz, d'al-
bite et d'adulaire. Ils sont aplatis suivant A 1 , atteignent 3 cm ,5
de long, 2,5 de large et 2 millimètres d épaisseur.
Les faces observées sont :
h* (100), iw(UO), e 3 "(043), p« (010), p(001), a* (104), Y (122)
e | /«(02i),»(134).
Les rapports d'axes sont d'après les angles mesurés :
a : b : c = 0,8411 : 1 : 0,9410
E.-G.-J. Hartley. — Sur les phosphates et les arséniates
(Min. Magaz., t. XII).
Pharmacosidérite (p. 152). — L'analyse d'un échantillon
des Cornwall a donné les résultats suivants :
As 2 3 , 37,16; H 2 0, 18,85; Fe 2 3 , 37,58; P 2 5 , 1,20; K 2 0, 4,54
conduisant à la formule :
2FeAsO*,Fe [O (H,K)] 3 ,5H 2 0.
Plumbogummite et hichcockite (t. XII, p. 223). — Les
résultats des analyses conduisent l'auteur à admettre que le
— 234 —
phosphate de plomb et d'alumine du Cumberland décrit par
M. Miers est identique à la hichcockite américaine et que
les deux minéraux sont représent es par laformule :
5PbO,9Al 2 3 ,4P 2 5 ,2C0 2 ,24H 2 0.
Ces résultats sont différents de ceux obtenus par M. Genth.
L'auteur obtient en effet pour la hichcockite :
PbO, 34,3G ; A1 2 3 , 29,48; CO 2 , 2,77 ; H-'O, 14,71 ; P 2 5 , 17,58
Part, ins., 0,82.
M. Genth trouve 29 0/0 d'oxyde de plomb et 21 0/0
d'eau.
Pour M. Hartley, la plumbogummite n'est qu'un mélange
de hichcockite et de pyromorphite.
M. Miers a examiné au microscope la plumbogummite et a
trouvé qu'il était impossible de distinguer les deux corps
mélangés. Elle est toujours parfaitement homogène.
Beudantite. — L'auteur adopte la formule :
4Fe 2 3 ,3PbO,3S0 3 ,As 2 5 ,9H*0
ou :
3(Pb,Cu)SO i ,2Fe(P,As) 0«,6Fe (OH) 3 .
H. Pratt. — Sur deux nouveaux gisements de corindon
dans la Caroline du Nord (Am. J. of Se, oct. 1900,
p. 275).
L'auteur décrit : 1° le corindon des schistes amphiboliques
de Sheffleld mine, Maçon Co. Il est en petits fragments et en
nodules allongés et craquelés. Leur caractère général et
— 235 —
leur forme indiquent qu'ils proviennent de roches ignées et
qu'ils n'ont pas été produits durant le métamorphisme de
la roche qui les contient actuellement ; 2° le corindon des
schistes quartzeux, situés dans le sud-ouest de la Caroline
du Nord. Il est en fragments n'ayant pas de forme définie
et aussi en cristaux. Les schistes proviennent du métamor-
phisme de sables ayant été fortement comprimés latéra-
lement. Pendant cette période il y a eu formation de
corindon.
S.-L. Penfield. — Sur la composition chimique de la
turquoise (Amer. Journ. of Se, nov. 1900, p. 346).
L'auteur a étudié les échantillons de turquoise de Los
Cerillos, New Mexico, et de Crescent Mining District, Lin-
coln Co, Nevada. Un échantillon exceptionnellement parfait,
de cette dernière localité, a été utilisé pour l'analyse. Une
lame mince montre au microscope une homogénéité com-
plète, de telle sorte qu'on ne voit pas si la substance est
formée par un phosphate d'alumine, qui serait coloré par
un phosphate de cuivre, comme cela avait été admis par
Clarke. Mais l'expérience suivante montre bien qu'on n'a
pas affaire à un mélange. De la turquoise finement pulvé-
risée est dissoute par l'acide chlorhydrique bouillant. Le
phosphate de cuivre devrait se dissoudre beaucoup plus
rapidement que le phosphate d'alumine, si le premier
était à l'état d'impureté, et il devrait rester un résidu blanc.
La couleur de ce résidu n'a pas changé depuis le commen-
cement jusqu'à la fin de l'attaque. Considérant dans la
turquoise l'existence des radicaux :
[Al (OH) 2 ], LFe(OH) 2 ] et [Cu(OH)],
— 236 —
la composition peut être exprimée par la formule :
[Al (OH) 2 ,Fe (OH) a ,Cu (OH),HJ 3 PO 4 ,
dérivant de l'acide orthophosphorique.
La turquoise de Los Cerilhos polarise faiblement la
lumière. Sa densité est de 2,791.
H. Buttgenbach. — Le soufre de Corphalie (Ann. de la
Soc. géol. de Belgique, t. XXV, p. 73).
Les cavités de la blende concrétionnée de Corphalie
(commune d'Antheit, près Huy) contiennent de nombreux
cristaux de soufre déjà signalés par A. Dumont. Ces cris-
taux sont rattachés à la blende par l'intermédiaire d'une
mince couche de galène, qui se clive très facilement, de telle
sorte qu'il est très facile de les isoler.
Les combinaisons de formes varient d'un cristal à l'autre.
Le développement anormal des différentes faces de nota-
tion 4 m indique que ces cristaux appartiennent au groupe
sphénoïdique du système orthorhombique. L'absence des
plans de symétrie se manifeste surtout en ce que les faces
qui tronquent Tune des arêtes horizontales du prisme pri-
mitif ont des notations différentes de celles qui tronquent
l'arête adjacente. Les macles avec m (110) comme plan de
jonction sont fréquentes. On observe aussi des macles par
rapport à eK
Les formes observées sont toutes des indices simples :
A» (100), y 1 (010), />(001) rare, a 1 '*, a* (OU), a 2 (012),
e 3 A(403), é?i(101), e 3/2 (203), 4* "(331), 01/4(221), 4^(111),
4i(H2),43' 2 (113), 4^/4(227), 4 2 (114), 4^(229), * 5 ' 2 (U5),
i 8 ' 3 (3,3,16), 4 3 (1.1.6), 4^/2(2,2,14).
— 237 —
Les formes a 1/? , « 2 , e 3 / 4 , 6 7 / 4 , i 9/4 , £ 8/3 , et A 3 sont nou-
velles.
De la valeur des angles :
mV* = 18° 21'
ft«/*ô«'« sur a 1 =73° 22'
on déduit :
a : b : c = 0,809945 : 1 : 1,897561
mm= 78°0'40".
H. Buttgenbach. — Les minéraux du marbre noir de
Denée (Ibid., p. 83).
L'auteur signale la pyrite, la fluorine, le soufre, le quartz,
la dolomie et la calcite.
Ce dernier minéral est en petits cristaux transparents de
quelques millimètres ou en gros cristaux (3 centimètres)
opaques.
Les petits cristaux présentent le scalénoèdre rf 2 , qui se
trouve dans tous les échantillons, surmonté du rhomboèdre
primitif p. L'angle pjo,qui peut être mesuré très exactement,
est de 74° 59'. Les cristaux peuvent être ramenés à quatre
types : pbWtfbWd*, b [ d 2 ^ (y= 522 = A 1 / W*/ 3 ), le qua-
trième est semblable au précédent; mais, entre d z et e 1 , se
trouve une suite de faces qui font paraître cette zone ondulée.
Les cristaux sont souvent maclés suivant b { . Ils ont le
même aspect que ceux du marbre noir de Rhisnes, décrit
par Cesàro.
H. Buttgenbach. — La calcite de Villers en Fagne
(Ibid., p. 91).
Les cristaux, atteignant 10 centimètres suivant Taxe ter-
naire, se présentent sous deux aspects différents : le pre-
— 238 —
mier est caractérisé par la présence du scalénoèdre d L et
d'autres formes de la zone c { e s , qui leur donnent une appa-
rence conique ; le second est caractérisé par le développe-
ment du prisme e 2 . Les cristaux prismatiques sont de forma-
tion postérieure aux cristaux scalénoédriques. L'isoscéloèdre
de Rhisnes, L= b { / 1 d ï d [ / 1 , déjà signalé par M. Cesàro, a été
retrouvé. Les cristaux qui présentent Tisoscéloèdre sont de
formation contemporaine, ou même très probablement anté-
rieure, à celle des cristaux scalénoédriques.
Les formes observées sont :
Prismes, e*(110), d* !i cHb<* (320), d { (210).
Rhomboèdres directs, p(iii), e 3 (441), Nc H / 5 (16,16,1).
Scalénoèdres directs, d* (432), b* (435), d 2 (321), <*«'» (741).
Isoscéloèdres, L — fflWb 1 !' 1 (16,8,3).
Scalénoèdres inverses, y -- d* 'Wb* *(522), e K /3 (621), e 4/2 (411),
6= rf ,/5 tf< /3 ^ /4 (924;, e 9!s (17,1,9).
Rhomboèdres inverses, b* (102), e ,/5 (203), e*' 2 (101), e K (201),
e :/5 (401), e 3 / 3 (801).
Les cristaux présentent de nombreux groupements à axes
parallèles. Leur étude montre qu'il y a eu, au moins, deux
étapes dans la formation des cristaux.
Les cristaux de première formation sont des cristaux sca-
lénoédriques, où domine surtout le métastatique d l . Les
cristaux de seconde formation sont des cristaux prismatiques
formés du prisme e 2 terminé par le premier aigu e { .
L'existence des formes des cristaux formées en dernier
lieu vient confirmer la loi énoncée par M. Cesàro : lorsqu'un
cristal de calcite se forme autour d'un cristal préexistant,
en général les arêtes du premier cristal tendent à être
remplacées par des faces qui leur sont parallèles.
— 239 —
G. Palache. — Notes sur les tellurures du Colorado (A m.
J. of Se, déc. 1900, p. 419).
Sylvanite de Cripple Creek. — Les échantillons de sylva-
nite ont d'abord été signalés par Pearce (1894). Les cristaux
ont de 1 à 8 millimètres. Leur densité est 8,161. Ils sont
en lames minces aplaties suivant ^(010) et se disposent
souvent pour donner cette forme ramifiée de la sylvanite.
Les formes observées sont /?(001), A 1 (100), g' 1 (010),
(120), m (110), A» (210), A* (310), o*(101), o 1/2 (201), **(01i),
(525), (212), (323), d**(lll), (343), (121), (131), (141),
(321), (521), (723), (341), (123), 4^(111), (121), (321),
(521), (123). Les formes (525), (543), (723), (521), sont nou-
velles. L'existence de macles suivant (101) a été constatée.
L'analyse a donné :
Au, 26,09; A g, 12,49; Te, 60,82; Fe, 1,19; Ins., 1,02.
Total : 100,61.
Identité cristallographique de la goldschmidtite (1) et de
la sylvanite. — La valeur des angles des deux minéraux
étant presque identique, l'auteur a été conduit à rechercher
si la composition ne serait pas aussi la même. A cause de
la très faible quantité de goldschmidtite, il n'a pu analyser
que l'or d'un échantillon provenant de Little May Mine. Les
rapports sont les suivants :
Little PaUo/i1 .,,.. Sylvanite Sylvanite
May Mine. Goldschmidtite. (Au * AgïTe 4). de Cripple Creek.
Or. 28,89 31,44 24,oo 26,09
M. W.-H. Hobs n'a pas eu la quantité de matière suffi-
sante pour refaire l'analyse.
(1) Voir Bull., t. XXII, p. 178, 1899.
— 240 —
Cristaux de hessite du Colorado. — Les cristaux se
trouvent dans des druses sur du quartz. Ils ont au plus un
millimètre, présentent les formes (111), (101), (211) et ont
l'air d'appartenir au système hexagonal. Mais l'un des cris-
taux a la forme d'un prisme, et l'autre celle d'une pyramide.
E. Kaiser. — Notices minéralogiques (Centralblatt fur
Minéralogie, Géologie, Paléontologie, t. I, p. 94; 1900).
1° Macle de quartz avec axes croisés de Trarbarch. —
Le plan de macle est 033i. Les cristaux présentent les
formes e 2 (1010), p{l(TU), (Ofli) * 1/2 .
2° Senarmontite et valentinite de là mine Casparizeche,
près Amsberg (Westphalie). — Les cristaux de senarmon-
tite atteignent 1 millimètre ; ils sont transparents ou laiteux
et sont en octaèdres. Ceux de valentinite ne sont pas plus
gros que les précédents ; ils forment des agrégats fascicules
ou rayonnes. Les deux minéraux se sont formés postérieu-
rement à la stibine sur laquelle ils se trouvent ;
3° Calamine du Laurium. — Les cristaux de ce minéral
sont très petits. Ils montrent les formes (110), (010),
(011), (101).
A. Dieseldorff. — Nouveau gisement de tellurure de nickel
(mélonite) (Ibid., p. 98).
Ce rare minéral a été trouvé à 7 kilomètres nord de
Worturpa, à 90 kilomètres ouest de la station de chemin de
fer Leight Creek, Adélaïde (Australie). Ces cristaux n'ont
pas été observés. La dureté est intermédiaire entre 1 et 2,
mais plus près de 1 que de 2. Densité, 7,27. L'analyse, exé-
— 241 —
cutée par Goyden, montre que la composition est la même
que celle de la mélonite de Californie et correspond à la
formule Ni 2 Te 3 . Cependant, dans le minéral il n'y a pas
trace d'argent, alors que Genth en a trouvé 4,08 dans celui
de Californie.
G. Cesaro. — Sur l'arrangement cristallin du test calcaire
de la bélemnite, des oursins et de la tige d'un crinoïde,
fossiles du crétacé de Glons (Ann. de la Soc. géol. de
Belgique, t. XXVI, p. 73).
Les observations ont été faites sur la Belemnitella mucro-
nata Schl. L'auteur arrive aux conclusions suivantes : le
test de la bélemnite est formé par une série de cônes d'ai-
guilles ayant leur sommet sur l'axe du fossile, aiguilles dont
l'axe optique est dirigé suivant la longueur. Chaque aiguille
d'un cône est réunie à l'aiguille qu'elle touche dans le cône
sous-jacent, par un plan de symétrie rf 1 , commun aux deux
aiguilles. L'angle du cône diminue à mesure que l'on descend
dans le fossile et varie d'une manière continue, mais non
uniformément depuis 180° jusqu'à une valeur voisine de 140°.
Dans les parties supérieure et médiane, les cônes peuvent
être assimilés à des plans horizontaux.
L'oursin étudié est YEchinocorys vulgaris Breyn. Les
résultats de Hessel (1826) sont confirmés : la matière cris-
tallisée se trouve disposée de telle manière que l'axe optique
est, en chaque point, normal à la surface du fossile. Chaque
piquant est un cristal dont l'axe est dirigé suivant la lon-
gueur du premier.
Les articles de la tige du Bonrgueticrinas ellipticus sont
formés par un seul cristal de calcite.
242
Stefan Meyer. — Sur la cristallisation dans un champ
magnétique (Akad. Vienne, t. CVIII, p. 513; 1899).
L'auteur a reproduit par la photographie les formes cris-
tallines du sulfate de cobalt, du sulfate du zinc, du sulfate
de manganèse et du chlorure de cobalt, qu'on obtient en
faisant cristalliser ces substances dans un champ magné-
tique. Une différence sensible existe dans l'arrangement des'
cristaux obtenus dans ces conditions et à l'état normal.
Le Secrétaire gérant,
Paul GAUBERT.
TOCRR. — IMPRIMERIE DESLI8 FRËREf, t), RUE GAMBETTA.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE
Année 1900. — Bulletin n° 9.
Compte Rendu de la séance du 12 décembre 1900.
Présidence de M. Wallerant.
M. Le Chatelier indique les résultats de ses recherches
sur les solutions.
M. A. Lacroix fait les communications suivantes :
Sur les gneiss aurifères de Madagascar.
Par M. A. Lacroix.
L'or natif se rencontre dans les alluvions de la presque
totalité de la région gneissique de Magadascar, bien que les
gisements jusqu'à présent explorés soient surtout concentrés
dans le massif central de l'île.
Les filons de quartz, qui, dans le plus grand nombre des
régions aurifères, sont la source première de l'or alluvion-
naire, n'ont été que fort peu étudiés jusqu'à présent à Mada-
18
— 244 —
gascar, et sauf trois d'entre eux, exploités dans les environs
de Suberbieville avant la conquête, nous n'avons guère sur
eux de renseignements positifs.
Je me propose de montrer dans cette Note que l'origine
d'une partie au moins de l'or alluvionnaire de la grande île
doit être recherchée dans un autre genre de gisement.
Plusieurs prospecteurs ont annoncé que de l'or avait été
obtenu par le lavage direct de la terre rouge {latérite) qui,
à Madagascar comme dans beaucoup de régions chaudes,
résulte de la décomposition sur place des roches feldspa-
thiques les plus diverses (gneiss, granité, etc.).
Les plus grosses pépites trouvées à Madagascar, et dont
quelques-unes exposées en 1895 au Muséum par M. Suberbie,
atteignaient 450 grammes, ont été recueillies aux environs
de Suberbieville dans ces terres rouges, non loin, il est vrai,
des filons de quartz dont il est parlé plus haut, mais en
dehors d'eux. Elles ne sont absolument pas roulées, et
il n'est pas douteux qu'elles aient été trouvées dans leur
gisement originel.
A ces renseignements, je puis ajouter quelques obser-
vations précises, résultant de l'étude de deux échantillons
donnés par M. Suberbie à la collection minéralogique du
Muséum. Ils proviennent tous deux du Mandraty, affluent de
l'Ikopa. Le premier est constitué par l'un de ces quart zites
à magnétite si répandus dans l'île et qui y sont la source
principale du minerai de fer. L'or natif y est régulièrement
distribué et joue le même rôle que la magnétite, c'est-
à-dire moule les grains de quartz ou est englobé par eux.
Le métal précieux est intimement associé à cette magnétite,
et il est sans aucun doute l'un des éléments primaires de la
roche.
Le second échantillon est plus intéressant encore ; il est
constitué par un gneiss dont les lits sont alternativement
— 245 —
riches ou pauvres en biotite. L'or natif y est très abondam-
ment distribué en grenailles ou en cristaux nets. L'examen
microscopique montre, en outre des éléments qui viennent
d'être énumérés, une très petite quantité de magnétite et des
cristaux de zircon. Le feldspath est constitué par de l'orthose
et par un oligoclase acide. Ils sont moins abondants que le
quartz : celui-ci moule, généralement les feldspaths bien qu'il
existe aussi dans ceux-ci, sous forme de cristaux arrondis ten-
Q, quartz. — F, feldspath. — M, mica. — L'or paraît sous la forme
de taches noires.
dant à prendre une forme bipyramidée. La biotite constitue
de grandes lames ou de petites paillettes, englobées dans les
éléments blancs, mais les enveloppant parfois, comme cela a
lieu dans les schistes micacés. La structure de la roche est
celle d'un gneiss granulitique, mais se rapproche beaucoup
de celle des schistes métamorphisés par le granité, et il me
— 246 —
semble probable que ce schiste, ainsi que beaucoup de ceux
de la grande île, doive être considéré comme ayant une
origine métamorphique.
La structure de l'or a une importance toute particulière :
il constitue le plus généralement de grandes plages à con-
tours sinueux, mais présentant une structure très nette-
ment cristalline. Au voisinage de ces grands cristaux, le
métal précieux s'égrène sous forme de petits cristaux dis-
tincts, bien que difficilement déterminables, mais dans les-
quels les faces octaédriques et dodécaédriques paraissent
dominer. Ces petits cristaux sont groupés en très grand
nombre, suivant des surfaces courbes, à la façon bien connue
des inclusions liquides à bulles mobiles du quartz, inclusions
qui, du reste, sont extrêmement abondantes dans cette même
roche. L'or natif est distribué indistinctement dans tous les
éléments : biotite, feldspaths et quartz; dans la biotite, il se
présente aussi quelquefois en petits cristaux extrêmement
nets, couchés dans le clivage p à la façon du rutile dans ce
même minéral.
Il y est quelquefois accompagné de magnétite. J'ai observé
autour d'une plage de biotite, englobée dans du quartz, de
nombreux petits cristaux d'or natif.
Pour étudier facilement l'or natif dans les plaques minces,
il faut les examiner par réflexion, à l'aide d'une vive lumière et
de préférence celle de soleil; l'or natif se montre alors avec sa
belle couleur jaune et une surface grenue tout à fait carac-
téristique.
Il n'existe pas trace de pyrite dans cet échantillon.
Des faits qui viennent d'être exposés il résulte donc cette
conclusion que l'or natif est un élément normal du gneiss
qui le renferme ; il a au moins en partie cristallisé avant tous
les autres minéraux de la roche qui l'englobent en inclusions,
(à l'exclusion du zircon). C'est, je crois, avec l'observation
— 247 —
faite par M. Orville Derby (1), dans le district de Campanha
(Miûas Geraès), le seul exemple d or natif jouant le rôle de
minéral primordial dans une roche gneissique. On peut
chercher à expliquer ce curieux mode de gisement à l'aide de
quelques faits d'observations connus dans d'autres régions.
L'or natif en cristaux anciensaété signalé, parM. Merril] (2),
dans un échantillon de granité de la Sonora, par M. Jacquet
dans le granité de Broken Hill (Australie) (3).
On sait, d'autre part, que l'or natif existe en petite quantité
dans quelques filons stannifères (notamment dans ceux du
Limousin), produits par des émanations du magma grani-
tique.
La collection du Muséum possède un échantillon de gneiss
granulitique des environs de Nantes renfermant une géode
tapissée de cristaux de quartz, d'apatite et des lamelles d'or
natif.
Enfin, M. Faribault a signalé (£) dans la Nouvelle-Ecosse
des filons de pegmatite dont les apophyses, de plus en plus
pauvres en mica et en feldspath, se terminent par des filon-
nets de quartz aurifère.
Il est donc bien établi que l'or est un élément possible,
quoique rare, des magmas granitiques. Il n'est pas étonnant
dès lors de le voir apparaître sous une forme plus abondante
dans certains schistes cristallins, tels que ceux de Madagascar,
au milieu desquels l'influence du granité éruptif se fait sentir
à chaque pas.
On peut en outre se demander si les filons quartzeux auri-
fères de l'île ne doivent pas, eux aussi, être en relation avec
le granité. En effet, ces filons renferment parfois des parties
(i) Americ. J. of se.
(2) Ibid., avril 1896.
(3) In Cumenge, L'Or dans la nature, 1898; p. 25.
(4) In Cumknoe, op. cit., p. 26.
— 548 —
quartzeuses limpides, semblables à ces blocs de cristal de
roche que l'on rencontre dans la plupart des rivières de
Madagascar. Or ces derniers sont souvent riches en inclu-
sions de tourmaline, de muscovite, qui ne laissent pas de
doute sur leurs relations avec les pegmatites.
L'intérêt théorique de cette question, malgré toute son
importance, ne doit pas faire perdre de vue son côté pra-
tique; il est probable que les faits que je viens de décrire
dans larégionde Suberbieville ne sont pas isolés. M. G. Gran-
didier m'a dit avoir vu, aux environs d'Ambositra, des paillettes
d'or dans un bloc de gneiss formant la pierre principale d'un
tombeau malgache. Il y a donc lieu d'appeler l'attention
des explorateurs de Madagascar sur la présence de l'or
dans les gneiss et mieux encore dans les terres rouges
(latérites) provenant de leur décomposition, qui se prêteront
plus facilement à la recherche du métal précieux.
Sur les minéraux des gîtes métallifères
d'Ambatofangehana (Madagascar).
Par M. A. Lacroix.
Les Malgaches ont exploité, dans des calcaires cristallins,
intercalés au milieu des micaschistes, un gisement de cuivre
à Ambatofangehana (province d'Ambositra). M. Villiaume a
donné (1898), dans un rapport de mission, quelques détails
sur cette région minière et rapporté en France des échan-
tillons des minerais exploités (érubescite, avec chalcopyrite,
malachite , chessylite, etc.).
M. Guillaume Grandidier a exploré le même gisement et
rapporté au Muséum une collection dans laquelle j'ai trouvé,
outre les minerais précités, engagés dans du quartz et de
- 249 —
la calcite, plusieurs échantillons d'un minéral peu commun,
la brochantite, sur lequel j'appelle l'attention.
Aux affleurements de ce gisement, l'érubescite est tra-
versée de filonnets verts ayant souvent moins de 1 milli-
mètre d'épaisseur. Quand l'altération est plus complète, le
minerai se transforme peu à peu en une masse caverneuse,
dans laquelle des veinules vertes, enchevêtrées, limitent de
nombreuses cavités que tapisse ou remplit de l'oxyde de fer
terreux rouge. La substance verte est généralement consti-
tuée par de la malachite fibreuse et plus souvent terreuse,
de la chrysocole ; mais, dans quelques échantillons, elle est
sulfatée et formée par de la brochantite.
La brochantite forme des croûtes cristallines qui, au pre-
mier abord, ne se distinguent pas de la malachite ; un examen
plus attentif fait voir que le minéral possède un éclat vitreux
très vif; ses cristaux, orthorhombiques, allongés suivant
l'axe vertical, sont striés dans la zone prismatique ; ils sont
d'un vert plus ou moins foncé, parfois presque noir. Tandis
que les aiguilles de malachite [il en existe quelquefois qui
possèdent des terminaisons p (001) distinctes, comme dans
les cristaux d'Horhausen] sont généralement implantées
perpendiculairement ou obliquement à leur gangue, les cris-
taux de brochantite, au contraire, sont couchés à plat sur celle-
ci, formant à sa surface une sorte de vernis cristallin qui
empêche d'isoler les cristaux; ceux-ci, d'ailleurs, n'atteignent
guère plus d'un millimètre. Le quartz, englobé dans l'éru-
bescite, est très fissuré ; ses fentes sont remplies par des
cristaux de brochantite, faciles à détacher. Ce sont eux que
j'ai pu examiner au microscope; ils sont allongés suivant
Taxe vertical, très cannelés et terminés par un pointement
aigu [probablement a */ 2 (201)]. Ces cristaux sont transpa-
rents ; entre les niçois croisés ; ils s'éteignent suivant leur
axe vertical ; leur allongement est de signe positif. A travers
— 250 —
le clivage facile g 1 (010), on constate des images centrées,
correspondant à la bissectrice aiguë négative, avec grand
écartement des axes optiques.
Le minéral est attaqué par les acides sans résidu, si Ton
a eu soin de le débarrasser complètement de la chrysocole
qui Taccompagne. Des essais microchimiques montrent qu'il
ne renferme que du cuivre et de l'acide sulfurique ; dans le
tube, il perd de l'eau et noircit.
Tous ces caractères établissent l'identité de cette substance
avec la brochantite. Ce minéral n'étant connu que dans un
petit nombre de localités, il y aurait lieu de le rechercher
d'une façon spéciale dans ce gisement. J'appelle tout spécia-
lement l'attention des prospecteurs sur l'intérêt qu'il y aurait
à en trouver des cristaux de dimensions maniables.
Parmi les échantillons recueillis par M. Grandidier, se
trouvent aussi (à la surface d'un calcaire friable) de petits
cristaux de chessylite, allongés suivant l'axe è, des globules
de malachite parfois mélangés à une asbolite très cobaltifère
qui leur donne une couleur d'un vert noir, analogue à celle
de l'olivenite, enfin des globules d'opale (fiorite), et de
petites lamelles/? (001), m (110) de barytine, recouvrant une
limonite scoriacée.
Il existe aussi, au Nord-Est d'Ambatofangehana, entre la
Vato et la Manandona, des filons d'une belle galène à larges
lames. Aux affleurements, elle est plus ou moins trans-
formée en cérusite incolore ou noire, dont je n'ai pu extraire
de cristaux déterminables.
Quelques échantillons sont recouverts d'une croûte cris-
talline verdâtre de cérargyrite translucide, se distinguant
facilement par son éclat gras et la facilité avec laquelle
elle se coupe au couteau. Un traitement par l'ammo-
niaque de quelques autres échantillons de cérusite, puis la
précipitation du chlorure d'argent par l'aide azotique,
- 251 —
montrent qu'ils possèdent une teneur assez élevée en argent.
C'est là le premier minéral d'argent trouvé à Madagascar
et, à ce point de vue, il méritait une mention spéciale.
Au Sud-Est d'Ambatofangehana, M. Villiaume a recueilli
des grès imprégnés de psilomélane, plus à l'Est, les pegma-
tites renferment de grandes lames à'amazonite.
En terminant, je signalerai l'existence, à 6 kilomètres
d'Ambositra, d'un gisement nickelifère, exploré par le même
voyageur. D'après les échantillons recueillis par lui et par
M. G. Grandidier, on peut constater dès à présent qu'il con-
siste en une serpentine de lherzolite très altérée, dont les
fentes sont imprégnées d'un silicate de magnésie nickelifère
qui rappellent la nouméite, bien que paraissant en moyenne
moins riches en nickel que celle-ci. La structure concrétion-
née fibreuse et les propriétés optiques de ce minéral sont les
mêmes que celles de la nouméite.
Des filonnets de trémolite (en partie transformée en talc)
existent au milieu de cette serpentine altérée.
Sur les minéraux des gisements manganésifères
des Hautes-Pyrénées.
Par M. A. Lacroix.
Les assises schisto-calcaires dévoniennes de la montagne
de la Serre d'Azet sont imprégnées de minéraux mangané-
sifères, rhodonite, friedelite et dialogue, transformés aux
affleurements en manganite, elle-même décomposée en polia-
nite (pyrolusite). Des exploitations ont été depuis longtemps
ouvertes sur ces couches minéralisées, soit sur le versant
de l?t vallée de Louron (Adervielle), soit sur celui de la
_ 252 —
vallée d'Aure (Vielle-Aure); je n'ai visité que les mines
d'Adervielle, mais j'ai étudié de nombreux échantillons de
celles de Vielle-Aure, recueillis, en 1879, par Des Cloizeaux.
A Adervielle, la rhodonite et la dialogite forment des
roches compactes, rubanées comme les calcaires intacts, au
milieu desquelles se rencontrent des masses lamellaires ou
fibrolamellaires de rhodonite rose mélangée de quartz, des
masses de friedelite compacte d'un rouge de viande fumée,
de dialogite saccharoïde riche en cristaux lamelleux de
friedelite. Mais l'intérêt se concentre sur des veines de
dialogite spathique rose dont les éléments atteignent fré-
quemment 1 centimètre; elles sont creusées de cavités,
dans jesquelles font parfois saillie de jolis rhomboèdres
p (1011) du même minéral. Le plus souvent, cette dialogite
lamellaire n'est pas pure; elle est mélangée d'alabandite à
larges clivages cubiques, plus rarement de hftbnerite en
cristaux d'un rouge de rutile à structure lamelleuse, de petits
prismes hexagonaux basés a 1 (0001), e l (1010), de friede-
lite, et enfin de téphroïte.
La téphroïte constitue des grains ne dépassant guère
l mm ,5, ou de petites masses cristallines ; dans une lame
mince taillée dans la dialogite lamellaire, j'ai observé des
cristaux ayant la forme bien connue de l'olivine du basalte.
Ils sont d'un brun foncé, translucides ou transparents. Leurs
propriétés optiques sont celles du péridot manganésifère ;
la biréfringence est élevée, le plan des axes optiques paral-
lèle à h { (100), la bissectrice aiguë est négative, avec axes
optiques très écartés et p > v. Le minéral fait facilement
gelée avec l'acide chlorhydrique ; la solution ne donne que les
réactions du manganèse. Je n'ai pu en isoler une quantité
suffisante pour une analyse quantitative ; mais il est évi-
dent que ce minéral est identique à la téphroïte.
Les fentes des roches manganésifères sont quelquefois
— 253 —
tapissées de cristaux de quartz hyalin et d'albite (type de
TOisans).
A Vielle-Aure, lafriedelite paraît plus abondante, et elle
se présente avec des aspects plus variés. En outre de la
forme compacte rouge foncé, on trouve des masses com-
pactes ou cristallines d'un lilas clair ; elles sont quelquefois
mélangées à de petites lames de rhodonite rose, à de jolis
rhombododécaèdres de grenat grossulaire, qui sont beau-
coup plus rares, à Adervielle. Enfin elle existe aussi en
lamelles hexagonales à cristaux très nets dans une dia-
logite grenue. Par ses propriétés optiques et sa struc-
ture, la friedelite offre dans les lames minces taillées dans
ses diverses variétés une grande analogie d'aspect avec un
produit du groupe des micas.
La découverte que j'ai faite, à Adervielle, de cristaux ma-
croscopiques de téphroïte, présente un intérêt tout spécial
à cause de la description, que M. Lienau a faite récem-
ment (*), de deux soi-disants minéraux nouveaux de Vielle-
Aure.
L'un d'eux, qu'il désigne sous le nom de viellaurite, est
d'un gris noir (densité 3.77), compact : sa composition est
la suivante :
CO*, 21,09; SiO 2 , 11,93; MnO, 63,01 ; FeO, 1,56;
MgO, 0,77 CaO, 1,06 S, 0,55 = 99,97.
cette composition correspondrait à la formule
5MnC0 3 ,2Mn 2 SiO',
soit à 51.05 0/0 de dialogite et 48.95 0/0 de téphroïte.
L'examen microscopique que j'ai fait de l'échantillon que
m'a communiqué M. Lienau et de nombreux autres prove-
(1) ChemikerZeitung, XXII, 418; 1899.
— 254 —
nant du même gisement, m'a permis de cosntater que cette
substance ne constitue pas un minerai défini, mais une roche
formée par le mélange de petits grains de téphroïte, ayant
les propriétés de celle d'Adervielle, et de dialogite ; il existe
en outre une petite quantité d'alabandite.
Le second minerai, appelé torrensite (densité 3.62) par
M. Lienau, a une composition différente, représentée par la
formule MnCO 3 , MnSiO 3 , 1/2 H 2 0, correspondant à 45.03
de dialogite et 51.44 0/0 de rhodonite, déduite de l'analyse
suivante.
CO a , *6,44; SiOM5,12; MnO, 48,48; FeO, i,il;
MgO, 1,4-2; CaO, 7,85; Al a O a , 3,52; H 2 0, 3,22; r= 100,06.
Les conclusions de l'étude optique sont les mêmes que
pour le produit précédent : il n'y a pas là d'espèce miné-
rale définie, mais une roche formée par mélange de dia-
logite et de rhodonite; la petite quantité d'eau décélée
par l'analyse est due à l'existence des produits hydratés
d'altération de la rhodonite, qui donnent à la roche sa fré-
quente coloration sépia clair.
En 1879, les haldes de la mine de Vielle-Aure renfer-
maient les débris de géodes de gros rhomboèdres de dialo-
gite d'un rose parfois un peu lilas, atteignant 2 centimètres
suivant une arête culminante. Ils présentent assez fréquem-
ment de petites facettes e 2 (1010) et d [ (1120). Ces cristaux
sont, avec ceux du comté d'Alicante dans le Colorado, les
plus gros cristaux de cette espèce minérale, que j'ai eu
l'occasion de voir.
Quant aux oxydes de manganèse de ces deux gisements,
ils sont le plus souvent terreux ou compacts. Ils ren-
ferment parfois cependant des géodes tapissées de cristaux
de manganite d'un gris d'acier,
— 255 —
Ils sont à rapporter à deux types se trouvant dans des
géodes distinctes. Le premier constitue des cristaux de
5 millimètres, possédant les formes A 3 (210), m (110),
p (001); les faces g { sont extrêmement petites, les faces A 3
très cannelées verticalement.
Les cristaux du second type sont lamelleux suivant A 1 (100)
et très striés ; ils présentent g 1 (010) et sont terminés par de
très petites faces brillantes peta 5 / ? (205).
Fréquemment ce pointement est indistinct, les cristaux
sont terminés par des surfaces arrondies et aussi en grand
nombre pour constituer des cavités fibreuses.
Les angles mesurés sont les suivants :
mesuré calculé (1) mesuré calculé
gW.. 113° 9' 112° 53', pa 5 ' 2 .. 165° 38' 165° 34' 30"
Ces cristaux sont très difficiles à isoler à cause de l'ex-
trême de facilité de leur clivage g { .
Sur la willémite d'Algérie et du Congo.
Par M. A. Lacroix.
Il existe en Algérie, et particulièrement dans la province
de Constantine, un très grand nombre de gisements calami-
naires au milieu de calcaires d'âge varié, depuis le lias jus-
qu'à l'éocène. Le minerai, remplissant des fentes ou formant
plus généralement des amas interstratifiés, est d'ordinaire
formé par de la smithsonite. Elle s'y présente sous forme
compacte finement grenue ou concrétionnée, souvent riche
en géodes que recouvrent des enduits mamelonnés à structure
(1) En partant des paramètres a\b\c\ 0,84407 \ 1 *. 0,54484 (Haidinger)
— 256 —
fibreuse du même minéral, dont les variétés de couleur sont
nombreuses et rappellent les plus beaux échantillons des
mines du Laurion. Les cristaux distincts de smithsonite sont
extrêmement rares et sont, à ma connaissance, localisés dans
le gisement de l'Oued Ouarsenis.
La calamine, au moins sous la forme nettement cristalli-
sée, n'est pas moins rare dans les gisements algériens ; si
Ton en excepte les magnifiques cristaux trouvés à l'Oued
Ouarsenis par M. Gentil, je n'ai eu entre les mains que de
petits cristaux du gîte de Kef-Semmah et de Bou Thaleb.
Cette note a pour but de signaler un important gisement
de willémite. L'échantillon que j'ai observé était exposé au
Champ de Mars, comme calamine. Il provient de la mine
de Bou Thaleb, au Sud-Ouest de Sétif (Constantine).Ce gise-
ment consiste en remplissage de fentes au milieu de cal-
caires jurassiques et de couches interstratifiées au contact de
calcaires et de marnes. D'après les renseignements que j'ai
recueillis, ce gisement, qui n'a été encore qu'exploré, est
surtout constitué par des silicates de zinc et de la zinconise,
avec un peu de galène, de panabase et de cinabre.
L'échantillon que j'ai étudié est constitué par l'enchevê-
trement de petits cristaux prismatiques de willémite inco-
lores et limpides, ou colorés en rouge par des inclusions
d'hématite.
Le minerai est éminemment miarolitique, il se montre héris-
sé de toutes parts par les pointes cristallines du minéral qui
nous occupe. La forme habituelle est un prisme hexagonal
basé avec des rhomboïdes arrondis.
Ces cristaux ne dépassent guère 2 millimètres suivant l'axe
vertical. Il existe un clivage facile suivant a 1 , qui permet
d'obtenir aisément des lames basiques à travers lesquelles
on voit en lumière convergente un axe optique unique avec
signe positif.
— 257 —
La densité du minéral, débarrassé autant que possible, mais
incomplètement, de ses inclusions ferrugineuses, est de 4,16.
Il s'attaque facilement par les acides en formant gelée :
il est anhydre et ne contient que de la silice et de l'oxyde
de zinc; il ne diffère pas, par ses caractères physiques et
chimiques, de la willémite de Moresnet.
Des lames minces taillées dans la masse du minéral
montrent que ces cristaux ont une grande tendance à for-
mer des groupes plus ou moins sphérolitiques.
Dans quelques géodes, les cristaux de willémite sont
recouverts d'une croûte d'un blanc laiteux, constituée par de
petites lamelles de calamine; dans d'autres, j'ai observé
de très petits cristaux a 1 (0001), m (10Ï0), b V 2 (loTl)
de mimétite jaune d'or.
Bou Thaleb constitue le second gisement de willémite en
Afrique. M. A. Le Chatelier a en effet indiqué (1) l'exis-
tence de ce minéral dans le gisement de dioptase de Mindouli
(Congo français).
Dans les fragments, que M. H. Le Chatelier a bien voulu me
communiquer et dans ceux que j'ai trouvés parmi les anciens
envois faits au Muséum par M. Thollon, la willémite constitue
de petits cristaux de moins d'un millimètre, disséminés au
milieu de quartz translucide un peu enfumé : ils ont une
teinte légèrement bleuâtre. Dans les lames minces, ils se
présentent sous la forme de prismes hexagonaux basés, ra-
courcis suivant l'axe vertical, ou en grains irréguliers.
Leurs propriétés sont celles qui ont été indiquées plus
haut. Ils sont accompagnés de rhomboèdres de cal cite et de
cristaux de dioptase.
(1) C. A, CXVI, 894; 1893.
— 258 —
Compte rendu des publications étrangères.
C. Schmidt. — Minéraux de la dolomie triasique de Balts-
chiederthal (Neues Jahr. f. Min. y t. I, p. 16; 1900).
Les cristaux se trouvant dans les druses de la dolomie,
sont de la dolomie, de la calcite, de la fluorine, delà céles-
tine, du quartz, de l'adulaire, de la barytine, de l'anatase,
de la blende, de la galène et du cuivre gris. Ces minéraux
ne présentent rien de particulier. Les cristaux de quartz
contiennent des inclusions de phlogopite. Le cuivre gris se
trouve dans des conditions semblables à celui de Grosstrog
et de Ausserberg, qui sont dans le voisinage de Baltschie-
derthal et que v. Vallenberg a décrit sous le nom de stu-
dérite.
Th. Liebisch. — Sur le minimum de déviation par un prisme
d'une substance d'un cristal biaxe (Ibid., p. 57).
F. Zambonini. — Sur deux cristaux d'épidote riches en
faces de Sulzbach (Ibid., p. 181).
Un cristal présente les formes o 5/9 (905), o 4 / 9 (904)
6 1 / 5 (552), qui sont nouvelles pour le gisement de Sulzbach,
et les formes o a/3 (302), o 15 / 16 (16.0.15), qui sont nouvelles
pour Tépidote. Le deuxième cristal possède la forme
o 5/3 (305), qui était encore inconnue à Sulzbach et (11.6.5),
(13.6.6), qui sont nouvelles. De ses mesures, Fauteur obtient
pour les rapports des axes :
a : b: c = 1,58187 : 1 : 1,80758. p = 64° 35' 15"
— 259 —
H. Ohm. — Sur la cérusite de la mine Perm près Ibbenburen
et quelques autres cérusites de Westphalie (Neues Jahrb.
/. Min. and GeoL BeiL, Bd XIII, p. 1 ; 1900).
Les cristaux de cérusite des différents gisements de West-
phalie sont presque tous aplatis suivant g { (010). Ils forment
souvent des macles par groupement de deux ou de trois indi-
vidus. La moyenne de nombreux calculs a donné pour le
rapport des axes :
a : b : c = 0,60998 : 1 : 0,72311
La mesure des constantes optiques a conduit aux résul-
tats suivants :
B
D
E
w *(«)
2,06089
2,07826
2,09223
"»(»
2,05495
2,07252
2,08791
Mr)
1,79311
4,80326
1,81619
2V
8° 30' 9"
8° 19' 48"
7° 41' 21"
2E (mesuré)
17°39'05 v
17° 19' 40"
16° 15' 2"
2E calculé)
17° 36' 46"
17° 16' 16"
16° 10' 30"
R. Brauns. — Observations sur la cristallisation du soufre
obtenu par fusion (Ibid., p. 39).
Les observations ont été faites au microscope. Le soufre,
fondu sous la lamelle couvre-objet, est placé sur la lame
porte-objet, sur laquelle il cristallisait par refroidissement.
Ces recherches ont amené Fauteur à la découverte de nou-
velles modifications du soufre, qui sont maintenant au nombre
de huit à l'état solide : 1° le soufre rhombique; 2° le soufre
monoclinique découvert par Mitscherlich ; 3° le soufre à
structure concentrique (monoclinique?) correspondant à la
19
- 260 -
3 e modification de Muthmann; 4° le soufre monoclinique
en fibres radiées (soufre nacré de Gernez); 5° le soufre
rhombique en fibres radiées ; 6° le soufre trichitique ; 7° le
soufre monoclinique en tables hexagonales, découvert par
Muthmann; 8° le soufre rhomboédrique de Engel.
Le soufre rhombique en fibres radiées est le moins biré-
fringent de tous ceux qui sont obtenus par solidification. Il se
produit facilement quand le soufre, chauffé jusqu'à ce qu'il
soit devenu très brun (160°), est refroidi rapidement et aussi,
par transformation du soufre trichitique. Cette modification
est assez stable à la température ordinaire. Quelques prépa-
rations se sont conservées pendant quatre semaines. Le
soufre trichitique se distingue de toutes les autres modifica-
tions par sa forme et par son instabilité. On l'obtient en
refroidissant très rapidement le soufre fondu de couleur
brun foncé. Ses cristaux sont très biréfringents. Si, pendant
la cristallisation, on chauffe légèrement la préparation, cette
modification continue d'abord à se développer ; mais en même
temps il se produit la forme précédente et, au bout d'un
moment, tous les cristaux de la modification trichitique se
transforment en soufre rhombique en fibres radiées.
De nombreuses photographies accompagnent le texte.
L. Milch. — Communications minéralogiques (Ibid., 1900,
t. I, p. 152).
Sur une macle de Valbite suivant la loi de Baveno. —
L'échantillon étudié provient de Schmirn_(Tyrol). Les deux
individus maclés possèdent les faces (101), (201), (110),
(110), (001), (111). Le cristal a en outre la face (021). Cette
macle est très rare dans l'albite ; c'est la quatrième fois
qu'elle est constatée.
L'auteur décrit ensuite : une macle quadruple de l'albite
— 261 —
suivant la loi de Baveno de Rettenegg dans le Rauris
(Salzbourg). Chaque individu possède les faces />(001),
^(010) et «1(101).
Sur les macles de la chalcosine du Cornwall. — Un nou-
veau plan de macle a été constaté, c'est aï ' 2 (201). Les échan-
tillons proviennent de St-Yves et de la mine Levant, près
St-Just.
Sur la columbite de Sonikedal,près Kragerô. — Les cris-
taux, atteignant 3 centimètres de longueur, sont peu riches
en faces. Schrauf avait pensé que la columbite n'était pas
holoèdre, mais hémièdre. Alors que Mugge a obtenu des
figures de corrosion dont la forme est en rapport avec l'holo-
hédrie du système rhombique, l'auteur obtient des figures de
corrosion paraissant montrer l'hémiédrie du minéral.
F. Rinne. — Notice sur le rubis et sur les composés du
chrome (Ibid., p. 108).
Les échantillons de rubis obtenus artificiellement par
Hans Goldschmidt et déjà décrits par M. 0. Miïgge (Tscker-
mak's Mittheilungen, t. XIX, p. 164; 1899) sont étudiés
par M. F. Rinne, qui s'occupe surtout de la coloration des
minéraux contenant du chrome.
C. Viola. — Étude sur les feldspaths (Zeitsch. f. Kryst.,
t. XXXII, p. 305 ; 1900).
Péricline de Weidalp, Habachthal, Salzbourg. — Les
échantillons de cette nouvelle localité sont remarquables par
leurs dimensions. Ils atteignent 2 centimètres suivant les
axes horizontaux et 7 à 8 millimètres suivant l'axe vertical.
Leurs formes sont gi (010), im(IÏO), /(HO), a l / 2 (201), g 2 (130).
— 262 —
Les cristaux se groupent par 4 ou par 8. Une nouvelle macle
a été constatée. L'axe de cette macle est perpendiculaire
à l'arête g et parallèle à la face p. Elle diffère donc de la
macle de Manebach par le fait que la face /?, qui conserve
sa position dans cette dernière macle, change dans la nou-
velle, qui est désignée sous le nom de macle de Scopi,
de la localité où elle se trouve ; l'auteur propose aussi le
nom de deuxième macle de Carlsbad.
Albite cTAmelia Co. — La mesure des indices faites avec
l'appareil de Pulfrich a donné les valeurs moyennes sui-
vantes :
n„(a D ) = 1,52921, n m (p D ) 1,53306, n,( TD ) *, 53929.
d'où :
2 V = 76° 36'.
Albite de Wallhonrthôrl près Pregratten. — Avec la
lumière du sodium, les indices suivants ont été obtenus :
n p (*) — 1,52998, n m (p) 1,53378, n,( r ) 1,54009, et 2V = 75°56'.
obtenus par le calcul.
Péricline de Kramkogl, Rauris, Salzbourg.
n p = 1,52934, n, n 1,53398, n g 1,53903, d'où 2V = 87° 53
Albite-oligoclase de Bakersville {Caroline du Nord).
n F = 1,52898, n M 1,53290, n g 1,53915, d'où 2V = 77° 4'.
Toutes ces mesures se rapportent à la lumière du sodium.
Le travail contient, en outre, un grand nombre de mesures
relatives aux autres couleurs. On a p < v pour les trois
premiers échantillons décrits ci-dessus et p > v pour l'ai-
bite-oligoclase.
— 2«3 —
S. L. Penfield et W.-E. Ford. — Quelques cristaux
decalcite (Z. /. AT., XXXIII; 513, 1900.
Colette avec inclusions de quartz de BadLands, Washing-
ton Co, South Dakota. — Les cristaux de calcite con-
tiennent de nombreuses inclusions de quartz, semblables à
celles que montrent les cristaux de Fontainebleau ; mais leur
forme est différente. Au lieu d'avoir la forme du rhom-
boèdre e\ ils ont l'apparence hexagonale, et sont arrondis à
leurs extrémités. Ils présentent la forme de l'isoscéloèdre
Y (8.8.16.3) que M. Cesàro a constatée dans la calcite de
Rhisnes, et ils sont souvent terminés par les faces du rhom-
boèdre primitif p (1011) et par la base a [ (0001). Les petits
grains de sable inclus dans les cristaux sont arrondis et
atteignent un demi-millimètre de diamètre. Les cristaux de
calcite, qui ont plusieurs centimètres de longueur, sont gris
et ont presque la couleur de ceux de Fontainebleau.
Calcite de Union Springs, Cayuga Co. N. J. — Les
cristaux présentent le scalénoèdre (7.4.11.3), comme
forme dominante. Ils sont maclés suivant a { et suivant /?,
comme dans la macle habituelle du scalénoèdre d l . La macle
beaucoup plus rare, suivant la face du rhomboèdre e [ (0221),
a aussi été observée.
L'auteur décrit en outre quelques cristaux du Cumberland,
du Lancashire et de la syénite éléolitique de Montréal
(Canada).
S.-L. Penfield. — Goniomètre de contact et rapporteur
de construction simple (Ibid., 548).
J. Struver. — Le gisement des minéraux Saulera et de
Rocca Nera dans la vallée d'Ala (Centralblatt f. Min.,
t. I,p.41).
Saulera. — Dans des schistes calcaires ou chloriteux on
— 264 —
trouve de beaux cristaux d'épidote, du grenat, du diopside,
du clinochlore, de l'apatite en très petits cristaux et du
sphène.
Rocca Nera. — Les cristaux de grenat de 1 millimètre,
à 4-5 centimètres de diamètre, sont très riches en faces,
qui présentent souvent des caractères particuliers (éclat,
stries, etc.). L'idocrase a la couleur de l'idocrase manga-
nésifère de Corbassera. L'apatite se présente en tables
minces ou en baguettes, en cristaux isolés ou en cristaux
associés.
K. Keilhack. — Sur la phosphorescence des minéraux
(Ver h. d.deuts. geol. Gesellsch., 1898, p. 131).
Les différents minéraux n'ont pas le même pouvoir de
devenir lumineux sous l'influence des rayons Rontgen. Ce
dernier change non seulement avec l'espèce minérale, mais
aussi avec le gisement. Il y a une grande différence entre la
fluorine de Zinnwald et celle de Rabenstein, qui est de beau-
coup plus grande que la première. L'anhydrite devient assez
lumineuse, alors que le gypse ne donne aucun phénomène.
Le tableau suivant permet, du reste, de voiries différences
constatées. L'auteur a établi une échelle allant de à 64,
ce dernier nombre correspondant au maximum d'éclaire-
ment sous l'influence des rayons Rontgen. Voici un extrait
de son tableau :
Diamant brun
Cap
te
— incolore
—
18
Zircon
Frederikvàrn
8
—
brun clair, Kimberley
39
—
Ceylan
14
Sylvine
Thuringe
25
- 268
Sel gemme
Stassfurt
20
Cérargyrite
?
27
Fluorine
Kandau
26
—
Zinnwald
4
—
Angleterre
26
—
vert pâle, Gabel, Thuringe
38
—
incolore Rabenstein
64
—
peu colorée, un peu trouble de Saxe
26
—
jaune foncé, Saxe
27
—
rose, Gôschenen
50
—
violette, Badenweiler
34
—
vert clair, violette, Allonheads
37
Matlockite
?
26
Phosgénite
?
19
Calcite
Andréasberg
32
Aragonite
9
5
Whitérite
Northumberland
2
Strontianite
Drensteinfurt
3
Cérusite
Ibbenbùren
32
Leadhillite
?
14
Glauberite
?
17
Anhydrite
5
Anglésite
25
Scheelite
60
Apatite
verdâtre, Ehrenfriedersdorf
34
—
violette —
43
Autunite
?
10
Topaze
Saxe
10
—
Brésil
Wollastonite
Banat
50
La couleur est jaune avec Tapatite, verte avec la fluo-
rine, bleue avec le diamant et la scheelite, jaune et sans
caractères particuliers avec les autres minéraux.
— 266 —
W.-F. Hillebrand et F. Leslie Ransome. — Sur la car-
notite (1) et les minéraux vanadifères qui lui sont associés
dans le Colorado-Ouest {Am. J. of. Se, 4 e série, t. X,
aoilt 1900).
Le ciment calcaire des sables verts de Placerville a été
remplacé par un autre ciment formé de minéraux vanadi-
fères cristallisés. L'analyse du sable a montré que la compo-
sition du minéral formant le ciment était la suivante :
SiO 2 , 46,06; V 2 3 ,12,84; A1 2 3 , 22,55; Fe 2 O ? ,0,?6; CaO,
0,44; BaO, 1,35; MgO, 0,92; K 2 0, 8,84; Na 2 0, 0,22; H 2 Oà
105°, 1,98 ; H 2 de 105° à 300°, 0,51 ; H 2 au-dessus de 300°,
3,56. — Total: 100.
Il peut être rapporté à la roscoelite ; mais il est à
remarquer que les proportions A1 2 3 et V 2 3 sont inverses
dans les deux minéraux; il y a en, effet, 24 0/0 de V 2 3 et
11,54 de A1 2 3 dans la roscoelite. On a là un exemple
frappant du remplacement isomorphe de A1 2 3 par V 2 3 .
Les analyses de carnotite de trois localités différentes
ont donné les résultats suivants, qui ont été calculés en
tenant compte des éléments qui sont étrangers au minéral.
la 16 le Ha lié 111
V 2 5 20,72 21 ,09 20,12 20,54 19,85 20,62
P 2 5 0,90 0,40 0,51 0,06 »
A1 3 3 » 0,29 » » » »
UO 3 61,53 60,06 60,55 61,44 59,31 58,75
CaO 3,03 2,77 3,28 2,11 2,10 4,70
BaO (SrO) 1,03 0,83 0,83 3,22 3,64 0,83
MgO 0,25 0,23 0,31 0,16 0,19 0,20
K 2 7,31 7,73 8,39 6,21 5,80 4,33
Na 2 0,15 0,10 0,09 0,15 0,02 0,03
H 2 (— 105°) . . . . 2,72 2,98 2,36 3,59 5,13 5,30
H 2 (+ 105°) .... ^36 3^52 3,56 2,52 3,96 5,24
Total 100 100 100 100 100 100
(1) Bull., t. XXII, p. 26; 1899.
— 267 —
I Copper Prince Claim, Roc Creek, Montrose Co. Colo.
II Yellow Boy Claim, La Sal Creek, id.
III Yellow Bird Claim, id.
Un silicate vanadifère, paraissant amorphe, accompagne
la carnotite. Sa composition est la suivante :
SiO 2 , 43,94; A1 2 3 , 16,58; V 2 3 , 6,54; Fe 2 3 , 5,93; CaO,
0,24; Mg0 4,43; K 2 3,70; Na 2 O0,20; H 2 (105°), 11,26;
H 2 (300°), 2,98 ; H 2 (au-dessus de 300°), 4,20. — Total : 100.
La relation de ce corps avec un mica, n'est pas évidente,
comme dans le cas de celui de Placerville.
Les auteurs admettent que la carnotite est probablement
un mélange de plusieurs minéraux dont l'analyse est inca-
pable de révéler la nature exacte. Au lieu d'être seulement
un vanadate d'uranium et de potassium, c'est un composé
plus complexe, contenant du calcium et du baryum. Elle
est intimement mélangée et sa nature est obscurcie par un
silicate ou un mélange de silicates contenant du vanadium
à l'état tri valent, remplaçant probablement l'aluminium.
H.-L. Bowman. — Contributions à la connaissance de la
monazite (Ibid., t. XXXIII, p. 113).
Les propriétés cristallographiques et optiques de la
monazite de différentes localités sont passées en revue.
L'auteur a trouvé deux formes nouvelles (105) ? (122) sur
la monazite de Valser Thaï, Graubunden. La dernière forme
existe aussi dans la monazite de Tintagel, Cornvall, qui a
fourni deux autres formes (130), (132). La monazite de
Frossnitz près Pregratten, Tyrol a donné la forme nouvelle
(013)? celle d'Alexander Co (566), celle de Binnenthal (283).
— 268 —
J.-R. Rydberg. — La dureté des corps simples (Zeitsch.
f. physik. Chemie, t XXXIII, p. 353; 1900).
Le tableau suivant donne la dureté des corps simples,
évaluée d'après l'échelle de Mohs. Les éléments sont rangés
périodiquement suivant les nombres indiquant la dureté. Ces
Zo
■* e
3:^ c/)
dto Or-
CD OO
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en ,q ^ — — • eô
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^ -J o' ^ o^ © U co *Zot -< <?f
derniers n'ont pas été déterminés par l'auteur, qui les a seu-
lement réunis. Les nombres entre parenthèses indiquent
— 269 —
une valeur probable, qui a été déterminée par comparaison
de la fonction ci-contre avec la courbe des points de fusion,
les deux courbes étant très semblables.
La courbe représentant la relation entre la dureté et le
poids atomique montre un tracé périodique très net.
Auerbach. — Sur l'élasticité et la dureté de la silice cris-
tallisée, amorphe et hydratée (Wied. Ann., 4 e série,
vol. III, p. 1900).
L'élasticité et la dureté de la silice amorphe sont infé-
rieures à celles qui sont les plus faibles dans le quartz mais
elles sont plus élevées que celle de l'opale. Dans le quartz,
l'élasticité et la dureté changent avec la direction, alors
qu'elles sont constantes dans le quartz fondu et dans l'opale.
Les valeurs de ces deux quantités dans les trois subs-
tances sont indiquées dans le tableau suivant (1).
E (&-)
\qmm/
Quartz par. à l'axe 10.620
Quartz perp. à Taxe 8.566
Quartz fondu 6.970
Opale 3.893
(1) H. Hertz a donné le premier une définition scientifique de la dureté :
La dureté d'un corps est la limite d'élasticité correspondante à la pression
statique exercée sur une surface plane de ce corps par une sphère de môme
nature et de rayon déterminé (Verh. Berl. Phys. Gesell., p. 67; 1882).
Auerbach a modifié ainsi cette définition : La dureté d'un corps est la
valeur limite de la pression rapportée à l'unité de surface au centre de la
surface de contact du plan et de la sphère considérée par H. Hertz (Wied.
Ann., Ibid., t. 43, p. 61 ; 1891).
(JEt\
\qmm/
100 D
E
303
2,9
230
2,7
223
3,2
113
2,9
— 270 —
Auerbach. — Sur la dureté des métaux ( Wied. Ann.,iôid.,
p. 112).
Les valeurs sont données par le tableau suivant :
D
Acier (dureté moyenne) 361 Quartz
Cuivre dur (CuPh) 143/
Bronze 127) A P atlte
/3 1 \
Laiton ( - Cu, • Zn ) 107 Fluorine
(rjCu, Jzn)
Or 97)
Cuivre 95- Calcite
Argent 91^
Aluminium 12
Plomb 10 Gypse
H.-L. Bowman. — Notes minéralogiques (Min. Magaz.
t. VII, p. 349; nov. 4900).
1° Sur un pyroxène rhombique du Sud de l'Afrique. —
Ce minéral, provenant des lavages du diamant à Griqualand
West, se présente en fragments presque transparents de
6 à 8 millimètres de diamètre. La mesure de l'angle des
axes optiques a donné avec la lumière du sodium :
2Ha = 88° 34', 2H = 135° 24'
d'où
2V=74<>5' et n* = 1,705.
La mesure directe au moyen du prisme a donné avec la
lumière du sodium n m = 1,669, n g c= 1,675.
— 271 —
L'analyse a donné les résultats suivants :
SiO', 56 ; FeO, 5 ; MnO, 0,5 ; A1 2 3 , 2,5 ; Cr 2 3 , 0,6 ;
MgO, 36,5. — Total : 401.1.
Ce pyroxène est donc de l'enstatite.
2° Sur une nouvelle méthode pour représenter la varia-
tion de la conductibilité thermique dans les cristaux sui-
vant les différentes directions. — La méthode est applicable
à des substances perdant leur eau à une température peu
élevée (gypse, sulfate de cuivre). Une face du cristal à étu-
dier est mise en contact avec une pointe conique, reposant
sur un fil de cuivre ayant 3/16 de pouce de diamètre et
pouvant être chauffé, à l'autre extrémité, par un bec Bunsen.
Il se forme, par déshydratation du gypse, une tache blanche
autour de la pointe, tache qui va en s'agrandissant pendant
la durée du réchauffement du fil de cuivre. La tache est
ellipsoïdale, le grand diamètre peut atteindre 8 millimètres.
Le rapport des deux diamètres d'une ellipse produite sur là
face g { varie avec chaque expérience. La moyenne de neuf
expériences a été trouvée égale à 1,129. Pape à désigné,
sous le nom d'ellipsoïde de décomposition, les taches
blanches, dues à la déshydratation du gypse placé dans
l'air sec à 100°. Sohncke ayant répété les expériences de
Pape, a obtenu des figures polygonales et non ellipsoïdales.
3° Cristal maclé de saphir. — Deux cristaux sont maclés
suivant_la face £ (100) et^ présentent les faces nouvelles
(12.1.ÏÔ), (10.1.8), (17.2.13), (45.6.33), (29.5.Ï9), (14.3.8).
L'échantillon qui appartient à la collection de minéralogie
d'Oxford provient probablement de Cachemire.
4° Sur la monazite et les minéraux qui lui sont associés
de Tintagel, ComwalL — Les cristaux de monazite, de
couleur rouge brun, sont tabulaires et présentent les formes
nouvelles (130), (132), (f22).
— 272 —
Les autres minéraux mentionnés sont le rutile, l'albite,
le quartz, la pyrite, la calcite.
F. Heddle. — Sur la minéralogie de l'Ecosse. Silicates
(Trans. Roy. Soc. Edimburg, t. XXXIX, p. 341).
L'auteur continue la description des minéraux de l'Ecosse,
qu'il poursuit depuis 1876. Le présent article contient la
description de quelques silicates et le résultat de leurs ana-
lyses : andalousite de Auchendoir, Aberdeen, Andalousite
de Marnoch, Bunffshire, tourmaline, fibrolite, disthène, épi-
dote, withamite, zoïsite, idocrase.
W.-J. Lewis et A.-L. Hall. — Sur de remarquables cris-
taux composés de chalcopyrite de Cornwall [Min. Mag.,
t. XII, p. 324).
Les cristaux simples ont la forme sphénoïdale, ou encore
par le grand développement des faces p (001) et b { / 10 (551)
une forme voisine de celle d'un cube.
Les cristaux maclés sont associés suivant la face b { /2 (111)
et ont des faciès assez divers.
Les auteurs donnent un tableau contenant toutes les me-
sures d'angles de ces cristaux.
W.-J. Lewis. — Sur la méthode de représentation axiale
de Grassmann et ses applications à la solution de certains
problèmes cristallographiques (Ibid., p. 333).
R.-W.-H.-T. Hudson. — Sur la détermination de la posi-
tion des points et des plans après rotation, par un angle
défini, autour d'un axe connu (Ibid., p. 343).
Ces deux mémoires sont purement géométriques.
— 273 —
F. Zambonini. — Sur les pyroxènes du Latium (Zeits. f.
Kryst., t. XXXIII, p. 39).
Les cristaux de pyroxène du Latium sont noirs ou
verts. Les cristaux noirs atteignent 8 centimètres selon
Taxe vertical, suivant lequel ils sont généralement allongés.
De nombreuses formes ont été observées (161) {b { lb d in g { ;)
(361)(ÂW* /y), (3.12.1) (b x *rfi 'V )> sont nouvelles pour les
pyroxènes. La plupart sont aplatis suivant #(100), très
rarement suivant g x (010). Souvent des cristaux de leucite
sont inclus dans ceux de pyroxène.
Les cristaux verts sont plus rares et beaucoup plus
petits que les précédents. Leurs plus grandes dimensions
sont 5 mm (5) X3(x)x 2 1/2 (y). Ils sont assez riches en
faces et ont fournis des formes nouvelles (141) (b x l3 d [ r °g x )
et (621) (b [ l'*b H t s h ] ). Un grand nombre de mesures montrent
que les angles sont presque identiques dans les deux variétés
de pyroxènes. L'auteur discute la question de Thémiédrie
des pyroxènes admise par G. Williams, et il est conduit à
admettre que les cristaux sont holoèdres, à la suite de
plusieurs auteurs.
Fr. Grunling. — Sur les gisements des minéraux de
Ceylan (Ibid., p. 209).
L'auteur donne les résultats de ses observations faites
au cours de son voyage à Ceylan, en 1896-1897. La descrip-
tion des gisements des minéraux est accompagnée d'une
carte : ces minéraux sont le graphite, Tapatite, Torthose,
la phlogopite, le rutile, les spinelles, le corindon (saphir et
rubis), Tor, la molybdénite, le fer magnétique, le platine
qui ne se trouve qu'à l'état de traces, le tellure, la tour-
maline, le chrysobéryl, etc.
— 274 —
G. Melczer. — Sur quelques minéraux de Ceylan (Ibid.,
p. 240).
Chrysobéryl. Les formes observées sont h { (100), g [ (010),
g z (120), b { /2 (111), a 3 (121), déjà connues pour le chrysobéryl
de Ceylan, p (001), e l [l<A), a 1 (011), a 1,2 (021), m (110),
£ 3 (120), ^ 2 (130), nouvelles pour le minéral de cette région et
A 3 (210), y 6 / 3 (140), (10.1.10), (515), (313), (232), inconnues
jusqu'ici pour le chrysobéryl. La mesure des angles a donné :
a : b : c = 0,4707 : 1 : 0,5823
Les cristaux se maclent suivant ^011) (trois cristaux
groupés) ou suivant (031).
La mesure des indices par la méthode du prisme a donné
les résultats suivants :
fig Um Tlp
Li 1,7487 et 1,7508 1,7431 et 1,7449 1.7406 et 1,7419
Na 1,7530 et 1,7550 1,7470 et 1,7492 1,7443 et 1,7462
Tl 1,7566 et 1,7586 1,7503 et 1,7530 1,7474 et 1,7501
Le premier prisme a été obtenu avec un prisme plus
grand que celui qui a donné la deuxième valeur.
Sillimanite. — La valeur des indices mesurés par le
réfractomètre à réflexion totale a donné :
n g
n m
n p
Li
1,6730
1,6542
1,6527
Na
1,6716
1,65765
1,6562
Tl
1,6801
1,6611
1,6527
Spine lie bleu. — La mesure des indices, déterminée avec
le réfractomètre de Abbe, a donné :
Li
1,7153 ± 0,0002
Na
1,7188 ± 0,0001
Tl
1,7227 ± 0,0002
— 275 —
V. von Worobiepp. — Études cristallographiques sur la
tourmaline de Ceylan et de quelques autres localités
(Ibid., p. 263).
Ce travail, très étendu, contient l'histoire complète de la
tourmaline. La plupart des échantillons étudiés, rapportés
par M. Griïnling, viennent de Ceylan. Toutes les mesures
possibles sont données. Les formes nouvelles sont les sui-
vantes :
(1.0.Ï.10), (2025), (4047), (»B3), (10.0.ÏÔ.11), (20.0.50.19),
(5054), (10.0.IÔ.7), (50B3), (13.0.Ï3.7), (2021), (14.0.11.5),
(3031), (13.0.Ï3.4), (17.0.17.4), (9.0.9.2), (11.0.11.2), (7071),
(13.0.13.1).
(01Î5), (01Ï4), (01Ï3), (0.7.7.20), (0449), (0558), (0537),
(0.13.Ï3.14), (O.ÏT.ll.lU), (0887), (0332), (0552), (0.11.11.4),
(0.16.16.3), (077Ï), (088Ï), (0.19.19.2), (11.3.14^8), (0.32.32.1).
(Ï6.r.17.ïF), (Ï2.Ï.13.H), (10X11.9), (6175), (4153),
(11.3.14.8^, (ÏO.3.13.7), (14.5.15.9)', (8.3.11J5), (17 7 24.10),
(17.7.24.10), (7.3.ÏC.4), (11.5.16.6), (13.7.20.6), (9.5.14.4),
(7.4.11.3), (53822, (7-5-ï2-2_M18.13.31.5),_(15.11.26.4), (437Ï),
(9.7.Î5.2), (5491), (6.5.11.1), (15.13.28.2), (13.12.15.1),
(TH:ï7.35.ï), (20.19.39.1).
(2131)^(2358), (5358), (1235), (2.5.7.12).
(18.2.20.19), (13.2.15.14), (11.2.T3.12), (9.2.11.10), (7298),
(9.14.23.11), (4.2.6.5), (3254), (549"7), (2243), (3.8.TÎ.7),
(3.10J3.8), (1453), (3.14.Ï7.10M1674), (1855). _
(ï.29.30.14), (1562), (9.17.26.4), (7.11.18.2), (5.7.12.1),
(6.8.Î3.1).
(8.2.Ï0.3).
(9.1.10.2), (6281).
(3.14.17.7), (3.10.13.5), (2683), (3.8.TÎ.4), (123l), (3472),
(9.10.19.5), (2241), (5271), (15.4.19.2).
(20.7.27.7), (14B4), (1787), (2379).
- 276 -
(11*9), (2.2.Ï.1), J5.5.ÏCÏ.14), (5.5.ÏÔ.42).
(1.6.7.10), (4.11.15.14).
(11.2.Î3.3), (7252).
(2132).
(10.7.17.0), (11.8.19.0) (5490).
L'auteur étudie ensuite les relations qui existent entre les
formes cristallines et la pyroélectricité. Elles sont indiquées
par les règles suivantes :
1° Les combinaisons des pôles antilogues montrent beau-
coup de formes propres, lesquelles sont seulement caracté-
ristiques pour ce pôle ;
2° Les faces des formes des pôles antilogues ont beau-
coup de propriétés particulières (stries), qui permettent de
les distinguer des mêmes faces des pôles analogues ;
3° Pour l'examen des combinaisons, il est habituellement
possible de déterminer la nature des pôles sans recherches
pyroélectriques ;
4° Mais, dans beaucoup de cas, la nature des pôles ne peut
être déterminée que par des recherches pyroélectriques.
Les tourmalines de Dekalb, de Lincoln Co, de Gouverneur,
du Brésil, de Paris (Maine), de Pierrepont, de San-Diego,
de l'île d'Elbe, de Hartmannsdorf, d'Andreasberg, de Mur-
sinka, sont ensuite étudiées.
Le grand nombre de formes que possède la tourmaline
permet la vérification de la règle de M. Goldschmidt sur le
développement des formes cristallines. En examinant la série
des nombres qui représentent les indices des formes d'un
cristal, on peut déterminer les formes qu'on peut rencon-
trer dans une zone déterminée, si on connaît les indices
de quelques-unes d'entre elles. Cette règle a donné des ré-
sultats pratiques pour la calcite, la topaze, l'idocrase. Pour
la tourmaline, elle est vérifiée, dans beaucoup de cas, d'une
façon satisfaisante.
— 277 —
Quant à la symétrie de la tourmaline, tous les moyens
sont étudiés pour rétablir. M. Worobieff admet l'opinion delà
plupart des auteurs : la tourmaline appartient à la « ditri-
gonal-pyramidal classe » de Groth.
H.-W. Bakhuis Roozeboom. — Sur le point de solidifica-
tion des cristaux mixtes de deux substances (Arch. néerl.
des se. exact, et nat., série 2, t. III, p. 414; 1900).
L'auteur se propose de donner pour l'équilibre entre cris-
taux mixtes et masse fondue, comme pour la métamorphose
des cristaux mixtes en d'autres modifications, une déduction
théorique, applicable à toutes les concentrations, et per-
mettant d'embrasser le grand nombre de cas particuliers,
qui sont susceptibles de se présenter.
Dans le présent travail, l'auteur considère l'équilibre
entre les mélanges liquides de deux substances et leurs
cristaux mixtes. Il prend comme point de départ le principe
d'équilibre de Gibbs : un système de substances se met en
équilibre, à une pression déterminée, de telle manière que
la fonction ç soit un minimum.
Par voie théorique, l'auteur a déterminé les types de soli-
dification des mélanges fondus homogènes, renfermant deux
constituants, dont la solidification ne fournit que des cristaux
mixtes.
Si la série des mélanges est continue à l'état solide, trois
types sont possibles:
1° Les points de solidification de tous les mélanges sont
intermédiaires entre les points de solidification des cons-
tituants ;
2° La courbe de solidification présente un maximum ;
3° La courbe de solidification présente un minimum.
— 278 —
Les mélanges, dont la solidification a lieu aux points
maximum ou minimum, se solidifient en une masse homo-
gène.
Si la série des mélanges est ininterrompue, deux types
sont possibles :
4° La courbe de solidification présente une brisure à une
température de transformation, située entre les points de
solidification des constituants ;
5° La courbe de solidification se compose de deux parties
qui s'étendent des points de solidification des constituants
jusqu'à un point eutectique situé plus bas.
Quand les deux constituants se solidifient en diverses
espèces de cristaux, seuls les types 4 et 5 sont possibles.
Chez tous les types, la règle suivante est applicable :
Le mélange à l'état de fusion offre, en comparaison des
cristaux mixtes, une plus forte teneur en celui des consti-
tuants, dont l'addition abaisse la température de solidifi-
cation.
La classification ci-dessus permet de donner un aperçu cri-
tique des phénomènes connus jusqu'ici sur ce domaine.
H.-W. BalKHDis Roozeboom. — Sur les points de transfor-
mation chez les cristaux mixtes (lbid., p. 445).
L'auteur étudie les diverses transformations que peuvent
subir les cristaux, qui n'ont été étudiés que par MM. Bellati
et Lussana sur les cristaux mixtes de KAzO 3 et d'autres
nitrates, et de Rothmund sur les cristaux mixtes de CCI 4 et
CBr 4 (Zeitch. f. phys. Ch. t. 24, p. 705, 1897). Les deux
mémoires ne s'occupent que des cristaux mixtes à très
faible teneur en le deuxième constituant.
L'auteur fait une première tentative pour déduire par voie
— 279 —
théorique les phénomènes de transformation des cristaux
mixtes d'un état a en un état (3. 11 considère le domaine
entier des concentrations et les phénomènes de solidifica-
tions possibles. Il distingue divers types suivant que la
série a et la série (3 sont chacune à part ou ensemble conti-
nues ou discontinues, et suivant que la solidification ne fait
apparaître qu'une des deux formes ou bien les deux.
J.-M. Van Bemmelen et E.-H. Klobbie. — Sur le phé-
nomène de l'absorption, en particulier l'accumulation de
fluorure de calcium, de chaux et de phosphates dans les
os fossiles (Ibid., p. 236).
Dans un os fossile de Stegodon de l'époque tertiaire, re-
cueilli dans une couche de lapilli recouverte par un tuf vol-
canique, l'auteur a trouvé que :
La structure est conservée, les canaux de Havers et la
portion spongieuse sont remplis deOaCO 3 cristallin. Dans la
couche externe de la portion compacte et dans la portion
spongieuse s'est déposée de la pyrite..
On peut déduire de la conservation de la structure, de
l'élévation de la densité et des résultats de l'analyse que la
portion compacte de l'os a enlevé aux eaux d'infiltration
non seulement du carbonate de chaux, mais aussi du phos-
phate de chaux. Une portion du carbonate a été métamor-
phosée en fluorure de calcium (3 0/0) ; de même, la moitié
du phosphate de magnésium et une petite portion du phos-
phate de calcium en phosphates manganique et ferrique. De
plus, le phosphate est devenu basique par absorption de
chaux, de telle sorte que les bases excédent d'environ 7/8
de leur quantité les acides, ce qui fait sur 2 molécules
d'orthophosphate presque 1 molécule de base.
Il faut admettre que cette absorption de phosphates, de
— 280 —
CaF 2 , de CuCO 3 , de CaO, est une conséquence de l'attrac-
tion exercée par le phosphate primitif. L'ensemble ne cons-
titue pas de combinaison chimique, mais un complexe d'ab-
sorption hydraté.
Il est probable qu'il peut en résulter, dans certaines
circonstances déterminées, une apatite cristalline, comme
combinaison chimique, et que cette apatite peut renfermer
divers phosphates avec CaF 2 et CaO, comme particules
constituantes isomorphes.
H. Baumhauer. — Sur les rapports cristallographiques de
la jordanite (Sitz. der Kônig. Akad. d. Wiss. Berlin,
t. XXIII, 31 mai 1900).
Le travail contient une étude cristallographique complète
de la jordanite du Binnenthal, qui a fourni 21 formes nou-
velles, ce qui porte à 124 le nombre des formes de ce
minéral.
Les formes nouvelles sont :
£ 5/4 (190), 4 ' 3 (17O), £ 23 " 7 (3.20.0), g">" (2.13.0), £ 7/5 (160),
£Si/t(U.30.(n, ? 4 (350), 6 î/9 (092), e*!* (041), (1.13.1), (1.11.1),
(838), (1.20.Ï), (1.19.ï),_(1.17.1), (2.23.2), Jl.16.1), (1.14.Ï),
(1.13.Ï), (l.ll.ï), (13.37.12), (28.3.28), (4.3.2), (52Ï), (511).
E.-E. Basch. — Reproduction artificielle de la polyhalite
(/tf.,29nov. 1900, p. 1084).
A une solution de 48 grammes de sulfate de potasse dans
500 grammes d'eau, on ajoute 8 grammes de gypse et on
agite. Au bout de 20 minutes environ, il y a formation de
syngénite. On ajoute ensuite 60 grammes de MgS0 4 ,7EPO
et 33 grammes de MgCl 2 ,6H 2 0. Le mélange est chauffé
— 281 —
à 56° pendant quelque temps jusqu'à ce que les aiguilles de
syngénite disparaissent. Après filtration à la trompe, on
ajoute 100 centimètres cubes d'alcool à 15 0/0, ensuite
50 centimètres cubes à 60 0/0 et finalement 20 centi-
mètres cubes d'alcool. On obtient ainsi 13 grammes de
polyhalite qu'on dessèche à 60°.
Richard Beck. — Les minerais de Banca et de Billitin.
(Ibid.,f. 205 etZeitsch. f. prakt. Geolog., 1898, p. 121).
La cassitérite des îles de Banca et Billitin (Archipel
Malais) se trouve, d.ans le granité, comme élément primor-
dial, dans des filons de quartz traversant le granité et dans
des dépôts d'alluvion. Une petite quantité d'étain remplace
le silicium dans les silicates du granité. La cassitérite des
filons de quartz a été probablement déposée par les eaux
thermales, qui l'ont enlevée aux roches environnantes. Des
dépôts formés par les thermales de Selangor ont la composi-
tion suivante :
SiO 2 91,8; H 2 7,5; SnO 2 0,5 ; Fe 2 3 0,2
Max Bauer. — Objets préhistoriques du Guatemala en
fuchsite (Ibid., p. 129).
Les objets décrits sont plus ou moins verts, et montrent à
la loupe les caractères d'un mica, et donnent au chalumeau
la réaction du chrome.
La densité est de 2,883. De la muscovite presque incolore
est associée à la fuchsite. C'est la première fois que ce der-
nier minéral est signalé comme élément constituant les
instruments préhistoriques, en outre on ne connaît aucun
gisement de ce minéral dans l'Amérique centrale.
— 282 —
S.-L. Penfield. — Sur l'interprétation des analyses miné-
rales. Critique de récents articles sur la constitution de
la tourmaline {An. J. of Se, juillet 1900, p. 19).
L'auteur fait la critique des travaux récents de Tschermak
et de Clarke sur la constitution de la tourmaline. Il consi-
dère comme définitivement établi que l'acide dont dérivent
toutes les tourmalines est représenté par la formule empi-
rique H 20 B 2 Si i O 21 . Nos connaissances en chimie minérale ne
sont pas suffisamment avancées pour établir d'une façon
certaine que la formule adoptée par Tschermak, et qui est,
celle-ci, triplée, soit la vraie. La formule empirique de
Clarke H 30 B 3 Si°O 31 (SiO 2 : B 2 3 : H = 4 : 1 : 19,33 au lieu
de 4 : 1 : 20, comme dans la formule de Penfield) représente
bien la composition de quelques-unes des tourmalines,
analysées par Riggs et une par Jannasch et Kalb, mais on
a de bonnes raisons pour croire que les rapports indiqués ci-
dessus ne seraient pas obtenus si les analyses étaient répé-
tées. Les tourmalines contenant toujours deux hydroxyles,
on peut considérer comme probable, mais pas absolument
prouvé, que H 18 (OH) 2 B 2 Si 4 19 est la formule de l'acide.
Toutes les analyses indiquant que l'aluminium remplace au
moins la moitié de l'hydrogène, la formula devient
H 9 Al 3 (B.OH) 2 Si s 19 . Cette formule représente la composition
des tourmalines d'une façon beaucoup plus simple que celles
de Tschermak.
TABLE PAR NOMS D'AUTEURS
DES TRAVAUX ORIGINAUX PUBLIÉS DANS LE TOME XXIII.
Pages.
Bourgeois (L.). — Compte rendu de la visite faite par la
Société de Minéralogie à l'Exposition internationale
de 1900 191
— Rapport du trésorier 1
Cumenge. — Gisements d'urane et de vanadium du Colorado. 17
Curie (P.). — Charles Friedel 171
Dufet (H.). — Sur une espèce minérale nouvelle, la céru-
léite 147
Fouqué (F.). — Contribution à l'élude des minéraux du
groupe de la mélilite 10
Gaubert (P.). — Sur la coloration artificielle des cristaux. . . 211
— Comptes rendus des publications étrangères. . 38, 204, 228, 258
— Minéraux nouveaux 25, 222
Lacroix (A.). — Sur l'origine de la gédrite des Pyrénées et
sur un nouveau gisement de ce minéral 43
— Sur les minéraux des gîtes métallifères d'Ambatofang-
chana (Madagascar) xHtr
— Sur les gneiss aurifères de Madagascar jl«< 3
— Sur les minéraux des gisements manganésifères des
Hautes-Pyrénées * *"'
— Sur le willémite d'Algérie et du Congo xy *
Michel (L.). — Ed. Jannettaz 200
Pavot. Remarques sur le caillou de Rennes 150
Schulten (A. de). — Production des carnallites iodées de
potassium et d'ammonium 5
— Sur la production des vanadinites de cadmium 7
— 284 —
Pages.
Termier (P.). — Nouvelle contribution à l'étude du cadmium
et du zinc métallique iS
— Sur le quartz prase des cargneules de Lazer 47
— Sur l'apatite rouge de l'andésite de Guillestre 48
— Sur une association d'épidote et de zoïsite et sur les rap-
ports cristallographiques de ces espèces minérales. . 50
Wyrouboff (G.). — Recherches sur quelques oxalates 65
— Note sur la forme cristalline de quelques oxalates alcalins. 1 41
TABLE ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME XXIII
ABRÉVIATIONS USITÉES DANS CETTE TABLE
Crist. Étude cristallographique.
Min. nouv. Minéral nouveau.
Opt. Étude optique.
An.
Analyse.
Col.
Coloration.
Const.
Constitution.
Reprod.
Reproduction,
Agnolite (min. nouv.) (Breusing),
36.
Albite (macle) (Milch), 260.
— (Pregratten) (Viola), 262.
Ala (minéraux d') (Struver), 261.
Albiteoligoclase (Bakersville)
(Viola), 262.
Aluminooxalates (crist ) (G. Wy-
rouboff), 78.
Analoime (const.) (Clark k et Stei-
oer), 39.
Aneylite (Groenland) (min. nouv.)
(Flink), 25.
Andalousite (Nesle de Louron) (A.
Lacroix), 45.
Anhydrite (déshydratation) (Zu-
nino), 229.
Anorthite (Japon) (Pisani), 9.
Apatite (Guillestre) (Termier), 48.
— (Yttrifère, Groenland) (Flink),
208.
Aragonite (Foote), 232.
B
Ba déni te (Badeni) (min. nouv.)
(Pom), 223.
Barytine (Madagascar) (A. La-
croix), 250.
Belemnite (Struct.) (Cesaro), 241.
Beudantite (comp.) (Hartley), 234.
Blende (Groenland) (Flink), 205.
Bleu de méthylène (polychroïs-
me) (Gaubert), 215.
Britholite (Min. nouv.) (Groen-
land) (Winther), 34.
Broonantite (Madagascar) (A. La-
croix), 250.
BrooMte (Brostenstock) (Pearck
et Fornaro), 233.
Brostenite (Brosteni) (min. nouv.)
(Poni), 223.
Cadmium (crist.) ^Termier), 28.
Caillou de Rennes (Pavot), 150.
Calamine (Laurium) (Kaiser), 240.
Caloite (Dence) (Bottgbnbach), 237.
— (Gillfort) (Pisani), 9.
— (Groenland) (Flink), 205.
— (An.) (Foote), 232.
— (Villers-en-Fargue) (Butt-
genrach), 237.
Caloite (Bad Lands) (Penfield),
263.
— (Union Springs), 263.
Carnallites iodées (synth.) (A. de
Schulten), 5.
Carnotite (Gist.) (Cumenge), 17.
— (Hillebrand), 266.
286 —
Oassitérite (Banca) (R. Bbck), 281.
Cerargyrite (Madagascar) ^A. La-
croix' ,250.
Céruléite (Huanaco) (min. nouv.)
(H. Ditfbt), 147.
Céruslte (ibbenburen) (H. Ohm),
259.
Geylan (min. de) (Gist.) (Grun-
ling), 273.
Chabasie (Gourgs blancs) (A. La-
croix), 45.
Chaloolamprite (min. nouv. Gro-
enland) (Flink), 33.
Chaloopyrite (Cornwall) (Lewis
et Hall), 272.
Chaloosine (macle) (L. Milch), 260.
Chromoxalates (crist.) (Wyrou-
boff), 108.
Chrysobéryl (Ceylan) (Melczer),
274.
Chrysoeole (Madagascar) (A. La-
croix).
Coloration du quartz (Nabl), 232.
— (artif. des crist.) (Gau-
bert), 211.
Columbite (min. nouv. du groupe
de la) (L. Goodwin et W. G.
Miller), 227.
— (Kragerô) (L. Milch), 261.
Conductibilité thermique (Bow-
mann), 271.
Corindon (A. Lacroix), 46.
— (Caroline du Nord) (Pratt),
235.
— (Shepfield mine) (Pratt)
234.
Cordylite (min. nouv. Groenland)
(Flink), 27.
Crinoïdes fossiles (structure) (Ce-
saro), 241.
Cristallisation dans un champ
magnétique (Mayer), 242.
Cristaux mixtes (solidification)
( Bakhuis Roozeboom ),
277.
— (Transformation) (Bak-
huis Roozeboom), 278.
Dialogite (Groenland) (Flink), 205.
— (Htes-Pyrénées) (A. La-
croix), 251.
Diopside (Dekalle; (Pisani), 9.
— (Neste de Louron) (A.
Lacroix), 46.
Disthène (Caroline du Nord) (Pi-
sani), 9.
Dureté des corps simples (Ryd-
bbro), 268.
— (métaux) (Auerbach), 270.
— (silice) (Auerbach), 269.
E
Ecosse (min. d') (Hbddlb), 272.
Elpidite (Groenland) (Flink), 207.
Endéiolite (min. nouv. Groenland)
(Flink), 34.
Enstatite (Griqualand) (Bowmann).
270.
Epididymite (Groenland) (Flink),
206.
Epidote (crist. et opt.) (Termier),
50.
— (Sulzbach) (Z\mbonini), 25«.
Epistolite (Groenland) (Flink), 32.
Erubescite (Madagascar) (A. La-
croix), 248.
Exposition internationale
(compte rendu de la visite à Y)
(Bourgeois), 191.
F
Pedorowite (comp. Viola), 122.
Feldspath (crist. et opt.) (Viola),
261.
Ferrioxalates (crist. et opt.) (Wt-
roubofk), 117.
Figures de glissement (Cad-
mium (Termier), 20.
— (Zinc) (Termier), 24.
Florenoite (min. nouv.) (Minas
Geraes) (Hussak), 225.
Fluorine (Groenland) (Flink), 205.
Friedel (notice nécrologique) (Cu-
rie), 171.
— 287 —
Friedel (liste de ses travaux) (Co-
rik).
Friedelite (Htes-Pyrénées) (A. La-
croix), 251.
Fuchsite (Guatemala) (M. Baler),
281.
Galène (Groenland) (Flink), 205.
Gédrite (Nesle de Louron) (A. La-
croix), 43.
Goldschmidtite (crist.) (Palache),
239.
Graphite (Groenland) (Flink), 205.
Groenland (min. du) (Flink), 25 et
204.
Grossulaire (Nesle de Louron), (A.
Lacroix), 46.
Gypse (déshydratation) (V. Zu-
nino), 227.
— (artif. crist.) (0. Maschke
et Vater), 231.
Halloysite (Huanaco) (H. Dufbt),
149.
Hessitè (Colorado) (Palache), 240.
Hiohcookite (comp.) (Hartlby),
233.
Hubnerite (Htes-Pyrénées) (A. La-
croix), 252.
I-J-L
Isomorphisme (de OH) et (F) (G.
Fbls), 207.
Jannettaz (Ed.) (notice nécrolo-
gique) (L. Michel), 281.
— (liste de ses travaux),
201.
Jaspe (Rennes) (Pavot), 150.
Johnstonotite (min. nouv.) (Port
Cygnet)(MAC LiODetO.-E. Whitb),
222.
Jordanite (crist.) (Baumhauer),280,
Leuoite (const.) (Clarke et Steiobr).
40.
Leuoosphénite (min. nouv.) (Gro-
enland) (Flink), 30.
Loranskite (comp.) (Afanasséeff),
232.
Lorenzenite (min. nouv.) (Groen-
land) (Flink), 29.
M
Maole (artif.) (métaux) (Ewino et
Rosenhain), 228.
— (quartz) (Kaiser), 240.
Marsjatskite (min. nouv.) (Fedo-
roff et Nikitin), 226.
Mélillte (const.) (Fouqué), 10.
— (Vésuve) (Kaiser), 42.
Mélonite (Worturpa) (Dibseldorf),
240.
Métaux (struct.) (Ewino et Ro-
senhain), 228.
MohawMte (min. nouv.) (Kewe-
naw) (Koenig), 226.
— (Whitneyite) (Koenig),
226.
Monazite (Pregratten) (Bowmann).
267.
— (Tintagel) —
267.
— (Valserthal) —
267.
Morphotropie (G. Wyrouboff), 66.
Masohketowite (min. nouv.) (Fe-
doroff et Nikitin), 226.
N
Nasarsnkite (Groenland) (Flink),
31.
Néphéline (étud. chim.) (Tnuoorr).
9.
— (Vésuve), 42.
Neptunite (Groenland) (Flink), 205.
Nitrates (col.) (P. Gaobbrt), 211.
— 288 -
Or (Huanaco) (H. Dufet), 150.
Os fossiles (Van Bemmklen et
Klobbik), 279.
Oursins fossiles (struct.) (Césaro),
241).
Ozalates (crist. opt. comp.) (G.
Wyrouboff), 78.
— (Aluminooxalates), 78.
— (Chromaxolates), 108.
— (Ferrioxalates), 117.
Oxalates alcalins (crist.) (Wy-
rouboff), 141.
— (bioxalatate d'ammo-
niaque), 141.
— (oxalate neutre de po-
tassium), 142.
— (bioxalate de potasse
anhydre), 142.
— (bioxalate de potassium
hydraté), 144.
— (bioxalate de sodium),
144.
— (Tétraoxalate de rubi-
dium), 145.
P
Parisite (Groenland) (Flink), 205.
Peotolite (const.) (Glarkb et Stei-
ger), 38.
Périoline (Hachbachtal) (Viola),
261.
— (Rauris) (Viola), 262.
Perowskite (St-Ambrogio) (G.
Boeris), 209.
Pharmaoosidérite (const.) (Corn-
wal) (Hartley), 233.
Phosphorescence (Keilhack), 264.
Plumbogummite (const.) (Har-
tley), 234.
— (Miers), 234.
Pléoohroïsme (Wyrouboff), 66 et
140.
— P. Gaubert.
Polyhalite (reprod.) (Basch), 280.
Poudingue de Mont fort (Pavot),
169.
* Pyrophyllite (const.) (Clarke et
Steiger), 38.
Pyroxène (Griqualand West (Bow-
mann), 270.
— (Latium) (Zambonini), 273.
Pyrrhotite (Nesle de Louron) (A.
Lacroix), 46.
Q-R
Quartz (Lazer)(P. Termier), 47.
— ( Trach barch ) ( Kaiser ) ,
240.
— Groenland (Flink), 205.
— (coloration) (Nabl), 232.
Ransàtite (Weiboll), 227.
Robellazite (min. nouv.) (Co-
menge), 18.
Roseoêlite (Placerville) (Hillb-
brand), 266.
Roumanie (minéraux de) (Poxi),
227.
Rubis (artif.) (Rinne), 261.
Rutile (Géorgie) (Pisani), 9.
S
Saphir (macle) (Bowmann), 271.
Sohizolite (min. nouv.) (Groen-
land) (Winther).
Senarmontite (Amsberg) (E. Kai-
ser), 240.
Sillimanite (Ceylan) (Melczer),274.
— (Nesle de Louron) (A.
Lacroix), 45.
Soufre (crist. Corphalie) (Buttgen-
bach), 236.
— (formes) (R. Bracns), 259.
Spinelle (Ceylan) (Melczer), 274.
Spodiophyllite (min. nouv.) (Gro-
enland) (Flink), 27.
Stibiodomeykite (min. nouv).
(Koenig), 226.
Sulfohalite (comp.) (Penfield),
208.
Sulvanite (min. nouv.) (A. Goyder),
225.
T-U
Tainiolite (min. nouv.) (Groen-
land), 28.
Téphroïte (Htes-Pyrénées) (A. La-
croix), 252.
Test calcaire (structure) (César o),
241.
Torrensite (A. Lacroix), 254.
Tourmaline (comp.) (S.-L. Pen-
— field), 282.
(crist.) (Worobiéff).
275.
Uranospinite artificielle (Golds-
chmidt), 42.
v-w
Valériite (J. Pétren), 227.
Vanadinite bromée de cadmium
(rep.) (A. de Schulten), 8.
Vanadinite chlorée de cadmium
(reprod.) (A. de Schdlten), 8.
Vanadinite Amsberg (Kaiser), 240.
Viellaurite (A. Lacroix), 253.
Willémite (Algérie) (A. Lacroix),
255.
— (Congo) (A. Lacroix), 255.
Wollastonite (A. Lacroix), 46.
Zéagonite (Thuoutt), 9.
Zéolithe (const.) (Glarke et Stei-
oer), 46.
Zinc (crist.) (Le Ghatelier), 5.
— (crist.) (Termier), 18.
Zoïsite (opt.) (M 1 Pelvas) (Termier),
50.
ERRATA
TOME XXII
Page 66, rétablir ainsi la première ligne :
Section qui doivent être parfaitement planes comme cela.
Page 195, ligne 3 en remontant :
Au lieu de : 3Ca03P*0*, lire : 3Ca3p2Q8.
TOME XX1I1
Page 29, ligne 1 en remontant, lire: lorenzenite au lieu de: lorenzite.
41, ligne 12 en remontant, lire: Eléolite, au lieu de: Eléoite.
45, rétablir ainsi la ligne 17 en descendant : dans sa gangue de
biotite.
147, ligne 8. au lieu de : 24 juin, lire : 28 juin.
179, ligne 7, au lieu de : Canon, lire : Canon.
226, ligne 9, au lieu de : Kervenaw, lire : Kevenaw.
226, ligne 21, au lieu de: Nikotin, lire : Nikitii*.
238, ligne 27, au lieu de : Hobs, lire : Hobbs.
Le Secrétaire, gérant, Paul GAUBERT.
Tours. — Imprimerie Deslis Fkèkks.
Publication inensue
N 09 l,2,3 Janvier-Février-Mars
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DR
MINÉRALOGIE
(ancienne société hinéralogjoue de prànckï
Fondée le 21 Mars 1873
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT ^UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCBET
DU 2 FÉVRIER 1S86
PARIS
LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE, CfL BÊRANGER, ÉDITEUR
SUCCESSEUR DE UÀUDRY ET C 1 *
15, rue des Saint* -Fores, 15
MAISON A LIÈG£, BUE DE LA REGENCE, 21
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SOMMAIRE
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Prière de s'adresser pour :
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Membres honoraires de la Société.
MM. Damour, — FouQuré, — N. von Lang, — N. S. Maskelyne,
— N. E. NORDENSKIÔLD, — RaMMELSBKRG, — H. ROSENBUSCH,
— H.TOPSOE, — G. TSGHERMAK.
Composition du Bureau de la Soeiété
Pour Tannée 1900.
Président: M. Hautefeuille.
Vice-Présidents : MM. Bertrand (E.), Roux.
i .Trésorier: M. L. Bourgeois.
Secrétaire pour la France : M. P. Gaubert.
Secrétaire pour l'Etranger : M. Ad. Richard.
Archiviste : M. M. Blondel.
MM.
Membres du Conseil.
CUMENGE, A. DE GRAMONT, LACROIX, Le CHATELIER,
Michel (L.), Wallerant (F.). \
.Les Séances ordinaires de la Société ont lieu le second
Jeudi de chaque mois, à/quatre heures et demie, au Laboratoire
de Minéralogie de la Sorbonne.
Dates des Séances en 1900.
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Nov.
Dec.
il :
8
8
5
10
14
13*
8
13
La. cotisation annuelle, partant du 1 er janvier de chaque année,
pour tous les Membres, est de 20 francs.
La cotisation annuelle peut être remplacée par le versement
unique d'une somme de 350 francs.
L'abonnement annuel au Bulletin pour les Bibliothèques est
de 20 francs pour tous pays ; l'abonnement part toujours du
1 er janvier.
Le prix de chacufl des tomes de la collection des bulletins, de
Tannée 1878 (tome I) à 1895 (tome XVIII), est de 15 francs ; celui
des années 1896 à 1898 (tomes XIX, XX et XXI) est de 20 francs.
Le prix de la, première et de la deuxième table décennale est
de 3 fr. 50.
Les Membres pourront, sur leur demande persohncllc, acquérir
un exemplaire de chacun des tomes avec une réduction de 5 francs
sur chaque volume.
Pour devenir Membre de la Société, il faut être présenté par
deux Membres. L'élection est mise à l'ordre du jour de la Séance
qui suit celle où la présentation a été faite.
Les Membres de la Société recevront un diplôme de sociétaire
sur demande adressée au Secrétaire. Le prix de ce diplôme est
fixé à 10 francs.
* Séance facultative.
r
ERRATUM AU TOME XXII
Page 203.
Ajouter : quartz (étude crist., Meylan). F. Gonnard, 94.
— (Striegau). F. Gonnard, 92.
PRIX DES TIRAGES A PART
NOMBRE D EXEMPLAIRES
8 pages
12 pages
16 pages
Couvert" avec titre
25
6 »
8 »
\0 »
4 »
50
7 »
9 »
11 50
4 50
100
8
10
12
50
200
H »
15 »
18 »
300
14
20
24
8 50
400
18 »
25 »
30 »
10 »
500
21
30 »
36 ^ »
11 50
Composition d'un grand titre, si le tirage à part n'a pas de
couverture, 2 francs, brochage compris, p#rt à la charge du
destinataire.
TOURS. — IMPRIMERIE DESUB KRERBS, 6, BUE OAMBKTTA.
Publication mensuelle.
N ea 4, 5
Avril-Mai 1000
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BULLETIN
SOGTÉTÉ FRANÇAISE
DI
MINÉRALOGIE
(ANCIENNR SOCIÉTÉ MINERA UKitQI.Ë 1>E FRANCE \
Fondée le 21 Mars 1878
MCONNUE COMME FT.IRL1S81MEMT b'tmUTÊ HWMOUR J'Aft liÉCRW
du 2 rlYMsn IH&ti
PARIS
LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE, Cft BËRANfiER, ÉDITEUR
8C< CBSSBUB i>h! tiALDH v ET
15, rue des Saints Pérès, 15
MAISON A LlÉtif!, RïîE &E LA HEGENCE, S21
1900
SOMMAI]
Compte rendu de la séance du 5 avril
A. Lacroix. — Sur l'origine de la gé
sur un nouveau gisement de ce mil
Pierre Termier. — Sur le quartz prs
Lazer .'' ...,
Pierre Termier. — Sur Tapatite rouge
lestre
Pierre Termier. — Sur une association
site et sur les rapports çristàllograp
minérales
Compte rendu de la séance du 10 mai
G. Wyrouboff. — Recherches sur que
G. Wyrouboff. — Note sur la forme c
oxalates alcalins
Prière de s'adresser pour :
1° Tout ce qui concerne la rédac
tion du Bulletin,
2° Les changements d'adresse,
Le paiement des cotisations des j ,
membres (*), \
Les réclamations relatives à l'en- »
voi des livraisons, J ,
Les abonnements (des personnes \
ou établissements qui né sont pas
membres),
La vente du Bulletin,
Les échanges, | à î
Secrétaire (pour la France) : M. P. Gau
ralogie du Muséum, 61, rue de Buffc
Secrétaire (pour l'Étranger) : M. Rica- .
Lemoine.
Trésorier: M. L. Bourgeois, 1, boulevai-
Archiviste : M. M. Blondel, Laboratoi
Sorbonne.
(1) Pour les sommes au-dessous de 50 francs, h
est, en général, un mandat-carte français ou intcrnati-
Membres honoraires de la Société.
MM. Damour, — Fouqué, — N. von Lang, — N. S. Maskeltnb,
— N. E. NORDENSKIÔLD, — RaMMELSBERG, — H. ROSKNBUSCH,
— H. TOPSÔE, — G. TSCHERMAK.
Composition du Sureau de la Société
• Pour l'année 1900.
Président: M. Hautefeuille.
Vice-Présidents : MM. Bertrand (E.), Roux.
Trésorier : M. L. Bourgeois.
Secrétaire pour la France : M. P. Gaubert.
Secrétaire pour l'Etranger: M. Ad. Richard.
Archiviste : M. M. Blond el.
Membres du Conseil.
MM. Cumenge, à. de Gramont, Lacroix, Le Chatelier,
x Michel (L.), Wallerant (F.).
Les Séances ordinaires de la Société ont lieu le second
Jeudi de chaque mois, à quatre heures et demie, au Laboratoire
de Minéralogie de la Sorbonne.
Dates des Séances en 1900.
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Nov.
Dec.
îl
8
8
5
10
14
19
8
13
La cotisation annuelle, partant du 1 er janvier de chaque année,
pour tous les Membres, est de 20 francs.
La cotisation annuelle peut être remplacée par le versement
unique d'une somme de 350 francs.
L'abonnement annuel au Bulletin pour les Bibliothèques est
de 20 francs pour tous pays ; l'abonnement part toujours du
1 er janvier.
Le prix de chacun des tomes de la collection des bulletins, de
l'année 1878 (tome I) à ^96 (tome XIX), est de 15 francs; celui
des années 1897 à 1899 (tomes XX, XXI et XXII) est de 20 francs.
Le prix de la première et de la deuxième table décennale est
de 3 fr. 50.
Les Membres pourront, sur leur demande personnelle, acquérir
un exemplaire de chacun des tomes avec une réduction de 5 francs
sur chaque volume.
Pour devenir Membre de la Société, il faut être présenté par
deux Membres. L'élection est mise à Tordre du jour de la Séance
qui suit celle où la présentation a été faite.
Les Membres de la Société recevront un diplôme de sociétaire
sur demande adressée au Secrétaire. Le prix de ce diplôme est
fixé à 10 francs
ERRATUM AU TOME XXII
PRIX DES TIRAGES A PART
NOM Bu
25
50
100
200
300
400
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DR
MINÉRALOGIE
(ANCIENNE SOCIÉTÉ MINERA LOGIQUE DR FRANCK ï
Fondée le 21 Mars 1878
MïCONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET
OU 2 FÉVRIER 1886
PARIS
LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE, CE BÉRANGER, ÉDITEUR
SUCCESSEUR DE BAUDRY ET C ie
15, rue des Saints-Pères, 15
MAISON A LIÈGE, RUE DE LA REGENCE, 21
1900
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SOMMAI! -
Compte rendu de la séance du 5 avril
A. Lacroix. — Sur l'origine de la gé
sur un nouveau gisement de ce mil
Pierre Termier. — Sur le quartz pre
Lazer '
Pierre Termier. — Sur Tapatite rouge
lestre
Pierre Termier. — Sur une association
site et sur les rapports cristallograp
minérales
Compte rendu de la séance du 10 mai
G. Wyrouboff. — Recherches sur que
G. Wyrouboff. — Note sur la forme c
oxalates alcalins
Prière de s'adresser pour :
1° Tout ce qui concerne la rédac-
tion du Bulletin,
2° Les changements d'adresse,
Le paiement des cotisations des j ,
membres ( 4 ) , \
Les réclamations relatives à ren-
voi des livraisons,
Les abonnements (des personnes
ou établissements qui né sont pas
membres) y
La vente du Bulletin,
Les échanges, \ kl
Secrétaire (pour la France) : M. P. Gau
ralogie du Muséum, 61, rue de Buffc
Secrétaire (pour l'Étranger) : M. Rica
Lemoine.
Trésorier: M. L. Bourgeois, 1, bouleva*
Archiviste : M. M. Blondel, Laboratoi
Sorbonne.
(1) Pour les sommes au-dessous de 50 francs, li
est, en général, un mandat-carte français ou inlcrnati.
Membres honoraires de la Société.
MM. Damour, — Fouqué, — N. von Lang, — - N. S. Maskeltnb,
— N. E. NORDENSKIÔLD, — RaMMELSBERG, — H. ROSENBUSCH,
— H.TOPSÔE, — G. TSCHERMAK.
Composition du Sureau de la Société
• Pour l'année 1900.
Président: M. Hautefeuille.
Vice-Présidents : MM. Bertrand (E.), Roux.
Trésorier : M. L. Bourgeois.
Secrétaire pour la France : M. P. Gaubert.
Secrétaire pour l'Etranger: M. Ad. Richard.
Archiviste : M. M. Blondel.
Membres du Conseil.
MM. Gumenge, A. de Gramont, Lacroix, Le Chatelier,
v .... Michel (L.), Wallerant (F.).
Les Séances ordinaires de la Société ont lieu le second
Jeudi de chaque mois, à quatre heures et demie, au Laboratoire
de Minéralogie de la Sorbonne.
Dates des Séances en 1900.
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Nov.
Dec.
îl
8
8
5
10
14
19
8
13
La cotisation annuelle, partant du 1 er janvier de chaque année,
pour tous les Membres, est de 20 francs.
La cotisation annuelle peut être remplacée par le versement
unique d'une somme de 350 francs.
L'abonnement annuel au Bulletin pour les Bibliothèques est
de 20 francs pour tous pays ; l'abonnement part toujours du
1 er janvier.
Le prix de chacun des tomes de la collection des bulletins, de
l'année 1878 (tome I) à '«96 (tome XIX), est de 15 francs; celui
des années 1897 à 1899 (tomes XX, XXI et XXII) est de 20 francs.
Le prix de la première et de la deuxième table décennale est
de 3 fr. 50.
Les Membres pourront, sur leur demande personnelle, acquérir
un exemplaire de chacun des tomes avec une réduction de 5 francs
sur chaque volume.
Pour devenir Membre de la Société, il faut être présenté par
deux Membres. L'élection est mise à Tordre du jour de la Séance
~"it celle où la présentation a été faite.
Membres de la Société recevront un diplôme de sociétaire
lande adressée au Secrétaire. Le prix de ce diplôme est
PRIX DES TIRAGES A PART
SOMBRE D EXEMPLAIRES
8 pages
12 pages
16 pages
Couvert™ avec titre
6
8 »
10
4
50
7 »
9 »
11 50
4 50
100
8 »
10 »
12 »
5 50
200
H »
15 »
18
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300
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20 »
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18 »
25 »
30 »
10 »
500
21 a
30 »
36 »
11 501
Composition d'un grand titre, si le tirage à part n'a pas de
couverture, 2 francs, brochage compris, port à la charge du
destinataire.
TOURS. — IMPRIMERIE DBgUB FRÈRES, 6, RUE QAMMTTA.
1
Publication mensuell
N 08 6, 7 Juin-Juillet 1900 \ ^Tome XXffi-7
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DE
MINÉRALOGIE
(ancienne société minéralogique de France)
Fondée le 21 Mars 1878
reconnue comme établissement d'utilité publique par décret
du 2 février 1886
PARIS
LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE, Cfl. BÉRANGER, ÉDITEUR
SUCCESSEUR DE BAUDRY ET C ie
15, rue des Saints-Pères, 15
MAISON A LIÈGE, RUE DE LA REGENCE, 21
1900
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SOMMAIRE
pAgre».
Compte rendu de la séance du 8 novembre 1900 211
Paul Gaubert. — Sur la coloration artificielle des cristaux.. 2ii
Minéraux nouveaux 222
Espèces minérales à supprimer 227
Compte rendu des publications étrangères 228
Prière de s'adresser pour :
1° Tout ce qui concerne la rédac-
tion du Bulletin,
2° Les changements d'adresse,
Le paiement des cotisations des
à M. le Secrétaire pour la
France ;
e paiement des cotisations des i , „ . „, ,
membres (*), \ à M. le Trésorier ;
Les réclamations relatives à l'en-, .
voi des livraisons, ],„-,,«, i ^ •
Les abonnements (des personnes à *• Ch ' franger, ^^aire-
ou établissements qui ne sont pas é( ? ,teur > 15 ' rue des Samts *
membres), Pères, Pans;
La vente du Bulletin, 1
Les échanges, | à M. l'Archiviste.
Secrétaire (pour la France) : M. P. Gaubert, Laboratoire de Miné-
ralogie du Muséum, 61, rue de Buffon.
Secrétaire (pour l'Étranger) : M. Richard, 73, rue du Cardinal-
Lemoine.
Trésorier: M. L. Bourgeois, i, boulevard Henri IV.
Archiviste : M. M. Blondel, Laboratoire de Minéralogie de la
Sorbonne.
(1) Pour les sommes au-dessous de 50 francs, le mode d'envoi le plus économique
est, en général, un mandat-carte français ou international.
Membres honoraires de la Société.
MM. Damour, — Fouqué, -— N. von Lang, — N. S. Maskelyne.
— N. E. NORDENSRIÔLD, — H. ROSENBUSCH, — H. TOPSÔE,
G. TSCHERMAR.
Composition du Bureau de la Société
Pour l'année 1900.
Président: M. Hautefeuille.
Vice-Présidents : MM. Bertrand (E.), Roux.
Trésorier : M. L. Bourgeois.
Secrétaire pour la France : M. P. Gaubert.
Secrétaire pour i Etranger : M. Ad. Richard.
Archiviste : M. M. Blondel.
Membres du Conseil.
MM. Gume.nge, A. de Gramont, Lacroix, Le Ghatelier,
Michel (L.), Wallerant (F.).
Les Séances ordinaires de la Société ont lieu le second
Jeudi de chaque mois, à quatre heures et demie, au Laboratoire
de Minéralogie de la Sorbonne.
Dates des Séances en 1900.
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Nov.
Dec.
11
8
8
5
10
* 14
19
8
13
La cotisation annuelle, partant du l or janvier de chaque année,
pour tous les Membres, est de 20 francs.
La cotisation annuelle peut être remplacée par le versement
unique d'une somme de 350 francs.
L'abonnement annuel au Bulletin pour les Bibliothèques est
de 20 francs pour tous pays ; l'abonnement part toujours du
1 er janvier.
Le prix de chacun des tomes de la collection des bulletins, de
l'année 1878 (tome I) à '«96 (tome XIX), est de 15 francs; celui
des années 1897 à 1899 (tomes XX, XXI et XXII) est de 20 francs.
Le prix de la première et de la deuxième table décennale est
de 3 fr. 50.
Les Membres pourront, sur leur demande personnelle, acquérir
un exemplaire de chacun des tomes avec une réduction de 5 francs
sur chaque volume.
Pour devenir Membre de la Société, il faut être présenté par
deux Membres. L'élection est mise à l'ordre du jour de la Séance
*uit celle où la présentation a été faite.
. Membres de la Société recevront un diplôme de sociétaire
_emande adressée au Secrétaire. Le prix de ce diplôme est
MO francs.
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PRIX DES TIRAGES A PART
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100
200
300
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Publication mensuelle.
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Décembre 1900 Tome XXIII
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
MINERALOGIE
(ancienne société minéralogique de France)
Fondée le 21 Mars 1878
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PlïBLIQCB PAR DÉCRET
DU 2 FÉVRIER 1886
PARIS i
LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE, Cfl. BÉRANGER, ÉDITEUR
SUCCESSEUR DE BAUDRY ET C U
15; rue des Saints-Pères» 15
MAISON A LIÈGE, RUE DR LA REGENCE, 21
1900
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SOMMAIRE
Compte rendu de la séance du 12 décembre 1900 243
A. Lacroix. — Sur les gnaeiss aurifères de Madagascar 243
A. Lacroix. — Sur les minéraux des gîtes métallifères d'Am-
batofangehana (Madagascar) 248
A. Lacroix. — Sur les minéraux des gisements manganési-
fères des Hautes-Pyrénées 251
A. Lacroix. — Sur la Willémite d'Algérie et du Congo 255
P. Gaubkrt. — Compte rendu des publications étrangères. . 258
Table par noms d'auteurs des travaux originaux publiés
dans le tome XXIII 283
Table analytique et alphabétique des matières 285
Prière de s'adresser pour :
1» Tout ce qui concerne la rédac- ) , __ . .. . .
lion dn Bulletin, \ k M. le Secréta.re pour la
2° Les changements d'adresse,
France ;
Le paiement des cotisations des , .
membres (<), { a M. le Irésoner ;
Les réclamations relatives à l'en-
voi des livraisons,
Les abonnements (des personnes
à M. Ch. Béranger, libraire-
éditeur, 15, rue des Saints-
ou établissements qui ne sont pas t ^, ' .'
membres), \ ^eres, Paris;
La vente du Bulletin, /
Les échanges, | à M. l'Archiviste.
Secrétaire (pour la Fiance) : M. P. Gaubert, Laboratoire de Miné-
ralogie du Muséum, 61, rue de BufTon.
Secrétaire (pour l'Étranger) : M. Richarp, 73, rue 4u Cardinal-
Lemoine.
Trésorier: M. L. Bourgeois, 1, boulevard Henri IV.
Archiviste : M. M. Blondel, Laboratoire de Minéralogie de la
Sorbonne.
(1) Pour les tomme» au-dessous de 50 francs, le mode d'enroi le plat économique
eit, en général, un mandat-carte français ou international.
Membres honoraires de la Société.
MM. Dàiiour, — Fouquk, — N. von Lang, — N. S. Masebltmsv
— N. E. N0RDEN9KIÔLD, — H. ROSENBUSCS, — H. T0P8ÔI V
G. TsCHERMAE.
Composition du Bureau de la Société
Pour l'année lOOO.
Président: M. Hautkfkuilli.
Vice-Présidents : MM. Bertrand (E.), Roux.
Trésorier: M. L. Bourgeois.
Secrétaire pour la France : M. P. Gaubert.
Secrétaire pour l'Etranger: M. Ad. Richard.
Archiviste : M. M. Blondeu
Membres du Conseil.
MM. Cumbxmm, A. de Gramont, Lacroix, Le Chatelier,
Michel (L'.), Wallerant (F.).
Les Séances ordinaires de la Société ont lieu le seoond.
Jeudi de chaque mois/ à quatre heures et demie, au Laboratoire
4e Minéralogie de ia Sorbonne.
Dates des Séances en 1000.
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Nov.
Dec.
*
!
8
5
10
14
19
8
13
La cotisation annuelle, partant du 1 er janvier de chaque année,
pour tous les Membres, est de 20 francs.
La ootisation annuelle peut être remplacée par le versement
unique d'une somme de 350 francs.
L'abonnement annnel au Bulletin pour les Bibliothèques est
de 20 francs pour tous pays ; l'abonnement part toujours du
i #r janvier.
Le prix de chacun des tomes de la collection des bulletins, dfr
Tannée 1878 (tome I) à '«96 (tome XIX), est de 15 francs; celui
des années 1897 à 1899 (tomes XX, XXI et XXII) est de 20 francs.
Le prix de la première et de la deuxième table décennale est
de 3 fr. 50.
Les Membres pourront, sur leur demande personnelle , acquérir
un exemplaire de chacun des tomes avec une réduction de 5 francs
sur chaque volume.
Pour devenir Membre de la Société, il faut être présenté par
<Wx Membres. L'élection est mise à Tordre du jour de la Séance
i suit celle où la présentation a été faite.
Les Membres de la Société recevront un diplôme de sociétaire
mr demande adressée au Secrétaire. Le prix de ce diplôme est
îxé à 10 francs.
jTO^*
PRIX DES TIRAGES A PART
NOMBRE D EXEMPLAIRES
8 pages
12 page»
16 pagos
Couvert" avec titre
25
50
7 »
9 »
11 50
4 50
100
8 »
10 »
12 »
4 50
200
M
15
18
7
300
H »
20 »
24 »
8 50
400
18 »
25 »
30 »
10 »
500
21
30 »
36
11 SOI
Composition d'un grand titre, si le tirage à part n'a pas de
couverture, 2 francs, brochage compris, port à la charge du
destinataire.
TOIHR. — IMPRIMKRIK ht.KI.IH KKF.KRS, I», FUI g «A*»KTTA.
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