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■ i
' «r
BULLETIN
DE LA.
SOCIETE DE GEOGRAPHIE.
Detudëme Série.
TOME PlUBMIBB.
\
La première série du BtoLLETiir se conipt>Sé de vingt vô<>
lames, et comprend douze années de i8ai à i833 , inclus , û-
nissant au n® 128.
Les volumes I, 11 > m du Recueil de Voyages et de Mé-
itoiEES ont paru ; les tomes iv et v sont ioQs presse»
BUREAU DE LA SOCIÉTÉ.
(^Election du 29 mars i833.)
Président» M le duc Becazes, pair de France.
V aIÙj^ s m. Jokard , membre de Vlnstitut.
f^ice-préM^iis. ^ ^ Warden . correspondant d* rinrtitut.
Secrétaire, " ^ M. de LAREiTAUDiâiLS.
a , . i M. Beautemps Beaupré , membre de rinstîttil.
Scrutateurs. ] ^ ^^^^^^ ^^ Pommeusb.
LISTE DES PRÉSIDENS DE LA SOCIÉTÉ ,
depuis son origine , dans Vordrt* de leur nomination,
MM le marquis DE La PLACE- MM. lecomteCHABaoLDsGRousoL.
le mai quis de Past()ret. le baron Cuvieh. ^
le vicomte de Chaïeatj- le baron Hyde de NeuviLle.
BRIAKD le duc DE DOUDEAUVILLE.
le comte Chabrol DE YoLvic. J.-B Eyriiês.
Becquey. le comte de fiioinr.
Je bar' n Alexandre de Hum- Dumont dTJryille.
, BOLDT.
CORRESPONDANS ÉTRANGERS,
dans l'ordre de leur nomination,
MM. l<»docteur Mease, aPliila- MM. F.^Ant Gonzalez, à Madrid.
delphie. le D*. Rpi^ganum, à Berlin*
Tasner , à Philadelphie. le cap. Franklin, à Londres.
W. WooDBRiDOE, à Boston. le D*. B1CUARD8ON, à id.
le capitaine Edward Sabine, le prof. Rave, à Copenhague.
à Londres. ^ le cap. Graah, à Copenha-»
le col. P01N8ETT , auif États- gue.
TTnis. AiNswoRTH , à Edimbourg,
le col. d'Abrahamsok , à Co- Adrien Balbi , à Venise.
pennague. Graberg de HEttso , à Li-
le professeur Schumacher , à Tourne.
Altona. le major L0K6, aux Etat»'
DE Navarette, à Madrid tJnis.
■ M. Chapellier , notaire honoraire , ti'ësorier delà société, rue de
Seine . n^ 6.
M. NoiROT , agent généi'al et bibliothécaire de la société, rue de W-
Diversité , n® 23.
\
BULLETIN
DE GÉOGRAPHIE.
Denzième Série. ^
tmuffitma.
PARIS,
CHEZ ARTHUS-BERTRAND,
«mwirag DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOCSÂPHIS,
KVB HlIITZrBIIII.La , If° a3^
1834.
Sot, 1017 «- JS_
COMMISSION CENTRALE.,
I
fit 1 .'.•'' I
COMPOSITION DU BUREAU.
{Élection du 2j décetnàre i833'. )
Président. M. JoMARs/inembre derinstîtuf. .. , ,
iM. DÀvésY\ i6géDiei^ h^rdltgrapb* A thef
délaMarfn^. . • ,. S..^
M. le baron Hoger > ancien commandant du
Sënëgal.
Secrétaire-général, M. D'Avezac.
SEC1|:iON Dft COABXSFOVDAllCB.
MM. Bajot. ' MM. Jaobert.
Guill- Bai-bid du Bocage. ' Jouaonin.
Alex. Barbie du Bocage. C^r Moreau.
' Bottin. Ambr. Tardieu. '
Cadet de Metz. Baron Walckeiiaer.
Goulier. Warden.
'^Isamberti
SECTXOR DE FUBLICATIOU.
MM. Albert Montemout. MU. Huerne de Pommeuae.
An«ait. baron de Ladoucette.
Biancbi. ^ ^ de Larenaudière.
Gorabœuf. ' Poulain.
Baron Gostaz. Roux de Rochelle.
dUrville.
Eyriè».
SECTION DE COMPTABILITÉ.
«
MM Boucher. MM. Chanut.
général Haxo. Réaume.
Peytier.
Trésorier. -^VL. Chapellier, noUire honora/re.
• • «
COMITÉ CHARGÉ DE L\ PUBLICATION DU BULLETIN.
MM. Albert-Montemont. MM. d'Urvittc.
Anaart. Isatnbert.
Guill. Barbie du Bocage. de Lar* naudière.^
Alex. Barbie du Bocage. Poulain .
*Dau86T- Roux de Rochelle.
d'Arezac. Warden.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
JANVIER i834.
PRCmiERE SECTION.
ni 1 1 w
MIÊMOIRES, EOTflAITS, ANALYSER ET RAPPORTS*
yoYkens autour Uu mondes auecdes extraits choisis de
•
voyages dans tes mers du Sud et les Océans Pacifique ,
• Septentrional et Méridional^ en Chine ^ etc; entrepris
sous les ordres de fauteur j ou sous sa direction, et
des rensefgnémens sur d^ importantes découvertes faites
de tannée 1792 à Vannée iBZ^^ etc.; par Edmijud
FAHHIIfC; (f )
La à la séance da 8 noTembre i833, par M Wabdbji.
Le Toyage amour du inoud^> entreprâ par M. Fa&-
ningen 179899, à bord du navire the BetsejTy fut le
(i) V<](yage8 round the worid; wîth selected sketchés of Voyage
to the South -Seas, North and South-Pacific- Océans, Chma, etc.,
perform^ Ubderthe convinand and agency of the author. Also, in-
\
(«)
premier de ce genre, tenté par un nanré américaiit ,
sorti du port de New*York. Dans cette longue naviga-
tion , il visita la côte de Patagonie et les îles ^Ikland^
passa à travers TOcéan Pacifique aux îles Marquises et à
celles de Washington et découvrit deux îles, dont Tune
élevée au-d^su$ de la mer et d'une grande étendue, fau-
tre basse et moins considérable; la première fut appelée
île de Nesv-'York^ la seconde île Nexsenj.en Thonneur
du propriétaire dp navire qui portait ce nom. Par latitude
sud 8* i3s et longitude ouest de Greenmch i4i°3i' (i}>
îe mifieu de Tîle de New-York était en vue , à 8 lieues de
distance; la fumée quon en voyait sortir da»s différen*
tes directions prouvait qu'elle était habitée.
Le II juin (1798) on découvrit les îles de Fanningy
par 3<* 5i' 3o'' de latitude sud, et iSp" la' 3o" de longi-
tude ouest. GeNes au nord et au midi avaient chacune ^
milles de long, la troisième n'avait que 6 milles. Elles
occupaient un plan triangulaire et formaient une baie
spacieuse avec de bons ancrages. L'abondance de bipi«>
d'eau potable, de fruits des tropiques, de tortues et de
poisson excellent qu'on 7 trouve, rendent ce groupe très
favorable comme point de relâche. On xij aperçut
alors aucune trace d'habitation ; cependant lorsque^qyel-
ques années après, le capitaine Donald Mackay toucha
aux îles Fanning, il trouva quelques amas de pierres
disposés d*une manière régulière et couverts d'une es-
pèce de mousse. En ayant fait déplacer plusieurs et
fouiller au-dessous, on rencontra à deux pieds en con-
formation relating to important late disooyeries; between the yeara
Uj^^ and iSSa, etc.; by Mdmund Pamùng. i yoL in-8**, pages 499,
New-York, i833.
(i) Tonteft les longitudes suiyantes sont également rapportées an
méridien de GreenwicU.
(7)
trebas du sol, uti tombeau eh pierre, renfermant de»
ossemens ainsi que des javelots et pointes (le flèches en
os ou en pierre et des coquillages.
Le lendemain 12, à 27 lieues nord-ouest par ouest de
ees îles, on en aperçut utie autre sous le 4"* 45' ^^ ^
titûde; et le 160* 8' de longitude ouest, qui fut appelée
Washington^ en rbonneur du premier président des.
Éjtats-Unis^ n'offrant aueun vestige de population.
Le i4 jtiiB, M. Fanniïig découvrit par G^ iS^ de lati-*
tude et 162? 18' de longitude^ fécueil sitqé près de l'île
îndiquéie qtielques années après par le même capitaine
Mackay, commandant la goélette iès Frères^ sous te nom
de Palmjrre. Cette île, d'environ 3 lieues d'étendue, es^
située sous 5^49' ^'^ latitude et i6î2<> a3' de longitude..
Bu cdté de Pouest, les roches de corail s^vancent jus^
qu'à 3 lieues de hi côte ; au nord-ouest il y a un ancrage
à trois quarts dé mille du récif, qui fournit 18 brasses,
il s'y trouve aussi deux lagunes, dont là plus occiden-
tale offire 20 brasses d'eau sur un fond de «able et de
corail.
Le 4 juillet, on toucha àTile deTinian , où séjournait
depuis i3 mois l'équipage d'un bâtiment anglais, appar-
tenant à la Compagnie des Indes , et qui avait chargé à
Canton pcTur Sidney dans la nouvelle Galles; ce navire,,
en assez mauvais état, ayant voulu s'arrêter dans cette-
île, avait échoué sur ses récifs. L'équipage consistait en
24 individus, dont 21 hommes et 3 femmes, savoir : la.
veuve do capitaine, son enfant et sa domestique, 6 ma-
telots anglais, 9 Lascars ^X. 1 1 IMalais. Le capitaine était
mort de la fièvre.' M. Farining prit à son bord les fera-»^
mes et les Anglais , laissant les Malais pour veiller à la-
sftreté de la cai^aison, que Swain de Nantucket, çre^
(8) -
mîer lieutenant du bâtiment naufragé i vint reoheççber
cinq mois après.
En quittant Vile de Tinian , Fannîng naTÎgua dans ta
merde Chine, jusqu à MacaOjQÙ iijetarancre le 1 3 août
11798. Le 3io octobre suivant ^ il remit à la voile et arriva
à New- York le 26 avril 1799 ' ^P''^ ^^® longue traversé^
de 178 ^ jours; retard qu'il attribue à ce que le brii^
qu'il montait n'était point doublé en cuivre. Le profil
de l'armateur^ dans cette course^ fut de Sa^Soo dollars.
En 1800, le capitaine Fanning entreprit de nouveau
le voyage autour du globe , à bord de XAspqsie^ navire
construit en forme de corvette et frété àI^ew-york,pa^
une compagnie, pour faire des découvertes et cherche^
des phoques dans les mers du Sud, Dans cette trayerséai
il toucha à Fernambouc sur la cote du Brésil , et se di-
rigeant ensuite au sud, il ne trouva point l'île de Saxen^
burg à l'endroit où elle est sur les cartes et la chercha
vainement pendant trois jours, preuve de sa non-cpùHen*
ce. Il fit voile ensuite pour l'île de la Géorgie méridionale
et jeta lancre dans la baie de Sparrow, où un bâtiment
appelé le Régulateur et appartenant au prçpriétaire d^
XAspasU avait fait naufrage depuis quelques mois. En
débarquant, le capitaine trouva les huttes désertes et
il apprit peu après que l'équipage avait passé à bord
d'un navire anglais, qui leur avait acheté la cargaison
consistant en 1 4,000 peaux de phoques et en ce qu'on
avait pu sauver de l'équipement et du gréement du bâ-
timent naufragé.
De la baie de Sparrow, Fanning passa à celle des Iles
et entra dans le havre de Woodward, où il rencontra
un brick anglais, qui avait à son bord un des matelots
du Régulateur. Là au moyen des débris de ce dernier
(9)
paTife qu'il avait pu reouoillir et fin bois de oonsti action
4oQt il s'était pouryu,ii construisit , en cinquante jours,
un bateau de la contepauce de 5o tonneaMx, à laide du-
quel et aussi de l'actinté de son équipage » il parvint à
ramasser Sj^oqo peaux de phoques , ç e4t-à*dire plus de
la moitié de la cargaison féuni^ 4^ 17 bàtimeos Tenus
dans ces parages , pendant le ip$me temps et pour le mê-
me ol>jet. Cette chaloupé, excellente voilière, fut ac}ietée
pour xao guinées, par un capitaine anglais, qui remar-
qua à ce sujet , que riep n'égalait l'esprit (^entreprise et
de perséi^érançe du Yankep. Faisant yoiie de la Géprgi^
méridionale, le 8 février i8oi> Yji^pasie doubla le c^p
Horn, toucha àValparaiso pour se refaire, traversa locéan
Pacifique, eptra dans la rade de Macao, le a septembre
suivant, et rentra à New-York , le 4 ni^^s^ s8oa ,avec une
riche cargaison.
Le |iriçk Union , çapitiiine Peadteton , fut équipé à
New-Tork, sous la direction de M. Fanping, pour faire
un nouveau voyage de commerce et de découvertes^ dans
les mers du Sud, passer dans laNouvdle-Hollande, eu
doublant I0 cap de Bonne-Espérancç» et particulièrement
ex«iiiner avec soin les îles Crpzett.
^rmé au point fixé sqr les cartes pour la situation
de ces Ses, le capitaine Pendleton n'en trouvaqt au-
cune trace , se dirigea vers les côtes de la Nouvelle-Hol"
lande et trouva um havre commode , avec du bois et de
leau , dans l'entrée du roi Georges IlL De là, il s'avança
jusqu'à l'île des phoques de Vancouver, où les veaux
marins étaient devenus si rares, qu'il n'en put recueillir
plus de trente. En longeant la côte à Test, le navire fut
pris par une tempête, qui le repoussa au large (Je quel*
que degrés dans une direction S.S.E., et en se dirigeant
ensuite vers le N.E, il se trouva en vue de Vîle de Border
(io)
{Bordenisland) par 35^ 47' dehtS. et i36*4i' àeXoTt-
gitude E. de Paris: Cette île a deux havres : celui an RL
R sous 35"* 40' de latitude, Inen boisé et bien approvi-
sionné d'eau douce, de gibier, de poisson et d*huîtres.
Là, il construisit avec les matériaux dont il s'était muni
à bord, une petite goélette du port de 40 tonneaux avec
laquelle il se rendit dans la baie du roi Georges III, pour
s'assurer si les phoques étaient arrivés. N'en ayant pas
rencontré, le capitaine PendIetQn résolut de faire voite
pour port Jackson, d^ms laNouveHe*Galles méridionale,,
afin d'aller à la recherche des îles qu'on dit avoir été de^
couvertes par l\isman et d'autres anciens navigateurs ^
en attendant la saison fevorable à la pèche.
Quittant Tîle deBorder,!' Union entra par l'embouchure
occidentale du détroit de Basa, qu'etle traversa sans^
carte , ni indication et arriva à Sydney. Elleexplora en-
suite la côte méridionale de la terre de Yàn Diemen et
découvrit dans ce trajet l'île des antipodes du Sud ^ où
se trouvaient beaucoup de phoques. On y laissa un ôffi^
cier et II hommes, pour iaire la pêche , et fente d'un
aiiccage sûr, F Union revînt à Sydney. Le capitaine con-
clut, dans cet endroit , un marché avec un négociaiH
nommé Lord^ d'après lequel il devait consigner à ce
derniei; , la cargaison de peaux qui se trouvait à botd'et
se rendre aux îles Fejee pour y prendre un chargie-
ment de bois de sandal destiné au. marché de Canton.
En exécution de cet engagement V Union mita la voile
de Sydney et se rendit à Tîte de la Nouvelle- Amsterdam,^
ou de Tongataboo , afin de se procurer un de ces insu-
laires, parlant la langue Fejee et qui put servir d'inter^
prête. Le capitaine descendit à terre à cet effet, avec un
agent de Lord et l'équipage de la chaloupe ; mais ils.
furent entt)urés et massacrés (le 1*' oct. 1804) parles
naturels , qui s'avancèrent en grand nombre , dans leurs
canots, pour attaquer le natire. Pendant le combat une
femme decouleur qui se trouvait dans un canot, fut reçue
à bord de 1* Umon. Cette femme nommée EUza Mozejr
raconta qu'elle était arriyée dans cette ile sur le bâtiment
le Duc de Portland^ capitaine £• MeUruon^ dont Téqui*
page avait été mis à mort par les insulaires , excepté elle ,
un vieillard, et 4 jeuues garçons. Les naturels avaient été
poussés à cet acte de barbarie par un blanc nommé
DçOfle et un Malais, laissés quelque temps au milieu
d'eux. Mais tandis qu'on croyait le vieillard- et les enfans
épai^nés occupés à décharger la cargaison, ceux-ci réus-
sirent à se débarrasser de Doyle , firent sauter pardesr
sus le pont les naturels^qui se trouvaient sûr le vaisseau,
coupèrent les cables et gagnèrent la pleine mer, sans
que depuis on en ait entendu parler. Le capîiaioe Wright
qui prit le commandement de V Union y vtymt à Sydney,
pour remplacer l'équipage détruit et remit encore à la
voile pour les îles Fejee , où il vint se briser contre un
rocher. Tout ce qui était à ^ord fut noyé , ou massacré
par les cannibales.
En apprenant ces tristes nouvelles, M. Lord Loua un
bâtiment et se rendit à l'île des Antipodes , où l'officier
et les marins laissés par le capitaine Pendleton avaient
ramassé 60,000 peaux de veaux marins. Il se les fit re-
mettre, se rendit à Canton, où il échangea ces peaux
contre des marchandises chinoises, quil revendit aux
Etats-Unis, et dont il emporta le produit en Europe,
sans faire aucune part de ses bénéfices aux propriétaires
de r Union. La partie de l'équipage qui était restée à Tîle
. des Antipodes fut également perdue; car après la re-
mise des peaux entre les mains de M. Loid, ces marins
s'embarquèrent dans la petite goélette pour Sydney, et
depuis on n'en eut plus aucune nouvelle.
( lO
Voyage du natfireh Catherine dans tes mers du Sud
et h la Chine y par le capitaine Henii. Panmngyfrtre de
Tajuteur.
Ce capitaine fit voile de New-York l-année suivante,
muni d'instructions pour trouver {es iies Grozett. Par-
venu à rentrée dû roi Georgpes III, il ^e rendit dâtis les
parages supposés de ces îles , mais sans les découvrir,
quoique Vapparition de phoqueâ et de divers orseaux,
ainsi ^ue d'autres indices annonçassent le voisinage de
la terre. Ayant laissé quelques hommes sous la conduite
d^un officier; pour faire la châsse du phoque dans l'tle
du Prince Edouard, le capitaiîie continua ses recher-
ches', mais toujours aussi inJBructiieusemeilt; ce qui le
décida à se rendre au cap de Bonne-Espérance, pouf y
passer quelques semaines de Thiver. Après ce temps' de
repos, iî reprit la route de nié du Prince Edouard , âfiri
de tenter une dernière fois d'accomplir rohjét de sa mîs^
sion ; et ati bout de plusieurs semaines d'une expToràtit>n
pénible, il parvint à reconniaitre Tes ties Crozett, 4 plus
de cent milles au sud de la latitude où elles sont
' indiquées sur les anciennes cartes. Le capitaine donna
à la plus méridionale le nom de New-York; celle à
Fouest, Ile basse et étendue en longueur, fut appelée
Panning; et la plus orientale, élevée et montagneuse,
reçut le nom de Grand Crozett. Ce groupe présente un
havre traversé, à son entrée , par un banc qui peut être
facilement franchi par les bàtimens ne tirant pas plus
de dix pieds d'eau. Sur le bord d'une baie , on trouve
des phoques par milliers ; le capitaine Fanning en prît
une cargaison , et après avoir descendu à terre pour
faire sécher et préparer les peaux, il appareilla pour
Canton.
( ».3 )
L auteur fit, en i8i5, un autre voyage dans les mers
du Sud. Parti de New-York, le 5 juin, sur le navire le
Volontaire^ il toucha à Port-Louis des îles Falkland , où
il construisit line chaloupe du port de trente tonneaux,
qu il laissa sous la garde d*un officier et de huit hommes,
chargés de prendre les phoques dans ces parages, pen-
dant que le bâtiment irait faire un chargement de bois
de sandal dans quelque île de Tocéan Pacifique. Pendant
Fespace de trois mois, la partie de Tëquipage laissée aux
îles Falkland, se procura, en outre des veaux marins,
292 cochons sauvages, 987 oies aussi sauvages, ^3 ba-
rils d'œufs de pingouins ou d'albatros, et 5 barils de
poisson mulet.
- Après avoir manqué de faire naufrage non loin de
l'endroit où s'est perdue la corvette française XUranie^
le Volontaire etiiTSk daLTïs l'océan Pacifique, en tournant
le cap Horn; il toucha à l'île de Masafuero; de là, k
Yalparaiso pour se ravitailler, et fut obligé de rester
quelque temps à Coquimbo , par Tordre des autorités
du pays. Dès qu'il lui fut permis de lever l'ancre , le
capitaine Fanning continua sa route vers le nord , visita
les îles Lobos, et ensuite celles des Gallapagos. Dans ces
dernières, on lui fournit 10,000 peaux de veaux marins
et une grande quantité de toi^ues. Le navire appareilla
de ces îles, et, retournant vers le sud, toucha à Tîle de
Sainte- Marie, sur la côte du Chili, où il jeta l'ancre,^
et prît à bord plus de 1 4,000 peaux. Enfin, après être
repassé par les îles Falkland, il rentra dans le port de
New-York, le i3 avril 1817, après une absence de vingt-
deux mois. La détention que subit le capitaine Fanning
à Coquimbo lui fit sentir Inopportunité d'une force na-
vale dans l'océan Pacifique, et ses vues, à ce sujet,
furent adoptées par le gouvernement des Etats-Unis.
( '4 )
Voyage du brick Hersilie dans les mers du &ui^ sous
te commandement de James P. Shej[fieldj dans le même
but que les précédensi
L*auteur de Touvrage que nous analysons possédait
une copie exacte du journal du voyage la corvette espa-
gnole Atreuidas; il connaissait la position dès îles de
rAurère, ainsi que le manuscrit du capitaine* />irci(
GherreiZj qui, commandant le navire hollandais Bonnes '
Nouvelles^ découvrit, en 1699, la terreau sud du cap
Hom ; enfin M. Fanning se rappelait aussi que, lors de
son expédition dans la Géorgie méridionale, les glaces
que Ton avait brisées s'étaient écoulées vers Test; d*où
il était convaincu de l'existence de quelque terre située
entre lés 60^ et 65^ de latitude S. et 5o® et 60"* de longi-
tude ouest.
Le capitaine et le sub^écargue de YHemlie étaient
chargés de faire des observations nautiques : ils devaient
d*àbord toucher aux îles Falkland pour refaire Téqùipage,
ensuite aller à la recherche des îlerde TAurore , et es-^
sayer d*y faire une cargaison de peaux de veaux marins;
si ce dernier dessein ne réussissait pas, ils devaient ré-
trograder à Touest jusqu'à llle de Slaten (Staten Istand);
ensuite se diriger au sud , aussi près que possible de la
latitude du cap Horn , jusqu'au 63^j; de là gagner à lest
pour découvrir quelque terre; et enfin , s'ils échouaient,
entrer dans l'océan Pacifique, ou retourner aux îles Pal-
kland ou autres , aux environs du cap Horn.
En conformité de ces instructions, le brick V Hersilie
aborda aux îles Falkland , alla ensuite à la découverte
de celles de l'Aurore , qu'on reconnut être au nombre
de tt ois , élevées en forme de pain de sucre , mais n'of-
(i5)
firant aucun point de débarquement^ ni même aoeessible
k des animaux amphibies. Des pigeons blancs et quel-
ques autres oiseaux furent les seuls êtres animés qu'on
y aperçut. I^ brick navigua autour et au milieu de ces
îles, sans rencontrer de récif, excepté un seul, à un
petit mille de File la plus occidentale ; celle du milieu est
située sous le Sa^ 58' de latitude S. et le 47® &x' de Ion*
gitude O.
Laissant ce groupe, V/Iersilie &t voile pour Hle de
Staten , afin de faire du bois et de Teau, et, après s'être
approvisionnée , se dirigea au sud jusqu'au fi<y* d^ bitit.
S. ; de là , cinglant à Test, on découvrit une île de forme
circulaire et très élevée, couverte de neige en février,
le dernier mois d'été de cette région. Cette singularité
lut fit donner le nom de Mount Pisgah Island (île du
mont Pisgah). Plus loin, on se trouva en vue d'un autre
groupe, qui fut appelé IlesFanning; en naviguant entre
les deux premières, le navire entra dans un havre , où il
jeta l'ancre ) et la crique, dont il formait l'embouchure,
fut nommée Crique Hersilie. Placé sur une position éle*
vée, on apercevait une grande étendue de terre à Vest,
mais la sa.son était tiop avancée pour en permettre
Texplorafion. Le brick prit à bord une cargaison de
peaux de phoques de grande valeur, et gagna le port de
Stonington , aux Etats-Unis.
tl parait que ces îles ont été vues par le capitaine
Smith du brick anglais Guillaume , quinze mois avant
l'expédition de YHersilie^ et appelées par lui tes Shetlan4s
méridionales; le capitaine américain pressa le nom de
Gherçiiz New-lsland, en l'honneur du premier auteur
de la découverte ; mais la dénomination anglaise a pré- .
valu sur les cartes.
Tout ce groupe consiste en une cinquantaine d'îles et
( i6 )
îlotiî,s*élën(liifatdaS».0. au W.-E., entrer tes 6i el63° 1/2
de latitude S; et les 54 et 63^ de longitude O. La naviga-
tion jr e^t* difficile, là terre rare et n'offrant que de la
mousse pour toute végétation. Le climat ressemble à ce*
lui de la Géorgie méridionale. L'ile de Déception^ la plus
an sud , est évidemment d'origine volcanique. Au N.-E.,
dans l'intérieur de la baie, est te havre appelé PoH
Yankee y près lequel est une source d eau chaude ; et le
sable, à quelques verges de distance, est si brûlant,
qu on ne pourrait y laisser quelque temps la main. Dans
la cavité d*uûe montagne peu éloignée , on découvrit
des monceaiux de glace de plusieurs centaines <Ie pieds
de hauteur.
L*année qui suivit le riftour de VHersUie , une escadre
de cinq vaisseaux fut rassemblée à Stonington, sous les
ordres du capitaine Pendleton ; de Tétat de Connecticut,
pour un voyage aux Shetlands méridionales. La flotte
arriva en vue de l'île de Déception, et jeta l'ancre dans
le havre Yankee (tSii). D'une position élevée de cette
île, et paf un temps serein, on aperçut directement, au
sud, une montagne (présentant l'aspect d'un volcan en
travait), et qui, ayant été examinée par le capitaine
Palmer, montant le sloop Heroy de 4o tonneaux, fut re-
conflue être une région montagneuse très étendue , et
encore plus couverte de neige et dé glace que les Shet-
lands méridionales. En revenant au port Yankee, le
Héro se trouva eAvelôppé dans un épais brouillard, entre
ces dernières îles et la Terre-Ferme ; et quand ta brume
se fui dissipée, il éiait au milieu d'une frégate et d'un
sloop de guerre rnsse , faisant un vbyage de découvertes
* autour du monde. Le capitaine Palmer informa le com-
modore de l'existence d'un grand continent au sud de
f '7 )
h lafdtttde on iU se trouvaient. Ce dernier offioîer hii
donna le nom de Terre de Paimer. (i)
Dans la s ûson nautique suivante (i8ai— aa), le capi*-
taine Pendleton étant retourné au havre Yankee, déta-
dia M* Palmer sur le sloop James Mcnrœ^ de 80 to»*
neaux, afin d'examiner la nouvelle teri^Ên naviguant au
sud, cet officier trouva l'accès des câtes défendu par les
glaces; il prit alors à Test, et approcha dans quelques
endroits jusqu'à un mille, tandis que dans d'autres, il
fut obligé de se tenir à plusieurs milles de distance. Pen-
dant les mois de décembre et janvier, qui ferment le
plein été dans cet hémisphère, le capitaine Palmer par-
I courut 1 5. degrés de côtes, depuis le 64"* jusqu'au 49^ de
\ de long. O. — par 61^ 4^'^^ latitiule S. Il découvrit un
' détroit, qu'il appela Détroit de Washington ^ et dans
lequel il pénétra. Après nue lieue de navigation, il arrivJBi
àune.baie magnifique, qu'il nomma Baie Monroe^ et au
bout de laquelle était un havre commode , qui reçut le
nom de Hapre de Palmer^ Le capitaine y jeta l'ancre, et
s'aventura à terre avec une partie de son équipage; mais,
après avoir visité la côte, et même l'intérieur du pays à
quelque distance , on n'aperçut aucune trace de végéta-
tion, si ce n'est de la mousse; toutes les montagnes
étaient couvertes de neige ^ à l'exception de quelques
pics noirâtres.
Voyage de la goëletteVac\ûque dans les mers du Sud,
sous le commandement du capitaine James Brown.
Parti de Portsmouth (New Hampshire) le 1®' octobre
2829,' il relâcha , le i4 novembre, aux îles du cap Vert
(i) Dans le Voyage du capitaine A/orW/ (page '69), il est dit par
erreur que cette terre fut nommée Nowedu Groenkutd méridional par
le capitaine Johnson.
2
( i8 )
pour prendre des provisions ^ et fit voilé pour la Gëor^
gie méridionale, où il arriva le ap décembre suivaiih
Le Pacifique quitta cette ile le S inars (i83o) chargé de
a56 fouri*ures de loutre de mer et de 1800 gallons
d'huile. Se trouvait, le 8 décembre suivant^ (>àt latitude
S. 56 18', et longit. O. ^V 35' , on découvrit une ile
non mentionnée sur aucune carte , de deux milles de
circonférence, fort élevée au-dessus du niveau de la
meri et qui, par un ténrps clair, peut être vue à trente
milles de distanbe. Le capitaine Brovvn la nomma lie Jk
Potier. Quatre jours après (le la décembre) une autre
ile fut afierçue^dù centre de laquelle il s'élevait conti-
nuellement urie colonne de fumée à une hauteur de
huit cents pieds environ. Elle était couverte de neige et
'de glace. Ijcs parties inférieures présentaient une couche
.profonde de lave , dont plusieurs masses épaisses se dé-
tachaient et flottaient aux environs. Cette ile, qui fut
appelée lie des Princes , offre deux points de débarque-
ment abordables; elle a cinq milles, de long du N. O.
au S. E., et est située sous le 5> 55' de lai. S. et le
27^ 53* de long; O.
Le 22 décembre, on se trouva encore en vue d'une
nouvelle ile, âous le Sj*" 49' ^^ la^- S< et 27° 38' de long.
O. , ayant six uiilles en longueur do N. O. au S. E. , et
présentant le même aspect que la précédente^ mais n'of-
frant aucun ancrage. On peut l'apercevoir à cinquante
milles au large par un ciel serein ; elle reçut le nom de
lie de M illey. Enfin une quatrième île fut découverte
le jour de Noël i83o, d'où elle fut appelée Hederfoël
(Christmas Island) ; elle est à égale distanëe des iles de
la Chandeleur et de Montagne, mais plus à l'ouest que
l'une et Tautre. Au reste , toutes ces iles n'offraient pas
la moindre espèce de végétaux.
( '9)
Ïjcb pins grandes montagnea de glace aperçues par
le Pacifique fai^nit loys )e 58** i8' de lat. S« Quelques*
fines aTaieiit trois à quatre milles de long^ deux nulles
de large^ et deux à trois cents pieds de haut , apUliéi
au sommet. L équipage qui se trouvait dans la ebaloupe
avait sourent à Se défendre contre les iigres de mer
(probablement Uhe espèce de walruà) ; on tua un de ces
animaux, qui avait dix huit pieds de loing.
Tableau de dwerses Ues récemment décout^erteSf et qui,ae
sont pas généralement indiquées sur les cartes.
Ile de Pike {Pike*s island). Lat. S. , a6® 19' ; long. O.
(de Greenwich) , 10 5° 16'. Découverte en 1809.
Ile de Ducie ( Dueie's island). Lat. S. , %i'* 26' ; long.
Ô., 124- 37'.
Groupe de Mitchill (^Mitc/ull's group). Lat. S.,9« 18";
long. K.y 179° 4^'* Découvert par le capitaine Barrett,
commandant Le navire P Indépendance y de Nantucket.
r
Ce groupe est habité.
Ile Rocheuse ( Rocky island). Lat. S., 10® 4S'î l<»3g* ^»
179* a8'. Découverte par le même.
Ile de Swain {SwaMs island). Lat. S« , 59<» 3o' ; long.
O., loo"* (P^^ approximation). Découverte par le capi-
taine Swain, deNantucket, en 1800; fréquentée par
une grande qUàtatiié de veaux marins.
Ile de Tuck {Tuck's island). LaL N., i7<>; Idug. EL,
iSS*". Très basse et peuplée.
Iles de frorth{rFotth*$ islands). Lat. N. , 8« 45'; long.
E., iSi'' 3o'. h\\ noMtbredtt cinq.
Récifs de Tuck et bancs de rochers, au hombre de
neuf y par 6* ao' de lat. Sw et iSj^"* 3o' de long. E.
Ridfs de Rambler ( Rambler s ree/s), i^ par lat. N.,
a.
(ao)
2i»45^ ; long. E. , ijS^ la* a** par lai. N. , a3* ap', et
long. E. , 178** i3'. — 3° par lat. N , a3« 3o', et long. E.,
1-38^ 3 1'. Ces écueiU ont été signalés par le capitaine
William Worth, second du Rambler^ de N^uitucket^dans
Tannée 1839.
Ile de Jefferson {^Je/ferson^sisland). Lat. N. , 18** aj';
long. O. , 1 1 5** 3o'. Découyerte par un bâtiment parti de
Salem, le 8 avril i8a6.
Ile de Gardner {Gardner*s islcutd). I^at. S., 4' 3o;
long. O. , 174* 2a'.
^ IledeCofJin {Cofjin^s islandyioit.S.j Si*» i3; long. O.,
178*» 54'.
Grande île de Gange {Great-Gangé^s island), Lat. S. ^
io« a5' ; long. O. , 160" 45'. Ile habitée.
Petite île de Gange (^Little G anges island) Lat. S.jio";
long. O. , 161". Egalement peuplée et abondant en co-
cotiers.
Ces quatre dernières îles ont été découvertes par le
capitaine J. CofEn, du navire & Gange y sortit de Nan-
tucket. Les habitans se montrèrent bienveillans et em-
pressés à fournir des noix de cocos , etc.
Ile Inconnue {Unknown island). Lat. S. , 5^; long. O. ,
i55*^ 10^ ; d'environ 1.0 milles en longueur sur a de lar*
geiiT. Côte hérissée de rochers.
Ile Reaper [Reapers island). Lat. S. , 9^ 55'; long. O.,
13a'' 4o* Ile basse, boisée et peuplée; découverte par le
capitaine Coffin, çn i8a8.
Groupe d^ lies {Group islands). Lat. S., 3i®a5'; long.
O., entre lag" a7' et i3o** i5'. Découverte par le capi-
taine J. Mitchel, en i8a3.
Récy^'de Lancaster ÇLancaster's ree/), Lat. S., 37° a';
long. O. , 146'' ay\ S'étendant l'espace de 6 milles du
( ai )
N.-E. au S.-Q. ; signalé par le capitaine Weeks , de New-
Bedford, en i83o.
Ile Oeno (Oeno island). Lat. S., a3"57';long. O.,
lit"* 5'. A environ 80 milles N.-O. par N. de celle de
Pitcaim. Un brisan dangereux saillit de son extrémité
méridionale. Découverte par le capitaine G.-B. Worth ,
du navire VOenOy de Nantucket.
Écueil inconnu {Unknown reef). Lat. N. , 27° 46' î
long. O., 174** ^6'* Rochers à (leur dVau et bancs de
sable, où firent naufrage, le 26 avril 1822, le vaisseau
la Perle, capitaine Clarke, et l'Hermès ^ capitaine Phil-
lips. Les équipages se sauvèrent et restèrent deux mois
sur ce récif, en attendant qu*on vînt les rechercher.
Smut'Face-lslancL Lat. S., 6" 16' ; long. E. , 177*» 19'.
Ile Parker. Lat. S. , i« 19' ; long. O. , 174** 3o'.
Ile de Brown {Brown's island). Lat. S., 18' 1 1'; long. E.,
175^48'. Ces trois dernières découvertes appartiennent
au capitaine Plasket , montant F Indépendance y de Nan-
tucket, qui les fit en 1828.
Ile de Chase {Chase^s island). Lat. S., 2" 28' ; long. E.,
i76«.
Ile de Lincoln (^Lincoln's island). Lat. S., 1° 5o'; long.
E., r75«.
Ile de Brind {Brind's island). Lat. N. , o"" 20' ; long, E..
174^
Ile Dundas {Dundas island), Lat. N., o« 1.0'^ long. E.,
174° 12'.
Les quatre iles qui précèdent ^nt été découvertes par
le capitaine Chase, du vaisseau Japon, de Nantucket,
en 18217 et 1828.
Rocher de Nixon {Nixon s rock ). Lat. S., 4o' , long. O. ,
57'' 36'. Sëlevant à 6 pieds au-dessus de leau, et s'éten-
Jani au N.-E. de la longueur d'un càble. Signale parle
capitaine Dixon, de VAriel,
lie de la NouveHe-Décousfeîie {Nevi^Discovery $skuiul)*
Itat. &., iS'Si'; long. E., 176' 11'. Habitée, et décou*
Y^rte par te capilaînç Hunter, du navire le Carmélite.
Ile Valette {Faletia island). L^t. S. , iài* 1*^ l<yng- ^-f
long, E., iSS** i3^ Découverte par le capitaine Philips^
le 10 juillet i&a5.
Rocher de la Baleine (Jf^hqle ract:). Lat. S-, 5i" Si'*
Iong.O.,64° 32'. Juste à fleur d'e^iu, et couvert d*||n^
grande quantité de s^l marin.
Rocher de Tile de (jrordner ( Gardner'^ island rock )v
Lat, N. , a5° 3^ ; long. O., lôj*» J^o\ D'environ pn mille de
circonférence et i5o pieds de haift.
RèciJ d AUen{Alleriê t^ef). Lat. N., aS" a8' ; longea,
i^o'^ao''.
Ces divers écueils furent découverts par le capitaine
j. Allen, sur te navire Maro, de Nantucket, en 1821.
Groupe deStarbuck ( Starbuck's group). Lat., scHis Té-
quateur ^ long. E. , lyî" 3o*.
Ile de Loper (^Loper s island), Lat. S., 6** 7' ; long. E.,
Ï77® 40'-
Brisan dangereux [Dangerous reef\ Lat^ S., ^ 3o';
long. O., 175*.
Ile de Tracjr ( Traces island ). Lat. S. , 7° 3o' ; long, E*
178^5'.
NonkveaU'Nantucket (Nefv^Narttucket). Lat. N., 0*1 1' ;
long. O. , 176*20'.
Ile de Oranger {Qrunget^s island). Lat. N,, 18® 58*^5
long. E., i46*r^.
Ces six dernières îles ont été découvertes par des bft-
timens baleiniers de Nantucket, de 1820 à 1826.
Ile et Groupe de Fishef. Lat. Kw 2^ 3o^; long. EL,
(a3)
i4i'' !'• Découvert par le navire anglais le Transit ^ ca-
pitaine J.J. Goffin, le la septembre i8a4. Le capitaine
Coffin a donné des détails sur ces iles,,qu*il dit être au
nombre de six , outre un grand nombre de bancs et de
récifs. Entre Tîle Fisl^er, la plus grande de ce groupe
( ayant 4 Ueueç de long du 3* S. E. au N. N. O. et Tile
de Kidd , qui en est la plus occidentale, il y a une baie
vaste et limpide de 2 milles en largeur sur 5 milles en
longueur. En y naviguant, on découvrit une autre petite
ause commode et à l'abri de tous les vents, excepté de
rO. S.O., et où le navire jeta l'ancre sur i5 brasses
d eau. Elle reçut le nom de Havre de Coffin, Cette baie
fournit de l'eau en abondance et de la meilleur qualité ,
ainsi que du poissQn excellent. Les tortues et les pigeons
y sont en quantité innombi;ahle.Ces îles sont couvertes
d'arbres magnifiques, sur lesquels on ne découvrit au*
cune marque ou entaille qui pût (aire croire 4 ta pré-
sence de l'homme sur ces rivages; enfin on n'y aperçut
ni quadrupède, ni reptile, ni insecte d'aucune espèce.
Ce groupe offre un point de relâche très favorable pour
les baleiniers, ainsi que pour les navires allant de Canton
à Port- Jackson ou sur la câte N. O.
Groupe de Couell, composé de 14 iles, et situé sous
4"* 3o' de lat. N. et 168» 4o' de long. E. Découvert parle
capitaine H. Covell , montant h barque l^ Alliance , le
7 mai i83i. Ce groupe est peuplé.
W.
( >4)
Mémoires sur t ancienne Géographie historique des pays
voisins de la Méditerranée^
*
Lus à la Société de Géographie, dans ses séances du 4»
du x8 octobre et du 9 noyembre i833^.
PAR M. ROUX DE ROCHELLE.
Italie,
L'Italie , où se renferma long-teitips la république ra-
Hiaine^ est séparée du reste de* l'Europe par les ciaies dès
Alpesyf]ui embrassent les provinces du nord comme une
large ceinture. Une autre chaîne de montagnes moins
élevées parcourt cette Péninsule dans toute sa longueur:
ce sont les Apennins. La longue plaine qui les sépare
des Alpes et où viennent s*ouvrir les nombreuses vallées
du nord de l'Italie, est baignée par les eaux de TEiidan
qui reçoit le Tésin , TAdda, le Mincio/le Tanaro et la
Trébie, illustrée par la victoire /d A<>nibal : TAdige
située au nord de l'Ëridan ^ se jette conune lui dans
TAdriatique. Ce sont les plus grands fleuves de Tltalie;
mais le Tibre en est le plus fameux ; et Ton est tenté en
étudiant la géographie d*un grand peuple, de fixer les
rangs des lieux par leur célébrité.
lies vallées et les plaines qui s*é tendent au pied des
Apennins, soit vers la Méditerranée, soit vers TAdria-
tique, n*ont pas assez d'étendue pour que cette partie
de ritalie puisse avoir de grands fleuves. L'Arno, le Ga-
rigliano, le Vulturne sont, après le Tibre, les principa-
les rivières qui se rendent dans la Méditerranée : L*A-
(a5)
driatique ii*en reçoit aucune d aussi considérable ; le
taure, le Tiferne , TAufide ne doirent leur célébrité qu'à
rhistoire ; et le Rubicon ne serait rien , si Jules César ne
Tavait pas franchi pour changer le sort de Rome et de
la terre.
Considérons sous d'autres rapports les différentes par-
ties de cette contrée^ et voyons ce qu'elle fut à diverses
époques, afin d'y suivre avec «plus de fruit la marche des
peuples et le cours des ëvènemens.
On peut partager Tltalie ancienne en trois grandes
divisions : au midi est la Grande-Grèce , ainsi nommée
des colonies grecques qui vinrent s'y fixer; au centre
sont les régions dont se composa d'abord la république
Romaine ; nous trouvons au nord les nations Aborigè-
nes et les établissemens des Gaulois Cisalpins.
Quelques géographes ne comprennent sous le nom
de Grande-Grèce que la Lucanie et le Brutium , mais on
peut y joindre la Campanie et TApuIie.
Les principaux peuples du Brutium étaient les Lo-
criens et les Crotoniates ; ceux de la Lucanie étaient les
Sybarites : Crotone leur fit la guerre; et Sybaris était
déjà détruite, long-temps avant la conquête dii Brutium
par les Romains. Cetix-ci fondèrent plusieurs colonies
dans cette contrée ; la plus remarquable était celle de
Régium, située sur le détn>it de Messine, et destinée
à maintenir les communications* àe l'Italie avec la Sicile.
Naples, Capoue, Salerne, étaient les premières villes
de la Campante. Cette région , Tune des plus fertiles de
l'Italie, fut aussi l'une des plus peuplées: on Thabite
jusqu'au pied du Vésuve , et sur la cendi;e même des
villes qu'il a détruites : Virgile y a placé ses enfers et
ses champs Elysiens.
L'Apulie était oocupée par les Dauniens, ies-Peucé^
(a6)
tiens, les Calabrais, les Messapiens, les Salenlîns ^t i^
peuples deTarente, Ces derniers fuient les plus puissuns,
les plus riches, les plus remarquables par leur résistance
aux Romains. C'était au port de'Bru ndusium, situé yef9
l'entrée de l'Adriatique, qu'on s'embarquait ordinaire^-
ment pour la Grèce : Jules César en partit pour aller
vaincre à Pharsale; Virgile y débarqua à son retour
d'Athènes, pour aller mourir à Naples.
Les champs de Diomède , situés près de l'Aufide, rap-
pellent que Ion disait remonter cette colonie jusqu'aux
temps de la prise de Troie : la bataille de Gani)^ a^
livra dans les mêmes plaines, et l'on trouve, en s*é|evailt
vers les montagnes, le territoire de Venusium , où se ter-
mina la guerre contre SparUcus.
L'Italie centrale comprend ces peuples uonibreux^
contre lesquels Rome eut à lutter pendant plusieurs
siècles. Si l'on se borne k les dasser p^r régions» on
trouve le Latium, le pays des Samnitès, rÉtruri^ , l'Ooi-
brle et le Picenum : chacun de ces territoires renfermaît
plusieurs peuples que Thistoice des premiers siècles de
Rome a rendus célèbres.
Dans le Latium, les Rutules s'étaienf opposés les
premiers à l'établissement d^Albe, d'où les fondateurs dp
Rome devaient sortir'; et les Latins, les Hemiques, Us
Voisques, lui firent long-temps la guerre.
Les Sabins, lesiEques, les Marses, voisins des Sam-
nitès, avaient avec eux une commune origine, et ils
occupaient ensemble la chaîne des Apennins; nations
fortes et belliqueuses, qui, après avoir résisté à Rome
avec énergie, devinrent les premiers appuis de sa gran-
deur. Xes Vestins, lesPélignes, les.Marucins, lesFren-
taniens, établis entre les Apennins et l'Adriatique, des^
cendaient égs^Ument des Samnitès.
(=»7 )
L'Btrurie formait, vers les premiers temps de la ré-
publique romaine, une confédération de douze cités ,
dont chacune avait des magistrats ou des rois. Les cités
les plus renuirquables étaient celles de Florence , d'Are-
tium, de Clusîum , de Yulsinii, de Tarquipii , de Falis*
que et de Veies. La désunion de ceC|e ligue rendit VÈr
trurie plus facile à vaincre^ mais les moyens de siège
étaient alors si feibles, que, pour s'emparer de Veies,
il faillit dix années.
L'Ombrie, le Picenum , ne renfermaient aucune cité
renûirquable ; les colonies de Spolète et d'Ancone y fu-
rent établies depuis.
Les plus importantes nations du nord de l'Italie étaient
les Liguriens, les Insubriens, les Yenètes et les Gaulois.
Les Liguriens, placés entre les Alpes Cottiennes, le Pô
et la Méditerranée , se partageaient en plusieurs tribus.
Les plus nombreuses occupaient, sous le nom géné-
rique de Yagienni , la Ligurie occidentale : elles étaient
séparées par le cours de la Macra des Liguriens Apuani
qui s'étendaient entre l'Arno et la chaîne des Apennins.
Gènes, Albenga, PortusYeneris étaient lès principaux
Keus de la Ligurie.
Les Ségusiens , les Tauriniens , les Insubriens avaient
pour limites rÉridan, le lac Majeur et les Alpes : Turin ,
MiUin , Pavie, destinés à acquérir un jour plus de splen-
deur ^talent au nombre de leurs cités.
Entre le lac Majeur, le Pô, les Alpes et l'Adriatique
s'étendait laTénétie. Les Euganéens, les Cénomanes ,
les Carnîens, les Istriens faisaient partie de cette nation.
Altinum, Aquilée, Padoue, existaient : Yènise ne s'éle*
vail pas encore du nailieu des eaux.
I^fTérens peuples, dont les noms rappellent leur ori-
gine gauloise, étaient répandue entre le Pô , les Apen^
( a8 )
f ■
nins et les frontières de TOmbrie et du Pîcenum : c'é-
taient les lingones, les Boîens , les Sënonais, venus des
Trions de Langres, de Bourges et de Sens. Leurs tribus
formaient les postes avancés de la Gaule Cisalpine, qui
fut long-temps pour les Romains une ennemie d'autant
plus redoutable , qu'elle pouvait aisément recevoir des
secours de la Gaule Celtique.
Tous ces peuples dltalie perdirent successivement
leur indépendance; et, à mesure qu'ils furent érigés en
provinces romaines, leur existence changea : ils reçurent
la langue et les lois du conquérant, et leurs anciens
noms s'effacèrent.
Cherchons à recueillir encore ces ao tiques souvenirs,
et en parcourant les annales de cette contrée^ dont
tous les anciens maîtres ne disparurent que pour faire
place à leur vainqueur, rappelons d'abord la lutte qui
s'engage entre Rome naissante et les pays qui l'environ-
nent* L'Italie était alors morcelée en un grand nombre
d'états; mais chacun d'eux était une puissance redou-
table pour une ville qui s'élevait à peine. Rome a re^-
cours à la violence pour se peupler , aux armes pour
conserver les femmes qu'elle a ravies, et sa première
alliance est conclue avec les Sabins qu'elle avait outra-
gés.
Des nations belliqueuses , mais souvent divisées, lui
font la guerre pendant trois cents ans : elle attaque ou
résiste sans relâche , montre une mâle constance dans
les revers , et attend toujours la victoii*e pQur conclure
la paix. Sa politique habituelle est de ne pas avoir
plusieurs ennemis àla-fois: elle combat tour-àtour les
iEques, les Herniques, les Yéiens, les Volsques, les
Samnites; chaque guerre lui vaut des conquêtes, et
tout le centre de l'Italie est soumis à ses armes. Sa pru-
( »9 )
(lence lui conseillait de ne point traiter en sujets les
peuples vaincus : ils deviennent membres de la ' cité :
les droits des nouveaux Romains Sont les mêmes; et ces
nombreuses acquisitions de citoyens donnent à l'Etat
un accroissement de forces, à l'aide duquel il tentera de
nouveres en treprises.
Au nord des possessions romaines étaient les Etrus-
ques, et. au-delà de TEtrurie, les Gaulois, dont les
armes avadent conquis les belles régions qui fom^nt le
bassin de l'Eridan : ces deux ennemis étaient les plus
redoutables. Porsenna vint porter la guerre jusqu'aux
mes du Tibre, et Brennus s'empara de Rome long-temps
après : mais les désastres mêmes de ce peuple lui inspi-
raient d'héroïques vertus. Le courage de Codés, la
constance de Scévola contre la douleur, décident le roi
d'Etrurie à conclure la paix : Manlius et Camille , déjà
vainqueur de Yeies, deviennent les défenseurs de
Rome contre les Gaulois : les Romains, humiliés aux
fourches Caudines par les Samnites, sont relevés par
Quintus Fabius : bientôt ils attaquent les peuples de
Campanie^ d'Apulie, de Tarente : Curius Dentatus ar*
racheau roi d'Epire le fruit de deux victoires, et le force
à regagner ses états ; toute l'Italie inférieure est sou-
mise, et la première guerre punique est engagée.
Ici , le théâtre des hostilités va s'étendre , et Rome
porte ses forces hors de Tltatie. Duillius se signale par
une première victoire navale : Régulus, vaincu près de
Carthage, devient plus grand dans les fers : Lutatius
• dicte enfin la paix à ses ennemis , et les Romains s'éta-
blissent en Sicile. Bientôt ils sont maîtres de la Sardai*
gne et de la Haute-Italie ; mais la seconde guerre pu-
nique doit changer le sort des armes , et la gloire de
Rome pâlit devant Annibal. *
( 3o )
La* pestdrkfr-» reterm les noms du Tésni, de la Tré*
bie 9 de Trasimèhe, où Annibàl fut vainqueur, et ceiui
de Cannes^ d où le consul TeretitiuaVarron nes'éohâppa
qu'Avec quelques débris de ramiée romaine; maià elle
^rde ^ttssi la mémoire de Fabius , qui sau^a la patrie
en temporisant, et de Marcellus, qui, après la journée
de-Gatines, arrêta devant Mola les vainqueurs, les af-
Êiiblit en Itatiie, eh Sicile, et leur enleva Syracuse : elle
a surtout consacré la gloire du premier Seipion TAfri*
cain. Gé héros Força les Carthaginois à ràppellsr Annibal
à leur secours , et termina la seconde guerre |}iinique
par )a victoire de Zama.
Dès eé moment 4 les forces de Rome deviennent for-
midables à toutes les nations étrangères* Philippe de
Macédoiile est vaincu par Flaminius : uû autre Seipion
àbdisse et détruit ta puissance d'Ailtioc^us^ roi de
Syrie : TÉtoliè, TEpire» la Ma^doine, dont le dernier
roi.ept teehâiné au char triomphal dé Paul Emile ^
deviekinëot des provinces domaines : Carthage va tom-^
ber sôus les coups d'un trdisièine Seipion; et, le jour
même de sa ruine^ Munmiius détruit Gorinthe , dernier
boutevard du Péloponèiie.
La guerre parcourait tous les rivages de la Méditer-
ranée, et Rome étsût partout victorieusci £lle ramenait
sous sa domination la Lusitailie, où Yiriate s'était
souteiiu pendant dnq anÀ côhtre les légion^, et oùjl
périt assassiné ; Seipion Émilien s'emparait de Nu*
mince, dépeuplée par la guerre, par-la faitiinej et sur-
jtoiit par le déèes|ioir deis habitans, dont la plupart se-
taiènt donné la mort; les Romains pénétraient dans là
Gaule ^ comme alliés des Marseillais contre les Salyens,
ou des Éduens, contre les Arvernfes et leg Allobrogeà;
ib s'établissaient en Provende \ remontaient les rives dii
(3i )
Rhône, et pénétraient dans la Gaule Narbonnaise; Ma-
rins attaquait en Afrique Jugurtha , avant de venir com-
battre vers les Alpes les Teutons et les Cîmbres ; et la
guerre où icoitiihença la fortune de SyUa ikJatait centre
Mkhridate.
Que ii*eSt-^il possible d'étendre un vbilè sur les saii-
glatuêd annales de ce siècle! Lek chefs des armées romû-
iies ne cherchent plus leurs ennemis vers les frontières
deUi république : la guerre civile est allumée; les pro*
scriptions commencent, et les plus illustres têtes tom-
bent -sdus la hache des licteurs ou des assassins. Bientôt
la révolte s'étend : Sertorius prend les^ armes en Espa*
gtie : la liier est infestée pai* des pirates : Spartacus , à la
tète des gladiateurs et des esclaves, attaque la puissance
romaine; et Pdmpéè, qui consommé partout la ruine
des ennemis, déjà vaincus par d'autres généraux^ Pom-
pée, qui t^rmide la guerre de Mithridate, et que la fa-
veur populaire a porté aux plus grands honrieurs , toit
un compétiteur plus habile hériter de son crédit et de sa
gloire.
Arrétoils-notisà cette époque. La république romaine
est expirante et va s'anéantir dans les plaities de Phar-
sale. César est nommé dictateur; la mort l'arrête quand
il allait régner; tnais Octave, Antoine et Lépide succè-
dent à son autorité : le^triumvirat , d'où Octave est sorti
vainqueur, fait plaùeà l'empiré d'Auguste; et l'ère chré-
tienne qui commence sous le règne de ce prince, noUs
df&6 uii tkiiiteail poin^ de départ , d'où nous pourrons
nous avatlcer, à travers les siècles de la grandeur et de
la décadence deTeitipire, jusqu'à l'époque de ton dé-
membrenienl.
(3a )
ê
lies dii bassin occidental de la Méditerranée.
La forme triangulaire de la Sicile , dont les côtés se
terminent aux trois, promontoires de Pelorqm, de Pa-
<^ynum et de lilybée, lui fit donner autrefois le nom
de Trinacria. Cette ile fut peuplée par une ooIonie.de
Sicules , qui arrivaient d'Italie : les Grecs y fondèrent
Syracuse, Messine et d'autres villes; les Carthaginois y
Sondèrent lilybée.
De fréquentes guerres éclatèrent entre les Sjrracusains
et les Carthaginois, qui partageaient entre eux la Sicile/
Elles commencèrent sous Gélôn, prince de Syracuse^
qui honora ses victoires en contraignant Carthage à re^
noncer aux sacrifices humains : elles attirèrent quelque^
fois dans cette ile des armées athéniennes qui venaient
y soutenir la cause des colonies alliéesl Denys-le^Tyran,
eut avec Carthage des guerres malheureuses ; mais Tir
moléon affaiblit par ses victoires cette puissance rivale :
il fit jouir sa patrie d*un long repos; et quand la guerre
vint à -se ranimer, Âgathocles en porta le théâtre en
Afrique , et dicta aux Carthaginois les conditions de la
paix*
L'ambition qui avait conduit en Italie Pyrrhus , roi
d'Epire, lui fit tenter une invasion en Sicile : il y fut
tour- à-tour vainqueur et vaincu , et il ne laissa aucune
trace de son passage.
Mais la révolte d*une armée d aventuriers qui s'étaient
emparés de Messine, et que l'histoire a désignés sous le
nom de Mamertins, attira bientôt en Sicile un peuple
plus redoutable. Hiéron , roi de Syracuse , s'était uni aux
Cart^haginois contre les Mamertins; mais ceux-ci avaient
les Romains pour alliés; et AppiusClaudius, venant à leur
(33 )
secours, battit successivement les troupes de Syracuse
et de Carthage, qui les assiégeaient dans Messine. Il al-
lait attaquer Syracuse , lorsque Hiéron , pour sauver
cette ville, rompit subitement avec les Carthaginois:
tous les efforts de la guerre purent alors être dirigés
contre eux.
Les Romains s'emparèrent d'Âgrigente, première place
d'armes des Carthaginois. Ils prirent Hippana, Mittis-
trate, Camarina, Enna; Asdrubal fut vaincu près de
Panorme par L. Cecilius Metellus; et C. Lu ta tius bat-
tit près de Lilybéé une flotte carthaginoise , commandée
parHannon.
La guerre durait depuis vingt-deux ans : elle avait été
mêlée de succès et de revers ; mais cette victoire décisive
la termina. Les Carthaginois dont les ressources étaient
épuisées demandèrent la pai]L; ils abandonnèrent aux
Romains toutes leurs possessions de Sicile, et rArchipel
situé entre cette île et l'Italie.
Les dangers dont Syracuse était alors menacée par le
voisinage des Romains furent détournés par Hiéron ,
qui eut la sagesse de maintenir la paix; mais son succes-
seur s étant déclaré pour Annibal pendant la seconde
guerre punique, Marcellus débarqua en Sicile avec une
armée romaine , et s'illustra par le siège et la prise de
Syracuse , où périt Archimède. La conquête de cette
plar« entraîna celle du royaume entier, et la Sicile de-
vint une province romaine.
Les principales îles , situées dans le vaste bassin qu'en-
vironnent la Sicile , l'Italie, la Gaule, l'Espagne et l'A-
frique sont la Sardaigne , la Corse et les îles Baléares.
La Sardaigne s'était d'abord partagée entre trois peUi-.
plades, les Corsi , les Balari, les Valentini. Ces noms in-
diquaient une communauté d'origine avec les habitaii^
3
(34)
de la Corse, et avec ceux des iles Baléares ^ et ^e la
côtd de Valence; la navigatioq et la guerre çi^vaient oiélé
quelquefois les différens peuples du continent et des
lies ; et. leurs relations mutuelles n'avaient couiniencé
que par d^s hostilités. Olbîa, liuquido, Caralis étaient
les principales villes de la Sardaigne : la trace des deuji
premièi^és n'existe plus; Csigliari s est élevée sur les rui-
nes de la trotsiènie.
L^ Carthaginois , peu de temps après la perte de Ja
Sicile 9 durent également renoncer à la Sardaigne. Ils
avaient terminé le première guerre punique; mais la
guerre des mercenaires avait éclaté contre eux; elle s'é-
tait propagée d'Afrique en Sardaigne^ où toutes les trou-
pes à la solde de Cartbage, s étaient révoltées; et lors-
que Amilcar ) père d'Anqibal y eut heureusement achevé
en Afrique cette guerre qui avait été si désastreuse, le
soulèvement des troupes ne fut point apaisé en Sardai-
gne : les révoltés y obtinrent lappui des Romains, qui
ne leur donnèreut des secours que pour les asservir; et
Carthàge^ trop af&iblie pour recommencer la guerre,
aima mieux renoncer a cette possession.
Les Rohiains, devenus maîtres de la Sardaigne, s^'oc-
cupèrent peu.de sa ppospérité. {«a culture y était négli-
gée; des marais nombreux en rendaient le séjour insa-
hifere ; on fit de cette île un Uw, d exil pour les condaMS-
nés^ que leur titre de citoyens romains avait sauvéft de
la peine de mort. '
La Corse y située au nord de la Sardaigne,. dont elle
n'est séparée que par un détroit de quelques lieues, a
successivement reçu des colonies de diverses nation^.
Aleria fut fondée par les Phocéens : elle fut successive-
ment occupée, comme les autres parties de cette île,
par les Étrusques, les Carthaginois, les Romains ; et
( 35 )
Sylla j fit passer utte nouvelle colonie : Mariana fot
par son rival ^ sur les dâiris de Nioea ^ qui renumtait au
temps des Etrusques : Ptolemée a hit mention d^Alîsta ,
d'Ureinium , de Xjannekta. Une route militaire tvaver*
sait rile^ du nord au midi, depuis Mariana jusquà Por-
tas Sjracusanus où s'est en suite élevé fionifacio; et cette
voie romaine y. dont une station militaire occupait le
centre 7 sous le nom de Praesidium , était desénée à en-
tretenir les communications de tout/es les parties de la
Corse avec la âardaigne.
Jjcs Carthaginois, qui avaient occupé la Corse» peii»
dant deux* siècles et demi , en furent chassés par Lucius
Gomelim Scîpion ; mais res{)rit d indépendante des ha*
bitans prolongea leur résistance; Tile ne fut complète-
ment soumise que sous les consulats de Marius et de
Sjila.
Apnès avoir perdu la Sicile, la Sardaigne et la Corse ,
Gmsthage chercha vers l'occident le dédommagement de
ses sacrifices. EHe étendit ses acquisitions en Espagne ,
où elle avait déjà plusieurs colonies » et elle forma dans
les Ses Baléares d'autres étabUssemens; mais les Romains
devaient hientôt en hériter , et le traité de paix qui ter-
mina la seconde guerre punique les fit ^.ucctider en Es-
pagne et daps les iles. voisines à. toutes les possesaions
des Carthaginoîà.
Majorque et Minorque étaient les seules îles Baléarea
qui furent habitées. Le nom de Porhis Magonis y rap^
pelle celai de bon fondateur : les villes de Palma et Pol*
leniia ^f»rent bâties par les Romaina.
D'autres îles, dispersées le longdes^ côtesde la Méditer'-
ranée suivirent également le sort des pays voisins. Les
Stéchades avaient dépendu de la Gaule , avant de passer
comme elle sous la domination des Romains : Gor*
3.
( .36 }
gone , Gapraria, Igilium , Il va , connue par ses mines de
fer, avaient appartenu à FEtrurie : Pontîa, Pithecusa,
Caprée étaient voisines de la Campante ; et la dernière
lie vit terminer le triste règne de Tibère : .les îles £a-
liennes, Lipara , Yulcania , Strongile , et quelques au tves
cratères qui lançaient leurs feux du milieu des eaux,
étaient dispersés au nord de ia Sicile : au midi d& cette
lie, le rocher de Melita s*élevaitsur la mer. Il était alors
inhabité, stérile et sans illustration.
Les îles Pithjuses, celles de Dragonera, de Golubra-^
ria, vers les côtes d*Ëspagne, étaient également déser-
tes; et nous pouvons juger, par leurs dénominations
mêmes , quVlles étaient infestées par des reptiles.
Nous Avons vu passer quelques autres noms, tels que
ceux de Gorgone , Caprée , Capraria, qui furent origi-
nairement imposés à des îles encore sauvages; et .nous
pouvons remarquer ici que la terre, dans son élat pri-
mitif, n'est point un paisible domaine pour Thomme.
Il a besoin d*en disputer Tempire à cette foule d'êtres
animés qu ertfante autour de lui une nature inépuisable.
Ici il entre en guerre avec les animaux féroces, et il doit
purger la terre de ses reptiles malfaàsans : ailleurs .des
espèces plus timides et plus faibles prennent la fuite
devant lui ; il les atteint, les dompte, les apprivoise. La
terre était une république immense; l^homme en a £ût
une monarchie.
. Mais, quand ses innombrables ennemis se retirent à
son approche , il lui en reste un plus redoutable : c'est
lui-même. La nature est soumise; mais la guerre entre
les peuples dure encore.
(37)
Espagne.
L'Espagne, dont les Romains commencèrent la con-
quête pendant la seconde guerre punique,' est liée ao
reste de TEurope par la chaîne des Pyrénées : les eaux
de la Méditerranée et dé TOcéan en embrassent toutes
les autres frontières : elle est séparée de l'Afrique par le
détroit de Cadix , où la fable a supposé qu'Hercule ou-
vrit une communication entre les deux mers, en cou-
pant par une profonde vallée les barrières de Calpé et
d'Abyla.'
De hautes montagnes , dont la chaîne s'étend du nord
vers le midi, en serpentant entre les sources des prin-
cipaux fleuves , partagent l'Espagne en deuk grands bas-
sins, qui s'inclinent vers l'orient et vers l'occident.
L'Ebre et ses affluens, le Xucar, la Ségura arrosent le
bassin oriental, celui d'occident est traversé par le
Minho, le Duera, le Tage, la Guadiana, le Guadalquivir.
Les trois grandes divisions de l'Espagne ancienne
étaient la Tarraconaise^ qui en occupait au nord et à
1 orient la plus grande partie, la Lusitanie à l'occident
et la.Bétiqueau midi. Un grand nombre de peuples se
partageaient entre eux ces territoires \ et cette circon-
stance facilita les succès des Romains. Les principales
réunions portaient le nom de Conventus : on en con^
naissait huit dans la Tarraconaise , trois en Lusitanie,
trois dans la Bétique ; et chacune de ces confédérations
renfeitnait différentes tribus, dont les dénominations
et les places géographiques sont indiquées dans un ta-
bleau que nous donnerons ensuite.
On reconnaît dans cette nomenclature plusieurs villes
qui subsistent encore, celles de Girone, de Barcelone,
(38)
de Tortose, de Garthagène dans les provinces de la Mé-
diterranée; celles de Cadix , de Lisbonne sur VOcéan ;
de Sarragosse sur les rives de TEbre, dont le nom avait
fait donner celui dlbérie à TEspagne entière ; de .To-
lède sur le Tage,* de Cordoue où naquiren^t Sénèqti^ et
Lucaîn. D autres noms se sont dénaturés : Vergilia a fait
place à Murcie, Hispalis à Sévilie, Carteja à Gibraltar;
d'autres enfin, comme Numance, n appartiennent plus
qu*à des ruines.
Il est utile , lorsqu or» étudie la géographie ancienne ^
de comparer, quand les mêmes lieux subsistent epoore ,
les difFérsns noms qu'ils ont successivement portés^ ce
rapprochement seul éclàircit les feits, et permet de lier
entre elles les diverses époques derhistoire. Nous voyons
ainsi que le Bétis a prÎ6 le nom de Guadalqmvir ; que les
monts Garpetani sont aujourd'hui la Guadarama , et que
la chaîne de TQrospeda est devenue là Sierra-Nevada.
On reconnaît davantage le mont Marianus des anciens
dans la désignation actuelle de Sierra-Morena, et les
fleuves Anas, Durius^ Siicronis, dans les noms de 6ua«
diana, de Duero, de Xucar qu'ils ont reçus depuis»
Les peuples qui donnèrent primitivement leurs homs'
k toutes ces contrées n en occupèrent ensuite qu'une
faible partie. Les Ibères étaient établis au nord-est, et lea
Hispalenses dans les plaine» de l'Andalousie : ailleors les
noms d'un grand nombre de lieux r<ippellent une origine
étrangère : on peut ainsi distinguer les colonies qu^avaic
fondées Garthagç; et Ion retrouve dans la Celtibérie et
ta Galice les traces d'anciens établissemens eeltiques ou
gaulois.
Quand les Romains pénétrèrent dans eette contrée ,
£artfaage en possédait les provinces orientales. Annibal
jNavait puisé ses principales Coroes' pour pénétrer en*
( 39)
Italie) et Rome reconnut la nécessité d'y envoyer une
partie de ses légions et d y affaiblir les Carthaginois.
Sagonte, qui sVtait déclarée pour Rome ^ venait de
tomber sous les coups d'Annibal : les ruines en étaient
encore fumantes , et il ne restait de cette ville qu'un nom
immortel. Le vainqjueur poursuivait sa marche; et telle
était la rapidité^de ses succès qu'au moment où Rome
envoyait une armée pour l'attaquer en Espagne, Anni-'
bal avdit déjà franchi les Pyrénées et la Gaule narbo-
naise. Les troupes romaines ^ commandées par Gneos
Scipion , débarquèrent en Espagne, et s'emparèrent des
provinces situées entre l'Ebre et les Pyrénées. L'arrivée
de Publius , son frère , qui le rejoignit avec vingt vais-
seaux , permit aux Romains d'étendre leurs conquêtes
vers le midi : ils passèrent l'Ebre pour la première fois;
et leurs troupes réunies défirent celles de Cartbage ;
mais les deux frères ayant ensuite divisé leurs fofces fu-
rent vaincus et tués en combattant. Un chevalier ro-
main, le jeune Publius Marcius, sauva les débris de
l'armée , qui l'adopta pour son général , et il obtint sur
Asdruba) quelques avantages qui, cependant, affaibli-
rent peu les Carthaginois. Ceux-ci pouvaient aisément
réparer leurs pertes dans un pays si fécond et si peuplé.
La guerre devenait , chaque année, plus difficile pqpr
les Romains : les troupes que Claudius Néron conduisit
dans la Taraeonaise, avaient peine à tenir la campagne;
et les provinces espiignoles qui s'étaient déclarées pour
Rome, abandonnaient son alliance.
lid gloire de réunir aux possessions romaines cette
belle contrée , était réservée à Publius Cornélius Sci-
pion, fils de celui qu'Annibal avait vaincu près duTésin
et de la Trébie, et qui avait ensuite péri en Espagne, à
la tête des armées romaines. Publius, animé du désir
' (4o)
(le venger son père, et plein de cet enthousiasme com-
tnunicatif, qui entraine toutes les volontés^ n avait que
vingt-quatre ans , lorsqu'il offrit aux Romains de con-
duire cette gucTrre et d en réparer les désastres. On lui
donne dix mille hommes de troupes : il les réunit à celles
que la valeur de Marcius avait sauvées : sa première opé-
ration est le siège de Carthagène, que rennenii regar-
dait comme son arsenal le plus important , et où se trou-
vaient réunis les otages des peuples que Garthag^ cher-
chait à retenir dans son alliance. Scipion s'empare de
cette place ; les otages sont délivrés et renlro^és à leurs,
familles; et la générosité, la continence du jeune hérps
lui gagnent les cœurs des Espagnols. Il poursuit le cours
de ses conquêtes; et la fortune lui est favorable partout..
Deux Âsdrubal , l'un fils de Giscon^ Tavitre frère d'An-
nibal, commandaient les principales armées carthaginoi-
ses : le premier fut défait par Scipion , l'autre qui se ren-
dait enltalie,àla tête de cinquante mille hommes^ pour
y secourir son frère, fut taillé en pièces près du Métaure.
Son départ avait tellement affaibli en Espagne les Car-
thaginois qu'ils y perdirent successivement leurs posses-
sions, et cherchèrent à Cadix un dernier refuge. Ils
comptaient encore sur l'alliance de Massinissa et de
Syphax, rois de Numidie; mais cette ressource leur ayant
manqué, Cadix ouvrit ses portes aux vainqueurs, et sa.
soumission entraîna celle de l'Espagne entière.
Scipion revint alors en Italie ^ et il y fut bientôt chargé
de conduire en Afrique, les armées romaines :. la gloire
de, terminer la seconde guerre punique lui était réservée.
(4i )
Afrique septentriondle.
Les conirées septentrionales de l'Afrique, bornées au
nord par la Méditerranée , au midi par la chaîne du moiit
Atlas et par les déserts du Saara, sont les seules qui aient
eu des relations avec l'Europe ancienne, et qui aient
subi la domination des Romains. Leurs principales divi-
sions, sans y comprendre l'Egypte, étaient le territoire
de Garthage au centre de ce littoral immense, la Nu-
Riidie et la Mauritanie à Toccident, la Lybie et la Cyré-
naïque à lorient.
Garthage, qui fut conquise la première, n avait été,
dans Torigine, qu'une colonie phénicienne, jetée sur les
rivages d'Afrique, et long-temps réduite à un faible ter-
ritoire : sa situation la rendit commerçante, et le corn*
merce devint la source de sa richesse et de sa puissance.
Vers le milieu du neuvième siècle avant l'ère chré-
tienne, la monarchie y fit place à la république : Gar-
thage sortit de ses anciennes limites, et conquit tout le
centre des rivages d'Afrique; elle y joignit, dans la
suite, la Numidie, la Mauritanie, et ses possessions s'é-
tendirent d occident en orient jusqu'aux limites de la
Cyrénaîque. On voyait sur cette ligne de démarcation les
autels des Philènes, placés comme des bornes sacrées
entre les deux territoires.
La domination de Garthage s'étendit aussi sur une
grande partie de l'Espagne, de la Sicile, de laSardaigne;
mais les deux premières guerres puniques lui avaient
fait perdre ces contrées; et la Numidie» la Mauritanie ,
avaient recouvré leur indépendance , et s'étaient érigées
en monarchies. Les flottes de Garthage dominèrent seules
sur la Méditerranée, avant que les Romains eussent per*
fectionné, à son exemple, la construction de leurs vais'
seaux, et que Duillius eût remporté sur cet ei\nemi une
victoire navale.
La première guerre punique épuisa tellement Gar-
thage, qu*au moment de licencier les troupes que cette
république avait prises à sa solde, elle n*était plus en
état de les pajren Les mercenaires se révoltèrent; quel-
ques villes d'Afrique leur donnèrent des secours t ils
tinrent pendant trois ans la campagne, et osèrent même
assiéger la capitale. Amilcar releva enfin l'autorité deCar^
thage, et les villes qui s'étaient déclarées contre elle
rentrèrent dans sa dépendance.
Les relations des Romains avec Massinissa, roi deNu-
midie, et avec Syphax, roi d'une partie de la Maurita-
nie, commencèrent pendant la seconde guerre punique.
L'un et l'autre monarque devinrent alliés des Romains ,
et Massinissa leur fut toujours fidèle; mais Syphax chan-
gea prompiement de parti, et lorsque Scipion porta la
guerre en Afrique, ce monarque leva contre lui une ar-
mée de cinquante mille Numides. Ayant été vaincu et
fait prisonnier, il fut dépouillé de ses états, et Massi-
nissa en reçut la plus grande partie.
Les Romains conservèrent leur amitié à ce dernier
prince, qu'ils favorisèrent dans toutes ses contestations
avec Carthage. Leur intention était d affaiblir de plus en
plus cette puissance rivale, et Massinissa, soutenu par
leur appui, éleva les prétentions les phis ambitieuses :
son inimitié contre Carthage était invétérée : à l'âge de
quatre-vingt-huit ans, il lui déclara la guerre; Rome fit
elle-même d'immenses préparatifs pour écraser ses en-
nemis ; et la troisième guerre punique finit par la des-
truction de leur capitale et de leur empire.
L'amitié que les Romains avaient eue pour Massinissa ,
(43)
fut coDàenrëe à son fils Micipsa y et il jouit de trence«
cinq année» de paix ; mais , après le règne de ce prince,
les discordes de sa famille firent éclater une guerre qui
devait entraîner la conquête de la Numidie. Micipsa ,
qui avait |>our fils Adheriial et Hiempsal , crut leur don-
ner un protecteur, en adoptant Jugurtha , fiU naturel
de son frère , et en partageant son héritage entre les
trois princes. Jcigurtba, moins touché de ce bienfait que
dévoré d ambition , fit assassiner Adherbal ; it déclara
ensuite la guerre à Hiempsa), qui implora Tassislance des
Romains, et Payant fait prisonnier, il le fit périr dans
les supplices.
Ce fut alors que les Romains attaquèrent Jugurtha*
Les premiers généraux qu'ils envoyèrent contre lui fu-
rent séduits par ses largesses , et ce prince , mandé à
Rome, parvint par les mêmes moyens de corruption k
se justifier. Cependant la guerre se ralluma bientôt coh«
treiui : vainen par Metellns, il chercha enfin un asile
près de Bocchus, son beau*père, roi de Mauritanie;
mais Bocchus fut à son tour défait par Marius; et les
soificitations deSylla , qui servait dans 1 armée romaine^
déterminèrent ce prince à livrer son gendre. Jugurtha
6it conduit à Rome; on le fit périr de. faim dans un ca-
ehol : la Numidie fui conquise, et réduite en province
romaine*
. Le même sort devint commun à la Mauritanie, lors-
que, après la bataille de Pharsale , l'Afrique eut recueilli
les derniers soutiens du parti de Pompée. La défaite de
Scipion à Thapsns , et la mort volontaire de Caton d*U«
tique , achevèrent la ruine de la cause qu'ils avaient dé-
fendue : Jttba, roi de Mauritanie, était leur auxiliaire;
il fut vaincu à son tour, et ce prince craignit de tombev
vivant entre les mains de César : il se tqa , pour ne pas»
(44)
être réservé au triomphe dû vainqueur : les Romains
oocupèrent ses étals; et Salluste fut nommé gouverneur
de Mauritanie;
A cette époque la Cyrénaïque était déjà réunie aux
possessions romaines. Elle avait anoiennement fait partie
des conquêtes d* Alexandre ; soumise ensuite aux rois
d*Egypte, elle était parvenue à recouvrer son indépen-
dance ; et ce pays formait un royaume séparé , lorsque
les Romains s'en emparèrent.
Toutes les régions entre l'Egypte et TOoéan se trou«
vèrent alors partagées en trois gouvernemens , la Lybie^
TAfrique et la Mauritanie^ La Lybie comprenait la ré-
gion des Oasis, la Marmarique, la Cyrénaïque où les
villes de la Pentapole s'élevaient encore^ Les provinces
du gouvernement d'Afrique étaient la contrée du même
nom, où se trouvaient Carthage, Utique, Glypea, le
promontoire de Mercure, et la Numidie ou la bataille
de Zama s'était livrée. Gé gouvernement central renfer-
mait aussi la Byzacène, dont Adrumetum était le port
principal, l'Arzugitaine et la Tripolitaine, plus barbare
que les autres provinces : c'était dans cette dernière ré-
gion qu'habitaient les Lotophages, les Troglodites, les
Nasamones , nations à demi sauvages, vivant des fruits
de la terre , y creusant leurs habitations , ou errant dans
les pâturages avec leurs troupeaux. Le territoire de la
Mauritanie se partageait en trois provinces : la Sitifensis,
plus rapprochée de Carthage , la Césariensis, bornée par
les contrées sauvages de la Gétulie, et la Tingitana, voi-
sine des colonnes d'Hercule, baignée par la Méditerra-
née , par rOcéan, et touchant le mont Atlas.^
Les vastes déserts situés au midi. des possessions ro-
maines étendaient une longue barrière entre elles et le
centre de l'Afrique^ Des régions stériles et dévorées par
(45)
le soleil ne (entaient plus Tambition des conquérans ;
il eût fallu traverser une immense plaine de sables mou-
▼ans , pour retrouver les bassins des fleuves et les traces
de la végétation; et aucune armée romaine n*avai| en*
core tenté cette entreprise, àTépoque à laquelle se rap-
portent les observations de cette partie de nos Mémoires,
(46) ■
Note sur la communication mutuelle de la Gambie et de
la Cazamanse ,
Laé dans la séance du 5 neptembre i83lL
Le dcnii-volume de Mémoires publié en juillet dernier
par la Société royale géographique de Londres, contient
des observations relatives à la jonction présumée dé la
Gambie et de la Cazamanse par Tintermédiaire de quel-
ques marigots navigables.
Les établissemens que nous formions en Cazamanse
avaient attiré la jalouse attention du gouvernement an-
glais^ et le commandant Boteler, qui fut envoyé sur la
côte d'Afrique avec la corvette de S. M. B. FHécla, reçut
la mission spéciale de vérifier si la Cazamanse ne serait
point un bras de la Gambie.
M. Boteler fit un relèvement de ta Cazamanse ji|$qu*à
Zinghinchor; et dans la Gambie, il reconnut une partie
du marigot de Bintam , bifurqué en deux branches prin-
cipales portant les noms de Badgeconda et de Gyngy-
nocotto; mais il ne poussa pas plus loin son exploration
effective. Les renseignemens qu'il recueillit de la bouche
des traitans indigènes , lui parurent constater suffisam
ment qu*il n'existait entre les deux fleuves aucune com>
munication navigable , à moins que pour de légers ca-
nots, qui, dans les grandes eaux, pouvaient peut-être
accomplir la traversée de l'un à lautre en profitant des
moindres ruisselets. Dans tous les cas, la question lui
paraissait avoir perdu beaucoup de son intérêt , par la
circonstance que la Cazamanse, f&t-elle un bras de la
Gambie , les établissemens que les Portugais y possé-
daient de temps immémorial coupaient court à tous les
(47)
projets que radmiiiistration britannique avait pu former
à regard de celte rivière.
M..Botelerénumère, comme seuls argumens en faveur
de ia jonction présumée , les cinq cartes suivantes:
1° celle de la côte occidentale d'Afrique, qui accom-
pagne Thistoire d'Afrique d*Ogilby, imprimée en 1670 :
la Cazsimanse n y est point figurée, mais une communi-
cation y est marquée entre la Gambie et la rivière de
Cachéo, ce qui présente, comme on voit, un argument
h fortiori y mais que l'hydrographe anglais a raison de
trouver trop vague pour être pris en considération;
a° la carte de Belin , publ.ée en i^SS et corrigée ep 1765,
où Ion remarque une communication continue par Tin-
tennédiaire du marigot de Bintam \ 3<> celle de Buache,
de 1756, offrant la même communication ; 4<> celle de
Jefferys, de 1768, laquelle, outre la jonction par la
crique de Bintam, fait connaître, par annotation, qu'une
autre communication est indiquée , sur quelques cartes,
vis*à<vis de Tile aux Élépbans ; 5<> enfin la carte deWood-
vill^, de YAJrican Piloi, éditée en 1797, et marquant
comme également certaines Tune et l'autre communica-
tions.
Voilà tout ce que l'érudition cartographique de M.Bo-
teler avait pu recueillir de documens pour l'affirmative.
Pour la négative, il exposait les témoignages des in-
digènes. M. Joiner, homme de couleur, l'un des princi-
paux traitans de Bathurs^ , natif du pays voisin du mari-
got deDofliasensa, dont l'entrée est vis-à-vis de l'île aux
SIéphans, «voit remonté en goélette jusqu'à Domasçn-
^ I seulement à 7 milles de l'embouchure , puis en canot,
i i5. milles pliis loin, jusque par le travers d'Eropina.
Au-ddà, il avi^l trouvé le lit à ^ec; mais il dit que dans
^ saison pluvieuse oti pouvait rempmer un grand no»-
(48)
bre de milles {manj' miles) au-dessus, jusqu'en un lieu
appelé Gabbou , dont ki position n'est point indiquée.
Le même traitant , fort désireux de trouver un passage
rntérieur pour se rendre par eau à Zinghinchor, ainsi
que la carte de Woodville lui en donnait l'espoir, et per-
suadé que le marigot de Domasensa ne pouvait remplir
son but, tenta, en 1810, de remonter eelui de Bintam,
malgré les assurances des indigènes qui lui prédisaient
le non-succès. Il équipa un grand canot monté de qua«
torze hommes, et les envoya reconnaître le marigot de
Badgeconda , l'une des branches de celui de Bintam ;
maisaprès exploration, le canot revint sans avoir trouTé
la communication cherchée, et dont l'existence était
niée par tous les naturels qu'on rencontra en chemin :
d'où l'on conclut que la carte deWoodville était erronée.
Au-delà de Jereja, le marigot de Badgeconda re-
monte jusqu'à une ville de ce nom, située vis-à-vis et à
quatre heures de marche seulement deTenderbar. A cette
hauteur, elle est navigable; les canots peuvent même
aller plus loin, jusqu'à Sangahdou, et au*delà encore
jusquà Pahcow; mais le courant est alors si peu consi-
dérable , et S' tortueux, que les indigènes préfèrent voya-
ger par terre.
Cette tendance du marigot de Badgeconda vers Ten-
derbar ne s'accorde point, suivant M. Boteler, avec les
anciennes cartes, et devient dès-iors pour lui un irréfra-
gable argument contre leur exactitude.
L'opinion de M. Boteler n'a point été partagée par le
lieutenant-gouverneur Rendall , quia voulu tenter le pas-
sage de la (Zambie dans la Gazamanse par le marigot de
Bintam-, et s'est en conséquence, au mois de juin i83i,
avancé en personne sur cette voie. Après avoir dépassé
Bintam , il prit par le marigot de Jataban , qui lui parut
( 49 )
Itre la hrâncbe là plus coDsidérable , et deux jours apràà
il arriva à Gifa^ng^à ujne distance d*ei|v«ron 4o milles;
ili;enionta.2a milles plus. loin, jusqu'à la hauteur.de
fiadgeconda , et oiéme 5 milles de plqs encore, entre des
rives qui se resserraient graduellement^ mais sans que le
ckenal cessât d'être profond, en sorte que M. Rendait,
forcé de retourner à Bathurst par l'approche des tour-^
nadeset des plûiès , déclarait qull était ptiis que jamais
persuadé de l'existence de la communication dofi t îl s'a^pt,
A mon tour, je. dirai quelques mots sur la question
qui fait l'objet des document que je viens d'analyser.
Je commencerai par faire remarquer qu'aucune des
cartes citées par le.capitaine Soteler ne peut être consir
dérée comme construite, en cette partie , sur d^es élémens
originaux. WoodviUe a copié Belin; Jefferys a simple-
ment donné une édition anglaise de la carte de d^Anville
de 1^5 i, laquelle avait pareillement servi à Belin et à
fiuache. M* Boteler, au coii traire, ne cite ni Delisle ni
d'Anville, tandis que c étaient là les véritables autorités
àoMisulter.
On sait combien Guillaume Delisle mettait de soin à
recueillir des lumières nouvelles pour la rédaction Ile ses
cartes géographiques. Celle du Sénégal , qu'il avait dres^
* sic swun grand nomjkre de cartes manuscrites et dUtinè-
reires y et qui fut publiée par sa veuve en avril «7269
moBtire la Gambie et la G^zamanse communiquant enr
^oihle au moyen de deux marigots sortis d'.un mémç ^ç
^t coulant a louest : celui de ces marigots. qui va à \^
l^mbie n'est: autre que la civière, de Guérèguey ç'est-à^
dire la Badgeconda-Creek de M. Boteler, qui. n'eû^ point
affirmé I comme il Ta fait ^ que la tendance deson Cis^rs
v^rsTenderibar a été méconnue syr ies anciennes. ciairlieS)^
•il etit vu celle de Delisle. Le nom de Saint-Çsngouiest
4
( 5o )
inscrit au vdisntàge du làc. Sm' ie ttiattigc^ *qtti isejoint la
Gatttffffaiièe, (9a troutne <f abord Bubugfl«'V'P^^*^^'<>*i^^
ce clertfk»^pôin€ e$i, comme oti voir, siugaliènsmeét
trÀiTS[^ôsé« Rien it'itidiquela eotitiniiatidii.des'comuiii-^
nicadons par eau jusqu^à Gaefaéô.
Aomois de jann^ier suivafnt parut une caste (fdrt:pm
eomnie aujourd'hui, parce qu'elle futisiiippraniée ploB
tard par l'auteur) odfîrant la partie occidentale de. Vjifrù-
qn0, comprise cMre Jrgmn et Serrelio$me^ et dédiée i
la compagnie des Indes de France, par d'Anville^Les
commÈufniesiiiofis entre isf Gambie et )aGa:danianseyso»t
fort nombreuses; ellesontUeu, d'abord près de Fîle^des
Elëphans , puis , par un marigét voisin de TendaiNw,
pltttt bas par celui de Bintam, ensuite paor unrantve oàiuA,
quisVmti^ d'une part vis-à^vis de Jamerfort etSmtée
part'touvprès de 'Zinglûnchor, enfin par un: autrer.en^
eoref qui s'embranche à la Gamtbie vers son embouchure,
et va rejoindre la rivière- aux Huîtres^ Les deux .bn». du
rnavigot deffititam-, qui se sépaten^ au-^ddà de G«règes ,
sont nommés, l'un simplement Sangédégou^ l'antiie
Sangédégéu deRiba (c'est-iNlîre Sangédégou^dfen haut) ,
«tc^etre* dernière appellation trahit un document port»-
gaià) Les deux marigots de Sangédégou-, ati^bienqiaûe
celui de Teiiderbar, et même celui qui vient^de^rîfo aux
£léphans , conduisent tous à un même lac» Sur Ja' rive
méridionale du Sangédégou deRiba, est fkstcé Pêufâua;
ce bt^às (k^ttiMmique à la Gas&amanse par ti^oisinmeaux^
^auprès diâ l'utï desquels est inscrit le nom 4é /ufnes^,
tréis à\xttt$ marigots traversent de la Gatamanse à la
rhière de Caehéo.
Cette carte de 1^227 §i%% remplacée en 1^751 fttrta
gMiKhs carte- en àeùjé feuilles qu^a repncMiuiée» Jéfi^rys
k uMe ^édfiëHlfiun piRU movnidrevetiqui' a> difiie^lir^ été
(5t )
mànttrff^BipjB^ in^mabUaieiift idans. tonto» Icb cKhfes de
kSm^oibîfr ^ ont paru depuis') tint em Vmnce qa'-à
r^tnuMgper. ^
.■ LtiirédactÂcmide la nomyelle carte de * d' Anvillp (et
peutnécre smAsi de celle de 17x7) ent lieu sous l'in-
fitienoe desr renaeigneiiieiis que le père Laisat publia en
i^sS^.diiprèa les mémoires de Brue^ ^ur le8«[ueb le
câ^jôe géographe dressa Iui*inéaie plusieurs cairtès spé*
laides.
Brue^ gouverneur du Sénégal , avait lak un vo3rage
d'A&Mréda à Caehéo, par l'intérieur deâ terres : j'en vais
donner ici le résumé jusqu'à ta Gazamanse seulenent ,
en eonserTant les propres termes: du père Laliat.
' «JCwfirue s'embarqua dans une chaloupe 4pài devoir
lepovler à Gérèges f qui.est situé à sept tieuea au^esau»
de Btntam. La rivière de Bintam se nonàme quelquefoia
dé SaintrGrigou; il y a des gens qui l'appeUent encotek
mîèffe deGérèges» M. Brue partit de Gérèges lesixièine
jour après y être arrivé ; il avait seize personnes avec
lui, tant Uanes que nègres^ tous bien armés, cinq che-
vaux chargés de bagages .9 avec deux chevaux de rehdff ,
outre ceux ^ui portaient les blancs de sa compagnie,
cas pour ses nègres ils étaienttous à pied : ils firent dix
licneftott environ ce. premier jour, et arrivèrent sur le'
soûàPasiqua, gros viltage de Bagnotis, situé sur le
bond d'une petké riyiène, que l'on» nomme Soint-Grigou ,
aussi bien que celle qui passe à Gérèges; et la raison'
qn'ioti fN» donna à AL Brue , fut que sorunt toutes deux
dîmà-hafaiolae, qui est à quinze ou vingt lieues plushaut^
vers Test , {lies devaient avoir le même nom. M* Brue
pwsa^utt jour entier à Pasqua, et y coucha deiix iiuits;
il ii^ prendre l'air sur le bord de la rivière : elle n'est pas
laiige» maiaeil édhangeelleestuès profonde. On ^ouva
4.
(5à)
jéfl cheyaux pour M. Bnie et ses blancs, et deut eatiotÉ
avec des nègres pour conduire les bagages et les roàr*
ehandi es ; mais tout cela ne fut prêt que le troisièitie
jour , encore ne put-on se niettre en marche que sur les
trois heures de l'après-midi; de manière qu'on n*alla cou-^
cher qtt*à une bonne lieue de Pasqua^ chez un Espagnol^
dont la maison vaste et commode était aussi sur le bord
de la rivière. M. Brue partit de cet agréable endroit, et
marcha pendant deux jours dans un pays qui est pres>
^e tout habité par desFIoupes; il ne fit que treize à qua-
torze lieues pendant ce temps-là y parce qull ne voulait
pas quitter les canots qui' portaient son bagage et que
le retour de la marée empêchait d aller plus vite. Il passa
à gué deux petites rivières qiii se jettent dans celle de
Safnt*6rigon , et coucha deux nuits dans des cases de
nègres Baguons. Il arriva le troisième joui* à James :
M. Brue quitta là les chevaux et les canots qu'il avait
pris à Pascua , et ne pensa qu*à achever son voyage par
eau. On lui prépara des canots sur un petit marigot,
ruisseau, ou rivière, qui passait à deux cents pas de l'en*^
droit où il avait logé. Il s'y embarqua, et après avoir fair
i|ne lieue, il entra dans la rivière de Gasamança^ envi-^
ron à deux lieuies au-dessus d'un fort que les Portugais
ont à la droite de cette rivière, c'est-à-dire en la remon-
tant et du côté du sud. La rivière de Gasamanca ou Ca-
semance est un bras de celle de Gambie. A cent dnquànte
lieues ou environ, en la remontant, on trouve tin en«
drcMt qui fait un coude, et qui donne le- nom à un
royaume considérable : les Portugais l'ont appelé le
roytfûme de Cabo ou de Gap. ^
Il.résulte évidemment de ce récit , que depuis Pascua ^
la routé: par èau est continue jusqu'à la GazamaUse; et
d'aufrts part> que la rivièresur laquelle est Pascuâ, cukti^
(53)
munique avec celle de Gérèges, puisqu'elles sottent
toutes deux d*un même lac; mais il y a mieux : le Saîm-
Grigou de liabat , ou le Sangédégou de d'Anvill^ , est
évidemment la même chose que le Sangahdou de Bote-
ler; et le Pahcow de celui-ci est le Pascua de ses prédé-
cesseurs: or luimdm^ a consigné dans son rapport que
le marigot de Bintam est navigable jusqu a Pahcow. La
communication est donc établie de toutes pièces.
Autre rapprochement : d'après M. Joiner, le marigot
de Domasensa peut être remonté dans les hautes eaux
jusqu'à Cabbou; et d'après I^abat, le royaume d^ Cabo
est sur laCazamanse même; c'est un argument en fiiveur
de la justesse de son autre assertion , que la Cazamanêê
est un bras de la Gambie ; et une justification de lopi-*
nion d'après laquelle d'AnvilIe, sur sa carte, de 1727) et
Woodville soixante-dix ans après, ont marqué la réu-
nion des deux fleuves yis-à-vis de l'île aux Eléphans,
* A
i*BMrf«««*>^i**a
(54)
Dm coLmiiBS ▲«aicolbSi par M. Hubrhs dsPommbuss,
ancien député , membre de la Sodéié d agriculture ^ etc.
I gros vol. în-S^; i83a,
Ln i la Société de Géographie, le 8 novembre t833.
Jjà Société a désiré qu*)i lui fikt rencto compte de eet
OttTiage, qui af^partieut à un des menabres de sa oo«»-
«nission centrale. Si cette qualité nous interdit des élo^
ges, elle ne nous défend pas de faire connaître les itt?
portans doeuBiens qu'il renferme.
L'ottynige#st divisé en deux parties^ la premièieae
compose d'un mémoire lu*à la Société 4 ji^eiiluvi^» «t
contîeif t les «ésultats du yoyage ^w^ l'ameur a.;fatf «c»
Hollande et en Belgique > en 1829.
La seconde se compose de recherches statistiques sur
les instituts analogues , principalement dans les établis-
semens Britanniques et aux Etats-Unis.
L'auteur, ayant pendant dix ans y siégé dans la cham-
bre des députés de France , a rempli son ouvrage de
considérations de toute espèce, sous les rapports tant de
l'économie politique , que de l'amélioration du système
répressif ou pénal.
Tout le monde sait que le principal obstacle à la re-
' fonte de nos lois pénales , consiste dans les difficultés
qu'on rencontre à opérer la réhabilitation morale des
condamnés, et à les faire rentrer dans la société , dont
ils ont violé les lois, surtout s'il y a récidive.
L'état de choses actuel présente dlmmenses incon-
véniens ; deux systèmes sont en présence pour y r^mé*
(55)
dier: celui ic|e :1a rëdusicm isolfits, oo périiteotiaire, et
celui 4e$ coloniesagricoles; chacun deu^ a ses partUans;
L'ouvrage de M. iitterqe 2 est'péaréu*ele plus important
de ceux qui onft été écrits à Tappui du second de ce»
systèmes, eil sans 4pttte, il na pa&peu contribué à dé^*
terminer le .gd^vernemet>t â former une commission
diargée de: lui pr-és.enter des FésuUai^réalisahles^à Taide
de itie$«»reft légiiîlltiiveft.
il Ji*ie<it]ie pais dians les travaux de la Société, de s'oc-
cuper de l'ouvrage qui lui esl soumis sous ce rapport^
nous dertEHi aùus J^orner à Takialysedeft docMmens qu'il
tutus lapponlesHir jest^tablissemens que Tauteur a visités,
daiis les ^ptys «élralagertr.
:CeS;pâ-]r&:S^n(t:la.HeJUande et la Belgiquei. auparavant
féuQÎes #oii8(kî Utre.de. rqjiiiiiile des Pays-Bus.
Hottaodèi «-«-)La pvemi«ré cplanie fondée en i8i&i
est oelle'jdes Champs de FiSéderic (Frederiçks-Oord) \ elte
est située dans lèsJandes immenses ei .désertes de,U
pravÛMaeide Dpentliie y.4a pluspauvre du royaume, dont
k population ^'ést évaUiée qua .5ayO9o..habi^ns..p04iifr
«ne superficie de {223,83a. beetaireSf Elle se composait,*
en 1 829^ 4e «ix. colonies,. Aur une étetidae d'environ
trois lîeues,. divisées en 4^6 petites, feirmes, et nalir^i*--
sant.- ....••• « • » %^Qo têieK
'Qn eompte^BCore dans ce royaume
La colonie entière d*Omraersehans . .^ . i,25o
. Les tnoisétabtisèemens sis à Veenlxuisen. /^ji i5
Et i'injstitutde Wateren i5a
Total .... 7,8i5
EUes^ foi'ment ce qu'on appelle les colonies du nord.
Leutjr sWiation financière est florissante, et permet d'a-
mortir le capital emprunté pour seize ans..
(56)
Les coloTiies du Sud ou de la Belgique^ datent de i8qi5.
La principale a été fondée dans la Campine, à Wortel,
non loin de Tancien château dHogstraêt, où il existait
an dépôt de mendicité provincial , au milieu de vastes
landes. Elle est dirigée par M. Van den Bosch , depuis
sa fondation. Elle a été visitée en détail par M. de
Pommeuse; à cette époque (1829), elle comptait ti&
hahitationsy ou petites fermes, ayant chacune trois hec-
tares et demi de terre en exploitation; elle se divise en
colonie lihre , qui n'est pas très prospère , et en colonie
forcée, dont là prospérité s^accroît rapidement.
Les colonies du midi entretiennent^ seulement i,5So
individus, qui ont défriché environ 5oo hectares.
Notre collègue a visité également un établissement
d'aliénés à Gheel, bourg d'environ 6^5oo habitans à cinq
lieues de Turnhout. Ces aliénés sont placés chez les cul-
tivateurs qui les emploient à des travaux champêtres, et
contribuent ainsi à leur prompte guérisoti.
M. de Pommeuse a joint à son ouvrage d'immenses
développemeris et des calc^ls comparatifs, avec l'état de
la France, soit quant aux terres incultes que l'on pour-
rait coloniser de la même manière , soit quant à la des*
truction successive de la mendicité, et à l'amendement
des condamnés. Gomme ces recherches ont. moins de
rapport avec les sciences géographiques ^ nous nous
bornons à indiquer le contenu du reste de l'ouvrage.
Il donne un état de la population des prisons et mai-
sons de détention de la Hollande et de la Belgique, en
1827, un tableau des institutions charitables de ce pays ,
«ne description du bagne d'Anvers, de la maison.de
force de Gand, des renseignemens sur les mesures
prises à Hambourg et à Munich , pour l'extinction de la
mendicité; un grand travail sur le paupérisme en^n<^
' • ( 57 )
gieterre, et sur ses colonies pénales fie lancienne Amë*
lique du nord et des îles de la mer du Sud , à la nouvelle
Galles et à la terre de Vandiémen. Nous avons distingué
un examen critique des 'établissemens pénitentiers de
Glocester et de Milbank. Il présente Tanalyse du nour
?eau système décolonisation par émigration irolontairo
dans le Canada et la Nouvelle-Ecosse , celle des pépitrti-
ti^ dés £tats*Unis d*Âmérique du nord, notamment
de celui d'Auburn» et de Sinsing, de la maison de Ge-
nève, et de Lausanne, et de Brauwilliers en Allemagne.
Enfin, il a extrait des meilleurs documens, \\n ta-
bleau des. colonies militaires et agricoles de la Suède,
de la Prusse, de la Russie, de TEspagné, de l'Autriche,
et dès états d'Allemagne.
Cet ouirrage, rempli de faits est enrichi de tableaux
statistiques; il est digne d'occuper les méditations des
hommes d'état, etpaî: spn universalité, il est de nature
à porter un grand jour sur les essais de colonisation
tentés dans les diverses parties du monde civilisé. ,
En faisant hommage de son travail à la Société de
géographie. Fauteur a senti que toutes les sciences. se
touchent et s'éclairent mutuellement , et que celle qui
fait id l'objet de nos études , .ne pouvait que profiter de
tant de recherches, ajoutées aux renseignemens qu'il a
recueillis sur les lieux, dans des pays peu connus de
nous, quoique voisins de nos frontières.
ISÂMBERT.
(5«)
RjàPFOBT sur uo ommgeÎDtitiilé: Aff /a Vendée mSUiaitt^^
M« faambcrt hSx un nppmt Tntwl lur un mmugn
qui A été adressé à la Counnissifui oêii£nde,et qui a pooc^
titre : De la Vendée miUiaùe^ caomptenant les députe-»
Hiâis de la Yinidéè^ des Deux-Sè¥Des, et nue partie db-
Maine-etLoiffe et de la Loire^lnfcBei^
LmiTnigejC8tdi¥ÎBécn deuxiiTresy l'an stifi5tiquc et
IiÎ8loni|ue y et l'autie intitulé: État politique.
Dans le premier livre ^ il a signalé particiilîàremeiit Je-
chapitre ▼ , divisé en 5 paragnplies, rebtif ans dîwi»
marais' du département delà Vendée. U.afiaBaaii'xap—
porteur qu'après la statittque de BL GaTolean, quî'.toflu-
tefeîs n-'enbrasse q«e le tiers de la contrée 'déenleipaé^
Fauteur, ce dernier a composé lourvage. le|>ltts:oofi^
plet sur-cette partie du terriloirofiraneais, étnnêraètpio^
ce chapitre renferme beaucoup de doeumens qaVmidier-
cherait rainement dans <^tte statistique; 3 est d'fôti^^tttsi^
accompagné de plusieurs planches : l'une est cmnkimié^
aux marais dp nor^-onest, qui sont coupés' {Àv nd
nombre immense de canaux , notémmcût à la commimé-
de Sainlnlean-de-Mont : ce qoiexpliqiié Icdiffieuitéquào»
éprouve à pacifier oetie partie du département enooi»
troublée par des bandes armées.
L autre, au marais desséché du midi, ou marais de
Luçon, avec une seconde planche des profils des canaux^
Cette publication est d autant plus importante, que le
gouvernement vient de publier une ordonnance pour
le dessèchement des marais mouillés de la Sèvre Nior-
taise.
( ^9 )
Dam le Venpe II, ( auftmr a donne es» rmmgàtmmB
assez préoîettx sur l état anoral de la popubtion de la
Vendée/ C'eatJiiieéMiderjui a ékéiiippriH^^^^ et qai^
tant qu'elle ne sera paa plua avancé^ , iaisaera subsister
beaucoup de projets plua ou moins dtfergens pour U
padficatipn de cette cpnti^»
Dans le Bocage, c'est Tisolement des babitans et la
di£Bculté ou 1 absence de comumnications avec If s cen-
tres de <»TiIisation, par la multiplicité des baies, d^
rayips, et le défaut de chemins praticables.
Dans la marais du nord , .qui a été la jf03M de CblH^-
rette , on est plus embarrassé d'expliquer les inotifa qui
rendent une population en communication avec la mer
et avec la plaine, en hostilité avec les institutions.
Quant aux marais de la SèvreNiortaise, ils sont habi-
tés par tine popâlafion sauTage et malheureuse qui ' vit
pmqne.âdnB lois.
Du reiste, l'buvtvgé , qui pariât devoir étrecomplëvé
par un .u^îsième tivre, est principalenient destiné aux
études militabes, auxquelles Tauteur anonyme, officier
supérieur, se Kyreavee beaucoup de succès.
(6a)
BfiUXIElIlE SECTI01V<
DOCUMENS^ COMMUNICATIONS, ITOUVELLBS
GI^OGRAPHIQUES, ETC.
Extrait des Annales de Berghaus (ïdai i833,p. aa^)-
ILES RALIK.
Le capitaine Ghromtschen^ko, commaiidant le traos-»
port russe VAmericay ayant été chargé d'une expéditioii^
partit de Kronstadt le 27 août 18S1 avec un chargement
pour Petropaulowskoi et la Nouyelle^Archangel. Pen-*
dant ce vojage, M. Chromtschenko chercha à délermi-
ner la posidon des iles situées diins le Grand-Océ^n ,
entre 5 et 12 degrés de latitude N., et qui, depuis le
premier voyage du capitaine Kotzebue sur le Rurik, sqnl
connues sous le nom de Chaîne de Balik. Il exécuta le'
plan détaillé de deux groupes de cette chaîne^ nommés
Namu et Ouadelen , qui n'avaient encore été décri^ par
personne. Voici le résultat de ces recherches:
i^ Les groupes Odia et Namu , ainsi nommés par les
navigateurs anglais Lambert et Ross^ sont beaucoup
plus éloignés l'un de lautre qu'on ne le trouve marqué
sur les cartes , d'après la notice qui a été donnée par ces
navigateurs, et ils s'étendent environ !K) milles plus au
nord.
( 6t )
~ "i^Lâ gvouptft Namii s'étend dans uhe diredion N.
i&* O/et S. 3o^ E. Sa longueur dans cette direction est
de 29 milles i/a géogr;, et sa plus grande largeur, qui
es^ dans la partie S« est de 1 1 milles 1/2. Ce groupe com
tient 5 grandes îles et 20 petites qui sont toutes unies
entre elles par un récif de corail. Dans ce groupe^
Chromtschenko détermina par des observations astrono-
miques la positioh géographique des îles suivantes :
a. La pointe orientale de la plus grande île du S. est
par 7** 45' de lat. N." el i68<» i3' 46 ' de long, orientale de
tireenwich (166** 3' aa'' de Paris).
i. La latitude du milieu de Tîle du centre est de
7* 59* N., et sa longitude 168® i3' 36" E. de Green-
wich(i65" 53' 12" de Paris).
c. La latitude de la grande ile, qui est la plus nord de
tout le groupe, est 8* 9' 45", et sa longitude 167* Sg*
deGreenwich (i65' 38' 36" de Paris).
S"* Le groupe Ouadelen s'étend dans une directioaN.,
61^ 0., et à. 61^ Ë. Il a dans cette direction 63 milles 3/4
de longueur, et a dan| sa plus grande largeur 10 nulles 1/2.
H consiste en 44 ^1^^ grandes ou petites, qui sont toutes
jointes ensemble par un récif de corail. G est un des
groupes les plus dangereux pour la navi|^ation. *
M. Chromschenko a déterminé la position géogra-
phique des îles suivantes :
a. Ile. la plus sud du groupe. Lat., 8'' 45' i5''N,j
long,, 167*» 45' 32" E. de Gr. (i65o aS' 8" de Paris). .
b. Ile centrale. Lat., 9» 6' 46" K ; long., i67"i6' 4' E.
deGr. (i64*55'4o"deP.).
e. Ile du N..0. Lat. , g» 19' 7 ' ; long. , 166» 55' 56" È.
de Gr. (i64* 35' 32 de P.).
( 6a. )
Mk Gh«Mi udienko ayant j^ortoutt à ottuc la suceèacle
ra«p«^Oii q«i lui a^ai^étë Gon£a#, iiepiH pasactevor.
le- reqb^erche 4as deux aiures: groupes d^ la* chaîne de
Ralik» piincipalcmeiit parce qub VarrièFetsaisoii arvi^aîi»»
.Parmi left troia chronottècrea qui lai aTaieni été délîr*
vrés paur cette expédition , il y en ayait un qui avait ata
construit parHauth^horioger à Sain^-Pétersboui^dont
il fait le plus grand élo^e ; car, dans lout le voyage dé
Kronstadt au Kamtschatka, qui dura onzie mois et onze
jours y^ la marche do ce chronomètre ne varia que dfii
-+• o" 29 a + o"7i,
(Extrait de ta GazeiU de Saini^Péiefisbourg,)
Anhalbs de Bbrghaus (juillet i833 , page 4l6)«
Réapparition de File Ferdinandea (^ou Juha) dans fa
Méditerranée.
Le volcan qui s était ëlevé dans la mer il y adeax ana,'
qui avait produit la petite île Ferdiaandeai et avait en^
suite disparu, ne laissant au-dessiis-du niFeau de la mer
aucune trace, s'est montré de nouveau dernièrement au
même point. Dans la soirée du aa mai dernier, on aper-
çut dans la direction du banc de corail un nuage de fu-
mée très épais, qui s'élevait du même point d'où était
sorti le volcan , et dansia nuit du 23 , on vit de pkis des
éliniceiies au milîea de cette fiimée.
[La Cémv , gazette de Paierie.)
.( 63 )
^ *' l^iteltes du voyage de Lamkr.
M. Laird , associé à Lander dans son expédition au
Niger, et qui vient d^arriver en Angleterre sur laColom^
bine, apporte des nouvelles de Lander, qui esr actuelle-
ment à Altft. EMes vont jusquau ai juillet dernier. Son
voyage sur la rivière, depuis l'embouchure du Nun
{éans un canot) la occupé trente^deux jours* Il a ren-
contré 9L Laird et le li^rutenant Allen, qui le croyait
mort ou. de ret6*ir eo Angleterre, au mément où ces
derniers descendaient le fleuve pour icegagiier la cote
sur icr bâtiment à vupeur. C était le at juillet. Lander
oonvitttsiiroléi'cfa&rap que M. Laird retournerait à la.côl€
sur la Quorrahy et prendrait avec lui une partie du ohâr^
gement de la Colombîne, tasdis.qtie lui (Laader), avec
le bithnentà vapeur en fer, pousserait jusqu'à Rabba et
à Boussa.* Il semblait avoir pris la ferme résolution de:Sè
distinguer par une découverte et par l'écabUssement de
relations de commerce avec les naturels, ce à quoi il esr
pérait beaucoup réussir. M. Laird , pendant aon séjour
en Afrique ,'a beaucoup souffert delà fièwè. Il est k*6sté
pendant plusieurs mois dans une misénible hùtte.oùil
n avait plus que la peau sur les os.
(Moniteur du a4 janvier. — Débats du 23.)
(«<>
TR<IISIBME SECTION
ACTES UB Ui SOCI^é.
PRBSBHTATIOH DS I^ SOCUSTS AU ROI,
A roccéuùm du nouvel an.
La Société de Géographie ayant été admise à présen-^
ter an roi ses hommages à Toocasion du nouTet aii, une
nombreuse députadon s*est rendue, le" i*' janvier i8349
au palais des Tuileries , ayant à s% tète M. le duc Decaaes>
président de la Société^ et elle a été introduite , i une
heare et demie , à r<itidience de S. M. Le Boi avait à ses
0&tés le Prince Royal et les autres princes ses fils, puis
la Reine, les jeunes prinoesses,^ et madame Adélaïde. Une
cour brillante environnait leurs majestés et leur «auguste
famille.
M» le duc Decazes a adressé au Roi le discours sui-^
vant :
. «Sire,
« La Société de Géographie s'était placée sous votre
« protection avant que la - France vous eût confié ses
« destinées.
« Fière du patronage du duc d'Orléans , elle n a pas
« réclamé en vain les bontés du Boi. Que Votre Majesté
« daigne en agréer notre profonde reconnaissance.
« Qu'Elle nous permette aussi de reporter jusqu'à
« Elle nos respectueux remercîuiens pour les encourage*
« mens que votre noble Fils a bien voulu accorder a nos
«travaux. Héritier de votre bienveill mce pour nous,
4k comme de votre sollicitude pour la prospérité et le
> bonheur de la France , sa munificence provoque et
(.080
> rfbrlt ineés'JiM Yoie'OimTeHe d'tfCilîté^pfiittqM 4fm
* &mitwas «Bqiirtter enirierd loi, Mkm«oii «oftar^ qiie '^
« d« sto'fiM larfpMTdr noire gr«titii»ie pdiir seè hietàms
«^ée nmvè ^<Mv»Anieiit à "wvt pènùtmê ei à 'vmtte
« 8i^|iMe ibdriNe, «ttld k«eott£ovvdfe é^cm tïo» fcdftiinah-'
« geiflPfee aoire i^espectiicfuse cottfiMi«« <biift cétt« hsMim
« sagesse que la Providence èile^-ménfé sétAbte «'â|»pli-
• j^tr,fit»fÊé^$» de piiiÈ «a phts à signifier à k re»
oMiBittsfiatoee pvkK^ue. » • -
Le Roiàdaiji^né tëmoigner^dans sa réponse,tout Tm-
térèt qu'il continue d'accorder à la Société de Géogra**
phiei dont il se plaîtà conserver le patronage^ il voit avec
pMtfr qilé son fits partage ses senttmens envers elle et
qîlll lui aie eedâé' le soin de décerner les encourage**
meus ^'il deitine. aui voyageurs dont les efforts au^
mtUpfoctu^ à Ift Fr&nce les plus utiles résultats ; c^^~
ea flfUtÉKAifltit k diffgér les recherches de la adence vers
tinhttt {mifltable à l'humanité et aux intérêts de la pa**
tnéj quVln hii don%e ^a plus importante et sa ptii^
neMie égSBÛmaàoîi* Le.Roi a rappelé Tattrait que l'étude
delà (Séegnqibie a eu constamment pour lui : il aiàiera
toujours ^à protéger une science qu^il a cultivée dès sa
jeiRNSiie et qu'il a professée pendai^t l'etil; il ^buve
wifeitjnipailHe'réélIe pour tes travaux de la Société , elle
peut^oon^ter sur sa constante bienveillance.
IL'le docDêcatses s'adr^sant ensuiteà la Reine, à dit:
^Madame,
«IrprieYoCreMajeatë d'accueillir avec bonté les re&*
•fteM et le dévofiment de ta Sodété 4e Géographie,
•tèHé de wé présemer è vous soua le double patromàge
« M son tiûi et de votre Hogusté fils. '
•5' ■ '
i
m Vo^ageùrtt sur cetie terre, noua fl*eh ooniMUMdiid
« fN|g d9 si Jbmialnefl on le» peuples ne Tou8.bàiUMi«;et
« ne voua portent. envie. U n'eat.jias de faakiea à inju8t(0»
«et fii enTentmées^pâs de passions Aemu&ades qui ne
«; se taisent à votre Bom,ou pliuôt qui ne répètent avec
« nous que si vous .êtes )a plus heureuse, des épouses et
«cxles mères, vous êtes aussi la plus heureuse de& retne^ ,
«'O^januiis. reine ne fut rc^jet deplus.dé vénératîoB et
(t. de plus d'amour. »
lA.Roine a. bien voulu répondre à cet homnNige par
les plus gracieuses paroles de bienveillance et d'sntéréu
PROCES -VbrÉÀÙX des SEANCES.
Séance du lojanpier 1884^
Le' procès-verbal delà )dernière séance est lu et adpplé^
M^ le. professeur Molt, membre de la Société., éerU
d'Utr^cbt à la Cpmipissipn centrale que les rédacteurs
de rAlmaflach de la marine hplland^ist^ recevraient avec,
plaisir en échàn^ de ce recueil tin exemplaii^ie^u Bulle*^
tin de la, Société. M. Moll appelle: aii^s^i rattesktion sur.
nn nouveau journal de. marâne publié; en Bollande,
e|; il s^nale les articles qui jntére£|sent plus sj^éqîale-
çeiJJt la géographie^ il espère pouvoir procurer à U
l^pciété, ,si elle le, désire, un exemplaire de ce recU^^
LaCommission accepte avec empressement rpf&e 4^M^
le professeur .Moll, ainsi que W deux éohang;eS;^qu'ii
propose. ..(.;-.
: ; Après la lecture de la çorresppndanç^ , M, Joniard
annonce qu une idéputation de la Société ,iprésidée par
Tfi,. le duc Decaa^eç , a ^u rbo^neur de présenter aii, roi
ses félipitatipÀs^ à roCcasîon>de. la nouvelle annéf^^Ça
SIa}est^,.a a^çuei)li;.av;fc^bienveiUan9e- la députâytipn» et
lui a témoigné tout.l'in^rèt qu'elle, porte^^u^ 4i^vfl^x
de la Société et aux progrès de la géographie.
(67)
n. Jofniù^ <)ëpos«stir)è bitreaa le dtôckiiirs profibncé
. le duc Deo0Mà et remet en même temps'cekii
qu'H avait préparé lui^éme sur l'avis que M. Décades,
ne pourrait présenter la députalton;
Le même nu^mbrè communique à la Société, de ta
part de M. Henri T)9rhàùY / la relation du Voyage à rîle
^'Amiit(Tbili)el aux liés adjacentes , fait en 17749 P^i* I^
capil^ne du paqudjotfe/ifpifèr de conserve -avec la fré-
gate Fjguila (l'Aigle), commandée par le capitaine de là
MaiiKe Foyftie espagnole Dbh Domingo de Bonechea.
I^'^aiaen de ce manuscrit est rénvojré à ta section de pu*
Wîcation,'et M. d'Urville veut bien se charger d^en prév
senter Tanailyse àja prochaine séance.
M. W^rden offre aussi , dé b part de M. Henri Teb^
Hâiix, une lettre écrite par Ils curé de Santiago de Tepe-
huacîâfi à sfon é'véque , sur les mœurs et les coutumes
des lîÉfdiens sooiiii^ à ses soins f cette lettre à été tra^
duife sur lemanuscritoriginalparM.Ternaux. Remercî-
mens et renvoi de la lettre au comité du Bulletin.
Le méiifre membre communique successivement à
iWéàotblée ti^ois notés : Tune sur un nouvel établisse-^
ment '{ye^itr lès noirs Hbres des États-Unis ,' au cap des
Palmes sur la côté d'Afrique ; une autre sur le traité
de commerce eiïtré les Etats-Unis' et Siàm', et* la dernière
sur les cànafuï de Ghesapeake , de Dèlaware' et d'Ohio.
M. Daussy donne lecture de deux notés i*élatiVes à la
position dès- âès Ralik dans le Grand-Océan et à là té-
appârition mëmèçtanée dé filë Ferdinandea.(ou J'ulia)
dans la Méditerranée. Renvoi au cotni^ du Bulletin.
Un membre communique de la part de M. Désaugiers
membre de la Société, une note sur la population delà
Crète en i832 , et un itinéraire de la Ganée à Gandie en
passant par Rethimo et de Candie à la Ganée, en rêve**
(
wrie b plos
eovs de fuMe i83i , ca coapMée de MM. dTAi..»»
dUrvitte» Ejnè», Joanid cK Book de Becm», b
condeyclmigée d*i
ciNnQipo«r le prix ichtif anni^elieftdeniiiiien dé
Fianœ, se c«mwnr de MM. CuMJwf, Haiiif et
dUrTiUe.
Cène noomatioB dôme &» a «m JiciiMMiw dont
le bat est de sevw si les maaàmts du liwQeMi o«ft «oix
on scnleaent oonsoltsttve dens tontes leo
Ia ^nestiony présentée sons ce point do
, seva lenYojée à Tesunen d*nne
sion spédflde. Qoent à la rommÎMon de cinq
ylffyp^ de décerner le prix annndj il est décidé, sor
la proposition de M. dUi^le, qne les BBCnhres dn ba»
veanqoisyadîoîndiaient i œ seul ùue , n y aniont^e
TOix conspltatîre.
(69)
• • •
Séance du ^jani>iér.
Leprocèft-TerJ^l.de la den^i^re séance est lu et adopte.
H. le comte de MontaUvet, pair de France ^ et M*
Hersant , consul de France à Rotterdam , qui viennent
d*êtreadmîs au noiid)re des membres de la Socîétéi lui
adressent des reiwrciment et promettent de ia ^lecpn*
der dans ses utiles trayaux,
M. Frwcis LaTallée écrit de la IVinidad de Cuba, pour
renouvelle ses offires de i^ervice à la Société' et lut an-*
noncer l'envoi d'un mén^oire sur rhistoire, la géogra^
phie et la statistique de l'ile de Cuba.
BL Adam deBauvé, dans une lettre datée deBelem de
GramPara, le 519 août z833, adresse de nouveaux dé-
tails sur SQD voyage et celui de M; Leprieur dans ia
Goiane» ei sur les obstacles qu'ils ont rencontrés 4a^
l'exécution de leur ^itreprtse. Par suite du naufrage de
les embarcations sur l'Anxavône, M. Adam de Beuve
aura à regretter la perte de ses observations e( d^ ^es
collecûonis de botanique et. d'entomologie. .Quatre
de ses compagnojas de voyage ont péri. dans le fleuve.
Ce. voyageur se propose de. remonter TAmazdp^ jus*
gu'au Watuma , et si^ par cette rivière, il ne peut. ga-
gner r£ssequebo , il se rendra ^v^r le Rio Branco, où il
croit avoir plu$ de ebances.de succès, A son arrivée à
Démérary, M. Adam de Bauve adressera à la Sopiété
une relation et des esquisses sur les. diverses peuplades
des 6uianes> ainsi que des vocabulaires des races indien-
Qcls, et il fera connaître la suite de son itinéraire- Il an-
noaeeque depuis le 4 avril, qu'il est séparé de M« Le-
pneur^ il n'a reçu aucune nouvelle de lui.
M. Alvarez Guerra écrit, à la Société, qu'il arrive d*£A^
pagne avec une invention utile à l'agriculture, et qu il se
(70
Bibliographie $4of;fpiàtpBte.
• «. •
~éi *
•' , i V. ' <>
i ..
çal Society ofhondon, — JcTùrhâl
de la Société n>y aie géograpfai*
que de Londres, vol. m, 2" par^
tté,il^8^ ' ' t
vBtmoFB.
Tout throug^Belguim to Paris,—
Teuniée 'dans la JS^gîqné et jtn-
<|Q'à Paris, pirT.Barlow. (n-i8.
t'ii^lôtg jn^ni^s 4unn^.a,\
Tourtkrough Belgium^Rhenisfi Prus-
s ta , Germaftjf SvifUtertaad\ and
Frmte. — Mémcnires d'uu voya-
Îi;eiir bendâoit une tournée dans
a Belgique , la Prusse B héaane,
r^illeroâgiie, la Suisseet la Fran-
ce; peî)â«^)*ètè et Pantotn^e^de
i83a, y compris une excursion
aur le nhin en Ije reinontant par
T. P>^ Jonnèri a vol. b^S».
La moamwhie praèHenat!i>céfm*
dérée sous les rapports topogra-
phique , statistique» administra*
tifet économique, par Xépjpold
Kmg. Berlin, iS3 3, m-4°.
Càttp^'œi! général suTlesâiretê
arrondissemeas dans Icte^piels
l*einpire de Russie est actuelle-
mém poirta^j sous ie rappoiY*
^i^conmiKumioi» part«ire «;
par eau , avec des détails sur le
comal€)rce et lea échanges qui
est lieu par lea routes d*eau , un
avant-propos historiqtn sur cette
branle de l'administration , çt
un appendice contenant une d^a-
crlptloû détaxée du canal de
Windau.Riga, 18.33. i vol. in-S**.
picHowiairê géogn^ique fil
{iîàtorîque de rem^ire dë^Russie,
contenant le taiileai»^M>liiV|ne ait
statistique de ce vaste pays ; les
oéuotiiiiN^oiiê , les divifKRiS' an-
ciennes et JOoikYellas des contrées.
villes,l)QQr^ ^enr poÂtio^g^p»
graphique, Jeur histoire , lecu's
• ptodMâMMiaiat|«rèIleà^et«Ri«»^'
trieUes , leur 4sommerQa , leur cli-
mat ; hr popirlatiob , leè nfiloetirs ,
Q9l9fi4in^»^6ligi«Hus4es habst^na
de Cet empire , par N.-S. Wsëvo-
iojsky; troisième éditiefiî, aug-
9en% d*i^x vifipplémfint. par
Maurice AUart. Pétersbourg,
i«33. a vol. ia>$^i^ . -
JEjipatr^ûm m, 4f Hi^r.lfl^dji
^grp^j J^oSia ^Sjrna. — Éxcor-'
Âona dana k. *£inéSimtef FÉ-
gypte, la NuMe^ la Syrie « etc. ,
par J. tfadox; avec beàiicoapde
■Çk V'
Travels and r^^tear^^ m C^-
fraria , desenShU^ the ckaràeêtr,
àttoamt ^nd nfùraj ^mtditê^a ^il0
tribts inhabUimgthat portion ofSou*
ikern j^riea. — Toyli|(e éétoa la
Gafrerie et recherches concer-
nant ce pays, on Ton décrit le
eametèile., les cMtiBiiea^.Iftèèn^
dition morale des peTOlades qui
habitent cetèé partie ^f Miqàe
m^idifi^^, av^ jdés ôbMri^
lions historiques et tQpogra{)iî-
quea sur les étahlisseoiènsbimn-
niques qui s*y trouvent M'intrp-.
dûction du christianisflàé'êt le^
progrès df k ctviliaaiioiy; |>ar
S. Eay^jbi-xa.
Tour ofthe ÂmericÔH laAes, and
West t€rritory,fife,—r Y^agttMr
lés lacs Américains et partiriflea
W<ena:dn HrHlaow ^ftlt^Q^^
en f 83o , avec des ' «ibscïrvations
stnr te caractère' a k oaiidîKoa
fnture de cette i^fie^. a xi^,j^^^^^
(7» )
)0UVBAO]iS OFPBETS A LA ftOGIlÎTi.
Séance du lo janvier i834«
iPar M. Albert-Montémont : Bibliothèque univenelle
des 7)oj^ageSf i3* livr. , in-S"*, renfermant la suite du
Toyage de Lapérouae et les voyages de Maurelle , Ort-
lock et Dixon , Bligh^ Meares, Wilsnn, Edwards, etc.
Par la Sodétë asiatique : Cahier de décembre de son
•Journal»
Par la Sociëtë de géologie : Feuilles i à 5 du tome iv
de son Bulletin.
Par M.< Bajot : annales maritimes et coloniales,C9Lhien
de novembre et décembre.
Par M. le directeur : Bibliothèque de Genève ^ cabier
4'octobre i833.
Par MM. les auteurs et éditeurs : Neuf livraisons de
la France pittoresque.
Far MM* les directeurs : Cahiers de décembre du
Recueil industriel y du Mémorial encfclopédique .^ du
journal Flnstitut.
Séance du ^^ janvier.
Par le bureau des Longitudes : Connaissance des temps
pour i836. — Annuaire pour i834«
Par M. Daussy : Table desPositionsgéograpMqueSy în-S©.
Par MM. VanderMaelen et Méisser : Dictionnaire
géographique de la province de flainaut^ i vol, in-8\
Par M, le comte de SerristOri : Sagglo statistlco delV
îtaUa, I vol. in-8o. Vienne, i834«
Par la Société royale de Londres : Adress delivered al
theanniversar)r^Heetingjm'4^. ^
Par M. le capitaine d'Urville: i4* et t5^ livraisons
dtt Foyage pittoresque autour élu monde. >
Par la Société d'Émulation du département du Jura :
Séance publique de cette Société potir i83a, in-8«'.
(74)
h bon droit cetu €)o^bl^,queslîon i les Qt)8«rvations sont-
eltes bonnes? ont-elles été calcaires exactement? car la
réunion de ces deux conditions est indispensable pour
mériter une entière confiance.
Or il arrive fréquemment que les observations sont
douteuses^ et il n'est guère plus rare que le calcul en
soit erroné par négligence ^ ou entaché de corrections
arbitraires. Lors donc que les positions géononiiques
qui en résultent ne concordent point avec celles que
procurent les documens itinéraires , il y aurait grande
imprudence à sacrifier aveuglément ceu»^ k la trom-
p euse précision des premières.
Ces considérations sont en grande partie applicables
»ux latitudes et longitudes consignées dans les voyages
de Mungo-Park en Afrique. Mtrni d anstrumens propres
à faire des observations, ce voyageur célèbre a esa^yé
de déterminer astronomiquemçnt la position de divers
lieux placés sur les routes qu'il a parcourues.
Quant à son premier itinéraire , il n'offre que les huit
latitudes que voici :
Pi^oiiia ,.,^^ , iî«3S'
^mbo 4 . . . . i4 «.Si.
Kanji ....•..«.• • t4* t'O'
Fissora 14. 5
Jarra i5. 5
Comme les observations d*où ces latitudes ont été
conclues y n'ont jamais été publiées, il est impossible de
vérifier si elles sont calculées avec justesse; niais il y a
lieu de le présumer, si l'on réfléchit que les élémens du
calcul ont dû passer sous les yeux du savant Remief ,
qui nous en a fait connaître les résultats*
• i
(75)
Dans soif bdatt tralvail h jdrogniphii|iie sur la Gambie,
le iienteDMit Richard Owen a fine la position absolue de
Pisania par iS"" 33' N.; la détermination de Mungo^Park
€n diffère de ù,' seûlemenl;.
Quairt aux autres iatîtodes^ nous ne possédons point
d*élémens de vérification.
Quoi qu'il en soit^ on admettra volontiers que les
ebservatiofis astronomiques dà voyageur, faites à Taide
d'un sëKtaM de trèï^ petite dimension ^ ne peuvent , il est
vnû , être acceptées qiie comme des éléitiens inrparfirits ,
mais qu'on en peut du moins conclure des positions
approximatives j toujours précieuses dans le déniknent
absolu où la géographie de ces contrées se trouvait à
cet égard.
Je passe an second itinéraire , jalonné d'un grand
nombre de positions observées, et qui offrirait par con-
séquent un ^document géographique bien précieux, si
l'on pouvait avoir confiance aux observations consignées
dans le journal de route du célèbre Ecossais. Malheu-
reusement il n'en est point ainsi : le plus simple ex»men
suffit pour faire reconnaître la nécessité d*apport€îr une
grande défiance dans l'emploi des observations dont il
s'agit; elles ont toutes besoin d'être soumises à une
discussion sérieuse, à une sévère épuration , après la-
quelle il restera bien peu de chose de l'apparente ri-
chesse que présente au premier abord une masse de
vingt-cinq latitudes e€ cinq longitudes déterminées as-
tronomi^'uement. ^
Sur oe nombre'. Te journal de roiïte de Paik a conservé
vingt-devit observations origitialeà pour h latitude et
quatre pour la^ longitude; elles sont, à deux latitudes
et une tbngitude prèsy accompagnées du calcul emf^ioyé
par le vojageur pour obtenir les positions résultantes;
6.
(76)
son 'journal contient en outre trois iatitudeft et une lôn-^
gitude observées , sans taire connaître les ôbserTatibns
originales d*où elles soiît déduites.
Je uroccuperài d'abord des latitudes. Voici le relevé
complet des observations et des résultats consignés dans
le journal du voyageur.
A Faraba, le i5 mai i8o5,haut.inérid.^ » L,at. 14.° 38' 46"N»
Nérico, i8mai... , 0 168° 35' 14. 4.5f
Tambico, at mai... •..,*. (g) 166. 56 i3.53
SoùtJtabba, a5 mai (g) r64.45 x3.33.3S
Bee«Creek , aè mai @ 164.21 x3.3a.45
Badou, »8 mai (£) 163.17 i3.32
Mambari, 3i mai 0 162.48 i3.aa.4o •
Julifunda, a juin , 0 i6a.ii t3.33
Baniseriie, 6 juin. • 0 i6i. 8 i3.35
10 ï6o. 6 ■
\ip 116.
Fapkia, i4jaiB ••.. 0 159.89 i3.aa.3o
Fajemmia, iSjain...... 0 159.49 x3.35
Secoba, a4jnin '^ xi5.a8 18.27.26
Moiafaarra , 9 juiHct 0 (incert.) i3 . ii
Sabousira, 10 juillet (T »' i3. 5o
KeminoUQ, ta juillet 0 t63.a4 14. o
Ba Oulima , 20 juillet 0 166. 4 14. i
Bangassî, a6 juillet. 0 168. a6 14. o
Koulibori, 5 août 0 i ja 45 x3 . 41
Koumikoumi , 14 août. 0 177. 7 12 . 57
Marrabou^ 2 septembre 0 169.54 12.48
Koulikorro, 1 3 septembre 0 80. 45 12. 5a
Yamina , 1 5 septembre - 0 79* 36 i3. i5
Sami, 17 septembre ........ 0 78.47 i3-i7
Satadouy 9 juin
~ 36
( 77 )
L'éditeur anglais a relevé^ dans le calcul de la latitude
deKoumikoumî, une erreur portant sur la déclinaison
solaire employée : le voyageur, en effet, a fait usage
de celle du i5 août, au fieu de celle du i4î jour précis
de l'observation; opérant la correction, l'éditeur a ré-
tabli la latitude de ce lieu par iS** i& 29'."
On ne remarquera point sans surprise que les deux
observations de Satadou, destinées à fixer le point fort
important du passage d^e là Falémé, et qui n*ont point
été calculées par le voyageur, -ne Taient été non plus
depuis par personne, et soient restées comme absolu-
ment ignorées, même par Bowdich, qui cependant a
fiiit un travaiP spécial sur les calcurs d'observation de
Mungo-Park (i); mais ce n^est pas la seule preuve que
je pourrais alléguer de l'inconcevable légèreté avec la-
quelle \e critique anglais- a exécuté ses corrections : j'ai
reconnu en effet qu'après avoir noté, d'après l'éditeur
du journal d^ Parle, l'emploi fait, le i4 août, par le
voyageur, de la déclinaison solaire du i5 ; après avoir,
de son coté, découvert l'emploi , au 28'mai, de la dé-
clinaison du 29 , et se trouvant ainsi dûment averti dte
se tenir sur ses gardes , le prétendu correcteur ne s'est
pwnt aperçu néanmoins que Park avait encore em-
ployé, le 3t mai, la déclinaison du 3b , et le 6 juin celle
du y. Et cependant le thème spécial du critique était
précisément dé corriger les déclinaisons. (2)
Il est, je crois, à propos que je donne ici, avec
quelque dévefoppement, un résumé du système de cor-
rection imaginé parBov^dich, de son motif, et de ses ré-
sultats.
(i) M. Oltmanns est daos le même cas.
(2) Ces madvertances de l'observateur oai pareillement échappé
^ M. Oltmanns.
(78)
On trouYfÇ , dès le commencement du jourQ^I fie V^^r
deux articles consécutlfç dont voici la Ters^on litijérale;
« 3o î|vril : la goélette de M» Ainsley esit arriT^e , et
« nous avons aussitQf coopmencé à décha^er le bagagç
• et le riz.
« 3i avril : donné tes bâts à rembq^rrer çle moui^^^
« et fait peser les paq^uets. Trouvé, tout calcul fait, que
« nos ânes ne pourraient porter notre bagage* Ac})el^
• cinq aines de plus avee l*aid« de M,^ Ainslpy. »
M. Walcl^enaer ,. dans ses Rçch$rches, sur l^Jfiiqi^f^
a fait là-dessus l'oliservatipn suivante : « Je reiparqu^
• dans cfs jau^n^l une inadvertance qui a échappé à TaUi-
« teur et aux éditeurs : il y a un récit de «ç que Mungo-
« Park a fait le 3i avrijl : le mqjs d'avril n'a que trente
« joui^
Cela est vrai) mais je pense cpi^au lie^Q dc| 3i avrils
Tauteur a dû écrire le 3.o (mal lu ^i par )e çqpÂst^ oi^
Fimprimeur) , et que les deux article se reportent à 1^
même journée. La suite de la relation présente^ sous Ie^>
dattes des i8 mi^, 17 et 18 ivâï^y çtL i3i aa(^^ d'^i^tre^
exemples de la séparation en deux articles des notes ap-
partenant à un seul et même jour. Telle est j. selon moi,
Texplica^on naturelle de rinadvertaijice relevéç. par
M. Walckenae^ , et cette ^a^plicati^QQ es^ d^ai^taqt i];4e^
fondée quç les. phénomèaçs ^mvan( à j9ii,ir ûp^^x ^^}^ 4W
les éclipses dea satçU^es, de Jupitç^, sqnt ^j^^uc^iep^^.nt
rapportés à leur véritable date.
Mais Bo^dich ^ jugé 1^ chos^ bea^co,ij^ plus giV^;
il a cru y trouver un juste i^otif d admettre q^*^ partir
du I®' mai, les dates du journal de Park sonttoijitiç^ e^
ronées d'un jour en moins; et qu'il y a dès-lors néces-
sité , dans cbaque calcul de latitude ^ de substituer à la
déclinaison du quantième écrit, la déclinai^p^ 4l^JQi]ir
(79)
nirgtnt II, ai développé 'oe ë^lèinedaîiis^^bti^lH^tflbhéi^
publié! pMT'la voi0 rie 1» Ihhàgr^pkie, lusèzlèafté^ et d&Mt
fs dois la oomiiiunÎGfliîon à Taiihablè oMigeâvDcé de
Void le reteiva ëompkt àeê ïaùtiiuteê'Tffom'géèà {Nilr lé
eritique anglais , d'après le tableau récapituktil qu'il 'èb
a lui-même cJi^es^é*,
Faraba
Nérico , * . ;
T^Mbjko .s. »• .4
Soutitabba ..*.
B^e-Greek
Badou ........
Matnbari.. .....
Julif<6ii^.-
l^nkcrile. i» . » . .
Fajjsininia . . » . .
Secoba.
^oiiihària. ... .
KeiâCDéan
fiadulima
fiaaglàatii .••••.
Koiilihâiii
KooiaikouDii. • .
Manrftbbu.
Koiktikérra ....
YaBUDit i w
i» 4
\ •
SânBà .
ki
....••..
3** 43 46"
4.18
3.44
3.3i
3. 3c>«
3*4t «3o
3,. a5 . 3u
3.36
3.26.a5^
3;*
3w5x
é3.&tu3i6
3.4«.3b
fi».'»5:i46
2.5a ,
I >
a . 54,. ao
Sabousira^qae.i^arka placé.par «3^^;5'o' N. , d après
une hauteur méridienne lunaii^ef n'a« point été soumis
à la correction systémnalique de Bov^dich i cette correc-
tion eût été, dans Tespèce, tellement forte (elle eut dé-
. . • • • «
passé 2*), que le critiq^ue a pensé saas doute que Park
avait ici , coHuna à Badou .et àj^umikoiimiy employé
(89)
par mépidse la déclinaison ccnivenable à l*b]rpothèse Via
correcteur. Il faut noter, d'autre part, qu'une appUca*
tion plus attentive du système de rectification de notre
Anglais, doit produire, sur quelques latitudes, des
résultats différens- de ceux qu'il a adoptés^ ainsi il eût
d{^ conclure
Mambari, par i3^^9''56"'
Baniserlle » i3.35. o
A mon tour, je vais placer ici le relevé des latitudes
qui résultent des observations de Pari: d*après mes pro^
près catcuTs , c'est-à-dire en opérant avec moins de né-
gligence^ en rétablissant quand il y a lieu, à Ta place
d^une déclinaison anticipée ou tardive , celle qui con-
vient précisément au quantième marqué^ et enfin san&
omettre les observations non encore calculées. X ai dû na-
turellement, au contraire, laisser de côté les résultats
dont le voyageur ne noûs û, point transmis les élémens^
Nériûa i4* V 44'"
Tambica d3-53 .a8
Soutitabba i3.34. S
jDCO*V>]r66Ki ••••■•••-•■•••-• x*i • «f a • ^9>
fiadou • é rS.ax. o
Mambari s3.Si .aa
JuUfonda. i3.39.o
BaniserUe i3.a8. 4S
c » j Ci3.i4-43
Satadou ]
(ia.3i«3S
Fankia i3.az.45
Fajemmia. i3. 35 .4^
Sécoba » 13.27. 36
Keminoun i3 . 58 . 56
Ba-Oulima. • i4* ^•a3
BaDgassi i3.59.3c
Koalibori ^. i3.4x.44
Koumikoumi. x3. 16.39
(8i)
HarraboUf. xa.47«a&
Koulikorro za.5x.55
Yamina • i3.i5. 7
Samî 13.1^.33
Plusieurs de ces latîludes «ont incontestaUement
mauvaises, comme il est facile de s*en convaincre par
quelques vérifications.
Ainsi le passage du Nérîco, par i4*^ 4' 44** est d en-
viron tout un degré plus nord que Rennel ne l'avait
établi d'après 1^ gisemens relevés pa^r Mungo^Parrk an
retour de son premier voyage. Park se serait*il trompé
alors au point de supposer vers le sud ce qui serait vers
le nord? la chose est peu probable : et lorsqu'il a noté
le point où il a traversé leNérico, vers ie S. E* de Mé-
dina, en passant par Koussay, il n'y a certes pas lien •
d'imaginer qu'il faille y substituer le N. £.; on tronve
en divers endroits , et notamment dans le voyage deCiray
et Dochard , la preuve que Koussay est bien en effet
dans le S. E. de Médina; or cette dernière ville, com*
prise dans Titinéraire de Pisania à Joag^ tombant vers
i3* 4^' de latitude I il serait absui>de d'admettre le pas*
sage du Tïénco par i4^ 4S ^ moins encore par i4^ iS'
comme le vtet Bowdicfa.
Bpidouy par i3^ ai', est de près de4S' au N. du point
qui lui correspond dan^Ie premier voyage construit par
Hennel; or il résulte des renseignémens recueillis par
Mungo-Pavk, dans son second voyage, tant à Badou
même qu'à Bénisérayl , que la distance de Badou à Laby
dans le Fouta^Ghialon, est de trois fortes journées ou
de ciiïq moyennes , ce qui ne peut être évalué, au maxi-
mum y qu'à 90 milles géographiques ; or Laby se trou*
vant, d'après des calcula que j'ai exposés ailleurs, par
II* ^& N. , il en résulterait , dans les conditions les plus
(84)
favorables, une distanoe de ii& mHteâ' géographiques ,.
au minimum, entre ces deux poihtà ; ce qui est absolu-
ment inadmissible»
Il en faut dire autant de fiéniserayl, qui, pkcé éga*-
lemtint à irots- feirtéft jouiii^s^de Lri>y, né ^M^il'se
trouver par une lafiitode de iS"» à^v d'dÙYëèutteifâfH ^flê
distance de ii6 milles au minimitm^ /
' Mais une preuve,. p)us firappante qtus tûiulé^ l^s au-
tces, du peu de'Con&inoe i|ue Ton doitaroir «int dbSd/-
ivatianst qui nous iOGCfipent,c*€9S la ehoq^^atvie diffété^ce
de deux latitudes qui devraient être iderjtiqueS': je^véux
parler de celles de Satadou sor la Falémé-, i ime derî?
i4' 4î'S et laiicre de la'* 3i' 35". Cette» dernière s'ai?-
corde très bien avec la construction y faite partleânel, d«
p-reraier vojage de Pàrk, tandis quelte présente une
«iHMnalii? remarquable dans la série générale. des astres
ktiti»des« La première , au contraire, est en par£iitehar«-
monie avecœllea^ci , et^ epmme elles, se nkaiotûeiiit» u*e
grandedisianceau nord de la ligne construite pat Biennek
. M rrest point dcMiteoEx que la- latitude donnée par la
deuxième observation ne soit préférable a la preo^èria.,
qui appartient à Dn système de positîan» oà j'ai kkJàqwé
tout-à-rheureiplusieurs point&iévid«iiiiftieiit faéts&L» . ->
Or il est à remarquer que la seconde obtf i^vaitioil' est
usbe hantieur méndie»ne de Jupiter,, tandis qiueiliouifefs
les* précédentes sont des haifteurs aoliEiiresf et i^ei W'dotf-
ble angle de hauteur miss^iré en dernieb Uéu .à Sfi^adMi
«.'excède point la portée ordinaire d'un sfâl tailla ^ taiidis
que tous les autres dépassent de.beaucoup cette pbrlséié^i
et cependant Mungo.Park a dû empkijrer poMr. tonale
même instrument (un petit sextant de poche).
Ne serait*ce point dans: cette distinotian ti«S)îiilpQ7-
tante des an^es au*desso!us et des angles ai|-rdeasns àa
( 83 >
rfto^ que gil b éémaroatiop géneittieà élaMÎD enl|«>le»
obs«nratîons «dnmstblts et c^lies-qui ne ihàâtent point
de confifiiKsa? Il y. a tout lieu de le penser* Et d'abord^
en çffiel, on doii; naUureUemeol regarder mon ooraiott
bonnes, au 910^1119 oomnie peu susceptibles d'erreurs
grates, à9$ kuiufeuffs pm^ directement, soitàrbonzou
arûficieU «m^à Thocison ▼îaueL, aveo un instrument
spéQÎalefMRt deatioé ad àoc* Les eiaq observatiom d^
Satadou» S^<:Qt>a, Koujikorro, Yamina et Sami appai;»
tiernie^l seules à celîte catég^ar ie«
Ds^Uf tVuH^ c)a3ae d obser?acions , au contraire , Yei^
re^ra <JMi être dauca^l plu^ facile, qu^ l'angle à raèsu-»*
rer n > pu être; obtenu qu'au may^n de quelque procédé
insoli.^e', çt sans; do«|0 coaiplei;^, puisque la portéo de
Finstrument ne s'étend point aurdelà 4q lao^:
U ueaei^a fpi^% S)^n^ intérêt de rechercher comment
f'y est prî^ ti^ire observatwr pour «lesucei: oea doubWa
ha^t^lirsr claires de i^5g° à 177^
Voici ee qu'il en dit lui-même dans son jourual) sotie^
la date du 17 mai 2 « l*s^ essayé d'obtenir lai ^Auteur
méridienne du spleîi, au moyen de l'oba^vatioiu
par dervière {bàci oifserièatlan) avec mon sextant de
poçfae de Troiigtiton; et apm avoir acûgnememen^
examiu^ la marche de VasfY^ tant eu montap^ <^'eii
desctgodant,! ainsi que les iutecvaUe^ ^uti^e c^qUeobi
servatio^ , je sqis demeuré convainqu. qu'on p^ut at^rî^
ver à une grandie précision, et qu'il ne £ant piDur cel»
quuue luaiufernie et une aue^iitipn soutenu. C^la*a
été pour u^oi d'un grand secours f car, après. ai?cMir
giietté péuiihleu^nt la passage des étoiles iix^s, il Dfà'aJT^
ridait spuveat d'être surpris par le sonuueil au lua-r
meut <^ù eUe$ étai wt au mérîdîeup »
Ç^ u'est.pcwt tout d'un coup qu il uia 4t0 possible^ d^
(»4)
comprendre ee passage j et j*ai vu un habite asironome
que je consultais à ce sujet, rester court comme mor;
car comment concilier Vidée d'une observation pâf'
derrière f avec celle de l emploi d'un horizon artificiel ,
emploi constaté par la double grandeur de Fangle ? un
tel concours est en effet rigoureusement impossible.
Mais une méditation attentive m'a fait trbn'ver la solu-
tion de cette énigme, qui ne signifie antre' chose sinon
que l'observateur a fait usage du petit miroir de sup-
plément habituellement consacré à prendre hauteur par-
derrière, et que c'est à travers la partie non étamée de
ce {Setit miroir qu'il a visé par défiant l'image du soleil*
réfléchie dans Thorizon artificiel, pour la mettre en con-
tact avec l'image semblable réfléchie par le grand miroir
sur la partie étamée du petit.
Pour la- complète intelligence de la solu-tioii que je
vien9 d'indiquer , et des conséquences qu il y a li^eù d^en
déduire ,, quelques explications succinctes sont ici né-
cessaires^
• Tout le monde sait qu'en visant rhorîzôn à travers fit
partie non étamée du second miroir d'un octant ^ et ra-
menant sur la partie étamée , au moyen d'une double
réflexion , l'image de l'astre à observer, on obtient di-
rectement la hauteur de cet astre au-dessus de l'homon ,
jusqu'à un max-tmumde go**: Que si, faisant usage du
troisième ttiiroîr ordinairement adapté à l'instrument,
on vise le côté opposé de l'horizon , toutes cîrconstan-
res demeurant d'ailleurs les mênies, on mesure alors en
réalité le supplément à iSo** de l'angle de hauteur donné
par t observation directe , bien- que l'usage soit de comp-
ter, non ce supplément lui-même, mais Fangle de hau-
teur qu'il y a lieu d'en conclure, et que marque en effet
la numération unique du limbe. H est bien entendu que
r 85 )
si, au *tkiea dje yiser l'hpmony on viae l'image de lastre
réfléchie dans un horizon artificiel , I angle de hauteur
effeclive ne sera que la «noitié de langle indiqué par
rinstrument.
Tout le monde sait é^^alement que la posiùon nor-.
maie du second nàiroir. est d^ètre exactement parallèle
au i^n du miroir .prineipal lorsque lalidade est fixée
sur le «point du -zéro du limbes et que la position nor-^
maie du tpQkièHieiuiroir ou petit miroir de supplément
est d être exactensént perpendiculaire sur te pian du
miroir principal, lalidade étant pai^eiHement sur zéro.
Les sextans sont y le plus ordinairement, dépourvus
du troisièi;:;e miroir* Dans c4$iax où le miroir su pplémen;*
tuireexi^ite^ sa position est- généralement la mâme que
dans XoetaxUy en sorte que l'observation directe don-,
nant les angles de batuteur dep^uis zéro jusqu'à 120»,.
l'observation par derrière donne^ eu faisant rétrograder
l'alidade^ léaavfgles supplémentaiiies depuis ôo"" jusqu'à.
i8o*.
Mais il est des sextans d'une construction parti-ou-*
lière^ où le petit miroir de supplément affecte uiiepk»
sition «elle, que^. formant angle droit ayecie grand v^^.
roir, lorsque l'alidade eftt.sur: 60° du limtitef il dôone
l'angle de j^^^en^niâme t^mps que le second nViroir,! et
l'angle de 240* sur le point zéro de l'observation directe.
Une seconde i^uméra^tion-y placée sur le limbe,à rebuurs
delà .première, sert à compteur les angles ainsi mesurés..
J'ai trouvé dans un mémoire inédit du général Badia (lo
fameux AI7 Bey) la descrijptioh d'un sextant de poche
anglais d'une semblable construction (1). Il 7 à touttieii
(i) « Je fais mes obseryations avec un sextant de poche de vingt
• lignes de rajon depuis le centre de l'alidade jusqu'au point de col-
^ «
àt penser que llnfttrtittient dé Mahgo-t^ai'k élMt pAreU
â celai de Badia.
Or, on conçoit tout d'abord combiefiy datia urie telle
disposition des miroirs, il doit être épineut de f^îfier
et rëtflbtir lexacte situation normale du petit ttûroir
de supplément, combien par conséquent l'errear em
aisée à commettre et difficile à relever. Et cette remarqM
acquiert une nouvelle force si l'on conavdèfe que Tin*
atrument était de dimensiona teUeinenrt eiiguéâ^ que Ifl
longueur de l'alidade offrait probablement un rayon
moindre de deux pouces.
Et cependant MungoPark réclame pour les observa-
tions ainsi obtenues, la même confiance que pour h»
observations directes : < Dans le ca»| dit4l à la fin dé
«r son journal , dans le cas où l'on aeraït porté à dotlter
• de l'exactitude des latitudes obten^ies au moyen-de
« lobservatio-n par derri^efeiire aveele settantde pocbo
• de Troughton , je crois convenable de déclarer qu'à'
« Sansanding j'ai alternativement employé lobscrvalwil
«-directe à l'horizon de la rivière, et l'observation par
' • dfrrière soit dans l'eair, soir à l'horixôn arbficiel ; et
« que* je n'ai jamais trouvé plus de 4* ^ diffiérénoe^
« mais généralement beaucoup moins* »
Peut-être , en effet, le» dernières o^ervatîona^ aiiMJ
limation du nonîtis ou yemîer avec VééjûëWe^ tttûi hofi'ïôir ed verre
<r coloré de vingt-qoetre lignes «(ediasiètre* J*«^ecai oséindb^méiw
É à IiAudrcfren Taiméc i8o3*-*-«L'échelW dn soxtanl arrcre ia^o de*
s.
• gréa» et de U , par une seconde numératioii rétrograde , U mâme
« échelle continue à marquer jusqu^à aao degrés. U est entendu que
« pour observer ces angles supérieurs de l'échelle rétrograde , il f^ut
« tourner l'instrument et se servir du troisième miroir , réonissant
« lés deux images ou objets , regàrdluit éAtre deux et tiott directe-
« ment aucun. »
(87)
IbiteSy et pour Ie9quelles^ au &iir{>lu&, Jtous n avons aucun
élément de vérification, offrent-elles le degré de préci*
sion que leur attribue le voyageur : une connaissance
plus intime de son instrumenta plus d'habileté k le ma*»
nier, plus de justesse dans le coup-d'œil^ et peut*éire
aussi le. hasard, auront contribué à lui faire obtenir des
ohse^ationa meilleures.
Quoi qu'il en soi|, il e$t certain que les latitudes ijh',
tenu^fi ftr des oI)9ervati^ns solaires à Vest de Séeoba et
à l'tme^ de KxiuiSkorro , se lient sans effort à ces deux
points^ n>ais toutes celles qui précèdent lobservation de
Sée»b>a offrent une série de latiâudes à rejeter en masse
de la géographie africaine.
Ce rejet doit^l eue teUeaient absolu que les obser-
vations éUnuoées ne .puissent être en aucune noanière:
utilisées aw motyen d'un sjrstèma de correction» soit
<H9nstantes^soitproporëO)r)^nelle!S?G*eat une question <{i}i.
ne peut o^ajiqueK d',êtrfi. 3«Q^levée , mais dont la solutinnt
diMneure suburdoxiQtée en définitive à une comparaison^
de détail enMm les ré^^ultats quitte ^induiraient les iCtosveôr.
tions et ceux qu'offrant les dcv^uraens itinéraires ;it0nte*|
f^i^, iudé^nd9mmanti!de:.^.récc4Ieoient, f>ictfie:.dei
tQiiche dâ iloiiit sjs^im^ de.<^rrection.^<|itQ rùfi^aeeaiti
t^té d'ad<)file^^î(!iJ9/,esl^pas sa^s^intf^tdéiseixxiKvaihflre;
que: ttftUéhjf Qthèse pteusîUe nepciturrait senôr «le i>ase(
à un 'tel'.s]istfinie. - , . ;:r,. ;> '.*•};• - > ■ . .> •• ♦!? . . i::»
. Et .diab6rd.:.étal)i'>ri poinr nne série d'obsmrviuibns*).
imfy loi Qfmmm^t. dc^ reciifiea lions >: c esi^admieltve Vsssls -
tence d'une cause uniforme d'erreur; c'esjb' . abaoludiro
rofasevvateu^/) »^ toiu|.:r^j^i^r âUT uniivice iondaiii^nlal
o« accident. de J'insiruQ^nu . . . : ;j f '.
0»il€ÎtlW.n#, ffmfi ^vtf^f^àe^ aununi vti^ ÂMidacneniali
de riri^moimV uA ^^[tt9Ql»uî^'gmdna«ipBf«l^'J)mbei^
( 88 )
rexoentricité du mouvement de l'alidade^ ou le défaut
de parallélisme des deux Surfaces du' petit miroir de sup-
plément. Les Térifications faites à Sansanding ne lais-
sent à cet égard aucun doute; et Ton peut sut*abondam-
ment remarquer que comme il n*y a erreur reconnue
ou présumée que dans la catégorie toute spéciale des
observations que j*appellerai inverses {back observations) ^
et même dans une portion seulement de cette catégorie ,
il ne saurait j avoir lieu d admettre T'Cxistence d'une dé-
fectuosité radicale, qui aurait vicié soit la série entière
soit ati moins toutes les observations inverses sans ex-
ception. Il faut donc renoncer à un système de covreo*
tions proportionnelles.
L*bjpothèse d un dérangement accidentel de Tinstru-
ment obéirait plus aisément aux conditions que je
viens de rappeler tout-à-l'heure si les observations Aé*
fectueusesse présentaient les dernières; boimé au petit
miroir de supplément, il n'aurait affecté d'erreur q .e
des observations inverses, et celles-là seulement qui au-
raient suivi répoque à laquelle il serait survenu. Mais
peut*on supposer, au contraire, que défectueux au corn-
menoement du voyage , rinsrruraent ait spontanément
recouvré ensuite la justesse qu'une cause quelconque
aurait altérée.»^ L'hypothèse n'est point adn^issible , et-
Tonne saurait raisonnablement établir sur pareille base
un système de corrections constantes concentrées sur
les observations inverses antérieures à celles de Sécoba.
Les vérifications itinéraires viennent confirmer ces
conclusions. ^
Je place ailleurs le développement de ces vérifications.
Mon unique objet, dans le présent mémoire, est d'exa-
miner intrinsèquement les observations astronomiqcies
et les calculs de Mungo*Park; et je borne aux quelques
(89)
pages qui pi*ecèdent, mes investigations sur les latitu-
des, li en résulte que les seules qui puissent faire auto-
rité parmi celles que Park a observées à son second
voyage, sont les cinq suivantes :
«
Satadoii li^Si' 35"N.
Secôba . ....... 13.37. 36
Konlikorro ' ta.5i.5$
Yamina. . f i3.xS. 7
Sami 13.z7.33
J arrive aux longitudes. Elles sont, comme je l'ai déjà
dit, au nombre de cinq pour la route entière; elles ré-
snltent toutes d'immersions bu émersîons des trois, pre-
miers satellites de Jupiter.
Il est essentiel , pour la discussion à laquelle je me
propose de soumettre ces longitudes, que je transcrive
ea entier ici les passages du journal dé Park où il rend
compte de ses observations et de ses calculs.
1^ A Manjalli Tahha Cotta^ le 16 mai f8o5.
«Dans la nuit je pris mon télescope afin d'observer
« une immersion du premier satellite de Jupiter :
« Immersion , à la montre . • i4 '^ zo« 35^
« Temps en plus depuis Londnes. ( rait
'\' from London) ,. o. • 5 r . 48
« Retard, d'après une édîpse è Kayi o. . o. . 5
. « Temps moyeu» à la montre.. . « 14. . z6. «aS
« Temps y d'après le Nandcal
« Équation ......... ••* r** * <>•• 3. .58
« Temps moyenàCreenwîch . 14. . ^a • .53
i4».ia« .53
« Avance de la montre ...... o. . 3 . . 35
( 90 )
« LoDgitude d'après trois séries d!observations faites
<t le matin suivant afin de trouver le temps vrai da lieu,
« II est difficile de se rendre compte d*une telle diiTé*
« rence dans la marche de la montre pendant le cours
« d'un mois; mais l'excessive chaleur et le mouvement
« du cheval y ont peut-être contribué; car je regarde
« mon observation d'immersion comme exacte. »
2° Pris du Marigot des Abeilles {Bee-creeR\ le 26 mai.
« Pendant la nuit, je pris le télescope. pour régler ma
« montre sur le temps de Greenwich, .au moyen d'une
« observation d'émersion du second satellite de Jupiter.
« M. Anderson tint la montre, et je restai au télescope
« une demi- heure dans l'attente, afin de ne. pas man^
« quer l'observation :
« Émersion da satellite , à la montre ..... x i >> 49 « x6*
« Émersion , d'après le Nanti'
. €aialma9t^A, 1 1 . . 49 • • 5i
« Équation — o.. 3. .ai
Temps moyen à Greenwich . i x . . 46 ; . 3o
XI. •4^* «So
.« Avanee de la montre o. . a . . 46
« Hauteurs du soleil, à l'horizon artificiel et à la mon-
« tre , prises le même soir pour déterminer le temps
« vrai:
« 51> 57» x5»
• 5. .58. • o
« 5. .58. .43
^7*11'
fifc 6» 54*
a5«S6'
ar>.5i
6. • 7* «34
à5.38
a6.36
S^ .8. «iS
aS.ao
3o'*a4'[| 6» 4«>i5*
3o.t4 6. .5.. o
aQ.43 6. .5.. 35
« Longitude 43ï" ^6' en temps, où 16'' 5g ouest. »
3** ji Fajemmia, le i^j juin.
« Observé une émersion du premier satellite de lupi-
• ter:
(9« )
«Temps, à la montre, i3*> 6'» i5«.
«Le 18^ juin, hauteur à Thorizon artificiel, pour le
«temps vrai.:
» 6^ aS^SS*
« 6. .16^ • i3
■ 6. .a6. .5x
19036
19.28
19. 5
18° 43
18.94
18.13
I
6.3o. .23
6.3o. .48
7» 4^'
17.30
17. 19
6fca7«4i«
6.28. .19
6,28. .5o
r
Longitude non encore calculée. «
4® ^ ItonkromOj le 26 Juin,
« Présumant que nous aurions une occasion favorable
« d observer une éclipse dû premier satellite de Jupiter,
« je pris les hauteurs suivantes pour le temps vrai :
4o*55'
40.3.S
« 5k j|5m 55»
« .5.. 26. .53
« 5. .27, .37
45** 36'
45. i3
44.55
5^3o» a«
43'» 47'
5.3o. .42
43.28
5.3i. .25
43.10
5»»36n»aa«
5.37.. 3
5.37. .44 [40.17
« Observé Témersion du premier satellite de Jupiter:
« A la montre « 9^ 26 "> ao^
• Temps, d'après le Nautieal '
tdmanak. , , , 9.;24.'53
« £qnatibii««. •.«•« --I- o». b..i5
Temps moyen à Greenidch . 9 . . 27 . . 8
9..a7.. 8
Retard de la montre o.. 0..48
« Longitude 3a°* 24* ^ti 8® 6' O. »
« Le 27 juin , la nuit étant claire , observé lemersion
« du second satellite de Jupiter (sur larive est du Ba-Fing):
« Émersion è la paontre , 1 1 h ;)5 ra 55* ,
« Temps, d'après le Nautieal
almaniaA . .-. 1 1 . . 24. . 40
• Équation.. ..l+o.. i.,53
'Il » I
« Temps moyen à Greenwîch • 1 1 . . 26 . . 33
II. .26. .33
Retard de la montre
T*"
o. . o. .38
(90
S*" Au passage du Ba-fFoulima y le ig juillet.
« Observé les éraersions suivantes des sateIKtes de Ju-
piter :
« Émersion da troisième satellite , à la montre.
« Retard de la montre. . . * i ■> 55'
« Emersion du premier satellite, à la montre.
« Retard de la montre. . • a «.S 4
ff Le ao juillet, hauteurs pour le temps vrai :
g"» aS"» i8«
9 • . 36 . . lo
ai'ai*
ai«4o
ai «55
7 h Qin4a'
7»io»a6
7«ii» 3
aa''4a' ■ 7l»i3mio*
a3* a 7*i3«44
a3*i8 i 7«i4»i4
a4°i8'|
a4«33 =
a4-46 I
^hx6>n27*
7»i7» o
7»i7*3o
a5^49'
a6. 3
a6*i6
« Longitude 5" o' iS" O.».
Avant de reprendre un à un c«s divers points pour
les soumettre à un examen spécial, il convient de re*
chercher, dans Tensemble des données, quelque lumière
sur la marche de la montre du voyageur.
Il résulte des quantités écrites dans l'observation de
Manjalli TabbaCotta que 5°" 48' exprimeraient la somme
des retards diurnes depuis Londres , c'est-à-dire depuis
les derniers jours de janvier jusqu'au i6 mai, ce qui
peut être évalué de iio à ii5 joiurs^ et suppose dès-lors
un retard diurne d'environ 3* d'après la marche ob-
servée à Londres.
A Kayî, le retard total avait augmenté de 5'; et à
Manjalli Tabba Cotta , l'heure de la montre , corrigée
de }a somme des retards diurnes depuis Londres , et de
l'accroissement de retard reconnu à Kaji, offrait en^
core, sur Theure de Greenwich donnée par le NomUcoI
almanakf un retard de a3* en sus pour les 20 jours
écoulés depuis Kayi ; en sorte que le retard diurne se
trouvait porté, pour ce dernier intervalle , à un peu
plus de 4*
Une telle marche eût sans cloute été satisfaisante ,
si elle se fût régulièrement continuée; mais la suite fut
loin de répondre à ces premiers résultats.
La comparaison du temps des tables pour Tinstantde
chaque édipee , avec l'heure que marquait la montre
au moment de l'observation du même phénomène, four-
nît une série de différences d'oà se peuvent déduire les
résultats successifs de la marche de la montre pendant
le temps écoulé d'une observadon à l'autre. En voici le
tableau résuma. .
OA.TB8
•bwrrstiwM.
i6mai x8o5*
s6 id; id,
i7Jam id.
26 id, id.
ikj id, id
ipjaiL id <
dth mmlrv
•ar le tempe
4m tables.
-f- 6»i6«
-f- O. .35
— 5. . 3
— i..a7
— x,.x5
-f- I..55
-f 1..34
DURBB
4ft
MterrhOct.
!
Qinasi
aa. . I
8. .ao
!.. 3
si..aa
MAftCHB
tOTàtk
(le la rooBtre
pour chaque
interralle.
I
At: 6"4«*
Ay:5.38
Ret:3.36
Ret:o.ia
iRet: 3. 10
Rct : 3 . 49
ICABQBB
nvaap.
At: 34%43
Av: i5,33
Ret:a4, 44
Ret:ii,o8
Ret: 8,67
Ret : 10, 44
On voit que depuis Manjalli Tabba Gotta, la marche
de la montre devint très forte et très ïrrég.ulière, et
qu'en rapportant au moment de l'observation de chaque
éclipse y le retard ou l'avance déduite des angles horaires
du matin ou du soir, il est indispensable de tenir compte
de la marche pendant l'intervalle, qui est quelquefois
assez considérable, puisqu'il dépasse 17 heures dans
l'observation du 17 juin, et 29 heures dans celle du 27.
Je Tais porter successivement mes investigations sur
chacune des longitudes observées.
(94)
ManjalU' Tabba-Cotta,
On voit que l'obsenration de loi^ptiide £aihe eo ce
lieu n*e$t consignée qu'en partie dans le journal de
Mungo-Park, et qu'après avoir noté l'heure de l'imiper^
^ion à la montre, le voyageur n'a point écrit les liau*
teurs prises pour déterminer Tbeure du lieu , se conten-
tant d'énoncer son résultat. Ici donc niil moyen de con-
trôler directement ce résultat » ni de déterminer 1%
rectification précise dont le calcul de l'observateur peut
être susceptible; mais les données incomplètes qui se
trouvent consignées en cet endroit de sa relation suf*-
fisent du moins pour démontrer que ce calcul est entap
cbé de plus d'une erreur..
Il est en effet à observer^ en premier lieu^ que les. i4 ^
lô'^Si' transcrites du NcaUical almanak ^ sont \etemp*
moyen de Greenwich, et non le temps vrai^ comme
se l'est, par mégarde , imaginé le voyageur, qui y a
dès-lors appliqué à tort Ja correction soustractive de
Yéquation du temps. Si cette erreut* était la seule que
Park eût commise dans son calcul , il suffirait, pour la
rectifier, de faire subir au résultat une correction addi-
tive égale k. l'équation du temps qui a été soustraite ,
c'est-à-dire de 3'" 58* de temps ou 5g' 3o" de degré; ce
qui reporterait la longitude de ManjalK-Tabba-Cotta ,
de 13*» 9' 45' à 14** 9' i5 O. de Green-wich, ou i6* 29'
i5'' O. de Paris. Mais il est évident qu'un tel résultat est
inadmissible , puisque le point auquel il s'applique , et
que les documens itinéraires doivent faire conclure à 4o
milles environ dans le S. E. de Médynah de OuUy, che-
vaucherait dans rO. de cette ville^ placée elle-niême
avec assez de précision à 16^ 19' O. de Paris, ainsi que
je l'ai exposé ailleurs.
(95)
L'erreur relative à l'équation du leoips u*est donc
point ici la Muie; il en existe aussi nécessairement
dans la détermination de l'avance de la montre sur le
temps du lieu.
Quelle que soit cette quantité^ dont le voyageur n'a
point consigné le chiffre dans son journal , elle a été ob*
tenue en comparant Iheureque marquait eflectivemenl
la montre à l'instant d'une observation de hauteur so-^
laire , avec l'heure conclue de cette même hauteur au
moyen d'un calcul d'angle horaire dans lequel intervien-
nent comme élémens la déclinaison solaire et la latitude
du lieu. Je suppose volontiers que le calcul a été bat
avec justesse, que la hauteur observée (directement)
était bonne , et que la déclinaison convenable a été em-
ployée; mais quant à la latitude estimée, elle a été na-
turellement déduite de la latitude observée àFaraba,
d'où il suit qu'elle s'est trouvée nécessairement entachée
de la même erreur que celle-ci , c'est-à-dire d'un degré
environ en excès vers le nord.
Il s'agit maintenant d apprécier l'influence que cette
erreur de latitude a dû exercer sur l'angle horaire; et ce
problème est d'autant plus difficile à. résoudre d'une
manière satisfaisante , que l'angle horaire est absolum nt
inconnu ; mais du moins ne sommes-nous pas sans au-
cun moyen de l'estimer approximativement; car d'un
côté le lever du soleil , et d'un autre côté le départ de
Manjalli-Tabba-Cotta , posent les liniites extrêmes entre
lesquelles il doit se trouver : or le soleil ne s'est levé en
ce lieu , le ly mai, qu'après cinq heures et demie; et
d'autre part le voyageur, arrivé avant midi à Bray, après
une marche fatigante de 12 milles, avait du partir de
Hanjalli-Tabba-Gotta avant sept heures du matin. C'est
donc, selon toute apparence, vers six heures qu'il prit
(96)
hauteur. Dans ces conditions un aliaissëmait de latitude
d*un degré doit augmenter d*enyiron ao' langle ho*
raire^ et par. suite diminuer de pareille «juapitité Tarvanoe
de la montre , ainsi que la longitude.
Cette nouvelle correction placerait ManjaIli*Tabba-
Gotta vers 16^ ^ O. de Paris , à environ %% milles dans
le S. 1/4 S. £. de Médjrnah, c*est*à-dire fort loin encore
de la position que lui assignent les conditions itinérai-
res.
Il en faut conclure que, outre les deux erreurs que
j ai pu signaler, il en existe encore quelque autre dans
les calculs de Tobsenrateur, et que l'absence des données^
dont il a fait emploi oblige de renoncer à Ja rectification
du résultat par lui indiqué*
Passage du Marigot des Abeilles (Bee-creek).
Ici du moins le journal du voyageur a heureusement
conservé toutes les données essentielles pour la fixation
de la longitude. On voit reproduite en cet endroit Ter-
reur que j*ai déjà relevée quant à la nature du temps des
tables du îfautical Almanak, Du reste Park ne donne
point son calcul d'angle horaire, ni même l'heure du
lieu qu'il en a déduile; mais il est aisé d'y suppléer au
moyen des mêmes élémens qu'il a employés. La hauteur
moyenne résultante des trois séries d'observations étant
de i3» 46' 17" à 6*" 3" 3o* de la montre, le 26 mai
au soir, et la latitude observée étant de i3^ 32' 4^'' N.,
Mungo-Park a dû en conclure un demi-angle horaire
de 4o^ i', ce qui lui a donné, pour l'heure vraie du
lieu, 5** 20" 8*.
Essayons maintenant , à l'aide de cette détermination
et des autres données recueillies par le voyageur^ de re*
ê
(y7) ,
construire la série d'opérations auxquelles il se sera livré
pour arriver à la longitude de 43"* 56' de temps à 10.
de Greenwich , que porte son journal. Voici incontesta-
blement quelle a dû être sa manière d'opérer :
Heure vraie du lieiu de j'obaervatioh 5 1> lo» 8 •
Équation du temps • . • — 3 . . ao
Heure moyenne du Heu •••.••. 6.«t6..48
Heure de 'a montre • 6.. 3..3o
■
ÀTance de la montre sur le temps du lieu, i . 4^* • 4^
Ayanoe sur le temps de Greenwich • a • » 4^
Longitude à Touest de Greenwich 43 • . 5fi
Sans relever en détail les différantes rectifications
dont le calcul de notre voyageur est passible dans ses
diverses parties ^ je vais simplement résumer ici mon
propre calcul.
Les moyennes des trois séries de hauteurs prises le
26 mai au soir, par une latitude que j'estime à i n*" 4^'
N. ) me donnent , pour l'avance de la montre sur le temps
moyen du lieu ,
47m55i 47"*48« 47» 43»-
Ces trois quantités sont un peu divergentes ; je choisis
la seconde, qui est à-peu-près moyenne entre les deux
autres ; il y a lieu de lui appliquer, pour 5^4^*° ^'^^'
tervalle jusqu'au moment de l'éclipsé, une correction
additive d'environ 4'» ^ raison d'une avance diurne de
i5* 1/3.
Ayance de la montre sur le temps moyen du lieu, o^ 47™^*'
Heure de i'émersion d'après la montre i r . . 49 . . 1 6
Heure du lieu à l'instant de l'émersiou 1 1 • . x • • a4
Heure de Paris d'après la Connaisstmce des temps
(temps moyen) 11.. Sg..!!
Différence des méridiens , en temps ^7 • • 47
Longitude à l'ouest de Paria 14* 26' 45"
( 98 )
Mungo-Park a trouvé la longitude de ce point par
lo^Sg* O. de Greenwich, soit iS» 19' O. de Paris; la
rectification dont ce résultat est passible s'élève donc ,
en définitive , à plus d*un degré vers l'O.
Dans le calcul qui précède^ j*ai employé Theure de
riuimersion à Paris, telle quelle est donnée par les ta-
bles de la Connaissance des temps ; elle ofFre un assez
haut degré de précision pour qu'il soit railsonnable de
s'en contenter. Désireux toutefois de parvenir, s'il était
possible , à une exactitude plus rigoureuse , je n'ai point
négligé la recherche des observations du même phéno-
mène qui auraient été faites dans les grands observatoi-
res connus; mais j'ai consulté sans fruit à cet égard les
additions de la Connaissance des temps , et le recueil de
Maskelyne; les Ephémérides de Coïmbre m'ont seules
offert une observation isolée, faite à Lisbonne par
M, Ciéra, directeur de l'observatoire royal de la marine,
et présentée comme douteuse : elle donne l'émersion à
iih ijm 24% temps vrai de Lisbonne, soit ii** Sg'^SS*,
temps moyen de Paris, ce qui porterait la longitude
du Marigot des Abeilles à i4^ 3^' i5'' O. Incertain sur
le degré de précision de l'observation sur laquelle s'ap-
puie ce résultat, je n'ose le préférer à celui que procure
l'heure des tables, (i)
(1) Une autre obserTatiou correspondante, faite à Prague par
l'astronome David , et rapportée dans le Recueil d'observations as-
tronomiques de Triesneker, mais qui ne m*a été connue que par le
mémoire de M. Oltmanns, donne l'émersion à la^ 5t°^ 29' temps
vrai de Prague, soit \ 1^ S^ 4B' temps moyen.de Paris, ce qui re-
porterait la longitude de Bee-Greek à 14** 35' 35" O.
(99)
Fajemniia,
La longitude de ce Heu n a point été Calculée par lob-
servateur, ni par personne autre, que je sache, bien
que tous les élémens nécessaires soient consignés dans
le journal. Voici le résumé de mon opération.
Les moyennes j^es trois séries de hauteurs prises le
i8 juin au soii*, par une latitude que j'estime à 12^ 4^'
N., oie donnent, pour lavancede la montre sur le temps
moyen de Fajemmia ,
Laissant de coté la troisième, qui s'éloigne beaucoup des
deux autres , je conclus de celles-ci une moyenne de
46" 58% qu'il y a lieu d'augmenter de 18* pour 17 ^
a2™ d'intervalle depuis l'instant de l'éclipsé , à raison
d'un retard diurne de 24* i/a.
Avance de la montre sur le temps moyen du lieu, o ^ 47 "* x6«
Heure de rémorsiou suivant la montre 1 3 . . 6. . i5
»
Heure de Fajemmia à l'instant de l'émersîon ... 1 3 . . x 8 . . $9
Heore^de Paris d'après la Connaissanee des twnps. 1 3 • . 1 o . . Sa
Différence des méridiens , en temps 5 1 . . 3 3
I^ongitude à l'ouest de Paris. «.:...... 11° 53' iS".
A » •
Dans le but de substituer à Theure calculée des tables^
l'heure donnée par des observations correspondantes,
j ai relevé celles que j'ai, trouvé consignées dans les re-^.
cueils les plus accrédités , et choisissant celles qui m'ot^t
paru présenter le plus de garant. es , je me suis borné
aux trois suivantes, savoir :
1° Une excellente observation faite à l'observatoire de
Viviers, par M. Flaugergues, correspondant de l'Insti-
tut, et donnant l'heure de l'émersion à i3^ 19°* 4^*9
( loo )
temps moyen de Viviers, soil iV^ lo™ i^* temps moyen
de Paris ;
a"* Une bonhe observation faite à Lisbonne par
M, Géra, et donnant Theure de Témersion à 12^ a3'"46*
temps vrai de Lisbonne, ce qai revient à i3^ 10™ 16'
temps moyen de Paris;
3° Une observation faite à Coîmbre par le religieux
Fr^y Luiz do Coraçao de Maria, Ton des astronomes at-
tachés à Tobservatoire de cette université célèbre , et
donnant l'heure de Témersion à 12^ ay™ 17' temps
moyen de Coîmbre, correspondant à i3^ lo"* 16* temps
moyen de Paris.
De ces trois observations concordantes, j ai conclu
une heure moyenne de i3^ 10"* 18'. La lopgitude de
Fajemmia, rectifiée à laide de cette nouvelle base, est
dei2'>49'45''0.
Konkromo,
Dans ce lieu, Mungo-Park a observé deux émersions,
Tune du premier, l'autre du second satellite de Jupiter,
et pour chacune il a renouvelé l'erreur que j'ai déjà ité-
rativement signalée dans ses premiers calculs, sur la na-
ture du temps, donné par les tables du Nautical Abnà-
nak. Quant aux opérations par lesquelles il a pu arriver
aune longitude de 8* & O. de Greenwich (10" 26' O.
de Paris), j avoue que mon intelligence ne peut parve-
nir à s'en rendre compte. Au surplus, voici mes propres
résultats :
ÉmemoA du premier satellite , le a6 juin , à la
montre 9 ^ a6 "■ ao ■
Suivant la Connaissance des temps 9. . 34. . x3
Retard de la montre sur le temps moyen de Paris. 7 . . 53
(lOI )
Cette observation ayant été faite 3 h. 55 m, après celle
des hauteurs pour Tangle horaire, se trouve entachée
du retard proportionnel afférent à cet intervalle dans le
retard diurne de a4' i/^ P^ 7 ^ donc lieu d'ajouter 4*
à l'heure de la montre, ce qui réduit le retard de celle*
ci sur le temps de Paris, à 7™ 49**
Émersion du deuxième satellite, le 27 juin, à la
montre. ^ xxi> a5»55*
Suivant la Omneussance destemps» xi . .34. • o
Retard de la montre sur le temps moyen de Paris. 8 . . 5
Cette deuxième observation ayant eu lieu 29^ ^6^
après celle des hauteurs pour Tangle horaire, doit être
corrigée du retard proportionnel afférent à cet inter-
valle, à raison d*un retard diurne de 11*; il faut donc
ajouter i4'à l'heure de la montre, ce qui réduit lè re-
tard de celle-ci sur le temps de Paris, k 7°* 5i*.
Les moyennes des trois séries de hauteurs prises le
a6 juin au soir, par une latitude de iS"* 27' 26" N.
(observée à Sécoba sur le même parallèle), donnent
pour l'avance de la montre sur le temps moyen de Kon -
kromo,
49m 41 _: 4i«58* 4a«o».
Avance moyenne , ol* 42 ^ i '
Retard moyen sur le temps de Paris 7 • . 5o
Différence totale des méridiens. 49™ 5 1 ■
Longitude à Touest de Paris l X2<> 27' 45"
Je n'ai trouvé d'observations correspondantes que
celles notées ci-après, savoir:
Pour rémersion du premier satellite, le 26 juin, une
bonne observation, faite à Paris par M. Bouvard, membre
du bureau- des longitudes, et donnant ^^ 33*" 34*, et
une observation de M. Ci^t'a, de LiAbonoe, donnant
8^ 4S'° i8' temp5 vrai de Lisbonne, ce qui revient à
^^ 33*" 3 x' temps moyen de Paris; d^oùj'aioonclurfaeure
moyenne de y^ 33"* 33* ;
Pour lëmer^on du deaidème satellite, le 27 juin, une
excellente observation de M« Flaugergues, de Viviers,
donnant 11** 4^*» 54' temps moyen de Viviers, soit
11^» 33™ 3i* temps moyen de Paris.
En faisant usage de ces données au lieu de celles que
m'ont fournies les tables de la ConncUssance des temps ^
la longitude rectifiée de Konkromo se trouvera par
I2« 19' i5".
La correction applicable à la longitude calculée par
Mungo-Park s'élève donc ici à près de 2 degrés vers
Vouest.
Passage du Ba-fF'oulima,
En cet endroit encore, deux émersions ont été ob*
servées , et cette fois du moins le voyageur n'a point
commis sa méprise ordinaire sur le temps du Nautical
almanak. Mais , du reste, ici comm^ à Konkromo , j'ai
fait des efforts superflus pour deviner comment, avec
les données qu'il énonce, Mungo-Park est arrivé à une
longitude de &® o' i3'' O. de Greenv^icb (7® ao' i3'' O.
de Paris ).
Ainsi que je l'ai fait pour les observations précédentes,
je pkce ici le résumé de mon propre calcul :
ÉiQersion da troisième satellite de *
Japiter, à la montre 9*>25»i8«> n"*i5»
Snivant la Connaissance das temps. . 9 • , 36 «^ • 33 )
Émersion du premier satellite, k la
montre. .. {)..36«.io ) 11 54
Suiyant la Connaissance des temps , 9. .48. . 4
Retard moyen de la montre.sur le temps de Paris* 11 • • 34
( io3 )
Ces deux observations ont été faîtes 9^ 4?'" ^ 9 **
36™ avant celle des hauteurs pour lan^gle horaire; la
marche de la montre offrant un retard diurne moyen
de 9* i]QLj c*est à-peu-près 4' qu'il faut retrancher de
llieure de la montre , ou ajouter à son retard moyen
sur le temps de Paris, ce qui porte ce retard à i x» 38*.
Les moyennes des quatre séries de hauteurs prises le
20 juillet au matin, par une latitude observée de i4° a'
23" N., donnent pour lavance de la montre sur le temps,
moyen du lieu,
35» a»,3- : 35"» i3». -35» x»,7 34 «Sg».
On voit que la seconde de ces quantités esta rejeter; les
trois autres produisent une moyenne de 35«*i».
Avance de la montre sur le temps (in lieu .... o ^ 35 » i'
Retard moyen sur le temps de Paris 11. 38
DifTérence totale des méridiens 46» Sp*
Longitude à Tonest de Paris Ii° Sg' 45"
Les observations correspondantes à celle du troi*
sième satellite, que m*ont offertes les Ephémérides de
Coîmbre, et les Additions de la Connaissance des temps y
présentent entre elles des divergences qui vont jusqu'au-
delà d'une minute; les unes donnent Theure de Témer-
sion moindre que celle des tables, les autres la donnent
plus forte; aucune, au surplus, n*est recommandée à la
conBance par quelque annotation de l'observateur : je
n'hésite donc pas à maintenir Theure des tables comme
offrant plus de chances d'exactitude.
Quant à l'émersion du premier satellite , les observa-
tions correspondantes que j'ai recueillies aux mêmes
sources , concordent mutuellement à quelques secondes
près, et donnent sans exception l'heure moindre que
celle des tables : une correction en ce sens sera donc
( io4)
ici pleinement justifiée. Je choisis, comme offrant la
moyenne à-pea-près exacte de toutes ces observations,
l'heure de g^ 47" ^6* obtenue à lobservatoire de Paris
par M. Arago.
En reprenant mon calcul pour y faire emploi de cette
nouvelle donnée, f arrive à une longitude i^ectifiée de
ii<' 35' tS'^ O. , pour le passage du Ba-Woulima.
Ici la correction vers Touest à faire subir & la déter-
mination de Mungo-Park , est énorme : on voit quelle
atteint quatre degrés et un quart!.,..
En résumé les corrections que j'ai fait subir aux lon-
gitudes observées par Mungo-Park, produisent les ré*
sultats suivans :
Marigot des Abeilles i i"" a6' 45" O. de Paris.
Fajeminia . , . la .49- 4^
Konkromo la.rg.xS
Ba-Oulima x i . 35 . x5
Ces chiffres, loin d'être démentis par les documens iti-
néraires , s accordent au contraire sans embarras avec
leur construction raisonnée telle que je Tai exposée
dans un autre travail.
Je m'arrête. J'û accompli la tâche que je tn'étais pro-
posée dans ce mémoire particulier : j'y ai réformé tous
les calculs vicieux qui abondent dans la portion astro-
nomique du dernier voyage de Mungo-Parken Afrique;
j'ai opéré Findispensable triage des observations admis-
sibles et de celles qui doivent être réprouvées.
J'ai ainsi restitué à la science un document précieux,
qui demeurait perdu pour ^lle sous la croûte d'erreurs
dont l'ignorance et la routine le maintenaient enveloppé.
♦A
^
( io5 )
VoTAGB dans V intérieur de la Guytmej par MM. Adaik
]>B Bauvs et P. FsaHB.
Suite, (i)
Les carbets ou cases ne manquent pas d'élégance :
ils sont élevés de i5 à sto pieds, et quelquefois plus,
au-dessus du sol. La couverture est bombée, et presque
toujours en feuilles de ouaille ( espèce de palmiste ) ;
elle est remarquable par sa légèreté. D autres carbets
peu élevés entouretit la case principale. Il y en a ordi-
nairement un qui sert à recevoir les étrangers ; d*autres
à grager le manioc, à loger les chiens, etc. Une quan-
tité de ravets et de petites mouches désolent la plupart
des établissemens : elles entrent dans les yeux, et redou»
blent d'imporlunité à Theure des repas, hes Oyampis,
quoique fréquemment dans Teau, n'en sont pas moins
en proie à la Termine. Rienn^est plus dégoûtant que de
les voir assis par rang de taille, s*épluchant mutuelle-
ment «Les poules sont très nombreuses; nous n*avons
pu savoir d'où elles proviennent. Toujours est-il que,
dans leurs habitudes , elles diffèrent essentiellement des
espèces domestiques, n'ayant qu'une saison pour pon-
dre, n est rare de ne point trouver chez chaque Indien
beaucoup d'animaux privés, tels que hocôs^ agamis,
marailles, coullouirs , perroquets de diverses espèces,
haras , etc. On y voit aussi des pâtiras et des maij.pou-
ris, mais plus rarement.
Outre les soins du ménage , Tentretien des abatis, les
femmes font aussi les hamacs, les callmbés de coton de
(x) Voit le* naméros ia6 «t 137 de la première série.
8
( ro6 )
leurs maris : elles filent le coton avec une espèce àé
quenouille. Elles sont aussi chargées d aller chercher
)è gibier que leur mari a tué , souvent à de grandes dis-
tances. Leur condition est un €S(ikfcvage dont rien n^a*^
doucit la rigueur.
Les Oyampis cultivent aussi une variété de maïs dont
les grains sont jumelés et de couleur violette»
Au fond, le caractère de ces Indiens n'est point mé-
chant. Dans TivressC) ils deviennent furieux et sont
capables de se porter aux plus grands excès ; mais , ce
moment passé , ils sont très doux. Ils ne sont nullement
enclins au vol. Ils n*ont point de portes. Leurs cases
sont toujours ouvertes. Nous avons souvent laissé à la
disposition de ceux chez lesquels nous passions des ob-
jets à leur convenance, jamais rien ne nous a été dérobé,
même après avoir refusé lobjet qu'on nous demandait.
Le seul individu dont Timportunité serait à charge , s'il
avait quelque puissance , est ce Wananicka, dont j'ai
parlé. Fier d*avoir été nommé capitaine par le baron
Milius, il sut pendant quelque temps se rendre redou-
table à ses voisins. Ayant reçu en présent des armes et
delà poudre, il s*était porté à des excès qui éloignèrent
les Indiens de lui. La crainte qu'il leur avait inspirée fiit
telle, qu'ils préférèrent le fuir, n'osant le punir, le
^ croyant appuyé par les' blancs. Ce misérable assassina,
entre autres, un Portugais blanc, réfugié dans linté-
rieur, où il était marié et avait des enfans, d'après des
ordres qti'il avait, disait-il , reçus. Peu de temps avant
notre arrivée, il avait chez lui deux nègres qu'il avait
arrêtés ; il s'en faisait servir. Craignant qu'on n'en fût
informé à Oyapock, il leur procura le moyen de se reti-
rer dans les terres. On n'a pu me dire positivement ce
qu'ils étaient devenus; peut-être foDt*ik partie d'une
( 107 )
bande «kvnt nous a¥0«i8 eu connaÛMince , et doni je
parlerai plus tard.
De la langue Oyampîs,
Cette langue est pauvre, comme toutes celles de$
peuples cfi\ ont peu d'objets à exprimer. Les voyelles y
sont très fréquentes. Les siibstantifs et les adjectifs y
sont indéclinables , sans différence de singulier ou da
pluriel. Les verbes sont invariables dans tous les temps.
La prononciation est rude et gutturale.
Les noms de nombre ne s'élèvent pas au-dessus de
cinq , qai sokit :
Pé0idu
Un.
Moneûngué
Deux.
Maponr
Trois.
Mojpenté
Quatre.
Jateutë
Cinq.
Pour exj^rimer des nombres plus forts qui cependant
oe passent jamais dix ^ ils montrent leurs doigts.
Voici un vocabulaire de quelques-uns des principaux
mots 4e cette langue qui pourra en donner une idéie :
Téco
Homme.
Acantarà
Plumages, tours
Waîmi, éraré-
t
de fête.
couarà ,
• •
Femme.
X
Massacarà.
Poules.
Matai y érayfsnré
Enflait.
Paîra
Arc.
Gonaraî
SoleU.
F. Ouraparà
Flèches.
Iwà
Lune.
Petemma/. y
^ Tabao.
Cftritatà
Emile.
Casfiourous;
■
Occà,capoiiiâ,
Case, caiitet,
mourà, '
Collier dé'^lire.
Caabé
Bois.'
Wiwi '
Hache.
Héîoa
Cassaye.
Maria
Couteau.
Mandiocà
Manioc.
Pirà
Poisson.
Amanîou
Coton.
Hararà
Hara.
StthaofMBw
«CcNWD'filt*
Jvàixa^
Perroquet. .
8.
( »o8 )
P<îrili
Perruche.
Erendourà
Menton.
Ivarà
Canot.
Erendoù
Barbe.
lawar
Chien.
Eratoupè
Joues.
Eu
Eau.
P. Epirèré
Peau.
Epoumai-ièvai
Paiement.
Eracopé
Ventre.
Icatou
Bon.
Epossi*à
Poitrine*
NJcatou
Méchant.
Toué
Sang.
Franchi
Un blanc.
Eraïwèré
Veines.
Oussîmo
Liane.
Taccourouroù
Os.
laSppé
Haziers.
Janeppô
Main.
J^hoarà
Grand bois.
£pp6 ampé
Pouce;
Thor
Oi.J.
Eppo
Doigts.
Nani
Non.
Eioupaouà
Bras.
Moi
Serpent.
Siribinnà
Coudes.
Eoù
Biche.
Eoubacouan
Jambes.
Copéï
Bonjour.
Diribinnà
Genoux*
Ocket
Bonsoir.
Eppd cape
Pieds.
Hang
Ceci , cela.
Assouftsous
Seins.-
Coromoù
Plustard,tant6t.
Tappé
Dos.
Tilla
Hamac
Erèmo-éparassi
Parties naturel-
Camisa
Toute espèce de
les de l'homme
vêtement.
et de lafemtne.
Gaspar
Sabre.
Erèmii
Manger.
Toupan
Tonnerre.
Eiwoye
Avoir soif.
Aiègan
Hyver, grandes
Occa6
Boire.
pluies.
Câvi à à
Allers
Eàcàii
Tête. -
lè jaterào
Cbftsser.
Œreh
Œil
Opotaré
Vouloir.
Êràpopitaoùa
Paupières.
£ caravé
Etre malade.
Ëiapouacan
Tempes.
Erendoù à
Cracher.
Yanissi
Nez..
Naëti
Pécher*
Eccouroù
Bouche.
laé iapi naêti
Aller à U |^écfae.
Erembè
Lèvres.
Aye toupi é
Comment appe-
Eraîmbiré ■
Gencives.
lez-vous cela?
Erraîm
Dents.
Marna é hang
Quel est cet hoBih
Nambi
Oreilles.
téco
me?
Eccou
Langue.
I apotaré ayèmé
Eracontè
Mâchoire.
hang
Donne ce fruit.
Euouroucàouan Gorge.
Je pense qu'il serait inutile de donner ici des exfrt-
( ^og )
pies qui ne serviraient quà prouver rimmulabilité des
temps des verbes , des adjectifs et des substantifs.
Les noms propres sqnt toujours des .noms d arbres
ou d*animaux.
Suite de V Itinéraire^
Décembre. Le 3o, M. Ferré se trouva assez bien ré-
tabli pour que nous pussions reprendre notre explora-
tion. José Antonio ne se ressentait plus de sa maladie.
Notre in tention« était de reconnaître d'abord les sources
de rOjapock. If ous fûmes obligés d*abandonner lios ca-
nots un peu an-dessus de la Crique-Acao.
Nous prîmes notre direction ouest-quart-nord, et
côtoyâmes ainsi la rivière, que nous longions à-peu -
près, pendant six journées. Le chemin est affreux, entre-
coupé de marécages profonds et de hautes montagnes ,
que nous gravissions avec peine. Nos Indiens porteurs,
quoique peu chargés , fatiguaient beaucoup.
Janvier i83i. Le 7, nous tombâmes sur un établisse-
ment assez considérable , vers midi. Nous nous y re-
posâmes le reste de la journée.
8. Nous remarquâmes plusieurs traces d'établisse-
roens abandonnés depuis quelques années. On ne dis-
tingue, en traversant ces immenses forets, que quelques
espèces de bois qui y sont rassemblés par familles ; ce
sont le bois bagot, qui est. très commun et un des plus
beaux bois de couleur de la colonie , les v^apas , des cè-
dres, quelques mabots, le reste bois mous; ce qui n*est
pas surprenant, car le sol ne se compose que de gros
graviers, et même en des endroits sans aucune appa-
rence d*humus (les marécages exceptés), surtout au son^
met des montagnes , là le bois est très clair , et même
rare. A la ba^ des montsa^eâ , aVam d'entrer dans le$
marécages, on renconire çà et là quelques pieds dèsalse-^
pareiUe(i), mais de mauvaise venue, ùstt e\\t ne se tr6(iTe
en abondance que dans les terres noires et gvassèâ;
celles que nous parcourions étaient graveleuses ou
argileuses et très fortes» Nous fîmes halte à 4 heures.
9. Nous partîmes à six heures du matin. Même sol ,
même route, de très hautes montagnes escarpées à Test,
pente douce à Fouest; le sol s'élève prodigieusement^
Tescarpement d'un côté à Test^ et la pente douce de l'au-
tre à Fouest le prouvent suffisamment.Nous entendions
souvent le bruit des barres et cascades de la rivière, qui
n'était qu'à une petite distance. Nous la vîmes même
plusieurs fois roulant dans un lit resserré avec la rapi-
dité et le fracas d*un torrent.
Nous fîmes halte à trois heures et demie au bas d*une
knontagne, au pied de laquelle coule une crique, appe-
lée par les Indiens Tuatou, ce qui signifie courte. Elle
ne parcourt, en effet, qu'un très petit espace, et Se jette
dans rOyapock. Nous y prîmes quelques carpes et quel-
ques aymaras.
10. Nous traversâmes des marécages profonds, et
"notre route, qui n'avait pas dépassé l'ouest-quart-nord,
changea sur les onze heures et tomba jusqu'au nord-
ouest, et même nord-quart-ouest. Dans quelques en-
Ci) La salsepareille présente une ronce triangnlaîre qoi serpente
au loin ou quelquefois grimpe sur les arbres. Ses racines ou cheve-
lues s'ételident latéralement à une distance de sept à huit pieds. Ce
sont elles qu'on arrache, et qui sont livrées au commerce. Un pieà
peut donner quatre à cinq livres. Cette plante a en outre un p^.ot
^pai s'enfonce à une grande profondeur, et qui ftçrt à ia reprodncdoo
des racines latérales.
èroiW de ce$ mi'Atécaiges y le chenttn était plus ëkvë ei
ressemblait assez à une >dîgti0. Vers devtx heures , nous
nous trouv&mes sot les bords de la rivière, et nous YÎmes
non loin de là un saot assez considérable dont nous en-
tendions le bruit deppis environ une heure. Nous la
côtoyâmes satl» là perdre de vne pendant une heure et
demie, et remarquâmes là encore réiévation du sol à la
grande quantité de barres et de roches que nous recon-
nûmes durant cet espace de temps. Nous rentrâmes
dans le bois, marchant nord-ouest et même ouest-quart-
nord. Après deux heures de marche , nous rencontrâ-
mes une rivière sur leà bords de laquelle les Indiens
entretiennent dés carbetSycarils y viennent souvent eni-
vrer le poisson, dette rivière s'appelle Tacuandé. Ëile
est assez considérable , et a ^n embouchure beaucoup
plus large que ne Test l'Oyapock à' cet endroit; elle
parcourt, dit-on un assez grand espace. Là nous passâ-
mes la nuit. .
* II. Nous explorârties ja rivière Tacuandé jusqu'à onze
heures. Elle est très encaissée. Après un déjeuner oà
du poisson sec nous tint lieu de pain, car nous ne pou*
vions jamais avoir avec nous une forte provision de
cassave, iiôûb reprîmes -notre rouce ouest-quart- nord,
et sur les deux heures nous traversâmes à gué le Ta^
cdandé, qui fait dés détours considérables. Nous gra-
vîmes deux des plus hautes montagnes que nous eus-
sions encore rencontrées. Du somfmet de la plus ^vée ,
noàs aperçôifieSHtt'sud le Tacuandé , qui serpentait au
loin et paraissait former de temps en temps de grands
bassins entourés de montagne^ que nous estimâmes à
environ quatre lieues <)e nou^, et qui s'étendaient en
demi^rculaire, depuis le sud-é§t jusqu'à l'ouest de no-
tre position, l^dtis crûîlies d-afeoi^ que le Tacuandé
( "O
prenait sa source au sud ^ datis ces moDlagnes ; mais il
en était autrement, ce dont nous nous ^mmès as$urés>
car cette rivière revient un peu avant ces montagnes ,
jusqu'au nord-ouest , à une journée environ du lieu oii
nous étions , retourne à Test et prend 3a source sûr le
revers même de ces montagnes. Nou$> aurons oopasion
d'en reparler. Le soir même, nous traversâmes encore
deux fois te Tacuandé, et nous nous arrêtâmes à cinq
heures, dans un endroit où il y avait beaucoup de ca*
caos.
la. Après une matinée pénible ^ nous découvrîmes
vers onze heures un établissement, Noiis avions be-
soin de nous reposer et nos Indiens aussi. Nos hôtes
n avaient jamais vu de blancs chez eux; ils ne pouvaient
revenir de leur étonnement et s'enquerraîent avec in*
quiétude du sujet de notre voyage. Eux-mêmes com-
muniquaient rarement avec les Indiens de TOyapock et
étaient fort mal pourvus d*outils. Aussi parvinmes^nous
à les apprivoiser promptement, en leur donnant quel*
ques couteaux et quelques, sabres , en échange desquels
ils nous apportèrent de la cassave et du poisson boo*
cane dont ils avaient une assez grande quantité. Leurs
cases étaient aussi garnies d'immenses jarres remplies
de cachiri.
i3. Nous laissâmes une partie de nos gens sur l'éta-
blissement où nous di^vions revenir prendro^ des» vivres,
et nous partîmes à sept lieures du matin avec deux des
Indiens du village, pour con tiquer notre exploration de
rOyapock. Nous marchantes exactement nord. Au bout
de trois heures de marche, notus arrivâmes sur les bords
de la rivière, qui en cet endr<»t n'est qu'un ruis-
seau. Nous la longeâmes par le bois. Les bords en sont
impraticables. De temps en temps , elle forme des bas-
( "3 )
ftins assez considérables , mais peu profonds. IjCS barres
el cascades sont plus éloignées, mais aussi plus élevées.
Nous traversâmes FOyapock deux fois sur les rocbes.
Enfin , à quatre heures , nous nous arrêtâmes et assî-
mes nos piquets sur un immense plateau formé d'une
seule roche. Le malin, nous fûmes surpris de voir beau-
coup de poissons que nos Indiens avaient fléchés pen-
dant la nuit*
i4> Nous reraoQlà^e^, encore jusqu'à huit heures
le long de la rivière; là nous reconnûmes quil était
inutile daller plus Icnn; en effet, lOyapock se partage
en une multitude de branches ou criques. Il faudrait le
temps des grandes eaux pour reconnaître son cours
principal. La fin de juin ou le commencement de juillet
serait l'époque favorable ppur cette expédition , ou
pourrait même alors se ^rvir de petites embarcations.
Nous revînmes sur nos pas , et le x 5 au soir, nous rai-
liâmes rétablissement où nous avions laissé nos gens.
i6. Nous séjournâmes pour prendre nos vivres et
des guides qui nous étaient nécessaires pour les che-
nûns que nous deyipns parcpurir, qui étaient, nous di-
sait-on, diffiiâles et,. même dangereux. Une plus longue
exploration des bords de l'Ojapock en cette saison de-
venant inutile , je vo^ulais gagner TYnipocko , dont j'a-
vais entendu parler lors démon excursioi^ à Againivrare.
17. Nous nous ofunés en route à huit heures, passâ*-
mes leTacuandé à onze. En traversant des montagnes,
José Antonio me fit remarquer le bois Coumarou. C'j^st
un arbre fort gra)[|d, son écorce, grisâtre et raboteuse,
a le goût de ) amande amère- Les Brésiliens en retirent
une essence fort estipiée.. A trois heures , nous tombâ-
mes sur une habitation où il y ayait environ cinquante
individus. Là nous apprîmes qu'à peu de distance se
( "4 )
trouvait ane établissement de mulâtres et de nègfes;
marons. Les Indiens n'en parlaient qu'avec terrenr. Ils,
vivaient de rapines, souvent mètnt its enlevaient des
femmes. Nous ne pûmes savoir d*oà ils provenaient , ni
être fixés sur ieur nombre; mais d'après les données,
que nous avons recu^tHes, ïious présumons qu'ils peu*
vent être douze à quinze.
1 8. Mous prîmes à six heures le chemin des monta-
gnes, marchant toujours nord«ouest. Jusqufà onze heu-
res, nous ne fîmes que monter et descendre. Dians les
marécages, nous avions souvent de Peau jusqu'à festo*-
mac et presque toujours aux genoux. Nous nous arrê*
tàmes à midi au pied d'une montagne pour prendre
quelque nourriture et nous reposer ; nos gens ëtaieni
excédés. Les Indiens sont bons marcheurs et font de
longues traites , mais pour peu qu'ils soient chargés, ifs
se fatiguent promptement, ce qui vient du défaut d'ha-
bitude. Nous nous remîmes en marche à deux heures^
traversâmes encore une montagne , et à peu de dis-
tance nous passâmes le Tacuandé pour la dertiiéi^ fois.
Nous couchâmes sur ses bords sudK>uest«quart-ouest.
19. Nous prîmes notre direction au sud-est et peu
après à l'est. Nos guides nous firent temarquer une cas-
cade qui sortait des flancs de la monthgne , et formait
un bassin dont les eaux s'écoulaient dans un HH étroit
bordé de roches élevées. Ils nous assurèrent que c'était
le Tacuandé; en effet, nous tie le vîmes plus. Nous
nous arrêtâmes pour déjeuner à dix heures ,'et reprîmes
notre route sud^est à travers des montagnes très escar-
pées. Là , nous trouvâmes des cavernes formées d'énor-
mes blocs de roches superposés les uns sur les autres.
Nous vîmes fréquemment des' cOqs de roches qui volti-
geaient dans les environs'; mais leur vol est si rapide
( "S )
qall passe toute idée qu on pourrait s*en fiiire. Jaftnais
Hs De se posent , et nous ne pftmes en tirer. Dans le
temps de l'accouplement , ils sont moins farouches ; ils
cherchent leurs femelles et s'arrêtent auprès d'elles. Les
Indiens nous assurèrent qu'à cette époque , ils se ras^
semblent à l'entrée des cavernes, et là, après avoir
nettoyé un certain espace , ils combattent quelquefois
plusieurs heures en présence des femelles, qui- sont
spectatrices passives de ces combats. L'après-midi fui
signalée par un très gros pâtira que l'on nous tua près
d'un bassin situé sur le sommet d'une de ces montagnes.
Là , nous nous établîmes pour passer la nuit.
Nos Indiens prirent dans ce 'bassin quelques poissons
dont ils ignoraient le nom. Ils ressemblent à ces pois^
sons rouges que l'on prend en France dans les sources
d'eaox vives; ils sont nuancés des couleurs les plus
briHantes. Ce sont des espèces de carpes très petites ,
mats d'un goût' exquis. La nuit que nous passâmes su!r
les bords de ce bassin , nous entendîmes presque contf-
nuellement de fortes détonnatibns, qui ne cessèrent point
même dans le jour, jusqu'à ce que nous ayons entière*
ment traversé ces montagnes, et encore à une distance
assez considérable.
20. Tf otre route fut continuellement sud-est toujours
à travers les montagnes, noiis nous arrêtions asse^ sou-
vetit pour examiner lé sol; La ferré s'améliorait à mesuré
que nous nous éloignions d'Oyapock, et à la base,
nous rencontrions de la salsepareille. Elle devenait plus
comitfune à mesure que nous nous enfoncions dans le
sud*est. losé'Antohiô n'àus fit remarquer un arbre qu41
appelle sapucaia. II est d'une grande élévation ; il (iorté
un coco iphérique qui refaferme une vingtaine ou pluk
d'amandes qui isont fort délicates. Notis trouvâmes aasst
( "6 )
beaucoup de lianes d'eau ou Haoea du voyageur. Effeo
tivement, en prenant environ deux brasses de celte
liane et lamarrant bien par les deux bouts, on a de
l'eau en assez grande quantité , et qui demeure long-
temps fraîche.
ai. Nos guides nous prévinrent que vers midi nous
passerions la plus haute de ces montagnes ,, du sommet
ê
de laquelle nous pourrions voir celles que nou» avions
traversées le 4* Nous y arrivâmes en effet à une heure,
mais ce fut en vain que nous cherchâmes à reconnaître
le point d'où nous avions aperçu la chaîne sur la-
quelle nous étions ; seulement nous distinguâmes deux
chaînes qui ne sont , la première que celle sur laquelle
nous nous étions trouvés j l'autre est plus lo'm et borde
rOyapock.
Nous nous arrêtâmes à trois heures sur les borc^
de la crique ou plutôt bassin Agamiware. Âgamiwai;f
signifie bassin ou lac des Agamis. Il y en a effecti-
vement beaucoup ; car dès le soir , nous en tuâmes
une douzaine. Nous avions depuis la base des monta<>
gnes trouvé beaucoup de pieds de caoutchouc , et ils
devenaient plus nombreux à mesure que nous mar->
chions sud-est.
22. Nous commençâmes à visiter le côté sud-ouest- du
bassin. Plusieurs criques s'en échappent. Nos guider
nous dirent que plusieurs d'entre elles allaient non loin
de là se jeter dans les rivières, une entre autres qu'il^
appelaient Hieuwar (grande eau) que nous pourrions
voir le lendemain. Le terrain sur lequel nous étionsét^ût
couvert de fougère fort haute et de cacaos. Cet endroit
est un des plus giboyeux que nous ayons encore vu, car
nous étant arrêtés pour déjeuner, nos Indiens nous ap-
portèrent une si grande quantité dé gibier et de poisson,
( "17 )
que nous fûmes obligés de demeurer là pour le faire
boucaner dans le courant de la journée. Nos provisions
furent encore augmentées d*un cabiaille et d'un pâtira.
Aussi nos gens, qui depuis quelque temps étaient à-peu-
près rationnés, se jetèrent-ils sur ces victuailles avec
toute la gloutonnerie qui caractérise l'Indien qui se
trouve dans l'abondance , sans aucun souci ni pré-
"voyance pour l'avenir. Là, José Antonio me fit voir un
arbre qu'il nomma couchéri. Ses feuilles ont la même
odeur que celles du giroflier.
{La suke au numéro pwchain, )
( "8 )
dëuxiëue section.
I «* «»
DOCUMENS, COMMUNICATIONS, .NOUVELLES
GEOGRAPHIQUES, ETC.
Sur, h, ^iiwUkmH ia^ dfHaw$ des wlles «{'AUnalighy
Fischbalig , Karakoroum , Kantcbeou et Pekizig, d^a»
* près r histoire persane de Wassaf.
Il y a dans Fhistoire de Wassaf , lequel raconte en
partie comme témoin oculaire les événemens des règnes
des successeurs de Djengiskhan , plusieurs renseigne-
mens géographiques. L'u» de^ plus intéressans est tout
au commencement le passage traduit ci*après , qui
donne les distances entre les capitales de la Chine
(^Peking)^ du Tangout ÇKantckeou)^ du Mogolistan (iTa-
rakorourri) et d'Almaligh. Si ces données sont justes,
et Ton ne saurait presque en douter , puisqu'elles ont
été prises par Wassaf^ dans l'histoire de«Djossini , mi-
nistre de Holakoukhan , les deux villes de Kantcheou
et Fichbaligh, et par conséquent aussi celle S Aima-
ligh doivent occuper un site tout-à-fait différent de celui
qui leur est assigné dans la petite carte publiée par
M. Klaporth dans ses mémoires , et dans sa réfutation
allemande de M. Schmidt. (i)
(i) Bebuehfung und Wuderlegung der Torschttnpa des Berm Schtmdi,
Paris, 1834.
)^oîci le passage en question >
« D'Almaligh à Fiscl^baligh il y a deux semainea de
«chemin ; de Fichbaligh à Khanèa/^h (Péki^fi^y Le
« chemin conduit dans la direction du sud p^r le.dé^ft
« que les Mongols; ap{>eileiit le déi^rt des Oighours.Cesi
«I la disULMoe de <p)aFante: joi^rpées* De cetepdroit ( de,
« Ficbbaligh) (i) jusqu'à KanteheoUy qui est du pays de
« Tlal^^fi^ , esl la iroatière du Khatai (de la Chinie sep-»
« teortrionale ) du cote de lorient , et ( de Ficl;ibaUg )
< juaqoi'à Karaloroimi. Il y a dans la direction du nord
«^ agàlemeii t quiprapite journées de . çbe wn ^ et det^ecbef
^d^Karakoroum\u%i^\ KhAnhcUigh^ fA de là jusqu'à
« K^aniokeou la méxne dislance (de quarante joum^^).
D'après la oarfe de M. TL.^ la distance de Ficfibalijgh
à Pékîng est presque la double de celle de FicAbaligA
à Karakoroùm^ tandis que ces deux distances devraient
être éjgales : KamkorQàm, Kûntcheou et P^ii^g sont ef»
fecti^neonéRt-piaoéè, daiis la carte- de M> IL y dans un
triangle d^nt deux- cotés (les dUtanoes d^ Peking à Ka-
ml^rouni et à K»àntcdieou) sont ^gaux^ in«iis U a!^ faut
beaucoup que le tfobiènie (Udis^an^e de Kafitc^iedu à
Rarakoroûm) sbit. aussi la oiéflie roesut^» La distance
donnée par la carte de M. K. des deux villes de Fichba-
Ugh et Ahnaligh répond à-peu-près à Téloignement de
quinze jours de marche de caravane; mais elles doivent
être portées toutes les deux plus vers lest , pour rér-
pondre aux directions et aux distances cle l'historien
persan , qui s'appuie dé rautorité du savant historien
(x) £z jéndjà de là ne saurait se rapporter qu'à Fichbaligh, car
si l'on Yonlait la rapportera Khanbaligk, qui est à Test du Tangout,
la frontière dont il est tantôt question devrait être rotcidenfale et
non pan l*ori«ntale .
{ lao )
Djowaius ; car d après lui, les quatre capitales du Mo-
gotistân, du K hâtai, du Tan goût et du pays des Oi-
gkoursj sont situées de sorte , que la distance de la der-
nière (Fichbaligh) aux trois autres est partout de qua^
ran te journées.
Si, dans mon dernier travail, je nai pas eu ràvaniage
de consulter un manuscrit aussi correct de Rechid*eddin
que Test celui de Paris ^ j'ai cette fois-ci devant moi trois
manuscrits deWassaf don t deux très corfects,et Tuiydeoes
deux, qui a été écrit pour le conquérant de Gonstafiti**
nople en 866 ( 1 46 1 ), est en même «einps un chef 'd'cBUirre
de calligraphie et d*élégance ; de solrte que,' eecie fois*
d, les manuscrits que j'ai eus à fua disposition ne sau-
raient être invalidés par celui de Wasêti^, qm se trouve
à la bibliothèque royale de l^aris, où les orientalistes
pourront comparer le texte avec ma traduction. Privé
du double avantage d*un manuscrit aussi correct de
Rechideddin et de l'érudition chinoise de M« K., je n^at
voulu que faire preuve à la Société de mon zèle en lui
signalant la riche mine de renseignemens géographiques
et statistiques qui se trouve dans Rechid*eddin v et qui
pourra être exploitée dorénavant ^ avec plus de moyens
et plus de profit, par des orientalistes français. ••
J. DE Hammcr.
Travaux du capitaine Vidal sur les côtes occidentales
des Iles Britanniques.
Dans rété de i83i , le capitaine Vidal reçut le com-
mandement temporaire du Pike, et fut chargé de dé-
terminer la profondeur d eau que Ion trouve au large
des côtes occidentales d'Irlande et d'Ecosse. Le parai-
(lai)
lèle des rochera Skelligs avait été la limite septentrion
nale du travail du capitaine White dans le Shamrock 9
au-delà de cette limite , la sonde ne pouvait plus- servir
au navigateur pour estimer sa distance à la terre, lors-
qu'il n'avait pu obtenir d observations astronomiques
pour fixer sa position : et peut-être dans aucune partie
du moude , ce genre de connaissance n était plus néces-
saire que sur la côte dangereuse de l'ouest de llrlande.
Heureusement pour les navigateurs ^ Timportance de
connaître les approches de cette côte fut sentie par l'hy-
drographe de l'amirauté, M. le capitaine Beaufort, et
on ne pouvait pas. mieux faire que de charger le capi-
taine Vidal de ce travaiL
Après avoir préparé son bâtiment pour ce service et
obtenu les instrumens nécessaires , le capitaine Vidal se
rendit ihimédiatement au Lough-Swilly, en déterminant
le banc de sondes qui entoure la côte ouest dans toute
cette partie de jsta route. L'église de Buncrana, formant
une des stations de la grande triangulation sur laquelle
s'appuie la levée des iles britanniques, fut adoptée par
le capitaine Vidal pour point de départ des mesures
chronométriques qu'il aurait à faire. Nous nous réser-
vons de donner plus tard les résultats de ses observa-
tions.
Après avoir obtenu des observations à Buncrana , le-
capitaine Vidal mit en mer le 20 juin , pour reprendre
lexamen du banc de sondes.. Le mauvais temps mit
beaucoup d'obstacles à ce travail ,. et le Pike arriva à la
petite île de Saint-Kilda , après avoir obtenu plusieurs
lignes de sondes très importantes. Ayant quitté l'ile le 29
juin , le capitaine Vidal passa à Suliska et à Booa , et se
dirigea sur Balta, où jl arriva le 12 juillet. C était afin
d'obtenir la différence des méridiens entre ce point et les
9
( la^ )
tkes^FevoB, qu« le Bike mouith à Baka-Souixl , d^ôà il
pardt le i5 juillet. Le capitaine Yidàt remarque que lé
cotnmerce des îles Ferœ étant un monopole du roi dé
Danemark, il n'est permis à aucun bâtiment étranger
d' y faire le commerce. Un petit brick est expédié par le
gouvernement , et fait trois voyages de Copenhague ai
ees îles dans la saison favorable ; ce petit bâtiitient suffit
pour le comn»erce très borné de ces îles. Les voyageurs
qui veulent les visiter n'ont d^autre moyen que de prô*
fiter des voyages de ce brick, ou de fréter un bâtiment
exprès pour eux.
Le mouillage à Thorshavn est très exposé , et le Pike
fut forcé de mettre à la mer pour éviter un coup de
vent le 20 juillet. De ce point il fit une ligne dé sondes
vers le rocher SSonk, au large de la pointe sud àt Fîle
Suderoe.
La position de ce rocher fut trouvée différer d» eelle
qui lui est assignée sur la carte du capitaine Bo^n. L^
temps étant mauvais ^ on ne pi|t pas descendre sur lé
rocber, mais le Pike passa entre le rocher et Tile où il'
se trouva que i3 fathoms ( i4 brasses 1/2) d'eau. Ce
passage- n'est pas recommandé par le capitaine Vidal et
doit être évité autant que possible. Lorsque le Pile tra«'
versa ce passage , le vent était frais de l'ouest portant
contre la marée qui courait à raison de plus de six milles
à l'heure. La grosse mer que produisait cette opposition*
du vent et du courant rendait très difficile de gouverner
le bâtiment, et il était nécessaire de porter beaucou-p de
voiles pour ne pas être repousse.
En allant de Suderoe à Bal ta, la phis graiide profon-
deur d'eau que Ton trouva sur le banc de sondes fut àé
685 fathoms (768 brasses FrançaiaKs ou i,249'^o4)* Le^â6,
le capitaine Yidal arriva à Balta ; après avoir lait des ob«>'
( "5 )
^eri^tSdAs darisc^e foîm., \e Pike mh à la voile le 3o juil*
lec pùnt Salteeft et RoBâ , et mouilla le i4 août sur la
côte est dé ftoniai.
On itt>uya que ces îles étaient mal placées sur les car*-
tes, et on en détermina la position avec exactitude. On
trouva aussi au nord de Rona un plateau de roches sur
lequel il n'y a que 9o fathoms ou 33 brasses 1/21 d'eau
(54%8), et qui n'est pas marqué sur les cartes.
De ces îles y le Pike retourna au Lough^wiUy j et
mouilla devant Buncrana le a6 août.
"*^
Nouveau traita de limites entre les Étais '-Unis de
P Amérique du Nord et le Mexique.
Les limites entre \e& Etats*Ums de l'Amérique sep«-
lentrionate et le Mexique ont été fixées par un traité
Éo\iètïn^y signé à Waishington le siq février 1819, à Fé-
^que OÙ le Mexique faisait partie intégrante de la mo-
narobîe' espagnole; mais depuis les ehangemens poli*
tiques survenus dans ce dernier pays^ il a été. jugé in^
difi;peDS4ble de cotifiitner la validité dudit traité, qui
reste en vigueur dans tout son contenu entre les États*
Unis de rAmérique du Nord et les £tats*Unis.mexicaînflp
Dans cette vue, les plénipotentiaires respectifs des
deux gouvernemens ont arrêté les dispositions suivantes :
Art. 1^'. La délimitation des frontières des deux pays
restant la même que celle fixée par le traité de Washing»
tèn, du 21 février 1819, les deux parties contractantes
décident de mettre sans délai à exécution les 3^ et 4^
aftieles dudit traité, ainsi concqs :
' a. La ligne de démarcation entre les deux pays , à
Touest du Mississipi, commence daps le golfe du Mexi-
( 124 )
que, à lemboucbure de la rivière Sabine , et remonte
vers le nord , le long du bord occidental de celte rivière^
jusqu'au 82* degré de latitude; de là, prend une direc-
tion tout-à-fait septentrionale jusqu'au degré de lati-
tude qui se rencontre avec le Rio-Roxo de Natcbito-
ches, ou Rivière-Rouge, suit le Rio-Roxo jusqu'au 100*
degré de longitude O. de Londres , ou a3* de Washing*
ton ; puis, traversant ladite Rivière Rouge et se dirigeant
au nord, la ligne aboutira à la rivière Arkansas, dont
elle longera le bord méridional jusqu'à sa source j sous
le 4^^ degré de latitude nord , et enfin suivra ce même
parallèle de latitude jusqu'à la mer du Sud ; le tout
conformément au plan tracé surla carte des États-Unis,
de Mélish, publiée à Philadelphie le i^»** janvier 1818.
Cependant s'U était reconnu que la source de la rivière
Arkansas «e trouve soit au nord, soit au sud dudit 4^*
parallèle de latitude , la limite suivra , à partir de ladite
source, une direction septentrionale ou méridionale
(selon que le cas se présenterait) jusqu'à la renconti'e
du 4^* degré de latitude, qu'elle prolongera de même
jusqu'à la rner du Sud. Toutes les lies situées dans la
Sabine, la Rivière-Rouge et celle d' Arkansas, appartien*
nent aux États-Unis, mais la navigation sur lesdites ri-
vières est commune aux deux nations.
Les deux parties contractantes renoncent à tous droits,
prétentions et réclamations sur les territoires renfermés
dans lesdites limites, c'est-à-dire, les Etats-Uuis, sur ceux
situés à r ouest et au sud de la ligne de démarcation ci-
dessus fixée, et S. M. catholique, sur ceux à l'est et au
nord aussi de la même ligne.
3. Afin de fixer avec plus de précision, et de déter-
miner d'une manière définitive les frontières des deux
pays, chacune des parties contractantes nommera un
C^iaS )
commissaire et un ingénieur qui procéderont à toutes
les opérations nécessaires pour arriver à ce résultat,
m
entre autres à celle de fixer la latitude positive de la
source de la rivière Aïkansas, ainsi que la ligne depuis
le 4^* parallèle jusqu'à la mer du Sud.
4. Les ratifications des. présentes seront échangées à
Washington dans le délai de quatre mois, et plus tôt,
sll est possible.
Fait à Mexico, le 12 janvier 1828.
Signé : Pour les États-Unis , L R. Poinsett.
Pour le Mexique, S. Camacho.
J.-Y. ESTEVAN.
Ratifié à Washing^n , le 5 avril i852.
W.
Société américaine des mission»^
L'anniversaire de la fondation de cette Société' à été
célébré avec solennité à Philadelphie, dans le courant
de septembre dernier. Nous donnons ci-après un court
extrait du rapport, dont la lecture, faîte par tr^îs secré-
taires , a occupé plusieurs heures , dans deux séances
différentes.
La Société amét'icaine entretient en ce moment vingt*
deux missions, savoir : en Grèce , à Gonstàntin^ple, en
Syrie, chez les Juifs; à Bombay, Ceyian , Siam, à la
Chine; dans TArchipel Indien , les îles Sandwich ; la Pa-
tagonie; parmi les Gherokees, à Fouest du Mississipi. ,
chez les Gliactaws, Creeks, Osages, Stockbridges , Ma-
ckinaws , Ojybeways , Maumées et les Indjens de Tétat
de New -York. Ces missions comptent 60 établissemens,
83 missionoaires dans les ordres , '6 médecins non gra-
( "« )
dues; 6 imprimeurs, 26 missionnaires ajssistans, 126
femmes; plu? 4 prédicateurs natifs et 4^ as^stans aussi
natifs. Ce qui fait ^4? personnes travaillant à la propa-
gation de la vraie foi , envoyées par la Société et 5o pré-
dicateurs et assistans natifs , en tout 2g& individus. .
De ce nombre, 4^ sont partis l'année dernière,, savoir:
19 missionnaires dans les ordres , 2 médecins, 2 impri-
meurs et a 5 autres assistans. Les églises formées et de&>
servies par ces missions sont au nombre de 3^ , et comp-
tent 1704 cathécumènes convertis. Les écoles qui en
dépendent sont fréquentées par environ 5o,ooo élèves.
Les presses de la Société ont imprimé , Tannée dernière ,
près de 7,600,000 pages traitant de matières reKgieiises.
On calcule que depuis Tétablisâfiieaiiefit de oes pressas , il
en est sorti 68,ooo,,ooo de pages, ayant toutes rapport
aux travaux des missions» .
La Société est sur le point d'envoyer de nouveaux
agens dans ^Afrique orientale et occidentale, dans les
|1^ de Crèt^ et de Chypre, à Broussa., dans TAsie «Mi-
neure ^t en Perse. Plusieurs aiftr^s sont en observaitop
sur le continent oriental et parmi tes Indiens de TAmé-
rique du nord. *
Le champ expIor<^ sous la direction de la Société
s agrandit de jour en jour. Ses messagers ont pénétré
chez les tribus indiennes qui bordent la frontière S» O.
des États-Unis , jusqu'au pied des montagnes, Rochen-
ses ; d'autres ont été envoyés.aux grands lacs et vçrs le
Haut-Mississipi. Un deux a parcouru la plus grande
partie de la côteN.O. tandis qu'un autr^ visitait le Mexi-
que et la plupart des nouveaux Ét^ts de l'Amérique
du Sud, Des missionnaires ont abordé aux îles Washing-
ton, plusieurs se sont établis sur la frontière n^éridio-
nale de la Chine, et à Siam d^ns la partie septentrionale
( ^^7 )
ie Ceylan et dans Tlnde occidentale. La Société est éga-
lement représentée dans la Syrie et dans la capitale de
fempire ottoman, à Athènes, cet ancien flambeau de la
Grèce, et dans l'ile de Malte ; elle a porté la parole di-
vine à travers les provinces de TAsie-Mineure 9 dans les
plaines du Caucase et sur les confins de la Perse; une
mission s avance dans l'Afrique occidentale , et les cdtes
orientales de cette partie du monde vont être aussi ex-
plorées, dès qu'on aura trouvé les intèrpl'ètes nécessaires;
dans quelques mois, une station sera établie dans Fan-
cienne Crète, et unç autre dans l'impoi'taiite île de
Chypre. Enfin, on attend des nouvelles de missionnaires
qui doivent porter la lumière de l'Evangile au pied du
mont Olympe et jusque par-delà les plaines de la Méso-
potamie et les montagnes^ du Kurdistan.
Les recettes de la Société pendant l'année qui vient
de s'écouler ont excédé celles de Tannée antécédente
de 1 5,270 ^<>*^- 65, et se sont élevées à i45,844 77 > ^
qui , ajouté à la balance en caisse au commencement de
Tannée, a donné un fonds de 1 52,522 4< ^ '^ disposi-
«
ûon du comité. SUr cette âomhie , il a été dépensé celle
de i49^gà6 ^7.
Reliquat à la clôture dé l'année finaheière(au i^^^août
dernier), 2,616 74.
En outre, la Société a encore re*çii diverses sommes
pour aider à la propagation des saintes Écritures, savoit:
De la Société Biblique américaine :
Pour aider la missip» de Bombay à traduire l'Evangile
en langue mahrate ....'...... 5,ooo <><)".
Pour la même traduction en langue
ji reporter, , . . 5, 000
( "8)
Report 5,000 <*<>'*•
hawaïhienne, à la mission des îles
Sandwich 5oo
Pour la même traduction en langue
cherokee 3oo
De la Société Biblique de Philadel-
phie :
Pour aider à traduire les Ecritures
en langue hawaïenne. . . • i^Soo
De la Société américaine des Tra-
ductions :
Pour le même objet, aux missions
de Bombay, Geylan , de la Chine , des
îles Sandwich et dans la Méditerranée. . 6,000
Enfin , de diverses autres sources ,
pour impressions et traductions ... 6,520
Le tout montant à 17,920
A quoi joignant le montant de la
dépense ci-dessus 1 49^906 27
Les dépenses de la Société des Mis-
sions se sont élevées, pour l'année
i832-33 à la somme de 167^826 27
•
( «î»9 ).
Population du Canada. — Retei^édu mouvement des naiS"
sanceSy mcu'iages et décès pendant les quatre dernières
années y tel que Font ctMi les rapports des protonotaires
de chaque district à la législature.
rrm i a;:..»
DISTRICTS.
Airncis.
Québec.
Montréal
Les Trois-Rîylères .
Gatpe.
Saint-FrancU.
HAISIAirOCS.
7,aii
7,600
9,ia3
8,591
5i,53&
x),ao8
1 3,043
1M47
13,19^
5a^63
2,409
«,<§^
' a,738
1,754
xo,3o3
o
i3
51
loa
aoi
3o6
33o
189
996
MARIAOKS.
i,i5o
•x,43a
x,6a9
.1,674
5,885
a,oia
a,553
«,592
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^663
419
5io
519
548
'.99^
o
4a
6a
67
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43
4a
58
Si
194
DECES.
3,5uo
4,843
tf,oa8
6.946
ao,iia
5,36i
5,767
a*5i4
i3,7i8
3x,36o
80 3
1*19^
i,3i9
4,609
o
4
a5
a8
163.
45
47
48
a3
63
^ * > ■■ *
L'accroissement de population pendant les quatre
dernières années , obtenu par rexcédant des naissances;
sur les décès y est donc de 39^3 i.6, savoir :
District de Québec. ...... 1.1,431]
Montréal ai^So^f
Les Trois-Rivières . 5,784( ^'^^^ ^'^
Saint-Francis* . . . 7^3 J
En coni()3rant le mouvement de }a population pen^-
daïit 1 année dernière, bn veri'a qne dans le district de
Québec , les naissances ont etcédé les décès de i.,64S ,
et que dans celui de Montréal les décès ont surpassé les.
naissances de 6^3; mais il faut observer que le grand
nombre des morts a frappé stir les émigrans nouveau-,
venus, et à été causé par les ravages du choléra.
En prenant en considération la grande mortalité qui;
a régné en i83i, ain^i que raccroissesient de populatioa
qui n'est pas coonu dëns diverses parties du territoire,
telles que le comté de Gaspé et d'autres établissemens
protestans^ on peut porter, en toute assurance, l'aug-
mentation de la population du Canada pendant les quatre-
dernières années,, à 4oyooo individus, ce qui donne.
10,000 par année moyèiine, ^on compris les; accroisse -
mens résultant du fait des émigrations.
»
(s) On reàiarquera dans ce résultat, comme dans le tableau qui
précède , des erreurs dechiffires qu'oà ne peut rectifier parce qu'elles
•ont également dans le texte-, mais qui ne doîyent point influer sur
le chiffre total
•*•*>
( i3i )
Population de la Crête en i83a.
■ijii.i iiii^-iMJ
iiifiriMi
llll. »|f|l8<
I 11 I i u>
NOMS
DES CANTOVS.
Setia
Yera-Petra on Gira-
Petra . •
Mirabelle • •
Lassîti
Maievidi •
Temenos r . .
Arcadie ou Riso-Cas-
tro •••
Chersonese 011 Pedia .
Bonifaoîo oa Mono-
fado • . .
Kenourio
Piriotisaa
Milopotamos
Amari.
flbBthilDO.'* ••••,»«••
Aîvassîli ou Lambls . .
Apocorona ouAmpri-
coma • . • «
La Caaée. t
Saelino.
Kissamoft
Sphakia
eovflBiu .
doCkt .
ils dâpendeoU
Candie.
U.
Id,
îd.
Id.
Id,
Id,
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Id,
Id.
Id.
Rhethimo.
Id.
Id.
La Caoée.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
To^Vhk'wtQim.
5,000
3,000
8,000
a,5oo
Ijg^^OOO
a, 000
a,5oo
6^000
a,ooo
3,5oo
a,ooo
6,000
3,000
5yOOo
3,000
5,000
10,000
3,000
3,5oo
4,000
98,000
OB««aVATIOII/k
D'où dépend Spina-
long*.
Vm ébMMm depaea»,
ton eM Candie.
Cec iroU cratom M»!
Corméfl par l'ancienne
province de Meaaara, où
I était située Gort jne.
Qai comprend l'Acro*
tyrie , où est l'ancienne
grotte de saint Jean.
Voù jUpend Cara<
buse.
( i3a )
NoTB sur les trai^aux de la nouifellè Carte de Suisse^
Les travaux de la Carte de Suisse , commencés depuis
long-temps , et qui étaient mollement conduits par le
général Flnsler^ ont pris, sous la direction du général
DufouTy une grande activité.
En i834) la triangulation sera, sinon terminée, du
moins fort avancée, et le travail topographique sera
presque arrivé au même point. Les minutes se font
^^ TïfrT- La Carte sera gravée à lechelle du— ~^, et
comprendra a5 feuilles de la même dimension que celles
de la nouvelle Carte de France ^ savoir, 5 décimètres sur
8 décimètres.
Genève, 27 décembre 1 8 33.
/ •
Fo/age de MM. Adam de Bauvb et Levaibur 'lÉls /t^
V intérieur de la Guyane*
Belem de GramPava, 29 aoAt i833.
Monsieur,
Dans la dernière lettre que j*ai eu Thonneur de vous
écrire , ep vous adressant la relation de mon excursion
à TAmazone , je vous ai donné une idée de ma position,
et je vous ai fait part du plan que Leprieur et moi nous
nous étions tracé. N'ayant pu exécuter notre projet
comme nous lavions conçu ^ nous nous déterminâmes
à descendre le Jary, comptant de trouver chez les Ta-
mocomos les guides nécessaires pour me rendre aux
sources du Rio de Gurupatouba, à Fembouchure du*
( t33 )
quel est aitué Motitéalègre, et de la pénétrer ^ ooMme
nous nous Tétions proposé. Le 4 avril y je quittai notre,
établisseiïient 4e Aouapira^ Leprieur devait œe suivre
aabout de trois à quatre jour«, J*eiis , avant d'arriver
chez le chef des Tamoeomos, dont, ainsi <}ue vous la*
Tez vu par ma relation , le village est situé à l'êmbou-
chure de Carapanatouba , à lutter contre les périU du-
fleuve et contre ceux que me suscitèrent des individus
du dehors, venus pour tirer de la salsepareille, qui enga-
geaient les Indiens à me faire un mauvais parti. Arrivé chez
Joaquim Manoël , je trouvai un assez grand nombra de
colporteurs qui, ayant animé les Tamoeomos, voulaient
s'opposer à mon débarquement. Ce ne fut qu a force de.
patience.et de.fermelé, que je parvins à faire entendre
raison à ces individus, qui se figuraient toujours que.
des Français ne pouvaient se présenter en ces parages;
que pour se frayer un chemin pour s'emparer delà pro-
vince. Le cofiimandarit de Gouroupa, que j'avais connu^
avait été changé , me disait^on , et le nouveau avait
donné les ordres les plus sévères à regard.de> Français
qui pourraient se présenter de nouveau. J'obtins pour-
tant qu'un petit canot lui fût expédié avec une lettre,
dans laquelle je l'informais de ma présence, en le priant
de vouloir bien donner des ordr^ pour t]u*on ne mit
aucun, obstacle à mon expédition» Le capitaine Joaquim
Manoêl,.un, peu (revenu des.mauvaises impressions qu'on
lui avait fait prendre contre moi , me donna au bout
de quelques jours des guides pour me conduire sur une
rivière peu éloignée des monts Sororoca, qui , difiait-âl,
se jetait dans GouroUpatouba. Des lacs , des marécages
pleins d'eau découragèretit mes gens, qui lue déclarè-
rent que , dans cette saison , il était impossible de gagner
le point sur lequel je voulais me rendre. Un naturalisteft^
( lU )
M. Burtfaet, qof tn'avMt uocemfBgtïê^ ne piit ré^iktéf
sML fiitigues qu« nou» eûmes à essuyer, et toihbant'
malade , Mourut à notre retour <^ez le eapitakie Joa^
quhn Manoëk M. Brachet était eatœlletit prépa^teu^^
arait des oo^DnaissaDoes en entomologie , et me fut sou^
vent utile par sa persévérance et son courage ; j^ lef re-
grette vivement^ Une dernière tetitàtive pour gagner
Gouroupatouba fut encore infructueuse. Enfin^, je reçus
le a5 juin une réponse de Gouroupa du iieutenanM^d*
Idnel Mougo, qui avait remplacé M. Gaye. Il donnait
ordiH) au capitaine' Joâ^uim'Misinoêl de me donner des
gâides pour me rendre où bon me sfuibl^raiv, ayant
reçU' du président de la province} des instrucdons % cet
égskpi. En ^fet, lannée dernière, j'avais écrit au tioe*
consul français du Pala qu'obligé de retournei^ sur ttie»^
pas , je reviendrais dans un bref délai à*pe«&^rà» danaa
les oiémés parages. Le vice-conftHl fit des démar^hêtt
auprès du président, qui expédia aussitôt des ordre» à'
Gouroupa pour qu*on ne suscitât aucun obstacle, si moi
ou quelque» Français se présentaient sur un affluent de
l-iimaMfie. Malheureusement , un misérable juge d^
paîM de Villa -Mova, qui paraissait m'en vouloir pafticu-
lièvement, eut asses d'influence sur Jeaquim Manoel ^
dont il était le parrain, poiir l'empêcher de nie donner
des guides capables. Voyant que je ne pouvais gagner Goru*
roupatouba avec les gens que j'avais atee moi , j^enga-
gea» quelques Indiens de bonne volonté, mais peu e%*
périmentés, pour me conchiire à Gouroupa^ Moiiinleâ*
tion était de remonter l'Amazone jusqu'au Bio Watuttia' ,
dont les sources sont voisines de la Serra do Aeavaya ,
et traversant cette chaîne, chercher un affluent de
FEssequebo. Mais mes gen», peu accoutumés arux da«i-
g^s dé la rivière , précipitèrent mfes embarcations dalss
( ,36 )
une câfSOàde. Je perdais qu&tre petsomitti qtir«aiH»)rèf«iy| '
«t tout de ^ne^jataîs. Moi-même^ saisi ^r uiM jambe
qu-avatt attrapée Un de mes nègres , je ne <iiis mon sa^
hit qu'à vtn canot qui $e trouvait aw bas du rapide. De«
objets précieux de botanique et d'entomologie, mes
observations; tout enfiu fut englouti. Quanta LeprieDr,
depuis le 4 afvril, je n'ai eu aucune nouvelle de lui ^ et
tout mé porte à croire que ce sera une nouvelle vîotâme
de ces parages. Son intrépicKté) son anK)ur de la science
le feront regretter des hommes instruits sur les traces
desquds il marchait , «et dont beaucoup étaient ses
amis.
Je suis enfin arrivé le 2^ juillet à Gouroupa. J y fua
accueilli avec l'hospitalité la plus gépéreuse* Prenant de
là passage dans une goélette , je débarquai au Para le
i5 août) après dix-sept jours de traversée. Je ne saurais
trop me louer des bontés du président , M. Machado
d'Oliveîra , que je ne connaissais cependant que d'une
manière indirecte , ayant été très lié avec un de ses aims,
président de la province de l^aragnon er» i8a3. M. Ma-
chado mit à ma disposition ,toutes les cartes et documens
des archives^ et me fit l'offre des instrumens qui pour-
raient mé convenir ; mais je ne trouvai que quelques
sextants' et cercles en mauvais état, dont Ta pesanteur
en rend le transport dans le bois impossible. Je vais
maintenant remonter l'Amazone jusqu'au Watuma y et
si par cette rivière je ne puis gagner TEssequebo, je
me rendrai sur le Rio Branco , par lequel je crois que
je réussirai. De Démérary, où j*espère que j'arriverai
dans six mois, j'aurai l'honneur, monsieur, de vous en-
voyer une relation et des esquisses zoologiques sur les
diverses peuplades des Guyanes , ainsi que des vocabu-
laires. Parlant plusieurs langues des nations indiennes ,
( i36)
je mé trouve aToir plus de facilité que n'en ont eues d au-
tres voyageurs, pour saisir les traits et les coutumes qui
les différencient. De Démérary, mon intention est de re-
monter rOrénoque, si je suis approuvé par le gouver-
nement français, de rentrer par le canal de Cassiquiari
dans l'Amazone, d'où prenant le Rio-Ucayala , Apopo-
Paro ou le Rio Béni, que je remqnterai jusqu'à ses
sources, je trouverai une grande quantité de nations
indiennes tout-àfait inconnues , et je visiterai le lac
Titicaca j sur les bords duquel on trouve des antiquités
américaines. De Démérary , j'aurai l'honneur de vous
soumettre , en vous rendant compte de mon voyage, un
plan circonstancié de mon projet,
J*ai Thonneur d*élre, etc.
E. Adam de Bauve.
Extrait dune lettre de M. /• Graberg de Hemsô à M.
JoMAED , menAre de V Institut*
Florence, le a ayril i833.
L'atlas de Zuccagni Orlandini est terminé depuis le
mois de novembre ; il contient en tout vingt tableaux
ou cartes, dont la dernière représente l'archipel toscan^
Mon rapport sur cet excellent ouvrage fut lu à l'Aca-
démie des Géoi^ophiles le 3 de mars , et donna lieu à
quelques pourparlers dans le sein de l'académie, et à
des éclaircissemens et notes supplémentaires , qui seront
lus dans la séance du mois courant. Je ne sais si on les
imprimera, car l'excellente exécution de l'ouvrage, sur-
tout dans sa partie descriptive et pour la nomenclature
géographique , a excité quelque jalousie. Le fait est
(«37)
pourtant que ZUiccagni a reconnu et rectifié plus de trois
cent soixapte&di% erreurs de noois-topogmphiques daqs
les cartes de ses deux prédécesseurs , dont quarante-et*
une dans la seule Hé d*£lbe. Lacartedu père Inghirami
excelle par la précision mathématique, et celle de Se*
gato par la beauté de l'exécution caléographique; mais
pour Texactiitide de la nomenclature , de Torthographe
des noms de localité, celle de^uccagni laisse Tune et Tau-
jtre bien loiii tm arrière. C*€fsi qta'il a perso^peUemorit vi-
sité et examiné presque tous les lieux nieixtionnés dans
son ouvrage; ^, où il n*a pas été en pemonne^ oomiM
dans le duché de Lucques et dans la Gar&gana,' il- a
obtenu des. autorités ihéities: et des notables dupaj^ les
renseignemens et les corrections, qui. Iméi^tk^lTùéùif^
saireB.&ej$ tableaux. géo-iethnogvaphiques> et sKatiltiques
'Sout^fd-ailleurs^, ce que Ton peiMt voir de -mieux £ii& dans
ce genre, et surtout ce quil y a< .de plus^exactiei de plins
instructif à Tégardd^ la g(éogcaphie»et deJa ^tifiûque
de. la Toscane.
1 ■ ■ *m
. )
lO
( 138.1
■ ■ ■ . I ' > HfttêOmtn lit' I
TAOlSlIEIItE SKCTlCm.
ACTES DE LA SOCI^T^.
# / «
PROCES- VERBAUX DES SBANCBS.
Séance -du ^ février 1^4* / . .
M. Félix Leiei -ëerit à la Société p^nr Itti MUinettM
quelques observations relativemetit à U piYblfCAÙon de
ftOFi Histoire philosophique ei p>Qliii(j^e de TAlriqtieoe^
€iâei)ts|le, dans te cas oà la dëdiftian de la Cominissîoii
spëcîuU lui serait ftivorable. '
JV* RafineKjiue léom de Philadelphie ^ à la date -dti' i5
uo^eikibre 1 833, pour envoyer à la Sociéié uneoMee
eur les tuants Gotocton de la Tirginie-et Am Mai^nd,
accon^agnée d'une petite carte* Il annonceqali enterta
incessamment à la Société lanalyse des princîpauk voya^
ges, et de quelques autres travaux publiés aux États-Unis.
Il se propose de joindre à cet envoi un précis de ses
voyages en Europe et en Amérique , et une histoire des
peuples de toutes les Amériques. La Commission cen-
trale remercie M. Rafînesque de ses communications^
et renvoie sa notice sur les monts Gotocton au comité
du Bulletin.
M. Guerra écrit de nouveau, de Bordeaux, pour an-
noncer qu'il se propose de concourir au prix fondé par
S. A. R. le duc d'Orléans , pour être distribué par la
Société de Géographie : il a déjà été écrit à M. Guerra
que l'invention agricole dont il a entretenu la Société ne
pouvait rentrer dans le programme des matières dont
^llc s occupe.
n
M. le baron d*Hoinbres Firmas, meinbre dé la Société^
adresse un mémoire sur un gjromètre ou roue d'arpen-
tage) et surson applioatioh à^u'n ibsbrumem'degé^^déBie
dont iio Io«g|^i^ge'lui«^r6ii^éla ciHartnoditÉ #t; Teiiae-
ttiudcb. . '.if .1 ■ ' »
M. ib vtdaot^ulr dé laReivM dv^Toya^s-demandef ^
éfaapge ée! e« tHuivesd xteouei) «battre le Bulletin de la
H est K^diirqoaiptr qtBerlé domité du'Btilleliti -se^
réuni pour s'occuper de la proposition faite par M: d*A««
lezac d^eumr lùie. m>ovdto sari» «^^ ]>umétyM pbuir lé
Btlketiii,' ef io^'Hihipioi&ié dw obittit0'»été«i*aî»is'qué
celle. mliiveUib sërîë fiàf oxnieritt'à/paittir dn i^'' jai^vier.
Cet àTÎs^a'ébé'âdbptté'par la Gbnlih|6simi ^éntr^ltfJ - .
Mi le/èi»iDinandantrid'*UrTiile«l9it'un' rappôtfb sor'ia^
telatioii ssf^a^néletdii j vdf agq iJk (Bmàmlc^ea^à^ t^ite jd^Ain»!
(Tàibkî),:et'ibrpfiof>aee i^efcatïermlatîon sôit piibèiëé
^nft . tes mnaoîvesidâ far iSocàééét ' Cktté propc^ilioni ^est
prisé en ocbnsidéiuitîoh p»p la.CdmRiissipo «encb*ale', e»
rtmvdyéei &.. la seètifHi"«de ^biteâlioi». Le 'rappopt-du
M. d'UmUe sera inséré au Bûtteti»». -'
Mi l^arden .Gdmfaimdqutt'J'eaCffait du. journal dAun
voyage iiini là- èâfe- di&^ClhuievKMEpKiisJapTOviiKM^irfé
GamoiEI jfMqvthïà XÉrlawë Iftf »lchone>i6q > i^^i^^iSHi
par leBéTu^Ch. «bitfaâatfJ R&B^4yx;<miite^dp diiHem;
. BbGoulieb dëfMape.aur lelNiraa«^uh«'nbte pér 1^
il fait connaître l'existence de deux féi^x qui ne son^ fm
pOTÏés'daqs rla^niioiièe^.îdesipfaapes'defr. eft^ss'^^te^ France,
publû^ |nr«riâdtnintsftration:'dé» p<drnt84dtMlhàiassi^g ; il
demaiMléjque'CCt^ lœ^e abitiinsëhéeiao «BtUlvtÎD '>de l(|
Société*. •'•■ '.•'.. .1 iM> . "'• -w I •.■•••' 'f: . '••■'• .|
: ' .'îr» i, • /^^ i .f* 1 ',»'. '/i-l.'. •:'. .1', .: .. •' t
( Mo)
« ■ ».
'.■'■' ' ■ ' .
Séance du 'i\ février.
Le proeès-vwbal de là iiernièrerséàiice:Qst lu ei adopté*
.Mv Jonanaûi dépose sur le bureau , pojHriétcie lu<è^
la prochaine séance, un mémoire sur le choix:des
diamètres de& globes lei^restre&'^rtifidek', ^et îstir ià .divi-
sion des cartes géographiques et des mânes ghobeaLqull
conviendrait, d-adopter dans Tintérèc du système légal
des poids et mesures^ de Vinstru^tîo&jpuliliqa&et des
seienoés. , , . ■ c
M.. Benoit, ingénieu» mécanicien^ à Trojres,- écrit et far
Société pour lui offi^ir un globe géographique portatif
en pcÊpier parchemin f?ijBXkt onze pieds de ciifconféreiice^
Oe globe y qui se remplie d air'en. deoxmkiviites enTtr^Yiy
est monté sur un support renfermant i^Bsoulifleti Uau-
teur soumet ce globe à f approbation de la Société^ et
ènnoigne le désir qu'il soit fait tin rapport sur soi!» in-
vention;-*— La Commission centra lé remercie M. Betioft
de son. bonmiage , et elle rehiKoie l'examen du globe -à
utie toompiissidn spéciale, composée de MM. Corabœuf^
Daussy, Eyrîès et Réaumè»
. M. le colond Jadison, membre delà Société^i Saint-
I^éterabourg^ adresse uit exèmplaife de VAide-Mémqive
du voyageur^ qu'il vient de pablier^ eî- il aéeQmpagDeoei
envoi de quelques détails' sur, laîrédaciioii desbu^tra^
vàiL M. le colonel. Gorabofeaf-: est {nrié'dWh. oindre
compte^. .. y • ....•' -^ î*'.": !i
M, Aletandre Bofoesi rébrit de 'Lefndrés polir faii^
hommage. à. la Société d!i»ntinhnvieàu: mémoire iquîiliia
publié sur le cours de Jltidas^ et <pii . complète . son
premier travail sur la description de ce fleuve. *. >. <
M. Townsend, membre de la Société, loi écrit pour
lai faire honunage de deux grandes cartes américaines ,
l'une 4es £tats*>i[nis, <t l'dtitte dé l-Euri de '^ew-York ;
et il enfte éam quelqUres. cfeét^ils sur ces deux publida-^
fions. M. Townsend annoncée qa*il vient de se former,
au dépôt de h. marine , è Nevr-York, une société sous
le nom de Unifed siaies napal hyeeum ^ dont les travaux
onf pour but de hAtëi»kniardie' des connaissances géo-^
graphique». Il- témoigme le desîr de voir des relations,
s ouvrir entre 'les deux sociétés^' et il se félicîtertttc de
pouvoif servir d'injtermédiaire dans leurs rapports scien*
tifiques. La Comiiiissk>nJ centrale remercie M. Towtisend»
de ses intéressantes communications , et elle aec^ptci
avec empressement :k proposition qui lui est faite Jen-
tretenir des reiaCfons avec la noÙTolie société de New^
York. La Société fera volontiers l'échange de son r^
cueil périoé^ue avec les p'ubUisalions é^ cet étabUsse**
ment. " • ; -' • -• • • - •>
M* 'Arthu# Bertrand éicnt à la Société pour hsifiiiré
hommage du' Voyage eni Stiède de M. Alexandre Dma*
mont, qu'il vient de publier* M. Dubuc vent l>îen se
chaîner de rendre compte de cet ouvrage. - w •
M. Grand-Kerre, direotenr de la -Société des- Missions
évangélique» de Paria^ aidresseles deux premières- livrai^
sons de son recueil pour 1 934 r^ appelle Tfitteiitîowdè
la Société de' 6é(^raphîe sur 1^ voyage deMM; Arbom:^
set et Gasalis dans lepaja encore inexploré :idea Bm^f
soiftosw D après son desit*, le Comité du BuUetth e8«>in><'
vite à présenter une analyse de- dette rdationfaiéel^oe
des ^cattes qui raccompagnent. <
At. Adrien' Gochelet tttppeliea la Société qo^il a eu
rhonneur de l'informer^ 'pâfr une lettre d^tée de' Meoiico;
le 3o juin -i^O)' iqu'ûne cài^avane, composée de ' 62
individus ,' était )]iài*^4e7<noveilib|w-i^9nifAlbitfai8i*^
dans l'État du Nouveau-Mexique, ';f«9'éCMtjditigée'V)ei»
u- •*
( l^ )
nfk'w^ espagnol. Get|t>^ o»mvai^ étoU : b^t^lMem^m
jovriiftl officiel mmitsun^MA:bk^jpQ^%i9Î6^^
tudé.et jour p«p jpur I»; totite: i^uiivk ipÂr .c0U9.>«affii.^rHf{
semcni qiii sera 4ppelé NQw4York,.tiu idâpr JMLaifnt ^ :^||L
sur toMt aaii» poml(4k.ia.oâ^e d'AlviqHei^ jMH^ jugé
convenable. La colonie du cap Palmas va prendre le.oAin^
d<$ Har^lftiMi. IX ésd kr^É^^qiPtt^^m^^ehsênfiiii'àuMi&T
stmiûits dkifi» pbieéB le loifg dfie U'^câte «Mr le $e«il $nffffeïk
•ffioace pour •arfiiver à renûère : dbolilmn d/e Uipfr^i$4ié .
La Gommi^tQ^.oentfale:^ à.biqudlk fit ie*[irQfe9SiB«tt
Rafiae6i|ti«i a est 0d#easié ^ciiirobtâfi^r'b^NaMf^xlerAon
iDéinbire:Marlâs cBMâ Mgre».aiMitîqiw^ ^ ilaiiM'|e^ c^roà
M n€> semil;pbs inêfofé d»n^ t0 reomèf .dQ>(a> Soe»é$é,?daT
ckfe v^Ai* t''a?rfs de la ^eciidnrdo pit^j^cajËé^ ^l^lu^joe^Amt
vaÂljie aerapaa pul^liévei qiif:;liii»teN(f|.idapièft l/è^^W^
dâlflOBs du coilcolirà;^ 'Séi'à àytosbé: » ^ne/iiFi^>*ii|ie^
eopiédtt :SQn miainiiacnb.' '> •.- r'-- . , , -f •"-!•« ' i i' ' • -/
M. le président mformâ Taa^i^M^qUeiJtli J^f^piietu^i
de r> tOMs dtîpuia qilelqul^s jouTs d-uif v.C>jrs^ 4ms i'in-
féneur de la Crtijan^^ esl.présen^ i b isém^ie^:!^? 4'i^-^
vhali6n de M». Je pvésiAwfkf il m^^^^tif^^M Aeii(er4 u0
plaiflir do cJonfioHtnîqiter^ à fe p84^^ilfi»^ ^tfifim^Àil^t iHM
wikQ»9m fifis.iroyiigça« ^'. / •'
La séance générale est fixée au 4 avril prochain.
(•l43)
... . . ^ . ■ .
OUVÈÀGKS OFFERTS A LA SOCIET^.
Séancfi du i fé\^fier iS34<t .
Par M. le directeur du Dépôt de là guerre : PIom
iUJi^tr .et ,<ies '^uir^ns, .dressé au Dépôi de. la guerre
sous la direction dû Mu k g^émmlJRelet. i63&. i feoiilè.
Par M».Attieift*M9«iiémànt : Aébliôtièique. uniimrselle
-iàs voyaffBs^ i4' fer. , iw-S*».
Pai! m. le captiaide d'UrviUe : i6\i7«' et tS** livraisons
-Avif^ogragc pittoresque auèûurdu monda.
Par M. Jaubert: Mémoire sur t çLnùien eoia^ de VOàtus.
•Broch. in«i8^.
Par M. Rainon de la Sagra : Tabla» meeroiogàceisdel
noiera' n^orbus en là ciùdaddela Habana y sus an-aba-
Par J\(<. Gide : NouyelUs ifnmUes des vojmgesy eahier
de janTier;i:&i4*' ^
Par MM. les rédacteurs : Bévue des 7)oyizges^ si'.lvvr.
Par M. de.MoIébn 2,Meeuè^ de la Société Polytech-
nique y a' série, n° i^ jaiiviet'. ■ .. -
. Par M. Yirlet : Ni^es géotogiquessurlèfiûes du rkord
delà G/ièc«, in*8°.
^eLX^^'^'^iSu^teanplaQemiefA de Vqbèlistp^daLùaqsor^
f ariaSûciété d'agriculture de la Charente : Jtntudesde
«caâe ^c/Vsite'^ >Gahie£S deHfKTf émbre et idéc^
PârM..<be directeurs Plusmii>s numéros «lu j«wit)«l
Séance du m février.
Par M. Townâf nd : Carte des Etats-Unis ^ par Âmos
Lay. New-York, i83i. — Carte de Vétat de Net^-York^
avae •une partie des états de PenffyWjHiie el de New-
Jersey. 2* édit. , 1829.
Par M^ fifiOBû^ : Globe ^Seerestie, dtessé par Â* Des-
xnadryl) géographe, e^ jMiblié -^ ar M. Benoit (S^iSyS
( «44 )
de circonférence, i»,i37,5 de diamètre)* Imprimé sur
papier parchemin. Troyes, i833.
Par M. Albert-Montémont : Bibliothèque universelle
des va^'ogeSf 1 5* livt.
' Par M. le capitaine d*UrviUe* ; Deux UyhdsoQs^ àa
.Fàyage pittoresque autour du fnonde*
Par M. Artbus Bertrand : Voystge en Suède , ccntetiant
des notions étendues sur le commerce, rindostrie, l'b-
«gneulture, les mines , les sciences, les arts et k lûtéra-
lure de ce royaume , etc* , par Alexandre Damnent. 2 wl.
Jii^« avec un atlas in-4*'*
Par M. le colonel Jackson : Aide-mémoire du- voya-
geury I ToL in-12 avec atlas.
Par M. Al. Bûmes: J memoir o/a^map offheeas^
tern hranch ofthe Indus ^ gi^i^ an aceçuàt ofthé altè^
rations, produced. in it bjr tite ecutkquake^of i 819 and the
bunstingoj the dums in i8a6, etc. 1 vol. in*4^ lithogm^
pbié , avec une carte.
Par la Société royale Asiatîqae de Londres : Rrotee"
dings ofthe Society^ décembre. I11-8*».
Par M. Bajot : Annales maritimes et ceioniide9,CBMeTS
de janyier et février 1 334*
Par .la Société des Missions évangéHqueà : Carte du
sud-est de P Afrique, pour TinteUigence des travaux ^des
missionnaires français, i834* ^^' Carte du payséesBop-
soutos^ au sud de T Afrique, dressée par le missionnaire
Ca salis , i834- — Cahiers de j unifier et février du Journal
(tes Missions,
Par la Société asiatique : Cahier de foncier de' son
Journal.
Par M. le directeur: Mémorial emqj-'clapédique, cahier
de février.
. ParJM.ie directeur : Plusieurs n^* du )oinraial f Institut.
BULLETIN
DE LA
SOCIETE DE GÉOGRAPHIE.
t^-^^màm
AtAJis i834.
PRE9UERE SECTION.
^1^— i^w I I «
MEMOIRES^ EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS.
Rapport sur un manuscrit espagnol présenté à la Société
(de Géographie par M. H, Tbrnaux.
Il est à-peu-près reconnu dojourdinii'qiie la première
dëooirrerte de Taïti est due àQuiros. Après avoir 'iren*-
contré plusieurs iles de l'archipel PomotoUf dont l'iden*
fité n^est pas encore bien constatée) le 9 fisvrier :i6o8,*U
aperçut de loiii la baute île à^Mmîia^qjaW nomma De-
zena. Le 10, on eut connaissance d'une grande et bàutè
terre biéti peuplée, qu*on tïomaatSagiita;ria^ Dans cette
journée et dans les deux swvantes , on ejut des eommn-
nicàtions avec <esbabîtans/f oas^les'renseignemansiifiie
nous a laissés'Qoitoâ bttV leurs traits moraux et pkjsîqiies^
et sur la nature dé Tite, ne permettent pas de douter
que ce ne fût celle de Taïti. Une autre ra^oo^ plus -pd'^
H'mptoirë encore pcfu# tcançber fa diffixBjdtéyo'esÉ qkie,
dans toiit0 détendue :dè ('Océan P^ifiqué ^ il n existe p9S
II
( i46 )
sur le parallMo de 17» 4o' delat. S./n^aîgpé par Quiros
à la partie N. de là Sagittarkij mië seule terre qui puisse
répondre en aucune manière aux détails consignés dans
la relation de Quiros.
Toutefois, comme toutes celles qui avaient^ lieu ^ cette
époque, cette importante découverte resta peu connue.
Il fallut que TAnglais Wallts fit, pour ainsi dire, une
seconde fois la découverte de Taïti. Il y séjourna du 19
juin au 27 juillet 1767 , et lui imposa le nom de île de
Georges III j qui ne fut pas même adopté par les Anglais.
Notre compatriote BougainviUe suivit de près Wallis
dans cette île, qu'il Voulut nomnier fforiveUe-Cythère ^
désignation qui n*eut pas plus de succès que celle de .ses
prédécesseurs. Sa relâche fut courte, puisqu'elle ne dura
que du 6 au i5 avril 1768. Cependant le spirituel navi-
gateur nous laissa sur cette- tie des détails remplis de
charme et de fraîcheur.
Enfin, dans ses trois voyages, 1e célèbre Cbok, de-
puis 1769 jusqu'à la fin de 1777, vîâiia fréquemment
Taîtt et y fit souvent de longues stations*. C'était son île
fovorite, c'était là qu'il venait ée repo^ei^ d^ ses loi\gu6s
explorations^ qu'il vennit r^nQtiv^ler ^i>\^ eau , son boi^
et ses vivres. Sa libéralité, jointe à 4an inflexible sévérité,
l'avait rendu aussi chet que redoutable aoxi naturels, et
ils i^hoBofc'aient à l'égal d'un de leurs.dieux.Ses descrip-
tions, et surtout celles du savant Forster, fire);it coo-
naitre à l'Europe entière cette délicieuse île mieM>( qu'au-
cofie province de France ou d'Axi^Uterrew Qook eut» le
bon, senâ de lui oooservec le nova indigène, mais il fut
ctraogeibeBt défiguré en celui .d^, OUkheiie , pa)* l'eflef
de l'oribographe anglaise.
U n'entre pas dstds notre plan de parler des iioioabireux
navigateurs quL Tiii»itèfènt Taïti dèpuià Go^H jtiftffu'à wH
( «47)
J6«irs. Ge que nau9 «vcms dit raéinef des voyage» die WaU
Us, Bougainville et Cook, hayait d «titre objet qne
de rappeler qtie, suivant, l'opinioii comrAune, les An*
gbb et les Francelts seuls avaient èa part aox travaux
qui tHM» firent cotmaitre^il j a soixante ans environ,
Tédeiéî les îleft voisiner. Cependant tes Espagnols aussi
prirent port à cette impulsion. Deat expéditions, parties
de Calta&, edl-ent Keu de 177a à 1775; elles se dirigè-
reot v«rs Taiti ; dan^ la secfondë même , une mission fut
établie I et deux prèttes furent latsd^s sur cette île ; mais
le triste esprit de mystère, et de réticence qui présidait
aux opémttonsdu cabinet de Madrid, jeta un voile épais
stir €«a en^itkM^, et ht géogi^phiè t*esta privée des
raiMÎgnehten» qiv^eltedlkf pb eh retire!-.
SeolemeiitGqDk, dans un second vo^ge en 1^73,
bit mention en peu de mots de la première expédition
espqgnoie^ disa»! que )e vaisMau , qui étàii^ de la ghin**
dawr de ia Rèsoluticni avait passe trois semaines datiS
le havre de IVai^tmiua , et qu*il avait emmené quatre
naturels du pays; Lors de son troisième voyage en 1777^
il parle aussi d'une manière très $ueeitiete de la se
eonda expédition dès Espagnols, dé rétablissement des
deux prêtres, et de leur départ sur detnr navires de leur
nation après Hti séjmtr de dix mois.
Il parait néanmoins qU'uiie relation du voyage fait par
les Espàgfiofs en.i7j^4 ^^^ parvenue à la connaissance
de M^ de Kirttsensterri , puisqu'il en fait tnention dans le
premier voiutiie de se^ Mémoires hydrographiques sur
rOeéan Pacifique, à l'endroit oà il parie des découvertes
àm ^pîtaine B€>eneGhea; cependant il désigne la frégate
SQfus le nom de Sunik^Mariet-Magdalenay tandis qu'elle
s'appetait/'^^^a.
Tel était Pétatdé nosèonnaissaAces sur. les expéditions.
II.
( i48 )
des Espagnols à Taïti de 177 a à 1775, lorsqu^un ma*^
nuscrit espagnol présenté à la Société de Géogi^pUè
par M. H.TernauXi est venu jeter une ^We lumière sét
ces faits. Ce manuscrit, composé de i6a pages dune écri-
ture très correcte et très propre, est le journal même du
capitaine du navire qui ^rvait de conserve à la frégate,
lors du second voyage. Par un singulier hasard, le nom
de ce capitaine, qui paraît atoir été un marin éclaire-,
judicieux, et surtout très exact dans ses observations,
n est mentionné nulle part. Il nous dotme dans le cours dé
son récit , les noms des principaux officias de la Ir^gate^
des pilotes des deux bâtiménS) et ménle d'àutfes per<-
sonner , et le sien n'existe en ailcuh endrok. Gependâht,
comme il lui arrive de parler de soù fils sous le nom de
Josef Gregorioy il est naturel de penser qu'il aè m>mmait
aussi Gregorio. A tout hasard, pour k coomtodicé 'dé
notre récit, nous emploierons cette désignation, per»
suadé que Terreur, s'il y en a, 11e sera pas importante.
Maintenant nous allons donner une courte analyse du
journal en question^ nous bornant aux faits qui sont
d*un intérêt direct pour 'la géographie.
£n 177S1, le^capitaine de frégate don Domingo de Bo-
nechea avait découvert 4*ile de Taïti , et Tavait nonmiée
Amat, en honneur du vice^roi gouverneur, et capitaine»
général des royaumes du Pérou et du Chili. Le vice-roi
don Manuel Amat, en 1774 niît la frégate FAguila sous
les ordres du capitaine Bonechea , pour conduire à Taki
les deux missionnaires Fra Geronimo Clota et Fra Nar»
cissoGonzales, qui devaient y travailler à la conversion
des infidèles. Ces ecclésiastiques étaient accompagnés
d*un interprète et dedeux naturels amenés dans le voyagie
précédent, et qui avaient reçu le baptême à Lima. Le
paquebot le Jupiter fut frété pour servir de conserve à
( «49 )
h firëgate et transporta la maison de bois préparée pour
les nussionnaires, et- divers animaux domestiques qu'on
Toalait introduire dans Tile. L'auteur d^ cette relation
fui, dit^il , désigné pouf capitaincf el premier pilote du
paquebot.
L'expédition mit àJa voile du port de Callao , le ao
septenibre 1774^ et Gregorio.prit son. point de départ
de la pointe de l'île Saq-Lomenso, qu'il place , d'après une
carte française de iy56*j par 298^ a 5' de longitude,
comptés du. méridâen.de Ténérif. Cette remarque est im^
portante, car oest de là que dérivent toutes les longi-
tudes du voyage.
Dès le. 5 octobre, dans une nuit obscure où le vent
soufiSaît avec violence et soulevait une grosse mer , le
Jupiter perdit de vue. le fanal de la.firégate. Le 6, au jour,
il ne put la rallier; leur séparation fut consommée, et
ils ne se réunirent que devant Taîti.
Le 3o octobre, à cinq heures et, demie du matin^ on
aperçut une ilct.basse, au sud -de laquelle on avait passé
dans la nuit, et à moins de 4^ ou S milles dans le sud.
i.
Gregorio crui^d'abord qiuc c'était l'île San-Simon el'IS^an-
Judes , découverte dans, le voyage précédent; mais il re-
ocmnut à Amat que c'en était une autre, et la, fx^égate ,
qui en avait eu aussi, connaissance, l'avait nonwée San-
Narcisso. Cette ileresta ensuite inconnue jiisqii^en 18212,
oàkelle fut ^liui^par le capitaine Glairke; en iS^S, elle
fut aussi reconnue par M» Duperrej, qui la nomma d'a-
bord Ue Daugiery la cSroyant nouvelle. Gregorio la plaça
par i7« 20' lat. S. et aiè^ 58^.
Le i*^ novembre, au pœnt du jour, on découvrit une
île basse dans le sud. On la prit d'abord pour l'île San-
Quintin; mais à midi; on observa la latitude à 5 milles
* environ de la pointe septentrionale, qui se trouva
( !§• )
placée par xj"" 44" b^* &• f^^ ^^iS» 49' iotiç. C#^ de*
montra que cette île était diff^epte de SanrQoiutîii , et
an lui donna le noni de lus ^t^i9W$t piiroe quelle avait
été aperçue )a Teille du jour de« m9rl9.
Cette île a plus de 7 lieues de long du N. £. au S. O,
Se;^ mes of&eot des plages d*uq sablie trè» UâiM^et Ton
ne put douter ^u elle ne fût habitée» atfimcbti i|U Qit fa»
marqna plusi^^rs pa$es. l^ ipiljeiide JaeôieAepi^ntHo»
nale était éloigné del île San-N^irci^so de 4^ (MUéft à TCk
1 1® S. corrigé ( varia* 3» 3o' JS. E- )•
Tous ces r<?n^igl^^<^^& deRlQlHveilt îusqu* 11 !'«?<♦
dence que cette île de tas Ammas est identîqtte «vse
ji'îlé Molier, recon^^e en ^Suo par Iseieainiainefielfitiga-
liausjen e^ Ijl^ Fr^yfiffei^ revue ei» iS^ par Le capitaine
Oioperrej* 3ur i^otr« <;arte» nfl^u^ )fli atows aa6i|;jaé le
jiona de JUaaou, que Qe^çh^ dMO^e pomoii^ oalui dea
naturels ^ mais Gregprip i^diqMc dan^ &Qn liablaau oekii
de Noarva. Le naviigateur quk aura de$ isounnii ««cations
aùres avec 3es ^abif^ans, fjé<cif)era Leqiiel de ce« de«|x
i^(Xf\&.y Maaou pu Ifoaroq, |}pit r^Mer*
Ui^e troisièine île basse fut aperçue le JKHir attivtni à
$}x beurf^sdii iiiati^^ on courut de#$wpQiir savoif aiedr
tait celle de Todp^-Safito^ ^ m^i^ oip su| pliiis lardifiie
c'était nife 3aB*Si^on ^t Jude$, qqele çapM^iihe Bom**
cbea avait découvert^» dan^ le voyage pvécédeiil. On
Rapprocha jusqi) a un df}ini-ii)il|e ^e sa biE^nde occideor
tate^ -et Ion vit i|ne troupe nooibr^u^ de natmreU qvi
paraisaaiei^^ se préparer à repou^j^ p^f b fofC^ 4e$
armes toute espèce de tentative 4a débi^pquâfBeiit. J^
ciel, couvert, ne perp^i); point dobsert^r 1a latitude de
cette île} lip^t lemiUeu fut plàpé, d*apr^ Testniiey
à 17" i5' lat. ej; ^3â° a' de iong*r à 17 Ii4H## ^ l'O. If.
0,9 ^"^ 3o' N. (Corrigé, de l'îk de las Animas. Cet^ île de *
(i5. )
S9n*lKBK>n el /«des est C0ttiin«Di«nt la woème qtie célltf
de la Résoluêio9i^ reM?)Dne par Çook èQ 1773* ^i fione^
diea la tileii t77dtladéGQUYerte lui e* appaniant «ani
eootredil.
Dès te ^ M t^îp( du jbur, w« attira Ke haftae^ cour
verifi d'arbnea ot aniottua^^ da plagia d'un a^la blanpi sa
mamra à 5 inîllas dans l>e nt>rd; €lS\^ reçm la oopi da/o»
MartireSj et sa pointe sud fat placée par 17** ai' kl. et
a35^ a' long,, à 18 lîaues a€ deinîe ^ VO., 7^ S* corrigé
du jviîiîeu da StoiTSilnon at ludas» Nui douia que eatita
Ha pa softi la loéniejtpie ri|e £k)9fAffiilf dacouvarta TaR-
née précédfiDie par Cook.
Le même |6ut, à trais haun^ du «aîr^ on aperçut an-
core usa âe basse , qiie Ton rangea à une liaua da dis*
tance à {{naître heures du fi€>rn EAe a'vak da 9 et demie
à 3 lieues de longueur de Test à Touest^aur un mille dans
sa pkia giand^ largeur, «e qui en rend TaipprcK^ fort
dangerease. Ceita île, ^ui fut recOf¥)ue. pour èira cMîUe
de San^Quihtîn, déccNivert^ par le p^pit^fiiie Bomaçiiea
dsfis le voyage précédent, fut plaoé^ par Gi^agario par
ly"" 3o<. )at« et 934"* 4S' long* , d ta (dista^uca da 1 7 Keu^
etderoia de la pointa 9, da U>» Maxtîres» à 1*0. i/4.S^Q,,
2"* ai' O. corrigé. La latitude de,cettj9 île ^ sa diataaca à
rie Todos-Sifitu^ pu An»»» /et ^. |a pjrécédapl^) j\P^s
par^^eni à oroire qu>U^ aavai( plm éM reirua jusqu'il
Be^bie]r fn â^^^ qui |a. w^tamét^ Çn^r. Eu ^covusér
quance, SKM* K^usensi^m, Duperr^y, et upuain^iM»^
ftiur uotrie carte d^ TOpéauif») a^^Qui» ^ou^ plaaé Tile San*-
Quiplin trop à l'e^t,
La 4 ua<raf9bra> à tv/^ beurfs c)t den^ie du soir^^on
•perçut Vile basaede T<QidQa-jSaniK»at f^f^umie par la
capiuiine>fiQnech^adMalaiKpjr^ préaMfnuUétai.i;d^à
miit lofsqu 0(9 la deuUa au si^d , de sorte qu on ne put
( i5a)
la bien recoimaifo^ ni constater son étendae. On
çonna quelle était peuplée, d*après une case que l'on
aperçut. La position de sa pointe sud fut établie par
Gregorio par i7<> ii' lat. S. et a3a« 8' long., à 3a limies
ei demie de San-Qiûntin, dans 1*0. , 4^ 3o' S; comgé.
Cette île de Todos-Santos est évidemment l'tle Chain ou
Anaa, découverte par Cook en 1769 ei revue par hâ
en 177a.
On aperçut dans la soirée du 5, à l'ouest, une apparence
de terre dans les nuages, qui ne -tarda pasrà se cadier. La
nuit fut passée à la cape. Le jour suivant* au matin, ou
revit la terre de la veille à TO. S. O. , et à huit heures,
une autre qui semblait plus proche aii N. N. 0. 5*^ O. du
compas. On gouverna sur celle-ci^' pour s'assurer si ce
n'était point l'île de AnuU; mais à midi , la latitude ob*
servée étant 17* iV , et rîie en vue restant encoreir quel*
ques Ëeues plus au nord, il fut reconnu que cène pou«
vait dtre Amat on Taîti. Gregorio ajoute qu'à Taiti Ton
apprît , par fun des pilotes les plus habiles, du pays, que
cette île était Matea ; il établit sa position eni^ron par
\6^ bo' lat. S. et 230*" 6' long. , à la distance de 4i' lieues
deTodos'&intos,et à TO. N. O. 3^ O. , et. la nomme dans
son tableau San^Diego.
Ici nous devons faire une remai'qae : d'après les ob-
servations de TurnbuU en i8ô3 , et surtout de BeHing*
hausen en i^ao, l'île Matea est située par i5*Sâ' lat. S.^
ainsi ce n'est point elle dont il est question ci-desaus;
FiXiste-t-ii une ile encore inconnue sur nos cartes qui
doive se rapporter à la position que vient d'assignef
Gregorio, c'est-à-dire k*ài lieues environ au N. N. E. de
Maîtia? Les routes de Cook et de Witson, traoée&sur
la cai^tè que M. Duperrey a dressée des îles Pomotou por*
tetit à penser le contraire. Cependant, comme f une et
( i5J )
rentre d^ oet roules passent encore à tS^n ao imttea de
eette posiimi, et que Gregorio eet d'uDe ^«de eue-*
tkode sur tous les aatres- points qu il a: signalé» , il est
possible qB'«iie nouvelle île- soit à retrouver dans ces pat
rages. La question mente d'être résolue par le premiet
capitaÎDe qui sera appelé à les visiter.
Quoi qu'il en soit, Gregorio , quittant sa prétendue fle
de Matea , se dirigea désormais sur la haute terre qu'il
voyait au S. O. Contrarié par les vents faibles et va-
riables, le 7 à midi il n'en était encore qu'à a ou 3 lieues
auN.E.; mais la latitude observée lui fit reconnaître
que c'était San-Ghristoval , ou Maitia des naturels. Il la
place par 17^ 44' l^^* S- ®^ ^^9^ ^4' l^^^g* 9 ^ 49 Hcues i;3
àro., 5* S. corrigé de Todos-Santos, et à ai lieues au
S. S. O., 7* i5' O. de son île San-Diego.
Le 8 novembre , au' coucher du soleil , on 'aperçut les
isommets de l'île Amat ou Taïti, et le 9 au matin on se
trouva sur sa cdte; mais il* se passa plusieurs jours sans
qu'on {ràtstleindre le mouillage. Le iS, le Jupiter se
réunit à la frégate. Durant dix jours, ils furent encore
ballottés par les grains , les rafales et les oourans , et -le
^7, les deux narvîres affourchèrent dans le port de Fatbu«-
Tira, sur la presqu'île du S. E., qu'ils nommèrent port
de la Sautissima-Grus; Ce port de Fatou-Tira répond,
sur la carte dés voyages de Cook, à Oçrhatotê'Tem ^
qu'on doit' écrire régulièrement WatowTera* Gregorio
place ce pcrint piar 17^4^' lat. S. et aaS^ 56' long.
Notre navigateur consacre plus de soixante pages de
M rebition à donner des -détails sur les productions de
Taiti, sur le caractère, le^ mœurs, les coutumes et les
occupations de ses faabitans. Tous ces détails sontpkeins
d'exactitude et de bonne foi ; mais comipe , après tout^
ils n'apprennent rien aujourd'hui qui n'ait été nveonté
( «54)
bien Seê fok , nous les sapprini6Ki|it dans oatie aiuiijae*
Daims les noms des naturds ciiés par GregptHrio, aa t^
trouve bieno&t ceux qui liguteataiMsi dans les ré<»ts de
Gopk, en tenant œmpte dea difiimpfea notables qui
existmi entre la prononeiatton aaf^ise et'oelle des Ea?
pagnols pour traduire les noms polyMsiens en ear^
tères européens.
Gook, dans son récit, parle d'une manière assez dé-
daigneuse des tentatives des Espagnols pour s'établrr à
Taïti. Ceux-ci avaient connaissance des voyages des An-
glais, et on sera sans doute curieux de savoir comment,
à leur tour, ils s'exprimaient sur le compte de leurs
rivaux :
« La douceur. et la cqiqplpîfl^nçe que nous ténfpigp^'
mes à ces peuples, comparées à U rigueur e( i k^hru-
talîté avec lesqu^lle^ ils Cuv^iit traîtéck par )es^ Ailgl^^ qui
se.troiivaientioi |*année der^ièro^^Wir dpnnièrmt lî«ii lie
croire que ceux*ci $on( plila cpuragaus qii^ {«s £spir
gnob. Pour ce moûf » ei parce que. les Angkis fumm%
plus géuéreux envers les Taïtiens, malgré leu? erfia4i.lét
ils leur inspirèrent à^a-fois pl«a 4e T(»#pe^ ^ d'allac^
iBent. Pour preuve , je racofHerai Ifi tm% suivaoit*Un4ie
inea matelots , nommé Joseph Navarro y^aUa 4 i«pre,poiir
lavar le linge de^ officiers^ DifiSérena liKUens | ayaidt e»*
touré, sous prétexte de voir û<^mDM»t il lawi^ iui^l^
vèrent quelques chepiises, lie qatelpt niten sifi^reté \^
reste de son linge , et pa^rsuivit: Tlndim qu'il supposait
être le voleur; mais ocjui^i , au milieu de ^a çQUrsi^ n9br
massa une pierre avec uœ promptitude inconpeyabl^^
et, revenant sur Navarro, la lui lança avec tant .de £prf«
et d'adresse , quelle lui fracassa le ctâne. Il semi infailr
lîUement mort de ceu» klessuiie» «irrexcellevt ohirurr
( '55 )
gÎMi'iiMJbr de la frégaile'ii* hii eftt hit ropmdoii né^
oessaire^
« Les lodîisnacraigniFeiic que BpHsneTOtiknsiona iaa
tuer pour nous venger, attendu qse, pour des motifii
bien moins graves, les Anglaia en tuènrat plusieurs et
«Kl blessèreal un plus grand ncmbv^ : aussi les deu:t
érii prirent la ftiite, et>-à leur eaceonpie, leurs sujets ^
emporfant arec eux- tout ceiqulls possédaient. Attssitol
le commandant expédia rînterpnèaa pcmr les rassurer,
et leur affirmer de sa part <|t»'on ne les poursuivrait en
aucune mam^«. Cette promesse les détermina à revenir
occuper leurs habitations. Notre conduite leur 6t con»*
praidre que les Anglais étaient plus portés à la oolèra
et à la vengeance q«e les Espagnols, et ils contaient à
nos gens que s'il arrivait quelque navire de cette nailion,
cer hommes nous tueraient tous.
« L'un des Indiens que je comiuists à Baiatea , nommé
Oro-Mefoua minforma quapvès que fe. commandant
Bonechea eut passé à Taîti dans soo pnrmier voyage, il
y était arrivé un grand navire qui devait être un vaisseaa
de ligne, d'après les gestea qu'il fit, et une frégate un
peu pkis grande que P^guibif dont Je oâmmandant,
disaitril , se nommait OtoutOy et était Bf^ant de nation.
Comme ces Indiens né peuvent pronoaoer^eKaeteneot
les nvots dès langues européennes, je ne fqs point fi&é
sur le Rom du commandant ; mah je ne pus dousçr qo tl
ne f&t Anglais, tant à eause du nom de BretoMe qu*0-
ro-Metoua donnait à ^a nation , que parce qu'il imitait
avec une grande perfection une chanson et une contre-
danse anglaise, non -seulement avec Tair, le ton et la
mesure, liuiis- encore avec leur manière de la fredonner
avec les dents serrée^. En outre , je vis entre les mains
des naturels différens objets que les Européens teur
( »56)
sTaieDt donnés, et Ûs m'aasavèrent qm le iroiOcira pos*
flédait un pâTÎllon el deux enseignes anglaises qui lui
avaient été données par le coninuindant et Uss officiers
de ces deux navires.
« OroJAetona médit qu'ikétaient restés mouillés dans
le port de Fatou-Tira deux mois ou lunes,et que la fré-
gate partit avant l^ vaisseau, Gehdoci igrant ensuite mis
à la Tuile, alla seul à Raipitea. Aprèa l'avoir reconnu et
aToir mouillé dans un de ses ports , il partit, emmenant
avec lui trois Indiens de cette île. Après une navigation
d'une lune, ils trouvèrent une grande terre, où il fiiisait
très froid , et, ayant navigué sur S9k o6te une autre lune,
ils n'en purent trouver l'extrémité. Les habitans en sont
paisibles et généreux; ils ont de meilleurs vétemens et
d'autres objets que ceux de Taîti. Enfin* le vaisseau re-
vint pour laisser dans leur patrie deux des trois Indiens
qu'il en. avrit tirés, emmenant avec lui le troisième.
« Quant au nom de cette terre , il y a incertitude ,
puisque les uns la nommaient Goigriofo, et l'Indien
Oro-Metoua, avec d'autres, Tonetapoup,
« Parmi les différentes dioses que ces Indiens ^por-
.tèrent à Aaîatea, et qui passèrent ensuite à Tûti, il
m'arriva par basant de voir une espèce de coutelas à
deux trancbans dentelés en scie d'une pierre fine, noire
et pesante, orné d*une sorte de ciselure exécutée fiiite
avec quelque goût. Gomme cette arme n'est usitée par les
naturels d'aucune des^ilest que nous avons vues dans ce
voyage, son apparition donne quelque poids à la rela«
tioii que font les naturels de la découverte opérée par
les Anglais.
• Je suis porté à croire que cette terre serait une par>
tie de la Nouvelle-Zélande, parce que les naturels dirent
qu'il y faisait firoid ; or, la partie la plus septentrionale
( r«7 )
ée la NotttelleZelande se trouve par les 34* environ
dans cet hëfnispfaèi^e méridional. En outre , comme je le
▼îs dUas les journaux des officiers du navire français le
Sai9U!^èUn*Baptiste, sous le commandement de M. de
Sar?iUe , qui vint de Tlnde orientale àCallao en iraver^
sant la mer du Sud, il est^const^int qu'à partir de son
extrémité septentrionale les Français découvrirent une
grande partie de la côte de la Nouvelle-Zélande , qui
courait au S» £• et à TE. S. E. à-peu-près, partie qui n'a-
vait pas encoresété' découverte jusqu'alors. Ainsi il n'y a
{AS 'de doute que 1^ distance de Raiatea jusqu'à la Nou*
telle-Zélande n'a pu être le chemin fait par le navire
anglais dunmt le premier mois , et que la NouvelleJU*
lande nepuisse être tin continent qvi ,*après avoir couru
à Test, se dirige ensuiiê vers le pèle Sud ^ eq formant
un caml avec le cap Horn.
« Révenant à la frégate, je demande maintenant au
lecteur ou elle alla seule y avant que le commandant quit-
tât Taiti pour Raîatea, et cette île pour la découverte
de cette dernière terre? Quels litotifs l'obligèrent à cette
séparation ? Il est certain que s'il devait revenir en Eu«
rope par le cap de Bonne^Espérance ou par celui de
Horn, il n'aurait pas permis cette séparation sans euoou*
rnr de graves reproches.
« Comment pu^il embarquer assez de vivres, et d'assez
bonne qualité, pour qu'ils n'eussent point été exposés à
soufiPrir la corruption dans un voyage aussi long que
celui d'Angleterre à Taîti , dans le séjour de deux mois
qu'il fit dans cette ile, dans le temps qu'il consuma à
aller reconnaître Raiatea^ enfin dans celui qu'il employa
à retourner à cette ile après la reconnaissance de la
grande c6te qu'il découvrit ? S4I expédia la frégate pour
r Angleterre parce qu'elle n'avait point assez de yivres
. ( i5« )
fM»tir son iipàfBLg^i poujc^u^i n0 reâ<mçihl4l paa auK
4{coi«rerles qjail ût, etisuita> ou pourquoi ue la pour^
¥lit41 pas des livres <[u ilcotiaïUQâit dans le teBoipa jnéme
i}a*il devait consacrer à cea travaux ? La retour da cora^
masdant de Raîatea eu Augkftetre ^ugeaûl un irojage
Iffè» long. : comment parcourut^l un $1 grand eiipace
dans la mer du sud, aaoaeonsiddrariiue bta vivres poiH
valent lui manquer , ou par suite de corruption, o«i par
insufiBsaoce? Où aUait^il en reprendre? On poum me
dire que c'est au Brésil ou aux îles Malouiues; maïs cdU
ne le sauverait pas du reproche 4'impécitie) patce quil
ne devait point congédier la firé^te, quand U preyetait
taot de découvertes dau& la mec du sud ; au risque de
iiiîre naufrage sur queïque écaiieil inconnu , sans avoir
de navire pour sauver les malbeiiMaji Daufregés^ Néan-^
moins , je ne puis croire qu'il y e^t de la faute du eom*
mandant, attendu que, pour de semblables expéditions,
nous savbns que \eâ Anglais et les autifes toatioas eivi-
lisées envoient des homnies babiles* Qui engagea les
Ângkiis à expédM* deux navives nommés le Ppi/im y
vaisseau de ligne , et la frégate Tcoh^ ( erreur pour TV
jyuir), sous les ordres. du commandait Wiroo (Bjron),
pour explorer oetDe mer dn sud, expédition qpiappa*
reilla du port de Flymouth, Tan 1^64? H n'y s psÉS de
doute que celui ci n*ait été à Taiû, puiaque Tlndien
Oro-Metoùa , que j ai déjà cité,, ayant entendu nonuner
Wiron, dit qu'il le connaissait et. qu'il y avait long*
temps qu'il avait passé à Talti, Lui ayant demandé queli
ques indicée ; pour savoir à quoi m'en tenir sur sa vé-
vacité, il me répondit qu'il y avait un vaisseau de ligne et
uhe frégate dont le capitaine se nommait iUsi^tf^; alors
il ne me resta |>as do doute, puisque ^)a inâmo est onn-
staié pai^ la relation de ce voyage. Quels motifs eut alors
( '59)
WiiOB pour cocker les lamudes ei les kMigîludes des
lies ^^]*îl.cl«oott?Ht j^ lue temp^ iè «Uni et publieia ce qui
en était, m *
■
il est âssà Qurieux de^Voir Gregetio se linfer aux cbn*
jeeiwes le»'p)it8 bizâiiiesaur'1«7niasion^^t'les ilu^ dn
eajmaiiiè Godk» et ceia sur lek rei)sei§naDfns Vàgneè
et nanorëUemeM biasaets. qu'il avait pii Féc^voir des nar
tttrds'deTaiti. ba Vérité est queCîook^afMrès uoèootifte
station à Taiû^ en.l773^qiMtft/celte île avec aes daux
nawca le i«' s^endbre dfe cette amiéci» ^i«xta succès
sîwaleiit Wahine^ Raièi^a, Heiwej». les îles Tonga » el alv
tmi siiii kèfr oQte^ dii la; NaiiYeU»fZébnde r ^à U se séparst
de sa eonacinte .dans un omp de vent fturvetiu W 3 jp^*
▼embre. Cook se rendit ensuite à Tile de Pàqiieé| altt
ileaNottka-iIiv$i«:.et eeppr^l enfio, après bMÎ^ mois d ab-
seace» âuidleliTaltiiet Rtii^lea, où ii s^ourna cette foiâ
pièa d'.tua (9câa.el»d^roi« Il.fi*emine|ia qu-un. seul uaturd
ié &aAal0d.<i;)|iri>»^qu4^C00^ uwm^OE(U(/fe, et qu'il
déposa y à 9fm rei9Mt,cdaiis 901^ Ueu Quant à Totèie-Tapou,
c est évidemmfii.TonjgaiTa(f^9 dl Guqjriyo^WàirTahQUf
Tune des ilâs.NaidiatHiva^.Geâ den^ noms^ sont ptanon-
eéa II . la taitiefiô»!) et éoiita . à 4'e$pii|$«K>le. . Quaci t au pré-
|0ndu aéjopr de fijrOn à Tatti». il. est évident qne notre
EapagQot cdnfbnd exisbmble les .expéditions de Byrou
e| de Wallia^ qui eoudm^ndait le Dolphin, ^ qui seul
visita Taitik 1
. Enfin.; iuKia< a)outâl'oa$ que. le vceu du brave Gr^^
goria a est a«X}Qn^>li » Itf tempâip^rJii i les travaux iinmor-
letedèGook fuient cônnua de l'univers entier» et xieux
d«aËspagnt)la,jgi'A0e sia cdtiHrière c^bragKîUxet'égoïsli^
dtt leilr gouv^rubm^t^ tout esMxn^bles qu'ila étaient,
furent coiuplètement ignorés.
Qtti«anl*le4ir<. s^Qur àTaitiy.li»&spngrioUa'«ieoup«rent
(i6o)
à niTÎtailkr leurs naviies y et surtout à moutar ^la nuâ-
unk de bois apportée de lima pour les missionnaiies
et à l'entourer de palissades. Cet ou¥iage dans lequel
ils fbreot aidés par les naturels lut tenniaé à la fin de
1774* Le i^ janvier 1775, la doîz apportée de lima
fat débarquée en grande pompe, et plantée devant la
maison des missionnaires; une même solennelle et des
salres de monsqueterie et d'artSerie célébrèrent cette
imposante cérémonie. Le tout, ditGvegoriOy-entémoi-
çnage de la possession que Ton prenait de lUe au nom
de notre souverain don Carlos UL II ignqvait, le bnme
homme, que huit ans auparavant l'Anglais Wallis avait
fait concéder Vâe entière àsooMH par la finnense icine
Obérés.
* Ce qui était beaucoup plus honorable de leur part,
les Espagnols déposèrent sur le sol de l'Se des bestiam
de diverses sortes^ tels que vaches, ànes,eoebons,brdiis
et chèvres pour en propager Tespèce. Les dernières seules
prospérèrent; mteiM les naturels en firent peu de cas; et
Itôtis oenx qui ont goûté de la chaif savoureuse de leurs
coc^hotos en concevront fiicilemeilt le motif.
Gela fait, on remit à la voile le 7 janvier' polir aHer à
ia recherche de l^ile Raîatea dont les naturel^ deTaiti
avaient annoncé l'existence aux Espagnols. On reconnut
en partant TiledeMorea ou Santo^Domingo^phiseon*^
nue sous le nom d'Eïmeo; le g on déeduvrit ÏUé
Wahine, qui fut nommée î\e-HernH^a'y et placée par
i6« 4^ l^t* ^t aa6^ Sp^ loi^ig. On se trouva le ro {wèf
de rile Raiatea, que Ton nomma la Prinoeea , et dont kk
pointe sud fut placée par 16^ 69' kt. S«, et aa6« 36' long^
à 4S lieues au N. 34'' 3o' O., <$crrtgé du'port4eFatou«>
Tira. ' 1 . ^ • . ' . . -
Le commandant Bonechea envoya reeonnMtve les
( «Çl )
mouillages de Raïatea.^ niai$, nelesayan^t pcis trouvés à
son gré , il $e décida à retourner à Tairi pour voir
comn^ent se troutaient leâ pères; ce qui contraria
beaucoup Gregorio, qui aurait désiré explorer avec
plus desoin toutes ces îles.
Comnie on se trouvait près de Raïatea on vit une lie
haute et petite. que Gregorio plaça par 16"* 3oMat. et
aâS"" i5' long. EUe fut nonamée San-Pedro par les Es-
pagnols^ cest rile de Boabora.
En revenant de Ra'iatea à Taiti, Gregorio vit de loin
deux îles petites mais hautes. La première Toubonai-
Manou, qui! n^innia Ytle Pelada par ly'^iv lat. S. et
2^27^ i4^ l<^g^9 ^^ 1^ seconde nommée Manou par les
naturels par 17'' 53' lat. S. et 2q6^ 69' long. La première
existe bien c^tainement, mais ia seconde ne figure
point sur les cartes, et il est difficile d'admevtre qn'une
île h{|U^e soit restée inconnue aussi près de Taïti.
Il.estdoncà présumer que cette fois Gregorio prit un
nuage pour une île, ou qa*il y eut, double emploi pour
ToubouairManoU.
En outre> à bord.de la frégate, on vit de loin deux
autres îles, Tune nommée Tauroua par les indigènes,
et TresHermanos par les Espagnols, et que Gregorio
place par 17*^^1^ S. et 228^ 18' long.; Tautre appelée
Moroua par les naturels et Satito^Antonio par les Espa-
gnols, située padS^ 3o' lat. Si et 226<f SMong.Cesdeux
lies sont évidemment Tetouraa eiMaupiti ou Mauroua
découvertes lune eftlautre par Gook en 1769:
Le 30 janvier on fut de retour au mouillage de Fatou*
Tira sur Taïti. Aucun accident fâcheux .n était arrivé
aux missionnaires; les naturels leur avaient montré les
dispositions les plus bienveillantes, et s étaient active*
12
( ««î» )
ment employés à terminer les ^palissades et les travank
de leur établissement.
Le commandant Bonechea, malade depuis quelque
temps , succomba k ses souffrances le a6 jaimer, et
fut enterré le jour suivant au pied de la croix avec
les konneurs dus à son rasig.
Don Tomas Gayangos prit le commandement de Vex*
pédîtion,et remit à la Yoiledès le 98 janvier pour liina.
On prit la bordée du sud pour aller gagner la bande de$
i^sts généraux du S. O. Le 5 à dix faeures et demie du ma-
tin on aperçut une île de moyenne hauteur, et le S un
^anot de la frégate envoyé à lace te, communiqua avecles
babitans. Ceux-ci appartenaient à la mèmt race que les
Taitiensi et comprenaient quelques mots isoMs du lan-
gage de ces derniers; mais ils ne poovaietit souteidi^
avec eux une conversation suivie. Cette Ëe nommée
par les oatureIsQraibabae, dit Gregorio, reçut des Es-
pagnols le nom de Santa Hosa, et sa position, d'après
lui , est aS"* 48' lat. S. et a3« long« Il est évident que
cette île est celle qui porte le nom de Ravavaî ou Vavi**
%Qu sur les cartes modernes, et qui fut vue, à ce que
pous croyons, en 179 1 par Srou^ton. Mais ^ est con-
stant que la première découverte en est due à l'expédi-
tion espagnol e.
Après avoir éprouvé diverses contrariétés, et entre
autres un épais brouillard, où les d^ux nfivires sesépa*
rèivnt, Gregorio renoontra enin les vents variables par
44'; le 27 mars il eut connaissanoe de File Maâ-à-Fuero,
et le i3 avril il mouilla dans le port de Caliao , près de
la frégate, qui était arrivée cinq jours auparavant.
Dans le tableau de positions géographiques placées à
la suite de son ^écit , outre les îles dont nous av<ma
parlé, Gregorio mentionna encore trois îles basses.
( i63)
apfcFÇoeâ par V^gt^Ui aVtnt d*affriVet li Taîtt. Ces Mes
«ont : 3» Erbim oU Sah-Juati, pân^^Sp' S. H i35» ^i'\
ft* TàbtMi ou San-Juliim, par ij7^ p^^^et a35o 17^ lon^.;
3« HouiiraTa eo Sati-bbs, pa^r 16» 53' S. èi 23a* 5i' Ibti^.
Il aiiffit; ^ jetèt" lite èoup^oeil siifftos dëhilêrea cartëa
pour se convaincie que ces trois îles se faiipor*
tent, savoir: San-Juan à Tile MelvlUe de Beecbey en
1826, mais que Bougain ville a certainement vue le pre-
mier en 1768; San- Julian à Hle Adventure, découverte
par Cook en 1773; enfin, San-filas à l*île TchitshagofF,
^ignalée par Bellinghausen en 1820, mais dont la dé«
couverte doit rester à Bonechea.
Le manuscrit est terminé par un tableau des décli-
oaisons de Taiguille aimantée, observées durant tout
le cours du voyage, assure Gregorio, avec toute l'at-
tention possible, au moyen d'une excellente boussole
marine anglaise.
Ainsi que vous avez pu en jugeiv messieurs, d après Ta-
nalyse que je viens de vous en soumettre, le manuscrit
offert à la société de géograpbie par M. H. Ternaux est
d*un véritable intérêt. Il fixe tous nos doutes sur lexpé-
dition espagnole qui tenta le premier établissement sur
rile de Taïti , et il nous donne le moyen de restituer à
ceux qui Font vraiment opérée la découverte de plusieurs
lies de l'Archipel de Pomotou.et notamment Raivavai.
Enfin, il nous donne tout lieu de croire qu'une nou-
velle Qe, celle de San-Diego existe peu loin de Taïti,
sans avoir été signalée sur les cartes. D'après toutes
ces considérations, je serais disposé à penser que le
manuscrit de Gregorio serait un de ceux dont la traduc-
tion intégrale pourrait figurer convenablement dans les
mémoires de la Société, si les fonds dont on peut dis-
poser le permettaient un jour.
12.
( i64 )
fiota. Il est remarquable qu a TépoqUe des déinc ex-
péditions en 1772 et 1774» les Espagnols n'aient point
senti ni même soupçonné queTaïti et MaîtiapouTaietii
se rapporter aux îles Sagittaria et Dezena^ déc^uyertes
au. commencement du xvii'' siècle par leur compatriotlè
Quiros.
4*8 jtfnyiér iS3îi.
J. nURViiiMi
j '1 •> '
uj
(i65)
Voyage dans V intérieur de. la Gu^ofie, par MM, Adam
DB Bauvs et P. FSRRB.
Suite,
Jojgwier. a3. Mous repr^es notre exploration, et Ters
neuf heureâ nous rencontrâmes une grosse crique que^
nos guides nous assurèren.t être une rivière considéra^
ble qui se jetait dans TAmazone, et qui était Hieuware,
dont ils nous avaient parlé la veille. Nous descendîmes
cette rivièire environ une' heure et nous trouvâmes une
chute considérable* Ges environs sont abondans en ca-
caos, et sur quelques mornéts on voit descopahus et des
caoutchoucs^ La salsepareille aussi est très commune.
Nous revînmes coucher sur les bords d*Agamiware , ou
noua, mîmes des hameçons.
24. Le matin nous trouvâmes nos hameçons garnis
daymaras et de rouies, excellent poisson nuancé de
rouge et de noir, qui pèse ordinairement quinze à dix**
huit livres. Ayant marché toute la matinée, nous ren»
contrâmes à midi une autre rivière sud appelée Mapari.,
qui se jette aussi dans TAmazone. Elle est tcès large et
reçoit plusieurs criques assez fortes. Un de nos Indiens
tua un animal qu'ils nommaient euyawar poper, chien
ou tigre d'eau. Il ressemble a^sez à un chien, son poil
est court , d'un noir lustré et d'une finesse extraordi^
naire. Il a aux pattes des membranes comme le cabiaille,
demeure très long-temps sous l'eau. Il attaque les csa-*
mans et même les tigres, quand ils traversent les rivières.
Ils se nourrissent de poissons; aussi les lieux où ils se
trouvent en sont-ils dépeuplés. Les Indiens nous assurè-
rent qu'il était très rare.
(i66)
Nous continuâmes de descendre le Mapari , et a six
heures nous arrivâmes à un établissenient que nos guides
connaissaient. Les Indiens chez lesquels nous nous trou-
vions n'étaient plus Oyampis y mais Coussaris. Nous ne
TÎmes cette soirée aucun des habitans de T Aidée qui ne
descendirent point pour nous recevoir. Nous tendîmes
nos hamacs datt9 un carbet bàa^ situé au centré <te l'é-
ta^pliss^ment) et après avoir aoupé ^ noua noua endortnt-
mes tranquillement j sans Teèomîtv aucune- traliison de
la part <f individus chez lesquels noué noua ttouirions
ainsi à Timproiâste.
aS« Quand nous nou» réveillimes, nos hamacs étaient
^antoures d*une quarantaîiie dlndiens. C'étaient tous de
beaux iMHnines plus noirs que les O^mpîa. Leavs^oke^
Hfittx étaient courts, sans r^ucm) et presque orapus* lis
étaient assis près de nos ^ides, duicquels ite avaient
apporté de& couis de cachiri , d'ignames , e% s*enttete^
naient avec chaleur avec eux en nous examinant et nous
désignant souvent. Nos guides ne leur répondaient, que
par monosyllabes et ne parsissaient pas très rasaurésçdoit,
. au contnaire, ne témoignaient aucune crainte, ils s*ap*
prockèrent de nôu» avec des démonstratiions d^atniffé,
et furent bientôt familier» jusqu'à toucher hës meruits^'-
ehea et la barbe de Ferré ; mais ee qui semblait les
aorpriendre beaucoup , c'était l<e po4l dont sa poitrine
est ganiie> car il n'e^t pas rare de voir eheft les Oj^mfris
deaboonmcs qui aienc delà barbe, mais je n*en ai ja*»
Riais TU de vehvÀ sur d'antres parties d«^ corps. Sitr lés
divers établisaeniens où nous avions pmssé, les IneKens
avaient témoigné' de la surprise, mais principalement et
la. crainte , eux n'en éprouvaient pas : ils étaient entière^
ment mus par letonnement et la curiosité que cattSê
un objet inconnu. Jamais ils n'avaient iru de blanc$; tout
( tOj )
ehes^ nous ëtlElit ndtiTeau pour eux : après hea premiers
élans de ourîo^itéy iU deoieurèreot ioog*temps en *si-
leo«e en fswxàk^mJk loué nàs mouvenicnSk Quelques fem^
mes râiirwl o^ua apporter du cacbtri d'igdames , mais
aa&s leyet* \^ yeut aurnou^ ^ et elles disparurent aussi-*
tût« Ils furent nnuchan tés de nie voir boii^ cette liqueur
^ns aul^ulie déiàneè y jd di». moi i car Ferré n'avait ja-^
H^i^ pu 90 r^A^udre à goûtée de cachiri , tant sa prépa*
ration le dégoùtiait ^ieiurs jreux fixés sut nous semblaient.
$cri|ter nos pen^ée^. Noils achevâmes de nous mettre
tou^àr&ii^ bien avec eux en leti^ distribuant, quelques
venroteries<.Utie pat4i0 dentreeuK se levèrent et furent à
)a chasse ^ vo^ilaû;! ^ dibaientrils que , puisque les blancs
étaient vei^us les voir> ils ne pussent conserver qu'un
souvenir agtéablc: de leur réception.
Du reste its pasiaissai^ul^oire que noua venions d un
pajs où les vivres manquaient, et la ndanière de s'ex-
pliquer d^ nos giMdes» ne les dissuadèrent pas. Les chas-
seurs ne fardèrent p4a à revenir avec unue biche et utt
gacque qu^ d^ fenmi»0$ portaient^ De ménie que tes
hommos, elleis ne qqus parui>^i pas faire usage de ro-
90Ui L^ur^ cheveux ëtaiient d*uii beau uoir et très longs,
leûra cof)>s 4taient|i^ijts de jéuipia y mais avec beaucoup
pilla dé soitis let d^ r%ulairité que ne le sont les Ojam-
pis. Gcts fenimes étaitot joKès et bien faities, mais leurs
tmXfi. avaif 19^1 quejque çtio^e de dor ^t de mâle. Il parait
qu'eU#4 $ont peu sédei»tai?e^ , et qu'etles oint l'habitude
d'iiccoiHpf^er leurs roads dans leurs dscursions qui
sont longues*
Osa li^dien»^ qH elfet ^ paraissent moilts tnous que les
Oyampis , moins craintifs et moine dissiniulés; leur lan«
gage est à^pi^U'près.i^ même, mais phis franc; les Oyam-
pis oal la prononciation un peu nazillàrde. Ils sont
(i68)
mieux armés; outre Tare et le taumaho, its ont un |ei-'
-velot et uDe sorte de saribacane avec laquelle ils lancent
de petites flèches à une grande distance. Bs ont de plus
une espèce de cuirasse ou plastron tissu en pataoua, et'
assez épais pour garandr la poitrine d'une flèche. Nous
avons TU dans leurs cases beaucoup de fruits et de grai-
nes de bois qu'ils mangent, et dont les Oyampis font peu
ou point d*usage , car nous leur avons vu refuser ceux
qui leur étaient offerts. Je citerai entre autres le bacourj,
de la grosseur d'une orange, d'une couleur rosée, d'un
goût aigre et assez agréable. Le crioary^ pour h| gros-
seur et la forme , absolument semblable à la cerise, mais
sans aucune saveur. La jusssua , pareille à une grappe
de raisin , vient suc un arbrisseau peu élevé et a un goût
délicat. Enfin le maracouja, du volume d'un nlelob^
vient sur un arbrisseau peu élevé et est loin d*en avoir
la saveur.
. Les abatis sont vastes, plantés de manioc, d'ignames;
et de patates. Le manioc violet est la seule variété qu ils
cultivent. Le gingembre, dont ils ne font aucun usage
à moins que ce ne soit pour quelque remède , s'y trouve
en abondance. Les Coussaris paraissent avoir* plus de
connaissances et de soins des maladies que les Oyampis.
Nous vîmes une femme attaquée dé fièvre depuis plu-
sieurs mois ; ils ne paraissaient point la redouter et ne
l'avaient point reléguée seule dans un cat*bet, conime
l'eussent fait les Oyattipis; au contraire, ils s'empres-
saiçnt auprès d'elle et sur la demande que nous leur fî-
mes, ils nous assurèrent qu'ils étaient certains de la
guérir. Chez les Oyampis, dans letat où était l'individu,
il eût été abandonné depuis long-temps.
25. Le 25, nous quittâmes ces Indiens hospitaliers,,
et après une forte journée,' nous vînmes coucher sur
f
( i69 )
les bords <te rAgamtware. Nous ne fîmes aucune rem ar*
que intéressante^ nous vîmes seulement beaucoup de
salsepareiUe et d'surbres à gomme.
a6. Nbnsnous'mimes en marche à la poiffte du jour)
nous voulions reconnaître Tlnipockow Nous arrivâmes* à
trois heures -sur ses rives. Cette rivière est large. Les
Indiens nous assurèrent qu'elle acquàait une dimen-i
sion considérable à peu de distance de lendroit où nûus
nous trouvions; son cours, d'après les renseignemenS
qae jai recueillis, est moins prok>ngé, mais aussi moins
embarrassé que l'Ojrapock. Elle va se jeter dans TAma-
zone, et à son embouchure se trouve un poste brésiiieri
nommé Almeyrime. José Antonio y avait été peu d an-
nées auparavant. Ayant appris qu'il y avait une habita*
tion peu éloignée, nous long^mes la rive qui est peu
obstruée, et qui forme même des anses de sable blanc
très fin t A six heures, nous aperçûmes une barre for-
mée d'une seule nappe d'eau, qui se précipite d'une
hauteur de près de soixante |)ieds sur une largeur d'en-
viron quatre-^vîngts toises. A huit heures et demie qous
arrivâmes à l'habitation que nos guides nous avaient
désignée. C'étaient des Coussaris.
^7. Ces Coussaris nous parurent mélangés avec les
Oyampis qui habitent l'Arouari, qui est à peu de dis-
tance d'InipodLo, car ils sont moins noirs que ceux qui
habitent les bords du Maparî. Comme ils avaient des
embarcations, nous résolûmes de descendre un peu
cette rivière. Le terrain est élevé, la terre, grasse et
noire, est mêlée d un sable blanc très fin; la salsepa-
reille, les côpahus se- rencontrent en quantité. Nous
reconnûmes beaucoup de bons bois, des cèdres de
toute espèce, des ouapas, balatas, acajous; en gé^
fierai, peu d*espèces inférieures. Nous étant arrêtés à
( 170 )
Uroiis h^iirest nos guides nous assurèrent qUé, de YemérM
où nous étîoils^ il ny avait qii'un trajet peu considérable
pour gagner TArouari par terre. Noua noua décidâmes
auasitâl à fiiire cette v^ote^ ne pensant pas qu'il dous
fût d'^u^une utitké de descendre plus bas rioipoebo^
qui devait noua eondiiîre à un poste brëailîen j itétanl
point tnuoia de fKiaseports à cet efEst f manquant dea
objets de première néceasit»^ même dé vétenieBs.ooo-
venabie^^ n'ayant que ceux qcâ noua étaient absolu mena
néceasairea pour un voyage dans les beià^ aana argent ^
noua n'fusiions pu qu'être trèè mal reçua de&Brëaibdna^
ne pouvant noua rédamer de peésonue^ le Pava où wè^
sîde le consul français^ étant encore trh éloij^é de cet
établiaé<»nent.
Noua rerinmes donc à i'hàbîtatioii pour y pif nditi
nos bagages et eaux de nos g^aê qui y étaient reàté^-
Notts n'y arrivâmes qu» le a8 è troia heutes^ quoique
nous -fiiBsioiis descendus assez leotemeot) le eoutana
éaaii cependant trèa rude à refonler;
29. Noiis descendinlea eh canot jusqu'à l'éndroia où
iKkua noua étions arfêtca le nj, et nenaa y couiîhkwtfs.'
30. Nous nous sépariraes dés Gounaiis apféa tenr
avoir lait quelquea piiéseiis y et noua piteiea notre rMte
pn^ teire. Le terrain que noua pài'cottràiiias étfit cooveri
de cacaos j ce n'était qu une langue de Wtt^ ^éâ «¥àK
peu de largeur. A «apt beurea , noua artivftmes à vtikë
babitaiâon oyampie peu éloignée d« l'Arotiari. Lll| éff
rensettant le pied chez les Oyampis ) nous retrcrnvâniM
ee caractère de timidité qui Isa diaûngoe^ THiMû en ftk-
mes cependant bien reçus, maia ce^ n'étttt pkis cette
franchise et cette eordiaKté que noua tftiona if*otlvéea
chez les Goossaris. NoÉre inieittion étiiit.de descendre
l'Arouavi jusqu'à oee certaine diatance pour reprendre
( ï7» )
1^ ph0<«in que jevais fait en octobre et tiovembi^
3ii Nous noilLa0in)>ar<|iiâiB6s à huit heure». L*ArôlMiri
en cet endroU A tingt^oiàq à trente toUès de larg^9 ^^
c»t embarvaaaé ée rochéi. Nous deqœndîmet pIusieilM
£m fio^t visiter lei ea^irénsi Noi»5 T^es benueotip de
aalsepareiUe; le terram était entrecoupé de mornéU
et dans les endroits les plus ba$ doÉutnAient tes l>a<^tlëi
et leé {MnotSi, Cette ritière court patallèlenient à TOya-
pocà pendant |id aasâz long espace, et toUnié tobt^-ft»
coup dans l'est^sud-est^ où Ton aperçoit des merfitagriéé
éleyées dans leaqueUe^ on nous dit qu'elle prend Èà
soufoe. ^our s en afsëurer) il faudrait leteiiips des gran^
des mux*
i^/rVrâA Nùmê continuAmes à descendre la riyière;
Sourent elle est barrée par des tr«»nes d*arbres rassem-
Uéa eu moi^icea». Les deux bondis sont trèé peuplés y ce
fui ne paraît pas aiioir diminué lé poiftddn doiil le$ bAs^
sinsi sont remplisi Nous n*t«i Afdnà pais vu autatil à
beaucoup près dans TOyspock » qui est moins babité.
José Antonio m'àvsit assuré que lesOyaUipisinangeàia^l
des cmpeanif. Noua e^mes Medskin denoui^ eii c6i^Tlfi^
crâ> ear amlgfré rrtreonéanee dans fequelle nôui éttotis ,
ajaJtt pris plusieurs de ees anittiâtuï d'une gtoêsëWté*
mairquable, nos In^fns les firent rdlîret se. déleelèi*ent
da ce mets dëjgoénant» N^us fîmes hAlte à AiL beufe^ sui^
une babitatioif où novki 4e¥)on^ ëhètihâChhtét tà^ fàoh
birctttions.
9. Nens \iniiies^, après «rie jotiMée de màrcbé trè^
fatigaoEteC) coucher aur «lie bàbitaftidn. La pluie, qui
depuis plusieurs jours tombait Al$quemment , rendait
les chemina encore phia iitfpraiiétfblefr.
3. La iournée du. 3 fat encore plii^ pénible. TA pluie
avaift feit gietiâer le» crîquee, et iWHAs étiMs ôbKgés de
( '7^ ^
quitier les marécages où nous avions coniinuelleinent
de Teau jusqu'à la ceinture, pour prendre à travers des
montagnes difficiles à gravir. La liuitniènae ne fut point
un temps, de repos pour nous. Mal abrités par un mauvais
ajoupa, nous fûmes obUgés de nous tenir presque.con-
tinueilement debout pour pouvoir nous garantir un peu
de la pluie qui tombait par torrens.
4* Le 4) après une journée semblable à la préc^donie^
nous arrivâmes, excédés, à cinq heures, sur TétabKsse-
ment où j étais demeuré malade en novembre, aban»
donné de mes Indiens. Les individus qui s'y trouvaient
avaient encore diminué. Il ep restait à peine quarante^
plus de femmes que d'hommes. Mais quoique pâles et
encore abattus, ils paraissaient cependant moins souf-
frans. L'épidémie avait cessé ses ravages : depuis près
d'un mois personne n'était mort j et ceux qui restaient
reprenaient courage et semblaient être rassurée sur leur
avenir. Aussi nous reçureitt-ils mieux qu'à mon pre-
mier voyage. Ils nous engagèrent à revenir et àleur ap^
porter principalement des haches dont ils avaient le plus
grand besoin , nous promettant de la salsepareille, qui j
comme je l'ai dit, est très commune en cet endroit. Ces
Indiens no^us regarda^nt avec admiration. Ik m'avaient
vu très mal, avaient entendu dire que Ferré était mort,
et ils ne pensaient pas que José Antonio pût en.néchap
per.Ils attribuèrent sa guéris<m âmes soins, opinion dans
laquelle il les confirma. Nos maladies seules qu'ils re-*
doutaient les avaient portés à s'interdire toute com^
munication avec nous, craignant que nous n'aggravas-
sions encore leurs maux.
«
5. Mous rencontrâmes plusieucs établissemens , dans
quelques-uns desquels les Indiens étaient parfaitement
rétablis. Ils nous pressèrent de revenir promptement ,
( »73 )
s'ôffrant de nous doimer de la salsepareille et du co-
pahui.
6. Nous comptidss trouver la crique Acao^ mais les
mar^gés.qui étaient inondes nous contraignirent à
Élire oôUre route sud-estpoiir reprendre les montagnes.
Nous rçôonnûmes sur la pente est la crique Acao qui
y prend sa jsô^urèe. Nous avions jusque-là penté qu'elle
s échappât du bassin Agamiware. Nos Indiens Bêchè-
rent .un aiâmal qui nous etaât inconnu , cVtait une es-
pèce de chien dont la gueule est très allongée, sa robe
était blanche et de couleur failve. Nos^ Indiens rappe-
laient guarachim. Pris jeune, il s'apprivoise facilement.
On s'en empare dans les terriers qu'il se creuse et où il
porte je gibier qu'il pi^nd à la. chasse. Nos guides nous
préyin]:ent que la jdurnée du lendemain serait pénible.
La nuit que nous (passâmes n'était guère propre à répa-
rer nos forcés.
7. Nous> marchâmes continuellement dans les maré-
cages pour gagner une habitation située sur la crique
Âcao> où José Antonio savait qu'il y avait des canots
dont ndus pourrions nons servir^ vu la crue des eaux,
ce qui devait abréger notre route de près des deux tiers.
Quand ^ malgré des guêtres ^ très serrées , nos souliers
n'étaient point pleins de vase, ils l'étaient de sable. Enfin
nous arrivâmes très tard sur l'établissement que José
Antonio voulait rallier. Nous reconnûmes avec joie que
les Indiens avaient des canots, et que les eaux étaient
assez hautes pour nous permettre de descendre la cri-
que. L'état de nos pieds ne nous eût pas permis de con-
tinuer la route par terre, nous eussions été obligés de
demeurer plusieurs jours avant de nous remettre en
marche.
8. Nous nous embarquâmes le 8 de bonne heure, et
f 174 )
filvori«és par la lapidilé du oomaiit , nous arrivâniei to
quatre jours à notre établissement. Nous fûmes aceom*
ip^gnés dune pluie presque oontititteUtf.
^e n «î pcHiH eherohé ^ dans cette réIatio|>) à v^êttit
U>os kt^ désagrémeos ei même )eft danugevs auxquels nous
ifivona éiç ^posés^ Une perti» qtii fol ttès aeiiaiblè pbur
ttoufti f«H c^ile d'un des domeatîqiies de Ferf<tf, gdrçôîl
épfoMvé pai^ ?i|iq années de aerrice. Je pet^s aus$i mon
chass^ni^^ qui m etaîl très àtéaofaé et de la pktfs ^ndé
miUté. On peut ae faire une idée de ce qu'on a à sôuT^
frir dans ces vasies siBjiiudea , èù soaPtem on peut être
f^^andonn^ par Us sauvages qi^ Thabiteni Jn regt^ettë
|:>eauQQup que la santé de Femré ne m^aif pus pertnik de
*
49ineui'èir le lempa qi>è j aurais désiré sur téa bérife dé
VAganûware. J aurak aubsi vouln fiiirè un sé^ur phri
pr^l^ngé dans les montagnes; il m*eùt sans (kltite^iiiiàà
même de reconnaître la cause des détonalione souter-
rain.^ qUQ «0^91 aVQOS enlendues. âéiit>oe' les derniers
efforts 4'uo^o]i<^n éteint? s6al-oa des indices de «iii*#i?
Je s^r^is pluiiot p^ur cette dernière présomfUion. HAA-
tant qu^ue lempa ehez les Gonasansy une étude plus
approfondie de leurs roosurs, de l^uro usages attrait
pe^^être présenté un contraste piquant atec cellèa des
Ogrampii) au lieu que^ dans un passage rapide, je n'a)
pi| saisir que quelquea-uhs des traits génétaui: les plus
^Pp^^n^^ F^prré i quoique aaseà bien vétabft,tie pdutait
se penin^Uci de passer rbif^ev en est endroit. H étaié
preissi^d^lt^venir à GayeoaApour se tnaiief. JOsé Atffo^
nia aK'kou^ épvQUTait des douleurs. Nul doute que liiéa
r^berdhes ne m'eussent conduit à- Ml déceuvérie dû
qi)i|UiMin.a> et que Je n'eusse obtienu les résnliais^ lesf
plus avantageux, pendant que les contrariétés ^e
( »75 )
nous avons éprouvées ont rendu notre expédition très
onéreuse pour nous.
J'^ffffipai en forme 4# nomenclature la Ijste des divers
ses productions de Tintérieur. En indiquant les boîi , je
me bornerai à les présente^ dans Tordre où on les range
ordinairement dans la colonie, d'après les divers usages
auxquels on les emploie.
Je ne ferai atissi que donner le nom des animaux, beau-
coup ayant ûé\k ét(é décrits. Cependant une description
JétaiTlée de quelspies oiseaux et de plu$îieur9 poissons
présenterait des détails encore neufs; hmîs ce serait sor-
tir des bornes que je me suis prescrites d^ns une courte
narration. Ce traitai «erait lobjet d'un ouvrage ooni^-
x]éra1)le et ir^s int^^^n^
Sois de couleur (ébénisterie).
roage et jaune.
HoDtouchi. 4^îolet et noir.
BAgftt. tin des plus estimés et des
filiid «fres. Se ti>éii^e près de
M çrîfnn A<}^9i fnr f«vaMles.
Féréolle. Ronge feu.
Laittre. Rouge foncé rayé de
noir , grain très fin.
})flyeo. Noir.
?9çii<iQQ^ . NQir et jaivpi^; ΀k i||pu«
cheté.
Courbai'i. Rouge.
Bagasse. Jaune, semblable au bois
de Brésil.
Cayac. Propres aux roulettes et
poiiliéB.
Canstfuù&on naçaU y pouliage ^ charpente.
Bois de premiè» e qualké.
Ébène vert. Gris très çominvi)*
Oaaeapou.
RAse mâle.
Parcouri. Deux eapteft^
Conratari.
Canari.
Balata. Deux espèces.
Bois-'Canelle.
^aii\t-Martin. Rouge et blanc.
Id. Jaune.
Tàenb.
Bois de fer.
Deuxième tfuaUus.
Coupi. Rouge et blanc.
Cœur de kors.
Angélique.
Cour i lie.
( i7«
Manil.
Ouapas. Trois espèce».
Pagelet.
Mafao. Trois espèces.
Bois urage.
Bois amer.
Ëocens.
Panali(S.
Simarouba.
Bois agouti.
Bois macaque. Rouge et noir.
Bois rouge.
Carapa. Rouge et blanc. Sa graine
. donne de fort bonne huile à
brûler, et qui est en même
temps un dessiccatif très
Grignon«
cinjuift.
Cèdre noir, première qualité.
Sàssafra montagne.
Bois canelle.
Rose mâle.
Deuxième qualité.
Acajou.
Grignon. Rouge et blané.
Jaune.
Gns*
Cèdres. Rouge.
Blanc.
Bagassé*
Rose femelle.
prompte
Une quantité d'autres bois qui n'ont pas Aé nbtns,sont
ou paraissent bons à la construction, 'et une plus grande
quantité encore ne peuvent être d'aucune utilité. On re-
marquera dans cette liste qu'il manque beaucoup d'es*
pèces connues dans la colonie ; c'est que nous ne les
avons pas vues, ou que nous n'en avons trouvé que
quelques individus disséminés. Ceux que nous présen-
tons, au contraire, se montrent par familles^ et couvrent
de grandes étendues de terrain.
Je ne parle pas ici non plus de plusieurs arbres dont
il est fait mention dans le cours du voyage, et dont les
fruits ou lès graines sont employés par les Indiens.
Palmistes.
Paripous. Dobt le fruit est fort
bon à manger.
Bâches.
Pataouas. Sa graine fournit une
excellente huile.
Coumous.
Faux sagou.
Maricoupis.
Bourlouri.
Maripas.
MonroumoaroD.
Aouaràs.
Moucayas.
Counanas.
Ouaille.
( »77 )
, Lianes.
La connaissance et Vétude des lianes seraient très im-
portantes. Elles ont presque toutes leurs usages et leur
utilité en hygiène, teinture, vannerie, etc. Les Indiens
en connaissent beaucoup qui servent à enivrer le pois-
son. Elles leur servent aussi de liens et de cordes.
Quadrupèdes.
Maïpouri ou Tapir.
Cabiaille.
Ona.
Tigre ronge de Gayenney appelé
par les Indiens Sussnarana.
Pacqne.
Biche.
GariacoQ.
Agoutis.
Aconchî.
Couachi.
Porc-épic.
Fourmiliers. Plusieurs espèees.
Écureuil.
Chat tigre.
Chat sauvage.
Unau.
Tatou ou Armadille.
Pâtira.
Ayra.
Sarigue.
Une infinité de macaques de diverses espèces. Les
plus communs sont les couatas, singes rouges, tinas.
Beaucoup de tortues de terre. La meilleure à manger
est le taouarou , qui ne vit guère que dans l'eau.
Oiseaux.
L'aigle blanc.
Hûcos.
Agamis.
Marailles.
Conllouyis.
Raràs.
Perroquets. La variété en est cou-
sidérabie.
Perruches.
Toucans.
Perdrix.
Aigrettes.
Corbeaux et vautours.
Paons.
Pélicans.
Canards.
Sarcelles.
Flamands noirs.
Cotingas.
Pacacas.
Guettes. Dàix espèces, la com-
mune et la huppée.
Cordons bleus.
Coqs de roche.
i3
( I
78)
Tyran.
Cardinaux.
Camichi.
Caciques.
Charpentiers.
Ramiisrs.
Grîmperauds.
Colibria.
Nous ayons reconnu dix-huit espèces de colibris.
Une étude et une recherche spéciale feraient découvrir
une multitude d'espèces (}ui n'ont pas été décrites.
Poissons,
Aymaras.
Pacous.
Coamarous.
Colimatas,
Pucoussigue.
Pacouî.
Piracoucou.
Carp^.
A|ipa$.
I4andubi.
Raies.
Soies»
Gaweîrous.
Pirailies.
Piliqgas.
Dans les pinotières on trouve des anguilles d*uQ tvès
bon goût.
Anguille électrique, torpiles , dans les eaux mortes.
Une multitude de caïmans; beaucoup de loutres.
Reptiles.
Hàrasserine. Les Oyampis i^e
connaissent ancan remède A la
Souccouroajoù. Couleayi» de
plus de quarante pieds de long
sur trois de clroonférence ;
couverte d'écaillés roussAtrçs,
Jaracara. Curai.
( Ces deux espèces sont veiiit
meuses).
norsorc de oe serpent. Elle
)>rod9it àes opqvuMoiu; qui
enlèvent l'individu piqué en
peu d*instans.
Je ne citerai point d^uires reptiles; le nombre en ç^t
infini.
Celui qui s'occuperait de la recherche des inseetes
serait amplement récompensé de ses peines par des dé-
couvertes nombreuse
Je ne parlerai que des abeilles. Il j en a deux eApèees :
Tune appelée Haumaà noire, et d'un aspect rebufam;
Tautre Quérôquo ^ plu^ dégagée-, de couleur fauve, et
dont le miel , X\fé av^ «oin , est très bon.
( »79 )
Extrait du journal etun voyage sur la côte de la Chine^
depuis la province de Canton jusquà Leaou-Tung^
dans la Tartarie-Mantchou , en 1 83^-33, par le rev
Charles Gutzlaff. (i)
....... Le i4 janvier i83a, nous jelàmes Tancre
sous une île où, moins gènes que nous ne Tavions été
précëdemment par la présence des mandarins, nous
pâmes communiquer davantage avec les habita ns. Cette
ile, d'un aspect très pittoresque, contient un temple spa-*
cieut ; les prêtres et le peuple manifestaient un grand
désir d avoir des livrea chrétiens. Nous remarquâmes un
édit affiché et qui défend la possession d'aucune arme ,
soui p^ne de décapitation. D'un temple, qu*à sa flèche
dorée ou reconnaissait pour un temple impérial, on
découvrait tout le pays au sud-ouest, dont la vue était
riante et variée.
Le 17 janvier, nous- fîmes route pour Kin-Tang, île
qu0nou9 avions .visitée déjà à bord du Lord AmliersiU
A cette dftte^ \% saisii^n étuit très rigoureuse et le froid
devint siîoHui^e, que plusieurs hommes de lequipage
y suqcombèrent. Pendant Vhiver, la <K)nditiQn des pau-
vrest dan^.ce^piiys est d^s plus déplorables; leur unique
oioy^n de chauffage est d avoir suspendu à leur» mains
UQ pot à feu où sont quelques. charbons allumés. Pour
s^ préserver du froid, ils portent cinq à ^ix épaisses
jaquettes ouftée^ avec du coton; mais la chaleur pro^
dnit0 pat c^t excès de vétemens et la malpropreté eq-
geiidrent de.f maladies cutanées , qui deviennent invété*-
rée9. L'of^Mmie y ^st plus conimMne qu'en aucune
(i) Tiré cta i?^)»«rtoi>e i;Aî>io» pôar juin i833, pubHé à Canton, et
inséré dâos la Gazette naekmaie 4e l^îiadeïphit àvk 7 janvier i834.
i3.
( i8o )
outre partie du monde ; cette circonstance est attribuée
à la conformation particulière de Tœil , qui est généra-
lement très petit et souvent enflammé par le renverse-
inent des paupières. Nous parcourûmes , dans la partie
méridionale de cette île, beaucoup de montagnes et de
Taljées , et partout on nous fit un accueil amical*
De là nous cinglârmes vers Kètow-Point/ partie avan-
cée du continent y dont les plaines apparaissaient cou-
vertes de plantations de thé; les montagnes- abondaient
eti pâturages; mais les Chinois n'élèvent pas plus de
bétail qu'il. n*en faut pour les besoins de l'agriculture.
Âpres être restés sept jours sur cette côte , nous al-
lâmes visiter diverses autres parties du groupe de Ghu-
san. Le temps était alors lourd et orageux. Le 4 février,
oh toucha à l'île de Poo-To , latitude So"» 3' 9 longitude
i!2i<>. Un temple construit sur un rocher saillant, contre
lequel les vagues de la mer venaient se briser, nous
donna quelque idée du génie des habitans. Plusieurs
prêtres de Budha se promenaient sur la rive, attirés par
l'aspect , nouveau pour eux , de notre vaisseau ; d'autres,
vêtus d'habiilemens sales et communs , se hâtaient de
venir à notre rencontre, en chantant des hymnes; tous
acceptaientavecempresisementles livres qui leur étaient
offerts , en criant : « Gloire à Budha! » Nous montâmes
à tin temple considérable , environné d'arbres et de
bambous. Un élégant portique et une porte magnifique
donnaient eiitrée dans une vaste cour entourée de bâti-
mens , servant à la demeure des prêtres. En pénétrant
dans cette enceinte, les colossales images de Budha et
de ses disciples, les représentations de Kwanyin, déeisse
de miséricorde, et autres idoles difformes ; enfin les mu-
railles spacieuses et bien ornées offrent un spectacle
curieux et imposant. Les prêtres lisaient nos livres
( i8t )
avec avidité : te traité qui leur plaisait le plus était un
dialogue entre Chang et Ymn^ le premier^ chrétien ,
lautre païen.
De ce lieu nous suivîmes une route pavée , d'où nous
apercevions beaucoup d'autres édifices sacrés , mais plus
petits , et qui nous conduisit à d'énormes rochers de
granit, sur lesquels étaient des inscriptions en gros ca-
ractères; Tune d'elles signifiait que « la Chine possède
des sages ». Les excavations de ces roches étaient rem*
plies de petites idoles dorées et surchargées d'inscrip-
tions. En continuant notre marche, nous nous trou vî-
mes tout-à-coup en vue d'un temple impérial , avec ses
tuiles jaunes, le plus grand qui se fût encore offert à
nos yeux. Un pont jeté sur un étang artificiel conduisait
à une vaste cour pavée en dalles carrées , et dont les
murailles présentaient de- nombreux attributs de Fart
chinois^ Les images, de proportions colossales^ étaient
faites en terre et assez bien dorées. Dans le temple, on
avait placé des cloches et de grands tambours , qui ser-
vaient à accompagner le chant des prêtres.; le son d'une
petite clochette servait à régulariser la mesure, et à de
certains intervalles , les grosses cloches et les tambours
résonnaient ensemble y dans la Tue de rendre le dieu
Boudha attentif aux prières qui lui étaient adressées ;
les mêmes mots, dans ce récitatif, revenaient souvent
jusqu'à cent fois. Le temple qu'on vient de décrire fut
bâti sous le règne de la dynastie de Leang^ environ 55o
ans avant l'ère chrétienne; il fut érigé en l'honneur delà
déesse de miséricorde, qu'on prétend être descendue en
ce lieu. Quoique l'île de Poo-To n'ait pas plus de 12
milles carrés de surface, on y compte deux grands édi-
fices consacrés au culte, et soixante petits desservis par
a,ooo prêtres. Il n'est permis à aucune femme d'y habi-
( i8a )
ter, ni même à des laïques , e^Lcepté les g«ens de service.
Pour soutenir ce nombreux clei^é, ou a afiecté les
terres situées vis-à-vis File, et qui sont affermées $ mais le
produit en étant encore insuffisant, on y supplée par des ,
quêtes au loin et qui s'étendent même jusqu'à Stam.
L*île étant un lieu de pélerina|;e, est fréquentée par
beaucoup de personnages riches, principalement par des
capitaines dont les expéditions ont été heureuses ^ leure
dons contribuent également à l'entretien des prêtres^
Poo-To semble au premier aspect une terre de féerie;
on est frappé d'admiration par ces grandes inscriptions
gravées dans le granit , ces temples majestueux et éié*
gans, le pittoresque des sites, et surtout par un mau-
solée gigantesque, qui renferme les ossemens et les
cendres de plusieurs milliers de prêtres.
Nous visitâmes ensuite d'autres îles du groupe Chu'-
san, qui étaient fertiles et bien peuplées; la propaga*
tion de la foi y rencontre moins d'obstacles que dans
la plupart des îles de l'Océan Pacifique , et les habitans
comprennent assez facilement. Ces îles ont été visitées
par hasard par des navires anglais, pendant le dernier
siècle; mais elles n'ont point été explorées avec soin par
aucun navigateur européen. Nous avons tâché de les
reconnaître aussi bien que les circonstances l'ont per-
mis; nous avons aperçu, dans le grand Ghuâan des
monts sourcilleux et des vallées fertiles, dont quelques-
unes sont formées d*un sol d'alluvion. Tout le groupe
peut renfermer un million d'habitans.
Après avoir fait quelque séjour sur la côte deSeang-
Shan, qui appartient au continent, nous nous rendisnes
à Shih-Poo , par latitude 29° 2' , et on y jeta l'ancre le
1er avril. Ce lieu , situé au centre d'un bassin, offre le
havre le plus sûr qu'il y ait au monde. Jusqu'alors la
( »83 )
saison avait été froide et surchargée d*épais brouillards ;
on avait été des semaines entières sans voir le soleil ,
même en mars ; mais à cette époque, le printemps appa-
rat dans toute sa beauté | le» champ» s« couvraient de
verdure et les parfums du pécher embaumaient lair.
Nous arrivâmes en vue de la côte de Fuhkeen , dans
un moment de grande disette. La plupart des habitans
n ataient pouf toilte nourriture qile des patates douces
séchées. La révolte qui avait lieu à Fonliose avait empê-
ché le départ des jonques qui exportent ordinairement
des provisions et des céréales de cette île; on se nour-
rissait d*épis de blé encore verts, grillés ou bouillis
comme du riz. Les hommes de Fuhkeen ont encore ,
comme autrefois , le monopole du commerce de toute
cette c6te«
Dans le cours de nos ekoursions, nous reconnûmes
Kin-Mun, grande île au nord du havre d'Âmoj, où
d'immenses rochers, entassés les uns sur les autres,
semblent avoir été ainsi disposés par la main des hom*^
mes* Quoique stérile , elle renferme 5o,ooo habilans ,
qui sont de hardis navigateurs et marchands.
Après un voyage de six mois et neuf jours, nous tou-
châmes â Lintin, près Macao, le ag avril.
W.
( i84)
DEVXIËSIE SECTION.
POGUMENS, GOMMUINICATIONS, NOUVELLES
GEOGRAPHIQUES, ETC.
Notice sur les monts Cotocton de la Virginie et du
Màryland, par C. S. Rapinesqub.
Tout ce que Ton a écrit sur les monts AUeghany, et
les cartes qui en ont été publiées, sont vagues et sans
détails exacts, même dans les lieux et passages les plus
connus et fréquentés, tels que celui-*ci; car il y a long-
temps que Jefferson a rendu fameux le passage du fleuve
Potomak dans ces montagnes. Maintenant il y a des
routes très fréquentées ^ un canal longeant le fleuve, et
une route de fer dans le voisinage; cependant toutes les
cartes sont fautives à l'égard de oe passage et des monts
voisins.
Le nom même de ce défilé de montagnes est presque
ignoré y hormis dans le voisinage, et ne se trouve pas
porté sur les cartes : ce nom est Cotocton y beau nom
aborigène très sonore, et que je vais introduire en géo-
graphie. Sa largeur est de 14 milles.
Le fleuve Potomak sépare les monts Alleghany du
nord des monts Apalaches du sud. Ce passage ou défilé
se nomme Cotocton, ainsi que les collines qui le for-
ment, et les deux rivières qui y affluent du nord et du
( »85 )
sud. H en est de même plus au nord , où le passage du
fleuve Hudson se nomme Mattawan comme les collines
attenantes, ce passage divisant les monts AUeghany des
liionts Taconick.
L- esquisse ci-jointe , quoique très imparfaite, donnera
une idée de la structure de ces monts et de leur défilé.
Elle comprendenViron 48 milles anglais du nord au sud,
depuis leis bornes de. la Pènsylvanie jusqu'au Sp* degré
de latitude nord. J ai passé cinq fois ces montagnes en
plusieurs lieux, en 1819, 1825, i83a et i833, et ce
n*esft que cette année que j*en ai pu saisir toute la coufi-
gùration physique ^ toutes les cartes me trompant en ne
mettant qu'une rangée étroite de montagnes où il y en
a trois ou quatre, et les appelant simplement \5/z/&-/{{V/^e
ou Crête-Bleue.
U y a d'abord la montagne isolée de Monocasy, formant
un avant-poste en Maryland, sous le nom de Sugarloaf
ou Pain -de-Sucre, quoiqu'elle ne soit pas conique; mais
sa forme est trilobé ou à trois éminences ai^ondies. Elle
a i5 milles de tour et 600 pieds de haut. Sa structure
géologique est primitive; c'est en quelque sorte un cris-
tal de quarz blanc. Elle est déboisée , le bois en ayant
été coupé pour les forges ; mais les arbres poussent de
nouveau. Elle a plus de 5o sources d'eau. A l'ouest sont
les montagnes, qui, vers les bornes dé la Pènsylvanie ,
où elles forment un plateau de 8 à 10 milles de large, se
divisent en trois branches de longueurs très inégales,
et qui sont toutes trois coupées par le Potomak. La
branche ouest est la seule qui soit continue, quoique
coupée par une foule de cols et s'appuyant sur un pic
nommé mont Misery, justement sous la borne du Mary-
land et Pènsylvanie, qui a plus de i,aoo pieds au-dessus
de la vallée qu'il surmonte.
( «86)
La deuxième branche du milieu est la plus courte,
n'ayant que 20 milles de long, dont la moitié dans chaque
état. La vallée en Marylaud se nomme Pleasanl-VoUey-y
et en Virginie, HoUers-Falley (Vallées agréables et
creuses). Sa largeur est de a milles au plus. Elles sont
bien arrosées.
Entre cette branche et la troisième ou orientale , gtt
la grande vallée de Gotocton , ou plutôt les deux vallées
du nord et du sud ^ portant toutes deux ce nom , ainsi
que leurs rivières | chacune a environ ao milles de long
ex /^k S de large. A Test, gisent les monts Gotocton du
nord et du sud, qui deviennent graduellement des col-
lines dans la Virginie, par Télévation du terrain qui les
porte, et se nomment Hicceiy-Hilh et Bull-hills (colline
des Noyers et des Taureaux), s étendant à plus de 100
milles.
Les monts Gotocton s'élèvent d'environ 1,000 pieds
au-dessus du fleuve et i,aoo au-dessus de la mer. Ils
sont primitifs; les roches sont de granit et quarz blanc
et coloré en masses, avec d'autres minéraux. Elles sont
boisées, quoique stériles généralement; les vallées entre
les branches sont fertiles et cultivées, avec des schistes
primitifs. A l'ouest, vient la grande vallée calcaire , qui
les sépare des AUeghany propres, ayant 600 milles de
long et 1 5 de large.
Établissemeut d'une nouvelle colonie pour les nom
libres , au cap Palmas.
La Société de colonisation de lÉtat de Maryland
(auxiliaire de la Société de colonisation américaine des
( «87)
noirs libres ), form^ée en janvier i83i, fit partir en octo^
bre de la méttie ann^e, le navire VOrion pour Monrovia^
avec trente-et*un émigrans sous la direction du docteur
Jâiiies Hall. Dans le mois de décembre suivant, la légis«>
lature du Màryland bccorda une somme de âoo^oob
dollars , pour le transport et la colonisation d'émigrans
en Afrique , et le cap Palmàs fut choisi pour y former
un nouvel établissement.
Le docteur Hall décrit ainsi les avantages de cette po-
sition.
« La côte d'Afrique, lorsqu'on a suivi une direction
sud-est, en partant du Rio-Grande et passant par Sierra-
Leone, le cap Mount, Monravia , Grand-Bassa et la ri-
vière Cestos, tourne ici (au cap Palmas) à Vest-nord-
estvers le cap Trois-P ointes ^ Tembouchure du Niger
et Fernando Po, dans la baie de Biafra {theBigktof
Biafra). Le voyage de retour du cap Palmas aux Etats-
Unis ou en Europe est toujours facile, les vents alises
du nord-ouest régnant constamment; tandis que plus
à lest, vers Tembouchure du Niger, on se trouve hors
de Tinfluence de ces vents, au milieu de calmes et de
courans qui rendent la navigation longue et pénible. La
position du calme Palmas doit en faire un jotir un point
important, comme entrepôt commercial, et comme
lieu de relâche pour les navires américains ou euro-»
péens destinés pour le Niger.
« La température de ce cap est à-peu-près la même
que celle de Monrovia, quoique cependant elle soit
reconnue plus saine. Un Anglais, le capitaine Spencer,
qui a conduit pendant quatorze ans un établissement à
Tembouchure de la rivière Gestos, entre Bassa et le cap
Palmas, a souvent employé sur la côte des maîtres de
( i88 )
navires et leurs équipages pendant, des semaines et
miême des mois entiers ^ . s^ns qu'ils en aient res^ejiti
aucun mal, tandis que,, dans les établissemens actuels.^
un étranger ne peut passer une nuit à terre sans être
iuçommod^. Cet effet est; attribué aux marécages: de
mangliers ( Rhizophora) formés = par les, énoripesquaintiT
tés de dépôts d'alluvion, apportés par les rivières Gain*
bie, Domingo, Rio-6rande, Nunez, Pongas, Kabba,
Sier ra- Leone , Karamanka et Piscou. Au contraire, de-
puis la rivière Saint-Paul, autour du cap Palmas, jusqu'à
TAssi née, près le cap Trois-Pointes, on ne rencontre
point de grands fleuves qui forment de semblables cou-
ches alluvionnaires.
« Un autre avantage du cap Palmas est de fournir du
riz , dont les bâtimens ont toujours besoin , pour faire
leur voyage de retour.
«La ville, située à la pointe méridionale, où le pro-
montoire se lie au continent, regarde la rade au sud^;
de ce point, le cap se dirige au nord-ouest, et se ter-
minant par des rochers inaccessibles et presque perpen-
diculaires , forme entre cette extrémité et la terre une
baie sûre et commode. Le point culminant de ce pro-
montoire est à loo pieds au-dessus du niveau de la mer^
et une batterie de quelques pièces qui y serait placée
suffirait pour commander la ville, la baie, la rade, et le
pays qui se trouverait à portée de canon. »
Le docteur Hall , nommé agent de la Société, devait
mettre à la voile, cet automne, pour la nouvelle colonie,
sur un bâtiment capable de contenir soixante-dix à cent
émigrans, dont vingt-cinq du Maryland, et le surplus
pris parmi ceux des habitans de Libéria qui voudraient
quitter leur résidence. Ce navire, outre les marchandises
nécessaires pour payer le territoire , portera des armes.
( i89)
muniiions et provisions pour six mois, les. charpentes
du magasin général et de la maison d agence, les outils,
instrumens aratoires, etc. ir restera en vue du cap Pal-
mas, jusqu'à ce qii* une batterie ait été élevée et garnie
de ^anôn et qUe rétablissement soit en activité. Dss ex*
péditionsÂe succéderont ensuite, et On établira toutes
lés fortifications nécessaires à la 'défense:.de la colonie.
>i-^
État de renseignement dans: la colonie de Libéria
(jéfrique)mid>ajmni8i2.
m • ,
Il y a une école publique de garçons et une de filles
dans chc^cun des districts de la colonie, savoir :
. ' ' ' . " . • '
2 à Monrovia^ comptant. 36 garçons', 67 filles.
2 à Càldwell ........ 34 4^
2 à Millsburg. . . ..... 21. 11
.91 IIO
Ce ijui donne pour les élèves des deux sexes, ao i
Auxquels* ajoutant le nombre dès adultes
qui suivent une classe du soir ouverte à Cald-
well , aS
Le nombre des individus qui reçoivent les
bienfaits de 1 instruction s'élève à 226
On leur enseigne la lecture, l'écriture, le calcul, la
grammaire et la géographie.
Les instituteurs reçoivent chacun un salaire annuel
de 400 dollars , et les maîtresses , 200 dollars.
( ^9^ )
stralif de cet état , le plus important de TUnion Améri-
caine par sa position, sa population, ses richesses, et les
avantages naturels du pays, ou qui désirerait se former
une idée nette du système qui a prévalu dans le partage
de son territoire en propriétés particulières, pourra pui-
ser dans cette carte d'utiles rehseigneméns:
C'est avec un véritable plaisir, monsieur, 'qiie' je vous
annonce la formation d'une société: dont lés* travaux
serviront bientôt, je l'espère^ à hàtêr là marche des
connaissances géographiques. Je parlé du lycée qui vient
d'être organisé au dépôt de la mariné à New-York, sous
le nom de l/mtedStates naval Lyceum, Les résultats les
plus impor^ans de cette nouvelle association seront de
réunir les efforts des officiers de la marine marchandé
et de celle de l'état ; de leur donner des instructions pour
les recherches scientifiques qiie leurs fréqùens voyages
pourront les mettre à même de faire ; de leur fournir un
dépôt pour les objets intéressans ou curieux qu% au-
Font.rapportés , et enfin de leur offrir les moyens de pu»
blie»* l'es bbservjations et découvertes qu'ils aui^ont faites.
Je mé plais à croire, monsieur^ que la Société dé Géo-
ghiphie se i félicitera dé k fo^nlatidii de éé lioniiVel auxi-
liaire dans une tillé dont les "vai&seaii'x-, sbit du gouver-
nement, soit du GOnimerce^ pénètrent dans toutes les
mers; et s'il paraissait utile à là Société d'établir avec
cette iassociatioii dé cels rapports qui naissent de l'identité
du bîit et de la coiiimunauté des travaux, je m'estimerais
hemisux d'en dévénil* l'intermédiaire.
• . Pilote de la côte des: Deux* Amérique» y donnant les in-
dications des principaux havres*, anses et promontoires
existant sur cette côte, les directions; des ven^ , les kiti-
tùde et longitude, et une table des inaré^ , ^atEdmund
( 193 )
M.Blunt] 12* ëdit. (657p.gr. in-8«). New-Yorî, i833.
Le mérite de cet ouvragé , auquel Tauteur a consacré
quarante années de sa ^ie , est constaté par le fait de la
vente de ofi)te tf îtic^i fi^iccf wves q^i Qi|X\éppisé 87,000
«.1 " * •
exemplaires.
L'auteur a puisé aux sources tes plus authentiques, en
s appuyant des e^loratipns j:aite^ par ordre du gouver-
nement américain , de renseignemens certains fournis
par les pilotes -cô tiers, caboteurs , et des travaux et com-
munications jdfts naarigalBUES les plus dislÎDgués de tous
les pays, et enfin de ses propres observations. Dans un
travail aussi étendu, puisqu'il s'agit de donner des indi-
Cfttipps «ijr uf^ cote 4epjM* 4^.6iP^1> toI^^^/CP lMn;^Ht^r,
lauteur ^e ^e flatte pas d'êtr^ à lahri de toute ^re^r ;
mais il a }a conscience d'avoir apporte à cet^ grai^de
tâche un zèle infatigable et scrupuleux que Tappât du
gain n^a point stimulé , puisque , malgré le grand nombre
des éditions, 4és profits de cet ouvrage ont été entière-
ment absorbés par les cfépénses qu'il a exigés. '
M. Blunt fait remarquer que depuis la première édi-
«ten en fk'/otej le taux ordinaire de rassoTAtîce a dimi-
nué de moitié pour ^es Mtimens côfiers, et des quatre
cinquîètnespour les navires allant à la'NouveHie-Orléans^,
«
et quil est hors de dduie que les progrès dé la science
hydrographique n'aient contribué à cette réducfion:-
jyiit<»nû«0 ;&a f^éfaoe jen jléeluraat^^ie .les ÔAfirnDdtés
loaifêé^ {Mr J\àgé>et îles fi^tigtnes n« iai permeitcustphis
di9 famfà9jSiW à piMsidctt' àxû.tte.p«^ticaitiDjn, qui 6^ni
confiée a âcm fils , M. iG.rfW. Bhint. W. ^
1/4
( '94)
>^M«^HH^^
TROISIEME SECTION.
ACTES DE LA SOCI^T^
PROGÀS'TSRBAUX DfiS S^AUCB».
Séance du 7 mars i834*
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
' La Société royale de Londres adresse le deuxième
volume de ses Transactions pour Tannée i833.
M. Leprieur écrit à la Société pour lui adresser une
notice succincte de son voyage dans la Guyane centrale.
I^a lecture de ce document est réservée pour la pro-
chaine assemblée générale.
M. Jouannin écrit à la Société pour lui offrir, au non
de Tauteur, un exemplaire de louvrage que M. de Falbe
vient de publier sous le titre de Recherches sur Fempla"
cernent de Carthage, AL d*Aviçzac est invité à en rendre
compte.
M. Bianchi dépose sur le bureau plusieurs tmoiéros
du Journal de Smyme et des Moniteurs Ou&man et
Égyptien f et il signale divers fragmep s gëogirapli^ùés
qu'il lui paraîtrait utile d*extraire pour le Bulletin.
La section de publication, qui avait été chargée d'exa-
miner le manuscrit de M. Lefel sur l'histoire philoso-
phique de TAfrique occidentale , présente son rapport
sur cet ouvrage. D après ses conclusions , la Commission
( 195 ) .
centrale décide qu'il n y a pas lieu de publier ce traTail
dans le recueil des Mémoires de la Société.
La même section avait aussi, à exan^iner la proposition
de M. d^Urville relative à la publication du. voyage dit
Bonecheaà Tile d*Ainat (Taiti). Cette relation en espa-
gnol lui paraît intéressante pour Thistoire de la géogra*
phie, et elle conclut à ce qu'elle soit publiée dans le
Recueil de la Société , ainsi que la traduction française.
La commission spéciale chargée d examiner le concours
relatif au nivellement des rivières de France , présente
son rapport par Torgane de M. le colonel Corabœuf |
et propose qu*il soit décerné une des médailles d or de
loo francs à M. Jodot, auteur d'un mémoire sur le ni«
vellement d'une partie du cours de la rivière delaVesle.
— Adopté.
M. Jouannin lit, pour son frère, un mémoire qu'il a
communiqué dans la dernière séance , sur le choix de la
mesure qu'il conviendrait d!adopter, d'une part , pour le
diamètre des globes terrestres artificiels, et d autre part^
pour les méridiens des cartes géographiques et des mêmes
globes. D'après le désir de l'auteur, M. le président dé-
signe une commission composée de MM. Corabœuf,
Costaz et d'Urville pour faire un rapport sur ce mémoire.
M. le commandant d'Urville lit un récit d'une excur^
sion qu'il a faite à l'île de Célèbes dans le cours de son
voyage autour du monde.
Séance du 2t mars.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
MM. Galindo et Lavallée adressent de Trugillo et de
Trinidad de jQuba, un duplicata des lettres qu'ils ont
écrites à la Société les 9 février et i^''^ octobre 1 833, et qui
( »96)
àé ti-ouVent diéjà niénfidhfrëès dahs lei procès- vëfbfaaîc'
des séances do 21 £é|»téÂibre et dii ^^ hotètxûyte i833.
Mv I*a6»ifal de K4>Hsét>st€rrït écrit à Ta Sôdéié péiff lui
offrir lé lon^ li des ineftièirâs iij'dhjgràphîqiiés t[iifî ac-
compagnéfit son Atlas dé U mer du Siid. Un eiethplali'fe
de ce vol^nve , adressé pi^ééëdéMmé)^ à la Sôdtéiêy hë hii
était poiht patVehli. .
M* Gross-Hoffinger écrit à là Société pour lui offrir
pUlsieUfô ouvragée qu'il à puiMiéi, et il éitprittre le désir
de Vdir deB i^èktbns s'ôûtrîi' éhtré la Société doint il est
meffîbré et TirtStitiit géographique qu'il dirigé âXelpiîg.
MM. lé baron de tiadoucette et Fontanier écrivent à
là Société pour lui tàiré hommage, le premier, de son
Histoire des H dûtes- Alpes , et lé second, de son t^oyage
en Orient,
MJôhiàrd èiithîiierlt r^sàétttbléè Bu Voyage dé M. d'Or-
bigtijj exécuté dans l'Attiérique méridionale pendant les
huit dernières ahnéës; il ànhonce qiie ce vorjragetir a
rîappdrté eh Frî»iice de riches collebtiohà éthnôgraphî-
Iqiies^ dé noinbreux vocabulaires et des cafiés itinéràix'es
dé toutes ses excursions dans la Patùgonié^ dans le haut
Pérou, dans lés Cordillières , et dans les proVittces des
M'oxos,des ChiquitoSjCtfc. Il regdrdi? ce voyagé cotiittié un
des plus inipôrians qu'on ait faits d)âp»is IdDg^teteps
dans l'intérieur ctes terres.
La commission spéciale chargée de juger le concours
relatif au prix annuel pour la déç^uterte la plus impor-
tante en géographie correspondant à Tannée i83i, dé-
claré qu*elle est d*avis qu'il soit décerné à M. le capitaine
Rosà là grainie médaille d'or dé 5oo franéS, pôufr'son der-
nier vbyhgè dont lé ^rinéi^ml objet était là question du
J)àlssagé nol*d-otiest entre lés deux Océaris. lîiié hiëntion
( '97 )
très honorable est décernée à M. le capitaine fiiscoe,pour
ses découvertes dans TOcéan antarctique. Enfin , la com-
mission a décidé que les voyages de nos compatriotes,
MM. Victor Jacquemont dans Tlndostan et d'Orbîgny
en Amérique, seraient cités avec distinction.
La même commissiofD conimumiqtie le pfCPgramto^ du
prix offert par S. A. B. le duc d'Orléans. La rédaction
en est adoptée.
Après délibération , la Commission centrale remet au
concours deux sujets de f)riit échus au 3i décembre i833,
et pour lesquels il n'est point arrivé de mémoires. Le
premier de ces prix , relatif à \ histoire mathématique et
critique des mesures de degrés , est prorogé pour être
décerné à la séance général^ de mars iSSS^jçtle^ecofid,
relatif aux antu^uités américcUnes^ estpro^o^^ poj^r être
décerné en mars i836.
M. Roux de Rochelle lit une notice sur les principale;»
navigations entreprises le long cl:es côte3 occidi^otales de
TAmérique du Nord.
, m ' '• '• .1.,
Hi Jomaird donne d»s ej^Iicaiior»s Mr une graffide
carte manuscrite de TAmérique ,. de 1^64^ citée dàH^
cette notice 9 et qui est depuis peu expose: a la section
géographique de la Bibliothèque royale*
M. d*Avezac donne lecture de la suit^ de $.6| Études
géographiques et ethnographiques sur Alger^
( 198)
MEMBRE ADMIS DANS LA SOCIETE.
M. George Robinson, Toyageur.
OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIETE.
fùmm
Séance du y mars i834.
Par la Société royale de Londres : Transactions de
cette Société y i* part. i833. i vol. in-4**.
Par M. le capitaine Falbe : Recherches sur remplace-
ment de Carthagéy. suii^ies de renseignemens sur plusieurs,
inscriptions puniques inédites y de notices historiques, géo-
graphiques y etc. y avec le' plan topograpfaiqae du terrain
et des ruines .de la ville dans leur état actuel , etc. i vol.
in-8'' et atlas in-folio.
Par la Société de géologie : Feuilles 6 à 9 du tome iv
de son Bulletin.
Par M. le directenr : Bévue des voyages, 3« livraison.
Par M. de Moléon : Becueil de la Société Polytech-
nique, a' série, n» 2, cahier de février.
Par M. le directeur: Mémorial encyclopédique y cahier
de février.
Par MM. les directeurs : 24 numéros du Journal de
Smyme, 5 numéros du Moniteur ottoman , et i numéro
du Moniteur égyptien.
( «99 )
Séance du 21 mort.
Par M. ramiral de Rrusenstern : Recueil de mémoires
hydrographiquesy a* vol., in-4**. Saint-Pétersbourg, 1827.
Par M. Albert^Moritémont : Bibliothèque universelle
des 'voyages y 16" livr. , in-8°. — Voyage de Vancouver.
Par M. Fontanier : Voyages en Orient^ entrepris par
ordre du gouvernement français (second voyage en Ana-
tolie ). I vol. in-8.
Par M. le baron de Ladoucette : Histoire , topographie ,
antiquités f usâmes j dialectes des HauteS' Alpes , avec un
4itlas, a**édition. i vol. in-8^.
Par M. le baron de Chaudoir : Description de quelques
mèdculles grecques du musée de M. le baron de Chaudoir^
par Dominique Sestini. Florence, i83i. i vol. in-4^
« Par M. le docteur Gross-Hoflinger : Handhuchfur
Reisende durch das Erzherzogthum Ocsterreichy Steier--
marty Salzburg^ Krain^ Kamten^ Tirol^ Illyrienj Dal-
matien und da^ Lombardisch'Venetianische Kœnigreich^
etc. , I vol. in- 8°. — Oesterrich wie es ist Gemalde von
Normann. 2 vol. in-8**. — Der Kahlenberg und Seine Um-
gehungy oderdie nordlichen gebirgs-umgebungen wiensy
etc,y 1 vol, in- 1 2. jéustria,'Zeitschr if t fur Oesterreich und
Deutschland, 1^ cahier, in-8*.
Par M. le capitaine d'Urville : 4 livraisons du Voyage
pittoresque autour du monde.
Par la Société d'agriculture^ des sciences et des arts
de Valencîennes : Mémoires de cette Société ^ i^^ vol.,
in-8«, avec planches.
( ^<> )
Par M. Morin : Instruction sur la manière défaire des
obseri^ations météorologiques y iii-8°. Paris, i834-
Par la Société libre d*agriculUuRe d'Évreux : Recueil de
cette Société j n* 17, janvier i834*
Par la Société polonaise .de^ £ti^d^ : Pr^j(i%ieft c{ifi\pte
rendu de cette Saeiététin^",
Par M. le ^iriecti&iir : PUif J^^î> |^o» du jpw^al jl?Ifi^(fut.
i »
A . 4
. .: j.
BULLETIN
DE JJk
SOCIETE DE GEOGRAPHIE.
i^^mmm^^
AVRIL l834.
M*M*i
PREMIERE SECTION.
MEMOIRES, EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS.
VOTA6B DAHS LA 6UTARB GBNTBALS,
Par M. Lbpubvr. (i)
Le desir de voir moi-même ce que tant de Français
avaient vu, d'étudier la végétation et les autres bran-
ches de l'histoire naturelle , si riches sous les tropiques,
m'avait de bonne heure et malgré ma famille, £siit tour-
ner mes études vers les parties qui, sous tous les re-
ports , pouvaient rendre mes voyages profitables à la
science, si j'étais jamais assez heureux pour être mis à
même de suivre les traces de mes nombreux devanciers;
j'étais, préparé, mais jç n'osais, plus concevoir d'espoir
f . (i) M. Lcprieqr a remisa la Soci^, à Tai^pai de cette relation ,
quatre fenilles renfermant les élémens d'one carte du cours de TOya-
pock et d'one partie de oelol du Jarî , ainsi qu'une série d'obserra-
tioBS astronomiques fidtes pendant le cours de son yojage.
i5
( ao2 )
fondé , quan4 1*^^ k bopheur ipeëfiér^ ^*étre attaché
au service de «apte de la miripç ^t e^vofé au Sénégal '
dans les premiers mois de i8a4- MM. le baron Hugon,
baron Roger , Gerbidon , Jubelin , gouverneurs de cette
colonie, vQulurent bien mettre à ma disposition tous
les moyens TtécessMres pour me mettre k même de re-
cueillir tûu&les matériaux possibles pour flaire connaître
ce pays, sur lequel jusqu'alors 09 n'avait eu que fort peu
de renseignemena; dont on ignorait lentomologie, laTO-
gétation , la constitution géologique, et surtout la topo-
graphie. Je rassemblai dans les nei|ibrei4SÇjî courses que
je fis pendant mon long s^our tous tes croquis né-
cessaires, toutes les notes. et i>bservations que me per-
mettaient mes moyens pour pouvoir faire connaître, ce
pays, et fus enfin rappelé au port de Brest en 1829.
Mes courses m'avaient habitué aux fatigues, et ma
santé n*avait que fort peu souffert des nombreuses at-
teintes du climat ()ange^eux aux- inlùences duquel
je venais d être soMfpijS^.
Je profitai toutefois k Paris d*un congé qu'on ve-
nait de ni'aceorder, quand M. JVrbèHn , qùr, du SéViégal,
aVàk été envoyé pour gouverner la Guyane française,
rottbtt.blen se souvenir de moi, et me' mettre à même
de rendre quelques servjk^es'à la géographie. Un prix
venait d'être proposié pour la reconnaissance de ' la
Guyane-Centrale^ 0^ d^sh*ait déchirer enfin ' lé VdBo
qui couvrait e^rcbfe ces tichitrées, et îei' faire 'éonnaStre
à r£urope savante. ' ;.;..-
' M. Jubétrn nrappela )|^rès de* lui poor me otias^erd'e
cette exploration, que j'acceptai avec le plus vif em-
pressement, et|)Ottr laquelt^ je fis tbas Tè^' préparatifs
necesçau:e3.
Je partis de Nantes dans, l.es premiers, j^ç^içs 4«.î\*UJlfit
( »o3 )
i83o, paifaifieifierit tétahkif et ne songeant pi«i^aiix fii^
tigues que j*aviiis déjà éprouvées sur la côte d' Afrique $
je connaissais la Tégétaticm et les plantes des parties
que j'arsûapatcotiraes; maisnn nouveati ehan^ s'onvrait
devant mot* Vierges encoredes pas européens, j*aUais
▼eir , j*albis paycofitrir ces' belies forêts- vîeîiles «orome
te monde, et dans lesqtKUés n^arsit jamais vésonné )a
cognée dn bAeheton« L'entomoik^ie, la botanique et
les* autres parties de Tbistoire naturelle allaient snc«
oessiiement dei^enir le bot de mes tedierehes; de plus
j'«?aîs à m'oocuper éune . science vaste, à laquelle les
travaux des savans modernes a fait faîf e des pas de
géans.. Fanble «lève enoere de cette belle science, à la-
quelle; je n'ai pu CcHimir que peu de matériaux, pétais
chaîné de.fair&connaître k» gé«>graphie de ce pays nou^
vean i d'en reconnaiUre les rivières et les montagnes
qui leur servent de berceau j ainsi que d'en tfracerhi
topographie; c'esï »vec ces douces^ illusions que je dé-
burquai àCayenne-dasis les premiers jours de septembre.
Totttea.n'ontpasété réidisées complètement, et matgré
mes efforts y je a*ai p«r atteindre le but du voyage ; mars
je mTeslIinieroi encoee aseez heureux si les observations
que jai faîtesr et que je soumets à votre jngement' peu^
vent mériter votre apprbbstioil et vos eneouragemens.
Après quelques jours consacrés au repos^ jef deman-
dai à aUer visiter le pa3rs, afin d'eu étudier la nature
et de eomiaitre les dîlfieuliés qoej anrsds à vwncre par
Ut-suite.. :.•./:•.!/
Je partis dene dans les premiei^si jours de novembre
poiiK VOyapoh^ que je remo»tiii jusqn'à sa jonction
anrec le Camopt; ce fiit dans ce vojage que,* peur la
premsèce fois, jlens occaâon de voir les Indi^eiis
peu iftorabrenxquieD habitent les bevds^ feôble&dé'-
i5.
(ao4)
btis des Bationsplus.pckpuleuses qui les habûaient autre*
fittS.
Je pus dans ce yoyage me £ûre une idée nette des
Dbstaeles y sans cesse «venaissans, qui en rendent l'exé*
cudon si difficile; et les rapides nombreux qu'il faut
continuellement remonter n'en sont pas le moindre :
jusqu'à Fembouchure du Gainopi, qui n'est que 4^ ou
5o lieues de l'embouchure ^d*0yap6k, on en compte
piiès de trente, dont quelques-uns de plus dune lieue;
le seul moyen à employer est de hisser les embarcations
dans les petites passes latëralesi dont les courons moins
rapides sont plus faciles à vaincre.
J.e fis connaissance dgns ce premier voyage avec les
Pyrionsy que leur vieux chef Alexis^ s'empressa de fidce
partir pour la pèche et la chaise, afin de pouvoir m*of>
frir quelques pièces de gibier ou depoisson frais; ce qui
effectiyemetit ne tarda pas à arriver. Je visitai aussi les
ruines des établissemens des jésuites à Saint-Paul et à
Sainte-rFoi^ à lembouchure de Gamopi; le poteau en*
core debout des habitations , les débris d'un four, sont
au. milieu d'une forêt de citronniers et de cacaoyers, les
seuls vestiges des grandes missions que ces hommes
^ remarquables par l'étendue de leurs vues ) avaient
.formées pour y attirer les Indiens.
De retour à Gayenne de ce premier voyage, pendant
lequel j'avais trouvé une énorme quantité de matériaux
nouveaux pour l'histoire naturelle , je fis les préparatifs
d'une nouvelle excursion ; et cette fois , je fus visiter
Oue^sa et ses deux affluens Couripiel Rokawa, dont les
cours lents, à travers les plaines basses qui les entourent,
.contrastent d'une manière l»en étrange avec FOyapok,
ilont le cours est si rapide : c'est sur les ilôts qui exis-
ient épars au milieu des vastes plaines noyées de Ro-
• *■
( ao5 )
la^â , que quelques Palicours y débris de la nation de
ce nom, ont établi leur demeure; parmi eux aussi j*aL
trouvé deux Toutanes^ les seuls individus d*une peu*-
plade autrefois nombreuse : la terre est fertile et leur
fournie en abondance les diverses sortes de racines ali-
mentaires et les fruits qui font la base de leuB nourri-^
ture; mais leurs demeures sont, au commencement dé
la belle saison, si infestées de maringouins, que tous
les soirs, pour pouvoir doitaiir> ils sont fc»t;és de se rén
fugier dans leurs canots , qui dès-lorsse trouvent trans-
formée en chambres à çpuchér;. encore £auS*il , pour
pouvoir reposer,. qiu'iU aillent à une assez grande dis«
tance 4es terces. sècbes pour éviter les atteintes des
ennemis de leur âommeil.
Ce fut au retour de ce second voyage que me furent
remis les derniers instrumens qui avaient été de-
mandés pourTexpédition; je fis dès- lors tous les prépa-
ratifs^ et rien de ce qui fut jugé nécessaire ne fut oublié
dans cette occasion; malheureusement, me fiant au dire
de personnes que je croyais instruites, je partis de
fiiusses données, îe me chargeai de divers objets totale-*
ment inûtiles,et qui m'embarrassèrent plus qu'ils ne me
servirent»
I^ les premiers jours de juin i83a j'avais quitté
Gayenne pour me rendre sur TOyàpok; sur un ordre
dont j*étais porteur , des embarcations me furent re*-
misjçs. pour l'expédition dont j-apportais toutes les
marchandisea; il ne me resta plus qu'à former les équi-
pages dont j'avais besoin , et quelque peiné que j'aie
prise, i) me fut impossible de les compléter sur le ba&
Oyapok ; ce ne fut que sur la Crique Bomohtabo que le
vieux Alexis me les compléta au moyen d'un certain
nombre de ses Pyrions; aussi après une journée que je
(ao6)
l«iir accordai pour faire leura préparatifi, on aérerait en
noute^ et, malgré le temps que, p^i^ur nourrir un aussi
graud nombre d'individus, on étioit force de consacrer
à la chasse «ta la péoke , nous atteignimes bientôt l'em-
bouchure du Cantopietpeu après les premiers étabKs-^
semens Oyampis , sur lasquela je m'arrêtai quelques
jours pour donner à mes gens le temps de se reposer,
et aussi pour répareriez canots qui déjà étaient endom-
magés : de ce point jusqu'à fendroit où VOjrapok cesse
d*â tre naTigable , je ne fis plus qiîe de petites journé<0 ,
autant à cause des difficultés dû chemin (le Mt d^. "fteuve
étant presqueàsec), que pour examiner à mon aise (es
Bfkeurs de ces peuples si nouveaux pour moi; et je n'ar-
rivai chez José Antonio que dans les premierir jourtf ie
septembre. Parfaitement reçu par ce chef, il mit à ma
disposition tout ce dont je pouvais avoir besoin ; je Aie
préparais déjà à le quitter pour visiter le forêts vierges
* quand des objets que j'attendais de Cayenne , et des con-
trariétés me forcèrent de revenir subitement sur le bas
Oyapok ; je profitai alors de ce contre-temps pour relever
plusfacilement toute la partie du coursde cette mièrequî
est au-dessus -du Camopi et dont je ne connaissais pas de
tracé : quoique le docteur Leblond l'ait autrefois parcou*
rue, y ail séjourné plusieurs mois, et Tait relevée^ toute
cette partie, que les difficultés du trajet a fait esfîmer à 70
lieues environ , n'en coièporte au plus que 60 ; ce qui
avec les 5o de la partie inférieure à cet afiBoeat, n'en
porte tout le cours navigable qu'à cent lieues.
' Peu de jours me sulKrent pour ce voyage, qui me
mit à même de mieux étudier lés nombreux rapides que
je descendais; mon canot, que José Antonio (qui m'ac-
compagnait), fikfsait gouverner, glissait rapide au milieu
des flots bouillonnans de ces montagnes russes <f un
V ^9 ;
nouveau gen¥63 combien j'admiir^s l'Udrfeà^ë de tHsA
hommes à gHMorv^rMr un e»tot att lAittéu dift» brisétiA !
r<»il ei&tcé àà (Indi^ti fiiperûèVàil là iCMhe sOtts les fl6tt
molles , et un <^up et pâgllie là lui fâi^l éVhét-;ttiàb
«'«si éUrtout l0f^qâ*il titrite sur te borà -dti tàjidt' qné
brille tofite son adressé t dressé snr le batic ou le bottl
dû càtKtt, il traee tX éuit à tràyérs lëctittté et léà rèekéH
teehètnivi de <^)trf (|a'il dirige, expliqué à Sèsoditipa*
gnons les manœuvres à faire pour éviter les danger^
qu'il leur désigne dé te Main ; Û n'y à point la moindre
<;ràitite à SfVoif, qiMJqttè pourtant le plus pét» chM
soil éflpàblé d)^ filil^ b^^^» iitïOn Couler léè enAiktck*
tiotts.
Je ne séjourn») suï* le bas Oyapok que \é teiuplf àtrio-
fèmënt nécessaire pour terminer les affaires qui m'y
avaient appelé, prendre les objets qui étalent ig^ttitéé de
Gayentiepour l«tpédltion,6ti^arfir aussi vite' «urec des
vivres en «ss^ grande quantité pour n^étre pas fli^reë de
chasser ou péeher; en remontant, ma marche fut éi
promprequeje n'eus besoin que de r3 jours deinsrcheati
lieu de3oqu€frôti met otdinairément pour remonter cette
rivière jUSqu où èllecesse d'être navigable; là j'éprOûfvai
de nouvelles difffic^uHéS : le c}\et'Joêé Araoniô , à là Suite
des fati^e» dCi vùy^ge ^ étant tombi^ malade ^ et hors
d'état de m'kider; il ftillut m'arnier de patience; Je ne
pus pl^ que'fiort lentement faire les préparatifit du
portage, pa^ lequel je me pt<e/posei^ de recoâhai'trê^ les
sôurè^s^ de r<:>rajE7<»*/ Jtf pérdis^nousansett êttielUèsâfti^
trarié^ phi^urs jo^rs à attendre et à dédider des IjtidielM
à me ^«frvir de guide; enfiii ^ le 8 UoveïMibre^ accompa-
gné de i4 individus, je partis pour me rendre àui
sources de FOyapôk; àfvec moi se trouvait un etcelleyiit
Indien, dottt l'établîjlsement en était voisin, et che^le-^
( ao8 )
quel je me rendis; tout le pays est extrêmement boiséi
et quipique suivant un chemin très firéqu^té par les In-
diens ^ mous éprouvions beaucoup de difficultés, tant
à c^use de l'activité de la végétation, qui reproduit
presque instantanément les parties retrandtés^puTen:
trelacemept des plantes grimpantes, qu'à cause des
nombreux circuits du chemin et de Ja fugacité des
traces, remarquables seulement pour ThabitaiU de ces
vastes forêts*
Le plus petit sentier de nos forêts d'Enrope est mieux
çaarqiié que ces grandes routes iiui^ennçs, dont souvent
la direction n*est indiquée que par quelques branches
froissées ou au plus cassées de distance en distance. .
No^s SMivionssous des voùtesde verdure impénétrables
aux rayons du soleil^ une route extrêmement variée^ mais
dont malheureusement il était impossible de voir le d^.
veioppement; à travers 1 épaisseur des bois, nous pas«
sions alternatiyement, d'une forêt marécageuse de pal-
miers, entrelacés de: balisiers^ d'orchidées, de pteris et
de dicsonias, sur une colline couverte de meliacée^ pu
de lecitis, sous l'ombrage desquels des poivres, des géo-
noma, des psichotria, des fougères et autres plantes
vivaient abritées des rayons perpendiculaires du soleil de
ces. contrées; la boussole et quelques rayons du soleil
échappés à travers le feuillage , indiquaient seuls la dir
rection de la route que nous suivions ^ et qiii était
N. E*,S, O»; souvent, malgré la sécheresse, nous trpur
vions. un joli ruisseau d'eau limpide, faible tributaire
de rOyapok, coulant sur un lit de sable blanc , au pied
d'une colline, sur le coté opposé, de kiquelle on ne trou-
vait que les lits desséchés d'une autre plus fiiible encore;
enfin , après quatre jours. de^ marche sous cette végéta-
tion gigantesque, nous arrivâmes à l'établissement dé&i»
( ^ô9^
gnë sous le nom Coqs de Roches , à deux lieues au
Nord des sources de l'^opoX:, après avoir, pendant ce
portage , tniversé quatre fois cette rivière pu ses
branches.
Près de cet établissement les montagnes sont en grand
nombre > et la direction des lignes qu'elles forment est
presque Est ou Ouest , peu élevées en général (du moins
celles que j'ai mesurées), quoique donnant naissance
à ÏOyapoky à \Arawany à Mapari ou Jari^ et autres
rivières, tributaires de l*Amazone ou de l'Océan ; elles ne
doivent être considérées que comme la partie la plus
basse des contreforts les plus Est de la ligne de partage
des eaux des Guyanes française et brésilienne; les
rochers que Ton aperçoit sur leurs flancs, sont ou
feldspathiques ou syénitiques, mêlés de quelques gra-
nits, mais en petite quantité; toutes, quelles que soient
leurs dimensions, portent des marques irréfragables
de l'action du feu , soit qu'elles l'aient éprouvé, au
moment de leur formation, soit postérieurement : des
fentes dans quelques endroits ont été remplies par une
substance racheuse (basaltique ou de feldspath pur),
qui ne ressemble nullement à la n^sse; dans d'autres
cas (sur l'Oyapok et le Jari) , des fragmens ou nodules
syénitiques ou granitiques, à cassure concentrique ont
été empâtés par un ciment de même nature, ou de
nature difiërente; quant aux roches calcaires, quelles
qu'aient été les recherches que j'aie faites, il m'a été
impossible d'en trouver, sans doute parla raison toute
simple que le pays que j'ai parcouru avait déjà pris
son relief, tout faible qu'il est, avant l'époque du dépôt
des calcaires.
Après quelques jours consacrés au repos et à l'exa-
men de ce pays que je parcourais piour.la première
( *'* )
fois , je fis mes dispositions poui" aller sur tin établisse*
ment que j'avais appris exister au confluent de Couve
et de Rouapùn, affluens supérieurs du farî^ afin de
reconnaître par nioi même si ce point était favorable-
ment situé pour en £aire un point central, d*où il fût
facile de faire des reconnaissances dans les pays envi-
ronnans; la route, après avoir traversée, et S., le point
culminant des montagnes reprend la direction N. E.,
S. O, qu'elle avait déjà suivie pour venir au:t sout-ees
de VOyapok] le terrain est entièrement semblable:
même succession de monticules , de marais couverts
de palmiers ou de ruisseaux; mais cette fois, longeant
beaucoup plus le cours de Kouapitu^ nous fûmes
forcés de traverser cette petite rivière six ou sept fois
avant d'atteindre l'établissement situé près de sa jonc-
tion avec Cùuue^ établissement sur lequel j'arrivai le
cinquième jour, premier décembre, de bonne heure.
lia , comme sur les étabHssemens que j'avais visités
précédemment, je fus parfaitement reçu; la plusiîran-
che hospitalité me fut offerte, ainsi qu'auic hommes
que j'avais avec moi ; du macovray^ de la crayavey quel-
ques morceaux de poisson et de la cassave nous furent
aussitôt apportés, et le chef de la famille nous engagea
par signes à nous asseoir et à suivre l'exemple qull
nous donna de manger; le repas fini, sur son ordre,
ses filles apportèrent des grands eouis pleins de aïchirij
que nous faisions circuler à là ronde après y atôîriiu;
car, chez les Ittdiei^s, il est de bon ton de ne jamais
refuser de boire dans la coupe de son vobin, etcesetnit
même lui faire insulte que de lui refuser cette preuve ée
fraternité.
J'eus en peu de temps reconnu le^ lieux; le^ habitans
dé cet établissement, possesseurs de grandes cultures de
( an )
maokic, ayimt eo»s0Btt à me vendre une purtie des vi-»
VKS sur pied^ et m ayant aussi cédé une case poury de^
meurer, je me décidai à séjourner sur œ point, en
attendant que le dicf Jasé A^tomo j entièremenl réta«
bb de la maladie qu'il avait contractée dans )e voyage
qu*tl avait fiût avec moi ^ pAt »e donner les reoseigiie-
mens et les guides dont j'avais besoin pouf parcourir
sÙT^aent les £oréts vierge^ qm m^nlouraient. Cepoint
convenablement situé près du conflueut de Cotn^ et de
Rouapira^ me donnait la facilité de reconnaitr^ saus
peine les eours de ces affluens du hàiU Jariy je fis en
conséquence (en attendant que je pusse fiûre construire
une embarcation nouvelle), réparer la moins mau-
vaise de celles dont je pouvais disposer; dès le lo
décembre je m^ mettais en route avec huit jo^irs de vi-
vres , deux nègres et un Indien ^ pour m assurer par moi*
même des ressources en poisson et.gihier sur lesquelles
je pouvais compter daus ce pays que j'allais habiter
pendant quelque temps; au moment du départ j'étais
encore indécis sur iadireçtioi) que je suivrais dans cette
excursion; mais arrivé à l'eaibouchuro de C^uf^a, toute
Hicerritude disparut; la largeur de cet affluent, labestUté
de la végétation qui en .couvrait les bérds^ m'eurent
bientôt déterminé,* j avais provision de bons. hameçons*^
aussi, après l'avoir remonté pendant quelques heures',
je fis mettre pied à terre , et pnéparer tout, pour passer
la nuit; ausM heureux chasseurs que pêcheui*s^ noiis
nous remettions en routeile lendemain avec honneproi"
vision de poisson et de gibier f rapparenee de lanvièrta
était des plus favorables; son lit^ét^t large et ses eaux
étendues en belle. nape, y coulaient tranquillement et
sans obstacles; depuis trois jours je laremoiitais que
rien encore ne me ftisait craindre d'étrèarrêtédansma
( ai2 )
marche, elle était toujours large et profonde; je croyais
avoir de la peine (avec le peu de vivres que j'avais em-
porté) à la remonter jusqu'à ses dernîàres eaox , et
déjà j6 songeais à revenir, avec des vivres en plus grande
quantité pour n*étre plus arrêté dans ma course, quand
je vis tout-à*coup s'évanouir mes illusions : la belle ri-
vière- de Couife n'était plus qu'un fort ruisseau emba»r*
rassé par des arbres tombés qui en barraient le passage;
Elleavûie subitement disparu, à un détour que je n'avais
pas aperçu, en se divisant en trois branches. Le sep-
tième jour au soir' je rentrais à l'établissement avec des
provisions pour un temps assez long et la c^titude de
ne jamais manquer de gibier ou de poisson ^ dont la
rivière fourmillait.
Le Jarij qui se jette dans l'Amazone, en fece de la ville
de Gauraupa , est la route la plus fréquentée par les
Oyampis des deux versans sud et nord de cette partie
de la Guyane-Centrale, qui ont des relations avec ceux
des leurs qui se sont joints à la tribu des TamocomeSy
qui est établie sur les rivières de Moucourou et Carapo'
natoube : ceux des sources et des divers affluens de
VOjrapok soTÛ^^ comme leurs consanguins , depuis fort
peu de temps des montagnes dans lesquelles ces rivière»
prennent leurs sources, sont uni$ à ceux du Jùri pav
des liens de parenté que l'éloignement actuel n'a pas
encore relâchés; au commencement de la saison des
pluies^ lorsque tous les travaux de culture sont terminés,
ils vont voir leurs parens ou leurs amis d'outre- monts*
Par suite de ces relations et de ces habitudes de voyage,
il est très facile de trouver des guides pour se rendre
de YOyapoksvLT le Jari^ et même c'est par suite de cette
facilité de communication que je m'étais déterminé à
reconnaître le chemin qui conduit de XOjapok sur XA^
( ai3 )
mazone par cette mière, espérant que plus lard il me
deviendrait beaucoup plus fecile dobtenir de bons
renseignemens pour me diriger sûrement sur le Maroni,
que les peuplades du centre désignent sous le nom d*j^-
Le 2IO janvier , au mom^ot où je revenais dune pre-
mière course sur le Jari , je tîs iarriver deux Indiens
expédiés par José Antonia avec des lettres qui avaient
été envoyées chez lui y ainsi que divers objets que IL le
gouverneur me faisait parvenir : José Antonio était pcM>
alitement rétabli; aussi à cette nouvelle me décidai-
je aussitôt à prendre le chemin qui me séparait de son
établissement, afin de pouvoir m*en tendre arec ]ui| et
d'en tirer et guides et renseignemens; en peu dé jours la
distance qui me séparait de lui fut frandiie; et je fus à
même de m'assurer que tout ce que je venais de recevoir
de Gayenne était fort convenable; Je regardai dèsJors
comme assurée la réussite de mon voyage ; et quoique
par suite des rapports &its'àcet Indien, il ne voulût pas
me donner des guides pour me rendre sur le Maroni^
il me procura autant d'individus qu'il m'en fallait pour
faire transporter à l'établissement que je venais de
quitter toutes les marchandises d'échange que je venais
de recevoir; il consentit lui-même à me servir de guidé
et d'interprète pour visiter et reoonnaitve tbnt le bassin
du Jari.
Dès que je fîis de retour sur l'établissement , il se
chargea de fiure finre un canot suffisant pour nous con^
tenir, ainsi que toutes les marchandises : trois nègres
travaillaient avec lui; et, un mois après notre arrivée, le
canot avait été mis à Veau. Pendant ce temps les Indiens
nos voisins m'avaient préparé une partie de couâc , telle
que de long^temps je n'avais besoin de m'en occuper.
(ai4)
Dans les premier» jours d avril ^ loua les préparatifs
terniiBés, nous nous» remimesen route pour redeseen-
dreie /art aTecrinbmiion de reprendre pottrleveioo»ter
Topipaèo^ un de ses afBttev&CNMBt^ espérant q^e par là
j'atteindrais par un portage beaucoup plus couM., )e
Marem ou un de ses affluens, et que do cette manière
il me serait poasîfale, eR lemplisaalit les désirs delà Socîélé
de géographie, «d'y ajouter la rcentiDaisaaneo du /on et
^vâBL de ses prinotpauiL iribufiaires; mais je fi»s< bîeci
cnuellesiesit déçu de cetAe espérance" ^pe je croyais
fisDdée : j avais fait paitîr devant moi toutes^ ou de
moins presque toutes ^ leâ marcliandises de t'espéditipiiy
une. personne qui m'avait été adjointe avec ordre, de
m'afttendre sur l établissement du nommé José. Ourau^
sitiiié à 35 ou 4<^ Uenes de nous sur le Jmrij devant
moi*^méme m y rendre. trois jours aj^èe^ mais lovsqu^
l'airivai sUr cet établis^Manent, au '^ lieu de trou^itev les
pei^onnea qne j'avais expédiée». quelques JQurs avant
moi,.J6 trouvai unelettre par laquelle on mf annonçait
qu avant la fin du mois ^ on «l'expédierait un canot et
des guides poujT me conidiiire.iOT CarspaneU^ubes o^oo
allait m'attendiMx
Je n'avais pas besoii» de^ lue la lettre, ose dès que
}1avaîs tu. qu'on ne m'aurait pas attendu, j'avais été con^
vaîneu que)'étaia abandonné ei que mon ttop^doeonr
fiance m'avait perdu, que dès-lors il était impAâtsibie
de remplir te hnt de l'expodiAkin. I attendis toutefois<sur
cet établissement la leâ^ie et les giiidea qu'on me prot-
mettttt, malgré mon iviitime ebnviction que cette pro^
messe ne se résUserait pas.
le fis tout préparer pour .retoutneiî sur l'âabliase-
ment do confluent de CVun^^e et itoiM/izre^ J0 fis pffé-
pai:cr des viiTreS) j'aebetai .trois nouveaux, chiens de
( î»»5 )
cha&se, autant dan$.rQspérance qu'ils me faciliteraient les
moyens d^ me procurer du gibier > dont le pays abonde,
que convoie e^oellens gardiens pour la nuit ;. décidé que
jetais à faire une tentative pour atteindre ayec les trois
nègres qui me restaient le Maroni ou quelqu'un de se9
afQoe^Skj je prenais toutes les précautions possibles pour
assurer la réussite de ma tentative. .
Lft i^r 1031 de grand matin je quittai letablissiçment
de Jo^e Oi^QHf, non sans, avoir obaervé des hauteurs
circum^inéridienni» du soleiL. J^e Q au soir je revenais
forcément, sur un établisstw.eMt dgntje. connaissais fort
bien les en virons ^ et que. je n^ croyais plus revoir j
affres noua ^tre reposés un jour^ je fis faire tous les prér
paraùfs du portage » aiguiser sabres et haches, nettoyée
les fusils 9, prendre, et. emballer les objets dont je croyais
aitroir be^^n» (le.Q l^u soir tout était fini, rieu ne man-
quait à no^ prépais^tjfs^ nos hamacs seuls n étaient pa3
empaquetés : de nouvelles observations circum.-méri-
djeijuie& fncent ai^ssi &il^dans la journée du 8.
Enfif», U7 ai^maAin , chargé presque autant que (es
nàg^^.qiu.m*é^aî<ei^t reatéa fidèles ^ muni de tout ce qui
pouvait apurer la réussjtc^ dfg mon entreprise, tajit eu
lastirum^^a et arflpies <(ufn outUs.^ mais chargé de.for^
peu ^. ^ilvves, je m^ mi^ en^maiche accompagné eif
«uir# pa« \^ trois çhieus. de chasaf qui me restaient (un
f^m avait été pirîa par .um . j^uar eu iremoi^taot.:^
IsMri); j^-fis ooi^ui^U^meKit route. aiU lî-.O de h, baua-:
solie.^ appuyant autant» que» possible la ro^te auNQr4i
jéjMiia fioreé, poiur ne pa^ dévii^i: delà direcyon que jf^
vo^is^^iliYre^^ d^ «»ai*çbei: 1^ prem^r^et, dans h^u,-"
coup d endroits emb^irast^i^. pa^ de^.broussaiU^ 04
des ^nle$ ^alubU^«(,i d/9 u»'oHvriçji|n) chemin, à coupa
de: aab>^9 4G4ivetit(;m4m|f$ elle ^ey^çn^ n'. di^icipli^ qw^
("6)
nous n'avancions qu avec peine et en faisant les plas
grands efforts. Quoique la marche fût combinée de
manière à nous feitigu^ le moins possible, ce n^étaît
pas sans un bien vif plaisir que nous voyions arriver
l'heure du repos.
Le 12 au matin, déjà au milieu dé la quatrième 'mar-
che , après avoir traverse un bas-fbnd dans lequel j a<
vais remarqué beaucoup de pas de pécaris^ JtagouUs et
de che(freuiùfj j'entends tout à coup mes trois chiens
donner de la voix : la joie et l'espérance me font tré-
saillir^ déjà je vois en perspective la nourriture de la
journée et du lendemain larjg[ement assurée; car je savais
être possesseur de bons chiens , et je comptais sur un
pécari au moins ; je fais aussitôt mettre les paquets à
terre, j*y laisse deux nègres tandis qu'accompagné du
chasseur Domingo ^ et aimés l'un et Tautre d'exceÙens
fusils doubles, je meprédpite à travers les fourrées pour
arriver le plus tôt possible près de mes chiens qui don*
naient au ferme. Tarrive et Domingo à mes côtés, mais
quel n'est pas notre désappointement. Mes cbièns avaient
attaqué un jaguar à qui la maladie avait ôté*la force de
fuir. Sa maigreur était extrême et sa taille étiomie; il s'é*
tait défendu , et le plus hardi', le meilleur de mes chiens,
à qui d'un coup de dents il venait de briser la tète , se
débattait entre ses griffes; furieux de l'attaque- dont il
venait d'être l'objet, ses yeux roulaient de ràgé dans
leurs orbites et il était prêt de s'élancer sur les deux
chiens qui lé harcelaient encore lorsque je l'aperçus.
Je glisse aussi vite des balles dans les fusils, je ehange
les amorces afin d'être plus sûr de mon coup, j'ordonne
à Domingo de faire attention et de ne tirer sur la bête
que dans le cas où je l'aurais manquée ; mon coup de
fusil fut des plus justes, je mis deux balles à-la-fois dans
C ^^7 )
k tête du jaguar qui tomba raideraort suc le;Corps de
mon chien. De cejour jusquàmon retour sur TOyapok,
Une m'arriva plus rien qui mérite d*être cité. Je nerencon-r
trai.plus un seul animai dangereux , la vie errante que
BOUS menioQS était devenue mo.notone de tranquillité,
rien ne troublait la paix des solitudes que noustrayei^
sipns; à peine si nous en effrayions les.habitans, igno-
rans du danger qu il, y avait à. nousi approcbec de trop
près.
Le i4f il y avait à peine .âS minutées que nous avions
repris notre route, que nous atteignions une belle
rivière .coulant à.pleins bords dans u« lit large et pro^^
fond.: Sa. direction générale «st N. Ei, S. O. ; et ia trou^
vaut pendant long-tempstrop large poqr la traverser^
je siûs forcé de la remonter. £n^, parvenu à. un en^
droit où sa largeur apparente à beaucoup diminué^ je
£iis abattre un grand arbre au moyen, duquel je parr
viens à la traverser^ mais au, lieu d'arriver sur la terre
ferme, je n'arrive que dans un labyrinthe de criques la-
térales que je suis forcé de traverser, dans Teitu jusqu'à
la poitrine pendant plus d'une demi -heure, après la-
quelle nous finissons enfin par atteindre une jolie colline
sèche sur laquelle nous prenons un peu;de repos ; pressé
d'atteindre le but vers lequel tendaient tous mes vœui^^
je ne. m'arrêtai pas sur le bord de cette belle rivière
(Jenipoko), que. nous venions de . traverser <, malgré la
certitude d'une pêche abondante.. Tout, le reste de. la
journée, tout le lendemain, et une partie de, la. journée
du i6, nous traversâmes un grand nombre de marais et
de cours d'eau. Les montagnes s'élevaient de plus en
plus et les pentes en étaient' beaucoup plus raâdes^
tous les ruisseaux coulaient parallèles a^ Jenipoko aa
S. 0., et déjà je me berçais de Tespoir de réussir. La
i6
( a.8 )
marche, quoique ^u rapide , ^tait p<mit»til régulière et
ue nous éioîgnaîl pas de la ligne N. O. de la boussole. A
midi 5 le e6, nousmontons pendaitt près d*une heure une
montagne rapide, au bas de laquelle un immense ma-
ms dont les abords sont impraticables, me fait craindre
d*étre obligé de faire un long contour. Toutefois, à
force de peine, dans Teau jusqu'au-dessus de la ceinture,
ex à tout moment accrochés par des aiguillons^ des tt*
ges de plantes volubiles^ ou piqués par des épines des
deux palmiers conanà et mourou-mourou qui y crois-
sent , nous parvenons «nfin , avec des peines infinies , à
nous frayer un chemin assez direct. Le terrain, moins
embarrassé, nous laissait un passage plus libre; mais
une nouvelle rivière, plus grande qùe^a précédente,
grossie de plus pitfr les pluies des derniers jours ( Topi*
poko), sur les l^rds de laquelle nous arrivion»^ nous
arrête de nouveau ; en même temps, une pluîe diluvialé
nous mettant dans l'impossibilité d'abattre un arbre pour
traverser la rivièk*e, nous nous trouvons pendant près
de trois heuréis exposés, sans abri, à uneplutebat*
tante qui foirt heureusement n'était pas froide;' ce ne^ut
que fort tard qu'il nous fût; possible de ftsifkikit ce mm-
vet obstacle', de l'antre côté duquel je ifro^ve le» rektes
d'aiiciens étabtisseAvens indiens : des eatùhniers'^ déa fou-
eouyèrsj des cacojnyer» et quelques autres arbres firuitîers
m'indiqaîâienr po^ritivemenc la place qu'avait bcèupëe la
case des habitaln^. Je plisse toutefois-rapidement sur cet
emplacement autrefois habicé, et ne m'arrête q«e smr
le bord d'ttn joli cours d^eau qui arrosait le. pied d'une
belle colline située à peu de distance. Pendant notre trsi*
jet, on de mes chiens avait découvert une très grosse
tortue dé terre qui vint fort à propos pour nousf aider
à faire notre i^pas.
( ^^9 )
Jusqu'au a4 > la route ni l« terrain ne changent, les
montagnes seulement sont plus abruptes, les cours deau
suivent toujours à -peu «près la même direction. Ce jour-
là, vers midi, nous gravissons une montagne comme
nous n'en avions pas encore i^ncontré; sa bauteurest
beaucoup plus considérable ({oe «tout ce que nous avions
vu jusque-là; malheureusement mon dernier baromètre
avait été cassé, et ii m*est impossible de la mesurer. Je
£ftis monter un nègre sur. un des arbres les plus élevés
du somnftet a€n de savoir si on ne peut pas apercevoir
dans le lointain quelques cours d eau ; mais en vain. Je
nonte moirmême, et de toutes parts je ne vois à periie
de vue que les Audulations des collines couvertes dar^
bres, dont les fleurs nuancées de diverses couleurs pa-
raissent oà et là. au milieu de oes énormes masses, de.
verdure.
Le 25 aprèsavoin marché presque toute la journée dans
«n pa;^toujours très-coupé, nous atteignons le soir un
joli cours d!eau , peu profond, qui coule au nord, et à peu
de distance reprend la direction S. S. O. Je. le €i09sidère
eomtno un tributaire: de Y.j4ma:aQHe^ et me repose sur
ses foords^ Ici , ainsi que -cela nous était déj^ arrivé ^ nous
n avicoks ai gibier ni poissons. Nous abattons des paU,
miers ûùumt^U9 dont les fruits échaudés .et pétfis df^ps^
r«au>ncMus.feurnisseiit une émulsion nourri^ai^te q^i,,
accompagnée de quelques choux pahnistesi , . formçDX
notre frugal repas.
Xoi inarcbe se-, ralentissait b^mico^p., mes hommes
commençaîent à. se Jfatiguer) déj^ qoiis étiçps tpi^s
blessés, la no^rri^ure n'était plus asseap subs^ntielle.^ et
lealorc^ dîmnu«^i^n( peuiàjpfiu. Déjà j'avais apssiéié
forcé, de J!e ter? haches, lingt^yn^iAnWow,^ fusils, poujr
diminuais les charges et^rendr^^ U m^rch^ plu^ rapide/
i6.
( ^^^ )
et je voyais avec peine que bientôt il faudrait recctoi*
menoer et jeter les objets divers dont je pouvais à la
rigueur me passer; c était en vain que je m'étais jeté
dans les bois. La bonne volonté et le courage des trois
nègres qui m'avaient accompagnés ne répondait pas
à leurs forces ^ Fun d'eux tomba gravement malade
le a8, et le second le i^' juin; le seul chasseur Domingo
résista, et comme moi , ne fut pas malade. Il n'y avait
plus que lui et moi qui puissions £aiire quelque course
et aller chercher de quoi manger; encore n'élait'ce le
plus souvent que «des choux palmiers, qu'assaisonnait
un agami; car dans le centre des forêts on ne trouve
ni hacos ni aucune des espèces de penelopes qu'on
trouve sur le bord des rivières* le ne pus plus^ dans
cette pénible position , songer à atteindre le Marani ou
quelqu'un de ses tributaires, il ne me restait qu'un
seul homme qui pouvait m'étre utile et c'était trop peu :
tm me raidissant davantage il était possible <{ue nous
périssions tous et moi le dernier. Cette fâcheuse per^
spective me détermina à revenir sur mes pas. Pourtant^
ne voulant pas avec des hommes malades , Êûre un trop
long trajet, je me dirigeai ^us à l'est, sûr que j'étais
que je ne pouvais pas manquer de retomber dans le che-
min indien qui conduit de XOyapok sur le Jari. Dès que
mes deux malades furent en état de se remettre en route,
nous repartîmes à petites -journées, ne nous arrêtant sur
le bord des rivières que pour y faire des provisions de
poisson qui , séché , était dans la route une très grande
ressource, divers fruits dianonacées arborescentes furent
aussi plus d'une fois pour nous une utile trouvaille.
Le 19 et le ao, revenant toujours sur nos pas^ nous
f«raversons beaucoup de montagnes et un très grand
nombie de cours d'eau qui vont se jeter dans Rouapira^
( aai )
au-dessus de l'établissement sur lequel nous avions sé-
journé long-temps. Enfin je 21 versmidi, nous- tombons
dans les anciennes cultures que traverse le chemin du
Jari^ et peu après nous arrivons sur ce chemin que
«ous n'avions pas vu depuis six mois. IL n*y. avait plus
rien à craindre , nous étions de nouveau près d*établis-
semens habités^ nous étions sÀrs de trouver des vivres
et une franche hospitalité.
Le 22 je continuaifà marcher avec tout mon monde,
mais le 23*au matin je les quittai dans le bon chemin.
Prenant le devant, j'eus bientôt franchi. les cinq lieues
que j'avais à faire, et fus on ne peut pas mieux reçu par les
bons habitans de l'établissement, qui s'empressèrent de
m'apporter tout ce donije pouvais avoir besoin. Gomme
j'avais encore suffisamment de quoi reconnaître Thos-
pitalita qui. m'était offerte, je séjournai sur ce point jus-
qu'à ce que rx\^^ deux malades fussent bien réiablis, et
ne me remis en marche pour regagner 1 etablissemeAl
de Jpse Anionio , qu*à la fin de juillet.
Les canots que j'y avais laissés étaient entièrement
pourris, il Seillut en faire un neuf. Enfin, le 27 août je
quittai José, dont je n'avais eu qu'à me louer^ je redés-
cendia rapidement XOyajkoky siu: le bas duquel je fus
assez heureux pour trouver une goélette qui partait, de
suite pour Cayenne ; le 7 septembre 1 833 au soir j^
perdais d^ vue cette rivière, et le lendemain 8 je débar-
quais après une absence de i5 mois et 8. jours.
Tout le pays que, pendant ce temps, j'ai visité, est
assez accidenté, mais fort peu élevé;, les suites des col-
lines que l'on y rencontre, ne dépassent pais, dads la
partie que j'ai parcourue, 600 mètres d'élévation.
Toutes les roches qui les constituent dans le centre de
la Quyane sont toutes à nu et appartiennent aux diffé-
( a22 ).
rentes espèces de roches feldspathiques ; ks fentes que
Ton j remarque en grand nombre sont toutes contem-
poraines de la première coulée ou du premier soulève^-
ment qui a donné le relief au pays, et ont été remplies
postérieurement par des coulées de basalte noir, ou de
feldspath rose ou autres , mais toaîours de nature dif-
férente de la masse dans laquelle elles se trouvent f
dans quelques endroits ces filons, plus modernes et
seulement de quelques^ ponces, forment un Térituble
roseau par > leur croisenient ; dans d autres, au con*
traire, ils ont jusqu'à deux mètres de largeur, et for>-
ment des lignes continues d'une assôz grande longueur,
mais sans direction fixe; je n'ai pas aperçu^ malgré
toutes les recherches que j'ai faites à cet égard , tk
moindre trace de dépôt calcaire, soit ancien, soit ma-
deme; on ne rencontre que sut la c6te dès terrains dé
dépôts et d'alluvions, et encore sont^ls modernes : le&
plus anciens sont des rocheâ ferrugineuse^, connues
dans la colonie sous Te hom de raàhes à rauets , qui re^
posent sur les gneiss ou les cyenitèà, etc.
Ne pouvant, malgré le pi us vif désir et tous mes ef-
forts^ atteindre,, dans ce premier voyage y les sources
du Marvnîj je me suis attaché à faire bien cpmiattre ta
partie que je parcourais, et à faire de( observations et
des relèvemensau moyen desquels il fftt possible de dé>
terminer les latitudes , les longitudes , et de faire un bon
iracé graphique des cours du Haut-Oyapok^ du Hâta-
lari^ ainsi que du pays intermédiaire entre les portions
navigables de leurs cours; convaincu que quelques
points bien déterminés sont plus convenables qu*un
grand nombre qui seraient inexactis, j'ai profité sur
quatre points différens dés courts embelKs que me lais-
sait la saison des pluies pour faire des observatiims de
( aa3 )
Ëau.t^iiTS du 6ol«il. Toutes (ml Mé jptiseê après midi ,
car, aialgrë le cercle dont J'jëtais «v^unii les hauteurs du
soleil étaient toujours à cette heure de la journée trop
grandes pour me permettrer de les mesurer.
Les nations indiennes avec lesqui^les ym^ead^ve-
htious pendant mon voyage ) soo^t peu nombreuses en
individus, et p|^e8que toutes « les débris de. notions au-
trefois conAÎderables; leur caractère e^t généralement
doux; leilr taille mo^fcnne ne dépasse pas 4}uatre pieds
lluit à dit polices; et sif arfois j*i|i vu quelques individus,
dune taille d*£uropéens, ils soi^^fort rares..
Des Pjrious , des Mamwanes et quelques Ahonaiguas^
tous, au nombre de quelques centaines ^ habitent toute
ia partie de l'O/iay^^;^ inférieure à sa jonction avec le
Camepi; parmi eux existent quefitipies familles Norague^j
RoueoMfjremes , Gaûiiset GarlponSt taudis que les bas*
sins de la âvière^de ffmssa et de ses deux âfflueus Cou-
api et Rokaiva sont habités par les restes des nations
Pa/Jcours et Toutanes; tous ces, indiens qui avoisiaeot
les établksemens européens, ont tait ce que fonttou*-
^urs les peuplades qui viennent effleurer la civilisation;
ils ont pris nos vices ^ sass s*étre appropriés une e^tde
de nos qualités, et ils ont perdu une partie des leurs^:
ils ont ptâs rhabitudé de s'enivrer et dé mentir; ptiur
du ttifia on leur £iii faire ce que 1 ou veut; «ans cette
liqueur il n'y a plus de parti à en ttrer^ ils soRt ti^
paresseux y et n ont souvent pas assea de manioc péwr
vivre ^ souvent^ par suite de leur paresse ^ ils sont foneés
de manger eelui qui n'est pas encore eu maturités
La partie ^e TOyapok supédeufe au Gamopi est en^
ûèrement habitée par des Ojun^isj dont l'appaÉiftioa
«ur oe cours d'eau Ile date que de 1826 ou 1817^ Anl»-
neocemeiit à cette épQt|ud ils en hahitaicni les sonroes^
( a»4 )
ainsi que celles ênJari. Les Coussaris et les Tam&comesj
qui' ne sont aiUres que des tribus de cette nation , dont ie
langage, à quelques locutions près, est le roéme, ha-
bitent aujourd'hui, les preniiers,les bassins supérieurs de
XArawari et de Mapari;\es seconds, le cours de Cara-
panatouSe et de Moacourou, affluens du Jari; et ce
n'est qu'en suivant ce dernier cours d'eau qu'une petite
portion des Ojrampis s'est réunie aux Tamocomes : leur
taille est aussi petite que celle des tribus indiennes du
bas Ojapok , leurs membres sont en général bien faits^
ils- sont très robustes; mais leurs femmes, presque con^
stituées comme des Laponnes sans formes et sans tour-
nure, sont de véritables préservattifis contre le péché : du
reste, actifs et laborieux, on les voit rarement à ne rien
faire; ils possèdent toujours beaucoup plus de racines
alimentaires qu'il ne leur en faut pour leur consomma-
tion; leurs femmes emploient à filer du coton ou à tisser
des hamacs fort bien ouvragés , tous les momens qui
ne sont point consacrés aux soins du ménage, et les
hommes, assis à côté d'elles, fsibriquent des bancs, des
arcs et des flèches.
Les Emerillons longs et flnets, plus arriérés sous le
rapport de l'industrie sociale que les autres Indiens,
habitent les rivages du Camopi et de ses affluens ; à
peineVils cultivent les racines alimentaires, dont les
Oyampis ont de si grandes quantités, ils n'en ont pas
suffisamment pour vivre; la chasse est leur seule occu-
pation; les agamis , les singes ^ les jaguars y les tcpirs et
les pécaris y etc., et en général tous les oiseaux et tous
les mammifères serventà leur nourriture, tandis qu'ils
touchent à peine au poisson dont toutes leurs rivières
abondent ; ils n'ont pour se coucher que des hamacs
grossiers en lanières de peau d'arbre , au lieu des hamacs
( aaS )
chauds des Oyampis; les traits de leur figure, malgré
leur apparence de maigreur, sont asseï jolis, et leurs
femmes proportionnellement plus petites qu'eux , sont
mieux faites que les autres Indiennes du bassin de
rOyapok.
VOCABULAIHS»
Noms Oyampîs.
Tête
Eftcang.
Garçon (petit,
Front
Eronwapé.
grand)
Y6iiîra,counou«
Nez
Inci.
mikirej.
Joues
Eroba, erava.
Frère
Er6i.
Boaciie
Ecourou, eîcou.
Sœur
Niania.
Oreilles
Namiyinami,
Fille
Nimeni.
Yeux
Erëa.
Oncle
Pfti.
Menton
Erediba.
Tante
Pipi.
Ijang^ae
Cincou.
Cousin
Taîro.
Dents
Erfli.
Cousine.
Cacagnew
Cheyenx
Apira.
Arc
Paira.
Btfbe
Eaoonara , ea-
Flècbe
Ourapara.
couawa.
Ca8se4ète
Cawarapa.
Sonrcik
Eropoukaraba.
Jarre.
Macona.
Col
Couroukawa,
Chapeau
Camererou,cba-
Epaule
Eribapouk
•
pore.
Eimoura.
Bras
Eriba.
Pilon
Main
Epapoui.
Canari
Tonroua mi»>
Doigts
Epoua.
sig.
Phalanges
Epouak«ig<
Assiette
Parapi.
Ongles
Epampé.
Fùsit
Mokawa.
Poitrine
Epocia.
Poudre
Couroupara.
Seins
Assoussous.
Plomb de chasse Piratomiri.
Dos
Eapé.
Balles
Pirato wassou.
Ventre
Eroué.
Miroir
Worawa, i»rar-
Nombril
Epouroua.
wa.
Cuisses (dessus
»
Couteau
Kicet.
dessous)
Evakoua,erapo.
Sabre.
Sébre.
Genoux
Fjiépouissame,
Hache
You, wiwi.
énén^pouang.
Aiguille
Cacoussa. '
Jambe»
Eretoumakang.
Hamac
Tya, tïà.
Mollets
Eretouma.
Calimbé
Camisa. '
Cherille (mal-
Juppé
Temonkoaroii.
léole)
Epéréna.
Chemise
Tilou.
Pied
Epoucoupé.
Culotte
Sir6a, chiroUes.
Doigts du pied
Epoûîa.
Oui
Thô.
Taloli
Epooita.
Rassades
Mohira.
Homme
Yo, teco.
Hameçons
Pina.
Femme
Nimène.
Bois
Ewirapoko.
Enfant
Yawira.
Feu
Tata.
( 1126^ )
Charbon
Eau
Couac
Ca«aave
Ignames
Patate
Papaye
Bananes
Canne à sacre
Manioc
Pistaches
Piment
Miel
Corde d*arc.
Pitre
Abatis
Case
Chemin
Arbre
Canot
Bois à brûler.
Fou
Sot
Pagaie
Sable.
Épine
Crique
Soleil
LunO'
Étoiles
Vieux
CamariMle.
GitrouiUe
Gros
Cong
Maigre
Étroit
Haut
Bas
Marais
Montagne
Roche
Ritière
Petit
Mortier
Banc
Pagara (petit id)
Tatarapoing.
Gouleiivre (à pas-
Ih.
ser le manioc)
lapici.
Houhi.
Platine
Yapé-ein.
Méyoo
Pluie
Amanne.
Gara.
Vent
W^etou.
letîg.
Bon
leaitoiu
Mahou.
Mandais
NicatDuye.
Bacowe.
Demain
Coyé, covî.
Acikarou.
ifier
Goné.
Manihoc.
Plume
Ipepo.
MondowL
Aile
Ipepokang.
Ikeing.
Bec
Icic» incic.
Ëira.
Patte de dûen
Yawarapo*
Ourapama.
Rasoir
Nawaye.
Courawa.
Nid
Wira.
Eeco.
Os, îd. de pois-
Oka.
son
Canguara, pira-
Pé.
cauguara.
Iwira.
Bambou
Courmouri.
Igara.
Tafia
Cawaitata, para*'
Ëboura,
,
téni.
Yawette.
Travail
Mocico.
Necacoye, »•-
Bien
Naycoye.
cacoye.
Fiè?re
Carayeu, cara.*
Epoucoila.
J"""-.
Issing.
BAloa
EpOUltOCL'
Gniou.
Pipe
Peîpo.
Taca, yarapé,
Tabac
Petemma « nia»
tacarerew.
courey, petem-
Cayaré.
mora.
Yâc.
Courir
Eniane.
Yàé-tata.
Content
Elrouzott.
Tamou, tairi,
Colère
Avmouroame.
tamouohi.
Tantût,pliiatard Côurmoo.
Sémou, iya^ate-
Nèpe
Mecrou,necroa.
wawa.
Nour
Epiou.
Acikayà.
Vert
Saheuk.
Tourou
Rouge
Pirang.
Ipokamoi.
Ocining.
Blanc
Sing*
Sale
Okîa.
Ek6i.
Domir
Okette.
Ipoko.
Beauooiip
Yathew.
lapoua.
Tuer
Eyouka.
Ipawa.
Mourir
Omanoo^
Iwitira.
Paresseux
KHawari» yni^
Tacouroo.
wane.
Euyée, ihjéo.
PoltroB
Okiyé.
Missig.
Hardi
Nokiyé^e.
Eînaca, ëinoua.
Habile
Omounian*
Apoca.
Ivrogne
Wawépof».
Garourou ( ya-
Querelienr
NérécasM.
mateuk).
Aimer
Eraréou.
( "7 )
Haïr
Malade
Chasseur
Pécheur
Sel
Huile
Las
Lirrea
Fayorîs
Moustaches
PoU.
Queue
Imbécille
Saliffot
Matm
Midi
Cotonuier
Coton
Rocoyer
Roc^ou
Soif
MajBfer
Fumer
Piquer
Flécher
Râper
Bouillir
Rôtir
Plumer
Naorewi.
Ikaraw.
Oyouka, ipo-
rang.
Okouwa.
Saoto, corey.
Yandé, yiandi.
Eraoupajpe,
Irémé.
£ratoubapé*pi-
raba.
Nemei;a|>a.
Haba , ha?a.
Waya»
Nokouwayaé
Eponinfl.
Oyéiwé.
Ayicateu.
AwanuMâaaiii^
ira.
Amonkm.
Roucourawa.
Roucou.
Eitiaifw
Eyemiyon.»
Emououlu
EOssok*
Ejewa , ejiwon.
Eàpika, ekilik.
Emonuioye.
Eunite.
Êflwat.
Faim
Donner
Prendre
Couper
LAyer
Casser
DéSer
Parier
Pleuvoir
Montrer
Regarder
Écorcher
Pendre
Accrocher
Mûrir
Apporter
Devoir
Cuire
Nager
Haler
Ti#er
Ramasser
Gronder
AUwM
Moucher
Pouvoir .
Filer
Coudre
Fendre
fiache (palmier)
e.
Amonaem.
Heme heo^
Ekik , eiki.
Acoussî.
Ecoutoug.
Eôuka.
Namé , niamé.
Emonmeao.
Amanout»
Onpia
Emaëa.
Epirok.
Moyassiko*
Evonkouate.
Ipirang,
Eroute.
Naponipe.
Oy ipfie » oycHip-
pe.
Epoui^oni.
Eyayon.
Emotipg.
Eilik, «tik.
Eoupite.
Yawon.
AmcHni.
Eoutim.
Eïnoung.
Epowane.
Emoupouponk.
Yeoka/eoka.
Mlrici, pairitL
Noms cCanimaux,
Haccos
Marage
Goujouvi
Agami
Tinamon gros
Tinamoa petit
Cotiuga poncean
Cordon bien
Paca paon
Onette
Coq de roche
Cohbri
Ramier
Poisson
Mountou, moui-
tou.
Maraye
Coujouvî^ con-
youvi.
Àkami, iakami.
Inamon.
oui.
firâottkA.
Wanamiwara.
onnamé.
PacapaefUKHi»
Arawira.
Peôung*
Pérépéréwara.-
Picaôu.
Pira.
Aïmara
Jaguar
Tapir
Pécari
Caricàcou (petit
chevreuil)
Biohe
Paca
Agouti
Acouchi
Cabiaîs
Coq (poule)
Tortue
Chien
Tarouerou, ta<
touerou.
Yawara, caîcoiv-
ebi.
Tapiîra.
Taïtitou
Cariacou.
Eoû, eassoit,
eoiiassoa.
Paca.
Acouchi, aoiNiei»
Acouchi-vaye.
Capivoira.
Massakara^
Yaoussi, yawi.
Yawar.
( 328 )
Rat
Soum
Papillon
Casiiide (petit co
léoptère)
Boordon
Cochon
Serpent (véni-
meax)
Singe ronge
Coïata
Sapajon
Cayman
Anouyaott.
Anouya.
Panama.
Nïabi.
Manana.
Tayaousing.
Yaroragft.
Akikeu,akikew.
Goiata.
Cahl.
Yakayé.
Lézard (monitor) Ikirwarou.
Igaane
Harpie
Vautour brun
Perdrix
Boa
Chat tigre
Plongeon
Unau, Ahi
Canard
Sarcelle
Bœuf
Tatou
OBuf
Wayaniaka%
WiraOu.
Ouronwoi^piwa.
Oulon.
Mohiou.
Maracaya-pou-
cou.
Tarara..
Ahicaye , ahi«
ArapoBO.
Cawiriri.
Tapirousaon,
Capachi.
Oupïa.
Chique
Caurale
Tiqne
Crapaud
GrenomUe
Serpent liane
Puce
Mondiea.
Maringouins
Pompiles
Aheitlea *
Guêpes
Elaters lumi-
neux
Fourmis-
Taons
Mutiles
Hirondelle
Perruche ,
Perrofjuet
Ara
Pou
Autre petit tina-
moB-
ChauTe-sourîs
Engoulevent
Loutre '
ToBnn«.-
KérêL
Yathéoughe.
Youwaye.
Coûta.
Mocining»
Touny.
Merou.
NacioBng,Na-
dou.
Moutouk.
Eîrarouwa.
Caba, cava;
Monang.
Taracua.
Maganga. .
Taoya.
Ourasinga;
Perici.
Courey. .
Arara.
Kiwa.
Mouconcawa.
Amira.
Wakirawa.
Yawakakgha:
Nains de quelques étoiles ou groupes d'étoiles chez les
Palicours.
Le soleil
Tamoyé.
La lune
Caîri.
Les trois rois
Mahori.
La croix du Sud
Teyébon.
a et & du cen-
taure
Tekempen,
La grande ourse Tepessirî. |
Noms et phra
Case
Paitipin.
Hemme
Waïri.
Femme
Tanan
Enfant
Cabcandia.
Gar^n
Makibmani.
Canot
Monho.
Poisson
Aima.
Pagaie
Poulaite.
L'épi .
La poulinière
Aldebaram
Antares
L«s petites
étoiles
Couac
Cassave
Bœuf
Maques
Beaucoup
Coq
Goui
Eau
Ouroukamà.
Coussoupon.
AwaorL
Acourré.
Orapyoubooye.
Couac.
Onlaté«
Paca.
Aneyou.
BanékéndC.
Takarak.
Tomaur.
Oni.
( >3i )
osier, nmA élevées el spadeiMes ; ordinaireneot on les
entoure d'un verger; elles seeomposent le plus souvent
de la maison des hommes, dulmrem ou appartement
des femmes, et enfin d*une autre mûson destinée a le-
ducation des vers à soie. Pour se rendre de Schumaki
à Nouka , on n'a à traverser qu'un rameau peu élevé
du Caucase, puis on se trouve au pied de la chaîne prin-
cipale que l'on suit en remontant un^ large vallée: lors-
qu'on ^iraniae vers Nouka , la vallée se resserre et se
trouve engagée dans les montagnes; aussi le nombre des
villages, la richesse du pays diminuent progressivement»
Il n'y a pas dans ce trajet de cours jd'eau digne d'être
cité, mais des torrens, qui, à de certaines époques, se
préci^l^it des somtnets neigeux du Caucase, fertilisant
et ravageant alternativement les campâmes. La civilisa-
tion peu avancée de ces pays, l'état continuel de guerre
dans leqilel vivent le$ habitans, né permettent pas là
construction de ponts , de telle manière qu'il faut tra*
verser à gué. les cours d'eau; quelquefois les commuui-
cadons sont iiiUîr]X>na)puesi Souvent aussi les chevaux
posant ttH pM ittal assuré sur" d'énorme^ rochers, sont
avee leurs cavali^s entraînés par les torrens. Quant
aux paysans Lesguicf) ils ne mal*chént qu'armés d'une
longue bicatictie d'arbi'e ; tantôt ils remploient pour
sonder lé tetminf tantôt ils s'appuient dessus pour $*é^
lancer dùn roc silr un autre : ainsi ils traversent les
cours d'eati'i|iie))erque soit leur rapidité', et dans toutes
les iaiîMMis'.
Nouka n'apfjartenait pas à l'enipiîre persan, mai$ &oH
chef du khan> reconnaissait le.schah polir son su^j^rain^
Il était dailleurs à*peu-près indépendant et héréditaire.
Les Russes*' s'étaient emparés de cette ville sans' raison
fort légil»itfe.; mais les descendons des aacîe}^ princes
( a3a )
vivaient âans les environs et étaient asset âonsidél^s.
Cette ville est grande, remarquable par ses jardins et
par ses nopibreuses fontaines; un torrent la traverse
et sert à des tanneries. Le palais des khans est in«
cdntestafaleïnent le plus beau monument, et peut-être
ie seul que les Russes possèdent de Tancienne archi-
tecture persanne : c'est une forteresse tout-à-fait asîa*
tique , daïis laquelle résident le colonel-gouverneur et
les principaux officiers ; comme d*usdge, elle est placée
dans la partie la. plus élevée de latiHe et sur un plateau.
Ou y entre par une grande porte, et Ton se trouve dans
ta cour; en face on voit le divan , c'est-à-dire ie lieu ou
le khan recevait et rendaitla justice ; à droite et à gau-
che sont une foule de constructions destinées aux
écuries et aux domestiques; sur le derrière se trouvent
les anciens appartemens du harém, où Ton me logea;
Les chambres que j'occupais étaient fort agréables; de*
vaut les fenêtres se trouvaient des jardins couverts de
rosiers en fleurs et de réservoirs d'eau; les murs étaient
ornés de peintures , incrustés de dorures et couverts
de fragmens de glaces* La grande salle du Divan ren-
fermait des tableaux persans, et tout autour se trou-
vaient représentés les hauts faits des armées p^-sannes
dans les guerres des NadirSchah contre les l*Urc8 et les
Russes. Suivant l'usage, la perspeciive et le dessin n'y
étaient guère respectés ; mais le coloris et la fidélité
des costumes les rendaient fort remarquables. Il n'est
pas une peuplade de l'Asie mahométane , depuis l'In-
dus jusqu'aux montagnes du Gausase, depuis ÇkMBstan-
tinople jusqu'à la mer Rouge, qui ne s'y trouvât re-
présentée.
L'administration du pays appartenait au chef mîKtaire
qui était aidé j^ar un maître de police mahoiliéian ;çomm«
( «3ï )
le gouveit^eur nè^saTait pas tin mot delà langue taftare,
et que le.'nTaîtl*e de police n'était pas phis habile que
lui e»' russe^ on ne s'étonnait pas que la bonne harmo^
nie régnât entré eux. J'avais été précédé dâtis celte vîHe
par. une recommandation du général 'Wifleniirtoff, gou-
verneur miKtaire du Caucase; aussi n'eus-je qu'à me loue^
de l'accueil que je reçus. Comme je desirais parcourir
Içs environs , le colonel chargea le maître de police de
m'en fournir les moyens; ce dernier comprit mal et
crut qull s'agissait d'uiie Ititte entre un Tartare dit
pays et un Mingrelien , que la population chrétienne
avait fait venir à grands frais pour soutenir un pari.'
II se hâta de faire les préparatifs convenables , et, au lieu
démontera cheval, nous nous rendîmes sur la teirasse
du château où s'étaient rassemblés les spectateurs. On
fit d'abord combattre deux coqs, puis deux béliers:
mais les acteurs principaux ne purent s'entendre sur
les formes du combat ; le ïartare était revêtu de son cos-
tume, c'est-à-dire couvert d'un caleçon de peau serré à la
ceinture, nu et les membres huilés pour que. son anta-
goniste ne pût. le saisir. Il tenait ut>e massuedans chaque
main et les faisait tourner sur sa tête pour donner dé
la flexibilité à ses muscles. Le Mingrelien prétendait, au
contraire, combattre vètn comme d'habitude; il voulait',
disait41 , pouvoir librement saisir son adversaire ; et , peu
aatisfiiit du jeu habituel qui consiste à le placer sur le
dos,' il aspirait à le frapper et mêAie à lui rompre les ôs,*
s*il était possible. Un exercice auquel il se livrait lé
maintenait sans doute dans ces dispositions hostileis;
n avait- apporté une but!*e de vin et un grand verre }
pour quelque monnaie il remplissait ^on verre, ouvraii
une bouche énorme, et y jetait la liqueur, qu'il ènglou-'
tissait d'tin coup sans en répandre une goutte. Fendant
17 •
«m on nëgociiiit tt au grand,SGaiidale.499 M9lp<w4lin(itY
ilYidasoii outre, qui ne conteni^t paf^ moins de d» b^tt*
teilles , ipyàs il se retira triomphant d# c^ ^'on n'çsaif
1er Goinbattrej et ne paraissant nullem^f, inconiiQo4f^
Sa place fut prise par d'auti«^ lutteurs, qui, s^a la pré*
sidence d*un mollah, se livrèrent à leurs exevçîees* l«#
inollah prenait les antagonistes par la main, leurfatsaic
promettre de lutter d après les règles, de i^e. i^oûc^ se
frapper^ de n'avoir aucun ressentiment de \a^^ défi^ite;
il invoguait le nom de Dieu et du prophète f^ur cha*
Gunede ces promesses, puis il les laissw Ubres det coin-
mffncer. Il est impossible de voir ces jeux de la Ifitte
sans, reconnaître Texactitude desdescriptiQiiS;(|UÇ^,nçuf
en ont laissées les auteurs grecs et latins*
Quand cette cérémonie fut tenmiiée, 1^ gouv^irpeuir
fit enfin comprendre au chef de police qu!il deirait me
faire parcourir les environs; pour se ri^ndre plus intel-
ligible sans doute y il le menaça de. quelques coupa de
bâton; mais ce n'en valait guère la peine ^ car j^ i^.yi*
que quelques jardins et les co)lines cirqouvoisines.Il n j
avait qu'une chose remarquable dans le pays, le si^çail
^nt j*ai parlé.
Ld province deNoukane paie jrien eu argeot a»gfiu*
v< rnement russe; on.se contante de préleyer ei|3i^|ii:e
une contribution, sur la soie^ cette soie Ifç^i^^ptfiilil^l^
llfflis, ainsi que celles du Chirvan j est ensai^i|e(niîs<i^;tHJ[^
enchères et vendue pour rétat« LaJQ^qe est.rendiie pa|(
le commandant aussi bien. que le peut un j^g^'^^i >|B
comprend pas ce qu'on lui dit« Je 4fli^ rapporter c^pftn»
dant que l'obligation de rendre des arf^ était foit
pénible au chef que je rencontiai,e^que, plusscmpu*-
leux que d'usage, il sollicitait un changement de résidence.
On ne peut appeler Schoumalii et Nouka des villes
( aSS )
par des M^hc>mëcaD3 qui. parlent k tartarei etdont plu*
sieurs . pro£e3se9t le rite des^Sunnift. Ce sont plutôt 4es
èités. persatjnes ^ : tandis >que les yéritaUes JLesguis sçoft
dans les montagnes ex plus au nord^ j*aliais pas^r sur
leur territoire evchez tin de leurs chefs noniii|é Eliî^skjrh
Sultan. Gonune le trajet ne$t pas facile et que r>OA
court risque d*étre attaqué psur des mpntag)aards^
on me donna une forte escorte, pour la rot^te^ le §1^ .dm
oiaîtrede police fut même cliArgé de in*acçoaipagt»^«
Nous ne traversâmes pas,après être sortis de Nouka^uq
pays aussi riche que celui que j'avais d -abord parcoure
cependant le -voisinage des Dio&tagnes et lacapîdité é^ê
torrens le reivdaienr.fpct ,pit!tor^sqiie; a|HB*è& deux jou»
de xn^f^^he nous atteignîmes les états du- prâice que j*al«
lais visiter» Gomme il était pféveou.de mon -armée, me$
compagoonsjnB^Airaièren^rSu^.leurs.pastandtô^qu'ilqiiitUi
son. ehâteau et sa[q>rDeVa Jj^qu*rau.vill$y^le plus voisin.
Ilxne prenait probablement; pour un illustre pforfonnag^
^ fut singuUèren^pt ^ésappointélofsqu'il m*aperç^t êfàul^
et sans suite, armé dlun.marteau , et.portatit to^tn^Qo.
bags^ge renfermé dansuwe méchante v^ise» A p^O?: ppu*
vait<dlen croire ses yeux, çt il attendit quelqM^ t^mpf p^uxf
reieopuaUFe si mes gens n:arriveraiept pas?» £n£[fi|,og>q^me
j apprQcbai^^p^r. ïe^ s^f r , .{l «e^ préeipiMl 4ai)S)«i^: b ws
ay4ctaQtdef^siQn^ii^a4piUf(faiMimâS!tji>mb<^sSa^^^
n'avait pas cru ppHivoir f^r? à| un:clM(étien Un .^a^çt^lp^Uf
Aatteur.que de. s# griser, complètepient^; Lorsq^VU^'^ll^
repcis^rféipiilibre, oa la'0ooduisit.daiis une barraqju^^de
boiSytOÙ eUcise Uvrd.aUâ^^çnm^il pendantrifiAon me trMi^
piM^.ses^ ordres^ >EBSi|ifQ>nipi^S! not;^ n^es,;en<rp|i^^;^
suivant 1^ hoj^ds d*uii topHrentqtie bous - t^aversâipes
pbisieiiits foi^r nous gagK^toessa demeure ordinaire; U»
»7v
Têlleëst/mearieurs, tWcnrsicm dont je dasrraïs tm$^
râim«ni7 ^)^ T^ potifpah offi4r ite Vittiérèt que parce
qnil«[agttîcl'ttnpay»qfaepe»okine encore n'a décrit, et
iquel-cHi ne saurait tHEiversef qù'^iâé d'une pilksante
pitiitéoUom Cette protection je Fai obtenue du général
'JCérmoloff^etfon ne s>étD»nerapas ^i devant tous, taies-
jîeiunsj^ l'cB tënoigpe^ia re60nn'ai6s«Lrice^<}'est pour ies^
«D]fagpeprs:itn ;dfenroir' ^iiç* idPel;?prhnét;kii» gttftitude , toh
qu'ils âorninem l^s» persotihes q%ii\ Aabs led pajs^ étran-
fera', leur oiiirp[erniîs de visiter d<s ^rôfitioës mal sou-
miaeft,. rt doqt «9^<poiii»i^^'péut4crêpru^tfie défend
|'a€oè&; doît:^piey ooinihe ici, i^Vadrdsaet»! à linptési"
4enc, cp», ministre <è'uir grand «4>jàunie , a doti^né irut
JbGiiencttsunenoUempuIsîouf et )es a choisis sur lebanc
^es^^oEss pour ^le» placer dans ia^ ivîU^iuie et fétlAUfv^
carrière des voyages. ^ *
i— r-
I ,
MÉMOtB£
ifiir T ancienne géographie historique de la Çrvcep
''lii.é'hrSociétécle^i^ograpine dans sa séanccf générale
; 9i Q<Hi4 pi^ypç^mnpffis. k^ 4^fli«^pti(ms eéoj^r«pl|îf«ie^
d?¥» p^s à di)?^ses épo^v4^> nQu$^pipQi|!HH^,:ep pm^
iMI».4'tt|y ^4er |k rwtrç» lemfym. Î^Wéi*! d|^ |Bt|v|offî%r
l|9'mï.ir<^gjBP.r^l4 ^te^i|Of:^vi^iiamtplH^€)iiWtc^
îSB^r Fwpfft^ d ftW^ ivWfY««î* rt toaweiidw^> no»
ifMH^piIfli^f^fl^ #,pçki|f le^ liei|i( f lÂiT^c^ff Av*fe« #ew|><fti
l(# J9JiPj^ p^P9S l'y i^lÇQ^y^pt pSHT iM^rv^l^; *Mift ^
speetade de la fi^^ ^ 4^t\^^iBfwm9^A 4l#Ké*
( iîô )
ICéi! tettMtioif sV«M{^^[il^t Éàùyetit par fa eètiqiiêre ,
sbuVKrart pur ia MuIe influence cks progrès de la société;
et la Grèce aiMieiine offre parricuHèreBient ce dernier
pltéi>omène. L'état civil des idatkMls s^y perkctioiiiié :
elles ont leur enËince, leur maturité : lés hommes av*
cachés à ta rie sàuTage ou au^ occupations des simples
piiSfeurSy se groupent autour de difféii^ens chefs : les
cQhatyes socoèjd^^t Àwt tentes, les dtés âui hameaux ,
im lois écrites, aus ufages et aux traditSofas; les irilnis
derieiureiit un 'petupl^^jét leurs territoires réuilis fdr-
meut des empires^
lie temps oiria Grèce^CQmn9éni(se'à''»è peupler dé co-
lonies égyptiewnès* et phénioiehnéS annonce àTEtiro^e
^aurore de la ^vilîsation ; mais eltè ne brille encore que
sur qttel({u»spokits. Le royaume ^^Argos se fonde; ceux
d'Areadie, de'Sièyoïie, de CiM'ihttie, d*Attlènes, de Lb-
cédëmoneïT^csÎMiiibfçna 1^5 pettples^ta Grèce en dif-
férai» eorp^ d^ iialions. Tantôt ia guerre divise Iéui*s
. itttéièta et'déelHre ces €ontré^y«aqai6t elles réunîssejit
ieur% fonrespoor ^attaquer Treié,.ei; détruire le pl|is
puiasant lenipira de TAsie. On vcoit , plus- d'un «Aècie
après , s*élever sur les ruines de ces premières mo#(8èr«
'chiea les acbsbrebseaaréptibli^es de la Qrèc^e 2 Umtes
biîlfcbt par'feitr'oaRimge, et phisîeiira par lenrè-^é^'-
^aét;p8 c elles 'pénètrent dans 4^' régions ttie^nntàés;
iciy«a «p johangent 1ns inoûn&ibarharen^ «)t jiondcm 'des
icakiniesy quidevienneni è'ieitr >tDur d'éutres centrée 'de
«oaqutea «tob •tivilisatiinui d'est «ihst qiue s'étabéissi|nt
^dlyntlie^ Anpbipnlis eue les «âaeaée MaoéélMne /Pé-
rynthe sur les rivea^dela Pnipminlore, Byzancaisnr'eëifos
'du BosphàeeLLa'igèerre^ <^ar ses désastres- ou* pat ses
nmioÊÈmy^mmïdnk dTmttaes «oloaâesDaHD'iek <fîv*|^es'de
la. 6iaile,!ttjtor €<tox 4e l'Italie méndîonal« r ide^ Kib-
'( 34o )
^msjçh^ssé^de leur patciey vont fonder librscvilW dfaoj
)es Gaules ; coiiune des bannie de Phénîcie ayaîeiit éta-
feli Cartbîige sur les cotes d'Afrique : lesplu-s iHustres
origines des cites du midi se lient à l'histoire-de l'Orient
ejt suFtoui à celle de la Grèce* ,
Arrêtons*' BOUS au temps où a fleuri cette grande na-
tion> pour jeter lès yeux sur son territoire^ Il n'est pas
remarquable par son étendue,*: mais chaque. nom géogra-
phique y est devenu célèbre, dqmis les monts lUmnà,
antique barrière de la Macédoine, jusqu'à rextrémité da
Taygète, qui couvrait le territoire de LacédénMine.
Nous diviserons en tiroi» grandes parliies cette mémo-
rable contrée. Au nord du golfe d'Ambraeîe et de la
chaî^^ du mont QEu , nous plaçons VÉpireet la Thés-
.salie, sans faire encore mention de la Macédoine : au
midi de cette ligne de listes, së^endent.d'Oà^idenC en
Orient l'Acarnàmey l'ÉtoIie, la Phoeide, la Béotie et
. TAttique. Ces contrées ne touchent que par l'i^tbine de
Corintheau Péiopooèse; et nous eompifenonsxlate cette
. piéninsulerAcbaïe, lés territoire& de Stcyone et deGo-
,nmhe, rÉlide^ l'Arcadie^ rArgolidé,ia Messénie wet la
■ X^aconie». > ■
A V<^oqùe6ù floriesaitle midi de. laGrèoe'^' aes ré-
gions 6et)tentrionaIestti -obtinreatpas la même; oélébnte.
Elles prii^nt souvent part à laidéfense coniraune;. elles
eurent leiirs guerrier^; mais la. gloire' reataaiix paysijui
'cherchèrent à-la^foiscelle des lettres ietceUç des. armes,
qui surent ériger les mdnuméns de leufes' wkiHÙm, et
où les hommes donnèrent pendant la poiâL un nouvel
éclat à 4a patrie qu'ils avaient sattrée/ * > . -
La renommée de la Thessalie était ^aotsribiirê- ahx
itiaditions hist»riqae$ et remontait tust^ temps .fidiulein.
Les poètes ont peint -les bdsiùtés/chainpAttes'desr^ives
(Ml)
4u B4¥^e €^ de k. vallée de Tempe 2 ils ont chanté TO-
lyifipe . où VasaemUaiieBt le» divinités du ciel 9 le Piode
consacré aui^ muses ,et au dieu de la.lyie) leimeot OËta,
laioeux par it^bùeher.d^Herciile^'etles valtébsoùâtaTiàt
vaincu les. cenlattres ; mais si ion ^itte le temps des
d^iDi-*dîeux pour arriver àVhistoire des honisne», .la
Thessalie est oubliée, et. les nhtiohsy sept ei><;ore dans
V enfonce jq}i,aï$âïeis peuples du midi de U Grèce seis^nt
agfandisi» Lès noms de ville» qnt s 7 aont le çûeuaDcoft-
servésr solH^ ceux .dé LaEtsse> de iPhères y de 'Magnésie^ ^t
dune cité deThèkes^ moios célèb^equecellf dttBéode.
L'Epire^UÉtolie, l'Âcarnanie eurent, comme la Théssa-
lie , qqelque ill«straUon dans les temps béooîques, et la
mythologie ancienne y a rendu. plusieurs noms* fameux.
L'Achéron , le Goeyie ooulaient!«n Épire^ :.le chêne de
Dodone y rendaîl se» oracles : rAohélonos^ dotnp^, par
Hercule, avait inondé rAoaimaàie : DAéléûgie détivra Yl^
lotie ites ravages .d*.un sanglier, furieuxv La plupart des
uadillons qui s'appliquent à ces contrées se mêlent au
plus, ancien sy^slème religieux des .Gr ec^^ ou repEésën-
tent les bomine^co«nme;écbap|iant à lefiatr sauvage^ lut-
tant contre tous les fléaux qui tiennent à. cette situatîo»,
et protégés par quelques héros, par quelqnrea bienfai-
teurs» sjLApéneurS'à»leucs jaièeks, eft mis énsiiiptè pai^ Jà re<
connaissance au nombre des. dieuxrf ; - > • ..:.-.
Les prodiges de la fable jeltent'sur la Ffaottidç cinplps
grand éclat > le Parnasse s élève auonilieu: de • cette coii*
trée; la Pythie de Delphes y rend; sestiraicles; toute qette
tenre est: sacrée,, -elt 1 enti ée-.de. . la Phocide est ffard^e
vers le^nord-pariles Thérmopyle&.Élatée'4 Grissa,iAÉi*
physe, 'Naupacte,. Delphes suribAt y oèimpent >dan8>'les
annaleSi historiques ou, reiigîeu^s ifetiett» boatnce'un
rang remàrqtiable* . . , .. ^
( Ma )
Mais dans quelle partie de la Grèoé ne
nous pas la présence et Taction de ees divinités !
con, le bois des muses, la fontaine d*A sera, les eanxdu
Pcrmesse^dmic la poétique venommee se mêle à celle de
Pindare, sont situés en Béotie; iUy ttSiestent le s^ur
d<^ dieux; et Ttièbes, Leuetres, Platée-, Thesiptes y at-
testent ks espleiis des héros , T|iti!>ett, fameuse par ses
deux sièges et par les malbeurs d/e la CamiUe de Lalus,
Lmotres. par les guerres de Laeédémone, Platée et Th^
•pjes par la d^itedes Perses quiairaient'e»yàM la Gf^èee;.
Nous ne parlerons pas enocMre de Chéronée, où son
indépendance elpîra.
Entrons enfin dans l'Amque, da&s«e pays où seréu-
nirent tous les genres de gloire; ^il ^t pe» étendu,
peu fertile ; mais il renferme Athènes , et • 0ene i^le a
d^noé au monde des modèles de le«ft oe qui peut le
:pliis honorer la nature humaine» Pkisée' entre JMbmhon
eè Sali|imne, elle est victoi^eose sm^len déiux âémens;
feftdieux lui dorventdestempleadîgnyif d*eu)i; ses poètes
ehanaent sa gloire, ses tutiteurs défendent ses droits :
ell^ e^c la lumière de k| Grèce; et rimagi) d'Athènes,,
entourée d'aune :a«iréole éclotaiitec, ' resplendit jusqu'à
souaà trvfiBrs les^i^cjes.
Le Pâeponèseooos^ftee^MoatttrespeeiàâQ. L'Admie^
qui donnera un jour son «mm» à «ine ligue '6niwuae>, et
spiM ae plaoera à la (éie de bi Grèce poi||«défi^adite sa
:lîbevlé -mourante 7 it'a pas enceve de célébrité c eUe opç-
unpe ans nord le.TetsaMtdesoioi|Ugnes «pli s^^dMâasent
ioaqti'att golfe de Gerinihe. Oevinihe, tenant' les 'OMs
de I isthme et dominaait «ov deuic nera M>^ois, eom-
moice à receiroir d^Jkthèoea le ge&tdesaatS'etMvM^-
numens dont Rome «bit vu joua seniiohî». irÉtilde,'fii-
meuse par ses jeux olympiques, attire à aos fdiea DMsle
(.M3)
b GMce^on j déoeroç de» cottrontycs siu fémmùmùink
-an courage : tous les Jâéax j ont leuvs temples , tbut 4e»
-^jmdkikommes loopsslaKues^ tons les «rts leur MusirsH
.tion.
]L*Ave«diey coatiée ^us elMiiq>èlre, jouit encore de
fcrfiseuAté ries peuples s'y borâent èla vie pastoMle^
.etie bonfaeqr de 'leur:situatifon est 'long^mps dfiitnë
par les poètes. Les forêts du mont Ménale^ les nves^dlr
éjaidan 0.de:L-41pliée sont eansaerés >attK chosuvr des.
,»]nttpfaea; inais<ce -pays iloît '|>ri))e^ à sou tour sur )hb
isoène de b ^vèeè* De»x hômitiee ^ EpaniiniMlas e^Péld-
-pUaa afaaisMit la fortune de Spaftej et la yîcfoîre de
Mantinée , qui suit de près celle^de Leuetres, répand sot
i'slrei|âie cTiMitànt {dus de|^cftre que Lacédemone avait
•posaépoup invinolble^ . i
iL'Argolidej n'est pkis^ comm^ati femps de la guerte
4e^Tioîe^ à ibtète des araires de. b firèçe. ^rg^s^et
Jttyeènes., Trézèoie/Iiermione, ikux autrefois fameux^
ont garnie leut ancienne renooMnée, et le oulte d'Esou*
Jape continbe 'd'atriver lespeiiples à Épidaiire; mais la
fortune et la grandeur ont passé à d'autres états.
I^ Messénie, deux Ibis^ yaineue pot Sparte ^ a perdu
sa puissance t PjIoai Mefl^èaaeyjStéQidaros^Méthoae se
jetèrent âTècpeîiie;dea>dAsasftresi qui x>qt suivi b'ioes»-
«quètq.
:lA^ncîeBii0 rÎTahs d'Atbenes, -Laeçdéounie dispose
long^terops deaforees du B^loponèse^ maîsquefquefiB^
'jafi9(mêûtkpe5ym9tm sDat'î«is«eîaUe&y esToft adittire^ enis
iFcmloir limiter^ son système politique et sa grandeur.
Le courage des Spartiates est /le aeu) reoipari de ba^r
i^Âlté ; 4U ùx^ tioutes les verlus g^aevi ièipes ; mab.Ke ^cber-
jBb». ànt: jesfbordfird» r£ttitlt^& nîJea mr^ m ile.oofla-
4qMlpe^ije&i<e<édéDù>meMaii|MÉtila.pattiirM^ tlsfoiént
laocMïta^kân. des ridies$es.«traaj^6s,: èt^^a ^tieneséùte
.toanicloone^ rebti^na oye0jes,aulce&>peuplesc'Leitr
docQinaiîon! £in?daiie^osi U:vkAoiirc!^< Uocfermeiié' âim*-
branlable dans les défaites : ils gardèrent pendant huit
ce^lfi afi« lesilbis>q>«iib Avaient re^ttead^ Lycovgôâ; et^
^à^n^ la tléeadenoe de la Grèce ,r ils s!obstiaèreii]E[ àsaldê-
femè^ UnKifuils.vbeflt'briilflT poor kuripaya* quelque
kie«ir id'espoîr» • »•.••' f • . ?•-.
... La célébritfides iks&rde la< Grèce !i«ihc^te^ coibmiB
delledu: Continent^ Jus^UiftUx siècles. héroâi|U]B9):ilesdleB
Ies/^lu6re0[ianpadbl6s ont été. consacrées jpal* M Déissaiice
et le séjour dequelque-diyiDifté^vaTantddfteBibfit^cn pâr^
.%age aux enfansides. boninries. . ?-:
. he- groupe le.plufi célèbre idesifi^sideiTArclâpel est
celui des Cyclades, ainsi nomnié de sa forme : oircur
iaire. On y reiBarque.J3fiiD6, où^^Apaiioh^etlJDiaiie'réçu-
scBt le Jour ^ NaxoiS ,t oii;Aiiiaaie fut abafndKinn<^ par ' Bao-
,dh)iiS;;. Pai?0s,, doiU-.le. uiarbirersilîdtiMÎreiftit aiBoié par
-Phidias et devintle plus'bel roimement )dès)leiiipl»ç.
•Tbéra, qm aelèva^ comn^e Déloà, âu*»iforid . de la»
mer. .r ■■ ' <- : * •.. ., n! J > ♦. • * -
«
• Au no^d. de» Cydadesy vous rènooîitneaiWtedlEnBéev
i9xt. Chalois n est . séparée^ du continent '^ue par - Hévr^it
canal deVEaripeçétsfvous remontes rersViiellespont,
vous voyez Tîle de Lemnos , autrefois fameuse .pAri le
séjour et- les foi^ges de ?^ulcalti« Oetteitraditiofi 'Vousrap
pelle qu€ LeiBnos*«{iit:iwvagéeiparies.feiixt d'u m volcan*^
J aspect, dé i'îie'èii apoéiâiGe^encotiefl^EKcieTine^xlstence;
tu là fahle.V6spliqueiioi*9 oomtn&en d'^utrês'bcoàrions,
^pàt un phénomèiyede te tuHure^ -^ - / < ' -; ^-^ » > '♦ •
^ La Samothfaoe ^ mii09iméepar')e'CUttie>'d)iCybète*j*«»t
au. nord ide-Lemaosi^A^ l^Oriétit e€)Yèrsl&r.o6tnd'A«ië>,
st trouve. Tite de :TéiJédos^ cRrse^rednr bfloAe dis On^
( i4S )
avant dé neVcKiiir BÎlrfA^èM^è^t détruire fHk>n. Ont foii
Lesbos^ patrie; dé' Sapho ; Gkm > d<Mi4: iiéfs hèfeitatis àkfvi
tent à six autres -villes le berceau 'd^Homère f^tRàs^oit
flaqtiit •P^lhagoire;€bs', égalemem iHu^trée 'par là ttais-
sance d'Hippocrtt'te, ec Rhôdès, dont te ptia^ance^ et
les loîstnarkimes ^nt 4îé célèbres. ' .-..;'
En suivant vert l'Orient les côtes d'Asie, on atteint
Tîle de Gbyp?e, au s-ëtèvent les villes de Paphos eïd'A'-»
B^thonte. . . <ï
La Crête, au midi de l'archipel, vit élever Tenfanee
de Jupiter, qui fut confié aux nymphes du ment Ida.
Cette* île est fameuse par son labyrinthe; elle s'est enri-
chie des biensrdu commerce ; et les lois qu'elle reçut dé
Minos assurèrent long- temps le bonheur de ses habifanê;
• A r<extrémité de 'la- Laco^ie, et près du- t;ap Màlée f
les roch«rs«<et le< temple tierile de Cythère s'ëiéâ^ent acir)
dessus des flots, et ' nous ^parcourons, eh suivant le»
côtes ocëiden taies de la 6i^(7e', les^ îles de Za'oyAtbe et
de CéphiG^énie, celle dlthaque, qu'illustra la gloire d'U-^
lysse, Léucàde, où se '^értfiitièrent leâ malheurs -de Sa^
pho, et Cbi*cyrë, dont lés 'piratée furent long-tei^i^s i^
fléau des- mers, avant qix'un. commerce régulier' vînt les
ennchîr; • '' • : »•...'
La ootiditi'ôh dés-iles; dé Ift Grèce a <été moins Va-
riable que celle du c<mtinentJ lie bësoid'déi^reouri!ri#
mer réglait'lu'p^dfesîion'dë la plupart àe, }étirê habitàns :
ils selfvrèi^Msuiccélssiven^entà'ld ôotfrséian comm^ice;
leurs flbtte^. éotitribiiètent ^ux victoires navales d*A^
thènes 6ix d^ÏA0èd^ttic^e^ etle^r pbsitionleaimt'ptos
lotig«'temps''à 'rabfi des ' invâsiolis étrangères.'
MaÎ9'à J'époque de là guerre desr Perses, eetce séeu*
#ité fut perdue : \è» nombl*éa$es flottés de DsyriiiS'et dé
dfibà,î^ Iqur fit. t^i^kiDÔl^ abandtiQMr* Athèn^v fori»éd dji
d^yunir. piMftsaïKMB tt|arâûna> pour. l^^UEer<«oii 6alu|,«i
osluî de la.Gfèoe» fit ensuite tervir ses fore04-<âiiiiélesi4
flicin propre aggrandissemeut : eUe conquit la plupart
des îles de la mer Égiée, y tro:uva pour sa m^rio^ de
QPjATeliefi xessources^ ^ se mit ainsi ei|.4tal de .soutenir
cptitre L^iCédëinone et ses alliés là longue guerre du, Pé-«
loponèse, jusqu'à la fatale journée d'iËgos-Pot^iao^nqui
l|j|i fit perdra lenapire delà Grèce.
Ce rapide précis de la situation dune contréie si'cé'-
l^re ne dispense pas sans doute d*eutrer dans un exa-»
men plus approfondi ^ mais quelle nation, quelles ép^
^gi^e^.de l'aniiquité fiup^eat jamais plu6 di§^S:d*ûCGupef
pos pensées! On éprouve quelqti^ cfaHrme 4)étHdier la
géographie des lieux fam^uit^ Left noms oonseiSftés^pM
«ne victoire, par la mûssance d!un ^and hompae^ f^t,
les monumim^» des arts?, ou par Timlnoriel écMt/des lf(h
trêSi segrayentai^tt^iit daps lu mémoire». La Qroce eat
la teire classique i elle nous ofire le ti^pàUa. d^ tou|^ ce
qUil j ad^cbeaiUy. de giuod , xihéroique à imôer ; nUJMs.
si 6a (gloire, est impén«^le y se puissance f 4t passag^ire r
elle ne dura que quelques siècles; et la contrée c|âÂiiVi|i&
aHuehé aur elle les-ir^ardadu Hionlle ne den^int |^lus
qU*:URe prAvincedi'uujiipin.^n^^Awpire^
HqMM changé dw» lai ;si,tliaÛQn. del^^GràOci ». peidàwt',
)e< «numide deux n^le bns|:et depuis les i«mpf\4e.s<^
ain^Q^espleDd^jMJr jusque 1 époque mafquéti.ppui7s«
?ei(^»isemc0. Maî^ les destinées ^uâ lui sfw^ promise^^vH
jourd*hui nou« rep€^rlmt:învo)ont9&r^«il«nt àrFi^tude de
saa-anetenoQS emniles. Les : noms. d0 lie^(Ufe ptusidHè-
bl9ea>repMtilielit,lcrtti! ran|;;su« W.eart^ ibt^iGréM; sa
<^7 )
:^fifg^t^à» reiMfieDt celU, clu i«iaip«j Ue «a» Uros; l^i
aciÎQiis mâmes. c)e «es g^aml^'ft.nH^doniei sddi soiivMift
^dipies des ei^ploiu <d# set ai^io^ireSé
Telle est riieuffeiise wflaeiice .qM'eK#r6qiii d(9 gmadel
^feBommëeft. La piûs^ftn^edeftiftcmv^pîvsîélèye l'iitiay eilr
flamnie YémniMon, ^rce uii. {tl^ut^e ài&^$lîin«r, à.4e
rdever s*il fut abattu, ei.Hrngippfrar au. inoiukt ^ ia 09
peut être rég/énéré par l^ft.npblas.fit^em^kis de se> pènfiw
^.^-. ^ -1^^ ^.^-
NCKEfi
Sur ^itinéraire de M. Dessàline d'Ûrugnt dans tA-
mérique méridionale^
M. d*Orbigny a^st rendji^ eq. i8a6 à Bué»O0-Ayrea« 0||9
là, il a visUë la provioce de Coriietites{ au sud, il s'eai
porté du.coté des Pan^ptta^ Il)a Mîsité la Patmgo^hX obr
s^rvfl ceiLtenatian^ s^^ tn^fiirs et '^^ «isage^^ it a râconnu
^iie sa tajille moyenne n^4épfi^ai(t pfeia,5 pied$ 4,poii«(^
Revenu à Bufén&^Ày^^^ i[:e^ parti. powr la mer dit
Sud. Il s'esit arrêté à V^i^p^r^aisp^ Polosi^ Aré^ifia ai
lima, et il a.au^iit le ,11^ degti^ mai ea.^uiM:liM|ir
jours la cbaioe d^s. Qoirdillère&i n:a,&ii. uti4^ J^oig?^;!^
sid^ce: sur le long, plac^au c^nim)i« «« s^wpn^au^laff
de Titiça^ça, Cest |4; qp-ila ol«c|r¥^ qiMptifia;d^ii>pimt
mens Péruviô^, diessî^ i^ ,:iefnp|eftf ,lfA<iV^my awif
les scmlpWfe» col9^«||es.^.>^ b|i§TFettef8^ M.niMiellide
ses dessins nombreux, on reInaf^^ela.^lpI>t$lgf^;é^yé|l^
sur. ie sommet d|^. laquelle était un aqeien lfkVf^ge>^ ,dlpr,
au temps4^^Ip^aiBi,e|3^l^aFa|^^iût^4a^
des excaTatîcffis pp^f i^es ; sujp lef radi#r^ M. d*iQ>^
goj s'e^t.Tfnda au pap peu:cooQM,d«Jo^ jy[Ql^i.qu*il
a. parcouru i^m tous Jçs s^ps. .C>sf d^ 14 4jpA'ila£iij(
( -M8 )
quatre o« dmq 'asdepsionB ^aux GoréBllèiSes/ Son. s^dr
ter Je grand plateau snpërietiir Ta mh dan» le cas de re«
cueillir une foule de documens nouveaux. Il a des^é
le& monumens'à Lapaz , Vnxié CochaibânibA , San ta-Gruz
de la Sierra, la -proviiice de Moxos et celfedes Cktquîtûs,
dont la taille est si différente de celle des Patagons,
puisque leur stature moyenne est de 4 pieds p ponces;
McRotGrosso et la rivière du Paraguay , enfin la riviërc
de Madera y Tun des principaux affluens. de l'Amazone.
Lesobjets matériels qu'il a rapportes sont nombreux :
ce sont des armes, des étoffes, des outils, des instni-
meps, des costumes, etc.; une foule de documens, écrits
historiques et statistiques, recueillis chez les curés, dont
quelques-uns d'un temps postérieur de peu à la con-
quête. On remarque, entre autres, des documens de
Ie^&43 i ^ testament d'un des cotiquéirans, daté de i54î
ou 1669, renfermant des détails tout à-fait curieux.
M. d'Orbigny a aussi rapporté de t^ès anciens Hvres
espagnols , imprimés en Amérique , et d'une ass^ grande
rareté; beaucoup de statistiques originales; enfin des
antiques, des vases, des poteries et des momies péru-
viennes. En un mot, il a parcouru les parties du Haut
Pérou ôu de la république de Bolivia qui étaient incon-
* • • •
nues. Plusieurs des monumens décrits dans Garcilassose
reebni^aiissent dans ses dessins ; mais il en existe aussi
beaucoup dont on ne connaissait pas l'existence.
' 'M. d'Orbigny a vu beaucoup de pierres de taille de
8 à 9 mètres de longueur.
Son journal, écrit avec le plus grand soin, et d*irae
étendue considérable, est rempli d'observations géogra-
plnqnesjde descriptions de mœurs et usagés, et de'
nombreux vocabulaires, disposés dans bn ordre corn-
Mode poaV en faire la comparaison. Mais ce'qui ajoute
( M9 )
W ^^^^: grand pi'U k çei iinpoiSUmc vorirage ^ ceat lui^
coV^Ûqh de oeot einquajateà.deiKLoepts feuillaadarU»^
pQgfapma^^^P lesquelles sop( figum aes roulos et iiin
qériiiiref I ltQut#§ siyfiQ unç échelle^ et Qrâei»lé«9>pmprea
à la çqmi^QsiiiQii d'^rwî belle carte à grands poikiia« Lej|
qiçqc^gne/^ jv sobI étudiées, aixifi que ton» lea ooura
d eaq , ^yc^c heaucoi^p de détails* II faut ajouter que c4
TQjageMr s^ rapporté unei immeiiae coUeetioo dliUtoûre
na^urelle^. Ce voyage > qui embrasse Tespaqe c«kfli|iris
entr^ le 1 1*" degré de latitude sud et le 43^ y a duré huit
aii^y Ql niérite à M. d^Orbigoy la recennaiasaBce di|
JOKABD.
ji Mçnsieur h se,çrçCaif^ çle (a SQcié(ç rojr aie
de Géo^rç^fhie^ de Pam*
Société VQjale géographiqve de Loadm. •
Rf geqt'A f tfi^et n? a i , le i ji ^Vrrt | ^ 34,
Alonsieur,
Tai rhonneur, au nom de notre Société , de vous ac-
cuser la réception , il y a quelques mois, d*une série,
en tr9i^ volumes in-^""» d^^ MéipoireS publiés par la So-
ciété royale de Géographie de Paris , et d^offrir à cette
savante Compagnie nos plus vifs remercimens pour
cette marque d'obligeance et d'attention envers une
plus jeune association.
Cette réponse eût été faite plus tôt si les livres ne fus*
sent arrivés sans être accompagnés d'aucune lettre, ce
qui nous laissait ignorer à qui nous étions redevables
de ce précieux envoi.
Je dois à mon tour prier la Société royale de Géo •
18
( ^5o )
graphie de Paris d accepter en échange une collection
de notre journal ; non que nous le considérions 'eomme
égal en-mérite 9 mais parce que nous desirons saisir tous
les moyens en notre pouvoir de vous exprimer notre
gratitude ^pour votre 4>bligeance et votre courtoisie. Je
suis également cbargé|)ar le Conseil de notre Société d'of-
frir à votre Compagnie un exemplaire d\me carte d'Ar-
ménie que nous avons dernièrement publiée , et quia^été,
eomme le porte son titre, en partie construite sur des
reconnaissances nouvelles , et en partie rédigée d'après
les plus récentes autorités , par son auteur le colonel W.
Monteith , du corps des ingénieurs de la compagnie des
Indes Orientales, et qui a long-temps résidé en Perse.
Notre Conseil sera heureux de voir se continuer un
système de mutuel échange de publications si favora-
blement commencé entre les deux Sociétés ; et je serai
personnellement fort heureux aussi d'être l'intermé*
diairedcs*relations ultérieures.
Jai l'honneur d'être, monsieur, votre très obéissant
serviteur.
A. Macotvoghie ^
Capitaine de vaisseau de la marine royale
britannique, et secrétaire de la Société
royale géographique de Londres.
( a5i )
TROISIEBIE SECTION.
ACTES DE LA SOGlÉTié.
RAPPORTS.
Prix destiné à la découverte la plus importante, e/i i83 1.
La commission chargée de prendre connaissance des
principaux voyages qui peuvent concourir au prix an-
nuel destiné à la découverte la plus importante , a cl a-
borfj porté son attention sur les deux expéditions ma-
ritimes les plus saillantes parmi celles qui se rapportent
à Tannée i83i. Elle s'est occupée ensuite des explora-
tions principales faites pendant ce méme'temps dans Tin-
térieur des continens. Âpres un examen attentif des do-
cumens parvenus en France jusqu'à ce jour, elle a dû
placer au premier rang les dernières découvertes du ca-
pitaine J. Ross au nord de TAmérique. Grâces à Texpé-
rience consommée de cet officier intrépide, et à la con-
stance inébranlable qui la fait triompher d'une situation
périlleuse, sans exemple dans les annales de la naviga^
tion (pour emprunter les termes de Tillustre secrétaire
de l'amirauté anglaise )j nous connaissons aujourd'hui
une nouvelle partie du littoral américain à l'ouest du dé-
troit du Prince-Régent, jusqu'à un point situé sous le
70* parallèle, et qui n'est^listant que de 5o lieuesducap
Turnagain : cette portion du continent a reçu le nom de
BoQtbi^r de celui de Fél^i^ Bouth, le. promoteur gêné-»
18.
-reux de rexpédition à qui Ton doit Tarmement do na-
vire la Fictoire. Nous avons aussi connaissance d'une
grande pA'esqu'flé, èe lis^htaoe ëkm qe) la rattache à la
terre-ferme, de plusieurs bons ports, «^et de nombre
d'îles, de lacs et de rivières. Enfin, nous avons la certi-
.tu de que le continent am^ricÂts'étBlltlde ce côté jus-
qu'au 74* degré latitude nord , an nord-ouest de Tentrée
du Prince'Régent.
Nous devons encore à ce mémorable voyage une riche
collection d'observations sur lés phénomènes magné-
tr(|ues^ sur la compo^itTon dHsol , <H ^f te» prQ4artîa<m
végétales des contrées polaires;
La commission centrale, en considération du service
que cette expédition a rendu aux sciences géographi-
ques | et regrettant toutefois de n'avoir pas eu à sa dis-
position les matériaux qui en auraient pu faire appré-
cic^r toute l'importance, a décidé qu'une médaille d'qr
serait' décernée en séance publique au capitaine John
Ross, de la niarine royale d'Angleterre. Ses braves coni:
pugnons de voyage, et notamment le Commander Ross
son lieveu, ont pris part à ses fatigues, à ses périls, à
ses héroïques souffrances. Ils méritent de s'associer à sa
gloire et de partager notre reconnaissance.
L'expédition qui nous a paru mériter ensuite d^Aire
citée le plus honorablemétit, est fe voyage fait dan^
Pocéaii antarctique par le capitaine Biscoe, àtisd) de 1»
:tnarîne d'Angleterre. Après les découvertes du capitaine
Côok en 1772 , de l'Anglais G. Stnith et du capitaine
vtxéi^ BetinghauÂéu M 1819, du capitaine Weddell «n
iSaa et du capitaine Forbes «^ iSâp, il n'y avait plu«
Jieu de croire à l'existence d'un continent austral; ce-^
jpèndaiTt, à la prcBiière annonce du résultat du voyage
( iS» J
question des gnékdei téh^$ ^UUttmb^s^^ 'eliatMt écpwà
tl^-tethps de b e&Tt^ du gflob^ Tomeftni., eir nj9ui-
9Xivk^ leurvalèiil*te$ liou^ellesMiservatitMil, U^istjliMÉ
de t-econnailîe q^e tè capitaitie Bhûoe ft benooup
isjouté à ti6s ^"on^ditoanoe^^ sur ia nier polaire mostnile
en fafeânt connaître f^xisteitee de» «erras de<i^him e|
d'EfHlerby, etèft détem!iît)a«it w^t exaiècitodb l6urpio<>
sitiôt) gébgrap&îqoe^ découvertes c[xA ont d^^ évé tfp«
pmjciéës pAt la sbdét^ géf>g'raphîqôte de ix)ndresy atitrf
^rè pai^ un d^ nés plus fta^àtis nayi^atettva iltuinbaiai
Auiteî, (pmique M. Kacôe 'ive si» ^tfk paé 4ip|)rttt*hé d«|
jjyftie autant qteè (^ «ràpUàine Wedd^H et kjirrl n'ait piss.
dé^pàssé dé beau^eoiip le point ëtilréii^ dé fa nA>vi^ition>
dto 4capitaifiè l-ttâSi?) ^tïéttiMie U a déiermif^ des ^rres qui
teiiV iiyaiéni ^etiappé, la ^oftimisaîon a décem» à M. i<f
Une^es explorations contritimi^es^qui ont fixéensnite
i'èttëntiô^ éé la «ôttnllislsiofi ,^st œlle de Yintor J^oqiie^
mont ^tl Aste. Nôikis aurioâs vivement désiré de^possé^
dei* tes 'tésiittats stàentifiques èa voyage de hotre ihfbr^
tnni c6hipatri^te^ en t83o et i8)i<) daàs le H»at4nd6s»
tiin, I^Tiriiyet, te iPendjab et le r<^aiimè de Kachemire^
MjAiS il n'a pl^û <en<^ote q^e ta' correspondance, et fiou^/
igttOi^ilÀ s:*il'ëld&»fe des ol)8ervfftioDs et màtttiiauKige^
graphique^ ^^rflS^AS pour fixer Ib pidsitÎDndQS.poiiit»^
jik))iqu*ici {nipdrjfàiteYnent coitnu's. Il n est pas doutén».
qu^aréc le brédit tltot il jouis^it dans lie Pendjab ^^et
iëi fiVts qualités qtii le ^isiitiguaient^ il eût naabsifà
ftàï^ir pMisieûrfil piirtili^s kieoiimies diLikitit^iaialayaf
et tWiti^ dëVoi«!i déplorer ta parceiii'nn viejrageur si-bah
bHé, ttAtifi t la' sciem^e A Ifi fl^ Ue Tâge. En eoué«
( a54 )
quenoe, la commission ^ décidé que le voyage de Yictor
Jacquemont serait cité avec diâtinctioD.
Plu^ heureux, M* Dessalines d*Orbignyreviem après
huit ans d'absence, chargé d'une abondante moisson de
découvertes et de documens nouveaux, recueillis dans
des pays qui fixent depuis long-temps les regards, des
géographes. Personne n'avait encore apporté des obser-
vations aussi précises sur la Patagonie et la race remar-
quable, qui rhabite; M. d'Orbigny la exploré avec firnit
Plus tard, il en a fait autant des provinces de Chiquitos
et de Moxos. De ce dernier pays, il a gravi et franchi
plusieurs fois la pente orientale des cotdillières; il a. vi-
sité, décrit et figuré le grand plateau central^ exploré
le fameux lac de Titicaca ; dessiné les teniples élevés dans
les îles , et d'autres monumens d'une antique civilisation
péruvienne, à peine connus des historiens , et qui n'a*
valent pas encore été figurés ; réuni 60 vocabulaires ;
recueilli des manuscrits espagnols du temps de la con-
quête, de nombreux objets d'art et d'écono^mie . dômes*
tique des natifs, formant une véritable collection ethno-
gra{Àique des anciens indigènes, éclairée par les usages
subsistans des habitans actuels du Haut-Pérou; noté
la hauteur des lieux, et enfin rapporté une longue série
de reconnaissances , de détails topographiques et. d'iti*
néraires suivis, qui, appuyés sur les points de la. côte
connus avec exactitude, ferontles matériaux d'une carte
embrassant 27 provinces et presque entièrement neuve,
surtout pour les pays des Moxos et des Chiquitos.. Un
résultat géographique assez saillant sera la détermination
de près de 80 rivières, l<i rectification totale du cours
de plusieurs d'entre elles et le redressement de plusieurs
erreurs graves qiii déparent nos cartes les plus récentes,
La surface des pays que M. d'Orbigny a parcourus et
( aSS )
et{)lorés- aT^<i imé constance infatîgdble, est plés qiie
double decelle delà France et leur étendue en longueur,
déplus de 3q degrés de latitude: dans ce vaste espace,
il est peu de points d où il n*ait rapporté quelque fait
nouyeaù soit en géographie, soit en histoire lia tur elle.
Mais cooune c'est eh i83a qu'il a fait ses. priacipales
dëeouvertes, la oommission réserve tons ses droiis
pour Tannée prochaine. En •atten4ant , la commission
a décidé que le voyage de M. d'Orbigny serait cité avec
dtttîfiction»^
A. regard du dernier voyage fait dans rinfiéneur de
la Guyane par M. Lèprieur, accènipagné de M..Adaai
deBauve, avec le but de remonter rOyapiook, et de se
porter aux sources duMAl*6ni , coinme cest après i83tf
que M. Leprieur a atteint les sourees de lOyapock, et
en: a déterminé la position , lacomnûssion réserve aussi-
ses droits, et elle le félicite ici de son zèle, de ses loua-
bles efforts, et de ses premiers succès. On lira:tout-à»
Ihelice un extrait de sa nelatiom.
3x mars 18I4.
d'Avezac; Roux. ^ **
J. d*Urvill£. iouLLKDy rapporteuh
J;-B. Etries.
kapporT
Sur un Mémoire relatif au niuellement d'une partie • ,
du cours dé la rii^ière de la pesle.
Messieurs,. •*
Vous avez i)omm4 utte comtnissiou, composée dé
MM. Dumont d'Urville, Daussy et moi, pour vous!
rendre compte d*mi'Mémoii^ adressé à la Société pour
le concours ouven sur le nivdiement •hydrogiiaphique'
delà Fvaneé'yCMe eôiiittifii9î<ntnitat)h«rgë de^vo^tié JR|iift
Jb rappon suÎTSLn^ Le Mékoioire sûvntiië à ntûXrk «àttieti
.ofiire lettiveUement gëométlîque d«-Ia partie dn é^^t^
:de kl rivière <te la Vede comprise eDti*c Âeiifis. éi sôfi
etnboUchuns dkins TA^sim ; il |)orre pour épigraphe : » Lu
« RÎTÎire de la Vesle, pour étm^utiie'à h pnMpérilé de
4 l'industrie màimiaeturièfre <et ^<îfMiimeiiciale de ta vîlte
* de Reims , a besoin d'étt*ei?aDaliié6. *'
' L'aiitetb' de ee Membire e^poste qm k pi^ojet d'éta-
blir la navigation dans la rivière de la Vetie, ^piâs
Reims jusqu'à l'Aisne, fut conea isotisfieUrf Ittç ^ue^
irepris tons le règne de Heori IV,^ il reçut un Commette
cernent d'exécution dont il existe encore de nôii joùy%
des traces près de b petite Ttlle de brai^tie.
A divertos épo^es du Màcle denftf^ cette iJ^efîiit
reproduite par des parti^ïU^ffs^ mads tMj^d^M ivifril^-
'tuefitsemeiit.
Su i8o3y kl jooctioii navigable -^de Reiiftâ à rAisn^
fixa de nouveau l'attenÂoà 'du gouvernettienf ( fntdD^ isa
bienveillance pour une entreprise au^i utile à une de
nos yiincipales villes manufactuiières ne l'ut que pas-
sagère.
L'auteur indique ensuite tous les avantages qui ré-
sulteraient de l'établissement de ce canal ^. tant -soua le
rapport de l'industrie manu&cturière en grande activité
sur tout le cours de la Vesle y et principalement dans la
ville de Reims et ses environs, que par le changement
favorable que son ouverture produirait dans une vallée
marécageuse en quelques points, dont il assainirait les
terrains, «ogmewietfait leur valeur et en tfànàportètait
les riches prodoks.
• Get exposé sucumct montre Buffisavnmeht 4ans qo^l
but 6e niveilemcht a été entrepris : isdfi e^éc<lfto« v^us
C *57 )
'pat!»k UToir rempli complètement , abus lei'apporl de
l'ezax^iuide, l'objet queTauteur avait en vue. L'instrii-
a»^nt dùnt ii a. fait usage est un nÎTeau à bulle d'air dé
Xenoîr, dont la bonm oonitrùetion n permis d'obteiiir
des rayons^ aob à 3oo mètres de longueur, ce qui
donne iSo mètres pour le coup de niyeau auant^ et pa*
reiHe distance pour le coup de niveau arrière. Il pavak
néanmoins que, dans certains cas^ ces raybnti^ ont pu
être prolongés sans inconvénient avec le méim'è InslfU-
jneat^ Risque daés ce mveUeiiient nous triduvons-des^
fîquèis.qui sont* espaces de 3âo à 4<h^ mètres^ et cftiè
.les deux dérriiers le sont même de i^aoo mèti^es ; Y^w-
leur ne dit pas que, dans ces cas partiouiierSyiiettfait
lissée d'un autre inétrument*
lie cours de la Yesle otbe on développement de
âo>oi>o. mètres depuis Reims jusqua l'Aisne.
Le nombre des piquets du niteiietnent ei^ de r6si :
Jêilrs distances réciproques ont éré chaînées 'atisc soin
et pilesque régulièrement fixées. à 3oo mètres.' Sur Ms
i6& repères de cotes de nivellement, on eft compte t*f
qui peuvent servir, soit à la vél*i({cation de cMte bpé'-
ration si cela devenait nécessaire, soit à faire entrer ce
nivellement isolé dans le système général du tiivefie*
ment de la Fmnbe. Oes repeins sôwt étàMift Tan à Tehi*
baflaiefaartt.de la Yesle, utt autre att pont de Fisniei, el
les quEmte autre^^ux moulins qui sont placé» stfr fo
cours de cette rivièn\ " ''
L'^ensemble de ropéraiion es^l présenté dans trois ta-
bleaux:
Le premier offre la pente de chaque biez des fn6u-
lins de la rivière de la Yesle , depuis Reims jUisqïf'là tson
embouchure dans TAisne près de GoAdé; la pehte to--
taie des b1è% est de i^ triètres, 646.
( 258 )
Le deuxièlne denne ie développement de êetie même
pocÙQn de k Tallée de la Veale ( développement que
nous avons* dit être de So^ooo mètres ), avec la longueur
des biezdes moulins et la hauteur des chutes d'eau : la
bailleur totale de ces chutes est de- 1^ mètres^oâr.
Le troisième tableau renfefme 1 ^indication des- or-
données de chaque piquet du- niveUement en long de
U rivière de la Vesle^ sur le même développement^ de
So^oo mètres..
Il résulte de ce inveliement que le nivaau des estnx
de la Vesle, pris aux ponts de Reims, est élevé, au^
dessus de l'embouchiire de cette iivîèpe,.de 35 mèt^7aj^.
Ce chiffFe représente la réunion des ckutes-des mou-
lins avec la pente totale des biez dont les valeoT^ sont
mentionnées ci^essus. On trouve également que la
pente moyenne par mètre des eaux de la Veste , depuiii
Reims jusqu à TAisne , est de o met., 0007 r»
Enfin ,'le Mémoire est accompagné du profil graphie
qœ du terrain et «de la rivière^ lequel profil* est dressé
àl'éplielle du 5qo,ooo »<^pour les longueurs, et à celle
du 5,OQio ""^ pour les hauteurs*. . .
Ce travail réunit toutesles conditions demandées dans
le concours : retendue du nivellement dépasse la limite
du minimum que Ton a cru devoir. fii£er dans.le pro*
gi-anmie; les moyens d'exécution sont indiqués^ sulfi-
samment, et les résultais offrent k caractère de Texac-
titude qu'impose ce genre de détermination.
. D*après ces considérations, votre commission > mes-
sieurs , a riionneur de vous proposer de décerner à
lauteur du Mémoire une médaille dor> de la valeur de
cent francs.
Le 7 mars iS34<
P. DaUSST, Jl'UllVJXil^E,
CoRABOEUF, rapporteur;
PROGRAMME DES PRIX.
I. PRIX ANNUEL
POUa LA DECOUYERTE LA PLUS IMPORTAJfTE.
Médaille iTor de la valeur de i^ooo francs.
La Société âe Géographie oifrc une médaille d'or de
la valeur de mille francs au voyageur qui aura fait , en
géographie, pendaut le cours de Tannée i832, la décou-
inerte jugée la plus importante parmi celles dont la So-
ciété aura eu connaissance; il recevra , en outre , le titre
de Correspondant perpétuel , s*il est étranger ^ ou celui
de Membre, s*îl est Français, et il jouira de tous les avan-
tages qui sont attachés à ces titres. * '
A défaut de découverte de cette espèce , une médaille
dor du prix dé cinq cents francs sera décernée au
THyKaffeurqai aura adressé pendant le même* temps à la
Société les notions ou les communications les plu^euves
et les plus utiles aux progrès de la science. Il sera porté
de droit, s'il est étranger, sur la liste 4e9 candidats pour
la place de correspondant*
U. PRIX FONDE
PAR S. A. R. LE DUC D*ORLSAlfS.
médaille d^or de la valeur de HjOoq francs*
S. A. R. le duc d'Orléans offre un prix de deux mille
francs au navigateur ou au voyageur dont les travaux
( a6o ^
géograpfaiqnes auront procura, chms le «xniwrie i834
et |835 y la découverte la plus utile à Tagriculture , à
rhidustrie ou à Thuinanité. S. A. ayant bien voulu ehar*
ger la Société de géographie de décerner ce prix, la
Société s'attachera de préférence aux vayages accom-
pagnés dltinérairés eitacts ou d observations géographi-
ques.
m. PRIX o'£Ngouragsment:
»OVR tifiS l^É^OttV^kTàS ISW JLttiÇ^È.
f^ojage cuàx lieux connus sous le nom de Màrâwi.
Médaille d'^or de la valent dé a,5o<SJfr. (i)
La Sodété offre Une tomme 4ç d^nuc |ûil|e fftin<!s, et
un anonyme celle d^ ciiN{ o«9ts ffaoc»' pour servir è^
Ibiid^r Mtk iPAtx OEivGooaA^BuiiT en faVeUr du p^e|^ier
voyageur qiii «era parv'éhu jusqu'au Jietl désigné bur Us
cartes d*Afriqâ« sous le ^lOïXi éi^ Maraivi ^ ^t qu'on erotl
Mtué v^ra4e3!2'' degré de longtt4ide orieiliatey^t vers 1^
lo* parallèle sud» Il s'efforcera de reeontiaitre quelque-
partie du cours du fleuve appelé hdffih^ ^JH^t di^k>n>
coule vers ce parallèle, et dmoend^ dans ladirecStioii
S.-E. , du revers de la grande chaîne transversale d'oà
sort le Nil Blanc. Il recherchera s'il existe quelque
communication entre le LofBh et les eaux courantes
ou stagnantes désignée^ ^ui* les cartes sous le nom de
Marawi.
On désire que le voyageur fixe d'une manière certaine
la position des lieux qull aura visités , él qu*il donne
<0 Vi>y«pag|fia«lB.
M*
( «6t )
unerelatioii de son voyage, et les matériaux d'une carte
exacte sur hiqueHe sera tracé son itinéraire; qu'i! décrive
autant -que possible le climat, les montagnes, les acci-
densdu sol, en un mot ^ la géo^phie physique des
contrées qu*il aura parcourues, et qu*il recueille des
rense^nemens sur les muRtagues et les cofiirees envi-
ronnantes. •
Il observera iâ population , les m^urs et les usages
des babhans , )^s prîncipates espèces d animaux et pro-
ductions du pays ; enfin il essaiera de former des vooa*
bttlaires des (fifféren tes 'nations.
iV* YRIX D*£NC01IRi«BM9NT TOV^ %m VOTAGB DB DE-
COUVERTES DA1I9 li^lIVTiRlSUR DS €.▲ GVYAllB.
Médaille dor de la valeur de ']<^ooo francs.
Reconnaître les parties inconnues de la Guyane fhin<
çaise, détermiher ta position des sources du fleuve
Maroni, et étendre ces recherches aussi loin qu'il sera
possible, à Toûeist, da^s la direction du deuxiènie j)aral-
lelede latitude nord ^ et en st^ivant la ligne' de partage
des eai!X entre les Guyanes et le Brésil.
Le voyageur fixera les positions géographiques et le
niveau des pi4i>cipaiux poinns, d après ies meilleures mé-
thodes , çt Eapporter% l^$ ^l^m^& d Ui\e c^irt^ n^ uve et
exacte.
La Société désire qtill puisse veouaillîr d«s vocabu-
laires chez les diversea peuplades*
Le prix sera décerné dans la première assenaUce gÀ
nér^lède lan i835.
' La relation devra étvç déposée au. bnveao de iaConv
nuftiion cei).tràle ac plua tard le 3i (iéeepdira i834'* ' ^ >
( 262 )
V« HISTOIBE HATHÉMATIQUB BT CRITIQUE DES MBSIIRES
DE DEGRES,
Médaille (Tor de la valeur de 600 francs.
Tracer Thistoire mathématique et critique de Coûtes
les opérations qui ont été exécutées depuis la renais-
sance des lettres en Europe pour me&ui^ des degrés des
méridiens terrestres et des degrés de parallèles à le-
quatçur.
Présenter les résultats de cetf opéracions de manière
à faire connaître les limites des erreurs ou des incerti-
tudes dont ils pourraient être affectés.
Déduire les conséquences qui dérivent de ces rés.ul:
tats, relativement à la détermination de la figure du
globe terrestre , et à la valeur précise des mesures itiné-
raires géographiques les plus usitées pour la construc-
tion des cartes.
«
Ce prix, sera décerné dans la première assemblée gé-
nérale de i835.
Les mémoires devront être déposés au bureau de la
Commission centrale au plus tard leSi décembre i834-
VI. iLNTIQUITÉS AMÉRICAINES.
Médaille d!or de la valeur de 7.^^00 francs.
La Société offre une médaille d or de la valeur de
2,400 fr. à celui qui aura le mieux rempli les conditions
suivantes :
On demande une description , plus complète et plus
exacte que oeUes qu*oa possède^ des mines de l'aneienne
cité, de Paletiqoé, situées au N.*0. du village. deSànto?
( a6i )
Domingo.Pvleoqué, près la rrvière du Micol , dans l'Etat
de Œiapa de lancien royaume de GuaUmala et dési-
gnées sous le nom de Casas de Piedras dans le rapport
du capitaine Antonio del Rio , adressé au roi d'Espagne
en 1787 (i)* L'auteur donnera les vues pittoresques des
monumens avec les plans, les coupes et les principaux
détails des sculptures, (a)
Les rapports qui paraissent exister entre ces monu-
mens et plusieurs autres de Guatimala et du Yucatan
font désirer que l'auteur examine , s'il est possible , l'an-
tique Uiatlan., près de SantatCruz del Quiche, province
de Solola (3), l'ancien ne forteresse de Mixco et plusieurs
autres semblables, les ruines tle Gopan, dans l'État.
d'Honduras (4)9 celles de l'ilePeten, dans la lagnna de
Itza , sur les limites de Chiapa , Yucatan et Yerapaz; les
anciens bâtimens placés <lans le Yucatan et à vingt lieues
au sud de Mérida , entre Mora«y-Ticul et la ville de No-
cacab (5) ; enfin y les édifices du voisinage de la ville de
Mani, près de la rivière Lagartos. (6)
(i) Fof. Description of the ruins of an ancient clty discovered
near Palenque , in the kîngdoin of Guatemala , in Spanish America;
translated from the original maauscrîpireportof captaiadon Anto-
nio del Rio. London , 1822 , in-4°<
(a) Il est à désirer qu'il soit fait des fouilles pour connaître la de^
tination de galeries souterraines pratiquées sous les édifices, et pour
constater l'existence des aqueducs souterrains.
(3) La caverne de Tihulca , près de Copàn , est soutenue par des
colonnes.
. (4) On cpmpare les rentes d'.U^tlan » ppur leur masse «t leur gran-
deur, à tout ce que le plateau de Couzco et le Mexique ofirentde
plus grand, et Ton prétend que le palais du roi a 728 pas géomé»
triques sur 376.
(5) L'un de ces bâtimens a , dit-on , 600 pieds de face.
(6) Ces derniers étaient encore habités par un prince indien à Té-
poque de la conquête.
,(^64)
) On rechevchem ]»& bas*reHefs qui repi\éseiitântr«do-
r^liori d une croix y tel que celui qui est gravé dans Tou*
vrage fait d'aprèa dèl Rio.
Il iqipor levait de reconnaître lanalogiequi règne entre
oes divers édifices^ regardés comme les ouvrages d'un
roéme art çt d*un même peuple.
Sous le rapport géographique, la Société demande
surtout : i^ des cartes particulières des* cantons où ces
nûnes sont situées , accompagnées de plans topograpU*
ques : ces cartes doivent être construite^ d'après des
naétbodes exactes; ^'^ la hauteur absolue de» prineipapx
points au-dessus de la mer; 3<^ des remarques sor Tétat
physique et les productions du pays,
La Société demande aussi des recherches sur lei^ tra-
ditions relatives à l'ancien peuple auquel est attribuée
la construction de ces monumens , avec des observa*
tions sur les mœurs et les coutumes des indigènes, et^
dès vocabulaires des anciens idiomes. On exanqipera spé*
cialement ce que rapportent les traditions du pay» ftur
|*âge de ces édifices , et l'on recherchera s'il e^^ bien
proMvé qu^ les figures dessinées avec une certaine oorn
rection sont antérieures à la conquête*
Enfin l'auteur recueillera tout ce qu^ou sait sur le
Totan ou Wodan des Chiapanais, personnage comparé
•à Odin et à Boudda.
Ce prix çeira déç^né dan^ h prçi»i«rc «saemblée géné-
rale de i836.
Les mémoires, cartes et dessins devront être déposés
au bureau de la Commission centrale, au plus tard le
3i décembre i835.
■ ♦
{Tfii )
GÉOGRAPHIE DE LA FRANCE.
PRIX ANNUELS.
YII, VIII. DESCRIPTION PHTSIQUJS DUNE PARTIE QVBIi--
CONQUE DU TERRITOIRE VRANÇAIS.
Médailh dUor de la valeur de %oo francs et vme autre de
la valeur de /^oo francs.
La Société met au concours le sujet de prix suivant :
« Description physique d*uné partie quelconque du
« territoire français, formant une région naturelle. »
La Société indique , comme exemples , les régions
siÙTantes : les Cévennes proprement dites, les Vosges,
les Corbières, le Morvan , les bnssins de l'Adour, de la
Charente, du Cher, du Tarn, le Delta du Rhône, la côte-
basse entre les Sables-d'OIonne et Marennes, la Solo-
gne, enfin toute contrée de la France distinguée par un
caractère physique particulier.
Les rapports physiques et moraux de Thomme , lors-
qu'ils donnent lieu à des observations nouvelles, doi-
vent être rattachés à la description de la région.
Les mémoires doivent être accompagnés d*une carte
qui indique les hauteurs trigonométriques ou baromé-
triques des points principaux des montagnes , ainsi que
la pente et la vitesse des principales rivières , et les li-
mites de diverses végétations.
Les mémoires devront être remis au bureau de la
Commission centrale, au plus tard le 3i décembre i834-
»
IX-XVIII. NIVELLEMENT DES FLEUVES ET DES RIVIERES
DE FRANGE.
Dix médailles £or de la valeur de loo francs chacune.
La Société offre une médaille d'or d'encouragement à
celui qui aura procuré le nivellement géométrique d*une
^9
( 266 )
partie notable du cours des fleuve& et de&pmîicipales ri-
vières de la France.
La Société n admettra pas au concours les copies des
nivènemens déjà déposés dans les arcliives des ponts^
et-chaussées et des autres administrations publiques.
. Dix n^édailles seront consacrées cliaque année' à cette
destination, et seront décernées dans la première assem-
blée générale. Le minimum de l'espace à nWeleredt fixé à
dix lieues de vingt-cinq au degré.
Chaque niédaille sera de la valeur de loo francs.
Les mémoires et pro^fils, accompagnés des ootes-et des
élémens des calculs , devront être déposes au bureau de
la Commission centrale, au plus tard le 3sdé6eIId^re-I'834•
XIX, XX. NIVELLEMENS BAROMETRIQUES.
Deux médailles JÇor de la valeur de loo francs chacune.
Deux médailles d'encouragement sont offertes aux
auteurs des nivellemens barométriques leS: plus étendus
et les plus exacts, faits sur les lignes de partage des
eaux des grands bassins de la France.
Ces médailles, de la valeur de ioq francs chacune,
seront décernées dans la première assem))lée gén^i^le
annuelle de i835.
Les mémoires et profils,accompagnésde& cotes et des
élémens des calculs, devront être déposés au bureau, de.
la CcHumission centrale, au plus tard le 3 1 décembre x834-
Les fonds de ces deux médailles sont faits par M. Psa-
ROT , membre de la Société.
Total , VINGT PRIX de la valeur de dix- sept mille
ifJBJiP G«VTS FaiLNCS^indépcodammeot des soiiscEJHnioJfs
qui sont ouvertes au bureau de la Société (rue de l'Uni-
versité, n» 23 ) et cbez le trésorier (rue de Seine, n" 6),
pour les découvertes en Afrique (voy. page 4)-
(a67)
CONDITIONS GÉNÉRALES DES CONCOURS.
La Société désire que les mémoires soient écrits en
français pu en latin ; cependant elle laisse aux concur-
rens la £acHi{é d*écnre leurs ouvrages en anglais, en
italien , en espagnol ou en portugais.
- Tous les 'fnéti|(^e5 envoyés au concours doivent £tre
écrits {l*tine manière Jisîkle.'
L'auteur ne doit point se nommer, ni sur fe titre, ni
dans le corps ^e Touvrage.
Tous les mémoires doivent être accompagnés dtrne
devise et d'wnlnllet cacheté, sur lequel cette devise se
irourera répétée, et qui contiendra^ dans rintérieûr, le
nom de l'auteur et son adresse.
£é^ memùéres r€St^ioni' déposés dans les archiifesde la
Sùeiéséy màû ii sera iSfre^wix autours d'en faire tirer des
copies^
' Cte^tMi' personne qui déposera «n itfémerii^ pour le
^oncoursestinvitéeà i-etrrer un récépi^é:
Tous les membres de la Société peuvent cohcôurir;
excepté ceux -qui sont membre» de ia Commission cen*
ISwst éequi^estadvessé.à la Société doit être etivôyé^
franc de poH.^ et sons le couvert de M. le préiiiâent , à
. Paris ^ ru^ 'de lUnipetsité, n* aS^ ,
' 4Baris;'ld'4 av¥ÎI -^994.
T f • ,
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I t • ' '. ' •
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1 •!• .' ',' .
( 268 )
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES.
Assemblée générale du 4 ^m/ i834.
La Société de Géographie a tenu sa première assem-
blée générale pour Tannée 1834) le vendredi J^^crtA^
dans une des salles de THôtel-de-YiHe. M. Xomard^ l'un
des vice-présidens, ouvre la séance en Tabsence de
M. le duc Decazes*
M, de Larenaudière , secrétaire de la Société > donne
lecture du procès-verbal de la dernière, séance générale;
la rédaction en est adoptée*
M. le secrétaire communique la liste des- divers ou^
yrages déposés sur le bureau et offerts à 1% Société.
( Voir p, 273.)
M,. Jomard comn^iiique aussi les certes maxmsçrites
du voyage de M. Leprieur, dans lintérieur de la Guyane;
une nouvelle carte du Groenland y. renfermant les dé-
couvertes du capitaine Graab 9 avec partie de l'Islande
et*de la côte orientale d'Amérique, et le dessin .d'un
bateau Groenlandais conduit par des femmes; il priMente
rintrQduciion du voyage du capitaine Graah, et ses in-
structions traduites par M» de La Roquette , consul à
Elseneur et membre de la Société.
L'assemblée vote des remer<âmens.a|ix auteurs , et or-
donne le dépôt de leurs ouvrages dans la bibliothèque
de la Société.
M. le président proclame les noms des candidats pré^
sentes pour être admis dans la Société. (Voir p. 273.)
M. le colonel Gorabœuf , au nom d'une commissîon
«peeifJe, comptée de MM. Carahàsat^ Dattssj et àVr-
ville ^ fak un vR«p(Kirt âtir Je . concours relatif à Vkfdi^
^phie des mière» de la Fiwnee. L*assembUe adopi^
les conclusions de ce jutppoi^y ejt-d^erne'Une mÀlaille
d'or àe la vsàeur de cent 'francs à M« Hbtc jodot, ar-
cbitecie - îogénlevr, ppM:r son Mémpifc sur le niv.eUe*
ment de la vallée de la Ve^le.
M. Jomard, su nom d*une cpoinnssion spéciale dési**
gnéepottrp'f^ecvipci' ^" concours relatif aq pnx soimeii
et composée de MWL d'Avçzaç, d'UrvUIe, IByxiçSy Jo-
mard et Roux de Rochelle , présente un rappçwrt *ur U
<lécouverte la plus importante faite dans ranimée f83i^
La commission appelle d abord lattcndon de V^ssem^
blée sur Texpédiâon maritime du .capitaine John Ros#
<tans les mers polaires, et sur celle du capitaine Jphn
BîscQe dans FOcéan antarctique. I4e rapporteur passf: en*
suite en revue les ei^péditions principales faites ,à I4
même époque d^^ns Tintérieur des contineas , notam-
ment les voyages de MM. Victor Jacquemont dans le
Haut-Indostan , Dessalines d*Orbigny dans TAmérittue
méridionale, et Leprieur dans Tintérieur de la Gnjane,
Après un examen attentif des documens parvenus en
France jusqu'à ce jour, la commission place au premier
rang les dernières découvertes du capitaine Ross au
nord de 1* Amérique 9 et, en considération des services
que cette expédition a rendus aux sciences géograpbi-^
ques, regrettant toutefois de n^avoir pas à sa disposition
tous les matériaux qui en auraient pu faire apprécier
encore idieux l'importance, la comhiîssion décerne Une
grande médaillé d*or au capitaine John Ross, de la ma-
rine royale d'Angleterre ; elle accorde une mention très
honorable au: capitaine JohniBiscoe, aussi de ta nislttne
royale id'Angteterleu ptiàar son voyage de déeôiiterte§
da ns rOcéan antarctiqtfee» Enfin , élïê dëeiée que le voyage
de Victor Jacquement et celui de MU Dessaline» d'Orbi-
gnj seront cités avec distinction^ Les droit» de ce detî-
nier sont réseryés pour le concours de i83^.
M.* h président donne lecture du programme du prft
fondée par S, A. R. \e duc d*Orréans , pour être decernë^
par la Société au voyageur ou au navigateur dont les
travaux géographiques auront procuré la- découverte la
pins utile à Fiigrîcuhure, à l'industrie ou à Thumanité.
M. le président annonce que la Société remet au con-
coure les deux sujets de prix relatifs aux antiquités amé-
riùàines et à Vhistoire mathématique et critique dès me-
sures de degrés-^ le premier pour Fannée i836, le seconcT
pour Tannée i835 : il rappelle ensuite le prii annuel
pout- Ta découverte l'a plus importante; les prix pour Ifes
découvertes en Afrique et dans Tintérîeur de la Guyane;
et enfin les diverses médailles offertes pour ta géogra-
phie de la France, et pour le nivellement de ses fleuves
et rîviêresl '
M. de Larenaudière lit , pour M. Leprieur, une notire
sûr son voyage dans Tintérieur de la Guyane, et prin-^
empalement aux sources de TOyapock et du Jary.
M. Fontanier Ht une notice sur une excursion qu'il
a faite chez les Lesghis, dans le cours de son dernier
TOyage en Orient: il donne, sur laspect du pays et sur
les mœurs et usages des habitans, des détails qui fixent
Fattention de rassemblée.
<
L'assemblée écoute aussi arec intérêt la lecture d'un
Mémoire à^ M. Roux de Rochelle , sur TancieiuiQ géa>
graphie historique de la Gr^èce.
La Société ,. aux teraies de aon règlement, procède au
renouTellement des membres de son bmeau pour r«B«r
Vîee-présidens y
( a?0
née i834-i8l)5 ^ et à la nominûûon'de.cleuï membres de
la Commission centrale.
M. le président proclame ainsi le résultat du scrutin :
Présidait , AL le corn te de Montalivet , pair de France*
M. ïe baron; Walkender, membre
de rinstitut.
M. de Larenaudière.
M. le baron de Ladoucette.
Scrutateurs . . .( M. Isambert, membre de la cham-
bre des Députés.
Secrétaire y/SH. Denaix^ colonel au corps^ royal delat^
major.
M. Michaux, voyageur- natnraliste, et M. Delcros^
chef d escadron au corps royal d*état-major, sont nom*-
raés membres de la commission centrale.
La séance est levée à dix heures et demie.
Séance du iS am/i834.
Le procès verbal de la dernière séance est lu et adopté,
MIVL Walckenaer et Michaux, nonmiés le premier
viee-président , et le second , membre de la Commission
centrale,^ dans la dernière assemblée générale , adres--
sent lenrs remercimens à la Société.
La Société royale Géographique de Londres, remercie
celle de Paris de lenvoi qu'elle lui a fait de la collection
de les Mémoires et elle lui adresse ses propres publica-
tions moins comme un échange que comme un témoi-
gnage du désir de voir continuer des relations si heu-
reusement commencées. La Société de Londres joint aux
trois premiers volumes de son journal une carte d'une
( ^7* î
fATUe i}« ift Géorgie I cU T Arménie «i; d.e ^IlMeiJts ffth
Tinces de la Perse, par le colonet W,. Moptiei-tb*
M. le dpcteurGuyétand, secrétaire perpétuel de la So-
ciété d^émulation du Jura , adresse le compte rendu des
traTaux de cette Société et témoigott \e désir dé «ecefoir
<^ échange^ le BuUetip de la Société de Géographie. Ac-
cordé.
M. le président conununîque de la part de Fauteur
un extrait de la relation mapu^crite du voyage de M. de
La Pylaie, en i83o , i83i , i832 et i833, dan*) les dé-
partemens de l'ouest de la France. Cet extrait , qui con-
cerne spécialement les villes de Rochefort (du Morbi-
han) et de Vannes, est renvoyé au comité du Bulletin.
M. Warden communique de nouveaux renseigne-
nieos sur la cojonie de Libéria; une note sur ia prison
d*£tat d^Auburn, ainsi qu'une analyse du 'Pilote de la
côte des deux Amériques par Edmund Blui\t.-^Be»voi au
comité du bulletin.
M. Roux de Rochelle lit un mémoire sur la réco: '.nais-
sance des côtes orientales d'Amérique.
A l'occasion du prix annuel , un membre propose de
caractériser désormais tes distinctions accordées par la
Société en décernant des médaille» de trois ordres, tontes
du même module, et différant seulement par le métal
(or, argent ou bronze). Deux autres degrés de distinc-
tion existeraient encore dans la mention honorable et ia
citation. Cette proposition, est renvoyée à une commis-
sion composée de MM. le baron Gostaz, d*AveE&:; et
d'Urville.
(a73)
MSMBBBS ADMIS DAHS I<A SOCIETE.
Séance générale du 4 am/ i834«^
S. E. BbCHos-BsT, ministre du commerce et des af-
tares étrangères es Egypte.
M» Eteii-Bet, gouverneur de rÉcoîe PoIjtecHnique
égyptienne au Caire.
M. ÂRTTN Effehdt, sous-dîrecteuT Je TEcole Poly-
technique égyptienne au Caire.
AL AuDOT« libraire.
M. le b^ron Pigeon.
Séance du i8 avril.
M. le docteur Alvrsd Rsumoiity d'Aix-la^Ihapelle»
M. le docteur '^yoERi^-, de Fribourg. ,
OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIETE.
Séance générale du 4 avriL
Far M. le mimstre de. la nîarine : Voyage dé la cor-
vette la Coquille,*-- Botanique I i4» iS et 16'' livraisons;.
— Voyage de la corvette l'Astrolabe : Observations- dti
physique, brocb^ in-4^-— Zoologie, 27, a8 etaprlivr.^
et le 4* ▼ol. de texte. — Botanique , 9»^ livraison* S
Par rAiCadéiilie iiUftérîale des sciences deSain&Pét6rs-
bourg : Mémoires de cette académie ^ tome xi de la S^sér.
( ^74 )
rie, et les livraisons 2 à 6 des Sciences mathématiques,
physiques et naturelles ; les 2* et .3* livraisQns des Sciences
politiques , Histoire et Philologie ; les 2« à 5® livraisons
des Mémoires des sa vans étrangers, et le recueil des actes
de la séance publique de l'Académie, tenue le 29 dé-
cembre 1829.
■ Par M. A)hert-MQn;tépont : Bibliç^hèqu^ unît^rsêlle
des voyages, 17" livr. , in-S"» ( Vojagiçs de Krasen^tem
et de Kotzebu/e), ^ . .
Par M. Arthus Bertrand : f^cyages en Arabie ^ conte»-
nant la description des parties du Hedjaz, regardées
comme sacrées par les Musulmans ; celle des villes de la
Mecque et de Médine, etc. , traduits de Fanglais de
J.-L. Burchardt, par M. J.-B. Eyriès; Tome i ^în-S**. —
Excursion en Grèce ^ pendant l'occupa tioh de Vannée
française en Morée dans lesvaunées^ i832 et i833 , par
M. J.-L. Lacour. i vol. in-8'*.
Par M. 'Bottin ; ÎStàtistiqu&nrinukfk elë TùtdîistHe'{A\'
manachdu comméree) pour i934' t vol .-in 8*. ■
Séance du iS auril i834*
Par la Société royale Géographique de Londres : Les
3 premiers volumes de son journal^ et une carte itune
partie de la Géorgie^ dç V Arménie et de plusieurs pro*
vinces de la Perse y par le colonel W. Monteith. 4 feuilles.
Par M. Ai^s'wbvth : Anaocovàtl tfîhe àa(^ of BuMy-
buniàn , county ofKeney; a^itb somemineroÀ^iûiddetàiifi
Dubtin, 1834. ï vol. i«J8*. >
^ ^r M. Gide : Noùm^Bùs Annales des vefagêêjiàikà^
de mars.' t' • •"'• '>î '■'■' ••<••'
' ^Pàr la Société «siâ»iq«r^ ï' Cakiê^ '^ mmé*'>d» son.
(:«75)
P«c SIm B^ot i> Annales auuMmefieBûoionialeSyi^hier%
demass et^avriL. ::
Par M. de Moléûn î ReomS de laSociité B^ÊfyUek'-
AÂfii^» cahicr de*nuirs.'
Par M. le capîtaioe d'Uvirille: a&" et26^iftTipai«oiM>cltf
Voyage.pittoiesque^ atdoi^ du. monde*
Par la Société d'agriculture d*ÂiigoiiIéme : Armçilee
àe cette Société y cahiers de janvier et février.
Par MM. les directeurs : Plusieurs numéros du jour-
nal r Institut et le premier numéro de UÉcho du monde
savant.
\ \ i
DB RICRÂRli T.A1^D£R. ' • »
Lander remontait le Niger sur une cbaloupe^ se ren-
dant à 3oo milles de distance dans une petite ile qu*il
avait achetée du roi de Bénin, et où il avait établi un
comptoir. Il était déjà à loo milles, lorsqu'une décharge
presque à bout portant tirée de derrière un taillis, tua
trois hommes sur la chaloupe, et en blessa quatre au-
tres. M. Lander fut un de ceux qui reçurent les plus
graves blessures. Au même moment la chaloupe tou-
chait terre; il descendit pour s échapper, mais cinq ou
six canots de guerre se mettant aussitôt à sa poursuite,
nourrirent pendant cinq ou six heures un feu très vif
contre les siens , et ne s'arrêtèrent que lorsque la nuit
les leur eût fait perdre de vue. M. Lander, qui avait été
blessé de nouveau, a déclaré avant de mourir qu'il avait
reconnu tes canots pour être de Bonny, de Brats et de
Bénin; ainsi l'on peut croire que deà négriers ou d'autres
Européens se sont rendus coupables de eut odieux as-
sassinat. Le parlement d'Angleterre a demande une se*
vère enquête à ce sujet. Tout annonce que des négriers,
craignant de perdre les avantages que leur infime com-
uierceleur faisait trouversur cette coie, ont tué Lander ,
homme simple et généreux^ et qui portait la cirilisation
jusqu'aux sources du Itiger.
AVIS.
La carie du cours de lX)yapock et d'une parde de
celui du Jarj, jointe à la relation de BL Leprieur, pa-
raîtra avec le prochain nun|éro.
I
[
BULLETIN
DE LA
SOCIETE DE GEOGRAPHIE.
MAI i834.
PREHIERE SEGTIONé
MëvOIRES, "EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS.
■riMlMIi
RELATION
Uun voyage dans V intérieur de T Afrique septentrionale^
Par Hhâggy Ebn-el-Dyn el-£ghouâthy.
M. William B. Hodgsoa , qui était attaché au consulat général
des États-Unis à Alger pendant la mission de M. William Shaler, et
qui saocéda en i8à8 à ce dernier, dans ses fonctions, profita de sa
poûtion ponr reqaeîlUr des lumières sur les dialectes berbers de
cette portion de l'Afrique » et sur retendue des cootrées.oà .domine .
ce langage. Le Hâggy Ebn-el-Dyn El-Eghouàthy fut Tun des înfor*
matenrs auxquels il eut recours.,
£bn'el-Dyn, dont le nom est arabe et signifie le fils de la Foi^ ^t
natif oa originaire de la ville d'El-Egbouàtb , d'où lui est venu le
surnom d'El-Eghouàthy; et il a accompli le hhagg ou saint pèlerinage,
qui lui a valu le titre .xespecté de Hhaggj ou pèlerin.
A la prière du cookuI américain , le bhAggy écrivit une relation de
ses Toyages et lui en fit présent : elle formait na cahier de quatorze
20
pages in-i**» d'ane écriture qui n'était ni belle niicorrecte, txéeatét
dans le caractère nMghreèft c'est-à-dire occidental on africain.
M. Hodgson Ta traduite en anglais» et sa rersion a été imprimée è
Londres par les soins da Comité des TratUieiioiu orimutUs^ en nn fas-
cicule de 39 pages in-8® , ^i comprend aussi une liste des noms de
lieux et de tribus mentionnés dans la relation , et leur transcription
en caractères arabes d'après l'orthographe d'£bn-el«Dyn«
Des' extraits étendus en ont été donnés dans te .cabiev de juillet
iSSs'de la Nonh-Jlmenean ihpimv de Philadelphie» et fidèlement
^aduits dasA le. .cahier de novembre snÎTmitdes- iVbvfvttBr Aimaiês
-dM voyages*
À. mon tour j'ai fait une rersion française d'après celle de
x3f. Hodgson» en rétablissant dans le texte les noms propres confor-
^mément k l'orthografihe arabe de l'auteu^ original» bim qu'elle me
•soit point iOÊffeiurs d'une exaetitude eutis/hiséÊUié, J*^ai jdint ^nel<]nes
^annotations et remarques géographiques.
Ija date-miscsit la fin de l'écrit est de la seconde lune de Rehya' de
l'année «a4a» c>cst-i-dire du -mois de décembre x8a6; mais d^tdi
antre côté» une expédition militaire effectuée deux ans auparayant,
-et mentionnée A l'artide ^'jrn^Mdi^^ est rapportée k l'année y «42»
qui a commencé en juillet 1827 » ce qui supposerait la relation écrite
A la fin de 1829 : il y a donc errefur de chiffre à l'un ou Tantre de
millésimes» peirt4trp A tous deox.
,j '
.:»BIiÂ,TION pu irOTlieS«
Âu nom d*AQahl« c^^^tiMwat^ leoiisârîoflhpâmiz!
Les bénédîoiîons et ie mainte, A\lAi tnxr tioWé stigttèar
Mohhftrained, «a fannîHe et seseoin|iagnon5 !
Gel écrit eèlitienttîffïg description de diverses con-
trées et Tilles, par. le Hhâg|[ Ebo-et-C^n el-E^hoqàtbf.
EUBghouâtlu
ElEghouàth est une grande ville, «t elle est entourée
d'um muraille avec des fortifications* Elle a quatre por-
KSy et quatre «oos^uëes. Le langage des haMtaiM eai
«labe, et ils portent >deft vélemeM ik laine. Les femmes
d'un rang élevë ne ^uent jamais ieuvs maisons;. mJs
les iàutves paraissent dans les rues. Il n y a point de
bains dans ;Cette Tille» Le pays produit des fruits en
abondance^ tds que dattes, figues, raisins, -coings, grch
nsdes.«t piNMfcr
1a ville d*El-Egliouâth est divisée en deux portions
par la rivière Emzy qui coule au travers. Cette rivièie
est .i)ien connue dana toute cett^ région. Les babitans
eiEKr;iil4nie& ^pt diyifél en deux parais, i^pelés e^Kli^-
laf et; A(Sttléd««l<âerghyn, lesquels sont souvenf en
guerre, Tuii. avee r^tre* La ca^se d'hostilité entre .^ju^
es$ g^^raleineiitle:re£«s de Tué d^ux de se sov^^tu^
4 1'^^ 4 £^%^9^^ ^^^ ^^^ ruines d une villç, doi^t
J^l^y a aqjo^rd'hm beaucoiJ||i ^'ûijscfiptîons que. r<>ii
PfiMt yçirjpfirwjccss i:umes^ . ^ ... ^..^1. ..,j
. La ville d*E^-E!ghQu^tb est bàûe principalement dai;-
gileiou de^.tenre; il y, a cependant. quelques maisoi^s
•çopstruite^ de inoriier.et.de pierre^ Les mosquées n'ont
poipt,4emiparet$^.|eti)'ny a^ dans k irille^ ni plaçe.d'e
«sarcbé déterminée, , ni Jbs^in- i , ,. î , •; >
La monnaie courante est celle 4'E^^J^ ^S ^.^:^^*
L^oeemmeiçe.y .<|st Jori^iwn^e^la SftltpVey est [so^ée.
Les$Q9rpipn^:^la.pes^e ;(^'^prochen,t point delà yi)le,
pajite.qii'ell^ a^ ét^ foi^dée f ous un &vorable horoscope.
Cette région est/ort mip^ntuefise, et dans le nord U y il
nue grande montagne rocheuse.; . . \ - i
Tegemout. ^ *
A la distance d une journée de roule au nord d*El-
'20.
( a8o )
£ghoiiâth est «hué le village de Tegemout. Lesiildiiuiin
•de ce village -sont divisés en deux partis et h*ont point
dé chef * où gouverneur. Ils se battent entre eux comme
font les gens: d'El-Bghouftth. Les maisons sont bâties
en pierre et en terre. Au nord de Tegemout est une
très haute montagne appelée G^bel-el-A'mour. Il y a
aussi une montagne de sel auprès du 6ebeUel-A*mour.
• t « . .
Cette ville est située à Tôuést dé Tegemout. Elle e^
entourée de murailles semblables à celles de Thftbios,
et a deux portes immensément fortes. Le hhakem ou
gouverneur, dont le nom est Ould^Tagjn , a environ
'cent esclaves, et un trésor rempli. Il y a deux ans (is43
de THégire) son frère assembla des troupes dans le
dessein de marcher contre Ouahrân et de s'emparer de
ses trésors. Tous les Arabes de la cohti^e envircmnatitc
accoururent sous son étendard; et ils partirent avec des
tambours et des fifres; et ils étaient mutiis de chevaux
et âe tentes. Omm-A'isskarâ tomba entre leurs mains,
et ils s'avancèrent sur Ouabràn. Le bey de OnahrâB,
pdut* défaire dette armée, distribua de l'argent parmi les
Arabes de TéicpéditioTi , ce qui les détourna de soutenir
Ould-Tagyn, lequel fut ensuite tué daus une attaque
dé ses troupes par le bey.
Son frère est maintenant hhakem de A'yn Màdfay. il
a un bsdn au milieu de la vitle; et entre autres précieux
objets, il possède des selles et dés hartiais brodés en
oir. Il a de plus une grande quantité de livres.
Les femmes de A'yn-Madhy paraissent dans les mar-
chés.
La distance de cette ville à 1 égard d'El-Eghouâth est
d une journée de route.
( »ÏI )
C'est une très haute montagne, qui contient une cen-
taine de sources d*eau. Il en sort une grande riyièrei
que l'on appelle E)-Khayr et qui est universellement
connue. La terre est cultivée^ sur cette montagne, et
elle fournit toute espèce de bois de charpente. Sa lon^-
gueur et sa largeuir peuvent être estimées chacune à.
deux journées de marche. Les natifs élèvent des char-
meaux; et quelques-uns soignent du bétail et des trou-
peaux. Ils sont bons cavaliers; leur langage est Farabe;,
et ils ne sont point gouvernés par un solthân.
Le nombre des hommes armés dans le 6ebel-el-A'mour
est d'environ six mille. Â jn-Mâdh^ en a environ trois
cents; et Ël-Eghouàth , mille..
lîinéraire d^EtEgkouath à Metstyli dans le Ouâdjr
Mozâb^
D'El-Eghou&th à R&s el Scha'b, un jour. Il n y a point
d'eau en cet endroit, et le pays produit. le térébinthe
(élbotbm).
De Râs q1 Scha b à Sàfil el Fayàdh il y a une jouriiée
de route. On n y trouve point d'eau. De là à El-Khadea%.
où croit le térëbinthe^ une jou;*née. De là .à EiLefbhât,
qui sont deux grandes^ montagnes roch^us^es. De £l:Le&
hkit op gagne, MetQlyliv.
• # • • • »
Metsl/lL
• • ^ • » • •
Ce n^est point une ville fermée^ et il n'y a d^eau que
oellé fournie par les moulins; Le sol de la contrée t^'est
point une plaine-de sable, mais il est mômueux et cou-
vert de eaiHi>ut aigiiS'qtiî'coitpent romane un coutfau.
( ^8% }
Il j croîl des dalles , el il y tombe querquefois de la
pluie. Les langages des habitans sonl larabeet te berber.
Ils monlenl des chameaux çt sont arinés d'un fusil e.:
d'une épée. A Test de Metsijiî sont les hauteurs du
Ouâdj Mozâb.
Ouadjr Momb^
Dans ce ouàdy il j.a six villes et villages; la plus
grande est Ghardéjah. Cette ville contient . deux mille
quatre cents maisons, y compris les mosquées» L'eau
est entièrement fournie par des puits. Elle est entourée
d'une muraille, et elle a une gi ande place de marché,
deux tours et deux portes. Elle n'est point sous le gou-
vernement d'un solthân. Les habitans parlent la langue
berbère.
En matière de foi , les Mozâbys difTèrent des Arabes.
Us se refusent à révérer les compagnons de l'Envoyé
d'Allah (sur lequel soient la bénédiction et le salut)»
Ils sont opposés aux Sunnites, mais ils s*accordent pouir
la doctrine avec tes Oùaliabys, tes Persunis, et les habi-
tans de O'màn et de Maslcat. Tous ces gens sont Moa-
tazelytcs ou dissidens. Les Mozâbys sont fort témpérans^
iil^ne fument du tabac ni ne boitent d» vin» Lé oQ&dy
pMffmt des dattes. r- .;....
' Lèd indigènes de tout ce ssahhrâ sont fàinHîers àVéc
r^rt de fabriquer la poudre à tirer. Le procédé est ce*
lui-ci : ta terre ou le mortier des villes ruinées est re-
cueilli; cette terre, qui est naturellemen t salée, est mise
dans un grand vase, et Ion verse de l'eau dessus, de la
même façon qu'on traite les cendres dansjla f$l>riçaftîon
du isavop.. L'e9^ ainsi jQbtdnuie est mis^ à.bouilUr. jusqu a
cQ.qa'elkacquièce de, Isi cQfisista«ce., Qn «n^n^éle alors
une li^r^ ayec.fqmitfe; bvres) dé fowfrèt>e|jqiilitiie-. livres
de charbon dd'bois dé Jaarier-rose. Ces ingrédiens sonlt
mélanges ensemble pendant l'espace de trois heures, et
albrs ]|i poudre est fiiite.
Il y a dans le Ssahhrâ nne mine considérable de
pbmb, d*où tes Arabes en tirentrdes quantités pour
vendre. Celle min^ n'est dans le domaine d'aucune tribu
en particulier^ Elle est située à l'est des Aoulftd Nftjl y et
est app^ GebiUeUftesstss.
Uinéraire de MetsljrU à El- Qafya*h,
De Metslyli vous allez à el-Tsemâd en une journée. It*
s'y trouTe beaucoup de puits y et le pays produit du hkaljâ
(spartum?}; tous arrÎTez de là à el^Scliâref,' qui a un:
puits profond de vin^ êdzra* (coudées), ht^ deux autres
stations e^tre el-Scbài*ef et el«<^lya'h sont el-Sa*ftdèny
et Ouftcty el-Sehaheb. A la première il y a un puits,' et
le A/ut^j croit. A la seconde il n'y a point d'eau.
EUQafydh.
Ce Tillag« eèt sitaéais milieu dès sables , et il n'a point
d'eau autre que eelle qui est* tirée des puits. Leshabitans
sont appelés Scha'ânber, et ils parlent la langue aràbe^
ils montent des diaroefiiix, tu' qu'ils n'ont point de
cbevaux) )e1tu1i>àrnàés soni^ des épéès, dés mousquets et
des lances; leurs Tétemens sont de kine. Lé Village n'a
potn t de murailles ; Jes femmes sont comme les Bedouihs :
elles vont aux. pui^ , puisent de Téau, et 1 apportent sur
leur dos , dans d^ outrer. Le paysprbdùit des datte^ et
àvLhhalfâ. ' '^ •
•r Ûuèrqelahi ';•...-
De el-QalyaPh i Ouerqélah il y a une distance ^eci'nq^
jours de marchés Ouerqelah est une ires grancté vitle^
entoarée d*uhe muraille avec de nombreuses portes.
( a84 )
Elleest gouveruée par. un solthân , etest divisée entre trois
tribus dont les noms sont Beny-Ouâqyn , Ben j*Ibràhym^
et Beny-Sesyn. Le langage des haUtans est le berber.
Le pays abonde en dattiers. -
Ouerqelah a d abondantes sources d*eau; elles sont
qbtenues de la manière suivante : un puits est creusé à
une profondeur de cent soixante dix edzra\ ce qui at*
teint l'eau douce. Le puits se remplit immédiatement
d'eau, et devient un ruisseau.
Les habilans sont appelés Erouâgbab; leur couleur
est noire, et leurs vêtemens sont de laine et de coton.
Tout le pays est une sebkhah de se).. Dans la juridiction
de Ouerqelah est un lieu, appelé el-Schatb ; et d'un mi-
naret dans la ville, l'œil peut découvrir les villages sui-
yans, Rouysât , A*gégeb etMeqousah. Au sud de Ouer«
qelab, le pays office une étendue de sable non interrom-
pue, se poursuivant jusqu'au Ber ol-A'byd ( pays des
esclaves).
Itinéraire de El' Qafya h à El'Touat*
De El-Qalya'h à Aoulàn il y a un jour de route. Il y a
des puits à cette station, et le pays produit des dattes.
Le village est dans le Ss^blirâ, et est bâti en terre. Le
peuple parle la langue arabe. .
De Aoulàn à £I-Ahhmar. Il y a là un puits d'e^u,
d'environ trente edzra de profondeur.
De elAhhmar à Byr el-Nahl, un jour.
De Byr el-Nahl à Byr elLefa'âyah , un jour.
De Byr el-Lefa'âyah àByr el*Târqy, un jour.
De Byr elTârqy ^ Byr el-Zerq , un jour.
De Byr el-Zerq à Byr Bedemân , un jour.
De Byr Bedemân à Temyraoïin. , un jour.
( a85 )
Temjrmoun,
Temympuii est une grande Tille; mais elle n'a pqiiit
de murailles comme celles qu'oii élève pour la défense ,
parce que les maisons sont toutes attenantes. Elle a une
grande place de marché. Il y a des dattes ainsi que d au-
tres fruits, et une grande abondance d'eau. Il 7 a éga-
lement une couche d*alun rouge. Le dialecte des indi-
gènes est le berber. Leurs moutons , comme ceux des
Soudan y sont couverts de poils , semblables à ceux des
chèvres, et d*une couleur noire; et ils ont de longues
queues. Les chevaux sont nombreux. Il y a aU centre.de
la ville de Feau qui j est amenée par des conduits. 11 s'y
tient un marché ok Ton échange, en grandes quantités ,
des esclaves et de la poudre d'or ; ce dernier objet est
vendu au poids par mitsqâl et ovqyeh. La couleur des
habitans est diverse^ blanche, rouge et noire; et ils s'ha-
billent de vétemens de laine et de coton , et d'un sây
noir. Les maisons de Temymoun sont bâties d'argile ou
de terre; et il y a quatre mosquées. Les ^habitfins pos-
sèdent de grands troupeaux, et les Touàreq font leconi^
merce avec eux; Ce sont de vrais musulmans : ils priepl,
font des ai^mones, et lisent le qoràn.
Au sud de Temymoun est un village appelé Aouqe*
rout, et un autre nonamé Âoi^Ief.
Aouhf,
C'est la principale ville de l'oasis d'El-Touât ^ et sa ju-
ridiction s'étend sur tout le pays. Le solthàn a des sol-
dats, ^t les tambours bi|ttçnt devant )ui« Il a le pouvoir
d'infliger des:pein^$ et d'emprisonner. Il possède des
chevaux et des esiplayes., mais il n'a point. da trésor
d'argent.
C 28ff )
Aoulef a des murailles qui l'entourent, lesquelles sont
construites en argile et en briques. Le pays abonde en.
eau et en dattes , et les habitans possèdent beaucoup^
d'eschiTes.
Teytk.
Au sud de Apulef est un village appelé Tejth , et ci
rpoest nn autre nommé Atouât-el-Hhennê.Cette contrée
produit du hhenné et des dattes en abondance. Les murs
des maisons sont d*argile. Il y a des mosquées à Atouât,
et les habitans jeûnent , prient , lisent le qorân, et font
des aumônes. Ils sont sous le gouvernement du solthân
d'Aoùlef. Les indigènes parlent la langue berbère.
En-Ssâlahh*
Près de Atbuât est En-Ssâlahh, au sud; alors vi^nt
le pays des Soud&n, plus au sud, lequel est fréquenté
pour la traite des esclaves et de la poudre d*or.
QorâraÀ^
Cette oasis est à environ une journée de route dé Te-
mymônn. Elle comprend à&peu-près vingt viHages , qui
sont tous alimentés d*«ati par des conduits. Les indi-
gènes s*habillent d*nn s4y noir et de vètemens de laine.
Leur langage est le berber, et leur couleur est'noirfttre.
La monnaie courante est celle de ¥èé.
A Fouest de Qoràrah,\eià la distance de vingt jour-
nées de route , est le pays appelé El-Schenqythah.
El'iSchenq/fAaà,.
Les gens de ce pays élèvent des chameaux, et leur
principaie nourriture est lé lait et la chair de. ces ani-
maux. Le blé et l'ôrge-leur sont inconnus.
Le qorân est beaucoup lu par les habitans de Scben-
qjrtah ; les femmes aussi le Usent. On j peut yoir tel
homme lisant k sa mère et à sa femme ; et l'on y est pas-
sionné pour les rapports sobiànx. Sehenqytah D*a point
de solth&n. Les fruits qu'on y ijeci:iaiUe< sont les datties ,
le lotus , et quelque peu de mekms. l
Tenbokto est voisin de Sehènqytah, Ters le sud et
l'est; k f ouest on trouve \6 Bahhr-M&)dih, ou la. mer
salée. Quand les indigènes de Sdienqyteh parlent pour
le pèlerinage de la MeUte ^ .ou ils passent à travers les
Soudan-, ce qui est lé plius^ court , ou par (le Quâdy-
Dera'h dans le Marakaflb.
P^oyàge du Beléd-elrSoudân a V oasis d^ El-TouaU
Les kâfelabs ou car;ivanes:ne partent du pays des Sou**
dân qu'au commencement de l'année. A cette époque , les
marchands se réunissent en grand nombre, dans le but
de voyagep* en^^mb^ et de se garantir ^es Tçuâreq^ qui
ne dépei^dent d'aucun gouvernement.
Pour former la ligne de marc^ç^^.les chameau)L sont
placés J^ fins à la suite des autres, ^n files de dj^u^ c^n^^
4
de prolpndeur», jC'est ai^. qu'on, traverse le désert.
Les articles de. cQUfmçrçe exportés du, pays des Spu-
dtft^ aoçt 4eaesidave^ ef^ de la poudre d'or, çn échange
desquels Tpuât elQorârah envoient des soieriçs , du fer,
des veni^teriiçs et afitres niarc^fm^ises analogues.
• ■
. . Itinéraire de Ouerqélah à Aqdâmes,
• » * ai'* .«1 '1
Pe Ouer(|elabiàSydi-Al!^hOuyUd, il y a un^ journée.
Ce dernier est un village au milieu du sable, offrant de
Teau et.dfif daucs^* Le$.m|iisop^ spn( baMa d'arg^ie^ Les
indigènes pfi[];k)llt :1a' Ungue arabe^ Ibise servient de^ jchar
raienux pOul* npo^lure., et dei^in^e. poup: la çqi^atiojide
leui-s ■tét^^m^nA.. .. ,-s .:,:.• :•.-.-,': r; ;m / : '•■
( 288 )
De Sydi'ÂkhouyIid vous allez à Hhâsy et-Nàqeh, où
se trouve un puits au milieu d'une sebkhah de sel qui
est bien connue dans ces régions.
. De là à A'yn ^ où est une source d'eau à là surface du
sol. Tout ce pays est une étendue de sable, où Ton ne
▼oit ni pierre, ni montagne autreque des collinea de sable.
De là à El-A'âqer, qui est uue colline de sable; et la
station voisine de El-A*âqer est £1-Thybât»
ENThybàt est un village au milieu du sable, et sans
murailles» Il a beaucoup de puits d eau , et la campagne
produit des dattes et d'autres fruits.
De El-Thybât vous allezà El-Abter,qui est un ouâdy
desséché ; de là à un grand ouâdy connu sous le nom de
OuâdySouf. Dans ce ouâdy il y a de nombreux daske^as
ou villages (^\ peuvent fournir vingt mille hommes, dès
chevaux et des mekerrys. Ces gens vivent de dattes et de
lait de chameau. Les femmes Vont aux places de marché
sans se voiler, et elles se montrent dans les jardins. Il se
commet parmi elles beaucoup d'adultères.
Les habitans de ce district ne sont point soumis à un
gouverneur, et ils sont continuellement occupés à lefer
des troupes et à voler aux Arabes leurs effets. Ils pous-
sent leurs ^Aa>z/&5 jusqu'au pays de Touâreq. Ils parlent
la langue arabe. Ils sont entièrement mdépendans , et ne
se sont jamais soumis à un sohhftn. Leur conmierce se
fait surtout avec Aqdâmes, où ils vendent des esclaves ;
et quelques-uns des indigènes font métier de faire le
voyage du pays des Soudan- avec dés marchands d' Aq-
dâmes , à l'effet de chercher des esclaves. '
De Ouâdy-^uf à Aa'nlysdh il y a utie journée de
marche. C'est un village sur les confins méridionaux du
ouâdy. Les maisons s^nc bâties en'' tt^rre ^ briffue-, af*'
tendu qu'on ne trouve point de pierres en cef endroit.
( aSg )
Dé Àâ*mysch à Aqd&mès, la distance est de huit jours
de route. Le pays intermédiaire est lin seul déftert in-
interrompu. Il n'est point fréquenté par les Arabes ; il
ne contient point de villages , ne fournit point d*eau, et
n*est point varié par des collines ou des pierres; Partout
Tœil rencontre une étendue de sable. Le chacal j le tigpre
et le lion ne viennent point ici , à cause de restréme
chaleur et de la soif ; l'autruche et le beqr el oUaUiasch
sont les seuls animaux que Ton trouve dans ce désert.
Là manière de chasser Tautniche est la suivante : le
chasseur monte s6n cheval ^ pourvu des vivres néces-
saires , et prend avec lui de Tt^au. Il chevauche douce-
ment jusqu au milieu du jour, instant où les Autruches
se rassemblent en troupes de cent ou plus. Aussitôt
qu'elles aperçoivent un homme elles s'enfuient. On con-
tinue de les poursuivre pendant quatre heures, ou.
moins , jusqu'à ce que , accablée par la soif et la crainte,
l'autruche commence à se lasser. Le chasséiir étant
pourvu d'eau , boit quand il a soif, et finalement, atteint
l'oiseau épuisé, dont les entrailles sont déjà coàsiimées
par la chaleur. Le chasseur alors le frappe sur la tête ,
ce qui l'abat à terre. Descendant de son cheval , le chas-
seur coupe la gorge de l'autruche.
Le chasseur est accompagné par un homnie qui porte
ses provisions de vivres et d'eau. Cet homme suit les
traces faites sur le sable, jusqu'à ce qu'il ait rejoint son
compagnon. Ils placent alors l'autruche sur un chameau,
et l'apportent chez eux. Telle est la description d'une
chasse à Tautiiiche.
urnes.
Aqdi
Aqdàmes est une grande ville, bâtie d'argile où de
terre. Le pays abonde en dattes. Les habitaps parlent
»
(^9o )
la langue berbère^ et leur habineinent est 4e IsualK et
deieotoB. Leur teint est noir; et les femiBes ne se mon*
tirent point. Il y a dans cette VUle «i|ie grande quan.tHe
d'.olénias et de thàlebs. On y tient un grand mMché,
mais il n j a ni bains ni moulins à manège. Les femmes
brôdeiit le blé xlans tes naai^ans. On ne ¥OÎC point.de
bazacs dans la ville «i et U n'y a, au debons» Aucune
culture. • \ • •
.. Aqdàmes a un. grand uQinbre d*esclayes dan| krprât
easX ;d environ 3o dul^os ( p^ esf aa }.. Une mère (^ éva-
luée au. même prix. La ville est située au milku du sable,
et la distance entre elle et EI-Touâ;t est de vingt-quatie
journées. Le pays intermédiaire esjt exclusivement oc*
cupe par des Tonâreq : H n'y a p<^nttd'Aj?abf^ -
i\
ouareij.
.G*estpn peuple puissant. Ils ont le teint fort bliinc;
et ils se servent de chameaux pour montiTre. Leur nour-
riiture c<^i9^iste entjière9mpt^^..y^nde et en. lait^ car ils
n'ont .aucuns grains. 11^ i^*habilleptd*un saï de.poton
9air,.et leurs serouâl q\x pantaions sept pareils à) ceux
d^. cilirétiens* I^s Touâfeq prient debout^ et se couvrent
le visage d'un voile ou d'une pièce de coton. Jaipais ils
|ie boivent ou ne mangent devant personne. IlsTont des
ghazies dans le Soudan , et en rapportent des esclaves
et des denrées. Ceci est une notice complète et détaillée
de Touareg.
Matkmathah et ses eni>itons.
Mathmathah est un village sur le sommet d'une mon-
tagne , où l'on descend par une ouverture. Cette exca-
vation a été faite en creusant. Les maisons, Ià*dedans ,
sont comme des chambres et sont enjduites ou crépies
( agi )
:avec de Targile. Le langage des habitans est le qobthe;
ce n*est ni du berber, ni du turk, ni de Tarabe, cest
du qobtbe»
Qâbetf &s; un yillag^ au bord dq la tneri à.efviixHi
deux, )Qurpëes de Maibmatbah. Quand, un natif de Qà*
bes^te^re se naaijier, il s'échappe ^voc sa prétendiae peur
aller ik.OIadunathah, et c'est là f uil 1 épouse* lU s^out*
'4)ent en cet endroit, un an et un mois^ alor^ îUîiVetour-
nentcbezeu)^.,
. Gerbeh est à d^ox jQQrnéi^s d« Msithniathah» tpû est
àl'pU^t. ..•.:•■.••.•.•
|Lia trilxu de Napuayl est:aii$fi3 à/deu4(. jqui^ées. de.
Mathmdtbaii; et aprè^la (riW ^de N^ouayl est ^e>]e de
Mahhâinj^^r peuple, puisa^nl^ qui; habite u^e .gratide
chjaîne de. tuoptag^^s^ei^W lequeil le pasohàde Tha«
Uas<Da po^nt, d*aMtorita« Ils oi|t un gouvernënient qui
leuT: ^ ipropr^^ 01 .{jaMedent un gnsnd /nombre, de
trou|>e(i e^ 4e .chf iv^tti^, iSotiwi eux et le paschft de Tfaa*
b.W il y f^ura^ucir^jreooe^tinueUe^ ^ il ne (poui^ jamais
obteiûf- d'efûL aUc^Q.tributt. . • r. ' .
Le langage de (la tiâbu de JHaouayl est le^^pibthe. Les
tribus, qui poGupNNat les «k^ntagoes vcMsines, de'Gbaryân,
BenrQualydy.MeseU^inh eft <»hâjah, parlent) toutes le
même dialecte. Les femmes de ces tribus soirtent IBire-
nient au|L plaoe^ de matchéy .et ne àonb point Tpiléès.
La. principale i^ojarritiiffe de>cepettple> consiste en gibier
et en dattes^ Leur habiltement se:' compose du ika^ et
du siriah f>yi ^cheniÂ^ i iox^ peiii ontdes h&mos^ . Ils por-
tent des ^k^cfuas aLS^^gr/a^mis poUr couvrir les yeux.
Depuis Mahhàmyd juSiqui.E&an (Fezzan), la distance
est d'un mois de route. .
Nous allons relater maintenant les autres choses que
nous avons vues et trouvées.
!
( 292 )
Teqort.
Teqort est une ville de richesses et d abondance. Le
pays produit des dattes , des fignes ^ des raisins , des
grenades, des pommesydes abricots, des pèches et d'au-
tres fruits. Le marché de Teqort est fort grand. Cette
ville est la capitale de ce district, et a juridiction sur
vinfgt-quatre villages. Elle contient environ quatre cents
maisons , et elle est ceinte de murailles avec des portes.
Ces murailles sont entourées d*un fossé qui: peut Atre
comparé à un fleuve. Il communique avec des sources
deau qui toutes s'y déchargent. Sur ce fossé il y a trois
ponts. Les mosquées ont des minarets fort élevés.
Il y a à Teqort une race de geps appelés El-Megéha-
ryeh, qui occupent un quartier séparé dans la ville. Ils
étaient juifs autrefois; mais pour éd^apper à la mort
dont ils étaient menacés par les indigènes, ils firent pro-
fession de VEslam, et maintenant ils sont lecteurs assidus
du qorân, qu'ils apprennent par ctôur. Ils sont encore
distingués par le teint particulieraùx juifs; et leurs mai-
sons, comme celles de cette nation, exhalent une odeur
désagréable. Ils né se marient point avec les Arabes , et
il arrive rarement qu'un Arabe prenne femme chez les
Megêharyeh.
IjC gouverneur de Teqort choisit parmi ces gens*là des
scribes et des teneurs de livres; mais ils' ne sont jamais
admis à la dignité de qàdhy ou d'imâm; Ils ont des mos*
q^iées dans leur quaftier, et ils prient aux heures lé-
gales, hors le jour de gemâ, qu'ils n'observent point
comme un jour de repos. Ils possèdent de grandes ri-
chesses. Leurs femmes sortent voilées dans les marchés,
et conversent entre elles en hébreu, quand elles désirent
n'être pas comprbes. Le gouverneur de Teqort possède
( ^93 )
une grande quantité de chevaux et de selles ayee leurs
harnais brodés en or. On bat ie tambour devant lui. Il
a le pouvoir d'infliger la peine capiule, de brûler les
maisons et de confisquer les biens des coupables.
Du haut des minarets dé la ville, beaucoup de villages
et de plantations de dauiers peuvent être aperçus dans le
pays environnant. El-Neziah, Tebesbest. Temys, El-
Moqaryn, EI-Moghayr^et d'autres villes , jusqu'au nom-
bre de vingt-quatre, se voient toutes des minarels de
Teqort. On ne rencontre point ici de pierres ; mais des
sources deau y existent en abondance. Le nombre des
troupes qu on peut lever est de cinq mille hommes. Le
teint des gens de Teqort est noir, et on les appelle Erouâ-
ghah.
Une liqueur appelée el^-eqmy est en usage parmi ce
peuple ; elle est extraite des branches du dattier, en les
coupant et les pressant. Elles donnent un liquide d'iine
couleur rougeâtre et doux comme du sorbet. On le vend
à la mesure dans les marchés.
Les saiscMas du labour dans ce pays sont octobre et
mai. Aucun Arabe ne vient en ce lieu, à moins.que ma-
lade de la fièvre. Il y a une mine de sel à Teqort , et en
vérité tout le pays est une sebkhah de sel.
Ce qui précède est une description de Teqort.
Ui/e de Gerheh,
Gerbeh est une île au milieu de la mer, d environ dix-
huit milles de tour. Cette île étendue est productive de
divers fruits : olives, raisins, pêches, grenades, figues et
amandes ; mais il n> vient pas de dattes. Il y tombe une
grande quantité de pluie. L'île est divisée en parties se-
parées, et chaque miaison a up jardin y attenant. Le
marché est grand et bien approvisionné,- et beaucoup
21
( ^94)
de marchands ont des foxidones ou ttagasif^i Gerbeh
dépend du paschâ de Tunis, qui nomme fe giràverncttr
ou hh;dienK ' i
Les femmes de Geirbeh sortent voilées^ Les maisons
sont bâties d argile , et quelques-unes en briquesi La
population est composée de plusieurs peuples difF(éseiis«
Le district de lou^st, dont le pot:t est W'à-risideQàbesj
estbabité par un peupleappelé Ag7iii,dont4e langage est
le berber. Us lisent le qoràn, et les doctrines de leur foi
sont seipblables à celles professées pan les Ouehabites
et les Beny-Môzàb. Quelques-uns iil*èntre eux rejettent
Âly ben Aby-Thàleb- (à qui Dieu soit propice), des
dogmes sont observés par ces gens^ înais ilsne les pn>»
fessent pas publiquement , et les cachent plutôt. Ils ne
prient point en conunun avec la secte de Mâlek; ils ont
des mosquées à eux. .. : ';
,6erbeh a quatre ports :. Agymià louest; Gevgysà
Test; Mersat-el-Souq au nord; et Mersat^UQantfaarah
au sud. Les habitans fabriquent de la poterie, et ik^Êi*
briquent,, de la chaux ainsi que de grandes quantités
d*buile qu'ils vendent aux Arabes. -
THbu arabe de Ouerqemah,
«
Cette tribu est adonnée au vol de grands chemins ;
et ils sont soumis au paschâ de Tunis.
'Qâbes.
De cette ville à Thâblos , par terre , il y a six journées
de route.
DeraWeh,
Nous décrirons ce pays , celui de Neged et les A*i»b
el-Ouehab. Dera*yeh est une grande ville avec des mu-
( »95 )
FaMes, et.'daferidue par ua nombre oanèidénible de
troupes Gompesées d*AVab el<Ouehab. Cette' ville )à des
mosqnëe^i; mm le peiiple'diffère^>enseBi:ârtictes de foi |
des:ha})iftahs:d6.1a'Mekke^ et ils n'ont, point de respect
poàfi le|t^ophèflémpobvlses)conipagàons% Ils professent
ne reconnaître que Dieu seul ; ils ne prient point'le jpro*
pbète et ne lisent (point le Deiyl el-Rbajuat. S'il&le trou-
vent en<la possession de q^oelqti'Qh,. ils battent Tindi*^
ùdur'eoîbi^leiit'le \ivte. Le >tesbehh ou. chapelet n'est
ponltitiiIéTéf tsîilieàt^troùvé^entve les nurins^ de^ quelque
personne Vbelle^cî^ es^t<puiliiè^ traitéed'idolâtre, etexlior«>
tée à retourner à Dieu^ Ges Arabes s^nt une puissante
ififtiu. Aucun d-etix ne^ parie la langue bbrbère. Leur ha-
billement est un qâfthàn dé laine , attaché arec une cein-
ture de courroies de cuir , et ils nouent autour de leur
tête des mouchoirs de soie teints avec du safran. Cette
teinture est grandement, çstimée parmi eux, et vaut jus-
qu'à vingt-quatre de leurs piastres par livre. Leur mon-
naie coi^Biste -en ' piastres él setjuins qu'ils appellent
mesckchas. Les armes en usage parmi eux. sont la lance,
et le genbiaJi qui se met à celle-ci. Le genbiah est une
lame recourbée d environ une dzeràa' et demie de long,
et affilée à couper la tête. Les Arabes appellent cette
arme* ô^ir.; -' !«•■'• ' ■' j»"-'' ./^ •• '• »-( : .
iie^ptioii d'isn eheval-an «tiârehéies^ de trente cfta-
mràdifpLesArBbesi^i^ppîiUettt 'leurs cberauk kahlùtly^,
oommei un-objet 'piféciçnx*. Ce sont de b^aux animaux ,
qui sont àuït^^^gers qâ^ kf'Veprt. Hs 'sont' miain tenant <
fort rares, et ne se trouvent; qite 'dans les haras des
prittfcés'en Êgypi^', €rfri ^Sy¥Èô»etii Féis^. '»' J^ • :.': ••' \*
' -L^àokbitf^ acftûèfl de l)ér« jèb es t^eriKj^iïld-l^à'o u d.
S6« prédécesseur éiaitSiàa-o«rd. lia Vihéë eh tëri»ë;
cfiiu^ et pierres. Quant) une 'expédition gue^rrière est
21.
proposée , cinquante mille Arabes, ou daivantage, se ras-
semblent. Dans cette contrée sont plusieurs peuples
différens. Quelques-uns sont adorateurs du feu; d autres
adorent le soleil , et quelques-uns vénèrent les parties
sexuelles de leurs femmes et de leurs bétes. Que Dîea
les délivre de cette erreur !
Ces Arabes ne chevauchent pas «toujours avec des
selles ; s'il y a à combattre dans les inontagnes, ils mon*
tent sans selles; mais ils s'en servent dans les plaines, où
ils vont avec leurs sabres. Quelques femmes se battent
à côté de leurs maris. Ils sont* bien pourvus d'armes.
Le teint de ces gens est roogeâtre.
Ce qui précède est un récit de ce que nous avons vu ,
écrit en l'année 124a , en Rebyal el-Tsany.
EXTRAIT
J}V JOURNAL DES MISSIONS JSVANGÉLIQUBS ,
Première et deuxième livraisons de 1 834.
De nouveaux renseignemens sur les peuplades de
l'Afrique méridionale se trouvant compris dans les der-
nières lettres des missionnaires qui explorent ces contrées
si peu connues; nous nous empressons, comme nous
l'avons déjà fait, d'en extraire tout ce qui pçut concou-
rir aux progrès de la géographie.
Le missionnaire jCasalis écrit de Philippolis le 3i juil-
let i833 que Moshésh chef des Bassoutos ayant entendu
parler des stations de Philippolis. et de Kuruman, com-
prit de suite combien de pareils établissemens fondes
C ^97 )
dans ses Jomaines pourraient être avantageux à ses su-
jets; décidé à employer tous les moyens possibles pour
attirer chez lui les •missionnaires y il remit aoo bœufs à
quelques-uns de ses serviteurs et leur commanda d*alldr
trouver le grand*maUre des^ blancs, afin d'obtenir de lui
en échange de ce troupeau, des hommes capables d^in^
struire les noirs. Ces hommes ayant été pillés par les Ko-
Rinnas revinrent auprès de Moshesh, qui, plus tard
ayant appris qu'un Griqua venu de Philippolis chassait
sur ses terres, le fit venir et après I avoir questionné
sur les intentions et les travaux des missionnaires , le
pria de l'aider dans laccomplissement de ses désirs.
Le Griqua aussitôt $on retour , rapporta ce fait
à M. Kojbe, cehii-oi engagea* MM. C»salis , Arbousset et
Gosselin à entreprendre cette excursion, ce qu'ils s eio^
pressèrent d'exécuter;
En conséquence, le 5 juin i833 ils quittèrent Philip-
polis avec une seule^de leurs voitures ; incertains qu'ils
étaient de se fixer près du roidesBassoutos, ils laissèrent
la plus grande partie de leurs bagages et leur seconde
voiture aux soins de M. Kolbe; ils avaient pour guide
un Griqua habile nommé Adam, connaissant très bien
le pays , et qui , accompagné de quelques chasseurs à
cheval et de quelques Béchuanas montés sur dés bœufs,
partaient pour la chasse de Tantilbpè. La carte jdinte à
cet extrait montre la route suivie par les voyageurs , ta
ligne qui l'indique $ passe par les Kràals deRamacaU et
(le Kugnanane et s'étend de Philippolis à Bossiou capi-
tale des états de Moshesh, puis de Bossiou à Morijja où
ils fondèrent. une station; enfin,. pour revenir à Philip-
polis chercher le reste de leurs bagages^ l'un d'eux, M.
Casalis suivit la- route qui, passifint par Popokuan, va re?-
joindre la ligne du nord au campement Gnou , efredés^
( «98 )
cend de 1^ à Calëdon pour remonter ensuite àPfaîlîppolis.
Les détours, faiâs par les voyageurs ont été néce^tés
par les difficultés du. sol et .par le. manqué ^d'eau; Voici
leur îtînéniice(i};
Le S juim. Après avoir voyagé. 3 heures moitié E.,
moitié £>S.£. ils campèffent près <]*>un kraal de Gviquas
où Baa^taards, appelé Z>fvait-riV«r« v • ;,
> Z^ 6< Obligés.de.cbeveher une partie de la journée les
chevaux égarés^ pendant la/n^ît, ils ne niajrch|èreDt! que
pendant 3 heures i/a, directioe S. E. et EL S..Ë. pour as-
i^iver à Rooiei^Pprî^Foniein petit krafllfabandonnéu. . i -
Le ^4. Partis à 9 heures i /a^ et. ayant mariohé E. S.-E.
jusqua II heures, ils. visitèvept. une source «abondante
appelée Komitjasr Pontet JXhj irouvèrentquelique^ iu>irs
i|ui y étaient venus chercher 4u Iburr^ige. pour leurs
bestiaux ; lun d'eux portaient le nomfrançi^iside f^Uage:^
Après %o^ minutes de rjspps, ils marchèreujt E41S»/ S. jus-
qu'à, qakii, lU avaient alors à leur g$iucbe.4AuSjla.dti3ec-
tion N.;N;-E. une mqnt^gofei l^aute et très loi^g^e^iq^Ae
leiir^s^^gens estimaient, être à 14 ligues d'eu^^ nipio loin
di$. la rivière RieU A up^. hfeii^ ils paissfpcent K^Qf^m-
tÇj^aal.qui esthabitépaM^q.uelqufis.Busbiiieii, et<i^<Lpîed
duquel .coule une petite jrpntaip.e*.4lai}$l4 dir^ctjou ZT*
à, ^, Jti; 4^ ^' ^^ éjtaiçnt entre. tirois manjts >. dopt* 4«u^ isn
forme, de dpme et 1 autre ei^ (oro^e^ Ae pain ile^siipte,
temarq^ablesp^rleuiç position re6p^tiye.:iilslevr.<lunDè-
rept le,aoni de.Troi^ mçfU^. A.ah.> ayunt cooiplètement
change de.^ii^^on pour chercher de Teau^ils s^îvj^ent
•,'
(i) Les missionnaires ayant appris la langue hollandaise , qui est
parlée par les fermiers de la colonie du Cap et par les tribus voisines
de Griquas, de Korannas, etc., penyent, au moyen de ladite langue,
se faire comprendre des indigènes , soit par euxomémés , soit par dés
interfifètes. ,• ;
•( '^99 )
la ligne S. £. E jusqu'à n h. 35 m. j et trouvèrent que le
pays Qoniftieiiçait à monfer.
L^ 6» De 9 hk.à9 k. a5 m., direction S. S. E. — De 9 h.
35 ni«À If h. 35in.,E.-e-^De.i3 fa. 35 ai. à la h.'45ni.,
E^N/E*-^ De LO'h. 45 m. à a fa. 45 m., Et — De 2 fa. 5o m.
43 b..a&in«jE. — De 3 11. !i5 m.)è 3 fa. 46 m*» N. dette.
dévi^OBide 21 tniautesattncore été nécessitée par le
fwui^e)d*^tt«.
1 Alto, h» 7 m..} ils avaient à une demi-Jièue dé distance*
N. ^qe'.<^utte.de'ocllHies qu Adaiiiy leur guide, noinme
Winiter^St.Port BàrgjOXX Port d'Hitec. En. même temps
00 a|)ercevBit teS. Ec dans^iut éloignement;de>6 fa.
mie{ig|iantagQi» qui se t<^(tBi<iai£«h pain desucre^appelée
Hang^lip. A ir fa. 35 ni.,ife,pasâère»t une souree fje Ja.
ij^ière. :^i couJI^nt 1A%. Une d^itfaeur» plus . tard on
dis|^)guAÎti^fi)^v)e>loiiitain :du côté N..E. une nouwlle
ctwiie deJPQPJt^gves dont rxune iut nommée, pas .les
ç^ssQWf, Qlifi^'M^kfitein &er^ ^ ft, qui n'est jsatitB 4dute
qu<9.)e pi:o)o9g^«ieQt.du\&^^-£i/?; A t b« cttdeloîercetle
même cfaaîne semblait setendre,If..ie& K. N. 0;;^à i.fa.
7.m.^ ils pas3èrent pne s^Qpd^ sQuri^e.delsLriTièreJiré/
coulant N. E.; et à.3i fa. 2j m.^il^^U^ig^iremt c|uelque&
cplUn^s/^ss^ éleyé^., qu*iis appelèrent U^ Redoutes ^
à eauae de l0ur(fori^eK,Lerpaysi>abonde e&.^QUilopea.et
enjièn^re^ . . ,
.£.^.9. Jlour dç diniancfae> selon leur eoutiime» les mis*
sipii^airçs ^e voyagèrent poînu
/]^.iOr.De 8;fa.:à n brj<3-lD*>E. — De 11 h. i5m. 4
laJb. 3o^ mi i E. N. E..-T De i h. à 4 h. iS m*, E. W..E*
A jti.fa# aS-m., une nouvelle source de la Riet coulant
N. A ^ b- ^^ m. cinqiui[è9ie.Sk0urce de^a nAtfïe rivière
même courant. A 3 h. 6 m., rencontre d'une fontaine de
fort belle apparence, msiissans éau^ qu'on appela Droçz-
• ( 3oo )
FoiUein ou fontaine sèche. A 3 h. ao m. autre source
de la Riet. Ces sources sont si peu de chose qu'elles ne
méritent point qu'on leur donne un nom quant elles
n en ont pas. A 4 h. i5 m. une petite chaîne de collines
de fort belle apparence sur la gauche, sétendant N. E.,
elle a été appelée S<4coa en raison de sa ressemblance
avec le fort de ce nom. Campement près d^une source
de la Rietj la plus considérable qu'on ait rencontrée;
elle a le même courant que les précédentes, son lit est
profond et. argileux, ses riv«8 abondent en canar«is et
en cailles. On lui a donné le nom àe Moie'Spruit{he\\e
source); quelques moules assez semblables à celles
qu'on ramasse au bord de la mer y ont été recueillies.
Le pays continue à monter.
/^ii.Desh. à4h. 4m. E. Campement auprès d'une
source de làRiet qu'on a nommée Gnou (i) à cause de la
niukitude de ces animaux que l'on trouve dans les en-
viix)ns. Ce jour là on vit des montagnes dans toutes les
directions N. S. E. O. A 5 h. du soir il j eut un orage
avec éclat de la foudre.
Le 1 2. De 7 h. 4o m« à 10 h. , N. E. — De 1 1 h. 35 m.
à 3 h. 45 m. , entre TE. et TE. N. E.
A midi , passage à Shiet-port, petite source de ta Riet
(dont on n'était, au dire d'Adam, qu'à 2 h. de marche N.)
Tout près de là est un Kraal de Bushmen ; quelques hom-
mes et une dizaine do femmes portant leurs enfans liés
derrière leur dôs viennent voir les voyageurs. Leurs
traits sont entièrement défaits par la souffrance. Les
Bushmen vivent dans une grande misère et se nourrissent
presque uniquement de sauterelles. Ils sont rabougris,
laids de visage et ressemblent à desi spectres : et comme si
(i) Mammifère de l'espèce des aatilopes.
( 3oi )
ce netaitpas assez de maux ^ ils se Toi^nt généralement
mépiisés par les autres indigènes ^u sud de YAîfnKfae*
Dieu, disent les Béchuanas, ayant voulu créer rhomue,
fit d abord un singe, puis un Bushmen^ ensuite nous «t
enfin les biancs. Ils parlent la vieille langue hottentote
ou namaquoise, langue dure, intparfaite, et dans laquelle,
dit-on, chaque mot se prononce par un clac^uement. Les
Bushmen de Shiet-Port demandèrent de la graisse pour
se frotter le corps et du tabac dont ils sont fort avides.
En écdiange ils donnèrent deux flèdies empoisonmées,
excellentes, dirent^ls, et qui ont été envoyés au «Misée
missionnaire de Paris, (i)
A I h. 9 m., passage d'une dernière source de la Rièt
coulant N. Getah la dixième vue, elle porte le nom de
JVoenS'dàg ou Mercredi. A 2 h. 12 m. , on avait sur la
gauche un beau lac d*eau douce, d*uaii quart- de lieue de
largeur sur une demi4ieue de longueur. Un nombre
considérable d'oiseaux -se leva lors de lapproche dès
voyageurs. Dans les environs, les gnous fourmillaient.
Il faut être à cheval pour faire la chasse à ces animaux ;
comme toutes les espèces d antilopes, ils regardent long'
temps le chasseur, le laissent approcher, vont même
à sa rencontre; mais à une certaine distance, ils se met-
tent à battre leurs flancs de leur queue, tournent cinq
à six fois en rond au nombre de 10 ou la, pui^ prennent
la fuite à la file en faisant lever sur leurs pas un nu»ge
de poussière. Au bout d'un moment ils s^arrétent, vous
regardent de nouveau et n attendent que votre appro-
che pour recommencer leur manège.
Le i3. De 10 h. 20 m. à i h. 5om.,E. N.E. — De 2 h.
(i) Ce musée se compose d'objets d'histoire naturelle ^ d'armes
de guerre , d'ustensiles, d'ornemens , etc.
( 3oa )
ao Biw à 3 h«, E. Reneontre dm gnou qui venait detre
terrasâé par ub lionf: lanioJdal hetail>qa'à demi déraréy
des aigles ) des vautou^s^e^.^pie^àes ooifbeaux voki*
geaîent non ioin^.p*èls^& se^ j^^ ^u' ees Testes si les
hommes de resfeorie ne s*eh fussent ^emparés.' -
r Le paysiabonde eh gnoiis,.en>ooQO(ras(x).et-en gazelles^
il est à remarquer que ces difféci^iies «apèoesse suivent
cMrdinatpément : on rencontre . aussi Jbeàuidojup : de^ pin^
œdet(â);«LaMégétatioin deyielil: plù&ifortfi à-mesure, qu'on
avfiincey on ne- trouve cependant énoorë que desiàj4>usr
tesson traverseun espace d'une lieue carrée, quiavajft été
brûlé par les naturels pour prendre des sauterelles ;>btien-
tot^aprèsyà^h. i5 m., arrivée au prwnier^Rraal des Bas-
sàutos. Il comsisteieh'Une trentaine^ dé hutids construites
%U pied fd un oo^eauen formé dé temibSsè^.AlVpproçhe
desovoyageurs, les faabitaosipi^nnentla'fuite^ et'vont oc-
Quper le sômmettde leur petite; iktoutàgn^» sur..larpciinte
d^JaqtielV^ iU saocrou|)i!sseht; àia aianière des siii^.
Tcois Béchuanaa a^vaient c^eodant été enwôyésen ^yant
pour iès rassurer; toutefois deux jeutt^s gens» denire
eiw armés 4e ^sagaies, virirent ptus tard>à la isencontre
de l'^oLpéditiqn^ après avoip.éte aoci^eitlis aitiioaileinest.»
ils lui^enli renvoyés âupioès des; leurs , pour isafSer-
pir Jeu? courage* Bientôt les «a(iiiiagas;slappiCQchèrent,
reçttrent quelques poésens et eb «.netour apportèrent du
pain et.de la bière faits avec- du blé oafre. Ils. se- Saitm^
tiaris^rent si bien. que le. soir, hommes^ feiÀmes et «Eifans,
tout, le village enfin , descendit au^Ueu duicampem^it et
se mêla aux gens de lescorte. Leur chef, Rampes^ portait
suspendue à son cou une tabatière d'ivoire jolinïent tra-
(i) Sans doute le Goudous Antilope strepsiceros,
(i) Ce terme doit être une erreur de co|}îéte, car il ne s'applique
à aucun objet d'histoire naturelle.
1
( 3«3 )
vattlëe, un de ses ^l^jets en. avait. une p^ralle laite de
pea\i .de,giiou; U riyièfe prèftd^ laquelle on campa» est
une source .$up|K>sëe de la^Moddev. •
,. Le ji^'IdiaFches A 4 b* 3o m^^ direction £. N. £• Ce
jour^à, mk pcissa iroxs sources reconnues de la Moddet,
cf^^^Jà^l ^» Ë.^(c sortant de. quelques coteaux&éleyés qui
air^ntétë irus yers 6'b« à.uneidemi-Hettedanstla direc-
tion de Sk et S. £« La. première , ilraveraée à> 7 h.>4S m»,
a et^^appel^e Demiraidei'BamiitSjpmUf. à isausè des «nom-
breus^ cytises qui eroissentsur^ ses bords -; • la seconde ,
r^uconlrée à ^ hi .5 m*'j et qui:e'st j^eailteuse,. a^té
nQV^p^é^:Sieef^,^nvii:} et la troisième, passée à 9 h.
fo i9«, ireçut-le notm de.^rra^ Sprmfy à cause de-.rherbe
qui -y croit en ^bondwoe, A:io |v on traversa laModdêr
méoae, dans unendlroit.rocailleuxsd^un grè^ dur et bocdé
d'.iuimeni^ ro(4;i^rsi dispos^ «ça att^phUbéàtre. Ses eaux,
4ui sç pnécipitefnt d abood de c^fsadeien cascade, cou*
lent, ensuite leAteolent daâs^ 1^ ft^nles du> terrain « Sa
source «primitive i^'/çstqua a heures de ]à;,^u côté S. E.
Sfm véritaWe cpur^tit^ est N. O. , .
M<A. % h>.i$ m» , piyst^ge d ui^ b^*fond planté de blé
cafi^y et ap mi^ut^s^plus tard , .arrivée, au &raalilfimr
it>^i(^<]titZÂi;^, qui. appartient aucheCitf^^pri. Gel> homme
voyait, des blancs pour la. pre^diètefoisf un. miroir et
uiiefuontreJ'amusài^eut beaucoup ainsi, queson.peuplç.
I^our IciAT; donner une idée de ce. petit objet blahciqiû
les étopp%ait tant, par son. tin-tin réfuté, M.:Arbou$set
l'appela lUsatsi^ duiiiom du soleil,-, dahà Ibur languei On
détela ^ur la.>ive d*uoe nouvelle source de la Moider
( JEli^oten EUvier) , coulant N; O. et passant au pied de
Le i5. iPeâh» 37 m. à 3 h. 5 m., voyagé entre le N. £.
et leN.N.^E. • ••
( 3o4 )
Dans l'espace de moins d'une heure on passa trois
sources de la Modder, Tune à 9 h. 4S m. , Tautre à 10 h»
10 m., la deruière à 10 h. 3o m. Toutes trois^ coulent
N. O. Quelques heures après le départ, on aperçut au
N. N. O., au N. E. et à l'E. N. E., les montagnes de
Tabantsou et de Tamapatsoa , deux kraals considérables
de Bassoutos. Arrivés à i h. lo-m. en vue de ces monts,
on put distinguer très clairement dans le lointain une
chaîne de hautes montagnes s étendant du S. au N. , et
que Ton suppose être la continuation du Siorm-Berg
(Montagne de la 'Fëmpéte ). Les naturels disent qu'elle
se prolonge jusque dans les états de Musélékatsi. Parve-
nus au pied de Tabantsou ^ les voyageurs envoyèrent
deux hommes pour les annoncer, et plantèrent leurs
tentes pour y passer le sabbat du seigneur.
Le dimanche 16. Plusieurs sujets de Moiisémi, chef
de Tabantsou^ vinrent visiter le camp. Leur chef, après
s'être long*temps fait attendre , arriva enfin comme on
finissait un service divin , fait au peuple en sichuan , par
le moyen de Tinterprète de l'expédition. Introduit dans
la tente des missionnaires, il accepta un Couteau et deux
onces de tabac ^ mais ni le» présens, ni les' démonstra-
tions amicales, ne purent lui inspirer de confiance : il
ne comprit rien de ce qui lui fut dit du but de ce vojra-
ge, et consentit avec peine à accompagner les voyageurs
pour leur faire voir sa ville. On n'eut pas plus tôt atteint
la hutte du chef, que toute sa suite parut partager ses
craintes. Kalala! kalalal « loin, loin, les messagers de
Makatchain » , crièrent les sauvages, dans l'intention
d*effrayer les missionnaires , qu'ils prenaient probable«-
inent pour des Korannas, Il faut savoir que les Korannas
portent partout la dévastation et l'épouvante dans ces
contrées. Brigands insatiables, réunis en troupes de huit
( 3o5 )
a vingt cavaliers y pourvus d armes à feu, ils dispersent
des peuplades entières : ce sont eux qui ont enlevé à
Tabantsou ses bestiaux. Tcimopatsba en eat. privé aussi.
Les autres villages dont il a été question plus haut ont
été également dépouillés ; et .tout cela est Toeuvre de ces
méchans hommes, qui refoulent ainsi loin de leurs terres
les tribus paisibles. Ceci explique pourquoi toutes les
peuplades sont perchées sur de hautes montagnes: elles
espèrent s y défendre plus facilement coiitre ces cruels
ennemis. Tabantsou est élevé de 800 pieds au moins au-
dessus de sa. base. Les environs sont peu fertiles, et Veau
y manque. Sans ces inconvéniens graves , on pourrait
fonder une station. dans cet endroit ^ car les habitans de
Tabantsou et ceux de Tamapatsoa réunis formeraient
une population d*un millier d*àmes.
Ze 17. Le départ ayant tout-à-fait rassuré Mossémi,
dès qu'il aperçut les waggons daiis la plaine, il vola
vers les voyageurs, dans le but sans doute de leur voir
tirer quelques pièces de gibier.
De 8 h. 3o m. à 1% h., £. — De la h. à a h. 4o m. ,
N. E,etN.
Le pays parcouru est presque partout brûlé, et of&e
un aspect désagréable :,on ne voit de tous côtés que de
grandes collines noires, sans un ruisseau. A s heures ee^
pendant on rencontra une petite source, et tout près
d'elle un kraal nonuné Lochoron , habité par, une cen-
taine d'âmes. Le chef apporta des. ci trouilles excellentes
qu'on luiacheta. Près du village on vit deâ milliers de cor-
beaux. Leur nom est resté à la fontaine. Toutes les es-.
pèces de ce genre d'oiseaux vivent en grand nombre dans
ce pays, principalement les corbeaux, les corneilles, les
pies, et les casse-noix, dont la voix sonore est surpre-
nante.
( 3o6 )
Le rÇ. De 9 h. 35 m. à l'ah: 7 m,, E.N. E. — Deih.
3o mî. à 2 h. 35 lïii, E. W. E;
A '9 h. 3o m. ^ on aTàit Mt)^ -drèiteuiiè riVîère*'dotit
l€s eàuïpamissaient et disparaissaient attert]fàtiTemënt,'et
formaient en sei^ïeiitanÉ wnë foiilede petits làés -de tontes
le« formes. Elle fiit appelée ia Z^rie y à causé de la quantité
prodigieuse de ce^'s^tmàù&ijui' fréquentent ^e^'bord^.
^ A àom. d^ià's'élèvë sur uri vaste plateau y du' côté^dii
S; E. ,' un kraat de Bassôutos, appelé Uniparané; Sofi cKéf
se nonmie MossL Oh campa a demi^héui^e dé ce kraal;
{^Us^i ptest[iie tous i lès hbmiiies , au nombre d'une cen-
• . . r
taihe , vinrent au^ i^jaggoiis. Ijc chef ayant reçu une poi-
• • • . • *
gnée dé se), la porta aussitôt à sa bouche et rMnercia
afvec reconnaissance.' ' • ' »•
[je 19. Toute la nuit'précédenteon entendit le èri des
chakàlset de^ tigres, et en effet , on sut le matin qu^ihie
brebis» avait é|é dévorée, * •' - ): j ?: ^
'Le terrain est tellement crevassé, qu'il fuftlriipd^sible
d arriver en waggon à deiixkrâals dieKbûlasbù Mêtâ>é-
ièsy situés N. E. Il fallut alleries^ vilsitéi* àpiè L'un
d*eux, nommé Kugnanane j est situé au sommet de la
montagne. Son thëf est Mieussïgnànàne. L'iautre, quAest
situé *plus bas et un pela sur-la gauche, s appetlé'JlftA>ù/zi^
Mm Son chef esl (Tâ/Zi^. C'est un* Vièillai^d rcfnHài^uàBTe
p^r son beiau maîMièn^ sa taiUè hàtieè^sàFtAeèftà^'iè.
Non Mît àeMùÂuàtlem est un iatutte kraal deljfétébétès,
ntonïmêTabanàkugnanane,€ies trois endroits i^hi^ pëtl*
vent renfeltnel*' environ 3bo hommes qui fiirëïft chassés
autrefois de leur pays par le éruél Chakû et vînreht s'é-
^bw dans ces Contrées, où ils sont détestés; aussi fei-
gfient4I» de naVoir aucun rappdrl^avee le peuple des
Zodlas; mais tout les trahit , leurs hitoéurs,- létirs trafts,
leur langage, qui sont les mêmes que ceux de ces der-
( ^o7 )
niers. UsouelliiTarit leUéoEifrefleihatf^ lescitroiiUléSy 'es me-
lons, cmnme tous les Bédiuanes vus parles missionaaivesi
De jnémeqoe tes sujets de.Muft^lâcatfiîyîIsponeMi
pour ▼étement u»e «impie peaii suf* les ejMmlesj et y à
lexceptioades femmes^ qais'habiieiit uo peu plus'dëoem^
nient, ils pàtaissent aTûir.bâen -ménté le kicmi de Kal^
Cafers ou Cqfreâ nus que lewur dounioit .leurs vDisiot. .
L'œil des Ga^esi nus est cruel ab léroce ; )wt ^jûo^
nomie a quelque chose^de.Tomahesquey maifr>detrès
dësagi'éable. I1& diffèrent^ soua foui left ràppc)rt8> des
Basàautos j q«n sont doux et laffabies quant au caracftètfey
et dont le tètenient coBsiste en deux grandes pdaux- dont
laae cÀo^âleurs épatiles.et Tautre retombe sur le de^
Tant du'corps^^ i
.Quant «' la. difiensotoe du langage des <d^x, tribus y
Yoid un tableau comparatif de quelques-uns des mots
des deux langues , recueillis avec beaucoup d'attention :
Zoulas on Méiébelès. Béchuanas ou Bassouiùs. Frarifaîs,
OnolLope - Hogobe Pain.
Nkabel Komo Boâof.
Olekank LetsftOn SaleiL:
Omokhendo Astagiâ Sagaie.
Kosi Monina et Kossl Chef.
Opernlu et SetuU , Morimo Diei^.
La plupart des mpts de la première colonne ont été
donnés par Mous$ignanane^ et ils ne diffèrent aucune-
ment de ceux rapportés de chez Musélékatsi par le
frère P^lli^sier. Deux; ou trpis sont reconnus ^ur être
entièrement cafres, tels que uimang et Onokope^ ce qui
sert à confirmer l'opinion que les Zoulas du nord sont
sortis dé ces contrées-ci^ mais on ne peut découvrir ni
dans quel tj^mps pi dans quelles conjonctures. .
A Mokuatlem, l^s voyageurs s'arrêtèrent^ pour con-
( 3o8 )
sidérer la belle chaîne de montagnes aperçue le 1 5 et
qui en ce moment était tout*à*fait en fiice d'eux et se
mcmtrait couverte de neige. Elle court du S. au N.^ ce
n'est assurément que la continuation du Storm-Berg.
Les chasseurs de l'expédition rappelaient sous ce nouveau
point WiUe^ergj ou montagne Uanche. Il était &cile
de voir à la simple vue qu'elle est plus haute que le
Sneu^v-Bergy qui pourtant est élevé de 6,000 pieds au-
dessus du niveau de la mer. (i)
« Jusqu'ici, dit M. Arbousset, nous avons marché 60
« heures et pancouru environ 3 degrés (5o lieues) en
« ligne directe; d'après cela il est très possible que le
« docteur Philip ait placé cette chaîne, qu il ne £ait que
« supposer, un peu trop près de la mer^ sur la carte qui
« accompagne son ouvrage de Recherches sur le sud de
« t Afrique^ Mais je n'ai eu ni le temps ni les in3trumens
« nécessaires pour résoudre cette question luissi întéres-
« saute qu'utile, et qui déterminerait d une manière cer-
« taine la vraie position géographique de ces montagnes
a encore ignorées. »
Le lieu où l'on campa semble propre à l'établifiaeinent
d'une station. Le sol y est bon on y trouve de l'eau et
du bois.
Le 20. De 7 h. 43 m. à 9 h. 35m.,S.O. — De 9 h. 35 m.
à 10 h. 33 m. , S. — De 10 h. 33 m. à i h. 3o m. , S. E.
— De I h. 3o m. à 3 h. 45 m., E. S. E.
Au moment de dételer on apprit qu'à une demi-heure
de marche sur la gauche était un kraal considérable de
(i) Les monts Witte-berg sont la continuation des monts Storm«
berg (monts des Tempêtes), qui sont eux-mêmes une suite du Sneuw-
berg ( montagne de Neige). Les natifs font continuer la chaîne jus-
qu'au-delà dû Molopo dans la direction N. tl est probable qu'elle ya
se joindre à celle qui traverse les royaumes de Sofala et de Sabîa.
<3o9)
fiaasootoA appelé McuffMane^ il fat visité le lendemaîii
par les frères Casalis et Gosselin, ils y trouvèrent ado
individus environ ; le chef Gogola leur a fait quelques
abjections contre la religion , auxquelles les frères ont
répondu et il a paru satisfait,
Mosfaeh ayant appris que des missionnaires venaienc
chez lui, envoya deux messagers au-devant deux
pour leur enseigner le chemin et leur dire qu*ii aérait
venu en personne à leur rencontre, s'il n'eût pas cr«»i
une attaque de la part des Korannas.
On marcha 3 fa: E. S. E. ; mais en faisant mille dé-
tours, Adam ayant appris aux missionnaires que des
ManMtis, gouvernés par une régente nommée Mokuatsi,
habitaient à une journée de cheval de là, ils crurent im-
politique de les visiter avant d'avoir vu le chef des Bas-
soutos, qui après les avoir vaincus il y a i8 mois dans
une bataille, les rendit ses tributaires.
Le 22. On marcha de lo h. 3o m. à a h. 4^ m. S. E.
— De 3 h. à 3 h. lo m. , et de 3 h. 17 m. à 4 fa* S.
A a h. 10 m., on rencontra une fontaine aux environs
de laquelle le sol est d*une fertilité étonnante et qui
fut nommée Freugt-iear-Fonteîn^ ou source fertile. Un
kraal de Bassoutos nommé Massité se trouve à une lieue
de là, on tâcha d y arriver afin de pouvoir évangéliser
les habitans le lendemain dimanche, ce qui fut iait. Us
habitent au pied d'un mont, du flanc duquel s'échap*
pent quatre fontaines dont deux sont fort abondantes,
il fut nommé fFaterbetg ou mantagne des eaux; l'une^
de ces fontaines tombe en cascades, ce qui n'est pas
oommun en Afrique. Ce bel endroit, jadis habité par
4e8 Zottlas, pourrait devenir une station iniportante, at-
ftendu les avantages du sol; on y trouva quatre ou cûaq
(.3io )
krtials dëserts j et dans le» champs , étaient épars ^ ejt
ià quelques crânes humains.
Le a3. Dimanche.
Le'^4.De gh, 20m. à 9 h. 4S m.,marchëE.S. £• — De
gli. 45 m. à 10 h, 17 m., E. N. E., — De 10 h. 3o ra.
: Avant 10 heures du maiîn , on aperçut du haut d un
plateau la rmère Ccdédony VunA des principales sources
dbi fleuve Orange. M. Arbusset s'approcha de ses .bords
et en suivit le courant pendant une petite heure.
'Le Calédon prend sa source dans les montagnes
hlanches et coule lentement du S. (X au N. £• dans un
lit profond et sablonneux. La rivière est bordée de saules,
qui 7 croissent naturellement, et sur lu rive droite se
trouvent de petits bosquets que fréquentent de nom-
breux oiseaux parmi lesquels on reconnut le flammant
et rhirondelle. Le passage des rivières d* Afrique est en
général pénible €t difficile. Pour traverser Y Orange il
-avait fallu se jeter à la nage et saisir à deux la litière des
bœufs afin de leur aider à traverser le fieiive. Ici égale-
ment il fallut prendre l'un un pic, l'autre une pioche et
ouvrir un chemin à travers des remparts de sable; mai-
gre ces précautions le waggon des missionnaires resta
au milieu de l'eau jusqu'à ce qu'un attelage frais vînt
l'en tirer. Le timon de la voiture d'Adam se rompit au
ibrt du travail.
Le a5. La journée fut employée à réparer les dom-
^mpiges soufferts la veille; on fit aussi des maillets, é^s
manches d outils et T^n recueillit dans les champs, du
-quarz de toutes les espèces. Les pierres siliceuses sont
très communes dans^oes contrées, un hyaUn, une aroé-
thyste, une fausse topaee et quelques fragmensdegi^
ck>nt se composent presque touteslesnimMagiies vtiitaes
( 3" )
ei quelques autres objets de géologie plus ou moins cag-
neux furent réunis pour étra envoyés au musée de
Paris.
Le 26. On traversa deux sources de la Calédon : Fune
«ouïe E. , la seconde E. S. E. ; celle-ci est restée sans
nom; la première, plus considérable, fut appelée Stenie)
du mot hollandais Steen, pierre, à cause des énormes
rochers degrés sur lesquels elle roule ses eaux.
On campa à gauche d'un kraal considérable de Bas*
soutos nommé Litsoneîn, chef Chatchane. Les habitans
en foule vinrent aux voitures féliciter les voyageurs de
leur arrivée.
Le 27. On découvrit de loin la montagne de Tfuan sur
laquelle Moshesh habite avec son peuple. La rivière près
de laquelle on campa après avoir marché E. S. E. toute
la journée est une source considérable de la Calédon et
comme celle-ci elle est bordée de saules, c*est pourquoi
on rappela ]a Saule, Son Ht est profond et sablonneux^ et
«on courant est N. E.
Le (ils du roi des Bassoulos, envoyé le 24 en embas-
sade près des missionnaires, se retira le soir. Il crai-
gnait son père, qui lui avait recommandé au moment
de partir, d'amener les voyageurs sains et saufs, et Tavaît
rendu responsable du mal qui leur arriverait; voilà ^
disait-il avec effroi qu'une des voitures est cassée !
Le 28. Arrivée à Bossiou ville capitale du royaume.
Les Bassoutùs reçurent les missionnaires conunedeft
bienfaiteurs. Moshesh ne négligea rien pour leur prout
ver la joie qu'il éprouvait de leur arrivée.'M. Casalis
avait devancé les voitures afin de saluer Moshesh au nom
de ses frères» Lorsqu'il fut parvenu à unquart de llèue
delà montagne sur la(|uetle la ville est située, il aperçut
1f 4i^ )
•une foule immense qni cherchait à'^dÀ^ouvitr Véirang^r
dans la plaine. De fortes décharges de ftisiis se suroé»
daientsans interruption au milieu des acclamations de
la multitude. Arrivé au pied du coteau, il dut descendre
de cheTal, pour gravir les rochers qui le séparaient en-
core du roi Bassouto. Aussitôt quil fut près des pre-
mières huttes, un profond silence s'établit et quelques
indigènes s avancèrent pour le conduire près de Mos-
hesb. 11 le trouva assis -surfine natte, au milieu de ses
>conseiller&4 le roi lui tendit la main d'un air affectueux
etlln-viia à prendre place à son càté; un- serviteur loi
apporta un pot de bière et quelques bâtons de, canne à
sucre. La conversation s'engagea, el le roi dit au mis-
sionnaire: « Si vou« consentez à demeurer avec moi,
vous m'apprendrez à connaître votre Dieu ; mon pays
est à votre disposition; bâtissez, cultivez comme vous
le jugerez à propos; je veux rassembler tous mes sujets
et m'établir auprès de vous. Lorsque vous vous serez
tin peu reposé, nous partirons ensemble pour aller
chercher un emplacement convenable. »
Gela dit, Moshesh se lève, place M. Gasalis à sa droite
et le conduit vers sa hutte; le peuple suit à vingt pas
de distance, une femme récite à haute voix les louanges
du fils de Mogachane. Arrivé près de la demeure royale,
le chef fait appeler tout le sérail et présente Tétranger
4 chacune de ses femmes; elles étaient une trentaine
outre la reine légitime qui jouit de grands privilèges et
demeuve^à part dans une hutte particulière. Cette céré-
raonie termina la visite; -les Toitures étaient arrivées au
pied de la montagne et le voyageur demanda au roi la
^rmission de rejoindre ses amis.
Le ap. Lendemain de l'arrivée k Bossiou. M. Arbous*
Bet ifot vfisiter la ville. Elle est bâtie sur 4ine monta*
(3.$)
gne & grès, haute, escarpée^ longue' de 6[ooo toises
Mir 5 à 600 centSvde largeur environ, et faisant suite à
la chaîne des montagnes blanches. iSo huttes au centrei
puis de nombreux Kraais tout autour, voilà à-^peu^près
de quoi se compose cet endroit. A droite s-élère une
pyramide naturelle de deux à trois heures de circonfé-
rence, ce qui donne à ce lieu un' aspect fort remarqua-
ble» Le nombre des habitans de Bossiou en de 5oo au
moins, ce qut passe atr sud de l'Afrique pour une po^^
pulation considérable. Dans les montagnes environnan*
tes, on compte une trentaine de villages sans j com-
prendre eeur déjà mentionnés ci-dessus, et qui, ainsi
que ces- derniers, sont tous sous la puissance de Moshesh.
Mosfaesh est un homme de belle taille; il a une figure
à la romaine,^ le visage ovale, le nez aquilin, un peu
aplati, le menton long et le front proéminent. Son œil
est vif, sa parole animée et sa voix rauque. Il est gra-
cieux dans toutes ses manières, et son sourire a de là
bienveillance. Il est? maintenant dans la vigueur de l'âge,
etparaît<Kspdséà toute espèce de sacrifices pour l'amour
de la civilisation, dont il est grand admirateur.
Les Bassoutos, en général, sont de beaux hommes-;
leurs mœurs spnt douces et paisibles : ils ne sont pas,
comme les Gafres, disposés à la violence, mais en échange
ils sont un peu paresseux. Ils cultivent, comme on Va
déjà vu, le blé cafre, les courges, tes nielons, la canne
à sucre, le blé de Turquie, presque tous le dacha (i)^
qu'ils prennent en poudre^^ et quelques-uns le tabac pror
prement dit.
Les femmes réduisent le blé cafre en farine par la près*
sien entre ààxa, grès, purs elles le pétrissent grossière*
• .'"'■' * '
(t) Espèce de iiareotî^qae assez «etl^ .
CM)
m^t à l'eau froide et le font en»juite bouillir dans un«
«spèce de poterie de faïence iudigèuef ainsi apprêté^ il
est mangé sous forme de pain. '
Le même grain fermenté ^ cuit' dans Teau et tamisé
dans un sac de |onc, produit une bière forte et très m*
fraîchissante.
Les huttes des Bassoulos ont la former des ruches
d abeilles; ils les construisent avec des roseaux et les
recouvrent de nattes. Gomme elles se trouvent trop pe«
tites pour contenir les provisions de leurs habitans, les
naturels se façonnent des paillassons où ils mettent leurs
récoltes. Ce ,peuple, et tous les Béchuanas en géhéral|.
ne connaissent pas Tart de tanner tel qu'il est pratiqué
en Europe; mais ils ont| pour la préparation du cuir^
des procédés à eux, fort simples, et qui leur réussissent
tyès bien. Sept à huit individus s'agenouillent à terre
autour d'une peau qu'ils ont préalablement laissé trem*
per dan^ l'eau froide, et chacun d'eux, la saisissant for^
tement avec les mains^, la tire, la presse, la refoule en
tous sens, en poussant des cris aigus pour s'anifa^ à
l'ouvrage. Ils parviennent ainsi peu-à-peu à l'anoollikT et
à, la rendre propre à être portée sur les épaules en guise
de manteau , ou à être façonnée en. forme de sac.
. Les Bassputos ignorent leur origine. Mqsbesk dîaait
jun jour à ce sujet : « J'ignore d'où nous rsommes venus ;
ce que je sais, c'est que Dieu nou^ a mis: depuis fort
Iong*temps dans ce pays » ; puis il ^ijoUtail : « Nous
sommes sortis des roseaux de la fontaine. ».
Un sérieux examen de Bossiou et de ses' environs
ayant convaincu, les voyageurs que C0t endroit n'était
nullement pi'opre à la fondation d'un4^ station mission-
naire , ils redescendirent à leurs voitures suivis de Mo-
shesh, avec lequel ils avaiient eu. placeurs entretiens.
' ( 3*5 )
L6 soir, après avoir fait leur cuisine «ous aes.ye^x^tb
lui firent^signe de venir «opper avec euX) cè4|uile cqiu*.
bla de joie. Adam aussi fut. invité. La cruche servais d».
siège h rpQ d^ei|X|. et. ua peut tabauret à l'autre* Quant
aux missionna^i^e&y ils avaient cba.cuo^ une chaise^ AL Ar*
bpusset servit^ à. manger au roi daqs uneouyette, et à.
Adaozdans le couvercle de ia soupière, n'ayant en tout,
que trois assiettes. Mieux fournis des objets nécess^res.
à la vie,, ils eussent pu passer pour des richards aux
yeux de ces bonnes gens. Le . prince, prend sobrement,
son repas, se fait servir le sucre dans la main, et boit
son thé non suci^éa&n de mjeux.S4V0urer le .doux.sipr^
l!Rmer*,U ap^Xelle^e^sujEter^pn i(ilsietp^rtag^ ;i^vec{ luL I^e,
repas se tern[»i|n^.p$ir, une prière,. et Moshesh en pariit
fort content. Deux, heures, après^ pendant qu'assis a^-
tour du feu {)es n»i$siç,i^inaires faisaient lire et chanter
leurs gens, le roi ^ qui trouvait cela^fort beau, voulut y
prendre part : on lui fit répéter^ tant bien que nial| en
battant la mesure, un c;intique de louatiges au Seigneur,
enholl^ndajs^puîsles voyatgAurs seretirèrent dans leur^.
waggons..l.es ,domesûquf s^, et 1^ B^s^utos qiii put le^
caractère très. g^ixéreux, pas$èrent une.partif' de la iiuit
à faire. OuiriQ 4*^ U viande.etàila manger tous ensemble*.
l^s.i^fidigèp^.i^sHU^^^g^ÎBpf^u^ ^ av^int çte s'e^dpjçmir^.^
il& <ihtn»^wt^^i'chm^V Wich^n^a. guerrière des Zou^s;,.
QaeU|iies,voix;.
: » «JeTCuxlaÎTeiaigoerrei t • . : ',
D-antrea répondettiL': •■.;'•- - t-- ■. y, , ;i
( 3id )
' Le lendemain dimanche, attendu la grande quantita^
de neige qui était tombée ta nuit, et le mauvais temps
qu'il faisait encore, les missionnaires, bien quîls eussent
désiré que le peuple de Bossiou descendit dans la yaUee,
prirent le parti de monter à la ville, ce qui plut beau-
coup à Mosfaesh ; il fit appeler beaucoup de monde ,
Baiasf bassain! hommes et femmes. On leur annonça
en termes dairs, et aussi simples que possible, la venue
du fils de Dieu au monde. Les cinq ou six cents
auditeurs de ce prêche parurent étonnés comme si un
bruit merveilleux eût frappé leurs oreilles, mais sans
qu*on pût croire qu'ils en comprenaient le sens. Nésm-
moins le roi, prenant la parole avec feu après le
prédicateur, en dit beaucoup plus que lui, et avertit
ses sujets qu'il était résolu à aller avec les missionnaires
chercher un lieu convenable pour leur établissement,
et qu'ensuite il s'y transporterait avec tous les siens. En
même temps il fit de violens reproches à son Faiseur de
pJuie de ce qu'il n'avait pas amené Mogachane son père ;
non que la Vieillesse soit fort honorée chez ces peuples,
àir ils ont une telle peur de la mort, qu'ils éloignent
d'eux tout ce qui la rappelle, et chez eux un homme
disparaît sans qu'on en sache rien : ses proches Tenter-
rent en cachette; il ny a' que ceux' qui meurent 8«ir ta
diamp de bataille dont te corps reste san^ sépulture*
Mais Moshesh^paraît âncère,et, dans cette eircxmstanee,
il eût sans doute désiré que son père nous entendît.
Ce /{ai/z-iTio^^r (Faiseur.de pluie) est le premier que
les voyageurs aient rencontré sur leur route. On ne croit
guère à Tefficacité de son art; maisi^omme Bossiou est
un endroit considérable, il y remplit ieè fonctions de
hérault public et de commissaire de police. C'est liti i(ui
est chargé d'entretenir -1» pp^op^eté «dana^Ja viiie. Il cM
( 3»7 )
aififiiUé de 7 à 8 coUîers prtissés, et sur là téie H' porte
un plumet &it avec des vessies, signe préseiratif de toul
mel. Au temps que la furie Tinspire, il ne cesse de crier
umpa! umpai en levant en Tair ses deux mains, qu'il
ouvre et ferme ahemativeinent.
Les Bassoutos portent tous de ces^colliers de verroterie
ou de cuir ; les phis riches ^ont en cuivre avec des bra-
celets de même métal ou de vessies, autant qulls peu-
vent s'en procurer. Cet usage n'est pas commun aux
femmes; mais en revanche, elles se tatouent la figure
et les bras, et se frottent le corps avec de la craie rouge;
celles qui ont le plus-d'embonpoint sont regardées comme
les plus belles.
Le mardi n juillet. II tomba beaucoup de neige, ce qui
empêcha le dx^piirt.M. Arbousset ayant monté à la ville,
j trouva dix Cafres proprement dits, venus à Bossiou de
dix journées de là , dans le but de faire des échanges»
Ils se disaient sujets de Tikani(i), chef très puissant
résidant dans une ville qu'ils appellent Matlakeinou Mos-
signasse^ c'est-à-dire, selon leur propre interprétation ,
Grande mer a i4 sommeils de Tluariy E. N. E. Ce Tîlanî
est le frère deChaka,et, par parenthèse, son meurtrier.
Musélékatsi n'est, qu'un sujet révolté, qui, après s^étre
fait un grand parti, s'est retiré vers le nord. On apprit
encore des voyageurs cafres qu'à 3 journées de marche
E.N. E., plus loin que Matlakein, on aperçoit Ta mer,
qui , d'après ces renseîgnémehs, serait encore à 17 jour-
nées de maLTche de Bossiou.
Le ZjmlleU Dès ie bon malin, Moshesh , solKciié de
partir y 7 consentit. De 2 h. à à h. 5ï m. , on miM:cl>a^O.
X^ Fttk«MéiMiitlemém»c|«»Dbgaa»Voy..a*M^#vt>/B<H^^ ;
( 3i8 )
f^De 3 h. à S h. 3o m., S.O. A a h., on avait traveraé iina
source de la Calédony coulant S. O.
i> 4 D« 9 h. 3o m. à I h. , S. O. -^ De I h. à x h. ao
m. , S. et S. E, , — de a h. 3o m. à 4 1^ 3o m., S.*0.
A une heure on avait en.^ue , au S. E. , un beau mont
bordé d'une large colline, au milieu de laquelle serpente
une eau assez abondante, mais qui {^lus loin se perd'
dans des creux quelle rencontresur son passage* Tout
le monde jugea que ce lieu était un fort bel emplacement^
et Ton s*y serait peur être arrêté, ai le roi n*en eût pas
eu un autre en vue. Ce dernier endroit pourtant ne réu-
nissait pas, à beaucoup près, les avantages du prenûer,.
et Moshesh lui-même en convint,, une fois qu'il Teut
mieux examiné. Il fut donc question, après quatre heures
de marche au N. O. y de revenir au mont abandonné la
veille à regret. Muis pour satisfaire le roi, il fallait y re-
tourner de suite et ne le plus quitter. Comme la plus
grande partie des bagages des missionnaires était à Phî-
lippoUs, ils décidèrent que deux d*entre eux resteraient;
mais avant de prendre cette détermination extrême, ils
demandèrent au chef s'il serait disposé à leur donner une
douzaine d'hommes pour rester avec eux. «Oui, répon-
dit-il aussitôt, mon (ils aîné et toutes les productions du
pays sont à votre disposition. — Eh bi^n! répartit
M. Arbousset, à cette condition, notre résolution est
prise, le frère Gosselin et mol nous restons ». Aussitôt
cet homme , comme inspiré du ciel, se lève, et, avec .un
sentiment profond, il s écrie : « Maip tenant je croi^ QU il
y a un Dieu, car une trop grande bénédiction tombe
sur'môî; je ne croyais -pas qùèM fikr sék^iènsemèht 4|ue
vous voulussiez rester;*
On se remit en route, et Ton revint à lendroit choisi
pour y fonder la stalioi^ La«|Oiila§ne a6>4»vploiige Uès
léin au S. E., et de son flanc s'échappent de quart d'heure
en quart d'heure, cinq belles fontaines qui vont arroser
lÉn sol recouvert d*un pied de bonne terre au moins, an*
dessous de laquelle se trouve de la terre glaise; en outre,
te bois de chauffage et celui dé construction s y trouvent
en abondance. Moshesh ayant quitté les voyageurs,
leur envoya , comme il lavait promis , son fils, quelques
hommes et des provisions. Un de ses frères, chef d'un
gvand peuple comme lui, envoya dix hommes pour aider
à construire une petite maison en roseaux, et quand le
temps sera devenu plus opportun, ils sont résolus tous-
deux à venir se fixer près des missionnaires. Pour le
moment, ils en sont empêchés par les Koi*annas, qui
rddent dans les environs. Dernièrement, ccux'Ci allèrent
attaquer les Mantaetis, mais ils perdirent tous leurs^
chevaux dans cette expédition.
Le i^juiileL La petite maison que MM. Arbonsset et
Go^selîn devaient habiter ayant été terminée, M. Gasalis
quitta Mifrija (nom donné à rétablissement) à 3 heures
de l'après-midi , pour retourner à Philippolis et en ra-
mener le second waggon et le reste des bagages. Aprèis^
trois heures de marche S. O., il fit dételer près durie
source delà rivière CVi/c?</o«. (i) '• *
Le 19, marche, De 11 h. à 1 2 h. 1 5 m. ,S.O. — • De 11 h.
i5m. àah. 5m.,H.O,'— Dé 2 h. 5 m. àîh.,0.'N.(X
-- De 3 h. à 4h. î5 rt.; O. — De 4 h. i5 m.à 5 h. , N. O;
A 2 h.' 10 m. , il découvrit une mine de diàrbori- de
terre qui sera utié gi*ande richesse pour rétablissement*
Le condiûcteur dés boeufs assure que les Bàssoùtos ex-
ploitent la houille et' s'en serinent pour préparer leurs
(f ) L^nspeetiôn dèf^ la* carte' fera Vdîx» que les missionnaires se sef-
tMiroDiiMiiiiiiitnt^ëa l«dt 4fo wStÔp^fbùA oeloi 4**fiSiieiit.
(3ao)
fers de lance. Le soir^ ayant envoyé c)iercher de l'eau »
tous les gens décrièrent qu il était impossible d en boire,
TU que la source avait sans doute été coirrompue par la
carcasse de quelque animal. M. Casalis suppfosa d'abord
qu'ils avaient puisé à une source sulfureuse : la dégus*
tation l'en convainquit bi«ntôt.Un Bassouto,.plus instruit
que les autres ^ prit la parole pour prouver que cette
eau parfaitement pure, loin de nuire à la santé^ avait des
propriétés médicinales très marquées. Observation tout-
.Wait inattendue de la part d'un sauvage.
La ao. On avait campé la veille près de Popakuan, petit
village de Bassoutos^ M. Casalis s'y rendit le matin avec
son interprète^,.et fut comblé de caresses par le chef
Matchouse. On marcha ensuite N. O, pendant 5 heure»,
et l'on campa sur le rivage de la Galédon.
A I h. ao m. on avait passé près d'un lac d*^eaU' douce
assez considérable..
Le 0.1 ^ maPcRe. De loh. lo m. à lo h. .i5 m.,S.-Oi
—De loh. xSm. à iz h. i5m.,O.N.O. — De rih.:i5m.
à iih.aom.,0. <— De ii h. 2om.à iah.,N. — Deiah..à
^ h. i5 m., O. La Calédon n'étant plus guéabie vis'à-vis
le lieu du campement,, il fallut longer la cote jjisqu'à
Il h. i5 m.
Lfi Calédon mérite de oompteis parmi; les^ principales
rivières du sud de l'Afrique. Dlaprè&'le rapport deç Bas«-
eoutos , eHe prend sa source.dans les motits fViHe-bei^
près du pays des Alantaetis ; elle coule O. et O.-S. O., et
se jette dans le fleuve Onmg0y,k 9t ou 3 he^uresdelasutîon
des Bushmen , c'est-à-dire à i6 ou i8 lieues S. E.de/'A/-
Uppolis. Elle a 6o pieds de largeur sur 4 d<; profondeur
à l'endroit où elle fut traversée. Son lit est rocailleux, son
.cours rapide, et des dnn^.de sahfe 1^ bgrde^t dç. diaqoe
coté. Des .tnMipesd'aiitvaeliee«yaBt. Attire l'anentÎMi
(3a. )
ik M. Gasiîfis pendant le re^e de la joùrnëe , il ac^quît
de nouvelles preuves qu'elles couvent leurs œuts comme
les autres oiseaux. Les Bassoutos garantissent ce fait , et
ils ajoutent cette paritcularité intéressante , que la fe-
melle couve pendant le jour, et le mâle pendant la nuit.
Le 22 , dimanche. Repos,
Le 23. Les bêtes féroces avaient inquiété l'expédition
toute la nuit. Les bords du Calédon sont infestés par de
terribles lions qui dévorèrent un des meilleurs bœufs de
Tattelage.
Marche. De 9 à 4 b. , O. Vers 2 beures de Taprès-
midi , on arriva sur le bord d*un profond ravin qui bar-
rait le passage. Ayant vainement chercbé une issue, il
fallut se décider à francliir ce fossé , ce qui ne put se faire
qu*à grande peine. Au-delà , un danger plus imminent
attendait le courageux Tojageur : les sauvages ont Tha?
bitude de mettre le feu à Therbe , afin de bonifier le
terrain et d*obtenir ainsi de meilleurs pâturages ; M. Ca-
salis se vit entouré bientôt par un pareil incendie. Ne
pouvant reculer à cause du ravin , il fallut traverser les
flammes en les éteignant à coups de bâton , dans un en-
droit où elles étaient moins intenses.
l/ËS !k4 et 25 , ^Tiéi/rA^.^— 24 : De li à 12 h., O. —De
12 h. à I h., N. O. De z h. à 3 h. 3om., O. De 3 h. 3o
m. à 4h.9N.iN. O. — 25 :De 11 h.3om. à i fa.,0. S.Q.
-^ De I à 4 b. 9 O.
Pendant ces deux journées , on voyagea presque tou-
jours au milieu de bandes nombreuses de zèbres et
d*antilôpes. Il est difficile , pour ne pas dire impossible ,
de se faire une idée du nombre prodigieux de bâtes
féroces qui vivent dans les déserts de l'Afrique, tant
qu'on n'en a pas jiigé par ses propres yeux* Trois espèces
( 3aa )
d*fin tilopes sont sartout remarquables, le spring-hoA (x)|
le.riet-bock(a) et le hart-bee&t» (3)
Le spring-bock emporte le prix de la beauté : Télé-
l^ance de ses formes, la rapidité de sa course , la grâce de
ses moindres mouyemenS| le rendent Tornement d«
désert ; ses cornes, longues de 6 à 8 pouces, varient eotra
le marron foncé et le noir; il a le dos fauve et les parties
inférieures blanches; une longue raie brune s'étend le
long de ses flancs«
Le riét-bock tiré son nom de ce qu'il vit communément
dans les roseaux. Son poil est laineux et d^nne couleur
cendrée ; ses cornes se recourbent en avant en forme de
croc.
Le hart-beest se distingue par une longue tête et des
cornes fortement annelées , penchant en arrière.
Les chasseurs africains font un grand -cas de ces trois
espèces , mais ils préfèrent Tantilope blanche (leucoiyx),
dont le cuir se vend assez cher en raison de sa force. Cet
animal est remarquable par ses dimensions, qui ne le
cèdent guère à celles du bœuf. Ses cornes sont longues,
parfiiitemeni droites, coniques, et entourées vers la base
d'anneaux en spirale. Son poil est ras et presque blanc.
Sa queue ressemble à celle de la girafe.
Leii6j marche. — De 9 a 10 h., O.— De 12 a 7 h., S. Ou
Les 27 et 28 , marche S. O. Arrivée à la station des
Bushmen ; de là , on atteignit Pbiltppolis en 17 heures.
M*. Casalis espère repartir pour Morija lorsque ses
bOBufs seront assez reposés, c'est-à-dire dans deux ou
trois semaines*
Ambroise Tardieu.
(f) Antrlope à bminf on antilope eucbore«
t») I#e riet-rhee-bock ov aagor des roieanx,oii uililopeeltotv»f«».
{3) Le çs^mA ou cerf du cap , ou antilope^aania .
( 3âS )
APPSNÛICS.
Dans \es numéros 4 et 5 de i834 du Joamal des mû'
sians éi^angéliqueSy on trouve quelques nouveaux ren-
seigneniens sur les établissemens du sud de T Afrique : la
réponse suivante dun Hotten tôt indique d^u ne manière
vigoureuse et Traie^ les heureux résultats des missions
parmi ces peuples.
« Quand Ses missionnaires vinrent au milieu de nous,
nous n'avions d autres vêtemens que de sales peauxde
mouton; maintenant nous sommes habillés du produit
des manufiictures anglaises. Nous n'avions point de
langue écrite; maintenant nous pouvons lire la bible,
ouau moins noUs la faire lire. Nous étions sans religion;
et maintenant nous adorons Dieu dans nos familles.
Nous ne possédions aucune idée de morale, tandis
qu'aujourd'hui chacun de nous reste fidèle à sa propre
femme. Nous étions adonnés au libertinage et à l'i-
vrognerie, tandis qu'aujourdliui l'industrie et la so-
briété lèguent parmi nous. Nous n'avions rien en pro-
pre; mais les Hottentots de Béthelsdorp ont mainte-
nant cinquante chariots et un nombre proportionné
de bestiaux. Enfin nous étions exposés à être massa-
crés comme des bétes féroces; mais les missionnaires
se sont interposés entre nous et les fusils de nos en-
nemis. »
Ces importans résultats ont entièrement changé la
condition de ces peuples qui, d'opprimés qu'ils étaient,
sont devenus comme tous les autres habitans anglais
ou hollandais de la colonie, libres sous la protection
des lois.
Les Griquas , indigènes de la station de PhilippàUs^
. ( 3a4 )
possèdent 35,ooo moutons^ 3,ooo têtes de gros
et 5oo chevaux, ce peuple sert de boulevard à la colo*
nie du càtë N. et N. E. et épargne ainsi au gouvernement
colonial Tentreden de 5oo hommes de troupes, qui, se»
raient nécessaires pour protéger cette partie de la fron-
tière, longue de 3oo milles.
Les Gn'quasjau commencement de la mission, étaient
aussi ignorans et dénués de ressources que les Korannas^
les Buschmen et les Béchuanas qui les entourent, et dont
ils sont devenus les protecteurs, bien que cinq fois
moins nombreux qu'eux.
La station de Calédon qui avait ét^ abandonnée, a re-
pris par les soins de M. Pélissier, une importance, qui
pourra devenir utile au progrès des explorations ulté-
rieures, il est parvenu à réunir en ce lieu i,aoo Bédiua*
nas, qu'il s'occupe à civiliser et à instruire*
Une lettre de M. Gasalis en date du 4 octobre i833
rend compte des circonstances de son voyage de retour
à Morija^ nous en extrayons les faits suivans. A Philip-
polis un grand nombre de Baastaards (i) voulurent le
suivre pour se fixer à Morija , afin d'éviter les entre-
prises dévastatrices des Korannas (a); mais il s*y opposa,
ne voulant pas donner les mains à un projet qui eût pu
entraîner la ruine de la station anglaise. 11 partit vers
(i) Les baastaards sont des enfans illégitimes des fermiers hollan-
dais et des Hottentotes proprement dites ; les griqaas sont Issus des
fermriers et des namaquoises. M. Casalis se propose d'indiquer les
différeneea de caractère de ces deux races mixtes , dans on court
Aperçu sur les peuplades du sud deVAfriqae qu*îl doit envoyer au
comité des Missions.
(a) La dénomination de Koranna désigne ( aux environs de Phi-
lîppolis) moins une peuplade qu'une association de brigands. Il
existe beaucoup de Korannas ainsi nommés k cause de leur origins ,
•t qni vitent néannoins d'une manière fort honnête.
r-3a5 )
je vniliea d^aoàt et s'iarrêu qudqures jourii ji^tédoii
près du frère Pélissier, ils y reçutetit la mâle d'um
bande de Korannasqni'Vehaû de piller et massacrer les
Cafres-TamiMinilita. Ajtint qantté CaUdon le aj août^
SL Casaiis prit une roate plus directe qtietar première,
îl trav^va la Calédûn h «ne journée de la* sti^ion de
M. Bétissier et ae dirigea teiqonrs <vera Test^ Cette route
a. cependant «n grand inconvénient, c'est qtf'eHe m»
▼erse un pays uniquement habité par des fcéies fiévoœsi
Presque chaque soir des troupes de liops TÔdaient au*
jtoujr de la voiture et' deux hnmmés'^^ diraient altemati-
Tement faire <des rondes^pour protéger ies^beéliaux/Ce*
pendant le danger: ii«st pas aussi grand i|u'oti pourrait
le: supposer,' eti'seitanant«nfernté dans sa voiture, ou
en entretenant uti grand feu, on neicourt aucun risque!
M. Gasalift arriva à Mori/a k 7 septembre, il s était ar«
rétë deux, joturs ^ur réparer sa vditu^e^ il mit doue
neuf jouva^iefiGBdtifs à se rendm de Caiédonà Morija. Il
trouva* cette; station rflbrissaote, le>roi Môsfaesh ^vint ix»n-
dre viske aux :missîoùtiaires aussitôt qu'il eut apprit te
retourne Mv .Cjasalis^ 'ils lui proposèrent ' alor« d'acheter
le terrain de \Jlfcr^a^ce$t' une ^prééaution qu'ils ne né*
gligent jaifnais ; kipossmamn' du «terrain qu'ils habitent
leur- donnant ^ la libeI:té:d*en^éGarte^- les individus d'un
caractère dangereux , de s'opposer à l'importation des
liqueurs folles et )de rêaliedr tous les plaos qu*ils jugent
Cavorableaàr.'vvanc^Hienrdeileuirœuvr^, Moshesh après
les avoir :8bndés adroitement à ce stijet,' satisfait de leurs
réponses ^ri^eeut^en paiement^ un habitieitièM européen
cmnpiet.'.Lafrass^de :^st i-beilreusêment à-peu*près ili-
eônina]ieida9S)€e&boiitrées>oà le» marchands anglais il*Oiit
jamais. pénét né; ieis? mlasiônniaireii pi<éi%]?ent pour objet
d'éohimgief • hcB - c^emile» > HXà\tf$ , ilà^'oà ' la .r»s«ade n'est
23
( 3a6 )
|ik9^ ilidi.^eii$able. Le^oi , tQOjàurs désireux de vèiur se
fi:((9r à Slarija puisque déjà il a pris les vétemens eunr-
p^eps et qu'il s*esl défait dé beaucoup de bestiaux pour
fieb^ter de quelques chasseurs y des ustèuaileB de ménage,
4^ft ifjiisîls , de )a pQudre, des çheranx, etc.^ piirait Touloir
^îe^y^figeiv des JLor^ouas etleup donner unil leçon dpnt
iJ^.^e souviennent, Seneϝrestydifc^il, plus gros qu'une
ni«îs4»<i et plein de fùrojcts giiands et généreux^ il ya
<3pmiiiékieer f^f envoyer près des-miasionnaires tons ses
efufiiRS ef Kine pairtiô des habitans dé Bosai^.
.; Les bétes férodes^iaquurtentsànsr. cesse las troupeaux
dé:U station r ett)onime elles avaient dévoré nhr^cbevai^
fine ehesae fut résaluéi dix efaasaéiira dont MMiCasa*-
lia et GroisseUn faisaient partie , se mirent en vente et au
}iout d*ii:ne hewve de reoherdiêffy la tarace du' lion^ fot
«^|r9Âi¥^«i,'èlle:ckHidqifiait direciemènl aiiisomiiîet d^uèe
woiltagTie-dqnt il iallut gravir les rodiers. ^Liri^e sur
le .pWtetu ta tinràpe se diiâsa^ en deux: bandes^ Bf. Ga*
s^IiSy suiyi 44 trois hommeaf aTaûf^à peine pareoum- un
^uâr^^elieu^' qu'un magnifique Inié mâle 9e pr&entia
•deiKint )ui.lt'^ippan0naît à jcètle-TiBiiiélé quelles fermiers
hpHanduis. désignent sous le.nom 4^>Mmrt>^eùfp (lion
noir) à. causA de la «eoulèuviroiiAtre dé sa oriioèpe, et
qui se di^tingiie de l'espèce commuée par son extrAme
félrooité* Cet aniitial , qui n'avait ^às moins de sept pieds
depuis I0 nez jusqu'à L'insertioh de la qsdeue, s!arrâta un
instap^ pour regarder les ckasfleuraf mais eeuxnci^ijamt
lancé leqts ch(;v£iux au.galG^v» il oouirut se réfugier der*
irière un rQCfpa^Y^n.i»s à cinquante pas de lui eteytint
i99^sfHied à tei(rr9,.4lft fifenti£eiu||>rotégé par le rohipart
flfi^Mrel qu'il livail choî»> aucniie balle oepabutiavoir
^£te^iiî le lion^ Itiai^ l'exfilQf iônKirvita ,; tleommenoa â(
|^c^fi4<r sa.qi^uf^.eti jsi^poliisser.iin rngisseAien;! aoûdi,
( îaj )
<m se diÎ4pQ&»it à ^rer> une seqonde foifii s^r Iinl l(^r9qu*U
(fuîHa sa rélrm^e 4«^ que ga fuît^ eûi ri^n <)« P^oq^ité^
jl macciiikH d'iu^ air fiinfeux ^ii.:Te^QvirnvU. ^ouyeiit !•
tête. On continua à le poursuivre jusqu'à ce qu'il efti
alMsittt uolwisioïi oà i] attepâît lea^ cbq^seurs ^^itpaniis-
isàt. vésc^u. àttie {yhi^ baug^ri^e ce r^imfchfia^ft^t^ et, $8
posiune fawaH p^^nier q^i'il. sf^.d«sp/i>saît|À, ssn^t^r sujç
l'un d'-etiK^: la f^d^^n devenait trèâi ,dai\gei^se) louç
lea ehteo^ £^|a&en^ :imivî ^a^tve b^Oicle^ dçs froi^ b^mr^
^»es =âH}î>ac<xmpi)gnaienl; .^. Çasalis, Tun ^^f. squjrd , il
'«taîi^pf?f0en|C 4'?l|çr/çlfercher le r^e de la troupe <» '
gnoïia,ji|a lÉ$^^iîô|fffiçei^t,.açfi5ifl^ liplipe qui
^^^j3.^RWwp.4.f f^îg^o^^ a^oir ^^^aye plu-
s\&^& /ffi§, .ile.,*!é,lai:ifer, a^o* Içs cba^s|ç^^y.^i}e. .<étaît
plaicé^.^4^^ ljBa'ffçi;e3..d^iin,IPQher> les cbiens excite^
pour Ja .0ç|^usqi^r..Â'^^ai^,(ren( jusq^i^ soujs ses^ffes,
r;a9v4'eJULXQ$^Juii^(^r4p|sJ9 queue^^içaiseilese précipite
âiM^.Juî^ le )saisitj4ap$ .^^ gM^^^ ^^ ^^ laisse pour moi^^
aussitôt u,oe^2ré^edç,b4l%9 pleut sur «elle) et elle toiiAé
«xpîraPle^ Sa peau, fut adjugée à M. Casalis qui se pro-
pose ^e leiivpjerjau. Hl^&ée de PariSf Son premier soin
fut d'examiner un point d'histoire naturelle fort intéres-
?siiBtL; DidjiiMrd'Akl^i) Arie i coi^meinf ^ejai; .d'H^è^e ,
^4it aix^ sujets d'tmr ptssage Ai f jLivfe .de^ VXLisid^,!^
la queuîe' au fiiôtti "JefSI iftitnés d u«ië eapèë&«l'ai|^lloH ç»-
cbé dans le poil , qui sert à irrher la bête, ior^ijïi'èflè
en frappe ses flancs. Blumenbacb assure avoir vu cet
aiguillon de ses propres yeux » tout en observant que
sa. petitesse le rend impropre à l'usage qu'on lui prête.
M. Casalis a vu distinctement dans la peau une ex-
croissance épineuse, longue de deux lignes et demie,
et supportée, c^sinie l'a remarqué le savant naturaliste
a3.
(3*»)
par une espèce de follicule (i ). Cette liontie avait six
pieds de longueur sur trois de hauteur ; elle 'était plesse.
Dans l'après-midi tm chercha le lion; msiis on nt put
le retrouver.
n ne faut pas croire que de pareilles battues soient
souvent nécessaires , la présence de rhorame en grand
nombre, suffit pour faire fuir les lions; dans les^ con-
trées depuis long-temps explorées, les hèiefs féroces sont
devenues très timides^ et Ton n'a pas {riuï à craindre
sur la route du Cap à rattaloù, que dans les environs
de Paris. Mad. Moffat a fait, en avrîl i833, l*inîménsè
trajet de Kuruman à Graham's-Town avec^un eiifaht'de
cinq ans sans rencontrer un seul animal dangereûi*
M. Arbousset, resté k Bfôrija pendant que M* Casaliâ
retournait à Philippolis chercher le reste des hngstgea,
fait le plus grand éloge des mœui's ei dé là douceur des
Bassoutos; jamais de querelles entre eux, ils ne sàrènt
que manger, chanter, rire et dormir et poussent l'hos-
pitalité au plus haut point: un étranger arrive^t-il, cbn«
nu ou non, il a lé droit de mettre la main au pot avec
les autres, sans demander permission; il n j a que chex
le roi où il faille attendre cette autorisation.
' (i) Depuis iong-fetnps cette observation est eonàae de tootèr les
'petsannes qui s'oecti|ieDt d*liistbîre natiweUff , «et VexîsMsnoe d*iûie
•spèee d*épine on d'ergot dans le pinoean de la cpieue du lion ne fait
plus doute. ( W^te du rédactettr^ )
C 'i»9 )
. RAPPORT
tVH ON OVYAÂ6B DB M. LB ITAIOB POUSSIN^. .
• , • ' ■ * . ♦
iirrrrtré : ^ •
TVwMiiia? JPanuUorationMuériêurey entrepris ou exécutés,
parle goui^rnement des Etats-Unis^ .
Lu à la Société da-Géographi^ dlBAiM séance du i6 mai.iAK
Par M. Roux Dm RodHBu.s.
Nott» ne pouvons nous rendre compte des travaux
enirepris par les Étals-Unis d'Amérique^ pour perfee-
tiomier et multiplier leur fiatyigati^n^mtérieurçi quW
examinant d'abord leur situation géographique,. et les
premières lignes de communicalion , dcint ilsi ont suivi
la trace et prolongé le défêloppement^.
Les^Élats de l'Atlàfitique ont eu les premiers à s'oo
cupep de ce système d'amélioration. LeiM^ immense lit-
toral, proibngé du nord-est au sud-ouest entre TOcéau
et la cbaine des Âlleghanys, est traversé, dans toute sa^
longueur par un grand nombre de rivières navigables.
Les. unes coulent du nord aru sud, comme le fleuve Hud-
son et leConnecticut : les autres coulent vers le sud-esl,
et le cours de toutes ces rivières est d'autant plus lo9g
qu'elles ne se rendent pas directement des Alléghanjs
( 3ÎO. )
à la mer : eiie& suivent dans leurs courbures les vallées^
ëtenclues et ëchelennées entre les différens. plans de ces
montagnes : leur longneur augmente le volume de leurs
eaux : quelques-unes des baies ou elles se j^ettent ont
une grande profondieur, et toutes ces dentelures du ri-
Tage j. depuîs^ la baie de Passamacquodi jusqu'au cap
Hatteras facilitent les communications mutuelles, des.
États maritimes^ non ^seulement parce quelles pénè-
trent au loin dans ^intérieur des termes, mais parce
qu^i! a été possible dëtablir entre elles de nouvelles li-
gnes de navigation.
Un autre système hydrographique règne dans les
vastes contrées situées à loccident des Alleghanys. Cette
chaîne de montagnes sépare d*une manière absolue le
versant des eaux ; et tous les fleuves de ces régions oc-
cidentales sont les tributaires du Mississipi^ ou s'écou-
tent directement dans le golfe du Mexique^
A mesure que ces nouvelles acquisitions dé territoire
isont entrées dans la confiédération des E|tats-Ums, les
hommes frappés de la nécessité «Punir entre eltes tomes
les' parties d'un si valste <^rps^o«t cl^erefaé les mc^ens
d'en assurer )es con^nvunications; et l'idée ptimitive^ la
plus grande, la pliis iéoonàé de toutes; a été d'établir
une longue ligne de navigation entre les États de Test
et de l'ouestj entre rAtlantiqiie et ie^dife dU Mexique.
Washington, le héros, le bienfaiteur de son pays, avait
con^ cette grande pèntfée : il regardait de faciles eom-
mabieaftions avecl^cnûest comme le seul moyen dy £»-
voris€^ la civilisation;; et ce qui avait été projeté par ce
grand' hevnme, dans la vue" d'améliorer dans des con
tréés encore Sa tfvages le sort de^laraêe humaine, -a eié
exécuté après lui, pour favoriser à^lorfois les intérêts de
h société, de rindttsirie et du cemmefte
( 33i )
Le projet de Washington était d'unir la CheaapeaM à
rObio et par là ait Mî$aia»ipi; maïs un autoe plan csrinî
d*ttpir k,fl6Uf0 Httdaon au lao.Erié, est le premier qta
ait re9M. aon exécution. Ce plan, <<k>°^ '* lagi*latàre de
KÉtat àe Iféw-Tork. s occupa en .1808, différait d^àbard
de celui que Ton a ensuite adopté*. On TOalait^ à Inde
du fleurY^ Hud^n, du Moha^ qui: en eat le prineipal
tjibutaiire, du lac Onéîda et de h rivière OswegOyéUt
blir une^cofliOËiunicatioA ânire New-York et le Lae On?*
tarÎQ^d on l'on aurait remonté au Lac Eraé» en ciaeuaanl
un canal ^ sur la riye orientale du Niagara» Mais les in-r
génieurs chaînés de l!ea4)loratîon de ces. cootrées, rer
connurent qu il iNtlait mieux ne pas emprunter la na^»
YJgation de l'Ontario ,. et qu'il serait passible de traeer
un canal direct entre Tflttd^ôn et le lac .Érié. ia mairée
xemonte dans THi^lson JMsqu au-delà .d'Alb^âji et; la
Moba^i^k se jette df ns cefleuye à quelques lieues plee.au
nord^ Ce confluent: fut le poitit de:dépatt <on fit.^ur
b me du Mobanytk le |raiqé^d*un canal qjui4e.w( en vt^
monter le cours jusquà, Rpme^' Delà iusqu*aiix plaine^
où. coule- le Qé^^éaée, pn emprunta l'es eaux, des rinièies
et des di(£éi:ensjacs;|ui s'éfloulfot Tèrs leiac OnUiâo;.et
1^. eaui da Uc Srié et. de ses afflaene durent aHroentër
toute la partie occidentale de cette ligne de narigation.
Ces opérations pré^alutc^es. jBareiit reconnaîtie la
possibilité du ça^oJ^i^ais.la gu^^re de iSts.entnsks
Ëuts-UnisetTAngle^rr^^ vint en retarder rexécutioK.
On ner^^t ce projet, quen i8j6; et .après avoir/oiufc-
tracté|.sou^ la garapfijs 4e l'État de New-York ïeà fBa>
miersemprMnt^nécfes^ires pouff coniAienoer les ttàayanx
sur le t^i^rraio, iU Su^ffitM mis en adjudicàt»Qnt e» t8f7A,
et i|s; fureurt répartis entre un asseir grand noml^'e .de
•1
( 34a. )
éobivaetatis, pour èirè exëoiitca à-la*foift sur une très
vftsic étendue. L« section du mUieu aitre la yiUe d*t7tieA
et la riTÎère Sénéca fut acherée la première ^ dans l'es-
pace de deux années, et avec un développement de 96
nulles anglais : les sections de lest et de Fouest furent
ensuite exécutées simultanément : l'une a ro3 milles de
longueur, l'autre en a 1 63; et cet immense ouvrage
dont la longueur totale est de 36a milles (environ 120
lieues de France) fut complètement terminé en iSaS,
huit ans après le commencement d'exécution* On a
donné à ce canal deux embranchemens : celui de Séné*
ca qui a aô milles de longueur, correspond avec le lac de
ce nom; celui d^Oswégo qui a 38 milles s'étend jus-
qu'au ac Ontario.
Un antre canal ^ destiné à lier le lac Champlain et la
rivière d'Hudson s'était exécuté en même temps : on en
avait commencé les fouilles en 1 8 18 j et le canal était
tenniné en i8a3. Son développement est de 61 railles,
et son embouchure dans l'Hudson aboutit au même
point que celle du canal &ié. L'on a ainn établi et mis
en contact Tune avec l'autre deux grandes lignes de na^
vigation, Tune dirigée au nord Ters le Canada er le
fleuve St. Laurent, l'autre arrivant à l'otiest jusqu'au
lac Érié.
Cette demièrecommumeation a immédiatement don-
né lieu à une autre entreprise, qui n'est que le déve*
loppement et le complément du même système. Le
gouvernement -de l'Ohio s'est, déterminé à ouvrir un
canal ^itre le fleuve de ce nom et le lac Erié ; et ce ca-
nal, dont le développement est de 3io milles anglais , a
été commencé en i8a5 et terminé en i83a : il débou-
che à Cleveland sur le lac Erié, passe a Newark, à Ghil-
licote, et se dirige sur Portsmouth, où il s'unit à l'Ohio.
(333)
Vers Vép^Hffke où l'état de rOhioprdj^iftit l'étaMMi«>
ment de ce cania)^ le.gouverneÉaetit central dtt» Étata^.
Unb Ibmatt un autre plan de t:omdiu«iÎGation eif tre léa
régions de Test et dèrotté8t.'Si la Kgiiè de naTigatioti
de THudson et du canal Érié était particulièrement utii«
aux Éuta du nord , il couTenatt d*établit pour les États
du centre que baignent la Delaware et laCibesapeak, de
semUablea relitions avec louest. tJn comité d'amélio*:
rations intérieures, dont le général BernaH} imaît par*
tie, s'occupa de ee beau projet; et le générai for chargé
en 1 824 9 de faire toutes les reconnaissances nécessaires
entre Washington i sur le Potomac et FitÉdMHirg sur
!'Ohio> afin de juger si Texécution d un canal entre ces
deux Tilles serait praticable, quelle direetion on aurait
à lui donner, comment on pourrait franchir la chaîne
des Alléghanjs, quels ouvrages d*art on aurait à con«-
struire, et quelles seraient les dépenses de rexéoQtioti«
Le major Poa»in , qui rend compte Ae ces travaux
dans rimportant ouvrage que noiis avons sous les yeux,
était aide^e-camp. du général ; il le suivit dans toute
cette reconnaissanee ; et deux Français eurent Thonneittr
de coopérer à des travaux qui influeront un jour de
la manière la plus remarquable sur la prospérité des
États-Unis. Il nous jest doux de retrouver des noms fran-
çais , cités avec éloge dans les annales de leur histoif% ,
et de ne pas nous regar^brx»>mme étrangers, «oit a leur
glorieuse indépei(»dance, soit à quelques-unes 'des causes
les plus propres à affermir leur union et à développer
leur puissance.
II résulta des observations et des tracés feits par les
ingénieurs, qi^e le canal était possible^ que son déve*
loppement serait de 34 ^ nulles anglais, que pour fran-
chir les Allégbanys -dans leur diatne la plus élevée on
( 334 y
auraîl à ou^vrir uo soQtermin de Syooojamtres , que ce
point formerait le bief de pinlage^ que la pente du colé
du Potomac serait de 54^ tuètres^ qu'elk aerail de 34S
du oocié de l'Ofaîo 9 et qu'il ÏMidrail a4o éeloaes à l'est
eK 148 à ïoueaty pour racheter l'uoe et Vautre pente. La
dépanae totale fut ëraluëe à lai millions de firmes; mais
die ne parut pas trop.élevëe pour un si important pco-
jet^ eiTentrepnse des travaux fut fiiite par une compa-
gnie dcMDtt les principaux acûoonaires étaient le gonrer-
nement général ^ intéressé à faeittter les oomnmnications
de Test avec l'ouesty lesétats de^yirginîe, de Maryland,
de Pensvlvanie, dont ce canal défait traveiser le terri-
ioire, et) les vîUes de Washington, de Geori^town et
d'Alexandme^akuëes^^ur le Potomac. .
; Pour gcaduec TexécKition des trayanx^.on a partagé
cette ligne.en .trots divisions^ et Vom a commencé paap Is
division de l'est, ^ni aboutit .à Georgetown. Toute cette
partie du canal doit être alimentée par ks eaux du Poto-
mac, dont elle l'emontet la rive gauche : on s*èst déjà
éWvé au-delà d^ montagnes Bleues, jusqu'à la manufac-
ture d'armeside Harpers*Ferry ; et cette ligne , qui a 64
milles de longueur^ et dont les creuaages n ont été en*-
trepris qu'en 1828^ est en ce mommit ouverte à la. na-
vigation. La section de Test,, dont elle ùit partie, doit
,&e prolonger jusqu'au. conAuent de la Savage et 4^ la
branche nord du. Potomac,: elle aura 186 milles^en to-
talitéf et toute la partie du Maryland qu'elle doit traver-
ser, depuis Cumberland jusqu'au voismage de George-
town , jouira la première des avantages de cette com-
munication.
La division du centre sera alimeiitëe par les eaux du
Savage à Test des Alléghauys, et par ceHes de Casad-
man à Toii^st; el)e.le.sera dans la partie infermédiaioe
(335.)
par deux badins jirûficîeb. où Ijud minûra touthi iei
prises d*eau des jbaulea montagnes» La Tolume et la ood-
somBawtîpneriiM|]t;«të cakuiés. ^ . .1 :
Quaiit k la diviasou oeddeniale qui doit sjb tenniii^r
à Pillsbouf!g8iirrObiO| elle sera abondamment pourvt»
par les eaux du Youghagany et du Monongobeby dont
elle saÛY^ la rive; droite. ' ; . .4
L'tttililë d'ëtabiir des communicationa entre la Cb^-
peak et rohio, par la ^Ugne que, ce canal doit suivre, a
eMMÀké quelques rivalités, et l'on a formé Tentm-
prise d'un chemin de fer dcuitune cpoqpagnîe do jMary-
land a commencé Texëcution. Cette route, qui part de
Baltimore,^ qui doit aboutir à Wheeling. sur TObio,
aura 3S0 milles de lonigueuc Les travaux ont été-con-
duits jusqu'à Point^o^llQdLS suir lePotomac, et le quart
de la distance totale est parcouru; mais ici Ton entre
en Cûpcurrence avecriea entrepreneurs-dû canal : il&ut
également remonter la vallée du fleuve, et quelques-uns
de ses- défilés sont si étroits, qu'ils ne laissent pas h.
place nécessaire pour continuer- parallèlement, les .deux
opéraûons. Il serait à désirer que l'une eti'aujtrevooaa-
pagnie se concertassent pour nemplogrer qiw l'un des
deux moyens de commutiication , soit dans la haute val-
lée du Potomac^ où le canal continue d-étre construit,
soit dans les régions enqore plus élevées où les eaux sont
plus rares, où il faudra s'ouvrir un passage à. travers la
dbaine des Alléçhanysi et où l'exéeution d'une route de
fer- pourrait être moins dispendieu^Q^
Cet emploi alternatif des caoauit de. navigation et des.
chemias de fer a été adopté. Avec succès par l'état de
Pensylvanie, lorsqu'il a fait ouvrir une conimu^ftioation
ontxe l'Qbio et la De.lawaro. Djqm' lignes 4^ na,yji^iion.
eM été cveuaaesÀ l'est et.à .loiiest des motitagaies : le*
( 386 )
eanal de. Test empnome successivement téé eami de^b
Xiuûeta^» de la Susquefaana, du SehiiilkyU, dont il suit
les bords jusqu'à Philadelphiei :. le canal àe 4'<Mie8t est
«limenté pav les eaux. du. grand et du petit Conemangh
et de. la rivière AUéghanys, jusqu'à Pittsbourg^ oà il se
termine f. et pour lier, entre elles les deux parties de ce
canal de Pensylvanie, dont le développement total- est de
4i4™îll®^'(^i^^î*oi^ ^4o Ii6ues)^ on a établi entre Jokns-
:tovm.attr le Coneraangh et Francis town sur là Juniata ,
lin cbemin de fer de 3^ milles de longueur. Tous les tra-
vaux de. cette, grande entreprise, sont entièrement ter-
r.mineSk
Nous avons vu qu*en établissant entre Testet Touest
de si importantes communications, on a cherdié à les
:£Bâre aboutir à TOhio, qui offire à son tour un dévelop-
pement immense à la navigation, et qui permet de la
prolonger jusqu'au Mississipi- et de là jusqu'au golfe du
Mexique^ Il a fallu, pour assurer d'une manière oom
plète ces avantages , s'occuper également dhi cours de
rOhio ét'&ciliter sur quelques points sa navigation. Les
cbutes que l'on rencontre près de- Lotdsville abaisscfit
subitement de quelques mètres le niveau du fleuve, et
l'on ne peut les franchir que dans la saison des crues ,
où les eaux supérieures et inférieures sont momentané-
snent remises de niveau» Un canal que l'ofi a creusé sur
la rive méridionale del'Ofaio, dans^une longueur de^
2,876 mètres, assure dans tous les temps la navigation.
Il a été terminé en ï83i, et les proportions qii^on lui a
données permettent le passage des plus grands bateaux
à vapeur qui font le commerce entre la Ncruvelle-Or-
léans, Louisville, Cincinnati, Wbeeling et Kltsbourg.
La navigation de TOhio offre d'autres obstacles, dans
les bancs de sable ou de gravier qui obstruent quelques
(337 )
parties de »ob ïïi^^^t qui n'y laisseot subsister que des
passes inti$ri|i6diaires où il est difficile de se.maînteiiîr;
mais le c^iailé des améliorations intérieures a proposé
de diftiinaier i^es obstacles par des digues de barrage
qui^forcenûent le courant à suivre une ligne déterminée^
et à «Mréuser le. lit du cbenal oà il passerait.
Des traya^K analogui?^ ont été exécutés d*aprè» les
plans de cette coRUiiia^ion^.pobr à{)profondir 1 entrée
du port à^Presqu^ile sur le lac Ërié, et Ton est parvenu
à obleitir un fond, de quelques mètres de plus.
Des reic0nnaîssances- et des . opérations dune autre
natii.re ont long-temps occupé le comité d*amélionttîons.
L'intention du gouYeroement fédéral étant d'établirune
route n|ili^aii*e et cpm^ancidle entre Waslûngton et la
Nouvelle-Qrléa^s., il ^U^t «.examiner les dîf£éi«htes di*
recùons qu*elle pourrait suivre et toutes lès contrées
interm^f^i^iffis qu pa aurait à t^avierser. La plupart de
ces régions. essaient com vertes di$ fevéts, cm hérissée^ de
rochers et de mofitagnes,, ou embarrassées psir des tor*
rens y dçs ti^nyes^ des mar^q^ge.f , ou occupées par des
4ribufi.indig<^i|es; le trajet de ces, p^ys nouveaux et sau*
vages était aussi périlleux qi|e difBcile, et Ton avait à se
condamner à tputê» les .fatigues, a toutes les priva tionii.
Cette reconnaissance fut. faite par le général Bernard,
dont le mojor Poussin . partageait les travaux : ils par-
coururent et relevèrent. etisemble toutes lès contrées
qui séparent ces deux, taUcs, refirent plusieurs fois ce
loBg trajet da»s.difiérentes directions, comparèrent entre
eux les tracés de quatre rofutes qui pouvaient être établies
entré l'un, et Taùtte poîfat, les examin^dat également
sous les rapiports militaires , poliisquësi, économiques et
oomtnerciaux, et rendirent compte- de^ leurs travaux au
gouTernemeiit iédérat. £a jronte xk Test offrait l-avanlage
( m )
Je mettre en oomnranicatton \eê unes avec tés autres
tontes les oapjtalesâes éiiktê du sfUii ; son dev^élo^ement
élÉiiC'fie' i^idSrmWés. La route do tfiîiieii se rapprochait
da pied dès Attëgkanys ; eUeairâftt i,fo6 iriiliies de lofi^
gueiir;: les deux routes de l*o^ises« allaient' jfvaneiiîr *tes
montagnes par Jésr leejils tes phrs accessibles; olles ga-
gnaient la. vallée do T^énessée, t^aversdteat SttécessÎTe'
nient fa Giûosa ^ fe 'fumbeclRt^ et lès autres afBuens du
goUe du Mexique t Vùtiè de- ces r^érates '^occidentales avait
1,1 4o milks^ Vautre en aviAt r,2^. Les r«rp]^érteurs
pensèrent^ qu'une seule^roifte tie*sulikTii>l pQin%>à totrtes
les'communteatfons:, et- qoi'itsèrsijt «tttè'^^èh* ëtaëlir
deuxf l'une à l^t,^l^u<»iô à>f^o«esl, Scrtt.p<ltir nfuMpliet
ld&t«)ati^s avec la Nouvetle-Ortéans, soit pôtir fatoriser
les intérêts >comiviér«1àtiia- et 'la ^àèf^^ et t6\ks les évats
intermédiaires. -'<-', ^"' 'i'-*-- -'-•l'î*" * "' > *
\ '-'-Le igùu^emerofémvféèénA à'oéCupà bientôt di%n^nou*>
Tëlk^ ligna ide conimfHiiéàri^^'ènti^e * I^Athmtifiiè èr le
^ôlfe^ du^ Me«iqveJ^ëVènij| pas9èss<èur ^.^^FléiM^ en
"i^l^f ilekiqrgèa lè'gél^éralBémaïHi dé' 'faire dàna cette
-contrée teuvesfes tèeoiinaià^anccs àééessiiiires po«iir*'étbh
blii^ Un eaml denaVigiftion if iFttvéré'hi pfe^lieMjpérieore
da* la péeaqtt^ile ^ d W tracer Ui^ dtrèdioti , et^ d^ '^éteto»^
.nev les difiKércnles prisie^'id^eaU' dwnt on ^peauiraîi dis-
poser I pour son usage.' Ba^s^cette* aeconnaiaiaiice» q«i lot
<Kfmmeneée ^û"tiiij^ le général ,aCQOin{^agtyé de: son
digne coiiabor8|ttfttp,> paroottriit ,'aiHrc^l^Albarttfiie ac |e
vgotfe^ tows I^si c^sHifS d'^eaNi^'toiltes:}e»^hameun oà^ Vmi
pouvait tracer lakdbeotWE d'viE canaL IVs'^ariKêttiaé pvo-
•jet de- le faire !ciélnucliei> daès^irOeésii pantla- rniève
■ i^rirunc commuîiiciitian' entre cette liviàre. et celle de
'^gainWieaa^f doat'On réroaneerait Jac<>ùè&.ju8fuau»BlaGL-
c 339 )
Creek; detoHlir entre le Bbck-Creek et ia riviev^ dé
Santa-Fé, un cariai où Ton ferait aiTiver (es eaux dfe
plusieurs étangs iDliermédiairefl , et particulîàrçment de
cdoi dé SampsoD; de remonter ensuite le cours de là
Suif^abnée depuis le. confluent de ia Saota^Fë jusqu'à
Charles'Ferrj^etde diriger la continuation du canal vers
rOocident^IJusqura la riiièrè Stin^Mard, q^i se jette
dans le golfe 4^ Mexique. . 1 • . >
Les iqgéniè^pSi ^la^tgésde poursuivre lebrs reoon^
naissances., pen&èrent quon pourrait (Prolonger vers
l'occident ;cel}be Uj^n^ 4e navigation inrt^rieare, eii oii*
«faut «n canal t^ntr^ lariyièiipe d'OokiocUiony et le dé*
tK>i^ de Sainft-6e<^ge'j enf^C'Ieiac^Wtmico'Iei la: baie de
Sa«Qir-)J!Qâepb| e^trja la l^a^ede S^unt^André et celle de
Sa»«»-Rè9a ,!qui ci9min9riiqM0 pwr- une paése du mime
nom avec lia. baie 4^ Ceq^^ools^. Qn pourrait ëgalditaeniK
ouvrir un cgnal • WtjP». l^* JiSgPW; ^ U^hm Perdidoy
anj^re .cette baie ^tr c^le 4e 4l^ Alobilie^ X)e ce.demia^
poinl Qi) ;peu^:ae:r<94?0.^^ ilac Podfitcliartrain'par tes
paases du Ultoml ^ en iv^Msam d^yia^tage celletdu Hénon;
^%\9^eomm\smVf^ irf^.lQpUnid'un^tial à établir entre
le lac PontchartraiA:^;le ^ississlpi. Si loUs c^ travàiKiC
vîj^i^eat. à. &^éç)jLti^y,Qn 9ura w^ . lignfe de 'Uai^îgation
<;obt»nfic Antr^la Pï^uvell^Orléan» et l'Atlantique, isans
être «3ipi)«é:ati?^:acei4janÀ de* la bautei mer et^ux^ cltances
d*vma'gv0rre na^fitimei Ge syatèmede navigaiMine'inié*-
rieurQ et pafallcle au Uupralv qui n'est ioneore quu»
prcjét ppiii*: kj (liages, du -gQtfi^ du'Meviqlue!^ a déjà été
afkptiqwé «ui; U(W pmia 4tW>{^ifiS^4e^ l'Océan, et l'oh y n
su0eea^em«At;4qi;4ç^i;éipb>t^QW(S ^^s^m desftiné^ m$»h
nir ifi^. ipiH^is y^mx^ dnmsigfif fi ffli^ulUpUey l^s, commua
jkmw>li\^9 ^ î&çîlMeç M défe|i$e,: Nttiii.s pouvjt^ipâ çitf^r k
iHwJ .4^: §?!WïW»^) flUi.^Qil se pr!QlQ»ig^r) f^ïâilfi.im4k
(34«)
jusqu'au côtins de l'Âlatamiaha ; le éanàl du
'Swamp^ qui traverse de longs laarécages , et qui met
•en commuoicaticNi.labaie d'Albemarleet^ celle de Nor*
folk ^ . le canal.de la Ghèsapeak à la Detaware^ qui a établi
une navigation directe entre Bl^imore et Philadelphie,
sans qu'on eût à paroèarir dans toute leur longueur les
deux grandes baies quHI réunit; le canal de la Delaivare
au Rariton, qui met en commiïnitfttion directe les ports
de Philadelphie et de New-York; le canal projetée tra-
vers risthnae d|i cap God , entre les baies de-Buzsard et
de Barnsuble , pour épargner aux bfttinlèns côiiers le
danger de doubler ce cap ; un autre banal également pro»
jeté entre la baie' dé Boston et Celle de Nsirraganser; et
enfin , pl^us -au !nohi>, te canal de ïktiddteseic , quiowre
une communication enlr^ la rade de Bostonet le €ùtm
dtt Jilerrimàdt. Ge;canal', qui -a 27 tnîHês de longueur,
^ftt' le plus ancien q^i ait été d^usé auit Élais-Unis:
Boston , cette ville si distingua par Jes progrès des
sciences et de la crvilisalion , a ^is" setivdkt rinitiative
de. ce qu'on a>(ait d'utite et d*iinportatit> et c^eslcbns
cette région de rÂmérique dii N^rd qu'on peut placer
Toirigine et le berceau de sa grandeur.
• En traçant y dans ûétfe analyse, le système dè^ prin-
cipales communications j destinées à 'lier e^lftelleb les
différentes parties de la confédération américaine, nous
nous sommes successivement arrêtés^ à celles qui devaient
unir les états dé l'est à Fouest , et à Celles qui avalentpour
but d'établir dans toute Téiendue du littoral aniéricain
une ligne de navigation 'intérieure. lyâutreseftiÛMa,
di'autres routes de fer cMit été ientrepris-darift'dès'vuës
agricoles, industrielles y du e6taimérciales;'>tëltf'qi»eie
^nal Môi^, destiné à réxfriohatiôh pfa^dculièfV'dèa
baltes mhàe^ de chailioii anthratité dehk Ptfn^l>lainî<fr|4>
'( Hi )
SLrgo imiWeB deiongaenr, et il se teraimeà la PassM
^i sejetle daiia la baie de New-York : le canal du Léià^
ex jeeldi dfi Ja Dela'waiè à THudsoti eat '^u pour \}tït df
favoriser les inêYues exploitations : Tuii a 46 miiitS'dtt
longa6invlatiUWi£n2aâ5 liiiHes* -Nous kidîijiiqns'sauvenl
JaaMSiiTè -de oea* alignée de navigadoD ^afin d*en' mîeiqii
faire appEécfer liinipOEtaace.
iViFOii' eek enttiepiises qui , sans être neoessaipe» 34
Hen^e la oafifisdéraftiôiil entière, ont. un. grand kitërâl
coBuneFcial^ fMDar plasieùrs- états, nous eiterons.le prôt
jet d'^envrir u» lesàiat» le long des )rives da^ Tennessee
«à sont situés lies rapide» du Musde^shoals : cette :lonK
gueur esti'.de.Siô imilles^i'-les'pliik&du canal ont été tra^
osa,ret ils's«rQiit;6aBS.doa(iè exécutés par le gotrveéne-
fnènt d*Alaba<na>,2qiâia.diéji fait èntrepresidre d'autre^
travaiix^iisfla litrjnâaiedtt'AeuTé, pour^ en faciliter la
naTÎj^iDn .eÀtfO'î Fkurenee et Watevlo^ Toute cè^e
pairtse< du Tennesëée «ararerséiè terriloire^e FAlabama;
et ce îderaitjeF étaa «st panâoûliérenient intéressé à déliari-
lasàèr; le lUï du ifleu^e.^t» ses. derniers obsta^sles.' >
Sifxas . devons . inemiobner ici^ coii|ime astrejirise' eoi-
cose plus lûn^Ttantè, le canal de Miami ^iidpii; oilTtir
iisietiottveile'OoimniiiliQdtion entre rOhio et le laoiiflritf.
Ce canal,:déjà.ou9ert. entre. Cincinnati ee^Da^t^oà y abrfi
:s6&niilli^!de loogiiettr: on^èn a eaDépvéi plds du; quart
en-reitioii^KtJa TsJlée du iMîaniî ^ rpuviqgè se^eoi^tiime,
et l'oâi^.diQÎt.te coskduire. juaqti a la<drrière 'Mauméeqûi
abQiiiilà>l!ecaréjni^)OaQi4^tttalûdii.lacÉn4> ^ .;
Un; totnscahlil: projeté. erttjre Mauniée^ -et le Wabasfh
riui; d]es\^ffli»eh$!du-Miasiàstpi; et un tro&ièni<ç ; canial
.égaléai6fkjt '. projeté ^ entre le lac Micbigaii v et rillinoâs,
autre affîuént.dii'Mbsis$tpi, éoat deatioés a établir entre
ies^'grands'lacs flfi nord et' .le » goifé do Mexique. les
24
fluômeâ comiiiiiiiJoatiQes qae celles que lious aiion% yu
t^ceD entre les états de Test et de l*oiuest, ^nitf leafs
piriQCÎpales villes, entre, les dififeientes parties de leur
îmiBiiHiâe litttoral.. '
QueUe qinq sok retendue du teRÎtoine féd^t, ^eot
poissans . mayaa^ , dii^ au gAiîe ipifeBSif de Tbomne,
sont venus faciliter les commiuiioafions ei vapgBCM^er
pour ainsi dke les, distances. L application des machikies
à vapeiur a la navigat^n neiid les Vi^pages beaucoup
plufl\ capides siir tx>ut^ les rîvièces, puis t^iiska canaux
où ce pioeédé est pra^cablef et l'ÀabUssemeDt des
soutes de fer, partout oà elles pavent être oônstnates^
aceëlèro encans davaat^;e ^s communioations^
' Avasi r.eolploj de Tun el de<l*auuv raoifeiia' s'est prQU^
«ementmukipliéaux Éuu-lfms. Oi|nV pas mâoie cnûnt
d'enfiiire usage râpyltanément, entae les dtiféreaa Umx
qui par leur importance el leur conmeree étaient itères-
aéa à tanilt^Eer leurs rehlisHis mutudJes ^ et Ja conmii^
siott^ des aœiâKoiatîoBs. iotéiâettres^ dont les travaux ont
pu être djui^tant «lieux amusés. dana lou^frage delL le
-saejor Poussin, qu'il ^ ayait IgMifiBiu JMdMtnetttniont
•participé, adji à a'^ocupet du irac^êt deï^aUiaspiBB&t
.dei plusiaira grandes . routes de fer* Jî^us ne smvrons
fioisit le d^tâib de ces opérations iiou9eii||ai: ce aevùt
iont^epiviHiire de pascourir les dîfl^entes-liguea d'un
.Déseait compliqué^ qui aétead de proche e» pfoehe sur
.èf nouveaux territoires* Born^n^noos à signakriei uu
frappant exemple, de. la rapiifité des cMMnuuielrtious
que Ton esporCiObteniF par l'emplpi opmbiné des chemins
de fer, et de la navigatiop à la vapeur» Lorsqu'on aura
.terminé les cheiDiihs de: 1er commencés pntfe Washiqg»
ton et Baltimore, entre Bahin^>re et Philadelphie, entre
Philaddphie et. New^York, on croit pouvoir
( 348 )
en i9 heures celte du tafioà qui^st deaio miUeli angle»
( enviroii 76 lieui^. } Oh d le proj^l de canetniii^igeJ»':
ment une rduce de fer ifnire JSosUmi el îenirée de le
baîe dte Narregiuieeit| ^ .d«ttblfr etitre bette beîe et
New^York ud service "de bateaiut à. vepeur i.Ja distanoe.
des deu villee.eft(de a4< milieu 9.e»Tifoii 884H*^es : e«.ést-
I
père la parcourir en 19 hei^ires; Ami^ en faienni eucod-i-
«
der ioimédiatemenu l*iin à l'autre tenu ]ès eèrviees. de
cette longue ligne de conunumicaii^o^. Von se rendrait,
en moiçs de 3o beurfs de Boatoii à WasU^gloii^ qui,
en sinyant les^ routes aotud}es'> eii est élaîgné de
166 lieues.
Arrètona-Bous^ un insQmtàriMi des plus mportiiiM
travaux dont leecfmité damétièrariiQn'ait'ett à a occu^/
à la copstn^eti^n dVil port artificiel^ pnàs du oap'
Henlopen quis'ava«tfce à l'eRtli^delaCelvJiiBre^L'en*
boucbur^'de la baie^ sem^ë de bas^feh'As q^uireshlefit
difficile la, navigation de soti^K^elMl^ a^itbesotUfd'un:
port, ou l'on* de ^e^iguili !paft4es;eoupsde vènt^ et^kl
choc des glaces q»»^ euf biver^ s*âc(himuten^ ^na là
Delaware ;^ ^et la. cof?iniisâ0n 3^ebt 44t»fmmé^ i 4a. c4m*
structioQ ç|e deuX'grandesu digu; . -deHittées 'àgr Qléger
ce .port contre les vents ^ lès i^oup^àé mer .e^ fea^gbidea.
Uune de çe3 :dîg|ies| ou bn^-fv^fer- {hriat^hm») a
un dévtatpppcftHefit demia^ tnètreaf fautif digub o«
brise-gia^f a 4£^ itiÀtReai.On a oonsidté.les inmux' de
même nature i)uî (^njt"été:.eK^ttiféa à^Gberbofcrg eta
Plyroouthy afin de bien calculer les angles des talus. Be.
chaque «digu|s,ret d« mieulL^se- rendre compte, des ffb-
portions- etdu. pojdç d^s ^iUtériauxà :eDi{>loyér..^fHir/
les massifs et pour \é& revételiiehs^
On a 'adopté .4S deg^s pour riiirilnaison dea talus
n teneurs ;. c^Ue des ta(lul».e«téfieurs^.pliis soumise àv
(344)
l^ctîmi des v«gu«6, Tarie à diffërèn'S p6iints âe h' hau-
teur^ <i'est entt& les niireaUx de la haote et dé la bas^e
i!ner que cette inclinaison est la plus grande, pa>rce'que
Cette partie du talus doit plus liabitueHeni^t ré^ster
au' T)Ê»)titne et »a inolUireinent <feâ flotâ. • '^
"-Nous n'étendrons pas davantage kios observation's r
• • • •
ejles ont pu faire apprécier rimpofhince des travaux
publics exécutes aux Etats*Unis ^ et le n^érite des ftom-'
niés recommandables qui furent appelés à y prendre
part. L-ouvrage où M. le major Poussin- rend eoïkipfe
d'ùnè grande partie de ces travaux fera mieux juger
encore de leur utilité et de l'influence qu'ils ont déjà'
sur là prospérité d'oneWiion si pfbitlp teiif en t agrandie.
Les homaies<ie Tart y étudieront avec fruit )é^' procédés
dont ona-ikit usagé, soit pour favorisai* stir uii métne
point la navTgatièn ascendafnte et descendante, par 'un
double rang d'éckisefr accolées, comme on Fa fait à
Loel^-Pôrt sur le canar Ërié ; soit pourdééôhômisèr la
dépense des eaux, en remplaçant 1^ 'éeltises par des
plans iiiclmés et des sas'niôbiles oonime on l'a fait sur
quelqueis points ducankl ^Morris, soit pour la cônstruc-
tio0 de quelques ponts en bois, et pour éellef'des routes
de fer> qui varie selon les matériuiix et lés terrains do(iit
on peutdisposèr;6èit enfin pour toutes les Opéi^tiôn»
de calcul et d*applicatidn quiotH'bésohid'étrè edairées
pak* rexpériènoé. Nous nous sbmihiès'bornés à analyser
ces :^andls thivaux ; e'élait peut^èti^ ta MtiUeur manière
deiesloùer.-
Heureux sous ce hipport, les pays où- lès grandes
spéculations sont souvent dirigées vers TiAtérét pubirc,
et où l'amour de la patrie devient i'âme d^s* plus ^éhé-*
reuses entreprises! Ces pays peuvent éprouver d'aiitres
orages ;: mais ta' terre ceiusèrve lé bien qu'élis à Tëen , et'
( 545 )
les germes de prospérité qui lui sont'confies : les canaux
restent ouverts a une eirculatiofi d'hommes et de ri-
ehesses qu^sé otoldetni^Ofin^' tous* lés ^^n^i%r depuis ie
premier bateau à vapeur- que Fqlton a lancé sur un
fleuve des États-jLTjus^ 'f^'^n^^^^l^^ffK accru de plus
de onze cents dans le cours de quelques années. Le même
système de mouvement appliqué aux transports qui se
font par les routes de ter, peut recevoir d autant plus
de développemens 'que lés'Etats-tTnià abondent en corn-
biifitiblesi Les^f#>rdt&/4U0i»itt6nt; leifcs nie cbu^reAff pPus
les pays où là cciiittfe èt'Itr civitistftion ëe^ soM^àvaAcéJss;
mais ccilea qui sesonténsèv«litié))erieiit*lJ6niÉ^6s*^^KMs^
terre auffiroot pendant jitu6Î|sur4éi^ie$ à'ki coti«^nrtjia<-'
tioà dès hommes.
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Jictéé âé la iSbdiéU.
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HOCISS -VERBAUX DJ^S SEAlfCB».
9éance du a mai i834« .
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,' ^ fNm^ft'Verbfil <fc la doruièra tfém6« él(tciM :et; ftaèf«é:
^ La Gfsmflpmic^ ^tlMlis.» aUr l».pffo|prQ«iliQn.d'tm de.
8^ iMPibi^ i:çlM49 que sali. Bulldtîn sera adivssé à
la- Sooiétë . rp jjlU .g^tt^^mphiqUe 'de. Ldndrea ^ ^ i^lle rra ^
voie au camiré du Bulletin la lettre de MLife ëapikxime
M acopoefaie , son secrétaire , relative aux relations qui
viennent de s'établir entre les deux Sociétés.
La Société royale des Antiquaires du nord adresse les
volumes iv et v du recueil qu'elle publie sous le titre
de Scripta historica Islandorum.
M. le capitaine Graah fait hommage à la Société
d'un exemplaire de son vojage à la c6te orientale dii
Groenland , qui a obtenu en 1829 la médaille de 5oo
francs pour le prix annuel. M. Eyriés est prié de vou-
loir bien rendre compte de cet ouvrage écrit en langue
danoise*
M. Gaballero écrit de Madrid pour offrir à la Société
un exemplaire de l'ouvrage qu'il vient de publier sous
le titre de Nomenclatura geografica de Espana. L'au-
teur croit avoir ouvert une nouvelle route , en rédui-
sant cette nomenclature à des règles et à des principes
fixes I et d'une manière qui lui semble plus philosophi-
que et plus instructive que celle qui a été usitée jus-
qu'à présent.
( 347 )
Af. #A?«zac est prie cTexamiTier cet ouvragip et d'en
un rapport verbal.
Sf. Houx deRôcheRté ofTre à la Société, de là part
de M. le major Pbussiu , un exemfdaire de l'ouvrage
qu'il vient de pul;>lier ^u^ les ^r;vyaux d'amélioration
intérieure projetés ou exécutés aux Etats-Unis. M. Roux
*****
est prié de rencfre' compte de cet ouvrage.
K. iMBard'<eoinM|uilique, d^ là part de M. le baron de
Hammev^ lynentothKe extraite des âWRaies de littérature
de.Yîcpne, et i«iifen|i«}ic' plusieurs éclarrcissemens
géiipraphiqqes sur la luer Noire et les provinces russes
«iMsineB. M. de Baipmer adresse siussi à la Société le
texte persan d'un article curieux sur Vf nâé , tîté de
rhi%liiriefi Wasftaf; ^et U. annonoe renvoi prpehain
cfaiie fiiecaiic)e notice sisr Ittuvrage du tnéthe historien.
TT- M* Piaéi^hi est. pftié dû ren^jf e cpînpte des dififérens
f r^gmMSi ttDRpjrés - pat M. de H^mmi^Fi i •
JI^I^ AI. BanhîédaBûeage et Ansart déposent sur lé
bureau, k pnemùevun exemplaire de- son Biiôiiônnmre
géoffmibiflH^ ds (iti MAlé y' ^^tAes»ù»^d une nouvelle li-
v^a^Hf i| ^ çfi. |rfi4ll<Ptioii d^ i*atlas de Kruse. Dies rera«flî-
cîmens son.t.gdr««s^a:Mx daux .auteurs: au noiw de la
Cpipmiss^O cftptrgle,: , î .
Tjll.Jquf9^Y^ /fnçpnç^ j<|\^'^^ prppq^^^ mamoiKÎquep,
dan» f^^e,plI0ç)^IlaJé9np^,, Tilîpér^ît^e q*!*^ radigi à tia
pi*i,(^rç J^, clp Bf^^^j patiii^^U^tci qqi »« rié$idé.qii0lqtte
teinp^ enllgïpf^, fil AïSlW§^^ W Syrift, ét^ujirvirôtde
partir ppm Aljsçt feV «Ic^ fift^: loy^j^ a «té exécuté
dans le Yéfppv^^ \^^y^^,4^§i^^k G^^^ dô Ga«i4 hir
rusalei9 , pajr pi^ çhnmw p^U fréqwentfi,
M. 1^ pré^4^pi rt^od .€Qnipl)e k Ta^^n^éei de la visite
que les membres du bureau de la Société et du bu«eail
de la Commission centrale ont faite ^ M. le comte de
T^llom^hyçx^ .p^éîçi^pm.de;JaSqçi^tf,, fl flej^ceii^ qu'ils
en ont reçu. M. le comte de Mon^{i,y^ mpro^SiçJ^VsOO-
Le procès-yerbiij ^e ]a. der,A\èi;ei séance ^ lu et adopté.
, .^ ]^, J>esi;iaHne$. ftPrl^igily. i^OrU.qtt'tt sd tamt^^'très
.)]^axf ope ç^e. rQptnlw fatorable. que la* Société a bien
^lf^x^^,^Jy:^^ç!^rf^ir^^^^^ vpjFage <iansiAinérîi|ttd me-
^î4if^P^^^9 .^^ q^( ^^ '^^^^ ^^ éffbcts pour répou^
.fjrq.à: Vid^ qaelle parait. ay^r*.priisje de.ises.-uava«x
'gP<^8S*pï^i4mf^. .; :..■. , -. ..
,..j,]VU j^p^id^^nt infonne là Oomimsiion ceoitàie de
r^f(r^;>qpe,:li|i:a iikîte M^ Ciésntnt^MliUet, membre de
J^^O(^(étQ->idetrédîg)er ^>roto/£im0iif;une «âUe'géiiérale
analytique pour If^jriogfc' valûmes de la<pi«mîère série
.4HiBu)lfSlJn*|i4^ PO!liMléidu ^uUékin^esi;bhar^e déf pré-
c^^^f:^W^^viftAWr.Ik)|fee:()elMâ>G3clI^^
1: 9II4 /Wardfin;dép0si^stirife.bùréatt'^ dé iilpàrâ clè la
.Ssieiéi&^Kbre'd^ziqgrieultaré j hdmte^^ët àtts de FEure ,
Jt^ Qahiinr)daBril': du: rocHeil'der (cette 80<^é; *
MM. Dubuc , Roux de Rochelle et ' d'Avezac li-
•sent s«icoesâî*v«metit trois rapports', lé prehiiiér sur le
•vr|»ge'de>M; le mdjqr P<>ci!éâlîl>/intifti!iU : Travaux tta^
-méiioMtiiUts^inté^^rêïehtnêpkà 'ouèoieàïaés àm: États^
Unis iPAmMqu0y''^t enfin }e'' troisième' sûr Tbiivitigc
înUtuié :> 'Éèêhen^es \urVefkptàéeiiièhè de Catthàgé par
M. Falbe, consul-gén^ii»! dâDattëmafk'âTàlms. '
.G«9 •trois 'VJifpot^s <^ùtk% i^iVvbyës au cMhité du Bul-
BULLETIN
DE I4A
w ■ w
SOCIETE DE GEOGRAPHIE
JUIN l834.
PREMIERE SECTION.
MEMOIRES, EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS.
RELATION
D*un voyage dans V intérieur de V Afrique septentrionale t
Par Hhâggy Ebn-el-Dyn el-Eghouâthy.
( suite).
ANNOTATIONS BT REMARQUES GEOGRAPHIQUES.
Ainsi que M. Hodgson en a fait la remarque, le nom
SEl-Egliouât se rapporte au même lieu que Shaw ap-
pelle Lowaate : le voyageur anglais a joint Tarticle comme
partie intégrante du nom, sous forme de L initiale, ce
qui arrive assez fréquemment aux personnes qui ne con-
naissent point grammaticalement la langue arabe; de
plus, il a supprimé Tarticulation gutturale du ghayn,
et sous ce rapport, il s*accorde avec la prononciation
25
( 35o )
des Arabes d'Alger de la bouche desc^uels j'ai enteDdu
ce nom y et q^i font sentir seulement rarticuiation du
dyn : toute la différence, quant à Torthographe origi-
nale , consiste en un seul point diacritique , dont l'ab-
sence motiveraity dans la transcription européenne, la
substitution de El-Adouâth à £1-Eghduâtb. C'est la le-
çon pour laquelle j'incline d'autant plus, que les officiers
français qui ont entendu prononcer le même nom à
Oran ont exprimé par \Lahouat l'émission orale dont
leur oreille avait été frappée.
Shaw n'a point su l'existence d'une grande ville d'El-
Aa'ouâth ; \\ signale seulement une tribu A^Lowcuite(^i)^
dont les daskerahsy situés à neuf lieues dans l'ouest de
Demid, forment, avec ce dernier lieu et celui de A'yn
Mâdhj,^ les villages lies plus considérables de cette partie
du Ssahhrâ. Les renseignemens recueillis à Oran don-
nent aux Béni ZâAouaf ( c'est-à-dire Bény-el- Aa'ouâth )
une ville entourée de murs de pisé, située vers la source
d'une petite rivière à deux journées dans l'est de A'yn-
Mâdhy, et ayant au sud une grande chaîne de montagne»
dans laquelle se trouve une ville nommée StilUeru
Dans une lettre adressée à M. Peter-Stephen Dupon-
ceau, et insérée aux Transactions' of the American
philosophical society de Philadelphie (a), M. Hodgson a
donné, sans doute d'après les explications verbales
d'Ebn-eUDyn, un plan d'Ël Aa'ouâth, figuré par une
ellipsç coupée , suivant son plus, petit diamètre , par un
mur de. séparation qui se prolonge, au-delà de l'enceinte
elliptique repfermant la ville proprement dite, jusqu'à
une seconde enceinte quadrangulaire entourant les jar-
dins dépendans de la ville; le mur de séparation offre,
(i) ypjrages en Barbant^ édition française de La Haye, page 107.
(a) Tfmnsaetiomff ele., tome it, page 29.
( 35i )
en son. wlieii «.une ^ule porte de communiçatiqn , qiM
Ton ferme lorsque les deux tribus sontea hostUittf mu-*
tuelle; chaque tribu a ses portes particuUèriïs pour
communiquer soit avec les jardins, soit avec la cam-
pagne exlërieurCé
Cette division d*EI-Aa'ouâth eh deux parties parait à
M. Hodgson un phénomène d autant plus digne d'at-
tention , qu'il se reproduit dans les villes de Ghadâmes,
Ouerqelah et Telemsén ; le capitaine Lyon l'avait déjà
signalé pour Ghadâmes, le docteur Shaw pour Telem-
sén ; mais il croit être le premier qui l'ait indiqué pour
Ouerqelah et £I-Aa'ouàth. M. Hodgson a oublié de citer
la plus célèbre de ces villes bipartites , Fés , dont les dis-
sensions intestines entre les Qayrouyyn et les Ândalous
sont rappelées par Léon et Marmol et- racontées par
l'auteur du Qarthâs (i). L'Edrjsy avait aussi mentionné
la double individualité de Telemsén (2) comme celle de
Fés. Tegemont est encore dans le même cas.
La rivière Emzy,qui traverse El-Aa'ouâth, n'est point
figurée sur le plan de M. Hodgson^ ellen^a été mçii-
tipnnée, que je sache, par aucun voyageur ni géographe,
connq : c'est probablement i|n des affli^çr^s supérieur|i
du Ouàd-el-Gedy ou rivière du Chureau, Récrite pat
Shaw. (3)
Tegemont n'est point mentionné dans le texte de
Shavr, mais il est inscrit sur l'une des cartes qui accom*
pagnent son livre,' sous l'orthographe Tejemoute^k i*x
milles au nord-ést d'Et^Aa'ouâth. Un autre Têgemotit
(i^ Léon, dans /faififfWo, troisième édition, folio 34 verso. —-
Marmol , édition française , tomç 11., P"8^ <^7* — El - Qi^aptb^Ct
première partie.
(3) ËdrisI de Hartmann , pages 171 et 191.
(5) Tome i, page 167.
Sk5.
(35a )
est indiqué par Abou-0*bayd el-Bëkry, de Gordoue^ sur
la route de Tahart à la mer. (i)
A^yn-Mâdhy est pareillement indiqué sur les cartes
de Shaw, qui écrit ce npm Ain-Maithie; mais loin de le
placer dans Touest de Tegemout ainsi que le fait Ebn-
el-Dyn, il le met à ij milles dans lest un peu nord de
ce daskerah ; dans son texte , il énonce simplement que
A*yn-Mâdhy et Demid sont tous deux au sud-ouest de
Fethh-el-Bothniâ (2) ; mais la situation de ce point à
l'ouest de Tegemout est confirmée par <les renseigne-
mens recueillis à Oran , et d après lesquels A yn*Mâdhy
est à deux journées dans l'ouest d'Ël-Aaouâth*
Shaw désigne aussi sous le nom de Maithie i'une des
tribut q^i errent en- ces parafes.
Dans Omm^A^sskarâ , qu'il eût été mieux peut-être
d'écrire Mo'askar ou Ma!skarah^ il est aisé de reconnaître
la ville appelée vulgairement Mascar ou .Mascara^.et dans
Ouahrârif Oran.
he'Gèbelel'A^mourj qu'Ebir el-Dyn met au nord de
Tegemout) n*est autre que le district montagneux des
Ammer de Shaw, voisin d'EI-Aa'ouâth et de Tegemout,
et distant de six lieues, au sud , du daskerah de Médé-
rây. Il résulte des paroles mêmes d'Ebn-el-Dyn , que ce
district a deux journées d'étendue en longueur comme
en .làr|[eur, et que cette étendue paraît devoir être
comptée, pour une partie, au nord^ouest de Médérây,
puisqu'il y place les sources mêmes du Schélit, ainsi'
qu'il va être dit.
(i) Notice d*uii manuscrit arabe de la bibliothèque du roi, conte-
nant la description de TAfrique, par M. Quatremère, pages 87 et 99.
(a) Tome i, pa|{e 107.
( 353 ) .
La rivière El-Khayr^ que M. HodgBÔn écrit'Alkhyr^
et qui est uiùi^ersellémerU connue au dire crEbn<el-Dyn ,
ne Vest aucunement en Europe sous cette dénemiimiion.
J'avais d'abord supposé que lé Kluiyr n était- autre que
le ruisseau de Médéray, ou Midroe de Shaw , l'un des
affluens supérieurs du Schélif ; mais ayant eu, depuis ,
connaissance d'un relevé des noms géographiques em-
ployés par Schaw, avec la transcription arabe /eh regard,
des dénominations qui sont usitées à Oran (document
recueilli et envoyé par M. le capitaine d'état^ajor Le-
vret, et qui lu'a été obligemment communiqué par M. le
colonel Lapie), j*y ai trouvé, vis-à-vis de SeboLOunA^yôùn
i^nom des sources du Scbélif d'après Shaw (<)), l'indication
Ouêd^eUKhayr y avec cette note , que t autre nom r^est
pas connu à Oran^
Ras et^SchcChy Safel-el-Fayâdh ^ El-Khadem, El-
LefaKhât^ sont autant de stations dont les noms sont
arabes, et qui n'ont été mentionnés, ^ ma connaissance,
dans aucun autre document édit.
Meislyliy qui doit se prononcer Metsiily {MttsMee)
au dire de M* Hodgson , est également un lieu qvi'£bn-
el-Dyu a mentionné le premier ^ et/qui. paraît ftlacé sur
le versant occidental des. hauteurs qui Ibrmis^nt, la tête
du Ouâdy-Mozab.
Le OaâdjrMozâby on vallée de Mozàb , est habité par
les Bény-Motab ou Mozàbys, qui se donnent eux-mêmes
le nom dé A*yts-Eougalan ou A^ytÈ^Ougelan (2) ; ni la
... ■ '
forme plurielle du mot berber Eougalan ou Oùgelan ,- ni
l'orthographe du mot arabe Mozàb, ne se prêtent à l'in-
(z) Tome i, page 44'>-
(a) Tfamaeiàms,' eèo. , totae iv , p. 3o-34.
( '354 )
^ tè^^tatîon dr*après' laquelle M. Hodgson traduit Tune
et l'autre par ies exfonâdeVitHstire (éta arabe màèsaèb)^
. Sbaw les vn^^We Bem-Mezssab y et piace leur pays à 35
lieues au sud des tribus d El-Aa'ouâth et d'EI-A'mour. (i)
M. Hodgson dit que leur oasis ou eghzer est à eriTiron
, 3oo milles au sud d*Âlger, et ^^paré des Wadreagans et
des JVurgelans , c*est*à«dire des oasis de Teqort et de
.Ouecqelah, par un -désert debuit journées sans route
.tracée; il estime que le Ouâdy-Mozab doit être placé vers
•la 3.1^ degré de latitude, et il fait observer que ces peu-
:pl6s sont' remarquablement blancs , tandis que ceux de
Teqort et de Ouerqeiah sont noirs. (2)
\ Sbàler , dan» ses lettres à M. Duponceau , datées de
i8a3 , a consigné des informations (répétées ensuite
dans les Esquisses tT Alger) qu'il avait réçiies d'chi tbft-
leb de la nation de Mozabys, lequel, en effet, était
blanc : elles portent que ce peuple habite un district du
désert, entouré de montagnes hautes , rugueuses et
stériles, à vingt journées de caravane au sud d*Alger;
qu'il est partagé en cinq villes ou cantons, savoir, Gar-
dicay Birigan, fPTirgûiak , Engensa et Nadrama^ chacun
desquels est gouverné par un conseil de douze nota-
'blés nommés par rvoie d'élection (3). Malgré les fautes
'typc^graphiques qui défigurent quelques-uns de ces
noms , il est aisé de reconnaître dans Gdrdica ou Gor-^
dica , la Gardeiah de 3baw^ la Ghardfy^ah Â'£bi|-eU
Dyn, capitale du Ouâdy-Mozàb dapx:ès ces deux der-
niers écrivains; JSirigan n'es.t. autre ^que;£^A7*^a/I,û] di-
gue par Shaw comme le daskerah le .pluflcantûdéiable
(i) Shaw, tome i.page 108.
(9) Transactions ^ etc. , tome iv,page aa.
(3) Jèidem, tome i, page «45 x. ^£êfmts€ de.r.étuttfnéig9r, p. 114.
< 355 )
après Gharc^éjah , et cotnihe Aîné à ttéûiF Keties à Test
(in chef-Iièu ; mais Grara ti*éàt mentionné qu'e par Sbaw
seul. fVargcilah est la Ouerqelah dTSbn-cl-Dyn , dont je
parlerai plus loin ; Engensa ôii Egoussa est Y ËngoU^aA
deShàw (t); enfin Nadrama est utië station qtie nous
n'avions vue mentionnée nulle autre part que dàtis L'Ê-
drjsy, lequel. la nomme dans Titinéraire d'El-KafatiesÂ
d*Egypte jusquà Segelmêsah, itinéraire traôé slir les-
cartes de D^Anville.
La mine de plomb qui se trôute à^xis le désert voisin ~
n'est connue que par Tindicâition d'Ebh-el-Dyn; le nom
dé Gehel el-Ressâss qu'elle porte ne signifie point antre
chose que la montagne de plomb /.il y en a iitie ^nsi ap-
pelée tout près de Tunis.
La tribu des Aoulad'Nâjrl est mentionnée par Sbaw,
sous l'orthographe de iVo/Vtf (2), comme errant dans le
voisinage des montagnes d'El-Aa'ouâth et d'ËI-A'mour,
non loin de la tribu de Matmata; nous verrons ces deux
noms se reproduire dans les environs du golfe de Qâbes.
Les stations de El-Tsémâd, El-SoMreJ^ ÈlSa!âdé¥^^
Ouody-elSchaheb y intermédiaires entre Metslyli et El-
Qoija'hy portent des noms arabes; elles ni) sont men-
tionnées nulle auire part qu'ici.
Ël'Qolya^h^ qui se trouve située à cinq journées de
marche de Ouerqelah , pourrait bien être le même lieu
que Fray Diego de Haedo , dans sa Topograjîa e historia
gênerai de jirgel(3i)j mentionne comme ayant servi de
refuge au roi de Ouerqelah lorsque Salehh el-Ràysi
(t) Tome I, page 169.
X*} Tome 1, page 107.
(3) Cap. TU de la deaxièpie partré, folis 67.
(356 )
bâschâ d* Alger, marcha contre sa capitale en i552:
« El rejr de Huergueld estaça de alU siete jomadas ^ que
son cincuenta legua^ , en una tierra t^ue sellama Alccda^
y muy "ueeina de la tierra de los negros ». Il faut convenir
cependant que , malgré la ressemblance des noms , la
distance de cinq journées indiquée par Ebn-el-Dyn ne
peut concorder avec celle de sept journées ou cinquante
lieues comptée par Haedo.
On trouve aussi dans Abou-0'bayd el-Békry (i) un
lieu appelé ElQaUChy où Ton se rend en partant d*une
ville située sur la limite du Ssahhrâ ; mais le défaut de
lumières plus étendues ne permet pas d'en prononcer
Fidentité avec £l-Qolya*h d'Ëbn el-Dyn.
Ouerqelah est appelée Guargala farhéonj'Guerguéla
et Guerguelen par Marmol, Huerguela par Haedo,
Ouârkelân par TEdrysy (lu Vareklan par Hartmann aussi
bien que par les traducteurs maronites), Ouarqelan par
Abou-0'bayd, Wurglah par Shaw, Wargalah par Sha-
1er, Wurgelah par Hodgson. Gramaye la nomme Guar-
gala ou Huerguela , suivant qu'il copie Xeon ou Hae-
do. (2)
• Suivant Léon , Ouerqelah est une ville bien bâtie ,
bien fortifiée, où les dattes abondent, et dont les habi-
tans sont noirs, chose que répète Marmol, bien qu'il
ait moins servilement que de coutume reproduit ici le
texte de Léon. Haedo ne parle que de l'abondance des
(i) Notice f etc, page 102.
(a) Léon, dans Ramusio, folio 81 verso. — < Marmol, tome m,
pages 3a, 5c. — Hfiedo, folio 67. — Eldrisi de Hartmann, page i38.
— Notice^ etc.t page 101. — Schaw ,tome i, 'page 169. — f>haler,
Transactions, eic, , tome i, page 4^ t. — Hodgion , ibidem ^ tome ly ,
page a 3. — Gramaye , part, a, p. 55 , xgo.
(357)
dattes y et marque la distance à quatre journées de Te-
qort, ce qui, à son conip.te, suppose Tingt-cinq journées
depuis Alger. Shaler - comprend Ouerqelah parmi les
villes .du Ouâdy-Mozâb , mais il est contredit en ceci par
les autres autorités. M. Hodgson la met à trente lieues
sud-ouest de Teqort : Shaw attribue précisément cette
position à Engousah , et porte Ouerqelah à cinq lieues
plus loin à Touest. Biley mentionne , d'après le récit de
Sydy Ahhmed , iNie ville de- Gojelak (^i)^ où Ton passe
en Tenant de Touât à Teqort à travers le Béled el- Géryd ;
n'est-ce point Ouerqelah qu'il a voulu indiquer?
Ce qu'Ebn*el-Dju raconte des puits artésiens que l'on
creuse à Ouerqelah s'accorde complètement avec ce
que Shaw rapporte , à cet égard , de tous les villages du
Wadreag en général. Photius nous a conservé un pas-
sage d*Olympiodore, qui parle de puits semblables (2),
creusés quelquefois jusqu'à cinq cents coudées, dans une
oasis innommée qu'il y aurait toute raison de prendre
pour celle des Erouâghah.
Le root sebkhah, appliqué par Ebnel-Dyn au plat
pays qui entoure Ouerqelah, se trouve employé fort
souvent par Shaw dans sa description de la Barbarie ;
ce mot signifie un marécage salé. D'après celte disposi-
tion du terrain , on doit être peu surpris d'y voir croître
aussi fréquemment le hhalfây qui est une plante marine,
et, à ce qu'il paraît, de la famille des algues.
Schath etSçhâihy sont des mots arabes qui signifien^t
communément les rivages de la mer, mais qui se trou-
vent appliqués à*divers endroits de l'intérieur de l'A-
frique septentrionale, où il existe des terrains bas sou-
(i) Riley, £oii 0/ the hrigh Commerce , p. 387.
(a) Photii hibliothfica (Rouen, x653) colonnes 191 et jga.
( 356 )
Tent inondés. Shaw signale , dans îe pays de IXb , au
nord de Ouëd-el-Gédy, des terres noyées qai recoiTent
le nom de Schath ; mais le schath situé dans )a juridic-
tion de Ouerqelah n'avait été encore signcilé par per-
sonne. Des renseignemens recueillis à Oran indiquent
pareillement un schath à quatre journées au sud de
Ma'skarah.
Les villages de Rouysât, A*gégeb et Meçousahj n*a*
vaient été mentionnés par aucun écrivain avant Ebn-
el-Dyn ; à moins toutefois que Ton ne suppose Meqou-
sah identique à Engousahde Shaw et de Shaler y ce qui
ne serait point dénué de vraisemblance.
Les diverses stations de Aoulân , El'Ahhmar, Èjrr^U
Nahl, Byr-eULefa^âyah^ Byr^l-Târqy^ Byr-elZerq^
Byr-Bedemân j Temymoun^ Aoùqerout^ n'avaient non
plus été indiqués, que je sache ^ dans aucun document
antérieur.
Mais Aoulefe^X. compris dans les informations recueil-
lies par Lyon , qui écrit Awlcf^ et qui place ce lieu dans
Toasis de Touât, à dix-huit journées an nord de Taoti-
dyny. (i)
Suivant Ebn-el-Dyn , Aoulef est la ville principale de
Touât; Lyon désigne A^yn^elSsaUlih y bien quellitchie
eût précédemment indiqué Agabfy; le scbeylth Hhâggy
Qâsem signale aussi Agably, qu'il dit avoir été fondée
par Aboa-<Na*âmeh ; Abou-Bekr de Seno-Palel nomme
El'Ouâljm (2); enfin si Ton remonte jusqu'à £bn<>Ba-
thouthahj qui le premier a parié du pays deTouàt^ on
(i) Lfon's narrative , page i4S* -^ Qnarteriy Hefiep^ , tome xxiti.
(a) Walckenaer, Reeheftkes sur fjfiiqw^ P^B^ 4^^ » 49'<
( 359 )
trouve ta yiUé de B^udâ inriiqiiee comÂie capitale (i) :
cette ^ille est aussi inscrite sur la carte catalane de la
bibliothèque do roi, sous la fot*Rie Buda. (Pouï- le dire
en "passant, le génie de la langue arabe se reftise à ad-
mettre aucun rapprochement onomastique tel que celui
qu*a tenté M. Walckenaer (a) entre Bouda et Abou-
Naameh.)
Léon y Cadamosto , Marmol , nomment simplement
Tuath, Tuât ou Toet; Lem prière écrit Thouat^ Caillé
TcuHiât^ Jackson Taat et Tuivat^ Sydy-Alihmed dans
Riley Twati^ etc. (3), Lyon dit que cette oasis sëlend
en longueur du nord au sud.
Te/th et Atouat-eUHhennê étaient inconnus jusqu'ici,
à moins que ce dernier lieu n'ait été désigné quelque-
fois sous le nom de l'ouât, écrit alors Atouat par les
indigènes, comme dans Titinéraire d'Abou-Bekr de
Seno-Palel.
En-Ssâlahh est orthographié par EbiKcl-Dyn d'une
manière complètement concordante avec celle de Laîng
qui écrit £/i^a/a, et avec celked'Eo'siedel quimet Enjsala
(le ^ allemand est sifflant). Mais le scheykh Hhâggy
Qâsem fait remarquer que le nom deoe lieu signifie
Fontaine des Saints (4)9 à raison des sanWnsmUsulfnatis
qui y demeurent et de ceux qui y ont leurs tombeaux,
i$l dès4ors'son orthographe est ^'//i-e/-&a/a£/i, laquelle
(i) Kosegarten , pages 45 , 49-
(a) Walckenaer , ubisttprà, page 287.
(3) Ramusio, folios 83 recto et loH yerso. — Marmol, tome iif »
page 5o.-^ Lempriàte, édition française, pnge '487. — CiiUé , t. iif»
page 54. — etc.
(4) Walckenaer, page 4*3.
est aussi celle de Ritchie, et se trouve aujourd'hui géné-
ralement adoptée.
Laing a fixé la position de cette station, à ce que
rapporte la Qaarterly Review{\)^ à 27* ii* nord, et
.2** iS'.est de Greenwich, soit o® 5' ouest de Paris, et
d*après les renseignemens donnés à M.. Jomard par le
capitaine Sabine, à 27** 11' 3o'^ nord et o"* 29' oues^de
Paris. Le même voyageur observe que cette ville est la
plus orientale du pays de Touàt, ce qui concorde avec
ce qu avait dit Ritchie, que A*yn-el-Ssalahh est sur la
froptière de Touât du côté de Ghadâmes.
M. Hodgson , qui écrit ^in^Salah en blâmant lortho-
graphe de Laing , place cette ville dans une oasis spé-
ciale*, qu'il appelle Tedykels {Tedeekels) (2) ; et cette as-
sertion parait appuyée sur des témoignages indigènes ,
car il dit ailleurs qu'il a conversé avec des habitans de
Dra, Tafilet, Fighig, Twat, Tegorara, Tedeekels, Wur-
gelah, Ghadames, Djerbi et Gharian, tous cantons où
se parle le berber. Mais comme Ebn-el-Dyn ne dit rien
à cet égard, et que tous les autres voyageurs ou écri-
vains s'accordent à placer A.'yn-eKSsalàhh ouEn-Ssâlabh
dans Foasis de Touât, je pense qu'il font supposer tout
au moins que l'oasis de Tedykels est une des dépen*
dances d'£l-Touât.
Le Ouady Qorârah est aussi une nouveauté géogra-
phique. M. Hodgson, en l'appelant Teghorara a sans
doute en vue le pays de Tegorarin de Léon , Marmol et
Gramaye, le Tigurjr. Ae Diego deTorres; mais il est
(i) Tome xxxvni , cahier 7$, ait. 4» — Caillé, t«me lu , p. ^Si
et a45.
(a) Transactions , tome iv , pages a 8 et 34.
(36i )
évident que la position respective de ces deux cantons
se refuse à une pareille confusion, (i)
El' Schenqyihah est étrangement rapproché, par
M. Hodgson du Shangala des géographes, qu*il faut
aller trouver eu Abyssinie; c'est une de ces aberrations
trop fréquentes parmi les écrivains qui parlent de géo-
graphie sans avoir étudié suffisamment les matières dont
ils s'occupent (nous en pourrions citer d'autres de la
même force). Le pays de Schenqythah est, comme le
dit £bn-el-Dyn , dans le nord-ouest de Ten-Boktoue,
vers.rOcéan. Le Scheykh de Ouâdan, Sydy Ahhmed ben
Thouyr*el-Genneh , en passante Thaugeh en i833, a
désigné à M. de La Porte le pays de Changmt comme
soumis à son autorité (2). Un maure du Sénégal qui
avait beaucoup voyagé, Ahhmed Fâl, avait fourni à
M. Charles Berton , une note des distances des princi-
pales stations du désert entre Ten-Boktoue et Arguin ,
où l'on voit figurer deux fois Schingêii^ à dix journées
d'Araouân et à sept journées deTyschyt (3); cette note,
insérée au Bulletin de la Société de géographie , y est par
erreur comprise (sous le n° 2) parmi des renseignemens
fournis par le maure Mohhammed de Tyschyt\ ce titre
n'appartient qu'à l'itinéraire de Portendick à Ten-
Boktoue porté sous le n" i. M. Berton avait judicieuse-
ment reconnu et indiqué la correspondance de Schingêti
avec le Ckîngarin des cartes d'Afrique, inscrit pour la
première fois en 1798 , sous la forme Skingarîn, dans la
(i) Ramusio, folio 81. — Marrool, tome icx, folio 29. — Histoire
des schéryfs, page 45» — Gramaye , part, ix, page 189.
(a) Bulletin de la. Société de Géographie^ première sérié, tome xix,
pagfg 343 et 35^.
(3) Ibidem , tome x , page 35.
( 362 )
carte du voyage de Mungo-Park, dressée par Rennel
d*après lesdocumens que le voyageur av^it mis à sa dis-
position ; m^is le mbt ayant été mal écrit ou mal lu f
un r y remplaçait le / de la syllabe finale.
Quant au nom de Tenbokto^ j*ai depuis long-temps
fait remarquer que la véritable orthographe est Ten-
Boktoue^ c'est-à-dire le puits de Boktoue{^i) : c'est celle
qu'a employée Ebn-Bathouthah , le premier voyageur
qui en ait parlé.
Entre Ouerqelah et Ghadâmes aucune station n'était
connue : Ebn-eUDyn en compte huit, toutes comprises
dans la première moitié de la route , savoir : Sydi
Ahkhoujrlid dont l'orthographe véritable est d'après
M, Hodgson Akhoulid^ puis HhcusY'ehNâqeh ^ -^^y^i
El'Jjâquery El-Thybât^ EUAbler^ Ouédjr-Soufj et enfin
Aamysch.
Aqdâmes est écrit par Ebn-el-Dyn d'une manière qui
vient confirmer la transcription Aghddmas employée
par Caillé pour représenter la prononciation dont son
oreille avait été frappée, (a)
On peut voir dans le Bulletin de la Société de géogra-
phie une lettre de M. Graaberg deHemsoe, en date de
Tripoli, où se trouve cette assertion, que le nom de
cette ville tel qu'il se prononce par les indigènes , com-
mence par un ayn très guttural et non par nn^hayn^
lettres qui n'existent point dans les dialectes des popula-
tions berbères, le son d u ^ teutonique se rendan t chez elles
par le qâf des Arabes. Le docte Suédois a déjà essuyé les
{.() Nouveau jçurn^l ffsmiîqufi^ tome.iv * psg& i94*
(a) Caillé, tome ii, page 377, etc.
(3) Bulletin, tome y, page 68a. .
( Î63 )
critiques d*un orientaliste français à raison de ses notions
équivoques sur les analogies grammaticales de la langue
arabe (i); ici nous avons à relever pareillement une
double erreur : i^ En ce qui concerne la prononciation
du gkajrn SiTdhe j que M. Graaberg n*a sans doute en*
ten^u ^ue de la bouche des Turks , puisqu'il le confond
avec le^ teutonique; pour un Arabe^ leghaj-n est une
articulation gutturale assez analogue au grasseiement
des.provençaux; 2» en ce qui concerne Temploi graphique
de cette consonne par les Berbers, une autorité grave
en cette matière, Venlure, affirme que c'est la lettre
qui domine dans la langue Berbère avec le tsê à trois
points; et Ton pourrait ajouter que ce n est point le
qâ/airabe mais bien le kêfoxx \eqàfy à trois points ^ qui est
employé par les Berbers pour exprimer le son du g
teutonique. Le qafk un point conserve sa prononciation
spéciale, qui est celle d'un q guttural , se rapprochant
du ghajn , mais sans vibration de la glotte.
Revenons à Qaddmes on Chaddrnes : Ebn-el-Dya
récrit par un qaf^ Abou el-Fedhâ par un ghayn^ et les
orientalistes européens sont partagés entre les tr;)i^s*
criptions qui admettent l'une ou l'autre de ces lettres.
M. Marçescheau qui , daps une lettre insérée auBulIiçti^.
de la Société de géographie (a), a consigné les renseigne.-
mens qu'il 2^ recueillis sur jette villç pendant son séjoqr
à, Touzer, explique que le nom de Gh^dâines se, pro-
nonce à-peu-près Kdemse en, donnant à TR un son fort
guttural, ce. qui ne peut, convenir qu.'au ghayp,\ toute*
fois, l'ayis c|6 Langlès qui opte, pour \eqqfy m'a, parjqi,
4*autantmQins hasardé, qtie j'ai vu des transcriptioqsi
(i) Nouveau journal asiatique, tome hi, p. 1S0.
(9) BuUetîn , tome yi , page lao,.
r 364 )
européennes faites sous Tunique influence de ia pronon-
ciation des Arabes du désert, désigner sous la forme
hadamsy le natif de Qadâmes qui était au service de Laing.
Mais les remarques spéciales faites par M. Graaberg de
Hemsoe aussi bien que par M. Marcescheau sur la
prononciation de ce mot, Tautorité d*Abou-el-Fédhâ ,
d'Abou-O'bay d , Texemple de M. de La Porte, deM. Rous-
seau, et il faut le dire, de la majorité des voyageurs et
des géographes, m'ont déterminé à considérer le ghayn
comme plus exact.
Quant à \Elif initial employé par Ebn-el-dyn et
exprimé aussi par Caillé, c*est un vulgarisme analogue
à la prononciation populaire de quelques mots , à Paris
par exemple , où Von entend fréquemment euf dis pour
je dis, euç^ que pour ce que, eut jour pour le jour, etc.
Dans récriture, cet emploi d'd(^ initial devient un sole-
cisme réprouvé par l'analogie grammaticale ; c*est ainsi
que le nom Emhcunfned^ ou Imhammed^ introduit dans
iTiistoire de ia géographie africaine par Ledyard et
Lucas , est une transcription monstrueuse de la forme
normale Mohhammed.
' Laing parait avoir fait des observations astronomiques
àâhadâmes : la Quarterly Review {i) qui en donne le ré-
sultat, porte 3o® 7' Nord et 9° 16' Est de Greenwich,
soit 6° 56' Est de Paris. Hhâggy Qàsem met cette ville à
treize journées de Tripoli et a vingt-deux journées de
À*yn-el-Ssalâhh. Les informations recueillies à Tunis
par M. Magra, comptent vingt-trois à vingt-quatre
jburnées de Tunis à Ghadàmes, en passant par Qâbes, et
en inclinant vers la droite à partir de cette dernière
ville. Les renseignemens reçus à Touzer par M. Mar-
(i) Tome xxxvTiT , cahier 'j^ , art. 4. -
( 365 )
cesdheau, marquent dix-sept journées de là jusqu'à
Ghadâmcs.
Léon rappelle Gademe^ Marmol Gademiz; lun el
l'autre n'en disent que quelques mots, et marquent sa
distance de la mer , vers le midi , le premier à trois cenU
milles , le second à cent lieues.
Tôuâreq est le pluriel de Tarqy adjectif formé du mot
TerqcLy tribu, dont le pluriel est Touerqa. Horneman, le
premier, a donné une notice sur ce peuple; Lyon^ Den-
ham et Clapperton , Laing, Caillé , ont respectivement
fourni à cet égard quelques lumières; M. Hodgson a ré-
digé sur le même sujet nue note, insérée dans les Transac-
tions de la Société de Philadelphie, et dont je vais résumer
ici lès points principaux, (i)
« Les Tuarycks ont pour limite à lest les Tibbou et
le Fezzan, au sud les peuples nègres de Barnouh,
Hhaousâ, Ghouber et Ten-Boktoue , à Touest les oases
de Tedykels et de . Touât , au nord celles de Mozàb ,
Engousah; et Ghadâmes. Parmi les populations nègres
ils portent différens noms : celui de Sergous est connu
partout ; près du Fezzan , à Aghades et Hhaousâ ils
sont appelés Kellui>ii à Sakatou et à Ghouber, ils sont
nommés Eiesan ; à Ten-Boktoue et le lopg du Kouârâ
ils sont désignés sous lappellation de O^midan; les
Tiatife de Hhaousà les traitent aussi de Ouzanoràahy
c*est^«dire kafresou* infidèles; enfin le nom de Kilgaris
I«ur est encore donné entre Aghades et les Soudan. Ils
sont blancs; de race berbère, musulmans màlekjtes.
Oot-ils nn nom commun , ou bien leurs diverses tribus
ont -elles chacune un nom distinct? A la première question
on peut répondre que le nom de Beréber est universelle-
(i) Trantaelioju, etc., tome ly , pages 3 x à 35.
a6
( 366 )
mentaccepté par toutes; à la seconde question, que Hoesl,
Ghénier, Badia et Jackson pour l'empire de Marok, Shaw
pour les états d*A1ger et de Tunis, ont fait connaître les
noms de beaucoup de tribus, Pa|*mi celles de Hagaraj
qui habitent rintérieur du désert, sont les AithelrJBadj^
Aith-el'Noah y Aith-Emgai^ et Esu/cemaran. Ce mot
jéithf littéralement synonyme du mot arabe Ekl^s emploie
pour désigner les tribus, comme les mots Bény et
Aouléd chez les Arabes. Le langage des Tuarycks est
entièrement conforme à celui des Qobâyl de l'Atlas, a
Stungo*Park a nommé les SourkaSy qui sont identiques
aux Sergous de Hodgson , de même que les Sorgous de
Caillé; il a mentionné aussi les Mahinga; Denham et
Glapperton ont parlé des Tagama et des Kilgris; Hor-
nemann des Kolloui^iy des Hhagarâ^ des hatkara et
des Tagama; Laing fut attaqué et pillé par les Hhagarâ;
le nègre François, interrogé au Brésil par M. t)*An-
drada (i), lui nomma les Ulumdan ou Vlumadahy qui
ne sont autres que les Oulemidan de M. Hodgsoh ; etifin
rhistoire de l^akrour, de Mohhammed Bello , ajoute à
cette nomenclature les Amakitariy les Tamkaky les Sen-
daly les Agdalar et les Adjemnin.
Matkmâthah est le nom d'une àei tribus Berbères qui
font partie de celle de' Tâmesnâ d*après l'Ëdrysy, de celle
de Barghaouàthah d après le Békry , de celle dé Dharjrsah
d après £bn-Khaldoun (2). Elle a donné sod ndtn à di*
vers cantons ou villages qu elle a peuplés : Shaw lappli^
que à la presqu'île qui s'enfonce dans le coude du Sché»
lif , et Abou-O'bayd el-Békry mentionne ce district sous
(i) Journal des vojrages y tome xxxii, pages ai3, ai5.
(a) Hartmann, page 161. — iVo/w, etCy page i55. — iVoufeon
journal asiatique , tome 11 , p. laS.
r 367 )
l^même nom ;o« dernier auteur parle au«âi cTune ville
de Mathmâthah'Amkesour sur le Molouyah, à-peu-piièa à
moitié chemin entre Fés et Segelmêsah. Mais je n*ai
trouvé mentionné dans aucun des auteurs que j'ai con*
suites, le village de Mathmâthah indiqué par £bn-e]-Dyn
à deux journées de Qàbes et à pareille distance deGerbeh;
seulement ce nom est inscrit au milieu des montagnes
au sud de Qâbes, dans la carte du golfe de Qâbes de
Smylh. Toujours est-il que cette situation relative exige
le gisement de Gerbeh à l'est ou au nord-est de Math-
mâthah, et non à Touest comme Tindique la version
de M. Hodgson : Djerbi is two days^journey fi^m Mate-
matUy to the wesL II est évident qu*il y a là une inadver-
tance de traduction, inadvertance absolument pareille
à celle de Florianus dans sa version latine de Léon, à
l'article Borgi^ où W lT2^i\i\\. ^verso ponente du texte ita-
lien ^2iT orientent versus. De même on trouve dans Hart-
mann , parlant du port de Qol; « In parte prima climatis
« tertii ab Edrisio hùc usque descripti, ultima est urbs,
« atque distat à Kosantina mm^{&/72 versus duorum sta-
« tionum intervallo. » Il est pourtant incontestable que
c*est Constantine qui est au sud de Qol.
Qâbes est bienûonaue ; Shaiit^ la nomme Gais^ LéoR
Capes, Marmol Capez et Cabezy M. Desfontaines GaieséL
UEdrysy en dit pem de ehdsey mais le Békry en raeôt te
de curieuse» particulatritéi (i). Le capitaine Sniyth -en a
déterminé la position par &3^ 53' 55" nord , et 7'' 44' i" ^^*
Après lui avoir consacré un premier article de quelques
lignes ) Gbn-el-Dyn y revient plus loin une seconde foi&
(r) Show , tome r, piàge a5a^ -^ Ramusio, folio 6g vefso. -^ Màr-
nolf édit. éép,y toma ri, foHo 989.-— HartibaDDy page 269.^—
Jfctîcê, #/i0.) fiagea iS et ««iv. '
26.
( 368 )
pour remarquer qu'elle est à six journées de marche
de Tripoli.
Gerbeh est pareillement indiquée d'abord à deux jour-
nées de Mathmâthah; puis un second article plus étendu
lui est consacré deux pages plus loin; nous réunirons
ici tout ce que nous avons à en dire.
Cette île est appelée Gerba ou Jerba par Shaw , il
Gerbo par Léon y las Gehes par Marmol , qui parle fort
au long des expéditions espagnoles dirigées contre elle;
les Leiters front Tripolfy le voyage de Maggil à Tunis,
le second voyage de Paul Lucas, contiennent quelques
lignes sur cette île; TEdrysy ne fait guère que la nom-
mer, et le Békry n*en dit que peu de mots. L'Etat des
royaumes de Barbarie, attribué au père de La Faye, en
donne une esquisse plus détaillée, et M. de La Porte en
a envoyé, dans ses réponses aux questions de la Société
de géographie, une brève description, qui s accorde
très bien, ainsi que la précédente, avec celle qu*en
a faite Ebn-el-Dyn. M. Guys, de son côté, a fourni sur
cette île une note insérée au Bulletin de la Société, et
dans laquelle il donne, sur les dattes de Gerbeh ( qu'il
appelle Zerbjr)^ des détails qui ne concordent point
avec lassértion d'Ebn-el-Dyn , que Tile ne produit point
de dattes. (i)
Quant aux quatre ports de Gerbeh, celui Aejigym
est marqué sur la carte du golfe de Qàbéà' du capitaine
Sknyth, à Tendroit ou celle de M. Lapie porte Tour
(i) Shaw, tome x, page a54.-:'Ramasîo, folîo 70. — Marmol é^^t,
«sp., tome II , folio a 89 yerso. -- Hartmann, page ^^Sg. — IfùHee, ete, ,
page 3o. — Etat, etc. y pages 81 et suiy. — Litlers from Tripoly^
tome I. page aa.— Maggil, pages 157, 168, 175. — Paul Lacas»
second voyage , tome n, page i35. — - Mémoires de ia Société de Géo^
graphie , tome n, pages 7a , 7^. — Buiktin], tome v , pages »49 * S6o.
(^69)
d^jigtra^ celui de Gêrgys est probablement le Qassr,
Menâqes^ mentionné par M. de La Porte, et qui, repré-
sentant la ville de iif^iMiu? de Ptolémée, aurait pu, comme
d autres villes, de la province d'Afrique, recevoir le nOm
de Gergys en mémoire du séjour du patrice grec Gréf-
goire, préfet d'Alriqùe. Le Mersat-^UQantharah^ ou plus
exaiOh&a^eMMersày'<el-QaiUharahy c'est-à-dire le port du
pont , ne peut être éloigné de Vendroit où M. de La
Porte énonce qu'on peut passer à gué le détroit qui sé-
pare, au sud, l*îlé de la terre ferme; les anciens plans
y représentent en èfïet un pont, et c'est au voisinage
sans doute quil faut placer avec D*Anville le Pon/^^Zii^
nuuùcipium de l'itinéraire d'Antonin. Pour ce qui est
du Mersat-elSouq ou plus exactement Mersàjr-el^ouq
c est*à*dire le port du marché, que la version de M. Hodg-
son place t^ the etzsij il n'est évidemment ainsi indîqaé
que par inadvertance de traduction ou d'écriture, car
le port qui est à l'est est d^ nommé immédiat^nent
auparavant; c'est donc to the norA qu'il fallait lire, et
c'est ainsi que je l'ai corrigé;* au nord en effet est le
port de Gerbeh, awc la résidence du gouverneur de l'Ile
et un seuq ou marché, ainsi que le remarquent M* de
La Porte et M. Guys : la carte de Smy th inscrit en cet
endroit le mot Zug^ qui n'est évidemment qu'une
transcription, tléfigurée par l'orthographe anglaise, du
mot arabe Souq^
Dans le voisinage de Mathmàthah , de Qàjbes et de
Gerb^, Ebn-el-dyn place les tribus de Naotuayl^ de
Mahhâmyd et de Ouerqemak^ et les montagpes de Ghor
ryân^ de Beri'Oua^yd^ de Mesellâtah et de Ghâyah.
Tous ces noms sont déjà plus ou moins connus : les
tribus de Naouayl et de Ouerqemah sont appelées
. ^owalUs et fVeufganmtçLs dans \en Leitemfrùm Tripofyj
Noile et Wargummu par Bruee. M^ de L» Porte ^
dans ses réponses «ux questions de ta Société de géogra-
phie, parle de la tribu de MahhàEmyd sous- le nom de
Mahamides^ et il en indique les demeures cb^ns le»
«plainee que cîroonscrÎTent les montagnes de Yafrsm; il
idonne ^ussî une notice des montagnes de Ghâryân^ dé-
crites sommaîrenicnt par Léoii et par Marmot. M. de
lia Porte mentionne en passant la montagne de fien-
Oualjd qu'il appelle Benendid; et c*est probablement
1)1 même que Léon et Marmol ont désignée sous le nom
de Béni Guarid. Ces deux auteurs décriven| briè^emeAt
aussi la province de Mesetllàtah , appelée Mestiata et Jlfe-
judata dans tes Leiten front 7V^4i/7-(i). Quant au nom
de Ghâjali, il se trouve^ à la Tenté, mentîonBé par
Abau-0*bayd eUfiékry , mais comme appartenant à une
nTiène dans l'est<de Thobnah { on peut eon|ecturer $e»le-
Aient que cette riviève a liecu aon nom de quelque ftae*
âion de la tribu qiM habke les nioniagne&.dootiU'agit ^k
EJzan pour Fezzân est un nouvel exemple de l'eni*-
ploi abvaiidély^ iiûtial dans les mots dont ta prendèie
syllabe est brève.
Après avoir in(fiqué la route qui, de Ouerqelab,condttit
à Test parGbadâmes et le Ghâryân, Ebn-el-Dyn revient
sur ses pas afin de donner une description de Teqorty
, que son traducteur écrit Tuggurt^ et qui est transcrit
Tegghert dans les extraits donnés en français par les
Nouvelles Annales des voyages (a) d'après la North-
American Revhiv{^\ Dans ses lettres à M. Dupon-
(i) Letters front Tnpoifj^ tome i, page 27. — Mémoires de la Société
de Géographie, tome 11 , pages 65 et soît. — Ranosio , f>lîo 7 1 versoi.
— Mannol , édit. esp. , tone 11 * folio 307.
{%) Tome IV de i83a , pages 139 à 143.
(3) qahier de joillet i83i.
( 371 )
ceau(i), M. Hodgson^ quenelle çâpule du ff^adrâag
€st à cent milles Tsiu aud^èst dés BiscariSj qu'il place à
leur tour k deux cents milles sra su<j[-6St d'Alger. Il ajoute
que les habitons de ce canton appellent ieui» langue
Eregaiahj qnlls se nomment euKuièfnes AiiK JEregaiah ,
et que le mot ïVadreag est la dénomination arabe du
Wctd pu Egzer de Ereag, Ebn«eM)yn énonce que les
habitans deTeqort, lenfquals sont noirs , sont appelés
Enmgh^h; leur oasis est donc alors correcteiçent dé^
oenmée Ouadf'-flrouâ^ah. Il est à remarquer que les
liabitans de Ouérqelah^ont noivs aussi et portent le même
nom, d oè il y a lieu de conclure quiis sont de la même
race, e\ forment peut-être avec eux les restes des Mélano-
Gétttliens de la géographie ancietme.
Lécm Africain consacre «m article un peu étendu à la
Yille tfe* Teehort{^) , quil dit bAtie sur ulie montagne
au pied xie laquelle passe une pftite rivière ; il fa place
à cinq cents milles de la Méditerranée, vers le sud , et à
trois cents milles de Tegorarin. Mannol (3) répète, avec
des* additions , la notice de Léon. Le bénédictin Diego
deHaedo (4) la nomme Ticarie ou Tieurti, et la met à
vingtretfune journées d'Alger , cinq journées au<delà de
Beseari^ e^limanit la distance totale à cent cinquante
petites lieues. Gramaye, qui a puisé tantât dans Haedo,
tantôt dans Liéon, parle de Tïcosnfe comme le premier
.et de Techor comme le second (5). La carte catalane
de la bibliothèque du roi contient aussi le nom de
Tacort au sud de TAtlas. Shaw dit qâe le Wad^Rectg
(i) Transaciions , etc. , tome iv, page aa.
(a) Ramusio , folio y 5,
(3) Tome m , folio 1 1 verso.
(4) Togffgrafiff i^ 4rgpi^f Wi» 66 ?er«Q.
(5) Priinjiiye, tT jpsvtie, pagM $1 , 190.
( 37» )
€8% un amas de YÎQgt-cioq villages- rangés dans yne <lî>-
reotioti nord-est et sud-otiest, dont la capilale Tuggurt,
est bâtie dans une plaine où ne .coule aucune rivière,
mais où Ton se procure de l'eau au moyen de' puits
artésiens (i). Il semblerait que le Yoyageiur anglais, ha-
bituellement si exact, se serait mépris ici en donnant,
pour le canton de Teqort, des renseignemens que ses
informateurs entendaient appliquer au canton deOuer-
qelah qui est un autre Ouâdjr Erouagkah^Sjij ^tAmMcéy
dans Riley , signale Tuggurtah^ close bjra mouniaùênear
the^twerTegsah ; c est, dit-il , une grande ville entourée
de hautes et épaisses murailles (a). Des renseigneoEieiis
recueillis à Alger par les officiers français indiquent b
ville de Teggouri , grande comme Alg^r, au milieu du
désert, sur la rivière Rothamy entourée de murs avec
sept portes et une citadelle, à treize journées de Tunis.
M. Desiontaines , qui vit un des chefs^d'Erouâghak
à Touzer, en 17849 appelle ces gens des Ouaregljr et
dit que leur pays est à six, journées de Touaer (3). Oua*
regfy semblé une forme adjective turke dérivée du nom
de Wadreag; ou peut-être est-ce un singulier du nom
que les Maronites et Hartmann ont lu F^arekbm dans
rSdrysy; Ouerqelah.en serait la racine, en se prononçant
Ouahreqlah, doù Ouareqljr et OucLreqlân, habitant et
liabîtans de Ouareqlat.
Hartmann et autres (4) ^^^ prononcé avec plus ou
moins d'assurance que Téqort était la même ville que Ta-
hart ou Tayhari^ capitale des Rostamydes.au neuvième
siècle,mentionnnéeparlesgéographesorientaux;c*estune
(i) Shaw,tome 1, page 1K9.
(a) Riley, page 887.
(3) Nouvelles Annales des voyages, tome m de i83o, pag« 79<
(4) Hartmann, page aox. — Notice, eU, , pages 88, 99» 104 <
( 373 )
grave erreur, que l'examen géographique le plus léger
suffit pour rendre évidente : tm effet , Tâhart ou Tixjrhar
est à quatre journées de Telemsàn, autant de Âslan,
c'est-à-dire du golfe d*Areschqoul, à trois journées de
Méliânah et à cinq de Ténès; enfin elle était bâtie dans
le voisinage des montagnes de Ouânaschryseh. Il est
vrai qu'il y avait deux yilles de Tâhart , l'une appelée
A^ljrà ou haute , l'autre Safalay ou basse, distantes entre
elles d'une journée suivant les uns , de cinq milles seu*
lement suivant d'autres ; Ssadyq el-Esfâhân j , dans son
Taqoujrm el-Boldan^ leur donne des positions telle-
ment excentriques qu'on n'en peut tirer aucun, parti (i).
De toutes les indications utiles combinées on peut
conclure que l'emplacement de Tâhart était peu éloigné
de celui de Ma'skarah. De là à Teqort il y a cent lieues.
Les daskerah de E^NezlakyTebesbesty TemjrSy El-
Moqaryn , ÊUMoghayr^ qu'Ebn-el-Dyn place aux envi-
rons de Teqort, paraissent complètement nouveaux; à
moins que dans El-Moghayr on ne veuille reconnaître
le iUfo^rj^re de Shaw, ce qui n'est guère plausible, attendu
que l'un des deux noms est écrit par un ghayn^ et que
l'autre parait devoir l'être par un gym.
Je suppose que c'est de ce Majyre que tirent leur
nom les Megêharyeh dont parle Ehn-el-Dyn; M. Hodgson
a tort de les confondre avec les Mohageryeh ainsi ap-
pelés de ce qu'ils accompagnèrent Mahomet dans son
hégire ou fuite de la Mekke.
Ebn-el-Dyn termine son écrit par une description de
Détujeh dans l'Arabie centrale. Je ne m*en occuperai
point ici \ ne voulant traiter que de l'Afrique, ce serait
un hors-d'œuvre.
* A.....
(i) Geograpkicai works ^Sadik Js/akani, pages 8a » 83.
(374)
NOTICE
Lue par M. Edouard Dubuc à la Société de Géographie,
dans sa séance du i6 mai i834.
39ns entrer dans aucun datait $ur le lieu çoniinpp lie
TuiiHté des voyagfss et sur les npmbrtçase^ productions
4fe ce g^nre qui viepqent siiçc^essiTement grosstr la
sompie de nos richesse;^ , j'entipr^i inip|édia|evijei|t en
matière et coipnauniquerai à la S^ci^té if^ 4iy^rs3f( im-
pressions que pous avpn/i ressenties à la i^ture d^
louyrage de M. Daunapnt.
L atjLteur, compatriote du Béarnais roi de Çuiède, ho-
ppré /des $11 preinière jeunesse de 1^ bienveillance çk ce
prince, ayant servi so^s ses ordres, conçut le prfojet de
se rendre à Stockholm pour lui faire agréer loffire de
ses s<eryipes. S*il ne réussit pa^ d^n^ ^ démarçh^B au
gré de ses désirs npu;» d^von^ tqufefpjs Ip féliciter d'a-
voir entrepris un yojage qui nous S| y$ilu des rensiâ-
gneipens précieux sur une partie de not^p Europe dont
les connaissances géographiqpp^ étaient Ipin d'être com-
plètes.
]V[. Daumont mit à la voile du Hayre Iç a4 P^^i iftSo à
bord du trois m^ts laJecmne^jlrCf en dçstipat^pn poiir
Saint-Pétersbourg y devant débarquer à Els^ippur.
Le 3o au matin il était en vue de la Norvège. Il aper-
cevait pour la première fois cett^ terre dont l'aspect est
( 375 )
émmomme»% s^v^r^ ; de hautes juboniagoes qui semblent
avoir leur hase daiis la mer bordent le riyage éans iD<-
terrup^on» I^evrs flancs .^ombnss et escarf^és sont revê-
tus diç fprets desapi^js entremêlées de quelques ^paœs
iculjtiTé^, de fermes e% de hameaux.
^près qujçlqjues diffîcultés, la Jemffmré!Arc parvint à
doubler le qaf §k9g09 «t pénétra dans Le Skager-Baek.
L9 côte danoji^e j^r^^enta à notre voyageur un eoatraate
parfait avec celle de Npry.ège» Autant eelle-ci est élevée
e\ ÎRippsapte, ^u^ant lautre est basse et. si4»QOtone !
c est une plage aride, trUte» sans verdure, sans végéta^
ùx>f\ , bordée de dupes sabi.opneuses , s^r iesquielles on
apçrçpit, à de grfipdes distances, quelques imouUns à
vent ou quelque^ maison^ S9)itair^s , mais aux^^ppi^çhe^
du Supd, laspciçjt de c^ rivages change complètement,
ils se couvrent d*tme brillante verdure, de villages ponir
breMx et bien Mtis , de hameaux eptouré^ d^ fraji^ bos*
quets et de beau^ arhi^es,
Bientôt M. .Dauji^ppç ^e trouve à ElseoeMP, au ^i}ieu
d'une rade çoi^v^erte alors de plus de de)|x mille Bavirea?
que les yei^ts y retenaient depuis plusieurs jour/s* .
D'J^ei^ur, M. Daumoi^t se rend à Ij[elsin.gbQrg et le
pai^llèle qp'il établit entre les deu^ cité^ e$t touf; à lavaU"
tage de la première. Toutefois le pppt d'P^îngborg
dont le rétablji^çement pomp^et ne date qvie de |833 oi*-
irir^i à 1 avenir, de préçi^x avantages au commer^ et à
la navigafipn de ç^tte partie de la côte de 3canie.
Les environs d'Helsinghprg^{^résentèrçQX à M. Oiau-
mont de l? manière la plus agré/aible, il s aperçut hienitôt
qi^e la 3canie, qet|;e Proyience de )a Suède, éjtait digne de
sa réputatipu. A la jsprtiç de Ja ville sa vue s eteiudait
sur des cpljiine^ dpuq$|ipep|t pndiil^es, eotr§ lea<|M^|e6
s^peçtiçit laroufie p^u l^g^i m^ p^rfeiii^meut unie;
( 376 )
deux petits chevaux noirs, vifs et pleins d*ardeur empor-*
taient dune course rapide son frêle cfaar-à -bancs , tandis
que ses regards erraient de toutes parts pour saisir l'image
gracieuse et fugitive dès objets qui passaient rapidement
sous ses yeux ; des terres bien cultivées , parées de vertes
moissons , des hameaux isolés et heureusement groupés,
des fermes animées, des villages rians etl>ien bâtis, des
châteaux entourés dépares, s offraient de toutes parts
à ses regards surpris et charmés.
L'auteur a su répandre sur ses descriptions un attrait
puissant par ses peintures animées et gracieuses ; son
style revêtu des plus brillantes couleurs trace à grands
traits de vives images des contrées qu'il parcourt et nous
ne pouvons résister au désir de donner une idée de son
style, par quelques citations ; voici comment il retrace
les sensations que lui firent éprouver les nuits du nord.
« A onze heures et demie (du soir) lorsque nous arrivâmes
« au relai de Fagerhult, il faisait encore presque jour. Je
«n'ignorais pas que dans les contrées boréales, le soleil
* à cette époque de Tannée, reste fort long-temps sur
« rhorizon ; néanmoins je dois avouer presque à ma
«honte, que maintenant cette suppression de là nuit,
«sans me causer aucune surprise laissait errer dans
«mon âme une impression vague et indéfinissable qui
« répandait son influence sur tout ce qui m'entourait ; je
« savais bien que je parcourais d'autres zones , que j'étais
«tsous d'autres cieux; mais lorsque vers minuit, en tra-
«versant un beau hameau éclairé encore par les reflets
«des feux brîUans du jour j'y voyais régner le calme
« profond et le silence de la nuit , je ne pouvais me dé-
« fendre malgré la voix de la raison , d'un sentiment
«pénible et désordonné ; mon imagination me rappelait
«involontairement les mille et une nuits avec ses villes
( 377 )
«désertes, solitaires, asiles de fées et de périls invisibles;
« et ces idées bizarres répandaient sur la belle et riante
«nature que j avais sous les yeux, un air étrange et
«fantastique.»
Le tableau que M, Daumont nous offre des scènes de
la nature aux approches de Joenkœping (Yonchouping)
nest pas. moins remarquable. « Dans quelques heures
«nous arrivâmes à la base de la chaîne de montagnes
« dont la cillée s élevait devant nous et qui forme la cein-
« ture du lac Yetter. Nous nous trouvâmes transportés
«dans des gorges incultes, bordés de précipices; les
« champs, les prairies, les habitations, toute trace de cul*
« ture avaient disparu, pour faire place aux aspects les
«plus sauvages et les plus arides; nos chevaux gravis-
«saient au grand trot, avec leur ardeur ordinaire, la
«route escarpée qui s élevait par d'innombrables sinuo«
«sites jusqu'à la crête des montagnes; cette contrée
«isolée, solitaire, semblait être séparée du reste de la
«terre et. de toute créature vivante ; dans ces montagnes
«couvertes d épaisses forêts, un silence solennel n'était
«interrompu que par le murmure des vents qui balan*
• paient la cime des pins; la voix plaintive de la forêt ré-
«pandait dans l'âme une teinte mélancolique mais exal-
« tée et je me croyais transporté aux concerts des Bar-
«des de Fingal; à- chaque pas, mon imagination se pé-
«nétrait de la poétique influence de ces scènes de la
«nature Plus j'avançais, plus la scène devenait
« variée, je descendis le revers des montagnes que je
«venais de gravir; des ruisseaux tombaient en cascades
«argentées, des torrens fougeux roulaient ayec fracas
«leurs eaux impétueuses sur un lit de granit et allaient
«se jeter dans le lac Yetter dont j'apercevais devant
«moi les eaux paisibles et bleuâtres: bientôt je pus y
( 3^8 î
« (lisiinguerles naVrreaqiiT y voguaient à pleines voiles.
« Ators tout changea d'afspect eommepar enchantement:
t aux sombres forêts , aux montagnes escfatpëéi , succéda
« tout-à-coup une petite piaille riante, fertile^ couverte
«de champs^, de prairies, de yci^gers, dé n^aisorts et de
«)ai*dins jusqu'à leniree delà vitie. »
Jœnkœping est bâti à rexlrémité sud du tac Yetter.
Ge lac, dit M. Daumont, a 3o lieues de long sui'7 à 8 de
lavge ^ la na-vigalion y est très aictive, mtfis lés bàtiitiens
y sont soaveirt assaillis par de9 tempêtes tiolentes, cau-
sées par les liautes miyntagnes qui TentoâTénf dé fô'utes
ptarta; les vents en se p^écipi^nt infpéri(ieiisetk|eti€ de
leur sommet sur la surface de^ eaux, crci^éiortnent des
grains pins subits et plus terfibles qu'en pleine m^.
Les navires sombrent en un moment, et ctA événéfiiens
sont malheureusement trop fréquent.
De Jônkceping notre voyageur se rend à Littkôping,
capitale de ]*Ostr(^otbie^ Tune des plus antiques villes
de Suéde, mais dont la populattdtï n'excède pas 4,oaô hà-
bitans. Les seuls objets dignes d'uttentioti qu'éHé ren*
ferme sont une belle église cacthédrale^ cAson gymriaoe
ou €<^llége, qui passe pour le plus considérable de éoat
le royaume^ si on en excepte <3eixx de SiôddxôlÉw.
A NovrJuqiing (Norcheuping) M* Daumont s'emfaaiY-
que pour StoèUiolni. La deseriptiori qu'il trace de l'ar-*
ehipel pittoresque et innombrable qui courte Feutrée
du port de oette Ville offre les détails Ids .plus attackams.
« On ne se douterait guère^ dk-il,au onlied dece dédale
f d'îlety que Von eit dans le voiainage d'une gtonde et
• belle capitale; Unis à mesure quo l'on s'en approclic,
<« on aperçoit par intervalles^ des oMiaons, des étatuiis-»
« scméns publics dispevsés mu le^ flancs et à k base des
«•montagnes ou sur b* crête des roohera griafttrea de
( 379 )
t punit ; les bois et les rochers sont répandus |Nirtout
«avec prufusion; les cultures sont rares, tout oomwtrve
« lin aspect âpre et sévère; lart sembla ici être impnissimt
«pour seconder la nature, et elle seule avec ses sauTag€9
« beautés Sait les honneuri et romement de ces Meux. •
En arrivant dans cette capitale, ce qui frappe d*abord,
estlaspckit imposant du obâteau. G est un édifice magni^
fique, et le seul véritablement remarquable de la viUe^'
ou du moins il les efface tous par le gtaiidiose de Be§
proportions*
La situation de Stockholm est admirable ; c'est , arec
Edimbourg, Gonstântinople, Lisbonne et Gênes, une
iéè vill<4s Ids plus pittcnresques de TËurope : rien n*égale
Taspect Mngûlier dé cette ville ^ ou l'on voit se déplojrèr
à-la-fois la pompe de» arts et la grâce énergique et sau**
vage de la natbref c'est un mél«tngè de palais ^ d^édificei^,
de rochers ) de veï'dni'e, d*eaui transparentes ^d arbres,
deboèquetis^ da.jardin$, de forêts, de natire», débar-
ques, dont lensembie offre le €oup«d œil le plusl enchamh
teur.
Nous ne suivrons pas M. Daumont dans ses ndta-
breuses excursions aux environs dé la capitale; nous ne
pârlerona pas non plus de son entrevue piquante et
pleine de franohise avec Charles X[V Je«tl ; nous conti-
nuerons de le siûvre dans son voyage vers les eontMes
plus septentrionales de la Scandinavie.
Patti dé Stockholm par le hatead k vapeur, I auteur se
rend à U{isal, doù il. passe dans les cotitrées vèisines
dé fllpland et de la DaléearUe, et visite les iniœs fii««^
ibeusea de Falun et dé Dauemora.
L'aspeot d'Upsal, cette Athènes de la Suède, neut
pour lui rien, de bien imposant j mais tout y annonce
un séjour «^réablê : la oontrée qui loÉoure est riche..
( 38o )
féconde, et abonde en sites magn^ques. Les souvenirs
mythologiques répandent le plus vif intérêt sur toute
cette contrée. M. Daumont en prend occasion d'entrete-
nir ses lecteurs de la co5niog<>nie Scandinave ; il parle
d*Odin , et trace le caractère de ces conquérans goths ,
qui, sortis de la Germanie, déplacèrent à leur tour
d autres peuples ; il parle ensuite de l'université célèbre
d'Upsal , et s'étend sur sa bibliothèque importante y qui
renferme plus de soixante mille volumes et un grand
nombre de manuscrits parmi lesquels il en est qui jouis-
sent d'une grande renommée.
ia Dalécarlie, cette province si pittoresque, et dont
les habitans : donnèrent des preuves si multipliées de
fidélité à leurs souverains, dut fixer l'attaEition du voya-
geur. Toutefois, il ne s'est pas contenté de ses propres
observations, il a fondu xlans son ouvrage des extraits de
celui de M« Forsell , publié en i83o à Stockholm , sous
le titre de : Un an en Suède; on' y lit avec intérêt un
épisode A' une noce dalécarUenne , et des détails fort in-
téressans surdes aventures du célèbre Gustave Wasa«
Après avoir fait une excursion à Mora, en Upland ,
bourg célèbre en Suède, puisque c'était dans la plaine
voiâae quese faisait l'élection des rois, et avoir visifé la
belle manufacture de porphyre d'£lfdal,âoutenue par la
munificence du roi, et qui assure l'existence de plusieurs
centaines de familles d'ouvriers où d'employés, M. Dau-
loont revint à Stockholm. Ce second s^our dans la ea«
pitale fut mis utilement à profit : il s'occupa du «oin de
saisir et de retracer les mœurs et les usages des Suédois.
S'occupant ensuite de la topographie de cette contrée, il
&it connaître l'aspect général du pays, indique la configu-
ration géodésique du sol ; puis , se livrant à des considé-
rations philosophique» sur là population, il exfoi^e To-
( 38i )
rigine des dÎTerses races qui ont peuplé la Suède : nous
y lisons au chapitre xv, tome i®^, que la: population de
cette contrée, sans y compreadre la Finlande, était, en
175 1, de 1,785,000 habitans, et d'après le dernier re-
censement de i83o , elle est de 2,871,^52 , ce qui donne
un accroissement de 1,086,000 âmes dans l'espace de
80 ans, et si ce mouvement se soutenait comme dans
les dernières années, elle doublerait avant cinquante
ans.
Tout ce qui regarde le climat , l'agriculture et Thorti-
culture, offre une foule de détails remplis d'intérêt et
jusqu'alors inconnus; la partie des mines et des nianu«
factures est traitée avec un talent remarqilable. Toutes
ces notions nouvelles sur un pays si peu connu méritent
de fixer l'attention des personnes que ces spécialités
pourraient intéresser, avec d'autant plus de raison que
l'auteur était sur les lieux , et qu'il lui a été possible dç
puiser aux meilleures sources par ses relations avec les
diverses autorités de Suède, qui se sont fait un plaisir,
non>seulement de l'accueillir avec bienveillance j mais
de lui faciKter tous les moyens d'accélérer et de com-
pléter ses recherches.
Dans son second volume , M. Dat»mont poursuit le
cours de ses investigations sur la statistique de la Suède:
il traite successivement , dans des chapitres spéciaux, et
avec beaucoup de lucidité, du commerce, de la naviga-
tion, des douanes, de l'armée de terre et de mer, des
cultes, du clergé luthérien, de la noblesse, de l'instruc-
tion publique, de la littérature, des arts, de l'adminis-
tration civile et politique de la Suède, des finances et
des rapports de cet état avec les divers pays d-Eui^ope.
Il termine ses tableaux .par des considérations sur les
causes*' du changement de dynastie.
37
( 382 )
Tous oe& sujets, conme ^m le sent bien, sont de la
dernière impovtanoe, nécesatient des. détails nombreux
qui occupent les deux tiers an moins du second Tolume,
et qui , pour être analysés, exigeraient un travail phis
approfondi.
Nous dirons cependant un mot du conmevce^ de la
navigation, de l'armée, de l'achninisiration etdesfiRaDoes.
Le commerce intérieur de la St^ède est très limité, et
il ne peut guère en être autrement, dit l'auteur, dans un
pays qui ne possède aucun moyen d'échange entreides
provinces dont, les productions ofifrent partout une
constante uniformité. La masse des produisis que le com-
merce suédois envoie à l'étranger, aliineAté par le pvo-
duft des mines et de» forêts., s^ale reseotiree. de €€»iitf
contrée, donne naissance à une navigation très active,
et sôus ce rapport, il est digne d'intérêt : ct'est la vîe du
pays.
En iSS^i, les exportations de In Suède se sont^levées
à 37 nouions de francs, et ses importations à au^ noâUtoM;
d'où suit que la balance était en sa faveur de 3 nwllion»
de francs. La presqne totali|té< des. artides se composait
de matières premières; les prodnixs mami&js|i«rés n'en-
traient que pour environ, v^t dixième dans bi masM des
exportations, dont le- fer forraaîi plua de la moiflîddr^ila
valeur; lie b(HS et le cuivre étaient eneiiito les. objets le$
plus importanSv
L'auteur a emprunté au rapport présftofeé le 5 dér
oembre i^3a, au roi de Siiède, par JjSl G. Sappius,
préndeat du ceikège de commerce, cpielques déftùl^ toès
précieux, par ce^a même qu'ilssontaufheniijlqiies» sur la
n<|tuye des. rel^itions mercantiles, de ht Suède en aSda,
avec les principales puissances. Gedoouiof^it donne une
idée complète de retendue d» comnieroe deeepays.
( 383 )
et t( «m dTun hatrt «nt^ràt pôtit ceux qui se livrent à
letQ^ de ^économie politique.
La navigation et ses progrès en Suède ne pouvaient
^chapfMfi^aux niéditationÀ du voyageur ; aussi faît-il ob-
server avec raison , eu tête du ehapitre qui y est rëkriif,
qtt un peuple entouré de niêrs orageuse», un* pays coùpë
de lacs imniefises, presqoe Unis navigables, doit fournir
mie pépinière d'excetlenS' iltàilelots; et ^tr'en efFet^ \éà
Suédois, ealines et durs k la-pein^, intrépides, stibor-^
donnés y possèdent tôote^ )e^ quAlitéé qui constîtuem !e
bon marin.
La Suède a sons s» fnaitftf lotit te ^iaï \tn es^t nécesfsaxré
pour la eoryscruotion des* vaiss^ux , à Kéxoeplion, toute*
foÎB^ du ioi» de cbéne et An chanvre, qu elle ne pr6-
duk pas>eri assea grandti aboAdànce; jnais le bas prix d((
fer, du cuivre, des planehes, des mâtures et des autres
raatérîaiiix^, offre une compensation tou< en faveui' des
bon^tviiciidns suédoises, qui, cKt-on, peuVéïV» être exé-'
entées k trente pimr cent meilleur marché que partout
siUeiir^ : cVst pour ce n^otiP que Mohammed -Ali y a
fait construire une grande partie de la marirtë ^ypti^nné;
La maanme marokande de Suède, quv ne eottiptait, au
qufttomEÎèraesiciclé, que ^<dô'iiai^res, ^élevait, eti* kSbo,
à 1^024 9 «* ^' iSB'P, à plus de â^,4oo, outre fes bâtiments'
de ttfoie sorte de grandeur diestinésau petit cabota'gel
S«jr csenonibre^ i,Soo naviresont été employée au cdtri-
merce de la Baltique eit du Danemark , 345' ont fréquenté
la Méditerranée et TÂdriatique , 2 1 5 les ports rlbi^Océaii -
et de*)!! mer du N^ord, 22 ont été expédiés pour PÀn-
gleteroe:, 45/^ fioin ]B'Bféii\ et ]^9' pour Tes Etats-Uitis:
Lai»anâgoii<m àia>vapeûr a'été introduite en Suède' il
y a .dcwDt afi^ : îk j étisie ttlâiiltenànt r4'bâtimen§ à
vape«r^ti^s^«onsti>uits dans le^pstys'. L'atelier mécaûYqtte*
27.
(384)
étabU à Mptala en Ostrogpthie livre des machines à
vapeur aussi parfaites qu*eo Angleterre ^ et 4 infiniment
meilleur marché.
Les x^hapitres xxiv et xxv du Voyage de M. Daumont
sont consacrés à des détails sur larmée de terre et. de
mer : c'est un historique complet dans les détails du-
quel il ne nous est pas possible d'entrer ; il y en a. de
très curieux sur larmée dite indelta : c'est ainsi que l'on
nomme les troupes qui forment la masse principale de
Tarniée suédoise. Ce sont de véritables soldats labou-
reurs; depuis le colonel jusqu'au simple soldat ^ chacun
selon son grade, possède un domaine plus ou moins
étendu, qui lejiir est assigné pour le cultiver, fournir à
leur entretien et leur, tenir lieu de solde* Il serait à
souhaiter qu'une pareille mesure pût s'appliquer à oos
troupes coloniales , principalement à Alger.
lEln 1 83 1 , l'armée suédoise s'élevait à 1 7 1 , 54oiiommes,
dont 163^070 d'infanterie parmi lesquels. i3o,ooo. de
landwehr ou gardes nationales, 5, 100 de caval^ie,
3,000 d'artillerie et 370 du génie. L'indeUa s'élevait à
33,600 hommes.
. La flotte suédoise est maintenue sur le pied le plus
respectable; elle est entretenue avec, le plus grand soin.
Suivant M. Daumont, son maiiériej s'élevait, en cictobre
i833, à II vaisseaux de lîgnie, 8 frégates > 4 c^^irvettes
et 6 bricks ; sa flottille cpfuptait a ^o navires de mcûndre
force ; son personnel s'élevait à.24>ii9 of&ciers , sous-
officiers et matelots.
Sous le rapport de Tadministratioo civile , notre au-
teur nous transmet des détails importais sur la xUvîsion
territoriale de la Suède en vingt-cinq gouvernemens.
Les gouverneurs représentent pos préfets , niaîs avec
des attributions beaucoup plus étendues^ Ces gouverne-
( Î85 )
mens se subdivisent en cantons composés chacun de
quatre à douze paroisses. Tout ce qui regarde les tribu-
naux, la statistique judiciaire et la législation civile et
politique, est traité longuement dans une suite de cha-
pitres fort intéressans à |ire.
Quant*, aux finances, les détails présentés par Pauteur
lui ont été fournis par le secrétaire d état des finances,
M. Skôgm'ann ; rP évalue la totalité des contributions dé
toute soï*te, payées soit 'en espèces, soit en nature, dé
34. à 36 millions de francs. Le budget dé la Suède s*é-
lève à 18 ou 19 millions en espèces, les dépenses eh
nature pouvant difficilement avoir une évaluation fi'ie.'
L'ouvrage' est terminé par des considérations politi-
ques d*tin ordre fort élevé sur la réunion de la Norvège
à la Suède, et sur la cession de la Finlande. Lautenr
déplore la perte de cette dernière province , tout en re^
connaissant que SA possession était devenue une nécessité
absolue pour la Riissie ; la sécurité de sa capitahe dépen-
dait de cette position , qui devenait menaçante aux pre«
mières hostilités ; et la réunion de cette province aux
vastes domaines de l'autocrate a tari la source de tout
conflit.
L'auteur développe , dans deux chapitres qui seront
lus avec un vif intérêt, les causes qui amenèrent Télé-
vation au trône du roi Charles XIV (Jean-Bernadotté) j
et dans le cours de l'ouvrage, il trace un tableau très
remarquable de l'habile et sage administration de ce
souverain. '
Un atlas est joint au Voyage de M. Daumont : il con.
tient une carte de Suède dressée par M. And ri veau pour
servir à l'ouvrage; elle comprend non -seulement la
Suède , mais encore la Norvège et le Danemark. Cette
carte est accompagnée de neuf lithographies représ en-
( 386)
l^p^ sîqU des Yiies de vilLç», soit des costumes natio-
naux. !Nous y avon^ rçpiarqué une yue de Stockbolm
p\ de&, coutumes daléçarliens et smolandais.
En îèt^ de l'QMvrage , eç w>us le titre modeste d'wi-
traduction , se trouve une cbrqnologie hisloriquedes
diff^rens voyages entrepris d^ns le nord , et iM>taminent
e|i Suède ^ depuis le célèbre Pythéas de Marseille jus-
q]U a iohn Carr eu i8q4. Mm il est ëyident q^ue daos
ces derniers temps, la Suède h changé de face; que ces
divei^s ouvrages ont laissé t)€^ucoup à désirer, et que
ni^u^ devons ^ayoir gré à M. Dauxnout 4 av<^r cherché
à comble^. ta lacune.
If ous avons parlé du style élégsmt et facile de oet ou-
Trage ; à ce mérite est joint celui de l'authentiottéi de la
yéraci,té, e( une variété de ï^ix& et d*apercus- qui décèlent
dj^Xï^ son auteur des coona^sac^ces très étendues^ Sous
ce double rapport » le Voyage de M. Oaumont est vran
içi^f^X rem^rqu^able. II. eut étç à souhaiter néan«UNin&
qu'il eût pu nous donner des renseignemens précis eue
la topographie de riuimeuse Kprdland , sur lequel noua
^ avop6 que des^ données vagues et peu s^tî^faisaalea ;
nous eussions désiré encore qu*il nous eût iraQi$mis
quelques détails plus circonstanciés suc la géographie
physique et la statbtique de la Norvège;, quoique n-é^
tant pas sur les Ufux> il pqnifait , ce noui^ semble , cQm<'
pjiéter plu^ que persppqe La descnption vitale die la mo-
narchie suédoise*
En somme, M. Daumont a rendu un service à \^
science géographicitfe y a ajouté aux coii^itti^is^aniees sta-
tistiques > et sop ouvrage peut dignepfiejM figurer suit les
rayoi^ de jgios bibliothèque!^,, à coté des spécialiiés. q^»
nous avons^YU paraiti^ede njQsiours^ sur la^Sardaîgvie,
la Perse, le Monte-'NegrQ et le Caucase.
( 38s7 )
RAPPORT VERBAL
Sur louvrage de M. le capitaine de vaisseau C.T. Fàlbk,
consul général de Danemark à Tunis, intitulé: Re-
cherches sur VemplacemeïH deCarthage^ suivies de ren-
seignemens sur plusieurs inscriptions puniques inédites ^
de notices historiques y géographiques y etc.j aifèt le
plan topographique du terrain et des ruines de la vSlà
dans leur état hctuety et cinq autres planches ,
Fait à la séance du i6 mai, par M. 'D'AvEZàc..
Messieurs,
Le premier plan effectif de Garthage qui ait été livré
à \k euriosité-du monde savant, a été mis sous vos yeux,
dès avant sa publication, par son auteur M. le capitaine
de vaisseau Falbe, de la marine danoise, qui a con-
sacré à cette œuvre les loisirs de sa résidence à Tunis
eomme consul général dé-son souverain auprès du Bey
El-Hhasan. Un exemplaire du volume et de TAtlas où
cet . officier a consigné les résultats de ses travaux |
vous a récemment été remis en son nom par notre
eollègue SI. Jotiannin, dont l'auteur danois ne nous a
point laissé ignorer la coopération active à la rédaction
française de son texte. Vous m*avez chargé de vous
rendre un compte verbal de ce bel ouvrage , et je viens
m'acquitter de ce devoir^
Le travail de M.. Falbe n*est point borné au simple
relèvement des ruines qui constatent encore, sur rem-
placement de l'ancienne Garthage, l'étendue et quelqjues-
unes des distributions de cette grande et fameuse citéf
une deuxième- section de son livre offre des remarques
géographiques et tppographiques iutéressant^s sur la
( 388 )
contrée qui se prolonge au sud jusqu a El-Legem (Ystn-
cienne Tkysdrus); une troisième section est consacrée à
des fragmens de paléographie et de numismatique car-
thaginoises et mauritaniennes.
I. Cartkage.
M. Falbe a exécuté consciencieusement, et avec cette
exactitude que donne la pratique usuelle des relèvemens
nautiques, un plan détaillé du sol ou gisait la rivale de
Rome. Les configurations physiques du terrain ont
été soigneusement exprimées, et des indications près-
que minutieuses signalent tous les vestiges d anciennes
constructions que l'auteur a rencontrés ou aperçus :
ce sont des jalons à laide desquels nous pouvons, par
la pensée, restituer ces murs et ces édifices détruits par
les insouciantes et journalières démolitions des Arabes
aussi bien que par Tincendiaire orgueil de Scipion. On
s'accorde à déplorer que si peu de lumières nous aient
été conservées par les auteurs grecs et latins sur la topo-
graphie de cette reine du commerce d'occident ; le beau
travail de M. Falbe rend aux antiquaires un service
d'autant plus précieux, que non-seulement il leur facilite
l'intelligence complète des indications si concises et si
clairsemées d'Appien, de Strabon, de Polybe, de Ttte*
Live,de Procope, d'Orose, etc., mais qu'il leur signale
en outre des détails que l'érudition eût vainement de-
mandés aux textes anciens : et, par exemple, l'amphi-
théâtre, dont il a vérifié l'existence et le gisement,
avait-il une incontestable réalité tant qu'il ne nous était
révélé que par une fugitive mention de la muse de
Virgile? Mieux encore: le cirque avait-il quelque part
une mention, même en des vers douteusement sincères?
Toutefois, il le faut dire, ces indications que la litté*
( 389)
rature classique a omises, un auteur arabe do xi* siècle
ne les a point négligées : Abou-0*bayd-el-Bekry, de Cor-
doue , énonce que dans fenceinte de Carthage , où le
voyageur curieux découvre chaque jour quelque nouvel
objet digne d'attention, le monument le plus admirable
de son temps était le théâtre^ voisin de Ma^lqah^ du
Hkoumas (qui paraît être le cirque), et des citernes des
diables : tout cela est en parfaite harmonie avec les re*
lèvemens de M. Falbe et vient confirmer Texactitudede
ses observations ; mais il est à regretter que cet officier
n*ait point connu Tauteur andaious, pour nous aider
à résoudre une difficulté qui se présente dans Tappiica*
tion du nom de Malqah (ou plus correctement Mo*al*
laqah, la Suspendue) , qui appartient aujourd'hui au
hameau bâti sur les grandes citernes , tandis que Âbou-
O'bayd le donne à un palais d'une étendue et d*une
élévation prodigieuses, dominant sur la mer, et qui
semblerait d'après ces termes devoir être cherché sur
le haut plateau de la citadelle Byrsa.
La découverte la plus notable que nous aient procurée
les explorations locales du docte danois , c'est celle des
vestiges bien déterminés du double port, avec son
môle extérieur, avec ses murs, avec son kothon pénin-
sulaire , ses deux entrées successives*, et la coupure acci*'
dentelle effectuée pendant le siège : ces traces persis-
tantes , en démontrant que le port était au sud de lii
ville, renverse complètement l'opinion, généralement
adoptée depuis Léon Africain , que ce port était jadis sur
l'emplacement d'Ei-Mersàjr^ dénomination qui, à la vé-
rité, était bien faite pour induire en erreur.
M. Falbe porte ensuite ses observations sur les ruines
de Byrsa j sur celles des citernes^ sur celles du grand
aqueduc, dont l'origne ne pouvait être au-delà des
( 39^ )
hauteurs d^Aryànah, aitisi que le démon l3'e]ità4k-foM la
vérification comparative des relisefii du sol èl le$ irdces
encore subsistantes des travaux, ce qui ne permet plus-
de croire avec Shavir que les eaux amenées à Gartlu^e
vinssent duGebei'Zaghouân(aujourd*huiappeiéSs4>ulto}.
Il s'occupe ensuite des vestiges dé tetnpies, de teux de
lamphithéâtre , du cirque, dé quelques rues^ des
murs d*enceinte, des tombeaux. Ces investigations
le conduisent à la détermination conjecturale da circtttt
de la Carthage punique, et des limites pias r^streintîes
de la Carthage romaine ^ai^tourdelaque«e apparaissent
encore presque complètes les divisic^s agraires du aol
attribué aux trois raille colons ehvoyéâ par Auguste.
2. Détails géographique^ et topogrdphiques.
Lorsque M. Falbe voulut encadrer* son reiéVemetiir
géodésique dans les travaux hydrographiques de SfHjth
et de Gauttier, il fut arrêté à-Ia*fois par k discordance
de ses résultats avec les leurs, et par leis dissidenôes fia-
tables que présentaient entre elles non-^seulemeui lès car-
tes respectives de ces deux habiles marins, mats Ufâoie
trois cartescontemporaines de Vkjdvographeanghkîsi ce^
pendant après avoir reconnu que la feuiité de d<éiiai(
donnée par celui -'oi pour la eôtede Tmiùrfslèpuis la iMlë
dCÂ/ricajus^uoièx Frères de Bixei^ se rap^po<^aii bèflU-
coup, daaeses bases, des posiiMm&obsêrvées par Gauvf i^r,
il a adopté cette dernière oarne comme un canrevais dans
lequel il a inséré le tracé que lui avalent pi^ocus^ s\e»
proptes triangulations depuis* le voisiilB^0' eu efetp de
Qamart jusqu au-delà de Solymàn stir le littoral ^ ef à
riùtérieur jusqu'au Gebel el-Re(fsâ»s et au Gebèl â^otiân.
Il y a employé en outre ses relèvemens itinéraires depuis
Tunis jusqu a Sousah et de là jusqu'à EI^Legem , en
(391)
saivafit diverses routes du mOjwn desquelles il k corrigé
des méprises et des transpositions assez notables de la
carte anglaise; néanmoins il a conservé intacte la posi-
tion de Hbammàmet , bien qu'il eût vérifié que cette
position était ainsi beaucoup trop rapprochée de Tunis;
car au lieu de 26 milles géographiques entre elle et
BSiammani-el-Ënf , le voyageur danois a compté 4o mille
tunisiens ou 9 heures de chemin au pas accéléré d'un
dieval ou à lamble d'une mule, ce qui équivaut à plus
de 3o milles géographiques d après ses propres évalua-*
tions : or il est à remarquer que s'il eût adopté la position
que Smyth a donnée à Hhammâmet dans sa General
ehart of the situation of the Szeily, il eût précisément
trouvé cette distance ; mais il n*a voulu modifier en rien
un tracé de côtes qu'il avait adop>té comme le moins dé-
fectueux dans son ensemble, et ce scrupule se manifeste
ailleurs par les solutions de comtinuité qu'il a laissées
subsister aux points où son propre relèvement n'eût pu
se Hec à ceux de Sm^th qu'au moyen d'un léger raccortt
qu'il a iibandonné à la <Hserétion des cartograplies.
Faute de s'expliquer convenablement ce respect tranH^
sitoire et conventionnel pour les parties défectueuses
d'un traçait adopté datii son ensemble, Ids géographesr
du Dépôt de la guerre , qui, dans l^r carte litbogra*'
pbiée ées Possessions françaises en Borbaiie, ont foit
entrer les isésultats de M. Falbe, ont simplement copié
sa carte en raccordantles lignes qu'il a laissées in terroni*'
pues, mais en conservant à Hbasnmàmet la pontion
pour laquelle il a averti qu'unie oorrectiKHi est indôspe»-
sable.
M.. Falbe avait auasi, danst sa carte luaHuscntir ainai
que dans les preoiières épreuves lithograpbiées, plaité'
Qayrottèndafis la position absoliie où il se trouve sur la
(390
carte deShaw, et cette position lui est pareillement con-
' senrëe dans la carte Hthographiée du Dépôt de la guerre :
cette dernière circonstance me porte à reproduire ici
les obsenrations critiques que j avais à cet égard adres'
sées à M. Falbe^ et qui Font porté à effacer de sa carte
l'indication de ce point. Shaw n'ayant pas déterminé
la situation de Qayrouân par des observations directes,
mais au moyen de lignes itinéraires s'appuyant sur
Tunis, Sousahet Ehraqiyah, ce sont ces conditions re-
latives de distance qu*il importe de conserver, et non
une fixation géonomique qui n'a rien d'absolu ; il est
vrai que Shaw ne négligeait point les observations as-
tronomiques, et que selon toute probabilité il en a
faità Qayrouân ; mais il ne faut point perdre de Tue que
dans ce cas son instrument n'a pu être exempt en cette
station des erreurs qui l'affectaient à Tunis , à Sousah , à
Ehraqiyah ; c*est donc , à cet égard , sur les différences
en latitude qu'il y a lieu d'asseoir ses calculs : or la com-
binaison des distances itinéraires et des différences en
latitude fournies par les observations, doit procurer à
Qayrouân une position sensiblement plus septentrio-
nale. 11 est vrai que d'autres considérations ont été in-
voquées pour l'abaissement de la latitude deQuayrouàn,
savoir, les conditions de distances relatives dans les-
quelles les itinéraires romains placent le Ficus Augtistiy
qu'on suppose avoir occupé l'emplacement de Qay-
rouân; mais malgré l'autorité de Shaw, de d'Anville et
de tous leurs successeurs , je n'hésite point à nier cette
identité prétendue ; tes historiens arabes rapportent que
Qayrouân, fondé au septième sièc-e par le célèbre
O'qbah el-Fehry ou par son lieutenant Mo'aouyah ebn
Khodaygj, fut bâti en un lieu jusqu'alors désert, et
couifêti d* épaisses forets remplies de bétes féroces et de
(393)
serpens. Nous voyons d'un autre côté Ibrahym ebii-el*
Aghiab construire , en Tannée 800 , Medjrnet el- Qassr"
d-Qadjrm^ la TÎlle du Vieux-Château , à trois milles au
sad de Qajrouân ; or , une ville nouvelle ne pouvait
tirer un tel nom que des constructions antiques qui déjà
se rencontraient sur son emplacement: voilà tout au
plus, peut-être^ le Plcus Augusti des itinéraires ro-
mains ; mais il est évident qu'on ne peut le cliercher à
Qayrouân. Je désire que ces observations empêchent
désormais la reproduction d'une erreur qu'une routine
constante avait si malheureusement consacrée.
Un relevé des villes et villages compris dans les dis-
tricts de Sousah et de Monaster, avec leur population;
des observations sur les concoi*dances de la géographie
ancienne et de la géographie actuelle en ce qui concerne
Grasse, Decimum, Hadruniatum , Ruspina , Thysdrus,
avec l'indication des vestiges subsistans à Sousah et à
El-Legem, terminent cette section.
3. Paléographie et numismatique.
M. Falbe s'occupe, dans les articles suivans, du dé-
chiffrement de plusieurs inscriptions puniques, de la
description de diverses médailles africaines et de quel-
ques autres objets d'antiquité. Malgré tout l'iutérét que
présentent ces dernières recherches, je n'ai point à vous
en faire ici l'analjse , puisqu'elles n'ont plus un carac-
tère géographique, bien qu*on pût toutefois prétendre
avec quelque justice que la géographie n'est pas tou*
jours complètement désintéressée en dételles questions.
Je me bornerai à présenter une seule observation sur
une médaille attribuée à la ville de Hadrumetum : elle
porte, à l'une des faces, une tête barbue avec des ca-
ractères peu apparens qui semblent pouvoir être lus
(394)
HAD ; M. Falbe. explique Yum» et lautre par la Ték de
Neptune et le mot HÀDRVMETVM ; sans discuter lau-
tonomie de la médaille > il sewble qu'en la comparant à
celle du musée Médicis, publiée par Eckhel , PeBenn,
Caroni , Mionnet, el reproduite par M, Falfae lui*«iéQie,
OD doive supposer que la tête barbue est celle d*un em-
pereur^et que la légeade portait le nom HADRIANVS,
eomwfd la médaille du musée Médiois donne la tète
d'Aug^te a?ec la \égemde IMP. AY6. PP., etc.
Je terminerai par une remarque générale ^ mais d'une
importance fort accessoire : le texte de AI. Falbe a été
imprimié à rimprimerie. royale , où les types orientaux
abondent; quelques^ noms de lieu» ^ tels que Ma^lqak,
SsQuân y Douar el-Sekâth , etc. , ont été indiqués en carac-
tères arabes ; pour le aurpluâ, IVL Falbe s'est contenté
d*un systènie partiçuUev de transcription dont il a donne
la clef au commencemest de son li^re.: mHfts regrettons
qu'avec les facilités qu'il avait à sa disposition pour don-
ner tous les noms en Caractères orientaux , il se soit
contenté de transcriptioe.'vqiit manquent leur butcliaque
fois qu'elles laissent lernioinfdre doute sur l'onhograplie
originali3,comme cela arrinre dans le système de MuFalbe,
où S^imA y Mefsa , Sahm, . par ««eeple , s'écrrrent uni-*
foffmément.par un.a final). Candis que l'arabe termine le
pveçAi^r nom par un he^ le> second par ua jrey le trot-
siàme pan un élgrf; luiméme n'a point été to«^oiivs fidèle
àise^ propres règles, et queliquos noms (tela que^Rawia^
SpMJUù^a) sont transcrits, dans son livre ont dans l'at^
las, sanifr aucun égacd à. son taUeaur de coiTespondamce
alphabétiqjue.
J'ai fini , Mesaieurs , jet je ra'aperçois^c^- nulle louange
ne m'est écba^p«e pour Va^iteur» ni poun roiwragef ce
(395 )
Best pQÎut oubli y aiais convenamce : voure estime ledr
ét^ déjÀ tçop bien acquise pour qu'ils eussent besoin
d'être loués devant tous.
*A
. TEXAS.
Observations histor\cal, geographical and description^ etCy
par madame Mary Austin HoUey. — 160 pages in- 12,
Baltimore, i833.
Ce petil ouvrage^ plein d*iDlérét/a été écrit pour
éçlaircir quelq^uet» quesitkiBS relatives au Texas et soule-
vées par la. société géographique de Londres^ dans des
vu^s de calonisatioD.
Le Tesias fait, proviaoirement partie de Tétat de Coa-
bu^l» et du Texasy en. atienda^at qu'il forme seul un état
distinct (i). Il est situé entre le 28** et le 3^4^ de )at. N>.
et borné, à Test, par la Louisiane; au nord, par la rivière
fiouge, qui le sépare du territoire d'Arkansafi^; à Tow^est,
par Ifi rivière Ntiaces> qui le sépare de Tamaulipad et. dis
Cp^httîla; enfin, au midi, par le golfe dxk Mexique..
j^spect du pafs^ soL Toute la côte, de la rivière Sar
bine à qc^Ue de NuecM^s, est généralemeiiA basse- et utie,
mai$ poio^ çaapécag^use ;; elle est bordée par de vastes
pmFies,qui s'étendent JM6qui'à( 8 à 10 mille en largeiir>
La portion. ^ plat pajiS, compris^ entre* les rivières
(i) La colonie américaine connuis sous le nom de colonie Aastin ,
est contraire à toute tentative pour séparer le Texas de la confédé*
ration MtJticeàne ; mais elle voudrait que ce territoire formât un état
pavttcttliei:^ eit prcoaat la rinrièse Nneoes oomme ligne de démava»-
tion av;ec Cdahuila.
(396)
Sabine et San-Jacinto, s'avance dans rintêiieur, à 70
' milles de la côte, dans une direction nord et nord-ouest.
Tout cet espace est couvert de belles forées de chênes,
de frênes, de cèdres, cyprès, et<;>9 et arrosé par la Sabine,
la Naches et la Trinité.
La région située entre les rivières San-Jadnto etGua-
dalupe, comprenant les parties inférieures des affluens
Brazos de Dios, San Bernardo, Colorado et La Baca, s'é-
tend, vers le nord, à 80 milles de la\;ôte ; elle est encla-
vée dans les possessions de la colonie Âustin ; le sol en
est fertile et bien arrosé.
Les terres sur le Brazos^ le San-Bernard, le Canej, le
Colorado, sont composées d*un sol d*alluvion d'une
couleur rouge biun, à-peu-près comme le chocolat. Cel-
les baignées par la Guadalupe, la Baca, la Navidad, etc.
sont formées de couches alluvionnaires, d'une couleur
noirâtre, et très productives, surtout en colon et en maïs.
Le sol de la vallée de Brazos est un terreau noir, qoi,
dans plusieurs endroits pénètre jusqu'à 20 pieds de
profondeur.
Au-dessus de la plaine inférieure du Brazos, du Co-
lorado et de la Guadalupe, le pays offre une surface
ondulée et s'étend, en suivant une direction N. O, à
une distance qui varie de lao à 200 milles, à partir de
la région inférieure jusqu'à la chaîne des montagnes du
Texas. L'aspect du pays est agréable, le terrain ex-
cellent. On y voit de vastes prairies entourées de bois
de cèdre, de chêne, etc. , et entrecoupées de ruisseaux
et de sources d'eau vive.
Montagnes. La chaîne du Texas , prolongation de la
Sierra Madre^ ou <t montagne mère * commence près le
confluent du Rio Pueroo avec le Rio Bravo et se diri-
geant au M. E., entre sur le territoire du Texas, aux
('397 )
sources de la Mueees; delà elle) se prolongé dans la
même direction jkisqil'ffux eaux su|)^ri«urés de la Stdi
Saba, branche du Colorado, et inclinant à fest, etlêtra^
verse leCotoriadoy à peu de disliance de lembouchure,
-et setend jusqu'aux terrains ondulés qui avoisinent le
Braaos, sans passeï^ à travers cet i;e rivière. Des chaînons
pénicrenl au sud, .au*dessus de la Médina et d<9 Gua-^
dalupe, dans le voisinage de BexRf<; d*autres descendent
jïu-delà des rivières Llanos, Pièdernales et des petits
affluens du Colorado à Touest , T'emontant cette rivière
■
à une très grande distatice de San Saba et environnent
Jes soui^ces de San Andress et Bosque ,' tributâfires du
Brazos.
Cette chaîne, de troisième et quatrième grandeur, pat
rapport à sou élévation, est couverte en beaucoup de
parties, de'4ïhéne6,'de cèdres et d'autres grai^ds arbre»;
on y a ti?oii?vé dufer, du cuivte et du charbon. ^ >
Riimrû»^ Aûi^«!,'ei^<î, — Toutes les rivières de cette côte
sout^ en' général, obstruées par des bancs formés par la
prédominance ^les vents du sud, qui agissent dans un
sens contraire à celui du- courant. - ' ^ i' >
Los brazosde Dios (les bras de Dieu) prend sa so<irce
dans le pays dés, Comanches, Sa bi*anche la plus bc-
cid^t^le arrose utie<)ontrée ou plaine salée, de i6o à
aoo roilies d'ëteivdue; et' quand les pluies sont abon-
dantes, il s y formé un étang passager, qui se déchargé
dans lefirazbsét ddnties-eaux sont quelquefois impk*é^
gnée» d'un sel ^ffisaiït, pour pouvoir servir à marineF
le porc. Dans la saison des chsileurs, toute cette plaine
est couverte de «el cristallisé.
La largeur moyenne du Brazos, depuis son embou-
chare jusqu'à; Bblivar, est de iSopied^; sa profondeur
varie 'entre 3 à'Sbras^es^ Jamais, cet affluent nefran*
28
( 398 )
ohit Ses liordS) quoique son cours soitdejilufiîeBrscetH
taipQâd^ milles. Se^ eai^x resBeinb|enl;, pour la couiéur,
à celles (}u Misskouri et du Miississipi.
La barrir éuoîLe, qui ob.^true Yentréé de cette rÎTiète,
n's^ pa^ plus de 20 verges ou 6opieds.de large ei est te-
couvisrie ordinairemeot par six pieds d eau ;s en deçà dé
ce(to blirre, le havre e^t sûr. Les gros Mtimens peUfvent
remonter jusqp a Brazoria.
L'entrée la plus rapprochée du Brazhs, do côté de
Toue^t, estlePasso Cavalio. Cette passe a il pieds d'eau
uurdessus de la Uirre, et eu deçà on y trouvé un bon
ancrage dé 4 brasses; mais la profondeur. moyenne,
à l'embouchure de la rivière Colorado, n'excède past
pieds.
Le Colorado est obstrué par des bois flottés, qui se
trouvent à 10 milles au*>dessué de la ville de Matagorda
et qu'on peut facilement, débarrasser» ce qui rendrait
cK^le rivière navigable presque jusqu'aux ittontagnéâL
Le lac Sabine ^ qui se trouve à l'extrémité, orientale
û» la cote ^ a une jentrée fournissant 6 jl^eds d!Gait^ d'uq
difficile accès, à cause, de^ banci de sable qui fixistent
vis-à-^vis*
Gaheston^ l'entrée )a plus voisine à l'ouest, donné
il pieds d'eau au-dessns tle la barre. Le havre, situe
entre les iles de Galveston et dn Péitosin , fournit un
bon lincrage de 5 brasses^ sur un fond de vase. De là
pour aller h l'embouchure de la Trinité ou du San
Jacinto , la navigation est embarrassée par redfiêh èar^
ou barre du poisâon roUgd^ recouverte de 5 pieds d'^au
à marée haute, ei de 3 sei^^meQU pendant le règne
des Vents du nord.
Un bras occidental de la baie de Galvesloo s'fiibnge
vers le S. O. à 3 nulles i^a d* la rivièifed'^l Braiios,* a-vec
(399)
■
(aquélte on pourrait facilement le faire communiquer ^
dû iiioye^ duti èàn^l.
l^ bm$ opposé de ^a tnétifie baie, appelé «Baie di
l'Est » sevjlii<*e le long dte lé côte etTe^çoit une crique
]^lMonâey c^tti e^t étie-méthe presque coupée par un
petit affluent du lac Sabine ; eh unissant ces deux criques,
on pourrait ainsi communiquer dé la baie au lac.
lia Triiiité et le Sàb JTacniio se jettent 'dans la baie de
Galvestorï, La première de ces deux rivières dans rah^e
llr. 'E.\ lautre, du câté opposé. Le San lacinto otTre une
belle baie à sOn etîibouchure et est nayigâble pour tous
ies bâtiment Iqui peuvent franchir la barre , jusqu'à
Tembouchure dtli Bu ffiïlo Bayou , qùofa peut remonter
également jtisqù*i sa biJFtrrcatibn au dessus de'Ha'rrisburg
età 4o tuiltes de Sati Felipe de Aùstin. Ce cotrrs d'eau,
qui traverse une vaste piiàiiûé', avec des bords élevés et
bien boisés, ressemble à uh canal. Là marée se fait
sàtftir jusqu'à 4à Irifàrcffcion dont on vient de parier.
iM baie de jiraAsaso i*è^oH aisément les navires ne
tiravt pa$ plus de 7 pièdà d eau'; elfe est sûre et plus
profonde que celle de Matûgofda et de Galveston. C'est
le principal rendei-vouS des bâtin^ens quicbargent pour
Gofiad, Bexar et pour les Colonies Irlandaises sur la
Nueces.
Ia Nnehes permet une navigation commode jusqu'à
, sa jonction Avec lAngcftia ,.à i5 thilfes S. E, dé Nacb^-
docfees. '
Lit rivière Seui-AtUoHio pi end sa source à trois lieues
de Bexar; elle est formée d'une multitude de petits
ruissteauX, qui se réunissent tous, à quelques verges du
Heu de leur sourcfe , par une ^eù'le rivière , coulant rapi-
<leûièkit sur un^ iBâss'é cdcaire. Le San Antonio ne dé-
lK)F<|e que tt^ès i^ak'ement.
. 28.
PiXiductIons. — Le sol esi propre à U cuUare ila
coton, du sucre, de Tindigo, du tabac, xles olives, àe
|a vigoe, du riz, du maïs, du seigle, de Torge, de Fa-
voine, du lin^ du chanvre, des patates douces ^ etc.
Les prairiesr naturelles sont .très £avo|rabIes à Téda-
cation des chevaux, du bétail noiry des porcs, d^s
brebis et des chèvres.
Le coU)n est. d une excellente qualité» La plantation
de coton de M. Mai-Neal^ située au dessous de Brazo-
ria, à lo milles du golfe, donne un revenu annuel de
lo mille dollars. Le travail n'exige que ^ix personnes^
et vingt nègres. L'indigo est également bon; le maïs
rapporte environ 75 boisseaux par acre.
Les arbres renferment un miel des plus. exquis; et la
cire est vendue principalement, aux églises du Mexi-
que, où elle est estimée un haut prix, xnéme un dollar
la livre, quand el^e est blanchie.
On a découvert, prè3 des sources 4u Bravos, une
masse de fer malléable, du poids de plusieurs tonneaux,
dont upe pièce fut, envoyée à J^Iew-York, il y a quel*
ques années. On prétend que cette masse est un .ol>jet
d adoration chez les Indiens Tomanche. .
Arbi^s, -^ La région du chêne vert s'étend d^uis la
baie de Matagorda jusqu'à l'extrémité ouest de la baie
de Galveston, et sur les bords du Brazos^ en s'avancant
vers rintérieur, environ 70 milles. On remarqua à
Bolivar, un chêne qui porte 16 pieds de circonférence,
à plus de 3o pieds du sol ; à*io milles dedistancCi on
en voit un autre, qui mesure i^ pieds*
Le chêne vert finit à 1 5 milles à Test du Bra^s. De là
à la rivière Sabine, on trouve de belles Ipjrêts de cèdre^
de chênes espagnols^ chênes noirs, rouges,^m^ers,
frênes, etc. Tout l pays environnant, entrcK^oupé de
( 4oi )
rivières, criqttes et ruisseaux, est miveri, uni, avec de
ricljtes et hautes prairies èntreitiélées ûe bouquets de
boîs.
Larbre appelé en 'anglais murkit-ttee , espèce dé lo-^
custe, abonde auprès de la rivière Guadalupe. Il est
très estimé dés 'Mexicains, à cause de la durée de
son bois et de ses cosses-, qui servent à engraisser Tes
« f
porcs et lé bétail.
Le mûrier crott en tous lieux et on peut élever les
vers à soie avec une grande facilité. Des raisins indigè-
nes de diverses espèces viennent en profusion.
4 ■
CUmài*^r-- Le cUhiat.est^ en général, exeessivemen^
doiux; , • •
Dans ^toiit \e j^t pays, il tombe très peu de pluie
de mars en novembre ; et U surface du sol exposée k
laction ODéscsaiitè «ides rayond) solaires est rafraîchie
par uhe brise de' mfer,'qui soufflé presque constamment
du sud-est; excepté- à la p4eiire lune bu aux changemens
de cet astre; II j a aussi quelques interruptions durants
les calmes du milieu de Tété, et lorsque les vents ^V
Bord'appàri^sseitvu^ moment, au printemps et en au-
tomne. En novembre, ces' vents régnent teut-à-fait,
avejO les pluies*, qiti vieiînent rafraîchir la terre. Les
montagnes de Tintérieur, alors couvertes dé neige, re-
froidissent aussi Fatmosphère, tandis que les eaux du
^olfey mijseS' èii ntouvemènt par Taction du soleil, rare*
fiev<t l'air qui ârrive^et "produisent un fort courant
venant du nord. Ce courant d*atr traverse les plaines,
dans, les mcis de >'dëcendyre et de janvier, aussi régu-
bèreweétquè le vent 'du* ssud^est durant leté, n'étant
interrompu, dd.jpnéme qu!aux diverses phases de la lune
et-quând ellc' est dans son pirim
,'"f
( 4o2 )
. L'ii>ftii^iïçe .(<Qs068t/ve.nt{5 sur I^> marées; eàtt^Hey^ue
la ha^tieur eo ^% rc^dt^^e d^ 3 à 4 ()ie<fs»
Commerce, — D'après laperçu qu'on a donné, d^si
port^ et rivières |cl^ Texas, pe l^ays pî^raH tré^s favora))le
v^ la navigation ii^térîenre. $a situ^iîoin ^^^ Iç golfe du
Mexiq^ue lui permet d^ çorQinumqiier facileo^eat avec
les ports mexicains du &^dj «vep le» Eta^-UxjLÎs au
nord, et les Indes Occidentales à resK. Un comm^içe
d'intérieur très étendu peut être engagé à travers les
poris du Texas, avec le nouveau Mexique, Chihahua
et toutes les parties septentrionales de la république
mexicaine. Ce commerce est fait maintenant au moyen
de foctes-caravannes, qui parterii dé Sdint^tioim, dâirs
le Missouri , pour se rendre à Santa-Fé, dans le nouveau
M(2|iqu^ HU miieu de ^limdejs iofeslée». d^tndièns
boMies; taddis que dé quelque potl.diu Texad qu'on se
dirJg^ jusqu'au Kà«so del Norte «t Ghifaakita , oii au
np^ViÇ«lu Meviqm, la flistaiftce èsf mr^ndre cpie celle qui
sépare Saint-Louis de ce$ dîverf points ^l lieii ne serait
plus facile que d établir une t>Qnue noutt (iour les Wckr
^0Oi ou charrette^.
. Qq a construit une sçic^i» à vapeur à. HMTtifblifg;
vu. autre mouliû , pour. le fnêm« objets est en isonstimo-
lioti sur le bord oriental du SanJacÂntp, vi»4-vi6 Teottr
boiichure dû BufFalq Bayoti»
Cçlonies^ étal^î^^fn^ns, vUleSy HUi ^-la cot^nié A<ir
stinjCQiUenait) en i8Si^ 6,000 habitons, prineipaleoien^
|kfuéricaii)3t ^vec un cêi'taiii nooibre d^lrbqdaiÀ, .<1*Aji**
gluis, d'Allemands et de Français.
La quantité dekerre distribuée avec de» titres légaust
est d'envjroin i4on lieues ■iexièanie&(i). Une* imaeée
(i) Unetteoe èe 0^ pays eM dé 8,o«q iUMu'iàélèfcàhÈ^ eiirf^A,
ou 4i4a^ acres anglais. L*acre «taéricaÎR esl- h TiirpMit 4e FirtiKlo
comme 1,000 est à i/a6a.
(4o3 )
terhiiti i^«i<^At, fdut Gôitiprij^, à 4 centièmes dé dollar par
acre.
Dtans l'd colonie de Witt^ sut* la rivière Guadalupe'
plus de 200 lieues de terres ont été concédées à des
émijgpranÀ dès États-Unis, et à-peu-près autant aux indi-
genes.
Lés cbidnies irlandaises sur la Nueces ont été forînées
par MM. Mac-Mullen et Mac-Glone; celles sur la côte
eati^ lea ri^ièi^s La Baùa et Nuèces, par MM» Powers et
Hêi^tson.
Lepajis surléâaiî Antonio et celui qui avoisineVem*
bouchrure d« fe Gbadalupe, appartient eu général à des
Mexicains, qui résident à Béxar et à Galiad.
La vaste contrée à Test de la colonie Austin jusqu'à
la rivière Shblfie, est exploitée par des compagnies et
de» piàttiituUérs recoonaandahles, qui en ont passé des
contrats.
Uhe ailt¥èconceSsibii a été faite par le gouvernement,
poih* ^ràblir tine colonie irlandaise entre la Gaadalupe
et la -Nâ«eeâ, cfdinpreftant toutes les terres enclavées
enftl^^s^^'dèùx; rivières, â io lieues du goife.
Au-dessus de cette plaine, la région ondulée sétend
Teris le $f .Q. en ^'élevant à mesure qu'elle s'approche
delà ébàî^é^é^eëiurdhlàgnes. Toute cette partie est coii-
▼ërtè A Ufi^ ëspêée d'herbe appelée musiity qui ressemble
SL'Vhèfée ^f^i/e ^<s États-Unis et fournit dexcellens pâ-
turages.
Bkâcctr; f^WXe située sur te San Antonio, par latitude
•tkf^ 56',' à 1 40 milles dekî côte,contient 2,5oo habitans,
tous itâtife Mekicatn^, sauf quelques familles Américâi-
tie&\ Ut) peste militaire y avait été établi par le gouver-
nement espkgnol. en 1716; en 1731, dès émij^rahs àti
Ities (tiiftsiHesl y foildêrerit la vUlè actuelle, qui prospéra
(4o4)
jiisqua )a révolution de 181:^ où ^U^ ^ttt/Si:S(Mi|fvirdeâ'
attaques des Comanches et autres Indiens. Cette p)a^ j
est admirablement située, pour des établisiS^niÊos ma- I
nufacturier*^. , . , .,. , '
:L^ village (iç Goliadf autrefois la Bahia, situé :$^r la. j
rive droite du San Antonio, à environ 1 10 milles S. £• de 1
Bes^ar et 3o de la côte, contient Soohfibitans^.tou^ M^Ki-
cî^ins. . .
, San^ Felipe de Austiii^ ville fond^q en %%^^ par ,1e
colonel Austin et le baron de Bastrap, commiasaire.dfi
gouve;;n^ment^ eslle cheflieu.de la colonie Austin. Elle
estsituée^urla rive droite du Brazos^àj^o.ipiilles^d^golfe
(par terre ) et 180 milles en suivant les sinuosités d^ lu
rivière, . . . . . „
Wïatagorda^ nouvelle viUe isi^r la baie^^gi: n^ême noi%
à Uembouchiire du Colorado, paraît d^^Q^i! prospérer
rapidement.
Gqnzales ^st une ville située;; si^V; le qâté^gai^çbe de: la
Çuadalupe ay poiut ^'ipitcrseçtion entre. cette .ri.vièr^i^t
la route directe conduisant à S^u. Fe^pç.dè Aus^n. .
San-Patrick^ ville cofi)me^cée,svir..lft N*4^^^s» et pflM*
plée exclusiveinent dlrland^îsv . ♦ »•- " .»».
.Brçtzoria^ située sur. la riyiere^r^%o^,esl: à. ïoinUle^
par eau et i5 milles par terre^ de son eipfdsaiMJ^une»
^Fictoriay village sur laGuadfilupeȈ;^Q ifiillcis.di^r^fOT
l]|Ouchure de la QaC9y iprès I^M^)I<). flj a up ppHç.QiiUr
taire.
Nacogfloches^ ancien p)Ste militaire espagnol et. vil-
lage, situé dans la région orientale du ^r<^^s, pfir ^i** 40
de latitude,. est à en.vii;on domilles O, 4? ^ wièpe Sa-
bine. En. j[^i9 ou i:82Q) ^es habitant. :furept.dispiei^
par des troupes. espagnoles et se.r^&gièrentsiiiiierjerr
ritoire de la Loui.sianq.j; Nacogdpqhes. fut rc^peupléen
( 4a5. )
i8»a.ét i9j^3:v on < 3^ ( confiée ,m»alentani;y]icc3iinpm. les:
aWnKMii:$y $bo.M63Ûcaio9é U y a Âus3viiAe>|iariiUoadel
laménm.natiQ'n. .;, = -,. ,." .m ;../•<-;.•.:. -
bonjcfaurederlaTrûiilé* à 4^ miUiestN* 0. de la bated«!
Galvastoii ptf^.ofdne dii général Terait. : .
1 TéinUffCticia^r^M mcore un poste miU^ire^stii; la me:
droiiedu Braaos^ ÀiftbfiîUesaii-edessus deJia. route supé-
rieure dondliUaBfe >âe. Beixàr à NiiGdgdbohes^ à i5 miiiesl.
au-<le$60ua 'de Temboucbirre du Saac^iidra .et loo milles \
au<dessAis<(de:,S£Mft Felij^e de Austia. Oiiidoii y entre-,
tenir une garnison afin de protéger cette parCte.de la
col(H>iey»o6ntre'les diéfurédati9nfi.^sJiM£eaa etfaciiiier
le& pff6grè)âiiu; N^XX ainâesàùs de la ri-viire-BraziM.
Le <;oionel'AiiatihrdQitrétablir tine ville sur le coté
gaiAebe.du Colopado^îau point où 'la rou^e drdesaus'se
trouve coupée' par/la)rîvîàre. • • • i, : * » ':... ^
M. «deZa^ala^nuinstre plénipotentiaire des Btats Meid^f •
eaitis pvà&Jadour de;FmRee, a^rècu de son goaTebne*
meaty en M 829^ une iconceMioia det terres >de 900 tniUes-
carré^ lejsquselles. s'étendent âepuift le golfe, ^u Mexi-
que, à Touest de la.'Sabine jusqu'à? là i>i^Ute qui eoi;iduît
de Natchiikiches à Naoogdoclies. Ges terres - oài été di-
visées, par < )kHs • de cliaiHin *i 77 acres^ v^T^ y Mo • iaRiilles^
ànâgrànlea de. iKevffYolrk ; &'y hoiit étabUeSy pourformec
une obleaâe^6A'se*oDBfornuint aux r^les'établies par la
loi de colonisa tion^ rendue paii let»!; «souvetiain de Goa^
huila et Têïas^le4.<ivÂli8a5.:\. . >
Indiens, Les ComancAes habitent vievpays au N.et au
N. 0. de San Antonio de Bexar. Ce peuple nomade ne
subsiste entièrement que des produits de la chasse. Les
vastes plaines de cette contrée sont couvertes d'inunen-
ses troupeaux de buffles et de chevaux sauvages ; ces
( 468 )
4 clans le pays de los Cadodachos et i sur le Rio de la
Guadalupe; mais 11 ne réuftéft iiacutvetnent, attendu
les hostilités des Indiens, la perte du bétail et autres
calamîCés.' > . ' •
1^14.' Cëëimissifi^ifis sont rétablies pàfÙ. Luis dé San-
DMis; D; Medai* JaUt^Wt detixErançais, àur loi'dfe du
duc de Linares, vice-roi de la nouvelle Espagne. D'au-
tre^ missions furent àusd fondées dans fépresidio de
h>s'Aâaé5.- • -^ .•.,•••■" .
'Lé tâatijàb de 'Yâlem, nommé gonvérnéur de Goa-
ht^^el Texas, amena un refnfort de 5ô soMats et un
certain' nombre d'ouvriers constructeurs j avec les ma-
tériaux nécessaires, pour augmenter les etabtîssemens;
niais' m gv^ettë ^trrvei^é entre l'Espârgne- et la France
arrêta ses projets . Les Français retournèrent à Pensa-
eb]^ (ig'tti^ityi^)' et au' moisdëjuih suivant-, les mis-
sionîiaires d^A^es ise rétir^reAt à S. Anftonib; f
Le raarquisdéS. Mtgdel dé Agtiayo, qui stiécéda au
ftéhedeM gôu veriieût, nlarèlia h (or léte de 5oo <;avaliers,
Cbin^e'>l«si Fi^atv^iS' Péêné% dans les'presidiôs de Cado-
dàf^tts et de' Ntft(ôMtoo9, qcn- n'opposèrent aucune
itésisiflfvee. Eii'odnséqîi^Mee, un ordre n^pA défendit au
gouveriAîeur â'aUa^uèfr tés' Français et celâS<-cî réussit à
rétablir les trois missions d*Adaes et à créer le preÂdio
deNu^scraflJeft<(^'d«tlPâar.'' '' ' '' «i
.i;i£{^eM^;'tieS'T€kîife (qui ôint? donné leur nom au* pays)
Nechas , Malleyes , Asinais , A^s^^ Naéogdoch^â^, 'ÀdiÀisés,
GooQs^t Bmr«i. Oe fut léis Tëisaé*, q|ui^ eA 1687, massa-
crèrent la plupart des compagnons dé' Elela^ Satl^.
tî , ■ ) ,./.■''. '«I ' .4 .- 0
'I
/ '. *
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I ' ' .
1 »
( 4o9)
NOTE
SUR UNE SOCIÉTÉ DE GEOGRAPHIE PROJETÉE À. PARIS
EN 17851
C'est €0.1798. que s>3t formée àXondi^es une. ^OQÎét^
partiqulière pour \e» découverte^ en Afrique. On pQU1^
rait la considérer, à certains égards, ootnme la première
qui ait spngé à lencooragemeot des découvertes géo-
graphiques.} si plusieurs tentatives analogues , et même
pour un bat plus génén^l| n av^\ent été faites ep, France
avant cette époque. D'A.mrille, en ce qui reg«Mrde lés dé-
couvertes en Afrique } avait déjà, ?irers Je milieu du dix-
huitième siècle 1 porte son attention sur ce sujet* Il doit
exister dans les arcfaiife^.desi a^a^res étrangères ui> plan
de recherchait siuquel il ava^t coopéré (4<?ad.,€l0^ insjçr.f
tome xxvi). Le document, qui suit, extrait des> archivas
d'un établissement pubUcy.date de Tannée 178$; il
prouve qne Ion s'occupait à Paris, dè^ cette éppo^e,
d'une association .d^ même genre; lob jet en-içst pipins
étendu que celui quç la sociétié actuelle c|^ Pan^^sest
proposé 9S mais il. n'est pas borné à une. çei:^!^ partie du
globe, comme le but spécial de J^ société anglaise for-
mée en 1788 } il embrasse, la ,géog)^pbie et les cartes de
toutes les parties du globe^ L'ai^^eur du projet voulait
surtout remédiera l'un des viqçsless plus fâcheux qui
aient ^ui à la diffusion des cofi naissances, exactes eu
géographie^ savoir^ le défaut de bonnes cartes et. la mul-
titude de mauvaises. L'on ne peut nier que ce but es-
sentiel eût été atteint par le moye^ proposé il y a un
demi-siècle, et pour le plus grand avantage des savans.
liC bien qi^e 1^ société aiurait pu faire pa^ cette ypiç. est
(' 4io )
incalculable : il. est évicLfiiUyil'ailleLU'A^ qjueson plan pèse-
rait graduellement étendu avec le succès de l'institution.
Plusieurs projets anal<çpf^ jont été conçus en France:
à Paris, au commencement de la révolution , une asso*
ciation pour les découvertes en Afrique, à finstar de la
société anglaise , devait se former, sous b protection du
gioùveriMntent. Uneautk*e sbèiëté s^èst établie en 1^2;
i^oiet dbhime le «eôrétiiire de la Si>ciété Africaine tiè
Londres S'^eitprîmàit à VâssMbléie -^itiètAé éti 2(t tiiaâ
ï8o4 (i)" « Au^àsifôt a|)tès qire le journal dit voyagé de
«Firédéric Ht>rnètnan]h etif été cbmthnhnjué ad consul
w générât de France par oixlre de fa jsôèiété , céhii*d le
néttradinre èii fra^nçàis;])!. Langlès , h^etribre dé lin-
« stitut natiôtlal , éditeiir de r^vrârgie, aptës aioir èx-
« pli4ûé (e^ VDès de wtiè ffHtiVution et appelé 1*attentîot)
kiée sdti gôuT^rnétiTéiit'et de tout Pràhçsiis ami de soi)
ftpa^ «t de ta scieni^, sur lès 'considénitîotis impor-
« taWtèb développées ^at' la i^sdciété ai^^âhre , pt6ybi\uk
l la fdrhi itjbtî ^*utiê sotnlété èeiidbUablé eii irelatibb ^vec
«lai>feâïîèi*e', et bientôt dprèslà publication dù]t(ûrnal
«> d*H6itieiiiann eti Krahce, une 5bcii3té S'établit en effet
i k PàHs; sous le titré éeSSàiAë de f }AJfnqué ïntè^'ièure
^€t dé dé'éàiilfèrtës < Ses i4g)lelheti^ méritet^iem-pèfut-
Are iî^êiré^âhî^lmës.
.H â faflFù'dti-beiif ans ènéôre, et surtout la phix géûé-
Vate, pàii^ '^éntiltiterë ibi, à nne société géogi-aphiqùé de
^è fùTiiîer et "dé 'se icôtisofitliër. ï^ société acftuellé,
(étabtiiè et) iS^i,a ptt d^à don néruhe grande i^pinsion
"et portet séâ' iViiits'dans plltidenrs parties dii mohde.On
î^eut affirmer qu*aii des riésliltatsWpliiis positift qu*eHe
îiiùra proditit^ ;, est Ta ibrmatibn de sociétés Seinbtables
' ( i) Toy . Proeeâings 4>f tke assùciation for promcttine tfie ditcoveries of
^é îtàbfior'phHs ùf'Aftiéà , -vol. â , J». ^'A , ^a^. — Y8ib: 1
(4")
en A^gli^^erre, çn Prusse, d^n^ riode et aux £t»ts«UnLs.
Ou . ^e iirofiipér^i^ fort BÎ Von pensait que celde Notis
apoifir ^ut de ri^Rpter au Itiérite de Id sodétépourren-
courageffienJ^ de^ décpui^ert^ da^ns V intérieur dfi l'Afrique :
qui i}e s^t (fan^'y |Mir le$ iitim^nses services qu*elle « i^ift*
dus, elle a des droits à la reconnaissance du monde entier?
JOMARD.
Exfrxiit ^(M /^/o/i «Tm/i^ ^Ofiiété géoçr^ptUqim ptojeéie à
. Pfiri^ en 1785.
«Ou ne' connaît point de science qui demaijde liné
plus grande étendue de connaissances et un travail plus
^^iblequë la gëogfrjiphie. En effet, pour former un
excèllè>tit géogra^e; ît faut qu'un homme soit bon ma-
thématicjién/ bon astronome, eotinaîsse ta naTÎgatiôn,
ail étudia 4 physique, sathé parfaitement l'hiMoiFe,
ait pr^igieiiseèheht lu, extrait et étudié les fëlatiôi^s
des voyageurs de terre et de mer, connaisse et fefntèfidê
b«a«cèup de langues ^ il (klid^ùit dé plus ^uë, quaÀd il
dresse «ne carte, it pût aVoîr sous les yèujc et ftire une
étude part^ctl^lièi^e de tout te qui a été écrit et (xibîréiB^iTr
le pays ^u'i) dessine et décrit, pour compater et fcdriWliiéif
les serrfithem dJfféréns; et les juger aVèc tinë èrîmjtié
profonde et éclairée , pour démêler le vrai au niiUèù tlës
erreurs. Leis cartes géographiques devraient donc î&tre
phitât Touvrage d'une société de geDs savàns que cëldi
dun seul artiste; et si Ton |^buVah fômier une sociétë
d'artistes et gens de lettres qui voulussent réunir Teùrs
trav»ut , <m parvièndirâit proUif)tenient â pèrfecti'o^iûer
la géo^nipïiie , et à -ftiirc ties cartes qui detîendvniéh't
pitis exactes et mëilleut^es , à jnesure que le dépôt de fa
société s apcroîfraSt , et que <e thivàil et les recherches
de ses membres s'accumuleraient. On né douté point
(•4iO
roénieque le gouvernement, sentant; Tutitité de cet éta-
blissemem , ^e toi adoprde une prb^clion hiarqtié et des
secours pour le favoriser. Dalis ^tte^ idée , àti Va tracer
le* plan de ceue^ciété, les tràvaùic dont ses membres
devraient s'occoper , et te régime de son administratioii.
« De la formation de la société. .
*
« Pour donner de la considération à cette compagnie
etldi obtenir de la pro^ectioti , il Gérait essentiel d'enga-
ger plusieurs personnes de tnarque et en place, de
prendre la qualité d'associés honoraire^,, jetjls.fcrrme-
raient la première classe. ,
« On composerait la deu^pie.des m^U^urs géogta.-
phes de Paris, de ceux qui se:aonl;..apquis le .ptUs ,de
réputation dans leur état pi^r.jeurs taleils e^.pàr leuts
travaux. On y joindrait qaelque^s^eps de lettf^3 ayaiàt
écrit sur la géographie ou en ayant fait une étude. par-
ticulier^.
I « On formerait une troîsié|ipe clause d'associés ordi*
paires, composée de pf^rson^^ ^v\ se s^aien^t déjàxiîs-
^nguées par quelque:^ travauo^ utiles ^soU en cajçtes,' soit
en mémoires communiqués^. U so|ciété, et qui mi^tre-^
i;^ien^ du zfèl^ pour sps, succès et, h perfe)Cj(iciii d<ç se?
ouvrage^. , • '•. • ^. , ^ , . •. ;.
.pi,\\ conviendrait aussi. que, pour mieux lier sçs. oorres-
pondances; dans les pay^ él;r^pgers, elle s'^ggl^geàt des
membres. auxqueljsi :ejile dopper^tle titre d'adsoctés
étrangers. ., ^ • > • . / » . -'.
. ft Les membres de la société, :s*a^seitible^aieiit fine ou
^ux fois la semaine, se reiiiKlraient compte de leurs tra-
vaux et s^éclaireraient réGiproquem0ilt.de leurs cixmais-
^nces^ et.décideraiepf entre eiix le travail qiiie chacun,
entreprendrait.
I t I
f X^/r'/f/^^W^/e ,
Ot^ofépar .im^roi^e Tàn&a
\^
yR.'^-
I*
Tî
( 4«3 )
* Plan et ordre des travaux de la société.
/ « Nul associé ne pourrait donner aucune cane à gra-
rer qu'il ne Teût soumise auparavant à lexamen de la
îociété dans ses assemblées , en raccompagnant d un
mémoire dans lequel il rendrait compte des observations
ftstronomiques ) des relations, journaux, mémoires ^
cartes manuscrites et autres matériaux qui lui auraient
iervi pour la dresser et le guider dans son travail.
. «Ces minutes de cartes et mémoires seraient déposées
Aux archives de la société, après que l'ouvrage aurait
teçu son approbation, et, alors, on ferait, aux dépens
de la société, graver la carte et imprimer un mémoire
instructif pour son explication.
« Le nombre d'exemplaires qu'on tirerait de Tun et
de l'autre serait réglé parla société, et la planche de la
carte déposée ensuite à ses archives. Pendant le cours
du débit de ces exemplaires , la société recevrait tous les
mémoires d'observations qui pourraient lui être remis,
tant sur les nouvelles découvertes propres à y £iire des
augmentations et améliorations ^ que sur les erreurs
qu^on y aurait trouvées4
« Avant de tirer de nouveaux exemplaires de cette
carte , l'auteur, ou un aytre membre, de la société, serait
chargé de revoir tous ces mémoires et. observations^ et
de faire en conséquence les corrections et augmentations
qu'il croirait convenables , et qui ne seraient rétablies
sur la planche et gravées. qu'après eu avoir fait le rap-
port aux assemblées de la société et avcûr £té approuvées
de ses membres.
« Par cet ordre de travail , les cartes publiées par la
société acquerraient un degré de perfection qu'aucun
ouvrage géographique n'a eu jusqu'à présent. Les cartes
^9
( 4«4 )
de la société et ses mémoires étant réellement faits pour
former des atlas , il conviendrait qu'elle décidât la gran-
deur du papier qu'elle emploierait , et qu elle suivît in-
variablement ce format.
« Il serait aussi convenable que, lorsqu'on se trouve-
rait dans le cas , soit par la grandeur des échelles , soit
par les détails, de publier des cartes en plusieurs feuilles,
Âl y eût toujours des repères . suffisans d'une feuille à
Vautre, pour qu'étant reliées en atlas, on n'eût pas be-
soin de consulter chaque feuille séparément, ni de re-
gretter de ne les avoir pas collées ensemble.
« Du régime de C administration de la société.
« Il serait essentiel que la compagnie se choisît quatre
officiers principaux pour conduire son administration ,
savoir, un président ou recteur, un secrétaire , un garde
de ses archives, et un trésorier; mais il conviendrait que
ce dernier officier , qui serait comptable , ne f&t pas
membre de la société.
« Il serait tenu un registre exact des recettes des fonds
de toute nature, soit des secours ou dons d'encourage-
ment provenant des bienfaits du roi et des ministres,
soit des dons particuliers faits par des amateurs, soitdes
souscriptions que la société ouvrirait pour se procurer
plus facilement l'impression et la gravure dé ses travaux...
«Il est inutile de s'étendre davantage dans des détails
de régime et d'administration.
« Ce qu'on vient d'exposer suffit pour donner une
idée de la formation de cette société et faire sentir son
utilité. S'il était question de régler des constitutions ou
deâ statuts , on entrerait dans tous les détails convena-
bles; mais on doit être persuadé, parla lecture de ce
(4i5)
Mémoire, que Tcxécution du plan qu'il contient serait
un des meilleurs moyens pour porter la géographie à
toute la perfection que cette science peut atteindre.
« Paris, juillet 1785. »
NOTE
Sur le fragment ci-Joint dHune carte de F Amérique
septentrionale,
lia publication de la carte du dernier Toyage du ca-
pitaine Ross, au nord de TAmérique, étant différée jus-
qu'à .celle de la relation^ on a cru devoir mettre, en at-'
tendant, sous les yeux du Lecteur, un aperçu de ses dé-
couvertes, tiré d'une nouvelle carte que vient de pu-
blier M. iirrowsmith, donnant uiie idée assez exacte
de la terre de SoolhiOj et conforme aux renseignemens
qu*a communiqués , à son retour à Londres , le capi-
taine Ross.
1* ■ ■ » 1 1
ag.
(4i6)
TROISIEME SECTION
Actes de la Société.
PROCES •TSaBÂUX DES SEANCES.
Séance du 6 juin i834-
' Le.procès verbal de la dernière séance est lu et adopté.
91. Arago adresse à la Société les remercimens de
rAcadéniie des Sciences pour Tenvoi des premiers nu-
méros delà nouvelle série de son Bulletin.
M. le baron Alex, de Humboldt adresse deux livrai*
sons (7* et 8*) de l* Atlas de la relation historique de son
voyage, ayant pour titre ^/a.« géographique et fifysiqiie
fies régions équinoxiales du nouveau continent^ etç^^ com-
prenant i"" un examen critique de Thistoire de la géo-
graphie du nouveau continent et des progrès de las-
tronomie nautique auxxv* et xvt« siècles, a" Six cartes à
lappui. M« Jomard se charge d*en rendre compte et an-
nonce qu'il a prié l'auteur, au nom de la Société, de
compléter les premières livraisons.
M. le docteur Woerl écrit de Fribourg pour remer-
cier la Société qui vient de Tadmettre au nombre de ses
membres.
M. Berthet fait hommage à la Société d'une géogra-
phie historique, industrielle et commerciale de la France
et de ses colonies, ainsi que d'un tableau historique et
industriel de toutes les villes du royaume. M. César
Moreau est prié d'en rendre compte.
( 4t7 )
M. Gràberg de Hensô adresse de Fior<inoe ^nsieurs
opuscoles dont il est lauieur; entre autres lËin tabteaR
du cOBiineffcede lempire de Marok; une notice sur
Ebn-Khaldoun et des notes statisticfues sur le liitoml
de la mer Noire.
M* }• Lamy, ancien employé du cadastre, au: Caire,
écrit à USociétépouT Tinformer qu'un de ses amis vient
de se mettre en route pour visiter le .littoral de la- mer
Rouge et une partife de FÂrabie^ tandis que deux aittres
remonteront le Nil« Ces voyageurs, s'empresseraient de
répondre aux questions que la Société voudrait bien
leur adresser dans UintérAt des scienoes «géographiques.
La Commission c^Ali^al^ décide que plusieurs, eaelnpiair
res du cahier des questions rédigées par la Société, se-
ront adressés a M..J. Lamy. Elle regrette de ne pouvoir
y joindre, ainsi que M* Lamy en exprime le vœu, des
cartes.de ces contrées, dont elle n'a point d'exemplaires
a sa disposition. . r
. M. Jomard lit une aMe contenant quelques indica^
tiens histcmq^es sur le projet qui avait été conçu à: Pa-
lis dès 1.7S5,, de créei) une Société Géographique,. et U
annonce qu'il en communiquera le programme i.la pro-
chaine séance.
Le même membre rend compte de l'examen subi ré-
cemment par onze élèves de la mission Egyptienne de-
vant la .£iculté de médecine de Paris et il appelle l'at-
tention de .la Société sut l'apmude des ^unes. Arabes
piour .les langues et les sciences naturelles. Tous ces élè>-
ves. ont subi leurs examens avec un succès remarqua-
ble. En 16 mois, ils ont appris le Français, les élémens
de mathématiques, la chimie, la physique et plusieurs,
branches de Vhistoire naturelle;- cette année ils vont se
Hvrer à létude des sciences géographiques,. et leasuecès
( 4i8 )
^Q*ils viernient d'obf^nir donnent à bCîouiAiiftsidn cen-
«raie une|U8€eRi«^te destferaces quéUSooiétiponmi
tiliétreûretn^nt àttei^re des connais^nces Sj^ésies
qn'ilà vont acquérir.
M. Warden lit une notice sur un otiVragé iritilulé :
•Oisei'^cftionà hUtèrkfues^ géographiques *et desdripiives
sur le IhdfaSj pat madame Marj Atistin HdHey. Renvoi
au comité dti Bulteiin.
Mi Jomard commence k lecture d'une rèràtlOn du
Voyage deM« de Botré^ voyageur naturaliste àtlaéhé aii
^uvérnémeirt d'Egypte, dans lé Hhedjëa «t le Iréirâen ;
une atitrereiation du même yoyageùr, d'une ^ànttàon
-dans l'Arabie-Pétrée et la Syrie méridionale, sehi tihé-
rieur^ment communiquée*
M. RouK de Rochelle entretient h Société de la ^ërte
déukmreuse qu'elle Tient de faire en la personne de
M. Mathieu déLesseps, décédé dernièrement k Lisbonne,
où il était consul-général. Il était parti en i ^85 avec
Lapérouse,et iirayaitaccoiopagné jusqu'au Kâmtebatkai
d'où ce navigateur l'etpédia pout 'Franche avec ses dé-
pèches. Dne notice sur M. de Lesseps sera iilséirée au
Bulletin.
. Séance dii nojuin^
Leprocès-verbaf de la denbière'aâinceesttci étadopté.
M. le comte doMëntbIiv«t^ intendant^jgéniinfl delà
Jfste divile , annonce que, sur sa proposition , le roi Vient
^ albuer à la Société utie somme de mille francs à titre
d'encouragement pourlVinnée ift34. lîa Oonmnssîcni cen-
trale votedes'remeréîmensà M. le comte deMontalivet.
. L'Académie impériale des sciences de Saint-Péters-
bourg envoie la suite de ses mémroires et le recueil des
actes de sa séance publique de i833.
( 4«s )
M« \e docteur Guyéiant fait hommage à la Sociétë
d!uil tftMeau de 1 elat acinel de réconcimie rurale dans
le. Jura; et il ofi&t au nom de la Société d*£raulatîoii de
06 .département, la relation de la céréroonie quia eu lieu
à Thoiretle dans la maison qui a ¥u naître le célèbre
Bîchat. M; le président adressée M.<le docteur Guyétanc^
présedtà la séance, les remercimensde la Sociécé, et
il prie M.rRouj: de Rochelle , de rendre compte de 1»
partie du premier ouvrage qui aile pkis de.rappc^ arec
les travaux de la Société. *
M* Boftcber dePerthes , puésident de fai Société. d'É-
mulation d' Abbevillè, adresse «unom de eetteSooiété, u n
exeinplaire du^ecueil de setméinoires pour Tannée 1 833.
AL Jouannin, membre de la Société d'Émulation de
Roujen , fait h^^oiimage dW tableau du Système métrique
l^al et d'une i|0ti.qe sur Ie4 iiaoniiriies considérées conuBe
Ëii$aiit.p$rtÂSidu sjçsitèipe méuique. M.; le. président
aidr^s-se à M. Jouapoin les reiyie^cimens de la Société.
M. Albert->]ttontéiiH>ntr offre, la ving^ème .Uvraiaon
( 9ti® iroliime) de la Bibliothèque unisferèêlU des voyages^
jcoatenaiit les vc^yages de Ba$ilU|IallausKilesL(HirTchou;
de Weddel, vers le P61e jsud f de King , autour de k Nou»
yetle Hotlande; de Fanning et de Biscoe, dans la mer du
Si*d,
M. le comte de For ris, écrit à la Société, pour appeler
9on attention sur tçoîs grandes, caries, de la France, de
rEurope et des 4çux hémisphères , qu!il a publias de
concert avec MM. Jogand, Engelmann.etGmndperret.
Ses collaborateurs et lui, dans l'intérêt des sciences géo-
graphiques, désirent étendre ce travail aux autres par-
ties du monde, et pour atteindre leur but, ils deman-
dent que la Société veuille bien les seconder dans cette
entreprise.
(4*o)
M. Tabbé Pallegoix , missionnaire français en Clhine ,
adresse à la Société deux lettres datées de Bangkok,
capitale de Siàm, et de Si Outhaja ( Juthia) les a jan^
vieri83aet i^'août 1 833. Ces lettres, ^i contiennent
divers renseignemens sur les pays parcourus par ce
nissionnaire et sur ses travaux géographiques et ethno-
graphiques, sont renvoyées au comité du Bulletin,
ainsi qu'un itinéraire de Juthia à Xaî-NAt, qui les
accompagne. Les documens qu'il demande pour l'aider
dans ses recherches, lui seront adressés,
M. le chevalier Jaubert met sous les yeux de l'assem-
blée une épreuve Anfae-simUe de l'une des cartes qui
doivent accompagner la traduction de l'Edrysy ; il
annonce ensuite que l'impression du deuxième climat
est sur le point d'être terminée, et que l'on commencera
immédiatement celle du troisième climat.
M. Jomard communique le mémoire dont il a entre*
tenu l'assemblée à la dernière séance, et dans lequel se
trouve développé le plan d'une Société Géographique,
conçu à Paris dès l'année 1785. Il ajoute ensuite quel*
ques développemens sur les autres tentatives analogues
faites dans le cours du xviii® siècle, et au commenee^
ment du xix\ La Commission centrale entend aved
intérêt la lecture de ce mémoire et elle le renvoie au
comité du Bulletin.
Le même membre continue la lecture de la relation
dû voyage de M. de Bové le long du Hhedjaz et leYemen ;
renvoyé au comité du Bulletin.
MEMBRE ADMIS DAMS LA SOGI^TB.
Séance du tiojiun i834«
M. J. G. Hoffmann, de La Haye^
OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIETE^
Séance du x mai i83i4« >
Par ia Société royale des antiquaires du Nord iSer^ta
histdrica hhndonun de rebm gestis vaefum Boreatium
latine reddka et appoi^ates eriiioo instructa (rolumeti
quartum et quintum, in-fr*. •«— Nerdisk Zidschrift
for Oldkjmdighed, udgipei as det Kongelige Nerfiîske
Oldskrift selstcdf y a* numéro. -^^ Demensuta et deUnea-
tione Islandim interiorisy cura societatis islandicœ his
temporibus facienda scripsit, Bjiomuê Gunnluugi /iliuSf,
broch. iii<£<>. «
Par M. le capitaine Graah : Undersôgetses^ReCse tit
Ostknsten as Groenland^ ejiér kongelig hefaling udfort
i varene i8a8-«3^i a$ W.A. Graah^capitAieu^* x :vol.in-4^.
Par M« Albert-Montécnont : Bibliothèque universelle
des voy*ages, 18^ livr. (Voyages de D*Entrecasleaux et
de Marchand), i yoLin-8^
Par M. Alex. Barbie du Bocage : Dictionnaire géogra>-
phique de la Bible^ i toI. in-8^.
Par M. le major Poussin : Travaux d* amélioration inr
téHevjre projetés ou exécutés par le gouvenofimênt g^Mral
des Etats-Unis iC Amérique j de i8a4À i83Li«Paris,^i834.
I YoK in-4* avec un atlas de 10 pi. in-I^.
Par M. Ansart : Atlas présentant en aperçH^ dans une
suite de cartes et de to/bleaux^ P histoire de tous les états
européens^ eUu, par Cb. et Fr. Kruse,^ traduit.de lalle-
oiand par MM, Lebas et Ansart, a* livr.
( 4^2 )
Par M. Firmin Caballero : Nomenclatura geograpliica
de Espancu i vol. in 18.
Par M. le capitaine â'Uryille : 27e et 28" livraisons du
Voyage pittoresque autour du monde y et la carte géné-
rale du voyage.
Par r Académie de Dijon : Mémoires de cette Académie
pour i8î3. I vol; in-8**
Par M. le directeur: Mémorial encyclopédique ^ cahier
d'avril.
Par la Société > d'agriculture de Rouen : Extrait de ses
4rsmauxj Si** cahier (trimestre d^octobre t833).
■Par la Société d'Émulation d*Abheville': EsposiUon
des pmdmts de OnduHrie^ de VtufToruUssem^U tPAbbe-
ifUle «A i83o (Lettre du président de la Sôdété aux ou-
vriers), broch.iil^\
Pat MM. les dirooteurs -^IH^ 4g. et Sodé PlnstUat et
numéros 3 , 4 ^^ S de VEcho du inonde saiftmt^
* - • ^ •
Séance du 16 mai.
. Par M.' Monin : Planisphère et Oeéitmey dressés par
M. ^C-Y^ Monin pour la Bikliotftèque unipetselle des
npoyssges.
Par M. d*Urville : Voyage pittoresque autour du monde ^
29* et 3o^ livraisons. •
Par M. Gide : Nouvelles Annale^ des Voyages , cahier
id'avril.'
' Par MM. les auteurs et éditeurs: Quinze livraisons de
kt firance pittoresque.
Par la Société d'agriculture deTEure : Recueil de cette
Société y trim^tterecf avril.
Pat MM. les dibébteurs: Numéros 5i el 52 de Vin-
stittti et numéros 6 et 7 de F Echo du nu^nde savant
Séance du; 6 Jum*
Piff M. le baron de Humboldl : jt^aâ giogifaphifme
etpfyiiqu&dkL Voyagé aux régions é^mnoofiales dm.nou-
ueau continent ^ 7^ et 8^ liTniiMHi^» In4blio«
Par M.^ Albert-Mokitérnont \ âiUlotààfUe universelle
des voyages f ig* \m. (Voyages autour du Oionde» —
Beechey.)
Par yi* Benbet : Géographie^ kistonqm » iwlmtrieUe et
commerciale de laFraneè et des colonies f t ¥ol. in^^.-^
Carte hiitori^ue^yindusWi^lle et commerciaU détéuM les
villes de FraneOf a feuilles in^oJio,
Par M. <ïràberg 4e HeiQsa : Notes, statistiques sur la
littoral de la Mer- Noire y relatives à la ^eQgrapbiei k la
population, à la navigation et au commerce, par le
comte L. Serristori (analyse tirée de -<^/ Progresso délie
scienze délie iettere et délie arte). — Atlante geografico ,
fisico estottcù del Granducato de Tosc)aHay dell dottore
AttiUo Zucôàgni Orlàndini (rappoit à ' racàdémie des
Georgopbiles, par M. 6.* de H.)
Par M. lé capitaine d*tTrvHle : 3i«^ à 34*'Hvrahon^ du
Voyage pittoresque aïitôUr^ dû monde.
Par la Sodété sisi^tiqiie : Nouveau loumdl Asiatique,
nos ^g et 77 , àVrfl et mai.
Par M. Gide : Noùpelles Ahnàles des voyages, cahier
de mai.
Tar M. Bajttt : Annales maritimes et coloniales, cahier
de mai.
Par* M. \e dîtècteûr. : Bevwe des voyages y notivéau
fnagasinen&fdopédiqae y if^ Ji^mzYs.
Par M. le directeur : Mémorial encyclopédique , ca-
hier de mai.
(4^)
Par M. Hneme de Pommeose : Okervaiions somr
moines smrles canaux narigables ei les chemims de fer ^
€t sur les arantages que la Franoe peut obtenir de sa
caoaKsatîoD. Broch. »► 8.
Far la Sociécé des MissicMis éraBgâiqiics : JeurmU
de cette Société^ ealùer de uni.
Far l'Académie de Tindustne : Jonrmd dee tnuHmx de
cette Acadindey vfi* 4o ^^ 4' » ^^nl ^ bûô. — Recueil
suppUmeniaire de mémoires j xxv* lÎTraison.
Par. la Société de staiistiqae : Jounud des travaux
de cette Société ^ n^ lo et 1 1, aTril et araL
P^ MM. les directeurs : VInsiiiuiy vf^ 53, 54 et 55;
r Écho du monde savant j n^Setp; le BÊomUeur ottoman^
B* 77 ; i!f Journal deSmymey 9 numéros ; le Moniteur
égyptien^ 7 numéros.
Séance du xojuin.
Par l'académie impériale des Sciences de Saint-Pétefs.-
bourg : Mémoires de cette Académie ^ ti* série , 7 lÎTrai-
sons. — Recueil des actes de ta séance publique du ^^dé'
cembrp i833. Broch. in-8^.
Par la Société royale d'Emulation d'Abberille t Mé-
moires de cette Société pour i833. i vol. in-8^.
Par M. Alliert Montémout : Bibliothèque universelle
des voyages y ao* livraison (Voyagea autour du monde:
B. Hall» Weddell, Eing»Bellinghausen,Fanning, Bis-
coe). I vol. in-80.
Par M. Guyétant :l Tableau de F état actuel de V écono-
mie rurale dans le Jura , etc, , avec des considérations sar
h géographie physique de ce département, i yol. in*8^
Par la Société d'Émulation du Jura : Honneurs renius
par cette Société a la mémoise de BichtU^ Brodi. in^^
.^
«««•«•^%^ «<«/%»«>« V«<^%^^%'%^%-«^«^k^«/*«%^^V«^»«^«^%^V!kV»^%«^«>«'««>«^«^-%
TABLE DES MATIERES
côirrEvtBi
DANS LE. I" VOLUME DE LA 2* SÉAlE
N" 1 à 6
(Janvier i834 à Juin)*
PREMIÈRE SECTION.
K^liOTBS», «XTRAIT§| AVÀI.T«aB BV BAVFOATS.
Voyages antopr^n ifioodet atcc àe» extraits cbotsisde.yoytges
dans les mers da Su(] et Içs Qçé^ps Pacifique» Septentrional . .
et Méridional I en Clûue, etc. v entrepris sous les ordres de
rauteur, ou sous sa direction, etc* , par Edmond Fanming;
lu à la Société de Géographie par M. W^^nvtt*. . S
Mémoires sur rattci^Ae> Géographie historiée des, paya Yoi*
sÎDs 4a la Méd^rranéc » los.à la Soôété de.Géogvaphite par
M- Roux DB.RpCHBUUB.^ •.•«•••.•.••••«•• «a«««i««*«»«***« ' A^
Note sur la commuoication mutuelle de la Gamjbie et de la Ca«
zaraanse. .«..*.,.. ^ ....>••••*•••-* • ••••«•• A^
Des Colonies agricoles, par M. Huerne de Pommeuse (compte
rendu par M. Isambsht) 54
Bapport de M. Isam bebt, sur nn ouvrage intitulé : De la Fe/t'
àée mUiuUre, ....«..;•....- »...• 58
Examen et rectification des positions déterminées astronomi-
quement en Afrique par IMtnngo-Park , par M. d*AvbzaC . . 78
Voyage dans Tintérienr de la Guyane, par MM. Adam de
Bautb et P. Ferbé (suite) to5
Rapport sur un manuscrit espagnol présenté à la Société de
Géographie par M. H. Teriiaux, par M. J. d'Ubville. ... 145
n
(4^6)
PlgO.
Voyage dans rintérieur de la Guyane, par MM. Adam i>e
Baitvk et P. Ferr^ (suite et fin ) i65
Extrait du journal d'an voyage sur la o6te de la Chine 179
Voyage dams la Guyanq cmtttàe , ppr WU Lsi^fs^ ; . aoi
Notice sur les I/esgnis , par M. Fomtaviea 129
Mémoire sur Taneienne géographie historique de la Grèce,
par M. Roux db Roghbixb a38
Note sur Titinér^ire de M. Dessaliiie d'Orbigny dans l'Améri*
que méridionale 947
Lettre de M. le secrétaire de la Société Géographique de
Londres aig
Relation d'un yoyage dans l'intérieur de l'Afrique septentrio-
nale, par Huaggy £bn>el-Dyn el-£ghouâthy ( i®' et a« ar-
ticles) •;...«. a77et449
Extrait du Journal des Missions éyangéliques, i'* et a^ li. .
Traison de x834 » par M. Akbboisb Tabdxxu 296
Rapport sur un ouvrage de M. le major Poussin , intitulé :
Thavaux ^oméU^miifM mSérifUFUBf emUrpris mt 9MécuUi pmr le
gout^emement des RtaU'Vms , par M. Roux db Roghbixb.. . . 339
Notice sur le Vayuge en Sêtàdé de M. Alex. Daumont, par
M. B. Dubdc. ; 374
Rapport Terhal sur fourrage de M. le capitaine de vaisseau
C-T. Falbe, intitulé : Meùhefthes sur Ven^laeemem de CtW'
thage I par M.D'AvBEAe » . • 38?
Analyse de ronynge ÎMIulé : TéXfu^-r^iJbtervatkms hêÊêaneai,
geogra^hiomt und déscfipitwe, etc., par madame M«ry Anstm
floiley ) par M* Wabdbv . . . ^ 39$
État du Texas en 174^ 407
Note sur une Société de Géographie projetée à Paris en 1785,
par M. JoMABD : 409
DEUXIÈME SECTION.
DOCUMVnS, GOaUf UJIICATI0II9 » irOUVBLLES GBOGRfPHKèOBS.
Iles Ralik 60
Réapparition de Pile Ferdinaudea (ou Julia) dans la Méditer^
ranée 69
NooTelle» du voyage de Lander r .•....•.. . 63
Sor la situatiûB et la distance des Tiiles d'Almaligh , Acliba-
ligh , Karakoroum , Kantcheou et Peking , d'après l'histoire
persane de Wassaf, parM. J. iib fiâSKiiR itS
Trayanx du capit^ne Vidal sur les c6t^ occidoiulet dea ilea
Britanniques lao
Nouveau traité de limites entre lea ^tata-l^nis de l'Amérique
du Nord et le Mexique ia3
Société américaine des Missions i^^T
Population du Canada (années 1829, i83o, i83i et iSSa). • . . 199
Population de la Crète en i832 ' i3i
Voyage de MM. Adam de Bauve et Leprieur dans l'intérieur de
la Guyane i3»
Extrait d'une Umxp de M. Grâberg>de Hemsft à M. Jomard . . xB6
Notice sur les monts Cotocton à^ la Virg^ime et du Maryland ,
par C.-S. RAPlirssQVB (aivec une cai^ç;) • « ^ , . 184
Établissement d'une nouvelle colonie pour les noirs libres, au
cap Palmas 186
Etat de l'enseignement dans la colonie de Libéria (Afrique). . 189
Traité entre les États-Unis et Siam 190
Retour de Nathaniel Jarrys Wythe, cbef de la compagnie d'à-
▼enturiers qui ont fait récemment le voyage jusqu'à l'Océan
Paoifikfue pwr terre. Jbid,
Canal de Chesa])eake et de Delaware Ibid.
Canal de Chesapeake et de l'Obio Ibid,
Lettre de M. Towvsbhd 191
Pilote de la c6te des Deux-Amériques 191 .
Mort de Richard Lauder. 975
Note sur un fragment de carte de l'Amérique septentrionale . 4^S
TROISIÈME SECTION.
AGTBS DB !.▲ SOCIÉTÉ.
Présentation de la Société au Roi , à l'occasion du nouvel an. • 64
Rapport sur le prix destiné à la découverte la plus importante
pour l'année i83i 25i
Rapport sur un mémoire relatif au nivellement d'une partie
du cours de la riyière de la Vesl** « • • •. « ^55
Programme des prix 2 59
Pirocèt-TCfiMUlx de* arahew de la Comtmtmcm iwn^inie (ttancr
iS34à jais) 66, 69, i3«, 140, 194, 195, »68, *7i, 346, W,
416, 4i8.
MeinbfCft admis dans la Société i^, „j^ 4,1
OoTragcs oITerU à la Société 71, 143, 198, ayJ, 4ai
BIBI.IOGBAPHIS.
Bibliographie géographique , ,j%
CARTES ST PLAHS.
Esquisse des monts Cotocton , par IL Rafinesqae.
Carte d'nne partie de TAftique méridionale, pour rtnCclligtsce
des travaax des misBioanaires français.
Carte d*ane partie de rAmériqae Septentrionale.
FIN DE LA TABLE PSS MiTIEBES DU l"" TOLDl|B<
-^- »
IMPRIMÉ CHEZ PAUt RENÔUARD,
BULLETIN
OB LA
/ /
SOCIETE DE GEOGRAPHIE.
Demdèine Série.
TOME DEUXIÉIIIE.
IMPRDIÉ CBDE2 PAUL RENOUARD,
mim OAtAKCcftii , H. 5.
à
BULLETIN
DE LA SOaÉTâ
DE GÉOGRAPHIE.
Deuxième Série.
%oiiu IDnurthiu.
PARIS,
CHEZ ARTHUS-BERTRAND,
UBRAIKE DE LA SOd^TÉ DE GÉOGRAPHIE,
BULLETIN
DE XiA
SOCIETE DE GEOGRAPHIE.
JUILIiKT l834. .
PREMIÈRE SfiGTIOBT.
MléaCOIRES, EXTRAITS, AHAIiTSES ET HAPPORTS.
MÉMOIRES
SDR MJL DBCODVCRTS XT IiA RBCOKIIAMSAIIGB VEB cèVBS
D*AMBBIQU£ j
Lus & la Société de Géographie dans ses séances du a i mars
et du i8 ayril i834 ,
Par M. Roux db RocasixEé .
La reocmoaîssatice des notes orientales «l'Amérique
eatne la Labrador et I^ détroit d« Magdian , et celte 'des-
cotes oceidents^s entre de détroit ec ie nord <ie la Ga-'
lifomie , ont été rapidement faites par les premievs^ tta-^'
vigJifeurs qui ont visité le Nouveau-Monde ; mais ki dé--
couverte des<;ôtes pins septentrionales a d^ coÀté phi$'
de trois siècles sans être encore terminée. No^smou^
sofntnes'proposé'de sairre la progression 'de ee$ i^hèr-
ches , 'efnous rendrons compte des •erpédttib^ij sucdés-
(6)
sives qui ont eu pour but et pour résultat de recon-
naître et de fixer la forme du littoral américain. Le cadre
du continent étant ainsi tracé, le tableau de sa géogra-
phie intérieure deyiendra plus facile à saisir, et Ton aura
sous les yeux un ensemble auquel tous les détails pour-
ront se rattacher.
Le Paria est la première terre du continent d'Amé-
rique, dont Christophe Colomb ait reconnu les rivages.
Il ayait décourert, dans sa première navigation, l'ar-
chipel de Bahama, Ttle de Cuba, celle d'Haïti, et dans
un second voyage, une partie des 3es' Caraïbes, Bori-
quen ou Puerto-Rico et la Jamaïque : les notions qu'il
reçut des insulaires le portèrent à croire qu'il existait au
midi de pbis iiastes contrées , et ie bat de sa trabîème
expédition fut de les découvrir. Colomb partit de San-
Lucar de Barameda le 3 mai 1498 ; il gagna les îles Ca-
naries et celles du Cap-Vert, cingla vers le sud -ouest,
se maintiiit ensuite à la hauteur du 10* parallèle jusque
vers le terme de sa navigation, et donna à la première
terre qu'il découvrit le 3 juillet le nom de la Trinité. Le
golfe qui sépare cette île de la Terre-Ferme est borné
au nord par une longue presqu'île que Colomb crut d'a-
bord séparée du continent, et qu'il nomma île de Gra-
zia. Il reconnut à l'occident du golfe les autres rivages
du Paria ^ en sfdraira la fécondité , eut de nombreuses
relations- avec les naturels du pays,' observa. leul-s traits,
le}|r oouieur, quelque^^^iis de leurs uflagesV<^ «re^t
d'eux de premières infonmalion» suk les .lieux «m se trou-
vaient les.perlea^/ies métaut, les^rerres prédenaes,
quiéJes Indi^iU écbaftgèirent alorsav^ec lui contre quel-
ques prQdttcti0nft d'Europe.
Deux pti^uomènes.^tirèrent spéoialemient l'attention
de'Christ<^^'Qolomb à cette époque de sa .navigation:
(7)
l'un était la pvésence de& eaux, douces^ dans 4}uel^pies pa-
rages maritime» qjiil trayersa; Vautre ét^it la violence
des Gouraas et le chiic des Tagues ^ soit, à llentsée, soit
à la sortie da gojfe. Ces eaux douces devaient proreois
de rembouchure d'uii fleuve^et Colomb conjectura que^
pour aToirun. sî grand . volume et iine trace si prolongée
daosla meri ce fleuve devait prendre au loin sa source
dans de hautes montagnes et recevoir les aiQuens d'une
vaste cpntim« Un génie, si péné^ant j^eooiinaisitaiit pal;
ce senl indice l'^ûi^nce d'un continent éc^du ; et les
ooussMis^ ^'il remi|rqus|it aux dçux issues du golfe de
Paria lui paraissaienjt être l'effet inévitable de Ce taou-
vemuent général des eaux de l'Océan.^ x[uâ dafnà les ré^
gions des tropiques participent de la dîlrectioa:de9'VenlÂ
alités', e| sont emportées d'oident en oooidenjt^
Colomb sortit du golfe par la boucha du Dn^n;
il suivit vers l'ouest la cote du Paria ^ reconnut [les Ues
Marguerite et de Qubagua., où les Indien^i Ip^âaient là
pédie des perles, et se rendit à Sattl0-DQmî«|fO|.d'où -il
envoya à la cour d'Espagne le fjécit de son vojAge el.de
ses découvertes. Il avait joint à sa relation une carte
géo|^phique, des échantillons d'or, et les pfemièrç»
perles que les Européens eussent trouvées dans le Noii^
veau*Monde.
Alôozo. de Oyéda, qui avait, suivi 'QoloBib^dàns sa
seconde .nav^ation 9 était alors en E^yagne : il eut oon^
naissance des papers et des plans envoyés^ par t'àmira),
et l'ardievèque de Sëvil^ Foriseca, surïiî tendant de^
affaires des Indes, l'autorisa à &ire un voyage dans: les
lieux que Colomb nf avait pas découverts: avant l'année
1495. L'expédition d'Oyéda, composée de quatre vais-
seaux, partit de Séville le 5 mai 1499 * -^^ ^^^ avec lui
Amène Ve^uce, établi depuis plusieurs années dans
(«)
aHteréfeddMoe, «f luan de la Cesâ, qui vtmt été pilote
de Goloidb dans ses prenùen Toyages.
Les navigateon leconBoreiil le eontiaent, à deux
eents lieaes à Test de f OréfKMjue, Ters œs contrées de
la Gvyane situëes entre FOjaptok et l*Esséquibo, où les
Fnmçais et les HoMandais ne farmèreiit que très long*
temps après leurs premiers ëtablissemens. L'expéditioa
se dirigea ensuite yers le golfe de Paria , qu elle traversa
du niidi' au ncrd ; elle reconnut l'île Mai^erite, longea
la oôte de Terre-Ferme , décou^t les golfes de Yéné-
suela, deMaracûbo, et s'étendit vers l'ouesl jusqu'au
cap de la Vêla. Améric Vespuce , revenu à Cadix avec
Oyéda (t), adressa bientôt une rehtoon de son voyi^e
à Laurent de Médicis.
Quelques mois après son reCour, on TÎt entrer dans
le même port (2) la caraTclle qui ramenait en Europe
Goload> chargé de fers. H avait été aftété, rinsi que ses
demt iràres Bàrthéleray ^ Diego Colomb ^ par Bobadil-
la, gouverneur dHaîti, et lïspagne voy^ rofrenif
eomme un criminel eelm qui lui avait donné le If ou*
véao-Monde, tandis que Améric Vespuce, artvvé pha*
sieurs awaées après dans cette partie du f^obl), allast lui
laisser son nom.
• Nous n'examinons point en ce moment si Vespuce
avait f«t en i497 ^""^ premier voyage dans le gsUe de
Psna et sur les râtes de la Terre-Fenue, et s'il j avait
précédé Chrisloplie Colomb y qui ue s j rendit mi effet
qu'en 1498^ Quelque opinion qu on: puisse sefomiersur
cette question, très digne d'un examen séparé, nous
nous bornerons à remarquer ici qu'il ue peut s'élever
(i) iSjaHletiSoo.
(m) Dteaibre i5oo.
(9)
auoan «bute sur, l-auteur àé k découverte du Nouveau-
Monde, Le mëriie, te oountgfe, riimnorteHe renominée
de r«nireprifte, appartient au nairigateur qu}^ «n lî*an^
chistMt labitne immeuse de fAthttitiquey frftya la routé
à ses suooesseurs^ et patcourui les prindpales îlesy je^
tees comme autant d'avaut'-postes et de dépendances , k
rentrée et sur les c6tes du continent américahi; Colomb
avait accompli dans un premier toyage tous teé prodiges
de ia découverte^ et les diverses expéditions qui furent
tentées- depuis lie fir^t-que <X)iifirmer la gloire qu'il
s*était asecpnse, On vit bientéi seé titres rappelés dansiez
aismoilies qui lui furent accordées par FeréKâihid ^t4sa>*
belle ^ et dans cette légende qui les aecompagutfiti:
A CastiUa X a LèoH
Trois sièdes après , H fut^ enoore plus bauletnent réhà*
iHlité.dans ses droits. La Ck:flombie devint le ndn^ dé
cette b«%e portion du odntineutoù il avait abbrdé : les
Élat»-Unit de TAmérique du Nord nommèrent Golûm-
bia le district où ils établissaient leur capitiale^ et le Dotii
de.ca giand homme , appliqué à d'autres régions, à des
fleuves ) à de nombreUGjes Tilles du même continent'^
semble y avoir semé partout le souvenir et les titres de
sa conquête, ^
Lorsque Oyéda et Vespùioé^ partaient pour tes Indeè
occidentales, Pedro Alonzo Nino et Gbristoval Guer^a
aUaîttfit s*embarquerà Palos, pour une semblslble desti*
nation :-ils artivètisnt quinze jours après Oyédà sur lès
o&tes de la Terre«Ferme) visifèrentle golfe de Paria, ^
dirigèrent ensuite Ters lile Marguerite et vers leis côtes
de Gumooa^ d*oti ils revinrent en Galice.
Rodrigo, de Bdscid^ partit de S<( ville en i5èo, peu
de temps apiièsle rcitour d^Oyéda. Il étendit ses décou-*
- ( >o)
vertus sur la cote de Terre -Feniiei depuis le cap de la
Yela, où Oyéda selait arrêté, jusqu'au port de Nombre
de Dios, à 1 occident ^u golfe du. Darien; il regagua
ensuite l'île d'Haïti , et revint à Cadix en i5o3. Les dé-
couvertes se trouvaient alors prc^ngées d'orient en oc*
cident, depuis le golfe et la côte de Paria jusqu'à Tistlinie
de Panama.
L'époque du voyage de Bastides fut signalée par
d'autres découvertes sur les cotes orientales d'Amé-
rique. Yincent-Yanez Pinson, un des- trois firères qui
avaient suivi Colomb dans son premier y&jmgej était
parti de Palos au mois de décendbtre i499> ^ ^ aborda,
le a8 jaidvier i5oo, piîès du. cap Saînt^Ângusbn, qui
forme la pointe la plus orientale du Brésil. U revint vers
le nord-ouest, reconnut suoeessiveraent l'embouchure
du Maragnon, celle de l'Orénoque et quelques rivières
intermédiaires, entra dans le golfe de Paria ^ traversa
la bouche du Dragon, gagna l'île d'Haïti et l'acdMfiel
de Bahaipa, où il éprouva une violente tempête , -et re-
vint à Palos au mois de sept^nbre suivant.
. Un navigateur portugais, Pedro Alvarea Cabrai, avait
reconnu les càtes du Brésil quatre mois après Yanez
Pinson. Cabrai devait se rendre aux Indes : il avait d a*
bord navigué vers le sud pour couper la i^égion des
vents alises, et avait été ensuite porté vers Je cap- Saint-
Augustin.
La même direction fut suivie par Diego do L^o, et
elle le fut encore l'année suivante par Amérie Ve^uoe,
qu'Emmanuel, roi de Portugal, venait d'attacheb à son
senrice. On cherchait alors les moyens de gagner et de
doubler plus aisément le cap de Bonne -Espénnoe 9 et
l'on avait reconnu que, pour ériter lés €x>ur{ins c^an-
trairea, il fallait r|iitttç( Itss cotes d* Afrique; et «îaglifr
(" )
▼ers le sud*ouest. Dans cette narigation, commenoëe
le lo mai iSoi, Amélie rencontra les cotes dn Brail, et
il les suivit jusque Ters le Rio de la Plata.
Ce navigateur, revenu à Lisbonne en i5oa,fttt chargé, '
l'année suivante, d^une autre expédition dont le but
était de chercher par roccident un passage vers les Mo*
luques^ mais cette entreprise n'eut pas le résultat qu'on
avait espéré : Améric perdit dans une tempête son prin-
cipal vaisseau ; il se rendit sur les côtes du Brésil, gagna
la baie de Tous-les*Saints et les parages des Abrolhos,
construisit un fort sur le rivage voisin , y laissa une gar*
nison, et revint en Portugal treize mois après son dé-
part. Ses grandes expéditions étaient terminées : Améric
en écrivit les relations; elles se répandirent de toutes
parts , et furent promptement traduites en portugais, en
espagnol et en latin. Ces récits, qui furent successive--
ment imprimés, soit avec son aveu^ soit par d'autres
éditeurs, augmentèrent la réputation d' Améric; ^ Tim^
portant emploi dont ce navigateur fut revêtu en Es*
pagne, où on le chargea de tracer les plans des nou-
velles découvertes à faire, et d'organiser le système des
colonies dans le Nouveau-Monde, attacha tellement son
nom aux destinées de cette contrée , sur laquelle on ne
connaissait encore que ses relations , que 9on aom , de-
venu populaire, s'appliqua au continent entier.
Vers la fin de sa vie, Améric entreprit encore une
longue navigation : la mort le surprit dans le trajet, et
son corps fut inhumé dans l'île de Tercère ; quelques
dâ>ris du vaisseau la Victoire , qui avait servi à ses dé-
couvertes , furent suspendus à la voûte de la cathédrale
de Lisbonne.
Quoique son nom soit moins illustre que celui de
Christophe Colomb, néanmoins la postérité lui assi-
gDera toujours un rang très élevé : Florence le compte
avec raison au nombre de ses hommes les plus oélèbres;
le mérite et la renommée d'Amériic Yespuce comblèrent
de joie sa patrie : elle fut émenreittée dé ses premières
relations, et le sénat de Florence fit illuminer pendant
trois nuits la maison du voyageur; honneur qui ne s'ac-
cordait alors aux particuliers que pour les actions les
plus mémorables.' Ofi doit sans doute continuer de se
rappeler à Florence avec on juste orgueil cette pensée
d*Averrani sur Améric et Galilée : «L'Etnirie a produit
« deux hommes auxquels je ne sais si l'univers entier
« pourrait en comparer d autres : l'un a dènné son nom
• à la quatrième partie du monde qu'il a vait-dédoirverte,
< l'autre a découvert une grande partie du ciel i*. Là pos-
térité confirmerait ce jugement sur Améric Vespttce ,
si Christophe Colomb n avait pas existé;
Colomb, qui avait précédé dans les parages du Nou-
veau-Monde tous les autres navigateurs , fut également
le premier qui découvrit et visita les rives occidentales
du golfe du Mexique. Vengé par T admiration publique
des injustes accusations de ses persécuteurs , il était
rentré dans k carrière de ses découvertes. Il reconnut,
dans son quatrième voyage (i), les côtes septentrionales
de Honduras, depuis le cap de ce nom jusqu'au cap
Grazias a Dios; il suivit la côte des Mosquites et celte
de Yenaigtta, et il descendit, en' Imigeant l'isthme de
Panama, jusqu'à Porto-Bel6et à4a rivière 'de Belen. Là,
son expéditi^K éprouva de nombteiijc désaistpe^ : la
guerre éomre les Indiens , la révolte d'une partie des
équipages, ne lui permirent pas dé cohsotîaer rétablis-
sement qu'il avait entrepris, el le délabrement de ses
(i) i5oa.
I
t
(i3)
naTires le foroa d'aller chercher en toute hâte uti abri
sur les rates de la Jamaïque.
Le vaste champ qui s était ouvert aux navigateurs es-
pagnols étahdevenu le théâtre d'une jému la tioh et d'une
activité iBfatigabIe84 Oyéda entreprit , en i5o:i, un nou-
veau voyage avec quatre vaisseaux. Il toudià aux îles
CkiDaries suivant la coutume, attërit sUr les côtes d'Ame*
rique versj'entrée du golfe de Paria) recotinut l'île Mar-
guerite, débarqua sur la côle de Gumana, et prolongea
sa navigation au-delà du golfe de Maracaîbo jusqu'au
port de Baya-Honda ! quelques années après, il fit dans
les marnes parages Une troistèttie expédtti^m (i). Nou$
remarquerons ici que ^ datis soi^ premier voyage le long
des côtes de la Terre-Terhie, Oyéda avait t^nicontré,
près dés rivages de Goquibacoa , des «iventuriers anglais
qvà faisaient conmie lui un voyage de découvertes.- Cet
évèoemébt nous hippeile que, à la suite ctes pl'emiè^es
navigatrons de Jean et de Sébastien Gabot eii 1497 »
quelques entreprises maritiiiies furent formées en An-
gléteri^, et se dirigèrenf vers les régions du NëUveati-
McMiâew Henri Yli en encouragea pinceurs par-dës actes
et des lettres«>pa(entes , et des annateurs aventuriers en-
trèrent aiiési, à hsuk^ ptti^rés risques , dans tes hasatds
de ces expéditions.
Qjëda devait courontier ses décoùveMes par un [>lus
solide établissement :: on avait jeté à Garthagène les fon*
démens d'uôe doloniie;ils'yrendîtde8imto*I>i»raiDgo(a)^
fit la guerre aux Indiens , perdit luan de la Gosa dans
un premier combat) parvint à fbnkiter ilms autre co-^
loniè dans le gblfe d'Urobâ, et donna à cette ifîlle fibù-^
velle le nom de Saint-Sébastien.
(i) i5o5.
(a) iSog.
( »4)
. N'ayant à conaklérer ici que sooa le rapport des
(ouvertes les capitaines espagnols qui parcourareiit cette
cote du Nouveau-Monde, nous nous bornons à rappeler
que Diego de Nicuesa, Fun de ces conquérana, s'em-
barqua en i5o9 à Carthagène, pour gagner la cote de
Veragua ; il se rendit dans la rÎTière de Belen, où Co-
lomb avait tant sou£Fert dans son quatrième voyage, et
il reconnut ensufte Puerto-Belo et Nombre de Dios , que
Colomb avait également visités.
Femandez de Endso vint, l'année suivante, recou-
vrer la forteresse de Saint-Sébastien , dont les indigènes
étaient parvenus à s'emparer. Un bomme qu'attendait
une grande célébrité Élisait partie de cette expédition :
c'était Vasco Nufiez de Balboa, qui devait bientôt con-
quérir le Darien et &ire la découverte de la Mer du Sud.
Accablé de dettes et cbercbant de basardeuses entre-
prises, il était parti clandestinement deSanto-Dcunnigo
et s'était fait transporter dans une caisse à bord de la
flottille d'Enciso, afin d'écbapper aux poursuites de ses
créanciers. Un autre bomme, François Pizane, destiné
à la conquête du Pérou , vint rejoindre Endso à Sunt-
Sébastien. On forma dans le Darien un nonvd établis*
sèment auquel on donna le nom de Santa-Haria de la
Antigua.
Pedro Alias Davila , conununément nomme Pedrarîas,
remplaça Enciso dans le gouvernement du Darien (i).
Les sanglantes guerres qu'il eut à soutenir contre les
sauvages lui firent adieter bien dièrement les progrès
des découvertes. On espérait trouver le temple d'or de
Dobayba , que Nunez de Balboa avait déjà cberdié : ce
(i) i5i4-
temple fabuleux s évanouit , et 1 avidité des conquérans
fut trompée; mais cette contrée leur resta. •
Les découvertes de FEspag^ue se <£urigeaient aussi vers
d'autres points. Cette puissance voyait avec jalousie les
Portugais s'établir comme elle dans Je Nouveau- Monde.
La bulle d'Âlexaiîdre YI (i) ne leur aurait donné aucun
droit d'y prétendre , puisque la Ugne de partage que
' cette bulle traçait d'un pôle à l'autre devait pass^ à cent
lieues à l'occident des îles AçcM'es et de celles du Gap-
Vert, et qu'elle n'atteignait aucune partie de l'Amé-
rique ; maïs le traité de Tordesillas (a) , qui avait ensuite
porté cette ligne de démarcation à 870 lieues à l'ouest
des îles du Gap^Yert, comprenait dans la limite portu-
gaise les cotes du Brésil qui furent découvertes six ans
après. Cet arrangement permit aux Portugais de s'éta-
blir paisiblement dans une région que l'Espagne avait
cependant reconnue quatre mois avant eux, et même ils
étendirent leurs possessions jusqu'au-delà des points qui
correspondent effectivement à ce méridien. Mais les
Espagnols dirigèrent ensuite leurs découvertes vers le
Rio de la Plata. Diaz Solis pénétra en 1 5 16 dans l'em*
bouebure de ce fleuve ; il en remonta le cour», y fonda
pluaieurs colonies, et lot tué dans la guerre qu'on eut à
soutenir contre les sauvages. Sébastien Cabot reconnut^
dixans après(3), les rivages du même fleuve, et ils fu-
rent ensuite visités par Juan de Ayala (4) > qui fit dans le
Paraguay de nouvelles explorations. On avait déjà vu,
en i5ao, accomplir la découverte des contrées plus
méridionales par l'illustre Magellan, qui traversa le dé-
(i) 1493. • (3) i5a6.
(a) 1494. (4) i536.
(«6)
troit situé eiitv« le continent et ta Terrte de'fiea , el; ^i
lui donna son nom.
Après avoir conduit jusqu'à Textrémitë méridionale
de TAmérique cette série d'observations , revetiOfia aux
reconnaissances faites quelques années auparavant sur
les rives occidentales du golfe du Mexique^ en Commen*
tant par la pointe la plus avancée de ce littoral.
Valdivia, régidor de la province du Darien , avait été '
jeté par une tempête sur tes côtes du Yucatan (i) , en
revenant de cette province à Hispaniola. Son équipage
se composait de vingt homnaes : il en avait pefdu sept
dans le naufrage; cinq autres, et TaMivia lili*méme »
Aurent massacrés par les sauvages^ le reste fut fait pri-
sonnier ^ et presque tous suocombèrenta Taxées de leurs
fiitigues et de leurs misàres , sur les -rivages d'un vaste
empire que l'Espagne était à la veille de conqaériiS ^
qui atlaît devenir une de ses -plus riehea po9sdssîon§«
lies peuplades 'du Yttcatan virent ^ quelques* anfté^
après (b) , paraître sur len^s côtes de gralida^ vaiSBeaoïE :
e'était l'esèadre de Franncîsco Hematidez d^ Gordon, qui
fiiisait un voyage de découvertes^ L'anàée euivaÂte) Juttn
de Grijalva visita téa rivages du Ytieatati et pitf^mrruk
«aux du Mexique, où il recotiMt les rivièt^s deTidNlfli-
4o, d'UUoa ) de Pamieo $ mais il ne forma^àu^ttu écaUi»-
•selnênt : la révolte ^ de ses équipages te Contraignit -à v^
Venir dahs nie de Cuba.
Uire acpéditibli piua importante y était alorjsprépa-
panéc; Cortea partit de ta Havaite le lo février iÇip. Il
toucba rUe die Couin^l , longea la eote sepikentrionale
du Yucatan, s'arrêta sur les rives du Tabasco , gagna
(i) i5ia.
(a) %Sij,
(17)
celles de l-Uiiôa, et forma à Yéra-Gvu^son premier éta-
blissement. La conquête du Mexique, dont nous n'a-
vons point à suivre ici les divers évènemenS) donna Heu
à d'autres entreprises. Narvaêz débarqua près de Zem-
poal, Garaj se dirigea vers rembouohure du Panuco,
déjà reconnu par Grijalva ; il visita les contrées voisines
de ses bords, et accomplit la reconnaissance des rivages
orientaux du Mexique.
La découverte des pays situés au nord du golfe avait
été commencée (i), quelques années avant Texpédition
de Cortez, par Juan Ponce de Léon , qui avait accom-
pagné Colomb dans son second voyage. Ponce de Léon,
déjà signalé par la conquête de Puerto-Rico dont il fut
ensuite gouverneur^ avait entendu parler d'une région
jdtts septentrionale, où coulait une fontaine qui avait la
propriété de rajeunir. Le vieux guerrier équipe trois
vaisseaux pour en feire la découverte; il fait voile vers
l'an^tpel de'Babama, arrive à San-Salvador, cherche
ÎBUtilement Tile de Btmini où devait être la font&ine, se
dirige ensuite vers le nord-ouest, et, dans la nuit du
a avril , jette l'ancre près du continent, au-delà du 3o*
degré de latitude. C'était le jour des Rameaux ou de
Pâqties fleuries , et Ton nomma Floride la contré^ qu'il
avait découverte. Ponce de Léon suivit la cdte, en des-
cendant vers le midi ; il doubla le cap Canaveral , pro-
longea ses reconnaissantes à l'est et au sud de la près-
qu*île , et revint dans le port d où il était parti. Ses pro
jeu» de découvertes furent repris par Juan Pérez de
Ortiibia,qui parcourut également larchipel de Bahama:
il reconnut cette ile fameuse de Bimini , mais sans y
trouver Ja fontaine de Jouvence.
•(«3 z5ia.
( >8)
La plus «ëdMÎsmté) la plus idboIaMe des «ftpéraaoes^
avait ëlé «n ccHte oœàskUi le pi«nier.«iiiiMilant det dé-
couverles • oa ^t que le Renier le plus prodigue de
son éaag obâasait liki-mème à cel ustîiicl seoNC qui
nous attache à Ib vie,eft nous fait redemander en ^ain
nos pins beaux jours^ Ponoe de Léon était 9niM à h
▼iétllesse en cherchant les moyens de s'en pfeésetrer; il
était accablé de jours et dlnfirmiWs^lorsqn'il testa une
nouYelie expédition pour soumettre les Flondes (i) :
blessé dans un premier engagement avec les sannwges^
il vint mourir quelques jours après daas Fîle de Gnba.
Ces découvettes fureni reprises en iSay parNarvaéi|
dont Texpé^tiOn n'eut pas de auooès, «t ensniae psr
Femand de Soto » qui fit ea i539 une invasion en Flo«
ride. Il débarque^ à la tète de douze cclita hoomes^ dans
la bwe de Spiritu-Santo , gagne vers le nord le pied des
Apalaches , «e dirige ensuite à ronest^ traTene la GnosS)
le Tombegbe^ le Mississipi , se rend à ki lUvîère-Aouge)
et de là au B^aio de Dios^ et revient vera le confluent
de TArkatisas et du Mississipi , qui fat le teffoie de sa
oarriè^e. Son expédition avait duré quatre années^^ ses
compagnons I n étant pins Soutenue par ea ofmstaaoe
hëroîqnev ee hâlèferêttC de descendre le fleuve et de fte
retirer eu M exique^
Ne soyons pas surpris qiie les poeaeasions voianaeadu
golfe de ce nom et celles de FAmésique néiâdionale
ai^nt été occupées par les Espagnols et les Portugais, de
piéfàrenoe à celles de» cotes orientales q«n eetendeui
du sod^ouest au nord-est, depuis les limites de la FkNEide
jusqu'aux r^ons sitaées entre le golfe Saint^Laureniet
la baie d'Hudsou. Nous avons pà von> en obadÉrvanC la
(i^ i5ai.
( 19 )
(lirectioa $ui?ie parler premiers savjgiiieurf, qu'ils
gagnèrent les Iropiques , pour j profiter de la direction
des vents alises. Cet avantage^ dont ils purent jouir dans
toute rétendue de la zone située entre les deux tropt-^
quea 9 détermina les différeos points où ils reconnurent
Tarchipel des Antilles et le continent. Les voyageurs qui
s engagèrent sur la tracé de leurs devanciers, cherchèrent
à prolonger d'une manière coiuînue les découvertes qui
venaient de se ùàte avant eux. Les di£férens groupes des
îles qui bordaient l'entrée du golfe du Mexique , et la
vaste étendue du continent lui-même, «xcédaiens leurs
moyens de colonisation , et tous les regards furent long**
temps aiûrés vers les mêmes points* C'étaient les pays
de l'or; on y détruisait des empires, et l'on avait à y
transporter une partie de la population de ses andens
états*
Les climats que Ton, avait reconnus avaient plusd'a«
nalogîe avec celui de la patrie des conquérans% Il {allait
à des peuples méridionaux une température élevée ^
telle qu'ils la retrouvcûent dans leurs premiers étabKs*
mens du Nouveau^Monde. Cette chaleur y était moins
forte que ne l'est celle d'Afrique située sous les mêmes
latitudes; elle l0ur mppelait la température de l'Espagne
et du Portugal | beaucoup plus que celle de la Mauri-
tanie et dU' Saavah.
hsL plus grande partie des côtes de l'Amérique sepievi*
trionale fut ainsi abandonnée à d'autres Eutiopéens. Ce
ne fut plus pour y diercher des trésors qu'on entreprit
de les explO»rer : il laltut d'autres mobiles pour y ^^n-
dui^ une longue suite de navigateurs , «t les peuples du
cenAre et du nord de l'Europe commeneàrent à idiv^er
vers les différens points de cette vaste côte leurs ex-
péditions. '
a.
(20)
Jean et Sébastien Cabot avaient découTert, en 1497,
i'ile de Terre-Neuve et une partie du continent voisin ;
mais auGun projet de colonisation ne fut tenté dans ces
parages pendant plus de soixante ans, et la première
entreprise de cette nature fut essayée sous le règne de
Charles IX par Tamiral de Colign j, qui desirait assurer
un asile aux calvinistes persécutés en France. Jean Ri-
bauts^embarqua, en i562, sur deux vaisseaux que l'a-
miral avait obtenus de Charles IX. Il descendit avec un
corps de troupes calvinistes sur la côte orientale de la
Floride, près de la rivière San-Juan, remonta plus aa
nord , et érigea dans la Caroline méridionale le fort
Charles, qui devint le premier établissement des Fran-
çais dans ces parages.
Deux ans après , il partit des ports de France une
nouvelle expédition de protestans, commandée par
René de Laudonière , qui débarqua dans la même con-
trée et construisit sur les bords de la rivière de Mai une
^utre forteresse. Laudonière visita Vintérieur de la Flo-
TÎde , de la Géoi^e, de la Caroline , et il reçut (1) dans
son établissement un nouveau renfort que Ribaut était
allé chercher en France. Mais une escadre espagnole,
commandée: par Pedro Melendez de Avila, venait dé-
truire cette nouvelle colonie. On n'attaquait pas les hu-
guenots comme Français ^ mais comme hérétiques : le
&natisme religieux ne voyait en eux que des ennemis
irréconciliables, eci'on fit usage de la ruse, de la perfi-
die , de la force , pour les exterminer.
Un acte si baroàre excita en France l'indignation, et
Dominique de Lmurgues , né à Mont*de-Marsan , forma
le projet ne venger tontes ces victimes , acte d autant
(t) i565.
(ai) .
plus remarquable dans ces momens de guerre civile re-
ligieuse, que de Gourgues étati catholique. Cent cin^
quaote gentilshommes aventuriers laccompagiient ^ il
part de Bordeaux pour le golfe du Mexique (i) ; double
la pointe occidentale de Tîte de Gtiba , remonte vers la
Floride ) s'approche d'un fort occupé par les ËspagnolS|
et en concerte l'attaque avec les Indiens qui s'unissent à
son entreprise. Le fort est emporté par escalade , ceux
qui cherchent à se réfugier dans les bois tombent sous
les coups des Indiens : aucun n'est épargné ; et de Gour-
gues, après avoir démoli les forts, revient en France avec
les hommes qui lavaient suivi dans cette expédition.
La colonie calviniste, projetée par l'amiral de Coligny,
n'avait eu que quelques années d'exigence ; mais au
nord*est de ces territoires , l'Angleterre commen^ bienr
tôt de plus durables établissemens. On ne s'était occupé,
ni sous le règne de Henri YIII, ni sous celui de Marie^
d'éteadre les découvertes dans le Nouveau-Monde. Éli*
sabetb, qui jeta les fondeméns de la puissahce navale
de TAngléterre, accorda sa protection à ces grandes en-
treprises, et les deux premiers hommes qui se signalè-
rent dans une si noble carrière furent Humphrey-Gilbert
et Walter^Ralegh son beau-frère. Elisabeth leur avait
accordé des Iettres*patentes (2) pour établir une colonie
au-delà des mers \ et Gilbert , qui conduisât lui-même les
deux premières expéditions, périt dans la seconde (3"^,
sans avoir pu accomplir son dessein. Mais Ralegh ob-
tint de nouvelles lettres-patentes (4) 9 et, après avoir fait
reconnaître par quelques bâtimens légers plusieurs par-
ties du littoral qui reçurent en l'honneur d'Elisabeth le
(i) 1567. (3) i58o.
W 1578. (4) i584.
nom de Vii^ginie, il envoya dans l'ile de Roanoke, toi-
sine da eondnent, plosieurs colonies qui , sans prospérer
elles^mènies ) devinrent l'origine d'an grand nombre
d'antres écabliasemena.
Il se forma, sous Jacques I^, deux associations char-
gées d'établir en Amérique des colonies : l'nne était la
compagnie de Londres , l'autre celle des n^ocians de
Pljmouih, de Bristol et de quelques autres villes.
L'expédition de la compagnie de Londres, qui devait
se rendre dans Tile de RoanolLe(i), fut poussée vers le
nord par des vents contraires , et arriva dans ia baie de
la Chésapeak : elle en remonta le fleuve le plus méri-
dional, et fonda sur .ses bords la ville de James^Town,
la {dus ancienee que les Anglais aient érigée dans le
Nottveaa-^Moiide.
Les prcïnin's étabtissemens faits sur le continent fo*
rent ensuite affeimis par l'arrivée de lord Delawate(â):
la population s'étendit de procbe en proche autour de
Jamea-Town ; on protégea la culture, et particulièrement
celle du tabac $ les Bermudes venaient d'étredëcouvertes
dans r Atlantique 9 de nouvelles villes se formèrent aar
ton^ des baies de la Chésapeak et de ia Dekware; les
attaques des Indiens furent repousséet, et la colonie
n*eut plus à craindre pour son existence.
Telle était la situation de la Virginie, lorsque tes éta-
bKssemens de la compagnie du Nord ou de Ptymouiii
commencèrent à se former. La contrée qui leur avait été
cédée par les lettres-patentes de Jacques 1^ était située
dans un dimat plus rigoureux ; il devenait difficile Sj
attirer des colons, et les premiers Européens qui s'ex-
(i) i6o$.
(a) 1609.
(aï)
pdtrièf^nt pour Thabîtar forint lèa puntaips , persëcu-
t^piff VÉg^ue-angKoane^ vtfogit^s d*aboi>d fn Suksfiy
m HoUande , el âutoTMéa eaauîtft pav laoqoes 1^ à se
finnr dans )es terres oQDe^deea à la eompagnie angfadae^
Leur établissement se fit dans le Massachttsett (i), «I
ils donnèrent le nom de New-Plymouth à leur première
irilie. I>'att'trc(s dissidena tea suivirent, e« fiondèrenl la
¥ill« de Sakm. On vit IbieniAt de aouv^ks oolopies.
éfîger ^antrea villes] autour de la baie de Massacbu<^
aefct (a); Boston, Ghaa^lestown , DorchealerfRoxbo-
vounli, fiaient fondées, La oontinuité de» perséeutions
relîgieuaaa attirait sans eesse de nouveaux habitans , e|
lea afibeux ravegea que la p^te^érole fit cheai les indi»
gènes mirent à Tabri ^do kuvs attaques lea établissomens
naiasans d^ Européens : ceux««i purent s'étendre rfans
rîirtécîeitr. Il se forma dana k Masaaehiisect plusieurs
aaaociaiioôs partieul^èios , qui différaient par kûrs
dtgRias iroligiettx; elles so séparèrent de k familk pre-
mière (3)^ ebeftckèvent dans ks terres voisines des éta*
hUaiemeas pavfioulkrs , et formèrent sueoessiveqfient
eooi^ de Rhoda^ItlaMl , du Oonnectiout , de New-Hamp-
sUfe et du Maine^
Le nombre des émigrans qui se ^ndaient d^Angle-
tervc en Amérique «tait devenu « oqnstdérabk, que
(Siarlea I^^ronlut j mettre des bornes, en soumettant
otox qui voulaient partir à un serment de conformité
•s
amc règks de I egUse anglicane, il est à remarquer que
OliTÎerGromweK, pvét à ^*embarquer pour le Nouveau-
11oiu)q.(4)9 fut retean en Angleterre par l'ordre du roi,
que deux ans après il fit condamner à mort.
(0 i^^o. (3) i636.
(a) leSo. (4) i638.
(M)
Cromweli, deTeou <x>nqaéraiit de la Jamaïque pëti-
4aiit son protectorat, Toulnt j attirer les puritains de
la Nouvelie-Angleterre ; niais ce projet n'eut aucune
suite, et lés religion naires conservèrent leurs premiers
établîssemens.
Toute rAmérique anglaise avait été paltagée par
Jacques I«r entre deux compagnies ; mais celles-ci n'é-
taient encore parvenues à former d'étaUissemens que
dans la Virginie et dans les régions voisines de la baie
de Massachusetts Charles I« sépara de la Virginie le
pays situé au nord du Potomack et de laChésapeake(i) :
il lé donna en propriété à lord Baltimore, et son fils
vint y fonder la {première colonie du Marybnd»
Après la restauration de Charles II , les pays- situés an
midi de la Virginie furent donnés' au duc d'Albemarle,
à lord Clarendbn , à d'autres seigneurs (a). Leinrs étar^
blissemens furent plus prospères que ceux qui avdieni
été essayés avant eux, et la concesûon qu*ils obtinieni
comprit aussi la Géorgie et s étendit jusqu'à la Flo-
ride. Locke fut appelé à donner une constitution à ces
contrées (3) ; mais elle ne convenait point à leur, situa-
tion , et elfe n'eut que dix années d'existence»
. De nouveaux possesseurs sétàientintraduils lentre le
Marylaud et les états de la Nouvelle-Angleterre : les
Hollandais établirent des colonies «ur les bords de la
rivière d'Hudsou ; ils fondèrent , à Tehtrée de ce fleuve^
la ville de NewrAmsterdam qui en devint la captale,
ili» remontèrent le cours de THudaon jusqu'à Albaiiy, et
revinrent vers l'Océan occuper d'autres postes;- mais ils
(i) x632. (3) 1670.
(a) 1603.
( a5 )
en forent dépossédés en i664 par les .troupes du duc
d'York , auquel ie roi d'Angleterre son frère avait cédé
ce territoire. Les Anglais y en faisant attaquer la colonie
hollandaise,, se fondaient sur le droit de décoùrerte; et
en effet, Hudson, un de leurs plus illustres navigateurs,
avait reconnu et remonté en 1607 le fleuve auquel il
donna son nom; Les Hollandais , après avoir reconquis
leur colonie en 1673,1a perdirent définitivement l'année
suivante : New-Amsterdam prit le nom de New-York ,
et ce dernier nom devint celui de l'état qui eâtaujour*
d'hui le plus étendu , le plus peuplé, lé plus riche de la
confédération américaine.
L'état de New-*Jersej fut un démembrement de celui
de New-York ; il fut. fondé après la conquête que l'An-
gleterre en fit. sur les Hollandais.
La colonie la plus remarquable par le nom de son
fondateur et par les principes que l'on suivît dans son
établissement, fut celle de Pensylvanie. Penn avait
obtenu de Charles II la concession du territoire (1);
mais.il voulut encore en acheter ta propriété des indi*
gènes lorsqu'il y conduisit une colonie de quakers.
D'autres sectes religieuses , et particulièrement des
moraveà, des ajnabaptlstes, y«ius de Hollande, de Stiède,
d'Angleterre j fournirent à ce pajs'de nouveauxcolops.
La tolérance devenait un des princdpes du gouverné'-
ment de la colonie; la division des propriétés en facilita
la culture ; l'établîfiaement dune banque de crécftt aidait
à solder les» acquisitions. La ville de Philadelphie ^tait
fondée; un siècle après, elle devint le centre d'une
grande puissance, et Vindépendance des États-Unis y
fut proclamée.
(i) 1681.
( a6)
Au nord diE» poss^^sîom «nglaÎMft ^ui bordmot
cotes orienuloft d'Amérique ^s'ëteiidAient^s étabtisse*
iiien$ françaia | $ur h$' rÎTes du golfe et du fleuve Saint-
liaurent. Ces pays avaient été sutfcessiyeiiient reconnus,
dès 1 époque du règne de Ffençois I<'^ » pet le baron de
Lérj (i) , par Yeraveent (a), pUole florentin ^ et p«r le
capluine Jacques Cartier, de Saiu^Malo (3^) ^ qui pénétra
dans les genres de Canada y Hoebelaga et Saguenay. La
Roque de Roberval construisit plusieurs forts dans le
Canada (4), et Fingénieur français Alpbonse (5) visiia le
Labrador, antérieurement découvert par Cortéréal.
Après eux, les expéditions dana cette partie du nonde
furent interrompues pendant tin dean^siède f on les
reprit sous le règne de Henri UI , et eUes furent succes-
sivement dirigées par .Chaton (6), Jacques Noôl et
Ravillon {7}. La gueite de la ligué les fit suspendre
encore, et Hfuiri IV ayant rétabli la pei%^ chaigea La
Rocbe^-Brefton (9) d'affermir et d'étendre les possessions
françaises dans tous les lieux qui ne seraient pas oceopés
par d autres états cbrétiens^. Une nouvelle escadre fut
envoyée sous les ordres de Mans (9),. dans les pays de
Canada» de Norue^bega et d'Acadie^ dont 8e<M)tDpo6ait
la Nouvelle-Finiice. Champlain faisait . partie de. cette
expéditien, et il connue la découverte des. région»
voisines : on fonda la ville de Quâ>eo (10)^ et ceUe de
Montréal, et Ton s'avança progvesaivenient vers ces
mers intérieures qui bordent le IbutrCanada.
I^es français apprirent que de vastes contrées s*éten*
(i) i5i8. (6) i588.
(a) i5a4. (7) ï^qi.
(3) i534. (8) 1598.
(4) i54o. (9) i6o3.
(5) i54i. (10)1608.
1:
( ^7 )
datent au midi des grrads lacs, et ceux qui partirent
pour les reconnaître (i) découvrirent les régioUB qu'ar-
rose le Haut^Mississipi, et descendirent oefleuTe jusqu'au
confluent de l'Arkansas.
La Salle, qui snccëdaît à Frontenac dans le gouver-
nement du Canada, voulut suivre lui-Hiême les décou-
vertes commencées: H lioma son premier voyage{a) à
Vembouchure de la rivière des Illinois , et le père Hen-
n^in , qui Taccoropagnâit , publia cette relation. Dans
une seconde reconnaissance (3), il descendit jusquà
lembouchure du Mlssissîpi. La Salle vint former en
France ulie troisième expéditiôîn qui partit du port de
La Rochelle : il voulait fonder un nouvel établissement
sur les rivages méridionaux de la Louisiane; et lorsqu'il
eut pénétré dans le golfe du Mexique, les vents ou les
courans le portèrent jusque dans la baie de Saint-Ber-
nard (4), où il érigea le fort Saint-Louis , et où il tomba
victime d'une conspiration.
Iberville reconnut, quelques années après (5), les
régions situées sur lune et Vautre rive du Mississipi ;
mais les établissemens épars dans cette contrée ne com-
mencèrent à prendre quelque importance qu'à l'époque
où Grozat -obtint le commerce de la Louisiane (6) , et y
conduisit un certain nombre de famille» pour y fomner
des colonies agricoles. Ce n'était encore qu'une faiUe «t
passagère lueur de prospérité* Le privilège doB* CpoïmA
jouissait temporairement fut cédé, quelques aimées
après (7) , à la compagnie tf Occident , que Law avait
(0 1673. (5) 1699.
(a) 1679. (6) 171».
(3) «68t. (7) 17^7.
(4) leSS.
(3o)
de la côte MagelUnique. Les Taisseaux le din|;ài«at
«D«uice ters Tile de Pâques où ils auérirent le 9 avril,
de là vers les îles Sandwich, et enfia sur les côtes nord-
ouest d'Amérique, 00 l'on reconnut, à k date du
a3 juin , le mont Saint*Elie.
En indiquant la direction des narigatearsi nous n'a«
Yons point à nous occuper ici des obserrations de di«
verse nature qui furent faites dans la tiaversée: ces
remarques appartiennent spécialement au récit du
voyage de La Pérouse; mais nous ne pouvons passer
sous silence les premiers malheurs d'une expédition
qui devait se terminer d'une manière si désastreuse. La
reconnaissancei les sondages d!une nouvelle baie)*sitnée
près du cap £'eau^Temps, occasionnàr«it la perte si
justement regrettée, de Descures, des jeunes de La*
borde, signalés par un mérite prématuré et par leur
union fraternelle, de plusieurs autres officiers et de
quinze hommes d'équipage, qui , en traversant la passe
de la baie, furent entraînés dans ses brisans, et engloutis
par la violence des vagues. Ce lieu avait reçu le nom de
Port des Français; notre établissement n'y fut marqué
que par un monument funéraire.
Le 3o juillet les de ux frégates reprirent leur naviga-
tion. LaPérousecherchaiiàranger habitudiementlaooie
dont il ne se* tenait éloigné que de deux à trois Keaes,
et quelquefois moins; de miinsère à pouvoir y prendre
le relèvement de tous les points principaux; mais sans
déterminer d'une manière continue tous les détails de
cette longue ligne de littoral , et sans pénétrer dans les
passes des divers archipels qui. en sont voisvns. li ne
voulait relâcher qu'-à Jilonftercy) où les deux fr^ga^ies
qui avaient toujours navigué de conserve arrivèvMit
le i5 septembre, et il reouHrla voile is ^ifoyxr gs^gftet
( ^9 )
alors faire parvenir en France le recueil de toutes les
observations qu'il avait faites , confia tous cesdocumens
au jeune Lesseps qui eut à traverser par terre tout
l'ancien continent pour revenir dans sa patrie.
Nous allons le suivre dans son voyage autour du
monde, en nous bornant à rappeler d'une manière
sommaire la direction et les circonstances principales
de sa navigation^ et nous nous arrêterons plus spéciale*
ment au voyage quil fit ensuite à travers les glaces et
les déserts de la Sibérie, voyage dont la relation fut
publiée en 1790, deux années après son retour en
France.
L'expédition mise sous les ordres de La Pérouse se
composait des frégates la Boussole ei [Astrolabe: la
seconde était commandée par de Langle; et Lesseps
partit à bord de ce bâtiment, en qualité d'interprète.
La langue russe lui était familière; il l'avait apprise à
Saint-Pétersbourg où son père était consul*général ; et
sa présence pouvait être d'autant plus utile aux navi-^
^teursy qu'ils avaient à relâcher successivement, soit
en Amérique soit en Asie, au*milieu des possessions
russes.
Le$ deux frégates , armées à Brest , mirent à la voile
le i*^** août 178S, toudièrent à Madère, à Ténériffe, et
se dirigèrent. vers le sud-ouest : elles devaient doubler
le <mp Horn pour se rendre dans le grand Océan; On
observa dans cette traversée la position desilesdeMartin-
Yaz et de la Trinité, et l'on relâcha à Sainte^Catherlne
du Brésil : le cap Diego qui forme la pointe occidentale
du détroit de Le Maire fut relevé le 25 janvier 17S6;
et, après. avoir.heureusement dépassé le cap Horn, les
navires se rendirent au Chili dans la baie de la Concep-
tion, en reconnaissant dans leur it>ute quelques parties
(30
dans la base d'Âvatcba deTantle port de PëtropaiH
lowski.
Ce fut dans cette contrée que le jeune interprète de
l'expédition put se faire rebaarquer par des services
habituels. U devint Tintennédiaire de toutes les com-
munications de La Pérouse avec le lieutenant Kaboroff,
commandant du port; et , grâce aux soins de Lesseps
et à l'obligeant empressement de .cet officier, les astro-
nomes formèrent à terre un établissement commode
pour leurs observations, les naturatistes furent secondés
dans leurs recherches , et entréprirent une ascension
jusqu'au cratère du volcan le plus voisin de la baie
d'Avatcba : aucun voyageur ne les y avait précédés.
Le Kamtchatka dépendait à cette époque du gouver-
nement d'Okotsk; et le colonel Kaslo£f-Ougrenin qui en
était chargé visitait alors cette province et voulait tout
y observer, dans la vue d'améliorer le sort des habitans.
Il vint à Pétropaulowski pendant le séjour de La Pé-
rouse; et sa politesse affectueuse envers les Français,
dont il entendait, parfaitement la langue, leur fit retrou-
ver, aux extrémités de l'Asie, tous les agrémens d'une
société européenne.
Huit jours après l'arrivée des frégates, Lesseps dé-
couvrit le malheureux Ivâschkin , dont les compagnons
deCook avaient déjà publié la disgrâce. Ivaschkin , exilé
depuis plus de cinquante ans, avait été élevé en France:
son éducation, sa figure ainiablè le faisaient alors t*eniar-
quer : il devint page de l'impératrice Elisabeth, et offi-
cier dans le ré^ment des gardes Préobajenski ; mais sa
faveur fut passagère, et quelques propos indiscrets,
tenus à la fin d'un repas ,de vinrent la cause de sa perte :
il fut dégradé, reçut le knout, eut les i^rin^s fendues
et fut exilé au Kamtchatka. Pendant vingt ans, Ivaschkin
( 33. )
fût traité avec une extrême rigueur, et réduit à vivre
au milieu des Kamtchadales du produit de ses pénibles
oli»sses. Enfin son sort fut allégé^ plusieurs gouver-
neurs d*Okotsk intercédèrent pour lui; on obtint qu'il
pût hâbitei" une ville de Sibérie; mais il s'était plié aux
mœurs des Kamtbhadales ,' et il se proposait de mourir
an milieu d'eux. Portant sur lui la' trace ineffaçable d'un
cruel châtiment, et se'voyaht marqué du sceau des
crimineU, it cherchait à se dérober aux regards des
étrangers > et il conservait la fierté de son caractère: son
vidage était mutilé, mais Thomme n'était pas flétri.
- * Ivaschkin avait été. témoin eh iy4^ des obsèques de
La Croyère, savant français qui avait fait partie des ex-
péditions de Behring et de'Tchirikoff: il indiqua le lieu
de son tombeau , et La Pérotise y fit graver sur cuivre
répitaphe suivante : « Ci-git Louis de Lislé de La Croyère,
« de l'académie royale des sciences de Paris, moi^t en
tf r74ï > 3U retour d'une expédition faite par ordre du
«czar pour reconnaître les côtes d'i4mérique; astro-
«nome et géographe, émule de deux frères célèbres
« dans les sciences, il mérita les regrets de sa patrie.
« En 1786, M. le 'comte de La Pérouse,' commandant les
« frégates du roi' la Boussole et PJstralabe, consacra sa
«mémoire, en donnant- son nom à une île, près '^des
« lieux où ce savant avait abordé. »
Lie capitaine Gterke, chargé après la mort de Cook , du
commandement de son expédition , était mort et avait
été inhumé en 1779 Jans la même contrée; La Pérouse
fit également graver sur cuivre Tiniicription mise sur
son tombeau; et le gouverneur d'Okotsk promit d'éle-
ver à ces deux hommes célèbres un monument plus
digne d'etix.
Nous arrivons au moment où Lesseps doit se séparer
3
(34)
de rezpédition dont il avait lait partie pendant Tingt
six mois. Ses aenrices connne interprète n'âaient ptu9
aussi nécessaires, puisque les frégates allaient quitter
les possessions russes pour se rendre dans les régions
équatorîales : La Pérouse l'expédia en France avec les
journaux de son voyage, et U s'en est ainsi exprimé
dans sa relation : « Je crus rendre service à ma patrie, en
«procurant à AL de Lesseps l'occasion de connaître par
« lui-même les différentes provinces de l'empire de Rus-
« sie, où vraisemblablement il remplacera un jour son
« père, notre consul-général à Pétersbourg, M. Kaslofif
« médit obligeamment qu'il l'acceptait pour fion aideJe-
« camp jusqu'à Okotsk, d'où il lui £uûliterait les moyens
« de se rendre à Pétersbourg , et que des ce moment il
« &isait partie de sa famille» »
L'aménité et les qualités aimables de Lesseps lui
avaient promptement concilié la bienveillapcede M. Kas-
loff : il laissait à bord des deux frégates .dç nombreux
amis y et La Pérouse donna des regrets à son départ
« Nous ne pûmes, disait-il, quitter sans attendrissement
• M. de Lesseps, que ses qualités précieuses noua avaient
« rendu cher, et que noua laissions sur une terre étran*
« gère, au moment d'entreprendre un voyage aussi bng
« que pénible. • Si nous rapportons le texte même de
ses paroles , c'est que le bon témoignage d'un homme
illustre devient lepreniier et le plus précieux de tous les
éloges,
Lesseps partit, le 7 octobre 1787 , do Petropaulowski
où l'on ne comptait alors que quarante habitations : il
entreprenait dans une saison rigoureuse un voyage par
terre de plus de quatre mille lieues, et les communica-
tions étaient alors très difficiles. Il fallut, après avoir
traversé le Kamtchatka jusqu'à Bolchqretsk, attendre
(35)
la saison du UaUiage : la caravane qui devait remonter
vers le novd , et parcourir par un très long dronit tous
les rivages de la mer d'Okotsk^ ne partit qu'à la fin de
janvier 1788 : elle se composait de trente^cinq traîneaux,
conduits par des chiens, de Tespèce des chiens de ber-
gers-: il en fallait cinq pour un attelage ordinaire ; on
en employait dvt pour chaque, traîneau de bagage, et
beaucoup plus pour ceux du gouverneur d'Okotsk et
de son nouvdi aide-de-camp. La fiitigue et la fiiim en
firent bientôt périr une grande partie: on manquait de
relais pour réparer cette perte; les survivans ne suffi*
saien t plus qu'à un petit nombre de tnrîneaox ; et Lessepa
ayant une mission à rem[£r, reconnut la nécessite de se
séparer d*un long cortège qui .n*avançail qt^^avee peine.
Il ne g^rda que les guides indispensables, changea plu<i
sieurs fois pour un attelage de rennes celui aveo lequel
il était parti, et dut employer plusieurs mois pour par-
courir dans toute leur longueur le. Kamtchatka et le
gouvernement d'Okotsk^ pour se rendre à Yakoutsk,
remonter le cours de U Lena, et arriver à Irkoutsk»
situé dans le voisinage du lac Baïkal.
Ce voyageur profita de son séjour dans les principaux
lieux où il dut s'arrêter, pour recueillir de)5 infonna*»
tions sur les différentes peuplades répandues* dan^ ees^
contrées, sur les Kamtchadales, les Koriaks>,'le9 Ton*
gouseà; et il a enrichi de œs doc&mena lapeiatton dei
son voyage. C'est ainsi qu'en parcourant les Oêiwgà
ou villages du Kamtc^tka, il décrit la forme des Yourfes-
ou demeures sou^rraines qui éuûent celles des anciens
habitans, celles des Ma9 ou cabanes-* dont lerparcns
sont composées de troncs d'arbres, couchés les uns sur
les autres et entrekcés par leurs extrémités , celles des
balaffm$ pi| hebilattons d'été, élevées à quelque dis<*
3.
( 36 )
lance, du sol sur des poteaux plantés dans la terre.
Leaaeps^^n peignant la manière de vivre des Kamt-
chadaleSi rappelle que la racine de sarana leur tient
lifeu de pain, quilseotaposeat avec de lail sauvage leurs
boissons fenuentées^ que la poche des saumons, des
truites, du hareng, du loup-marin , la chasse des rennes,
des argalis, des renards, des loutres, des castors, des
martres zibelines, sont leurs principales occupations.
Ils aiment, dans leurs danses, à imiter les mouvemeos
des animaux sauvages et ceux de l*ours surtout: ils
représentent sa démarche, ses jeux, ses habitudes , les
mouvemenii des petits autour de leur mère, leur agita-
tion, leur défense quand le diasseur les poursuit.
La description de Fétat physique du pays , de sa tem-
pérature, des tempêtes, des ouragans auxquels il est
exposé^ des eaux thermales de Natschivin, dû. cours
d^ rivières, des phénomènes de plusieurs volcans, oc-
cape notre voyageur; et souvent il mêle à ces analyses
le récit de quelques évènemens propres à y répandre
plus d'mtérèt et de variété. On peut citer au nombre
de ces aventures les plus- romanesques celles de Be-
niowski, aneien officier polonais qui* avait servi en
i^^saus les drapeaux de la confédération de Bar : il fut
{ait prisonnier par les Russes, qui i envoyèrent en Si-
bérie et au Kamtchatka. On le vit bientôt paraître à
BolcheredL à la tête d*une troupe d'exilés: il se procura
des armes, surprit la garnison et s'empara d'un navire
à bord duquel . il s'embarqua. Les informations de Les-
seps ne vont pas plus loin-; mais nous lisons dans les
voyages de Gook que Beniowski laissa dans les
îles Kuriles une partie ^des matelots russes de son
équipage , et qu'il se rendit dans l'île de Luçon et en-
suite à Canton : là il obtint passage sur un vaisseau
( 37 )
français qui retournait en Europe; il fut admis au ser*^
yice de France^ et en 1774 il gouvernail leiablisscmeni
français de Madagascar.
Le voyage de Lesseps à travers les contrées que fré^
quenient les Koriakset les Tongouses luioflre rooca.-*
sion de faire de nombreuses remarques ■sur:ces'tribuS|
dont les unes sont sédentaires, dont les autres sont
encore nomades. Des troupeaux de rennes sont leur
principale richesse ; ces peuples y trouvent leur nour-
riture et leurs vétemens; ils ont de communs usages qu»
tiennent à la similitude de leur situation dans l'ordre
social; mais leurs langues sont différentes^; et Lesseps
nous a donné un vocabulaire comparatif d*une partie
des mots de leurs idiomes.
A son a,rrivée à Okostk, il vit construire Jes deux
navires que Ton destinait à Vexpédition du capitaine
BiUings, et il riQncontra, quelque temps après, à ¥a«-d
koutsk cet officier qui. avait, accompagné Cook dans spn
troisième voyage et que la Rusâe avait ensuite attaché
à son service.
Le portd'Okotsk. était alors destiné aux principales
relations qui s établissaient avec, la câtè nord-ouest
d'Amérique, pour la traite des fourrures^ commence
important qui prenait de jour; en jour une nouvelle'
extension. L'origine et les aocroissemens de ce négoce*
a t tirèrent l'attention de Lesseps , et il a répandu sur ee''
sujet d'intéressantes notions dans son ouvrage : il y rap<
pelle les progrès successifs des Russes dans les diffé*
rentes parties de la Sibérie, situées à Torient de la Lena.
Les conquérans n'y trouvaient pas de fertiles campagnes
à cultiver: mais la découverte des mines de la Sibérie
occidentale les excitait à étendre plus loin leurs i^ech^r*'
ches : ils étaient d'ailleurs attirés par i'aboiulance • et la
(58)
fiiMsae des pelleteries: on edimnetiça des ^diangvs, on
coKstniiflit des Ibits , on s'avança de proche en proche
jusqu à la mer d*Okotsk et jusqu'au cours de TAnadir.
L'acquisition en. Kamtchatka vint augmenter ce com-
merce. Des lies inconnues furent occupées; c'étaient
au nûdi les iles Kuriles qui se prolongeaient Ters celles
diA Japon, et à 1 orient les îles Aientîennes qui s'éten-
daient vers k pviesqu'ile d'AlatdLa. Un ancien plan ma-
nuscrit des îles Kuriles se trouvait dans les arcfaÎTes
d*Okotsk: il fut comnmniîqaé à Lesseps, comme un
témoignage authentique des relations établies depuis
loBg-temps entre cet archipel et la côte d'Asie.
Le commerce de la Russie avec la Chine, dont Lesseps
s'est occupé également, remonte vers Tannée 1670: il
ne pouvait.se fsiire que par caravanes, et il futr^u-
larisé en w68^ par un premier traité. Les caravanes
russes pénétraient d'abord jusqu'à Pékin , elles se sont
depuis arrêtées sur les frontières. Pour donner au coaî-
merce des deux élatts pies dlmportanee, Lâ'sseps jugeait
qu'il serait utile à la Russie de faire partir dX)kotsk ou
du Kamtditka des navires qin allassent directement
fisûre leurs édiaoges à CSantèn ou k Maeao.
Les observatioBs <pie Lesseps reciteillit à Iik^ustk sur
les communications des deux empres sont les dernier»
développemens auxquels il se sok arrêté dans sa re-
kiion. En partant de cette ville i) ne chercha pkts qu'à
poursuivre son vojage avec rapidité: un service de
poste était établi; on en avait remis la chai;ge à des
exilés, qui étaient tenus de pourvoir chaque station dit
nombre de chevaux nécessaires; et Lesseps remarqua
plusieurs fois la sévéri^ avec laquelle on punissait les
moindres infractions de ces bannis. Il en renciHitra
plusieurs détachemens, condints par des escortes rààk-
(Î9)
tatres jinqu'aux Iftu& de leur e%\l: on les distribuait
sur diffërens points de h Sibérie, pour tes y attacher
au travail des mines ou à d'autres pénibles emplob.
Lesseps avait à parcourir six mille verstes (quinze
cents lieues) y pour se rendre d'Irkoutsk à Sain^Pétets-
bourg. B fit ce voyage en quarante-deux jours , en se
dirigeant par les steppes de Barabinskoï, par' là ville
de Tomsk dont un Français^ nommé De Villeneuve,,
était alors commandant, par Tobolsk qui venait d*étre
la proie d'un incendie, par Yecatherinbourg dans le
voisinage de laquelle so^t des mines d*or, par Gasâh,
MakariefF, Nijeney-Novogorod et Moscou. Toute cette
partie de la voûté à travers la Sibérie occidentale et la
Russie d'Europe avait déjà été décrite par plusieurs
voyageurs, et Lesseps s'est borné à renvoyer le lecteur
à leurs relations , surtout à celle de Paltas : il était
* impatient de revoir sa patrie, et il arriva de Saint^Pér
tersbourg à Yersailles le ' i^ octobre 17B8. Le nkéme
jour il futprésentéan roi par le comte de La Luzerne, qui
était alors ministre et secrétaire d'état de la marine , ei
Louis XVI l'accueillit avec un intérêt d'autant, plus vif
que ce prince avait lui-même tracé les instructions de
Lm Pérou^e : it donna au jeune voyageur un témoignage
de sa bienveillance, en le nommant consul de France à
Gronstadt.
Peu de temps après son retour en Europe, on y ap«
prit ta fin cféplorable de M. de Langle et de onze autres
personnes de cette expédition qui furent massacrées
comme lui, le 11 décembre 1787, par les sauvages de
l'ile de llaouna qui fait partie de larchipei des Naviga-
teur^. Cet officier distingué avait eu pour Lesseps
l'affectiioii d'un père: une semblable perte lui inspira
de profonds regrets.
Cétait le second désastre de l'expédition de La Pé*
( 4o )
rouse» Les, nouvelles que loo reçut de lui étaient adres-
sées de Botany-Bay, sous ,1a date .du 26 janvier 17S8; et
depuis ce temps il s'étendit un long, un étemel silence
sur ses navigations ultérieures : le temps et la mort ont
tout dévorée nous n'avons recueilli que quajrante ans
après , par le capitaine Dillon , et par M. Dumont*Dur-
ville^ notre honorable collègue, les derniers vestiges de
son naufrage dans Tîle de Yanicoro.
Nous nous sommes arrêtés long-temps aux voyages
qui signalèrent la jeunesse de M. de Lesseps, parce
qu'ils intéressent plus spécialement la Société de géo-
graphie, et qu'ils sont devenus, suivant le témoignage
do l'auteur lui-même, l'époque la plus mémorable de. sa
vie. Depuis son retour ea Europe, il parcourut la car-
rière consulaire, et il y fut quelqu^elbb , troublé par
les orages de la révolution ou par les vicissitudes de la
guerre. Devenu, gendre du vénérable Ruffin, l'un de
nos plus sa vans orientalistes et. de nos agens les plus
recommandables, il le suivit à Cognstantinople, et il. y
partagea les dangers de nos .compatriotes, pendant la
durée de notre expédition d'£gyp«e. Ses, fonctions de
Goixsul-général en Russie furent suspendues deux foisy
par la rupture de 1807 et par .celle .de 181 a.^ et il fut
nommé en 181 5 consul-général à Lisbonne, où il remplit
également, dans des circonstances difficiles, les hono-
rables fonctions de chargé d'affaires* . •
Les connaissances de M. de Lesse^ le mirent- tou-
jours à la hauteur.de ses.emiplois : .les agrémens de son
esprit et la bonté de son cçeur le firent rechercher : soa
caractère fut noble, et . sa. conduite honora, le^aom.firan-
çais. Estimé de son gouverjoieoient^ aimé daos. les. pays
où il résidait, il emporte les regrets des .hoaunes de
bien, et la considération publique s'attache à sa mé-
moire.
(4i )
■^^"
EXTRAIT
DB DEUX LETTRES ADRESSEES ▲ LA SOCIETE DE
GEOGRAPHIE PAR M. PALLE60IX,
MUsIoDDaire français à Siam*
Bangkok , capitale de Siam ,, le a janvier i83a.
Messieurs 9
J'ai reçu avec ^tisfaction et reconuaissaoce la lettre
que la Société ma fait Vhonneur de madresser le 8
juin i83o.
Puisque vous daignez m admettre au nombre de vos.
correspondans , je mettrai tout le zèle po&sible à vous
être, de quelque utilité.
Je vous prie de m*adresser quelques questions sur les
objets dont vous desirez le plus avoir connaissance tou-
chant les contrées que j'ai à parcourir , c'est-à-dire le
royaume de Siam, et les cinq petits états Laociens tribu-
taires de Siam.
A peine vient-il ici chaque année un navire de Syn^
capor, et ce. royaume reste plongé dans la plus crasse
ignorance.
Je prie la Société de me procurer une carie de Siam,.
la meilleure qu'elle puisse trouver, afin que dans, mes
fréquens voyages je puisse découvrir si vos cartes indi-.
quent juste la. direction du fleuve ,^ des rivières , et de&
montagnes; car je vois des erreurs extrêmes dans celles
que j*ai apportées moi-même.
J^ prends la liberté, de vous envoyer un, itinéraire de
sept journées de chemin en remontant le fleuve Mènam
(40
à partir de Juthia ( dont le vrai nom est Outhaja (|ui
signifie lieu de délices , jardin délicieux).
Dépourru comme je le suis d'instrumens, je n'ai pas
pu mettre dans l'observation et le calcul des distances
une jnstASse mathématiqfie.
Sî Oathaja ( Juthia) , le i*' août i833.
Messieurs,
Je TOUS écrivis en i83a pour remercier la Société de
ce qu'die avait daigné m'admettre au nombre dé ses
correspondans ; cette afinée^^îi, je vous écris de nouveau
non pas encore pour vous envoyer mes notes, qui sont
trop en désordre, mais pour vous donner avis de mes
travaux et vous demander s*iis vous seront agréables»
i<> Je compose un dictionnaire siamois et une gram-
maire de cette làogue* J'ai déjà recueilli vingt mille mots;
néanmoins ce ne sera que dans trois ou quatre ans que
je serai à même de tous Toffrir ;
a* Mon ministère ro'appeiant maintenant au Laos , je
ferai le même travail sur la langue laocienne, qui, du
reste, a presque tous les mots siamois avec quelque
altération et une prononciation différente;
S** Je fais aussi un vocabulaire de la langue B&li,
langue sacrée des Siamois ;
4* J'ai recueilli un bon nombre dé livres élémentaires
de ces trois langues, que j'aurai l'honneur de vous iaire
passer avec les dictionnaires et grammaires ;
5^ Je compose peu-à-peii une sorte de tableau physi-
que, moral et politique des pays que je parcours ; mais
comme c'est un ouvrage de plusieurs années , j'ignore
quand il sera en état de vous être offert; car ce ne sera
(43 )
qu après avoir mûri et corrigé mes notes, que je pourrai
les Ihrrer à votre curiosité;
6^ Le Laos est un pays inconnu en Europe; or, je suis
sur le point d*y pénétrer, et mon intention est daller au
moins jusqu'à Vieng Channe (i) située sur le fleuve du
Gamboge, saccagée parles Siamois en 1828, et fort mal
désignée dans nos cartes sous le nom de Langtchang.
Vieng Channe veut dire ville royale de la Lune. Il ne
faut pas croire que ce soit la capitale de tout le Laos.
D'après les renseignemens tirés des Laociens amenés jen
captivité à Siam et établis à la partie est du royaume, (e
Laos est un composé de huit ou^dix petits états qui re-
lèvent tous , les uns de Siam les autres de Cochinchine.
Vieng Channe est Tétat le plus considérable de tous,
mais les autres états ne dépendent pas de lui et lui«
méine dépend du roi de Siam. La nation laocienne se
divise comme en trois tribus PhoungjK.hëo ^ventreblanc)
Phoung dam (ventre noir) Phoung Kliio (ventre vert).
La 1*^ ne se tatoue pas, la a^ se tatoue en noir, et la
troisième en vert. Chaque tribu a son dialecte ; malgré
cela les trois tribus peuvent s'entendre mutuellement.
Le caractère des Laociens est très doux, très hospitalier.
On a écrit jadis qu'il n*y avait pas de voleur parn[iieux;
cela pouvait être alors : car le roi de Vieng Channe pu-
nissait de mort les vols les plus légers; mais depuis, ses
sujet», poussés peut-être par l'extrême misère, se sont mis
à violer comme les autres peuplades qui l'avoisinent. Je
pourrais vous donner d'assez longs détafls sur eux,
puisque j'y ai déjà fait trois voyages , mais je crains en-
core qu'il ne m'échappe quelques erreurs.
(x) U faut profionc^r le ch comme /<, maU très adouci : channe^
prononces tiamu.
(44)
Itinéraire de Juthia à Xaïnat (janvier i83t), en re-
montant le grandjleuve appelé Mènam{Mère des eaux).
N'ayant pas d'autre instrument qu'une boussole, je
me contentai de noter les contours du fleuve, et surtout
leur direction, iè plus exactement que je pus. Je com-
mence ritinéraire à la sortie même de Juthia , en re-
montant la principale branche du fleuve.
Direction «
du fleuve*
O. O. N. Une liciue environ. Alors on voit un petit
bras du fleuve à droite, dont nous retrou-
verons Touverture iiu peu plus haut.
O. Un quart de lieue. Les deux bords du fleuve
garnis de bambous et parsemés .de cabanes
isolées.
O. O. N. Un quart de lieue. Vue d^immenses cam-
pagnes.
O. i/a N. Un quart de lieue.
O. O. N. Un demi-quart de lieue. Village appelé Tuk-
Farang, c'est-à-dire Édifice européen. Il pa«
raît qu'il y avait là autrefois uu village chré-
tien ^ composé en partie d'Européens.
N. O. Un. demi-quart de lieue. Viliage appelé Ma-
hàpbrâm, c'est-à-dire Grand^Bracbmane.
Là sont les ruines d'un grand coHège fondé
. parles évéques français établis à Juthia.
O. O. N. Un quart de lieue. Là , à gauche, s'ouvre un
I gros bras du fleuve qui va s'y rejoindre à
six lieues au-dessous de Juthia. Là aussi le
fleuve forme une petite île d'environ cent
toises de longueur.
ï
\
(45)
N. N. O. Une demi-lieue. Petit bras qui remonte à
droite. On y voit un village chinois appelé
Bàn-Hoûa-Taphân.
N.N.O. 1/2 0. Trois quarts de lieue. A droite, villages
siamois. Une douane. Campagnes de riz^ Les
bords du 'fleuve s'élèvent insensiblement.
On commence à trouver çà et là des bancs
de sable où les barques ont' de la peine à
passer à cause du peu d ean.
N. G. Un quart de lieue.
N. N. O. Un quart de lieue. A droite , Bàn«N6n (vil-
lage des vers).
N. N. E. Un demi-quart de lieue. Cabanes isolées.
N.E. « Un demi-quart de lieue. Cabanes isolées à
droite et à gauche. Le fleuve bordé de
bambous.
0. Une demi*lieue.
N. N. O. Un quart de lieue. Petite ile.
N. 0. Une demi-^lieue. A droite , village ; à gauche,
petit bras du fleuve courant au midi.
N, Une demi'lieue.
N. N, O. Une demi-lieue. A droite , petit bras qui
court vers Juthia.
N. Un demi*quart de lieue. Gros bras qui re-
monte à droite.
N. O. Un quart de lieue. A gauche, petit bras qui
remonte à la ville nommée Hang-Thông.
Campagnes de riz.
N. E. Un demi-quart de Jieue.
N. N. E. Un quart et demi de lieue. Cabanes à droite
et à gauche.
R. Un demi-quart de lieue.
N. Une demi-lieue.
(46) .
N. N. IL Un qaart de Heuc PMit bns à gauche eoa-
rmt an S.-0.
N. N. O. Un qnan de ficoe.
O. O. N. Une deau^Iieve.
N. Un c|nart etdcmidelieiie.
N. N. O, Une doBt-fiene. Adroite, 1ms dn flenve ijui
femonie an nord. Cilww isolées. Point de
bambons. l^iUage garni d'âne espèce den>-
sean grâe et fort âevé.
N.N.i/aO. Une dend-liene.
N.N.O.i/aN. Trois qnarts de lieoe. Nombreoses et-
banes à droite et à gancbe.
TX. N. O. Trois quarts de liene. mile appelée ffin^
tbèng (qneoe dTor); die na gnère que
i,5oo babitans, mais c'est le siège Jun
gooTemenr assez puissant. Depois Jatliii à
cette Tille, les litagcs se sont âerés insea-
sibknent d'environ lo pieib de banteor.
Le terrain j est très sablonneux, et onn*y
trouve d'argile qu*à la profandetir June
vingtaine de pieds. A f extréniiié de la vilk)
à gaudic^est un petit bras qui remonte, dit-
on, jusqu'à Xainit( dont fanai à parier).
N. E. Un qoaurt de liene. Bsnc de sable. A gauche,
pagode remarquable pnr une sup«be plan-
tation de manguiers bien alignés, diose in-
finimnat rare à Siam. A rertmnité do con-
tonr, à droite, Ban^Kèo (village du verre],
composé de pris de oentbmillcs chinoises
et dix familles HsmtW'ifi, Ce vilage est sar
une pointe de terre terminée par un im-
mense banc de sable A droite, passé le
village, gros bras qui court au midi et
(47)
rentre dans le fleuve à Julhîa* Plantations
de caunes à sacre.
N. N. O. Une demi-lieue* Â droite, Bàn-Hôm (village
odoriférant). Là et dans les villages voisins^
on cultive beaucoup de cannes à sucre, dont
on évapore le suc qu'on réduit en petits
gâteaux ronds.
N. E. Un quart de lieue.
N. Une demi-lieue à gauche | village appelé
Talàt-Krout (marché des cailloux). A droite,
village appelé Tôu-Phô (village des peu-
pliers).
N. N. O. Trois quarts de lieue.
N. N. E. Une demi-lieue. A gauche , village des Cailr
loux. C est là que les bancs de sable com-
mencent à devenir des bancs de cailloux.
Là aussi, les rivages élevés sont couverts de
broussailles y et on ne jouit plus que très
rarement de la belle vue: des campagnes de
riz. On remarque aussi çà et là, dans les
plaines, d antiques palmiers, comme jetés
au hasard et $an$ aUgnement.
N. Trois quarts de lieue. A droite^ petit bras
presque à sec. Village 4|i Ghatiet du Croco-
. dile qui se battent.
N. £• Un quart de lieue. Cabanes disséminées sur
les rives.
N. Une dem^i-lieue. Village du Crocodile qui
pousse des cris.
N. N. O. Une demi-lieue. Nombreux villages malais.
N. O. Une demi-lieue un quart. Ile de 200 toises
de longueur environ.
N. Un quart de lieue.
(48)
N. O. Un tiers de lieue.
n. N. O. Une demi-lieue. A gauche, village siamois.
N. E. Trois quarts de lieue. Bras presque à sec à
droite.
N. N. E. Une demi-lieue.
N. O. Un quart de lieue. Les rivages commencent
à être garnb d'arbustes et bambous sau-
vages. . .
N. N. E. Un quart de lieue.VilIage du Sable ; à gauche^
village du Bétel. Le fleuve très profond,
étroit et très poissonneux. Beaucoup) de
crocodiles. Pays presque inculte.
N. N. O. Un tiers de lieue.
N. E. Troisquarts de lieue. Yne claire d'une chaîne
de montagnes situées à 1*E. et qui court
' N. E. Leur distance estimée approximati?&-
-ment à huit lieues. Montant sur le rivage,
on aperçoit peu de champs de riz , mais une
quantité de petits bois fermés seulement
d'arbustes épineux.
N. O. Une demi «lieue. Village de l*Eau rapide.
N. Trois quarts de lieue. Là on rencontre une
ville laooienne, bâtie sur les ruines d'une
ancienne ville ' siamoise appelée Muang-
Phrôm ( ville des Archanges ). J'ai visité ces
ruines, qui ne consistent qu'en quelques
pagodes et une longue enceinte carrée d'un
mur qui est détruit. Ces Laociens, amenés
en captivité au nombre d'environ deux
mille, ont un gouverneur qui leur fait
febriquer de la chaux pour le service du
roi de Siam. Une chose qui décèle les mœurs
douces et hospitalières de ces Laociens,
(49)
c est qu'ils ont fait un radeau muni d*un
toit et amarré au bord du fleuve pour servir
d*asile aux voyageurs, exemple peut-être
unique dans tout le royaume de Siam.
N. Un tiers de lieue.
Ni O. Une demi-lieue. Cabanes isolées et beaucoup
plus rares.
N. N. E. Trois quarts de lieue. A gauche, village
Tête du désert (commencement du désert).
O. O. N. Trois quarts de lieue; on voit déjà les traces
du tigre sur le rivage; vastes forêts à gauche.
0. O. N^ Un quart de lieue.
N. O. Une demi-lieue, village pégouan.
N. N. E. Une demi-lieue; à droite le fleuve forme une
branche qui court au sud-est et vient se ré-
unira lui à l'extrémité sud deJuthia.Un peu
au-dessus de cet embranchement est une
petite ville appelée Embouchure du village
des Jujubiers ; là se trouve une grande fa-
brique d'arak, il y a un mandarin chinois
pour gouverneur, et la population, presque
toute chinoise, peut se montera deux mille
âmes.
N. N. O. Trois quarts de lieue. Désert. Bambous 3au-
vages.
N. O. Un quart de lieue. V
N. Un tiers de lieue, f Presque inhabité.
O. O. M. Un quart de lieue. 1 Bambous sauvages.
O. Un tiers de lieue, j
N. N- O. Une demi*lieue; village des Buffles.
N. O. Trois quarts de lieue ; cabanes isolées.
N. Une demi- lieue; village de TÂsyle , à droite
et à gauche.
4
(5o)
N. M. O. Trois quarts de lieue. Campagnes de Riz.
N. N. O. Un tiers de lieue.
O. Un quart de lieue.
N. N. O. Une demi lieue. Rivage ëlevë. Le terrain
change d'aspect, il est mêlé de grains de
mine de fer en quantité.
N. N. O. Un tiers de lieue. Désert.
N. O. Une demi-lieue. Le fleuve fort étroit et par-
semé de bancs de cailloux. Là commence
une ville appelée Muang-In (ville des prin-
ces des anges) laocienne et siamoise, d'une
longueur interminable, mais composée de
cabanes assez clairsemées. On évalue le
nombre des Laociens à mille, et celui des
Chinois et des Siamois à deux mille. Il y a là
un mandarin siamois, ils sont laboureurs et
cultivent aussi le bétel et le cotonnier. Le
fleuve y est extrêmement poissonneux : dans
un certain endroit, il est si rapide que ma
petite barque à trois grandes rames ne pou-
vait pas monter.
N. Une demi-lieue. Immense banc de sable. Le
vrai lit du fleuve très resserré, ayant tout
au plus vingt pieds de largeur.
N. N. O. Trois quarts de lieue. Suite de MuangJn^
partie Siamoise; deux petites iles.
N. Une demi-lieue. Suite de Mu«ng-In ; parde
Laodenne.
N. N. E. Un quart de lieue. Suite de Muang-In ; partie
Laocienne.
N/N. O. Trois quarts de lieue. Qésiari:.
N. 1/2 O. Une demi-lieue. Absolument désert. Croco-
( 5i )
diles noiobrauiK dans le fleuve. Singes et
paons sur le rivage.
N. O. Trois quarts de lieue. Arbres chargés de
gros pélicans qui nagent par troupes sur le
fleuve sans presque senfuir à lapprocbe du
voyageur. Déaert.
N. N, E. Un quart de lieue^ Quelques cabanes éparses.
0. Une demi-lieue. Désert. Bambous sauvages.
N. Trois quarts de lieue, Le fleuve rapide. Banc
de sable. D'un coup de filet nous prenons
un crocodile qui nous échappe. Le poisson
e&t si abondant qu'il saute dans ma barque.
N% N, 0. Une demiJieue. Village du Cheval à droite.
Grande plantation de banauîers.
N, Trois quarts de lieue. Désert. Aspect sau-
vage des rives,
N. N. O* Un tiers de lieue. Coinniencent les grands
arbres des hautes forêts. Arbres résineux
d*un port inagnifique dont on tire une es-
pèce de vernis incopnu en Europe.
O. O, N. Une demi-lieue. Village des cotonniers
(arbres) ; j'ignore le nom de ce grand ^rbre
qui) presque sans feuillage, porte une quan-
tité de grosses gousses remplies d'un duvet
fort semblable au co^ou^ maia inférieur à
celui du cotonnier arbuste. A gauch'e^village
des Trois-Rois situé presquau pied de la
première colline quon rencontre et qui
termine la grande plaine de Siam que j es-
time avoir cinquante lieues de longueur
et quarante dans $a plus graBde largeur,
La colline des Trois-Rois est bien boisée ei
c'est dans les forêu des environs qu'on
4.
(5.)
fabrique avec la rësime des gros arbres les
torches dont on se sert ici en guise de
chandelles»
]^.0. lia M. Trois quarts de lieue. Rivages déserts.
N. N. O. Un tiers de lieue.
N. Une demi-lieue. On commence à rencontrer
de petites roches dans le lit du fleuve, et
le terrain de la rive est presque tout com-
posé de globules ferrugineux.
N. O. Une lieue ; village des Cannes à sucre, à gau-
che. L'inondation annuelle et qu'on peut
appeler générale n'arrive pas ordinairement
jusqu'à ces terres élevées, non plus qu'aux
autres villages en montant vers le nord;
il arrive cependant certaines années que
des pluies extraordinaires occasionnent
des inondations passagères, quoique le
rivage ait plus de quarante pieds au dessus
du niveau ordinaire du fleuve.
O. O. N. Trois quarts de lieue ; village à droite et à
gauche.
N. O. Une demi-lieue. Rivages droits et escarpés,
minés par la violence des eaux dans lasai-
son des pluies.
S. O. Trois quarts de lieue. Vue d'une multitude
de collines éloignées du fleuve d'environ
quatre lieues.
O. Une demi-lieue; village à gauche, cabanes
éparses , rivages rocailleux , bancs de cail-
loux.
S. Un tiers de lieue ; désert.
O. Une demi-lieue; désert.
N.0. 1/2 N. Trois quarts de lieue. Là commence une
(53)
▼ilie appelée Xaï-Nàt (rivages magnifiques
ou majestueux); les habitatis fabriquent
des torches, cultivent le bétel et le riz. Il
j a un mandarin ou gouverneur.
N. O. Une demi-lieue. Suite de la ville de Xaï-Nàt
des deux côtés du fleuve. J'évalue les habi-
tans tout au plus à i,5oo, Siamois, Chi-
nois , Laociens. A l'extrémité de la ville,
grande pagode royale antique, décorée de
figures et statues fort curieuses. Un peu
au dessus de la ville, à gauche, débouche
dans le fleuve un canal sablonneux que je
trouvai à sec. Sa direction est au N. O. et
il va aboutir de nouveau au fleuve à Ten-
droit où se trouve une ville appelée La-
is bonne Savan (comédie du ciel). Un peu
au dessus de Xaï-Nât, ^st une yille chinoise
appelée Thà Soiing (c'est-à-dire rive haute)
où sont établies des forges dirigées par les
Chinois. On y travaille le fer qu'on fouille
dans les environs et qu'on y transporte à
dos de buffle et d'éléphant. J'aurais voulu
pousser ma course à plus de douze jour-
nées au nord ; mais mes conducteurs, aux-
quels une si longue promenade était bien
loin de faire plaisir, prirent le parti de se
dire malades ; et à mon grand regret , il me
fallut redescendre ce fleuve que j'aurais
désiré suivre jusqu'à sa source s'il m'eût
été possible.
(54)
!■ I I II ■■■■
•^.^^m^mt^aim^k^f^^m^-^ > « I fi»^*^A*w^^— ^*»*fct—*i«*^w>^»<«*itdfc<.J>«
ITINÉRAIRE
DB LA CANBB ▲ GANDIB PAR RÉTHIMO,
BT DB GANDIB A LA GANBB ,
Eu revenant par Gortyne, les monastères d'Assomatos ,
d'Arcadi et Réthimo.
Cet itinéraire serait un des plus utiles à ravancement de ia géo-
grapliie, si le voyageur avait pu indiquer, comme dans le précédent,
à la suite des distances observées avec tant de soin , les différentes
aireft de veut de la boussoie^ C'est un regret tjue noos devons expri-
mer id , afin que l'auteur et ceux qui nous adrem^tont comme lai
des docamens puissent nous les envoyer encore plus complets. Néan-
moins» nous devons beaucoup remercier Pauteur du zèle qu'il a
montré dans cette description détaillée de la route qu'il a faite. Il
serait à désirer que notre recueil fût rempli de renseignemens de
cette natnre.
Noaa avons chertfaé à reproduire ici le texte même afin de ne pas
changer la valeur des expressitma»
h. m.
De la Ornée aux Salines y fond du golfe de la
Sude , toujours en plaine, (i) 4^
On côtoie la mer, on arrive auprès d*une tour. 3o
On suit une chaussée vénitienne ^ on rencontre
encore deux tours ^ on arrive à unefontaine, 4^
(AS minutes de là, on eât près d'une qua-
trième îour; on domine la rade. iS minutes après
on perd k rade ou golfe de la Sude de vue , et
on esc au haut de la montée en 5 minutes).
De \di fontaine à la fin de la montée. aS
A reporter. . • • . 2 aS
(i) On laisse à droite les jolis villages de Nerochori et Tztkorlaria,
en face des salines.
(55)
■ m.
D* autre part 2 -a 5
(D'ici on se rend à un Paleo-eastro qui est à
gauche en allant à Rethimo. On suppose que ce
sont les ruines de Minoa. )
On descend, et i*on découvre un très beau
pays : c'est la province dC Apocororm. On ren-
contre deitx chapelles du moyen âge y en ruines.
Du commencement de la descente à la 2* cha-
pelle. 40
On est alors dans un vallon délicieux , où huit
à dix sources prennent naissance sous les pas des
voyageurs ; quelques-unes sont assez fortes pour
faire aller un moulin à leur naissance. On a, à
droite, Pémonia, Offres (i); en face, à environ
unelieue,le joli village de Néo-chorio. A une lieue
dePémonia, sur la droite, il existe un reste de
clmteaufort nomme Kilio-mourou{ycSi\e mesures);
à gauche, or^ a Armenous^ Katzoufriana^tx plus
bas Kalipes. (2)
Pour traverser ce vallon et arriver à Néo-
chorio. 4^
^ reporter. .... 3 45
(i) Ces viliagctf, ainsi que ceux de MeUdomet Nipot^ sont sur la
carte Lapie éTidemment U-op yers le sud.
(a) La carte présente ici des erreurs et des oublis. Le nom de
Xéitzoufnana est porté comme Caffonpiana; et w^rhs Amienous , elle'
indique un autre village sous le nom de Calsoussina, qui n*existe pas.
C'est une confusion, et ce village , par sa ressemblance avec Kat-
zoafîianayest sans doute le même. Vers la hauteur, des villages qn^on
nomme Gimras, GaMlathori , Fàmos^ ne sont pas indiqués» Vers la
mer, on a indiqué sous le nom d'Mgremnot un village qui n'existe
pas. Egremnos en grec signifie Champ stériit, aride.
(56)
h. m.
D^ autre part 3 4^
On s engage dans un horrible chemin pier-
reux, et Ton monte (vue magnifique) pendant sS
On redescend , on rencontre un kan détruit^ et
Ton arrive à une /ontaine (eau excellente). 4^
Peu après on traverse un ruisseau. Le pays est
d'un fort joli aspect , mais le chemin est mauvais.
On suit le ruisseau tout bordé de lauriers-roses.
On voit peu après de très jolis metoki ( métairies,
maisons de campagne) sur la hauteur à droite; on
traverse de nouveau le ruisseau, ce quon fait phi-
sieurs fois. A gauche, on voit les restes d'un très
grand mais très ancien monastère. On arrive au
moulin.
Depuis la fontainejusqu au moulin de Camara,
qui est sur la gauche. 4^
Le pays qu'on découvre sur la droite est tou-
jours ravissant; on continue à voir Offres, Meli*
doniy Nipos, On traverse encore plusieurs fois
le ruisseau. A gauche, on voit les villages de
Calamiti el Sopoli(^i), On arrive au château {y é-
nitien) J!Armyro, flanqué de quatre tours. Tout
près est nue fontaine ; mais elle manque d'eau
pendant les mois de juillet, août, septembre et
quelquefois octobre. A côté de cette fontaine
dont l'eau est excellente, surgit une source
A reporter. .... 54^
(i) Ces denx villages ne sont pas même indiqués sar la carte.
Parmi les villages oubliés sont Proca/ma , Cabatha, FUîpo, Maàti,
Calanîzta , Caridi, Les autres , quoique nommés, ne sont pas toujours
bien placés : c'est un défaut commun à tontes les cartes qui ne sont
pas le résultat d*une triangulation.
(57) •
h. m.
D^autre part. .... S 4<>
abondante, et qui fait aller un moulin; mais cette
eau est saumâtre, et elle purge. On trouve, ici
un poste d'Albanais et on peut s*y arrêter. (Jr-
myro veut dire eau salëe. )
Du moulin de Camara à jirmyro ( le château) 3o
On se dirige vers la mer. De lajbntainek la plage. 1 5
On longe la plage sur un très beau sable, et
on arrive à un pont cassé. i 1 5
Pendant le trajet, qui est de la largeur du
golfe d'Armyro , on traverse cinq ou six torrens
qui vont se jeter dans la mer, et qui en hiver
sont très dangereux. On voit sur la colline à
droite , à distance d'environ une lieue , plusieurs
^villages tels que Arcouifena^ Drammiuy Filakiy
Castello; un peu au-delà du pont cassé, est
Episcopi, (i)
Du pont cassé (où Ton traverse la rivière à
gué ) à la tour de Caraca. no
Il faut descendre de cheval, à cause du mau-
vais chemin, 5 minutes avant d'arriver à cette
tour, et ne remonter que 5 minutes après.
On côtoie la mer par un mauvais chemin, on
monte et on descend plusieurs fois ; après avoir
laissé deux tours à gauche, on arrive, en descen-
dant, sur le bord de la mer; on trouve là une
chapelle grecque ruinée j tout près de laquelle
est un puit\ dont Teau, quoique à 3o ou 4o
A ^porter. . .TTT^
(i) FiUiki est indiqué sur la carte comme Plaki. Episcopi, qui est
ponrtont un assez grand village, est omis ainsi que Gaidaropoli,
Jktouri, Kabamanero, Priné. — Yerani est sur la carte Reyani,
• ( 58 )
h. m.
D* autre part. .... 8 »
pieds au-dessous du niveau de la mer, est fort
bonoe.
De la tour de Caraca au puits. ^o
On monte rapidement ; on trouve ensuite un
pont sur un ruisseau très encaisse ; peu après on
découvre Réthimo. 3o'
De là à un autre pont* a5
Ce pont est encore plus encaissé que le pré-
cédent. Il a double rang d arches comme le pont
du Gard.
De ce pont à Rethimo, où Ton arrive en sui-
vant la plage. 5o
De la Canée à Réthimo. lo a5
Nota. On ne peut guère aller coucher de
la Canée à Réthimo^ parce que les portes ne
s'ouvrent à la Canée qu'au lever du soleil et se
ferment à Rethimo dès qu'il se couche. Comme
le chemin est fiitigant, il faut compter 2 ou 3
heures de repos, ce qui ferait i3 heures; à moins
que les jours ne soient fort longs (on peut pour-
tant gagner 2 heures en alkut bon train), il £aiut
coucher en route; alors on s'arrête dans les vil-
lages de NéO'chorio ou ai Offris; on peut encore
demander asile au monastère de ^^^
De Rethimo à Candie.
On suit le bord de la mer sur le sable, ou Ton
traverse le village de Péréuolia, qui lui-même
longe le rivage. Jusqu'à la fin du village. ^^
 reporter, .... »
»5
( 59)
11. m.
D'autre pan: .... « 2K
On traverse une belle plaine marécageuse,
coupée de sept torrens qui se jettent dans la
mer et rendent cette route dangereuse en hi«
ver. On rencontre plusieurs puits* La plaine est
riche, mais peu cultivée. A gauche est la mer ,
à droite , une colline sur laquelle on voit plu-*
sieurs beaux villages. Cette colline appartient à
la belle province de MUopotamos ^ très riche en
oliviers, (i)
De la fin de Pérepolia jusqu'à la fin de \apiaine» i 35
On monte, et Ton traverse un joli pays agreste,
où Ton trouve un ou deux moulins abandonnés ;
on redescend dans un raisin où il 7 a un torrenU 4^
On remonte, et quand on est sur la hauteuri
ou découvre la province de Milopotamos , dont
la vue est admirable, et où les oliviers sont
comme une forêt. Quand on commence à redes*
cendre, il faut mettre pied à terre, car le terrain
étant en terre glaise la descente ^st très mau-
vaise, et les chevaux glissent continuellement.
On arrive à un ruisseau auprès duquel est un
puits. 5o
De ce puits au village de Pérama* 25
A 5 minutes de là, on traverse la rivière de
Pérama, auprès d*un pont auquel il manque une
arche. Tout près du pont, sur le bord de la ri-
vière, on rencontré une fontaine d'excellente
eau. On traverse plusieurs fois la môme rivière ,
A reporter. .... 355
( I ) Plusieurs de ces TiUages manquenit sur ia carte.
(6n)
h. m.
D* autre part. .... 3 55
et après avoir franchi une montagne on arrive au
joli village de Daphnidès.
De Pérama à Daphnides, i 20
(Avant d*étre à Daphnides, sur la gauche, on
voit le village de Mélidordy auprès duquel se
trouve une grotte fort remarquable ).
On traverse encore plusieurs fois le ruisseau,
et On arrive à une fontaine délicieuse ombragée
par des platanes. 20
Pour monter de cette fontaine au village de
Carasso. (i) 5
( Si Ion ne veut pas coucher à Carasso , on
continue sa route en plaine, la montée et la des-
cente de Carasso étant très fatigante. )
Au sortir de Carasso, forte descente qu'il est
prudent de faire à pied. i5
On traverse le torrent et on arrive à un joli .
ruisseau. a 5
A 5 minutes de là on trouve un puits. Ce pas-
sage se nomme Clephsinia^ du nom d'un village
qui est tout près , sur la droite , en allant vers
Candie. 3o
Un autre puits. A deux pas de là, un joli ruis-
seau ombragé de beaux platanes. Ou pourrait
faire là une halte pour un repas; mais ces ruis-
seaux n'ont souvent point d'eau pendant les trois
oii quatre mois d'été.
De ce ruisseau à la fontaine de Cama-Oglou, 4^
A reporter 6 ^o
(i) Camsso efit indiqué sur la carte comme Lassos.
( 6i )
h. m.
D^ autre part 6 3o
Cette fontaine est de toute beauté ; elle est om-
bragée de beaux arbres, et toujours fort abon-
dante: c*estdoncla meilleure halte de la route.
De la fontaine au commencement de la mon-
tée qui conduit à Damasta. 5o
Durée de la montée, qu'il faut faire en grande
partie à pied , car le pavé est de marbre ; toute
la montagne étant une carrière de marbre blanc
très beau. 20
De Damasta, par une horrible route, on ar-
rive presque au sommet du mont Strombolo^
d*où l'on aperçoit Candie et la pleine mer. 2 25
Ou descend fort rapidement le Strombolo, et
on s'arrête, pour faire souffler les chevaux, à un
kan où se trouve une bonne fontaine. Ce lieu se
nomme Sèn^ili. (i) i
De Servili à Candie , toujours en plaine. i 3o
De Réthimo à Candie, - i3 35
Comme on ne peut pas faire cette course en
un jour, on peut coucher à Daphnidès ou à Ca-
rasso , même à Clephsinia. On pourrait bien aller
jusqu'à Damasta, mais c'est un village misérable.
Quelquefois on ppusse jusqu'à Servili ^ et le len-
demain matin de bonne heure on est à Candie.
Pour aller de Réthimo à Candie , on prend
quelquefois la route de Melidord^ qui se trouve
avant d'arriver à Daphnidès. Dans ce cas, on tra-
verse le joli village de Fhodélès ou Fodétes. La
route n'est pas plus longue , mais encore plus
mauvaise que celle de Damasta.
( I) A c6té de Servili; la carte indique un Daphmdès qui n'éxttte pas.
(6a)
De Candie au Labyrinthe.
h. m
La route directe est :
m
De Candie à Daphnidès. 3 3o
De Daphnidès à Aya Barbara ( on écrit indif^
féremment jijraoxx ftajria^ sainte), i 55
D*Âja Barbara à jifos Deea ( les dix ^ints). %
D'Ayo& Deçà (voir ci -après) au Lafyrintkey eo
traversant les ruines de Gartjms. i lo
gis
La route- suiyante quoique plus longue^ est
plus intéressante.
De Candie au métoki de Cemia^Oglou (i), où
il y a une excellente fontaine. ^o
Quelques minutes après on est sur les ruines
de Gnosscj dont il ne reste que quelques murailles
de construction romaine»
( On voit sur la hauteur à droite , un village
nommé par les Grecs Fortessa, C'est ce village
dont les Turcs ont été maîtres pendant presque
tout le siège de Candie.)
Du métoki de Cania-Oglou à Macridico. i5
On voit ici des grottes assez profondes , ayant
servi à des sépultures, deGnosse sans doute.
Embranchement du chemin qui conduit à
Chersonèse. lo
On laisse un pont à gauche, on suit le ruis-
seau et on arrive à un moulin. 5
A reporter. .... i lo
(i) Ce Cania-Oglou était un des plus riches agas de Tile, qui a
fait pluûenrs constructions d'utilité publique.
(63 )
m.
D* autre part .... i lo
Peu après on trayerse le ruisseau; on laisse à
droite un moulin. Sur la hauteur à droite, on
distingue les ruines, Oii voit de là Taqueduc qui.
conduit les eaux à Candie, (i) lo
Campagne aride en montant pendant 55
On descend jusquà Cato-Archanès (bas Ar-
chanès). i5
Commencement d*un joli vallon un peu res-
serré. On arrive à Ârchanès, où Ton récolte d'ex-
cellent vin. 3o
Jusqu'à la fin du terrain cultivé. 3o
On descend jusqu'à une jivière ( terrain $ans
culture) I
(Au milieu de la descente on trouve un ruis-
seau.)
De la rivière à Kanli-^CasteL {%) 3o
C'est une très ancienne forteresse qui entou<-
rait un rocher. Il y a des murs encore en bon
état , et la position de cette fortei^esse , d'où Ton
a une belle vue, est faite pour piquer la curiosité.
Au-dessous du fort est un village à quelques
minutes duquel il y a une excellente fontaine où
Ton est très bien pour une halte.
De Kanli-Castel on arrive en descendant à une
rivière. ^5
A reporter, .... 5 25
(i) À So minutes de là se trooTC on village nommé Silamùs^ qui
n'est pas indiqué dans la carte.
(i) KatiUfCaatéi, qui signifie Giàteau du sang, est indiqué sur la
carte couHiie (3am-Gaslel.
(64)
h. m.
U autre part. .... 5 25
De la rivière qu*on traverse, à Daphnidès. (i) 35
De Daphnidès à Venerata. 20
En i^scendant , on trouve à quelques minutes
deux jolies fontaines de bonne eau.
De Yenerata à Arieniki (a) , quoq peut laisser
un peu sur la droite. 20
La route passe auprès d*une église grecque
détruite ; on traverse un ruisseau. 5
On monte par une route ennuyeuse et aride
pendant 5o
On arrive à Ayos-Thomas (3) après avoir tra-
versé un ruisseau. 20
Ce village est fort, intéressant, non-seulement
parla culture des cerisesdont on exporte plusieurs
bateaux pour TEgypte , mais encore par sa po-
sition. Le rocher sur lequel était situé le village
a été partagé par un tremblement de terre, et
des tombeaux taillés dans le roc se trouvent ren-
versés çà et là. Us sont fort grands, et, quoique
tides maintenant , leur forme est faite pùur ex*
citer les recherches des archéologues.
D'Ayos-Thomas à Megali-Vrissù 20
On arrive à un point culminant où Ton aper-
çoit la mer de Ljrbie. On distingue Tile de Goze, ^5
On rencontre un puits. 20
A reporter 9 *
(t) Il y a ici confusion sur la carte. Elle nomme ce yillage Ctat^
Téménos. Il y a aux enyirons de Daphnidès plusieurs yillages qu'elle
n'indique pas.
(a) Ce village n'est pas indiqué sur la carte.
(3) j4j'os' Thomas est uoramé sur la carte duiel-'BQmfiteio.
(65 )
m.
ff autre part y . »
On passe auprès d'un cimetière turc dont on
ne Toit le village que 5 minutes après. D'ici on
découvre les fertiles plaines de Messara. Ce vil-
lage est CatO'Mouliana. (i) $
Fontaine maintenant sans eau. }5
On laisse à gRuche Prépéliana (a), et Ton arrive
à une jolie fontaine ( bonne eau ). ' 20
On arrive à un. embranchement de route : à
droite on va à Gortyne , à gauche à Ayos-Deca.
I^a distance est la même. i5
Si Ton va à Ayos*Deca^ on soit !ô Ht d'un tor-
rent, et si Fon.Ta à Gortyne, on longe Taqueduc
qui conduisait les eaux à Gortyne. Le torrent est
très encaissé et d'un effet très pittoresque.
D'Ayofi-Dcca à Métropoli. rS
D'Ayo's-Deca à Métropoli, là terre est couverte
de débris, et le dessin qii en a donné Tournefort
est encore exact : il doit y avoir eu peu de chan-
geniens dans ces ruines. En général , à quelques
colonne^ de granit près, on ne trouve aucun
vestige demonumens helléniques ; toutes les con-
structions étaient romaines , c'est-à-dire en bri-
ques y pierre et ciment. Il- existe vingt-cinq ou
ti*ente colonnes de granit qu*iï serait facile d em-
barquer^ si on pouvait lès utiliser pour quelque
monument en Europe, a Àniheloussa, i5
A reporter. • . . . lo 45
1 •«
(i) Cato-Mouliana et Pano¥nouUana n'çxi«tent pas sur la carte, à
moina que ce ne soit MugUa; maia aloxs il est mal placé.
(1) *Pre99lUma n'est pas sar la carte.
5
(66)
h. ■.
D^ autre part. . • . . lo 4^
D*AinbeIoussa^ qui est un fort joli village , à
l'entrée du Labyrinthe. io
• .' 1 . ■-■ . •
Ainsi, pour aUer de Candie au labyrinthe éti
TÎsitant Archanès, Kanli'Castôt et Aym'Deùn\
on met • ii a5
jy Archanès on peut.aljep k-AyosThemmsim^
passer par Qaphpifj^s qAi'<on biase. alors à droite;,
mais VesseqQel^e^t d^ YOtf:-^4lV<rCaste2; >; '. ' '>
On peut très bien couchitr. k\\Aroà(MS},:^k^
Daphnide^f à ^os'rThQoiaii^^ ki,Ayoi*{^eca, er à^
Ambelo{iss€L, Tp.us.iÇ4f^.vi(Ug^9tO0rëh(t qneiqaes
ressourqes. '^fouH/^Cpis^Jci co^ia«dana*loiué Jo
Crète, il faut por|ter ^^ec soî 30»i lit ectun« cato-^
une contenant provisions oti diiAioins.dapàÎB'^f
et quelques ustensiles de cuisine. p*i}illeur&,'.qa
est parfaitement bjen accueilli partout. ..: , ^ ,
Si Ton veut ajler par la route jd.i^e(?|Q,.qpj^e;qjt
très bien coucher à. Ambeloussa ; Je.IeQdeQUÛp^. .
de grand matin ^ voir le Z«Âj^r/«^A^ et,,yei.qi^rj<^,,
ner coucher à Candie, < ,.,..«»..
Le Labyrinthe est à-peu-près coxnm^ |*a,décçU.
Tournefortj il n j a eu que peu ^lebpul^ep^.;,. ,
on s*y proiqène maintenant sans ficelje, .p<frj:€^., .
qu*on a pour guide d^s Grecf qi^i opt fait . .
Pendant la révolution leur retraite de cettf^
caverne, (i)
(i) J^ai trouve plusieurs fois le nombre 1700, qui est de la vbÛb
de Toamefort; le nom d*Jmbriei, son dessinateur; les noms de Sa-
9arjy Maikieu Dumas , etc. , et une foule d'autres indiqués par Tovr*
nefort on écrits depuis sa tishe.
J
(«7)
Dm jLabyrinthe à Béthimo,
-■■•''
Par Assomatos et Arcadi.
D'Ambelou^spi pn prend la direçtjw d^ 1? ï^r» <
On laissfi ^g^uch,^ Jje^TÎjlagfis 4\4licamyRobia{i)
jusqu'à upe foiltam^ dgi yiij^ge ^ Çof)4rianq (a), 49
Petit village de Miris (3). , ï:5;
On rencontre le Letbé , mais pn ne je traverse
pas. . . , .•.,,•!'.• •.•'•"• • î<" • :
(De rmHre^PtéjiPUîVQÎt «^ %e d^ .^oi. Ifi vil^^.. , ,.
lage de Petro-Kephalé.) .. . -, ;> ^v .. ' . .
On sej/i^igjf^ ik» pea d^ Le|f^:,,^ue T^n ne-, :
irpuve à. ,.. . t '^^
:,0n passe sous l'arche d'un aqueduc. .• «. • .5
3 ou 4 minutçjs ap^è&, an toit sur §a droite le ,
joli vil%e»^e'fi6yv5£W^; la;i<»i«pagp<9[ e&t d^ pjqj^ j
riches et des plus belles. /; r'^y ,.r\
On tr^]i{$;W(WWîi|^^>f4yi^v^^^^^^^ mUÂMST y i
leLethé. z^» M^i./fod.. «îW
On en traverse une autre. .^,;m »,:,,» ao
De lVtf^.^P^€du?tetKw.Voit4r^i^^^ "')
La plains «st magnifiques Ete kpyièr^À7M«»fe'»l s . : ? 20
,t)e Thibaki, qui est à peu de distance de la j,^ r . ,
mer, on se dirige y^^çs la n¥>ntag«el*9 0n)|ï}Qiil*'ve > n( \
np raisseau. .iM>Tiî#
( i). I^oj^ra n'est p^9 «^.Ifi.^aige.
(9) Caporiana est sur la carte CtuteUNuovo,
(8) Jtf/Mr'il''«érpJMia«rfa€Mrte; - •• /- •.•!'>•■. :••■> '.J m}
(4) Alj'o-Triada ou Hayia^Triada ^ qui ^ gt^ee, vëiR '^re 6ftil|t<è-
Trinité , est indiqué sur la carteQ^Hiatini^ Hûdykifià. Il ;f 4 1^6n uii^^ea
de coufôHiihë;' W(àti^'|<ell|i))#OtfY«^)ft Iès'4oia]|i$> dHt !ét4r'd^héjr't)ar
despersonnesiipicKmiMÎlcgVM^ ^-'- ' '' '; •••'i ''*^'i'' ' '" '^•-
5,
(68)
• » b. m.
D^autre part 3 lo
tJn autre. 25
On.'CommeDce à monter ; on arrive à Clima^i). lo
On peut se rentfre directement cl*Anibeloussa
à Clima^ et Ton abrégerait d*une heure; mais il
vaut mieux passer par Thibaki, à cause du beau
chemin.
On arrive à la fin tle la montée. sS
En commençant à descendre, on trouve à
a minutes une fontafaie, et à i6 minutes une
autre plus abondante.
Du commencement de la descente jusqu'à
"Salla (a). i5
Fontaine. 3o
Un ruisseau à la fin de la descente (3). lo
On remonte pendant io^imn«iies ^ et on est à
Vasiliako (4). lo
De Yiisiliakb à Apoiouto , où l'on trouve une
eau abondante. 20
"Fontaine. lo
On c6nt6tirfie le mont liktf qo'oii à à droite. «^
En face du torrent qili descend de cette mon-
tagne. 35
On continue à descendre ^ et on traverse ce
titrent. i5
On monte pendant quelque temps, puis on
descend. Du torrent à la fin de la descente. 35
A reporter. .... 7 10
•1 . • ' > . ' .
(i) La carte indique la rivière oarmwÊnm.ClinuitiamatitAiist^m-
di^ne pas le Yillage de (Uûha,
{%) N^est pas indiqué sur U carte.
(3) On voit le village de Plataaa , non indiqué «orla carte.
(4) Non indiqué , quoique assez grand village
.(«9)
B. B^
»
D^ autre part 7 lo
On traverse un ruisseau. 3o
On arrive à Kisarèon Cryo-VryssL 5
On rencon tre un ruisseau ; on le côtoie pendan t i S
On le quitte, et Ton parcourt un des plus
beaux vallons de Tile, très boisé et produisant
des fruits de toute espèce.
On arrive au monastère à*Assomatos. 5q
Du monastère on prend, à droite, un chemin
escarpé à travers un bois de châtaigniers, pres-
que toujours montant et descendant., On trouve
une fontaine dont on dit que les eatux soi^t
bonnes pour la gravelle* 60
On descend jusqu'à un ravin, puis on remonte^
et on trouve une sui^erhe fontaine très ombra-
gée et propre à une halte. 3o
On continue à monter pendant 10
Là on quitte le chemin , et on prend à droite
un sentier escarpé, et Ton monte pendant 5
De là ( où se trouve la fin de la montée ) au
monastère Hijrcadi, i^.
Ce monastère, dans une position moins agréa*
ble que celui d'Assomatos , mais pourtant fort
pittoresque, est très riche. On 7 trouve un loge-
ment convenable et des ressources en provisions.
Pour aller du village d'Ambeloussa à Arcadi, la
route est trop fatigante ; il vaudrait mieux s'ar-
rêter à Assomatos. On est passablement à Apo-
doulo , et on peut s'y arrêter en partant au mi-
lieu du jour du Labyrinthe.
A reporter . . . . .11 20
D. m
*. D^ autre part ii 20
. On descend d*Arcadi en se dirigeant vers le
nord. On traverse un pont sur ui). ruisseau. 10
On rencontre wnejqntaine bien ombragée. a5
De la fontaine à Amnatos, i5
D*Amnatos à une rivière. 55
a I
On arrive à PigiL 20
On côtoie un ruisseau qu*on traverseau bout de 5
On rencontre un puits. i5
On se trouve assez près de la mer; on traverse
deux, ou trois des torrens dont j'ai déjà parte
dans Titinéraire de Kéthimo à Candie , et on
arrive au commencement des jardins de Rèthimo
ou village de Péréualta, qui en grec signifie jardin. ^5
Du eônimencenient dés jardins à Rèthimo^
soit qu'on suive la rue du village ou la pfage. 25
• m t
D*Âmbeloussa à RétMmo par Assoniatos et
Arcadi. i4 35
•)
En partant de bonne heure d*Ambeloussa , on peut^
en faisant une petite halte à Thibakiy aller déjeuner à
Apodouloy 5 35 j
Et aller coucher au monastère 4lAs- > 8 5o
somcUos. 3 i5 )
D'Assomatos on va déjeuner à Ar- \
cadi. 2 3o ' 5 45
Et on se rend à Réthimo en 3 1 5 J
i4 35
Comme on arrive de bonne heure à Réthiixio , on
pçut en partir encore le soir, et aller coucher ^ soit à
(.71 )
Are^itipotUô ou  Episcopi^le Tendemain on se rend
à'\à Vahée,
"'^ lâaià^è vënî de tèti^é soufflant tous les soirs, on peut
à'Rëthîhio^ Jbuef une barque qui en quelques' heures ,
p^vfrTtt^'què là mer hé soit pas forte , vous conduit au
(RiKidJdii golfè^ de I.i Sude. De là à la Canée , il faut une
h^îtrit et demie â pied.
Otf'biëà on d^i^bairque au château de la Sude, et, en
se' faisant, de là, porter au lazàreth, qui est en face,
on arrive en trois heures, à pied, à la Canée par le' pays
pittoresque de PAcràtyrL
f * »
: EXPÉDITION MERCANTILE
• • • '• • * . ■
' (ël^^ait' dii jô^mMl dei» Uifsîôns éçangiéqàës.)
Un passage di^ jomnal de (^rah;^;^ 3tow^ , ^içproduit
par le Journal asiatique, renfefjçae leç di^^ils ^uiyaçs sur
un voyage entrepris . dernic^remeni; da.nsî l'intérieur dç
l'Afrique méridionale , par deux néggcii^ns de la ville dju
Cap, MM. Hume et Mallon. (x)
Ils quittèrent Lattakou au mo^s de juin i83a, çtapr^
avoir traversé la rivière Lampoupo,^ qui seje^e dans 1^
baie de Delagoa, à quelque distance plus loin que Iq
dernier point atteint par M. Whittle, ils se dirigèrent s^
l'ouest, et longèrent pendant neuf jours leNacongo,qui
est une branche du Lampoupo. De là, après huit jours de
(x) A leur arrivée en Afrique, les derniers missionnaires français
partis pool' ce pays ont eu une entrevue avec M. Hume , et ont reçu
àt lui de» renteiipiemens prédeax sur le pays qu*il a paroouru.
marche au nord, ils atteignirent les JBa-K^s^ tribu de
Béckouanas, et à deux journées plus au nord, ils trou-
yèrent les Manguetos , autre tribu de Béchouanas , habi-
tant un pays coupé par de nombreuses coltines, possé-
dant beaucoup de gros et de menu bétail, et cultivant
du blé en abondance. Arrivés à ce point de leur voyage,
ayant suspendu à midi un perpendicule, ils trouvèrent
que Tombre qu'il projetait au nord était presque in»per-
eeptible ; d'où l'on peut inférer qu'ils n'étaient pas loin
du tropique.
Après avoir achevé dans ce pays leur cargaison d*i-
voire, ils revinrent sur leurs pas , en prenant la direction
sud,. et arrivèrent, après seize journées démarche, à la
rivière du Loup, visitée auparavant par M. Moffat. Cinq
jours après, ils étaient dans le pays habité par le chef
Sobiquao, et douze jours plus tard ils étaient de retour
au Kouroumaii. Les mœurs des tribus qu'ils ont ren-
contrées sur leur route sont eu. général celles des Be-
chouanas. Le pays est plat, couvert de bois et de pâtura-
ges, mais mal arrosé. Le gibier y abonde, surtout les
girafes, dont ces messieurs ont vu des centaines à-la-
fois. Ils ont trouvé chez les Manguetos (ou Bamanque-
tos) quelques articles de manufacture portugaise, que
les indigènes s'étaient sans doute procurés sur la côte
/le Mosambique ou à la baie de Delagoa. Anciennement
il parait qu'il se faisait "un grand commerce d'ivoire
entre la tribu des Maloquins (probablement les mêmes
que les Baquins) et les colonies du nord de la mer.
(73)
troisieue section.
Actes de la Société^
VROCBS-VERBÀtlX DES SBANCBS.
I
Séance du /\ juillet i834*
Le procès- verbal delà dernière séance est lu et adopté.
M. le comte de Montalivet, intendant général delà
liste civile, annonce qu*il vient d autoriser une nouvelle
souscription des Bibliothèques de la couronne au But-
letîn de la Société ainsi qu a son recueil de Voyages et
de Mémoires. La Commission vote des remerciroens à
M. le comte de Montalivet.
M. le docteur Keumont, de Florence, remercie la
Société, dont il vient d*étre reçu membre, et il lui an-
nonce diverse^ communications, entre autres une notice
sur les nouvelles publications géographiques qui ont
paru en Toscane.
M. Galindo adresse de nouvelles recherdies choro-
graphiques sur la province de Guatemala , avec plusieurs
journaux mexicains qui en ont rendu compte. Sur sa
demande, la Commission centrale décide qu'il sera en-
voyé à ce correspondant plusieurs numéros du Bulletin
dans lequel ont été insérés ses premières redierches sur
les antiquités de Palenqué.
MM. Vander-Maelen et Meisser adressent à la Société
le Dictionnaire de la province d'Anvers , qui est le qua-
trième appartenant à la Description géographique de la ^
Belgique; ils présentent eu même temps, pour faire
( 7i)
partie de la Société , M. le professeur Perkins y chargé
depuis plusieurs années de la construction de la plus
grande partie des cartes publiées à rétablissement géo-
graphique de Bruxelles.
M. le lieutenant Alex. Burnes écrit de Londres pour
faire hommage à la Société d*iin éxémpbire de sonYoyage
àBokhara, accompagné de la~'carte des contrées qu'il a
parcourues, et sur laquelle se trouve tracé s^n itinéraire.
M. Eyrîès veut bien se charger de rendre compte de
cet ouvrage.
M. Beke écrit également d^sfLofiilreé pôitf faire hom-
diage à la Société è*\m o«uvi*age qu'il à piibHé sous' letitre
de Ongin^ biblitœ ùr resedrckes in ptimeval kistory. —
tlemercimens.
M. Ëyriès offre à la Société ^ dé la part des auteurs ,
là pyemièfO fôùittè de hi Carte séléno^raphiqfiè publiée
par MM. Béer et Madier. M. Gonabœtif est prîé'dfe vou-
loir bien reivire eompte^ de béCf^ ^pté lorsqu'elle sera
terminée.
> M« Ëyriès offre aussi, de la part de iïtadamfe veuve
Brué, deuX' caites. de TAuiériqiieaiéridiônale^ir'Ufie en
quatre feuilles, Tautre en une seule. Ces cartes >, dont
-AL: flrué sbcveillait. la gravure au monientdeisoh décès,
lôenBetit d être terminées et livrées, à là puUîcite;:
. M« . Eyriès . est prié • de transmettvtt à* 'raadîime.iieuv^
Brué les remeiicîmèns de la Sckeîété..poi>r la.réinisede
ces de&c cartes qui sont reçues. avec u^^df intérêt.-
. M. d'Avêzac, en rendant justice, avec ^s coll^^^s au
mérite et à la beauté des cartei^qul sont enôejnloment
sôus les yieux de rassemblée, nir>peut seidispènserxiy
relever hautement un'e partieuJarjtéi ddnt ii. vient d'^tpe
£bappé. quant à la détermit>aUon des'iisnites Ç9miii«ines
désiGruyapef Q»aifaiae et.pavtugaise : el>^ cbnfistp^di^"'^
• (75)
»
Findicatian de ces limites à TOyapok, cest-à-d^rp. aussi
loin quf les pré^entîpns les mpins justijSées des Porta-
gais se soient j^oiars avancées^. La fi^tîpn déQnitiii^e des
Uinitiîs dçiit il. V^git est, il -est yrai, une^ qMesitidii diplo-
^DsaiiqM^ <9Pcore pepdante f mais ell^ e$t fondée aviv une
question géo^raplliqpe ,qu il importa de p<)ser jpètte-
ment. Les derpi^ç^'s ^tjç^ijtjé?. qntT^n^is les 4eux pUyi^iSOU^
l'enapire^du traité.d\U.|recht, qu^ attri)>.uait au Ppr^ugal
les terres da Cap JVord sity^e^.eiitre la rivière d^s A^^'
zpp^es et c'^He deJapoc ou de Finqenf ^infiç/^y et inter-
disait aux Français de dépasser cette m^fite rivière de
yiqcent-Pii^spn. Or , nul géqgr^pj^e ,ne peut avoir lidée
de çontqstc^r que ,1a rivière, de Vincent-Pin^n ja. pj^s
septentrionale,, est jceMe .que La Copjd^pi^ia^ .aFecont)lie
à quelques milles du Cap Nord , et aupnès,de LaqMeUé il
existe une autre petite rivière portant 1^ opm de J<ipoc.
De fapit^noMS avoiii,^ conservé jusqu'en £79^ une mi$sion
et un poste militaire au ]V[aç^ri, à la. hauteur du Cap
Nord.
. JM. Ejrifç: appuie r.pl^seivatipn de M. d'Ayezaei de
considérations. puisées dans l'histoire des navigations de
Vincent Pinson , dont il a fait une étude particulière, ce
qui lui a donné Toquasion d*exain^ineravec une attention
spéciale la question qui vient d'être rappelée.
M. Jomard communique à rassemblée quelques dé-
tails qui lui sont parvenus sur les circonstances qui re*
tardent la publication des partes du Voyage du capitaine
l^oss. Il dépose sur le, bureau une carte que vient de
publier M. Ârrowsmith, et sur laquelle on a indiqué en
petit, d'après des. ddcu mens originaux^ les nouvelles
découvertes d.u capitaine au nprd de l'Amérique.
Le même niembre ahno/ice que le voyage de M^ Li-
nant dans l'intérieur de l'Afrique orientale a ;été%dif6îré
(76) ■
jusqu'ici par ses fonctions d*ingénieur des canaux de la
Haute-Egypte, et qu*il va Fétre encore par le travail
important que vient de lui confier le vice- roi.
M. Linant est chargé du barrage qu on doit- exécuter
à Balhn et-Beqrefa (ventre de la vache), afin de soutenn-
le niveau du Nil à une plus grande élévation , et alimen-
tei* ainsi, au profit de lagriculture, trois grands canaux
dont la prise d*eau sera de ce côté, savoir, un cana( qui
traversera te Delta du sud au nord , un autre à l'orient
de la branche de Damiette , et le troisième à Toccident
de la branche de Rozette.
M. Roux de Rochelle rend compte de l'ouvrage de
M. le^ docteur Guyélant sur l'agriculture et la géogra-
phie physique du Jura. — Renvoi de ce rapport au co-
mité du Bulletin.
Le même membre lit une notice sur les voyages de
M. J.-B. Barthélémy deLesseps, compagnon de Lapé-
rouse, mort récemment consul général de France à Lis-
bonne.
La Commission centrale entend avec intérêt la lecture
de cette notice , et elle la renvoie au comité du Bulletin.
Séance du \% juillet.
M. le secrétaire donne lecture du procès*verbal de la
dernière séance.
Ce procès-verbal est adopté après quelque discussion,
sauf révision d'un paragraphe auquel il paraît conve-
nable de ne donner qu'un moindre développement.
M. le commandant Deleros , nommé -membre de la
Commission centrale à la dernière assemblée générale ,
adresse ses remercimens à la Société , et promet de con-
tribuer activement à ses travaux.
(77)
M. Baradère fait hommage à la Société , tant en son
nom qu*^Q celui de ses collaborateurs , des cinq pre-
mières livraisons de la Collection des antiquités mexi^
caines. Il demande qu*un rapport soit fait à la Société
sur cet ouvrage, et qu*elle veuille bien prendre une dé-
cision pour le prix relatif à la description des ruines de
Palenqué. Il annonce en outre qu'il doit partir le pre-
mier septembre prochain avec une expédition composée-
de deux dessinateurs, d'un ingénieur- géographe , d^un
naturaliste, etc. L'expédition ira débarquer dans le Yu-
catan ^ afin d'explorer une ancienne ville qui se trouve
à aviron douze lieues de Mérida; elle se rendra ensuite
dans l'Ile 4'El-Garmen , à Palenqué , à Chiapas , Mitla ,
Xochicalco , Tezcuco et Mexico. 11 prie la Société de
vouloir bien lui Temettre une série de questions et des
ii^stxructions détaillées.
l^ Con^mîssion centrale adresse de vifs rem0rcimens
à M.Biir^dère pour i!eii.voi de son intéressante publica-
tion. M. Jomard, déjà chargé du rapport sur la première
livraison , est prié de rendre compte des livraisons sui-
vantes, et de proposer des questions supplémentaires au
programme publié; En6n il sera répondu à M. Baradère
que la Commission regrette de ne pouvoir décerner le
prix avant l'assemblée générale qui suivra le 3 1 décembre
i835, époque de l'expiration du concours.
M. Vàughan, bibliothécaire de la Société philosophi-
que attiérieaiâe de Philadelphie , envoie au nom de cette
Société ta troisième partie du volume iv de ses Transac-
tions, — Remercimens.
MM. Àlbert*Montémont et Arthus Bertrand offrent à
la Société, le premier, la 21^ livraison de sa Bibliothèque
unii^rseUe d^ voyages, dernier .vojuine des Voyages
êuStoutÂu mom^é^y t;Qf[nprejBant les relations des xkayiga^
(8q)
Par la Société Philosophique de Philadelphie : le to-
lume IV, III* partie de la nouvelle série de ses Trans-
actions.
Par M. Albert-Montémont : Bibliothèque universelle
des voyages f ai* livr. , dernier volume des Voya:ges aU"
tour du monde ( Voyages de Baudin , Freycinet^ Duper-
rey, Duniont-dllrville , Tromelio, Bougainville fils et
Laplace).
Par M. Arlhus-Bertrand : f^o/age au Chili j auFérou
et au Mexique , pendant les années 1 820 , 2 1 et 22 , par
le capitaine Basil Hall. 2 vol. in-S*^.
Par M. le capitaine d'Urville : 39, 4o et 4i' livraisons
du Voyage pittoresque autour xiu monde.
Par M. Morin : Correspondance pour V avancement de
la météorologie ( 6** mémoire ) , i voL 10-^8*".
Par M. Ritter : Proces^verbal de la première assemblée
ginércUe de la Soeiéié géographique de Berlin (année
i833-i834).
' Par MM. les directeurs : l'Institut, numéros 60 et 61,
et l'Echo du monde savant^ numéros i4 et 16.
'«.i»-«
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
«Ml
AOUT 1834.
• • •
PREBIIÉRE SECTION.
MEMOIRES, EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS*
RELATION
Vun voyage dans V intérieur de V Afrique septentrionale f
Par Hhâggy Ebn-el-Dyn el-Eghouâthy.
(suite).
NOTICE SUR LE TRACÉ GÉOGRAPHIQUE
d'uKE PAKTIE de l' AFRIQUE SEPTENTRIONALE.
■î
Xaivoulu tentçr une eupisse graphique des pays qu*EbQ<eMPyn
a mentionnés dans sa relation ; et le besoin d'assurer des bases à
l'itinéraire Complexe du voyageur arabe m'a conduit à une investi-
gation générale des élémens qui constituent le canevas g'éodesique
>
dHine région beaiicôup plus étendue: je tne faite de déclarer qlie
tout en produisant ^n* nouveau tracée .purgé de heancmqp d'enéeuri
ai^térieures, j'apprécie roiçux que personne l'insufiSsance d'un travail
établi sqr des données aussi imparfaites , et que nul autant que moi
ne souhaite voir des déterminations plus certaines prendre la place
des résultats simplement approximatifs auxquels j'ai été forcé dé tné
borner.
Le ^esûr de tpacer sur une p,etite. carte les jtjLq.^yaiyes
donnés par £bn-el-Dyn, in'a* conduit à i^okecçhet
6
.. . ( 8;».)
quelle carte déjà coAsicuile je pourvais adopter pour
me servir de base ; j'avais d abord jeté les yeux sur celle
de M. Lapie, en deux feuilles (i), qui jusqu'alors était
ce aue Toh {y>s^éd:^it de mieux sur ces copfréos^ uiais
bientôt il fut lithographie, au Dépôt de la guerre^ une
nouvelle carte eu trois feuilles (2), offrant sous plu-
sieurs rapports des améliorations à celle de M. Lapie ^
et je me disposais à opter pour elle , lorsqu'un examen
plus attentif m'y fit renoncer. Nul, certes , n aura l'idée
de contester Thabileté des géographes du Dépôt de la
guerre, et moi-mânae moins que p£jrsonpe> car nul
n'apprécie, avec une coavi^on si profonde, les admi-
rables chefs-d'œuvre sortis de cette école pratique de
géographie positive; mais leur habitude même de n'em-
ployer que les excellens matériaux recueille par leurs
propres opérations , les rend mal habiles à tirer parti
de mauvais matériaux ; ^eî commence le domaine delà
gépgra^hie critique, qui appelle à son aide„ au lieu
des méthodes exactes, les tàtonnemen s d'approxima-
tion, au lieu d'une juste confiance dans les données,
une sévère discussion préalable de leur valeur, et pour
la combinaison mutuelle des documens émanés de di-
verse$ sources, une étude spéciale des synonymies.
J'ai donc senti qu'il n)e fallait faire, table rase de fous
1^ J(c^y^^x *ntweur«^ ei; cppwwfe à, neiif .^?le cçfffte
de kl région dont Etm-*^ J3]ni a donné la notiez
Les seuls itinéraires qui! fournisse d*une manière
suivie^ conduisent depuis El-Aghouâ^h jusqu'à A*yn-el-
d^ i^ord au sud^ P.^^i P^^ ^nibr^nçhem^ent^
(i) Carte comparée des régences d'Alger et de Tunis, i8a8.
^4) Carte d<M possessions frfn<^aî«e8 en Afrkpie ^ d^ttoft partie de
(83)
déjbw El-Qotya'k juscju'à Ghadâtnesi, deYdvMt'à Vestj
A';^^tsl-Ssalâhh ^ Ghiadànies et k c&ne détenûîtietit ddno
inp^u^rès . le câdrto nature de la oane ; tnaris commet
dune part<Glkaulânie6Tappi.«iô fmr Tripoli^ ev qti^l y â,
dauire piirt^ iiiiérêt à nnnnrer la liaison de A'yueK
Ssàlàhia! avec ieê . autres, dépendances^ de l'énipire dé
Marojsy jaî éteaduTiion cadre à Test ju^qyà Trrpl^li, à*
) oue&l ^ilaq^ a remboudbure da Ouâdy Neuin.
Ne voulanit donner qu'une ^squis«e à penit p^int^
puisque jaÊ adopté récheiie d'iiTt miilhfvètFô pbuk» Iréué
géographique deao an degré (c'est4-dilîe un 5^ 555^5 56"),
ei: n ayant d'iautre but iq4i0 de ftvire ?es»0Ptir ies t^ftppiorti»
d'ensemble du pays d^Alget^ soit aven ksi étafts: litmffm*
pfae», 6oil 9iY^ là.ptkTfiioid du désiert qui eri est voisifle^
je ii*ai point dû me livrer à'unë disctissiion apprcffoildîé
du détail df s. oôtes y et je imt :Suis boiiiié à.ireppodiilîre
les travaux f;^ le^ plus ré^eàâ.et. k8.plii»dignesr de^
confiance. J'ai d'abord choisi, pour canevas général, la
Chart ôf the'ff^éstèM âwtsidn of thé MedUèfrànjean sea^
de Srayth^ après, (avoir collationnée avec celles de
Tofino et d^ Gauthier; et sur . ce. cane^îasi j^, simple-
ment sub^inié^ à iqejnsaines. pacties.de côté» y «^ des relè-
vemens plas récerw crti mieux étudiée r'éîft^ïj' par des
motifs qilè j'ai ei^okésaïHenrs* (t)vc*6^ k'id gênerai
Chart qfthè hydrographicàl situation ofSpctlj^ ^m même
Smyth, que j'ai emprunté le golfe de H];^^mâmêt ;
M. Falbe »iV foucni ies e.nvii:ops de.Cartb»j^f^les relè-
vemens édit^de M/M. Bérard.et Dortet de Tessàn m'ont
servi pourle^ golfe* def'Qol et celui de* Bougie , kinsi que
■f ' «•...•■•■ ••■4*1 •.
' . ^ ,'s -.•/•. î'-'i- ■■: '■:'-\
(i) Rapport Terbal ^r. Fburrage de M^ Falbe relali&a^Cartbage,
dans le Bulietm de la Société de Gét>gi»dpkici d6WAtlni8< isélfie, tome i,
page 391. '-•.,' -t.. ;• *• '. •'«•^-o*-
6.
(84)
pour la portion comprise entre Tedlîs et l'îlot de ie*
dengel; et j'ai en outre puisé dans leuts travaux inédits
la position de Sdierschel et celle de Bone , ainsi que
quelques autres qui n*ont avec mon travail qu'un rap-
port moins direct. A partir de l'ilot aux Colombes
(Gezyret-el-HhamAm) jusqu'aux îles des Dja'faryn, j'ai
eu le relèvement du lieutenant de vaisseau Gamier^ con-
firmé par les opérations plus étendues de MM. Bérard
et Dortet de Tessan. La carte de Marok du lieutenant
Washington , basée elle-même sur les travaux de To*
fino, de Badia, de Boteler et les siens propres , ni'a
donné la câte en*deçà du détroit depuis la petite »ri-
vière des peupliers (jilamos)^ et au-delà jusqu'auprès
de Sahta-Gruz; enfin , j'ai pris la suite, fusqu'à la rivière
de/Noun, dans la carte de Borda.
'J'ai eu ainsi les positions suivantes des points de la
cMe sur lesquels s'appuie ma construction :
Tripoli 3a«54',N. io°$x'E.
Qftbes 33.!if4 7.44
Sfaqs .34.44 S. 90
M«hdya1i.. 35. Su 8.47
SoQsah 35.4^ S.ftt
HhAmttAmét . « . • 36, ao S. 9^
T«ni9. •»; ..<«.. 3Q»46. 7«5x
Bone 36.54 B.%6
Ruines de Rusîcade 36. 53 4.33
Qol.. «...'. 37. X 4. XX
'Gygel * • . . « .'^ • •*...•(•'•'. 36. 5o- 3aS4
.Bougie. ••«•'• 4 .*... é ^.'.1. •« '3i6.4'6/' •2.44 ' '
Tedlîs ., ..;,..-...r 36,55, x,35
Alger. 36*47 o.44E-
Scherschel 36.37 o.iiO.
Oiplri 36. S . n. 5
<£iKiboaehnve da Scbélîf .... 36. 3 a ..10
Mostaghftnem ', 35.57 a.ia •>••
» •• »
I •. t
»...'. '.
I.
'> »
.(.8« )
Embouchiire de la Tafnày . . ; 35 . 19. •) . 5o
Taouant 35. 8 4.i3.
' Embouchure du Molouyah. . 35. 7 4.36
GàpNoua ...'..;. 28. S9 r3:;35
JËiid>ancIiuaedaOiiâdfy^N<kUDuAft;^t7 x3.5i \ ■ •' *
Dans rintërieur, les travaux géadësîques de lia bri-
gade topègraphique d'Alger m'ont fourni les détermina-
nons suivantes :
OolyaTi 36*»38'N. o«27'E.
Belydalu 36«a8 o.3o
'Mehdvaii. ................ 36. 14 o.a^^
M. Fâlbe m'a donné
ËULegem (ancienne Thy»?
• dtus) •.....•;....♦•.... i"86^.'20" 8.»^ •
Enfiii , j'ai emprunté à Badîa , dom rexactilude ^ été
vérifiée, sur Marok, par le lieatenant Washington, Tes.
positions ci-après :-
OuelchdaB '... 34«4i'N. 4* ^'O.
Tezày .34.10 6. o
FA$ - 34. ft 7.»9L. . •
Marok. 3](..3i8 q.56
Les documens. itinéraires qu'il est possi|)le dis ratfca^
cker a, ces basés, co^uue. ^lémeos d'une tiâ«D{plâti6n
grossi^'e) sont à distinguer en plusieurs catégôrix^s :
if Les routes parcourues et relevées par des voyageurs
européens^ 2^ les, voies, romaines, dobt la mesure éliaic
officielle^ et nous a été transmise (non sànsinoer.ti**'
tudes) par l'itinéraire d'Antonin et la: table Peutingé-
rieu/ie ; 3? les routes rapportées en heures de marche
par les indigènes^ 4° celles qui ne sont mesurées, qu'en
journées de chemin^ 5^ les indii^ations plus bu rooibs
précises de distances et de gisemens fournies par le&..
écrivains arabes, etc.
De ce& diverses ealégoriesy la première est éyidein-
ment celte à laqiïisllé il y a tièû cTaccbrctér té plus de
conf ançe| et Shaw y tient le premiçr rang -par 1 étendue
des lignes qia'il a ^uiyies , et qui fprmiBAl^ trois groupes
en appar<^ocae. indëpeadanA) ï.nVL enlBttiTtmîiB et Qâbes,
le. ^çQpd Wrtre Bow et Alger,, l^ dçrflier^n(trf& Alger
et l:çs montagnes d^içTatcbf i;ah^ il n e&t pas sans intérêt
de rapporter ici ce qu'il dit lui-même de. jia manière dé
voyager et d'estimer sa route; voici ce que porte, à cet
égard, sa préface (x} : « Nos chevaux et nos qhameaux
« avaient généralement un pas.uniformei, hs derniers
« faisant par heure deux milles «t.^emi^ 1^ autres irois
« milles^éographiques de 69 9^u. d^gré. Lsk distance que
« nous ainpAS parcourue était. dlabord. comptée en heu-
«Te$., puis réduite ep miUes*;r. Je j^'airéta^s ordin^îre-
« ment à midi ppMr. pvw^^ li^ lii^uteur sséridienoe. 4u
« soleil, et obtenir ainsi la latitude, relievant. to^ les
« gisem^iis J^t dîrejctipps de notre rput^ «kiiep upe bous-
« sole de.posïhe , doi^t je reconnus. que la.vaxdation était
« alors (eu 1727) k Alger de- i4^et à Tunis de 16® vers
«l'ouest. Cloaque éon*, dès que noûls .'étions arrivés à
«.notre gîte, javais cout|irae d'^aminér à quelle lati*
iitaile9ousinoii&trou«rî^»fï$^ oofnfcien.d^faetires; et dans
K quelle directioii^> nqus* avÎMg inarehé pesant ta jour^
« tnéç^ en tenant e&aeiement eèmpte des sinuosités et
ju des détours aeoidentels que nous aidons fsâts hors de
«^la route direete^ Quafid notre chemin traversait des
«ipontagnes et diès forétd, ou qîie les plainesi étaient
« Qoupéea de rivières ( sans qil^ de$ haies , muraHte»* ou
« elâ^res nous- causassent- du retard ou de lembarras) ,
«il aorrivait soMvent que, après avoit* marché huit hen-
(i) Trnvcls, etc. Loudon, 1767, page xjy.
( 8? )
«ci^e^^fi^iQXposée^ et- en a;^h€ ^gahi aux loni^iNhoid
« ^ taiîtudeë^ qiril'rie fàilàit phi ^orber l'èstiine aM^delà
« 4e 18 à>26 mUle». »
Â|yrès cetle jexipUcàtioh {irélitninsiire ^ je Ttiis 5u<;oeisBiv
yemfent reprendre chacune dés trot^ sections de llubtéU
raièc de[>ShaW) et rassujétk* aa lioHTeati' tracé dies eâitiea
4éternfiioé par les derniers' relèremens;
GommeUço^n» par celle, de Tunis à Qàbes en passatit
p^i* Qiiyr<i»uâfJ^ âobeytbailah, Qâfssah et Touier. Daiis
ce long circuit, la route de l%aw n'est liée à, la cote
p$lt^ dei como^imicatioss transversale» qufau seul point
die- Qp}V0dâsi^ indiqué par le. toyageur. à 8 lieueb
danst l'OiM»t' de Seusah^ età^péu^près à la^méme df-*
slasee aiu sud^buest dfËhmqljahf sa caste lai assigné
tme hktkade de ^^36' N;, Sousaii étant par 35° 39';
J^a»> i^èlevé aâUeuFS (i) lerrfflst d -après laqueUe les. car-»
log^apfae^ cEmsecVettt à Qâpouân celte latituihe^ sans
teifir «oBi^'tè du'iié|daèeiQeBt qiie doivent ameneir leà
coiveetiiiiifs epiebéea dlan^* lei.tracâ du littoral^ et j-ai
r^éfnté* la eoriooiclance> admise par Shaw et' d'Aimllë
eoèrecèite^cité et le i^É^;»^ Aûgusti des itinéraires ri9>^
HBiins;^ La oaptè dû voyageiir anglais ne met que &7
MÎHcâ'Mtte* Tunis éo 'Qâyiiouâtn; mais comme de. Tunis
k Qâlie5'ilne'eopipteq«iiefi63 milles auheu'de i74<I'^î
fffàff^sébk '.ed tréalité^ d^après^ ' I es rëlèvemens : et les obsef*»^
vAikiemir' mbderïie^, il < ËMit- avoir égàtd A Finsuf&anoe
d^éOA- éofaèlle^ et ojierer ' en* conséquence une^ correct
ÛMi pfDpwtiiniinelki 9ur teutés ses mesures de dtstan-
eM^r^eé Sj^'tnîlle^îridiquésphcs haut se tcadùiroiitaia^t
' - * ' * '
(ij'*^ftiô'^é vèi-birsat l'ôh^hge drM. filKe relatif cV itîaVthîr^è;^
Bulletin de la Société de Géographie, deuxième série, tome i, page Sg^i^
(88)
eu 60 nulles au maximum, ce qui ne permet pas uoe
latitude moindre de 35^ 46' pour Qayrouftn ; et ce chif-
fre conserve, à l'égard de la latitude Téiitable de Sou»
saft, la minime différence qui résultait iiussi des obser-
vations de Shaw. Quant à la longitude , elle se déduit
de la distance but Sousah, qui est de 8 lieues ou a4
milles géographiques d*après Sbaw, mais qui doit dire
réduite à 22 milles d'après les données de Léon et de
Marmql, de ai |i 24 milles d'aprè& Dapper, à 21 milles
d'après Lacroix; employant la moyenne de 22 milles,
Qayrouân me vient par 7^ 55' £.
Sobeythalah est, toute correction faite, à 58 milles
de Qayrouân d'après Shaw, qui ne lui attribue qu'une
différence en latitude de 12' sur celle de Qayrouftn, et
la met à 100 milles de Theny et 35 milles d'ËULegem;
mais il faut tenir compte d'un rapprochement vers ces
deux points, sollicité par les itinéraires romains : il est,
en effet , bien reconnu que Sobeythalah est identique à
l'ancienne Suffetula, Theny à l'ancienne Thenœ, £1-
Legem à l'ancienne Tysdrus. Or l'itinéraire d'Ântonin,
dans la route de Then^ à Theveste, n'admet que io5
mille pas jusqu'à Suffetula , o'est-à'dire 84 mîUes géo-
graphiques au maximum. Le même itinéraire offre con^
stamment, dans les routes de Garthage à Suffetula par
Adrumetum, de Tusdrus .à Theveste, de Theveste à
Tusdrus pur un autre chemin, et de Suffetula à Clypea,
une disunce de 36 miUe pas entre , Suffetula et Mas-
cliansB, et une distance de 18 mille pas de MascUanœ à
Aqùse Regiœ; en tout 54' milles romains ou un peu
plus de 43 milles géographiques de Suffetula à Aquas
Regiae ; puis nous trouvons dans la table Peutingérienne
une route d'Aquap Regiaç à Thysdrus ainsi marquée ;
(89)
Aqiue T9^m, . .
Terento xv/\
M\JiX 9
Thisdro .' . »
Le dernier chiffre manc^ue , mais ritinéraire d'Antonin
y supplée dans le fragment suivant de la seconde route
de Theveste à Thysdrus :
Aquœ regise.
Germaniciana • M. P. xxir
EliflB.-.. » XTT
Tusdro • XYin
Dans JElîœ ou Eliœ on ne peut méconnaître, à l'un
de ses cas obliques^ un. seul et. même point, dont )e
nom, identique à celui de la Jérusalem romaine, rappelle
pareillement celui d'iËlius-Verns. On ne saurait donc
admettre la double leçon dé la carte comparée de
M. Lapie, qui transcrit d'une part Achac^ et de l'autre
Elice^ et en fait deux mutations distinctes. En suppléant
donc dans la table Peutingérienne le chiffre xyiii entre
iEllia et Thysdrus , on aura une distance totale de 44
mille pas entre Aquae Regise et Thysdrus, c'est-à-dire
un peu plus de 35 milles géographiques, en sorte qu'il
faudra compter au maximum 78 1/2 milles géographi-
ques entre Suffetula et Thysdrus ; or, en partant de la
position assignée à El-Legem par M. Falbe, le concours
de cette dernière mesure avec les 58 milles depuis Qay-
rouân , amènera Sobeythalah par35^ 22' N. et 6" 5o' E.,
a 82 milles de Thèny.
Qafssah est placée à son tour , d'après la route da
Shaw , à 57 i/a milles de Sobry thalah , avec une diffé-
rence en latitude de 54^ vers le sud , et une distance
de 75 milles surQâbes; mais un raccourcissement es^
pareillement nécessité sur cette distance, p^r les itiné-
raires romains, qui nous donnent la route de Gapsa. ^
(9»)
pie. Ma €x>nstrii)Cdon amène Feryauah à 3^ 54' N* e€
&" ly* £., à 35 ou 36 milles igeDgraphiques àe Qa&sah,
ce qui repond à merveille aux 44 ^^'^^ P^ ^ la tiMe
Peutingérienne, et aux 45 mille pas que donnera Titi-
néraire d'Antonin après oonrection du double emploi de
la mutation Gemellas*
. Quant à El-Qassryn , il me vient par 35<> i3' N. et
6° ^7* £. De ce point se dirige vers le N. N. O. un
embranchement de route conduisant à Gellah at Snaan
( probablement Q^a't-Ël-Atsnjrn } , à une distance de
48 milles en ligiie droite, et tombant vers 3S^ 55' IN^. et
5»59E.
Avant de quitter Tétat de Tunis , je placerai- ici quel-
ques lignes sur la position d*El-Kêf , dont les fMcriptioqs
locales ont démontré l'identité avec la Siûca Yèderea
des anciens, colonie phénicienne sans doute d*(iprès
l'étymologie de Saioaù-Bençta que Selden a si bien dé-
montrée (i). Shaw n y est point allé, et tous les rensd-
gnemens itinéraires qu'il rapporte à ce sujet lui venaient
du père Francisco Ximenez, religieux espagnol qui
avait fait plusieurs voyages dans Tintérieur : il indique
£1-Kéf à 24 lieues O. S. O. de Tunis j puis il donne, sur
les distances et les giseraens mutuels des lieux iateiv
médiaires , des détails qui se résument ainsi :
Timb.
Mezezil-Bftb (Mf^ea»eL*B|b)^ ip Ueaes S, Q.
Testoure (Destour) , •. a — O.
Lorbuss (Elorbos) 5 — O. S. Q.
Kef (El-KêO 5 — O.
Mais on voit que ces distances partielles additionnées
ne produisent que 22 lieues effectives; il est évident, à
(])/?« Diis Sjrris, synU a» chapitre 7; voir aussi ie quatrième livre
des Rois» chapitre xvii, verset xxx.
(93 )
la seule inspection de la carte , que cet itinéraire est
incomplet , et qu^H manque une mutation entre Megez •
ël-fiâb et Destour ; d'un autre côté, la combinaison des
gisemens partiels, au lieu de conduire O. S. O., c'est-à^
dire O. 2i2^ 3o' S. 9 donne une direction totale
0. 36 ^ S. et même O. .38 <> S. si Ton rétablit la mutation
de Selouqyah à a lieues S; S. O. de Mégez-el-Bab.
Le rdèvement de la route suivie, en octobre i8i5^
par le comte Camille Borgia, de Tunis à Ël-^Kèf , et
dont un calque ma été obligeamment communiqué par
M. La|ne, fournit un dociimtot beaucoup plus sûr. Il
donne à EUKéf un gisement vrai O. 3o^ S. ; ;mais quant
aïo: distances, elles sont tellenoieur exagérées, ou, en
d'autres termes, Véchelle qui les mesure est tdlement
raccourcie, quelle marque 4û Heues entre Tunis et £1t
Kêf ;en supposait que ce soient méme^des lieiàea de polste^
il en résulterait plus de &8 lieues géo^Ta|)iyqu^ ^^fue qui
est encore trop; mais si ïon prend pour éebelle là dis^
tan^ d^ Tùni^ à Meget^r^l-Bàb, estipiée 'lo '. Uenes >pac
Sha w , la longueu r totale d U route) ne sisra pbis que
de 76 miUea , oe qui iest fort voiàin. des ^4 ti^^O!^ :- indi-:
quoes plus haut; tjransipârtant rifinésàire de Boi^a sur
ma' carte d après -cette hase, je' place Meget-rel^Bàh ,i
36*» 3a^ N. et 7* 1 3' . E., Destoùr à 3ff*. 117/ N: et 7? 4' .K,
Bl4têÉà3e*7/N-ét:6^.a5'E. ...
J^ il abonderai pas.Ia disoussionydèsitiiiéraipeis rcûbà^iOA
qui pouiTaie^t lier ois poîn^ à!ceux>qufi jVi précédeoh
mevX pla^Q$ ; c^tte diftciisâîon est hérissée de , questions
trop ardues t^our- être traitées d'une manière transitoine»
Je BAe borkierai à indiquer plus loin.upe: seule liaisoé
ooninmiaeuo •..»".• mî
J'arrive à la route de Shaw entre Bone et Alger en
passant par Gonstantine, Séthjf etQalà'b, avec embran-
094)
chentent de ce dernier point sut 1bdlîs% Ses loR|^hudc8
entre Alger et Bone offirent une diflSér^ice de 4^ 33'
laDcËs que les obserTatk>n& Isa plos noavenés portent
cette difCérence à i!^ 4%* 1/129 équÎTalaat sur le moyen
jMO^lèle de d€^5o' H^ à aa5 milles ^éogrâpfaiqiic^. Un
corrigeant daprèfi cette base l'écfaeDetntypTestremiedé
la carte de Shaw, on t^durem que âon itinënaire cdn^
State en réalité entre Beoe et Gonstantine: unediistance
de 73 milles.
Constantine est, de plus, cat tachée à Gyge) par: aae
distance de i6j lieues N. 0;^ dont 5 jusqu'à Mylaii et it
ensuite fusqu àGy gel^ ronte qius'Shawn'a pokî^ sutfîe h
qui n'est desktop» qa^tm sk»plie renseignement* Gène
vîiàe est en outre oppu^^e sur les rùttieft de^HSitJade ,
dont liai table Pttottngerieiine indique la distance' à &j
mitksiroinainS) «u pràs^de "S^Ji^faiVùiif: géogvaphtqisedf 9
esf: wai qut J" Airv^te, cc^igeîmi cec^^éradite-, a 'te-
tvanché tS milles^ $wkê distance im H^A^â&'^VilHà*
Se^e^o^i^i dontt}« éètrient^tit ^ «r^Hifs «dnitiils à^cônt^
ow poufî la^ discMK»^ toia4è^' ôb^vbdifi^^ ifî ^ïs/H^
gitogra^qù^; imisF^e^noi» fôt|rim ttoti disàçiee
pl«is€M)fttrte (<É),piiisqu'ii la'fixe^è^iSfmKlle pas^ ëquttsbtfn
k3â i;i3 ifiittesgéogMqpkiquestau {Aus>; eocpnie^ikjesvitii-
pdsÂib'tç de faare;€o'iÉnba]àr^ctiiûi niênîèiptilnt^edr^ttoig ^
tances sur Bone, Gygel etSyAca^badaly^ j^ fdîs |)(mér ta
mbdîfifeamni irécéisftniE^ dès^^^ lf^ùne:d«rtrârii^di^n-
ctfKv strrqeflé qui offitrié AokKf ée> gnmtiwi^'^aé^ m»
6ygéli>4piep raeoûinidisde'Sinitles, fàtàle^iv^ô&i^ëf
un peu cette position de Sokaykadah , si YowtilsW9t^
• r, ■'..*■ ' » ••■-
(»5)
fQjrts^h 911 |d^'« de Léiç^, qui qe compte que 36 jniHes
4ç Tui;^ à r^^mi^. Les reaseî^uteni^ns fournis pr les
indigène^ repfé^e^leii^ C0U^ ipute ooinme égaie à €etle
il'Àlgçr à M^ihdj^h^ Iiiqqelle'e3t^e 2y milles. Ces incii«
çat)ou<$ sont ^rop voisines de celle de Pline pour n être
point con444i:ée$ comme une confirmation.
Pour le ^ire en p«i«$ant, la quesûon de la positionde
Salda; et de Cbc^n dqs itinéraires romains, si diverse^
ment résolue par Shaw et par d'An ville, trouve, dajis
l.e& relèveinens de MM. Bérard et Dortet de Tessan , des
éléo^en^ fl^ splutipn qui coïncident pariai tennsnt avec
la l^çon quei'Qi adpplée pour la distance de Goba à igit-
gili dans la route de Saldœ à Rusicade , d' Aiitoniq ; voici
comfuenj; jjB r^i;^bli$» la route ^MÛèi» :
A.Sdldift Rnaaicoade, ^1. B^ coxvn (1), $w:
Goba ,.,,.«» XXYIIL
Igil^ili XXVIII (3),
Pacclanis. xxiv (4)
Cholla Lx
KnsùcûtÂSb,, • . . • . i..
Goba devant se trouver ainsi à 28 mille pas dlgilgili,
c'est-à-dite k 22 tja milles géographiques, au plus, de
Gygei , ne saurait coïncider avec Bougie comme Ta ad-
mis d'Anvilte ; mais les hydrographes français ont relevé
précisément à cette distance de marche effective le long
du rivage, auprès du pétSt mouillage de Mansouryah ,
I
(1) Varîtfitcft: carrii, ccroxvizi, lia somme des distances delà table
Pqatî^érieime vlpl gn^ d^si^^miVftpaç, ainsi :dQSaUl^^|^fAio,
xxrj r- CholMhj, T^xs}\\ — l^Agf^ ^a^vijjj t^ Vs^imh jçxHij. -^ ÇU^-
lu, lx. — Rusicade, l.
(s) Variante : xxyiii.*
(3)Tariâiites: xxYn, xxiax»
(4)Tafiuiu: kxxt:
(96)
àes mines qui sont dès-^lors érideniinent celles de Cho-*
ka; pnis, à pareille disUoce de ces preimëres raines, et
à 3 anilles au snd de Bougie, d'autres ruines qui dès-lors
représentent nécessairement Muslubium ; et Saldae, qui
est encore à 26, 27 ou a8 mille pas dans l'ouest de Mus-
lubium, ne peut coïncider avec Bougie comme l'avait
établi Sbaw. C'est aux explorateurs modernes à retrou-
ver les ruines de Saldae sur la cote à une vingtaine de
railles. dans l'ouest de Bougie.
Entre Constantine et Bone , Shaw est passé à Gel-
mah, oa plus exactement Qâlemah, qui résulte de sa
route à 33 milles de Bone et iS de Constantine, p*est-
à*direveis 36^ 26' N. et S" 4' E.
C'est par là que la grande ligne de route que je con-
struis actuellement se lie aux précédentes parTeyfîsch,
que Shaw place à 6 lieues de Qâlemah, et qui s'appuie
en outre sur Bone ; car Tey&sch étant l'ancienne Ti-
pasa ( quoique Shaw, par une singulière transposition ,
la fasse correspondre à Teveste), et les ruines de 1 an-
cienne Hippone royale, gisant uQu.loin KittiîBd.de Boné,
la table Peutingér^eime f9urx^ e^ttre ^ces deqx .points
une route de 43 milles romaiijis , ou environ 34 tj2>wjlie$
géograp)|iques au.maxiampou U.rés^ulte de la combinai*
son. de, ces deux^dista^içes,, que Teyfa^li dp^^i^ établi
vers 3!eo,^«'. i^- çts-'^i^' i;. ,..^ : :.,,.. .. ,.. . •. .
OrTeyfâsch est.li^.,. d^une par* à. Gel|ah, p^r^ Çl*
Gattar, suivant les indications que Shaw a recueillies ,
et.d'AuSrepartià SlrKé£ ou Sikeca>«¥enerea:ait moyen de
riânérahre'd'A«it0mn$<qn{!fon>niit1es dMâticë^ de Ti-
pasa k 'Nàraggara, puis âè'Nataggara a Sicca', et qui
rattache en outre Naraggara à Hippone parTagaste.
Shaw remarque expressément qv^J5I-Ç/9:^ai^'^ti'W^Ti^'^
ancienne, de même que Tagilt qu'il met à/3 liencè^.Of.E.
( 97 )
d*£l-6attar. Or, si nous admettons avec d*AnyiIle
qu'El-Gattar soit Tancicnne Tagora et Tagilt landenne
Tagaste, ce qui me paraît tout-à-fait plausible, nous au*
roDs les données et les résultats suivans.
Schaw dit qu*£i-Gattar est à 8 lieues deTeyfôsch,
sans mention de gisement; et il ajoute que ce point est
à 5 lieues N. N. O. de Gellah ; mais au lieu de 8 lieues
ou a4 milles géographiques, Vitinéraire d'Antonin n'ad*
met que 24millepas(i)entreTipasaetTagora,cest-à*dire
environ 19 milles géographiques , dont la combinaison
avec les 5 lieues N. N. O. de Gellah placera El-Gattar
vers 36" 9 N. et 5" 46' E.
La route d*Hippone royale à Carthage , de Titinéraire
d*Antonin , nous fournit les distances suivantes :
Ilippone regio.
Tagaste M. P. jau
Naraggara. . . . xxv
Sicca-Venerla. xxx (a)
Les 53 mille pas, soit 4^ 1/2 milles géographiques depuis
les ruines d*Hippone, combinés avec les 3 lieues N.N.E.
depuis El-Gattar, me procurent Tagaste à 36^ x5' N. et
So 53' E.
La route de Musti à Cirta nous offre d'autre part les
distances ci-après :
Sicca.
Naraggara. i . . M. P. xxx
Thagara xx
Tipasa xxIt
(i) Une variante porte xxxiv, mais elle est inadmissible d'après la
somme totale des distances.
(a) L'itinéraire porte en cet endroit xxxxi sans variante; mais c'est
le ehiflire xxx qui convient pour trouver exactement la somme totale;
et la rente de Musti à Cirta .fournit d'autre part le nombre 3o, sans
variante, pour cette m^me distance.
7
(9«)
Nous avons donc Naraggara à ^ miUe pas de Sicca ,
20 mille pas de Tagora et a5 mille pas de Tagaste, ou, en
d autres termes, à a4 milles géographiques d'EI-Kéf, i6
milles d*£l-Gattar, et âo milles deTagilt; le point de
Qala*t el-Atsnyn correspond précisément à ces trois dis-
tances, et représente par conséquent Tancienne Narag-
gara, liant ainsi les deux grandes lignes de route de
Sbaw tant entre elles qu*avec la route du comte Borgia.
PoursuÎTons avec Shaw la roule qu'il a parcourue de
Gonstantine à Alger. Séthyf n*y étant appuyé que sur
Gonstantîne etCallah (Qala'h), il faut placer d'abord ce
dernier point, qui se trouve ratUiché à-la-fois, par un
réseau commun, à Alger et à Tediis. Les distances,
corrections faites, sont : d* Alger à Qala^h, 72 milles; de
Tediis à Qalali,46 milles ; de Qalah à Séthyf, 45 milles;
et enfin de Séthyf à Gonstantine, 56 milles; ce qui me
donne QalaTi par 36° 16' N. et a*» 5' E., Séthyf par
36" 3' N. et 20 59' E.
La route, entre Séthyf et Qala'h, passe par Sydy-
Mobài^ek et Megênah, qui tomberont, le premier par
35» 57' N. et 2-> 3i' E. , le second par 36''o'N. et 2° 19'E.
Le texte du voyageur contient en outre divers ren-
seignemens sur la position de quelques points notables
plus avancés dans l'intérieur, et qui s'appuient , par des
distances et des gisemens, sur Sydy-Mobârek , Séthyf
et Gonstantine : en relevant soigneusement les indica-
tions qui peuvent concourir à une triangulation gros-
sière, on trouve, d'une part, El-Mésylah à 9 lieues
S. S. O. de Sydy Mobàret , puis Emdoukhal (plus cor-
rectement Modakhan , V enfumé) à i6 lieues S. O. d'El-
Mésylah, ce qui produit, en ligue droite, une di&tance
totale de 64. milles S» S. E. D'autie part, une série de
distances et gisemens coîiduit de Gonstantine à Moda-
( 99 )
khan en allant d'abord à Tattubt, 8 lieues & S. O.; puis
à Omolej^inab , 4 lieues S. O. ; ce point a, d'un côte ,
Zainah à 4 lieues O. , et de l'autre, Medraschem à une
lieue, dans l'est suivant lé texte, dans le sud suivant la
carte; de ce dernier endroit, on a 12 lieues jusqu'à
Thobnah, qui est en même temps à 10 lieues de Zainah;
enfin, de là à Modalhan, 7 lieues S. S. O.; la construc-
tion de ces indications partielles procure une distance
totale de gi milles dans une direction à-peu-près S. S. O.
ï/2 O. Ces deux lignes , de 64 milles sur Sydl Mobârek,
et de 92 milles sur Gonstantine, déterminent la position
de Modakhan par 35» l'N. et 3° 9' E. El-Mesylah se
trouve en même temps portée vers 35° 3o'N. et 2*^22' E.,
à 4^ milles de Séthyf , ce qui s'accorde avec les deux
journées que Abou O'bayd el-Békry (i) met entre ces
deux villes en passant par Ghadyr^ où sont les sources
de la rivière Scheher qui passe à EI-Mesylah.
Zainah , liée d'une part à la ligne de Gonstantine à
Modakhan , se rattache d'un autre côté à Séthyf par une
distance de 8 lieues dont la direction est N. N. O. d'a-
près le texte de Shav/, O. N. O. d'après sa carte, ce qui
cadre mieux avec les autres données ; d après ces condi-
tionâ, je place Zainah vers 35** 5i' N. et 3** a5' E., et
Thoîmah vers 35*» 2^' N. et 3° 16' E. à 44 milles d'El-
Mésylafa, ce qui correspond aux deux journées comptées
pat l'Edrysy pour cette distance, ainsi qu'aux trois jour-
nées énoncées pât le Békry. (2)
Tattuht, qni viendra par SS» 58' N. et 3*» 54' E. , ne
saurait être le Tadutti d'Antonin comme la cru Shaw,
et M. Lapie après lui ; car Zainah étant Diana ainsi que
le démontrent les inscriptions locales , on ne peut cher-
(i) Békry, page loo.
(a) Edrysy, page 2 34; Békry ^ page i6i.
( lOO )
cher Taduui qu'à une distance de i6niille pas ou environ
i3 railles géographiques au maximum, tandis qu'il y en
a 34 jusqu'à Tattubt.
A. un peu moins de 9 lieues dans Test d*El-Mesylah
Shaw place les Geouâm el-Mugrah , qui rappellent la.
ville de Maqqarah que TEdrisy (i) met à une journée
de Thobnah, et que d'Ânville identifie au Macri d'An-
tonin. Quanta El-Mesylah, cest une ville moderne qui
ne saurait représenter Zabi ainsi qi^e Ta cru M. Lapie;
mais il existe, à peu de distance , des ruines qui peuvent
recevoir cette application.
Entre El-Mésylah et Maqqarah s étend la plaine à la-
quelle Shaw donne le nom de Huthnah, et dans laquelle
il place A'yn eUKelb. Cette dernière dénomination me
paraît offrir la véritable leçon du mot que M. Quatremère
a lu A*yn el-Katan dans le Békry (a) ; quant à Huthnah,
c'est évidemment le district d'Adnah (peut-être mieux
Adznah) du Békry, ainsi appelé d'après une ville dé-
truite par les Hhamoudytes, au dixième siècle. Dans le
triangle formé par El-Mésylah, Ghadyr et Maqqarah,
doit se trouver le château d'Abou-Tawil, que M. Qua-
tremère (3) a raison de considérer comme identique au
Qala't-Bény-Hhammâd du Nouayry, mentionné égale-
ment sous ce nom par l'Edrysy, qui l'indique à la milles
d'El-Mésylah ; le Békry désigne tour-à-tour les trois
villes qui forment ce triangle , comme dernière étape
pour arriver à Abou-Taouayl (4) : j'attribue en consé-
quence à ce point une position conjecturale de 35"" 34'
{i)Pagea5d.
(9) Page 160.
(3) Notes supplémentaires, page aaS.
(4) Békry^ pages 70, 74^ 80. — Edrpjy pages a 10, 91 a.
i tm )
N. et 20 37' E., qui ne peut être bien éiùignée de Ta
vente.
Bien que la double ligne qui , sur les cartes de Shaw,.
indique son itinéraire, ne soit point. tracée jusqu'au
Borgj^Hamzah , appelé aussi Sour el-GhozIân , nous
ayons cependant la certitude qu'il j est allé; car, outre
tes inscriptions qu'il y a copiées ,. et qqi prouvent que ce
lieu est lancienne Auza des itinéraires romains, il est
consigné dans le journal de route de Hebenstreit, qu'ils,
se trouvaient ensemble en ce 11 eu,, appelé Pourtsch-
Hanipsa par }e naturaliste allemand. (i), à la date des iS,
et t6 mai iy3^; qu'ils s'y étaient re^dus>de Mehdyah
eu traversant les tribus de Âoulêd-Ibrahym ,. Bény-
Sélym, Âoulêd-Taan et le canton de Castoula , et qu'ils
revinrent de là à Alger par la plaine de. Hamzah et la
tribu de Bény-Haroun. Shaw. connaissait donc bien paj*
Uii-niéme ce point,, qu'il indique à. 16 lieues au S.^I^.
d'Alger, 24 lieues E. S, E. de Scherschel , 2jS lieues O. de
Séthyf , et qu'il place ,. sur sa carte,, par une latitude de
3.6°7'N. Les trois conditions de distances i\e peuvent sir
multai:^éinent concourir en un même liçu ; Shaw n'a di-
rectement parcouru que celle sur Alger^et il a estimé les
deux autres approximativement; or elles se trouvent
trop courte^, même en tenant compte de la correctioi;L
précédemment indiquée, laquelle procure, pour les troi^»
distances, 5o, y 5 et 83 milles; la position moyennediî
Uamzah se trouvera vers 36° 3' N. et i" i5' E. , à 64
njilles de la position supposée de Zabi, ce qui convienj;
à merveille pour les 80 mille pas que l'itinéraire d'Aiito-
(i^ SammUing kleintr tteisen^ de Bernouilly, tome 11 ; la rradtiction
ea est insérée dans les Annales des voyages, tome a de i83o, mais
les noms propres y sont défigurés par des fautes typographiques.
( I02 )
nin (expurgé) met entre Zabi^t Auza, sur la route de
Sitifi à Gésarée , que je rétablis ainsi :
A Sitifi CcMarea , M. P. ccoi, sià;
Perdices xxr
Cellas XVIII (i)
Macri xxv
Zabi XXX (2)
Aras. xvzn (3)
Tatilti xTiii
Aaza xjuni (4)
Rapidi. ........ xyi
Tirinadi xxy
Gapnt GillaDl. . . . xxv
Sufasar xvt
Aqois. XTi
Caisarea - xxw
D*Auza à Césarée il reste I23 mille pas, équivalant à
98 i/a milles géographiques; c'est trop peu pour
arriver jusqu'à Ténès, où d'Anville a placé Césarée, et
qui est à iio milles au moins de Borgj Hamzah; d' An-
ville n*a pu y atteindre qu'en méconnaissant Tidentité
de ce dernier point avec Auza, malgré l'autorité des
inscriptions locales. Cependant on pourrait prétendre,
avec quelque apparence de raison, que si la position
de Ténès est à-peu-près assurée , celle de Borgj Hamzah
est trop incertaine pour qu'on ne la pût affecter d'une
correction qui la reportât quelque peu vers l'ouest,
bien qu'il soit à considérer qu'il faudrait alors renoncer
à la» correspondance de Macri avec Maqqarah et à celle
de Zabi avec les ruines peu distantes d'El-Mésylah;
(i) Variante: XXV.
(a) Variante : xxv.
(3) Variante : xxx.
(4) Variante: xi.vii.
( ïo3)
j aime mieux lai3ser de coté ces coosidéraiions àégaUves
pour donner une dëmonslraûon directe que 1 ancienne
Césarée est représentée, ainsi que l'amiit pen^é Shaw,
par la moderne Scherschel.
Que Ton prenne l'itinéraire le long du riyage enine
deux points incontestés, tels que rembouchùie du
MuluŒy bien connu pour être le Molouyah d'aujowv
d'hui, et Igilgilihien connue aussi pour être la moderne
Gygel ; vérification exactement faite de toutes les varian-
tes, afin d'opérer sur un texte bien épuré , où la somme
des distances partielles concorde avec le chiffre des di-
stances totales, on aura, du fleuve Mulua à Igilgili^ 717
mille pas ainsi partagés :
Mulua , fleuve. ^
Césarée M. P. 41S
IgilgUis 3ÔK-
e'est-à-dire 333 et 241 milles géographiques; c'est la
mesure exacte des distances relatives du Molouyah à
Scherschel et de Scherschel à Gygel ; il ne peut donc
rester le moindre doute que Scherschel ne soit Tan tique
Césarée. Il serait dérisoire d'opposer à cette solution
précise les tables de Ptolémée, vrai chaos d'itinéraires
hétérogènes , chevauchant les uns sur les autres, quel-
quefois à rebours, et traduits ensuite en séries de
positions absolues*
Presque tous les itinéraires d'Alger à Constantino ,
recueillis par les officiers français de la bouche des
naturels (i), passent par Hamzah, Megênah, Sydy
(i) Je oe saurais me louer assez hautement de la bienveillance
avec laquelle M. le lieutenant-géncral Pelet a Fait mettre à ma dispo-
sition les documens envoyés au Dépôt de la guerre par nos officiers
d*état-major, et du gracieux empressement de M. le colonel Lapie à
effectuer cette commuuicatton.
( «o4 )
Mobârek elHSéthyf ; je n'en ferai ici aucun usage, parce
qu'ils ne sauraient me procurer que des points de dé-
tail enUe tes dÎTerses stations principales , que la route
de Shaw m'a fourni le moyen de placer ayec plus de
certitude. Ces itinéraires sont portés sur la carte litho-
graphiée du Dépôt de la guerre, mais avec des doubles
emplois et des transpositions : ainsi, Borj mita Hamza
(Borgj metha Hamzah, fort à Hamzah) n'est point un
autre lieu que Borgj Hamzah ou Sour^l«Ghozlân , et il
faut effacer la position distincte qui lui est assignée
dans l'est de celui-ci; l'erreur provient de ce que l'itiné-
raire qui désigne ce fort en employant une locution
triviale, mentionne auparavant Bas Hamzah, qui a été
confondu avec le Borgj^ ou fort de même nom : or
Râs Hamzah, c'est-à-dire le chef-lieu de Hamzah, est
indiqué par Shaw, lequel nous dit que Sydy Hamzah,
qui a donné son nom à ces plaines, a son tombeau près
du roc Magrowa ( Maghraouah ) ; sur sa carte, la posi-
tion est marquée au confluent du Wed Ashyre (Ouéd
El-Scha'yr) et du Ouéd El-Melahh, mais le nom du lieu
est oublié ; M. Lapie n avait omis ni l'un ni l'autre sur
sa carte comparée; l'omission est à réparer sur la carte
lithographiée du Dépôt.
Un itinéraire d*Alger à Beskarah , envoyé par M. le
capitaine d*état-major Gougeon, me servira, faute de
données plus précises , à placer cette dernière ville ; il
est en i a journées ainsi distribuées :
D'Alger à Hamza « 3
Fomad-Djeoan,près des tentes des Ouled
Sidî Aiça x
Aln-Ghorab, à droite du Oaed-Ekseb.. i
Bbeyra, plaine avec beaucoup d'eau.. . x
A reporter, ....... 6
( io5 )
Report 6
Mfiila, sur une nyière. • • i
Aîn el-Kelba • i
Mdokan i
Glatt-Hammam x
Outaya, sur une rivière «..•• i
Biscara i
Nombre total des journées x3
Dans Fomad Djenan, il est aisé de reconnaître le
Phoum Jineene de Shaw, plus exactement Fom-el-
Genân (Tentrée des jardins), à 5 ou 6 lieues de Borgj-
Hamzah, non loin du tombeau de Sydy Fsày. Âin Gho«
rab, qui Vient ensuite, est pareillement identique à Âin
el-Graab de Shawj plus exactement A'yn el-Ghorâb (la
fontaine du corbeau), et le Oued Ëkseb qui est sur la
gauche, et qui doit être lu Oued el-Qasâab (la rÎTière
du roseau) , n*est autre chose que la rivière qui passe
à £1-Mesylah, et que Shaw appelle également de ce
nom. Bheyra est sans doute une plaine souvent inon-
dé^, ainsi que Tindique sa dénomination, quil faut
écrire correctement Bphhayrah. Msila , Âin el-Kelba,
Mdc^n , ^ont aisés à rétablir eu £1-Mesylah , Âyn el-
Kelb, Modakhan, qui sont déjà connus et placés; reste
donc à employer Glatt Hammam et Outaya pour arriver
à Beskarah : le premier de ces noms , qui sans doute
doit se lire Qala't eMlhammâm , ne se trouve point dans
Shaw; mais le second avec l'article, Ël-Outayah^ corres-
pond naturellement à Lwotaiah du voyageur anglais,
qui rindique sur sa carte à 9 lieues vers TE. S. £. de
Modakhan, et 4 lieues vers le N. N. O. de Beskarah;
ces distances me paraissent trop courtes pour trois
journées de route, et je les porte à 12 lieues et 6 lieues,
ce qui me fait avoir Beskarah par 34** 3o' N. et 4°o* E.
( i»6 )
Une route de Constaotine à Beskarah vient corro-
borer cet^e dé(qriiiinsitipn; la voici :
Départ- de Gonstantiiie.
Bir ei-Bekerat, sur ta rodte d*^Alger. ... i jour.
Seggfaan,aveci]ti\eTivière coulant au sud. i
Mchira, arvtsc une rivière i
Mouisenab. '.........' i
Béteoa •• , I
Ksour eUGannaya , plaine i
Kantara .,.%... ^ . »... i
V Kl-Hai9ioaii\ . » «.,...*.. i
El-Outaya * ..,«...••.,.. i
Biscara i
Nombre total des journées iq
Bjr el-Beqerèt (le puits des vaches) est u»e stalion
indiquée par dautres renseignemens à 5 heures^ équi-
valant à lo milles, dans t'ouest de Gonstantine, quelle
que soit la situation de Segghan et de Mchira, il est évi-
dent que l'étape suivante, Mouisenab, est identique à
Omoley Sinab de Shaw, Amoula Senab de Peyssonnel,
bien que la carte lithographiée du Dépôt de la guerre
fasse trois stations distinctes de ce seul point, en con-
fondant même Tune d'elles avec le Tattubt de Shaw y
ce qui ne peut être nullement admis. Après Mouisenab
vient Bétena, qui est bien le Baitnah du voyageur an-
glais, indiqué sur sa carte à 8 lieues S. 1/2 O. d'Omoley
Sinab, Ksour, quil faut lire Qossour (les châteaux)
est reconnaissable sous Torthographe Cossoure, em
ployée par S&aw, qui l'a inscrit un peu au sud deBait
nah» El-Qantharah (le pont) est sur la rivière de Bes
karah; puis la route rejoint celle qui vient d'Alger
sinon à El-Hhammam (les bains), qui semble être le
même point que Qala t etHhammam (le fort des bains),
au moins à El-Outayah. De quelque manière que c«s
( I07 )
diverses mutations soient placées, il me suffit de r&-
marquer que Sbaw dit expressément que Baitnah mar-
que la moitié du chemin entre Constantine.et Beskarah;
or c est ce qui se vérifie exactement dans ma construc«
tion, où Baitnah se trouvera à distance égaie (58 milles)
de ces deux villes.
Ma position de Beskarah est ainsi reculée de plus d*uq
degré à l'orient de celle qui est adoptée dans 1<4 cart^
du Dépôt de la guerre; mais loin qu'il j ait es^gération
dans cette protension de la route, il y a lieu de remar-
quer qu'elle laisse encore subsister, entre Beskarah et
Nefthah, une distance d'au moins cent milles, à répartir
en cinq journées seulement, qui sont ainsi indiquées
par leBékrj. (i)
Départ de Beskarak.
Tehoudak • x
Bâdys de Zab. i
Qaythoun-BayâdLah i
Nefthah a
Témymy,cité par Hartmann (a), ne donne même que
quatre journées de Beskarah à Touzer, espace qui dans
ma construction est de io8 milles , ce qui fait g grandes
lieues à la journée , marche très peu commune. Le Bé-
kry y met cinq journées.
Bâdys (Badass de Shaw), qui me vient par 34° 9' N«
et 4° 4^' E. , paraît correspondre à la mutation Badias
de la table Peutingérienne, de même que Téhoudah
ville ancienne (Toodah de Shaw) représenterait la mu-
tation «voisine , Thabudis.
La route comprise entre Badias et Thelepte, avec
embranchement sur Theveste, est facile à placer dans
(i) Bekrr, pages 96, 98.
(a) Page a38.
( lO» )
ma construction. En effets la route de Thénae à Tfieveste ,
d'Antonin , me donne 70 mille pas ou 56 milles géo-
graphiques de Suffétula à Theveste. Sur cette route se
trouve Admédera, qu'rî ne faut point, avec d'Anvilleet
M. Lapie, placer sur Hydrah, car celte-ci est l'ancienne
Thunudronurn^ ainsi que le prouvent tés inscriptions
locales. D*un autre côté, Theveste ne doit être qu'à 90
mille pas ou 72 milles géographiques de Musti d*aprè$
la route suivante de là table Peutingérienne :
Theveste.
Ad Mercurium. ....... xj-.
Ad Medera xuiju.
Matia x^
Orba xvj, .
Larabus vij,
Drusiliana .r . . . . xij:
Thacia vij.
Musti <^V
Or l'emplacement de Musti, constaté par les inscriptions
locales ) se trouve, d'après Shaw, en vue de Tubersoke,
etdeDugga, et d'après les itinéraires romains entre Sicca
et'Hgnica, à Zi mitlepasdeîa première suivant Antonin,
et à i3 mille pas de la seconde suivant la table Peutingé-
rienne, c'est-à-dire à îi5 i;a milles géographiques d'El-
Kêf et à 10 i/a milles de Tunga : les relèvemens du
comte Camille Borgia marquent , à l'ouest de Teboursek
et de Dugga , à 24 milles en ligne droite d'El-Kêf et à
9 milles de Thunga, une ville ruinée qui correspond à
merveille à toutes ces indications , et qui, dans ma con-
struction, vient par 36*^ 20' N. et 6' 5i' E. M. iLapie a
placé Musti sur Teboursek ; mais les inscriptions locales,
en signalant Musti sur un autre point (Sydy Abd-e!-Abbus
de Shaw), rappel l»^nt en Tebou rsek l'ancien Thubursicuni.
Il fiiut, des élémens qui précèdent , conclure Theveste,
( I09 )
ou la moderne Tébésab qui la représente, par 35°35*N.
et 5o 43' E. Ubalia castellum, situé à Sp mille pas de
Theveste et à ao mille pas de Thelepte y tombera vers
34" 4g' N. et 5*» 58' E. à y 6 milles de Bâdys de Zâb, distance
qui répond précisément aux 9.5 mille pas que la table
Peutingérienne met entre ce point et celui de Badias.
S'il était permis d*alléguer comme autorité un docu-
ment aussi peu sûr que les tables et les cartes de Ptolé-
mée, je ferais remarquer que, entre Thoubouna qui est
bien notre Thobnah, et Oueskethêr (Vescetbrea deç
éditions latines ) que Ion s*accorde à considérer comme
correspondant à notre Beskarah, elles donnent une dif-
férence de 20' en longitude et de i» en latitude, ce qui
constitue une distance de 62 milles, exactement la même
que celle qui existe dans ma construction. Une consi-
dération qui n*est pas à dédaigner pour donner un peu
plus de poids à cette concordance, c'est qu'il est pro-
bable que c'est cette distance même qui a servi à la dé-
termination des différences en longitude et latitude
ci-dessus rappelées.
Je rapporterai encore ici un itinéraire d'Alger à Bes*
karab, non plus comme une nouvelle justification dema
construction , mais seulement pour reconnaître en pas-
sant quelques stations.
Départ d'Alger.
Sour 3
Oued el-Lahm
Hermam. ••.•..•..•••••.••.•.
Bouçada
Mhdghem, sur la rivière Maleh . . .
Hoba
Sabôun ..•....•••••...,.••...
Douoen
Taolgba
Biscara
Nombre total des journées.. . la
( "o)
Sôur-el-GhozIàn (le mur des Gazelles}, ou simple-
rnent Sour, est le même lieu que le Borgj-Hamzah
élevé sur les ruines d*Auzia, et distinct du Ràs Hamzah
ou Souq-Hanizah (le chef-lieu ou le marché de Hamzah),
placé, ainsi que je Tai dit plus haut, au confluent du
Ouêdel-Schayr (la rivière de Torge) et du Ouêd-el-
Malehh (la rivière du sel), dont la réunion forme le
Ouêd-el-Zeytoun (la rivière des olives).
Ouéd cl-Ham est évidemment le Ouêd El-Ham de
Shaw, plus correctement Ouêd el-Lahhm (la rivière de
Tengloutissement), autre nom du Ouêd el-Génân
(la rivière des jardins). Hermam est mentionné par
Schaw (i) comme un daskerah remarquable au nord
deBoosaadah, écrit Bouçada dans Titinéraire ci-dessus,
et dont Torthographe réelle est Abou-Sa adah (le père du
bonheur). Mhaghem est plus difficile à reconnaître dans
le Maiherga de Shaw, mais la prononciation anglaise de
ce dernier mot ( Mèhâghè ) le rapproche beaucoup du
premier, et la rivière Maieh, Mailah de Shaw, esc un
indice de plus.
Hoba etSabounse placent aisément dans Tespacevide
laissé par le voyageur anglais entre le Ouéd el-Malehh
et Dousan (2), qui est bien notre Doucen et le Deusen
de Léon. Taolgha, écrit Tulgah par Shaw et Théolaca par
Léon, est aussi mentionnée par le Békry (3), qui lortho-
graphie ThaouIqah.:.il. la. place au. nord de Benthyous,
dont le nom a été parfaitement lu par M. Quatremère,
bien que ce savant h y ait pas reconnu le Banteuse de
Shaw (4)) identique . dans la prononciation anglaise;
(i) Page 106.
(a) Shaw, toftie i,'pffgex66.
(3) Békrf, page 96.
(4) Shaw, itbi suprà.
Benthyous est à une journée de Beskarah , aussi bien
que Thaoulqah. Cette dernière étape s'effectue en pas-
sant soit par Lichana qui est à I heure de Thaoulqah
et à 5 ou 6 heures de Beskarah, soit par Ourillel qui
est à 4 heures de la première et 6 heures de la se-
conde. Dans Lichana et Ourillel on n a aucune peine à
reconnaître Leshanahet Ourelan de Shaw.
Je Tais soumettre à un eXamen semblable un itiné-
raire de Mehdyah à Beskarah enyoyé d'Alger par nos
officiers d'état-major, et qui ne meparaît pas tracé avec
toute lexactitude désirable sur la carte lithographiée
du Dépôt de la guerre. Le voici :
Départ de Médéa.
Passage de la riyière de TItéry.
Barbaoaguia 6 henres.
Titéry , camp 7
Hajer, sur une rivière de même uom. 7
Sidi-Issa , près du Ouad el-Jenan . . 7
Sldi-Hazerac, près du Ouad el-Lahm. y
(Les Arabes de ce pays sont , entre
autres, les Aulad el-Madi).
Chélal, au-deU du Oued el-Sidra,
et à a heures du Chott 7
(Route de Constantine, h gauche;
voûte du. dfésert allant au Ouad el*
Gédid, à droite).
Allant au Ouad el«Gédid , Séada. . z jour.
Halte sur les bords de la Deffla ... 7 heures.
Moelhamel i
Sadauri i
Doisal.. ........' ; i
Ël-Toual, sur le Ouad el-Gedid, • • 4
(En remontant le Ouad el-Gedid vers l'ouest, on trouve
les Aulad- Jellal et antres tribus..
A l'est, le long de la rivière , sur les deux rives ,. et à une
distance successive de i à a heures , les bourgades sui-
Tantes : Lana, Sdiara , Meckadema, Ben^TiaSy Uauril"
las, Zaoad ben Onard, Bigo, Menabela, Taoad el-
Charfa, UIî, Moaacli, Sidi-Ocnba, Tbonda, Gartha,
SerîanaySidi-Kalil, El-Drîz, Chatma, Felial.
Btfskara , TilIe.
BezchagTon , Lechana , Zéatcha , Farfar , Taong el-Bey,
Focala , £1-Améri ).
La première station est à Barbanaguia^ qui me
parait n être qu'une faute de copiste pour Barrauaguia
et représenter dès-lors le Burwakéah de Shaw^, plus
correctement Barouaqyah (lieu abondant en barouaq,
qui est une plante épineuse); la distance indiquée cadre
parfaitement avec cette coïncidence, et la rivière de Ti-
térj correspondrait dès-lors au cours d*eau qui , sur la
carte de M. Lapie et sur celle du Dépôt, afflue au coude
le plus oriental du Schélif; Tindication de ce cours d'eau
est fournie par un relèvement anglais que j'aurai occa-
sion de citer plus loin.
Titéry, dont le nom s'écrit plus correctement Ty-
théry, est bien connue comme le camp du bey qui
commandait jadis à toute la province , et comme situé
au pied des montagnes appelées par les Arabes Hha-
gjar Tythery (les rochers de Tythéry). Hajer se retrouve
dans ces mêmes Hhagjar ou rochers. Sidi Yssa et Ouad
El-Jenan sont les mêmes que Sydy l'sày et le Oued
El-Genàn , déjà mentionnés plus haut. Sidi Hazerac près
du Ouad El-Lehm , ne peut être autre qui le Sidi Hadje-
rass de Shaw, près du Ouêd el-Lahhm, et je né puis
me rendre raison du double emploi commis à cet égard
sur la carte lithographiée du Dépôt de la guerre. Chellal
se trouve déterminé par sa distance à l'égard de Sidi
Hadjerass combinée avec celle de â heures à l'égard du
Schath; et la petite rivière Oùêd el-Sidra, qui en est
(ii3)
voisine^ tire son nom .des jujubiers-lotos, qui sans doute
croissent à sa source ou sur ses rives. J'ai constaté à
dessein , pour en tirer parti p lus tard , que les Aoulêd*
Madhy habitent au-delà de Sydy Hadjerass et près de
Chellal; Shaw tes indique aussi dans ces parages sous
la forme Welled Maithie. Séada, qui suit , est évidem-
ment le daskeraU d'Abou-Sa*âdah, déjà indiqué plus
haut. La rivière de Deffla nous, rappelle naturellement
le Ain Difla de Shaw , plus correctement A'yn el-Défalày
Qla source de FOléandre); Moel Hamel et Sadauri sont
inconnus, et prendront aisément leur place dans le vide
qui existe entre A'yn el-Défalày et Deousan, quon ne
peut méconnaître dans le Dossal de notre itinéraire ; la
carte lithOgraphiée du Dépôt de la guerre incline ,donc
cette route beaut^oup trop vers TOûest. Le Ouad el-
Jédid est bien le Ouéd el-Gédy ou rivière du chevreau ,
qui est suffisamment connue. Sfaav^ marque non loin de
ses bords les Weiled Jillel, qui sont évidemment les
Aulad Jellal de. Fitinéraire ci-dessus.
m
La série des bourgades indiquées ensuite sur \efê
deux rives du Oued el^^édy , en descendant vers lest-,
$e retrouve presque entièrement dans Shaw, où lonpeut
relever successivement, dans Tordre de notre itinéraire',
Lewah;Syrah, Mukadmah, Banteuse, Ourelan (Zaoud
Ben Ouard manque), Beegoe, El-menalah (Taoudel-
Chatfa manque), Meleely, Omash, Seedy Occ'ba,
Toodah, Garta, Seriapa {^Sidi-Kalil et El'Diiiz man-
quent) , Shitmah ( Félial manque ) , Biscara, Boosha-
groone,Leshanah, Zaatshah, Farfar, Tulgah {Focala
manqua), et Lamree.
Je m'occuperai encore, sous le même point dé vue,
d'un autre itinéraire envoyé d'Alger, lequel est censé
conduire de Mehdyah à Constantine , et dont 1 emploi
8
ii4)
trdp confiant a défiguré «n plusieurs partie» , d'une ma-
nière notablte , la carte lithographiée du Dépôt de la
guerre^
Départ d^ M^dUb,
Schkaou (ou Sebkaou) • lo ^euresw
Berouakié 9
Oued e!-Chéhir 8
Oued OnUad el->Kaiia . .- 9
Oaed OuUod el-Zema 9
' Ghellala , < . , iq
5î(U-Sahîd « , • 7
Sldi-Hi$sa • la
Scbellal, ville des Oullad-Mâdi. ..... 9
Messila « • ro
Sarther • 7
Bep-Sidi-Sabtd »••••. % . t • • 10
C(«i8t4utij9Q ^ ..,,......„...«,. , 7
Ralevona d'abord:, uiroett^ roitt», tout ee qai nous
eàt d^à eonnii , sans pi^andve garde aux indicafeÎGns de»
dUtaiiQea;Nous anona d*abord,Bflrooakië, qui est bien \e
Burwakeahde Shaw-y eiquis'éoidtpluftxorrectementBar"
iHiaqjrah ou Berouaqyeh; le Oued eUChéhir est égale-
^nt Le Wed Aahjre on Shaier de Shaw, c è^N^à-dire la
rivière de l'Oi^e^ Ouédel«Slia'jr^ Plits linn ^ en> sniTant
de piH^he en. proche, suv la carte dn ehi^lain anglais,
la diri^tion de cett^ route , nous troimeDons ShilelUh, qui
doit eoîncider avec le Chcllalft de latinéraîre ei^dessaf.
Sidl Hi^sa. reptésente pii^elHèment I^ Sidi Eesab da
SbAW, que nous; avons déjà mentionné plusieurs fois, et
dofit la véritable ovlhognapfae est &jdyl!skf^ £'e$t ainsi
que aou3 arrivons, par plusieurs étapes connues, à
Schella/f vil/e des Oui lad MâcU^ que nons^àtoms tQuS'à"
l'heure trMsivée dans Vinhérairç de Mehdyai^ài Beikaitah,
où. elle est mafrqué^ sf^is b forme >£!^^/', préoîsénieot
daM'k paja habité par les Aoulâd4Màdhy , et conuoe
(ii5)
située en même temps à 2 heures de marche seulement
du Schath. Immédiatement après vient Messila on plu-
tôt El-Mesylah , trop connuepoitr qu a son égard aucune
équivoque soit possible, et dont la position s'accorde
d'ailleurs à merveille avec les indications qui précèdent.
Le reste jusqu'à Constantine est tout-à-fait ignoré.
La série de concordances successives entre Mehdyah
et EtMesyfah se compose d'anneaux trop nombreux
pour qu'on puisse admettre que les dieux routes qui ot*
frent entre elles tant de repères, puissent êare t?otatetnent
diffiérentei»; les mesurer horaires des distances ne cadrent
point , tl-e^t vrai, CH beaucoup d'endroits; mais loin de
trouver dapQ& c«tte circooslanee un motif qui justifiât
Peaifilotdel Itinéraire actueV de manière à créer arlûtrai*
rcinentde& détails topographiques dénués de tout antre
{Fondement , j'y aperçois une cause de rejet absolu de
l'itinéraire ou au moins des indications de distances
qu-'il présentent. Que Ton juge de l'étrange boulevcf sè-
ment qii<i ta construction littérale d*un tel document a
causé sur la carte du Dépôt delà guerre , par ce seuHait
qu'EUMésyiah aj trouve transporté à hroitié chemih de
Séthyf à Constantine, toutes les rivières, tous tes noms
de lieux étant ainsi en double emploi à d'énormes dis-
tafice$. deieur vét4tabte place: des lignes dé route ima«
ginaires semblent- Uer ee$ positions à des points cemms
a^ipartenanc à d'autres itinéraires. Je ne saurtris trop
m'élever eontre'^et abu^ de lignes ^e Gommunications
indiquées là oè des dociunens précis n'en constatent
poin^t L'exfsteaee<: c'e^ un véritable piège, un dédale
presque ineoiLtrieable préparé aux vérvfieiition'S efî aux
recherches des gjsographes qui tentent de sé rendre
compte des éléraens eaiployés.
8.
{ "6)
EXTRAIT
Du rapport des directeurs de la Société américaine de
colonisation pour Vannée i833. (i)
Ce rapport commence par appeler Tattetition sur les
expéditions qui ont été dirigées sur la colonie de Libé-
ria, pendant le cours de Tannée i833.
Le 21 avril , le brick VAjax (capitaine W.-H. Taylor),
fit voile de la Nouvelle -Orléans pour Libéria, avec i5o
émigrans dont 102 de letat de Kentucky, 44 <lu Ten-
nessée, et le reste de la Nouvelle- Orléans, dé Saint-
Louis et de rOhiô , la plupart esclaves libérés. Le cho-
léra , qui commençait justement à sévir à la Nouvelle-
Orléans à cette époque , fit périr 39 de ces émigrans.
L'expédition, forcée de s'arrêter dans une île des Indes-
Occidentales, n'arriva à destination que le 11 juillet.
Lç 10 mai, un petit convoi de colons, la plupart de
letat de New- York, s'embarqua à Philadelphie sur le
brick V Américain y capitaine Abels.
Le capitaine Knapp , commandant le bâtiment U
Jupiter, mit à la voile le 5 novembre avec 5o émigrans,
dont 44 esclaves libérés , presque tous de la Virginie. H
fut suivi, le 25 du même mois, par le brick F Argus y
capitaine Peters, lequel, en outre de quantité d'effets et
de provisions pour la colonie, reiçut à son bord , à Nor-
folk, 5i passagers dont 35 esclaves rachetés, du Mary-
land , du district de Columbia et de la Virginie.
La commission regrette d'avoir à appr^fidre que l'état
(i) Voir Hie American Repository and cdonial Journal, yot. ix ,
n° la. Washington, février i834.
( "7 )
sanitaire de Libéria a été peu satisfaisant, surtout parmi
les derniers arrivans. Sur 649 éniigrans amenés par les
hêitàmens Lqfqjrette , Roanohe^ Jupiter, Amenoan, Àjax
et Hercule y il en est mort i34* Los fsnestès effets de
la maladie ont été ressentis généralement, ei plus par-
tîculièi'ement dans les lieux les plus élevés et les plus
éloignés vers le nord. Cependant la commission crok
devoir attribuer cett^ grandie mortalité plutôt à^lmsalu-
brité extraordinaire de la saison , à labsence des hommes
de l'art, au manque de précaution et à lusage de mau-
vais remèdes de la part des colons, qu'au caractère mal-
sain et pernicieux du climat«^ Les directeurs sont confir-
més dans cette opinion par le recensement qui. vient
d être fait à Libéria , et qui , bien que peu favorable soiisi
le rapport ssuiitaire, ne présente point de ré&ultats ca-
pables de faire désespérer du succès. Le nombre total
des émigrans , depuis, le commencement de la colonisa-
tion, a été de 3^123,. y compris les Africains rachetés
(dont partie prise dans le pays même); la population
actuelle de la colonie est fixée à a,8i6, non compris une
cinquantaine dindividusabsens lors du recensement
Dans l'opinion du docteur Mechlin , l'établissement
qu';on vient de commencer à Grand-Bassa est plu$ sa-
labre que celui de Monrovia , et toutes les expéditions
futures, devraient y être envoyées. Un territoire d'envi-
ron i5o à. aoo- milles carrés, situé prèë la rivière Saintr
Jean , vient d'être ajouté à la colonie^ et ne laisse rien
à désirer sous le rapport de la fertilité, de la position et
des bois de construction. Environ i5o. colons s'y sont
établis il y a une année , et déjà les. maisons sont con-
struites , les lots sont enclos 9 et la culture fait de grands
progrès. La nouvelle ville a été appelée Edina^eh l'iion-
neurde la lQ)éra1it6 des habitan&d'Edimbourg en Ecosse.
( m3 )
Les apprQTÎsioniieinens «ont plus faciles à GtaneUBassa
qu'à Monrovia ; la rivière Satin t-Jean abonde en poisson,
et le maïs et une grande variété de végétaux peuvent y
être cultivés avec succès. Les naturels du voisinage ma-
nifestent les dispositions les plus amicales , et plusieurs
ckrfs de Bassa ont exprimé leur désir de coficédér des
terres à la société.
La prospérité commerciale de la colojnie va toujours
en augmentant : plusieurs navires y ont été constroiUf^et
le Libella herald 9i publié une Usre de 60 à 70 arrivages
dans le cours des huit derniers mois. Des mesures ont été
prises afin d'explorer le pays dans Tintérieur et d. auvrir
d^ communications commerciales avec les puissantes
tribus de rinténéur. Il estii regretter cependant que les
profits immédiats du commerce soient généralement
préférés à ceux plus le^ts ^ mais plus sûrs ) de ragricul-
titre, et que cette dernière brani;he de prospérité n'ait
pas entièrement réalisé les espérances conçues précé-
demment^ Cependant les fermes des Africains rachetés
ont bien récompensé leurs travaux, et les calons d'Édina
paraissent compter principalement sur leurs ressc^urces
agricoles pour augmenter leur prospérité.
Leducatiofi publique continufe à s'améliora. Presque
toutes les familles veulent donner à leurs enfans les
bienfaits de Finstruction , et les écoles ,« au nombre de
six (dont trois sous le patronage d'une société, de dames
de Philadelphie) , sont bien dirigées et très fréquentées.
Cet objet important reçoit beaucoup d'eïioourageBAent
de divers particuliers et associations \ plusieurs institu-
teurs ont offert leurs services, et \a plupart des fonds
nécessaires à leur établissement sont trauvés.
Tous les Africains indigènes situés dans le voisinage
de la colonie sont disposés à recevoir les élémeos des
( '"9 )
arts et du christianisme ; plusieurs ont offert des conces-
sions de terres, à la seule condition de donner à leurs
enfans une éducation anglaise.
Quelques missionnaires éé d^Mrses communions sont
arrivés à.Mpnrovia , enti^ autres M. W. Anderson, jjui
s'est rendu chez les Pyes^ \triby du capMount, non-
seulement pour prêcher I évangile aux adultes, mais en-
core pour enseigner la langue anglaise aux enfans.
Dans un rapport spécial , postérieur à celui qui pré-
cède (i)i#n tit.le tableau auivaait :
« Depuis tanviée iSao^ les recettes ietdépfinsè««i |«
nombre 'di»s éiBigeans, pour chaque annëe^ ont «été
conlme il suit i
i/aiii t\ui
Amcu.
JJillI .ll.^^JXi
trtfrrrti
Aii4ÉrrfeB.
lin Éti
II* M
ifTi .n I ■^iHi t iiffer,
'ftâ»ttraM.
•■ r • '^ • - ■ ■' ^ >-■ ■
1323
1824
1825
1826
1S2S
rB29
t93;t
1832
laea
6fiV
4,798
4,379
10,12d
14,779
13,294
ldt4»a
19.795
27,999
40,365
87,24^
02
89
Bd
24
94
17
61
51
15
08
4a
i,n5
4,766
3,851
7,643
17,3|6
I3,d0l
17,077
18,487
17,^57
28,0^8
51,644
86^87
II a été ftdppté , dans la réunion générale des socié-
taires du 3o janvier i8349 diverses résolutions nouveUea
ou modific^tives^ fioncernant lorganisation iniéri^ura
deiaiiolonie».
à <di 1 1 ■< 1 1 « 1 1
( Xîiû )
MÉMOIRES
De P Académie américaine des Sciences et Arts de
Cambridge.
Le premier volumél(nouvdle série) du recueil de TA-
cadémie américaine des: sciences et arts (Cambridge,
i833 ) , contient plusieurs articles intéressans. Nous dis-
tinguons entre autres les deux suivans , dont nous don
nerons une analyse, comme ayant plus spécialement
rapport à la statistique et à la géographie.
i^ Observationi sur la longévité et la durée de la vie
aux Etats-Unis , et plus particulièrement dans Pétat de
NeW'Uampshlre^ avec des remarques comparatives sur
d'autres pays , par J.-E. Worcester.
Dans ce petit état de New-Hampshire , on a compté,
de Tannée j j32 à 1824 j c'est-à-dire en 98 ans, 98 per-
sonnes ayant passé Tâge de cent ans, et il est à remar-
quer que les exemples de la plus grande longévité sont
fournis par des émigrans européens : Zaccbeus Love-
well , Anglais, a atteint Tâge de 120 ans; Robert Met-
lin , Écossais , celui de 1 10 ; et William Scoby, Irlandais,
celui de 1 1 o ans.
Le docteur lîelhkap, btstorieri du New-Hampshire,
affirme que les premiers planteurs du district de Lon-
donderry ont vécu l'âge moyen dé 80 années.
D'après le relevé desbills de mortalité de 32 villes ou
villages , pendant une période ide 21 ans , on' a calculé
que dans l'état de New-Hampshire, la mortalité annuelle
( '^ï )
est dans le rapport de i à 83; en France, elle est comme
I à 3o; en Suède, comme i est à dp; en Angleterre,
comme i est à 49 ; en Russie, comme i est à Sp.
En 1784 9 Kian-Long , empereur de Chine , fit faire le
dénombrement de Vempire , et sur une population esti-
mée .200 millions d'indÎTidus , il ne s'en trouTa que 4
au-dessus de 100 ans/ La Suède, en i8i5, comptait
9 centenaires sur d,465,o66 habitans. L'Angleterre , en
1821, en aTait 168 pour 9,83o,46i > TEcosse, loa pour
1,956,706; l'Irlande, en i824> 349 P^^^i* 6,801,827
habitans*
Il résulte des tableaux établis par M. Worcester, que
le New*Hampshiré (£• U.) fournit un nombre propor-^
tionnel de centenaires, bien plus considérable que la
Suède et la Russie , pa js qui ont fourni les exemples
les plus fréquens d*une longévité avancée.
Un autre tableau contient les noms et les lieux de ré-
sidences de i3o personnes des États-Unis qui ont atteint
l'âge de iio ans passés;* 7 sont arrivés à i3oans; 7
autres à i33, i36 et 137; une à 142 > une à t43, et une
négresse noQunée Flora Thompson, à i5o.
Ces &its détruisent les assertions de plusieurs écri-
vains qui ont prétendu que les habitans des Etats-Unis
vivent moins loUg-temps que les Européens.
Le docteur Rarasa j, dans son Histoire de la Caroline
du Sud y dit que quelques émigrans allemands, français,
irlandais, écossais, anglais, et des parties septentrionales
de l'Union , y sont parvenus à l'âge de 100 ans et même
de xio ans, tandis que peu de naturels du. même état
passeni^oans.La plus grande partie des cas remarqua*
blés de longévité se trouvent dans les états méridioiiaiix
de rUnion; mais les individus qui Jes présentent sont
venus pour la plupart des états septentrionaux de l'Eu-
( laa )
râpe ou de l'Afrique. Il psnraitrait ainsi que te change^
meut de climat est favon^le à la prolongatîoo de resis«-
tence , conuae ie jrenouveilenieiit de Tair est utile k la
C'est un &it bîeu établi que les femmes ^rivetit plus
k>Dg«temp6 que les hommes. Selon les «^ervsmons iu
doetcm' »Price) la |)ropoTlion entre les deux sexes ^ jus-
qu'à l'âge de 8b ans, est conmie 4g à 34 9 maisipassé cet
âge, on trou?e pflus d'hanunes que de femmes. Sur gi
hidiYidos «habitant le Kew^Hampshire, âgés de Joo à xxo
ans , il y avait 5g femmes et 34 hommes ; 5 persomies
ayant passé iio ans étaient toutes du sexe masculin. La
majeure partie des individus plus que «centenaires, qoi
existent aux Etats* Unis , sont du même scxei
M. WoFcester remarque que les centenaires appar^
tiennent généralement à la classe pauvre et laborieuse;
on en compte très peu parmi les gens fortunés ou ver-
sés dans les sciences et la Uttéraftiire. On a vu rarement
des sottv^tfaius passer leur 70^ année , et sur 3ooipapeS)
y seulement ont atteint 80 années.
Le même volume contient une «xoellente Desoriptîon
mènéralogique et gé&togique de la Noui^èBê^Ecime ^ i^2x
MAL Jackson et Algefc. Cette presqu'île^ située entre les
43 et 46^ de latitude nord, et entre les 61 et 6}r* de
longitude ouest de Gi^eenwich, a près de 3oo trilles de
longueur et i5o de lacgeur, ou environ i5,ooo milles
de sur£sice carrée^
Le fMtys est parcooru par trois Ji^nes distinctes de
hauteurs ( High icmdii^ dont deux sontoonnites sws k
désignation de montagnes septentrionales eft montagnes
méridionales, ets'élevant rarement à 5oo {lieds au-dessos
du niveau de la mer ; la troisième chaîne se dontpose de
coltines arroni&is. Les montagnes 4u nord fonnaot h
( "3)
côte sud'ouest de la Non^eKe-ËoMie , s*éwttdeitt , tens
une seule interruption, re6{Mice de x5o tnilias) et pré-
sentent à la mer une insurmontable barrière ; c^eMesdu
sud sont bornées au nord et i Vouesl; par une Vallée à
travers laquelle la rivière Anoapalis déi^rit un co^t^ àt
plus de 80 milles.
Le métne volume r^enferme des obserradona Météônd-
gî^e& Faites par le docteur H^yoke depuis 1 786 ju^
({uen 1829. W*
. RAPPORT VERBAL
Sur la Nomenclatura geogràfica de Espana^
DE M. CABÀLLERO,
Fait à la séance du 22 août 1884 ,
Par M. D*AvEZAC.
Messieurs >
M. Fiisnin Ckiballero a publié à Mmdrid «c ftvt parvenir
2 la Société de Géographie un petit vo|ume intitulé :
Nomenclatana g€ogràphica de Espaha « dotit je viens
vous rendre un compte sonunatreé
Le but de Tauteur a été -de pasiseï* ««1 revue les noms
géograpbiqoies de la Pé^asule , pour les soAffm^ttre à
une classification Ibndée sur Tanalyse gramtkiaiicate, et
recbecdaer, dans leur sigmfieatién , te motif de leur
appticaticin aux kiealîtés«
Dana l'enseflible d« la nomendat n^e topographique
de sa patrie , M^ GabaUero a cru dev^oir distinguer dépa-
FativeineAt les noms proprement dits^ les^i/rA6i^;r, et téd
pêBTiicuieB ^sgÊx servent à lier le surnom au .nom princi-
pal ; puis it a examiné q.9fteile8 e^èces d altérations vno-
difient le plus ordinairement les déioominations de .
lieux ; enfin il a consacré un ^rhapitre aux provetbes, si
( ia4 )
fréquens dans la P«nînsul« , sur les (|ualités et les dé-
fauts des populations ou des localités.
Quant aux noms proprement dits , il les considère
tour-à-tour comme simples ou composés , radicaux ou
dérivés, appartenant à la langue nationale, à des patois
provinciaux, ou à des idiomes étrangers* Entre les patois
ou les langues des provinces , il distingue successive-
ment le Basque; le IMnousin^ comprenant le Catalan,.
le Yalencien et le Baléare ; puis enfin le Galicien , qui
n'est autre que le Portugais. Eu ce qui touche les déno-
minations empruntées à des idiomes étrangers, il les
classe en celtiques, phéniciennes ou puniques, grecques,
romaines ou latines, gothiques et enfin arabes.
Ce chapitre est la portion la plus intéressante du travail
de M. Caballero; c*en était aussi le plus difficile , et l'on
doit rendre justice , en général, à la sage réserve quil
a apportée dans la chanceuse recherche des étymologies;
mais c'est une matière si délicate, où l'esprit est si aisé-
ment trompé par de fausses lueurs , que malgré sa ré*
serve , l'auteur s'est laissé entraîner à des conjectures et
des assertions hasardées que des études linguistiques
spéciales lui eussent fait éviter.
Je ne m'arrêterai point à relever riniruston des mots
arabes aUthala^yak (vigie) et aUmenârah (phare) dans
la liste des noms castillans , puisqu'ils sont complète-
ment naturalisés dans la langue esps^ole ; mais je ne
puis me dispenser de me récrier, sur le classement dW-
pujarraa parmi les noms celtiques , comme dérivé de la
racine alp , dont je suis loin d'ailleurs de contester le
celticisme; mais c'est. un fait historique constant , que
alpjuj orras ^st venu de l'arabe al-^borâgelat , nom donné
à ce canton à cause des tours, nombreuses qui y avaient
été élevées. C'est également un fait historique que Gi-
( i=»5 )
braltar vient de debel-Tbâreq et nom de GebelThafyf.
Âipuenie me parait représen^ter exactement le latin ad
pontem , et je n'y saurais recânnaitre, non plus que dans
ses analogues, Thybride produit, de Tarticle arabe et
d'un nom castillan. Calâjex BerUcalàf (^e M. Gaballerd
rapproche de Calât ^ Alfâques et Benalfaquiy dont il
veut trouver la racine dans al-zaquey ont évidemment
une toute autre ov^lhe, et il est surprenant, au moins
quant au dernier nom, que le mot. si connu de faqyh
ne soit point venu à la pensée de Fauteur.
Dans les étymologies basques , il me semble avoif trop
légèrement accordé créance aux rêveries de quelques
enthousiastes qui ont déraisonné sur leur langue mater-
nelle. La signification actuelle du mot o/a (cabane), celle
du mot egui (colline) , me semblent, par exemple,
offrir. un caractère de simplicité et de vérité bien préfé*
rable à l'explication torturée de ses guides. Il méconnaît
fréquemment lui-même , dans sa traduction des noms
basques, les règles de la syntaxe de cet idiome, 'dans
lequel^ par exemple, Iturbide ne signifie point, comme le
dit M. Gaballero., Fontaine du chemin, mais bien Ghe-*
min de la fontaine; où Echegojren et {xojrenecke n'ont
point un sens identique, car l'un exprime un haut de
maison , l'autre une maison d'en haut ; où EkxaifdUà né
veut pas dire le bas de leglise, mais l'église basse, etc., etc.
On recoanàit qu'il a manqué à M. Gaballero , pour le
b!isque, l'étude des deuxexcellens écrits de M.Guillaume
de Humboldt {Berichtigungen und Zusàtze zwn MUknr-
dates ^ et Prufung der ûnte? suckungen ûber die urée^oh-
ner Hispaniens 'vermUtelst des Doskischen sprache) , où il
eût trouvé l'analyse et l'application la plus philosophique
qu'on ait encore faite dé ce curieux langage; et pour
.l'arabe , il à eu tort de négliger les secours nombreux
( "6 )
que lui eussent eiiefts b J^tàk^kecét tctcAico^tdspana de
Casiri', et la description de VE^pagne du scbéryffl^
Edrysy, i;raduite et comiiienrée par Gonde^
Passant de& détails à Fen^emble, je me demande si
t ordre dans leq^uel M. Gaballero a classé les divers )a&<
gages n*est pcnnt susceptible d'améiioration : il me
semble, en effet, que le castillan, le basque, le lûnou-^
sin , le galicien , le oeite, le phénicien», le grec, le latin,
te gothique et l'arabe ^ ainsi rsuagés, n'offrent poiat
entre eux la série la pin» rat^nnelle à laquelle il soii
possible d'atteindre; je vfaxwA pins d'aTantages à rap-
procher nHituellenkent le grec, le latin , et le groupe ^e
} appellerai du nom commun qui hii appartient, romane,
sa»f à le subdimeo en caiaLui , portugais et castillan ;
puis: à côté j<^ vottdrais placer le basque , qtii dams, sod
éiaft actuel doit aux lasgoes n^Of^latineSu la majeure par*
tie de ses. mots; puis d'aotoe pavt, Ve* erite et le gotiki*
que; et enfisii dans unie dcimière eatégode, le punique
et 1 arabe, mettant ainsi oô^e à côtelés lang^u^s, quQdes
pariaro conHiuuiesi et un système p^u liyeseniblable dV
nalogie gramDul;icale «toiyent réunir par famîAes.
Après les noms, M. GabalKera traite des surnoms,
qu'il dasse< en douae articles difféteos , suivant qu ik
indtqnent? uo^ propriété royale^ ou une domination
$i<!^igneiiriaJi«> soiti laïque >. sâit ^etclésiastàque^qu'ile sont
emprwfités 4e la villef voisÂ^je', <^u de la ciirGottscTiprïbn
becvilXMriale.,. ou de qi«d.i^e personnage, on d'une tih
vtèrô; qWiké^ooxsent, entre plusîèuràlieiix JkaMHoajnies,
l'étar tda^'f d^'aneien^eni^ d'importan^pe^ de situation;
ou qu'ib. font' aUttsixiia d URâ mamève aksokie à la posi-
citfiBt topogrsaphique , aux pirediuietioiis natoieUesi ou îbh
ditstp'iellcsyQUtlMen eaafiaÀ quelque: souTeoir hifiloniqua.
£lei>laîii6 liftux soal inditlf^remmeiit désignés par deux
( "7 )
ou plusieurs dénominations diverses ; M. Gaballero n a
point oublié d'en parler.
Puis il vient aux particules qui entrent dans la com-
position des noms géogra.phic|ue$ espagnols : il y recon-
naît tantôt des prépositions, tantôt des adverbes, sou^
vent un simple article.
Ensuite il traite desjlgttres, qui le plus habituellement
altèrent l^âbdépomioaûons primitives, telles quq la syn-
cope y I)apocopey)a.aynalè.pb^,laph4rè3e et, la meta thèse.
Le livre tout entier, mais cet article surtout , sont qm-«
preints d'un certain vernis scolastique auquel les
études modernes ne sont guère plus accoutumées.
EnBn le dernier tiers du volume est consacré aux
proverbes et dictons populaires relatifs aux localités, à
leurs habitans, à leurs productions, etc., etc., distri-
bués en une série de vingt paragraphes. Cette partie
n est pas là moins curieuse de Vouvrage.
Sauf ce dernier chapitre, qui parait aussi complet
qu^il ait dépendu de Tauteur de le faire, et qui ne peut
être considéré, au surplus, que comme un intéressant
appendice à ses considérations sur la nomenclature géo-
graphique de l'Espagne, on ne peut s'empêcher de re-
gretter que M. Càballero se soit borné à tracer un cadre
sans îe remplir; il ne me parait point douteux, toute-
fois , qu'il n'kit dressé pour lui-même un complet inven-
taire de cette nomenclature dont il a fait une étude si
persévérante; c'est un travail qu'il ne peut être qu'utile
de publier, et dont il serait à désirer que l'on possédât
les analogues pour les autres contrées du globe : les
noms locaux ne sont que trop souvent défigurés à l'é-
tranger, et c*est un service à tendre que d^en fixer la
véritable orthographe, fbndée sur lanalyse grammati*
cale et la signification originelle.
( "8)
NOTICE
SUR UN OUVRAGE DE M. LE DOCTEUR GUYETAND,
IICTITULK :
Tableau de Pétat actuel de ^économie rurale dans le
Jura^ et considérations sur la géographie pfysique de
ce département y
Lue à la Société de Géographie , dans sa séance da 4 juiUet i834^
Par M. Roux de Rochsu:^.
Les études géographiques npus paraîtraient incom-
plètes si elles se bornaient à de simples recherches sur
la forone de la terre, sur le tracé de ses contineos, des
chaînes de montagnes qui les traversent , des fleuves qui
en parcourent les régions inférieures. Tous.cesaccideos
de la surface du globe nous conduisent à d autres con-
sidérations sur les couches dont son enveloppe se com-
pose et sur la parure dont elle est revêtue. Nous regar-
dons la terre comme Thabitation de Thonmie : tout ce
qui peut concourir au soutien de son existence et au
développement de son bien^tre est digne d'intérêt
pour nous.
De là résulte une alliance naturelle entre la géogra-
phie et quelques autres sciences également liées à l'é-
tude de la terre ou à celle de la race humaine. Nous aif-
mons à chercher quels rapports offre la situation d'un
pays avec les plantes dont il est orné, avec la culture
qui peut encore l'enrichir; et nous pouvons, soos ce
( Ï29 )-
point de yue^ puiser une nouvelle instruction, dans un
ouvrâge qui vient d être offert à la Société par M. le
docteur Guyéjtand, sur l'état actuel de réconomie ru-
rale dans le Jura^ et sur la géographie physique de ce
département.
Un précis rapide sur la situation de cette contrée de-
vient nécessaire pour que Ton puisse suivre avec plus
de fruit la marche de Fauteur dans les différentes par*
ties du territoire qu'il veut parcourir.
Le Jura prend son nom de la chaîne de montagnes
qui forme s^ limite orientale et qui le sépare de la Suisse.
Cette chaîne^ ti*acée dans la direction du nord-est au
sud-ouest, s'abaisse graduellement vers l'occident^ par
une suite de plateaux , de vallées , de montagnes infé-
rieures, dont les cimes sont généralement parallèles. Les
principales rivières qui coulent dans cette direction des
vallées du Jura sont la Bienne , l'Ain , la Yalouse. La ri-
vière d'Am r<^çoit les deux autres ; elle parcourt ce vaste
plateau situé entre les plus hautes sommités des mon->
tagnes et leurs degrés inférieurs , qui descendent de co-
teaux en coteaux jusqu'à la plaine.
La plaine occupe les parties occidentales du départe^
ment : elle s'incline vers le lit du Doubs et vers celui
de la Saône par des pentes insensibles ; c'est au nord-,
ouest qi^'çUf? aie pUis d'étendue. Les principales rivières:
qi^i la traversent., et dont le cours général est d orient
en oçcidj^i^t, sont: rOgttoa, la Loue, la. Guisance, la
GUntinC) la Seille, la Yallière.
Cette 4ifférence entre les deux grandes parties du
territoire fait déjà reconnaître que l'une et l'autre ne.
doivent pas. atoir. les mêmes productions. Celles .cfe. la
montagne et celles.de la plaine sont essentiellement dis.-,
tinctes : il s'est inéme formé dans la zone qui les sépare
9
( »5o)
iinerëglo» imeitiiécKatre. qui occupe tout le premier
rang des collihes : cette contrée est celle des vignobles;
la région de l<i ptaîi^eest consacrée aux cérçatès, et celle
des montagnes restaux pâturages et 4wx- forêts. C'est en
entrant dans les détails de ces trois grandes ^"visions
que Ton est conduit à ekanmiier les diiïérentes propriétés
de leur sol, lémrs productions naturelles , et les cultures
variées dont elles sont susceptibles.
La région qui se présente la première est <^elle des
montagnes: èile est la ptîi» étendue; elle occupé les
deux cinquièmes du. département ; et comme etlepré*
sente dans ses plus hauts sommets et dans ses parties
rnférieurès deux caractères bien distincts, l'auteur la
divise en haute et basse môittàgne. La haute' rïionta^è
renfermé le vatiofi de TOrbe, ta'valtée de la Bîénife,
celle d a Grand vaux f la basse montagne, située à rocci-
dent de.la première, comprend la Combe d'Ain, et les
plateaux et. les vallées qui se prolongent du nord est au
sud-ouest, depuis, les hauteurs de Salins jusqu'au bourg
de Thoirette , quî foi; le berceau de Bichat , et qui ter*^
mine le département au mid'u ^ .
La pierre calcaire dont se compose le massif de ees
montagnes se partage en deux variétés : elle est dure,
compacte, et d'un grain fin dans les chatnohk les plus
rappix>chés dès Alpes) elle a un tissu lâche et k gros
grains dans les chaînons iiiférteurs, et cette seconde
qualité renferme un grand ncMnlire de z6opkitès et de
coquillages pétriBés. Les minés de fer, les tourbières,
les carvières de gjpse de cette contrée, y donnent Keu
à des. explottatioos utiles. -
Les arbres résineux croissent spontanément dans la
hante montagne, et les^ forêts, y sonfr principalement
composées de sapins proprement dits, et d'ejneâi^.
( «3i)
Quelqiièy autres essences de bôi's j sont aussi mêlées $
mars, à TéxcepUon dutiétré, elles sont très peu nom-
breiiàéS.
Dafis les forets de lu basse montagne , on remarque
le ëbéiiè ,1 érable, le frêne, léliétré, Vorme, le peu-
plier, le tilleul. L'auteur a rassemblé dans son ouvragé
une homéhçTàture étendue cfes. arbres, des arbrisseaux,
dés pianties herbacées qui croissent dhns les différentes
parties de ces réglons, ou elles caVactérisent à-Ia-fois le
climat et la nature du sol : il a distingué les plantes qui
croissent dans les lieux les plus élevés ou sur tes p]a-
teaux intérieurs, et celles que Ton y trouve au bord des
tourbières ou dans les prairies les plus fertiles. Son ou-
vra'gé pourrait servir de giiide ][)Our la géographie bota-
nique dû dépârte'ment du Jura ,. et il offre Tapplication
ie quelques vues générales que j'ai eu Thonneur de vous
soiiméttre dahs un précédent Mémoire.
iTorge, l'avoine, la ponirae déterre, sont les seules
cultures qui puissent réussir dans . la haute montagne :
lentrétieh des troupeaux, la fabrication des froniiagès,
j dèviéhneht Ta principale ressource dés habitans. Les
ciialets où ron exei^ce cette branche d'industrie sont si-
tués au milieu des hauts pâturages : on y monte avec
les troupeaux vers le commencement de jum ; on les
quille dès té'9 octobre, et Ton s^applique, pendant le
resté de TànneeVa la culture At là terre ou à rexérciçè
de quelque profession mécanique ; genre d industrie qui
diisltingue les habitans des régions les moins fertiles, et
qui leiïr procure ùrie aisance dont ils seraient privés par
ringrâtitudé du sol. Dans la basse montagne, où la terré
est plus fécondé, oh a donné plus de développement a
lagriculture'. On joint aux graines que noua avons nom-
nées lé ^roment'd'automne, le seigle , les pois, les vesces,
9-
les lentilles, le mais, el Ton fait alterner la culture des
plantes alimentaires par des assolemens réguliers. Les
céréales d'automne sont cultivées la première année ;
on donne la seconde aux céréales du printemps, la troi-
sième aux légumineuses) et une partie des champs est
mise en jachère.
On fait aussi entrer dans cette culture la navette, le
colza, la caméline, d*où Ton extrait de Thuile^ la rave,
le choux, le chanvre, le lin, «t quelques autres semis,
tels que le trèfle, réservés à la consommation des
bestiaux.
Le A'ignoble , qui se prolonge sur la chaîne occiden-
tale du Jura, et qui en occupe toutes les collines infé-
rieures, est la région la plus productive de ce départe-
ment : les villes de Salins, d*Arhois, de Poligny, de
Lons-le-Saulnier, de Saint-Amour, se trouvent placées
dans la direction de cette ligne de culture, et la ville de
Dole- est à Textrémité d*une seconde lisière de vignc^es
qui s^étend vers le département de la Haute- Saône.
Des bancs de marne, de Targile, des couches calcaires
auxquelles sont mêlées de nombreuses coquilles d'ani-
maux marins, fossiles ou pétrifiées , composent en gé-
néral le sol de cette région. La culture de la vigne y
commence au pied des roches calcaires , à 4oo mètres
environ au-dessus du niveau de la Méditerranée. On
évalue à une surface de plus de seize mille hectares car-
rés le vignoble du Jura : Tauteur indique les différens
plants de raisin que Ton y cultive, et les qualités de vins
les plus renommées, telles que celles de Salins, d'Ar-
bois , de TÉtoile , de Château-Chalon. Tous les arbres
fruitiers réussissent dans le vignoble : les noyers , les
châtaigners , y étaient autrefois multipliés ; mais à me-
sure que Ion a étendu cette culture, elle a envahi les
( i33 )
forets du haut dès conines et ta plupart des plantations
inférieures.
Toute \à contrée dû vfgnobrc est arrosée â!un grand'
nombre de ruisseaux, et Ton a remarqué que la plupart
des solirces Salées s'y trouvaient également. Celles de
Lons-Ie-Sàulnier et de Salins ont donné lieu à des re-
cherches et à des découvertes de mines de sel dont nous
avons rendu compte à la Société.
'f/a plaihè du Jura peut être considérée comme un
terrain 'd*allùvibn où sont mêlées des substances cal-
caijes^ diviisées en sable, en gravier, en galets : elles ré-
posent sur des bancs de marne ou d*argile, et sont re-
couvertes d'Une couche de terre végétale plus ou moins
profonde ',"phis bu moihs mêlée aux autres substances
Je sk' base. '■ ";' •••' • ""'■'] ," '■ '/"■"■ " '
Cette région renferme entre le Dbrain et la'Seillè de
nbtiitireu:3t é'tab^is et des terres marécageuses. L*abaissé-
ltiétil''et lé peu de^ pente dd tertitoire en rendent sans dqu tè
ié dëssécheinékit très difffcilé, et les pleines voisines dîi
Dôiibs et de îa Loue y 'sont également exposée^ aux
mondh'tions. H serait digne des soins du gouvernement
danaiblir par de sages mesures cette cause de dommage
et d*iùsalubtité : Tauteur croit ce résultat possible , et
ses vues sont celîes d'un homme éclairé.
Toutes les céréales, toutes les autres pUintes alimen-
taires, réassissent dans la plaine du Jura. Le froment
d automne en est la production la plus importante ^ on
y a multiplié les arbres fruitiers , le bétail , les chevaux^
tous les animaux et les oiseaux domestiques. De nom-
breuses améliorations dans la culture se sont intro-
duites depuis quarante ans dans la plaine, comme dans
le vignoble et les montagnes : lauteur les indique; il en
conseille encore plusieiu's autres , et ce salutaire mouve-
( 'H )
ment imprimé à l'agriciilture eontinue do faire des
progrès.
Nous avons pu rem^if quer , en Usant cet Qayrfige ,
combien de rapports ayaie^it )es production^ de la terre
avec la géographie physique d'up pays y avec la nature
du sol , la distribution des pàu^, je relief du terrilojre et
la température du climat. La géographie ainsi liée ^ux
études agricoles , tend à leur donner une sage directio;i:
elle mérite d*étre envisagée ^ous ce rapport , et. tout
nous ramène à cette observation générale, qu'une science
acquiert plus * d'importance par rutilité de fies appl^-
cations.
L'ouvrage dont nous venons d'offrir l'analyse est celui
d'un observateur habile et d'un bon citoyen.. Ses con-
naissances en histoire naturelle lui ont permis de s'é-
tendre sur la géologie du département du J^ra, et sur
la grande variété de ses productions; il y a joint toutes
les notions de zoologie qijii pouvaient sft lier à son tra-
vail sur 1 économie rurale, et tops les pripcip^s (^'by«
giène que lui suggérait son habileté cooime .mé^eciii.
Letude du bien*étre de ses con^jatriotes l'a çcçupé
lavant tout : il s'est emparé avec empressement d'uo
sujet que la Société d'Epiulati^Q.n du Jura ^vait ^sî^u
concours, et il a^mérité et ob^^nu que la Sçciélé cou-
ronnât sop, ouvrage*
«yi^*
( '35)
DEUXIEME SECTION.
90eUM£N&, COMMUNICATIONS, NOUVELLES
GEOGRAPHIQUES, ÇTC./
NQUVBLLl^'GRENADB..
On lit dans u» rapport en claie du a^ mars i8349
adressé au congrès de la Nouvelle-Grenade , par le
secrétaire detat de rintérieur et des relations extérieures
liino de Pombo (i), qu'il a été décidé- de dresser un
atlas cQmplet de toutes les province^ de la répubji(|}]«e ^
en traçant une carte chorographique de chacune d'ails
1^ partaciilier^ et unecs^rte générale de tout le territcniie.
Cette Qpérati(>n,.confiéeà dtv% Commissions., çQiQp<9f^s
de gens expéirimentés et munis de tous les pouvoirs .i;t
Imslruipens nécessaires, paraît devoir durer. de six' à
ifiuit ai)nées. ! —
Gè' rap^port est terminé par un tableau du nombre
cfécol^ fet d élèves de^ deux sexes, existant actuetle*
1 • i
ment à la Nouvelle-Grenade. Nous donnons ci^ptès ce
document.
■ <
(i) Efposicion del secrftario dt estado en el despa<fho detinterîor i
^<www«f txttriùrea éei goèietno dû- ia Nttev»^rena4a al congreso
Ui
jÊ4filU€À)naii deê afUx iS^. Bogoiâ,
ÉCOLES DES
Existant en i834 à la Nouifelle-Grgnade y en distinguant
par Pancienne
PROVINCES.
Anôoqnia
BogoU
BoenaTentnni . .
Cartageoa . • . . .
Casanare
Chocô
MariqQita • . . . .
Hompoz
Kerra
PSananii
Pamplooa
Popayan .
RioAttha
SoeoiTo..
Tanja ...
y des. . . .
Yeragm •
TOTAVZ
METHODE LANCASTERIENNE.
GA&COXS.
Ecole
11
27
»
3
u
3
3
3
4
»
3
»
•»
1
10
2
ÉIc
FILLES.
70
85(»
1,405
326
»
209
99
SOS
140
»
130
•»
54
397
123
9
3^41
9
1»
1»
B
9
1»
X>
'!
45
TOTAL
11
28
3
»
3
3
3
4
9
3
»
1
10
2
»
71
850
1,450
»
326
»
»
209
99
208
140
130
9
54
197
123
»
3,886
DEUX SEXES
celles régies par là méthode Lancastérienne de celles régies
méthode.
^^^^^^^^^M^^
fmm^mw
ANCIENNE MÉTHODE.
GAKCONS.
a
Écoles.
Élèves.
54
1,965
42
1,269
15
325
15
331
8
225
6
104
»
*
26
2Ô9
17
561
11
386
22
774
19
436
42
1,829
2
163
23
729
15
815
25
774
14
320
1
23
357
11,328
FILLES.
Écoles.
14
8
«
»
40
»
»
16
»
»
7
15
»
»
1
1
»
102
Élè
eves.
354«
955
»
.562
»,
241
»
»
23
336
»
9
16
»
1,796
TOTAL Dss
E^les.
68
• 5Q.
15
8
6
V
, 9
»
42
17
11
22
26
57
2
23
26
15
1
459
Élève».
2,319
1,524
325
893
225
' 104
»
' 561
386
.774
459
2,165
163
729
815
783
336
23
13,124
l'OTÀL
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459
23
17,010
w.
( i38)
s(;^çji,&jB 4,VBA^^»» p? .cp/vOTl3ATiQir.
La Société ée- Colonisation de Fétat do Maryland*
aVart annonce rintentiorf dé former un établissemeni
9^u cap Palmas, ^ur la cqte 4'ii&iiiue. Sfe$ tkgenÉ vienneni
il'y acquérir la^po^sessîon_d*un_terriioix<Ê.dfî_4oO-niillfiS^
qarrés environ, s'é tendant de 20 milles le liong x^e la côte
sur à-peu-près autant en profondeur. Cette acquisition
comprend le cap et lie Tiavré qu^oii 9!t être le itieilleur
a' ■ I t • «r ' '1 , I , 1 I
6 la côté depuis Sierra Xepne jusqu'à pernar^do Po.
La silûs^fion ~e^ étëveé,""pa"râtt sâlûbrë et lî'ëst environ-
née par aucuns marais ou ai^ias d*e)au stagnante; le sol
est riche et les eaux qui le baignent abond^ent en huîtres
et eh poisson. La Société a payé ce terraiii , en diverse$^
archandises, exclusion faitedeliqujcurs fortes ou esprits,
t moyennant Tengagenient d'établir, dansile délaii d'une
année, l^ois éqoles libres à j' usage. spéciaj des naturels^
jda^ns les trois principales villes. Les L^idigiç^s mpatrent
ie^ dispp^itions . ),es plus.amilçales ejt un gv^pd désir de
k'instrure, (i) • , ' ' i ,. ! >.. j
f L^ ca )itaine Riley, donnu par son k^e pUi,|an thijopique
et par I(!S,,soufFçaDcesld'Kine!)anguè captij^té pa)rneii les
l^rabes ijlu' dése^^ aixeiceinment rappoifté c^'tiil to jrâge de
^ogadoire et ojpfeft à la^Soci<ké Américainie de cqlonisa*
ïiotT , deux boisfettiur \d'e blé de Barbarie j; dans ('^poir
Tctil serjait mieux adapté' au isol de |Iiberi^ que le grain
|tiî y est cultivé. Le bjlé' de Barbarie passt^ pour le meil-
leur qulily ait, et croît "dans tin payk où' Te froid n es|
)omt coitnu. ; . Wu
jpomt c<|>itni
{^-f:tlfBriafiBrajld','24 décémlbrè iSiZ.y
M
(i) The a/rican tRepository, vol. X, n° 4 (juin i834)«
Bo Poroj Ttio des étal>Us6en^eps jnçjigènp. VQJsiiis de
Libéria^ est sitiié,S|Ur,.une b|^ptey^e.t ,pe^t êtrç vu dp
plusieurs jn^lje^ à la ropcje. Jjat.rpi^^e qqi jr^ çofl^uît de
Monro'm va toujours en montant, est ro(;^iU(^i}&e pi
bordjée 4^. çh^^efic6\^ ^sir .d<^xt^à^.gjçap^s arbres ^ entre-
mêlés de quelques vignes et arbrisseaux, principalement
dans les lieux qui ont été cultivés. A i5 ou 20 milles de
Bo Poro, on n'aperçoit qu'un très petit nombre d'arbres
forestiers dans quelques petites places inaccessibles à la
culture. La, raison de cette différence est que les natu-
rels, se r?j)pf qqhen^ j tpi^s \e^ ^ ^n?^,. . d,e plu^ > w plus., de
1? yille poip^^ ét^lit leurs jfermçs, flt ipnt^^^^ d^ clai-
rières djîseîidç9|tf;qijU}s.abf^ i{. .,;.:. .
^yçmbre^^t^n^4éî^pî^^^,l>^,|^^
35o m^içon^. comepani;. ^ny jyfj^i .^^qop.J^^fr^^îis #,tÇ|HliÇf
sort^ de^trlbMS,! d.o^ut;.:Ç,i?.aî§iffajç .^?f.fijpwnHMSm^:
î^p » im%^?^ é¥m^ î4>"?^^^ .«ft^^, 9wpsfw^ r^pM
( i4o)
veulent faire promptement leur trafic ; c est d'ailleurs le
point capital de la bote occidentale d'Afrique, dans une
longueur de âoo à 3oo milles, où le commerce ne peut
s^éteodre par Tinfluence et la terreur qu*à su inspirer
Boatswain. * W.
( IMferia Herald^ a4 février iS34. )
C0L02(iB D£ LIBERIA (Afrique^.
M. Voorfaees, commmandant le Sloop <le guerre,
John AéàmSy de la marine des Etats-Unis, a visité
récemment lacoloàîe'de Libéria.- 'Dans son rapport,
daté 4a cxip Mesundo, lé 'i4 décembre i833, et
adressé, ^u secrétaire de la' marine, cet oftner repié^
sente Honrovi^ ^ comme ^tant dans nne condition
'prospère , ses habitations offrant un m d*aisance et de
"propreté vrainietit remarquables. Ptusieurs magasins
construits en pierre et dés quais ^alunent en pierre,
bordent le fleuve ; d antres sont en construction ; des
bâtimcns débarquent ou font leur cargaison dé retour;
enfin , if règne un mouvement et un aspect d^affiûreft,
lek qu'on en voit dans nos ports marchands. Tout le
inonde parut occupé; et le bon ordre €i la manlité
se font sentir dans les rapports avec ks habitaiis.*
U ja quelque temps, un baleinier fianças lit nau-
finage an sud de Gran«iAissa. Uéquipage, compensé de
ao individus , fat recocâlli par lesooions du lieii, qoi
lui CKÎIitèrent les moyens dé se rendre, en longeant b
cote, jusqu'à Monrovia; là , les naufiragÀ furent placés
à boid d^une goélette du gouvernement, qui les con-
daiat^Gor^, lieu de leur étabfisseinent.le gouremeor
(MO
de cette ixïlonie envoya un de ses officiers , pour adres-
ser aux ha|>itaii6 de Libéria, les remeraiiiieiis' qui leur
étaient dus pour leur conduite généreuse et hospitalière
dans cette circonstajice*
On dit que des navires de Cuba fréquentent actuel-
lement cette côte, vers lequâleur, pour se livrer à To-
dieux trafic de 1^ tj'aite. Le oa'pitalne Yoorhees pense
qu'il faudrait un bateau ^, vapeur armé en guerre, pour
croiser dans ces parages , attendu les calmes qui y sont
trèsfréquens et durent plusieurs jours; les bâtimens
ordinaires filent rarement plus de deux nœuds à Theure,
et l'on considère 4o milles par jour comme une marche
très rapide. Le John Adams^ ayant toutes voiles de-
hors , a mis xo jours à faire 240 milles sur cette côte.
W.
CHEMIN DE FER POUR UNIR LES DEUX OCEANS.
Une sou-soription de 90,000 dollars a été faite à Pa*
nama pour U construction d'un chemin de fer de cette
▼ille à celle de Porto*Bello, c'est*à-dire de Tooéan Paci«
fique à l'Océan Atlantique. On a découvert un passage
qui, en; général , nest point occupé par des collines et
qui n'a pas plus de 5S milles de longueur.
Les commissaires chargés d'explorer cette route paiH
tirent de Panama le 25 mars dernier et n'étaient pas de
retour le 6 avril. . W.
( i40
TROISIEME SECTION.
Actes de la Société.
Séahee du i«r* aoûi t834.
Le procès-Tètbâl dé la dèrhièf e séaiide est lu et acfopf é.
M. Jonfiarâ communique dëuic lettres particulières
qû^l à feçueà de M. Frédéric Waldek , voyageur en
Acnfériquie, antîeil élève de récoié française. Ces lettres
dateéS'dfe Tâbaèco du ai miH et du 20 avril k834i
contiennent des détails birc6nstaAciés souries antiquités
de PaléiiqUé et des p^ys envit^onnans explorés par cet
artiste, qui a déjà passé deus ans sur les lieux, et qui
se propose d y séjourner deux autres années encore. Il a
relevé une ca^rte topogiaphiqi^ey copié avec sioin le&, bas-
reliefs des monumens, levé les plans, des^né les coupes
et élévations des édifiotee^^efte^ Jtl^^ loinard «j^Hln ^«é le
talent de Mtf.WalddkJ, oonime <lea$iaatetir^' étant JhwD
connu ) Kooidcât^sjpérep des.repjpcseniatioiis fidèles des
BioiuiBien$4e.€ett#.^aKticf de rAinécîque. v
Mi Lepsi«B8 ilépose.»» le hMreaû lenpport quiLa
présenté au.aânÎHève ide làl. mariné sur son* voyi^
dans la Guyane ceaifalei . . a.^»u
JiBl Watden jrend lOonpte du premiœ .Tohiinë/ (.norn^
velle sérte) des Mémoires de l'Académie anéèîedUBe dtfi
sciences et arts. Il communique ensuite l'extrait d'un
rapport des directeurs de la Société américaine de colo-
nisation pour i833, ainsi qu'une note sur le chemin
de fer projeté dans l'isthme de Panama , et qui doit
unir les océans Atlantique et Pacifique. Ces diverses
communications sont renvoyées au Comité du Bulletin.
( MS )
*
Séance du 22 août.
Le procès^èrbal deliicbriiièrês«aneêiestlQ et ado)) te.
M* le^MiiBstrede la marine écrit à la -âoci^té porit
\ui demander communioattûn du résultat de Teiamen
qu'elle aiira fait des travaux àe M.. Leprieur êut. W
Guyaoé; il «ièfiive aussi ifu'en exprimant son jugémeiit
suc leméritede Teiploration effectuée, pat* c^ voyagent,*
la Société émette soii ands s&i^ l6S»^isposition& <^i< se-
raient àfainrepoUrcominueF uôlemètit cette'reciotinais-
^nàe^M. le Président désigne pour s*oçcripér de 'dette
queatioD) MAI* Covâboeufy D'Âvezac^ et W'àrtdefi. >-
M. De Jablonsxki, administrateur deki parois^^ d'Op*-
poTa.ea Hongrie,. sur la froiKÎèyetur({ùe,^^ft'e défoÎAre,
aux fcàiade ia. Société ntt voyage dans l'intéHettr dé lit
Guyane, et 41 déni^nde les secours et les instrumena
qiii lui sont néœMsaii^ pour entreprendra ce voyage.'
La GoiDinîssîon •ari^é^^* qitê M. Jablonsxki sera reinerdé
d'une ofifre de zèle dont elle regrette de 'ifio pdUvoir
pTo£tc!r; les ûsàges-de la Sœiété ne lui permeftaht pas
de iaire les fSrâîs des^oyages de découvertes. *
Mk le secrétaire de- l'Aeiidémie royale des sciem^s
de Berlin adresse à la Société le^ premier volume dér ^
Mémoires pour Tannée 1832, et M. le secrétaire été
coinité des traductions- oneAtales d^ Londres tramnmet
une série de ▼olûmes publiés par ce domifé. — Renfer-^
ciâMns* . . - -
M^D'An^easac copmmniqtie Textraît d'une lettre par*'
tioulière«qui lui est adressée de Londres ettlafns lafqueHer
on lui ailnonce' qd'41 se prépare actuellement deux eX-^
pédittom géogrophii^eis en. Angleteire : Ftme serait
ebarg«é de Fetxptokdon de la Gilyai^e anrglaisé i^t àùièâit
pour but principal de déterminer la géographie pby-
( M4)
sique de ses districts intérieiiirs,en les liant aux posi-
tions françaises dans Test et à celles de M. de Humboldt
dans Touest; Vautre serait destinée à pénétrer dans lln-
térieur de l'Afrique australe par la baie Da-Lagoa , pour
lier les découvertes des nûssionnaires dans le nord dft
Cap de Bonne- Espérance. avec ce point du littoral et
peut-être même avec les sources da Zambèise et les éta-
blisseoiens portugais de Tintérieur le long de ce fleave.
M. JoQiard communique une lettre particulière de
M* le baron de Hammer, anhoncant TenToi d'une
Dptice sur le voyage de M. Léon De Laborde^ et d*an
nouvel opuscule de M. le comte de Serristori sur la
statistique de Tltalie.
Le même membre annonce que M. Baradère lui a
donné communication d'une partie des manuscrits de
M. le colonel Dupaix sur les antiquités de Paléuque,
d'après la copie faite sur les originaux du musée de
Mexico, M. Baradère est sur le point de se rendre au
Mexique , où il espère réunir des moyens d'exploration.
M* Bottin écrit à la Soriété pour lui offrir ^ de la part
de l'auteur, M. Noellat, de Dijon, une carte de France,
politique, industrielle, commerciale, c)asisiquj9 et rou-
tière, ainsi qu'une géographie universelle ancienne et
moderne. .
M. Warden, coulmunique divers renseignemens,
I? sur le. nombre des écotes et des élèves des deux
.sexes existant actuellement à la Nouvelle- Greoadèf
!^« sur le nouv^el établissement formé par les Américains
au Cap Palmas; 3°sur Bo^Poro, l'un* des établissemens
voisin de Libéria. — j^eiiyoi^u Gonnité du Bulletin^ .
. M. D'Avezîic fait un rapport verbid sur hnommcla--
claturageograficadeEspana de M. Cabs^ero^ — Renvoi
au Comité du Bulletin^
BULLETIN
DE LA
SOCfETE DE GEOGRAPHIE.
SEPTEMBRE l834.
PREBIIËRE SECTION.
MiuOIRES, EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS.
RELATION
Vun v&yage dans F intérieur de r Afrique septentrionale^
Par Hhâggy Ebn-el-Dyn el-£ghouâthy.
NOTICE SUR LE TRACÉ GÉOGRAPHIQUE
d'uve parti b de l'Afrique septentrionale.
(suite et pin.)
Ayant de quitter la province de Constantine, j*ai un
mot à. dire de Bàghàyah, orthographié Bagai par Shaw,
qui parait avoir emprunté ce qu'il en dit à la relation
manuscrite d'Antoine Peyssonnel , lequel lavait visitée
à la fin de juiii 1725. Je n'ai pu me procurer cette rela-
tion originale ; et il me paraît d autant plus indispensa-
ble d'en fEuire une étude approfondie, qu'ayant pu com-
parer aux résultats que Shaw en a conclus ceux o'*'
10
(.46)
M. Lapîe et BL GmlUuine Baibié du Bocage en cmt tirés
à leur tour, je nue suis trouvé embarrausé d'opter entre'
trois versions diverses : eocofe restait-il la difficulté de
faire cadrer Tune ou l'autre d'elles avec les indications
puisées à d'antres sources; j*ai renoncé dès- lors à ré-
soudre quant à présent une question qui n avait d*
leurs pour l'ensemble de mon travail aucun intérêt
tuel, et je me suis d*autant plus aisément résigné à
m'abslenir, que mon excellent ami If. Guillaume Barbie
du Bocage , qui m'avait coroplaisamment communiqué
ses propres extraits de la relation de Peyssonnel , s'oc-
cupe de rechercher roriginal de celle-ci , afin de la pu-
blier avec une construction graphique de la route de ce
voyageur.
Des extraits et des croquis que j'ai eus sous les yeux,
je dois me borner à conclure qne Lambese et Bagai sont
seulement à 8 heures ou ao milles de distance mutueUcy
ainsi que Ta adopté Shaw ; or la distance de Lambese à
Diana n'est que de 33 mille pas ou 26 i/a milles géogra-
phiques, au maximum, d'après l'itinéraire d'Antonin,
ce qui , avec les ^4 milles entre Zainah et Séthyf indiqués
par Shaw et qui résultent paiement de l'itinéraire de
Peyssonnel , ne produira que 70 i/a milles entre Séthyf
et Bâghâyah. Or Schaw donne, d'un autre côté, une
mesure de 24 lieues ou 72 milles entre Qala't-el-Alsnyn
et Bâghâyah (i) ; ces deux lignes ne peuvent se rencon*
trer même sur la voie directe de Séthyf à Qala'h, et bien
moins encore en inclinant toutes deux au sud pour aller
au-delà du 6ebet«el-0uastli, qui lui-même est au-delà
de la montagne de Seedjr Rougeiâe , visitée par Shaw, et
située à 4^ milles au S. E. i/4 S« deConstantitie.
(i) De G«llali k Ayn-Tyllab, 18 lîeacs dans l'ouest, et de là à
Ba^ai, 6 iienet dani la même
( M7)
D'une auir^ p^rt, TËdry^y iacUquâ fiàghâyah à g;
journées de Bougie ^ et à 4 stsitionft cle Tbolxiabi qu*il
niet elle-inênie à 6 jouf niées de Baugie; le Békry nieti
4e 9on côté, fiàghàyah k 4 jmiraéw's de Be^karah (i);
juiie pQ»iUon moyenne de 35^ a3' N. et 4^ 3o E. rei^pU*
rait.très bien ces cpndiU^ns, au taux un^ifornie de i5
nulles à ajournée; maU elle ne peut cadrer atec celles
qui résultent de la ligne plus pi^éeise deSéthyfà B^-
ghâyah par Diana, et Lan^e&e. Je signale ces incertitudes
^u jHe in^^tigatcmr dp pos officiers de larmée d'Afri*
<^ue: à eux est Thonojrfible tâche de fixer enfijaja géor
grapbic de toute la région barbaresque»
Prenons maintenant la route de Sha)9r entre Alger et
les n^ontagnes de Tâteherah, qu*il appelle Trara. Lt
carte Utbograpbiée du Dépôt de la guerre est ^n cette^
partie, du moins pour tout ce qui est coippris dans la
première feuille, la reproduction dune 4:arte pressée à:
Oran, sur les renseignemens des indigènes cç(ad)inés.
avec les documens antérieurs, par M. le capitaine d'état-
major Tatareau, qui a £iit preuve, dans ce travail, dé
beaucoup de sagacité, mais dont je ne croîs pas moins
indispensable de contrôler les résultats afin de ne m*ap-
puyer que sur des bases que j'aurcii person^iellemenjt
i^érifiées; j*analjserai donc directement Titinéraire de
jShaw^ qui se rattache à un asse^ grand nombre de points
db&.la.côte pour en obtenir une construction satis£û^
«ante.
Après avoir reconnu que le docte Anglaisa va de ses
yeusç toyt le cours du Schélif entre son embouchure et
Le confiuenjt de la petite rivière Harbeene (probable^
(i) Edryiy* pageiji^S., ^37 ^t »34; B^kry,'p»g©7o.
10,
( »48 )
ment Ouèd-d-Rliarlijn), je Tais m'occuper d'en rélai-
blir le tracé. Le confluent de œtte rmère a liea aaprès
d*one YÎlle ruinée, désignée par les Arabes sons 1 appel'
latif El-Médjnah el-Rherbah (la Ville détruite}, qui se
rencontre si firéqueomient dans la géographie moderne
de ces contrées. La carte de Sbaw met El-Khetbah vers
le S. O. de Mekdyah, à une «listance égaie k celle <ie
Mehdyah à Belydah ; c'est aussi ce q[u*ofiire une carie
plus détaillée, lerée, à œ quil paraît, par des officiers
anglais lorsque se préparait Texpédition d*EzmnQtli, et
dont M. Lapie m'a obligeamment communiqué un
calque. Jai, d'après cette base, placé cette première
Kherbah à 36^ a' N. et o* i6' E.
De là à l'embouchure du Sdiélif , la distance réelle est
de 117 milles, tandis que Shaw n'en ccmipte que 87,
ce qui constitue une insuffisanise d'estime d'un tiers;
correction faite, les mesures partielles du cours du
Schélif données par Sbaw doivent être employées ainsi
qu'il suit:
Départ do conlhmr dn Ooéd-d-KholiyB.
Coofluent da On&i-d^adhah , aa Uea de 14 lîcMs, 56 viOes O.
Conflaent de la rÎTière Arb jooe, aa lieu de 7 — aS — O. & O.
Confloent de la lÎTière M jnah, an lien de 5 «— ao — O.
Cap Itî ou Gebel é4}js ao lîeo de 5 — so — N. O.
La ligne que j'ai ainsi construite se troure accompa-
gnée, dans la majeure partie de son étendue, par la
route que Shaw a suii^ie et tracée depuis KubierRomeak,
Tcrs l'ouest, avec embranchement sur Mostaghinem et
Oran. Kubber Romeah, plus correctement Qobr el-»
Roumyah, est un monument bien connu, où il est à
désirer que soient opérées des fouilles , qui sdon toute
apparence seront fiructneuses pour rarchéolocie
( i49)
ritanique» car nous savons par Pomponius Mêla (i3que
c* était la sépukure royale des souverains de Césarée.
Nous avons un autre point de repère dans Seedy Abid^
plus exactement Sydy 0*bayd, que Shaw nous dit être
à a milles (correction faite , près de 3 milles) à l'est du
confluent de XArhew (Arhyoue); il se place ainsi vers
36® 5a' N. et x® ao' 0« dans ma construction , qui me
donne en même temps Mazounah vers 35* 69' N. et
!• a8' O., Sénàb vers SS"* Sg' N. et !• i' O., et Melya-
nah vers 36"* i4' N. et o^ 10' O. ; cette dernière est lan-
cienne Malliana, d'où l'itinéraire d'Antonin nous con-
duit à Rusuccurrum , ainsi qu'il suit :
Malliana.
Sufasar M. P. xyiii (1)
Veliscî XVI (3)
Tanara Masa Castra xn
Tamariceto prœtidio ..... xvi
Rapida Castra xvi
fiusaccarro colonia xii
D'autre part, nous avons déjà vu (4) que Sufasar est*
à 16 mille pas de Aquœ, et celles-ci à a$ mille pas de Cé-
sarée : les bains Hammam Meriga, à ao milles de Scher-
schel, correspondent à merveille à Aqu»; de sorte que
la position de Sufasar se trouve ainsi assurée ; et l'on
aperçoit aisément que ia route doit aboutir aux ruines
voisines du cap de Témedfous, Rapida Castra marquant
le passage du Hharr^tch.
Le surplus de la route de Sbaw n'offre d'important à
placer que Telemsén^ qu'il ifiet à i5 milles S. S.E. de
(t) Mêla ,, lib. i , cap. iv.
(a) Variante : xviin.
(3) Variante : xt.
(4) Ci-dessQSy p. loa.
(?5o)
r«mlx»iidiure de la Taftiày, et à pareille cTistance des
«lOBtagnes de Tfticherah. La carte de M. Garnier place
la grande montagne dérTadjera oUtnont Voé à 35**8'Nr
et 4** 3' O.; elle indique en ni£me iettips, versTembou-
ehure de la Tafhày, «wr la rive gaucïie, on viRage dan*
lequei^n ne peirt méconnaître les restes d^Areschqoul f i)
dont le nom s'est perpétué dans l*ite Toîsine, défic^uré
toutefois sur nos cartBS en (reut de HarscfigbYine , de
Risgoun, etc. Abonlfédâ compte 20 milles deTelemsén à
Areschqoul, et ce chiffre ^ eonfbrme à celui tjua em-
ployé M; Tatareaù , prouve que leis^ i5 milles dé Sbaw
doivent être augmentés suivant ia proportion que nous
avons déjà employée sur le Schélif ; mais en appuyant
ainsi Telemsên par 20 milles sur Tembouchure de la
Tafnày et ao milles sur le mont Noé, il ne restera plus
que 53 milles jusqu'à Oran , tandis que Shaw en met 54
dans son texte, 5i dans sa carte, c'est-à-dire à-peu-près
la distance même que je trouve, sans qu*îl y ait lieu à
Faugmentation ordinaire. Cette difficulté est levée par
un itinératrë d'Oan à Oueichdah recueilli par M. le ca-
pitaine dëtat-major Levret, et qui porte 14 heures
d'Oran à Telemsên et 14 heures de Telemsên à Oueich-
dah ; or en parlant de la position de Ouetcbdah détermi-
née par Badia> Telemsên me viendra par 35* i' Tf. et
3** 39' O. , à 3i milles de Ouetchdali et 53 mîHes d'Oran
comme ci-dessus. Ainsi Sliavr, dont Testime de route
entre Alger et les montagnes de I^tcherah est en géné-
ral trop courte d'un tiers, a pourtant estimé à sa valeur
réelle la distance d'Oran à Telemsên : il suffit, pour
s'expliquer cette anomalie, de considérer que, à part
cette distance qu'il a indubitablement fixée par deux
( 1) Voir Békiy, page 107.
( i5i •)
obserrations èe ktituck) toul le surplus de sa route
darts oetle province est principaiemeot dirigé dans lé
éensdes longitudes ei -entaché d'une erreur commune.
Le tracé que Shaw a donné de son itinéraire ne se
{KRirsuil pas jusqu a Nedroumah, qui est au revers oC'
cidéntat des montagnes de Tàtcherah ; ce point est in-
scrit, sur la carte de M. Garnier, à la même position,
è un mille près, que celte de 35« 3' N. et 4^ 6' O. , que
me procurent , d'une part une distance de lo heures
sur Telemsén, indiquée à M. Levret et que je traduis,
d'après ies précédentes données, par 22 millet géogra-
phiques , et d*autre patt une dislance de 8 milles sur
Ternânj et Tâouant , marquée par le Békry. (i)
La Toute de Shavr ne va pas non plus à Ma'skarali ,
mais il en indique dans son texte , sans doute d après de
bonnes informations, la situation relative à l'égard de
Mostàghftnem, par une ligne brisée courant d abord
8 lieues au S. S. E. jusqu'à Qalah, et de là 5 lieues S. O.
jusqu'à Ma'skarah ; it ajoute que cette dernière ville est
«n même temps à 33 milles S. S. E. d'Oran ; mais il est
évident que cette distance ni ce gisement ne sauraient
concorder avec les précédentes données, tandis qu'ils y
cadreraient assez bien si le point de départ de cette nou-
velle ligne, au lieu d'être fixé à Oran, se trouvait à Ar^
zéôu; il semble qu'il y ait, sous ce rapport, ime mé^
prise, d'autant plus que la carte du docteur, en rédui-
sant k 29 rnHes (a distance de Mostaghânem à Ma'ska-
rah, allonge au contraire jusqu'à 38 celle de Ma'skarah
à Oran ; et cette dernière indication s'accorde très bien
avec un compte de 17 heures qu'offre un itinéraire re-
cueilli par M. Levret; mais nous venons d'acquérir à
(1) Page io4«
( i5a )
cet égard des données beaucoup plus précises ; M» Ber-
nier de Maligny, capitaine d*état-inajor,,a, depuis la
soumission du bey A'bd-el-Qàder, relevé soigneusement
la route d*Oran à Ma*skarah et de là à Mostagbânem ; il
en résulte que Ma'skarah est à une distance de !2i ijZ
lieues de 4^000 mètres en ligne droite à 1 égard d*Oran ,
et à 17 ip lieues à Tégard de Mostaghànein , ce qui re-
vient à 46 et 37 milles géographiques, et amène Ma'ska-
rah par 35"* ao' N. et a^ i5' O. , à 33 milles d*Arzêou et
à 71 milles de Telerosen : cette dernière mesure sac-
corde d*une manière satisfaisante avec une marche de
33 i/a heures indiquée par un itinéraire oralement
fourni à M. Levret.
Les indications de distances et de gisemens recueillis
par Shaw se poursuivent au-delà de Ma'skarah vers
Tagadempt, et de là par Swamma jusqu'au Nador et à
Goojeda; puis, s'appujaut sur divers points connus du
Schélif , ces indications déterminent le cours supérieur
de ce fleuve, et s'avancent, par Midroé , jusqu'aux ro<Mi-
tagnes des Ammer et de Lowaate. Elles doivent ainsi
BOUS conduire jusqu'au point de départ des itinéraires
d'Ebn-el-Dyn.
D autres routes, oralement recueillies aussi par des
officiers français , nous mèneront au même bat , et ces
données diverses aideront mutuellement à leur construc-
tion conunune.
Je relève , dans le texte de Shaw , une premi^e ligne
ainsi divisée :
• Départ de Sinaal». *
Montagne de Wannashreese 8 lieaes S. E.
Tessnmseely 3o milles S. S.E.
Tuckereah. • ao milles.
Hidroe. 6 lieaes S.
Moatagnes de Lowaate et Ammer. 6 lienes*
( .53 )
Sinàab (plus corréclenient £t»Essriàb)se trouve cMjà
placé, dans la construction de la rottte suivie par Shavr
le long du Schëlif. J'ai déjà fait remarquer que dans toute
cette partie, le docteur anglais a, par une réducti^^n
trop forte, estimé généralement ses distances un quart
au-dessous de leur chiffre réel : en rétablissant le taux
effectif, le Wannashreese, dans lequel il est aisé de rer
connaître le Ouànasohryscb des géographes arabes ,
trouvera sa place à 3â milles S. Ë. d*£l-£ssnâb, vers
35o 36' N. ei o» 33' O. ; Tessomsyly, à 4o milles S. S. E.
de là, tombera vers 35'' o' N. et o« i4' O. Le gisement
deTokeryah n'est pas marqué : la carte l'indique S. i^4
S. £. de Tessomsyly, et Midroe (plus correctement Mé-
dérây) y est placé au S. i/4 S. O. de Tokeryah, ce qui
revient à mettre Médérây au sud de Tessomsyly.
On y arrive pareillement par une autre Toie : Shaw
rapporte .que le Scfaéltf , formé par la réunion' des Se-
ba'oun A'youn (les Septante sources) au Nahr^Ouâssél,
commence à 8o milles de son embouchure, ce qui, cor-
rection faite de la distance, établit ce point vers
34"* 4^' ^' ^t o"" 37' O. ; et comnae, de là, il compte
10 lieues jusqu'à Médérây, ce village viendra, par
cette voie comme par la précédente, vers 34"* 10' N.
eto«i4'0.
. La montagne des LoMraateet des Âmmer, c'est-à-dire
le Gebel el-A'mour, situé à 34 milles dan$ le sud d»
Médérây, se trouvera dès-lors par une laUtude de 33°
46' N. offrant un premier repière aux routes d'Ebn-el-
Dyn.
Vérifions si les informations recueillies par nos offi*
ciers de l'armée d'Afrique concordent avec ce résultat.
J'ai à ma disposition! deux itinéraires qui, se soudant
bout à bouta Ferendah, conduisent ainsi depuis Oran
( i54)
jusqu a A jih-Mftdhy, aatre point de repère avec les in*'
ilicaiioiiâ d'Elm-el-Djrn*
Le premier de ces itinéraires , recUeifi par M. Levret
len' i83i^ fournit les indications suivantes :
Départ d*Oran.
Msnlen, -village ; a heures.
Tldat, miaBcaa 3
Tzîg, ri?îère 4
Oued Haaiinein ••• 4
Mascara é •..•••... 4
Tiganefîn , ruisseau 4
Ooed Hadded. K
Oaed ei^AJ>t ..« 4
IHina, mière.. .••«..»•(••• « < • . 4
Medrossa , hameau* -, 4
Frimdey, village fermé « 4
Le second, recueiJli par M. Taflareau esa i833, se di-
rige d abord vters le S, E. , pois direcienieni au & par les
étapes' suivantes :
Départ de Frendah.
Enbar Onessel • 4 heures
Susellem , rivière courant de droite i gauche. 5
( A t heure «ur la gauche est le village fie
Goagéla )»
£1-Feygia (le col ) 4 i/^
£1-Bayda , terre blanche 4
Oued el* Aleg , rivière coulant vers le N. E. . 5 ^
Hadra , ylllage 5
Teyk>u!a 5
Aîo-Madi , prêt des Oalcd el^iAsHiiir 4
( La ville de Beni-Lahouat est à a jours
dans l'est , et celle de Ghiléla à 5 ou 6
jours dans Touest d'Aîn-Madi. )
Le premier deoes deux itinéraires compte 17 heures
pour ies 46niilies qui se trouvent en ligne droite d'Oran s
(i55)
fHa'skftirah , ce qui doit Taire estimer à 6Î intlles les â^
-heures restantes pour aller jusqu*àTerenda1) ; à défaut
de direction indiquée , on peut présumer que cette d^O*
ran à Ma*skarah 5e poursuit au-de)à; cette présomptiou
se troure corroborée par d'autres (Considérations, savoir:
que l^haw indique les sources du Ouéd-e1-A*bd à 3o
mîHes (qui en vstlent 4o) ftu S. £. de Ma*skarah; <|Qe
l'itinéraire actuel traverse le même ruisseau à 12 heures
ou 3a i/a milles de Ma'skarah, et que le ruisseau dont
il s*agit Coulant du sud au nord , le passage doit avoir eu
lieu au nord des sources, par lekiouble motif que 'ces
sources sont l'origine du entrant traversé, et que là
route qm j conduit est la plus longue. Par une raison
semblable, Tagadempt (que Léon dit signifier Aniîqtie,
et dont fa véritable orthographe est dès'-lors Tâqadymt,
fbmïe berberisée du mot arabe qadym ) , doit se trouva*
au ifiord de Iltinéraire dont je m'occàpe , car Shaw in-
dique ce point à 60 milles (qui en valent 80) d'Oràn,
c'est'à-dire en réalité à 34 milles au-delà de Ma'sLarah ,
sur la lîve droite de la Mynah, à quelque distance ati
nord des sources- de cellcK», tandis que ritinéraire ac-
tuel traverse cette rivière à 16 heures ou plus de 4^
milles de Ma*skarab« Or Tâqadymi est à 32. ou plutôt
43 milles au nord du Nador (plus correctement £1-
Nàzhour, là Vigie), d après Shavv; et d^autre part, des
informations recueillies par M. Levret placent El-Nà-
s&hour à ao heures des ruines de Mjnafa , qui sotit entre
Ma'skarah et Sjd j 0*bajd à 9 heures de l'un et 9 i/a
heures de l'autre : cela donne 18 i/a heures pour les
55 milles compris réellement entre ces deux points,
d*oà it faut conclure 60 milles pour les ao heures de
Mylifth à EKNàdiour : et delà à Goojeda sur le SuseW
)im, Sehâvr compte 18 milles qui en valent a4; lese^
('56)
Gond des mneTaires ci-dessiu tra?ene le SuseUeni à une
heure ouest de Gougélah , qui est évideioment le Goo*
jeda de Shaw : il est donc indubitable que la route de
Ma'skaïah à Ferendah passe entre Tâqadjmt et EUN^
zhour, et celle de Ferendah à A'jn-M&dhy entre El-
Nâzhour et Ghougâah. Je mets ainsi Ferendah à 65
milles sur le prolongement de la ligne d*Oran à Ma*ska*
rah, ce qui me donne une position conjecturale de
'i4^ 44' N. et I» 9' O., le passage intermédiaire de la
Mynah se trouyant vers 34^ 56' N. et i* 3i' O*
Cette position de Ferendah diffère singulièrement ,
comme on yoit, non-seulement de la vague indication
de Shaw , qui la met parmi les daskerahs qui entourent
les sources du Ouêd el-A*bd , mais aussi de la carte
lithographiée du Dépôt de la guerre, qui la pbce sur la
rive gauche du Oued eUHaddet, le Ouéd elfladded de
notre itinéraire, c'est-a-dire au tiers de sa distance Téri-
table à r^[ard de Ma skarah; et encore de la carte de
M. Tatareau , qui rétablit à aa milles seulement de MaV
karah, c'est-à-dire à moitié de la distance réelle.
La route de Mjnah à EI-Nâzhour, tracée sur la carte
tithographiée du Dépôt de la guerre, est ainsi distribuée :
Départ de Mina (mines romaines ).
Sidi-Mobammed Ben-Héisa «•.»• S heures.
Ouled-Schérif 6 i/a
Nador 5 i/a
Cette route ue traverse aucun cours d*eau , et parait
remonter la rive droite de la Mynah; la direction eo est
dès-lors déterminée par la situation relative du pcunt
de départ (vers 35* 36' N. et i* 49 O.) et de celui où
la route de Ferendah coupe la Mynah : la position d'Et-
Nâzhour sera ainsi portée vers 34^ 4p' N. et i* %%' O.
De là comptant 43 milles vers le nord jusquà une dis-
( <57 )
tance de 34 milles dans Test deMa'skarah , Tlkqadymt se
trouvera placé à 35" ^3'^ N. et !• 33' O.
La route de Ferendah à A'yVi-Màdhy est de 36 r/a
heures ; mais quelle tareùr itinéraire convîent^it de don-
ner à celte mesui^ horaire? C'est une question d autant
plus difficile à résoudre, que les appréciations de cette
nature sont très variables, et que nous sommes ici dé-
nues d*une portion connue qui nous serve de taux pour
les autres; Dans les précédentes investigations, nons
avons trouvé la valeur de Theure de route en miiles géo-
graphiques, tantôt de 2 1/6, /tantôt de 2 2/3, tantôt de
3 : cela dépend du mode de voyage, soit à pied, soit à
dos de chameau ou de mulet ; de la nature du chemin ,
battu ou non, en plaine ou: eumontées^ etc. Rien ne
nous fait connaître ici ces bases d évaluation, si ce n*est
une présomption générale que Li route est en montée,'
d*âbord parce qu'elle traverse le Nahr-Ouâssel, affluent
supérieur du* Schélif, puis les hauteurs queShaw indique
en6*e El-Nâzhour et Ghougélah, ensuite El-Feygia,
qui paraît être le mot Fegj ou Fegjah ( un défilé) , et
qu'elle s'avance enfin vers les hautes montagnes d^EI*
A'mour. D'après cette considération, je choisis le taux
le pîlus court, celui de 2 i/6 milles, au moyen duquel
les 36 1/2 heures se traduiront en 83 milles dans une
direction que la carte de M. Tatareau porte d'abord au
S. S. E. jusqu'à EIFegjah , puis au S. i/4 S. E» ; en com-
binant les 19 1/2 milles de Ferendah au passage du Sdu-
sellem pvec les 24 milles d'El-Nâzhour à Ghougélah
aboutissant à 3 ou 4 milles sur la gauche du passage
dont il s'agit, j'obtiens celui-ci par 34' 27' N. et o*58'0.
Dans Tintervalle de Ferendah à ce point, et à près de
1 1 milles de ce dernier, se trouve le passage du Nahr-
Ouftssel, qui est là fort près de sa source , et qui /dans
< «6o)
au YCMsiiMige des soarees du Onéd cI-âImI, se troa^cra
dans ma coostruction, yers 34*4^' N., et x^o'O., a
i3 milles desdiles sources et à 17 milles de Ferendah.
Revenons aux indications du ca|»iaâne Talareau :
elles portent que A* jn-Mâdhy est à 5 on 6 journées de
Chilëla, position au sud d'Omn , à laqndle eondait la
roule suivante, recueillie par le même officier :
Départ d*Onui.
MéléU y henres.
£1-Gazal , petite rWIère • 5
Tesselah, montagne «... 5
Mdteira, coon supérieur du Sig 4 t/«
Hammen Sidi AU Béni Toub • S
Baz elMali , lource du Mekerra, 3
TraTen d'EUBeghera n Benihiza » deux
montagnes à 4 heures sur la droite. 7 i/>
Oued el-Hamem , torrent 8
El-Shott, grande sebgba longue de plusieurs
joumées , large de moins de x heure 4
Sénia , 6
El-Mellehah, source salée 7
Ténîah , col dans le grand Atlas. 5
Chiléla, petite TÎUe dans le désert '. 7
. Dans la carte (corrigée) qu'il a envoyée en i833,
M. Tatareau donne cette route avec des variantes qai
tendent à en restreindre retendue, de manière à ce que
lestime des distances de Fitinëraire ci-dessus doive être
réduite à environ i 3/4 milles par heure ; je me range
dautant plus volontiers à cet avis, que les indicatioDS
de Shaw ne permettent point une évaluation plus large;
ainsi, par exemple, le voyageur anglais meta ai milles
(qui en valent a8) au sud d*Oran , la ville de Tessailah ,
située au pied du versant septentrional de la montagne
du' même nom 4 oue ritinéraire ci-dessus place à 17 h*
( i6. )
d*Oran , produisant près de fio milles^ à raison de i 3/4
milles par heure, dans uiie direction S. 8<* O. De là aux
Hhammam Sydy Â*ly ben Ayoub , il y a 9 i/a heures
produisant un peu plus de 16 i/a milles qu'il faut com-
biner avec les 4o milles (correction faite 53 milles) que
Shaw compte depuis Arzéou jusqu'à ce point , lequel
demeurera ainsi déterminé vers SS^o^ N. , et s^Sp' O.
Les trois heures qui suivent, et qui valent un peu plus de
5 milles, conduisent au Ràs eUMàa ( la tête de Teau ) ,
d'où Von trouvera aisément deux journées jusqu'à El-
Ghour, position qui elle-même se trouve, par un au-
tre itinéraire, à lâ heures ou 26 milles au sud de Te-
lemsên; en plaçant Ràs el-Màa sous le méridien d'Oran^
il y aura, entre les deux points, 36 milles pour les deux
journées dont il s'agit. En continuant la route droit au
sud, on a 44 ip heures ou environ 78 milles jusqu'à
Schilélah, qui, maintenue sous le méridien d*Oran , se-
rait à 120 milles de Ayn-Màdhy, ce qui vérifierait la
condition des 5 à 6 journées de distance, suivant qu'on
les supposerait de 24 ou de 20 milles , deux taux fort
admissibles; s'ils paraissaient toutefois un peu élevés , il
suffirait d'incliner un peu la route vers l'est, de manière
à faire tomber Schilélah , soit à 108 , soit à 100, soit
même à 90 milles de Ayn-el-Mâdhy, le taux de la jour-
née descendant ainsi à 18 et i5 milles.
Quant au Schath , que la route ci-dessus traverse à
19 i/a heures ou 34 milles au. Râs el-Mâa , M. Tàta-
reau a envoyé en i833 un autre itinéraire qui y abou-
tit en partant de Ma'skarah, et allant droit au sud par
les étapes suivantes :
Départ de Mascara.
Béni'Hen, affluent du Oued el-Hammem. 5 heures.
Lâhod , autre affluent 4 i/a
II
F«let, WTÎiL •...«...••.••..... 4
Sghonna, Utp. 6
El-Oghla , puits • • ^
Sîdi-Khalifa , Tiilage 8
El-Chott , grande sehgha o x/i
C'est en tout 32 heures, qui\ j ^ Meu, d*e$ùmej^ ^ fAY^^
ron 7Pk milles y d après le taux, uiûforme qHipa|:9Ît 8(p-
plicable aux itinéraires fouriUvS ç^ derni/çr lij^i^ pf^ le
même officier.
Un rapport de IjA^ le ^eui^nant - g^]^éra,l Bojer
énonce cjiie , d'après les renseig^ei^ços fqii^ri^is à QniR>
en npvenibre iSSs, par des Ar^^s qui ai^riva^f^i; di^
Yoisli^s^ge de Schilélah , Boseainoghap çst à ^ne jo^m?)|^
au &iud de cette yille^ à partir de laquelle Qn u^\ 3q
jours pour aller dans le pays des Soudan , s^vqiç , iq
jours jusqua Gourara, sans estuj lo. jo^r^ j[u$qi^!à f^
dikitai ^ qui ne paraît pas* pouvoir être autre que le^ T<^
dikels de M. Hodgson^ et enfin lo jouf^ çnpore j^^-
qu'au Belad-el-Soudàn.
Ayant disposé dans le nord le canevas auquel a'at-
tache ritinéraire d'Ebn-el-Dyn , je vaU: ina^ q\^fsç 4|M
Test et daps le sud les points auxquels il i|l^m^ ^ f|
déterminer les principaux nœuds de sa ligpe d^ rauf^.
Je pars de Tripoli poui^ aller ^ Gh^dâ^iie^ ea ^^yxe^fr
nées , avec le schejfU^ ^V^ffîT Q^'^s ^ ^^<MA9H P^ir \f»
savantes recherches de M* W^lckefia^r j $piytb «i*a
fourpi la position de la pituqifa^^ cje ç^si vjAl^jl^f^S
celle de la seconde; rintervalJ^e ^^ d^ a6<», mU«s ^ oc
qui détermine à %q milles le Xa^u^ de (a jofurii^ De Gha-^
d&mes à A yn el-Ssalâhh, Hhàggy Q|L§^«qi 4 ^^mfifkji «n
apparence 20 journées , dont la valeur , calculée sur
cette base , devrait être de 4oo milles ; en* réalité la
distance est de 407 milles jusqua la po^tiqi^ la plus
( 163 )
oii^ntald d$ A yo-el-Ssalâhy de 4^16 milles juçqua la po-
sition H plus occidentale ; laquelle des deux est plus
e^sicteP On serait tenté, d'après ces chiffres, d'opter
pqur la première , et néanmoihs il semble qiie la se^
conde présente plus de garanties, étant donnée avec
plus de précision, et ayant faife l'objet d'une commu^
nication spéciale de la p^rt d'un ami de Laing , fort
versé daoâ lés calculs de cette nature; une considéra-
tion plus décisive vient se placer ici : c'est que , au lieu
djss ao journées comptées par le rédacteur de l'itiné-
T4Îrè d« HhAggyQàsem entre Ghadâmes atteint le i3^
JQur , et A'yn el-Ssa)àhh atteint le 33^ jour, le détail des
étapes donne en réalité aâ jours, ainsi quil suit:
Départ de Qivl^âm^ft.
Ten-Yakken 3 jou^-née^.
Bir elTabbeyed 3
ENMosseguem .4
Bir el-Gàbah 4
Hftssi Farsik 4
Aio «1-SftUhh 4
Nombre total des joarnées aa
L^ Oléine di^^nfi^ #st d&M jcmrs d'après Ë^n-iel)-
Rjft; Q|8ft, ^ tfk^ fm de chose prèsj i8 mille; p^r
jpi^Vs (st ÇQ t^usi, ginsi déternufké, me fopruit le moyen
d'aller planter quelques jalon! priniripaux pour les rou^
^J^ ^QmfDeQç0. pn^ Querqelab, qui doit être établie à
xfiiPU^n^ ou a8& milles de Ghadâmes , d'après l'ifii-
dicajàan id'Ëhn-al Pyn. Le Békry compte i4 journées
|}^pilÎ4 TonteÉ : admettons que ce soient encqre âês
JQUonéDfi de ift milles , ce sera ^p total 25a milles , qui
/ç0iiBçià0tQïi% %yw 1^ mesiire précédente en un poii^t
IplmM vçfS â.1^44- ^* ^^ '""^^^ ^* 9 P^^^ devenir déQni«
II.
( i64 )
tive, cette position doit remplir une troisième condition,
résultant des informations recueillies par Shaw. Celui-
ci parle d un amas de villages parmi lesquels il nomme
Badass, le B&dys de Zâb du Békry, déjà placé sur ma
carte; et il compte de là 12 lieues vers le sud jusqu'à
El-Fythe , ou plus correctement El-f ethh , puis 10
lieues encore dans le sud jusqu'à Majyre , qu'il faut
sans doute écrire Megêhir ; on a ensuite Tummarnah à
6 lieues dans louest, Tuggurt (Teqort) à la lieues de
là au S.-O. ; et 3o lieues plus loin , dans la même direc-
tion, Engousah, après laquelle vient enfin Ouerqelah,
à 5 lieues dans Touest. Si Ton réfléchit que ces gise-
mens n'ont été fournis à Sbaw que par des indigènes
ayant une idée fort peu précise des directions de la
boussole et ne parlant d'ailleurs que de souvenir , on
sera surpris de voir combien leurs indications se rap-
prochent d'une exactitude rigoureuse , puisqu'il sufBt
d'un léger redressement des flexions de la route pour la
faire cadrer aux mi milles qu'offre ma construction
entre Bàdys et Ouerqelah.
De Ouerqelah à A'yn-el-Ssalâhh,Ebn-el-Dyn parait
compter 17 journées, savoir, S de Ouerqelah à El*
Qolya'h, et 12 de là à A'yn eUSsalàhh, ce qui amène
El-<^olya h à 90 milles de l'une et a 16 milles de l'autre,
ver» do^n* N., et o^'ai' E.
Enfin Metslyly, à 5 journées d'EUAghouàth et autant
d'El-Qolya'h , se placera vers 3i°45' N. , et o'*54'0.,
ayant Ghardéyah nécessairement dans l'oueat, puisque
Sha^r dit que cette ville est la plus occidentale du
Ouâdy-Mozâb; et comme il la met à 35 lieues ou io5
milles d'El-Aghouâth, je lui attribue une position con-
jecturale de 3i"3o' N. et i**o' O. , inscrivant Beiygbâa
à 9 lieues de là, dans le haut du Ouâdy-Mozàb , cest*à-
( i65 )
dire à l'est de Metsiyly. On voit que dans cette situation
le Ou&dy-Mozâb est séparé de Ouerqelah et Teqort par
une distance moyenne qui répond assez bien au désert
de 8 journées menfionné par M. Hod^son.
Je vais maintenant jeter un CQup-dœil rapide sur la
liaison^ du tracé qui précède avec les points connus de
Fouest , bien moins dans le dessein d*étab)ir des résul-
tats , que dans le but d'exposer l'insuffisance des don-
nées que nous possédons, et de faire mieux apprécier
les points sur lesquels il importe d-acquérir des luniières
nouvelles.
M. le capitaine Levret a recueilli à Oran, en i83^ ,.
un itinéraire fort intéressant , qu'il a cru dirigé vers
Tougourt (Teqort)^ mais, qui en réalité conduit à Tàrou-
dânt, capitale de la province de Sous dans le Marok, en
passant par un grand nombre de points déjà déterminés
avec assez de précision, tels que Ouetchdah, Tézày,.
Fés , Meknêsah , El-Rabâtb , Ët-Manssouryak, El-Dftr-
el-Baydhà, Azamour, Smîra et Marok; sans parler dé
quelques autres lieux dont la position est moins as-
surée , entre autres A'yt*Mousày, au passage de T Atlas
entre Marok. et Taroudânt^ Toutes les étapes intermé-
diaires entre les stations déjà fixées, peuvent être aisé-
ment placées. D.e ce côté la liaison est bien établie entre
le trâeé de la province d*Ocan et les états de Marok.
La carte de M. Lapie en indique une autre entre
Ouetdidah et El-Nàz»hour : une seule mutation y est
marquée non loin de ce dernier point, sous le nom de
Loggnath : cette route m*est complètement inconnue^
mais je soupçonne ce nom de Loggnath de constater
simplement une vague indication d'EI-Aghouâth.
La carte jointe^ aux recherches de M. Walckenaer
montre aussi une route de Marok à Tripoli pav Aksabi,
(166)
Suréfa, Fis, Garâm^ Grara^ Wiirglah, Ingoiisab et
Ghadâmes ; et la même rdute est tracée sur la carte de
M. I^pie jointe au voyage de M. Godielet, par Aksabi
Suréfa, Fiz, Gardéïa et Grara; puis sur sa carte com-
parée, en deux feuilles, des régences d'Alger et de
Tunis, par Fighig, Tsebid, Gardéïà, Berigan, Grara,
Gliargala, Engousah, le Djebel Saluham, Necait et
Gbâdàmes. Ce serait une ligne fort iniporlante^ mais je
soupçonne fort que ce n'est qu'une liaison conjecturale
indiquée «i Tayenture entre des points qui semblaient
s'aligner sur la carte. Analysons en effet : Aksabi SuréËi,
ou plutôt Aqssàby el-Scberfà , est une station près des
sources du Molouyah, sur laquelle je reviendrai tbulh
à^rheure. Fiz paraît être uni simple lapsus pbutF^big,
sans quoi il m'esst coitiplètement inconnu. Tsebid est
inscrit sdus cette orthogra[|>be dans la carte génétale
de.Bàdia; il est aisé dy reconnaître le /lesebH de Léon ^
Tecevin de Manaol , réunion de quatre chàicaîix, quih
indiquent à aoo milles de Segelmésabiet loo milles de
TAtlas , mo milles de Tegoratrih , et qu'ils disent placés
sur la route de Fés et de Telenisén à Agadès. 6h»*
dê^ah, Beryghân^ Ghrarah, Oofcrqëlah, Sasgoosaih,
nous sont connus en deux groupes distincts j :maâs non
dans uti rapport d'ensenâblë déterminé. Enfin , Ebn*el-
Dyii nous donne «un itinéraire deOorerqelah à Ofatdâ-
mes y où ne figurent ni le.Gebel Salatkbâb ni (Neqâbu,
lesquels appartieiment à une route entre £1 — Bxfaneâ
d'Egypte et Segelmésafa, rapfportéé pair TÉdrysy, mais
dont il n'est pas à «la conmaissantje >que ia géographie
moderne ait retrouvé aucune trace, si ce n^est dans la
douteuse indication, faite par Sbaier, de Nedromah
parmi les villes du Ouâdy Mozâb, où il confond indi-
stinctement Gfaardéyah et Ot^rqelafa^ Afghan et
( «Ô7 )
Engousah , en eôrté que j» dDO^^flhè fert llibnôràble
consul d'^T&ir ireleVe 8ur tiire ban^ ih^éxlid» une partie
âm rarsriignenlefis <}ti'4l i^mi cfhàuite lui airb?r ëté fdiir-
iii8>par son th&leb*.
AiÂéi s'éf aaNMEiît te UftisDn ii^^f^të de tant clé pointa
dotait.ilty^aunât en effet gxi^pd intérêt à icôtmâitre le^
mppoffts o^tQeis de gis^^ment^ de distance, inab qui
ne fiottaitent) iqiiaht à piréseAt^ aocahe iigne suivie :
Atfs^bf ««l-Scbèffâ esï imr la roii«e de 'IPés ft Ti^iêlt»
inans ^ans liaison dit^bte eiofnBtië avec Ma'rok iti à^tte
Fighig; ce poim-cd àpparti^iat , tkihhî *qtie Téi^it,^&
nue ligne qui •To^de Segdknésah à TegoraHh; ce ^oiit,
conmejeti ^wii, des fragmetis détachée, pbur *lâ tiuse
ensemble desquels il n*existe jusqu'à ce jour quë des
moyens ^tt indirebts. '
Jt^paoëe Anne ligné moine ^tfteciste, quéi(|ttè non
«ncone employée ^ mats dont m constnA^tiion , faute de
dofeinÀis yiutîtiuifres , d^neure v ^<>°^ pkrsitar^ rapj^oÉrt^^
iifei pett'^agtte «t «onjmiirale.
JVii indiqué dânâ ^mi aulHè écrit (i) cohfirnent k'fn
el^4S6lilâhh <loi!t <élre tattaché à la côté bc^identalé par
mtû séfie de distances, qui, partant dn cap Notfh du
de^Tembofti^huye 'de la ririéM deTOâtitè ncTm, k'ecbé-
k^nênt ^t la 'Mll^ede Nouh, Tàtira, El «Harib (dé
GaiUé), AfiAitnna, Tebelbeit et Touàt. Je vais eisajer
clè'pfaKiér^s dÎTei*^ pdiii'ts internsédiaires.
La ville de Noun est assise sur le Ouàdy lïoun, à 3
jouHiéei ^alB lès l^rreà suivant rÉdkysjr (:2), à n jour-
( x) ReTue critîqae des Rëmarfues H recherches géqgrapluques i^enfsée»
an Toyage de Caillé à Ten-Boktoner mémoire lu à la Société Asia-
tique dans sa séance da S octobre i83i.
(a) Edrysy .4e H^moaitià,' pég* iIik.
( i68 )
nées suivant les renseignemens jadis fournis à Vasso*
dation africaine de Londres par le Maure £bn-A'l7(i);
à ne porter quà i5 milles les journées de TÉdrysy, on
aurait pour résultat une distance de 4^ milles, indiquant
un taux de plus de 20 milles pour les journées d'Ebn-
A'ij. Cependant Rennel (2) n'alloue que 170 milles
( c'est-à-dire 18 milles par jour) pour les 9 i/a journées
qu'Ëbn-Â'ly avait comptées entre Marok et Tatia , et
il faisait un calcul analogue pour les 12 journées entre
Tatta et la ville de Noun ; ces distances sont trop cour-
tes, nou^eulement par comparaison avec la valeur de
la journée entre la côte et la ville de Ifoun , mais aussi
à raison d'autres considérations que je vais exposer à
l'instant.
J'ai eu occasion de remarquer ailleurs (3) qu'en ap-
pliquant à la longue route de Caillé entre le Rio de
Nunho Tristaô et El-Rabâth , les règles proposées par
Rennel sur la disposition des lignes magnétiques dans
l'intérieur de l'Afrique, on devait trouver que cette
route, relevée à la boussole, était passible, à raison de
la variation magnétique, d'une correction N. O. succes-
sivement croissante en avançant d'abord à l'esi, puis
au nord. Si donc la route a été commencée sous l'in-
fluence d'une variation de 12"* environ, comme je l'ai
établi autre. part (4)) il est aisé dç vérifier qu'elle s'est
achevée sous un angle de ij"* de déclinaison mognéti-
(1) Mémoire de Rennel dans les f^ojragês d0 Lodyt^rd tthuçasf
page 294.
(2) Rennel , ubi suprà.
(3) Revue critîqae déjà citée.
(4) Considérations critiques sur la géographie positive de l'A-
frique intérieure occidentale; sect. 11 , § i : routes jusqu'à Tembon.
(Revue des Deux» Mondes , tone su de i8^3o, page a^i.)
( 109)
que, ainsi que le montrent les marches depuis Fés jus-
qu'à EURabàth, En admettant que dans cette dernière
portion de route Taiguille aimantée ait subi une dévia-
tion extraordinaire par suite du voisinage des monta-*
gnes, et que la même cause ait pu agir en sens inverse
au sud de T Atlas, toujours est-il quon ne saurait esti-
mer à moins de 20 et quelques degrés la correction
applicable aux gisemens depuis El-Harib jusquà fés.
EUHarib est un campement dont le nom , qui est
aussi celui d'une tribu considérable, m'avait paru d'à*
bord devoir être restitué en celui d'EI-Hharets (i);
déjà Caillé avait altéré de même une finale analogue en
écrivant Mouladrib pour Moulay Edrys; mais en écou-
tant attentivement de sa bouche la prononciation de
son £I-Harib, je. n'y ai point retrouvé l'aspiration forte
d'Ël-Hharets , et j'en ai conclu qu'il faut dès-lors liro
£1-A'ryb, autre nom de tribu qui se retrouve jusque
dans le pays d'Alger. El-A'ryb est à 5 journées au S. Ë.
de Tatta, et à i3i heures en ligne droite de Fés, dans
une direction S. ly^O. de la boussole d'après la con-
struction de détail de M. Jomard , et faisant par consé-
quent avec la direction sur Tatta un angle de 62®. Or
si l'on ne comptait que 18 milles par journée, ainsi que
Va fait Rennel , pour placer Tatta et El- AVyb, ce dernier
point se tiendrait dans l'ouest de 7* 40' de longitude
occidentale, c'est - à - dire au S. 3° O. de Fés, ce qui
réduirait à i4° la correction afférente à la variation :
or non -seulement cette quantité est trop petite eu
égard aux considérations tirées de la disposition des
(i) Cette restitution se trouve adoptée dans la carte du Marok
que irient de faire graver à Florence, par Segato, M. Graaberg de
Hemsoe.
( »7o )
lignes uiagnétiques de Rennel, niais encore pit l'impos-
sibilité de lui faire remplir s^ [5H>pres cônditionis d^ap-
plicatîon , savoir, de donner, entrie les li^ès tiréeis de
Fê^ et dé Tatta , un angle dé 62** portant son ^ôinniet à
El-A'ryb; ces condition» s'accomplissent au tbtitiai^e
dMÈ rhypoibèse d'une Talear de 20 nùHhts pour la Jour-
née de route, car alors Tatta vient par a8* 4<' ^* ^^
8"* 33' O., d*ôù une ligne de lôô milles, coupaiit $oufr
Un angle de 6a° une ligne tirée de Fés, affecté, elte^
même une direction Ë. û^^ S. , et amène Tautre à une
direction S. 4** ^ ) vérifiant ainai pour toutes deux une
correction magnétique de «2i<> ]^. O., qui ateùre à El-
A Vyb une pontion de 2$^ ù* N. et 6? 49' O., à 366 milles
eii ligne droite de Fés. En coUstrÙiàant Sùir icéite base
k tracé de la route effectivis de Caillé , j*obtieii^ les po-
sitions suivantes :
Mîmcîna , dans le gays Ûe Darali ...... zS* 87' N. et ^^Si' O.
Ghourland , principal lieu du Tàfilélt. . 3i . 4 4 -42
Mdeyara «..«...i. it^St 5. 11
Tamaroc ;;.•» Sa.ao &»%S
Cars ;..... ;. 3a, aS l».35
L'Eksebi 33, 3 S. 5g
Soforo. 33.4e 7. 6
La nouvelle carte de M. Graaberg deHemsoç (i), en re-
produisant littéralement le tracé de la route de Caillé
donné par M. Jomard, a encore outré l'erreur primitive
de situation mutuelle entre Tatta et £1-A'ryb, par suite
d'une correction sur la latitude de Tatta : les construc-
teurs de cartes oublient trop souvent qu une position
(i) Cette caite est intitulée : Carta dei M&ghriB ml Jesà ossia dét
impero di Maroceo , giusta le pih recenti scoperte e combiaaziom, fitmuUs
e deseritta da Jaecpo Graaberg di Hemsoe , ed incisa da GirdUumo S^
gtUOfim Firmze, i834.
( 17' ) ■
nVat presqtie jamais indépendante, et qu'il faut toujours
tdnir compté des rapports qu^elle doit conserver avec
d'i^otres points ; faute de ce soin les cartes ^es contrées
pêii connues oi&ent lîn Téritable chaos oii sont jetées
tomioe à 1 aVeiitui^e uiie foule d'indications erronées,
et loumiillèht de doubles et triples emplois ; ce dernier
inicoflTéiiient est très fi^équent dans la carte qui roe sug-
gère ces réflexions, et qui est loin cependant d'être sans
9i6rite. Po^ur n'efi dontier qu'un exemple , il me suffira
de biter ifren , U&ran , Eufaràh et Oferan , ainsi écrit
quatre fois jàôus des octihographes diverses et en des po-
sitions distinctes, bien que ce soit un seul et liiêine nom
qul3 Léon^M^rmol, Gbchelet et quelqueis autres ont in-
diq^ué avec une simplb différence d'orthographe ; et
comme le village d'Illekh e&t dans le voiâiiiage, il se
trouve rép<été) non pas quatre fois à la vérité, mais deiix '
fc^S:, sous les forxties Ilekh et Uirgh ; Talent, qui figure
aOâsi dans lé mémie district , est pareillement doublé ^
mails d'uo^ manière moins ftapparite. ML Cochelét est
passé à Talent^ et il a d'aube part rapporté un itiné-
raire par lui recueilli de la bouche d'un rabbin et qui
passe à Talendaietegerrei*. M; Graaber g a reconnu avec
raison qufe cie dernier nom est composé de pluaieurs^
ni^is il ne me^semble pas avoir été heureuàeiQen.t iiî*
spire en le lisant Talendai-el-Tegerrer : il me parnît, sauf
meilleur avis ^ qu'il le faut rétablir en Talent-A'yt-^Gè-
râfr , c'est-à-dire Talent appartenant à la tribu >a:bère
de Geràr. Et puisque je touche en passant ce sujet, j'a-
jouterai un mot sur la restitution d'une dénomination
analogue fournie par le voyage de Kobert Âdams : sa
dernière étape avant Ouâdy-Noun est par lui prononcée,
et par M. Cok écrite sous sa dictée, Aiela-Mouessa-
Ali ; il me parait hors de doute qu'il en £iut d^tiire
{ »7î» )
A*yt-Abou*rsày-A'ly. Ces exemples cioÎYent faire sentir
la nécessité d apporter une grande attention dans le
mode de saisir et de transcrire rémission orale des noms
géographiques. Mais je me bâte d'abandonner cette di^
gression pour revenir à l'itinéraire de Caillé, à l'égard-
duquel M. Graabcrg, loin d éviter les doubles emplois
du tracé princeps, y a encore ajouté de fautives rédupli-
cations, comme on le verra tout-à-l'heure.
J'ai déjà signalé autre part (i) les coïncidences de cet
itinéraire avec celui deAhhmed ebn EUHhasan el-Met-
syouy, employé par M. Walckeuaer pour déterminer le
point de Tàfilêlt. Ces coïncidences, en partant de Fés,
s'échelonnent ainsi : Soforo de Caillé avec Safrou ( plus
exactement Ssofrouy) d'Ahhmed, bien connu aussi par
le Békry, l'Edrysy, Léon, Marmol, etc. (2) ; c'est la pre-
' mière étape d'Ahhmed, à 20 milles de Fés. Sa seconde
étape à Ouyoun-el-Asna ,' n'est pas indiquée dans Caillé,
mais elle se retrouve dans le Hain-Lisnan de Léon , £1-
Essnâm du Békry (3) , et dont on peut rétablir dès-lors
le nom en A'youn-el-Ëssnàm ( les sources des idoles ) ;
Caillé a pu y passer sans être averti de cette dénomina*
tion, et peut-être est-ce le bas-fond indiqué sur sa carte
comme un entonnoir , où il a rencontré le village mo-
derne de Guigo. Quoi qu'il en soit , ce nom de Guîgo ,
que notre voyageur a retrouvé diverses fois comme dé-
signant un ruisseau (probablement d'une manière ap-
pellative) , se reproduit dans le fleuve Gygou d'Ahh-
roed«
(i) Revue critique citée plus haut.
(a) Je ne crois pas que les géographes bibiistes aient encore rap-
proché ce nom de celui des Safarouym de l'Écriture. (Ao/> , IV. xvd.
3i.)
(3) fiékry, page i65.
(173)
Après avoir passe la montagne de Scha*bet Bény-
O'bayd , au pied de laquelle coule le Molouyah y Ahh-
med rencontre des daskerahs appelés Eqsséby-el-Scher-
fâ , où il est aisé de reconnaître TEksebi de Caillé, près
d'un ruisseau au pied d'une chaîne de montagnes*
Le Nozelah d'Ahbmed (quon peut traduire par Tes-
pagnol 7;6/t/a) , «st représenté parle Nzéland de Caillé.
Le Ghers d'Ahhmed se retrouve pareillement dans le
Cars de Caillé, et tous deux répondent au Gherseluin
de Léon et de Marmol , qui doit probablement être or-
thographié Ghers- A'Iouyn. Là encore Caillé a vu un ruis-
seau qu'il appelle Guigo, et qui, cette fois^ est leZyz
ou le fleuve de Tâfiiêlt. Je ne croyais pas possible, après
la démonstration irréfragable donnée par M; Walcke-
naer de l'identité du Zyz et du fleuve de Tàfilélt, qu'au-
cune carte reproduisît désormais l'erreur relevée parce
savant académicien : elle se retrouve pourtant encore
sur la carte de M. Graaberg!...
Dans le TamaroC de Caillé , il est facile de reconnaître
le Tsemrakest (ou plus exactement Tamrah-Qosth )
d*Ahhmed, Tamaracost de Léon et de Alarmol (i);
M. Graaberg en a fait trois positions différentes. En
quittant cette station , Ahhmed parvint le jour suivant
dans le district de Medghàrah , décrit par Léon et Mar-
mol , et auquel semble se rattacher le nom de Mdayara
rapporté par Caillé.
Ce n'est qu'à trois journées de là , ou une soixantaine
de milles , qu* Ahhmed , s'avançant dans le pays de Tà-
filélt, parvint à EUDâr el-Baydhà; cela porte, à ce
qu*on voit, précisément dans le canton désigné par
Caillé comme formant le territoire de Tàfilélt. Y a-t-il
(i) Léon, lib. yx, art. Chm$gs Marmol, lib. vn, cap. a6.
( »74 )
une ville de ce nom ? C'e^t unie quaMoe fiCMPt coatroTer-
sée, roaîa qui le seiait }>^ucoup moins si Ion réflédûs-
sait que les Arabes donu^ut; fréquemmeni au chef-lim
d'un pays le nom du pays lui'-mènie, quelque nom par-
ticulier quait dVUeurs ce chef-lieu; cela revient à re-
. tourner ainsi la question : Quel et^le chef-lieu reconnu
du canton fie Tà^iêU? Quoi qu'il en spit, M. Walcke-
naer plac^ Tâfilélt à 19^ niilies géographiques de Fés, et
en çpnclut upe posUion de 3o ip^ N. et 4*" 55' O^ Il y
a évidemment I4 quelque méprise 9 car Fés étant par
34"" 6' N.9 la distanpe serais de a£i4 nulles, 'chiifre qui
svippose }a jpMrnée de ^4 milles au Ueu de 17 i/3quila
pfis pqi|f base. Pans ma construction , il faut s^arréter
v^f4 3i» N. et 4"* 3o' Q, C'^st an^i là que mènent les
hiiit jpMriiées qw un iûftérîiire recueilli par M. Gocbelet
dpMpe entre Tôdl^erT^filfiU.
.J*aurai6| yohIu dé^rminer avec quelque pi)é<»sk>n rem-
placement de la célèbre Segeloï^h; en m attaeoban^ i
uni? f^FMde canipairçe des ^àmW choffQgcapbiques de
I^^ao et d4b^"^^^»4^*^ conclurais, par de» capproche-
lUf ns qui ifi'pnt ppipt (échappé à M, Walcltenâer, que te
tefritpjre paiîpculi^? de 5egtslfl[iêfi»h , presque identique
k.ç^M qui ppr^(9 9UJpUrd'Mï le i^m deTàfiléii, étajt
oQfppçis m%rp Sf^'ei^Sr ^^' llr M4ts denê poaitîoaest
loii:^ 4â çadreiv ^veç lç« dîiSl:Ance« iliûépaines donn<)e^ par
Léon, savoir y 120 milles depuis Gh^rselayn» i Sa «jlles
df pui^ Fi^Hg et loq mille» depuis Tebelbeft.
Figbig e^t louirni pnr i^h^w a 5. jpufls'Si S. 0^ ctes Beal-
Sineal («an^ daul^ p^i^y Istti4- y 1 » lesquels »Q0tèifp lieues
lud des montagnes d$ Kq^itk^r , pla<^éft ei)e$'«Htâmes^à p
liept)^ 3* d$ SitiP^n- ^n m^9^n^ ^O^pl^ <ie te t^rréction
afférente à l'estime de Shaw pour la province d'Oran,
j'aurai Fig^g veFS ^y »/ H, ^t 4? ft' Q^ -
( 175 )
T^bebelt se trovye , d après Caillé , à 6 journées dans
Test de Mimcina e^ à 8 joiirnéft^ de Tou|L( ; or Touât
lui-même^ au Aghsibly (Ekablj d'Etnsiedtîl) ^ n*est indi-
qué que par a journ^e^ sur le prolougement de la route
de Gb^dâm^s à Âyn el-Ssalâhh, ce qui lui vaudrait iipe
posttîon conjecturale de a6' 53' N. et lo g^ Q. Tebelbel^
tai^l>erait a(o|*s vers 28« 49' N. et 3"* i5' Q. Pe là à F^
g^ ^! y ^ ^?^. milles qu*il serait 4 I^ vérité facile de
l*^uii^ç à 2^c^ milles, somme des diâitances dquuées pac
(«çon eutre ce^ de^x ppint^ et Segelmésah ; mais S^geU
oc^çsab elle^Ji^êiUfi, se troM^erait, par ces distances, à plus
de 5p ^ûll^s au sud du Qassr Mouley Mâmoi^n , qi^i cer
pendant était peu éloigné de Tancienne capitale des
Médrârytea.
Il est à désirer que les officiers employés dans la pro-
vince d*Oran , et qui ont pu s*y procurer des itinéraires
tels que celui qui conduit , par Fés et Marok , jusqu'à
TavQiidàut, metteiiit leurs soins à en recu<eillk qui ail-
lent à A*yn el Ssalâhh ou à Aghably par Fighig , Tâfilélt
et Tebelbeit; à Marok par Tâfilélt;^ du Ouâdy-Mozab à
Fés par Tâfilélt; dans toutes les directions, en un mot,
où de nouvelles lignes peuvent vérifier ou compléter la
triangulation grossière sur laquelle est basé le canevas
de nos cartes de l'Afrique septentrionale. Qu'à Alger ainsi
qu'à Bone , que dans tous les Ueux où se rencontreront
des indigènes ayant voyagé dans l'intérieur, on ait soin
de recueillir leurs itinéraires avec tous les renseigne-
i^ças acoessqijres qu s'y fattac^ient^ que d'intelligei^fc^
questions amènent les éolaircisseinens qu'il est le plus
utile d'obtenir ^ que les lignes douteuses soient confict-
mées ou rectifiées par la réunion de nouveaux témoi*
gnages ; que deq Ug^es tra,qsversales ^su|:enfi 1^ ^tua-
tÎQi^ relfi^ve de çe]\e$ qui sq^t Ç9j;inues, ^ les reUi^i^t ^
( »76 )
moyen de repères bien dëtermitiés. Que chaque station
principale soit un centre autour duquel on se fasse in-
diquer, en suivant les points cardinaux et leurs intermé-
diaires , les distances à d autres stations plus ou inoins
éloignées. Le champ ouvert à de telles investigations est
immense : qu'il soit , à force de questions et de recher-
ches, sillonné dans tous les sens par des renseignemens
itinéraires sans nombre : là seront les meilleurs élémens
d*une carte du Maghreb, jusqu'à ce que l'œil européen
y puisse pénétrer assez avant pour y planter les jalons
d'un relèvement plus exact. Sachons préparer les voies
d'une exploration si désirable , mais encore si loin dans
l'avenir!...
»» ■■■»■ .mm
LETTRE
DU CURB DE SANTIAGO 'rSPAHUACAlV A SON iVE^B ,
Sur les mœurs et coutumes des Indiens
soumis à ses soins;
Traduit^ par Hcûrl^TBRKAUK» sur le manuscrit original
qui se trouve dans sa bibliothèque.
Les- détails que l'on ya lire sont conlenus.dans une lettjre dti curé
de Santiago Tepehuacan, ajdressée à so^ évéque. Le but du pas-
teur, en faisant connaître les mœurs des Indiens , est d'apprendre à
ses successeurs quels obstacles ils auront à vaincre dans l'exercice de
leurs fonctions , et eo même temps d 'appeler l'attention dé Pévéqne
sur les moyens de faire dii»parattre les idées. superMSdeuaes- qui ré-
gnent encore chez les Indiena.
I ■ ■ 1< X
« •
Chez les Indiens Hùastecas, quand une femme ac*
couche, on fait une offrande de comestibleis dans l'en-
('77)
droit même où elle est accouchée, afin que les teomames^
ou femmes des dieux , ne fassent aucun mal au nouveau-
né ou à la mère , et dans les premiers huit jours qui
suivent l'accouchement, on fait un grand festin. A ce
festin, il doit y avoir, sans aucune exception , de toutes
les choses dont on a mangé dans la maison de Taccou-
cliée, car s'il y manque quelque chose, les teomames
font mourir l'enfant. La sage-femme prend en paiement
le maïs, les fèves et la viande que possède l'accouchée,
et si on ne les lui donne pas, l'accouchée doit mourir.
La sage-femme prend l'enfant, et si c'est un garçon, elle
lui met le machette à la main , allume quelques rameaux
de pins avec lesquels elle fait des fumigations dans
toute la maison et autour de l'enfant. Elle le promène
ensuite par toute la maison, et lui montrant chaque
chose avec la main, elle lui dit : « C'est là que se lève
le soleil et c'est là qu'il se couche; c*est ici le chemin
du champ cultivé , c'est là le chemin de la forêt, c'est ici
que tu iras labourer, c'est là que tu iras couper du bois.
Tu ne resteras pas dans la forêt , mais tu reviendras par
le même chemin. G^est ici qu'est ta maison , c'est ici que
tu vivras ». Si c'est une fille, elle lui met dans la main
un fuseau et une navette, et lui dit: « C'est ici ta mai-
son , c'est ici que tu vivras , c'est ici que tu fileras et que
tn tisseras des étoffes pour t'habiller»; puis elle ajoute
les autres choses telles qu'elle les a dites au garçon. Les
Indiens sont persuadés que les enfans ne savent, quand
ils sont devenus grands, que ce dont on leur a parlé au
moment de leur naissance.
Lorsqu'une femme meurt en couches , on porte tous
ses effets dans les bois , et on place à l'envers le plat
dans lequel elle mangeait; car l'esprit dé la défunte
viendra chercher ses vêteraens, et si on ne les porte pas
12
( '78 )
dans les bois, et si on ne place pas à lenvers ie pk^
dans lequel elle mangeait y la femme aTec laquelle le veuf
se remariera mourra dans sa première coujche. Quand
ces Indiens font baptiser leur enfant, ils font cuire des
gâteaux au chile et des œufs et les distribuent aux en-
fans, et ils croient que s^ils ne te faisaient pas^ Tenfaint
resterait seul et sans compagnie dans sa maison.
Après le baptême d*un enfant , les parrains le remet-
tent au père et à la mère, qui lui disçnt : « Viens avec
nous à notre maison ^ ne reste pas ici », et ils disent b
ii^me chose dans tous les endroits où ils se reposent
sur la route, tournant la figure de l'en&nt vers le lieu
de leur habitation, et ils croient que s*ils négligent cette
précaution , Vesprit de Tenfant restera dans Téglise ou
dans lendroit où ils se sont reposés.
Quand ils s en retournent avec Tenfaniqui vient d'être
baptisé, ils jettent de la cendre et de la chaux dans tous
les chemins qui traversent celui qu'ils suivent fils agis-
sent ainsi afin que l'enfant, quand il sera grand , ne
s'égare pas dans ces chémias.
Un enfant est-il tombé des bras de celui qui le portait,
et une maladie a-t-elle suivi cette chute, les parens pren-
nent la chemise de l'en&nt, retendent à l'endroit où il
est tombée et disent: « Viens, viens, viens rejoindre
l'enfant ». Ils emportent ensuite un peu de terre enve*
loppée dans la chemise et la lui remettent; ils disent
que de œite. manière l'esprit est rappelé daos le corps
du malade, et qu'il guérit.
Quand les femmes en mal d'enfant ont de la peine à
accoucher, ils balaient la maison et disposent des sièges,
afin que les dieux puissent s'asseoir quand ils viennent
visiter la malade, et ils croient que s'ils négligeaient
cette précaution elle périrait.
(^79)
Le i9 octobre, fête de saint Luc, totrs les Indiens se
réunissent et balaient les chemins, afin que les anciens
Indiens du temps du paganisme les trouvent propres à
leur passage, car ils disent que cette nuit ils viennent
les visiter et qu il faut les honorer.
Les Indiens croient que les femmes qui meurent en-
couches n'iront ni au ciel, ni en purgatoire, ni en enfer,
mais qu'elles resteront dans lair pour faire aller le ton^
nerre. Lorsqu'un Indien est piqué par un serpent, ils
font aussitôt des gâteaux de fête et en. distribuent aux
enfans; ils en portent aussi au serpent pour quil retire
le poison qu*il a versé dans la plaie et qu'il ne morde
plus personne de cette maison.
Tout Indien qui va travailler dans là montagne porte
avec lui du tabac eu poudre, comme un préservatif
contre la morsure des serpens. Si un Indien meurt de
la morsure d'un serpent, ou s'il se noie, il n'est point
enterré dans une église , parce que les Indiens pensent
que la foudre viendrait le déterrer, et qu'en mémo temps
elle mettrait le feu à l'église.
Quand un Indien vient à mourir , la veille de l'enter-
rement son lit est porté tout autour des maisons voi-*
sines. Les Indiens croient que s'ils manquaient à cette
pratique, le mort viendrait prendre congé de ses voi-
sins; et en revenant de l'enterrement, ils jettent de la
cendre autour de la rodison du défunt, afin qu'il ne
vienne pas tirer une autre personne de sa maison ; cac
tous les Indiens croient que personne ne meurt de mort
naturelle, mais que les encbantemens des dieux ou teor-
names peuvent seul» faire mourir.
Lorsqu'on enterré un mort^ une vieille femme met
à la porte du cimetière ou de la maison du mort un
pot renversé contenant quatorze grains de;niaîs(inot«
12.
( i8o)
Inéme je les ai comptés) , et le bouche avec de la terre;
le dernier de ceux qui portent le mort met le pied sur
le pot et le casse. Ils agissent ainsi pour trois raisons :
d*abord , ce pot doit servir de canot au mort dans l'autre
monde et l'aider à passer les rivières ; le maïs est destiné
à servir de semence pour que le mort se procure de
quoi vivre et nourrir ses poules dans l'autre monde , et
enfin le pot est rompu pour qu on lui ouvre les- portes
de l'enfer, où les Indiens disent qu'ils doivent tous aller.
Ils disent que quand une vierge se marie avec un
veuf y le mari se réunira dans l'autre monde avec sa pre-
mière fenime, et la seconde femme sera employées écar*
ter les chauve-souris avec une baguette, a&n qu'elles les
laissent en repos. Ils disent encore qu'une femme qui
meurt vierge doit, dans l'autre monde, se prosterner
devant Dieu, se retirer, puis se prosterner de nouveau
et passer ainsi toute l'éternité.
Pendant la cérémonie du mariage, si le. fiancé laisse
tomber l'anneau, ils croient que la femme mourra bien-
tôt, et si c'est la fiancée, que ce sera le mari. De même,
si le cierge du mari s'éteint quand il est devant l'autel,
c'est signe de mort pour la fiancée ^ si c'est celui de la
fiancée , c'est signe de mort pour le mari.
Aucun Indien ni aucune Indienne n'ose se baignera
l'heure de midi, parce que, disent-ils, c'est l'heure à la-
quelle les dieux des eaux se réunissent pour se divertir,
et que celui qui se baignerait à cette heure tomberait
malade.
Quand les nouveau-mariés se rendent à leur maison
pour faire le festin de noce, et qu'ils se soni assis à la
table, c'est la marraine de la mariée qui met le pre-
mier morceau dans la bouche du marié, et le parrain
du marié qui met le premier morceau dans la bouche
(i8i)
de la mariée. S'il en était autrement ^ l'amour mutuel
des deux époux ne pourrait pas durer. On danse
le soir, et quand le moment de se coucher est venu ^
la marraine vst faire le lit des nouveaux époux et
étend dessus un drap parfaitement blanc. Elle dés*
habille ensuite la mariée et la couche sur ce drap. Le
lendemain , les parens et les témoins des époux vont
relever ce drap, et s'ils le trouvent ensanglanté , ils
recommencent leurs festins et leurs danses en pro-^
menant ce drap dans le village; si, au contraire, le
drap est encore blanc, ils ne font ni festins ni danses ,
mais ils prennent deux tasses dont ils ôtent le' fond , et ,
les mettant sur un plat, ils les remplissent de chocolat
et vont ensuite les présenter aux parens de la mariée,
de sorte que quand ils vont pour les porter à la bouche,
le chocolat se répand, et de cette manière, ils leur font
entendre que la mariée n'était pas vierge.
Pendant le temps que Ton emploie a semer le coton
et le chile , les Indiens ne mangent ni graisse, ni viande^
ni œufs , parce qu'ils croient que cela ferait tomber les
fleurs et nuirait à la récolte. De même ils n'approchent
pas de leurs champs quand ils sont en fleurs, ni ne mon*
trcnt du doigt aucune plante en fleurs, parce qu'ils
croient que les fleurs tomberaient et ne donneraient pas
de fruits.
Quand ils font la récolte du maïs, ils choisissent les
meilleurs épis, qu'ils suspendent à la fumée, et quand le
temps des semailles est venu , ils en prennent les grains
avec le plus grand soin , évitant surtout que les porcs ,
les poules ou d'autres animaux ne mangent aucun de
ces grains, et avant de les semer ils les trempent dans
une eau courante. Cette dernière cérémonie a lieu pour
obtenir du dieu des eaux qu'il donne aux champs une
( i8a )
humidité suffisante, et la première, parce quils croient
que si un seul grain de ceux qui sont destinés à la se-
mence avait été mangé par un animal , les sangliers et
les oiseaux viendraient manger le reste , et que le champ
ne produirait rien.
Lorsque les épis de maïs sont levés, ils apportent un
grand gâteau qu ils brisent et dont ils sèment les mor-
ceaux dans le champ, disant que c'est la nourriture des
dieux , et qu'ils la leur donnent pour qu'ils épargnent la
récolte; ils font la même cérémonie pour les autres pro-
ductions de la terre.
Quand un Indien tombe malade, ils croient que c'est
un châtiment des dieux, et pour obtenir d'eux sagué-
rison , il faut qu'il fasse trois fois sept gâteaux, qu'il en
place sept au sommet du pin le plus élevé de la forêt,
qu'il en enterre sept au pied du même pin , et qu'il en
jette sept dans un puits et se lave ensuite avec Teau de
ce même puits ; alors la maladie y restera et le malade
guérira.
Pour empêcher les oiseaux de manger le maïs , ils en
peignent un sur une planche, ils l'ornent de plumes, et
le suspendent ensuite dans le champ.
Quand ils établissent un nouveau moulin à écraser
les cannes à sucre, ils font un grand festin. Ils pren^-
nent d'abord une bouteille d'eau-de-vie ( de cannes) et
la répandent sur la machine, et quand on sert le repas,
ils lui disent : « C'est toi qui es notre père, c'est toi qui
nous nourriras , ne te fâche pas contre nous ». Si la ma-
chine blesse quelqu'un, ils lui servent un repas pour
l'apaiser, et afin que le blessé guérisse et qu'elle n'en
blesse pas d'autres.
Ils font aussi un festin quand ils vont couper un
grand arbre, afin de l'apaiser et afin qu'il ne blesse per*
( «83)
sotine en tombant. Quand îts bâtissent une maison ,
il5 plaoeint sur le toit des bratiches de soiimar, afin
d'^mpécber les sorciers de venir s^asseoîr dessus et de
renfoncer.
La nuit de ta Saint -Jean, les ttidletis vont fouetter les
orangers et les pruniers, afin qu^s prennent delà force
et donnent de botis fruits , et la veille du jour des Cen-
dres, ih appliquent de la chaux sur le trône, afin que
les maléfices des sorciers n'y puissent trouver prise.
Tout Indien qui, dans sa vie, a enterré un cadavre,
ne peut planter un arbre fruitier ; Varbre qu'il planterait
sécherait et ne pourrait prospérer. Les autres Indiens ne
veulent pas l'employer à la pèche, disant que sa pré-
sence ferait fuir le poisson,
Quand ils mangent du sanglier ou du gibier, ils n'es-
suient pas leurs doigts contre les murs ni Contre les
portes de la maison, et ils disent que s'ils le faisaient,
jamais ils ne pourraient prendre d'autre gibier.
Les Indiens qui pèchent à l'hameçon ne veulent pas
prêter leurs hameçons aux Indiens civilisés, donnant
pour raison que ceux-ci jettent aux chats les restes du
poisson, et que cela les empêcherait d*en prendre d'autres
avec les mêmes hameçons.
Quand on entend les cris du renard , ils disent que
c'est signe de mort pour quelqu'un du village, et que le
renard est l'alguazil de l'enfer.
Si une femme est stérile , ils disent qu'un grand ver
vient la têter toutes les nuits, et ils appellent ce ver
tertopitri,
' Lorsqu'on entend le cri de deux oiseaux nommésu
toio et teapirardy qui sont assez communs dans les
champs de cannes, ils croient que c'est un signe que celui
qui les entend se noiera.
( i84)
Un oiseau nommé tecolote se place-t-il sur la cabane
d*un Indien et fait-il entendre son cri , ils lui disent :
«Va-t*en, démon (/laA/iaf/), va»; et ils jettent du sel
dans le feu , croyant que cela laveuglera.
Quand il y a une éclipse de sojeil , ils attachent à la
ceinture des femmes enceintes une paire de ciseaux et
une navette, et ne les laissent pas sortir : ils croient que
sans cette précaution elles avorteraient. Ils pensent que
Téclipse est causée par un aigle énorme qui s'élève vera
le soleil et le cache de ses ailes.
( «85)
DEUXIEME SECTION.
DOCUMENS, COMMUNICATIONS, NOUVELLES
GEOGRAPHIQUES, ETC.
Lettre de M. John Ross , capitaine de vaisseau de la
marine royale britannique ^ à MM. les président^ se-
crétaire^ etc, , de la Société de Géographie de Paris.
Londres, x'^ septetnbte x834.
Messieurs y
M. de Bacourt, chargé d affaires de France, m*ajant
femis votre lettre du i3 avril , ainsi que la nié(;|aille d*or
delà Société de géographie, je vous prie de vouloir bien
assurer cette Société savante et distinguée, qu'entre
plusieurs circonstances de profonde satisfaction qui ont
suivi mon retour en Europe , après un voyage d'une
longueur et d'une difficulté plus qu'ordinaires, il n'en est
aucune qui ait plus vivement excité mes sentimens de
respect et de gratitude, que l'honneur, digne d'envie,
que la Société m'a conféré.
Reçue dans ces sentimens, la médaille d'or qui m'a été
décernée d'une manière si flatteuse, sera transmise à
ma postérité comme un précieux témoignage de l'es-
time que les membres de la Société accordent à mes ef •
forts pour lavancement des connaissances géographi-
( i86)
ques; et je vous prie de croire que je ne suis pas moins
sensible à la manière flatteuse dont les président, secré-
taire, etc., mont exprimé leurs sentimens en celte oc-
casion.
J'ai rhonneur d'être avec le plus profond respect,
Messieurs ,
Voire très obéissant et très humble serviteur,
John Ross,
capitaine de Doisseau.
CHEMIN DE FER ▲ TRAVEES I. ISTHME DB PÂHAllA.
Dans le courant des années 1828 et 1829, M. Lloyd,
ingénieur anglais , et un officier suédois, tous deux
commissionnés par Bolivar, firent un nivellement com-
plet d'une partie de Tisthme, afin de s'assurer de la pos-
sibilité de joindre l'Océan Pacifique à l'Océan Atlan-
tique. Nous avons déjà donné un extrait du rapport de
ces deuit ingénieurs (i); entre autres observations, on y
lisait celle qui suit : « L'endroit où le continent améri-
cain est resserré dans ses plus étroites limites, est aussi
remarquable par une rupture de quelques milles , exis-
tant dans la grande chaîne de montagnes qui , à quel-
ques légères exceptions près , traverse entièrement
cette partie du pays, de l'extrémité nord à rextrémité
sud. La principale difficulté, pour établir une commu-
nication entre les deux mers, ne viendrait donc point
des montagnes, mais' bien d'une foule de ruisseaux à
traverser, qui sont à sec dans l'été, et deviennent de
(i) Voit h n"* 8S ^ BuTletm (totfie fmr).
( i87 )
véritables torrens dans Thiver ou la saison des pluies. «
Le même rapport indiquait aussi d'une manière précise
la différence de niveau entre les deux océans, difFé*
;rence qu'on avait cru jusqu'alors plus considérable*
Les ingénieurs concluaient cependant par la possibi-^
lité d'établir un chemin de fer qu'ils jugeaient devoir
être préféré à un canal. Outre les difficultés bien plua
grandes que ce dernier moyen de communication ren»
contrerait dans Tintérieur de l'isthme , le peu de pro-
fondeur de l'Océan Pacifique y à plusieurs milles de la
cote, en rendrait l'abord inaccessible aux gros bàti-
mens, et son but serait par conséquent manqué. Dans
l'état actuel des choses, uu chemin de fer qui permet-
trait le transport des marchandises, des passagers et des
lettres, remplirait, pour la Nouvelle-Grenade en parti-
culier, et le monde commercial, en général, tous les
avantages qu'on doit raisonnablement espérer.
Ces diverses considérations ont déterminé les deux
décrets dont voici la substance :
Décret de la législature de la république de la Nou-
velle-Grenade, autorisant le pouvoir exécutif à ouvrir
une communication entre les deux mers , à travers
l'isthme de Panama.
Art. i**^. Le pouvoir exécutif est autorisé à recevoir
tontes les propositions qui pourraient lui être faites,
pour l'établissement d'une route traversant l'isthme de
Panama, d'un océan à l'autre^ et ce, aux conditions
du présent décret.
Art. 2. Les entrepreneurs pourront former cette
communication , soit par un chemin de fer , soit par
une route ordinaire, en usant de tous les cours deau
qui pourraient les aider dans leurs travaux.
Art. 3. La route sera commencée deux aos au plus
( t88 )
tard y à dater de la concession du privilège, et être ter-
minée dans un délai qui sera fixé par le contrat.
Art. 4 et S* Si le chemin passe à travers des pro«
priétés particulières , les possesseurs seront obligés de
les céder à juste prix , c'est-à-dire à la valeur qui sera
fixée par experts, à Tépoque du commencement des
travaux. Si les terres où passera la route sont publiques
[valdias), elles seront cédées gratuitement et sans exi"
ger aucune indemnité.
Art. 6. Les entrepreneurs auront la jouissance du
revenu suivant la nature de la communication qu'ils
auront créée, pendant un temps qui ne sera pas moindre
de dix ans, ni au-dessus de cinquante. Le maximum du
droit à percevoir sera fixé par la législature.
Art. 7 et 8. Les entrepreneurs recevront en récom-
pense 2o,ooo fanegadas ( environ 100,000 acres ) de
terres publiques dans Fisthme, propres à la culture, et
qui seront , pendant vingt ans , exemptes de toutes
charges publiques. Les articles 9, 10 et 11 sont régle-
mentaires.
Fait à Bogota, le 22 mai i834*
L'autre décret, qui est la conséquence du précédent,
.est fendu par le président. Il fixe le i5 janvier i835 ,
comme terme de rigueur pour l'admission des proposi-
tions ; on fixera ultérieurement le jour et l'heure où les
soumissions seront publiquement ouvertes. Le contrat
sera passé avec la personne qui offrira les conditions
les plus avantageuses et les sûretés les mieux établies.
Bogota, 29 mai i834-
Signé : Francisco de Pattla Santander ,
président ;
LiNO DE PoMBo ,
secrétaire de Pinterieur et des affaires étrangères.
( i89)
EXTRAIT
d'un mémoire sur un gheIain dans l*istume
dr panama,
Adressé a la Société de Géographie de Paris par M. Juste
T?AViBiiiis ^ membre de cette Société.
De tous les projets que ce. siècle de progrès a fait
éclore, il n*en est aucun qui soit d une importance plus
grande que celui qui a pour objet d'ouvrir une com*
munication entre TOcéan Atlantique et la mer Pacifique
au travers de Tisthme de Panama. On a beaucoup parle
de cette conception depuis la découverte de rAmérique,^
ft>rame propre à faciliter les relations commerciales du
monde entier; mais pendant la longue domination de
l'Espagne, il a été impossible d'en obtenir la mise à exé-<
cutioui et il a fallu abandonner ce projet jusqu'à une
époque plus propice.
Depuis que les colonies espagnoles ont secoué le
joug, cette question a repris une existence nouvelle.
Elle a fixé lattentiOn des gouvernemens et celle des
particuliers : tous les hommes entreprenans de TAmé^
rique comme de l'Europe , voient dans son exécution
le moment désiré qui opérera par les intérêts du com-
merce le rapprochement matériel et intellectuel des in-
dividus des différens points de la terre, géographique-
ment trop éloignés les uns des autres, pour avoir entre
eux des relations fréquentes.
Aucune position n'est aussi favorable au commerce
de l'univers que celle de l'isthme de Panama ^ dont le
( Ï90 )
sot , tes productions et le cfimat sont autant de rares
bienfaits de la nature. Leur concours heureux a fait
de ce pays un séjour enchanté où Ton jouit d*un prin-
temps perpétuel , et où le travail, que les habitans don-
nent à la terre, les récompense deux fois par an de
leurs pdnes, qui sont légères en comparaison de celles
que les cultivateurs ont ordinairement dans des pays
moins favorisés par la fertilité et la température.
Le cacao , le tabac , le coton , le café , le sucre , la
salsepareille , la cochenille , findigo , les bois de tein-
ture, le riz, etc. , etc., peuvent s'y cultiver avec une
extrême facilité. On y trouve aussi des mines d*or, d'ar-
gent, de mercure, toutes productions qui sont autant
de moyens d*échange parfaitement conformes aux be-
soins de TEurope.
La nature qui s*est plue à répandre une telle abon-
dance de biens sur cette terre privilégiée , a encore
voulu que son terrain fut le plus uni , le plus étroit et
le plus bas de ceux de toutes les Amériques ; c*est là
que s'interrompt si heureusement entre 1* Amérique mé-
ridionale et l'Amérique septentrionale , la chaîne de
montagnes qui s*étend presque uniformément et sans
autre lacune de Tune à l'autre extrémité du pays.
Ce- point est le plus convenable, sous tous les rap-
ports , à une communication commerciale entre les
deux mers.
Dans de telles circonstances, animé d'un sincère
amour pour ma- patrie^ et pénétré de l'importance de
Pobjet qui m'occupe, j*avais demandé à la chambre
provinciale de Panama le privilège spécial pour l'exé-
cution d'un si grand travail , et ce corps , étant con-
vaincu de l'utilité de ce projet, a accueilli ma demande^
m*a répondu favorablement, et a émis un décret auquel
Visthm^ devra savprospérité, qui donnera une grande
prépondérance à Tétat auquel il appartient , et rendra
un immense service au commerce du monde entier. ,
On peut donc hautement approuver toute personne
jqui appelle l'attention publique sur un tel projet; aune
époque où l'esprit d'entreprise est répandu piir tout, et
où aucun plan , qui offre quelque utilité , n a manqué
d'être mis à Tessai. Cette heureuse tendance vers le per*
fectio&nement général ^ sera une grande gloire pour le
siècle où nous vivons.
Non-seulement cette entreprise fait partie des amé*
liprations actuelles , mais Tépoque est tout-à-fait pro-
pice à son exécution , et il ne faut plus qu'une unifaîT-
Qiité d'idées pour la réaliser. L objet qui m'occupe in-
téresse plus ou moins directement toutes les parties de
la terre, et un bien si général ne peut pas être entre-
pris par les seuls habitans de l'isthme , quand l'utilité
est comtDune et les avantages égaux. Cette œuvre doit
é^tre partagé^ p»ar les autres pays qui ont le même in*.
teret*
On a songé à étabUr une commuiodcatioiii au moyen,
du lac de Nicaragua , dans l'Amérique du centre , pré*
Gérant cette' voie à celle de l'isthme de Panama , mais
la grande distance de yy lieues qui sépare t'Atlantîque
de la mer Pacifique dans l'Amérique du centre , con^:
parée aux i4 lieues qui traversent l'isthme de Panama,
suffit pour prouver les avantages que l'on trouverait à
s'occuper de préférence de ce dernier point. Portobelio,
quoique l'on ait dit de son insalubrité , n'a réellement
pas ce défaut, et forme une excellente baie à L'abri des>
vents. Une compaguie s'est organisée dans Fîstlune ; et
la sQuacriptîon monte déjk. à 5oo,oiqo fe pour l'entre-
prise de la eomwvnîicj^tion par tevre, cntce PortobdUo.
( ^9^ )
et Panama; de plus, un certain nombre de capitalistes
de cette ville, m*ayant offert de Taider, le moment est
venu d'exécuter cet utile projet.
Une fois que la communication sera ouverte par
Visthme, qui est dans le centre des régions les plus peu-
plées de TAmérique, et dans la ligne la plus directe de
l'Europe à TAsie, elle facilitera extraordinairement le
commerce par la grande promptitude , la singulière com-
modité et Textrême économie, et mettra en contact des
millions d'individus qui se trouvent séparés par les bar-
rières que la nature a placées entre eux, et qui les ren-
dent tout-à-&it étrangers les uns aux autres. Les habi-
tans de louest de TAmérique, depuis le Chili au sud
jusqu'aux possessions russes dans le nord , ce qui em-
brasse une distance de 2,070 lieues , jouiront enfin d'un
grand bienfait par le nouveau passage offert aux com-
munications de leur commerce avec l'est de l'Amérique
et avec l'Europe. Ce passage facilitera leurs échanges
avec tout le globe , et il augmentera les relations du
commerce de l'Europe avec tout l'occident de TAmé-
rique, en diminuant d'environ i,33o lieues les distances
à parcourir.
Le commerce de toutes les nations dans l'Océan Paci-
fique, trouvant par là un puissant auxiliaire, s'étendra
et deviendra beaucoup plus lucratif, en abrégeant de
plus de moitié les voyages des marins et des négodans
qui vivent de ce trafic, et en les mettant à même de re-
cueillir le fruit de leurs travaux avec moins de risques,
plus d'économie et moins de temps; des voyages réité-
rés et moins dispendieux rapporteront beaucoup plus de
bénéfices que ceux qui se £Msaient auparavant.
Il est donc évident que le commerùe et l'industrie de
toutes les nations retireront de oetle nomelle voie ou-
(»93)
verte à leurs relations, d'incaloulables avantages qui
opéreront une heureuse révolution dans (e monde mer*
cantilé, parce que les productions manufacturées au-
ront plus de circulation pour satisfaire un plus grand
nombre de consommateurs auxquels elles seront offertes
dans les dîfférens marchés qui s*établiront sur de nou-'
veaux points où il n*en existait pas.
BAPPORT SUR LES COMMUNIGATIORS A BTABLIR AVSG
l'institut HISTORIQUE,
Lu à la Société de Géographie, dans sa séance du 3 octobre x 834,
Par M. Roux db Uochxj[j.b.
Messieurs,
Les contrées dont la géographie donne la description
ne doivent pas être considérées comme des déserts sans
vie et sans habitans. Nous nous attachons d'abord à
ob^rver leur situation , leurs fleuves, leurs montagnes,
les productions, les phénomènes qui leur sont propres ;
et si ces pays sont occupés par des peuples civilisés,
rintérêt de nos recherches .augmente : nous voulons
aussi connaître les hommes , suivre les révolutions qu'a
éprouvées leur séjour, soit par le cours des évêrïemens
politiques, soit par la marche de la nature, et nous ren-
dre compte de l'influence que leur position géogra^
phique a pu exercer sur leurs destinées.
Dans ce nouveau sujet d'étude, tout nous conduit à
reconnaître l'intime liaison de la géographie avec
l'histoire. L'une et l'auti^e science se prêtent un mutuel
secours : elles s'éclaireqt; elles donnent plus de variété,
d'importance et de grandeur aux tableaux que nous
avons sous les yeux. *■
Convaincus de l'utilité de ce genre d'association,
i3
( '94)
iiou$ vous avons SQiimU» ilans de précédenies lectures,
quelques essais sur U géographie historique de plu-
sieurs contrées, et nous aurons encore recours à votre
indulgence pour la suite de ce travail.
Vous pourrez juger, messieurs, par cette direction
donnée à une partie de dos études, que nous regardons
la Société de géographie et llnstitul historique comme
naturellement unis entre eux par la tendance de leurs
travaux. Cet Institut formé depuis le aS mars dernier,
se propose d'embrasser Tensemble des connaissances
historiques; et comme leurs principales branches
exigent des connaissances spéciales, il s*est partagé en
six classes, qui comprennen t Thistoire générale, This-
. toire des sciences morales et philosophiques, celle des
langues et des littératures, celle des sciences physiques
et mathématiques, l'histoire des beaux-^arts et l'histoire
de France.
Quelque variée que soit la direct on de chacune de
ces branches , elles partent d*une même tige , elles sont
le développement d'un même système; et toutes ces
études appartiennent en effet à l'histoire, qui doit être
te récit des actions et des opinions des hommes.
Uétendue des recherches auxquelles Imstitut histo-
rique a rintention de se livrer, et rinlérét des articles
que renferme le premier numéro de son journal , nous
font prévoir que des communications entre les deux
Sociétés ne peuvent qu'être favorables à leurs travaux,
et jai l'honnepr de vous proposer , 'messieurs^ d'aecep«-
ter rpllfre que cet Institut vous a faite de vous envoyer
chaque mois son journal, en échange du Bulletin de ta
Société de géographie^
( 195)
EXTRAIT
ê
J>U JOiTRBlAL Ï^VA MISSIONS £VAI9GPL1QU]&S
( NeuTSème livraison de t834).
Cootînuaot la tâche que nous nous sommes imposée
de tenir les membres de la Société de géographie du
oeurànt de tout ce que la eoirespondance des mission-
naires offrirait dlintéressant, nous extrayons du dernier
Duroérd 'de leur journal des détails sur les mœurs tt
la géographie de T Afrique méridionale, cette contrée
qui attire maintenant lattention si vive des géographes
et sur laquelle lexpédition dirigée par le docteur Smith
niQ^tta apportera sans doute de. curieuses et nouvelles
lumières, (i)
Jjsttreê des mcssionnnaires Lemuèy en date du 4 dé'
cembreiSii, etRolèanddn 1 4 /2^Vn>r 1 834*
La sécheresse ayant été universelle dans le pays des
Beehouanas pendant les mois de septembre , octobre et
novembre i833 la famine y fit de si grands ravages^
qu Wx environs de Laltakou , les missionnaires trou-
vaient ^équemment des cadavres sur les chemins; ta
l>arbarie de ces jpeuples est teile qu'ils refusent la sépul-
ture aux gens morts de faim, stigmatisant ainsi la pau-
vreté comme la plus grande des malédictions.
Durant cette désastreuse saison, on se livrait au
Kxaal du chef de Laltakou aux pratiques superstitieuseis
.'. . . •
(i) Oètte tT^fèàiï\oTk , conpotf^e. do docteur Smith , da dapitaiike
'fid^,âBlIBLDhaileiBett'0|Burrow» est partie doCapU l'^julllet
( «963
usitées pour obtenir de la plui€ de leur Dieu, Tëritable
image du Diable puisqu*ils lui attribuent tous leurs
malheurs t;t jamais leurs prospérités. Deux grands
vaisseaux de terre consacrés depuis nombre d années à
cette sorte de magie , étaient remplis d*eau et placés
dans Venceinte du Kraal y tout autour on sème quelques
poignées d*herbes éparses pour faire comprendre à la
divinité que la plui«i est nécessaire pour faire croître
rherbe.
Le i5 octobre Monnametsi s^ anéantit ^ c^est^à-^lire
mourut, c'était Tun des vieillards les plus âgés du pays,
il connaissait à point nommé toutes les révolutions qui
ont eu. lieu depuis cinquante ans sous ses yeux. John
Campbell fait souvent mention de lui dans ses ouvrages.
Voici les cérémonies usitées pour les inhumations, sur
lesquelles M. Lemue a pu se procurer quelques rensei*-
gnemens , bien qu il ne lui eût pas été permis d'y assis-
ter. Lorsque quelqu'un- est sur le point de mourir ses
parens et ses amis se rassemblent dans sa maison. Le
patient n'a pas encore rendu l'esprit^ qu'on se hâte de
lui plier les membres , pour lui donner la posture qu'il
devra avoir dans son tombeau. Ses propres domestiques
l'emportent les pieds en avant , non par la porte ( cela
n'appartient qu'aux vivans), mais par une ouverture
pratiquée à la haie qui environne d ordinaire la hutte
des Bechouanas. On le transporte ainsi dans le Kraal
proprement dit , qui est l'enceinte réservée au bétail ,
c'est là qu'on le met dans une fosse creusée à l'écart y
placé dans la posture que prennent ordinairement les
Bechouanas lorsqu'ils s'asseyent ; on lui tourne le visage
vers le nord. C'est le magicien |/aû^r de pluie j ffpî
est chargé de cet offiee;4e8 spectateurs Jui font signe
de tourner la tête un peu plus à droite ou un peu plus
( 197 )
à gauche, suivant quils.b jugent nécessaire, jusqu a ce
que rassemblée ayant prononcé unanimement qu'il est
bien, Ton procède à Tinhumation. On recouvre le
mort de terre jusquà la tête, puis on apporte tout ce
qui se trouve dans la demeure du défunt , et Ton dépose
chaque objet près de la tombe en lui en rappelant Tusage,
ensuite tout est reporté dans la hutte et on lui pose une
couronne d'herbe verte sur la tête; alors les femmes
apportent de Teau dans des vases de terre pour arroser
la tombe. Les chefs et les proches parens la répandent
les premiers et avant de se retirer chacun a soin de
s'en mouiller du doigt le gros orteil. Les femmes con-
tinuent ces ablutions pendant très long- temps, en
poussant les cris répétés depula! pluie y auxquels suc-
cèdent des gémissemenSy quon entend retentir pen-
dant plusieurs jours.
M. Rolland donne des détails curieux sur le mariagCi
la polygamie, etc.
Hors des stations, missionnaires, les Béchouanas con-
sidèrent la polygamie comme une chose toute naturelle.
Jamais un Mochouana (singulier de Béchouanas) ne
limite le nombre dé ses femmes; il en prend autant
qu'il peut en entretenii*. L'homme du peuple se borne
à deux ou trois, mais chaque chef tant soit peu respec-
table en a au moins six. Loin d'être jalouses les unes des
autres , ces femmes se glorifient d'appartenir à un mari
qui peut entretenir plusieurs d'entre elles, et elles
regardent d'un œil de pitié celle qui vit seule dans la
maison conjugale et dont son mari se contente. La
première femme est considérée comme la femme légi-
time^ et quoique chacune d'elles vive, dans une maison à
part, elle conserve une certaine autorité sur les plus
jeunes et ses. enfans sont les seuls héritiers légitimes*
( ^98)
Le jeu fie homme qui veut se marier choisit lui-même sa'
fetume, ^i son choix convient à ses parens, ceux-ci font la
demande pour lui : sa mère fait alors les démarchés né-
cessaires, accompagnée de son b&au-frère et de sa belté-
steuvî elle se rend chez là mère de la jeune personne, et
s'exprime à-peu-près en ces termes : « Mon fils a conçu
« une g^rande passion pour ta fille^ je te prié, ciemande
« tout ce que tu voudras, et donne-la lui pour femme. »
Celle-ci ne répond pas, mais fait appeler son mari , qui,
s'il consent à la demande dit : « Je veux l>ien donner
« ma fille à ton fils, àcondilion que vous prendrez soin
« d'elle et que vous m*honorerez en mé faisant un
<t présent qui soit digne de celle que je vous cède. »
La mère du jeune homme retourne vers son maiiet lui
fait part dtl résultat de sa visite. Celui-ci dit : « C'est très
bien , retournez demain , et faites savoir que j'ai com-
pris ce que Ton exige de moi, et que je tâcherai de sa-
tisfaire leurs désirs.» Après ces diverses entrevues, on
tué un bœuf dé part et d autre pour célébrer le béélelo
ou les fiançailles. Chez les pauvres gens on se contente
de tuer des moutons; Dans Titltervàlle qui s'écoule entre
cette cérémonie et celle du mariage, les deux parties
s'envoient réciproquement dès préséns. Si là jeune
fille est nubile, le mariage suit dé près leà fiançailles', si
elle est trop jeune il ha lieu qu'après fa éircôncision.
Lot*squ*elle a atteint l'âge de douze ou treize an^ , son
père fait savoir aux parens du fiancé que sa fille sera
drconcisé cette année -"là, et uniâ tîète a lieu à éetle
^oque, chaque famille envoie à l'autre un boeuf à tuer.
Après la cérémonie de la circoncision , vient celte dd
mariage qui a lieu â la fin de l'automne. Le père du
fiancé prépare Une récompense de dix à vin^t jeunes
vaches, qu'il envoie au père de la fiancée ; celui-ci en-
( ip9 )
voie à sbti tout quâlns ou &h Bœiifis gras au père dtr
jeune homifte poàjLt faire les noced. Alors sans antres
formaltl^^ que quelques danses , le jeune héhitne à lé*
liberté de visiter sa femme; mais ce n'est que deu^t ans
après l'âge de puberté qu'il peut la prendre chez lui.
6*jl arrive que la jeune femme soit paresseuse ou'
qu'elle ne. plaise pas à son mari , il est libre de la ren^
Y(^jet à ees parens, qui sont obliges de la ré^t*endrô et
de rendre la rançon qu'ils ont reçue pour prix dé leulf!
fille. S'il n'y apoint d.'enfaAs, le mari restitue aussi )à
valeur des bœufe qui lui avaient ét^ douilles pour faire
les noces; dans le eas contraire, ils la considèrent
comme appartenant aux enfons dont il prend soin.
Le premier né des enfans hérite de tout, et a le com-
mandement s^r s-es frères ; les filles n'ont que l'ameu-
blement, liorsqu'il n'y a pas d'enfans mates dans une
famiHd, c'est le frère du défunt qui devient héritier.
A la mort du père, c^st encore l'aîné des fils q^i hérité
des femmes; il respecte sa mère; mais quant aux au-
tres,)! les met au rang de ses propres femmes. Si le fils
atné meurt, le second prend sa place, et dans le cas da
décès du cadet) c'edt l'oncle qui hérite de la veuve; les
enfans qu'il en a sont censés appartenir fiu défunt ^
maïs ai un autre homme désire celte femme et paie aUx
parens le prix qu'elle a coûté au mort^ elle lui appartient
ainsi que les <^ilfan^ qMolle peut eucore avoir. Quand
un homme meurt sans héritiers , ses femmes sont libres
d'épouser qui elles veulent ; mais si elles viennent à avoir
des enfans , ils appartiennent au premier mari.
Purification pour le meuHre, — Quand un homme en
a tué un autre à la guerre ou dans un combat singu-
lier, il ne lui est permis de rentrer en ville qu'après avoir
été purifié. S'il est pauvre , ses pareny ou le chef four-
( 200 )
Dissent un bœuf pour sa purification. Cette cërëraonie
se fait le soir : on égorge le bœuf, on j.ette ses entrailles,
et, après lui avoir fait une large ouverture au milieu du
corps avec une lance , ou fait passer le meurtrier au
travers, pendant que deux hommes tiennent ouvert le
ventre de Fanimal. Le bœuf ainsi tué est donné pour
nourriture aux pauvres ; la tête et le cou sont envoyés
à l'oncle de celui qui a été purifié. ^- Le meurtre pro-
prement dit n'est pas toujours puni de mort, car le
meurtrier peut se racheter avec quelques bœufs.
Purification des fommes, — La purification des femmes
dure un mois après l'accouchement^ pendant ce temps,
elles tiennent leur porte fermée , et une gardienne est
placée devant la mabon pour en défendre l'entrée. Au
bout de ce mois , deux bœufs sont égorgés pour célé-
brer la naissance du nouveau-né. L'un des bœufs eiit
donné par les parens de la femme , l'autre par ceux du
mari. Après cette fête , la femme peut reparaître en pu-
blic , et son mari est libre de rentrer ches elle. Il n'y a
pas de purification pour ladultère et le vol. Dans le
premier cas, le coupable est privé de tout ce qu'il pos*
aède; quant au vol, c'est le chef qui fixe la peine, sui-
vant les cas particuliers. Presque toutes ces pratiques ont
été abolies, ou du moins singulièrement diminuées,
dans les stations habitées par les missionnaires.
{La suite an prochain numéra,)
(20)
TROISIESIE SECTION
Actes de la Société.
PEOCES -VERBAUX DES SEÀNCBS.
Séance du 5 septembre i834«
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopte.
M, d^Avezac communique une lettre de M. Fran-
cisque Michel , envoyé en Angleterre par le ministère
de Tinstruction publique , à Teffet de rechercher tout
ce qui intéresse l'histoire et la littérature anciennes de
la France. M. Michel annonce qu'il a retrouvé dans les
bibliothèques de Londres et de Cambridge, quatre co-
pies du texte latin du Voyage de Rubruquis , en Tar-
tarie, et il propose à la Société de le publier dans le re-
cueil de" ses Mémoires.
Cet objet est renvoyé àTexamen de la section de pu-
blication , pour faire un prompt rapport.
M. le président invite la Commission spéciale ^ char*
gée de donner son. avis au ministère de la marine , sur
le voyage de M. Leprieur , dans la Guyane , à présenter
son rapport à l'une des prochaines séances. Il adresse
la même invitation à la Commission à laquelle a été
renvoyé le mémoire de M. Jouannin , sur le Choix des
diamètres des globes terrestres artificiels,
La Société royale de Londres adresse la suite de ses
transactions pour Tannée 1834; TAssociation britan-
nique pour l'avancement des sciences envoie le compte
rendu de l'assemblée qu'elle a tenue à Cambridge >
en i833.
M. Eyriès offre , de la pairt de M. Matenas, capitaine
( 202 )
au long cours , une carte autographiée des îles Je
Tristan da Cunha.
M. Renault-Bécourt écrit à la Société pour lui Êiire
hommage d*un exemplaire de son exposition d'an nou-
veau Système de l'univers.
M. Warden communique une notice du voyage exé-
cuté en 1769, dans l'intérieur de la Guyane, par M. Pa-
tris, médecin botaniste du roi et conseiller au conseil
supérieur de Cayenne. — Renvoi au comité du Bulletin
qui pourra donner un extrait de cette relation.
M. Roux de Rochelle lit une notice sur la Géogra-
phie historique de la Gaule.
M. d*Avezac lit quelques fragmens relatifs au trac^
géographique d'une partie de l'Afrique septentrionale,
d après les itinéraires d'Ebn el-Dyn. — Renvoi au co-
mité du Bulletin.
La Conunission centrale décide sur la proposition
d'un de ses membres, qu'il sera ouvert des relations
avec la Société de Géographie qui vient de s'établir à
Bombay.
M. Jomard annonce à 1* Assemblée que M.Delaporte,
ancien consul de France à Tanger , est présent à h
séance ; il rappelle les serviceâ rendus par ce .zélé corres-
pondant à ta Géographie de l'Afrique septentrionale et
ses communications à la Société. M. Delaporte doit
retourner bientôt à Alger, où sa position lui permettra
d'être utile aux sciences géographiques.
Séance du ig septembre.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le capitaine John Ross écrit pour remercier la
Sociét<^ de la médaille d'or qu'elle lui a décernée dan^ sa
( îio3 )
dernière assemblée générale, pour son voyage dans les
mers Polaires. Cette lettre sera insérée au Bulletin.
M. Noyer , membre de la Société , de retour db
Cayenne, adresse une série dVbservations sur l'état
actuel de la Guyane. — La Commission vote des re-
mercîmens à M. Noyer, et renvoie sa communication
au comité du Bulletin.
M. Eugène de Moriglave adresse, au nom de Tlnstî-
tut historique , le premier cahier de son journal , et il
en demande rechange contre le Bulletin de la Société.
*— Celle demande est renvoyée au comité du Bulletin.
M. Jomard dépose sur le bureau les différens rap-
ports faits à rinstitut^ sur les résultats scientifiques du
voyage de M. cTOrbigny, dôfis TAméri^ue du Sud.
M. Warden communique une nouvelle note sur l'éta-
blissement d'un chemin de fer dans l'isthme de Pana*
ma. — Remercîmens et ténvôî au cotriité du Bulletin.
M. César Moreau présente , de la paH de M. Hel-
lert , une carte de la Morée jointe à la traduction de
l'histoire de l'empire Ottoman , de M. de Hammer.
Le même membre dépose sur le bureau un rapport
sur la navigation dé l'Euphrat^^ ^ar le capitaine Ches-
ney , ouvrage déjà communiqué par M. Fontanier, et il
en signale divers fragmens qui sont de nature à être
analysés dans le Bulletin de la Société.
lia Commission centrale, sur lé rapport de sa sec-
tion de publication, accepte Toffre (\ué lui a fâîté M. Pr.
Michel , de publiei' , dans le tome iv dû tècueil des
Mémoires, le texte latin du voyage de Rubruquis, d'a-
ptes le plus complet des quatre manuscrits qa41 a re-
trouvés à Londres et à Cambridge , en y ajoutant les
variantes dés trois liutres manu^crità.
La Commission renvoie à une pr'ô'chaiùô séance , li*
(ao4)
discussion de la proposition de M. CJément-Mullet,
relative à la rédaction d'une table analytique des ma-
tières, pour la première série du Bulletin.
BL Jomard annonce que M. P^uredes, de Panama, de-
mande à entrer en relation aTec la Société de géogra-
phie , et lui offire ses services pour cette partie de l'A-
mérique. M. Fàredes est chaigé d'une partie des opé-
rations relatives au diemin de fer qui Ta être exécuté,
de Panama à la rivière de Chagres.
MEMBRES ADMIS DAHS I.A SOCISTS.
Séance du 5 sepUmbre i834-
M. J.-B.-F.-R. JouAKHisr.
Séance du 19 septembre»
M. Juste Pakbdbs, de Pàoama.
OUVmAfiBS OFVB&TS A UL SOGIBT^.
Séance du V août i834-
Par M. d'Avezac : Carte géographo-géologique de la
Gufonef française^ dressée sur les relevés de M. Ld>lond,
par Poirson, i8i4y une feuille.
Far la Société géologique : FeniUes 20 à 24 du tome iv
de son BuU^in.
Far BL dTrville : Voyage piUoresqut autour du monde j
4^*, 43^ ^ 44^ livraisons.
Ftf k Société d'agriculture de rEure : AecicaZ <fe cette
Sodéié, I cahier in ff*.
( ao5 )
Par M.' Barbie du Bocage : Journal des conseillers
municipaux^ avec une carte statistique de la France.
Brochure in-8®.
Par MM. les directeurs : Numéros 62 et 63 de Vin-
stitut^ et numéros 17 et 18 de F Echo du monde savant.
Séance du i5 aoûu
Par TAcadémie roysle des sciences de Berlin : Mé-
moires de cette académie pour i832. i vol. in-4o.
Par le Comité des traductions orientales de Londres :
The traifels of Macarius , Patriarch of Antioch ; written
by his attendant Archdeacon y Paul of Aleppo in Arabie;
parts II y Illy IF and V; translaied by F. C, Bel/our,
Londàn^ i83i à i834. — Narratit^e of trajets in Eu-
ropuy Asia^ and AJrica in the seventeenth century by
Evliyâ Efendiy translaied from the Turkish by the
Ritter Joseph t^on Hammer. London, i834* Un volume
in-4®. — The Géographical works of Sâdïk IsfahârU;
translaied by /. C from original Persian mss. in the
collection of sir William Ouseley. London, i832, un
volume in-8*. — San Kokftsou ran tosets^ ou Aperça
général des Trois-royaumes ^ traduit de l'original japo-
nais-chinois, par M. Jules Klaproth* Paris, i832 , un
volume in-8^. avec un atlas de 5 cartes. — A Descripiion
of the Burmese Empire , compiled chiefly from naUi>e
documents by the Rev. Father Sangermano\ and transe
taledfrom his mss. by William Tandy. Rome^ 1 833, un
volume in-*4^. -^TfaPis lotion from the chinese and or-
meniiM with notes ctnd illustrations y by Charles Fried*
Neunumn, London^ i834> un volume in-^%
Par la Société Géologique : Résumé des progris des
sciences géologiques pendant tannée i833, par A. Boue,
un volume in-8.
( ?o6 )
P^r M. Albert-MQittémQnt : Bibliothèque umii^erselU
des voyages ^^^fi^w-, (Voyages ea A,frique, I^Qvaill^nt).
Par M. Noellal; : Nouveaux ^ éUmens de fféogpaphU
' universelle ancienne et moderne ^ etc. Un yolti^ie îi>i2.
-*- Nouvelle carte de France y ppUtique^ îndH^trielle , ftc.
Une feuille.
Par M. le comte de Sefristorf : Primo suppleinento al
s0ggio s(atistic& deW Italîa, ete. Yieqne, i834« Bro-
chure in-8^
Par M» M c^pitciinp d'Unâlle : 45* à 48* liTraUop« du
Voyage pittoresque autour du monde,
Pî^r M. Gide ; Npupelles 4^nales des Vpfoges , cahier
çb iuiU^t.
Par M« Bfyot : jinn^ales maritinws et coloniales j cahief
de jpilltefr.
Par la gocié^é d^s Missions jéyangéliqj|i£S ; J^oumd
de C0U^ ^ciété^ cahier d^fiqùt.
Par la Société d'^griou^ure d^ |a Cbatçnte ; annales de
ci^tte j^ocl^ , çsihx^t^ 4^ jwjlf.t et ^û^.
Par ftJM. liçs direçte^ra : îto» ^ et ^5 do rin^at e^
T)i^g^éro^79 f^t. ?^ i^fSfiko |/tf ^nqmle samnt.
.. Séaikse du B aeptémhte;
• V *
• • * * r
* » j - '
Tvçmtt^thn$ Jkpfl^f^r f ft34j p^rt. Ij^ fn-4^-
fiigfi^^ et^Ueili M GAUifci\î%e îf^iSâ^ Lcmdpn^ <&I4
I vol. in-8. T' ■• . '.\ ^ v,. . n"
#^r l'fniMnthfi d^U iemÂùlef.%\^y 'm^y
Par M. le directeur du Spectateur tiiïilk:^fi^ '* ^Sr(^r
( ao7 )
_ •
mfnt de i* histoire militaire de la France^ Guerres de re-
ligion de i585 à iSpo; rédigées d*après les documeos
recueillis et discutés avec soin par le comité detat-
niajor, parle colonel de Sain t-Yon. Paris, 1 8 34 9 avec
3 plans.
Par M- Arthus Bertrand : Voyage dans les Etats-
Unis de V Amérique du Nord et dans le IJaut et le Bas^
Canadç,, par le capitaine Basil- Qall. 2 vol. in-S^^, i834*
Par M*Ma|;enas : CaHe des îles de Tristan da Cunka,
e^^riirt dç T^tl^is anglqris pfir Ç.-Bf. jVta^enas, capitaine au
long-ct^urs, i834-
Par M.. d'Urville : Fojrage pittoresque autour du
monde ^ 49* ^^ 5^* livraisons,
P^r Ma. Bei^ault-Bécourt ; Le tombeau de toutes les
philosophies tant anciennes que modernes y ou exposition
raîsQQiiée d'un npuveau système de l'univers, etc.
I vol. in.8^
Par la Spoié^é Asiatique : Cahier de juillet de son
JoumaL
Par la Société pour l'instruction élémentaire : Cahier
dei juillet de so^ Bulletin^
Par M. de Moléon : Recueil industriel et manufactu •
tiçTi cahier 4e Juin.
Par MM* 1^.9 ^irecteur^ : Bibliothèque universelle de
Getieve^ cahier de juin. — Mémorial ^nQjrclopé{lique ^
cahier d août. — U Institut , nos Qrj et 68. — LÉcho
du monde savant ^ nos 21 et 22.
*
Séance du ig septembre.
Par M. Albert Mon témoDt : Bibliothèque universelle
des voyages f 23* livraison ( Voyages de Bruce ).
Par M. S.-X. Botelho : Resumo para servir de intro-^
ducçâo â Memoria estadistica sobre os dominios portugue-
( 208 )
zes na Africa oriental. Lisboa , na Imprensa nacional,
1834. I vol. in-S^
Par M. Hellert : Carte de la Morée^ dressée pour la
traduction de l'histoire derEmpireOttoman,parM.J.dé
Hammer, une feuille.
Par M. Jomard : Rapport fait à Vacadérnie royale des
sciences de F Institut de France , sur les résultats scientir
fiques du voyage de M. Alcide d^Orbigay dans C Amé-
rique du Sud pendant les années 1826 à i833, in-4^
Par M. Grâberg de Hemsô : Notizia intorno attafa^
mosa opéra historica (Tlbnu KhaMiin Hlosofo (iffricano
del secolo xiv. Firenze, i834* Broch. in-S**. — Prospetto
del commercio deW impero di Marocco. Lezione detta nelF
Le R. Academia dei georgofili^ il di 4 agosto i833.
Firenze, i833. Broch. in-8®.
Par M. d'Urville : Voyage pittoresque autour du
mondé j 5 1' et 62" livraisons.
Par la Société Asiatique : Cahier d^août de son Journal,
Par la Société des Missions évangéliques : Cahier de
septembre de son Journal,
Par rinsdtut historique : Première Uvraison de son
Journal.
Par MM* les directeurs : Plusieurs numéros de Pin-
stituty de P Écho du monde suivant , du Momteur ottoman
et du Journal de Smyrne.
BULLETIN
DE LA
SOCŒTE DE GEOGRAPHIE.
OCTOBRE l834.
PREAIIËRE SECTION.
MEMOIRES, EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS.
NOTICE ET ANALYSE
DE L* OUVRAGE DB M. K.LAPROTH, INTITULE .* Lettre à M, le
baron de Humboldt sur V invention de la boussole [i) ,
^ue à la Société de Géographie dans sa séance du 17 octobre i834,
Par M. DE Labbitaudièrs.
Cette savante dissertation répond à une demande dé
renseignemens adressée il y a quelques mois, par M. de
Humboldt à M. Klaproth, sur Tépoque où les Chinois
ont connu la polarité de l'aimant. Sans cette question,
les Tiotes depuis long temps recueillies par M. Klaproth^
fussent peut-être restées en portefeuille, incomplètes et
sans ordre. Mais en cherchant à satisfaire le désir de
son illustre compatriote , .il a ajouté à ces mêmes notes
d'autres extraits d'auteurs chinois, et dans ces nouvelles
recherches, il a été assez heureux pour rencontrer des
faits qui, par leur nombre et leur importance, lui ont
permis de tracer une histoire à-peu-près complète de
l'invention de l'aiguille aimantée, en Chine. -
(i) Unvol. in-8».
^ l4
( 2*o )
Ce travail difficile, que AI. Kiaproth s'est déterminé à
publier, et dont vous m*avez chargé de vous offrir Ta-
nalyse^ éclaircit un des points les plus curieux de l'his-
toire de la civilisation humaine.
Les anciens , nos maîtres dans les arts dont le goût et
rimagination font tous les frais , poésie, éloquence, ar-
chitecture, mais si loin de nous dans les sciences exactes,
ignoraient complètement la polarité de l'aimant, et man-
quaient par conséquent de ce puissant moyen de direc-
tion et d'observation. Ont-ils su même vaguement que
i aimant a la propriété d'attirer le fer d'un côté et de le
repousser de l'autre? c'est encore ce dont on peut dou-
ter, car il n'existe de ce fait aucune preuve positive, et
les éru^its en sont aux conjectures.
Si Claudien, dont les vers sur l'aimant sont admira-
bles de pensées et d'images, eût connu la plus précieuse
de ses propriétés, il ne l'eût certes pas oubliée, lorsqu'il
fait allusion à la passion amoureuse de cette pierre pour
le fer , à leur sympathie mutuelle, à leur constant atta-
chement. Pas une ligne échappée aux anciens ne parle
de l'aiguille aimantée et de sQn utilité pour la naviga-
tion. Les marins grecs et romains ignoraient complète-
ment l'usage du compas de mer, et se dirigeaient prin-
cipalement dans leurs voyages ^ la nuit , par les étoiles,
le jour , par les connaissances acquises des îles , des
côtes et des dangers.
Vincent de Beauvais et Albert-le-Grand citent à la vé-
rité un passage d'un livre arabe, sur les pierres^ attribué
à Âristote, et dans lequel il est clairement question de
la polarité de l'aimant et de son usage dans la marine,
mais ce passage n'est évidemment qu'une note intercalée
par quelque copiste, dans le texte arabe. Il est même à-
peu-près certain que ce traité des pierres n'est point d'A-
(an )
ristote. li est rempli de tant de puérilité, qu'il faut en
irouloir au précepteur d'Aleiiandire pour en charger sa
mémoire. M. Klaproth ne s'appesantit donc pas sur cette
question qui n*en est pas une pour Thomme instruit. Il
a beaucoup mieux k faire en nous donnant la liste très
curieuse des noms divers de l'aimant , dans les langues
de l'Europe et de TAsie.
Les anciens sont en tête de cette nomenclature» Pour
eux, l'aima)! t c'est \aL pierre (f Hercule^ la pierre (THéra-
clécy ou de magnésie^ ou|la pierre de Lydie ^ ou vulgai-
rement magnes. Pour Aristote , c'estjla pierre sans au*
tre désignation, la pierre par excellence (y, XeGoç).
Au quatrième siècle de notre ère, nous voyons Mar-
ceilus Empiricus, médecin de Théodose-le-Gran*d , don-
ner à l'aimant le nom d'àntiphyson , et lui reconnaître
la doublé propriété d'attirer et de repousser le fer. C'est
cette dernière qui est exprimée parce mot A'antiphyson.
Un passage de Manethon , cilé par Plutarque ( de Iside
et Osiride), fait soupçonner que les Egyptiens avaient
eu long-temps avant les mêmes notions sur l'aimant. Ils
l'appelaient Vos de Jff>orus, et le fer Vos de Typhon, En
considérant la nature dans Tétat d'union et de décom-
position , sous le symbole de Ho ru s et de Typhon , ils
croyaient voir l-image de ces deux états dans l'action
de l'aimant sur le fer , selon que la pierre attire ce mé-
tal ou qu'elle le repousse. Les Romains, qui apprirent
des 6i>^C6 à connaître l'aimant, lui conservèrent son
nom de magnés y et admirent la tradition de l'origine de
cette dénofnitiation , comme on le voit par ces vers dé
Lucrèce :
Quem ttwgneta vacant patrio de notnine Grait :
M^ignetam, (pàa sit patries in mantiùnx ortus.
14.
( 212 )
Le moyeu âge , dans sa barbare latinité , lui donna le
nom de adamaSj nom qui désignait originairement le
diamant, et qui paraît à M. Klaproth, d origine orien-*
taie. Il est plus difficile d'expliquer l'origine du nom de
calanûta , que les Italiens, comme les Grecs modernes,
donnent à l'aimant. Nous croyons, avec M. Klaproth,
que la seule explication raisonnable de ce mot a été
donnée par le P. Fournier qui dit , en parlant de cette
pierre : « Les marins français la nomment calamité qui ,
•^' proprement en français , signifie une grenouille T^erle^
'« parce qu avant qu'on ait trouvé l'invention de sus-
« pendre et de balancer sur un pivot Taiguille aimantée,
« nos ancêtres ('enfermaient dans une fiole de veri*e de-
« mi remplie d'eau, et la faisaient flotter sur l'eau comme
« une grenouille. Hugo Beriius, qui vivait du temps, de
« saint Louis, en même temps ou à-peu-près queGuyot
« de Provins dit que tel était Tartifice duquel les mate-
« lots , en ce temps-là , se servaient pour connaître la
« nuit, où était le nord. »
M. Klaproth est d'accord avec le savant jésuite pour
le fond , mais le mot calamité , pour désigner la petite
grenouille verte , lui paraît grec. Ce mot calamita est
aussi usité dans d'autres idiomes européens, on le trouve
dans le dialecte de la langue romane de Surset^ chez les
Bosniaques, chez les Croates, et dans le dialecte sla-
von des Windes ou Wendes de la Styrie.
Il faut lire dans la dissertation de M. Klaproth, tout
ce qui concerne la dénomination de Taimant dans les
autres langues. Nous devons nous borner à faire re-
marquer ici, que, pour le bas-breton , c'est la pierre de
touche; pour le Hollandais, le Suédois et le Danois, c'est
la pierre ajaire voile; pour l'Islandais et l'Anglais, la
pierre conductrice; pour l'Irlandais et le Welch, la pierre
( ^i^ )
yui attire» Un fait très remarquable y c'est que presque
toutes. les dénominations delaimant, en Europe, se re-
trouvent; aussi, quant a leur signifipation , dans les lan-
gues de l'Asie. Dans celles des Indiens, des Singhalais,
des Chinois i pour ces derniers, c'est la pi^re aimée du
fer , la pierre qui s'unit au fer par un tendre baiser, la
pierre qui aime. Le. mot thsu chy en chinois, nom le
plus, vulgaire de l'aimant, ne signifie pas autre chose.
Un auteur de cette nation écrivait vers Tan 760 de J.-G. :
laimant attire le fer comme une tendre mère qui fait
venir ses enfans à elle, et c'est pour cela qu'il a reçu son
nom.
Venons maintenant aux dénominations de la bous-
sole ou de Faiguille aimantée. L'un des plus anciens noms
qu'elle ait porté en Europe, et qu'on rencontre pour la
première fois dans la satire de Gujot de Provins , est
celui A'amaniere^ et non pas marinette ^ comme on Ta
souvent imprimé par erreur. Les Italiens lui donnent
aujourd'hui le nom de bussola qui parait dériver d'un
des mots employés par les Arabes, pour désigner la
boussole ; savoir ; moiiassala , le dard qu'on prononce
vulgairement moussala. Pour découvrir cette identité ,
ii ne faut pas oublier que dans le moyen âge, l'M ini-
tiale des mots arabes a souvent été changée en B , et
qu'il y a des tribus arabes dans le dialecte desquelles
ce changement est encore très fréquent. Après le mot
boussole , le terme de compas pour désigner la boîte qui
contient l'aiguille «aimantée, est le plus répandu en Eu-
rope.
Après avoir passé en revue tous les noms de l'aiguille
aîmaotée, soit en Europe, soit en Asie, M. Klaproth
arrive aux données historiques sur l'époque ou les di-r
verses nations de ces deux parties du monde ont eu la
( ai4 )
première connaissance de la polarité de raimant, et de
Tusage de Taiguille aimantée, dans la navigation.
.Aucun des témoâgoages quon possède sur ce sufet,
ne remonte, pour FEurôpe , aH-dela de la fin du dou-
zième siècle^ et toute hypothèse contraire manque de
preuves. Il est démontré que Topinion du professeur
Hansteen , sur Tusage de raiguiUe aimantée, par les Is-
lanxlais, dès le onzième siècle , ne rjepose que sur un
passage, ajouté à la première rédaction de VIslands Lan-
(fftamaboky laquelle première rédaction date vraisembla-
blement de la fin du oni&ième siècle* Mais cet ouvrage fut
revu et complété dans la suite par plusieurs écrivains,*
et enfin Hauk^ fiU d'Erinhdy qui mourut ^en i334) le
refit en entier^ A ce Houveiiu travail apparticmt certaine-
ment le passage cité par M. Hansteen. Ur £3mt donc en
revenir,. pour première mention de Taiguiile aimantée,
à la satire de Guyot de Provins ^ déjà dtée , qui parut
sous le titre de Bible, vers 119O7 date que lui doime
M« Paulin Paris jsi parfaitement versé dans tou t ce qui con-
cerne notre ancienne langue et notre vieille littérature.
Guyot après avoir déclamé contre tous les états, in-
vective aussi contre la cour de Home. Le pape , selon
lui, devrait être pour tous Jes fidèles, ce qu'est , pour
les matelots, la tremontaign^ (I étoile polaire), sur la-
quelle ils oat toujours les yeux fixés quand ils sont en
mer. Les autres étoiles, dit-il, tourlient et circulent
sans cesse dans le ciel; elle seule est invariable et les
guide sûrement. M. Klaprotb fait suivre ici les vers de
Guyot, dans lesquels nous trouvons la description de
Vamaniere^ et l'indication de son usage et de ses pro-
priétés. Je regrette bien que le cadre borné dans lequel
je suis obligé de me renfernier^ m empêche de citer ici
en entier ce curieux passage que M. Paulin Paris a ex-
( =»'5 )
trait de plusieurs manuscritâ de la BtblioJ^hèque royale;
mais je ne dois pas omettre un fiait trop inipoptant pour
n'élre pas signalé , c'est que Giiyot parle de raîguîUe
aimantée, non pas comme d'une invention récente, mais
comme. d'une chose sufiisamment connue de son temps.
La' seconde mention de la boussole se trouve dans la
Deêmption de la Palestine^ de Jacques de Vitrj (i!ii5<*
13 20). Le fait qu'il raconte se rapporte à Tannée iao4«
Les termes dont il se sert sont à-peu^près ceux de
Guyot; pour lui non plus raigaille aimantée n'est point
une découverte nouvelle , mais un instrument absolu-
ment nécessaire aux marins, et d'une connaissance de-
venue générale et vulgaire. Brunetto Latini , dans son
7Wior composé à Paris, vers iâ6o, nous fournit un
nouveau témoignage sur YmgMlle d'yafnantavLcalamitey
témoignage plus clair encore que les précédens. Il pa-
rait avoir appris du moine Bacon , pendant un voyage
qu'il;fit en Angleterre, ce qu'il sait de la bousfK>le, c'est*
à-dire. la manière d'aimanter l'aiguille et de la disposer
pour l'observation. « Bacon, ditil, me montra la ma*-
« gnette, pierre laide et noire ob ele fer, volontiers se
« joint, l'on touche ob une aiguillët et en festue l'on
« fielfte; puis ion met en l'aiguë et se tient dessus et la
« pointe se tourne contre l'estoi le quand la puit lut
« tenebrous et l'on ne voit estoilte ni lune poet li mari-
« TÎnier tenir droite voie. »
Voyez un peu comme notre moyen âge s'empare de
l'aimant pour l'accommodera son goût du merveilleux, à
sa passion des choses surnaturelles^ Albert- le^rand ,
digne représentant de son époqtie dans les sciences na-
turelles, va se charger de vous apprendre ce que les
plus instruits d'alors pensaient de cette pierre admirable.
Lui Albert ne se fie p<is à ce que ses contemporains
( aie )
avaient observé. Il en appelle au tëmoîgpage d'Aristote,
de TAristote qui lui convient , de VAristote de la façon
des Arabes , de l'auteur prétendu du Traité des pierres.
Avec une telle autorité, Albert se sent à l'aise, aussi
remarquez ce que l'aimant devient entre ses mains. Il
en existe, dit-il, qui attire l'or réduit en poudre fine,
mélangée de sable; le sable reste tout seul. Il est un au-
tre aimant froid, humide, blanc, et craquant sous la
dent, celui-ci c'est Targent qu'il préfère à tout. Fût-il
éloigné de trois ou quatre coudées , l'argent vient à lui
tout d'un bond , et même fortement doué , l'argent
s'échapperait et viendrait encore. Un troisième aimant
exerce une influence bien* autrement remarquable ; c'est
sur la chair qu'il opère ; il a pour elle un tel attrait ,
qu'elle s'attache à lui de manière à ne pouvoir plus en
être séparée , et alors pas une goutte de sang ne reste
dans cette pauvre chair qui ne renaît plus sur le corps
auquel elle appartenait. On sent tout le parti qu'un ro-
mancier pouvait tirer de l'aimant , à l'époque d'Albert-
le«Grand.
Tout porte à croire que ce fut à l'époque des croi-
sades, alors que les peuples de VOccident se mêlèrent
sur les champs de bataille avec les peuples de l'Asie ,
que les premiers apprirent des Arabes Tusage et les
propriétés de l'aiguille aimantée.
Après avoir réfuté les opinions contraires» à cette hy-
pothèse, M. Klaproth l'environne de tous les témoi-
gnages historiques qu'il a pu recueillir. L'Edrisi qu'on
avait invoqué ne lui en fournit aucun. Le passage at*
tribué à Aristote prouve au moins , qu'avant i^So, le
prétendu traducteur arabe connaissait la polarité de Tai-
mant. Il est fort difficile d'établir à quelle époque pré-
cise les Arabes ont fait usage dv l'aiguille aimantée dans
( 2^7 )
la navigation. Tout fait supposer que leurs marins s'en
servaient long-temps avant que leurs asironoràes ne la
connussent; ou du moins n*en aient parié dai^s leurs
écrits. On en trouve la première mention dans le Trésor
des Marchands pour la connaissance ^es pierres^ ouvrage
que BaïUk, natif du Ribdjak, rédigea en laSa de J.-C.
C'est en naviguant de Tripoli, de Syrie à Alexandrie, en
134^} C[u*il vit les capitaines en faire usage. Il entre, à
ce sujet, dans des détails d'autant plus curieux qu'ils
pr^<*ntent une description complète de rinstrumeni et
de la manière de. s'en servir.
« Les capitaines, dit Baïlak, qui naviguent sur les
mers de Syrie, dans les nuits obscures , alors quon
n'aperçoit aucune étoile et qu'on ne peut se diriger
d'après les quatre points cardinaux remplissent un
vase d'eau, et le posent à labri du vent dans Tinté--
rieur du navire, puis ils enfoncent une aiguille dans uii
chalumeau et disposent le tout en forme de croix dans
le vase plein d eau où l'appareil suornage, puis ils pren-
nent une pierre d'aimant assez grosse pour remplir la
paume de la main , l'approchent à la superficie de l'eau ,
impriment à leurs mains un mouvement de rotation
vers la droite, de manière que Taiguille tourne sur la
surface du liquide, et tout-à-coup retirent leurs mains
avec dextérité et promptitude, l'aiguille alors par ses
deux pointes fait face au nord et au midi..... D'autres
capitaines, qui voyagent dans l'Inde^ remplacent l'ai-
guille ^et le chalumeau par une sorte de poisson de fer,
mince, creux, et disposé de telle façon que, jeté dans
l'eau, il surnage, et de sa tête et de sa queue désigne
les deux points dont nous venons de parler. »
. On .voit, par ces détails, qu'il s'agit de la boussole
aquatique, la même dont il est question dans Jlugo Bes*
( »«8 )
tius, dans Guyotde Provins, ou la boussole des marins
français. Ici, s'appuyant de Tatitoritë de Baîtak, témoin
oculairç de ce qu'il rapporte, M. Klaproth combat sur
un terrain fort aTantageax les écrivains qui, tels que
Renaudot, Collina ^ le président Azuni, contestent aux
Arabes la connaissance de la boussole dans le treizième
siècle. Ces écrivains se sont étayés de témoignages né-
gatifs, soit d'une note existante sur le fameux plani-
sphère des Camaldules, apporté du Cathaï par Marc
Paul , soit d'un passage de dontt , Vénitien , qui fit le
voyage de Tinde, vers le milieu du quinzième siècle.
L'auteur de la note prétend que sur cette mer on navi-
gue «ans boussole ; Gonti assure qu'il n'en a pas vu à
bord du bâtiment sur lequel il se trouvait. Ces àewL as-
sertions peuvent être vraies sans infirmer en la moindre
chose le témoignage de Baïlak. On sait que devant la
justice la déposition de l'homme qui n'a pas vu ne balance
en aucune manière, celle de l'homme qui a vu de ses
propres yeux, la seconile seule fait la convietifin du jnge
et sert de base à sa décision, ainsi en doit-il être derant
la critique.
Il paraît donc démontré que la boussole aquatique
était, en 1242, aussi bien en usage chez les Arabes que
chez les Européens ; et que le (poisson , dont on se ser-
vait dans les mers des Indes en guise d'aigutile, y était
connu avant l'époque du voyage de Baîlak. Noos allons
voir maintenant que la boussole aquatique d^ Chinois
était, entre II II et iii7dei'èrechrétîeafne,absokiBient
£aite de la même maniée que la boussole des Ardues,
que la boussole vue par BruneUo LaiUm^ chez le moine
Bacon avant 1260 , pendant son voyage en Angleterre.
Nous sommes parvenus à «la partie la plus neuTe de
lu dissertation de M. Klaprothi Lui, le voici avee les
( »i9 )
Chinais, ^ens de sa connaissance intime. Rien de plu»
curieux que la massue de faits qu*il empruntts à leurs
écrivains, ex à I ai4e desquels il ëtabUt les drcxits de*la
Chine à l'inv^niipn 4'un in^trajrnent dont les copistes
européens se servent un peu-mieux que les découvreurs*
Je. prie d'avance M« Klaproth de me pardonner %i je
manque à qu^elque chose dans rortbognaphé des ncons
chinois, ^n rçv^nche je tâcherai de n omeHre aucun
des f^its f^incipatix qu'il fait valoir avec une si judi*
cieuse critique.
Si Vpn remonte à la 12^ année de J.-C. , on trouve
déjà 1<^ nom d- aidant iniposé par les Chinois à la pierre
avec laqiienUe on, peaf donner la direeUan à VaiguUie. Ce
passage important ^st ciié dans le Lexique de lempereur
J^hanghi pt dans ]a plupart des autres dictionnaires chi*
nois. Voilà donc au sec^pnd siècle de notre èfe , raiguillè
aimantée connue dans la Chine; aousi lisons^ dans le
grand dictionnaire Pofii wenyunfou^ qu'aux. troisième,
quatrième et cinquième siècles^ sous la dynastie de
Tsin de â65 à 4^9 > il y avait des navires qui se diri-
geaient au sud par laimant. Plus tard , dans le on-
zième sièclet> les diseurs de bonne aventure , Ira bate-
leurs , 1^ diarlatans de place , s'emparaient de raiguiUe
dont ils fro.ttaient la pointe avec la pierre d'aimant, en
promettaiH aux spectateurs que le petit, morceau de fer
allait leur indiquer le midi^ ce qu'il n« manquait pas de
£àire« La. déclinaison de l'aiguille était alors connue,
0t> chose remarquable ) la variation observée au corn*
mencemeni du douzième siècle était à-peu-^près la même
^ue celle que le P-« Amyot trouvait à Péking. Ce der^
niet^ en l'indiquant entre ^"^ et 2^ 5o' vers l'ouest, se
reuoontre areo un. vieil auteur chinois de 11 17 , qui la
porte e^ 5/6 sud; car on sait que pour ce Chinois
( 29.0 )
comme pour ses compatriotes de toutes les époques, le
pôle principal de r^ig^iilie aimantée est celui qui
montre le sud. Ainsi Texpression de l'un et de l'autre de
ces observateurs , quoique très diflérente en apparence,
se trouve absolument la même.
Chez les nations de TOccident, la première applioa-
tion de laiguille aimantée a été faite par la marine;
chez les Chinois, elle n'a point servi d*abord à guider le
navigateur au milieu des solitudes deTOcséan. Il fautbîen
distinguer le double usage qu ils en ont fait. Le plus
ancien était de les employer à diriger leurs chars de
guerre, de voyage ou de cérémonie. Celui de ces chars,
porteur de l'appareil, s'appelait char magnétique. Et
l'appareil, tel que l'indique la gravure donnée par
M. Klaproth , consistait dans une petite figure de bois
tournant sur un pivot et sous le vêtement de laquelle une
barre de fer aimantée se trouvait artistetnent cachée.
Cette statue avait le bras étendu , et de quelque coté que
le char tournât elle montrait le sud de la main; on va-
riait la forme de cet ingénieux conducteur, il se voyait
quelquefois sous celui d'un génie, paré d'un habit de
plumes, entouré de dragons; mais toujours le méca-
nisme intérieur était le même. Toutefois , ce char mer-
veilleux, porteur de l'homme ou du génie , prenait la
tête du convoi. Il indiquait la route aux voitures qui la
suivaient et la position des quatre points cardinaux.
Les histoires chinoises sont pleines de détails sur la
Gonstruetion de ces chars magnétiques, et 'M. Klaproth
n'a négligé aucun de ceux qui peuvent servir à leur
histoire. L'orgueil chinois en fait remonter l'origine à
des temps fabuleux, à l'ancien • empereur Houang-ti^
c'est-à-dire environ a6oo ans avant J.-C. On pense bien
que M. Klaproth ne s'avise pas de discuter une sem-
( 221 ).
blable antiquité; il saute quinze siècles pour se trans-
porter dans des temps véritablement historiques, et là i
trouve les chars mentionnés dans les Mémoires histo^
tiques de Szu ma t/isian, sous Tannée ii lo avant !•-<].
C*est encore une fort belle noblesse. Depuis le troisième
siècle de Fère chrétienne, on rencontre de fréquens té»
moignages, et des témoignages authentiques, de leur
existence, de leur forme et de leur emploi. On voit
qu'ils furent connus au Japon dans la seconde moitié du
septième siècle. A toutes les époques, ce fut toujours
une grande rareté : on les donnait en cadeau aux prin-
cipaux dignitaires; ils tenaient le premier rang dans les
cortèges d'apparat. Lorsque Ch/ hou (335-349) sortait
en cérémonie, un des commandans de la garde de ses
carrosses conduisait toujours un de ces chars en avant.
Les ouvriers qui les construisaient étaient fort considé-
rés : c'étaient des académiciens qui étaient ordinaire-
ment chargés de cette besogne; elle leur valait d'hono-
rables distinctions du prince, et leur rapportait beau-
coup d'argent.
Quant à Vinveution de la boussole proprement dite,
M. Klaproth n'en trouve pas la date dans les livres chi-
nois à sa disposition. Nous avons vu que, depuis le
milieu du troisième siècle jusqu'au commencement du
cinquième , on dirigeait déjà des vaisseaux d'après des
indications magnétiques. Nous savons que dans les
septième et huitième siècles, les Chinois faisaient de
longues courses maritimes; qu'ils partaient de Canton ,
qu'ils traversaient le détroit de Malacca, qu'ils allaient à
Ceyian, au cap Comorin, a la côte de Malabar, aux
embouchures de l'Indus et ensuite à Siraf , et jusqu'à
l'Euphrate.
Si au troisième siècle les Chinois connaissaient la pro-
( 22a )
priét^ du fer aimanté pour se diriger à la mer, il n'est
pas possible que dans les temps' postérieurs ils niaient
pas fait usage de la boussole en trarersant TOcéan In-
dien. Néanmoins, la description la plus ancienne de cet
instrument, trouvée par M. Klaproth dans les livres
chinois, ne date que des années iiiià 1117 de J.-C;
toujours est-il constant que son usage était général dans
la marine chinoise vers la fin du treizième siède.
Il ne faut pas oublier que la boussole dont il s*agit
ici était la boussole aquatique, qui paraît s'être conservée
fort long-temps en Chine; on ignore même l'époque où
elle hit remplacée par le système actuel, c'est*à*dire
par une aiguille supportée et se mouvant sur un pivot,
et renfermée dans une boite sur laquelle ^ont tracées les
divisions de l'horizon ou des signes astrologiques dis*
posés dans des cercles concsentriques.
La description des boussoles chinoises tdies qu'elles
existent aujourd'hui termine cette curieuse dissertation.
Cette partie ne peut être ni abrégée ni analysée : pour
être compris, il fiiudrait tout citer; car ici, rien de su-
perflu , rien qui ne soit utile à l'intelligence de l'instru-
ment et à ses divers emplois. Je ferai remarquer seule-
ment que M. Barrow accorde de grands éloges aux
boussoles chinoises , et qu'il en regarde la construction
comme préférable à eelle des boussoles de l'Europe:
dans les premières , laiguille doit son extrême sensibilité
à son peu de longueur et d épaisseur ; par la m»r»ère
dont cette aiguiliie est montée, elle reste ebnstaiiHvetit
pointée v«rs la même partie du eîel j quelle q^e puissie
être la rapidité avec laquelle tourne la boîte qui la con-
tient ; sa petitesse , sa légèreté et Ift manière dont elle e$t
suspendue, lui donnent un grand avantage pour vaincre
te pouvoir magnétique de Tinclinaison dans toutes les
( a23 )
parties du globe , et enfin elle n éprouve jamais de dé-
viation dans $a position horizontale.
En résumé, la dissertation de M» Klaprôth établit que
c'est à tort que Ton attribue à Flayio Gioia, né dans les
environs d'Âmalfi vers la fin du treizième siècle, Tin-
vention de la boussole ; que cent ans avant lui elle était
connue en Europe; que la seule part qui pourrait lui
être faite se bornerait à la forme actuelle de Tinslru-
ment, à un perfectionnement de la boussole ancienne
ou aquatique ; que cette dernière était usitée en Chine
quatre-vingts ans au moins avant la composition de la
satire de Guyot de Provins; que les Arabes la possé-
daient àpeu-près à la même époq^ue ; qu'ils la reçure^nt
directement ou indirectement des Chinois , et qu a leur
tour ils la communiquèrent aux Francs à l'époque des
premières croisades.
RAPPORT
SUB LE VOYAGE DE M. LEPRIEUR DANS l'iNTERIEUR DE
LA GUYANE,
Fait au nom d'uue commission spéciale ^ par M. d'Av«zac.
(Séance du 17 octobre iS34.)
Messieurs ,
Vous avez chargé MM. Wardon, Corabœuf et moi,
d'examiner, pour vous en rendre compte , un mémoire
remis par M. Leprieur et contenant la relation de son
voyage dans l'intérieur de la Guyane Française; vous
avez assigné à cet examen un double objet; d'une part y
l'appréciation de ce que te voyageur a accompli ; d'autre
. ( "4 )
part, la recherche des moyens à employer pour rendre
aussi fructueuse que possible }a continuation de Tex-
ptoration qui a été commencée.
Nous ne pouvions manquer d'attacher beaucoup d'in-
térêt à cette double question ; mais elle tire encore à
nos yeux un nouveau degré d'importance, de cette con-
sidératimi, que le département de la marine nous pro-
voque à éclairer^ par nos observations, la marche qu'il
lui paraîtra la plus utile d'adopter pour mener à fin une
reconnaissance générale des parties inconnues de la
Guyane Française.
Depuis long- temps la convenance d une telle explo-
ration a été appréciée par la Société de géographie:
dès 1826 , elle a mis au concours un prix de 7,000 fr. à
décerner au voyageur qui l'aurait accomplie; et le dé-
partement de la Marine, avec lequel la Société se trouve
unie par des liens si nombreux et si honorables , est
entré lui-même pour 2,000 francs dans là fixation de
cette somme.
Déjà une commission (i), réservant pour l'avenir les
droits de M. Leprieur, avait applaudi au zèle dont il
avait preuve dans ses premières tentatives , mais avait
dû reconnaître qu'il n'avait point encore rempli le pro-
gramme de la Société.
Chargés aujourd'hui de porter une investigation spé-
ciale sur les documens plus détaillés que vous a soumis
M. Leprieur, et d'apprécier à-la-fois ce que le voya-
geur a fait , ce qu'il est capable de faire , et la voie qu'il
devra suivre pour tirer un paiti aussi utile que possible
de son propre zèle et des moyens d'observation qui
(i) £lic était composée de MM. Ey-riès, Roux de Rochelle,
d'Urvilie , d'Ayezac , et Jomard rapporteur!
( aaï )
pourront être mis à sa dispôsitîc»i , vos lïoévêlsiuiL eMi-
missaires se sont parta^ la tïfîhe qiie'Toias le^ aviei,
imposée en commuil : M; Wardén 8«st charge de re-*
diercher qnels moyens matériels paraissent nécessaires
pour effectuer le voyage de manière à ne point rencon-
trer d obstacles insurmontables , de dapg^rs conti^ les*
quels on ne se trouve prémuni 9 M. Cot^bttouf a recher*
ché de son côté quels moyens d'observations devraient
être mis à la disposifioii du voyageur pour faciKtér et
assurer d une manière satisfaisante le relèvement de sa
route. L'exameh du travail d'ex]ploration déjà effectuée
par M* Leprieur, et le soin de vous exposer Tensemble
de nos investigations , tel est le Ipt qui m*a été spéciale-
ment départi. Il nous a semblé que Tordre dans leq(uel
il convenait de vous en rendre compté était de vous
entretenir d'abord des reconnaissances faites , puis dés
directions scientifiques qu'il importé de ne pas perdre .
de vue dans les tentatives ulf éiieures d'exploration , et
enfin des dispositions matérielles à prendre pour mener
à heureuse fin une aussi louable entreprise.
Pour mieux vous faire apprécier, messieurs^ le degré
d'intérêt que peuvent of&ir les premiers relèvemens de
M. Leprieur, il conviendrait peut-être de vous présèu'-
ter d'abord un tableau d'ensemble des résultats proctt--
rés par les explorations antérienres , de discuter la vs-
leur de chacun des élémens d'un tracé général des con-
naissances déjà acquises sur l'intérieur «de la Guiane
Française. Mais pour remplir dignement Une pareille
tâche y il eût fallu ne rien ignorer de tout ce qui a été
t^nté , avoir à sa disposition les documens récci^llis par
tous les explorateurs qui ont précédé le' voyageur ac-
tuel; et s*il n'est point impossible aujourd'hui de re-
( aa6 )
trouver un à un, à force de recherches el de soins ^
touft ces élémens peirdus ou ignorés, leur ansdjse
comparée demeurerait encore un trayail, difficile peat-
êtrei devant lequel sans douie notre courage n'cAt
point reculé , mais qui eût exigé des vérifications et des
étudip^ trop longues pour se traduire ici en un simple
exposé de quelques pages.
Et pourtant un examen de cette nature importerait à
la science et au pays ; car une déplorable ignorance de
ce qu a été £iiit| depuis un demi«sièole, se révèle dam
le tracé de la Guiane Française ^ donné par des géo-
graphes y fort recomraandables d ailleurs, tels que Spix
et Martiiis^excusables peut-être, en leur qualité d^étran-
gers^d'avoir si fort négligé dans leur travail une contrée
placée au surplus en dehors du théâtre de leur explora-
tion; mais tels aussi que notre défont Collègue et ami
Brué, dont les belles cartes récemment édites par sa
veuve se bornent à reproduire, pour notre Guiane,
les Configurations surannées et fautives des deux voya-
geurs bavarois , copistes eux - mêmes des vieilles es-
quises portugaises.
Les constructeurs de cartes, chez nous comme à
lëtranger, ne se trouvent cependant point destilaésà
cet égard d'indications sûres et de salutaires conseils;
un ingénieur géographe qui a passé sa vie à la Guiane,
leur a signalé, dans une note brève, mais substantidie,
quels travaux avaient été faits jusqua hii, et quels
documens édiis Offrent le^ lumières les plus certaines ;
mais on ignore ou on néglige les indications de
M. Noyer, on ne recherche point les relèvemens de
Menlelle et deLd^loud; et cest aux vieilleries portu-
gaises que Ion va emprunter le tracé gi^Uque de nos
possessioits !«•• fe vOUe, messieurs, à une réprobation
' ( aîi7J
scientifiyt{U6> celie incurie das oartf>graphea , d*aiitaot
plus fâcheuse que les erreurs qu elle 9céréàixé se COPSft-
crent en quelque sorte pai? la déplorable habitude de
pligiat'qui a envahi le domaine où ne régnent plus les
Ddide eii les d'An ville.
Vous TOUS rappelez tous, messieurs^ Veioellenbe notls
qui YQiis a été adressée de Gaïenne le 4 septembre i8f29j
et dans laquelle notre con&ère M.JMoyer vous entretint
de rétat actuel de la géographie de la Gtdane Française i^
et d^un ptojtt (Fexploratùm dans [intéiieur de icette eùn^
trée ^ïioùs savons^ grâce aux rewseignemens puisés dans
les aouyenirs personnels dç laneien député de Ckiïenne^
que de toutes les cartes publies sur le pays dont il a
fiiit \m-mèmé.j par devoir consneie par goût, ime soU
gnetise étude, les meilleures sont celles de Mentelle^t
de Lébloiid y 1 une réduite par Tingénieur hydrographe
Bonne po^r Vatlas^e Raynal, et reproduite à une
autre échelle au Dépôt de la marine,, en tSij, Fantre
rédigée par Poiraon sur les relevas dn second royag^ir^
et publiée en i8i4«
L'un et Vautre avaient observé quelques latitudes;* il
n y a poin^ eoiitrê leurs résultats respectiËs un accord
parfait j les ^iïerendes se bornent à quelques minutes,
dont lea routes de Lablond se trouvent plu» courtes
quQ <ielles de Mentelle ; ces différences sont tcop pe^
tite^ pour qu'il y ait lieu de s y arrêta; on peut s^t
lemtnl annoter qu un . troisième observateur^ M. MiU
thiad^f ancien a$pira!nt de la marine, qui fit en l'Sax^
iiœ excursion dans Tintérieur, obtint de» latitudes coil4>
fiifinativea de eelleâ.dç MeiiJtelie >. et que déja^^n 1^819^,
M. DumoJGiitml:^ Soi^^ingéoioUr.deJa marine, avaiii ret
le^ quelques paViÂes iHie& pfr Lefalond» et avait troirvié
sa route un pou plus longue ^«e c^llë.du voyageur nni-
i5.
( 228 )
-furaKste.Qaant aux longitudes, il ne parait pas qu'il y en
ait eu d'obseryées.
Les relèvemens de Mentelle étant reproduits, sauf
quelques modifications à réviser, sur la carte de Le-
blond , celle-ci est , en définitive , ce que nous possé-
dons de plus complet sur les parties explorées de la
Guiane Française. Elle ne se trouvait plus dans le corn*
merce ; mais j'ai été assez heureux pour en découvrir
le cpivre, au moyen duquel ont été obtenues de nou-
velles épreuves dont une est sous vos yeux* Quelques
améliorations y pourraient être faites, d abord sur une
zone assez large du littoral , d'après une grande carte
manuscrite relevée par M. Siredey, arpenteur^géomètre
de la colonie ( laquelle ne doit cependant être suivie
qu'avec précaution et discernement) ; puis dans le haut
de rOyac, d après le relèvement manuscrit de M. Du*
monteili le tout combiné avec la carte de Mentelle:
quelques indications pourraient être approximativement
marquées , vers les sources de l'Approuague , d'après
la relation de M. Milthiade; mais il ne faut pas sedissi*
muler que la rédaction de ces élémens divers exige un
travail critique qui n'est point sans difficultés.
Dans une contrée couverte de forêts vierges , où les
routes sont remplies de difficultés, coupée d ailleurs de
nombreux cours d'eau que remonte ou descend avec
adresse la pirogue du sauvage indigène, tous les voyages
se font par les rivières et les criques , et les cours d'eau
les plus considérables sont la voie la plus naturelle pour
des reconnaissances étendues : TOyapok et le Maroni
sont, sous ce rapport, les deux grandes routes de l'in-
térieur de notre Guiane. Le cours du Maroni est connu
depuis son embouchure jusqu'à son confluent avec
TAraoua, connu lui-même depuis ce confluent jusqu'à
( ^^9 )
la crique Tako. Au-dessus du confluent dont il s*agît, le
Maroni a encore un tours que Von suppose fort éten-
du ; mais il ii'esit plus^ possible û*j arriver en remontant
le fleuve depuis son embouchure, à moins que Ton neût
des forcies suffisantes pour vaincre Fopposition dés
nègres marrons de Surinam,, qui barrent le passage et
forment une peuplade redoutable.
Reste donc rOyapok, que Leblond avait relevé jus-
qu'à sa source en août et septembre 1 789 , ayant même
reconnu, au*delà^ la tête de quelques ruisseaux aiHuens
du Yaii, qui lui-même va se jeter dans l'Amazone vis-à-
vis <lu fort de Gurupa»
Dans le compte qu'il vous ai rendu de son voyage^
SfL Leprieur vous a fait connaître qu'il a remonté l'Oya-
pok jusqu'à. sa source, puis descendu le Aouapira, ap^
pelé plus bas Jari ,^ jusqu'à plus de cinquante lieues ; que
là ) privé par une cif^onstance imprévue de la majeure
partie de son monde et de son bagage, il revint sur ses-
pas, et fit par terre une tentative dans le but de rallier
le Maroni ;».mais qu'au boutde trente lieues, deux de ses
trois compagnons étant tombés malades, force lui fut de-
rétrograder et de regagner l'Oyàpok^ d'où, il revint; à^
Caienne.
M. Leprieur a soigneusement-relevé sa route au-dessus*
du confluent du Gamopi: on avait jusque-là letracé^dè
Mentelle, et il croyait inutile de s'occuper d'unepartie
déjà connue; il ignorait l'existence du relèvement de
Leblond au-dessus de ce point,, et nous devons à cette
eîpconstance le soin qu'il a pris de consigner dans soin
journal les- détails du fleuve depuis cet endroit»
Le voyageur avait l'intention d'assurer le tracé de sa
route par des observations astronomiques ; il avait un
cercle de réflexion , une montre à secondes ^ boussoles
(a3u)
bàrOBoètM et thermomètre. Ilatiit«di8f»dkti#guë, ila^rah
IlnUtttde des observations «oéléoroiogiques ; mtds ii
o'^ic point asseï £unitier atee la ftaxicfie des obsetra-
tions oâestes ponrëvke^oii suniMMrter les difl^otiés que
lui présentait Tusage dw instrument à réfimon sous
d*acissi basses ioûtodes, où les hauteurs solaiifés iDéri-
diennes sont impossibles à prendre en employant lliori-
%on artificiel. Le voyageur voulut y suppiéei* par des
haateais non méridieimes; mais malheureusement il
n'avait pointa oet égard de$ couYiaissances assez précises
pour n omettre aucun des 'démens indispensables au
calcul de ses observations , et il ne peut être tire auean
jiarti de ioii()es celles qo'il a vapportées.
Nous n avons donc le traoé de sa rotirte qu'à l'estime,
et cette estime «lle-mème , basée sur ia mesure horaire
des espaces parcourus , combinée avec la force d'imput-
i»ion ou dé résistance dés coarans en aval ou en amont,
n^est fondée , quant à ce dernier élément , que sur une
appréciation mentale, sims vérification quelconque delà
vitesse effective de ia marche par la foie du lok. Voilà
comment a été obtenu an relèvement qui offre en ligne
droite une longueur de ^4 nulles géographiques esdniés
entre le confluent du Camopi , point de départ , et réta-
blissement de José Ourou , point d arrivée.
£o admettant que le voyageur ait fait une juste éva-
luation relative des diverses fractions de sa roate, il reste
à se demander ce quevalenJt en réalité tes 3S4 miHes aux-
quels il estime Taxe général sur lequel serpente sa ligne
itinéraire. Il faut reconnaître qu'il n^a pas recueilli de
données suffisantes pour résoudre directement cette
question ; j'ai dès4ors cherché ailleurs des élémens de
vérification.
J'ai d'abord attentivement collationné le relèvement
( a3i )
d^Jtt» LeprituFJLYiOeciehu de Lebjofid i ils oflEnuit foér
rOjapok, avec quelque ^iKyersité i/e -feimes ,iJeg mêmes
smuosilés, et^si jose jn'eoqprkner siiisiy laflaèrnéph^ûO"
nomîe ; e*est le cas de dire avec le poète :
Faciès non vmnièus una ^
Nec diiiel^sM tamên y qkaUs decet esse smi>rum, - -
Ce recollement m'a convaincu de ^exactitude des deux
voyageurs, qui se servent ainsi de contrôle mutuel : ils
ont Fun et lautre tiré du même modèle deux copies sem-
blables; je dis semblables et non point égales, car s'il y
a une grande ressemblance entre leurs configurations ,
il y a une énorme différence dans Testirae, ainsi qu'on
peut s^en convaincre par le parallèle suivant :
Leprieur.
Leblond.
35 milles.
]S milles
4«
ao
A»
^7
a8 .
17
93
II
Du Camopi aa Yavé
Da yavé au Môi]toura-(«u Samacou) .
Du l^foQtouva an Jenagarey
Du Jenagarey à Ipoosalnghe (qu
Suacari ) #
De ripoussîughe au point où l'Oya«
pok cesse d'être navigable
Ainsi, t^oie moyen , M. lieprii^r aurait esiiiué â>"i/4
pour mil W; et en.réduisant ses évaluations sur ce pied,
la mesure en lignç droite de la distance totale qu'il a
parcourue depuis l'embouchure du Camppi n'est que
d'un peu plus de iSj milles au lieu de 354-
ALLeprieur nous a fourni lui-même des renseigne-
mens quiconfirnient la plausibilité de ce taux de réduc-
tion ; il noi^ a fait connaître en effet que, d'après les
informations qu'il tenait dec Indigènes, il y avilît, en
descendant Je Jari, riix jonraées de l'établissement de
José Ourou jusqu'à Temi^ouchure du Garapanato.uba , et
( aia )
delà douze jeiirnéeB! jusqu'à l'AmaKoae. il évalue ces
î<Hiroée8 à 5 lieues, cds4-à«£re iS milles. Or onmt
que, même en l-^trahcliuit.un tiers pour les détours,
on aurait, pour ces a a jours, â2iô anlles d'évaluation
qui, ajoutés aux 354 nûP^^i formeraient un total de *
5^4 railles (ne mettons que 56o) pour, la distance du
confluent du Camopi à l'Amazone ; cette distance n'est
en réalité que d environ aSo milles : c'est donc encore,
conune tout-à-l'heure, a i/4 milles d'estime pour un
mille effectif.
Une troisième vérification conduit encore à une con«
clusion pareille : M. Adam de Bauve nous a envoyé la
relation d'un voyage qull a fait à la fin de i83i et au
commencement de i833, par TOyapok et le Jari, jusqu à
l'Amazone; il a mis, de Tembouchure du Camopi à ré-
tablissement de José Antbnio , onze jours pour une dis-
tance que M. Leprieur évalue à iSi milles : ce serait près
de i4 milles en ligne droite par jour, en remontant!...
De là à l'embouchure du Piraouéry dansle Jary,M. Adam
de Bauve a rais i4 jours pour une distance de 1 18 milles
suivant M. Leprieur; puis, descendant le Jari,M. Adam
a fait en 8 jours le trajet de l'embouchure du Piraouéry
à celle du Yenipoko , laquelle est, au rapport de M. Le-
prieur, à 3o milles au-dessous de rétablissement de José
Ourou , ce qui porte à plus de lao milles j sur son relè-
vement , la distance parcourue en ces 8 journées : c'est
donc 1 5 milles en ligne droite à compter par jour pour
la descente du Jari. M. Adam de Bauve a continué de
suivre cette voie pendant 12 journées encore, jusqu'à
6 lieues au-dessous de Fragozo ; en comptant i5 milles
pour ces 6 lieues, on aura , à l'estime de M. Leprieur,
i65 milles du Yenipoko à Fragozo,' et 549 raî^'^s (ne
mettons que 53o) du Camopi à Firagozo. Or comme la
. ( a33 )
distance réelle est d'environ 235 milles, l'estime de
M; Leprieur e$t de nouveau démontrée réductible dans
la proportion de 2 i/4 ^ i*
Nous pouvons donc conclure que le terme le plus
éloigné qu'ait atteint ce voyageur est à 167 ou 160 milles
du confluent du Camopi avec rOyapok.
La direction générale de cette ligne résulte, de la série
des gisemens partiels, au S. aS^ O. de la boussole; le
voyageur a observé une déclinaison magnétique de
90 N.E., ce qui porterait la direction dont il s'agit au
S. 37^ O. et devrait faire assigner à l'établissement de
José Ourou , une position conjecturale vers l'intersec-
tion du parallèle de i^ N. avec le méridien de 56<> O. de
Paris. Ce résultat paraîtra peut-être bien reculé à l'ouest,
eti égard à la direction supposée du Jari , qui débouche
à-peu-près sous le même méridien que TOyapok; dans
l'état actuel des notions acquises, nous n'avons aucun
moyen d'éclairdr cette question. Nous devons toutefois
remarquer, qu'à partir de l'embouchure du Moutoura,
Leblond incline le haut Oyapok beaucoup plus vers
l'ouest que le nouveau voyageur, en sorte qu'il y a
peut-être compensation, dans le tracé de celui-ci,
entre la direction trop occidentale du Jari et la direc-
tion trop orientale de TOyapok. Cest à M. Leprieur que
demeure la tâche de faire à ce sujet les vérifications
convenables, en poursuivant une exploration qu'il n'a
laissée imparfaite que faute de directions assez précises
pour tirer tout le parti possible du zèle remarquable et
de* l'aptitude que nous nous plaisons à reconnaître
en lui.
Les conseils dictés par l'expérience de M. Corabœuf le
prémuniront désormais contre les difficultés et les
(a34)
écueiU de ses travaux de reconnaîssa^ces, en lé guidani
sur lusage des instruivens les nùfiW approfirîé» i de
telles opérations et à un tel pays, en lui sîgoalaot la na«
ture el les étémens cop^ûtutifs des observations les
plus sûres ou les plus convenables, en lui traçant une
marche invariable pour la noitalion de tous les détsûls à
cof)3igner dans un journal de route régulier. Notre
collègue prépare, à qe sujet, une instruction spéciale eu
rapport avec le degré d'habileté du voyageur, à qui elle
sera remise lors de son dépvirt.
Quant au choix des instromens dont il importe que
M. Leprieur.soit pourvu ^ nnus regardons comme néces*
saires à la détermination défi .positions géographiques
qui jalonneront sa route ;
i*" Un cercle répétiteur d'un diamètre de 17 cent.
(10 pouces) muni de tous les aeceâsoi^es indispensables
aux observatious astronomiques, au noilabre desquels
il sera convenable de comprendre de«^ .oculaires .de re-
change pour la lunette supérieure, dont Tuo auiu son
ouverture fixée pasallèlemeiit à Taxe optique de la
lunette et dans une direction perpendiculaire au plan
du limbe, pour donner la &cilité d'observ«$£ conumodé-
nient les plus grandes élévations des astres au-dessus de
rhoriïon;
20 Un cercle de réflexion, avec un horiutfi ariiQciel;
3° Deux chronomètres de poche ;
4** Une lunette astronomique pour les observations
des éclipses et des occultations d'étoiles;
5*" Deux baromètres portatifs à la Gay-Lussac^ montés
selon la méthode de Bunten;
6'^ Deux thermomètres libres;
y** Deux boussoles montées sur des boîtes de métal.
Tels sont les instrumensà employer pour détermi-
( a35 )
nor les latitudes et les lougitudes^deftliâux^ leur hauieur
au*dessus du niveau cle la mtr^ donner lès .relèvemens
et le tracé ^ du cours, des rivières, les directions des
chaînes de montagnesi etc. , oonmie aussi à £aife eon-
naitre la mesure de la température et des variattons at-*
mo&phéri(|aes.
Les différences déjà signalées entre le relèvement
d*es6ai que vou6 a reons le voyageur et œux «pi'aTait
obtenus Leblond, rendent évidente rindispeosable né-
cessité qu*il y aura pour M^ Leprieur à recueillir, aux
points notables de ses routes, les élémens astronomiques
propres à fournir des déterminations exactes dans les*
quelles viendront s*eiicadrer âes relèvemens de détaif.
La commission rend justice a la bonne volonté dont il
a fait preuve à cet égard dans sa première exploration ^
elle espère qu'au moyen des instrumens qu'elle tiidufae
et de l'instruction spécialepréparéepar M. Gorabœuf, il
n'y aura plus de mécompte à redouter dans l'observa*
tkm et la notation des élémens dont il. s'agit.
r I
Personne ne sait mieux que M. Leprieur Iai^mâme
quelles parties de la Guiane restent à explorer; la Soiciéto
de géographie a, du reste, proposé un programme qui
signale particulièrement comme importante la recon-
naissance des sources du Maroni et des reKefe qui dé-
terminent, en se prolongeant à l'ouest, la ligne du par*-
txvge des eaux des deux bassins opposés. L'intérêt na-^
tional indique en même temps une ligne entre le haut
Oyapok et l'Acaouary ^ mais il semble convenable d'en
faire l'objet d'une seconde tentative qui prendrait son
point de départ, à rétablissement de Mana, afin de lier
par des portages successifs le cours supérieur de cette
rivière a celui du Sinamary, puis aux sources de l'Oyac
( a36 )
et à celles d'Approuague, d'où Ion atteindrait aisément
rOjapok par Tlnipi et le GamojM. Nous ne nous occu-
perons ici que de la première route.
Le succès de rexpédition dépend moins des efforts
nécessaires pour vaincre les obstacles physiques inhé-
rens à la nature du pays , que des mesures efficaces à*
prendre pour se garantir des hostilités des indigènes et
surtout des nègres marrons de la Guiane Hollandaise,
qui occupent les bords du Maroni au-dessus des sauts
Itoupoucou et s'avancent jusque assez avant sur l'A-
raoua ; il est essentiel que le voyageur évite soigneuse-
ment d'approcher de leurs établissemens, en se portant
immédiatement sur les plus hauts affluens du Maroni
par une route analogue à celle qu'il a tentée au nord-
ouest de l'établissement de Couvé et Rouapîra, et qui le
conduira probablement chez les Roucouyennes du
Ouahoni, d'où il pourra descendre, à travers les Arami-
chauX) jusqu'au Maroni, après s'être assuré que les
nègres marrons n'ont point encore poussé jusque-là
des détachemens. Pour revenir au même point, en re-
montant le Maroni depuis son embouchure , il faudrait
lutter à diverses reprises contre les nègres marrons, et
une escorte militaire serait indispensable ; on aurait, il
est vrai , par cette route , l'avantage de pouvoir assurer
par des déterminations de latitude et surtout de longi-
tude, le cours encore fort peu certain de ce fleuve, et
d'en reconnaître les portions comprises «entre l'embou-
chure de l'Araoua et celle du Ouahoni. Mais la sécurité
de l'expédition, aussi bien que l'économie , semblent
conseiller l'autre voie^ déjà familière, en majeure partie^
à M. Leprieur, et qui lui permettra d'atteindre beaucoup
plus tôt le but principal, les sources du Maroni et de ses
affluens supérieure. Après la reconnaissance de cette ré-
( a37 )
gion^ il devra faire parvenir à Gàïenne, par rOjrapok,
un double de son journal, ou du moins un extrait ^n-
tenant tous les ëlémens géographiques jusqu'alors re-*
cueillis; Il pourra ensuite cheminera Touest et effectuer
son retour par rEssequel^o, dont il ne tardera pas à ren-
contrer les bras orientaux:; il aura ainsi l'avantage de
lier ses opérations à celles des explorateurs anglais qui
selon toute probabilité seront envoyés à la reconnais-
sance des hautes régions de la Guiane britannique; il ar**
rivera d'ailleurs ainsi chez une nation amie, où les re-
commandations efficaces d'une Société avec laquelle
nous entretenons des relations de la plus courtoise
confraternité, pourront le devancer et lui préparer un
&vorable accueil. Un retour par l'Amazone serait au
contraire hérissé de chances défavorables, tant pour la
santé des voyageurs que pour la sûreté de leurs per-
sonnes et de leurs papiers.
M. Leprieùr a déjà voyagé dans Tintérieur de la
Guiane; nul ne peut juger mieux que lui du nombre de
personnes qu'il conviendrait de lui adjoindre pour com-
poser une expédition de reconnaissance; ce nombre
doit être calculé de manière à lui offrir assez de res-
sources pour la manœuvre des canots , les transports
pendant les marches, les corvées de chasses, pê-
che, etc., sans exiger des approvisionnemens trop con-
sidérables. Dans tous les cas> il paraît indispensable qu'il
y ait au moins un autre Européen avec lui , et que ce
compagnon soit autant que possible en état de Taider
dans ses observations, de le suppléer même, en cas de
maladie, d'accident, de séparation momentanée; dans
tous les cas, celui-ci devrait tenir un journal de route
séparé , et faire aussi des observations distinctes autant
qu*il le pourrait.
( aas ) .
M.'Leprieur est habile naturaliste; toute recomman-
dation serait donc superflue à son égard sur les objets
dignes de fixer son attention; cependant on peut lui si-
gnaler comme plus particulièrement utiles les observa-
tions de toute nature auxquelles peuvent donner lieu
les diverses peuplades indigènes qu'il rencontrera; outre
les vocabulaires qu'il aura soin de recueillir, il s'appli-
quera à dessiner, dans chaque tribu, quelques profils, en
choisissant pour modèles les hommes qui offriront le
mieux les traits caractéristiques de leur peuplade.
Nous bornons là, messieurs, le compte que vous
nous avez demandé des travaux faits par M. Leprieur et
des voies à suivre pour mettre à profit, dans une nou-
velle exploration, le zèle et l'aptitude de ce vojageur.
La commission pense qu'il est très propre k remplir
la mission d exploration qui parait lui être destinée , et
elle fait des vœux pour qu'il accomplisse heureusement
une tentative dont la science et le pays lui sauront gré.
D.-B. Warben.
CoRABOEtTF. n'ÂVEZAC, rapporteiiT. ^
(»39)
NOTICES
Sur r ancienne géographie historique des pays voisins de
la Méditerranée y
Lue« à la Société' d«Oéogr|iphie , dà>ks ses séances dn 5 septembre
et du 3 octobre i83/|,
Par M. Roux DS.tiooBBX.£B.
Avant de pa$aer aux expéditions des Romanis en
Grèce et en Orient, il est utile de se rendre compte de
la situation où se trouvaient alors ces contrées, et des
»
principales révolutions quelles avaient éprouvées de-
puis là mort d* Alexandre.
Ce conquérant avait soumis la Grèce, T Asie-Mineure,
la Syrie, la Perse, l'Egypte. Après sa niort, ses vastes
conquêtes se démembrèrent pour former encore de
puis«ans états : la Macédoine échut à Philippe-Aridéc ;
et Cassandre , qui le fit périr avec sa famille , usurpa
ensuite la couronne : Ptolémée-Lagus fonda en Egypte
une nouvelle dynastie ; toute VAsie-Mineure appartint à
Antigone ; et la Syrie , d'abord partagée entre ces deux
derniers tois , leur fut -bientôt enlevée par Séleucus*-
Nicator.
La possession de la Macédoine tentait spécialement
lanibition des successeurs d*Alexandre. Ce royaume fut
touT-à-tour attaqué et soumis par Démétrius Poliocerte,
roi de TAsie-^Mineure y p^r Lysimaque qui avait fondé
dans la Thrace une monarchie nouvelle , et par Séléti'-
cus-Nicator, roi de Syrie* La Macédoine reprit ensuite
s^fl rois : file fut souvent en guerre avec les états du
.( a4o )
midi de la Grèce , et ' profita de leurs querelles et de
leurs divisions pour en soumettre une partie.
Deux ligues, celle d*Étolie et celle d'Acfaaïe, commen-
çaient à se former : la plupart des états de la Grèce se '
réunirent à Tune ou à Tautre pour y chercher un ap-
pui j et la rivalité de ces deux confédérations contri-
bua sans doute à donner plus d*animosité aux dissen-
sions intérieures de cette contrée ; mais les secours de
la ligue achéenne, particulièrement formée contre les
attaques des étrangers , protégèrent long-temps l'indé-
pendance du Péloponèse , et lui assurèrent encore un
siècle d'existence. Cette ligue eut ses momens d'illustra-
tion, sous Aratus et sous Philopœmen , qui défendi-
rent avec gloire leur patrie : on les a regardés comme
les derniers des Grecs. Après eux, les mœurs publiques
avaient changé ; la ligue achéenne n'était plus dominée
que par des factieux; et la Grèce, sans force et sans
union , devait céder à l'ascendant des Romains.
JHous sommes arrivés à une époque de la géographie
et de l'histoire , où chaque guerre agrandit Rome , et
où les conquêtes de ce peuple s'enchaînent les tines aux
autres. La seconde guerre punique avait conduit en
Espagne les armées romaines ; elle leur ouvrit aussi
l'entrée de la Macédoine ; et les premières hostilités
contre Philippe, quatrième prince de ce nom, amenè-
rent successivement la soumission de la Grèce entière.
Pyrrhus, roi d'Epire, avait commis , avant Tépoque
des guerres puniques, de premières agressions contre
les Romains; mais ceu:i^-ci n'occupaient alors qu'une
partie de l'Italie ; et , après avoir repoussé llnvasion de
Pyrrhus , ils n'avaient ni le pouvoir ni l'intention de
porter leurs armes en Grèce. Ils n'y parurent long temps
après que comme alliéis des Étoliens contre le roi d'il-
( a4i )
lyrie; d alliés ils devinrent conquérahs; ils soumirent
d'abord une partie de llllyrie , et en réduisirent la moi-
tié, en pi'oviooe romaine. .
Après la bataille de Cannes , Philippe , roi de Macé-
doine ^ se déclare allié d'Ânnibal; mais Yéqmpement
d'une flotte romaine l'intimide, lui fait lever le siège
d'Apotlonie^ et le détermine à regagner ses états. Phi*
lippe, ayant ensuite attaqué une partie des républiques
de la Grèce , les Athéniens réclament le secours de
Rome.
. La seconde guerre panique venait d être terminée, et
les Romains, accrus en gloire et en puissance, pouvaient
appliquer toutes leurs forces à d'autres guerres ; celle
qu'ils déclarèrent à Philippe fut terminée, quatre ans
après, par deux victoires de Quintius-Flamininus, Tune
en Epire , l'autre à Cynocéphale. Les Romains procla*
mètent la liberté de toutes les villes de la Grèce > ou
plutôt ils les rendirent toutes indépendantes et faibles ,
pour préparer leur asseï vissement. La Grèce était alors
énervée par ses divisions : Nabis, roi de Lacédémone,
prétendait à Vassujétir; mais elle avait pour défenseur
Phtlopœmen , chef de la ligue achéenne. Les Romains
intervinrent dans ces démêlés, tantôt en faveur des
Aefaéens , tantôt, en faveur de Sparte. Ils ne se mon-
traient encore qu/e comme protecteurs dans les affaires
des républiques "de la Grèce, et ce fut à ce titre qu'ils dé-
clarèrent la guerre à Antiochus , roi de Syrie, qui avait;
attaqué les villes grecques de l'Asie-Mineure.
Philippe de Macédoine , ancien ennemi des Rpmain^,
étiait devenu, momentanément leui> allié contre Aniio^'
chus; mais il vit bientôt avec ombrage leurs succi^s et
leuragf andisselneni;, il fit en secret des arinemens contre
eux; et ses préparatifs, que la mort vint interrompre,
16
( M*)
«fitrainèrent laruinedePerséei son successeur, malhea*
reux prince qui fut vaincu par Paul Emile près des
murs de Pydnay se vit réduit à fuir sans année et sans
asile 9 et se remit bientôt entre les mains. du vainqueur.
Gentkis, roi dlUyrie, avait été détrôné en mâme
temps: son royaume fut partagé en trois états, et la
Macédoine le fut en quatre; mais le but de ces divisions
de territoire n était que d afEaibtir davantage les nations
conquises. De nouveaux troubles dans la Macédoine, où
Andriscus et un faux Philippe cherchaient à recueillir
rhéritage de Persée , y rappelèrent les légions commaa-
déès par Metellus , et cette contrée fut réduite en pro-
vince romaine.
Le même sort devait être conmiun à toute la Grèce.
Rome prend soin d y affeiblir d'abord la ligue acbéenne
dont elle détache plusieurs villes; elle s'empare ensuite
deXorinthe, où presque tous les monumens sont dé-
truits par un incendie , et la Grèce entière est sous le
Alors toutes les parties de TOrient, qui n'étaient pas
encore soumises aux Romains, obéissaient déjà à leur
influence. L'Asie-Mineure ne pouvait plus leur résister ;
elle avait été démembrée depuis la mort de Dëmétrius-
Poliocerte, et il s'y était formé quatre monarchies indé-
pendantes, celles de Pergame,deBithyni0,de Pont et de
Capadoce. LaGalaiie,dontle nom était dérivé d*une co-
lonie militaire de Gaulois, les mêmes qui avaient envahi
sous Brennus la Macédoine, la Grèce et la Thraee ,
formait un gouvernement séparé, entre les deux chaînes
du Taûrus; et l'on voyait à l'occident et au nûdi de
ces montagnes, l'Ionie, la Phrygie, la PaknphyMe , la
Citicte , souvent exposées à l'ambition des conqiiéniii&
et à des ohangeniens de souverains»
( ?43 )
Sti Q0Uâ compai^qiKi k'C^a faibks étaU ^% à cq$ mpr-
calletisi^n^ de termoic^) qui fooilitèrem Vinyasipn ie&
lioinaîg^ , le va^te einpij:^. de Sym, tel €pii\ exi^lait $oUi$
1^ ràgne çl'Atii»pchufik| celte gmnda ropnarchi^ seml^l^
offrir plu» de moyens de i^ftistance. Elle, coippcend
danBi ses. linûtes^ orieiital^. l*Ai:iV^JÛe^ 1^ pay^ d^ Pa^-:
tbes, des Pei'se^^.des Mèdes et la Babylôoie ; au midi)
elle s est rendue inaitre^^ de la Palestine ; à Tpccid^nt ,
elle s*est emparée d'une partie de TÂsie - Mîa^are.;
mai^ elle a bientôt perdu le fciiit de ses conqu^es,
lorsqu'elle est entrée ^n giierre contre les fipin^insi
ef ses années qui avaient vaincu l'Orient fl^chi§-
^nt spus la fprce et h discipUp^. des légipns. Liiçius
Coruélim Scipioa ^tta(|ue ^t défait Aniiochus. priés d^
Ma^n^sie; il lui dicte la pai^c dan§ la ville de Satdes^^
<^pitale de ses état$; et ce prince esi; forcé d'abandon.-
ner les rivage^ de Tlonie et ses provinces de TAfiie^Mi-
neui^e. GettjÇ couquôte d^s Eomaips est suivie d'autres
démembrement: TArménie se déclare indépendanf;e9<et
il se forme, dans la grande et la petite Arménie, deux
nu)i|archies séparées. L etiendue de Fempire de Syrie va
toujours en décroissant ; le royaun^ des Parthes s e«
^st séparé; et les vains efforts qu« fait Ahtiochus fipir
pbane pour recouvrer cette conquête lai^iblissent en-
core; ce prince perd successivement la Palestine, la
lyM^potamie, la Syrie; et d'un empûe si puissant et si
y^ste il ne reste, bientôt. à ses descendans que le faible
royaume de Comagéne. .
Les Romains, avant d acquérir une partie de ces
ri,cHes dépouilles de la Syrie, s étaient avaujCés de
prpchç en prqçhe à, trsiyers. T Asie-Mineure; ils'a.vaieii|:
protégé contre Antiochus le royaume de Pergame, «tils
avaient i^nsuite pro&té duA testament vrai. ou apposé
i6.
( ^44 )
d*Attale pour lui sucoéder dans ses états. La Bithyme,
célèbre par Vexil et la mort d*Anmibal y avait subi le
fnéme sort que Pergame; elle avait été léguée aux Ro-
mains par Nicomède; les vainqueurs avaient enlevé à
Antiochus les provinces méridionales de l' Asie-Mineure;
et toutes leurs acquisitions dans ces contrées leur don-
naient des facilités nouvelles pour attaquer la Pà-
phiagonie et le royaume de Pont, alors possédés par
Mithridate.
Cependant les Romains, avant de prolonger leurs
conquêtes en Orient, voulaient consolider leur domina-
tion dans les contrées déjà soumises; et leur prudente
politique évitait de s*attirer plusieurs pnissans ennemis
à-la-fois» Ils s'attachèrent à soumettre les Dalmates et
les Thraces , à terminer en Afrique la guerre contre
Jugurtha, à délivrer leur pays de l'invasion des Cimbres,
à soutenir la guerre sociale qui avait soulevé contre la
république presque tous les peuples d'Italie; ce ne fut
qu'après la pacification de cette péninsule que la guerre
éclata contre Mithridate. Sylia prit Athènes qui s'était
déclarée pour ce prince ; il battit ses généraux à Ché*
ronée, à Orchomène; l'attaqua lui-même en Asie, et le
força, en lui accordant la paix, à se renfermer dans le
royaume de Pont , et à rendre à leurs anciens rois la
Bithynie et la Cappadoce.
Mithridate ayant recommandé la guerre dix ans après,
fut battu plusieurs fois par liucullus, et perdit, près de
Cabires, la plus grande partie de son armée. Ses défaites,
et celles du roi d'Arménie , son gendre , l'avaient pres^
que épuisé, quand Pompée- vint enlever à Lucullus
Thonneur de terminer cette guerre, par une dernière
et facile victoire.
Pompée fixa le sort de l'Asie; il laissa à ligrane l'Ar-
( a45 )
uienie , et à Pharpaoe, fils d^ .Muhvidate , les états d^
son père; il détrôna ÂntioGhus, et réduisit la Syrie. en
province romaine»
Pour ne pas interrompre la série des évènemens^çt
pour les lier entre eux par des rapports plus naturek ,
nous avons suivi de proche en proche les conquêtes
des Ronnains sur difféçens. rivages, de la Médilenanée
et dans plusieurs parties de l'Orient. Il nous reste à
parcourir d'autres régions où l'empire romain, qui s'é-f
tait agrandi de toutes parts , trouva pendant plusieurs
siècles les principaux appuis de sa force et de sa durées
Notice sur la Gaule.
La Gaule, dont les Romains firent la conquête peu
de temps après la mort de Mithridate , s'étendait entre
rOcéan!, les Pyrénées^ la Méditerranée, les Alpes et le
Rhin. Les ' principaux fleuves qui traversent ce vaste
territoire sont la Seine, la Loire, le Rhône et la Ga*
ronne. iDe hautes- montagnes séparent les bassins .de ces
trois derniers fleuves, et forment une chaîne in termes
didire entre les Pyrénées et les Vosges.
On partageait la Gaule en trois grandes régions y la
Bel^l^ue au nord de la Seine^ la Celtique entre la Seine
et la Garonne, l'Aquitaine entre la GçiTonne et les Pyré-
nées: Rome était déjà maîtresse des provinces que baigne
la Méditerranée, depuis les rivages de la mer jusqu'aux
Cévennes et au pays des AUobvoges. Chacune çle ces
trois divisions comprenait un grand nombre de peuples^
unis par la communauté de langue et d'origine, et for-
mant entre eux des confédérations militaires .lorsqu'il
fallait entreprendre au loin de périlleuses .expéditions ^
( f^46)
mais «'accordant moins efisemble pour là défense com-
mune | etsouyent déchirées par des dissensions.
La plupart des noms de ces difFérens peuple^ se sont
conservés dans ceux des provinces ou des plus an-
ciennes villes : uti tableau particulier en comprendra
rénnmération , et nous tiùui bornons à rappeler ici
quelques-uns de ceux qui occupent un rang phis élevé
dans Thistoire. A lorient de la Gaule Celtique étaient
les Séquanais et les Helvétiens, séparés les uns des autres
par la chaîne du mont Jura : les Helvétiens occupaient
les Alpes; les Séquanais s*étendaient jusqu'aux rives de
la SaÀne : Vesuntio était leur capitale.
Les Éduens, placés entre la Saône et la Loire, furent
les premiers alliés des Romains : c'était la nation gau-
loise la plus avancée vers la civilisation. Bibracte^ leur
capitale , était remarquable par les encouragemens qu^on
y donnait à la culture des lettres.
** Les colonies de Lingones, de Senones, deBoîens,
que nous avons déjà remarquées en Italie, attestent le
génie militaire de ces nations. Le même caractère dis-
tinguai^ les Arverni, montagnards endurcis aux fatigues,
et que Ion vît souvent à la tête des confédérations
gauloises.
On venait , tous les ans , célébrer dans les forêts des
Garnutes les grandes cérémonies religieuses des druides,
et Ton y remarquait les nionuméns celtiques où s accom-
plissaient leurs rites et leurs sacrifices.
La confédération Armorique comprenait, entre les
embouchures de la Loire et de la Seine, lëâ provinces
Occidentales, les plus avancées vers TOcéan.
César, dont la plus glorieuse expédition imlitaire fut
la conquête de la Gaulé, avait d'abord obtenu le gou-
vernement de la Cisalpine et de l'illyrie : dii y joignit,
( 247 )
dans la même aaiwe , eelui de la Gaule Transalpine. 11
sortait du Qoitêulat : son triumvirat avec Ponipée et
Grasaus était formé : la guerre mit bientôt dans ses mains
les principales forces de Rome, et César devint tout
puissant*
Sa première opé)ration fut de rej ler dans leurs mon:
tAgnîes les HelvétifeoB^ qui les avaient quittées pour allçr
chercher des étahli^setuens sous un ciel plus dou^L et
¥crs tes frontières de la Gaule Narbonn^se : il les har-
cela dan^ leur marche, les vainquit plusieurs fois^ et les
força de regagner les Alpes, après avoir réduit à cent
dix mille hommes la population qui cherchait à s expa-
trier. Arioviste, roi des Germains, fut ensuite vaincu.
près du Rhin, et fut contraint à repasser le fleuve-
Toutes les notions de la Belgique ^ depuis la Seine
jusqu'au Rhin , se liguèrent alors pour attaquer un en-
nea qui, en s'établissant dans la Gaule Celtique, me-
naçait leur indépendance : elles avaient plus de deux
(3ent maille hommes sous les armes ; mais César prévint
leur réunion , et les attaqua isolément : il vainquit tour
à-tour les Suessones, les Bellovaciens, les Ambianiens,
les Nerviens, envoya une légion dans la partie occident
taie de la Gaule qu'habitaient les Armoriques, et vint
achever lui-flleme la difficile conquête de ce pays.
Le vainqueur se porta ensuite sur les bords du Rhin,
tandis^ que ses lieutenans poursuivaient leurs expédi-
tions dans l'Aquitaine. Il attaqua, entre la Meuse et le
RhiQ, les Usipète^ et les Tenchtères, nations Germa-
niqUjes que les Suèves avaient chassées de leur pays , i(
passa eliÂuite le Rhin sur un pont de bateaux qu'il avait
fait caDSti*uire, défit les Sicambres, protégea les Ubiens
contre les Suèves, et força cette nation conquérante à
se rejeter dans ses forêts. César ne voulait que faire res-
( a48 )
pecter en Gennanie les aimes des BmwÛBS^ il n'easaija
d j former aucon ëtaUissenient, rentra dans les Ganles,
et fit bientôt une descente sor les cotes de la Grande-
Bretagne , on il obtint de premiers avantages.
Celte attaque était le préInde d'une expédition plus
considérable. César fit rassembler dans le port d'Itius
pins de six cents galères où il embarqua cinq légicms,
deux mille bommes <le cavalerie romaine et beaucoup
plus de cavalerie gauloise. Les Bretons se repfièrcnt
dans leurs forêts : leurs cbefi se désunirent, et ils adie-
tèrent la paix par un tribut; mais César ne forma en
Bretagne aucun établissement.
Si nous portons nos regards sur la situation de cette
dernière contrée lorsqu'elle fut attaquée par les Romains,
nous voyons des peuples séparés de la cîviUsation par la
mer et les tempêtes , partagés en un grand nombre de
tribus qui se font la guerre entre elles , pour s'enlever
des forêts ou des pâturages. Ces nations n'ont de ca-
ractère commun que la barbarie : la diverâté de leurs
langues atteste celle de leur origine ; on y v<nt des colo-
nies Celtes ou Gauloises; les Phéniciens et les Cartha-
ginois qui étaient en Espagne sont venus s'établir an
midi de cette île : les Scythes, les Bretons, les Scandi-
naves , y sont arrivés du centre et du nord de l'Eun^.
L'Hybemie s'est peuplée de la même manière, et ces
deux iles ont été la proie des nations aventurières qui
ravageaient l'Occident.
Les peuples du nord de la Grande-Bretagne étaient
dans l'usage de se peindre : ils recurent le nom de
Pietés, et l'on donnait celui d'Albion aux contrées pins
méridionales. Ce pays était alors le plus sauvage de
l'Europe; mais une fois aperçu par les Romains, il
( >49 )
était réserve à leur domination, et il devâil âatrer un
jour dans la grande &miile des nations cÎTiliseest
Les années qui suivirent Uinvasion de la Gnmde-
Bretagne se passèrent en expéditions pour réprinxer sur
diiférenfr points les soulèvemens des nations gauloises*
Il ÊiUut combattre les Ilerviens , les Tréviriens : César
tenta encore une excursion au-delà du Rhin , et il j for^
tifia une tête de pont, pour assurer aux Romains ua
facile passage dans la Germanie.
Cependant de. nouveaux combats allaient se livrer
dans la Gaule. Toutes les nations de cette contrée se ré-
voltèrent à-la-fois : elles avaient profité de réloignement
de César, qui était alors dans la Haute-Italie, où il pas-
sait ordibairement l'hiver; et leur ligue, -formée par
Yercingétorix , chef des Arverni^ prit subitement les
armes. Les Eduens même, ces anciens alliés, des Ro-
mains, se joignirent ensuite à la coalition. Jamais César
n'avait eu tant d'ennemi& à combattre : il fut supérieur
à tous. Sa campagne fut mémorable , par la rapidité de
ses levées, de ses marches, de ses succès, par les sièges
de Genabum, de Noviodunum, de Gergovie, d'Âlesia,
et par les dé&ites de Yercingétorix. L'année suivante
vit éclater de nouveaux soulèvemens qui furent égale-
ment comprimés : le siège d'Uxellodunum en fut l'opé-
ration la plus remarquable. César put alors appliquer
tous ses soins à l'administration de la Gaule : il en con-
solida la conquête par sa clémence , par la modération
des charges publiques, par l'union, l'ordre, les lois
qu'il fit succéder à lanarcbie. Depuis neuf ans il oom*
mandait dans la Gaule, quand la guerre s'eogageant
entre lui et le parti de Pompée, le rappela en Italie e(
le conduisit successivement à Pbarsale, en Egypte, dans
( a5o )
leâ plaines d*Utique, à Manda ^ au Capitole, où il devait
périr aux pieds de la statue de Pompée.
La Gaulé avait eu des mœurs barbares ^ une langue
informe, une religion cruelle, des lots aveugles et sou-
vent impuissantes : elle dut à son administration nou-
velle une longue suite dainéliorabons. Des camps ro-
mains se cfaangèi^nt en villes ; d^utres cités s'élevènsnt
sur la rive des fleuves ou dans les lieux les pitis favo-
rables au commerce : on fonda des colonies ; les routes,
les canaux s'ouvrirent ; les fleuves devinrent pkis nâti-
gables : des monumens de ta puissance romaine furent
érigés dans les villes, dans lescampagnes, et consacrè-
rent partout la domination du grand pîeuple destiné à
changer le sort du monde. *
D autres temps de barbarie pourront succéder à cette
mémorable époque, mais quels quen puissent être les
désastres et les bouleversemens , ils n anéantiront pas
tous les fruits de la conquête. .
notice:
sua LB VaiTAGB EN BOUKHÀ^iS DB M. AJLBX. AURNSs(l],
Par M. Etriés.
M. Alexandre Burnes a puUié la velaiion de soa
Tfoyage en Botêkharie , et s'est empressé d en envoyer uo
exemplaire à la Société de Gréographie^ Nous o*avoDS
pu qu êkre extréroemeilt flattés de recevoir 4^te marque
(i) Une U'àduction française de ce voyage est soùs presse, et pa-
raîtra prochainement chez le libraire de la Société.
( aSi )
d attention de la part d*an faomhie t^ii^ieTit de rendi'e
un service ëmiioent à la science ddfit nous nous oc-
cupons. '
Là ligne que M, Bin*nes a suivie e^t très retnarqnable
{mr son importance y cdr il a voyagé dans des pays qui
ne sont pas connus , ou du moins ne le sont que tt^s
imparfaitement; il suiffira de tracer brièvement son iti-
néraire pour faine apprécier Tintérêt extrême de sa
longue pérégHnation dans uiïe partie de l*Asie centrale.
Lé 2 janvier i832, M. Bûmes , accompagné de M. le
docteur Gérard, d'un ingénieur hindou , d'un jeune Ca-
chemirien et d'un domestique hindou, partit dtsLodiana,
ville de l'Hindoustan britaimique , située sur Un petit
bras du Setlédje , près de la frontière du territoire de
Rendjit Sing , maharadjah des Seiké.
Après un séjour d'un mois à Lahor, capitale des états
de ce prince , M» Burnes se dirigea vers les riVes de l'In-
dus, et passa ce fleuve célèbre à gûé, un peu au-dessus
d'Attok. C'est là que les conquératis de l'Inde , depuis
Alexandre-leGrand jusqu'à Nadir*Châh , ont franchi ta
barrière naturelle que la nature a placée entre cette
contrée et celles ijui sont plus à l'ouest.
Peichawer , que les voyageurs virent ensuite , est bftti
sur un rameau de l'Hindou Kousch , le Paropamisus des
anciens. M. Burnes a traversé entièrement cette fameux
chaîne de montagnes : il a d'abord suivi les vallées où
coulent le Hesareh ou la rivière de Caboul et ses af-
fleos ; au-delà dé Caboul , il a continua pendant quelque
temps à marcher à l'ouest; ensuite, tournant au nord ,
il s'est engBLgé dans le défilé de Kalou , dont le col est à
1 3,000 pieds anglais au-dessus du niveau de k mer, et
qui f^me le pdint de partage des edux entre l'iYrdus tet
rOiLUS. Dans ttne haute vïiiiéé où cotile fe Serkah , il fit
halte à Bamian, ville fort. singulière, car une partie des
habitations consiste en cavernes creusées dans le roc a
toutes les hauteurs. Il y contempla ces idoles gigan-
tesques dont les livres orientaux font mention, et aux
quelles ils attribuent une antiquité fabuleuse , mais qui
sont certainen^ent postérieijires au siècle de Mahomet.
. Au village de Heibçk, situé sur le Khouloum,
M. Burnes quitta entièrement les montagnes , et entra
dans ces plaines immenses, généralement sablonneuses
et entrecoupées de quelques oasis, qui se prolongent au
nord jusqu au dos du pays peu élevé du step des Kirgbiz.
Obligé'de s'écarter de sa route pour obéir à une som-
mation du chef de. Khoundouz, M. Burnes rejoignit
bientôt ses compagnons restés à Khouloum ^ et ne tarda
pas à arriver à Balkh, ville qui jadis mérita le titre pom-
peux de Mère des cités ^ et qui, de même que tant d'autres
métropoles anciennes de l'Orient, n'est plus que l'ombre
de ce qu'elle fut aux jours de sa splendeur.
On traversa le désert des Turkomans , on passa l'Oxus,
et bientôt on se trouva [dans les murs de fiokhara, la
Bactra des historiens d'Alexandre, et encore aujourd'hui
capitale d'un royaume puissant. Le a juiillet,JM[. Burnes
en partit, et cessant de voyager dans la direction du
nord, il prit [celle du sud. La caravane avec laquelle il
marchait fut obligée de s'arrêter pendant plus d'un mois
près de Karakoul , ville du Turkestan ; quand elle se fut
remise en route, elle traversa de nouveau l'Oxos et
s^'ourna quatre jours à Tchaourdji, ville qui est au sud
du fleuve, et que nos cartes placent sur sa rivç septen*
trionale. C'est le dernier lieu habité par des hommes ci-
vili$és*entre laBoukharie ella Perse. Au-delà, on voyagea
une seconde fois dans le grand désert qui est le théâtre
de^ esciirsionjs des Turkomans nomades. Le x<^ sep-
( »53 )
tembre, on aperçut les montagnes duKborasan, qui
sont le prolongement occidental de riIindou-Kousch;
onze jours après , on entra dans les défilés qui les tra*
versent , et on toucl^ le territoire persan , après avoir
couru plus d'un danger de la part des farouches habi-
tans du désert.
A Meched , M. Gérard se sépara de M. Burnes ; il
voulait retourner vers Caboul et THindus en passant par
Hérat et CSandahar. M. Burnes gagna, en se dirigeant à
Touest , les rivages de la mer Caspienne , en longeant la
partie du Khorasan où sont établis des Turkomans et
des Curdes soumis à la domination de la Perse. Il vit
successivement y dans les plaines basses et humides du
Mazanderan, Astrabad et Aschraf; ensuite il voyagea
vers le «ud, dans la belle vallée où coule leTilar,et dont
la longueur est de 60 milles. Avant de quitter le pays
inférieur , M. Burnes avait aperçu la haute chaîne du
Demavend, couverte de neiges perpétuelles. Après avoir
parcouru la moitié de la vallée, on n*aperçoit plus la
riche verdure du Mazanderan, et, à son 'extrémité su-
périeure , on a monté graduellement jusqu'à une hau-
teur absolue de 6,000 pieds : on est sur le^plateau de
la Perse, où Ton parvient par le col de Gadouk;il cor-
respond aux Portes caspiermesy par lesquelles Alexandre
passa quand il poursuivit Darius vaincu. Firouzkoh,
village à peu de distance, a des maisons qui rappellent
les hahit^itions souterraines de Bamian.
Le ai octobre, M. Burnes eut la satisfaction'M'étfè
accueilli à Tdieran par Tenvoyé de la Grande-Bretagne.
Il fut ensuite présenté au souverain de la Perse. Dejàil
avait vu, près de Meched, Abbas Mirza , que ce mo-
narque reconnaissait depuis long-temps pour son héri-
tier présomptif, et que depuis un an la raotx a enlevé.
( »5-4 )
L'objet du long voyage de M» Burues était accompli;
il partit de Téhéran le ler novembre, et passant par
Isfahan et Chiraz, il alla s'embarquer à Abouchir, d'où
il partit le i8 décembre. Le vaiaseau de guerre de la
compagnie des Indes, qui le portait , mouilla le i8 jan-
vier i833 dans le port de Bombay, et M. Burnes se hâta
d'aller présenter le résultat de ses voyages au lord W
Bentinck, gouverneur général de l'Inde.
Nous pensons qu'il n'est pas hors de propos d'offrir
iot les réflexions par lesquelles M. Bûmes termine son
importante relation : « En partant , dit-il, j'avais en per-
spective tout ce qui dans les temps anciens et modernes
peut exciter l'intérêt et enflammer l'imaginaiion : la Bac-
triane, la Transoxane, la Scythie et la Parthie ; le Kha-
rism, le Khorasan et Tlran. Maintenant nous avions
visité toutes ces contrées, nous avions suivi la plus
grande partie de la route des Macédoniens, voyagé dans
les royaumes de Porus et de Taxile, vogué sur l'Hydas-
pes, traversé le Gauche indien, et séjourné dans la cé-
lèbre cité de Balkb, d*où des monarques grecs, très loin
des académies de Gorintbe et d'Athènes, avaient jadis
répandu parmi le genre humain la connaissance des arts
et des sciences , de leur propre histoire et de celle du
monde. Nous avions contemplé le thâ^tre dea gaaves
d'Alexandre, des invasions dévastatrices et barbares de
Pjinghis et de Timou r des campagnes et des prouesses
de Baber, telles qu'il les a racontées dans le langage ra-
vit^^ant et brûlant de ses mémoires. Dans notre voyage
aux côtes de la mer Caspienne, nous avions marché
sur la même route par laquelle Alexandre avait pour-
suivi Darius; enfin, en retournant dans l'Inde, je Ion*
geai la cote du Mekran ^t le chemin siûvi par Néarque,
amii^ de la flotte du conquérant mpcédonieD. »
( 255 )
Après avoir achevé le récit de son voyage, M. Burnes
le fait suivre d'un écrit intitulé : Mémoire général etgéo-
gràphiquemruns pg,rtie de F Asie centrale. Son intention
a été de décrire, dans ce mémoire, les choses qui, sous
le rapport de Thistoire générale et de la géographie, lui
ont paru dignes .de fii;er l'attention. «On verra, dit-il,
parla ligne de ma route, que j*ai traversé une partie de
ilnde, du royaume de Caboul, de la Boukharie, du
Turiiestap tSi de la Perse ; et j aurais pu , dans ma des-
cription , me eoofbnner avec raison à cette division ^
mai» je n ai pas le dessein de récapituler les trayaux
d'autrui, ni de m occuper de ce que le monde connaît
déjà : je me suis donc borné à ce qui est nouveau et iu-
tévessant. Ma carte rectifiera beaucoup de positions dans
ces contrées, et même fera changer de place à plusieurs
chaînes de montagnes considérables \ mais la notice gé-
névale de chaque province du royai^me de Caboul a été
donnée et desaioée par M. Elphinstone dans son pré-
eieuK ouvrage sur ee pays : mon domaine ç'étend daus
les voies non encore parcourues au-delà de THindou
Kousch, au milieu des Tartares nomades et des déserts
animés quelquefois par beaucoup d'oasis brillantes et
fertiles. Si mon lecteur place devant ses yeux la carte de
mon voyage , il vea^ra quiî je traite seulement des pays
que j ai vus, »
M. Buroea ajoute qu'il ne s est écarté de cette règle
que pour ce qui concerne les sources de Tlndus , et Les
communications des étrangers avec la Chine, par terre.
Dans ce mémoire important, M. Burnes présente suc-
cessivement à sies lecteurs des uçtices détaillées sur le
royaume de Boiikharijs, TOxus et le l^p d'Aral, les pays
situés dans la vallée supérieure de TOxus; sur les sources
de rindus, sur la province d'Yarkend , laquelle appar-
( 256 )
tient à lempire Chinois, sur ses relations avec Pëking,
le Tibet et la Boukharie, sur la chaîne de FHiiidou
Kousch ; sur la Turkomanie, sur les înciirsîoBs des Tar-
tares et sur les tribus duTurkestan, enfin sur les che-
vaux de ce pays. On lit ensuite une esquisse historique
des pays situes entre Tlnde et la mer Caspienne. Les di-
Terses révolutions qui, de nos jours, ont agité ces con-
trées si sujettes aux bouleversemens politiques, sont ex-
posées avec une netteté, une exactitude, une précision
dignes d'éloges. Enfin, ce vaste tableau est terminé par
des considérations sur Je comncierce de l'Asie centrale,
depuis lé Pendjab soumis à la domination de Rendjit-
Sing, jusqu'en Perse.
L*ouvrage de M. Bûmes est en trois volumes; le troi-
siènie contient un voyage antérieur à celui dont on vient
de parler;
En t83o, un bâtiment anglais apporta au gouvernenr
de Bombay cinq chevaux de race , que le roi de la
Grande-Bretagne envoyait en présent au maharadjah des
Sëiks. Une lettre amicale du monarque européen accom-
pagnait ce don au souverain asiatique. Sir John Mal-
colm, dont la géographie déplore la perte récente, était
alors gouverneur de Bombay. U nomma M. Biirnes chef
de la légation qui devait pré^nter les coursiers, et lui
recommanda en même temps de prendre le plms de len-
seignemens qu'il lui serait possible sur la navigation de
rindus jusqu'au Pendjab.
Le 21 janvier i83i , la légation- partit de Mandivi,
port de la côte du Gotch. Le 24,' les bateaux indigènes
qui la portaient, entrèrent dans une des bouches, de Tln-
dus. On avait oublié de prévenir les émirs du Sindi ,
dont on devait traverser le territoire; il faUut: rebrous-
ser chemin. Des négociations forent entamées, elles du-
( a57 )
rèrent long-temps : le lo mars , on mit de nouveau à la
voile, on pénétra dans llndus par une autre bouche ^
puis on débarqua dans le Sindi,.près de Tatba; mais
des obstacles physiques obligèrent de retourner encore
à lembouchure du fieuve, enfin, le la avril, on s em^
barqua sur des bateaux propres à sa navigation. Le x8,
on était à Haïderabad , capitale du Sindi. Le^ émirs û^
rent un accueil très gracieux à l'envoyé britannique, qui
n*eut qu'à se louer des égards qu'on eut pour lui dans •
leurs états. Le 21 mai il partit de Bekkou sur la fron*
tière de ce pays, et ne tarda pas à entrer dans une con-
trée qui obéit à des chefs béloutchis. Le 3o on sortit
du cap de llndus pour remonter TAersines ou Tche-
nab. Après être refté quelques jours à Ou,tch,'Ca{Htale
des étatsde Bhavpul K^han , on ne tarda p93 à se trou-
ver dans ceux du - M^haradj^h , . ef &ous )es murs d^i
Moultan, Tune des villes les plus anciennes de l'Hin^.
doustan^ et que M^ Burnes'r^ari^ comme la cité des
Molli , donjb les hi;s|.prieus d'AloK^pdre font mention.
Ënsuitft M* Burnes p^^sa de TAersines dan^ rHydaspes'
ou Ravi, çt le 17. juin, apiercut les minarets de la mos^
quée royale de Ijahor. Le lendemain il fit son entréeen*
grande pi^Ufpe dans cette, capitale des Seiks, et alla lo*^
ger chez M. Allard^ officier français, qui est général de.
cavalerie du Maharadjah; ily: vit M. Court, autre Fran-:
cais , qvi e^t égjalement un des oifici^rs-généraux de ce
prince^ L'envoyé d'un potentat puissant fut naturelle*
ment accueilli avep distinction,. et ensuite comblé de
marques d'atte.i?tipn et de riches, cad^qx. R^ndjit Sing*
traita ses hôjtes avec magnifioejice. et générosité, jusqu'au-
16 aoi\t,, qu'il leur accorda leur audience de congé. Le
jour suivant', M. Burnes se mit eu route pour rejoindre
le gouverneur g^n^ral 4e. l'Inde britaniiique« Il ne man^
17
(a58)
quft pas (le visiter Amretsir^ la *cité sainte des Seiks; et
un peu plus loin, il atteignit les rives de lHyphasis ou
Biba. Il traversa ensuite le canton situé entre cette ri-
vière et le Setledje , et le 26 août , ayant passé cette
dernière , il se trouva sur le territoire britannique , à
Lodiana. Là il apprit que le gouverneur général était
dans les monts Himalaya ; ce fut à Siinla qu*il le ren-
contra, et qu^il termine le récit de son voyage.
M. Burnes a fait suivre également la relation de celui-
ci , d'un travail relatif aux contrées qu il a parcourues.
Il est intitulé Mémoire sur r Indus et sur les riçières du
Pendjab ses affbiens. Ce titre pourrait induire en erreur
en faisant croire que Fauteur ne traite que du Sind et
des rivières du Pendjab qui lui portent le tribut de leurs
eaux. Mais un exposé sommaire des cbapitres fera con-
naître la diversité des objets que M. Bûmes présente
aux lecteurs.
Tableau général de Tlndus , et. comparaison de ce
fleuve au Gange; son Delta, ses bouches; le Sindi, ses
habitans, son gouvernement; Tlndus, depuis Haîder-'
abad,en remontant jusqu'à Attok; pays et villes qu'il
baigne ; l'Aersines ou Tchenab , auquel se joint lHysu-
drus ou Setledje; états de BhavonI Rban ; le Pendjab ;
étals de Rendjit Sing; l'Aersines ou Tcbenab , auquel se
joint THydraotes ou Ravi. En décrivant le cours de tou-
tes ces rivières, M. Burnes trace le tableau des pays
qu'elles parcourent. Il finit par un mémoire sur le bras
oriental de l'Indus, et sur le Ren ou grand marais du
Cotcb, contrée riche en phénomènes remarquables, et
souvent bouleversée par des tremblemens de terre.
M. Alexandre Burnes , lieutenant d'in&nterie de la
compagnie anglaise des Indes, est frère de M. James
Burnes , chirurgien-major à Bhoudj dans le Gotch. Ce
( ^9 )
dernier fiit appelé en 18^7 à Haiderabad, pour donner
ses soins à un des émirs. 11 a publié une relation de son
voyage. Ainsi les deux frères ont bien mérité de la géo-
graphie, en nous donnant des détails sur des pays peu
connus. Quiconque a lu le livre de M.Alexandre Bûmes
ne pourra que confirma: le témoignage que lui rend le
gouverneur igénéral: « Vous avez des droits à des éloges
pour la quantité de renseignemens relatifs à la géogra-
phie et à divers sujets que contient votre relation. » Si
M. Burnes mérite des louanges pour les progrès qu'il a
£aiit faire à la géographie , il en mérite également pour
la manière dont sa relation est écrite. De même que les
voyageurs dont les ouvrages sont cités comme des mo-
dèles, M. Bûmes sait exciter Tattention et l'intérêt : il
raconte avec clarté et simplicité, et ne cause pas un
seul moment d'ennui.
'7'
( J»6o )
DJEDMSBIE SEGTIOH
DOCUMENS, COMMUNICATIONS, NOUVELLES
«
GÉOGRAPHIQUES, ETC.
EXTRAIT
D*UNE LETTRE ADRESSÉE A LA SOCIÉTÉ DB GÉOGRAPHIE
PAR M. NOTER.
Paris, le i3 septembre il(34.
I «^ Géographie et statistique de la Guiane française.
Depuis long- temps la géographie de la Guiane est
restée à-peu-près stationnaire. En 1824, M. le baron
Milius, gouverneur de la colonie, fii une expédition
pour la reconnaissance des sources de YOyapoc et de
Maroni. Cette entreprise n'eut pas tout le succès qu on
devait espérer. M. Mihiade, et, après lui, MM. Adam
de Bauve et Feret, ont fait des excursions dans FOyapoc
et ses affluens. Ces explorations ne nous ont rien appris
de nouveau , et les explorateurs n ont déterminé au-
cune position géographique, ni relevé leur route d'une
manière assez rigoureuse pour qu on pût en faire la
carte. M. Leprieur vient nouvellement de faire un
voyage dans YOyapoc et dans le Jari. Il a reconnu la
communication de ce fleuve avec un embranchement
de X Amazone^ au moyen d'un portage. Cette reconnais-
sance avait déjà été faite anciennement par les PP. Gril-
let et Béchamel , et par Jacques des Sauts , le soldat de
. ( »6i )
Louis XIV, qui habitait le voisin$ige des cataractes.
L'itinéraire de M. Xeprieur a ^té inséra dansles bulle-
tins de la Société. Sur la demande de M. Jubelin ^ <goti<»
verneur de Caîenne, j'ai écrit une notice aur Féiat ac-?
tnel de la géographie de la Guiane française, et sur les
moyens d'entreprendre un voyage de découyei:tes dans
l'intérieur. Cette notice a été insérée dans les Annales
maritimes (janvier i83o). Je me propose d'envoyer à la
Société des notes fort intéressantes siir un voyage de
M..Benoit , taxidermiste, fait dans les savanes de Cachi-
pour ,^. qu'il a traversées eu canot dans la saison des^
pluieâ.«..«.,
. * • • • •
2*^ LarMana;
Cette petite colonie, a été fohdée en 1821 , sur lès
projets de Catineau-Laroche. En 1828, cet établissement
à été cédé à madame Jav6uhey,sùpérieiirè générale de
la congrégation des dames de 'Saint- Josephé Depuis que
cette petite colonie a fait quelques progrèis, le problème
de lacclimatement des cultivateurs européens a été, èii
partie, résolu. Les sœurs' converses , que Ta supérieure
générale avait emmenées avec elle, se sont habituée^ au
travail de la terre et à la nourriture du pays. L'esprit
de congrégation et la discipline religieuse étaient bien
plus propres à atteindre ce but que tous les encoura-
gemens que l'on pourrait donner à des familles indé-
pendantes.
y' Population de la Guiane*
La population des noirs a augmenté; elle était, au
i**^ janvier i832, de 199I02
Cet accroissement est dû
A reporter, ,. 19,10a
( a6a )
Report. • . • i9)ioa
surtout aux améliorations qui
ont été introduites dans le
régime des noirs*
Le nombre des blancs était,
à la même époque, de. » . . 1,578
Celui des hommes de cou-
leur 2,6a5
23,3oo
Les importations, en i83a, ont été
' de 1,882,336 f. 73 c.
Les exportations , de 1,607,826 92
DiflTérence. • . • 2749509 .71
• » ' -
Les afîrancbissemens donnés , ou régularisés à
Caîenne , depuis la promulgation de l'ordonnance du
12 juillet 1882 , s'élevaient, au 21 janvier 1834» ^
295 personnes de tout sexe.
Au i*' janvier i832 , on comptait, à Caienne,
11,94a hectares de terrain en culture.
( 263 )
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(a64)
CARTE DE FRANGE
(a« LITMAIiOV. )
L'apparition de nouvelles feuilles de gravure de la
Carte de France est une preuve incontestable des pro-
grès toujours croissans de celte vaste et intéressante ea-
treprise. La seconde livraison, qui vient d*être mise en
vente (i), se compose de douze feuilles ayant pour
titres : Chdlons-sur^Marne ^ Lauterbourg ^ le Havre,
Longivyy MontreuUj Provins j Rethely SairU-Valery-en'
CoMiXj Sarreguemlnes ^ Siercky Soissons^ Weissembourg.
Les nombreux documens topographiqiies qui ont été
employés dans la rédaction de ces feuilles, sont en
grande partie, commB de coutume, une réduction des
plans du cadastre que des officiers d*état-major ont été
chargés 4^ coordonner à Vaide d'une triangulation pré-
liminaire, et de. compléter, ^soit en remplissant les la-
ciines qu'ils présentaient, soit en j exprimant le relief
du terrain à laide de lignes de plus grande pente for-
mant des teintes dont les intensités crpissent comme la
rapidité des pentes.. C'est ainsi que, chaque année, les
opérations géodésiques devancent les levés de détail et
les reconnaissances |[ni}icaires,'et que de semblables ma-
tériaux topographiqùes âontrêciiâllis et mis immédiate-
ment en œtivre pour la gravure. Il estdonc certain que
(i) A Paris, chez Picquet» géographe do toi et de S. A. R. le duc
i'Orléaoft, quai Genti, n^ 17.
( a65 )
les livraisons pourront continuer de parraitre à de courts
intenratles de tenfps.
Si la 'promptitude nuit qitel<pieibis à )a perfection ,
il n'en est pas de même relaiÎTement aux travaux d an
de la -Carte de France, parce que Texecution en est con-
fiée aux pliiâ habiles graveura de la capitale, et qu'elle
est soumise, dans ses moindres détails, à une surreil*
IfiOKse active et éclairée.
A. cette belle livi^ison sont jointes ,<!ommeprécâdem-
aient, des (tables des positions géograpMques des prin-
cipaux lieux compns dans chaque {éuiAe,et dont les
noms isoçt inscrits par ordre alp>habétiique. Deux des
eooiedonaées , savoir la longitude^et la latitude , servent,
àTaide de la graduation ti^cée le-ltmg du cadre, à trou^
ver 8Uff-le*cb^n^ le Jieu >que'ron chercha ; et la troisième
coordonnée, désignée sous le nom d altitude 5 exprime
on mètres la hauteur de ce lieu au>dessus de la mer.
C'est à ces points de rt^père quont été liés les nivé'tle*
mens topographiques destinés à faire connaître égale-
ment, dans des espaces resserrés, les hauteurs absolues
du sol, hauteurs indiquées par de petits chiffres arabes,
et qui concourent essentiellement, avec le système de
hachures , à donner les uotions les plus précises sur les
aspérités de )a terre et les plus faibles inégalités de sa
surface. Il sera donc, par la suite, très facile d'entre-
prendre une description physique du territoire français
selon les idées lumineuses de l'auteur du nouveau Cours
de géographie générale , entrepris d'abord comme essais
de géographie méthodique et comparative; ouvrage qui
serait non moins important que la nouvelle description
géométrique du royaume, dont la première partie forme
le sixième volume du Mémorial du Dépôt de la guerre.
Quoique sur les feuilles de gravure, qui sont une ré«
( 266 )
duction au 80 millième des feuilles minutes construites
à réchelie d*un pour 40 mille, les noms des lietlx soient
assujétis à l'orthographe généralement usitée par les au-
torités locales, cependant on ne saurait disconvenir
que cette partie du travail ne laisse encore à désirer,
tant il est souvent très difficile de lever les incertitudes
qui existent sur la véritable origine des mots. Aussi le
Dépôt de la guerre, désireux de mettre à profit les re-
marques judicieuses qui ont été faites à ce sujet dans le
tome i^ du Bulletin de là Société de l'histoire de
France, redouUera d'efforts pour amener la nomencla-
ture de la nouvelle Carte au degré de mérite qu'elle est
susceptible d'acquérir^ en même temps , il ne négligera
rien de tout ce qui pourra hâter les publications subsé-
quentes, afin que le public soit , le plus promptement
possible, /nis en jouissance d'une œuvre véritablement
naûonale, et doot l'utilité sera généralement d'autant
mieux appréciée, que la gravure en aura multiplié da-
vantage le type.
(a67)
TROISIÈME SECTION
p—*
Actes de la Société.
l>ROGBS -VERBAUX DBS SÉANCES.
Séance du 3 octobre i834«
^ Le procès-verbal de la dernière séance esl lu et adopté.
BL Juste Paredes, de Panama , remercie la Société
qui vient de l'admettre au nombre de ses membres , et
o£Gre de lui adresser tous les docomens qu'il pourra jse
procurer sur un pays qui , par sa situation topogra^
phique, excite un si vif intérêt. M. Paredes commu-
nique ensuite divers documens relatifs à Touverture
d'un chemin de fer projeté à travers Tisthme , et dont
il a provoqué l'exécution , ainsi que le décret de la
chambre provinciale de Panama, qui le charge de l'o-
pération; enfin le nouveau décret rendu par le congrès
de Bogota , au sujet de cette entreprise. Renvoyé au
comité du Bulletin.
M. Harkness, secrétaire de la Société royale asiatique
de Londres, adresse le tome m (3* partie) des Transac-
tions, et le premier cahier du Journal de cette savante
compagnie. — Remercîmens.
M. Vander-Maelen adresse la suite des recueils de
documens et de tableaux statistiques sur la Belgique ,
publiés à rétablissement géographique de Bruxelles.
M. Henrichs, attaché au Ministère des affaires étran-
gères, exprime le désir d'être admis au nombre des
membres de la Société , et il lui fait hommage de plu-
sieurs volumes de la collection des Archives du corn-
* . ^ -
met'ce y dont il est le fondateur.
M. le directeur du bureau de l'agriculture demande
l'échange du Bulletin de la Société contre la Revue de
r agriculture universelle ^ qui paraîtra à partir du i^' oc-
tobre. — Renvoi >4e cette amande «u comité du Bul-
letin.
M. Jomard communique l'extrait d'une lettre de
M. Grâberg de Hemsô^ au sujet de sa carte de l'em-
pire de Maroc, et il dépose tin exemplaire de cette carte
tivit le bureau, de hi pan de fayc^r. -^ Des r^smercî-
mens lui seront adressés.
La Gonmiission cetitrale , s^ir t« rapport de M. Rdtix
de Rocbelle, accepte l'échange da loîtittiail de l'iii^tiit
fawtoviqne «outre le Bulletin de la Société.
M. Roux de Rochelle lit une notice sur l'ancienne
situation dé l'Orient, avant la conquête des Romains.
-^ Reïivoi au comité du Bulktin.
Séance eu l'y oetobf^.
Leprocès^verbalde la dernière séance est lu et adopté.
M. J.-F.-M.-R. Jouannin , remercie U ^Société qui
vient de ladmetcre au nombre 4e ses membres, et il
lui bix hommage d'un exemplairede ta première partie
de la Métrologie gés^ale qu'il vient de publier »de con-
cert avec M. J.-M. Jouanoin 0011 frère. — EkiBefci-
mens.
M. Vander-AIaelen adree^e le Dictionnaire géogra^
phique de la province de Flandre orientai , publié à
l'établissemônt de BruxêUet. -*- Remercimens.
M. de Larenaudière fait un rapport sur la lettre de
M. Klaprotb à M. le baron de Humboldt, relative à
Finvention de la boussole. — Renvoi au comité du
Bulletin.
M. d^Avezac fait, en son nom et au nom de MM. Co-
raboeuf et Warden , un rapport sur le mémoire remis
par M. Leprieur , sur son dernier voyage dans Tinté-
rieur de la Guiane française. L*examen de cette com*-
mîssion avait pour objet y d'une part lappréciation de
ce que le voyageur a acseompli, et d autre part la re-
cherche de» nioyens à. employer pour rendre aussi fracr
tueuse que possible la continiiationv.de l'exploca^oii
commencée, -r- lia commission adoptcf ce rapport.
M: Albert«Montémont lit une notice sur la vie et les
voyages' de' Mungo-Par)^ : M. Jomard faiti, .à cette oer
camion , quelques .observations , notamment suc. Kop^r
nion attribuée à ce voyageur, relativement à TembouT
ohurB>duvNigipr, dans le golfe do. Bénin 4. M. d'Avcsac
rappelle que , dans un mémoire qui q^d^jà,plu«ieuf»
années d eûstence , il a déterminé la date précise de, la
catastrophe dont rinfbrtuné Park fut vietîme.à'Bouaâ.
MBMBKBS ADIÎIS DÂ-NTS LA SOOlit^É.
Séance du ? octobre i834t
M. P. Hbnbichs, attaché au ministère des affaires
étralngèires.
Séance du ly octobre.
• • * §
IML le^doecetur A\ Boi»i^ vioek|»rési()entv d<&, la Socié^
daGéçlogie^
>■ .
( ^7« )
OUV&AGBS OFFBBTS ▲ LA SOdBTi.
Séance du 3 octobre i834-
Par la Société royale Asiatique de Londres : 7>ai»-
sactiom de cette Soidété ^yoX, ui, part. 3. London i8349
iii-4*- "^ The Journal ofthe royal Jisiatic Sodety^ n" i,
in-8®. London, jiily i834. — Proceedings of the temth
annual meeting of the royal Asiatic Society held on la^
turday, may u i833; ivith the report ofihea>uncUy and
eommittee of correspondence. London, i833. i brodi.
in-8*.
Par ML AlbertrMontéouMit : Bibliothèque unipereeUe
des voyages y ^4^ ^yr. (Voyages en Afrique^ Denham et
Glapperton. )
Par M. Yandei^-Maelen : Recueil de dodunene sta-^
tistiques (Belgique, 2* cahier). Bruxelles, i833. — Ta-
bleaux statistiques des patentables de la Belgique en i833,
d'après les documens ofiBciels , coordonnés à 1 eublisse-
ment géographique, firooh. in-S"*. — Statistique des sqrt
proifinces de la Belgique , j feuilles in-folio.
Par M. Grâberg de Hemsô : Carte del Moghrib^
aç^à delP impero dimarooco giusta lepm^recenti scoperte
e combinazLom formata e descritta^ da J. G. de H. et
incisa da Girolamo Segato in Firenze, i834. Une feuille.
Par M. Warden : Descriptions qft/ie ifferior maxillary
bones ofmastodons in the cabinet ofthe 'American philo*
âophical Sodety , etc. , by Isaac Hays. Philadelphie, i 834-
Broch. in-4^.
Par M. Arthus-Bertrand : Voyage pittoresque dans
( ^1^ )
hs Basses'-Pyrénèes ^ siiwi d'une Notice sur Cambo, ses
eattx minirùies et ses empirons, par M. J.-L. Lacour»
I vol. m-S^.
Par M. Ambroîse Tardieu : Mlas d'exercices de géo-
graphie moderne , rédigé et gravé par A. Tardieu. Partie
ëlémemaîre. 8 oartes« In'4®.
Par M. d'Urville : Voyage pittoresque autour du
monde y 53% 54* el 55** livraisons.
Par la Société Asiatique : Cahier d'août de son
Journal.
Par la Société royale d'agriculture de Seine-et-Oise :
Mémoires de cette Société pour i834* Un vol. in-S^.
Par la Société des Missions évangéliques : Journal
de cette Société , cahier de septembre.
Par la Société de Civilisation : Repue sociale ^ 6* livr.
Par M. le directeur : Mémorial encyclopédique ^ C9r
hier de septembre.
Par la Société pour l'instruction élémentaire : Cahier
d'août de son Bulletin.
Par M. de Moléon : Recueil industriel et manufactu^
lier, cahier de juillet.
Par M. Henrichs : Archives du commerce et de Pindus-
trie ûgïicole et manufacturière y tomes v, vi et vn. In-8^.
Par MM. les directeurs : L'Institut , dob yi et 7a.
— LÉcho du monde suivant , n^ a6.
Séance du ij octobre.
Par MM. Baradère, Warden, de Saint^Priest, etc. :
Antiquités mexicaines <f 6^ livraison.
Par M. Yander-Maelen : Dictionnaire géographique de
laproifince de la Flandre orientale, Bruxelles, i834*
Par MM. Jouannin frères : Métrologie générale^ pre-
( ^7^ )
mière partie» Nouvelles tables de. compdraiison entke les
anciens poids et mesures généralement usités* et ceux
qui les remplacent dans le nouveau système nétrique
décimal, etc. Paris y.i834* Un yoU iii^4*^.
Par M. Jacob. Porter : TopogrofMcal de$€t^tiom and
histofical sketch qf Plainfield in Hampsbin €àÊinÈy Mai"
sachusetts; mai i834* Broch. ifi*8^.
Par M. Martin : Essai sur la mesure des longitudes par
la rotation de la terre. in-8<».
Par M. le capitaine d'Urville : 56% 57® et58« livraisons
du Foyage pittoresque autour du monde.
Par rinstitut historique : Deuxième livraison de son
Journal.
Par la Société dte géologie : Feuilles ^5 , 26 et 27 du
tome. IV de son Bulletin.
Par la Société des Missions évangéliques : Cahier
d^ octobre de son Journal.
Par MM. les directeurs : Numéros 7? et 74 de rin-
stitutf et numéros a8 et 29 de PEcho du monde sapant.
ERRATA
De la lettre de M. de Hammer, insàrie dans l^ cahier
de février i834-
Age 118, lignes 6, 18, v. - ^ .
^ • « ^ I aulleudci^icWrt^^Aet/Sd^
— 119, — a, 3y 7, o, 14» i5,>
( baUgk , Ksez GisehètUigk,
— 118, — '16, i au' lien de Djassîmi.et DjoHÙus, liiez
— I90 , I, S BJ09€UIHt
-^ 118, — 3i , an lieu de Beèmehtmmg^ iùez Bdeudumng,
i*L id. , Hû iîeu de TortdUmpa , lisez Forsckmi^im.
-» 119 V.-*- »o, MUfeKide i'à'Kàt^orûiim. U y a, Uies:
à Memkiamtim^ll f wi.v
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
NOVEMBRE l834.
■ - I I ■ ■ » 1 1 1 ■ ■ ■ ..Il 1 1 ■ Il . I h I ,11 I . I 1 1 . 1 1 II ■ I .
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
DU 38 ITOYEMBRE 1834.
DISCOURS D'OUVERTURE
PRONONCÉ PAR M. LE COMTE DE MONTALIVET.
»^.
Messieurs ,
Appelé à rbonneur de présider votre réuniççk an-
nuelle, j'éprouve un sentiment de défiance bien légi-
ûme. Au milieu de personnes si distinguées par leurs
connaissances ) que puis-je apporter en échange de la
bienveillance qui ma placé momentanément à votre
tête, si ce n'est Tappréciation sincère des services que
la Société de géographie rend chaque jour à la science?
Personne^ en effet, mieux que moi, ne sait recon-
naître le dévoùment de ces esprits généreux, qui, s'ap-
pUquantà des travaux stériles pour eux-mémies, mais
féconds pour tous, cherchent, souvent même au prix
de l'existence , le progrès et le bien général.
Ce dévoùment, messieurs , est celui qui vous anime ,
et le but de vos efforts est de Tinspirer aux autres en
i8
( ^lA )
présentant à leurs travaux lattrait^ ou des récompenses
que votre désintéressement refuse, ou de la reconnais-
sance publique à laquelle vous avez vous-même tant de
droits. Noble devoir accompli ! généreuse mission à
remplir!
Dans votre dernière séance générale, il vous a été
rendu compte de Texpédition maritime du capitaine
Ross, dans les mers Polaires; et du capitaine Biscoe,
dans rOcéan antarctique; des voyages de M. Leprieur^
dans l'intérieur de la Guyane, et de M. d*Orbigny, dans
FAmérique méridionale. Depuis, aucune entreprise im-
portante ne s*est signalée. à lattention du monde sa-
vant.
Mais en admirant ces hommes courageux , que l'in-
stinct des découvertes pousse à la recherche de régions
inconnues , en prêtant à leurs lointaines entreprises
votre appui et vos vœux, vous n'oubliez pas, messieurs,
que sur des bords moins lointains, il reste encore des
découvertes à faire, dans des pays déjà conquis de nou-
velles conquêtes à enregistrer, conquêtes • moins bril-
lantes , j'en conviens , mais d'une utilité plus directe
peut-être, plus journalière. Sans sortir du sol qui nous
a vu naître , ce sol est-il donc si bien décrit , qu'il ne
laisse plusrien pour- des études nouvelles.^
Certes , s'il failait enteitdre par la science géogra-
phique 1 art derepi^éisenter la ^position relative des divers
lieux sur une surface plane, en y ajoutant même la me-
sure d'un certain nombre de hauteiii|;s, on pourrait dire
que chez nous, cette; science est parvenue 'k son der-
tM4^r degré de perfection. La carte, à tâquellè Gassini a
donné son nom , est un de ces monumens qlie le temps
peut altérer sur quelques points , mais dont la masse
reste connue un grand et maghifiqub ensemble. Il est
( =^75 )
surtout iixie œuvre chorographique qui se recommande
ail plus haut degré à notre estime; je veux parler de la
nouvelle carte de France, exécutée au Dépôt de la guerre,
;avec un zèle et ,un soin qui font le pKis grand honneur
aux officiers qui concourent , depuis seize années , à la
«onfeetioïi de ce beau travail , travail d'autant plus im-
portant, que les nivellemens trigonométriques qui s*y
rattachent , fourniront la hauteur au-dessus de TOcéan,
de plus de trente mille points dans toute ta France.
Mais, j*oserai le dire^ vous croyez plus étendue encore
la mission que vous vous êtes librement et gratuiiement
imposée.
Ainsi, à vos yeux comme aux nôtres, il ne faut pas
<jue la science géographique offre seulement un guide
sûr, au voyageur dans ses explorations ,. et au général
d*armée, dans ses opérations stratégiques, mais encore
elle doit évaluer, dans Tintérêt du commerce et de la
propriété, la mesure de la vitesse et de la pente des eaux
dans les bassins de diverses grandeurs , qui forment le
relief de notre sol , et déterminer la direction et la na-
ture des divers terrains qui les composent ou les sépa-
rent : étude nationale et féconde , où viennent prendre
place successivement tous les résultats utiles à Touver-
ture des communications, à l'exploitation des mines, à
la rapidité du transport, à la réalisation des desséche-
mens, et par conséquent à tout ce qui intéresse au plus
haut degré la prospérité publique, à tout ce qui est le
plus propre à en vivifier les sources.
C'est dans ce but que la Société de Géographie a
fondé plusieurs, prix annuels qui doivent être décernés
aux meilleures descriptions physiques*d'une partie quel-
conque, du territoire français, aux nivellemens des
i8.
( =«76 )
fleuves et rivières de France, et enGn aax nivellemeDS
barométriques.
Je sais, messieurs^ qu'une forte objection aéféfaîte
contre le système déjà conçu par vous , et que je viens
de vous rappeler en peu de mots. Son plus grand in-
convénient est sa grandeur même; et Fimmensité de la
tâche est, dit-on , une invincible difficulté*
G*est un avis que nous ne saurions partager^ et nous
sommes heureux de pouvoir nous appuyer à cet ^rd
<le Topinion émise en 1825 par un membre de l*Institut
que la Société de Géographie s'honore de compter dans
son sein.
Sans doute, si la Société était réduite à ses seules
ressources, le nombre si restreint de ses membres, et
les limites que sa constitution même lui impose, ne lui
permettraient que difficilement d'élever un monument
aussi vaste, et de tracer la carte minéralogique et hy-
drographique de la France ; mais ce secours dont elle a
besoin, c'est auprès de 1 administration qu'elle doit le
cherxîher.
Déjà une fois la Société de Géographie s'est adressée
au ministère de l'intérieur, pour obtenir le concours
des corps savans des ingénieurs des ponts-et-chaussées
et des mines.
Quel résultat,' en effet, ne pourrait-on pas espérer,
lorsque les richesses isolées et partielles que ces deux
corps possèdent viendront se réunir aux précieux maté-
riaux recueillis par les ingénieurs-géographes!
C'est là , disons-le , une application grande et belle
de la centralisation ; déjà si féconde en politique, qu'elle
le devienne encore pour les arts et pour les sciences!
Le temps est propice, messieurs, à la reprise des
nég€»ciations déjà entamées, il y a sept ou huit ans,
( ^77 )
avec le ministère de Tintérieur ^ nous sommes à Tune^
de CCS époques où les conquêtes pacifiques succèdent 'à
d autres conquêtes glorieuses sans doute, mais presque
toujours stériles pour l'humanité , et où la protection
Royale est assurée à toutes les entreprises nationales.
Vous le savez, messieurs, la science géographique a
plus d'une fois éprouvé les effets de la bienveillance
éclairée du Roi, et nous sommes chargé devons en
transmettre une nouvelle marque.. Sa Majesté, en ap-
prenant que la Société rassemblait les élémens du qua-
trième volume de ses Mémoires, a désiré contribuer à
cet ouvrage si utile et si unpatiemment attendu, et lui
consacrer un nouvel encouragement. S« A. R. le duc
d'Orléans, qui ne laisse échapper aucune occasion de
s'associer à tout ce qur peut honoi^r la France et servir
les intérêts du pays, a bien voulu , de son côté,concoU'
rîr à la nouvelle publication que vos soins ont préparée.
Je suis heureux, messieurs, d'avoir dû au choix don^
vous m'avez honoré , de pouvoir vous transmettre moi*
même ee témoignage d'une bienveillance auguste.
Des voix qui vous sont plus connues que la mienne
vont vous entretenir des travaux de la Société, et je n'ai
plus qu'à vous exprimer de nouveau toute ma recon-
naissance pour la distinction si flatteuse que. vos suf-
frages m'ont accordée.
NOTICE
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
ET DU FROGRis DES SCIENCES GEOGRAPHIQUES,
PENDANT l'année i834,
PAU M. s'aTEZAC,
Secrétaire g^énéral de k commission centrale.
Messieurs,
Aujourd'hui s accomplissent trois apn«es depuis que
Tptre gr^acieuse bienveillance daigna m'appéler à-la-fois
dans le sein de la Société de gé<^raphie çt dans celui
de la .Commission centrale; ingénieuse à ,se dissimuler
mon in^uCËsani^e , votre indulgente i^mitié m a élu de-
puis un sm pour votre organe habituel et Tibia torien de
yos travaux : iai besoin de rappeler de si précieuses fa-
veurs, .pour m en faiçe un titre à un redoublement d'in-
dulgencede TOtre part, au moment ou j;e viens remplir
cette tâche annuelle, que douze fois déjà des bouches
plus exercées ont accomplie devant vous, (i)
Chaque année vient accroître l'importance et l'éten-
due des matières qui doivent trouver place dans le ca-
dre restreint où les bornes d'une lecture publique for-
(ij 183a, x8a3, 1834 , Malte-Brun; iSaS , M. Roux de Ro-
chelle; i8a6, 1827, i8a8, 1829, M. de Larenaudière ; i83o, i83r,
M. Jonanniu; i8'ia , M. Alexandre Barbie du Bocage; i833 , M.Co-
( ^79 }
cent à. les réduire ; ainsi comprimées de plus en plus sur
le tableau qu'elles pourraient ajiim^ de leur déveiop;-
peipent , elles, n'ont guère la faculté de s'y produire
q\ien une sorte de catalogue énumératif^ avec tous les
désavantages d,*une accumulation de noms propres , jde
faits et d'indications, au milieu desquels lesprit a peine
h reconnaître et pondérer le tribut que chaque adepte
vient apporter au trésor ce^mmun des connaissances
géographiques., Pour exposer et apprécier Fœuvre de
chacun , dans un tableau raisonné des progrès de la
science , il faudrait écrire un gros volume; et l'espace
m'est limité à l'étendue d'un simple discours.
Et ce discours lui-même n'aura-t-il point une longueur
démesurée s'il veut enregistrer, même en une sèche no-
menclaturC; tous les travaux accomplis ou tentés dans
l'iinmense domaine des sciences géographiques, où l'as-
tronomie, la physique générale, la géologie, les innom-
brables rameaux des sciences naturelles, et tant d'au-
tres branches des connaissances humaines viennent ,
comme autant de canaux ubéreux , déverser de fécon-
dans principes. Peut-être le. géographe a- t-il le droit et
le devoir d'embrasser ainsi, dans la revue générale des
richesses scientifiques qui lui sont acquises , toutes les
vérités démontrées, tous les problèmes résolus, toutes
les questions soulevées, dans ce cercle incommensu-
rable de science, dart, d'érudition, dont il est légitime
usager, soit qu'il en tire des méthodes et des formules^
soit qu'il y puise des résultats élaborés, pourries coor-
donner dans le tableau d'ensemble de cette terre qu'il a
mission spéciale de décrire.
Effrayé de l'immensité d'un tel cadre , viendrai-je ,
méconnaissant les imprescriptibles limites de la science
dont votre élection me constitue aujourd'hui l'apôtre,
( 28o )
tenter de la restreindre aux mesquines proportions d'uiie
simple délinéation da sol sillonné par les lignes hinë'
raires du voyageur, ou mesuré par les triangulations du
géomètre? Ah! trop souvent le vulgaire s*est mépris sur
la véritable essence de la géographie , en ne compre-
nant au bilan de ses richesses que les résultats des opé*
rations géodésiques , en proclamant qu'elle se trouvait
tout entière dans ces indispensables mais insuffisans
canevas, où l'art du dessinateur résume en traits diven
le cours des fleuves, le figuré des reliefs , le tracé des
limites , remplacement des villes ; puissahs auxiliaires
sans doute d'étude et de classement , mais froide et in-
complète peinture de ce monde animé, vivant, pitto-
resque à tant de titres, dont elle ne nous offpe que l'i-
nerte squelette. Ah! si c'est là toute la géographie,
quelle serait donc cette autre science k laquelle il fau-
drait demander compte des phénomènes de la vie ter-
restre? Quelle est-elle , autre que la géographie, cette
science qui enregistrera dans un synoptique tableau la
disposition géognostique des terrains, la direction et la
puissance des courans océaniques, l'établissement des
marées, la loi des variations de la boussole, les circon-
stances météorologiques et climatériques , l'habitat des
êtres organiques depuis la mousse jusqu'au cèdre , de-
puis le zoophyte jusqua l'homme; et la distribution des
races humaines suivant les démarcations diverses que
tracent entre elles les canictères physiques et moraux ,
et les lang^ages, et les croyances religieuses, et les cou-
tumes traditionnelles, et les nationalités politiques, en
conservant la mémoire, en . recueillant les vestiges des
révolutions qui ont changé les configurations du sol
ou les limites des populations. Quelle autre science que
la géographie s'aHnbuera donc la mission de rassembler
( i8c )
tous ces grands traits dont aucun ne veut être oublié
dans la Description de la Terre.
Oui, ta véritable géographie n*est point renfermée
dans les cartes^ comme s*est trop hâté de le proclamer
un paradoxe populaire, uniquement applicable au pué-
ril eniseignement de nos collèges. Elle est la science des
descriptions terrestres ; et elle enseigne à-Ia-fois à en re-
cueillir comme à en coordonner les élémens ^ elle a sa
théorie , ses applications , ses résultats d'ordre et d'im-
portance diverse; elle a aussi S'*»n histoire, et vos efforts
éclairés vous assurent, messieurs, une page dans ses
fastes.
Ce n'est pas devant vous qu'il peut être permis de mé-
connaître le véritable caractère de la géographie, de né-
gliger aucune des branches qui s^ rattachent à cette
souche féconde.
Mais nous ne devons pas non plus nous laisser en-
traîner aventureusement dans un océan sans rivages, et
suivre dans toutes leurs ramifications les sciences con-
nexes dont les applications spéciales viennent se grou-
per dans le système général des connaissances géogra-
phiques. Ces applications seules ont droit de nous oc-
cuper : aux sciences mathématiques il faut se borner à
demander leurs formules, pour la détermination des po-
sitions géonomiques , la mesure des dimensions du
globe et de ses parties, la projection graphique des coor*
données du sphéroïde; aux sciences physiques, l'expo-
sition des phénomènes généraux de magnétisme ter-
restre, de météorologie, de climatologie; aux sciences
naturelles , la distribution des êtres tant inorganiques
qu'organiques à la surface de la teri^ ; à chaque science,
en un mot, ce qu'elle a d'essentiellement, d'exclusive-
ment géographique.
( 282 )
Telle'est 1 étendue, telle «lussi la limite du rhamp que
vos efforts tendent à féconder.
Dans cette carrière spéciale que votre zèle. a. pu verte,
vous n*étes plus réduits.à yo^ seules forces : de ,pii.îssa9s
auxiliaires sont venus ajouter, à Tinfluence de yotre im-
pulsion, leurs propres effort^ pour raccélératipa , des
progrès de la Géographie. Vous aviez vivemept applaudi,
messieurs, à la création des Sociétés géographiques de
Londres et de Berlin ; ces jeunes sœurs de la Société .p|h
risienne n*ont point douté de lempressement de Ij^ur
aînée à leur ouvrir les bras : des relations de la plus
aimable courtoisie, de la plus affectueuse confrateniité,
se sont établies entre nous et la iRo^W^eogra/^Aica/ &-
c/(e^;^de Londres, et s'en tretiennentparunmutuel échange
de publications aussi bien q^e par l'amiçale correspon-
dance des deux secrétaires. La Geselkchajl fur Erdkunde
de Berlin a, de son côté, entamé avec nous de semblables
relations, en nous adressant le premier compte annuel
de. ses travaux, rédigé par le savant docteur Rîtter. Les
journaux de Fli^de anglaise nous avaient en outre ap-
pris la formation et les premiers travaux d*une nouvelle
Société géographique fondée à Bombay ; nous avons
lieu d*espérer que des communications directes nous met-
tront bientôt en rapport fivec elle.
Indépendamment de ces associations géographiques
constituées à notre exemple et dans lesquelles nous trou-
verons des alliées, des émules peut-être, mais jamais des
rivales, une autre institution encore , ayant pour objet
lavancement d'une spécialité géographique, s*est formée
il New- York sous le utre de United staies nattai Lyceum^
et nous avons rt^cu en son nom des, ouvertures que
nous avons accueillies avec autant d empressement que
intérêt.
( *85 )
■
Ces auxiliaires directs que tous avez acquis, ne peU'
vent vous faire oublier laide que déjà prêtaient à l'ob-
jet de vos études tant d*autres corporations savantes
avec (esqùeUes vous conservez les plus honorables re-'
làtiohs : le Bureau des lon'^tudes, les Dépôts généraux
de ln: Guerre et de la Marine ont droit d*étre cités au
premier rang, à raison de la spécialité géographique des
publications dont ils nous gratifient; TAcadémie impé-
riale (iés sciences de Saifit-Pélersbourg réclame une
mention particulière pour le nombre de mémoires rela-
tifs au même objet qui. sont contenus dans le précieux
recueil qu'elle nous fait exactement parvenir; 1* Aca-
démie royale des sciences de Berlin veut aussi être
nomifiée au même titre; la Société royale de Londres^
l'Académie royale des sciences d'Edimbourgh, TAcadémie
américaine des sciences et arts de Boston , la Société plii-
losophique de Philadelphie , TAcadéuiie royale des
scieiices de Turin , entretiennent pareillement avec nous
des relations dont nous aimons à rappeler la continuité;
et parmi les sociétés nationales vouées à la culture des .
Sciences et qui n()Us apportent le tribut de leurs publi-
câtions^ je dois citer en première ligne la Société de
géologie de Paris ^ dont les travaux se résolvent en ré^
silltats que la géographie enregistre au grand livre de ses
acquisitions spéciales; après elle je nommerai encore,
dans là même catégorie, les Académies de'Gaen , de Di*
jon, de Rouen, les Sociétés de Lille, de Valenciennes,
<le TEure, du Jura.
«
Je ne saurais oublier non plus ces vastes Associations
qui, en Angleterre et en France se réunissent annuelle-
ment en congrès scientifiques, et qui n*ont point né-
gligé de nous faire parvenir les comptes -rend us qu elleâ
ont publiés de leurs conférences.
( 284)
«
Différent est le programme mais non moindre pour
nous rutilité des Sociétés Asiatiques établies à Paris, à
Londres, à Calcutta , et avec lesquelles nos liaisons sont
si étroites et si affectueuses : elles restreignent l'objet de
leurs études au sol de l'Asie et aux écrits des orientaux
sur les autres parties du monde; mais n'estce point un
champ immense, inépuisable, qui procure à la géogra-
phie les plus riches moissons? Aussi leurs Tran^aetiQus
sont-elles accueillies par vous avec le plus vif intérêt, A
la publication de ses mémoires par volumes in é^^ celle
de Londres vient d'ajouter un journal in^8f>^. dont le
premier cahier nous est récemment arrivé, et qui nous
promet un redoublement d'activité dans nos relations
avec elle. Les Asiaticresearches de Calcutta ont, à raiso0
de lenr étendue et du lieu de leur publication, un degré
particulier d'importance que vous appréciez , et votre
impatience gérait du retard qui vous prive encore du
XVII* volume, parvenu en 'Europe depuis une année,
et qui est composé, en majeure partie, de documens
géographiques accompagnés de cartes et de dessins.
A côté de la Société royale Asiatique de la Grande-
Bretagne et d'Irlande, et comme une succursale de cette
savante compagnie, V Oriental translation committee s'est
constitué avec l'utile mission de répandre la connaissance
des ouvrages orientaux au moyen de versions européennes
publiées à ses frais; plusieurs des livres mis en circula-
tion p«ir cette voie ont un intérêt spécialement géogra-
phique, tels que les voyages d*Ebn*Bathouthah, de Ma-
carius, d'EvIiya Effendi, d*Ebn-el-Dyn el-Aghouâthy;
les tables de positions de Ssadiq el- Essfabâny; l'aperçu
de Corée, Lieou-Khieou et Yéso; l'Histoire de l'empire
barman : tous -ces livres ont pris place dans noire bi-
bliothèque , grâce à l'envoi plein de courtoisie que nous
( 285 )
en a fait le Comité: et d autres nous sont annoncés^ aux-
quels la géographie n est pas moins intéressée.
Les sciences morales et politiques , l'histoire, la statis-
tique, les arts agricoles et industriels, ofTreiit encore
des foyers autour desquels gravitent un grand nombre
de Sociétés savantes et littéraires, qui entretiennent avec
nous des relations suivies : Tlnstitut historique, récem-
ment fondé à Paris, n'a point oublié le scolastique adage
que la géographie est un des yeux de F histoire , et il nous
a conviés à des mpports de confraternité auxquels nous
avons accédé avec plaisir; la Société royale des anti>
quaires du Nord, à Copenhague, continue de nous
ouvrir les trésors de cette littérature septentrionale où
la géographie a tant d anciennes conquêtes à retrouver;
la Société de statistique universelle accumule des élé^
mens d'une autre nature, destinés à s'encadrer aussi dans
le cercle de nos études. Nous recevons encore les publi-
cations de l'Académie de l'industrie, de la Société d'in-
struction élémentaire, des Sociétés départementales de
l'Aube, de Seine-etOise, de la Seine-Inférieure, de Gaen ,
d'Angouléme, et de la Société coloniale d'Alger.
Il me reste à nommer enfin une dernière association
parmi celles qui pirétent formellement leur aide à notre
oeuvre; je devais réserver ainsi une place distincte à la
Société des missions évangéliques, dont les communi-
oations nous procurent de si intéressantes lumières sur
les contrées où s'aventurent, en des explorations har-
dies, tant de courageux apôtres de la foi chrétienne.
Outre cette centralisation spontanée des travaux re-
oueillis ou élaborés dans le sein des corporations di-
verses dont je viens d'esquisser le rapide inventaire, de
nombreuses sources d'information existent pour nous
JLans les écrits et les rapports de toute espèce qui forment
. ( a86 )
la masse non moins împortanie des tribuis individuels.
Tantôt ce sont des publications périodiques, les unes
exckisivement, les autres partielleiaent, quelques-unes
même accidentellement fouruies de faits et de nouvelles
géographiques y telles sont, au premier rang, les A,n-
nales des Voyages de nos.doctes confrères MM. Eyriès ,
de Larenaudière 6t Klaproth, telles les Annales nuire-
tintes et coloàiales de M. Bajbt, la Bibliothèque unii^er-
selle de Geneife^ le Mémorial encyclopédique de MM. Bailly
et Matepeyre; tels encore X Institut de M. Eugène Âr-
noult, Y Echo du monde samnt de M. Boubée,Ie Me-
cueil polytechnique de M. dé Moléon, \esArchi\fes du cimi-
inerce et de rindustrie.de M. Heinrichs^ puis encore le
Moniteur ottoman^ le Journal de Smyrne.^et le Waqar
Messryeh imprimé au Caire en arabe et en turk.
Tantdt ce sont des écrits et des coimnunications spé-
ciales. Les uns consistent en, des œuvres 'édites,, telles
que nous ea ont fait parvenir les nonlbreUt anus de la
science que n<>us comptons dans tous les pays , et par-
mi lesquels noua avons à citer , pour Tannée qui ^'a-
cliève, en Russie , le savant amiral de Krqsenstern et
le colonel J* &. Jacksoxi; en Allemagne^ MM.: de Huin-
l>oldt, de Canstein, Béer et Maedler; en Danemark,
MM. Rafn, Graâh,Falbe; en Belgique, MM. Vander-
Maelen et Meisser; en Angleterre, MM* (Ainsworth,
Alexandre Burnes ei Tilslone Beke^ ea Italie, MM. Groa-
berg de Hemsoe, deBylandt,de Serristori; en Espagne,
M. Firiiiin Caballero ; en Portugal , M. Xavier Bolelho ;
et cbea nous une foule de 4o!aateurs à la tête dftsqpuels
nous aimons à citer le ministre, de la Murine, qui cod-
tinue de nous faire remettre les livraisons succasaives
des beaux voyages de la Coquille y de \ Astrolabe et de la
Faw^ràe , publiés par ses ordres ; et après lui , MM. Ab-
( 287 )
sard, Baradère, Barbie du Bocage, Boblaye, Bottin^Fon-
tanièr, Jaubert, Klaproth , de Ladoucette , Montémont,
Poassin, Tbwnsend, Virlet, et tant d'autres.
Taurais à répéter plusieurs de ces noms en vous par-
lant des communications épistolaires que nous devons
à nos correspondans et à nombre d'autres de nos con-
frères , soit étrangers, soit régnicoles; j'aime mieux lais-
ser à votre mémoire le soin de les suppléer sur cette
nouvelle liste, où je me bornerai à vous signaler
MM. Baffinesquo, Mease, Tanner, aux Etats-Unis;
Cochelet, au Mexique; Galindo, Waldeck, Parèdes ,
dans TAmérique centrale; Ramon de la Sagra et Francis
Lavallée dans Tîle de Cuba ; Adam de Bauve , dans l'A-
mérique du sud ; Pallegoix, dans le royaume de Siam ;
plus près de nous, MM. Reumont à Florence, de
Hammer à Vienne, Ritter à Berlin, Moll à Utrecht, de
la Koquette à Elseneur; et en France, MM. Henri Ter-
naux, Désaugiérs, Noyer, d^Hombres-Firmas , de la
Pylaie.... Je n*ai plus, hélas! à compter, parmi ces colla-
borateurs distingués, M. Guillemin, que la mort a
frappé cette àntiéë dans son consulat général de la Ha-
vane, et qui' s'était fait remarquer par son zèle entre tant
de consuls empressés de joindre leurs efTorts à ceux de
la Société ; ni Ml Barthélémy de Lesseps , que la mort a
pareillement' enlevé cette année à son consulat général
doLi^onne, et aux sciences géographiques*, auxquelles
il avait consacré [es plus Belles années de sa vie, comme
coàipagiion de voyage' du célèbre Lapérousè.
Enfin, messieurs, les lectures que vous avez enten-
dues dans vos séances semi-mensuelles complètent le
- catalogue général des travaux individuels qui sont ve-
nus se produire devant vous: MM. Warderi, Roux-de-
Kochelle, Daussy, Corabœuf, Jomard, d*Urville, de
( 288 )
Larenaudière, Walckenaer,Fontanier,Leprieur, Jouan-
nin, Dubuc, ont plus ou moins fréquemment capté
Totre attention par l'intérêt des communications orales
qu'ils TOUS ont faites ; moi-même j'ai plus d'une fois été
écouté ayec une indulgence que je serais coupable de
ne point rappeler ici.
Après cette énumération sommaire des spurces di-
verses qui d'elles - mêmes affluent à yous , et aux-
quelles vous n'avez point négligé d'ajouter encore
l'utile complément de quelques notables productions
de la presse périodique étrangère, telles que ÏAsiatic
journal y la Uterary gazette et autres semblables, j'ai à
dérouler devant vous le rapide tableau des acquisitions
nouvelles par vous obtenues ou constatées, pendant l'an-
née qui s'achève, au profit des sciences géographiques,
dont l'avancement est le constant objet de vos veilles.
La théorie, qui dans les sciences d'observation naît
de l'étude comparative d'une masse imposante de faits
observés, et qui a pour objet d'en déduire les règles
générales dont les faits eux-mêmes ne sont plus consi-
dérés que comme des applications, a le grand avantage
de créer, pour la détermination , le classement et l'ex-
position de ceux-ci , des méthodes qui deviennent un
précieux instrument de progrès, en imprimant aux in-
vestigations des néophytes aussi bien que des adeptes
une marelle plus directe vers un but mieux connu, en
leur signalant toutes les dépendances du vaste domaine
qu'ils ont à explorer, en leur servant de guide pour les
parcourir, en leur enseignant jusqu'à un lan^ge spécial
pour traduire en descriptions exactes et précises tous
les résultats de leurs observations.
M. Denaix, qui depuis tant d'années consacre de per-
sévérans efforts au perfectionnement des méthodes
( 289)
géographiques,. s*occupe activement de rédiger un texte
expositif dé la théorie générale qui lui parait devoir ré-
gir désormais les applications de ta science, en même
temps qa'ttne description assujétie à ces préceptes; le
monde' savant attend avec impatience cette clef indis*
pensable de renseignement rationnel xpie notre confrère
a si fort à cœur de substituer aux vieilles routines sco-
lastiques, et nous serons les premiers à saluer de nos
applaudissemens lapparition d'une œuvre qui doit ac-
complir tant de promesses.
Le colonel Jackson nous a adressé, de Saint-Péters-
bourg , divers travaux de théorie géographique dignes
d'attention : je signalerai d'abord, comme le plus impor-
tant, son aide-mémoire du voyageur, recueil métho-
dique de questions relatives à la géographie physique et
politique, à Vindustrie et aux beaux-arts, destiné aux
gens qui veulent tirer parti de leurs voyages ou acqué-
rir la connaissance exacte du pays qu'ils habitent; il
semble' que l'auteur ait donné des proportions plus
étendues aux parties successives de son livre, à mesure
qu'il avançait dans sa rédaction ; en sorte que les derniers
chapitres sont bien plus développés que les premiers';
l'insuffisance de ceux-ci est même telle, que l'orogra-^
phie y est complètement oubliée , ainsi que l'indication
des procédés astronomiques et géodésiques nécessaires
au voyageur pour déterminer sa position, relever sa
route, et projeter le tracé des contrées qu'il aura par-
courues; le magnétisme terrestre, la pression atmosphé-
rique, n'y sont pas traités non plus; en un mot les par-
ties les plu&essentiellenient géographiques sont négligées.
De pareilles lacunes veulent être réparées, et il suffit de
les signaler à notre zélé confrère pour être sûr qu'elles
«eront complètement remplies.
19
( ago )
Nous avons encore de lui un intéressant m^nioire sur
les lacs ) offrant un utile dëveloppement de l'article trop
concis consacré à cette matière dans son autre oirvrage.
Il y faut annexer une note sur le phénomène des Sekihes
ou marées lacustres ^ observées sur le Léman et autres
lacs de la Suisse par M. Vaucher, et sur quelques lacs
des Alpes, autrichiennes par notre confrère M. Ami
Boue : M. Jackson a pris des mesures pour réunir des
obsenràtions sur le même phénomène ^ quant aux grands
lacs de la Russie, de la Suède , et des Etats-Unis.
Nous devons enfin au même officier des considéra tiens
pleines d'intérêt sur la nomenclature géographique et la
disposition matérielle des détails dans les cartes: depuis
long-temps les esprits positifs désirent rétablissement
d'une. nomenclature raisonnée des élémens géographi-
ques; divers essais ont été faits à. cet égard, mais il ne
paraît pas qu'ils aient encore pu satisfaire aux capricieu-
ses exigences des oreilles françaises.
La physique générale du globe c^ccupe les premières
pages du grand livre que l'étude de la géographie tient
ouvert devant nous. L'illustre Laplace, que nous coinp-
tons avec orgueil parmi les fondateurs de notre asso-
ciation, provoquait une attention toute spédale des
adeptes de la science sur la constatation des éléméa»
qui, sous ce rapport, constituent l'état de notre planète.
La chaleur terrestre, la météorologie générale, le ma-
gnétisme, étaient surtout par loi signalés à leur inves-
tigation.
M. Arago a traité le premier de ces sn jets avec la sa-
périorité qui lui est familière, et dont Theiireux privi-
lège est de se rendre accesûble aux esprits vulgaires
sans rien perdre de son élévation : la HoUce sar fétat
thermométrique du globe terrestre y insérée dans Fannoaire
( 2»90
du Burdau des longitudes' de e834) ®^ d&vectue popu-
laire.
. Les comptes^^néus de» congrès annuels de 1* Associa^-
tien bntanliî<!|ue, wrasoni offert un rapport digne d*aN
le&Uoii) de^ M.' Jainea Forbes, sur les progrès réoens et
I état açlMel d^ la météorologie. Cette acienee «st le eon**
stantotfjetdes sotticitudes de notre.zëtéoonfrèreM. Mo*-
rin, deSliint-Brieiio^ qui a établi auv cet important objet
d-étûdes une correspondaaioe fort étendue) ckinar 1» pen^
sée de réunir une masse d'observations assiez éonsidé-
vable piour en déduirejonc. tbéotâe, au moyen de lacjVMlte
il croit poasifble darriver à la prévision des pbénomèfïesf,
povir un point et un instant donnés , conuMe stf préi^oient
le# phénomènes -astcotiomiquas. On doit au conire^ami-
ralBardenflfitb) de Gopenbague, un mémoire qui semMe
fourair ua argument favorable à cette hypothèseï^ en
établissant que les grandes perturbations atmosphéri-
ques Appelées ouragansi sont en qucicpMrsorte parquées
en de certaines limites délerndnées. I^^es ofaser vatioirs
inétéprotldgiques oompiunsitiyes n eusseot* eUef point Tim-
. menae résqluat quVi» augure M. Morin^ leur mnltipUoa-
.lion 9ura du.moina Tayanlage îneonteatâbiâ de contri-
buer à la t(mo9Ûon d'un tableau moins in complet des
moyennes da'fréqjaencei d'intensité, de dunëe des dr-
oonétances atmosphériques accidentcUes ou continues,
pour ohM|ue Ueu d'observation ; et sous ce point de vue
les instructions adressées par M. Morin à tous ses eov-
re^ondans, ont été accueillies par vous, ainsi que les
divers mémoires du même auteur, iivec un intéi>êt
non équivoque* Il importe d'autant plu4 de favoriser le
/eottectenusnt des observations sur lesquelles doit se
fonder la théorie météorotogiqu^, q4se eette partie de
la pàysiqûe torresire est encore dans l'enÊinice.
19-
( apa )
U en faut dire autant de la théorie des marées !
M. Lubbok, à Londres, a démontré que la formule de
Bernouilly est bien loin de s'accorder avec TobservatioD;
et d'autre part on se plaint de manquer d obsenrations
assez exactes pour yérifier la formule de Laplace. On
doit une revue de letat actuel de cette partie de la
science, à M. Whewell, qui avait tenté, Tannée der-
nière, de dresser une carte approximative des lignes
cotidales ou lignes de synchronisme des . marées. Nous
attendons avec une vive iippatience la publication , an-
noncée comme prochaine, du beau travail sur les ma-
rées communiqué il y a deux ans déjà à TAcadémie des
sciences par M. Savary. L'influence des marées sur la
formation des barres à l'embouchure des rivières a été
ingénieusement exposée dans un mémoire lu à cette
même Académie par M. Wissôcq, ingénieur hydro-
graphe de la marine.
Le magnétisme terrestre a été l'objet de plusieurs tra-
vaux remarquables : le capitaine de corvette James
Clark Ross, neveu du célèbre capitaine de vaisseau John
Ross , et son compagnon de voyage , a fait , dans les
hautes latitudes septentrionales où ces courageux dé-
coupreurs s'étaient avancés , des observations suivies: qui
lui ont offert, par 70^ 5' 17" N. , et 99" 6' 12" O. de Pa-
ris , une indifférence complète de l'aiguille de déclinai-
son, et une position verticale de l'aiguille d'inclinaison,
d'où il a conclu que sa position était alors au pôle ma-
gnétique boréal , ou tout au moins à une très petite
distance de ce point.
Pendant que le cfjmmander James Ross commimi-
quait ce résultat à la Société royale de Londres , notre
confrère M. Duperrey, reprenant et complétant le u-
Iileau comparatif dressé par Hansteen , des observations
d'intensité magnétique faites jusqu'alors à la surface du
globe, produisait ici 1q fruit de ses recherches pour la
détermination de Féquateur magnétique ^ il en résulte
que cet équateur a'est point une ligne d'unité constante
d'intensité ^ mais la courbe -compleiie des moindres ia-^
tensités, identique, à-peu-près sinon complètement, à
celle des plus hautes températures^ et tranchant braS"
quement^ sans se laisser traverser par aucune d'elles, les
lignes isodynamiques de Tuu et l'autre hémisphère, qui
concordent à leur tour avee les lignes isothermes. Les
déclinaisons magnétiques sont,, de leur x^té, coostisim-
ment normales au:^ courbes iaodynamiques , en sorte
qu'une triple relation se trouve établie entre la tempe*
rature, l'intensité magnétique et la declinaisou*
Des observations directes de M. Peltier sont venues
confirmer pleinement la corrélation de ces deux der-^
niers élémens, précédemment recounue d'ailleurs par
M. Saigey«
M. Morlet s'est appliqué à reehercher les^ lois du ma-
gnétisme terrestre, en considérant le globe comme une
sphère aimantée à laquelle on appliquerait les principes
généraux de la théorie mathématique du magnétisme :
on se rappelle que M. Biot avait déjà donné Téquation
des intensités magnétiques terrestres, en fonction de la
latitude.
Ces investigations de la science moderne n'ôtent rien
de leur intérêt aux applications empyriques qui nous
ont valu la boussole. L'érudition de M. Klaproth vient
de reconstruire à neuf l'histoire de cet instrument. Il
a peu de peine à enlever au douteux Flavio Gioja d'A-
malfi, l'honneur d'une invention qu'un poète français
(Guyot de Provins) décrivait plus d'un siècle aupara-
vant; elle avait probablement été transmise aux Francs
(a94 )
parlas Aarabes, nmgateuiv <le ii iMer de -iSyne àosst
bien «pe ée la «lev des Itt^es^ où ils 'avaiem pu la rece-
T0iryinérae'direeiieni8iit,'des^C3]j'ti<âs. Chez ^eiss derniers,
la.boiBSole était en usage depmscuie aiartiquitéittiiiié-
«orialéyiaa.dire deIeQiis&biilettS4es'>hi«Kttres; leiTite-
Live lebÎDois , Sse-na^ThmQ ^eii sigoi^e l*«Aiplat>dès le
douzième siècle avant l-ère vulgiÂre; «nais à ne vemoo'
4:€r que jus^^à rhbtomn lui-mênie , a'eM eHiewre au
d«uxièaaie ^ièole avani notre ère ^'U iamétaVdp^Vdr
XiXMLgenstmstaié de la boussofo die» lea^Cfaînois.
. A .cet iusamment grossier , «qu) somenc eneote «st le
•seul dont pruîsse se «nmir 4e iroyageari ies- progrès de
l'art ont sucoessirenient ajouté d autres insûrumens plus
parfaits ;,flMda on ne parcourt paa tes ecm tuées. iiieon*
«ttes ou iMurbares ay«c toutes >l0s^>£mUtés de tvaiispOTt
<pÊt séeiamenit trop souvent , par 'leur volume «t leur
-poids^oes.madiîties si wUes, mais si enbatraftsantes;
nous devons donc accueillir avec intérêt les améHcirfflions
^tti teindentà les«rends« pluspOrtiltj^es.'lJn èspierateur,
«qui leiplos souvent toyage à pied -avec <peci>de -monde,
;poui7ait difficilement consacrer deulc 4it»ni«Msà porter,
.avjec sa 'montcere^^'une lunette achromaûque appKeable
raux observations d*éclipses des ^satellites de Jupter,
.'obeervations qui lui foumil'aient cependant «ne -grande
ressource; un télescope offrirait moins d'encombrement^
tmais «npoidsplua'ConsidéraUe, et d'ailleurs la suscep-
tibilité de dénangement^ et la difficulté des 4«épa»atioD5
ie mettraient bientèt hors de service. Sous 4e -nom de
TéleseQpes.ékafy'tiquês, M^^Pôss^ opticien à iV4enne*,est
-arrivée Gonsitniire^d'après les indio8itions'deM:>tjiltrow,
rdes^unettes achromatîquesauflLquelles une^nouveUe dis^
-position 'de<la lentille de. correction à l'égard *4le L'ofajec-
-ti£, permet de donner des dimensions et un poids
(U95)
beaucoup moindres, tout en améliorant d'une manière
notable leur degré de préèision et de clarté. £'est une
véritable conquête pour les opiâotiona pratîcpies de la
Géodésie.
Mais si le perfectionnement des in^trumens mérite
TOtre attention, die est due à non moins juste titre à
celui des tables astronomiques destinées à faciliter le
calcul 4^. observations, et vous avez remarqué avec un
vif intérêt les améUovations notables qu a éprouvées la
Connaissaaçe des temps das3 Je nombre et la disposition
dés élémens de comparaison rapportés à .rObservatoire
de Paris. Voua avez en même .temps sincèrement ap-
plaudi à la refonte complète, entreprisé par M. Daussy,
de la table ^es positionsgéograpbiqiies,^ où nul résultat
n*a plus été admis qtt'aco6mpagné de la dopuble indica-
tion de Tobservateur et du calculateur, après i^i soi-
gneux <triage ibnde.sur les garanties d exactitude of-
feprtes par l'un et Tautre^ M. Gorabœuf a contribué à
ekiriûljiir cet(;e table .en. iouraifisant les résultats, calcu-
lés parlai, des obaervations de latitude et de longitude
faites dans Tintérieur de TAfrique par le lieutenant de
vaisseau Ernest.de Beaufort en iSh^.Daus h Connais- ^
sance des temps .poiur iS37,qui est maintenant sous
presse, la table 4es positions, encore améliorée, con-
tiendra les déterminations qui ont été obtenues dans
l'An^érique du sud pair M. Pentland, et qui étaient de-
meurées inédites j»squ à ce jour.
£t puisque je vous. entretiens de listes de positions
géonômiques,. je.ne veux point laisser en oubjli lé cata-
logue de cent soixante^deux déterminations pour divers
^points dcVempire chinois, inséré au Nouveau journal asia-
.tique,et extrait par M.. Neumann,de Munich, de la. des-
criptioD ofiGcielIe de la Qûne, publiée en 1818 à
Le Nautical Magazine de Londres (dont les jt finales
manUmes reproduisent, par les s<mis de M. Daussy , les
indications les plus utiles ), et le Kriiischer TVegweUer
de Berlin, enregistrent avec un louable empressement
les acquisitions joumaliires^ de la géographie sous cet
important rapport»
Ces positions^ que Vastronomie fournit k la géographie
descriptiTe, sont inséparables des dénominations* indica-
tives des lieux d'observation; et l'exactitude, qui fait le mé-
rite des déterminations géonomiqnes n'est pas moins in-
dispensable dans la fixation de ces dénominations locales:
le secours de la philologie, mais d'uaephilologie toute spé-
ciale, est ici nécessaire, et par malheur bt^p rarem^at invo-
qué. La géographie s'est toutefois enrichie' cette année de
quelques travaux particuliers de cette nature; le plus
considérable est cdui que M. Firmtn Caballero vous^ a
adressé de Madrid, sur la nomenclature géographique
de l'Espagne; les Transactions de la Société philosophique
de Philadelphie vous en offrent un second, fort cu-
rieux, publié au nom de l'auteur (feu AL John Hecke-
welder), par notre coiTespondant M. Doponceau, et
ayant pour sujet les noms géographiques imposés par
les aborigènes Lenni-Lennape et Delaware,aux ririères,
ruisseaux, et lieux remarquables, dans les états actuels
de Pensylvanie, New- Jersey, Mary land et Virginie; vous
en avez un troisième dans un mémoire du savant Aker-
blad sur les noms coptes de quelques villes et villages
de l'Egypte, publié dans le Journal de la Société asia-
tique de Paris, par les soins de M. de Sacy. Enfin les
feuilles édites de la nouvelle carte de France rédigée au
Dépôt de la guerre, ont fourni à M. Guérard l'occasion
démettre, sur la nomenclature des lieux qui y sont
( «97 )
porlés, des, observations critiques pleines de justesse e.l
dlntérét; hâtons-nous, d'ajouter que le Dépôt de la
guerre les a accueillies et en a profite.
Nous arrivons ainsi, de proche en. proche,. à une
considération plus immédiate du sol. La géologie , de-
venue lobjet spécial des travaux de plusieurs sociétés
savantes, a acquis une sorte de vogue, qui lui ménage
sans doute de rapides progrès. Sans demeurer^tranger
afix théories aventureuses au mpyen desquelles le géo-
logue cherche, hâtivement à s'expliquer des faits encore
incomplètement observés, le géographe doit çurtQut
considérer la partie descriptive et fondamentale de cette
science y la géogposie ; les descriptions locales qu elle
produit se multiplient c)iaque jour davantage. ; je a ai
pas la prétention de vous en faire ici, messieurs, une
énumération qui a fourni à notre confrère M.. Ami
Boue, vice- président de la Société de Géotogie de Pa-
ris, la. matière d'un gros volume, auquel je me borne
à vous renvoyer. Les résultats ainsi obtenus se traduis
sent fréquemment en cartes spéciales , sur lesquelles ufi
système uniforme d'enluminure, adopté par Içs .géo-
logues français et anglais, dénote la nature des terrains
à découvert; M* Léopold de Buch a proposé, «n .A.11^^
magne ^ un nouveau choix des teintes applicables aux
diverses formations^ et il a donné une carie géognos-
tique de l'Allemagne enluniinée d'après sa méthode. «
M. de Humboldt a, de son côté , adopté , pour la dési-
gnation des roches dans les coupes géognpstiques, un
système de signes symboliques, qu'il a employés sur
une carte particulière de la vallée de Mexico.
Avant de quitter le domaine de la géologie, j'ai à
vous signaler la nouvelle Théorie des Folcans du comte
de Bylandt; le résumé analytique qu'il nous a fait par-
i^9)
venir de l'ouvrage où il a eonsigné le firuil de ses raédir
iatioBS et d*uné ét<|de as«i4ud sur le terrain, Be peut
que nous faire désirer {es dévèloppemens et lés justifi-
cations qu*îl nous annonce avoir renfermés dans son
Kvre,
'Quant à la distribution géographique des v^étaux y
les Flores spéciales offrent de véritables chorograpfaies
Ixitaniques , lorsqu'elies notent avec soin l'habitat des
plantes, et surtout le. degré de fréquence des individus
de chaque espèce { la Flore deSénégambie^ de MM. Guii-
lemin, Perrottet.et Ridiard, est une acquisition inté-
f«ssante sous ce rapport, et le deviendra davantage en-
core par les consickérations générales dans lesquelles
M. Guiilemin se propose de résumer les faits particu-
liers dont l'ensemblo détermine le caractère constitutif
de la végétation du pays.
Uemploi de cartes photographiques n'a point encore
ëté adopté pour ces travaux de détail , pour lesquels
elles seraient si utiles, en même temps qu'elles en reti-
reraient un notable perfectionnement ; il est vivement à
désirer que l'exemple .des géologues soit suivi à cet
égard par les liotanistes. Quant.à des cartes générales
des zones de végétation du globe , ou de ses grandes
divisions , l'usage en est plus répandu ; et le baron de
Ganstein nous a récemment adressé de Berlin , avec un
texte explicatif, une mappemonde partagée en zones et
climats -corrélatifs à la distribution des plantes les plus
utiles, , non- seulement dans le sens des latitudes , mais
encore dans celui des altitudes, au moyen dé deux pro-
fils qui encadrent le limbe extérieur des deux hémi-
sphères.
Ce que j'ai dit des Flores s'applique aux Faunes . lo-
cales; peu de travaux généraux ont été faits sur la dis-
( ^99 )
iiibulion g^qgn^biqtie 4fis aftimauiL à la sticftioe du
globe : âU s^iDt>>ent en efF^ ^pp^pTi^ilir inoins «étroite*
meB% ail 9ol ^uils parcom-ent , et peut^tre d'ailleurs la
coiiiuiÎ3M^ce plus |[éaéralemen^ répandue ^le ieur ha-
t^î^t /art-i^Ue siiioins fait senxiv k J^esoîn den drei^aer
dos tableauic jonDéinoniques : sqw oe dwnierjrapport ,
l!eiitOfnçilqgje , où les .genres sont si nombreux , .feii^ejcr
çeptioB : an^si s!es|;*oii occupé dayaotage de .leur dasfie-
ment géographique, et div.era mémoires ont été publiés
en AiUgleierre ;et eu .AUeicnagpe.i isur ee sujet. Ou an-
nonce to«iti^Î0 un trahit ,d!eosembie du docteur
SfurainsoB , mv la géographie des aiMlPEiaux^
Api!ès av/Mr mm passé en re^ue ies élémens.difers
ique fournissent là ;la géographie, leç diffénentes sciences
4]iii se lisent à çUe .d'u^e manière si intime , «ce ^ont jses
(Qemvres spéciales, dont nous allons feuilleter, en coura»!,
le.cai^logue yaijé.
BArmi Jes traîi^és génénaus^, celui dé Malte-Brun, revu
|»ar n^trcMConfrère M» Huot^ a livré en .dernier lieu le
lomex contenant rAfrique; et M. Ritter a dpmié un
jtroisième.y^lume de son^rdkunde^ cooÉplétan^la des-
jcrîption de l/A$ierOrientale« la renommée de ces deux
Idéaux ouvrages est eiiiropéenne, etma faible voix n'y
peut rien ajouter ; qu'il me soit permis du moins d e-
•raetlre le..vcm\qu*une vension £dèle nationalise chez
aous rœuvj?e du géographe allemand.
D*autres/iu>mfi. plus oacdestes viennent s'inscrire après
-Bes ^grandes cAéhxités ; , M. KœUat de Dijon , M. Ber-
.thet, professeur à Saint-Diatier^ vous ont adressé des
traités 'de géographie rédigés dans un louable but d'a-
jnélioratîon dans renseignement .vulgaire.
Avec les ti;aités généraux^ les atlas. généraux : une
•nouvelle édition de celui' de MM. Lapie père et £ls
( 3oo )
se prépare en ce in<mient pour suppléer k répuisemeni
de la première; à côté de ce grand et beau recueil j li
vous en a été présenté un de dimensioDS et d^aspect
bien modestes , publié par M. Arobroise Tardieu f ce
cahier si mince a pourtant un degré d*importance qui
lui mérite votre faveur : c'est qu'il est destiné à popula-
riser la connaissance des configurations géographiques
avouées par la science, en se produisant à un prix d une
modicité presque incroyable.
AL Benoit , ingénieur-mécanicien à Troyes , a cher-
ché , à son tour , à rendre l'usage des globes de grandes
dimensions accessibles aux moindres éfablissemens d'in-
struction élémentaire, et il y a réussi en construisant ,
à très bon marché , en papier-parchemin , des globes
aérophyses de quatre pieds de diamètre : il est à regret-
ter qu'il n'y ait pas appliqué de meilleures délinéations.
De son côté, la presse n'avait à aucune époque dé-
ployé tant d'activité à répandre des publications mises
par leur bas prix à la portée des lecteurs de toutes les
classes^ et rédigées néanmoins avec un soin réservé
d'ordiniûre à des ouvrages moins accessibles; c'est un
grand mouvement de diffusion de lumières dont l'An^
gieterre nous a donné l'exemple et que nous suivons
avec ardeur.
La géographie ne pouvait manquer d'obtenir une place
distinguée dans de telles entreprises : elle a, en Angle-
terre, une encyclopédie spéciale, l'édigée par M. Hngh
Murray et les professeurs Wallace, Jameson, Hooker
et Swainson : de tels noms suffisent à la fortune du livre.
En France la géographie a inspiré Y Univers pi^resque^
où MM. ChanipoUion , Delamalle, de Larenaudière,
Bory de Saint- Vincent, Jouannin, Golbéry, Rozet, comp-
tent parmi les rédacteurs; le Foyage pittoresque autour
( 3oi )
du monde n a pas besoin d*autre garantie que le nom
de M. D'Urville.
La géographie n*<;st pas l'objet exclusif , mais elle est
une des parties les plus développées de ï Encyclopédie
pittoresque y dont le premier volume, terminé , vient de
vous être adressé par MM. Leroux et Reynaud , (jui en
dirigent la publication.
iSest presque dans la mêiûe classe, tant le prix en est
borné, quil j aurait lieu de comprendre la Bibliothèque
uniiferseUe des ifoyages^ publiée par M. Albert-Monté-
mont avec une rapidité peu commune, une incroyable
activité : vingt*et-un volumes ont successivement fait
passer sous vos yeux les relations abrégées des voyages
autour du monde, jusqu'aux plus récentes circumnavi-
gations ; et une seconde série , consacrée à l'Afrique , a
déjà' mis en vos mains cinq autres volumes.
A coté de cette irapide émission de livraisons succes-
sives, nou avons au contraire à déplorer linterrûption
prolongée de la collection à laquelle M. Walckenaer
donnait son nom et ses soins. Ayons espoir que ce mo«
nument élevé à la géographie ne demeurera pas ina-
chevé , et que notre savant confrère sera appelé à en
poser les dernières assises comme il en a posé les pre-
mières.
De rhistoire des voytiges à la géographie historique,
il n'y a qu'un pas : celle-ci n'est-elle point en effet le
résumé des voyages et des relations descriptives des an-
cieas temps ? M. Roux de Rochelle a souvent capté
TOtre attention par des lectures ayant pour sujet la
géographie ancienne de TOccident. M. Ansart vous a
présenté , .dé concert avec M. Lebas, son collaborateur,
les premières livraisons d'un atlas historique de TEu-
rope , traduit de celui de Kruse, mais révisé par les édi-
( 3oa )
leurs français ; tout en acooMant à œ travail la juste
estime qu'il mérite, vous n'avez point rois en ouUi ce-
lui que M. Denaix a dé}à publié pouf le niéoite objet
M. Alexandre Barbie' du Bocage , qu'une santé gra*
vement altérée éloigne encore une fois de nos réonions
et de sa chaire de géographie à la Soi4K)iine , nous a
donné un dictionnaire peu volumineux^ mais clairet
aubstantiel , de la géographie biblique telle qu'éKe est
généralement admise ; M. Ch. Tilstone Beke en a entre-
pris au contraire, dsfns les Originel bihUene dont il nom
a adressé le premier volume , une refonte complète ba*
sée sur Tunique considération du texte sacré : aussi son
livre est-il empreint d'un caractère de nouveauté fort
remarquable, dont le principe fondamental est que les
peuples dénombrés au x* (Chapitre' de* la Genèse, n'y
sont point généalogiquement disposés d'après l'ordre, de
primogéniture , mais qu'ils y sonft géograpbiquement
rangés dans leur ordre de contiguïté suco(>ssi^e d'est en
ouest; principe fécond en conséqueneès inattendues,
qui changent comptèiemenc la physionomie de h nap-
pêmonde mosaïque.
Je ne veux pas quitter le champ de la géographie an-
,cienne sans vous parler du grand travail <{ue notre eon-
frère, le colonel Lapie , prépare depuis plus de six an*
nées , et qui a pour objet la construction graphique des
périples et itinéraires que nous ont laissés les anciens.
Une grande carte en neuf fetûUes, comprenant l'eiBpire
romain avec TAsie jusqu'au Gange, aecorapagivemune
nouvelle édition de ces routiers, dont Ihnpredaîoa s'a-
chève sous les yeux de MM. de Fortia, Hase et Gnénrd;
M. Lapie espère que le tout pourra vous èlre présenté
dans un délai peu éloigné.
Une publication qui doit exciter votre intérêt au
( 3o3 )
même titre , est celle qu a entreprise , en Allemagne ,
M» Sickler , d*un Corpus gèographorum grœcorum et la-
tmorum qui supersunt omnium*
Revenons maintenant à l'époque actuellei et voyageant
à notre tour de continent en continent, recueillons, dans
notre marche hâtive, les lumières nouvelles que la géo^
graphie a obtenues cette année sur chacun d eux.
Us sont respectivement constitués dans des conditions
tellement individuelles et mutuellement exclusives^ que
l'intérêt qui s'attache de leur exploration, affecte, pour
chacun , un caractère tout particulier.
Notre Europe, jeune et forte de civilisation, se con-
naît trop bien elle-même pour, vouloir être étudiée à la
légère; tout ce qui, loin d'elle, pourrait passer pour
étude approfondie du sol et de ses habitans^ ne serait
chez elle que médiocre et superficielle étude; ce n'est
point à une géodésie expéditive qu'elle peut demander
le relèvement de ses territoires j ni à l'hydrographie sous
voiles le tracé de ses côtes, ni à des évaluations approxi-
matives la statistique de ses forces, de ses besoins, de
ses ressources: ce sont des opérations rigoureuses, des
travaux consciencieux, qu elle exige, et dès-lors chaque
branche d'étude s'individualise pour s'attacher à une
monographie exclusive : c'est ainsi que s'exécutent des
cartes topographiques telles que la carte de France du
Dépôt de la guerre, des cartes hydrographiques telles
que les côtes de France du Dépôt de la marine, et des
milliers de statistiques spéciales par départemens terri*
tbriaux ou par matières* Il est évidemment impossible
d'entrer ici dans la moindre énumération de tant de pu-
blications accumulées, et j^ ne tenterai même pas de
vous faire la récapitulation de celles qui sont venues
prendre place dans vos collections : qu'il me suffise de
(3o4 )
rappeler que le Dépôt de la guerre a, par une récente
émission, porté à viiigt-quatre le nombre des feuilles
édites de la carte de 'France; qu*ilfi publié la carte >de
Morée due aux travaux géodésiques de nos ingénieurs
géographes MM. Peytîer, 'Boblaye et Senrier, dont
l'oeuvre se poursuit, pour le reste de la Grèce, sous les
ordres du premier d'entre eux, notre collègue M. Peytier;
et que le Dépôt de la marine, qui a terminé nos côtes
occidentales, s'occupe maintenant de relever les câtes
de la Manche, dont la triangulation est confiée àM. B^at.
Parmi les statistiques départementales , je n'excepterai
d'une prétermission absolue que le livre de M. de La-
doucette sur les Hautes Alpes, que vous avez jugé d'une
manière si favorable.
Quant à l'étranger, je ne saurais me dispenser d'une
mention honorable en faveur de M. Yandermaelen, à
raison des nouveaux volumes qu'il nous a envoyés de
son Dictionnaire géographique de la Belgique et qui com-
prennent les provinces de Hainaut, d'Anvers et de la
Flandre orientale, sans parler de divers autres documens
statistiques pleins d'intérêt; le comté Serristori nous a
adressé de Florence un Saggio staUstico delV Italiaj au-
quel il a successivement ajouté deux supplémens; et
M. Graaberg de Hemsoe nous a fait tout récemment
parvenir de son côté un écrit DeW attucJe condîzionc
délia sciisnza statistica in Italia^ e di alcune opère statisti"
che noifellamentepubblicate; j;kUT2Lis à indiquer encore di- '
vers ouvrages sur les états autrichiens qui nous ont été
transmis de Leipzig par M Gross-Hoffinger, un tableau
statistique de la monarchie russe que M. Schnitzier a
mis sous presse à Paris, un nouveau Gazetteer ofEngland
and ff^ales qui vient de paraître à Londres ; mais le temps
me manque pour m'abandonner à une telle énumération.
Alger est à^ nou^, et à nùs portes : cest don<c par là
que je dois natoreUement eomatencer mon tout*^*Afri<
que: MM. Bérard et Dortet de Tessan ont achevé cette
année le relèvement cOmpliel des cotes de la Régence,
et s'occupent de rédiger les résultats de lenrs ; travaux^
Kos officiers d*état-major, auxquels nous devons le plan
de la ville et des environs . d'Alger ^ ont fait quelques
nouvelles e;j^pJoratioj)s. dans la plaine de Métygjab, et
prennenjt soin de recueilKr: des rensdgnemens sur Fin-
téiiei^r; M«Tatareautavait dressé^ pendant son séjour à
Oran, une c^rte de cette province, qui nous donne la
mesure de ce qVon peut attendre du zèle de cet officier
pouir Féolaii^cissenièn t de la géographie, si obscure encore,
d^ la province d'AFger, où il est maintenant en>ployé.
MM. Levrel et.de Maligny sont restés dans celle d'Oran,
que. nos. rapports pacifiques avec Abd-el*Qâder leur
pj^rmetteQt.de sillonnei* de leurs propres lignes de roiite.
Qaçs celle deJB^ae^ MM. Delçambe,Franc0nnièreetd^
Presbois étendent leurs explorations autour du chef-
lieu^ et .ont dernièrement levé le plan de Bougie et dé
ses. environs; les renseignemens qu'ils ont recueillis sur
les routes de Tiptéirieiftr n'ont point jusqu'ici été poussés
au-delà de.Gonstantftne.. C'est à laide des doctimeiis
enyoyés par t»us. ces officiers^ et qui m'ont été libérale-
ipent communiqués par le Dépôt de la guerre, que j'ai
tenté d'esquissec un nouveau canevas géodésiqué d'une
pai^tie de l'Afrique. septentrionale, en y puisant les élé-
mensdea corrections applicables au tracé de Shaw.
. r Pan& cette révision.critique se trouvent compris, d'une
pi^rt letat de Tunis, pour lequel M.' de Falbe nous a
off<prt son beau travail sur Garthage et la contrée voi-
sine, d'autre part l'empire de Marok, sur lequel notre
ZAJUé correspondant M. Giaaberg de Hemsoe a tout ré*
20
etBuaaeaà publié ub Speeckio higt»rit» e sUOisiieo flcm
d'imévèty et accompagwé 4\iae oiite d*aiie exécHtioii
soignée^ eu l'on peut r^fretter seuleipent que f éni£-
tîoB de rameur n'ak pas toujiMirs été dompta par une
critique pins rigoureuse.
Surla côte oecndeotale, la Société américaine de colo>
DÎsation de Tétai de Maryiand a jeté, au cap desPahnes,
les fondemeus d'un noniM»létabliss6ineiit analogue a ce-
lui de Libéria : c'est em;ore une porte ouverte à rexfrfo'
ration gragrapbiqne d'une conttée dont en eonnatt à
peine une étroite lisière lelong du rivage.
L'eipédition du Nigeri qui frisait cmKe^oir une si
flatteuse espérance de Toir enfin établie une grande
route^ eonduisasii jusque dans ke nœur de oette corn-*
pacse Afrique, si obatiuément fennée à notre »ride cU'
riositéf cette expédition, gvossede tant d'avenir, n'a pu
braver à-la-lois l'ardeur d*ttn clûnat inexevable et la
pei^die de peuples inboqptt^ers : vainqueur du cKnst
qui avait moisscuiné sm compognons, Bâohard Lancier est
tombé sous les coups des aborigènes* Mais son 'mfmgt
n'est p^ demeuré sans profit pour la iseieuee, bieti que
*
les résultats n'en aient pas été publiés : Lander s'était
.avancé dans son bateau de fer,.a^sac le Heutenant Wil-
liam. Allen jusqu'à Rabbab;îls étaient entrés aussi, daos
le Tchaddab., et l'avaient romoiité jusqu'à une-distanee
de i5o milles, par uu lit fréqucaunent obatrué d*iles;
les assertions précises et répétées des indigènes ne lais-
saient aucun doute sur sa oommunieatioo av«e le ho
Tchad, et de ces eawusnions, le lieotenant Â.llen a rap-
porté des observations qui sans doute veeewont use
publicité pi%)chsiDe. Au surplus, la voie est owerte, et
rintérât .meiroautile ne renoncera pas à la temter de nou-
veau ; pendant que des contniriétés de plus d'un genre
i^7)
ipréimdsieiit à la .&iale issue de Ifispédhion organisie
par k «ampagoii» de limrpool^ laie aulne oompagme
se forÉnfî^ à lilasgoor^ datis le but d'ergaaber une ae<»
«onde^apédiiloii^ itt dfpuisla nicNrt de Laoderi lie cet
lonel KidioUs y pard de Feraan.-dorF* , est «atpt .dans le
Nigcv^ ain de smutfaém parèiiMiétiie dies oiroonstaïutes
étales «ausesde la mon du voja|feur/et detablîir sur. des
h^^es solides d^ retatiaas 4)animemales a?ee les na^
BùB^ rAfvicpijS^ausavaU^ le^ «aplomiions def «lissiDii-
tiaives,des «afuvalistes, des maooiiaiidsy étendant de
plus en pins nos 4?onnaisy<fnces sur les négioDS . im^éc
mesves^ les niesîonnaiiies fraoçaia Ai^usaei es Cîaxaiîs
ont jic^mmeM fimiteé chez les Baasoutes ^ peupfadif
juaqu'aAepsig90Me;.entreiesS.(MranuaB.et les Zooks; et
la tnissîomam. Lemue '«dent de iaio^ ^pamEenûr 01^
Vit^noe auieieâiae, «pti sera tprockaiBenisoS puUiée^ dcp.
|Mii^ qu'ila li|Mnènievisitéft^.ou'fiiur jesq^eis il •ajdbtïspnii
-desnenaeignemens^pQsiùfii^ tantditLiLaipait de. ses eoo^
•pagnoBS d*apoato^f quftdea4uaBcl|iA^6 Uurme.etMet^.
Ion, qui ont parooum une Ligneasaeaairaneéeau noed^
>«st..f!faie,faBp0ditiiin JCtenti&qMC , diiigée.par fll^ Sniih ,
estf ytie dniGap. peinr afiCectnec aine recaïuuîsaanoe piuf
«UCÉe 4^ «ènie6.pays.
Ina fioffiése géogvapfaiqsie.deijoiidiies a eonçtt le pqa^^
J€i;.d'uBe expbvaaioBjqai, yresMumosippiat de d^pisEC
à Iia/l9aie Ba^kgpa^ ««vanocEot k iîouaat jpour> tiier à k^
eète les «elèfenMvf tsiU- par- les. missioiMMMveS) Qt se
porierafît «ae|iî^irars le Zaïi&èze^ peuê-étise jpisqu'^ 4ea
aettMeai pour redescendre «nsuke aux itafattssiameiis
portugais»; c'est le qapttaine Âiesander, déjà connu par
de «lo^ibreux 'Vosges, qm est^a«gé de^cmndinre cette
Bonydie ewpédilion. Un intérassant niéaseipe de
20.
(3o8)
M. Cooley, sur les tribus kafres qui habitent les bautês
terres auxx environs de la baie Dâlagoa , a été inséré
par extrait dans \ejcamal de la même Société , qui a pa-
reillement publié une brève esquisse de Monbaseet de
la contrée envifonnante^ par le lieutenant de vaisseau
Emerj. M. Xavier fiôtelho nous à envoyé de Lisbonne
un résumé destiné à servir d'introduction à un mé-
moire statistique sur lev domaines portugais de l'Afrique
orientale : cet aperçu fait désirer le reste de l'ouvrage.
On ne peut qu'attendre y avec une impatience propor-
tionnée au mérite reconnu dii voyageur^ la relation du
séjour que M. Edouard Rûppel a fait en dernier lieu en
Abyssinie. Le missionnaire Gobât a récemment publié le
journal de sa résidence de trois années dans ce pays.
Quant au bassin du Bahhr Abyadb, Teiq^Ioration
qu'en avait projetée M.Adolphe Lînant, se trouvé encore
ajournée à raison des fonctions qui lui sont départies par
le pacha d'Egypte pour établir un barrage sur le NiL
Nous n'avons aucune nouvelle des tentatives de
M. Henri Wilford , qui avait résolu de pénéU'er par cette
voie dans l'Afrique centrale. .
L'Asie , plus accessible et moins meurtrière que l' Afri-
que, excite moins vivement l'ardeur desdé<x>uvertes;aussi
n'ai-je point à vous donner ici la nouvelle de grandes
explorations effectuées ou en cours d exécu tion dans l'in-
térieur de cet immense continent; car on ne saurait ran-
ger dans cette catégorie la reconnaissance préparatoire de
l'Euphrate', effectuée par M. Chesney, et qui va être re-
commencée par le même officier^ en compagnie de notre
correspondant M. Ainsworth ; et nous ne connaissons
point les résultats, d'une haute importance sans doute,
que nous rappoi^te de Syrie notre collègue M. Galiier,
après quatre années d'investigations» Je n'ai donc pro^
( 3o9 )
preiheiit à vous signaler que quelques publications, sur
lesquelles la physionomie particulière des populatioils
asiatiques jette un tout autre genre d*intérêt que celui
qui s'attache aux relations des aventureuses expéditions
de décou vertes^ Nous devons à M. Eyriès une traduction
du voyage de Burckhardt en Arabie; nous lui devrons
bientôt celle du beau voyage de M. Alexandre Burnes en
Boukharie, dont les résultats vous furent annoncés
Tannée dernière par mon prédécesseur, et qui a valu à
son auteur le prix royal annuel de la Société géogra-
phique de Londres.
La publicité donnée à ta correspondance privée de
Victor Jacquemont nous a mis à portée de mieux appré-
cier le mérite si original et si vrai du voyageur fran*
çais; les papiers et collections qu'il a laissées constituent
sans doute les matériaux d'un magnifique ouvrage;
mais ces matériaux ne sont point encore parvenus en
France, et peut-être s'écoulera-t-il long-temps avant
que nous puissions jouir du fruit de ses recherches.
Je ne veux point ajouter à ces indications une vaine
liste des nombreuses publications de voyages en Asie
dont les presses anglaises alimentent le public de Lon-
dres; ce n'est pas qu'elles manquent d'intérêt, soit qu'a-
vec John Madox nous eussions à parcourir la Pales-
tine et la Syrie, avec Arundell TAsie-Mineure , avec
Smith et Dwight TArroénie, avec sir Henry Brydges la
Perse, ou qu'avec le lieutenant Conolly nous allassions
par terre d'Europe dans Tin de , à travers la Perse et l'Af-
ghanistan; mais j'occupe votre attentiou depuis trop
long-temps pour qu'il me soit permis de la fatiguer en-
core par une récapitulation trop scrupuleuise de ces
tours qui n'ajoutent guère aux conquêtes de la science.
Je ne saurais toutefois omettre quelques documens
( 3»o )
spéciaux rebtiii afuz régions les Bioiiis ooimuM de b
Haute^Asîe^ lels qne b Brève natitm tM regno M
Thibèt eu frère Orano d«lb Pentia de Billi ^ remonttfBt s
Famée 1730^ et qui a été tout réeennnetit {mbiice
dans le Nouteau joui^nal asiatique^ la rebtion d'an
voyagé du Népal au Tubet^ pèr lé ^séfamyro-tobétsin
Amyr, insérée par M.Hodgson auxvn^ Volunledesi^jnc''
He researches; et ritinànire de Si<-Oatlntia à JJLaî'Nàt,
qui nous a été envoyé de Sbm par fiL Pallegoix.
Si de l'Asie je passé dan» l'Australie , je ;ne Sroufe
guère non plus rien qui mérite une nlevliDD spéciale^
depuis .les explorations do capitaine Stùri^cpâ tous ont
été signalées, dès Tannée dcrniètv^ d après Ja notice de
M» Allan Gunningiham, et dont. la relation orîgînalé a été
puUiée ultérienrenieiàitç je ne eoMenfeerai dlndiquer le
livre nouveUeitient pubiiié à LcMidres par "NL Lâng> et
contenant un aperçu dé Torigineet des inigrations delà
nation polynésienne.
Ici tîenikent se dasaer les gmodes navigations de
Fanningy de GbromtscbenkQ et de Henri Fonter, qu'il
me suffit de voos nonuner.
J'sborde 1* Amérique, du sud, ^ là du moina je ren-
oontreles traces n6n encore défbirées d un voyage digne
de tout votre intérêt, et dont les résultais vont doter
la science dé ridies et soitdes conquêtes : parti de
France au mitiétt de l'année iferS, ML d'Orbîgey est
aUé passer .huit amnies à étudier, comme naturaliste
voyageur^ T Amérique méridioiaile^ désignée à ses îoves*
tigations par les professeurs duMnséuim; ses recherches
et ses travaux se renferment dans deux cercles dîatinct^
dezploratÎDn 1 l'un comprenant, avec TUruguigr) bs
provinces argenânes de Entre^os , Cerrilelile^ et Bue-
nos-Ayres , et bs pampas de b Patagonie contîguês à
( 3«0
^celles de Buenos- A;^«^ ; Tnutre coirreapoiMbiii à la ré-
publique de Bolivio. Di2M9â ta première dé ces; det» twh
gions, l'actif vojagQura^vailsoigiieiMeiocv&l reeueîlli tons
les élémeos d'une deft^isipri^n complèle. sons la rapport
d^. sciences naMii;?Ues , de VethACi^phie , de b lân.-
^uistiq^Meî le traioe géodési^ua était seul inconaplef;;
inâ^is.JMi. d'Orbigny a été aidé ea cette partie par- 1 «imtié
de lyL Parch$ippe) qui) rencontra à Gorrienfees^et qui
lui a dqnné a^. propres relèvemena. Sur le secood
théâtre, de ses. înTcistig^tions ^ M. d'Orbignjt s'e&t ^telu-
sivemenf suffi, à Lui^-même^ et ^^xks patler dea matériaux
dfi. toute jçspèce qti'il a x^oiU^t^ avec discetneraent , il
rapporte des levés itinéraires asse?ï nombreux pour
/ormei^ Un réseau géod^siiiUe à mâiltes scft cées , auq^imel
lefr obseiTYatiQus de M*^ P^ntlaM vienneiiil. heureuse-
m^ixVfouruixde&i^pèi^es.; en aort^.que utféme à ue tenir
compte que de son deuxième yoyage> AL. d'Qrbigny
aujr^ d^lé la géQgrafdiiey pour npt. région no» moins
étendue que r£$pagQei de toi^ le^ élétn^n^ dliiiMe «iirte
tpppi^pbique non nçipins ^ti^faùj^te^ gue celle que
par des moyens semblables le célèbre Lopez.a dressée
•de TËspagne elie-m^me. Bien, plusi une sorte d'instinct
Ij^Qgraphiqué semble avoir constauuuent présidé, à (a
notation de toutes les observations qu'il a faites dana le
domaine des sciences conuexes^ de manière à ce quelles
puissent» en quelque sorte ) se traduire en cartes géo*-
gnosti(jifeS| phy tographiques , zoologiques,. ethnogra-»-
phiques. Ce n'est pas sans quelque orgueil, messieurs^
qv^e vous enregistrez dans vos souvenirs les titres géo-
graphiques de M. d'Orbigny ; si laFranoe <^4t peu fécaqde
en publications de voyages; du moiqs les voya^^eurs
qu'elle produit peuvent-ils être inscrit^ pai:ini cew dM.
preo)ier ordre.
( 3.0
Cest encore dans rAmérîque du sud que M. Le-
prieur, et M. Adam de Bauye, son précurseur puis
sou compagnon , ont fait des tentaiÎTes d*exploration
qui TOUS ont donné l'espoir d obtenir , d'une nouvelle
expédition de reconnaissance, un tracé général des par-
ties inconnues de la Guîane française; vous avez re-
gretté de ne pouvoir mettre à profit, dans le méfne but,
les offres de service qui vous sont venues jusque du
fond de la Hongrie , de la pairt de M. Jablonszki , d*Op'
pova. M. Hillhouse , de Démérary ^ a , de son côté , re-
connu , dans une assez grande étendue , le cours du
Masarouni , affluent principal de TEsscquibo ; la So-
ciété géographique de Londres a ' résolu d'encourager
une exploration de la Guîane britannique, assez éten-
due pour en rattacher les déterminations, d*une part à
celles de M. de Humboldt , de Fautre à celles de nos
voyageurs.
Je ne saurais oublier ici les belles cartes de l'Amé-
rique méridionale et du Mexique, teuvres posthumes
de notre ancien collègue Brné, récemment publiées par
sa veuve.
Pour r Amérique du nord, outre les lettres de Henri
Tudor, sur le Mexique, les États-Unis , et les colonies
anglaises voisines, j*aurais à vous rappeler quelques do-
cumens particuliers, tels que Fitinéraire suivi par une
caravanne qui est allée du Mexique dans la Haute*Cali-
fomie, envoyé^ de Mexico par M. Cochelet; la notice
sur les monts Cotocton , envoyée de Pliiladelphie par
M. RafHnesque; et d*atitres pièces analogues. Mais un
intérêt bien plus pressant nous entraine aux terres arc-
tiqnes : là, pendant trois années consécutives, notre at-
tention, notre sollicitude, persista , pleine encore d es-
pérance, à errer sur les traces disparues du capitaine
Ross , dont le retour est venu combler tant de vœux
fcfrvens. Ah ! de nouvelles soliicitades , non moins vi-
ves, non moins persévérantes, s'égarent aussi sur les
traoes perdues de la Lilloise ^ qui après être allée in!i-
poser , au sud du cap Barclay , les noms français de
Bréatité; de Rigny , de Daussy , de Pouyer, à quatre îles
nouvelles de la côte orientale du Groenland, parait
s être obstinée à poursuivre de plus importantes décou-
vertieer^ et les vœux de retour qui appelaient Ross se
tournent aujourd'hui vers Blosseville, retenu peut-être
comme lui dans les glaces , et qui nous reviendra sans
doute non moins heureusement : en vain une première
tentative de recherches a échoué ; que l'espoir ne faiblisse
point , que les tentatives se renouvellent plus ingénieu -
sèment combinées! La persévérante Ângleterire expé-
diait Back trois ans encore après la disparition de Ross :
resterions^nous en arrière d'un si louable exemple?
Le nom de Ross vient se replacer sous ma plume
pour être proclamé de nouveau dans ce rappel accou-
tumé des prix que vous avez décernés dans Tannée;
c'est aux rudes travaux, fructueux pour la science, qu'il
ifi accomplis dans cette mémorable expédition, que vous
avez conféré votre grande médaille annuelle ; vous avez
en même temps décerné une mention très honorable
au capitaine Biscoé,' dont les navigations aux terres
austi^lés vous avaient si vivement intéressés. Vous n'a-
vez eu à couronner qu'un troisième lauréat, M. Jodot,
qui a reçu, pour son nivellement de la Yesle, une des
médailles spécialement destinées à encourager les tra-
vaux de ce genre.
Le programme du nouveau concours que vous avez
ouvert n'offre pas moins de vingt prix , d'une valeur
totale d'environ dix-huit mille francs : peu' de chiffres
(3i4)
8uffifieôt aiBi^i à tésiuner les eacQimgemei» nombreux
^e rous été» heiirçvtx de diiuib«er dans rintésétdes
fiitogrès gé<^;niphic|iie6; yi^ efC^rM h'obiI pas élé ^ains
jusqu'à ce jûiur^ et leur ^fiou^të passée voua^ garanti
kar auceès à ^wr.
Ge4 fsi% oe 9<mt pe$ \et aeul ititoalant dont voua ftH-
te^ la noble ^^abiiioià dea jQoneurpeBa qu^ vau» aippid^ :
une p]a($f e^ft rëseti^ée^ dain&le veemeil de iN>a Ménmiya.»
AUX trairaux qui sont jy géa dignea de oette niouyeUe db-
lû^tioB : c'eatai|i»q«*iinT)olii9^ toui^eiaUer a été eon-
sacré à Torogcaphie de V£i|rope de M» Bruignière» et
qM d*autres mémoires eouroniiés sont destînéa à une
iQ$4irtion prochaine.
Quelques dUficUkés avaient ^ira^ë Tiitifuresçian si-
multanée des deux Tolumés qui soni en pi?éparaiiîon, et
dont Tan contiendra Tcsui^re géographique de l*£kb7$y>
lautre une coUeolioii de ^ivUcelbnées» yimpresoioBL de
l'Ëdrysy a été repommepcée à* l'Imprîmerie royale > où
elle se poursuit, avec régularité ^ et vous avez soms les
yeux des épreuves dû Jog simile des troia pi»eiiiières
cartes ; M. Amédée J^ubert vient de son o^é d*aQbever
la traduction du troisième cliovit. lie volane ouvert aux
wiscellanées ne contenait naguère encore qu'une seule
lûèce, imprimée 4epuis plusieura années ; c'est le voyage
du. fipère Jourdain de SéveraodaBs quelques unes deacooe
trées visitées par Marco Polo; vous y avesL lyouta o^te
année la rektion oi»gina]^duu voyage &it, en 17749 ^
rite de Taïtiy^par le commandant d*un paquebot qui
naviguait de conserve avec la frégate VJguUaj souts les
ordres de Domingo de Bonechea , le découvreur de
c€ïtte ilç; à 1^ a\ii^e de cette xelatipn ont été i^nprimés
les vocabulaires recueillis en E^pte par M. Koenîgi
^es piçces composent le demi-volu^ç dont un premier
( 3i5 ) .
exemplaire e$t eu ce momeiDt devant vous» Lautre
demî-vokUBe sera cooASUiré à une édition , soigneuse-
ment coilationnée sur les nunuscritSy de la relation ori-
ginale du voyage de Rubruquis, en Tartarie , par ordre
de saint Louis; des traductions anglaises et françaises
en existais t d^j^Ui^ longtemps; le texte original , resté
inédit, en a été retrouvé, par M. Francisque Michel
dans les bibliothèques de Londres et de Cambridge; une
copie exacte , préparée par ses soins et ceux de M. Tho-
mas Wright, trous est récéMUMit parvenue; Timpres-
sion en va être immédiatement commencée, et le volume
entier ssra probablement terminé dans un bref délai.
Il me reste à parler d'une autre publication , celle de
notre. Bulletin , dont l'apparition périodique Tient
chaque mois raffermir le lien de confraternité qui unit
tous les membres de notre association. Quelques efforts
ont été tçntés pour en améliorer la composition et le
rendre plus substantiel ; une première série de volumes
a été close avec le tome vingtième, et une nouvelle sé-
rie s*est ouverte avec Tannée courante; les cartes qui j
sont jointes me donnent occasion de vous rappeler le
désintéressement avec lequel M. Ambroise Tardieu et
Mf Selves ont mis à la disposition de la Société leurs ate-
liers de gravure et de lithographie. Le vœu constant du
comité auquel est remis le soin de publier ces cahiers
mensuels a été de leur procurer le plus haut degré pos-
sible d*intérét géographique; mais il ne saurait se flatter
d'être encore parvenu à remplir toutes les conditions de
perfectionnement qu'il est dans notre désir de lui voir
atteindre»
Il m'est enfin. permis de dore ici le compte-rendu
que je vous devais de nos travaux de l'année; trop heu-
reuse ^ messieurs, si dans l'accomplissement de ce devoir,
( 3i6 )
une lecture si longue, et pourtant si avare de déyelop-
pemens, n a point fatigué Tattention que votre bien-
veillance daignait ni'accorder.
CONSIDÉRATIONS NOUVELLES
SUR LES ÉTUDES GEOGRAPHIQUES ET SUR l'eXPRESSION
DES CARTES,
Par M. le Ueutenan^coloDel Dssaix.
Messieurs ,
Vous m*avez fait Thonneur de me nommer votre
secrétaire. Cette faveur a pour moi d'autant plus de
prix que je la dois moins à la part que j'ai prise à
vos travaux qu*à mes publications, pu1squ*en me rete-
nant dans le cercle étroit des connaissances élémen-
taires du domaine de l'enseignement, elles ne me per-
mettent pas de vous suivre dans les hautes directions
sur lesquelles se porte votre attention.
Par ce fait^ par Vadhésion que vous avez donnée aux
jugemens favorables émis sur mes premiers essais, cir-
constances qui prouvent que vous ne négligez aucune
occasion de donner des témoignages d'intérêt à tout ce
qui peut exercer une influence utile sur les progrès de
la géographie, il m'est permis d'espérer que je triom-
pherai des entraves que m'opposent les erremens de la
routine.
Déjà des instituteurs engagent leurs élèves dans les
voies nouvelles tracées par mes études ; déjà toutes les
personnes douées d'un esprit éclairé et de connais-
sances positives recherchent, dans l'expression physique
des cartes , les lignes hydrogéiques par lesquelles se dé-
( 3^7 )
finissent tes plans de revêtement du polyèdre terrestre.
Loin de redouter, à ce sujet, la lutte que d autres ma-
nières de voir peuvent engager, je crois utile de la pro-
voque!'. Je vais, dans ce dessein, avoir Thonneur de vous
entretenir un moment des vues particulières dans les-
quelles je poursuis mes travaux.
Uétudede la gëogi*aphie,par son immiçnse étendue, par
la variété des objets qu'elle embrasse, est, sans cohtredit,
de toutes les connaissances classiques celle qui trouve
le plus souvent son application dans le monde. Aussi
s*en occupe-t-on dès que Von est en état de s adonner
à des lectures dont il importe de conserver le souvenir.
Considérée généralement comme une science de mots,
on cherche , comme pour les langues , objets de nos
premiers soins ^ à en fixer la nomenclature dans la mé-
moire 9 en en faisant soit un jeu, soit un exercice pra-
tique présenté avec plus ou moins d attrait.
Toutes ces méthodes , purement élémentaires , con-
viennent à des élèves trop jeunes encore pour mieux ap-
prendre à Taide du raisonnement. La facilité qu'en gé-
néral elles présentent , fait qu'on les adopte avec em-
pressement, et que promptement aussi on les délaisse,
les hautes études portant bientôt à négliger celles qu'on
ne regarde plus que comme un exercice de mémoire.
Dans cet état de choses, on entre en général dans le
monde sans savoir la géographie. On y éprouve bientôt
le besoin de réparer, par des lectures, l'insuffisance des
notions élémentaires. On a recours alors aux méthodes
à l'usage des gens du monde ; mais le peu de fruit qu'on
en retire , tant à raison des élémens variables sur les-
quels se règle l'ordonnance de^ matières, qu'à cause de
l'exubérance des détails dans la foule desquels se perd
l'enchaînement des circonstances physiques principales.
( *'8 )
fait enfin préférer les dictionnaires. €ei|x-<» ne sent
pour renseignement que des orades, dent les réponses
sans liaisons, $ans rapproebémens HtKes^ s^ef¢ du
sonvenir comme la pensée érentuelle qui conéuit à ies
consulter.
Les traités que nous possédons jusqa^à présent ne
sont donc pas des ourragesi véritablement classiques.
Celui qui, à juste titre, tient le pi^mler rang, est le
précis du^èbre Malte-Brun. Après evoîr tmyaillé avee
MenteHe, à une grande géographie en seize volumes, il
sentit que ce vaste répertoire était ptntot un tivre de bi-
bliothèque qu^une méthode df enseignement. R reprit
alors tous ces matériaux , les élabora, et sema soit récit '
de tableaux synopticpies , d*é1égacrtes descriptions qui
groupèrent , pour la première fois , des aperçus pbj^
siques , politiques et statistiques, présentés jusqut'alois
sans ordre et sans . discussion, des innovations, et h
verve féconde d'une érudition peu commune , assurè-
rent le succès du nouvel ouvrage.
M. Batbi , I^ami et parfois le collaborateur du savant
Malte-Brun, s'est , après lui, attacfhé à réunir en un
abrégé toutes les connaissances qui, à son avis, sont
du domaine de l'enseignement. Cet ouvrage , véritable
résumé encyclopédique des connaissances géognrphi-
ques et statistiques, est, avec justice, fort accrédité;
car, sous ce double rapport , it contient une fotile de
documens prédeux que Foneherdiierait vainement dans
d'autres traités. Cet abrégé n'avait pas encore pafru, que
déjà, depuis plusieurs années , Je me trouvais engagé
dans des études géographiques demandées dans des
vues militaires. A f instar des auteurs qui 4>nt abordé
avant moi cette spédatité , j'ai àti commencer par la
"Géographie naturelle, ccftle qui décrit les formes du sol
( *»9 )
sans ftucime traéd de végétation ou de rie animale, en-
core moins de tieux d^habitation humaine.
Ces études devaient fiaturefllementeommencer par la
division du globe en bassins, divisions que "Ptâilope
Bttadke a ie premier réduite en système; divisions qui
ont été depuis reprises et développées d'abord par
M. Laioroix dé Ithsmut, ensuite par M. le chevalier Al-
letit, de manière à faire connaître les lois que suit la
distribution des eaux à ta surfece du globe, et les rela-^
tÎNM»s qui siibsistent entre les masses solides et liquides
d«i ^héroïde terrestre.
Mm qui tiens à honneur dé reconnaitré pour maîtres
en-cette matière les Boureet, les Darçon, lesÂndréossy,
et pkis particulièrement encore Fauteur du savant Essai
siN^les j^eeionnaissances militaires', je ne réclame d'autre
part dans cette voie de régénération des études géogra-
pkîques^que pcffie d avou* eu le courage de faire de grands
sacrifices pour donner de la vie à des préceptes trop
loD|»*temp8 méconnus, ou regardés comme des théories
Hiafipticables à un enseigaernent que Fon retient, par
loutœe ou par paresse, dans les premiers erremens tra-
cés dans des .vues étroites pour de faibles intelligences.
Présentement que ma voix à trouvé de Yéàho dans
cette «neeifite^ présentement que des noms justement
oâàfaves protègent mes efforts, présentement que de
jeunes ék^res. sont initiés avec succès au nouveau mpde
d'.expcisition dov|t ïls apprécfîent de plus en pins les
avantages, ye dirais en 'laissant à chacun le mérite de
ses œuvres, quUl manque entre les livres élémentaires
propiiemeffldit8,oa les exercices de mémoire, et les ou-
vrages,à r«isage des gens du monde ou les traités plus
subslanÂelS) tioe méthode présentant dans un ordre
iwtipmiel toutes les 4K>nnaissances qui à raison de leur
( îao )
importance effifctive , peuyent être coD^idérées comme
les points de repère auxquels doit s'arrêter un ensei-
gnement solide. C'est cett^ lacune, messieurs, que je
me suis proposé de remplin
Engagé dans des voies nouvelles , je ne pouvais de
prime abord établir irrévocablement toutes les amélio-
rations qui me semblaient n^essaires. De là j'ai hasardé
mes premières pensées sous le titre d'Essais, Des ob--
jections trop faibles pour arrêter ma marche me don-
nant plus d'assurance, j'ai continué mes publiçadons
comme élémèns progressifs d'un nouveau, cours de géo*
graphie générale. Aujourd'hui que beaucoup d'institu-
teurs, qu'un grand nombre de personnes éclairées s'in*
téressent vivement à la poursuite de mon. entreprise,
je publierai incessamment, comme élémen&de géographie
rationnelle, la première partie du texte àsoBS lequel se
développera enfin la marche philosophique de mes
études.
Messieurs, ma tâche est plus difficile et plus étendue
qu'on ne pense. Je l'aurais déjà abandonnée sans la pro-
tection du gouvernement; car des leçons présentées
presque entièrement sur des cartes et des tableaux d'une
assez grande étendue , coûtent fort cher à établir, et par
cette raison sont d'un difficile écoulement. En cette can*
joncture, c'est aux personnes en position de favoriser
les entreprises utiles, c'est aux amis des progrès, c'est
aux associations philantropiques à s'emparer des moyens
de répandre avec libéralité les ouvrages. propres à. con-
courir à l'amélioration de l'enseignement.
Messieurs, livré comme jele suis à l'étude toute particn-
lière de la configuration des superficies terrestres , étude
qui, par ses considérations d'ensemble, m'a conduit à
établir d'une manière positive les règles de l'analyse géo-
( 3at )
^tapkiqoe naturelle, étude qui, renfermée dans de plus
étroites limites^ a révélé à de savans militaires, les pré-
ceptes répjandus aujourd'hui dans toute T Allemagne sous
le nom particulier de Th)aorie du terrain. Je vous dirai
avec toute la francliise qu autorise une opinion qui n'est,
point hasardée, que les cartes aujourd'hui n>ême les
mieux accréditées, ne sont pas encore présentées avec
lerpression caractéristique propre aux contrées doiit
elles offrent limage. Il ne suffit pas au mérite d'un ta-
bleau (fn^. toutes les parties prises séparément en soient
parfaitement et minutieusement exécutées, il faut encore
que ces parties forment un ensemble bien coordoniié,
et que cet ensemble ne soit rien autre que celui qu'on
apercevrait en se plaçant au point de vue du tableau.
.Ce qui est prescrit pourla représentation des objets vus
dans des distances assez rapprochées, n'est-il p^s ration-
nellement exigible pour des cartes dont en effet les dé*
tails doivent s'éls^tier d'autant plus qiie la distanc<^ men-
tale entre le:poiqt d ob^rvatton- et le plan de site est
supposée plus grande? Ce n'est donc qu'abusivement que
Ton s'évertue. à: ipodeler dans, la chorographie et dans
la tçpogrî^phie géoér;alQ,.une infinité de reliefs accessoires
au milieu, desquels se^perdent les traces de la configu-
ration générale. Cette observation a lieu non-seulement
pour toute l'étendue d'une carie, mais niéme pour cha-
cune de ses feuilles prise isolément, car dans chacune
aussi, il y a des relations obligées entre lé tout et ses
dépendances. . . >
Les comparaisons qui se font communément entre les
sites que l'on connaît et ceux que Ton voit figurés, n'ont
.pa5 asser de portée.pour.qu^ J on puisse en ipfiérér que
Ja même harmonie a lieu dans tous les rapports quo do-
niine l'intelligence. L'unanimité des jugement Àabl)s dé
ai
(3aa)
celte manière, ne prouve donc rien ni en faTeur de l'œuvre
apprécié, ni contre les protestations irrëfiragables del'ana-
lyse; elle prouve seulement que d'habitude on ne juge des
superficies terrestres que par abstractions, et que par suite
de ces abstractions on regarde la variété infinie des formes
du globe comme un dédale inextricable^ De là on ne
cherche pas du tout à se rendre raison àe la liaison et
de la dépendance absolue des dififévens plans d*une
carte, persuadé que Ton est qu'on n'y parviendrait même
pas en explorant le terrain dont elle offre le tableau. Et
en effet les cartes ne sont ni ordonnées, ni massées sui«
vaut les lois hydrogéiques, par la raison péremptoire que
ces lois n'ont encore été établies avec quelques déve-
loppemens que dans mon analyse naturelle de TEurope
centrale, et que leur exposé n'est encore aux yeux de
beaucoup de personnes qu'une méthode systématique
qui ne mérite pas même d*étre contestée. Cette méthode
n'en jette pas moins des germes qui déjà commencent
une ère nouvelle dans l'enseignement de la géographie
et daps lexpression physique des cartes.-Toutes les per-
sonnes sans prévention qui ont pris la peine de s'initier
à ces progrès ne sont plus étonnées que de l'aveuglement,
dans lequel on persiste plutôt par préjugé que par motif
de conviction.
Quel que soit le mode adopté pour exprimer le relief
du terrain, deux ^^anda préceptes doivent régler dé-
sormais l'ordonnance continue des plans de configura-
tion d'une carte. Ces préceptes sont rapportés dans les
termes suivans par M»Allenl, dans son Essai sut les re-
connaissances miiitaires:.
« Les projections ou les tracés des cours d'eau sur .
les cartes générales sont des courbes-arboriformes, dont
la tige, les branches ou les rameaux pénètrent dans les
(3a3)
terres-el dont les tronc» som uttis put la ligM <l*inter^
section de la^kner et des oôtes4
« Les crétetr du hhiisiû ou les li^és du partagé des
ttLtm y sont p^ojeté^ par d'autres courbes ârboriformès
àont \k ûge^ les branches ou I^ rameatix, souvent an-^
galeux , etobrassent les ramifications des cours d eau et
dolit les tiPoncs sont utns par la chaîné centrale qui tra-
irerse tout le coutitienf. )»
Quand une fois à l'aidé de ces ligfies caractéristiques ,
«ott présentera dans leur valeur relative et dans leur dë-
pehdatrce réciproque tous lès phins qui dessinent les
Ifbrdies' «ffièctTves dés superficies terrestres, les des'ciip-
tioxis deàf montagnes et des eaui, jusqu'à présent rap-
]>ort8es à des circottiM^f^ons soumises à dé fréquentes
lîeissitudés^ sêtattatoheront naturellement à des démem-
bfemens définis dé l'entrer dont «ties constituent les par-
ties. Alors tout sera )ië dans fa pensée^ èomUie tout e^
lié idans la nature» Albrs on sentira que ^i par des noms
ot^peût indiquer les Mlatîons, lë^ anâdbgiés que Jes
^dit^s'pértiiettrontdorénaTatrt de âfaisii', it deviendra fk-
'idflé de déérhre nettemi^nt et dans tous leurs rappor^À,
des ie^èobstàt^icé^'ptij^siqàes'qui antérieurement né Se
présentaîen t que ffiitàè màriiè^é ùbtifûèè,
Cé'n'est^dottCptfs pat entraînement à iniiovet' que j ai
'Hàsâi^éune'hbmenc&irureârnaly tiqué, lés noms eu usage
ipout* dléceî'nihier lesr différentes^ parties d^iln même mai-
stf^déthoUt^giie^ne'pouv^nt en àttCune mahière préciser
b'sitUàtion, téS'k*a{ypi6f*Us,TescoiQhélî6tiàdes nrêres dont
Ve^ dkuiM^tèbteâr'pâûrfahément distincts fornientles ré-
seaux hydrographiques et hypsographiques.
' 'JeiheWj'méssSéurs^sdtis vos yeux dés cartes présentées
' êàii^'feépnï qtlé Je Viens d'indiquer: tés lignes dé par-
tage dëà 'eaklif y ^ont cii'âcJtéHsééi par des net tuf es ' trà-
21.
(3a4)
cées en blanc, et les cours d'eau , commB à l'ordinaire^
par des traits arboriformes qui se détachent en noir.
Les hauteurs relatives des reliefs y sont aussi exprimées >
selon Tusage, par Tintensité plus ou moins prononcée
des teintes. Il n*y a par conséquent dans ces cartes,
d'autre innovation que celle d'une .corrélation continue,
établie entre tous les reliefs par les lignes de partage des
eaux. Pour faire ressortir en tous lieux ces lignes , il
fallait nécessairement teinter toutes les pentes, lors même
que leur inclinaison est absolument insensible. Mais
cette nécessité qui parait fausser les conventions reçues,
n*est, en réalité, qu'une application générale d*un prin-
cipe auquel on prétend, sans raison , assigner des li-
mites : il n'y a de surfaces horizontales, sur le globe,
que celles qui sont données par les mers, et. par le mi-
roir des eaux liquides , à Tétai de repos f ou les eaux
coulent, il y a pente; où elles se rassemblent, il y a
cavité.. Les parois de revêtement du globe se partagent
donc d'une manière absolue en deu|L classes , en sur-
faces horizontales et en versans». Où les lignes d'inter-
jection de ces plans cessent d'être indiquées sur les cartes
les pentes sont indéfinies. Qui peut dire jjtlors à quel bas-
sin appartient tel objet ou telle position ?
Ces observations me paxaissent suffire pour mettre
en évidence : i"* que les livres élémentaires , n'ayant
d'autre but que celui de fixer , d'une manière quel«
conque , des noms de pays, d'états, de lieux, dans ta
mémoire, les meilleurs sont ceux qui, par des exercices
faits dans des vues diverses y ramènent ^souvent ces
noms à la pensée.
sk* Que les traités à l'usage des g^ns du monde, sont
en général surcl|argés de détails politiques et statisti-
ques qui empêchent de saisir les rapports qu'ont entre
( SaS )
elles les circonstances physiques , mal présentées d ail-
leurs par la coutume que i*on a de morceler les œuvres
de la nature , pour en assujétir les descriptions aux di-
visions éventuelles donn^ par les circonscriptions des
états.
3® Qu'entre ces ouvrages manquent des études, dont
l'enchaînement présenté dans Tordre même des faits na-
turels, peut seul constituer renseignement rationnel.
4^ Que l'expression physique des cartes , bien qu'en
progrès y est encore loin de présenter la conformation
«
effective des contrées qu'elles embrassent, parce que les
grandes explorations et les études, du terrain se font, en
général, sanis aborder les considérations successives de
dépendance auxquelles toutes )es parties d un pays sont
subprdonnées.
Une longue expérience et des. études consciencieuses
mont suggéré, messieurs, les réflexions que je soumets
à vos lumières. Veuillez les accueillir avec la bienveiU
lance dont vous, m'avez honoré jusqu'à ce jour. Veuillez,
dans Tintérét commun de la science qui est l'objet de
DOS réunions , m'adresser les objections que vous juge-
rez convenables. Je les recevrai avec reconnaissance , et
je me ferai un devoir de signaler devant vous toutes
celles qui me dessilleront les yeux, sur mes propres er*
reurs.
( 326 )
APERÇU
Hk'uj^ VOÏÀ6E BAHB LAMiRtQUC MÉRIDIONALE
DE 1826 A x8J3,
FAR Aiam wcmmfiY.
' Protectrice nëe<)e tout «e qui tend SHix progiràs ée»
sioiences en générsil, et sttrfoirtde (a $eience qui fait,
plus spécialement, Tobjet de ses études et de ses en-
eouragemens, la Société de Géogtapbioa daigné penser
qu'un exposé de mes courses et de mes découvertes en
des contrées dont plusieurs sont encore totalement in-
connues, ne serait pas $ans inH^ét pour elle et pour
Taudifoire que rassemiile, aujourd'hui, dans cette en-
ceil^te, une de ces intéressantes solennités , dont le
programme pique toujours, à si juste titre, la curiosité
publique. Qadque fiatté que je fusse de son appel, si je
nàTais consulté que mes forces, j'aurais pu craindre d y
répondre; mais, confiant en son indulgence, en l'in*
dulgence de l'homme distingué qui la préside en ce
jour, et non moins ST^r de celle d'un public qui mesure,
sur ses vœux seuls pour lavancement des sciences , la
faveur qu'il accorde à leurs amis, mon zèle me soutien-
dra dans l'acquit d'une tâche difficile. Je dirai ce que
j'ai vu , sans jamais viser à l'effet , convaincu que la vé*
rite, la simplicité, qui furent toujours les premières
vertus d'un voyageur, sont aussi , plus que jamais , au
(3.7)
siècle où nous vivons, ie premier gage de &es succès et
le plus sûr garant de sa gloire.
La Société, sans doute, a déjà senti qu'aux termes
même de ses réglemens, le peu d'instans qui m est ac-
cordé ne me permet de lui offrir qu'une esquisse des
plus rapides de mes explorations transatlantiques dans
le cours de huit années. La Société sait , d'ailleurs,
qv'une vaste publication qui se prépare, sous les aus-
pices d'un ministre , ami des sciences, renfermera tous
les détails de l'expédition , sous tous ses rapports his*
toriques , géographiques , ethnologiques et d'histoire
naturelle. Je croirai donc avoir, en ce moment, ré*
pondu au vceu de la Société et rempli la tâche qu elle
m'impose, si je parviens à répandre quelque intérêt sur
les principales étapes de cette longue campagne scien'-
tifique d'un jeune audacieux, que son amour pour la
science et pour la patrie ont arraché de ses foyers , et,
que la providence y ramène , heureux et fier de pou-
voir déposer, à leurs pieds, les premiers tributs de ses
efforts.
Parti de Brest en juin, 1826, en qualité de natura*
liste voyageur , avec la mission d'explorer les états de
Bnenos-Ayres , du Chili et du Pérou , sous les divers
points de vue de l'histoire naturelle et de ses applica*
tions , j'arrivai à Rio de Janeiro, au commencemc^nt du
mois d'août de la même année.
J'épargne à mes auditeurs l'histoire démon séjour au
Brésil et même à Montevideo, où une observation ba-
rométrique, prise par des officiers ignorans, pour un
levé du pays , hostile aux intérêts des occupans, ÊiilUt
compromettre tout l'avenir de ma mission, en ne me
permettant de pour&uivre mon voyage et de me rendre
à Buenos- Ayres , qu'en janvier, iSaj. Je ne séjotirnaî
(328)
que quelques joiirs dans cette dernière ville y empressé
de m'embarquer sur la rivière du Parana, pour gagner
les frontières du Paraguay. Je remontai cette immense
rivière sur une étendue de plus de trois cent cinquante
lieues. A cette distance de son embouchure, ses eaux
n^ajestueuses coulent encore dans un lit de près d*une
lieue de largeur ; ses bords et les îles nombreuses dont
il est semé , s*ornent de vastes forêts où îes élégans
palmiers viennent entrelacer leur léger feuillage à celui
de mille autres arbres de tout genre, le plus souvent
couverts de lianes, dont les fleurs, au printemps, éraail-
lent de pourpre et d or, ces guirlandes naturelles.
J'eus lieu de reconnaître, dès-Iôrs, combien sont in-
fidèles nos cartes les plus accréditées de cette partie de
la république argentine, surtout en ce qui concerne la
grande lagune dlhera , dont elles doublent gratuite-
ment rétendue, et qu'elles reportent, d'ailleurs , d'un
degré trop à Fouest ^ sans parler de plusieurs rivières,
telles que celles de Gorrientes, de Bateles et de Sainte-
Lucie, dont le cours y est tracé tout-à-fait à faux ; er-
reurs, que mes observations personnelles et les lumières
que yai dues à M. Parchappe^ savant aussi modeste que
distingué, m ont permis de corriger sur mes cartes, avec
beaucoup d*autres non moins graves.
Dans ce voyage, qui ne se. prolongea pas moins d'une
année, j*ai parcouru successivement les provinces de
Gorrientes et des Missions^ et, après avoir pénétré au
milieu des hordes sauvages qui peuplent fe grand Cha-
co , et dont j'ai pu observer de près les mœurs diverses,
en vivant presque toujoui*s de leur vie , je suis rentré
sur le terrain de la civilisation européenne par les pro-
vinces d'Entre-rioâ et de Santa-fé.
De retour à Buenos- Ayres, les guerres intestines qui
( ^^9 )
déchiraient 1 état, depuis la signature de la paix avec les
Brésiliens y me mettant dans Timpossibilite de traverser
sans danger le continent, ponr me rendre , par terre ,
au Chili ou au Pérou, je me décidai à partir pour la Pa-
tagonie, cette terre mystérieuse, où si peu d'Européens
peuvent se vanter d'avoir vécu , et dont le nom senl
avait encore quelque chose de magique. Je m'y rendis
par mer, à la fin de 1828, et jy séjournai huit mois.
Mes recherches s'y firent d'abord assez paisiblement >
quelque pénible qu'il soit de parcourir un pays des plus
arides , où le manque d'eau se fait sentir à chaque pas ,
au sein de déserts uniformes et sans fin ; mais les In-
diens cessèrent bientôt de vivre en bonne intelligence
avec les colons. Les nations Pudches , Aucas et Te-
huelches ou Patagons, tout-à-coup insurgées j sans mo-
tif connu, se coalisèrent contre la colonie naissante du
Carmen, sur le Rio-Negro, où je m'étaiis réfugié, dès
.les premières attaques^ et je fus obligé de me joindre
momentanànent aux habitans, pour contribuer à la dé-
fense commune.
Indépendamment de plusieurs observations importan-
tes sur la géologie du pays, dontles formations présentent
une analogie frappante avec celles du bassin de Paris ,
j*ai recueilli bon nombre d'observations curieuses sur
les trois nations indigènes de ces parties australes.
Le gigantesque fentôipe de ces fameux Patagons de
sept à huit pieds de haut, décrit par les anciens voya-
geurs, s'est évanoui pour moi. J'ai vu là des hommes,
encore très grands,. sans doute, comparativement aux
autres races américaines, mais qui, pourtant, n'ont rien
d'extraordkiaire, même pour nous; car, sur plus de
six cents individus observés , le plus grand nombre n'a-
vait que cinq pieds onze pouces de France , et je croi^
( 3ao )
pouvoir évaluer leur taille moyenne à cinq pieds quatre
pouces* Peut-être la manière dont ils se drapent , avec
de grandes pièces de fourrure, explîqueraît-^lle Tan-
cieniie erreur. Dans tous les cas, nul doute que mes
Patagons ne soient la nation qu'ont vue les premiers
navigateurs ; car eux-mêmes m*ont assuré qu'ils faisaient,
tous les ans , des voyages aua côtes du sud , et qu'ils ne
connaissaient, à la pointe de l' Amérique, d autre nation
que celle qui habite la Terre de Feu;
Qui le croirait? 'Témoin de leurs cérémonies religieu-
ses, j'ai retrouvé, chez plusieurs de ces hordes les plus
sauvages, des images, grossières il est vrai, mais pour-
tant fidèles, d^s rites si poétiques des anci<ms Grecs.
J'ai vu leur Pythie , au milieu des plaines , entourée d'un
vaste cercle d'Indiens silencieux , leur interpréter , Tonl
en feu , les oracles du Gualichif (génie du mal et du
bien), et leur prophétiser des victoires. J'ai vu des pu-
rifications superstitieuses célébrer, dans chaque fiaimiile,
Tinstant marqué par la nature pour la puberté des jeunes
Indiennes; jai, comme chez quelques autres peuples,
vu massacrer, sur la tombe d'un Patagon, tous les ani-
maux qui lui avaient appartenu pendant sa vie; brûler
les vètemens de toute sa famille; et sa veuve , barbouil-
lée de noir, attendre , avec ses eofims dénués de tout,
que quelques parens daignassent lui jeter les lambeaux
qui doivent la couvrir; faits qui, tous, avec beaucoup
d'autres, ne paraîtront sans doute pas indifierens ai»
moralistes et aux philosophes, jaloux de recueillir, sur
toute la surface du globe , les trûts distinctifs de l'hu-
manité, sous qudque forme qu'ils se présentent.
Revenu pour la seconde fois à fiuenos-Ayres, je re-
trouvai le pays dans l'anarchie la plus complète; et l'im-
possibilité bien reconnue de gagner le GhiU par le coo-
(33i )
ùnenx , me détemiiiia à m'y rendre en doublant le Gap
Hom. A p^e arrivé au Chili, au commencement de
i8309 1^ guerre civile, non moins animée qu'à Buenos-
Ayres, me fit prendre le parti de tenter un voyage dans
la Bolivia (anoien Haut*Péroii ), où tout devait me faire
espéner, de la part du gouvernement, une bonne réoep-^
tion et des moyens de poursuivre mes voyages,
Cobija, le port actuel de Bolivia, m'offrit Taspect
imposant des chaînes volcaniques dotit il se couronne ;
puis je débaïaquai à Arica , république du Pérou , où je
ooftiniençai mes voyages par terre.
J'observiit d*abord le versant ocddentat des Andes.
La suite d'nn sol aride, sablonnenx, ne m'y offrit que
de la géologie. La nature , en ces lieux , n'a rien feit pour
embeltir les vallées : tout y est l'ouvrage de l'art ; et si ,
parmi ces déserts de sable, Toeil se repose, par inter-
valles, sur un terrain planté d'oliviers, de figuiers, de
grenadiers et de bananiers, l'éclat de cette végétation
factice n'est dû qu'à l'action combinée de mille canaux
qui, à des jours et à des heures fixes, viennent lui don-
ner ou lui rendre la vie. Telle est toute la partie du Pé*
rou située à l'ouest des Andes.
Je gravis ensuite, par des ravins affreux, le sommet
des Andes. Là , bien loin de rencontrer une seule crête
ressemblant à celles que représentent les cartes^ je me
trouvai sur un immense plateau où s'élèvent, de dis-
tance en distance, des montagnes volcaniques qui n'af-
fectent aucune direction suivie. Là , partout , une nature
aride, une sécheresse affreuse et une raréfaction de l'air,
telle que je m'en sentis très douloureusement affecté.
J'arrivai sur le versant opposé du plateau^ que mar-^
quait une chaîne intermédiaire entre le plateau particu-
lier des Andes et le plateau général des Cordillères. Une
( 3îa )
vue admirable se développait, là , de toutes parts , à mes
yeux : à loues t et ausud*ouest, les sommets împosans
du plateau des Andes; au nord-est, la Cordillère orien-
tale, plus haute encoi*e et plus continue; et des pointes
déchirées, couvertes de neige, semblant s'humilier de-
vant rilimani et le Sorata, ces géans des Alpes améri-
caines, qui dominent dé leurs fronts orgueilleux la ré-
gion des hivers étemels.
Je descendis ensuite sur un autre plateau qui est en-
core à près de douze mille pieds au-dessus du niveau
de la mer. Ce plateau sépare le» Andes de la Cordillère
que j appelle orientale. L'espace compris entre ces deux
chaînes principales peut être de trente lieues, et con-
serve le même aspect. C'est sur cet immense plateau ,
fort étendu au nord et au sud , que se trouvent les plus
nombreuses populations de Bolivia et du Pérou; ce qui
tient, sans doute , au grand nombre de Hamas et d'alpa-
cas qu'il nourrit. C'est aussi sur ce plateau renrarquable
que s'étend l'immense lac de Titicaca , si fameux par les
anciens temples du soleil et de la lune , ouvrajge des In-
cas, dans les iles dont il est s&aié. Plus tard , j'ai par-
couru, dans tout leur développement, les rives escar-
pées de ce même lac , si riches en souvenirs de l'histoire
ancienne du Pérou.
Ce plateau , et surtout lès environs de la Pax, furent,
pendant quelque temps ^ le théâtre de mes recherches.
J'ai corrigé, sur le gisement de cette ville, une grave
erreur consacrée par toutes les cartes, sans même en
excepter celles de Brué, bien qu'assurément les moins
fautives pour l'Amérique. La Paz n*est pas située sur le
versant oriental.de la chaîne, mais dans un immense ra-
vin du sud-ouest de la cordillère, sur le grand plateau.
Au commencement de juillet,i83o, toujours marchant
( 333 )
à Tesl, je gravis le sommet de la Cordillère orientale;
et là s'offrirent à mes yeux, d'un côté les montagnes
arides du grand plateau, où le-ciel, pendant neuf mois
de Tannée, garde invariablement la même pureté; de
Vautre , des nuages amoncelés , toujours se maintenant
à quelques mille pieds au-dessous du lieu de mon ob^
servation, et qu'on prendrait pour les flots d'une mer en
furie , quand ils se heurtent contre les pointes abruptes
des montagnes; pénétrés, d'ailleurs, de loin en loin, par
les points culminans de quelques pics qui figurent assez
bien des iles; mais, que ces nuages viennent à laisser
entr,e eux quelques intervalles, l'œil , alors ^ tout d'un
coup, plonge d^ns une profondeur immense sur les pics
couverts de bois qui couronnent les chaînes parallèles.
Il est plus facile de sentir que de rendre la sublimité
d'un tel spectacle.
Ces nuages , de plus , déterminent une zone disiiinfîte,
et signalent, pour les parties inférieures , le commence-
ment d'une végétation comparable, à tous égaras ) à la
végétation 1^ plus riche. et la>plus variée de :la;&op£
tropicale*
Je m'avaçLcai jusqu'aux montagnes déchirées qui for-
ment le versant oriental de cette chaîne, descendant al-
ternativement du lit des rivières au sommet des chaînes ;
et, dans ce long et pénible voyage, j'ai reconnu qM'aQCun
des immenses, et nombreux torrens.de ce versant ne sont
marqués sur les cartes, et quune confusion des plus
grandes, ou des espaces entièrement vi^e^,; y tiennent,
le plus souvent, lieu des accidens -variés dont ^ rempli
le pays entier. Ces lieux reproduisent, mais avec plus
de luxe encore, la pompeuse végétation des enyir^QS de
Rio de Janeiro; une humidité chaude y couvre de
plantes magnifiques même les rochers les pi fis. escarpés.
(S34)
Je remontai , près de Godiabaarfiba , la même GoittiHère)
et saine une longoe eéiie dé liioiitârgâeA arides dant la
pente m'aflUtna dans les beUes pkînes boiaées où se
trouve la vi\h' dsf SMita* Grm de la Sierra. Cet îmerralle
de cent -vingt Keues est aussi pé«i connu- que le reste.
J« passé tde grandes ri^ères quin-'existent pas sur les
cartes , et les Syt lèmes de 'versans tnj paraissent' sar*-
tout des plus' huti
J'étais déjà à trois Cents lieues de* ht mer ; mais , vou-
lant connaître taissi les lieux peuplés seulement par lés
indigènes I je réaolas dé pénétrer plus avant dans Tinté-
rieur dea- terres habitées; et, à ta fin de la saison des
pluies, ifai intenrompt toute communication, je repris
ma maiiebe ver» l'est ^ en traversant uae forêt dont Té-
pais feuillage couvre tme étendue de plus de soixaDte
lieues de largeur, eas-eacMiest, et dans lat^ellé on cher*
cherait vainement d'autres hôtes <||ie les jaguars oa
tigres d'Amérique. J'arritai ainsi dans^ h' province de
Chiquitoa, que' je parcourus en tous sens, Jusqu'à la ri-
tiète dvL Paraguay et à la vilte deHatO^rosso du Brésil.
La province de Chiquîtos a plus de douze ndllelieoes
de superficie. Ty ai trouvé, sinon dans toute sa splea-
<leur passée, du moins encore intact dans ses formes et
«veetous sescarav^tères priaditifs, le gotrvernemenc qu'y
«vânent: jadis êtMi «les- fésuites^, gouvernement encéte
inoonntt et bien mal apprécié, malgré tous les écrits
^onrii a été Tobjét, et qui sut, par une patience dont
Il serait <fifficile dé se fitire une iéêe, réunir et rallier
«en' dix villages , sous les métnes Ibis et sous l^mpîre d'un
idSbine identique, dlx-sepc nations bien distinctes, par-
lant chacune une limgue différente.*
Les Chiquitos, chrétiens Seulement de nom, ont
comservé la^^plupàrt de leurs atrciénnes superstitions. l\
( S35 )
est curieux d*en voir les souvenirs se méier, le plus
inBooeanDent du monde ^ aux cérémonies les plus iius-
tères du cuJte catholique.
J*ai été frappé du contraste de gatté et d'insouciance
.<{uî les dislingue des taciturnes habitans du grand Cha-
eOj non moins que de Texiréme bizarrerie de quelques-
uns de leurs jeux nationaux , et entre autres , d'une es-
pèce de jeu de paume qui s'exécute avec la tète, sans
le secours des mains.
Une singularité des plus piquantes, et caractéristique
d'une des langues du pays, c'est que la plupari des
substantifs se désignent par un mot différent , en raison
du sexe de la personne qui parle.
Au milieu de ces vastes et sombres forêts , qui sépa^
rent les inunenses provinces de Ghiquitos etdeMoxoSy
dacs un vasce territoire marqué comme inconnu sur nos
meilleures cartes^ coule une rivière également ignorée,
quoique navigable, ec dont les boids, enriefais dune
végétation aussi active que brillante^ sont habités par
une nation de celles que notisappelons sauvages, naiîon
«uasi itkconuue en Europe que le sol qu'elle foule , mais
qui n*en pourrait pas moins servir de modèle à beau-
coup de peuples civilisés. Ce sonv mes chers Guarayos,
réalisant en effet, en Amérique, par une hospitalité
franche et loyale^ par les mœurs simples des temps ptî«
milifs^ le rôve poétique de Tâge d or. Chez Ces honu»^
delà nature, queTenvi^i ne tourmente jamais^ le vol^,
noo plusji n'a pas pénétré { le vol, cette plaie morale
des civilisations le» phis gros^res comme les plus par-
faites; le vol, regardé presque- comme itoie vertu par
leurs plus proches voisins, les Ghiquitos; et, au milieu
même des missîofis, où la - corruption' dei mosurs esv à
«on comble, on -aimera retremv>ér chez lef ri femmes une
(336)
pudeur, une conduite exempte de reproches. Là, j ai vu
de respectables vieillards à longue barbe, caractère sm-
gulier parmi les races américaines, qui sont g^ërale-
ment imberbes ; vrais patriarches du désert, vêtus d une
longue robe,, faite de lecorce des arbres de leurs forêts.
Bien différent des serviles néophytes des. missions, des
jésuites, qui ne parlent que le front baissé vers la terre
et les bras croisés sur la poitrine, le Quarayo, fier de la
liberté dont il jouit, marche la tête haute , se pcéseute
avec assurance, et, tout en vous traitant comme son
m
égal, se regarde comme bien supérieur aux autres In-
diens, quil méprise parpe qu*ils sont voleurs! Aussi
prévenans que fiers, les chefs de cette noble nation ve-
naient tous les jours interroger mes vœux pour les
prévenir.
J'ai vu toutes leurs cérémonies religieuses; je les ai
entendus, daps leurs bymnes solennelles enrichies dJi*
mages riante et gracieuses, inviter les oiseaux d'alen»
tour à venir égayer le feuillage^ e% ptiex les fleurs de
s'^anouir, pojiir fêt^.avoo plus d*éolat le iamoi (\e
^rand'père), levir.dieu bi^aisa^tf qu'iU adorent sans
le craindre, parce q)i'U pré^id^ à rabip^dance des ré*
coites sans jamais punir les cultivateurs.
• Dans ^im^le^se provît^^e de l^lpxos^ au noid.rest du
jpUut'Pérou, plus dç çolliuAS/grsInitiqueSy plus de grès
comme dans Çbiqyitas; mais bien «des. terrains extrênaie.-
ment plats, en partie: inondés par un dédale de rivières.
Là vivent, divisas en dix liations.disunctes et parlant jdes
langues diverses, despëuples^ tous. navigateurs, 4}ui
connaissant parfaitement les^moinUp^s détours de. leurs
canaux naturels, journellement parcourus d'eux sur de
longues pirogues formées d'un seul tronc d'arbre creusé
par le fer .et parole feu; je les ^i souvent employées
(337 )
dan» mtf^ récdhtltirUSttffcë» tié \à proviiiiÉ^è MliêVe , At je
leor dms leé nfi«ilet*t<iu!t d nn« refôMlâ integi^ate des; carte»
de <{eue pâtiJQ du soi ftitiéricuiQ.'
De Moxos, qui conserve la tempéràtùf^ ciialid# èl
humide de sallatitudt;, }e vôulni^ renionMr au sottlmet
de ta CordiUève orientale, afin deparcoimi* AttOciedMv^-'
ment^ jiisqu-aui^ neiges^ lés diffiJreittes xotiés d'fcabita'''
tion Aei plantas et ifo» animattx; Je reiiKMlfai alôi^À Ik
Rio^Ckapara) jifs^u'at» pied dé* derniers cofHt^ifert^ déè
Andes, 6tt riviinf les Yitnicarès, Là, au lî^in dès forêtà
lesplua belles du tnonde, eu, à la hauteur de deti* où
tfms <9etii» pieds aU^deâ^Ua d(i sol, les rairtfeau]^ d*arbtti^
imcnens^ viantVétit ^*ei»la€er eb veût^s dfe véràiitë iiti'i*
pén^tUfabte i|o» tàyoniidtt soleil , au-dessus dé palfifieH
gigantesques eux-mêmes, protégeant à 4eor toUf iàtté
Wg^tstian dbs pla» élégantes^ et d«S' plus Yatiéeai là ,
panni oei tableaux de Taspeut lé ptlus majesiu^i^i
l'homme sauvage s*eatvcra Vktt^ le plus bèu^eut e^ le
phia privilégié^ se» idées Qiit grandi arec la "uauttrè. Les
Yuracaiès^ eaiefEei, poasedair une faiatoiiia iàcfréeasaitt
éiteodûe et rentiplie des idées les plus orîginatea aUY la
oréaâioil dn moaide et anr Torigine des ùations , le tout
ndlé de Bedons les plus gracieuses, souveni analogues
acelles. dû riant polythéisme des Gi^ec94
.Ainsi ^ pae eaedipk, uâe. jeune fille par^eniue^à TAge
àios passions ^j réVe seule y ah-seié' des vas<6$ forâfS} ^Ile
a'y:pliâDa'à4echiM diesboiis> du malheur de sa solitude*
Son! cçil' s'y fixe ayêe attendrissement sur u<n bel arbre
eb|u*gédéfleuils pui^purines. S'il était homme, elle-i^ài»
merait. ... La jeune fille pleure, soupire, attend , es-
père.... Elle espère, et ce n'est pas en vain.... L*amour
lui devait un prodige : Tarbre devint homme; il devint
homme, et la jeune fille est heureuse.
22
( 338 )
Ces Yuracarès , doués d'une imagination si exaltée ,
n ont pas moins d orgueil que d*exaltâtion. Ils menacent
le ciel de leurs flèches, quand ir tonne, bravant ainsi
jusqu'à la divinité.
Ma curiosité était encore bien loin d'être satisfaite;
et., des lieux ique je viens de décrire, on meut vume-
lever, bientôt après, de ravin en ravin, jusqu'à Cocha-
bamba , passant tqur-à-tour d'une zone torride à une
zone tempérée , et de cette dernière à celle des neiges.
Je ne tardai pas à revenir à Moxos, me frayant un che-
min sur un autre point du versant de la Goidillère
orientale, dans le but de vérifier mes premières obser*
vations et de reconnsuire le point de partage du grand
versant du Rio-Beni et du Mamoré, £Eiit important pour
ia géographie. .
De ,Moxos Ije revins à Santa-Cruzy et de Santa-Cruz
jç passai à Ghuquisaca, capitale deBolivia, distante de
fcette ville de cent trente*six heures.
. Je revins ensuite à la Paz , après avoir visité Potosi,
lieu dont la richesiaé est proverbiale,; et de la Paz enfin,
repassant. pour la dernière fois la Cordillère des Andes,
apfès>avoir exploré trois ans toutes les parties de la ré-
publique de Bolivia, je me trouvai sur la côte du Pérou,
où je m'embarquai le :)5 juillet, 1 83 3, pour la France, en
passant par les ports d'Arequipa, de lima et du Chifi.
. Dans cette absence de huit années , j'ai parcouru qua-
torze mille sept <3ent quatre-vingts lieues, j compris mes
voyages par terre, sur les rivières et par mer , et fai tu
l'Amérique méridionale en sens divers, du ii* au 4^^
degré de latitude australe.
(339)
COMPTE-RENDU
«
DES RECETTES ET DÉPENSES DE LA SOCIETE
pendant Vexercice 1 833- 1 834 •
RECETTES.
Reliquat du compte de 1 832-1 833; intérêts des
fonds placés; montant des souscriptions renouvelées
et des diplômes délivrés aux nouveaux membres ; sous-
cription du roi et fondation du prix de S. A. R. le. duc
d'Orléans; vente du recueil des Mémoires et du Bul-
letin 12,198 f. 78 c.
Frais d'administration, d'agence, de
loyer; impression du Bulletin; mon-
tant des prix décernés en i834; achat
d^une inscription de 100 6*. de rente
5 pour 0/0 pour le prix de S. A. R. le
duc d'Orléans 10,761
»
En caisse le 28 novembre 18 34* 194^7 78
Deux placemens représentant un
capital de i5,ooo »
Total de l'actif. ..... 16,437 f. 78 c.
Certifié par le Trésorier de la Société et approuifé
par V assemblée générale^
Paris, le 28 novembre 1834.
Signé Chapellier.
( 340 )
PROCÈS-VERBAL
BB LAS5EMBLM GHIiÉRAlA^ DU !^ JIUVJ&MBRE 1 834-
La Société de Géographie a tenu sa deuxième assem-
blée générale de i834i le yendredi a8 novembre , dans
une des salles de THôtel-de- Ville) sous la présidence de
M. le comte de AIontaliYet, pair de France.
M* Iç Président ouvre la séance par un discours dans
lequel il signale les généreux encouragemeus que la So-
ciété accorde aux découvertes géographiques. Rappe-
lant ensuite des travaux Boa^ moins utiles, il la félicite
de ses premiers efforts pour obtenir \ê deac^ip^ion phy-
sique , la carte hydj^graphÂque ei le o^vW^Uemeot géué*
rai de la France. lie |emps eat propiçi^, diVft» pour ve^
prendre TexécutioR 4^ cette grande mireprisff, et la
Société doit compter sur l'empressement du gouv^oe-
ment à (ni faciliter les moyens d atteindra un biit aussi
iHÎle. M. le président annonce que S. M. et S. A. R* le
duc d'Orléans , qui portent un vif intérêt aux science»
géographiques et aux travaux de la Société , veulent
bien consacrer uA nouvel èncouragenlent aux publica-
HPQft dont. çl|^ a déjà rasseiabM;l.es élié0l0Ps* M. de Mon-
tattvet se féKcîte de devoir au choix de la Société de
pQttToîr lui imnametAre ces témoignagea de haute bien-
veillance.
M. le colonel Denaix, secrétaire de la Société,^ donne
lecture du procès-verbal de la dernière assemblée géné-
rale. — La rédaction en est adoptée.
(34i )
M, le Secrétaire Ht une lettre de M. le général Belet ,
qui «Lmionee Tenvoi des nouvelle» publications d^i Dé-
pôt de la guerre , et il communique la liste des divers
QHvmges offerts à la Société. — L'assemblée vote des
reinerpîmens aux donateurs , et ordonne le dépôt de
leiirs puvrages à la bibliothèque,
9L le Président proclame les noms des candidats pré-
tentés pour être admis dans la Société.
M. Jomard, président de la Commission centrale^ dé*
pose sur le bureau la première partie du quatrième vo*
lume des Mémoires de la Société, composée de la Be»
l^^9n d*an voyage fait dans Tlndei au quator^ème
siècle; de la relation inédite d'un voyage fait à Ta^(i, en
^?74 > ^^ d^ plusieurs vocabulaires de TAfrique sc;pteii-
trionale et orientale^ .
M. d'Avczac, secrétaire général de la Commission
q^ntr^, {irésente la notice annuelle des tifavs^ux de la
Société. Après avoir, déterminé queUe est la véritable
éi^ndue du domaine de la géographie^ il passe en revue
les diverses parties du champ que les efforts de Ja So^*
cîété tendent à ieconder , et les puissans auxiliaires
^*elle a Bouvellement acquis pour remplir oeile noble
lâdiie; il montre combien de sources diverses affluent
spontanément au centre commun que leur offre la So*
c^été«de Géogiraphie, et il fait conrtaitre avec préoision
llQ^us les^ progrès que Tassociation a obtenus ou consta-
tés d^s la Qours de l'année qui $ achève ; il signale les
t|f^vanx géographiques les plus importans j et exjpose
les rés9|li^l^ des explorations li^s-plus récentes.; énum^
rant ensuite les encouragemens que la Société a distri-*
l^s et oeipxqu'eUe met au concours, il excite Intérêt
de l.'ass€;mblée par le tableau des efforts que. les resr
sources de lassociation lui ont permis de faire, pour at*
( 34a )
teindre le but cte son institation ; et il tonde, sur les ré-
sultats obtenus , un flatteur espoir de succès plus re-
marquables encore.
• f
M. le lieutenant-colonel Denaix remercie la Société de
l'honneur qu'elle lui a fait en le nommant son secrétaire;
Il doit moins, dit-il , cette distinction à la part qu'il a
prise à ses travaux, qu*à la persévérance avec laquelle
il poursuit le grand ouvrage dont il s'occupe, tant pour
la régénération de l'enseignement de la géographie, que
pour l'amélioration de l'expression physique des cartes.
M. Denaix fait remarquer rapidement, en payant toute-
ibis un tribut d'hommages aux œuvres de MM. Malte-
Brun et Balbi , que le peu d^instruction que Von retire
en général des livres élémentaires et des traités à l'usage
des gens du monde, l'a engagé à s'occuper d'un ouvrage
propi*e à Y enseignement normaL II expose à ce sujet
qu elles sont ses vues , et prie tes membres de la Société
de vouloir bien lui faire part de leurs objections.
L'Assemblée entend avec un vif iiitérèt un aperçu de
M. d'Orbigny, sur le voyage qu*il vient d'exécuter dans
l'Amérique méridionale, de 1826 à i833 , avec la mis-
sion dexplorer les états de Buenos- Ayres, du Chili , da
Pérou , de Bolivia et la Patagonie. Il signale des traits
de mœurs très caractéristiques et inconnus jusqu'au-
jourd'hui. Dans une absence de huit années, M. d'Orbi-
gny a parcouru près de quinze mille lieues , tant par
terre, que sur les rivières de l'intérieur, et sur les cKf-
férentes mers; enfin, il a visité l'Amérique méridionale
en sens divers, du 11* au 4^^ degré de latitude aus-
trale.
M. Ghapellier , trésorier, présente le compte-rendu
des recettes et dépenses de la Société , pour Texercice
annuel i833'i834-
( 343)
M. le Président rappelle à MM. les membres que la
Bibliothèque leur est ouverte tous les jours , de onze
heures à quatre , et que les séances de la Commission
centrale ont lieu' au local de la Société, les premier et
troisième vendredi de chaque mois.
On procède au dépouillement du scrutin pour la no-
mination de quatre membres de la commission centrale;
M. le Président proclame les noms de MM. Denaix ,
lieutenant-colonel au corps royal d'état-major^Boblaye,
capitaine au même corps; Bérard , lieutenant de vais-
seau de la marine royale ; et dOrbigny ^ voyageur-
naturaliste du Muséum d*histoire naturelle.
'\
MEMBRES ADMIS DAIÏS 1»X SOCIÉ'BB.
Séance générale du 28 nopembre i834.
■ • . . . , . ". • • • •
M. Èrnest de Blosssville. • » :
M. BouRiAT, membre de l'Académie de médecine;'
M. HuzARO , menibre de Tlnstitut.
M. Alcide n Qbbignt, voyageur-naturaliste.'
M. le lieutenant-général baron Pelet, directeur du
Déppt général de la guerre.
OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIETE.
Séance générale du 28 novembre.
Par M* le directeur du Dépôt général de la guerre :
Nouvelle carte de France , la feuilles ; Châlons-sur-
«
Marne, Lauterbourg, le Havre , _Lon g wy, Mont reuij.
Provins, Rethel, Saint- Valéry- en-Caux, Sarreguemines,
( 344 )
Sierck, Soissons, Weissembourg. — Carte générale des
principaux états de t Europe, 4 feuilles, i83a« — Carte
de la Morée^ rédigée et gravée au Dépât général de la
guerre, d'après la triangulation elles levés exécutés en
1829, i83o et i83i , par les officiers d'état-major atta-
chés au corps d'occupation, etc.; 8 feuilles. «-« Carte
du territoire d^ Alger ^ dressée au Dépôt général de la
guerre, d'après les levés de MM. tes officiers d*état->
majur, employés à Parmée d'Afrique. Paris, i834:
I feuille. — CaHe des environs d^Oran et de Mers^l-
KébÎTj dressée au Dépôt général de la guerre , d après
les levés de MM. les officiers d'éiat-major, employa à
l'armée d'Afrique. Paris, i834; i feuille.
Par M. le ministre de la marine : yoyage de F Astro-
labe i philologie, tome i*', 2* partie; zoologie, 3oy 3i,
32, 33, 34 et 3&* livk'aisotfs, et tome m, a« partie; t iv,
i'^ et 2' partie; iKita^tw, to« Utl»^«^ et a^ partie du
texte. — Voyage de la Favorite : atlas hydrographique.
Paris, i833, i volume in-folio, et 8* 6t 9" livraisons de
l'Album historique.
Par M. Arthus-Bertraiid : Voyages en Arabie^ conte-
nant la description des parties du Hedjaz , regardées
comme sacrées par tes musulmans, celie des villes de la
Mecque et de Médine, etc., suivis de notions- sur tes
mœurs ^ les coutumes et W usages des Arabes séden-
taires, et des Arabes scénites ou Bédouins, etc.; tra-
duits de l'anglais de J.-L. Burckardt, par J.-B. Eyriès,
3 vol. in-8**. — Guide des émigrans Jrançais aux Etats-
Unis^ brochure in-8**.
Par M: Pihain de la Porest :' Bsscd sut la vie et Us ùh-
vrages deM. A-Zl Sckœll: Paris, i834ri vol. in-8^
BULLETIN
J)£ LA
SOCIETE DE GEOGRAPHIE.
DÉCEMBRE l834.
■^TW
PREHIERE SCiCITION,
MI^MOIRES, EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS.
SUITE
DBS MEMOIRES LUS A. LA. SOCIETE DE GEOGRAPHIE
SUR I4A DÉCOUVERTE ET LA RECONNAISSANCE. , «j .
DES CÔTES D*AMÉRIQU£(l),
Par M. Koux de- Rochbllv.
CÔTES OCCIDENTALES.
Yasco Nunez de Balboa, conquérant du Darien , ap-
prit des naturels du pays que, du haut d'une monta-
ge, on découvrait à l'occident une mer immense, et il
se rendit (2), avec cent quatre-vingt-dix Espagnols et
une escorte d'Indiens , au pied H^ Cordillères. On les '
gravit avec des difficultés inouïes; on eut à livrer plur .
» <
(i) Voyez (hins le même volume le n** 7 du Bulletin de la Société
de Géographie.
(a) i5ii.
23'
( 346 )
sieurs combats aux habitans , et il ne restait à Balbûa,
que soixante-sept hommes e» état de le suivre , lors-
qu'il atteignit enfin le dernier sommet , et découvrit
Tocéan Pacifique (i). A cette Tue, il tombe à genoux,
rend grâces à Dieu d*être le premier Européen auquel
il soit accordé de faire cette grande découverte , ap-
pelle tout le monde à témoin qu'il prend possession de
cette mer , de ses îles et des terres environnantes , au
nom du souverain de Castille , et fait dresser par un
notaire cet acte d'occupation , que les Espagnols revê-
tent aussi de leurs signatures. Le guerrier descendit
ensuite la pente occidentale des Cordillères , eut d'au-
tres engagemens avec les Indiens, s avança yers la plage
de rOcéan , y entra jusqu'aux genoux , et déployant sa
bannière y où étaient peintes les armes de Léon et de
Castille, il renouvela sa prise de possession.
Le golfe où l'on était parvenu, reçut le nom de golfe
de Saint-Michel; Balboa mit à la voile dans 1 Océan
qu'il avait découvert , visita quelques parties de la côte
durant cette expédition , et en entreprit une nouvelle,
plusieurs années après (2), avec quatre brigan tins, dont
toutes les pièces avaient été préparées dans le golfe du
Mexique ,' et transportées ensuite d'une mer à l'autre, à
travers l'isthme du Darien.
La première croisière de Balboa fut dirigée vers le
groupe des îles des Perles; il reconnut bientôt après
quelques parties du continent , et il se proposait d'é-
tendre plus au midi ses découvertes, lorsqu'il fut rap-
pelé par Pédrarias, gouverneur du Darien, qui, dans sa
jalouse haine, l'accusa de r^ellion pour le perdre, et
le fit décapiter.
( I ] 26 septem)»re 1 5 1 3. '
(a) i5^6.
( 347 )
François Pizarre avait suivi Balboa dans son expédia
tion ; ce fut ensuite lui qui l'arrêta , et ce même guer-
rier fit, quelques années après, la découverte et la con-
quête du Pérou . Nous n*avons point à rappeler ici les
circonstances de cette mémorable expédition, et il nous
suffit de faire observer qu'elle donna lieu de recon-
naître successivement toutes les parties de cette contrée,
où les villes de Quito et de Gusco , résidences royales
des deux branches de la famille des Incas, furent promp*
i^nent occupées par les conquérans, et où Ton vit ra-
pidement s'élever , sur les débris de Tempire pénivien ,
de nombreuses colonies européennes attirées par For
du Nouveau-Monde^
L'expédition d'Almagro dans le Chili , où il pénétra à
travers les Andes, donna aux Européens de premières
notions sur cette contrée; mais elle ne put être explo*
rée avec soin, que lorsque Yaldivia en eut fait la con-
quête (i). San Yago en devint la capitale, et on lui
donna pour port Yal-Paraîso, ainsi nomn^é de laspeet
enchanteur des vallées voisines. La navigation était le
plus sûr moyen d'établir les communications habituelles
du Pérou avec le Chili; elle fut d'abord suivie très près
des côtes f et elle permit de reconnaître , d'une manière
continue , de longues lignes de rivages. La forme de ces
côtes occidentales fut ainsi déterminée : elle le fut jus-
qu'au détroit de Magellan, qui était alors la seule route
des navigateurs européens. On avait embrassé tous les ri-
vages de rAmérique du sud : sa configuration générale
était à^peu-près tracée ; et si elle était encore inexacte, du
moins les navigateurs du seizième siècle avaient fait tout
ce que l'on pouvait attendre d'eux; vu l'état d'imper-^
(0 i54o.
23,
( 348 )
fection où se trouvaient les sciences , les instrumens et
Tari du calcul. *
On suivit pendant un siècle le détroit de Magellan ,
découvert en i5ao. La terre de Feu, qui le borne aji
midi , était regardée comme une pointe aviincée de cet
immense continent austral , dont tous les anciens géo-
graphes supposaient l'existence ; et ce ne fut quen
1617^ qiie Scliouteh et Lemaire, se dirigeant plus au
sud pour trouver un autre passage, traversèrent entre
la terre des Etats et la terre de Feu, le vaste détroit au-
quel Lemaire a domié son nom. Toutes les cartes anté-
rieures à cette dernière découverte, assignent aux terres
australes la circonférence entière du globe : elles en
suivent les sinuosités , et elles en tracent les limites en-
tre le 55* et le 65** degré de latitude; limites imagi-
naires , que les navigateurs plus récens ont sans cesse
reculées vers le sud , à mesure qu'ils ont tenté des ex-
péditions plus aventureuses, ou que les perfectionne-
mens de la science , et le désir de prolonger les décou-
vertes , les ont entraînés loin des traces de leurs devan-
ciers.
Avant que les rives occidentales de 1* Amérique du
sud eussent été entièrement reconnues^ la conquête du
Mexique avait déjà permis de commencer et d*étendre
vers le nord plusieurs séries de découvertes. Cor tez en-
voya (i) quelques détachemens sur diflerens points de
<:e littoral , afin d'en prendre possession ; et les navires
qu*il fit construire dans les ports occidentaux du Mexi-
que en visitèrent d abord les côtes : elles furent recon-
nues vers le midi, par Fernand de Grijalva (2) ; et Corlez
et lui , découvrirent ensuite (3) la pointe de la Califor-
(i) i5a2. (2) i533. (3) i535.
( 349 )
n'm'f ainsi qu'une partie de la mer Vermeille (i) , où
Fraticesco de Ulloa prolongea ensuite ses reconnais
sànées. (2) . . ^
A leur exemple , d*autres navigateurs s'engagèrent
dans cette mer intérieure, Vasquez Coronado en par-
courut I les rives orieHtales (3) , et il recueillit dans les
cojitrées de Ginaloa et de Sonora , beaucoup de ru-»
meurs confuses sur une fameuse ville de Quivira, que
Ton supposait située plus au nord, et que Ton repré-
sentait comme la capitale. d*un puissant empire. L'Amé*-
rique était alors le pays des fictions , et l'imagination
y avait tout agrandi.
vFrancesco de Alarcon était chargé, à la même époque,
d*uit nouveau voyage de découvertes le long des côtes
occidentales de la Californie; et Pedro Alvarado , un
des plus illustres conquér^ans du Mexique, se préparait
à une autre expédition , lorsque des conjurés indiens
l'attaquèrent près de Guadalaxara, et le précipitèrent
dii haut d'un rocher. (4)
Chaque année se signalait alors par quelque entre-
prise maritime, Mendôza, vice-roi du Mexique, fit exé-
cuter (5) , par Juan Rodrigue Cabri llo, un voyage le
long des côtes de la Californie ; et le cap Mendocin,
ainsi nommé en mémoire du vice-roi , fut le point ex-
trême de cette navigation , où le littoral n'avait été re^
connu que^ par intervalles et sur différens points.
Il ne se fit, dans les parages de cette contrée, au-
cun autre voyage méhiorable, jusqu'aux navigations de
sir Francis Dracke , qui , à la suite de ses mémorables
(i) i536. ('4) i54i.
(a) 1537. (5) i54a.
(3) i54o.
( 35o)
etpéditions militaires contre les colonies espagnoles^
reconnut (i) les cotes d'Amérique depuis le 38" degré
jusqu*au 4^^ • î^ voulait s'ëleyer plus au nord ; mais le
mécontentement de ses équipages lui fit abandonner
son projet , et il se dirigea vers les Moluques.
Un voyage du nord au sud fut bientôt fait (a) dans
les mêmes parages , par le capitaine espagnol Gali, qui ,
après s'être rendu à Formose et au Japon, se porta sur
la côte nord-ouest d'Amérique , vef s le 47' degré , et
revint du cap Engaiio à la Nouvelle-Espagne.
Ces côtes furent ensuite visitées (3) par Sébastien
Viscaïnoy que Monterey , vice roi du Mexique, avait
expédié d'Acapulco : il reconnut d abord le littoral de
la Nouvelle-Espagne et une partie de la mer Vermeille^
il visita dafis un second Voyage (4) tes côtes occident
laies de Californie , et s éleva vers le nord , jusqu'à la
pointe de Monterey et au cnp Saint-Sébàstien. Un na«
vire de cette expédition gagna le 43^ parallèle (5) , et
Ion y découvrit une rivière profonde que le mauvais
temps ne permit pas de remonter : on la nomma entrée
et rivière de Martin d'Aguilar.
Juan Yturbide navigua en 161 5, dans la mer Ver*
meille, où il pénétra jusqu'au 3i« degré : la pèche des
perles y attirait alors les navigateurs ; et Francesco de
Ortega y fit, dans cette vue, différens voyages (6). Gon-
zale de Barriga eut bientôt à s*occuper d'une nouvelle
reconnaissance , et il parcourut les côtes de la Califor-
nie, où Pinadero(8) et ensuite Lescurilla furent char-
gés d*établir des colonies.
(0 '579-
(5) i6o3.
(a) l58a.
(6) i63a, i633, 1634.
(3) 1596.
(7) 1640.
(4) 1602.
(8) 1664 , 1667 et 1668,
( 35i )
Mais toutes les expéditions dont nous avons. succès*
sivement rendu compte n'avaient pas été faites d'une
manière assez exacte f assez complète pour déterminer
la forme de la Californie.
Cette contrée fut dabord représentée comme une
presqu'île dans les anciennes cartes du Nouveau -Monde,
dans celles que Ion a jointes aux éditions de Ptolémëe,
dans celles d*0rtelius (i), de Mercator (a), de Ramu-
sîo (3), dans une grande et belle carte manuscrite, pu-
bliée en i.€o4 et déposée à la Bibliothèque rojrale : cette
forme.était encore la même dans les cartes de Guillaume
Blaew qui parurent en i6.15; mais elle fut bientôt aU
tcrée par des conjectures ou des relations erronées^ et
la Californie fut tracée. comme une île dans les cartes de
Guillaume Samson publiées en lôSpf elle le fut égale-
ment dans celles de Wiscber (4), de Jean Blaew, de Jan-
son (5), de François de Witt (6), de Nicolas Samson (7),
«t dans le grand globe terrestre de Coronelli qui orne
une des saHes de la Bibliothèque royale. Cette erreur
sur la forme de la Californie dura soixante ans; et la
figure d'une presqu'île ne lui fut rendqe qu'en 1720 dans
les cartes de Guillaume de Lisle, l'un des hommes qui
ont répandu le plus de lumières sur la géographie, et
qui l'ont dégagée d'un plus grand nombre d'erreurs, soit
sur la forme des rivages, soit sur le calcul des positions,
et particulièrement sur la fixation des longitudes.
Les jésuites envoyés en Californie avaient alors vé-
rifié que cette contrée n'était pas une île, et ils firent
(1) «570,
(5) iC6i,
(a) i585.
(6J i666.
(3) 1606.
(7) '667.
(4) f66o.
( 352 )
explorer (i), dans toute sa longueur^ le golfe profond ^ui
la séparait du Nouveau«Mexique.
Peu de temps après cette époque, il parut entre l'Asie
et l'Amérique un nouveau pavillon qui allait, en enve-
lopper toutes les extrémités nord-ouest. C'était celui
d'uu^ puissance qui sortait à peine de la barbarie, s'éle-
vait comnre un géant au nord de l'ancien monde, em-
pruntait des nations policées les élémens d'une gran-
deur, qui pouvait leur devenir redoutable, et atteignait
par la va&te étendue de son territoire, les rivages de
toutes les mers de l'Europe, et du nord de l'Asie.
La Russie était particulièrement intéressée à étendre
ses navigations à l'orient de son vaste empire; Pierre 1^',
qui fut le créateur de sa marine comme des antres éié^
mens de sa puissance , voulut d'abord faire vérifier si le
nord-est de l'Asie était séparé de l'Amérique, ou si les
deux régions étaient contiguês. Ce priniïe fsit con-
struire deux navires vers la pointe méridionale du Kam-
tchatka, dans le port de Petropaulovrski : ou y transporte
des chantiers de Saint-Pétersbourg^ et à travers les ira-
méioses régions de la Sibérie, toutes les- pièces de grée-
ment. et d'armement nécessaires à cette expédition; et
Behring s>'embarque en 1728, pour reconnaître les côtes
nord-est de l'Asie. Il est le premier navigateur qui en
ait dépassé la pointe la plus orientale, celle qui forme
le rivage \é plus avancé du détroit auquel on a donné
son nom.
Behring ne découvrit pas la rive américaine dans ce
premier voyage et dans celui de Tannée suivante; mais
en 1741 une nouvelle expédition mit à la voile sous ses
ordres et sous ceux de Tchirikoff; et la tempête ayant
(0 I7î»i'
( 353 )
lîépai'é leurs navires, chacun d'eux fit sur différens points
lareconnaissance d'une partie des côtes nord-ouest de T A^
mëriqiie. Behring les découvrit au nord du SS"" de^é: il en
suivit la direction de lest à Touest , depuis les parages du
mont Saint-Élie jusqu^à la presqu*Ile d*Âlaska ; il recon-
nut ensuite l'archipel des îles Ateutiennes , qui se pro-
longe à Touest de cette péninsule, et il vint expirer dans
une île encore plus occidentale qui a retenu son nom.
Tchirikoff avait découvert les côtes d* Amérique un peu
p)us au midi, entre le 56^ et le 58"*' parallèle : il perdit
sur jce littoral quelques hommes de son équipage, et il
revint au Kamtchatka.
Delislede la Croyère, frère de notre célèbre géographe
Guillaume Delisle, faisait partie de cette expédition, au
succès de laquelle il contribua par les mémoires qu'il
avait faits sur d'autres découvertes antérieures. Pierre *
le-Grand l'avait honoré de sa bienveillance et de fréquent
tes visites dans le voyage qu'il fit à Paris en 17 17 : La
Croyère fut<Iu nombre des savans que ce monarque lé-
gislateur attira dans son empire; et Behring' lui-même,
né en Jutland, et distingué dans la marine danoise par
ses connaissances et son intrépidité, fut associé par
Pierre F' à l'exécution de ses grandes vues : ce prince
se connaissait en hommes; il adopta tous les étrangers
qui pouvaient concourir à sa gloire.
La route ou verte vers les côtes nord-ouest d'Amérique
par Behring et Tchirikoff fut suivie avec zèle et avec
5iiccès par les navigateurs russes qui explorèrent ces ri-
vages. Notre dessein n'est pas de retracer tous les pro-
grès que leurs voyages ont fait faire à la géographie de
ces contrées; et nous nous bornons à rappeler ici que
les expéditions successivement entreprises, depuis celle
de Tchirikoff en 1741 jusqu'à celle de Krenilxin et de
(354)
tievasheff en 1769, expéditions que Muller et-Villiam
Goxe ont suffisamment fait connaître, donnèrent nais-
sance à un commerce, étendu sur la côte nord-ouest
d'Amérique, et aux importans établissemens que le gou-
yernement russe 7 a formés. La nouvelle de leur £on«
dation détermina TEspagne à chercher les moyens d'é-
tendre et de protéger ses possessions occidentales : elle
fit occuper en 1768 les forts de San Diego et de Mon-
terey. Une seconde expédition fut bientôt confiée à Juan
Ferez, qui s*éleva jusqujau 55« parallèle, et revint au
49" degré 3o minutes, dans un mouillage auquel on a
ensuite donné le nom de Nootka.
La relation du' voyage qui fut entrepris en 1775, sous
la direction de Ayala, a été écrite par le capitaine Mau-
relie son pilote. Les navigateurs cherchaient à recon*
naître le détroit désigné dans les cartes sous le nom de
1 amiral de Fonte : ils examinèrent sans le découvrir,
toutes les sinuosités de la côte jusqu'au 58® parallèle, et
revinrent j en^ touchant plusieurs points du littoral, à
Monterey et à San-Blas.
Les Anglais cherchaient eux-mêmes à étendre sur ces
côtes leurs découvertes et à les prolonger vers le nord.
Le plus remarquable de ces navigateurs est le capi-
taine Gook^ il avait été chargé de reconnaître dans son
troisième voyage (car nous n'avons pas à nous occuper
ici des deux premiers) toutes les côtes nord^ouest de
l'Amérique, et de pénétrer aussi loin qu'il le pourrait
le long de ses côtes septentrionales: il commença son
exploration (i) au nord du cap Mendocin dans la nou-
velle Californie, visita successivement l'entrée de Nootka
et celle du prince Guillaume, pénétra dans la rivière qui
(i) M»r» 1778.
( 355 )
reçut le nom de Cook, longea la presqu'île d'Alaska, en
suÎTU la côte septentrionale jusqu'à la rivière de Bristol,
gagna le détroit de Behring , s'éleva vers le nord et le
long des plages d'Amérique^ jusqu'au cap glacé qu'il at-
teignit le i8 août 1778, et fut forcé par une barrière de
glace qui était alors impénétrable , de borner sur ce
point ses découvertes. Il gagna ensuite, en se dirigeant
vers l'ouest, les côtes orientales dé l'Asie, jusqu'au 68^
degré, où il fut également arrêté par les glaces, et il re-
vint par le détroit de Behring dans la mer Pacifique.
L'année suivan|e Gook recommença ses explorations;
mais il rencontra la barrière de glaces un mois plus tôt,
et il ne put pas même atteindre les points qu'il avait
observés précédemment.
Nous n'omettrons point ici que la France et la Grande-
Bretagne étaient alors en guerre, e.t que le gouverne-
ment français prescrivit à tous ses commandans de vais-
seau de traiter le capitaine Gook comme appartenant à
une puissance neutre et alliée : salutaire exemple de
cette bienveillante protection que méritent tous les amis
de la science et tous les bienfaiteurs de l'humanité !
Une vive et noble émulation, excitée par le désir des
découvertes, s-'établissait alors entre les nations. Arteaga
et Quadra partirent de San-*Blas en 1779, et s'élevèrent
au nord-ouest jusqu'au port BucarelU , au mont Saint-
Elie et à la rivière de Gook. La France prit une part plus
active à ces expéditions après la paix glorieuse de i783.
La Pérouse, parti de Brest en 1785, arriva le 23 juin de
l'année suivante sur la côte nord-ouest d'Amérique, à la
hauteur du mont Sain t-Élie, et il parcourut et releva
cette côte, depuis le 60^ degré jusqu'au 36* : Gook ne
l'avait reconnue que de distance en distance, et il n'avait
attéri qu'au 44' degré , pour remonter ensuite^vers le
( 356 )
tiord. Cette partie du voyage de La Péroiise . donna la
preuve qu il n'existait entre les deuï mers aucune com-
tnunication, vers les points où Ton supposait que Tamiral
de Fonte avait navigué.
Dans Fannée 1788, une iloCiille espagnole, com-
mandée par Esteban Martinez et Lopez de Haro, recon-
1) ut jusqu'à Unalaska les côtes où les Russes avaient formé
des établissemens.
»
Deux expéditions furent dirigées en 1789, vers la hait;
de iNootka; Tune était sous les ordres du même officier
^espagnol Esteban Martinez, lautre était envoyée par
]a compagnie anglaise de Macao. Au milieu des discus-
sions politiques qui s'élevèrent à cette occasion et qui '
sont étrangères à Tobjel de ce mémoire, on reconnut
avec plus d'exactitude toute cette partie des côies d'Amé-
rique. Elle fut encore visitée en 1791 par Salvador Fi-
dalgo qui étendit ses explorations vers le nord jusqu'à
la rivière de Coak : on releva le port Mulgrave, le mont
Salnt-Ëlie, l'entrée du prince Guillaume,'et Ton vérifia que
le passage indiqué par Ferrer Maldonado n'existait pas.
Jacinte Caamano fit, l'année suivante (i), les mêmes
observations sur le prétendu passage de l'amiral de Fonte.
On supposait cette communication établie par le détroit
placé au sud-est de la pointe de Bucarelli, et G^àamano
donna à-cette entrée le nom de Bocca y Brazos de Mo-
nino.
Les goélettes espagnoles la Subtile et la Mexicaine^
étaient chargées à la même époque de reconnaître l'en-
trée de Juan de Fuca : Gagliano et Valdez qui comman*
daient les deux navires reconnurent que ce passage n'ou-
vrait aucune communication avec l'Atlantique.
(.0 ï79«-
( 357 )
Les mêmes résultats ftirent obtenus par Vancouver,
chargé de constater s'il existait, entre le 89** et le 60"*
degré de latitude, une mer intérieure et un passage de
Tun à Tautre Océan : il atteignit, le 16 juin 1792, la côte
d'Amérique vers le 39'' parallèle, il la parcourut jusqu'au
52^ et reconnut l'entrée de Juan de Fuca. L'année sui-
vante il continua ses recherches jusqu'au 56* degré, et
il les prolongea en 1794 au-delà du 61".
Quelques années avant l'expédition de Vancouver,
un voyage de reconnaissance avait été entrepris sur la
côte nord ouest ^ et cette expédition, faite sous les ordres
de Malespina, promettait à la géographie et aux sciences
naturelles d'importantes découvertes. Mais elle n'a ja-
mais été publiée. Malespina fut arrêté après son retour
en Espagne; ses papiers furent saisis, et toute publica-
tion fut interdite aux savans qui l'avaient accompagné.
' Ainsi la puissance qui était le plus à portée d'étendre
nos connaissances sur ce vaste littoral cherchait encore
à y envelopper d'un voile niystérieux toutes ses décou-
vertes. Ce système avait été suivi depuis la date de ses
conquêtes : elle craignait pour l'Amérique^espagr^oIe le
contact des autres peuples; elle y voyait leurs pavillons
avec ombrage; sans prévoir encore que les étrangers n'y
seraient pas les premiers artisans de l'indépendance , et
que des possessions si éloignées, si vastes, et retenues
pendant trois siècles dans la minorité, trouveraient en
elles-mêmes tous les principes de leur émancipation.
Nifta. Nos Mémoires sur ia côte orientale et sur les différentes ex-
péditions qui ont été faites au nord dû Nouveau-Monde, pour y trou-
ver un passage entre les deux Océans, complètent la série de nos
Observations sur la découverte et la reconnaissance des côtes d'A-'
mérique. (Voy. le Bulletin de décembre i833, page 35^.)
( 358 )
ITINERAIRE
DE CONSTANTINOPLE A ABOUCHIR
Par Arz-Roum , Tavris , Téhéran ^ bfabao
et Chiraz;
Rédigé dans les années 1828 f/ «1829
Par le comte Sbbristobi , ancien colonel d'état-major au servico
de Rusftie.
CoNSTANTiNOPLE {Byzance. — Stamboul),
YiUei population incertaine.
ScuTARi ÇChrysopolis, -— Usgoudar),
Ville, population incertaine. Port de mer en face de
Gonstantinople.
On traverse le Bosphore pour se rendre de Constan-
tinopk} à Scutari.
Kartàl, 21 verstes. (i)
Village de 5oo maisons, situé au milieu d'un pays
riche et bien cultivé.
La route de Scutari à Kartal passe sur un terrain schis-
teux et quarzeuiç.
GuiBizBH {Libissa). â3 vers les.
Village de 4S0 maisons, situé sur une hauteur à la
distance d'environ 8 verstes du bord de la mer. C'est ici
que se trouvait le tombeau d'Annibal.
De Kartal à Guibizeh on traverse un terrain calcaire.
Six verstes après Guibizeh on passe par le village de Lan-
(i) Le rapport des yerstes aux myriamètres est de i à 0,10668.
(359)
iliiki qui est à huit verstes de la mer. Depuis Scutari
jusqu'à Guibizeh , la route côtoie les bords du golfe de
Nicomédie.
IsMiD {Nicomédie de Bylhinie), 4^ verstes.
Ville de 6,000 maisons, située sur les bords* du golfe
du même nom, et sur le penchant d'une colline.
Entre Guibizeh et Ismid , la route est taillée dans le
roc : on trouve à mi-chemin le village d'Herékia (Héra^
clée)\ tout le pays compris entre Ismid et ce dernier vil-
lage (distance 24 verstes), est couvert de boii».
Kara-Moussal, 37 verstes.
Ville de 800 maisons, située au sud dlsmid à Tex-*
trémité orientale du golfe.
Entre Ismid et Kara-Moussal, le pays est richeet bien
cultivé, on y trouve néanmoi^à quelques prairies ma-
récageuses. Le golfe de Nicomédie a trente-six verstes
de longueur sur six de largeur et cent cinq de cir-
cuit.
RizDERVENjD, 29 verstcs.
Village de i5o maisons, population boulgare émigrée
il y a cent trente ans environ; les habitans sont labo-
rieux et riches; on voit beaucoup de plantations près de
ce village.
La route se prolonge le long du golfe de Nicomédie ;
lorsqu'elle le quitte, elle traverse un pays aride qui de-
vient toujours plus triste à mesure que le chemin s'en-
fonce dans les terres.
j«
IsNiCH {Nicée)^ 20 verstes.
Ville de 12,000 habitans : climat mal sain et fiévreux.
— Située dans une plaine à l'extrémité orientale sur les
bords du lac Tchinizit (Âscanius).
Peu de verstes après Kizdervend , la route traverse
( 36o )
un^ montagne du sommet de laquelle on aperçoit le
lac Tchinizit et la petite vallée de Pialedja située sur ses
bords. Ensuite la route atteint les bords de ce même
lac qui sont marécageux et couverts de roseaux.
' Ak-Serai, 38 verstes.
Village de i5o maisons.
La route 4rayerse un bois de grenadiers et ensuite la
plaine dlsnich qui est très cultivée et arrosée par le
Sakharia {Sàngarius) qu'on passe sur un pont en pierre
avant d'arriver au village d*Ak«Serai,
GuEivBBy 12 verstes.
Village de 4oo maisons.
La route traverse la rivière Sakharia avant d'atteindre
Gueivéfa.
Téraklou, 35 verstes. • "
Village de 4^0 maisons; les environs çont bien cul-
tivés, on voit beaucoup d*arbres fruitiers.
En quittant Gueivéh on gravit la pente d'un rocher
escarpé, ensuite la route passe par un bois traversé par
un ruisseau, et vers la fin de la journée on passe par des
montagnes couvertes de pins.
ToRBiiLOU 29 verstes.
Ville de 3,ooo habitans; elle est située sur le plateau
d*une .montagne.
1
De Teraklou la route passe par des hautes montagnes
et ensuite par des vallées incultes. Près de Torbalbu,
on voit une montagne; on en atteint le sommet par un
sentier large à peine de trois pieds et qui a des préci-
pices à ses deux côtés.
KousTSBEK 4o verstes.
Village.
Pour arriver à K-oust^bek on monte une cote extré*>
mement raide qui conduit à des mMtagnes couvertes de
pins et de chênes où il faut cheminer à travers des pré«
cipices par des sentiers étroits.
Nali&bàn 36 verstes.
T^tle de 700 maisons, là banlieue de cette ville est bien
ûulfivée.
En sortant de Koustebek, la route passe à travers des
bois de pinsiqui aboutissent à une plaine charmante ar-
rosée par un ruisseau.
Stoury-Hissar 24 verstes.
Village situé sur les bords d'une rivière peu profonde.
On manque ici entièrenient de bois de chauffage^
Bet-Bazàr 28 verstes.
Cette ville est bâtie sur un terrain inégal et est arro-
sée par un ruisseau qui se jette daos T Aïas.
AiL${Issus)f 4i verstes.
Village de 600 maisons; dans les environs on voit des
eaux minérales.
En quittant Bey-Bazar, on descend une montagne
très rapide; on traverse la rivière Aïas dont le cours est
singulièrement tortueux : elle porte aussi le nom de
Kermion-Kermin; ses eaux vont se confondre à celles
de i^ $akharia près de Gueivéh. La route paisse ensuite
par un pays dé^rt et înculte; puis on Ten<30ntre des
champs couverts de riz et près d*Aias des ternÛDS étenr
dus consacrés à la culture du coton.
Angora [Ancyre, — Engurié/i)y 4^ vprfi^tes. .
Ville de 25, 000 babitans; quelques voyageurs la font
monter à 40,000; latitude 89° 3i' , longitude So" 21' :
elle est située sur un terrain inégal sur le penchant d une
(36a)
céUine. La rivière RizziUInn'ak coule à Totient de k ville
dé même qu*un ruisseau ^ui arrose les jardina è[ttî se
trouvent dans ses environs. G est une ville èéi j^lus
commerçantes de TAsie. On connaît les cMles txsi&VLi dé
poil de chèvre de son territoire. En fait d'antiquités on
y voit les ruines d*un temple en l'honneur d'Augifite.
Le terrain qui environne Angora se trouve être dafis une
plaine.
En sortant d*Aïas , la route traverse plusieurs mon-
tagnes d'une étendue assez considérable, elle passe en-
suite par une plaine assez étendue et fertile , gravit une
montagne escarpée du sommet de laquelle on découvre
Angora, et de là en descendant après plusieurs détours
dans la plaine on arrive à cette vitle.
Hairi-Keui 36 verstes.
Village de a8o maisons.
La route jusqu'à Hairi-Kéui traverse ou des plaines
verdoyantes , ou de Jolis bois «ttbiêë par âés ruisseaux.
Kilislar-Kbui, i3 verstes.
Village situé au bord de la petite rivière Kouroudjik-
Sou.
Aksakbàn y'ia verstes.
Village dé 1 60 œaisoiis.
De Kilislar-Keui à Âksakhatl la toute paisse pir une
câte rocailleuse et couverte de btdyèl-es; On tiràhrérse h
rivière Kizzil-Irmàk (Iris).
Baldjik, 26 verstes.
Village de 2^0 niaisons.
Pays très pauvre.
KiATiB*0i7NT i3 verstes.
( iêi )
YHtag'e d^ 6d illaisons, ce Villâfgè ^t ehtôtité (lar des
ruisseaux d'eau salée. .
De Baldjik à Kiatib-Ouny, on traverse à gué une petite
riviète qui coule au fond d'flne plaine par laquéHe passe
la fouteé
IfivzGÀTf , 6a Vèrstés;
Title de 4,006 hab$tattis, résideftéé dtf gràrid féuda-
tàtê TcHapàn-Ogteir. -^ VîlJe flôrissdfite.
De Kiatib-Ouny à lèùzgët't, lé cheiiûh passé par un
pAys plat,ineulte et afidé, etisuité on voit de la culture
mais seulement dans les etivirons dés vidages.
DiCHLiDJÉ a a verstes.
Village de 60 ntaisons.
Ser&ioun 21 verstes.
Village de 100 maisons.
Hadji-Keux 44 verstes.
Village de 120 maisons , ce rilUge est ntué sur une
cote au fond d'une plaine bimi euhivée;'im se réunissent
les routes des caravanes de Smirne et d'An^ra.
Entre Serkioun et Hadji-Keui, le pays est couvert de
vignobles.
É.IZILDJIK 36 verstes.
Ce' village est arro!»é par un ruisseau^ il est situé sur
une hauteur au milieu de jardins potagers.
A six verstes dr Hfadji-Kéui vers Kiziidjik on traverse
à gué une petite rivière, la route longeant ensuite pen-
dant quelque temps ses bords passe par un grand village.
Le pays en général est fertile et bien cultivé.
ÉAZAR-K.£tri 36 verste^.
Village de 2,000 habitans.
De Kiaûldjik à fiazar-Keui, laî routé traverse un pays
fén^e ef couvert de villages; Après dix verstels oii laisse
24.
(364)
à quatre Teistes à gauche la ville de Zil qui a une popu-
lation de dix mille habitans.
. ToKAT a S yerstes.
Ville de 4o/)oo habitans, Turcs, Grecs et Arméniens;
c'est une des plus grandes villes de TAsie-Mineure, elle
est située sur le penchant de trois collines dont les bases
se réunissent : ses environs sont très fertiles. On y £ait
un commerce considérable de cuivre qu'on tire des mines
de Kebban, et de Malatia. Tokat est lapanage d'une sul-
tane qui en nomme le musselim. Cette ville est sous la
dépendance de Sivas (Sebaste), elle est à trois journées
d'Amasieh et à six de Sinope.
En sortant de Bazar-Reui on voit les ruines d'un
vaste caravanserai construit en pierres de taille. La route
est bonne et agréable; elle côtoie la rivière Tosanloue
qu'on quitte pour entrer dans une plaine fertile et peu-
plée. La route ensuite est renfermée dans des jardins clos
qui se trouvent près de Tokat. La rivière Tozzan-Irmak
arrose la plaine de Tokat et va ensuite porter le tribut
de ses eaux dans le Kizzil-Irmak.
MiKSAR [Neo Césarée de Cappadoce)^ 44 verstes.
Ville de 5,ooo habitans, elle est située sur une hau-
teur très escarpée: elle est environnée de marais et dé-
fendue par un château en assez mauvais état.
Partant de Tokat à six verstes, on passe à gué la ri-
vière Tozzan -Irmak. La route ensuite traverse un pajs
arrosé et fertile, et ensuite un bois où coule un ruisseau
dont les eaux tombent en cascades. Lorsqu^on sort de ce
bois, la route est dans une plaine marécageuse. Avant
d'arriver à Niksar on traverse la'rivière Kelki-lrmak.
Armeni-Keui, 4^ verstes.
Village de. 120 niai&onsji population arménienne; ce
( 365 )
TÎIlagequi est le preihièr du pachalik cTArz-Rouih , est en.
vironné de gras pâturages, et on y voit beaucoup débitait.
La route traverse continuellement des bois de sapin.
Kizil*Geuzlik, 26 verstes.
Village de 60 maisons, il est adossé à de hautes mon<^
tagnes couvertes souvent de neige.
La- route traverse des montagnes escarpées , et ensuite
de vastes forêts de sapins.
Meium^ 3 1 verstes.
Village de 55 maisons; dans ce village tous les habitans
étaient inscrits dans là milice des janissaires*
La route de Kizil-Geuziik à Meium fait de grands dé-
tours dans les bois de sapin qui couvrent les montagnes.
Ces lieux sont souvent infestés par les Kurdes.
«
KouLÉ-HissAR, 37 verstes.
Village de 60 maisons , il est situé sur la rivièns du
même nom, et entouré d'un grand nombre de jardins;
le chiteau appartenant à ce village est sur la cime des
montagnes adjacentes; tous les habitans faisaient partie
du corps des janissaires.
La route de Meium à Koulé-Hissar, passe par un bois
de pins bien épais/ ensuite elle gravit une montagne ar^
gileuse; dans cet endroit elle n'a que trois pieds de lar-
geur et longe les bords d'un précipice très profond, enfin
parvenue au sommet elle descend par un ravin escarpé au
bas duquel on passe un torrent d'une grande rapidité.
Endrbs, 4^ vçrstes.
Village de 80 maisons, il est situé au fond d une plaine
«
circonscrite par des montagnes, entouré de beaux* jar-
dins et bâti a moitié sur une hauteur et moitié sur un
terrain uni. Les trois quarts de sa population sont des
Arméniens.
. ( 3^66 )
En sortant de Ko|ilé-Hisi^ir (m tfaverse U ;ri^re du
même nom sur un pont eu pî^rre et Apr^» on cotQÎe s»
rive droite pendant plusieurs yer&tes.
KjLRA-HissAEy 38 verstes*
. Yill^ de 9,000 bal^i^ps ; ^Ilfç ç$vi>àtie ep apnphUtiéJ^tre
sur la pente d*un rocher çf^urofinp pfir ^n^ cît^deUe, eUe
n est élqignéfi que d'uw ipu^pie ,^^s ^fi^M ^e Ja .91er
Noire.
La route d'Endres à Kara-Hissar, après huit yer^tes
atteint une montagne argileuse, douze yerstes plus loin
elle traverse une vallée coupée par la rivière Koulé-His-
aar, qu'on passe sur un pont en pierre. A Tissue d^ ce
pont on marche environ cent pas d^ins un chemin diffi-
cile taillé dans le rpc, et ensuite on descend une ipnon-
tagne assez élevée. Six verstes avant d'arriver à Rara-
Hissar au sud on voit la route de Diarbekir et de
Bagdad.
Zii«^H, 32 yerstes.
Village très pa4yi;e ^,ap jn^^son^.
La route de Kara-Hissar à Z)!^^ 4çp^Qd une v^qji-
^gpe au ]()^s de laquç))e est un l^^^ yill$|ge xempli de
jp^çuplier^ et d'arbr/çs f^uij^ers.
Sabakhdan, 5o verstes.
Village de ao maisons, dont i5 £[recques et 5 turques.
I
KcRKiF, 27 verstes.
Village de 1 5o maisons ; ce village , bâti sur les bords
d'une rivière très rapide , est entouré de beaux jardins.
• ..'.. . ... ^
LopiT, 33 iverstes.
Village ;^e ipp in^i^fls, si,tup /dafls uîh p^y^ agràdde
ejfcrfjleenb^éetenprge. ■
De Keikif à Loiy la route ne fait que mon^^r.^ iejs^-
(»«7)
cendre des montagnes très hautes , et traverse des bois
de sa{iins.
Thqlas , ao verstes.
Village très misérable, de 3S maisons, dont 3o ar-
méniennes et 5 turques.
TsKERiK 9 24 verstes.
Village de 65 maisons , la plupart aux Arméniens. Il
est placé au pied d*un rocher d*où faillit une source
d'eau potable. Ses habitans ont l'air d'être dans laisance.
La route de lliolas à Pekerik traverse la branche oc-
cidentale de l'Euphrate , huit verstes avant d arriver à
Pekerik. On passe cette rivière à gué. Dans ce point, les
eaux ont une grande rapidité.
âk-Kaléh, 44 ^®i*st^s*
Village de 100 maisons dont 91 arméniennes et
g turques.
De Pekerik à Ak-Kaléh, la route traverse de hautes
montagnes. Dix-huit verstes après Pekerik, on passe à
gué l'Euphrate , qui longe la route jusqu'à Ak-Kaléh.
Elidjah, 3o verstes.
Village de 72 maisons. On trouve dans ce village une
source d'eau minérale.
En sortant d'Ak-Kaléh, on passée l'Euphrate sur un
pont en pierre; on arrive ensuite,' par un terrain peu
coupé , au village de Nardizan, plus loin à celui d'Iennis,
et ^n^n ^ Çjeux d'A^^^^^ ^^ d'Al^g^*
Ajkz-RouM , 1 1 verstes. La t. 39» &8' ; long. 390 i5'.
yiUe ^e 5,ooQ maisons dont 3,6io aux Turcs, i,35o
aux Arménien^ et 4o aux Grecs. Cette ville est située
dans une plaine qui est une presqu'île formée par les
sources de l'Euphrate; elle se trouve adossa à des mon-
rtagnes c(ui sont souvent couvertes de neige, et a quati'e
(368)
rerdles de çireuk. Le cUmat y est froid , à cause de 1 e-
lévatioii du sot. Après Bagdad , c est la ville la. pfiu im-
portante de la Turquie Asiatique ; elle €^i Yenttepàt du
commerce entre ia Tqrquie ejt le nord de la Perse. Les
Turcs habitent Tintérieur de la ville , les Arméniens et
les Grecs les faubourgs. Au milieu de la ville , qui est
défendue par de hautes murailles et par un fossé pro-
fond ^ s*élèye le palais du pacha. Son territoire manque
de bois de chauffage ; on l'y apporte des environs de
Kars. Les pauvres brûlent de la fiente de vache. Les en-
virons sont très fertiles en blé et en orge.
On voit près de la route les villages de A^oumi, de
Belour et de Gez ; on traverse ensuite un petit, ruisseau
qui porte le nom de Karasou y et on entre ensuite dans
la plaine d'Arz-Roum.
* •
Alouar, village, 17 verstes.
Population arménienne,. ,
Ce village est siuié dans la plaînç ,d*Ai»-RQum, ados-
sée au pied des montagnes qui U bordent du côté de
Touest.
La route parcourt la plaine d'Arz-Roum. .
Iaiàn, village, 22 verstes.
Ce village est à peu de distance dé. la ville d'Haffan
Kalé, peuplée de 5,ooo habitans, et située aux bosés
d'une petite rivièire qui se jeOe dans l'Araxe.
D*Alouar à laian^ la route laisse sur la gauche la ville
et la forteresse d-Hassi|n-E^alé^qui est à 16 verstes de dis-
tance d' Arz-Kotum; elle estbâ tie sup uu roc. Le pays est plat
et bien cultivé. Les principaux villages qu'on rencontre
sont, sur lar droite^ œlui d'Arsonjeh^ et sur la gauche
.ceux de M iagen et de Gomoc. Ensuite la route passe par
«village deKopri'Keui yetipuis^ontraverse TAraxesur
( 369 )
un ptint'en pkrro». Danji c^ endroit, U rivière 9^ 160 pas
dé largeur.
Deli-Babjl, 36 Terstes. Village situé dans une plaine.
On traverse, en sortant d'Iaïan, des montagnes^ en-
suite la route passe par un pays plat et fertile.. Les ha-
bitans cependant sont ici bien misérables ^ à cause des
vexations du gouvernement.
Torpa-Ka-liêh , 60 verstes.
Ville de 600 maisons , la plupart arméniennes , pla-
cée sur la pente dune colline couronnée par un fort
en terre. Elle est dominée par la montagne KossékDagh.
La route franchit d abord un défilé très étroit nommé
passage de Gerdina, et formé par des rochers. Elle passe
par Dehar, village kurde, et ensuite elle traverse Mo-
lah-Soleiman , village peuplé d'Arméniens catholiques.
En général, elle traverse un pays toujours plus ou
moins montagneux.
louNDJAM, a8 ver;stes, village.
Ce village et tous ceux environoans sont très pauyri^>
à cause des fréquentes dévastations des Kurdes.
La route depuis Torpah-Kaléh passe par une plaine
au centre de laquelle se trouvent des mardis. On y voit
cependant plusieurs villages. Elle atteint ensuite le vil-
lage de Rara-Kilisia , peu peuplé par des Kurdes etfpar
des Arméniens. On passe ensuite à gué trpis torrens qui
viennent des montagnes situées au nord^ et.quivont $e
jeter dans rEjuphrate^ qui court à rextrémitç méridio-
nale de la plaine , .de ) çs.t,à l'ouest. L^ route enfiri trfi-
verse une belle p)aine arrosée par <|es ruisseaux nom-
breux, et couverte de villages dont le$ principaux sont
ceux de Da^té, dç Tapé , de Kesick et d'Arnat.
DiADiw ,. 48! 'v^r&te». .
(8jo)
YiUpge çQMidérMef fortifie en terre ^ peuplé par
des Turcs et des Arméniens. En bas , on Toit un lit
profond formé par c^es rochers coupés à pic où C9ule
i*Euphrate oriental, qui i>*est qu*un faible ruisseau d'en*
vi^on yingt pieds de large. Il prend sa source à i8 yejrstes
de Diadin.
La route d'Ioundiali à Diadin traverse A}>akoM , vil-
lage en ruines^ après avoir laissé à cinq verstes sur la
droite le village de Cosmoulja et celui de fielasou, si-
tué aux bords de TEuphrate. Elle longe ensuite le bord
de cette rivière , qu*ou traverse sur un pont de pierre.
L'Euphrate coule ici à rextrémité de la montagne, près
de laquelle est situé le village dUtch-Kilisia.'La route
passe ensuite près du village de Djogan^ qui est à sa
droite et à la distance de deux verstes : enfin elle suit les
bords de TEuphrate , qui parcourt ici un pays de pàtu-
rages où l'on voit peu de culture.
Baiazid, 36 verstes.
Ville de i4>ooo habitans, située à la verstes delà
fi*ontièce persane. Elle est bâtie en amphithéâtre sur la
pente d'un rocher très escarpé et défendu par quatre
forts dont un se trouve au bas de la montagne. Sa po-
puUtion est composée en grande partie d'Arméniens.
Absb-DiIiEsi, a8 verstes^ village.
Population persane et kurde.
Ce tiHage est défendu par un fort élevé sur un rocher
qui le domine.
En quittant Baiazid, on traverse pendant 16 verstes
des montagnes pelées et arides; oh passe ensuite par le
village de Kili^ia-Rendi ou Agàdjik, peuplé par des
Arméniens et par des Kurdes; ensuite on descend dans
un pays momi accidenté. Tous les villages et bourgs de
la Perse voisins de la frontière sont^défopdus par des
( 37? )
pel^t9 forts pn ^rre, à cau^e des iiictir^iops ei ^u pil-
lage des Kjurdes.
JBLara-In^h 9 3a yersl.9 yillage. Population arménienne.
Zadvib^, 3q Terstes ; TÎUage.
{latrie J^ara.'lneli et Zauviëh, 09 roit, sur la droite
àp la rout^, le yiUagede Rorz-Kendéh , c^t près de Zau-
,yi4h celui de leka&i.
Kkoi, 35 yerstes.
Ville de 1,100 maisons. Population persane et armé*
«lienne. Elle est située dans une plaine bien cultivée,
couverte d'arbres et de jardins. La ville est ceinte de
iiaiites muraUles en briques. Il y a des catholiques du rit
chaldéen y avec un évéque.
De Zauviéh à Rhoi, le pays traversé par la route est
en général montagneux. On voit sur la gaucbe le village
de 4Sdaoun, et à droite celui de Khoré; ensuite ceux de
Zaidé et dePéseh, et non loin de là on traverse celiiî
dePei'éïi;
- # • *
Tesoutgh , 28 vers tes.
Village situé à peu de distance du lac d*0|Lirouiniéh.
En sortant deKhoi, on perd bientôt de vue la plainç
^ui environne cette ville; on passe la rivière Kotour ,$iip
un pont en pierre de sept arches, et on gravit ensuite
une chaîne de batteurs, en laissant sur la g^uc)ie le vil-
lage de Desadjiz. L'aspect du pays est bien stérile jus;
qu'àTesouich.
^Çmi^ffiTffij 4f> yfïr^tes. Villp,
Eilç e^jt fitu^ ^ffi* .^^^eQçh$int dlunentontûgae lor-^
tifl^ée ict py^virqç^pe p^ noipl^^e de jardina.
4 pçi^^ sprti.de Çhebistçr, et pajrveuu au sommet >des
montagnes, on découvre le lac d'Ourouiniéh , -appâté
p^f I^s ïVî^s?^? f Âd^i^-Ch^ji» Sqj3 ciri^uit est do quatre
( 37> )
cent quatre-vingt, sa largeur de soixante-dix, et sa lon-
gueur de cent trente versles environ. On y voit plu-
sieurs îles, dont la principale çst celle noinniée Adai-
Ghahi , qui contient plusieurs villages ; la seconde en
grandeur , est celle qui porte le nom de Kiasoun-Kalë ;
le reste de ce petit archipel n est composé que d'i(ots et
de rochers. Les eaux de ce lac sont bitumineuses et
par conséquent on n y trouve pas de poissons. A peu de
distance de Tesoutch, on voit sur la droite , le village
de Rhadar-Koné , ensuite à quatre verstes des bords du
lac , celui d*Ali-Banglou , et plus loip , les villages de
Rozec-Donar, Ghinouar, Khomaieh, Bech-Kalefout, et
enfin ceux d'Ali-Arsaleth , et de Micholeb.
Tàvris, 44 verstes.
Ville de 5o,ooo habitans. Gette capitale de l'Aderbid-
jan (ancienne Médie Atropatène), a six verstes de cir-
cuit. Les géographes prétendent que c'esi Tancienae
Ecbatane. Elle est située au pied du mont Oronte
(Djedeh-Dagh) , au fond d une plaine arrosée par le
Springt-Chah qui la traverse , et par TAdgi ; ruisseau
âalé qui coule au nord. Elle est entourée de murailles
flanquées par des tours et par un fossé. Un château ,
nommé Kalaï-Rachidié , servait jadis à la défendre du
c^)té de l'est : il tombe maintenant éh ruines, ainsi que
d'autres monumens épars çà et là sur les hauteurs voi-
sineS' Dans les environs de cette ville ^ on voit aussi ,
«
sur la droite^ une réunion de jardins et de maisons^
endrcHts connus sotis ia dénomfiiiation dlfoclLnever.
Tavris est la résidence du prince royal Abbas-Mirza,
et elle est encore une des villes les plus commerçantes
de la Perse.
DeiGhebister à Tavris, la route travers «n triste dé-
( 37? )
s^t , le terrain est presque partout couvert de sel , et
leau qu'on y rencontre est salée. On traverse le village
d*Âli-Chah , ensuite ceux d'Alouan et de Maian, et en^
fin on passe sur un pont de neaf arches la rivière Agi ,
qui coule de I est à Touest, et qui se jette dans le lac de
Chehi.
SiiiD-ABi.i>, 28 verstes. .
Village situé au pied de Kara^Dagh , ou montagnes
Noires.
A quatre verstes au sud de Tavris, oavoît les villages
de Basniidgéet de Gondouroud.
TiKRTE-DACH , 4^ vcrstcs. Village.
Sept verstes après Seid-Abad, on trouve le village de
Bini-Keui, et ensuite on traverse celui d'Ou^jan. Tout
le chemin , entre Seid-Abad et Tikmé-Dach , est en gé^
néral fort mauvais.
TuRKMAN , 38 verstes. Village.
MiANA, 38 verstes et demi. Ville.
Cette ville est arrosée par une petite rivière qui se
jette dans le Kizzil^rran. On y fabrique des tapis qui
sont très estimés dans tout l'Orient.
. Entré Turkman et Miana, le chemin traverse des
montagnes volcaniques. Sur la gauche on voit'ie village
de Carayeh, Tout le pays compris entre Tavris et Mia-
na, efit inculte et montagneux. On rencontré souvisnt
les ruines d'un grand nombre de ^Ulages et de cara^
vans^àis.
Ah-Kend, 40 verstes et demi.
Ce village est entouré d une muraille , et situé sur
une colline d*ou s'échappe un ruisseau.
La route', en sortant de Miana , traverse sur un pont
de vingt<ieux arches , la rivière Rqud-Khauneb*Miau~
( ^74 >
liéh, <{lii, a^ant le ^bitit où ôh là traVersé et pas Ibin
de là , i^eçôft ié Géransoù , te Chéher Gheye et YAjé-
DdgihbUbh. Eifi^uire elle quitte la plaine et entré dans
uhe gotge éttùité fbixdêe par lè Koflàn-Kouh (branche
âa Ttioni T^ùrûé). Là rivièi'e KÎ2zil Oi^ran (le Mai-du^
des anciens), qui coupe en deux ce défilé, et qu'on tra-
verse entre Miana et Ak-Kend, sur un pont en pi^e
qui a ici un Ut de soliance^quàtte sagènes dfe larg^éilr ,
forme la frontière entre TAderbidjan et Tlrak-Adjelm /
elle ta poï*téf dans ta nier Gslspienne le tribut de ses
eaux. On trouve ensuite le village de Koltepé qu^ est
sur la ligne des montagnes nommées Koflan-Kouh.
HhàAAÉA-N-kftAifré , 36 véristes.
Ci village, ^li est fortifié, est dti rés^ol*t ai Khan
de Zenghan.
Entre Ak-Kend et Herman-Khané , on viRt , sur fa
droite , le village de Decht-Béuiagh.
Zenghan , 34 vcrstes.
Ville de io,oob habitans ,. quelques fiaimilles armé-
niennès. Cest la éa|tttale du pay^ d'Hanikéh , qèi fi*r
partie de rii:ak>Adjeim : fHamzéh comprend en outre
les' villes d'Abher^Fàzookn et de Zevziffy-Aliad. Z^tighan
eM iihié chins^ ao pays sablonneux oà IW voit peu de
trabes de culhire y eicbepté' les^ parties^ àrr^osn^es par ta
petite rivière Zenghaii, qui coule k peu de di^noe de
la vHle du même nom;
Entre Herman-Khané et Zenghan , on trouve les vil-
lages d'HoulouIéh , et ensuite ceux de Kouchek el de
Berri.
SuLTANiE, a3 T«rstes«
Village de 4e anisons, jàdis^ vîUe considérable etéa-
pîta^ de k Fè^se* juiqu*m vègèe àd Cksih Abbas F',
(375)
qui transporta le siège à Isfaban. C'est âëjà à éouze
verstes du village actuel qu'on commence à fouler àtix
pieds les débris de ses beaux monumens. La plaine de
Sultanie est niie et totalement dépourvue d'ombrage j
cependant les montagnes environnantes en rendent le
climat d'une extrême fraîcheur. La cour y séjourné
pendant les mois d'été, et le roi habite une maison con*
struité SUT un monticule, à uneverste et demie de dis-
tance du village actuel.
Entre Zenghan et Sultanie , à droite du chemin , on
voit le village de Dechis.
Ebher, 4^ verstes.
Ville de 6,000 habitans. Elle est située au bord d'une
rivière du même nom , et dans un pays fertile.
Entre Sultanie et Ebher, on traverse le passage nom*
mé Teng-Ali-Akbar , ensuite on trouve !e village im-
portant et fortifié de Sihin-Kalhé, où s'arrête ordinai-
rement le roi lorsqu'il va chaque année à Sultanie. ï^uis
on trouve sur fa droite les villages dé Chéraf-Âbad, dé
Korem-Deréh et d'Hieh , outre plusieurs autres moins
considérables.
KoRoup, 18 verstes.
Village.
Entre Ebher et Koroup^ on voit, sur la droite, le
village de Gherat-Abad.
SiiKDBHEif , 3o vérités.
Village de S06 maisons; Il est entouré àé murailles;
Effébré KofrOBp et Sià*Deheh^ onr trouvé lé village def
Nourri, dernier du diistric^t d'Hamzeh; ensuite ^ur là
gauche ^ les vil)agf«» de Pftt'sin et de Ziabet ; et piiis sur
la droite, le» einij villages d'Alangaya^ d'Aaeh^Hasar^
d'Ak-Hegan , Kéniseh et Keok.
(376)
Kàzviiï j a8 vepstes.
Ville de 12^000 habitans. Longitude 47"* i3' , latitude
3^0 11'. Elle est au pied du mont Élvend, branche du
Taurus. Elle fnt fondée par Chapour I( de la dynastie
des Sassenides; les Persans la nomment Djemal-Abad.
Elle est défendue par des remparts flanqués par des
tpurs en briques. Elle contient un grand nombre de
jardins où se trouvent des excellens fruits. Il y a des
manufactures de soie et de coton. On y récolte des pis-
taches qui font un article important de son commerce.
La plaine de Kazyin est riche en vignobles et en ar-
bres fruitiers.
Hassan- Abad , i4 verstes.
Village.
* ».
Kerbouz-Abao y 36 verstes.
Village.
Entre Hassan-Abad et Kerbouz* Abad , on trouve le
château de Kichia, maison de plaisance du Chah. C'est
ici qu'on commence à entendre parler la langue per-
sanne par le bas peuple.
Kemal-Abad, 40 verstes.
Village dont les environs sont fertiles.
ALi-CkAH'ABBAS , 28 verstes.
Village.
Entre Kémal-Abad et Ali-Chab*Abbas > on trouve
plusieurs villagea, entre autres, sur la droite , celai
d*Ângourif-Mahalé;.et sur la gauche, ceux de Chafain-
Tapi, Chainer*Lou, Hassan-Abad, Hossein-Abad, Kich-
lock f Gauzir Seng et K<Mram. On traverse ensuite là ri-
vière Aub-Keratch, .siir un pont en briques, et les vil-
lages de Chérar et Baragoun.
(377)
TbhsraN; 3o verste$.
Ville de 5o,ooo habitant. Latitude SS"" 4^\ Capitale
du royaume et chef-lieu de Tlrah-Adjein ( ancienne
Médie ). Elle esx située dan» un pays malsain , près de la
cliaine Albour ou Elbours. Il s'y trouve le Dernavend ,
qui en est le pic le plus élevé. Sop élévation est de dix-
huit cents toises au-dessus de la mer Caspienne.
D'Ali Chah- Abbas à Téheriin, à quatre verstes de la
route , sur la droite , oir voit le village de Geldin ; on
passe ensuite une rivière, au bord ie laquelle ^t le vil-
lage de Karatch , et après douze verstes on arrive à Té-
heran«
KiNÂR-AiGHBRD , 26 VCrStCS.
Village de 3,ooo habitans. Il est traversé par un ruis-
seau. ,
En sortant de Téhéran , on parcourt un pays privé
de culture; à dix verstes, sur la gauche, on voit les
ruines de Rey ou Rhagaé, dont la latitude est 35° 35%
et la longitude 70^ 20*.
PouL-DoLiiACK , 18 verstes.
Village-
La route traverse le passage de Mollohal-Mot«
KoM , 60 verstes.
Ville de i5,ooo habltan$. Elle est regardée par les
Persans, comme une ville sainte , renfermant entre au-
tres le tombeau de la sœur de l'Imam-Reza.
De Poul-Dollauk à Kom, on trouve le Caravanserai
d'Houz Sultan , ensuite on traverse le marécage de Ka-
vif ; et près <le Kom , on traverse la petile rivière de
Kour-e-Chotour.
NoussBRÀBAD, i3 vcrstes.
Village de i,a5o habitans. . >
25
(378)
De Kom à Nousserabad , on rencontre le village de
Langaroud , ensuite le Caravanserai de Passangour , et
plus loin un second. Oh voit sur la gauche de la route,
les ruines de la ville de Dehnar , et enfin le Caravan-
serai de Sin-Sin.
Kâchàn, 19 vers tes.
"Ville de 2 5, 000 habitans. C'est ici que Ton trouve
les meilleurs melons de la Perse.
De^Nousserabad k Kachan, sur la droite ducbemin,
on voit les villages d'AIi-Abad, Noucliabad , Britgoli,
et Aroun ; et sur la gauche, ceux de Carabad, Badgoun,
Sen, Kay et Cosac.
Guebbr-Abad^ i2verstes.
Garavanserui.
Sortant de Guéber-Abad, la route suit les bords d'un
petit lac artificiel qui porte le nom de Bound-Khoroud.
KoRouD t 48 verstes. .
Ville de 1,000 habitans. Elle est située sur la pente
d'une montagne.
MouRCRB-KorRD, 33 verstes.
Village de i^Soo habitans.
De Koroud à Mourché-Rourd, le chemin passe par
un caravanserai nommé Aga-Kemal. Ensuite à droite, à
Test, on voit les villages de Bendai, Khosro Abad et de
Vazuoun.
Gbai 24 versCes.
Village de aJStoo habitans.
La route Uaversê un pajs pauvre tt dépeuplé. On
voit àea ruines éparses de tous côtés.
IsFAHAN, 9 verstes.
Ville de 200,000 habi tans. Loa^itude 49'' 3o'y iatitiide
(3?0)
32» a4^. Elle est située dan^ )ii>0.f>l$|ipe t/rv^r^^ p$r la
livièi^ Zw4fBrpw d , «t aq trefoi^ <:Apitd) ^ d h ; royaMoP^.
De Gez à Isfahan , on voit, sur la g^i^b^ dv ci^iomiii,
lé village de Sagin.
IfiPAHAK^A I 3o; vérités. . riii
Village dç^jJo h^Wtîwv8rIl.(e«ffitf:M^*{Hi pied t}*u«e
l^t fprt qvi r/enfernie Ifs ipai$^i^ dç^ l)abit]^i9#, . r
La route traverse le Zendeivu^ ^^^ MH-pp^^ de. treize -
trois arches, et ensuite on commence à gravir des n^on-
tagnes. On voit partout des ruines cau9ée$ par rinva-
sion des Afghans.
Mayar, 21 verstes.
Village de i,ooohabitans. Il se trouve au pied d'une
montagne. Il y a un beau cara van serai fondé par la
mère de Chah-Abbas^
. KoMCHAH. <i 8 verstes.
Ville de 3o,ooo hàbitans. Ce lieu a été ÇQr^j$^l^ra};i|(e
et très peuplé du temps des Sophis; il occupe encore
tin espace considérable et il est entoure clëmurs. .)9e-
puis rinyasion de5 Afghans ^,i| est coi)sidérablement
déchu.
De Mayar à Komchah, il existe beaucoup cle forts cfn
ruine , et à quatre verstes aratït d'arHvei* à'K'ômdiah ,
'.o^ vdit'le tôkiibèati deGhah-''Rèfza. ^. '
Mos&oD-BbéGT , ajr verstes.
Village très misérable; on n*y voit que des ruines.
Ybzdi-Kàst, 2a verstes. " : :
Ville de 3^ooo babitans. Cette vifle, liniitro]f)hè d<?s pro-
viticeâ du ¥vLr& ettlê l'Irak, étaît un Kéu important aVant
llnvasion des Afghans. EDe est au fond ' d'une vatfée
bien cultivée et arrosée de plusieurs x^naux^ '• •
25.
( 38o )
' GHOUTGOstÀH , i6 verstes.
Village de Sôo habhans. It est situé <lans un foit
construit en terre.
Abadah, i8 verstes.
Ville de 5,ooo habitans. Elle noffre qu une longue
étendue de muraittes ruinées. Sa population actuelle
^sV toute renfermée" dané? tinf- ïbrt carré , défendu par
une tourna chaque angle, et par trois tours dans la Ion*
gùeur de chacun des côtés. > • •
SouRMAK, ^i verstes.
Village de 4^5oo habitans.
Khoné-KorraH) ai verstes.
Caravanserai. ' '*'
DÉBiD, 37 verstes.
Caravanserai.
A peu de distance de Khoné-Korrah , on*franchit un
passage très élevé, impossible a paisser lorsqu'il tombe
de la neige.
Khonb-Kjergaub, iq verstes. ,
Caravanserai.
t)e Débid à Khoué-Kergaub , la route traverîse un
pays aride et privé detoîs. .
Mpuj|QA,iJi>^ ai verstes.
Village. On y voit uniçurt et pj^i^aicH^ jardins eoclos.
De Khoné-Kergaub à Mourgaub ,^ la route traiwrse
un pays inégal, dépeuplé et privé de culture.
KsMiN , 22 verstes. . . • - < ^
.. Villagç de 5,ooo habitans, .:...)W ;> .
, . De Mprgaub à K^eroin, la route pa$se entre les bases
. de deux c|iaînes des mon tagines* ,
SsvouNDy 19. verstes. ^ /
( 38r, )
Village de 85o. habjtans.. Il est situé au pied d'un es-
carpement d'une montagne^ mais toutefois à i^ie éleva»
tion assez considérable.
Zergoun^ 36 verstes^
Village de S^oco habitans. Il est misérable et situé au
pied d'une file de montagnes, à Textrémité méridionale
d*une plaine peu étendue.
De Sevound à Zergoun^ la route traverse une. plaine
arrosée par la rivière Roud-Khoné-Siound , ensuite on
passe sur un pont la rivière Bender-Emir ( TAraxe des
anciens) qui se jette dans le lac Bakteghian.
Chirjlz, i5 vers tes.
Ville de i3,ooo maisons, ou 65,ooo habitans. Lati-
tude 390 3iÇ', Capitale du Tarsistan ; elle est traversée
par la rivière Rokn-Âbad. Son climat est excellent, n*é-
tant pas sujet à de grandes variations. Elle est extrê-
mement déchue de son ancienne splendeur. Au ^ord-
est, à peu de distance, on voit le tombeau d'Hafi^ et
dans la même direction, mais plus loin ^ se trouvent les
ruines de Persépolis*
De Zergoun à Ghiraz , on traverse des . montagnes
privées de végétation , et ensuite on suit les bords tor-
tueux de la rivière Rokn-Abad.
Bagh-Cheragh, 5o vers tes.
Village. ,
De Ghiraz à Bagh-Cheragh , le chemin est extrême-
ment mauvais, et presque aussi raboteux que dans les
montagnes.
Khône-Zbnioun , i5 verstes.
Village de aS maisons, ou laS habitans. Près de ce
village coule un ruisseau.
De B^gh-Cberagh àKhonéZenioun, la route traverse
( 38i )
sut uh potit M pierre, une rWièrîs près du village Je
Radttrs , et pas^e etiiiiilë par «itt pHy& de tnëmâgnes^
Desterdjin ^ 1 1 verstes.
Ville de 600 maisons , ou 3,obo hal>itàf)s. En iySj j
ce n^était qu uh village , aujourd'hui ville Considérable
siiuée danà une plaiiie, au pied d'une ttiontagne.
La route traverse une forêt, pilss'e ensuite au pied
d*une môhtagtie , près de là on voit un "Icarâvanserai
qui h*6st pas eticore achevé.
Abdoui , 24 verstes^
Village de 800 maisons, ou 4)Ooo habitans. Il est si^
tué dans une petite et jolie vallée plantée de chênes.
La route parcourt la plaine de Desterdjin, ensuite
elle gravit la longue et fatiguante chaîne nommée Pirai-
Zoun y et la traverse au passage nommé Dokter, enfin
elle passe par la vallée d'Abdoui^
KAZÂobN) 36 vèTstes,
• Ville de 4*^000 iiiaidDii« , d« ao/eidd hÀbiian». Elle est
située dans une plaine. Elle occupe nwe gmtlde suîfiice,
mais ae^inurs sont presque tous en ruine ; à pe^ de dis-
tance de la ville, on voit les véstig«s de ) aBeienne ville
de Chapour*
La route passe par la vallée d* Abdoui ^ et ensuite
traverse une montagne. Dans le point le plus difficile
de la descente, on a construit une route et pratiqué des
parapets. On traverse ensuite un marécage qui est for-
mé par l'extrémité d*un lac qui s*étend au sud, ensuite
on trouve une chaussée appelée Pouli-aab-Gkiini. Enfin
on traverse la plaine de Karzoun.
Khaumàrloge, 8 verstes.
Village de 5oo maisons , ou a,5oo habitans. Il est
( 383 )
>itué dans une plaine du même nom ^dQut letendue fs€
de sept ver»|;^3 de langueur sur d(BMxde largeur.
Lft rœte de Kjtzppun à Kfaaumaridge passe par le vil-
lage de Dires et quitte la plaine de Kazroun. £Ue tra
vOTse ensuite des montagnes au passage noiomé Tergtti«>
Tour«KouQ , et après ellei, passe par la plains de Khau
«aridge. **
Khight, a4^<^^â(^S'
Village de 600 maisons, oa 3,ooo Iiabitans. Il est si-
tué dans une plainer
La raute traverse la plaine de Khôumaridge, atteint
le sommet de hautes montagnes , oà Ton rencontre par
fois des passages dangereux. Après avoir atteint le pied
tlu versant opposé des montagnes^ on côtoie une rivière
qui a sa source près de Chapour, ensuite la route tra-
verse encore une haute montagne nommée Moullouhj et
passe par le village de Konarai-Takt , à cinq verstes
avant d'arriver à Khicht.
Dalie.1, 18 verstes.
Village de i>ooo maisons, ou 5,ooo habitans. Il est
-oonsidérable et défendu par un fort. On y voit plusieurs
jardins plantés de palmiers , et des sources deaux
•ebaudes. Une petite rivière le traverse.
A quatre venstea d^ Khicht , la route commence à
gravir des hautes montagnes qui appartiennent à la
chaîne de Cotul. En les descendant, la route longe les
bords d une rivière pendant deux verstes, et ensuite on
la traverse à gué trois fois, et après six verstes gravis-
sant encore des montagnes , on arrive à Daliki.
BiRASGOUN ou BoRAZJorN , ij verstcs.
Ville de 2,000 maisons, ou 10,000 habitans. Elle est
{ 384 )
entourée de marailles , et fait, avec Abouchir, un eonr-
merce important de coton , tabac et fromenr.
En partant de Daliki, la route parcourt des monta-
gnes pendant vingt-huit à trente verstes : elles sont
presque entièrement de roc. Le chemin y est difficile et
àiauvais. Avant de cammencer à gravir ces montagnes^
on traverse un ruisseau plein de naphte. Douze verstes,
avant d arriver à Birasgoun, on trouve plusieurs villages
sur la droite et sur la gauche , dans un terrain peu ac-
cidenté.
Alighangi, 21 verstes»
\illage de i5o maisons, ou y5o habitans.
En sortant de Birasgoun , la route traverse un pays
cultivé où Ton voit beaucoup de pjantations d'arbres.
Ensuite elle passe près du petit fort Koch-Aub , après
deux verstes, par le village d'Amadieh, et enfin elle tra-
verse une petite rivière qui se jette dans la mer, et dans
la direction de Toùesl ^ on arrive à AUchangi»
Abouchir.
Ville et port, sur le golfe Persique. Latitu. a8<> 59'.
6,000 habitans Persans, Indiens et quelques Arabes»
Elle est située sur une presqu'île, entourée par la mer
*et par des marécages. Mauvais climat , il y règne des
vents violens^ une grande sécheresse et des exhalaisons
malsaines. Les ophtalmies y sont endémiques. Elle com-
merce avec les Indes et 1* Arabie. Les Anglais seuls, parmi
les Européens , y font le commerce.
La route d*Alichangi à Abouchir se dirigeant à l'est,
traverse, pendant huit verstes, des marécages qui se
prolongent jusqu'au port d' Abouchir: elle se dirige en-
suite vers le pic d*Halila , et près de six verstes, aboutit
k Abouchir.
>•
,^"V
-»■• A~,î
( 385 )
( 385 )
DESCRIPTION
DV QUARTIER DE S A tNTE - C AT H B RI II E
I
ET DB SES ENYIROHft
(Ile de Cuba).
La contrée, tracée sur la carte oi-jointe, figure un
iaugle, formé, au sud, par la chaîne de montagnes^
ies de la Sierra Maestra , du limon , et en partie par
$ côtes ; au nord , par les monts drlatèra , du Liban' ^
i Taurus , et le prolongement de celte chaîne ; enfin, à
kst j par la ligne tirée de Textrémité de la haie de
biontanamo y au mont latera. Sa surface, carrée . est
(environ cent quarante lieues ; elle est divisée en plur
j|eurs ({uartiers (partidos) , où Ion compté trois viU
Iges , savoir : le Sakaderoj le Tiguabo , le Cane^j et
i*peu?près cinq cent cinquante propriétés rurales , y
K)mpris les hâtes, ou grands pâturages. Dix-huit mille
iègres et hotumes de couleur cultivent ces campagnes 9
:|ie nombre des blancs ne s'élève pas à plus de deux mille.
^'^^"'es différens quartiers sont administrés par des chef»
ppelés capitanes de parUdo^ qui réunissent lautorité
^«civile et militaire. Le Saltadero et le Tiguàbo sont les
seuls points où il 7 ait quelques soldats espagnols corn*
mandés par un officier , qui réside dans le premier de
ces villages.
Avant le défrichement assez récent des terres , il
n'existait, dans cette contrée, primitivement couverte
d'immenses forets^ que des hâtes où Ion élevait des
bestiaux ; fauté d'hôlclleries , les propriétaires de ces
( 386 )
hâtes étaient obligés^, comme iU le «ont »ou:ir«ot encore,
de donner Thospitalité aux voyageurs. Ce ne fut que,
lorsque de nombreux colons , presque tous réfugiés de
Saint-Domingue, vinrent apporter^ dans cette île^ leur
active industrie et les débris de leurs anciennes fortunes,
que ce vaste territoire prit un aspect nouveau, que des
établissemens agricoles furent fondés , et qu eut lieu la
formation des qviartiers, auxquels on donna les noms
des principaux hâtes, ou celui des rivières.
On remarque dans oette partie de Tile de Cuba , au
milieu des bois épais qui lombi^agcnt encore, quelques
belles pbines arrosées par de nombreuses rivières qui
descendant des montagnes environnantes ; les prinoi-
pales sont : le GunntanamOf le taîào^ le Goaso et Arroyfy-
hondo^H première, qui est aussi la plus importante, re-
çoit le laibo, ainsi que plusieurs autres torrens , et se
jettje ensuite dans la vaste baie à laquelle elle a donné
sou nom; les Boagos, ou Mistics,' remontent cette ri-
vière jusqu'à Tembarcadero, qui est à quatre lieues de
son embouchure; c'est à cetembaroadero, exposé à de
fréqa^Ces inondations , que les habitafis de ce canton
sem obliges maintenant d envoyer leurs denrées , pour
être expédiées à Sai^tiago de Cuba. La grande quantité
de <sables qve eharroie cette rivière , siurtoul; lors de la
crue des eaux , forme des bancs qui la rendront bien-
tôt ÎDuavigable. Le Goaso reçoit le Banv et le Rio de los
Piatanos^ et continue paisiblement son cours; il n!est
pas navdgable. V Arroyo^hondo , avant d'arriver à la mer,
se perd subitement dans les sables, à peu de distance
de la baie de Guantanamo, Cette baie , à laquelle les
Anglais ont donné le nom de Cumbetiandy est une des
plus beHes et des plus vastes que Ion connaisse ; elle
pénètre , à plus de six lieues , dans les terres et forme
J
(38?)
' piii&i«ur« bus^ift^ où l'rm pourrait établir d'^tcellèns
p6rtâf. Sa largeur esi d'environ quatre à cinq lie^6â dfrtis
cèittaths endroits, et dans d'autres d'une detni^iieue seu-^
lèïHéiitf cé qui permettrait qil'oti h fortiâàt à pem de frai&
TbTâles les ritières dont uouâ ayons ptrrM plus ïiaut,
et qui la plupart ont ordinairement très peu deau^ à^^
-viennent des torrens i«»pétûeiix et redoutables, lors-
qu'il pl^t seulement d^ux jours de suite ; personne ne
fmL% les lh*afielïir alors* Lè^plus gratides sont le ^jour
<f*iin« multitude de caymatis, qui font une guerre ù mort
ttux bei^caux qui s'en 'appi^ochent. Lorsqu'une vaolie ,
<m tn;ii€ autre bâte à <^rne , fient boire dans ta rivière,
tt qaé le ^aytn^in rap^rooit , il ^'élanee à l'inuant ^t '
-elitî, la saisit par le mo^au, l'entraîne avec lui dans
4'<dau pothr la noyet\ el la dévore ensuite t^anqulliettkent.
Met amithal ^ le seul ttiârlfaîsant d'ailleurs , tjui existe dans
•ee pk3^,t) 'attaque pas rbotifiiiie,dont il redoute au con-
tcaire l'approdie.
Sncre le Goaso et rArroyo-bonâo ^ on relnsrrqua les
traces d'un ancien canal qui parait- avoir servi de ligne
de coknmunicatfOA de k baie^ au hàt» de hs dtnos* Un
«vieillard octogénaire*, et qui a habitué «ette contée 'de-
pois ^ jeunesse ^ assure que oe fut l-ouvl^ge -des An-
glais, qui ) il y a ienviapcm sofacante-diï ans , opérèt^nt
-une de&i^ente sur ced:e câte, où ils prirent position sur
le peiRchant des montagnes, et creusèrent ce canal, afin
de pouvcdqr transporter plus facilement, dans leur camp,
les vivres et mtinitions qu'ils tiraient de leurs navires ,
mouiiUés danfi la baie de Guantanamo. G est, sa^is doute
de ce canal et des branches que forment les deux ri-
vîèras, entre lesqneUes il se trouve placé , que le hâte
de ios Cano»VL pris son noitiç cano signifie, en espagnol,
canal , ou' conduit d'eati.
( 388 )
Le$ montagnes. (|ui trayersjent I^s pleines de SaÎQte-
Gatherine méritent toute latiention du Toj^getur. En
outre de^ beaux points de vue dont on JQuit > à chaque
paS| du haut de ces belles. mon tagne^ .elles reafermeot,
à n'en pas douter , de riches mines de fer > de cuivre et
même d'or; assez d'indices l'annoncent*
^ Âu.nord^ du mont Liban, existent des gifoltes vrai-
ment curieuses; elles ne sont connues que depuis une
quinsBaine d'années. Ces grottes , au nombre de douze,
se suivent toutes dans la mêfae direction; elles vont de
l'est à l'ouest ; on y pénètre par une seule entrée , et
l'on passe successivement ,de l'une dans^ l'autre ; elles
sont d'ailleurs d'un accès plus ou moins diffiôle; il. y
en a quelques-unes dont les voûtes sont d'un poli re-
marquable et d'une éclatante blancheur. Ces voûtes
distillexit incessamment une eau cristaline, dont se for-
inent dea stalactites brillantes qui représentent mille fi-
gures diverses, et produisent, à la clarté des flambeaux,
l'effet le plus merveilleux. Il faut deux heures pour par-
courir.ces souterrains.
A deux cents pas environ de des grottes se trouve
uae.autrë caverne, dont on ne connaît pas encore toute
l'étendue, et dans laquelle serpente, que petite rivière,
dont les eaux glacées et transparentes , semblent s'a-
bimer dans un gouffre sans fin. Le moindre bruit que
l'on fait auprès de cette caverne, a un retentissement
immense. La rivière du Goasoy ayant ses sources appe-
lées par les Espagnols, las Cabazas del Goaso.^ à une
lieue de lA , et ses eaux se perdant .subitement sous
terre , on présume, avec raison , que celle qui . coule
dans le souterrain est le Goaso lui-même. Cette rivière
reparaît d'ailleurs de Tautre côté de la montagne, à une
demi-Ueiie au dessus du hâte de Goaso-Rii^.
.J
( 389 3
LescaCéières, dans le quartier de Sainte-Catherine,
sont presque toutes sur les hauteurs, où règne une dé*
licieuse fraîcheur que le cafë préfère au soleil brftlant
de la plaine. Ce n'est au contraire que dans les plaines
que l'on cultive la canne à sucre, le coton, l'indigo et
le tabac.
La mesure de superficie en usage dans cette contrée^
comme dans le reste de l'île, est la cabcdleria^ qui com-
prend dix carreaux de terre; le carreau a soixante
toises carrées.
David ,
Conftul de France A Sa«Ha|;6 de Cuba.
-■■■«^'
. Jiota: La ^i^^ (|ii qo«rti«r 4ç Sainte«|CaUieriiie^ qui aidcoopa^^
cette Description 9 paraîtra avec le prochain numéro. .
(39P)
i»»lpi^l »■! !■ |i»i»— w^i ■««> ^ii^»^.^^ H I I I I >| I mill ■ I "»^*>T^T< I »■ I w
DECXIfiBEE SECTION .
DOCUMENS, COMMUNICATIONS, NOUVELI^BS
GàOGKAPHIQUBS, 9TC.
■i*.^
Extrait éPz//i^ îie/^re de M,' Graberg de Hemsô
à M, d^Avezac.
Florence, le 20 novembre x834*
Pour n^ppvvUre ^ - Kbonocdble commission dont
vous me chargez de vous donner quelques indications
sur les travaux géographiques les plus récens qui aieîit
paru en Italie, je me suis empressé de vous transmettre
pour la Société de géographie, un exemplaire d*un mé
moire de ma façon , imprimé dans le journal napolitain
nomodé \t Progresse , et (}ti ptéiénx^ k rëftâe de ckiq
ouvrages de ce genre dernièrement publiés en Italie*
A cette liste il faudra maintenant ajouter :
10 Lef^oj-Oge dans la Ligurie maritime j par David Ber*
tolotti, Turin, 3 volumes in-S"*, avec carte géogra-
phique;
^'^Dizionario geografico e statistico deiducaiidi Parma^
Piacenza e Guastalla^ par Laurent Molossi, Parme i83a-
i834> gros volume in -S"* avec carte géographique des
trois duchés;
3^ les 4* ^' ^* cahiers ou livraisons de celui de la
Toscane, par Emmanuel Repetti, dont les livraisons pré-
cédenies se trouvent analysées dans mon article du
Progressa ;
4^ Le 3" cahier du Dictionnaire géographique et sta-
(ht)
tiâtique 4^â élau du.,,i^oi de Sardaigoe, par Goffredo
Casalis. ..
QuaiH à (ouvrage de M. Molôssi qui vient de paraître,
€ est un ouvrage plutôt historique qu^eihnographique,
calqué sur un essai écrit en 1794 p^^r feu Muratori et
imprimé en iSa4} pour les états du duc de Modène. Il
reuforme toute£fxis des noticefi et desirenseignemens d'un
grand. intérêt et d*uue grande. importance pour la géo'«
graphie ç| \at 6tAiistiqu^ (Cenni gesgrafici e statistici)\ et
s'il cède en mérite intrinsèque à ceux de MM* Repetti
et Casalis, il l«s devance eti ce qu'il se trouve tout-à-fait
achevé, au lieu qtie les deiuc autres ne lesûntqne pbur
un sixîèope de I^ur carrière, et ne seront peut*^tre ter*
minés que dans quelques années* La troisième, livraison
du dernier est à peine aux lettres AZZ^; la einquième
de Repetti au «mot Camuscia^ et il en faudra deux autres
ppur terxpiner, avec la lettre G, le premier <)<'s trois vo^
lûmes de l'ouvrage.
A Rome Ton s'occupe aussi d'un pareil dictionfiaire
poi^r ies états de l'Eglise, -et li ffaples l'on est depuis
q^^lque temps en possessioii ÛQÏ^xc^^&Mie'ch&rogmpHh
du royaume des Deux^idUs^ en 22 cartes aeeompagHées
de descriptiona, par Benott MaiisoUa.
PbwT la topographie provinciale nous avous deux bons
voluYiies de M.- Mathieu Franacreta , intitulés Teatro to-
pogrxj^o^Grico^pratico délia capitattccta.
Une cinquième édition de la géographie physique et
politique de Louis Galanti se continue aussi à Naples,
et le 3* volume vient de paraître, ^
Un autre ouvrage aussi curieux qu'intéressant, pu«
blié cette tttinée à Gé^es,^ ^t)^^S^gio sul moÊo rotatorio
del MediterraneOf dimostrato teoricamente, e comproifoto
( Î90
colle allui^ioiue corrcmoni délie caste ^ par lérome Bollitii,
architecte ingénieur.
On me parle encore d'an cours élémentaire de topo-
graphie par Gaétan Palermo^ dont le premier livre vient
de paraître à Naples.
' En Toscane, le savant et laborieux docteur Zuccagni
Orlandini s*ocQupe très sérieusement d un grand ouvrage
statistique et géographique de toute FltaHe, sur le plan
•t retendue de son excellent Atlante geografico^/isko e
sHnicédel graruiucato ii Tosctma*
Un second supplément au Saggio Hatisîieo deWltaiia
deli^. ^e«omte Louis Serristori^ vient de paraître à Laa-
saniie* Vous savez déjà que l'ouvrage priticipal et le pre*
mier supplément ont paru cette année à Yienne. Et sa^
efaant que jallais vous écrire, cet illustre et savant con-
ttète vient de me remettre, pour vous être transmis, un
exemplaire dudit second supplément, avec prière de le
présenter, en son nom, à la Société de géographie, à
laquelle il me charge encore de faire parvenir ô-ijoint un
Itinéraire manuscrit de CanstofUinople à Ahouchtr par
ArZ'Jtoum^ TauriSy Téké^m^ Irfahan et Chirwz»^ rédigé
dans les années i8a8 et 1829. Il serait flatté et charmé
si cet Itinéraire pouvait trouver place soit dans un ou
deux des prochains numéros du Bulletin de la Société,
soit dans le volume IV des mémoires , qui doit être sur
le point de paraître. Je prends^ la liberté, Monsieur, de
vous recommander ce manuscrit et sa destinée, future,
et de vous assurer que Taccueil qui lui sera fait sera re-
gardé par moi comme fait à une de mes propres produc-
tions scientifiques.
( 393 )
^XTtjaT etufie lettre de M. Afff^d JHeumant^ me^rede
la Société à M. le président de la Comptissiaa centrale.
Florence, le 24 novembre i834.
Je ne veux pas tarder plus long- temps, Mai^sieiir, à
vous communiquer quelques renseignemçns sur des
publications récentes qui concernent la Toscane, et qui
peuvent avoir de Tintérêt pour la Société de géographie.
Le nombre n'en est pas grand : mais le Dictionnaire géo-
graphique^ physique et .historique de la Toscane \ par
M. Em.Repetti, que je dois nommer en premier lieu
et qui contient un. vrai trésor de notices et de dates»
équivaut à lui seul à bien d'autres^ Jusqu'à présent cinq
cahiers du premier volume . de . cet ouvrage ont paru
(Florence, 1 833-34- 44^ P» in-8'*). Les matériaux histo-
riques sur ce pays étant en grande abondance , cette
partie de Touvrage a dû offrir moins de difficultés que
celle de la statistique : quoique, vu la quantité d'endroits,
tous intéressans nommément pour l'histoire des temps
des républiques, tous nommés dans une foule d'écrivains
et de diplômes , cette, portion ait dn donner lieu à de
longues recherches, qui certainement n'auraient pas pu
être exécutées avec plus d'exactitude et plus conscien-
cieusement, que ne les a faites M. Repetti. . Dans les cas
ou les historiens et les chroniques ne sont pas d'accord,
ou laissent dans l'incertitude, l'auteur a consulté les ar-
mm '
* ■
chives, qui lui ont fourni quantité d'éclaircissemens.
La statistique, qui trouve si peu d'encouragement dans
plusieurs pays de l'Italie, n'est pas traitée avec moins
de soin, et les tableaux de la population à différentes
époques, nommément du temps du règne de Côme P^,
vers la moitié du dernier siècle, et à l'époque où nous
26
' (394)
sommes, donnent des résultais très întéressans et à-ia-fois
très avantageux quant à l'ëlat aclael. It y a des eas, où
le nombre des habitans s'est presque doublé depuis 174S)
par exemple dans les communes d*Angbiari (vallée du
Tibre), d*Arcidosso (vallée de TOrcia), de Calcinaïa (val-
d*Arno Florentino), etc.; il s*est plus que doublé dans la
commune de Campiglia (Maremme) qui en iy0 avait
773 habitans et en a à présent a, t4i; daps celle de Gam-
pagnalico (vallée de VOmbrone siénois) et d autres; it se
trouve même un exemple comme celui de la paroisse de
Bolgheri dans le comté de la Gherardessa, qui en 174^
ne comptait que 109 individus, et en a aujourd'hui 535.
Parmi les articles les plus remarquables sous le rapport
historique et descriptif se trouvent ceux qui traitent des
anciennes abbayes de la Toscane^ de là ville d*Arerro,
de Barberino, de Bienûna, de Campiglia, etc.
Les cahier$ publiés contiennent encore des descriptions
très étendues et exactes de l'Apennin toscan , de $es
différentes branches, des terrains et dès roches qui le
composent, du caractère de ces montagnes, des sources
d'eau minérale qui en jaillissent (qui se trouvent classées
en six espèces diaprés leurs qualités, ^t dont celles de
Lucques, de Monte Catini, de S. Casciano, et le Bagno
Amorba dans la province de Volterre, près duquel on
recueille du borax en grande quantité, sont les plus re-
marquables), des mines et veines métalliques qu'elles
contiennent, etç^ Un article très important est consacré
à VArno, et donne des détails sur la formation, le cours^
les différens bassins et la chute de ce fleuve. M. Repetti
lui-même étant savant minéralogue et géologue, il a su
donner à cette partie de son ouvrage un intérêt très
prononcé, et l'histoire naturelle de la Toscane n'est
certainement pas ce qu'il y a de moins soigné.
Le fdkftionnaittt dont je ymus d« pwrher, i^m ccobnissc
oQtr^ le gfaod*-d^Hiié d^/Toscfli/i^ eiHîofd le dud^ d«
Luo(|ue6, 1« fîar&gfitina 6( I0 Lm^igMina^ et ^ui Atît^U
filuégifand honneur «u sav<»r «t i Ttex^eitUtt^ de Im-
teuF, doit form^ ixois vokirtit^s, obaoui» dd-p^u-pvi^
36 £BuiIles dlupp^Qg^ion très Berme en d^tix colonnes
i ws d^ ocoasiû» 4t donner une notice plaA dét^im
•des Iroift pnèinkrfi cahiers dans uti article scu'.cet ouyragé
et sur i'almanadi pour Jia Liinigiaoa, de M. GargioUî <i«
f^iïzano, ^tit volinno «l^un téérUe toutrài-^iH; fMirlitu-
lier^^ ^vtide iaiaére dans le janarnal aUemand pcmr la
^eonversati^i^ Jiliiàrair«{Ld|>6Îck, 1834) paihier â*ao4t)4
Une sociélé a'étaaffi^xmée rannee dèniiàs» ^tir e%*
ploitev hs mines de fl^mb sulfureua oir^enÈi^e,^ qui w^
^nsMKyent dsiftô le wd-di^Ca^jtMo^ près de PieCcasaDta en
Tp6<smÇy le diredeur j^éoéf»! M^ F« NajMrO'^PerreSi viem
de puUier up «apport et ooeapte^oiendu iur lenDD^prM
^t èea traYQtix exûGiués^ accompagné d'une rehtjoti $m
<cea mines par te pBdfesfiAur Tangieoi-^TQBz^tti {lÀvtmtm^
x834y 63 p« ianS^ avec S plans). La vaUée de Gastello^
-fiîtiiâfi à Veat des montagnes de Jî'firnoccâiia, ^li aptperi^
^tiennent à la chaîne de VAlpe-Apuana ex a'éiewj^ii
tttra la MéiJttQprrHDefiy est fenBaée au imliep de roches ijiû
«ppartÎBlinen« en pai;tie aui terarainfi prinâtjfir^ ^n piii>^
tin atiK iernâins a^condair^* Lçp pramien sont du genti)
dai Giefai^te ta^ueuK ; ik SDOt cecDBvesli a leur énéte d'ét*
noftnes masses calcaires tpà appaitliteniinat nwK 4;e^diBji
secondaires et dans le^cp^Iles on rencontre de pubsatttaa
«nines 4e f er« Les mines de pkamb argentilem se frauveni
éAfiA \ii siehiste$ la galène y est dissémniéé avec pins oii
looînâ d ab<>udaoee ^t de pureté, et eji gmna plus o»
naetins fins» On aouTort si»6eesaâYementbiiit«iLpIoitei»<»ns .
Pun^nt U preoiièiie anmée des tratanx Ton a «i» en ivk^qM
26.
( 396)
en schiiiili livres 69,8:27, dont on a obtenu en plomb
d'œnvre I. 24>o^79 ^^ ^^ crasses riches I. 21,264. ^
contetiu moyen en argent du plomb d œuvre est de
5oo grammes par 100 kilogrammes. Les raines de cette
conti^ée, nommément celle qui est toujours connue soos
\\e nom de TArgentièra^ furent déjà exploitées dans le
mojeniâge, et Ton ne cessa dy travailler qu*en 1592
(sous le grand-duc Ferdinand I^), la mauvaise adminis-
tration rendant le profit à-peu-près nul.
La jolie petite ville de San«6iovanni , dans le Val-
d*Arno supérieur, à moitiç chemin entre Florence et
Arezzo, fondée par les Florentins, en 1296^ pour dé-
fendre leurs terres contre les agressions des seigneurs
gibelins de la Toscane, est le sujet d*unè brochure pu-
bliée sous le ùtre: Memorie sulla terra dl Sctn-^Giovannij
par M. F. Gherardi Dragomdnni (Florence, i834)
1421 .pages in*8® ). Ces mémoires historiques et des-
criptifs, et qui contiennent une série de documens,
sont accompagnés d*une carte assez détaillée de la com-
mune et de plu^eurs plans. La commune susdite., qui
a une suiiace de 7 3/4 milles italiens carrés, compte
3,876 habitans. >
Tous ceux qui aiment les sciences géographiques. et
statistiques , et ^ en reconnaissent la grande utilité , ap-
plaudiront au zèle infatigable avec lequel M. le comte
Serristori continue ses travaux. Le second supplément
de son essai statbtique sur l'Italie, contient des correc-
tions et des additions à Touvrage, ainsi que des don-
nées: très curieuses sur les cultes catholiques, sur le
commerce et la navigation ; et un tableau synoptique et
statistique des états italiens, en 1834^ auquel se joint un
autre' sur l'instruction publique dans le royaume lom-
bardo>vénîtien, et les duchés de Parme et de Liiicques,
( 397 )
*
Tes seuls états sur lesquels il a été possible d'obtenir, des
notices satisfaisantes.. Les tables de la population abso-
lue, dans les différehs pays, donnent les résultats sui-
vans : Lombardie 4A^^P^^ y Sardaigne 4j4^4}^^o;
Parme 4^9,000; Modène 401,000 ; Lucques i53,ooo;
Toscane i,384>ooo; état de TEglise 2,729,000 ; Deux-
Siciles 7,606,000; Corse 198,000. La population, rela-
tive est de 334, .195, 268, 260, 47^9 21S) ^09» ^4^ 6^
69. Le nombre des enfans qui fréquentent les écoles
élémentaires, par rapport à la population, était en i832,
dans le royaume lombardo vénitien , comme I : 12,*
dans le ducbé de Parme, i : 46; dans le duché de Luc-
ques, I : 55.
■ En me réservant de vous donner à Tavenir des dé*
tails ultérieurs sur ce qui paraîtra de. nouveau , je vous,
prie, monsieur, d agréer Tassurance réitérée de ma con-<
sidération la plus distinguée.
ÂliFBBD ReUMONT.
Lettre de M. le capitaine (PartiUerie Chesnet^ membre'
de la Société royale de Londres y à Mêle secrétaire de
la Société,
Londres, le 3 juillet i834.
Monsieur ,
Permettez-moi d'ofîrir à la Société royale de géogra-^
phie de Paris , le rapport ci-joint sur la navigation de
TEuphrate, comme une faible preuve du reconnaissant
souvenir que je conserve des bontés et des services im-
portans qui m^ont été rendus , dans mes différens voya-
ges ^ par dés membre^ de votre Société^ qui, sans y
être portés par aucune considération personnelle ou
nationale, se sont montrés aussi habiles qu'empressés à
( 3î>8 )
me fiournir la piu^ fevorabl^^ assistance , et les iileitietir»
oofMeib dans te cour» de mes explo^^iotis , en diverses
panies de l'Orient ^ pendant les aimées 1829^ i83o,
t83i et i83d.
J'À HiUié TEuplirate ( après avoir tratAevfté U éésert
d'AtaKie)eii 9«i Beu appelé el KaîM^ entier Anna ei Deîr;
de (à j'm suivi le fleuve pendant 892 milles ^ jnsijo'aa
golfe Persique ; et y api^ avoir oheminé à travers la
Pense et T Asie^Mineure ^ j'ai rejoint eeite iniportante li*
vière à Samsah, Blr, etc.
Le petit onvrage que j'envoie ne- contient qu'un
simple tappm't sur 1 état de TEuphratè , rédigé poar
notre gouvernement , sans donner ( ainsi qjue vous le
veftéz) aucune narration pei^sotmelle ; et le délai né-
ceSsâiiHi pour examiner Id question plus âm|]3eniièni
m- a 9e«il empêché, ji^sifii'à présent , de vous offrir mon
tribut de reconnaissance, pour les durables acqtiisitiotis
qu oiit procurées au monde savant , les généreux tra-
vaux de votre compagnie, auxquels je pourrai peut-être
contribuer quelque jour j en mettant sous vos yeux les
"^autres informations géographiques contenues dans mes
journauk, si vous les jugez dignes de cet honneur,
lorsque j'aurai rassemblé mes papiers.
En faisant allusion à qtielques-uns de vos membres
qui m'ont été utiles dans mes voyages , je ne saurais
omettre de signaler M. Pôntanier , que j'ai téUcatilvé à
Trébizonde ; M. (iuys, à Beirout ; le consul français ,
à Damiette (précédemment à Bagdad); et l'évêqùe de
cette dernière ville, lequel y est mort de la peste, peu ae
temps après que j'eus pris congé de lui.
F.-R. Ghesnet ,
Capitaine de t artillerie royale et membre, de la
Société royale de Londres,
( ^fijp )
Extrait J^tm^ lettre de M» h capiiaimg de vaéêieau
Mii.co9oq«LiB, à M* d'Avbzac^ secrétaire général de
. la Cùm^niistQfèoefUrule*
Notre exploration africaine est partie, mais celle de
la Guiane attend encore; et je ne. sais rien autre d^nté-
ressaAt dans le monde géographique, si ce n'est le re-
tour du docteur Coulter, qui, pendant les onze der-
nières années, a tsat dçs recherchas sur la Oeographie
physique de la côte nord-ouest d'Amérique , et à ce que
j'ai appris, soû s presque toutes ses faces; et )e retour
prochain de M» Douglas , qui a employé aepi années à
h^boriser, pres<{ue sur les métties lietiit. Ce dernier notis
a déjà écrit une lettre fort intéressante , datée des îles
Sandwich , dont' il a visité les cratères volcaniques.
Le premier est allé ea Irlande voir sa faniiille^ avatit de
consacrer l'hiver à la mise en œuvre et à la publication
de ses matériaux.
En ce qui concerne notre expédition d'Afrique ^ je
dois a|ou«er 4pié cem, seulettient d'Angletei^e qu'est
parti lé capitaine Alexander, qui en est le chef. Il pren- ^
dra une suite convenable au cap , où il arrivera proba>-
Ueoient ce moî^-cî; mais il ne se rendra à la baie Da
LftgcMEi 9 <I^'à la beHe saison (avril)« J'ai reçu l'autre jour
une lettre de lui, datée de la Gambie, qu'il allait quitter*
L'expédiiion de la Guiane ne pourra remonter l'Easa-
quibo ^en àatkt, ce ^i nous laisse tout loisir pour
les pt^paratifs ; en rédigeant les instructions, nous te-
nons compte de l'itinéraire de vos voyageurs venant de
r^;; aussi no^ yu0$ se portenlrelles emièreineiBlt vers
l'ouest^ Ge qui ajome beau^éo«p à Tintérêt de toute l'ex-
pédition , c'est^ à mon avis , que les deux nation^s et lea>
deux Sociétés y coopèrent.
( ^oo )
Nous aTOns dernièrement déceiné notre prix" royal
pour la présente année ^ au lieutenant Bnrrtes, auquel
je remets aussi une lettre d'introduelipn auprès'de vous.
C'est un excellent jeune homme , et je ne saurais vous
le recommander trop vivement.
A. Maconog^ie.
Carte (Tune partie de la côte du Groenland reconnue par
M. DE WLQS&KVUA2V.\. commandant le brick làLUloise,
Au moment où une nouvelle expédition est ordon-
née pour aller à la recherche de la Lilloise y nous pen-
:sons qu'on ne verra; pas sans intérêt le croquis de la par-
tie de la côte orientale du Groenlapd, que M. defilosse-
villç avait reconnue à la fin de juillet iS33. La distance
à laquelle il avait été arrêté par les glaces ne permet pas
sans doute de regarder ces déterminations comme très
exactes ^ voici au . reste / ce .q*ril en disait dans sa der-
nière lettre datée de .Yapnafiord , le 4. août :
« La côte du Groenland^ que j*ai vue, est placée da-
près un seul relèvement et une distance estimée; mais
cette distance ne peut; pas' être* trë^ fautive, les relève-
iiiens de Scoresbj crdlHint les jniens au cap; Barclay.
Depuis Dunkerque, je n ai pu régler mes montres^ mais
un joiir de soleil, à Nôrdfiôrd, et un autre^ à Vapna-
fiord/m^oht donné daris ces dâux endroits la longitude
juste de \k carte danoise;: ainsi la marche n'a pas varié.
Le ^7 juillet, il ny a pas eu d'observation de latitude,
mais les corrections ont été faites d après la veille, et le
lendemain où le soleil a paru. Le 2g, les observation^
ont été complètes j mais resserrés par les glaces, nous
p avons^eu qu'ime route mal estimée, et il a. été impos-
sible de courir pour tracer une base. Je retourne aux
inêmes parages, je vais tâcher de. revoir les mêmes
points et de continuer la recontiaîssance vers le sud,
en m approchant Te plus possible. Mon premier souhait
est pour un temps c^aijr , mais c'iest être bien présomp-
tueux que de concevoir une telle espérance surlaxrote
du Groenland où nous avons trouvé tous les vents bru-
meux. »
(4oi )
TROISIEIHË SECTION
Actes de la Société.
P&OCÈS «VERBAUX DBS SBAHCBS.
• Séance au 7 noi^embre i834.
Le procès-yerbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le professeur Perkins, de Bruxelles, remercie la
Société qui vient de l'admettre, au nombre de ses mem-
bres.
M. Francis Lavallée , chargé de travaux géodésiques
par le gouvernement de Tile de Cuba, adresse les mê-
mes remercîmens , et annonce le prochain envoi d*un
ouvrage qu'il vient d'achever sur cette île , et qui lui a
coûté de longues et pénibles recherches.
M. le baron de Canstein écrit à la Société \>our lui
faire hommage d'une mappemonde , présentant la dis-
tribution des plantes les plus utiles à la surface du
globe , avec une notice explicative , et il appelle l'at-
tention de la Société , sur ce travail.
M. le baron Walckenaer fait don à la Société, pour
être déposé dans ses archives, d'un Vocabulaire des
Qobayles, provenant de M. Desfontaines, et composé
en 1787, par M. Barre, négociant à Bone.
M. le secrétaire lit la traduction faite par M. de la
Roquette, de l'Introduction du voyage à la côte, orien-
taie du Groenland, exécuté de 1828 à i83i r par M. le
capitaine Graah, de la marine danoise.
( 4o> )
Séance du 21 novembre,
Leprocès-yerbalde la dernière séance est lu et adopté.
M. Donnet écrit à la Société pour lui faire hommage
d*une carte topograph^ue de rarroadiisenient cife Cor-
beil , qu il vient de publier.
M. Daussy annonce que le dépôt de la marine vient
de recevoir, du chargé d*afiaiiN$8 de Franee à Stockholm,
une caisse trouvée par des pécheiirs^ sur .les côtes de
Norwège, et contenant des cartes que le gouvernement
Suédois supposait avoir appartenu à la LMoise , com'-
mandée par M. Jules de Blosseville. Ces cartes ont été
examinées au Dépôt de la marine , et te résultat de cet
examen ne permet plus de supposer qu'elles aient ap*
pair tenu à la LMoise^ Il n'existe donc encore aujour-
d'hui aucune preuve matérielle de la perte de ce bâti-
ment , dont on n a point de nouveHes directes, posté-
rieures au 4 août i833.
M. le président, à cette occasion , propose* que la
Société fesse une démarche auprès de M. le Ministre de
la marine, pour lui témoigner le vif intérêt qu elle prend
à M. de Blosseville, et lui exprimer Te vœu que des re-
cherches nouvelles soient tentées pour découvrir le
sort de l'expédition.
M. Albert-Montémpnt lit un fragment d'un voyage
en Angleterre. ^
M. ïomard donne lecture de la relation d^un voyage
récemment fait par un indigène, d'Alger à Constantine;
et contenant des détails sur la géographie de cette par-
tie de l'Afrique, âtinsi que sur tes usages des babitans»
( 4o3 )
Séance du 5 décembre.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopte.
M. lé secrétaire donne coRimunièatioli dn procès-
Terbûl de ki séfcnee générale du 28 novembre. Là rédac-
tion en sera soumise à la prochaine asseitibtée.
M. te généhik Petet , dirécteof jgjënéiial du dépôt de
la |[ili«rre, en adtessAnt ses remerctmens à là Société
qui vient de Tadmettre au nonibi^ de ses ttieiïibl^s, lui
annonce qu'il ser^ très heureux de s'assodé^ à ses efforts
pour contrîbuffr n^ux pt'ogiiès des sciences géogltiphiques^
et qu'il s'empressera de lui fiiire toutes les ccntittiuni-
cations qui 4épeviilroi»t de lui ^ qm la Société ju-
gei^a utites an sttceès de ses xtmmjOL.
M. Ainsworth, correspondant étrâiiger de la Sbéiéèé^
lai «écrit potur hn liMoneeftque le pm^ttt^tà*sùï itftgtais
et la oomfNigme4ésItide»orieti taies préparent iitie expé*
ditiffin 1^ a powr but d'effectuer la navigation de TEu-
pbvate, au moyen des bateaux à vapeur, et d'étdbtir^ s'il
est posfeiUe^ une ôoHukninication coutte et facile tfkiie
l'Europe et les Indes. M* Âinswon^ qâi doit ftfîre partie
ihe cci«e expédition oomniandée ptir le capitaine Cfaenney»
demande tant en sod énxb ^u'en celvi de ses oiMnpftgnons
de vo jage» que la Société veuille bien leur adnssser ses
instructions. ^^ ftenvoi de cette demande à la aectlôn de
conrespOndencfe*
VL W docieiir RciMnâDi, membre de la S6ciiété è Flo«
reûde^ adresse «ne notice sur les> publioiltie«i& réddntes
qui. «Micevoent \m Toscane et cgm ont des rttppevts avec
la géographie. — Renvoi au comité du Bulletin^
MM* Lëroui «ft 'Sùtjêvaeaà adressent le i«' volofrie de
rËii€i|rolo]iéd)e pîtiôl'eOq.ite ccndtenaont plusieurs articles
( 4o4 )
relatifs à la géographie, et ils demandent que la Société
veuille bien se faire rendre compte de cette publication,
et leur adresser ses conseils. — Remis à M. Boblaye pour
un rapport verbal.
MM. Béer et Maedler fout hommage de la 3* feuille
de la carte de la lune qu ils publient. — Renvoi à M.^ le
colonel Corabœuf. .
M. Warden dépose sur le bureau lé iS** volume de la
coUectîon.de lart de vérifier les dates. Ce volume est en-
tièrement consacré à la description géographique et his-
torique de la Guiane.
M. Jomard annonce le retour en France de M. le ca-
pitaineCalliér, après un voyage de plusieurs années dans
rOrienti où il avait accompagné M. Michaud. M. Gallier
rapporte de nombreux matériaux géographiques sur les
divers pays qu'il a explorés.
M.Jomardconïmuniqueaussi.unelettredeM.lecheykb
Refa'h, professeur de géographie, d*histoire et de langue
française à la mosquée elrAzhar du Caire, ancien élève
de 1 ecoje égyptienne à Paris, et il le présente.pour deve-
nir membre de la Société. Le cheykh Refa'h a publié en
arabe les ouvrages suivans : i° ÏAi^re des mœurs et des
coutumes y avec un petit dictionnaire, géographique et
biographique; 2" Traité de minéralogie d après . Bi^rd ;
^ 3® la relation de son voyage à -Paris; 4* Géographie de
MM;.Meissas etMichèlot, et Traité de cosmographie.
MM. Wright et Francisque Michel adressent le com-
mencement du manuscrit de Rubruquis et .promettent
la suite de leur. travail aussitôt qu il sera terminé. M. d!A-
vezac annonce que. le manuscrit a été envoyé immé-
diatement à l'impression.
M; Jomard continue la lecture de la relation du voyage
récemment fait par un. indigène, d* Alger à Gonstantine.
( 4o5 )
Séance du ig décembre»
4
Le procès*verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Ley«isseur, ingénieur^géomètre da cadastre, ad-
mis dans la séance do 22 août dernier , adresse, ses re*»
mercîmens à la Société.
M. le professeur Rafinesque , correspondant de la
Société, à Philadelphie , lui adresse : i» une notice sur
les voyages de Pattie, W illard, Wyeth et Dodge, dans
le nouveau Mexique, la Californie ei rOregon,'de 1824
à i833; 2<* sa réponse à une attaque anonyme publiée
en Angleterre, sous le titre de The negroes of Kwan-Ijin;
3"* une collection du journal le Tsalagi ^ ou Cherchée
Phénix^ contenant des documens historiques très cu-
rieux; 4^ tin exemplaire de son Journal atlantique^ et un
opuseule ayant pour titre Herbaiium Rà fines fuiànum.
La commission ordonne le dépôt des ouvrages imprimés,
à la Bibliothèque, et le renvoi des notices mannsc^tes
au Gomité du bulletin. Le. temps ne permet pas de don-
ner lecture des remarquas du même savant, sur une
brochure, critique relative aux' nègres de Kuen-Lun. .
M. d'Avezac communique l'extrait d'une lettre de
M. Grabèrg de Hemsô , contenant de nouvelles indica-
tions sur les travaux géographiques les plus récens qui
ont paru. en Italie, et dans laquelle il rappelle Tenvoi
qu'il a fait à la Société , de son Specchio. geogrqfieo e
statisUco <Peir Impero di Maroeco ^ d'après son désir,
la^commission centrale prie M. Jomard de vouloir bien
rendre compte de cet ouvrage. ^
M. Grâberg de Hemsô transmet aussi', de la part de
M. le comte de S^ristori ^ un itinérahre manuscrit de
Constantinople à Abouchir , par <Arz*Roum, Tauris',
( 4o6 )
Téhéran, Isfahan et Ghiraz, fait dans les annces 1828
et 1839. — RepiFoi ^ c^ dQomiM$ au Comité du
bulletin.
M* le oapitaise Gkesnej adresse un esLemplaîre de
90n irapport sur la oavi^tion de TSuphnile^ et fl suât
cette occasion pour payer un tt-ibut de veeoniiaissame
à pluûeuTS membres de la Société, dont il a retpà les ss^
cours les pfai^ eiD^:«s^ ^ et l'aocueil le plu^ bienveil-
lant dans le cours de ses voyages. M. CSiesney eite par-
ticulièroiDent BIM. pontanier, à TrâHsotide; 6ujs, a
3eiroat; le oon^il français, à Damietie; et l-évéqoe de
Bagdad.
Bf. Barbie du Bocage communique , de la -p^n de
M. David, con^i de France à Sgindago de Cuba , une
descnpâoa du quartier de Sainie-tSatberine et des eon*
trées environnantes, avec une carie levée en 1SS4 9 P^^
M. Alexandre laegersehniîd. <^ Renvoi au <i<>niité du
bulletin»
Le même membre dépose sur le bureaii diverses no-
t<to , i^ sur le voyage 4^ M. Ooudot à Motarabique ;
tio sur les! voyages fde M. Texi^r, dans l'Asie contrale;
3^ sur le levé de la q^ine topogra^iquf de la prinâ-
paurà des Asturies.
M* JcHnard invite la seetion de cérrespondanee k
adresser des instructions fi If. i^oudot ; ce voyageor
«elibiveva de visiter le Z^Mibèfté, et de le Mm^Hdf^ ^
|)Ius baiit |iossible.
M. In présidait appetie Vattention de la Soeiété suf
«tne oûrooiMCance intéressante 4^ voyage de M. Gatlier.
Il a observé, près de Beirout, des inscriptions de 'â
|ilus h0ute antiquité , déjà signalées par d'^*»^^ voya-
geurs, ec situées non loîtt de la mer; une en «aractères
persépoli tains, et les autres en figur-es hiévoglyphtques.
( 4o7 )
M. Warden coniiniloiqu^ une nolke sqr là yetâtion
de VexpédilioD de M. So)K>okraft t dans le ILmt^MUsis-
sipi et au lac dltasca , pendant Tannée iSS^*"»^ Benvoi
au Comité du bulletin,
M» le çhevaUer janbert donn^ d^. rensei|[nemenâ $ur
les progrès que fait Ifi publication deTÉdri^i; Impres-
sion des dçux premiers climats e3t achevée, et Tan s'pic^
cupe de celle du troisième climat. Après une discu^*-
j^ion à laquelle prennent p^rt plusieurs membres | la
commission centralÇ| sur la demande de M* Jaub^t^
ajourne la publication des cartes destinées ^ accompîsi-
gner ]e texte de TËdrisi.
M. Eyriès donne la nouvelle ^e la mort de M* le car-
dinal Placido Zurla. Cette perte sera vivement sentie
par les amis des sciences géographiques , aux progrès
desquelles M. Zurla a beaucoup contribué.
M. d'Avezac communique à l'assemblée une lettre de
M. Maconochie, secrétaire de la Société géographique
de Londres, qui vient de lui être remise par M. le lieu-
tenant Alexandre Burnes, auteur du voyage en Bouk-
harie , présent à la séance, et déjà acecMilli a^ec em-
pressement par chacun des membres de la réunion,
M. le président adresse à ce voyageur Texpression de
Imtéréc dé foute la Société , pour les résultats dé son
importante exploration. IML fiurnes remereîe la JSoetété
des marques de bienveillance dont elle veut bien l'ho-
norer, et il se loue, avec une égale effusion , de l'ac-
cueil paternel qu» lui ont fiait i pendant ses voyages, les
officiers français, Allart et Court, généraux au service
de Rangit'Sing, souverain du Pendjab.
La Commission centrale , aux termes de son regle-
.ment , procède au renouvellement dé son bureau pour
Tannée i835, elle nomme :
[ 4o« )
Président, M. Roux de Rochelle ;
F'ice-'présidenSyMM. Daassy et Conbœuf ;
Secrétaire général, M. d'Avezac.
M. Roux de Rochelle remercie ses collègues de la
nouvelle marqué dç confiance qu'ils viennent de lai
donner, et il compte sur leur honorable concours pour
atteindre plus facilement le but que se propose la So-
ciete.
II exprime en même temps, au nom du bureau , les
remercîmens de la Société à M. Jomard , pour le zèle
éclairé avec lequel il a rempli lés fonctions de la prési-
dence, pendant Tannée i8349 et pour les services
qu'il a constamment rendus à la science et à la So-
ciete.
MSMBKSS ADMXS PA.NS.LA SOCIÉTÉ.
Séance du 22 août i834-
M. Lbvassbuh, ingénieur^>géomètre du cadastre.
Séance du 5 décembre.
M. le cheykh Rsva'h, professeur' de géographie,
d'histoire et de langue française au Caire.
O0VRÂ6BS OFFERTS à. LA SOCISl^.
Séance du y novembre i834*
Par M> Albert-Montémont : Bibliothèque universelle
des voyages y 25* livraison (Voyages en Afrique. —
Burchell ).
(Tq$cw^» par SI. .failli <^ernî9io4^«iPi t voi. in-»4*» —
H^y^uniis d^ Nf^j^, {^9<r M. G. D. 4<^ ia Cb^vabne^
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Par Wt )^ b^Kou 4e Qaxisr^ii^ Eimg» ^^leitiwrte §^ur
•charte von derv^pbwi¥^ 4Ar mii^a/fi^n pSemMh uImt
4jm Erdkèrp^r von Ph, Sw^^n pùn Ckmtein^ Bèr&n, iSi4'
Une feuille et une brochure în-8®.
Par M. Girâberg d^ Heamà : Tailenù géoginph^ue
et statistique de V empire de M^f^fw* fîénes^ tS34. i vol»
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Par M. le capitaine dtJrviHe : Voyage pittoresque au-
tour du mande , 59 à SS*" livrai^nii.
Par la Sociéjte Asiatique : Çahiar^ 4e fieptetfkbr^^
octobre de spn J/wn^al.
Par la 3pcîété paar liii^truciiox» /clfi^ne^tltite : CçMers
de septembre et octobre de son Bulletin*
Par JM. T* PjWrin : fieme i^ V€iigria4(^^ vnmp^ley
première et de^ixièrm^ J^vr^lî^Ma^.
P;^ la Société 4V)griaiteure de TEure : Rfnoimi de
cette Sociétéy cahier d'octobre.
Par MM. \e» dii'eçt^^rs : Pli^^i^iuc^ niwiéfiOïS d^ Re-
cueil industriel y des Archwes du commerce^ du MèHftOf.M
e»cj^lopédiqMe , de rjnstUui y <I<| CÉçh^.du m^ndç se^^ff^nt ,
du Moniteur ottoman^ du Journal dç S^yme^^d^/wiTr
<nal 4^ OUr»'
Séance du 21 novembre^
{^ fl9ji4amâ Y^ve l^ué : t^umlkG^^du 0ff0(que
et d'une partie des pros^inces MWsde V Amér^^ fi,0j»r
<r<z/^ ^ ^c^ 9 ^Ml^e feuille»
Par M. Donnet : Carte topographique de Par^roiulUse'
mefdcomnmnaide Corbeiij iv* du dapurtement deSqine-
27
( 4io ) .
ct-OÎM et d'une partie des cantons linntrophes; dressée
à l'échelle d*un mètre pour 5o,ooo , etc. — - une feuille.
Par MM. Albert-Montémont et Monin : Atlas pour
servir à ViiUelligence de la Bibliothèque uniuerselle des
voyages^ a® livraison.
Par M. le capitaine d*Unrille : Voyage pittoresque au-
tour du monde, 64 > 65 et 66e livraisons.
Par M. Gide : Nouvelles Annales des voyages , cahier
doctobre.
Par la Société des Missions évangéliques : Ca/iier
de novembre de son Journal.
Séance du 5 décembre*
Par M. Warden : L'Art de vérifier les dates , depuis
Vannée 1770 jusqu'à nos jours; suite de la chronologie
historique de l'Amérique (Guiane). i vol. in-S"*.
Par MM. Béer et Maedler : Feuille 3® de la carte de
la lune.
Par M. Grâberg de Hemsô : DeW attuale condizione
délia scienza statistica in Italia , broch. in-8<>.
Par MM. P. Leroux et J. Reynaud : Encyclopédie pit-
toresque^ premier volume, in-4^.
Par rinstttut historique : Troisième livraison de son
Journal.
Par M. te capitaine d'Urville : Voyage pittoresque au-
tour du monde ^ 67 à 69e livraisons.
Par M. Bajot : Annales maritimes et coloniales^ cahier
de novembre.
Par M. de Moléon : Recueil industriel et manufaetu-
rier, cahier de septembre.
Par M. le directeur : Mémorial encyclopédique , ca-
hier de décembre.
Par MM. les directeurs : Numéros 8t, 8a et 83 de
( 4» )
rjnstitut^ et numéros 34, 35 et 36 de F Echo dii mondé
saifant*
Séance du ig décembre.
Par M. A. Boue : Essai géologique sur l'Ecosse , i vol*
in-8°. — Mémoires géologiques et paléontologiques ^
tome ler, in^8*.
Par M. Rafinesque : Une coUecttôn Au, Tsalagi au
Cherokee Phœmx^ — Journal Atlantique ^x vol. in-8?.—
Herbarium RafùiesquianMm , broch. in-8^
Par M. le capitaine Chesney : Reports on the nat^iga-
tion ofthe Euphrates , i vol. in-folio.
Par M. le comte de Serristori : Secondo supplem/ento
al Saggio statistico delC ItaUa. Lausanne, i834^ in-8^
Par M. le capitaine d'Urville : Voyage pittoresque au^
tour du monde , 70 et 7 1« livraisons.
Par M, Gide : Noui^elles Annales des voyages , cahier
de novembre.
Par M. le commandant Roguet : De la Vendée mi^
tà/i/r^?. Livre III , broch. in -8^
Par rinsiitut historique : 4® Ui^ralson de son Journal,
Par la Socie'të de géologie : ' Feuilles 28 ci 29 du
toiHeivde son Bulletin,
Par Mr de Moléon ; Recueil industriel et manufaciU'.
r»r, çafaier d'octobre. * *
Par M. Hënricbs : Archives dit commerce (novembre).
Par la Société d agriculture et df^ûbmmerce deCii^h^
Rapports sur la cinquième expositiùn 3e^ produits des arts
du Cahados en i834, broch* )n-8o;
Par la Société d'agriculture de Versailles ; Rapptprt
sur les ravages occas fanés par les vêts blancs > ^fc. , in - &«>.'
Par M. 3ousquet : Journal dp laj&imesse^ vt 8* -
jPar MM. le» directeurs : «*>• 84 et 85 ide l'Institut e£
numéros 37 et 38 de l'Echo du mçnde sapant,. : . . »
(4iO
ANNONCES.
Principes d'une statistique générale sûn& le poinA de
vue tCéûCMùmée natioiuik y par W.-fik^^Ai de ScUîdbtn.
Victtne, t8349 * T«lwki-8.
Statistique desfro$t&res mil^x&iès' de fe "î^ttH^li^ame^
pan" B^tiigtti Aé MiMefiberg , seértstâflrb d«i ^nltnànde-
ment général de TrattsylVafii^. II«mi:ini^adt , r834 ,
t Vot. in'-i2.
îfouifeàu Ûietionnaù^e hydrograpfuque des étaùf aUe^
mands , conteiiatit hi description des rivières et ruis-
seaux y etc., etc. , par le baron de âediifï. fita(t, i833 ,
I vol. fn-{f.
Mesures des hauteurs dans la Thurin^è et dan» les en-
îfironSy réunies et comparées avec.ijuelque^ Qb&emratîons^
par de Hoff ^ directeur du Consist;9Î^e svpérteqr de
Gotha; avec deux planches, i vol. ifi-4*
Exposé géographique et statistif^^ dé laforeé des éêmis
q^Jhnt^partie 4^ h CMfidéraiton ge^àutitiqite^ avec un
grand tableau comparatif de la sqp«tfiâe,.de Jâ pop»-*
Ittfon ^t des r^sAQ|t^çe$\de8 dKIérçA^ 4mi^ dÉ FAHe-
n\a|;ne , par (^.d^t^nf* 4kUg*'Fr4-6HiU. GrMMk.
MiiSUèire de» ^^aéadê^' éttt^efirése^ piiù)^ ht MUi^ràftcede
la Terre-Sainte , par Gbarieë MiU^ \ tl>dd\i)tè d^ VtLtt^m
par Mi Paut Tiby> biTvrage accompagné d'urte carte de
r Asî6*Mimiird^ ^ki^ pbns d*Ami(^he efl dé JéMMietti , et
d'une cirM àti\é S|fri<») clé Ik TéVrlsSaitite ^ de la basse
É >^ptë,pàr AvAfaroiselWdiétr. 3 v<i*. irt-S'. Rairis, Oeprfafol
(nieGît-le Coé^w, i^^'4)^ iS3«.
(4i3)
Aventures de Kamrup^ traduites de Thindoustany, par
M. Garcin de Tassy, membre des sociétés asiatiques de
Paris , Lôndrcs| Calciiiu et Madras^ frafoseur d'hin-
doustany, àlecole spéciale des langues orientales vivan-
tes, I vol. in-8. Paris, Dcîbttfe frètes (rue Serpente, n^ 7)»
i835.
Journal ddun séjour en Abyssinie pendant les années
i83o, i83i et i832, pat Samuel 6obat, missionnaire de
l'Evangile^au service de )»So€Îétéépi9e\Dpale d'Angleterre;
publié par le comité de la Société des missions de Genève,
et précédé d'une introduction historique et géographique
sur T Abyssinien avec carte et portrait. Paris, Risler (rue
de rOratoire, n° 6), id35; prix 6 francs.
Etudes sur la France {ipour paraître en i835 \ — At-
las pitysiqtie, p6li#qtté et ht^tôi^lqaii* (fe' 1^ Fi^tik^^,
dre^âé siir le nriéme plan que celui dTé TËurôpe \ mais à
une plus grande échelle et avec plus dedéveloppemens:
douze cartes avec texte marginai et tahleaui: cpmplé'F
ment9Mrii»$ r par AI. le liaiMiei»aBtreoU»iel Detmii^^
!
i
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TABLE DES MATfÈRES
y
t
4SOMTMMVtlB
DAWS LE II* VOLUME DE LA 2* SÉRIE
N" 7 à J2
(inilUt i décembre iSï<.)
PREMIERE SECTION.
MBMOIBE8, EXTRAITS y ANALYSES ET BAPPOATS.
Mémoiret sqr la déconverte «t la reconnaÎMâiâcç des oôtea d'A^
mëriciuc, par M. Roux de Rochelle .*•.... ^ . . 5 et 345
Notice sur les voyages de . M. de Lesseps , par M. Roux ur
Rochelle "aS
Extrait de deux lettres adressées à la Société de Géograpliie
par M. Pallbgoix , missiontiaîre ' français à Sfam. — Itiiié*
raîre de Juthîa à Xaï-Nat 4x
Itinéraire de la Canée à Candie par Réthimo , et de Candie à
la Canée 54
Relation d*an voyage dans l'intérieur de l'Afrique septentrio-
^ nale, par HSiaggy Ebn-el-Dyn el-Eghouâthy (3* et 4° ar-
ticles) 8x et i4^
Extrait du rapport des directeurs de la Société américaine de
colonisation, ])our l'année x 833 .' 1 16
Mémoires de TAcadémie américaine des sciences et arts de
Cambridge ( comte rendu par M. Wardeit ) «... i ao
Rapport Terbal sur la Nomendatura geogrâfiea de. Rspeuia y de
M. Caballero, fait à laiséance du aa ao&t, par M. d'Ayezag. ia3
Notice sur un ouvrage de M. le docteur Gnyétand , intitulé :
Tiihlenu de Vétat actuel de Vétionomie mraîe dans le Jura^etc, ,
lue à la Société de Géographie dans sa séance du 4 juillet
t834 y par M. Roux de Rochelle ;.«.,. laS
( UO )
Pages.
Lettre 4e M> Jttta IUhv , caiiiiMM ^e vat«ami4e ta mariait
royahitlkmmqattt à KM. hê prétid^iit, seorétaâne, «tr.,
^ la Si>clété de Géographie de Paris ^ « ... léS
ChemÎB deJer fcttramenl'ia^iae ée i^oana ^ • ttt
Extrait d*fiii MénAÎne anr «b chemio dans rktiime de Paoaau«
adressé à ia Société de Géographie par M. Jaste PAasDBi « • 189
Rapport «nr te ^ooimwîifiitiùps à établiraveç i'fottîliot hîsto-
nque^ .par H Bovx db Rqchbixb 193
Extrait dn Jovra^ldcs MJasiaas évaagéls^oet i^
jEaUrait d'une lettie adressée è la Société de Géograpine par
M. Nqtbb*^ .*. ..«.««. a6o
Dénombreoieiit de population fait au Chili eu i83 1 » dans les
provÂDcesde YaldtTM ist de CSHioè » 9^
Carte de France (deuxième livraison ) , «64
Extrait d'uoe lettre de M. Grâherg de Hemsô à Jd. d'Avesac • . • 590
Extrait d'une lettre de M, Alfred Reumoot , membre de Ja
Société , À U. le président de la Commission eeniraie • • . • . 393
Lettre de M. le capitaine d*artiHerîe Chasney, membre de la
Société K^ale de Liondiies, A M. le scerétaira de ia Socâété. B^y
Extrait d'une leitnedeM* le^npiitaine MacQn<>chie à.M. d'Avesao. B99
troisième section.
A.CTKS DE l^A SOCléré.
Procèis-Terbaux dé» séances de la Commisfion centrale (juil-
Jet à décembre) •.. 78, 149*» aoij 267^ 4oi
Procès-verbal de l'assemblée générale du a8 novembre. • . • . . 34p
Membres admis d^us la Société- é . . . . ao4 > ^69 , 343 ^ A08
Ouvrages offerts à la Société '78, 204 1 270 , 343 , 408
Compte -rendu des recettes et des dépenses de l'exercice.
i833-x834 r 339
HN DB LA TâJILE PES MATIERES DU îl^ VOLUME.
( 4i5 )
PagM.
Leltre da curé de SanttAgo-Tepeliaacaii à son évèqoe, snr ïe§
mœurs et contumes des Indiens soumis à ses soins; traduite
par Henri Tsutaux , • 17^
Notice et analyse de rouTrage de M. Klaproth, intitulé : Lettre
à Jf. le baron de JbtmMdt mr Vinvenûorn de la bmuwh, par
H . DB L^RXSJkVDIÈRm .••«. S09
Rapport sur le yoyage de M. Leprienr dans rintérienr de ta
Gniane » par M. d'Aysz&c « * a«3
Notice sur l'ancienne géographie historique des pays 'Voisms
de la Méditerranée , par H. Roux ds Rocbbixb • 139
Notice sur le voyage en Boukharie de M. Albxaitdbb Bubvbs,
par M. ETBiis ~. i5o
AssBXBz^B GÉviBALB.. — Discours d^ouvcTture prononcé par
M. le comte dx MoHT4Lr?ET, pair de France, président de
la Société • ijl
Notice des travaux de la Société de Géographie et du progrès
des sciences géographiques pendant Tannée i834 » par
M. d'Atbz4C f secrétaire général a?S
Considérations nouvelles sur les Études géographiques et sur
l'expression des cartes , par M. le lieutenant-colonel Dbvaix. 3 (S
Aperçu d*un voyage dans l'Amérique méridionale, par M* Al«
ciDX d'Orbmitt , ^ 326
Itinéraire de Constantinople à Abouchir, par Arz-Roum , Ta-
Tris, Téhéran, Isfahan et Chiraz; rédigé dans les années
x8a8 et 1829, par le comte Sbrristori, ancien colonel
d'état -major au service de Russie' ....«....' * 35t
Description du quartier Sainte-Catherine et de ses environs,
par M. David , consul de France à Santiago de Cuba. • . * . . ^^^
DEUXIÈME SECTION.
DOCUMBirS, COMMURICATIOXS , XOUVBULBS GioGRAPHiQUiS.
Expédition mercantile dans l'intérieur du sud de l'Afrique . . "i
Nouvelle-Grenade. — Écoles des deux sexes, existant en i83i
à la Nouvelle-Grenade ^"
Société américaine de colonisation ^^ I
Colonie de Libéria (Afrique) '^^
Chemin de fer pour unir |es deux Océans . . • '^'
J
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