Skip to main content

Full text of "Bulletin de la Société de géographie"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


■  i 


'     «r 


BULLETIN 


DE    LA. 


SOCIETE  DE  GEOGRAPHIE. 


Detudëme  Série. 


TOME  PlUBMIBB. 


\ 


La  première  série  du  BtoLLETiir  se  conipt>Sé  de  vingt  vô<> 
lames,  et  comprend  douze  années  de  i8ai  à  i833 ,  inclus ,  û- 
nissant  au  n®  128. 

Les  volumes  I,  11  >  m  du  Recueil  de  Voyages  et  de  Mé- 
itoiEES  ont  paru  ;  les  tomes  iv  et  v  sont  ioQs  presse» 


BUREAU   DE    LA  SOCIÉTÉ. 

(^Election  du  29  mars  i833.) 

Président»  M  le  duc  Becazes,  pair  de  France. 

V  aIÙj^        s    m.  Jokard  ,  membre  de  Vlnstitut. 

f^ice-préM^iis.  ^    ^  Warden  .  correspondant  d*  rinrtitut. 

Secrétaire,  "  ^       M.  de  LAREiTAUDiâiLS. 

a      ,   .  i   M.  Beautemps  Beaupré  ,  membre  de  rinstîttil. 

Scrutateurs.         ]   ^  ^^^^^^  ^^  Pommeusb. 

LISTE  DES  PRÉSIDENS  DE  LA  SOCIÉTÉ  , 

depuis  son  origine ,  dans  Vordrt*  de  leur  nomination, 

MM    le  marquis  DE  La  PLACE-  MM.  lecomteCHABaoLDsGRousoL. 

le  mai  quis  de  Past()ret.  le  baron  Cuvieh.    ^ 

le  vicomte  de  Chaïeatj-  le  baron  Hyde  de  NeuviLle. 

BRIAKD  le  duc  DE   DOUDEAUVILLE. 

le  comte  Chabrol  DE  YoLvic.  J.-B   Eyriiês. 

Becquey.  le  comte  de  fiioinr. 

Je  bar' n  Alexandre  de  Hum-         Dumont  dTJryille. 

,      BOLDT. 

CORRESPONDANS  ÉTRANGERS, 

dans  l'ordre  de  leur  nomination, 

MM.  l<»docteur  Mease,  aPliila-  MM.  F.^Ant  Gonzalez,  à  Madrid. 

delphie.  le  D*.  Rpi^ganum,  à  Berlin* 

Tasner  ,  à  Philadelphie.  le  cap.  Franklin,  à  Londres. 

W.  WooDBRiDOE,  à  Boston.  le  D*.  B1CUARD8ON,  à  id. 

le  capitaine  Edward  Sabine,  le  prof.  Rave,  à  Copenhague. 

à  Londres.  ^  le  cap.  Graah,  à  Copenha-» 

le  col.  P01N8ETT ,  auif  États-  gue. 

TTnis.  AiNswoRTH  ,  à  Edimbourg, 

le  col.  d'Abrahamsok  ,  à  Co-  Adrien  Balbi  ,  à  Venise. 

pennague.  Graberg  de  HEttso ,  à  Li- 
le  professeur  Schumacher  ,  à  Tourne. 

Altona.  le  major  L0K6,   aux  Etat»' 
DE  Navarette,  à  Madrid  tJnis. 


■  M.  Chapellier  ,  notaire  honoraire ,  ti'ësorier  delà  société,  rue  de 
Seine .  n^  6. 

M.  NoiROT ,  agent  généi'al  et  bibliothécaire  de  la  société,  rue  de  W- 
Diversité ,  n®  23. 


\ 


BULLETIN 


DE  GÉOGRAPHIE. 

Denzième  Série.       ^ 


tmuffitma. 


PARIS, 

CHEZ  ARTHUS-BERTRAND, 

«mwirag   DE  LA   SOCIÉTÉ   DE    GÉOCSÂPHIS, 

KVB   HlIITZrBIIII.La ,   If°    a3^ 

1834. 

Sot,    1017        «-     JS_ 


COMMISSION   CENTRALE., 


I 
fit   1  .'.•''  I 


COMPOSITION   DU   BUREAU. 
{Élection  du  2j  décetnàre  i833'.  ) 


Président.  M.  JoMARs/inembre  derinstîtuf.  ..     ,   , 

iM.  DÀvésY\  i6géDiei^  h^rdltgrapb*  A  thef 
délaMarfn^.       .     •  ,.        S..^ 

M.  le  baron  Hoger  >  ancien  commandant  du 
Sënëgal. 
Secrétaire-général,       M.  D'Avezac. 

SEC1|:iON   Dft   COABXSFOVDAllCB. 

MM.  Bajot.         '  MM.  Jaobert. 

Guill-  Bai-bid  du  Bocage.  '     Jouaonin. 

Alex.  Barbie  du  Bocage.  C^r  Moreau. 

'  Bottin.  Ambr.  Tardieu.              ' 

Cadet  de  Metz.  Baron  Walckeiiaer. 

Goulier.  Warden. 
'^Isamberti 

SECTXOR  DE    FUBLICATIOU. 

MM.  Albert  Montemout.  MU.  Huerne  de  Pommeuae. 

An«ait.  baron  de  Ladoucette. 

Biancbi.  ^      ^  de  Larenaudière. 

Gorabœuf.  '  Poulain. 

Baron  Gostaz.  Roux  de  Rochelle. 

dUrville.  

Eyriè». 

SECTION    DE   COMPTABILITÉ. 

« 

MM    Boucher.  MM.  Chanut. 

général  Haxo.  Réaume. 

Peytier. 
Trésorier. -^VL.  Chapellier,  noUire  honora/re. 


•     •     « 


COMITÉ  CHARGÉ  DE   L\  PUBLICATION   DU  BULLETIN. 

MM.  Albert-Montemont.  MM.  d'Urvittc. 

Anaart.  Isatnbert. 

Guill.  Barbie  du  Bocage.  de  Lar*  naudière.^ 

Alex.  Barbie  du  Bocage.  Poulain . 

*Dau86T-  Roux  de  Rochelle. 

d'Arezac.  Warden. 


BULLETIN 


DE   LA 


SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


JANVIER  i834. 


PRCmiERE  SECTION. 


ni    1 1  w 


MIÊMOIRES,    EOTflAITS,    ANALYSER  ET   RAPPORTS* 


yoYkens  autour  Uu  mondes  auecdes  extraits  choisis  de 

• 

voyages  dans  tes  mers  du  Sud  et  les  Océans  Pacifique , 
•  Septentrional  et  Méridional^  en  Chine  ^  etc;  entrepris 
sous  les  ordres  de  fauteur  j  ou  sous  sa  direction,  et 
des  rensefgnémens  sur  d^  importantes  découvertes  faites 
de  tannée  1792  à  Vannée  iBZ^^  etc.;  par  Edmijud 

FAHHIIfC;  (f ) 
La  à  la  séance  da  8  noTembre  i833,  par  M  Wabdbji. 

Le  Toyage  amour  du  inoud^>  entreprâ  par  M.  Fa&- 
ningen  179899,  à  bord  du  navire  the  BetsejTy  fut  le 

(i)  V<](yage8  round  the  worid;  wîth  selected  sketchés  of  Voyage 
to  the  South -Seas,  North  and  South-Pacific- Océans,  Chma,  etc., 
perform^  Ubderthe  convinand  and  agency  of  the  author.  Also,  in- 


\ 


(«) 

premier  de  ce  genre,  tenté  par  un  nanré  américaiit , 
sorti  du  port  de  New*York.  Dans  cette  longue  naviga- 
tion ,  il  visita  la  côte  de  Patagonie  et  les  îles  ^Ikland^ 
passa  à  travers  TOcéan  Pacifique  aux  îles  Marquises  et  à 
celles  de  Washington  et  découvrit  deux  îles,  dont  Tune 
élevée  au-d^su$  de  la  mer  et  d'une  grande  étendue,  fau- 
tre  basse  et  moins  considérable;  la  première  fut  appelée 
île  de  Nesv-'York^  la  seconde  île  Nexsenj.en  Thonneur 
du  propriétaire  dp  navire  qui  portait  ce  nom.  Par  latitude 
sud  8*  i3s  et  longitude  ouest  de  Greenmch  i4i°3i'  (i}> 
îe  mifieu  de  Tîle  de  New-York  était  en  vue ,  à  8  lieues  de 
distance;  la  fumée  quon  en  voyait  sortir  da»s  différen* 
tes  directions  prouvait  qu'elle  était  habitée. 

Le  II  juin  (1798)  on  découvrit  les  îles  de  Fanningy 
par  3<*  5i'  3o''  de  latitude  sud,  et  iSp"  la'  3o"  de  longi- 
tude ouest.  GeNes  au  nord  et  au  midi  avaient  chacune  ^ 
milles  de  long,  la  troisième  n'avait  que  6  milles.  Elles 
occupaient  un  plan  triangulaire  et  formaient  une  baie 
spacieuse  avec  de  bons  ancrages.  L'abondance  de  bipi«> 
d'eau  potable,  de  fruits  des  tropiques,  de  tortues  et  de 
poisson  excellent  qu'on  7  trouve,  rendent  ce  groupe  très 
favorable  comme  point  de  relâche.  On  xij  aperçut 
alors  aucune  trace  d'habitation  ;  cependant  lorsque^qyel- 
ques  années  après,  le  capitaine  Donald  Mackay  toucha 
aux  îles  Fanning,  il  trouva  quelques  amas  de  pierres 
disposés  d*une  manière  régulière  et  couverts  d'une  es- 
pèce de  mousse.  En  ayant  fait  déplacer  plusieurs  et 
fouiller  au-dessous,  on  rencontra  à  deux  pieds  en  con- 
formation relating  to  important  late  disooyeries;  between  the  yeara 
Uj^^  and  iSSa,  etc.;  by  Mdmund Pamùng.  i  yoL  in-8**,  pages  499, 
New-York,  i833. 

(i)  Tonteft  les  longitudes  suiyantes  sont  également  rapportées  an 
méridien  de  GreenwicU. 


(7) 
trebas  du  sol,  uti  tombeau  eh  pierre,  renfermant  de» 

ossemens  ainsi  que  des  javelots  et  pointes  (le  flèches  en 

os  ou  en  pierre  et  des  coquillages. 

Le  lendemain  12,  à  27  lieues  nord-ouest  par  ouest  de 
ees  îles,  on  en  aperçut  utie  autre  sous  le  4"*  45'  ^^  ^ 
titûde;  et  le  160*  8'  de  longitude  ouest,  qui  fut  appelée 
Washington^  en  rbonneur  du  premier  président  des. 
Éjtats-Unis^  n'offrant  aueun  vestige  de  population. 

Le  i4  jtiiB,  M.  Fanniïig  découvrit  par  G^  iS^  de  lati-* 
tude  et  162?  18' de  longitude^  fécueil  sitqé  près  de  l'île 
îndiquéie  qtielques  années  après  par  le  même  capitaine 
Mackay,  commandant  la  goélette  iès  Frères^  sous  te  nom 
de  Palmjrre.  Cette  île,  d'environ  3  lieues  d'étendue,  es^ 
située  sous  5^49'  ^'^  latitude  et  i6î2<>  a3'  de  longitude.. 
Bu  cdté  de  Pouest,  les  roches  de  corail  s^vancent  jus^ 
qu'à  3  lieues  de  hi  côte  ;  au  nord-ouest  il  y  a  un  ancrage 
à  trois  quarts  dé  mille  du  récif,  qui  fournit  18  brasses, 
il  s'y  trouve  aussi  deux  lagunes,  dont  là  plus  occiden- 
tale offire  20  brasses  d'eau  sur  un  fond  de  «able  et  de 
corail. 

Le  4  juillet,  on  toucha  àTile  deTinian ,  où  séjournait 
depuis  i3  mois  l'équipage  d'un  bâtiment  anglais,  appar- 
tenant à  la  Compagnie  des  Indes ,  et  qui  avait  chargé  à 
Canton  pcTur  Sidney  dans  la  nouvelle  Galles;  ce  navire,, 
en  assez  mauvais  état,  ayant  voulu  s'arrêter  dans  cette- 
île,  avait  échoué  sur  ses  récifs.  L'équipage  consistait  en 
24  individus,  dont  21  hommes  et  3  femmes,  savoir  :  la. 
veuve  do  capitaine,  son  enfant  et  sa  domestique,  6  ma- 
telots anglais,  9  Lascars  ^X.  1 1  IMalais.  Le  capitaine  était 
mort  de  la  fièvre.' M.  Farining  prit  à  son  bord  les  fera-»^ 
mes  et  les  Anglais ,  laissant  les  Malais  pour  veiller  à  la- 
sftreté  de  la  cai^aison,  que  Swain  de  Nantucket,  çre^ 


(8)    - 

mîer  lieutenant  du  bâtiment  naufragé  i  vint  reoheççber 
cinq  mois  après. 

En  quittant  Vile  de  Tinian ,  Fannîng  naTÎgua  dans  ta 
merde  Chine,  jusqu  à  MacaOjQÙ  iijetarancre  le  1 3 août 
11798.  Le  3io  octobre  suivant  ^  il  remit  à  la  voile  et  arriva 
à  New- York  le  26  avril  1799  '  ^P''^  ^^®  longue  traversé^ 
de  178 ^  jours;  retard  qu'il  attribue  à  ce  que  le  brii^ 
qu'il  montait  n'était  point  doublé  en  cuivre.  Le  profil 
de  l'armateur^  dans  cette  course^  fut  de  Sa^Soo  dollars. 

En  1800,  le  capitaine  Fanning  entreprit  de  nouveau 
le  voyage  autour  du  globe ,  à  bord  de  XAspqsie^  navire 
construit  en  forme  de  corvette  et  frété  àI^ew-york,pa^ 
une  compagnie,  pour  faire  des  découvertes  et  cherche^ 
des  phoques  dans  les  mers  du  Sud,  Dans  cette  trayerséai 
il  toucha  à  Fernambouc  sur  la  cote  du  Brésil ,  et  se  di- 
rigeant ensuite  au  sud,  il  ne  trouva  point  l'île  de  Saxen^ 
burg  à  l'endroit  où  elle  est  sur  les  cartes  et  la  chercha 
vainement  pendant  trois  jours,  preuve  de  sa  non-cpùHen* 
ce.  Il  fit  voile  ensuite  pour  l'île  de  la  Géorgie  méridionale 
et  jeta  lancre dans  la  baie  de  Sparrow,  où  un  bâtiment 
appelé  le  Régulateur  et  appartenant  au  prçpriétaire  d^ 
XAspasU  avait  fait  naufrage  depuis  quelques  mois.  En 
débarquant,  le  capitaine  trouva  les  huttes  désertes  et 
il  apprit  peu  après  que  l'équipage  avait  passé  à  bord 
d'un  navire  anglais,  qui  leur  avait  acheté  la  cargaison 
consistant  en  1 4,000  peaux  de  phoques  et  en  ce  qu'on 
avait  pu  sauver  de  l'équipement  et  du  gréement  du  bâ- 
timent naufragé. 

De  la  baie  de  Sparrow,  Fanning  passa  à  celle  des  Iles 
et  entra  dans  le  havre  de  Woodward,  où  il  rencontra 
un  brick  anglais,  qui  avait  à  son  bord  un  des  matelots 
du  Régulateur.  Là  au  moyen  des  débris  de  ce  dernier 


(9) 
paTife  qu'il  avait  pu  reouoillir  et  fin  bois  de  oonsti  action 
4oQt  il  s'était  pouryu,ii  construisit ,  en  cinquante  jours, 
un  bateau  de  la  contepauce  de  5o  tonneaMx,  à  laide  du- 
quel et  aussi  de  l'actinté  de  son  équipage  »  il  parvint  à 
ramasser  Sj^oqo  peaux  de  phoques ,  ç  e4t-à*dire  plus  de 
la  moitié  de  la  cargaison  féuni^  4^  17  bàtimeos  Tenus 
dans  ces  parages ,  pendant  le  ip$me  temps  et  pour  le  mê- 
me ol>jet.  Cette  chaloupé,  excellente  voilière,  fut  ac}ietée 
pour  xao  guinées,  par  un  capitaine  anglais,  qui  remar- 
qua à  ce  sujet ,  que  riep  n'égalait  l'esprit  (^entreprise  et 
de  perséi^érançe  du  Yankep.  Faisant  yoiie  de  la  Géprgi^ 
méridionale,  le  8  février  i8oi>  Yji^pasie  doubla  le  c^p 
Horn,  toucha  àValparaiso  pour  se  refaire,  traversa  locéan 
Pacifique,  eptra  dans  la  rade  de  Macao,  le  a  septembre 
suivant,  et  rentra  à  New-York ,  le  4  ni^^s^  s8oa  ,avec  une 
riche  cargaison. 

Le  |iriçk  Union ,  çapitiiine  Peadteton ,  fut  équipé  à 
New-Tork,  sous  la  direction  de  M.  Fanping,  pour  faire 
un  nouveau  voyage  de  commerce  et  de  découvertes^  dans 
les  mers  du  Sud,  passer  dans  laNouvdle-Hollande,  eu 
doublant  I0  cap  de  Bonne-Espérancç»  et  particulièrement 
ex«iiiner  avec  soin  les  îles  Crpzett. 

^rmé  au  point  fixé  sqr  les  cartes  pour  la  situation 
de  ces  Ses,  le  capitaine  Pendleton  n'en  trouvaqt  au- 
cune trace ,  se  dirigea  vers  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hol" 
lande  et  trouva  um  havre  commode ,  avec  du  bois  et  de 
leau ,  dans  l'entrée  du  roi  Georges  IlL  De  là,  il  s'avança 
jusqu'à  l'île  des  phoques  de  Vancouver,  où  les  veaux 
marins  étaient  devenus  si  rares,  qu'il  n'en  put  recueillir 
plus  de  trente.  En  longeant  la  côte  à  Test,  le  navire  fut 
pris  par  une  tempête,  qui  le  repoussa  au  large  (Je  quel* 
que  degrés  dans  une  direction  S.S.E.,  et  en  se  dirigeant 
ensuite  vers  le  N.E,  il  se  trouva  en  vue  de  Vîle  de  Border 


(io) 

{Bordenisland)  par  35^  47'  dehtS.  et  i36*4i'  àeXoTt- 
gitude  E.  de  Paris:  Cette  île  a  deux  havres  :  celui  an  RL 
R  sous  35"* 40'  de  latitude,  Inen  boisé  et  bien  approvi- 
sionné d'eau  douce,  de  gibier,  de  poisson  et  d*huîtres. 
Là,  il  construisit  avec  les  matériaux  dont  il  s'était  muni 
à  bord,  une  petite  goélette  du  port  de  40  tonneaux  avec 
laquelle  il  se  rendit  dans  la  baie  du  roi  Georges  III,  pour 
s'assurer  si  les  phoques  étaient  arrivés.  N'en  ayant  pas 
rencontré,  le  capitaine  PendIetQn  résolut  de  faire  voite 
pour  port  Jackson,  d^ms  laNouveHe*Galles  méridionale,, 
afin  d'aller  à  la  recherche  des  îles  qu'on  dit  avoir  été  de^ 
couvertes  par  l\isman  et  d'autres  anciens  navigateurs  ^ 
en  attendant  la  saison  fevorable  à  la  pèche. 

Quittant  Tîle  deBorder,!'  Union  entra  par  l'embouchure 
occidentale  du  détroit  de  Basa,  qu'etle  traversa  sans^ 
carte ,  ni  indication  et  arriva  à  Sydney.  Elleexplora  en- 
suite la  côte  méridionale  de  la  terre  de  Yàn  Diemen  et 
découvrit  dans  ce  trajet  l'île  des  antipodes  du  Sud  ^  où 
se  trouvaient  beaucoup  de  phoques.  On  y  laissa  un  ôffi^ 
cier  et  II  hommes,  pour  iaire  la  pêche ,  et  fente  d'un 
aiiccage  sûr,  F  Union  revînt  à  Sydney.  Le  capitaine  con- 
clut, dans  cet  endroit ,  un  marché  avec  un  négociaiH 
nommé  Lord^  d'après  lequel  il  devait  consigner  à  ce 
derniei; ,  la  cargaison  de  peaux  qui  se  trouvait  à  botd'et 
se  rendre  aux  îles  Fejee  pour  y  prendre  un  chargie- 
ment  de  bois  de  sandal  destiné  au.  marché  de  Canton. 

En  exécution  de  cet  engagement  V Union  mita  la  voile 
de  Sydney  et  se  rendit  à  Tîte  de  la  Nouvelle- Amsterdam,^ 
ou  de  Tongataboo ,  afin  de  se  procurer  un  de  ces  insu- 
laires, parlant  la  langue  Fejee  et  qui  put  servir  d'inter^ 
prête.  Le  capitaine  descendit  à  terre  à  cet  effet,  avec  un 
agent  de  Lord  et  l'équipage  de  la  chaloupe  ;  mais  ils. 
furent  entt)urés  et  massacrés  (le  1*' oct.  1804)  parles 


naturels ,  qui  s'avancèrent  en  grand  nombre ,  dans  leurs 
canots,  pour  attaquer  le  natire.  Pendant  le  combat  une 
femme  decouleur  qui  se  trouvait  dans  un  canot,  fut  reçue 
à  bord  de  1*  Umon.  Cette  femme  nommée  EUza  Mozejr 
raconta  qu'elle  était  arriyée  dans  cette  ile  sur  le  bâtiment 
le  Duc  de  Portland^  capitaine  £•  MeUruon^  dont  Téqui* 
page  avait  été  mis  à  mort  par  les  insulaires ,  excepté  elle , 
un  vieillard,  et  4  jeuues  garçons.  Les  naturels  avaient  été 
poussés  à  cet  acte  de  barbarie  par  un  blanc  nommé 
DçOfle  et  un  Malais,  laissés  quelque  temps  au  milieu 
d'eux.  Mais  tandis  qu'on  croyait  le  vieillard-  et  les  enfans 
épai^nés  occupés  à  décharger  la  cargaison,  ceux-ci  réus- 
sirent à  se  débarrasser  de  Doyle  ,  firent  sauter  pardesr 
sus  le  pont  les naturels^qui  se  trouvaient  sûr  le  vaisseau, 
coupèrent  les  cables  et  gagnèrent  la  pleine  mer,  sans 
que  depuis  on  en  ait  entendu  parler.  Le  capîiaioe  Wright 
qui  prit  le  commandement  de  V  Union  y  vtymt  à  Sydney, 
pour  remplacer  l'équipage  détruit  et  remit  encore  à  la 
voile  pour  les  îles  Fejee ,  où  il  vint  se  briser  contre  un 
rocher.  Tout  ce  qui  était  à  ^ord  fut  noyé ,  ou  massacré 
par  les  cannibales. 

En  apprenant  ces  tristes  nouvelles,  M.  Lord  Loua  un 
bâtiment  et  se  rendit  à  l'île  des  Antipodes ,  où  l'officier 
et  les  marins  laissés  par  le  capitaine  Pendleton  avaient 
ramassé  60,000  peaux  de  veaux  marins.  Il  se  les  fit  re- 
mettre, se  rendit  à  Canton,  où  il  échangea  ces  peaux 
contre  des  marchandises  chinoises,  quil  revendit  aux 
Etats-Unis,  et  dont  il  emporta  le  produit  en  Europe, 
sans  faire  aucune  part  de  ses  bénéfices  aux  propriétaires 
de  r Union.  La  partie  de  l'équipage  qui  était  restée  à  Tîle 
.  des  Antipodes  fut  également  perdue;  car  après  la  re- 
mise des  peaux  entre  les  mains  de  M.  Loid,  ces  marins 
s'embarquèrent  dans  la  petite  goélette  pour  Sydney,  et 
depuis  on  n'en  eut  plus  aucune  nouvelle. 


(  lO 

Voyage  du  natfireh  Catherine  dans  tes  mers  du  Sud 
et  h  la  Chine  y  par  le  capitaine  Henii.  Panmngyfrtre  de 
Tajuteur. 

Ce  capitaine  fit  voile  de  New-York  l-année  suivante, 
muni  d'instructions  pour  trouver  {es  iies  Grozett.  Par- 
venu à  rentrée  dû  roi  Georgpes  III,  il  ^e  rendit  dâtis  les 
parages  supposés  de  ces  îles ,  mais  sans  les  découvrir, 
quoique  Vapparition  de  phoqueâ  et  de  divers  orseaux, 
ainsi  ^ue  d'autres  indices  annonçassent  le  voisinage  de 
la  terre.  Ayant  laissé  quelques  hommes  sous  la  conduite 
d^un  officier;  pour  faire  la  châsse  du  phoque  dans  l'tle 
du  Prince  Edouard,  le  capitaiîie  continua  ses  recher- 
ches',  mais  toujours  aussi  inJBructiieusemeilt;  ce  qui  le 
décida  à  se  rendre  au  cap  de  Bonne-Espérance,  pouf  y 
passer  quelques  semaines  de Thiver.  Après  ce  temps' de 
repos,  iî  reprit  la  route  de  nié  du  Prince  Edouard ,  âfiri 
de  tenter  une  dernière  fois  d'accomplir  rohjét  de  sa  mîs^ 
sion  ;  et  ati  bout  de  plusieurs  semaines  d'une  expToràtit>n 
pénible,  il  parvint  à  reconniaitre  Tes  ties  Crozett,  4  plus 
de  cent  milles  au  sud  de  la  latitude  où  elles  sont 
'  indiquées  sur  les  anciennes  cartes.  Le  capitaine  donna 
à  la  plus  méridionale  le  nom  de  New-York;  celle  à 
Fouest,  Ile  basse  et  étendue  en  longueur,  fut  appelée 
Panning;  et  la  plus  orientale,  élevée  et  montagneuse, 
reçut  le  nom  de  Grand  Crozett.  Ce  groupe  présente  un 
havre  traversé,  à  son  entrée ,  par  un  banc  qui  peut  être 
facilement  franchi  par  les  bàtimens  ne  tirant  pas  plus 
de  dix  pieds  d'eau.  Sur  le  bord  d'une  baie ,  on  trouve 
des  phoques  par  milliers  ;  le  capitaine  Fanning  en  prît 
une  cargaison ,  et  après  avoir  descendu  à  terre  pour 
faire  sécher  et  préparer  les  peaux,  il  appareilla  pour 
Canton. 


(  ».3  ) 

L auteur  fit,  en  i8i5,  un  autre  voyage  dans  les  mers 
du  Sud.  Parti  de  New-York,  le  5  juin,  sur  le  navire  le 
Volontaire^  il  toucha  à  Port-Louis  des  îles  Falkland ,  où 
il  construisit  line  chaloupe  du  port  de  trente  tonneaux, 
qu  il  laissa  sous  la  garde  d*un  officier  et  de  huit  hommes, 
chargés  de  prendre  les  phoques  dans  ces  parages,  pen- 
dant que  le  bâtiment  irait  faire  un  chargement  de  bois 
de  sandal  dans  quelque  île  de  Tocéan  Pacifique.  Pendant 
Fespace  de  trois  mois,  la  partie  de  Tëquipage  laissée  aux 
îles  Falkland,  se  procura,  en  outre  des  veaux  marins, 
292  cochons  sauvages,  987  oies  aussi  sauvages,  ^3  ba- 
rils d'œufs  de  pingouins  ou  d'albatros,  et  5  barils  de 
poisson  mulet. 

-  Après  avoir  manqué  de  faire  naufrage  non  loin  de 
l'endroit  où  s'est  perdue  la  corvette  française  XUranie^ 
le  Volontaire  etiiTSk  daLTïs  l'océan  Pacifique,  en  tournant 
le  cap  Horn;  il  toucha  à  l'île  de  Masafuero;  de  là,  k 
Yalparaiso  pour  se  ravitailler,  et  fut  obligé  de  rester 
quelque  temps  à  Coquimbo ,  par  Tordre  des  autorités 
du  pays.  Dès  qu'il  lui  fut  permis  de  lever  l'ancre ,  le 
capitaine  Fanning  continua  sa  route  vers  le  nord ,  visita 
les  îles  Lobos,  et  ensuite  celles  des  Gallapagos.  Dans  ces 
dernières,  on  lui  fournit  10,000  peaux  de  veaux  marins 
et  une  grande  quantité  de  toi^ues.  Le  navire  appareilla 
de  ces  îles,  et,  retournant  vers  le  sud,  toucha  à  Tîle  de 
Sainte- Marie,  sur  la  côte  du  Chili,  où  il  jeta  l'ancre,^ 
et  prît  à  bord  plus  de  1 4,000  peaux.  Enfin,  après  être 
repassé  par  les  îles  Falkland,  il  rentra  dans  le  port  de 
New-York,  le  i3  avril  1817,  après  une  absence  de  vingt- 
deux  mois.  La  détention  que  subit  le  capitaine  Fanning 
à  Coquimbo  lui  fit  sentir  Inopportunité  d'une  force  na- 
vale dans  l'océan  Pacifique,  et  ses  vues,  à  ce  sujet, 
furent  adoptées  par  le  gouvernement  des  Etats-Unis. 


(  '4  ) 

Voyage  du  brick  Hersilie  dans  les  mers  du  &ui^  sous 
te  commandement  de  James  P.  Shej[fieldj  dans  le  même 
but  que  les  précédensi 

L*auteur  de  Touvrage  que  nous  analysons  possédait 
une  copie  exacte  du  journal  du  voyage  la  corvette  espa- 
gnole Atreuidas;  il  connaissait  la  position  dès  îles  de 
rAurère,  ainsi  que  le  manuscrit  du  capitaine* />irci( 
GherreiZj  qui,  commandant  le  navire  hollandais  Bonnes  ' 
Nouvelles^  découvrit,  en  1699,  la  terreau  sud  du  cap 
Hom  ;  enfin  M.  Fanning  se  rappelait  aussi  que,  lors  de 
son  expédition  dans  la  Géorgie  méridionale,  les  glaces 
que  Ton  avait  brisées  s'étaient  écoulées  vers  Test;  d*où 
il  était  convaincu  de  l'existence  de  quelque  terre  située 
entre  lés  60^  et  65^  de  latitude  S.  et  5o®  et  60"*  de  longi- 
tude ouest. 

Le  capitaine  et  le  sub^écargue  de  YHemlie  étaient 
chargés  de  faire  des  observations  nautiques  :  ils  devaient 
d*àbord  toucher  aux  îles  Falkland  pour  refaire  Téqùipage, 
ensuite  aller  à  la  recherche  des  îlerde  TAurore ,  et  es-^ 
sayer  d*y  faire  une  cargaison  de  peaux  de  veaux  marins; 
si  ce  dernier  dessein  ne  réussissait  pas,  ils  devaient  ré- 
trograder à  Touest  jusqu'à  llle  de  Slaten  (Staten  Istand); 
ensuite  se  diriger  au  sud ,  aussi  près  que  possible  de  la 
latitude  du  cap  Horn ,  jusqu'au  63^j;  de  là  gagner  à  lest 
pour  découvrir  quelque  terre;  et  enfin ,  s'ils  échouaient, 
entrer  dans  l'océan  Pacifique,  ou  retourner  aux  îles  Pal- 
kland  ou  autres ,  aux  environs  du  cap  Horn. 

En  conformité  de  ces  instructions,  le  brick  V Hersilie 
aborda  aux  îles  Falkland ,  alla  ensuite  à  la  découverte 
de  celles  de  l'Aurore ,  qu'on  reconnut  être  au  nombre 
de  tt  ois ,  élevées  en  forme  de  pain  de  sucre ,  mais  n'of- 


(i5) 

firant  aucun  point  de  débarquement^  ni  même  aoeessible 
k  des  animaux  amphibies.  Des  pigeons  blancs  et  quel- 
ques autres  oiseaux  furent  les  seuls  êtres  animés  qu'on 
y  aperçut.  I^  brick  navigua  autour  et  au  milieu  de  ces 
îles,  sans  rencontrer  de  récif,  excepté  un  seul,  à  un 
petit  mille  de  File  la  plus  occidentale  ;  celle  du  milieu  est 
située  sous  le  Sa^  58'  de  latitude  S.  et  le  47®  &x'  de  Ion* 
gitude  O. 

Laissant  ce  groupe,  V/Iersilie  &t  voile  pour  Hle  de 
Staten ,  afin  de  faire  du  bois  et  de  Teau,  et,  après  s'être 
approvisionnée ,  se  dirigea  au  sud  jusqu'au  fi<y*  d^  bitit. 
S.  ;  de  là ,  cinglant  à  Test,  on  découvrit  une  île  de  forme 
circulaire  et  très  élevée,  couverte  de  neige  en  février, 
le  dernier  mois  d'été  de  cette  région.  Cette  singularité 
lut  fit  donner  le  nom  de  Mount  Pisgah  Island  (île  du 
mont  Pisgah).  Plus  loin,  on  se  trouva  en  vue  d'un  autre 
groupe,  qui  fut  appelé  IlesFanning;  en  naviguant  entre 
les  deux  premières,  le  navire  entra  dans  un  havre ,  où  il 
jeta  l'ancre )  et  la  crique,  dont  il  formait  l'embouchure, 
fut  nommée  Crique  Hersilie.  Placé  sur  une  position  éle* 
vée,  on  apercevait  une  grande  étendue  de  terre  à  Vest, 
mais  la  sa.son  était  tiop  avancée  pour  en  permettre 
Texplorafion.  Le  brick  prit  à  bord  une  cargaison  de 
peaux  de  phoques  de  grande  valeur,  et  gagna  le  port  de 
Stonington ,  aux  Etats-Unis. 

tl  parait  que  ces  îles  ont  été  vues  par  le  capitaine 
Smith  du  brick  anglais  Guillaume ,  quinze  mois  avant 
l'expédition  de  YHersilie^  et  appelées  par  lui  tes  Shetlan4s 
méridionales;  le  capitaine  américain  pressa  le  nom  de 
Gherçiiz  New-lsland,  en  l'honneur  du  premier  auteur 
de  la  découverte  ;  mais  la  dénomination  anglaise  a  pré-  . 
valu  sur  les  cartes. 

Tout  ce  groupe  consiste  en  une  cinquantaine  d'îles  et 


(  i6  ) 

îlotiî,s*élën(liifatdaS».0.  au  W.-E.,  entrer  tes  6i  el63°  1/2 
de  latitude  S;  et  les  54  et  63^  de  longitude  O.  La  naviga- 
tion jr  e^t*  difficile,  là  terre  rare  et  n'offrant  que  de  la 
mousse  pour  toute  végétation.  Le  climat  ressemble  à  ce* 
lui  de  la  Géorgie  méridionale.  L'ile  de  Déception^  la  plus 
an  sud ,  est  évidemment  d'origine  volcanique.  Au  N.-E., 
dans  l'intérieur  de  la  baie,  est  te  havre  appelé  PoH 
Yankee  y  près  lequel  est  une  source  d  eau  chaude  ;  et  le 
sable,  à  quelques  verges  de  distance,  est  si  brûlant, 
qu  on  ne  pourrait  y  laisser  quelque  temps  la  main.  Dans 
la  cavité  d*uûe  montagne  peu  éloignée ,  on  découvrit 
des  monceaiux  de  glace  de  plusieurs  centaines  <Ie  pieds 
de  hauteur. 

L*année  qui  suivit  le  riftour  de  VHersUie ,  une  escadre 
de  cinq  vaisseaux  fut  rassemblée  à  Stonington,  sous  les 
ordres  du  capitaine  Pendleton  ;  de  Tétat  de  Connecticut, 
pour  un  voyage  aux  Shetlands  méridionales.  La  flotte 
arriva  en  vue  de  l'île  de  Déception,  et  jeta  l'ancre  dans 
le  havre  Yankee  (tSii).  D'une  position  élevée  de  cette 
île,  et  paf  un  temps  serein, on  aperçut  directement,  au 
sud,  une  montagne  (présentant  l'aspect  d'un  volcan  en 
travait),  et  qui,  ayant  été  examinée  par  le  capitaine 
Palmer,  montant  le  sloop  Heroy  de  4o  tonneaux,  fut  re- 
conflue  être  une  région  montagneuse  très  étendue ,  et 
encore  plus  couverte  de  neige  et  dé  glace  que  les  Shet- 
lands méridionales.  En  revenant  au  port  Yankee,  le 
Héro  se  trouva  eAvelôppé  dans  un  épais  brouillard,  entre 
ces  dernières  îles  et  la  Terre-Ferme  ;  et  quand  ta  brume 
se  fui  dissipée,  il  éiait  au  milieu  d'une  frégate  et  d'un 
sloop  de  guerre  rnsse ,  faisant  un  vbyage  de  découvertes 
*  autour  du  monde.  Le  capitaine  Palmer  informa  le  com- 
modore  de  l'existence  d'un  grand  continent  au  sud  de 


f  '7  ) 
h  lafdtttde  on  iU  se  trouvaient.  Ce  dernier  offioîer  hii 
donna  le  nom  de  Terre  de  Paimer.  (i) 

Dans  la  s  ûson  nautique  suivante  (i8ai— aa),  le  capi*- 
taine  Pendleton  étant  retourné  au  havre  Yankee,  déta- 
dia  M*  Palmer  sur  le  sloop  James  Mcnrœ^  de  80  to»* 
neaux,  afin  d'examiner  la  nouvelle  teri^Ên  naviguant  au 
sud,  cet  officier  trouva  l'accès  des  câtes  défendu  par  les 
glaces;  il  prit  alors  à  Test,  et  approcha  dans  quelques 
endroits  jusqu'à  un  mille,  tandis  que  dans  d'autres,  il 
fut  obligé  de  se  tenir  à  plusieurs  milles  de  distance.  Pen- 
dant les  mois  de  décembre  et  janvier,  qui  ferment  le 
plein  été  dans  cet  hémisphère,  le  capitaine  Palmer  par- 
I  courut  1 5.  degrés  de  côtes,  depuis  le  64"*  jusqu'au  49^  de 

\  de  long.  O. — par  61^  4^'^^  latitiule  S.  Il  découvrit  un 

'  détroit,  qu'il  appela  Détroit  de  Washington ^  et  dans 

lequel  il  pénétra.  Après  nue  lieue  de  navigation,  il  arrivJBi 
àune.baie  magnifique,  qu'il  nomma  Baie  Monroe^  et  au 
bout  de  laquelle  était  un  havre  commode ,  qui  reçut  le 
nom  de  Hapre  de  Palmer^  Le  capitaine  y  jeta  l'ancre,  et 
s'aventura  à  terre  avec  une  partie  de  son  équipage;  mais, 
après  avoir  visité  la  côte,  et  même  l'intérieur  du  pays  à 
quelque  distance ,  on  n'aperçut  aucune  trace  de  végéta- 
tion, si  ce  n'est  de  la  mousse;  toutes  les  montagnes 
étaient  couvertes  de  neige ^  à  l'exception  de  quelques 
pics  noirâtres. 

Voyage  de  la  goëletteVac\ûque  dans  les  mers  du  Sud, 
sous  le  commandement  du  capitaine  James  Brown. 

Parti  de  Portsmouth  (New  Hampshire)  le  1®'  octobre 
2829,' il  relâcha  ,  le  i4  novembre,  aux  îles  du  cap  Vert 

(i)  Dans  le  Voyage  du  capitaine  A/orW/ (page '69),  il  est  dit  par 
erreur  que  cette  terre  fut  nommée  Nowedu  Groenkutd méridional  par 
le  capitaine  Johnson. 

2 


(  i8  ) 

pour  prendre  des  provisions  ^  et  fit  voilé  pour  la  Gëor^ 
gie  méridionale,  où  il  arriva  le  ap  décembre  suivaiih 
Le  Pacifique  quitta  cette  ile  le  S  inars  (i83o)  chargé  de 
a56  fouri*ures  de  loutre  de  mer  et  de  1800  gallons 
d'huile.  Se  trouvait,  le  8  décembre  suivant^  (>àt  latitude 
S.  56  18',  et  longit.  O.  ^V  35' ,  on  découvrit  une  ile 
non  mentionnée  sur  aucune  carte ,  de  deux  milles  de 
circonférence,  fort  élevée  au-dessus  du  niveau  de  la 
meri  et  qui,  par  un  ténrps  clair,  peut  être  vue  à  trente 
milles  de  distanbe.  Le  capitaine  Brovvn  la  nomma  lie  Jk 
Potier.  Quatre  jours  après  (le  la  décembre)  une  autre 
ile  fut  afierçue^dù  centre  de  laquelle  il  s'élevait  conti- 
nuellement urie  colonne  de  fumée  à  une  hauteur  de 
huit  cents  pieds  environ.  Elle  était  couverte  de  neige  et 
'de  glace.  Ijcs  parties  inférieures  présentaient  une  couche 
.profonde  de  lave ,  dont  plusieurs  masses  épaisses  se  dé- 
tachaient et  flottaient  aux  environs.  Cette  ile,  qui  fut 
appelée  lie  des  Princes ,  offre  deux  points  de  débarque- 
ment abordables;  elle  a  cinq  milles,  de  long  du  N.  O. 
au  S.  E.,  et  est  située  sous  le  5>  55'  de  lai.  S.  et  le 
27^  53*  de  long;  O. 

Le  22  décembre,  on  se  trouva  encore  en  vue  d'une 
nouvelle  ile,  âous  le  Sj*"  49'  ^^  la^-  S<  et  27°  38'  de  long. 
O. ,  ayant  six  uiilles  en  longueur  do  N.  O.  au  S.  E. ,  et 
présentant  le  même  aspect  que  la  précédente^  mais  n'of- 
frant aucun  ancrage.  On  peut  l'apercevoir  à  cinquante 
milles  au  large  par  un  ciel  serein  ;  elle  reçut  le  nom  de 
lie  de  M  illey.  Enfin  une  quatrième  île  fut  découverte 
le  jour  de  Noël  i83o,  d'où  elle  fut  appelée  Hederfoël 
(Christmas  Island)  ;  elle  est  à  égale  distanëe  des  iles  de 
la  Chandeleur  et  de  Montagne,  mais  plus  à  l'ouest  que 
l'une  et  Tautre.  Au  reste ,  toutes  ces  iles  n'offraient  pas 
la  moindre  espèce  de  végétaux. 


(  '9) 
Ïjcb  pins  grandes  montagnea  de  glace  aperçues  par 
le  Pacifique  fai^nit  loys  )e  58**  i8'  de  lat.  S«  Quelques* 
fines  aTaieiit  trois  à  quatre  milles  de  long^  deux  nulles 
de  large^  et  deux  à  trois  cents  pieds  de  haut ,  apUliéi 
au  sommet.  L  équipage  qui  se  trouvait  dans  la  ebaloupe 
avait  sourent  à  Se  défendre  contre  les  iigres  de  mer 
(probablement  Uhe  espèce  de  walruà)  ;  on  tua  un  de  ces 
animaux,  qui  avait  dix  huit  pieds  de  loing. 

Tableau  de  dwerses  Ues  récemment  décout^erteSf  et  qui,ae 
sont  pas  généralement  indiquées  sur  les  cartes. 

Ile  de  Pike  {Pike*s  island).  Lat.  S. ,  a6®  19'  ;  long.  O. 
(de  Greenwich) ,  10  5°  16'.  Découverte  en  1809. 

Ile  de  Ducie  (  Dueie's  island).  Lat.  S. ,  %i'*  26'  ;  long. 

Ô.,  124-  37'. 

Groupe  de  Mitchill  (^Mitc/ull's group).  Lat.  S.,9«  18"; 
long.  K.y  179°  4^'*  Découvert  par  le  capitaine  Barrett, 
commandant  Le  navire  P  Indépendance  y  de  Nantucket. 

r 

Ce  groupe  est  habité. 

Ile  Rocheuse  (  Rocky  island).  Lat.  S.,  10®  4S'î  l<»3g*  ^» 
179*  a8'.  Découverte  par  le  même. 

Ile  de  Swain  {SwaMs  island).  Lat.  S« ,  59<»  3o'  ;  long. 
O.,  loo"*  (P^^  approximation).  Découverte  par  le  capi- 
taine Swain,  deNantucket,  en  1800;  fréquentée  par 
une  grande  qUàtatiié  de  veaux  marins. 

Ile  de  Tuck  {Tuck's  island).  LaL  N.,  i7<>;  Idug.  EL, 
iSS*".  Très  basse  et  peuplée. 

Iles  de  frorth{rFotth*$  islands).  Lat.  N. ,  8«  45';  long. 
E.,  iSi''  3o'.  h\\  noMtbredtt  cinq. 

Récifs  de  Tuck  et  bancs  de  rochers,  au  hombre  de 
neuf  y  par  6*  ao'  de  lat.  Sw  et  iSj^"*  3o'  de  long.  E. 

Ridfs  de  Rambler  (  Rambler  s  ree/s),    i^  par  lat.  N., 

a. 


(ao) 

2i»45^  ;  long.  E. ,  ijS^  la* a**  par  lai.  N. ,  a3*  ap',  et 

long.  E. ,  178**  i3'.  —  3°  par  lat.  N  ,  a3«  3o',  et  long.  E., 
1-38^  3 1'.  Ces  écueiU  ont  été  signalés  par  le  capitaine 
William  Worth,  second  du  Rambler^  de  N^uitucket^dans 
Tannée  1839. 

Ile  de  Jefferson  {^Je/ferson^sisland).  Lat.  N. ,  18**  aj'; 
long.  O. ,  1 1 5**  3o'.  Découyerte  par  un  bâtiment  parti  de 
Salem,  le  8  avril  i8a6. 

Ile  de  Gardner  {Gardner*s  islcutd).  I^at.  S.,  4'  3o; 
long.  O. ,  174*  2a'. 

^ IledeCofJin  {Cofjin^s islandyioit.S.j  Si*»  i3;  long.  O., 
178*»  54'. 

Grande  île  de  Gange  {Great-Gangé^s  island),  Lat.  S.  ^ 
io«  a5'  ;  long.  O. ,  160" 45'.  Ile  habitée. 

Petite  île  de  Gange  (^Little  G  anges  island)  Lat.  S.jio"; 
long.  O. ,  161".  Egalement  peuplée  et  abondant  en  co- 
cotiers. 

Ces  quatre  dernières  îles  ont  été  découvertes  par  le 
capitaine  J.  CofEn,  du  navire  &  Gange  y  sortit  de  Nan- 
tucket.  Les  habitans  se  montrèrent  bienveillans  et  em- 
pressés à  fournir  des  noix  de  cocos ,  etc. 

Ile  Inconnue  {Unknown  island).  Lat.  S. ,  5^;  long.  O. , 
i55*^  10^  ;  d'environ  1.0  milles  en  longueur  sur  a  de  lar* 
geiiT.  Côte  hérissée  de  rochers. 

Ile  Reaper  [Reapers  island).  Lat.  S. ,  9^  55';  long.  O., 
13a''  4o*  Ile  basse,  boisée  et  peuplée;  découverte  par  le 
capitaine  Coffin,  çn  i8a8. 

Groupe  d^ lies  {Group  islands).  Lat.  S.,  3i®a5';  long. 
O.,  entre  lag"  a7'  et  i3o**  i5'.  Découverte  par  le  capi- 
taine J. Mitchel, en  i8a3. 

Récy^'de  Lancaster  ÇLancaster's  ree/),  Lat.  S.,  37°  a'; 
long.  O. ,  146''  ay\  S'étendant  l'espace  de  6  milles  du 


(  ai  ) 

N.-E.  au  S.-Q.  ;  signalé  par  le  capitaine  Weeks ,  de  New- 
Bedford,  en  i83o. 

Ile  Oeno  (Oeno  island).  Lat.  S.,  a3"57';long.  O., 
lit"*  5'.  A  environ  80  milles  N.-O.  par  N.  de  celle  de 
Pitcaim.  Un  brisan  dangereux  saillit  de  son  extrémité 
méridionale.  Découverte  par  le  capitaine  G.-B.  Worth , 
du  navire  VOenOy  de  Nantucket. 

Écueil  inconnu  {Unknown  reef).  Lat.  N. ,  27°  46' î 
long.  O.,  174**  ^6'*  Rochers  à  (leur  dVau  et  bancs  de 
sable,  où  firent  naufrage,  le  26  avril  1822,  le  vaisseau 
la  Perle,  capitaine  Clarke,  et  l'Hermès ^  capitaine  Phil- 
lips. Les  équipages  se  sauvèrent  et  restèrent  deux  mois 
sur  ce  récif,  en  attendant  qu*on  vînt  les  rechercher. 

Smut'Face-lslancL  Lat.  S.,  6"  16'  ;  long.  E. ,  177*»  19'. 

Ile  Parker.  Lat.  S. ,  i«  19'  ;  long.  O. ,  174**  3o'. 

Ile  de  Brown  {Brown's  island).  Lat.  S.,  18'  1 1';  long.  E., 
175^48'.  Ces  trois  dernières  découvertes  appartiennent 
au  capitaine  Plasket ,  montant  F  Indépendance  y  de  Nan- 
tucket, qui  les  fit  en  1828. 

Ile  de  Chase  {Chase^s  island).  Lat.  S.,  2"  28'  ;  long.  E., 
i76«. 

Ile  de  Lincoln  (^Lincoln's island).  Lat.  S.,  1°  5o';  long. 
E.,  r75«. 

Ile  de  Brind  {Brind's  island).  Lat.  N. ,  o""  20'  ;  long,  E.. 

174^ 
Ile  Dundas  {Dundas  island),  Lat.  N.,  o«  1.0'^  long.  E., 

174°  12'. 

Les  quatre  iles  qui  précèdent  ^nt  été  découvertes  par 
le  capitaine  Chase,  du  vaisseau  Japon,  de  Nantucket, 
en  18217  et  1828. 

Rocher  de  Nixon  {Nixon  s  rock  ).  Lat.  S.,  4o' ,  long.  O. , 
57''  36'.  Sëlevant  à  6  pieds  au-dessus  de  leau,  et  s'éten- 


Jani  au  N.-E.  de  la  longueur  d'un  càble.  Signale  parle 
capitaine  Dixon,  de  VAriel, 

lie  de  la  NouveHe-Décousfeîie  {Nevi^Discovery  $skuiul)* 
Itat.  &.,  iS'Si';  long.  E.,  176'  11'.  Habitée,  et  décou* 
Y^rte  par  te  capilaînç  Hunter,  du  navire  le  Carmélite. 

Ile  Valette {Faletia  island).  L^t.  S. ,  iài*  1*^  l<yng-  ^-f 
long,  E.,  iSS**  i3^  Découverte  par  le  capitaine  Philips^ 
le  10  juillet  i&a5. 

Rocher  de  la  Baleine  (Jf^hqle  ract:).  Lat.  S-,  5i"  Si'* 
Iong.O.,64°  32'.  Juste  à  fleur  d'e^iu,  et  couvert  d*||n^ 
grande  quantité  de  s^l  marin. 

Rocher  de  Tile  de  (jrordner  (  Gardner'^  island  rock  )v 
Lat,  N. ,  a5°  3^  ;  long.  O.,  lôj*»  J^o\  D'environ  pn  mille  de 
circonférence  et  i5o  pieds  de  haift. 

RèciJ d AUen{Alleriê  t^ef).  Lat.  N.,  aS"  a8'  ;  longea, 
i^o'^ao''. 

Ces  divers  écueils  furent  découverts  par  le  capitaine 
j.  Allen,  sur  te  navire  Maro,  de  Nantucket,  en  1821. 

Groupe  deStarbuck  (  Starbuck's group).  Lat.,  scHis  Té- 
quateur ^  long.  E. ,  lyî"  3o*. 

Ile  de  Loper  (^Loper  s  island),  Lat.  S.,  6**  7'  ;  long.  E., 
Ï77®  40'- 

Brisan  dangereux  [Dangerous  reef\  Lat^  S.,  ^  3o'; 
long.  O.,  175*. 

Ile  de  Tracjr  (  Traces  island  ).  Lat.  S. ,  7°  3o'  ;  long,  E* 

178^5'. 

NonkveaU'Nantucket  (Nefv^Narttucket).  Lat.  N.,  0*1 1'  ; 
long.  O. ,  176*20'. 

Ile  de  Oranger  {Qrunget^s  island).  Lat.  N,,  18®  58*^5 
long.  E.,  i46*r^. 

Ces  six  dernières  îles  ont  été  découvertes  par  des  bft- 
timens  baleiniers  de  Nantucket,  de  1820  à  1826. 

Ile  et  Groupe  de  Fishef.  Lat.  Kw  2^  3o^;  long.  EL, 


(a3) 

i4i''  !'•  Découvert  par  le  navire  anglais  le  Transit ^  ca- 
pitaine J.J.  Goffin,  le  la  septembre  i8a4.  Le  capitaine 
Coffin  a  donné  des  détails  sur  ces  iles,,qu*il  dit  être  au 
nombre  de  six ,  outre  un  grand  nombre  de  bancs  et  de 
récifs.  Entre  Tîle  Fisl^er,  la  plus  grande  de  ce  groupe 
(  ayant  4  Ueueç  de  long  du  3*  S.  E.  au  N.  N.  O.  et  Tile 
de  Kidd ,  qui  en  est  la  plus  occidentale,  il  y  a  une  baie 
vaste  et  limpide  de  2  milles  en  largeur  sur  5  milles  en 
longueur.  En  y  naviguant,  on  découvrit  une  autre  petite 
ause  commode  et  à  l'abri  de  tous  les  vents,  excepté  de 
rO.  S.O.,  et  où  le  navire  jeta  l'ancre  sur  i5  brasses 
d  eau.  Elle  reçut  le  nom  de  Havre  de  Coffin,  Cette  baie 
fournit  de  l'eau  en  abondance  et  de  la  meilleur  qualité , 
ainsi  que  du  poissQn  excellent.  Les  tortues  et  les  pigeons 
y  sont  en  quantité  innombi;ahle.Ces  îles  sont  couvertes 
d'arbres  magnifiques,  sur  lesquels  on  ne  découvrit  au* 
cune  marque  ou  entaille  qui  pût  (aire  croire  4  ta  pré- 
sence de  l'homme  sur  ces  rivages;  enfin  on  n'y  aperçut 
ni  quadrupède,  ni  reptile,  ni  insecte  d'aucune  espèce. 
Ce  groupe  offre  un  point  de  relâche  très  favorable  pour 
les  baleiniers,  ainsi  que  pour  les  navires  allant  de  Canton 
à  Port- Jackson  ou  sur  la  câte  N.  O. 

Groupe  de  Couell,  composé  de  14  iles,  et  situé  sous 
4"*  3o'  de  lat.  N.  et  168»  4o'  de  long.  E.  Découvert  parle 
capitaine  H.  Covell ,  montant  h  barque  l^ Alliance ,  le 
7  mai  i83i.  Ce  groupe  est  peuplé. 

W. 


(  >4) 


Mémoires  sur  t  ancienne  Géographie  historique  des  pays 

voisins  de  la  Méditerranée^ 

* 

Lus  à  la  Société  de  Géographie,  dans  ses  séances  du  4» 
du  x8  octobre  et  du  9  noyembre  i833^. 

PAR    M.    ROUX    DE   ROCHELLE. 


Italie, 

L'Italie ,  où  se  renferma  long-teitips  la  république  ra- 
Hiaine^  est  séparée  du  reste  de*  l'Europe  par  les  ciaies  dès 
Alpesyf]ui  embrassent  les  provinces  du  nord  comme  une 
large  ceinture.  Une  autre  chaîne  de  montagnes  moins 
élevées  parcourt  cette  Péninsule  dans  toute  sa  longueur: 
ce  sont  les  Apennins.  La  longue  plaine  qui  les  sépare 
des  Alpes  et  où  viennent  s*ouvrir  les  nombreuses  vallées 
du  nord  de  l'Italie,  est  baignée  par  les  eaux  de  TEiidan 
qui  reçoit  le  Tésin ,  TAdda,  le  Mincio/le  Tanaro  et  la 
Trébie,  illustrée  par  la  victoire  /d  A<>nibal  :  TAdige 
située  au  nord  de  l'Ëridan  ^  se  jette  conune  lui  dans 
TAdriatique.  Ce  sont  les  plus  grands  fleuves  de  Tltalie; 
mais  le  Tibre  en  est  le  plus  fameux  ;  et  Ton  est  tenté  en 
étudiant  la  géographie  d*un  grand  peuple,  de  fixer  les 
rangs  des  lieux  par  leur  célébrité. 

lies  vallées  et  les  plaines  qui  s*é tendent  au  pied  des 
Apennins,  soit  vers  la  Méditerranée,  soit  vers  TAdria- 
tique,  n*ont  pas  assez  d'étendue  pour  que  cette  partie 
de  ritalie  puisse  avoir  de  grands  fleuves.  L'Arno,  le  Ga- 
rigliano,  le  Vulturne  sont,  après  le  Tibre,  les  principa- 
les rivières  qui  se  rendent  dans  la  Méditerranée  :  L*A- 


(a5) 

driatique  ii*en  reçoit  aucune  d  aussi  considérable  ;  le 
taure,  le  Tiferne ,  TAufide  ne  doirent  leur  célébrité  qu'à 
rhistoire  ;  et  le  Rubicon  ne  serait  rien ,  si  Jules  César  ne 
Tavait  pas  franchi  pour  changer  le  sort  de  Rome  et  de 
la  terre. 

Considérons  sous  d'autres  rapports  les  différentes  par- 
ties de  cette  contrée^  et  voyons  ce  qu'elle  fut  à  diverses 
époques,  afin  d'y  suivre  avec  «plus  de  fruit  la  marche  des 
peuples  et  le  cours  des  ëvènemens. 

On  peut  partager  Tltalie  ancienne  en  trois  grandes 
divisions  :  au  midi  est  la  Grande-Grèce ,  ainsi  nommée 
des  colonies  grecques  qui  vinrent  s'y  fixer;  au  centre 
sont  les  régions  dont  se  composa  d'abord  la  république 
Romaine  ;  nous  trouvons  au  nord  les  nations  Aborigè- 
nes et  les  établissemens  des  Gaulois  Cisalpins. 

Quelques  géographes  ne  comprennent  sous  le  nom 
de  Grande-Grèce  que  la  Lucanie  et  le  Brutium ,  mais  on 
peut  y  joindre  la  Campanie  et  TApuIie. 

Les  principaux  peuples  du  Brutium  étaient  les  Lo- 
criens  et  les  Crotoniates  ;  ceux  de  la  Lucanie  étaient  les 
Sybarites  :  Crotone  leur  fit  la  guerre;  et  Sybaris  était 
déjà  détruite,  long-temps  avant  la  conquête  dii Brutium 
par  les  Romains.  Cetix-ci  fondèrent  plusieurs  colonies 
dans  cette  contrée  ;  la  plus  remarquable  était  celle  de 
Régium,  située  sur  le  détn>it  de  Messine,  et  destinée 
à  maintenir  les  communications*  àe  l'Italie  avec  la  Sicile. 

Naples,  Capoue,  Salerne,  étaient  les  premières  villes 
de  la  Campante.  Cette  région ,  Tune  des  plus  fertiles  de 
l'Italie,  fut  aussi  l'une  des  plus  peuplées:  on  Thabite 
jusqu'au  pied  du  Vésuve ,  et  sur  la  cendi;e  même  des 
villes  qu'il  a  détruites  :  Virgile  y  a  placé  ses  enfers  et 
ses  champs  Elysiens. 

L'Apulie  était  oocupée  par  les  Dauniens,  ies-Peucé^ 


(a6) 

tiens,  les  Calabrais,  les  Messapiens,  les  Salenlîns  ^t  i^ 
peuples  deTarente,  Ces  derniers  fuient  les  plus  puissuns, 
les  plus  riches,  les  plus  remarquables  par  leur  résistance 
aux  Romains.  C'était  au  port  de'Bru ndusium,  situé  yef9 
l'entrée  de  l'Adriatique,  qu'on  s'embarquait  ordinaire^- 
ment  pour  la  Grèce  :  Jules  César  en  partit  pour  aller 
vaincre  à  Pharsale;  Virgile  y  débarqua  à  son  retour 
d'Athènes,  pour  aller  mourir  à  Naples. 

Les  champs  de  Diomède ,  situés  près  de  l'Aufide,  rap- 
pellent que  Ion  disait  remonter  cette  colonie  jusqu'aux 
temps  de  la  prise  de  Troie  :  la  bataille  de  Gani)^  a^ 
livra  dans  les  mêmes  plaines,  et  l'on  trouve, en  s*é|evailt 
vers  les  montagnes,  le  territoire  de  Venusium ,  où  se  ter- 
mina la  guerre  contre  SparUcus. 

L'Italie  centrale  comprend  ces  peuples  uonibreux^ 
contre  lesquels  Rome  eut  à  lutter  pendant  plusieurs 
siècles.  Si  l'on  se  borne  k  les  dasser  p^r  régions»  on 
trouve  le  Latium,  le  pays  des  Samnitès,  rÉtruri^  ,  l'Ooi- 
brle  et  le  Picenum  :  chacun  de  ces  territoires  renfermaît 
plusieurs  peuples  que  Thistoice  des  premiers  siècles  de 
Rome  a  rendus  célèbres. 

Dans  le  Latium,  les  Rutules  s'étaienf  opposés  les 
premiers  à  l'établissement  d^Albe,  d'où  les  fondateurs  dp 
Rome  devaient  sortir';  et  les  Latins,  les  Hemiques,  Us 
Voisques,  lui  firent  long-temps  la  guerre. 

Les  Sabins,  lesiEques,  les  Marses,  voisins  des  Sam- 
nitès, avaient  avec  eux  une  commune  origine,  et  ils 
occupaient  ensemble  la  chaîne  des  Apennins;  nations 
fortes  et  belliqueuses,  qui,  après  avoir  résisté  à  Rome 
avec  énergie,  devinrent  les  premiers  appuis  de  sa  gran- 
deur. Xes  Vestins,  lesPélignes,  les.Marucins,  lesFren- 
taniens,  établis  entre  les  Apennins  et  l'Adriatique,  des^ 
cendaient  égs^Ument  des  Samnitès. 


(=»7  ) 

L'Btrurie  formait,  vers  les  premiers  temps  de  la  ré- 
publique romaine,  une  confédération  de  douze  cités , 
dont  chacune  avait  des  magistrats  ou  des  rois.  Les  cités 
les  plus  renuirquables  étaient  celles  de  Florence ,  d'Are- 
tium,  de  Clusîum ,  de  Yulsinii,  de  Tarquipii ,  de  Falis* 
que  et  de  Veies.  La  désunion  de  ceC|e  ligue  rendit  VÈr 
trurie  plus  facile  à  vaincre^  mais  les  moyens  de  siège 
étaient  alors  si  feibles,  que,  pour  s'emparer  de  Veies, 
il  faillit  dix  années. 

L'Ombrie,  le  Picenum ,  ne  renfermaient  aucune  cité 
renûirquable  ;  les  colonies  de  Spolète  et  d'Ancone  y  fu- 
rent établies  depuis. 

Les  plus  importantes  nations  du  nord  de  l'Italie  étaient 
les  Liguriens,  les  Insubriens,  les  Yenètes  et  les  Gaulois. 
Les  Liguriens,  placés  entre  les  Alpes  Cottiennes,  le  Pô 
et  la  Méditerranée ,  se  partageaient  en  plusieurs  tribus. 
Les  plus  nombreuses  occupaient,  sous  le  nom  géné- 
rique de  Yagienni ,  la  Ligurie  occidentale  :  elles  étaient 
séparées  par  le  cours  de  la  Macra  des  Liguriens  Apuani 
qui  s'étendaient  entre  l'Arno  et  la  chaîne  des  Apennins. 
Gènes,  Albenga,  PortusYeneris  étaient  lès  principaux 
Keus  de  la  Ligurie. 

Les  Ségusiens ,  les  Tauriniens ,  les  Insubriens  avaient 
pour  limites  rÉridan,  le  lac  Majeur  et  les  Alpes  :  Turin , 
MiUin ,  Pavie,  destinés  à  acquérir  un  jour  plus  de  splen- 
deur ^talent  au  nombre  de  leurs  cités. 

Entre  le  lac  Majeur,  le  Pô,  les  Alpes  et  l'Adriatique 
s'étendait  laTénétie.  Les  Euganéens,  les  Cénomanes  , 
les  Carnîens,  les  Istriens  faisaient  partie  de  cette  nation. 
Altinum,  Aquilée,  Padoue,  existaient  :  Yènise  ne  s'éle* 
vail  pas  encore  du  nailieu  des  eaux. 

I^fTérens  peuples,  dont  les  noms  rappellent  leur  ori- 
gine gauloise,  étaient  répandue  entre  le  Pô ,  les  Apen^ 


(  a8  ) 

f  ■  

nins  et  les  frontières  de  TOmbrie  et  du  Pîcenum  :  c'é- 
taient les  lingones,  les  Boîens ,  les  Sënonais,  venus  des 
Trions  de  Langres,  de  Bourges  et  de  Sens.  Leurs  tribus 
formaient  les  postes  avancés  de  la  Gaule  Cisalpine,  qui 
fut  long-temps  pour  les  Romains  une  ennemie  d'autant 
plus  redoutable ,  qu'elle  pouvait  aisément  recevoir  des 
secours  de  la  Gaule  Celtique. 

Tous  ces  peuples  dltalie  perdirent  successivement 
leur  indépendance;  et,  à  mesure  qu'ils  furent  érigés  en 
provinces  romaines,  leur  existence  changea  :  ils  reçurent 
la  langue  et  les  lois  du  conquérant,  et  leurs  anciens 
noms  s'effacèrent. 

Cherchons  à  recueillir  encore  ces  ao tiques  souvenirs, 
et  en  parcourant  les  annales  de  cette  contrée^  dont 
tous  les  anciens  maîtres  ne  disparurent  que  pour  faire 
place  à  leur  vainqueur,  rappelons  d'abord  la  lutte  qui 
s'engage  entre  Rome  naissante  et  les  pays  qui  l'environ- 
nent* L'Italie  était  alors  morcelée  en  un  grand  nombre 
d'états;  mais  chacun  d'eux  était  une  puissance  redou- 
table pour  une  ville  qui  s'élevait  à  peine.  Rome  a  re^- 
cours  à  la  violence  pour  se  peupler ,  aux  armes  pour 
conserver  les  femmes  qu'elle  a  ravies,  et  sa  première 
alliance  est  conclue  avec  les  Sabins  qu'elle  avait  outra- 
gés. 

Des  nations  belliqueuses ,  mais  souvent  divisées,  lui 
font  la  guerre  pendant  trois  cents  ans  :  elle  attaque  ou 
résiste  sans  relâche ,  montre  une  mâle  constance  dans 
les  revers ,  et  attend  toujours  la  victoii*e  pQur  conclure 
la  paix.  Sa  politique  habituelle  est  de  ne  pas  avoir 
plusieurs  ennemis  àla-fois:  elle  combat  tour-àtour  les 
iEques,  les  Herniques,  les  Yéiens,  les  Volsques,  les 
Samnites;  chaque  guerre  lui  vaut  des  conquêtes,  et 
tout  le  centre  de  l'Italie  est  soumis  à  ses  armes.  Sa  pru- 


(  »9  ) 
(lence  lui  conseillait  de  ne  point  traiter  en  sujets  les 
peuples  vaincus  :  ils  deviennent  membres  de  la  '  cité  : 
les  droits  des  nouveaux  Romains  Sont  les  mêmes;  et  ces 
nombreuses  acquisitions  de  citoyens  donnent  à  l'Etat 
un  accroissement  de  forces,  à  l'aide  duquel  il  tentera  de 
nouveres  en treprises. 

Au  nord  des  possessions  romaines  étaient  les  Etrus- 
ques, et.  au-delà  de  TEtrurie,  les  Gaulois,  dont  les 
armes  avadent  conquis  les  belles  régions  qui  fom^nt  le 
bassin  de  l'Eridan  :  ces  deux  ennemis  étaient  les  plus 
redoutables.  Porsenna  vint  porter  la  guerre  jusqu'aux 
mes  du  Tibre,  et  Brennus  s'empara  de  Rome  long-temps 
après  :  mais  les  désastres  mêmes  de  ce  peuple  lui  inspi- 
raient d'héroïques  vertus.  Le  courage  de  Codés,  la 
constance  de  Scévola  contre  la  douleur,  décident  le  roi 
d'Etrurie  à  conclure  la  paix  :  Manlius  et  Camille ,  déjà 
vainqueur  de  Yeies,  deviennent  les  défenseurs  de 
Rome  contre  les  Gaulois  :  les  Romains,  humiliés  aux 
fourches  Caudines  par  les  Samnites,  sont  relevés  par 
Quintus  Fabius  :  bientôt  ils  attaquent  les  peuples  de 
Campanie^  d'Apulie,  de  Tarente  :  Curius  Dentatus  ar* 
racheau  roi  d'Epire  le  fruit  de  deux  victoires,  et  le  force 
à  regagner  ses  états  ;  toute  l'Italie  inférieure  est  sou- 
mise, et  la  première  guerre  punique  est  engagée. 

Ici ,  le  théâtre  des  hostilités  va  s'étendre ,  et  Rome 
porte  ses  forces  hors  de  Tltatie.  Duillius  se  signale  par 
une  première  victoire  navale  :  Régulus,  vaincu  près  de 
Carthage,  devient  plus  grand  dans  les  fers  :  Lutatius 
•  dicte  enfin  la  paix  à  ses  ennemis ,  et  les  Romains  s'éta- 
blissent en  Sicile.  Bientôt  ils  sont  maîtres  de  la  Sardai* 
gne  et  de  la  Haute-Italie  ;  mais  la  seconde  guerre  pu- 
nique doit  changer  le  sort  des  armes ,  et  la  gloire  de 
Rome  pâlit  devant  Annibal.  * 


(  3o  ) 

La*  pestdrkfr-»  reterm  les  noms  du  Tésni,  de  la  Tré* 
bie  9  de  Trasimèhe,  où  Annibàl  fut  vainqueur,  et  ceiui 
de  Cannes^  d  où  le  consul  TeretitiuaVarron  nes'éohâppa 
qu'Avec  quelques  débris  de  ramiée  romaine;  maià  elle 
^rde  ^ttssi  la  mémoire  de  Fabius ,  qui  sau^a  la  patrie 
en  temporisant,  et  de  Marcellus,  qui,  après  la  journée 
de-Gatines,  arrêta  devant  Mola  les  vainqueurs,  les  af- 
Êiiblit  en  Itatiie,  eh  Sicile,  et  leur  enleva  Syracuse  :  elle 
a  surtout  consacré  la  gloire  du  premier  Seipion  TAfri* 
cain.  Gé  héros  Força  les  Carthaginois  à  ràppellsr  Annibal 
à  leur  secours ,  et  termina  la  seconde  guerre  |}iinique 
par  )a  victoire  de  Zama. 

Dès  eé  moment  4  les  forces  de  Rome  deviennent  for- 
midables à  toutes  les  nations  étrangères*  Philippe  de 
Macédoiile  est  vaincu  par  Flaminius  :  uû  autre  Seipion 
àbdisse  et  détruit  ta  puissance  d'Ailtioc^us^  roi  de 
Syrie  :  TÉtoliè,  TEpire»  la  Ma^doine,  dont  le  dernier 
roi.ept  teehâiné  au  char  triomphal  dé  Paul  Emile ^ 
deviekinëot  des  provinces  domaines  :  Carthage  va  tom-^ 
ber  sôus  les  coups  d'un  trdisièine  Seipion;  et,  le  jour 
même  de  sa  ruine^  Munmiius  détruit  Gorinthe ,  dernier 
boutevard  du  Péloponèiie. 

La  guerre  parcourait  tous  les  rivages  de  la  Méditer- 
ranée, et  Rome  étsût  partout  victorieusci  £lle  ramenait 
sous  sa  domination  la  Lusitailie,  où  Yiriate  s'était 
souteiiu  pendant  dnq  anÀ  côhtre  les  légion^,  et  oùjl 
périt  assassiné  ;  Seipion  Émilien  s'emparait  de  Nu* 
mince,  dépeuplée  par  la  guerre,  par-la  faitiinej  et  sur- 
jtoiit  par  le  déèes|ioir  deis  habitans,  dont  la  plupart  se- 
taiènt  donné  la  mort;  les  Romains  pénétraient  dans  là 
Gaule  ^  comme  alliés  des  Marseillais  contre  les  Salyens, 
ou  des  Éduens,  contre  les  Arvernfes  et  leg  Allobrogeà; 
ib  s'établissaient  en  Provende  \  remontaient  les  rives  dii 


(3i  ) 

Rhône,  et  pénétraient  dans  la  Gaule  Narbonnaise;  Ma- 
rins attaquait  en  Afrique  Jugurtha  ,  avant  de  venir  com- 
battre vers  les  Alpes  les  Teutons  et  les  Cîmbres  ;  et  la 
guerre  où  icoitiihença  la  fortune  de  SyUa  ikJatait  centre 
Mkhridate. 

Que  ii*eSt-^il  possible  d'étendre  un  vbilè  sur  les  saii- 
glatuêd  annales  de  ce  siècle!  Lek  chefs  des  armées  romû- 
iies  ne  cherchent  plus  leurs  ennemis  vers  les  frontières 
deUi  république  :  la  guerre  civile  est  allumée;  les  pro* 
scriptions  commencent,  et  les  plus  illustres  têtes  tom- 
bent -sdus  la  hache  des  licteurs  ou  des  assassins.  Bientôt 
la  révolte  s'étend  :  Sertorius  prend  les^  armes  en  Espa* 
gtie  :  la  liier  est  infestée  pai*  des  pirates  :  Spartacus ,  à  la 
tète  des  gladiateurs  et  des  esclaves,  attaque  la  puissance 
romaine;  et  Pdmpéè,  qui  consommé  partout  la  ruine 
des  ennemis,  déjà  vaincus  par  d'autres  généraux^  Pom- 
pée, qui  t^rmide  la  guerre  de  Mithridate,  et  que  la  fa- 
veur populaire  a  porté  aux  plus  grands  honrieurs ,  toit 
un  compétiteur  plus  habile  hériter  de  son  crédit  et  de  sa 
gloire. 

Arrétoils-notisà  cette  époque.  La  république  romaine 
est  expirante  et  va  s'anéantir  dans  les  plaities  de  Phar- 
sale.  César  est  nommé  dictateur;  la  mort  l'arrête  quand 
il  allait  régner;  tnais  Octave,  Antoine  et  Lépide  succè- 
dent à  son  autorité  :  le^triumvirat ,  d'où  Octave  est  sorti 
vainqueur,  fait  plaùeà  l'empiré  d'Auguste;  et  l'ère  chré- 
tienne qui  commence  sous  le  règne  de  ce  prince,  noUs 
df&6  uii  tkiiiteail  poin^  de  départ ,  d'où  nous  pourrons 
nous  avatlcer,  à  travers  les  siècles  de  la  grandeur  et  de 
la  décadence  deTeitipire,  jusqu'à  l'époque  de  ton  dé- 
membrenienl. 


(3a  ) 

ê 

lies  dii  bassin  occidental  de  la  Méditerranée. 

La  forme  triangulaire  de  la  Sicile ,  dont  les  côtés  se 
terminent  aux  trois, promontoires  de  Pelorqm,  de  Pa- 
<^ynum  et  de  lilybée,  lui  fit  donner  autrefois  le  nom 
de  Trinacria.  Cette  ile  fut  peuplée  par  une  ooIonie.de 
Sicules ,  qui  arrivaient  d'Italie  :  les  Grecs  y  fondèrent 
Syracuse,  Messine  et  d'autres  villes;  les  Carthaginois  y 
Sondèrent  lilybée. 

De  fréquentes  guerres  éclatèrent  entre  les  Sjrracusains 
et  les  Carthaginois,  qui  partageaient  entre  eux  la  Sicile/ 
Elles  commencèrent  sous  Gélôn,  prince  de  Syracuse^ 
qui  honora  ses  victoires  en  contraignant  Carthage  à  re^ 
noncer  aux  sacrifices  humains  :  elles  attirèrent  quelque^ 
fois  dans  cette  ile  des  armées  athéniennes  qui  venaient 
y  soutenir  la  cause  des  colonies  alliéesl  Denys-le^Tyran, 
eut  avec  Carthage  des  guerres  malheureuses  ;  mais  Tir 
moléon  affaiblit  par  ses  victoires  cette  puissance  rivale  : 
il  fit  jouir  sa  patrie  d*un  long  repos;  et  quand  la  guerre 
vint  à  -se  ranimer,  Âgathocles  en  porta  le  théâtre  en 
Afrique ,  et  dicta  aux  Carthaginois  les  conditions  de  la 
paix* 

L'ambition  qui  avait  conduit  en  Italie  Pyrrhus ,  roi 
d'Epire,  lui  fit  tenter  une  invasion  en  Sicile  :  il  y  fut 
tour- à-tour  vainqueur  et  vaincu ,  et  il  ne  laissa  aucune 
trace  de  son  passage. 

Mais  la  révolte  d*une  armée  d  aventuriers  qui  s'étaient 
emparés  de  Messine,  et  que  l'histoire  a  désignés  sous  le 
nom  de  Mamertins,  attira  bientôt  en  Sicile  un  peuple 
plus  redoutable.  Hiéron ,  roi  de  Syracuse ,  s'était  uni  aux 
Cart^haginois  contre  les  Mamertins;  mais  ceux-ci  avaient 
les  Romains  pour  alliés;  et  AppiusClaudius,  venant  à  leur 


(33  ) 

secours,  battit  successivement  les  troupes  de  Syracuse 
et  de  Carthage,  qui  les  assiégeaient  dans  Messine.  Il  al- 
lait attaquer  Syracuse ,  lorsque  Hiéron ,  pour  sauver 
cette  ville,  rompit  subitement  avec  les  Carthaginois: 
tous  les  efforts  de  la  guerre  purent  alors  être  dirigés 
contre  eux. 

Les  Romains  s'emparèrent  d'Âgrigente,  première  place 
d'armes  des  Carthaginois.  Ils  prirent  Hippana,  Mittis- 
trate,  Camarina,  Enna;  Asdrubal  fut  vaincu  près  de 
Panorme  par  L.  Cecilius  Metellus;  et  C.  Lu  ta  tius  bat- 
tit près  de  Lilybéé  une  flotte  carthaginoise ,  commandée 
parHannon. 

La  guerre  durait  depuis  vingt-deux  ans  :  elle  avait  été 
mêlée  de  succès  et  de  revers  ;  mais  cette  victoire  décisive 
la  termina.  Les  Carthaginois  dont  les  ressources  étaient 
épuisées  demandèrent  la  pai]L;  ils  abandonnèrent  aux 
Romains  toutes  leurs  possessions  de  Sicile,  et  rArchipel 
situé  entre  cette  île  et  l'Italie. 

Les  dangers  dont  Syracuse  était  alors  menacée  par  le 
voisinage  des  Romains  furent  détournés  par  Hiéron , 
qui  eut  la  sagesse  de  maintenir  la  paix;  mais  son  succes- 
seur s  étant  déclaré  pour  Annibal  pendant  la  seconde 
guerre  punique,  Marcellus  débarqua  en  Sicile  avec  une 
armée  romaine ,  et  s'illustra  par  le  siège  et  la  prise  de 
Syracuse ,  où  périt  Archimède.  La  conquête  de  cette 
plar«  entraîna  celle  du  royaume  entier,  et  la  Sicile  de- 
vint une  province  romaine. 

Les  principales  îles ,  situées  dans  le  vaste  bassin  qu'en- 
vironnent la  Sicile ,  l'Italie,  la  Gaule,  l'Espagne  et  l'A- 
frique sont  la  Sardaigne ,  la  Corse  et  les  îles  Baléares. 

La  Sardaigne  s'était  d'abord  partagée  entre  trois  peUi-. 
plades,  les  Corsi ,  les  Balari,  les  Valentini.  Ces  noms  in- 
diquaient une  communauté  d'origine  avec  les  habitaii^ 

3 


(34) 

de  la  Corse,  et  avec  ceux  des  iles  Baléares ^  et  ^e  la 
côtd  de  Valence;  la  navigatioq  et  la  guerre  çi^vaient  oiélé 
quelquefois  les  différens  peuples  du  continent  et  des 
lies  ;  et.  leurs  relations  mutuelles  n'avaient  couiniencé 
que  par  d^s  hostilités.  Olbîa,  liuquido,  Caralis  étaient 
les  principales  villes  de  la  Sardaigne  :  la  trace  des  deuji 
premièi^és  n'existe  plus;  Csigliari  s  est  élevée  sur  les  rui- 
nes de  la  trotsiènie. 

L^  Carthaginois ,  peu  de  temps  après  la  perte  de  Ja 
Sicile  9  durent  également  renoncer  à  la  Sardaigne.  Ils 
avaient  terminé  le  première  guerre  punique;  mais  la 
guerre  des  mercenaires  avait  éclaté  contre  eux;  elle  s'é- 
tait propagée  d'Afrique  en  Sardaigne^  où  toutes  les  trou- 
pes à  la  solde  de  Cartbage,  s  étaient  révoltées;  et  lors- 
que Amilcar  )  père  d'Anqibal  y  eut  heureusement  achevé 
en  Afrique  cette  guerre  qui  avait  été  si  désastreuse,  le 
soulèvement  des  troupes  ne  fut  point  apaisé  en  Sardai- 
gne :  les  révoltés  y  obtinrent  lappui  des  Romains,  qui 
ne  leur  donnèreut  des  secours  que  pour  les  asservir;  et 
Carthàge^  trop  af&iblie  pour  recommencer  la  guerre, 
aima  mieux  renoncer  a  cette  possession. 

Les  Rohiains,  devenus  maîtres  de  la  Sardaigne,  s^'oc- 
cupèrent  peu.de  sa  ppospérité.  {«a  culture  y  était  négli- 
gée; des  marais  nombreux  en  rendaient  le  séjour  insa- 
hifere  ;  on  fit  de  cette  île  un  Uw,  d  exil  pour  les  condaMS- 
nés^  que  leur  titre  de  citoyens  romains  avait  sauvéft  de 
la  peine  de  mort. ' 

La  Corse  y  située  au  nord  de  la  Sardaigne,.  dont  elle 
n'est  séparée  que  par  un  détroit  de  quelques  lieues,  a 
successivement  reçu  des  colonies  de  diverses  nation^. 
Aleria  fut  fondée  par  les  Phocéens  :  elle  fut  successive- 
ment occupée,  comme  les  autres  parties  de  cette  île, 
par  les  Étrusques,  les  Carthaginois,  les  Romains  ;  et 


(  35  ) 
Sylla  j  fit  passer  utte  nouvelle  colonie  :  Mariana  fot 
par  son  rival ^  sur  les  dâiris  de  Nioea  ^  qui  renumtait  au 
temps  des  Etrusques  :  Ptolemée  a  hit  mention  d^Alîsta , 
d'Ureinium ,  de  Xjannekta.  Une  route  militaire  tvaver* 
sait  rile^  du  nord  au  midi,  depuis  Mariana  jusquà  Por- 
tas Sjracusanus  où  s'est  en  suite  élevé  fionifacio;  et  cette 
voie  romaine  y.  dont  une  station  militaire  occupait  le 
centre  7  sous  le  nom  de  Praesidium ,  était  desénée  à  en- 
tretenir les  communications  de  tout/es  les  parties  de  la 
Corse  avec  la  âardaigne. 

Jjcs  Carthaginois,  qui  avaient  occupé  la  Corse»  peii» 
dant  deux*  siècles  et  demi ,  en  furent  chassés  par  Lucius 
Gomelim  Scîpion  ;  mais  res{)rit  d  indépendante  des  ha* 
bitans  prolongea  leur  résistance;  Tile  ne  fut  complète- 
ment soumise  que  sous  les  consulats  de  Marius  et  de 
Sjila. 

Apnès  avoir  perdu  la  Sicile,  la  Sardaigne  et  la  Corse , 
Gmsthage  chercha  vers  l'occident  le  dédommagement  de 
ses  sacrifices.  EHe  étendit  ses  acquisitions  en  Espagne , 
où  elle  avait  déjà  plusieurs  colonies  »  et  elle  forma  dans 
les  Ses  Baléares  d'autres  étabUssemens;  mais  les  Romains 
devaient  hientôt  en  hériter ,  et  le  traité  de  paix  qui  ter- 
mina la  seconde  guerre  punique  les  fit  ^.ucctider  en  Es- 
pagne et  daps  les  iles.  voisines  à. toutes  les  possesaions 
des  Carthaginoîà. 

Majorque  et  Minorque  étaient  les  seules  îles  Baléarea 
qui  furent  habitées.  Le  nom  de  Porhis  Magonis  y  rap^ 
pelle  celai  de  bon  fondateur  :  les  villes  de  Palma  et  Pol* 
leniia  ^f»rent  bâties  par  les  Romaina. 

D'autres  îles, dispersées  le  longdes^ côtesde  la  Méditer'- 
ranée  suivirent  également  le  sort  des  pays  voisins.  Les 
Stéchades  avaient  dépendu  de  la  Gaule ,  avant  de  passer 
comme  elle    sous  la  domination  des  Romains  :  Gor* 

3. 


(  .36  } 

gone ,  Gapraria,  Igilium ,  Il  va ,  connue  par  ses  mines  de 
fer,  avaient  appartenu  à  FEtrurie  :  Pontîa,  Pithecusa, 
Caprée  étaient  voisines  de  la  Campante  ;  et  la  dernière 
lie  vit  terminer  le  triste  règne  de  Tibère  :  .les  îles  £a- 
liennes,  Lipara ,  Yulcania ,  Strongile ,  et  quelques  au tves 
cratères  qui  lançaient  leurs  feux  du  milieu  des  eaux, 
étaient  dispersés  au  nord  de  ia  Sicile  :  au  midi  d&  cette 
lie,  le  rocher  de  Melita  s*élevaitsur  la  mer.  Il  était  alors 
inhabité,  stérile  et  sans  illustration. 

Les  îles  Pithjuses,  celles  de  Dragonera,  de  Golubra-^ 
ria,  vers  les  côtes  d*Ëspagne,  étaient  également  déser- 
tes; et  nous  pouvons  juger,  par  leurs  dénominations 
mêmes ,  quVlles  étaient  infestées  par  des  reptiles. 

Nous  Avons  vu  passer  quelques  autres  noms,  tels  que 
ceux  de  Gorgone ,  Caprée ,  Capraria,  qui  furent  origi- 
nairement imposés  à  des  îles  encore  sauvages;  et  .nous 
pouvons  remarquer  ici  que  la  terre,  dans  son  élat  pri- 
mitif, n'est  point  un  paisible  domaine  pour  Thomme. 
Il  a  besoin  d*en  disputer  Tempire  à  cette  foule  d'êtres 
animés  qu  ertfante  autour  de  lui  une  nature  inépuisable. 
Ici  il  entre  en  guerre  avec  les  animaux  féroces,  et  il  doit 
purger  la  terre  de  ses  reptiles  malfaàsans  :  ailleurs  .des 
espèces  plus  timides  et  plus  faibles  prennent  la  fuite 
devant  lui  ;  il  les  atteint,  les  dompte,  les  apprivoise.  La 
terre  était  une  république  immense;  l^homme  en  a  £ût 
une  monarchie. 

.  Mais,  quand  ses  innombrables  ennemis  se  retirent  à 
son  approche ,  il  lui  en  reste  un  plus  redoutable  :  c'est 
lui-même.  La  nature  est  soumise;  mais  la  guerre  entre 
les  peuples  dure  encore. 


(37) 

Espagne. 

L'Espagne,  dont  les  Romains  commencèrent  la  con- 
quête pendant  la  seconde  guerre  punique,'  est  liée  ao 
reste  de  TEurope  par  la  chaîne  des  Pyrénées  :  les  eaux 
de  la  Méditerranée  et  dé  TOcéan  en  embrassent  toutes 
les  autres  frontières  :  elle  est  séparée  de  l'Afrique  par  le 
détroit  de  Cadix ,  où  la  fable  a  supposé  qu'Hercule  ou- 
vrit une  communication  entre  les  deux  mers,  en  cou- 
pant par  une  profonde  vallée  les  barrières  de  Calpé  et 
d'Abyla.' 

De  hautes  montagnes ,  dont  la  chaîne  s'étend  du  nord 
vers  le  midi,  en  serpentant  entre  les  sources  des  prin- 
cipaux fleuves ,  partagent  l'Espagne  en  deuk  grands  bas- 
sins, qui  s'inclinent  vers  l'orient  et  vers  l'occident. 
L'Ebre  et  ses  affluens,  le  Xucar,  la  Ségura  arrosent  le 
bassin  oriental,  celui  d'occident  est  traversé  par  le 
Minho,  le  Duera,  le  Tage,  la  Guadiana,  le  Guadalquivir. 

Les  trois  grandes  divisions  de  l'Espagne  ancienne 
étaient  la  Tarraconaise^  qui  en  occupait  au  nord  et  à 
1  orient  la  plus  grande  partie,  la  Lusitanie  à  l'occident 
et  la.Bétiqueau  midi.  Un  grand  nombre  de  peuples  se 
partageaient  entre  eux  ces  territoires  \  et  cette  circon- 
stance facilita  les  succès  des  Romains.  Les  principales 
réunions  portaient  le  nom  de  Conventus  :  on  en  con^ 
naissait  huit  dans  la  Tarraconaise ,  trois  en  Lusitanie, 
trois  dans  la  Bétique  ;  et  chacune  de  ces  confédérations 
renfeitnait  différentes  tribus,  dont  les  dénominations 
et  les  places  géographiques  sont  indiquées  dans  un  ta- 
bleau que  nous  donnerons  ensuite. 

On  reconnaît  dans  cette  nomenclature  plusieurs  villes 
qui  subsistent  encore,  celles  de  Girone,  de  Barcelone, 


(38) 

de  Tortose,  de  Garthagène  dans  les  provinces  de  la  Mé- 
diterranée; celles  de  Cadix  ,  de  Lisbonne  sur  VOcéan  ; 
de  Sarragosse  sur  les  rives  de  TEbre,  dont  le  nom  avait 
fait  donner  celui  dlbérie  à  TEspagne  entière  ;  de  .To- 
lède sur  le  Tage,*  de  Cordoue  où  naquiren^t  Sénèqti^  et 
Lucaîn.  D  autres  noms  se  sont  dénaturés  :  Vergilia  a  fait 
place  à  Murcie,  Hispalis  à  Sévilie,  Carteja  à  Gibraltar; 
d'autres  enfin,  comme  Numance,  n appartiennent  plus 
qu*à  des  ruines. 

Il  est  utile ,  lorsqu  or»  étudie  la  géographie  ancienne ^ 
de  comparer,  quand  les  mêmes  lieux  subsistent  epoore , 
les  difFérsns  noms  qu'ils  ont  successivement  portés^  ce 
rapprochement  seul  éclàircit  les  feits,  et  permet  de  lier 
entre  elles  les  diverses  époques  derhistoire.  Nous  voyons 
ainsi  que  le  Bétis  a  prÎ6  le  nom  de  Guadalqmvir  ;  que  les 
monts  Garpetani  sont  aujourd'hui  la  Guadarama ,  et  que 
la  chaîne  de  TQrospeda  est  devenue  là  Sierra-Nevada. 
On  reconnaît  davantage  le  mont  Marianus  des  anciens 
dans  la  désignation  actuelle  de  Sierra-Morena,  et  les 
fleuves  Anas,  Durius^  Siicronis,  dans  les  noms  de  6ua« 
diana,  de  Duero,  de  Xucar  qu'ils  ont  reçus  depuis» 

Les  peuples  qui  donnèrent  primitivement  leurs  homs' 
k  toutes  ces  contrées  n  en  occupèrent  ensuite  qu'une 
faible  partie.  Les  Ibères  étaient  établis  au  nord-est,  et  lea 
Hispalenses  dans  les  plaine»  de  l'Andalousie  :  ailleors  les 
noms  d'un  grand  nombre  de  lieux  r<ippellent  une  origine 
étrangère  :  on  peut  ainsi  distinguer  les  colonies  qu^avaic 
fondées  Garthagç;  et  Ion  retrouve  dans  la  Celtibérie  et 
ta  Galice  les  traces  d'anciens  établissemens  eeltiques  ou 
gaulois. 

Quand  les  Romains  pénétrèrent  dans  eette  contrée , 
£artfaage  en  possédait  les  provinces  orientales.  Annibal 
jNavait  puisé  ses  principales  Coroes' pour  pénétrer  en* 


(  39) 
Italie)  et  Rome  reconnut  la  nécessité  d'y  envoyer  une 
partie  de  ses  légions  et  d  y  affaiblir  les  Carthaginois. 

Sagonte,  qui  sVtait  déclarée  pour  Rome  ^  venait  de 
tomber  sous  les  coups  d'Annibal  :  les  ruines  en  étaient 
encore  fumantes ,  et  il  ne  restait  de  cette  ville  qu'un  nom 
immortel.  Le  vainqjueur  poursuivait  sa  marche;  et  telle 
était  la  rapidité^de  ses  succès  qu'au  moment  où  Rome 
envoyait  une  armée  pour  l'attaquer  en  Espagne,  Anni-' 
bal  avdit  déjà  franchi  les  Pyrénées  et  la  Gaule  narbo- 
naise.  Les  troupes  romaines  ^  commandées  par  Gneos 
Scipion  ,  débarquèrent  en  Espagne,  et  s'emparèrent  des 
provinces  situées  entre  l'Ebre  et  les  Pyrénées.  L'arrivée 
de  Publius ,  son  frère ,  qui  le  rejoignit  avec  vingt  vais- 
seaux ,  permit  aux  Romains  d'étendre  leurs  conquêtes 
vers  le  midi  :  ils  passèrent  l'Ebre  pour  la  première  fois; 
et  leurs  troupes  réunies  défirent  celles  de  Cartbage  ; 
mais  les  deux  frères  ayant  ensuite  divisé  leurs  fofces  fu- 
rent vaincus  et  tués  en  combattant.  Un  chevalier  ro- 
main, le  jeune  Publius  Marcius,  sauva  les  débris  de 
l'armée ,  qui  l'adopta  pour  son  général ,  et  il  obtint  sur 
Asdruba)  quelques  avantages  qui,  cependant,  affaibli- 
rent peu  les  Carthaginois.  Ceux-ci  pouvaient  aisément 
réparer  leurs  pertes  dans  un  pays  si  fécond  et  si  peuplé. 
La  guerre  devenait ,  chaque  année,  plus  difficile  pqpr 
les  Romains  :  les  troupes  que  Claudius  Néron  conduisit 
dans  la  Taraeonaise,  avaient  peine  à  tenir  la  campagne; 
et  les  provinces  espiignoles  qui  s'étaient  déclarées  pour 
Rome,  abandonnaient  son  alliance. 

lid  gloire  de  réunir  aux  possessions  romaines  cette 
belle  contrée ,  était  réservée  à  Publius  Cornélius  Sci- 
pion, fils  de  celui  qu'Annibal  avait  vaincu  près  duTésin 
et  de  la  Trébie,  et  qui  avait  ensuite  péri  en  Espagne,  à 
la  tête  des  armées  romaines.  Publius,  animé  du  désir 


'    (4o) 

(le  venger  son  père,  et  plein  de  cet  enthousiasme  com- 
tnunicatif,  qui  entraine  toutes  les  volontés^  n  avait  que 
vingt-quatre  ans ,  lorsqu'il  offrit  aux  Romains  de  con- 
duire cette  gucTrre  et  d  en  réparer  les  désastres.  On  lui 
donne  dix  mille  hommes  de  troupes  :  il  les  réunit  à  celles 
que  la  valeur  de  Marcius  avait  sauvées  :  sa  première  opé- 
ration est  le  siège  de  Carthagène,  que  rennenii  regar- 
dait comme  son  arsenal  le  plus  important ,  et  où  se  trou- 
vaient réunis  les  otages  des  peuples  que  Garthag^  cher- 
chait à  retenir  dans  son  alliance.  Scipion  s'empare  de 
cette  place  ;  les  otages  sont  délivrés  et  renlro^és  à  leurs, 
familles;  et  la  générosité,  la  continence  du  jeune  hérps 
lui  gagnent  les  cœurs  des  Espagnols.  Il  poursuit  le  cours 
de  ses  conquêtes;  et  la  fortune  lui  est  favorable  partout.. 

Deux  Âsdrubal ,  l'un  fils  de  Giscon^  Tavitre  frère  d'An- 
nibal,  commandaient  les  principales  armées  carthaginoi- 
ses :  le  premier  fut  défait  par  Scipion ,  l'autre  qui  se  ren- 
dait  enltalie,àla  tête  de  cinquante  mille  hommes^  pour 
y  secourir  son  frère,  fut  taillé  en  pièces  près  du  Métaure. 
Son  départ  avait  tellement  affaibli  en  Espagne  les  Car- 
thaginois qu'ils  y  perdirent  successivement  leurs  posses- 
sions,  et  cherchèrent  à  Cadix  un  dernier  refuge.  Ils 
comptaient  encore  sur  l'alliance  de  Massinissa  et  de 
Syphax,  rois  de  Numidie;  mais  cette  ressource  leur  ayant 
manqué,  Cadix  ouvrit  ses  portes  aux  vainqueurs,  et  sa. 
soumission  entraîna  celle  de  l'Espagne  entière. 

Scipion  revint  alors  en  Italie  ^  et  il  y  fut  bientôt  chargé 
de  conduire  en  Afrique,  les  armées  romaines  :. la  gloire 
de,  terminer  la  seconde  guerre  punique  lui  était  réservée. 


(4i  ) 

Afrique  septentriondle. 

Les  conirées  septentrionales  de  l'Afrique,  bornées  au 
nord  par  la  Méditerranée ,  au  midi  par  la  chaîne  du  moiit 
Atlas  et  par  les  déserts  du  Saara,  sont  les  seules  qui  aient 
eu  des  relations  avec  l'Europe  ancienne,  et  qui  aient 
subi  la  domination  des  Romains.  Leurs  principales  divi- 
sions, sans  y  comprendre  l'Egypte,  étaient  le  territoire 
de  Garthage  au  centre  de  ce  littoral  immense,  la  Nu- 
Riidie  et  la  Mauritanie  à  Toccident,  la  Lybie  et  la  Cyré- 
naïque  à  lorient. 

Garthage,  qui  fut  conquise  la  première,  n avait  été, 
dans  Torigine,  qu'une  colonie  phénicienne,  jetée  sur  les 
rivages  d'Afrique,  et  long-temps  réduite  à  un  faible  ter- 
ritoire :  sa  situation  la  rendit  commerçante,  et  le  corn* 
merce  devint  la  source  de  sa  richesse  et  de  sa  puissance. 

Vers  le  milieu  du  neuvième  siècle  avant  l'ère  chré- 
tienne, la  monarchie  y  fit  place  à  la  république  :  Gar- 
thage sortit  de  ses  anciennes  limites,  et  conquit  tout  le 
centre  des  rivages  d'Afrique;  elle  y  joignit,  dans  la 
suite,  la  Numidie,  la  Mauritanie,  et  ses  possessions  s'é- 
tendirent d  occident  en  orient  jusqu'aux  limites  de  la 
Cyrénaîque.  On  voyait  sur  cette  ligne  de  démarcation  les 
autels  des  Philènes,  placés  comme  des  bornes  sacrées 
entre  les  deux  territoires. 

La  domination  de  Garthage  s'étendit  aussi  sur  une 
grande  partie  de  l'Espagne,  de  la  Sicile, de  laSardaigne; 
mais  les  deux  premières  guerres  puniques  lui  avaient 
fait  perdre  ces  contrées;  et  la  Numidie»  la  Mauritanie , 
avaient  recouvré  leur  indépendance ,  et  s'étaient  érigées 
en  monarchies.  Les  flottes  de  Garthage  dominèrent  seules 
sur  la  Méditerranée,  avant  que  les  Romains  eussent  per* 


fectionné,  à  son  exemple,  la  construction  de  leurs  vais' 
seaux,  et  que  Duillius  eût  remporté  sur  cet  ei\nemi  une 
victoire  navale. 

La  première  guerre  punique  épuisa  tellement  Gar- 
thage,  qu*au  moment  de  licencier  les  troupes  que  cette 
république  avait  prises  à  sa  solde,  elle  n*était  plus  en 
état  de  les  pajren  Les  mercenaires  se  révoltèrent;  quel- 
ques villes  d'Afrique  leur  donnèrent  des  secours  t  ils 
tinrent  pendant  trois  ans  la  campagne,  et  osèrent  même 
assiéger  la  capitale.  Amilcar  releva  enfin  l'autorité  deCar^ 
thage,  et  les  villes  qui  s'étaient  déclarées  contre  elle 
rentrèrent  dans  sa  dépendance. 

Les  relations  des  Romains  avec  Massinissa,  roi  deNu- 
midie,  et  avec  Syphax,  roi  d'une  partie  de  la  Maurita- 
nie, commencèrent  pendant  la  seconde  guerre  punique. 
L'un  et  l'autre  monarque  devinrent  alliés  des  Romains , 
et  Massinissa  leur  fut  toujours  fidèle;  mais  Syphax  chan- 
gea prompiement  de  parti,  et  lorsque  Scipion  porta  la 
guerre  en  Afrique,  ce  monarque  leva  contre  lui  une  ar- 
mée de  cinquante  mille  Numides.  Ayant  été  vaincu  et 
fait  prisonnier,  il  fut  dépouillé  de  ses  états,  et  Massi- 
nissa en  reçut  la  plus  grande  partie. 

Les  Romains  conservèrent  leur  amitié  à  ce  dernier 
prince,  qu'ils  favorisèrent  dans  toutes  ses  contestations 
avec  Carthage.  Leur  intention  était  d  affaiblir  de  plus  en 
plus  cette  puissance  rivale,  et  Massinissa,  soutenu  par 
leur  appui,  éleva  les  prétentions  les  phis  ambitieuses  : 
son  inimitié  contre  Carthage  était  invétérée  :  à  l'âge  de 
quatre-vingt-huit  ans,  il  lui  déclara  la  guerre;  Rome  fit 
elle-même  d'immenses  préparatifs  pour  écraser  ses  en- 
nemis ;  et  la  troisième  guerre  punique  finit  par  la  des- 
truction  de  leur  capitale  et  de  leur  empire. 

L'amitié  que  les  Romains  avaient  eue  pour  Massinissa , 


(43) 

fut  coDàenrëe  à  son  fils  Micipsa  y  et  il  jouit  de  trence« 
cinq  année»  de  paix  ;  mais ,  après  le  règne  de  ce  prince, 
les  discordes  de  sa  famille  firent  éclater  une  guerre  qui 
devait  entraîner  la  conquête  de  la  Numidie.  Micipsa , 
qui  avait  |>our  fils  Adheriial  et  Hiempsal ,  crut  leur  don- 
ner un  protecteur,  en  adoptant  Jugurtha ,  fiU  naturel 
de  son  frère ,  et  en  partageant  son  héritage  entre  les 
trois  princes.  Jcigurtba,  moins  touché  de  ce  bienfait  que 
dévoré  d  ambition ,  fit  assassiner  Adherbal  ;  it  déclara 
ensuite  la  guerre  à  Hiempsa),  qui  implora  Tassislance  des 
Romains,  et  Payant  fait  prisonnier,  il  le  fit  périr  dans 
les  supplices. 

Ce  fut  alors  que  les  Romains  attaquèrent  Jugurtha* 
Les  premiers  généraux  qu'ils  envoyèrent  contre  lui  fu- 
rent séduits  par  ses  largesses ,  et  ce  prince ,  mandé  à 
Rome,  parvint  par  les  mêmes  moyens  de  corruption  k 
se  justifier.  Cependant  la  guerre  se  ralluma  bientôt  coh« 
treiui  :  vainen  par  Metellns,  il  chercha  enfin  un  asile 
près  de  Bocchus,  son  beau*père,  roi  de  Mauritanie; 
mais  Bocchus  fut  à  son  tour  défait  par  Marius;  et  les 
soificitations  deSylla ,  qui  servait  dans  1  armée  romaine^ 
déterminèrent  ce  prince  à  livrer  son  gendre.  Jugurtha 
6it  conduit  à  Rome;  on  le  fit  périr  de.  faim  dans  un  ca- 
ehol  :  la  Numidie  fui  conquise,  et  réduite  en  province 
romaine* 

.  Le  même  sort  devint  commun  à  la  Mauritanie,  lors- 
que, après  la  bataille  de  Pharsale ,  l'Afrique  eut  recueilli 
les  derniers  soutiens  du  parti  de  Pompée.  La  défaite  de 
Scipion  à  Thapsns ,  et  la  mort  volontaire  de  Caton  d*U« 
tique ,  achevèrent  la  ruine  de  la  cause  qu'ils  avaient  dé- 
fendue :  Jttba,  roi  de  Mauritanie,  était  leur  auxiliaire; 
il  fut  vaincu  à  son  tour,  et  ce  prince  craignit  de  tombev 
vivant  entre  les  mains  de  César  :  il  se  tqa ,  pour  ne  pas» 


(44) 

être  réservé  au  triomphe  dû  vainqueur  :  les  Romains 
oocupèrent  ses  étals;  et  Salluste  fut  nommé  gouverneur 
de  Mauritanie; 

A  cette  époque  la  Cyrénaïque  était  déjà  réunie  aux 
possessions  romaines.  Elle  avait  anoiennement  fait  partie 
des  conquêtes  d* Alexandre  ;  soumise  ensuite  aux  rois 
d*Egypte,  elle  était  parvenue  à  recouvrer  son  indépen- 
dance ;  et  ce  pays  formait  un  royaume  séparé ,  lorsque 
les  Romains  s'en  emparèrent. 

Toutes  les  régions  entre  l'Egypte  et  TOoéan  se  trou« 
vèrent  alors  partagées  en  trois  gouvernemens ,  la  Lybie^ 
TAfrique  et  la  Mauritanie^  La  Lybie  comprenait  la  ré- 
gion des  Oasis,  la  Marmarique,  la  Cyrénaïque  où  les 
villes  de  la  Pentapole  s'élevaient  encore^  Les  provinces 
du  gouvernement  d'Afrique  étaient  la  contrée  du  même 
nom,  où  se  trouvaient  Carthage,  Utique,  Glypea,  le 
promontoire  de  Mercure,  et  la  Numidie  ou  la  bataille 
de  Zama  s'était  livrée.  Gé  gouvernement  central  renfer- 
mait aussi  la  Byzacène,  dont  Adrumetum  était  le  port 
principal,  l'Arzugitaine  et  la  Tripolitaine,  plus  barbare 
que  les  autres  provinces  :  c'était  dans  cette  dernière  ré- 
gion qu'habitaient  les  Lotophages,  les  Troglodites,  les 
Nasamones ,  nations  à  demi  sauvages,  vivant  des  fruits 
de  la  terre ,  y  creusant  leurs  habitations ,  ou  errant  dans 
les  pâturages  avec  leurs  troupeaux.  Le  territoire  de  la 
Mauritanie  se  partageait  en  trois  provinces  :  la  Sitifensis, 
plus  rapprochée  de  Carthage ,  la  Césariensis,  bornée  par 
les  contrées  sauvages  de  la  Gétulie,  et  la  Tingitana,  voi- 
sine des  colonnes  d'Hercule,  baignée  par  la  Méditerra- 
née ,  par  rOcéan,  et  touchant  le  mont  Atlas.^ 

Les  vastes  déserts  situés  au  midi. des  possessions  ro- 
maines étendaient  une  longue  barrière  entre  elles  et  le 
centre  de  l'Afrique^  Des  régions  stériles  et  dévorées  par 


(45) 

le  soleil  ne  (entaient  plus  Tambition  des  conquérans  ; 
il  eût  fallu  traverser  une  immense  plaine  de  sables  mou- 
▼ans ,  pour  retrouver  les  bassins  des  fleuves  et  les  traces 
de  la  végétation;  et  aucune  armée  romaine  n*avai|  en* 
core  tenté  cette  entreprise,  àTépoque  à  laquelle  se  rap- 
portent les  observations  de  cette  partie  de  nos  Mémoires, 


(46)     ■ 

Note  sur  la  communication  mutuelle  de  la  Gambie  et  de 

la  Cazamanse , 

Laé  dans  la  séance  du  5  neptembre  i83lL 


Le  dcnii-volume  de  Mémoires  publié  en  juillet  dernier 
par  la  Société  royale  géographique  de  Londres,  contient 
des  observations  relatives  à  la  jonction  présumée  dé  la 
Gambie  et  de  la  Cazamanse  par  Tintermédiaire  de  quel- 
ques marigots  navigables. 

Les  établissemens  que  nous  formions  en  Cazamanse 
avaient  attiré  la  jalouse  attention  du  gouvernement  an- 
glais^ et  le  commandant  Boteler,  qui  fut  envoyé  sur  la 
côte  d'Afrique  avec  la  corvette  de  S.  M.  B.  FHécla,  reçut 
la  mission  spéciale  de  vérifier  si  la  Cazamanse  ne  serait 
point  un  bras  de  la  Gambie. 

M.  Boteler  fit  un  relèvement  de  ta  Cazamanse  ji|$qu*à 
Zinghinchor;  et  dans  la  Gambie,  il  reconnut  une  partie 
du  marigot  de  Bintam ,  bifurqué  en  deux  branches  prin- 
cipales portant  les  noms  de  Badgeconda  et  de  Gyngy- 
nocotto;  mais  il  ne  poussa  pas  plus  loin  son  exploration 
effective.  Les  renseignemens  qu'il  recueillit  de  la  bouche 
des  traitans  indigènes ,  lui  parurent  constater  suffisam 
ment  qu*il  n'existait  entre  les  deux  fleuves  aucune  com> 
munication  navigable ,  à  moins  que  pour  de  légers  ca- 
nots, qui,  dans  les  grandes  eaux,  pouvaient  peut-être 
accomplir  la  traversée  de  l'un  à  lautre  en  profitant  des 
moindres  ruisselets.  Dans  tous  les  cas,  la  question  lui 
paraissait  avoir  perdu  beaucoup  de  son  intérêt ,  par  la 
circonstance  que  la  Cazamanse,  f&t-elle  un  bras  de  la 
Gambie ,  les  établissemens  que  les  Portugais  y  possé- 
daient de  temps  immémorial  coupaient  court  à  tous  les 


(47) 

projets  que  radmiiiistration  britannique  avait  pu  former 
à  regard  de  celte  rivière. 

M..Botelerénumère,  comme  seuls  argumens  en  faveur 
de  ia  jonction  présumée ,  les  cinq  cartes  suivantes: 
1°  celle  de  la  côte  occidentale  d'Afrique,  qui  accom- 
pagne Thistoire  d'Afrique  d*Ogilby,  imprimée  en  1670  : 
la Cazsimanse  n y  est  point  figurée,  mais  une  communi- 
cation y  est  marquée  entre  la  Gambie  et  la  rivière  de 
Cachéo,  ce  qui  présente,  comme  on  voit,  un  argument 
h  fortiori  y  mais  que  l'hydrographe  anglais  a  raison  de 
trouver  trop  vague  pour  être  pris  en  considération; 
a°  la  carte  de  Belin ,  publ.ée  en  i^SS  et  corrigée  ep  1765, 
où  Ion  remarque  une  communication  continue  par  Tin- 
tennédiaire  du  marigot  de  Bintam  \  3<>  celle  de  Buache, 
de  1756,  offrant  la  même  communication  ;  4<>  celle  de 
Jefferys,  de  1768,  laquelle,  outre  la  jonction  par  la 
crique  de  Bintam,  fait  connaître,  par  annotation,  qu'une 
autre  communication  est  indiquée ,  sur  quelques  cartes, 
vis*à<vis  de  Tile  aux  Élépbans  ;  5<>  enfin  la  carte  deWood- 
vill^,  de  YAJrican  Piloi,  éditée  en  1797,  et  marquant 
comme  également  certaines  Tune  et  l'autre  communica- 
tions. 

Voilà  tout  ce  que  l'érudition  cartographique  de  M.Bo- 
teler  avait  pu  recueillir  de  documens  pour  l'affirmative. 

Pour  la  négative,  il  exposait  les  témoignages  des  in- 
digènes. M.  Joiner,  homme  de  couleur,  l'un  des  princi- 
paux traitans  de  Bathurs^ ,  natif  du  pays  voisin  du  mari- 
got deDofliasensa,  dont  l'entrée  est  vis-à-vis  de  l'île  aux 
SIéphans,  «voit  remonté  en  goélette  jusqu'à  Domasçn- 
^  I  seulement  à  7  milles  de  l'embouchure ,  puis  en  canot, 
i  i5.  milles  pliis  loin,  jusque  par  le  travers  d'Eropina. 
Au-ddà,  il  avi^l  trouvé  le  lit  à  ^ec;  mais  il  dit  que  dans 
^  saison  pluvieuse  oti  pouvait  rempmer  un  grand  no»- 


(48) 

bre  de  milles  {manj'  miles)  au-dessus,  jusqu'en  un  lieu 
appelé  Gabbou ,  dont  ki  position  n'est  point  indiquée. 
Le  même  traitant ,  fort  désireux  de  trouver  un  passage 
rntérieur  pour  se  rendre  par  eau  à  Zinghinchor,  ainsi 
que  la  carte  de  Woodville  lui  en  donnait  l'espoir,  et  per- 
suadé que  le  marigot  de  Domasensa  ne  pouvait  remplir 
son  but,  tenta,  en  1810,  de  remonter  eelui  de  Bintam, 
malgré  les  assurances  des  indigènes  qui  lui  prédisaient 
le  non-succès.  Il  équipa  un  grand  canot  monté  de  qua« 
torze  hommes,  et  les  envoya  reconnaître  le  marigot  de 
Badgeconda ,  l'une  des  branches  de  celui  de  Bintam  ; 
maisaprès  exploration, le  canot  revint  sans  avoir  trouTé 
la  communication  cherchée,  et  dont  l'existence  était 
niée  par  tous  les  naturels  qu'on  rencontra  en  chemin  : 
d'où  l'on  conclut  que  la  carte  deWoodville  était  erronée. 

Au-delà  de  Jereja,  le  marigot  de  Badgeconda  re- 
monte jusqu'à  une  ville  de  ce  nom,  située  vis-à-vis  et  à 
quatre  heures  de  marche  seulement  deTenderbar.  A  cette 
hauteur,  elle  est  navigable;  les  canots  peuvent  même 
aller  plus  loin,  jusqu'à  Sangahdou,  et  au*delà  encore 
jusquà  Pahcow;  mais  le  courant  est  alors  si  peu  consi- 
dérable ,  et  S' tortueux,  que  les  indigènes  préfèrent  voya- 
ger par  terre. 

Cette  tendance  du  marigot  de  Badgeconda  vers  Ten- 
derbar  ne  s'accorde  point,  suivant  M.  Boteler,  avec  les 
anciennes  cartes,  et  devient  dès-iors  pour  lui  un  irréfra- 
gable argument  contre  leur  exactitude. 

L'opinion  de  M.  Boteler  n'a  point  été  partagée  par  le 
lieutenant-gouverneur  Rendall ,  quia  voulu  tenter  le  pas- 
sage de  la  (Zambie  dans  la  Gazamanse  par  le  marigot  de 
Bintam-,  et  s'est  en  conséquence,  au  mois  de  juin  i83i, 
avancé  en  personne  sur  cette  voie.  Après  avoir  dépassé 
Bintam ,  il  prit  par  le  marigot  de  Jataban  ,  qui  lui  parut 


(  49  ) 
Itre  la  hrâncbe  là  plus  coDsidérable ,  et  deux  jours  apràà 
il  arriva  à  Gifa^ng^à  ujne  distance  d*ei|v«ron  4o  milles; 
ili;enionta.2a  milles  plus. loin,  jusqu'à  la  hauteur.de 
fiadgeconda ,  et  oiéme  5  milles  de  plqs  encore,  entre  des 
rives  qui  se  resserraient  graduellement^  mais  sans  que  le 
ckenal  cessât  d'être  profond,  en  sorte  que  M.  Rendait, 
forcé  de  retourner  à  Bathurst  par  l'approche  des  tour-^ 
nadeset  des  plûiès ,  déclarait  qull  était  ptiis  que  jamais 
persuadé  de  l'existence  de  la  communication  dofi  t  îl  s'a^pt, 

A  mon  tour,  je. dirai  quelques  mots  sur  la  question 
qui  fait  l'objet  des  document  que  je  viens  d'analyser. 

Je  commencerai  par  faire  remarquer  qu'aucune  des 
cartes  citées  par  le.capitaine  Soteler  ne  peut  être  consir 
dérée  comme  construite,  en  cette  partie ,  sur  d^es  élémens 
originaux.  WoodviUe  a  copié  Belin;  Jefferys  a  simple- 
ment donné  une  édition  anglaise  de  la  carte  de  d^Anville 
de  1^5  i,  laquelle  avait  pareillement  servi  à  Belin  et  à 
fiuache.  M*  Boteler,  au  coii traire,  ne  cite  ni  Delisle  ni 
d'Anville,  tandis  que  c  étaient  là  les  véritables  autorités 
àoMisulter. 

On  sait  combien  Guillaume  Delisle  mettait  de  soin  à 

recueillir  des  lumières  nouvelles  pour  la  rédaction  Ile  ses 

cartes  géographiques.  Celle  du  Sénégal ,  qu'il  avait  dres^ 

*    sic  swun  grand  nomjkre  de  cartes  manuscrites  et  dUtinè- 

reires  y  et  qui  fut  publiée  par  sa  veuve  en  avril  «7269 

moBtire  la  Gambie  et  la  G^zamanse  communiquant  enr 

^oihle  au  moyen  de  deux  marigots  sortis  d'.un  mémç  ^ç 

^t  coulant  a  louest  :  celui  de  ces  marigots. qui  va  à  \^ 

l^mbie  n'est:  autre  que  la  civière,  de  Guérèguey  ç'est-à^ 

dire  la  Badgeconda-Creek  de  M.  Boteler,  qui.  n'eû^  point 

affirmé  I  comme  il  Ta  fait  ^  que  la  tendance  deson  Cis^rs 

v^rsTenderibar  a  été  méconnue  syr  ies  anciennes. ciairlieS)^ 

•il  etit  vu  celle  de  Delisle.  Le  nom  de  Saint-Çsngouiest 

4 


(  5o  ) 

inscrit  au  vdisntàge  du  làc.  Sm'  ie  ttiattigc^  *qtti  isejoint  la 
Gatttffffaiièe,  (9a  troutne  <f abord  Bubugfl«'V'P^^*^^'<>*i^^ 
ce  clertfk»^pôin€  e$i,  comme  oti  voir,  siugaliènsmeét 
trÀiTS[^ôsé«  Rien  it'itidiquela  eotitiniiatidii.des'comuiii-^ 
nicadons  par  eau  jusqu^à  Gaefaéô. 

Aomois  de  jann^ier  suivafnt  parut  une  caste  (fdrt:pm 
eomnie  aujourd'hui,  parce  qu'elle  futisiiippraniée  ploB 
tard  par  l'auteur)  odfîrant  la  partie  occidentale  de.  Vjifrù- 
qn0,  comprise  cMre  Jrgmn  et  Serrelio$me^  et  dédiée  i 
la  compagnie  des  Indes  de  France,  par  d'Anville^Les 
commÈufniesiiiofis  entre  isf  Gambie  et  )aGa:danianseyso»t 
fort  nombreuses;  ellesontUeu,  d'abord  près  de Fîle^des 
Elëphans ,  puis ,  par  un  marigét  voisin  de  TendaiNw, 
pltttt  bas  par  celui  de  Bintam,  ensuite paor  unrantve  oàiuA, 
quisVmti^  d'une  part  vis-à^vis  de  Jamerfort  etSmtée 
part'touvprès  de 'Zinglûnchor,  enfin  par  un:  autrer.en^ 
eoref  qui  s'embranche  à  la  Gamtbie  vers  son  embouchure, 
et  va  rejoindre  la  rivière-  aux  Huîtres^  Les  deux  .bn».  du 
rnavigot  deffititam-,  qui  se  sépaten^  au-^ddà  de  G«règes , 
sont  nommés,    l'un   simplement  Sangédégou^  l'antiie 
Sangédégéu  deRiba  (c'est-iNlîre  Sangédégou^dfen  haut) , 
«tc^etre*  dernière  appellation  trahit  un  document  port»- 
gaià)  Les  deux  marigots  de  Sangédégou-,  ati^bienqiaûe 
celui  de  Teiiderbar,  et  même  celui  qui  vient^de^rîfo  aux 
£léphans ,  conduisent  tous  à  un  même  lac»  Sur  Ja'  rive 
méridionale  du  Sangédégou  deRiba,  est  fkstcé  Pêufâua; 
ce  bt^às (k^ttiMmique  à  la Gas&amanse  par  ti^oisinmeaux^ 
^auprès  diâ  l'utï  desquels  est  inscrit  le  nom  4é  /ufnes^, 
tréis  à\xttt$  marigots  traversent  de  la  Gatamanse  à  la 
rhière  de  Caehéo. 

Cette  carte  de  1^227  §i%%  remplacée  en  1^751  fttrta 
gMiKhs  carte-  en  àeùjé  feuilles  qu^a  repncMiuiée»  Jéfi^rys 
k  uMe  ^édfiëHlfiun  piRU  movnidrevetiqui'  a>  difiie^lir^  été 


(5t  ) 

mànttrff^BipjB^  in^mabUaieiift  idans.  tonto»  Icb  cKhfes  de 
kSm^oibîfr  ^  ont  paru  depuis')  tint  em  Vmnce  qa'-à 
r^tnuMgper.         ^ 

.■  LtiirédactÂcmide  la  nomyelle  carte  de  *  d' Anvillp  (et 
peutnécre  smAsi  de  celle  de  17x7)  ent  lieu  sous  l'in- 
fitienoe  desr  renaeigneiiieiis  que  le  père  Laisat  publia  en 
i^sS^.diiprèa  les  mémoires  de  Brue^  ^ur  le8«[ueb  le 
câ^jôe  géographe  dressa  Iui*inéaie  plusieurs  cairtès  spé* 
laides. 

Brue^  gouverneur  du  Sénégal ,  avait  lak  un  vo3rage 
d'A&Mréda  à  Caehéo,  par  l'intérieur  deâ  terres  :  j'en  vais 
donner  ici  le  résumé  jusqu'à  ta  Gazamanse  seulenent , 
en  eonserTant  les  propres  termes:  du  père  Laliat. 
'  «JCwfirue  s'embarqua  dans  une  chaloupe  4pài  devoir 
lepovler  à  Gérèges  f  qui.est  situé  à  sept  tieuea  au^esau» 
de  Btntam.  La  rivière  de  Bintam  se  nonàme  quelquefoia 
dé  SaintrGrigou;  il  y  a  des  gens  qui  l'appeUent  encotek 
mîèffe  deGérèges»  M.  Brue  partit  de  Gérèges  lesixièine 
jour  après  y  être  arrivé  ;  il  avait  seize  personnes  avec 
lui,  tant  Uanes  que  nègres^  tous  bien  armés,  cinq  che- 
vaux chargés  de  bagages .9  avec  deux  chevaux  de  rehdff , 
outre  ceux  ^ui  portaient  les  blancs  de  sa  compagnie, 
cas  pour  ses  nègres  ils  étaienttous  à  pied  :  ils  firent  dix 
licneftott  environ  ce.  premier  jour,  et  arrivèrent  sur  le' 
soûàPasiqua,   gros  viltage  de  Bagnotis,  situé  sur  le 
bond  d'une  petké  riyiène,  que  l'on»  nomme  Soint-Grigou , 
aussi  bien  que  celle  qui  passe  à  Gérèges;  et  la  raison' 
qn'ioti  fN»  donna  à  AL  Brue ,  fut  que  sorunt  toutes  deux 
dîmà-hafaiolae,  qui  est  à  quinze  ou  vingt  lieues  plushaut^ 
vers  Test ,  {lies  devaient  avoir  le  même  nom.  M*  Brue 
pwsa^utt  jour  entier  à  Pasqua,  et  y  coucha  deiix  iiuits; 
il  ii^  prendre  l'air  sur  le  bord  de  la  rivière  :  elle  n'est  pas 
laiige»  maiaeil  édhangeelleestuès  profonde.  On  ^ouva 

4. 


(5à) 

jéfl  cheyaux  pour  M.  Bnie  et  ses  blancs,  et  deut  eatiotÉ 
avec  des  nègres  pour  conduire  les  bagages  et  les  roàr* 
ehandi  es  ;  mais  tout  cela  ne  fut  prêt  que  le  troisièitie 
jour ,  encore  ne  put-on  se  niettre  en  marche  que  sur  les 
trois  heures  de  l'après-midi;  de  manière  qu'on  n*alla  cou-^ 
cher  qtt*à  une  bonne  lieue  de  Pasqua^  chez  un  Espagnol^ 
dont  la  maison  vaste  et  commode  était  aussi  sur  le  bord 
de  la  rivière.  M.  Brue  partit  de  cet  agréable  endroit,  et 
marcha  pendant  deux  jours  dans  un  pays  qui  est  pres> 
^e  tout  habité  par  desFIoupes;  il  ne  fit  que  treize  à  qua- 
torze lieues  pendant  ce  temps-là  y  parce  qull  ne  voulait 
pas  quitter  les  canots  qui' portaient  son  bagage  et  que 
le  retour  de  la  marée  empêchait  d  aller  plus  vite.  Il  passa 
à  gué  deux  petites  rivières  qiii  se  jettent  dans  celle  de 
Safnt*6rigon ,  et  coucha  deux  nuits  dans  des  cases  de 
nègres  Baguons.  Il  arriva  le  troisième  joui*  à  James  : 
M.  Brue  quitta  là  les  chevaux  et  les  canots  qu'il  avait 
pris  à  Pascua ,  et  ne  pensa  qu*à  achever  son  voyage  par 
eau.  On  lui  prépara  des  canots  sur  un  petit  marigot, 
ruisseau,  ou  rivière,  qui  passait  à  deux  cents  pas  de  l'en*^ 
droit  où  il  avait  logé.  Il  s'y  embarqua,  et  après  avoir  fair 
i|ne  lieue,  il  entra  dans  la  rivière  de  Gasamança^  envi-^ 
ron  à  deux  lieuies  au-dessus  d'un  fort  que  les  Portugais 
ont  à  la  droite  de  cette  rivière,  c'est-à-dire  en  la  remon- 
tant et  du  côté  du  sud.  La  rivière  de  Gasamanca  ou  Ca- 
semance  est  un  bras  de  celle  de  Gambie.  A  cent  dnquànte 
lieues  ou  environ,  en  la  remontant,  on  trouve  tin  en« 
drcMt  qui  fait  un  coude,  et  qui  donne  le- nom  à  un 
royaume  considérable  :  les  Portugais  l'ont  appelé  le 
roytfûme  de  Cabo  ou  de  Gap.  ^ 

Il.résulte  évidemment  de  ce  récit ,  que  depuis  Pascua  ^ 
la  routé: par  èau  est  continue  jusqu'à  la  GazamaUse;  et 
d'aufrts  part>  que  la  rivièresur  laquelle  est  Pascuâ,  cukti^ 


(53) 

munique  avec  celle  de  Gérèges,  puisqu'elles  sottent 
toutes  deux  d*un  même  lac;  mais  il  y  a  mieux  :  le  Saîm- 
Grigou  de  liabat ,  ou  le  Sangédégou  de  d'Anvill^ ,  est 
évidemment  la  même  chose  que  le  Sangahdou  de  Bote- 
ler;  et  le  Pahcow  de  celui-ci  est  le  Pascua  de  ses  prédé- 
cesseurs: or  luimdm^  a  consigné  dans  son  rapport  que 
le  marigot  de  Bintam  est  navigable  jusqu  a  Pahcow.  La 
communication  est  donc  établie  de  toutes  pièces. 

Autre  rapprochement  :  d'après  M.  Joiner,  le  marigot 
de  Domasensa  peut  être  remonté  dans  les  hautes  eaux 
jusqu'à  Cabbou;  et  d'après  I^abat,  le  royaume  d^  Cabo 
est  sur  laCazamanse  même;  c'est  un  argument  en  fiiveur 
de  la  justesse  de  son  autre  assertion ,  que  la  Cazamanêê 
est  un  bras  de  la  Gambie  ;  et  une  justification  de  lopi-* 
nion  d'après  laquelle  d'AnvilIe,  sur  sa  carte, de  1727)  et 
Woodville  soixante-dix  ans  après,  ont  marqué  la  réu- 
nion des  deux  fleuves  yis-à-vis  de  l'île  aux  Eléphans, 

*  A 


i*BMrf«««*>^i**a 


(54) 

Dm  coLmiiBS  ▲«aicolbSi  par  M.  Hubrhs  dsPommbuss, 

ancien  député ,  membre  de  la  Sodéié  d agriculture  ^  etc. 
I  gros  vol.  în-S^;  i83a, 

Ln  i  la  Société  de  Géographie,  le  8  novembre  t833. 


Jjà  Société  a  désiré  qu*)i  lui  fikt  rencto  compte  de  eet 
OttTiage,  qui  af^partieut  à  un  des  menabres  de  sa  oo«»- 
«nission  centrale.  Si  cette  qualité  nous  interdit  des  élo^ 
ges,  elle  ne  nous  défend  pas  de  faire  connaître  les  itt? 
portans  doeuBiens  qu'il  renferme. 

L'ottynige#st  divisé  en  deux  parties^  la  premièieae 
compose  d'un  mémoire  lu*à  la  Société  4  ji^eiiluvi^»  «t 
contîeif t  les  «ésultats  du  yoyage  ^w^  l'ameur  a.;fatf  «c» 
Hollande  et  en  Belgique  >  en  1829. 

La  seconde  se  compose  de  recherches  statistiques  sur 
les  instituts  analogues ,  principalement  dans  les  établis- 
semens  Britanniques  et  aux  Etats-Unis. 

L'auteur,  ayant  pendant  dix  ans  y  siégé  dans  la  cham- 
bre des  députés  de  France ,  a  rempli  son  ouvrage  de 
considérations  de  toute  espèce,  sous  les  rapports  tant  de 
l'économie  politique ,  que  de  l'amélioration  du  système 
répressif  ou  pénal. 

Tout  le  monde  sait  que  le  principal  obstacle  à  la  re- 

'  fonte  de  nos  lois  pénales  ,  consiste  dans  les  difficultés 

qu'on  rencontre  à  opérer  la  réhabilitation  morale  des 

condamnés,  et  à  les  faire  rentrer  dans  la  société ,  dont 

ils  ont  violé  les  lois,  surtout  s'il  y  a  récidive. 

L'état  de  choses  actuel  présente  dlmmenses  incon- 
véniens  ;  deux  systèmes  sont  en  présence  pour  y  r^mé* 


(55) 

dier:  celui ic|e  :1a  rëdusicm  isolfits,  oo  périiteotiaire,  et 
celui  4e$  coloniesagricoles;  chacun  deu^  a  ses  partUans; 
L'ouvrage  de  M.  iitterqe  2  est'péaréu*ele  plus  important 
de  ceux  qui  onft  été  écrits  à  Tappui  du  second  de  ce» 
systèmes,  eil sans 4pttte,  il  na  pa&peu  contribué  à  dé^* 
terminer  le  .gd^vernemet>t  â  former  une  commission 
diargée  de:  lui  pr-és.enter  des  FésuUai^réalisahles^à  Taide 
de  itie$«»reft  légiiîlltiiveft. 

il  Ji*ie<it]ie  pais  dians  les  travaux  de  la  Société,  de  s'oc- 
cuper de  l'ouvrage  qui  lui  esl  soumis  sous  ce  rapport^ 
nous  dertEHi  aùus  J^orner  à  Takialysedeft  docMmens  qu'il 
tutus lapponlesHir  jest^tablissemens  que  Tauteur  a  visités, 
daiis  les  ^ptys  «élralagertr. 

:CeS;pâ-]r&:S^n(t:la.HeJUande  et  la  Belgiquei.  auparavant 
féuQÎes  #oii8(kî Utre.de. rqjiiiiiile  des  Pays-Bus. 

Hottaodèi  «-«-)La  pvemi«ré  cplanie  fondée  en  i8i&i 
est  oelle'jdes  Champs  de  FiSéderic  (Frederiçks-Oord)  \  elte 
est  située  dans  lèsJandes  immenses  ei  .désertes  de,U 
pravÛMaeide  Dpentliie  y.4a  pluspauvre  du  royaume,  dont 
k  population  ^'ést  évaUiée  qua  .5ayO9o..habi^ns..p04iifr 
«ne  superficie  de  {223,83a.  beetaireSf  Elle  se  composait,* 
en  1 829^ 4e  «ix. colonies,.  Aur  une  étetidae  d'environ 
trois  lîeues,.  divisées  en  4^6  petites,  feirmes,  et  nalir^i*-- 

sant.- ....••• «  •  »  %^Qo  têieK 

'Qn  eompte^BCore  dans  ce  royaume 
La  colonie  entière  d*Omraersehans  .  .^  .  i,25o 
.  Les  tnoisétabtisèemens  sis  à  Veenlxuisen.  /^ji  i5 
Et  i'injstitutde  Wateren i5a 


Total  ....  7,8i5 
EUes^  foi'ment  ce  qu'on  appelle  les  colonies  du  nord. 
Leutjr  sWiation  financière  est  florissante,  et  permet  d'a- 
mortir le  capital  emprunté  pour  seize  ans.. 


(56) 

Les  coloTiies  du  Sud  ou  de  la  Belgique^  datent  de  i8qi5. 
La  principale  a  été  fondée  dans  la  Campine,  à  Wortel, 
non  loin  de  Tancien  château  dHogstraêt,  où  il  existait 
an  dépôt  de  mendicité  provincial ,  au  milieu  de  vastes 
landes.  Elle  est  dirigée  par  M.  Van  den  Bosch ,  depuis 
sa  fondation.  Elle  a  été  visitée  en  détail  par  M.  de 
Pommeuse;  à  cette  époque  (1829),  elle  comptait  ti& 
hahitationsy  ou  petites  fermes,  ayant  chacune  trois  hec- 
tares et  demi  de  terre  en  exploitation;  elle  se  divise  en 
colonie  lihre ,  qui  n'est  pas  très  prospère ,  et  en  colonie 
forcée,  dont  là  prospérité  s^accroît  rapidement. 

Les  colonies  du  midi  entretiennent^  seulement  i,5So 
individus,  qui  ont  défriché  environ  5oo  hectares. 

Notre  collègue  a  visité  également  un  établissement 
d'aliénés  à  Gheel,  bourg  d'environ  6^5oo  habitans  à  cinq 
lieues  de  Turnhout.  Ces  aliénés  sont  placés  chez  les  cul- 
tivateurs qui  les  emploient  à  des  travaux  champêtres,  et 
contribuent  ainsi  à  leur  prompte  guérisoti. 

M.  de  Pommeuse  a  joint  à  son  ouvrage  d'immenses 
développemeris et  des  calc^ls comparatifs,  avec  l'état  de 
la  France,  soit  quant  aux  terres  incultes  que  l'on  pour- 
rait coloniser  de  la  même  manière ,  soit  quant  à  la  des* 
truction  successive  de  la  mendicité,  et  à  l'amendement 
des  condamnés.  Gomme  ces  recherches  ont.  moins  de 
rapport  avec  les  sciences  géographiques  ^  nous  nous 
bornons  à  indiquer  le  contenu  du  reste  de  l'ouvrage. 

Il  donne  un  état  de  la  population  des  prisons  et  mai- 
sons de  détention  de  la  Hollande  et  de  la  Belgique,  en 
1827,  un  tableau  des  institutions  charitables  de  ce  pays , 
«ne  description  du  bagne  d'Anvers,  de  la  maison.de 
force  de  Gand,  des  renseignemens  sur  les  mesures 
prises  à  Hambourg  et  à  Munich ,  pour  l'extinction  de  la 
mendicité;  un  grand  travail  sur  le  paupérisme  en^n<^ 


'  •  (  57  ) 
gieterre,  et  sur  ses  colonies  pénales  fie  lancienne  Amë* 
lique  du  nord  et  des  îles  de  la  mer  du  Sud ,  à  la  nouvelle 
Galles  et  à  la  terre  de  Vandiémen.  Nous  avons  distingué 
un  examen  critique  des  'établissemens  pénitentiers  de 
Glocester  et  de  Milbank.  Il  présente  Tanalyse  du  nour 
?eau  système  décolonisation  par  émigration  irolontairo 
dans  le  Canada  et  la  Nouvelle-Ecosse ,  celle  des  pépitrti- 
ti^  dés  £tats*Unis  d*Âmérique  du  nord,  notamment 
de  celui  d'Auburn»  et  de  Sinsing,  de  la  maison  de  Ge- 
nève, et  de  Lausanne,  et  de  Brauwilliers  en  Allemagne. 

Enfin,  il  a  extrait  des  meilleurs  documens,  \\n  ta- 
bleau des. colonies  militaires  et  agricoles  de  la  Suède, 
de  la  Prusse,  de  la  Russie,  de  TEspagné,  de  l'Autriche, 
et  dès  états  d'Allemagne. 

Cet  ouirrage,  rempli  de  faits  est  enrichi  de  tableaux 
statistiques;  il  est  digne  d'occuper  les  méditations  des 
hommes  d'état,  etpaî:  spn  universalité,  il  est  de  nature 
à  porter  un  grand  jour  sur  les  essais  de  colonisation 
tentés  dans  les  diverses  parties  du  monde  civilisé.     , 

En  faisant  hommage  de  son  travail  à  la  Société  de 
géographie.  Fauteur  a  senti  que  toutes  les  sciences. se 
touchent  et  s'éclairent  mutuellement ,  et  que  celle  qui 
fait  id  l'objet  de  nos  études ,  .ne  pouvait  que  profiter  de 
tant  de  recherches,  ajoutées  aux  renseignemens  qu'il  a 
recueillis  sur  les  lieux,  dans  des  pays  peu  connus  de 
nous,  quoique  voisins  de  nos  frontières. 

ISÂMBERT. 


(5«) 


RjàPFOBT  sur  uo  ommgeÎDtitiilé:  Aff /a  Vendée  mSUiaitt^^ 


M«  faambcrt  hSx  un  nppmt  Tntwl  lur  un  mmugn 
qui  A  été  adressé  à  la  Counnissifui  oêii£nde,et  qui  a  pooc^ 
titre  :  De  la  Vendée  miUiaùe^  caomptenant  les  députe-» 
Hiâis  de  la  Yinidéè^  des  Deux-Sè¥Des,  et  nue  partie  db- 
Maine-etLoiffe  et  de  la  Loire^lnfcBei^ 

LmiTnigejC8tdi¥ÎBécn  deuxiiTresy  l'an  stifi5tiquc  et 
IiÎ8loni|ue  y  et  l'autie  intitulé:  État  politique. 

Dans  le  premier  livre  ^  il  a  signalé  particiilîàremeiit  Je- 
chapitre  ▼ ,  divisé  en  5  paragnplies,  rebtif  ans  dîwi» 
marais' du  département  delà  Vendée.  U.afiaBaaii'xap— 
porteur  qu'après  la  statittque  de  BL  GaTolean,  quî'.toflu- 
tefeîs  n-'enbrasse  q«e  le  tiers  de  la  contrée 'déenleipaé^ 
Fauteur,  ce  dernier  a  composé  lourvage.  le|>ltts:oofi^ 
plet  sur-cette  partie  du  terriloirofiraneais,  étnnêraètpio^ 
ce  chapitre  renferme  beaucoup  de  doeumens  qaVmidier- 
cherait  rainement  dans  <^tte  statistique;  3  est  d'fôti^^tttsi^ 
accompagné  de  plusieurs  planches  :  l'une  est  cmnkimié^ 
aux  marais  dp  nor^-onest,  qui  sont  coupés'  {Àv  nd 
nombre  immense  de  canaux ,  notémmcût  à  la  commimé- 
de  Sainlnlean-de-Mont  :  ce  qoiexpliqiié  Icdiffieuitéquào» 
éprouve  à  pacifier  oetie  partie  du  département  enooi» 
troublée  par  des  bandes  armées. 

L autre,  au  marais  desséché  du  midi,  ou  marais  de 
Luçon,  avec  une  seconde  planche  des  profils  des  canaux^ 
Cette  publication  est  d autant  plus  importante,  que  le 
gouvernement  vient  de  publier  une  ordonnance  pour 
le  dessèchement  des  marais  mouillés  de  la  Sèvre  Nior- 
taise. 


(  ^9  ) 

Dam  le  Venpe  II,  (  auftmr  a  donne  es»  rmmgàtmmB 
assez  préoîettx  sur  l  état  anoral  de  la  popubtion  de  la 
Vendée/ C'eatJiiieéMiderjui  a  ékéiiippriH^^^^  et  qai^ 
tant  qu'elle  ne  sera  paa  plua  avancé^ ,  iaisaera  subsister 
beaucoup  de  projets  plua  ou  moins  dtfergens  pour  U 
padficatipn  de  cette  cpnti^» 

Dans  le  Bocage,  c'est  Tisolement  des  babitans  et  la 
di£Bculté  ou  1  absence  de  comumnications  avec  If  s  cen- 
tres de  <»TiIisation,  par  la  multiplicité  des  baies,  d^ 
rayips,  et  le  défaut  de  chemins  praticables. 

Dans  la  marais  du  nord ,  .qui  a  été  la  jf03M  de  CblH^- 
rette ,  on  est  plus  embarrassé  d'expliquer  les  inotifa  qui 
rendent  une  population  en  communication  avec  la  mer 
et  avec  la  plaine,  en  hostilité  avec  les  institutions. 

Quant  aux  marais  de  la  SèvreNiortaise,  ils  sont  habi- 
tés par  tine  popâlafion  sauTage  et  malheureuse  qui  '  vit 
pmqne.âdnB  lois. 

Du  reiste,  l'buvtvgé ,  qui  pariât  devoir  étrecomplëvé 
par  un  .u^îsième  tivre,  est  principalenient  destiné  aux 
études  militabes,  auxquelles  Tauteur  anonyme, officier 
supérieur,  se  Kyreavee  beaucoup  de  succès. 


(6a) 


BfiUXIElIlE  SECTI01V< 


DOCUMENS^    COMMUNICATIONS,   ITOUVELLBS 
GI^OGRAPHIQUES,    ETC. 


Extrait  des  Annales  de  Berghaus  (ïdai  i833,p.  aa^)- 


ILES    RALIK. 


Le  capitaine  Ghromtschen^ko,  commaiidant  le  traos-» 
port  russe  VAmericay  ayant  été  chargé  d'une  expéditioii^ 
partit  de  Kronstadt  le  27  août  18S1  avec  un  chargement 
pour  Petropaulowskoi  et  la  Nouyelle^Archangel.  Pen-* 
dant  ce  vojage,  M.  Chromtschenko  chercha  à  délermi- 
ner  la  posidon  des  iles  situées  diins  le  Grand-Océ^n  , 
entre  5  et  12  degrés  de  latitude  N.,  et  qui,  depuis  le 
premier  voyage  du  capitaine  Kotzebue  sur  le  Rurik,  sqnl 
connues  sous  le  nom  de  Chaîne  de  Balik.  Il  exécuta  le' 
plan  détaillé  de  deux  groupes  de  cette  chaîne^  nommés 
Namu  et  Ouadelen ,  qui  n'avaient  encore  été  décri^  par 
personne.  Voici  le  résultat  de  ces  recherches: 

i^  Les  groupes  Odia  et  Namu ,  ainsi  nommés  par  les 
navigateurs  anglais  Lambert  et  Ross^  sont  beaucoup 
plus  éloignés  l'un  de  lautre  qu'on  ne  le  trouve  marqué 
sur  les  cartes ,  d'après  la  notice  qui  a  été  donnée  par  ces 
navigateurs,  et  ils  s'étendent  environ  !K)  milles  plus  au 
nord. 


(  6t  ) 

~  "i^Lâ  gvouptft  Namii  s'étend  dans  uhe  diredion  N. 
i&*  O/et  S.  3o^  E.  Sa  longueur  dans  cette  direction  est 
de  29  milles  i/a  géogr;,  et  sa  plus  grande  largeur,  qui 
es^  dans  la  partie  S«  est  de  1 1  milles  1/2.  Ce  groupe  com 
tient  5  grandes  îles  et  20  petites  qui  sont  toutes  unies 
entre  elles  par  un  récif  de  corail.  Dans  ce  groupe^ 
Chromtschenko  détermina  par  des  observations  astrono- 
miques la  positioh  géographique  des  îles  suivantes  : 

a.  La  pointe  orientale  de  la  plus  grande  île  du  S.  est 
par  7**  45'  de  lat.  N."  el  i68<»  i3'  46 '  de  long,  orientale  de 
tireenwich  (166**  3'  aa''  de  Paris). 

i.  La  latitude  du  milieu  de  Tîle  du  centre  est  de 
7*  59*  N.,  et  sa  longitude  168®  i3'  36"  E.  de  Green- 
wich(i65"  53'  12"  de  Paris). 

c.  La  latitude  de  la  grande  ile,  qui  est  la  plus  nord  de 
tout  le  groupe,  est  8*  9'  45",  et  sa  longitude  167*  Sg* 
deGreenwich  (i65'  38'  36"  de  Paris). 

S"*  Le  groupe  Ouadelen  s'étend  dans  une  directioaN., 
61^  0.,  et  à.  61^  Ë.  Il  a  dans  cette  direction  63  milles  3/4 
de  longueur,  et  a  dan|  sa  plus  grande  largeur  10  nulles  1/2. 
H  consiste  en  44  ^1^^  grandes  ou  petites,  qui  sont  toutes 
jointes  ensemble  par  un  récif  de  corail.  G  est  un  des 
groupes  les  plus  dangereux  pour  la  navi|^ation.     * 

M.  Chromschenko  a  déterminé  la  position  géogra- 
phique des  îles  suivantes  : 

a.  Ile. la  plus  sud  du  groupe.  Lat.,  8''  45'  i5''N,j 
long,,  167*»  45'  32"  E.  de  Gr.  (i65o  aS'  8"  de  Paris).     . 

b.  Ile  centrale.  Lat.,  9»  6'  46"  K  ;  long.,  i67"i6'  4'  E. 
deGr.  (i64*55'4o"deP.). 

e.  Ile  du  N..0.  Lat. ,  g»  19'  7  '  ;  long. ,  166»  55'  56"  È. 
de  Gr.  (i64*  35'  32    de  P.). 


(  6a.  ) 

Mk  Gh«Mi udienko  ayant j^ortoutt  à  ottuc la  suceèacle 
ra«p«^Oii  q«i  lui  a^ai^étë  Gon£a#,  iiepiH  pasactevor. 
le- reqb^erche  4as  deux  aiures:  groupes  d^  la*  chaîne  de 
Ralik»  piincipalcmeiit  parce  qub  VarrièFetsaisoii  arvi^aîi»» 

.Parmi  left  troia  chronottècrea  qui  lai  aTaieni  été  délîr* 
vrés  paur  cette  expédition ,  il  y  en  ayait  un  qui  avait  ata 
construit  parHauth^horioger  à  Sain^-Pétersboui^dont 
il  fait  le  plus  grand  élo^e  ;  car,  dans  lout  le  voyage  dé 
Kronstadt  au  Kamtschatka,  qui  dura  onzie  mois  et  onze 
jours  y^  la  marche  do  ce  chronomètre  ne  varia  que  dfii 
-+•  o"  29  a  +  o"7i, 

(Extrait  de  ta  GazeiU  de  Saini^Péiefisbourg,) 


Anhalbs  de  Bbrghaus  (juillet  i833 ,  page  4l6)« 


Réapparition  de  File  Ferdinandea  (^ou  Juha)  dans  fa 

Méditerranée. 

Le  volcan  qui  s  était  ëlevé  dans  la  mer  il  y  adeax  ana,' 
qui  avait  produit  la  petite  île  Ferdiaandeai  et  avait  en^ 
suite  disparu,  ne  laissant  au-dessiis-du  niFeau  de  la  mer 
aucune  trace,  s'est  montré  de  nouveau  dernièrement  au 
même  point.  Dans  la  soirée  du  aa  mai  dernier,  on  aper- 
çut dans  la  direction  du  banc  de  corail  un  nuage  de  fu- 
mée très  épais,  qui  s'élevait  du  même  point  d'où  était 
sorti  le  volcan ,  et  dansia  nuit  du  23 ,  on  vit  de  pkis  des 
éliniceiies  au  milîea  de  cette  fiimée. 

[La  Cémv ,  gazette  de  Paierie.) 


.(  63  ) 

^  *'  l^iteltes  du  voyage  de  Lamkr. 

M.  Laird ,  associé  à  Lander  dans  son  expédition  au 
Niger,  et  qui  vient  d^arriver  en  Angleterre  sur  laColom^ 
bine,  apporte  des  nouvelles  de  Lander,  qui  esr  actuelle- 
ment à  Altft.  EMes  vont  jusquau  ai  juillet  dernier.  Son 
voyage  sur  la  rivière,  depuis  l'embouchure  du  Nun 
{éans  un  canot)  la  occupé  trente^deux  jours*  Il  a  ren- 
contré 9L  Laird  et  le  li^rutenant  Allen,  qui  le  croyait 
mort  ou.  de  ret6*ir  eo  Angleterre,  au  mément  où  ces 
derniers  descendaient  le  fleuve  pour  icegagiier  la  cote 
sur  icr  bâtiment  à  vupeur.  C  était  le  at  juillet.  Lander 
oonvitttsiiroléi'cfa&rap  que  M.  Laird  retournerait  à  la.côl€ 
sur  la  Quorrahy  et  prendrait  avec  lui  une  partie  du  ohâr^ 
gement  de  la  Colombîne,  tasdis.qtie  lui  (Laader),  avec 
le  bithnentà  vapeur  en  fer,  pousserait  jusqu'à  Rabba  et 
à  Boussa.*  Il  semblait  avoir  pris  la  ferme  résolution  de:Sè 
distinguer  par  une  découverte  et  par  l'écabUssement  de 
relations  de  commerce  avec  les  naturels,  ce  à  quoi  il  esr 
pérait  beaucoup  réussir.  M.  Laird ,  pendant  aon  séjour 
en  Afrique  ,'a  beaucoup  souffert  delà  fièwè.  Il  est  k*6sté 
pendant  plusieurs  mois  dans  une  misénible  hùtte.oùil 
n  avait  plus  que  la  peau  sur  les  os. 

(Moniteur  du  a4  janvier.  —  Débats  du  23.) 


(«<> 


TR<IISIBME  SECTION 


ACTES    UB   Ui   SOCI^é. 
PRBSBHTATIOH    DS   I^   SOCUSTS    AU    ROI, 

A  roccéuùm  du  nouvel  an. 

La  Société  de  Géographie  ayant  été  admise  à  présen-^ 
ter  an  roi  ses  hommages  à  Toocasion  du  nouTet  aii,  une 
nombreuse députadon  s*est  rendue,  le" i*' janvier  i8349 
au  palais  des  Tuileries ,  ayant  à  s%  tète  M.  le  duc  Decaaes> 
président  de  la  Société^  et  elle  a  été  introduite ,  i  une 
heare  et  demie ,  à  r<itidience  de  S.  M.  Le  Boi  avait  à  ses 
0&tés  le  Prince  Royal  et  les  autres  princes  ses  fils,  puis 
la  Reine,  les  jeunes  prinoesses,^  et  madame  Adélaïde.  Une 
cour  brillante  environnait  leurs  majestés  et  leur  «auguste 
famille. 

M»  le  duc  Decazes  a  adressé  au  Roi  le  discours  sui-^ 
vant  : 

.    «Sire, 

«  La  Société  de  Géographie  s'était  placée  sous  votre 
«  protection  avant  que  la  -  France  vous  eût  confié  ses 
«  destinées. 

«  Fière  du  patronage  du  duc  d'Orléans ,  elle  n  a  pas 
«  réclamé  en  vain  les  bontés  du  Boi.  Que  Votre  Majesté 
«  daigne  en  agréer  notre  profonde  reconnaissance. 

«  Qu'Elle  nous  permette  aussi  de  reporter  jusqu'à 
«  Elle  nos  respectueux  remercîuiens  pour  les  encourage* 
«  mens  que  votre  noble  Fils  a  bien  voulu  accorder  a  nos 
«travaux.  Héritier  de  votre  bienveill mce  pour  nous, 
4k  comme  de  votre  sollicitude  pour  la  prospérité  et  le 
>  bonheur  de  la  France ,  sa  munificence  provoque  et 


(.080 
>  rfbrlt  ineés'JiM  Yoie'OimTeHe  d'tfCilîté^pfiittqM  4fm 

*  &mitwas  «Bqiirtter  enirierd  loi,  Mkm«oii  «oftar^  qiie  '^ 
«  d«  sto'fiM larfpMTdr  noire  gr«titii»ie  pdiir  seè  hietàms 
«^ée  nmvè  ^<Mv»Anieiit  à  "wvt  pènùtmê  ei  à  'vmtte 
«  8i^|iMe  ibdriNe,  «ttld  k«eott£ovvdfe  é^cm  tïo»  fcdftiinah-' 
«  geiflPfee  aoire  i^espectiicfuse  cottfiMi««  <biift  cétt«  hsMim 
«  sagesse  que  la  Providence  èile^-ménfé  sétAbte  «'â|»pli- 
•  j^tr,fit»fÊé^$»  de  piiiÈ  «a  phts  à  signifier  à  k  re» 
oMiBittsfiatoee  pvkK^ue.  »         •  - 

Le  Roiàdaiji^né  tëmoigner^dans  sa  réponse,tout  Tm- 
térèt  qu'il  continue  d'accorder  à  la  Société  de  Géogra** 
phiei  dont  il  se  plaîtà  conserver  le  patronage^  il  voit  avec 
pMtfr  qilé  son  fits  partage  ses  senttmens  envers  elle  et 
qîlll  lui  aie  eedâé'  le  soin  de  décerner  les  encourage** 
meus  ^'il  deitine.  aui  voyageurs  dont  les  efforts  au^ 
mtUpfoctu^  à  Ift  Fr&nce  les  plus  utiles  résultats  ;  c^^~ 
ea  flfUtÉKAifltit  k  diffgér  les  recherches  de  la  adence  vers 
tinhttt  {mifltable  à  l'humanité  et  aux  intérêts  de  la  pa** 
tnéj  quVln  hii  don%e  ^a  plus  importante  et  sa  ptii^ 
neMie  égSBÛmaàoîi*  Le.Roi  a  rappelé  Tattrait  que  l'étude 
delà  (Séegnqibie  a  eu  constamment  pour  lui  :  il  aiàiera 
toujours  ^à  protéger  une  science  qu^il  a  cultivée  dès  sa 
jeiRNSiie  et  qu'il  a  professée  pendai^t  l'etil;  il  ^buve 
wifeitjnipailHe'réélIe  pour  tes  travaux  de  la  Société ,  elle 
peut^oon^ter  sur  sa  constante  bienveillance. 
IL'le  docDêcatses  s'adr^sant  ensuiteà  la  Reine,  à  dit: 

^Madame, 

«IrprieYoCreMajeatë  d'accueillir  avec  bonté  les  re&* 

•fteM et  le  dévofiment  de  ta  Sodété  4e  Géographie, 

•tèHé  de  wé  présemer  è  vous  soua  le  double  patromàge 

«  M  son  tiûi  et  de  votre  Hogusté  fils.  ' 

•5'       ■  ' 


i 


m  Vo^ageùrtt  sur  cetie  terre,  noua  fl*eh  ooniMUMdiid 
«  fN|g  d9  si  Jbmialnefl  on  le»  peuples  ne  Tou8.bàiUMi«;et 
«  ne  voua  portent. envie.  U  n'eat.jias  de  faakiea  à  inju8t(0» 
«et  fii  enTentmées^pâs  de  passions  Aemu&ades  qui  ne 
«;  se  taisent  à  votre  Bom,ou  pliuôt  qui  ne  répètent  avec 
«  nous  que  si  vous  .êtes  )a  plus  heureuse,  des  épouses  et 
«cxles  mères,  vous  êtes  aussi  la  plus  heureuse  de&  retne^ , 
«'O^januiis.  reine  ne  fut  rc^jet  deplus.dé  vénératîoB  et 
(t.  de  plus  d'amour.  » 

lA.Roine  a.  bien  voulu  répondre  à  cet  homnNige  par 
les  plus  gracieuses  paroles  de  bienveillance  et  d'sntéréu 

PROCES -VbrÉÀÙX  des  SEANCES. 

Séance  du  lojanpier  1884^ 

Le' procès-verbal  delà )dernière séance  est  lu  et  adpplé^ 
M^  le. professeur  Molt,  membre  de  la  Société.,  éerU 
d'Utr^cbt  à  la  Cpmipissipn  centrale  que  les  rédacteurs 
de  rAlmaflach  de  la  marine  hplland^ist^  recevraient  avec, 
plaisir  en  échàn^  de  ce  recueil  tin  exemplaii^ie^u  Bulle*^ 
tin  de  la, Société.  M.  Moll  appelle:  aii^s^i  rattesktion  sur. 
nn  nouveau  journal  de.  marâne  publié;  en  Bollande, 
e|;  il  s^nale  les  articles  qui  jntére£|sent  plus  sj^éqîale- 
çeiJJt  la  géographie^  il  espère  pouvoir  procurer  à  U 
l^pciété,  ,si  elle  le,  désire,  un  exemplaire  de  ce  recU^^ 
LaCommission  accepte  avec  empressement  rpf&e  4^M^ 
le  professeur  .Moll,  ainsi  que  W deux éohang;eS;^qu'ii 
propose.  ..(.;-. 

:  ;  Après  la  lecture  de  la  çorresppndanç^ ,  M,  Joniard 
annonce  qu  une  idéputation  de  la  Société  ,iprésidée  par 
Tfi,.  le  duc  Decaa^eç ,  a  ^u  rbo^neur  de  présenter  aii,  roi 
ses  félipitatipÀs^  à  roCcasîon>de.  la  nouvelle  annéf^^Ça 
SIa}est^,.a  a^çuei)li;.av;fc^bienveiUan9e- la  députâytipn»  et 
lui  a  témoigné  tout.l'in^rèt  qu'elle,  porte^^u^  4i^vfl^x 
de  la  Société  et  aux  progrès  de  la  géographie. 


(67) 

n.  Jofniù^  <)ëpos«stir)è  bitreaa  le  dtôckiiirs  profibncé 
.  le  duc  Deo0Mà  et  remet  en  même  temps'cekii 
qu'H  avait  préparé  lui^éme  sur  l'avis  que  M.  Décades, 
ne  pourrait  présenter  la  députalton; 

Le  même  nu^mbrè  communique  à  la  Société,  de  ta 
part  de  M.  Henri  T)9rhàùY  /  la  relation  du  Voyage  à  rîle 
^'Amiit(Tbili)el  aux  liés  adjacentes ,  fait  en  17749  P^i*  I^ 
capil^ne  du  paqudjotfe/ifpifèr  de  conserve -avec  la  fré- 
gate Fjguila  (l'Aigle),  commandée  par  le  capitaine  de  là 
MaiiKe  Foyftie  espagnole  Dbh  Domingo  de  Bonechea. 
I^'^aiaen  de  ce  manuscrit  est  rénvojré  à  ta  section  de  pu* 
Wîcation,'et  M.  d'Urville  veut  bien  se  charger  d^en  prév 
senter  Tanailyse  àja  prochaine  séance. 

M.  W^rden  offre  aussi ,  dé  b  part  de  M.  Henri  Teb^ 
Hâiix,  une  lettre  écrite  par  Ils  curé  de  Santiago  de  Tepe- 
huacîâfi  à  sfon  é'véque ,  sur  les  mœurs  et  les  coutumes 
des  lîÉfdiens  sooiiii^  à  ses  soins  f  cette  lettre  à  été  tra^ 
duife  sur  lemanuscritoriginalparM.Ternaux.  Remercî- 
mens  et  renvoi  de  la  lettre  au  comité  du  Bulletin. 

Le  méiifre  membre  communique  successivement  à 
iWéàotblée  ti^ois  notés  :  Tune  sur  un  nouvel  établisse-^ 
ment '{ye^itr  lès  noirs  Hbres  des  États-Unis ,' au  cap  des 
Palmes  sur  la  côté  d'Afrique  ;  une  autre  sur  le  traité 
de  commerce  eiïtré  les  Etats-Unis' et  Siàm',  et*  la  dernière 
sur  les  cànafuï  de  Ghesapeake ,  de  Dèlaware'  et  d'Ohio. 

M.  Daussy  donne  lecture  de  deux  notés  i*élatiVes  à  la 
position  dès- âès  Ralik  dans  le  Grand-Océan  et  à  là  té- 
appârition  mëmèçtanée  dé  filë  Ferdinandea.(ou  J'ulia) 
dans  la  Méditerranée.  Renvoi  au  cotni^  du  Bulletin. 

Un  membre  communique  de  la  part  de  M.  Désaugiers 
membre  de  la  Société,  une  note  sur  la  population  delà 
Crète  en  i832 ,  et  un  itinéraire  de  la  Ganée  à  Gandie  en 
passant  par  Rethimo  et  de  Candie  à  la  Ganée,  en  rêve** 


( 


wrie  b  plos 

eovs  de  fuMe  i83i , ca  coapMée  de  MM.  dTAi..»» 

dUrvitte»  Ejnè»,  Joanid  cK  Book  de  Becm»,  b 

condeyclmigée  d*i 

ciNnQipo«r  le  prix  ichtif  anni^elieftdeniiiiien  dé 

Fianœ,  se  c«mwnr  de  MM.  CuMJwf,  Haiiif    et 

dUrTiUe. 

Cène  noomatioB  dôme  &»  a  «m  JiciiMMiw  dont 
le  bat  est  de  sevw  si  les  maaàmts  du  liwQeMi  o«ft  «oix 

on  scnleaent  oonsoltsttve  dens  tontes  leo 
Ia  ^nestiony  présentée  sons  ce  point  do 
,  seva  lenYojée  à  Tesunen  d*nne 
sion  spédflde.  Qoent  à  la  rommÎMon  de  cinq 
ylffyp^  de  décerner  le  prix  annndj  il  est  décidé,  sor 
la  proposition  de  M.  dUi^le,  qne  les  BBCnhres  dn  ba» 
veanqoisyadîoîndiaient  i  œ  seul  ùue  ,  n  y  aniont^e 
TOix  conspltatîre. 


(69) 

•  •  • 

Séance  du  ^jani>iér. 

Leprocèft-TerJ^l.de  la  den^i^re  séance  est  lu  et  adopte. 

H.  le  comte  de  MontaUvet,  pair  de  France  ^  et  M* 
Hersant ,  consul  de  France  à  Rotterdam ,  qui  viennent 
d*êtreadmîs  au  noiid)re  des  membres  de  la  Socîétéi  lui 
adressent  des  reiwrciment  et  promettent  de  ia  ^lecpn* 
der  dans  ses  utiles  trayaux, 

M.  Frwcis  LaTallée  écrit  de  la  IVinidad  de  Cuba,  pour 
renouvelle  ses  offires  de  i^ervice  à  la  Société' et  lut  an-* 
noncer  l'envoi  d'un  mén^oire  sur  rhistoire,  la  géogra^ 
phie  et  la  statistique  de  l'ile  de  Cuba. 

BL  Adam  deBauvé,  dans  une  lettre  datée  deBelem  de 
GramPara,  le  519  août  z833,  adresse  de  nouveaux  dé- 
tails sur  SQD  voyage  et  celui  de  M;  Leprieur  dans  ia 
Goiane»  ei  sur  les  obstacles  qu'ils  ont  rencontrés  4a^ 
l'exécution  de  leur  ^itreprtse.  Par  suite  du  naufrage  de 
les  embarcations  sur  l'Anxavône,  M.  Adam  de  Beuve 
aura  à  regretter  la  perte  de  ses  observations  e(  d^  ^es 
collecûonis  de  botanique  et.  d'entomologie.  .Quatre 
de  ses  compagnojas  de  voyage  ont  péri. dans  le  fleuve. 
Ce.  voyageur  se  propose  de.  remonter  TAmazdp^  jus* 
gu'au  Watuma ,  et  si^  par  cette  rivière,  il  ne  peut. ga- 
gner r£ssequebo ,  il  se  rendra  ^v^r  le  Rio  Branco,  où  il 
croit  avoir  plu$  de  ebances.de  succès,  A  son  arrivée  à 
Démérary,  M.  Adam  de  Bauve  adressera  à  la  Sopiété 
une  relation  et  des  esquisses  sur  les.  diverses  peuplades 
des  6uianes>  ainsi  que  des  vocabulaires  des  races  indien- 
Qcls,  et  il  fera  connaître  la  suite  de  son  itinéraire-  Il  an- 
noaeeque  depuis  le  4  avril,  qu'il  est  séparé  de  M«  Le- 
pneur^  il  n'a  reçu  aucune  nouvelle  de  lui. 

M.  Alvarez  Guerra  écrit,  à  la  Société,  qu'il  arrive  d*£A^ 
pagne  avec  une  invention  utile  à  l'agriculture,  et  qu  il  se 


(70 

Bibliographie  $4of;fpiàtpBte. 


•  «.      • 


~éi  * 


•' ,  i   V.  '    <> 


i .. 


çal  Society  ofhondon,  —  JcTùrhâl 
de  la  Société  n>y  aie  géograpfai* 
que  de  Londres,  vol.  m,  2"  par^ 
tté,il^8^  '     '     t 

vBtmoFB. 

Tout  throug^Belguim  to  Paris,— 
Teuniée  'dans  la  JS^gîqné  et jtn- 
<|Q'à  Paris,  pirT.Barlow.  (n-i8. 

t'ii^lôtg  jn^ni^s    4unn^.a,\ 
Tourtkrough  Belgium^Rhenisfi  Prus- 
s  ta ,  Germaftjf  SvifUtertaad\  and 
Frmte.  —  Mémcnires  d'uu  voya- 

Îi;eiir  bendâoit  une  tournée  dans 
a  Belgique ,  la  Prusse  B  héaane, 
r^illeroâgiie, la  Suisseet  la  Fran- 
ce; peî)â«^)*ètè  et  Pantotn^e^de 
i83a,  y  compris  une  excursion 
aur  le  nhin  en  Ije  reinontant  par 
T.  P>^  Jonnèri  a  vol.  b^S». 

La  moamwhie  praèHenat!i>céfm* 
dérée  sous  les  rapports  topogra- 
phique ,  statistique»  administra* 
tifet  économique,  par Xépjpold 
Kmg.  Berlin,  iS3  3,  m-4°. 

Càttp^'œi!  général  suTlesâiretê 
arrondissemeas  dans  Icte^piels 
l*einpire  de  Russie  est  actuelle- 
mém  poirta^j  sous  ie  rappoiY* 
^i^conmiKumioi»  part«ire  «; 
par  eau ,  avec  des  détails  sur  le 
comal€)rce  et  lea  échanges  qui 
est  lieu  par  lea  routes  d*eau ,  un 
avant-propos  historiqtn  sur  cette 
branle  de  l'administration ,  çt 
un  appendice  contenant  une  d^a- 
crlptloû  détaxée  du  canal  de 
Windau.Riga,  18.33.  i  vol.  in-S**. 

picHowiairê  géogn^ique  fil 
{iîàtorîque  de  rem^ire  dë^Russie, 
contenant  le  taiileai»^M>liiV|ne  ait 
statistique  de  ce  vaste  pays  ;  les 
oéuotiiiiN^oiiê ,  les  divifKRiS' an- 
ciennes et  JOoikYellas  des  contrées. 


villes,l)QQr^  ^enr  poÂtio^g^p» 
graphique,  Jeur  histoire ,  lecu's 

•  ptodMâMMiaiat|«rèIleà^et«Ri«»^' 
trieUes ,  leur  4sommerQa ,  leur  cli- 
mat ;  hr  popirlatiob ,  leè  nfiloetirs , 
Q9l9fi4in^»^6ligi«Hus4es  habst^na 
de  Cet  empire ,  par  N.-S.  Wsëvo- 
iojsky;  troisième  éditiefiî,  aug- 
9en%   d*i^x  vifipplémfint.  par 

Maurice   AUart.     Pétersbourg, 
i«33.  a  vol.  ia>$^i^        .     - 

JEjipatr^ûm  m,  4f  Hi^r.lfl^dji 
^grp^j  J^oSia  ^Sjrna.  —  Éxcor-' 
Âona  dana  k.  *£inéSimtef  FÉ- 
gypte,  la  NuMe^  la  Syrie  «  etc. , 
par  J.  tfadox;  avec  beàiicoapde 


■Çk    V' 


Travels  and  r^^tear^^  m  C^- 
fraria ,  desenShU^  the  ckaràeêtr, 
àttoamt  ^nd  nfùraj  ^mtditê^a  ^il0 
tribts  inhabUimgthat  portion  ofSou* 
ikern  j^riea.  —  Toyli|(e  éétoa  la 
Gafrerie  et  recherches  concer- 
nant ce  pays,  on  Ton  décrit  le 
eametèile.,  les  cMtiBiiea^.Iftèèn^ 
dition  morale  des  peTOlades  qui 
habitent  cetèé  partie  ^f Miqàe 
m^idifi^^,  av^  jdés  ôbMri^ 
lions  historiques  et  tQpogra{)iî- 
quea  sur  les  étahlisseoiènsbimn- 
niques  qui  s*y  trouvent  M'intrp-. 
dûction  du  christianisflàé'êt  le^ 
progrès  df  k  ctviliaaiioiy;  |>ar 
S.  Eay^jbi-xa. 

Tour  ofthe  ÂmericÔH  laAes,  and 

West  t€rritory,fife,—r  Y^agttMr 
lés  lacs  Américains  et  partiriflea 
W<ena:dn  HrHlaow  ^ftlt^Q^^ 
en  f  83o ,  avec  des  ' «ibscïrvations 
stnr  te  caractère'  a  k  oaiidîKoa 
fnture  de  cette  i^fie^.  a  xi^,j^^^^^ 


(7»  ) 

)0UVBAO]iS  OFPBETS   A   LA   ftOGIlÎTi. 

Séance  du  lo  janvier  i834« 

iPar  M.  Albert-Montémont  :  Bibliothèque  univenelle 
des  7)oj^ageSf  i3*  livr. ,  in-S"*,  renfermant  la  suite  du 
Toyage  de  Lapérouae  et  les  voyages  de  Maurelle ,  Ort- 
lock  et  Dixon ,  Bligh^  Meares,  Wilsnn,  Edwards,  etc. 

Par  la  Sodétë  asiatique  :  Cahier  de  décembre  de  son 
•Journal» 

Par  la  Sociëtë  de  géologie  :  Feuilles  i  à  5  du  tome  iv 
de  son  Bulletin. 

Par  M.<  Bajot  :  annales  maritimes  et  coloniales,C9Lhien 
de  novembre  et  décembre. 

Par  M.  le  directeur  :  Bibliothèque  de  Genève ^  cabier 
4'octobre  i833. 

Par  MM.  les  auteurs  et  éditeurs  :  Neuf  livraisons  de 
la  France  pittoresque. 

Far  MM*  les  directeurs  :  Cahiers  de  décembre  du 
Recueil  industriel  y  du  Mémorial  encfclopédique  .^  du 
journal  Flnstitut. 

Séance  du  ^^  janvier. 

Par  le  bureau  des  Longitudes  :  Connaissance  des  temps 
pour  i836.  —  Annuaire  pour  i834« 

Par  M.  Daussy  :  Table  desPositionsgéograpMqueSy  în-S©. 

Par  MM.  VanderMaelen  et  Méisser  :  Dictionnaire 
géographique  de  la  province  de  flainaut^  i  vol,  in-8\ 

Par  M,  le  comte  de  SerristOri  :  Sagglo  statistlco  delV 
îtaUa,  I  vol.  in-8o.  Vienne,  i834« 

Par  la  Société  royale  de  Londres  :  Adress  delivered  al 
theanniversar)r^Heetingjm'4^.  ^ 

Par  M.  le  capitaine  d'Urville:  i4*  et  t5^  livraisons 
dtt  Foyage pittoresque  autour  élu  monde.  > 

Par  la  Société  d'Émulation  du  département  du  Jura  : 
Séance  publique  de  cette  Société  potir  i83a,  in-8«'. 


(74) 

h  bon  droit  cetu  €)o^bl^,queslîon  i  les  Qt)8«rvations  sont- 
eltes  bonnes?  ont-elles  été  calcaires  exactement?  car  la 
réunion  de  ces  deux  conditions  est  indispensable  pour 
mériter  une  entière  confiance. 

Or  il  arrive  fréquemment  que  les  observations  sont 
douteuses^  et  il  n'est  guère  plus  rare  que  le  calcul  en 
soit  erroné  par  négligence  ^  ou  entaché  de  corrections 
arbitraires.  Lors  donc  que  les  positions  géononiiques 
qui  en  résultent  ne  concordent  point  avec  celles  que 
procurent  les  documens  itinéraires ,  il  y  aurait  grande 
imprudence  à  sacrifier  aveuglément  ceu»^  k  la  trom- 
p  euse  précision  des  premières. 

Ces  considérations  sont  en  grande  partie  applicables 
»ux  latitudes  et  longitudes  consignées  dans  les  voyages 
de  Mungo-Park  en  Afrique.  Mtrni  d  anstrumens  propres 
à  faire  des  observations,  ce  voyageur  célèbre  a  esa^yé 
de  déterminer  astronomiquemçnt  la  position  de  divers 
lieux  placés  sur  les  routes  qu'il  a  parcourues. 

Quant  à  son  premier  itinéraire ,  il  n'offre  que  les  huit 
latitudes  que  voici  : 

Pi^oiiia  ,.,^^ , iî«3S' 

^mbo 4 . . . .  i4 «.Si. 

Kanji  ....•..«.• •  t4*  t'O' 

Fissora 14.   5 

Jarra i5.  5 

Comme  les  observations  d*où  ces  latitudes  ont  été 
conclues  y  n'ont  jamais  été  publiées,  il  est  impossible  de 
vérifier  si  elles  sont  calculées  avec  justesse;  niais  il  y  a 
lieu  de  le  présumer,  si  l'on  réfléchit  que  les  élémens  du 
calcul  ont  dû  passer  sous  les  yeux  du  savant  Remief , 
qui  nous  en  a  fait  connaître  les  résultats* 


•   i 


(75) 

Dans  soif  bdatt  tralvail  h  jdrogniphii|iie  sur  la  Gambie, 
le  iienteDMit  Richard  Owen  a  fine  la  position  absolue  de 
Pisania  par  iS""  33'  N.;  la  détermination  de  Mungo^Park 
€n  diffère  de  ù,'  seûlemenl;. 

Quairt  aux  autres  iatîtodes^  nous  ne  possédons  point 
d*élémens  de  vérification. 

Quoi  qu'il  en  soit^  on  admettra  volontiers  que  les 
ebservatiofis  astronomiques  dà  voyageur,  faites  à  Taide 
d'un  sëKtaM  de  trèï^  petite  dimension  ^  ne  peuvent ,  il  est 
vnû ,  être  acceptées  qiie  comme  des  éléitiens  inrparfirits , 
mais  qu'on  en  peut  du  moins  conclure  des  positions 
approximatives  j  toujours  précieuses  dans  le  déniknent 
absolu  où  la  géographie  de  ces  contrées  se  trouvait  à 
cet  égard. 

Je  passe  an  second  itinéraire ,  jalonné  d'un  grand 
nombre  de  positions  observées,  et  qui  offrirait  par  con- 
séquent un  ^document  géographique  bien  précieux,  si 
l'on  pouvait  avoir  confiance  aux  observations  consignées 
dans  le  journal  de  route  du  célèbre  Ecossais.  Malheu- 
reusement il  n'en  est  point  ainsi  :  le  plus  simple  ex»men 
suffit  pour  faire  reconnaître  la  nécessité  d*apport€îr  une 
grande  défiance  dans  l'emploi  des  observations  dont  il 
s'agit;  elles  ont  toutes  besoin  d'être  soumises  à  une 
discussion  sérieuse,  à  une  sévère  épuration ,  après  la- 
quelle il  restera  bien  peu  de  chose  de  l'apparente  ri- 
chesse que  présente  au  premier  abord  une  masse  de 
vingt-cinq  latitudes  e€  cinq  longitudes  déterminées  as- 
tronomi^'uement.  ^ 

Sur  oe  nombre'.  Te  journal  de  roiïte  de  Paik  a  conservé 
vingt-devit  observations  origitialeà  pour  h  latitude  et 
quatre  pour  la^  longitude;  elles  sont,  à  deux  latitudes 
et  une  tbngitude  prèsy  accompagnées  du  calcul  emf^ioyé 
par  le  vojageur  pour  obtenir  les  positions  résultantes; 

6. 


(76) 

son 'journal  contient  en  outre  trois  iatitudeft  et  une  lôn-^ 
gitude  observées ,  sans  taire  connaître  les  ôbserTatibns 
originales  d*où  elles  soiît  déduites. 

Je  uroccuperài  d'abord  des  latitudes.  Voici  le  relevé 
complet  des  observations  et  des  résultats  consignés  dans 
le  journal  du  voyageur. 

A  Faraba,  le  i5  mai  i8o5,haut.inérid.^  »  L,at.  14.° 38'  46"N» 

Nérico,         i8mai...    , 0  168° 35'  14.   4.5f 

Tambico,     at  mai... •..,*.  (g)  166. 56  i3.53 

SoùtJtabba,  a5  mai (g)  r64.45  x3.33.3S 

Bee«Creek ,  aè  mai @  164.21  x3.3a.45 

Badou,        »8  mai (£)  163.17  i3.32 

Mambari,    3i  mai 0  162.48  i3.aa.4o    • 

Julifunda,      a  juin , 0  i6a.ii  t3.33 

Baniseriie,     6  juin.  • 0  i6i.   8  i3.35 

10   ï6o.   6  ■ 

\ip    116. 

Fapkia,        i4jaiB ••..   0  159.89       i3.aa.3o 

Fajemmia,  iSjain...... 0  159.49  x3.35 

Secoba,        a4jnin '^    xi5.a8  18.27.26 

Moiafaarra ,    9  juiHct 0  (incert.)  i3 .  ii 

Sabousira,  10 juillet (T        »'  i3. 5o 

KeminoUQ,  ta  juillet 0  t63.a4  14.   o 

Ba Oulima , 20 juillet 0  166.   4  14.    i 

Bangassî,     a6  juillet. 0  168. a6  14.   o 

Koulibori,     5  août 0  i ja  45  x3 . 41 

Koumikoumi ,  14  août. 0  177.    7  12 . 57 

Marrabou^     2  septembre 0  169.54  12.48 

Koulikorro, 1 3  septembre 0     80. 45  12. 5a 

Yamina ,      1 5  septembre -  0     79* 36  i3.  i5 

Sami,  17  septembre  ........   0     78.47  i3-i7 


Satadouy       9  juin 

~  36 


(  77  ) 

L'éditeur  anglais  a  relevé^  dans  le  calcul  de  la  latitude 
deKoumikoumî,  une  erreur  portant  sur  la  déclinaison 
solaire  employée  :  le  voyageur,  en  effet,  a  fait  usage 
de  celle  du  i5  août,  au  fieu  de  celle  du  i4î  jour  précis 
de  l'observation;  opérant  la  correction,  l'éditeur  a  ré- 
tabli la  latitude  de  ce  lieu  par  iS**  i&  29'." 

On  ne  remarquera  point  sans  surprise  que  les  deux 
observations  de  Satadou,  destinées  à  fixer  le  point  fort 
important  du  passage  d^e  là  Falémé,  et  qui  n*ont  point 
été  calculées  par  le  voyageur,  -ne  Taient  été  non  plus 
depuis  par  personne,  et  soient  restées  comme  absolu- 
ment ignorées,  même  par  Bowdich,  qui  cependant  a 
fiiit  un  travaiP  spécial  sur  les  calcurs  d'observation  de 
Mungo-Park  (i);  mais  ce  n^est  pas  la  seule  preuve  que 
je  pourrais  alléguer  de  l'inconcevable  légèreté  avec  la- 
quelle \e  critique  anglais-  a  exécuté  ses  corrections  :  j'ai 
reconnu  en  effet  qu'après  avoir  noté,  d'après  l'éditeur 
du  journal  d^  Parle,  l'emploi  fait,  le  i4  août,  par  le 
voyageur,  de  la  déclinaison  solaire  du  i5  ;  après  avoir, 
de  son  coté,  découvert  l'emploi ,  au  28'mai,  de  la  dé- 
clinaison du  29 ,  et  se  trouvant  ainsi  dûment  averti  dte 
se  tenir  sur  ses  gardes ,  le  prétendu  correcteur  ne  s'est 
pwnt  aperçu  néanmoins  que  Park  avait  encore  em- 
ployé, le  3t  mai,  la  déclinaison  du  3b  ,  et  le  6  juin  celle 
du  y.  Et  cependant  le  thème  spécial  du  critique  était 
précisément  dé  corriger  les  déclinaisons.  (2) 

Il  est,  je  crois,  à  propos  que  je  donne  ici,  avec 
quelque  dévefoppement,  un  résumé  du  système  de  cor- 
rection imaginé  parBov^dich,  de  son  motif,  et  de  ses  ré- 
sultats. 

(i)  M.  Oltmanns  est  daos  le  même  cas. 

(2)  Ces  madvertances  de  l'observateur  oai  pareillement  échappé 
^  M.  Oltmanns. 


(78) 

On  trouYfÇ ,  dès  le  commencement  du  jourQ^I  fie  V^^r 
deux  articles  consécutlfç  dont  voici  la  Ters^on  litijérale; 

«  3o  î|vril  :  la  goélette  de  M»  Ainsley  esit  arriT^e ,  et 
«  nous  avons  aussitQf  coopmencé  à  décha^er  le  bagagç 

•  et  le  riz. 

«  3i  avril  :  donné  tes  bâts  à  rembq^rrer  çle  moui^^^ 
«  et  fait  peser  les  paq^uets.  Trouvé,  tout  calcul  fait,  que 
«  nos  ânes  ne  pourraient  porter  notre  bagage*  Ac})el^ 

•  cinq  aines  de  plus  avee  l*aid«  de  M,^  Ainslpy.  » 

M.  Walcl^enaer ,.  dans  ses  Rçch$rches,  sur  l^Jfiiqi^f^ 
a  fait  là-dessus  l'oliservatipn  suivante  :  «  Je  reiparqu^ 

•  dans  cfs  jau^n^l  une  inadvertance  qui  a  échappé  à  TaUi- 
«  teur  et  aux  éditeurs  :  il  y  a  un  récit  de  «ç  que  Mungo- 
«  Park  a  fait  le  3i  avrijl  :  le  mqjs  d'avril  n'a  que  trente 
«  joui^ 

Cela  est  vrai)  mais  je  pense  cpi^au  lie^Q  dc|  3i  avrils 
Tauteur  a  dû  écrire  le  3.o  (mal  lu  ^i  par  )e  çqpÂst^  oi^ 
Fimprimeur) ,  et  que  les  deux  article  se  reportent  à  1^ 
même  journée.  La  suite  de  la  relation  présente^  sous  Ie^> 
dattes  des  i8  mi^,  17  et  18  ivâï^y  çtL  i3i  aa(^^  d'^i^tre^ 
exemples  de  la  séparation  en  deux  articles  des  notes  ap- 
partenant à  un  seul  et  même  jour.  Telle  est  j.  selon  moi, 
Texplica^on  naturelle  de  rinadvertaijice  relevéç.  par 
M.  Walckenae^ ,  et  cette  ^a^plicati^QQ  es^  d^ai^taqt  i];4e^ 
fondée  quç  les.  phénomèaçs  ^mvan(  à  j9ii,ir  ûp^^x  ^^}^  4W 
les  éclipses  dea  satçU^es,  de  Jupitç^,  sqnt  ^j^^uc^iep^^.nt 
rapportés  à  leur  véritable  date. 

Mais  Bo^dich  ^  jugé  1^  chos^  bea^co,ij^  plus  giV^; 
il  a  cru  y  trouver  un  juste  i^otif  d  admettre  q^*^  partir 
du  I®'  mai,  les  dates  du  journal  de  Park  sonttoijitiç^  e^ 
ronées  d'un  jour  en  moins;  et  qu'il  y  a  dès-lors  néces- 
sité ,  dans  cbaque  calcul  de  latitude  ^  de  substituer  à  la 
déclinaison  du  quantième  écrit,  la  déclinai^p^  4l^JQi]ir 


(79) 
nirgtnt  II,  ai  développé 'oe  ë^lèinedaîiis^^bti^lH^tflbhéi^ 
publié!  pMT'la  voi0  rie  1»  Ihhàgr^pkie,  lusèzlèafté^  et  d&Mt 
fs  dois  la  oomiiiunÎGfliîon   à  Taiihablè  oMigeâvDcé  de 

Void  le  reteiva  ëompkt  àeê  ïaùtiiuteê'Tffom'géèà  {Nilr  lé 
eritique  anglais ,  d'après  le  tableau  récapituktil  qu'il  'èb 
a  lui-même  cJi^es^é*,     


Faraba 

Nérico ,  * .  ; 

T^Mbjko  .s.  »•  .4 
Soutitabba  ..*. 

B^e-Greek 

Badou  ........ 

Matnbari..  ..... 

Julif<6ii^.- 

l^nkcrile.  i» .  » . . 

Fajjsininia  . .  » . . 

Secoba. 

^oiiihària.  ... . 

KeiâCDéan 

fiadulima 

fiaaglàatii  .••••. 

Koiilihâiii 

KooiaikouDii.  • . 

Manrftbbu. 

Koiktikérra .... 
YaBUDit  i  w 


i»  4 


\  • 


SânBà . 


ki 


....••.. 


3**  43  46" 
4.18 

3.44 

3.3i 
3. 3c>« 

3*4t  «3o 
3,.  a5 .  3u 
3.36 
3.26.a5^ 
3;* 
3w5x 
é3.&tu3i6 
3.4«.3b 

fi».'»5:i46 
2.5a      , 

I  > 

a .  54,.  ao 


Sabousira^qae.i^arka  placé.par  «3^^;5'o'  N. ,  d  après 
une  hauteur  méridienne  lunaii^ef  n'a«  point  été  soumis 
à  la  correction  systémnalique  de  Bov^dich  i  cette  correc- 
tion eût  été,  dans  Tespèce,  tellement  forte  (elle  eut  dé- 

.  .  •  •  •    « 

passé  2*),  que  le  critiq^ue  a  pensé  saas  doute  que  Park 
avait  ici ,  coHuna  à  Badou  .et  àj^umikoiimiy  employé 


(89) 
par  mépidse  la  déclinaison  ccnivenable  à  l*b]rpothèse  Via 
correcteur.  Il  faut  noter,  d'autre  part,  qu'une  appUca* 
tion  plus  attentive  du  système  de  rectification  de  notre 
Anglais,  doit  produire,  sur  quelques  latitudes,  des 
résultats  différens-  de  ceux  qu'il  a  adoptés^  ainsi  il  eût 
d{^  conclure 

Mambari,  par i3^^9''56"' 

Baniserlle »  i3.35.  o 

A  mon  tour,  je  vais  placer  ici  le  relevé  des  latitudes 
qui  résultent  des  observations  de  Pari:  d*après  mes  pro^ 
près  catcuTs ,  c'est-à-dire  en  opérant  avec  moins  de  né- 
gligence^ en  rétablissant  quand  il  y  a  lieu,  à  Ta  place 
d^une  déclinaison  anticipée  ou  tardive ,  celle  qui  con- 
vient précisément  au  quantième  marqué^  et  enfin  san& 
omettre  les  observations  non  encore  calculées.  X  ai  dû  na- 
turellement, au  contraire,  laisser  de  côté  les  résultats 
dont  le  voyageur  ne  noûs  û,  point  transmis  les  élémens^ 

Nériûa i4*   V  44'" 

Tambica d3-53 .a8 

Soutitabba i3.34.  S 

jDCO*V>]r66Ki  ••••■•••-•■•••-•    x*i •  «f a •  ^9> 

fiadou  •  é rS.ax.  o 

Mambari s3.Si .aa 

JuUfonda. i3.39.o 

BaniserUe i3.a8. 4S 

c  »  j  Ci3.i4-43 

Satadou ] 

(ia.3i«3S 

Fankia i3.az.45 

Fajemmia. i3. 35 .4^ 

Sécoba » 13.27. 36 

Keminoun i3 .  58 .  56 

Ba-Oulima.  • i4*  ^•a3 

BaDgassi i3.59.3c 

Koalibori ^.  i3.4x.44 

Koumikoumi. x3. 16.39 


(8i) 

HarraboUf. xa.47«a& 

Koulikorro za.5x.55 

Yamina • i3.i5.   7 

Samî 13.1^.33 

Plusieurs  de  ces  latîludes  «ont  incontestaUement 
mauvaises,  comme  il  est  facile  de  s*en  convaincre  par 
quelques  vérifications. 

Ainsi  le  passage  du  Nérîco,  par  i4*^  4'  44**  est  d  en- 
viron tout  un  degré  plus  nord  que  Rennel  ne  l'avait 
établi  d'après  1^  gisemens  relevés  pa^r  Mungo^Parrk  an 
retour  de  son  premier  voyage.  Park  se  serait*il  trompé 
alors  au  point  de  supposer  vers  le  sud  ce  qui  serait  vers 
le  nord?  la  chose  est  peu  probable  :  et  lorsqu'il  a  noté 
le  point  où  il  a  traversé  leNérico,  vers  ie  S.  E*  de  Mé- 
dina,  en  passant  par  Koussay,  il  n'y  a  certes  pas  lien  • 
d'imaginer  qu'il  faille  y  substituer  le  N.  £.;  on  tronve 
en  divers  endroits ,  et  notamment  dans  le  voyage  deCiray 
et  Dochard ,  la  preuve  que  Koussay  est  bien  en  effet 
dans  le  S.  E.  de  Médina;  or  cette  dernière  ville,  com* 
prise  dans  Titinéraire  de  Pisania  à  Joag^  tombant  vers 
i3*  4^'  de  latitude  I  il  serait  absui>de  d'admettre  le  pas* 
sage  du  Tïénco  par  i4^  4S  ^  moins  encore  par  i4^  iS' 
comme  le  vtet  Bowdicfa. 

Bpidouy  par  i3^  ai',  est  de  près  de4S'  au  N.  du  point 
qui  lui  correspond  dan^Ie  premier  voyage  construit  par 
Hennel;  or  il  résulte  des  renseignémens  recueillis  par 
Mungo-Pavk,  dans  son  second  voyage,  tant  à  Badou 
même  qu'à  Bénisérayl ,  que  la  distance  de  Badou  à  Laby 
dans  le  Fouta^Ghialon,  est  de  trois  fortes  journées  ou 
de  ciiïq  moyennes ,  ce  qui  ne  peut  être  évalué,  au  maxi- 
mum y  qu'à  90  milles  géographiques  ;  or  Laby  se  trou* 
vant,  d'après  des  calcula  que  j'ai  exposés  ailleurs,  par 
II*  ^&  N. ,  il  en  résulterait ,  dans  les  conditions  les  plus 


(84) 

favorables,  une  distanoe  de  ii&  mHteâ'  géographiques ,. 
au  minimum,  entre  ces  deux  poihtà  ;  ce  qui  est  absolu- 
ment inadmissible» 

Il  en  faut  dire  autant  de  fiéniserayl,  qui,  pkcé  éga*- 
lemtint  à  irots-  feirtéft  jouiii^s^de  Lri>y,  né  ^M^il'se 
trouver  par  une  lafiitode  de  iS"»  à^v  d'dÙYëèutteifâfH  ^flê 
distance  de  ii6  milles  au  minimitm^  / 

'  Mais  une  preuve,. p)us  firappante  qtus  tûiulé^  l^s  au- 
tces,  du  peu  de'Con&inoe  i|ue  Ton  doitaroir  «int  dbSd/- 
ivatianst  qui  nous  iOGCfipent,c*€9S  la  ehoq^^atvie  diffété^ce 
de  deux  latitudes  qui  devraient  être  iderjtiqueS':  je^véux 
parler  de  celles  de  Satadou  sor  la  Falémé-,  i  ime  derî? 
i4'  4î'S  et  laiicre  de  la'*  3i'  35".  Cette» dernière  s'ai?- 
corde  très  bien  avec  la  construction  y  faite  partleânel,  d« 
p-reraier  vojage  de  Pàrk,  tandis  quelte  présente  une 
«iHMnalii?  remarquable  dans  la  série  générale. des  astres 
ktiti»des«  La  première ,  au  contraire,  est  en  par£iitehar«- 
monie  avecœllea^ci ,  et^  epmme  elles,  se  nkaiotûeiiit»  u*e 
grandedisianceau  nord  de  la  ligne  construite  pat  Biennek 
.  M  rrest  point  dcMiteoEx  que  la-  latitude  donnée  par  la 
deuxième  observation  ne  soit  préférable  a  la  preo^èria., 
qui  appartient  à  Dn  système  de  positîan»  oà  j'ai  kkJàqwé 
tout-à-rheureiplusieurs  point&iévid«iiiiftieiit  faéts&L»  .  -> 

Or  il  est  à  remarquer  que  la  seconde  obtf  i^vaitioil'  est 
usbe  hantieur  méndie»ne  de  Jupiter,,  tandis  qiueiliouifefs 
les*  précédentes  sont  des  haifteurs  aoliEiiresf  et  i^ei  W'dotf- 
ble  angle  de  hauteur  miss^iré  en  dernieb  Uéu  .à  Sfi^adMi 
«.'excède  point  la  portée  ordinaire  d'un  sfâl tailla ^  taiidis 
que  tous  les  autres  dépassent  de.beaucoup  cette  pbrlséié^i 
et  cependant  Mungo.Park  a  dû  empkijrer  poMr.  tonale 
même  instrument  (un  petit  sextant  de  poche). 

Ne  serait*ce  point  dans:  cette  distinotian  ti«S)îiilpQ7- 
tante  des  an^es  au*desso!us  et  des  angles  ai|-rdeasns  àa 


(  83  > 
rfto^  que  gil  b  éémaroatiop  géneittieà  élaMÎD  enl|«>le» 
obs«nratîons  «dnmstblts et  c^lies-qui ne  ihàâtent point 
de  confifiiKsa?  Il  y. a  tout  lieu  de  le  penser*  Et  d'abord^ 
en  çffiel,  on  doii;  naUureUemeol  regarder  mon  ooraiott 
bonnes,  au  910^1119  oomnie  peu  susceptibles  d'erreurs 
grates,  à9$  kuiufeuffs  pm^  directement,  soitàrbonzou 
arûficieU  «m^à  Thocison  ▼îaueL,  aveo  un  instrument 
spéQÎalefMRt  deatioé  ad  àoc*  Les  eiaq  observatiom  d^ 
Satadou»  S^<:Qt>a,  Koujikorro,  Yamina  et  Sami  appai;» 
tiernie^l  seules  à  celîte  catég^ar ie« 

Ds^Uf  tVuH^  c)a3ae  d  obser?acions ,  au  contraire ,  Yei^ 
re^ra  <JMi  être  dauca^l  plu^ facile,  qu^  l'angle  à  raèsu-»* 
rer  n >  pu  être;  obtenu  qu'au  may^n  de  quelque  procédé 
insoli.^e',  çt  sans;  do«|0  coaiplei;^,  puisque  la  portéo  de 
Finstrument  ne  s'étend  point  aurdelà  4q  lao^: 

U  ueaei^a  fpi^%  S)^n^  intérêt  de  rechercher  comment 
f'y  est  prî^  ti^ire  observatwr  pour  «lesucei:  oea  doubWa 
ha^t^lirsr  claires  de  i^5g°  à  177^ 

Voici  ee  qu'il  en  dit  lui-même  dans  son  jourual)  sotie^ 
la  date  du  17  mai  2  «  l*s^  essayé  d'obtenir  lai  ^Auteur 
méridienne  du  spleîi,  au  moyen  de  l'oba^vatioiu 
par  dervière  {bàci  oifserièatlan)  avec  mon  sextant  de 
poçfae  de  Troiigtiton;  et  apm  avoir  acûgnememen^ 
examiu^  la  marche  de  VasfY^  tant  eu  montap^  <^'eii 
desctgodant,!  ainsi  que  les  iutecvaUe^  ^uti^e  c^qUeobi 
servatio^ ,  je  sqis  demeuré  convainqu.  qu'on  p^ut  at^rî^ 
ver  à  une  grandie  précision,  et  qu'il  ne  £ant  piDur  cel» 
quuue  luaiufernie  et  une  aue^iitipn  soutenu.  C^la*a 
été  pour  u^oi  d'un  grand  secours f  car,  après.  ai?cMir 
giietté  péuiihleu^nt  la  passage  des  étoiles  iix^s,  il  Dfà'aJT^ 
ridait  spuveat  d'être  surpris  par  le  sonuueil  au  lua-r 
meut  <^ù  eUe$  étai wt  au  mérîdîeup  » 
Ç^  u'est.pcwt  tout  d'un  coup  qu  il  uia  4t0  possible^  d^ 


(»4) 

comprendre  ee  passage  j  et  j*ai  vu  un  habite  asironome 
que  je  consultais  à  ce  sujet,  rester  court  comme  mor; 
car  comment  concilier  Vidée  d'une  observation  pâf' 
derrière f  avec  celle  de  l  emploi  d'un  horizon  artificiel , 
emploi  constaté  par  la  double  grandeur  de  Fangle  ?  un 
tel  concours  est  en  effet  rigoureusement  impossible. 
Mais  une  méditation  attentive  m'a  fait  trbn'ver  la  solu- 
tion de  cette  énigme,  qui  ne  signifie  antre'  chose  sinon 
que  l'observateur  a  fait  usage  du  petit  miroir  de  sup- 
plément habituellement  consacré  à  prendre  hauteur  par- 
derrière,  et  que  c'est  à  travers  la  partie  non  étamée  de 
ce  {Setit  miroir  qu'il  a  visé  par  défiant  l'image  du  soleil* 
réfléchie  dans  Thorizon  artificiel,  pour  la  mettre  en  con- 
tact avec  l'image  semblable  réfléchie  par  le  grand  miroir 
sur  la  partie  étamée  du  petit. 

Pour  la-  complète  intelligence  de  la  solu-tioii  que  je 
vien9  d'indiquer ,  et  des  conséquences  qu  il  y  a  li^eù  d^en 
déduire ,,  quelques  explications  succinctes  sont  ici  né- 
cessaires^ 

•  Tout  le  monde  sait  qu'en  visant  rhorîzôn  à  travers  fit 
partie  non  étamée  du  second  miroir  d'un  octant ^  et  ra- 
menant sur  la  partie  étamée ,  au  moyen  d'une  double 
réflexion ,  l'image  de  l'astre  à  observer,  on  obtient  di- 
rectement la  hauteur  de  cet  astre  au-dessus  de  l'homon , 
jusqu'à  un  max-tmumde  go**:  Que  si,  faisant  usage  du 
troisième  ttiiroîr  ordinairement  adapté  à  l'instrument, 
on  vise  le  côté  opposé  de  l'horizon ,  toutes  cîrconstan- 
res  demeurant  d'ailleurs  les  mênies,  on  mesure  alors  en 
réalité  le  supplément  à  iSo**  de  l'angle  de  hauteur  donné 
par  t  observation  directe ,  bien- que  l'usage  soit  de  comp- 
ter,  non  ce  supplément  lui-même,  mais  Fangle  de  hau- 
teur qu'il  y  a  lieu  d'en  conclure,  et  que  marque  en  effet 
la  numération  unique  du  limbe.  H  est  bien  entendu  que 


r  85  ) 

si,  au  *tkiea  dje  yiser  l'hpmony  on  viae  l'image  de  lastre 
réfléchie  dans  un  horizon  artificiel ,  I  angle  de  hauteur 
effeclive  ne  sera  que  la  «noitié  de  langle  indiqué  par 
rinstrument. 

Tout  le  monde  sait  é^^alement  que  la  posiùon  nor-. 
maie  du  second  nàiroir.  est  d^ètre  exactement  parallèle 
au i^n  du  miroir  .prineipal  lorsque  lalidade  est  fixée 
sur  le  «point  du  -zéro  du  limbes  et  que  la  position  nor-^ 
maie  du  tpQkièHieiuiroir  ou  petit  miroir  de  supplément 
est  d  être  exactensént  perpendiculaire  sur  te  pian  du 
miroir  principal,    lalidade  étant  pai^eiHement  sur  zéro. 

Les  sextans  sont  y  le  plus  ordinairement,  dépourvus 
du  troisièi;:;e  miroir*  Dans  c4$iax  où  le  miroir  su pplémen;* 
tuireexi^ite^  sa  position  est- généralement  la  mâme  que 
dans  XoetaxUy  en  sorte  que  l'observation  directe  don-, 
nant  les  angles  de  batuteur  dep^uis  zéro  jusqu'à  120»,. 
l'observation  par  derrière  donne^  eu  faisant  rétrograder 
l'alidade^  léaavfgles  supplémentaiiies  depuis  ôo""  jusqu'à. 
i8o*. 

Mais  il  est  des  sextans  d'une  construction  parti-ou-* 
lière^  où  le  petit  miroir  de  supplément  affecte  uiiepk» 
sition  «elle,  que^. formant  angle  droit  ayecie  grand  v^^. 
roir,  lorsque  l'alidade  eftt.sur:  60°  du  limtitef  il  dôone 
l'angle  de  j^^^en^niâme  t^mps  que  le  second  nViroir,!  et 
l'angle  de  240*  sur  le  point  zéro  de  l'observation  directe. 
Une  seconde  i^uméra^tion-y  placée  sur  le  limbe,à  rebuurs 
delà  .première,  sert  à  compteur  les  angles  ainsi  mesurés.. 
J'ai  trouvé  dans  un  mémoire  inédit  du  général  Badia  (lo 
fameux  AI7  Bey)  la  descrijptioh  d'un  sextant  de  poche 
anglais  d'une  semblable  construction  (1).  Il  7  à  touttieii 

(i)  «  Je  fais  mes  obseryations  avec  un  sextant  de  poche  de  vingt 
•  lignes  de  rajon  depuis  le  centre  de  l'alidade  jusqu'au  point  de  col- 


^    « 


àt  penser  que  llnfttrtittient  dé  Mahgo-t^ai'k  élMt  pAreU 
â  celai  de  Badia. 

Or,  on  conçoit  tout  d'abord  combiefiy  datia  urie  telle 
disposition  des  miroirs,  il  doit  être  épineut  de f^îfier 
et  rëtflbtir  lexacte  situation  normale  du  petit  ttûroir 
de  supplément,  combien  par  conséquent  l'errear  em 
aisée  à  commettre  et  difficile  à  relever.  Et  cette  remarqM 
acquiert  une  nouvelle  force  si  l'on  conavdèfe  que  Tin* 
atrument  était  de  dimensiona  teUeinenrt  eiiguéâ^  que  Ifl 
longueur  de  l'alidade  offrait  probablement  un  rayon 
moindre  de  deux  pouces. 

Et  cependant  MungoPark  réclame  pour  les  observa- 
tions ainsi  obtenues,  la  même  confiance  que  pour  h» 
observations  directes  :  <  Dans  le  ca»|  dit4l  à  la  fin  dé 
«r  son  journal ,  dans  le  cas  où  l'on  aeraït  porté  à  dotlter 

•  de  l'exactitude  des  latitudes  obten^ies  au  moyen-de 
«  lobservatio-n  par derri^efeiire aveele settantde pocbo 

•  de  Troughton ,  je  crois  convenable  de  déclarer  qu'à' 
«  Sansanding  j'ai  alternativement  employé lobscrvalwil 
«-directe  à  l'horizon  de  la  rivière,  et  l'observation  par 

'  •  dfrrière  soit  dans  l'eair,  soir  à  l'horixôn  arbficiel  ;  et 
«  que*  je  n'ai  jamais  trouvé  plus  de  4*  ^  diffiérénoe^ 
«  mais  généralement  beaucoup  moins*  » 
Peut-être ,  en  effet,  le»  dernières  o^ervatîona^  aiiMJ 

limation  du  nonîtis  ou  yemîer  avec  VééjûëWe^  tttûi  hofi'ïôir  ed  verre 
<r  coloré  de  vingt-qoetre  lignes  «(ediasiètre*  J*«^ecai  oséindb^méiw 
É  à  IiAudrcfren  Taiméc  i8o3*-*-«L'échelW  dn  soxtanl  arrcre  ia^o  de* 

s. 

•  gréa»  et  de  U ,  par  une  seconde  numératioii  rétrograde ,  U  mâme 

«  échelle  continue  à  marquer  jusqu^à  aao  degrés.  U  est  entendu  que 
«  pour  observer  ces  angles  supérieurs  de  l'échelle  rétrograde ,  il  f^ut 
«  tourner  l'instrument  et  se  servir  du  troisième  miroir ,  réonissant 
«  lés  deux  images  ou  objets ,  regàrdluit  éAtre  deux  et  tiott  directe- 
«  ment  aucun.  » 


(87) 
IbiteSy  et  pour  Ie9quelles^  au  &iir{>lu&,  Jtous  n  avons  aucun 
élément  de  vérification,  offrent-elles  le  degré  de  préci* 
sion  que  leur  attribue  le  voyageur  :  une  connaissance 
plus  intime  de  son  instrumenta  plus  d'habileté  k  le  ma*» 
nier,  plus  de  justesse  dans  le  coup-d'œil^  et  peut*éire 
aussi  le. hasard,  auront  contribué  à  lui  faire  obtenir  des 
ohse^ationa  meilleures. 

Quoi  qu'il  en  soi|,  il  e$t  certain  que  les  latitudes  ijh', 
tenu^fi  ftr  des  oI)9ervati^ns  solaires  à  Vest  de  Séeoba  et 
à  l'tme^  de  KxiuiSkorro ,  se  lient  sans  effort  à  ces  deux 
points^  n>ais  toutes  celles  qui  précèdent  lobservation  de 
Sée»b>a  offrent  une  série  de  latiâudes  à  rejeter  en  masse 
de  la  géographie  africaine. 

Ce  rejet  doit^l  eue  teUeaient  absolu  que  les  obser- 
vations éUnuoées  ne  .puissent  être  en  aucune  noanière: 
utilisées  aw  motyen  d'un  sjrstèma  de  correction»  soit 
<H9nstantes^soitproporëO)r)^nelle!S?G*eat  une  question  <{i}i. 
ne  peut  o^ajiqueK  d',êtrfi.  3«Q^levée ,  mais  dont  la  solutinnt 
diMneure  suburdoxiQtée  en  définitive  à  une  comparaison^ 
de  détail  enMm  les  ré^^ultats quitte  ^induiraient  les  iCtosveôr. 
tions  et  ceux  qu'offrant  les  dcv^uraens  itinéraires  ;it0nte*| 
f^i^,  iudé^nd9mmanti!de:.^.récc4Ieoient,  f>ictfie:.dei 
tQiiche  dâ  iloiiit  sjs^im^  de.<^rrection.^<|itQ  rùfi^aeeaiti 
t^té  d'ad<)file^^î(!iJ9/,esl^pas  sa^s^intf^tdéiseixxiKvaihflre; 
que: ttftUéhjf  Qthèse  pteusîUe  nepciturrait  senôr «le i>ase( 
à  un 'tel'.s]istfinie.  -  ,  .  ;:r,.  ;>  '.*•};•    -     >  ■  .  .>  ••  ♦!? .  .  i::» 

.  Et  .diab6rd.:.étal)i'>ri  poinr  nne  série  d'obsmrviuibns*). 
imfy  loi  Qfmmm^t.  dc^  reciifiea lions  >:  c  esi^admieltve  Vsssls  - 
tence  d'une  cause  uniforme  d'erreur;   c'esjb' . abaoludiro 
rofasevvateu^/)  »^  toiu|.:r^j^i^r  âUT  uniivice  iondaiii^nlal 
o«  accident. de J'insiruQ^nu  .  .      .    :  ;j  f    '. 

0»il€ÎtlW.n#,  ffmfi  ^vtf^f^àe^  aununi  vti^  ÂMidacneniali 
de  riri^moimV  uA  ^^[tt9Ql»uî^'gmdna«ipBf«l^'J)mbei^ 


(  88  ) 

rexoentricité  du  mouvement  de  l'alidade^  ou  le  défaut 
de  parallélisme  des  deux  Surfaces  du' petit  miroir  de  sup- 
plément. Les  Térifications  faites  à  Sansanding  ne  lais- 
sent à  cet  égard  aucun  doute;  et  Ton  peut  sut*abondam- 
ment  remarquer  que  comme  il  n*y  a  erreur  reconnue 
ou  présumée  que  dans  la  catégorie  toute  spéciale  des 
observations  que  j*appellerai  inverses  {back  observations)  ^ 
et  même  dans  une  portion  seulement  de  cette  catégorie , 
il  ne  saurait  j  avoir  lieu  d  admettre  T'Cxistence  d'une  dé- 
fectuosité radicale,  qui  aurait  vicié  soit  la  série  entière 
soit  ati  moins  toutes  les  observations  inverses  sans  ex- 
ception. Il  faut  donc  renoncer  à  un  système  de  covreo* 
tions  proportionnelles. 

L*bjpothèse  d  un  dérangement  accidentel  de  Tinstru- 
ment  obéirait  plus  aisément  aux  conditions  que  je 
viens  de  rappeler  tout-à-l'heure  si  les  observations  Aé* 
fectueusesse  présentaient  les  dernières;  boimé  au  petit 
miroir  de  supplément,  il  n'aurait  affecté  d'erreur  q  .e 
des  observations  inverses,  et  celles-là  seulement  qui  au- 
raient suivi  répoque  à  laquelle  il  serait  survenu.  Mais 
peut*on  supposer,  au  contraire,  que  défectueux  au  corn- 
menoement  du  voyage ,  rinsrruraent  ait  spontanément 
recouvré  ensuite  la  justesse  qu'une  cause  quelconque 
aurait  altérée.»^  L'hypothèse  n'est  point  adn^issible ,  et- 
Tonne  saurait  raisonnablement  établir  sur  pareille  base 
un  système  de  corrections  constantes  concentrées  sur 
les  observations  inverses  antérieures  à  celles  de  Sécoba. 

Les  vérifications  itinéraires  viennent  confirmer  ces 
conclusions.  ^ 

Je  place  ailleurs  le  développement  de  ces  vérifications. 
Mon  unique  objet,  dans  le  présent  mémoire,  est  d'exa- 
miner intrinsèquement  les  observations  astronomiqcies 
et  les  calculs  de  Mungo*Park;  et  je  borne  aux  quelques 


(89) 

pages  qui  pi*ecèdent,  mes  investigations  sur  les  latitu- 
des, li  en  résulte  que  les  seules  qui  puissent  faire  auto- 
rité parmi  celles  que  Park  a  observées  à  son  second 
voyage,  sont  les  cinq  suivantes  : 

« 

Satadoii li^Si'  35"N. 

Secôba  .  .......  13.37. 36 

Konlikorro '  ta.5i.5$ 

Yamina.  .  f i3.xS.  7 

Sami 13.z7.33 

J  arrive  aux  longitudes.  Elles  sont,  comme  je  l'ai  déjà 
dit,  au  nombre  de  cinq  pour  la  route  entière;  elles ré- 
snltent  toutes  d'immersions  bu  émersîons  des  trois, pre- 
miers satellites  de  Jupiter. 

Il  est  essentiel ,  pour  la  discussion  à  laquelle  je  me 
propose  de  soumettre  ces  longitudes,  que  je  transcrive 
ea  entier  ici  les  passages  du  journal  dé  Park  où  il  rend 
compte  de  ses  observations  et  de  ses  calculs. 

1^  A  Manjalli  Tahha  Cotta^  le  16  mai  f8o5. 

«Dans  la  nuit  je  pris  mon  télescope  afin  d'observer 
«  une  immersion  du  premier  satellite  de  Jupiter  : 

«  Immersion ,  à  la  montre .  • i4  '^  zo«  35^ 

«  Temps  en   plus  depuis  Londnes.    (  rait 

'\'  from  London) ,. o.  •   5 r . 48 

«  Retard,  d'après  une  édîpse  è  Kayi o. .  o. .  5 

.    «  Temps  moyeu»  à  la  montre.. .  «     14. .  z6.  «aS 
«  Temps  y  d'après  le  Nandcal 

«  Équation  .........  ••*   r**  *  <>••  3.  .58 


«  Temps  moyenàCreenwîch .    14. .  ^a •  .53 


i4».ia« .53 


«  Avance  de  la  montre  ......       o. .  3 . .  35 


(  90  ) 
«  LoDgitude  d'après  trois  séries  d!observations  faites 
<t  le  matin  suivant  afin  de  trouver  le  temps  vrai  da  lieu, 

«  II  est  difficile  de  se  rendre  compte  d*une  telle  diiTé* 
«  rence  dans  la  marche  de  la  montre  pendant  le  cours 
«  d'un  mois;  mais  l'excessive  chaleur  et  le  mouvement 
«  du  cheval  y  ont  peut-être  contribué;  car  je  regarde 
«  mon  observation  d'immersion  comme  exacte.  » 

2°  Pris  du  Marigot  des  Abeilles  {Bee-creeR\  le  26  mai. 

«  Pendant  la  nuit,  je  pris  le  télescope. pour  régler  ma 
«  montre  sur  le  temps  de  Greenwich,  .au  moyen  d'une 
«  observation  d'émersion  du  second  satellite  de  Jupiter. 
«  M.  Anderson  tint  la  montre,  et  je  restai  au  télescope 
«  une  demi- heure  dans  l'attente,  afin  de  ne. pas  man^ 
«  quer  l'observation  : 

«  Émersion  da  satellite ,  à  la  montre  .....      x  i  >>  49  «  x6* 
«  Émersion ,  d'après  le  Nanti' 

.  €aialma9t^A, 1 1 . .  49  •  •  5i 

«  Équation —     o..   3.  .ai 


Temps  moyen  à  Greenwich .   i  x . .  46  ; .  3o 


XI. •4^*  «So 


.«  Avanee  de  la  montre o. .   a . .  46 


«  Hauteurs  du  soleil,  à  l'horizon  artificiel  et  à  la  mon- 
«  tre ,  prises  le  même  soir  pour  déterminer  le  temps 
«  vrai: 


«  51>  57»  x5» 
•  5. .58. •  o 
«  5. .58. .43 


^7*11' 

fifc  6»  54* 

a5«S6' 

ar>.5i 

6. • 7*  «34 

à5.38 

a6.36 

S^ .8. «iS 

aS.ao 

3o'*a4'[|  6»  4«>i5* 
3o.t4      6. .5..  o 
aQ.43     6. .5.. 35 

«  Longitude  43ï"  ^6'  en  temps,  où  16''  5g  ouest.  » 

3**  ji  Fajemmia,  le  i^j  juin. 
«  Observé  une  émersion  du  premier  satellite  de  lupi- 


•  ter: 


(9«  ) 
«Temps,  à  la  montre,  i3*>  6'»  i5«. 
«Le  18^  juin,  hauteur  à  Thorizon  artificiel,  pour  le 
«temps  vrai.: 


»  6^  aS^SS* 
«  6. .16^ • i3 
■  6.  .a6. .5x 


19036 
19.28 
19.  5 


18°  43 
18.94 
18.13 


I 


6.3o. .23 
6.3o. .48 


7»  4^' 


17.30 
17. 19 


6fca7«4i« 
6.28. .19 

6,28. .5o 

r 

Longitude  non  encore  calculée.  « 

4®  ^  ItonkromOj  le  26  Juin, 

«  Présumant  que  nous  aurions  une  occasion  favorable 
«  d  observer  une  éclipse  dû  premier  satellite  de  Jupiter, 
«  je  pris  les  hauteurs  suivantes  pour  le  temps  vrai  : 

4o*55' 
40.3.S 


«  5k   j|5m  55» 

« .5.. 26.  .53 
«  5. .27, .37 


45**  36' 
45. i3 
44.55 


5^3o»   a« 

43'»  47' 

5.3o. .42 

43.28 

5.3i. .25 

43.10 

5»»36n»aa« 

5.37..   3 

5.37. .44     [40.17 


«  Observé  Témersion  du  premier  satellite  de  Jupiter: 

«  A  la  montre «       9^  26  ">  ao^ 

•  Temps,  d'après  le  Nautieal  ' 

tdmanak.  , , , 9.;24.'53 

«  £qnatibii««. •.«•«  --I-  o».  b..i5 


Temps  moyen  à  Greenidch .       9 . .  27 . .  8 


9..a7..  8 


Retard  de  la  montre o..  0..48 


«  Longitude  3a°*  24*  ^ti  8®  6'  O.  » 
«  Le  27  juin ,  la  nuit  étant  claire ,  observé  lemersion 
«  du  second  satellite  de  Jupiter  (sur  larive  est  du  Ba-Fing): 

«  Émersion  è  la  paontre , 1 1  h  ;)5  ra 55* , 

«  Temps,  d'après  le  Nautieal 

almaniaA  . .-. 1 1 . .  24. .  40 

•  Équation.. ..l+o..   i.,53 


'Il    »  I 


«  Temps  moyen  à  Greenwîch  •   1 1 . .  26 . .  33 


II.  .26. .33 


Retard  de  la  montre 


T*" 


o. .   o. .38 


(90 


S*"  Au  passage  du  Ba-fFoulima  y  le  ig  juillet. 

«  Observé  les  éraersions  suivantes  des  sateIKtes  de  Ju- 
piter : 

«  Émersion  da  troisième  satellite ,  à  la  montre. 

«  Retard  de  la  montre. . .  *  i  ■>  55' 
«  Emersion  du  premier  satellite,  à  la  montre. 

«  Retard  de  la  montre. .  •     a  «.S  4 

ff  Le  ao  juillet,  hauteurs  pour  le  temps  vrai  : 


g"»  aS"»  i8« 
9 • . 36 . . lo 


ai'ai* 


ai«4o 
ai  «55 


7  h  Qin4a' 

7»io»a6 
7«ii»  3 


aa''4a'  ■  7l»i3mio* 
a3*  a    7*i3«44 
a3*i8  i  7«i4»i4 


a4°i8'| 
a4«33  = 
a4-46  I 


^hx6>n27* 

7»i7»  o 
7»i7*3o 


a5^49' 
a6.  3 
a6*i6 


«  Longitude  5"  o'  iS"  O.». 


Avant  de  reprendre  un  à  un  c«s  divers  points  pour 
les  soumettre  à  un  examen  spécial,  il  convient  de  re* 
chercher,  dans  Tensemble  des  données,  quelque  lumière 
sur  la  marche  de  la  montre  du  voyageur. 

Il  résulte  des  quantités  écrites  dans  l'observation  de 
Manjalli  TabbaCotta  que  5°"  48'  exprimeraient  la  somme 
des  retards  diurnes  depuis  Londres ,  c'est-à-dire  depuis 
les  derniers  jours  de  janvier  jusqu'au  i6  mai,  ce  qui 
peut  être  évalué  de  iio  à  ii5  joiurs^  et  suppose  dès-lors 
un  retard  diurne  d'environ  3*  d'après  la  marche  ob- 
servée à  Londres. 

A  Kayî,  le  retard  total  avait  augmenté  de  5';  et  à 
Manjalli  Tabba  Cotta ,  l'heure  de  la  montre ,  corrigée 
de  }a  somme  des  retards  diurnes  depuis  Londres ,  et  de 
l'accroissement  de  retard  reconnu  à  Kaji,  offrait  en^ 
core,  sur  Theure  de  Greenwich  donnée  par  le  NomUcoI 
almanakf  un  retard  de  a3*  en  sus  pour  les  20  jours 
écoulés  depuis  Kayi  ;  en  sorte  que  le  retard  diurne  se 
trouvait  porté,  pour  ce  dernier  intervalle ,  à  un  peu 
plus  de  4* 


Une  telle  marche  eût  sans  cloute  été  satisfaisante , 
si  elle  se  fût  régulièrement  continuée;  mais  la  suite  fut 
loin  de  répondre  à  ces  premiers  résultats. 

La  comparaison  du  temps  des  tables  pour  Tinstantde 
chaque  édipee ,  avec  l'heure  que  marquait  la  montre 
au  moment  de  l'observation  du  même  phénomène,  four- 
nît une  série  de  différences  d'oà  se  peuvent  déduire  les 
résultats  successifs  de  la  marche  de  la  montre  pendant 
le  temps  écoulé  d'une  observadon  à  l'autre.  En  voici  le 
tableau  résuma.  . 


OA.TB8 
•bwrrstiwM. 


i6mai  x8o5* 
s6  id;    id, 
i7Jam   id. 
26  id,     id. 
ikj  id,     id 

ipjaiL  id     < 


dth  mmlrv 

•ar  le  tempe 

4m  tables. 


-f-   6»i6« 
-f-    O.  .35 

—  5. .   3 

—  i..a7 

—  x,.x5 
-f-  I..55 
-f  1..34 


DURBB 
4ft 

MterrhOct. 


! 


Qinasi 
aa. .    I 
8.  .ao 
!..    3 

si..aa 


MAftCHB 

tOTàtk 

(le  la  rooBtre 

pour  chaque 

interralle. 


I 


At:  6"4«* 
Ay:5.38 
Ret:3.36 
Ret:o.ia 


iRet:  3. 10 
Rct  :  3 .  49 


ICABQBB 
nvaap. 


At:  34%43 
Av:  i5,33 
Ret:a4,  44 
Ret:ii,o8 

Ret:  8,67 
Ret  :  10,  44 


On  voit  que  depuis  Manjalli  Tabba  Gotta,  la  marche 
de  la  montre  devint  très  forte  et  très  ïrrég.ulière,  et 
qu'en  rapportant  au  moment  de  l'observation  de  chaque 
éclipse  y  le  retard  ou  l'avance  déduite  des  angles  horaires 
du  matin  ou  du  soir,  il  est  indispensable  de  tenir  compte 
de  la  marche  pendant  l'intervalle,  qui  est  quelquefois 
assez  considérable,  puisqu'il  dépasse  17  heures  dans 
l'observation  du  17  juin,  et  29  heures  dans  celle  du  27. 

Je  Tais  porter  successivement  mes  investigations  sur 
chacune  des  longitudes  observées. 


(94) 

ManjalU'  Tabba-Cotta, 

On  voit  que  l'obsenration  de  loi^ptiide  £aihe  eo  ce 
lieu  n*e$t  consignée  qu'en  partie  dans  le  journal  de 
Mungo-Park,  et  qu'après  avoir  noté  l'heure  de  l'imiper^ 
^ion  à  la  montre,  le  voyageur  n'a  point  écrit  les  liau* 
teurs  prises  pour  déterminer  Tbeure  du  lieu ,  se  conten- 
tant d'énoncer  son  résultat.  Ici  donc  niil  moyen  de  con- 
trôler directement  ce  résultat  »  ni  de  déterminer  1% 
rectification  précise  dont  le  calcul  de  l'observateur  peut 
être  susceptible;  mais  les  données  incomplètes  qui  se 
trouvent  consignées  en  cet  endroit  de  sa  relation  suf*- 
fisent  du  moins  pour  démontrer  que  ce  calcul  est  entap 
cbé  de  plus  d'une  erreur.. 

Il  est  en  effet  à  observer^  en  premier  lieu^  que  les.  i4  ^ 
lô'^Si'  transcrites  du  NcaUical  almanak  ^  sont  \etemp* 
moyen  de  Greenwich,  et  non  le  temps  vrai^  comme 
se  l'est,  par  mégarde ,  imaginé  le  voyageur,  qui  y  a 
dès-lors  appliqué  à  tort  Ja  correction  soustractive  de 
Yéquation  du  temps.  Si  cette  erreut*  était  la  seule  que 
Park  eût  commise  dans  son  calcul ,  il  suffirait,  pour  la 
rectifier,  de  faire  subir  au  résultat  une  correction  addi- 
tive  égale  k.  l'équation  du  temps  qui  a  été  soustraite , 
c'est-à-dire  de  3'"  58*  de  temps  ou  5g'  3o"  de  degré;  ce 
qui  reporterait  la  longitude  de  ManjalK-Tabba-Cotta , 
de  13*»  9'  45'  à  14**  9'  i5  O.  de  Green-wich,  ou  i6*  29' 
i5''  O.  de  Paris.  Mais  il  est  évident  qu'un  tel  résultat  est 
inadmissible ,  puisque  le  point  auquel  il  s'applique ,  et 
que  les  documens  itinéraires  doivent  faire  conclure  à  4o 
milles  environ  dans  le  S.  E.  de  Médynah  de  OuUy,  che- 
vaucherait dans  rO.  de  cette  ville^  placée  elle-niême 
avec  assez  de  précision  à  16^  19'  O.  de  Paris,  ainsi  que 
je  l'ai  exposé  ailleurs. 


(95) 
L'erreur  relative  à  l'équation  du  leoips  u*est  donc 
point  ici  la   Muie;  il  en  existe  aussi  nécessairement 
dans  la  détermination  de  l'avance  de  la  montre  sur  le 
temps  du  lieu. 

Quelle  que  soit  cette  quantité^  dont  le  voyageur  n'a 
point  consigné  le  chiffre  dans  son  journal ,  elle  a  été  ob* 
tenue  en  comparant  Iheureque  marquait  eflectivemenl 
la  montre  à  l'instant  d'une  observation  de  hauteur  so-^ 
laire ,  avec  l'heure  conclue  de  cette  même  hauteur  au 
moyen  d'un  calcul  d'angle  horaire  dans  lequel  intervien- 
nent comme  élémens  la  déclinaison  solaire  et  la  latitude 
du  lieu.  Je  suppose  volontiers  que  le  calcul  a  été  bat 
avec  justesse,  que  la  hauteur  observée  (directement) 
était  bonne ,  et  que  la  déclinaison  convenable  a  été  em- 
ployée;  mais  quant  à  la  latitude  estimée,  elle  a  été  na- 
turellement déduite  de  la  latitude  observée  àFaraba, 
d'où  il  suit  qu'elle  s'est  trouvée  nécessairement  entachée 
de  la  même  erreur  que  celle-ci ,  c'est-à-dire  d'un  degré 
environ  en  excès  vers  le  nord. 

Il  s'agit  maintenant  d  apprécier  l'influence  que  cette 
erreur  de  latitude  a  dû  exercer  sur  l'angle  horaire;  et  ce 
problème  est  d'autant  plus  difficile  à. résoudre  d'une 
manière  satisfaisante ,  que  l'angle  horaire  est  absolum  nt 
inconnu  ;  mais  du  moins  ne  sommes-nous  pas  sans  au- 
cun moyen  de  l'estimer  approximativement;  car  d'un 
côté  le  lever  du  soleil ,  et  d'un  autre  côté  le  départ  de 
Manjalli-Tabba-Cotta ,  posent  les  liniites  extrêmes  entre 
lesquelles  il  doit  se  trouver  :  or  le  soleil  ne  s'est  levé  en 
ce  lieu  ,   le  ly  mai,  qu'après  cinq  heures  et  demie;  et 
d'autre  part  le  voyageur,  arrivé  avant  midi  à  Bray,  après 
une  marche  fatigante  de  12  milles,  avait  du  partir  de 
Hanjalli-Tabba-Gotta  avant  sept  heures  du  matin.  C'est 
donc,  selon  toute  apparence,  vers  six  heures  qu'il  prit 


(96) 
hauteur.  Dans  ces  conditions  un  aliaissëmait  de  latitude 
d*un  degré  doit  augmenter  d*enyiron  ao'  langle  ho* 
raire^  et  par.  suite  diminuer  de  pareille  «juapitité  Tarvanoe 
de  la  montre ,  ainsi  que  la  longitude. 

Cette  nouvelle  correction  placerait  ManjaIli*Tabba- 
Gotta  vers  16^  ^  O.  de  Paris ,  à  environ  %%  milles  dans 
le  S.  1/4  S.  £.  de  Médjrnah,  c*est*à-dire  fort  loin  encore 
de  la  position  que  lui  assignent  les  conditions  itinérai- 
res. 

Il  en  faut  conclure  que,  outre  les  deux  erreurs  que 
j  ai  pu  signaler,  il  en  existe  encore  quelque  autre  dans 
les  calculs  de  Tobsenrateur,  et  que  l'absence  des  données^ 
dont  il  a  fait  emploi  oblige  de  renoncer  à  Ja  rectification 
du  résultat  par  lui  indiqué* 

Passage  du  Marigot  des  Abeilles  (Bee-creek). 

Ici  du  moins  le  journal  du  voyageur  a  heureusement 
conservé  toutes  les  données  essentielles  pour  la  fixation 
de  la  longitude.  On  voit  reproduite  en  cet  endroit  Ter- 
reur que  j*ai  déjà  relevée  quant  à  la  nature  du  temps  des 
tables  du  îfautical  Almanak,  Du  reste  Park  ne  donne 
point  son  calcul  d'angle  horaire,  ni  même  l'heure  du 
lieu  qu'il  en  a  déduile;  mais  il  est  aisé  d'y  suppléer  au 
moyen  des  mêmes  élémens  qu'il  a  employés.  La  hauteur 
moyenne  résultante  des  trois  séries  d'observations  étant 
de  i3»  46'  17"  à  6*"  3"  3o*  de  la  montre,  le  26  mai 
au  soir,  et  la  latitude  observée  étant  de  i3^  32'  4^''  N., 
Mungo-Park  a  dû  en  conclure  un  demi-angle  horaire 
de  4o^  i',  ce  qui  lui  a  donné,  pour  l'heure  vraie  du 
lieu,  5**  20"  8*. 

Essayons  maintenant ,  à  l'aide  de  cette  détermination 
et  des  autres  données  recueillies  par  le  voyageur^  de  re* 


ê 


(y7)     , 

construire  la  série  d'opérations  auxquelles  il  se  sera  livré 
pour  arriver  à  la  longitude  de  43"*  56'  de  temps  à  10. 
de  Greenwich ,  que  porte  son  journal.  Voici  incontesta- 
blement  quelle  a  dû  être  sa  manière  d'opérer  : 

Heure  vraie  du  lieiu  de  j'obaervatioh 5 1>  lo»    8  • 

Équation  du  temps • .  • —         3 . .  ao 

Heure  moyenne  du  Heu •••.••.     6.«t6..48 

Heure  de  'a  montre • 6..  3..3o 

■ 

ÀTance  de  la  montre  sur  le  temps  du  lieu,  i .  4^*  •  4^ 

Ayanoe  sur  le  temps  de  Greenwich •  a  •  »  4^ 

Longitude  à  Touest  de  Greenwich 43  • .  5fi 

Sans  relever  en  détail  les  différantes  rectifications 
dont  le  calcul  de  notre  voyageur  est  passible  dans  ses 
diverses  parties  ^  je  vais  simplement  résumer  ici  mon 
propre  calcul. 

Les  moyennes  des  trois  séries  de  hauteurs  prises  le 
26  mai  au  soir,  par  une  latitude  que  j'estime  à  i  n*"  4^' 
N.  )  me  donnent ,  pour  l'avance  de  la  montre  sur  le  temps 
moyen  du  lieu , 

47m55i 47"*48« 47»  43»- 

Ces  trois  quantités  sont  un  peu  divergentes  ;  je  choisis 
la  seconde,  qui  est  à-peu-près  moyenne  entre  les  deux 
autres  ;  il  y  a  lieu  de  lui  appliquer,  pour  5^4^*°  ^'^^' 
tervalle  jusqu'au  moment  de  l'éclipsé,  une  correction 
additive  d'environ  4'»  ^  raison  d'une  avance  diurne  de 
i5*  1/3. 

Ayance  de  la  montre  sur  le  temps  moyen  du  lieu,     o^  47™^*' 
Heure  de  i'émersion  d'après  la  montre i  r . .  49 . .  1 6 

Heure  du  lieu  à  l'instant  de  l'émersiou 1 1  • .   x  •  •  a4 

Heure  de  Paris  d'après  la  Connaisstmce  des  temps 
(temps  moyen) 11..  Sg..!! 

Différence  des  méridiens ,  en  temps ^7  •  •  47 

Longitude  à  l'ouest  de  Paria 14*  26'    45" 


(  98  ) 

Mungo-Park  a  trouvé  la  longitude  de  ce  point  par 
lo^Sg*  O.  de  Greenwich,  soit  iS»  19' O.  de  Paris;  la 
rectification  dont  ce  résultat  est  passible  s'élève  donc , 
en  définitive ,  à  plus  d*un  degré  vers  l'O. 

Dans  le  calcul  qui  précède^  j*ai  employé  Theure  de 
riuimersion  à  Paris,  telle  quelle  est  donnée  par  les  ta- 
bles de  la  Connaissance  des  temps  ;  elle  ofFre  un  assez 
haut  degré  de  précision  pour  qu'il  soit  railsonnable  de 
s'en  contenter.  Désireux  toutefois  de  parvenir,  s'il  était 
possible ,  à  une  exactitude  plus  rigoureuse ,  je  n'ai  point 
négligé  la  recherche  des  observations  du  même  phéno- 
mène qui  auraient  été  faites  dans  les  grands  observatoi- 
res connus;  mais  j'ai  consulté  sans  fruit  à  cet  égard  les 
additions  de  la  Connaissance  des  temps ,  et  le  recueil  de 
Maskelyne;  les  Ephémérides  de  Coïmbre  m'ont  seules 
offert  une  observation  isolée,  faite  à  Lisbonne  par 
M,  Ciéra,  directeur  de  l'observatoire  royal  de  la  marine, 
et  présentée  comme  douteuse  :  elle  donne  l'émersion  à 
iih  ijm  24%  temps  vrai  de  Lisbonne,  soit  ii**  Sg'^SS*, 
temps  moyen  de  Paris,  ce  qui  porterait  la  longitude 
du  Marigot  des  Abeilles  à  i4^  3^'  i5''  O.  Incertain  sur 
le  degré  de  précision  de  l'observation  sur  laquelle  s'ap- 
puie ce  résultat,  je  n'ose  le  préférer  à  celui  que  procure 
l'heure  des  tables,  (i) 

(1)  Une  autre  obserTatiou  correspondante,  faite  à  Prague  par 
l'astronome  David ,  et  rapportée  dans  le  Recueil  d'observations  as- 
tronomiques de  Triesneker,  mais  qui  ne  m*a  été  connue  que  par  le 
mémoire  de  M.  Oltmanns,  donne  l'émersion  à  la^  5t°^  29'  temps 
vrai  de  Prague,  soit  \  1^  S^  4B'  temps  moyen.de  Paris,  ce  qui  re- 
porterait la  longitude  de  Bee-Greek  à  14**  35'  35"  O. 


(99) 
Fajemniia, 

La  longitude  de  ce  Heu  n  a  point  été  Calculée  par  lob- 
servateur,  ni  par  personne  autre,  que  je  sache,  bien 
que  tous  les  élémens  nécessaires  soient  consignés  dans 
le  journal.  Voici  le  résumé  de  mon  opération. 

Les  moyennes  j^es  trois  séries  de  hauteurs  prises  le 
i8  juin  au  soii*,  par  une  latitude  que  j'estime  à  12^  4^' 
N.,  oie  donnent,  pour  lavancede  la  montre  sur  le  temps 
moyen  de  Fajemmia , 

Laissant  de  coté  la  troisième,  qui  s'éloigne  beaucoup  des 
deux  autres ,  je  conclus  de  celles-ci  une  moyenne  de 
46"  58%  qu'il  y  a  lieu  d'augmenter  de  18*  pour  17  ^ 
a2™  d'intervalle  depuis  l'instant  de  l'éclipsé ,  à  raison 
d'un  retard  diurne  de  24*  i/a. 

Avance  de  la  montre  sur  le  temps  moyen  du  lieu,     o  ^  47  "*  x6« 

Heure  de  rémorsiou  suivant  la  montre 1 3 . .   6. .  i5 

» 
Heure  de  Fajemmia  à  l'instant  de  l'émersîon ...    1 3 . .  x  8 . .  $9 

Heore^de  Paris  d'après  la  Connaissanee  des  twnps.   1 3  • .  1  o . .  Sa 

Différence  des  méridiens ,  en  temps 5 1 . .  3  3 

I^ongitude  à  l'ouest  de  Paris.  «.:...... 11°   53'    iS". 

A  »  • 

Dans  le  but  de  substituer  à  Theure  calculée  des  tables^ 
l'heure  donnée  par  des  observations  correspondantes, 
j  ai  relevé  celles  que  j'ai,  trouvé  consignées  dans  les  re-^. 
cueils  les  plus  accrédités ,  et  choisissant  celles  qui  m'ot^t 
paru  présenter  le  plus  de  garant. es ,  je  me  suis  borné 
aux  trois  suivantes,  savoir  : 

1°  Une  excellente  observation  faite  à  l'observatoire  de 
Viviers,  par  M.  Flaugergues,  correspondant  de  l'Insti- 
tut, et  donnant  l'heure  de  l'émersion  à  i3^   19°*  4^*9 


(   loo  ) 
temps  moyen  de  Viviers,  soil  iV^  lo™  i^*  temps  moyen 
de  Paris  ; 

a"*  Une  bonhe  observation  faite  à  Lisbonne  par 
M, Géra,  et  donnant  Theure de  Témersion  à  12^  a3'"46* 
temps  vrai  de  Lisbonne,  ce  qai  revient  à  i3^  10™  16' 
temps  moyen  de  Paris; 

3°  Une  observation  faite  à  Coîmbre  par  le  religieux 
Fr^y  Luiz  do  Coraçao  de  Maria,  Ton  des  astronomes  at- 
tachés à  Tobservatoire  de  cette  université  célèbre ,  et 
donnant  l'heure  de  Témersion  à  12^  ay™  17'  temps 
moyen  de  Coîmbre,  correspondant  à  i3^  lo"*  16*  temps 
moyen  de  Paris. 

De  ces  trois  observations  concordantes,  j  ai  conclu 
une  heure  moyenne  de  i3^  10"*  18'.  La  lopgitude  de 
Fajemmia,  rectifiée  à  laide  de  cette  nouvelle  base,  est 
dei2'>49'45''0. 

Konkromo, 

Dans  ce  lieu,  Mungo-Park  a  observé  deux  émersions, 
Tune  du  premier,  l'autre  du  second  satellite  de  Jupiter, 
et  pour  chacune  il  a  renouvelé  l'erreur  que  j'ai  déjà  ité- 
rativement  signalée  dans  ses  premiers  calculs,  sur  la  na- 
ture du  temps,  donné  par  les  tables  du  Nautical  Abnà- 
nak.  Quant  aux  opérations  par  lesquelles  il  a  pu  arriver 
aune  longitude  de  8*  &  O.  de  Greenwich  (10"  26'  O. 
de  Paris),  j  avoue  que  mon  intelligence  ne  peut  parve- 
nir à  s'en  rendre  compte.  Au  surplus,  voici  mes  propres 
résultats  : 

ÉmemoA  du  premier  satellite ,  le  a6  juin ,  à  la 

montre 9  ^  a6  "■  ao  ■ 

Suivant  la  Connaissance  des  temps 9. .  34. .  x3 


Retard  de  la  montre  sur  le  temps  moyen  de  Paris.  7 . .  53 


(lOI    ) 

Cette  observation  ayant  été  faite  3  h.  55  m,  après  celle 
des  hauteurs  pour  Tangle  horaire,  se  trouve  entachée 
du  retard  proportionnel  afférent  à  cet  intervalle  dans  le 
retard  diurne  de  a4'  i/^  P^  7  ^  donc  lieu  d'ajouter  4* 
à  l'heure  de  la  montre,  ce  qui  réduit  le  retard  de  celle* 
ci  sur  le  temps  de  Paris,  à  7™  49** 

Émersion  du  deuxième  satellite,  le  27  juin,  à  la 

montre. ^ xxi>  a5»55* 

Suivant  la  Omneussance destemps» xi .  .34.  •   o 

Retard  de  la  montre  sur  le  temps  moyen  de  Paris.  8 . .   5 

Cette  deuxième  observation  ayant  eu  lieu  29^  ^6^ 
après  celle  des  hauteurs  pour  Tangle  horaire,  doit  être 
corrigée  du  retard  proportionnel  afférent  à  cet  inter- 
valle, à  raison  d*un  retard  diurne  de  11*;  il  faut  donc 
ajouter  i4'à  l'heure  de  la  montre,  ce  qui  réduit  lè  re- 
tard de  celle-ci  sur  le  temps  de  Paris,  k  7°*  5i*. 

Les  moyennes  des  trois  séries  de  hauteurs  prises  le 

a6  juin  au  soir,  par  une  latitude  de  iS"*  27'  26"  N. 

(observée  à  Sécoba  sur  le  même  parallèle),  donnent 

pour  l'avance  de  la  montre  sur  le  temps  moyen  de  Kon  - 

kromo, 

49m  41  _: 4i«58* 4a«o». 

Avance  moyenne , ol*  42  ^    i ' 

Retard  moyen  sur  le  temps  de  Paris 7  • .  5o 

Différence  totale  des  méridiens. 49™  5 1  ■ 

Longitude  à  Touest  de  Paris l X2<>   27'    45" 

Je  n'ai  trouvé  d'observations  correspondantes  que 
celles  notées  ci-après,  savoir: 

Pour  rémersion  du  premier  satellite,  le  26  juin,  une 
bonne  observation, faite  à  Paris  par  M. Bouvard,  membre 
du  bureau- des  longitudes,  et  donnant  ^^  33*"  34*,  et 


une  observation  de  M.  Ci^t'a,  de  LiAbonoe,  donnant 
8^  4S'°  i8'  temp5  vrai  de  Lisbonne,  ce  qui  revient  à 
^^  33*"  3  x'  temps  moyen  de  Paris;  d^oùj'aioonclurfaeure 
moyenne  de  y^  33"*  33*  ; 

Pour  lëmer^on  du  deaidème  satellite,  le  27  juin,  une 
excellente  observation  de  M«  Flaugergues,  de  Viviers, 
donnant  11**  4^*»  54'  temps  moyen  de  Viviers,  soit 
11^»  33™  3i*  temps  moyen  de  Paris. 

En  faisant  usage  de  ces  données  au  lieu  de  celles  que 
m'ont  fournies  les  tables  de  la  ConncUssance  des  temps  ^ 
la  longitude  rectifiée  de  Konkromo  se  trouvera  par 
I2«  19'  i5". 

La  correction  applicable  à  la  longitude  calculée  par 

Mungo-Park   s'élève  donc  ici  à  près  de  2  degrés  vers 

Vouest. 

Passage  du  Ba-fF'oulima, 

En  cet  endroit  encore,  deux  émersions  ont  été  ob* 
servées ,  et  cette  fois  du  moins  le  voyageur  n'a  point 
commis  sa  méprise  ordinaire  sur  le  temps  du  Nautical 
almanak.  Mais ,  du  reste,  ici  comm^  à  Konkromo ,  j'ai 
fait  des  efforts  superflus  pour  deviner  comment,  avec 
les  données  qu'il  énonce,  Mungo-Park  est  arrivé  à  une 
longitude  de  &®  o'  i3''  O.  de  Greenv^icb  (7®  ao'  i3''  O. 
de  Paris  ). 

Ainsi  que  je  l'ai  fait  pour  les  observations  précédentes, 
je  pkce  ici  le  résumé  de  mon  propre  calcul  : 

ÉiQersion  da  troisième  satellite  de  * 

Japiter,  à  la  montre 9*>25»i8«>      n"*i5» 

Snivant  la  Connaissance  das  temps.  .     9  • ,  36  «^  •  33     ) 

Émersion  du  premier  satellite,  k  la 

montre. ..     {)..36«.io     )     11     54 

Suiyant  la  Connaissance  des  temps  ,      9.  .48. .    4 


Retard  moyen  de  la  montre.sur  le  temps  de  Paris*      11  •  •  34 


(  io3  ) 

Ces  deux  observations  ont  été  faîtes  9^  4?'"  ^  9  ** 
36™  avant  celle  des  hauteurs  pour  lan^gle  horaire;  la 
marche  de  la  montre  offrant  un  retard  diurne  moyen 
de  9*  i]QLj  c*est  à-peu-près  4'  qu'il  faut  retrancher  de 
llieure  de  la  montre ,  ou  ajouter  à  son  retard  moyen 
sur  le  temps  de  Paris,  ce  qui  porte  ce  retard  à  i  x»  38*. 

Les  moyennes  des  quatre  séries  de  hauteurs  prises  le 
20  juillet  au  matin,  par  une  latitude  observée  de  i4°  a' 
23"  N.,  donnent  pour  lavance  de  la  montre  sur  le  temps, 
moyen  du  lieu, 

35»  a»,3-  : 35"»  i3».  -35»  x»,7 34  «Sg». 

On  voit  que  la  seconde  de  ces  quantités  esta  rejeter;  les 
trois  autres  produisent  une  moyenne  de  35«*i». 

Avance  de  la  montre  sur  le  temps  (in  lieu  ....     o  ^  35  »  i' 
Retard  moyen  sur  le  temps  de  Paris 11. 38 

DifTérence  totale  des  méridiens 46»  Sp* 

Longitude  à  Tonest  de  Paris Ii°    Sg'  45" 

Les  observations  correspondantes  à  celle  du  troi* 
sième  satellite,  que  m*ont  offertes  les  Ephémérides  de 
Coîmbre,  et  les  Additions  de  la  Connaissance  des  temps  y 
présentent  entre  elles  des  divergences  qui  vont  jusqu'au- 
delà  d'une  minute;  les  unes  donnent  Theure  de  Témer- 
sion  moindre  que  celle  des  tables,  les  autres  la  donnent 
plus  forte;  aucune,  au  surplus,  n*est  recommandée  à  la 
conBance  par  quelque  annotation  de  l'observateur  :  je 
n'hésite  donc  pas  à  maintenir  Theure  des  tables  comme 
offrant  plus  de  chances  d'exactitude. 

Quant  à  l'émersion  du  premier  satellite ,  les  observa- 
tions correspondantes  que  j'ai  recueillies  aux  mêmes 
sources ,  concordent  mutuellement  à  quelques  secondes 
près,  et  donnent  sans  exception  l'heure  moindre  que 
celle  des  tables  :  une  correction  en  ce  sens  sera  donc 


(  io4) 

ici  pleinement  justifiée.  Je  choisis,  comme  offrant  la 
moyenne  à-pea-près  exacte  de  toutes  ces  observations, 
l'heure  de  g^  47"  ^6*  obtenue  à  lobservatoire  de  Paris 
par  M.  Arago. 

En  reprenant  mon  calcul  pour  y  faire  emploi  de  cette 
nouvelle  donnée,  f arrive  à  une  longitude  i^ectifiée  de 
ii<'  35'  tS'^  O. ,  pour  le  passage  du  Ba-Woulima. 

Ici  la  correction  vers  Touest  à  faire  subir  &  la  déter- 
mination de  Mungo-Park ,  est  énorme  :  on  voit  quelle 
atteint  quatre  degrés  et  un  quart!.,.. 

En  résumé  les  corrections  que  j'ai  fait  subir  aux  lon- 
gitudes observées  par  Mungo-Park,  produisent  les  ré* 
sultats  suivans  : 

Marigot  des  Abeilles i  i""  a6'  45"  O.  de  Paris. 

Fajeminia . , .     la .49- 4^ 

Konkromo la.rg.xS 

Ba-Oulima x  i .  35 .  x5 

Ces  chiffres,  loin  d'être  démentis  par  les  documens  iti- 
néraires ,  s  accordent  au  contraire  sans  embarras  avec 
leur  construction  raisonnée  telle  que  je  Tai  exposée 
dans  un  autre  travail. 

Je  m'arrête.  J'û  accompli  la  tâche  que  je  tn'étais  pro- 
posée dans  ce  mémoire  particulier  :  j'y  ai  réformé  tous 
les  calculs  vicieux  qui  abondent  dans  la  portion  astro- 
nomique du  dernier  voyage  de  Mungo-Parken  Afrique; 
j'ai  opéré  Findispensable  triage  des  observations  admis- 
sibles  et  de  celles  qui  doivent  être  réprouvées. 

J'ai  ainsi  restitué  à  la  science  un  document  précieux, 
qui  demeurait  perdu  pour  ^lle  sous  la  croûte  d'erreurs 
dont  l'ignorance  et  la  routine  le  maintenaient  enveloppé. 

♦A 


^ 


(  io5  ) 


VoTAGB  dans  V intérieur  de  la  Guytmej  par  MM.  Adaik 

]>B  Bauvs  et  P.  FsaHB. 

Suite,  (i) 

Les  carbets  ou  cases  ne  manquent  pas  d'élégance  : 
ils  sont  élevés  de  i5  à  sto  pieds,  et  quelquefois  plus, 
au-dessus  du  sol.  La  couverture  est  bombée,  et  presque 
toujours  en  feuilles  de  ouaille  (  espèce  de  palmiste  )  ; 
elle  est  remarquable  par  sa  légèreté.  D  autres  carbets 
peu  élevés  entouretit  la  case  principale.  Il  y  en  a  ordi- 
nairement  un  qui  sert  à  recevoir  les  étrangers  ;  d*autres 
à  grager  le  manioc,  à  loger  les  chiens,  etc.  Une  quan- 
tité de  ravets  et  de  petites  mouches  désolent  la  plupart 
des  établissemens  :  elles  entrent  dans  les  yeux,  et  redou» 
blent  d'imporlunité  à  Theure  des  repas,  hes  Oyampis, 
quoique  fréquemment  dans  Teau,  n'en  sont  pas  moins 
en  proie  à  la  Termine.  Rienn^est  plus  dégoûtant  que  de 
les  voir  assis  par  rang  de  taille,  s*épluchant  mutuelle- 
ment «Les  poules  sont  très  nombreuses;  nous  n*avons 
pu  savoir  d'où  elles  proviennent.  Toujours  est-il  que, 
dans  leurs  habitudes ,  elles  diffèrent  essentiellement  des 
espèces  domestiques,  n'ayant  qu'une  saison  pour  pon- 
dre, n  est  rare  de  ne  point  trouver  chez  chaque  Indien 
beaucoup  d'animaux  privés,  tels  que  hocôs^  agamis, 
marailles,  coullouirs ,  perroquets  de  diverses  espèces, 
haras ,  etc.  On  y  voit  aussi  des  pâtiras  et  des  maij.pou- 
ris,  mais  plus  rarement. 

Outre  les  soins  du  ménage ,  Tentretien  des  abatis,  les 
femmes  font  aussi  les  hamacs,  les  callmbés  de  coton  de 

(x)  Voit  le*  naméros  ia6  «t  137  de  la  première  série. 

8 


(  ro6  ) 

leurs  maris  :  elles  filent  le  coton  avec  une  espèce  àé 
quenouille.  Elles  sont  aussi  chargées  d  aller  chercher 
)è  gibier  que  leur  mari  a  tué ,  souvent  à  de  grandes  dis- 
tances. Leur  condition  est  un  €S(ikfcvage  dont  rien  n^a*^ 
doucit  la  rigueur. 

Les  Oyampis  cultivent  aussi  une  variété  de  maïs  dont 
les  grains  sont  jumelés  et  de  couleur  violette» 

Au  fond,  le  caractère  de  ces  Indiens  n'est  point  mé- 
chant. Dans  TivressC)  ils  deviennent  furieux  et  sont 
capables  de  se  porter  aux  plus  grands  excès  ;  mais ,  ce 
moment  passé ,  ils  sont  très  doux.  Ils  ne  sont  nullement 
enclins  au  vol.  Ils  n*ont  point  de  portes.  Leurs  cases 
sont  toujours  ouvertes.  Nous  avons  souvent  laissé  à  la 
disposition  de  ceux  chez  lesquels  nous  passions  des  ob- 
jets à  leur  convenance,  jamais  rien  ne  nous  a  été  dérobé, 
même  après  avoir  refusé  lobjet  qu'on  nous  demandait. 
Le  seul  individu  dont  Timportunité  serait  à  charge ,  s'il 
avait  quelque  puissance  ,  est  ce  Wananicka,  dont  j'ai 
parlé.  Fier  d*avoir  été  nommé  capitaine  par  le  baron 
Milius,  il  sut  pendant  quelque  temps  se  rendre  redou- 
table à  ses  voisins.  Ayant  reçu  en  présent  des  armes  et 
delà  poudre,  il  s*était  porté  à  des  excès  qui  éloignèrent 
les  Indiens  de  lui.  La  crainte  qu'il  leur  avait  inspirée  fiit 
telle,  qu'ils  préférèrent  le  fuir,  n'osant  le  punir,  le 
^  croyant  appuyé  par  les' blancs.  Ce  misérable  assassina, 
entre  autres,  un  Portugais  blanc,  réfugié  dans  linté- 
rieur,  où  il  était  marié  et  avait  des  enfans,  d'après  des 
ordres  qti'il  avait,  disait-il ,  reçus.  Peu  de  temps  avant 
notre  arrivée,  il  avait  chez  lui  deux  nègres  qu'il  avait 
arrêtés  ;  il  s'en  faisait  servir.  Craignant  qu'on  n'en  fût 
informé  à  Oyapock,  il  leur  procura  le  moyen  de  se  reti- 
rer dans  les  terres.  On  n'a  pu  me  dire  positivement  ce 
qu'ils  étaient  devenus;  peut-être  foDt*ik  partie  d'une 


(  107  ) 
bande  «kvnt  nous  a¥0«i8  eu  connaÛMince ,  et  doni  je 
parlerai  plus  tard. 

De  la  langue  Oyampîs, 

Cette  langue  est  pauvre,  comme  toutes  celles  de$ 
peuples  cfi\  ont  peu  d'objets  à  exprimer.  Les  voyelles  y 
sont  très  fréquentes.  Les  siibstantifs  et  les  adjectifs  y 
sont  indéclinables ,  sans  différence  de  singulier  ou  da 
pluriel.  Les  verbes  sont  invariables  dans  tous  les  temps. 
La  prononciation  est  rude  et  gutturale. 

Les  noms  de  nombre  ne  s'élèvent  pas  au-dessus  de 
cinq ,  qai  sokit  : 


Pé0idu 

Un. 

Moneûngué 

Deux. 

Maponr 

Trois. 

Mojpenté 

Quatre. 

Jateutë 

Cinq. 

Pour  exj^rimer  des  nombres  plus  forts  qui  cependant 
oe  passent  jamais  dix  ^  ils  montrent  leurs  doigts. 

Voici  un  vocabulaire  de  quelques-uns  des  principaux 
mots  4e  cette  langue  qui  pourra  en  donner  une  idéie  : 


Téco 

Homme. 

Acantarà 

Plumages,  tours 

Waîmi,  éraré- 

t 

de  fête. 

couarà , 

•              • 

Femme. 

X 

Massacarà. 

Poules. 

Matai  y  érayfsnré 

Enflait. 

Paîra 

Arc. 

Gonaraî 

SoleU. 

F.  Ouraparà 

Flèches. 

Iwà 

Lune. 

Petemma/.  y 

^  Tabao. 

Cftritatà 

Emile. 

Casfiourous; 

■ 

Occà,capoiiiâ, 

Case,  caiitet, 

mourà,  ' 

Collier  dé'^lire. 

Caabé 

Bois.' 

Wiwi      ' 

Hache. 

Héîoa 

Cassaye. 

Maria 

Couteau. 

Mandiocà 

Manioc. 

Pirà 

Poisson. 

Amanîou 

Coton. 

Hararà 

Hara. 

StthaofMBw 

«CcNWD'filt* 

Jvàixa^ 

Perroquet.  . 
8. 

(  »o8  ) 


P<îrili 

Perruche. 

Erendourà 

Menton. 

Ivarà 

Canot. 

Erendoù 

Barbe. 

lawar 

Chien. 

Eratoupè 

Joues. 

Eu 

Eau. 

P.  Epirèré 

Peau. 

Epoumai-ièvai 

Paiement. 

Eracopé 

Ventre. 

Icatou 

Bon. 

Epossi*à 

Poitrine* 

NJcatou 

Méchant. 

Toué 

Sang. 

Franchi 

Un  blanc. 

Eraïwèré 

Veines. 

Oussîmo 

Liane. 

Taccourouroù 

Os. 

laSppé 

Haziers. 

Janeppô 

Main. 

J^hoarà 

Grand  bois. 

£pp6  ampé 

Pouce; 

Thor 

Oi.J. 

Eppo 

Doigts. 

Nani 

Non. 

Eioupaouà 

Bras. 

Moi 

Serpent. 

Siribinnà 

Coudes. 

Eoù 

Biche. 

Eoubacouan 

Jambes. 

Copéï 

Bonjour. 

Diribinnà 

Genoux* 

Ocket 

Bonsoir. 

Eppd  cape 

Pieds. 

Hang 

Ceci ,  cela. 

Assouftsous 

Seins.- 

Coromoù 

Plustard,tant6t. 

Tappé 

Dos. 

Tilla 

Hamac 

Erèmo-éparassi 

Parties  naturel- 

Camisa 

Toute  espèce  de 

les  de  l'homme 

vêtement. 

et  de  lafemtne. 

Gaspar 

Sabre. 

Erèmii 

Manger. 

Toupan 

Tonnerre. 

Eiwoye 

Avoir  soif. 

Aiègan 

Hyver,  grandes 

Occa6 

Boire. 

pluies. 

Câvi  à  à 

Allers 

Eàcàii 

Tête.  - 

lè  jaterào 

Cbftsser. 

Œreh 

Œil 

Opotaré 

Vouloir. 

Êràpopitaoùa 

Paupières. 

£  caravé 

Etre  malade. 

Ëiapouacan 

Tempes. 

Erendoù  à 

Cracher. 

Yanissi 

Nez.. 

Naëti 

Pécher* 

Eccouroù 

Bouche. 

laé  iapi  naêti 

Aller  à  U  |^écfae. 

Erembè 

Lèvres. 

Aye  toupi  é 

Comment  appe- 

Eraîmbiré ■ 

Gencives. 

lez-vous  cela? 

Erraîm 

Dents. 

Marna  é  hang 

Quel  est  cet  hoBih 

Nambi 

Oreilles. 

téco 

me? 

Eccou 

Langue. 

I  apotaré  ayèmé 

Eracontè 

Mâchoire. 

hang 

Donne  ce  fruit. 

Euouroucàouan  Gorge. 

Je  pense  qu'il  serait  inutile  de  donner  ici  des  exfrt- 


(  ^og  ) 

pies  qui  ne  serviraient  quà  prouver  rimmulabilité  des 
temps  des  verbes ,  des  adjectifs  et  des  substantifs. 

Les  noms  propres  sqnt  toujours  des  .noms  d  arbres 
ou  d*animaux. 

Suite  de  V Itinéraire^ 

Décembre.  Le  3o,  M.  Ferré  se  trouva  assez  bien  ré- 
tabli  pour  que  nous  pussions  reprendre  notre  explora- 
tion. José  Antonio  ne  se  ressentait  plus  de  sa  maladie. 
Notre  in tention«  était  de  reconnaître  d'abord  les  sources 
de  rOjapock.  If ous  fûmes  obligés  d*abandonner  lios  ca- 
nots un  peu  an-dessus  de  la  Crique-Acao. 

Nous  prîmes  notre  direction  ouest-quart-nord,  et 
côtoyâmes  ainsi  la  rivière,  que  nous  longions  à-peu - 
près,  pendant  six  journées.  Le  chemin  est  affreux,  entre- 
coupé de  marécages  profonds  et  de  hautes  montagnes  , 
que  nous  gravissions  avec  peine.  Nos  Indiens  porteurs, 
quoique  peu  chargés ,  fatiguaient  beaucoup. 

Janvier  i83i.  Le  7,  nous  tombâmes  sur  un  établisse- 
ment  assez  considérable ,  vers  midi.  Nous  nous  y  re- 
posâmes le  reste  de  la  journée. 

8.  Nous  remarquâmes  plusieurs  traces  d'établisse- 
roens  abandonnés  depuis  quelques  années.  On  ne  dis- 
tingue, en  traversant  ces  immenses  forets,  que  quelques 
espèces  de  bois  qui  y  sont  rassemblés  par  familles  ;  ce 
sont  le  bois  bagot,  qui  est. très  commun  et  un  des  plus 
beaux  bois  de  couleur  de  la  colonie ,  les  v^apas ,  des  cè- 
dres, quelques  mabots,  le  reste  bois  mous;  ce  qui  n*est 
pas  surprenant,  car  le  sol  ne  se  compose  que  de  gros 
graviers,  et  même  en  des  endroits  sans  aucune  appa- 
rence d*humus  (les  marécages  exceptés),  surtout  au  son^ 
met  des  montagnes ,  là  le  bois  est  très  clair ,  et  même 


rare.  A  la  ba^  des  montsa^eâ ,  aVam  d'entrer  dans  le$ 
marécages,  on  renconire  çà  et  là  quelques  pieds  dèsalse-^ 
pareiUe(i),  mais  de  mauvaise  venue,  ùstt  e\\t  ne  se  tr6(iTe 
en  abondance  que  dans  les  terres  noires  et  gvassèâ; 
celles  que  nous  parcourions  étaient  graveleuses  ou 
argileuses  et  très  fortes»  Nous  fîmes  halte  à  4  heures. 

9.  Nous  partîmes  à  six  heures  du  matin.  Même  sol , 
même  route,  de  très  hautes  montagnes  escarpées  à  Test, 
pente  douce  à  Fouest;  le  sol  s'élève  prodigieusement^ 
Tescarpement  d'un  côté  à  Test^  et  la  pente  douce  de  l'au- 
tre à  Fouest  le  prouvent suffisamment.Nous  entendions 
souvent  le  bruit  des  barres  et  cascades  de  la  rivière,  qui 
n'était  qu'à  une  petite  distance.  Nous  la  vîmes  même 
plusieurs  fois  roulant  dans  un  lit  resserré  avec  la  rapi- 
dité et  le  fracas  d*un  torrent. 

Nous  fîmes  halte  à  trois  heures  et  demie  au  bas  d*une 
knontagne,  au  pied  de  laquelle  coule  une  crique,  appe- 
lée par  les  Indiens  Tuatou,  ce  qui  signifie  courte.  Elle 
ne  parcourt,  en  effet,  qu'un  très  petit  espace,  et  Se  jette 
dans  rOyapock.  Nous  y  prîmes  quelques  carpes  et  quel- 
ques aymaras. 

10.  Nous  traversâmes  des  marécages  profonds,  et 
"notre  route,  qui  n'avait  pas  dépassé  l'ouest-quart-nord, 
changea  sur  les  onze  heures  et  tomba  jusqu'au  nord- 
ouest,  et  même  nord-quart-ouest.  Dans  quelques  en- 


Ci)  La  salsepareille  présente  une  ronce  triangnlaîre  qoi  serpente 
au  loin  ou  quelquefois  grimpe  sur  les  arbres.  Ses  racines  ou  cheve- 
lues s'ételident  latéralement  à  une  distance  de  sept  à  huit  pieds.  Ce 
sont  elles  qu'on  arrache,  et  qui  sont  livrées  au  commerce.  Un  pieà 
peut  donner  quatre  à  cinq  livres.  Cette  plante  a  en  outre  un  p^.ot 
^pai  s'enfonce  à  une  grande  profondeur,  et  qui  ftçrt  à  ia  reprodncdoo 
des  racines  latérales. 


èroiW  de  ce$  mi'Atécaiges  y  le  chenttn  était  plus  ëkvë  ei 
ressemblait  assez  à  une  >dîgti0.  Vers  devtx  heures ,  nous 
nous  trouv&mes  sot  les  bords  de  la  rivière,  et  nous  YÎmes 
non  loin  de  là  un  saot  assez  considérable  dont  nous  en- 
tendions  le  bruit  deppis  environ  une  heure.  Nous  la 
côtoyâmes  satl»  là  perdre  de  vne  pendant  une  heure  et 
demie,  et  remarquâmes  là  encore  réiévation  du  sol  à  la 
grande  quantité  de  barres  et  de  roches  que  nous  recon- 
nûmes durant  cet  espace  de  temps.  Nous  rentrâmes 
dans  le  bois,  marchant  nord-ouest  et  même  ouest-quart- 
nord.  Après  deux  heures  de  marche ,  nous  rencontrâ- 
mes une  rivière  sur  leà  bords  de  laquelle  les  Indiens 
entretiennent  dés  carbetSycarils  y  viennent  souvent  eni- 
vrer le  poisson,  dette  rivière  s'appelle  Tacuandé.  Ëile 
est  assez  considérable ,  et  a  ^n  embouchure  beaucoup 
plus  large  que  ne  Test  l'Oyapock  à'  cet  endroit;  elle 
parcourt,  dit-on  un  assez  grand  espace.  Là  nous  passâ- 
mes la  nuit.      . 

*  II.  Nous  explorârties  ja  rivière  Tacuandé  jusqu'à  onze 
heures.  Elle  est  très  encaissée.  Après  un  déjeuner  oà 
du  poisson  sec  nous  tint  lieu  de  pain,  car  nous  ne  pou* 
vions  jamais  avoir  avec  nous  une  forte  provision  de 
cassave,  iiôûb  reprîmes -notre  rouce  ouest-quart- nord, 
et  sur  les  deux  heures  nous  traversâmes  à  gué  le  Ta^ 
cdandé,  qui  fait  dés  détours  considérables.  Nous  gra- 
vîmes deux  des  plus  hautes  montagnes  que  nous  eus- 
sions encore  rencontrées.  Du  somfmet  de  la  plus  ^vée , 
noàs  aperçôifieSHtt'sud  le  Tacuandé  ,  qui  serpentait  au 
loin  et  paraissait  former  de  temps  en  temps  de  grands 
bassins  entourés  de  montagne^  que  nous  estimâmes  à 
environ  quatre  lieues  <)e  nou^,  et  qui  s'étendaient  en 
demi^rculaire,  depuis  le  sud-é§t  jusqu'à  l'ouest  de  no- 
tre position,  l^dtis  crûîlies  d-afeoi^  que  le  Tacuandé 


(  "O 

prenait  sa  source  au  sud  ^  datis  ces  moDlagnes  ;  mais  il 
en  était  autrement,  ce  dont  nous  nous  ^mmès  as$urés> 
car  cette  rivière  revient  un  peu  avant  ces  montagnes , 
jusqu'au  nord-ouest ,  à  une  journée  environ  du  lieu  oii 
nous  étions ,  retourne  à  Test  et  prend  3a  source  sûr  le 
revers  même  de  ces  montagnes.  Nou$>  aurons  oopasion 
d'en  reparler.  Le  soir  même,  nous  traversâmes  encore 
deux  fois  te  Tacuandé,  et  nous  nous  arrêtâmes  à  cinq 
heures,  dans  un  endroit  où  il  y  avait  beaucoup  de  ca* 
caos. 

la.  Après  une  matinée  pénible  ^  nous  découvrîmes 
vers  onze  heures  un  établissement,  Noiis  avions  be- 
soin de  nous  reposer  et  nos  Indiens  aussi.  Nos  hôtes 
n  avaient  jamais  vu  de  blancs  chez  eux;  ils  ne  pouvaient 
revenir  de  leur  étonnement  et  s'enquerraîent  avec  in* 
quiétude  du  sujet  de  notre  voyage.  Eux-mêmes  com- 
muniquaient rarement  avec  les  Indiens  de  TOyapock  et 
étaient  fort  mal  pourvus  d*outils.  Aussi  parvinmes^nous 
à  les  apprivoiser  promptement,  en  leur  donnant  quel* 
ques  couteaux  et  quelques,  sabres ,  en  échange  desquels 
ils  nous  apportèrent  de  la  cassave  et  du  poisson  boo* 
cane  dont  ils  avaient  une  assez  grande  quantité.  Leurs 
cases  étaient  aussi  garnies  d'immenses  jarres  remplies 
de  cachiri. 

i3.  Nous  laissâmes  une  partie  de  nos  gens  sur  l'éta- 
blissement où  nous  di^vions  revenir  prendro^  des»  vivres, 
et  nous  partîmes  à  sept  lieures  du  matin  avec  deux  des 
Indiens  du  village,  pour  con tiquer  notre  exploration  de 
rOyapock.  Nous  marchantes  exactement  nord.  Au  bout 
de  trois  heures  de  marche,  notus  arrivâmes  sur  les  bords 
de  la  rivière,  qui  en  cet  endr<»t  n'est  qu'un  ruis- 
seau. Nous  la  longeâmes  par  le  bois.  Les  bords  en  sont 
impraticables.  De  temps  en  temps ,  elle  forme  des  bas- 


(  "3  ) 

ftins  assez  considérables ,  mais  peu  profonds.  IjCS  barres 
el  cascades  sont  plus  éloignées,  mais  aussi  plus  élevées. 
Nous  traversâmes  FOyapock  deux  fois  sur  les  rocbes. 
Enfin ,  à  quatre  heures ,  nous  nous  arrêtâmes  et  assî- 
mes nos  piquets  sur  un  immense  plateau  formé  d'une 
seule  roche.  Le  malin,  nous  fûmes  surpris  de  voir  beau- 
coup de  poissons  que  nos  Indiens  avaient  fléchés  pen- 
dant la  nuit* 

i4>  Nous  reraoQlà^e^,  encore  jusqu'à  huit  heures 
le  long  de  la  rivière;  là  nous  reconnûmes  quil  était 
inutile  daller  plus  Icnn;  en  effet,  lOyapock  se  partage 
en  une  multitude  de  branches  ou  criques.  Il  faudrait  le 
temps  des  grandes  eaux  pour  reconnaître  son  cours 
principal.  La  fin  de  juin  ou  le  commencement  de  juillet 
serait  l'époque  favorable  ppur  cette  expédition ,  ou 
pourrait  même  alors  se  ^rvir  de  petites  embarcations. 
Nous  revînmes  sur  nos  pas ,  et  le  x 5  au  soir,  nous  rai- 
liâmes  rétablissement  où  nous  avions  laissé  nos  gens. 

i6.  Nous  séjournâmes  pour  prendre  nos  vivres  et 
des  guides  qui  nous  étaient  nécessaires  pour  les  che- 
nûns  que  nous  deyipns  parcpurir,  qui  étaient,  nous  di- 
sait-on,  diffiiâles  et,. même  dangereux.  Une  plus  longue 
exploration  des  bords  de  l'Ojapock  en  cette  saison  de- 
venant inutile ,  je  vo^ulais  gagner  TYnipocko ,  dont  j'a- 
vais entendu  parler  lors  démon  excursioi^  à  Againivrare. 

17.  Nous  nous  ofunés  en  route  à  huit  heures,  passâ*- 
mes  leTacuandé  à  onze.  En  traversant  des  montagnes, 
José  Antonio  me  fit  remarquer  le  bois  Coumarou.  C'j^st 
un  arbre  fort  gra)[|d,  son  écorce,  grisâtre  et  raboteuse, 
a  le  goût  de  )  amande  amère-  Les  Brésiliens  en  retirent 
une  essence  fort  estipiée..  A  trois  heures ,  nous  tombâ- 
mes sur  une  habitation  où  il  y  ayait  environ  cinquante 
individus.  Là  nous  apprîmes  qu'à  peu  de  distance  se 


(  "4  ) 

trouvait  ane  établissement  de  mulâtres  et  de  nègfes; 
marons.  Les  Indiens  n'en  parlaient  qu'avec  terrenr.  Ils, 
vivaient  de  rapines,  souvent  mètnt  its  enlevaient  des 
femmes.  Nous  ne  pûmes  savoir  d*oà  ils  provenaient ,  ni 
être  fixés  sur  ieur  nombre;  mais  d'après  les  données, 
que  nous  avons  recu^tHes,  ïious  présumons  qu'ils  peu* 
vent  être  douze  à  quinze. 

1 8.  Mous  prîmes  à  six  heures  le  chemin  des  monta- 
gnes, marchant  toujours  nord«ouest.  Jusqufà  onze  heu- 
res, nous  ne  fîmes  que  monter  et  descendre.  Dians  les 
marécages,  nous  avions  souvent  de  Peau  jusqu'à festo*- 
mac  et  presque  toujours  aux  genoux.  Nous  nous  arrê* 
tàmes  à  midi  au  pied  d'une  montagne  pour  prendre 
quelque  nourriture  et  nous  reposer  ;  nos  gens  ëtaieni 
excédés.  Les  Indiens  sont  bons  marcheurs  et  font  de 
longues  traites ,  mais  pour  peu  qu'ils  soient  chargés,  ifs 
se  fatiguent  promptement,  ce  qui  vient  du  défaut  d'ha- 
bitude. Nous  nous  remîmes  en  marche  à  deux  heures^ 
traversâmes  encore  une  montagne ,  et  à  peu  de  dis- 
tance nous  passâmes  le  Tacuandé  pour  la  dertiiéi^  fois. 
Nous  couchâmes  sur  ses  bords  sudK>uest«quart-ouest. 

19.  Nous  prîmes  notre  direction  au  sud-est  et  peu 
après  à  l'est.  Nos  guides  nous  firent  temarquer  une  cas- 
cade qui  sortait  des  flancs  de  la  monthgne ,  et  formait 
un  bassin  dont  les  eaux  s'écoulaient  dans  un  HH  étroit 
bordé  de  roches  élevées.  Ils  nous  assurèrent  que  c'était 
le  Tacuandé;  en  effet,  nous  tie  le  vîmes  plus.  Nous 
nous  arrêtâmes  pour  déjeuner  à  dix  heures  ,'et  reprîmes 
notre  route  sud^est  à  travers  des  montagnes  très  escar- 
pées. Là ,  nous  trouvâmes  des  cavernes  formées  d'énor- 
mes blocs  de  roches  superposés  les  uns  sur  les  autres. 
Nous  vîmes  fréquemment  des'  cOqs  de  roches  qui  volti- 
geaient dans  les  environs';  mais  leur  vol  est  si  rapide 


(  "S  ) 
qall  passe  toute  idée  qu  on  pourrait  s*en  fiiire.  Jaftnais 
Hs  De  se  posent ,  et  nous  ne  pftmes  en  tirer.  Dans  le 
temps  de  l'accouplement ,  ils  sont  moins  farouches  ;  ils 
cherchent  leurs  femelles  et  s'arrêtent  auprès  d'elles.  Les 
Indiens  nous  assurèrent  qu'à  cette  époque ,  ils  se  ras^ 
semblent  à  l'entrée  des  cavernes,  et  là,  après  avoir 
nettoyé  un  certain  espace ,  ils  combattent  quelquefois 
plusieurs  heures  en  présence  des  femelles,  qui-  sont 
spectatrices  passives  de  ces  combats.  L'après-midi  fui 
signalée  par  un  très  gros  pâtira  que  l'on  nous  tua  près 
d'un  bassin  situé  sur  le  sommet  d'une  de  ces  montagnes. 
Là ,  nous  nous  établîmes  pour  passer  la  nuit. 

Nos  Indiens  prirent  dans  ce 'bassin  quelques  poissons 
dont  ils  ignoraient  le  nom.  Ils  ressemblent  à  ces  pois^ 
sons  rouges  que  l'on  prend  en  France  dans  les  sources 
d'eaox  vives;  ils  sont  nuancés  des  couleurs  les  plus 
briHantes.  Ce  sont  des  espèces  de  carpes  très  petites , 
mats  d'un  goût' exquis.  La  nuit  que  nous  passâmes  su!r 
les  bords  de  ce  bassin  ,  nous  entendîmes  presque  contf- 
nuellement  de  fortes  détonnatibns,  qui  ne  cessèrent  point 
même  dans  le  jour,  jusqu'à  ce  que  nous  ayons  entière* 
ment  traversé  ces  montagnes,  et  encore  à  une  distance 
assez  considérable. 

20.  Tf otre  route  fut  continuellement  sud-est  toujours 
à  travers  les  montagnes,  noiis  nous  arrêtions  asse^  sou- 
vetit  pour  examiner  lé  sol;  La  ferré  s'améliorait  à  mesuré 
que  nous  nous  éloignions  d'Oyapock,  et  à  la  base, 
nous  rencontrions  de  la  salsepareille.  Elle  devenait  plus 
comitfune  à  mesure  que  nous  nous  enfoncions  dans  le 
sud*est.  losé'Antohiô  n'àus  fit  remarquer  un  arbre  qu41 
appelle  sapucaia.  II  est  d'une  grande  élévation  ;  il  (iorté 
un  coco  iphérique  qui  refaferme  une  vingtaine  ou  pluk 
d'amandes  qui  isont  fort  délicates.  Notis  trouvâmes  aasst 


(  "6  ) 
beaucoup  de  lianes  d'eau  ou  Haoea  du  voyageur.  Effeo 
tivement,  en  prenant  environ  deux  brasses  de  celte 
liane  et  lamarrant  bien  par  les  deux  bouts,  on  a  de 
l'eau  en  assez  grande  quantité ,  et  qui  demeure  long- 
temps fraîche. 

ai.  Nos  guides  nous  prévinrent  que  vers  midi  nous 
passerions  la  plus  haute  de  ces  montagnes ,,  du  sommet 

ê 

de  laquelle  nous  pourrions  voir  celles  que  nou»  avions 
traversées  le  4*  Nous  y  arrivâmes  en  effet  à  une  heure, 
mais  ce  fut  en  vain  que  nous  cherchâmes  à  reconnaître 
le  point  d'où  nous  avions  aperçu  la  chaîne  sur  la- 
quelle nous  étions  ;  seulement  nous  distinguâmes  deux 
chaînes  qui  ne  sont ,  la  première  que  celle  sur  laquelle 
nous  nous  étions  trouvés  j  l'autre  est  plus  lo'm  et  borde 
rOyapock. 

Nous  nous  arrêtâmes  à  trois  heures  sur  les  borc^ 
de  la  crique  ou  plutôt  bassin  Agamiware.  Âgamiwai;f 
signifie  bassin  ou  lac  des  Agamis.  Il  y  en  a  effecti- 
vement beaucoup  ;  car  dès  le  soir ,  nous  en  tuâmes 
une  douzaine.  Nous  avions  depuis  la  base  des  monta<> 
gnes  trouvé  beaucoup  de  pieds  de  caoutchouc ,  et  ils 
devenaient  plus  nombreux  à  mesure  que  nous  mar-> 
chions  sud-est. 

22.  Nous  commençâmes  à  visiter  le  côté  sud-ouest- du 
bassin.  Plusieurs  criques  s'en  échappent.  Nos  guider 
nous  dirent  que  plusieurs  d'entre  elles  allaient  non  loin 
de  là  se  jeter  dans  les  rivières,  une  entre  autres  qu'il^ 
appelaient  Hieuwar  (grande  eau)  que  nous  pourrions 
voir  le  lendemain.  Le  terrain  sur  lequel  nous  étionsét^ût 
couvert  de  fougère  fort  haute  et  de  cacaos.  Cet  endroit 
est  un  des  plus  giboyeux  que  nous  ayons  encore  vu,  car 
nous  étant  arrêtés  pour  déjeuner,  nos  Indiens  nous  ap- 
portèrent une  si  grande  quantité  dé  gibier  et  de  poisson, 


(  "17  ) 
que  nous  fûmes  obligés  de  demeurer  là  pour  le  faire 
boucaner  dans  le  courant  de  la  journée.  Nos  provisions 
furent  encore  augmentées  d*un  cabiaille  et  d'un  pâtira. 
Aussi  nos  gens, qui  depuis  quelque  temps  étaient  à-peu- 
près  rationnés,  se  jetèrent-ils  sur  ces  victuailles  avec 
toute  la  gloutonnerie  qui  caractérise  l'Indien  qui  se 
trouve  dans  l'abondance ,  sans  aucun  souci  ni  pré- 
"voyance  pour  l'avenir.  Là,  José  Antonio  me  fit  voir  un 
arbre  qu'il  nomma  couchéri.  Ses  feuilles  ont  la  même 
odeur  que  celles  du  giroflier. 

{La  suke  au  numéro  pwchain,  ) 


(  "8  ) 


dëuxiëue  section. 


I  «*  «» 


DOCUMENS,    COMMUNICATIONS,  .NOUVELLES 
GEOGRAPHIQUES,    ETC. 


Sur, h,  ^iiwUkmH  ia^  dfHaw$  des  wlles  «{'AUnalighy 
Fischbalig ,  Karakoroum ,  Kantcbeou  et  Pekizig,  d^a» 

*    près  r histoire  persane  de  Wassaf. 

Il  y  a  dans  Fhistoire  de  Wassaf ,  lequel  raconte  en 
partie  comme  témoin  oculaire  les  événemens  des  règnes 
des  successeurs  de  Djengiskhan ,  plusieurs  renseigne- 
mens  géographiques.  L'u»  de^  plus  intéressans  est  tout 
au  commencement  le  passage  traduit  ci*après  ,  qui 
donne  les  distances  entre  les  capitales  de  la  Chine 
(^Peking)^  du  Tangout  ÇKantckeou)^  du  Mogolistan  (iTa- 
rakorourri)  et  d'Almaligh.  Si  ces  données  sont  justes, 
et  Ton  ne  saurait  presque  en  douter ,  puisqu'elles  ont 
été  prises  par  Wassaf^  dans  l'histoire  de«Djossini ,  mi- 
nistre de  Holakoukhan  ,  les  deux  villes  de  Kantcheou 
et  Fichbaligh,  et  par  conséquent  aussi  celle  S  Aima- 
ligh  doivent  occuper  un  site  tout-à-fait  différent  de  celui 
qui  leur  est  assigné  dans  la  petite  carte  publiée  par 
M.  Klaporth  dans  ses  mémoires ,  et  dans  sa  réfutation 
allemande  de  M.  Schmidt.  (i) 

(i)  Bebuehfung  und  Wuderlegung  der  Torschttnpa  des  Berm  Schtmdi, 
Paris,  1834. 


)^oîci  le  passage  en  question  > 

«  D'Almaligh  à  Fiscl^baligh  il  y  a  deux  semainea  de 
«chemin  ;  de  Fichbaligh  à  Khanèa/^h  (Péki^fi^y  Le 
«  chemin  conduit  dans  la  direction  du  sud  p^r  le.dé^ft 
«  que  les  Mongols;  ap{>eileiit  le  déi^rt  des  Oighours.Cesi 
«I  la  disULMoe  de  <p)aFante:  joi^rpées*  De  cetepdroit  (  de, 
«  Ficbbaligh)  (i)  jusqu'à  KanteheoUy  qui  est  du  pays  de 
«  Tlal^^fi^ ,  esl  la  iroatière  du  Khatai  (de  la  Chinie  sep-» 
« teortrionale )  du  cote  de  lorient ,  et  ( de  Ficl;ibaUg ) 
<  juaqoi'à  Karaloroimi.  Il  y  a  dans  la  direction  du  nord 
«^  agàlemeii t  quiprapite  journées  de .  çbe wn  ^  et  det^ecbef 
^d^Karakoroum\u%i^\  KhAnhcUigh^  fA  de  là  jusqu'à 
«  K^aniokeou  la  méxne  dislance  (de  quarante  joum^^). 

D'après  la  oarfe  de  M.  TL.^  la  distance  de  Ficfibalijgh 
à  Pékîng  est  presque  la  double  de  celle  de  FicAbaligA 
à  Karakoroùm^  tandis  que  ces  deux  distances  devraient 
être  éjgales  :  KamkorQàm,  Kûntcheou  et  P^ii^g  sont  ef» 
fecti^neonéRt-piaoéè,  daiis  la  carte-  de  M>  IL  y  dans  un 
triangle  d^nt deux- cotés  (les  dUtanoes  d^  Peking  à  Ka- 
ml^rouni  et  à  K»àntcdieou)  sont  ^gaux^  in«iis  U  a!^  faut 
beaucoup  que  le tfobiènie  (Udis^an^e  de  Kafitc^iedu  à 
Rarakoroûm)  sbit. aussi  la  oiéflie  roesut^»  La  distance 
donnée  par  la  carte  de  M.  K.  des  deux  villes  de  Fichba- 
Ugh  et  Ahnaligh  répond  à-peu-près  à  Téloignement  de 
quinze  jours  de  marche  de  caravane;  mais  elles  doivent 
être  portées  toutes  les  deux  plus  vers  lest ,  pour  rér- 
pondre  aux  directions  et  aux  distances  cle  l'historien 
persan ,  qui  s'appuie  dé  rautorité  du  savant  historien 

(x)  £z  jéndjà  de  là  ne  saurait  se  rapporter  qu'à  Fichbaligh,  car 
si  l'on  Yonlait  la  rapportera  Khanbaligk,  qui  est  à  Test  du  Tangout, 
la  frontière  dont  il  est  tantôt  question  devrait  être  rotcidenfale  et 
non  pan  l*ori«ntale . 


{  lao  ) 
Djowaius ;  car  d après  lui,  les  quatre  capitales  du  Mo- 
gotistân,  du  K  hâtai,  du  Tan  goût  et  du  pays  des  Oi- 
gkoursj  sont  situées  de  sorte ,  que  la  distance  de  la  der- 
nière (Fichbaligh)  aux  trois  autres  est  partout  de  qua^ 
ran te  journées. 

Si,  dans  mon  dernier  travail,  je  nai  pas  eu  ràvaniage 
de  consulter  un  manuscrit  aussi  correct  de  Rechid*eddin 
que  Test  celui  de  Paris  ^  j'ai  cette  fois-ci  devant  moi  trois 
manuscrits  deWassaf  don t  deux  très  corfects,et  Tuiydeoes 
deux,  qui  a  été  écrit  pour  le  conquérant  de  Gonstafiti** 
nople  en  866  (  1 46 1  ),  est  en  même  «einps  un  chef 'd'cBUirre 
de  calligraphie  et  d*élégance  ;  de  solrte  que,'  eecie  fois* 
d,  les  manuscrits  que  j'ai  eus  à  fua  disposition  ne  sau- 
raient être  invalidés  par  celui  de  Wasêti^,  qm  se  trouve 
à  la  bibliothèque  royale  de  l^aris,  où  les  orientalistes 
pourront  comparer  le  texte  avec  ma  traduction.  Privé 
du  double  avantage  d*un  manuscrit  aussi  correct  de 
Rechideddin  et  de  l'érudition  chinoise  de  M«  K.,  je  n^at 
voulu  que  faire  preuve  à  la  Société  de  mon  zèle  en  lui 
signalant  la  riche  mine  de  renseignemens  géographiques 
et  statistiques  qui  se  trouve  dans  Rechid*eddin  v  et  qui 
pourra  être  exploitée  dorénavant  ^  avec  plus  de  moyens 
et  plus  de  profit,  par  des  orientalistes  français.  •• 

J.  DE  Hammcr. 


Travaux  du  capitaine  Vidal  sur  les  côtes  occidentales 

des  Iles  Britanniques. 

Dans  rété  de  i83i ,  le  capitaine  Vidal  reçut  le  com- 
mandement temporaire  du  Pike,  et  fut  chargé  de  dé- 
terminer la  profondeur  d  eau  que  Ion  trouve  au  large 
des  côtes  occidentales  d'Irlande  et  d'Ecosse.  Le  parai- 


(lai) 

lèle  des  rochera  Skelligs  avait  été  la  limite  septentrion 
nale  du  travail  du  capitaine  White  dans  le  Shamrock  9 
au-delà  de  cette  limite ,  la  sonde  ne  pouvait  plus-  servir 
au  navigateur  pour  estimer  sa  distance  à  la  terre,  lors- 
qu'il n'avait  pu  obtenir  d  observations  astronomiques 
pour  fixer  sa  position  :  et  peut-être  dans  aucune  partie 
du  moude ,  ce  genre  de  connaissance  n  était  plus  néces- 
saire que  sur  la  côte  dangereuse  de  l'ouest  de  llrlande. 
Heureusement  pour  les  navigateurs  ^  Timportance  de 
connaître  les  approches  de  cette  côte  fut  sentie  par  l'hy- 
drographe de  l'amirauté,  M.  le  capitaine  Beaufort,  et 
on  ne  pouvait  pas. mieux  faire  que  de  charger  le  capi- 
taine Vidal  de  ce  travaiL 

Après  avoir  préparé  son  bâtiment  pour  ce  service  et 
obtenu  les  instrumens  nécessaires ,  le  capitaine  Vidal  se 
rendit  ihimédiatement  au  Lough-Swilly,  en  déterminant 
le  banc  de  sondes  qui  entoure  la  côte  ouest  dans  toute 
cette  partie  de  jsta  route.  L'église  de  Buncrana,  formant 
une  des  stations  de  la  grande  triangulation  sur  laquelle 
s'appuie  la  levée  des  iles  britanniques,  fut  adoptée  par 
le  capitaine  Vidal  pour  point  de  départ  des  mesures 
chronométriques  qu'il  aurait  à  faire.  Nous  nous  réser- 
vons de  donner  plus  tard  les  résultats  de  ses  observa- 
tions. 

Après  avoir  obtenu  des  observations  à  Buncrana ,  le- 
capitaine  Vidal  mit  en  mer  le  20  juin  ,  pour  reprendre 
lexamen  du  banc  de  sondes..  Le  mauvais  temps  mit 
beaucoup  d'obstacles  à  ce  travail ,.  et  le  Pike  arriva  à  la 
petite  île  de  Saint-Kilda ,  après  avoir  obtenu  plusieurs 
lignes  de  sondes  très  importantes.  Ayant  quitté  l'ile  le  29 
juin ,  le  capitaine  Vidal  passa  à  Suliska  et  à  Booa ,  et  se 
dirigea  sur  Balta,  où  jl  arriva  le  12  juillet.  C  était  afin 
d'obtenir  la  différence  des  méridiens  entre  ce  point  et  les 

9 


(  la^  ) 

tkes^FevoB,  qu«  le  Bike  mouith  à  Baka-Souixl ,  d^ôà  il 
pardt  le  i5  juillet.  Le  capitaine  Yidàt  remarque  que  lé 
cotnmerce  des  îles  Ferœ  étant  un  monopole  du  roi  dé 
Danemark,  il  n'est  permis  à  aucun  bâtiment  étranger 
d' y  faire  le  commerce.  Un  petit  brick  est  expédié  par  le 
gouvernement ,  et  fait  trois  voyages  de  Copenhague  ai 
ees  îles  dans  la  saison  favorable  ;  ce  petit  bâtiitient  suffit 
pour  le  comn»erce  très  borné  de  ces  îles.  Les  voyageurs 
qui  veulent  les  visiter  n'ont  d^autre  moyen  que  de  prô* 
fiter  des  voyages  de  ce  brick,  ou  de  fréter  un  bâtiment 
exprès  pour  eux. 

Le  mouillage  à  Thorshavn  est  très  exposé ,  et  le  Pike 
fut  forcé  de  mettre  à  la  mer  pour  éviter  un  coup  de 
vent  le  20  juillet.  De  ce  point  il  fit  une  ligne  dé  sondes 
vers  le  rocher  SSonk,  au  large  de  la  pointe  sud  àt  Fîle 
Suderoe. 

La  position  de  ce  rocher  fut  trouvée  différer  d»  eelle 
qui  lui  est  assignée  sur  la  carte  du  capitaine  Bo^n.  L^ 
temps  étant  mauvais  ^  on  ne  pi|t  pas  descendre  sur  lé 
rocber,  mais  le  Pike  passa  entre  le  rocher  et  Tile  où  il' 
se  trouva  que  i3  fathoms  (  i4  brasses  1/2)  d'eau.  Ce 
passage-  n'est  pas  recommandé  par  le  capitaine  Vidal  et 
doit  être  évité  autant  que  possible.  Lorsque  le  Pile  tra«' 
versa  ce  passage ,  le  vent  était  frais  de  l'ouest  portant 
contre  la  marée  qui  courait  à  raison  de  plus  de  six  milles 
à  l'heure.  La  grosse  mer  que  produisait  cette  opposition* 
du  vent  et  du  courant  rendait  très  difficile  de  gouverner 
le  bâtiment,  et  il  était  nécessaire  de  porter  beaucou-p de 
voiles  pour  ne  pas  être  repousse. 

En  allant  de  Suderoe  à  Bal  ta,  la  phis  graiide  profon- 
deur d'eau  que  Ton  trouva  sur  le  banc  de  sondes  fut  àé 
685 fathoms  (768  brasses  FrançaiaKs  ou  i,249'^o4)*  Le^â6, 
le  capitaine  Yidal  arriva  à  Balta  ;  après  avoir  lait  des  ob«>' 


(  "5  ) 
^eri^tSdAs  darisc^e  foîm.,  \e  Pike  mh  à  la  voile  le  3o  juil* 
lec  pùnt  Salteeft  et  RoBâ ,  et  mouilla  le  i4  août  sur  la 
côte  est  dé  ftoniai. 

On  itt>uya  que  ces  îles  étaient  mal  placées  sur  les  car*- 
tes,  et  on  en  détermina  la  position  avec  exactitude.  On 
trouva  aussi  au  nord  de  Rona  un  plateau  de  roches  sur 
lequel  il  n'y  a  que  9o  fathoms  ou  33  brasses  1/21  d'eau 
(54%8),  et  qui  n'est  pas  marqué  sur  les  cartes. 

De  ces  îles  y  le  Pike  retourna  au  Lough^wiUy  j  et 
mouilla  devant  Buncrana  le  a6  août. 


"*^ 


Nouveau   traita  de  limites  entre   les  Étais '-Unis  de 
P Amérique  du  Nord  et  le  Mexique. 

Les  limites  entre  \e&  Etats*Ums  de  l'Amérique  sep«- 
lentrionate  et  le  Mexique  ont  été  fixées  par  un  traité 
Éo\iètïn^y  signé  à  Waishington  le  siq  février  1819,  à  Fé- 
^que  OÙ  le  Mexique  faisait  partie  intégrante  de  la  mo- 
narobîe' espagnole;  mais  depuis  les  ehangemens  poli* 
tiques  survenus  dans  ce  dernier  pays^  il  a  été.  jugé  in^ 
difi;peDS4ble  de  cotifiitner  la  validité  dudit  traité,  qui 
reste  en  vigueur  dans  tout  son  contenu  entre  les  États* 
Unis  de  rAmérique  du  Nord  et  les  £tats*Unis.mexicaînflp 

Dans  cette  vue,  les  plénipotentiaires  respectifs  des 
deux  gouvernemens  ont  arrêté  les  dispositions  suivantes  : 

Art.  1^'.  La  délimitation  des  frontières  des  deux  pays 
restant  la  même  que  celle  fixée  par  le  traité  de  Washing» 
tèn,  du  21  février  1819,  les  deux  parties  contractantes 
décident  de  mettre  sans  délai  à  exécution  les  3^  et  4^ 
aftieles  dudit  traité,  ainsi  concqs : 

'  a.  La  ligne  de  démarcation  entre  les  deux  pays ,  à 
Touest  du  Mississipi,  commence  daps  le  golfe  du  Mexi- 


(  124  ) 

que,  à  lemboucbure  de  la  rivière  Sabine ,  et  remonte 
vers  le  nord ,  le  long  du  bord  occidental  de  celte  rivière^ 
jusqu'au  82*  degré  de  latitude;  de  là,  prend  une  direc- 
tion tout-à-fait  septentrionale  jusqu'au  degré  de  lati- 
tude qui  se  rencontre  avec  le  Rio-Roxo  de  Natcbito- 
ches,  ou  Rivière-Rouge,  suit  le  Rio-Roxo  jusqu'au  100* 
degré  de  longitude  O.  de  Londres ,  ou  a3*  de  Washing* 
ton  ;  puis,  traversant  ladite  Rivière  Rouge  et  se  dirigeant 
au  nord,  la  ligne  aboutira  à  la  rivière  Arkansas,  dont 
elle  longera  le  bord  méridional  jusqu'à  sa  source  j  sous 
le  4^^  degré  de  latitude  nord ,  et  enfin  suivra  ce  même 
parallèle  de  latitude  jusqu'à  la  mer  du  Sud  ;  le  tout 
conformément  au  plan  tracé  surla  carte  des  États-Unis, 
de  Mélish,  publiée  à  Philadelphie  le  i^»**  janvier  1818. 
Cependant  s'U  était  reconnu  que  la  source  de  la  rivière 
Arkansas  «e  trouve  soit  au  nord,  soit  au  sud  dudit  4^* 
parallèle  de  latitude ,  la  limite  suivra ,  à  partir  de  ladite 
source,  une  direction  septentrionale  ou  méridionale 
(selon  que  le  cas  se  présenterait)  jusqu'à  la  renconti'e 
du  4^*  degré  de  latitude,  qu'elle  prolongera  de  même 
jusqu'à  la  rner  du  Sud.  Toutes  les  lies  situées  dans  la 
Sabine,  la  Rivière-Rouge  et  celle  d' Arkansas, appartien* 
nent  aux  États-Unis,  mais  la  navigation  sur  lesdites  ri- 
vières est  commune  aux  deux  nations. 

Les  deux  parties  contractantes  renoncent  à  tous  droits, 
prétentions  et  réclamations  sur  les  territoires  renfermés 
dans  lesdites  limites,  c'est-à-dire,  les  Etats-Uuis,  sur  ceux 
situés  à  r ouest  et  au  sud  de  la  ligne  de  démarcation  ci- 
dessus  fixée,  et  S.  M.  catholique,  sur  ceux  à  l'est  et  au 
nord  aussi  de  la  même  ligne. 

3.  Afin  de  fixer  avec  plus  de  précision,  et  de  déter- 
miner d'une  manière  définitive  les  frontières  des  deux 
pays,  chacune  des  parties  contractantes  nommera  un 


C^iaS  ) 

commissaire  et  un  ingénieur  qui  procéderont  à  toutes 
les  opérations  nécessaires  pour  arriver  à  ce  résultat, 

m 

entre  autres  à  celle  de  fixer  la  latitude  positive  de  la 
source  de  la  rivière  Aïkansas,  ainsi  que  la  ligne  depuis 
le  4^*  parallèle  jusqu'à  la  mer  du  Sud. 

4.  Les  ratifications  des.  présentes  seront  échangées  à 
Washington  dans  le  délai  de  quatre  mois,  et  plus  tôt, 
sll  est  possible. 

Fait  à  Mexico,  le  12  janvier  1828. 

Signé  :  Pour  les  États-Unis ,  L  R.  Poinsett. 
Pour  le  Mexique,       S.  Camacho. 

J.-Y.  ESTEVAN. 

Ratifié  à  Washing^n ,  le  5  avril  i852. 

W. 


Société  américaine  des  mission»^ 

L'anniversaire  de  la  fondation  de  cette  Société'  à  été 
célébré  avec  solennité  à  Philadelphie,  dans  le  courant 
de  septembre  dernier.  Nous  donnons  ci-après  un  court 
extrait  du  rapport,  dont  la  lecture,  faîte  par  tr^îs  secré- 
taires ,  a  occupé  plusieurs  heures ,  dans  deux  séances 
différentes. 

La  Société  amét'icaine  entretient  en  ce  moment  vingt* 
deux  missions,  savoir  :  en  Grèce ,  à  Gonstàntin^ple,  en 
Syrie,  chez  les  Juifs;  à  Bombay,  Ceyian ,  Siam,  à  la 
Chine;  dans  TArchipel  Indien ,  les  îles  Sandwich  ;  la  Pa- 
tagonie;  parmi  les  Gherokees,  à  Fouest  du  Mississipi. , 
chez  les  Gliactaws,  Creeks,  Osages,  Stockbridges ,  Ma- 
ckinaws ,  Ojybeways ,  Maumées  et  les  Indjens  de  Tétat 
de  New -York.  Ces  missions  comptent  60  établissemens, 
83  missionoaires  dans  les  ordres ,  '6  médecins  non  gra- 


(  "«  ) 

dues;  6  imprimeurs,  26  missionnaires  ajssistans,  126 
femmes;  plu?  4  prédicateurs  natifs  et  4^  as^stans  aussi 
natifs.  Ce  qui  fait  ^4?  personnes  travaillant  à  la  propa- 
gation de  la  vraie  foi  ,  envoyées  par  la  Société  et  5o  pré- 
dicateurs et  assistans  natifs ,  en  tout  2g&  individus.   . 

De  ce  nombre,  4^  sont  partis  l'année  dernière,, savoir: 
19  missionnaires  dans  les  ordres  ,  2  médecins,  2  impri- 
meurs et  a 5  autres  assistans.  Les  églises  formées  et  de&> 
servies  par  ces  missions  sont  au  nombre  de  3^ ,  et  comp- 
tent 1704  cathécumènes  convertis.  Les  écoles  qui  en 
dépendent  sont  fréquentées  par  environ  5o,ooo  élèves. 
Les  presses  de  la  Société  ont  imprimé ,  Tannée  dernière , 
près  de  7,600,000  pages  traitant  de  matières  reKgieiises. 
On  calcule  que  depuis  Tétablisâfiieaiiefit  de  oes  pressas ,  il 
en  est  sorti  68,ooo,,ooo  de  pages,  ayant  toutes  rapport 
aux  travaux  des  missions»  . 

La  Société  est  sur  le  point  d'envoyer  de  nouveaux 
agens  dans  ^Afrique  orientale  et  occidentale,  dans  les 
|1^  de  Crèt^  et  de  Chypre,  à  Broussa.,  dans  TAsie «Mi- 
neure ^t  en  Perse.  Plusieurs  aiftr^s  sont  en  observaitop 
sur  le  continent  oriental  et  parmi  tes  Indiens  de  TAmé- 
rique  du  nord.     * 

Le  champ  expIor<^  sous  la  direction  de  la  Société 
s  agrandit  de  jour  en  jour.  Ses  messagers  ont  pénétré 
chez  les  tribus  indiennes  qui  bordent  la  frontière  S»  O. 
des  États-Unis  ,  jusqu'au  pied  des  montagnes,  Rochen- 
ses  ;  d'autres  ont  été  envoyés.aux  grands  lacs  et  vçrs  le 
Haut-Mississipi.  Un  deux  a  parcouru  la  plus  grande 
partie  de  la  côteN.O.  tandis  qu'un  autr^  visitait  le  Mexi- 
que et  la  plupart  des  nouveaux  Ét^ts  de  l'Amérique 
du  Sud,  Des  missionnaires  ont  abordé  aux  îles  Washing- 
ton, plusieurs  se  sont  établis  sur  la  frontière  n^éridio- 
nale  de  la  Chine,  et  à  Siam  d^ns  la  partie  septentrionale 


(  ^^7  ) 
ie  Ceylan  et  dans  Tlnde  occidentale.  La  Société  est  éga- 
lement représentée  dans  la  Syrie  et  dans  la  capitale  de 
fempire  ottoman,  à  Athènes,  cet  ancien  flambeau  de  la 
Grèce,  et  dans  l'ile  de  Malte  ;  elle  a  porté  la  parole  di- 
vine à  travers  les  provinces  de  TAsie-Mineure  9  dans  les 
plaines  du  Caucase  et  sur  les  confins  de  la  Perse;  une 
mission  s  avance  dans  l'Afrique  occidentale ,  et  les  cdtes 
orientales  de  cette  partie  du  monde  vont  être  aussi  ex- 
plorées, dès  qu'on  aura  trouvé  les intèrpl'ètes nécessaires; 
dans  quelques  mois,  une  station  sera  établie  dans  Fan- 
cienne  Crète,  et  unç  autre  dans  l'impoi'taiite  île  de 
Chypre.  Enfin,  on  attend  des  nouvelles  de  missionnaires 
qui  doivent  porter  la  lumière  de  l'Evangile  au  pied  du 
mont  Olympe  et  jusque  par-delà  les  plaines  de  la  Méso- 
potamie et  les  montagnes^  du  Kurdistan. 

Les  recettes  de  la  Société  pendant  l'année  qui  vient 
de  s'écouler  ont  excédé  celles  de  Tannée  antécédente 
de  1 5,270 ^<>*^- 65,  et  se  sont  élevées  à  i45,844  77 >  ^ 
qui ,  ajouté  à  la  balance  en  caisse  au  commencement  de 
Tannée,  a  donné  un  fonds  de  1 52,522  4<  ^  '^  disposi- 

« 

ûon  du  comité.  SUr  cette  âomhie ,  il  a  été  dépensé  celle 
de  i49^gà6  ^7. 

Reliquat  à  la  clôture  dé  l'année  finaheière(au  i^^^août 
dernier),  2,616  74. 

En  outre,  la  Société  a  encore  re*çii  diverses  sommes 
pour  aider  à  la  propagation  des  saintes  Écritures,  savoit: 

De  la  Société  Biblique  américaine  : 

Pour  aider  la  missip»  de  Bombay  à  traduire  l'Evangile 
en  langue  mahrate  ....'......        5,ooo  <><)". 

Pour  la  même  traduction  en  langue 


ji  reporter,  ,  .  .        5, 000 


(  "8) 

Report 5,000  <*<>'*• 

hawaïhienne,   à  la  mission    des  îles 

Sandwich 5oo 

Pour  la  même  traduction  en  langue 
cherokee 3oo 

De  la  Société  Biblique  de  Philadel- 
phie : 

Pour  aider  à  traduire  les  Ecritures 
en  langue  hawaïenne.  .  .  • i^Soo 

De  la  Société  américaine  des  Tra- 
ductions : 

Pour  le  même  objet,  aux  missions 
de  Bombay,  Geylan ,  de  la  Chine ,  des 
îles  Sandwich  et  dans  la  Méditerranée.  .     6,000 

Enfin ,  de  diverses  autres  sources , 
pour  impressions  et  traductions  ...        6,520 


Le  tout  montant  à 17,920 

A  quoi  joignant  le  montant  de  la 
dépense  ci-dessus 1 49^906  27 


Les  dépenses  de  la  Société  des  Mis- 
sions se  sont  élevées,  pour  l'année 
i832-33  à  la  somme  de 167^826  27 


• 


(  «î»9  ). 

Population  du  Canada. —  Retei^édu  mouvement  des  naiS" 
sanceSy  mcu'iages  et  décès  pendant  les  quatre  dernières 
années  y  tel  que  Font  ctMi  les  rapports  des  protonotaires 
de  chaque  district  à  la  législature. 


rrm  i     a;:..» 


DISTRICTS. 


Airncis. 


Québec. 


Montréal 


Les  Trois-Rîylères . 


Gatpe. 


Saint-FrancU. 


HAISIAirOCS. 


7,aii 
7,600 

9,ia3 

8,591 


5i,53& 


x),ao8 
1 3,043 
1M47 
13,19^ 


5a^63 


2,409 

«,<§^ 

'  a,738 

1,754 


xo,3o3 


o 
i3 

51 


loa 


aoi 
3o6 
33o 
189 


996 


MARIAOKS. 


i,i5o 

•x,43a 
x,6a9 

.1,674 


5,885 


a,oia 
a,553 
«,592 
a,$o6 


^663 


419 
5io 
519 
548 


'.99^ 


o 
4a 
6a 

67 


'b4 


43 

4a 
58 
Si 


194 


DECES. 


3,5uo 

4,843 

tf,oa8 

6.946 


ao,iia 


5,36i 
5,767 

a*5i4 

i3,7i8 


3x,36o 


80  3 

1*19^ 
i,3i9 


4,609 


o 

4 
a5 
a8 


163. 


45 

47 
48 
a3 


63 


^  *  >  ■■  * 


L'accroissement  de  population  pendant  les   quatre 


dernières  années ,  obtenu  par  rexcédant  des  naissances; 
sur  les  décès  y  est  donc  de  39^3  i.6,  savoir  : 

District  de  Québec.  ......  1.1,431] 

Montréal ai^So^f 

Les  Trois-Rivières  .  5,784(  ^'^^^  ^'^ 

Saint-Francis*  .  .  .  7^3 J 

En  coni()3rant  le  mouvement  de  }a  population  pen^- 
daïit  1  année  dernière,  bn  veri'a  qne  dans  le  district  de 
Québec ,  les  naissances  ont  etcédé  les  décès  de  i.,64S , 
et  que  dans  celui  de  Montréal  les  décès  ont  surpassé  les. 
naissances  de  6^3;  mais  il  faut  observer  que  le  grand 
nombre  des  morts  a  frappé  stir  les  émigrans  nouveau-, 
venus,  et  à  été  causé  par  les  ravages  du  choléra. 

En  prenant  en  considération  la  grande  mortalité  qui; 
a  régné  en  i83i,  ain^i  que  raccroissesient  de  populatioa 
qui  n'est  pas  coonu  dëns  diverses  parties  du  territoire, 
telles  que  le  comté  de  Gaspé  et  d'autres  établissemens 
protestans^  on  peut  porter,  en  toute  assurance,  l'aug- 
mentation de  la  population  du  Canada  pendant  les  quatre- 
dernières  années,,  à  4oyooo  individus,  ce  qui  donne. 
10,000  par  année  moyèiine,  ^on  compris  les;  accroisse - 
mens  résultant  du  fait  des  émigrations. 

» 

(s)  On  reàiarquera  dans  ce  résultat,  comme  dans  le  tableau  qui 
précède ,  des  erreurs  dechiffires  qu'oà  ne  peut  rectifier  parce  qu'elles 
•ont  également  dans  le  texte-,  mais  qui  ne  doîyent  point  influer  sur 
le  chiffre  total 


•*•*> 


(  i3i  ) 


Population  de  la  Crête  en  i83a. 


■ijii.i  iiii^-iMJ 


iiifiriMi 


llll.     »|f|l8< 


I  11  I       i  u> 


NOMS 

DES    CANTOVS. 


Setia 

Yera-Petra  on  Gira- 
Petra  .  • 

Mirabelle •  • 

Lassîti 

Maievidi  • 

Temenos r . . 

Arcadie  ou  Riso-Cas- 
tro  ••• 

Chersonese  011  Pedia . 

Bonifaoîo  oa  Mono- 
fado • . . 

Kenourio 

Piriotisaa 

Milopotamos 

Amari. 

flbBthilDO.'*  ••••,»«•• 

Aîvassîli  ou  Lambls . . 

Apocorona  ouAmpri- 
coma  • .  •  « 

La  Caaée. t 

Saelino. 

Kissamoft 

Sphakia 


eovflBiu  . 

doCkt   . 

ils  dâpendeoU 


Candie. 

U. 

Id, 
îd. 
Id. 
Id, 

Id, 
id. 

Id, 

Id. 

Id. 
Rhethimo. 

Id. 

Id. 
La  Caoée. 

Id. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 


To^Vhk'wtQim. 


5,000 

3,000 
8,000 
a,5oo 

Ijg^^OOO 

a, 000 

a,5oo 
6^000 

a,ooo 
3,5oo 
a,ooo 
6,000 
3,000 
5yOOo 
3,000 

5,000 
10,000 
3,000 
3,5oo 
4,000 


98,000 


OB««aVATIOII/k 


D'où  dépend   Spina- 
long*. 

Vm  ébMMm  depaea», 
ton  eM  Candie. 


Cec  iroU  cratom  M»! 
Corméfl    par    l'ancienne 
province  de  Meaaara,  où 
I  était  située  Gort jne. 


Qai  comprend  l'Acro* 
tyrie ,  où  est  l'ancienne 
grotte  de  saint  Jean. 

Voù  jUpend  Cara< 
buse. 


(  i3a  ) 

NoTB  sur  les  trai^aux  de  la  nouifellè  Carte  de  Suisse^ 

Les  travaux  de  la  Carte  de  Suisse ,  commencés  depuis 
long-temps ,  et  qui  étaient  mollement  conduits  par  le 
général  Flnsler^  ont  pris,  sous  la  direction  du  général 
DufouTy  une  grande  activité. 

En  i834)  la  triangulation  sera,  sinon  terminée,  du 
moins  fort  avancée,  et  le  travail  topographique  sera 
presque  arrivé  au  même  point.  Les  minutes  se  font 
^^  TïfrT-  La  Carte  sera  gravée  à  lechelle  du— ~^,  et 
comprendra  a5  feuilles  de  la  même  dimension  que  celles 
de  la  nouvelle  Carte  de  France  ^  savoir,  5  décimètres  sur 
8  décimètres. 

Genève,  27  décembre  1 8 33. 


/  • 


Fo/age  de  MM.    Adam   de  Bauvb  et   Levaibur 'lÉls /t^ 

V intérieur  de  la  Guyane* 

Belem  de  GramPava,  29  aoAt  i833. 

Monsieur, 

Dans  la  dernière  lettre  que  j*ai  eu  Thonneur  de  vous 
écrire ,  ep  vous  adressant  la  relation  de  mon  excursion 
à  TAmazone ,  je  vous  ai  donné  une  idée  de  ma  position, 
et  je  vous  ai  fait  part  du  plan  que  Leprieur  et  moi  nous 
nous  étions  tracé.  N'ayant  pu  exécuter  notre  projet 
comme  nous  lavions  conçu ^  nous  nous  déterminâmes 
à  descendre  le  Jary,  comptant  de  trouver  chez  les  Ta- 
mocomos  les  guides  nécessaires  pour  me  rendre  aux 
sources  du  Rio  de  Gurupatouba,  à  Fembouchure  du* 


(  t33  ) 

quel  est  aitué  Motitéalègre,  et  de  la  pénétrer  ^  ooMme 
nous  nous  Tétions  proposé.  Le  4  avril  y  je  quittai  notre, 
établisseiïient  4e  Aouapira^  Leprieur  devait  œe  suivre 
aabout  de  trois  à  quatre  jour«,  J*eiis  ,  avant  d'arriver 
chez  le  chef  des  Tamoeomos,  dont,  ainsi  <}ue  vous  la* 
Tez  vu  par  ma  relation ,  le  village  est  situé  à  l'êmbou- 
chure  de  Carapanatouba ,  à  lutter  contre  les  périU  du- 
fleuve  et  contre  ceux  que  me  suscitèrent  des  individus 
du  dehors,  venus  pour  tirer  de  la  salsepareille,  qui  enga- 
geaient les  Indiens  à  me  faire  un  mauvais  parti.  Arrivé  chez 
Joaquim  Manoël ,  je  trouvai  un  assez  grand  nombra  de 
colporteurs  qui,  ayant  animé  les  Tamoeomos,  voulaient 
s'opposer  à  mon  débarquement.  Ce  ne  fut  qu  a  force  de. 
patience.et  de.fermelé,  que  je  parvins  à  faire  entendre 
raison  à  ces  individus,  qui  se  figuraient  toujours  que. 
des  Français  ne  pouvaient  se  présenter  en  ces  parages; 
que  pour  se  frayer  un  chemin  pour  s'emparer  delà  pro- 
vince. Le  cofiimandarit  de  Gouroupa,  que  j'avais  connu^ 
avait  été  changé ,  me  disait^on ,  et  le  nouveau  avait 
donné  les  ordres  les  plus  sévères  à  regard.de>  Français 
qui  pourraient  se  présenter  de  nouveau.  J'obtins  pour- 
tant qu'un  petit  canot  lui  fût  expédié  avec  une  lettre, 
dans  laquelle  je  l'informais  de  ma  présence,  en  le  priant 
de  vouloir  bien  donner  des  ordr^  pour  t]u*on  ne  mit 
aucun,  obstacle  à  mon  expédition»  Le  capitaine  Joaquim 
Manoêl,.un,  peu  (revenu  des.mauvaises  impressions  qu'on 
lui  avait  fait  prendre  contre  moi ,  me  donna  au  bout 
de  quelques  jours  des  guides  pour  me  conduire  sur  une 
rivière  peu  éloignée  des  monts  Sororoca,  qui ,  difiait-âl, 
se  jetait  dans  GouroUpatouba.  Des  lacs ,  des  marécages 
pleins  d'eau  découragèretit  mes  gens,  qui  lue  déclarè- 
rent que ,  dans  cette  saison ,  il  était  impossible  de  gagner 
le  point  sur  lequel  je  voulais  me  rendre.  Un  naturalisteft^ 


(  lU  ) 

M.  Burtfaet,  qof  tn'avMt  uocemfBgtïê^  ne  piit  ré^iktéf 
sML  fiitigues  qu«  nou»  eûmes  à  essuyer,  et  toihbant' 
malade ,  Mourut  à  notre  retour  <^ez  le  eapitakie  Joa^ 
quhn  Manoëk  M.  Brachet  était  eatœlletit  prépa^teu^^ 
arait  des  oo^DnaissaDoes  en  entomologie ,  et  me  fut  sou^ 
vent  utile  par  sa  persévérance  et  son  courage  ;  j^  lef  re- 
grette vivement^  Une  dernière  tetitàtive  pour  gagner 
Gouroupatouba  fut  encore  infructueuse.  Enfin^,  je  reçus 
le  a5  juin  une  réponse  de  Gouroupa  du  iieutenanM^d* 
Idnel  Mougo,  qui  avait  remplacé  M.  Gaye.  Il  donnait 
ordiH)  au  capitaine' Joâ^uim'Misinoêl  de  me  donner  des 
gâides  pour  me  rendre  où  bon  me  sfuibl^raiv,  ayant 
reçU'  du  président  de  la  province}  des  instrucdons  %  cet 
égskpi.  En  ^fet,  lannée  dernière,  j'avais  écrit  au  tioe* 
consul  français  du  Pala  qu'obligé  de  retournei^  sur  ttie»^ 
pas ,  je  reviendrais  dans  un  bref  délai  à*pe«&^rà»  danaa 
les  oiémés  parages.  Le  vice-conftHl  fit  des  démar^hêtt 
auprès  du  président,  qui  expédia  aussitôt  des  ordre»  à' 
Gouroupa  pour  qu*on  ne  suscitât  aucun  obstacle,  si  moi 
ou  quelque»  Français  se  présentaient  sur  un  affluent  de 
l-iimaMfie.  Malheureusement ,  un  misérable  juge  d^ 
paîM  de  Villa -Mova,  qui  paraissait  m'en  vouloir  pafticu- 
lièvement,  eut  asses  d'influence  sur  Jeaquim  Manoel  ^ 
dont  il  était  le  parrain,  poiir  l'empêcher  de  nie  donner 
des  guides  capables.  Voyant  que  je  ne  pouvais  gagner  Goru* 
roupatouba  avec  les  gens  que  j'avais  atee  moi ,  j^enga- 
gea»  quelques  Indiens  de  bonne  volonté,  mais  peu  e%* 
périmentés,  pour  me  conchiire  à  Gouroupa^  Moiiinleâ* 
tion  était  de  remonter  l'Amazone  jusqu'au  Bio  Watuttia' , 
dont  les  sources  sont  voisines  de  la  Serra  do  Aeavaya , 
et  traversant  cette  chaîne,  chercher  un  affluent  de 
FEssequebo.  Mais  mes  gen»,  peu  accoutumés  arux  da«i- 
g^s  dé  la  rivière ,  précipitèrent  mfes  embarcations  dalss 


(  ,36  ) 

une  câfSOàde.  Je  perdais  qu&tre  petsomitti  qtir«aiH»)rèf«iy|  ' 
«t  tout  de  ^ne^jataîs.  Moi-même^  saisi  ^r  uiM  jambe 
qu-avatt  attrapée  Un  de  mes  nègres ,  je  ne  <iiis  mon  sa^ 
hit  qu'à  vtn  canot  qui  $e  trouvait  aw  bas  du  rapide.  De« 
objets  précieux  de  botanique  et  d'entomologie,  mes 
observations; tout enfiu fut  englouti.  Quanta  LeprieDr, 
depuis  le  4  afvril,  je  n'ai  eu  aucune  nouvelle  de  lui  ^  et 
tout  mé  porte  à  croire  que  ce  sera  une  nouvelle  vîotâme 
de  ces  parages.  Son  intrépicKté)  son  anK)ur  de  la  science 
le  feront  regretter  des  hommes  instruits  sur  les  traces 
desquds  il  marchait  ,  «et  dont  beaucoup  étaient  ses 
amis. 

Je  suis  enfin  arrivé  le  2^  juillet  à  Gouroupa.  J  y  fua 
accueilli  avec  l'hospitalité  la  plus  gépéreuse*  Prenant  de 
là  passage  dans  une  goélette ,  je  débarquai  au  Para  le 
i5  août)  après  dix-sept  jours  de  traversée.  Je  ne  saurais 
trop  me  louer  des  bontés  du  président ,  M.  Machado 
d'Oliveîra ,  que  je  ne  connaissais  cependant  que  d'une 
manière  indirecte ,  ayant  été  très  lié  avec  un  de  ses  aims, 
président  de  la  province  de  l^aragnon  er»  i8a3.  M.  Ma- 
chado mit  à  ma  disposition  ,toutes  les  cartes  et  documens 
des  archives^  et  me  fit  l'offre  des  instrumens  qui  pour- 
raient mé  convenir  ;  mais  je  ne  trouvai  que  quelques 
sextants' et  cercles  en  mauvais  état,  dont  Ta  pesanteur 
en  rend  le  transport  dans  le  bois  impossible.  Je  vais 
maintenant  remonter  l'Amazone  jusqu'au  Watuma  y  et 
si  par  cette  rivière  je  ne  puis  gagner  TEssequebo,  je 
me  rendrai  sur  le  Rio  Branco ,  par  lequel  je  crois  que 
je  réussirai.  De  Démérary,  où  j*espère  que  j'arriverai 
dans  six  mois,  j'aurai  l'honneur,  monsieur,  de  vous  en- 
voyer une  relation  et  des  esquisses  zoologiques  sur  les 
diverses  peuplades  des  Guyanes ,  ainsi  que  des  vocabu- 
laires. Parlant  plusieurs  langues  des  nations  indiennes , 


(  i36) 
je  mé  trouve  aToir  plus  de  facilité  que  n'en  ont  eues  d  au- 
tres voyageurs,  pour  saisir  les  traits  et  les  coutumes  qui 
les  différencient.  De  Démérary,  mon  intention  est  de  re- 
monter rOrénoque,  si  je  suis  approuvé  par  le  gouver- 
nement français,  de  rentrer  par  le  canal  de  Cassiquiari 
dans  l'Amazone,  d'où  prenant  le  Rio-Ucayala ,  Apopo- 
Paro  ou  le  Rio  Béni,  que  je  remqnterai  jusqu'à  ses 
sources,  je  trouverai  une  grande  quantité  de  nations 
indiennes  tout-àfait  inconnues ,  et  je  visiterai  le  lac 
Titicaca  j  sur  les  bords  duquel  on  trouve  des  antiquités 
américaines.  De  Démérary ,  j'aurai  l'honneur  de  vous 
soumettre ,  en  vous  rendant  compte  de  mon  voyage,  un 
plan  circonstancié  de  mon  projet, 

J*ai  Thonneur  d*élre,  etc. 

E.  Adam  de  Bauve. 


Extrait  dune  lettre  de  M.  /•  Graberg  de  Hemsô  à  M. 

JoMAED ,  menAre  de  V Institut* 

Florence,  le  a  ayril  i833. 

L'atlas  de  Zuccagni  Orlandini  est  terminé  depuis  le 
mois  de  novembre  ;  il  contient  en  tout  vingt  tableaux 
ou  cartes,  dont  la  dernière  représente  l'archipel  toscan^ 
Mon  rapport  sur  cet  excellent  ouvrage  fut  lu  à  l'Aca- 
démie des  Géoi^ophiles  le  3  de  mars ,  et  donna  lieu  à 
quelques  pourparlers  dans  le  sein  de  l'académie,  et  à 
des  éclaircissemens  et  notes  supplémentaires ,  qui  seront 
lus  dans  la  séance  du  mois  courant.  Je  ne  sais  si  on  les 
imprimera,  car  l'excellente  exécution  de  l'ouvrage,  sur- 
tout dans  sa  partie  descriptive  et  pour  la  nomenclature 
géographique ,    a  excité  quelque  jalousie.  Le  fait  est 


(«37) 

pourtant  que  ZUiccagni  a  reconnu  et  rectifié  plus  de  trois 
cent  soixapte&di%  erreurs  de  noois-topogmphiques  daqs 
les  cartes  de  ses  deux  prédécesseurs  ,  dont  quarante-et* 
une  dans  la  seule  Hé  d*£lbe.  Lacartedu  père  Inghirami 
excelle  par  la  précision  mathématique,  et  celle  de  Se* 
gato  par  la  beauté  de  l'exécution  caléographique;  mais 
pour  Texactiitide  de  la  nomenclature ,  de  Torthographe 
des  noms  de  localité,  celle  de^uccagni  laisse  Tune  et  Tau- 
jtre  bien  loiii  tm  arrière.  C*€fsi  qta'il  a  perso^peUemorit  vi- 
sité et  examiné  presque  tous  les  lieux  nieixtionnés  dans 
son  ouvrage;  ^,  où  il  n*a  pas  été  en  pemonne^  oomiM 
dans  le  duché  de  Lucques  et  dans  la  Gar&gana,'  il-  a 
obtenu  des.  autorités  ihéities:  et  des  notables  dupaj^  les 
renseignemens  et  les  corrections,  qui.  Iméi^tk^lTùéùif^ 
saireB.&ej$  tableaux.  géo-iethnogvaphiques>  et  sKatiltiques 
'Sout^fd-ailleurs^,  ce  que  Ton  peiMt  voir  de -mieux  £ii&  dans 
ce  genre,  et  surtout  ce  quil  y  a<  .de  plus^exactiei  de  plins 
instructif  à  Tégardd^  la  g(éogcaphie»et  deJa  ^tifiûque 
de. la  Toscane.  


1    ■  ■  *m 


.    ) 


lO 


(  138.1 


■  ■  ■ .  I  '  >  HfttêOmtn  lit'     I 


TAOlSlIEIItE  SKCTlCm. 


ACTES   DE    LA    SOCI^T^. 


#        /  « 


PROCES- VERBAUX    DES    SBANCBS. 

Séance -du  ^  février  1^4*      /  .  . 

M.  Félix  Leiei  -ëerit  à  la  Société  p^nr  Itti  MUinettM 
quelques  observations  relativemetit  à  U  piYblfCAÙon  de 
ftOFi  Histoire  philosophique  ei  p>Qliii(j^e  de  TAlriqtieoe^ 
€iâei)ts|le,  dans  te  cas  oà  la  dëdiftian  de  la  Cominissîoii 
spëcîuU  lui  serait  ftivorable.  ' 

JV*  RafineKjiue  léom  de  Philadelphie  ^  à  la  date -dti'  i5 
uo^eikibre  1 833,  pour  envoyer  à  la  Sociéié  uneoMee 
eur  les  tuants  Gotocton  de  la  Tirginie-et  Am  Mai^nd, 
accon^agnée  d'une  petite  carte*  Il  annonceqali  enterta 
incessamment  à  la  Société  lanalyse des  princîpauk  voya^ 
ges,  et  de  quelques  autres  travaux  publiés  aux  États-Unis. 
Il  se  propose  de  joindre  à  cet  envoi  un  précis  de  ses 
voyages  en  Europe  et  en  Amérique ,  et  une  histoire  des 
peuples  de  toutes  les  Amériques.  La  Commission  cen- 
trale remercie  M.  Rafînesque  de  ses  communications^ 
et  renvoie  sa  notice  sur  les  monts  Gotocton  au  comité 
du  Bulletin. 

M.  Guerra  écrit  de  nouveau,  de  Bordeaux,  pour  an- 
noncer qu'il  se  propose  de  concourir  au  prix  fondé  par 
S.  A.  R.  le  duc  d'Orléans ,  pour  être  distribué  par  la 
Société  de  Géographie  :  il  a  déjà  été  écrit  à  M.  Guerra 
que  l'invention  agricole  dont  il  a  entretenu  la  Société  ne 
pouvait  rentrer  dans  le  programme  des  matières  dont 
^llc  s  occupe. 


n 


M.  le  baron  d*Hoinbres  Firmas,  meinbre  dé  la  Société^ 
adresse  un  mémoire  sur  un  gjromètre  ou  roue  d'arpen- 
tage) et surson applioatioh  à^u'n  ibsbrumem'degé^^déBie 
dont  iio  Io«g|^i^ge'lui«^r6ii^éla  ciHartnoditÉ  #t;  Teiiae- 
ttiudcb.  .  '.if  .1  ■  '    » 

M.  ib  vtdaot^ulr  dé  laReivM  dv^Toya^s-demandef  ^ 
éfaapge  ée!  e«  tHuivesd  xteouei)  «battre  le  Bulletin  de  la 

H  est  K^diirqoaiptr  qtBerlé  domité  du'Btilleliti  -se^ 
réuni  pour  s'occuper  de  la  proposition  faite  par  M:  d*A«« 
lezac  d^eumr  lùie.  m>ovdto  sari»  «^^  ]>umétyM  pbuir  lé 
Btlketiii,'  ef  io^'Hihipioi&ié  dw  obittit0'»été«i*aî»is'qué 
celle. mliiveUib  sërîë  fiàf  oxnieritt'à/paittir  dn  i^''  jai^vier. 
Cet  àTÎs^a'ébé'âdbptté'par  la  Gbnlih|6simi  ^éntr^ltfJ   - . 

Mi  le/èi»iDinandantrid'*UrTiile«l9it'un'  rappôtfb  sor'ia^ 
telatioii  ssf^a^néletdii  j  vdf  agq  iJk  (Bmàmlc^ea^à^  t^ite  jd^Ain»! 
(Tàibkî),:et'ibrpfiof>aee  i^efcatïermlatîon  sôit  piibèiëé 
^nft .  tes  mnaoîvesidâ  far  iSocàééét  '  Cktté  propc^ilioni  ^est 
prisé  en  ocbnsidéiuitîoh  p»p  la.CdmRiissipo  «encb*ale',  e» 
rtmvdyéei  &..  la  seètifHi"«de  ^biteâlioi».  Le 'rappopt-du 
M.  d'UmUe  sera  inséré  au  Bûtteti»».  -' 

Mi  l^arden  .Gdmfaimdqutt'J'eaCffait  du.  journal  dAun 
voyage  iiini  là-  èâfe-  di&^ClhuievKMEpKiisJapTOviiKM^irfé 
GamoiEI  jfMqvthïà XÉrlawë Iftf »lchone>i6q > i^^i^^iSHi 
par  leBéTu^Ch.  «bitfaâatfJ  R&B^4yx;<miite^dp  diiHem; 

.  BbGoulieb dëfMape.aur  lelNiraa«^uh«'nbte  pér  1^ 
il  fait  connaître  l'existence  de  deux  féi^x  qui  ne  son^  fm 
pOTÏés'daqs  rla^niioiièe^.îdesipfaapes'defr.  eft^ss'^^te^ France, 
publû^  |nr«riâdtnintsftration:'dé»  p<drnt84dtMlhàiassi^g  ;  il 
demaiMléjque'CCt^  lœ^e abitiinsëhéeiao  «BtUlvtÎD  '>de  l(| 
Société*.    •'•■    '.•'..    .1  iM>     .  "'•  -w  I  •.■•••' 'f: . '••■'•     .| 

:      '     .'îr»   i,  •    /^^    i      .f*      1    ',»'.  '/i-l.'.  •:'.   .1',    .:   ..    •'     t 


(  Mo) 

«   ■  ». 

'.■'■'  '  ■      ' . 

Séance  du  'i\  février. 

Le  proeès-vwbal  de  là  iiernièrerséàiice:Qst  lu  ei  adopté* 
.Mv  Jonanaûi  dépose  sur  le  bureau ,  pojHriétcie  lu<è^ 
la  prochaine  séance,  un  mémoire  sur  le  choix:des 
diamètres  de&  globes  lei^restre&'^rtifidek',  ^et  îstir  ià  .divi- 
sion des  cartes  géographiques  et  des  mânes ghobeaLqull 
conviendrait,  d-adopter  dans  Tintérèc  du  système  légal 
des  poids  et  mesures^  de  Vinstru^tîo&jpuliliqa&et  des 
seienoés.  , ,   .      ■  c 

M..  Benoit,  ingénieu»  mécanicien^  à  Trojres,- écrit  et  far 
Société  pour  lui  offi^ir  un  globe  géographique  portatif 
en pcÊpier parchemin f?ijBXkt  onze  pieds  de  ciifconféreiice^ 
Oe  globe  y  qui  se  remplie  d  air'en.  deoxmkiviites  enTtr^Yiy 
est  monté  sur  un  support  renfermant  i^Bsoulifleti  Uau- 
teur  soumet  ce  globe  à  f approbation  de  la  Société^  et 
ènnoigne  le  désir  qu'il  soit  fait  tin  rapport  sur  soi!»  in- 
vention;-*— La  Commission  centra  lé  remercie  M.  Betioft 
de  son.  bonmiage ,  et  elle  rehiKoie  l'examen  du  globe -à 
utie  toompiissidn  spéciale,  composée  de  MM.  Corabœuf^ 
Daussy,  Eyrîès  et  Réaumè» 

.  M.  le  colond  Jadison,  membre  delà  Société^i  Saint- 
I^éterabourg^  adresse  uit  exèmplaife  de  VAide-Mémqive 
du  voyageur^  qu'il  vient  de  pablier^  eî-  il  aéeQmpagDeoei 
envoi  de  quelques  détails' sur,  laîrédaciioii  desbu^tra^ 
vàiL  M.  le  colonel. Gorabofeaf-: est  {nrié'dWh. oindre 
compte^.         ..   y  •  ....•'  -^  î*'.":  !i 

M,  Aletandre  Bofoesi  rébrit  de 'Lefndrés  polir  faii^ 
hommage. à. la  Société  d!i»ntinhnvieàu:  mémoire  iquîiliia 
publié  sur  le  cours  de  Jltidas^  et  <pii .  complète .  son 
premier  travail  sur  la  description  de  ce  fleuve.      *.   >.  < 

M.  Townsend,  membre  de  la  Société,  loi  écrit  pour 
lai  faire  honunage  de  deux  grandes  cartes  américaines , 


l'une  4es  £tats*>i[nis,  <t l'dtitte  dé  l-Euri  de  '^ew-York  ; 
et  il  enfte  éam  quelqUres.  cfeét^ils  sur  ces  deux  publida-^ 
fions.  M.  Townsend  annoncée  qa*il  vient  de  se  former, 
au  dépôt  de  h.  marine ,  è  Nevr-York,  une  société  sous 
le  nom  de  Unifed  siaies  napal  hyeeum  ^  dont  les  travaux 
onf  pour  but  de  hAtëi»kniardie' des  connaissances  géo-^ 
graphique».  Il-  témoigme  le  desîr  de  voir  des  relations, 
s  ouvrir  entre 'les  deux  sociétés^'  et  il  se  félicîtertttc  de 
pouvoif  servir  d'injtermédiaire  dans  leurs  rapports  scien* 
tifiques.  La  Comiiiissk>nJ  centrale  remercie  M.  Towtisend» 
de  ses  intéressantes  communications  ,  et  elle  aec^ptci 
avec  empressement :k  proposition  qui  lui  est  faite  Jen- 
tretenir  des  reiaCfons  avec  la  noÙTolie  société  de  New^ 
York.  La  Société  fera  volontiers  l'échange  de  son  r^ 
cueil  périoé^ue  avec  les  p'ubUisalions  é^  cet  étabUsse** 
ment.  "  •  ;  -'   •  -•  •  •     -     •> 

M* 'Arthu#  Bertrand  éicnt  à  la  Société  pour  hsifiiiré 
hommage  du' Voyage  eni  Stiède  de  M.  Alexandre  Dma* 
mont,  qu'il  vient  de  publier*  M.  Dubuc  vent  l>îen  se 
chaîner  de  rendre  compte  de  cet  ouvrage.    -  w         • 

M.  Grand-Kerre,  direotenr  de  la  -Société  des- Missions 
évangélique»  de  Paria^  aidresseles  deux  premières- livrai^ 
sons  de  son  recueil  pour  1 934  r^  appelle  Tfitteiitîowdè 
la  Société  de'  6é(^raphîe  sur  1^  voyage deMM;  Arbom:^ 
set  et  Gasalis  dans  lepaja  encore  inexploré  :idea  Bm^f 
soiftosw  D  après  son  desit*,  le  Comité  du  BuUetth  e8«>in><' 
vite  à  présenter  une  analyse  de- dette  rdationfaiéel^oe 
des ^cattes  qui  raccompagnent.     < 

At.  Adrien'  Gochelet  tttppeliea  la  Société  qo^il  a  eu 
rhonneur  de  l'informer^ 'pâfr  une  lettre  d^tée  de' Meoiico; 
le  3o  juin  -i^O)' iqu'ûne  cài^avane,  composée  de  '  62 
individus ,'  était  )]iài*^4e7<noveilib|w-i^9nifAlbitfai8i*^ 
dans  l'État  du  Nouveau-Mexique, ';f«9'éCMtjditigée'V)ei» 


u-    •* 


(  l^  ) 

nfk'w^  espagnol.  Get|t>^  o»mvai^  étoU  :  b^t^lMem^m 

jovriiftl  officiel  mmitsun^MA:bk^jpQ^%i9Î6^^ 

tudé.et  jour  p«p  jpur  I»;  totite:  i^uiivk  ipÂr  .c0U9.>«affii.^rHf{ 

semcni  qiii  sera  4ppelé  NQw4York,.tiu  idâpr JMLaifnt  ^ :^||L 
sur  toMt  aaii»  poml(4k.ia.oâ^e  d'AlviqHei^  jMH^  jugé 
convenable.  La  colonie  du  cap  Palmas  va  prendre  le.oAin^ 
d<$  Har^lftiMi.  IX  ésd  kr^É^^qiPtt^^m^^ehsênfiiii'àuMi&T 
stmiûits  dkifi»  pbieéB  le  loifg  dfie  U'^câte  «Mr  le  $e«il  $nffffeïk 
•ffioace  pour •arfiiver  à  renûère : dbolilmn  d/e  Uipfr^i$4ié    . 

La  Gommi^tQ^.oentfale:^  à.biqudlk  fit  ie*[irQfe9SiB«tt 
Rafiae6i|ti«i  a  est  0d#easié  ^ciiirobtâfi^r'b^NaMf^xlerAon 
iDéinbire:Marlâs  cBMâ  Mgre».aiMitîqiw^  ^  ilaiiM'|e^  c^roà 
M  n€>  semil;pbs  inêfofé  d»n^  t0  reomèf  .dQ>(a>  Soe»é$é,?daT 
ckfe  v^Ai*  t''a?rfs  de  la  ^eciidnrdo  pit^j^cajËé^  ^l^lu^joe^Amt 
vaÂljie  aerapaa  pul^liévei  qiif:;liii»teN(f|.idapièft  l/è^^W^ 
dâlflOBs  du  coilcolirà;^ 'Séi'à  àytosbé:  »  ^ne/iiFi^>*ii|ie^ 
eopiédtt :SQn  miainiiacnb.'  '>  •.-  r'--  . ,  ,  -f  •"-!•«       ' i  i'  '  • -/ 

M.  le  président  mformâ  Taa^i^M^qUeiJtli  J^f^piietu^i 
de  r>  tOMs  dtîpuia  qilelqul^s  jouTs  d-uif  v.C>jrs^  4ms  i'in- 
féneur  de  la  Crtijan^^  esl.présen^  i  b  isém^ie^:!^?  4'i^-^ 
vhali6n  de  M».  Je  pvésiAwfkf  il  m^^^^tif^^M  Aeii(er4  u0 
plaiflir  do  cJonfioHtnîqiter^  à  fe  p84^^ilfi»^  ^tfifim^Àil^t  iHM 
wikQ»9m  fifis.iroyiigça«  ^'.    /  •' 

La  séance  générale  est  fixée  au  4  avril  prochain. 


(•l43) 

...  .    .  ^  .  ■    . 

OUVÈÀGKS   OFFERTS    A    LA    SOCIET^. 

Séancfi  du  i  fé\^fier  iS34<t    . 

Par  M.  le  directeur  du  Dépôt  de  là  guerre  :  PIom 
iUJi^tr  .et  ,<ies  '^uir^ns,  .dressé  au  Dépôi  de.  la  guerre 
sous  la  direction  dû  Mu  k  g^émmlJRelet.  i63&.  i  feoiilè. 

Par  M».Attieift*M9«iiémànt  :  Aébliôtièique.  uniimrselle 
-iàs  voyaffBs^  i4'  fer. ,  iw-S*». 

Pai!  m. le  captiaide  d'UrviUe  :  i6\i7«'  et  tS**  livraisons 
-Avif^ogragc pittoresque  auèûurdu  monda. 

Par  M.  Jaubert:  Mémoire  sur  t  çLnùien  eoia^  de  VOàtus. 
•Broch.  in«i8^. 

Par  M.  Rainon  de  la  Sagra  :  Tabla»  meeroiogàceisdel 
noiera' n^orbus  en  là  ciùdaddela  Habana  y  sus  an-aba- 

Par  J\(<.  Gide  :  NouyelUs  ifnmUes  des  vojmgesy  eahier 

de  janTier;i:&i4*'  ^ 

Par  MM.  les  rédacteurs  :  Bévue  des  7)oyizges^  si'.lvvr. 

Par  M.  de.MoIébn  2,Meeuè^  de  la  Société  Polytech- 
nique y  a' série,  n°  i^  jaiiviet'.  ■  ..        - 
.  Par  M.  Yirlet  :  Ni^es  géotogiquessurlèfiûes  du  rkord 
delà  G/ièc«,  in*8°. 

^eLX^^'^'^iSu^teanplaQemiefA  de  Vqbèlistp^daLùaqsor^ 

f  ariaSûciété  d'agriculture  de  la  Charente  :  Jtntudesde 
«caâe  ^c/Vsite'^  >Gahie£S  deHfKTf  émbre  et  idéc^ 

PârM..<be  directeurs  Plusmii>s  numéros  «lu  j«wit)«l 

Séance  du  m  février. 

Par  M.  Townâf  nd  :  Carte  des  Etats-Unis ^  par  Âmos 
Lay.  New-York,  i83i.  —  Carte  de  Vétat  de  Net^-York^ 
avae  •une  partie  des  états  de  PenffyWjHiie  el  de  New- 
Jersey.  2*  édit. ,  1829. 

Par  M^  fifiOBû^  :  Globe  ^Seerestie,  dtessé  par  Â*  Des- 
xnadryl)  géographe,  e^  jMiblié -^ ar  M.  Benoit  (S^iSyS 


(  «44  ) 

de  circonférence,  i»,i37,5  de  diamètre)*  Imprimé  sur 
papier  parchemin.  Troyes,  i833. 

Par  M.  Albert-Montémont  :  Bibliothèque  universelle 
des  va^'ogeSf  1 5*  livt. 

'     Par  M.  le  capitaine  d*UrviUe*  ;  Deux  UyhdsoQs^  àa 
.Fàyage  pittoresque  autour  du  fnonde* 

Par  M.  Artbus  Bertrand  :  Voystge  en  Suède ,  ccntetiant 
des  notions  étendues  sur  le  commerce,  rindostrie,  l'b- 
«gneulture,  les  mines ,  les  sciences,  les  arts  et  k  lûtéra- 
lure  de  ce  royaume ,  etc* ,  par  Alexandre  Damnent.  2  wl. 
Jii^«  avec  un  atlas  in-4*'* 

Par  M.  le  colonel  Jackson  :  Aide-mémoire  du- voya- 
geury  I  ToL  in-12  avec  atlas. 

Par  M.  Al.  Bûmes:  J  memoir  o/a^map  offheeas^ 
tern  hranch  ofthe  Indus  ^  gi^i^  an  aceçuàt  ofthé  altè^ 
rations,  produced.  in  it  bjr tite  ecutkquake^of  i 819  and the 
bunstingoj  the  dums  in  i8a6,  etc.  1  vol.  in*4^  lithogm^ 
pbié ,  avec  une  carte. 

Par  la  Société  royale  Asiatîqae  de  Londres  :  Rrotee" 
dings  ofthe  Society^  décembre.  I11-8*». 

Par  M.  Bajot  :  Annales  maritimes  et  ceioniide9,CBMeTS 

de  janyier  et  février  1 334* 

Par  .la  Société  des  Missions  évangéHqueà  :  Carte  du 
sud-est  de  P Afrique,  pour  TinteUigence  des  travaux  ^des 
missionnaires  français,  i834*  ^^'  Carte  du  payséesBop- 
soutos^  au  sud  de  T Afrique,  dressée  par  le  missionnaire 
Ca  salis ,  i834- — Cahiers  de  j unifier  et  février  du  Journal 
(tes  Missions, 

Par  la  Société  asiatique  :  Cahier  de  foncier  de'  son 
Journal. 

Par  M.  le  directeur:  Mémorial emqj-'clapédique,  cahier 
de  février. 
.    ParJM.ie  directeur  :  Plusieurs  n^*  du  )oinraial  f Institut. 


BULLETIN 


DE   LA 


SOCIETE  DE  GÉOGRAPHIE. 


t^-^^màm 


AtAJis  i834. 


PRE9UERE  SECTION. 


^1^— i^w  I       I  « 


MEMOIRES^    EXTRAITS,    ANALYSES   ET    RAPPORTS. 


Rapport  sur  un  manuscrit  espagnol  présenté  à  la  Société 
(de  Géographie  par  M.  H,  Tbrnaux. 

Il  est  à-peu-près  reconnu  dojourdinii'qiie  la  première 
dëooirrerte  de  Taïti  est  due  àQuiros.  Après  avoir 'iren*- 
contré  plusieurs  iles  de  l'archipel  PomotoUf  dont  l'iden* 
fité  n^est  pas  encore  bien  constatée)  le  9  fisvrier  :i6o8,*U 
aperçut  de  loiii  la  baute  île  à^Mmîia^qjaW  nomma  De- 
zena.  Le  10,  on  eut  connaissance  d'une  grande  et  bàutè 
terre  biéti  peuplée, qu*on  tïomaatSagiita;ria^  Dans  cette 
journée  et  dans  les  deux  swvantes ,  on  ejut  des  eommn- 
nicàtions  avec  <esbabîtans/f  oas^les'renseignemansiifiie 
nous  a  laissés'Qoitoâ  bttV  leurs  traits  moraux  et  pkjsîqiies^ 
et  sur  la  nature  dé  Tite,  ne  permettent  pas  de  douter 
que  ce  ne  fût  celle  de  Taïti.  Une  autre  ra^oo^  plus  -pd'^ 
H'mptoirë  encore  pcfu#  tcançber  fa  diffixBjdtéyo'esÉ  qkie, 
dans  toiit0  détendue :dè  ('Océan  P^ifiqué ^ il n  existe  p9S 

II 


(  i46  ) 

sur  le  parallMo  de  17»  4o'  delat.  S./n^aîgpé  par  Quiros 
à  la  partie  N.  de  là  Sagittarkij  mië  seule  terre  qui  puisse 
répondre  en  aucune  manière  aux  détails  consignés  dans 
la  relation  de  Quiros. 

Toutefois,  comme  toutes  celles  qui  avaient^  lieu  ^  cette 
époque,  cette  importante  découverte  resta  peu  connue. 
Il  fallut  que  TAnglais  Wallts  fit,  pour  ainsi  dire,  une 
seconde  fois  la  découverte  de  Taïti.  Il  y  séjourna  du  19 
juin  au  27  juillet  1767 ,  et  lui  imposa  le  nom  de  île  de 
Georges  III j  qui  ne  fut  pas  même  adopté  par  les  Anglais. 

Notre  compatriote  BougainviUe  suivit  de  près  Wallis 
dans  cette  île,  qu'il  Voulut  nomnier  fforiveUe-Cythère ^ 
désignation  qui  n*eut  pas  plus  de  succès  que  celle  de  .ses 
prédécesseurs.  Sa  relâche  fut  courte,  puisqu'elle  ne  dura 
que  du  6  au  i5  avril  1768.  Cependant  le  spirituel  navi- 
gateur nous  laissa  sur  cette-  tie  des  détails  remplis  de 
charme  et  de  fraîcheur. 

Enfin,  dans  ses  trois  voyages,  1e  célèbre  Cbok,  de- 
puis 1769  jusqu'à  la  fin  de  1777,  vîâiia  fréquemment 
Taîtt  et  y  fit  souvent  de  longues  stations*.  C'était  son  île 
fovorite,  c'était  là  qu'il  venait  ée  repo^ei^  d^  ses  loi\gu6s 
explorations^  qu'il  vennit  r^nQtiv^ler  ^i>\^  eau ,  son  boi^ 
et  ses  vivres.  Sa  libéralité,  jointe  à  4an  inflexible  sévérité, 
l'avait  rendu  aussi  chet  que  redoutable  aoxi naturels, et 
ils  i^hoBofc'aient  à  l'égal  d'un  de  leurs.dieux.Ses  descrip- 
tions, et  surtout  celles  du  savant  Forster,  fire);it  coo- 
naitre  à  l'Europe  entière  cette  délicieuse  île  mieM>(  qu'au- 
cofie  province  de  France  ou  d'Axi^Uterrew  Qook  eut»  le 
bon,  senâ  de  lui  oooservec  le  nova  indigène,  mais  il  fut 
ctraogeibeBt  défiguré  en  celui  .d^,  OUkheiie ,  pa)*  l'eflef 
de  l'oribographe  anglaise. 

U  n'entre  pas  dstds  notre  plan  de  parler  des  iioioabireux 
navigateurs  quL  Tiii»itèfènt  Taïti  dèpuià  Go^H  jtiftffu'à  wH 


(  «47) 
J6«irs.  Ge  que  nau9  «vcms  dit  raéinef  des  voyage»  die  WaU 
Us,  Bougainville  et  Cook,  hayait  d «titre  objet  qne 
de  rappeler  qtie,  suivant,  l'opinioii  comrAune,  les  An* 
gbb  et  les  Francelts  seuls  avaient  èa  part  aox  travaux 
qui  tHM»  firent  cotmaitre^il  j  a  soixante  ans  environ, 
Tédeiéî  les  îleft  voisiner.  Cependant  tes  Espagnols  aussi 
prirent  port  à  cette  impulsion.  Deat  expéditions,  parties 
de  Calta&,  edl-ent  Keu  de  177a  à  1775;  elles  se  dirigè- 
reot  v«rs  Taiti  ;  dan^  la  secfondë  même ,  une  mission  fut 
établie I  et  deux  prèttes  furent  latsd^s  sur  cette  île  ;  mais 
le  triste  esprit  de  mystère,  et  de  réticence  qui  présidait 
aux  opémttonsdu  cabinet  de  Madrid,  jeta  un  voile  épais 
stir  €«a  en^itkM^,  et  ht  géogi^phiè  t*esta  privée  des 
raiMÎgnehten»  qiv^eltedlkf  pb  eh  retire!-. 

SeolemeiitGqDk,  dans  un  second  vo^ge  en  1^73, 
bit  mention  en  peu  de  mots  de  la  première  expédition 
espqgnoie^  disa»!  que  )e  vaisMau ,  qui  étàii^  de  la  ghin** 
dawr  de  ia  Rèsoluticni  avait  passe  trois  semaines  datiS 
le  havre  de  IVai^tmiua ,  et  qu*il  avait  emmené  quatre 
naturels  du  pays;  Lors  de  son  troisième  voyage  en  1777^ 
il  parle  aussi  d'une  manière  très  $ueeitiete  de  la  se 
eonda  expédition  dès  Espagnols,  dé  rétablissement  des 
deux  prêtres,  et  de  leur  départ  sur  detnr  navires  de  leur 
nation  après  Hti  séjmtr  de  dix  mois. 

Il  parait  néanmoins  qU'uiie  relation  du  voyage  fait  par 
les  Espàgfiofs  en.i7j^4  ^^^  parvenue  à  la  connaissance 
de  M^  de  Kirttsensterri ,  puisqu'il  en  fait  tnention  dans  le 
premier  voiutiie  de  se^  Mémoires  hydrographiques  sur 
rOeéan  Pacifique,  à  l'endroit  oà  il  parie  des  découvertes 
àm  ^pîtaine  B€>eneGhea;  cependant  il  désigne  la  frégate 
SQfus  le  nom  de  Sunik^Mariet-Magdalenay  tandis  qu'elle 
s'appetait/'^^^a. 

Tel  était  Pétatdé  nosèonnaissaAces  sur. les  expéditions. 

II. 


(  i48  ) 

des  Espagnols  à  Taïti  de  177  a  à  1775,  lorsqu^un  ma*^ 
nuscrit  espagnol  présenté  à  la  Société  de  Géogi^pUè 
par  M.  H.TernauXi  est  venu  jeter  une  ^We  lumière  sét 
ces  faits.  Ce  manuscrit,  composé  de  i6a  pages  dune  écri- 
ture très  correcte  et  très  propre,  est  le  journal  même  du 
capitaine  du  navire  qui  ^rvait  de  conserve  à  la  frégate, 
lors  du  second  voyage.  Par  un  singulier  hasard,  le  nom 
de  ce  capitaine,  qui  paraît  atoir  été  un  marin  éclaire-, 
judicieux,  et  surtout  très  exact  dans  ses  observations, 
n  est  mentionné  nulle  part.  Il  nous  dotme  dans  le  cours  dé 
son  récit ,  les  noms  des  principaux  officias  de  la  Ir^gate^ 
des  pilotes  des  deux  bâtiménS)  et  ménle  d'àutfes  per<- 
sonner ,  et  le  sien  n'existe  en  ailcuh  endrok.  Gependâht, 
comme  il  lui  arrive  de  parler  de  soù  fils  sous  le  nom  de 
Josef  Gregorioy  il  est  naturel  de  penser  qu'il  aè  m>mmait 
aussi  Gregorio.  A  tout  hasard,  pour  k  coomtodicé 'dé 
notre  récit,  nous  emploierons  cette  désignation,  per» 
suadé  que  Terreur,  s'il  y  en  a,  11e  sera  pas  importante. 
Maintenant  nous  allons  donner  une  courte  analyse  du 
journal  en  question^  nous  bornant  aux  faits  qui  sont 
d*un  intérêt  direct  pour 'la  géographie. 

£n  177S1,  le^capitaine  de  frégate  don  Domingo  de  Bo- 
nechea  avait  découvert  4*ile  de  Taïti ,  et  Tavait  nonmiée 
Amat,  en  honneur  du  vice^roi  gouverneur,  et  capitaine» 
général  des  royaumes  du  Pérou  et  du  Chili.  Le  vice-roi 
don  Manuel  Amat,  en  1774  niît  la  frégate  FAguila  sous 
les  ordres  du  capitaine  Bonechea ,  pour  conduire  à  Taki 
les  deux  missionnaires  Fra  Geronimo  Clota  et  Fra  Nar» 
cissoGonzales,  qui  devaient  y  travailler  à  la  conversion 
des  infidèles.  Ces  ecclésiastiques  étaient  accompagnés 
d*un  interprète  et  dedeux  naturels  amenés  dans  le  voyagie 
précédent,  et  qui  avaient  reçu  le  baptême  à  Lima.  Le 
paquebot  le  Jupiter  fut  frété  pour  servir  de  conserve  à 


(  «49  ) 
h  firëgate  et  transporta  la  maison  de  bois  préparée  pour 
les  nussionnaires,  et- divers  animaux  domestiques  qu'on 
Toalait  introduire  dans  Tile.  L'auteur  d^  cette  relation 
fui,  dit^il ,  désigné  pouf  capitaincf  el  premier  pilote  du 
paquebot. 

L'expédition  mit  àJa  voile  du  port  de  Callao ,  le  ao 
septenibre  1774^  et  Gregorio.prit  son.  point  de  départ 
de  la  pointe  de  l'île  Saq-Lomenso,  qu'il  place ,  d'après  une 
carte  française  de  iy56*j  par  298^  a 5'  de  longitude, 
comptés  du. méridâen.de  Ténérif.  Cette  remarque  est  im^ 
portante,  car  oest  de  là  que  dérivent  toutes  les  longi- 
tudes du  voyage. 

Dès  le.  5  octobre,  dans  une  nuit  obscure  où  le  vent 
soufiSaît  avec  violence  et  soulevait  une  grosse  mer ,  le 
Jupiter  perdit  de  vue. le  fanal  de  la.firégate.  Le  6,  au  jour, 
il  ne  put  la  rallier;  leur  séparation  fut  consommée,  et 
ils  ne  se  réunirent  que  devant  Taîti. 

Le  3o  octobre,  à  cinq  heures  et,  demie  du  matin^  on 
aperçut  une  ilct.basse,  au  sud -de  laquelle  on  avait  passé 
dans  la  nuit,  et  à  moins  de  4^  ou  S  milles  dans  le  sud. 

i. 

Gregorio  crui^d'abord  qiuc  c'était  l'île  San-Simon  el'IS^an- 
Judes ,  découverte  dans,  le  voyage  précédent;  mais  il  re- 
ocmnut  à  Amat  que  c'en  était  une  autre,  et  la,  fx^égate , 
qui  en  avait  eu  aussi, connaissance,  l'avait  nonwée  San- 
Narcisso.  Cette  ileresta  ensuite  inconnue  jiisqii^en  18212, 
oàkelle  fut  ^liui^par  le  capitaine  Glairke;  en  iS^S,  elle 
fut  aussi  reconnue  par  M»  Duperrej,  qui  la  nomma  d'a- 
bord Ue  Daugiery  la  cSroyant  nouvelle.  Gregorio  la  plaça 
par  i7«  20'  lat.  S.  et  aiè^  58^. 

Le  i*^  novembre,  au  pœnt  du  jour,  on  découvrit  une 

île  basse  dans  le  sud.  On  la  prit  d'abord  pour  l'île  San- 

Quintin;  mais  à  midi;  on  observa  la  latitude  à  5  milles 

*  environ   de  la  pointe  septentrionale,  qui   se  trouva 


(    !§•   ) 

placée  par  xj""  44"  b^*  &•  f^^  ^^iS»  49'  iotiç.  C#^  de* 
montra  que  cette  île  était  diff^epte  de  SanrQoiutîii ,  et 
an  lui  donna  le  noni  de  lus  ^t^i9W$t  piiroe quelle  avait 
été  aperçue  )a  Teille  du  jour  de«  m9rl9. 

Cette  île  a  plus  de  7  lieues  de  long  du  N.  £.  au  S.  O, 
Se;^  mes  of&eot  des  plages  d*uq  sablie  trè»  UâiM^et  Ton 
ne  put  douter  ^u  elle  ne  fût  habitée»  atfimcbti  i|U  Qit  fa» 
marqna  plusi^^rs  pa$es.  l^  ipiljeiide  JaeôieAepi^ntHo» 
nale  était  éloigné  del  île  San-N^irci^so  de  4^  (MUéft  à  TCk 
1 1®  S.  corrigé  (  varia*  3»  3o'  JS.  E-  )• 

Tous  ces  r<?n^igl^^<^^&  deRlQlHveilt  îusqu*  11  !'«?<♦ 
dence  que  cette  île  de  tas  Ammas  est  identîqtte  «vse 
ji'îlé  Molier,  recon^^e  en  ^Suo  par  Iseieainiainefielfitiga- 
liausjen  e^  Ijl^  Fr^yfiffei^  revue  ei»  iS^  par  Le  capitaine 
Oioperrej*  3ur  i^otr«  <;arte»  nfl^u^  )fli  atows  aa6i|;jaé  le 
jiona  de  JUaaou,  que  Qe^çh^  dMO^e  pomoii^  oalui  dea 
naturels  ^  mais  Gregprip  i^diqMc  dan^  &Qn  liablaau  oekii 
de  Noarva.  Le  naviigateur  quk  aura  de$  isounnii ««cations 
aùres  avec  3es  ^abif^ans,  fjé<cif)era  Leqiiel  de  ce«  de«|x 
i^(Xf\&.y  Maaou  pu  Ifoaroq,  |}pit  r^Mer* 

Ui^e  troisièine  île  basse  fut  aperçue  le  JKHir  attivtni  à 
$}x  beurf^sdii  iiiati^^  on  courut  de#$wpQiir  savoif  aiedr 
tait  celle  de  Todp^-Safito^  ^  m^i^  oip  su|  pliiis  lardifiie 
c'était  nife  3aB*Si^on  ^t  Jude$,  qqele  çapM^iihe  Bom** 
cbea  avait  découvert^»  dan^  le  voyage  pvécédeiil.  On 
Rapprocha  jusqi)  a  un  df}ini-ii)il|e  ^e  sa  biE^nde  occideor 
tate^  -et  Ion  vit  i|ne  troupe  nooibr^u^  de  natmreU  qvi 
paraisaaiei^^  se  préparer  à  repou^j^  p^f  b  fofC^  4e$ 
armes  toute  espèce  de  tentative  4a  débi^pquâfBeiit.  J^ 
ciel,  couvert,  ne  perp^i);  point  dobsert^r  1a  latitude  de 
cette  île}  lip^t  lemiUeu  fut  plàpé,  d*apr^  Testniiey 
à  17"  i5'  lat.  ej;  ^3â°  a'  de  iong*r  à  17  Ii4H##  ^  l'O.  If. 
0,9  ^"^  3o'  N.  (Corrigé,  de  l'îk  de  las  Animas.  Cet^  île  de  * 


(i5.  ) 

S9n*lKBK>n  el  /«des  est  C0ttiin«Di«nt  la  woème  qtie  célltf 
de  la  Résoluêio9i^  reM?)Dne  par  Çook  èQ  1773*  ^i  fione^ 
diea  la  tileii  t77dtladéGQUYerte  lui  e*  appaniant  «ani 
eootredil. 

Dès  te  ^  M  t^îp(  du  jbur,  w«  attira  Ke  haftae^  cour 
verifi  d'arbnea  ot  aniottua^^  da  plagia  d'un  a^la  blanpi  sa 
mamra  à  5  inîllas  dans  l>e  nt>rd;  €lS\^  reçm  la  oopi  da/o» 
MartireSj  et  sa  pointe  sud  fat  placée  par  17**  ai'  kl.  et 

a35^  a'  long,,  à  18  lîaues  a€  deinîe  ^  VO.,  7^  S*  corrigé 
du  jviîiîeu  da  StoiTSilnon  at  ludas»  Nui  douia  que  eatita 
Ha  pa  softi  la  loéniejtpie  ri|e  £k)9fAffiilf  dacouvarta  TaR- 
née  précédfiDie  par  Cook. 

Le  même  |6ut,  à  trais  haun^  du  «aîr^  on  aperçut  an- 
core  usa  âe  basse ,  qiie  Ton  rangea  à  une  liaua  da  dis* 
tance  à  {{naître  heures  du  fi€>rn  EAe  a'vak  da  9  et  demie 
à  3  lieues  de  longueur  de  Test  à  Touest^aur  un  mille  dans 
sa  pkia  giand^  largeur,  «e  qui  en  rend  TaipprcK^  fort 
dangerease.  Ceita  île,  ^ui  fut  recOf¥)ue. pour  èira  cMîUe 
de  San^Quihtîn,  déccNivert^  par  le  p^pit^fiiie  Bomaçiiea 
dsfis  le  voyage  précédent,  fut  plaoé^  par  Gi^agario  par 
ly""  3o<.  )at«  et  934"*  4S'  long* ,  d  ta  (dista^uca  da  1 7  Keu^ 
etderoia  de  la  pointa  9,  da  U>»  Maxtîres»  à  1*0.  i/4.S^Q,, 

2"*  ai'  O.  corrigé.  La  latitude  de,cettj9  île ^ sa  diataaca  à 
rie  Todos-Sifitu^  pu  An»»»  /et  ^.  |a  pjrécédapl^)  j\P^s 
par^^eni  à  oroire  qu>U^  aavai(  plm  éM  reirua  jusqu'il 
Be^bie]r  fn  â^^^  qui  |a.  w^tamét^  Çn^r.  Eu  ^covusér 
quance,  SKM*  K^usensi^m,  Duperr^y,  et  upuain^iM»^ 
ftiur  uotrie  carte  d^  TOpéauif»)  a^^Qui»  ^ou^  plaaé  Tile  San*- 
Quiplin  trop  à  l'e^t, 

La  4  ua<raf9bra>  à  tv/^  beurfs  c)t  den^ie  du  soir^^on 
•perçut  Vile  basaede  T<QidQa-jSaniK»at  f^f^umie  par  la 
capiuiine>fiQnech^adMalaiKpjr^  préaMfnuUétai.i;d^à 
miit  lofsqu  0(9  la  deuUa  au  si^d ,  de  sorte  qu  on  ne  put 


(  i5a) 
la  bien  recoimaifo^  ni  constater  son  étendae.  On 
çonna  quelle  était  peuplée,  d*après  une  case  que  l'on 
aperçut.  La  position  de  sa  pointe  sud  fut  établie  par 
Gregorio  par  i7<>  ii'  lat.  S.  et  a3a«  8'  long.,  à  3a  limies 
ei  demie  de  San-Qiûntin,  dans  1*0. ,  4^  3o'  S;  comgé. 
Cette  île  de  Todos-Santos  est  évidemment  l'tle  Chain  ou 
Anaa,  découverte  par  Cook  en  1769  ei  revue  par  hâ 
en  177a. 

On  aperçut  dans  la  soirée  du  5,  à  l'ouest,  une  apparence 
de  terre  dans  les  nuages,  qui  ne -tarda  pasrà  se  cadier.  La 
nuit  fut  passée  à  la  cape.  Le  jour  suivant* au  matin,  ou 
revit  la  terre  de  la  veille  à  TO.  S.  O. ,  et  à  huit  heures, 
une  autre  qui  semblait  plus  proche  aii  N.  N.  0. 5*^  O.  du 
compas.  On  gouverna  sur  celle-ci^'  pour  s'assurer  si  ce 
n'était  point  l'île  de  AnuU;  mais  à  midi ,  la  latitude  ob* 
servée  étant  17*  iV ,  et  rîie  en  vue  restant  encoreir  quel* 
ques  Ëeues  plus  au  nord,  il  fut  reconnu  que  cène pou« 
vait  dtre  Amat  on  Taîti.  Gregorio  ajoute  qu'à  Taiti  Ton 
apprît ,  par  fun  des  pilotes  les  plus  habiles,  du  pays,  que 
cette  île  était  Matea  ;  il  établit  sa  position  eni^ron  par 
\6^  bo'  lat.  S.  et  230*"  6'  long. ,  à  la  distance  de  4i' lieues 
deTodos'&intos,et  à  TO.  N.  O.  3^  O. ,  et.  la  nomme  dans 
son  tableau  San^Diego. 

Ici  nous  devons  faire  une  remai'qae  :  d'après  les  ob- 
servations de  TurnbuU  en  i8ô3 ,  et  surtout  de  BeHing* 
hausen  en  i^ao,  l'île  Matea  est  située  par  i5*Sâ'  lat.  S.^ 
ainsi  ce  n'est  point  elle  dont  il  est  question  ci-desaus; 
FiXiste-t-ii  une  ile  encore  inconnue  sur  nos  cartes  qui 
doive  se  rapporter  à  la  position  que  vient  d'assignef 
Gregorio,  c'est-à-dire  k*ài  lieues  environ  au  N.  N.  E.  de 
Maîtia?  Les  routes  de  Cook  et  de  Witson,  traoée&sur 
la  cai^tè  que  M.  Duperrey  a  dressée  des  îles  Pomotou  por* 
tetit  à  penser  le  contraire.  Cependant,  comme  f une  et 


(  i5J  ) 

rentre  d^  oet  roules  passent  encore  à  tS^n  ao  imttea  de 
eette  posiimi,  et  que  Gregorio  eet  d'uDe  ^«de  eue-* 
tkode  sur  tous  les  aatres-  points  qu  il  a:  signalé» ,  il  est 
possible  qB'«iie  nouvelle  île- soit  à  retrouver  dans  ces  pat 
rages.  La  question  mente  d'être  résolue  par  le  premiet 
capitaÎDe  qui  sera  appelé  à  les  visiter. 

Quoi  qu'il  en  soit,  Gregorio ,  quittant  sa  prétendue  fle 
de  Matea ,  se  dirigea  désormais  sur  la  haute  terre  qu'il 
voyait  au  S.  O.  Contrarié  par  les  vents  faibles  et  va- 
riables, le  7  à  midi  il  n'en  était  encore  qu'à  a  ou  3  lieues 
auN.E.;  mais  la  latitude  observée  lui  fit  reconnaître 
que  c'était  San-Ghristoval ,  ou  Maitia  des  naturels.  Il  la 

place  par  17^  44'  l^^*  S-  ®^  ^^9^  ^4'  l^^^g*  9  ^  49  Hcues  i;3 
àro.,  5*  S.  corrigé  de  Todos-Santos,  et  à  ai  lieues  au 
S.  S.  O.,  7*  i5'  O.  de  son  île  San-Diego. 

Le  8  novembre ,  au'  coucher  du  soleil ,  on  'aperçut  les 
isommets  de  l'île  Amat  ou  Taïti,  et  le  9  au  matin  on  se 
trouva  sur  sa  cdte;  mais  il*  se  passa  plusieurs  jours  sans 
qu'on  {ràtstleindre  le  mouillage.  Le  iS,  le  Jupiter  se 
réunit  à  la  frégate.  Durant  dix  jours,  ils  furent  encore 
ballottés  par  les  grains ,  les  rafales  et  les  oourans ,  et  -le 
^7,  les  deux  narvîres  affourchèrent  dans  le  port  de  Fatbu«- 
Tira,  sur  la  presqu'île  du  S.  E.,  qu'ils  nommèrent  port 
de  la  Sautissima-Grus;  Ce  port  de  Fatou-Tira  répond, 
sur  la  carte  dés  voyages  de  Cook,  à  Oçrhatotê'Tem  ^ 
qu'on  doit'  écrire  régulièrement  WatowTera*  Gregorio 
place  ce  pcrint  piar  17^4^'  lat.  S.  et  aaS^  56'  long. 

Notre  navigateur  consacre  plus  de  soixante  pages  de 
M  rebition  à  donner  des  -détails  sur  les  productions  de 
Taiti,  sur  le  caractère,  le^  mœurs,  les  coutumes  et  les 
occupations  de  ses  faabitans.  Tous  ces  détails  sontpkeins 
d'exactitude  et  de  bonne  foi  ;  mais  comipe ,  après  tout^ 
ils  n'apprennent  rien  aujourd'hui  qui  n'ait  été  nveonté 


(  «54) 
bien  Seê  fok ,  nous  les  sapprini6Ki|it  dans  oatie  aiuiijae* 
Daims  les  noms  des  naturds  ciiés  par  GregptHrio,  aa  t^ 
trouve  bieno&t  ceux  qui  liguteataiMsi  dans  les  ré<»ts  de 
Gopk,  en  tenant  œmpte  dea  difiimpfea  notables  qui 
existmi  entre  la  prononeiatton  aaf^ise  et'oelle  des  Ea? 
pagnols  pour  traduire  les  noms  polyMsiens  en  ear^ 
tères  européens. 

Gook,  dans  son  récit,  parle  d'une  manière  assez  dé- 
daigneuse des  tentatives  des  Espagnols  pour  s'établrr  à 
Taïti.  Ceux-ci  avaient  connaissance  des  voyages  des  An- 
glais, et  on  sera  sans  doute  curieux  de  savoir  comment, 
à  leur  tour,  ils  s'exprimaient  sur  le  compte  de  leurs 
rivaux  : 

«  La  douceur. et  la  cqiqplpîfl^nçe  que  nous  ténfpigp^' 
mes  à  ces  peuples,  comparées  à  U  rigueur  e( i  k^hru- 
talîté  avec  lesqu^lle^  ils  Cuv^iit  traîtéck  par  )es^  Ailgl^^  qui 
se.troiivaientioi  |*année  der^ièro^^Wir  dpnnièrmt  lî«ii  lie 
croire  que  ceux*ci  $on(  plila  cpuragaus  qii^  {«s  £spir 
gnob.  Pour  ce  moûf  »  ei  parce  que.  les  Angkis  fumm% 
plus  géuéreux  envers  les  Taïtiens,  malgré  leu?  erfia4i.lét 
ils  leur  inspirèrent  à^a-fois  pl«a  4e  T(»#pe^  ^  d'allac^ 
iBent.  Pour  preuve ,  je  racofHerai  Ifi  tm%  suivaoit*Un4ie 
inea  matelots ,  nommé  Joseph  Navarro  y^aUa  4  i«pre,poiir 
lavar  le  linge  de^  officiers^  DifiSérena  liKUens  |  ayaidt  e»* 
touré,  sous  prétexte  de  voir  û<^mDM»t  il  lawi^  iui^l^ 
vèrent  quelques  chepiises,  lie  qatelpt  niten  sifi^reté  \^ 
reste  de  son  linge ,  et  pa^rsuivit:  Tlndim  qu'il  supposait 
être  le  voleur;  mais  ocjui^i ,  au  milieu  de  ^a  çQUrsi^  n9br 
massa  une  pierre  avec  uœ  promptitude  inconpeyabl^^ 
et,  revenant  sur  Navarro,  la  lui  lança  avec  tant  .de  £prf« 
et  d'adresse ,  quelle  lui  fracassa  le  ctâne.  Il  semi  infailr 
lîUement  mort  de  ceu»  klessuiie»  «irrexcellevt  ohirurr 


(  '55  ) 

gÎMi'iiMJbr  de  la  frégaile'ii*  hii  eftt  hit  ropmdoii  né^ 
oessaire^ 

«  Les  lodîisnacraigniFeiic  que  BpHsneTOtiknsiona  iaa 
tuer  pour  nous  venger,  attendu  qse,  pour  des  motifii 
bien  moins  graves,  les  Anglaia  en  tuènrat  plusieurs  et 
«Kl  blessèreal  un  plus  grand  ncmbv^  :  aussi  les  deu:t 
érii  prirent  la  ftiite,  et>-à  leur  eaceonpie,  leurs  sujets ^ 
emporfant  arec  eux- tout  ceiqulls  possédaient.  Attssitol 
le  commandant  expédia  rînterpnèaa  pcmr  les  rassurer, 
et  leur  affirmer  de  sa  part  <|t»'on  ne  les  poursuivrait  en 
aucune  mam^«.  Cette  promesse  les  détermina  à  revenir 
occuper  leurs  habitations.  Notre  conduite  leur  6t  con»* 
praidre  que  les  Anglais  étaient  plus  portés  à  la  oolèra 
et  à  la  vengeance  q«e  les  Espagnols,  et  ils  contaient  à 
nos  gens  que  s'il  arrivait  quelque  navire  de  cette  nailion, 
cer  hommes  nous  tueraient  tous. 

«  L'un  des  Indiens  que  je  comiuists  à  Baiatea ,  nommé 
Oro-Mefoua  minforma  quapvès  que  fe. commandant 
Bonechea  eut  passé  à  Taîti  dans  soo  pnrmier  voyage,  il 
y  était  arrivé  un  grand  navire  qui  devait  être  un  vaisseaa 
de  ligne,  d'après  les  gestea qu'il  fit,  et  une  frégate  un 
peu  pkis  grande  que  P^guibif  dont  Je  oâmmandant, 
disaitril ,  se  nommait  OtoutOy  et  était  Bf^ant  de  nation. 
Comme  ces  Indiens  né  peuvent  pronoaoer^eKaeteneot 
les  nvots  dès  langues  européennes,  je  ne  fqs  point  fi&é 
sur  le  Rom  du  commandant  ;  mah  je  ne  pus  dousçr  qo  tl 
ne  f&t  Anglais,  tant  à  eause  du  nom  de  BretoMe  qu*0- 
ro-Metoua  donnait  à  ^a  nation ,  que  parce  qu'il  imitait 
avec  une  grande  perfection  une  chanson  et  une  contre- 
danse anglaise,  non -seulement  avec  Tair,  le  ton  et  la 
mesure,  liuiis- encore  avec  leur  manière  de  la  fredonner 
avec  les  dents  serrée^.  En  outre ,  je  vis  entre  les  mains 
des  naturels  différens  objets  que  les  Européens  teur 


(  »56) 

sTaieDt  donnés,  et  Ûs  m'aasavèrent  qm  le  iroiOcira  pos* 
flédait  un  pâTÎllon  el  deux  enseignes  anglaises  qui  lui 
avaient  été  données  par  le  coninuindant  et  Uss  officiers 
de  ces  deux  navires. 

«  OroJAetona  médit  qu'ikétaient  restés  mouillés  dans 
le  port  de  Fatou-Tira  deux  mois  ou  lunes,et  que  la  fré- 
gate partit  avant  l^  vaisseau,  Gehdoci  igrant  ensuite  mis 
à  la  Tuile,  alla  seul  à  Raipitea.  Aprèa  l'avoir  reconnu  et 
aToir  mouillé  dans  un  de  ses  ports ,  il  partit,  emmenant 
avec  lui  trois  Indiens  de  cette  île.  Après  une  navigation 
d'une  lune,  ils  trouvèrent  une  grande  terre,  où  il  fiiisait 
très  froid ,  et,  ayant  navigué  sur  S9k  o6te  une  autre  lune, 
ils  n'en  purent  trouver  l'extrémité.  Les  habitans  en  sont 
paisibles  et  généreux;  ils  ont  de  meilleurs  vétemens  et 
d'autres  objets  que  ceux  de  Taîti.  Enfin*  le  vaisseau  re- 
vint pour  laisser  dans  leur  patrie  deux  des  trois  Indiens 
qu'il  en.  avrit  tirés,  emmenant  avec  lui  le  troisième. 

«  Quant  au  nom  de  cette  terre ,  il  y  a  incertitude , 
puisque  les  uns  la  nommaient  Goigriofo,  et  l'Indien 
Oro-Metoua,  avec  d'autres,  Tonetapoup, 

«  Parmi  les  différentes  dioses  que  ces  Indiens  ^por- 
.tèrent  à  Aaîatea,  et  qui  passèrent  ensuite  à  Tûti,  il 
m'arriva  par  basant  de  voir  une  espèce  de  coutelas  à 
deux  trancbans  dentelés  en  scie  d'une  pierre  fine,  noire 
et  pesante,  orné  d*une  sorte  de  ciselure  exécutée  fiiite 
avec  quelque  goût.  Gomme  cette  arme  n'est  usitée  par  les 
naturels  d'aucune  des^ilest  que  nous  avons  vues  dans  ce 
voyage,  son  apparition  donne  quelque  poids  à  la  rela« 
tioii  que  font  les  naturels  de  la  découverte  opérée  par 
les  Anglais. 

•  Je  suis  porté  à  croire  que  cette  terre  serait  une  par> 
tie  de  la  Nouvelle-Zélande,  parce  que  les  naturels  dirent 
qu'il  y  faisait  firoid  ;  or,  la  partie  la  plus  septentrionale 


(  r«7  ) 
ée  la  NotttelleZelande  se  trouve  par  les  34*  environ 
dans  cet  hëfnispfaèi^e  méridional.  En  outre ,  comme  je  le 
▼îs  dUas  les  journaux  des  officiers  du  navire  français  le 
Sai9U!^èUn*Baptiste,  sous  le  commandement  de  M.  de 
Sar?iUe ,  qui  vint  de  Tlnde  orientale  àCallao  en  iraver^ 
sant  la  mer  du  Sud,  il  est^const^int  qu'à  partir  de  son 
extrémité  septentrionale  les  Français  découvrirent  une 
grande  partie  de  la  côte  de  la  Nouvelle-Zélande ,  qui 
courait  au  S»  £•  et  à  TE.  S.  E.  à-peu-près,  partie  qui  n'a- 
vait pas  encoresété' découverte  jusqu'alors.  Ainsi  il  n'y  a 
{AS 'de  doute  que  1^  distance  de  Raiatea  jusqu'à  la  Nou* 
telle-Zélande  n'a  pu  être  le  chemin  fait  par  le  navire 
anglais  dunmt  le  premier  mois ,  et  que  la  NouvelleJU* 
lande  nepuisse  être  tin  continent  qvi  ,*après  avoir  couru 
à  Test,  se  dirige  ensuiiê  vers  le  pèle  Sud  ^  eq  formant 
un  caml  avec  le  cap  Horn. 

«  Révenant  à  la  frégate,  je  demande  maintenant  au 
lecteur  ou  elle  alla  seule  y  avant  que  le  commandant  quit- 
tât Taiti  pour  Raîatea,  et  cette  île  pour  la  découverte 
de  cette  dernière  terre?  Quels  litotifs  l'obligèrent  à  cette 
séparation  ?  Il  est  certain  que  s'il  devait  revenir  en  Eu« 
rope  par  le  cap  de  Bonne^Espérance  ou  par  celui  de 
Horn,  il  n'aurait  pas  permis  cette  séparation  sans  euoou* 
rnr  de  graves  reproches. 

«  Comment  pu^il  embarquer  assez  de  vivres,  et  d'assez 
bonne  qualité,  pour  qu'ils  n'eussent  point  été  exposés  à 
soufiPrir  la  corruption  dans  un  voyage  aussi  long  que 
celui  d'Angleterre  à  Taîti ,  dans  le  séjour  de  deux  mois 
qu'il  fit  dans  cette  ile,  dans  le  temps  qu'il  consuma  à 
aller  reconnaître  Raiatea^  enfin  dans  celui  qu'il  employa 
à  retourner  à  cette  ile  après  la  reconnaissance  de  la 
grande  c6te  qu'il  découvrit  ?  S4I  expédia  la  frégate  pour 
r  Angleterre  parce  qu'elle  n'avait  point  assez  de  yivres 


.         (  i5«  ) 

fM»tir  son  iipàfBLg^i  poujc^u^i  n0  reâ<mçihl4l  paa  auK 
4{coi«rerles  qjail  ût,  etisuita>  ou  pourquoi  ue  la  pour^ 
¥lit41  pas  des  livres  <[u  ilcotiaïUQâit  dans  le  teBoipa  jnéme 
i}a*il  devait  consacrer  à  cea  travaux  ?  La  retour  da  cora^ 
masdant  de  Raîatea  eu  Augkftetre  ^ugeaûl  un  irojage 
Iffè»  long.  :  comment  parcourut^l  un  $1  grand  eiipace 
dans  la  mer  du  sud,  aaoaeonsiddrariiue  bta  vivres poiH 
valent  lui  manquer ,  ou  par  suite  de  corruption,  o«i  par 
insufiBsaoce?  Où  aUait^il  en  reprendre?  On  poum  me 
dire  que  c'est  au  Brésil  ou  aux  îles  Malouiues;  maïs  cdU 
ne  le  sauverait  pas  du  reproche  4'impécitie)  patce  quil 
ne  devait  point  congédier  la  firé^te,  quand  U  preyetait 
taot  de  découvertes  dau&  la  mec  du  sud  ;  au  risque  de 
iiiîre  naufrage  sur  queïque  écaiieil  inconnu ,  sans  avoir 
de  navire  pour  sauver  les  malbeiiMaji  Daufregés^  Néan-^ 
moins ,  je  ne  puis  croire  qu'il  y  e^t  de  la  faute  du  eom* 
mandant,  attendu  que,  pour  de  semblables  expéditions, 
nous  savbns  que  \eâ  Anglais  et  les  autifes  toatioas  eivi- 
lisées  envoient  des  homnies  babiles*  Qui  engagea  les 
Ângkiis  à  expédM*  deux  navives  nommés  le  Ppi/im  y 
vaisseau  de  ligne ,  et  la  frégate  Tcoh^  (  erreur  pour  TV 
jyuir),  sous  les  ordres. du  commandait  Wiroo  (Bjron), 
pour  explorer  oetDe mer  dn  sud,  expédition  qpiappa* 
reilla  du  port  de  Flymouth,  Tan  1^64?  H  n'y  s  psÉS  de 
doute  que  celui  ci  n*ait  été  à  Taiû,  puiaque  Tlndien 
Oro-Metoùa ,  que  j  ai  déjà  cité,,  ayant  entendu  nonuner 
Wiron,  dit  qu'il  le  connaissait  et. qu'il  y  avait  long* 
temps  qu'il  avait  passé  à  Talti,  Lui  ayant  demandé  queli 
ques  indicée  ;  pour  savoir  à  quoi  m'en  tenir  sur  sa  vé- 
vacité,  il  me  répondit  qu'il  y  avait  un  vaisseau  de  ligne  et 
uhe  frégate  dont  le  capitaine  se  nommait  iUsi^tf^;  alors 
il  ne  me  resta  |>as  do  doute,  puisque  ^)a  inâmo  est  onn- 
staié  pai^  la  relation  de  ce  voyage.  Quels  motifs  eut  alors 


(  '59) 

WiiOB  pour  cocker  les  lamudes  ei  les  kMigîludes  des 
lies  ^^]*îl.cl«oott?Ht  j^  lue  temp^  iè  «Uni et  publieia  ce  qui 
en  était,  m  * 

■ 

il  est  âssà  Qurieux  de^Voir  Gregetio  se  linfer  aux  cbn* 
jeeiwes  le»'p)it8  bizâiiiesaur'1«7niasion^^t'les  ilu^  dn 
eajmaiiiè  Godk»  et  ceia  sur  lek  rei)sei§naDfns  Vàgneè 
et  nanorëUemeM  biasaets. qu'il  avait  pii  Féc^voir  des  nar 
tttrds'deTaiti.  ba  Vérité  est  queCîook^afMrès  uoèootifte 
station  à  Taiû^  en.l773^qiMtft/celte  île  avec  aes  daux 
nawca  le  i«'  s^endbre  dfe  cette  amiéci»  ^i«xta  succès 
sîwaleiit  Wahine^  Raièi^a,  Heiwej».  les  îles  Tonga  »  el  alv 
tmi  siiii  kèfr  oQte^  dii  la;  NaiiYeU»fZébnde  r  ^à  U  se  séparst 
de  sa  eonacinte  .dans  un  omp  de  vent  fturvetiu  W  3  jp^* 
▼embre.  Cook  se  rendit  ensuite  à  Tile  de  Pàqiieé|  altt 
ileaNottka-iIiv$i«:.et  eeppr^l  enfio,  après  bMÎ^  mois  d  ab- 
seace»  âuidleliTaltiiet  Rtii^lea,  où  ii  s^ourna  cette  foiâ 
pièa  d'.tua  (9câa.el»d^roi«  Il.fi*emine|ia  qu-un.  seul  uaturd 
ié  &aAal0d.<i;)|iri>»^qu4^C00^  uwm^OE(U(/fe,  et  qu'il 
déposa  y  à  9fm  rei9Mt,cdaiis  901^  Ueu  Quant  à  Totèie-Tapou, 
c  est  évidemmfii.TonjgaiTa(f^9  dl  Guqjriyo^WàirTahQUf 
Tune  des  ilâs.NaidiatHiva^.Geâ  den^  noms^  sont  ptanon- 
eéa  II . la  taitiefiô»!)  et  éoiita .  à  4'e$pii|$«K>le. .  Quaci t  au  pré- 
|0ndu  aéjopr  de  fijrOn  à  Tatti». il. est  évident  qne  notre 
EapagQot  cdnfbnd  exisbmble  les  .expéditions  de  Byrou 
e|  de  Wallia^  qui  eoudm^ndait  le  Dolphin,  ^  qui  seul 
visita  Taitik  1 

.  Enfin.;  iuKia<  a)outâl'oa$  que.  le  vceu  du  brave  Gr^^ 
goria  a  est  a«X}Qn^>li  »  Itf  tempâip^rJii  i  les  travaux  iinmor- 
letedèGook  fuient cônnua  de  l'univers  entier»  et xieux 
d«aËspagnt)la,jgi'A0e  sia  cdtiHrière  c^bragKîUxet'égoïsli^ 
dtt  leilr  gouv^rubm^t^  tout  esMxn^bles  qu'ila  étaient, 
furent  coiuplètement  ignorés. 

Qtti«anl*le4ir<.  s^Qur  àTaitiy.li»&spngrioUa'«ieoup«rent 


(i6o) 

à  niTÎtailkr  leurs  naviies  y  et  surtout  à  moutar  ^la  nuâ- 
unk  de  bois  apportée  de  lima  pour  les  missionnaiies 
et  à  l'entourer  de  palissades.  Cet  ou¥iage  dans  lequel 
ils  fbreot  aidés  par  les  naturels  lut  tenniaé  à  la  fin  de 
1774*  Le  i^  janvier  1775,  la  doîz  apportée  de  lima 
fat  débarquée  en  grande  pompe,  et  plantée  devant  la 
maison  des  missionnaires;  une  même  solennelle  et  des 
salres  de  monsqueterie  et  d'artSerie  célébrèrent  cette 
imposante  cérémonie.  Le  tout,  ditGvegoriOy-entémoi- 
çnage  de  la  possession  que  Ton  prenait  de  lUe  au  nom 
de  notre  souverain  don  Carlos  UL  II  ignqvait,  le  bnme 
homme,  que  huit  ans  auparavant  l'Anglais  Wallis avait 
fait  concéder  Vâe  entière  àsooMH  par  la  finnense  icine 
Obérés. 

*  Ce  qui  était  beaucoup  plus  honorable  de  leur  part, 
les  Espagnols  déposèrent  sur  le  sol  de  l'Se  des  bestiam 
de  diverses  sortes^  tels  que  vaches,  ànes,eoebons,brdiis 
et  chèvres  pour  en  propager  Tespèce.  Les  dernières  seules 
prospérèrent;  mteiM  les  naturels  en  firent  peu  de  cas;  et 
Itôtis  oenx  qui  ont  goûté  de  la  chaif  savoureuse  de  leurs 
coc^hotos  en  concevront  fiicilemeilt  le  motif. 

Gela  fait,  on  remit  à  la  voile  le  7  janvier' polir  aHer  à 
ia  recherche  de  l^ile  Raîatea  dont  les  naturel^  deTaiti 
avaient  annoncé  l'existence  aux  Espagnols.  On  reconnut 
en  partant  TiledeMorea  ou  Santo^Domingo^phiseon*^ 
nue  sous  le  nom  d'Eïmeo;  le  g  on  déeduvrit  ÏUé 
Wahine,  qui  fut  nommée  î\e-HernH^a'y  et  placée  par 
i6«  4^  l^t*  ^t  aa6^  Sp^  loi^ig.  On  se  trouva  le  ro  {wèf 
de  rile  Raiatea,  que  Ton  nomma  la  Prinoeea ,  et  dont  kk 
pointe  sud  fut  placée  par  16^  69' kt.  S«,  et  aa6«  36'  long^ 
à  4S  lieues  au  N.  34''  3o'  O.,  <$crrtgé  du'port4eFatou«> 
Tira.  '  1  .    ^   •  .  '  . .  - 

Le  commandant  Bonechea  envoya  reeonnMtve  les 


(  «Çl  ) 

mouillages  de  Raïatea.^  niai$,  nelesayan^t  pcis  trouvés  à 
son  gré ,  il  $e  décida  à  retourner  à  Tairi  pour  voir 
comn^ent  se  troutaient  leâ  pères;  ce  qui  contraria 
beaucoup  Gregorio,  qui  aurait  désiré  explorer  avec 
plus  desoin  toutes  ces  îles. 

Comnie  on  se  trouvait  près  de  Raïatea  on  vit  une  lie 
haute  et  petite. que  Gregorio  plaça  par  16"*  3oMat.  et 
aâS""  i5'  long.  EUe  fut  nonamée  San-Pedro  par  les  Es- 
pagnols^ cest  rile  de  Boabora. 

En  revenant  de  Ra'iatea  à  Taiti,  Gregorio  vit  de  loin 
deux  îles  petites  mais  hautes.  La  première  Toubonai- 
Manou,  qui!  n^innia  Ytle  Pelada  par  ly'^iv  lat.  S.  et 
2^27^  i4^  l<^g^9  ^^  1^  seconde  nommée  Manou  par  les 
naturels  par  17''  53'  lat.  S.  et  2q6^  69'  long.  La  première 
existe  bien  c^tainement,  mais  ia  seconde  ne  figure 
point  sur  les  cartes,  et  il  est  difficile  d'admevtre  qn'une 
île  h{|U^e  soit  restée  inconnue  aussi  près  de  Taïti. 
Il.estdoncà  présumer  que  cette  fois  Gregorio  prit  un 
nuage  pour  une  île,  ou  qa*il  y  eut,  double  emploi  pour 
ToubouairManoU. 

En  outre>  à  bord.de  la  frégate,  on  vit  de  loin  deux 
autres  îles,  Tune  nommée  Tauroua  par  les  indigènes, 
et  TresHermanos  par  les  Espagnols,  et  que  Gregorio 
place  par  17*^^1^  S.  et  228^  18'  long.;  Tautre  appelée 
Moroua  par  les  naturels  et  Satito^Antonio  par  les  Espa- 
gnols, située  padS^  3o'  lat.  Si  et  226<f  SMong.Cesdeux 
lies  sont  évidemment  Tetouraa  eiMaupiti  ou  Mauroua 
découvertes  lune  eftlautre  par  Gook  en  1769: 

Le  30  janvier  on  fut  de  retour  au  mouillage  de  Fatou* 
Tira  sur  Taïti.  Aucun  accident  fâcheux  .n  était  arrivé 
aux  missionnaires;  les  naturels  leur  avaient  montré  les 
dispositions  les  plus  bienveillantes,  et  s  étaient  active* 


12 


(  ««î»  ) 

ment  employés  à  terminer  les  ^palissades  et  les  travank 
de  leur  établissement. 

Le  commandant  Bonechea,  malade  depuis  quelque 
temps ,  succomba  k  ses  souffrances  le  a6  jaimer,  et 
fut  enterré  le  jour  suivant  au  pied  de  la  croix  avec 
les  konneurs  dus  à  son  rasig. 

Don  Tomas  Gayangos  prit  le  commandement  de  Vex* 
pédîtion,et  remit  à  la  Yoiledès  le  98  janvier  pour  liina. 
On  prit  la  bordée  du  sud  pour  aller  gagner  la  bande  de$ 
i^sts  généraux  du  S.  O.  Le  5  à  dix  faeures  et  demie  du  ma- 
tin on  aperçut  une  île  de  moyenne  hauteur,  et  le  S  un 
^anot  de  la  frégate  envoyé  à  lace  te,  communiqua  avecles 
babitans.  Ceux-ci  appartenaient  à  la  mèmt  race  que  les 
Taitiensi  et  comprenaient  quelques  mots  isoMs  du  lan- 
gage de  ces  derniers;  mais  ils  ne  poovaietit  souteidi^ 
avec  eux  une  conversation  suivie.  Cette  Ëe  nommée 
par  les  oatureIsQraibabae,  dit  Gregorio,  reçut  des  Es- 
pagnols le  nom  de  Santa Hosa,  et  sa  position,  d'après 
lui ,  est  aS"*  48'  lat.  S.  et  a3«  long«  Il  est  évident  que 
cette  île  est  celle  qui  porte  le  nom  de  Ravavaî  ou  Vavi** 
%Qu  sur  les  cartes  modernes,  et  qui  fut  vue,  à  ce  que 
pous  croyons,  en  179 1  par  Srou^ton.  Mais  ^  est  con- 
stant que  la  première  découverte  en  est  due  à  l'expédi- 
tion espagnol  e. 

Après  avoir  éprouvé  diverses  contrariétés,  et  entre 
autres  un  épais  brouillard,  où  les  d^ux  nfivires  sesépa* 
rèivnt,  Gregorio  renoontra  enin  les  vents  variables  par 
44';  le  27  mars  il  eut  connaissanoe  de  File  Maâ-à-Fuero, 
et  le  i3  avril  il  mouilla  dans  le  port  de  Caliao ,  près  de 
la  frégate,  qui  était  arrivée  cinq  jours  auparavant. 

Dans  le  tableau  de  positions  géographiques  placées  à 
la  suite  de  son  ^écit ,  outre  les  îles  dont  nous  av<ma 
parlé,  Gregorio  mentionna  encore  trois    îles  basses. 


(  i63) 

apfcFÇoeâ  par  V^gt^Ui  aVtnt  d*affriVet  li  Taîtt.  Ces  Mes 
«ont  :  3»  Erbim  oU  Sah-Juati,  pân^^Sp'  S.  H  i35»  ^i'\ 
ft*  TàbtMi  ou  San-Juliim,  par  ij7^  p^^^et  a35o  17^  lon^.; 
3« HouiiraTa  eo  Sati-bbs,  pa^r  16»  53' S.  èi  23a*  5i'  Ibti^. 
Il  aiiffit;  ^  jetèt"  lite  èoup^oeil  siifftos  dëhilêrea  cartëa 
pour  se  convaincie  que  ces  trois  îles  se  faiipor* 
tent,  savoir:  San-Juan  à  Tile  MelvlUe  de  Beecbey  en 
1826,  mais  que  Bougain  ville  a  certainement  vue  le  pre- 
mier en  1768;  San- Julian  à  Hle  Adventure,  découverte 
par  Cook  en  1773;  enfin,  San-filas  à  l*île  TchitshagofF, 
^ignalée  par  Bellinghausen  en  1820,  mais  dont  la  dé« 
couverte  doit  rester  à  Bonechea. 

Le  manuscrit  est  terminé  par  un  tableau  des  décli- 
oaisons  de  Taiguille  aimantée,  observées  durant  tout 
le  cours  du  voyage,  assure  Gregorio,  avec  toute  l'at- 
tention possible,  au  moyen  d'une  excellente  boussole 
marine  anglaise. 

Ainsi  que  vous  avez  pu  en  jugeiv  messieurs,  d  après  Ta- 
nalyse  que  je  viens  de  vous  en  soumettre,  le  manuscrit 
offert  à  la  société  de  géograpbie  par  M.  H.  Ternaux  est 
d*un  véritable  intérêt.  Il  fixe  tous  nos  doutes  sur  lexpé- 
dition  espagnole  qui  tenta  le  premier  établissement  sur 
rile  de  Taïti ,  et  il  nous  donne  le  moyen  de  restituer  à 
ceux  qui  Font  vraiment  opérée  la  découverte  de  plusieurs 
lies  de  l'Archipel  de  Pomotou.et  notamment  Raivavai. 

Enfin,  il  nous  donne  tout  lieu  de  croire  qu'une  nou- 
velle Qe,  celle  de  San-Diego  existe  peu  loin  de  Taïti, 
sans  avoir  été  signalée  sur  les  cartes.  D'après  toutes 
ces  considérations,  je  serais  disposé  à  penser  que  le 
manuscrit  de  Gregorio  serait  un  de  ceux  dont  la  traduc- 
tion intégrale  pourrait  figurer  convenablement  dans  les 
mémoires  de  la  Société,  si  les  fonds  dont  on  peut  dis- 
poser le  permettaient  un  jour. 

12. 


(  i64  ) 

fiota.  Il  est  remarquable  qu  a  TépoqUe  des  déinc  ex- 
péditions en  1772  et  1774»  les  Espagnols  n'aient  point 
senti  ni  même  soupçonné  queTaïti  et  MaîtiapouTaietii 
se  rapporter  aux  îles  Sagittaria  et  Dezena^  déc^uyertes 
au. commencement  du  xvii''  siècle  par  leur  compatriotlè 
Quiros. 

4*8  jtfnyiér  iS3îi. 

J.  nURViiiMi 


j '1  •>  ' 


uj 


(i65) 

Voyage  dans  V intérieur  de. la  Gu^ofie,  par  MM,  Adam 

DB  Bauvs  et  P.  FSRRB. 

Suite, 

Jojgwier.  a3.  Mous  repr^es  notre  exploration,  et  Ters 
neuf  heureâ  nous  rencontrâmes  une  grosse  crique  que^ 
nos  guides  nous  assurèren.t  être  une  rivière  considéra^ 
ble  qui  se  jetait  dans  TAmazone,  et  qui  était  Hieuware, 
dont  ils  nous  avaient  parlé  la  veille.  Nous  descendîmes 
cette  rivièire  environ  une'  heure  et  nous  trouvâmes  une 
chute  considérable*  Ges  environs  sont  abondans  en  ca- 
caos, et  sur  quelques  mornéts  on  voit  descopahus  et  des 
caoutchoucs^  La  salsepareille  aussi  est  très  commune. 
Nous  revînmes  coucher  sur  les  bords  d*Agamiware ,  ou 
noua,  mîmes  des  hameçons. 

24.  Le  matin  nous  trouvâmes  nos  hameçons  garnis 
daymaras  et  de  rouies,  excellent  poisson  nuancé  de 
rouge  et  de  noir,  qui  pèse  ordinairement  quinze  à  dix** 
huit  livres.  Ayant  marché  toute  la  matinée,  nous  ren» 
contrâmes  à  midi  une  autre  rivière  sud  appelée  Mapari., 
qui  se  jette  aussi  dans  TAmazone.  Elle  est  tcès  large  et 
reçoit  plusieurs  criques  assez  fortes.  Un  de  nos  Indiens 
tua  un  animal  qu'ils  nommaient  euyawar  poper,  chien 
ou  tigre  d'eau.  Il  ressemble  a^sez  à  un  chien,  son  poil 
est  court ,  d'un  noir  lustré  et  d'une  finesse  extraordi^ 
naire.  Il  a  aux  pattes  des  membranes  comme  le  cabiaille, 
demeure  très  long-temps  sous  l'eau.  Il  attaque  les  csa-* 
mans  et  même  les  tigres, quand  ils  traversent  les  rivières. 
Ils  se  nourrissent  de  poissons;  aussi  les  lieux  où  ils  se 
trouvent  en  sont-ils  dépeuplés.  Les  Indiens  nous  assurè- 
rent qu'il  était  très  rare. 


(i66) 

Nous  continuâmes  de  descendre  le  Mapari ,  et  a  six 
heures  nous  arrivâmes  à  un  établissenient  que  nos  guides 
connaissaient.  Les  Indiens  chez  lesquels  nous  nous  trou- 
vions n'étaient  plus  Oyampis  y  mais  Coussaris.  Nous  ne 
TÎmes  cette  soirée  aucun  des  habitans  de  T Aidée  qui  ne 
descendirent  point  pour  nous  recevoir.  Nous  tendîmes 
nos  hamacs  datt9  un  carbet  bàa^  situé  au  centré  <te  l'é- 
ta^pliss^ment)  et  après  avoir  aoupé  ^  noua  noua  endortnt- 
mes  tranquillement  j  sans  Teèomîtv  aucune-  traliison  de 
la  part  <f individus  chez  lesquels  noué  noua  ttouirions 
ainsi  à  Timproiâste. 

aS«  Quand  nous  nou»  réveillimes,  nos  hamacs  étaient 
^antoures  d*une  quarantaîiie  dlndiens.  C'étaient  tous  de 
beaux  iMHnines  plus  noirs  que  les  O^mpîa.  Leavs^oke^ 
Hfittx  étaient  courts,  sans  r^ucm)  et  presque  orapus*  lis 
étaient  assis  près  de  nos  ^ides,  duicquels  ite  avaient 
apporté  de&  couis  de  cachiri ,  d'ignames ,  e%  s*enttete^ 
naient  avec  chaleur  avec  eux  en  nous  examinant  et  nous 
désignant  souvent.  Nos  guides  ne  leur  répondaient,  que 
par  monosyllabes  et  ne  parsissaient  pas  très  rasaurésçdoit, 
.  au  contnaire,  ne  témoignaient  aucune  crainte,  ils  s*ap* 
prockèrent  de  nôu»  avec  des  démonstratiions  d^atniffé, 
et  furent  bientôt  familier»  jusqu'à  toucher  hës  meruits^'- 
ehea  et  la  barbe  de  Ferré  ;  mais  ee  qui  semblait  les 
aorpriendre  beaucoup ,  c'était  l<e  po4l  dont  sa  poitrine 
est  ganiie>  car  il  n'e^t  pas  rare  de  voir  eheft  les  Oj^mfris 
deaboonmcs  qui  aienc  delà  barbe,  mais  je  n*en  ai  ja*» 
Riais  TU  de  vehvÀ  sur  d'antres  parties  d«^  corps.  Sitr  lés 
divers  établisaeniens  où  nous  avions  pmssé,  les  IneKens 
avaient  témoigné' de  la  surprise,  mais  principalement  et 
la.  crainte ,  eux  n'en  éprouvaient  pas  :  ils  étaient  entière^ 
ment  mus  par  letonnement  et  la  curiosité  que  cattSê 
un  objet  inconnu.  Jamais  ils  n'avaient  iru  de  blanc$;  tout 


(  tOj  ) 
ehes^  nous  ëtlElit  ndtiTeau  pour  eux  :  après  hea  premiers 
élans  de  ourîo^itéy  iU  deoieurèreot  ioog*temps  en  *si- 
leo«e  en  fswxàk^mJk  loué  nàs  mouvenicnSk  Quelques  fem^ 
mes  râiirwl  o^ua  apporter  du  cacbtri  d'igdames ,  mais 
aa&s  leyet*  \^  yeut  aurnou^  ^  et  elles  disparurent  aussi-* 
tût«  Ils  furent  nnuchan  tés  de  nie  voir  boii^  cette  liqueur 
^ns  aul^ulie  déiàneè  y  jd  di».  moi  i  car  Ferré  n'avait  ja-^ 
H^i^  pu  90  r^A^udre  à  goûtée  de  cachiri ,  tant  sa  prépa* 
ration  le  dégoùtiait  ^ieiurs  jreux  fixés  sut  nous  semblaient. 
$cri|ter  nos  pen^ée^.  Noils  achevâmes  de  nous  mettre 
tou^àr&ii^  bien  avec  eux  en  leti^  distribuant,  quelques 
venroteries<.Utie  pat4i0  dentreeuK  se  levèrent  et  furent  à 
)a  chasse  ^  vo^ilaû;!  ^  dibaientrils  que ,  puisque  les  blancs 
étaient  vei^us  les  voir>  ils  ne  pussent  conserver  qu'un 
souvenir  agtéablc:  de  leur  réception. 

Du  reste  its  pasiaissai^ul^oire  que  noua  venions  d  un 
pajs  où  les  vivres  manquaient,  et  la  ndanière  de  s'ex- 
pliquer d^  nos  giMdes»  ne  les  dissuadèrent  pas.  Les  chas- 
seurs ne  fardèrent  p4a  à  revenir  avec  unue  biche  et  utt 
gacque  qu^  d^  fenmi»0$  portaient^  De  ménie  que  tes 
hommos,  elleis  ne  qqus  parui>^i  pas  faire  usage  de  ro- 
90Ui  L^ur^  cheveux  ëtaiient  d*uii  beau  uoir  et  très  longs, 
leûra  cof)>s  4taient|i^ijts  de  jéuipia  y  mais  avec  beaucoup 
pilla  dé  soitis  let  d^  r%ulairité  que  ne  le  sont  les  Ojam- 
pis.  Gcts  fenimes  étaitot  joKès  et  bien  faities,  mais  leurs 
tmXfi.  avaif  19^1  quejque  çtio^e  de  dor  ^t  de  mâle.  Il  parait 
qu'eU#4  $ont  peu  sédei»tai?e^ ,  et  qu'etles  oint  l'habitude 
d'iiccoiHpf^er  leurs  roads  dans  leurs  dscursions  qui 
sont  longues* 

Osa  li^dien»^  qH  elfet  ^  paraissent  moilts  tnous  que  les 
Oyampis  ,  moins  craintifs  et  moine  dissiniulés;  leur  lan« 
gage  est  à^pi^U'près.i^  même,  mais  phis  franc;  les  Oyam- 
pis oal  la  prononciation  un  peu  nazillàrde.  Ils  sont 


(i68) 

mieux  armés;  outre  Tare  et  le  taumaho,  its  ont  un  |ei-' 
-velot  et  uDe  sorte  de  saribacane  avec  laquelle  ils  lancent 
de  petites  flèches  à  une  grande  distance.  Bs  ont  de  plus 
une  espèce  de  cuirasse  ou  plastron  tissu  en  pataoua,  et' 
assez  épais  pour  garandr  la  poitrine  d'une  flèche.  Nous 
avons  TU  dans  leurs  cases  beaucoup  de  fruits  et  de  grai- 
nes de  bois  qu'ils  mangent,  et  dont  les  Oyampis  font  peu 
ou  point  d*usage ,  car  nous  leur  avons  vu  refuser  ceux 
qui  leur  étaient  offerts.  Je  citerai  entre  autres  le  bacourj, 
de  la  grosseur  d'une  orange,  d'une  couleur  rosée,  d'un 
goût  aigre  et  assez  agréable.  Le  crioary^  pour  h|  gros- 
seur et  la  forme ,  absolument  semblable  à  la  cerise,  mais 
sans  aucune  saveur.  La  jusssua ,  pareille  à  une  grappe 
de  raisin ,  vient  suc  un  arbrisseau  peu  élevé  et  a  un  goût 
délicat.  Enfin  le  maracouja,  du  volume  d'un  nlelob^ 
vient  sur  un  arbrisseau  peu  élevé  et  est  loin  d*en  avoir 
la  saveur. 

.  Les  abatis  sont  vastes,  plantés  de  manioc,  d'ignames; 
et  de  patates.  Le  manioc  violet  est  la  seule  variété  qu  ils 
cultivent.  Le  gingembre,  dont  ils  ne  font  aucun  usage 
à  moins  que  ce  ne  soit  pour  quelque  remède ,  s'y  trouve 
en  abondance.  Les  Coussaris  paraissent  avoir*  plus  de 
connaissances  et  de  soins  des  maladies  que  les  Oyampis. 
Nous  vîmes  une  femme  attaquée  dé  fièvre  depuis  plu- 
sieurs mois  ;  ils  ne  paraissaient  point  la  redouter  et  ne 
l'avaient  point  reléguée  seule  dans  un  cat*bet,  conime 
l'eussent  fait  les  Oyattipis;  au  contraire,  ils  s'empres- 
saiçnt  auprès  d'elle  et  sur  la  demande  que  nous  leur  fî- 
mes, ils  nous  assurèrent  qu'ils  étaient  certains  de  la 
guérir.  Chez  les  Oyampis,  dans  letat  où  était  l'individu, 
il  eût  été  abandonné  depuis  long-temps. 

25.  Le  25,  nous  quittâmes  ces   Indiens  hospitaliers,, 
et  après  une  forte  journée,'  nous  vînmes  coucher  sur 


f 


(  i69  ) 
les  bords  <te  rAgamtware.  Nous  ne  fîmes  aucune  rem  ar* 
que  intéressante^  nous  vîmes  seulement  beaucoup  de 
salsepareiUe  et  d'surbres  à  gomme. 

a6.  Nbnsnous'mimes  en  marche  à  la  poiffte  du  jour) 
nous  voulions  reconnaître  Tlnipockow  Nous  arrivâmes*  à 
trois  heures  -sur  ses  rives.  Cette  rivière  est  large.  Les 
Indiens  nous  assurèrent  qu'elle  acquàait  une  dimen-i 
sion  considérable  à  peu  de  distance  de  lendroit  où  nûus 
nous  trouvions;  son  cours,  d'après  les  renseignemenS 
qae  jai  recueillis,  est  moins  prok>ngé,  mais  aussi  moins 
embarrassé  que  l'Ojrapock.  Elle  va  se  jeter  dans  TAma- 
zone,  et  à  son  embouchure  se  trouve  un  poste  brésiiieri 
nommé  Almeyrime.  José  Antonio  y  avait  été  peu  d  an- 
nées auparavant.  Ayant  appris  qu'il  y  avait  une  habita* 
tion  peu  éloignée,  nous  long^mes  la  rive  qui  est  peu 
obstruée,  et  qui  forme  même  des  anses  de  sable  blanc 
très  fin t  A  six  heures,  nous  aperçûmes  une  barre  for- 
mée d'une  seule  nappe  d'eau,  qui  se  précipite  d'une 
hauteur  de  près  de  soixante  |)ieds  sur  une  largeur  d'en- 
viron quatre-^vîngts  toises.  A  huit  heures  et  demie  qous 
arrivâmes  à  l'habitation  que  nos  guides  nous  avaient 
désignée.  C'étaient  des  Coussaris. 

^7.  Ces  Coussaris  nous  parurent  mélangés  avec  les 
Oyampis  qui  habitent  l'Arouari,  qui  est  à  peu  de  dis- 
tance d'InipodLo,  car  ils  sont  moins  noirs  que  ceux  qui 
habitent  les  bords  du  Maparî.  Comme  ils  avaient  des 
embarcations,  nous  résolûmes  de  descendre  un  peu 
cette  rivière.  Le  terrain  est  élevé,  la  terre,  grasse  et 
noire,  est  mêlée  d un  sable  blanc  très  fin;  la  salsepa- 
reille, les  côpahus  se- rencontrent  en  quantité.  Nous 
reconnûmes  beaucoup  de  bons  bois,  des  cèdres  de 
toute  espèce,  des  ouapas,  balatas,  acajous;  en  gé^ 
fierai,  peu  d*espèces  inférieures.  Nous  étant  arrêtés  à 


(  170  ) 
Uroiis  h^iirest  nos  guides  nous  assurèrent  qUé,  de  YemérM 
où  nous  étîoils^  il  ny  avait  qii'un  trajet  peu  considérable 
pour  gagner  TArouari  par  terre.  Noua  noua  décidâmes 
auasitâl  à  fiiire  cette  v^ote^  ne  pensant  pas  qu'il  dous 
fût  d'^u^une  utitké  de  descendre  plus  bas  rioipoebo^ 
qui  devait  noua  eondiiîre  à  un  poste  brëailîen  j  itétanl 
point  tnuoia  de  fKiaseports  à  cet  efEst  f  manquant  dea 
objets  de  première  néceasit»^  même  dé  vétenieBs.ooo- 
venabie^^  n'ayant  que  ceux  qcâ  noua  étaient  absolu  mena 
néceasairea  pour  un  voyage  dans  les  beià^  aana  argent  ^ 
noua  n'fusiions  pu  qu'être  trèè  mal  reçua  de&Brëaibdna^ 
ne  pouvant  noua  rédamer  de  peésonue^  le  Pava  où  wè^ 
sîde  le  consul  français^  étant  encore  trh  éloij^é  de  cet 
établiaé<»nent. 

Noua  rerinmes  donc  à  i'hàbîtatioii  pour  y  pif  nditi 
nos  bagages  et  eaux  de  nos  g^aê  qui  y  étaient  reàté^- 
Notts  n'y  arrivâmes  qu»  le  a8  è  troia  heutes^  quoique 
nous  -fiiBsioiis  descendus  assez  leotemeot)  le  eoutana 
éaaii  cependant  trèa  rude  à  refonler; 

29.  Noiis  descendinlea  eh  canot  jusqu'à  l'éndroia  où 
iKkua  noua  étions  arfêtca  le  nj,  et  nenaa  y  couiîhkwtfs.' 

30.  Nous  nous  sépariraes  dés  Gounaiis  apféa  tenr 
avoir  lait  quelquea  piiéseiis  y  et  noua  piteiea  notre  rMte 
pn^  teire.  Le  terrain  que  noua  pài'cottràiiias  étfit  cooveri 
de  cacaos  j  ce  n'était  qu  une  langue  de  Wtt^  ^éâ  «¥àK 
peu  de  largeur.  A  «apt  beurea ,  noua  artivftmes  à  vtikë 
babitaiâon  oyampie  peu  éloignée  d«  l'Arotiari.  Lll|  éff 
rensettant  le  pied  chez  les  Oyampis  )  nous  retrcrnvâniM 
ee  caractère  de  timidité  qui  Isa  diaûngoe^  THiMû  en  ftk- 
mes  cependant  bien  reçus,  maia  ce^  n'étttt  pkis  cette 
franchise  et  cette  eordiaKté  que  noua  tftiona  if*otlvéea 
chez  les  Goossaris.  NoÉre  inieittion  étiiit.de  descendre 
l'Arouavi  jusqu'à  oee  certaine  diatance  pour  reprendre 


(  ï7»  ) 
1^  ph0<«in  que  jevais  fait  en   octobre  et  tiovembi^ 

3ii  Nous  noilLa0in)>ar<|iiâiB6s  à  huit  heure».  L*ArôlMiri 
en  cet  endroU  A  tingt^oiàq  à  trente  toUès  de  larg^9  ^^ 
c»t  embarvaaaé  ée  rochéi.  Nous  deqœndîmet  pIusieilM 
£m  fio^t  visiter  lei  ea^irénsi  Noi»5  T^es  benueotip  de 
aalsepareiUe;  le  terram  était  entrecoupé  de  mornéU 
et  dans  les  endroits  les  plus  ba$  doÉutnAient  tes  l>a<^tlëi 
et  leé  {MnotSi,  Cette  ritière  court  patallèlenient  à  TOya- 
pocà  pendant  |id  aasâz  long  espace,  et  toUnié  tobt^-ft» 
coup  dans  l'est^sud-est^  où  Ton  aperçoit  des  merfitagriéé 
éleyées  dans  leaqueUe^  on  nous  dit  qu'elle  prend  Èà 
soufoe.  ^our  s  en  afsëurer)  il  faudrait  leteiiips  des  gran^ 
des  mux* 

i^/rVrâA  Nùmê  continuAmes  à  descendre  la  riyière; 
Sourent  elle  est  barrée  par  des  tr«»nes  d*arbres  rassem- 
Uéa  eu  moi^icea».  Les  deux  bondis  sont  trèé  peuplés  y  ce 
fui  ne  paraît  pas  aiioir  diminué  lé  poiftddn  doiil  le$  bAs^ 
sinsi  sont  remplisi  Nous  n*t«i  Afdnà  pais  vu  autatil  à 
beaucoup  près  dans  TOyspock  »  qui  est  moins  babité. 
José  Antonio  m'àvsit  assuré  que  lesOyaUipisinangeàia^l 
des  cmpeanif.  Noua  e^mes  Medskin  denoui^  eii  c6i^Tlfi^ 
crâ>  ear  amlgfré  rrtreonéanee  dans  fequelle  nôui  éttotis , 
ajaJtt  pris  plusieurs  de  ees  anittiâtuï  d'une  gtoêsëWté* 
mairquable,  nos  In^fns  les  firent  rdlîret  se.  déleelèi*ent 
da  ce  mets  dëjgoénant»  N^us  fîmes  hAlte  à  AiL  beufe^  sui^ 
une  babitatioif  où  novki  4e¥)on^  ëhètihâChhtét  tà^  fàoh 
birctttions. 

9.  Nens  \iniiies^,  après  «rie  jotiMée  de  màrcbé  trè^ 
fatigaoEteC)  coucher  aur  «lie  bàbitaftidn.  La  pluie,  qui 
depuis  plusieurs  jours  tombait  Al$quemment ,  rendait 
les  chemina  encore  phia  iitfpraiiétfblefr. 

3.  La  iournée  du.  3  fat  encore  plii^  pénible.  TA  pluie 
avaift  feit  gietiâer  le»  crîquee,  et  iWHAs  étiMs  ôbKgés  de 


(  '7^  ^ 
quitier  les  marécages  où  nous  avions  coniinuelleinent 
de  Teau  jusqu'à  la  ceinture,  pour  prendre  à  travers  des 
montagnes  difficiles  à  gravir.  La  liuitniènae  ne  fut  point 
un  temps,  de  repos  pour  nous.  Mal  abrités  par  un  mauvais 
ajoupa,  nous  fûmes  obUgés  de  nous  tenir  presque.con- 
tinueilement  debout  pour  pouvoir  nous  garantir  un  peu 
de  la  pluie  qui  tombait  par  torrens. 

4*  Le  4)  après  une  journée  semblable  à  la  préc^donie^ 
nous  arrivâmes,  excédés,  à  cinq  heures,  sur  TétabKsse- 
ment  où  j  étais  demeuré  malade  en  novembre,  aban» 
donné  de  mes  Indiens.  Les  individus  qui  s'y  trouvaient 
avaient  encore  diminué.  Il  ep  restait  à  peine  quarante^ 
plus  de  femmes  que  d'hommes.  Mais  quoique  pâles  et 
encore  abattus,  ils  paraissaient  cependant  moins  souf- 
frans.  L'épidémie  avait  cessé  ses  ravages  :  depuis  près 
d'un  mois  personne  n'était  mort  j  et  ceux  qui  restaient 
reprenaient  courage  et  semblaient  être  rassurée  sur  leur 
avenir.  Aussi  nous  reçureitt-ils  mieux  qu'à  mon  pre- 
mier voyage.  Ils  nous  engagèrent  à  revenir  et  àleur  ap^ 
porter  principalement  des  haches  dont  ils  avaient  le  plus 
grand  besoin  ,  nous  promettant  de  la  salsepareille,  qui  j 
comme  je  l'ai  dit,  est  très  commune  en  cet  endroit.  Ces 
Indiens  no^us  regarda^nt  avec  admiration.  Ik  m'avaient 
vu  très  mal,  avaient  entendu  dire  que  Ferré  était  mort, 
et  ils  ne  pensaient  pas  que  José  Antonio  pût  en.néchap 
per.Ils  attribuèrent  sa  guéris<m  âmes  soins,  opinion  dans 
laquelle  il  les  confirma.  Nos  maladies  seules  qu'ils  re-* 
doutaient  les  avaient  portés  à  s'interdire  toute  com^ 
munication  avec  nous,  craignant  que  nous  n'aggravas- 
sions encore  leurs  maux. 

« 

5.  Mous  rencontrâmes  plusieucs  établissemens ,  dans 
quelques-uns  desquels  les  Indiens  étaient  parfaitement 
rétablis.  Ils  nous  pressèrent  de  revenir  promptement , 


(  »73  ) 
s'ôffrant  de  nous  doimer  de  la  salsepareille  et  du  co- 
pahui. 

6.  Nous  comptidss  trouver  la  crique  Acao^  mais  les 
mar^gés.qui  étaient  inondes  nous  contraignirent  à 
Élire  oôUre  route  sud-estpoiir  reprendre  les  montagnes. 
Nous  rçôonnûmes  sur  la  pente  est  la  crique  Acao  qui 
y  prend  sa  jsô^urèe.  Nous  avions  jusque-là  penté  qu'elle 
s  échappât  du  bassin  Agamiware.  Nos  Indiens  Bêchè- 
rent .un  aiâmal  qui  nous  etaât  inconnu ,  cVtait  une  es- 
pèce de  chien  dont  la  gueule  est  très  allongée,  sa  robe 
était  blanche  et  de  couleur  failve.  Nos^  Indiens  rappe- 
laient guarachim.  Pris  jeune,  il  s'apprivoise  facilement. 
On  s'en  empare  dans  les  terriers  qu'il  se  creuse  et  où  il 
porte  je  gibier  qu'il  pi^nd  à  la.  chasse.  Nos  guides  nous 
préyin]:ent  que  la  jdurnée  du  lendemain  serait  pénible. 
La  nuit  que  nous  (passâmes  n'était  guère  propre  à  répa- 
rer nos  forcés. 

7.  Nous>  marchâmes  continuellement  dans  les  maré- 
cages pour  gagner  une  habitation  située  sur  la  crique 
Âcao>  où  José  Antonio  savait  qu'il  y  avait  des  canots 
dont  ndus  pourrions  nons  servir^  vu  la  crue  des  eaux, 
ce  qui  devait  abréger  notre  route  de  près  des  deux  tiers. 
Quand ^  malgré  des  guêtres  ^  très  serrées  ,  nos  souliers 
n'étaient  point  pleins  de  vase,  ils  l'étaient  de  sable.  Enfin 
nous  arrivâmes  très  tard  sur  l'établissement  que  José 
Antonio  voulait  rallier.  Nous  reconnûmes  avec  joie  que 
les  Indiens  avaient  des  canots,  et  que  les  eaux  étaient 
assez  hautes  pour  nous  permettre  de  descendre  la  cri- 
que. L'état  de  nos  pieds  ne  nous  eût  pas  permis  de  con- 
tinuer la  route  par  terre,  nous  eussions  été  obligés  de 
demeurer  plusieurs  jours  avant  de  nous  remettre  en 
marche. 

8.  Nous  nous  embarquâmes  le  8  de  bonne  heure,  et 


f  174  ) 
filvori«és  par  la  lapidilé  du  oomaiit ,  nous  arrivâniei  to 
quatre  jours  à  notre  établissement.  Nous  fûmes  aceom* 
ip^gnés  dune  pluie  presque  oontititteUtf. 

^e  n  «î  pcHiH  eherohé  ^  dans  cette  réIatio|>)  à  v^êttit 
U>os  kt^  désagrémeos  ei  même  )eft  danugevs  auxquels  nous 
ifivona  éiç  ^posés^  Une  perti»  qtii  fol  ttès  aeiiaiblè  pbur 
ttoufti  f«H  c^ile  d'un  des  domeatîqiies  de  Ferf<tf,  gdrçôîl 
épfoMvé  pai^  ?i|iq  années  de  aerrice.  Je  pet^s  aus$i  mon 
chass^ni^^  qui  m  etaîl  très  àtéaofaé  et  de  la  pktfs  ^ndé 
miUté.  On  peut  ae  faire  une  idée  de  ce  qu'on  a  à  sôuT^ 
frir  dans  ces  vasies  siBjiiudea ,  èù  soaPtem  on  peut  être 
f^^andonn^  par  Us  sauvages  qi^  Thabiteni  Jn  regt^ettë 

|:>eauQQup  que  la  santé  de  Femré  ne  m^aif  pus  pertnik  de 

* 

49ineui'èir  le  lempa  qi>è  j  aurais  désiré  sur  téa  bérife  dé 
VAganûware.  J  aurak  aubsi  vouln  fiiirè  un  sé^ur  phri 
pr^l^ngé  dans  les  montagnes;  il  m*eùt  sans  (kltite^iiiiàà 
même  de  reconnaître  la  cause  des  détonalione  souter- 
rain.^ qUQ  «0^91  aVQOS  enlendues.  âéiit>oe'  les  derniers 
efforts  4'uo^o]i<^n  éteint?  s6al-oa  des  indices  de  «iii*#i? 
Je  s^r^is  pluiiot  p^ur  cette  dernière  présomfUion.  HAA- 
tant  qu^ue  lempa  ehez  les  Gonasansy  une  étude  plus 
approfondie  de  leurs  roosurs,  de  l^uro  usages  attrait 
pe^^être  présenté  un  contraste  piquant  atec  cellèa  des 
Ogrampii)  au  lieu  que^  dans  un  passage  rapide,  je  n'a) 
pi|  saisir  que  quelquea-uhs  des  traits  génétaui:  les  plus 
^Pp^^n^^  F^prré  i  quoique  aaseà  bien  vétabft,tie  pdutait 
se  penin^Uci  de  passer  rbif^ev  en  est  endroit.  H  étaié 
preissi^d^lt^venir  à  GayeoaApour  se  tnaiief.  JOsé  Atffo^ 
nia  aK'kou^  épvQUTait  des  douleurs.  Nul  doute  que  liiéa 
r^berdhes  ne  m'eussent  conduit  à-  Ml  déceuvérie  dû 
qi)i|UiMin.a>  et  que  Je  n'eusse  obtienu  les  résnliais^  lesf 
plus   avantageux,  pendant   que  les   contrariétés  ^e 


(  »75  ) 

nous  avons  éprouvées  ont  rendu  notre  expédition  très 
onéreuse  pour  nous. 

J'^ffffipai  en  forme  4#  nomenclature  la  Ijste  des  divers 
ses  productions  de  Tintérieur.  En  indiquant  les  boîi ,  je 
me  bornerai  à  les  présente^  dans  Tordre  où  on  les  range 
ordinairement  dans  la  colonie,  d'après  les  divers  usages 
auxquels  on  les  emploie. 

Je  ne  ferai  atissi  que  donner  le  nom  des  animaux,  beau- 
coup ayant  ûé\k  ét(é  décrits.  Cependant  une  description 
JétaiTlée  de  quelspies  oiseaux  et  de  plu$îieur9  poissons 
présenterait  des  détails  encore  neufs;  hmîs  ce  serait  sor- 
tir  des  bornes  que  je  me  suis  prescrites  d^ns  une  courte 
narration.  Ce  traitai  «erait  lobjet  d'un  ouvrage  ooni^- 
x]éra1)le  et  ir^s  int^^^n^ 

Sois  de  couleur  (ébénisterie). 


roage  et  jaune. 
HoDtouchi.  4^îolet  et  noir. 
BAgftt.  tin  des  plus  estimés  et  des 

filiid  «fres.  Se  ti>éii^e  près  de 

M  çrîfnn  A<}^9i  fnr  f«vaMles. 

Féréolle.  Ronge  feu. 
Laittre.   Rouge  foncé  rayé  de 
noir ,  grain  très  fin. 


})flyeo.  Noir. 

?9çii<iQQ^ .  NQir  et  jaivpi^;  ΀k  i||pu« 
cheté. 

Courbai'i.  Rouge. 

Bagasse.  Jaune,  semblable  au  bois 
de  Brésil. 

Cayac.  Propres  aux  roulettes  et 
poiiliéB. 


Canstfuù&on  naçaU  y  pouliage  ^  charpente. 


Bois  de  premiè»  e  qualké. 

Ébène  vert.  Gris  très  çominvi)* 

Oaaeapou. 

RAse  mâle. 

Parcouri.  Deux  eapteft^ 

Conratari. 

Canari. 

Balata.  Deux  espèces. 

Bois-'Canelle. 


^aii\t-Martin.  Rouge  et  blanc. 
Id.  Jaune. 
Tàenb. 
Bois  de  fer. 

Deuxième  tfuaUus. 

Coupi.  Rouge  et  blanc. 
Cœur  de  kors. 
Angélique. 
Cour  i  lie. 


(  i7« 


Manil. 

Ouapas.  Trois  espèce». 

Pagelet. 

Mafao.  Trois  espèces. 

Bois  urage. 

Bois  amer. 

Ëocens. 

Panali(S. 

Simarouba. 

Bois  agouti. 

Bois  macaque.  Rouge  et  noir. 

Bois  rouge. 

Carapa.  Rouge  et  blanc.  Sa  graine 

.  donne  de  fort  bonne  huile  à 

brûler,   et  qui  est  en  même 

temps     un     dessiccatif     très 


Grignon« 


cinjuift. 


Cèdre  noir,  première  qualité. 
Sàssafra  montagne. 
Bois  canelle. 
Rose  mâle. 

Deuxième  qualité. 

Acajou. 

Grignon.  Rouge  et  blané. 

Jaune. 

Gns* 
Cèdres.    Rouge. 

Blanc. 

Bagassé* 
Rose  femelle. 


prompte 

Une  quantité  d'autres  bois  qui  n'ont  pas  Aé  nbtns,sont 
ou  paraissent  bons  à  la  construction,  'et  une  plus  grande 
quantité  encore  ne  peuvent  être  d'aucune  utilité.  On  re- 
marquera dans  cette  liste  qu'il  manque  beaucoup  d'es* 
pèces  connues  dans  la  colonie  ;  c'est  que  nous  ne  les 
avons  pas  vues,  ou  que  nous  n'en  avons  trouvé  que 
quelques  individus  disséminés.  Ceux  que  nous  présen- 
tons, au  contraire,  se  montrent  par  familles^  et  couvrent 
de  grandes  étendues  de  terrain. 

Je  ne  parle  pas  ici  non  plus  de  plusieurs  arbres  dont 
il  est  fait  mention  dans  le  cours  du  voyage,  et  dont  les 
fruits  ou  lès  graines  sont  employés  par  les  Indiens. 

Palmistes. 


Paripous.  Dobt  le  fruit  est  fort 
bon  à  manger. 

Bâches. 

Pataouas.  Sa  graine  fournit  une 
excellente  huile. 

Coumous. 
Faux  sagou. 


Maricoupis. 

Bourlouri. 

Maripas. 

MonroumoaroD. 

Aouaràs. 

Moucayas. 

Counanas. 

Ouaille. 


(  »77  ) 

,   Lianes. 

La  connaissance  et  Vétude  des  lianes  seraient  très  im- 
portantes. Elles  ont  presque  toutes  leurs  usages  et  leur 
utilité  en  hygiène,  teinture,  vannerie,  etc.  Les  Indiens 
en  connaissent  beaucoup  qui  servent  à  enivrer  le  pois- 
son. Elles  leur  servent  aussi  de  liens  et  de  cordes. 

Quadrupèdes. 


Maïpouri  ou  Tapir. 

Cabiaille. 

Ona. 

Tigre  ronge  de  Gayenney  appelé 
par  les  Indiens  Sussnarana. 

Pacqne. 

Biche. 

GariacoQ. 

Agoutis. 

Aconchî. 


Couachi. 

Porc-épic. 

Fourmiliers.  Plusieurs  espèees. 

Écureuil. 

Chat  tigre. 

Chat  sauvage. 

Unau. 

Tatou  ou  Armadille. 

Pâtira. 

Ayra. 

Sarigue. 


Une  infinité  de  macaques  de  diverses  espèces.  Les 
plus  communs  sont  les  couatas,  singes  rouges,  tinas. 

Beaucoup  de  tortues  de  terre.  La  meilleure  à  manger 
est  le  taouarou ,  qui  ne  vit  guère  que  dans  l'eau. 

Oiseaux. 


L'aigle  blanc. 

Hûcos. 

Agamis. 

Marailles. 

Conllouyis. 

Raràs. 

Perroquets.  La  variété  en  est  cou- 

sidérabie. 
Perruches. 
Toucans. 
Perdrix. 
Aigrettes. 


Corbeaux  et  vautours. 
Paons. 
Pélicans. 
Canards. 
Sarcelles. 
Flamands  noirs. 
Cotingas. 
Pacacas. 

Guettes.  Dàix  espèces,  la  com- 
mune et  la  huppée. 
Cordons  bleus. 
Coqs  de  roche. 

i3 


(  I 

78) 

Tyran. 

Cardinaux. 

Camichi. 

Caciques. 

Charpentiers. 

Ramiisrs. 

Grîmperauds. 

Colibria. 

Nous  ayons  reconnu  dix-huit  espèces  de  colibris. 
Une  étude  et  une  recherche  spéciale  feraient  découvrir 
une  multitude  d'espèces  (}ui  n'ont  pas  été  décrites. 

Poissons, 


Aymaras. 

Pacous. 

Coamarous. 

Colimatas, 

Pucoussigue. 
Pacouî. 


Piracoucou. 

Carp^. 

A|ipa$. 

I4andubi. 


Raies. 
Soies» 
Gaweîrous. 
Pirailies. 


Piliqgas. 

Dans  les  pinotières  on  trouve  des  anguilles  d*uQ  tvès 
bon  goût. 

Anguille  électrique,  torpiles ,  dans  les  eaux  mortes. 
Une  multitude  de  caïmans;  beaucoup  de  loutres. 

Reptiles. 

Hàrasserine.    Les   Oyampis    i^e 
connaissent  ancan  remède  A  la 


Souccouroajoù.  Couleayi»  de 
plus  de  quarante  pieds  de  long 
sur  trois  de  clroonférence  ; 
couverte  d'écaillés  roussAtrçs, 

Jaracara.    Curai. 

(  Ces  deux  espèces  sont  veiiit 
meuses). 


norsorc  de  oe  serpent.  Elle 
)>rod9it  àes  opqvuMoiu;  qui 
enlèvent  l'individu  piqué  en 
peu  d*instans. 


Je  ne  citerai  point  d^uires  reptiles;  le  nombre  en  ç^t 
infini. 

Celui  qui  s'occuperait  de  la  recherche  des  inseetes 
serait  amplement  récompensé  de  ses  peines  par  des  dé- 
couvertes nombreuse 

Je  ne  parlerai  que  des  abeilles.  Il  j  en  a  deux  eApèees  : 
Tune  appelée  Haumaà  noire,  et  d'un  aspect  rebufam; 
Tautre  Quérôquo  ^  plu^  dégagée-,  de  couleur  fauve,  et 
dont  le  miel ,  X\fé  av^  «oin ,  est  très  bon. 


(  »79  ) 

Extrait  du  journal  etun  voyage  sur  la  côte  de  la  Chine^ 
depuis  la  province  de  Canton  jusquà  Leaou-Tung^ 
dans  la  Tartarie-Mantchou ,  en  1 83^-33,  par  le  rev 
Charles  Gutzlaff.  (i) 

.......  Le  i4  janvier  i83a,  nous  jelàmes  Tancre 

sous  une  île  où,  moins  gènes  que  nous  ne  Tavions  été 
précëdemment  par  la  présence  des  mandarins,  nous 
pâmes  communiquer  davantage  avec  les  habita ns.  Cette 
ile,  d'un  aspect  très  pittoresque,  contient  un  temple  spa-* 
cieut  ;  les  prêtres  et  le  peuple  manifestaient  un  grand 
désir  d  avoir  des  livrea  chrétiens.  Nous  remarquâmes  un 
édit  affiché  et  qui  défend  la  possession  d'aucune  arme  , 
soui  p^ne  de  décapitation.  D'un  temple,  qu*à  sa  flèche 
dorée  ou  reconnaissait  pour  un  temple  impérial,  on 
découvrait  tout  le  pays  au  sud-ouest,  dont  la  vue  était 
riante  et  variée. 

Le  17  janvier,  nous- fîmes  route  pour  Kin-Tang,  île 
qu0nou9  avions  .visitée  déjà  à  bord  du  Lord  AmliersiU 
A  cette  dftte^  \%  saisii^n  étuit  très  rigoureuse  et  le  froid 
devint  siîoHui^e,  que  plusieurs  hommes  de  lequipage 
y  suqcombèrent.  Pendant  Vhiver,  la  <K)nditiQn  des  pau- 
vrest dan^.ce^piiys  est  d^s  plus  déplorables;  leur  unique 
oioy^n  de  chauffage  est  d  avoir  suspendu  à  leur»  mains 
UQ  pot  à  feu  où  sont  quelques. charbons  allumés.  Pour 
s^ préserver  du  froid,  ils  portent  cinq  à  ^ix  épaisses 
jaquettes  ouftée^  avec  du  coton;  mais  la  chaleur  pro^ 
dnit0  pat  c^t  excès  de  vétemens  et  la  malpropreté  eq- 
geiidrent  de.f  maladies  cutanées ,  qui  deviennent  invété*- 
rée9.  L'of^Mmie  y  ^st  plus  conimMne  qu'en  aucune 

(i)  Tiré  cta  i?^)»«rtoi>e i;Aî>io» pôar  juin  i833,  pubHé  à  Canton,  et 
inséré  dâos  la  Gazette  naekmaie  4e  l^îiadeïphit  àvk  7  janvier  i834. 

i3. 


(  i8o  ) 
outre  partie  du  monde  ;  cette  circonstance  est  attribuée 
à  la  conformation  particulière  de  Tœil ,  qui  est  généra- 
lement très  petit  et  souvent  enflammé  par  le  renverse- 
inent  des  paupières.  Nous  parcourûmes ,  dans  la  partie 
méridionale  de  cette  île,  beaucoup  de  montagnes  et  de 
Taljées  ,  et  partout  on  nous  fit  un  accueil  amical* 

De  là  nous  cinglârmes  vers  Kètow-Point/ partie  avan- 
cée du  continent  y  dont  les  plaines  apparaissaient  cou- 
vertes de  plantations  de  thé;  les  montagnes- abondaient 
eti  pâturages;  mais  les  Chinois  n'élèvent  pas  plus  de 
bétail  qu'il. n*en  faut  pour  les  besoins  de  l'agriculture. 

Âpres  être  restés  sept  jours  sur  cette  côte ,  nous  al- 
lâmes visiter  diverses  autres  parties  du  groupe  de  Ghu- 
san.  Le  temps  était  alors  lourd  et  orageux.  Le  4  février, 
oh  toucha  à  l'île  de  Poo-To ,  latitude  So"»  3'  9  longitude 
i!2i<>.  Un  temple  construit  sur  un  rocher  saillant,  contre 
lequel  les  vagues  de  la  mer  venaient  se  briser,  nous 
donna  quelque  idée  du  génie  des  habitans.  Plusieurs 
prêtres  de  Budha  se  promenaient  sur  la  rive,  attirés  par 
l'aspect ,  nouveau  pour  eux ,  de  notre  vaisseau  ;  d'autres, 
vêtus  d'habiilemens  sales  et  communs ,  se  hâtaient  de 
venir  à  notre  rencontre,  en  chantant  des  hymnes;  tous 
acceptaientavecempresisementles  livres  qui  leur  étaient 
offerts ,  en  criant  :  «  Gloire  à  Budha!  »  Nous  montâmes 
à  tin  temple  considérable ,  environné  d'arbres  et  de 
bambous.  Un  élégant  portique  et  une  porte  magnifique 
donnaient  eiitrée  dans  une  vaste  cour  entourée  de  bâti- 
mens ,  servant  à  la  demeure  des  prêtres.  En  pénétrant 
dans  cette  enceinte,  les  colossales  images  de  Budha  et 
de  ses  disciples,  les  représentations  de  Kwanyin,  déeisse 
de  miséricorde,  et  autres  idoles  difformes  ;  enfin  les  mu- 
railles spacieuses  et  bien  ornées  offrent  un  spectacle 
curieux   et    imposant.  Les  prêtres  lisaient  nos  livres 


(  i8t  ) 
avec  avidité  :  te  traité  qui  leur  plaisait  le  plus  était  un 
dialogue  entre  Chang  et  Ymn^  le  premier^  chrétien , 
lautre  païen. 

De  ce  lieu  nous  suivîmes  une  route  pavée ,  d'où  nous 
apercevions  beaucoup  d'autres  édifices  sacrés ,  mais  plus 
petits ,  et  qui  nous  conduisit  à  d'énormes  rochers  de 
granit,  sur  lesquels  étaient  des  inscriptions  en  gros  ca- 
ractères; Tune  d'elles  signifiait  que  «  la  Chine  possède 
des  sages  ».  Les  excavations  de  ces  roches  étaient  rem* 
plies  de  petites  idoles  dorées  et  surchargées  d'inscrip- 
tions. En  continuant  notre  marche,  nous  nous  trou  vî- 
mes tout-à-coup  en  vue  d'un  temple  impérial ,  avec  ses 
tuiles  jaunes,  le  plus  grand  qui  se  fût  encore  offert  à 
nos  yeux.  Un  pont  jeté  sur  un  étang  artificiel  conduisait 
à  une  vaste  cour  pavée  en  dalles  carrées  ,  et  dont  les 
murailles  présentaient  de- nombreux  attributs  de  Fart 
chinois^  Les  images,  de  proportions  colossales^  étaient 
faites  en  terre  et  assez  bien  dorées.  Dans  le  temple,  on 
avait  placé  des  cloches  et  de  grands  tambours ,  qui  ser- 
vaient à  accompagner  le  chant  des  prêtres.;  le  son  d'une 
petite  clochette  servait  à  régulariser  la  mesure,  et  à  de 
certains  intervalles  ,  les  grosses  cloches  et  les  tambours 
résonnaient  ensemble  y  dans  la  Tue  de  rendre  le  dieu 
Boudha  attentif  aux  prières  qui  lui  étaient  adressées  ; 
les  mêmes  mots,  dans  ce  récitatif,  revenaient  souvent 
jusqu'à  cent  fois.  Le  temple  qu'on  vient  de  décrire  fut 
bâti  sous  le  règne  de  la  dynastie  de  Leang^  environ  55o 
ans  avant  l'ère  chrétienne;  il  fut  érigé  en  l'honneur  delà 
déesse  de  miséricorde,  qu'on  prétend  être  descendue  en 
ce  lieu.  Quoique  l'île  de  Poo-To  n'ait  pas  plus  de  12 
milles  carrés  de  surface,  on  y  compte  deux  grands  édi- 
fices consacrés  au  culte,  et  soixante  petits  desservis  par 
a,ooo  prêtres.  Il  n'est  permis  à  aucune  femme  d'y  habi- 


(  i8a  ) 

ter,  ni  même  à  des  laïques ,  e^Lcepté  les  g«ens  de  service. 
Pour  soutenir  ce  nombreux  clei^é,  ou  a  afiecté  les 
terres  situées  vis-à-vis  File,  et  qui  sont  affermées  $  mais  le 
produit  en  étant  encore  insuffisant,  on  y  supplée  par  des  , 
quêtes  au  loin  et  qui  s'étendent  même  jusqu'à  Stam. 
L*île  étant  un  lieu  de  pélerina|;e,  est  fréquentée  par 
beaucoup  de  personnages  riches,  principalement  par  des 
capitaines  dont  les  expéditions  ont  été  heureuses  ^  leure 
dons  contribuent  également  à  l'entretien  des  prêtres^ 
Poo-To  semble  au  premier  aspect  une  terre  de  féerie; 
on  est  frappé  d'admiration  par  ces  grandes  inscriptions 
gravées  dans  le  granit ,  ces  temples  majestueux  et  éié* 
gans,  le  pittoresque  des  sites,  et  surtout  par  un  mau- 
solée gigantesque,  qui  renferme  les  ossemens  et  les 
cendres  de  plusieurs  milliers  de  prêtres. 

Nous  visitâmes  ensuite  d'autres  îles  du  groupe  Chu'- 
san,  qui  étaient  fertiles  et  bien  peuplées;  la  propaga* 
tion  de  la  foi  y  rencontre  moins  d'obstacles  que  dans 
la  plupart  des  îles  de  l'Océan  Pacifique ,  et  les  habitans 
comprennent  assez  facilement.  Ces  îles  ont  été  visitées 
par  hasard  par  des  navires  anglais,  pendant  le  dernier 
siècle;  mais  elles  n'ont  point  été  explorées  avec  soin  par 
aucun  navigateur  européen.  Nous  avons  tâché  de  les 
reconnaître  aussi  bien  que  les  circonstances  l'ont  per- 
mis;  nous  avons  aperçu,  dans  le  grand  Ghuâan  des 
monts  sourcilleux  et  des  vallées  fertiles,  dont  quelques- 
unes  sont  formées  d*un  sol  d'alluvion.  Tout  le  groupe 
peut  renfermer  un  million  d'habitans. 

Après  avoir  fait  quelque  séjour  sur  la  côte  deSeang- 
Shan,  qui  appartient  au  continent,  nous  nous  rendisnes 
à  Shih-Poo ,  par  latitude  29°  2' ,  et  on  y  jeta  l'ancre  le 
1er  avril.  Ce  lieu ,  situé  au  centre  d'un  bassin,  offre  le 
havre  le  plus  sûr  qu'il  y  ait  au  monde.  Jusqu'alors  la 


(  »83  ) 

saison  avait  été  froide  et  surchargée  d*épais  brouillards  ; 
on  avait  été  des  semaines  entières  sans  voir  le  soleil , 
même  en  mars  ;  mais  à  cette  époque,  le  printemps  appa- 
rat dans  toute  sa  beauté |  le»  champ»  s«  couvraient  de 
verdure  et  les  parfums  du  pécher  embaumaient  lair. 

Nous  arrivâmes  en  vue  de  la  côte  de  Fuhkeen ,  dans 
un  moment  de  grande  disette.  La  plupart  des  habitans 
n  ataient  pouf  toilte  nourriture  qile  des  patates  douces 
séchées.  La  révolte  qui  avait  lieu  à  Fonliose  avait  empê- 
ché le  départ  des  jonques  qui  exportent  ordinairement 
des  provisions  et  des  céréales  de  cette  île;  on  se  nour- 
rissait d*épis  de  blé  encore  verts,  grillés  ou  bouillis 
comme  du  riz.  Les  hommes  de  Fuhkeen  ont  encore , 
comme  autrefois ,  le  monopole  du  commerce  de  toute 
cette  c6te« 

Dans  le  cours  de  nos  ekoursions,  nous  reconnûmes 
Kin-Mun,  grande  île  au  nord  du  havre  d'Âmoj,  où 
d'immenses  rochers,  entassés  les  uns  sur  les  autres, 
semblent  avoir  été  ainsi  disposés  par  la  main  des  hom*^ 
mes*  Quoique  stérile ,  elle  renferme  5o,ooo  habilans , 
qui  sont  de  hardis  navigateurs  et  marchands. 

Après  un  voyage  de  six  mois  et  neuf  jours,  nous  tou- 
châmes â  Lintin,  près  Macao,  le  ag  avril. 

W. 


(  i84) 


DEVXIËSIE  SECTION. 


POGUMENS,    GOMMUINICATIONS,   NOUVELLES 
GEOGRAPHIQUES,    ETC. 


Notice  sur  les  monts  Cotocton  de  la  Virginie  et  du 
Màryland,  par  C.  S.  Rapinesqub. 

Tout  ce  que  Ton  a  écrit  sur  les  monts  AUeghany,  et 
les  cartes  qui  en  ont  été  publiées,  sont  vagues  et  sans 
détails  exacts,  même  dans  les  lieux  et  passages  les  plus 
connus  et  fréquentés,  tels  que  celui-*ci;  car  il  y  a  long- 
temps que  Jefferson  a  rendu  fameux  le  passage  du  fleuve 
Potomak  dans  ces  montagnes.  Maintenant  il  y  a  des 
routes  très  fréquentées ^  un  canal  longeant  le  fleuve,  et 
une  route  de  fer  dans  le  voisinage;  cependant  toutes  les 
cartes  sont  fautives  à  l'égard  de  oe  passage  et  des  monts 
voisins. 

Le  nom  même  de  ce  défilé  de  montagnes  est  presque 
ignoré  y  hormis  dans  le  voisinage,  et  ne  se  trouve  pas 
porté  sur  les  cartes  :  ce  nom  est  Cotocton  y  beau  nom 
aborigène  très  sonore,  et  que  je  vais  introduire  en  géo- 
graphie. Sa  largeur  est  de  14  milles. 

Le  fleuve  Potomak  sépare  les  monts  Alleghany  du 
nord  des  monts  Apalaches  du  sud.  Ce  passage  ou  défilé 
se  nomme  Cotocton,  ainsi  que  les  collines  qui  le  for- 
ment, et  les  deux  rivières  qui  y  affluent  du  nord  et  du 


(  »85  ) 

sud.  H  en  est  de  même  plus  au  nord ,  où  le  passage  du 
fleuve  Hudson  se  nomme  Mattawan  comme  les  collines 
attenantes,  ce  passage  divisant  les  monts  AUeghany  des 
liionts  Taconick. 

L- esquisse  ci-jointe ,  quoique  très  imparfaite,  donnera 
une  idée  de  la  structure  de  ces  monts  et  de  leur  défilé. 
Elle  comprendenViron  48  milles  anglais  du  nord  au  sud, 
depuis  leis  bornes  de.  la  Pènsylvanie  jusqu'au  Sp*  degré 
de  latitude  nord.  J  ai  passé  cinq  fois  ces  montagnes  en 
plusieurs  lieux,  en  1819,  1825,  i83a  et  i833,  et  ce 
n*esft  que  cette  année  que  j*en  ai  pu  saisir  toute  la  coufi- 
gùration  physique  ^  toutes  les  cartes  me  trompant  en  ne 
mettant  qu'une  rangée  étroite  de  montagnes  où  il  y  en 
a  trois  ou  quatre,  et  les  appelant  simplement \5/z/&-/{{V/^e 
ou  Crête-Bleue. 

U  y  a  d'abord  la  montagne  isolée  de  Monocasy,  formant 
un  avant-poste  en  Maryland,  sous  le  nom  de  Sugarloaf 
ou  Pain -de-Sucre,  quoiqu'elle  ne  soit  pas  conique;  mais 
sa  forme  est  trilobé  ou  à  trois  éminences  ai^ondies.  Elle 
a  i5  milles  de  tour  et  600  pieds  de  haut.  Sa  structure 
géologique  est  primitive;  c'est  en  quelque  sorte  un  cris- 
tal de  quarz  blanc.  Elle  est  déboisée ,  le  bois  en  ayant 
été  coupé  pour  les  forges  ;  mais  les  arbres  poussent  de 
nouveau.  Elle  a  plus  de  5o  sources  d'eau.  A  l'ouest  sont 
les  montagnes,  qui,  vers  les  bornes  dé  la  Pènsylvanie  , 
où  elles  forment  un  plateau  de  8  à  10  milles  de  large,  se 
divisent  en  trois  branches  de  longueurs  très  inégales, 
et  qui  sont  toutes  trois  coupées  par  le  Potomak.  La 
branche  ouest  est  la  seule  qui  soit  continue,  quoique 
coupée  par  une  foule  de  cols  et  s'appuyant  sur  un  pic 
nommé  mont  Misery,  justement  sous  la  borne  du  Mary- 
land  et  Pènsylvanie,  qui  a  plus  de  i,aoo  pieds  au-dessus 
de  la  vallée  qu'il  surmonte. 


(  «86) 

La  deuxième  branche  du  milieu  est  la  plus  courte, 
n'ayant  que  20  milles  de  long,  dont  la  moitié  dans  chaque 
état.  La  vallée  en  Marylaud  se  nomme  Pleasanl-VoUey-y 
et  en  Virginie,  HoUers-Falley  (Vallées  agréables  et 
creuses).  Sa  largeur  est  de  a  milles  au  plus.  Elles  sont 
bien  arrosées. 

Entre  cette  branche  et  la  troisième  ou  orientale ,  gtt 
la  grande  vallée  de  Gotocton ,  ou  plutôt  les  deux  vallées 
du  nord  et  du  sud  ^  portant  toutes  deux  ce  nom ,  ainsi 
que  leurs  rivières  |  chacune  a  environ  ao  milles  de  long 
ex  /^k  S  de  large.  A  Test,  gisent  les  monts  Gotocton  du 
nord  et  du  sud,  qui  deviennent  graduellement  des  col- 
lines dans  la  Virginie,  par  Télévation  du  terrain  qui  les 
porte,  et  se  nomment  Hicceiy-Hilh  et  Bull-hills (colline 
des  Noyers  et  des  Taureaux),  s  étendant  à  plus  de  100 
milles. 

Les  monts  Gotocton  s'élèvent  d'environ  1,000  pieds 
au-dessus  du  fleuve  et  i,aoo  au-dessus  de  la  mer.  Ils 
sont  primitifs;  les  roches  sont  de  granit  et  quarz  blanc 
et  coloré  en  masses,  avec  d'autres  minéraux. Elles  sont 
boisées,  quoique  stériles  généralement;  les  vallées  entre 
les  branches  sont  fertiles  et  cultivées,  avec  des  schistes 
primitifs.  A  l'ouest,  vient  la  grande  vallée  calcaire ,  qui 
les  sépare  des  AUeghany  propres,  ayant  600  milles  de 
long  et  1 5  de  large. 


Établissemeut  d'une  nouvelle   colonie  pour  les  nom 

libres ,  au  cap  Palmas. 

La  Société  de   colonisation  de    lÉtat  de  Maryland 
(auxiliaire  de  la  Société  de  colonisation  américaine  des 


(  «87) 
noirs  libres  ),  form^ée  en  janvier  i83i,  fit  partir  en  octo^ 
bre  de  la  méttie  ann^e,  le  navire  VOrion  pour  Monrovia^ 
avec  trente-et*un  émigrans  sous  la  direction  du  docteur 
Jâiiies  Hall.  Dans  le  mois  de  décembre  suivant,  la  légis«> 
lature  du  Màryland  bccorda  une  somme  de  âoo^oob 
dollars ,  pour  le  transport  et  la  colonisation  d'émigrans 
en  Afrique ,  et  le  cap  Palmàs  fut  choisi  pour  y  former 
un  nouvel  établissement. 

Le  docteur  Hall  décrit  ainsi  les  avantages  de  cette  po- 
sition. 

«  La  côte  d'Afrique,  lorsqu'on  a  suivi  une  direction 
sud-est,  en  partant  du  Rio-Grande  et  passant  par  Sierra- 
Leone,  le  cap  Mount,  Monravia  ,  Grand-Bassa  et  la  ri- 
vière Cestos,  tourne  ici  (au  cap  Palmas)  à  Vest-nord- 
estvers  le  cap  Trois-P ointes  ^  Tembouchure  du  Niger 
et  Fernando  Po,  dans  la  baie  de  Biafra  {theBigktof 
Biafra).  Le  voyage  de  retour  du  cap  Palmas  aux  Etats- 
Unis  ou  en  Europe  est  toujours  facile,  les  vents  alises 
du  nord-ouest  régnant  constamment;  tandis  que  plus 
à  lest,  vers  Tembouchure  du  Niger,  on  se  trouve  hors 
de  Tinfluence  de  ces  vents,  au  milieu  de  calmes  et  de 
courans  qui  rendent  la  navigation  longue  et  pénible.  La 
position  du  calme  Palmas  doit  en  faire  un  jotir  un  point 
important,  comme  entrepôt  commercial,  et  comme 
lieu  de  relâche  pour  les  navires  américains  ou  euro-» 
péens  destinés  pour  le  Niger. 

«  La  température  de  ce  cap  est  à-peu-près  la  même 
que  celle  de  Monrovia,  quoique  cependant  elle  soit 
reconnue  plus  saine.  Un  Anglais, le  capitaine  Spencer, 
qui  a  conduit  pendant  quatorze  ans  un  établissement  à 
Tembouchure  de  la  rivière  Gestos,  entre  Bassa  et  le  cap 
Palmas,  a  souvent  employé  sur  la  côte  des  maîtres  de 


(  i88  ) 

navires  et  leurs  équipages  pendant,  des  semaines  et 
miême  des  mois  entiers  ^ .  s^ns  qu'ils  en  aient  res^ejiti 
aucun  mal,  tandis  que,, dans  les  établissemens  actuels.^ 
un  étranger  ne  peut  passer  une  nuit  à  terre  sans  être 
iuçommod^.  Cet  effet  est;  attribué  aux  marécages:  de 
mangliers  (  Rhizophora)  formés = par  les,  énoripesquaintiT 
tés  de  dépôts  d'alluvion,  apportés  par  les  rivières  Gain* 
bie,  Domingo,  Rio-6rande,  Nunez,  Pongas,  Kabba, 
Sier ra- Leone ,  Karamanka  et  Piscou.  Au  contraire,  de- 
puis la  rivière  Saint-Paul,  autour  du  cap  Palmas,  jusqu'à 
TAssi née,  près  le  cap  Trois-Pointes,  on  ne  rencontre 
point  de  grands  fleuves  qui  forment  de  semblables  cou- 
ches alluvionnaires. 

«  Un  autre  avantage  du  cap  Palmas  est  de  fournir  du 
riz ,  dont  les  bâtimens  ont  toujours  besoin ,  pour  faire 
leur  voyage  de  retour. 

«La ville,  située  à  la  pointe  méridionale,  où  le  pro- 
montoire se  lie  au  continent,  regarde  la  rade  au  sud^; 
de  ce  point,  le  cap  se  dirige  au  nord-ouest,  et  se  ter- 
minant par  des  rochers  inaccessibles  et  presque  perpen- 
diculaires ,  forme  entre  cette  extrémité  et  la  terre  une 
baie  sûre  et  commode.  Le  point  culminant  de  ce  pro- 
montoire est  à  loo  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer^ 
et  une  batterie  de  quelques  pièces  qui  y  serait  placée 
suffirait  pour  commander  la  ville,  la  baie,  la  rade,  et  le 
pays  qui  se  trouverait  à  portée  de  canon.  » 

Le  docteur  Hall ,  nommé  agent  de  la  Société,  devait 
mettre  à  la  voile,  cet  automne,  pour  la  nouvelle  colonie, 
sur  un  bâtiment  capable  de  contenir  soixante-dix  à  cent 
émigrans,  dont  vingt-cinq  du  Maryland,  et  le  surplus 
pris  parmi  ceux  des  habitans  de  Libéria  qui  voudraient 
quitter  leur  résidence. Ce  navire, outre  les  marchandises 
nécessaires  pour  payer  le  territoire ,  portera  des  armes. 


(  i89) 
muniiions  et  provisions  pour  six  mois,  les. charpentes 
du  magasin  général  et  de  la  maison  d agence, les  outils, 
instrumens  aratoires,  etc.  ir restera  en  vue  du  cap  Pal- 
mas,  jusqu'à  ce  qii* une  batterie  ait  été  élevée  et  garnie 
de  ^anôn  et  qUe  rétablissement  soit  en  activité.  Dss  ex* 
péditionsÂe  succéderont  ensuite,  et  On  établira  toutes 
lés  fortifications  nécessaires  à  la  'défense:.de  la  colonie. 


>i-^ 


État  de  renseignement  dans:  la  colonie  de  Libéria 
(jéfrique)mid>ajmni8i2. 

m  •  , 

Il  y  a  une  école  publique  de  garçons  et  une  de  filles 

dans  chc^cun  des  districts  de  la  colonie,  savoir  : 

.  '  '  '  .  "       .  •  ' 

2  à  Monrovia^  comptant.     36  garçons',  67  filles. 
2  à  Càldwell   ........    34  4^ 

2  à  Millsburg.  .  .  .....     21.  11 

.91  IIO 

Ce  ijui  donne  pour  les  élèves  des  deux  sexes,  ao  i 

Auxquels*  ajoutant  le  nombre  dès  adultes 
qui  suivent  une  classe  du  soir  ouverte  à  Cald- 
well , aS 


Le  nombre  des  individus  qui  reçoivent  les 
bienfaits  de  1  instruction  s'élève  à 226 

On  leur  enseigne  la  lecture,  l'écriture,  le  calcul,  la 
grammaire  et  la  géographie. 

Les  instituteurs  reçoivent  chacun  un  salaire  annuel 
de  400  dollars ,  et  les  maîtresses ,  200  dollars. 


(  ^9^  ) 
stralif  de  cet  état ,  le  plus  important  de  TUnion  Améri- 
caine par  sa  position,  sa  population,  ses  richesses, et  les 
avantages  naturels  du  pays,  ou  qui  désirerait  se  former 
une  idée  nette  du  système  qui  a  prévalu  dans  le  partage 
de  son  territoire  en  propriétés  particulières,  pourra  pui- 
ser dans  cette  carte  d'utiles  rehseigneméns: 

C'est  avec  un  véritable  plaisir,  monsieur,  'qiie' je  vous 
annonce  la  formation  d'une  société:  dont  lés* travaux 
serviront  bientôt,  je  l'espère^  à  hàtêr  là  marche  des 
connaissances  géographiques.  Je  parlé  du  lycée  qui  vient 
d'être  organisé  au  dépôt  de  la  mariné  à  New-York,  sous 
le  nom  de  l/mtedStates  naval  Lyceum,  Les  résultats  les 
plus  impor^ans  de  cette  nouvelle  association  seront  de 
réunir  les  efforts  des  officiers  de  la  marine  marchandé 
et  de  celle  de  l'état  ;  de  leur  donner  des  instructions  pour 
les  recherches  scientifiques  qiie  leurs  fréqùens  voyages 
pourront  les  mettre  à  même  de  faire  ;  de  leur  fournir  un 
dépôt  pour  les  objets  intéressans  ou  curieux  qu%  au- 
Font.rapportés ,  et  enfin  de  leur  offrir  les  moyens  de  pu» 
blie»*  l'es  bbservjations  et  découvertes  qu'ils  aui^ont  faites. 

Je  mé  plais  à  croire,  monsieur^  que  la  Société  dé  Géo- 
ghiphie  se  i  félicitera  dé  k  fo^nlatidii  de  éé  lioniiVel  auxi- 
liaire  dans  une  tillé  dont  les  "vai&seaii'x-,  sbit  du  gouver- 
nement, soit  du  GOnimerce^  pénètrent  dans  toutes  les 
mers;  et  s'il  paraissait  utile  à  là  Société  d'établir  avec 
cette  iassociatioii  dé  cels  rapports  qui  naissent  de  l'identité 
du  bîit et  de  la  coiiimunauté  des  travaux,  je  m'estimerais 
hemisux  d'en  dévénil*  l'intermédiaire. 


• .  Pilote  de  la  côte  des:  Deux* Amérique»  y  donnant  les  in- 
dications des  principaux  havres*,  anses  et  promontoires 
existant  sur  cette  côte,  les  directions;  des  ven^ ,  les  kiti- 
tùde  et  longitude,  et  une  table  des  inaré^ ,  ^atEdmund 


(  193  ) 

M.Blunt]  12*  ëdit.  (657p.gr.  in-8«).  New-Yorî,  i833. 

Le  mérite  de  cet  ouvragé ,  auquel  Tauteur  a  consacré 

quarante  années  de  sa  ^ie ,  est  constaté  par  le  fait  de  la 

vente  de  ofi)te  tf  îtic^i  fi^iccf wves  q^i  Qi|X\éppisé  87,000 

«.1  "  *  • 

exemplaires. 

L'auteur  a  puisé  aux  sources  tes  plus  authentiques,  en 
s  appuyant  des  e^loratipns  j:aite^  par  ordre  du  gouver- 
nement américain ,  de  renseignemens  certains  fournis 
par  les  pilotes -cô tiers,  caboteurs ,  et  des  travaux  et  com- 
munications jdfts  naarigalBUES  les  plus  dislÎDgués  de  tous 
les  pays,  et  enfin  de  ses  propres  observations.  Dans  un 
travail  aussi  étendu,  puisqu'il  s'agit  de  donner  des  indi- 
Cfttipps «ijr  uf^  cote  4epjM* 4^.6iP^1>  toI^^^/CP  lMn;^Ht^r, 
lauteur  ^e  ^e  flatte  pas  d'êtr^  à  lahri  de  toute  ^re^r  ; 
mais  il  a  }a  conscience  d'avoir  apporte  à  cet^  grai^de 
tâche  un  zèle  infatigable  et  scrupuleux  que  Tappât  du 
gain  n^a  point  stimulé ,  puisque ,  malgré  le  grand  nombre 
des  éditions,  4és  profits  de  cet  ouvrage  ont  été  entière- 
ment absorbés  par  les  cfépénses  qu'il  a  exigés.  ' 

M.  Blunt  fait  remarquer  que  depuis  la  première  édi- 
«ten  en  fk'/otej  le  taux  ordinaire  de  rassoTAtîce  a  dimi- 
nué de  moitié  pour  ^es  Mtimens  côfiers,  et  des  quatre 
cinquîètnespour  les  navires  allant  à  la'NouveHie-Orléans^, 

« 

et  quil  est  hors  de  dduie  que  les  progrès  dé  la  science 
hydrographique  n'aient  contribué  à  cette  réducfion:- 

jyiit<»nû«0  ;&a  f^éfaoe  jen  jléeluraat^^ie  .les  ÔAfirnDdtés 
loaifêé^  {Mr  J\àgé>et  îles  fi^tigtnes  n«  iai  permeitcustphis 
di9  famfà9jSiW  à  piMsidctt'  àxû.tte.p«^ticaitiDjn,  qui  6^ni 
confiée  a  âcm  fils ,  M.  iG.rfW.  Bhint.  W.         ^ 


1/4 


(  '94) 


>^M«^HH^^ 


TROISIEME  SECTION. 


ACTES   DE    LA   SOCI^T^ 


PROGÀS'TSRBAUX    DfiS   S^AUCB». 

Séance  du  7  mars  i834* 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

'  La  Société  royale  de  Londres  adresse  le  deuxième 
volume  de  ses  Transactions  pour  Tannée  i833. 

M.  Leprieur  écrit  à  la  Société  pour  lui  adresser  une 
notice  succincte  de  son  voyage  dans  la  Guyane  centrale. 
I^a  lecture  de  ce  document  est  réservée  pour  la  pro- 
chaine assemblée  générale. 

M.  Jouannin  écrit  à  la  Société  pour  lui  offrir,  au  non 
de  Tauteur,  un  exemplaire  de  louvrage que  M.  de  Falbe 
vient  de  publier  sous  le  titre  de  Recherches  sur  Fempla" 
cernent  de  Carthage,  AL  d*Aviçzac  est  invité  à  en  rendre 
compte. 

M.  Bianchi  dépose  sur  le  bureau  plusieurs  tmoiéros 
du  Journal  de  Smyme  et  des  Moniteurs  Ou&man  et 
Égyptien f  et  il  signale  divers  fragmep  s  gëogirapli^ùés 
qu'il  lui  paraîtrait  utile  d*extraire  pour  le  Bulletin. 

La  section  de  publication,  qui  avait  été  chargée  d'exa- 
miner le  manuscrit  de  M.  Lefel  sur  l'histoire  philoso- 
phique de  TAfrique  occidentale ,  présente  son  rapport 
sur  cet  ouvrage.  D après  ses  conclusions ,  la  Commission 


(  195  )       . 
centrale  décide  qu'il  n  y  a  pas  lieu  de  publier  ce  traTail 
dans  le  recueil  des  Mémoires  de  la  Société. 

La  même  section  avait  aussi,  à  exan^iner  la  proposition 
de  M.  d^Urville  relative  à  la  publication  du. voyage  dit 
Bonecheaà  Tile  d*Ainat  (Taiti).  Cette  relation  en  espa- 
gnol lui  paraît  intéressante  pour  Thistoire  de  la  géogra* 
phie,  et  elle  conclut  à  ce  qu'elle  soit  publiée  dans  le 
Recueil  de  la  Société ,  ainsi  que  la  traduction  française. 

La  commission  spéciale  chargée  d  examiner  le  concours 
relatif  au  nivellement  des  rivières  de  France ,  présente 
son  rapport  par  Torgane  de  M.  le  colonel  Corabœuf  | 
et  propose  qu*il  soit  décerné  une  des  médailles  d  or  de 
loo  francs  à  M.  Jodot,  auteur  d'un  mémoire  sur  le  ni« 
vellement  d'une  partie  du  cours  de  la  rivière  delaVesle. 
—  Adopté. 

M.  Jouannin  lit,  pour  son  frère,  un  mémoire  qu'il  a 
communiqué  dans  la  dernière  séance ,  sur  le  choix  de  la 
mesure  qu'il  conviendrait  d!adopter,  d'une  part ,  pour  le 
diamètre  des  globes  terrestres  artificiels,  et  d  autre  part^ 
pour  les  méridiens  des  cartes  géographiques  et  des  mêmes 
globes.  D'après  le  désir  de  l'auteur,  M.  le  président  dé- 
signe une  commission  composée  de  MM.  Corabœuf, 
Costaz  et  d'Urville  pour  faire  un  rapport  sur  ce  mémoire. 

M.  le  commandant  d'Urville  lit  un  récit  d'une  excur^ 
sion  qu'il  a  faite  à  l'île  de  Célèbes  dans  le  cours  de  son 
voyage  autour  du  monde. 

Séance  du  2t  mars. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

MM.  Galindo  et  Lavallée  adressent  de  Trugillo  et  de 
Trinidad  de  jQuba,  un  duplicata  des  lettres  qu'ils  ont 
écrites  à  la  Société  les  9  février  et  i^''^  octobre  1 833, et  qui 


(  »96) 
àé  ti-ouVent  diéjà  niénfidhfrëès  dahs  lei  procès- vëfbfaaîc' 
des  séances  do  21  £é|»téÂibre  et  dii  ^^  hotètxûyte  i833. 

Mv  I*a6»ifal  de  K4>Hsét>st€rrït  écrit  à  Ta  Sôdéié  péiff  lui 
offrir  lé  lon^  li  des  ineftièirâs  iij'dhjgràphîqiiés  t[iifî  ac- 
compagnéfit  son  Atlas  dé  U  mer  du  Siid.  Un  eiethplali'fe 
de  ce  vol^nve ,  adressé  pi^ééëdéMmé)^  à  la  Sôdtéiêy  hë  hii 
était  poiht  patVehli.    . 

M*  Gross-Hoffinger  écrit  à  là  Société  pour  lui  offrir 
pUlsieUfô  ouvragée  qu'il  à  puiMiéi,  et  il  éitprittre  le  désir 
de  Vdir  deB  i^èktbns  s'ôûtrîi'  éhtré  la  Société  doint  il  est 
meffîbré  et  TirtStitiit  géographique  qu'il  dirigé  âXelpiîg. 

MM.  lé  baron  de  tiadoucette  et  Fontanier  écrivent  à 
là  Société  pour  lui  tàiré  hommage,  le  premier,  de  son 
Histoire  des  H  dûtes- Alpes ,  et  lé  second,  de  son  t^oyage 
en  Orient, 

MJôhiàrd  èiithîiierlt  r^sàétttbléè  Bu  Voyage  dé  M.  d'Or- 
bigtijj  exécuté  dans  l'Attiérique  méridionale  pendant  les 
huit  dernières  ahnéës;  il  ànhonce  qiie  ce  vorjragetir  a 
rîappdrté  eh  Frî»iice  de  riches  collebtiohà  éthnôgraphî- 
Iqiies^  dé  noinbreux  vocabulaires  et  des  cafiés  itinéràix'es 
dé  toutes  ses  excursions  dans  la  Patùgonié^  dans  le  haut 
Pérou,  dans  lés  Cordillières ,  et  dans  les  proVittces  des 
M'oxos,des  ChiquitoSjCtfc.  Il  regdrdi?  ce  voyagé  cotiittié  un 
des  plus  inipôrians  qu'on  ait  faits  d)âp»is  IdDg^teteps 
dans  l'intérieur  ctes  terres. 

La  commission  spéciale  chargée  de  juger  le  concours 
relatif  au  prix  annuel  pour  la  déç^uterte  la  plus  impor- 
tante en  géographie  correspondant  à  Tannée  i83i,  dé- 
claré qu*elle  est  d*avis  qu'il  soit  décerné  à  M.  le  capitaine 
Rosà  là  grainie  médaille  d'or  dé  5oo  franéS,  pôufr'son  der- 
nier vbyhgè  dont  lé  ^rinéi^ml  objet  était  là  question  du 
J)àlssagé  nol*d-otiest  entre  lés  deux  Océaris.  lîiié  hiëntion 


(  '97  ) 
très  honorable  est  décernée  à  M.  le  capitaine  fiiscoe,pour 
ses  découvertes  dans  TOcéan  antarctique.  Enfin ,  la  com- 
mission a  décidé  que  les  voyages  de  nos  compatriotes, 
MM.  Victor  Jacquemont  dans  Tlndostan  et  d'Orbîgny 
en  Amérique,  seraient  cités  avec  distinction. 

La  même  commissiofD  conimumiqtie  le  pfCPgramto^  du 
prix  offert  par  S.  A.  B.  le  duc  d'Orléans.  La  rédaction 
en  est  adoptée. 

Après  délibération ,  la  Commission  centrale  remet  au 
concours  deux  sujets  de  f)riit  échus  au  3i  décembre  i833, 
et  pour  lesquels  il  n'est  point  arrivé  de  mémoires.  Le 
premier  de  ces  prix ,  relatif  à  \ histoire  mathématique  et 
critique  des  mesures  de  degrés ,  est  prorogé  pour  être 
décerné  à  la  séance  général^  de  mars  iSSS^jçtle^ecofid, 
relatif  aux  antu^uités  américcUnes^  estpro^o^^  poj^r  être 
décerné  en  mars  i836. 

M.  Roux  de  Rochelle  lit  une  notice  sur  les  principale;» 
navigations  entreprises  le  long  cl:es  côte3  occidi^otales  de 
TAmérique  du  Nord. 

,     m  '  '•  '•  .1., 

Hi  Jomaird  donne  d»s  ej^Iicaiior»s  Mr  une  graffide 
carte  manuscrite  de  TAmérique  ,.  de  1^64^  citée  dàH^ 
cette  notice  9  et  qui  est  depuis  peu  expose:  a  la  section 
géographique  de  la  Bibliothèque  royale* 

M.  d*Avezac  donne  lecture  de  la  suit^  de  $.6|  Études 
géographiques  et  ethnographiques  sur  Alger^ 


(  198) 


MEMBRE  ADMIS  DANS   LA   SOCIETE. 


M.  George  Robinson,  Toyageur. 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    SOCIETE. 


fùmm 


Séance  du  y  mars  i834. 

Par  la  Société  royale  de  Londres  :  Transactions  de 
cette  Société  y  i*  part.  i833.  i  vol.  in-4**. 

Par  M.  le  capitaine  Falbe  :  Recherches  sur  remplace- 
ment de  Carthagéy.  suii^ies  de  renseignemens  sur  plusieurs, 
inscriptions  puniques  inédites  y  de  notices  historiques,  géo- 
graphiques y  etc.  y  avec  le' plan  topograpfaiqae  du  terrain 
et  des  ruines  .de  la  ville  dans  leur  état  actuel ,  etc.  i  vol. 
in-8''  et  atlas  in-folio. 

Par  la  Société  de  géologie  :  Feuilles  6  à  9  du  tome  iv 
de  son  Bulletin. 

Par  M.  le  directenr  :  Bévue  des  voyages,  3«  livraison. 

Par  M.  de  Moléon  :  Becueil  de  la  Société  Polytech- 
nique,  a'  série,  n»  2,  cahier  de  février. 

Par  M.  le  directeur:  Mémorial  encyclopédique  y  cahier 
de  février. 

Par  MM.  les  directeurs  :  24  numéros  du  Journal  de 
Smyme,  5  numéros  du  Moniteur  ottoman ,  et  i  numéro 
du  Moniteur  égyptien. 


(  «99  ) 


Séance  du  21  mort. 

Par  M.  ramiral  de  Rrusenstern  :  Recueil  de  mémoires 
hydrographiquesy  a*  vol.,  in-4**.  Saint-Pétersbourg,  1827. 

Par  M.  Albert^Moritémont  :  Bibliothèque  universelle 
des  'voyages  y  16"  livr. ,  in-8°. — Voyage  de  Vancouver. 

Par  M.  Fontanier  :  Voyages  en  Orient^  entrepris  par 
ordre  du  gouvernement  français  (second  voyage  en  Ana- 
tolie  ).  I  vol.  in-8. 

Par  M.  le  baron  de  Ladoucette  :  Histoire ,  topographie , 
antiquités f  usâmes j  dialectes  des  HauteS' Alpes ,  avec  un 
4itlas,  a**édition.  i  vol.  in-8^. 

Par  M.  le  baron  de  Chaudoir  :  Description  de  quelques 
mèdculles  grecques  du  musée  de  M.  le  baron  de  Chaudoir^ 
par  Dominique  Sestini.  Florence,  i83i.  i  vol.  in-4^ 

«  Par  M.  le  docteur  Gross-Hoflinger  :  Handhuchfur 
Reisende  durch  das  Erzherzogthum  Ocsterreichy  Steier-- 
marty  Salzburg^  Krain^  Kamten^  Tirol^  Illyrienj  Dal- 
matien und  da^  Lombardisch'Venetianische  Kœnigreich^ 
etc. ,  I  vol.  in- 8°.  —  Oesterrich  wie  es  ist  Gemalde  von 
Normann.  2  vol.  in-8**. —  Der  Kahlenberg  und  Seine  Um- 
gehungy  oderdie  nordlichen  gebirgs-umgebungen  wiensy 
etc,y  1  vol,  in- 1 2.  jéustria,'Zeitschr  if t fur  Oesterreich  und 
Deutschland,  1^  cahier,  in-8*. 

Par  M.  le  capitaine  d'Urville  :  4  livraisons  du  Voyage 
pittoresque  autour  du  monde. 

Par  la  Société  d'agriculture^  des  sciences  et  des  arts 
de  Valencîennes  :  Mémoires  de  cette  Société ^  i^^  vol., 
in-8«,  avec  planches. 


(  ^<>  ) 

Par  M.  Morin  :  Instruction  sur  la  manière  défaire  des 
obseri^ations  météorologiques  y  iii-8°.  Paris,  i834- 

Par  la  Société  libre  d*agriculUuRe  d'Évreux  :  Recueil  de 
cette  Société j  n*  17,  janvier  i834* 

Par  la  Société  polonaise  .de^  £ti^d^  :  Pr^j(i%ieft  c{ifi\pte 
rendu  de  cette  Saeiététin^", 

Par  M.  le  ^iriecti&iir  :  PUif  J^^î>  |^o»  du  jpw^al  jl?Ifi^(fut. 


i  » 


A        .  4 


.    .:      j. 


BULLETIN 


DE    JJk 


SOCIETE  DE  GEOGRAPHIE. 


i^^mmm^^ 


AVRIL  l834. 


M*M*i 


PREMIERE  SECTION. 


MEMOIRES,    EXTRAITS,    ANALYSES    ET    RAPPORTS. 


VOTA6B   DAHS   LA    6UTARB   GBNTBALS, 
Par  M.  Lbpubvr.  (i) 

Le  desir  de  voir  moi-même  ce  que  tant  de  Français 
avaient  vu,  d'étudier  la  végétation  et  les  autres  bran- 
ches de  l'histoire  naturelle ,  si  riches  sous  les  tropiques, 
m'avait  de  bonne  heure  et  malgré  ma  famille,  £siit  tour- 
ner mes  études  vers  les  parties  qui,  sous  tous  les  re- 
ports ,  pouvaient  rendre  mes  voyages  profitables  à  la 
science,  si  j'étais  jamais  assez  heureux  pour  être  mis  à 
même  de  suivre  les  traces  de  mes  nombreux  devanciers; 
j'étais,  préparé,  mais  jç  n'osais,  plus  concevoir  d'espoir 

f .  (i)  M.  Lcprieqr  a  remisa  la  Soci^,  à  Tai^pai  de  cette  relation , 
quatre  fenilles  renfermant  les  élémens  d'one  carte  du  cours  de  TOya- 
pock  et  d'one  partie  de  oelol  du  Jarî ,  ainsi  qu'une  série  d'obserra- 
tioBS  astronomiques  fidtes  pendant  le  cours  de  son  yojage. 

i5 


(  ao2  ) 

fondé ,  quan4 1*^^  k  bopheur  ipeëfiér^  ^*étre  attaché 
au  service  de  «apte  de  la  miripç  ^t  e^vofé  au  Sénégal  ' 
dans  les  premiers  mois  de  i8a4-  MM.  le  baron  Hugon, 
baron  Roger ,  Gerbidon ,  Jubelin  ,  gouverneurs  de  cette 
colonie,  vQulurent  bien  mettre  à  ma  disposition  tous 
les  moyens  TtécessMres  pour  me  mettre  k  même  de  re- 
cueillir tûu&les  matériaux  possibles  pour  flaire  connaître 
ce  pays,  sur  lequel  jusqu'alors  09  n'avait  eu  que  fort  peu 
de  renseignemena;  dont  on  ignorait lentomologie, laTO- 
gétation ,  la  constitution  géologique,  et  surtout  la  topo- 
graphie. Je  rassemblai  dans  les  nei|ibrei4SÇjî  courses  que 
je  fis  pendant  mon  long  s^our  tous  tes  croquis  né- 
cessaires, toutes  les  notes. et i>bservations  que  me  per- 
mettaient mes  moyens  pour  pouvoir  faire  connaître,  ce 
pays,  et  fus  enfin  rappelé  au  port  de  Brest  en  1829. 

Mes  courses  m'avaient  habitué  aux  fatigues,  et  ma 
santé  n*avait  que  fort  peu  souffert  des  nombreuses  at- 
teintes du  climat  ()ange^eux  aux-  inlùences  duquel 
je  venais  d  être  soMfpijS^. 

Je  profitai  toutefois  k  Paris  d*un  congé  qu'on  ve- 
nait de  ni'aceorder,  quand  M.  JVrbèHn ,  qùr,  du  SéViégal, 
aVàk  été  envoyé  pour  gouverner  la  Guyane  française, 
rottbtt.blen  se  souvenir  de  moi,  et  me' mettre  à  même 
de  rendre  quelques  servjk^es'à  la  géographie.  Un  prix 
venait  d'être  proposié  pour  la  reconnaissance  de  '  la 
Guyane-Centrale^  0^  d^sh*ait  déchirer  enfin  '  lé  VdBo 
qui  couvrait  e^rcbfe  ces  tichitrées,  et  îei' faire 'éonnaStre 
à  r£urope  savante.       '  ;.;..- 

'  M.  Jubétrn  nrappela  )|^rès  de*  lui  poor  me  otias^erd'e 
cette  exploration,  que  j'acceptai  avec  le  plus  vif  em- 
pressement, et|)Ottr  laquelt^  je  fis  tbas  Tè^' préparatifs 
necesçau:e3. 

Je  partis  de  Nantes  dans,  l.es  premiers,  j^ç^içs  4«.î\*UJlfit 


(  »o3  ) 

i83o,  paifaifieifierit  tétahkif  et  ne  songeant  pi«i^aiix  fii^ 
tigues  que  j*aviiis  déjà  éprouvées  sur  la  côte  d' Afrique  $ 
je  connaissais  la  Tégétaticm  et  les  plantes  des  parties 
que  j'arsûapatcotiraes;  maisnn  nouveati  ehan^  s'onvrait 
devant  mot*  Vierges  encoredes  pas  européens,  j*aUais 
▼eir ,  j*albis  paycofitrir  ces'  belies  forêts-  vîeîiles  «orome 
te  monde,  et  dans  lesqtKUés  n^arsit  jamais  vésonné  )a 
cognée  dn  bAeheton«  L'entomoik^ie,  la  botanique  et 
les*  autres  parties  de  Tbistoire  naturelle  allaient  snc« 
oessiiement  dei^enir  le  bot  de  mes  tedierehes;  de  plus 
j'«?aîs  à  m'oocuper  éune . science  vaste,  à  laquelle  les 
travaux  des  savans  modernes  a  fait  faîf e  des  pas  de 
géans..  Fanble  «lève  enoere  de  cette  belle  science,  à  la- 
quelle; je  n'ai  pu  CcHimir  que  peu  de  matériaux,  pétais 
chaîné  de.fair&connaître  k»  gé«>graphie  de  ce  pays  nou^ 
vean  i  d'en  reconnaiUre  les  rivières  et  les  montagnes 
qui  leur  servent  de  berceau  j  ainsi  que  d'en  tfracerhi 
topographie;  c'esï  »vec  ces  douces^ illusions  que  je  dé- 
burquai  àCayenne-dasis  les  premiers  jours  de  septembre. 
Totttea.n'ontpasété  réidisées  complètement,  et  matgré 
mes  efforts  y  je  a*ai  p«r  atteindre  le  but  du  voyage  ;  mars 
je  mTeslIinieroi  encoee  aseez  heureux  si  les  observations 
que  jai  faîtesr  et  que  je  soumets  à  votre  jngement'  peu^ 
vent  mériter  votre  apprbbstioil  et  vos  eneouragemens. 
Après  quelques  jours  consacrés  au  repos^  jef  deman- 
dai à  aUer  visiter  le  pa3rs,  afin  d'eu  étudier  la  nature 
et  de  eomiaitre  les  dîlfieuliés  qoej  anrsds  à  vwncre  par 
Ut-suite..  :.•./:•.!/ 

Je  partis  dene  dans  les  premiei^si  jours  de  novembre 
poiiK  VOyapoh^  que  je  remo»tiii  jusqn'à  sa  jonction 
anrec  le  Camopt;  ce  fiit  dans  ce  vojage  que,*  peur  la 
premsèce  fois,  jlens  occaâon  de  voir  les  Indi^eiis 
peu  iftorabrenxquieD  habitent  les  bevds^  feôble&dé'- 

i5. 


(ao4) 
btis  des  Bationsplus.pckpuleuses  qui  les  habûaient  autre* 

fittS. 

Je  pus  dans  ce  yoyage  me  £ûre  une  idée  nette  des 
Dbstaeles  y  sans  cesse  «venaissans,  qui  en  rendent  l'exé* 
cudon  si  difficile;  et  les  rapides  nombreux  qu'il  faut 
continuellement  remonter  n'en  sont  pas  le  moindre  : 
jusqu'à  Fembouchure  du  Gainopi,  qui  n'est  que  4^  ou 
5o  lieues  de  l'embouchure  ^d*0yap6k,  on  en  compte 
piiès  de  trente,  dont  quelques-uns  de  plus  dune  lieue; 
le  seul  moyen  à  employer  est  de  hisser  les  embarcations 
dans  les  petites  passes  latëralesi  dont  les  courons  moins 
rapides  sont  plus  faciles  à  vaincre. 

J.e  fis  connaissance  dgns  ce  premier  voyage  avec  les 
Pyrionsy  que  leur  vieux  chef  Alexis^  s'empressa  de  fidce 
partir  pour  la  pèche  et  la  chaise,  afin  de  pouvoir  m*of> 
frir  quelques  pièces  de  gibier  ou  depoisson  frais;  ce  qui 
effectiyemetit  ne  tarda  pas  à  arriver.  Je  visitai  aussi  les 
ruines  des  établissemens  des  jésuites  à  Saint-Paul  et  à 
Sainte-rFoi^  à  lembouchure  de  Gamopi;  le  poteau  en* 
core  debout  des  habitations ,  les  débris  d'un  four,  sont 
au.  milieu  d'une  forêt  de  citronniers  et  de  cacaoyers,  les 
seuls  vestiges  des  grandes  missions  que  ces  hommes 
^  remarquables  par  l'étendue  de  leurs  vues  )  avaient 
.formées  pour  y  attirer  les  Indiens. 

De  retour  à  Gayenne  de  ce  premier  voyage,  pendant 
lequel  j'avais  trouvé  une  énorme  quantité  de  matériaux 
nouveaux  pour  l'histoire  naturelle ,  je  fis  les  préparatifs 
d'une  nouvelle  excursion  ;  et  cette  fois ,  je  fus  visiter 
Oue^sa  et  ses  deux  affluens  Couripiel  Rokawa,  dont  les 
cours  lents,  à  travers  les  plaines  basses  qui  les  entourent, 
.contrastent  d'une  manière  l»en  étrange  avec  FOyapok, 
ilont  le  cours  est  si  rapide  :  c'est  sur  les  ilôts  qui  exis- 
ient  épars  au  milieu  des  vastes  plaines  noyées  de  Ro- 


•  *■ 


(  ao5  ) 

la^â ,  que  quelques  Palicours  y  débris  de  la  nation  de 
ce  nom,  ont  établi  leur  demeure;  parmi  eux  aussi  j*aL 
trouvé  deux  Toutanes^  les  seuls  individus  d*une  peu*- 
plade  autrefois  nombreuse  :  la  terre  est  fertile  et  leur 
fournie  en  abondance  les  diverses  sortes  de  racines  ali- 
mentaires et  les  fruits  qui  font  la  base  de  leuB  nourri-^ 
ture;  mais  leurs  demeures  sont,  au  commencement  dé 
la  belle  saison,  si  infestées  de  maringouins,  que  tous 
les  soirs,  pour  pouvoir  doitaiir>  ils  sont  fc»t;és  de  se  rén 
fugier  dans  leurs  canots ,  qui  dès-lorsse  trouvent  trans- 
formée en  chambres  à  çpuchér;.  encore  £auS*il ,  pour 
pouvoir  reposer,.  qiu'iU  aillent  à  une  assez  grande  dis« 
tance  4es  terces.  sècbes  pour  éviter  les  atteintes  des 
ennemis  de  leur  âommeil. 

Ce  fut  au  retour  de  ce  second  voyage  que  me  furent 
remis  les  derniers  instrumens  qui  avaient  été  de- 
mandés pourTexpédition;  je  fis  dès- lors  tous  les  prépa- 
ratifs^ et  rien  de  ce  qui  fut  jugé  nécessaire  ne  fut  oublié 
dans  cette  occasion;  malheureusement,  me  fiant  au  dire 
de  personnes  que  je  croyais  instruites,  je  partis  de 
fiiusses  données,  îe  me  chargeai  de  divers  objets  totale-* 
ment  inûtiles,et  qui  m'embarrassèrent  plus  qu'ils  ne  me 
servirent» 

I^  les  premiers  jours  de  juin  i83a  j'avais  quitté 
Gayenne  pour  me  rendre  sur  TOyàpok;  sur  un  ordre 
dont  j*étais  porteur ,  des  embarcations  me  furent  re*- 
misjçs.  pour  l'expédition  dont  j-apportais  toutes  les 
marchandisea;  il  ne  me  resta  plus  qu'à  former  les  équi- 
pages dont  j'avais  besoin  ,  et  quelque  peiné  que  j'aie 
prise,  i)  me  fut  impossible  de  les  compléter  sur  le  ba& 
Oyapok  ;  ce  ne  fut  que  sur  la  Crique  Bomohtabo  que  le 
vieux  Alexis  me  les  compléta  au  moyen  d'un  certain 
nombre  de  ses  Pyrions;  aussi  après  une  journée  que  je 


(ao6) 

l«iir  accordai  pour  faire  leura  préparatifi,  on  aérerait  en 
noute^  et,  malgré  le  temps  que,  p^i^ur  nourrir  un  aussi 
graud  nombre  d'individus,  on  étioit  force  de  consacrer 
à  la  chasse  «ta  la  péoke ,  nous  atteignimes  bientôt  l'em- 
bouchure du  Cantopietpeu  après  les  premiers  étabKs-^ 
semens  Oyampis ,  sur  lasquela  je  m'arrêtai  quelques 
jours  pour  donner  à  mes  gens  le  temps  de  se  reposer, 
et  aussi  pour  répareriez  canots  qui  déjà  étaient  endom- 
magés :  de  ce  point  jusqu'à  fendroit  où  VOjrapok  cesse 
d*â  tre  naTigable ,  je  ne  fis  plus  qiîe  de  petites  journé<0 , 
autant  à  cause  des  difficultés  dû  chemin  (le  Mt  d^.  "fteuve 
étant  presqueàsec),  que  pour  examiner  à  mon  aise  (es 
Bfkeurs  de  ces  peuples  si  nouveaux  pour  moi;  et  je  n'ar- 
rivai chez  José  Antonio  que  dans  les  premierir  jourtf  ie 
septembre.  Parfaitement  reçu  par  ce  chef,  il  mit  à  ma 
disposition  tout  ce  dont  je  pouvais  avoir  besoin  ;  je  Aie 
préparais  déjà  à  le  quitter  pour  visiter  le  forêts  vierges 
*  quand  des  objets  que  j'attendais  de  Cayenne ,  et  des  con- 
trariétés me  forcèrent  de  revenir  subitement  sur  le  bas 
Oyapok  ;  je  profitai  alors  de  ce  contre-temps  pour  relever 
plusfacilement  toute  la  partie  du  coursde  cette  mièrequî 
est  au-dessus -du  Camopi  et  dont  je  ne  connaissais  pas  de 
tracé  :  quoique  le  docteur  Leblond  l'ait  autrefois  parcou* 
rue,  y  ail  séjourné  plusieurs  mois,  et  Tait  relevée^ toute 
cette  partie,  que  les  difficultés  du  trajet  a  fait  esfîmer  à  70 
lieues  environ ,  n'en  coièporte  au  plus  que  60  ;  ce  qui 
avec  les  5o  de  la  partie  inférieure  à  cet  afiBoeat,  n'en 
porte  tout  le  cours  navigable  qu'à  cent  lieues. 
'   Peu  de  jours  me  sulKrent  pour  ce  voyage,  qui  me 
mit  à  même  de  mieux  étudier  lés  nombreux  rapides  que 
je  descendais;  mon  canot,  que  José  Antonio  (qui  m'ac- 
compagnait), fikfsait  gouverner,  glissait  rapide  au  milieu 
des  flots  bouillonnans  de  ces  montagnes  russes  <f un 


V  ^9  ; 

nouveau  gen¥63  combien  j'admiir^s  l'Udrfeà^ë  de  tHsA 
hommes  à  gHMorv^rMr  un  e»tot  att  lAittéu  dift»  brisétiA  ! 
r<»il  ei&tcé  àà  (Indi^ti  fiiperûèVàil  là  iCMhe  sOtts  les  fl6tt 
molles ,  et  un  <^up  et  pâgllie  là  lui  fâi^l  éVhét-;ttiàb 
«'«si  éUrtout  l0f^qâ*il  titrite  sur  te  borà  -dti  tàjidt'  qné 
brille  tofite  son  adressé  t  dressé  snr  le  batic  ou  le  bottl 
dû  càtKtt,  il  traee  tX  éuit  à  tràyérs  lëctittté  et  léà  rèekéH 
teehètnivi  de  <^)trf  (|a'il  dirige,  expliqué  à  Sèsoditipa* 
gnons  les  manœuvres  à  faire  pour  éviter  les  danger^ 
qu'il  leur  désigne  dé  te  Main  ;  Û  n'y  à  point  la  moindre 
<;ràitite  à  SfVoif,  qiMJqttè  pourtant  le  plus  pét»  chM 
soil  éflpàblé  d)^  filil^  b^^^»  iitïOn  Couler  léè  enAiktck* 
tiotts. 

Je  ne  séjourn»)  suï*  le  bas  Oyapok  que  \é  teiuplf  àtrio- 
fèmënt  nécessaire  pour  terminer  les  affaires  qui  m'y 
avaient  appelé,  prendre  les  objets  qui  étalent  ig^ttitéé  de 
Gayentiepour  l«tpédltion,6ti^arfir aussi  vite' «urec des 
vivres  en  «ss^  grande  quantité  pour  n^étre  pas  fli^reë  de 
chasser  ou  péeher;  en  remontant,  ma  marche  fut  éi 
promprequeje  n'eus  besoin  que  de  r3  jours  deinsrcheati 
lieu  de3oqu€frôti  met  otdinairément  pour  remonter  cette 
rivière  jUSqu  où  èllecesse  d'être  navigable;  là  j'éprOûfvai 
de  nouvelles  difffic^uHéS  :  le  c}\et'Joêé  Araoniô ,  à  là  Suite 

des  fati^e»  dCi  vùy^ge  ^  étant  tombi^  malade  ^  et  hors 
d'état  de  m'kider;  il  ftillut  m'arnier  de  patience;  Je  ne 
pus  pl^  que'fiort  lentement  faire  les  préparatifit  du 
portage,  pa^  lequel  je  me  pt<e/posei^  de  recoâhai'trê^  les 
sôurè^s^  de  r<:>rajE7<»*/ Jtf  pérdis^nousansett  êttielUèsâfti^ 

trarié^  phi^urs  jo^rs  à  attendre  et  à  dédider des  IjtidielM 
à  me  ^«frvir  de  guide;  enfiii  ^  le  8  UoveïMibre^  accompa- 
gné de  i4  individus,  je  partis  pour  me  rendre  àui 
sources  de  FOyapôk;  àfvec  moi  se  trouvait  un  etcelleyiit 
Indien,  dottt  l'établîjlsement  en  était  voisin, et  che^le-^ 


(  ao8  ) 

quel  je  me  rendis;  tout  le  pays  est  extrêmement  boiséi 
et  quipique  suivant  un  chemin  très  firéqu^té  par  les  In- 
diens ^  mous  éprouvions  beaucoup  de  difficultés,  tant 
à  c^use  de  l'activité  de  la  végétation,  qui  reproduit 
presque  instantanément  les  parties  retrandtés^puTen: 
trelacemept  des  plantes  grimpantes,  qu'à  cause  des 
nombreux  circuits  du  chemin  et  de  Ja  fugacité  des 
traces,  remarquables  seulement  pour  ThabitaiU  de  ces 
vastes  forêts* 

Le  plus  petit  sentier  de  nos  forêts  d'Enrope  est  mieux 
çaarqiié  que  ces  grandes  routes  iiui^ennçs,  dont  souvent 
la  direction  n*est  indiquée  que  par  quelques  branches 
froissées  ou  au  plus  cassées  de  distance  en  distance.   . 

No^s  SMivionssous  des  voùtesde  verdure  impénétrables 
aux  rayons  du  soleil^  une  route  extrêmement  variée^  mais 
dont  malheureusement  il  était  impossible  de  voir  le  d^. 
veioppement;  à  travers  1  épaisseur  des  bois,  nous  pas« 
sions  alternatiyement, d'une  forêt  marécageuse  de  pal- 
miers, entrelacés  de:  balisiers^  d'orchidées,  de  pteris  et 
de  dicsonias,  sur  une  colline  couverte  de  meliacée^  pu 
de  lecitis,  sous  l'ombrage  desquels  des  poivres,  des  géo- 
noma,  des  psichotria,  des  fougères  et  autres  plantes 
vivaient  abritées  des  rayons  perpendiculaires  du  soleil  de 
ces. contrées;  la  boussole  et  quelques  rayons  du  soleil 
échappés  à  travers  le  feuillage  ,  indiquaient  seuls  la  dir 
rection  de  la  route  que  nous  suivions  ^  et  qiii  était 
N.  E*,S,  O»;  souvent,  malgré  la  sécheresse,  nous  trpur 
vions.  un  joli  ruisseau  d'eau  limpide,  faible  tributaire 
de  rOyapok,  coulant  sur  un  lit  de  sable  blanc ,  au  pied 
d'une  colline,  sur  le  coté  opposé, de  kiquelle  on  ne  trou- 
vait que  les  lits  desséchés  d'une  autre  plus  fiiible  encore; 
enfin ,  après  quatre  jours. de^  marche  sous  cette  végéta- 
tion gigantesque,  nous  arrivâmes  à  l'établissement  dé&i» 


(  ^ô9^ 
gnë  sous  le  nom  Coqs  de  Roches ,  à  deux  lieues  au 
Nord  des  sources  de  l'^opoX:,  après  avoir,  pendant  ce 
portage ,   tniversé  quatre  fois   cette   rivière  pu    ses 
branches. 

Près  de  cet  établissement  les  montagnes  sont  en  grand 
nombre >  et  la  direction  des  lignes  qu'elles  forment  est 
presque  Est  ou  Ouest ,  peu  élevées  en  général  (du  moins 
celles  que  j'ai  mesurées),  quoique  donnant  naissance 
à  ÏOyapoky  à  \Arawany  à  Mapari  ou  Jari^  et  autres 
rivières, tributaires  de  l*Amazone  ou  de  l'Océan  ;  elles  ne 
doivent  être  considérées  que  comme  la  partie  la  plus 
basse  des  contreforts  les  plus  Est  de  la  ligne  de  partage 
des  eaux  des  Guyanes  française  et  brésilienne;  les 
rochers  que  Ton  aperçoit  sur  leurs  flancs,  sont  ou 
feldspathiques  ou  syénitiques,  mêlés  de  quelques  gra- 
nits, mais  en  petite  quantité;  toutes,  quelles  que  soient 
leurs  dimensions,  portent  des  marques  irréfragables 
de  l'action  du  feu ,  soit  qu'elles  l'aient  éprouvé,  au 
moment  de  leur  formation,  soit  postérieurement  :  des 
fentes  dans  quelques  endroits  ont  été  remplies  par  une 
substance  racheuse  (basaltique  ou  de  feldspath  pur), 
qui  ne  ressemble  nullement  à  la  n^sse;  dans  d'autres 
cas  (sur  l'Oyapok  et  le  Jari) ,  des  fragmens  ou  nodules 
syénitiques  ou  granitiques,  à  cassure  concentrique  ont 
été  empâtés  par  un  ciment  de  même  nature,  ou  de 
nature  difiërente;  quant  aux  roches  calcaires,  quelles 
qu'aient  été  les  recherches  que  j'aie  faites,  il  m'a  été 
impossible  d'en  trouver,  sans  doute  parla  raison  toute 
simple  que  le  pays  que  j'ai  parcouru  avait  déjà  pris 
son  relief,  tout  faible  qu'il  est,  avant  l'époque  du  dépôt 
des  calcaires. 

Après  quelques  jours  consacrés  au  repos  et  à  l'exa- 
men de  ce  pays  que  je  parcourais  piour.la  première 


(  *'*  ) 

fois ,  je  fis  mes  dispositions  poui"  aller  sur  tin  établisse* 
ment  que  j'avais  appris  exister  au  confluent  de  Couve 
et  de  Rouapùn,  affluens  supérieurs  du  farî^  afin  de 
reconnaître  par  nioi  même  si  ce  point  était  favorable- 
ment situé  pour  en  £aire  un  point  central,  d*où  il  fût 
facile  de  faire  des  reconnaissances  dans  les  pays  envi- 
ronnans;  la  route,  après  avoir  traversée,  et  S.,  le  point 
culminant  des  montagnes  reprend  la  direction  N.  E., 
S.  O,  qu'elle  avait  déjà  suivie  pour  venir  au:t  sout-ees 
de  VOyapok]  le  terrain  est  entièrement  semblable: 
même  succession  de  monticules ,  de  marais  couverts 
de  palmiers  ou  de  ruisseaux;  mais  cette  fois,  longeant 
beaucoup  plus  le  cours  de  Kouapitu^  nous  fûmes 
forcés  de  traverser  cette  petite  rivière  six  ou  sept  fois 
avant  d'atteindre  l'établissement  situé  près  de  sa  jonc- 
tion avec  Cùuue^  établissement  sur  lequel  j'arrivai  le 
cinquième  jour,  premier  décembre,  de  bonne  heure. 

lia ,  comme  sur  les  étabHssemens  que  j'avais  visités 
précédemment,  je  fus  parfaitement  reçu;  la  plusiîran- 
che  hospitalité  me  fut  offerte,  ainsi  qu'auic  hommes 
que  j'avais  avec  moi  ;  du  macovray^  de  la  crayavey  quel- 
ques morceaux  de  poisson  et  de  la  cassave  nous  furent 
aussitôt  apportés,  et  le  chef  de  la  famille  nous  engagea 
par  signes  à  nous  asseoir  et  à  suivre  l'exemple  qull 
nous  donna  de  manger;  le  repas  fini,  sur  son  ordre, 
ses  filles  apportèrent  des  grands  eouis  pleins  de  aïchirij 
que  nous  faisions  circuler  à  là  ronde  après  y  atôîriiu; 
car,  chez  les  Ittdiei^s,  il  est  de  bon  ton  de  ne  jamais 
refuser  de  boire  dans  la  coupe  de  son  vobin,  etcesetnit 
même  lui  faire  insulte  que  de  lui  refuser  cette  preuve  ée 
fraternité. 

J'eus  en  peu  de  temps  reconnu  le^  lieux;  le^  habitans 
dé  cet  établissement,  possesseurs  de  grandes  cultures  de 


(  an  ) 

maokic,  ayimt  eo»s0Btt  à  me  vendre  une  purtie  des  vi-» 
VKS  sur  pied^  et  m  ayant  aussi  cédé  une  case  poury  de^ 
meurer,  je  me  décidai  à  séjourner  sur  œ  point,  en 
attendant  que  le  dicf  Jasé  A^tomo  j  entièremenl  réta« 
bb  de  la  maladie  qu'il  avait  contractée  dans  )e  voyage 
qu*tl  avait  fiût  avec  moi  ^  pAt  »e  donner  les  reoseigiie- 
mens  et  les  guides  dont  j'avais  besoin  pouf  parcourir 
sÙT^aent  les  £oréts  vierge^  qm  m^nlouraient.  Cepoint 
convenablement  situé  près  du  conflueut  de  Cotn^  et  de 
Rouapira^  me  donnait  la  facilité  de  reconnaitr^  saus 
peine  les  eours  de  ces  affluens  du  hàiU  Jariy  je  fis  en 
conséquence  (en  attendant  que  je  pusse  fiûre  construire 
une  embarcation  nouvelle),  réparer  la  moins  mau- 
vaise  de  celles  dont  je  pouvais  disposer;  dès  le  lo 
décembre  je  m^  mettais  en  route  avec  huit  jo^irs  de  vi- 
vres ,  deux  nègres  et  un  Indien  ^  pour  m  assurer  par  moi* 
même  des  ressources  en  poisson  et.gihier  sur  lesquelles 
je  pouvais  compter  daus  ce  pays  que  j'allais  habiter 
pendant  quelque  temps;  au  moment  du  départ  j'étais 
encore  indécis  sur  iadireçtioi)  que  je  suivrais  dans  cette 
excursion;  mais  arrivé  à  l'eaibouchuro  de  C^uf^a,  toute 
Hicerritude  disparut;  la  largeur  de  cet  affluent,  labestUté 
de  la  végétation  qui  en  .couvrait  les  bérds^  m'eurent 
bientôt  déterminé,*  j  avais  provision  de  bons. hameçons*^ 
aussi,  après  l'avoir  remonté  pendant  quelques  heures', 
je  fis  mettre  pied  à  terre ,  et  pnéparer  tout,  pour  passer 
la  nuit;  ausM  heureux  chasseurs  que  pêcheui*s^  noiis 
nous  remettions  en  routeile  lendemain  avec  honneproi" 
vision  de  poisson  et  de  gibier  f  rapparenee  de  lanvièrta 
était  des  plus  favorables;  son  lit^ét^t  large  et  ses  eaux 
étendues  en  belle. nape,  y  coulaient  tranquillement  et 
sans  obstacles;  depuis  trois  jours  je  laremoiitais  que 
rien  encore  ne  me  ftisait  craindre  d'étrèarrêtédansma 


(  ai2  ) 

marche,  elle  était  toujours  large  et  profonde;  je  croyais 
avoir  de  la  peine  (avec  le  peu  de  vivres  que  j'avais  em- 
porté) à  la  remonter  jusqu'à  ses  dernîàres  eaox ,  et 
déjà  j6  songeais  à  revenir,  avec  des  vivres  en  plus  grande 
quantité  pour  n*étre  plus  arrêté  dans  ma  course,  quand 
je  vis  tout-à*coup  s'évanouir  mes  illusions  :  la  belle  ri- 
vière- de  Couife  n'était  plus  qu'un  fort  ruisseau  emba»r* 
rassé  par  des  arbres  tombés  qui  en  barraient  le  passage; 
Elleavûie  subitement  disparu,  à  un  détour  que  je  n'avais 
pas  aperçu,  en  se  divisant  en  trois  branches.  Le  sep- 
tième jour  au  soir'  je  rentrais  à  l'établissement  avec  des 
provisions  pour  un  temps  assez  long  et  la  c^titude  de 
ne  jamais  manquer  de  gibier  ou  de  poisson  ^  dont  la 
rivière  fourmillait. 

Le  Jarij  qui  se  jette  dans  l'Amazone,  en  fece  de  la  ville 
de  Gauraupa ,  est  la  route  la  plus  fréquentée  par  les 
Oyampis  des  deux  versans  sud  et  nord  de  cette  partie 
de  la  Guyane-Centrale,  qui  ont  des  relations  avec  ceux 
des  leurs  qui  se  sont  joints  à  la  tribu  des  TamocomeSy 
qui  est  établie  sur  les  rivières  de  Moucourou  et  Carapo' 
natoube  :  ceux  des  sources  et  des  divers  affluens  de 
VOjrapok  soTÛ^^  comme  leurs  consanguins ,  depuis  fort 
peu  de  temps  des  montagnes  dans  lesquelles  ces  rivière» 
prennent  leurs  sources,  sont  uni$  à  ceux  du  Jùri  pav 
des  liens  de  parenté  que  l'éloignement  actuel  n'a  pas 
encore  relâchés;  au  commencement  de  la  saison  des 
pluies^  lorsque  tous  les  travaux  de  culture  sont  terminés, 
ils  vont  voir  leurs  parens  ou  leurs  amis  d'outre- monts* 
Par  suite  de  ces  relations  et  de  ces  habitudes  de  voyage, 
il  est  très  facile  de  trouver  des  guides  pour  se  rendre 
de  YOyapoksvLT  le  Jari^  et  même  c'est  par  suite  de  cette 
facilité  de  communication  que  je  m'étais  déterminé  à 
reconnaître  le  chemin  qui  conduit  de  XOjapok  sur  XA^ 


(  ai3  ) 

mazone  par  cette  mière,  espérant  que  plus  lard  il  me 
deviendrait  beaucoup  plus  fecile  dobtenir  de  bons 
renseignemens  pour  me  diriger  sûrement  sur  le  Maroni, 
que  les  peuplades  du  centre  désignent  sous  le  nom  d*j^- 

Le  2IO  janvier ,  au  mom^ot  où  je  revenais  dune  pre- 
mière course  sur  le  Jari ,  je  tîs  iarriver  deux  Indiens 
expédiés  par  José  Antonia  avec  des  lettres  qui  avaient 
été  envoyées  chez  lui  y  ainsi  que  divers  objets  que  IL  le 
gouverneur  me  faisait  parvenir  :  José  Antonio  était  pcM> 
alitement  rétabli;  aussi  à  cette  nouvelle  me  décidai- 
je  aussitôt  à  prendre  le  chemin  qui  me  séparait  de  son 
établissement,  afin  de  pouvoir  m*en tendre  arec  ]ui|  et 
d'en  tirer  et  guides  et  renseignemens;  en  peu  dé  jours  la 
distance  qui  me  séparait  de  lui  fut  frandiie;  et  je  fus  à 
même  de  m'assurer  que  tout  ce  que  je  venais  de  recevoir 
de  Gayenne  était  fort  convenable; Je  regardai  dèsJors 
comme  assurée  la  réussite  de  mon  voyage  ;  et  quoique 
par  suite  des  rapports  &its'àcet  Indien,  il  ne  voulût  pas 
me  donner  des  guides  pour  me  rendre  sur  le  Maroni^ 
il  me  procura  autant  d'individus  qu'il  m'en  fallait  pour 
faire  transporter  à  l'établissement  que  je  venais  de 
quitter  toutes  les  marchandises  d'échange  que  je  venais 
de  recevoir;  il  consentit  lui-même  à  me  servir  de  guidé 
et  d'interprète  pour  visiter  et  reoonnaitve  tbnt  le  bassin 
du  Jari. 

Dès  que  je  fîis  de  retour  sur  l'établissement ,  il  se 
chargea  de  fiure  finre  un  canot  suffisant  pour  nous  con^ 
tenir,  ainsi  que  toutes  les  marchandises  :  trois  nègres 
travaillaient  avec  lui;  et, un  mois  après  notre  arrivée,  le 
canot  avait  été  mis  à  Veau.  Pendant  ce  temps  les  Indiens 
nos  voisins  m'avaient  préparé  une  partie  de  couâc ,  telle 
que  de  long^temps  je  n'avais  besoin  de  m'en  occuper. 


(ai4) 

Dans  les  premier»  jours  d  avril  ^  loua  les  préparatifs 
terniiBés,  nous  nous»  remimesen  route  pour  redeseen- 
dreie  /art  aTecrinbmiion  de  reprendre  pottrleveioo»ter 
Topipaèo^  un  de  ses  afBttev&CNMBt^  espérant  q^e  par  là 
j'atteindrais  par  un  portage  beaucoup  plus  couM.,  )e 
Marem  ou  un  de  ses  affluens,  et  que  do  cette  manière 
il  me  serait  poasîfale,  eR  lemplisaalit  les  désirs  delà  Socîélé 
de  géographie,  «d'y  ajouter  la  rcentiDaisaaneo  du  /on  et 
^vâBL  de  ses  prinotpauiL  iribufiaires;  mais  je  fi»s<  bîeci 
cnuellesiesit  déçu  de  cetAe  espérance"  ^pe  je  croyais 
fisDdée  :  j  avais  fait  paitîr  devant  moi  toutes^  ou  de 
moins  presque  toutes  ^  leâ  marcliandises  de  t'espéditipiiy 
une.  personne  qui  m'avait  été  adjointe  avec  ordre,  de 
m'afttendre  sur  l  établissement  du  nommé  José.  Ourau^ 
sitiiié  à  35  ou  4<^  Uenes  de  nous  sur  le  Jmrij  devant 
moi*^méme  m  y  rendre. trois  jours  aj^èe^  mais  lovsqu^ 
l'airivai  sUr  cet  établis^Manent,  au '^  lieu  de  trou^itev  les 
pei^onnea  qne  j'avais  expédiée». quelques  JQurs  avant 
moi,.J6  trouvai  unelettre  par  laquelle  on  mf annonçait 
qu  avant  la  fin  du  mois  ^  on  «l'expédierait  un  canot  et 
des  guides  poujT  me  conidiiire.iOT  CarspaneU^ubes  o^oo 
allait  m'attendiMx 

Je  n'avais  pas  besoii»  de^  lue  la  lettre,  ose  dès  que 
}1avaîs  tu.  qu'on  ne  m'aurait  pas  attendu,  j'avais  été  con^ 
vaîneu  que)'étaia  abandonné  ei  que  mon  ttop^doeonr 
fiance  m'avait  perdu,  que  dès-lors  il  était  impAâtsibie 
de  remplir  te  hnt  de  l'expodiAkin.  I attendis  toutefois<sur 
cet  établissement  la  leâ^ie  et  les  giiidea  qu'on  me  prot- 
mettttt,  malgré  mon  iviitime  ebnviction  que  cette  pro^ 
messe  ne  se  résUserait  pas. 

le  fis  tout  préparer  pour  .retoutneiî  sur  l'âabliase- 
ment  do  confluent  de  CVun^^e  et  itoiM/izre^  J0  fis  pffé- 
pai:cr  des  viiTreS)  j'aebetai  .trois  nouveaux,  chiens  de 


(  î»»5  ) 

cha&se,  autant  dan$.rQspérance  qu'ils  me  faciliteraient  les 
moyens  d^  me  procurer  du  gibier  >  dont  le  pays  abonde, 
que  convoie  e^oellens  gardiens  pour  la  nuit  ;.  décidé  que 
jetais  à  faire  une  tentative  pour  atteindre  ayec  les  trois 
nègres  qui  me  restaient  le  Maroni  ou  quelqu'un  de  se9 
afQoe^Skj  je  prenais  toutes  les  précautions  possibles  pour 
assurer  la  réussite  de  ma  tentative. . 

Lft  i^r  1031  de  grand  matin  je  quittai  letablissiçment 
de  Jo^e  Oi^QHf,  non  sans,  avoir  obaervé  des  hauteurs 
circum^inéridienni»  du  soleiL.  J^e  Q  au  soir  je  revenais 
forcément,  sur  un  établisstw.eMt  dgntje.  connaissais  fort 
bien  les  en  virons  ^  et  que.  je  n^  croyais  plus  revoir  j 
affres  noua  ^tre  reposés  un  jour^  je  fis  faire  tous  les  prér 
paraùfs  du  portage  »  aiguiser  sabres  et  haches,  nettoyée 
les  fusils  9,  prendre,  et. emballer  les  objets  dont  je  croyais 
aitroir  be^^n»  (le.Q  l^u  soir  tout  était  fini,  rieu  ne  man- 
quait à  no^  prépais^tjfs^  nos  hamacs  seuls  n étaient  pa3 
empaquetés  :  de  nouvelles  observations  circum.-méri- 
djeijuie&  fncent  ai^ssi  &il^dans  la  journée  du  8. 

Enfif»,  U7  ai^maAin ,  chargé  presque  autant  que  (es 
nàg^^.qiu.m*é^aî<ei^t  reatéa  fidèles  ^  muni  de  tout  ce  qui 
pouvait  apurer  la  réussjtc^  dfg  mon  entreprise,  tajit  eu 
lastirum^^a  et  arflpies  <(ufn  outUs.^  mais  chargé  de.for^ 
peu  ^.  ^ilvves,  je  m^  mi^  en^maiche  accompagné  eif 
«uir#  pa«  \^  trois  çhieus.  de  chasaf  qui  me  restaient  (un 
f^m  avait  été  pirîa  par  .um  .  j^uar  eu  iremoi^taot.:^ 
IsMri);  j^-fis  ooi^ui^U^meKit route. aiU  lî-.O  de  h,  baua-: 
solie.^  appuyant  autant»  que»  possible  la  ro^te  auNQr4i 
jéjMiia  fioreé,  poiur  ne  pa^  dévii^i:  delà  direcyon  que  jf^ 
vo^is^^iliYre^^  d^  «»ai*çbei:  1^  prem^r^et,  dans  h^u,-" 
coup  d endroits  emb^irast^i^.  pa^  de^.broussaiU^  04 
des  ^nle$  ^alubU^«(,i  d/9  u»'oHvriçji|n)  chemin,  à  coupa 
de:  aab>^9  4G4ivetit(;m4m|f$  elle  ^ey^çn^  n'.  di^icipli^  qw^ 


("6) 
nous  n'avancions  qu  avec  peine  et  en  faisant  les  plas 
grands  efforts.  Quoique  la  marche  fût  combinée  de 
manière  à  nous  feitigu^  le  moins  possible,  ce  n^étaît 
pas  sans  un  bien  vif  plaisir  que  nous  voyions  arriver 
l'heure  du  repos. 

Le  12  au  matin,  déjà  au  milieu  dé  la  quatrième 'mar- 
che ,  après  avoir  traverse  un  bas-fbnd  dans  lequel  j  a< 
vais  remarqué  beaucoup  de  pas  de  pécaris^  JtagouUs  et 
de  che(freuiùfj  j'entends  tout  à  coup  mes  trois  chiens 
donner  de  la  voix  :  la  joie  et  l'espérance  me  font  tré- 
saillir^  déjà  je  vois  en  perspective  la  nourriture  de  la 
journée  et  du  lendemain  larjg[ement  assurée;  car  je  savais 
être  possesseur  de  bons  chiens ,  et  je  comptais  sur  un 
pécari  au  moins  ;  je  fais  aussitôt  mettre  les  paquets  à 
terre,  j*y  laisse  deux  nègres  tandis  qu'accompagné  du 
chasseur  Domingo  ^  et  aimés  l'un  et  Tautre  d'exceÙens 
fusils  doubles,  je  meprédpite  à  travers  les  fourrées  pour 
arriver  le  plus  tôt  possible  près  de  mes  chiens  qui  don* 
naient  au  ferme.  Tarrive  et  Domingo  à  mes  côtés,  mais 
quel  n'est  pas  notre  désappointement.  Mes  cbièns  avaient 
attaqué  un  jaguar  à  qui  la  maladie  avait  ôté*la  force  de 
fuir.  Sa  maigreur  était  extrême  et  sa  taille  étiomie;  il  s'é* 
tait  défendu  ,  et  le  plus  hardi',  le  meilleur  de  mes  chiens, 
à  qui  d'un  coup  de  dents  il  venait  de  briser  la  tète ,  se 
débattait  entre  ses  griffes;  furieux  de  l'attaque-  dont  il 
venait  d'être  l'objet,  ses  yeux  roulaient  de  ràgé  dans 
leurs  orbites  et  il  était  prêt  de  s'élancer  sur  les  deux 
chiens  qui  lé  harcelaient  encore  lorsque  je  l'aperçus. 
Je  glisse  aussi  vite  des  balles  dans  les  fusils,  je  ehange 
les  amorces  afin  d'être  plus  sûr  de  mon  coup,  j'ordonne 
à  Domingo  de  faire  attention  et  de  ne  tirer  sur  la  bête 
que  dans  le  cas  où  je  l'aurais  manquée  ;  mon  coup  de 
fusil  fut  des  plus  justes,  je  mis  deux  balles  à-la-fois  dans 


C  ^^7  ) 
k  tête  du  jaguar  qui  tomba  raideraort  suc  le;Corps  de 
mon  chien.  De  cejour  jusquàmon  retour  sur  TOyapok, 
Une  m'arriva plus  rien  qui  mérite d*être  cité.  Je  nerencon-r 
trai.plus  un  seul  animai  dangereux ,  la  vie  errante  que 
BOUS menioQS  était  devenue  mo.notone  de  tranquillité, 
rien  ne  troublait  la  paix  des  solitudes  que  noustrayei^ 
sipns;  à  peine  si  nous  en  effrayions  les.habitans,  igno- 
rans  du  danger  qu  il,  y  avait  à.  nousi  approcbec  de  trop 
près. 

Le  i4f  il  y  avait  à  peine  .âS  minutées  que  nous  avions 
repris  notre  route,  que  nous  atteignions  une  belle 
rivière  .coulant  à.pleins  bords  dans  u«  lit  large  et  pro^^ 
fond.: Sa.  direction  générale «st  N.  Ei,  S.  O.  ;  et  ia  trou^ 
vaut  pendant  long-tempstrop  large  poqr  la  traverser^ 
je  siûs  forcé  de  la  remonter.  £n^,  parvenu  à.  un  en^ 
droit  où  sa  largeur  apparente  à  beaucoup  diminué^  je 
£iis  abattre  un  grand  arbre  au  moyen,  duquel  je  parr 
viens  à  la  traverser^  mais  au, lieu  d'arriver  sur  la  terre 
ferme,  je  n'arrive  que  dans  un  labyrinthe  de  criques  la- 
térales que  je  suis  forcé  de  traverser,  dans  Teitu  jusqu'à 
la  poitrine  pendant  plus  d'une  demi -heure,  après  la- 
quelle nous  finissons  enfin  par  atteindre  une  jolie  colline 
sèche  sur  laquelle  nous  prenons  un  peu;de  repos  ;  pressé 
d'atteindre  le  but  vers  lequel  tendaient  tous  mes  vœui^^ 
je  ne. m'arrêtai  pas  sur  le  bord  de  cette  belle  rivière 
(Jenipoko),  que.  nous  venions  de . traverser <,  malgré  la 
certitude  d'une  pêche  abondante..  Tout,  le  reste  de.  la 
journée,  tout  le  lendemain,  et  une  partie  de,  la. journée 
du  i6,  nous  traversâmes  un  grand  nombre  de  marais  et 
de  cours  d'eau.  Les  montagnes  s'élevaient  de  plus  en 
plus  et  les  pentes  en  étaient' beaucoup  plus  raâdes^ 
tous  les  ruisseaux  coulaient  parallèles  a^  Jenipoko  aa 
S.  0.,  et  déjà  je  me  berçais  de  Tespoir  de  réussir.  La 

i6 


(  a.8  ) 

marche,  quoique  ^u  rapide ,  ^tait  p<mit»til  régulière  et 
ue  nous  éioîgnaîl  pas  de  la  ligne  N.  O.  de  la  boussole.  A 
midi 5  le  e6,  nousmontons  pendaitt  près  d*une  heure  une 
montagne  rapide,  au  bas  de  laquelle  un  immense  ma- 
ms  dont  les  abords  sont  impraticables,  me  fait  craindre 
d*étre  obligé  de  faire  un  long  contour.  Toutefois,  à 
force  de  peine,  dans  Teau  jusqu'au-dessus  de  la  ceinture, 
ex  à  tout  moment  accrochés  par  des  aiguillons^  des  tt* 
ges  de  plantes  volubiles^  ou  piqués  par  des  épines  des 
deux  palmiers  conanà  et  mourou-mourou  qui  y  crois- 
sent ,  nous  parvenons  «nfin ,  avec  des  peines  infinies ,  à 
nous  frayer  un  chemin  assez  direct.  Le  terrain,  moins 
embarrassé,  nous  laissait  un  passage  plus  libre;  mais 
une  nouvelle  rivière,  plus  grande  qùe^a  précédente, 
grossie  de  plus  pitfr  les  pluies  des  derniers  jours  (  Topi* 
poko),  sur  les  l^rds  de  laquelle  nous  arrivion»^  nous 
arrête  de  nouveau  ;  en  même  temps,  une  pluîe  diluvialé 
nous  mettant  dans  l'impossibilité  d'abattre  un  arbre  pour 
traverser  la  rivièk*e,  nous  nous  trouvons  pendant  près 
de  trois  heuréis  exposés,  sans  abri,  à  uneplutebat* 
tante  qui  foirt  heureusement  n'était  pas  froide;'  ce  ne^ut 
que  fort  tard  qu'il  nous  fût;  possible  de  ftsifkikit  ce  mm- 
vet  obstacle',  de  l'antre  côté  duquel  je  ifro^ve  le»  rektes 
d'aiiciens  étabtisseAvens  indiens  :  des  eatùhniers'^  déa  fou- 
eouyèrsj  des  cacojnyer»  et  quelques  autres  arbres  firuitîers 
m'indiqaîâienr  po^ritivemenc  la  place  qu'avait  bcèupëe  la 
case  des  habitaln^.  Je  plisse  toutefois-rapidement  sur  cet 
emplacement  autrefois  habicé,  et  ne  m'arrête  q«e  smr 
le  bord  d'ttn  joli  cours  d^eau  qui  arrosait  le.  pied  d'une 
belle  colline  située  à  peu  de  distance.  Pendant  notre  trsi* 
jet,  on  de  mes  chiens  avait  découvert  une  très  grosse 
tortue  dé  terre  qui  vint  fort  à  propos  pour  nousf  aider 
à  faire  notre  i^pas. 


(  ^^9  ) 

Jusqu'au  a4  >  la  route  ni  l«  terrain  ne  changent,  les 
montagnes  seulement  sont  plus  abruptes,  les  cours  deau 
suivent  toujours  à -peu «près  la  même  direction.  Ce  jour- 
là,  vers  midi,  nous  gravissons  une  montagne  comme 
nous  n'en  avions  pas  encore  i^ncontré;  sa  bauteurest 
beaucoup  plus  considérable  ({oe «tout  ce  que  nous  avions 
vu  jusque-là;  malheureusement  mon  dernier  baromètre 
avait  été  cassé,  et  ii  m*est  impossible  de  la  mesurer.  Je 
£ftis  monter  un  nègre  sur.  un  des  arbres  les  plus  élevés 
du  somnftet  a€n  de  savoir  si  on  ne  peut  pas  apercevoir 
dans  le  lointain  quelques  cours  d  eau  ;  mais  en  vain.  Je 
nonte  moirmême,  et  de  toutes  parts  je  ne  vois  à  periie 
de  vue  que  les  Audulations  des  collines  couvertes  dar^ 
bres,  dont  les  fleurs  nuancées  de  diverses  couleurs  pa- 
raissent oà  et  là.  au  milieu  de  oes  énormes  masses,  de. 
verdure. 

Le  25  aprèsavoin  marché  presque  toute  la  journée  dans 
«n  pa;^toujours  très-coupé,  nous  atteignons  le  soir  un 
joli  cours  d!eau ,  peu  profond,  qui  coule  au  nord,  et  à  peu 
de  distance  reprend  la  direction  S.  S.  O.  Je.  le  €i09sidère 
eomtno  un  tributaire:  de  Y.j4ma:aQHe^  et  me  repose  sur 
ses  foords^  Ici ,  ainsi  que  -cela  nous  était  déj^  arrivé  ^  nous 
n  avicoks  ai  gibier  ni  poissons.  Nous  abattons  des  paU, 
miers  ûùumt^U9  dont  les  fruits  échaudés  .et  pétfis  df^ps^ 
r«au>ncMus.feurnisseiit  une  émulsion  nourri^ai^te  q^i,, 
accompagnée  de  quelques  choux  pahnistesi , .  formçDX 
notre  frugal  repas. 

Xoi  inarcbe  se-,  ralentissait  b^mico^p.,  mes  hommes 
commençaîent  à. se  Jfatiguer)  déj^  qoiis  étiçps  tpi^s 
blessés,  la  no^rri^ure  n'était  plus  asseap  subs^ntielle.^  et 
lealorc^  dîmnu«^i^n(  peuiàjpfiu.  Déjà  j'avais  apssiéié 
forcé,  de  J!e ter? haches,  lingt^yn^iAnWow,^  fusils,  poujr 
diminuais  les  charges  et^rendr^^  U  m^rch^  plu^  rapide/ 

i6. 


(  ^^^  ) 
et  je  voyais  avec  peine  que  bientôt  il  faudrait  recctoi* 
menoer  et  jeter  les  objets  divers  dont  je  pouvais  à  la 
rigueur  me  passer;  c  était  en  vain  que  je  m'étais  jeté 
dans  les  bois.  La  bonne  volonté  et  le  courage  des  trois 
nègres  qui  m'avaient  accompagnés  ne  répondait  pas 
à  leurs  forces  ^  Fun  d'eux  tomba  gravement  malade 
le  a8,  et  le  second  le  i^'  juin;  le  seul  chasseur  Domingo 
résista,  et  comme  moi ,  ne  fut  pas  malade.  Il  n'y  avait 
plus  que  lui  et  moi  qui  puissions  £aiire  quelque  course 
et  aller  chercher  de  quoi  manger;  encore  n'élait'ce  le 
plus  souvent  que  «des  choux  palmiers,  qu'assaisonnait 
un  agami;  car  dans  le  centre  des  forêts  on  ne  trouve 
ni  hacos  ni  aucune  des  espèces  de  penelopes  qu'on 
trouve  sur  le  bord  des  rivières*  le  ne  pus  plus^  dans 
cette  pénible  position ,  songer  à  atteindre  le  Marani  ou 
quelqu'un  de  ses  tributaires,  il  ne  me  restait  qu'un 
seul  homme  qui  pouvait  m'étre  utile  et  c'était  trop  peu  : 
tm  me  raidissant  davantage  il  était  possible  <{ue  nous 
périssions  tous  et  moi  le  dernier.  Cette  fâcheuse  per^ 
spective  me  détermina  à  revenir  sur  mes  pas.  Pourtant^ 
ne  voulant  pas  avec  des  hommes  malades ,  Êûre  un  trop 
long  trajet,  je  me  dirigeai  ^us  à  l'est,  sûr  que  j'étais 
que  je  ne  pouvais  pas  manquer  de  retomber  dans  le  che- 
min indien  qui  conduit  de  XOyapok  sur  le  Jari.  Dès  que 
mes  deux  malades  furent  en  état  de  se  remettre  en  route, 
nous  repartîmes  à  petites  -journées,  ne  nous  arrêtant  sur 
le  bord  des  rivières  que  pour  y  faire  des  provisions  de 
poisson  qui ,  séché ,  était  dans  la  route  une  très  grande 
ressource,  divers  fruits  dianonacées  arborescentes  furent 
aussi  plus  d'une  fois  pour  nous  une  utile  trouvaille. 

Le  19  et  le  ao,  revenant  toujours  sur  nos  pas^  nous 

f«raversons  beaucoup  de  montagnes  et  un  très  grand 

nombie  de  cours  d'eau  qui  vont  se  jeter  dans  Rouapira^ 


(  aai  ) 

au-dessus  de  l'établissement  sur  lequel  nous  avions  sé- 
journé long-temps.  Enfin  je  21  versmidi,  nous- tombons 
dans  les  anciennes  cultures  que  traverse  le  chemin  du 
Jari^  et  peu  après  nous  arrivons  sur  ce  chemin  que 
«ous  n'avions  pas  vu  depuis  six  mois.  IL  n*y.  avait  plus 
rien  à  craindre ,  nous  étions  de  nouveau  près  d*établis- 
semens  habités^ nous  étions  sÀrs  de  trouver  des  vivres 
et  une  franche  hospitalité. 

Le  22  je  continuaifà  marcher  avec  tout  mon  monde, 
mais  le  23*au  matin  je  les  quittai  dans  le  bon  chemin. 
Prenant  le  devant,  j'eus  bientôt  franchi. les  cinq  lieues 
que  j'avais  à  faire,  et  fus  on  ne  peut  pas  mieux  reçu  par  les 
bons  habitans  de  l'établissement,  qui  s'empressèrent  de 
m'apporter  tout  ce  donije  pouvais  avoir  besoin.  Gomme 
j'avais  encore  suffisamment  de  quoi  reconnaître  Thos- 
pitalita  qui. m'était  offerte,  je  séjournai  sur  ce  point  jus- 
qu'à ce  que  rx\^^  deux  malades  fussent  bien  réiablis,  et 
ne  me  remis  en  marche  pour  regagner  1  etablissemeAl 
de  Jpse  Anionio ,  qu*à  la  fin  de  juillet. 

Les  canots  que  j'y  avais  laissés  étaient  entièrement 
pourris,  il  Seillut  en  faire  un  neuf.  Enfin,  le  27  août  je 
quittai  José,  dont  je  n'avais  eu  qu'à  me  louer^  je  redés- 
cendia  rapidement  XOyajkoky  siu:  le  bas  duquel  je  fus 
assez  heureux  pour  trouver  une  goélette  qui  partait,  de 
suite  pour  Cayenne  ;  le  7  septembre  1 833  au  soir  j^ 
perdais  d^  vue  cette  rivière,  et  le  lendemain  8  je  débar- 
quais après  une  absence  de  i5  mois  et  8.  jours. 

Tout  le  pays  que,  pendant  ce  temps,  j'ai  visité,  est 
assez  accidenté,  mais  fort  peu  élevé;,  les  suites  des  col- 
lines que  l'on  y  rencontre,  ne  dépassent  pais,  dads  la 
partie  que  j'ai  parcourue,  600  mètres  d'élévation. 
Toutes  les  roches  qui  les  constituent  dans  le  centre  de 
la  Quyane  sont  toutes  à  nu  et  appartiennent  aux  diffé- 


(  a22  ). 

rentes  espèces  de  roches  feldspathiques  ;  ks  fentes  que 
Ton  j  remarque  en  grand  nombre  sont  toutes  contem- 
poraines de  la  première  coulée  ou  du  premier  soulève^- 
ment  qui  a  donné  le  relief  au  pays,  et  ont  été  remplies 
postérieurement  par  des  coulées  de  basalte  noir,  ou  de 
feldspath  rose  ou  autres ,  mais  toaîours  de  nature  dif- 
férente de  la  masse  dans  laquelle  elles  se  trouvent  f 
dans  quelques  endroits  ces  filons,  plus  modernes  et 
seulement  de  quelques^  ponces,  forment  un  Térituble 
roseau  par  >  leur  croisenient  ;  dans  d  autres,  au  con* 
traire,  ils  ont  jusqu'à  deux  mètres  de  largeur,  et  for>- 
ment  des  lignes  continues  d'une  assôz  grande  longueur, 
mais  sans  direction  fixe;  je  n'ai  pas  aperçu^  malgré 
toutes  les  recherches  que  j'ai  faites  à  cet  égard ,  tk 
moindre  trace  de  dépôt  calcaire,  soit  ancien,  soit  ma- 
deme;  on  ne  rencontre  que  sut  la  c6te  dès  terrains  dé 
dépôts  et  d'alluvions,  et  encore  sont^ls  modernes  :  le& 
plus  anciens  sont  des  rocheâ  ferrugineuse^,  connues 
dans  la  colonie  sous  Te  hom  de  raàhes  à  rauets ,  qui  re^ 
posent  sur  les  gneiss  ou  les  cyenitèà,  etc. 

Ne  pouvant,  malgré  le  pi  us  vif  désir  et  tous  mes  ef- 
forts^ atteindre,,  dans  ce  premier  voyage  y  les  sources 
du  Marvnîj  je  me  suis  attaché  à  faire  bien  cpmiattre  ta 
partie  que  je  parcourais,  et  à  faire  de(  observations  et 
des  relèvemensau  moyen  desquels  il  fftt  possible  de  dé> 
terminer  les  latitudes ,  les  longitudes ,  et  de  faire  un  bon 
iracé  graphique  des  cours  du  Haut-Oyapok^  du  Hâta- 
lari^  ainsi  que  du  pays  intermédiaire  entre  les  portions 
navigables  de  leurs  cours;  convaincu  que  quelques 
points  bien  déterminés  sont  plus  convenables  qu*un 
grand  nombre  qui  seraient  inexactis,  j'ai  profité  sur 
quatre  points  différens  dés  courts  embelKs  que  me  lais- 
sait la  saison  des  pluies  pour  faire  des  observatiims  de 


(  aa3  ) 

Ëau.t^iiTS  du  6ol«il.  Toutes  (ml  Mé  jptiseê  après  midi , 
car,  aialgrë  le  cercle  dont  J'jëtais  «v^unii  les  hauteurs  du 
soleil  étaient  toujours  à  cette  heure  de  la  journée  trop 
grandes  pour  me  permettrer  de  les  mesurer. 

Les  nations  indiennes  avec  lesqui^les  ym^ead^ve- 
htious  pendant  mon  voyage  )  soo^t  peu  nombreuses  en 
individus,  et  p|^e8que  toutes  «  les  débris  de.  notions  au- 
trefois conAÎderables;  leur  caractère  e^t  généralement 
doux;  leilr  taille  mo^fcnne  ne  dépasse  pas  4}uatre  pieds 
lluit  à  dit  polices;  et  sif  arfois  j*i|i  vu  quelques  individus, 
dune  taille  d*£uropéens,  ils  soi^^fort  rares.. 

Des  Pjrious ,  des  Mamwanes  et  quelques  Ahonaiguas^ 
tous,  au  nombre  de  quelques  centaines ^  habitent  toute 
ia  partie  de  l'O/iay^^;^  inférieure  à  sa  jonction  avec  le 
Camepi;  parmi  eux  existent  quefitipies  familles  Norague^j 
RoueoMfjremes ,  Gaûiiset  GarlponSt  taudis  que  les  bas* 
sins  de  la  âvière^de  ffmssa  et  de  ses  deux  âfflueus  Cou- 
api  et  Rokaiva  sont  habités  par  les  restes  des  nations 
Pa/Jcours  et  Toutanes;  tous  ces, indiens  qui  avoisiaeot 
les  établksemens  européens,  ont  tait  ce  que  fonttou*- 
^urs  les  peuplades  qui  viennent  effleurer  la  civilisation; 
ils  ont  pris  nos  vices  ^  sass  s*étre  appropriés  une  e^tde 
de  nos  qualités, et  ils  ont  perdu  une  partie  des  leurs^: 
ils  ont  ptâs  rhabitudé  de  s'enivrer  et  dé  mentir;  ptiur 
du  ttifia  on  leur  £iii  faire  ce  que  1  ou  veut;  «ans  cette 
liqueur  il  n'y  a  plus  de  parti  à  en  ttrer^  ils  soRt  ti^ 
paresseux  y  et  n  ont  souvent  pas  assea  de  manioc  péwr 
vivre ^  souvent^  par  suite  de  leur  paresse  ^  ils  sont  foneés 
de  manger  eelui  qui  n'est  pas  encore  eu  maturités 

La  partie  ^e  TOyapok  supédeufe  au  Gamopi  est  en^ 
ûèrement  habitée  par  des  Ojun^isj  dont  l'appaÉiftioa 
«ur  oe  cours  d'eau  Ile  date  que  de  1826  ou  1817^  Anl»- 
neocemeiit  à  cette  épQt|ud  ils  en  hahitaicni  les  sonroes^ 


(  a»4  ) 

ainsi  que  celles  ênJari.  Les  Coussaris  et  les  Tam&comesj 
qui' ne  sont  aiUres  que  des  tribus  de  cette  nation ,  dont  ie 
langage,  à  quelques  locutions  près,  est  le  roéme,  ha- 
bitent aujourd'hui,  les  preniiers,les  bassins  supérieurs  de 
XArawari  et  de  Mapari;\es  seconds,  le  cours  de  Cara- 
panatouSe  et  de  Moacourou,  affluens  du  Jari;  et  ce 
n'est  qu'en  suivant  ce  dernier  cours  d'eau  qu'une  petite 
portion  des  Ojrampis  s'est  réunie  aux  Tamocomes  :  leur 
taille  est  aussi  petite  que  celle  des  tribus  indiennes  du 
bas  Ojapok ,  leurs  membres  sont  en  général  bien  faits^ 
ils- sont  très  robustes;  mais  leurs  femmes,  presque  con^ 
stituées  comme  des  Laponnes  sans  formes  et  sans  tour- 
nure,  sont  de  véritables  préservattifis  contre  le  péché  :  du 
reste,  actifs  et  laborieux,  on  les  voit  rarement  à  ne  rien 
faire;  ils  possèdent  toujours  beaucoup  plus  de  racines 
alimentaires  qu'il  ne  leur  en  faut  pour  leur  consomma- 
tion; leurs  femmes  emploient  à  filer  du  coton  ou  à  tisser 
des  hamacs  fort  bien  ouvragés ,  tous  les  momens  qui 
ne  sont  point  consacrés  aux  soins  du  ménage,  et  les 
hommes,  assis  à  côté  d'elles,  fsibriquent  des  bancs,  des 
arcs  et  des  flèches. 

Les  Emerillons  longs  et  flnets,  plus  arriérés  sous  le 
rapport  de  l'industrie  sociale  que  les  autres  Indiens, 
habitent  les  rivages  du  Camopi  et  de  ses  affluens  ;  à 
peineVils  cultivent  les  racines  alimentaires,  dont  les 
Oyampis  ont  de  si  grandes  quantités,  ils  n'en  ont  pas 
suffisamment  pour  vivre;  la  chasse  est  leur  seule  occu- 
pation; les  agamis ,  les  singes  ^  les  jaguars  y  les  tcpirs  et 
les  pécaris  y  etc.,  et  en  général  tous  les  oiseaux  et  tous 
les  mammifères  serventà  leur  nourriture,  tandis  qu'ils 
touchent  à  peine  au  poisson  dont  toutes  leurs  rivières 
abondent  ;  ils  n'ont  pour  se  coucher  que  des  hamacs 
grossiers  en  lanières  de  peau  d'arbre ,  au  lieu  des  hamacs 


(  aaS  ) 

chauds  des  Oyampis;  les  traits  de  leur  figure,  malgré 
leur  apparence  de  maigreur,  sont  asseï  jolis,  et  leurs 
femmes  proportionnellement  plus  petites  qu'eux ,  sont 
mieux  faites  que  les  autres  Indiennes  du  bassin  de 
rOyapok. 

VOCABULAIHS» 


Noms  Oyampîs. 

Tête 

Eftcang. 

Garçon  (petit, 

Front 

Eronwapé. 

grand) 

Y6iiîra,counou« 

Nez 

Inci. 

mikirej. 

Joues 

Eroba,  erava. 

Frère 

Er6i. 

Boaciie 

Ecourou,  eîcou. 

Sœur 

Niania. 

Oreilles 

Namiyinami, 

Fille 

Nimeni. 

Yeux 

Erëa. 

Oncle 

Pfti. 

Menton 

Erediba. 

Tante 

Pipi. 

Ijang^ae 

Cincou. 

Cousin 

Taîro. 

Dents 

Erfli. 

Cousine. 

Cacagnew 

Cheyenx 

Apira. 

Arc 

Paira. 

Btfbe 

Eaoonara ,    ea- 

Flècbe 

Ourapara. 

couawa. 

Ca8se4ète 

Cawarapa. 

Sonrcik 

Eropoukaraba. 

Jarre. 

Macona. 

Col 

Couroukawa, 

Chapeau 

Camererou,cba- 

Epaule 

Eribapouk 

• 

pore. 
Eimoura. 

Bras 

Eriba. 

Pilon 

Main 

Epapoui. 

Canari 

Tonroua    mi»> 

Doigts 

Epoua. 

sig. 

Phalanges 

Epouak«ig< 

Assiette 

Parapi. 

Ongles 

Epampé. 

Fùsit 

Mokawa. 

Poitrine 

Epocia. 

Poudre 

Couroupara. 

Seins 

Assoussous. 

Plomb  de  chasse  Piratomiri. 

Dos 

Eapé. 

Balles 

Pirato  wassou. 

Ventre 

Eroué. 

Miroir 

Worawa,   i»rar- 

Nombril 

Epouroua. 

wa. 

Cuisses  (dessus 

» 

Couteau 

Kicet. 

dessous) 

Evakoua,erapo. 

Sabre. 

Sébre. 

Genoux 

Fjiépouissame, 

Hache 

You,  wiwi. 

énén^pouang. 

Aiguille 

Cacoussa.  ' 

Jambe» 

Eretoumakang. 

Hamac 

Tya,  tïà. 

Mollets 

Eretouma. 

Calimbé 

Camisa.   ' 

Cherille  (mal- 

Juppé 

Temonkoaroii. 

léole) 

Epéréna. 

Chemise 

Tilou. 

Pied 

Epoucoupé. 

Culotte 

Sir6a,  chiroUes. 

Doigts  du  pied 

Epoûîa. 

Oui 

Thô. 

Taloli 

Epooita. 

Rassades 

Mohira. 

Homme 

Yo,  teco. 

Hameçons 

Pina. 

Femme 

Nimène. 

Bois 

Ewirapoko. 

Enfant 

Yawira. 

Feu 

Tata. 

(    1126^  ) 


Charbon 

Eau 

Couac 

Ca«aave 

Ignames 

Patate 

Papaye 

Bananes 

Canne  à  sacre 

Manioc 

Pistaches 

Piment 

Miel 

Corde  d*arc. 

Pitre 

Abatis 

Case 

Chemin 

Arbre 

Canot 

Bois  à  brûler. 

Fou 

Sot 

Pagaie 
Sable. 
Épine 
Crique 

Soleil 
LunO' 
Étoiles 
Vieux 

CamariMle. 

GitrouiUe 

Gros 

Cong 

Maigre 

Étroit 

Haut 

Bas 

Marais 

Montagne 

Roche 

Ritière 

Petit 

Mortier 

Banc 

Pagara  (petit  id) 


Tatarapoing. 

Gouleiivre  (à  pas- 

Ih. 

ser  le  manioc) 

lapici. 

Houhi. 

Platine 

Yapé-ein. 

Méyoo 

Pluie 

Amanne. 

Gara. 

Vent 

W^etou. 

letîg. 

Bon 

leaitoiu 

Mahou. 

Mandais 

NicatDuye. 

Bacowe. 

Demain 

Coyé,  covî. 

Acikarou. 

ifier 

Goné. 

Manihoc. 

Plume 

Ipepo. 

MondowL 

Aile 

Ipepokang. 

Ikeing. 

Bec 

Icic»  incic. 

Ëira. 

Patte  de  dûen 

Yawarapo* 

Ourapama. 

Rasoir 

Nawaye. 

Courawa. 

Nid 

Wira. 

Eeco. 

Os,  îd.  de  pois- 

Oka. 

son 

Canguara,  pira- 

Pé. 

cauguara. 

Iwira. 

Bambou 

Courmouri. 

Igara. 

Tafia 

Cawaitata,  para*' 

Ëboura, 

, 

téni. 

Yawette. 

Travail 

Mocico. 

Necacoye,  »•- 

Bien 

Naycoye. 

cacoye. 

Fiè?re 

Carayeu,  cara.* 

Epoucoila. 

J"""-. 

Issing. 

BAloa 

EpOUltOCL' 

Gniou. 

Pipe 

Peîpo. 

Taca,  yarapé, 

Tabac 

Petemma  «   nia» 

tacarerew. 

courey,  petem- 

Cayaré. 

mora. 

Yâc. 

Courir 

Eniane. 

Yàé-tata. 

Content 

Elrouzott. 

Tamou,  tairi, 

Colère 

Avmouroame. 

tamouohi. 

Tantût,pliiatard  Côurmoo. 

Sémou,  iya^ate- 

Nèpe 

Mecrou,necroa. 

wawa. 

Nour 

Epiou. 

Acikayà. 

Vert 

Saheuk. 

Tourou 

Rouge 

Pirang. 

Ipokamoi. 
Ocining. 

Blanc 

Sing* 

Sale 

Okîa. 

Ek6i. 

Domir 

Okette. 

Ipoko. 

Beauooiip 

Yathew. 

lapoua. 

Tuer 

Eyouka. 

Ipawa. 

Mourir 

Omanoo^ 

Iwitira. 

Paresseux 

KHawari»   yni^ 

Tacouroo. 

wane. 

Euyée,  ihjéo. 

PoltroB 

Okiyé. 

Missig. 

Hardi 

Nokiyé^e. 

Eînaca,  ëinoua. 

Habile 

Omounian* 

Apoca. 

Ivrogne 

Wawépof». 

Garourou    (  ya- 

Querelienr 

NérécasM. 

mateuk). 

Aimer 

Eraréou. 

(  "7  ) 


Haïr 

Malade 

Chasseur 

Pécheur 

Sel 

Huile 

Las 

Lirrea 

Fayorîs 

Moustaches 

PoU. 

Queue 

Imbécille 

Saliffot 

Matm 

Midi 

Cotonuier 

Coton 

Rocoyer 

Roc^ou 

Soif 

MajBfer 

Fumer 

Piquer 

Flécher 

Râper 

Bouillir 

Rôtir 

Plumer 


Naorewi. 
Ikaraw. 
Oyouka,  ipo- 

rang. 
Okouwa. 
Saoto,  corey. 
Yandé,  yiandi. 
Eraoupajpe, 
Irémé. 
£ratoubapé*pi- 

raba. 

Nemei;a|>a. 
Haba ,  ha?a. 
Waya» 
Nokouwayaé 
Eponinfl. 
Oyéiwé. 
Ayicateu. 
AwanuMâaaiii^ 

ira. 

Amonkm. 

Roucourawa. 

Roucou. 

Eitiaifw 

Eyemiyon.» 

Emououlu 

EOssok* 

Ejewa ,  ejiwon. 

Eàpika,  ekilik. 

Emonuioye. 

Eunite. 

Êflwat. 


Faim 

Donner 

Prendre 

Couper 

LAyer 

Casser 

DéSer 

Parier 

Pleuvoir 

Montrer 

Regarder 

Écorcher 

Pendre 

Accrocher 

Mûrir 

Apporter 

Devoir 

Cuire 

Nager 

Haler 

Ti#er 

Ramasser 

Gronder 

AUwM 

Moucher 

Pouvoir  . 

Filer 

Coudre 

Fendre 

fiache  (palmier) 


e. 


Amonaem. 

Heme  heo^ 

Ekik ,  eiki. 

Acoussî. 

Ecoutoug. 

Eôuka. 

Namé ,  niamé. 

Emonmeao. 

Amanout» 

Onpia 

Emaëa. 

Epirok. 

Moyassiko* 

Evonkouate. 

Ipirang, 

Eroute. 

Naponipe. 

Oy  ipfie  »  oycHip- 

pe. 
Epoui^oni. 
Eyayon. 
Emotipg. 
Eilik,  «tik. 
Eoupite. 
Yawon. 
AmcHni. 
Eoutim. 
Eïnoung. 
Epowane. 
Emoupouponk. 
Yeoka/eoka. 
Mlrici,  pairitL 


Noms  cCanimaux, 


Haccos 

Marage 
Goujouvi 

Agami 

Tinamon  gros 
Tinamoa  petit 
Cotiuga  poncean 
Cordon  bien 

Paca  paon 

Onette 

Coq  de  roche 

Cohbri 

Ramier 
Poisson 


Mountou,  moui- 

tou. 
Maraye 
Coujouvî^  con- 

youvi. 
Àkami,  iakami. 
Inamon. 

oui. 
firâottkA. 
Wanamiwara. 

onnamé. 
PacapaefUKHi» 
Arawira. 
Peôung* 
Pérépéréwara.- 
Picaôu. 
Pira. 


Aïmara 

Jaguar 

Tapir 
Pécari 
Caricàcou  (petit 

chevreuil) 
Biohe 

Paca 

Agouti 

Acouchi 

Cabiaîs 

Coq  (poule) 

Tortue 

Chien 


Tarouerou,  ta< 

touerou. 
Yawara,  caîcoiv- 

ebi. 
Tapiîra. 
Taïtitou 

Cariacou. 
Eoû,  eassoit, 
eoiiassoa. 
Paca. 

Acouchi,  aoiNiei» 
Acouchi-vaye. 
Capivoira. 
Massakara^ 
Yaoussi,  yawi. 
Yawar. 


(    328    ) 


Rat 
Soum 
Papillon 
Casiiide  (petit  co 

léoptère) 
Boordon 
Cochon 
Serpent  (véni- 

meax) 
Singe  ronge 
Coïata 
Sapajon 
Cayman 


Anouyaott. 

Anouya. 

Panama. 

Nïabi. 

Manana. 

Tayaousing. 

Yaroragft. 

Akikeu,akikew. 

Goiata. 

Cahl. 

Yakayé. 


Lézard  (monitor)  Ikirwarou. 


Igaane 

Harpie 

Vautour  brun 

Perdrix 

Boa 

Chat  tigre 

Plongeon 

Unau,  Ahi 

Canard 

Sarcelle 

Bœuf 

Tatou 

OBuf 


Wayaniaka% 
WiraOu. 
Ouronwoi^piwa. 
Oulon. 
Mohiou. 
Maracaya-pou- 
cou. 
Tarara.. 
Ahicaye ,  ahi« 
ArapoBO. 
Cawiriri. 
Tapirousaon, 
Capachi. 
Oupïa. 


Chique 

Caurale 

Tiqne 

Crapaud 

GrenomUe 

Serpent  liane 

Puce 

Mondiea. 

Maringouins 

Pompiles 

Aheitlea  * 

Guêpes 

Elaters  lumi- 
neux 

Fourmis- 
Taons 

Mutiles 

Hirondelle 

Perruche  , 

Perrofjuet 

Ara 

Pou 

Autre  petit  tina- 
moB- 

ChauTe-sourîs 

Engoulevent 

Loutre  ' 


ToBnn«.- 
KérêL 

Yathéoughe. 
Youwaye. 
Coûta. 
Mocining» 
Touny. 
Merou. 

NacioBng,Na- 
dou. 

Moutouk. 
Eîrarouwa. 
Caba,  cava; 

Monang. 

Taracua. 

Maganga. . 

Taoya. 

Ourasinga; 

Perici. 

Courey. . 

Arara. 

Kiwa. 

Mouconcawa. 
Amira. 
Wakirawa. 
Yawakakgha: 


Nains  de  quelques  étoiles  ou  groupes  d'étoiles  chez  les 

Palicours. 


Le  soleil 

Tamoyé. 

La  lune 

Caîri. 

Les  trois  rois 

Mahori. 

La  croix  du  Sud 

Teyébon. 

a  et  &  du  cen- 

taure 

Tekempen, 

La  grande  ourse  Tepessirî.            | 

Noms  et  phra 

Case 

Paitipin. 

Hemme 

Waïri. 

Femme 

Tanan 

Enfant 

Cabcandia. 

Gar^n 

Makibmani. 

Canot 

Monho. 

Poisson 

Aima. 

Pagaie 

Poulaite. 

L'épi       . 
La  poulinière 
Aldebaram 
Antares 
L«s  petites 
étoiles 


Couac 

Cassave 

Bœuf 

Maques 

Beaucoup 

Coq 

Goui 

Eau 


Ouroukamà. 
Coussoupon. 
AwaorL 
Acourré. 

Orapyoubooye. 


Couac. 

Onlaté« 

Paca. 

Aneyou. 

BanékéndC. 

Takarak. 

Tomaur. 

Oni. 


(  >3i  ) 

osier,  nmA  élevées  el  spadeiMes  ;  ordinaireneot  on  les 
entoure  d'un  verger;  elles  seeomposent  le  plus  souvent 
de  la  maison  des  hommes,  dulmrem  ou  appartement 
des  femmes,  et  enfin  d*une autre  mûson  destinée  a  le- 
ducation  des  vers  à  soie.  Pour  se  rendre  de  Schumaki 
à  Nouka ,  on  n'a  à  traverser  qu'un  rameau  peu  élevé 
du  Caucase,  puis  on  se  trouve  au  pied  de  la  chaîne  prin- 
cipale  que  l'on  suit  en  remontant  un^  large  vallée:  lors- 
qu'on ^iraniae  vers  Nouka ,  la  vallée  se  resserre  et  se 
trouve  engagée  dans  les  montagnes; aussi  le  nombre  des 
villages,  la  richesse  du  pays  diminuent  progressivement» 
Il  n'y  a  pas  dans  ce  trajet  de  cours  jd'eau  digne  d'être 
cité,  mais  des  torrens,  qui,  à  de  certaines  époques,  se 
préci^l^it  des  somtnets  neigeux  du  Caucase,  fertilisant 
et  ravageant  alternativement  les  campâmes.  La  civilisa- 
tion peu  avancée  de  ces  pays,  l'état  continuel  de  guerre 
dans  leqilel  vivent  le$  habitans,  né  permettent  pas  là 
construction  de  ponts ,  de  telle  manière  qu'il  faut  tra* 
verser  à  gué.  les  cours  d'eau;  quelquefois  les  commuui- 
cadons  sont  iiiUîr]X>na)puesi  Souvent  aussi  les  chevaux 
posant  ttH  pM  ittal  assuré  sur"  d'énorme^  rochers,  sont 
avee  leurs  cavali^s  entraînés  par  les  torrens.  Quant 
aux  paysans  Lesguicf)  ils  ne  mal*chént  qu'armés  d'une 
longue  bicatictie  d'arbi'e  ;  tantôt  ils  remploient  pour 
sonder  lé  tetminf  tantôt  ils  s'appuient  dessus  pour  $*é^ 
lancer  dùn  roc  silr  un  autre  :  ainsi  ils  traversent  les 
cours  d'eati'i|iie))erque  soit  leur  rapidité',  et  dans  toutes 
les  iaiîMMis'. 

Nouka  n'apfjartenait  pas  à  l'enipiîre  persan, mai$  &oH 
chef  du  khan> reconnaissait  le.schah  polir  son  su^j^rain^ 
Il  était dailleurs  à*peu-près indépendant  et  héréditaire. 
Les  Russes*'  s'étaient  emparés  de  cette  ville  sans'  raison 
fort  légil»itfe.;  mais  les  descendons  des  aacîe}^  princes 


(  a3a  ) 

vivaient  âans  les  environs  et  étaient  asset  âonsidél^s. 
Cette  ville  est  grande,  remarquable  par  ses  jardins  et 
par  ses  nopibreuses  fontaines;  un  torrent  la  traverse 
et  sert  à  des  tanneries.  Le  palais  des  khans  est  in« 
cdntestafaleïnent  le  plus  beau  monument,  et  peut-être 
ie  seul  que  les  Russes  possèdent  de  Tancienne  archi- 
tecture persanne  :  c'est  une  forteresse  tout-à-fait  asîa* 
tique ,  daïis  laquelle  résident  le  colonel-gouverneur  et 
les  principaux  officiers  ;  comme  d*usdge,  elle  est  placée 
dans  la  partie  la.  plus  élevée  de  latiHe  et  sur  un  plateau. 
Ou  y  entre  par  une  grande  porte,  et  Ton  se  trouve  dans 
ta  cour;  en  face  on  voit  le  divan ,  c'est-à-dire  ie  lieu  ou 
le  khan  recevait  et  rendaitla  justice  ;  à  droite  et  à  gau- 
che  sont  une  foule  de  constructions  destinées  aux 
écuries  et  aux  domestiques;  sur  le  derrière  se  trouvent 
les  anciens  appartemens  du  harém,  où  Ton  me  logea; 
Les  chambres  que  j'occupais  étaient  fort  agréables;  de* 
vaut  les  fenêtres  se  trouvaient  des  jardins  couverts  de 
rosiers  en  fleurs  et  de  réservoirs  d'eau;  les  murs  étaient 
ornés  de  peintures ,  incrustés  de  dorures  et  couverts 
de  fragmens  de  glaces*  La  grande  salle  du  Divan  ren- 
fermait des  tableaux  persans,  et  tout  autour  se  trou- 
vaient représentés  les  hauts  faits  des  armées  p^-sannes 
dans  les  guerres  des  NadirSchah  contre  les  l*Urc8  et  les 
Russes.  Suivant  l'usage,  la  perspeciive  et  le  dessin  n'y 
étaient  guère  respectés  ;  mais  le  coloris  et  la  fidélité 
des  costumes  les  rendaient  fort  remarquables.  Il  n'est 
pas  une  peuplade  de  l'Asie  mahométane ,  depuis  l'In- 
dus  jusqu'aux  montagnes  du  Gausase,  depuis  ÇkMBstan- 
tinople  jusqu'à  la  mer  Rouge,  qui  ne  s'y  trouvât  re- 
présentée. 

L'administration  du  pays  appartenait  au  chef  mîKtaire 
qui  était  aidé  j^ar  un  maître  de  police  mahoiliéian  ;çomm« 


(  «3ï  ) 
le  gouveit^eur  nè^saTait  pas  tin  mot  delà  langue  taftare, 
et  que  le.'nTaîtl*e  de  police  n'était  pas  phis  habile  que 
lui  e»'  russe^  on  ne  s'étonnait  pas  que  la  bonne  harmo^ 
nie  régnât  entré  eux.  J'avais  été  précédé  dâtis  celte  vîHe 
par. une  recommandation  du  général 'Wifleniirtoff,  gou- 
verneur miKtaire  du  Caucase;  aussi  n'eus-je  qu'à  me  loue^ 
de  l'accueil  que  je  reçus.  Comme  je  desirais  parcourir 
Içs  environs ,  le  colonel  chargea  le  maître  de  police  de 
m'en  fournir  les  moyens;  ce  dernier  comprit  mal  et 
crut  qull  s'agissait  d'uiie  Ititte  entre  un  Tartare  dit 
pays  et  un  Mingrelien  ,  que  la  population  chrétienne 
avait  fait  venir  à  grands  frais  pour  soutenir  un  pari.' 
II  se  hâta  de  faire  les  préparatifs  convenables ,  et,  au  lieu 
démontera  cheval,  nous  nous  rendîmes  sur  la  teirasse 
du  château  où  s'étaient  rassemblés  les  spectateurs.  On 
fit  d'abord  combattre  deux  coqs,  puis  deux  béliers: 
mais  les  acteurs  principaux  ne  purent  s'entendre  sur 
les  formes  du  combat  ;  le  ïartare  était  revêtu  de  son  cos- 
tume,  c'est-à-dire  couvert  d'un  caleçon  de  peau  serré  à  la 
ceinture,  nu  et  les  membres  huilés  pour  que. son  anta- 
goniste ne  pût. le  saisir. Il  tenait  ut>e  massuedans  chaque 
main  et  les  faisait  tourner  sur  sa  tête  pour  donner  dé 
la  flexibilité  à  ses  muscles.  Le  Mingrelien  prétendait,  au 
contraire,  combattre  vètn  comme  d'habitude;  il  voulait', 
disait41 ,  pouvoir  librement  saisir  son  adversaire  ;  et ,  peu 
aatisfiiit  du  jeu  habituel  qui  consiste  à  le  placer  sur  le 
dos,'  il  aspirait  à  le  frapper  et  mêAie  à  lui  rompre  les  ôs,* 
s*il  était  possible.  Un  exercice  auquel  il  se  livrait  lé 
maintenait  sans  doute  dans  ces  dispositions  hostileis; 
n  avait- apporté  une  but!*e  de  vin  et  un  grand  verre } 
pour  quelque  monnaie  il  remplissait  ^on  verre,  ouvraii 
une  bouche  énorme,  et  y  jetait  la  liqueur,  qu'il  ènglou-' 
tissait  d'tin  coup  sans  en  répandre  une  goutte.  Fendant 

17     • 


«m  on  nëgociiiit  tt  au  grand,SGaiidale.499  M9lp<w4lin(itY 
ilYidasoii  outre,  qui  ne  conteni^t  paf^ moins  de  d»  b^tt* 
teilles ,  ipyàs  il  se  retira  triomphant  d#  c^  ^'on  n'çsaif 
1er  Goinbattrej  et  ne  paraissant  nullem^f,  inconiiQo4f^ 
Sa  place  fut  prise  par  d'auti«^  lutteurs,  qui,  s^a  la  pré* 
sidence  d*un  mollah,  se  livrèrent  à  leurs  exevçîees*  l«# 
inollah  prenait  les  antagonistes  par  la  main,  leurfatsaic 
promettre  de  lutter  d  après  les  règles,  de  i^e.  i^oûc^  se 
frapper^  de  n'avoir  aucun  ressentiment  de  \a^^  défi^ite; 
il  invoguait  le  nom  de  Dieu  et  du  prophète  f^ur  cha* 
Gunede  ces  promesses,  puis  il  les  laissw  Ubres  det  coin- 
mffncer.  Il  est  impossible  de  voir  ces  jeux  de  la  Ifitte 
sans,  reconnaître  Texactitude  desdescriptiQiiS;(|UÇ^,nçuf 
en  ont  laissées  les  auteurs  grecs  et  latins* 

Quand  cette  cérémonie  fut  tenmiiée,  1^  gouv^irpeuir 
fit  enfin  comprendre  au  chef  de  police  qu!il  deirait  me 
faire  parcourir  les  environs;  pour  se  ri^ndre  plus  intel- 
ligible sans  doute  y  il  le  menaça  de.  quelques  coupa  de 
bâton;  mais  ce  n'en  valait  guère  la  peine ^  car  j^  i^.yi* 
que  quelques  jardins  et  les  co)lines  cirqouvoisines.Il  n  j 
avait  qu'une  chose  remarquable  dans  le  pays,  le  si^çail 
^nt  j*ai  parlé. 

Ld  province  deNoukane  paie  jrien  eu  argeot  a»gfiu* 
v< rnement  russe;  on.se  contante  de  préleyer ei|3i^|ii:e 
une  contribution,  sur  la  soie^  cette  soie  Ifç^i^^ptfiilil^l^ 
llfflis,  ainsi  que  celles  du  Chirvan  j  est  ensai^i|e(niîs<i^;tHJ[^ 
enchères  et  vendue  pour  rétat«  LaJQ^qe  est.rendiie  pa|( 
le  commandant  aussi  bien. que  le  peut  un  j^g^'^^i  >|B 
comprend  pas  ce  qu'on  lui  dit«  Je  4fli^  rapporter  c^pftn» 
dant  que  l'obligation  de  rendre  des  arf^  était  foit 
pénible  au  chef  que  je  rencontiai,e^que,  plusscmpu*- 
leux  que  d'usage,  il  sollicitait  un  changement  de  résidence. 
On  ne  peut  appeler  Schoumalii  et  Nouka  des  villes 


(  aSS  ) 

par  des  M^hc>mëcaD3  qui. parlent  k  tartarei  etdont  plu* 
sieurs . pro£e3se9t  le  rite  des^Sunnift.  Ce  sont  plutôt  4es 
èités.  persatjnes  ^  :  tandis  >que  les  yéritaUes  JLesguis  sçoft 
dans  les  montagnes  ex  plus  au  nord^  j*aliais  pas^r  sur 
leur  territoire  evchez  tin  de  leurs  chefs  noniii|é  Eliî^skjrh 
Sultan.  Gonune  le  trajet  ne$t  pas  facile  et  que  r>OA 
court  risque  d*étre  attaqué  psur  des  mpntag)aards^ 
on  me  donna  une  forte  escorte,  pour  la  rot^te^  le  §1^  .dm 
oiaîtrede  police  fut  même  cliArgé  de  in*acçoaipagt»^« 
Nous  ne  traversâmes  pas,après  être  sortis  de  Nouka^uq 
pays  aussi  riche  que  celui  que  j'avais  d -abord  parcoure 
cependant  le -voisinage  des  Dio&tagnes  et  lacapîdité  é^ê 
torrens  le  reivdaienr.fpct  ,pit!tor^sqiie;  a|HB*è&  deux  jou» 
de  xn^f^^he  nous  atteignîmes  les  états  du-  prâice  que  j*al« 
lais  visiter»  Gomme  il  était  pféveou.de  mon -armée,  me$ 

compagoonsjnB^Airaièren^rSu^.leurs.pastandtô^qu'ilqiiitUi 
son.  ehâteau  et  sa[q>rDeVa  Jj^qu*rau.vill$y^le  plus  voisin. 
Ilxne  prenait  probablement;  pour  un  illustre  pforfonnag^ 
^  fut  singuUèren^pt  ^ésappointélofsqu'il  m*aperç^t  êfàul^ 
et  sans  suite,  armé  dlun.marteau  ,  et.portatit  to^tn^Qo. 
bags^ge  renfermé  dansuwe  méchante  v^ise»  A  p^O?:  ppu* 
vait<dlen croire  ses  yeux,  çt  il  attendit  quelqM^  t^mpf  p^uxf 
reieopuaUFe  si  mes  gens  n:arriveraiept  pas?»  £n£[fi|,og>q^me 
j  apprQcbai^^p^r.  ïe^  s^f  r ,  .{l  «e^  préeipiMl  4ai)S)«i^:  b ws 

ay4ctaQtdef^siQn^ii^a4piUf(faiMimâS!tji>mb<^sSa^^^ 
n'avait  pas  cru  ppHivoir  f^r?  à|  un:clM(étien  Un  .^a^çt^lp^Uf 
Aatteur.que  de.  s#  griser,  complètepient^;  Lorsq^VU^'^ll^ 
repcis^rféipiilibre,  oa  la'0ooduisit.daiis  une  barraqju^^de 
boiSytOÙ  eUcise  Uvrd.aUâ^^çnm^il  pendantrifiAon  me  trMi^ 
piM^.ses^  ordres^ >EBSi|ifQ>nipi^S!  not;^  n^es,;en<rp|i^^;^ 
suivant  1^  hoj^ds  d*uii  topHrentqtie  bous  -  t^aversâipes 
pbisieiiits  foi^r  nous  gagK^toessa  demeure  ordinaire;  U» 

»7v 


Têlleëst/mearieurs,  tWcnrsicm  dont  je  dasrraïs  tm$^ 
râim«ni7  ^)^  T^  potifpah  offi4r  ite  Vittiérèt  que  parce 
qnil«[agttîcl'ttnpay»qfaepe»okine  encore  n'a  décrit,  et 
iquel-cHi  ne  saurait  tHEiversef  qù'^iâé  d'une  pilksante 
pitiitéoUom  Cette  protection  je  Fai  obtenue  du  général 
'JCérmoloff^etfon  ne  s>étD»nerapas  ^i  devant  tous,  taies- 
jîeiunsj^  l'cB  tënoigpe^ia  re60nn'ai6s«Lrice^<}'est  pour  ies^ 
«D]fagpeprs:itn  ;dfenroir'  ^iiç*  idPel;?prhnét;kii»  gttftitude ,  toh 
qu'ils  âorninem  l^s»  persotihes  q%ii\  Aabs  led  pajs^  étran- 
fera',  leur  oiiirp[erniîs  de  visiter  d<s  ^rôfitioës  mal  sou- 
miaeft,.  rt  doqt  «9^<poiii»i^^'péut4crêpru^tfie  défend 
|'a€oè&;  doît:^piey  ooinihe  ici,  i^Vadrdsaet»!  à  linptési" 
4enc,  cp»,  ministre <è'uir  grand  «4>jàunie ,  a  doti^né  irut 
JbGiiencttsunenoUempuIsîouf  et  )es  a  choisis  sur  lebanc 
^es^^oEss  pour  ^le»  placer  dans  ia^  ivîU^iuie  et  fétlAUfv^ 
carrière  des  voyages.  ^     * 


i— r- 


I , 


MÉMOtB£ 

ifiir  T ancienne  géographie  historique  de  la  Çrvcep 
''lii.é'hrSociétécle^i^ograpine  dans  sa séanccf  générale 

;  9i  Q<Hi4  pi^ypç^mnpffis.  k^  4^fli«^pti(ms  eéoj^r«pl|îf«ie^ 
d?¥»  p^s  à  di)?^ses  épo^v4^>  nQu$^pipQi|!HH^,:ep  pm^ 

iMI».4'tt|y  ^4er  |k  rwtrç»  lemfym.  Î^Wéi*!  d|^  |Bt|v|offî%r 
l|9'mï.ir<^gjBP.r^l4  ^te^i|Of:^vi^iiamtplH^€)iiWtc^ 
îSB^r  Fwpfft^  d  ftW^  ivWfY««î*  rt  toaweiidw^>  no» 

ifMH^piIfli^f^fl^  #,pçki|f  le^  liei|i(  f  lÂiT^c^ff  Av*fe«  #ew|><fti 
l(#  J9JiPj^  p^P9S  l'y  i^lÇQ^y^pt  pSHT  iM^rv^l^;  *Mift  ^ 
speetade  de  la  fi^^  ^  4^t\^^iBfwm9^A  4l#Ké* 


(  iîô  ) 

ICéi!  tettMtioif sV«M{^^[il^t  Éàùyetit  par  fa  eètiqiiêre , 
sbuVKrart  pur  ia  MuIe  influence  cks  progrès  de  la  société; 
et  la  Grèce  aiMieiine  offre  parricuHèreBient  ce  dernier 
pltéi>omène.  L'état  civil  des  idatkMls  s^y  perkctioiiiié  : 
elles  ont  leur  enËince,  leur  maturité  :  lés  hommes  av* 
cachés  à  ta  rie  sàuTage  ou  au^  occupations  des  simples 
piiSfeurSy  se  groupent  autour  de  difféii^ens  chefs  :  les 
cQhatyes  socoèjd^^t  Àwt  tentes,  les  dtés  âui  hameaux , 
im  lois  écrites,  aus  ufages  et  aux  traditSofas;  les  irilnis 
derieiureiit  un  'petupl^^jét  leurs  territoires  réuilis  fdr- 
meut  des  empires^ 

lie  temps  oiria  Grèce^CQmn9éni(se'à''»è  peupler  dé  co- 
lonies égyptiewnès*  et  phénioiehnéS  annonce  àTEtiro^e 
^aurore  de  la  ^vilîsation  ;  mais  eltè  ne  brille  encore  que 
sur  qttel({u»spokits.  Le  royaume ^^Argos  se  fonde;  ceux 
d'Areadie,  de'Sièyoïie,  de  CiM'ihttie,  d*Attlènes,  de  Lb- 
cédëmoneïT^csÎMiiibfçna  1^5  pettples^ta  Grèce  en  dif- 
férai» eorp^  d^  iialions.  Tantôt  ia  guerre  divise  Iéui*s 
.  itttéièta  et'déelHre  ces  €ontré^y«aqai6t  elles  réunîssejit 
ieur%  fonrespoor  ^attaquer  Treié,.ei;  détruire  le  pl|is 
puiasant  lenipira  de  TAsie.  On  vcoit ,  plus-  d'un  «Aècie 
après ,  s*élever  sur  les  ruines  de  ces  premières  mo#(8èr« 
'chiea  les  acbsbrebseaaréptibli^es  de  la  Qrèc^e  2  Umtes 
biîlfcbt  par'feitr'oaRimge,  et  phisîeiira  par  lenrè-^é^'- 
^aét;p8  c  elles 'pénètrent  dans  4^'  régions  ttie^nntàés; 
iciy«a  «p  johangent  1ns  inoûn&ibarharen^  «)t  jiondcm  'des 
icakiniesy  quidevienneni  è'ieitr  >tDur  d'éutres  centrée 'de 
«oaqutea  «tob  •tivilisatiinui  d'est  «ihst  qiue  s'étabéissi|nt 
^dlyntlie^  Anpbipnlis  eue  les  «âaeaée  MaoéélMne /Pé- 
rynthe  sur  les  rivea^dela  Pnipminlore,  Byzancaisnr'eëifos 
'du  BosphàeeLLa'igèerre^  <^ar  ses  désastres-  ou*  pat  ses 
nmioÊÈmy^mmïdnk  dTmttaes  «oloaâesDaHD'iek  <fîv*|^es'de 
la.  6iaile,!ttjtor  €<tox 4e  l'Italie  méndîonal«  r ide^  Kib- 


'(  34o  ) 

^msjçh^ssé^de  leur  patciey  vont  fonder  librscvilW  dfaoj 
)es  Gaules  ;  coiiune  des  bannie  de  Phénîcie  ayaîeiit  éta- 
feli  Cartbîige  sur  les  cotes  d'Afrique  :  lesplu-s  iHustres 
origines  des  cites  du  midi  se  lient  à  l'histoire-de  l'Orient 
ejt  suFtoui  à  celle  de  la  Grèce*  , 

Arrêtons*' BOUS  au  temps  où  a  fleuri  cette  grande  na- 
tion>  pour  jeter  lès  yeux  sur  son  territoire^  Il  n'est  pas 
remarquable  par  son  étendue,*:  mais  chaque. nom  géogra- 
phique y  est  devenu  célèbre,  dqmis  les  monts lUmnà, 
antique  barrière  de  la  Macédoine,  jusqu'à  rextrémité  da 
Taygète,  qui  couvrait  le  territoire  de  LacédénMine. 

Nous  diviserons  en  tiroi»  grandes  parliies  cette  mémo- 
rable contrée.  Au  nord  du  golfe  d'Ambraeîe  et  de  la 
chaî^^  du  mont  QEu ,  nous  plaçons  VÉpireet  la  Thés- 

.salie,  sans  faire  encore  mention  de  la  Macédoine  :  au 
midi  de  cette  ligne  de  listes,  së^endent.d'Oà^idenC  en 
Orient  l'Acarnàmey  l'ÉtoIie,  la  Phoeide,  la  Béotie  et 

.  TAttique.  Ces  contrées  ne  touchent  que  par  l'i^tbine  de 
Corintheau  Péiopooèse;  et  nous  eompifenonsxlate  cette 

.  piéninsulerAcbaïe,  lés  territoire&  de  Stcyone  et  deGo- 
,nmhe,  rÉlide^  l'Arcadie^  rArgolidé,ia  Messénie wet la 

■  X^aconie».  >     ■ 

A  V<^oqùe6ù  floriesaitle  midi  de.  laGrèoe'^'  aes  ré- 
gions 6et)tentrionaIestti -obtinreatpas  la  même;  oélébnte. 
Elles prii^nt  souvent  part  à  laidéfense  coniraune;.  elles 
eurent  leiirs  guerrier^;  mais  la.  gloire' reataaiix  paysijui 
'cherchèrent  à-la^foiscelle  des  lettres  ietceUç  des.  armes, 
qui  surent  ériger  les  mdnuméns  de  leufes'  wkiHÙm,  et 
où  les  hommes  donnèrent  pendant  la  poiâL  un  nouvel 
éclat  à  4a  patrie  qu'ils  avaient  sattrée/  *  >      .  - 

La  renommée  de  la  Thessalie  était  ^aotsribiirê-  ahx 
itiaditions  hist»riqae$  et  remontait  tust^ temps .fidiulein. 
Les  poètes  ont  peint -les  bdsiùtés/chainpAttes'desr^ives 


(Ml) 

4u  B4¥^e  €^  de  k.  vallée  de  Tempe  2  ils  ont  chanté  TO- 
lyifipe .  où  VasaemUaiieBt  le»  divinités  du  ciel  9  le  Piode 
consacré  aui^  muses  ,et  au  dieu  de  la.lyie)  leimeot  OËta, 
laioeux par  it^bùeher.d^Herciile^'etles valtébsoùâtaTiàt 
vaincu  les. cenlattres ;  mais  si  ion  ^itte  le  temps  des 
d^iDi-*dîeux  pour  arriver  àVhistoire  des  honisne»,  .la 
Thessalie  est  oubliée,  et. les  nhtiohsy  sept  ei><;ore  dans 
V enfonce jq}i,aï$âïeis  peuples  du  midi  de  U  Grèce  seis^nt 
agfandisi»  Lès  noms  de  ville»  qnt  s  7  aont  le  çûeuaDcoft- 
servésr  solH^  ceux  .dé  LaEtsse>  de  iPhères  y  de 'Magnésie^  ^t 
dune  cité  deThèkes^  moios  célèb^equecellf  dttBéode. 

L'Epire^UÉtolie,  l'Âcarnanie  eurent,  comme  la Théssa- 
lie ,  qqelque  ill«straUon  dans  les  temps  béooîques,  et  la 
mythologie  ancienne  y  a  rendu. plusieurs  noms*  fameux. 
L'Achéron ,  le  Goeyie  ooulaient!«n  Épire^  :.le  chêne  de 
Dodone  y  rendaîl  se»  oracles  :  rAohélonos^  dotnp^,  par 
Hercule,  avait  inondé  rAoaimaàie  :  DAéléûgie  détivra  Yl^ 
lotie  ites  ravages  .d*.un  sanglier,  furieuxv  La  plupart  des 
uadillons  qui  s'appliquent  à  ces  contrées  se  mêlent  au 
plus,  ancien  sy^slème  religieux  des  .Gr ec^^  ou  repEésën- 
tent les  bomine^co«nme;écbap|iant  à  lefiatr sauvage^ lut- 
tant  contre  tous  les  fléaux  qui  tiennent  à.  cette  situatîo», 
et  protégés  par  quelques  héros,  par  quelqnrea  bienfai- 
teurs» sjLApéneurS'à»leucs  jaièeks,  eft  mis  énsiiiptè  pai^  Jà  re< 
connaissance  au  nombre  des. dieuxrf  ;     -  >  •     ..:.-. 

Les  prodiges  de  la  fable  jeltent'sur  la  Ffaottidç  cinplps 
grand  éclat  >  le  Parnasse  s  élève  auonilieu:  de  •  cette  coii* 
trée;  la  Pythie  de  Delphes  y  rend;  sestiraicles;  toute  qette 
tenre  est:  sacrée,,  -elt  1  enti ée-.de. .  la  Phocide  est  ffard^e 
vers  le^nord-pariles  Thérmopyle&.Élatée'4  Grissa,iAÉi* 
physe,  'Naupacte,.  Delphes  suribAt  y  oèimpent  >dan8>'les 
annaleSi  historiques  ou,  reiigîeu^s  ifetiett»  boatnce'un 
rang  remàrqtiable*    .  .  ,     ..  ^ 


(  Ma  ) 

Mais  dans  quelle  partie  de  la  Grèoé  ne 
nous  pas  la  présence  et  Taction  de  ees  divinités  ! 
con,  le  bois  des  muses, la  fontaine  d*A sera,  les  eanxdu 
Pcrmesse^dmic  la  poétique  venommee  se  mêle  à  celle  de 
Pindare,  sont  situés  en  Béotie;  iUy  ttSiestent  le  s^ur 
d<^  dieux;  et  Ttièbes,  Leuetres,  Platée-,  Thesiptes  y  at- 
testent ks  espleiis  des  héros ,  T|iti!>ett,  fameuse  par  ses 
deux  sièges  et  par  les  malbeurs  d/e  la  CamiUe  de  Lalus, 
Lmotres.  par  les  guerres  de  Laeédémone,  Platée  et  Th^ 
•pjes  par  la  d^itedes  Perses  quiairaient'e»yàM  la  Gf^èee;. 
Nous  ne  parlerons  pas  enocMre  de  Chéronée,  où  son 
indépendance  elpîra. 

Entrons  enfin  dans  l'Amque,  da&s«e  pays  où  seréu- 
nirent  tous  les  genres  de  gloire;  ^il  ^t  pe»  étendu, 
peu  fertile  ;  mais  il  renferme  Athènes ,  et  •  0ene  i^le  a 
d^noé  au  monde  des  modèles  de  le«ft  oe  qui  peut  le 
:pliis  honorer  la  nature  humaine»  Pkisée'  entre  JMbmhon 
eè  Sali|imne,  elle  est  victoi^eose  sm^len  déiux  âémens; 
feftdieux  lui  dorventdestempleadîgnyif  d*eu)i;  ses  poètes 
ehanaent  sa  gloire,  ses  tutiteurs  défendent  ses  droits  : 
ell^  e^c  la  lumière  de  k|  Grèce;  et  rimagi)  d'Athènes,, 
entourée  d'aune  :a«iréole  éclotaiitec,  '  resplendit  jusqu'à 
souaà  trvfiBrs  les^i^cjes. 

Le  Pâeponèseooos^ftee^MoatttrespeeiàâQ. L'Admie^ 
qui  donnera  un  jour  son  «mm»  à  «ine  ligue '6niwuae>,  et 
spiM  ae  plaoera  à  la  (éie  de  bi  Grèce  poi||«défi^adite  sa 
:lîbevlé -mourante  7  it'a  pas  enceve  de  célébrité  c  eUe  opç- 
unpe  ans  nord  le.TetsaMtdesoioi|Ugnes  «pli  s^^dMâasent 
ioaqti'att  golfe  de  Gerinihe.  Oevinihe,  tenant' les  'OMs 
de  I  isthme  et  dominaait  «ov  deuic  nera  M>^ois,  eom- 
moice  à  receiroir  d^Jkthèoea  le  ge&tdesaatS'etMvM^- 
numens  dont  Rome  «bit  vu  joua  seniiohî».  irÉtilde,'fii- 
meuse  par  ses  jeux  olympiques,  attire  à  aos  fdiea  DMsle 


(.M3) 

b  GMce^on  j  déoeroç  de»  cottrontycs  siu  fémmùmùink 
-an  courage  :  tous  les  Jâéax  j  ont  leuvs  temples ,  tbut  4e» 
-^jmdkikommes  loopsslaKues^  tons  les  «rts  leur  MusirsH 
.tion. 

]L*Ave«diey  coatiée  ^us  elMiiq>èlre,  jouit  encore  de 
fcrfiseuAté  ries  peuples  s'y  borâent  èla  vie  pastoMle^ 
.etie  bonfaeqr  de  'leur:situatifon  est 'long^mps  dfiitnë 
par  les  poètes.  Les  forêts  du  mont  Ménale^  les  nves^dlr 
éjaidan  0.de:L-41pliée  sont  eansaerés  >attK  chosuvr  des. 
,»]nttpfaea;  inais<ce  -pays  iloît  '|>ri))e^  à  sou  tour  sur  )hb 
isoène  de  b  ^vèeè*  De»x  hômitiee  ^  EpaniiniMlas  e^Péld- 
-pUaa  afaaisMit  la  fortune  de  Spaftej  et  la  yîcfoîre  de 
Mantinée ,  qui  suit  de  près  celle^de  Leuetres,  répand  sot 
i'slrei|âie  cTiMitànt  {dus  de|^cftre  que  Lacédemone  avait 
•posaépoup  invinolble^  .  i 

iL'Argolidej  n'est  pkis^  comm^ati  femps  de  la  guerte 
4e^Tioîe^  à  ibtète  des  araires  de.  b  firèçe.  ^rg^s^et 
Jttyeènes.,  Trézèoie/Iiermione,  ikux  autrefois  fameux^ 
ont  garnie  leut  ancienne  renooMnée,  et  le  oulte  d'Esou* 
Jape  continbe  'd'atriver  lespeiiples  à  Épidaiire;  mais  la 
fortune  et  la  grandeur  ont  passé  à  d'autres  états. 

I^  Messénie,  deux  Ibis^  yaineue  pot  Sparte  ^  a  perdu 
sa  puissance  t  PjIoai  Mefl^èaaeyjStéQidaros^Méthoae  se 
jetèrent  âTècpeîiie;dea>dAsasftresi  qui  x>qt  suivi  b'ioes»- 
«quètq. 

:lA^ncîeBii0  rÎTahs  d'Atbenes,  -Laeçdéounie  dispose 

long^terops  deaforees  du  B^loponèse^  maîsquefquefiB^ 

'jafi9(mêûtkpe5ym9tm  sDat'î«is«eîaUe&y  esToft  adittire^  enis 

iFcmloir  limiter^  son  système  politique  et  sa  grandeur. 

Le  courage  des  Spartiates  est  /le  aeu)  reoipari  de  ba^r 

i^Âlté  ;  4U  ùx^  tioutes  les  verlus  g^aevi ièipes  ;  mab.Ke  ^cber- 

jBb».  ànt:  jesfbordfird»  r£ttitlt^&  nîJea  mr^  m  ile.oofla- 

4qMlpe^ije&i<e<édéDù>meMaii|MÉtila.pattiirM^    tlsfoiént 


laocMïta^kân.  des ridies$es.«traaj^6s,:  èt^^a  ^tieneséùte 
.toanicloone^  rebti^na  oye0jes,aulce&>peuplesc'Leitr 
docQinaiîon!  £in?daiie^osi  U:vkAoiirc!^<  Uocfermeiié'  âim*- 
branlable  dans  les  défaites  :  ils  gardèrent  pendant  huit 
ce^lfi  afi«  lesilbis>q>«iib  Avaient  re^ttead^  Lycovgôâ;  et^ 
^à^n^  la  tléeadenoe  de  la  Grèce  ,r  ils  s!obstiaèreii]E[  àsaldê- 
femè^  UnKifuils.vbeflt'briilflT  poor  kuripaya*  quelque 
kie«ir id'espoîr»  •        »•.••'  f  •  .    ?•-. 

...  La  célébritfides  iks&rde  la<  Grèce  !i«ihc^te^  coibmiB 
delledu: Continent^ Jus^UiftUx  siècles.  héroâi|U]B9):ilesdleB 
Ies/^lu6re0[ianpadbl6s  ont  été. consacrées jpal*  M  Déissaiice 
et  le  séjour  dequelque-diyiDifté^vaTantddfteBibfit^cn  pâr^ 
.%age aux  enfansides. boninries.  .  ?-: 

.  he-  groupe  le.plufi  célèbre idesifi^sideiTArclâpel  est 
celui  des  Cyclades,  ainsi  nomnié  de  sa  forme  :  oircur 
iaire.  On  y  reiBarque.J3fiiD6,  où^^Apaiioh^etlJDiaiie'réçu- 
scBt  le  Jour  ^  NaxoiS  ,t  oii;Aiiiaaie  fut  abafndKinn<^  par  '  Bao- 
,dh)iiS;;.  Pai?0s,,  doiU-.le.  uiarbirersilîdtiMÎreiftit  aiBoié  par 
-Phidias  et  devintle  plus'bel  roimement  )dès)leiiipl»ç. 
•Tbéra,  qm  aelèva^  comn^e  Déloà,  âu*»iforid  .  de  la» 
mer.     .r  ■■       '  <-  :     *   •.. .,  n!  J  >  ♦.  •   *  - 

« 

•  Au  no^d. de» Cydadesy  vous rènooîitneaiWtedlEnBéev 
i9xt.  Chalois  n  est .  séparée^  du  continent '^ue  par  -  Hévr^it 
canal  deVEaripeçétsfvous  remontes  rersViiellespont, 
vous  voyez  Tîle  de  Lemnos  ,  autrefois  fameuse  .pAri  le 
séjour  et- les  foi^ges  de  ?^ulcalti«  Oetteitraditiofi 'Vousrap 
pelle  qu€  LeiBnos*«{iit:iwvagéeiparies.feiixt  d'u  m  volcan*^ 
J  aspect,  dé  i'îie'èii  apoéiâiGe^encotiefl^EKcieTine^xlstence; 
tu  là  fahle.V6spliqueiioi*9  oomtn&en  d'^utrês'bcoàrions, 
^pàt  un phénomèiyede  te  tuHure^  -^  -  /  <  '  -;  ^-^  »  >  '♦  • 
^  La  Samothfaoe  ^  mii09iméepar')e'CUttie>'d)iCybète*j*«»t 
au.  nord  ide-Lemaosi^A^  l^Oriétit  e€)Yèrsl&r.o6tnd'A«ië>, 
st  trouve.  Tite  de  :TéiJédos^  cRrse^rednr  bfloAe  dis  On^ 


(  i4S  ) 
avant  dé  neVcKiiir  BÎlrfA^èM^è^t  détruire  fHk>n.  Ont  foii 

Lesbos^  patrie;  dé' Sapho  ;  Gkm >  d<Mi4:  iiéfs hèfeitatis  àkfvi 
tent  à  six  autres  -villes  le  berceau 'd^Homère  f^tRàs^oit 
flaqtiit  •P^lhagoire;€bs',  égalemem  iHu^trée  'par  là  ttais- 
sance  d'Hippocrtt'te,  ec  Rhôdès,  dont  te  ptia^ance^  et 
les  loîstnarkimes  ^nt  4îé  célèbres.        '  .-..;' 

En  suivant  vert  l'Orient  les  côtes  d'Asie,  on  atteint 
Tîle  de  Gbyp?e,  au  s-ëtèvent  les  villes  de  Paphos  eïd'A'-» 
B^thonte.  .     .       <ï 

La  Crête,  au  midi  de  l'archipel,  vit  élever  Tenfanee 
de  Jupiter,  qui  fut  confié  aux  nymphes  du  ment  Ida. 
Cette*  île  est  fameuse  par  son  labyrinthe;  elle  s'est  enri- 
chie des  biensrdu  commerce  ;  et  les  lois  qu'elle  reçut  dé 
Minos  assurèrent  long- temps  le  bonheur  de  ses  habifanê; 
•  A  r<extrémité  de  'la-  Laco^ie,  et  près  du-  t;ap  Màlée  f 
les  roch«rs«<et  le<  temple  tierile  de  Cythère  s'ëiéâ^ent  acir) 
dessus  des  flots,  et  ' nous  ^parcourons,  eh  suivant  le» 
côtes  ocëiden taies  de  la  6i^(7e',  les^  îles  de  Za'oyAtbe  et 
de  CéphiG^énie,  celle  dlthaque,  qu'illustra  la  gloire  d'U-^ 
lysse,  Léucàde,  où  se '^értfiitièrent  leâ  malheurs  -de  Sa^ 
pho,  et  Cbi*cyrë,  dont  lés 'piratée  furent  long-tei^i^s  i^ 
fléau  des- mers,  avant  qix'un.  commerce  régulier'  vînt  les 
ennchîr;  •  ''  •  :  »•...' 

La  ootiditi'ôh  dés-iles;  dé  Ift  Grèce  a <été  moins  Va- 
riable que  celle  du  c<mtinentJ  lie  bësoid'déi^reouri!ri# 
mer  réglait'lu'p^dfesîion'dë  la  plupart  àe,  }étirê  habitàns  : 
ils  selfvrèi^Msuiccélssiven^entà'ld  ôotfrséian  comm^ice; 
leurs  flbtte^.  éotitribiiètent  ^ux  victoires  navales  d*A^ 
thènes  6ix  d^ÏA0èd^ttic^e^  etle^r  pbsitionleaimt'ptos 
lotig«'temps''à 'rabfi  des ' invâsiolis  étrangères.' 

MaÎ9'à  J'époque  de  là  guerre  desr  Perses,  eetce  séeu* 
#ité  fut  perdue  :  \è»  nombl*éa$es  flottés  de  DsyriiiS'et  dé 


dfibà,î^  Iqur  fit.  t^i^kiDÔl^  abandtiQMr*  Athèn^v  fori»éd  dji 
d^yunir.  piMftsaïKMB  tt|arâûna>  pour.  l^^UEer<«oii  6alu|,«i 
osluî  de  la.Gfèoe»  fit  ensuite  tervir  ses  fore04-<âiiiiélesi4 
flicin  propre  aggrandissemeut  :  eUe  conquit  la  plupart 
des  îles  de  la  mer  Égiée,  y  tro:uva  pour  sa  m^rio^  de 
QPjATeliefi  xessources^  ^  se  mit  ainsi  ei|.4tal  de  .soutenir 
cptitre  L^iCédëinone  et  ses  alliés  là  longue  guerre  du,  Pé-« 
loponèse,  jusqu'à  la  fatale  journée  d'iËgos-Pot^iao^nqui 
l|j|i  fit  perdra  lenapire  delà  Grèce. 

Ce  rapide  précis  de  la  situation  dune  contréie  si'cé'- 
l^re  ne  dispense  pas  sans  doute  d*eutrer  dans  un  exa-» 
men  plus  approfondi ^  mais  quelle  nation,  quelles  ép^ 
^gi^e^.de  l'aniiquité  fiup^eat  jamais  plu6  di§^S:d*ûCGupef 
pos  pensées!  On  éprouve  quelqti^  cfaHrme 4)étHdier  la 
géographie  des  lieux  fam^uit^  Left  noms  oonseiSftés^pM 
«ne  victoire,  par  la  mûssance  d!un  ^and  hompae^  f^t, 
les  monumim^»  des  arts?,  ou  par  Timlnoriel  écMt/des  lf(h 
trêSi  segrayentai^tt^iit  daps  lu  mémoire».  La  Qroce  eat 
la  teire  classique  i  elle  nous  ofire  le  ti^pàUa.  d^  tou|^  ce 
qUil  j  ad^cbeaiUy.  de  giuod ,  xihéroique  à  imôer  ;  nUJMs. 
si  6a  (gloire,  est  impén«^le  y  se  puissance  f  4t  passag^ire  r 

elle  ne  dura  que  quelques  siècles;  et  la  contrée  c|âÂiiVi|i& 
aHuehé  aur  elle  les-ir^ardadu  Hionlle  ne  den^int  |^lus 
qU*:URe  prAvincedi'uujiipin.^n^^Awpire^ 

HqMM  changé  dw»  lai  ;si,tliaÛQn.  del^^GràOci  ».  peidàwt', 
)e<  «numide  deux  n^le  bns|:et  depuis  les  i«mpf\4e.s<^ 
ain^Q^espleDd^jMJr  jusque  1  époque  mafquéti.ppui7s« 
?ei(^»isemc0.  Maî^  les  destinées  ^uâ  lui  sfw^  promise^^vH 
jourd*hui  nou«  rep€^rlmt:învo)ont9&r^«il«nt  àrFi^tude  de 
saa-anetenoQS  emniles.  Les  :  noms. d0  lie^(Ufe  ptusidHè- 
bl9ea>repMtilielit,lcrtti!  ran|;;su«  W.eart^  ibt^iGréM;  sa 


<^7  ) 
:^fifg^t^à»  reiMfieDt  celU,  clu  i«iaip«j  Ue  «a»  Uros;  l^i 
aciÎQiis  mâmes.  c)e  «es  g^aml^'ft.nH^doniei  sddi  soiivMift 
^dipies  des  ei^ploiu  <d#  set  ai^io^ireSé 

Telle  est  riieuffeiise  wflaeiice  .qM'eK#r6qiii  d(9  gmadel 
^feBommëeft.  La  piûs^ftn^edeftiftcmv^pîvsîélèye  l'iitiay  eilr 
flamnie  YémniMon,  ^rce  uii.  {tl^ut^e  ài&^$lîin«r,  à.4e 
rdever  s*il  fut  abattu,  ei.Hrngippfrar  au.  inoiukt  ^ ia 09 
peut  être  rég/énéré  par  l^ft.npblas.fit^em^kis  de  se>  pènfiw 


^.^-.  ^  -1^^  ^.^- 


NCKEfi 

Sur  ^itinéraire  de  M.  Dessàline  d'Ûrugnt  dans  tA- 

mérique  méridionale^ 

M.  d*Orbigny  a^st  rendji^  eq. i8a6 à  Bué»O0-Ayrea«  0||9 
là,  il  a  visUë  la  provioce  de  Coriietites{  au  sud,  il  s'eai 
porté  du.coté  des  Pan^ptta^  Il)a Mîsité la Patmgo^hX  obr 
s^rvfl  ceiLtenatian^  s^^  tn^fiirs  et  '^^  «isage^^  it  a  râconnu 
^iie  sa  tajille  moyenne n^4épfi^ai(t  pfeia,5  pied$  4,poii«(^ 

Revenu  à  Bufén&^Ày^^^  i[:e^  parti. powr  la  mer  dit 
Sud.  Il  s'esit  arrêté  à  V^i^p^r^aisp^  Polosi^  Aré^ifia  ai 
lima,  et  il  a.au^iit  le  ,11^  degti^  mai  ea.^uiM:liM|ir 
jours  la  cbaioe  d^s.  Qoirdillère&i  n:a,&ii.  uti4^  J^oig?^;!^ 
sid^ce:  sur  le  long, plac^au  c^nim)i«  ««  s^wpn^au^laff 
de  Titiça^ça,  Cest  |4;  qp-ila  ol«c|r¥^  qiMptifia;d^ii>pimt 
mens  Péruviô^,  diessî^  i^  ,:iefnp|eftf ,lfA<iV^my  awif 
les  scmlpWfe»  col9^«||es.^.>^  b|i§TFettef8^  M.niMiellide 
ses  dessins  nombreux,  on  reInaf^^ela.^lpI>t$lgf^;é^yé|l^ 
sur.  ie  sommet  d|^.  laquelle  était  un  aqeien  lfkVf^ge>^  ,dlpr, 
au  temps4^^Ip^aiBi,e|3^l^aFa|^^iût^4a^ 
des  excaTatîcffis  pp^f i^es  ;  sujp  lef  radi#r^  M.  d*iQ>^ 
goj  s'e^t.Tfnda  au  pap  peu:cooQM,d«Jo^  jy[Ql^i.qu*il 
a.  parcouru  i^m  tous  Jçs  s^ps.  .C>sf  d^  14  4jpA'ila£iij( 


(  -M8  ) 

quatre  o«  dmq 'asdepsionB  ^aux  GoréBllèiSes/  Son.  s^dr 
ter  Je  grand  plateau  snpërietiir  Ta  mh  dan»  le  cas  de  re« 
cueillir  une  foule  de  documens  nouveaux.  Il  a  des^é 
le&  monumens'à  Lapaz ,  Vnxié  CochaibânibA ,  San ta-Gruz 
de  la  Sierra,  la -proviiice  de  Moxos  et  celfedes  Cktquîtûs, 
dont  la  taille  est  si  différente  de  celle  des  Patagons, 
puisque  leur  stature  moyenne  est  de  4  pieds  p  ponces; 
McRotGrosso  et  la  rivière  du  Paraguay ,  enfin  la  riviërc 
de  Madera  y  Tun  des  principaux  affluens.  de  l'Amazone. 

Lesobjets  matériels  qu'il  a  rapportes  sont  nombreux  : 
ce  sont  des  armes,  des  étoffes,  des  outils,  des  instni- 
meps,  des  costumes,  etc.;  une  foule  de  documens,  écrits 
historiques  et  statistiques,  recueillis  chez  les  curés,  dont 
quelques-uns  d'un  temps  postérieur  de  peu  à  la  con- 
quête. On  remarque,  entre  autres,  des  documens  de 
Ie^&43  i  ^  testament  d'un  des  cotiquéirans,  daté  de  i54î 
ou  1669,  renfermant  des  détails  tout  à-fait  curieux. 

M.  d'Orbigny  a  aussi  rapporté  de  t^ès  anciens  Hvres 
espagnols ,  imprimés  en  Amérique ,  et  d'une  ass^  grande 
rareté;  beaucoup  de  statistiques  originales;  enfin  des 
antiques,  des  vases,  des  poteries  et  des  momies  péru- 
viennes. En  un  mot,  il  a  parcouru  les  parties  du  Haut 
Pérou  ôu  de  la  république  de  Bolivia  qui  étaient  incon- 

*  •  •  • 

nues.  Plusieurs  des  monumens  décrits  dans  Garcilassose 
reebni^aiissent  dans  ses  dessins  ;  mais  il  en  existe  aussi 
beaucoup  dont  on  ne  connaissait  pas  l'existence. 
'  'M.  d'Orbigny  a  vu  beaucoup  de  pierres  de  taille  de 
8  à  9  mètres  de  longueur. 

Son  journal,  écrit  avec  le  plus  grand  soin,  et  d*irae 
étendue  considérable,  est  rempli  d'observations  géogra- 
plnqnesjde  descriptions  de  mœurs  et  usagés,  et  de' 
nombreux  vocabulaires,  disposés  dans  bn  ordre  corn- 
Mode  poaV  en  faire  la  comparaison.  Mais  ce'qui  ajoute 


(  M9  ) 

W  ^^^^:  grand  pi'U  k  çei  iinpoiSUmc  vorirage ^ ceat  lui^ 
coV^Ûqh  de  oeot  einquajateà.deiKLoepts  feuillaadarU»^ 
pQgfapma^^^P  lesquelles  sop(  figum  aes  roulos  et  iiin 
qériiiiref  I  ltQut#§  siyfiQ  unç  échelle^  et  Qrâei»lé«9>pmprea 
à  la  çqmi^QsiiiQii  d'^rwî  belle  carte  à  grands  poikiia«  Lej| 
qiçqc^gne/^  jv  sobI  étudiées,  aixifi  que  ton»  lea  ooura 
d  eaq ,  ^yc^c  heaucoi^p  de  détails*  II  faut  ajouter  que  c4 
TQjageMr  s^  rapporté  unei  immeiiae  coUeetioo  dliUtoûre 
na^urelle^.  Ce  voyage  >  qui  embrasse  Tespaqe  c«kfli|iris 
entr^  le  1 1*"  degré  de  latitude  sud  et  le  43^  y  a  duré  huit 
aii^y  Ql  niérite  à  M.  d^Orbigoy  la  recennaiasaBce  di| 

JOKABD. 


ji  Mçnsieur  h  se,çrçCaif^  çle  (a  SQcié(ç  rojr  aie 
de  Géo^rç^fhie^  de  Pam* 

Société  VQjale  géographiqve  de  Loadm.  • 
Rf geqt'A  f tfi^et  n?  a  i ,  le  i  ji  ^Vrrt  |  ^  34, 

Alonsieur, 

Tai  rhonneur,  au  nom  de  notre  Société ,  de  vous  ac- 
cuser la  réception ,  il  y  a  quelques  mois,  d*une  série, 
en  tr9i^  volumes  in-^""»  d^^  MéipoireS  publiés  par  la  So- 
ciété royale  de  Géographie  de  Paris ,  et  d^offrir  à  cette 
savante  Compagnie  nos  plus  vifs  remercimens  pour 
cette  marque  d'obligeance  et  d'attention  envers  une 
plus  jeune  association. 

Cette  réponse  eût  été  faite  plus  tôt  si  les  livres  ne  fus* 
sent  arrivés  sans  être  accompagnés  d'aucune  lettre,  ce 
qui  nous  laissait  ignorer  à  qui  nous  étions  redevables 
de  ce  précieux  envoi. 

Je  dois  à  mon  tour  prier  la  Société  royale  de  Géo  • 

18 


(  ^5o  ) 

graphie  de  Paris  d  accepter  en  échange  une  collection 
de  notre  journal  ;  non  que  nous  le  considérions 'eomme 
égal  en-mérite  9  mais  parce  que  nous  desirons  saisir  tous 
les  moyens  en  notre  pouvoir  de  vous  exprimer  notre 
gratitude ^pour  votre  4>bligeance  et  votre  courtoisie.  Je 
suis  également  cbargé|)ar  le  Conseil  de  notre  Société  d'of- 
frir à  votre  Compagnie  un  exemplaire  d\me  carte  d'Ar- 
ménie que  nous  avons  dernièrement  publiée ,  et  quia^été, 
eomme  le  porte  son  titre,  en  partie  construite  sur  des 
reconnaissances  nouvelles ,  et  en  partie  rédigée  d'après 
les  plus  récentes  autorités ,  par  son  auteur  le  colonel  W. 
Monteith ,  du  corps  des  ingénieurs  de  la  compagnie  des 
Indes  Orientales,  et  qui  a  long-temps  résidé  en  Perse. 

Notre  Conseil  sera  heureux  de  voir  se  continuer  un 
système  de  mutuel  échange  de  publications  si  favora- 
blement commencé  entre  les  deux  Sociétés  ;  et  je  serai 
personnellement  fort  heureux  aussi  d'être  l'intermé* 
diairedcs*relations  ultérieures. 

Jai  l'honneur  d'être,  monsieur,  votre  très  obéissant 
serviteur. 

A.  Macotvoghie  ^ 

Capitaine  de  vaisseau  de  la  marine  royale 
britannique,  et  secrétaire  de  la  Société 
royale  géographique  de  Londres. 


(  a5i  ) 


TROISIEBIE  SECTION. 


ACTES   DE   LA   SOGlÉTié. 


RAPPORTS. 
Prix  destiné  à  la  découverte  la  plus  importante,  e/i  i83 1. 

La  commission  chargée  de  prendre  connaissance  des 
principaux  voyages  qui  peuvent  concourir  au  prix  an- 
nuel destiné  à  la  découverte  la  plus  importante ,  a  cl  a- 
borfj  porté  son  attention  sur  les  deux  expéditions  ma- 
ritimes les  plus  saillantes  parmi  celles  qui  se  rapportent 
à  Tannée  i83i.  Elle  s'est  occupée  ensuite  des  explora- 
tions principales  faites  pendant  ce  méme'temps  dans  Tin- 
térieur  des  continens.  Âpres  un  examen  attentif  des  do- 
cumens  parvenus  en  France  jusqu'à  ce  jour,  elle  a  dû 
placer  au  premier  rang  les  dernières  découvertes  du  ca- 
pitaine J.  Ross  au  nord  de  TAmérique.  Grâces  à  Texpé- 
rience  consommée  de  cet  officier  intrépide,  et  à  la  con- 
stance inébranlable  qui  la  fait  triompher  d'une  situation 
périlleuse,  sans  exemple  dans  les  annales  de  la  naviga^ 
tion  (pour  emprunter  les  termes  de  Tillustre  secrétaire 
de  l'amirauté  anglaise  )j  nous  connaissons  aujourd'hui 
une  nouvelle  partie  du  littoral  américain  à  l'ouest  du  dé- 
troit du  Prince-Régent,  jusqu'à  un  point  situé  sous  le 
70*  parallèle,  et  qui  n'est^listant  que  de  5o  lieuesducap 
Turnagain  :  cette  portion  du  continent  a  reçu  le  nom  de 
BoQtbi^r  de  celui  de  Fél^i^  Bouth,  le. promoteur  gêné-» 

18. 


-reux  de  rexpédition  à  qui  Ton  doit  Tarmement  do  na- 
vire la  Fictoire.  Nous  avons  aussi  connaissance  d'une 
grande  pA'esqu'flé,  èe  lis^htaoe  ëkm  qe)  la  rattache  à  la 
terre-ferme,  de  plusieurs  bons  ports,  «^et  de  nombre 
d'îles,  de  lacs  et  de  rivières.  Enfin,  nous  avons  la  certi- 
.tu de  que  le  continent  am^ricÂts'étBlltlde  ce  côté  jus- 
qu'au 74*  degré  latitude  nord ,  an  nord-ouest  de  Tentrée 
du  Prince'Régent. 

Nous  devons  encore  à  ce  mémorable  voyage  une  riche 
collection  d'observations  sur  lés  phénomènes  magné- 
tr(|ues^  sur  la  compo^itTon  dHsol , <H  ^f  te»  prQ4artîa<m 
végétales  des  contrées  polaires; 

La  commission  centrale,  en  considération  du  service 
que  cette  expédition  a  rendu  aux  sciences  géographi- 
ques |  et  regrettant  toutefois  de  n'avoir  pas  eu  à  sa  dis- 
position les  matériaux  qui  en  auraient  pu  faire  appré- 
cic^r  toute  l'importance,  a  décidé  qu'une  médaille  d'qr 
serait'  décernée  en  séance  publique  au  capitaine  John 
Ross,  de  la  niarine  royale  d'Angleterre.  Ses  braves  coni: 
pugnons  de  voyage,  et  notamment  le  Commander  Ross 
son  lieveu,  ont  pris  part  à  ses  fatigues,  à  ses  périls,  à 
ses  héroïques  souffrances.  Ils  méritent  de  s'associer  à  sa 
gloire  et  de  partager  notre  reconnaissance. 

L'expédition  qui  nous  a  paru  mériter  ensuite  d^Aire 
citée  le  plus  honorablemétit,  est  fe  voyage  fait  dan^ 
Pocéaii  antarctique  par  le  capitaine  Biscoe,  àtisd)  de  1» 
:tnarîne  d'Angleterre.  Après  les  découvertes  du  capitaine 
Côok  en  1772 ,  de  l'Anglais  G.  Stnith  et  du  capitaine 
vtxéi^  BetinghauÂéu  M  1819,  du  capitaine  Weddell  «n 
iSaa  et  du  capitaine  Forbes  «^  iSâp,  il  n'y  avait  plu« 
Jieu  de  croire  à  l'existence  d'un  continent  austral;  ce-^ 
jpèndaiTt,  à  la  prcBiière  annonce  du  résultat  du  voyage 


(  iS»  J 

question  des  gnékdei  téh^$  ^UUttmb^s^^  'eliatMt  écpwà 
tl^-tethps  de  b  e&Tt^  du  gflob^  Tomeftni.,  eir  nj9ui- 
9Xivk^  leurvalèiil*te$  liou^ellesMiservatitMil,  U^istjliMÉ 
de  t-econnailîe  q^e  tè  capitaitie  Bhûoe  ft  benooup 
isjouté  à  ti6s  ^"on^ditoanoe^^  sur  ia  nier  polaire  mostnile 
en  fafeânt  connaître  f^xisteitee  de»  «erras  de<i^him  e| 
d'EfHlerby,  etèft  détem!iît)a«it  w^t  exaiècitodb  l6urpio<> 
sitiôt)  gébgrap&îqoe^  découvertes  c[xA  ont  d^^  évé  tfp« 
pmjciéës  pAt  la  sbdét^  géf>g'raphîqôte  de  ix)ndresy  atitrf 
^rè  pai^  un  d^  nés  plus  fta^àtis  nayi^atettva  iltuinbaiai 
Auiteî,  (pmique  M.  Kacôe  'ive  si»  ^tfk  paé  4ip|)rttt*hé  d«| 
jjyftie  autant  qteè  (^  «ràpUàine  Wedd^H  et  kjirrl  n'ait  piss. 
dé^pàssé  dé  beau^eoiip  le  point  ëtilréii^  dé  fa  nA>vi^ition> 
dto  4capitaifiè  l-ttâSi?)  ^tïéttiMie  U  a  déiermif^  des  ^rres  qui 
teiiV  iiyaiéni  ^etiappé,  la  ^oftimisaîon  a  décem»  à  M.  i<f 

Une^es  explorations  contritimi^es^qui  ont  fixéensnite 

i'èttëntiô^  éé  la  «ôttnllislsiofi  ,^st  œlle  de  Yintor  J^oqiie^ 

mont  ^tl  Aste.  Nôikis  aurioâs  vivement  désiré  de^possé^ 

dei*  tes  'tésiittats  stàentifiques  èa  voyage  de  hotre  ihfbr^ 

tnni  c6hipatri^te^  en  t83o  et  i8)i<)  daàs  le  H»at4nd6s» 

tiin,  I^Tiriiyet,  te  iPendjab  et  le  r<^aiimè  de  Kachemire^ 

MjAiS  il  n'a  pl^û  <en<^ote  q^e  ta' correspondance,  et  fiou^/ 

igttOi^ilÀ  s:*il'ëld&»fe  des  ol)8ervfftioDs  et  màtttiiauKige^ 

graphique^  ^^rflS^AS  pour  fixer  Ib  pidsitÎDndQS.poiiit»^ 

jik))iqu*ici  {nipdrjfàiteYnent  coitnu's.  Il  n  est  pas  doutén». 

qu^aréc  le  brédit  tltot  il  jouis^it  dans  lie  Pendjab ^^et 

iëi  fiVts  qualités  qtii  le  ^isiitiguaient^  il  eût  naabsifà 

ftàï^ir  pMisieûrfil  piirtili^s  kieoiimies  diLikitit^iaialayaf 

et  tWiti^  dëVoi«!i  déplorer  ta  parceiii'nn  viejrageur  si-bah 

bHé,  ttAtifi  t  la'  sciem^e  A  Ifi  fl^  Ue  Tâge.  En  eoué« 


(  a54  ) 

quenoe,  la  commission  ^  décidé  que  le  voyage  de  Yictor 
Jacquemont  serait  cité  avec  diâtinctioD. 

Plu^ heureux,  M*  Dessalines  d*Orbignyreviem après 
huit  ans  d'absence,  chargé  d'une  abondante  moisson  de 
découvertes  et  de  documens  nouveaux,  recueillis  dans 
des  pays  qui  fixent  depuis  long-temps  les  regards,  des 
géographes.  Personne  n'avait  encore  apporté  des  obser- 
vations aussi  précises  sur  la  Patagonie  et  la  race  remar- 
quable, qui  rhabite;  M.  d'Orbigny  la  exploré  avec  firnit 
Plus  tard,  il  en  a  fait  autant  des  provinces  de  Chiquitos 
et  de  Moxos.  De  ce  dernier  pays,  il  a  gravi  et  franchi 
plusieurs  fois  la  pente  orientale  des  cotdillières;  il  a. vi- 
sité, décrit  et  figuré  le  grand  plateau  central^  exploré 
le  fameux  lac  de  Titicaca  ;  dessiné  les  teniples  élevés  dans 
les  îles ,  et  d'autres  monumens  d'une  antique  civilisation 
péruvienne,  à  peine  connus  des  historiens ,  et  qui  n'a* 
valent  pas  encore  été  figurés  ;  réuni  60  vocabulaires  ; 
recueilli  des  manuscrits  espagnols  du  temps  de  la  con- 
quête, de  nombreux  objets  d'art  et  d'écono^mie .  dômes* 
tique  des  natifs,  formant  une  véritable  collection  ethno- 
gra{Àique  des  anciens  indigènes,  éclairée  par  les  usages 
subsistans  des  habitans  actuels  du  Haut-Pérou;  noté 
la  hauteur  des  lieux,  et  enfin  rapporté  une  longue  série 
de  reconnaissances ,  de  détails  topographiques  et.  d'iti* 
néraires  suivis,  qui,  appuyés  sur  les  points  de  la.  côte 
connus  avec  exactitude,  ferontles  matériaux  d'une  carte 
embrassant  27  provinces  et  presque  entièrement  neuve, 
surtout  pour  les  pays  des  Moxos  et  des  Chiquitos..  Un 
résultat  géographique  assez  saillant  sera  la  détermination 
de  près  de  80  rivières,  l<i  rectification  totale  du  cours 
de  plusieurs  d'entre  elles  et  le  redressement  de  plusieurs 
erreurs  graves  qiii  déparent  nos  cartes  les  plus  récentes, 
La  surface  des  pays  que  M.  d'Orbigny  a  parcourus  et 


(  aSS  ) 

et{)lorés- aT^<i  imé  constance  infatîgdble,  est  plés  qiie 
double  decelle  delà  France  et  leur  étendue  en  longueur, 
déplus  de  3q  degrés  de  latitude:  dans  ce  vaste  espace, 
il  est  peu  de  points  d  où  il  n*ait  rapporté  quelque  fait 
nouyeaù  soit  en  géographie,  soit  en  histoire  lia tur elle. 
Mais  cooune  c'est  eh  i83a  qu'il  a  fait  ses.  priacipales 
dëeouvertes,  la  oommission  réserve  tons  ses  droiis 
pour  Tannée  prochaine.  En  •atten4ant ,  la  commission 
a  décidé  que  le  voyage  de  M.  d'Orbigny  serait  cité  avec 
dtttîfiction»^ 

A.  regard  du  dernier  voyage  fait  dans  rinfiéneur  de 
la  Guyane  par  M.  Lèprieur,  accènipagné  de  M..Adaai 
deBauve,  avec  le  but  de  remonter  rOyapiook,  et  de  se 
porter  aux  sources  duMAl*6ni ,  coinme  cest  après  i83tf 
que  M.  Leprieur  a  atteint  les  sourees  de  lOyapock,  et 
en:  a  déterminé  la  position ,  lacomnûssion  réserve  aussi- 
ses  droits,  et  elle  le  félicite  ici  de  son  zèle,  de  ses  loua- 
bles efforts,  et  de  ses  premiers  succès.  On  lira:tout-à» 
Ihelice  un  extrait  de  sa  nelatiom. 

3x  mars  18I4. 

d'Avezac;  Roux.  ^    ** 

J.  d*Urvill£.  iouLLKDy  rapporteuh 

J;-B.  Etries. 

kapporT 

Sur  un  Mémoire  relatif  au  niuellement  d'une  partie  • , 
du  cours  dé  la  rii^ière  de  la  pesle. 

Messieurs,.  •* 

Vous  avez  i)omm4  utte  comtnissiou,  composée  dé 

MM.  Dumont   d'Urville,  Daussy  et  moi,   pour  vous! 

rendre  compte  d*mi'Mémoii^  adressé  à  la  Société  pour 

le  concours  ouven  sur  le  nivdiement •hydrogiiaphique' 


delà Fvaneé'yCMe  eôiiittifii9î<ntnitat)h«rgë  de^vo^tié  JR|iift 
Jb  rappon  suÎTSLn^  Le  Mékoioire  sûvntiië  à  ntûXrk  «àttieti 
.ofiire  lettiveUement  gëométlîque  d«-Ia  partie  dn  é^^t^ 
:de  kl  rivière  <te  la  Vede  comprise  eDti*c  Âeiifis.  éi  sôfi 
etnboUchuns  dkins  TA^sim  ;  il  |)orre  pour  épigraphe  :  »  Lu 
«  RÎTÎire  de  la  Vesle,  pour  étm^utiie'à  h  pnMpérilé  de 
4  l'industrie  màimiaeturièfre  <et  ^<îfMiimeiiciale  de  ta  vîlte 
*  de  Reims ,  a  besoin  d'étt*ei?aDaliié6.  *' 
'  L'aiitetb'  de  ee  Membire  e^poste  qm  k  pi^ojet  d'éta- 
blir la  navigation  dans  la  rivière  de  la  Vetie,  ^piâs 
Reims  jusqu'à  l'Aisne,  fut  conea  isotisfieUrf  Ittç  ^ue^ 
irepris  tons  le  règne  de  Heori  IV,^  il  reçut  un  Commette 
cernent  d'exécution  dont  il  existe  encore  de  nôii  joùy% 
des  traces  près  de  b  petite  Ttlle  de  brai^tie. 

A  divertos  épo^es  du  Màcle  denftf^  cette  iJ^efîiit 
reproduite  par  des  parti^ïU^ffs^  mads  tMj^d^M  ivifril^- 
'tuefitsemeiit. 

Su  i8o3y  kl  jooctioii  navigable -^de  Reiiftâ  à  rAisn^ 
fixa  de  nouveau  l'attenÂoà  'du  gouvernettienf  (  fntdD^  isa 
bienveillance  pour  une  entreprise  au^i  utile  à  une  de 
nos  yiincipales  villes  manufactuiières  ne  l'ut  que  pas- 
sagère. 

L'auteur  indique  ensuite  tous  les  avantages  qui  ré- 
sulteraient de  l'établissement  de  ce  canal ^.  tant -soua  le 
rapport  de  l'industrie  manu&cturière  en  grande  activité 
sur  tout  le  cours  de  la  Vesle  y  et  principalement  dans  la 
ville  de  Reims  et  ses  environs,  que  par  le  changement 
favorable  que  son  ouverture  produirait  dans  une  vallée 
marécageuse  en  quelques  points,  dont  il  assainirait  les 
terrains,  «ogmewietfait  leur  valeur  et  en  tfànàportètait 
les  riches  prodoks. 

•  Get  exposé  sucumct  montre  Buffisavnmeht  4ans  qo^l 
but  6e  niveilemcht  a  été  entrepris  :  isdfi  e^éc<lfto«  v^us 


C  *57  ) 
'pat!»k  UToir  rempli  complètement ,  abus  lei'apporl  de 
l'ezax^iuide,  l'objet  queTauteur  avait  en  vue.  L'instrii- 
a»^nt  dùnt  ii  a. fait  usage  est  un  nÎTeau  à  bulle  d'air  dé 
Xenoîr,  dont  la  bonm  oonitrùetion  n  permis  d'obteiiir 
des  rayons^  aob  à  3oo  mètres  de  longueur,  ce  qui 
donne  iSo  mètres  pour  le  coup  de  niyeau  auant^  et  pa* 
reiHe  distance  pour  le  coup  de  niveau  arrière.  Il  pavak 
néanmoins  que,  dans  certains  cas^  ces  raybnti^  ont  pu 
être  prolongés  sans  inconvénient  avec  le  méim'è  InslfU- 
jneat^  Risque  daés  ce  mveUeiiient  nous  triduvons-des^ 
fîquèis.qui  sont* espaces  de  3âo  à  4<h^  mètres^  et  cftiè 
.les  deux  dérriiers  le  sont  même  de  i^aoo  mèti^es  ;  Y^w- 
leur  ne  dit  pas  que,  dans  ces  cas  partiouiierSyiiettfait 
lissée  d'un  autre  inétrument* 

lie  cours  de  la  Yesle  otbe  on  développement  de 
âo>oi>o. mètres  depuis  Reims  jusqua  l'Aisne. 

Le  nombre  des  piquets  du  niteiietnent  ei^  de  r6si  : 
Jêilrs  distances  réciproques  ont  éré  chaînées 'atisc  soin 
et  pilesque  régulièrement  fixées. à  3oo  mètres.'  Sur  Ms 
i6&  repères  de  cotes  de  nivellement,  on  eft  compte  t*f 
qui  peuvent  servir,  soit  à  la  vél*i({cation  de  cMte  bpé'- 
ration  si  cela  devenait  nécessaire,  soit  à  faire  entrer  ce 
nivellement  isolé  dans  le  système  général  du  tiivefie* 
ment  de  la  Fmnbe.  Oes  repeins  sôwt  étàMift  Tan  à  Tehi* 
baflaiefaartt.de  la  Yesle,  utt  autre  att  pont  de  Fisniei,  el 
les  quEmte  autre^^ux  moulins  qui  sont  placé»  stfr  fo 
cours  de  cette  rivièn\      "  '' 

L'^ensemble  de  ropéraiion  es^l  présenté  dans  trois  ta- 
bleaux: 

Le  premier  offre  la  pente  de  chaque  biez  des  fn6u- 
lins  de  la  rivière  de  la  Yesle ,  depuis  Reims  jUisqïf'là  tson 
embouchure  dans  TAisne  près  de  GoAdé;  la  pehte  to-- 
taie  des  b1è%  est  de  i^  triètres,  646. 


(  258  ) 

Le  deuxièlne  denne  ie  développement  de  êetie  même 
pocÙQn  de  k  Tallée  de  la  Veale  (  développement  que 
nous  avons*  dit  être  de  So^ooo  mètres  ),  avec  la  longueur 
des  biezdes  moulins  et  la  hauteur  des  chutes  d'eau  :  la 
bailleur  totale  de  ces  chutes  est  de- 1^  mètres^oâr. 

Le  troisième  tableau  renfefme  1  ^indication  des-  or- 
données de  chaque  piquet  du-  niveUement  en  long  de 
U  rivière  de  la  Vesle^  sur  le  même  développement^  de 
So^oo  mètres.. 

Il  résulte  de  ce  inveliement  que  le  nivaau  des  estnx 
de  la  Vesle,  pris  aux  ponts  de  Reims,  est  élevé,  au^ 
dessus  de  l'embouchiire  de  cette  iivîèpe,.de  35  mèt^7aj^. 

Ce  chiffFe  représente  la  réunion  des  ckutes-des  mou- 
lins avec  la  pente  totale  des  biez  dont  les  valeoT^  sont 
mentionnées  ci^essus.  On  trouve  également  que  la 
pente  moyenne  par  mètre  des  eaux  de  la  Veste ,  depuiii 
Reims  jusqu  à  TAisne ,  est  de  o  met.,  0007  r» 

Enfin  ,'le  Mémoire  est  accompagné  du  profil  graphie 
qœ  du  terrain  et  «de  la  rivière^  lequel  profil*  est  dressé 
àl'éplielle  du  5qo,ooo  »<^pour  les  longueurs,  et  à  celle 
du  5,OQio  ""^  pour  les  hauteurs*.     .     . 

Ce  travail  réunit  toutesles  conditions  demandées  dans 
le  concours  :  retendue  du  nivellement  dépasse  la  limite 
du  minimum  que  Ton  a  cru  devoir.  fii£er  dans.le  pro* 
gi-anmie;  les  moyens  d'exécution  sont  indiqués^  sulfi- 
samment,  et  les  résultais  offrent  k  caractère  de  Texac- 
titude  qu'impose  ce  genre  de  détermination. 

.  D*après  ces  considérations,  votre  commission >  mes- 
sieurs ,  a  riionneur  de  vous  proposer  de  décerner  à 
lauteur  du  Mémoire  une médaille  dor>  de  la  valeur  de 
cent  francs. 

Le  7  mars  iS34< 

P.  DaUSST,    Jl'UllVJXil^E, 

CoRABOEUF,  rapporteur; 


PROGRAMME  DES  PRIX. 


I.  PRIX  ANNUEL 

POUa    LA    DECOUYERTE    LA    PLUS    IMPORTAJfTE. 

Médaille  iTor  de  la  valeur  de  i^ooo  francs. 

La  Société  âe  Géographie  oifrc  une  médaille  d'or  de 
la  valeur  de  mille  francs  au  voyageur  qui  aura  fait ,  en 
géographie,  pendaut  le  cours  de  Tannée  i832,  la  décou- 
inerte  jugée  la  plus  importante  parmi  celles  dont  la  So- 
ciété aura  eu  connaissance;  il  recevra ,  en  outre ,  le  titre 
de  Correspondant  perpétuel ,  s*il  est  étranger  ^  ou  celui 
de  Membre,  s*îl  est  Français,  et  il  jouira  de  tous  les  avan- 
tages qui  sont  attachés  à  ces  titres.  *       ' 

A  défaut  de  découverte  de  cette  espèce ,  une  médaille 
dor  du  prix  dé  cinq  cents  francs  sera  décernée  au 
THyKaffeurqai  aura  adressé  pendant  le  même* temps  à  la 
Société  les  notions  ou  les  communications  les  plu^euves 
et  les  plus  utiles  aux  progrès  de  la  science.  Il  sera  porté 
de  droit,  s'il  est  étranger,  sur  la  liste  4e9  candidats  pour 
la  place  de  correspondant* 


U.   PRIX  FONDE 

PAR    S.    A.    R.    LE    DUC    D*ORLSAlfS. 

médaille  d^or  de  la  valeur  de  HjOoq  francs* 

S.  A.  R.  le  duc  d'Orléans  offre  un  prix  de  deux  mille 
francs  au  navigateur  ou  au  voyageur  dont  les  travaux 


(  a6o  ^ 

géograpfaiqnes  auront  procura,  chms  le  «xniwrie  i834 
et  |835  y  la  découverte  la  plus  utile  à  Tagriculture ,  à 
rhidustrie  ou  à  Thuinanité.  S.  A.  ayant  bien  voulu  ehar* 
ger  la  Société  de  géographie  de  décerner  ce  prix,  la 
Société  s'attachera  de  préférence  aux  vayages  accom- 
pagnés dltinérairés  eitacts  ou  d  observations  géographi- 
ques. 


m.  PRIX  o'£Ngouragsment: 

»OVR    tifiS    l^É^OttV^kTàS     ISW     JLttiÇ^È. 

f^ojage  cuàx  lieux  connus  sous  le  nom  de  Màrâwi. 
Médaille  d'^or  de  la  valent  dé  a,5o<SJfr.  (i) 

La  Sodété  offre  Une  tomme  4ç  d^nuc  |ûil|e  fftin<!s,  et 
un  anonyme  celle  d^  ciiN{  o«9ts  ffaoc»' pour  servir  è^ 
Ibiid^r  Mtk  iPAtx  OEivGooaA^BuiiT  en  faVeUr  du p^e|^ier 
voyageur  qiii  «era  parv'éhu  jusqu'au  Jietl  désigné  bur  Us 
cartes  d*Afriqâ«  sous  le  ^lOïXi  éi^  Maraivi ^  ^t  qu'on  erotl 
Mtué  v^ra4e3!2''  degré  de  longtt4ide  orieiliatey^t  vers  1^ 
lo*  parallèle  sud»  Il  s'efforcera  de  reeontiaitre  quelque- 
partie  du  cours  du  fleuve  appelé  hdffih^  ^JH^t  di^k>n> 
coule  vers  ce  parallèle,  et  dmoend^  dans  ladirecStioii 
S.-E. ,  du  revers  de  la  grande  chaîne  transversale  d'oà 
sort  le  Nil  Blanc.  Il  recherchera  s'il  existe  quelque 
communication  entre  le  LofBh  et  les  eaux  courantes 
ou  stagnantes  désignée^  ^ui*  les  cartes  sous  le  nom  de 
Marawi. 

On  désire  que  le  voyageur  fixe  d'une  manière  certaine 
la  position   des  lieux  qull  aura  visités ,  él  qu*il  donne 


<0  Vi>y«pag|fia«lB. 


M* 


(  «6t  ) 

unerelatioii  de  son  voyage,  et  les  matériaux  d'une  carte 
exacte  sur  hiqueHe  sera  tracé  son  itinéraire;  qu'i!  décrive 
autant  -que  possible  le  climat,  les  montagnes,  les  acci- 
densdu  sol,  en  un  mot ^  la  géo^phie  physique  des 
contrées  qu*il  aura  parcourues,  et  qu*il  recueille  des 
rense^nemens  sur  les  muRtagues  et  les  cofiirees  envi- 
ronnantes. • 

Il  observera  iâ  population  ,  les  m^urs  et  les  usages 
des  babhans ,  )^s  prîncipates  espèces  d  animaux  et  pro- 
ductions du  pays  ;  enfin  il  essaiera  de  former  des  vooa* 
bttlaires  des  (fifféren tes 'nations. 


iV*    YRIX    D*£NC01IRi«BM9NT    TOV^    %m   VOTAGB    DB   DE- 
COUVERTES   DA1I9    li^lIVTiRlSUR    DS    €.▲    GVYAllB. 

Médaille  dor  de  la  valeur  de  ']<^ooo  francs. 

Reconnaître  les  parties  inconnues  de  la  Guyane fhin< 
çaise,  détermiher  ta  position  des  sources  du  fleuve 
Maroni,  et  étendre  ces  recherches  aussi  loin  qu'il  sera 
possible,  à  Toûeist,  da^s  la  direction  du  deuxiènie j)aral- 
lelede  latitude  nord  ^  et  en  st^ivant  la  ligne' de  partage 
des  eai!X  entre  les  Guyanes  et  le  Brésil. 

Le  voyageur  fixera  les  positions  géographiques  et  le 
niveau  des  pi4i>cipaiux  poinns,  d  après  ies  meilleures  mé- 
thodes ,  çt  Eapporter%  l^$  ^l^m^&  d  Ui\e  c^irt^  n^ uve  et 
exacte. 

La  Société  désire  qtill  puisse  veouaillîr  d«s  vocabu- 
laires chez  les  diversea  peuplades* 

Le  prix  sera  décerné  dans  la  première  assenaUce  gÀ 
nér^lède  lan  i835. 

'    La  relation  devra  étvç  déposée  au.  bnveao  de  iaConv 
nuftiion  cei).tràle  ac  plua  tard  le  3i  (iéeepdira  i834'*  '  ^  > 


(  262  ) 

V«    HISTOIBE    HATHÉMATIQUB  BT   CRITIQUE  DES  MBSIIRES 

DE    DEGRES, 

Médaille  (Tor  de  la  valeur  de  600  francs. 

Tracer  Thistoire  mathématique  et  critique  de  Coûtes 
les  opérations  qui  ont  été  exécutées  depuis  la  renais- 
sance des  lettres  en  Europe  pour  me&ui^  des  degrés  des 
méridiens  terrestres  et  des  degrés  de  parallèles  à  le- 
quatçur. 

Présenter  les  résultats  de  cetf  opéracions  de  manière 
à  faire  connaître  les  limites  des  erreurs  ou  des  incerti- 
tudes dont  ils  pourraient  être  affectés. 

Déduire  les  conséquences  qui  dérivent  de  ces  rés.ul: 
tats,  relativement  à  la  détermination  de  la  figure  du 
globe  terrestre ,  et  à  la  valeur  précise  des  mesures  itiné- 
raires géographiques  les  plus  usitées  pour  la  construc- 
tion des  cartes. 

« 

Ce  prix,  sera  décerné  dans  la  première  assemblée  gé- 
nérale de  i835. 

Les  mémoires  devront  être  déposés  au  bureau  de  la 
Commission  centrale  au  plus  tard  leSi  décembre  i834- 


VI.   iLNTIQUITÉS   AMÉRICAINES. 

Médaille  d!or  de  la  valeur  de  7.^^00  francs. 

La  Société  offre  une  médaille  d  or  de  la  valeur  de 
2,400  fr.  à  celui  qui  aura  le  mieux  rempli  les  conditions 
suivantes  : 

On  demande  une  description ,  plus  complète  et  plus 
exacte  que  oeUes  qu*oa  possède^  des  mines  de  l'aneienne 
cité, de  Paletiqoé,  situées  au  N.*0.  du  village.  deSànto? 


(  a6i  ) 

Domingo.Pvleoqué,  près  la  rrvière  du  Micol ,  dans  l'Etat 
de  Œiapa  de  lancien  royaume  de  GuaUmala  et  dési- 
gnées sous  le  nom  de  Casas  de  Piedras  dans  le  rapport 
du  capitaine  Antonio  del  Rio ,  adressé  au  roi  d'Espagne 
en  1787  (i)*  L'auteur  donnera  les  vues  pittoresques  des 
monumens  avec  les  plans,  les  coupes  et  les  principaux 
détails  des  sculptures,  (a) 

Les  rapports  qui  paraissent  exister  entre  ces  monu- 
mens et  plusieurs  autres  de  Guatimala  et  du  Yucatan 
font  désirer  que  l'auteur  examine ,  s'il  est  possible ,  l'an- 
tique Uiatlan.,  près  de  SantatCruz  del  Quiche,  province 
de  Solola  (3),  l'ancien  ne  forteresse  de  Mixco  et  plusieurs 
autres  semblables,  les  ruines  tle  Gopan,  dans  l'État. 
d'Honduras  (4)9  celles  de  l'ilePeten,  dans  la  lagnna  de 
Itza ,  sur  les  limites  de  Chiapa ,  Yucatan  et  Yerapaz;  les 
anciens  bâtimens  placés  <lans  le  Yucatan  et  à  vingt  lieues 
au  sud  de  Mérida ,  entre  Mora«y-Ticul  et  la  ville  de  No- 
cacab  (5)  ;  enfin  y  les  édifices  du  voisinage  de  la  ville  de 
Mani,  près  de  la  rivière  Lagartos.  (6) 

(i)  Fof.  Description  of  the  ruins  of  an  ancient  clty  discovered 
near  Palenque ,  in  the  kîngdoin  of  Guatemala ,  in  Spanish  America; 
translated  from  the  original  maauscrîpireportof  captaiadon  Anto- 
nio del  Rio.  London ,  1822 ,  in-4°< 

(a)  Il  est  à  désirer  qu'il  soit  fait  des  fouilles  pour  connaître  la  de^ 
tination  de  galeries  souterraines  pratiquées  sous  les  édifices,  et  pour 
constater  l'existence  des  aqueducs  souterrains. 

(3)  La  caverne  de  Tihulca ,  près  de  Copàn ,  est  soutenue  par  des 
colonnes. 

.  (4)  On  cpmpare  les  rentes  d'.U^tlan  »  ppur  leur  masse  «t  leur  gran- 
deur, à  tout  ce  que  le  plateau  de  Couzco  et  le  Mexique  ofirentde 
plus  grand,  et  Ton  prétend  que  le  palais  du  roi  a  728  pas  géomé» 
triques  sur  376. 

(5)  L'un  de  ces  bâtimens  a ,  dit-on ,  600  pieds  de  face. 

(6)  Ces  derniers  étaient  encore  habités  par  un  prince  indien  à  Té- 
poque  de  la  conquête. 


,(^64) 
)  On  rechevchem  ]»&  bas*reHefs  qui  repi\éseiitântr«do- 
r^liori  d  une  croix  y  tel  que  celui  qui  est  gravé  dans  Tou* 
vrage  fait  d'aprèa  dèl  Rio. 

Il  iqipor  levait  de  reconnaître  lanalogiequi  règne  entre 
oes  divers  édifices^  regardés  comme  les  ouvrages  d'un 
roéme  art  çt  d*un  même  peuple. 

Sous  le  rapport  géographique,  la  Société  demande 
surtout  :  i^  des  cartes  particulières  des*  cantons  où  ces 
nûnes  sont  situées ,  accompagnées  de  plans  topograpU* 
ques  :  ces  cartes  doivent  être  construite^  d'après  des 
naétbodes  exactes;  ^'^  la  hauteur  absolue  de» prineipapx 
points  au-dessus  de  la  mer;  3<^  des  remarques  sor  Tétat 
physique  et  les  productions  du  pays, 

La  Société  demande  aussi  des  recherches  sur  lei^  tra- 
ditions relatives  à  l'ancien  peuple  auquel  est  attribuée 
la  construction  de  ces  monumens  ,  avec  des  observa* 
tions  sur  les  mœurs  et  les  coutumes  des  indigènes,  et^ 
dès  vocabulaires  des  anciens  idiomes.  On  exanqipera  spé* 
cialement  ce  que  rapportent  les  traditions  du  pay»  ftur 
|*âge  de  ces  édifices ,  et  l'on  recherchera  s'il  e^^  bien 
proMvé  qu^  les  figures  dessinées  avec  une  certaine  oorn 
rection  sont  antérieures  à  la  conquête* 

Enfin  l'auteur  recueillera  tout  ce  qu^ou  sait  sur  le 
Totan  ou  Wodan  des  Chiapanais,  personnage  comparé 
•à  Odin  et  à  Boudda. 

Ce  prix  çeira  déç^né  dan^  h  prçi»i«rc  «saemblée  géné- 
rale de  i836. 

Les  mémoires,  cartes  et  dessins  devront  être  déposés 
au  bureau  de  la  Commission  centrale,  au  plus  tard  le 
3i  décembre  i835. 


■  ♦ 


{Tfii   ) 

GÉOGRAPHIE  DE  LA  FRANCE. 


PRIX  ANNUELS. 


YII,  VIII.     DESCRIPTION  PHTSIQUJS  DUNE  PARTIE  QVBIi-- 
CONQUE   DU    TERRITOIRE   VRANÇAIS. 

Médailh  dUor  de  la  valeur  de  %oo  francs  et  vme  autre  de 

la  valeur  de  /^oo  francs. 

La  Société  met  au  concours  le  sujet  de  prix  suivant  : 

«  Description  physique  d*uné  partie  quelconque  du 
«  territoire  français,  formant  une  région  naturelle.  » 

La  Société  indique ,  comme  exemples ,  les  régions 
siÙTantes  :  les  Cévennes  proprement  dites,  les  Vosges, 
les  Corbières,  le  Morvan ,  les  bnssins  de  l'Adour,  de  la 
Charente,  du  Cher,  du  Tarn, le  Delta  du  Rhône,  la  côte- 
basse  entre  les  Sables-d'OIonne  et  Marennes,  la  Solo- 
gne, enfin  toute  contrée  de  la  France  distinguée  par  un 
caractère  physique  particulier. 

Les  rapports  physiques  et  moraux  de  Thomme ,  lors- 
qu'ils donnent  lieu  à  des  observations  nouvelles,  doi- 
vent être  rattachés  à  la  description  de  la  région. 

Les  mémoires  doivent  être  accompagnés  d*une  carte 
qui  indique  les  hauteurs  trigonométriques  ou  baromé- 
triques des  points  principaux  des  montagnes ,  ainsi  que 
la  pente  et  la  vitesse  des  principales  rivières  ,  et  les  li- 
mites de  diverses  végétations. 

Les  mémoires  devront  être  remis  au  bureau  de  la 
Commission  centrale,  au  plus  tard  le  3i  décembre  i834- 

» 

IX-XVIII.    NIVELLEMENT   DES   FLEUVES   ET   DES  RIVIERES 

DE   FRANGE. 

Dix  médailles  £or  de  la  valeur  de  loo  francs  chacune. 

La  Société  offre  une  médaille  d'or  d'encouragement  à 
celui  qui  aura  procuré  le  nivellement  géométrique  d*une 

^9 


(  266  ) 

partie  notable  du  cours  des  fleuve&  et  de&pmîicipales  ri- 
vières de  la  France. 

La  Société  n  admettra  pas  au  concours  les  copies  des 
nivènemens  déjà  déposés  dans  les  arcliives  des  ponts^ 
et-chaussées  et  des  autres  administrations  publiques. 
.  Dix  n^édailles  seront  consacrées  cliaque  année' à  cette 
destination,  et  seront  décernées  dans  la  première  assem- 
blée générale.  Le  minimum  de  l'espace  à  nWeleredt  fixé  à 
dix  lieues  de  vingt-cinq  au  degré. 

Chaque  niédaille  sera  de  la  valeur  de  loo  francs. 

Les  mémoires  et  pro^fils, accompagnés  des  ootes-et  des 
élémens  des  calculs ,  devront  être  déposes  au  bureau  de 
la  Commission  centrale,  au  plus  tard  le  3sdé6eIId^re-I'834• 
XIX,   XX.    NIVELLEMENS   BAROMETRIQUES. 

Deux  médailles  JÇor  de  la  valeur  de  loo  francs  chacune. 

Deux  médailles  d'encouragement  sont  offertes  aux 
auteurs  des  nivellemens  barométriques  leS:  plus  étendus 
et  les  plus  exacts,  faits  sur  les  lignes  de  partage  des 
eaux  des  grands  bassins  de  la  France. 

Ces  médailles,  de  la  valeur  de  ioq  francs  chacune, 
seront  décernées  dans  la  première  assem))lée  gén^i^le 
annuelle  de  i835. 

Les  mémoires  et  profils,accompagnésde&  cotes  et  des 
élémens  des  calculs,  devront  être  déposés  au  bureau,  de. 
la  CcHumission  centrale,  au  plus  tard  le  3 1  décembre  x834- 

Les  fonds  de  ces  deux  médailles  sont  faits  par  M.  Psa- 
ROT  ,  membre  de  la  Société. 

Total ,  VINGT  PRIX  de  la  valeur  de  dix- sept  mille 
ifJBJiP  G«VTS  FaiLNCS^indépcodammeot  des  soiiscEJHnioJfs 
qui  sont  ouvertes  au  bureau  de  la  Société  (rue  de  l'Uni- 
versité, n»  23  )  et  cbez  le  trésorier  (rue  de  Seine,  n"  6), 
pour  les  découvertes  en  Afrique  (voy.  page  4)- 


(a67) 

CONDITIONS  GÉNÉRALES  DES  CONCOURS. 

La  Société  désire  que  les  mémoires  soient  écrits  en 
français  pu  en  latin  ;  cependant  elle  laisse  aux  concur- 
rens  la  £acHi{é  d*écnre  leurs  ouvrages  en  anglais,  en 
italien ,  en  espagnol  ou  en  portugais. 
-  Tous  les 'fnéti|(^e5  envoyés  au  concours  doivent  £tre 
écrits  {l*tine  manière  Jisîkle.' 

L'auteur  ne  doit  point  se  nommer,  ni  sur  fe  titre,  ni 
dans  le  corps  ^e  Touvrage. 

Tous  les  mémoires  doivent  être  accompagnés  dtrne 
devise  et  d'wnlnllet  cacheté,  sur  lequel  cette  devise  se 
irourera répétée,  et  qui  contiendra^  dans  rintérieûr,  le 
nom  de  l'auteur  et  son  adresse. 

£é^  memùéres  r€St^ioni' déposés  dans  les  archiifesde  la 
Sùeiéséy  màû  ii  sera  iSfre^wix  autours  d'en  faire  tirer  des 
copies^ 

'  Cte^tMi' personne  qui  déposera  «n  itfémerii^  pour  le 
^oncoursestinvitéeà  i-etrrer  un  récépi^é: 

Tous  les  membres  de  la  Société  peuvent  cohcôurir; 
excepté  ceux  -qui  sont  membre»  de  ia  Commission  cen* 


ISwst  éequi^estadvessé.à  la  Société  doit  être  etivôyé^ 
franc  de  poH.^  et  sons  le  couvert  de  M.  le  préiiiâent ,  à 
.    Paris  ^  ru^  'de  lUnipetsité,  n*  aS^ , 

'   4Baris;'ld'4  av¥ÎI -^994. 


T     f  •  , 


«       t 


I  t  •    '  '.         '       • 

-«        I     • 

1       •!•         .'         ','      . 


(  268  ) 


PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES. 


Assemblée  générale  du  4  ^m/  i834. 

La  Société  de  Géographie  a  tenu  sa  première  assem- 
blée générale  pour  Tannée  1834)  le  vendredi  J^^crtA^ 
dans  une  des  salles  de  THôtel-de-YiHe.  M.  Xomard^  l'un 
des  vice-présidens,  ouvre  la  séance  en  Tabsence  de 
M.  le  duc  Decazes* 

M,  de  Larenaudière ,  secrétaire  de  la  Société >  donne 
lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière,  séance  générale; 
la  rédaction  en  est  adoptée* 

M.  le  secrétaire  communique  la  liste  des-  divers  ou^ 
yrages  déposés  sur  le  bureau  et  offerts  à  1%  Société. 
(  Voir  p,  273.) 

M,.  Jomard  comn^iiique  aussi  les  certes  maxmsçrites 
du  voyage  de  M.  Leprieur,  dans  lintérieur  de  la  Guyane; 
une  nouvelle  carte  du  Groenland  y.  renfermant  les  dé- 
couvertes du  capitaine  Graab  9  avec  partie  de  l'Islande 
et*de  la  côte  orientale  d'Amérique,  et  le  dessin  .d'un 
bateau  Groenlandais  conduit  par  des  femmes;  il  priMente 
rintrQduciion  du  voyage  du  capitaine  Graah,  et  ses  in- 
structions traduites  par  M»  de  La  Roquette ,  consul  à 
Elseneur  et  membre  de  la  Société. 

L'assemblée  vote  des  remer<âmens.a|ix  auteurs ,  et  or- 
donne le  dépôt  de  leurs  ouvrages  dans  la  bibliothèque 
de  la  Société. 

M.  le  président  proclame  les  noms  des  candidats  pré^ 
sentes  pour  être  admis  dans  la  Société.  (Voir  p.  273.) 

M.  le  colonel  Gorabœuf ,  au  nom  d'une  commissîon 


«peeifJe,  comptée  de  MM.  Carahàsat^  Dattssj  et  àVr- 
ville  ^  fak  un  vR«p(Kirt  âtir  Je . concours  relatif  à  Vkfdi^ 
^phie  des  mière»  de  la  Fiwnee.  L*assembUe  adopi^ 
les  conclusions  de  ce  jutppoi^y  ejt-d^erne'Une  mÀlaille 
d'or  àe  la  vsàeur  de  cent 'francs  à  M«  Hbtc  jodot,  ar- 
cbitecie  -  îogénlevr,  ppM:r  son  Mémpifc  sur  le  niv.eUe* 
ment  de  la  vallée  de  la  Ve^le. 

M.  Jomard,  su  nom  d*une  cpoinnssion  spéciale  dési** 
gnéepottrp'f^ecvipci'  ^"  concours  relatif  aq  pnx  soimeii 
et  composée  de  MWL  d'Avçzaç,  d'UrvUIe,  IByxiçSy  Jo- 
mard  et  Roux  de  Rochelle ,  présente  un  rappçwrt  *ur  U 
<lécouverte  la  plus  importante  faite  dans  ranimée  f83i^ 
La  commission  appelle  d  abord  lattcndon  de  V^ssem^ 
blée  sur  Texpédiâon  maritime  du  .capitaine  John  Ros# 
<tans  les  mers  polaires,  et  sur  celle  du  capitaine  Jphn 
BîscQe  dans  FOcéan  antarctique.  I4e  rapporteur  passf:  en* 
suite  en  revue  les  ei^péditions  principales  faites  ,à  I4 
même  époque  d^^ns  Tintérieur  des  contineas  ,  notam- 
ment les  voyages  de  MM.  Victor  Jacquemont  dans  le 
Haut-Indostan ,  Dessalines  d*Orbigny  dans  TAmérittue 
méridionale,  et  Leprieur  dans  Tintérieur  de  la  Gnjane, 
Après  un  examen  attentif  des  documens  parvenus  en 
France  jusqu'à  ce  jour,  la  commission  place  au  premier 
rang  les  dernières  découvertes  du  capitaine  Ross  au 
nord  de  1* Amérique 9  et,  en  considération  des  services 
que  cette  expédition  a  rendus  aux  sciences  géograpbi-^ 
ques,  regrettant  toutefois  de  n^avoir  pas  à  sa  disposition 
tous  les  matériaux  qui  en  auraient  pu  faire  apprécier 
encore  idieux  l'importance,  la comhiîssion  décerne  Une 
grande  médaillé  d*or  au  capitaine  John  Ross,  de  la  ma- 
rine royale  d'Angleterre  ;  elle  accorde  une  mention  très 
honorable  au:  capitaine  JohniBiscoe,  aussi  de  ta  nislttne 
royale id'Angteterleu  ptiàar  son  voyage  de  déeôiiterte§ 


da  ns  rOcéan  antarctiqtfee»  Enfin ,  élïê  dëeiée  que  le  voyage 
de  Victor  Jacquement  et  celui  de  MU  Dessaline»  d'Orbi- 
gnj  seront  cités  avec  distinction^  Les  droit»  de  ce  detî- 
nier  sont  réseryés  pour  le  concours  de  i83^. 

M.*  h  président  donne  lecture  du  programme  du  prft 
fondée  par  S,  A.  R.  \e  duc  d*Orréans  ,  pour  être  decernë^ 
par  la  Société  au  voyageur  ou  au  navigateur  dont  les 
travaux  géographiques  auront  procuré  la-  découverte  la 
pins  utile  à  Fiigrîcuhure,  à  l'industrie  ou  à  Thumanité. 

M.  le  président  annonce  que  la  Société  remet  au  con- 
coure les  deux  sujets  de  prix  relatifs  aux  antiquités  amé- 
riùàines  et  à  Vhistoire  mathématique  et  critique  dès  me- 
sures  de  degrés-^  le  premier  pour  Fannée  i836,  le  seconcT 
pour  Tannée  i835  :  il  rappelle  ensuite  le  prii  annuel 
pout-  Ta  découverte  l'a  plus  importante;  les  prix  pour  Ifes 
découvertes  en  Afrique  et  dans Tintérîeur  de  la  Guyane; 
et  enfin  les  diverses  médailles  offertes  pour  ta  géogra- 
phie de  la  France,  et  pour  le  nivellement  de  ses  fleuves 
et  rîviêresl  ' 

M.  de  Larenaudière  lit ,  pour  M.  Leprieur,  une  notire 
sûr  son  voyage  dans  Tintérieur  de  la  Guyane,  et  prin-^ 
empalement  aux  sources  de  TOyapock  et  du  Jary. 

M.  Fontanier  Ht  une  notice  sur  une  excursion  qu'il 
a  faite  chez  les  Lesghis,  dans  le  cours  de  son  dernier 
TOyage  en  Orient: il  donne,  sur  laspect  du  pays  et  sur 
les  mœurs  et  usages  des  habitans,  des  détails  qui  fixent 

Fattention  de  rassemblée. 

< 

L'assemblée  écoute  aussi  arec  intérêt  la  lecture  d'un 
Mémoire  à^  M.  Roux  de  Rochelle ,  sur  TancieiuiQ  géa> 
graphie  historique  de  la  Gr^èce. 

La  Société ,.  aux  teraies  de  aon  règlement,  procède  au 
renouTellement  des  membres  de  son  bmeau  pour  r«B«r 


Vîee-présidens  y 


(  a?0 
née  i834-i8l)5  ^  et  à  la  nominûûon'de.cleuï  membres  de 
la  Commission  centrale. 

M.  le  président  proclame  ainsi  le  résultat  du  scrutin  : 

Présidait ,  AL  le  corn  te  de  Montalivet ,  pair  de  France* 

M.  ïe  baron;  Walkender,  membre 

de  rinstitut. 
M.  de  Larenaudière. 

M.  le  baron  de  Ladoucette. 
Scrutateurs  .  .  .(   M.  Isambert,  membre  de  la  cham- 
bre des  Députés. 

Secrétaire  y/SH.  Denaix^  colonel  au  corps^  royal  delat^ 
major. 

M.  Michaux,  voyageur- natnraliste,  et  M.  Delcros^ 
chef  d  escadron  au  corps  royal  d*état-major,  sont  nom*- 
raés  membres  de  la  commission  centrale. 

La  séance  est  levée  à  dix  heures  et  demie. 

Séance  du  iS  am/i834. 

Le  procès  verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté, 

MIVL  Walckenaer  et  Michaux,  nonmiés  le  premier 

viee-président ,  et  le  second ,  membre  de  la  Commission 

centrale,^  dans  la  dernière  assemblée  générale ,  adres-- 

sent  lenrs  remercimens  à  la  Société. 

La  Société  royale  Géographique  de  Londres,  remercie 
celle  de  Paris  de  lenvoi  qu'elle  lui  a  fait  de  la  collection 
de  les  Mémoires  et  elle  lui  adresse  ses  propres  publica- 
tions moins  comme  un  échange  que  comme  un  témoi- 
gnage du  désir  de  voir  continuer  des  relations  si  heu- 
reusement commencées.  La  Société  de  Londres  joint  aux 
trois  premiers  volumes  de  son  journal  une  carte  d'une 


(  ^7*  î 
fATUe  i}«  ift  Géorgie  I  cU  T Arménie  «i;  d.e  ^IlMeiJts  ffth 
Tinces  de  la  Perse,  par  le  colonet  W,.  Moptiei-tb* 

M.  le  dpcteurGuyétand,  secrétaire  perpétuel  de  la  So- 
ciété d^émulation  du  Jura ,  adresse  le  compte  rendu  des 
traTaux  de  cette  Société  et  témoigott  \e  désir  dé  «ecefoir 
<^  échange^  le  BuUetip  de  la  Société  de  Géographie.  Ac- 
cordé. 

M.  le  président  conununîque  de  la  part  de  Fauteur 
un  extrait  de  la  relation  mapu^crite  du  voyage  de  M.  de 
La  Pylaie,  en  i83o  ,  i83i ,  i832  et  i833,  dan*)  les  dé- 
partemens  de  l'ouest  de  la  France.  Cet  extrait ,  qui  con- 
cerne spécialement  les  villes  de  Rochefort  (du  Morbi- 
han) et  de  Vannes,  est  renvoyé  au  comité  du  Bulletin. 

M.  Warden  communique  de  nouveaux  renseigne- 
nieos  sur  la  cojonie  de  Libéria;  une  note  sur  ia  prison 
d*£tat  d^Auburn,  ainsi  qu'une  analyse  du  'Pilote  de  la 
côte  des  deux  Amériques  par  Edmund  Blui\t.-^Be»voi  au 
comité  du  bulletin. 

M.  Roux  de  Rochelle  lit  un  mémoire  sur  la  réco: '.nais- 
sance des  côtes  orientales  d'Amérique. 

A  l'occasion  du  prix  annuel ,  un  membre  propose  de 
caractériser  désormais  tes  distinctions  accordées  par  la 
Société  en  décernant  des  médaille»  de  trois  ordres,  tontes 
du  même  module,  et  différant  seulement  par  le  métal 
(or,  argent  ou  bronze).  Deux  autres  degrés  de  distinc- 
tion existeraient  encore  dans  la  mention  honorable  et  ia 
citation.  Cette  proposition,  est  renvoyée  à  une  commis- 
sion composée  de  MM.  le  baron  Gostaz,  d*AveE&:;  et 
d'Urville. 


(a73) 


MSMBBBS  ADMIS  DAHS  I<A   SOCIETE. 


Séance  générale  du  4  am/  i834«^ 

S.  E.  BbCHos-BsT,  ministre  du  commerce  et  des  af- 
tares  étrangères  es  Egypte. 

M»  Eteii-Bet,  gouverneur  de  rÉcoîe  PoIjtecHnique 
égyptienne  au  Caire. 

M.  ÂRTTN  Effehdt,  sous-dîrecteuT  Je  TEcole  Poly- 
technique égyptienne  au  Caire. 

AL  AuDOT«  libraire. 
M.  le  b^ron  Pigeon. 

Séance  du  i8  avril. 

M.  le  docteur  Alvrsd  Rsumoiity  d'Aix-la^Ihapelle» 
M.  le  docteur  '^yoERi^-,  de  Fribourg.  , 


OUVRAGES   OFFERTS   A    LA   SOCIETE. 


Séance  générale  du  4  avriL 

Far  M.  le  mimstre  de.  la  nîarine  :  Voyage  dé  la  cor- 
vette la  Coquille,*-- Botanique I  i4»  iS  et  16''  livraisons;. 
—  Voyage  de  la  corvette  l'Astrolabe  :  Observations-  dti 
physique,  brocb^  in-4^-— Zoologie,  27,  a8  etaprlivr.^ 
et  le  4*  ▼ol.  de  texte. —  Botanique ,  9»^  livraison*  S 

Par  rAiCadéiilie  iiUftérîale  des  sciences  deSain&Pét6rs- 
bourg  :  Mémoires  de  cette  académie ^  tome  xi  de  la  S^sér. 


(  ^74  ) 

rie,  et  les  livraisons  2  à  6  des  Sciences  mathématiques, 
physiques  et  naturelles  ;  les  2*  et  .3*  livraisQns  des  Sciences 
politiques ,  Histoire  et  Philologie  ;  les  2«  à  5®  livraisons 
des  Mémoires  des  sa  vans  étrangers,  et  le  recueil  des  actes 
de  la  séance  publique  de  l'Académie,  tenue  le  29  dé- 
cembre 1829. 

■  Par  M.  A)hert-MQn;tépont  :  Bibliç^hèqu^  unît^rsêlle 
des  voyages,  17"  livr. ,  in-S"»  (  Vojagiçs  de Krasen^tem 
et  de  Kotzebu/e),  ^    . . 

Par  M.  Arthus  Bertrand  :  f^cyages  en  Arabie  ^  conte»- 
nant  la  description  des  parties  du  Hedjaz,  regardées 
comme  sacrées  par  les  Musulmans  ;  celle  des  villes  de  la 
Mecque  et  de  Médine,  etc. ,  traduits  de  Fanglais  de 
J.-L.  Burchardt,  par  M.  J.-B.  Eyriès;  Tome  i  ^în-S**.  — 
Excursion  en  Grèce  ^  pendant  l'occupa tioh  de  Vannée 
française  en  Morée  dans  lesvaunées^  i832  et  i833 ,  par 
M.  J.-L.  Lacour.  i  vol.  in-8'*. 

Par  M.  'Bottin  ;  ÎStàtistiqu&nrinukfk  elë  TùtdîistHe'{A\' 
manachdu  comméree)  pour  i934'  t  vol  .-in  8*.        ■ 

Séance  du  iS  auril  i834* 

Par  la  Société  royale  Géographique  de  Londres  :  Les 
3  premiers  volumes  de  son  journal^  et  une  carte  itune 
partie  de  la  Géorgie^  dç  V Arménie  et  de  plusieurs  pro* 
vinces  de  la  Perse  y  par  le  colonel  W.  Monteith.  4  feuilles. 

Par  M.  Ai^s'wbvth  :  Anaocovàtl  tfîhe  àa(^  of  BuMy- 
buniàn ,  county  ofKeney;  a^itb  somemineroÀ^iûiddetàiifi 
Dubtin,  1834.  ï  vol.  i«J8*.  > 

^  ^r  M.  Gide  :  Noùm^Bùs  Annales  des  vefagêêjiàikà^ 
de  mars.'  t'      •  •"'•  '>î  '■'■'  ••<••' 

' ^Pàr  la  Société  «siâ»iq«r^  ï'  Cakiê^  '^  mmé*'>d»  son. 


(:«75) 

P«c  SIm  B^ot  i>  Annales  auuMmefieBûoionialeSyi^hier% 
demass  et^avriL.  :: 

Par  M.  de  Moléûn  î  ReomS  de  laSociité  B^ÊfyUek'- 
AÂfii^»  cahicr  de*nuirs.' 

Par  M.  le  capîtaioe  d'Uvirille:  a&"  et26^iftTipai«oiM>cltf 
Voyage.pittoiesque^  atdoi^  du.  monde* 

Par  la  Société  d'agriculture  d*ÂiigoiiIéme  :  Armçilee 
àe  cette  Société  y  cahiers  de  janvier  et  février. 

Par  MM.  les  directeurs  :  Plusieurs  numéros  du  jour- 
nal r Institut  et  le  premier  numéro  de  UÉcho  du  monde 
savant. 


\    \        i 


DB    RICRÂRli    T.A1^D£R.  '         •  » 

Lander  remontait  le  Niger  sur  une  cbaloupe^  se  ren- 
dant à  3oo  milles  de  distance  dans  une  petite  ile  qu*il 
avait  achetée  du  roi  de  Bénin,  et  où  il  avait  établi  un 
comptoir.  Il  était  déjà  à  loo  milles,  lorsqu'une  décharge 
presque  à  bout  portant  tirée  de  derrière  un  taillis,  tua 
trois  hommes  sur  la  chaloupe,  et  en  blessa  quatre  au- 
tres. M.  Lander  fut  un  de  ceux  qui  reçurent  les  plus 
graves  blessures.  Au  même  moment  la  chaloupe  tou- 
chait terre;  il  descendit  pour  s  échapper,  mais  cinq  ou 
six  canots  de  guerre  se  mettant  aussitôt  à  sa  poursuite, 
nourrirent  pendant  cinq  ou  six  heures  un  feu  très  vif 
contre  les  siens ,  et  ne  s'arrêtèrent  que  lorsque  la  nuit 
les  leur  eût  fait  perdre  de  vue.  M.  Lander,  qui  avait  été 
blessé  de  nouveau,  a  déclaré  avant  de  mourir  qu'il  avait 
reconnu  tes  canots  pour  être  de  Bonny,  de  Brats  et  de 
Bénin;  ainsi  l'on  peut  croire  que  deà  négriers  ou  d'autres 


Européens  se  sont  rendus  coupables  de  eut  odieux  as- 
sassinat. Le  parlement  d'Angleterre  a  demande  une  se* 
vère  enquête  à  ce  sujet.  Tout  annonce  que  des  négriers, 
craignant  de  perdre  les  avantages  que  leur  infime  com- 
uierceleur  faisait  trouversur  cette  coie,  ont  tué  Lander , 
homme  simple  et  généreux^  et  qui  portait  la  cirilisation 
jusqu'aux  sources  du  Itiger. 


AVIS. 


La  carie  du  cours  de  lX)yapock  et  d'une  parde  de 
celui  du  Jarj,  jointe  à  la  relation  de  BL  Leprieur,  pa- 
raîtra avec  le  prochain  nun|éro. 


I 

[ 


BULLETIN 


DE   LA 


SOCIETE  DE  GEOGRAPHIE. 


MAI  i834. 


PREHIERE  SEGTIONé 


MëvOIRES,    "EXTRAITS,    ANALYSES   ET   RAPPORTS. 


■riMlMIi 


RELATION 

Uun  voyage  dans  V intérieur  de  T Afrique  septentrionale^ 
Par  Hhâggy  Ebn-el-Dyn  el-£ghouâthy. 

M.  William  B.  Hodgsoa ,  qui  était  attaché  au  consulat  général 
des  États-Unis  à  Alger  pendant  la  mission  de  M.  William  Shaler,  et 
qui  saocéda  en  i8à8  à  ce  dernier,  dans  ses  fonctions,  profita  de  sa 
poûtion  ponr  reqaeîlUr  des  lumières  sur  les  dialectes  berbers  de 
cette  portion  de  l'Afrique  »  et  sur  retendue  des  cootrées.oà  .domine  . 
ce  langage.  Le  Hâggy  Ebn-el-Dyn  El-Eghouàthy  fut  Tun  des  înfor* 
matenrs  auxquels  il  eut  recours., 

£bn'el-Dyn,  dont  le  nom  est  arabe  et  signifie  le  fils  de  la  Foi^  ^t 
natif  oa  originaire  de  la  ville  d'El-Egbouàtb ,  d'où  lui  est  venu  le 
surnom  d'El-Eghouàthy;  et  il  a  accompli  le  hhagg  ou  saint  pèlerinage, 
qui  lui  a  valu  le  titre  .xespecté  de  Hhaggj  ou  pèlerin. 

A  la  prière  du  cookuI  américain ,  le  bhAggy  écrivit  une  relation  de 
ses  Toyages  et  lui  en  fit  présent  :  elle  formait  na  cahier  de  quatorze 

20 


pages  in-i**»  d'ane  écriture  qui  n'était  ni  belle  niicorrecte,  txéeatét 
dans  le  caractère  nMghreèft  c'est-à-dire  occidental  on  africain. 

M.  Hodgson  Ta  traduite  en  anglais»  et  sa  rersion  a  été  imprimée  è 
Londres  par  les  soins  da  Comité  des  TratUieiioiu  orimutUs^  en  nn  fas- 
cicule de  39  pages  in-8® ,  ^i  comprend  aussi  une  liste  des  noms  de 
lieux  et  de  tribus  mentionnés  dans  la  relation ,  et  leur  transcription 
en  caractères  arabes  d'après  l'orthographe  d'£bn-el«Dyn« 

Des'  extraits  étendus  en  ont  été  donnés  dans  te  .cabiev  de  juillet 
iSSs'de  la  Nonh-Jlmenean  ihpimv  de  Philadelphie»  et  fidèlement 
^aduits  dasA  le.  .cahier  de  novembre  snÎTmitdes-  iVbvfvttBr  Aimaiês 
-dM  voyages* 

À.  mon  tour  j'ai  fait  une  rersion  française  d'après  celle  de 
x3f.  Hodgson»  en  rétablissant  dans  le  texte  les  noms  propres  confor- 
^mément  k  l'orthografihe  arabe  de  l'auteu^  original»  bim  qu'elle  me 
•soit  point  iOÊffeiurs  d'une  exaetitude  eutis/hiséÊUié,  J*^ai  jdint  ^nel<]nes 
^annotations  et  remarques  géographiques. 

Ija  date-miscsit  la  fin  de  l'écrit  est  de  la  seconde  lune  de  Rehya'  de 
l'année  «a4a»  c>cst-i-dire  du  -mois  de  décembre  x8a6;  mais  d^tdi 
antre  côté»  une  expédition  militaire  effectuée  deux  ans  auparayant, 
-et  mentionnée  A  l'artide  ^'jrn^Mdi^^  est  rapportée  k  l'année  y  «42» 
qui  a  commencé  en  juillet  1827  »  ce  qui  supposerait  la  relation  écrite 
A  la  fin  de  1829  :  il  y  a  donc  errefur  de  chiffre  à  l'un  ou  Tantre  de 
millésimes»  peirt4trp  A  tous  deox. 


,j  ' 


.:»BIiÂ,TION   pu  irOTlieS« 


Âu  nom  d*AQahl«  c^^^tiMwat^  leoiisârîoflhpâmiz! 

Les  bénédîoiîons  et  ie  mainte,  A\lAi  tnxr  tioWé  stigttèar 
Mohhftrained,  «a  fannîHe  et  seseoin|iagnon5  ! 

Gel  écrit  eèlitienttîffïg  description  de  diverses  con- 
trées et  Tilles,  par.  le  Hhâg|[  Ebo-et-C^n  el-E^hoqàtbf. 

EUBghouâtlu 

ElEghouàth  est  une  grande  ville,  «t  elle  est  entourée 
d'um  muraille  avec  des  fortifications*  Elle  a  quatre  por- 


KSy  et  quatre  «oos^uëes.  Le  langage  des  haMtaiM  eai 
«labe,  et  ils  portent  >deft  vélemeM  ik  laine.  Les  femmes 
d'un  rang  élevë  ne  ^uent  jamais  ieuvs  maisons;. mJs 
les  iàutves  paraissent  dans  les  rues.  Il  n  y  a  point  de 
bains  dans  ;Cette  Tille»  Le  pays  produit  des  fruits  en 
abondance^  tds  que  dattes,  figues,  raisins, -coings,  grch 
nsdes.«t  piNMfcr 

1a  ville  d*El-Egliouâth  est  divisée  en  deux  portions 
par  la  rivière  Emzy  qui  coule  au  travers.  Cette  rivièie 
est  .i)ien  connue  dana  toute  cett^  région.  Les  babitans 
eiEKr;iil4nie&  ^pt  diyifél  en  deux  parais,  i^pelés  e^Kli^- 
laf  et;  A(Sttléd««l<âerghyn,  lesquels  sont  souvenf  en 
guerre,  Tuii.  avee  r^tre*  La  ca^se  d'hostilité  entre  .^ju^ 
es$  g^^raleineiitle:re£«s  de  Tué  d^ux  de  se  sov^^tu^ 

4 1'^^  4  £^%^9^^  ^^^  ^^^  ruines  d  une  villç,  doi^t 

J^l^y  a  aqjo^rd'hm  beaucoiJ||i  ^'ûijscfiptîons  que.  r<>ii 
PfiMt  yçirjpfirwjccss  i:umes^    .  ^  ... ^..^1.  ..,j 

.  La  ville  d*E^-E!ghQu^tb  est  bàûe  principalement  dai;- 
gileiou  de^.tenre;  il  y, a  cependant. quelques  maisoi^s 
•çopstruite^  de  inoriier.et.de  pierre^  Les  mosquées  n'ont 
poipt,4emiparet$^.|eti)'ny  a^  dans  k  irille^  ni  plaçe.d'e 

«sarcbé  déterminée, , ni  Jbs^in-        i  , ,.      î     ,       •;     > 

La  monnaie  courante  est  celle  4'E^^J^ ^S  ^.^:^^* 
L^oeemmeiçe.y  .<|st  Jori^iwn^e^la  SftltpVey  est  [so^ée. 
Les$Q9rpipn^:^la.pes^e  ;(^'^prochen,t  point  delà  yi)le, 
pajite.qii'ell^  a^  ét^  foi^dée  f ous  un  &vorable  horoscope. 
Cette  région  est/ort  mip^ntuefise,  et  dans  le  nord  U  y  il 
nue  grande  montagne  rocheuse.;  .      .  \    -  i 

Tegemout.  ^  * 

A  la  distance  d  une  journée  de  roule  au  nord  d*El- 

'20. 


(  a8o  ) 

£ghoiiâth  est  «hué  le  village  de  Tegemout.  Lesiildiiuiin 
•de  ce  village  -sont  divisés  en  deux  partis  et  h*ont  point 
dé  chef  *  où  gouverneur.  Ils  se  battent  entre  eux  comme 
font  les  gens:  d'El-Bghouftth.  Les  maisons  sont  bâties 
en  pierre  et  en  terre.  Au  nord  de  Tegemout  est  une 
très  haute  montagne  appelée  G^bel-el-A'mour.  Il  y  a 

aussi  une  montagne  de  sel  auprès  du  6ebeUel-A*mour. 

•  t    «  .    . 

Cette  ville  est  située  à  Tôuést  dé  Tegemout.  Elle  e^ 
entourée  de  murailles  semblables  à  celles  de  Thftbios, 
et  a  deux  portes  immensément  fortes.  Le  hhakem  ou 
gouverneur,  dont  le  nom  est  Ould^Tagjn ,  a  environ 
'cent  esclaves,  et  un  trésor  rempli.  Il  y  a  deux  ans  (is43 
de  THégire)  son  frère  assembla  des  troupes  dans  le 
dessein  de  marcher  contre  Ouahrân  et  de  s'emparer  de 
ses  trésors.  Tous  les  Arabes  de  la  cohti^e  envircmnatitc 
accoururent  sous  son  étendard;  et  ils  partirent  avec  des 
tambours  et  des  fifres;  et  ils  étaient  mutiis  de  chevaux 
et  âe  tentes.  Omm-A'isskarâ  tomba  entre  leurs  mains, 
et  ils  s'avancèrent  sur  Ouabràn.  Le  bey  de  OnahrâB, 
pdut*  défaire  dette  armée,  distribua  de  l'argent  parmi  les 
Arabes  de  TéicpéditioTi ,  ce  qui  les  détourna  de  soutenir 
Ould-Tagyn,  lequel  fut  ensuite  tué  daus  une  attaque 
dé  ses  troupes  par  le  bey. 

Son  frère  est  maintenant  hhakem  de  A'yn  Màdfay.  il 
a  un  bsdn  au  milieu  de  la  vitle;  et  entre  autres  précieux 
objets,  il  possède  des  selles  et  dés  hartiais  brodés  en 
oir.  Il  a  de  plus  une  grande  quantité  de  livres. 

Les  femmes  de  A'yn-Madhy  paraissent  dans  les  mar- 
chés. 

La  distance  de  cette  ville  à  1  égard  d'El-Eghouâth  est 
d  une  journée  de  route. 


(  »ÏI  ) 

C'est  une  très  haute  montagne,  qui  contient  une  cen- 
taine de  sources  d*eau.  Il  en  sort  une  grande  riyièrei 
que  l'on  appelle  E)-Khayr  et  qui  est  universellement 
connue.  La  terre  est  cultivée^  sur  cette  montagne,  et 
elle  fournit  toute  espèce  de  bois  de  charpente.  Sa  lon^- 
gueur  et  sa  largeuir  peuvent  être  estimées  chacune  à. 
deux  journées  de  marche.  Les  natifs  élèvent  des  char- 
meaux;  et  quelques-uns  soignent  du  bétail  et  des  trou- 
peaux. Ils  sont  bons  cavaliers;  leur  langage  est  Farabe;, 
et  ils  ne  sont  point  gouvernés  par  un  solthân. 

Le  nombre  des  hommes  armés  dans  le  6ebel-el-A'mour 
est  d'environ  six  mille.  Â  jn-Mâdh^  en  a  environ  trois 
cents;  et  Ël-Eghouàth ,  mille.. 

lîinéraire  d^EtEgkouath  à  Metstyli  dans  le  Ouâdjr 

Mozâb^ 

D'El-Eghou&th  à  R&s  el  Scha'b,  un  jour.  Il  n  y  a  point 
d'eau  en  cet  endroit,  et  le  pays  produit. le  térébinthe 
(élbotbm). 

De  Râs  q1  Scha  b  à  Sàfil  el  Fayàdh  il  y  a  une  jouriiée 
de  route.  On  n  y  trouve  point  d'eau.  De  là  à  El-Khadea%. 
où  croit  le  térëbinthe^  une  jou;*née.  De  là  .à  EiLefbhât, 
qui  sont  deux  grandes^  montagnes  roch^us^es.  De  £l:Le& 
hkit  op  gagne, MetQlyliv. 

•  #  •  •  •  » 

Metsl/lL 

•  •  ^  •  »  •     • 

Ce  n^est  point  une  ville  fermée^  et  il  n'y  a  d^eau  que 
oellé  fournie  par  les  moulins;  Le  sol  de  la  contrée  t^'est 
point  une  plaine-de  sable,  mais  il  est  mômueux  et  cou- 
vert de  eaiHi>ut  aigiiS'qtiî'coitpent  romane  un  coutfau. 


(  ^8%  } 

Il  j  croîl  des  dalles ,  el  il  y  tombe  querquefois  de  la 
pluie.  Les  langages  des  habitans  sonl  larabeet te berber. 
Ils  monlenl  des  chameaux  çt  sont  arinés  d'un  fusil  e.: 
d'une  épée.  A  Test  de  Metsijiî  sont  les  hauteurs  du 
Ouâdj  Mozâb. 

Ouadjr  Momb^ 

Dans  ce  ouàdy  il  j.a  six  villes  et  villages;  la  plus 
grande  est  Ghardéjah.  Cette  ville  contient .  deux  mille 
quatre  cents  maisons,  y  compris  les  mosquées»  L'eau 
est  entièrement  fournie  par  des  puits.  Elle  est  entourée 
d'une  muraille,  et  elle  a  une  gi  ande  place  de  marché, 
deux  tours  et  deux  portes.  Elle  n'est  point  sous  le  gou- 
vernement d'un  solthân.  Les  habitans  parlent  la  langue 
berbère. 

En  matière  de  foi ,  les  Mozâbys  difTèrent  des  Arabes. 
Us  se  refusent  à  révérer  les  compagnons  de  l'Envoyé 
d'Allah  (sur  lequel  soient  la  bénédiction  et  le  salut)» 
Ils  sont  opposés  aux  Sunnites,  mais  ils  s*accordent  pouir 
la  doctrine  avec  tes  Oùaliabys,  tes  Persunis,  et  les  habi- 
tans de  O'màn  et  de  Maslcat.  Tous  ces  gens  sont  Moa- 
tazelytcs  ou  dissidens.  Les  Mozâbys  sont  fort  témpérans^ 
iil^ne  fument  du  tabac  ni  ne  boitent  d»  vin»  Lé  oQ&dy 
pMffmt  des  dattes.  r-  .;.... 

'  Lèd  indigènes  de  tout  ce  ssahhrâ  sont  fàinHîers  àVéc 
r^rt  de  fabriquer  la  poudre  à  tirer.  Le  procédé  est  ce* 
lui-ci  :  ta  terre  ou  le  mortier  des  villes  ruinées  est  re- 
cueilli; cette  terre,  qui  est  naturellemen  t  salée,  est  mise 
dans  un  grand  vase,  et  Ion  verse  de  l'eau  dessus,  de  la 
même  façon  qu'on  traite  les  cendres  dansjla  f$l>riçaftîon 
du  isavop..  L'e9^  ainsi  jQbtdnuie  est  mis^  à.bouilUr.  jusqu  a 
cQ.qa'elkacquièce  de,  Isi  cQfisista«ce.,  Qn  «n^n^éle  alors 
une  li^r^  ayec.fqmitfe;  bvres)  dé  fowfrèt>e|jqiilitiie-. livres 


de  charbon  dd'bois  dé  Jaarier-rose.  Ces  ingrédiens  sonlt 
mélanges  ensemble  pendant  l'espace  de  trois  heures,  et 
albrs  ]|i  poudre  est  fiiite. 

Il  y  a  dans  le  Ssahhrâ  nne  mine  considérable  de 
pbmb,  d*où  tes  Arabes  en  tirentrdes  quantités  pour 
vendre.  Celle  min^  n'est  dans  le  domaine  d'aucune  tribu 
en  particulier^  Elle  est  située  à  l'est  des  Aoulftd  Nftjl  y  et 
est  app^  GebiUeUftesstss. 

Uinéraire  de  MetsljrU  à  El-  Qafya*h, 

De  Metslyli  vous  allez  à  el-Tsemâd  en  une  journée.  It* 
s'y  trouTe  beaucoup  de  puits  y  et  le  pays  produit  du  hkaljâ 
(spartum?};  tous  arrÎTez  de  là  à  el^Scliâref,'  qui  a  un: 
puits  profond  de  vin^  êdzra*  (coudées),  ht^  deux  autres 
stations  e^tre  el-Scbài*ef  et  el«<^lya'h  sont  el-Sa*ftdèny 
et  Ouftcty  el-Sehaheb.  A  la  première  il  y  a  un  puits,'  et 
le  A/ut^j  croit.  A  la  seconde  il  n'y  a  point  d'eau. 

EUQafydh. 

Ce  Tillag«  eèt  sitaéais  milieu  dès  sables ,  et  il  n'a  point 
d'eau  autre  que  eelle  qui  est*  tirée  des  puits.  Leshabitans 
sont  appelés  Scha'ânber,  et  ils  parlent  la  langue  aràbe^ 
ils  montent  des  diaroefiiix,  tu'  qu'ils  n'ont  point  de 
cbevaux)  )e1tu1i>àrnàés  soni^ des  épéès,  dés  mousquets  et 
des  lances;  leurs  Tétemens  sont  de  kine.  Lé  Village  n'a 
potn  t  de  murailles  ; Jes  femmes  sont  comme  les  Bedouihs  : 
elles  vont  aux.  pui^ ,  puisent  de  Téau,  et  1  apportent  sur 
leur  dos ,  dans d^  outrer.  Le  paysprbdùit des  datte^ et 

àvLhhalfâ.  '   '^  • 

•r    Ûuèrqelahi    ';•...- 

De  el-QalyaPh  i  Ouerqélah  il  y  a  une  distance  ^eci'nq^ 
jours  de  marchés  Ouerqelah  est  une  ires  grancté  vitle^ 
entoarée  d*uhe  muraille  avec  de  nombreuses  portes. 


(  a84  ) 
Elleest  gouveruée  par.  un  solthân ,  etest  divisée  entre  trois 
tribus  dont  les  noms  sont  Beny-Ouâqyn ,  Ben  j*Ibràhym^ 
et  Beny-Sesyn.  Le  langage  des  haUtans  est  le  berber. 
Le  pays  abonde  en  dattiers.    - 

Ouerqelah  a  d  abondantes  sources  d*eau;  elles  sont 
qbtenues  de  la  manière  suivante  :  un  puits  est  creusé  à 
une  profondeur  de  cent  soixante  dix  edzra\  ce  qui  at* 
teint  l'eau  douce.  Le  puits  se  remplit  immédiatement 
d'eau,  et  devient  un  ruisseau. 

Les  habilans  sont  appelés  Erouâgbab;  leur  couleur 
est  noire,  et  leurs  vêtemens  sont  de  laine  et  de  coton. 
Tout  le  pays  est  une  sebkhah  de  se)..  Dans  la  juridiction 
de  Ouerqelah  est  un  lieu,  appelé  el-Schatb  ;  et  d'un  mi- 
naret dans  la  ville,  l'œil  peut  découvrir  les  villages  sui- 
yans,  Rouysât ,  A*gégeb  etMeqousah.  Au  sud  de  Ouer« 
qelab,  le  pays  office  une  étendue  de  sable  non  interrom- 
pue, se  poursuivant  jusqu'au  Ber  ol-A'byd  (  pays  des 
esclaves). 

Itinéraire  de  El' Qafya  h  à  El'Touat* 

De  El-Qalya'h  à  Aoulàn  il  y  a  un  jour  de  route.  Il  y  a 
des  puits  à  cette  station,  et  le  pays  produit  des  dattes. 
Le  village  est  dans  le  Ss^blirâ,  et  est  bâti  en  terre.  Le 
peuple  parle  la  langue  arabe.    . 

De  Aoulàn  à  £I-Ahhmar.  Il  y  a  là  un  puits  d'e^u, 
d'environ  trente  edzra  de  profondeur. 

De  elAhhmar  à  Byr  el-Nahl,  un  jour. 

De  Byr  el-Nahl  à  Byr  elLefa'âyah  ,  un  jour. 

De  Byr  el-Lefa'âyah  àByr  el*Târqy,  un  jour. 

De  Byr  elTârqy  ^  Byr  el-Zerq ,  un  jour. 

De  Byr  el-Zerq  à  Byr  Bedemân ,  un  jour. 

De  Byr  Bedemân  à  Temyraoïin. ,  un  jour. 


(  a85  ) 

Temjrmoun, 

Temympuii  est  une  grande  Tille;  mais  elle  n'a  pqiiit 
de  murailles  comme  celles  qu'oii  élève  pour  la  défense , 
parce  que  les  maisons  sont  toutes  attenantes.  Elle  a  une 
grande  place  de  marché.  Il  y  a  des  dattes  ainsi  que  d  au- 
tres fruits,  et  une  grande  abondance  d'eau.  Il  7  a  éga- 
lement une  couche  d*alun  rouge.  Le  dialecte  des  indi- 
gènes est  le  berber.  Leurs  moutons ,  comme  ceux  des 
Soudan  y  sont  couverts  de  poils ,  semblables  à  ceux  des 
chèvres,  et  d*une  couleur  noire;  et  ils  ont  de  longues 
queues.  Les  chevaux  sont  nombreux.  Il  y  a  aU  centre.de 
la  ville  de  Feau  qui  j  est  amenée  par  des  conduits.  11  s'y 
tient  un  marché  ok  Ton  échange,  en  grandes  quantités , 
des  esclaves  et  de  la  poudre  d'or  ;  ce  dernier  objet  est 
vendu  au  poids  par  mitsqâl  et  ovqyeh.  La  couleur  des 
habitans  est  diverse^  blanche,  rouge  et  noire;  et  ils  s'ha- 
billent  de  vétemens  de  laine  et  de  coton ,  et  d'un  sây 
noir.  Les  maisons  de  Temymoun  sont  bâties  d'argile  ou 
de  terre;  et  il  y  a  quatre  mosquées.  Les  ^habitfins  pos- 
sèdent de  grands  troupeaux,  et  les  Touàreq  font  leconi^ 
merce  avec  eux;  Ce  sont  de  vrais  musulmans  :  ils  priepl, 
font  des  ai^mones,  et  lisent  le  qoràn. 

Au  sud  de  Temymoun  est  un  village  appelé  Aouqe* 
rout,  et  un  autre  nonamé  Âoi^Ief. 

Aouhf, 

C'est  la  principale  ville  de  l'oasis  d'El-Touât  ^  et  sa  ju- 
ridiction s'étend  sur  tout  le  pays.  Le  solthàn  a  des  sol- 
dats, ^t  les  tambours  bi|ttçnt  devant  )ui«  Il  a  le  pouvoir 
d'infliger  des:pein^$  et  d'emprisonner.  Il  possède  des 
chevaux  et  des  esiplayes.,  mais  il  n'a  point. da  trésor 
d'argent. 


C  28ff  ) 

Aoulef  a  des  murailles  qui  l'entourent,  lesquelles  sont 

construites  en  argile  et  en  briques.  Le  pays  abonde  en. 

eau  et  en  dattes ,  et  les  habitans  possèdent  beaucoup^ 

d'eschiTes. 

Teytk. 

Au  sud  de  Apulef  est  un  village  appelé  Tejth ,  et  ci 
rpoest  nn  autre  nommé  Atouât-el-Hhennê.Cette  contrée 
produit  du  hhenné  et  des  dattes  en  abondance. Les  murs 
des  maisons  sont  d*argile.  Il  y  a  des  mosquées  à  Atouât, 
et  les  habitans  jeûnent ,  prient ,  lisent  le  qorân,  et  font 
des  aumônes.  Ils  sont  sous  le  gouvernement  du  solthân 
d'Aoùlef.  Les  indigènes  parlent  la  langue  berbère. 

En-Ssâlahh* 

Près  de  Atbuât  est  En-Ssâlahh,  au  sud;  alors  vi^nt 
le  pays  des  Soud&n,  plus  au  sud,  lequel  est  fréquenté 
pour  la  traite  des  esclaves  et  de  la  poudre  d*or. 

QorâraÀ^  

Cette  oasis  est  à  environ  une  journée  de  route  dé  Te- 
mymônn.  Elle  comprend  à&peu-près  vingt  viHages ,  qui 
sont  tous  alimentés  d*«ati  par  des  conduits.  Les  indi- 
gènes  s*habillent  d*nn  s4y  noir  et  de  vètemens  de  laine. 
Leur  langage  est  le  berber,  et  leur  couleur  est'noirfttre. 
La  monnaie  courante  est  celle  de  ¥èé. 

A  Fouest  de  Qoràrah,\eià  la  distance  de  vingt  jour- 
nées de  route ,  est  le  pays  appelé  El-Schenqythah. 

El'iSchenq/fAaà,. 

Les  gens  de  ce  pays  élèvent  des  chameaux,  et  leur 
principaie  nourriture  est  lé  lait  et  la  chair  de. ces  ani- 
maux. Le  blé  et  l'ôrge-leur  sont  inconnus. 

Le  qorân  est  beaucoup  lu  par  les  habitans  de  Scben- 


qjrtah  ;  les  femmes  aussi  le  Usent.  On  j  peut  yoir  tel 
homme  lisant  k  sa  mère  et  à  sa  femme  ;  et  l'on  y  est  pas- 
sionné  pour  les  rapports  sobiànx.  Sehenqytah  D*a  point 
de  solth&n.  Les  fruits  qu'on  y  ijeci:iaiUe<  sont  les  datties , 
le  lotus ,  et  quelque  peu  de  mekms.  l 

Tenbokto  est  voisin  de  Sehènqytah,  Ters  le  sud  et 
l'est;  k  f ouest  on  trouve  \6  Bahhr-M&)dih,  ou  la.  mer 
salée.  Quand  les  indigènes  de  Sdienqyteh  parlent  pour 
le  pèlerinage  de  la  MeUte  ^  .ou  ils  passent  à  travers  les 
Soudan-,  ce  qui  est  lé  plius^  court ,  ou  par  (le  Quâdy- 
Dera'h  dans  le  Marakaflb. 

P^oyàge  du  Beléd-elrSoudân  a  V oasis d^ El-TouaU 

Les  kâfelabs  ou  car;ivanes:ne  partent  du  pays  des  Sou** 
dân  qu'au  commencement  de  l'année.  A  cette  époque ,  les 
marchands  se  réunissent  en  grand  nombre,  dans  le  but 
de  voyagep*  en^^mb^  et  de  se  garantir  ^es  Tçuâreq^  qui 
ne  dépei^dent  d'aucun  gouvernement. 

Pour  former  la  ligne  de  marc^ç^^.les  chameau)L  sont 
placés  J^  fins  à  la  suite  des  autres,  ^n  files  de  dj^u^  c^n^^ 

4 

de  prolpndeur»,  jC'est  ai^.  qu'on,  traverse  le  désert. 

Les  articles  de. cQUfmçrçe  exportés  du,  pays  des  Spu- 
dtft^  aoçt  4eaesidave^  ef^  de  la  poudre  d'or,  çn  échange 
desquels  Tpuât  elQorârah  envoient  des  soieriçs ,  du  fer, 

des  veni^teriiçs  et  afitres  niarc^fm^ises  analogues. 

•  ■ 
.  .      Itinéraire  de  Ouerqélah  à  Aqdâmes, 

•  »     *  ai'*  .«1  '1 

Pe  Ouer(|elabiàSydi-Al!^hOuyUd,  il  y  a  un^  journée. 
Ce  dernier  est  un  village  au  milieu  du  sable,  offrant  de 
Teau  et.dfif  daucs^*  Le$.m|iisop^  spn(  baMa  d'arg^ie^  Les 
indigènes  pfi[];k)llt :1a'  Ungue  arabe^  Ibise  servient  de^ jchar 
raienux  pOul*  npo^lure.,  et  dei^in^e.  poup:  la  çqi^atiojide 
leui-s ■tét^^m^nA..     ..    ,-s   .:,:.•    :•.-.-,':     r;     ;m  /  : '•■ 


(  288  ) 

De  Sydi'ÂkhouyIid  vous  allez  à  Hhâsy  et-Nàqeh,  où 
se  trouve  un  puits  au  milieu  d'une  sebkhah  de  sel  qui 
est  bien  connue  dans  ces  régions. 
.  De  là  à  A'yn  ^  où  est  une  source  d'eau  à  là  surface  du 
sol.  Tout  ce  pays  est  une  étendue  de  sable,  où  Ton  ne 
▼oit  ni  pierre,  ni  montagne  autreque  des  collinea  de  sable. 

De  là  à  El-A'âqer,  qui  est  uue  colline  de  sable;  et  la 
station  voisine  de  El-A*âqer  est  £1-Thybât» 

ENThybàt  est  un  village  au  milieu  du  sable,  et  sans 
murailles»  Il  a  beaucoup  de  puits  d  eau ,  et  la  campagne 
produit  des  dattes  et  d'autres  fruits. 

De  El-Thybât  vous  allezà  El-Abter,qui  est  un  ouâdy 
desséché  ;  de  là  à  un  grand  ouâdy  connu  sous  le  nom  de 
OuâdySouf.  Dans  ce  ouâdy  il  y  a  de  nombreux  daske^as 
ou  villages  (^\  peuvent  fournir  vingt  mille  hommes,  dès 
chevaux  et  des  mekerrys.  Ces  gens  vivent  de  dattes  et  de 
lait  de  chameau.  Les  femmes  Vont  aux  places  de  marché 
sans  se  voiler,  et  elles  se  montrent  dans  les  jardins.  Il  se 
commet  parmi  elles  beaucoup  d'adultères. 

Les  habitans  de  ce  district  ne  sont  point  soumis  à  un 
gouverneur,  et  ils  sont  continuellement  occupés  à  lefer 
des  troupes  et  à  voler  aux  Arabes  leurs  effets.  Ils  pous- 
sent leurs  ^Aa>z/&5  jusqu'au  pays  de  Touâreq.  Ils  parlent 
la  langue  arabe.  Ils  sont  entièrement  mdépendans ,  et  ne 
se  sont  jamais  soumis  à  un  sohhftn.  Leur  conmierce  se 
fait  surtout  avec  Aqdâmes,  où  ils  vendent  des  esclaves  ; 
et  quelques-uns  des  indigènes  font  métier  de  faire  le 
voyage  du  pays  des  Soudan-  avec  dés  marchands  d' Aq- 
dâmes ,  à  l'effet  de  chercher  des  esclaves.    ' 

De  Ouâdy-^uf  à  Aa'nlysdh  il  y  a  utie  journée  de 
marche.  C'est  un  village  sur  les  confins  méridionaux  du 
ouâdy.  Les  maisons  s^nc  bâties  en'' tt^rre  ^  briffue-,  af*' 
tendu  qu'on  ne  trouve  point  de  pierres  en  cef  endroit. 


(  aSg  ) 

Dé  Àâ*mysch  à  Aqd&mès,  la  distance  est  de  huit  jours 
de  route.  Le  pays  intermédiaire  est  lin  seul  déftert  in- 
interrompu. Il  n'est  point  fréquenté  par  les  Arabes  ;  il 
ne  contient  point  de  villages ,  ne  fournit  point  d*eau,  et 
n*est  point  varié  par  des  collines  ou  des  pierres;  Partout 
Tœil  rencontre  une  étendue  de  sable.  Le  chacal  j  le  tigpre 
et  le  lion  ne  viennent  point  ici ,  à  cause  de  restréme 
chaleur  et  de  la  soif  ;  l'autruche  et  le  beqr  el  oUaUiasch 
sont  les  seuls  animaux  que  Ton  trouve  dans  ce  désert. 

Là  manière  de  chasser  Tautniche  est  la  suivante  :  le 
chasseur  monte  s6n  cheval  ^  pourvu  des  vivres  néces- 
saires ,  et  prend  avec  lui  de  Tt^au.  Il  chevauche  douce- 
ment jusqu  au  milieu  du  jour,  instant  où  les  Autruches 
se  rassemblent  en  troupes  de  cent  ou  plus.  Aussitôt 
qu'elles  aperçoivent  un  homme  elles  s'enfuient.  On  con- 
tinue de  les  poursuivre  pendant  quatre  heures,  ou. 
moins ,  jusqu'à  ce  que ,  accablée  par  la  soif  et  la  crainte, 
l'autruche  commence  à  se  lasser.  Le  chasséiir  étant 
pourvu  d'eau ,  boit  quand  il  a  soif,  et  finalement,  atteint 
l'oiseau  épuisé,  dont  les  entrailles  sont  déjà  coàsiimées 
par  la  chaleur.  Le  chasseur  alors  le  frappe  sur  la  tête , 
ce  qui  l'abat  à  terre.  Descendant  de  son  cheval ,  le  chas- 
seur coupe  la  gorge  de  l'autruche. 

Le  chasseur  est  accompagné  par  un  homnie  qui  porte 
ses  provisions  de  vivres  et  d'eau.  Cet  homme  suit  les 
traces  faites  sur  le  sable,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  rejoint  son 
compagnon.  Ils  placent  alors  l'autruche  sur  un  chameau, 
et  l'apportent  chez  eux.  Telle  est  la  description  d'une 
chasse  à  Tautiiiche. 


urnes. 


Aqdi 

Aqdàmes  est  une  grande  ville,  bâtie  d'argile  où  de 
terre.  Le  pays  abonde  en  dattes.  Les  habitaps  parlent 

» 


(^9o  ) 
la  langue  berbère^  et  leur  habineinent  est  4e  IsualK  et 
deieotoB.  Leur  teint  est  noir;  et  les  femiBes  ne  se  mon* 
tirent  point.  Il  y  a  dans  cette  VUle  «i|ie  grande  quan.tHe 
d'.olénias  et  de  thàlebs.  On  y  tient  un  grand  mMché, 
mais  il  n  j  a  ni  bains  ni  moulins  à  manège.  Les  femmes 
brôdeiit  le  blé  xlans  tes  naai^ans.  On  ne  ¥OÎC  point.de 
bazacs  dans  la  ville «i et  U  n'y  a,  au  debons»  Aucune 
culture.        •     \  •    • 

..  Aqdàmes  a  un. grand  uQinbre  d*esclayes  dan|  krprât 
easX  ;d  environ  3o  dul^os  (  p^  esf  aa  }..  Une  mère  (^  éva- 
luée au.  même  prix.  La  ville  est  située  au  milku  du  sable, 
et  la  distance  entre  elle  et  EI-Touâ;t  est  de  vingt-quatie 
journées.  Le  pays  intermédiaire  esjt  exclusivement  oc* 
cupe  par  des  Tonâreq  :  H  n'y  a  p<^nttd'Aj?abf^  - 


i\ 


ouareij. 


.G*estpn  peuple  puissant.  Ils  ont  le  teint  fort  bliinc; 
et  ils  se  servent  de  chameaux  pour  montiTre.  Leur  nour- 
riiture  c<^i9^iste  entjière9mpt^^..y^nde  et  en.  lait^  car  ils 
n'ont  .aucuns  grains.  11^  i^*habilleptd*un  saï  de.poton 
9air,.et  leurs  serouâl  q\x  pantaions  sept  pareils  à)  ceux 
d^.  cilirétiens*  I^s  Touâfeq  prient  debout^  et  se  couvrent 
le  visage  d'un  voile  ou  d'une  pièce  de  coton.  Jaipais  ils 
|ie  boivent  ou  ne  mangent  devant  personne.  IlsTont  des 
ghazies  dans  le  Soudan ,  et  en  rapportent  des  esclaves 
et  des  denrées.  Ceci  est  une  notice  complète  et  détaillée 
de  Touareg. 

Matkmathah  et  ses  eni>itons. 

Mathmathah  est  un  village  sur  le  sommet  d'une  mon- 
tagne ,  où  l'on  descend  par  une  ouverture.  Cette  exca- 
vation a  été  faite  en  creusant.  Les  maisons,  Ià*dedans , 
sont  comme  des  chambres  et  sont  enjduites  ou  crépies 


(  agi  ) 

:avec  de  Targile.  Le  langage  des  habitans  est  le  qobthe; 
ce  n*est  ni  du  berber,  ni  du  turk,  ni  de  Tarabe,  cest 
du  qobtbe» 

Qâbetf  &s;  un  yillag^  au  bord  dq  la  tneri  à.efviixHi 
deux,  )Qurpëes  de  Maibmatbah.  Quand,  un  natif  de  Qà* 
bes^te^re  se  naaijier,  il  s'échappe  ^voc  sa  prétendiae  peur 
aller  ik.OIadunathah,  et  c'est  là  f  uil  1  épouse*  lU  s^out* 
'4)ent  en  cet  endroit,  un  an  et  un  mois^  alor^  îUîiVetour- 
nentcbezeu)^., 
.  Gerbeh  est  à  d^ox  jQQrnéi^s  d«  Msithniathah»  tpû  est 

àl'pU^t.  ..•.:•■.••.•.• 

|Lia  trilxu  de  Napuayl  est:aii$fi3  à/deu4(.  jqui^ées.  de. 
Mathmdtbaii;  et  aprè^la  (riW  ^de  N^ouayl  est  ^e>]e  de 
Mahhâinj^^r  peuple,  puisa^nl^  qui;  habite  u^e  .gratide 
chjaîne  de.  tuoptag^^s^ei^W  lequeil  le  pasohàde  Tha« 
Uas<Da  po^nt,  d*aMtorita«  Ils  oi|t  un  gouvernënient  qui 
leuT:  ^  ipropr^^  01  .{jaMedent  un  gnsnd  /nombre,  de 
trou|>e(i  e^  4e  .chf  iv^tti^,  iSotiwi  eux  et  le  paschft  de  Tfaa* 
b.W  il  y  f^ura^ucir^jreooe^tinueUe^  ^  il  ne  (poui^  jamais 
obteiûf- d'efûL  aUc^Q.tributt. .  •   r.     '   . 

Le  langage  de  (la  tiâbu  de  JHaouayl  est  le^^pibthe.  Les 
tribus,  qui  poGupNNat  les  «k^ntagoes  vcMsines,  de'Gbaryân, 
BenrQualydy.MeseU^inh  eft  <»hâjah,  parlent)  toutes  le 
même  dialecte.  Les  femmes  de  ces  tribus  soirtent  IBire- 
nient  au|L  plaoe^  de  matchéy  .et  ne  àonb  point  Tpiléès. 
La.  principale i^ojarritiiffe  de>cepettple> consiste  en  gibier 
et  en  dattes^  Leur  habiltement  se:' compose  du  ika^  et 
du siriah  f>yi ^cheniÂ^ i  iox^ peiii  ontdes h&mos^ . Ils  por- 
tent des  ^k^cfuas  aLS^^gr/a^mis  poUr  couvrir  les  yeux. 

Depuis  Mahhàmyd  juSiqui.E&an  (Fezzan),  la  distance 
est  d'un  mois  de  route.  . 

Nous  allons  relater  maintenant  les  autres  choses  que 
nous  avons  vues  et  trouvées. 


! 


(    292    ) 

Teqort. 

Teqort  est  une  ville  de  richesses  et  d  abondance.  Le 
pays  produit  des  dattes ,  des  fignes  ^  des  raisins ,  des 
grenades,  des  pommesydes  abricots,  des  pèches  et  d'au- 
tres fruits.  Le  marché  de  Teqort  est  fort  grand.  Cette 
ville  est  la  capitale  de  ce  district,  et  a  juridiction  sur 
vinfgt-quatre  villages.  Elle  contient  environ  quatre  cents 
maisons ,  et  elle  est  ceinte  de  murailles  avec  des  portes. 
Ces  murailles  sont  entourées  d*un  fossé  qui:  peut  Atre 
comparé  à  un  fleuve.  Il  communique  avec  des  sources 
deau  qui  toutes  s'y  déchargent.  Sur  ce  fossé  il  y  a  trois 
ponts.  Les  mosquées  ont  des  minarets  fort  élevés. 

Il  y  a  à  Teqort  une  race  de  geps  appelés  El-Megéha- 
ryeh,  qui  occupent  un  quartier  séparé  dans  la  ville.  Ils 
étaient  juifs  autrefois;  mais  pour  éd^apper  à  la  mort 
dont  ils  étaient  menacés  par  les  indigènes, ils  firent  pro- 
fession de  VEslam,  et  maintenant  ils  sont  lecteurs  assidus 
du  qorân,  qu'ils  apprennent  par  ctôur.  Ils  sont  encore 
distingués  par  le  teint  particulieraùx  juifs;  et  leurs  mai- 
sons, comme  celles  de  cette  nation,  exhalent  une  odeur 
désagréable.  Ils  né  se  marient  point  avec  les  Arabes ,  et 
il  arrive  rarement  qu'un  Arabe  prenne  femme  chez  les 
Megêharyeh. 

IjC  gouverneur  de  Teqort  choisit  parmi  ces  gens*là  des 
scribes  et  des  teneurs  de  livres;  mais  ils'  ne  sont  jamais 
admis  à  la  dignité  de  qàdhy  ou  d'imâm;  Ils  ont  des  mos* 
q^iées  dans  leur  quaftier,  et  ils  prient  aux  heures  lé- 
gales, hors  le  jour  de  gemâ,  qu'ils  n'observent  point 
comme  un  jour  de  repos.  Ils  possèdent  de  grandes  ri- 
chesses. Leurs  femmes  sortent  voilées  dans  les  marchés, 
et  conversent  entre  elles  en  hébreu,  quand  elles  désirent 
n'être  pas  comprbes.  Le  gouverneur  de  Teqort  possède 


(  ^93  ) 
une  grande  quantité  de  chevaux  et  de  selles  ayee  leurs 
harnais  brodés  en  or.  On  bat  ie  tambour  devant  lui.  Il 
a  le  pouvoir  d'infliger  la  peine  capiule,  de  brûler  les 
maisons  et  de  confisquer  les  biens  des  coupables. 

Du  haut  des  minarets  dé  la  ville,  beaucoup  de  villages 
et  de  plantations  de  dauiers  peuvent  être  aperçus  dans  le 
pays  environnant.  El-Neziah,  Tebesbest.  Temys,  El- 
Moqaryn,  EI-Moghayr^et  d'autres  villes ,  jusqu'au  nom- 
bre  de  vingt-quatre,  se  voient  toutes  des  minarels  de 
Teqort.  On  ne  rencontre  point  ici  de  pierres  ;  mais  des 
sources  deau  y  existent  en  abondance.  Le  nombre  des 
troupes  qu  on  peut  lever  est  de  cinq  mille  hommes.  Le 
teint  des  gens  de  Teqort  est  noir,  et  on  les  appelle  Erouâ- 
ghah. 

Une  liqueur  appelée  el^-eqmy  est  en  usage  parmi  ce 
peuple  ;  elle  est  extraite  des  branches  du  dattier,  en  les 
coupant  et  les  pressant.  Elles  donnent  un  liquide  d'iine 
couleur  rougeâtre  et  doux  comme  du  sorbet.  On  le  vend 
à  la  mesure  dans  les  marchés. 

Les  saiscMas  du  labour  dans  ce  pays  sont  octobre  et 
mai.  Aucun  Arabe  ne  vient  en  ce  lieu,  à  moins.que  ma- 
lade de  la  fièvre.  Il  y  a  une  mine  de  sel  à  Teqort ,  et  en 
vérité  tout  le  pays  est  une  sebkhah  de  sel. 

Ce  qui  précède  est  une  description  de  Teqort. 

Ui/e  de  Gerheh, 

Gerbeh  est  une  île  au  milieu  de  la  mer,  d  environ  dix- 
huit  milles  de  tour.  Cette  île  étendue  est  productive  de 
divers  fruits  :  olives,  raisins,  pêches,  grenades,  figues  et 
amandes  ;  mais  il  n>  vient  pas  de  dattes.  Il  y  tombe  une 
grande  quantité  de  pluie.  L'île  est  divisée  en  parties  se- 
parées,  et  chaque  miaison  a  up  jardin  y  attenant.  Le 
marché  est  grand  et  bien  approvisionné,-  et  beaucoup 

21 


(  ^94) 
de  marchands  ont  des  foxidones  ou  ttagasif^i  Gerbeh 
dépend  du  paschâ  de  Tunis,  qui  nomme  fe  giràverncttr 
ou  hh;dienK  '  i 

Les  femmes  de  Geirbeh  sortent  voilées^  Les  maisons 
sont  bâties  d  argile ,  et  quelques-unes  en  briquesi  La 
population  est  composée  de  plusieurs  peuples  difF(éseiis« 
Le  district  de  lou^st,  dont  le  pot:t  est  W'à-risideQàbesj 
estbabité  par  un  peupleappelé  Ag7iii,dont4e  langage  est 
le  berber.  Us  lisent  le  qoràn,  et  les  doctrines  de  leur  foi 
sont  seipblables  à  celles  professées  pan  les  Ouehabites 
et  les  Beny-Môzàb.  Quelques-uns  iil*èntre  eux  rejettent 
Âly  ben  Aby-Thàleb-  (à  qui  Dieu  soit  propice),  des 
dogmes  sont  observés  par  ces  gens^  înais  ilsne  les  pn>» 
fessent  pas  publiquement ,  et  les  cachent  plutôt.  Ils  ne 
prient  point  en  conunun  avec  la  secte  de  Mâlek;  ils  ont 
des  mosquées  à  eux.  ..  :    '; 

,6erbeh  a  quatre  ports  :.  Agymià  louest;  Gevgysà 
Test;  Mersat-el-Souq  au  nord;  et  Mersat^UQantfaarah 
au  sud.  Les  habitans  fabriquent  de  la  poterie,  et  ik^Êi* 
briquent,,  de  la  chaux  ainsi  que  de  grandes  quantités 
d*buile  qu'ils  vendent  aux  Arabes.  - 

THbu  arabe  de  Ouerqemah, 

« 

Cette  tribu  est  adonnée  au  vol  de  grands  chemins  ; 
et  ils  sont  soumis  au  paschâ  de  Tunis. 

'Qâbes. 

De  cette  ville  à  Thâblos ,  par  terre ,  il  y  a  six  journées 
de  route. 

DeraWeh, 

Nous  décrirons  ce  pays ,  celui  de  Neged  et  les  A*i»b 
el-Ouehab.  Dera*yeh  est  une  grande  ville  avec  des  mu- 


(  »95  ) 
FaMes,  et.'daferidue  par  ua  nombre  oanèidénible  de 
troupes  Gompesées  d*AVab  el<Ouehab.  Cette' ville  )à  des 
mosqnëe^i;  mm  le  peiiple'diffère^>enseBi:ârtictes  de  foi  | 
des:ha})iftahs:d6.1a'Mekke^  et  ils  n'ont, point  de  respect 
poàfi  le|t^ophèflémpobvlses)conipagàons%  Ils  professent 
ne  reconnaître  que  Dieu  seul  ;  ils  ne  prient  point'le  jpro* 
pbète  et  ne  lisent  (point  le  Deiyl  el-Rbajuat.  S'il&le  trou- 
vent en<la  possession  de  q^oelqti'Qh,.  ils  battent  Tindi*^ 
ùdur'eoîbi^leiit'le  \ivte.  Le  >tesbehh  ou.  chapelet  n'est 
ponltitiiIéTéf  tsîilieàt^troùvé^entve  les  nurins^ de^ quelque 
personne Vbelle^cî^ es^t<puiliiè^  traitéed'idolâtre, etexlior«> 
tée  à  retourner  à  Dieu^  Ges  Arabes  s^nt  une  puissante 
ififtiu.  Aucun  d-etix  ne^  parie  la  langue  bbrbère.  Leur  ha- 
billement est  un  qâfthàn  dé  laine ,  attaché  arec  une  cein- 
ture de  courroies  de  cuir ,  et  ils  nouent  autour  de  leur 
tête  des  mouchoirs  de  soie  teints  avec  du  safran.  Cette 
teinture  est  grandement, çstimée  parmi  eux,  et  vaut  jus- 
qu'à vingt-quatre  de  leurs  piastres  par  livre.  Leur  mon- 
naie coi^Biste  -en  '  piastres  él  setjuins  qu'ils  appellent 
mesckchas. Les  armes  en  usage  parmi  eux. sont  la  lance, 
et  le  genbiaJi  qui  se  met  à  celle-ci.  Le  genbiah  est  une 
lame  recourbée  d  environ  une  dzeràa'  et  demie  de  long, 
et  affilée  à  couper  la  tête.  Les  Arabes  appellent  cette 
arme* ô^ir.;    -'  !«•■'•     '    ■'  j»"-''    ./^      ••     '•   »-(   :  . 

iie^ptioii  d'isn  eheval-an  «tiârehéies^  de  trente  cfta- 
mràdifpLesArBbesi^i^ppîiUettt  'leurs  cberauk  kahlùtly^, 
oommei  un-objet 'piféciçnx*.  Ce  sont  de  b^aux  animaux  , 
qui  sont  àuït^^^gers  qâ^  kf'Veprt.  Hs 'sont' miain tenant < 
fort  rares,  et  ne  se  trouvent;  qite  'dans  les  haras  des 
prittfcés'en  Êgypi^',  €rfri  ^Sy¥Èô»etii  Féis^.  '»'  J^  •  :.':     ••'  \* 

'  -L^àokbitf^  acftûèfl  de  l)ér«  jèb  es  t^eriKj^iïld-l^à'o  u  d. 
S6«  prédécesseur  éiaitSiàa-o«rd.  lia  Vihéë  eh  tëri»ë; 

cfiiu^  et  pierres.  Quant)  une 'expédition  gue^rrière  est 

21. 


proposée ,  cinquante  mille  Arabes,  ou  daivantage,  se  ras- 
semblent. Dans  cette  contrée  sont  plusieurs  peuples 
différens.  Quelques-uns  sont  adorateurs  du  feu;  d  autres 
adorent  le  soleil ,  et  quelques-uns  vénèrent  les  parties 
sexuelles  de  leurs  femmes  et  de  leurs  bétes.  Que  Dîea 
les  délivre  de  cette  erreur  ! 

Ces  Arabes  ne  chevauchent  pas  «toujours  avec  des 
selles  ;  s'il  y  a  à  combattre  dans  les  inontagnes,  ils  mon* 
tent  sans  selles;  mais  ils  s'en  servent  dans  les  plaines,  où 
ils  vont  avec  leurs  sabres.  Quelques  femmes  se  battent 
à  côté  de  leurs  maris.  Ils  sont*  bien  pourvus  d'armes. 

Le  teint  de  ces  gens  est  roogeâtre. 

Ce  qui  précède  est  un  récit  de  ce  que  nous  avons  vu , 
écrit  en  l'année  124a  ,  en  Rebyal  el-Tsany. 


EXTRAIT 

J}V    JOURNAL    DES    MISSIONS    JSVANGÉLIQUBS , 

Première  et  deuxième  livraisons  de  1 834. 


De  nouveaux  renseignemens  sur  les  peuplades  de 
l'Afrique  méridionale  se  trouvant  compris  dans  les  der- 
nières lettres  des  missionnaires  qui  explorent  ces  contrées 
si  peu  connues;  nous  nous  empressons,  comme  nous 
l'avons  déjà  fait,  d'en  extraire  tout  ce  qui  pçut  concou- 
rir aux  progrès  de  la  géographie. 

Le  missionnaire  jCasalis  écrit  de  Philippolis  le  3i  juil- 
let i833  que  Moshésh  chef  des  Bassoutos  ayant  entendu 
parler  des  stations  de  Philippolis.  et  de  Kuruman,  com- 
prit de  suite  combien  de  pareils  établissemens  fondes 


C  ^97  ) 
dans  ses  Jomaines  pourraient  être  avantageux  à  ses  su- 
jets; décidé  à  employer  tous  les  moyens  possibles  pour 
attirer  chez  lui  les  •missionnaires  y  il  remit  aoo  bœufs  à 
quelques-uns  de  ses  serviteurs  et  leur  commanda  d*alldr 
trouver  le  grand*maUre  des^  blancs,  afin  d'obtenir  de  lui 
en  échange  de  ce  troupeau,  des  hommes  capables  d^in^ 
struire  les  noirs.  Ces  hommes  ayant  été  pillés  par  les  Ko- 
Rinnas  revinrent  auprès  de  Moshesh,  qui,  plus  tard 
ayant  appris  qu'un  Griqua  venu  de  Philippolis  chassait 
sur  ses  terres,  le  fit  venir  et  après  I  avoir  questionné 
sur  les  intentions  et  les  travaux  des  missionnaires ,  le 
pria  de  l'aider  dans laccomplissement  de  ses  désirs. 

Le  Griqua  aussitôt  $on  retour ,  rapporta  ce  fait 
à  M.  Kojbe,  cehii-oi  engagea*  MM.  C»salis ,  Arbousset  et 
Gosselin  à  entreprendre  cette  excursion,  ce  qu'ils  s eio^ 
pressèrent  d'exécuter; 

En  conséquence,  le  5  juin  i833  ils  quittèrent  Philip- 
polis avec  une  seule^de  leurs  voitures  ;  incertains  qu'ils 
étaient  de  se  fixer  près  du  roidesBassoutos,  ils  laissèrent 
la  plus  grande  partie  de  leurs  bagages  et  leur  seconde 
voiture  aux  soins  de  M.  Kolbe;  ils  avaient  pour  guide 
un  Griqua  habile  nommé  Adam,  connaissant  très  bien 
le  pays ,  et  qui ,  accompagné  de  quelques  chasseurs  à 
cheval  et  de  quelques  Béchuanas  montés  sur  dés  bœufs, 
partaient  pour  la  chasse  de  Tantilbpè.  La  carte  jdinte  à 
cet  extrait  montre  la  route  suivie  par  les  voyageurs ,  ta 
ligne  qui  l'indique  $  passe  par  les  Kràals  deRamacaU  et 
(le  Kugnanane  et  s'étend  de  Philippolis  à  Bossiou  capi- 
tale des  états  de  Moshesh,  puis  de  Bossiou  à  Morijja  où 
ils  fondèrent. une  station;  enfin,. pour  revenir  à  Philip- 
polis chercher  le  reste  de  leurs  bagages^  l'un  d'eux,  M. 
Casalis  suivit  la-  route  qui,  passifint  par  Popokuan,  va  re?- 
joindre  la  ligne  du  nord  au  campement  Gnou ,  efredés^ 


(  «98  ) 
cend  de  1^  à  Calëdon  pour  remonter  ensuite  àPfaîlîppolis. 
Les  détours,  faiâs  par  les  voyageurs  ont  été  néce^tés 
par  les  difficultés  du. sol  et  .par  le. manqué  ^d'eau;  Voici 
leur  îtînéniice(i}; 

Le  S  juim.  Après  avoir  voyagé. 3  heures  moitié  E., 
moitié  £>S.£.  ils  campèffent  près  <]*>un  kraal  de  Gviquas 
où  Baa^taards, appelé Z>fvait-riV«r«  v  •  ;, 

>  Z^  6<  Obligés.de.cbeveher  une  partie  de  la  journée  les 
chevaux  égarés^  pendant  la/n^ît,  ils  ne  niajrch|èreDt!  que 
pendant  3  heures  i/a,  directioe  S.  E.  et  EL  S..Ë.  pour  as- 
i^iver  à  Rooiei^Pprî^Foniein  petit  krafllfabandonnéu.    .  i  - 

Le  ^4.  Partis  à  9  heures  i /a^ et. ayant  mariohé  E.  S.-E. 
jusqua  II  heures,  ils.  visitèvept.  une  source  «abondante 
appelée  Komitjasr  Pontet  JXhj  irouvèrentquelique^  iu>irs 
i|ui  y  étaient  venus  chercher  4u  Iburr^ige.  pour  leurs 
bestiaux  ;  lun  d'eux  portaient  le  nomfrançi^iside  f^Uage:^ 
Après  %o^  minutes  de  rjspps,  ils  marchèreujt  E41S»/  S.  jus- 
qu'à, qakii,  lU  avaient  alors  à  leur  g$iucbe.4AuSjla.dti3ec- 
tion  N.;N;-E.  une  mqnt^gofei  l^aute  et  très  loi^g^e^iq^Ae 
leiir^s^^gens  estimaient,  être  à  14  ligues  d'eu^^  nipio  loin 
di$.  la  rivière  RieU  A  up^.  hfeii^  ils  paissfpcent  K^Qf^m- 
tÇj^aal.qui  esthabitépaM^q.uelqufis.Busbiiieii,  et<i^<Lpîed 
duquel  .coule  une  petite  jrpntaip.e*.4lai}$l4  dir^ctjou  ZT* 
à,  ^,  Jti;  4^  ^'  ^^  éjtaiçnt  entre. tirois  manjts >.  dopt* 4«u^  isn 
forme, de  dpme  et  1  autre  ei^  (oro^e^  Ae  pain  ile^siipte, 
temarq^ablesp^rleuiç  position  re6p^tiye.:iilslevr.<lunDè- 
rept  le,aoni  de.Troi^  mçfU^.  A.ah.>  ayunt  cooiplètement 
change  de.^ii^^on  pour  chercher  de  Teau^ils  s^îvj^ent 


•,' 


(i)  Les  missionnaires  ayant  appris  la  langue  hollandaise ,  qui  est 
parlée  par  les  fermiers  de  la  colonie  du  Cap  et  par  les  tribus  voisines 
de  Griquas,  de  Korannas,  etc.,  penyent,  au  moyen  de  ladite  langue, 
se  faire  comprendre  des  indigènes ,  soit  par  euxomémés ,  soit  par  dés 
interfifètes.  ,•   ; 


•(  '^99  ) 
la  ligne  S.  £.  E  jusqu'à  n  h.  35  m.  j  et  trouvèrent  que  le 
pays  Qoniftieiiçait  à  monfer. 

L^  6»  De  9  hk.à9  k.  a5  m.,  direction  S.  S.  E.  —  De  9  h. 
35  ni«À  If  h.  35in.,E.-e-^De.i3  fa.  35  ai.  à  la  h.'45ni., 
E^N/E*-^  De  LO'h.  45  m.  à  a  fa.  45  m.,  Et — De  2  fa.  5o  m. 
43  b..a&in«jE. —  De  3 11.  !i5  m.)è  3  fa.  46  m*»  N. dette. 
dévi^OBide  21  tniautesattncore  été  nécessitée  par  le 
fwui^e)d*^tt«. 

1  Alto,  h»  7  m..}  ils  avaient  à  une  demi-Jièue  dé  distance* 
N.  ^qe'.<^utte.de'ocllHies  qu  Adaiiiy  leur  guide, noinme 
Winiter^St.Port  BàrgjOXX  Port  d'Hitec.  En. même  temps 
00  a|)ercevBit  teS.  Ec  dans^iut  éloignement;de>6  fa. 
mie{ig|iantagQi»  qui  se  t<^(tBi<iai£«h  pain  desucre^appelée 
Hang^lip.  A  ir  fa.  35  ni.,ife,pasâère»t  une souree fje Ja. 
ij^ière.  :^i  couJI^nt  1A%.  Une  d^itfaeur»  plus .  tard  on 
dis|^)guAÎti^fi)^v)e>loiiitain  :du  côté  N..E.  une  nouwlle 
ctwiie  deJPQPJt^gves  dont  rxune  iut  nommée,  pas  .les 
ç^ssQWf,  Qlifi^'M^kfitein  &er^  ^  ft,  qui  n'est  jsatitB  4dute 
qu<9.)e  pi:o)o9g^«ieQt.du\&^^-£i/?;  A  t  b«  cttdeloîercetle 
même  cfaaîne  semblait  setendre,If..ie&  K.  N.  0;;^à  i.fa. 
7.m.^  ils  pas3èrent  pne  s^Qpd^  sQuri^e.delsLriTièreJiré/ 
coulant  N.  E.;  et  à.3i  fa.  2j  m.^il^^U^ig^iremt  c|uelque& 
cplUn^s/^ss^  éleyé^.,  qu*iis  appelèrent  U^  Redoutes  ^ 
à  eauae  de  l0ur(fori^eK,Lerpaysi>abonde  e&.^QUilopea.et 
enjièn^re^  .  .  , 

.£.^.9.  Jlour  dç  diniancfae>  selon  leur  eoutiime»  les  mis* 
sipii^airçs  ^e  voyagèrent  poînu 

/]^.iOr.De  8;fa.:à  n  brj<3-lD*>E.  —  De  11  h.  i5m.  4 
laJb.  3o^  mi  i  E.  N.  E..-T  De  i  h.  à  4  h.  iS  m*,  E.  W..E* 

A  jti.fa#  aS-m.,  une  nouvelle  source  de  la  Riet  coulant 
N.  A  ^  b-  ^^  m.  cinqiui[è9ie.Sk0urce  de^a  nAtfïe  rivière 
même  courant.  A  3  h.  6  m.,  rencontre  d'une  fontaine  de 
fort  belle  apparence, msiissans  éau^  qu'on  appela  Droçz- 


•      (  3oo  ) 

FoiUein  ou  fontaine  sèche.  A  3  h.  ao  m.  autre  source 
de  la  Riet.  Ces  sources  sont  si  peu  de  chose  qu'elles  ne 
méritent  point  qu'on  leur  donne  un  nom  quant  elles 
n  en  ont  pas.  A  4  h.  i5  m.  une  petite  chaîne  de  collines 
de  fort  belle  apparence  sur  la  gauche,  sétendant  N.  E., 
elle  a  été  appelée  S<4coa  en  raison  de  sa  ressemblance 
avec  le  fort  de  ce  nom.  Campement  près  d^une  source 
de  la  Rietj  la  plus  considérable  qu'on  ait  rencontrée; 
elle  a  le  même  courant  que  les  précédentes,  son  lit  est 
profond  et. argileux,  ses  riv«8  abondent  en  canar«is  et 
en  cailles.  On  lui  a  donné  le  nom  àe  Moie'Spruit{he\\e 
source);  quelques  moules  assez  semblables  à  celles 
qu'on  ramasse  au  bord  de  la  mer  y  ont  été  recueillies. 
Le  pays  continue  à  monter. 

/^ii.Desh.  à4h.  4m.  E.  Campement  auprès  d'une 
source  de  làRiet  qu'on  a  nommée  Gnou  (i)  à  cause  de  la 
niukitude  de  ces  animaux  que  l'on  trouve  dans  les  en- 
viix)ns.  Ce  jour  là  on  vit  des  montagnes  dans  toutes  les 
directions  N.  S.  E.  O.  A  5  h.  du  soir  il  j  eut  un  orage 
avec  éclat  de  la  foudre. 

Le  1 2.  De  7  h.  4o  m«  à  10  h. ,  N.  E.  —  De  1 1  h.  35  m. 
à  3  h.  45  m. ,  entre  TE.  et  TE.  N.  E. 

A  midi ,  passage  à  Shiet-port,  petite  source  de  ta  Riet 
(dont  on  n'était,  au  dire  d'Adam,  qu'à  2  h.  de  marche  N.) 
Tout  près  de  là  est  un  Kraal  de  Bushmen  ;  quelques  hom- 
mes et  une  dizaine  do  femmes  portant  leurs  enfans  liés 
derrière  leur  dôs  viennent  voir  les  voyageurs.  Leurs 
traits  sont  entièrement  défaits  par  la  souffrance.  Les 
Bushmen  vivent  dans  une  grande  misère  et  se  nourrissent 
presque  uniquement  de  sauterelles.  Ils  sont  rabougris, 
laids  de  visage  et  ressemblent  à  desi  spectres  :  et  comme  si 

(i)  Mammifère  de  l'espèce  des  aatilopes. 


(  3oi  ) 

ce  netaitpas  assez  de  maux  ^  ils  se  Toi^nt  généralement 
mépiisés  par  les  autres  indigènes  ^u  sud  de  YAîfnKfae* 
Dieu,  disent  les  Béchuanas,  ayant  voulu  créer  rhomue, 
fit  d  abord  un  singe,  puis  un  Bushmen^  ensuite  nous  «t 
enfin  les  biancs.  Ils  parlent  la  vieille  langue  hottentote 
ou  namaquoise,  langue  dure,  intparfaite,  et  dans  laquelle, 
dit-on,  chaque  mot  se  prononce  par  un  clac^uement.  Les 
Bushmen  de  Shiet-Port  demandèrent  de  la  graisse  pour 
se  frotter  le  corps  et  du  tabac  dont  ils  sont  fort  avides. 
En  écdiange  ils  donnèrent  deux  flèdies  empoisonmées, 
excellentes,  dirent^ls,  et  qui  ont  été  envoyés  au  «Misée 
missionnaire  de  Paris,  (i) 

A  I  h.  9  m.,  passage  d'une  dernière  source  de  la  Rièt 
coulant  N.  Getah  la  dixième  vue,  elle  porte  le  nom  de 
JVoenS'dàg  ou  Mercredi.  A  2  h.  12  m. ,  on  avait  sur  la 
gauche  un  beau  lac  d*eau  douce,  d*uaii  quart-  de  lieue  de 
largeur  sur  une  demi4ieue  de  longueur.  Un  nombre 
considérable  d'oiseaux -se  leva  lors  de  lapproche  dès 
voyageurs.  Dans  les  environs,  les  gnous  fourmillaient. 
Il  faut  être  à  cheval  pour  faire  la  chasse  à  ces  animaux  ; 
comme  toutes  les  espèces  d  antilopes,  ils  regardent  long' 
temps  le  chasseur,  le  laissent  approcher,  vont  même 
à  sa  rencontre;  mais  à  une  certaine  distance,  ils  se  met- 
tent à  battre  leurs  flancs  de  leur  queue,  tournent  cinq 
à  six  fois  en  rond  au  nombre  de  10  ou  la,  pui^  prennent 
la  fuite  à  la  file  en  faisant  lever  sur  leurs  pas  un  nu»ge 
de  poussière.  Au  bout  d'un  moment  ils  s^arrétent,  vous 
regardent  de  nouveau  et  n  attendent  que  votre  appro- 
che pour  recommencer  leur  manège. 

Le  i3.  De  10  h.  20  m.  à  i  h.  5om.,E.  N.E.  —  De  2  h. 


(i)  Ce  musée  se  compose  d'objets  d'histoire  naturelle  ^  d'armes 
de  guerre ,  d'ustensiles,  d'ornemens ,  etc. 


(  3oa  ) 

ao  Biw  à  3  h«,  E.  Reneontre  dm  gnou  qui  venait  detre 
terrasâé  par  ub  lionf:  lanioJdal  hetail>qa'à  demi  déraréy 
des  aigles  )  des  vautou^s^e^.^pie^àes  ooifbeaux  voki* 
geaîent  non  ioin^.p*èls^&  se^  j^^  ^u'  ees Testes  si  les 
hommes  de  resfeorie  ne  s*eh  fussent  ^emparés.'  - 
r  Le  paysiabonde  eh  gnoiis,.en>ooQO(ras(x).et-en gazelles^ 
il  est  à  remarquer  que  ces  difféci^iies  «apèoesse  suivent 
cMrdinatpément  :  on  rencontre  .  aussi  Jbeàuidojup  :  de^  pin^ 
œdet(â);«LaMégétatioin  deyielil:  plù&ifortfi  à-mesure,  qu'on 
avfiincey  on  ne- trouve  cependant  énoorë  que  desiàj4>usr 
tesson  traverseun  espace  d'une  lieue  carrée,  quiavajft  été 
brûlé  par  les  naturels  pour  prendre  des  sauterelles  ;>btien- 
tot^aprèsyà^h.  i5  m.,  arrivée  au  prwnier^Rraal  des  Bas- 
sàutos.  Il  comsisteieh'Une  trentaine^  dé  hutids  construites 
%U  pied fd un  oo^eauen formé  dé  temibSsè^.AlVpproçhe 
desovoyageurs,  les faabitaosipi^nnentla'fuite^ et'vont oc- 
Quper  le  sômmettde  leur  petite; iktoutàgn^»  sur..larpciinte 
d^JaqtielV^  iU  saocrou|)i!sseht;  àia  aianière  des  siii^. 
Tcois  Béchuanaa  a^vaient  c^eodant  été  enwôyésen  ^yant 
pour  iès  rassurer;  toutefois  deux  jeutt^s  gens»  denire 
eiw  armés  4e  ^sagaies,  virirent  ptus  tard>à  la  isencontre 
de  l'^oLpéditiqn^  après  avoip.éte  aoci^eitlis  aitiioaileinest.» 
ils  lui^enli  renvoyés  âupioès  des;  leurs  ,  pour  isafSer- 
pir  Jeu?  courage*  Bientôt  les  «a(iiiiagas;slappiCQchèrent, 
reçttrent  quelques  poésens  et  eb  «.netour  apportèrent  du 
pain  et.de  la  bière  faits  avec-  du  blé  oafre.  Ils.  se-  Saitm^ 
tiaris^rent  si  bien. que  le.  soir,  hommes^  feiÀmes  et  «Eifans, 
tout,  le  village  enfin ,  descendit  au^Ueu  duicampem^it  et 
se  mêla  aux  gens  de  lescorte.  Leur  chef,  Rampes^  portait 
suspendue  à  son  cou  une  tabatière  d'ivoire  jolinïent  tra- 

(i)  Sans  doute  le  Goudous  Antilope  strepsiceros, 
(i)  Ce  terme  doit  être  une  erreur  de  co|}îéte,  car  il  ne  s'applique 
à  aucun  objet  d'histoire  naturelle. 


1 


(  3«3  ) 

vattlëe,  un  de  ses  ^l^jets  en. avait. une  p^ralle  laite  de 
pea\i  .de,giiou;  U  riyièfe  prèftd^  laquelle  on  campa»  est 
une  source  .$up|K>sëe  de  la^Moddev.  • 
,.  Le  ji^'IdiaFches  A  4  b*  3o  m^^  direction  £.  N.  £•  Ce 
jour^à,  mk  pcissa  iroxs  sources  reconnues  de  la  Moddet, 
cf^^^Jà^l  ^»  Ë.^(c  sortant  de.  quelques  coteaux&éleyés  qui 
air^ntétë  irus  yers  6'b«  à.uneidemi-Hettedanstla  direc- 
tion de  Sk  et  S.  £«  La.  première , ilraveraée à> 7  h.>4S  m», 
a  et^^appel^e  Demiraidei'BamiitSjpmUf.  à  isausè  des  «nom- 
breus^  cytises  qui eroissentsur^ ses  bords -; •  la  seconde , 
r^uconlrée  à  ^  hi  .5  m*'j  et  qui:e'st  j^eailteuse,.  a^té 
nQV^p^é^:Sieef^,^nvii:}  et  la  troisième,  passée  à  9  h. 
fo  i9«,  ireçut-le  notm  de.^rra^  Sprmfy  à  cause  de-.rherbe 
qui  -y  croit  en  ^bondwoe,  A:io  |v  on  traversa  laModdêr 
méoae,  dans  unendlroit.rocailleuxsd^un  grè^  dur  et  bocdé 
d'.iuimeni^  ro(4;i^rsi  dispos^  «ça  att^phUbéàtre.  Ses  eaux, 
4ui  sç  pnécipitefnt  d abood  de  c^fsadeien  cascade,  cou* 
lent,  ensuite  leAteolent  daâs^  1^  ft^nles  du>  terrain  «  Sa 
source  «primitive  i^'/çstqua  a  heures  de  ]à;,^u  côté  S.  E. 
Sfm  véritaWe  cpur^tit^  est  N.  O.  , . 
M<A.  %  h>.i$  m» ,  piyst^ge  d  ui^  b^*fond  planté  de  blé 
cafi^y  et  ap  mi^ut^s^plus  tard ,  .arrivée,  au  &raalilfimr 
it>^i(^<]titZÂi;^,  qui.  appartient  aucheCitf^^pri.  Gel>  homme 
voyait,  des  blancs  pour  la.  pre^diètefoisf  un. miroir  et 
uiiefuontreJ'amusài^eut  beaucoup  ainsi,  queson.peuplç. 
I^our  IciAT; donner  une  idée  de  ce. petit  objet  blahciqiû 
les  étopp%ait  tant,  par  son.  tin-tin  réfuté,  M.:Arbou$set 
l'appela  lUsatsi^  duiiiom  du  soleil,-,  dahà  Ibur languei  On 
détela  ^ur  la.>ive  d*uoe  nouvelle  source  de  la  Moider 
( JEli^oten  EUvier) ,  coulant  N;  O.  et  passant  au  pied  de 

Le  i5.  iPeâh»  37  m.  à  3  h.  5  m.,  voyagé  entre  le  N.  £. 

et  leN.N.^E.  •  •• 


(  3o4  ) 

Dans  l'espace  de  moins  d'une  heure  on  passa  trois 
sources  de  la  Modder,  Tune  à  9  h.  4S  m. ,  Tautre  à  10  h» 
10  m.,  la  deruière  à  10  h.  3o  m.  Toutes  trois^  coulent 
N.  O.  Quelques  heures  après  le  départ,  on  aperçut  au 
N.  N.  O.,  au  N.  E.  et  à  l'E.  N.  E.,  les  montagnes  de 
Tabantsou  et  de  Tamapatsoa ,  deux  kraals  considérables 
de  Bassoutos.  Arrivés  à  i  h.  lo-m.  en  vue  de  ces  monts, 
on  put  distinguer  très  clairement  dans  le  lointain  une 
chaîne  de  hautes  montagnes  s  étendant  du  S.  au  N. ,  et 
que  Ton  suppose  être  la  continuation  du  Siorm-Berg 
(Montagne  de  la 'Fëmpéte ).  Les  naturels  disent  qu'elle 
se  prolonge  jusque  dans  les  états  de  Musélékatsi.  Parve- 
nus au  pied  de  Tabantsou ^  les  voyageurs  envoyèrent 
deux  hommes  pour  les  annoncer,  et  plantèrent  leurs 
tentes  pour  y  passer  le  sabbat  du  seigneur. 

Le  dimanche  16.  Plusieurs  sujets  de  Moiisémi,  chef 
de  Tabantsou^  vinrent  visiter  le  camp.  Leur  chef,  après 
s'être  long*temps  fait  attendre ,  arriva  enfin  comme  on 
finissait  un  service  divin ,  fait  au  peuple  en  sichuan ,  par 
le  moyen  de  Tinterprète  de  l'expédition.  Introduit  dans 
la  tente  des  missionnaires,  il  accepta  un  Couteau  et  deux 
onces  de  tabac ^  mais  ni  le»  présens,  ni  les' démonstra- 
tions amicales,  ne  purent  lui  inspirer  de  confiance  :  il 
ne  comprit  rien  de  ce  qui  lui  fut  dit  du  but  de  ce  vojra- 
ge,  et  consentit  avec  peine  à  accompagner  les  voyageurs 
pour  leur  faire  voir  sa  ville.  On  n'eut  pas  plus  tôt  atteint 
la  hutte  du  chef,  que  toute  sa  suite  parut  partager  ses 
craintes.  Kalala!  kalalal  «  loin,  loin,  les  messagers  de 
Makatchain  »  ,  crièrent  les  sauvages,  dans  l'intention 
d*effrayer  les  missionnaires ,  qu'ils  prenaient  probable«- 
inent  pour  des  Korannas,  Il  faut  savoir  que  les  Korannas 
portent  partout  la  dévastation  et  l'épouvante  dans  ces 
contrées.  Brigands  insatiables,  réunis  en  troupes  de  huit 


(  3o5  ) 

a  vingt  cavaliers  y  pourvus  d  armes  à  feu,  ils  dispersent 
des  peuplades  entières  :  ce  sont  eux  qui  ont  enlevé  à 
Tabantsou  ses  bestiaux.  Tcimopatsba  en  eat.  privé  aussi. 
Les  autres  villages  dont  il  a  été  question  plus  haut  ont 
été  également  dépouillés  ;  et  .tout  cela  est  Toeuvre  de  ces 
méchans  hommes,  qui  refoulent  ainsi  loin  de  leurs  terres 
les  tribus  paisibles.  Ceci  explique  pourquoi  toutes  les 
peuplades  sont  perchées  sur  de  hautes  montagnes:  elles 
espèrent  s  y  défendre  plus  facilement  coiitre  ces  cruels 
ennemis.  Tabantsou  est  élevé  de  800  pieds  au  moins  au- 
dessus  de  sa.  base.  Les  environs  sont  peu  fertiles,  et  Veau 
y  manque.  Sans  ces  inconvéniens  graves ,  on  pourrait 
fonder  une  station. dans  cet  endroit ^  car  les  habitans  de 
Tabantsou  et  ceux  de  Tamapatsoa  réunis  formeraient 
une  population  d*un  millier  d*àmes. 

Ze  17.  Le  départ  ayant  tout-à-fait  rassuré  Mossémi, 
dès  qu'il  aperçut  les  waggons  daiis  la  plaine,  il  vola 
vers  les  voyageurs,  dans  le  but  sans  doute  de  leur  voir 
tirer  quelques  pièces  de  gibier. 

De  8  h.  3o  m.  à  1%  h.,  £.  —  De  la  h.  à  a  h.  4o  m. , 
N.  E,etN. 

Le  pays  parcouru  est  presque  partout  brûlé,  et  of&e 
un  aspect  désagréable  :,on  ne  voit  de  tous  côtés  que  de 
grandes  collines  noires,  sans  un  ruisseau.  A  s  heures  ee^ 
pendant  on  rencontra  une  petite  source,  et  tout  près 
d'elle  un  kraal  nonuné  Lochoron ,  habité  par,  une  cen- 
taine d'âmes.  Le  chef  apporta  des. ci  trouilles  excellentes 
qu'on  luiacheta.  Près  du  village  on  vit  deâ  milliers  de  cor- 
beaux. Leur  nom  est  resté  à  la  fontaine.  Toutes  les  es-. 
pèces  de  ce  genre  d'oiseaux  vivent  en  grand  nombre  dans 
ce  pays,  principalement  les  corbeaux,  les  corneilles,  les 
pies,  et  les  casse-noix,  dont  la  voix  sonore  est  surpre- 
nante. 


(  3o6  ) 

Le  rÇ.  De 9 h.  35  m.  à  l'ah:  7  m,,  E.N. E.  —  Deih. 
3o  mî.  à  2  h.  35  lïii,  E.  W.  E; 

A  '9  h.  3o  m.  ^  on  aTàit  Mt)^  -drèiteuiiè  riVîère*'dotit 
l€s  eàuïpamissaient  et  disparaissaient  attert]fàtiTemënt,'et 
formaient  en  sei^ïeiitanÉ  wnë  foiilede  petits  làés -de  tontes 
le«  formes.  Elle  fiit  appelée  ia  Z^rie  y  à  causé  de  la  quantité 
prodigieuse  de  ce^'s^tmàù&ijui' fréquentent  ^e^'bord^. 
^  A  àom.  d^ià's'élèvë  sur  uri  vaste  plateau  y  du' côté^dii 
S;  E. ,'  un  kraat  de  Bassôutos,  appelé  Uniparané;  Sofi  cKéf 
se  nonmie  MossL  Oh  campa  a  demi^héui^e  dé  ce  kraal; 
{^Us^i  ptest[iie  tous  i  lès  hbmiiies ,  au  nombre  d'une  cen- 

•  .  .  r 

taihe ,  vinrent  au^  i^jaggoiis.  Ijc  chef  ayant  reçu  une  poi- 

•  •     •  .  •  * 

gnée  dé  se),  la  porta  aussitôt  à  sa  bouche  et  rMnercia 
afvec  reconnaissance.'  '    •      '  »• 

[je  19.  Toute  la  nuit'précédenteon  entendit  le  èri  des 
chakàlset  de^  tigres,  et  en  effet ,  on  sut  le  matin  qu^ihie 
brebis»  avait  é|é  dévorée,    *  •'         -        ):  j       ?:    ^ 

'Le  terrain  est  tellement  crevassé,  qu'il  fuftlriipd^sible 
d arriver  en  waggon  à  deiixkrâals  dieKbûlasbù  Mêtâ>é- 
ièsy  situés  N.  E.  Il  fallut  alleries^  vilsitéi*  àpiè  L'un 
d*eux,  nommé  Kugnanane  j  est  situé  au  sommet  de  la 
montagne.  Son  thëf  est  Mieussïgnànàne.  L'iautre,  quAest 
situé  *plus  bas  et  un  pela  sur-la  gauche,  s  appetlé'JlftA>ù/zi^ 
Mm  Son  chef  esl  (Tâ/Zi^.  C'est  un*  Vièillai^d  rcfnHài^uàBTe 
p^r  son  beiau  maîMièn^  sa  taiUè  hàtieè^sàFtAeèftà^'iè. 
Non  Mît  àeMùÂuàtlem  est  un  iatutte  kraal  deljfétébétès, 
ntonïmêTabanàkugnanane,€ies  trois  endroits  i^hi^  pëtl* 
vent  renfeltnel*' environ  3bo  hommes  qui  fiirëïft  chassés 
autrefois  de  leur  pays  par  le  éruél  Chakû  et  vînreht  s'é- 
^bw  dans  ces  Contrées,  où  ils  sont  détestés;  aussi  fei- 
gfient4I»  de  naVoir  aucun  rappdrl^avee  le  peuple  des 
Zodlas;  mais  tout  les  trahit ,  leurs  hitoéurs,-  létirs  trafts, 
leur  langage,  qui  sont  les  mêmes  que  ceux  de  ces  der- 


(  ^o7  ) 

niers.  UsouelliiTarit  leUéoEifrefleihatf^  lescitroiiUléSy  'es  me- 
lons, cmnme  tous  les  Bédiuanes  vus  parles  missionaaivesi 

De  jnémeqoe  tes  sujets  de.Muft^lâcatfiîyîIsponeMi 
pour  ▼étement  u»e  «impie  peaii  suf*  les  ejMmlesj  et  y  à 
lexceptioades  femmes^  qais'habiieiit  uo  peu  plus'dëoem^ 
nient,  ils  pàtaissent  aTûir.bâen  -ménté  le  kicmi  de  Kal^ 
Cafers  ou  Cqfreâ  nus  que  lewur  dounioit  .leurs  vDisiot.    . 

L'œil  des  Ga^esi  nus  est  cruel  ab  léroce  ;  )wt  ^jûo^ 
nomie  a  quelque  chose^de.Tomahesquey  maifr>detrès 
dësagi'éable.  I1&  diffèrent^  soua  foui  left  ràppc)rt8>  des 
Basàautos  j  q«n  sont  doux  et  laffabies  quant  au  caracftètfey 
et  dont  le  tètenient  coBsiste  en  deux  grandes  pdaux- dont 
laae  cÀo^âleurs  épatiles.et  Tautre  retombe  sur  le  de^ 
Tant  du'corps^^  i 

.Quant  «' la.  difiensotoe  du  langage  des  <d^x, tribus  y 
Yoid  un  tableau  comparatif  de  quelques-uns  des  mots 
des  deux  langues ,  recueillis  avec  beaucoup  d'attention  : 

Zoulas  on  Méiébelès.       Béchuanas  ou  Bassouiùs.         Frarifaîs, 

OnolLope  -  Hogobe  Pain. 

Nkabel  Komo  Boâof. 

Olekank  LetsftOn  SaleiL: 

Omokhendo  Astagiâ  Sagaie. 

Kosi  Monina  et  Kossl  Chef. 

Opernlu  et  SetuU  ,  Morimo  Diei^. 

La  plupart  des  mpts  de  la  première  colonne  ont  été 
donnés  par  Mous$ignanane^  et  ils  ne  diffèrent  aucune- 
ment de  ceux  rapportés  de  chez  Musélékatsi  par  le 
frère  P^lli^sier.  Deux;  ou  trpis  sont  reconnus  ^ur  être 
entièrement  cafres,  tels  que  uimang  et  Onokope^  ce  qui 
sert  à  confirmer  l'opinion  que  les  Zoulas  du  nord  sont 
sortis  dé  ces  contrées-ci^  mais  on  ne  peut  découvrir  ni 
dans  quel  tj^mps  pi  dans  quelles  conjonctures. . 

A  Mokuatlem,  l^s  voyageurs  s'arrêtèrent^  pour  con- 


(  3o8  ) 

sidérer  la  belle  chaîne  de  montagnes  aperçue  le  1 5  et 
qui  en  ce  moment  était  tout*à*fait  en  fiice  d'eux  et  se 
mcmtrait  couverte  de  neige.  Elle  court  du  S.  au  N.^  ce 
n'est  assurément  que  la  continuation  du  Storm-Berg. 
Les  chasseurs  de  l'expédition  rappelaient  sous  ce  nouveau 
point  WiUe^ergj  ou  montagne  Uanche.  Il  était  &cile 
de  voir  à  la  simple  vue  qu'elle  est  plus  haute  que  le 
Sneu^v-Bergy  qui  pourtant  est  élevé  de  6,000  pieds  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer.  (i) 

«  Jusqu'ici,  dit  M.  Arbousset,  nous  avons  marché  60 
«  heures  et  pancouru  environ  3  degrés  (5o  lieues)  en 
«  ligne  directe;  d'après  cela  il  est  très  possible  que  le 
«  docteur  Philip  ait  placé  cette  chaîne,  qu  il  ne  £ait  que 
«  supposer,  un  peu  trop  près  de  la  mer^  sur  la  carte  qui 
«  accompagne  son  ouvrage  de  Recherches  sur  le  sud  de 
«  t  Afrique^  Mais  je  n'ai  eu  ni  le  temps  ni  les  in3trumens 
«  nécessaires  pour  résoudre  cette  question  luissi  întéres- 
«  saute  qu'utile,  et  qui  déterminerait  d  une  manière  cer- 
«  taine  la  vraie  position  géographique  de  ces  montagnes 
a  encore  ignorées.  » 

Le  lieu  où  l'on  campa  semble  propre  à  l'établifiaeinent 
d'une  station.  Le  sol  y  est  bon  on  y  trouve  de  l'eau  et 
du  bois. 

Le  20.  De  7  h.  43  m.  à 9  h.  35m.,S.O.  —  De  9  h.  35  m. 
à  10  h.  33  m. ,  S.  —  De  10  h.  33  m.  à  i  h.  3o  m. ,  S.  E. 
—  De  I  h.  3o  m.  à  3  h.  45  m.,  E.  S.  E. 

Au  moment  de  dételer  on  apprit  qu'à  une  demi-heure 
de  marche  sur  la  gauche  était  un  kraal  considérable  de 

(i)  Les  monts  Witte-berg  sont  la  continuation  des  monts  Storm« 
berg  (monts  des  Tempêtes),  qui  sont  eux-mêmes  une  suite  du  Sneuw- 
berg  (  montagne  de  Neige).  Les  natifs  font  continuer  la  chaîne  jus- 
qu'au-delà dû  Molopo  dans  la  direction  N.  tl  est  probable  qu'elle  ya 
se  joindre  à  celle  qui  traverse  les  royaumes  de  Sofala  et  de  Sabîa. 


<3o9) 

fiaasootoA  appelé  McuffMane^  il  fat  visité  le  lendemaîii 
par  les  frères  Casalis  et  Gosselin,  ils  y  trouvèrent  ado 
individus  environ  ;  le  chef  Gogola  leur  a  fait  quelques 
abjections  contre  la  religion ,  auxquelles  les  frères  ont 
répondu  et  il  a  paru  satisfait, 

Mosfaeh  ayant  appris  que  des  missionnaires  venaienc 
chez  lui,  envoya  deux  messagers  au-devant  deux 
pour  leur  enseigner  le  chemin  et  leur  dire  qu*ii  aérait 
venu  en  personne  à  leur  rencontre,  s'il  n'eût  pas  cr«»i 
une  attaque  de  la  part  des  Korannas. 

On  marcha  3  fa:  E.  S.  E.  ;  mais  en  faisant  mille  dé- 
tours, Adam  ayant  appris  aux  missionnaires  que  des 
ManMtis,  gouvernés  par  une  régente  nommée  Mokuatsi, 
habitaient  à  une  journée  de  cheval  de  là,  ils  crurent  im- 
politique de  les  visiter  avant  d'avoir  vu  le  chef  des  Bas- 
soutos,  qui  après  les  avoir  vaincus  il  y  a  i8  mois  dans 
une  bataille,  les  rendit  ses  tributaires. 

Le  22.  On  marcha  de  lo  h.  3o  m.  à  a  h.  4^  m.  S.  E. 
—  De  3  h.  à  3  h.  lo  m. ,  et  de  3  h.  17  m.  à  4  fa*  S. 

A  a  h.  10  m.,  on  rencontra  une  fontaine  aux  environs 
de  laquelle  le  sol  est  d*une  fertilité  étonnante  et  qui 
fut  nommée  Freugt-iear-Fonteîn^  ou  source  fertile.  Un 
kraal  de  Bassoutos  nommé  Massité  se  trouve  à  une  lieue 
de  là,  on  tâcha  d  y  arriver  afin  de  pouvoir  évangéliser 
les  habitans  le  lendemain  dimanche,  ce  qui  fut  iait.  Us 
habitent  au  pied  d'un  mont,  du  flanc  duquel  s'échap* 
pent  quatre  fontaines  dont  deux  sont  fort  abondantes, 
il  fut  nommé  fFaterbetg  ou  mantagne  des  eaux;  l'une^ 
de  ces  fontaines  tombe  en  cascades,  ce  qui  n'est  pas 
oommun  en  Afrique.  Ce  bel  endroit,  jadis  habité  par 
4e8  Zottlas,  pourrait  devenir  une  station  iniportante,  at- 
ftendu  les  avantages  du  sol;  on  y  trouva  quatre  ou  cûaq 


(.3io  ) 

krtials  dëserts  j  et  dans  le»  champs ,  étaient  épars  ^  ejt 
ià  quelques  crânes  humains. 

Le  a3.  Dimanche. 

Le'^4.De gh,  20m.  à 9 h.  4S  m.,marchëE.S.  £•  —  De 
gli.  45  m.  à  10  h,  17  m.,  E.  N.  E.,  —  De  10  h.  3o  ra. 

:  Avant  10  heures  du  maiîn ,  on  aperçut  du  haut  d  un 
plateau  la  rmère  Ccdédony  VunA  des  principales  sources 
dbi  fleuve  Orange.  M.  Arbusset  s'approcha  de  ses  .bords 
et  en  suivit  le  courant  pendant  une  petite  heure. 

'Le  Calédon  prend  sa  source  dans  les  montagnes 
hlanches  et  coule  lentement  du  S.  (X  au  N.  £•  dans  un 
lit  profond  et  sablonneux.  La  rivière  est  bordée  de  saules, 
qui  7  croissent  naturellement,  et  sur  lu  rive  droite  se 
trouvent  de  petits  bosquets  que  fréquentent  de  nom- 
breux oiseaux  parmi  lesquels  on  reconnut  le  flammant 
et  rhirondelle.  Le  passage  des  rivières  d* Afrique  est  en 
général  pénible  €t  difficile.  Pour  traverser  Y  Orange  il 
-avait  fallu  se  jeter  à  la  nage  et  saisir  à  deux  la  litière  des 
bœufs  afin  de  leur  aider  à  traverser  le  fieiive.  Ici  égale- 
ment il  fallut  prendre  l'un  un  pic,  l'autre  une  pioche  et 
ouvrir  un  chemin  à  travers  des  remparts  de  sable;  mai- 
gre ces  précautions  le  waggon  des  missionnaires  resta 
au  milieu  de  l'eau  jusqu'à  ce  qu'un  attelage  frais  vînt 
l'en  tirer.  Le  timon  de  la  voiture  d'Adam  se  rompit  au 
ibrt  du  travail. 

Le  a5.  La  journée  fut  employée  à  réparer  les  dom- 
^mpiges  soufferts  la  veille;  on  fit  aussi  des  maillets,  é^s 
manches  d  outils  et  T^n  recueillit  dans  les  champs,  du 
-quarz  de  toutes  les  espèces.  Les  pierres  siliceuses  sont 
très  communes  dans^oes  contrées,  un  hyaUn,  une  aroé- 
thyste,  une  fausse  topaee  et  quelques  fragmensdegi^ 
ck>nt  se  composent  presque  touteslesnimMagiies  vtiitaes 


(  3"  ) 
ei  quelques  autres  objets  de  géologie  plus  ou  moins  cag- 
neux furent  réunis  pour  étra  envoyés  au  musée  de 
Paris. 

Le  26.  On  traversa  deux  sources  de  la  Calédon  :  Fune 
«ouïe  E. ,  la  seconde  E.  S.  E.  ;  celle-ci  est  restée  sans 
nom;  la  première,  plus  considérable,  fut  appelée  Stenie) 
du  mot  hollandais  Steen,  pierre,  à  cause  des  énormes 
rochers  degrés  sur  lesquels  elle  roule  ses  eaux. 

On  campa  à  gauche  d'un  kraal  considérable  de  Bas* 
soutos  nommé  Litsoneîn,  chef  Chatchane.  Les  habitans 
en  foule  vinrent  aux  voitures  féliciter  les  voyageurs  de 
leur  arrivée. 

Le  27.  On  découvrit  de  loin  la  montagne  de  Tfuan  sur 
laquelle  Moshesh  habite  avec  son  peuple.  La  rivière  près 
de  laquelle  on  campa  après  avoir  marché  E.  S.  E.  toute 
la  journée  est  une  source  considérable  de  la  Calédon  et 
comme  celle-ci  elle  est  bordée  de  saules,  c*est  pourquoi 
on  rappela  ]a  Saule,  Son  Ht  est  profond  et  sablonneux^  et 
«on  courant  est  N.  E. 

Le  (ils  du  roi  des  Bassoulos,  envoyé  le  24  en  embas- 
sade  près  des  missionnaires,  se  retira  le  soir.  Il  crai- 
gnait son  père,  qui  lui  avait  recommandé  au  moment 
de  partir,  d'amener  les  voyageurs  sains  et  saufs,  et  Tavaît 
rendu  responsable  du  mal  qui  leur  arriverait;  voilà ^ 
disait-il  avec  effroi  qu'une  des  voitures  est  cassée  ! 

Le  28.  Arrivée  à  Bossiou  ville  capitale  du  royaume. 

Les  Bassoutùs  reçurent  les  missionnaires  conunedeft 
bienfaiteurs.  Moshesh  ne  négligea  rien  pour  leur  prout 
ver  la  joie  qu'il  éprouvait  de  leur  arrivée.'M.  Casalis 
avait  devancé  les  voitures  afin  de  saluer  Moshesh  au  nom 
de  ses  frères»  Lorsqu'il  fut  parvenu  à  unquart  de  llèue 
delà  montagne  sur  la(|uetle  la  ville  est  située,  il  aperçut 


1f  4i^  ) 

•une  foule  immense  qni  cherchait  à'^dÀ^ouvitr  Véirang^r 
dans  la  plaine.  De  fortes  décharges  de  ftisiis  se  suroé» 
daientsans  interruption  au  milieu  des  acclamations  de 
la  multitude.  Arrivé  au  pied  du  coteau,  il  dut  descendre 
de  cheTal,  pour  gravir  les  rochers  qui  le  séparaient  en- 
core du  roi  Bassouto.  Aussitôt  quil  fut  près  des  pre- 
mières huttes,  un  profond  silence  s'établit  et  quelques 
indigènes  s  avancèrent  pour  le  conduire  près  de  Mos- 
hesb.  11  le  trouva  assis  -surfine  natte,  au  milieu  de  ses 
>conseiller&4  le  roi  lui  tendit  la  main  d'un  air  affectueux 
etlln-viia  à  prendre  place  à  son  càté;  un- serviteur  loi 
apporta  un  pot  de  bière  et  quelques  bâtons  de, canne  à 
sucre.  La  conversation  s'engagea,  el  le  roi  dit  au  mis- 
sionnaire: «  Si  vou«  consentez  à  demeurer  avec  moi, 
vous  m'apprendrez  à  connaître  votre  Dieu  ;  mon  pays 
est  à  votre  disposition;  bâtissez,  cultivez  comme  vous 
le  jugerez  à  propos;  je  veux  rassembler  tous  mes  sujets 
et  m'établir  auprès  de  vous.  Lorsque  vous  vous  serez 
tin  peu  reposé,  nous  partirons  ensemble  pour  aller 
chercher  un  emplacement  convenable.  » 

Gela  dit,  Moshesh  se  lève,  place  M.  Gasalis  à  sa  droite 
et  le  conduit  vers  sa  hutte;  le  peuple  suit  à  vingt  pas 
de  distance,  une  femme  récite  à  haute  voix  les  louanges 
du  fils  de  Mogachane.  Arrivé  près  de  la  demeure  royale, 
le  chef  fait  appeler  tout  le  sérail  et  présente  Tétranger 
4  chacune  de  ses  femmes;  elles  étaient  une  trentaine 
outre  la  reine  légitime  qui  jouit  de  grands  privilèges  et 
demeuve^à  part  dans  une  hutte  particulière.  Cette  céré- 
raonie  termina  la  visite; -les  Toitures  étaient  arrivées  au 
pied  de  la  montagne  et  le  voyageur  demanda  au  roi  la 
^rmission  de  rejoindre  ses  amis. 

Le  ap.  Lendemain  de  l'arrivée  k  Bossiou.  M.  Arbous* 
Bet  ifot  vfisiter  la  ville.  Elle  est  bâtie  sur  4ine  monta* 


(3.$) 

gne  &  grès,  haute,  escarpée^  longue'  de  6[ooo  toises 
Mir  5  à  600  centSvde  largeur  environ,  et  faisant  suite  à 
la  chaîne  des  montagnes  blanches.  iSo  huttes  au  centrei 
puis  de  nombreux  Kraais  tout  autour,  voilà  à-^peu^près 
de  quoi  se  compose  cet  endroit.  A  droite  s-élère  une 
pyramide  naturelle  de  deux  à  trois  heures  de  circonfé- 
rence, ce  qui  donne  à  ce  lieu  un' aspect  fort  remarqua- 
ble» Le  nombre  des  habitans  de  Bossiou  en  de  5oo  au 
moins,  ce  qut  passe  atr  sud  de  l'Afrique  pour  une  po^^ 
pulation  considérable.  Dans  les  montagnes  environnan* 
tes,  on  compte  une  trentaine  de  villages  sans  j  com- 
prendre eeur  déjà  mentionnés  ci-dessus,  et  qui,  ainsi 
que  ces- derniers,  sont  tous  sous  la  puissance  de  Moshesh. 

Mosfaesh  est  un  homme  de  belle  taille;  il  a  une  figure 
à  la  romaine,^  le  visage  ovale,  le  nez  aquilin,  un  peu 
aplati,  le  menton  long  et  le  front  proéminent.  Son  œil 
est  vif,  sa  parole  animée  et  sa  voix  rauque.  Il  est  gra- 
cieux dans  toutes  ses  manières,  et  son  sourire  a  de  là 
bienveillance.  Il  est? maintenant  dans  la  vigueur  de  l'âge, 
etparaît<Kspdséà  toute  espèce  de  sacrifices  pour  l'amour 
de  la  civilisation,  dont  il  est  grand  admirateur. 

Les  Bassoutos,  en  général,  sont  de  beaux  hommes-; 
leurs  mœurs  spnt  douces  et  paisibles  :  ils  ne  sont  pas, 
comme  les  Gafres,  disposés  à  la  violence,  mais  en  échange 
ils  sont  un  peu  paresseux.  Ils  cultivent,  comme  on  Va 
déjà  vu,  le  blé  cafre,  les  courges,  tes  nielons,  la  canne 
à  sucre,  le  blé  de  Turquie,  presque  tous  le  dacha  (i)^ 
qu'ils  prennent  en  poudre^^  et  quelques-uns  le  tabac  pror 
prement  dit. 

Les  femmes  réduisent  le  blé  cafre  en  farine  par  la  près* 
sien  entre  ààxa,  grès,  purs  elles  le  pétrissent  grossière* 
•  .'"'■'  *  ' 

(t)  Espèce  de  iiareotî^qae  assez  «etl^  . 


CM) 

m^t  à  l'eau  froide  et  le  font  en»juite  bouillir  dans  un« 
«spèce  de  poterie  de  faïence  iudigèuef  ainsi  apprêté^  il 
est  mangé  sous  forme  de  pain.  ' 

Le  même  grain  fermenté  ^  cuit'  dans  Teau  et  tamisé 
dans  un  sac  de  |onc,  produit  une  bière  forte  et  très  m* 
fraîchissante. 

Les  huttes  des  Bassoulos  ont  la  former  des  ruches 

d abeilles;  ils  les  construisent  avec  des  roseaux  et  les 

recouvrent  de  nattes.  Gomme  elles  se  trouvent  trop  pe« 

tites  pour  contenir  les  provisions  de  leurs  habitans,  les 

naturels  se  façonnent  des  paillassons  où  ils  mettent  leurs 

récoltes.  Ce  ,peuple,  et  tous  les  Béchuanas  en  géhéral|. 

ne  connaissent  pas  Tart  de  tanner  tel  qu'il  est  pratiqué 

en  Europe;  mais  ils  ont|  pour  la  préparation  du  cuir^ 

des  procédés  à  eux,  fort  simples,  et  qui  leur  réussissent 

tyès  bien.  Sept  à  huit  individus  s'agenouillent  à  terre 

autour  d'une  peau  qu'ils  ont  préalablement  laissé  trem* 

per  dan^  l'eau  froide,  et  chacun  d'eux,  la  saisissant  for^ 

tement  avec  les  mains^,  la  tire,  la  presse,  la  refoule  en 

tous  sens,  en  poussant  des  cris  aigus  pour  s'anifa^  à 

l'ouvrage.  Ils  parviennent  ainsi  peu-à-peu  à  l'anoollikT  et 

à,  la  rendre  propre  à  être  portée  sur  les  épaules  en  guise 

de  manteau ,  ou  à  être  façonnée  en.  forme  de  sac. 

.    Les  Bassputos  ignorent  leur  origine.  Mqsbesk  dîaait 

jun  jour  à  ce  sujet  :  «  J'ignore  d'où  nous  rsommes  venus  ; 

ce  que  je  sais,  c'est  que  Dieu  nou^  a  mis:  depuis  fort 

Iong*temps  dans  ce  pays  »  ;  puis  il  ^ijoUtail  :  «  Nous 

sommes  sortis  des  roseaux  de  la  fontaine.  ». 

Un  sérieux  examen  de  Bossiou  et  de  ses'  environs 
ayant  convaincu,  les  voyageurs  que  C0t  endroit  n'était 
nullement  pi'opre  à  la  fondation  d'un4^  station  mission- 
naire ,  ils  redescendirent  à  leurs  voitures  suivis  de  Mo- 
shesh,  avec  lequel  ils  avaiient  eu.  placeurs  entretiens. 


'     (  3*5  ) 
L6  soir,  après  avoir  fait  leur  cuisine  «ous  aes.ye^x^tb 
lui  firent^signe  de  venir  «opper  avec  euX)  cè4|uile  cqiu*. 
bla  de  joie.  Adam  aussi  fut.  invité.  La  cruche  servais  d». 
siège  h  rpQ  d^ei|X|.  et.  ua  peut  tabauret  à  l'autre*  Quant 
aux  missionna^i^e&y  ils  avaient  cba.cuo^  une  chaise^  AL  Ar* 
bpusset  servit^ à. manger  au  roi  daqs  uneouyette,  et  à. 
Adaozdans  le  couvercle  de  ia  soupière,  n'ayant  en  tout, 
que  trois  assiettes.  Mieux  fournis  des  objets  nécess^res. 
à  la  vie,,  ils  eussent  pu  passer  pour  des  richards  aux 
yeux  de  ces  bonnes  gens.  Le .  prince,  prend  sobrement, 
son  repas,  se  fait  servir  le  sucre  dans  la  main,  et  boit 
son  thé  non  suci^éa&n  de  mjeux.S4V0urer  le  .doux.sipr^ 
l!Rmer*,U  ap^Xelle^e^sujEter^pn  i(ilsietp^rtag^  ;i^vec{  luL  I^e, 
repas  se  tern[»i|n^.p$ir,  une  prière,. et  Moshesh  en  pariit 
fort  content.  Deux,  heures,  après^  pendant  qu'assis  a^- 
tour  du  feu  {)es  n»i$siç,i^inaires  faisaient  lire  et  chanter 
leurs  gens,  le  roi ^  qui  trouvait  cela^fort  beau,  voulut  y 
prendre  part  :  on  lui  fit  répéter^  tant  bien  que  nial|  en 
battant  la  mesure,  un  c;intique  de  louatiges  au  Seigneur, 
enholl^ndajs^puîsles  voyatgAurs  seretirèrent  dans  leur^. 
waggons..l.es  ,domesûquf  s^,  et  1^  B^s^utos  qiii  put  le^ 
caractère  très. g^ixéreux,  pas$èrent  une.partif'  de  la  iiuit 
à  faire. OuiriQ  4*^  U  viande.etàila  manger  tous  ensemble*. 
l^s.i^fidigèp^.i^sHU^^^g^ÎBpf^u^  ^  av^int  çte  s'e^dpjçmir^.^ 
il&  <ihtn»^wt^^i'chm^V  Wich^n^a.  guerrière  des  Zou^s;,. 
QaeU|iies,voix;. 

:  »    «JeTCuxlaÎTeiaigoerrei  t       •  .  :  ', 

D-antrea  répondettiL': •■.;'•-  -  t-- ■.  y,    ,  ;i 


(  3id  ) 

'  Le  lendemain  dimanche,  attendu  la  grande  quantita^ 
de  neige  qui  était  tombée  ta  nuit,  et  le  mauvais  temps 
qu'il  faisait  encore,  les  missionnaires,  bien  quîls  eussent 
désiré  que  le  peuple  de  Bossiou  descendit  dans  la  yaUee, 
prirent  le  parti  de  monter  à  la  ville,  ce  qui  plut  beau- 
coup à  Mosfaesh  ;  il  fit  appeler  beaucoup  de  monde , 
Baiasf  bassain!  hommes  et  femmes.  On  leur  annonça 
en  termes  dairs,  et  aussi  simples  que  possible,  la  venue 
du  fils  de  Dieu  au  monde.  Les  cinq  ou  six  cents 
auditeurs  de  ce  prêche  parurent  étonnés  comme  si  un 
bruit  merveilleux  eût  frappé  leurs  oreilles,  mais  sans 
qu*on  pût  croire  qu'ils  en  comprenaient  le  sens.  Nésm- 
moins  le  roi,  prenant  la  parole  avec  feu  après  le 
prédicateur,  en  dit  beaucoup  plus  que  lui,  et  avertit 
ses  sujets  qu'il  était  résolu  à  aller  avec  les  missionnaires 
chercher  un  lieu  convenable  pour  leur  établissement, 
et  qu'ensuite  il  s'y  transporterait  avec  tous  les  siens.  En 
même  temps  il  fit  de  violens  reproches  à  son  Faiseur  de 
pJuie  de  ce  qu'il  n'avait  pas  amené  Mogachane  son  père  ; 
non  que  la  Vieillesse  soit  fort  honorée  chez  ces  peuples, 
àir  ils  ont  une  telle  peur  de  la  mort,  qu'ils  éloignent 
d'eux  tout  ce  qui  la  rappelle,  et  chez  eux  un  homme 
disparaît  sans  qu'on  en  sache  rien  :  ses  proches  Tenter- 
rent  en  cachette;  il  ny  a' que  ceux'  qui  meurent  8«ir  ta 
diamp  de  bataille  dont  te  corps  reste  san^  sépulture* 
Mais  Moshesh^paraît  âncère,et,  dans  cette eircxmstanee, 
il  eût  sans  doute  désiré  que  son  père  nous  entendît. 

Ce  /{ai/z-iTio^^r  (Faiseur.de  pluie)  est  le  premier  que 
les  voyageurs  aient  rencontré  sur  leur  route.  On  ne  croit 
guère  à  Tefficacité  de  son  art;  maisi^omme  Bossiou  est 
un  endroit  considérable,  il  y  remplit  ieè  fonctions  de 
hérault  public  et  de  commissaire  de  police.  C'est  liti  i(ui 
est  chargé  d'entretenir -1» pp^op^eté  «dana^Ja  viiie.  Il  cM 


(  3»7  ) 
aififiiUé  de  7  à  8  coUîers  prtissés,  et  sur  là  téie  H' porte 
un  plumet  &it  avec  des  vessies,  signe  préseiratif  de  toul 
mel.  Au  temps  que  la  furie  Tinspire,  il  ne  cesse  de  crier 
umpa!  umpai  en  levant  en  Tair  ses  deux  mains,  qu'il 
ouvre  et  ferme  ahemativeinent. 

Les  Bassoutos  portent  tous  de  ces^colliers  de  verroterie 
ou  de  cuir  ;  les  phis  riches  ^ont  en  cuivre  avec  des  bra- 
celets de  même  métal  ou  de  vessies,  autant  qulls  peu- 
vent s'en  procurer.  Cet  usage  n'est  pas  commun  aux 
femmes;  mais  en  revanche,  elles  se  tatouent  la  figure 
et  les  bras,  et  se  frottent  le  corps  avec  de  la  craie  rouge; 
celles  qui  ont  le  plus-d'embonpoint  sont  regardées  comme 
les  plus  belles. 

Le  mardi  n  juillet.  II  tomba  beaucoup  de  neige, ce  qui 
empêcha  le  dx^piirt.M.  Arbousset  ayant  monté  à  la  ville, 
j  trouva  dix  Cafres  proprement  dits,  venus  à  Bossiou  de 
dix  journées  de  là ,  dans  le  but  de  faire  des  échanges» 
Ils  se  disaient  sujets  de  Tikani(i),  chef  très  puissant 
résidant  dans  une  ville  qu'ils  appellent  Matlakeinou  Mos- 
signasse^  c'est-à-dire,  selon  leur  propre  interprétation  , 
Grande  mer  a  i4  sommeils  de  Tluariy  E.  N.  E.  Ce  Tîlanî 
est  le  frère  deChaka,et,  par  parenthèse,  son  meurtrier. 
Musélékatsi  n'est,  qu'un  sujet  révolté,  qui,  après  s^étre 
fait  un  grand  parti,  s'est  retiré  vers  le  nord.  On  apprit 
encore  des  voyageurs  cafres  qu'à  3  journées  de  marche 
E.N.  E.,  plus  loin  que  Matlakein,  on  aperçoit  Ta  mer, 
qui ,  d'après  ces  renseîgnémehs,  serait  encore  à  17  jour- 
nées de  maLTche  de  Bossiou. 

Le  ZjmlleU  Dès  ie  bon  malin,  Moshesh ,  solKciié  de 
partir  y  7  consentit.  De  2  h.  à  à  h.  5ï  m. ,  on  miM:cl>a^O. 

X^  Fttk«MéiMiitlemém»c|«»Dbgaa»Voy..a*M^#vt>/B<H^^    ; 


(  3i8  ) 

f^De  3  h.  à  S  h.  3o  m.,  S.O.  A  a  h.,  on  avait  traveraé  iina 
source  de  la  Calédony  coulant  S.  O. 

i>  4  D«  9  h.  3o  m.  à  I  h. ,  S.  O.  -^  De  I  h.  à  x  h.  ao 
m. ,  S.  et  S.  E, ,  —  de  a  h.  3o  m.  à  4  1^  3o  m.,  S.*0. 

A  une  heure  on  avait  en.^ue ,  au  S.  E. ,  un  beau  mont 
bordé  d'une  large  colline,  au  milieu  de  laquelle  serpente 
une  eau  assez  abondante,  mais  qui  {^lus  loin  se  perd' 
dans  des  creux  quelle  rencontresur  son  passage*  Tout 
le  monde  jugea  que  ce  lieu  était  un  fort  bel  emplacement^ 
et  Ton  s*y  serait  peur  être  arrêté,  ai  le  roi  n*en  eût  pas 
eu  un  autre  en  vue.  Ce  dernier  endroit  pourtant  ne  réu- 
nissait pas,  à  beaucoup  près,  les  avantages  du  prenûer,. 
et  Moshesh  lui-même  en  convint,,  une  fois  qu'il  Teut 
mieux  examiné.  Il  fut  donc  question,  après  quatre  heures 
de  marche  au  N.  O.  y  de  revenir  au  mont  abandonné  la 
veille  à  regret.  Muis  pour  satisfaire  le  roi,  il  fallait  y  re- 
tourner de  suite  et  ne  le  plus  quitter.  Comme  la  plus 
grande  partie  des  bagages  des  missionnaires  était  à  Phî- 
lippoUs,  ils  décidèrent  que  deux  d*entre  eux  resteraient; 
mais  avant  de  prendre  cette  détermination  extrême,  ils 
demandèrent  au  chef  s'il  serait  disposé  à  leur  donner  une 
douzaine  d'hommes  pour  rester  avec  eux.  «Oui,  répon- 
dit-il aussitôt,  mon  (ils  aîné  et  toutes  les  productions  du 
pays  sont  à  votre  disposition.  —  Eh  bi^n!  répartit 
M.  Arbousset,  à  cette  condition,  notre  résolution  est 
prise,  le  frère  Gosselin  et  mol  nous  restons  ».  Aussitôt 
cet  homme ,  comme  inspiré  du  ciel,  se  lève,  et,  avec  .un 
sentiment  profond,  il  s  écrie  :  «  Maip tenant  je  croi^  QU  il 
y  a  un  Dieu,  car  une  trop  grande  bénédiction  tombe 
sur'môî;  je  ne  croyais  -pas  qùèM  fikr sék^iènsemèht  4|ue 
vous  voulussiez  rester;* 

On  se  remit  en  route,  et  Ton  revint  à  lendroit  choisi 
pour  y  fonder  la  stalioi^  La«|Oiila§ne  a6>4»vploiige  Uès 


léin  au  S.  E.,  et  de  son  flanc  s'échappent  de  quart  d'heure 
en  quart  d'heure,  cinq  belles  fontaines  qui  vont  arroser 
lÉn  sol  recouvert  d*un  pied  de  bonne  terre  au  moins,  an* 
dessous  de  laquelle  se  trouve  de  la  terre  glaise;  en  outre, 
te  bois  de  chauffage  et  celui  dé  construction  s  y  trouvent 
en  abondance.  Moshesh  ayant  quitté  les  voyageurs, 
leur  envoya ,  comme  il  lavait  promis , son  fils, quelques 
hommes  et  des  provisions.  Un  de  ses  frères,  chef  d'un 
gvand  peuple  comme  lui,  envoya  dix  hommes  pour  aider 
à  construire  une  petite  maison  en  roseaux,  et  quand  le 
temps  sera  devenu  plus  opportun,  ils  sont  résolus  tous- 
deux  à  venir  se  fixer  près  des  missionnaires.  Pour  le 
moment,  ils  en  sont  empêchés  par  les  Koi*annas,  qui 
rddent  dans  les  environs.  Dernièrement,  ccux'Ci  allèrent 
attaquer  les  Mantaetis,  mais  ils  perdirent  tous  leurs^ 
chevaux  dans  cette  expédition. 

Le  i^juiileL  La  petite  maison  que  MM.  Arbonsset  et 
Go^selîn  devaient  habiter  ayant  été  terminée,  M.  Gasalis 
quitta  Mifrija  (nom  donné  à  rétablissement)  à  3  heures 
de  l'après-midi ,  pour  retourner  à  Philippolis  et  en  ra- 
mener le  second  waggon  et  le  reste  des  bagages.  Aprèis^ 
trois  heures  de  marche  S.  O.,  il  fit  dételer  près  durie 
source  delà  rivière  CVi/c?</o«.  (i)  '•  * 

Le  19, marche, De  11  h. à  1 2  h.  1 5 m. ,S.O.  — •  De  11  h. 
i5m.  àah.  5m.,H.O,'— Dé  2  h.  5  m.  àîh.,0.'N.(X 
--  De 3  h.  à  4h.  î5  rt.;  O.  — De  4 h.  i5  m.à  5  h. ,  N.  O; 

A  2  h.' 10  m. ,  il  découvrit  une  mine  de  diàrbori- de 
terre  qui  sera  utié  gi*ande  richesse  pour  rétablissement* 
Le  condiûcteur  dés  boeufs  assure  que  les  Bàssoùtos  ex- 
ploitent la  houille  et' s'en  serinent  pour  préparer  leurs 

(f  )  L^nspeetiôn  dèf^  la*  carte'  fera  Vdîx»  que  les  missionnaires  se  sef- 
tMiroDiiMiiiiiiitnt^ëa  l«dt  4fo  wStÔp^fbùA  oeloi  4**fiSiieiit. 


(3ao) 

fers  de  lance.  Le  soir^  ayant  envoyé  c)iercher  de  l'eau  » 
tous  les  gens  décrièrent  qu  il  était  impossible  d  en  boire, 
TU  que  la  source  avait  sans  doute  été  coirrompue  par  la 
carcasse  de  quelque  animal.  M.  Casalis  suppfosa  d'abord 
qu'ils  avaient  puisé  à  une  source  sulfureuse  :  la  dégus* 
tation  l'en  convainquit  bi«ntôt.Un  Bassouto,.plus  instruit 
que  les  autres  ^  prit  la  parole  pour  prouver  que  cette 
eau  parfaitement  pure,  loin  de  nuire  à  la  santé^  avait  des 
propriétés  médicinales  très  marquées.  Observation  tout- 
.Wait  inattendue  de  la  part  d'un  sauvage. 

La  ao.  On  avait  campé  la  veille  près  de  Popakuan,  petit 
village  de  Bassoutos^  M.  Casalis  s'y  rendit  le  matin  avec 
son  interprète^,.et  fut  comblé  de  caresses  par  le  chef 
Matchouse.  On  marcha  ensuite  N.  O,  pendant  5  heure», 
et  l'on  campa  sur  le  rivage  de  la  Galédon. 

A  I  h.  ao  m.  on  avait  passé  près  d'un  lac  d*^eaU' douce 
assez  considérable.. 

Le  0.1  ^  maPcRe.  De  loh.  lo  m.  à  lo  h.  .i5  m.,S.-Oi 
—De  loh.  xSm.  à  iz  h.  i5m.,O.N.O. — De  rih.:i5m. 
à  iih.aom.,0. <— De  ii  h.  2om.à  iah.,N.  —  Deiah..à 
^  h.  i5  m.,  O.  La  Calédon  n'étant  plus  guéabie  vis'à-vis 
le  lieu  du  campement,,  il  fallut  longer  la  cote  jjisqu'à 
Il  h.  i5  m. 

Lfi  Calédon  mérite  de  oompteis  parmi;  les^  principales 
rivières  du  sud  de  l'Afrique.  Dlaprè&'le  rapport  deç  Bas«- 
eoutos ,  eHe  prend  sa  source.dans  les  motits  fViHe-bei^ 
près  du  pays  des  Alantaetis  ;  elle  coule  O.  et  O.-S.  O.,  et 
se  jette  dans  le  fleuve  Onmg0y,k  9t  ou  3  he^uresdelasutîon 
des  Bushmen ,  c'est-à-dire  à  i6  ou  i8  lieues  S.  E.de/'A/- 
Uppolis.  Elle  a  6o  pieds  de  largeur  sur  4  d<;  profondeur 
à  l'endroit  où  elle  fut  traversée.  Son  lit  est  rocailleux,  son 
.cours  rapide,  et  des  dnn^.de  sahfe  1^  bgrde^t  dç.  diaqoe 
coté.  Des  .tnMipesd'aiitvaeliee«yaBt. Attire  l'anentÎMi 


(3a.  ) 

ik  M.  Gasiîfis  pendant  le  re^e  de  la  joùrnëe ,  il  ac^quît 
de  nouvelles  preuves  qu'elles  couvent  leurs  œuts  comme 
les  autres  oiseaux.  Les  Bassoutos  garantissent  ce  fait ,  et 
ils  ajoutent  cette  paritcularité  intéressante ,  que  la  fe- 
melle couve  pendant  le  jour,  et  le  mâle  pendant  la  nuit. 

Le  22 ,  dimanche.  Repos, 

Le  23.  Les  bêtes  féroces  avaient  inquiété  l'expédition 
toute  la  nuit.  Les  bords  du  Calédon  sont  infestés  par  de 
terribles  lions  qui  dévorèrent  un  des  meilleurs  bœufs  de 
Tattelage. 

Marche.  De  9  à  4  b. ,  O.  Vers  2  beures  de  Taprès- 
midi ,  on  arriva  sur  le  bord  d*un  profond  ravin  qui  bar- 
rait le  passage.  Ayant  vainement  chercbé  une  issue,  il 
fallut  se  décider  à  francliir  ce  fossé ,  ce  qui  ne  put  se  faire 
qu*à  grande  peine.  Au-delà ,  un  danger  plus  imminent 
attendait  le  courageux  Tojageur  :  les  sauvages  ont  Tha? 
bitude  de  mettre  le  feu  à  Therbe ,  afin  de  bonifier  le 
terrain  et  d*obtenir  ainsi  de  meilleurs  pâturages  ;  M.  Ca- 
salis  se  vit  entouré  bientôt  par  un  pareil  incendie.  Ne 
pouvant  reculer  à  cause  du  ravin ,  il  fallut  traverser  les 
flammes  en  les  éteignant  à  coups  de  bâton ,  dans  un  en- 
droit où  elles  étaient  moins  intenses. 

l/ËS  !k4  et  25 ,  ^Tiéi/rA^.^— 24 :  De  li  à  12  h.,  O.  —De 
12  h.  à  I  h.,  N.  O.  De  z  h.  à  3  h.  3om.,  O.  De  3  h.  3o 
m.  à  4h.9N.iN.  O. —  25  :De  11  h.3om.  à  i  fa.,0.  S.Q. 
-^  De  I  à  4  b.  9  O. 

Pendant  ces  deux  journées ,  on  voyagea  presque  tou- 
jours au  milieu  de  bandes  nombreuses  de  zèbres  et 
d*antilôpes.  Il  est  difficile ,  pour  ne  pas  dire  impossible , 
de  se  faire  une  idée  du  nombre  prodigieux  de  bâtes 
féroces  qui  vivent  dans  les  déserts  de  l'Afrique,  tant 
qu'on  n'en  a  pas  jiigé  par  ses  propres  yeux*  Trois  espèces 


(  3aa  ) 

d*fin  tilopes  sont  sartout  remarquables,  le  spring-hoA  (x)| 
le.riet-bock(a)  et  le  hart-bee&t»  (3) 

Le  spring-bock  emporte  le  prix  de  la  beauté  :  Télé- 
l^ance  de  ses  formes,  la  rapidité  de  sa  course ,  la  grâce  de 
ses  moindres  mouyemenS|  le  rendent  Tornement  d« 
désert  ;  ses  cornes,  longues  de  6  à  8  pouces,  varient  eotra 
le  marron  foncé  et  le  noir;  il  a  le  dos  fauve  et  les  parties 
inférieures  blanches;  une  longue  raie  brune  s'étend  le 
long  de  ses  flancs« 

Le  riét-bock  tiré  son  nom  de  ce  qu'il  vit  communément 
dans  les  roseaux.  Son  poil  est  laineux  et  d^nne  couleur 
cendrée  ;  ses  cornes  se  recourbent  en  avant  en  forme  de 
croc. 

Le  hart-beest  se  distingue  par  une  longue  tête  et  des 
cornes  fortement  annelées ,  penchant  en  arrière. 

Les  chasseurs  africains  font  un  grand -cas  de  ces  trois 
espèces ,  mais  ils  préfèrent  Tantilope  blanche  (leucoiyx), 
dont  le  cuir  se  vend  assez  cher  en  raison  de  sa  force.  Cet 
animal  est  remarquable  par  ses  dimensions,  qui  ne  le 
cèdent  guère  à  celles  du  bœuf.  Ses  cornes  sont  longues, 
parfiiitemeni droites,  coniques,  et  entourées  vers  la  base 
d'anneaux  en  spirale.  Son  poil  est  ras  et  presque  blanc. 
Sa  queue  ressemble  à  celle  de  la  girafe. 

Leii6j  marche. — De  9  a  10  h., O.— De  12  a  7  h., S. Ou 

Les  27  et  28 ,  marche  S.  O.  Arrivée  à  la  station  des 
Bushmen  ;  de  là ,  on  atteignit  Pbiltppolis  en  17  heures. 

M*.  Casalis  espère  repartir  pour  Morija  lorsque  ses 

bOBufs  seront  assez  reposés,  c'est-à-dire  dans  deux  ou 

trois  semaines* 

Ambroise  Tardieu. 

(f)  Antrlope  à  bminf  on  antilope  eucbore« 

t»)  I#e  riet-rhee-bock  ov  aagor  des  roieanx,oii  uililopeeltotv»f«». 

{3)  Le  çs^mA  ou  cerf  du  cap ,  ou  antilope^aania . 


(  3âS  ) 


APPSNÛICS. 


Dans  \es  numéros  4  et  5  de  i834  du  Joamal  des  mû' 
sians  éi^angéliqueSy  on  trouve  quelques  nouveaux  ren- 
seigneniens  sur  les  établissemens  du  sud  de  T Afrique  :  la 
réponse  suivante  dun  Hotten tôt  indique  d^u ne  manière 
vigoureuse  et  Traie^  les  heureux  résultats  des  missions 
parmi  ces  peuples. 

«  Quand  Ses  missionnaires  vinrent  au  milieu  de  nous, 
nous  n'avions  d  autres  vêtemens  que  de  sales  peauxde 
mouton;  maintenant  nous  sommes  habillés  du  produit 
des  manufiictures  anglaises.  Nous  n'avions  point  de 
langue  écrite;  maintenant  nous  pouvons  lire  la  bible, 
ouau  moins  noUs  la  faire  lire.  Nous  étions  sans  religion; 
et  maintenant  nous  adorons  Dieu  dans  nos  familles. 
Nous  ne  possédions  aucune  idée  de  morale,  tandis 
qu'aujourd'hui  chacun  de  nous  reste  fidèle  à  sa  propre 
femme.  Nous  étions  adonnés  au  libertinage  et  à  l'i- 
vrognerie, tandis  qu'aujourdliui  l'industrie  et  la  so- 
briété lèguent  parmi  nous.  Nous  n'avions  rien  en  pro- 
pre; mais  les  Hottentots  de  Béthelsdorp  ont  mainte- 
nant cinquante  chariots  et  un  nombre  proportionné 
de  bestiaux.  Enfin  nous  étions  exposés  à  être  massa- 
crés comme  des  bétes  féroces;  mais  les  missionnaires 
se  sont  interposés  entre  nous  et  les  fusils  de  nos  en- 
nemis. » 

Ces  importans  résultats  ont  entièrement  changé  la 
condition  de  ces  peuples  qui,  d'opprimés  qu'ils  étaient, 
sont  devenus  comme  tous  les  autres  habitans  anglais 
ou  hollandais  de  la  colonie,  libres  sous  la  protection 
des  lois. 

Les  Griquas ,  indigènes  de  la  station  de  PhilippàUs^ 


. (  3a4  ) 
possèdent  35,ooo  moutons^  3,ooo  têtes  de  gros 
et  5oo  chevaux,  ce  peuple  sert  de  boulevard  à  la  colo* 
nie  du  càtë  N.  et  N.  E.  et  épargne  ainsi  au  gouvernement 
colonial  Tentreden  de  5oo  hommes  de  troupes,  qui,  se» 
raient  nécessaires  pour  protéger  cette  partie  de  la  fron- 
tière, longue  de  3oo  milles. 

Les  Gn'quasjau  commencement  de  la  mission,  étaient 
aussi  ignorans  et  dénués  de  ressources  que  les  Korannas^ 
les  Buschmen  et  les  Béchuanas  qui  les  entourent,  et  dont 
ils  sont  devenus  les  protecteurs,  bien  que  cinq  fois 
moins  nombreux  qu'eux. 

La  station  de  Calédon  qui  avait  ét^  abandonnée,  a  re- 
pris  par  les  soins  de  M.  Pélissier,  une  importance,  qui 
pourra  devenir  utile  au  progrès  des  explorations  ulté- 
rieures, il  est  parvenu  à  réunir  en  ce  lieu  i,aoo  Bédiua* 
nas,  qu'il  s'occupe  à  civiliser  et  à  instruire* 

Une  lettre  de  M.  Gasalis  en  date  du  4  octobre  i833 
rend  compte  des  circonstances  de  son  voyage  de  retour 
à  Morija^  nous  en  extrayons  les  faits  suivans.  A  Philip- 
polis  un  grand  nombre  de  Baastaards  (i)  voulurent  le 
suivre  pour  se  fixer  à  Morija ,  afin  d'éviter  les  entre- 
prises dévastatrices  des  Korannas  (a);  mais  il  s*y  opposa, 
ne  voulant  pas  donner  les  mains  à  un  projet  qui  eût  pu 
entraîner  la  ruine  de  la  station  anglaise.  11  partit  vers 

(i)  Les  baastaards  sont  des  enfans  illégitimes  des  fermiers  hollan- 
dais et  des  Hottentotes  proprement  dites  ;  les  griqaas  sont  Issus  des 
fermriers  et  des  namaquoises.  M.  Casalis  se  propose  d'indiquer  les 
différeneea  de  caractère  de  ces  deux  races  mixtes ,  dans  on  court 
Aperçu  sur  les  peuplades  du  sud  deVAfriqae  qu*îl  doit  envoyer  au 
comité  des  Missions. 

(a)  La  dénomination  de  Koranna  désigne  (  aux  environs  de  Phi- 
lîppolis)  moins  une  peuplade  qu'une  association  de  brigands.  Il 
existe  beaucoup  de  Korannas  ainsi  nommés  k  cause  de  leur  origins , 
•t  qni  vitent  néannoins  d'une  manière  fort  honnête. 


r-3a5  ) 

je  vniliea  d^aoàt  et  s'iarrêu  qudqures  jourii  ji^tédoii 
près  du  frère  Pélissier,  ils  y  reçutetit  la  mâle  d'um 
bande  de  Korannasqni'Vehaû  de  piller  et  massacrer  les 
Cafres-TamiMinilita.  Ajtint  qantté  CaUdon  le  aj  août^ 
SL  Casaiis  prit  une  roate  plus  directe  qtietar  première, 
îl  trav^va  la  Calédûn  h  «ne  journée  de  la*  sti^ion  de 
M.  Bétissier  et  ae  dirigea  teiqonrs  <vera  Test^  Cette  route 
a.  cependant  «n  grand  inconvénient,  c'est  qtf'eHe  m» 
▼erse  un  pays  uniquement  habité  par  des  fcéies  fiévoœsi 
Presque  chaque  soir  des  troupes  de  liops  TÔdaient  au* 
jtoujr  de  la  voiture  et' deux  hnmmés'^^ diraient  altemati- 
Tement faire <des  rondes^pour  protéger  ies^beéliaux/Ce* 
pendant  le  danger:  ii«st  pas  aussi  grand  i|u'oti  pourrait 
le:  supposer,' eti'seitanant«nfernté  dans  sa  voiture,  ou 
en  entretenant  uti  grand  feu,  on  neicourt  aucun  risque! 
M.  Gasalift  arriva  à  Mori/a  k  7  septembre,  il  s  était  ar« 
rétë  deux,  joturs  ^ur  réparer  sa  vditu^e^  il  mit  doue 
neuf  jouva^iefiGBdtifs  à  se  rendm  de  Caiédonà  Morija.  Il 
trouva* cette;  station rflbrissaote,  le>roi  Môsfaesh  ^vint  ix»n- 
dre  viske  aux  :missîoùtiaires  aussitôt  qu'il  eut  apprit  te 
retourne  Mv  .Cjasalis^  'ils  lui  proposèrent  '  alor«  d'acheter 
le  terrain  de \Jlfcr^a^ce$t' une ^prééaution  qu'ils  ne  né* 
gligent  jaifnais  ;  kipossmamn' du  «terrain  qu'ils  habitent 
leur- donnant ^ la  libeI:té:d*en^éGarte^- les  individus  d'un 
caractère  dangereux ,  de  s'opposer  à  l'importation  des 
liqueurs  folles  et )de  rêaliedr  tous  les  plaos  qu*ils  jugent 
Cavorableaàr.'vvanc^Hienrdeileuirœuvr^,  Moshesh  après 
les  avoir  :8bndés  adroitement  à  ce  stijet,' satisfait  de  leurs 
réponses ^ri^eeut^en  paiement^  un  habitieitièM  européen 
cmnpiet.'.Lafrass^de  :^st i-beilreusêment  à-peu*près  ili- 
eônina]ieida9S)€e&boiitrées>oà  le»  marchands  anglais  il*Oiit 
jamais. pénét né;  ieis?  mlasiônniaireii  pi<éi%]?ent  pour  objet 
d'éohimgief  •  hcB  -  c^emile» > HXà\tf$ ,  ilà^'oà  ' la  .r»s«ade  n'est 

23 


(  3a6  ) 

|ik9^  ilidi.^eii$able.  Le^oi ,  tQOjàurs  désireux  de  vèiur  se 
fi:((9r  à  Slarija  puisque  déjà  il  a  pris  les  vétemens  eunr- 
p^eps  et  qu'il  s*esl  défait  dé  beaucoup  de  bestiaux  pour 
fieb^ter  de  quelques  chasseurs  y  des  ustèuaileB  de  ménage, 
4^ft  ifjiisîls ,  de  )a  pQudre,  des  çheranx,  etc.^  piirait  Touloir 
^îe^y^figeiv  des  JLor^ouas  etleup  donner  unil  leçon  dpnt 
iJ^.^e  souviennent,  Seneϝrestydifc^il,  plus  gros  qu'une 
ni«îs4»<i  et  plein  de  fùrojcts  giiands  et  généreux^  il  ya 
<3pmiiiékieer  f^f  envoyer  près  des-miasionnaires  tons  ses 
efufiiRS  ef  Kine  pairtiô  des  habitans  dé  Bosai^. 
.;  Les  bétes  férodes^iaquurtentsànsr. cesse  las  troupeaux 
dé:U  station  r  ett)onime  elles  avaient  dévoré  nhr^cbevai^ 
fine  ehesae  fut  résaluéi  dix  efaasaéiira  dont  MMiCasa*- 
lia  et  GroisseUn  faisaient  partie ,  se  mirent  en  vente  et  au 
}iout  d*ii:ne  hewve  de  reoherdiêffy  la  tarace  du'  lion^  fot 
«^|r9Âi¥^«i,'èlle:ckHidqifiait  direciemènl  aiiisomiiîet  d^uèe 
woiltagTie-dqnt  il  iallut  gravir  les  rodiers.  ^Liri^e  sur 
le  .pWtetu  ta  tinràpe  se  diiâsa^  en  deux: bandes^  Bf.  Ga* 
s^IiSy  suiyi  44  trois  hommeaf  aTaûf^à  peine  pareoum- un 
^uâr^^elieu^' qu'un  magnifique  Inié  mâle  9e  pr&entia 
•deiKint  )ui.lt'^ippan0naît  à  jcètle-TiBiiiélé  quelles  fermiers 
hpHanduis.  désignent  sous  le.nom  4^>Mmrt>^eùfp  (lion 
noir)  à.  causA  de  la  «eoulèuviroiiAtre  dé  sa  oriioèpe,  et 
qui  se  di^tingiie  de  l'espèce  commuée  par  son  extrAme 
félrooité*  Cet  aniitial ,  qui  n'avait  ^às  moins  de  sept  pieds 
depuis  I0  nez  jusqu'à  L'insertioh  de  la  qsdeue,  s!arrâta  un 
instap^  pour  regarder  les  ckasfleuraf  mais  eeuxnci^ijamt 
lancé  leqts  ch(;v£iux  au.galG^v»  il  oouirut  se  réfugier  der* 
irière  un  rQCfpa^Y^n.i»s  à  cinquante  pas  de  lui  eteytint 
i99^sfHied  à  tei(rr9,.4lft  fifenti£eiu||>rotégé  par  le  rohipart 
flfi^Mrel  qu'il  livail  choî»>  aucniie  balle  oepabutiavoir 
^£te^iiî  le  lion^ Itiai^  l'exfilQf iônKirvita ,; tleommenoa â( 
|^c^fi4<r  sa.qi^uf^.eti  jsi^poliisser.iin  rngisseAien;!  aoûdi, 


(  îaj  ) 

<m  se  diÎ4pQ&»it  à  ^rer>  une  seqonde  foifii  s^r  Iinl  l(^r9qu*U 
(fuîHa  sa  rélrm^e  4«^  que  ga  fuît^  eûi  ri^n  <)«  P^oq^ité^ 
jl  macciiikH  d'iu^  air  fiinfeux  ^ii.:Te^QvirnvU.  ^ouyeiit  !• 
tête.  On  continua  à  le  poursuivre  jusqu'à  ce  qu'il  efti 
alMsittt  uolwisioïi  oà  i]  attepâît  lea^  cbq^seurs ^^itpaniis- 
isàt.  vésc^u.  àttie  {yhi^  baug^ri^e  ce  r^imfchfia^ft^t^  et, $8 
posiune  fawaH  p^^nier  q^i'il.  sf^.d«sp/i>saît|À,  ssn^t^r  sujç 
l'un  d'-etiK^:  la  f^d^^n  devenait  trèâi  ,dai\gei^se)  louç 
lea  ehteo^  £^|a&en^  :imivî  ^a^tve  b^Oicle^  dçs  froi^  b^mr^ 
^»es  =âH}î>ac<xmpi)gnaienl;  .^.  Çasalis,  Tun  ^^f.  squjrd ,  il 
'«taîi^pf?f0en|C  4'?l|çr/çlfercher  le  r^e  de  la  troupe  <»    ' 

gnoïia,ji|a  lÉ$^^iîô|fffiçei^t,.açfi5ifl^  liplipe  qui 

^^^j3.^RWwp.4.f  f^îg^o^^  a^oir  ^^^aye  plu- 

s\&^&  /ffi§,  .ile.,*!é,lai:ifer,  a^o*  Içs  cba^s|ç^^y.^i}e.  .<étaît 
plaicé^.^4^^  ljBa'ffçi;e3..d^iin,IPQher>  les  cbiens  excite^ 
pour  Ja  .0ç|^usqi^r..Â'^^ai^,(ren(  jusq^i^  soujs  ses^ffes, 
r;a9v4'eJULXQ$^Juii^(^r4p|sJ9  queue^^içaiseilese  précipite 
âiM^.Juî^  le  )saisitj4ap$  .^^  gM^^^  ^^  ^^  laisse  pour  moi^^ 
aussitôt  u,oe^2ré^edç,b4l%9  pleut  sur  «elle)  et  elle  toiiAé 
«xpîraPle^  Sa  peau,  fut  adjugée  à  M.  Casalis  qui  se  pro- 
pose ^e  leiivpjerjau.  Hl^&ée  de  PariSf  Son  premier  soin 
fut  d'examiner  un  point  d'histoire  naturelle  fort  intéres- 
?siiBtL;  DidjiiMrd'Akl^i) Arie  i  coi^meinf ^ejai;  .d'H^è^e , 
^4it  aix^  sujets d'tmr  ptssage  Ai  f  jLivfe  .de^  VXLisid^,!^ 
la  queuîe' au  fiiôtti  "JefSI  iftitnés  d  u«ië  eapèë&«l'ai|^lloH  ç»- 
cbé  dans  le  poil ,  qui  sert  à  irrher  la  bête,  ior^ijïi'èflè 
en  frappe  ses  flancs.  Blumenbacb  assure  avoir  vu  cet 
aiguillon  de  ses  propres  yeux  »  tout  en  observant  que 
sa.  petitesse  le  rend  impropre  à  l'usage  qu'on  lui  prête. 
M.  Casalis  a  vu  distinctement  dans  la  peau  une  ex- 
croissance épineuse,  longue  de  deux  lignes  et  demie, 
et  supportée,  c^sinie  l'a  remarqué  le  savant  naturaliste 

a3. 


(3*») 

par  une  espèce  de  follicule  (i  ).  Cette  liontie  avait  six 
pieds  de  longueur  sur  trois  de  hauteur  ;  elle  'était  plesse. 
Dans  l'après-midi  tm  chercha  le  lion;  msiis  on  nt  put 
le  retrouver. 

n  ne  faut  pas  croire  que  de  pareilles  battues  soient 
souvent  nécessaires ,  la  présence  de  rhorame  en  grand 
nombre,  suffit  pour  faire  fuir  les  lions;  dans  les^  con- 
trées  depuis  long-temps  explorées,  les  hèiefs  féroces  sont 
devenues  très  timides^  et  Ton  n'a  pas  {riuï  à  craindre 
sur  la  route  du  Cap  à  rattaloù,  que  dans  les  environs 
de  Paris.  Mad.  Moffat  a  fait,  en  avrîl  i833,  l*inîménsè 
trajet  de  Kuruman  à  Graham's-Town  avec^un  eiifaht'de 
cinq  ans  sans  rencontrer  un  seul  animal  dangereûi* 

M.  Arbousset,  resté  k  Bfôrija  pendant  que  M*  Casaliâ 
retournait  à  Philippolis  chercher  le  reste  des  hngstgea, 
fait  le  plus  grand  éloge  des  mœui's  ei  dé  là  douceur  des 
Bassoutos;  jamais  de  querelles  entre  eux,  ils  ne  sàrènt 
que  manger,  chanter,  rire  et  dormir  et  poussent  l'hos- 
pitalité au  plus  haut  point:  un  étranger  arrive^t-il,  cbn« 
nu  ou  non,  il  a  lé  droit  de  mettre  la  main  au  pot  avec 
les  autres,  sans  demander  permission;  il  n  j  a  que  chex 
le  roi  où  il  faille  attendre  cette  autorisation. 


'  (i)  Depuis  iong-fetnps  cette  observation  est  eonàae  de  tootèr  les 
'petsannes  qui  s'oecti|ieDt  d*liistbîre  natiweUff ,  «et  VexîsMsnoe  d*iûie 
•spèee  d*épine  on  d'ergot  dans  le  pinoean  de  la  cpieue  du  lion  ne  fait 
plus  doute.  (  W^te  du  rédactettr^  ) 


C  'i»9  ) 


.    RAPPORT 

tVH    ON    OVYAÂ6B   DB   M.    LB    ITAIOB   POUSSIN^.     . 

•  ,    •  '  ■  *        .  ♦ 

iirrrrtré  :  ^    • 

TVwMiiia?  JPanuUorationMuériêurey  entrepris  ou  exécutés, 
parle  goui^rnement  des  Etats-Unis^    . 

Lu  à  la  Société  da-Géographi^  dlBAiM  séance  du  i6  mai.iAK 

Par  M.  Roux  Dm  RodHBu.s. 


Nott»  ne  pouvons  nous  rendre  compte  des  travaux 
enirepris  par  les  Étals-Unis  d'Amérique^  pour  perfee- 
tiomier  et  multiplier  leur  fiatyigati^n^mtérieurçi  quW 
examinant  d'abord  leur  situation  géographique,. et  les 
premières  lignes  de  communicalion ,  dcint  ilsi  ont  suivi 
la  trace  et  prolongé  le  défêloppement^. 

Les^Élats  de  l'Atlàfitique  ont  eu  les  premiers  à  s'oo 
cupep  de  ce  système  d'amélioration.  LeiM^  immense  lit- 
toral, proibngé  du  nord-est  au  sud-ouest  entre  TOcéau 
et  la  cbaine  des  Âlleghanys,  est  traversé,  dans  toute  sa^ 
longueur  par  un  grand  nombre  de  rivières  navigables. 
Les.  unes  coulent  du  nord  aru  sud,  comme  le  fleuve  Hud- 
son  et  leConnecticut  :  les  autres  coulent  vers  le  sud-esl, 
et  le  cours  de  toutes  ces  rivières  est  d'autant  plus  lo9g 
qu'elles  ne  se  rendent  pas  directement  des  Alléghanjs 


(  3ÎO.  ) 

à  la  mer  :  eiie&  suivent  dans  leurs  courbures  les  vallées^ 
ëtenclues  et  ëchelennées  entre  les  différens.  plans  de  ces 
montagnes  :  leur  longneur  augmente  le  volume  de  leurs 
eaux  :  quelques-unes  des  baies  ou  elles  se  j^ettent  ont 
une  grande  profondieur,  et  toutes  ces  dentelures  du  ri- 
Tage  j.  depuîs^  la  baie  de  Passamacquodi  jusqu'au  cap 
Hatteras  facilitent  les  communications  mutuelles,  des. 
États  maritimes^  non  ^seulement  parce  quelles  pénè- 
trent au  loin  dans  ^intérieur  des  termes,  mais  parce 
qu^i!  a  été  possible  dëtablir  entre  elles  de  nouvelles  li- 
gnes de  navigation. 

Un  autre  système  hydrographique  règne  dans  les 
vastes  contrées  situées  à  loccident  des  Alleghanys.  Cette 
chaîne  de  montagnes  sépare  d*une  manière  absolue  le 
versant  des  eaux  ;  et  tous  les  fleuves  de  ces  régions  oc- 
cidentales sont  les  tributaires  du  Mississipi^  ou  s'écou- 
tent directement  dans  le  golfe  du  Mexique^ 

A  mesure  que  ces  nouvelles  acquisitions  dé  territoire 
isont  entrées  dans  la  confiédération  des  E|tats-Ums,  les 
hommes  frappés  de  la  nécessité  «Punir  entre  eltes  tomes 
les'  parties  d'un  si  valste  <^rps^o«t  cl^erefaé  les  mc^ens 
d'en  assurer  )es  con^nvunications;  et  l'idée  ptimitive^  la 
plus  grande,  la  pliis  iéoonàé  de  toutes;  a  été  d'établir 
une  longue  ligne  de  navigation  entre  les  États  de  Test 
et  de  l'ouestj  entre  rAtlantiqiie  et  ie^dife  dU  Mexique. 

Washington,  le  héros,  le  bienfaiteur  de  son  pays,  avait 
con^  cette  grande  pèntfée  :  il  regardait  de  faciles  eom- 
mabieaftions  avecl^cnûest  comme  le  seul  moyen  dy  £»- 
voris€^  la  civilisation;;  et  ce  qui  avait  été  projeté  par  ce 
grand' hevnme,  dans  la  vue"  d'améliorer  dans  des  con 
tréés  encore  Sa  tfvages  le  sort  de^laraêe  humaine, -a  eié 
exécuté  après  lui,  pour  favoriser  à^lorfois  les  intérêts  de 
h  société,  de  rindttsirie  et  du  cemmefte 


(  33i  ) 

Le  projet  de  Washington  était  d'unir  la  CheaapeaM  à 
rObio  et  par  là  ait  Mî$aia»ipi;  maïs  un  autoe  plan  csrinî 
d*ttpir  k,fl6Uf0  Httdaon  au  lao.Erié,  est  le  premier  qta 
ait  re9M.  aon  exécution.  Ce  plan,  <<k>°^  '*  lagi*latàre  de 
KÉtat  àe  Iféw-Tork. s  occupa  en  .1808,  différait d^àbard 
de  celui  que  Ton  a  ensuite  adopté*. On  TOalait^  à  Inde 
du  fleurY^  Hud^n,  du  Moha^  qui:  en  eat  le  prineipal 
tjibutaiire,  du  lac  Onéîda  et  de  h  rivière  OswegOyéUt 
blir  une^cofliOËiunicatioA  ânire  New-York  et  le  Lae  On?* 
tarÎQ^d  on  l'on  aurait  remonté  au  Lac  Eraé»  en  ciaeuaanl 
un  canal  ^  sur  la  riye  orientale  du  Niagara»  Mais  les  in-r 
génieurs  chaînés  de  l!ea4)loratîon  de  ces.  cootrées,  rer 
connurent  qu  il  iNtlait  mieux  ne  pas  emprunter  la  na^» 
YJgation  de  l'Ontario ,.  et  qu'il  serait  passible  de  traeer 
un  canal  direct  entre  Tflttd^ôn  et  le  lac  .Érié.  ia  mairée 
xemonte  dans  THi^lson  JMsqu  au-delà  .d'Alb^âji  et; la 
Moba^i^k  se  jette  df  ns  cefleuye  à  quelques  lieues  plee.au 
nord^  Ce  confluent:  fut  le  poitit  de:dépatt  <on  fit.^ur 
b  me  du  Mobanytk  le  |raiqé^d*un  canal  qjui4e.w(  en  vt^ 
monter  le  cours  jusquà,  Rpme^'  Delà  iusqu*aiix  plaine^ 
où.  coule-  le  Qé^^éaée,  pn  emprunta  l'es  eaux,  des  rinièies 
et  des  di(£éi:ensjacs;|ui  s'éfloulfot  Tèrs  leiac  OnUiâo;.et 
1^.  eaui  da  Uc  Srié  et.  de  ses  afflaene  durent  aHroentër 
toute  la  partie  occidentale  de  cette  ligne  de  narigation. 
Ces  opérations  pré^alutc^es.  jBareiit  reconnaîtie  la 
possibilité  du  ça^oJ^i^ais.la  gu^^re  de  iSts.entnsks 
Ëuts-UnisetTAngle^rr^^  vint  en  retarder  rexécutioK. 
On  ner^^t  ce  projet,  quen  i8j6;  et  .après  avoir/oiufc- 
tracté|.sou^  la  garapfijs  4e  l'État  de  New-York  ïeà  fBa> 
miersemprMnt^nécfes^ires  pouff  coniAienoer  les  ttàayanx 
sur  le  t^i^rraio,  iU  Su^ffitM  mis  en  adjudicàt»Qnt  e»  t8f7A, 
et  i|s;  fureurt  répartis  entre  un  asseir  grand  noml^'e  .de 


•1 


(  34a.  ) 

éobivaetatis,  pour  èirè  exëoiitca  à-la*foift  sur  une  très 
vftsic  étendue.  L«  section  du  mUieu  aitre  la  yiUe  d*t7tieA 
et  la  riTÎère  Sénéca  fut  acherée  la  première  ^  dans  l'es- 
pace de  deux  années,  et  avec  un  développement  de  96 
nulles  anglais  :  les  sections  de  lest  et  de  Fouest  furent 
ensuite  exécutées  simultanément  :  l'une  a  ro3  milles  de 
longueur,  l'autre  en  a  1 63;  et  cet  immense  ouvrage 
dont  la  longueur  totale  est  de  36a  milles  (environ  120 
lieues  de  France)  fut  complètement  terminé  en  iSaS, 
huit  ans  après  le  commencement  d'exécution*  On  a 
donné  à  ce  canal  deux  embranchemens  :  celui  de  Séné* 
ca  qui  a  aô  milles  de  longueur,  correspond  avec  le  lac  de 
ce  nom;  celui  d^Oswégo  qui  a  38  milles  s'étend  jus- 
qu'au ac  Ontario. 

Un  antre  canal  ^  destiné  à  lier  le  lac  Champlain  et  la 
rivière  d'Hudson  s'était  exécuté  en  même  temps  :  on  en 
avait  commencé  les  fouilles  en  1 8 18  j  et  le  canal  était 
tenniné  en  i8a3.  Son  développement  est  de  61  railles, 
et  son  embouchure  dans  l'Hudson  aboutit  au  même 
point  que  celle  du  canal  &ié.  L'on  a  ainn  établi  et  mis 
en  contact  Tune  avec  l'autre  deux  grandes  lignes  de  na^ 
vigation,  Tune  dirigée  au  nord  Ters  le  Canada  er  le 
fleuve  St.  Laurent,  l'autre  arrivant  à  l'otiest  jusqu'au 
lac  Érié. 

Cette demièrecommumeation  a  immédiatement  don- 
né lieu  à  une  autre  entreprise,  qui  n'est  que  le  déve* 
loppement  et  le  complément  du  même  système.  Le 
gouvernement  -de  l'Ohio  s'est,  déterminé  à  ouvrir  un 
canal  ^itre  le  fleuve  de  ce  nom  et  le  lac  Erié  ;  et  ce  ca- 
nal,  dont  le  développement  est  de  3io  milles  anglais ,  a 
été  commencé  en  i8a5  et  terminé  en  i83a  :  il  débou- 
che à  Cleveland  sur  le  lac  Erié,  passe  a  Newark,  à  Ghil- 
licote,  et  se  dirige  sur  Portsmouth,  où  il  s'unit  à  l'Ohio. 


(333) 

Vers  Vép^Hffke  où  l'état  de rOhioprdj^iftit  l'étaMMi«> 
ment  de  ce  cania)^  le.gouverneÉaetit  central  dtt»  Étata^. 
Unb  Ibmatt  un  autre  plan  de  t:omdiu«iÎGation  eif tre  léa 
régions  de  Test  et  dèrotté8t.'Si  la  Kgiiè  de  naTigatioti 
de  THudson  et  du  canal  Érié  était  particulièrement  utii« 
aux  Éuta  du  nord ,  il  couTenatt  d*établit  pour  les  États 
du  centre  que  baignent  la  Delaware  et  laCibesapeak,  de 
semUablea  relitions  avec  louest.  tJn  comité  d'amélio*: 
rations  intérieures,  dont  le  général  BernaH}  imaît  par* 
tie,  s'occupa  de  ee  beau  projet;  et  le  générai  for  chargé 
en  1 824  9  de  faire  toutes  les  reconnaissances  nécessaires 
entre  Washington  i  sur  le  Potomac  et  FitÉdMHirg  sur 
!'Ohio>  afin  de  juger  si  Texécution  d  un  canal  entre  ces 
deux  Tilles  serait  praticable,  quelle  direetion  on  aurait 
à  lui  donner,  comment  on  pourrait  franchir  la  chaîne 
des  Alléghanjs,  quels  ouvrages  d*art  on  aurait  à  con«- 
struire,  et  quelles  seraient  les  dépenses  de  rexéoQtioti« 

Le  major  Poa»in ,  qui  rend  compte  Ae  ces  travaux 
dans  rimportant  ouvrage  que  noiis  avons  sous  les  yeux, 
était  aide^e-camp.  du  général  ;  il  le  suivit  dans  toute 
cette  reconnaissanee  ;  et  deux  Français  eurent  Thonneittr 
de  coopérer  à  des  travaux  qui  influeront  un  jour  de 
la  manière  la  plus  remarquable  sur  la  prospérité  des 
États-Unis.  Il  nous  jest  doux  de  retrouver  des  noms  fran- 
çais ,  cités  avec  éloge  dans  les  annales  de  leur  histoif% , 
et  de  ne  pas  nous  regar^brx»>mme  étrangers,  «oit  a  leur 
glorieuse  indépei(»dance,  soit  à  quelques-unes 'des  causes 
les  plus  propres  à  affermir  leur  union  et  à  développer 
leur  puissance. 

II  résulta  des  observations  et  des  tracés  feits  par  les 
ingénieurs,  qi^e  le  canal  était  possible^  que  son  déve* 
loppement  serait  de  34 ^  nulles  anglais,  que  pour  fran- 
chir les  Allégbanys  -dans  leur  diatne  la  plus  élevée  on 


(  334  y 

auraîl  à  ou^vrir  uo  soQtermin  de  Syooojamtres ,  que  ce 
point  formerait  le  bief  de  pinlage^  que  la  pente  du  colé 
du  Potomac  serait  de  54^  tuètres^  qu'elk  aerail  de  34S 
du  oocié  de  l'Ofaîo  9  et  qu'il  ÏMidrail  a4o  éeloaes  à  l'est 
eK  148  à  ïoueaty  pour  racheter  l'uoe  et  Vautre  pente.  La 
dépanae  totale  fut  ëraluëe  à  lai  millions  de  firmes;  mais 
die  ne  parut  pas  trop.élevëe  pour  un  si  important  pco- 
jet^  eiTentrepnse  des  travaux  fut  fiiite  par  une  compa- 
gnie dcMDtt  les  principaux  acûoonaires  étaient  le  gonrer- 
nement  général ^ intéressé  à  faeittter  les  oomnmnications 
de  Test  avec  l'ouesty  lesétats  de^yirginîe,  de  Maryland, 
de  Pensvlvanie,  dont  ce  canal  défait  traveiser  le  terri- 
ioire,  et)  les  vîUes  de  Washington,  de  Geori^town  et 
d'Alexandme^akuëes^^ur  le  Potomac.  . 
;  Pour  gcaduec  TexécKition  des  trayanx^.on  a  partagé 
cette  ligne.en  .trots  divisions^  et  Vom  a  commencé  paap  Is 
division  de  l'est,  ^ni  aboutit  .à  Georgetown.  Toute  cette 
partie  du  canal  doit  être  alimentée  par  ks  eaux  du  Poto- 
mac, dont  elle  l'emontet  la  rive  gauche  :  on  s*èst  déjà 
éWvé  au-delà  d^  montagnes  Bleues,  jusqu'à  la  manufac- 
ture  d'armeside  Harpers*Ferry  ;  et  cette  ligne  ,  qui  a  64 
milles  de  longueur^  et  dont  les  creuaages  n  ont  été  en*- 
trepris  qu'en  1828^  est  en  ce  mommit  ouverte  à  la.  na- 
vigation. La  section  de  Test,,  dont  elle  ùit  partie,  doit 
,&e  prolonger  jusqu'au.  conAuent  de  la  Savage  et  4^  la 
branche  nord  du.  Potomac,:  elle  aura  186  milles^en  to- 
talitéf  et  toute  la  partie  du  Maryland  qu'elle  doit  traver- 
ser, depuis  Cumberland  jusqu'au  voismage  de  George- 
town ,  jouira  la  première  des  avantages  de  cette  com- 
munication. 

La  division  du  centre  sera  alimeiitëe  par  les  eaux  du 
Savage  à  Test  des  Alléghauys,  et  par  ceHes  de  Casad- 
man  à  Toii^st;  el)e.le.sera  dans  la  partie  infermédiaioe 


(335.) 

par  deux  badins jirûficîeb. où  Ijud  minûra  touthi  iei 
prises  d*eau  des  jbaulea  montagnes»  La  Tolume  et  la  ood- 
somBawtîpneriiM|]t;«të  cakuiés.  ^  .       .1      : 

Quaiit  k  la  diviasou  oeddeniale  qui  doit  sjb  tenniii^r 
à  Pillsbouf!g8iirrObiO|  elle  sera  abondamment pourvt» 
par  les  eaux  du  Youghagany  et  du  Monongobeby  dont 
elle  saÛY^  la  rive; droite.  '  ;    .        .4 

L'tttililë  d'ëtabiir  des  communicationa  entre  la  Cb^- 
peak  et  rohio,  par  la  ^Ugne  que, ce  canal  doit  suivre,  a 
eMMÀké  quelques  rivalités,  et  l'on  a  formé  Tentm- 
prise  d'un  chemin  de  fer  dcuitune  cpoqpagnîe  do  jMary- 
land  a  commencé  Texëcution.  Cette  route,  qui  part  de 
Baltimore,^  qui  doit  aboutir  à  Wheeling. sur  TObio, 
aura  3S0  milles  de  lonigueuc  Les  travaux  ont  été-con- 
duits jusqu'à  Point^o^llQdLS  suir  lePotomac,  et  le  quart 
de  la  distance  totale  est  parcouru;  mais  ici  Ton  entre 
en  Cûpcurrence  avecriea  entrepreneurs-dû  canal  :  il&ut 
également  remonter  la  vallée  du  fleuve,  et  quelques-uns 
de  ses- défilés  sont  si  étroits,  qu'ils  ne  laissent  pas  h. 
place  nécessaire  pour  continuer- parallèlement,  les  .deux 
opéraûons.  Il  serait  à  désirer  que  l'une  eti'aujtrevooaa- 
pagnie  se  concertassent  pour  nemplogrer  qiw  l'un  des 
deux  moyens  de  commutiication ,  soit  dans  la  haute  val- 
lée du  Potomac^  où  le  canal  continue  d-étre  construit, 
soit  dans  les  régions  enqore  plus  élevées  où  les  eaux  sont 
plus  rares,  où  il  faudra  s'ouvrir  un  passage  à. travers  la 
dbaine  des  Alléçhanysi  et  où  l'exéeution  d'une  route  de 
fer-  pourrait  être  moins  dispendieu^Q^ 

Cet  emploi  alternatif  des  caoauit  de.  navigation  et  des. 
chemias  de  fer  a  été  adopté.  Avec  succès  par  l'état  de 
Pensylvanie,  lorsqu'il  a  fait  ouvrir  une  conimu^ftioation 
ontxe  l'Qbio  et  la  De.lawaro.  Djqm'  lignes  4^  na,yji^iion. 
eM  été  cveuaaesÀ  l'est  et.à .loiiest  des  motitagaies  :  le* 


(  386  ) 

eanal  de.  Test  empnome  successivement  téé  eami  de^b 
Xiuûeta^»  de  la  Susquefaana,  du  SehiiilkyU,  dont  il  suit 
les  bords  jusqu'à  Philadelphiei  :.  le  canal  àe  4'<Mie8t  est 
«limenté  pav  les  eaux.  du.  grand  et  du  petit  Conemangh 
et  de.  la  rivière  AUéghanys,  jusqu'à  Pittsbourg^  oà  il  se 
termine  f.  et  pour  lier,  entre  elles  les  deux  parties  de  ce 
canal  de  Pensylvanie,  dont  le  développement  total- est  de 
4i4™îll®^'(^i^^î*oi^  ^4o  Ii6ues)^  on  a  établi  entre  Jokns- 
:tovm.attr  le  Coneraangh  et  Francis town  sur  là  Juniata , 
lin  cbemin  de  fer  de  3^  milles  de  longueur.  Tous  les  tra- 
vaux de.  cette,  grande  entreprise,  sont  entièrement  ter- 
r.mineSk  

Nous  avons  vu  qu*en  établissant  entre  Testet  Touest 
de  si  importantes  communications,  on  a  cherdié  à  les 
:£Bâre  aboutir  à  TOhio,  qui  offire  à  son  tour  un  dévelop- 
pement immense  à  la  navigation,  et  qui  permet  de  la 
prolonger  jusqu'au  Mississipi- et  de  là  jusqu'au  golfe  du 
Mexique^  Il  a  fallu,  pour  assurer  d'une  manière  oom 
plète  ces  avantages ,  s'occuper  également  dhi  cours  de 
rOhio  ét'&ciliter  sur  quelques  points  sa  navigation.  Les 
cbutes  que  l'on  rencontre  près  de-  Lotdsville  abaisscfit 
subitement  de  quelques  mètres  le  niveau  du  fleuve,  et 
l'on  ne  peut  les  franchir  que  dans  la  saison  des  crues , 
où  les  eaux  supérieures  et  inférieures  sont  momentané- 
snent  remises  de  niveau»  Un  canal  que  l'ofi  a  creusé  sur 
la  rive  méridionale  del'Ofaio,  dans^une  longueur  de^ 
2,876  mètres,  assure  dans  tous  les  temps  la  navigation. 
Il  a  été  terminé  en  ï83i,  et  les  proportions  qii^on  lui  a 
données  permettent  le  passage  des  plus  grands  bateaux 
à  vapeur  qui  font  le  commerce  entre  la  Ncruvelle-Or- 
léans,  Louisville,  Cincinnati,  Wbeeling  et  Kltsbourg. 

La  navigation  de  TOhio  offre  d'autres  obstacles,  dans 
les  bancs  de  sable  ou  de  gravier  qui  obstruent  quelques 


(337  ) 
parties  de  »ob  ïïi^^^t  qui  n'y  laisseot  subsister  que  des 
passes  inti$ri|i6diaires  où  il  est  difficile  de  se.maînteiiîr; 
mais  le  c^iailé  des  améliorations  intérieures  a  proposé 
de  diftiinaier  i^es  obstacles  par  des  digues  de  barrage 
qui^forcenûent  le  courant  à  suivre  une  ligne  déterminée^ 
et  à  «Mréuser  le.  lit  du  cbenal  oà  il  passerait. 

Des  traya^K  analogui?^  ont  été  exécutés  d*aprè»  les 
plans  de  cette  coRUiiia^ion^.pobr  à{)profondir  1  entrée 
du  port  à^Presqu^ile  sur  le  lac  Ërié,  et  Ton  est  parvenu 
à  obleitir  un  fond,  de  quelques  mètres  de  plus. 

Des  reic0nnaîssances- et  des . opérations  dune  autre 
natii.re  ont  long-temps  occupé  le  comité  d*amélionttîons. 
L'intention  du  gouYeroement  fédéral  étant  d'établirune 
route  n|ili^aii*e  et  cpm^ancidle  entre  Waslûngton  et  la 
Nouvelle-Qrléa^s.,  il  ^U^t  «.examiner  les  dîf£éi«htes  di* 
recùons  qu*elle  pourrait  suivre  et  toutes  lès  contrées 
interm^f^i^iffis  qu  pa  aurait  à  t^avierser.  La  plupart  de 
ces  régions. essaient  com vertes  di$  fevéts,  cm  hérissée^  de 
rochers  et  de  mofitagnes,,  ou  embarrassées  psir  des  tor* 
rens  y  dçs  ti^nyes^  des  mar^q^ge.f ,  ou  occupées  par  des 
4ribufi.indig<^i|es;  le  trajet  de  ces, p^ys  nouveaux  et  sau* 
vages  était  aussi  périlleux  qi|e  difBcile,  et  Ton  avait  à  se 
condamner  à  tputê»  les  .fatigues,  a  toutes  les  priva tionii. 
Cette  reconnaissance  fut.  faite  par  le  général  Bernard, 
dont  le  mojor  Poussin .  partageait  les  travaux  :  ils  par- 
coururent et  relevèrent. etisemble  toutes  lès  contrées 
qui  séparent  ces  deux,  taUcs,  refirent  plusieurs  fois  ce 
loBg  trajet  da»s.difiérentes  directions,  comparèrent  entre 
eux  les  tracés  de  quatre  rofutes  qui  pouvaient  être  établies 
entré  l'un,  et  Taùtte  poîfat,  les  examin^dat  également 
sous  les  rapiports  militaires ,  poliisquësi,  économiques  et 
oomtnerciaux,  et  rendirent  compte- de^  leurs  travaux  au 
gouTernemeiit  iédérat.  £a  jronte  xk  Test  offrait  l-avanlage 


(  m  ) 

Je  mettre  en  oomnranicatton  \eê  unes  avec  tés  autres 
tontes  les  oapjtalesâes  éiiktê  du  sfUii  ;  son  dev^élo^ement 
élÉiiC'fie'  i^idSrmWés.  La  route  do  tfiîiieii  se  rapprochait 
da  pied  dès  Attëgkanys  ;  eUeairâftt  i,fo6  iriiliies  de  lofi^ 
gueiir;:  les  deux  routes  de  l*o^ises«  allaient'  jfvaneiiîr  *tes 
montagnes  par  Jésr  leejils  tes  phrs  accessibles;  olles  ga- 
gnaient la.  vallée  do  T^énessée,  t^aversdteat  SttécessÎTe' 
nient  fa  Giûosa  ^  fe  'fumbeclRt^  et  lès  autres  afBuens  du 
goUe  du  Mexique  t  Vùtiè  de- ces  r^érates  '^occidentales  avait 
1,1 4o  milks^  Vautre  en  aviAt  r,2^.  Les  r«rp]^érteurs 
pensèrent^ qu'une  seule^roifte  tie*sulikTii>l  pQin%>à  totrtes 
les'communteatfons:,  et-  qoi'itsèrsijt  «tttè'^^èh*  ëtaëlir 
deuxf  l'une  à  l^t,^l^u<»iô  à>f^o«esl,  Scrtt.p<ltir  nfuMpliet 
ld&t«)ati^s  avec  la  Nouvetle-Ortéans,  soit  pôtir  fatoriser 
les  intérêts  >comiviér«1àtiia-  et  'la  ^àèf^^  et  t6\ks  les  évats 
intermédiaires. -'<-',  ^"'    'i'-*--   -'-•l'î*"   *  "'   >  * 

\  '-'-Le  igùu^emerofémvféèénA  à'oéCupà  bientôt  di%n^nou*> 
Tëlk^  ligna  ide  conimfHiiéàri^^'ènti^e  *  I^Athmtifiiè  èr  le 
^ôlfe^  du^  Me«iqveJ^ëVènij|  pas9èss<èur  ^.^^FléiM^  en 
"i^l^f  ilekiqrgèa  lè'gél^éralBémaïHi  dé' 'faire  dàna  cette 
-contrée  teuvesfes  tèeoiinaià^anccs  àééessiiiires  po«iir*'étbh 
blii^  Un  eaml  denaVigiftion  if  iFttvéré'hi  pfe^lieMjpérieore 
da*  la  péeaqtt^ile  ^  d W  tracer  Ui^  dtrèdioti ,  et^  d^  '^éteto»^ 
.nev  les  difiKércnles  prisie^'id^eaU'  dwnt  on  ^peauiraîi  dis- 
poser I  pour  son  usage.'  Ba^s^cette*  aeconnaiaiaiice»  q«i  lot 
<Kfmmeneée  ^û"tiiij^  le  général ,aCQOin{^agtyé  de: son 
digne  coiiabor8|ttfttp,>  paroottriit  ,'aiHrc^l^Albarttfiie  ac  |e 
vgotfe^  tows  I^si  c^sHifS  d'^eaNi^'toiltes:}e»^hameun  oà^  Vmi 
pouvait  tracer  lakdbeotWE  d'viE  canaL  IVs'^ariKêttiaé  pvo- 
•jet  de- le  faire  !ciélnucliei>  daès^irOeésii  pantla- rniève 

■  i^rirunc  commuîiiciitian' entre  cette  liviàre.  et  celle  de 
'^gainWieaa^f  doat'On  réroaneerait  Jac<>ùè&.ju8fuau»BlaGL- 


c  339  ) 

Creek;  detoHlir  entre  le  Bbck-Creek  et  ia  riviev^  dé 
Santa-Fé,  un  cariai  où  Ton  ferait  aiTiver  (es  eaux  dfe 
plusieurs  étangs  iDliermédiairefl ,  et  particulîàrçment  de 
cdoi  dé  SampsoD;  de  remonter  ensuite  le  cours  de  là 
Suif^abnée  depuis  le.  confluent  de  ia  Saota^Fë  jusqu'à 
Charles'Ferrj^etde  diriger  la  continuation  du  canal  vers 
rOocident^IJusqura  la  riiièrè  Stin^Mard,  q^i  se  jette 
dans  le  golfe  4^  Mexique.  .    1  •    .      > 

Les  iqgéniè^pSi  ^la^tgésde  poursuivre  lebrs  reoon^ 
naissances.,  pen&èrent  quon  pourrait  (Prolonger  vers 
l'occident  ;cel}be  Uj^n^  4e  navigation  inrt^rieare,  eii  oii* 
«faut  «n  canal  t^ntr^  lariyièiipe  d'OokiocUiony  et  le  dé* 
tK>i^  de  Sainft-6e<^ge'j  enf^C'Ieiac^Wtmico'Iei  la:  baie  de 
Sa«Qir-)J!Qâepb|  e^trja  la  l^a^ede  S^unt^André  et  celle  de 
Sa»«»-Rè9a  ,!qui  ci9min9riiqM0  pwr-  une  paése  du  mime 
nom  avec  lia.  baie  4^  Ceq^^ools^.  Qn  pourrait  ëgalditaeniK 
ouvrir  un  cgnal  •  WtjP».  l^*  JiSgPW;  ^  U^hm  Perdidoy 
anj^re  .cette  baie  ^tr  c^le  4e  4l^  Alobilie^  X)e  ce.demia^ 
poinl  Qi)  ;peu^:ae:r<94?0.^^  ilac  Podfitcliartrain'par  tes 
paases  du  Ultoml  ^  en  iv^Msam  d^yia^tage  celletdu  Hénon; 
^%\9^eomm\smVf^  irf^.lQpUnid'un^tial  à  établir  entre 
le  lac  PontchartraiA:^;le  ^ississlpi.  Si  loUs  c^  travàiKiC 
vîj^i^eat. à. &^éç)jLti^y,Qn  9ura  w^ . lignfe  de  'Uai^îgation 
<;obt»nfic  Antr^la  Pï^uvell^Orléan» et  l'Atlantique,  isans 
être  «3ipi)«é:ati?^:acei4janÀ  de*  la  bautei  mer  et^ux^  cltances 
d*vma'gv0rre  na^fitimei  Ge  syatèmede  navigaiMine'inié*- 
rieurQ  et  pafallcle  au  Uupralv  qui  n'est ioneore  quu» 
prcjét  ppiii*:  kj  (liages,  du -gQtfi^  du'Meviqlue!^  a  déjà  été 
afkptiqwé  «ui;  U(W pmia  4tW>{^ifiS^4e^ l'Océan,  et  l'oh  y  n 
su0eea^em«At;4qi;4ç^i;éipb>t^QW(S  ^^s^m  desftiné^  m$»h 
nir  ifi^.  ipiH^is  y^mx^  dnmsigfif  fi  ffli^ulUpUey  l^s,  commua 

jkmw>li\^9  ^  î&çîlMeç  M  défe|i$e,:  Nttiii.s  pouvjt^ipâ  çitf^r  k 
iHwJ  .4^:  §?!WïW»^)  flUi.^Qil  se  pr!QlQ»ig^r)  f^ïâilfi.im4k 


(34«) 

jusqu'au  côtins  de  l'Âlatamiaha  ;  le  éanàl  du 
'Swamp^  qui  traverse  de  longs  laarécages ,  et  qui  met 
•en  commuoicaticNi.labaie  d'Albemarleet^  celle  de  Nor* 
folk  ^ .  le  canal.de  la  Ghèsapeak  à  la  Detaware^  qui  a  établi 
une  navigation  directe  entre  Bl^imore  et  Philadelphie, 
sans  qu'on  eût  à  paroèarir  dans  toute  leur  longueur  les 
deux  grandes  baies  quHI  réunit;  le  canal  de  la  Delaivare 
au  Rariton,  qui  met  en  commiïnitfttion  directe  les  ports 
de  Philadelphie  et  de  New-York;  le  canal  projetée  tra- 
vers risthnae  d|i  cap  God ,  entre  les  baies  de-Buzsard  et 
de  Barnsuble ,  pour  épargner  aux  bfttinlèns  côiiers  le 
danger  de  doubler  ce  cap  ;  un  autre  banal  également  pro» 
jeté  entre  la  baie' dé  Boston  et  Celle  de  Nsirraganser;  et 
enfin ,  pl^us  -au  !nohi>,  te  canal  de  ïktiddteseic , quiowre 
une  communication  enlr^  la  rade  de  Bostonet  le  €ùtm 
dtt  Jilerrimàdt.  Ge;canal',  qui -a  27  tnîHês  de  longueur, 
^ftt'  le  plus  ancien  q^i  ait  été  d^usé  auit  Élais-Unis: 
Boston ,  cette  ville  si  distingua  par  Jes  progrès  des 
sciences  et  de  la  crvilisalion ,  a  ^is"  setivdkt  rinitiative 
de.  ce  qu'on  a>(ait  d'utite  et  d*iinportatit>  et  c^eslcbns 
cette  région  de  rÂmérique  dii  N^rd  qu'on  peut  placer 
Toirigine  et  le  berceau  de  sa  grandeur. 
•  En  traçant  y  dans  ûétfe  analyse,  le  système  dè^  prin- 
cipales communications  j  destinées  à 'lier  e^lftelleb  les 
différentes  parties  de  la  confédération  américaine,  nous 
nous  sommes  successivement  arrêtés^ à  celles  qui  devaient 
unir  les  états  dé  l'est  à  Fouest ,  et  à  Celles  qui  avalentpour 
but  d'établir  dans  toute  Téiendue  du  littoral  aniéricain 
une  ligne  de  navigation 'intérieure.  lyâutreseftiÛMa, 
di'autres  routes  de  fer  cMit  été  ientrepris-darift'dès'vuës 
agricoles,  industrielles  y  du  e6taimérciales;'>tëltf'qi»eie 
^nal  Môi^,  destiné  à  réxfriohatiôh  pfa^dculièfV'dèa 
baltes  mhàe^  de  chailioii anthratité dehk Ptfn^l>lainî<fr|4> 


'(  Hi  ) 

SLrgo  imiWeB  deiongaenr,  et  il  se  teraimeà  la  PassM 
^i  sejetle  daiia  la  baie  de  New-York  :  le  canal  du  Léià^ 
ex  jeeldi  dfi  Ja  Dela'waiè  à  THudsoti  eat '^u  pour  \}tït  df 
favoriser  les  inêYues  exploitations  :  Tuii  a  46  miiitS'dtt 
longa6invlatiUWi£n2aâ5  liiiHes*  -Nous  kidîijiiqns'sauvenl 
JaaMSiiTè  -de  oea*  alignée  de  navigadoD  ^afin  d*en'  mîeiqii 
faire  appEécfer  liinipOEtaace. 

iViFOii'  eek  enttiepiises  qui ,  sans  être  neoessaipe»  34 
Hen^e  la  oafifisdéraftiôiil  entière,  ont.  un.  grand  kitërâl 
coBuneFcial^  fMDar  plasieùrs- états,  nous  eiterons.le  prôt 
jet  d'^envrir  u»  lesàiat»  le  long  des  )rives  da^  Tennessee 
«à  sont  situés  lies  rapide»  du  Musde^shoals  :  cette  :lonK 
gueur  esti'.de.Siô  imilles^i'-les'pliik&du  canal  ont  été  tra^ 
osa,ret  ils's«rQiit;6aBS.doa(iè  exécutés  par  le  gotrveéne- 
fnènt  d*Alaba<na>,2qiâia.diéji  fait  èntrepresidre  d'autre^ 
travaiix^iisfla  litrjnâaiedtt'AeuTé,  pour^  en  faciliter  la 
naTÎj^iDn  .eÀtfO'î  Fkurenee  et  Watevlo^  Toute  cè^e 
pairtse<  du  Tennesëée  «ararerséiè  terriloire^e  FAlabama; 
et  ce  îderaitjeF  étaa  «st  panâoûliérenient  intéressé  à  déliari- 
lasàèr; le lUï  du ifleu^e.^t»  ses. derniers  obsta^sles.'  > 

Sifxas .  devons . inemiobner  ici^  coii|ime  astrejirise'  eoi- 
cose  plus  lûn^Ttantè,  le  canal  de  Miami  ^iidpii;  oilTtir 
iisietiottveile'OoimniiiliQdtion  entre  rOhio  et  le  laoiiflritf. 
Ce  canal,:déjà.ou9ert. entre. Cincinnati  ee^Da^t^oà  y  abrfi 
:s6&niilli^!de  loogiiettr:  on^èn  a  eaDépvéi  plds  du;  quart 
en-reitioii^KtJa  TsJlée  du  iMîaniî  ^  rpuviqgè  se^eoi^tiime, 
et  l'oâi^.diQÎt.te  coskduire.  juaqti a  la<drrière  'Mauméeqûi 
abQiiiilà>l!ecaréjni^)OaQi4^tttalûdii.lacÉn4>   ^  .; 

Un;  totnscahlil:  projeté. erttjre  Mauniée^  -et  le  Wabasfh 
riui;  d]es\^ffli»eh$!du-Miasiàstpi;  et  un  tro&ièni<ç  ;  canial 
.égaléai6fkjt  '. projeté ^  entre  le  lac  Micbigaii  v  et  rillinoâs, 
autre  affîuént.dii'Mbsis$tpi,  éoat  deatioés  a  établir  entre 
ies^'grands'lacs  flfi  nord  et' .le  » goifé  do  Mexique.  les 

24 


fluômeâ  comiiiiiiiJoatiQes  qae  celles  que  lious  aiion%  yu 
t^ceD  entre  les  états  de  Test  et  de  l*oiuest,  ^nitf  leafs 
piriQCÎpales  villes,  entre,  les  dififeientes  parties  de  leur 
îmiBiiHiâe  litttoral..  ' 

QueUe  qinq  sok  retendue  du  teRÎtoine  féd^t,  ^eot 
poissans .  mayaa^ ,  dii^  au  gAiîe  ipifeBSif  de  Tbomne, 
sont  venus  faciliter  les  commiuiioafions  ei  vapgBCM^er 
pour  ainsi  dke  les,  distances.  L  application  des  machikies 
à  vapeiur  a  la  navigat^n  neiid  les  Vi^pages  beaucoup 
plufl\  capides  siir  tx>ut^  les  rîvièces,  puis  t^iiska  canaux 
où  ce  pioeédé  est  pra^cablef  et  l'ÀabUssemeDt  des 
soutes  de  fer,  partout  oà  elles  pavent  être  oônstnates^ 
aceëlèro  encans  davaat^;e  ^s  communioations^ 

'  Avasi  r.eolploj  de  Tun  el  de<l*auuv  raoifeiia'  s'est  prQU^ 
«ementmukipliéaux  Éuu-lfms.  Oi|nV  pas  mâoie  cnûnt 
d'enfiiire  usage  râpyltanément,  entae  les  dtiféreaa  Umx 
qui  par  leur  importance  el  leur  conmeree  étaient  itères- 
aéa  à  tanilt^Eer  leurs  rehlisHis  mutudJes  ^  et  Ja  conmii^ 
siott^  des  aœiâKoiatîoBs.  iotéiâettres^  dont  les  travaux  ont 
pu  être  djui^tant «lieux  amusés. dana  lou^frage  delL  le 
-saejor  Poussin,  qu'il  ^  ayait  IgMifiBiu  JMdMtnetttniont 
•participé,  adji  à  a'^ocupet  du  irac^êt  deï^aUiaspiBB&t 
.dei  plusiaira  grandes .  routes  de  fer*  Jî^us  ne  smvrons 
fioisit  le  d^tâib  de  ces  opérations  iiou9eii||ai:  ce  aevùt 
iont^epiviHiire  de  pascourir  les  dîfl^entes-liguea  d'un 
.Déseait  compliqué^  qui  aétead  de  proche  e»  pfoehe  sur 
.èf  nouveaux  territoires*  Born^n^noos  à  signakriei  uu 
frappant  exemple,  de.  la  rapiifité  des  cMMnuuielrtious 
que  Ton  esporCiObteniF  par  l'emplpi  opmbiné  des  chemins 
de  fer,  et  de  la  navigatiop  à  la  vapeur»  Lorsqu'on  aura 
.terminé  les  cheiDiihs  de:  1er  commencés  pntfe  Washiqg» 
ton  et  Baltimore,  entre  Bahin^>re  et  Philadelphie,  entre 
Philaddphie  et.  New^York,  on  croit  pouvoir 


(  348  ) 

en  i9  heures  celte  du tafioà  qui^st  deaio  miUeli  angle» 
(  enviroii  76  lieui^. }  Oh  d  le  proj^l  de  canetniii^igeJ»': 
ment  une  rduce  de  fer  ifnire  JSosUmi  el  îenirée  de  le 
baîe  dte  Narregiuieeit|  ^  .d«ttblfr  etitre  bette  beîe  et 
New^York  ud  service  "de  bateaiut  à.  vepeur  i.Ja  distanoe. 
des  deu  villee.eft(de  a4<  milieu  9.e»Tifoii  884H*^es  :  e«.ést- 

I 

père  la  parcourir  en  19  hei^ires;  Ami^  en  faienni  eucod-i- 

« 

der  ioimédiatemenu  l*iin  à  l'autre  tenu  ]ès  eèrviees.  de 
cette  longue  ligne  de  conunumicaii^o^.  Von  se  rendrait, 
en  moiçs  de  3o  beurfs  de  Boatoii  à  WasU^gloii^  qui, 
en  sinyant  les^  routes  aotud}es'>   eii  est  élaîgné  de 
166  lieues. 

Arrètona-Bous^  un  insQmtàriMi  des  plus  mportiiiM 
travaux  dont  leecfmité  damétièrariiQn'ait'ett  à  a  occu^/ 
à  la  copstn^eti^n  dVil    port  artificiel^  pnàs  du  oap' 
Henlopen  quis'ava«tfce  à  l'eRtli^delaCelvJiiBre^L'en* 
boucbur^'de  la  baie^  sem^ë  de  bas^feh'As  q^uireshlefit 
difficile  la,  navigation  de  soti^K^elMl^  a^itbesotUfd'un: 
port,  ou  l'on* de  ^e^iguili  !paft4es;eoupsde  vènt^  et^kl 
choc  des  glaces  q»»^  euf  biver^  s*âc(himuten^  ^na  là 
Delaware  ;^  ^et  la.  cof?iniisâ0n  3^ebt  44t»fmmé^  i  4a.  c4m* 
structioQ  ç|e  deuX'grandesu digu;   .  -deHittées 'àgr Qléger 
ce  .port  contre  les  vents  ^  lès  i^oup^àé  mer  .e^  fea^gbidea. 
Uune  de  çe3  :dîg|ies|  ou  bn^-fv^fer- {hriat^hm»)  a 
un  dévtatpppcftHefit  demia^  tnètreaf  fautif  digub  o« 
brise-gia^f  a 4£^  itiÀtReai.On  a  oonsidté.les  inmux'  de 
même  nature  i)uî  (^njt"été:.eK^ttiféa  à^Gberbofcrg  eta 
Plyroouthy  afin  de  bien  calculer  les  angles  des  talus.  Be. 
chaque «digu|s,ret  d«  mieulL^se-  rendre  compte,  des  ffb- 
portions-  etdu.  pojdç  d^s  ^iUtériauxà  :eDi{>loyér..^fHir/ 
les  massifs  et  pour  \é&  revételiiehs^ 

On  a 'adopté  .4S  deg^s  pour  riiirilnaison  dea  talus 
n teneurs  ;.  c^Ue  des  ta(lul».e«téfieurs^.pliis  soumise  àv 


(344) 

l^ctîmi  des  v«gu«6,  Tarie  à  diffërèn'S  p6iints  âe  h'  hau- 
teur^ <i'est  entt&  les  niireaUx  de  la  haote  et  dé  la  bas^e 
i!ner  que  cette  inclinaison  est  la  plus  grande,  pa>rce'que 
Cette  partie  du  talus  doit  plus  liabitueHeni^t  ré^ster 
au' T)Ê»)titne  et  »a  inolUireinent  <feâ  flotâ.  •  '^ 
"-Nous  n'étendrons  pas  davantage  kios  observation's  r 

•         •  •  • 

ejles  ont  pu  faire  apprécier  rimpofhince  des  travaux 
publics  exécutes  aux  Etats*Unis  ^  et  le  n^érite  des  ftom-' 
niés  recommandables  qui  furent  appelés  à  y  prendre 
part.  L-ouvrage  où  M.  le  major  Poussin-  rend  eoïkipfe 
d'ùnè  grande  partie  de  ces  travaux  fera  mieux  juger 
encore  de  leur  utilité  et  de  l'influence  qu'ils  ont  déjà' 
sur  là  prospérité  d'oneWiion  si  pfbitlp  teiif  en  t  agrandie. 
Les  homaies<ie  Tart  y  étudieront  avec  fruit  )é^'  procédés 
dont  ona-ikit  usagé,  soit  pour  favorisai*  stir  uii  métne 
point  la  navTgatièn  ascendafnte  et  descendante,  par 'un 
double  rang  d'éckisefr  accolées,  comme  on  Fa  fait  à 
Loel^-Pôrt  sur  le  canar  Ërié  ;  soit  pourdééôhômisèr  la 
dépense  des  eaux,  en  remplaçant  1^  'éeltises  par  des 
plans  iiiclmés  et  des  sas'niôbiles  oonime  on  l'a  fait  sur 
quelqueis  points  ducankl  ^Morris,  soit  pour  la  cônstruc- 
tio0  de  quelques  ponts  en  bois,  et  pour  éellef'des  routes 
de  fer>  qui  varie  selon  les  matériuiix  et  lés  terrains  do(iit 
on  peutdisposèr;6èit  enfin  pour  toutes  les  Opéi^tiôn» 
de  calcul  et  d*applicatidn  quiotH'bésohid'étrè  edairées 
pak*  rexpériènoé.  Nous  nous  sbmihiès'bornés  à  analyser 
ces  :^andls  thivaux  ;  e'élait  peut^èti^  ta  MtiUeur  manière 
deiesloùer.- 

Heureux  sous  ce  hipport,  les  pays  où-  lès  grandes 
spéculations  sont  souvent  dirigées  vers  TiAtérét  pubirc, 
et  où  l'amour  de  la  patrie  devient  i'âme  d^s*  plus  ^éhé-* 
reuses  entreprises!  Ces  pays  peuvent  éprouver  d'aiitres 
orages  ;:  mais  ta'  terre  ceiusèrve  lé  bien  qu'élis  à  Tëen ,  et' 


(  545  ) 

les  germes  de  prospérité  qui  lui  sont'confies  :  les  canaux 
restent  ouverts  a  une  eirculatiofi  d'hommes  et  de  ri- 
ehesses  qu^sé  otoldetni^Ofin^' tous*  lés  ^^n^i%r  depuis  ie 
premier  bateau  à  vapeur- que  Fqlton  a  lancé  sur  un 
fleuve  des  États-jLTjus^  'f^'^n^^^^l^^ffK  accru  de  plus 
de  onze  cents  dans  le  cours  de  quelques  années.  Le  même 
système  de  mouvement  appliqué  aux  transports  qui  se 
font  par  les  routes  de  ter,  peut  recevoir  d  autant  plus 
de  développemens  'que  lés'Etats-tTnià  abondent  en  corn- 
biifitiblesi  Les^f#>rdt&/4U0i»itt6nt;  leifcs  nie  cbu^reAff  pPus 
les  pays  où  là  cciiittfe  èt'Itr  civitistftion  ëe^  soM^àvaAcéJss; 
mais  ccilea  qui  sesonténsèv«litié))erieiit*lJ6niÉ^6s*^^KMs^ 
terre  auffiroot  pendant  jitu6Î|sur4éi^ie$  à'ki  coti«^nrtjia<-' 
tioà  dès  hommes. 


I       /    i 


»  •      .     I  I  • 


.'  î        i  »  ;  •»   I.  jj:-)-»  '   i»i;   /  j'     't  .    .'■:i:î«>  / 


«     •  »  -' 


')  1    f.>    :•.:     ;::.   n    ",;    .  :.ii   j    •<».}"»  î 


w     •;:     .1.1.')         .-J    .».    .»•::.■;,>  I .  i    •>    ':ij«»'i     '>i   .iJ 


■^  ;.».■:  1 


t  '  I 


,:  .    M.':    '   ♦'      »•    I*»    r*»|':   .'î    >">\)    V,   'jl"îj'l'>lî  MiU'lI   *iii'*'>  Jf'V. 

î'i  ■'.•  '«I   i,  i;p 


.  »  » 


(34«) 


■Ma* 
> 


Jictéé  âé  la  iSbdiéU. 

t 


■  ■       .  I    /  .    '        1  !..  ..         l   '   .      '   . 

HOCISS -VERBAUX   DJ^S   SEAlfCB». 

9éance  du  a  mai  i834«       . 

j 

,'  ^ fNm^ft'Verbfil  <fc  la  doruièra tfém6« él(tciM :et;  ftaèf«é: 
^  La  Gfsmflpmic^  ^tlMlis.»  aUr  l».pffo|prQ«iliQn.d'tm  de. 
8^  iMPibi^ i:çlM49 que  sali.  Bulldtîn  sera  adivssé  à 
la-  Sooiétë .  rp jjlU  .g^tt^^mphiqUe  'de.  Ldndrea  ^  ^  i^lle  rra  ^ 
voie  au  camiré  du  Bulletin  la  lettre  de  MLife  ëapikxime 
M acopoefaie ,  son  secrétaire ,  relative  aux  relations  qui 
viennent  de  s'établir  entre  les  deux  Sociétés. 

La  Société  royale  des  Antiquaires  du  nord  adresse  les 
volumes  iv  et  v  du  recueil  qu'elle  publie  sous  le  titre 
de  Scripta  historica  Islandorum. 

M.  le  capitaine  Graah  fait  hommage  à  la  Société 
d'un  exemplaire  de  son  vojage  à  la  c6te  orientale  dii 
Groenland  ,  qui  a  obtenu  en  1829  la  médaille  de  5oo 
francs  pour  le  prix  annuel.  M.  Eyriés  est  prié  de  vou- 
loir  bien  rendre  compte  de  cet  ouvrage  écrit  en  langue 
danoise* 

M.  Gaballero  écrit  de  Madrid  pour  offrir  à  la  Société 
un  exemplaire  de  l'ouvrage  qu'il  vient  de  publier  sous 
le  titre  de  Nomenclatura  geografica  de  Espana.  L'au- 
teur croit  avoir  ouvert  une  nouvelle  route ,  en  rédui- 
sant cette  nomenclature  à  des  règles  et  à  des  principes 
fixes  I  et  d'une  manière  qui  lui  semble  plus  philosophi- 
que et  plus  instructive  que  celle  qui  a  été  usitée  jus- 
qu'à présent. 


(  347  ) 
Af.  #A?«zac  est  prie  cTexamiTier  cet  ouvragip  et  d'en 

un  rapport  verbal. 

Sf.  Houx  deRôcheRté  ofTre  à  la  Société,  de  là  part 

de  M.  le  major  Pbussiu  ,  un  exemfdaire  de  l'ouvrage 

qu'il  vient  de  pul;>lier  ^u^  les  ^r;vyaux   d'amélioration 

intérieure  projetés  ou  exécutés  aux  Etats-Unis.  M.  Roux 

***** 

est  prié  de  rencfre'  compte  de  cet  ouvrage. 

K.  iMBard'<eoinM|uilique,  d^  là  part  de  M.  le  baron  de 
Hammev^  lynentothKe  extraite  des  âWRaies  de  littérature 
de.Yîcpne,  et  i«iifen|i«}ic'  plusieurs  éclarrcissemens 
géiipraphiqqes  sur  la  luer  Noire  et  les  provinces  russes 
«iMsineB.  M.  de  Baipmer  adresse  siussi  à  la  Société  le 
texte  persan  d'un  article  curieux  sur  Vf  nâé  ,  tîté  de 
rhi%liiriefi  Wasftaf;  ^et  U.  annonoe  renvoi  prpehain 
cfaiie  fiiecaiic)e  notice  sisr  Ittuvrage  du  tnéthe  historien. 
TT-  M*  Piaéi^hi  est.  pftié  dû  ren^jf e  cpînpte  des  dififérens 
f r^gmMSi  ttDRpjrés  -  pat  M.  de  H^mmi^Fi  i  • 

JI^I^  AI.  BanhîédaBûeage  et  Ansart  déposent  sur  lé 
bureau,  k  pnemùevun  exemplaire  de- son  Biiôiiônnmre 
géoffmibiflH^  ds  (iti  MAlé  y' ^^tAes»ù»^d  une  nouvelle  li- 
v^a^Hf  i|  ^  çfi.  |rfi4ll<Ptioii  d^  i*atlas  de  Kruse.  Dies  rera«flî- 
cîmens  son.t.gdr««s^a:Mx  daux  .auteurs:  au  noiw  de  la 
Cpipmiss^O  cftptrgle,:  ,      î    . 

Tjll.Jquf9^Y^  /fnçpnç^  j<|\^'^^  prppq^^^  mamoiKÎquep, 
dan»  f^^e,plI0ç)^IlaJé9np^,,  Tilîpér^ît^e  q*!*^  radigi  à  tia 
pi*i,(^rç  J^,  clp  Bf^^^j  patiii^^U^tci  qqi  »«  rié$idé.qii0lqtte 
teinp^  enllgïpf^,  fil  AïSlW§^^  W  Syrift,  ét^ujirvirôtde 
partir  ppm  Aljsçt  feV  «Ic^  fift^:  loy^j^  a  «té  exécuté 
dans  le  Yéfppv^^  \^^y^^,4^§i^^k  G^^^  dô  Ga«i4  hir 
rusalei9 ,  pajr  pi^  çhnmw  p^U  fréqwentfi, 

M.  1^  pré^4^pi  rt^od  .€Qnipl)e  k  Ta^^n^éei  de  la  visite 
que  les  membres  du  bureau  de  la  Société  et  du  bu«eail 
de  la  Commission  centrale  ont  faite  ^  M.  le  comte  de 


T^llom^hyçx^  .p^éîçi^pm.de;JaSqçi^tf,,  fl  flej^ceii^  qu'ils 
en  ont  reçu.  M.  le  comte  de  Mon^{i,y^  mpro^SiçJ^VsOO- 

Le  procès-yerbiij  ^e  ]a.  der,A\èi;ei  séance  ^  lu  et  adopté. 

,  .^  ]^,  J>esi;iaHne$.  ftPrl^igily.  i^OrU.qtt'tt  sd  tamt^^'très 
.)]^axf ope  ç^e.  rQptnlw  fatorable.  que  la*  Société  a  bien 
^lf^x^^,^Jy:^^ç!^rf^ir^^^^^         vpjFage  <iansiAinérîi|ttd  me- 

^î4if^P^^^9  .^^  q^(  ^^  '^^^^  ^^  éffbcts  pour  répou^ 
.fjrq.à:  Vid^  qaelle  parait.  ay^r*.priisje  de.ises.-uava«x 
'gP<^8S*pï^i4mf^.  .;  :..■.  ,  -.  .. 

,..j,]VU  j^p^id^^nt  infonne  là  Oomimsiion  ceoitàie  de 
r^f(r^;>qpe,:li|i:a  iikîte  M^  Ciésntnt^MliUet,  membre  de 
J^^O(^(étQ->idetrédîg)er  ^>roto/£im0iif;une  «âUe'géiiérale 
analytique  pour  If^jriogfc'  valûmes  de  la<pi«mîère  série 
.4HiBu)lfSlJn*|i4^  PO!liMléidu  ^uUékin^esi;bhar^e  déf  pré- 
c^^^f:^W^^viftAWr.Ik)|fee:()elMâ>G3clI^^ 

1:  9II4  /Wardfin;dép0si^stirife.bùréatt'^  dé  iilpàrâ  clè  la 
.Ssieiéi&^Kbre'd^ziqgrieultaré  j  hdmte^^ët  àtts  de  FEure , 
Jt^  Qahiinr)daBril':  du:  rocHeil'der  (cette  80<^é;  * 

MM.  Dubuc ,   Roux   de    Rochelle  et  '  d'Avezac  li- 
•sent  s«icoesâî*v«metit  trois  rapports',  lé  prehiiiér  sur  le 

•vr|»ge'de>M;  le  mdjqr  P<>ci!éâlîl>/intifti!iU  :  Travaux  tta^ 
-méiioMtiiUts^inté^^rêïehtnêpkà  'ouèoieàïaés  àm:  États^ 
Unis  iPAmMqu0y''^t  enfin  }e'' troisième'  sûr  Tbiivitigc 
înUtuié  :>  'Éèêhen^es  \urVefkptàéeiiièhè  de  Catthàgé  par 
M.  Falbe,  consul-gén^ii»!  dâDattëmafk'âTàlms.  ' 
.G«9  •trois 'VJifpot^s  <^ùtk%  i^iVvbyës  au  cMhité  du  Bul- 


BULLETIN 


DE    I4A 


w   ■     w 


SOCIETE  DE  GEOGRAPHIE 


JUIN     l834. 


PREMIERE  SECTION. 


MEMOIRES,    EXTRAITS,    ANALYSES    ET    RAPPORTS. 


RELATION 

D*un  voyage  dans  V intérieur  de  V Afrique  septentrionale  t 

Par  Hhâggy  Ebn-el-Dyn  el-Eghouâthy. 

(  suite). 

ANNOTATIONS    BT    REMARQUES  GEOGRAPHIQUES. 

Ainsi  que  M.  Hodgson  en  a  fait  la  remarque,  le  nom 
SEl-Egliouât  se  rapporte  au  même  lieu  que  Shaw  ap- 
pelle Lowaate  :  le  voyageur  anglais  a  joint  Tarticle  comme 
partie  intégrante  du  nom,  sous  forme  de  L  initiale,  ce 
qui  arrive  assez  fréquemment  aux  personnes  qui  ne  con- 
naissent point  grammaticalement  la  langue  arabe;  de 
plus,  il  a  supprimé  Tarticulation  gutturale  du  ghayn, 
et  sous  ce  rapport,  il  s*accorde  avec  la  prononciation 

25 


(  35o  ) 

des  Arabes  d'Alger  de  la  bouche  desc^uels  j'ai  enteDdu 
ce  nom  y  et  q^i  font  sentir  seulement  rarticuiation  du 
dyn  :  toute  la  différence,  quant  à  Torthographe  origi- 
nale ,  consiste  en  un  seul  point  diacritique ,  dont  l'ab- 
sence motiveraity  dans  la  transcription  européenne,  la 
substitution  de  El-Adouâth  à  £1-Eghduâtb.  C'est  la  le- 
çon pour  laquelle  j'incline  d'autant  plus,  que  les  officiers 
français  qui  ont  entendu  prononcer  le  même  nom  à 
Oran  ont  exprimé  par  \Lahouat  l'émission  orale  dont 
leur  oreille  avait  été  frappée. 

Shaw  n'a  point  su  l'existence  d'une  grande  ville  d'El- 
Aa'ouâth  ;  \\  signale  seulement  une  tribu  A^Lowcuite(^i)^ 
dont  les  daskerahsy  situés  à  neuf  lieues  dans  l'ouest  de 
Demid,  forment,  avec  ce  dernier  lieu  et  celui  de  A'yn 
Mâdhj,^  les  villages  lies  plus  considérables  de  cette  partie 
du  Ssahhrâ.  Les  renseignemens  recueillis  à  Oran  don- 
nent aux  Béni  ZâAouaf  (  c'est-à-dire  Bény-el- Aa'ouâth  ) 
une  ville  entourée  de  murs  de  pisé,  située  vers  la  source 
d'une  petite  rivière  à  deux  journées  dans  l'est  de  A'yn- 
Mâdhy,  et  ayant  au  sud  une  grande  chaîne  de  montagne» 
dans  laquelle  se  trouve  une  ville  nommée  StilUeru 

Dans  une  lettre  adressée  à  M.  Peter-Stephen  Dupon- 
ceau,  et  insérée  aux  Transactions'  of  the  American 
philosophical  society  de  Philadelphie  (a),  M.  Hodgson  a 
donné,  sans  doute  d'après  les  explications  verbales 
d'Ebn-eUDyn,  un  plan  d'Ël  Aa'ouâth,  figuré  par  une 
ellipsç  coupée ,  suivant  son  plus,  petit  diamètre ,  par  un 
mur  de.  séparation  qui  se  prolonge,  au-delà  de  l'enceinte 
elliptique  repfermant  la  ville  proprement  dite,  jusqu'à 
une  seconde  enceinte  quadrangulaire  entourant  les  jar- 
dins dépendans  de  la  ville;  le  mur  de  séparation  offre, 

(i)  ypjrages  en  Barbant^  édition  française  de  La  Haye,  page  107. 
(a)  Tfmnsaetiomff  ele.,  tome  it,  page  29. 


(  35i  ) 

en  son.  wlieii  «.une  ^ule  porte  de  communiçatiqn ,  qiM 
Ton  ferme  lorsque  les  deux  tribus  sontea  hostUittf  mu-* 
tuelle;  chaque  tribu  a  ses  portes  particuUèriïs  pour 
communiquer  soit  avec  les  jardins,  soit  avec  la  cam- 
pagne exlërieurCé 

Cette  division  d*EI-Aa'ouâth  eh  deux  parties  parait  à 
M.  Hodgson  un  phénomène  d  autant  plus  digne  d'at- 
tention ,  qu'il  se  reproduit  dans  les  villes  de  Ghadâmes, 
Ouerqelah  et  Telemsén  ;  le  capitaine  Lyon  l'avait  déjà 
signalé  pour  Ghadâmes,  le  docteur  Shaw  pour  Telem- 
sén ;  mais  il  croit  être  le  premier  qui  l'ait  indiqué  pour 
Ouerqelah  et  £I-Aa'ouàth.  M.  Hodgson  a  oublié  de  citer 
la  plus  célèbre  de  ces  villes  bipartites ,  Fés ,  dont  les  dis- 
sensions intestines  entre  les  Qayrouyyn  et  les  Ândalous 
sont  rappelées  par  Léon  et  Marmol  et-  racontées  par 
l'auteur  du  Qarthâs  (i).  L'Edrjsy  avait  aussi  mentionné 
la  double  individualité  de  Telemsén  (2)  comme  celle  de 
Fés.  Tegemont  est  encore  dans  le  même  cas. 

La  rivière  Emzy,qui  traverse  El-Aa'ouâth, n'est  point 
figurée  sur  le  plan  de  M.  Hodgson^  ellen^a  été  mçii- 
tipnnée,  que  je  sache,  par  aucun  voyageur  ni  géographe, 
connq  :  c'est  probablement  i|n  des  affli^çr^s  supérieur|i 
du  Ouàd-el-Gedy  ou  rivière  du  Chureau,  Récrite  pat 
Shaw.  (3) 

Tegemont  n'est  point  mentionné  dans  le  texte  de 
Shavr,  mais  il  est  inscrit  sur  l'une  des  cartes  qui  accom* 
pagnent  son  livre,' sous  l'orthographe  Tejemoute^k  i*x 
milles  au  nord-ést  d'Et^Aa'ouâth.  Un  autre  Têgemotit 

(i^  Léon,  dans /faififfWo,  troisième  édition,  folio  34  verso. —- 
Marmol ,  édition  française ,  tomç  11.,  P"8^  <^7*  —  El  -  Qi^aptb^Ct 
première  partie. 

(3)  ËdrisI  de  Hartmann ,  pages  171  et  191. 

(5)  Tome  i,  page  167. 

Sk5. 


(35a  ) 

est  indiqué  par  Abou-0*bayd  el-Bëkry,  de  Gordoue^  sur 
la  route  de  Tahart  à  la  mer.  (i) 

A^yn-Mâdhy  est  pareillement  indiqué  sur  les  cartes 
de  Shaw,  qui  écrit  ce  npm  Ain-Maithie;  mais  loin  de  le 
placer  dans  Touest  de  Tegemout  ainsi  que  le  fait  Ebn- 
el-Dyn,  il  le  met  à  ij  milles  dans  lest  un  peu  nord  de 
ce  daskerah  ;  dans  son  texte ,  il  énonce  simplement  que 
A*yn-Mâdhy  et  Demid  sont  tous  deux  au  sud-ouest  de 
Fethh-el-Bothniâ  (2)  ;  mais  la  situation  de  ce  point  à 
l'ouest  de  Tegemout  est  confirmée  par  <les  renseigne- 
mens  recueillis  à  Oran ,  et  d  après  lesquels  A  yn*Mâdhy 
est  à  deux  journées  dans  l'ouest  d'Ël-Aaouâth* 

Shaw  désigne  aussi  sous  le  nom  de  Maithie  i'une  des 
tribut  q^i  errent  en-  ces  parafes. 

Dans  Omm^A^sskarâ ,  qu'il  eût  été  mieux  peut-être 
d'écrire  Mo'askar  ou  Ma!skarah^  il  est  aisé  de  reconnaître 
la  ville  appelée  vulgairement  Mascar  ou  .Mascara^.et  dans 
Ouahrârif  Oran. 

he'Gèbelel'A^mourj  qu'Ebir  el-Dyn  met  au  nord  de 
Tegemout)  n*est  autre  que  le  district  montagneux  des 
Ammer  de  Shaw,  voisin  d'EI-Aa'ouâth  et  de  Tegemout, 
et  distant  de  six  lieues,  au  sud ,  du  daskerah  de  Médé- 
rây.  Il  résulte  des  paroles  mêmes  d'Ebn-el-Dyn ,  que  ce 
district  a  deux  journées  d'étendue  en  longueur  comme 
en  .làr|[eur,  et  que  cette  étendue  paraît  devoir  être 
comptée,  pour  une  partie,  au  nord^ouest  de  Médérây, 
puisqu'il  y  place  les  sources  mêmes  du  Schélit,  ainsi' 
qu'il  va  être  dit. 

(i)  Notice  d*uii  manuscrit  arabe  de  la  bibliothèque  du  roi,  conte- 
nant  la  description  de  TAfrique,  par  M.  Quatremère,  pages  87  et  99. 

(a)  Tome  i,  pa|{e  107. 


(  353  )  . 

La  rivière  El-Khayr^  que  M.  HodgBÔn  écrit'Alkhyr^ 
et  qui  est  uiùi^ersellémerU  connue  au  dire  crEbn<el-Dyn , 
ne  Vest  aucunement  en  Europe  sous  cette  dénemiimiion. 
J'avais  d'abord  supposé  que  lé  Kluiyr  n  était-  autre  que 
le  ruisseau  de  Médéray,  ou  Midroe  de  Shaw ,  l'un  des 
affluens  supérieurs  du  Schélif  ;  mais  ayant  eu,  depuis  , 
connaissance  d'un  relevé  des  noms  géographiques  em- 
ployés par  Schaw,  avec  la  transcription  arabe /eh  regard, 
des  dénominations  qui  sont  usitées  à  Oran  (document 
recueilli  et  envoyé  par  M.  le  capitaine  d'état^ajor  Le- 
vret,  et  qui  lu'a  été  obligemment  communiqué  par  M.  le 
colonel  Lapie),  j*y  ai  trouvé,  vis-à-vis  de  SeboLOunA^yôùn 
i^nom  des  sources  du  Scbélif  d'après  Shaw  (<)),  l'indication 
Ouêd^eUKhayr y  avec  cette  note ,  que  t autre  nom  r^est 
pas  connu  à  Oran^ 

Ras  et^SchcChy  Safel-el-Fayâdh  ^  El-Khadem,  El- 
LefaKhât^  sont  autant  de  stations  dont  les  noms  sont 
arabes,  et  qui  n'ont  été  mentionnés,  ^  ma  connaissance, 
dans  aucun  autre  document  édit. 

Meislyliy  qui  doit  se  prononcer  Metsiily  {MttsMee) 
au  dire  de  M*  Hodgson ,  est  également  un  lieu  qvi'£bn- 
el-Dyu  a  mentionné  le  premier  ^  et/qui.  paraît  ftlacé  sur 
le  versant  occidental  des.  hauteurs  qui  Ibrmis^nt,  la  tête 
du  Ouâdy-Mozab. 

Le  OaâdjrMozâby  on  vallée  de  Mozàb ,  est  habité  par 
les  Bény-Motab  ou  Mozàbys,  qui  se  donnent  eux-mêmes 

le  nom  dé  A*yts-Eougalan  ou  A^ytÈ^Ougelan  (2)  ;  ni  la 

...  ■      ' 

forme  plurielle  du  mot  berber  Eougalan  ou  Oùgelan ,-  ni 
l'orthographe  du  mot  arabe  Mozàb,  ne  se  prêtent  à  l'in- 

(z)  Tome  i,  page  44'>- 

(a)  Tfamaeiàms,'  eèo. ,  totae  iv ,  p.  3o-34. 


( '354  ) 

^  tè^^tatîon  dr*après' laquelle  M.  Hodgson  traduit  Tune 
et  l'autre  par  ies  exfonâdeVitHstire  (éta  arabe  màèsaèb)^ 

.  Sbaw  les  vn^^We  Bem-Mezssab y  et  piace  leur  pays  à  35 
lieues  au  sud  des  tribus  d  El-Aa'ouâth  et  d'EI-A'mour.  (i) 
M.  Hodgson  dit  que  leur  oasis  ou  eghzer  est  à  eriTiron 

,  3oo  milles  au  sud  d*Âlger,  et  ^^paré  des  Wadreagans  et 
des  JVurgelans ,  c*est*à«dire  des  oasis  de  Teqort  et  de 

.Ouecqelah,  par  un  -désert  debuit  journées  sans  route 
.tracée;  il  estime  que  le  Ouâdy-Mozab  doit  être  placé  vers 
•la  3.1^  degré  de  latitude,  et  il  fait  observer  que  ces  peu- 
:pl6s  sont' remarquablement  blancs  ,  tandis  que  ceux  de 
Teqort  et  de  Ouerqeiah  sont  noirs.  (2) 

\  Sbàler ,  dan»  ses  lettres  à  M.  Duponceau ,  datées  de 
i8a3 ,  a  consigné  des  informations  (répétées  ensuite 
dans  les  Esquisses  tT Alger)  qu'il  avait  réçiies  d'chi  tbft- 
leb  de  la  nation  de  Mozabys,  lequel,  en  effet,  était 
blanc  :  elles  portent  que  ce  peuple  habite  un  district  du 
désert,  entouré  de  montagnes  hautes  ,  rugueuses  et 
stériles,  à  vingt  journées  de  caravane  au  sud  d*Alger; 
qu'il  est  partagé  en  cinq  villes  ou  cantons,  savoir,  Gar- 
dicay  Birigan,  fPTirgûiak ,  Engensa  et  Nadrama^  chacun 
desquels  est  gouverné  par  un  conseil  de  douze  nota- 
'blés  nommés  par  rvoie  d'élection  (3).  Malgré  les  fautes 
'typc^graphiques  qui  défigurent  quelques-uns  de  ces 
noms ,  il  est  aisé  de  reconnaître  dans  Gdrdica  ou  Gor-^ 
dica ,  la  Gardeiah  de  3baw^  la  Ghardfy^ah  Â'£bi|-eU 
Dyn,  capitale  du  Ouâdy-Mozàb  dapx:ès  ces  deux  der- 
niers  écrivains;  JSirigan  n'es.t. autre ^que;£^A7*^a/I,û] di- 
gue par  Shaw comme  le  daskerah  le  .pluflcantûdéiable 


(i)  Shaw,  tome  i.page  108. 

(9)  Transactions ^  etc. ,  tome  iv,page  aa. 

(3)  Jèidem,  tome  i,  page «45 x.  ^£êfmts€  de.r.étuttfnéig9r,  p.  114. 


<  355  ) 

après  Gharc^éjah ,  et  cotnihe  Aîné  à  ttéûiF  Keties  à  Test 
(in  chef-Iièu  ;  mais  Grara  ti*éàt  mentionné  qu'e  par  Sbaw 
seul.  fVargcilah  est  la  Ouerqelah  dTSbn-cl-Dyn ,  dont  je 
parlerai  plus  loin  ;  Engensa  ôii  Egoussa  est  Y ËngoU^aA 
deShàw  (t);  enfin  Nadrama  est  utië  station  qtie  nous 
n'avions  vue  mentionnée  nulle  autre  part  que  dàtis  L'Ê- 
drjsy,  lequel. la  nomme  dans  Titinéraire  d'El-Kafaties 
d*Egypte  jusquà  Segelmêsah,  itinéraire  traôé  slir  les- 
cartes  de  D^Anville. 

La  mine  de  plomb  qui  se  trôute  à^xis  le  désert  voisin  ~ 
n'est  connue  que  par  Tindicâition  d'Ebh-el-Dyn;  le  nom 
dé  Gehel  el-Ressâss  qu'elle  porte  ne  signifie  point  antre 
chose  que  la  montagne  de  plomb  /.il  y  en  a  iitie  ^nsi  ap- 
pelée tout  près  de  Tunis. 

La  tribu  des  Aoulad'Nâjrl  est  mentionnée  par  Sbaw, 
sous  l'orthographe  de  iVo/Vtf  (2),  comme  errant  dans  le 
voisinage  des  montagnes  d'El-Aa'ouâth  et  d'ËI-A'mour, 
non  loin  de  la  tribu  de  Matmata;  nous  verrons  ces  deux 
noms  se  reproduire  dans  les  environs  du  golfe  de  Qâbes. 

Les  stations  de  El-Tsémâd,  El-SoMreJ^  ÈlSa!âdé¥^^ 
Ouody-elSchaheb  y  intermédiaires  entre  Metslyli  et  El- 
Qoija'hy  portent  des  noms  arabes;  elles  ni)  sont  men- 
tionnées nulle  auire  part  qu'ici. 

Ël'Qolya^h^  qui  se  trouve  située  à  cinq  journées  de 
marche  de  Ouerqelah  ,  pourrait  bien  être  le  même  lieu 
que  Fray  Diego  de  Haedo ,  dans  sa  Topograjîa  e  historia 
gênerai  de  jirgel(3i)j  mentionne  comme  ayant  servi  de 
refuge  au  roi  de  Ouerqelah  lorsque  Salehh  el-Ràysi 

(t)  Tome  I,  page  169. 
X*}  Tome  1,  page  107. 
(3)  Cap.  TU  de  la  deaxièpie  partré,  folis  67. 


(356  ) 

bâschâ  d* Alger,  marcha  contre  sa  capitale  en  i552: 
«  El  rejr  de  Huergueld  estaça  de  alU  siete  jomadas  ^  que 
son  cincuenta  legua^ ,  en  una  tierra  t^ue  sellama  Alccda^ 
y  muy  "ueeina  de  la  tierra  de  los  negros  ».  Il  faut  convenir 
cependant  que ,  malgré  la  ressemblance  des  noms ,  la 
distance  de  cinq  journées  indiquée  par  Ebn-el-Dyn  ne 
peut  concorder  avec  celle  de  sept  journées  ou  cinquante 
lieues  comptée  par  Haedo. 

On  trouve  aussi  dans  Abou-0'bayd  el-Békry  (i)  un 
lieu  appelé  ElQaUChy  où  Ton  se  rend  en  partant d*une 
ville  située  sur  la  limite  du  Ssahhrâ  ;  mais  le  défaut  de 
lumières  plus  étendues  ne  permet  pas  d'en  prononcer 
Fidentité  avec  £l-Qolya*h  d'Ëbn  el-Dyn. 

Ouerqelah  est  appelée  Guargala  farhéonj'Guerguéla 
et  Guerguelen  par  Marmol,  Huerguela  par  Haedo, 
Ouârkelân  par  TEdrysy  (lu  Vareklan  par  Hartmann  aussi 
bien  que  par  les  traducteurs  maronites),  Ouarqelan  par 
Abou-0'bayd,  Wurglah  par  Shaw,  Wargalah  par  Sha- 
1er,  Wurgelah  par  Hodgson.  Gramaye  la  nomme  Guar- 
gala ou  Huerguela ,  suivant  qu'il  copie  Xeon  ou  Hae- 
do. (2) 

•  Suivant  Léon ,  Ouerqelah  est  une  ville  bien  bâtie , 
bien  fortifiée,  où  les  dattes  abondent,  et  dont  les  habi- 
tans  sont  noirs,  chose  que  répète  Marmol,  bien  qu'il 
ait  moins  servilement  que  de  coutume  reproduit  ici  le 
texte  de  Léon.  Haedo  ne  parle  que  de  l'abondance  des 

(i)  Notice  f  etc,  page  102. 

(a)  Léon,  dans  Ramusio,  folio  81  verso.  — <  Marmol,  tome  m, 
pages  3a,  5c.  —  Hfiedo,  folio  67.  —  Eldrisi  de  Hartmann,  page  i38. 
—  Notice^  etc.t  page  101. —  Schaw  ,tome  i,  'page  169.  — f>haler, 
Transactions,  eic, ,  tome  i,  page  4^ t.  —  Hodgion ,  ibidem ^  tome  ly , 
page  a 3.  —  Gramaye ,  part,  a,  p.  55  ,  xgo. 


(357) 

dattes  y  et  marque  la  distance  à  quatre  journées  de  Te- 
qort,  ce  qui,  à  son  conip.te,  suppose Tingt-cinq  journées 
depuis  Alger.  Shaler  -  comprend  Ouerqelah  parmi  les 
villes  .du  Ouâdy-Mozâb ,  mais  il  est  contredit  en  ceci  par 
les  autres  autorités.  M.  Hodgson  la  met  à  trente  lieues 
sud-ouest  de  Teqort  :  Shaw  attribue  précisément  cette 
position  à  Engousah ,  et  porte  Ouerqelah  à  cinq  lieues 
plus  loin  à  Touest.  Biley  mentionne ,  d'après  le  récit  de 
Sydy  Ahhmed ,  iNie  ville  de-  Gojelak  (^i)^  où  Ton  passe 
en  Tenant  de  Touât  à  Teqort  à  travers  le  Béled  el-  Géryd  ; 
n'est-ce  point  Ouerqelah  qu'il  a  voulu  indiquer? 

Ce  qu'Ebn*el-Dju  raconte  des  puits  artésiens  que  l'on 
creuse  à  Ouerqelah  s'accorde  complètement  avec  ce 
que  Shaw  rapporte ,  à  cet  égard ,  de  tous  les  villages  du 
Wadreag  en  général.  Photius  nous  a  conservé  un  pas- 
sage d*Olympiodore,  qui  parle  de  puits  semblables  (2), 
creusés  quelquefois  jusqu'à  cinq  cents  coudées,  dans  une 
oasis  innommée  qu'il  y  aurait  toute  raison  de  prendre 
pour  celle  des  Erouâghah. 

Le  root  sebkhah,  appliqué  par  Ebnel-Dyn  au  plat 
pays  qui  entoure  Ouerqelah,  se  trouve  employé  fort 
souvent  par  Shaw  dans  sa  description  de  la  Barbarie  ; 
ce  mot  signifie  un  marécage  salé.  D'après  celte  disposi- 
tion du  terrain ,  on  doit  être  peu  surpris  d'y  voir  croître 
aussi  fréquemment  le  hhalfây  qui  est  une  plante  marine, 
et,  à  ce  qu'il  paraît,  de  la  famille  des  algues. 

Schath  etSçhâihy  sont  des  mots  arabes  qui  signifien^t 
communément  les  rivages  de  la  mer,  mais  qui  se  trou- 
vent appliqués  à*divers  endroits  de  l'intérieur  de  l'A- 
frique septentrionale,  où  il  existe  des  terrains  bas  sou- 


(i)  Riley,  £oii  0/ the  hrigh  Commerce ,  p.  387. 

(a)  Photii  hibliothfica  (Rouen,  x653)  colonnes  191  et  jga. 


(  356  ) 

Tent  inondés.  Shaw  signale ,  dans  îe  pays  de  IXb ,  au 
nord  de  Ouëd-el-Gédy,  des  terres  noyées  qai  recoiTent 
le  nom  de  Schath  ;  mais  le  schath  situé  dans  )a  juridic- 
tion de  Ouerqelah  n'avait  été  encore  signcilé  par  per- 
sonne. Des  renseignemens  recueillis  à  Oran  indiquent 
pareillement  un  schath  à  quatre  journées  au  sud  de 
Ma'skarah. 

Les  villages  de  Rouysât,  A*gégeb  et  Meçousahj  n*a* 
vaient  été  mentionnés  par  aucun  écrivain  avant  Ebn- 
el-Dyn  ;  à  moins  toutefois  que  Ton  ne  suppose  Meqou- 
sah  identique  à  Engousahde  Shaw  et  de  Shaler  y  ce  qui 
ne  serait  point  dénué  de  vraisemblance. 

Les  diverses  stations  de  Aoulân ,  El'Ahhmar,  Èjrr^U 
Nahl,  Byr-eULefa^âyah^  Byr^l-Târqy^  Byr-elZerq^ 
Byr-Bedemân  j  Temymoun^  Aoùqerout^  n'avaient  non 
plus  été  indiqués,  que  je  sache ^  dans  aucun  document 
antérieur. 

Mais  Aoulefe^X.  compris  dans  les  informations  recueil- 
lies  par  Lyon ,  qui  écrit  Awlcf^  et  qui  place  ce  lieu  dans 
Toasis  de  Touât,  à  dix-huit  journées  an  nord  de  Taoti- 
dyny.  (i) 

Suivant  Ebn-el-Dyn ,  Aoulef  est  la  ville  principale  de 
Touât;  Lyon  désigne  A^yn^elSsaUlih  y  bien  quellitchie 
eût  précédemment  indiqué  Agabfy;  le  scbeylth  Hhâggy 
Qâsem  signale  aussi  Agably,  qu'il  dit  avoir  été  fondée 
par  Aboa-<Na*âmeh  ;  Abou-Bekr  de  Seno-Palel  nomme 
El'Ouâljm  (2);  enfin  si  Ton  remonte  jusqu'à  £bn<>Ba- 
thouthahj  qui  le  premier  a  parié  du  pays  deTouàt^  on 

(i)  Lfon's  narrative ,  page  i4S*  -^  Qnarteriy  Hefiep^ ,  tome  xxiti. 
(a)  Walckenaer,  Reeheftkes  sur  fjfiiqw^  P^B^  4^^  »  49'< 


(  359  ) 
trouve  ta  yiUé  de  B^udâ  inriiqiiee  comÂie  capitale  (i)  : 
cette  ^ille  est  aussi  inscrite  sur  la  carte  catalane  de  la 
bibliothèque  do  roi,  sous  la  fot*Rie  Buda.  (Pouï-  le  dire 
en  "passant,  le  génie  de  la  langue  arabe  se  reftise  à  ad- 
mettre aucun  rapprochement  onomastique  tel  que  celui 
qu*a  tenté  M.  Walckenaer  (a)  entre  Bouda  et  Abou- 
Naameh.) 

Léon  y  Cadamosto  ,  Marmol ,  nomment  simplement 
Tuath,  Tuât  ou  Toet;  Lem prière  écrit  Thouat^  Caillé 
TcuHiât^  Jackson  Taat  et  Tuivat^  Sydy-Alihmed  dans 
Riley  Twati^  etc.  (3),  Lyon  dit  que  cette  oasis  sëlend 
en  longueur  du  nord  au  sud. 

Te/th  et  Atouat-eUHhennê  étaient  inconnus  jusqu'ici, 
à  moins  que  ce  dernier  lieu  n'ait  été  désigné  quelque- 
fois sous  le  nom  de  l'ouât,  écrit  alors  Atouat  par  les 
indigènes,  comme  dans  Titinéraire  d'Abou-Bekr  de 
Seno-Palel. 

En-Ssâlahh  est  orthographié  par  EbiKcl-Dyn  d'une 
manière  complètement  concordante  avec  celle  de  Laîng 
qui  écrit  £/i^a/a,  et  avec  celked'Eo'siedel  quimet  Enjsala 
(le  ^  allemand  est  sifflant).  Mais  le  scheykh  Hhâggy 
Qâsem  fait  remarquer  que  le  nom  deoe  lieu  signifie 
Fontaine  des  Saints  (4)9  à  raison  des  sanWnsmUsulfnatis 
qui  y  demeurent  et  de  ceux  qui  y  ont  leurs  tombeaux, 
i$l  dès4ors'son  orthographe  est  ^'//i-e/-&a/a£/i,  laquelle 

(i)  Kosegarten ,  pages  45 ,  49- 

(a)  Walckenaer ,  ubisttprà,  page  287. 

(3)  Ramusio,  folios  83  recto  et  loH  yerso.  —  Marmol,  tome  iif  » 
page  5o.-^  Lempriàte,  édition  française,  pnge  '487.  —  CiiUé ,  t.  iif» 
page  54.  —  etc. 

(4)  Walckenaer,  page  4*3. 


est  aussi  celle  de  Ritchie,  et  se  trouve  aujourd'hui  géné- 
ralement adoptée. 

Laing  a  fixé  la  position  de  cette  station,  à  ce  que 
rapporte  la  Qaarterly  Review{\)^  à  27*  ii*  nord,  et 
.2**  iS'.est  de  Greenwich,  soit  o®  5'  ouest  de  Paris,  et 
d*après  les  renseignemens  donnés  à  M..  Jomard  par  le 
capitaine  Sabine,  à  27**  11'  3o'^  nord  et  o"*  29'  oues^de 
Paris.  Le  même  voyageur  observe  que  cette  ville  est  la 
plus  orientale  du  pays  de  Touàt,  ce  qui  concorde  avec 
ce  qu  avait  dit  Ritchie,  que  A*yn-el-Ssalahh  est  sur  la 
froptière  de  Touât  du  côté  de  Ghadâmes. 

M. Hodgson ,  qui  écrit ^in^Salah  en  blâmant  lortho- 
graphe  de  Laing ,  place  cette  ville  dans  une  oasis  spé- 
ciale*, qu'il  appelle  Tedykels  {Tedeekels)  (2)  ;  et  cette  as- 
sertion parait  appuyée  sur  des  témoignages  indigènes , 
car  il  dit  ailleurs  qu'il  a  conversé  avec  des  habitans  de 
Dra,  Tafilet,  Fighig,  Twat,  Tegorara,  Tedeekels,  Wur- 
gelah,  Ghadames,  Djerbi  et  Gharian,  tous  cantons  où 
se  parle  le  berber.  Mais  comme  Ebn-el-Dyn  ne  dit  rien 
à  cet  égard,  et  que  tous  les  autres  voyageurs  ou  écri- 
vains s'accordent  à  placer  A.'yn-eKSsalàhh  ouEn-Ssâlabh 
dans  Foasis  de  Touât,  je  pense  qu'il  font  supposer  tout 
au  moins  que  l'oasis  de  Tedykels  est  une  des  dépen* 
dances  d'£l-Touât. 

Le  Ouady  Qorârah  est  aussi  une  nouveauté  géogra- 
phique. M.  Hodgson,  en  l'appelant  Teghorara  a  sans 
doute  en  vue  le  pays  de  Tegorarin  de  Léon ,  Marmol  et 
Gramaye,  le  Tigurjr.  Ae  Diego  deTorres;  mais  il    est 


(i)  Tome  xxxvni ,  cahier  7$,  ait.  4»  —  Caillé,  t«me  lu ,  p.   ^Si 

et  a45. 

(a)  Transactions ,  tome  iv ,  pages  a 8  et  34. 


(36i  ) 

évident  que  la  position  respective  de  ces  deux  cantons 
se  refuse  à  une  pareille  confusion,  (i) 

El' Schenqyihah   est    étrangement  rapproché,    par 
M.  Hodgson  du  Shangala  des  géographes,  qu*il  faut 
aller  trouver  eu  Abyssinie;  c'est  une  de  ces  aberrations 
trop  fréquentes  parmi  les  écrivains  qui  parlent  de  géo- 
graphie sans  avoir  étudié  suffisamment  les  matières  dont 
ils  s'occupent  (nous  en  pourrions  citer  d'autres  de  la 
même  force).  Le  pays  de  Schenqythah  est,  comme  le 
dit  £bn-el-Dyn ,  dans  le  nord-ouest  de  Ten-Boktoue, 
vers.rOcéan.  Le  Scheykh  de  Ouâdan,  Sydy  Ahhmed  ben 
Thouyr*el-Genneh ,  en  passante  Thaugeh  en  i833,  a 
désigné  à  M.  de  La  Porte  le  pays  de  Changmt  comme 
soumis    à  son  autorité  (2).  Un  maure  du  Sénégal  qui 
avait  beaucoup    voyagé,  Ahhmed  Fâl,  avait  fourni  à 
M.  Charles  Berton ,  une  note  des  distances  des  princi- 
pales stations  du  désert  entre  Ten-Boktoue  et  Arguin , 
où  l'on  voit  figurer  deux  fois  Schingêii^  à  dix  journées 
d'Araouân  et  à  sept  journées  deTyschyt  (3);  cette  note, 
insérée  au  Bulletin  de  la  Société  de  géographie ,  y  est  par 
erreur  comprise  (sous  le  n°  2)  parmi  des  renseignemens 
fournis  par  le  maure  Mohhammed  de  Tyschyt\  ce  titre 
n'appartient  qu'à    l'itinéraire    de   Portendick   à   Ten- 
Boktoue  porté  sous  le  n"  i.  M.  Berton  avait  judicieuse- 
ment reconnu  et  indiqué  la  correspondance  de  Schingêti 
avec  le  Ckîngarin  des  cartes  d'Afrique,  inscrit  pour  la 
première  fois  en  1798  ,  sous  la  forme  Skingarîn,  dans  la 


(i)  Ramusio,  folio  81. —  Marrool,  tome  icx,  folio  29.  —  Histoire 
des  schéryfs,  page  45»  —  Gramaye ,  part,  ix,  page  189. 

(a)  Bulletin  de  la.  Société  de  Géographie^  première  sérié,  tome  xix, 
pagfg  343  et  35^. 

(3)  Ibidem ,  tome  x  ,  page  35. 


(  362  ) 

carte  du  voyage  de  Mungo-Park,  dressée  par  Rennel 
d*après  lesdocumens  que  le  voyageur  av^it  mis  à  sa  dis- 
position  ;  m^is  le  mbt  ayant  été  mal  écrit  ou  mal  lu  f 
un  r  y  remplaçait  le  /  de  la  syllabe  finale. 

Quant  au  nom  de  Tenbokto^  j*ai  depuis  long-temps 
fait  remarquer  que  la  véritable  orthographe  est  Ten- 
Boktoue^  c'est-à-dire  le  puits  de  Boktoue{^i)  :  c'est  celle 
qu'a  employée  Ebn-Bathouthah ,  le  premier  voyageur 
qui  en  ait  parlé. 

Entre  Ouerqelah  et  Ghadâmes  aucune  station  n'était 
connue  :  Ebn-eUDyn  en  compte  huit,  toutes  comprises 
dans  la  première  moitié  de  la  route ,  savoir  :  Sydi 
Ahkhoujrlid  dont  l'orthographe  véritable  est  d'après 
M,  Hodgson  Akhoulid^  puis  HhcusY'ehNâqeh  ^  -^^y^i 
El'Jjâquery  El-Thybât^  EUAbler^  Ouédjr-Soufj  et  enfin 
Aamysch. 

Aqdâmes  est  écrit  par  Ebn-el-Dyn  d'une  manière  qui 
vient  confirmer  la  transcription  Aghddmas  employée 
par  Caillé  pour  représenter  la  prononciation  dont  son 
oreille  avait  été  frappée,  (a) 

On  peut  voir  dans  le  Bulletin  de  la  Société  de  géogra- 
phie une  lettre  de  M.  Graaberg  deHemsoe,  en  date  de 
Tripoli,  où  se  trouve  cette  assertion,  que  le  nom  de 
cette  ville  tel  qu'il  se  prononce  par  les  indigènes ,  com- 
mence par  un  ayn  très  guttural  et  non  par  nn^hayn^ 
lettres  qui  n'existent  point  dans  les  dialectes  des  popula- 
tions berbères,  le  son  d  u  ^  teutonique  se  rendan  t  chez  elles 
par  le  qâf  des  Arabes.  Le  docte  Suédois  a  déjà  essuyé  les 


{.()  Nouveau jçurn^l  ffsmiîqufi^  tome.iv  *  psg&  i94* 
(a)  Caillé,  tome  ii,  page  377,  etc. 
(3)  Bulletin,  tome  y,  page  68a.      . 


(  Î63  ) 

critiques  d*un  orientaliste  français  à  raison  de  ses  notions 
équivoques  sur  les  analogies  grammaticales  de  la  langue 
arabe  (i);  ici  nous  avons  à  relever  pareillement  une 
double  erreur  :  i^  En  ce  qui  concerne  la  prononciation 
du  gkajrn  SiTdhe  j  que  M.  Graaberg  n*a  sans  doute  en* 
ten^u  ^ue  de  la  bouche  des  Turks ,  puisqu'il  le  confond 
avec  le^  teutonique;  pour  un  Arabe^  leghaj-n  est  une 
articulation  gutturale  assez  analogue  au  grasseiement 
des.provençaux;  2»  en  ce  qui  concerne  Temploi  graphique 
de  cette  consonne  par  les  Berbers,  une  autorité  grave 
en  cette  matière,  Venlure,  affirme  que  c'est  la  lettre 
qui  domine  dans  la  langue  Berbère  avec  le  tsê  à  trois 
points;  et  Ton  pourrait  ajouter  que  ce  n  est  point  le 
qâ/airabe  mais  bien  le  kêfoxx  \eqàfy  à  trois  points  ^  qui  est 
employé  par  les  Berbers  pour  exprimer  le  son  du  g 
teutonique.  Le  qafk  un  point  conserve  sa  prononciation 
spéciale,  qui  est  celle  d'un  q  guttural ,  se  rapprochant 
du  ghajn ,  mais  sans  vibration  de  la  glotte. 

Revenons  à  Qaddmes  on  Chaddrnes  :  Ebn-el-Dya 
récrit  par  un  qaf^  Abou  el-Fedhâ  par  un  ghayn^  et  les 
orientalistes  européens  sont  partagés  entre  les  tr;)i^s* 
criptions  qui  admettent  l'une  ou  l'autre  de  ces  lettres. 
M.  Marçescheau  qui ,  daps  une  lettre  insérée  auBulIiçti^. 
de  la  Société  de  géographie  (a),  a  consigné  les  renseigne.- 
mens  qu'il  2^  recueillis  sur  jette  villç  pendant  son  séjoqr 
à,  Touzer,  explique  que  le  nom  de  Gh^dâines  se,  pro- 
nonce à-peu-près  Kdemse  en, donnant  à  TR  un  son  fort 
guttural,  ce.  qui  ne  peut,  convenir  qu.'au  ghayp,\  toute* 
fois,  l'ayis  c|6  Langlès  qui  opte,  pour  \eqqfy  m'a,  parjqi, 
4*autantmQins  hasardé,  qtie  j'ai  vu  des  transcriptioqsi 

(i)  Nouveau  journal  asiatique,  tome  hi,  p.  1S0. 
(9)  BuUetîn ,  tome  yi ,  page  lao,. 


r  364  ) 

européennes  faites  sous  Tunique  influence  de  ia  pronon- 
ciation des  Arabes  du  désert,  désigner  sous  la  forme 
hadamsy  le  natif  de  Qadâmes  qui  était  au  service  de  Laing. 
Mais  les  remarques  spéciales  faites  par  M.  Graaberg  de 
Hemsoe  aussi  bien  que  par  M.  Marcescheau  sur  la 
prononciation  de  ce  mot,  Tautorité  d*Abou-el-Fédhâ , 
d'Abou-O'bay d ,  Texemple  de  M.  de  La  Porte,  deM.  Rous- 
seau, et  il  faut  le  dire,  de  la  majorité  des  voyageurs  et 
des  géographes,  m'ont  déterminé  à  considérer  le  ghayn 
comme  plus  exact. 

Quant  à  \Elif  initial  employé  par  Ebn-el-dyn  et 
exprimé  aussi  par  Caillé,  c*est  un  vulgarisme  analogue 
à  la  prononciation  populaire  de  quelques  mots ,  à  Paris 
par  exemple ,  où  Von  entend  fréquemment  euf  dis  pour 
je  dis,  euç^  que  pour  ce  que,  eut  jour  pour  le  jour,  etc. 
Dans  récriture,  cet  emploi  d'd(^ initial  devient  un  sole- 
cisme  réprouvé  par  l'analogie  grammaticale  ;  c*est  ainsi 
que  le  nom  Emhcunfned^  ou  Imhammed^  introduit  dans 
iTiistoire  de  ia  géographie  africaine  par  Ledyard  et 
Lucas ,  est  une  transcription  monstrueuse  de  la  forme 
normale  Mohhammed. 

'  Laing  parait  avoir  fait  des  observations  astronomiques 
àâhadâmes  :  la  Quarterly  Review  {i)  qui  en  donne  le  ré- 
sultat, porte  3o®  7'  Nord  et  9°  16'  Est  de  Greenwich, 
soit  6°  56'  Est  de  Paris.  Hhâggy  Qàsem  met  cette  ville  à 
treize  journées  de  Tripoli  et  a  vingt-deux  journées  de 
À*yn-el-Ssalâhh.  Les  informations  recueillies  à  Tunis 
par  M.  Magra,  comptent  vingt-trois  à  vingt-quatre 
jburnées  de  Tunis  à  Ghadàmes,  en  passant  par  Qâbes,  et 
en  inclinant  vers  la  droite  à  partir  de  cette  dernière 
ville.  Les  renseignemens  reçus  à  Touzer  par  M.  Mar- 

(i)  Tome  xxxvTiT ,  cahier  'j^ ,  art.  4.  - 


(  365  ) 
cesdheau,   marquent   dix-sept  journées  de    là  jusqu'à 

Ghadâmcs. 

Léon  rappelle  Gademe^  Marmol  Gademiz;  lun  el 
l'autre  n'en  disent  que  quelques  mots,  et  marquent  sa 
distance  de  la  mer ,  vers  le  midi ,  le  premier  à  trois  cenU 
milles  ,  le  second  à  cent  lieues. 

Tôuâreq  est  le  pluriel  de  Tarqy  adjectif  formé  du  mot 
TerqcLy  tribu,  dont  le  pluriel  est  Touerqa.  Horneman,  le 
premier,  a  donné  une  notice  sur  ce  peuple;  Lyon^  Den- 
ham  et  Clapperton  ,  Laing,  Caillé ,  ont  respectivement 
fourni  à  cet  égard  quelques  lumières;  M.  Hodgson  a  ré- 
digé sur  le  même  sujet  nue  note,  insérée  dans  les  Transac- 
tions de  la  Société  de  Philadelphie,  et  dont  je  vais  résumer 
ici  lès  points  principaux,  (i) 

«  Les  Tuarycks  ont  pour  limite  à  lest  les  Tibbou  et 
le  Fezzan,  au  sud  les  peuples  nègres  de  Barnouh, 
Hhaousâ,  Ghouber  et  Ten-Boktoue ,  à  Touest  les  oases 
de  Tedykels  et  de .  Touât ,  au  nord  celles  de  Mozàb , 
Engousah;  et  Ghadâmes.  Parmi  les  populations  nègres 
ils  portent  différens  noms  :  celui  de  Sergous  est  connu 
partout  ;  près  du  Fezzan ,  à  Aghades  et  Hhaousâ  ils 
sont  appelés  Kellui>ii  à  Sakatou  et  à  Ghouber,  ils  sont 
nommés  Eiesan  ;  à  Ten-Boktoue  et  le  lopg  du  Kouârâ 
ils  sont  désignés  sous  lappellation  de  O^midan;  les 
Tiatife  de  Hhaousà  les  traitent  aussi  de  Ouzanoràahy 
c*est^«dire  kafresou*  infidèles;  enfin  le  nom  de  Kilgaris 
I«ur  est  encore  donné  entre  Aghades  et  les  Soudan.  Ils 
sont  blancs;  de  race  berbère,  musulmans  màlekjtes. 
Oot-ils  nn  nom  commun ,  ou  bien  leurs  diverses  tribus 
ont -elles  chacune  un  nom  distinct?  A  la  première  question 
on  peut  répondre  que  le  nom  de  Beréber  est  universelle- 

(i)  Trantaelioju,  etc.,  tome  ly ,  pages  3 x  à  35. 

a6 


(  366  ) 

mentaccepté  par  toutes;  à  la  seconde  question, que Hoesl, 
Ghénier,  Badia  et  Jackson  pour  l'empire  de  Marok,  Shaw 
pour  les  états  d*A1ger  et  de  Tunis,  ont  fait  connaître  les 
noms  de  beaucoup  de  tribus,  Pa|*mi  celles  de  Hagaraj 
qui  habitent  rintérieur  du  désert,  sont  les  AithelrJBadj^ 
Aith-el'Noah  y  Aith-Emgai^  et  Esu/cemaran.  Ce  mot 
jéithf  littéralement  synonyme  du  mot  arabe  Ekl^s  emploie 
pour  désigner  les  tribus,  comme  les  mots  Bény  et 
Aouléd  chez  les  Arabes.  Le  langage  des  Tuarycks  est 
entièrement  conforme  à  celui  des  Qobâyl  de  l'Atlas,  a 
Stungo*Park  a  nommé  les  SourkaSy  qui  sont  identiques 
aux  Sergous  de  Hodgson ,  de  même  que  les  Sorgous  de 
Caillé;  il  a  mentionné  aussi  les  Mahinga;  Denham  et 
Glapperton  ont  parlé  des  Tagama  et  des  Kilgris;  Hor- 
nemann  des  Kolloui^iy  des  Hhagarâ^  des  hatkara  et 
des  Tagama;  Laing  fut  attaqué  et  pillé  par  les  Hhagarâ; 
le  nègre  François,  interrogé  au  Brésil  par  M.  t)*An- 
drada  (i),  lui  nomma  les  Ulumdan  ou  Vlumadahy  qui 
ne  sont  autres  que  les  Oulemidan  de  M.  Hodgsoh  ;  etifin 
rhistoire  de  l^akrour,  de  Mohhammed  Bello ,  ajoute  à 
cette  nomenclature  les  Amakitariy  les  Tamkaky  les  Sen- 
daly  les  Agdalar  et  les  Adjemnin. 

Matkmâthah  est  le  nom  d'une  àei  tribus  Berbères  qui 
font  partie  de  celle  de'  Tâmesnâ  d*après  l'Ëdrysy,  de  celle 
de  Barghaouàthah  d  après  le  Békry ,  de  celle  dé  Dharjrsah 
d  après  £bn-Khaldoun  (2).  Elle  a  donné  sod  ndtn  à  di* 
vers  cantons  ou  villages  qu  elle  a  peuplés  :  Shaw  lappli^ 
que  à  la  presqu'île  qui  s'enfonce  dans  le  coude  du  Sché» 
lif ,  et  Abou-O'bayd  el-Békry  mentionne  ce  district  sous 

(i)  Journal  des  vojrages  y  tome  xxxii,  pages  ai3,  ai5. 
(a)  Hartmann,  page  161.  —  iVo/w,  etCy  page  i55.  —  iVoufeon 
journal  asiatique ,  tome  11 ,  p.  laS. 


r  367  ) 

l^même  nom  ;o«  dernier  auteur  parle  au«âi  cTune  ville 
de  Mathmâthah'Amkesour  sur  le  Molouyah,  à-peu-piièa  à 
moitié  chemin  entre  Fés  et  Segelmêsah.  Mais  je  n*ai 
trouvé  mentionné  dans  aucun  des  auteurs  que  j'ai  con* 
suites,  le  village  de  Mathmâthah  indiqué  par  £bn-e]-Dyn 
à  deux  journées  de  Qàbes  et  à  pareille  distance  deGerbeh; 
seulement  ce  nom  est  inscrit  au  milieu  des  montagnes 
au  sud  de  Qâbes,  dans  la  carte  du  golfe  de  Qâbes  de 
Smylh.  Toujours  est-il  que  cette  situation  relative  exige 
le  gisement  de  Gerbeh  à  l'est  ou  au  nord-est  de  Math- 
mâthah, et  non  à  Touest  comme  Tindique  la  version 
de  M.  Hodgson  :  Djerbi  is  two  days^journey  fi^m  Mate- 
matUy  to  the  wesL  II  est  évident  qu*il  y  a  là  une  inadver- 
tance de  traduction,  inadvertance  absolument  pareille 
à  celle  de  Florianus  dans  sa  version  latine  de  Léon,  à 
l'article  Borgi^  où  W  lT2^i\i\\.  ^verso  ponente  du  texte  ita- 
lien ^2iT  orientent  versus.  De  même  on  trouve  dans  Hart- 
mann ,  parlant  du  port  de  Qol;  «  In  parte  prima  climatis 
«  tertii  ab  Edrisio  hùc  usque  descripti,  ultima  est  urbs, 
«  atque  distat  à  Kosantina  mm^{&/72  versus  duorum  sta- 
«  tionum  intervallo.  »  Il  est  pourtant  incontestable  que 
c*est  Constantine  qui  est  au  sud  de  Qol. 

Qâbes  est  bienûonaue  ;  Shaiit^  la  nomme  Gais^  LéoR 
Capes,  Marmol  Capez  et  Cabezy  M.  Desfontaines  GaieséL 
UEdrysy  en  dit  pem  de  ehdsey  mais  le  Békry  en  raeôt  te 
de  curieuse»  particulatritéi  (i).  Le  capitaine  Sniyth  -en  a 
déterminé  la  position  par  &3^  53'  55"  nord , et  7''  44'  i" ^^* 
Après  lui  avoir  consacré  un  premier  article  de  quelques 
lignes  )  Gbn-el-Dyn  y  revient  plus  loin  une  seconde  foi& 

(r)  Show ,  tome  r,  piàge  a5a^  -^  Ramusio,  folio  6g  vefso.  -^  Màr- 
nolf  édit.  éép,y  toma  ri,  foHo  989.-—  HartibaDDy  page  269.^— 
Jfctîcê,  #/i0.)  fiagea  iS  et  ««iv.  ' 

26. 


(  368  ) 

pour  remarquer  qu'elle  est  à  six  journées  de  marche 
de  Tripoli. 

Gerbeh  est  pareillement  indiquée  d'abord  à  deux  jour- 
nées de  Mathmâthah;  puis  un  second  article  plus  étendu 
lui  est  consacré  deux  pages  plus  loin;  nous  réunirons 
ici  tout  ce  que  nous  avons  à  en  dire. 

Cette  île  est  appelée  Gerba  ou  Jerba  par  Shaw ,  il 
Gerbo  par  Léon  y  las  Gehes  par  Marmol ,  qui  parle  fort 
au  long  des  expéditions  espagnoles  dirigées  contre  elle; 
les  Leiters  front  Tripolfy  le  voyage  de  Maggil  à  Tunis, 
le  second  voyage  de  Paul  Lucas,  contiennent  quelques 
lignes  sur  cette  île;  TEdrysy  ne  fait  guère  que  la  nom- 
mer, et  le  Békry  n*en  dit  que  peu  de  mots.  L'Etat  des 
royaumes  de  Barbarie,  attribué  au  père  de  La  Faye,  en 
donne  une  esquisse  plus  détaillée,  et  M.  de  La  Porte  en 
a  envoyé,  dans  ses  réponses  aux  questions  de  la  Société 
de  géographie,  une  brève  description,  qui  s  accorde 
très  bien,  ainsi  que  la  précédente,  avec  celle  qu*en 
a  faite  Ebn-el-Dyn.  M.  Guys,  de  son  côté,  a  fourni  sur 
cette  île  une  note  insérée  au  Bulletin  de  la  Société,  et 
dans  laquelle  il  donne,  sur  les  dattes  de  Gerbeh  (  qu'il 
appelle  Zerbjr)^  des  détails  qui  ne  concordent  point 
avec  lassértion  d'Ebn-el-Dyn ,  que  Tile  ne  produit  point 
de  dattes. (i) 

Quant  aux  quatre  ports  de  Gerbeh,  celui  Aejigym 
est  marqué  sur  la  carte  du  golfe  de  Qàbéà'  du  capitaine 
Sknyth,  à  Tendroit  ou  celle  de  M.  Lapie  porte  Tour 

(i)  Shaw,  tome  x,  page  a54.-:'Ramasîo,  folîo  70. —  Marmol  é^^t, 
«sp.,  tome  II ,  folio  a 89  yerso.  -- Hartmann,  page  ^^Sg. —  IfùHee,  ete, , 
page  3o. —  Etat,  etc. y  pages  81  et  suiy.  —  Litlers  from  Tripoly^ 
tome  I.  page  aa.—  Maggil,  pages  157,  168,  175. —  Paul  Lacas» 
second  voyage ,  tome  n,  page  i35.  — -  Mémoires  de  ia  Société  de  Géo^ 
graphie ,  tome  n,  pages  7a ,  7^.  —  Buiktin],  tome  v ,  pages  »49  *  S6o. 


(^69) 

d^jigtra^  celui  de  Gêrgys  est  probablement  le  Qassr, 
Menâqes^  mentionné  par  M.  de  La  Porte,  et  qui,  repré- 
sentant la  ville  de  iif^iMiu?  de  Ptolémée,  aurait  pu,  comme 
d  autres  villes,  de  la  province  d'Afrique,  recevoir  le  nOm 
de  Gergys  en  mémoire  du  séjour  du  patrice  grec  Gréf- 
goire,  préfet  d'Alriqùe.  Le  Mersat-^UQantharah^  ou  plus 
exaiOh&a^eMMersày'<el-QaiUharahy  c'est-à-dire  le  port  du 
pont ,  ne  peut  être  éloigné  de  Vendroit  où  M.  de  La 
Porte  énonce  qu'on  peut  passer  à  gué  le  détroit  qui  sé- 
pare, au  sud,  l*îlé  de  la  terre  ferme;  les  anciens  plans 
y  représentent  en  èfïet  un  pont,  et  c'est  au  voisinage 
sans  doute  quil  faut  placer  avec  D*Anville  le  Pon/^^Zii^ 
nuuùcipium  de  l'itinéraire  d'Antonin.  Pour  ce  qui  est 
du  Mersat-elSouq  ou  plus  exactement  Mersàjr-el^ouq 
c  est*à*dire  le  port  du  marché,  que  la  version  de  M.  Hodg- 
son  place  t^  the  etzsij  il  n'est  évidemment  ainsi  indîqaé 
que  par  inadvertance  de  traduction  ou  d'écriture,  car 
le  port  qui  est  à  l'est  est  d^  nommé  immédiat^nent 
auparavant;  c'est  donc  to  the  norA  qu'il  fallait  lire,  et 
c'est  ainsi  que  je  l'ai  corrigé;*  au  nord  en  effet  est  le 
port  de  Gerbeh,  awc  la  résidence  du  gouverneur  de  l'Ile 
et  un  seuq  ou  marché,  ainsi  que  le  remarquent  M*  de 
La  Porte  et  M.  Guys  :  la  carte  de  Smy  th  inscrit  en  cet 
endroit  le  mot  Zug^  qui  n'est  évidemment  qu'une 
transcription, tléfigurée  par  l'orthographe  anglaise,  du 
mot  arabe  Souq^ 

Dans  le  voisinage  de  Mathmàthah ,  de  Qàjbes  et  de 
Gerb^,  Ebn-el-dyn  place  les  tribus  de  Naotuayl^  de 
Mahhâmyd  et  de  Ouerqemak^  et  les  montagpes  de  Ghor 
ryân^  de  Beri'Oua^yd^  de  Mesellâtah  et  de  Ghâyah. 
Tous  ces  noms  sont  déjà  plus  ou  moins  connus  :  les 
tribus   de  Naouayl   et  de  Ouerqemah  sont  appelées 


.  ^owalUs  et  fVeufganmtçLs  dans  \en  Leitemfrùm  Tripofyj 
Noile  et   Wargummu  par  Bruee.    M^  de  L»  Porte  ^ 
dans  ses  réponses  «ux  questions  de  ta  Société  de  géogra- 
phie, parle  de  la  tribu  de  MahhàEmyd  sous-  le  nom  de 
Mahamides^  et  il  en  indique  les  demeures  cb^ns  le» 
«plainee  que  cîroonscrÎTent  les  montagnes  de  Yafrsm;  il 
idonne  ^ussî  une  notice  des  montagnes  de  Ghâryân^  dé- 
crites sommaîrenicnt  par  Léoii  et  par  Marmot.  M.  de 
lia  Porte  mentionne  en  passant  la  montagne  de  fien- 
Oualjd  qu'il  appelle  Benendid;  et  c*est  probablement 
1)1  même  que  Léon  et  Marmol  ont  désignée  sous  le  nom 
de  Béni  Guarid.  Ces  deux  auteurs  décriven|  briè^emeAt 
aussi  la  province  de  Mesetllàtah ,  appelée  Mestiata  et  Jlfe- 
judata  dans  tes  Leiten  front  7V^4i/7-(i).  Quant  au  nom 
de  Ghâjali,  il  se  trouve^  à  la  Tenté,  mentîonBé  par 
Abau-0*bayd  eUfiékry ,  mais  comme  appartenant  à  une 
nTiène  dans  l'est<de  Thobnah  { on  peut  eon|ecturer  $e»le- 
Aient  que  cette  riviève  a  liecu  aon  nom  de  quelque  ftae* 
âion  de  la  tribu  qiM  habke  les  nioniagne&.dootiU'agit  ^k 
EJzan  pour  Fezzân  est  un  nouvel  exemple  de  l'eni*- 
ploi  abvaiidély^  iiûtial  dans  les  mots  dont  ta  prendèie 
syllabe  est  brève. 

Après  avoir  in(fiqué  la  route  qui,  de  Ouerqelab,condttit 
à  Test  parGbadâmes  et  le  Ghâryân,  Ebn-el-Dyn  revient 
sur  ses  pas  afin  de  donner  une  description  de  Teqorty 
,  que  son  traducteur  écrit  Tuggurt^  et  qui  est  transcrit 
Tegghert  dans  les  extraits  donnés  en  français  par  les 
Nouvelles  Annales  des  voyages  (a)  d'après  la  North- 
American   Revhiv{^\  Dans  ses  lettres  à  M.  Dupon- 

(i)  Letters  front  Tnpoifj^  tome  i,  page  27.  —  Mémoires  de  la  Société 
de  Géographie,  tome  11 ,  pages  65  et  soît. —  Ranosio ,  f>lîo  7 1  versoi. 
—  Mannol ,  édit.  esp. ,  tone  11  *  folio  307. 

{%)  Tome  IV  de  i83a ,  pages  139  à  143. 

(3)  qahier  de  joillet  i83i. 


(  371  ) 
ceau(i),  M.  Hodgson^  quenelle  çâpule  du  ff^adrâag 
€st  à  cent  milles  Tsiu  aud^èst  dés  BiscariSj  qu'il  place  à 
leur  tour  k  deux  cents  milles  sra  su<j[-6St  d'Alger.  Il  ajoute 
que  les  habitons  de  ce  canton  appellent  ieui»  langue 
Eregaiahj  qnlls  se  nomment  euKuièfnes  AiiK  JEregaiah , 
et  que  le  mot  ïVadreag  est  la  dénomination  arabe  du 
Wctd  pu  Egzer  de  Ereag,  Ebn«eM)yn  énonce  que  les 
habitans  deTeqort,  lenfquals  sont  noirs ,  sont  appelés 
Enmgh^h;  leur  oasis  est  donc  alors  correcteiçent  dé^ 
oenmée  Ouadf'-flrouâ^ah.  Il  est  à  remarquer  que  les 
liabitans  de  Ouérqelah^ont  noivs  aussi  et  portent  le  même 
nom,  d oè il  y  a  lieu  de  conclure  quiis  sont  de  la  même 
race,  e\  forment  peut-être  avec  eux  les  restes  des  Mélano- 
Gétttliens  de  la  géographie  ancietme. 

Lécm  Africain  consacre  «m  article  un  peu  étendu  à  la 
Yille  tfe*  Teehort{^)  ,  quil  dit  bAtie  sur  ulie  montagne 
au  pied  xie  laquelle  passe  une  pftite  rivière  ;  il  fa  place 
à  cinq  cents  milles  de  la  Méditerranée,  vers  le  sud ,  et  à 
trois  cents  milles  de  Tegorarin.  Mannol  (3)  répète,  avec 
des*  additions ,  la  notice  de  Léon.  Le  bénédictin  Diego 
deHaedo  (4)  la  nomme  Ticarie  ou  Tieurti,  et  la  met  à 
vingtretfune  journées  d'Alger ,  cinq  journées  au<delà  de 
Beseari^  e^limanit  la  distance  totale  à  cent  cinquante 
petites  lieues.  Gramaye,  qui  a  puisé  tantât  dans  Haedo, 
tantôt  dans  Liéon,  parle  de  Tïcosnfe  comme  le  premier 
.et  de  Techor  comme  le  second  (5).  La  carte  catalane 
de  la  bibliothèque  du  roi  contient  aussi  le  nom  de 
Tacort  au  sud  de  TAtlas.  Shaw  dit  qâe  le  Wad^Rectg 

(i)  Transaciions ,  etc. ,  tome  iv,  page  aa. 
(a)  Ramusio ,  folio  y 5, 

(3)  Tome  m ,  folio  1 1  verso. 

(4)  Togffgrafiff  i^  4rgpi^f  Wi»  66  ?er«Q. 

(5)  Priinjiiye,  tT  jpsvtie,  pagM  $1 ,  190. 


(  37»  ) 

€8%  un  amas  de  YÎQgt-cioq  villages-  rangés  dans  yne  <lî>- 
reotioti  nord-est  et  sud-otiest,  dont  la  capilale  Tuggurt, 
est  bâtie  dans  une  plaine  où  ne  .coule  aucune  rivière, 
mais  où  Ton  se  procure  de  l'eau  au  moyen  de' puits 
artésiens  (i).  Il  semblerait  que  le  Yoyageiur  anglais,  ha- 
bituellement si  exact,  se  serait  mépris  ici  en  donnant, 
pour  le  canton  de  Teqort,  des  renseignemens  que  ses 
informateurs  entendaient  appliquer  au  canton  deOuer- 
qelah  qui  est  un  autre  Ouâdjr Erouagkah^Sjij ^tAmMcéy 
dans  Riley ,  signale  Tuggurtah^  close  bjra  mouniaùênear 
the^twerTegsah  ;  c  est,  dit-il ,  une  grande  ville  entourée 
de  hautes  et  épaisses  murailles  (a).  Des  renseigneoEieiis 
recueillis  à  Alger  par  les  officiers  français  indiquent  b 
ville  de  Teggouri ,  grande  comme  Alg^r,  au  milieu  du 
désert,  sur  la  rivière  Rothamy  entourée  de  murs  avec 
sept  portes  et  une  citadelle,  à  treize  journées  de  Tunis. 

M.  Desiontaines ,  qui  vit  un  des  chefs^d'Erouâghak 
à  Touzer,  en  17849  appelle  ces  gens  des  Ouaregljr  et 
dit  que  leur  pays  est  à  six,  journées  de  Touaer  (3).  Oua* 
regfy  semblé  une  forme  adjective  turke  dérivée  du  nom 
de  Wadreag;  ou  peut-être  est-ce  un  singulier  du  nom 
que  les  Maronites  et  Hartmann  ont  lu  F^arekbm  dans 
rSdrysy;  Ouerqelah.en  serait  la  racine,  en  se  prononçant 
Ouahreqlah,  doù  Ouareqljr  et  OucLreqlân,  habitant  et 
liabîtans  de  Ouareqlat. 

Hartmann  et  autres  (4)  ^^^  prononcé  avec  plus  ou 
moins  d'assurance  que  Téqort  était  la  même  ville  que  Ta- 
hart  ou  Tayhari^  capitale  des  Rostamydes.au  neuvième 
siècle,mentionnnéeparlesgéographesorientaux;c*estune 

(i)  Shaw,tome  1,  page  1K9. 
(a)  Riley,  page  887. 

(3)  Nouvelles  Annales  des  voyages,  tome  m  de  i83o,  pag«  79< 

(4)  Hartmann,  page  aox.  —  Notice,  eU, ,  pages  88,  99»  104 < 


(  373  ) 
grave  erreur,  que  l'examen  géographique  le  plus  léger 
suffit  pour  rendre  évidente  :  tm  effet ,  Tâhart  ou  Tixjrhar 
est  à  quatre  journées  de  Telemsàn,  autant  de  Âslan, 
c'est-à-dire  du  golfe  d*Areschqoul,  à  trois  journées  de 
Méliânah  et  à  cinq  de  Ténès;  enfin  elle  était  bâtie  dans 
le  voisinage  des  montagnes  de  Ouânaschryseh.  Il  est 
vrai  qu'il  y  avait  deux  yilles  de  Tâhart ,  l'une  appelée 
A^ljrà  ou  haute ,  l'autre  Safalay  ou  basse,  distantes  entre 
elles  d'une  journée  suivant  les  uns ,  de  cinq  milles  seu* 
lement  suivant  d'autres  ;  Ssadyq  el-Esfâhân j ,  dans  son 
Taqoujrm  el-Boldan^  leur  donne  des  positions  telle- 
ment excentriques  qu'on  n'en  peut  tirer  aucun,  parti  (i). 
De  toutes  les  indications  utiles  combinées  on  peut 
conclure  que  l'emplacement  de  Tâhart  était  peu  éloigné 
de  celui  de  Ma'skarah.  De  là  à  Teqort  il  y  a  cent  lieues. 

Les  daskerah  de  E^NezlakyTebesbesty  TemjrSy  El- 
Moqaryn ,  ÊUMoghayr^  qu'Ebn-el-Dyn  place  aux  envi- 
rons de  Teqort,  paraissent  complètement  nouveaux;  à 
moins  que  dans  El-Moghayr  on  ne  veuille  reconnaître 
le  iUfo^rj^re  de  Shaw,  ce  qui  n'est  guère  plausible,  attendu 
que  l'un  des  deux  noms  est  écrit  par  un  ghayn^  et  que 
l'autre  parait  devoir  l'être  par  un  gym. 

Je  suppose  que  c'est  de  ce  Majyre  que  tirent  leur 
nom  les  Megêharyeh  dont  parle  Ehn-el-Dyn;  M.  Hodgson 
a  tort  de  les  confondre  avec  les  Mohageryeh  ainsi  ap- 
pelés de  ce  qu'ils  accompagnèrent  Mahomet  dans  son 
hégire  ou  fuite  de  la  Mekke. 

Ebn-el-Dyn  termine  son  écrit  par  une  description  de 

Détujeh  dans  l'Arabie  centrale.  Je  ne  m*en  occuperai 

point  ici  \  ne  voulant  traiter  que  de  l'Afrique,  ce  serait 

un  hors-d'œuvre. 

*  A..... 

(i)  Geograpkicai  works  ^Sadik  Js/akani,  pages  8a  »  83. 


(374) 


NOTICE 

Lue  par  M.  Edouard  Dubuc  à  la  Société  de  Géographie, 
dans  sa  séance  du  i6  mai  i834. 


39ns  entrer  dans  aucun  datait  $ur  le  lieu  çoniinpp  lie 
TuiiHté  des  voyagfss  et  sur  les  npmbrtçase^  productions 
4fe  ce  g^nre  qui  viepqent  siiçc^essiTement  grosstr  la 
sompie  de  nos  richesse;^ ,  j'entipr^i  inip|édia|evijei|t  en 
matière  et  coipnauniquerai  à  la  S^ci^té  if^  4iy^rs3f(  im- 
pressions que  pous  avpn/i  ressenties  à  la  i^ture  d^ 
louyrage de  M.  Daunapnt. 

L  atjLteur,  compatriote  du  Béarnais  roi  de  Çuiède,  ho- 
ppré  /des  $11  preinière  jeunesse  de  1^  bienveillance  çk  ce 
prince,  ayant  servi  so^s  ses  ordres,  conçut  le  prfojet  de 
se  rendre  à  Stockholm  pour  lui  faire  agréer  loffire  de 
ses  s<eryipes.  S*il  ne  réussit  pa^  d^n^  ^  démarçh^B  au 
gré  de  ses  désirs  npu;»  d^von^  tqufefpjs  Ip  féliciter  d'a- 
voir entrepris  un  yojage  qui  nous  S|  y$ilu  des  rensiâ- 
gneipens  précieux  sur  une  partie  de  not^p  Europe  dont 
les  connaissances  géographiqpp^  étaient  Ipin  d'être  com- 
plètes. 

]V[.  Daumont  mit  à  la  voile  du  Hayre  Iç  a4  P^^i  iftSo  à 
bord  du  trois  m^ts  laJecmne^jlrCf  en  dçstipat^pn  poiir 
Saint-Pétersbourg  y  devant  débarquer  à  Els^ippur. 

Le  3o  au  matin  il  était  en  vue  de  la  Norvège.  Il  aper- 
cevait pour  la  première  fois  cett^  terre  dont  l'aspect  est 


(  375  ) 

émmomme»%  s^v^r^  ;  de  hautes  juboniagoes  qui  semblent 
avoir  leur  hase  daiis  la  mer  bordent  le  riyage  éans  iD<- 
terrup^on»  I^evrs  flancs  .^ombnss  et  escarf^és  sont  revê- 
tus diç  fprets  desapi^js  entremêlées  de  quelques ^paœs 
iculjtiTé^,  de  fermes  e%  de  hameaux. 

^près  qujçlqjues  diffîcultés,  la  Jemffmré!Arc  parvint  à 
doubler  le  qaf  §k9g09  «t  pénétra  dans  Le  Skager-Baek. 
L9  côte  danoji^e  j^r^^enta  à  notre  voyageur  un  eoatraate 
parfait  avec  celle  de  Npry.ège»  Autant  eelle-ci  est  élevée 
e\  ÎRippsapte,  ^u^ant  lautre  est  basse  et.  si4»QOtone ! 
c  est  une  plage  aride,  trUte»  sans  verdure,  sans  végéta^ 
ùx>f\  ,  bordée  de  dupes  sabi.opneuses ,  s^r  iesquielles  on 
apçrçpit,  à  de  grfipdes  distances,  quelques  imouUns  à 
vent  ou  quelque^  maison^  S9)itair^s ,  mais  aux^^ppi^çhe^ 
du  Supd,  laspciçjt  de  c^  rivages  change  complètement, 
ils  se  couvrent  d*tme brillante  verdure,  de  villages  ponir 
breMx  et  bien  Mtis ,  de  hameaux  eptouré^  d^  fraji^  bos* 
quets  et  de  beau^  arhi^es, 

Bientôt  M.  .Dauji^ppç  ^e  trouve  à  ElseoeMP,  au  ^i}ieu 
d'une  rade  çoi^v^erte  alors  de  plus  de  de)|x  mille  Bavirea? 
que  les  yei^ts  y  retenaient  depuis  plusieurs  jour/s*    . 

D'J^ei^ur,  M.  Daumoi^t  se  rend  à  Ij[elsin.gbQrg  et  le 
pai^llèle  qp'il  établit  entre  les  deu^  cité^  e$t  touf;  à  lavaU" 
tage  de  la  première.  Toutefois  le  pppt  d'P^îngborg 
dont  le  rétablji^çement  pomp^et  ne  date  qvie  de  |833  oi*- 
irir^i  à  1  avenir,  de  préçi^x  avantages  au  commer^  et  à 
la  navigafipn  de  ç^tte  partie  de  la  côte  de  3canie. 

Les  environs  d'Helsinghprg^{^résentèrçQX  à  M.  Oiau- 
mont  de  l?  manière  la  plus  agré/aible,  il  s  aperçut  hienitôt 
qi^e  la  3canie,  qet|;e  Proyience  de  )a  Suède,  éjtait  digne  de 
sa  réputatipu.  A  la  jsprtiç  de  Ja  ville  sa  vue  s  eteiudait 
sur  des  cpljiine^  dpuq$|ipep|t  pndiil^es,  eotr§  lea<|M^|e6 
s^peçtiçit  laroufie  p^u  l^g^i  m^  p^rfeiii^meut  unie; 


(  376  ) 

deux  petits  chevaux  noirs,  vifs  et  pleins  d*ardeur  empor-* 
taient  dune  course  rapide  son  frêle  cfaar-à -bancs ,  tandis 
que  ses  regards  erraient  de  toutes  parts  pour  saisir  l'image 
gracieuse  et  fugitive  dès  objets  qui  passaient  rapidement 
sous  ses  yeux  ;  des  terres  bien  cultivées ,  parées  de  vertes 
moissons ,  des  hameaux  isolés  et  heureusement  groupés, 
des  fermes  animées,  des  villages  rians  etl>ien  bâtis,  des 
châteaux  entourés  dépares,  s  offraient  de  toutes  parts 
à  ses  regards  surpris  et  charmés. 

L'auteur  a  su  répandre  sur  ses  descriptions  un  attrait 
puissant  par  ses  peintures  animées  et  gracieuses  ;  son 
style  revêtu  des  plus  brillantes  couleurs  trace  à  grands 
traits  de  vives  images  des  contrées  qu'il  parcourt  et  nous 
ne  pouvons  résister  au  désir  de  donner  une  idée  de  son 
style,  par  quelques  citations  ;  voici  comment  il  retrace 
les  sensations  que  lui  firent  éprouver  les  nuits  du  nord. 
«  A  onze  heures  et  demie  (du  soir)  lorsque  nous  arrivâmes 
«  au  relai  de  Fagerhult,  il  faisait  encore  presque  jour.  Je 
«n'ignorais  pas  que  dans  les  contrées  boréales,  le  soleil 
*  à  cette  époque  de  Tannée,  reste  fort  long-temps  sur 
«  rhorizon  ;  néanmoins  je  dois  avouer  presque  à  ma 
«honte,  que  maintenant  cette  suppression  de  là  nuit, 
«sans  me  causer  aucune  surprise  laissait  errer  dans 
«mon  âme  une  impression  vague  et  indéfinissable  qui 
«  répandait  son  influence  sur  tout  ce  qui  m'entourait  ;  je 
«  savais  bien  que  je  parcourais  d'autres  zones ,  que  j'étais 
«tsous  d'autres  cieux;  mais  lorsque  vers  minuit,  en  tra- 
«versant  un  beau  hameau  éclairé  encore  par  les  reflets 
«des  feux  brîUans  du  jour  j'y  voyais  régner  le  calme 
«  profond  et  le  silence  de  la  nuit ,  je  ne  pouvais  me  dé- 
«  fendre  malgré  la  voix  de  la  raison ,  d'un  sentiment 
«pénible  et  désordonné  ;  mon  imagination  me  rappelait 
«involontairement  les  mille  et  une  nuits  avec  ses  villes 


(  377  ) 
«désertes,  solitaires, asiles  de  fées  et  de  périls  invisibles; 
«  et  ces  idées  bizarres  répandaient  sur  la  belle  et  riante 
«nature  que  j avais  sous  les  yeux,  un  air  étrange  et 
«fantastique.» 

Le  tableau  que  M,  Daumont  nous  offre  des  scènes  de 
la  nature  aux  approches  de  Joenkœping  (Yonchouping) 
nest  pas. moins  remarquable.  «  Dans  quelques  heures 
«nous  arrivâmes  à  la  base  de  la  chaîne  de  montagnes 
«  dont  la  cillée  s  élevait  devant  nous  et  qui  forme  la  cein- 
«  ture  du  lac  Yetter.  Nous  nous  trouvâmes  transportés 
«dans  des  gorges  incultes,  bordés  de  précipices;  les 
«  champs,  les  prairies,  les  habitations,  toute  trace  de  cul* 
«  ture  avaient  disparu,  pour  faire  place  aux  aspects  les 
«plus  sauvages  et  les  plus  arides;  nos  chevaux  gravis- 
«saient  au  grand  trot,  avec  leur  ardeur  ordinaire,  la 
«route  escarpée  qui  s  élevait  par  d'innombrables  sinuo« 
«sites  jusqu'à  la  crête  des  montagnes;  cette  contrée 
«isolée,  solitaire,  semblait  être  séparée  du  reste  de  la 
«terre  et.  de  toute  créature  vivante  ;  dans  ces  montagnes 
«couvertes  d  épaisses  forêts,  un  silence  solennel  n'était 
«interrompu  que  par  le  murmure  des  vents  qui  balan* 
•  paient  la  cime  des  pins; la  voix  plaintive  de  la  forêt  ré- 
«pandait  dans  l'âme  une  teinte  mélancolique  mais  exal- 
«  tée  et  je  me  croyais  transporté  aux  concerts  des  Bar- 
«des  de  Fingal;  à- chaque  pas,  mon  imagination  se  pé- 
«nétrait  de  la  poétique  influence  de  ces  scènes  de  la 

«nature Plus  j'avançais,  plus  la  scène  devenait 

«  variée,  je  descendis  le  revers  des  montagnes  que  je 
«venais de  gravir;  des  ruisseaux  tombaient  en  cascades 
«argentées,  des  torrens  fougeux  roulaient  ayec  fracas 
«leurs  eaux  impétueuses  sur  un  lit  de  granit  et  allaient 
«se  jeter  dans  le  lac  Yetter  dont  j'apercevais  devant 
«moi  les  eaux  paisibles  et  bleuâtres:  bientôt  je  pus  y 


(  3^8  î 

«  (lisiinguerles  naVrreaqiiT  y  voguaient  à  pleines  voiles. 
«  Ators  tout  changea  d'afspect  eommepar  enchantement: 
t  aux  sombres  forêts ,  aux  montagnes  escfatpëéi ,  succéda 
«  tout-à-coup  une  petite  piaille  riante,  fertile^  couverte 
«de  champs^,  de  prairies,  de  yci^gers,  dé  n^aisorts  et  de 
«)ai*dins  jusqu'à  leniree  delà  vitie.  » 

Jœnkœping  est  bâti  à  rexlrémité  sud  du  tac  Yetter. 
Ge  lac,  dit  M.  Daumont,  a  3o  lieues  de  long  sui'7  à  8  de 
lavge  ^  la  na-vigalion  y  est  très  aictive,  mtfis  lés  bàtiitiens 
y  sont  soaveirt  assaillis  par  de9  tempêtes  tiolentes,  cau- 
sées par  les  liautes  miyntagnes  qui  TentoâTénf  dé  fô'utes 
ptarta;  les  vents  en  se  p^écipi^nt  infpéri(ieiisetk|eti€  de 
leur  sommet  sur  la  surface  de^  eaux,  crci^éiortnent  des 
grains  pins  subits  et  plus  terfibles  qu'en  pleine  m^. 
Les  navires  sombrent  en  un  moment,  et  ctA  événéfiiens 
sont  malheureusement  trop  fréquent. 

De  Jônkceping  notre  voyageur  se  rend  à  Littkôping, 
capitale  de  ]*Ostr(^otbie^  Tune  des  plus  antiques  villes 
de  Suéde,  mais  dont  la  populattdtï  n'excède  pas  4,oaô  hà- 
bitans.  Les  seuls  objets  dignes  d'uttentioti  qu'éHé  ren* 
ferme  sont  une  belle  église  cacthédrale^  cAson  gymriaoe 
ou  €<^llége,  qui  passe  pour  le  plus  considérable  de  éoat 
le  royaume^  si  on  en  excepte  <3eixx  de  SiôddxôlÉw. 

A  NovrJuqiing  (Norcheuping)  M*  Daumont  s'emfaaiY- 
que  pour  StoèUiolni.  La  deseriptiori  qu'il  trace  de  l'ar-* 
ehipel  pittoresque  et  innombrable  qui  courte  Feutrée 
du  port  de  oette  Ville  offre  les  détails  Ids  .plus  attackams. 
«  On  ne  se  douterait guère^  dk-il,au  onlied  dece dédale 
f  d'îlety  que  Von  eit  dans  le  voiainage  d'une  gtonde  et 
•  belle  capitale;  Unis  à  mesure  quo  l'on  s'en  approclic, 
<«  on  aperçoit  par  intervalles^  des  oMiaons,  des  étatuiis-» 
«  scméns  publics  dispevsés  mu  le^  flancs  et  à  k  base  des 
«•montagnes  ou  sur  b*  crête  des  roohera  griafttrea  de 


(  379  ) 
t  punit  ;  les  bois  et  les  rochers  sont  répandus  |Nirtout 
«avec  prufusion;  les  cultures  sont  rares,  tout  oomwtrve 
«  lin  aspect  âpre  et  sévère;  lart  sembla  ici  être  impnissimt 
«pour  seconder  la  nature, et  elle  seule  avec  ses  sauTag€9 
«  beautés  Sait  les  honneuri  et  romement  de  ces  Meux.  • 

En  arrivant  dans  cette  capitale,  ce  qui  frappe  d*abord, 
estlaspckit  imposant  du  obâteau.  G  est  un  édifice  magni^ 
fique,  et  le  seul  véritablement  remarquable  de  la  viUe^' 
ou  du  moins  il  les  efface  tous  par  le  gtaiidiose  de  Be§ 
proportions* 

La  situation  de  Stockholm  est  admirable  ;  c'est ,  arec 
Edimbourg,  Gonstântinople,  Lisbonne  et  Gênes,  une 
iéè  vill<4s  Ids  plus  pittcnresques  de  TËurope  :  rien  n*égale 
Taspect  Mngûlier  dé  cette  ville  ^  ou  l'on  voit  se  déplojrèr 
à-la-fois  la  pompe  de»  arts  et  la  grâce  énergique  et  sau** 
vage  de  la  natbref  c'est  un  mél«tngè  de  palais  ^  d^édificei^, 
de  rochers  )  de  veï'dni'e,  d*eaui  transparentes  ^d  arbres, 
deboèquetis^  da.jardin$,  de  forêts,  de  natire»,  débar- 
ques, dont  lensembie  offre  le  €oup«d  œil  le  plusl  enchamh 
teur. 

Nous  ne  suivrons  pas  M.  Daumont  dans  ses  ndta- 
breuses  excursions  aux  environs  dé  la  capitale;  nous  ne 
pârlerona  pas  non  plus  de  son  entrevue  piquante  et 
pleine  de  franohise  avec  Charles  X[V  Je«tl  ;  nous  conti- 
nuerons de  le  siûvre  dans  son  voyage  vers  les  eontMes 
plus  septentrionales  de  la  Scandinavie. 

Patti  dé  Stockholm  par  le  hatead  k  vapeur,  I  auteur  se 
rend  à  U{isal,  doù  il.  passe  dans  les  cotitrées  vèisines 
dé  fllpland  et  de  la  DaléearUe,  et  visite  les  iniœs  fii««^ 
ibeusea  de  Falun  et  dé  Dauemora. 

L'aspeot  d'Upsal,  cette  Athènes  de  la  Suède,  neut 
pour  lui  rien,  de  bien  imposant  j  mais  tout  y  annonce 
un  séjour  «^réablê  :  la  oontrée  qui  loÉoure  est  riche.. 


(  38o  ) 

féconde,  et  abonde  en  sites  magn^ques.  Les  souvenirs 
mythologiques  répandent  le  plus  vif  intérêt  sur  toute 
cette  contrée.  M.  Daumont  en  prend  occasion  d'entrete- 
nir ses  lecteurs  de  la  co5niog<>nie  Scandinave  ;  il  parle 
d*Odin ,  et  trace  le  caractère  de  ces  conquérans  goths , 
qui,  sortis  de  la  Germanie,  déplacèrent  à  leur  tour 
d  autres  peuples  ;  il  parle  ensuite  de  l'université  célèbre 
d'Upsal ,  et  s'étend  sur  sa  bibliothèque  importante  y  qui 
renferme  plus  de  soixante  mille  volumes  et  un  grand 
nombre  de  manuscrits  parmi  lesquels  il  en  est  qui  jouis- 
sent d'une  grande  renommée. 

ia  Dalécarlie,  cette  province  si  pittoresque,  et  dont 
les  habitans  :  donnèrent  des  preuves  si  multipliées  de 
fidélité  à  leurs  souverains,  dut  fixer  l'attaEition  du  voya- 
geur. Toutefois,  il  ne  s'est  pas  contenté  de  ses  propres 
observations,  il  a  fondu  xlans  son  ouvrage  des  extraits  de 
celui  de  M«  Forsell ,  publié  en  i83o  à  Stockholm ,  sous 
le  titre  de  :  Un  an  en  Suède;  on'  y  lit  avec  intérêt  un 
épisode  A' une  noce  dalécarUenne ,  et  des  détails  fort  in- 
téressans  surdes  aventures  du  célèbre  Gustave  Wasa« 

Après  avoir  fait  une  excursion  à  Mora,  en  Upland  , 
bourg  célèbre  en  Suède,  puisque  c'était  dans  la  plaine 
voiâae  quese  faisait  l'élection  des  rois,  et  avoir visifé  la 
belle  manufacture  de  porphyre  d'£lfdal,âoutenue  par  la 
munificence  du  roi,  et  qui  assure  l'existence  de  plusieurs 
centaines  de  familles  d'ouvriers  où  d'employés,  M.  Dau- 
loont  revint  à  Stockholm.  Ce  second  s^our  dans  la  ea« 
pitale  fut  mis  utilement  à  profit  :  il  s'occupa  du  «oin  de 
saisir  et  de  retracer  les  mœurs  et  les  usages  des  Suédois. 
S'occupant  ensuite  de  la  topographie  de  cette  contrée,  il 
&it  connaître  l'aspect  général  du  pays,  indique  la  configu- 
ration géodésique  du  sol  ;  puis ,  se  livrant  à  des  considé- 
rations philosophique»  sur  là  population,  il  exfoi^e  To- 


(  38i  ) 

rigine  des  dÎTerses  races  qui  ont  peuplé  la  Suède  :  nous 
y  lisons  au  chapitre  xv,  tome  i®^,  que  la:  population  de 
cette  contrée,  sans  y  compreadre  la  Finlande,  était,  en 
175 1,  de  1,785,000  habitans,  et  d'après  le  dernier  re- 
censement de  i83o ,  elle  est  de  2,871,^52 ,  ce  qui  donne 
un  accroissement  de  1,086,000  âmes  dans  l'espace  de 
80  ans,  et  si  ce  mouvement  se  soutenait  comme  dans 
les  dernières  années,  elle  doublerait  avant  cinquante 
ans. 

Tout  ce  qui  regarde  le  climat ,  l'agriculture  et  Thorti- 
culture,  offre  une  foule  de  détails  remplis  d'intérêt  et 
jusqu'alors  inconnus;  la  partie  des  mines  et  des  nianu« 
factures  est  traitée  avec  un  talent  remarqilable.  Toutes 
ces  notions  nouvelles  sur  un  pays  si  peu  connu  méritent 
de  fixer  l'attention  des  personnes  que  ces  spécialités 
pourraient  intéresser,  avec  d'autant  plus  de  raison  que 
l'auteur  était  sur  les  lieux ,  et  qu'il  lui  a  été  possible  dç 
puiser  aux  meilleures  sources  par  ses  relations  avec  les 
diverses  autorités  de  Suède,  qui  se  sont  fait  un  plaisir, 
non>seulement  de  l'accueillir  avec  bienveillance  j  mais 
de  lui  faciKter  tous  les  moyens  d'accélérer  et  de  com- 
pléter ses  recherches. 

Dans  son  second  volume ,  M.  Dat»mont  poursuit  le 
cours  de  ses  investigations  sur  la  statistique  de  la  Suède: 
il  traite  successivement ,  dans  des  chapitres  spéciaux,  et 
avec  beaucoup  de  lucidité,  du  commerce,  de  la  naviga- 
tion, des  douanes,  de  l'armée  de  terre  et  de  mer,  des 
cultes,  du  clergé  luthérien,  de  la  noblesse,  de  l'instruc- 
tion publique,  de  la  littérature,  des  arts,  de  l'adminis- 
tration civile  et  politique  de  la  Suède,  des  finances  et 
des  rapports  de  cet  état  avec  les  divers  pays  d-Eui^ope. 
Il  termine  ses  tableaux  .par  des  considérations  sur  les 
causes*' du  changement  de  dynastie. 

37 


(  382  ) 

Tous  oe&  sujets,  conme  ^m  le  sent  bien,  sont  de  la 
dernière  impovtanoe,  nécesatient  des. détails  nombreux 
qui  occupent  les  deux  tiers  an  moins  du  second  Tolume, 
et  qui ,  pour  être  analysés,  exigeraient  un  travail  phis 
approfondi. 

Nous  dirons  cependant  un  mot  du  conmevce^  de  la 
navigation,  de  l'armée,  de  l'achninisiration  etdesfiRaDoes. 

Le  commerce  intérieur  de  la  St^ède  est  très  limité,  et 
il  ne  peut  guère  en  être  autrement,  dit  l'auteur,  dans  un 
pays  qui  ne  possède  aucun  moyen  d'échange  entreides 
provinces  dont,  les  productions  ofifrent  partout  une 
constante  uniformité.  La  masse  des  produisis  que  le  com- 
merce suédois  envoie  à  l'étranger,  aliineAté  par  le  pvo- 
duft  des  mines  et  de»  forêts.,  s^ale  reseotiree.  de  €€»iitf 
contrée,  donne  naissance  à  une  navigation  très  active, 
et  sôus  ce  rapport,  il  est  digne  d'intérêt  :  ct'est  la  vîe  du 
pays. 

En  iSS^i,  les  exportations  de  In  Suède  se  sont^levées 
à  37  nouions  de  francs,  et  ses  importations  à  au^  noâUtoM; 
d'où  suit  que  la  balance  était  en  sa  faveur  de  3  nwllion» 
de  francs.  La  presqne  totali|té<  des.  artides  se  composait 
de  matières  premières;  les  prodnixs  mami&js|i«rés  n'en- 
traient que  pour  environ,  v^t  dixième  dans  bi  masM  des 
exportations,  dont  le- fer  forraaîi  plua  de  la  moiflîddr^ila 
valeur;  lie  b(HS  et  le  cuivre  étaient  eneiiito  les.  objets  le$ 
plus  importanSv 

L'auteur  a  emprunté  au  rapport  présftofeé  le  5  dér 
oembre  i^3a,  au  roi  de  Siiède,  par  JjSl  G.  Sappius, 
préndeat  du  ceikège  de  commerce,  cpielques  déftùl^  toès 
précieux,  par  ce^a  même  qu'ilssontaufheniijlqiies»  sur  la 
n<|tuye  des.  rel^itions  mercantiles,  de  ht  Suède  en  aSda, 
avec  les  principales  puissances.  Gedoouiof^it  donne  une 
idée  complète  de  retendue  d»  comnieroe  deeepays. 


(  383  ) 

et  t(  «m  dTun  hatrt  «nt^ràt  pôtit  ceux  qui  se  livrent  à 
letQ^  de  ^économie  politique. 

La  navigation  et  ses  progrès  en  Suède  ne  pouvaient 
^chapfMfi^aux  niéditationÀ  du  voyageur  ;  aussi  faît-il  ob- 
server avec  raison  ,  eu  tête  du  ehapitre  qui  y  est  rëkriif, 
qtt  un  peuple  entouré  de  niêrs  orageuse»,  un*  pays  coùpë 
de  lacs  imniefises,  presqoe  Unis  navigables,  doit  fournir 
mie  pépinière  d'excetlenS'  iltàilelots;  et  ^tr'en  efFet^  \éà 
Suédois,  ealines  et  durs  k  la-pein^,  intrépides,  stibor-^ 
donnés  y  possèdent  tôote^  )e^  quAlitéé  qui  constîtuem  !e 
bon  marin. 

La  Suède  a  sons  s»  fnaitftf  lotit  te  ^iaï  \tn  es^t  nécesfsaxré 
pour  la  eoryscruotion  des*  vaiss^ux ,  à  Kéxoeplion,  toute* 
foÎB^  du  ioi»  de  cbéne  et  An  chanvre,  qu  elle  ne  pr6- 
duk  pas>eri  assea  grandti  aboAdànce;  jnais  le  bas  prix  d(( 
fer,  du  cuivre,  des  planehes,  des  mâtures  et  des  autres 
raatérîaiiix^,  offre  une  compensation  tou<  en  faveui'  des 
bon^tviiciidns  suédoises,  qui,  cKt-on,  peuVéïV»  être  exé-' 
entées  k  trente  pimr  cent  meilleur  marché  que  partout 
siUeiir^  :  cVst  pour  ce  n^otiP  que  Mohammed -Ali  y  a 
fait  construire  une  grande  partie  de  la  marirtë  ^ypti^nné; 
La  maanme  marokande  de  Suède,  quv  ne  eottiptait,  au 
qufttomEÎèraesiciclé,  que  ^<dô'iiai^res,  ^élevait,  eti*  kSbo, 
à  1^024 9  «*  ^'  iSB'P,  à  plus  de  â^,4oo,  outre  fes  bâtiments' 
de  ttfoie  sorte  de  grandeur  diestinésau  petit  cabota'gel 
S«jr  csenonibre^  i,Soo  naviresont  été  employée  au  cdtri- 
merce  de  la  Baltique  eit  du  Danemark ,  345'  ont  fréquenté 
la  Méditerranée  et  TÂdriatique ,  2 1 5  les  ports  rlbi^Océaii    - 
et  de*)!!  mer  du  N^ord,  22  ont  été  expédiés  pour  PÀn- 
gleteroe:,  45/^  fioin  ]B'Bféii\  et  ]^9' pour  Tes  Etats-Uitis: 

Lai»anâgoii<m  àia>vapeûr  a'été  introduite  en  Suède'  il 
y  a  .dcwDt  afi^  :  îk  j  étisie  ttlâiiltenànt  r4'bâtimen§  à 
vape«r^ti^s^«onsti>uits  dans  le^pstys'.  L'atelier  mécaûYqtte* 

27. 


(384) 

étabU  à  Mptala  en  Ostrogpthie  livre  des  machines  à 
vapeur  aussi  parfaites  qu*eo  Angleterre  ^  et  4  infiniment 
meilleur  marché. 

Les  x^hapitres  xxiv  et  xxv  du  Voyage  de  M.  Daumont 
sont  consacrés  à  des  détails  sur  larmée  de  terre  et.  de 
mer  :  c'est  un  historique  complet  dans  les  détails  du- 
quel il  ne  nous  est  pas  possible  d'entrer  ;  il  y  en  a.  de 
très  curieux  sur  larmée  dite  indelta  :  c'est  ainsi  que  l'on 
nomme  les  troupes  qui  forment  la  masse  principale  de 
Tarniée  suédoise.  Ce  sont  de  véritables  soldats  labou- 
reurs; depuis  le  colonel  jusqu'au  simple  soldat  ^  chacun 
selon  son  grade,  possède  un  domaine  plus  ou  moins 
étendu,  qui  lejiir  est  assigné  pour  le  cultiver,  fournir  à 
leur  entretien  et  leur,  tenir  lieu  de  solde*  Il  serait  à 
souhaiter  qu'une  pareille  mesure  pût  s'appliquer  à  oos 
troupes  coloniales ,  principalement  à  Alger. 

lEln  1 83 1 ,  l'armée  suédoise  s'élevait  à  1 7 1 , 54oiiommes, 
dont  163^070  d'infanterie  parmi  lesquels.  i3o,ooo.  de 
landwehr  ou  gardes  nationales,  5, 100  de  caval^ie, 
3,000  d'artillerie  et  370  du  génie.  L'indeUa  s'élevait  à 
33,600  hommes. 

.  La  flotte  suédoise  est  maintenue  sur  le  pied  le  plus 
respectable;  elle  est  entretenue  avec,  le  plus  grand  soin. 
Suivant  M.  Daumont,  son  maiiériej  s'élevait,  en  cictobre 
i833,  à  II  vaisseaux  de  lîgnie,  8  frégates >  4  c^^irvettes 
et  6  bricks  ;  sa  flottille  cpfuptait  a  ^o  navires  de  mcûndre 
force  ;  son  personnel  s'élevait  à.24>ii9  of&ciers ,  sous- 
officiers  et  matelots. 

Sous  le  rapport  de  Tadministratioo  civile ,  notre  au- 
teur nous  transmet  des  détails  importais  sur  la  xUvîsion 
territoriale  de  la  Suède  en  vingt-cinq  gouvernemens. 
Les  gouverneurs  représentent  pos  préfets ,  niaîs  avec 
des  attributions  beaucoup  plus  étendues^  Ces  gouverne- 


(  Î85  ) 

mens  se  subdivisent  en  cantons  composés  chacun  de 
quatre  à  douze  paroisses.  Tout  ce  qui  regarde  les  tribu- 
naux,  la  statistique  judiciaire  et  la  législation  civile  et 
politique,  est  traité  longuement  dans  une  suite  de  cha- 
pitres fort  intéressans  à  |ire. 

Quant*,  aux  finances,  les  détails  présentés  par  Pauteur 
lui  ont  été  fournis  par  le  secrétaire  d état  des  finances, 
M.  Skôgm'ann  ;  rP  évalue  la  totalité  des  contributions  dé 
toute  soï*te,  payées  soit 'en  espèces,  soit  en  nature,  dé 
34.  à  36  millions  de  francs.  Le  budget  dé  la  Suède  s*é- 
lève  à  18  ou  19  millions  en  espèces,  les  dépenses  eh 
nature  pouvant  difficilement  avoir  une  évaluation  fi'ie.' 

L'ouvrage'  est  terminé  par  des  considérations  politi- 
ques d*tin  ordre  fort  élevé  sur  la  réunion  de  la  Norvège 
à  la  Suède,  et  sur  la  cession  de  la  Finlande.  Lautenr 
déplore  la  perte  de  cette  dernière  province ,  tout  en  re^ 
connaissant  que  SA  possession  était  devenue  une  nécessité 
absolue  pour  la  Riissie  ;  la  sécurité  de  sa  capitahe  dépen- 
dait de  cette  position ,  qui  devenait  menaçante  aux  pre« 
mières  hostilités  ;  et  la  réunion  de  cette  province  aux 
vastes  domaines  de  l'autocrate  a  tari  la  source  de  tout 
conflit. 

L'auteur  développe ,  dans  deux  chapitres  qui  seront 
lus  avec  un  vif  intérêt,  les  causes  qui  amenèrent  Télé- 
vation  au  trône  du  roi  Charles  XIV  (Jean-Bernadotté)  j 
et  dans  le  cours  de  l'ouvrage,  il  trace  un  tableau  très 
remarquable  de  l'habile  et  sage  administration  de  ce 
souverain.  ' 

Un  atlas  est  joint  au  Voyage  de  M.  Daumont  :  il  con. 
tient  une  carte  de  Suède  dressée  par  M.  And  ri  veau  pour 
servir  à  l'ouvrage;  elle  comprend  non  -seulement  la 
Suède ,  mais  encore  la  Norvège  et  le  Danemark.  Cette 
carte  est  accompagnée  de  neuf  lithographies  représ  en- 


(  386) 

l^p^  sîqU  des  Yiies  de  vilLç»,  soit  des  costumes  natio- 
naux. !Nous  y  avon^  rçpiarqué  une  yue  de  Stockbolm 
p\  de&,  coutumes  daléçarliens  et  smolandais. 

En  îèt^  de  l'QMvrage ,  eç  w>us  le  titre  modeste  d'wi- 
traduction ,  se  trouve  une  cbrqnologie  hisloriquedes 
diff^rens  voyages  entrepris  d^ns  le  nord ,  et  iM>taminent 
e|i  Suède  ^  depuis  le  célèbre  Pythéas  de  Marseille  jus- 
q]U  a  iohn  Carr  eu  i8q4.  Mm  il  est  ëyident  q^ue  daos 
ces  derniers  temps,  la  Suède  h  changé  de  face;  que  ces 
divei^s  ouvrages  ont  laissé  t)€^ucoup  à  désirer,  et  que 
ni^u^  devons  ^ayoir  gré  à  M.  Dauxnout  4  av<^r  cherché 
à  comble^. ta  lacune. 

If  ous  avons  parlé  du  style  élégsmt  et  facile  de  oet  ou- 
Trage  ;  à  ce  mérite  est  joint  celui  de  l'authentiottéi  de  la 
yéraci,té,  e(  une  variété  de  ï^ix&  et  d*apercus-  qui  décèlent 
dj^Xï^  son  auteur  des  coona^sac^ces  très  étendues^  Sous 
ce  double  rapport  »  le  Voyage  de  M.  Oaumont  est  vran 
içi^f^X  rem^rqu^able.  II. eut  étç  à  souhaiter  néan«UNin& 
qu'il  eût  pu  nous  donner  des  renseignemens  précis  eue 
la  topographie  de  riuimeuse  Kprdland ,  sur  lequel  noua 
^  avop6  que  des^  données  vagues  et  peu  s^tî^faisaalea  ; 
nous  eussions  désiré  encore  qu*il  nous  eût  iraQi$mis 
quelques  détails  plus  circonstanciés  suc  la  géographie 
physique  et  la  statbtique  de  la  Norvège;,  quoique  n-é^ 
tant  pas  sur  les  Ufux>  il  pqnifait ,  ce  noui^  semble ,  cQm<' 
pjiéter  plu^  que  persppqe  La  descnption  vitale  die  la  mo- 
narchie suédoise* 

En  somme,  M.  Daumont  a  rendu  un  service  à  \^ 
science  géographicitfe  y  a  ajouté  aux  coii^itti^is^aniees  sta- 
tistiques >  et  sop  ouvrage  peut  dignepfiejM  figurer  suit  les 
rayoi^  de  jgios  bibliothèque!^,,  à  coté  des  spécialiiés.  q^» 
nous  avons^YU  paraiti^ede  njQsiours^  sur  la^Sardaîgvie, 
la  Perse,  le  Monte-'NegrQ  et  le  Caucase. 


(  38s7  ) 

RAPPORT  VERBAL 

Sur  louvrage  de  M.  le  capitaine  de  vaisseau  C.T.  Fàlbk, 
consul  général  de  Danemark  à  Tunis,  intitulé:  Re- 
cherches sur  VemplacemeïH  deCarthage^  suivies  de  ren- 
seignemens  sur  plusieurs  inscriptions  puniques  inédites ^ 
de  notices  historiques  y  géographiques  y  etc.j  aifèt  le 
plan  topographique  du  terrain  et  des  ruines  de  la  vSlà 
dans  leur  état  hctuety  et  cinq  autres  planches , 

Fait  à  la  séance  du  i6  mai,  par  M.  'D'AvEZàc.. 


Messieurs, 

Le  premier  plan  effectif  de  Garthage  qui  ait  été  livré 
à  \k  euriosité-du  monde  savant,  a  été  mis  sous  vos  yeux, 
dès  avant  sa  publication,  par  son  auteur  M.  le  capitaine 
de  vaisseau  Falbe,  de  la  marine  danoise,  qui  a  con- 
sacré à  cette  œuvre  les  loisirs  de  sa  résidence  à  Tunis 
eomme  consul  général  dé-son  souverain  auprès  du  Bey 
El-Hhasan.  Un  exemplaire  du  volume  et  de  TAtlas  où 
cet .  officier  a  consigné  les  résultats  de  ses  travaux  | 
vous  a  récemment  été  remis  en  son  nom  par  notre 
eollègue  SI.  Jotiannin,  dont  l'auteur  danois  ne  nous  a 
point  laissé  ignorer  la  coopération  active  à  la  rédaction 
française  de  son  texte.  Vous  m*avez  chargé  de  vous 
rendre  un  compte  verbal  de  ce  bel  ouvrage ,  et  je  viens 
m'acquitter  de  ce  devoir^ 

Le  travail  de  M..  Falbe  n*est  point  borné  au  simple 
relèvement  des  ruines  qui  constatent  encore,  sur  rem- 
placement de  l'ancienne  Garthage,  l'étendue  et  quelqjues- 
unes  des  distributions  de  cette  grande  et  fameuse  citéf 
une  deuxième- section  de  son  livre  offre  des  remarques 
géographiques  et  tppographiques  iutéressant^s  sur  la 


(  388  ) 

contrée  qui  se  prolonge  au  sud  jusqu  a  El-Legem  (Ystn- 
cienne  Tkysdrus);  une  troisième  section  est  consacrée  à 
des  fragmens  de  paléographie  et  de  numismatique  car- 
thaginoises et  mauritaniennes. 

I.   Cartkage. 

M.  Falbe  a  exécuté  consciencieusement,  et  avec  cette 
exactitude  que  donne  la  pratique  usuelle  des  relèvemens 
nautiques,  un  plan  détaillé  du  sol  ou  gisait  la  rivale  de 
Rome.    Les  configurations  physiques   du    terrain  ont 
été  soigneusement  exprimées,  et  des  indications  près- 
que  minutieuses  signalent  tous  les  vestiges  d  anciennes 
constructions  que    l'auteur  a  rencontrés  ou  aperçus  : 
ce  sont  des  jalons  à  laide  desquels  nous  pouvons,  par 
la  pensée,  restituer  ces  murs  et  ces  édifices  détruits  par 
les  insouciantes  et  journalières  démolitions  des  Arabes 
aussi  bien  que  par  Tincendiaire  orgueil  de  Scipion.  On 
s'accorde  à  déplorer  que  si  peu  de  lumières  nous  aient 
été  conservées  par  les  auteurs  grecs  et  latins  sur  la  topo- 
graphie de  cette  reine  du  commerce  d'occident  ;  le  beau 
travail  de   M.  Falbe  rend  aux  antiquaires  un   service 
d'autant  plus  précieux,  que  non-seulement  il  leur  facilite 
l'intelligence  complète  des  indications  si  concises  et  si 
clairsemées  d'Appien,  de  Strabon,  de  Polybe,  de  Ttte* 
Live,de  Procope,  d'Orose,  etc.,  mais  qu'il  leur  signale 
en  outre  des  détails  que  l'érudition  eût  vainement  de- 
mandés aux  textes  anciens  :  et,  par  exemple,  l'amphi- 
théâtre, dont  il  a  vérifié   l'existence  et  le   gisement, 
avait-il  une  incontestable  réalité  tant  qu'il  ne  nous  était 
révélé  que  par   une  fugitive  mention   de  la  muse  de 
Virgile?  Mieux  encore:  le  cirque  avait-il  quelque  part 
une  mention,  même  en  des  vers  douteusement  sincères? 
Toutefois,  il  le  faut  dire,  ces  indications  que  la  litté* 


(  389) 

rature  classique  a  omises,  un  auteur  arabe  do  xi*  siècle 
ne  les  a  point  négligées  :  Abou-0*bayd-el-Bekry,  de  Cor- 
doue ,  énonce  que  dans  fenceinte  de  Carthage ,  où  le 
voyageur  curieux  découvre  chaque  jour  quelque  nouvel 
objet  digne  d'attention,  le  monument  le  plus  admirable 
de  son  temps  était  le  théâtre^  voisin  de  Ma^lqah^  du 
Hkoumas  (qui  paraît  être  le  cirque),  et  des  citernes  des 
diables  :  tout  cela  est  en  parfaite  harmonie  avec  les  re* 
lèvemens  de  M.  Falbe  et  vient  confirmer  Texactitudede 
ses  observations  ;  mais  il  est  à  regretter  que  cet  officier 
n*ait  point  connu  Tauteur  andaious,  pour  nous  aider 
à  résoudre  une  difficulté  qui  se  présente  dans  Tappiica* 
tion  du  nom  de  Malqah  (ou  plus  correctement  Mo*al* 
laqah,  la  Suspendue) ,  qui  appartient  aujourd'hui  au 
hameau  bâti  sur  les  grandes  citernes ,  tandis  que  Âbou- 
O'bayd  le  donne  à  un  palais  d'une  étendue  et  d*une 
élévation  prodigieuses,  dominant  sur  la  mer,  et  qui 
semblerait  d'après  ces  termes  devoir  être  cherché  sur 
le  haut  plateau  de  la  citadelle  Byrsa. 

La  découverte  la  plus  notable  que  nous  aient  procurée 
les  explorations  locales  du  docte  danois ,  c'est  celle  des 
vestiges  bien  déterminés  du  double  port,  avec  son 
môle  extérieur,  avec  ses  murs,  avec  son  kothon  pénin- 
sulaire ,  ses  deux  entrées  successives*,  et  la  coupure  acci*' 
dentelle  effectuée  pendant  le  siège  :  ces  traces  persis- 
tantes ,  en  démontrant  que  le  port  était  au  sud  de  lii 
ville,  renverse  complètement  l'opinion,  généralement 
adoptée  depuis  Léon  Africain ,  que  ce  port  était  jadis  sur 
l'emplacement  d'Ei-Mersàjr^  dénomination  qui,  à  la  vé- 
rité, était  bien  faite  pour  induire  en  erreur. 

M.  Falbe  porte  ensuite  ses  observations  sur  les  ruines 
de  Byrsa  j  sur  celles  des  citernes^  sur  celles  du  grand 
aqueduc,   dont  l'origne  ne  pouvait  être  au-delà  des 


(  39^  ) 

hauteurs  d^Aryànah,  aitisi  que  le  démon l3'e]ità4k-foM  la 
vérification  comparative  des  relisefii  du  sol  èl  le$  irdces 
encore  subsistantes  des  travaux,  ce  qui  ne  permet  plus- 
de  croire  avec  Shavir  que  les  eaux  amenées  à  Gartlu^e 
vinssent  duGebei'Zaghouân(aujourd*huiappeiéSs4>ulto}. 
Il  s'occupe  ensuite  des  vestiges  dé  tetnpies,  de  teux  de 
lamphithéâtre ,  du  cirque,  dé  quelques  rues^  des 
murs  d*enceinte,  des  tombeaux.  Ces  investigations 
le  conduisent  à  la  détermination  conjecturale  da  circtttt 
de  la  Carthage  punique,  et  des  limites  pias  r^streintîes 
de  la  Carthage  romaine  ^ai^tourdelaque«e  apparaissent 
encore  presque  complètes  les  divisic^s  agraires  du  aol 
attribué  aux  trois  raille  colons  ehvoyéâ  par  Auguste. 

2.  Détails  géographique^  et  topogrdphiques. 

Lorsque  M.  Falbe  voulut  encadrer*  son  reiéVemetiir 
géodésique  dans  les  travaux  hydrographiques  de  SfHjth 
et  de  Gauttier,  il  fut  arrêté  à-Ia*fois  par  k  discordance 
de  ses  résultats  avec  les  leurs,  et  par  leis  dissidenôes  fia- 
tables  que  présentaient  entre  elles non-^seulemeui lès  car- 
tes respectives  de  ces  deux  habiles  marins,  mats  Ufâoie 
trois  cartescontemporaines  de  Vkjdvographeanghkîsi  ce^ 
pendant  après  avoir  reconnu  que  la  feuiité  de  d<éiiai( 
donnée  par  celui -'oi  pour  la  eôtede  Tmiùrfslèpuis  la  iMlë 
dCÂ/ricajus^uoièx  Frères  de  Bixei^  se  rap^po<^aii  bèflU- 
coup,  daaeses  bases,  des  posiiMm&obsêrvées  par  Gauvf  i^r, 
il  a  adopté  cette  dernière  oarne  comme  un  canrevais  dans 
lequel  il  a  inséré  le  tracé  que  lui  avalent  pi^ocus^  s\e» 
proptes  triangulations  depuis*  le  voisiilB^0'  eu  efetp  de 
Qamart  jusqu  au-delà  de  Solymàn  stir  le  littoral  ^  ef  à 
riùtérieur  jusqu'au  Gebel  el-Re(fsâ»s  et  au  Gebèl  â^otiân. 
Il  y  a  employé  en  outre  ses  relèvemens  itinéraires  depuis 
Tunis  jusqu  a  Sousah  et  de  là  jusqu'à  EI^Legem ,  en 


(391) 
saivafit  diverses  routes  du  mOjwn  desquelles  il  k  corrigé 
des  méprises  et  des  transpositions  assez  notables  de  la 
carte  anglaise;  néanmoins  il  a  conservé  intacte  la  posi- 
tion de  Hbammàmet ,  bien  qu'il  eût  vérifié  que  cette 
position  était  ainsi  beaucoup  trop  rapprochée  de  Tunis; 
car  au  lieu  de  26  milles  géographiques  entre  elle  et 
BSiammani-el-Ënf ,  le  voyageur  danois  a  compté  4o  mille 
tunisiens  ou  9  heures  de  chemin  au  pas  accéléré  d'un 
dieval  ou  à  lamble d'une  mule,  ce  qui  équivaut  à  plus 
de  3o  milles  géographiques  d  après  ses  propres  évalua-* 
tions  :  or  il  est  à  remarquer  que  s'il  eût  adopté  la  position 
que  Smyth  a  donnée  à  Hhammâmet  dans  sa  General 
ehart  of  the  situation  of  the  Szeily,  il  eût  précisément 
trouvé  cette  distance  ;  mais  il  n*a  voulu  modifier  en  rien 
un  tracé  de  côtes  qu'il  avait  adop>té  comme  le  moins  dé- 
fectueux dans  son  ensemble,  et  ce  scrupule  se  manifeste 
ailleurs  par  les  solutions  de  comtinuité  qu'il  a  laissées 
subsister  aux  points  où  son  propre  relèvement  n'eût  pu 
se  Hec  à  ceux  de  Sm^th  qu'au  moyen  d'un  léger  raccortt 
qu'il  a  iibandonné  à  la  <Hserétion  des  cartograplies. 

Faute  de  s'expliquer  convenablement  ce  respect  tranH^ 
sitoire  et  conventionnel  pour  les  parties  défectueuses 
d'un  traçait  adopté  datii  son  ensemble,  Ids  géographesr 
du  Dépôt  de  la  guerre ,  qui,  dans  l^r  carte  litbogra*' 
pbiée  ées  Possessions  françaises  en  Borbaiie,  ont  foit 
entrer  les  isésultats  de  M.  Falbe,  ont  simplement  copié 
sa  carte  en  raccordantles  lignes  qu'il  a  laissées  in terroni*' 
pues,  mais  en  conservant  à  Hbasnmàmet  la  pontion 
pour  laquelle  il  a  averti  qu'unie  oorrectiKHi  est  indôspe»- 
sable. 

M..  Falbe  avait  auasi,  danst  sa  carte  luaHuscntir  ainai 
que  dans  les  preoiières  épreuves  lithograpbiées,  plaité' 
Qayrottèndafis  la  position  absoliie  où  il  se  trouve  sur  la 


(390 
carte  deShaw,  et  cette  position  lui  est  pareillement  con- 
'  senrëe  dans  la  carte  Hthographiée  du  Dépôt  de  la  guerre  : 
cette  dernière  circonstance  me  porte  à  reproduire  ici 
les  obsenrations  critiques  que  j  avais  à  cet  égard  adres' 
sées  à  M.  Falbe^  et  qui  Font  porté  à  effacer  de  sa  carte 
l'indication   de  ce  point.  Shaw  n'ayant  pas  déterminé 
la  situation  de  Qayrouân  par  des  observations  directes, 
mais  au  moyen   de   lignes  itinéraires   s'appuyant  sur 
Tunis,  Sousahet  Ehraqiyah,  ce  sont  ces  conditions  re- 
latives de  distance  qu*il  importe  de  conserver,  et  non 
une  fixation  géonomique  qui  n'a  rien  d'absolu  ;  il  est 
vrai  que  Shaw  ne  négligeait  point  les  observations  as- 
tronomiques, et  que  selon  toute  probabilité  il   en  a 
faità  Qayrouân  ;  mais  il  ne  faut  point  perdre  de  Tue  que 
dans  ce  cas  son  instrument  n'a  pu  être  exempt  en  cette 
station  des  erreurs  qui  l'affectaient  à  Tunis ,  à  Sousah ,  à 
Ehraqiyah  ;  c*est  donc ,  à  cet  égard ,  sur  les  différences 
en  latitude  qu'il  y  a  lieu  d'asseoir  ses  calculs  :  or  la  com- 
binaison des  distances  itinéraires  et  des  différences  en 
latitude  fournies  par  les  observations,  doit  procurer  à 
Qayrouân  une  position  sensiblement  plus  septentrio- 
nale. 11  est  vrai  que  d'autres  considérations  ont  été  in- 
voquées pour  l'abaissement  de  la  latitude  deQuayrouàn, 
savoir,  les  conditions  de  distances  relatives  dans  les- 
quelles les  itinéraires  romains  placent  le  Ficus  Augtistiy 
qu'on  suppose   avoir   occupé  l'emplacement  de  Qay- 
rouân; mais  malgré  l'autorité  de  Shaw,  de  d'Anville  et 
de  tous  leurs  successeurs ,  je  n'hésite  point  à  nier  cette 
identité  prétendue  ;  tes  historiens  arabes  rapportent  que 
Qayrouân,  fondé  au  septième    sièc-e  par   le  célèbre 
O'qbah  el-Fehry  ou  par  son  lieutenant  Mo'aouyah  ebn 
Khodaygj,  fut  bâti  en  un  lieu  jusqu'alors  désert,  et 
couifêti  d* épaisses  forets  remplies  de  bétes  féroces  et  de 


(393) 

serpens.  Nous  voyons  d'un  autre  côté  Ibrahym  ebii-el* 
Aghiab  construire ,  en  Tannée  800 ,  Medjrnet  el-  Qassr" 
d-Qadjrm^  la  TÎlle  du  Vieux-Château ,  à  trois  milles  au 
sad  de  Qajrouân  ;  or ,  une  ville  nouvelle  ne  pouvait 
tirer  un  tel  nom  que  des  constructions  antiques  qui  déjà 
se  rencontraient  sur  son  emplacement:  voilà  tout  au 
plus,  peut-être^  le  Plcus  Augusti  des  itinéraires  ro- 
mains ;  mais  il  est  évident  qu'on  ne  peut  le  cliercher  à 
Qayrouân.  Je  désire  que  ces  observations  empêchent 
désormais  la  reproduction  d'une  erreur  qu'une  routine 
constante  avait  si  malheureusement  consacrée. 

Un  relevé  des  villes  et  villages  compris  dans  les  dis- 
tricts de  Sousah  et  de  Monaster,  avec  leur  population; 
des  observations  sur  les  concoi*dances  de  la  géographie 
ancienne  et  de  la  géographie  actuelle  en  ce  qui  concerne 
Grasse,  Decimum,  Hadruniatum ,  Ruspina ,  Thysdrus, 
avec  l'indication  des  vestiges  subsistans  à  Sousah  et  à 
El-Legem,  terminent  cette  section. 

3.  Paléographie  et  numismatique. 

M.  Falbe  s'occupe,  dans  les  articles  suivans,  du  dé- 
chiffrement de  plusieurs  inscriptions  puniques,  de  la 
description  de  diverses  médailles  africaines  et  de  quel- 
ques autres  objets  d'antiquité.  Malgré  tout  l'iutérét  que 
présentent  ces  dernières  recherches,  je  n'ai  point  à  vous 
en  faire  ici  l'analjse ,  puisqu'elles  n'ont  plus  un  carac- 
tère géographique,  bien  qu*on  pût  toutefois  prétendre 
avec  quelque  justice  que  la  géographie  n'est  pas  tou* 
jours  complètement  désintéressée  en  dételles  questions. 
Je  me  bornerai  à  présenter  une  seule  observation  sur 
une  médaille  attribuée  à  la  ville  de  Hadrumetum  :  elle 
porte,  à  l'une  des  faces,  une  tête  barbue  avec  des  ca- 
ractères peu  apparens  qui  semblent  pouvoir  être  lus 


(394) 

HAD ;  M.  Falbe.  explique  Yum»  et  lautre  par  la  Ték de 
Neptune  et  le  mot  HÀDRVMETVM  ;  sans  discuter  lau- 
tonomie  de  la  médaille  >  il  sewble  qu'en  la  comparant  à 
celle  du  musée  Médicis,  publiée  par  Eckhel ,  PeBenn, 
Caroni ,  Mionnet,  el  reproduite  par  M,  Falfae  lui*«iéQie, 
OD  doive  supposer  que  la  tête  barbue  est  celle  d*un  em- 
pereur^et  que  la  légeade portait  le  nom  HADRIANVS, 
eomwfd  la  médaille  du  musée  Médiois  donne  la  tète 
d'Aug^te  a?ec  la  \égemde  IMP.  AY6.  PP.,  etc. 

Je  terminerai  par  une  remarque  générale  ^  mais  d'une 
importance  fort  accessoire  :  le  texte  de  AI.  Falbe  a  été 
imprimié  à  rimprimerie.  royale ,  où  les  types  orientaux 
abondent;  quelques^  noms  de  lieu» ^  tels  que  Ma^lqak, 
SsQuân  y  Douar  el-Sekâth ,  etc. ,  ont  été  indiqués  en  carac- 
tères arabes  ;  pour  le  aurpluâ,  IVL  Falbe  s'est  contenté 
d*un  systènie  partiçuUev  de  transcription  dont  il  a  donne 
la  clef  au  commencemest  de  son  li^re.:  mHfts  regrettons 
qu'avec  les  facilités  qu'il  avait  à  sa  disposition  pour  don- 
ner tous  les  noms  en  Caractères  orientaux ,  il  se  soit 
contenté  de  transcriptioe.'vqiit  manquent  leur  butcliaque 
fois  qu'elles  laissent  lernioinfdre  doute  sur  l'onhograplie 
originali3,comme  cela  arrinre  dans  le  système  de  MuFalbe, 
où  S^imA  y  Mefsa ,  Sahm, .  par  ««eeple ,  s'écrrrent  uni-* 
foffmément.par  un.a  final).  Candis  que  l'arabe  termine  le 
pveçAi^r  nom  par  un  he^  le>  second  par  ua  jrey  le  trot- 
siàme  pan  un  élgrf;  luiméme  n'a  point  été  to«^oiivs  fidèle 
àise^  propres  règles,  et  queliquos  noms  (tela  que^Rawia^ 
SpMJUù^a)  sont  transcrits,  dans  son  livre  ont  dans  l'at^ 
las,  sanifr  aucun  égacd  à.  son  taUeaur  de  coiTespondamce 
alphabétiqjue. 

J'ai  fini ,  Mesaieurs ,  jet  je  ra'aperçois^c^- nulle  louange 
ne  m'est  écba^p«e  pour  Va^iteur»  ni  poun  roiwragef  ce 


(395  ) 

Best  pQÎut  oubli  y  aiais  convenamce  :  voure  estime  ledr 
ét^  déjÀ  tçop  bien  acquise  pour  qu'ils  eussent  besoin 
d'être  loués  devant  tous. 

*A 


.  TEXAS. 

Observations  histor\cal,  geographical  and  description^  etCy 
par  madame  Mary  Austin  HoUey.  —  160  pages  in- 12, 
Baltimore,  i833. 

Ce  petil  ouvrage^  plein  d*iDlérét/a  été  écrit  pour 
éçlaircir  quelq^uet»  quesitkiBS  relatives  au  Texas  et  soule- 
vées par  la.  société  géographique  de  Londres^  dans  des 
vu^s  de  calonisatioD. 

Le  Tesias  fait,  proviaoirement  partie  de  Tétat  de  Coa- 
bu^l»  et  du  Texasy  en.  atienda^at  qu'il  forme  seul  un  état 
distinct  (i).  Il  est  situé  entre  le  28**  et  le  3^4^  de  )at.  N>. 
et  borné,  à  Test,  par  la  Louisiane;  au  nord,  par  la  rivière 
fiouge,  qui  le  sépare  du  territoire  d'Arkansafi^;  à  Tow^est, 
par  Ifi  rivière  Ntiaces>  qui  le  sépare  de  Tamaulipad  et. dis 
Cp^httîla;  enfin,  au  midi,  par  le  golfe  dxk  Mexique.. 

j^spect  du  pafs^  soL  Toute  la  côte,  de  la  rivière  Sar 
bine  à  qc^Ue  de  NuecM^s,  est  généralemeiiA  basse- et  utie, 
mai$  poio^  çaapécag^use  ;;  elle  est  bordée  par  de  vastes 
pmFies,qui  s'étendent  JM6qui'à(  8  à  10  mille  en  largeiir> 

La  portion.  ^  plat  pajiS,  compris^  entre*  les  rivières 

(i)  La  colonie  américaine  connuis  sous  le  nom  de  colonie  Aastin , 
est  contraire  à  toute  tentative  pour  séparer  le  Texas  de  la  confédé* 
ration  MtJticeàne  ;  mais  elle  voudrait  que  ce  territoire  formât  un  état 
pavttcttliei:^  eit  prcoaat  la  rinrièse  Nneoes  oomme  ligne  de  démava»- 
tion  av;ec  Cdahuila. 


(396) 

Sabine  et  San-Jacinto,  s'avance  dans  rintêiieur,  à  70 
'  milles  de  la  côte,  dans  une  direction  nord  et  nord-ouest. 
Tout  cet  espace  est  couvert  de  belles  forées  de  chênes, 
de  frênes,  de  cèdres,  cyprès,  et<;>9  et  arrosé  par  la  Sabine, 
la  Naches  et  la  Trinité. 

La  région  située  entre  les  rivières  San-Jadnto  etGua- 
dalupe,  comprenant  les  parties  inférieures  des  affluens 
Brazos  de  Dios,  San  Bernardo,  Colorado  et  La  Baca,  s'é- 
tend, vers  le  nord,  à  80  milles  de  la\;ôte  ;  elle  est  encla- 
vée dans  les  possessions  de  la  colonie  Âustin  ;  le  sol  en 
est  fertile  et  bien  arrosé. 

Les  terres  sur  le  Brazos^  le  San-Bernard,  le  Canej,  le 
Colorado,  sont  composées  d*un  sol  d*alluvion  d'une 
couleur  rouge  biun,  à-peu-près  comme  le  chocolat.  Cel- 
les baignées  par  la  Guadalupe,  la  Baca,  la  Navidad,  etc. 
sont  formées  de  couches  alluvionnaires,  d'une  couleur 
noirâtre,  et  très  productives,  surtout  en  colon  et  en  maïs. 
Le  sol  de  la  vallée  de  Brazos  est  un  terreau  noir,  qoi, 
dans  plusieurs  endroits  pénètre  jusqu'à  20  pieds  de 
profondeur. 

Au-dessus  de  la  plaine  inférieure  du  Brazos,  du  Co- 
lorado et  de  la  Guadalupe,  le  pays  offre  une  surface 
ondulée  et  s'étend,  en  suivant  une  direction  N.  O,  à 
une  distance  qui  varie  de  lao  à  200  milles,  à  partir  de 
la  région  inférieure  jusqu'à  la  chaîne  des  montagnes  du 
Texas.  L'aspect  du  pays  est  agréable,  le  terrain  ex- 
cellent. On  y  voit  de  vastes  prairies  entourées  de  bois 
de  cèdre,  de  chêne,  etc. ,  et  entrecoupées  de  ruisseaux 
et  de  sources  d'eau  vive. 

Montagnes.  La  chaîne  du  Texas ,  prolongation  de  la 
Sierra  Madre^  ou  <t  montagne  mère  *  commence  près  le 
confluent  du  Rio  Pueroo  avec  le  Rio  Bravo  et  se  diri- 
geant au  M.  E.,  entre  sur  le  territoire  du  Texas,  aux 


('397  ) 
sources  de  la  Mueees;  delà  elle)  se  prolongé  dans  la 
même  direction  jkisqil'ffux  eaux  su|)^ri«urés  de  la  Stdi 
Saba,  branche  du  Colorado,  et  inclinant  à  fest,  etlêtra^ 
verse  leCotoriadoy  à  peu  de  disliance  de  lembouchure, 
-et  setend  jusqu'aux  terrains  ondulés  qui  avoisinent  le 
Braaos,  sans  passeï^  à  travers  cet i;e  rivière.  Des  chaînons 
pénicrenl  au  sud,  .au*dessus  de  la  Médina  et  d<9  Gua-^ 
dalupe,  dans  le  voisinage  de  BexRf<;  d*autres  descendent 
jïu-delà  des  rivières  Llanos,  Pièdernales  et  des  petits 
affluens  du  Colorado  à  Touest ,  T'emontant  cette  rivière 

■ 

à  une  très  grande  distatice  de  San  Saba  et  environnent 
Jes  soui^ces  de  San  Andress  et  Bosque ,'  tributâfires  du 
Brazos. 

Cette  chaîne,  de  troisième  et  quatrième  grandeur,  pat 
rapport  à  sou  élévation,  est  couverte  en  beaucoup  de 
parties,  de'4ïhéne6,'de  cèdres  et  d'autres  grai^ds  arbre»; 
on  y  a  ti?oii?vé  dufer,  du  cuivte  et  du  charbon.     ^         > 

Riimrû»^  Aûi^«!,'ei^<î,  —  Toutes  les  rivières  de  cette  côte 
sout^  en'  général,  obstruées  par  des  bancs  formés  par  la 
prédominance  ^les  vents  du  sud,  qui  agissent  dans  un 
sens  contraire  à  celui  du- courant.  -  '     ^        i' > 

Los  brazosde  Dios  (les  bras  de  Dieu)  prend  sa  so<irce 
dans  le  pays  dés,  Comanches,  Sa  bi*anche  la  plus  bc- 
cid^t^le  arrose  utie<)ontrée  ou  plaine  salée,  de  i6o  à 
aoo  roilies  d'ëteivdue;  et'  quand  les  pluies  sont  abon- 
dantes, il  s  y  formé  un  étang  passager,  qui  se  déchargé 
dans  lefirazbsét  ddnties-eaux  sont  quelquefois  impk*é^ 
gnée»  d'un  sel  ^ffisaiït,  pour  pouvoir  servir  à  marineF 
le  porc.  Dans  la  saison  des  chsileurs,  toute  cette  plaine 
est  couverte  de  «el  cristallisé. 

La  largeur  moyenne  du  Brazos,  depuis  son  embou- 
chare  jusqu'à;  Bblivar,  est  de  iSopied^;  sa  profondeur 
varie 'entre  3  à'Sbras^es^  Jamais,  cet  affluent  nefran* 

28 


(  398  ) 

ohit  Ses  liordS)  quoique  son  cours  soitdejilufiîeBrscetH 
taipQâd^  milles.  Se^  eai^x  resBeinb|enl;,  pour  la  couiéur, 
à  celles  (}u  Misskouri  et  du  Miississipi. 

La  barrir  éuoîLe,  qui  ob.^true  Yentréé  de  cette  rÎTiète, 
n's^  pa^  plus  de  20  verges  ou  6opieds.de  large  ei  est  te- 
couvisrie  ordinairemeot  par  six  pieds  d  eau  ;s  en  deçà  dé 
ce(to  blirre,  le  havre  e^t  sûr.  Les  gros  Mtimens  peUfvent 
remonter  jusqp  a  Brazoria. 

L'entrée  la  plus  rapprochée  du  Brazhs,  do  côté  de 
Toue^t,  estlePasso  Cavalio.  Cette  passe  a  il  pieds  d'eau 
uurdessus  de  la  Uirre,  et  eu  deçà  on  y  trouvé  un  bon 
ancrage  dé  4  brasses;  mais  la  profondeur. moyenne, 
à  l'embouchure  de  la  rivière  Colorado,  n'excède  past 
pieds. 

Le  Colorado  est  obstrué  par  des  bois  flottés,  qui  se 
trouvent  à  10  milles  au*>dessué  de  la  ville  de  Matagorda 
et  qu'on  peut  facilement,  débarrasser»  ce  qui  rendrait 
cK^le  rivière  navigable  presque  jusqu'aux  ittontagnéâL 

Le  lac  Sabine  ^  qui  se  trouve  à  l'extrémité,  orientale 
û»  la  cote ^  a  une  jentrée fournissant  6  jl^eds  d!Gait^  d'uq 
difficile  accès,  à  cause,  de^  banci  de  sable  qui  fixistent 

vis-à-^vis* 

Gaheston^  l'entrée  )a  plus  voisine  à  l'ouest,  donné 
il  pieds  d'eau  au-dessns  tle  la  barre.  Le  havre,  situe 
entre  les  iles  de  Galveston  et  dn  Péitosin ,  fournit  un 
bon  lincrage  de  5  brasses^  sur  un  fond  de  vase.  De  là 
pour  aller  h  l'embouchure  de  la  Trinité  ou  du  San 
Jacinto  ,  la  navigation  est  embarrassée  par  redfiêh  èar^ 
ou  barre  du  poisâon  roUgd^  recouverte  de  5  pieds  d'^au 
à  marée  haute,  ei  de  3  sei^^meQU  pendant  le  règne 
des  Vents  du  nord. 

Un  bras  occidental  de  la  baie  de  Galvesloo  s'fiibnge 
vers  le  S.  O.  à  3  nulles  i^a  d*  la  rivièifed'^l  Braiios,*  a-vec 


(399) 

■ 

(aquélte  on  pourrait  facilement  le  faire  communiquer ^ 
dû  iiioye^  duti  èàn^l. 

l^  bm$  opposé  de  ^a  tnétifie  baie,  appelé  «Baie  di 
l'Est  »  sevjlii<*e  le  long  dte  lé  côte  etTe^çoit  une  crique 
]^lMonâey  c^tti  e^t  étie-méthe  presque  coupée  par  un 
petit  affluent  du  lac  Sabine  ;  eh  unissant  ces  deux  criques, 
on  pourrait  ainsi  communiquer  dé  la  baie  au  lac. 

lia  Triiiité  et  le  Sàb  JTacniio  se  jettent  'dans  la  baie  de 
Galvestorï,  La  première  de  ces  deux  rivières  dans  rah^e 
llr.  'E.\  lautre,  du  câté  opposé. Le  San lacinto  otTre  une 
belle  baie  à  sOn  etîibouchure  et  est  nayigâble  pour  tous 
ies  bâtiment  Iqui  peuvent  franchir  la  barre ,  jusqu'à 
Tembouchure  dtli  Bu ffiïlo  Bayou ,  qùofa  peut  remonter 
également  jtisqù*i  sa  biJFtrrcatibn  au  dessus  de'Ha'rrisburg 
età  4o  tuiltes  de  Sati  Felipe  de  Aùstin.  Ce  cotrrs  d'eau, 
qui  traverse  une  vaste  piiàiiûé',  avec  des  bords  élevés  et 
bien  boisés,  ressemble  à  uh  canal.  Là  marée  se  fait 
sàtftir  jusqu'à  4à  Irifàrcffcion  dont  on  vient  de  parier. 

iM  baie  de  jiraAsaso  i*è^oH  aisément  les  navires  ne 
tiravt  pa$  plus  de  7  pièdà  d  eau';  elfe  est  sûre  et  plus 
profonde  que  celle  de  Matûgofda  et  de  Galveston.  C'est 
le  principal  rendei-vouS  des  bâtin^ens  quicbargent  pour 
Gofiad,  Bexar  et  pour  les  Colonies  Irlandaises  sur  la 
Nueces. 

Ia  Nnehes  permet  une  navigation  commode  jusqu'à 
,  sa  jonction  Avec  lAngcftia  ,.à  i5  thilfes  S.  E,  dé  Nacb^- 
docfees.  ' 

Lit  rivière  Seui-AtUoHio  pi  end  sa  source  à  trois  lieues 
de  Bexar;  elle  est  formée  d'une  multitude  de  petits 
ruissteauX,  qui  se  réunissent  tous,  à  quelques  verges  du 
Heu  de  leur  sourcfe ,  par  une  ^eù'le  rivière ,  coulant  rapi- 
<leûièkit  sur  un^  iBâss'é  cdcaire.  Le  San  Antonio  ne  dé- 
lK)F<|e  que  tt^ès  i^ak'ement. 

.   28. 


PiXiductIons.  —  Le  sol  esi  propre  à  U  cuUare  ila 
coton,  du  sucre,  de  Tindigo,  du  tabac,  xles  olives,  àe 
|a  vigoe,  du  riz,  du  maïs,  du  seigle,  de  Torge,  de  Fa- 
voine,  du  lin^  du  chanvre,  des  patates  douces  ^  etc. 

Les  prairiesr  naturelles  sont  .très  £avo|rabIes  à  Téda- 
cation  des  chevaux,  du  bétail  noiry  des  porcs,  d^s 
brebis  et  des  chèvres. 

Le  coU)n  est. d  une  excellente  qualité»  La  plantation 
de  coton  de  M.  Mai-Neal^  située  au  dessous  de  Brazo- 
ria,  à  lo  milles  du  golfe,  donne  un  revenu  annuel  de 
lo  mille  dollars.  Le  travail  n'exige  que  ^ix  personnes^ 
et  vingt  nègres.  L'indigo  est  également  bon;  le  maïs 
rapporte  environ  75  boisseaux  par  acre. 

Les  arbres  renferment  un  miel  des  plus. exquis;  et  la 
cire  est  vendue  principalement,  aux  églises  du  Mexi- 
que, où  elle  est  estimée  un  haut  prix,  xnéme  un  dollar 
la  livre,  quand  el^e  est  blanchie. 

On  a  découvert,  prè3  des  sources  4u  Bravos,  une 
masse  de  fer  malléable,  du  poids  de  plusieurs  tonneaux, 
dont  upe  pièce  fut, envoyée  à  J^Iew-York,  il  y  a  quel* 
ques  années.  On  prétend  que  cette  masse  est  un  .ol>jet 
d  adoration  chez  les  Indiens  Tomanche.  . 

Arbi^s,  -^  La  région  du  chêne  vert  s'étend  d^uis  la 
baie  de  Matagorda  jusqu'à  l'extrémité  ouest  de  la  baie 
de  Galveston,  et  sur  les  bords  du  Brazos^  en  s'avancant 
vers  rintérieur,  environ  70  milles.  On  remarqua  à 
Bolivar,  un  chêne  qui  porte  16  pieds  de  circonférence, 
à  plus  de  3o  pieds  du  sol  ;  à*io  milles  dedistancCi  on 
en  voit  un  autre,  qui  mesure  i^  pieds* 

Le  chêne  vert  finit  à  1 5  milles  à  Test  du  Bra^s.  De  là 
à  la  rivière  Sabine,  on  trouve  de  belles  Ipjrêts  de  cèdre^ 
de  chênes  espagnols^  chênes  noirs,  rouges,^m^ers, 
frênes,  etc.  Tout  l    pays  environnant,  entrcK^oupé  de 


(  4oi  ) 

rivières,  criqttes  et  ruisseaux,  est  miveri,  uni,  avec  de 
ricljtes  et  hautes  prairies  èntreitiélées  ûe  bouquets  de 
boîs. 

Larbre  appelé  en  'anglais  murkit-ttee ,  espèce  dé  lo-^ 
custe,  abonde  auprès  de  la  rivière  Guadalupe.  Il  est 
très  estimé  dés 'Mexicains,  à  cause  de  la  durée  de 
son  bois  et  de  ses  cosses-,  qui  servent  à  engraisser  Tes 

«  f 

porcs  et  lé  bétail. 

Le  mûrier  crott  en  tous  lieux  et  on  peut  élever  les 
vers  à  soie  avec  une  grande  facilité.  Des  raisins  indigè- 
nes de  diverses  espèces  viennent  en  profusion. 

4  ■ 

CUmài*^r--  Le  cUhiat.est^  en  général,  exeessivemen^ 
doiux; ,  •    • 

Dans  ^toiit  \e  j^t  pays,  il  tombe  très  peu  de  pluie 
de  mars  en  novembre  ;  et  U  surface  du  sol  exposée  k 
laction  ODéscsaiitè  «ides  rayond)  solaires  est  rafraîchie 
par  uhe  brise  de'  mfer,'qui  soufflé  presque  constamment 
du  sud-est;  excepté- à  la  p4eiire  lune  bu  aux  changemens 
de  cet  astre;  II  j  a  aussi  quelques  interruptions  durants 
les  calmes  du  milieu  de  Tété,  et  lorsque  les  vents  ^V 
Bord'appàri^sseitvu^ moment,  au  printemps  et  en  au- 
tomne. En  novembre,  ces'  vents  régnent  teut-à-fait, 
avejO  les  pluies*,  qiti  vieiînent  rafraîchir  la  terre.  Les 
montagnes  de  Tintérieur,  alors  couvertes  dé  neige,  re- 
froidissent aussi  Fatmosphère,  tandis  que  les  eaux  du 
^olfey  mijseS' èii  ntouvemènt  par  Taction  du  soleil,  rare* 
fiev<t  l'air  qui  ârrive^et  "produisent  un  fort  courant 
venant  du  nord.  Ce  courant  d*atr  traverse  les  plaines, 
dans,  les  mcis  de >'dëcendyre  et  de  janvier,  aussi  régu- 
bèreweétquè  le  vent 'du*  ssud^est  durant  leté,  n'étant 
interrompu,  dd.jpnéme  qu!aux  diverses  phases  de  la  lune 
et-quând  ellc' est  dans  son  pirim 


,'"f 


(    4o2   ) 

.  L'ii>ftii^iïçe  .(<Qs068t/ve.nt{5  sur  I^>  marées;  eàtt^Hey^ue 
la  ha^tieur  eo  ^%  rc^dt^^e  d^  3  à  4  ()ie<fs» 

Commerce,  — D'après  laperçu  qu'on  a  donné,  d^si 
port^  et  rivières  |cl^  Texas,  pe  l^ays  pî^raH  tré^s  favora))le 
v^  la  navigation  ii^térîenre.  $a  situ^iîoin  ^^^  Iç  golfe  du 
Mexiq^ue  lui  permet  d^  çorQinumqiier  facileo^eat  avec 
les  ports  mexicains  du  &^dj  «vep  le»  Eta^-UxjLÎs  au 
nord,  et  les  Indes  Occidentales  à  resK.  Un  comm^içe 
d'intérieur  très  étendu  peut  être  engagé  à  travers  les 
poris  du  Texas,  avec  le  nouveau  Mexique,  Chihahua 
et  toutes  les  parties  septentrionales  de  la  république 
mexicaine.  Ce  commerce  est  fait  maintenant  au  moyen 
de  foctes-caravannes,  qui  parterii  dé  Sdint^tioim,  dâirs 
le  Missouri ,  pour  se  rendre  à  Santa-Fé,  dans  le  nouveau 
M(2|iqu^  HU  miieu  de  ^limdejs  iofeslée».  d^tndièns 
boMies;  taddis  que  dé  quelque  potl.diu  Texad  qu'on  se 
dirJg^  jusqu'au  Kà«so  del  Norte  «t  Ghifaakita ,  oii  au 
np^ViÇ«lu  Meviqm,  la  flistaiftce  èsf mr^ndre  cpie  celle  qui 
sépare  Saint-Louis  de  ce$  dîverf  points  ^l  lieii  ne  serait 
plus  facile  que  d  établir  une  t>Qnue  noutt  (iour  les  Wckr 
^0Oi  ou  charrette^. 

.  Qq  a  construit  une  sçic^i»  à  vapeur  à.  HMTtifblifg; 
vu.  autre  mouliû ,  pour. le  fnêm«  objets  est  en  isonstimo- 
lioti  sur  le  bord  oriental  du  SanJacÂntp,  vi»4-vi6  Teottr 
boiichure  dû  BufFalq  Bayoti» 

Cçlonies^  étal^î^^fn^ns,  vUleSy  HUi  ^-la  cot^nié  A<ir 
stinjCQiUenait)  en  i8Si^  6,000 habitons,  prineipaleoien^ 
|kfuéricaii)3t  ^vec  un  cêi'taiii  nooibre  d^lrbqdaiÀ,  .<1*Aji** 
gluis,  d'Allemands  et  de  Français. 

La  quantité  dekerre  distribuée  avec  de»  titres  légaust 
est  d'envjroin  i4on  lieues  ■iexièanie&(i).  Une* imaeée 

(i)  Unetteoe  èe  0^  pays  eM  dé  8,o«q  iUMu'iàélèfcàhÈ^  eiirf^A, 
ou  4i4a^  acres  anglais.  L*acre  «taéricaÎR  esl-  h  TiirpMit  4e  FirtiKlo 
comme  1,000  est  à  i/a6a. 


(4o3  ) 

terhiiti  i^«i<^At,  fdut  Gôitiprij^,  à  4  centièmes  dé  dollar  par 
acre. 

Dtans  l'd  colonie  de  Witt^  sut*  la  rivière  Guadalupe' 
plus  de  200  lieues  de  terres  ont  été  concédées  à  des 
émijgpranÀ  dès  États-Unis,  et  à-peu-près  autant  aux  indi- 
genes. 

Lés  cbidnies  irlandaises  sur  la  Nueces  ont  été  forînées 
par  MM.  Mac-Mullen  et  Mac-Glone;  celles  sur  la  côte 
eati^  lea  ri^ièi^s  La  Baùa  et  Nuèces,  par  MM»  Powers  et 
Hêi^tson. 

Lepajis  surléâaiî  Antonio  et  celui  qui  avoisineVem* 
bouchrure  d«  fe  Gbadalupe,  appartient  eu  général  à  des 
Mexicains,  qui  résident  à  Béxar  et  à  Galiad. 

La  vaste  contrée  à  Test  de  la  colonie  Austin  jusqu'à 
la  rivière  Shblfie,  est  exploitée  par  des  compagnies  et 
de»  piàttiituUérs  recoonaandahles,  qui  en  ont  passé  des 
contrats. 

Uhe  ailt¥èconceSsibii  a  été  faite  par  le  gouvernement, 
poih*  ^ràblir  tine  colonie  irlandaise  entre  la  Gaadalupe 
et  la  -Nâ«eeâ,  cfdinpreftant  toutes  les  terres  enclavées 
enftl^^s^^'dèùx;  rivières,  â  io  lieues  du  goife. 

Au-dessus  de  cette  plaine,  la  région  ondulée  sétend 
Teris  le  $f  .Q.  en  ^'élevant  à  mesure  qu'elle  s'approche 
delà  ébàî^é^é^eëiurdhlàgnes.  Toute  cette  partie  est  coii- 
▼ërtè  A  Ufi^  ëspêée  d'herbe  appelée  musiity  qui  ressemble 
SL'Vhèfée  ^f^i/e  ^<s  États-Unis  et  fournit  dexcellens  pâ- 
turages. 

Bkâcctr;  f^WXe  située  sur  te  San  Antonio,  par  latitude 
•tkf^  56',' à  1 40 milles  dekî  côte,contient  2,5oo  habitans, 
tous  itâtife  Mekicatn^,  sauf  quelques  familles  Américâi- 
tie&\  Ut)  peste  militaire  y  avait  été  établi  par  le  gouver- 
nement espkgnol.  en  1716;  en  1731,  dès  émij^rahs  àti 
Ities  (tiiftsiHesl  y  foildêrerit  la  vUlè  actuelle,  qui  prospéra 


(4o4) 

jiisqua  )a  révolution  de  181:^  où  ^U^  ^ttt/Si:S(Mi|fvirdeâ' 
attaques  des  Comanches  et  autres  Indiens.  Cette  p)a^  j 

est  admirablement  située,  pour  des  établisiS^niÊos  ma-  I 

nufacturier*^.  ,       .  ,  .,.  ,  ' 

:L^  village  (iç  Goliadf  autrefois  la  Bahia,  situé :$^r  la.  j 

rive  droite  du  San  Antonio,  à  environ  1 10  milles  S.  £•  de  1 

Bes^ar  et  3o  de  la  côte,  contient  Soohfibitans^.tou^  M^Ki- 
cî^ins.  .      . 

,  San^  Felipe  de  Austiii^  ville  fond^q  en  %%^^  par  ,1e 
colonel  Austin  et  le  baron  de  Bastrap,  commiasaire.dfi 
gouve;;n^ment^  eslle  cheflieu.de  la  colonie  Austin.  Elle 
estsituée^urla  rive  droite  du  Brazos^àj^o.ipiilles^d^golfe 
(par  terre  )  et  180  milles  en  suivant  les  sinuosités  d^  lu 
rivière,      .       .  .    .   .  „ 

Wïatagorda^  nouvelle  viUe  isi^r  la  baie^^gi:  n^ême  noi% 
à  Uembouchiire  du  Colorado,  paraît  d^^Q^i!  prospérer 
rapidement. 

Gqnzales  ^st  une  ville  située;; si^V; le  qâté^gai^çbe  de:  la 
Çuadalupe  ay  poiut  ^'ipitcrseçtion  entre. cette .ri.vièr^i^t 
la  route  directe  conduisant  à  S^u.  Fe^pç.dè  Aus^n. . 

San-Patrick^  ville  cofi)me^cée,svir..lft  N*4^^^s»  et  pflM* 

plée  exclusiveinent  dlrland^îsv  .      ♦     »•-  "  .»». 

.Brçtzoria^  située  sur. la  riyiere^r^%o^,esl:  à.  ïoinUle^ 
par  eau  et  i5  milles  par  terre^  de  son  eipfdsaiMJ^une» 

^Fictoriay  village  sur  laGuadfilupeȈ;^Q  ifiillcis.di^r^fOT 
l]|Ouchure  de  la  QaC9y  iprès  I^M^)I<).  flj  a  up  ppHç.QiiUr 
taire. 

Nacogfloches^  ancien  p)Ste  militaire  espagnol  et. vil- 
lage, situé  dans  la  région  orientale  du  ^r<^^s,  pfir  ^i**  40 
de  latitude,. est  à  en.vii;on  domilles  O,  4?  ^  wièpe  Sa- 
bine. En.  j[^i9  ou  i:82Q)  ^es  habitant.  :furept.dispiei^ 
par  des  troupes. espagnoles  et  se.r^&gièrentsiiiiierjerr 
ritoire  de  la  Loui.sianq.j;  Nacogdpqhes.  fut  rc^peupléen 


(  4a5.  ) 

i8»a.ét  i9j^3:v  on  < 3^ ( confiée  ,m»alentani;y]icc3iinpm. les: 
aWnKMii:$y  $bo.M63Ûcaio9é  U  y  a  Âus3viiAe>|iariiUoadel 
laménm.natiQ'n.  .;,   =   -,.     ,."  .m  ;../•<-;.•.:.    - 

bonjcfaurederlaTrûiilé*  à  4^  miUiestN*  0.  de  la  bated«! 
Galvastoii  ptf^.ofdne  dii  général  Terait.  : . 
1  TéinUffCticia^r^M  mcore  un  poste  miU^ire^stii;  la  me: 
droiiedu  Braaos^  ÀiftbfiîUesaii-edessus  deJia. route  supé- 
rieure dondliUaBfe  >âe. Beixàr  à  NiiGdgdbohes^  à  i5  miiiesl. 
au-<le$60ua  'de  Temboucbirre  du  Saac^iidra  .et  loo  milles  \ 
au<dessAis<(de:,S£Mft  Felij^e  de  Austia.  Oiiidoii  y  entre-, 
tenir  une  garnison  afin  de  protéger  cette  parCte.de  la 
col(H>iey»o6ntre'les  diéfurédati9nfi.^sJiM£eaa  etfaciiiier 
le&  pff6grè)âiiu;  N^XX  ainâesàùs  de  la  ri-viire-BraziM. 

Le  <;oionel'AiiatihrdQitrétablir  tine  ville  sur  le  coté 
gaiAebe.du  Colopado^îau  point  où 'la  rou^e  drdesaus'se 
trouve  coupée' par/la)rîvîàre.     •       •       •  i,     :  *  »    ':...    ^ 

M.  «deZa^ala^nuinstre  plénipotentiaire  des  Btats  Meid^f  • 
eaitis  pvà&Jadour  de;FmRee,  a^rècu  de  son  goaTebne* 
meaty  en  M 829^  une  iconceMioia  det terres  >de  900  tniUes- 
carré^  lejsquselles.  s'étendent  âepuift  le  golfe, ^u  Mexi- 
que, à  Touest  de  la.'Sabine  jusqu'à?  là  i>i^Ute  qui  eoi;iduît 
de  Natchiikiches  à  Naoogdoclies.  Ges  terres  -  oài  été  di- 
visées, par <  )kHs  •  de  cliaiHin  *i  77  acres^  v^T^  y  Mo  •  iaRiilles^ 
ànâgrànlea de. iKevffYolrk ; &'y  hoiit étabUeSy pourformec 
une  obleaâe^6A'se*oDBfornuint  aux  r^les'établies  par  la 
loi  de  colonisa tion^  rendue paii let»!; «souvetiain  de  Goa^ 
huila  et  Têïas^le4.<ivÂli8a5.:\.        .  > 

Indiens,  Les  ComancAes  habitent  vievpays  au  N.et  au 
N.  0.  de  San  Antonio  de  Bexar.  Ce  peuple  nomade  ne 
subsiste  entièrement  que  des  produits  de  la  chasse.  Les 
vastes  plaines  de  cette  contrée  sont  couvertes  d'inunen- 
ses  troupeaux  de  buffles  et  de  chevaux  sauvages  ;  ces 


(  468  ) 

4  clans  le  pays  de  los  Cadodachos  et  i  sur  le  Rio  de  la 
Guadalupe;  mais  11  ne  réuftéft  iiacutvetnent,  attendu 
les  hostilités  des  Indiens,  la  perte  du  bétail  et  autres 
calamîCés.'     >        .     '  • 

1^14.' Cëëimissifi^ifis  sont  rétablies  pàfÙ.  Luis  dé  San- 
DMis;  D;  Medai*  JaUt^Wt  detixErançais,  àur  loi'dfe  du 
duc  de  Linares,  vice-roi  de  la  nouvelle  Espagne.  D'au- 
tre^ missions  furent  àusd  fondées  dans  fépresidio  de 
h>s'Aâaé5.-      •  -^  .•.,•••■"  . 

'Lé  tâatijàb  de  'Yâlem,  nommé  gonvérnéur  de  Goa- 
ht^^el  Texas,  amena  un  refnfort  de  5ô  soMats  et  un 
certain' nombre  d'ouvriers  constructeurs  j  avec  les  ma- 
tériaux nécessaires,  pour  augmenter  les  etabtîssemens; 
niais'  m  gv^ettë  ^trrvei^é  entre  l'Espârgne-  et  la  France 
arrêta  ses  projets .  Les  Français  retournèrent  à  Pensa- 
eb]^  (ig'tti^ityi^)'  et  au'  moisdëjuih  suivant-,  les  mis- 
sionîiaires  d^A^es  ise  rétir^reAt  à  S.  Anftonib;  f 

Le  raarquisdéS.  Mtgdel  dé  Agtiayo,  qui  stiécéda  au 
ftéhedeM  gôu veriieût,  nlarèlia  h  (or  léte  de  5oo  <;avaliers, 
Cbin^e'>l«si  Fi^atv^iS'  Péêné%  dans  les'presidiôs  de  Cado- 
dàf^tts  et  de'  Ntft(ôMtoo9,  qcn- n'opposèrent  aucune 
itésisiflfvee.  Eii'odnséqîi^Mee,  un  ordre  n^pA  défendit  au 
gouveriAîeur  â'aUa^uèfr  tés'  Français  et  celâS<-cî  réussit  à 
rétablir  les  trois  missions  d*Adaes  et  à  créer  le  preÂdio 
deNu^scraflJeft<(^'d«tlPâar.'' ''  '    ''    «i 

.i;i£{^eM^;'tieS'T€kîife  (qui  ôint?  donné  leur  nom  au*  pays) 
Nechas ,  Malleyes ,  Asinais ,  A^s^^  Naéogdoch^â^,  'ÀdiÀisés, 
GooQs^t  Bmr«i.  Oe  fut  léis  Tëisaé*,  q|ui^  eA  1687,  massa- 
crèrent la  plupart  des  compagnons  dé' Elela^  Satl^. 


tî  ,       ■  )   ,./.■''.   '«I        '      .4  .-      0 


'I 


/  '.  * 


1  '  t 


I  '  '       . 
1       » 


(  4o9) 


NOTE 

SUR    UNE   SOCIÉTÉ    DE    GEOGRAPHIE   PROJETÉE    À.    PARIS 

EN    17851 

C'est  €0.1798. que  s>3t  formée àXondi^es  une.  ^OQÎét^ 
partiqulière  pour  \e»  découverte^  en  Afrique.  On  pQU1^ 
rait  la  considérer,  à  certains  égards,  ootnme  la  première 
qui  ait  spngé  à  lencooragemeot  des  découvertes  géo- 
graphiques.}  si  plusieurs  tentatives  analogues ,  et  même 
pour  un  bat  plus  génén^l|  n  av^\ent  été  faites  ep,  France 
avant  cette  époque.  D'A.mrille,  en  ce  qui  reg«Mrde  lés  dé- 
couvertes en  Afrique }  avait  déjà,  ?irers  Je  milieu  du  dix- 
huitième  siècle  1  porte  son  attention  sur  ce  sujet*  Il  doit 
exister  dans  les  arcfaiife^.desi  a^a^res  étrangères  ui>  plan 
de  recherchait  siuquel  il  ava^t  coopéré  (4<?ad.,€l0^  insjçr.f 
tome  xxvi).  Le  document,  qui  suit,  extrait  des>  archivas 
d'un  établissement  pubUcy.date  de  Tannée  178$;  il 
prouve  qne  Ion  s'occupait  à  Paris,  dè^  cette  éppo^e, 
d'une  association  .d^  même  genre;  lob  jet  en-içst  pipins 
étendu  que  celui  quç  la  sociétié  actuelle  c|^  Pan^^sest 
proposé 9S  mais  il. n'est  pas  borné  à  une.  çei:^!^  partie  du 
globe,  comme  le  but  spécial  de  J^  société  anglaise  for- 
mée en  1788 }  il  embrasse,  la  ,géog)^pbie  et  les  cartes  de 
toutes  les  parties  du  globe^  L'ai^^eur  du  projet  voulait 
surtout  remédiera  l'un  des  viqçsless  plus  fâcheux  qui 
aient  ^ui  à  la  diffusion  des  cofi naissances,  exactes  eu 
géographie^  savoir^  le  défaut  de  bonnes  cartes  et. la  mul- 
titude de  mauvaises.  L'on  ne  peut  nier  que  ce  but  es- 
sentiel eût  été  atteint  par  le  moye^  proposé  il  y  a  un 
demi-siècle,  et  pour  le  plus  grand  avantage  des  savans. 
liC  bien  qi^e  1^  société  aiurait  pu  faire  pa^  cette  ypiç.  est 


('  4io  ) 

incalculable  :  il. est évicLfiiUyil'ailleLU'A^  qjueson  plan  pèse- 
rait graduellement  étendu  avec  le  succès  de  l'institution. 

Plusieurs  projets  anal<çpf^  jont  été  conçus  en  France: 
à  Paris,  au  commencement  de  la  révolution ,  une  asso* 
ciation  pour  les  découvertes  en  Afrique,  à  finstar  de  la 
société  anglaise ,  devait  se  former,  sous  b  protection  du 
gioùveriMntent.  Uneautk*e  sbèiëté  s^èst  établie  en  1^2; 
i^oiet  dbhime  le  «eôrétiiire  de  la  Si>ciété  Africaine  tiè 
Londres  S'^eitprîmàit  à  VâssMbléie  -^itiètAé  éti  2(t  tiiaâ 
ï8o4  (i)"  «  Au^àsifôt  a|)tès  qire  le  journal  dit  voyagé  de 
«Firédéric  Ht>rnètnan]h  etif  été  cbmthnhnjué  ad  consul 
w  générât  de  France  par  oixlre  de  fa  jsôèiété ,  céhii*d  le 
néttradinre  èii  fra^nçàis;])!.  Langlès ,  h^etribre  dé  lin- 
«  stitut  natiôtlal ,  éditeiir  de  r^vrârgie,  aptës  aioir  èx- 
«  pli4ûé  (e^  VDès  de  wtiè  ffHtiVution  et  appelé  1*attentîot) 
kiée  sdti  gôuT^rnétiTéiit'et  de  tout  Pràhçsiis  ami  de  soi) 
ftpa^  «t  de  ta  scieni^,  sur  lès 'considénitîotis  impor- 
«  taWtèb  développées  ^at'  la  i^sdciété  ai^^âhre ,  pt6ybi\uk 
l  la  fdrhi  itjbtî  ^*utiê  sotnlété  èeiidbUablé  eii  irelatibb  ^vec 
«lai>feâïîèi*e',  et  bientôt  dprèslà  publication  dù]t(ûrnal 
«>  d*H6itieiiiann  eti  Krahce,  une  5bcii3té  S'établit  en  effet 
i  k  PàHs;  sous  le  titré  éeSSàiAë  de  f  }AJfnqué  ïntè^'ièure 
^€t  dé  dé'éàiilfèrtës  <  Ses  i4g)lelheti^  méritet^iem-pèfut- 
Are  iî^êiré^âhî^lmës. 

.H  â  faflFù'dti-beiif  ans  ènéôre,  et  surtout  la  phix  géûé- 
Vate,  pàii^  '^éntiltiterë  ibi,  à  nne  société  géogi-aphiqùé  de 
^è  fùTiiîer  et  "dé  'se  icôtisofitliër.  ï^  société  acftuellé, 
(étabtiiè  et)  iS^i,a  ptt  d^à  don néruhe  grande  i^pinsion 
"et  portet  séâ'  iViiits'dans  plltidenrs  parties  dii  mohde.On 
î^eut  affirmer  qu*aii  des  riésliltatsWpliiis  positift  qu*eHe 
îiiùra  proditit^  ;,  est  Ta  ibrmatibn  de  sociétés  Seinbtables 

'     ( i)  Toy .  Proeeâings  4>f  tke  assùciation  for  promcttine  tfie  ditcoveries  of 
^é  îtàbfior'phHs  ùf'Aftiéà  ,  -vol.  â ,  J».  ^'A ,  ^a^.  —  Y8ib:  1 


(4") 

en  A^gli^^erre,  çn  Prusse,  d^n^  riode  et  aux  £t»ts«UnLs. 
Ou .  ^e  iirofiipér^i^  fort  BÎ  Von  pensait  que  celde  Notis 
apoifir  ^ut  de  ri^Rpter  au  Itiérite  de  Id  sodétépourren- 
courageffienJ^  de^  décpui^ert^  da^ns  V intérieur  dfi  l'Afrique  : 
qui  i}e  s^t  (fan^'y  |Mir  le$  iitim^nses  services  qu*elle  «  i^ift* 
dus, elle  a  des  droits  à  la  reconnaissance  du  monde  entier? 

JOMARD. 


Exfrxiit  ^(M  /^/o/i  «Tm/i^  ^Ofiiété  géoçr^ptUqim  ptojeéie  à 

.  Pfiri^  en  1785. 

«Ou  ne'  connaît  point  de  science  qui  demaijde  liné 
plus  grande  étendue  de  connaissances  et  un  travail  plus 
^^iblequë  la  gëogfrjiphie.  En  effet,  pour  former  un 
excèllè>tit  géogra^e;  ît  faut  qu'un  homme  soit  bon  ma- 
thématicjién/ bon  astronome,  eotinaîsse  ta  naTÎgatiôn, 
ail  étudia  4  physique,  sathé  parfaitement  l'hiMoiFe, 
ait  pr^igieiiseèheht  lu,  extrait  et  étudié  les  fëlatiôi^s 
des  voyageurs  de  terre  et  de  mer,  connaisse  et  fefntèfidê 
b«a«cèup  de  langues  ^  il  (klid^ùit  dé  plus  ^uë,  quaÀd  il 
dresse  «ne  carte,  it  pût  aVoîr  sous  les  yèujc  et  ftire  une 
étude  part^ctl^lièi^e  de  tout  te  qui  a  été  écrit  et  (xibîréiB^iTr 
le  pays  ^u'i)  dessine  et  décrit,  pour  compater  et  fcdriWliiéif 
les  serrfithem  dJfféréns;  et  les  juger  aVèc  tinë  èrîmjtié 
profonde  et  éclairée ,  pour  démêler  le  vrai  au  niiUèù  tlës 
erreurs.  Leis  cartes  géographiques  devraient  donc  î&tre 
phitât  Touvrage  d'une  société  de  geDs  savàns  que  cëldi 
dun  seul  artiste;  et  si  Ton  |^buVah  fômier  une  sociétë 
d'artistes  et  gens  de  lettres  qui  voulussent  réunir  Teùrs 
trav»ut ,  <m  parvièndirâit  proUif)tenient  â  pèrfecti'o^iûer 
la  géo^nipïiie ,  et  à  -ftiirc  ties  cartes  qui  detîendvniéh't 
pitis  exactes  et  mëilleut^es ,  à  jnesure  que  le  dépôt  de  fa 
société  s  apcroîfraSt ,  et  que  <e  thivàil  et  les  recherches 
de  ses  membres  s'accumuleraient.  On  né  douté  point 


(•4iO 

roénieque  le  gouvernement,  sentant;  Tutitité  de  cet  éta- 
blissemem ,  ^e  toi  adoprde  une  prb^clion  hiarqtié  et  des 
secours  pour  le  favoriser.  Dalis  ^tte^  idée ,  àti  Va  tracer 
le*  plan  de  ceue^ciété,  les  tràvaùic  dont  ses  membres 
devraient  s'occoper ,  et  te  régime  de  son  administratioii. 

«  De  la  formation  de  la  société. . 

* 

«  Pour  donner  de  la  considération  à  cette  compagnie 
etldi  obtenir  de  la  pro^ectioti ,  il  Gérait  essentiel  d'enga- 
ger plusieurs  personnes  de  tnarque  et  en  place,  de 
prendre  la  qualité  d'associés  honoraire^,,  jetjls.fcrrme- 
raient  la  première  classe.  , 

«  On  composerait  la  deu^pie.des  m^U^urs  géogta.- 
phes  de  Paris,  de  ceux  qui  se:aonl;..apquis  le  .ptUs  ,de 
réputation  dans  leur  état  pi^r.jeurs  taleils  e^.pàr  leuts 
travaux.  On  y  joindrait  qaelque^s^eps  de  lettf^3  ayaiàt 
écrit  sur  la  géographie  ou  en  ayant  fait  une  étude. par- 
ticulier^. 

I  «  On  formerait  une  troîsié|ipe  clause  d'associés  ordi* 
paires,  composée  de  pf^rson^^  ^v\  se  s^aien^t  déjàxiîs- 
^nguées  par  quelque:^  travauo^  utiles  ^soU  en  cajçtes,' soit 
en  mémoires  communiqués^.  U  so|ciété,  et  qui  mi^tre-^ 
i;^ien^  du  zfèl^  pour  sps,  succès  et,  h  perfe)Cj(iciii  d<ç  se? 
ouvrage^.    ,  •  '•.    •     ^.     ,  ^ ,  .     •.  ;. 

.pi,\\  conviendrait  aussi. que, pour  mieux  lier  sçs. oorres- 
pondances;  dans  les  pay^  él;r^pgers,  elle  s'^ggl^geàt  des 
membres. auxqueljsi  :ejile  dopper^tle  titre  d'adsoctés 
étrangers.  .,  ^  •      >  •        .     /  »  .     -'. 

.  ft  Les  membres  de  la  société,  :s*a^seitible^aieiit  fine  ou 
^ux  fois  la  semaine,  se  reiiiKlraient  compte  de  leurs  tra- 
vaux et  s^éclaireraient  réGiproquem0ilt.de  leurs  cixmais- 
^nces^  et.décideraiepf  entre  eiix  le  travail  qiiie  chacun, 
entreprendrait. 


I    t    I 


f  X^/r'/f/^^W^/e    , 


Ot^ofépar  .im^roi^e  Tàn&a 


\^ 


yR.'^- 


I* 


Tî 


(  4«3  ) 

*  Plan  et  ordre  des  travaux  de  la  société. 

/  «  Nul  associé  ne  pourrait  donner  aucune  cane  à  gra- 
rer  qu'il  ne  Teût  soumise  auparavant  à  lexamen  de  la 
îociété  dans  ses  assemblées ,  en  raccompagnant  d  un 
mémoire  dans  lequel  il  rendrait  compte  des  observations 
ftstronomiques )  des  relations,  journaux,  mémoires ^ 
cartes  manuscrites  et  autres  matériaux  qui  lui  auraient 
iervi  pour  la  dresser  et  le  guider  dans  son  travail. 

.  «Ces  minutes  de  cartes  et  mémoires  seraient  déposées 
Aux  archives  de  la  société,  après  que  l'ouvrage  aurait 
teçu  son  approbation,  et,  alors,  on  ferait,  aux  dépens 
de  la  société,  graver  la  carte  et  imprimer  un  mémoire 
instructif  pour  son  explication. 

«  Le  nombre  d'exemplaires  qu'on  tirerait  de  Tun  et 
de  l'autre  serait  réglé  parla  société,  et  la  planche  de  la 
carte  déposée  ensuite  à  ses  archives.  Pendant  le  cours 
du  débit  de  ces  exemplaires ,  la  société  recevrait  tous  les 
mémoires  d'observations  qui  pourraient  lui  être  remis, 
tant  sur  les  nouvelles  découvertes  propres  à  y  £iire  des 
augmentations  et  améliorations ^  que  sur  les  erreurs 
qu^on  y  aurait  trouvées4 

«  Avant  de  tirer  de  nouveaux  exemplaires  de  cette 
carte ,  l'auteur,  ou  un  aytre  membre,  de  la  société,  serait 
chargé  de  revoir  tous  ces  mémoires  et. observations^  et 
de  faire  en  conséquence  les  corrections  et  augmentations 
qu'il  croirait  convenables ,  et  qui  ne  seraient  rétablies 
sur  la  planche  et  gravées. qu'après  eu  avoir  fait  le  rap- 
port aux  assemblées  de  la  société  et  avcûr  £té  approuvées 
de  ses  membres. 

«  Par  cet  ordre  de  travail ,  les  cartes  publiées  par  la 
société  acquerraient  un  degré  de  perfection  qu'aucun 
ouvrage  géographique  n'a  eu  jusqu'à  présent.  Les  cartes 

^9 


(  4«4  ) 

de  la  société  et  ses  mémoires  étant  réellement  faits  pour 
former  des  atlas ,  il  conviendrait  qu'elle  décidât  la  gran- 
deur du  papier  qu'elle  emploierait ,  et  qu  elle  suivît  in- 
variablement ce  format. 

«  Il  serait  aussi  convenable  que,  lorsqu'on  se  trouve- 
rait dans  le  cas ,  soit  par  la  grandeur  des  échelles ,  soit 
par  les  détails,  de  publier  des  cartes  en  plusieurs  feuilles, 
Âl  y  eût  toujours  des  repères .  suffisans  d'une  feuille  à 
Vautre,  pour  qu'étant  reliées  en  atlas,  on  n'eût  pas  be- 
soin de  consulter  chaque  feuille  séparément,  ni  de  re- 
gretter de  ne  les  avoir  pas  collées  ensemble. 

«  Du  régime  de  C administration  de  la  société. 

«  Il  serait  essentiel  que  la  compagnie  se  choisît  quatre 
officiers  principaux  pour  conduire  son  administration , 
savoir,  un  président  ou  recteur,  un  secrétaire ,  un  garde 
de  ses  archives,  et  un  trésorier;  mais  il  conviendrait  que 
ce  dernier  officier ,  qui  serait  comptable ,  ne  f&t  pas 
membre  de  la  société. 

«  Il  serait  tenu  un  registre  exact  des  recettes  des  fonds 
de  toute  nature,  soit  des  secours  ou  dons  d'encourage- 
ment provenant  des  bienfaits  du  roi  et  des  ministres, 
soit  des  dons  particuliers  faits  par  des  amateurs,  soitdes 
souscriptions  que  la  société  ouvrirait  pour  se  procurer 
plus  facilement  l'impression  et  la  gravure  dé  ses  travaux... 

«Il  est  inutile  de  s'étendre  davantage  dans  des  détails 
de  régime  et  d'administration. 

«  Ce  qu'on  vient  d'exposer  suffit  pour  donner  une 
idée  de  la  formation  de  cette  société  et  faire  sentir  son 
utilité.  S'il  était  question  de  régler  des  constitutions  ou 
deâ  statuts ,  on  entrerait  dans  tous  les  détails  convena- 
bles; mais  on  doit  être  persuadé,  parla  lecture  de  ce 


(4i5) 

Mémoire,  que  Tcxécution  du  plan  qu'il  contient  serait 
un  des  meilleurs  moyens  pour  porter  la  géographie  à 
toute  la  perfection  que  cette  science  peut  atteindre. 

«  Paris,  juillet  1785.  » 


NOTE 

Sur  le  fragment  ci-Joint  dHune  carte  de  F  Amérique 

septentrionale, 

lia  publication  de  la  carte  du  dernier  Toyage  du  ca- 
pitaine Ross,  au  nord  de  TAmérique,  étant  différée  jus- 
qu'à .celle  de  la  relation^  on  a  cru  devoir  mettre,  en  at-' 
tendant,  sous  les  yeux  du  Lecteur,  un  aperçu  de  ses  dé- 
couvertes, tiré  d'une  nouvelle  carte  que  vient  de  pu- 
blier  M.  iirrowsmith,  donnant  uiie  idée  assez  exacte 
de  la  terre  de  SoolhiOj  et  conforme  aux  renseignemens 
qu*a  communiqués ,  à  son  retour  à  Londres ,  le  capi- 
taine Ross. 


1*  ■  ■  »  1 1 


ag. 


(4i6) 


TROISIEME  SECTION 


Actes  de  la  Société. 


PROCES  •TSaBÂUX  DES  SEANCES. 

Séance  du  6  juin  i834- 

'  Le.procès  verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

91.  Arago  adresse  à  la  Société  les  remercimens  de 
rAcadéniie  des  Sciences  pour  Tenvoi  des  premiers  nu- 
méros delà  nouvelle  série  de  son  Bulletin. 

M.  le  baron  Alex,  de  Humboldt  adresse  deux  livrai* 
sons  (7*  et  8*)  de  l*  Atlas  de  la  relation  historique  de  son 
voyage,  ayant  pour  titre  ^/a.«  géographique  et fifysiqiie 
fies  régions équinoxiales  du  nouveau  continent^  etç^^  com- 
prenant i""  un  examen  critique  de  Thistoire  de  la  géo- 
graphie du  nouveau  continent  et  des  progrès  de  las- 
tronomie  nautique  auxxv*  et  xvt«  siècles,  a"  Six  cartes  à 
lappui.  M«  Jomard  se  charge  d*en  rendre  compte  et  an- 
nonce qu'il  a  prié  l'auteur,  au  nom  de  la  Société,  de 
compléter  les  premières  livraisons. 

M.  le  docteur  Woerl  écrit  de  Fribourg  pour  remer- 
cier la  Société  qui  vient  de  Tadmettre  au  nombre  de  ses 
membres. 

M.  Berthet  fait  hommage  à  la  Société  d'une  géogra- 
phie historique,  industrielle  et  commerciale  de  la  France 
et  de  ses  colonies,  ainsi  que  d'un  tableau  historique  et 
industriel  de  toutes  les  villes  du  royaume.  M.  César 
Moreau  est  prié  d'en  rendre  compte. 


(  4t7  ) 

M.  Gràberg  de  Hensô  adresse  de  Fior<inoe  ^nsieurs 
opuscoles  dont  il  est  lauieur;  entre  autres  lËin  tabteaR 
du  cOBiineffcede  lempire  de  Marok;  une  notice  sur 
Ebn-Khaldoun  et  des  notes  statisticfues  sur  le  liitoml 
de  la  mer  Noire. 

M*  }•  Lamy,  ancien  employé  du  cadastre,  au: Caire, 
écrit  à  USociétépouT  Tinformer  qu'un  de  ses  amis  vient 
de  se  mettre  en  route  pour  visiter  le  .littoral  de  la- mer 
Rouge  et  une  partife  de  FÂrabie^  tandis  que  deux  aittres 
remonteront  le  Nil«  Ces  voyageurs,  s'empresseraient  de 
répondre  aux  questions  que  la  Société  voudrait  bien 
leur  adresser  dans  UintérAt  des  scienoes  «géographiques. 
La  Commission  c^Ali^al^  décide  que  plusieurs,  eaelnpiair 
res  du  cahier  des  questions  rédigées  par  la  Société,  se- 
ront adressés  a  M..J.  Lamy.  Elle  regrette  de  ne  pouvoir 
y  joindre,  ainsi  que  M*  Lamy  en  exprime  le  vœu,  des 
cartes.de  ces  contrées,  dont  elle  n'a  point  d'exemplaires 
a  sa  disposition.  .         r 

.  M.  Jomard  lit  une  aMe  contenant  quelques  indica^ 
tiens  histcmq^es  sur  le  projet  qui  avait  été  conçu  à:  Pa- 
lis  dès  1.7S5,,  de  créei)  une  Société  Géographique,. et  U 
annonce  qu'il  en  communiquera  le  programme  i.la  pro- 
chaine séance. 

Le  même  membre  rend  compte  de  l'examen  subi  ré- 
cemment par  onze  élèves  de  la  mission  Egyptienne  de- 
vant la  .£iculté  de  médecine  de  Paris  et  il  appelle  l'at- 
tention de  .la  Société  sut  l'apmude  des  ^unes.  Arabes 
piour  .les  langues  et  les  sciences  naturelles.  Tous  ces  élè>- 
ves.  ont  subi  leurs  examens  avec  un  succès  remarqua- 
ble. En  16  mois,  ils  ont  appris  le  Français,  les  élémens 
de  mathématiques,  la  chimie,  la  physique  et  plusieurs, 
branches  de  Vhistoire  naturelle;- cette  année  ils  vont  se 
Hvrer  à  létude  des  sciences  géographiques,. et  leasuecès 


(  4i8  ) 
^Q*ils  viernient  d'obf^nir  donnent  à  bCîouiAiiftsidn  cen- 
«raie  une|U8€eRi«^te  destferaces  quéUSooiétiponmi 
tiliétreûretn^nt  àttei^re  des  connais^nces   Sj^ésies 
qn'ilà  vont  acquérir. 

M.  Warden  lit  une  notice  sur  un  otiVragé  iritilulé  : 
•Oisei'^cftionà  hUtèrkfues^  géographiques  *et  desdripiives 
sur  le  IhdfaSj  pat  madame  Marj  Atistin  HdHey.  Renvoi 
au  comité  dti  Bulteiin. 

Mi  Jomard  commence  k  lecture  d'une  rèràtlOn  du 
Voyage  deM«  de  Botré^  voyageur  naturaliste  àtlaéhé  aii 
^uvérnémeirt  d'Egypte,  dans  lé  Hhedjëa  «t  le  Iréirâen  ; 
une atitrereiation  du  même  yoyageùr,  d'une  ^ànttàon 
-dans  l'Arabie-Pétrée  et  la  Syrie  méridionale,  sehi  tihé- 
rieur^ment  communiquée* 

M.  RouK  de  Rochelle  entretient  h  Société  de  la  ^ërte 
déukmreuse  qu'elle  Tient  de  faire  en  la  personne  de 
M.  Mathieu  déLesseps,  décédé  dernièrement  k  Lisbonne, 
où  il  était  consul-général.  Il  était  parti  en  i ^85  avec 
Lapérouse,et  iirayaitaccoiopagné  jusqu'au  Kâmtebatkai 
d'où  ce  navigateur  l'etpédia  pout 'Franche  avec  ses  dé- 
pèches. Dne  notice  sur  M.  de  Lesseps  sera  iilséirée  au 
Bulletin. 

.  Séance  dii  nojuin^ 


Leprocès-verbaf de  la  denbière'aâinceesttci  étadopté. 

M.  le  comte  doMëntbIiv«t^  intendant^jgéniinfl  delà 
Jfste  divile ,  annonce  que,  sur  sa  proposition ,  le  roi  Vient 
^  albuer  à  la  Société  utie  somme  de  mille  francs  à  titre 
d'encouragement  pourlVinnée  ift34.  lîa  Oonmnssîcni  cen- 
trale votedes'remeréîmensà  M.  le  comte  deMontalivet. 
.  L'Académie  impériale  des  sciences  de  Saint-Péters- 
bourg envoie  la  suite  de  ses  mémroires  et  le  recueil  des 
actes  de  sa  séance  publique  de  i833. 


(  4«s  ) 

M«  \e  docteur  Guyéiant  fait  hommage  à  la  Sociétë 
d!uil  tftMeau  de  1  elat  acinel  de  réconcimie  rurale  dans 
le.  Jura;  et  il  ofi&t  au  nom  de  la  Société  d*£raulatîoii  de 
06  .département,  la  relation  de  la  céréroonie  quia  eu  lieu 
à  Thoiretle  dans  la  maison  qui  a  ¥u  naître  le  célèbre 
Bîchat.  M;  le  président  adressée  M.<le docteur  Guyétanc^ 
présedtà  la  séance,  les  remercimensde  la  Sociécé,  et 
il  prie  M.rRouj:  de  Rochelle ,  de  rendre  compte  de  1» 
partie  du  premier  ouvrage  qui  aile  pkis  de.rappc^  arec 
les  travaux  de  la  Société.  * 

M*  Boftcber  dePerthes ,  puésident  de  fai  Société.  d'É- 
mulation d' Abbevillè,  adresse  «unom  de  eetteSooiété,  u  n 
exeinplaire  du^ecueil  de  setméinoires  pour  Tannée  1 833. 

AL  Jouannin,  membre  de  la  Société  d'Émulation  de 
Roujen ,  fait  h^^oiimage  dW  tableau  du  Système  métrique 
l^al  et  d'une  i|0ti.qe  sur  Ie4  iiaoniiriies  considérées  conuBe 
Ëii$aiit.p$rtÂSidu  sjçsitèipe  méuique.  M.; le.  président 
aidr^s-se  à  M.  Jouapoin  les  reiyie^cimens  de  la  Société. 

M.  Albert->]ttontéiiH>ntr  offre,  la  ving^ème  .Uvraiaon 
(  9ti®  iroliime)  de  la  Bibliothèque  unisferèêlU  des  voyages^ 
jcoatenaiit  les  vc^yages  de  Ba$ilU|IallausKilesL(HirTchou; 
de  Weddel,  vers  le  P61e  jsud  f  de  King ,  autour  de  k  Nou» 
yetle  Hotlande;  de  Fanning  et  de  Biscoe,  dans  la  mer  du 
Si*d, 

M.  le  comte  de  For  ris,  écrit  à  la  Société,  pour  appeler 
9on  attention  sur  tçoîs  grandes,  caries,  de  la  France,  de 
rEurope  et  des  4çux  hémisphères ,  qu!il  a  publias  de 
concert  avec  MM.  Jogand,  Engelmann.etGmndperret. 
Ses  collaborateurs  et  lui,  dans  l'intérêt  des  sciences  géo- 
graphiques, désirent  étendre  ce  travail  aux  autres  par- 
ties du  monde,  et  pour  atteindre  leur  but,  ils  deman- 
dent que  la  Société  veuille  bien  les  seconder  dans  cette 
entreprise. 


(4*o) 

M.  Tabbé  Pallegoix ,  missionnaire  français  en  Clhine , 
adresse  à  la  Société  deux  lettres  datées  de  Bangkok, 
capitale  de  Siàm,  et  de  Si  Outhaja  (  Juthia)  les  a  jan^ 
vieri83aet  i^'août  1 833.  Ces  lettres, ^i contiennent 
divers  renseignemens  sur  les  pays  parcourus  par  ce 
nissionnaire  et  sur  ses  travaux  géographiques  et  ethno- 
graphiques, sont  renvoyées  au  comité  du  Bulletin, 
ainsi  qu'un  itinéraire  de  Juthia  à  Xaî-NAt,  qui  les 
accompagne.  Les  documens  qu'il  demande  pour  l'aider 
dans  ses  recherches,  lui  seront  adressés, 

M.  le  chevalier  Jaubert  met  sous  les  yeux  de  l'assem- 
blée une  épreuve  Anfae-simUe  de  l'une  des  cartes  qui 
doivent  accompagner  la  traduction  de  l'Edrysy  ;  il 
annonce  ensuite  que  l'impression  du  deuxième  climat 
est  sur  le  point  d'être  terminée,  et  que  l'on  commencera 
immédiatement  celle  du  troisième  climat. 

M.  Jomard  communique  le  mémoire  dont  il  a  entre* 
tenu  l'assemblée  à  la  dernière  séance,  et  dans  lequel  se 
trouve  développé  le  plan  d'une  Société  Géographique, 
conçu  à  Paris  dès  l'année  1785.  Il  ajoute  ensuite  quel* 
ques  développemens  sur  les  autres  tentatives  analogues 
faites  dans  le  cours  du  xviii®  siècle,  et  au  commenee^ 
ment  du  xix\  La  Commission  centrale  entend  aved 
intérêt  la  lecture  de  ce  mémoire  et  elle  le  renvoie  au 
comité  du  Bulletin. 

Le  même  membre  continue  la  lecture  de  la  relation 
dû  voyage  de  M.  de  Bové  le  long  du  Hhedjaz  et  leYemen  ; 
renvoyé  au  comité  du  Bulletin. 


MEMBRE  ADMIS  DAMS  LA   SOGI^TB. 

Séance  du  tiojiun  i834« 
M.  J.  G.  Hoffmann,  de  La  Haye^ 


OUVRAGES    OFFERTS   A    LA   SOCIETE^ 

Séance  du  x  mai  i83i4«       > 

Par  ia  Société  royale  des  antiquaires  du  Nord  iSer^ta 
histdrica  hhndonun  de  rebm  gestis  vaefum  Boreatium 
latine  reddka  et  appoi^ates  eriiioo  instructa  (rolumeti 
quartum  et  quintum,  in-fr*.  •«—  Nerdisk  Zidschrift 
for  Oldkjmdighed,  udgipei  as  det  Kongelige  Nerfiîske 
Oldskrift  selstcdf  y  a*  numéro.  -^^  Demensuta  et  deUnea- 
tione  Islandim  interiorisy  cura  societatis  islandicœ  his 
temporibus  facienda  scripsit,  Bjiomuê  Gunnluugi  /iliuSf, 
broch.  iii<£<>.  « 

Par  M.  le  capitaine  Graah  :  Undersôgetses^ReCse  tit 
Ostknsten  as  Groenland^  ejiér  kongelig  hefaling  udfort 
i  varene  i8a8-«3^i  a$  W.A.  Graah^capitAieu^*  x  :vol.in-4^. 

Par  M«  Albert-Montécnont  :  Bibliothèque  universelle 
des  voy*ages,  18^  livr.  (Voyages  de  D*Entrecasleaux  et 
de  Marchand),  i  yoLin-8^ 

Par  M.  Alex.  Barbie  du  Bocage  :  Dictionnaire  géogra>- 
phique  de  la  Bible^  i  toI.  in-8^. 

Par  M.  le  major  Poussin  :  Travaux  d* amélioration  inr 
téHevjre  projetés  ou  exécutés  par  le  gouvenofimênt  g^Mral 
des  Etats-Unis iC Amérique  j  de  i8a4À  i83Li«Paris,^i834. 
I  YoK  in-4*  avec  un  atlas  de  10  pi.  in-I^. 

Par  M.  Ansart  :  Atlas  présentant  en  aperçH^  dans  une 
suite  de  cartes  et  de  to/bleaux^  P histoire  de  tous  les  états 
européens^  eUu,  par  Cb.  et  Fr.  Kruse,^  traduit.de  lalle- 
oiand  par  MM,  Lebas  et  Ansart,  a*  livr. 


(  4^2  ) 

Par  M.  Firmin  Caballero  :  Nomenclatura  geograpliica 
de  Espancu  i  vol.  in  18. 

Par  M.  le  capitaine  â'Uryille  :  27e  et  28"  livraisons  du 
Voyage  pittoresque  autour  du  monde  y  et  la  carte  géné- 
rale du  voyage. 

Par  r  Académie  de  Dijon  :  Mémoires  de  cette  Académie 
pour  i8î3.  I  vol;  in-8** 

Par  M.  le  directeur:  Mémorial  encyclopédique  ^  cahier 
d'avril. 

Par  la  Société  >  d'agriculture  de  Rouen  :  Extrait  de  ses 
4rsmauxj  Si**  cahier  (trimestre  d^octobre  t833). 

■Par  la  Société  d'Émulation  d*Abheville':  EsposiUon 
des  pmdmts  de  OnduHrie^  de  VtufToruUssem^U  tPAbbe- 
ifUle  «A  i83o  (Lettre  du  président  de  la  Sôdété  aux  ou- 
vriers), broch.iil^\ 

Pat  MM.  les  dirooteurs  -^IH^  4g.  et  Sodé  PlnstUat  et 
numéros  3 ,  4  ^^  S  de  VEcho  du  inonde  saiftmt^ 

*     -  •  ^  • 

Séance  du  16  mai. 

.  Par  M.'  Monin  :  Planisphère  et  Oeéitmey  dressés  par 
M.  ^C-Y^  Monin  pour  la  Bikliotftèque  unipetselle  des 
npoyssges. 

Par  M.  d*Urville  :  Voyage  pittoresque  autour  du  monde  ^ 
29*  et  3o^  livraisons.  • 

Par  M.  Gide  :  Nouvelles  Annale^  des  Voyages ,  cahier 
id'avril.' 

'  Par  MM.  les  auteurs  et  éditeurs:  Quinze  livraisons  de 
kt  firance  pittoresque. 

Par  la  Société  d'agriculture  deTEure  :  Recueil  de  cette 
Société  y  trim^tterecf  avril. 

Pat  MM.  les  dibébteurs:  Numéros  5i  el  52  de  Vin- 
stittti  et  numéros  6  et  7  de  F  Echo  du  nu^nde  savant 


Séance  du;  6  Jum* 

Piff  M.  le  baron  de  Humboldl  :  jt^aâ  giogifaphifme 
etpfyiiqu&dkL  Voyagé  aux  régions  é^mnoofiales  dm.nou- 
ueau  continent  ^  7^  et  8^  liTniiMHi^»  In4blio« 

Par  M.^  Albert-Mokitérnont  \  âiUlotààfUe  universelle 
des  voyages  f  ig*  \m.  (Voyages  autour  du  Oionde»  — 
Beechey.) 

Par  yi*  Benbet  :  Géographie^  kistonqm  »  iwlmtrieUe  et 
commerciale  de  laFraneè  et  des  colonies  f  t  ¥ol.  in^^.-^ 
Carte  hiitori^ue^yindusWi^lle  et  commerciaU  détéuM  les 
villes  de  FraneOf  a  feuilles  in^oJio, 

Par  M.  <ïràberg  4e  HeiQsa  :  Notes,  statistiques  sur  la 
littoral  de  la  Mer- Noire  y  relatives  à  la  ^eQgrapbiei  k  la 
population,  à  la  navigation  et  au  commerce,  par  le 
comte  L.  Serristori  (analyse  tirée  de  -<^/  Progresso  délie 
scienze  délie  iettere  et  délie  arte).  —  Atlante  geografico , 
fisico  estottcù  del  Granducato  de  Tosc)aHay  dell  dottore 
AttiUo  Zucôàgni  Orlàndini  (rappoit  à  '  racàdémie  des 
Georgopbiles,  par  M.  6.*  de  H.) 

Par  M.  lé  capitaine  d*tTrvHle  :  3i«^  à  34*'Hvrahon^  du 
Voyage  pittoresque  aïitôUr^  dû  monde. 

Par  la  Sodété  sisi^tiqiie  :  Nouveau  loumdl  Asiatique, 
nos  ^g  et  77 ,  àVrfl  et  mai. 

Par  M.  Gide  :  Noùpelles  Ahnàles  des  voyages,  cahier 
de  mai. 

Tar  M.  Bajttt  :  Annales  maritimes  et  coloniales,  cahier 
de  mai. 

Par*  M.  \e  dîtècteûr.  :  Bevwe  des  voyages  y  notivéau 
fnagasinen&fdopédiqae  y  if^  Ji^mzYs. 

Par  M.  le  directeur  :  Mémorial  encyclopédique ,  ca- 
hier de  mai. 


(4^) 

Par  M.  Hneme  de  Pommeose  :  Okervaiions  somr 
moines  smrles  canaux  narigables  ei  les  chemims  de  fer  ^ 
€t  sur  les  arantages  que  la  Franoe  peut  obtenir  de  sa 
caoaKsatîoD.  Broch.  »►  8. 

Far  la  Sociécé  des  MissicMis  éraBgâiqiics  :  JeurmU 
de  cette  Société^  ealùer  de  uni. 

Far  l'Académie  de  Tindustne  :  Jonrmd  dee  tnuHmx  de 
cette  Acadindey  vfi*  4o  ^^  4'  »  ^^nl  ^  bûô.  —  Recueil 
suppUmeniaire  de  mémoires  j  xxv*  lÎTraison. 

Par.  la  Société  de  staiistiqae  :  Jounud  des  travaux 
de  cette  Société ^  n^  lo  et  1 1,  aTril  et  araL 

P^  MM.  les  directeurs  :  VInsiiiuiy  vf^  53,  54  et  55; 
r Écho  du  monde  savant  j  n^Setp;  le  BÊomUeur  ottoman^ 
B*  77  ;  i!f  Journal  deSmymey  9  numéros  ;  le  Moniteur 
égyptien^  7  numéros. 

Séance  du  xojuin. 

Par  l'académie  impériale  des  Sciences  de  Saint-Pétefs.- 
bourg  :  Mémoires  de  cette  Académie ^  ti*  série ,  7  lÎTrai- 
sons.  —  Recueil  des  actes  de  ta  séance  publique  du  ^^dé' 
cembrp  i833.  Broch.  in-8^. 

Par  la  Société  royale  d'Emulation  d'Abberille  t  Mé- 
moires de  cette  Société  pour  i833.  i  vol.  in-8^. 

Par  M.  Alliert  Montémout  :  Bibliothèque  universelle 
des  voyages  y  ao*  livraison  (Voyagea  autour  du  monde: 
B.  Hall»  Weddell,  Eing»Bellinghausen,Fanning,  Bis- 
coe).  I  vol.  in-80. 

Par  M.  Guyétant  :l  Tableau  de  F  état  actuel  de  V écono- 
mie rurale  dans  le  Jura ,  etc, ,  avec  des  considérations  sar 
h  géographie  physique  de  ce  département,  i  yol.  in*8^ 

Par  la  Société  d'Émulation  du  Jura  :  Honneurs  renius 
par  cette  Société  a  la  mémoise  de  BichtU^  Brodi.  in^^ 


.^ 


«««•«•^%^  «<«/%»«>«  V«<^%^^%'%^%-«^«^k^«/*«%^^V«^»«^«^%^V!kV»^%«^«>«'««>«^«^-% 


TABLE  DES  MATIERES 

côirrEvtBi 

DANS  LE. I"  VOLUME  DE  LA  2*  SÉAlE 

N"  1  à  6 

(Janvier  i834  à  Juin)* 


PREMIÈRE  SECTION. 

K^liOTBS»,  «XTRAIT§|   AVÀI.T«aB   BV   BAVFOATS. 

Voyages  antopr^n  ifioodet  atcc  àe»  extraits  cbotsisde.yoytges 
dans  les  mers  da  Su(]  et  Içs  Qçé^ps  Pacifique»  Septentrional     . . 
et  Méridional  I  en  Clûue,  etc.  v  entrepris  sous  les  ordres  de 
rauteur,  ou  sous  sa  direction,  etc* ,  par  Edmond  Fanming; 
lu  à  la  Société  de  Géographie  par  M.  W^^nvtt*. .     S 

Mémoires  sur  rattci^Ae> Géographie  historiée  des, paya  Yoi* 
sÎDs  4a  la  Méd^rranéc  »  los.à  la  Soôété  de.Géogvaphite  par 

M-  Roux  DB.RpCHBUUB.^  •.•«•••.•.••••«••  «a«««i««*«»«***«    '  A^ 

Note  sur  la  commuoication  mutuelle  de  la  Gamjbie  et  de  la  Ca« 

zaraanse.  .«..*.,..  ^  ....>••••*•••-*  • ••••«••       A^ 

Des  Colonies  agricoles,  par  M.  Huerne  de  Pommeuse  (compte 

rendu  par  M.  Isambsht) 54 

Bapport  de  M.  Isam bebt,  sur  nn  ouvrage  intitulé  :  De  la  Fe/t' 

àée  mUiuUre,  ....«..;•....- »...• 58 

Examen  et  rectification  des  positions  déterminées  astronomi- 

quement  en  Afrique  par  IMtnngo-Park ,  par  M.  d*AvbzaC  . .        78 

Voyage  dans  Tintérienr  de  la  Guyane,  par  MM.  Adam  de 
Bautb  et  P.  Ferbé  (suite) to5 

Rapport  sur  un  manuscrit  espagnol  présenté  à  la  Société  de 
Géographie  par  M.  H.  Teriiaux,  par  M.  J.  d'Ubville.  ...     145 


n 


(4^6) 

PlgO. 

Voyage  dans  rintérieur  de  la  Guyane,  par  MM.  Adam  i>e 
Baitvk  et  P.  Ferr^  (suite  et  fin ) i65 

Extrait  du  journal  d'an  voyage  sur  la  o6te  de  la  Chine 179 

Voyage  dams  la  Guyanq  cmtttàe ,  ppr  WU  Lsi^fs^ ; .     aoi 

Notice  sur  les  I/esgnis ,  par  M.  Fomtaviea 129 

Mémoire  sur  Taneienne  géographie  historique  de  la  Grèce, 
par  M.  Roux  db  Roghbixb a38 

Note  sur  Titinér^ire  de  M.  Dessaliiie  d'Orbigny  dans  l'Améri* 
que  méridionale 947 

Lettre  de  M.  le  secrétaire  de  la  Société  Géographique  de 
Londres aig 

Relation  d'un  yoyage  dans  l'intérieur  de  l'Afrique  septentrio- 
nale, par  Huaggy  £bn>el-Dyn  el-£ghouâthy  (  i®'  et  a«  ar- 
ticles)  •;...«. a77et449 

Extrait  du  Journal  des  Missions  éyangéliques,  i'*  et  a^  li.  . 
Traison  de  x834  »  par  M.  Akbboisb  Tabdxxu 296 

Rapport  sur  un  ouvrage  de  M.  le  major  Poussin ,  intitulé  : 
Thavaux  ^oméU^miifM  mSérifUFUBf  emUrpris  mt  9MécuUi  pmr  le 
gout^emement  des  RtaU'Vms ,  par  M.  Roux  db  Roghbixb..  . .     339 

Notice  sur  le  Vayuge  en  Sêtàdé  de  M.  Alex.  Daumont,  par 
M.  B.  Dubdc.  ; 374 

Rapport  Terhal  sur  fourrage  de  M.  le  capitaine  de  vaisseau 
C-T.  Falbe,  intitulé  :  Meùhefthes  sur  Ven^laeemem  de  CtW' 
thage  I  par  M.D'AvBEAe »  .  • 38? 

Analyse  de  ronynge  ÎMIulé  :  TéXfu^-r^iJbtervatkms  hêÊêaneai, 
geogra^hiomt  und  déscfipitwe,  etc.,  par  madame  M«ry  Anstm 
floiley  )  par  M*  Wabdbv  . . .  ^ 39$ 

État  du  Texas  en  174^ 407 

Note  sur  une  Société  de  Géographie  projetée  à  Paris  en  1785, 
par  M.  JoMABD : 409 

DEUXIÈME  SECTION. 

DOCUMVnS,    GOaUf  UJIICATI0II9  »  irOUVBLLES  GBOGRfPHKèOBS. 

Iles  Ralik 60 

Réapparition  de  Pile  Ferdinaudea  (ou  Julia)  dans  la  Méditer^ 
ranée 69 


NooTelle»  du  voyage  de  Lander r  .•....•.. .  63 

Sor  la  situatiûB  et  la  distance  des  Tiiles  d'Almaligh ,  Acliba- 

ligh ,  Karakoroum ,  Kantcheou  et  Peking ,  d'après  l'histoire 

persane  de  Wassaf,  parM.  J.  iib  fiâSKiiR itS 

Trayanx  du  capit^ne  Vidal  sur  les  c6t^  occidoiulet  dea  ilea 

Britanniques lao 

Nouveau  traité  de  limites  entre  lea  ^tata-l^nis  de  l'Amérique 

du  Nord  et  le  Mexique ia3 

Société  américaine  des  Missions i^^T 

Population  du  Canada  (années  1829,  i83o,  i83i  et  iSSa).  • . .  199 

Population  de  la  Crète  en  i832 ' i3i 

Voyage  de  MM.  Adam  de  Bauve  et  Leprieur  dans  l'intérieur  de 

la  Guyane i3» 

Extrait  d'une  Umxp  de  M.  Grâberg>de  Hemsft  à  M.  Jomard  . .  xB6 
Notice  sur  les  monts  Cotocton  à^  la  Virg^ime  et  du  Maryland , 

par  C.-S.  RAPlirssQVB  (aivec  une  cai^ç;)  • « ^ , .  184 

Établissement  d'une  nouvelle  colonie  pour  les  noirs  libres,  au 

cap  Palmas 186 

Etat  de  l'enseignement  dans  la  colonie  de  Libéria  (Afrique). .  189 

Traité  entre  les  États-Unis  et  Siam 190 

Retour  de  Nathaniel  Jarrys  Wythe,  cbef  de  la  compagnie  d'à- 

▼enturiers  qui  ont  fait  récemment  le  voyage  jusqu'à  l'Océan 

Paoifikfue  pwr  terre. Jbid, 

Canal  de  Chesa])eake  et  de  Delaware Ibid. 

Canal  de  Chesapeake  et  de  l'Obio Ibid, 

Lettre  de  M.  Towvsbhd 191 

Pilote  de  la  c6te  des  Deux-Amériques 191 . 

Mort  de  Richard  Lauder. 975 

Note  sur  un  fragment  de  carte  de  l'Amérique  septentrionale  .  4^S 

TROISIÈME  SECTION. 


AGTBS   DB   !.▲    SOCIÉTÉ. 


Présentation  de  la  Société  au  Roi ,  à  l'occasion  du  nouvel  an.  •  64 
Rapport  sur  le  prix  destiné  à  la  découverte  la  plus  importante 

pour  l'année  i83i 25i 

Rapport  sur  un  mémoire  relatif  au  nivellement  d'une  partie 

du  cours  de  la  riyière  de  la  Vesl**  «  •  •  •. « ^55 

Programme  des  prix 2  59 


Pirocèt-TCfiMUlx  de*  arahew  de  la  Comtmtmcm  iwn^inie  (ttancr 
iS34à  jais)  66,  69,  i3«,  140,  194,  195,  »68,  *7i,  346,  W, 
416,  4i8. 

MeinbfCft  admis  dans  la  Société   i^,  „j^  4,1 

OoTragcs  oITerU  à  la  Société 71,  143,  198,  ayJ,  4ai 

BIBI.IOGBAPHIS. 

Bibliographie  géographique , ,j% 

CARTES    ST    PLAHS. 

Esquisse  des  monts  Cotocton ,  par  IL  Rafinesqae. 

Carte  d'nne  partie  de  TAftique  méridionale,  pour  rtnCclligtsce 
des  travaax  des  misBioanaires  français. 

Carte  d*ane  partie  de  rAmériqae  Septentrionale. 


FIN  DE  LA  TABLE  PSS  MiTIEBES  DU  l""   TOLDl|B< 


-^-   » 


IMPRIMÉ  CHEZ  PAUt  RENÔUARD, 


BULLETIN 


OB    LA 


/  / 


SOCIETE  DE  GEOGRAPHIE. 


Demdèine  Série. 


TOME  DEUXIÉIIIE. 


IMPRDIÉ  CBDE2  PAUL  RENOUARD, 

mim  OAtAKCcftii ,  H.  5. 


à 


BULLETIN 

DE  LA  SOaÉTâ 

DE  GÉOGRAPHIE. 


Deuxième  Série. 

%oiiu  IDnurthiu. 


PARIS, 


CHEZ  ARTHUS-BERTRAND, 

UBRAIKE   DE   LA   SOd^TÉ   DE   GÉOGRAPHIE, 


BULLETIN 


DE   XiA 


SOCIETE  DE  GEOGRAPHIE. 


JUILIiKT   l834.  . 


PREMIÈRE  SfiGTIOBT. 


MléaCOIRES,    EXTRAITS,    AHAIiTSES   ET   HAPPORTS. 

MÉMOIRES 

SDR    MJL   DBCODVCRTS  XT  IiA  RBCOKIIAMSAIIGB   VEB  cèVBS 

D*AMBBIQU£  j 

Lus  &  la  Société  de  Géographie  dans  ses  séances  du  a  i  mars 

et  du  i8  ayril  i834 , 

Par  M.  Roux  db  RocasixEé  . 


La  reocmoaîssatice  des  notes  orientales  «l'Amérique 
eatne  la  Labrador  et  I^  détroit  d«  Magdian ,  et  celte 'des- 
cotes  oceidents^s  entre  de  détroit  ec  ie  nord  <ie  la  Ga-' 
lifomie ,  ont  été  rapidement  faites  par  les  premievs^  tta-^' 
vigJifeurs  qui  ont  visité  le  Nouveau-Monde  ;  mais  ki  dé-- 
couverte  des<;ôtes  pins  septentrionales  a  d^  coÀté  phi$' 
de  trois  siècles  sans  être  encore  terminée.  No^smou^ 
sofntnes'proposé'de  sairre  la  progression 'de  ee$  i^hèr- 
ches ,  'efnous  rendrons  compte  des  •erpédttib^ij  sucdés- 


(6) 
sives  qui  ont  eu  pour  but  et  pour  résultat  de  recon- 
naître et  de  fixer  la  forme  du  littoral  américain.  Le  cadre 
du  continent  étant  ainsi  tracé,  le  tableau  de  sa  géogra- 
phie intérieure  deyiendra  plus  facile  à  saisir,  et  Ton  aura 
sous  les  yeux  un  ensemble  auquel  tous  les  détails  pour- 
ront se  rattacher. 

Le  Paria  est  la  première  terre  du  continent  d'Amé- 
rique, dont  Christophe  Colomb  ait  reconnu  les  rivages. 
Il  ayait  décourert,  dans  sa  première  navigation,  l'ar- 
chipel de  Bahama,  Ttle  de  Cuba,  celle  d'Haïti,  et  dans 
un  second  voyage,  une  partie  des  3es' Caraïbes,  Bori- 
quen  ou  Puerto-Rico  et  la  Jamaïque  :  les  notions  qu'il 
reçut  des  insulaires  le  portèrent  à  croire  qu'il  existait  au 
midi  de  pbis  iiastes  contrées ,  et  ie  bat  de  sa  trabîème 
expédition  fut  de  les  découvrir.  Colomb  partit  de  San- 
Lucar  de  Barameda  le  3  mai  1498  ;  il  gagna  les  îles  Ca- 
naries et  celles  du  Cap-Vert,  cingla  vers  le  sud -ouest, 
se  maintiiit  ensuite  à  la  hauteur  du  10*  parallèle  jusque 
vers  le  terme  de  sa  navigation,  et  donna  à  la  première 
terre  qu'il  découvrit  le  3  juillet  le  nom  de  la  Trinité.  Le 
golfe  qui  sépare  cette  île  de  la  Terre-Ferme  est  borné 
au  nord  par  une  longue  presqu'île  que  Colomb  crut  d'a- 
bord séparée  du  continent,  et  qu'il  nomma  île  de  Gra- 
zia.  Il  reconnut  à  l'occident  du  golfe  les  autres  rivages 
du  Paria  ^  en  sfdraira  la  fécondité ,  eut  de  nombreuses 
relations-  avec  les  naturels  du  pays,' observa. leul-s  traits, 
le}|r  oouieur,  quelque^^^iis  de  leurs  uflagesV<^  «re^t 
d'eux  de  premières  infonmalion»  suk  les  .lieux  «m  se  trou- 
vaient les.perlea^/ies  métaut,  les^rerres  prédenaes, 
quiéJes  Indi^iU  écbaftgèirent  alorsav^ec  lui  contre  quel- 
ques prQdttcti0nft  d'Europe. 

Deux  pti^uomènes.^tirèrent  spéoialemient  l'attention 
de'Christ<^^'Qolomb  à  cette  époque  de  sa  .navigation: 


(7) 
l'un  était  la  pvésence  de&  eaux,  douces^ dans  4}uel^pies  pa- 
rages maritime»  qjiil  trayersa;  Vautre  ét^it  la  violence 
des  Gouraas  et  le  chiic  des  Tagues  ^  soit,  à  llentsée,  soit 
à  la  sortie  da  gojfe.  Ces  eaux  douces  devaient  proreois 
de  rembouchure  d'uii  fleuve^et  Colomb  conjectura  que^ 
pour  aToirun.  sî  grand . volume  et  iine  trace  si  prolongée 
daosla  meri  ce  fleuve  devait  prendre  au  loin  sa  source 
dans  de  hautes  montagnes  et  recevoir  les  aiQuens  d'une 
vaste  cpntim«  Un  génie,  si  péné^ant  j^eooiinaisitaiit  pal; 
ce  senl  indice  l'^ûi^nce  d'un  continent  éc^du  ;  et  les 
ooussMis^  ^'il  remi|rqus|it  aux  dçux  issues  du  golfe  de 
Paria  lui  paraissaienjt  être  l'effet  inévitable  de  Ce  taou- 
vemuent  général  des  eaux  de  l'Océan.^  x[uâ  dafnà  les  ré^ 
gions  des  tropiques  participent  de  la  dîlrectioa:de9'Venl 
alités',  e|  sont  emportées  d'oident  en  oooidenjt^ 

Colomb  sortit  du  golfe  par  la  boucha  du  Dn^n; 
il  suivit  vers  l'ouest  la  cote  du  Paria  ^  reconnut  [les  Ues 
Marguerite  et  de  Qubagua.,  où  les  Indien^i  Ip^âaient  là 
pédie  des  perles,  et  se  rendit  à  Sattl0-DQmî«|fO|.d'où  -il 
envoya  à  la  cour  d'Espagne  le  fjécit  de  son  vojAge  el.de 
ses  découvertes.  Il  avait  joint  à  sa  relation  une  carte 
géo|^phique,  des  échantillons  d'or,  et  les  pfemièrç» 
perles  que  les  Européens  eussent  trouvées  dans  le  Noii^ 
veau*Monde. 

Alôozo.  de  Oyéda,  qui  avait,  suivi 'QoloBib^dàns  sa 
seconde  .nav^ation  9  était  alors  en  E^yagne  :  il  eut  oon^ 
naissance  des  papers  et  des  plans  envoyés^  par  t'àmira), 
et  l'ardievèque  de  Sëvil^  Foriseca,  surïiî tendant  de^ 
affaires  des  Indes,  l'autorisa  à  &ire  un  voyage  dans: les 
lieux  que  Colomb  nf avait  pas  découverts:  avant  l'année 
1495.  L'expédition  d'Oyéda,  composée  de  quatre  vais- 
seaux, partit  de  Séville  le  5  mai  1499  *  -^^  ^^^  avec  lui 
Amène  Ve^uce,  établi  depuis  plusieurs  années  dans 


(«) 

aHteréfeddMoe,  «f  luan  de  la  Cesâ,  qui  vtmt  été  pilote 
de  Goloidb  dans  ses  prenùen  Toyages. 

Les  navigateon  leconBoreiil  le  eontiaent,  à  deux 
eents  lieaes  à  Test  de f OréfKMjue,  Ters  œs  contrées  de 
la  Gvyane  situëes  entre  FOjaptok  et  l*Esséquibo,  où  les 
Fnmçais  et  les  HoMandais  ne  farmèreiit  que  très  long* 
temps  après  leurs  premiers  ëtablissemens.  L'expéditioa 
se  dirigea  ensuite  yers  le  golfe  de  Paria ,  qu  elle  traversa 
du  niidi'  au  ncrd  ;  elle  reconnut  l'île  Mai^erite,  longea 
la  oôte  de  Terre-Ferme ,  décou^t  les  golfes  de  Yéné- 
suela,  deMaracûbo,  et  s'étendit  vers  l'ouesl  jusqu'au 
cap  de  la  Vêla.  Améric  Vespuce ,  revenu  à  Cadix  avec 
Oyéda  (t),  adressa  bientôt  une  rehtoon  de  son  voyi^e 
à  Laurent  de  Médicis. 

Quelques  mois  après  son  reCour,  on  TÎt  entrer  dans 
le  même  port  (2)  la  caraTclle  qui  ramenait  en  Europe 
Goload>  chargé  de  fers.  H  avait  été  aftété,  rinsi  que  ses 
demt  iràres  Bàrthéleray  ^  Diego  Colomb  ^  par  Bobadil- 
la,  gouverneur  dHaîti,  et  lïspagne  voy^  rofrenif 
eomme  un  criminel  eelm  qui  lui  avait  donné  le  If  ou* 
véao-Monde,  tandis  que  Améric  Vespuce,  artvvé  pha* 
sieurs  awaées  après  dans  cette  partie  du  f^obl),  allast  lui 
laisser  son  nom. 

•  Nous  n'examinons  point  en  ce  moment  si  Vespuce 
avait  f«t  en  i497  ^""^  premier  voyage  dans  le  gsUe  de 
Psna  et  sur  les  râtes  de  la  Terre-Fenue,  et  s'il  j  avait 
précédé  Chrisloplie  Colomb  y  qui  ue  s  j  rendit  mi  effet 
qu'en  1498^  Quelque  opinion  qu  on:  puisse  sefomiersur 
cette  question,  très  digne  d'un  examen  séparé,  nous 
nous  bornerons  à  remarquer  ici  qu'il  ue  peut  s'élever 

(i)  iSjaHletiSoo. 
(m)  Dteaibre  i5oo. 


(9) 
auoan  «bute  sur,  l-auteur  àé  k  découverte  du  Nouveau- 
Monde,  Le  mëriie,  te  oountgfe,  riimnorteHe  renominée 
de  r«nireprifte,  appartient  au  nairigateur  qu}^  «n  lî*an^ 
chistMt  labitne  immeuse  de  fAthttitiquey  frftya  la  routé 
à  ses  suooesseurs^  et  patcourui  les  prindpales  îlesy  je^ 
tees  comme  autant  d'avaut'-postes  et  de  dépendances ,  k 
rentrée  et  sur  les  c6tes  du  continent  américahi;  Colomb 
avait  accompli  dans  un  premier  toyage  tous  teé  prodiges 
de  ia  découverte^  et  les  diverses  expéditions  qui  furent 
tentées-  depuis  lie  fir^t-que  <X)iifirmer  la  gloire  qu'il 
s*était  asecpnse, On  vit  bientéi  seé  titres  rappelés  dansiez 
aismoilies  qui  lui  furent  accordées  par  FeréKâihid  ^t4sa>* 
belle  ^  et  dans  cette  légende  qui  les  aecompagutfiti: 

A  CastiUa  X  a  LèoH 

Trois  sièdes  après ,  H  fut^  enoore  plus  bauletnent  réhà* 
iHlité.dans  ses  droits.  La  Ck:flombie  devint  le  ndn^  dé 
cette  b«%e  portion  du  odntineutoù  il  avait  abbrdé  :  les 
Élat»-Unit  de  TAmérique  du  Nord  nommèrent  Golûm- 
bia  le  district  où  ils  établissaient  leur  capitiale^  et  le  Dotii 
de.ca  giand  homme ,  appliqué  à  d'autres  régions,  à  des 
fleuves )  à  de  nombreUGjes  Tilles  du  même  continent'^ 
semble  y  avoir  semé  partout  le  souvenir  et  les  titres  de 
sa  conquête,  ^ 

Lorsque  Oyéda  et  Vespùioé^  partaient  pour  tes  Indeè 
occidentales,  Pedro  Alonzo  Nino  et  Gbristoval  Guer^a 
aUaîttfit  s*embarquerà  Palos,  pour  une  semblslble  desti* 
nation  :-ils  artivètisnt  quinze  jours  après  Oyédà  sur  lès 
o&tes  de  la  Terre«Ferme)  visifèrentle  golfe  de  Paria, ^ 
dirigèrent  ensuite  Ters  lile  Marguerite  et  vers  leis  côtes 
de  Gumooa^  d*oti  ils  revinrent  en  Galice. 

Rodrigo,  de  Bdscid^  partit  de  S<( ville  en  i5èo,  peu 
de  temps  apiièsle  rcitour  d^Oyéda.  Il  étendit  ses  décou-* 


-  (  >o) 
vertus  sur  la  cote  de  Terre -Feniiei  depuis  le  cap  de  la 
Yela,  où  Oyéda  selait  arrêté,  jusqu'au  port  de  Nombre 
de  Dios,  à  1  occident  ^u  golfe  du.  Darien;  il  regagua 
ensuite  l'île  d'Haïti ,  et  revint  à  Cadix  en  i5o3.  Les  dé- 
couvertes se  trouvaient  alors  prc^ngées  d'orient  en  oc* 
cident,  depuis  le  golfe  et  la  côte  de  Paria  jusqu'à  Tistlinie 
de  Panama. 

L'époque  du  voyage  de  Bastides  fut  signalée  par 
d'autres  découvertes  sur  les  cotes  orientales  d'Amé- 
rique. Yincent-Yanez  Pinson,  un  des-  trois  firères  qui 
avaient  suivi  Colomb  dans  son  premier  y&jmgej  était 
parti  de  Palos au  mois  de  décendbtre  i499>  ^  ^  aborda, 
le  a8  jaidvier  i5oo,  piîès  du.  cap  Saînt^Ângusbn,  qui 
forme  la  pointe  la  plus  orientale  du  Brésil.  U  revint  vers 
le  nord-ouest,  reconnut  suoeessiveraent  l'embouchure 
du  Maragnon,  celle  de  l'Orénoque  et  quelques  rivières 
intermédiaires,  entra  dans  le  golfe  de  Paria ^  traversa 
la  bouche  du  Dragon,  gagna  l'île  d'Haïti  et  l'acdMfiel 
de  Bahaipa,  où  il  éprouva  une  violente  tempête ,  -et  re- 
vint à  Palos  au  mois  de  sept^nbre  suivant. 
.    Un  navigateur  portugais,  Pedro  Alvarea  Cabrai,  avait 
reconnu  les  càtes  du  Brésil  quatre  mois  après  Yanez 
Pinson.  Cabrai  devait  se  rendre  aux  Indes  :  il  avait  d  a* 
bord  navigué  vers  le  sud  pour  couper  la  i^égion  des 
vents  alises,  et  avait  été  ensuite  porté  vers  Je  cap-  Saint- 
Augustin. 

La  même  direction  fut  suivie  par  Diego  do  L^o,  et 
elle  le  fut  encore  l'année  suivante  par  Amérie  Ve^uoe, 
qu'Emmanuel,  roi  de  Portugal,  venait  d'attacheb  à  son 
senrice.  On  cherchait  alors  les  moyens  de  gagner  et  de 
doubler  plus  aisément  le  cap  de  Bonne -Espénnoe  9  et 
l'on  avait  reconnu  que,  pour  ériter  lés  €x>ur{ins  c^an- 
trairea,  il  fallait  r|iitttç(  Itss  cotes  d* Afrique;  et  «îaglifr 


("  ) 

▼ers  le  sud*ouest.  Dans  cette  narigation,  commenoëe 
le  lo  mai  iSoi,  Amélie  rencontra  les  cotes  dn  Brail,  et 
il  les  suivit  jusque  Ters  le  Rio  de  la  Plata. 

Ce  navigateur,  revenu  à  Lisbonne  en  i5oa,fttt  chargé,  ' 
l'année  suivante,  d^une  autre  expédition  dont  le  but 
était  de  chercher  par  roccident  un  passage  vers  les  Mo* 
luques^  mais  cette  entreprise  n'eut  pas  le  résultat  qu'on 
avait  espéré  :  Améric  perdit  dans  une  tempête  son  prin- 
cipal vaisseau  ;  il  se  rendit  sur  les  côtes  du  Brésil,  gagna 
la  baie  de  Tous-les*Saints  et  les  parages  des  Abrolhos, 
construisit  un  fort  sur  le  rivage  voisin ,  y  laissa  une  gar* 
nison,  et  revint  en  Portugal  treize  mois  après  son  dé- 
part. Ses  grandes  expéditions  étaient  terminées  :  Améric 
en  écrivit  les  relations;  elles  se  répandirent  de  toutes 
parts ,  et  furent  promptement  traduites  en  portugais,  en 
espagnol  et  en  latin.  Ces  récits,  qui  furent  successive-- 
ment  imprimés,  soit  avec  son  aveu^  soit  par  d'autres 
éditeurs,  augmentèrent  la  réputation  d' Améric;  ^  Tim^ 
portant  emploi  dont  ce  navigateur  fut  revêtu  en  Es* 
pagne,  où  on  le  chargea  de  tracer  les  plans  des  nou- 
velles découvertes  à  faire,  et  d'organiser  le  système  des 
colonies  dans  le  Nouveau-Monde,  attacha  tellement  son 
nom  aux  destinées  de  cette  contrée ,  sur  laquelle  on  ne 
connaissait  encore  que  ses  relations ,  que  9on  aom ,  de- 
venu populaire,  s'appliqua  au  continent  entier. 

Vers  la  fin  de  sa  vie,  Améric  entreprit  encore  une 
longue  navigation  :  la  mort  le  surprit  dans  le  trajet,  et 
son  corps  fut  inhumé  dans  l'île  de  Tercère  ;  quelques 
dâ>ris  du  vaisseau  la  Victoire ,  qui  avait  servi  à  ses  dé- 
couvertes ,  furent  suspendus  à  la  voûte  de  la  cathédrale 
de  Lisbonne. 

Quoique  son  nom  soit  moins  illustre  que  celui  de 
Christophe  Colomb,  néanmoins  la  postérité  lui  assi- 


gDera  toujours  un  rang  très  élevé  :  Florence  le  compte 
avec  raison  au  nombre  de  ses  hommes  les  plus  oélèbres; 
le  mérite  et  la  renommée  d'Amériic  Yespuce  comblèrent 
de  joie  sa  patrie  :  elle  fut  émenreittée  dé  ses  premières 
relations,  et  le  sénat  de  Florence  fit  illuminer  pendant 
trois  nuits  la  maison  du  voyageur;  honneur  qui  ne  s'ac- 
cordait alors  aux  particuliers  que  pour  les  actions  les 
plus  mémorables.'  Ofi  doit  sans  doute  continuer  de  se 
rappeler  à  Florence  avec  on  juste  orgueil  cette  pensée 
d*Averrani  sur  Améric  et  Galilée  :  «L'Etnirie  a  produit 
«  deux  hommes  auxquels  je  ne  sais  si  l'univers  entier 
«  pourrait  en  comparer  d  autres  :  l'un  a  dènné  son  nom 
•  à  la  quatrième  partie  du  monde  qu'il  a vait-dédoirverte, 
<  l'autre  a  découvert  une  grande  partie  du  ciel  i*.  Là  pos- 
térité confirmerait  ce  jugement  sur  Améric  Vespttce , 
si  Christophe  Colomb  n  avait  pas  existé; 

Colomb,  qui  avait  précédé  dans  les  parages  du  Nou- 
veau-Monde tous  les  autres  navigateurs ,  fut  également 
le  premier  qui  découvrit  et  visita  les  rives  occidentales 
du  golfe  du  Mexique.  Vengé  par  T  admiration  publique 
des  injustes  accusations  de  ses  persécuteurs ,  il  était 
rentré  dans  k  carrière  de  ses  découvertes.  Il  reconnut, 
dans  son  quatrième  voyage  (i),  les  côtes  septentrionales 
de  Honduras,  depuis  le  cap  de  ce  nom  jusqu'au  cap 
Grazias  a  Dios;  il  suivit  la  côte  des  Mosquites  et  celte 
de  Yenaigtta,  et  il  descendit,  en'  Imigeant  l'isthme  de 
Panama,  jusqu'à  Porto-Bel6et  à4a  rivière  'de  Belen.  Là, 
son  expéditi^K  éprouva  de  nombteiijc  désaistpe^  :  la 
guerre  éomre  les  Indiens ,  la  révolte  d'une  partie  des 
équipages,  ne  lui  permirent  pas  dé  cohsotîaer  rétablis- 
sement qu'il  avait  entrepris,  el  le  délabrement  de  ses 

(i)  i5oa. 


I 


t 


(i3) 

naTires  le  foroa  d'aller  chercher  en  toute  hâte  uti  abri 
sur  les  rates  de  la  Jamaïque. 

Le  vaste  champ  qui  s  était  ouvert  aux  navigateurs  es- 
pagnols étahdevenu  le  théâtre  d'une jému la tioh  et  d'une 
activité  iBfatigabIe84  Oyéda  entreprit ,  en  i5o:i,  un  nou- 
veau voyage  avec  quatre  vaisseaux.  Il  toudià  aux  îles 
CkiDaries  suivant  la  coutume,  attërit  sUr  les  côtes  d'Ame* 
rique  versj'entrée  du  golfe  de  Paria)  recotinut  l'île  Mar- 
guerite, débarqua  sur  la  côle  de  Gumana,  et  prolongea 
sa  navigation  au-delà  du  golfe  de  Maracaîbo  jusqu'au 
port  de  Baya-Honda  !  quelques  années  après,  il  fit  dans 
les  marnes  parages  Une  troistèttie  expédtti^m  (i).  Nou$ 
remarquerons  ici  que  ^  datis  soi^  premier  voyage  le  long 
des  côtes  de  la  Terre-Terhie,  Oyéda  avait  t^nicontré, 
près  dés  rivages  de  Goquibacoa ,  des  «iventuriers  anglais 
qvà  faisaient  conmie  lui  un  voyage  de  découvertes.-  Cet 
évèoemébt  nous  hippeile  que,  à  la  suite  ctes  pl'emiè^es 
navigatrons  de  Jean  et  de  Sébastien  Gabot  eii  1497  » 
quelques  entreprises  maritiiiies  furent  formées  en  An- 
gléteri^,  et  se  dirigèrenf  vers  les  régions  du  NëUveati- 
McMiâew  Henri  Yli  en  encouragea  pinceurs  par-dës  actes 
et  des  lettres«>pa(entes ,  et  des  annateurs  aventuriers  en- 
trèrent aiiési,  à  hsuk^  ptti^rés  risques ,  dans  tes  hasatds 
de  ces  expéditions. 

Qjëda  devait  courontier  ses  décoùveMes  par  un  [>lus 
solide  établissement  ::  on  avait  jeté  à  Garthagène  les  fon* 
démens  d'uôe  doloniie;ils'yrendîtde8imto*I>i»raiDgo(a)^ 
fit  la  guerre  aux  Indiens ,  perdit  luan  de  la  Gosa  dans 
un  premier  combat)  parvint  à  fbnkiter  ilms  autre  co-^ 
loniè  dans  le  gblfe  d'Urobâ,  et  donna  à  cette  ifîlle  fibù-^ 
velle  le  nom  de  Saint-Sébastien. 

(i)  i5o5. 
(a)  iSog. 


(  »4) 

.  N'ayant  à  conaklérer  ici  que  sooa  le  rapport  des 
(ouvertes  les  capitaines  espagnols  qui  parcourareiit  cette 
cote  du  Nouveau-Monde,  nous  nous  bornons  à  rappeler 
que  Diego  de  Nicuesa,  Fun  de  ces  conquérana,  s'em- 
barqua en  i5o9  à  Carthagène,  pour  gagner  la  cote  de 
Veragua  ;  il  se  rendit  dans  la  rÎTière  de  Belen,  où  Co- 
lomb avait  tant  sou£Fert  dans  son  quatrième  voyage,  et 
il  reconnut  ensufte  Puerto-Belo  et  Nombre  de  Dios ,  que 
Colomb  avait  également  visités. 

Femandez  de  Endso  vint,  l'année  suivante,  recou- 
vrer la  forteresse  de  Saint-Sébastien ,  dont  les  indigènes 
étaient  parvenus  à  s'emparer.  Un  bomme  qu'attendait 
une  grande  célébrité  Élisait  partie  de  cette  expédition  : 
c'était  Vasco  Nufiez  de  Balboa,  qui  devait  bientôt  con- 
quérir le  Darien  et  &ire  la  découverte  de  la  Mer  du  Sud. 
Accablé  de  dettes  et  cbercbant  de  basardeuses  entre- 
prises, il  était  parti  clandestinement  deSanto-Dcunnigo 
et  s'était  fait  transporter  dans  une  caisse  à  bord  de  la 
flottille  d'Enciso,  afin  d'écbapper  aux  poursuites  de  ses 
créanciers.  Un  autre  bomme,  François  Pizane,  destiné 
à  la  conquête  du  Pérou ,  vint  rejoindre  Endso  à  Sunt- 
Sébastien.  On  forma  dans  le  Darien  un  nonvd  établis* 
sèment  auquel  on  donna  le  nom  de  Santa-Haria  de  la 
Antigua. 

Pedro  Alias  Davila ,  conununément  nomme  Pedrarîas, 
remplaça  Enciso  dans  le  gouvernement  du  Darien  (i). 
Les  sanglantes  guerres  qu'il  eut  à  soutenir  contre  les 
sauvages  lui  firent  adieter  bien  dièrement  les  progrès 
des  découvertes.  On  espérait  trouver  le  temple  d'or  de 
Dobayba ,  que  Nunez  de  Balboa  avait  déjà  cberdié  :  ce 


(i)  i5i4- 


temple  fabuleux  s  évanouit ,  et  1  avidité  des  conquérans 
fut  trompée;  mais  cette  contrée  leur  resta.  • 

Les  découvertes  de  FEspag^ue  se  <£urigeaient  aussi  vers 
d'autres  points.  Cette  puissance  voyait  avec  jalousie  les 
Portugais  s'établir  comme  elle  dans  Je  Nouveau- Monde. 
La  bulle  d'Âlexaiîdre  YI  (i)  ne  leur  aurait  donné  aucun 
droit  d'y  prétendre ,  puisque  la  Ugne  de  partage  que 
'  cette  bulle  traçait  d'un  pôle  à  l'autre  devait  pass^  à  cent 
lieues  à  l'occident  des  îles  AçcM'es  et  de  celles  du  Gap- 
Vert,  et  qu'elle  n'atteignait  aucune  partie  de  l'Amé- 
rique ;  maïs  le  traité  de  Tordesillas  (a) ,  qui  avait  ensuite 
porté  cette  ligne  de  démarcation  à  870  lieues  à  l'ouest 
des  îles  du  Gap^Yert,  comprenait  dans  la  limite  portu- 
gaise les  cotes  du  Brésil  qui  furent  découvertes  six  ans 
après.  Cet  arrangement  permit  aux  Portugais  de  s'éta- 
blir paisiblement  dans  une  région  que  l'Espagne  avait 
cependant  reconnue  quatre  mois  avant  eux,  et  même  ils 
étendirent  leurs  possessions  jusqu'au-delà  des  points  qui 
correspondent  effectivement  à  ce  méridien.  Mais  les 
Espagnols  dirigèrent  ensuite  leurs  découvertes  vers  le 
Rio  de  la  Plata.  Diaz  Solis  pénétra  en  1 5 16  dans  l'em* 
bouebure  de  ce  fleuve  ;  il  en  remonta  le  cour»,  y  fonda 
pluaieurs  colonies,  et  lot  tué  dans  la  guerre  qu'on  eut  à 
soutenir  contre  les  sauvages.  Sébastien  Cabot  reconnut^ 
dixans  après(3),  les  rivages  du  même  fleuve,  et  ils  fu- 
rent ensuite  visités  par  Juan  de  Ayala  (4)  >  qui  fit  dans  le 
Paraguay  de  nouvelles  explorations.  On  avait  déjà  vu, 
en  i5ao,  accomplir  la  découverte  des  contrées  plus 
méridionales  par  l'illustre  Magellan,  qui  traversa  le  dé- 


(i)  1493.      •  (3)  i5a6. 

(a)  1494.  (4)  i536. 


(«6) 

troit  situé  eiitv«  le  continent  et  ta  Terrte  de'fiea ,  el;  ^i 
lui  donna  son  nom. 

Après  avoir  conduit  jusqu'à  Textrémitë  méridionale 
de  TAmérique  cette  série  d'observations ,  revetiOfia  aux 
reconnaissances  faites  quelques  années  auparavant  sur 
les  rives  occidentales  du  golfe  du  Mexique^  en  Commen* 
tant  par  la  pointe  la  plus  avancée  de  ce  littoral. 

Valdivia,  régidor  de  la  province  du  Darien ,  avait  été  ' 
jeté  par  une  tempête  sur  tes  côtes  du  Yucatan  (i) ,  en 
revenant  de  cette  province  à  Hispaniola.  Son  équipage 
se  composait  de  vingt  homnaes  :  il  en  avait  pefdu  sept 
dans  le  naufrage;  cinq  autres,  et  TaMivia  lili*méme » 
Aurent  massacrés  par  les  sauvages^  le  reste  fut  fait  pri- 
sonnier ^  et  presque  tous  suocombèrenta  Taxées  de  leurs 
fiitigues  et  de  leurs  misàres ,  sur  les -rivages  d'un  vaste 
empire  que  l'Espagne  était  à  la  veille  de  conqaériiS  ^ 
qui  atlaît  devenir  une  de  ses  -plus  riehea  po9sdssîon§« 

lies  peuplades  'du  Yttcatan  virent  ^  quelques*  anfté^ 
après  (b) ,  paraître  sur  len^s  côtes  de  gralida^  vaiSBeaoïE  : 
e'était  l'esèadre  de  Franncîsco  Hematidez  d^  Gordon,  qui 
fiiisait  un  voyage  de  découvertes^  L'anàée  euivaÂte)  Juttn 
de  Grijalva  visita  téa  rivages  du  Ytieatati  et  pitf^mrruk 
«aux  du  Mexique,  où  il  recotiMt  les  rivièt^s  deTidNlfli- 
4o,  d'UUoa  )  de  Pamieo  $  mais  il  ne  forma^àu^ttu  écaUi»- 
•selnênt  :  la  révolte  ^  de  ses  équipages  te  Contraignit -à  v^ 
Venir  dahs  nie  de  Cuba. 

Uire  acpéditibli  piua  importante  y  était  alorjsprépa- 
panéc;  Cortea  partit  de  ta  Havaite  le  lo  février  iÇip.  Il 
toucba  rUe  die  Couin^l ,  longea  la  eote  sepikentrionale 
du  Yucatan,  s'arrêta  sur  les  rives  du  Tabasco ,  gagna 

(i)  i5ia. 
(a)  %Sij, 


(17) 
celles  de  l-Uiiôa,  et  forma  à  Yéra-Gvu^son  premier  éta- 
blissement. La  conquête  du  Mexique,  dont  nous  n'a- 
vons point  à  suivre  ici  les  divers  évènemenS)  donna  Heu 
à  d'autres  entreprises.  Narvaêz  débarqua  près  de  Zem- 
poal,  Garaj  se  dirigea  vers  rembouohure  du  Panuco, 
déjà  reconnu  par  Grijalva  ;  il  visita  les  contrées  voisines 
de  ses  bords,  et  accomplit  la  reconnaissance  des  rivages 
orientaux  du  Mexique. 

La  découverte  des  pays  situés  au  nord  du  golfe  avait 
été  commencée (i),  quelques  années  avant  Texpédition 
de  Cortez,  par  Juan  Ponce  de  Léon ,  qui  avait  accom- 
pagné Colomb  dans  son  second  voyage.  Ponce  de  Léon, 
déjà  signalé  par  la  conquête  de  Puerto-Rico  dont  il  fut 
ensuite  gouverneur^  avait  entendu  parler  d'une  région 
jdtts  septentrionale,  où  coulait  une  fontaine  qui  avait  la 
propriété  de  rajeunir.  Le  vieux  guerrier  équipe  trois 
vaisseaux  pour  en  feire  la  découverte;  il  fait  voile  vers 
l'an^tpel  de'Babama,  arrive  à  San-Salvador,  cherche 
ÎBUtilement  Tile  de  Btmini  où  devait  être  la  font&ine,  se 
dirige  ensuite  vers  le  nord-ouest,  et,  dans  la  nuit  du 
a  avril ,  jette  l'ancre  près  du  continent,  au-delà  du  3o* 
degré  de  latitude.  C'était  le  jour  des  Rameaux  ou  de 
Pâqties  fleuries ,  et  Ton  nomma  Floride  la  contré^  qu'il 
avait  découverte.  Ponce  de  Léon  suivit  la  cdte,  en  des- 
cendant vers  le  midi  ;  il  doubla  le  cap  Canaveral ,  pro- 
longea ses  reconnaissantes  à  l'est  et  au  sud  de  la  près- 
qu*île ,  et  revint  dans  le  port  d  où  il  était  parti.  Ses  pro 
jeu»  de  découvertes  furent  repris  par  Juan  Pérez  de 
Ortiibia,qui  parcourut  également  larchipel  de  Bahama: 
il  reconnut  cette  ile  fameuse  de  Bimini ,  mais  sans  y 
trouver  Ja  fontaine  de  Jouvence. 

•(«3  z5ia. 


(   >8) 

La  plus  «ëdMÎsmté)  la  plus  idboIaMe  des  «ftpéraaoes^ 
avait  ëlé  «n  ccHte  oœàskUi  le  pi«nier.«iiiiMilant  det  dé- 
couverles  •  oa  ^t  que  le  Renier  le  plus  prodigue  de 
son  éaag  obâasait  liki-mème  à  cel  ustîiicl  seoNC  qui 
nous  attache  à  Ib  vie,eft  nous  fait  redemander  en  ^ain 
nos  pins  beaux  jours^  Ponoe  de  Léon  était  9niM  à  h 
▼iétllesse  en  cherchant  les  moyens  de  s'en  pfeésetrer;  il 
était  accablé  de  jours  et  dlnfirmiWs^lorsqn'il  testa  une 
nouYelie  expédition  pour  soumettre  les  Flondes  (i)  : 
blessé  dans  un  premier  engagement  avec  les  sannwges^ 
il  vint  mourir  quelques  jours  après  daas  Fîle  de  Gnba. 

Ces  découvettes  fureni  reprises  en  iSay  parNarvaéi| 
dont  Texpé^tiOn  n'eut  pas  de  auooès,  «t  ensniae  psr 
Femand  de  Soto  »  qui  fit  ea  i539  une  invasion  en  Flo« 
ride.  Il  débarque^  à  la  tète  de  douze  cclita  hoomes^  dans 
la  bwe  de  Spiritu-Santo ,  gagne  vers  le  nord  le  pied  des 
Apalaches ,  «e  dirige  ensuite  à  ronest^  traTene  la  GnosS) 
le  Tombegbe^  le  Mississipi ,  se  rend  à  ki  lUvîère-Aouge) 
et  de  là  au  B^aio  de  Dios^  et  revient  vera  le  confluent 
de  TArkatisas  et  du  Mississipi ,  qui  fat  le  teffoie  de  sa 
oarriè^e.  Son  expédition  avait  duré  quatre  années^^  ses 
compagnons  I  n  étant  pins  Soutenue  par  ea  ofmstaaoe 
hëroîqnev  ee  hâlèferêttC  de  descendre  le  fleuve  et  de  fte 
retirer  eu  M exique^ 

Ne  soyons  pas  surpris  qiie  les  poeaeasions  voianaeadu 
golfe  de  ce  nom  et  celles  de  FAmésique  néiâdionale 
ai^nt  été  occupées  par  les  Espagnols  et  les  Portugais,  de 
piéfàrenoe  à  celles  de»  cotes  orientales  q«n  eetendeui 
du  sod^ouest  au  nord-est,  depuis  les  limites  de  la  FkNEide 
jusqu'aux  r^ons  sitaées  entre  le  golfe  Saint^Laureniet 
la  baie  d'Hudsou.  Nous  avons  pà  von>  en  obadÉrvanC  la 

(i^  i5ai. 


(  19  ) 
(lirectioa  $ui?ie  parler  premiers  savjgiiieurf,  qu'ils 
gagnèrent  les  Iropiques ,  pour  j  profiter  de  la  direction 
des  vents  alises.  Cet  avantage^  dont  ils  purent  jouir  dans 
toute  rétendue  de  la  zone  située  entre  les  deux  tropt-^ 
quea  9  détermina  les  différeos  points  où  ils  reconnurent 
Tarchipel  des  Antilles  et  le  continent.  Les  voyageurs  qui 
s  engagèrent  sur  la  tracé  de  leurs  devanciers,  cherchèrent 
à  prolonger  d'une  manière  coiuînue  les  découvertes  qui 
venaient  de  se  ùàte  avant  eux.  Les  di£férens  groupes  des 
îles  qui  bordaient  l'entrée  du  golfe  du  Mexique ,  et  la 
vaste  étendue  du  continent  lui-même,  «xcédaiens  leurs 
moyens  de  colonisation ,  et  tous  les  regards  furent  long** 
temps  aiûrés  vers  les  mêmes  points*  C'étaient  les  pays 
de  l'or;  on  y  détruisait  des  empires,  et  l'on  avait  à  y 
transporter  une  partie  de  la  population  de  ses  andens 
états* 

Les  climats  que  Ton, avait  reconnus  avaient  plusd'a« 
nalogîe  avec  celui  de  la  patrie  des  conquérans%  Il  {allait 
à  des  peuples  méridionaux  une  température  élevée  ^ 
telle  qu'ils  la  retrouvcûent  dans  leurs  premiers  étabKs* 
mens  du  Nouveau^Monde.  Cette  chaleur  y  était  moins 
forte  que  ne  l'est  celle  d'Afrique  située  sous  les  mêmes 
latitudes;  elle  l0ur  mppelait  la  température  de  l'Espagne 
et  du  Portugal  |  beaucoup  plus  que  celle  de  la  Mauri- 
tanie et  dU'  Saavah. 

hsL  plus  grande  partie  des  côtes  de  l'Amérique  sepievi* 
trionale  fut  ainsi  abandonnée  à  d'autres  Eutiopéens.  Ce 
ne  fut  plus  pour  y  diercher  des  trésors  qu'on  entreprit 
de  les  explO»rer  :  il  laltut  d'autres  mobiles  pour  y  ^^n- 
dui^  une  longue  suite  de  navigateurs ,  «t  les  peuples  du 
cenAre  et  du  nord  de  l'Europe  commeneàrent  à  idiv^er 
vers  les  différens  points  de  cette  vaste  côte  leurs  ex- 
péditions. ' 

a. 


(20) 

Jean  et  Sébastien  Cabot  avaient  découTert,  en  1497, 
i'ile  de  Terre-Neuve  et  une  partie  du  continent  voisin  ; 
mais  auGun  projet  de  colonisation  ne  fut  tenté  dans  ces 
parages  pendant  plus  de  soixante  ans,  et  la  première 
entreprise  de  cette  nature  fut  essayée  sous  le  règne  de 
Charles  IX  par  Tamiral  de  Colign  j,  qui  desirait  assurer 
un  asile  aux  calvinistes  persécutés  en  France.  Jean  Ri- 
bauts^embarqua,  en  i562,  sur  deux  vaisseaux  que  l'a- 
miral avait  obtenus  de  Charles  IX.  Il  descendit  avec  un 
corps  de  troupes  calvinistes  sur  la  côte  orientale  de  la 
Floride,  près  de  la  rivière  San-Juan,  remonta  plus  aa 
nord ,  et  érigea  dans  la  Caroline  méridionale  le  fort 
Charles,  qui  devint  le  premier  établissement  des  Fran- 
çais dans  ces  parages. 

Deux  ans  après ,  il  partit  des  ports  de  France  une 
nouvelle  expédition  de  protestans,  commandée  par 
René  de  Laudonière ,  qui  débarqua  dans  la  même  con- 
trée et  construisit  sur  les  bords  de  la  rivière  de  Mai  une 
^utre  forteresse.  Laudonière  visita  Vintérieur  de  la  Flo- 
TÎde ,  de  la  Géoi^e,  de  la  Caroline  ,  et  il  reçut  (1)  dans 
son  établissement  un  nouveau  renfort  que  Ribaut  était 
allé  chercher  en  France.  Mais  une  escadre  espagnole, 
commandée:  par  Pedro  Melendez  de  Avila,  venait  dé- 
truire cette  nouvelle  colonie.  On  n'attaquait  pas  les  hu- 
guenots comme  Français  ^  mais  comme  hérétiques  :  le 
&natisme  religieux  ne  voyait  en  eux  que  des  ennemis 
irréconciliables,  eci'on  fit  usage  de  la  ruse,  de  la  perfi- 
die ,  de  la  force ,  pour  les  exterminer. 

Un  acte  si  baroàre  excita  en  France  l'indignation,  et 
Dominique  de  Lmurgues ,  né  à  Mont*de-Marsan ,  forma 
le  projet  ne  venger  tontes  ces  victimes ,  acte  d  autant 

(t)  i565. 


(ai)      . 

plus  remarquable  dans  ces  momens  de  guerre  civile  re- 
ligieuse, que  de  Gourgues  étati  catholique.  Cent  cin^ 
quaote  gentilshommes  aventuriers  laccompagiient ^  il 
part  de  Bordeaux  pour  le  golfe  du  Mexique (i)  ;  double 
la  pointe  occidentale  de  Tîte  de  Gtiba ,  remonte  vers  la 
Floride  )  s'approche  d'un  fort  occupé  par  les  ËspagnolS| 
et  en  concerte  l'attaque  avec  les  Indiens  qui  s'unissent  à 
son  entreprise.  Le  fort  est  emporté  par  escalade ,  ceux 
qui  cherchent  à  se  réfugier  dans  les  bois  tombent  sous 
les  coups  des  Indiens  :  aucun  n'est  épargné  ;  et  de  Gour- 
gues, après  avoir  démoli  les  forts,  revient  en  France  avec 
les  hommes  qui  lavaient  suivi  dans  cette  expédition. 

La  colonie  calviniste,  projetée  par  l'amiral  de  Coligny, 
n'avait  eu  que  quelques  années  d'exigence  ;  mais  au 
nord*est  de  ces  territoires ,  l'Angleterre  commen^  bienr 
tôt  de  plus  durables  établissemens.  On  ne  s'était  occupé, 
ni  sous  le  règne  de  Henri  YIII,  ni  sous  celui  de  Marie^ 
d'éteadre  les  découvertes  dans  le  Nouveau-Monde.  Éli* 
sabetb,  qui  jeta  les  fondeméns  de  la  puissahce  navale 
de  TAngléterre,  accorda  sa  protection  à  ces  grandes  en- 
treprises, et  les  deux  premiers  hommes  qui  se  signalè- 
rent dans  une  si  noble  carrière  furent  Humphrey-Gilbert 
et  Walter^Ralegh  son  beau-frère.  Elisabeth  leur  avait 
accordé  des  Iettres*patentes  (2)  pour  établir  une  colonie 
au-delà  des  mers  \  et  Gilbert ,  qui  conduisât  lui-même  les 
deux  premières  expéditions,  périt  dans  la  seconde  (3"^, 
sans  avoir  pu  accomplir  son  dessein.  Mais  Ralegh  ob- 
tint de  nouvelles  lettres-patentes  (4)  9  et,  après  avoir  fait 
reconnaître  par  quelques  bâtimens  légers  plusieurs  par- 
ties du  littoral  qui  reçurent  en  l'honneur  d'Elisabeth  le 

(i)  1567.  (3)  i58o. 

W  1578.  (4)  i584. 


nom  de  Vii^ginie,  il  envoya  dans  l'ile  de  Roanoke,  toi- 
sine  da  eondnent,  plosieurs  colonies  qui ,  sans  prospérer 
elles^mènies  )  devinrent  l'origine  d'an  grand  nombre 
d'antres  écabliasemena. 

Il  se  forma,  sous  Jacques  I^,  deux  associations  char- 
gées d'établir  en  Amérique  des  colonies  :  l'nne  était  la 
compagnie  de  Londres ,  l'autre  celle  des  n^ocians  de 
Pljmouih,  de  Bristol  et  de  quelques  autres  villes. 

L'expédition  de  la  compagnie  de  Londres,  qui  devait 
se  rendre  dans  Tile  de  RoanolLe(i),  fut  poussée  vers  le 
nord  par  des  vents  contraires ,  et  arriva  dans  ia  baie  de 
la  Chésapeak  :  elle  en  remonta  le  fleuve  le  plus  méri- 
dional, et  fonda  sur  .ses  bords  la  ville  de  James^Town, 
la  {dus  ancienee  que  les  Anglais  aient  érigée  dans  le 
Nottveaa-^Moiide. 

Les  prcïnin's  étabtissemens  faits  sur  le  continent  fo* 
rent  ensuite  affeimis  par  l'arrivée  de  lord  Delawate(â): 
la  population  s'étendit  de  procbe  en  proche  autour  de 
Jamea-Town  ;  on  protégea  la  culture,  et  particulièrement 
celle  du  tabac  $  les  Bermudes  venaient  d'étredëcouvertes 
dans  r Atlantique  9  de  nouvelles  villes  se  formèrent  aar 
ton^  des  baies  de  la  Chésapeak  et  de  ia  Dekware;  les 
attaques  des  Indiens  furent  repousséet,  et  la  colonie 
n*eut  plus  à  craindre  pour  son  existence. 

Telle  était  la  situation  de  la  Virginie,  lorsque  tes  éta- 
bKssemens  de  la  compagnie  du  Nord  ou  de  Ptymouiii 
commencèrent  à  se  former.  La  contrée  qui  leur  avait  été 
cédée  par  les  lettres-patentes  de  Jacques  1^  était  située 
dans  un  dimat  plus  rigoureux  ;  il  devenait  difficile  Sj 
attirer  des  colons,  et  les  premiers  Européens  qui  s'ex- 

(i)  i6o$. 
(a)  1609. 


(aï) 

pdtrièf^nt  pour  Thabîtar  forint  lèa  puntaips ,  persëcu- 
t^piff  VÉg^ue-angKoane^  vtfogit^s  d*aboi>d  fn  Suksfiy 
m  HoUande ,  el  âutoTMéa  eaauîtft  pav  laoqoes  1^  à  se 
finnr  dans  )es  terres  oQDe^deea  à  la  eompagnie  angfadae^ 
Leur  établissement  se  fit  dans  le  Massachttsett  (i),  «I 
ils  donnèrent  le  nom  de  New-Plymouth  à  leur  première 
irilie.  I>'att'trc(s  dissidena  tea  suivirent,  e«  fiondèrenl  la 
¥ill«  de  Sakm.  On  vit  IbieniAt  de  aouv^ks  oolopies. 
éfîger  ^antrea  villes]  autour  de  la  baie  de  Massacbu<^ 
aefct  (a);  Boston,  Ghaa^lestown ,  DorchealerfRoxbo- 
vounli,  fiaient  fondées,  La  oontinuité  de»  perséeutions 
relîgieuaaa  attirait  sans  eesse  de  nouveaux  habitans ,  e| 
lea  afibeux  ravegea  que  la  p^te^érole  fit  cheai  les  indi» 
gènes  mirent  à  Tabri  ^do  kuvs  attaques  lea  établissomens 
naiasans  d^  Européens  :  ceux««i  purent  s'étendre  rfans 
rîirtécîeitr.  Il  se  forma  dana  k  Masaaehiisect  plusieurs 
aaaociaiioôs  partieul^èios ,  qui  différaient  par  kûrs 
dtgRias  iroligiettx;  elles  so  séparèrent  de  k  familk  pre- 
mière (3)^  ebeftckèvent  dans  ks  terres  voisines  des  éta* 
hUaiemeas  pavfioulkrs ,  et  formèrent  sueoessiveqfient 
eooi^  de  Rhoda^ItlaMl ,  du  Oonnectiout ,  de  New-Hamp- 
sUfe  et  du  Maine^ 

Le  nombre  des  émigrans  qui  se  ^ndaient  d^Angle- 
tervc  en  Amérique  «tait  devenu  «  oqnstdérabk,  que 
(Siarlea  I^^ronlut  j  mettre  des  bornes,  en  soumettant 
otox  qui  voulaient  partir  à  un  serment  de  conformité 

•s 

amc  règks  de  I  egUse  anglicane,  il  est  à  remarquer  que 
OliTÎerGromweK,  pvét  à  ^*embarquer  pour  le  Nouveau- 
11oiu)q.(4)9  fut  retean  en  Angleterre  par  l'ordre  du  roi, 
que  deux  ans  après  il  fit  condamner  à  mort. 

(0  i^^o.  (3)  i636. 

(a)  leSo.  (4)  i638. 


(M) 

Cromweli,  deTeou  <x>nqaéraiit  de  la  Jamaïque  pëti- 
4aiit  son  protectorat,  Toulnt  j  attirer  les  puritains  de 
la  Nouvelie-Angleterre  ;  niais  ce  projet  n'eut  aucune 
suite,  et  lés  religion naires  conservèrent  leurs  premiers 
établîssemens. 

Toute  rAmérique  anglaise  avait  été  paltagée  par 
Jacques  I«r  entre  deux  compagnies  ;  mais  celles-ci  n'é- 
taient encore  parvenues  à  former  d'étaUissemens  que 
dans  la  Virginie  et  dans  les  régions  voisines  de  la  baie 
de  Massachusetts  Charles  I«  sépara  de  la  Virginie  le 
pays  situé  au  nord  du  Potomack  et  de  laChésapeake(i)  : 
il  lé  donna  en  propriété  à  lord  Baltimore,  et  son  fils 
vint  y  fonder  la  {première  colonie  du  Marybnd» 

Après  la  restauration  de  Charles  II ,  les  pays-  situés  an 
midi  de  la  Virginie  furent  donnés' au  duc  d'Albemarle, 
à  lord  Clarendbn ,  à  d'autres  seigneurs  (a).  Leinrs  étar^ 
blissemens  furent  plus  prospères  que  ceux  qui  avdieni 
été  essayés  avant  eux,  et  la  concesûon  qu*ils  obtinieni 
comprit  aussi  la  Géorgie  et  s  étendit  jusqu'à  la  Flo- 
ride. Locke  fut  appelé  à  donner  une  constitution  à  ces 
contrées  (3)  ;  mais  elle  ne  convenait  point  à  leur,  situa- 
tion ,  et  elfe  n'eut  que  dix  années  d'existence» 
.  De  nouveaux  possesseurs  sétàientintraduils  lentre  le 
Marylaud  et  les  états  de  la  Nouvelle-Angleterre  :  les 
Hollandais  établirent  des  colonies  «ur  les  bords  de  la 
rivière  d'Hudsou  ;  ils  fondèrent ,  à  Tehtrée  de  ce  fleuve^ 
la  ville  de  NewrAmsterdam  qui  en  devint  la  captale, 
ili»  remontèrent  le  cours  de  THudaon  jusqu'à  Albaiiy,  et 
revinrent  vers  l'Océan  occuper  d'autres  postes;-  mais  ils 

(i)  x632.  (3)  1670. 

(a)  1603. 


(  a5  ) 

en  forent  dépossédés  en  i664  par  les  .troupes  du  duc 
d'York ,  auquel  ie  roi  d'Angleterre  son  frère  avait  cédé 
ce  territoire.  Les  Anglais  y  en  faisant  attaquer  la  colonie 
hollandaise,,  se  fondaient  sur  le  droit  de  décoùrerte;  et 
en  effet,  Hudson,  un  de  leurs  plus  illustres  navigateurs, 
avait  reconnu  et  remonté  en  1607  le  fleuve  auquel  il 
donna  son  nom;  Les  Hollandais ,  après  avoir  reconquis 
leur  colonie  en  1673,1a  perdirent  définitivement  l'année 
suivante  :  New-Amsterdam  prit  le  nom  de  New-York , 
et  ce  dernier  nom  devint  celui  de  l'état  qui  eâtaujour* 
d'hui  le  plus  étendu ,  le  plus  peuplé,  lé  plus  riche  de  la 
confédération  américaine. 

L'état  de  New-*Jersej  fut  un  démembrement  de  celui 
de  New-York  ;  il  fut.  fondé  après  la  conquête  que  l'An- 
gleterre en  fit. sur  les  Hollandais. 

La  colonie  la  plus  remarquable  par  le  nom  de  son 
fondateur  et  par  les  principes  que  l'on  suivît  dans  son 
établissement,  fut  celle  de  Pensylvanie.  Penn  avait 
obtenu  de  Charles  II  la  concession  du  territoire  (1); 
mais.il  voulut  encore  en  acheter  ta  propriété  des  indi* 
gènes  lorsqu'il  y  conduisit  une  colonie  de  quakers. 
D'autres  sectes  religieuses ,  et  particulièrement  des 
moraveà,  des  ajnabaptlstes,  y«ius  de  Hollande, de Stiède, 
d'Angleterre  j  fournirent  à  ce  pajs'de  nouveauxcolops. 
La  tolérance  devenait  un  des  princdpes  du  gouverné'- 
ment  de  la  colonie;  la  division  des  propriétés  en  facilita 
la  culture  ;  l'établîfiaement  dune  banque  de  crécftt  aidait 
à  solder  les»  acquisitions.  La  ville  de  Philadelphie  ^tait 
fondée;  un  siècle  après,  elle  devint  le  centre  d'une 
grande  puissance,  et  Vindépendance  des  États-Unis  y 
fut  proclamée. 

(i)  1681. 


(  a6) 

Au  nord  diE»  poss^^sîom  «nglaÎMft  ^ui  bordmot 
cotes  orienuloft  d'Amérique  ^s'ëteiidAient^s  étabtisse* 
iiien$  françaia  |  $ur  h$'  rÎTes  du  golfe  et  du  fleuve  Saint- 
liaurent.  Ces  pays  avaient  été  sutfcessiyeiiient  reconnus, 
dès  1  époque  du  règne  de  Ffençois  I<'^  »  pet  le  baron  de 
Lérj  (i) ,  par  Yeraveent  (a),  pUole  florentin ^  et  p«r  le 
capluine  Jacques  Cartier,  de  Saiu^Malo  (3^)  ^  qui  pénétra 
dans  les  genres  de  Canada  y  Hoebelaga  et  Saguenay.  La 
Roque  de  Roberval  construisit  plusieurs  forts  dans  le 
Canada  (4),  et  Fingénieur  français  Alpbonse  (5)  visiia  le 
Labrador,  antérieurement  découvert  par  Cortéréal. 

Après  eux,  les  expéditions  dana  cette  partie  du  nonde 
furent  interrompues  pendant  tin  dean^siède  f  on  les 
reprit  sous  le  règne  de  Henri  UI ,  et  eUes  furent  succes- 
sivement dirigées  par  .Chaton  (6),  Jacques  Noôl  et 
Ravillon  {7}.  La  gueite  de  la  ligué  les  fit  suspendre 
encore,  et  Hfuiri  IV  ayant  rétabli  la  pei%^  chaigea  La 
Rocbe^-Brefton  (9)  d'affermir  et  d'étendre  les  possessions 
françaises  dans  tous  les  lieux  qui  ne  seraient  pas  oceopés 
par  d  autres  états  cbrétiens^.  Une  nouvelle  escadre  fut 
envoyée  sous  les  ordres  de  Mans  (9),.  dans  les  pays  de 
Canada» de  Norue^bega  et  d'Acadie^ dont  8e<M)tDpo6ait 
la  Nouvelle-Finiice.  Champlain  faisait .  partie  de.  cette 
expéditien,  et  il  connue  la  découverte  des.  région» 
voisines  :  on  fonda  la  ville  de  Quâ>eo  (10)^  et  ceUe  de 
Montréal,  et  Ton  s'avança  progvesaivenient  vers  ces 
mers  intérieures  qui  bordent  le  IbutrCanada. 

I^es  français  apprirent  que  de  vastes  contrées  s*éten* 

(i)  i5i8.  (6)  i588. 

(a)  i5a4.  (7)  ï^qi. 

(3)  i534.  (8)  1598. 

(4)  i54o.  (9)  i6o3. 

(5)  i54i.  (10)1608. 


1: 


(  ^7  ) 
datent  au  midi  des  grrads  lacs,  et  ceux  qui  partirent 
pour  les  reconnaître  (i)  découvrirent  les  régioUB  qu'ar- 
rose le  Haut^Mississipi,  et  descendirent  oefleuTe  jusqu'au 
confluent  de  l'Arkansas. 

La  Salle,  qui  snccëdaît  à  Frontenac  dans  le  gouver- 
nement du  Canada,  voulut  suivre  lui-Hiême  les  décou- 
vertes commencées:  H  lioma son  premier  voyage{a) à 
Vembouchure  de  la  rivière  des  Illinois ,  et  le  père  Hen- 
n^in ,  qui  Taccoropagnâit ,  publia  cette  relation.  Dans 
une  seconde  reconnaissance  (3),  il  descendit  jusquà 
lembouchure  du  Mlssissîpi.  La  Salle  vint  former  en 
France  ulie  troisième  expéditiôîn  qui  partit  du  port  de 
La  Rochelle  :  il  voulait  fonder  un  nouvel  établissement 
sur  les  rivages  méridionaux  de  la  Louisiane;  et  lorsqu'il 
eut  pénétré  dans  le  golfe  du  Mexique,  les  vents  ou  les 
courans  le  portèrent  jusque  dans  la  baie  de  Saint-Ber- 
nard (4),  où  il  érigea  le  fort  Saint-Louis ,  et  où  il  tomba 
victime  d'une  conspiration. 

Iberville  reconnut,  quelques  années  après  (5),  les 
régions  situées  sur  lune  et  Vautre  rive  du  Mississipi ; 
mais  les  établissemens  épars  dans  cette  contrée  ne  com- 
mencèrent à  prendre  quelque  importance  qu'à  l'époque 
où  Grozat  -obtint  le  commerce  de  la  Louisiane  (6) ,  et  y 
conduisit  un  certain  nombre  de  famille»  pour  y  fomner 
des  colonies  agricoles.  Ce  n'était  encore  qu'une  faiUe  «t 
passagère  lueur  de  prospérité*  Le  privilège  doB*  CpoïmA 
jouissait  temporairement  fut  cédé,  quelques  aimées 
après  (7) ,  à  la  compagnie  tf  Occident ,  que  Law  avait 


(0  1673.  (5)  1699. 

(a)  1679.  (6)  171». 

(3)  «68t.  (7)  17^7. 

(4)  leSS. 


(3o) 

de  la  côte  MagelUnique.  Les  Taisseaux  le  din|;ài«at 
«D«uice  ters  Tile  de  Pâques  où  ils  auérirent  le  9  avril, 
de  là  vers  les  îles  Sandwich,  et  enfia  sur  les  côtes  nord- 
ouest  d'Amérique,  00  l'on  reconnut,  à  k  date  du 
a3  juin  ,  le  mont  Saint*Elie. 

En  indiquant  la  direction  des  narigatearsi  nous  n'a« 
Yons  point  à  nous  occuper  ici  des  obserrations  de  di« 
verse  nature  qui  furent  faites  dans  la  tiaversée:  ces 
remarques  appartiennent  spécialement  au  récit  du 
voyage  de  La  Pérouse;  mais  nous  ne  pouvons  passer 
sous  silence  les  premiers  malheurs  d'une  expédition 
qui  devait  se  terminer  d'une  manière  si  désastreuse.  La 
reconnaissancei  les  sondages  d!une  nouvelle  baie)*sitnée 
près  du  cap  £'eau^Temps,  occasionnàr«it  la  perte  si 
justement  regrettée,  de  Descures,  des  jeunes  de  La* 
borde,  signalés  par  un  mérite  prématuré  et  par  leur 
union  fraternelle,  de  plusieurs  autres  officiers  et  de 
quinze  hommes  d'équipage,  qui ,  en  traversant  la  passe 
de  la  baie,  furent  entraînés  dans  ses  brisans,  et  engloutis 
par  la  violence  des  vagues.  Ce  lieu  avait  reçu  le  nom  de 
Port  des  Français;  notre  établissement  n'y  fut  marqué 
que  par  un  monument  funéraire. 

Le  3o  juillet  les  de  ux  frégates  reprirent  leur  naviga- 
tion. LaPérousecherchaiiàranger  habitudiementlaooie 
dont  il  ne  se*  tenait  éloigné  que  de  deux  à  trois  Keaes, 
et  quelquefois  moins;  de  miinsère  à  pouvoir  y  prendre 
le  relèvement  de  tous  les  points  principaux;  mais  sans 
déterminer  d'une  manière  continue  tous  les  détails  de 
cette  longue  ligne  de  littoral ,  et  sans  pénétrer  dans  les 
passes  des  divers  archipels  qui.  en  sont  voisvns.  li  ne 
voulait  relâcher  qu'-à  Jilonftercy)  où  les  deux  fr^ga^ies 
qui  avaient  toujours  navigué  de  conserve  arrivèvMit 
le  i5  septembre,  et  il  reouHrla  voile  is  ^ifoyxr  gs^gftet 


(  ^9  ) 
alors  faire  parvenir  en  France  le  recueil  de  toutes  les 
observations  qu'il  avait  faites ,  confia  tous  cesdocumens 
au  jeune  Lesseps  qui  eut  à  traverser  par  terre  tout 
l'ancien  continent  pour  revenir  dans  sa  patrie. 

Nous  allons  le  suivre  dans  son  voyage  autour  du 
monde,  en  nous  bornant  à  rappeler  d'une  manière 
sommaire  la  direction  et  les  circonstances  principales 
de  sa  navigation^  et  nous  nous  arrêterons  plus  spéciale* 
ment  au  voyage  quil  fit  ensuite  à  travers  les  glaces  et 
les  déserts  de  la  Sibérie,  voyage  dont  la  relation  fut 
publiée  en  1790,  deux  années  après  son  retour  en 
France. 

L'expédition  mise  sous  les  ordres  de  La  Pérouse  se 
composait  des  frégates  la  Boussole  ei  [Astrolabe:  la 
seconde  était  commandée  par  de  Langle;  et  Lesseps 
partit  à  bord  de  ce  bâtiment,  en  qualité  d'interprète. 
La  langue  russe  lui  était  familière;  il  l'avait  apprise  à 
Saint-Pétersbourg  où  son  père  était  consul*général  ;  et 
sa  présence  pouvait  être  d'autant  plus  utile  aux  navi-^ 
^teursy  qu'ils  avaient  à  relâcher  successivement,  soit 
en  Amérique  soit  en  Asie,  au*milieu  des  possessions 
russes. 

Le$  deux  frégates ,  armées  à  Brest ,  mirent  à  la  voile 
le  i*^**  août  178S,  toudièrent  à  Madère,  à  Ténériffe,  et 
se  dirigèrent. vers  le  sud-ouest  :  elles  devaient  doubler 
le  <mp  Horn  pour  se  rendre  dans  le  grand  Océan;  On 
observa  dans  cette  traversée  la  position  desilesdeMartin- 
Yaz  et  de  la  Trinité,  et  l'on  relâcha  à  Sainte^Catherlne 
du  Brésil  :  le  cap  Diego  qui  forme  la  pointe  occidentale 
du  détroit  de  Le  Maire  fut  relevé  le  25  janvier  17S6; 
et,  après. avoir.heureusement  dépassé  le  cap  Horn,  les 
navires  se  rendirent  au  Chili  dans  la  baie  de  la  Concep- 
tion, en  reconnaissant  dans  leur  it>ute  quelques  parties 


(30 

dans  la  base  d'Âvatcba  deTantle  port  de  PëtropaiH 
lowski. 

Ce  fut  dans  cette  contrée  que  le  jeune  interprète  de 
l'expédition  put  se  faire  rebaarquer  par  des  services 
habituels.  U  devint  Tintennédiaire  de  toutes  les  com- 
munications de  La  Pérouse  avec  le  lieutenant  Kaboroff, 
commandant  du  port;  et ,  grâce  aux  soins  de  Lesseps 
et  à  l'obligeant  empressement  de  .cet  officier,  les  astro- 
nomes formèrent  à  terre  un  établissement  commode 
pour  leurs  observations,  les  naturatistes  furent  secondés 
dans  leurs  recherches ,  et  entréprirent  une  ascension 
jusqu'au  cratère  du  volcan  le  plus  voisin  de  la  baie 
d'Avatcba  :  aucun  voyageur  ne  les  y  avait  précédés. 

Le  Kamtchatka  dépendait  à  cette  époque  du  gouver- 
nement d'Okotsk;  et  le  colonel  Kaslo£f-Ougrenin  qui  en 
était  chargé  visitait  alors  cette  province  et  voulait  tout 
y  observer,  dans  la  vue  d'améliorer  le  sort  des  habitans. 
Il  vint  à  Pétropaulowski  pendant  le  séjour  de  La  Pé- 
rouse; et  sa  politesse  affectueuse  envers  les  Français, 
dont  il  entendait,  parfaitement  la  langue,  leur  fit  retrou- 
ver, aux  extrémités  de  l'Asie,  tous  les  agrémens  d'une 
société  européenne. 

Huit  jours  après  l'arrivée  des  frégates,  Lesseps  dé- 
couvrit le  malheureux  Ivâschkin ,  dont  les  compagnons 
deCook  avaient  déjà  publié  la  disgrâce.  Ivaschkin ,  exilé 
depuis  plus  de  cinquante  ans,  avait  été  élevé  en  France: 
son  éducation,  sa  figure ainiablè  le  faisaient  alors  t*eniar- 
quer  :  il  devint  page  de  l'impératrice  Elisabeth,  et  offi- 
cier dans  le  ré^ment  des  gardes  Préobajenski  ;  mais  sa 
faveur  fut  passagère,  et  quelques  propos  indiscrets, 
tenus  à  la  fin  d'un  repas  ,de vinrent  la  cause  de  sa  perte  : 
il  fut  dégradé,  reçut  le  knout,  eut  les  i^rin^s  fendues 
et  fut  exilé  au  Kamtchatka.  Pendant  vingt  ans,  Ivaschkin 


(  33.  ) 

fût  traité  avec  une  extrême  rigueur,  et  réduit  à  vivre 
au  milieu  des  Kamtchadales  du  produit  de  ses  pénibles 
oli»sses.  Enfin  son  sort  fut  allégé^  plusieurs  gouver- 
neurs d*Okotsk  intercédèrent  pour  lui;  on  obtint  qu'il 
pût  hâbitei"  une  ville  de  Sibérie;  mais  il  s'était  plié  aux 
mœurs  des  Kamtbhadales ,'  et  il  se  proposait  de  mourir 
an  milieu  d'eux.  Portant  sur  lui  la'  trace  ineffaçable  d'un 
cruel  châtiment,  et  se'voyaht  marqué  du  sceau  des 
crimineU,  it  cherchait  à  se  dérober  aux  regards  des 
étrangers >  et  il  conservait  la  fierté  de  son  caractère:  son 
vidage  était  mutilé,  mais  Thomme  n'était  pas  flétri. 
-  *  Ivaschkin  avait  été. témoin  eh  iy4^  des  obsèques  de 
La  Croyère,  savant  français  qui  avait  fait  partie  des  ex- 
péditions de  Behring  et  de'Tchirikoff:  il  indiqua  le  lieu 
de  son  tombeau ,  et  La  Pérotise  y  fit  graver  sur  cuivre 
répitaphe  suivante  :  «  Ci-git  Louis  de  Lislé  de  La  Croyère, 
«  de  l'académie  royale  des  sciences  de  Paris,  moi^t  en 
tf  r74ï  >  3U  retour  d'une  expédition  faite  par  ordre  du 
«czar  pour  reconnaître  les  côtes  d'i4mérique;  astro- 
«nome  et  géographe,  émule  de  deux  frères  célèbres 
«  dans  les  sciences,  il  mérita  les  regrets  de  sa  patrie. 
«  En  1786,  M.  le  'comte  de  La  Pérouse,'  commandant  les 
«  frégates  du  roi'  la  Boussole  et  PJstralabe,  consacra  sa 
«mémoire,  en  donnant- son  nom  à  une  île,  près '^des 
«  lieux  où  ce  savant  avait  abordé.  » 

Lie  capitaine  Gterke,  chargé  après  la  mort  de  Cook ,  du 
commandement  de  son  expédition ,  était  mort  et  avait 
été  inhumé  en  1779  Jans  la  même  contrée;  La  Pérouse 
fit  également  graver  sur  cuivre  Tiniicription  mise  sur 
son  tombeau;  et  le  gouverneur  d'Okotsk  promit  d'éle- 
ver à  ces  deux  hommes  célèbres  un  monument  plus 
digne  d'etix. 

Nous  arrivons  au  moment  où  Lesseps  doit  se  séparer 

3 


(34) 

de  rezpédition  dont  il  avait  lait  partie  pendant  Tingt 
six  mois.  Ses  aenrices  connne  interprète  n'âaient  ptu9 
aussi  nécessaires,  puisque  les  frégates  allaient  quitter 
les  possessions  russes  pour  se  rendre  dans  les  régions 
équatorîales  :  La  Pérouse  l'expédia  en  France  avec  les 
journaux  de  son  voyage,  et  U  s'en  est  ainsi  exprimé 
dans  sa  relation  :  «  Je  crus  rendre  service  à  ma  patrie,  en 
«procurant  à  AL  de  Lesseps  l'occasion  de  connaître  par 
«  lui-même  les  différentes  provinces  de  l'empire  de  Rus- 
«  sie,  où  vraisemblablement  il  remplacera  un  jour  son 
«  père,  notre  consul-général  à  Pétersbourg,  M.  Kaslofif 
«  médit  obligeamment  qu'il  l'acceptait  pour  fion  aideJe- 
«  camp  jusqu'à  Okotsk,  d'où  il  lui  £uûliterait  les  moyens 
«  de  se  rendre  à  Pétersbourg ,  et  que  des  ce  moment  il 
«  &isait  partie  de  sa  famille»  » 

L'aménité  et  les  qualités  aimables  de  Lesseps  lui 
avaient  promptement  concilié  la  bienveillapcede  M.  Kas- 
loff  :  il  laissait  à  bord  des  deux  frégates  .dç  nombreux 
amis  y  et  La  Pérouse  donna  des  regrets  à  son  départ 
«  Nous  ne  pûmes,  disait-il,  quitter  sans  attendrissement 
•  M.  de  Lesseps,  que  ses  qualités  précieuses  noua  avaient 
«  rendu  cher,  et  que  noua  laissions  sur  une  terre  étran* 
«  gère,  au  moment  d'entreprendre  un  voyage  aussi  bng 
«  que  pénible.  •  Si  nous  rapportons  le  texte  même  de 
ses  paroles ,  c'est  que  le  bon  témoignage  d'un  homme 
illustre  devient  lepreniier  et  le  plus  précieux  de  tous  les 
éloges, 

Lesseps  partit,  le  7  octobre  1787 ,  do  Petropaulowski 
où  l'on  ne  comptait  alors  que  quarante  habitations  :  il 
entreprenait  dans  une  saison  rigoureuse  un  voyage  par 
terre  de  plus  de  quatre  mille  lieues,  et  les  communica- 
tions étaient  alors  très  difficiles.  Il  fallut,  après  avoir 
traversé  le  Kamtchatka  jusqu'à  Bolchqretsk,  attendre 


(35) 

la  saison  du  UaUiage  :  la  caravane  qui  devait  remonter 
vers  le  novd ,  et  parcourir  par  un  très  long  dronit  tous 
les  rivages  de  la  mer  d'Okotsk^  ne  partit  qu'à  la  fin  de 
janvier  1788  :  elle  se  composait  de  trente^cinq  traîneaux, 
conduits  par  des  chiens,  de  Tespèce  des  chiens  de  ber- 
gers-: il  en  fallait  cinq  pour  un  attelage  ordinaire  ;  on 
en  employait  dvt  pour  chaque,  traîneau  de  bagage,  et 
beaucoup  plus  pour  ceux  du  gouverneur  d'Okotsk  et 
de  son  nouvdi  aide-de-camp.  La  fiitigue  et  la  fiiim  en 
firent  bientôt  périr  une  grande  partie:  on  manquait  de 
relais  pour  réparer  cette  perte;  les  survivans  ne  suffi* 
saien  t  plus  qu'à  un  petit  nombre  de  tnrîneaox  ;  et  Lessepa 
ayant  une  mission  à  rem[£r,  reconnut  la  nécessite  de  se 
séparer  d*un  long  cortège  qui  .n*avançail  qt^^avee  peine. 
Il  ne  g^rda  que  les  guides  indispensables,  changea  plu<i 
sieurs  fois  pour  un  attelage  de  rennes  celui  aveo  lequel 
il  était  parti,  et  dut  employer  plusieurs  mois  pour  par- 
courir dans  toute  leur  longueur  le.  Kamtchatka  et  le 
gouvernement  d'Okotsk^  pour  se  rendre  à  Yakoutsk, 
remonter  le  cours  de  U  Lena,  et  arriver  à  Irkoutsk» 
situé  dans  le  voisinage  du  lac  Baïkal. 

Ce  voyageur  profita  de  son  séjour  dans  les  principaux 
lieux  où  il  dut  s'arrêter,  pour  recueillir  de)5  infonna*» 
tions  sur  les  différentes  peuplades  répandues*  dan^  ees^ 
contrées,  sur  les  Kamtchadales,  les  Koriaks>,'le9  Ton* 
gouseà;  et  il  a  enrichi  de  œs  doc&mena  lapeiatton  dei 
son  voyage.  C'est  ainsi  qu'en  parcourant  les  Oêiwgà 
ou  villages  du  Kamtc^tka,  il  décrit  la  forme  des  Yourfes- 
ou  demeures  sou^rraines  qui  éuûent  celles  des  anciens 
habitans,  celles  des  Ma9  ou  cabanes-*  dont  lerparcns 
sont  composées  de  troncs  d'arbres,  couchés  les  uns  sur 
les  autres  et  entrekcés  par  leurs  extrémités ,  celles  des 
balaffm$  pi|  hebilattons  d'été,  élevées  à  quelque  dis<* 

3. 


(  36  ) 

lance,  du  sol  sur  des  poteaux  plantés  dans  la  terre. 
Leaaeps^^n  peignant  la  manière  de  vivre  des  Kamt- 
chadaleSi  rappelle  que  la  racine  de  sarana  leur  tient 
lifeu  de  pain,  quilseotaposeat  avec  de  lail  sauvage  leurs 
boissons  fenuentées^  que  la  poche  des  saumons,  des 
truites,  du  hareng,  du  loup-marin ,  la  chasse  des  rennes, 
des  argalis,  des  renards,  des  loutres,  des  castors,  des 
martres  zibelines,  sont  leurs  principales  occupations. 
Ils  aiment,  dans  leurs  danses,  à  imiter  les  mouvemeos 
des  animaux  sauvages  et  ceux  de  l*ours  surtout:  ils 
représentent  sa  démarche,  ses  jeux,  ses  habitudes ,  les 
mouvemenii  des  petits  autour  de  leur  mère,  leur  agita- 
tion, leur  défense  quand  le  diasseur  les  poursuit. 

La  description  de  Fétat  physique  du  pays ,  de  sa  tem- 
pérature, des  tempêtes,  des  ouragans  auxquels  il  est 
exposé^  des  eaux  thermales  de  Natschivin,  dû.  cours 
d^  rivières,  des  phénomènes  de  plusieurs  volcans,  oc- 
cape  notre  voyageur;  et  souvent  il  mêle  à  ces  analyses 
le  récit  de  quelques  évènemens  propres  à  y  répandre 
plus  d'mtérèt  et  de  variété.  On  peut  citer  au  nombre 
de  ces  aventures  les  plus-  romanesques  celles  de  Be- 
niowski,  aneien  officier  polonais  qui*  avait  servi  en 
i^^saus  les  drapeaux  de  la  confédération  de  Bar  :  il  fut 
{ait  prisonnier  par  les  Russes,  qui  i  envoyèrent  en  Si- 
bérie et  au  Kamtchatka.  On  le  vit  bientôt  paraître  à 
BolcheredL  à  la  tête  d*une  troupe  d'exilés:  il  se  procura 
des  armes,  surprit  la  garnison  et  s'empara  d'un  navire 
à  bord  duquel .  il  s'embarqua.  Les  informations  de  Les- 
seps  ne  vont  pas  plus  loin-;  mais  nous  lisons  dans  les 
voyages  de  Gook  que  Beniowski  laissa  dans  les 
îles  Kuriles  une  partie  ^des  matelots  russes  de  son 
équipage  ,  et  qu'il  se  rendit  dans  l'île  de  Luçon  et  en- 
suite à  Canton  :  là  il  obtint  passage  sur  un  vaisseau 


(  37  ) 
français  qui  retournait  en  Europe;  il  fut  admis  au  ser*^ 
yice  de  France^  et  en  1774 il  gouvernail  leiablisscmeni 
français  de  Madagascar. 

Le  voyage  de  Lesseps  à  travers  les  contrées  que  fré^ 
quenient  les  Koriakset  les  Tongouses  luioflre  rooca.-* 
sion  de  faire  de  nombreuses  remarques  ■sur:ces'tribuS| 
dont  les  unes  sont  sédentaires,  dont  les  autres  sont 
encore  nomades.  Des  troupeaux  de  rennes  sont  leur 
principale  richesse  ;  ces  peuples  y  trouvent  leur  nour- 
riture et  leurs  vétemens;  ils  ont  de  communs  usages  qu» 
tiennent  à  la  similitude  de  leur  situation  dans  l'ordre 
social;  mais  leurs  langues  sont  différentes^;  et  Lesseps 
nous  a  donné  un  vocabulaire  comparatif  d*une  partie 
des  mots  de  leurs  idiomes. 

A  son  a,rrivée  à  Okostk,  il  vit  construire  Jes  deux 
navires  que  Ton  destinait  à  Vexpédition  du  capitaine 
BiUings,  et  il  riQncontra,  quelque  temps  après,  à  ¥a«-d 
koutsk  cet  officier  qui.  avait,  accompagné  Cook  dans  spn 
troisième  voyage  et  que  la  Rusâe  avait  ensuite  attaché 
à  son  service. 

Le  portd'Okotsk.  était  alors  destiné  aux  principales 
relations  qui  s  établissaient  avec,  la  câtè  nord-ouest 
d'Amérique,  pour  la  traite  des  fourrures^  commence 
important  qui  prenait  de  jour; en  jour  une  nouvelle' 
extension.  L'origine  et  les  aocroissemens  de  ce  négoce* 
a t tirèrent  l'attention  de  Lesseps ,  et  il  a  répandu  sur  ee'' 
sujet  d'intéressantes  notions  dans  son  ouvrage  :  il  y  rap< 
pelle  les  progrès  successifs  des  Russes  dans  les  diffé* 
rentes  parties  de  la  Sibérie,  situées  à  Torient  de  la  Lena. 
Les  conquérans  n'y  trouvaient  pas  de  fertiles  campagnes 
à  cultiver:  mais  la  découverte  des  mines  de  la  Sibérie 
occidentale  les  excitait  à  étendre  plus  loin  leurs  i^ech^r*' 
ches  :  ils  étaient  d'ailleurs  attirés  par  i'aboiulance  •  et  la 


(58) 

fiiMsae  des  pelleteries:  on  edimnetiça  des  ^diangvs,  on 
coKstniiflit  des  Ibits ,  on  s'avança  de  proche  en  proche 
jusqu  à  la  mer  d*Okotsk  et  jusqu'au  cours  de  TAnadir. 
L'acquisition  en.  Kamtchatka  vint  augmenter  ce  com- 
merce. Des  lies  inconnues  furent  occupées;  c'étaient 
au  nûdi  les  iles  Kuriles  qui  se  prolongeaient  Ters  celles 
diA  Japon,  et  à  1  orient  les  îles  Aientîennes  qui  s'éten- 
daient  vers  k  pviesqu'ile  d'AlatdLa.  Un  ancien  plan  ma- 
nuscrit des  îles  Kuriles  se  trouvait  dans  les  arcfaÎTes 
d*Okotsk:  il  fut  comnmniîqaé  à  Lesseps,  comme  un 
témoignage  authentique  des  relations  établies  depuis 
loBg-temps  entre  cet  archipel  et  la  côte  d'Asie. 

Le  commerce  de  la  Russie  avec  la  Chine,  dont  Lesseps 
s'est  occupé  également,  remonte  vers  Tannée  1670:  il 
ne  pouvait.se  fsiire  que  par  caravanes,  et  il  futr^u- 
larisé  en  w68^  par  un  premier  traité.  Les  caravanes 
russes  pénétraient  d'abord  jusqu'à  Pékin ,  elles  se  sont 
depuis  arrêtées  sur  les  frontières.  Pour  donner  au  coaî- 
merce  des  deux  élatts  pies  dlmportanee,  Lâ'sseps  jugeait 
qu'il  serait  utile  à  la  Russie  de  faire  partir  dX)kotsk  ou 
du  Kamtditka  des  navires  qin  allassent  directement 
fisûre  leurs  édiaoges  à  CSantèn  ou  k  Maeao. 

Les  observatioBs  <pie  Lesseps  reciteillit  à  Iik^ustk  sur 
les  communications  des  deux  empres  sont  les  dernier» 
développemens  auxquels  il  se  sok  arrêté  dans  sa  re- 
kiion.  En  partant  de  cette  ville  i)  ne  chercha  pkts  qu'à 
poursuivre  son  vojage  avec  rapidité:  un  service  de 
poste  était  établi;  on  en  avait  remis  la  chai;ge  à  des 
exilés,  qui  étaient  tenus  de  pourvoir  chaque  station  dit 
nombre  de  chevaux  nécessaires;  et  Lesseps  remarqua 
plusieurs  fois  la  sévéri^  avec  laquelle  on  punissait  les 
moindres  infractions  de  ces  bannis.  Il  en  renciHitra 
plusieurs  détachemens,  condints  par  des  escortes  rààk- 


(Î9) 
tatres  jinqu'aux  Iftu&  de  leur  e%\l:  on  les  distribuait 
sur  diffërens  points  de  h  Sibérie,  pour  tes  y  attacher 
au  travail  des  mines  ou  à  d'autres  pénibles  emplob. 

Lesseps  avait  à  parcourir  six  mille  verstes  (quinze 
cents  lieues)  y  pour  se  rendre  d'Irkoutsk  à  Sain^Pétets- 
bourg.  B  fit  ce  voyage  en  quarante-deux  jours ,  en  se 
dirigeant  par  les  steppes  de  Barabinskoï,  par'  là  ville 
de  Tomsk  dont  un  Français^  nommé  De  Villeneuve,, 
était  alors  commandant,  par  Tobolsk  qui  venait  d*étre 
la  proie  d'un  incendie,  par  Yecatherinbourg  dans  le 
voisinage  de  laquelle  so^t  des  mines  d*or,  par  Gasâh, 
MakariefF,  Nijeney-Novogorod  et  Moscou.  Toute  cette 
partie  de  la  voûté  à  travers  la  Sibérie  occidentale  et  la 
Russie  d'Europe  avait  déjà  été  décrite  par  plusieurs 
voyageurs,  et  Lesseps  s'est  borné  à  renvoyer  le  lecteur 
à  leurs  relations ,  surtout  à  celle  de  Paltas  :  il  était 
*  impatient  de  revoir  sa  patrie,  et  il  arriva  de  Saint^Pér 
tersbourg  à  Yersailles  le  '  i^  octobre  17B8.  Le  nkéme 
jour  il  futprésentéan  roi  par  le  comte  de  La  Luzerne,  qui 
était  alors  ministre  et  secrétaire  d'état  de  la  marine ,  ei 
Louis  XVI  l'accueillit  avec  un  intérêt  d'autant,  plus  vif 
que  ce  prince  avait  lui-même  tracé  les  instructions  de 
Lm  Pérou^e  :  it  donna  au  jeune  voyageur  un  témoignage 
de  sa  bienveillance,  en  le  nommant  consul  de  France  à 
Gronstadt. 

Peu  de  temps  après  son  retour  en  Europe,  on  y  ap« 
prit  ta  fin  cféplorable  de  M.  de  Langle  et  de  onze  autres 
personnes  de  cette  expédition  qui  furent  massacrées 
comme  lui,  le  11  décembre  1787,  par  les  sauvages  de 
l'ile  de  llaouna  qui  fait  partie  de  larchipei  des  Naviga- 
teur^. Cet  officier  distingué  avait  eu  pour  Lesseps 
l'affectiioii  d'un  père:  une  semblable  perte  lui  inspira 
de  profonds  regrets. 

Cétait  le  second  désastre  de  l'expédition  de  La  Pé* 


(  4o  ) 

rouse»  Les,  nouvelles  que  loo  reçut  de  lui  étaient  adres- 
sées de  Botany-Bay,  sous ,1a  date  .du  26  janvier  17S8;  et 
depuis  ce  temps  il  s'étendit  un  long,  un  étemel  silence 
sur  ses  navigations  ultérieures  :  le  temps  et  la  mort  ont 
tout  dévorée  nous  n'avons  recueilli  que  quajrante  ans 
après ,  par  le  capitaine  Dillon ,  et  par  M.  Dumont*Dur- 
ville^  notre  honorable  collègue,  les  derniers  vestiges  de 
son  naufrage  dans  Tîle  de  Yanicoro. 

Nous  nous  sommes  arrêtés  long-temps  aux  voyages 
qui  signalèrent  la  jeunesse  de  M.  de  Lesseps,  parce 
qu'ils  intéressent  plus  spécialement  la  Société  de  géo- 
graphie, et  qu'ils  sont  devenus,  suivant  le  témoignage 
do  l'auteur  lui-même,  l'époque  la  plus  mémorable  de. sa 
vie.  Depuis  son  retour  ea  Europe,  il  parcourut  la  car- 
rière consulaire,  et  il  y  fut  quelqu^elbb  ,  troublé  par 
les  orages  de  la  révolution  ou  par  les  vicissitudes  de  la 
guerre.  Devenu,  gendre  du  vénérable  Ruffin,  l'un  de 
nos  plus  sa  vans  orientalistes  et.  de  nos  agens  les  plus 
recommandables,  il  le  suivit  à  Cognstantinople,  et  il. y 
partagea  les  dangers  de  nos  .compatriotes,  pendant  la 
durée  de  notre  expédition  d'£gyp«e.  Ses, fonctions  de 
Goixsul-général  en  Russie  furent  suspendues  deux  foisy 
par  la  rupture  de  1807  et  par  .celle  .de  181  a.^  et  il  fut 
nommé  en  181 5  consul-général  à  Lisbonne,  où  il  remplit 
également,  dans  des  circonstances  difficiles,  les  hono- 
rables fonctions  de  chargé  d'affaires*  .    • 

Les  connaissances  de  M.  de  Lesse^  le  mirent-  tou- 
jours à  la  hauteur.de  ses.emiplois  :  .les  agrémens  de  son 
esprit  et  la  bonté  de  son  cçeur  le  firent  rechercher  :  soa 
caractère  fut  noble,  et . sa. conduite  honora,  le^aom.firan- 
çais.  Estimé  de  son  gouverjoieoient^  aimé  daos. les. pays 
où  il  résidait,  il  emporte  les  regrets  des  .hoaunes  de 
bien,  et  la  considération  publique  s'attache  à  sa  mé- 
moire. 


(4i  ) 


■^^" 


EXTRAIT 

DB    DEUX    LETTRES    ADRESSEES   ▲   LA    SOCIETE    DE 
GEOGRAPHIE    PAR    M.    PALLE60IX, 

MUsIoDDaire  français  à  Siam* 

Bangkok ,  capitale  de  Siam ,,  le  a  janvier  i83a. 

Messieurs  9 

J'ai  reçu  avec  ^tisfaction  et  reconuaissaoce  la  lettre 
que  la  Société  ma  fait  Vhonneur  de  madresser  le  8 
juin  i83o. 

Puisque  vous  daignez  m  admettre  au  nombre  de  vos. 
correspondans ,  je  mettrai  tout  le  zèle  po&sible  à  vous 
être,  de  quelque  utilité. 

Je  vous  prie  de  m*adresser  quelques  questions  sur  les 
objets  dont  vous  desirez  le  plus  avoir  connaissance  tou- 
chant les  contrées  que  j'ai  à  parcourir  ,  c'est-à-dire  le 
royaume  de  Siam,  et  les  cinq  petits  états  Laociens  tribu- 
taires  de  Siam. 

A  peine  vient-il  ici  chaque  année  un  navire  de  Syn^ 
capor,  et  ce. royaume  reste  plongé  dans  la  plus  crasse 
ignorance. 

Je  prie  la  Société  de  me  procurer  une  carie  de  Siam,. 
la  meilleure  qu'elle  puisse  trouver,  afin  que  dans,  mes 
fréquens  voyages  je  puisse  découvrir  si  vos  cartes  indi-. 
quent  juste  la.  direction  du  fleuve  ,^  des  rivières ,  et  de& 
montagnes;  car  je  vois  des  erreurs  extrêmes  dans  celles 
que  j*ai  apportées  moi-même. 

J^  prends  la  liberté,  de  vous  envoyer  un,  itinéraire  de 
sept  journées  de  chemin  en  remontant  le  fleuve  Mènam 


(40 

à  partir  de  Juthia  (  dont  le  vrai  nom  est  Outhaja   (|ui 
signifie  lieu  de  délices ,  jardin  délicieux). 

Dépourru  comme  je  le  suis  d'instrumens,  je  n'ai  pas 
pu  mettre  dans  l'observation  et  le  calcul  des  distances 
une  jnstASse  mathématiqfie. 


Sî  Oathaja  (  Juthia) ,  le  i*'  août  i833. 

Messieurs, 

Je  TOUS  écrivis  en  i83a  pour  remercier  la  Société  de 
ce  qu'die  avait  daigné  m'admettre  au  nombre  dé  ses 
correspondans  ;  cette  afinée^^îi,  je  vous  écris  de  nouveau 
non  pas  encore  pour  vous  envoyer  mes  notes,  qui  sont 
trop  en  désordre,  mais  pour  vous  donner  avis  de  mes 
travaux  et  vous  demander  s*iis  vous  seront  agréables» 

i<>  Je  compose  un  dictionnaire  siamois  et  une  gram- 
maire de  cette  làogue*  J'ai  déjà  recueilli  vingt  mille  mots; 
néanmoins  ce  ne  sera  que  dans  trois  ou  quatre  ans  que 
je  serai  à  même  de  tous  Toffrir  ; 

a*  Mon  ministère  ro'appeiant  maintenant  au  Laos ,  je 
ferai  le  même  travail  sur  la  langue  laocienne,  qui,  du 
reste,  a  presque  tous  les  mots  siamois  avec  quelque 
altération  et  une  prononciation  différente; 

S**  Je  fais  aussi  un  vocabulaire  de  la  langue  B&li, 
langue  sacrée  des  Siamois  ; 

4*  J'ai  recueilli  un  bon  nombre  dé  livres  élémentaires 
de  ces  trois  langues,  que  j'aurai  l'honneur  de  vous  iaire 
passer  avec  les  dictionnaires  et  grammaires  ; 

5^  Je  compose  peu-à-peii  une  sorte  de  tableau  physi- 
que, moral  et  politique  des  pays  que  je  parcours  ;  mais 
comme  c'est  un  ouvrage  de  plusieurs  années ,  j'ignore 
quand  il  sera  en  état  de  vous  être  offert;  car  ce  ne  sera 


(43  ) 

qu  après  avoir  mûri  et  corrigé  mes  notes,  que  je  pourrai 
les  Ihrrer  à  votre  curiosité; 

6^  Le  Laos  est  un  pays  inconnu  en  Europe;  or,  je  suis 
sur  le  point  d*y  pénétrer,  et  mon  intention  est  daller  au 
moins  jusqu'à  Vieng  Channe  (i)  située  sur  le  fleuve  du 
Gamboge,  saccagée  parles  Siamois  en  1828,  et  fort  mal 
désignée  dans  nos  cartes  sous  le  nom  de  Langtchang. 
Vieng  Channe  veut  dire  ville  royale  de  la  Lune.  Il  ne 
faut  pas  croire  que  ce  soit  la  capitale  de  tout  le  Laos. 
D'après  les  renseignemens  tirés  des  Laociens  amenés  jen 
captivité  à  Siam  et  établis  à  la  partie  est  du  royaume,  (e 
Laos  est  un  composé  de  huit  ou^dix  petits  états  qui  re- 
lèvent tous ,  les  uns  de  Siam  les  autres  de  Cochinchine. 
Vieng  Channe  est  Tétat  le  plus  considérable  de  tous, 
mais  les  autres  états  ne  dépendent  pas  de  lui  et  lui« 
méine  dépend  du  roi  de  Siam.  La  nation  laocienne  se 
divise  comme  en  trois  tribus PhoungjK.hëo  ^ventreblanc) 
Phoung  dam  (ventre  noir)  Phoung  Kliio  (ventre  vert). 
La  1*^  ne  se  tatoue  pas,  la  a^  se   tatoue  en  noir,  et  la 
troisième  en  vert.  Chaque  tribu  a  son  dialecte  ;  malgré 
cela  les  trois  tribus  peuvent  s'entendre  mutuellement. 
Le  caractère  des  Laociens  est  très  doux,  très  hospitalier. 
On  a  écrit  jadis  qu'il  n*y  avait  pas  de  voleur  parn[iieux; 
cela  pouvait  être  alors  :  car  le  roi  de  Vieng  Channe  pu- 
nissait de  mort  les  vols  les  plus  légers;  mais  depuis,  ses 
sujet»,  poussés  peut-être  par  l'extrême  misère,  se  sont  mis 
à  violer  comme  les  autres  peuplades  qui  l'avoisinent.  Je 
pourrais  vous  donner  d'assez  longs  détafls  sur  eux, 
puisque  j'y  ai  déjà  fait  trois  voyages ,  mais  je  crains  en- 
core qu'il  ne  m'échappe  quelques  erreurs. 

(x)  U  faut  profionc^r  le  ch  comme  /<,  maU  très  adouci  :  channe^ 
prononces  tiamu. 


(44) 

Itinéraire  de  Juthia  à  Xaïnat  (janvier  i83t),  en  re- 
montant le  grandjleuve  appelé Mènam{Mère  des  eaux). 

N'ayant  pas  d'autre  instrument  qu'une  boussole,  je 
me  contentai  de  noter  les  contours  du  fleuve,  et  surtout 
leur  direction,  iè  plus  exactement  que  je  pus.  Je  com- 
mence ritinéraire  à  la  sortie  même  de  Juthia ,  en  re- 
montant la  principale  branche  du  fleuve. 

Direction  « 

du  fleuve* 

O.  O.  N.  Une  liciue  environ.  Alors  on  voit  un  petit 
bras  du  fleuve  à  droite,  dont  nous  retrou- 
verons Touverture  iiu  peu  plus  haut. 

O.  Un  quart  de  lieue.  Les  deux  bords  du  fleuve 

garnis  de  bambous  et  parsemés  .de  cabanes 
isolées. 

O.  O.  N.  Un  quart  de  lieue.  Vue  d^immenses  cam- 
pagnes. 

O.  i/a  N.    Un  quart  de  lieue. 

O.  O.  N.  Un  demi-quart  de  lieue.  Village  appelé  Tuk- 
Farang,  c'est-à-dire  Édifice  européen.  Il  pa« 
raît  qu'il  y  avait  là  autrefois  uu  village  chré- 
tien ^  composé  en  partie  d'Européens. 

N.  O.  Un. demi-quart  de  lieue.  Viliage  appelé  Ma- 

hàpbrâm,    c'est-à-dire  Grand^Bracbmane. 

Là  sont  les  ruines  d'un  grand  coHège  fondé 

.     parles  évéques  français  établis  à  Juthia. 

O.  O.  N.      Un  quart  de  lieue.  Là ,  à  gauche,  s'ouvre  un 

I  gros  bras  du  fleuve  qui  va  s'y  rejoindre  à 

six  lieues  au-dessous  de  Juthia.  Là  aussi  le 
fleuve  forme  une  petite  île  d'environ  cent 
toises  de  longueur. 


ï 


\ 


(45) 

N.  N.  O.  Une  demi-lieue.  Petit  bras  qui  remonte  à 
droite.  On  y  voit  un  village  chinois  appelé 
Bàn-Hoûa-Taphân. 

N.N.O.  1/2  0.  Trois  quarts  de  lieue.  A  droite,  villages 
siamois.  Une  douane.  Campagnes  de  riz^  Les 
bords  du 'fleuve  s'élèvent  insensiblement. 
On  commence  à  trouver  çà  et  là  des  bancs 
de  sable  où  les  barques  ont' de  la  peine  à 
passer  à  cause  du  peu  d  ean. 

N.  G.  Un  quart  de  lieue. 

N.  N.  O.  Un  quart  de  lieue.  A  droite ,  Bàn«N6n  (vil- 
lage des  vers). 

N.  N.  E.     Un  demi-quart  de  lieue.  Cabanes  isolées. 

N.E.  «  Un  demi-quart  de  lieue.  Cabanes  isolées  à 
droite  et  à  gauche.  Le  fleuve  bordé  de 
bambous. 

0.  Une  demi*lieue. 

N.  N.  O.      Un  quart  de  lieue.  Petite  ile. 

N.  0.  Une  demi-^lieue.  A  droite ,  village  ;  à  gauche, 

petit  bras  du  fleuve  courant  au  midi. 

N,  Une  demi'lieue. 

N.  N,  O.  Une  demi-lieue.  A  droite ,  petit  bras  qui 
court  vers  Juthia. 

N.  Un  demi*quart  de  lieue.  Gros  bras  qui  re- 

monte à  droite. 

N.  O.  Un  quart  de  lieue.  A  gauche,  petit  bras  qui 

remonte  à  la  ville  nommée  Hang-Thông. 
Campagnes  de  riz. 

N.  E.  Un  demi-quart  de  Jieue. 

N.  N.  E.  Un  quart  et  demi  de  lieue.  Cabanes  à  droite 
et  à  gauche. 

R.  Un  demi-quart  de  lieue. 

N.  Une  demi-lieue. 


(46)    . 

N.  N.  IL  Un  qaart  de  Heuc  PMit  bns  à  gauche  eoa- 
rmt  an  S.-0. 

N.  N.  O.     Un  qnan  de  ficoe. 

O.  O.  N.      Une  deau^Iieve. 

N.  Un  c|nart  etdcmidelieiie. 

N.  N.  O,  Une doBt-fiene.  Adroite,  1ms dn flenve  ijui 
femonie  an  nord.  Cilww  isolées.  Point  de 
bambons.  l^iUage  garni  d'âne  espèce  den>- 
sean  grâe  et  fort  âevé. 

N.N.i/aO.  Une  dend-liene. 

N.N.O.i/aN.  Trois  qnarts  de  lieoe.  Nombreoses  et- 
banes  à  droite  et  à  gancbe. 

TX.  N.  O.  Trois  quarts  de  liene.  mile  appelée  ffin^ 
tbèng  (qneoe  dTor);  die  na  gnère  que 
i,5oo  babitans,  mais  c'est  le  siège  Jun 
gooTemenr  assez  puissant.  Depois  Jatliii  à 
cette  Tille,  les  litagcs  se  sont  âerés  insea- 
sibknent  d'environ  lo  pieib  de  banteor. 
Le  terrain  j  est  très  sablonneux,  et  onn*y 
trouve  d'argile  qu*à  la  profandetir  June 
vingtaine  de  pieds.  A  f  extréniiié  de  la  vilk) 
à  gaudic^est  un  petit  bras  qui  remonte,  dit- 
on,  jusqu'à  Xainit(  dont  fanai  à  parier). 

N.  E.  Un  qoaurt  de  liene.  Bsnc  de  sable.  A  gauche, 

pagode  remarquable  pnr  une  sup«be  plan- 
tation de  manguiers  bien  alignés,  diose  in- 
finimnat  rare  à  Siam.  A  rertmnité  do  con- 
tonr,  à  droite,  Ban^Kèo (village  du  verre], 
composé  de  pris  de  oentbmillcs  chinoises 
et  dix  familles  HsmtW'ifi,  Ce  vilage  est  sar 
une  pointe  de  terre  terminée  par  un  im- 
mense banc  de  sable  A  droite,  passé  le 
village,  gros  bras  qui  court  au  midi  et 


(47) 

rentre  dans  le  fleuve  à  Julhîa*  Plantations 
de  caunes  à  sacre. 

N.  N.  O.  Une  demi-lieue*  Â  droite,  Bàn-Hôm  (village 
odoriférant).  Là  et  dans  les  villages  voisins^ 
on  cultive  beaucoup  de  cannes  à  sucre,  dont 
on  évapore  le  suc  qu'on  réduit  en  petits 
gâteaux  ronds. 

N.  E.  Un  quart  de  lieue. 

N.  Une  demi-lieue    à  gauche |  village   appelé 

Talàt-Krout  (marché  des  cailloux).  A  droite, 
village  appelé  Tôu-Phô  (village  des  peu- 
pliers). 

N.  N.  O.     Trois  quarts  de  lieue. 

N.  N.  E.      Une  demi-lieue.  A  gauche ,  village  des  Cailr 

loux.  C  est  là  que  les  bancs  de  sable  com- 
mencent à  devenir  des  bancs  de  cailloux. 
Là  aussi,  les  rivages  élevés  sont  couverts  de 
broussailles  y  et  on  ne  jouit  plus  que  très 
rarement  de  la  belle  vue:  des  campagnes  de 
riz.  On  remarque  aussi  çà  et  là,  dans  les 
plaines,  d antiques  palmiers,  comme  jetés 
au  hasard  et  $an$  aUgnement. 

N.  Trois  quarts  de  lieue.  A  droite^  petit  bras 

presque  à  sec.  Village  4|i  Ghatiet  du  Croco- 
.  dile  qui  se  battent. 

N.  £•  Un  quart  de  lieue.  Cabanes  disséminées  sur 

les  rives. 

N.  Une  dem^i-lieue.  Village   du  Crocodile  qui 

pousse  des  cris. 

N.  N.  O.     Une  demi-lieue.  Nombreux  villages  malais. 

N.  O.  Une  demi-lieue  un  quart.  Ile  de  200  toises 

de  longueur  environ. 

N.  Un  quart  de  lieue. 


(48) 

N.  O.  Un  tiers  de  lieue. 

n.  N.  O.      Une  demi-lieue.  A  gauche,  village  siamois. 

N.  E.  Trois  quarts  de  lieue.  Bras  presque  à  sec  à 

droite. 

N.  N.  E.     Une  demi-lieue. 

N.  O.  Un  quart  de  lieue.  Les  rivages  commencent 

à  être  garnb  d'arbustes  et  bambous  sau- 
vages. .        . 

N.  N.  E.  Un  quart  de  lieue.VilIage  du  Sable  ;  à  gauche^ 
village  du  Bétel.  Le  fleuve  très  profond, 
étroit  et  très  poissonneux.  Beaucoup)  de 
crocodiles.  Pays  presque  inculte. 

N.  N.  O.     Un  tiers  de  lieue. 

N.  E.  Troisquarts  de  lieue.  Yne  claire  d'une  chaîne 

de  montagnes  situées  à  1*E.  et  qui  court 
'  N.  E.  Leur  distance  estimée  approximati?&- 
-ment  à  huit  lieues.  Montant  sur  le  rivage, 
on  aperçoit  peu  de  champs  de  riz ,  mais  une 
quantité  de  petits  bois  fermés  seulement 
d'arbustes  épineux. 

N.  O.  Une  demi  «lieue.  Village  de  l*Eau  rapide. 

N.  Trois  quarts  de  lieue.  Là  on  rencontre  une 

ville  laooienne,  bâtie  sur  les  ruines  d'une 
ancienne  ville  '  siamoise  appelée  Muang- 
Phrôm  (  ville  des  Archanges  ).  J'ai  visité  ces 
ruines,  qui  ne  consistent  qu'en  quelques 
pagodes  et  une  longue  enceinte  carrée  d'un 
mur  qui  est  détruit.  Ces  Laociens,  amenés 
en  captivité  au  nombre  d'environ  deux 
mille,  ont  un  gouverneur  qui  leur  fait 
febriquer  de  la  chaux  pour  le  service  du 
roi  de  Siam.  Une  chose  qui  décèle  les  mœurs 
douces  et  hospitalières  de  ces  Laociens, 


(49) 
c  est  qu'ils  ont  fait  un  radeau  muni  d*un 
toit  et  amarré  au  bord  du  fleuve  pour  servir 
d*asile  aux  voyageurs,  exemple    peut-être 
unique  dans  tout  le  royaume  de  Siam. 

N.  Un  tiers  de  lieue. 

Ni  O.  Une  demi-lieue.  Cabanes  isolées  et  beaucoup 

plus  rares. 

N.  N.  E.       Trois  quarts  de  lieue.   A  gauche,    village 
Tête  du  désert  (commencement  du  désert). 

O.  O.  N.      Trois  quarts  de  lieue;  on  voit  déjà  les  traces 
du  tigre  sur  le  rivage;  vastes  forêts  à  gauche. 

0.  O.  N^      Un  quart  de  lieue. 

N.  O.  Une  demi-lieue,  village  pégouan. 

N.  N.  E.     Une  demi-lieue;  à  droite  le  fleuve  forme  une 

branche  qui  court  au  sud-est  et  vient  se  ré- 
unira lui  à  l'extrémité  sud  deJuthia.Un  peu 
au-dessus  de  cet  embranchement  est  une 
petite  ville  appelée  Embouchure  du  village 
des  Jujubiers  ;  là  se  trouve  une  grande  fa- 
brique d'arak,  il  y  a  un  mandarin  chinois 
pour  gouverneur,  et  la  population,  presque 
toute  chinoise,  peut  se  montera  deux  mille 
âmes. 

N.  N.  O.     Trois  quarts  de  lieue.  Désert.  Bambous  3au- 

vages. 

N.  O.  Un  quart  de  lieue.   V 

N.  Un  tiers  de  lieue,      f    Presque  inhabité. 

O.  O.  M.      Un  quart  de  lieue.   1   Bambous  sauvages. 

O.  Un  tiers  de  lieue,     j 

N.  N-  O.      Une  demi*lieue;  village  des  Buffles. 

N.  O.  Trois  quarts  de  lieue  ;  cabanes  isolées. 

N.  Une  demi- lieue;  village  de  TÂsyle ,   à  droite 

et  à  gauche. 

4 


(5o) 

N.  M.  O.     Trois  quarts  de  lieue.  Campagnes  de  Riz. 

N.  N.  O.      Un  tiers  de  lieue. 

O.  Un  quart  de  lieue. 

N.  N.  O.  Une  demi  lieue.  Rivage  ëlevë.  Le  terrain 
change  d'aspect,  il  est  mêlé  de  grains  de 
mine  de  fer  en  quantité. 

N.  N.  O.      Un  tiers  de  lieue.  Désert. 

N.  O.  Une  demi-lieue.  Le  fleuve  fort  étroit  et  par- 

semé  de  bancs  de  cailloux.  Là  commence 
une  ville  appelée  Muang-In  (ville  des  prin- 
ces des  anges)  laocienne  et  siamoise,  d'une 
longueur  interminable,  mais  composée  de 
cabanes  assez  clairsemées.  On  évalue  le 
nombre  des  Laociens  à  mille,  et  celui  des 
Chinois  et  des  Siamois  à  deux  mille.  Il  y  a  là 
un  mandarin  siamois,  ils  sont  laboureurs  et 
cultivent  aussi  le  bétel  et  le  cotonnier.  Le 
fleuve  y  est  extrêmement  poissonneux  :  dans 
un  certain  endroit,  il  est  si  rapide  que  ma 
petite  barque  à  trois  grandes  rames  ne  pou- 
vait pas  monter. 

N.  Une  demi-lieue.  Immense  banc  de  sable.  Le 

vrai  lit  du  fleuve  très  resserré,  ayant  tout 
au  plus  vingt  pieds  de  largeur. 

N.  N.  O.      Trois  quarts  de  lieue.  Suite  de  MuangJn^ 
partie  Siamoise;  deux  petites  iles. 

N.  Une  demi-lieue.  Suite  de  Mu«ng-In  ;  parde 

Laodenne. 
N.  N.  E.      Un  quart  de  lieue.  Suite  de  Muang-In  ;  partie 

Laocienne. 
N/N.  O.     Trois  quarts  de  lieue.  Qésiari:. 
N.  1/2  O.    Une  demi-lieue.  Absolument  désert.  Croco- 


(  5i  ) 

diles  noiobrauiK  dans  le  fleuve.  Singes  et 
paons  sur  le  rivage. 

N.  O.  Trois  quarts  de  lieue.  Arbres  chargés  de 

gros  pélicans  qui  nagent  par  troupes  sur  le 
fleuve  sans  presque  senfuir  à  lapprocbe  du 
voyageur.  Déaert. 

N.  N,  E.      Un  quart  de  lieue^  Quelques  cabanes  éparses. 

0.  Une  demi-lieue.  Désert.  Bambous  sauvages. 

N.  Trois  quarts  de  lieue,  Le  fleuve  rapide.  Banc 

de  sable.  D'un  coup  de  filet  nous  prenons 
un  crocodile  qui  nous  échappe.  Le  poisson 
e&t  si  abondant  qu'il  saute  dans  ma  barque. 

N%  N,  0.     Une  demiJieue.  Village  du  Cheval  à  droite. 
Grande  plantation  de  banauîers. 

N,  Trois  quarts  de  lieue.  Désert.   Aspect  sau- 

vage des  rives, 

N.  N.  O*     Un  tiers  de  lieue.  Coinniencent  les  grands 

arbres  des  hautes  forêts.  Arbres  résineux 
d*un  port  inagnifique  dont  on  tire  une  es- 
pèce de  vernis  incopnu  en  Europe. 

O.  O,  N.      Une     demi-lieue.   Village     des    cotonniers 

(arbres)  ;  j'ignore  le  nom  de  ce  grand  ^rbre 
qui)  presque  sans  feuillage,  porte  une  quan- 
tité de  grosses  gousses  remplies  d'un  duvet 
fort  semblable  au  co^ou^  maia  inférieur  à 
celui  du  cotonnier  arbuste.  A  gauch'e^village 
des  Trois-Rois  situé  presquau  pied  de  la 
première  colline  quon  rencontre  et  qui 
termine  la  grande  plaine  de  Siam  que  j  es- 
time avoir  cinquante    lieues   de   longueur 
et  quarante  dans  $a  plus  graBde  largeur, 
La  colline  des  Trois-Rois  est  bien  boisée  ei 
c'est  dans  les  forêu  des  environs  qu'on 

4. 


(5.) 

fabrique  avec  la  rësime  des  gros  arbres  les 
torches  dont  on  se  sert  ici  en  guise  de 
chandelles» 

]^.0.  lia  M. Trois  quarts  de  lieue.  Rivages  déserts. 

N.  N.  O.      Un  tiers  de  lieue. 

N.  Une  demi-lieue.  On  commence  à  rencontrer 

de  petites  roches  dans  le  lit  du  fleuve,  et 
le  terrain  de  la  rive  est  presque  tout  com- 
posé de  globules  ferrugineux. 

N.  O.  Une  lieue  ;  village  des  Cannes  à  sucre,  à  gau- 

che. L'inondation  annuelle  et  qu'on  peut 
appeler  générale  n'arrive  pas  ordinairement 
jusqu'à  ces  terres  élevées,  non  plus  qu'aux 
autres  villages  en  montant  vers  le  nord; 
il  arrive  cependant  certaines  années  que 
des  pluies  extraordinaires  occasionnent 
des  inondations  passagères,  quoique  le 
rivage  ait  plus  de  quarante  pieds  au  dessus 
du  niveau  ordinaire  du  fleuve. 

O.  O.  N.      Trois  quarts  de  lieue  ;  village  à  droite  et  à 

gauche. 

N.  O.  Une  demi-lieue.  Rivages  droits  et  escarpés, 

minés  par  la  violence  des  eaux  dans  lasai- 
son  des  pluies. 

S.  O.  Trois  quarts  de  lieue.  Vue  d'une  multitude 

de  collines  éloignées  du  fleuve  d'environ 
quatre  lieues. 

O.  Une  demi-lieue;  village  à  gauche,  cabanes 

éparses ,  rivages  rocailleux ,  bancs  de  cail- 
loux. 

S.  Un  tiers  de  lieue  ;  désert. 

O.  Une  demi-lieue;  désert. 

N.0. 1/2  N. Trois  quarts  de  lieue.  Là  commence  une 


(53) 

▼ilie  appelée  Xaï-Nàt  (rivages  magnifiques 
ou   majestueux);  les  habitatis  fabriquent 
des  torches,  cultivent  le  bétel  et  le  riz.  Il 
j  a  un  mandarin  ou  gouverneur. 
N.  O.  Une  demi-lieue.  Suite  de  la  ville  de  Xaï-Nàt 

des  deux  côtés  du  fleuve.  J'évalue  les  habi- 
tans  tout  au  plus  à  i,5oo,  Siamois,  Chi- 
nois ,  Laociens.  A  l'extrémité  de  la  ville, 
grande  pagode  royale  antique,  décorée  de 
figures  et  statues  fort  curieuses.  Un  peu 
au  dessus  de  la  ville,  à  gauche,  débouche 
dans  le  fleuve  un  canal  sablonneux  que  je 
trouvai  à  sec.  Sa  direction  est  au  N.  O.  et 
il  va  aboutir  de  nouveau  au  fleuve  à  Ten- 
droit  où  se  trouve  une  ville  appelée  La- 
is bonne  Savan  (comédie  du  ciel).  Un  peu 
au  dessus  de  Xaï-Nât,  ^st  une  yille  chinoise 
appelée  Thà  Soiing  (c'est-à-dire  rive  haute) 
où  sont  établies  des  forges  dirigées  par  les 
Chinois.  On  y  travaille  le  fer  qu'on  fouille 
dans  les  environs  et  qu'on  y  transporte  à 
dos  de  buffle  et  d'éléphant.  J'aurais  voulu 
pousser  ma  course  à  plus  de  douze  jour- 
nées au  nord  ;  mais  mes  conducteurs,  aux- 
quels une  si  longue  promenade  était  bien 
loin  de  faire  plaisir,  prirent  le  parti  de  se 
dire  malades  ;  et  à  mon  grand  regret ,  il  me 
fallut  redescendre  ce  fleuve  que  j'aurais 
désiré  suivre  jusqu'à  sa  source  s'il  m'eût 
été  possible. 


(54) 


!■  I   I    II       ■■■■ 


•^.^^m^mt^aim^k^f^^m^-^   >   «    I       fi»^*^A*w^^— ^*»*fct—*i«*^w>^»<«*itdfc<.J>« 


ITINÉRAIRE 

DB  LA  CANBB  ▲  GANDIB  PAR  RÉTHIMO, 
BT  DB  GANDIB  A  LA  GANBB  , 

Eu  revenant  par  Gortyne,  les  monastères  d'Assomatos , 

d'Arcadi  et  Réthimo. 


Cet  itinéraire  serait  un  des  plus  utiles  à  ravancement  de  ia  géo- 
grapliie,  si  le  voyageur  avait  pu  indiquer,  comme  dans  le  précédent, 
à  la  suite  des  distances  observées  avec  tant  de  soin ,  les  différentes 
aireft  de  veut  de  la  boussoie^  C'est  un  regret  tjue  noos  devons  expri- 
mer id ,  afin  que  l'auteur  et  ceux  qui  nous  adrem^tont  comme  lai 
des  docamens  puissent  nous  les  envoyer  encore  plus  complets.  Néan- 
moins» nous  devons  beaucoup  remercier  Pauteur  du  zèle  qu'il  a 
montré  dans  cette  description  détaillée  de  la  route  qu'il  a  faite.  Il 
serait  à  désirer  que  notre  recueil  fût  rempli  de  renseignemens  de 
cette  natnre. 

Noaa  avons  chertfaé  à  reproduire  ici  le  texte  même  afin  de  ne  pas 
changer  la  valeur  des  expressitma» 

h.    m. 

De  la  Ornée  aux  Salines  y  fond  du  golfe  de  la 
Sude ,  toujours  en  plaine,  (i)  4^ 

On  côtoie  la  mer,  on  arrive  auprès  d*une  tour.        3o 

On  suit  une  chaussée  vénitienne ^  on  rencontre 
encore  deux  tours  ^  on  arrive  à  unefontaine,  4^ 

(AS  minutes  de  là,  on  eât  près  d'une  qua- 
trième îour;  on  domine  la  rade.  iS  minutes  après 
on  perd  k  rade  ou  golfe  de  la  Sude  de  vue  ,  et 
on  esc  au  haut  de  la  montée  en  5  minutes). 

De  \di fontaine  à  la  fin  de  la  montée.  aS 

A  reporter.  .  •  •  .     2  aS 

(i)  On  laisse  à  droite  les  jolis  villages  de  Nerochori  et  Tztkorlaria, 
en  face  des  salines. 


(55) 

■   m. 

D* autre  part 2    -a 5 

(D'ici  on  se  rend  à  un  Paleo-eastro  qui  est  à 
gauche  en  allant  à  Rethimo.  On  suppose  que  ce 
sont  les  ruines  de  Minoa.  ) 

On  descend,  et  i*on  découvre  un  très  beau 
pays  :  c'est  la  province  dC Apocororm.  On  ren- 
contre deitx  chapelles  du  moyen  âge  y  en  ruines. 

Du  commencement  de  la  descente  à  la  2*  cha- 
pelle. 40 

On  est  alors  dans  un  vallon  délicieux ,  où  huit 
à  dix  sources  prennent  naissance  sous  les  pas  des 
voyageurs  ;  quelques-unes  sont  assez  fortes  pour 
faire  aller  un  moulin  à  leur  naissance.  On  a,  à 
droite,  Pémonia,  Offres (i);  en  face,  à  environ 
unelieue,le  joli  village  de  Néo-chorio.  A  une  lieue 
dePémonia,  sur  la  droite,  il  existe  un  reste  de 
clmteaufort  nomme  Kilio-mourou{ycSi\e  mesures); 
à  gauche,  or^  a  Armenous^  Katzoufriana^tx  plus 
bas  Kalipes.  (2) 

Pour  traverser  ce  vallon  et  arriver  à  Néo- 
chorio.  4^ 


^  reporter.  ....     3  45 

(i)  Ces  viliagctf,  ainsi  que  ceux  de  MeUdomet  Nipot^  sont  sur  la 
carte  Lapie  éTidemment  U-op  yers  le  sud. 

(a)  La  carte  présente  ici  des  erreurs  et  des  oublis.  Le  nom  de 
Xéitzoufnana  est  porté  comme  Caffonpiana;  et  w^rhs  Amienous ,  elle' 
indique  un  autre  village  sous  le  nom  de  Calsoussina,  qui  n*existe  pas. 
C'est  une  confusion,  et  ce  village ,  par  sa  ressemblance  avec  Kat- 
zoafîianayest  sans  doute  le  même.  Vers  la  hauteur,  des  villages  qn^on 
nomme  Gimras,  GaMlathori ,  Fàmos^  ne  sont  pas  indiqués»  Vers  la 
mer,  on  a  indiqué  sous  le  nom  d'Mgremnot  un  village  qui  n'existe 
pas.  Egremnos  en  grec  signifie  Champ  stériit,  aride. 


(56) 

h.      m. 

D^ autre  part 3  4^ 

On  s  engage  dans  un  horrible  chemin  pier- 
reux, et  Ton  monte  (vue  magnifique)  pendant  sS 

On  redescend ,  on  rencontre  un  kan  détruit^  et 
Ton  arrive  à  une /ontaine  (eau  excellente).  4^ 

Peu  après  on  traverse  un  ruisseau.  Le  pays  est 
d'un  fort  joli  aspect ,  mais  le  chemin  est  mauvais. 
On  suit  le  ruisseau  tout  bordé  de  lauriers-roses. 
On  voit  peu  après  de  très  jolis  metoki  (  métairies, 
maisons  de  campagne)  sur  la  hauteur  à  droite;  on 
traverse  de  nouveau  le  ruisseau,  ce  quon  fait  phi- 
sieurs  fois.  A  gauche,  on  voit  les  restes  d'un  très 
grand  mais  très  ancien  monastère.  On  arrive  au 
moulin. 

Depuis  la  fontainejusqu  au  moulin  de  Camara, 
qui  est  sur  la  gauche.  4^ 

Le  pays  qu'on  découvre  sur  la  droite  est  tou- 
jours ravissant;  on  continue  à  voir  Offres,  Meli* 
doniy  Nipos,  On  traverse  encore  plusieurs  fois 
le  ruisseau.  A  gauche,  on  voit  les  villages  de 
Calamiti  el  Sopoli(^i),  On  arrive  au  château  {y é- 
nitien)  J!Armyro,  flanqué  de  quatre  tours.  Tout 
près  est  nue  fontaine  ;  mais  elle  manque  d'eau 
pendant  les  mois  de  juillet,  août,  septembre  et 
quelquefois  octobre.  A  côté  de  cette  fontaine 
dont  l'eau    est   excellente,   surgit  une   source 


A  reporter.  ....     54^ 

(i)  Ces  denx  villages  ne  sont  pas  même  indiqués  sar  la  carte. 
Parmi  les  villages  oubliés  sont  Proca/ma ,  Cabatha,  FUîpo,  Maàti, 
Calanîzta ,  Caridi, Les  autres ,  quoique  nommés,  ne  sont  pas  toujours 
bien  placés  :  c'est  un  défaut  commun  à  tontes  les  cartes  qui  ne  sont 
pas  le  résultat  d*une  triangulation. 


(57)       • 

h.      m. 

D^autre  part.  ....     S  4<> 
abondante,  et  qui  fait  aller  un  moulin;  mais  cette 
eau  est  saumâtre,  et  elle  purge.  On  trouve,  ici 
un  poste  d'Albanais  et  on  peut  s*y  arrêter.  (Jr- 
myro  veut  dire  eau  salëe.  ) 

Du  moulin  de  Camara  à  jirmyro  (  le  château)         3o 

On  se  dirige  vers  la  mer.  De  lajbntainek  la  plage.         1 5 

On  longe  la  plage  sur  un  très  beau  sable,  et 
on  arrive  à  un  pont  cassé.  i      1 5 

Pendant  le  trajet,  qui  est  de  la  largeur  du 
golfe  d'Armyro ,  on  traverse  cinq  ou  six  torrens 
qui  vont  se  jeter  dans  la  mer,  et  qui  en  hiver 
sont  très  dangereux.  On  voit  sur  la  colline  à 
droite ,  à  distance  d'environ  une  lieue ,  plusieurs 
^villages  tels  que  Arcouifena^  Drammiuy  Filakiy 
Castello;  un  peu  au-delà  du  pont  cassé,  est 
Episcopi,  (i) 

Du  pont  cassé  (où  Ton  traverse  la  rivière  à 
gué  )  à  la  tour  de  Caraca.  no 

Il  faut  descendre  de  cheval,  à  cause  du  mau- 
vais chemin,  5  minutes  avant  d'arriver  à  cette 
tour,  et  ne  remonter  que  5  minutes  après. 

On  côtoie  la  mer  par  un  mauvais  chemin,  on 
monte  et  on  descend  plusieurs  fois  ;  après  avoir 
laissé  deux  tours  à  gauche,  on  arrive,  en  descen- 
dant, sur  le  bord  de  la  mer;  on  trouve  là  une 
chapelle  grecque  ruinée j  tout  près  de  laquelle 
est  un  puit\  dont  Teau,  quoique  à  3o  ou  4o 

A  ^porter.  .  .TTT^ 

(i)  FiUiki  est  indiqué  sur  la  carte  comme  Plaki.  Episcopi,  qui  est 
ponrtont  un  assez  grand  village,  est  omis  ainsi  que  Gaidaropoli, 
Jktouri,  Kabamanero,  Priné.  —  Yerani  est  sur  la  carte  Reyani, 


•       (  58  ) 

h.     m. 

D* autre  part.  ....     8    » 
pieds  au-dessous  du  niveau  de  la  mer,  est  fort 
bonoe. 

De  la  tour  de  Caraca  au  puits.  ^o 

On  monte  rapidement  ;  on  trouve  ensuite  un 
pont  sur  un  ruisseau  très  encaisse  ;  peu  après  on 
découvre  Réthimo.  3o' 

De  là  à  un  autre  pont*  a5 

Ce  pont  est  encore  plus  encaissé  que  le  pré- 
cédent. Il  a  double  rang  d  arches  comme  le  pont 
du  Gard. 

De  ce  pont  à  Rethimo,  où  Ton  arrive  en  sui- 
vant la  plage.  5o 

De  la  Canée  à  Réthimo.  lo  a5 

Nota.  On  ne  peut  guère  aller  coucher  de 
la  Canée  à  Réthimo^  parce  que  les  portes  ne 
s'ouvrent  à  la  Canée  qu'au  lever  du  soleil  et  se 
ferment  à  Rethimo  dès  qu'il  se  couche.  Comme 
le  chemin  est  fiitigant,  il  faut  compter  2  ou  3 
heures  de  repos,  ce  qui  ferait  i3  heures;  à  moins 
que  les  jours  ne  soient  fort  longs  (on  peut  pour- 
tant gagner  2  heures  en  alkut  bon  train),  il  £aiut 
coucher  en  route;  alors  on  s'arrête  dans  les  vil- 
lages de  NéO'chorio  ou  ai  Offris;  on  peut  encore 
demander  asile  au  monastère  de  ^^^ 

De  Rethimo  à  Candie. 

On  suit  le  bord  de  la  mer  sur  le  sable,  ou  Ton 
traverse  le  village  de  Péréuolia,  qui  lui-même 
longe  le  rivage.  Jusqu'à  la  fin  du  village.  ^^ 


  reporter,  ....     » 


»5 


(  59) 

11.       m. 

D'autre  pan:  ....  «  2K 
On  traverse  une  belle  plaine  marécageuse, 
coupée  de  sept  torrens  qui  se  jettent  dans  la 
mer  et  rendent  cette  route  dangereuse  en  hi« 
ver.  On  rencontre  plusieurs  puits*  La  plaine  est 
riche,  mais  peu  cultivée.  A  gauche  est  la  mer , 
à  droite ,  une  colline  sur  laquelle  on  voit  plu-* 
sieurs  beaux  villages.  Cette  colline  appartient  à 
la  belle  province  de  MUopotamos  ^  très  riche  en 
oliviers,  (i) 

De  la  fin  de Pérepolia  jusqu'à  la  fin  de  \apiaine»      i   35 
On  monte,  et  Ton  traverse  un  joli  pays  agreste, 
où  Ton  trouve  un  ou  deux  moulins  abandonnés  ; 
on  redescend  dans  un  raisin  où  il  7  a  un  torrenU  4^ 

On  remonte,  et  quand  on  est  sur  la  hauteuri 
ou  découvre  la  province  de  Milopotamos ,  dont 
la  vue  est  admirable,  et  où  les  oliviers  sont 
comme  une  forêt.  Quand  on  commence  à  redes* 
cendre, il  faut  mettre  pied  à  terre, car  le  terrain 
étant  en  terre  glaise  la  descente  ^st  très  mau- 
vaise, et  les  chevaux  glissent  continuellement. 
On  arrive  à  un  ruisseau  auprès  duquel  est  un 
puits.  5o 

De  ce  puits  au  village  de  Pérama*  25 

A  5  minutes  de  là,  on  traverse  la  rivière  de 
Pérama,  auprès  d*un  pont  auquel  il  manque  une 
arche.  Tout  près  du  pont,  sur  le  bord  de  la  ri- 
vière, on  rencontré  une  fontaine  d'excellente 
eau.  On  traverse  plusieurs  fois  la  môme  rivière , 

A  reporter.  ....     355 
(  I  )  Plusieurs  de  ces  TiUages  manquenit  sur  ia  carte. 


(6n) 

h.      m. 

D* autre  part.  ....     3  55 
et  après  avoir  franchi  une  montagne  on  arrive  au 
joli  village  de  Daphnidès. 

De  Pérama  à  Daphnides,  i  20 

(Avant  d*étre  à  Daphnides,  sur  la  gauche,  on 
voit  le  village  de  Mélidordy  auprès  duquel  se 
trouve  une  grotte  fort  remarquable  ). 

On  traverse  encore  plusieurs  fois  le  ruisseau, 
et  On  arrive  à  une  fontaine  délicieuse  ombragée 
par  des  platanes.  20 

Pour  monter  de  cette  fontaine  au  village  de 
Carasso.  (i)  5 

( Si  Ion  ne  veut  pas  coucher  à  Carasso ,  on 
continue  sa  route  en  plaine,  la  montée  et  la  des- 
cente de  Carasso  étant  très  fatigante.  ) 

Au  sortir  de  Carasso,  forte  descente  qu'il  est 
prudent  de  faire  à  pied.  i5 

On  traverse  le  torrent  et  on  arrive  à  un  joli . 
ruisseau.  a  5 

A  5  minutes  de  là  on  trouve  un  puits.  Ce  pas- 
sage se  nomme  Clephsinia^  du  nom  d'un  village 
qui  est  tout  près ,  sur  la  droite ,  en  allant  vers 
Candie.  3o 

Un  autre  puits.  A  deux  pas  de  là,  un  joli  ruis- 
seau ombragé  de  beaux  platanes.  Ou  pourrait 
faire  là  une  halte  pour  un  repas;  mais  ces  ruis- 
seaux n'ont  souvent  point  d'eau  pendant  les  trois 
oii  quatre  mois  d'été. 

De  ce  ruisseau  à  la  fontaine  de  Cama-Oglou,         4^ 

A  reporter 6  ^o 

(i)  Camsso  efit  indiqué  sur  la  carte  comme  Lassos. 


(  6i  ) 

h.      m. 

D^ autre  part 6  3o 

Cette  fontaine  est  de  toute  beauté  ;  elle  est  om- 
bragée de  beaux  arbres,  et  toujours  fort  abon- 
dante: c*estdoncla  meilleure  halte  de  la  route. 

De  la  fontaine  au  commencement  de  la  mon- 
tée qui  conduit  à  Damasta.  5o 

Durée  de  la  montée,  qu'il  faut  faire  en  grande 
partie  à  pied ,  car  le  pavé  est  de  marbre  ;  toute 
la  montagne  étant  une  carrière  de  marbre  blanc 
très  beau.  20 

De  Damasta,  par  une  horrible  route,  on  ar- 
rive presque  au  sommet  du  mont  Strombolo^ 
d*où  l'on  aperçoit  Candie  et  la  pleine  mer.  2  25 

Ou  descend  fort  rapidement  le  Strombolo,  et 
on  s'arrête,  pour  faire  souffler  les  chevaux,  à  un 
kan  où  se  trouve  une  bonne  fontaine.  Ce  lieu  se 
nomme  Sèn^ili.  (i)  i 

De  Servili  à  Candie ,  toujours  en  plaine.  i  3o 

De  Réthimo  à  Candie,  -  i3  35 

Comme  on  ne  peut  pas  faire  cette  course  en 
un  jour,  on  peut  coucher  à  Daphnidès  ou  à  Ca- 
rasso ,  même  à  Clephsinia.  On  pourrait  bien  aller 
jusqu'à  Damasta,  mais  c'est  un  village  misérable. 
Quelquefois  on  ppusse  jusqu'à  Servili  ^  et  le  len- 
demain matin  de  bonne  heure  on  est  à  Candie. 

Pour  aller  de  Réthimo  à  Candie ,  on  prend 
quelquefois  la  route  de  Melidord^  qui  se  trouve 
avant  d'arriver  à  Daphnidès.  Dans  ce  cas,  on  tra- 
verse le  joli  village  de  Fhodélès  ou  Fodétes.  La 
route  n'est  pas  plus  longue ,  mais  encore  plus 
mauvaise  que  celle  de  Damasta. 

(  I)  A  c6té  de  Servili;  la  carte  indique  un  Daphmdès  qui  n'éxttte  pas. 


(6a) 
De  Candie  au  Labyrinthe. 


h.     m 


La  route  directe  est  : 

m 

De  Candie  à  Daphnidès.  3  3o 
De  Daphnidès  à  Aya  Barbara  (  on  écrit  indif^ 

féremment  jijraoxx  ftajria^  sainte),  i  55 

D*Âja  Barbara  à  jifos  Deea  (  les  dix  ^ints).  % 
D'Ayo&  Deçà  (voir  ci -après)  au  Lafyrintkey  eo 

traversant  les  ruines  de  Gartjms.  i  lo 

gis 

La  route-  suiyante  quoique  plus  longue^  est 
plus  intéressante. 

De  Candie  au  métoki  de  Cemia^Oglou  (i),  où 
il  y  a  une  excellente  fontaine.  ^o 

Quelques  minutes  après  on  est  sur  les  ruines 
de  Gnosscj  dont  il  ne  reste  que  quelques  murailles 
de  construction  romaine» 

(  On  voit  sur  la  hauteur  à  droite ,  un  village 
nommé  par  les  Grecs  Fortessa,  C'est  ce  village 
dont  les  Turcs  ont  été  maîtres  pendant  presque 
tout  le  siège  de  Candie.) 

Du  métoki  de  Cania-Oglou  à  Macridico.  i5 

On  voit  ici  des  grottes  assez  profondes ,  ayant 
servi  à  des  sépultures,  deGnosse  sans  doute. 

Embranchement  du  chemin  qui  conduit  à 
Chersonèse.  lo 

On  laisse  un  pont  à  gauche,  on  suit  le  ruis- 
seau et  on  arrive  à  un  moulin.  5 


A  reporter.  ....     i  lo 

(i)  Ce  Cania-Oglou  était  un  des  plus  riches  agas  de  Tile,  qui  a 
fait  pluûenrs  constructions  d'utilité  publique. 


(63  ) 


m. 


D* autre  part  ....     i    lo 
Peu  après  on  trayerse  le  ruisseau;  on  laisse  à 
droite  un  moulin.  Sur  la  hauteur  à  droite,  on 
distingue  les  ruines,  Oii  voit  de  là  Taqueduc  qui. 
conduit  les  eaux  à  Candie,  (i)  lo 

Campagne  aride  en  montant  pendant  55 

On  descend  jusquà  Cato-Archanès  (bas  Ar- 
chanès).  i5 

Commencement  d*un  joli  vallon  un  peu  res- 
serré. On  arrive  à  Ârchanès,  où  Ton  récolte  d'ex- 
cellent vin.  3o 

Jusqu'à  la  fin  du  terrain  cultivé.  3o 

On  descend  jusqu'à  une  jivière  (  terrain  $ans 
culture)  I 

(Au  milieu  de  la  descente  on  trouve  un  ruis- 
seau.) 

De  la  rivière  à  Kanli-^CasteL  {%)  3o 

C'est  une  très  ancienne  forteresse  qui  entou<- 
rait  un  rocher.  Il  y  a  des  murs  encore  en  bon 
état ,  et  la  position  de  cette  fortei^esse ,  d'où  Ton 
a  une  belle  vue,  est  faite  pour  piquer  la  curiosité. 

Au-dessous  du  fort  est  un  village  à  quelques 
minutes  duquel  il  y  a  une  excellente  fontaine  où 
Ton  est  très  bien  pour  une  halte. 

De  Kanli-Castel  on  arrive  en  descendant  à  une 
rivière.  ^5 


A  reporter,  ....     5  25 

(i)  À  So  minutes  de  là  se  trooTC  on  village  nommé  Silamùs^  qui 
n'est  pas  indiqué  dans  la  carte. 

(i)  KatiUfCaatéi,  qui  signifie  Giàteau  du  sang,  est  indiqué  sur  la 
carte  couHiie  (3am-Gaslel. 


(64) 

h.     m. 

U autre  part.  ....  5  25 
De  la  rivière  qu*on  traverse,  à  Daphnidès.  (i)  35 
De  Daphnidès  à  Venerata.  20 

En  i^scendant ,  on  trouve  à  quelques  minutes 
deux  jolies  fontaines  de  bonne  eau. 

De  Yenerata  à  Arieniki (a) ,  quoq  peut  laisser 
un  peu  sur  la  droite.  20 

La  route  passe  auprès  d*une  église  grecque 
détruite  ;  on  traverse  un  ruisseau.  5 

On  monte  par  une  route  ennuyeuse  et  aride 
pendant  5o 

On  arrive  à  Ayos-Thomas  (3)  après  avoir  tra- 
versé un  ruisseau.  20 

Ce  village  est  fort,  intéressant,  non-seulement 
parla  culture  des  cerisesdont  on  exporte  plusieurs 
bateaux  pour  TEgypte ,  mais  encore  par  sa  po- 
sition. Le  rocher  sur  lequel  était  situé  le  village 
a  été  partagé  par  un  tremblement  de  terre,  et 
des  tombeaux  taillés  dans  le  roc  se  trouvent  ren- 
versés çà  et  là.  Us  sont  fort  grands,  et,  quoique 
tides  maintenant ,  leur  forme  est  faite  pùur  ex* 
citer  les  recherches  des  archéologues. 

D'Ayos-Thomas  à  Megali-Vrissù  20 

On  arrive  à  un  point  culminant  où  Ton  aper- 
çoit la  mer  de  Ljrbie.  On  distingue  Tile  de  Goze,         ^5 
On  rencontre  un  puits.  20 

A  reporter 9    * 

(t)  Il  y  a  ici  confusion  sur  la  carte.  Elle  nomme  ce  yillage  Ctat^ 
Téménos.  Il  y  a  aux  enyirons  de  Daphnidès  plusieurs  yillages  qu'elle 
n'indique  pas. 

(a)  Ce  village  n'est  pas  indiqué  sur  la  carte. 

(3)  j4j'os'  Thomas  est  uoramé  sur  la  carte  duiel-'BQmfiteio. 


(65  ) 


m. 


ff  autre  part y  .  » 

On  passe  auprès  d'un  cimetière  turc  dont  on 
ne  Toit  le  village  que  5  minutes  après.  D'ici  on 
découvre  les  fertiles  plaines  de  Messara.  Ce  vil- 
lage est  CatO'Mouliana.  (i)  $ 
Fontaine  maintenant  sans  eau.  }5 
On  laisse  à  gRuche  Prépéliana  (a),  et  Ton  arrive 
à  une  jolie  fontaine  (  bonne  eau  ).                  '                20 

On  arrive  à  un.  embranchement  de  route  :  à 
droite  on  va  à  Gortyne ,  à  gauche  à  Ayos-Deca. 
I^a  distance  est  la  même.  i5 

Si  Ton  va  à  Ayos*Deca^  on  soit  !ô  Ht  d'un  tor- 
rent, et  si  Fon.Ta  à  Gortyne,  on  longe  Taqueduc 
qui  conduisait  les  eaux  à  Gortyne.  Le  torrent  est 
très  encaissé  et  d'un  effet  très  pittoresque. 

D'Ayofi-Dcca  à  Métropoli.  rS 

D'Ayo's-Deca  à  Métropoli,  là  terre  est  couverte 
de  débris,  et  le  dessin  qii  en  a  donné  Tournefort 
est  encore  exact  :  il  doit  y  avoir  eu  peu  de  chan- 
geniens  dans  ces  ruines.  En  général ,  à  quelques 
colonne^  de  granit  près,  on  ne  trouve  aucun 
vestige  demonumens  helléniques  ;  toutes  les  con- 
structions étaient  romaines ,  c'est-à-dire  en  bri- 
ques y  pierre  et  ciment.  Il- existe  vingt-cinq  ou 
ti*ente  colonnes  de  granit  qu*iï  serait  facile  d  em- 
barquer^  si  on  pouvait  lès  utiliser  pour  quelque 
monument  en  Europe,  a  Àniheloussa,  i5 

A  reporter.  •  .  .  .  lo  45 


1  •« 


(i)  Cato-Mouliana  et  Pano¥nouUana  n'çxi«tent  pas  sur  la  carte,  à 
moina  que  ce  ne  soit  MugUa;  maia  aloxs  il  est  mal  placé. 

(1)  *Pre99lUma  n'est  pas  sar  la  carte. 


5 


(66) 

h.     ■. 

D^ autre  part.  .  •  .  .  lo  4^ 
D*AinbeIoussa^  qui  est  un  fort  joli  village ,  à 

l'entrée  du  Labyrinthe.  io 

•  .'  1  .  ■-■  .  •  

Ainsi,  pour  aUer  de  Candie  au  labyrinthe  éti 
TÎsitant  Archanès,  Kanli'Castôt  et  Aym'Deùn\ 
on  met  •        ii  a5 


jy Archanès  on  peut.aljep  k-AyosThemmsim^ 
passer  par  Qaphpifj^s  qAi'<on  biase.  alors  à  droite;, 
mais  VesseqQel^e^t  d^  YOtf:-^4lV<rCaste2;  >;  '.    '  '> 

On  peut  très  bien  couchitr.  k\\Aroà(MS},:^k^ 
Daphnide^f  à  ^os'rThQoiaii^^  ki,Ayoi*{^eca,  er  à^ 
Ambelo{iss€L,  Tp.us.iÇ4f^.vi(Ug^9tO0rëh(t  qneiqaes 
ressourqes.  '^fouH/^Cpis^Jci  co^ia«dana*loiué  Jo 
Crète,  il  faut  por|ter  ^^ec  soî  30»i  lit  ectun«  cato-^ 
une  contenant  provisions  oti  diiAioins.dapàÎB'^f 
et  quelques  ustensiles  de  cuisine.  p*i}illeur&,'.qa 
est  parfaitement  bjen  accueilli  partout.    ..:  ,     ^    , 

Si  Ton  veut  ajler  par  la  route jd.i^e(?|Q,.qpj^e;qjt 
très  bien  coucher  à.  Ambeloussa  ;  Je.IeQdeQUÛp^. . 
de  grand  matin ^  voir  le  Z«Âj^r/«^A^  et,,yei.qi^rj<^,, 
ner  coucher  à  Candie,  < ,.,..«».. 

Le  Labyrinthe  est  à-peu-près  coxnm^  |*a,décçU. 
Tournefortj  il  n  j  a  eu  que  peu  ^lebpul^ep^.;,.    , 
on  s*y  proiqène  maintenant  sans  ficelje,  .p<frj:€^.,   . 
qu*on    a   pour    guide  d^s  Grecf  qi^i  opt  fait .  . 

Pendant    la   révolution    leur    retraite  de  cettf^ 
caverne,  (i) 

(i)  J^ai  trouve  plusieurs  fois  le  nombre  1700,  qui  est  de  la  vbÛb 
de  Toamefort;  le  nom  d*Jmbriei,  son  dessinateur;  les  noms  de  Sa- 
9arjy  Maikieu  Dumas  ,  etc. ,  et  une  foule  d'autres  indiqués  par  Tovr* 
nefort  on  écrits  depuis  sa  tishe. 


J 


(«7) 

Dm  jLabyrinthe  à  Béthimo, 

-■■•'' 

Par  Assomatos  et  Arcadi. 

D'Ambelou^spi  pn  prend  la  direçtjw  d^  1?  ï^r»  < 
On  laissfi  ^g^uch,^  Jje^TÎjlagfis  4\4licamyRobia{i) 
jusqu'à  upe  foiltam^  dgi  yiij^ge  ^  Çof)4rianq  (a),         49 

Petit  village  de  Miris  (3).  ,       ï:5; 

On  rencontre  le  Letbé ,  mais  pn  ne  je  traverse 

pas.  .  .  ,  .•.,,•!'.•     •.•'•"•  •       î<"  •   : 

(De  rmHre^PtéjiPUîVQÎt «^  %e  d^ .^oi.  Ifi  vil^^..  ,      ,. 
lage  de  Petro-Kephalé.)  ..  .  -,  ;>     ^v    ..  '      .       . 

On  sej/i^igjf^  ik»  pea  d^  Le|f^:,,^ue  T^n  ne-,       : 
irpuve  à. ,..  .  t      '^^ 

:,0n  passe  sous  l'arche  d'un  aqueduc.  .•  «.    •       .5 

3  ou  4  minutçjs  ap^è&,  an  toit  sur  §a  droite  le , 
joli  vil%e»^e'fi6yv5£W^;  la;i<»i«pagp<9[  e&t  d^  pjqj^  j 
riches  et  des  plus  belles.  /;     r'^y    ,.r\ 

On  tr^]i{$;W(WWîi|^^>f4yi^v^^^^^^^     mUÂMST  y  i 
leLethé.  z^»  M^i./fod..  «îW 

On  en  traverse  une  autre.  .^,;m  »,:,,»  ao 

De  lVtf^.^P^€du?tetKw.Voit4r^i^^^  "') 

La  plains  «st  magnifiques  Ete  kpyièr^À7M«»fe'»l  s .  :  ?  20 

,t)e  Thibaki,  qui  est  à  peu  de  distance  de  la  j,^  r . , 
mer,  on  se  dirige  y^^çs  la  n¥>ntag«el*9  0n)|ï}Qiil*'ve  >  n( \ 
np  raisseau.  .iM>Tiî# 

(  i).  I^oj^ra  n'est  p^9  «^.Ifi.^aige. 

(9)  Caporiana  est  sur  la  carte  CtuteUNuovo, 

(8)  Jtf/Mr'il''«érpJMia«rfa€Mrte;  -  ••   /-  •.•!'>•■.    :••■>  '.J  m} 

(4)  Alj'o-Triada  ou  Hayia^Triada  ^  qui  ^  gt^ee,  vëiR '^re  6ftil|t<è- 
Trinité ,  est  indiqué  sur  la  carteQ^Hiatini^  Hûdykifià.  Il  ;f  4 1^6n  uii^^ea 
de  coufôHiihë;' W(àti^'|<ell|i))#OtfY«^)ft  Iès'4oia]|i$>  dHt  !ét4r'd^héjr't)ar 
despersonnesiipicKmiMÎlcgVM^  ^-'- '  '' ';  •••'i   ''*^'i''        '   '"  '^•- 

5, 


(68) 

•  »  b.      m. 

D^autre  part 3  lo 

tJn  autre.  25 

On.'CommeDce  à  monter  ;  on  arrive  à  Clima^i).        lo 
On  peut  se  rentfre  directement  cl*Anibeloussa 

à  Clima^  et  Ton  abrégerait  d*une  heure;  mais  il 

vaut  mieux  passer  par  Thibaki,  à  cause  du  beau 

chemin. 

On  arrive  à  la  fin  tle  la  montée.  sS 

En  commençant  à  descendre,  on    trouve  à 

a  minutes  une  fontafaie,  et  à  i6  minutes  une 

autre  plus  abondante. 

Du  commencement  de   la  descente  jusqu'à 

"Salla  (a).  i5 

Fontaine.  3o 

Un  ruisseau  à  la  fin  de  la  descente  (3).  lo 

On  remonte  pendant  io^imn«iies  ^  et  on  est  à 

Vasiliako  (4).  lo 

De  Yiisiliakb  à  Apoiouto  ,  où  l'on  trouve  une 

eau  abondante.  20 

"Fontaine.  lo 

On  c6nt6tirfie  le  mont  liktf  qo'oii  à  à  droite.  «^ 

En  face  du  torrent  qili  descend  de  cette  mon- 

tagne.  35 

On  continue  à  descendre ^  et  on  traverse  ce 

titrent.  i5 

On  monte  pendant  quelque  temps,  puis  on 

descend.  Du  torrent  à  la  fin  de  la  descente.  35 

A  reporter.  ....     7  10 

•1  .     •    '     >  .  '  . 

(i)  La  carte  indique  la  rivière  oarmwÊnm.ClinuitiamatitAiist^m- 
di^ne  pas  le  Yillage  de  (Uûha, 
{%)  N^est  pas  indiqué  sur  U  carte. 

(3)  On  voit  le  village  de  Plataaa ,  non  indiqué  «orla  carte. 

(4)  Non  indiqué ,  quoique  assez  grand  village 


.(«9) 

B.         B^ 

» 

D^ autre  part 7   lo 

On  traverse  un  ruisseau.  3o 

On  arrive  à  Kisarèon  Cryo-VryssL  5 

On  rencon  tre  un  ruisseau  ;  on  le  côtoie  pendan  t  i  S 

On  le  quitte,  et  Ton  parcourt  un  des  plus 
beaux  vallons  de  Tile,  très  boisé  et  produisant 
des  fruits  de  toute  espèce. 

On  arrive  au  monastère  à*Assomatos.  5q 

Du  monastère  on  prend,  à  droite,  un  chemin 
escarpé  à  travers  un  bois  de  châtaigniers,  pres- 
que toujours  montant  et  descendant.,  On  trouve 
une  fontaine  dont  on  dit  que  les  eatux  soi^t 
bonnes  pour  la  gravelle*  60 

On  descend  jusqu'à  un  ravin,  puis  on  remonte^ 
et  on  trouve  une  sui^erhe  fontaine  très  ombra- 
gée et  propre  à  une  halte.  3o 

On  continue  à  monter  pendant  10 

Là  on  quitte  le  chemin ,  et  on  prend  à  droite 
un  sentier  escarpé,  et  Ton  monte  pendant  5 

De  là  (  où  se  trouve  la  fin  de  la  montée  )  au 
monastère  Hijrcadi,  i^. 

Ce  monastère,  dans  une  position  moins  agréa* 
ble  que  celui  d'Assomatos ,  mais  pourtant  fort 
pittoresque,  est  très  riche.  On  7  trouve  un  loge- 
ment convenable  et  des  ressources  en  provisions. 
Pour  aller  du  village  d'Ambeloussa  à  Arcadi,  la 
route  est  trop  fatigante  ;  il  vaudrait  mieux  s'ar- 
rêter à  Assomatos.  On  est  passablement  à  Apo- 
doulo ,  et  on  peut  s'y  arrêter  en  partant  au  mi- 
lieu du  jour  du  Labyrinthe. 


A  reporter  .   .  .  .  .11  20 


D.     m 

*.     D^ autre  part ii  20 

.    On  descend  d*Arcadi  en  se  dirigeant  vers  le 

nord.  On  traverse  un  pont  sur  ui).  ruisseau.  10 

On  rencontre  wnejqntaine  bien  ombragée.  a5 

De  la  fontaine  à  Amnatos,  i5 

D*Amnatos  à  une  rivière.  55 

a  I 

On  arrive  à  PigiL  20 

On  côtoie  un  ruisseau  qu*on  traverseau  bout  de        5 
On  rencontre  un  puits.  i5 

On  se  trouve  assez  près  de  la  mer;  on  traverse 
deux,  ou  trois  des  torrens  dont  j'ai  déjà  parte 
dans  Titinéraire  de  Kéthimo  à  Candie ,  et  on 
arrive  au  commencement  des  jardins  de  Rèthimo 
ou  village  de  Péréualta,  qui  en  grec  signifie  jardin.         ^5 

Du  eônimencenient  dés  jardins  à  Rèthimo^ 
soit  qu'on  suive  la  rue  du  village  ou  la  pfage.  25 


•  m  t 


D*Âmbeloussa  à  RétMmo  par  Assoniatos  et 
Arcadi.  i4  35 


•) 


En  partant  de  bonne  heure  d*Ambeloussa  ,  on  peut^ 
en  faisant  une  petite  halte  à  Thibakiy  aller  déjeuner  à 
Apodouloy  5  35    j 

Et  aller  coucher  au  monastère  4lAs-  >      8  5o 

somcUos.  3   i5   ) 

D'Assomatos  on  va  déjeuner  à  Ar-  \ 

cadi.  2  3o    '     5  45 

Et  on  se  rend  à  Réthimo  en  3   1 5    J 


i4  35 


Comme  on  arrive  de  bonne  heure  à  Réthiixio ,  on 
pçut  en  partir  encore  le  soir,  et  aller  coucher  ^  soit  à 


(.71  ) 
Are^itipotUô  ou  Â  Episcopi^le  Tendemain  on  se  rend 
à'\à  Vahée, 

"'^  lâaià^è  vënî  de  tèti^é  soufflant  tous  les  soirs,  on  peut 
à'Rëthîhio^  Jbuef  une  barque  qui  en  quelques'  heures , 
p^vfrTtt^'què  là  mer  hé  soit  pas  forte  ,  vous  conduit  au 
(RiKidJdii  golfè^  de  I.i  Sude.  De  là  à  la  Canée ,  il  faut  une 
h^îtrit  et  demie  â  pied. 

Otf'biëà  on  d^i^bairque  au  château  de  la  Sude,  et,  en 
se' faisant,  de  là,  porter  au  lazàreth,  qui  est  en  face, 
on  arrive  en  trois  heures,  à  pied,  à  la  Canée  par  le' pays 
pittoresque  de  PAcràtyrL 

f  *  » 

:  EXPÉDITION  MERCANTILE 

•     •         •    '•  •     *   .  ■ 

'       (ël^^ait'  dii  jô^mMl  dei»  Uifsîôns  éçangiéqàës.) 

Un  passage  di^  jomnal  de  (^rah;^;^  3tow^ , ^içproduit 
par  le  Journal  asiatique,  renfefjçae  leç  di^^ils  ^uiyaçs  sur 
un  voyage  entrepris  .  dernic^remeni;  da.nsî  l'intérieur  dç 
l'Afrique  méridionale ,  par  deux  néggcii^ns  de  la  ville  dju 
Cap,  MM.  Hume  et  Mallon.  (x) 

Ils  quittèrent  Lattakou  au  mo^s  de  juin  i83a,  çtapr^ 
avoir  traversé  la  rivière  Lampoupo,^  qui  seje^e  dans  1^ 
baie  de  Delagoa,  à  quelque  distance  plus  loin  que  Iq 
dernier  point  atteint  par  M.  Whittle,  ils  se  dirigèrent  s^ 
l'ouest,  et  longèrent  pendant  neuf  jours  leNacongo,qui 
est  une  branche  du  Lampoupo.  De  là,  après  huit  jours  de 

(x)  A  leur  arrivée  en  Afrique,  les  derniers  missionnaires  français 
partis  pool'  ce  pays  ont  eu  une  entrevue  avec  M.  Hume ,  et  ont  reçu 
àt  lui  de»  renteiipiemens  prédeax  sur  le  pays  qu*il  a  paroouru. 


marche  au  nord,  ils  atteignirent  les  JBa-K^s^  tribu  de 
Béckouanas,  et  à  deux  journées  plus  au  nord,  ils  trou- 
yèrent  les  Manguetos ,  autre  tribu  de  Béchouanas ,  habi- 
tant un  pays  coupé  par  de  nombreuses  coltines,  possé- 
dant beaucoup  de  gros  et  de  menu  bétail,  et  cultivant 
du  blé  en  abondance.  Arrivés  à  ce  point  de  leur  voyage, 
ayant  suspendu  à  midi  un  perpendicule,  ils  trouvèrent 
que  Tombre  qu'il  projetait  au  nord  était  presque  in»per- 
eeptible  ;  d'où  l'on  peut  inférer  qu'ils  n'étaient  pas  loin 
du  tropique. 

Après  avoir  achevé  dans  ce  pays  leur  cargaison  d*i- 
voire,  ils  revinrent  sur  leurs  pas ,  en  prenant  la  direction 
sud,. et  arrivèrent,  après  seize  journées  démarche,  à  la 
rivière  du  Loup,  visitée  auparavant  par  M.  Moffat.  Cinq 
jours  après,  ils  étaient  dans  le  pays  habité  par  le  chef 
Sobiquao,  et  douze  jours  plus  tard  ils  étaient  de  retour 
au  Kouroumaii.  Les  mœurs  des  tribus  qu'ils  ont  ren- 
contrées sur  leur  route  sont  eu.  général  celles  des  Be- 
chouanas.  Le  pays  est  plat,  couvert  de  bois  et  de  pâtura- 
ges, mais  mal  arrosé.  Le  gibier  y  abonde,  surtout  les 
girafes,  dont  ces  messieurs  ont  vu  des  centaines  à-la- 
fois.  Ils  ont  trouvé  chez  les  Manguetos  (ou  Bamanque- 
tos)  quelques  articles  de  manufacture  portugaise,  que 
les  indigènes  s'étaient  sans  doute  procurés  sur  la  côte 
/le  Mosambique  ou  à  la  baie  de  Delagoa.  Anciennement 
il  parait  qu'il  se  faisait  "un  grand  commerce  d'ivoire 
entre  la  tribu  des  Maloquins  (probablement  les  mêmes 
que  les  Baquins)  et  les  colonies  du  nord  de  la  mer. 


(73) 


troisieue  section. 


Actes  de  la  Société^ 


VROCBS-VERBÀtlX   DES    SBANCBS. 

I 

Séance  du  /\  juillet  i834* 

Le  procès- verbal  delà  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  comte  de  Montalivet,  intendant  général  delà 
liste  civile,  annonce  qu*il  vient  d  autoriser  une  nouvelle 
souscription  des  Bibliothèques  de  la  couronne  au  But- 
letîn  de  la  Société  ainsi  qu  a  son  recueil  de  Voyages  et 
de  Mémoires.  La  Commission  vote  des  remerciroens  à 
M.  le  comte  de  Montalivet. 

M.  le  docteur  Keumont,  de  Florence,  remercie  la 
Société,  dont  il  vient  d*étre  reçu  membre,  et  il  lui  an- 
nonce diverse^  communications,  entre  autres  une  notice 
sur  les  nouvelles  publications  géographiques  qui  ont 
paru  en  Toscane. 

M.  Galindo  adresse  de  nouvelles  recherdies  choro- 
graphiques  sur  la  province  de  Guatemala ,  avec  plusieurs 
journaux  mexicains  qui  en  ont  rendu  compte.  Sur  sa 
demande,  la  Commission  centrale  décide  qu'il  sera  en- 
voyé à  ce  correspondant  plusieurs  numéros  du  Bulletin 
dans  lequel  ont  été  insérés  ses  premières  redierches  sur 
les  antiquités  de  Palenqué. 

MM.  Vander-Maelen  et  Meisser  adressent  à  la  Société 
le  Dictionnaire  de  la  province  d'Anvers ,  qui  est  le  qua- 
trième appartenant  à  la  Description  géographique  de  la  ^ 
Belgique;  ils  présentent  eu  même  temps,   pour  faire 


(  7i) 
partie  de  la  Société ,  M.  le  professeur  Perkins  y  chargé 
depuis  plusieurs  années  de  la  construction  de  la  plus 
grande  partie  des  cartes  publiées  à  rétablissement  géo- 
graphique de  Bruxelles. 

M.  le  lieutenant  Alex.  Burnes  écrit  de  Londres  pour 
faire  hommage  à  la  Société  d*iin  éxémpbire  de  sonYoyage 
àBokhara,  accompagné  de  la~'carte  des  contrées  qu'il  a 
parcourues,  et  sur  laquelle  se  trouve  tracé  s^n  itinéraire. 
M.  Eyrîès  veut  bien  se  charger  de  rendre  compte  de 
cet  ouvrage. 

M.  Beke  écrit  également  d^sfLofiilreé  pôitf  faire  hom- 
diage  à  la  Société  è*\m  o«uvi*age  qu'il  à  piibHé  sous'  letitre 
de  Ongin^  biblitœ  ùr  resedrckes  in  ptimeval  kistory.  — 
tlemercimens. 

M.  Ëyriès  offre  à  la  Société  ^  dé  la  part  des  auteurs , 
là  pyemièfO  fôùittè  de  hi  Carte  séléno^raphiqfiè  publiée 
par  MM.  Béer  et  Madier.  M.  Gonabœtif  est  prîé'dfe  vou- 
loir bien  reivire  eompte^  de  béCf^  ^pté  lorsqu'elle  sera 
terminée. 

>  M«  Ëyriès  offre  aussi,  de  la  part  de  iïtadamfe  veuve 
Brué,  deuX' caites.  de  TAuiériqiieaiéridiônale^ir'Ufie  en 
quatre  feuilles,  Tautre  en  une  seule.  Ces  cartes >,  dont 
-AL:  flrué  sbcveillait.  la  gravure  au  monientdeisoh  décès, 
lôenBetit  d  être  terminées  et  livrées,  à  là  puUîcite;: 
.  M« .  Eyriès . est  prié  •  de  transmettvtt  à* 'raadîime.iieuv^ 
Brué  les  remeiicîmèns  de  la  Sckeîété..poi>r  la.réinisede 
ces  de&c  cartes  qui  sont  reçues. avec  u^^df  intérêt.- 
.  M.  d'Avêzac,  en  rendant  justice,  avec  ^s  coll^^^s  au 
mérite  et  à  la  beauté  des  cartei^qul  sont  enôejnloment 
sôus  les  yieux  de  rassemblée,  nir>peut  seidispènserxiy 
relever  hautement  un'e  partieuJarjtéi  ddnt  ii. vient  d'^tpe 
£bappé. quant  à  la  détermit>aUon  des'iisnites  Ç9miii«ines 
désiGruyapef  Q»aifaiae  et.pavtugaise  :  el>^  cbnfistp^di^"'^ 


•       (75) 

» 

Findicatian  de  ces  limites  à  TOyapok,  cest-à-d^rp.  aussi 
loin  quf  les  pré^entîpns  les  mpins  justijSées  des  Porta- 
gais  se  soient  j^oiars  avancées^.  La  fi^tîpn  déQnitiii^e  des 
Uinitiîs  dçiit  il.  V^git  est,  il -est  yrai,  une^  qMesitidii  diplo- 
^DsaiiqM^  <9Pcore  pepdante  f  mais  ell^  e$t  fondée  aviv  une 
question  géo^raplliqpe  ,qu  il  importa  de  p<)ser  jpètte- 
ment.  Les  derpi^ç^'s  ^tjç^ijtjé?.  qntT^n^is  les  4eux  pUyi^iSOU^ 
l'enapire^du  traité.d\U.|recht,  qu^  attri)>.uait  au  Ppr^ugal 
les  terres  da  Cap  JVord  sity^e^.eiitre  la  rivière  d^s  A^^' 
zpp^es  et  c'^He  deJapoc  ou  de  Finqenf  ^infiç/^y  et  inter- 
disait aux  Français  de  dépasser  cette  m^fite  rivière  de 
yiqcent-Pii^spn.  Or ,  nul  géqgr^pj^e  ,ne  peut  avoir  lidée 
de  çontqstc^r  que  ,1a  rivière,  de  Vincent-Pin^n  ja.  pj^s 
septentrionale,,  est  jceMe  .que  La  Copjd^pi^ia^  .aFecont)lie 
à  quelques  milles  du  Cap  Nord ,  et  aupnès,de  LaqMeUé  il 
existe  une  autre  petite  rivière  portant  1^  opm  de  J<ipoc. 
De  fapit^noMS  avoiii,^  conservé  jusqu'en  £79^  une  mi$sion 
et  un  poste  militaire  au  ]V[aç^ri,  à  la.  hauteur  du  Cap 
Nord. 

.  JM.  Ejrifç:  appuie  r.pl^seivatipn  de  M.  d'Ayezaei  de 
considérations. puisées  dans  l'histoire  des  navigations  de 
Vincent  Pinson ,  dont  il  a  fait  une  étude  particulière,  ce 
qui  lui  a  donné  Toquasion  d*exain^ineravec  une  attention 
spéciale  la  question  qui  vient  d'être  rappelée. 

M.  Jomard  communique  à  rassemblée  quelques  dé- 
tails qui  lui  sont  parvenus  sur  les  circonstances  qui  re* 
tardent  la  publication  des  partes  du  Voyage  du  capitaine 
l^oss.  Il  dépose  sur  le,  bureau  une  carte  que  vient  de 
publier  M.  Ârrowsmith,  et  sur  laquelle  on  a  indiqué  en 
petit,  d'après  des.  ddcu mens  originaux^  les  nouvelles 
découvertes  d.u  capitaine  au  nprd  de  l'Amérique. 

Le  même  niembre  ahno/ice  que  le  voyage  de  M^  Li- 
nant  dans  l'intérieur  de  l'Afrique  orientale  a  ;été%dif6îré 


(76)     ■ 
jusqu'ici  par  ses  fonctions  d*ingénieur  des  canaux  de  la 
Haute-Egypte,  et  qu*il  va  Fétre  encore  par   le  travail 
important  que  vient  de  lui  confier  le  vice- roi. 

M.  Linant  est  chargé  du  barrage  qu  on  doit- exécuter 
à  Balhn  et-Beqrefa  (ventre  de  la  vache),  afin  de  soutenn- 
le  niveau  du  Nil  à  une  plus  grande  élévation ,  et  alimen- 
tei*  ainsi,  au  profit  de  lagriculture,  trois  grands  canaux 
dont  la  prise  d*eau  sera  de  ce  côté,  savoir,  un  cana(  qui 
traversera  te  Delta  du  sud  au  nord ,  un  autre  à  l'orient 
de  la  branche  de  Damiette ,  et  le  troisième  à  Toccident 
de  la  branche  de  Rozette. 

M.  Roux  de  Rochelle  rend  compte  de  l'ouvrage  de 
M.  le^  docteur  Guyélant  sur  l'agriculture  et  la  géogra- 
phie physique  du  Jura.  —  Renvoi  de  ce  rapport  au  co- 
mité du  Bulletin. 

Le  même  membre  lit  une  notice  sur  les  voyages  de 
M.  J.-B.  Barthélémy  deLesseps,  compagnon  de  Lapé- 
rouse,  mort  récemment  consul  général  de  France  à  Lis- 
bonne. 

La  Commission  centrale  entend  avec  intérêt  la  lecture 
de  cette  notice ,  et  elle  la  renvoie  au  comité  du  Bulletin. 

Séance  du  \%  juillet. 

M.  le  secrétaire  donne  lecture  du  procès*verbal  de  la 
dernière  séance. 

Ce  procès-verbal  est  adopté  après  quelque  discussion, 
sauf  révision  d'un  paragraphe  auquel  il  paraît  conve- 
nable de  ne  donner  qu'un  moindre  développement. 

M.  le  commandant  Deleros ,  nommé -membre  de  la 
Commission  centrale  à  la  dernière  assemblée  générale , 
adresse  ses  remercimens  à  la  Société ,  et  promet  de  con- 
tribuer activement  à  ses  travaux. 


(77) 

M.  Baradère  fait  hommage  à  la  Société ,  tant  en  son 
nom  qu*^Q  celui  de  ses  collaborateurs ,  des  cinq  pre- 
mières livraisons  de  la  Collection  des  antiquités  mexi^ 
caines.  Il  demande  qu*un  rapport  soit  fait  à  la  Société 
sur  cet  ouvrage,  et  qu*elle  veuille  bien  prendre  une  dé- 
cision pour  le  prix  relatif  à  la  description  des  ruines  de 
Palenqué.  Il  annonce  en  outre  qu'il  doit  partir  le  pre- 
mier septembre  prochain  avec  une  expédition  composée- 
de  deux  dessinateurs,  d'un  ingénieur- géographe ,  d^un 
naturaliste,  etc.  L'expédition  ira  débarquer  dans  le  Yu- 
catan  ^  afin  d'explorer  une  ancienne  ville  qui  se  trouve 
à  aviron  douze  lieues  de  Mérida;  elle  se  rendra  ensuite 
dans  l'Ile  4'El-Garmen ,  à  Palenqué ,  à  Chiapas  ,  Mitla , 
Xochicalco ,  Tezcuco  et  Mexico.  11  prie  la  Société  de 
vouloir  bien  lui  Temettre  une  série  de  questions  et  des 
ii^stxructions  détaillées. 

l^  Con^mîssion  centrale  adresse  de  vifs  rem0rcimens 
à  M.Biir^dère  pour  i!eii.voi  de  son  intéressante  publica- 
tion. M.  Jomard,  déjà  chargé  du  rapport  sur  la  première 
livraison ,  est  prié  de  rendre  compte  des  livraisons  sui- 
vantes, et  de  proposer  des  questions  supplémentaires  au 
programme  publié;  En6n  il  sera  répondu  à  M.  Baradère 
que  la  Commission  regrette  de  ne  pouvoir  décerner  le 
prix  avant  l'assemblée  générale  qui  suivra  le  3 1  décembre 
i835,  époque  de  l'expiration  du  concours. 

M.  Vàughan,  bibliothécaire  de  la  Société  philosophi- 
que attiérieaiâe  de  Philadelphie ,  envoie  au  nom  de  cette 
Société  ta  troisième  partie  du  volume  iv  de  ses  Transac- 
tions, —  Remercimens. 

MM.  Àlbert*Montémont  et  Arthus  Bertrand  offrent  à 
la  Société,  le  premier,  la  21^  livraison  de  sa  Bibliothèque 
unii^rseUe  d^  voyages,  dernier .vojuine  des  Voyages 
êuStoutÂu  mom^é^y  t;Qf[nprejBant  les  relations  des  xkayiga^ 


(8q) 

Par  la  Société  Philosophique  de  Philadelphie  :  le  to- 
lume  IV,  III*  partie  de  la  nouvelle  série  de  ses  Trans- 
actions. 

Par  M.  Albert-Montémont  :  Bibliothèque  universelle 
des  voyages f  ai*  livr. ,  dernier  volume  des  Voya:ges  aU" 
tour  du  monde  (  Voyages  de  Baudin ,  Freycinet^  Duper- 
rey,  Duniont-dllrville ,  Tromelio,  Bougainville  fils  et 
Laplace). 

Par  M.  Arlhus-Bertrand  :  f^o/age  au  Chili  j  auFérou 
et  au  Mexique ,  pendant  les  années  1 820 ,  2 1  et  22  ,  par 
le  capitaine  Basil  Hall.  2  vol.  in-S*^. 

Par  M. le  capitaine  d'Urville  :  39,  4o  et  4i'  livraisons 
du  Voyage  pittoresque  autour  xiu  monde. 

Par  M.  Morin  :  Correspondance  pour  V avancement  de 
la  météorologie  (  6**  mémoire  ) ,  i  voL  10-^8*". 

Par  M.  Ritter  :  Proces^verbal  de  la  première  assemblée 
ginércUe  de  la  Soeiéié  géographique  de  Berlin  (année 
i833-i834). 

'  Par  MM.  les  directeurs  :  l'Institut,  numéros  60  et  61, 
et  l'Echo  du  monde  savant^  numéros  i4  et  16. 


'«.i»-« 


BULLETIN 

DE   LA 

SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 


«Ml 


AOUT   1834. 


•         •     •  


PREBIIÉRE  SECTION. 


MEMOIRES,    EXTRAITS,    ANALYSES   ET    RAPPORTS* 


RELATION 

Vun  voyage  dans  V intérieur  de  V Afrique  septentrionale f 
Par  Hhâggy  Ebn-el-Dyn  el-Eghouâthy. 

(suite). 
NOTICE  SUR  LE  TRACÉ  GÉOGRAPHIQUE 

d'uKE    PAKTIE    de    l' AFRIQUE    SEPTENTRIONALE. 


■î 


Xaivoulu  tentçr  une  eupisse  graphique  des  pays  qu*EbQ<eMPyn 
a  mentionnés  dans  sa  relation  ;  et  le  besoin  d'assurer  des  bases  à 
l'itinéraire  Complexe  du  voyageur  arabe  m'a  conduit  à  une  investi- 

gation  générale  des  élémens  qui  constituent  le  canevas  g'éodesique 

> 

dHine  région  beaiicôup  plus  étendue:  je  tne  faite  de  déclarer  qlie 
tout  en  produisant  ^n* nouveau  tracée  .purgé  de  heancmqp  d'enéeuri 
ai^térieures,  j'apprécie  roiçux  que  personne l'insufiSsance  d'un  travail 
établi  sqr  des  données  aussi  imparfaites ,  et  que  nul  autant  que  moi 
ne  souhaite  voir  des  déterminations  plus  certaines  prendre  la  place 
des  résultats  simplement  approximatifs  auxquels  j'ai  été  forcé  dé  tné 
borner. 

Le  ^esûr  de  tpacer  sur  une  p,etite. carte  les jtjLq.^yaiyes 
donnés  par  £bn-el-Dyn,  in'a*  conduit  à  i^okecçhet 

6 


..       .    (  8;».) 

quelle  carte  déjà  coAsicuile  je  pourvais  adopter  pour 
me  servir  de  base  ;  j'avais  d  abord  jeté  les  yeux  sur  celle 
de  M.  Lapie,  en  deux  feuilles  (i),  qui  jusqu'alors  était 
ce  aue  Toh  {y>s^éd:^it  de  mieux  sur  ces  copfréos^  uiais 
bientôt  il  fut  lithographie,  au  Dépôt  de  la  guerre^  une 
nouvelle  carte  eu  trois  feuilles  (2),  offrant  sous  plu- 
sieurs rapports  des  améliorations  à  celle  de  M.  Lapie  ^ 
et  je  me  disposais  à  opter  pour  elle ,  lorsqu'un  examen 
plus  attentif  m'y  fit  renoncer.  Nul,  certes ,  n  aura  l'idée 
de  contester  Thabileté  des  géographes  du  Dépôt  de  la 
guerre,  et  moi-mânae  moins  que  p£jrsonpe>  car  nul 
n'apprécie,  avec  une  coavi^on  si  profonde,  les  admi- 
rables chefs-d'œuvre  sortis  de  cette  école  pratique  de 
géographie  positive;  mais  leur  habitude  même  de  n'em- 
ployer que  les  excellens  matériaux  recueille  par  leurs 
propres  opérations ,  les  rend  mal  habiles  à  tirer  parti 
de  mauvais  matériaux  ;  ^eî  commence  le  domaine  delà 
gépgra^hie  critique,  qui  appelle  à  son  aide„  au  lieu 
des  méthodes  exactes,  les  tàtonnemen s  d'approxima- 
tion, au  lieu  d'une  juste  confiance  dans  les  données, 
une  sévère  discussion  préalable  de  leur  valeur,  et  pour 
la  combinaison  mutuelle  des  documens  émanés  de  di- 
verse$  sources,  une  étude  spéciale  des  synonymies. 

J'ai  donc  senti  qu'il  n)e  fallait  faire,  table  rase  de  fous 
1^  J(c^y^^x  *ntweur«^  ei;  cppwwfe  à,  neiif  .^?le  cçfffte 
de  kl  région  dont  Etm-*^  J3]ni  a  donné  la  notiez 

Les  seuls  itinéraires  qui!  fournisse  d*une  manière 
suivie^  conduisent  depuis  El-Aghouâ^h  jusqu'à  A*yn-el- 
d^  i^ord  au  sud^  P.^^i  P^^  ^nibr^nçhem^ent^ 


(i)  Carte  comparée  des  régences  d'Alger  et  de  Tunis,  i8a8. 

^4)  Carte  d<M  possessions  frfn<^aî«e8  en  Afrkpie  ^  d^ttoft  partie  de 


(83) 

déjbw  El-Qotya'k  juscju'à  Ghadâtnesi,  deYdvMt'à  Vestj 
A';^^tsl-Ssalâhh  ^  Ghiadànies  et  k  c&ne  détenûîtietit  ddno 
inp^u^rès .  le  câdrto  nature  de  la  oane  ;  tnaris  commet 
dune  part<Glkaulânie6Tappi.«iô  fmr  Tripoli^  ev  qti^l  y  â, 
dauire  piirt^  iiiiérêt  à  nnnnrer  la  liaison  de  A'yueK 
Ssàlàhia!  avec  ieê .  autres,  dépendances^  de  l'énipire  dé 
Marojsy  jaî  éteaduTiion  cadre  à  Test  ju^qyà  Trrpl^li,  à* 
)  oue&l  ^ilaq^  a  remboudbure  da  Ouâdy  Neuin. 

Ne  voulanit  donner  qu'une  ^squis«e  à  penit  p^int^ 
puisque  jaÊ  adopté  récheiie  d'iiTt  miilhfvètFô  pbuk»  Iréué 
géographique  deao  an  degré  (c'est4-dilîe  un  5^ 555^5 56"), 
ei:  n  ayant  d'iautre  but  iq4i0  de  ftvire  ?es»0Ptir  ies  t^ftppiorti» 
d'ensemble  du  pays  d^Alget^  soit  aven  ksi  étafts:  litmffm* 
pfae»,  6oil  9iY^  là.ptkTfiioid  du  désiert  qui  eri  est  voisifle^ 
je  ii*ai  point  dû  me  livrer  à'unë  disctissiion  apprcffoildîé 
du  détail  df s.  oôtes y  et  je  imt :Suis  boiiiié  à.ireppodiilîre 
les  travaux  f;^  le^  plus  ré^eàâ.et.  k8.plii»dignesr  de^ 
confiance.  J'ai  d'abord  choisi,  pour  canevas  général,  la 
Chart  ôf  the'ff^éstèM âwtsidn  of  thé MedUèfrànjean  sea^ 
de  Srayth^  après,  (avoir  collationnée  avec  celles  de 
Tofino  et  d^  Gauthier;  et  sur .  ce.  cane^îasi  j^, simple- 
ment sub^inié^  à  iqejnsaines.  pacties.de  côté» y «^ des  relè- 
vemens  plas  récerw  crti  mieux  étudiée  r'éîft^ïj'  par  des 
motifs  qilè  j'ai  ei^okésaïHenrs*  (t)vc*6^  k'id  gênerai 
Chart  qfthè  hydrographicàl  situation  ofSpctlj^  ^m  même 
Smyth,  que  j'ai  emprunté  le  golfe  de  H];^^mâmêt  ; 
M.  Falbe  »iV  foucni  ies  e.nvii:ops  de.Cartb»j^f^les  relè- 
vemens  édit^de  M/M.  Bérard.et  Dortet  de  Tessàn  m'ont 
servi  pourle^  golfe*  def'Qol  et  celui  de*  Bougie ,  kinsi  que 

■f  '  «•...•■•■  ••■4*1  •. 

'  .    ^  ,'s  -.•/•.        î'-'i-    ■■:       '■:'-\ 

(i)  Rapport Terbal  ^r.  Fburrage  de  M^  Falbe  relali&a^Cartbage, 
dans  le  Bulietm  de  la  Société  de  Gét>gi»dpkici  d6WAtlni8<  isélfie,  tome  i, 
page  391.    '-•.,'  -t..    ;• *•  '.    •'«•^-o*- 

6. 


(84) 

pour  la  portion  comprise  entre  Tedlîs  et  l'îlot  de  ie* 
dengel;  et  j'ai  en  outre  puisé  dans  leuts  travaux  inédits 
la  position  de  Sdierschel  et  celle  de  Bone ,  ainsi  que 
quelques  autres  qui  n*ont  avec  mon  travail  qu'un  rap- 
port moins  direct.  A  partir  de  l'ilot  aux  Colombes 
(Gezyret-el-HhamAm)  jusqu'aux  îles  des  Dja'faryn,  j'ai 
eu  le  relèvement  du  lieutenant  de  vaisseau  Gamier^  con- 
firmé par  les  opérations  plus  étendues  de  MM.  Bérard 
et  Dortet  de  Tessan.  La  carte  de  Marok  du  lieutenant 
Washington ,  basée  elle-même  sur  les  travaux  de  To* 
fino,  de  Badia,  de  Boteler  et  les  siens  propres ,  ni'a 
donné  la  câte  en*deçà  du  détroit  depuis  la  petite  »ri- 
vière  des  peupliers  (jilamos)^  et  au-delà  jusqu'auprès 
de  Sahta-Gruz;  enfin ,  j'ai  pris  la  suite,  fusqu'à  la  rivière 
de/Noun,  dans  la  carte  de  Borda. 

'J'ai  eu  ainsi  les  positions  suivantes  des  points  de  la 
cMe  sur  lesquels  s'appuie  ma  construction  : 

Tripoli 3a«54',N.  io°$x'E. 

Qftbes 33.!if4  7.44 

Sfaqs .34.44  S.  90 

M«hdya1i.. 35. Su  8.47 

SoQsah 35.4^  S.ftt 

HhAmttAmét .  « .  • 36, ao  S. 9^ 

T«ni9.  •»; ..<«..   3Q»46.  7«5x 

Bone 36.54  B.%6 

Ruines  de  Rusîcade 36. 53  4.33 

Qol.. «...'. 37.   X  4. XX 

'Gygel  *  • . .  «  .'^  •    •*...•(•'•'.   36. 5o-  3aS4 

.Bougie.  ••«•'•  4 .*... é ^.'.1. •« '3i6.4'6/'  •2.44  ' ' 

Tedlîs  ., ..;,..-...r  36,55,  x,35 

Alger. 36*47  o.44E- 

Scherschel 36.37  o.iiO. 

Oiplri 36.  S  .  n.  5 

<£iKiboaehnve  da  Scbélîf ....   36.  3  a  ..10 

Mostaghftnem ',  35.57  a.ia     •>•• 


»  ••  » 


I  •.  t 


»...'.  '. 


I. 


'>    » 


.(.8«  ) 

Embouchiire  de  la  Tafnày . .  ;  35 .  19.  •) .  5o 

Taouant 35.   8  4.i3. 

'  Embouchure  du  Molouyah. .   35.   7  4.36 

GàpNoua ...'..;.   28. S9  r3:;35 

JËiid>ancIiuaedaOiiâdfy^N<kUDuAft;^t7  x3.5i       \  ■  •'  * 

Dans  rintërieur,  les  travaux  géadësîques  de  lia  bri- 
gade topègraphique  d'Alger  m'ont  fourni  les  détermina- 
nons  suivantes  : 

OolyaTi 36*»38'N.     o«27'E. 

Belydalu 36«a8  o.3o 

'Mehdvaii.  ................  36. 14  o.a^^ 

M.  Fâlbe  m'a  donné 

ËULegem   (ancienne  Thy»? 
•  dtus) •.....•;....♦•....  i"86^.'20"         8.»^      • 

Enfiii ,  j'ai  emprunté  à  Badîa ,  dom  rexactilude  ^  été 

vérifiée,  sur  Marok,  par  le  lieatenant  Washington,  Tes. 

positions  ci-après  :- 

OuelchdaB '... 34«4i'N.  4*  ^'O. 

Tezày .34.10  6.  o 

FA$  - 34.   ft  7.»9L.       .     • 

Marok. 3](..3i8  q.56 

Les  documens. itinéraires  qu'il  est  possi|)le  dis  ratfca^ 
cker  a,  ces  basés,  co^uue.  ^lémeos  d'une  tiâ«D{plâti6n 
grossi^'e)  sont  à  distinguer  en  plusieurs  catégôrix^s  : 
if  Les  routes  parcourues  et  relevées  par  des  voyageurs 
européens^  2^  les,  voies,  romaines,  dobt  la  mesure  éliaic 
officielle^ et  nous  a  été  transmise  (non  sànsinoer.ti**' 
tudes)  par  l'itinéraire  d'Antonin  et  la:  table  Peutingé- 
rieu/ie  ;  3?  les  routes  rapportées  en  heures  de  marche 
par  les  indigènes^  4°  celles  qui  ne  sont  mesurées,  qu'en 
journées  de  chemin^  5^  les  indii^ations  plus  bu  rooibs 
précises  de  distances  et  de  gisemens  fournies  par  le&.. 
écrivains  arabes,  etc. 


De  ce&  diverses  ealégoriesy  la  première  est  éyidein- 
ment  celte  à  laqiïisllé  il  y  a  tièû  cTaccbrctér  té  plus  de 
conf  ançe|  et  Shaw  y  tient  le  premiçr  rang -par  1  étendue 
des  lignes  qia'il  a  ^uiyies  ,  et  qui  fprmiBAl^  trois  groupes 
en  appar<^ocae.  indëpeadanA)  ï.nVL  enlBttiTtmîiB  et  Qâbes, 
le.  ^çQpd  Wrtre  Bow  et  Alger,,  l^  dçrflier^n(trf&  Alger 
et  l:çs  montagnes  d^içTatcbf i;ah^ il  n e&t  pas  sans  intérêt 
de  rapporter  ici  ce  qu'il  dit  lui-même  de.  jia  manière  dé 
voyager  et  d'estimer  sa  route;  voici  ce  que  porte,  à  cet 
égard,  sa  préface  (x}  :  «  Nos  chevaux  et  nos  qhameaux 
«  avaient  généralement  un  pas.uniformei,  hs  derniers 
«  faisant  par  heure  deux  milles  «t.^emi^  1^  autres  irois 
«  milles^éographiques  de  69  9^u.  d^gré.  Lsk  distance  que 
«  nous  ainpAS  parcourue  était. dlabord. comptée  en  heu- 
«Te$.,  puis  réduite  ep  miUes*;r.  Je  j^'airéta^s  ordin^îre- 
«  ment  à  midi  ppMr.  pvw^^  li^  lii^uteur  sséridienoe.  4u 
«  soleil,  et  obtenir  ainsi  la  latitude,  relievant.  to^  les 
«  gisem^iis  J^t  dîrejctipps  de  notre  rput^  «kiiep  upe  bous- 
«  sole  de.posïhe ,  doi^t  je  reconnus. que  la.vaxdation  était 
«  alors  (eu  1727)  k  Alger  de-  i4^et  à  Tunis  de  16®  vers 
«l'ouest.  Cloaque  éon*,  dès  que  noûls  .'étions  arrivés  à 
«.notre  gîte,  javais  cout|irae  d'^aminér  à  quelle  lati* 
iitaile9ousinoii&trou«rî^»fï$^  oofnfcien.d^faetires;  et  dans 
K  quelle  directioii^>  nqus*  avÎMg  inarehé  pesant  ta  jour^ 
«  tnéç^  en  tenant  e&aeiement  eèmpte  des  sinuosités  et 
ju  des  détours  aeoidentels  que  nous  aidons  fsâts  hors  de 
«^la  route  direete^  Quafid  notre  chemin  traversait  des 
«ipontagnes  et  diès  forétd,  ou  qîie  les  plainesi  étaient 
«  Qoupéea  de  rivières  (  sans  qil^  de$  haies ,  muraHte»*  ou 
«  elâ^res  nous- causassent- du  retard  ou  de lembarras) , 
«il  aorrivait  soMvent  que,  après  avoit*  marché  huit  hen- 

(i)  Trnvcls,  etc.  Loudon,  1767,  page  xjy. 


(  8?  ) 

«ci^e^^fi^iQXposée^  et- en  a;^h€  ^gahi  aux  loni^iNhoid 
«  ^  taiîtudeë^  qiril'rie  fàilàit  phi  ^orber  l'èstiine  aM^delà 
«  4e  18  à>26  mUle».  » 

Â|yrès  cetle  jexipUcàtioh  {irélitninsiire  ^  je  Ttiis  5u<;oeisBiv 
yemfent  reprendre  chacune  dés  trot^  sections  de  llubtéU 
raièc  de[>ShaW)  et  rassujétk*  aa  lioHTeati'  tracé  dies  eâitiea 
4éternfiioé  par  les  derniers' relèremens; 

GommeUço^n»  par  celle,  de  Tunis  à  Qàbes  en  passatit 
p^i*  Qiiyr<i»uâfJ^  âobeytbailah,  Qâfssah  et  Touier.  Daiis 
ce  long  circuit,  la  route  de  l%aw  n'est  liée  à, la  cote 
p$lt^  dei  como^imicatioss  transversale»  qufau  seul  point 
die-  Qp}V0dâsi^  indiqué  par  le.  toyageur.  à  8  lieueb 
danst  l'OiM»t' de  Seusah^  età^péu^près  à  la^méme  df-* 
slasee  aiu  sud^buest  dfËhmqljahf  sa  caste  lai  assigné 
tme  hktkade  de  ^^36'  N;,  Sousaii  étant  par  35°  39'; 
J^a»> i^èlevé aâUeuFS (i)  lerrfflst  d -après  laqueUe  les. car-» 
log^apfae^  cEmsecVettt  à  Qâpouân  celte  latituihe^  sans 
teifir  «oBi^'tè  du'iié|daèeiQeBt  qiie  doivent  ameneir  leà 
coiveetiiiiifs  epiebéea  dlan^*  lei.tracâ  du  littoral^  et  j-ai 
r^éfnté*  la  eoriooiclance>  admise  par  Shaw  et' d'Aimllë 
eoèrecèite^cité  et  le  i^É^;»^  Aûgusti  des  itinéraires  ri9>^ 
HBiins;^  La  oaptè  dû  voyageiir  anglais  ne  met  que  &7 
MÎHcâ'Mtte* Tunis  éo  'Qâyiiouâtn;  mais  comme  de. Tunis 
k  Qâlie5'ilne'eopipteq«iiefi63  milles  auheu'de  i74<I'^î 
fffàff^sébk  '.ed  tréalité^  d^après^  '  I es  rëlèvemens :  et  les  obsef*»^ 
vAikiemir' mbderïie^,  il  <  ËMit- avoir  égàtd  A  Finsuf&anoe 
d^éOA-  éofaèlle^  et  ojierer  '  en*  conséquence  une^  correct 
ÛMi  pfDpwtiiniinelki  9ur  teutés  ses  mesures  de  dtstan- 
eM^r^eé  Sj^'tnîlle^îridiquésphcs  haut  se  tcadùiroiitaia^t 

'  -  *  '  *    ' 

(ij'*^ftiô'^é  vèi-birsat  l'ôh^hge  drM.  filKe  relatif  cV  itîaVthîr^è;^ 
Bulletin  de  la  Société  de  Géographie,  deuxième  série,  tome  i,  page  Sg^i^ 


(88) 

eu  60  nulles  au  maximum,  ce  qui  ne  permet  pas  uoe 
latitude  moindre  de  35^  46'  pour  Qayrouftn  ;  et  ce  chif- 
fre conserve,  à  l'égard  de  la  latitude  Téiitable  de  Sou» 
saft,  la  minime  différence  qui  résultait  iiussi  des  obser- 
vations de  Shaw.  Quant  à  la  longitude ,  elle  se  déduit 
de  la  distance  but  Sousah,  qui  est  de  8  lieues  ou  a4 
milles  géographiques  d*après  Sbaw,  mais  qui  doit  dire 
réduite  à  22  milles  d'après  les  données  de  Léon  et  de 
Marmql,  de  ai  |i  24  milles  d'aprè&  Dapper,  à  21  milles 
d'après  Lacroix;  employant  la  moyenne  de  22  milles, 
Qayrouân  me  vient  par  7^  55'  £. 

Sobeythalah  est,  toute  correction  faite,  à  58  milles 
de  Qayrouân  d'après  Shaw,  qui  ne  lui  attribue  qu'une 
différence  en  latitude  de  12'  sur  celle  de  Qayrouftn,  et 
la  met  à  100  milles  de  Theny  et  35  milles  d'ËULegem; 
mais  il  faut  tenir  compte  d'un  rapprochement  vers  ces 
deux  points,  sollicité  par  les  itinéraires  romains  :  il  est, 
en  effet ,  bien  reconnu  que  Sobeythalah  est  identique  à 
l'ancienne  Suffetula,  Theny  à  l'ancienne  Thenœ,  £1- 
Legem  à  l'ancienne  Tysdrus.  Or  l'itinéraire  d'Ântonin, 
dans  la  route  de  Then^  à  Theveste,  n'admet  que  io5 
mille  pas  jusqu'à  Suffetula ,  o'est-à'dire  84  mîUes  géo- 
graphiques au  maximum.  Le  même  itinéraire  offre  con^ 
stamment,  dans  les  routes  de  Garthage  à  Suffetula  par 
Adrumetum,  de  Tusdrus  .à  Theveste,  de  Theveste  à 
Tusdrus  pur  un  autre  chemin,  et  de  Suffetula  à  Clypea, 
une  disunce  de  36  miUe  pas  entre ,  Suffetula  et  Mas- 
cliansB,  et  une  distance  de  18  mille  pas  de  MascUanœ  à 
Aqùse  Regiœ;  en  tout  54' milles  romains  ou  un  peu 
plus  de  43  milles  géographiques  de  Suffetula  à  Aquas 
Regiae  ;  puis  nous  trouvons  dans  la  table  Peutingérienne 
une  route  d'Aquap  Regiaç  à  Thysdrus  ainsi  marquée  ; 


(89) 

Aqiue  T9^m,  .    . 

Terento xv/\ 

M\JiX 9 

Thisdro .' .  » 

Le  dernier  chiffre  manc^ue ,  mais  ritinéraire  d'Antonin 
y  supplée  dans  le  fragment  suivant  de  la  seconde  route 
de  Theveste  à  Thysdrus  : 

Aquœ  regise. 

Germaniciana • M.  P.  xxir 

EliflB.-.. » XTT 

Tusdro • XYin 

Dans  JElîœ  ou  Eliœ  on  ne  peut  méconnaître,  à  l'un 
de  ses  cas  obliques^  un. seul  et. même  point,  dont  )e 
nom,  identique  à  celui  de  la  Jérusalem  romaine,  rappelle 
pareillement  celui  d'iËlius-Verns.  On  ne  saurait  donc 
admettre  la  double  leçon  dé  la  carte  comparée  de 
M.  Lapie,  qui  transcrit  d'une  part  Achac^  et  de  l'autre 
Elice^  et  en  fait  deux  mutations  distinctes.  En  suppléant 
donc  dans  la  table  Peutingérienne  le  chiffre  xyiii  entre 
iEllia  et  Thysdrus ,  on  aura  une  distance  totale  de  44 
mille  pas  entre  Aquae  Regise  et  Thysdrus,  c'est-à-dire 
un  peu  plus  de  35  milles  géographiques,  en  sorte  qu'il 
faudra  compter  au  maximum  78  1/2  milles  géographi- 
ques entre  Suffetula  et  Thysdrus  ;  or,  en  partant  de  la 
position  assignée  à  El-Legem  par  M.  Falbe,  le  concours 
de  cette  dernière  mesure  avec  les  58  milles  depuis  Qay- 
rouân ,  amènera  Sobeythalah  par35^  22'  N.  et  6"  5o'  E., 
a  82  milles  de  Thèny. 

Qafssah  est  placée  à  son  tour ,  d'après  la  route  da 
Shaw ,  à  57  i/a  milles  de  Sobry thalah ,  avec  une  diffé- 
rence en  latitude  de  54^  vers  le  sud ,  et  une  distance 
de  75  milles  surQâbes;  mais  un  raccourcissement  es^ 
pareillement  nécessité  sur  cette  distance,  p^r  les  itiné- 
raires romains,  qui  nous  donnent  la  route  de  Gapsa.  ^ 


(9») 
pie.  Ma  €x>nstrii)Cdon  amène  Feryauah  à  3^  54'  N*  e€ 
&"  ly*  £.,  à  35  ou  36  milles  igeDgraphiques  àe  Qa&sah, 
ce  qui  repond  à  merveille  aux  44  ^^'^^  P^  ^  la  tiMe 
Peutingérienne,  et  aux  45  mille  pas  que  donnera  Titi- 
néraire  d'Antonin  après  oonrection  du  double  emploi  de 
la  mutation  Gemellas* 

.  Quant  à  El-Qassryn ,  il  me  vient  par  35<>  i3'  N.  et 
6°  ^7*  £.  De  ce  point  se  dirige  vers  le  N.  N.  O.  un 
embranchement  de  route  conduisant  à  Gellah  at  Snaan 
(  probablement  Q^a't-Ël-Atsnjrn } ,  à  une  distance  de 
48  milles  en  ligiie  droite,  et  tombant  vers  3S^  55'  IN^.  et 
5»59E. 

Avant  de  quitter  Tétat  de  Tunis ,  je  placerai- ici  quel- 
ques lignes  sur  la  position  d*El-Kêf ,  dont  les  fMcriptioqs 
locales  ont  démontré  l'identité  avec  la  Siûca  Yèderea 
des  anciens,  colonie  phénicienne  sans  doute  d*(iprès 
l'étymologie  de  Saioaù-Bençta  que  Selden  a  si  bien  dé- 
montrée (i).  Shaw  n  y  est  point  allé,  et  tous  les  rensd- 
gnemens  itinéraires  qu'il  rapporte  à  ce  sujet  lui  venaient 
du  père  Francisco  Ximenez,  religieux  espagnol  qui 
avait  fait  plusieurs  voyages  dans  Tintérieur  :  il  indique 
£1-Kéf  à  24  lieues  O.  S.  O.  de  Tunis  j  puis  il  donne,  sur 
les  distances  et  les  giseraens  mutuels  des  lieux  iateiv 
médiaires ,  des  détails  qui  se  résument  ainsi  : 

Timb. 

Mezezil-Bftb  (Mf^ea»eL*B|b)^  ip  Ueaes  S,  Q. 

Testoure  (Destour)  ,  •. a     —    O. 

Lorbuss  (Elorbos) 5     —     O.  S.  Q. 

Kef  (El-KêO 5    —     O. 

Mais  on  voit  que  ces  distances  partielles  additionnées 
ne  produisent  que  22  lieues  effectives;  il  est  évident, à 

(])/?«  Diis  Sjrris,  synU  a» chapitre  7;  voir  aussi  ie  quatrième  livre 
des  Rois»  chapitre  xvii,  verset  xxx. 


(93  ) 
la  seule  inspection  de  la  carte ,  que  cet  itinéraire  est 
incomplet ,  et  qu^H  manque  une  mutation  entre  Megez  • 
ël-fiâb  et  Destour  ;  d'un  autre  côté,  la  combinaison  des 
gisemens  partiels,  au  lieu  de  conduire  O.  S.  O.,  c'est-à^ 
dire  O.  2i2^  3o'  S. 9  donne  une  direction  totale 
0. 36  ^  S.  et  même  O.  .38  <>  S.  si  Ton  rétablit  la  mutation 
de  Selouqyah  à  a  lieues  S;  S.  O.  de  Mégez-el-Bab. 

Le  rdèvement  de  la  route  suivie,  en  octobre  i8i5^ 
par  le  comte  Camille  Borgia,  de  Tunis  à  Ël-^Kèf ,  et 
dont  un  calque  ma  été  obligeamment  communiqué  par 
M.  La|ne,  fournit  un  dociimtot  beaucoup  plus  sûr.  Il 
donne  à  EUKéf  un  gisement  vrai  O.  3o^  S.  ;  ;mais  quant 
aïo:  distances,  elles  sont  tellenoieur  exagérées,  ou,  en 
d'autres  termes,  Véchelle  qui  les  mesure  est  tdlement 
raccourcie,  quelle  marque  4û  Heues  entre  Tunis  et  £1t 
Kêf  ;en  supposait  que  ce  soient  méme^des  lieiàea  de  polste^ 
il  en  résulterait  plus  de  &8  lieues  géo^Ta|)iyqu^  ^^fue  qui 
est  encore  trop;  mais  si  ïon  prend  pour  éebelle  là  dis^ 
tan^  d^  Tùni^  à  Meget^r^l-Bàb,  estipiée  'lo  '.  Uenes  >pac 
Sha w  ,  la  longueu  r  totale  d  U  route)  ne  sisra  pbis  que 
de  76  miUea ,  oe  qui  iest  fort  voiàin.  des  ^4  ti^^O!^ :-  indi-: 
quoes  plus  haut;  tjransipârtant  rifinésàire  de  Boi^a  sur 
ma'  carte  d  après  -cette  hase,  je'  place  Meget-rel^Bàh  ,i 
36*»  3a^  N.  et  7*  1 3' .  E.,  Destoùr  à  3ff*.  117/  N:  et  7?  4'  .K, 
Bl4têÉà3e*7/N-ét:6^.a5'E.  ... 

J^  il  abonderai  pas.Ia  disoussionydèsitiiiéraipeis  rcûbà^iOA 
qui  pouiTaie^t  lier  ois  poîn^  à!ceux>qufi  jVi  précédeoh 
mevX  pla^Q$  ;  c^tte  diftciisâîon  est  hérissée  de ,  questions 
trop  ardues  t^our- être  traitées  d'une  manière  transitoine» 
Je  BAe  borkierai  à  indiquer  plus  loin.upe:  seule  liaisoé 
ooninmiaeuo  •..»".•  mî 

J'arrive  à  la  route  de  Shaw  entre  Bone  et  Alger  en 
passant  par  Gonstantine,  Séthjf  etQalà'b,  avec  embran- 


094) 

chentent  de  ce  dernier  point  sut  1bdlîs%  Ses  loR|^hudc8 
entre  Alger  et  Bone  offirent  une  diflSér^ice  de  4^  33' 
laDcËs  que  les  obserTatk>n&  Isa  plos  noavenés  portent 
cette  difCérence  à  i!^  4%*  1/129  équÎTalaat  sur  le  moyen 
jMO^lèle  de  d€^5o'  H^  à  aa5 milles  ^éogrâpfaiqiic^.  Un 
corrigeant  daprèfi  cette  base  l'écfaeDetntypTestremiedé 
la  carte  de  Shaw,  on  t^durem  que  âon  itinënaire  cdn^ 
State  en  réalité  entre  Beoe  et  Gonstantine:  unediistance 
de  73  milles. 

Constantine  est,  de  plus,  cat tachée  à  Gyge)  par:  aae 
distance  de  i6j  lieues  N.  0;^  dont  5  jusqu'à  Mylaii  et  it 
ensuite  fusqu  àGy gel^  ronte  qius'Shawn'a  pokî^  sutfîe  h 
qui  n'est  desktop»  qa^tm  sk»plie  renseignement*  Gène 
vîiàe  est  en  outre  oppu^^e  sur  les  rùttieft  de^HSitJade , 
dont  liai  table  Pttottngerieiine  indique  la  distance'  à  &j 
mitksiroinainS)  «u  pràs^de  "S^Ji^faiVùiif:  géogvaphtqisedf  9 
esf:  wai  qut  J" Airv^te,  cc^igeîmi  cec^^éradite-,  a  'te- 
tvanché  tS  milles^  $wkê  distance  im  H^A^â&'^VilHà* 
Se^e^o^i^i dontt}« éètrient^tit  ^  «r^Hifs  «dnitiils à^cônt^ 
ow  poufî  la^  discMK»^  toia4è^'  ôb^vbdifi^^  ifî  ^ïs/H^ 
gitogra^qù^;  imisF^e^noi»  fôt|rim  ttoti  disàçiee 
pl«is€M)fttrte  (<É),piiisqu'ii  la'fixe^è^iSfmKlle  pas^  ëquttsbtfn 
k3â  i;i3  ifiittesgéogMqpkiquestau  {Aus>;  eocpnie^ikjesvitii- 
pdsÂib'tç  de  faare;€o'iÉnba]àr^ctiiûi  niênîèiptilnt^edr^ttoig  ^ 
tances  sur  Bone,  Gygel  etSyAca^badaly^  j^  fdîs  |)(mér  ta 
mbdîfifeamni  irécéisftniE^  dès^^^  lf^ùne:d«rtrârii^di^n- 
ctfKv  strrqeflé  qui  offitrié  AokKf  ée>  gnmtiwi^'^aé^  m» 
6ygéli>4piep  raeoûinidisde'Sinitles,  fàtàle^iv^ô&i^ëf 

un  peu  cette  position  de  Sokaykadah  ,  si  YowtilsW9t^ 

•  r,  ■'..*■  '        »  ••■- 


(»5) 

fQjrts^h  911  |d^'«  de  Léiç^,  qui  qe  compte  que  36  jniHes 
4ç  Tui;^  à  r^^mi^.  Les  reaseî^uteni^ns  fournis  pr  les 
indigène^  repfé^e^leii^  C0U^  ipute  ooinme  égaie  à  €etle 
il'Àlgçr  à  M^ihdj^h^  Iiiqqelle'e3t^e  2y  milles.  Ces  incii« 
çat)ou<$  sont  ^rop  voisines  de  celle  de  Pline  pour  n  être 
point  con444i:ée$  comme  une  confirmation. 

Pour  le  ^ire  en  p«i«$ant,  la  quesûon  de  la  positionde 
Salda;  et  de  Cbc^n  dqs  itinéraires  romains,  si  diverse^ 
ment  résolue  par  Shaw  et  par  d'An  ville,  trouve,  dajis 
l.e&  relèveinens  de  MM.  Bérard  et  Dortet  de  Tessan ,  des 
éléo^en^  fl^  splutipn  qui  coïncident  pariai tennsnt  avec 
la  l^çon  quei'Qi  adpplée  pour  la  distance  de  Goba  à  igit- 
gili  dans  la  route  de  Saldœ  à  Rusicade ,  d' Aiitoniq  ;  voici 
comfuenj;  jjB  r^i;^bli$»  la  route  ^MÛèi»  : 

A.Sdldift  Rnaaicoade,     ^1.  B^  coxvn  (1),  $w: 

Goba ,.,,.«»  XXYIIL 

Igil^ili XXVIII   (3), 

Pacclanis. xxiv     (4) 

Cholla Lx 

KnsùcûtÂSb,,  • . .  • .  i.. 

Goba  devant  se  trouver  ainsi  à  28  mille  pas  dlgilgili, 
c'est-à-dite  k  22  tja  milles  géographiques,  au  plus,  de 
Gygei ,  ne  saurait  coïncider  avec  Bougie  comme  Ta  ad- 
mis d'Anvilte  ;  mais  les  hydrographes  français  ont  relevé 
précisément  à  cette  distance  de  marche  effective  le  long 
du  rivage,  auprès  du  pétSt  mouillage  de  Mansouryah , 


I 


(1)  Varîtfitcft:  carrii,  ccroxvizi, lia  somme  des  distances  delà  table 
Pqatî^érieime  vlpl  gn^  d^si^^miVftpaç,  ainsi  :dQSaUl^^|^fAio, 
xxrj  r-  CholMhj,  T^xs}\\  —  l^Agf^  ^a^vijjj  t^  Vs^imh  jçxHij.  -^  ÇU^- 
lu,  lx.  —  Rusicade,  l. 

(s)  Variante  :  xxyiii.* 

(3)Tariâiites:  xxYn,  xxiax» 

(4)Tafiuiu:  kxxt: 


(96) 
àes  mines  qui  sont  dès-^lors  érideniinent  celles  de  Cho-* 
ka;  pnis,  à  pareille  disUoce  de  ces  preimëres  raines,  et 
à  3  anilles  au  snd  de  Bougie,  d'autres  ruines  qui  dès-lors 
représentent  nécessairement  Muslubium  ;  et  Saldae,  qui 
est  encore  à  26,  27  ou  a8  mille  pas  dans  l'ouest  de  Mus- 
lubium, ne  peut  coïncider  avec  Bougie  comme  l'avait 
établi  Sbaw.  C'est  aux  explorateurs  modernes  à  retrou- 
ver les  ruines  de  Saldae  sur  la  cote  à  une  vingtaine  de 
railles. dans  l'ouest  de  Bougie. 

Entre  Constantine  et  Bone ,  Shaw  est  passé  à  Gel- 
mah,  oa  plus  exactement  Qâlemah,  qui  résulte  de  sa 
route  à  33  milles  de  Bone  et  iS  de  Constantine,  p*est- 
à*direveis  36^  26'  N.  et  S"  4'  E. 

C'est  par  là  que  la  grande  ligne  de  route  que  je  con- 
struis actuellement  se  lie  aux  précédentes  parTeyfîsch, 
que  Shaw  place  à  6  lieues  de  Qâlemah,  et  qui  s'appuie 
en  outre  sur  Bone  ;  car  Tey&sch  étant  l'ancienne  Ti- 
pasa  (  quoique  Shaw,  par  une  singulière  transposition , 
la  fasse  correspondre  à  Teveste),  et  les  ruines  de  1  an- 
cienne Hippone  royale,  gisant  uQu.loin  KittiîBd.de  Boné, 
la  table  Peutingér^eime  f9urx^  e^ttre  ^ces  deqx  .points 
une  route  de  43  milles  romaiijis ,  ou  environ  34  tj2>wjlie$ 
géograp)|iques  au.maxiampou  U.rés^ulte  de  la  combinai* 
son. de,  ces  deux^dista^içes,, que Teyfa^li  dp^^i^  établi 

vers 3!eo,^«'. i^-  çts-'^i^' i;.  ,..^  :  :.,,..  .. ,.. .  •. . 

OrTeyfâsch  est.li^.,.  d^une  par*  à.  Gel|ah,  p^r^  Çl* 
Gattar,  suivant  les  indications  que  Shaw  a  recueillies , 
et.d'AuSrepartià SlrKé£ ou Sikeca>«¥enerea:ait moyen  de 
riânérahre'd'A«it0mn$<qn{!fon>niit1es  dMâticë^  de  Ti- 
pasa  k  'Nàraggara,  puis  âè'Nataggara  a  Sicca',  et  qui 
rattache  en  outre  Naraggara  à  Hippone  parTagaste. 

Shaw  remarque  expressément  qv^J5I-Ç/9:^ai^'^ti'W^Ti^'^ 
ancienne,  de  même  que  Tagilt  qu'il  met  à/3  liencè^.Of.E. 


(  97  ) 
d*£l-6attar.  Or,   si   nous  admettons  avec   d*AnyiIle 
qu'El-Gattar  soit  Tancicnne  Tagora  et  Tagilt  landenne 
Tagaste,  ce  qui  me  paraît  tout-à-fait  plausible,  nous  au* 
roDs  les  données  et  les  résultats  suivans. 

Schaw  dit  qu*£i-Gattar  est  à  8  lieues  deTeyfôsch, 
sans  mention  de  gisement;  et  il  ajoute  que  ce  point  est 
à  5  lieues  N.  N.  O.  de  Gellah  ;  mais  au  lieu  de  8  lieues 
ou  a4  milles  géographiques,  Vitinéraire  d'Antonin  n'ad* 
met  que  24millepas(i)entreTipasaetTagora,cest-à*dire 
environ  19  milles  géographiques ,  dont  la  combinaison 
avec  les  5  lieues  N.  N.  O.  de  Gellah  placera  El-Gattar 
vers  36"  9  N.  et  5"  46'  E. 

La  route  d*Hippone  royale  à  Carthage ,  de  Titinéraire 
d*Antonin ,  nous  fournit  les  distances  suivantes  : 

Ilippone  regio. 

Tagaste M.  P.  jau 

Naraggara. . . .  xxv 

Sicca-Venerla.  xxx  (a) 

Les  53  mille  pas,  soit  4^  1/2  milles  géographiques  depuis 
les  ruines  d*Hippone,  combinés  avec  les  3  lieues  N.N.E. 
depuis  El-Gattar,  me  procurent  Tagaste  à  36^  x5'  N.  et 
So  53'  E. 

La  route  de  Musti  à  Cirta  nous  offre  d'autre  part  les 
distances  ci-après  : 

Sicca. 

Naraggara.  i . .  M.  P.  xxx 

Thagara xx 

Tipasa xxIt 

(i)  Une  variante  porte  xxxiv,  mais  elle  est  inadmissible  d'après  la 
somme  totale  des  distances. 

(a)  L'itinéraire  porte  en  cet  endroit  xxxxi  sans  variante;  mais  c'est 
le  ehiflire  xxx  qui  convient  pour  trouver  exactement  la  somme  totale; 
et  la  rente  de  Musti  à  Cirta  .fournit  d'autre  part  le  nombre  3o,  sans 
variante,  pour  cette  m^me  distance. 

7 


(9«) 
Nous  avons  donc  Naraggara  à  ^  miUe  pas  de  Sicca , 
20  mille  pas  de  Tagora  et  a5  mille  pas  de  Tagaste,  ou,  en 
d autres  termes,  à  a4  milles  géographiques  d'EI-Kéf,  i6 
milles  d*£l-Gattar,  et  âo  milles  deTagilt;  le  point  de 
Qala*t  el-Atsnyn  correspond  précisément  à  ces  trois  dis- 
tances, et  représente  par  conséquent  Tancienne  Narag- 
gara, liant  ainsi  les  deux  grandes  lignes  de  route  de 
Sbaw  tant  entre  elles  qu*avec  la  route  du  comte  Borgia. 

PoursuÎTons  avec  Shaw  la  roule  qu'il  a  parcourue  de 
Gonstantine  à  Alger.  Séthyf  n*y  étant  appuyé  que  sur 
Gonstantîne  etCallah  (Qala'h),  il  faut  placer  d'abord  ce 
dernier  point,  qui  se  trouve  ratUiché  à-la-fois,  par  un 
réseau  commun,  à  Alger  et  à  Tediis.  Les  distances, 
corrections  faites,  sont  :  d* Alger  à  Qala^h,  72  milles; de 
Tediis  à  Qalali,46  milles  ;  de  Qalah  à  Séthyf,  45 milles; 
et  enfin  de  Séthyf  à  Gonstantine,  56  milles;  ce  qui  me 
donne  QalaTi  par  36°  16'  N.  et  a*»  5'  E.,  Séthyf  par 
36"  3'  N.  et  20  59'  E. 

La  route,  entre  Séthyf  et  Qala'h,  passe  par  Sydy- 
Mobài^ek  et  Megênah,  qui  tomberont,  le  premier  par 
35»  57'  N.  et  2->  3i'  E. ,  le  second  par  36''o'N.  et  2°  19'E. 

Le  texte  du  voyageur  contient  en  outre  divers  ren- 
seignemens  sur  la  position  de  quelques  points  notables 
plus  avancés  dans  l'intérieur,  et  qui  s'appuient ,  par  des 
distances  et  des  gisemens,  sur  Sydy-Mobârek ,  Séthyf 
et  Gonstantine  :  en  relevant  soigneusement  les  indica- 
tions qui  peuvent  concourir  à  une  triangulation  gros- 
sière,  on  trouve,  d'une  part,  El-Mésylah  à  9  lieues 
S.  S.  O.  de  Sydy  Mobàret ,  puis  Emdoukhal  (plus  cor- 
rectement Modakhan ,  V enfumé)  à  i6  lieues  S.  O.  d'El- 
Mésylah,  ce  qui  produit,  en  ligue  droite,  une  di&tance 
totale  de  64. milles  S»  S.  E.  D'autie  part,  une  série  de 
distances  et  gisemens  coîiduit  de  Gonstantine  à  Moda- 


(  99  ) 
khan  en  allant  d'abord  à  Tattubt,  8  lieues  &  S.  O.;  puis 
à  Omolej^inab ,  4  lieues  S.  O.  ;  ce  point  a,  d'un  côte , 
Zainah  à  4  lieues  O. ,  et  de  l'autre,  Medraschem  à  une 
lieue,  dans  l'est  suivant  lé  texte,  dans  le  sud  suivant  la 
carte;  de  ce  dernier  endroit,  on  a  12   lieues  jusqu'à 
Thobnah,  qui  est  en  même  temps  à  10  lieues  de  Zainah; 
enfin,  de  là  à  Modalhan,  7  lieues  S.  S.  O.;  la  construc- 
tion de  ces  indications  partielles  procure  une  distance 
totale  de  gi  milles  dans  une  direction  à-peu-près  S.  S.  O. 
ï/2  O.  Ces  deux  lignes ,  de  64  milles  sur  Sydl  Mobârek, 
et  de  92  milles  sur  Gonstantine,  déterminent  la  position 
de  Modakhan  par  35»  l'N.  et  3°  9'  E.  El-Mesylah  se 
trouve  en  même  temps  portée  vers  35°  3o'N.  et  2*^22' E., 
à  4^  milles  de  Séthyf ,  ce   qui  s'accorde  avec  les  deux 
journées  que  Abou  O'bayd  el-Békry  (i)  met  entre  ces 
deux  villes  en  passant  par  Ghadyr^  où  sont  les  sources 
de  la  rivière  Scheher  qui  passe  à  EI-Mesylah. 

Zainah ,  liée  d'une  part  à  la  ligne  de  Gonstantine  à 
Modakhan ,  se  rattache  d'un  autre  côté  à  Séthyf  par  une 
distance  de  8  lieues  dont  la  direction  est  N.  N.  O.  d'a- 
près le  texte  de  Shav/,  O.  N.  O.  d'après  sa  carte,  ce  qui 
cadre  mieux  avec  les  autres  données  ;  d  après  ces  condi- 
tionâ,  je  place  Zainah  vers  35**  5i'  N.  et  3**  a5'  E.,  et 
Thoîmah  vers  35*»  2^'  N.  et  3°  16'  E.  à  44  milles  d'El- 
Mésylafa,  ce  qui  correspond  aux  deux  journées  comptées 
pat  l'Edrysy  pour  cette  distance,  ainsi  qu'aux  trois  jour- 
nées énoncées  pât  le  Békry.  (2) 

Tattuht,  qni  viendra  par  SS»  58'  N.  et  3*»  54'  E. ,  ne 
saurait  être  le  Tadutti  d'Antonin  comme  la  cru  Shaw, 
et  M.  Lapie  après  lui  ;  car  Zainah  étant  Diana  ainsi  que 
le  démontrent  les  inscriptions  locales ,  on  ne  peut  cher- 

(i)  Békry,  page  loo. 

(a)  Edrysy,  page  2  34;  Békry ^  page  i6i. 


(    lOO    ) 

cher  Taduui  qu'à  une  distance  de  i6niille  pas  ou  environ 
i3  railles  géographiques  au  maximum,  tandis  qu'il  y  en 
a  34  jusqu'à  Tattubt. 

A.  un  peu  moins  de  9  lieues  dans  Test  d*El-Mesylah 
Shaw  place  les  Geouâm  el-Mugrah ,  qui  rappellent  la. 
ville  de  Maqqarah  que  TEdrisy  (i)  met  à  une  journée 
de  Thobnah,  et  que  d'Ânville  identifie  au  Macri  d'An- 
tonin.  Quanta  El-Mesylah,  cest  une  ville  moderne  qui 
ne  saurait  représenter  Zabi  ainsi  qi^e  Ta  cru  M.  Lapie; 
mais  il  existe,  à  peu  de  distance ,  des  ruines  qui  peuvent 
recevoir  cette  application. 

Entre  El-Mésylah  et  Maqqarah  s  étend  la  plaine  à  la- 
quelle Shaw  donne  le  nom  de  Huthnah,  et  dans  laquelle 
il  place  A'yn  eUKelb.  Cette  dernière  dénomination  me 
paraît  offrir  la  véritable  leçon  du  mot  que  M.  Quatremère 
a  lu  A*yn  el-Katan  dans  le  Békry  (a)  ;  quant  à  Huthnah, 
c'est  évidemment  le  district  d'Adnah  (peut-être  mieux 
Adznah)  du  Békry,  ainsi  appelé  d'après  une  ville  dé- 
truite par  les  Hhamoudytes,  au  dixième  siècle.  Dans  le 
triangle  formé  par  El-Mésylah,  Ghadyr  et  Maqqarah, 
doit  se  trouver  le  château  d'Abou-Tawil,  que  M.  Qua- 
tremère (3)  a  raison  de  considérer  comme  identique  au 
Qala't-Bény-Hhammâd  du  Nouayry,  mentionné  égale- 
ment sous  ce  nom  par  l'Edrysy,  qui  l'indique  à  la  milles 
d'El-Mésylah  ;  le  Békry  désigne  tour-à-tour  les  trois 
villes  qui  forment  ce  triangle ,  comme  dernière  étape 
pour  arriver  à  Abou-Taouayl  (4)  :  j'attribue  en  consé- 
quence à  ce  point  une  position  conjecturale  de  35""  34' 


{i)Pagea5d. 
(9)  Page  160. 

(3)  Notes  supplémentaires,  page  aaS. 

(4)  Békry^  pages  70, 74^  80.  —  Edrpjy  pages  a  10,  91  a. 


i  tm  ) 

N.  et  20  37'  E.,  qui  ne  peut  être  bien  éiùignée  de  Ta 
vente. 

Bien  que  la  double  ligne  qui ,  sur  les  cartes  de  Shaw,. 
indique  son  itinéraire,  ne  soit  point. tracée  jusqu'au 
Borgj^Hamzah ,  appelé  aussi  Sour  el-GhozIân  ,  nous 
ayons  cependant  la  certitude  qu'il  j  est  allé;  car,  outre 
tes  inscriptions  qu'il  y  a  copiées ,.  et  qqi  prouvent  que  ce 
lieu  est  lancienne  Auza  des  itinéraires  romains,  il  est 
consigné  dans  le  journal  de  route  de  Hebenstreit,  qu'ils, 
se  trouvaient  ensemble  en  ce  11  eu,,  appelé  Pourtsch- 
Hanipsa  par  }e  naturaliste  allemand. (i),  à  la  date  des  iS, 
et  t6  mai  iy3^;  qu'ils  s'y  étaient  re^dus>de  Mehdyah 
eu  traversant  les  tribus  de  Âoulêd-Ibrahym ,.  Bény- 
Sélym,  Âoulêd-Taan  et  le  canton  de  Castoula ,  et  qu'ils 
revinrent  de  là  à  Alger  par  la  plaine  de. Hamzah  et  la 
tribu  de  Bény-Haroun.  Shaw.  connaissait  donc  bien  paj* 
Uii-niéme  ce  point,,  qu'il  indique  à.  16  lieues  au  S.^I^. 
d'Alger,  24  lieues  E.  S,  E.  de  Scherschel ,  2jS  lieues  O.  de 
Séthyf ,  et  qu'il  place ,.  sur  sa  carte,, par  une  latitude  de 
3.6°7'N.  Les  trois  conditions  de  distances  i\e  peuvent  sir 
multai:^éinent  concourir  en  un  même  liçu  ;  Shaw  n'a  di- 
rectement parcouru  que  celle  sur  Alger^et  il  a  estimé  les 
deux  autres  approximativement;  or  elles  se  trouvent 
trop  courte^,  même  en  tenant  compte  de  la  correctioi;L 
précédemment  indiquée,  laquelle  procure, pour  les  troi^» 
distances,  5o,  y 5  et  83  milles;  la  position  moyennediî 
Uamzah  se  trouvera  vers  36°  3'  N.  et  i"  i5'  E. ,  à  64 
njilles  de  la  position  supposée  de  Zabi,  ce  qui  convienj; 
à  merveille  pour  les  80  mille  pas  que  l'itinéraire  d'Aiito- 


(i^  SammUing  kleintr  tteisen^  de  Bernouilly,  tome  11  ;  la  rradtiction 
ea  est  insérée  dans  les  Annales  des  voyages,  tome  a  de  i83o,  mais 
les  noms  propres  y  sont  défigurés  par  des  fautes  typographiques. 


(    I02    ) 

nin  (expurgé)  met  entre  Zabi^t  Auza,  sur  la  route  de 
Sitifi  à  Gésarée ,  que  je  rétablis  ainsi  : 

A  Sitifi  CcMarea ,  M.  P.  ccoi,  sià; 

Perdices xxr 

Cellas XVIII  (i) 

Macri xxv 

Zabi XXX  (2) 

Aras. xvzn  (3) 

Tatilti xTiii 

Aaza xjuni  (4) 

Rapidi. ........  xyi 

Tirinadi xxy 

Gapnt  GillaDl. . . .  xxv 

Sufasar xvt 

Aqois. XTi 

Caisarea -     xxw 

D*Auza  à  Césarée  il  reste  I23  mille  pas,  équivalant  à 
98  i/a  milles  géographiques;  c'est  trop  peu  pour 
arriver  jusqu'à  Ténès,  où  d'Anville  a  placé  Césarée,  et 
qui  est  à  iio  milles  au  moins  de  Borgj  Hamzah;  d' An- 
ville  n*a  pu  y  atteindre  qu'en  méconnaissant  Tidentité 
de  ce  dernier  point  avec  Auza,  malgré  l'autorité  des 
inscriptions  locales.  Cependant  on  pourrait  prétendre, 
avec  quelque  apparence  de  raison,  que  si  la  position 
de  Ténès  est  à-peu-près  assurée ,  celle  de  Borgj  Hamzah 
est  trop  incertaine  pour  qu'on  ne  la  pût  affecter  d'une 
correction  qui  la  reportât  quelque  peu  vers  l'ouest, 
bien  qu'il  soit  à  considérer  qu'il  faudrait  alors  renoncer 
à  la»  correspondance  de  Macri  avec  Maqqarah  et  à  celle 
de  Zabi  avec  les  ruines  peu  distantes  d'El-Mésylah; 

(i)  Variante:  XXV. 
(a)  Variante  :  xxv. 

(3)  Variante  :  xxx. 

(4)  Variante:  xi.vii. 


(  ïo3) 

j  aime  mieux  lai3ser  de  coté  ces  coosidéraiions  àégaUves 
pour  donner  une  dëmonslraûon  directe  que  1  ancienne 
Césarée  est  représentée,  ainsi  que  l'amiit  pen^é  Shaw, 
par  la  moderne  Scherschel. 

Que  Ton  prenne  l'itinéraire  le  long  du  riyage  enine 
deux  points  incontestés,  tels  que  rembouchùie  du 
MuluŒy  bien  connu  pour  être  le  Molouyah  d'aujowv 
d'hui,  et  Igilgilihien  connue  aussi  pour  être  la  moderne 
Gygel  ;  vérification  exactement  faite  de  toutes  les  varian- 
tes, afin  d'opérer  sur  un  texte  bien  épuré ,  où  la  somme 
des  distances  partielles  concorde  avec  le  chiffre  des  di- 
stances totales,  on  aura,  du  fleuve  Mulua  à  Igilgili^  717 
mille  pas  ainsi  partagés  : 

Mulua ,  fleuve.  ^ 

Césarée M.  P.  41S 

IgilgUis 3ÔK- 

e'est-à-dire  333  et  241  milles  géographiques;  c'est  la 
mesure  exacte  des  distances  relatives  du  Molouyah  à 
Scherschel  et  de  Scherschel  à  Gygel  ;  il  ne  peut  donc 
rester  le  moindre  doute  que  Scherschel  ne  soit  Tan  tique 
Césarée.  Il  serait  dérisoire  d'opposer  à  cette  solution 
précise  les  tables  de  Ptolémée,  vrai  chaos  d'itinéraires 
hétérogènes ,  chevauchant  les  uns  sur  les  autres,  quel- 
quefois à  rebours,  et  traduits  ensuite  en  séries  de 
positions  absolues* 

Presque  tous  les  itinéraires  d'Alger  à  Constantino , 
recueillis  par  les  officiers  français  de  la  bouche  des 
naturels   (i),  passent  par  Hamzah,   Megênah,  Sydy 

(i)  Je  oe  saurais  me  louer  assez  hautement  de  la  bienveillance 
avec  laquelle  M.  le  lieutenant-géncral  Pelet  a  Fait  mettre  à  ma  dispo- 
sition les  documens  envoyés  au  Dépôt  de  la  guerre  par  nos  officiers 
d*état-major,  et  du  gracieux  empressement  de  M.  le  colonel  Lapie  à 
effectuer  cette  commuuicatton. 


(  «o4  ) 

Mobârek  elHSéthyf  ;  je  n'en  ferai  ici  aucun  usage,  parce 
qu'ils  ne  sauraient  me  procurer  que  des  points  de  dé- 
tail enUe  tes  dÎTerses  stations  principales ,  que  la  route 
de  Shaw  m'a  fourni  le  moyen  de  placer  ayec  plus  de 
certitude.  Ces  itinéraires  sont  portés  sur  la  carte  litho- 
graphiée  du  Dépôt  de  la  guerre,  mais  avec  des  doubles 
emplois  et  des  transpositions  :  ainsi,  Borj  mita  Hamza 
(Borgj  metha  Hamzah,  fort  à  Hamzah)  n'est  point  un 
autre  lieu  que  Borgj  Hamzah  ou  Sour^l«Ghozlân ,  et  il 
faut  effacer  la  position  distincte  qui  lui  est  assignée 
dans  l'est  de  celui-ci;  l'erreur  provient  de  ce  que  l'itiné- 
raire qui  désigne  ce  fort  en  employant  une  locution 
triviale,  mentionne  auparavant  Bas  Hamzah,  qui  a  été 
confondu  avec  le  Borgj^  ou   fort  de  même  nom  :  or 
Râs  Hamzah,  c'est-à-dire  le  chef-lieu  de  Hamzah,  est 
indiqué  par  Shaw,  lequel  nous  dit  que  Sydy  Hamzah, 
qui  a  donné  son  nom  à  ces  plaines,  a  son  tombeau  près 
du  roc  Magrowa  ( Maghraouah ) ;  sur  sa  carte,  la  posi- 
tion est  marquée  au  confluent  du  Wed  Ashyre  (Ouéd 
El-Scha'yr)  et  du  Ouéd  El-Melahh,  mais  le  nom  du  lieu 
est  oublié  ;  M.  Lapie  n  avait  omis  ni  l'un  ni  l'autre  sur 
sa  carte  comparée;  l'omission  est  à  réparer  sur  la  carte 
lithographiée  du  Dépôt. 

Un  itinéraire  d*Alger  à  Beskarah ,  envoyé  par  M.  le 
capitaine  d*état-major  Gougeon,  me  servira,  faute  de 
données  plus  précises ,  à  placer  cette  dernière  ville  ;  il 
est  en  i  a  journées  ainsi  distribuées  : 

D'Alger  à  Hamza « 3 

Fomad-Djeoan,près  des  tentes  des  Ouled 

Sidî  Aiça x 

Aln-Ghorab,  à  droite  du  Oaed-Ekseb..  i 

Bbeyra,  plaine  avec  beaucoup  d'eau.. .  x 

A  reporter, .......     6 


(  io5  ) 

Report 6 

Mfiila,  sur  une nyière.  •  • i 

Aîn  el-Kelba •  i 

Mdokan i 

Glatt-Hammam x 

Outaya,  sur  une  rivière «..••  i 

Biscara i 

Nombre  total  des  journées x3 

Dans  Fomad  Djenan,  il  est  aisé  de  reconnaître  le 
Phoum  Jineene  de  Shaw,  plus  exactement  Fom-el- 
Genân  (Tentrée  des  jardins),  à  5  ou  6  lieues  de  Borgj- 
Hamzah,  non  loin  du  tombeau  de  Sydy  Fsày.  Âin  Gho« 
rab,  qui  Vient  ensuite,  est  pareillement  identique  à  Âin 
el-Graab  de  Shawj  plus  exactement  A'yn  el-Ghorâb  (la 
fontaine  du  corbeau),  et  le  Oued  Ëkseb  qui  est  sur  la 
gauche,  et  qui  doit  être  lu  Oued  el-Qasâab  (la  rÎTière 
du  roseau) ,  n*est  autre  chose  que  la  rivière  qui  passe 
à  £1-Mesylah,  et  que  Shaw  appelle  également  de  ce 
nom.  Bheyra  est  sans  doute  une  plaine  souvent  inon- 
dé^,  ainsi  que  Tindique  sa  dénomination,  quil  faut 
écrire  correctement  Bphhayrah.  Msila ,  Âin  el-Kelba, 
Mdc^n  ,  ^ont  aisés  à  rétablir  eu  £1-Mesylah ,  Âyn  el- 
Kelb,  Modakhan,  qui  sont  déjà  connus  et  placés;  reste 
donc  à  employer  Glatt  Hammam  et  Outaya  pour  arriver 
à  Beskarah  :  le  premier  de  ces  noms ,  qui  sans  doute 
doit  se  lire  Qala't  eMlhammâm ,  ne  se  trouve  point  dans 
Shaw;  mais  le  second  avec  l'article,  Ël-Outayah^  corres- 
pond naturellement  à  Lwotaiah  du  voyageur  anglais, 
qui  rindique  sur  sa  carte  à  9  lieues  vers  TE.  S.  £.  de 
Modakhan,  et  4  lieues  vers  le  N.  N.  O.  de  Beskarah; 
ces  distances  me  paraissent  trop  courtes  pour  trois 
journées  de  route,  et  je  les  porte  à  12  lieues  et  6  lieues, 
ce  qui  me  fait  avoir  Beskarah  par  34**  3o'  N.  et  4°o*  E. 


(  i»6  ) 
Une  route  de  Constaotine  à  Beskarah  vient  corro- 
borer  cet^e  dé(qriiiinsitipn;  la  voici  : 

Départ-  de  Gonstantiiie. 

Bir  ei-Bekerat,  sur  ta  rodte  d*^Alger. ...  i  jour. 

Seggfaan,aveci]ti\eTivière  coulant  au  sud.  i 

Mchira,  arvtsc  une  rivière i 

Mouisenab. '.........' i 

Béteoa •• , I 

Ksour  eUGannaya ,  plaine i 

Kantara .,.%...  ^ .  »... i 

V  Kl-Hai9ioaii\ .  » «.,...*.. i 

El-Outaya * ..,«...••.,..  i 

Biscara i 


Nombre  total  des  journées iq 

Bjr  el-Beqerèt  (le  puits  des  vaches)  est  u»e  stalion 
indiquée  par  dautres  renseignemens  à  5  heures^  équi- 
valant à  lo  milles,  dans  t'ouest  de  Gonstantine,  quelle 
que  soit  la  situation  de  Segghan  et  de  Mchira,  il  est  évi- 
dent que  l'étape  suivante,  Mouisenab,  est  identique  à 
Omoley  Sinab  de  Shaw,  Amoula  Senab  de  Peyssonnel, 
bien  que  la  carte  lithographiée  du  Dépôt  de  la  guerre 
fasse  trois  stations  distinctes  de  ce  seul  point,  en  con- 
fondant même  Tune  d'elles  avec  le  Tattubt  de  Shaw  y 
ce  qui  ne  peut  être  nullement  admis.  Après  Mouisenab 
vient  Bétena,  qui  est  bien  le  Baitnah  du  voyageur  an- 
glais, indiqué  sur  sa  carte  à  8  lieues  S.  1/2  O.  d'Omoley 
Sinab,  Ksour,  quil  faut  lire  Qossour  (les  châteaux) 
est  reconnaissable  sous  Torthographe  Cossoure,  em 
ployée  par  S&aw,  qui  l'a  inscrit  un  peu  au  sud  deBait 
nah»  El-Qantharah  (le  pont)  est  sur  la  rivière  de  Bes 
karah;  puis  la  route  rejoint  celle  qui  vient  d'Alger 
sinon  à  El-Hhammam  (les  bains),  qui  semble  être  le 
même  point  que  Qala  t  etHhammam  (le  fort  des  bains), 
au  moins  à  El-Outayah.  De  quelque  manière  que  c«s 


(  I07  ) 
diverses  mutations  soient  placées,  il  me  suffit  de  r&- 
marquer  que  Sbaw  dit  expressément  que  Baitnah  mar- 
que la  moitié  du  chemin  entre  Constantine.et  Beskarah; 
or  c  est  ce  qui  se  vérifie  exactement  dans  ma  construc« 
tion,  où  Baitnah  se  trouvera  à  distance  égaie  (58  milles) 
de  ces  deux  villes. 

Ma  position  de  Beskarah  est  ainsi  reculée  de  plus  d*uq 
degré  à  l'orient  de  celle  qui  est  adoptée  dans  1<4  cart^ 
du  Dépôt  de  la  guerre;  mais  loin  qu'il  j  ait  es^gération 
dans  cette  protension  de  la  route,  il  y  a  lieu  de  remar- 
quer qu'elle  laisse  encore  subsister,  entre  Beskarah  et 
Nefthah,  une  distance  d'au  moins  cent  milles,  à  répartir 
en  cinq  journées  seulement,  qui  sont  ainsi  indiquées 
par  leBékrj.  (i) 

Départ  de  Beskarak. 

Tehoudak • x 

Bâdys  de  Zab. i 

Qaythoun-BayâdLah i 

Nefthah a 

Témymy,cité  par  Hartmann  (a),  ne  donne  même  que 
quatre  journées  de  Beskarah  à  Touzer,  espace  qui  dans 
ma  construction  est  de  io8  milles ,  ce  qui  fait  g  grandes 
lieues  à  la  journée ,  marche  très  peu  commune.  Le  Bé- 
kry  y  met  cinq  journées. 

Bâdys  (Badass  de  Shaw),  qui  me  vient  par  34°  9'  N« 
et  4°  4^'  E. ,  paraît  correspondre  à  la  mutation  Badias 
de  la  table  Peutingérienne,  de  même  que  Téhoudah 
ville  ancienne (Toodah  de  Shaw)  représenterait  la  mu- 
tation «voisine ,  Thabudis. 

La  route  comprise  entre  Badias  et  Thelepte,  avec 
embranchement  sur  Theveste,  est  facile  à  placer  dans 

(i)  Bekrr,  pages  96,  98. 
(a)  Page  a38. 


(    lO»  ) 

ma  construction.  En  effets  la  route  de  Thénae  à  Tfieveste , 
d'Antonin  ,  me  donne  70  mille  pas  ou  56  milles  géo- 
graphiques de  Suffétula  à  Theveste.  Sur  cette  route  se 
trouve  Admédera,  qu'rî  ne  faut  point,  avec  d'Anvilleet 
M.  Lapie,  placer  sur  Hydrah,  car  celte-ci  est  l'ancienne 
Thunudronurn^  ainsi  que  le  prouvent  tés  inscriptions 
locales.  D*un  autre  côté,  Theveste  ne  doit  être  qu'à 90 
mille  pas  ou  72  milles  géographiques  de  Musti  d*aprè$ 
la  route  suivante  de  là  table  Peutingérienne  : 

Theveste. 

Ad  Mercurium. .......  xj-. 

Ad  Medera xuiju. 

Matia x^ 

Orba xvj, . 

Larabus vij, 

Drusiliana .r . . . .  xij: 

Thacia vij. 

Musti <^V 

Or  l'emplacement  de  Musti,  constaté  par  les  inscriptions 
locales )  se  trouve,  d'après  Shaw,  en  vue  de  Tubersoke, 
etdeDugga,  et  d'après  les  itinéraires  romains  entre  Sicca 
et'Hgnica,  à  Zi  mitlepasdeîa  première  suivant  Antonin, 
et  à  i3  mille  pas  de  la  seconde  suivant  la  table  Peutingé- 
rienne, c'est-à-dire  à  îi5  i;a  milles  géographiques  d'El- 
Kêf  et  à  10  i/a  milles  de  Tunga  :  les  relèvemens  du 
comte  Camille  Borgia  marquent ,  à  l'ouest  de  Teboursek 
et  de  Dugga ,  à  24  milles  en  ligne  droite  d'El-Kêf  et  à 
9  milles  de  Thunga,  une  ville  ruinée  qui  correspond  à 
merveille  à  toutes  ces  indications  ,  et  qui,  dans  ma  con- 
struction, vient  par  36*^  20'  N.  et  6'  5i'  E.  M.  iLapie  a 
placé  Musti  sur  Teboursek  ;  mais  les  inscriptions  locales, 
en  signalant  Musti  sur  un  autre  point  (Sydy  Abd-e!-Abbus 
de  Shaw),  rappel  l»^nt  en  Tebou  rsek  l'ancien  Thubursicuni. 
Il  fiiut,  des  élémens  qui  précèdent ,  conclure  Theveste, 


(  I09  ) 
ou  la  moderne  Tébésab  qui  la  représente,  par  35°35*N. 
et  5o  43'  E.  Ubalia  castellum,  situé  à  Sp  mille  pas  de 
Theveste  et  à  ao  mille  pas  de  Thelepte  y  tombera  vers 
34"  4g' N.  et  5*»  58'  E.  à  y 6  milles  de  Bâdys de  Zâb,  distance 
qui  répond  précisément  aux  9.5  mille  pas  que  la  table 
Peutingérienne  met  entre  ce  point  et  celui  de  Badias. 

S'il  était  permis  d*alléguer  comme  autorité  un  docu- 
ment aussi  peu  sûr  que  les  tables  et  les  cartes  de  Ptolé- 
mée,  je  ferais  remarquer  que,  entre  Thoubouna  qui  est 
bien  notre  Thobnah,  et  Oueskethêr  (Vescetbrea  deç 
éditions  latines )  que  Ion  s*accorde  à  considérer  comme 
correspondant  à  notre  Beskarah,  elles  donnent  une  dif- 
férence de  20'  en  longitude  et  de  i»  en  latitude,  ce  qui 
constitue  une  distance  de  62  milles,  exactement  la  même 
que  celle  qui  existe  dans  ma  construction.  Une  consi- 
dération qui  n*est  pas  à  dédaigner  pour  donner  un  peu 
plus  de  poids  à  cette  concordance,  c'est  qu'il  est  pro- 
bable  que  c'est  cette  distance  même  qui  a  servi  à  la  dé- 
termination des  différences  en  longitude  et  latitude 
ci-dessus  rappelées. 

Je  rapporterai  encore  ici  un  itinéraire  d'Alger  à  Bes* 
karab,  non  plus  comme  une  nouvelle  justification  dema 
construction ,  mais  seulement  pour  reconnaître  en  pas- 
sant quelques  stations. 

Départ  d'Alger. 

Sour 3 

Oued  el-Lahm 

Hermam.   ••.•..•..•••••.••.•. 

Bouçada  

Mhdghem,  sur  la  rivière  Maleh  . . . 

Hoba 

Sabôun  ..•....•••••...,.••... 

Douoen 

Taolgba 

Biscara 


Nombre  total  des  journées.. .   la 


(  "o) 

Sôur-el-GhozIàn  (le  mur  des  Gazelles},  ou  simple- 
rnent  Sour,  est  le  même  lieu  que  le  Borgj-Hamzah 
élevé  sur  les  ruines  d*Auzia,  et  distinct  du  Ràs  Hamzah 
ou  Souq-Hanizah  (le  chef-lieu  ou  le  marché  de  Hamzah), 
placé,  ainsi  que  je  Tai  dit  plus  haut,  au  confluent  du 
Ouêdel-Schayr  (la  rivière  de  Torge)  et  du  Ouêd-el- 
Malehh  (la  rivière  du  sel),  dont  la  réunion  forme  le 
Ouêd-el-Zeytoun  (la  rivière  des  olives). 

Ouéd  cl-Ham  est  évidemment  le  Ouêd  El-Ham  de 
Shaw,  plus  correctement  Ouêd  el-Lahhm  (la  rivière  de 
Tengloutissement),  autre  nom  du  Ouêd  el-Génân 
(la  rivière  des  jardins).  Hermam  est  mentionné  par 
Schaw  (i)  comme  un  daskerah  remarquable  au  nord 
deBoosaadah,  écrit  Bouçada  dans  Titinéraire  ci-dessus, 
et  dont  Torthographe  réelle  est  Abou-Sa  adah  (le  père  du 
bonheur).  Mhaghem  est  plus  difficile  à  reconnaître  dans 
le  Maiherga  de  Shaw,  mais  la  prononciation  anglaise  de 
ce  dernier  mot  (  Mèhâghè  )  le  rapproche  beaucoup  du 
premier,  et  la  rivière  Maieh,  Mailah  de  Shaw,  esc  un 
indice  de  plus. 

Hoba  etSabounse  placent  aisément  dans  Tespacevide 
laissé  par  le  voyageur  anglais  entre  le  Ouéd  el-Malehh 
et  Dousan  (2),  qui  est  bien  notre  Doucen  et  le  Deusen 
de  Léon.  Taolgha,  écrit  Tulgah  par  Shaw  et  Théolaca  par 
Léon,  est  aussi  mentionnée  par  le  Békry  (3),  qui  lortho- 
graphie  ThaouIqah.:.il.  la.  place  au.  nord  de  Benthyous, 
dont  le  nom  a  été  parfaitement  lu  par  M.  Quatremère, 
bien  que  ce  savant  h  y  ait  pas  reconnu  le  Banteuse  de 
Shaw  (4))  identique .  dans  la  prononciation  anglaise; 

(i)  Page  106.  

(a)  Shaw,  toftie  i,'pffgex66. 

(3)  Békrf,  page  96. 

(4)  Shaw,  itbi  suprà. 


Benthyous  est  à  une  journée  de  Beskarah ,  aussi  bien 
que  Thaoulqah.  Cette  dernière  étape  s'effectue  en  pas- 
sant soit  par  Lichana  qui  est  à  I  heure  de  Thaoulqah 
et  à  5  ou  6  heures  de  Beskarah,  soit  par  Ourillel  qui 
est  à  4  heures  de  la  première  et  6  heures  de  la  se- 
conde.  Dans  Lichana  et  Ourillel  on  n  a  aucune  peine  à 
reconnaître  Leshanahet  Ourelan  de  Shaw. 

Je  Tais  soumettre  à  un  eXamen  semblable  un  itiné- 
raire  de  Mehdyah  à  Beskarah  enyoyé  d'Alger  par  nos 
officiers  d'état-major,  et  qui  ne  meparaît  pas  tracé  avec 
toute  lexactitude  désirable  sur  la  carte  lithographiée 
du  Dépôt  de  la  guerre.  Le  voici  : 

Départ  de  Médéa. 

Passage  de  la  riyière  de  TItéry. 

Barbaoaguia 6  henres. 

Titéry ,  camp 7 

Hajer,  sur  une  rivière  de  même  uom.  7 

Sidi-Issa ,  près  du  Ouad  el-Jenan  . .  7 
Sldi-Hazerac,  près  du  Ouad  el-Lahm.  y 

(Les  Arabes  de  ce  pays  sont ,  entre 
autres,  les  Aulad  el-Madi). 

Chélal,  au-deU  du  Oued  el-Sidra, 

et  à  a  heures  du  Chott 7 

(Route  de  Constantine,  h  gauche; 

voûte  du.  dfésert  allant  au  Ouad  el* 

Gédid,  à  droite). 
Allant  au  Ouad  el«Gédid ,  Séada. .  z  jour. 

Halte  sur  les  bords  de  la  Deffla ...      7  heures. 

Moelhamel i 

Sadauri i 

Doisal.. ........' ; i 

Ël-Toual,  sur  le  Ouad  el-Gedid,  •  •     4 

(En  remontant  le  Ouad  el-Gedid  vers  l'ouest,  on  trouve 

les  Aulad- Jellal  et  antres  tribus.. 
A  l'est,  le  long  de  la  rivière ,  sur  les  deux  rives ,.  et  à  une 

distance  successive  de  i  à  a  heures ,  les  bourgades  sui- 


Tantes  :  Lana,  Sdiara ,  Meckadema,  Ben^TiaSy  Uauril" 
las,  Zaoad  ben  Onard,  Bigo,  Menabela,  Taoad  el- 
Charfa,  UIî,  Moaacli,  Sidi-Ocnba,  Tbonda,  Gartha, 
SerîanaySidi-Kalil,  El-Drîz,  Chatma,  Felial. 

Btfskara ,  TilIe. 

BezchagTon ,  Lechana ,  Zéatcha ,  Farfar ,  Taong  el-Bey, 
Focala ,  £1-Améri  ). 

La  première  station  est  à  Barbanaguia^  qui  me 
parait  n  être  qu'une  faute  de  copiste  pour  Barrauaguia 
et  représenter  dès-lors  le  Burwakéah  de  Shaw^,  plus 
correctement  Barouaqyah  (lieu  abondant  en  barouaq, 
qui  est  une  plante  épineuse);  la  distance  indiquée  cadre 
parfaitement  avec  cette  coïncidence,  et  la  rivière  de  Ti- 
térj  correspondrait  dès-lors  au  cours  d*eau  qui ,  sur  la 
carte  de  M.  Lapie  et  sur  celle  du  Dépôt,  afflue  au  coude 
le  plus  oriental  du  Schélif;  Tindication  de  ce  cours  d'eau 
est  fournie  par  un  relèvement  anglais  que  j'aurai  occa- 
sion de  citer  plus  loin. 

Titéry,  dont  le  nom  s'écrit  plus  correctement  Ty- 
théry,  est  bien  connue  comme  le  camp  du  bey  qui 
commandait  jadis  à  toute  la  province ,  et  comme  situé 
au  pied  des  montagnes  appelées  par  les  Arabes  Hha- 
gjar  Tythery  (les  rochers  de  Tythéry).  Hajer  se  retrouve 
dans  ces  mêmes  Hhagjar  ou  rochers.  Sidi  Yssa  et  Ouad 
El-Jenan  sont  les  mêmes  que  Sydy  l'sày  et  le  Oued 
El-Genàn ,  déjà  mentionnés  plus  haut.  Sidi  Hazerac  près 
du  Ouad  El-Lehm ,  ne  peut  être  autre  qui  le  Sidi  Hadje- 
rass  de  Shaw,  près  du  Ouêd  el-Lahhm,  et  je  né  puis 
me  rendre  raison  du  double  emploi  commis  à  cet  égard 
sur  la  carte  lithographiée  du  Dépôt  de  la  guerre.  Chellal 
se  trouve  déterminé  par  sa  distance  à  l'égard  de  Sidi 
Hadjerass  combinée  avec  celle  de  â  heures  à  l'égard  du 
Schath;  et  la  petite  rivière  Oùêd  el-Sidra,  qui  en  est 


(ii3) 

voisine^  tire  son  nom  .des  jujubiers-lotos,  qui  sans  doute 
croissent  à  sa  source  ou  sur  ses  rives.  J'ai  constaté  à 
dessein ,  pour  en  tirer  parti  p  lus  tard ,  que  les  Aoulêd* 
Madhy  habitent  au-delà  de  Sydy  Hadjerass  et  près  de 
Chellal;  Shaw  tes  indique  aussi  dans  ces  parages  sous 
la  forme  Welled  Maithie.  Séada,  qui  suit ,  est  évidem- 
ment le  daskeraU  d'Abou-Sa*âdah,  déjà  indiqué  plus 
haut.  La  rivière  de  Deffla  nous,  rappelle  naturellement 
le  Ain  Difla  de  Shaw ,  plus  correctement  A'yn  el-Défalày 
Qla  source  de  FOléandre);  Moel  Hamel  et  Sadauri  sont 
inconnus,  et  prendront  aisément  leur  place  dans  le  vide 
qui  existe  entre  A'yn  el-Défalày  et  Deousan,  quon  ne 
peut  méconnaître  dans  le  Dossal  de  notre  itinéraire  ;  la 
carte  lithOgraphiée  du  Dépôt  de  la  guerre  incline  ,donc 
cette  route  beaut^oup  trop  vers  TOûest.  Le  Ouad  el- 
Jédid  est  bien  le  Ouéd  el-Gédy  ou  rivière  du  chevreau , 
qui  est  suffisamment  connue.  Sfaav^  marque  non  loin  de 
ses  bords  les  Weiled  Jillel,  qui  sont  évidemment  les 
Aulad  Jellal  de.  Fitinéraire  ci-dessus. 

m 

La  série  des  bourgades  indiquées  ensuite  sur  \efê 
deux  rives  du  Oued  el^^édy ,  en  descendant  vers  lest-, 
$e  retrouve  presque  entièrement  dans  Shaw,  où  lonpeut 
relever  successivement,  dans  Tordre  de  notre  itinéraire', 
Lewah;Syrah,  Mukadmah,  Banteuse,  Ourelan  (Zaoud 
Ben  Ouard  manque),  Beegoe,  El-menalah  (Taoudel- 
Chatfa  manque),  Meleely,  Omash,  Seedy  Occ'ba, 
Toodah,  Garta,  Seriapa  {^Sidi-Kalil  et  El'Diiiz  man- 
quent) ,  Shitmah  (  Félial  manque  ) ,  Biscara,  Boosha- 
groone,Leshanah,  Zaatshah,  Farfar,  Tulgah  {Focala 
manqua),  et  Lamree. 

Je  m'occuperai  encore,  sous  le  même  point  dé  vue, 
d'un  autre  itinéraire  envoyé  d'Alger,  lequel  est  censé 
conduire  de  Mehdyah  à  Constantine ,  et  dont  1  emploi 

8 


ii4) 

trdp  confiant  a  défiguré  «n  plusieurs  partie» ,  d'une  ma- 
nière notablte ,  la  carte  lithographiée  du  Dépôt  de  la 

guerre^ 

Départ  d^  M^dUb, 

Schkaou  (ou  Sebkaou) • lo  ^euresw 

Berouakié 9 

Oued  e!-Chéhir 8 

Oued  OnUad  el->Kaiia . .- 9 

Oaed  OuUod  el-Zema 9 

'    Ghellala , < . ,  iq 

5î(U-Sahîd « ,  • 7 

Sldi-Hi$sa • la 

Scbellal,  ville  des  Oullad-Mâdi. .....  9 

Messila « • ro 

Sarther • 7 

Bep-Sidi-Sabtd  »••••. % .  t  •  •  10 

C(«i8t4utij9Q ^  ..,,......„...«,. ,  7 

Ralevona  d'abord:,  uiroett^  roitt»,  tout  ee  qai  nous 
eàt  d^à  eonnii ,  sans  pi^andve  garde  aux  indicafeÎGns  de» 
dUtaiiQea;Nous  anona  d*abord,Bflrooakië,  qui  est  bien  \e 
Burwakeahde  Shaw-y  eiquis'éoidtpluftxorrectementBar" 
iHiaqjrah  ou  Berouaqyeh;  le  Oued  eUChéhir  est  égale- 
^nt  Le  Wed  Aahjre  on  Shaier  de  Shaw,  c  è^N^à-dire  la 
rivière  de  l'Oi^e^  Ouédel«Slia'jr^  Plits  linn  ^  en>  sniTant 
de  piH^he  en.  proche,  suv  la  carte  dn  ehi^lain  anglais, 
la  diri^tion  de  cett^  route ,  nous  troimeDons  ShilelUh,  qui 
doit  eoîncider  avec  le  Chcllalft  de  latinéraîre  ei^dessaf. 
Sidl  Hi^sa.  reptésente  pii^elHèment  I^  Sidi  Eesab  da 
SbAW,  que  nous;  avons  déjà  mentionné  plusieurs  fois,  et 
dofit  la  véritable  ovlhognapfae  est  &jdyl!skf^  £'e$t  ainsi 
que  aou3  arrivons,  par  plusieurs  étapes  connues,  à 
Schella/f  vil/e  des  Oui  lad  MâcU^  que  nons^àtoms  tQuS'à" 
l'heure  trMsivée  dans  Vinhérairç  de  Mehdyai^ài  Beikaitah, 
où.  elle  est  mafrqué^  sf^is  b  forme >£!^^/',  préoîsénieot 
daM'k  paja  habité  par  les  Aoulâd4Màdhy ,  et  conuoe 


(ii5) 
située  en  même  temps  à  2  heures  de  marche  seulement 
du  Schath.  Immédiatement  après  vient  Messila  on  plu- 
tôt El-Mesylah ,  trop  connuepoitr  qu  a  son  égard  aucune 
équivoque  soit  possible,  et  dont  la  position  s'accorde 
d'ailleurs  à  merveille  avec  les  indications  qui  précèdent. 
Le  reste  jusqu'à  Constantine  est  tout-à-fait  ignoré. 

La  série  de  concordances  successives  entre  Mehdyah 
et  EtMesyfah  se  compose  d'anneaux  trop  nombreux 
pour  qu'on  puisse  admettre  que  les  dieux  routes  qui  ot* 
frent entre  elles  tant  de  repères,  puissent  êare  t?otatetnent 
diffiérentei»;  les  mesurer  horaires  des  distances  ne  cadrent 
point ,  tl-e^t  vrai, CH  beaucoup  d'endroits;  mais  loin  de 
trouver  dapQ&  c«tte  circooslanee  un  motif  qui  justifiât 
Peaifilotdel  Itinéraire  actueV  de  manière  à  créer  arlûtrai* 
rcinentde& détails  topographiques  dénués  de  tout  antre 
{Fondement ,  j'y  aperçois  une  cause  de  rejet  absolu  de 
l'itinéraire  ou  au  moins  des  indications  de  distances 
qu-'il  présentent.  Que  Ton  juge  de  l'étrange boulevcf sè- 
ment qii<i  ta  construction  littérale  d*un  tel  document  a 
causé  sur  la  carte  du  Dépôt  delà  guerre ,  par  ce  seuHait 
qu'EUMésyiah  aj  trouve  transporté  à  hroitié  chemih  de 
Séthyf  à  Constantine,  toutes  les  rivières,  tous  tes  noms 
de  lieux  étant  ainsi  en  double  emploi  à  d'énormes  dis- 
tafice$.  deieur  vét4tabte  place:  des  lignes  dé  route  ima« 
ginaires  semblent-  Uer  ee$  positions  à  des  points  cemms 
a^ipartenanc  à  d'autres  itinéraires.  Je  ne  saurtris  trop 
m'élever  eontre'^et  abu^  de  lignes  ^e  Gommunications 
indiquées  là  oè  des  dociunens  précis  n'en  constatent 
poin^t  L'exfsteaee<:  c'e^  un  véritable  piège,  un  dédale 
presque  ineoiLtrieable  préparé  aux  vérvfieiition'S  efî  aux 
recherches  des  gjsographes  qui  tentent  de  sé  rendre 
compte  des  éléraens  eaiployés. 


8. 


{  "6) 


EXTRAIT 

Du  rapport  des  directeurs  de  la  Société  américaine  de 
colonisation  pour  Vannée  i833.  (i) 

Ce  rapport  commence  par  appeler  Tattetition  sur  les 
expéditions  qui  ont  été  dirigées  sur  la  colonie  de  Libé- 
ria, pendant  le  cours  de  Tannée  i833. 

Le  21  avril ,  le  brick  VAjax  (capitaine  W.-H.  Taylor), 
fit  voile  de  la  Nouvelle -Orléans  pour  Libéria,  avec  i5o 
émigrans  dont  102  de  letat  de  Kentucky,  44  <lu  Ten- 
nessée,  et  le  reste  de  la  Nouvelle- Orléans,  dé  Saint- 
Louis  et  de  rOhiô ,  la  plupart  esclaves  libérés.  Le  cho- 
léra ,  qui  commençait  justement  à  sévir  à  la  Nouvelle- 
Orléans  à  cette  époque ,  fit  périr  39  de  ces  émigrans. 
L'expédition,  forcée  de  s'arrêter  dans  une  île  des  Indes- 
Occidentales,  n'arriva  à  destination  que  le  11  juillet. 

Lç  10  mai,  un  petit  convoi  de  colons,  la  plupart  de 
letat  de  New- York,  s'embarqua  à  Philadelphie  sur  le 
brick  V Américain  y  capitaine  Abels. 

Le  capitaine  Knapp ,  commandant  le  bâtiment  U 
Jupiter,  mit  à  la  voile  le  5  novembre  avec  5o  émigrans, 
dont  44  esclaves  libérés ,  presque  tous  de  la  Virginie.  H 
fut  suivi,  le  25  du  même  mois,  par  le  brick  F  Argus  y 
capitaine  Peters,  lequel,  en  outre  de  quantité  d'effets  et 
de  provisions  pour  la  colonie,  reiçut  à  son  bord ,  à  Nor- 
folk,  5i  passagers  dont  35  esclaves  rachetés,  du  Mary- 
land ,  du  district  de  Columbia  et  de  la  Virginie. 

La  commission  regrette  d'avoir  à  appr^fidre  que  l'état 

(i)    Voir  Hie  American  Repository  and  cdonial  Journal,   yot.  ix , 
n°  la.  Washington,  février  i834. 


(  "7  ) 
sanitaire  de  Libéria  a  été  peu  satisfaisant,  surtout  parmi 
les  derniers  arrivans.  Sur  649  éniigrans  amenés  par  les 
hêitàmens  Lqfqjrette ,  Roanohe^  Jupiter,  Amenoan,  Àjax 
et  Hercule  y  il  en  est  mort  i34*  Los  fsnestès  effets  de 
la  maladie  ont  été  ressentis  généralement,  ei  plus  par- 
tîculièi'ement  dans  les  lieux  les  plus  élevés  et  les  plus 
éloignés  vers  le  nord.  Cependant  la  commission  crok 
devoir  attribuer  cett^  grandie  mortalité  plutôt  à^lmsalu- 
brité  extraordinaire  de  la  saison , à labsence  des  hommes 
de  l'art,  au  manque  de  précaution  et  à  lusage  de  mau- 
vais remèdes  de  la  part  des  colons,  qu'au  caractère  mal- 
sain et  pernicieux  du  climat«^  Les  directeurs  sont  confir- 
més dans  cette  opinion  par  le  recensement  qui.  vient 
d  être  fait  à  Libéria ,  et  qui ,  bien  que  peu  favorable  soiisi 
le  rapport  ssuiitaire,  ne  présente  point  de  ré&ultats  ca- 
pables de  faire  désespérer  du  succès.  Le  nombre  total 
des  émigrans ,  depuis,  le  commencement  de  la  colonisa- 
tion,  a  été  de  3^123,.  y  compris  les  Africains  rachetés 
(dont  partie  prise  dans  le  pays  même);  la  population 
actuelle  de  la  colonie  est  fixée  à  a,8i6,  non  compris  une 
cinquantaine  dindividusabsens  lors  du  recensement 

Dans  l'opinion  du  docteur  Mechlin ,  l'établissement 
qu';on  vient  de  commencer  à  Grand-Bassa  est  plu$  sa- 
labre  que  celui  de  Monrovia ,  et  toutes  les  expéditions 
futures,  devraient  y  être  envoyées.  Un  territoire  d'envi- 
ron i5o  à.  aoo- milles  carrés,  situé  prèë  la  rivière  Saintr 
Jean ,  vient  d'être  ajouté  à  la  colonie^  et  ne  laisse  rien 
à  désirer  sous  le  rapport  de  la  fertilité,  de  la  position  et 
des  bois  de  construction.  Environ  i5o.  colons  s'y  sont 
établis  il  y  a  une  année ,  et  déjà  les.  maisons  sont  con- 
struites ,  les  lots  sont  enclos  9  et  la  culture  fait  de  grands 
progrès.  La  nouvelle  ville  a  été  appelée  Edina^eh  l'iion- 
neurde  la  lQ)éra1it6  des  habitan&d'Edimbourg  en  Ecosse. 


(  m3  ) 

Les  apprQTÎsioniieinens  «ont  plus  faciles  à  GtaneUBassa 
qu'à  Monrovia  ;  la  rivière  Satin  t-Jean  abonde  en  poisson, 
et  le  maïs  et  une  grande  variété  de  végétaux  peuvent  y 
être  cultivés  avec  succès.  Les  naturels  du  voisinage  ma- 
nifestent les  dispositions  les  plus  amicales ,  et  plusieurs 
ckrfs  de  Bassa  ont  exprimé  leur  désir  de  coficédér  des 
terres  à  la  société. 

La  prospérité  commerciale  de  la  colojnie  va  toujours 
en  augmentant  :  plusieurs  navires  y  ont  été  constroiUf^et 
le  Libella  herald  9i  publié  une  Usre  de  60  à  70  arrivages 
dans  le  cours  des  huit  derniers  mois.  Des  mesures  ont  été 
prises  afin  d'explorer  le  pays  dans  Tintérieur  et  d.  auvrir 
d^  communications  commerciales  avec  les  puissantes 
tribus  de  rinténéur.  Il  estii  regretter  cependant  que  les 
profits  immédiats  du  commerce  soient  généralement 
préférés  à  ceux  plus  le^ts  ^  mais  plus  sûrs  )  de  ragricul- 
titre,  et  que  cette  dernière  brani;he  de  prospérité  n'ait 
pas  entièrement  réalisé  les  espérances  conçues  précé- 
demment^ Cependant  les  fermes  des  Africains  rachetés 
ont  bien  récompensé  leurs  travaux,  et  les  calons  d'Édina 
paraissent  compter  principalement  sur  leurs  ressc^urces 
agricoles  pour  augmenter  leur  prospérité. 

Leducatiofi  publique  continufe à  s'améliora.  Presque 
toutes  les  familles  veulent  donner  à  leurs  enfans  les 
bienfaits  de  Finstruction ,  et  les  écoles ,«  au  nombre  de 
six  (dont  trois  sous  le  patronage  d'une  société,  de  dames 
de  Philadelphie) ,  sont  bien  dirigées  et  très  fréquentées. 
Cet  objet  important  reçoit  beaucoup  d'eïioourageBAent 
de  divers  particuliers  et  associations  \  plusieurs  institu- 
teurs ont  offert  leurs  services,  et  \a  plupart  des  fonds 
nécessaires  à  leur  établissement  sont  trauvés. 

Tous  les  Africains  indigènes  situés  dans  le  voisinage 
de  la  colonie  sont  disposés  à  recevoir  les  élémeos  des 


(  '"9  ) 
arts  et  du  christianisme  ;  plusieurs  ont  offert  des  conces- 
sions de  terres,  à  la  seule  condition  de  donner  à  leurs 
enfans  une  éducation  anglaise. 

Quelques  missionnaires  éé  d^Mrses  communions  sont 
arrivés  à.Mpnrovia ,  enti^  autres  M.  W.  Anderson,  jjui 
s'est  rendu  chez  les  Pyes^  \triby  du  capMount,  non- 
seulement  pour  prêcher  I  évangile  aux  adultes,  mais  en- 
core pour  enseigner  la  langue  anglaise  aux  enfans. 

Dans  un  rapport  spécial ,  postérieur  à  celui  qui  pré- 
cède (i)i#n  tit.le  tableau  auivaait  : 

«  Depuis  tanviée  iSao^  les  recettes  ietdépfinsè««i  |« 
nombre  'di»s  éiBigeans,  pour  chaque  annëe^  ont  «été 
conlme  il  suit  i 


i/aiii  t\ui 


Amcu. 


JJillI     .ll.^^JXi 


trtfrrrti 


Aii4ÉrrfeB. 


lin       Éti 


II* M 


ifTi  .n  I    ■^iHi   t  iiffer, 


'ftâ»ttraM. 


•■   r  •     '^  •     -  ■  ■'    ^  >-■  ■ 


1323 
1824 
1825 
1826 

1S2S 
rB29 

t93;t 

1832 

laea 


6fiV 
4,798 
4,379 
10,12d 
14,779 
13,294 
ldt4»a 
19.795 

27,999 
40,365 
87,24^ 


02 
89 
Bd 
24 
94 
17 
61 
51 
15 
08 

4a 


i,n5 

4,766 
3,851 
7,643 
17,3|6 
I3,d0l 
17,077 
18,487 
17,^57 
28,0^8 
51,644 
86^87 


II  a  été  ftdppté ,  dans  la  réunion  générale  des  socié- 
taires du  3o  janvier  i8349  diverses  résolutions  nouveUea 
ou  modific^tives^  fioncernant  lorganisation  iniéri^ura 
deiaiiolonie». 


à  <di  1 1  ■<  1 1  «  1 1 


(  Xîiû  ) 


MÉMOIRES 

De  P  Académie  américaine  des  Sciences  et  Arts  de 

Cambridge. 


Le  premier  volumél(nouvdle  série)  du  recueil  de  TA- 
cadémie  américaine  des:  sciences  et  arts  (Cambridge, 
i833  ) ,  contient  plusieurs  articles  intéressans.  Nous  dis- 
tinguons entre  autres  les  deux  suivans ,  dont  nous  don 
nerons  une  analyse,  comme  ayant  plus  spécialement 
rapport  à  la  statistique  et  à  la  géographie. 

i^  Observationi  sur  la  longévité  et  la  durée  de  la  vie 
aux  Etats-Unis ,  et  plus  particulièrement  dans  Pétat  de 
NeW'Uampshlre^  avec  des  remarques  comparatives  sur 
d'autres  pays ,  par  J.-E.  Worcester. 

Dans  ce  petit  état  de  New-Hampshire ,  on  a  compté, 
de  Tannée  j  j32  à  1824  j  c'est-à-dire  en  98  ans,  98  per- 
sonnes ayant  passé  Tâge  de  cent  ans,  et  il  est  à  remar- 
quer que  les  exemples  de  la  plus  grande  longévité  sont 
fournis  par  des  émigrans  européens  :  Zaccbeus  Love- 
well ,  Anglais,  a  atteint  Tâge  de  120  ans;  Robert  Met- 
lin  ,  Écossais ,  celui  de  1 10  ;  et  William  Scoby,  Irlandais, 
celui  de  1 1  o  ans. 

Le  docteur  lîelhkap,  btstorieri  du  New-Hampshire, 
affirme  que  les  premiers  planteurs  du  district  de  Lon- 
donderry  ont  vécu  l'âge  moyen  dé  80  années. 

D'après  le  relevé  desbills  de  mortalité  de  32  villes  ou 
villages ,  pendant  une  période  ide  21  ans  ,  on'  a  calculé 
que  dans  l'état  de  New-Hampshire,  la  mortalité  annuelle 


(  '^ï  ) 

est  dans  le  rapport  de  i  à  83;  en  France,  elle  est  comme 
I  à  3o;  en  Suède,  comme  i  est  à  dp;  en  Angleterre, 
comme  i  est  à  49  ;  en  Russie,  comme  i  est  à  Sp. 

En  1784  9  Kian-Long ,  empereur  de  Chine ,  fit  faire  le 
dénombrement  de  Vempire ,  et  sur  une  population  esti- 
mée .200  millions  d'indÎTidus ,  il  ne  s'en  trouTa  que  4 
au-dessus  de  100  ans/  La  Suède,  en  i8i5,  comptait 
9  centenaires  sur  d,465,o66  habitans.  L'Angleterre ,  en 
1821,  en  aTait  168  pour  9,83o,46i  >  TEcosse,  loa  pour 
1,956,706;  l'Irlande,  en  i824>  349  P^^^i*  6,801,827 
habitans* 

Il  résulte  des  tableaux  établis  par  M.  Worcester,  que 
le  New*Hampshiré  (£•  U.)  fournit  un  nombre  propor-^ 
tionnel  de  centenaires,  bien  plus  considérable  que  la 
Suède  et  la  Russie ,  pa js  qui  ont  fourni  les  exemples 
les  plus  fréquens  d*une  longévité  avancée. 

Un  autre  tableau  contient  les  noms  et  les  lieux  de  ré- 
sidences de  i3o  personnes  des  États-Unis  qui  ont  atteint 
l'âge  de  iio  ans  passés;* 7  sont  arrivés  à  i3oans;  7 
autres  à  i33,  i36  et  137;  une  à  142  >  une  à  t43,  et  une 
négresse  noQunée  Flora  Thompson,  à  i5o. 

Ces  &its  détruisent  les  assertions  de  plusieurs  écri- 
vains qui  ont  prétendu  que  les  habitans  des  Etats-Unis 
vivent  moins  loUg-temps  que  les  Européens. 

Le  docteur  Rarasa  j,  dans  son  Histoire  de  la  Caroline 
du  Sud  y  dit  que  quelques  émigrans  allemands,  français, 
irlandais,  écossais,  anglais,  et  des  parties  septentrionales 
de  l'Union ,  y  sont  parvenus  à  l'âge  de  100  ans  et  même 
de  xio  ans,  tandis  que  peu  de  naturels  du. même  état 
passeni^oans.La  plus  grande  partie  des  cas  remarqua* 
blés  de  longévité  se  trouvent  dans  les  états  méridioiiaiix 
de  rUnion;  mais  les  individus  qui  Jes  présentent  sont 
venus  pour  la  plupart  des  états  septentrionaux  de  l'Eu- 


(  laa  ) 

râpe  ou  de  l'Afrique.  Il  psnraitrait  ainsi  que  te  change^ 
meut  de  climat  est  favon^le  à  la  prolongatîoo  de  resis«- 
tence ,  conuae  ie  jrenouveilenieiit  de  Tair  est  utile  k  la 

C'est  un  &it  bîeu  établi  que  les  femmes  ^rivetit  plus 
k>Dg«temp6  que  les  hommes.  Selon  les  «^ervsmons  iu 
doetcm'  »Price)  la  |)ropoTlion  entre  les  deux  sexes  ^  jus- 
qu'à l'âge  de  8b  ans,  est  conmie  4g  à 34 9  maisipassé  cet 
âge,  on  trou?e  pflus  d'hanunes  que  de  femmes.  Sur  gi 
hidiYidos  «habitant  le  Kew^Hampshire,  âgés  de  Joo  à  xxo 
ans ,  il  y  avait  5g  femmes  et  34  hommes  ;  5  persomies 
ayant  passé  iio  ans  étaient  toutes  du  sexe  masculin.  La 
majeure  partie  des  individus  plus  que  «centenaires,  qoi 
existent  aux  Etats* Unis ,  sont  du  même  scxei 

M.  WoFcester  remarque  que  les  centenaires  appar^ 
tiennent  généralement  à  la  classe  pauvre  et  laborieuse; 
on  en  compte  très  peu  parmi  les  gens  fortunés  ou  ver- 
sés dans  les  sciences  et  la  Uttéraftiire.  On  a  vu  rarement 
des  sottv^tfaius  passer  leur  70^  année ,  et  sur  3ooipapeS) 
y  seulement  ont  atteint  80  années. 

Le  même  volume  contient  une  «xoellente  Desoriptîon 
mènéralogique  et  gé&togique  de  la  Noui^èBê^Ecime  ^  i^2x 
MAL  Jackson  et  Algefc.  Cette  presqu'île^  située  entre  les 
43  et  46^  de  latitude  nord,  et  entre  les  61  et  6}r*  de 
longitude  ouest  de  Gi^eenwich,  a  près  de  3oo  trilles  de 
longueur  et  i5o  de  lacgeur,  ou  environ  i5,ooo  milles 
de  sur£sice  carrée^ 

Le  fMtys  est  parcooru  par  trois  Ji^nes  distinctes  de 
hauteurs  (  High  icmdii^  dont  deux  sontoonnites  sws  k 
désignation  de  montagnes  septentrionales  eft  montagnes 
méridionales,  ets'élevant  rarement  à  5oo  {lieds  au-dessos 
du  niveau  de  la  mer  ;  la  troisième  chaîne  se  dontpose  de 
coltines  arroni&is.  Les  montagnes  4u  nord  fonnaot  h 


(  "3) 
côte  sud'ouest  de  la  Non^eKe-ËoMie ,  s*éwttdeitt ,  tens 
une  seule  interruption,  re6{Mice  de  x5o  tnilias)  et  pré- 
sentent à  la  mer  une  insurmontable  barrière  ;  c^eMesdu 
sud  sont  bornées  au  nord  et  i  Vouesl;  par  une  Vallée  à 
travers  laquelle  la  rivière  Anoapalis  déi^rit  un  co^t^  àt 
plus  de  80  milles. 

Le  métne  volume  r^enferme  des  obserradona  Météônd- 
gî^e&  Faites  par  le  docteur  H^yoke  depuis  1 786  ju^ 
({uen  1829.  W* 

.  RAPPORT  VERBAL 
Sur  la  Nomenclatura  geogràfica  de  Espana^ 

DE    M.    CABÀLLERO, 

Fait  à  la  séance  du  22  août  1884  , 

Par  M.  D*AvEZAC. 

Messieurs  > 

M.  Fiisnin  Ckiballero  a  publié  à  Mmdrid  «c  ftvt  parvenir 
2  la  Société  de  Géographie  un  petit  vo|ume  intitulé  : 
Nomenclatana  g€ogràphica  de  Espaha  «  dotit  je  viens 
vous  rendre  un  compte  sonunatreé 

Le  but  de  Tauteur  a  été  -de  pasiseï*  ««1  revue  les  noms 
géograpbiqoies  de  la  Pé^asule ,  pour  les  soAffm^ttre  à 
une  classification  Ibndée  sur  Tanalyse  gramtkiaiicate,  et 
recbecdaer,  dans  leur  sigmfieatién ,  te  motif  de  leur 
appticaticin  aux  kiealîtés« 

Dana  l'enseflible  d«  la  nomendat n^e  topographique 
de  sa  patrie ,  M^  GabaUero  a  cru  dev^oir  distinguer  dépa- 
FativeineAt  les  noms  proprement  dits^  les^i/rA6i^;r,  et  téd 
pêBTiicuieB  ^sgÊx  servent  à  lier  le  surnom  au  .nom  princi- 
pal ;  puis  it  a  examiné  q.9fteile8  e^èces  d  altérations  vno- 
difient  le  plus  ordinairement  les  déioominations  de  . 
lieux  ;  enfin  il  a  consacré  un  ^rhapitre  aux  provetbes,  si 


(  ia4  ) 

fréquens  dans  la  P«nînsul« ,  sur  les  (|ualités  et  les  dé- 
fauts des  populations  ou  des  localités. 

Quant  aux  noms  proprement  dits ,  il  les  considère 
tour-à-tour  comme  simples  ou  composés ,  radicaux  ou 
dérivés,  appartenant  à  la  langue  nationale,  à  des  patois 
provinciaux,  ou  à  des  idiomes  étrangers*  Entre  les  patois 
ou  les  langues  des  provinces ,  il  distingue  successive- 
ment le  Basque;  le  IMnousin^  comprenant  le  Catalan,. 
le  Yalencien  et  le  Baléare  ;  puis  enfin  le  Galicien ,  qui 
n'est  autre  que  le  Portugais.  Eu  ce  qui  touche  les  déno- 
minations empruntées  à  des  idiomes  étrangers,  il  les 
classe  en  celtiques,  phéniciennes  ou  puniques,  grecques, 
romaines  ou  latines,  gothiques  et  enfin  arabes. 

Ce  chapitre  est  la  portion  la  plus  intéressante  du  travail 
de  M.  Caballero;  c*en  était  aussi  le  plus  difficile ,  et  l'on 
doit  rendre  justice  ,  en  général,  à  la  sage  réserve  quil 
a  apportée  dans  la  chanceuse  recherche  des  étymologies; 
mais  c'est  une  matière  si  délicate,  où  l'esprit  est  si  aisé- 
ment trompé  par  de  fausses  lueurs ,  que  malgré  sa  ré* 
serve ,  l'auteur  s'est  laissé  entraîner  à  des  conjectures  et 
des  assertions  hasardées  que  des  études  linguistiques 
spéciales  lui  eussent  fait  éviter. 

Je  ne  m'arrêterai  point  à  relever  riniruston  des  mots 
arabes  aUthala^yak  (vigie)  et  aUmenârah  (phare)  dans 
la  liste  des  noms  castillans ,  puisqu'ils  sont  complète- 
ment naturalisés  dans  la  langue  esps^ole  ;  mais  je  ne 
puis  me  dispenser  de  me  récrier,  sur  le  classement  dW- 
pujarraa  parmi  les  noms  celtiques  ,  comme  dérivé  de  la 
racine  alp ,  dont  je  suis  loin  d'ailleurs  de  contester  le 
celticisme;  mais  c'est. un  fait  historique  constant ,  que 
alpjuj orras  ^st  venu  de  l'arabe  al-^borâgelat ,  nom  donné 
à  ce  canton  à  cause  des  tours,  nombreuses  qui  y  avaient 
été  élevées.  C'est  également  un  fait  historique  que  Gi- 


(  i=»5  ) 

braltar  vient  de  debel-Tbâreq  et  nom  de  GebelThafyf. 
Âipuenie  me  parait  représen^ter  exactement  le  latin  ad 
pontem ,  et  je  n'y  saurais  recânnaitre,  non  plus  que  dans 
ses  analogues,  Thybride  produit,  de  Tarticle  arabe  et 
d'un  nom  castillan.  Calâjex  BerUcalàf  (^e  M.  Gaballerd 
rapproche  de  Calât ^  Alfâques  et  Benalfaquiy  dont  il 
veut  trouver  la  racine  dans  al-zaquey  ont  évidemment 
une  toute  autre  ov^lhe,  et  il  est  surprenant,  au  moins 
quant  au  dernier  nom,  que  le  mot.  si  connu  de  faqyh 
ne  soit  point  venu  à  la  pensée  de  Fauteur. 

Dans  les  étymologies  basques ,  il  me  semble  avoif  trop 
légèrement  accordé  créance  aux  rêveries  de  quelques 
enthousiastes  qui  ont  déraisonné  sur  leur  langue  mater- 
nelle. La  signification  actuelle  du  mot  o/a  (cabane),  celle 
du  mot  egui  (colline)  ,  me  semblent,  par  exemple, 
offrir. un  caractère  de  simplicité  et  de  vérité  bien  préfé* 
rable  à  l'explication  torturée  de  ses  guides.  Il  méconnaît 
fréquemment  lui-même ,  dans  sa  traduction  des  noms 
basques,  les  règles  de  la  syntaxe  de  cet  idiome, 'dans 
lequel^  par  exemple,  Iturbide  ne  signifie  point,  comme  le 
dit  M.  Gaballero.,  Fontaine  du  chemin,  mais  bien  Ghe-* 
min  de  la  fontaine;  où  Echegojren  et  {xojrenecke  n'ont 
point  un  sens  identique,  car  l'un  exprime  un  haut  de 
maison ,  l'autre  une  maison  d'en  haut  ;  où  EkxaifdUà  né 
veut  pas  dire  le  bas  de  leglise,  mais  l'église  basse,  etc.,  etc. 

On  recoanàit  qu'il  a  manqué  à  M.  Gaballero  ,  pour  le 
b!isque,  l'étude  des  deuxexcellens  écrits  de  M.Guillaume 
de  Humboldt  {Berichtigungen  und  Zusàtze  zwn  MUknr- 
dates ^  et  Prufung  der  ûnte?  suckungen  ûber  die  urée^oh- 
ner  Hispaniens  'vermUtelst  des  Doskischen  sprache) ,  où  il 
eût  trouvé  l'analyse  et  l'application  la  plus  philosophique 
qu'on  ait  encore  faite  dé  ce  curieux  langage;  et  pour 
.l'arabe ,  il  à  eu  tort  de  négliger  les  secours  nombreux 


(  "6  ) 
que  lui  eussent  eiiefts  b  J^tàk^kecét  tctcAico^tdspana  de 
Casiri',  et  la  description  de  VE^pagne  du  scbéryffl^ 
Edrysy,  i;raduite  et  comiiienrée  par  Gonde^ 

Passant  de&  détails  à  Fen^emble,  je  me  demande  si 
t  ordre  dans  leq^uel  M.  Gaballero  a  classé  les  divers  )a&< 
gages  n*est  pcnnt  susceptible  d'améiioration  :  il  me 
semble,  en  effet,  que  le  castillan,  le  basque,  le  lûnou-^ 
sin ,  le  galicien ,  le  oeite,  le  phénicien»,  le  grec,  le  latin, 
te  gothique  et  l'arabe  ^  ainsi  rsuagés,  n'offrent  poiat 
entre  eux  la  série  la  pin»  rat^nnelle  à  laquelle  il  soii 
possible  d'atteindre;  je  vfaxwA  pins  d'aTantages  à  rap- 
procher nHituellenkent  le  grec,  le  latin ,  et  le  groupe  ^e 
}  appellerai  du  nom  commun  qui  hii  appartient,  romane, 
sa»f  à  le  subdimeo  en  caiaLui ,  portugais  et  castillan  ; 
puis:  à  côté  j<^  vottdrais  placer  le  basque ,  qtii  dams,  sod 
éiaft  actuel  doit  aux  lasgoes  n^Of^latineSu  la  majeure  par* 
tie  de  ses. mots;  puis  d'aotoe  pavt,  Ve*  erite  et  le  gotiki* 
que;  et  enfisii  dans  unie  dcimière  eatégode,  le  punique 
et  1  arabe,  mettant  ainsi  oô^e  à  côtelés  lang^u^s,  quQdes 
pariaro  conHiuuiesi  et  un  système  p^u  liyeseniblable  dV 
nalogie  gramDul;icale  «toiyent  réunir  par  famîAes. 

Après  les  noms,  M.  GabalKera  traite  des  surnoms, 
qu'il  dasse<  en  douae  articles  difféteos  ,  suivant  qu  ik 
indtqnent?  uo^  propriété  royale^  ou  une  domination 
$i<!^igneiiriaJi«>  soiti  laïque  >.  sâit  ^etclésiastàque^qu'ile  sont 
emprwfités  4e  la  villef  voisÂ^je',  <^u  de  la  ciirGottscTiprïbn 
becvilXMriale.,.  ou  de  qi«d.i^e  personnage,  on  d'une  tih 
vtèrô;  qWiké^ooxsent,  entre  plusîèuràlieiix  JkaMHoajnies, 
l'étar  tda^'f  d^'aneien^eni^  d'importan^pe^  de  situation; 
ou  qu'ib.  font'  aUttsixiia  d  URâ  mamève  aksokie  à  la  posi- 
citfiBt  topogrsaphique ,  aux  pirediuietioiis  natoieUesi  ou  îbh 
ditstp'iellcsyQUtlMen  eaafiaÀ  quelque:  souTeoir  hifiloniqua. 

£lei>laîii6  liftux  soal  inditlf^remmeiit  désignés  par  deux 


(  "7  ) 
ou  plusieurs  dénominations  diverses  ;  M.  Gaballero  n  a 
point  oublié  d'en  parler. 

Puis  il  vient  aux  particules  qui  entrent  dans  la  com- 
position des  noms  géogra.phic|ue$  espagnols  :  il  y  recon- 
naît tantôt  des  prépositions,  tantôt  des  adverbes,  sou^ 
vent  un  simple  article. 

Ensuite  il  traite  desjlgttres,  qui  le  plus  habituellement 
altèrent  l^âbdépomioaûons  primitives,  telles  quq  la  syn- 
cope y  I)apocopey)a.aynalè.pb^,laph4rè3e  et,  la  meta  thèse. 
Le  livre  tout  entier,  mais  cet  article  surtout ,  sont  qm-« 
preints  d'un  certain  vernis  scolastique  auquel  les 
études  modernes  ne  sont  guère  plus  accoutumées. 

EnBn  le  dernier  tiers  du  volume  est  consacré  aux 
proverbes  et  dictons  populaires  relatifs  aux  localités,  à 
leurs  habitans,  à  leurs  productions,  etc.,  etc.,  distri- 
bués en  une  série  de  vingt  paragraphes.  Cette  partie 
n  est  pas  là  moins  curieuse  de  Vouvrage. 

Sauf  ce  dernier  chapitre,  qui  parait  aussi  complet 
qu^il  ait  dépendu  de  Tauteur  de  le  faire,  et  qui  ne  peut 
être  considéré,  au  surplus,  que  comme  un  intéressant 
appendice  à  ses  considérations  sur  la  nomenclature  géo- 
graphique de  l'Espagne,  on  ne  peut  s'empêcher  de  re- 
gretter que  M.  Càballero  se  soit  borné  à  tracer  un  cadre 
sans  îe  remplir;  il  ne  me  parait  point  douteux,  toute- 
fois ,  qu'il  n'kit  dressé  pour  lui-même  un  complet  inven- 
taire de  cette  nomenclature  dont  il  a  fait  une  étude  si 
persévérante;  c'est  un  travail  qu'il  ne  peut  être  qu'utile 
de  publier,  et  dont  il  serait  à  désirer  que  l'on  possédât 
les  analogues  pour  les  autres  contrées  du  globe  :  les 
noms  locaux  ne  sont  que  trop  souvent  défigurés  à  l'é- 
tranger, et  c*est  un  service  à  tendre  que  d^en  fixer  la 
véritable  orthographe,  fbndée  sur  lanalyse  grammati* 
cale  et  la  signification  originelle. 


(  "8) 


NOTICE 

SUR  UN  OUVRAGE  DE  M.  LE  DOCTEUR  GUYETAND, 

IICTITULK  : 

Tableau  de  Pétat  actuel  de  ^économie  rurale  dans  le 
Jura^  et  considérations  sur  la  géographie  pfysique  de 
ce  département  y 

Lue  à  la  Société  de  Géographie ,  dans  sa  séance  da  4  juiUet  i834^ 

Par  M.  Roux  de  Rochsu:^. 


Les  études  géographiques  npus  paraîtraient  incom- 
plètes si  elles  se  bornaient  à  de  simples  recherches  sur 
la  forone  de  la  terre,  sur  le  tracé  de  ses  contineos,  des 
chaînes  de  montagnes  qui  les  traversent ,  des  fleuves  qui 
en  parcourent  les  régions  inférieures.  Tous.cesaccideos 
de  la  surface  du  globe  nous  conduisent  à  d  autres  con- 
sidérations sur  les  couches  dont  son  enveloppe  se  com- 
pose et  sur  la  parure  dont  elle  est  revêtue.  Nous  regar- 
dons la  terre  comme  Thabitation  de  Thonmie  :  tout  ce 
qui  peut  concourir  au  soutien  de  son  existence  et  au 
développement  de  son  bien^tre  est  digne  d'intérêt 
pour  nous. 

De  là  résulte  une  alliance  naturelle  entre  la  géogra- 
phie et  quelques  autres  sciences  également  liées  à  l'é- 
tude de  la  terre  ou  à  celle  de  la  race  humaine.  Nous  aif- 
mons  à  chercher  quels  rapports  offre  la  situation  d'un 
pays  avec  les  plantes  dont  il  est  orné,  avec  la  culture 
qui  peut  encore  l'enrichir;  et  nous  pouvons,  soos  ce 


(  Ï29  )- 
point  de  yue^  puiser  une  nouvelle  instruction,  dans  un 
ouvrâge  qui  vient  d  être  offert  à  la  Société  par  M.  le 
docteur  Guyéjtand,  sur  l'état  actuel  de  réconomie  ru- 
rale dans  le  Jura^  et  sur  la  géographie  physique  de  ce 
département. 

Un  précis  rapide  sur  la  situation  de  cette  contrée  de- 
vient nécessaire  pour  que  Ton  puisse  suivre  avec  plus 
de  fruit  la  marche  de  Fauteur  dans  les  différentes  par* 
ties  du  territoire  qu'il  veut  parcourir. 

Le  Jura  prend  son  nom  de  la  chaîne  de  montagnes 
qui  forme  s^  limite  orientale  et  qui  le  sépare  de  la  Suisse. 
Cette  chaîne^  ti*acée  dans  la  direction  du  nord-est  au 
sud-ouest,  s'abaisse  graduellement  vers  l'occident^  par 
une  suite  de  plateaux ,  de  vallées ,  de  montagnes  infé- 
rieures, dont  les  cimes  sont  généralement  parallèles.  Les 
principales  rivières  qui  coulent  dans  cette  direction  des 
vallées  du  Jura  sont  la  Bienne ,  l'Ain ,  la  Yalouse.  La  ri- 
vière d'Am  r<^çoit  les  deux  autres  ;  elle  parcourt  ce  vaste 
plateau  situé  entre  les  plus  hautes  sommités  des  mon-> 
tagnes  et  leurs  degrés  inférieurs ,  qui  descendent  de  co- 
teaux en  coteaux  jusqu'à  la  plaine. 

La  plaine  occupe  les  parties  occidentales  du  départe^ 
ment  :  elle  s'incline  vers  le  lit  du  Doubs  et  vers  celui 
de  la  Saône  par  des  pentes  insensibles  ;  c'est  au  nord-, 
ouest  qi^'çUf?  aie  pUis  d'étendue.  Les  principales  rivières: 
qi^i  la  traversent.,  et  dont  le  cours  général  est  d  orient 
en  oçcidj^i^t,  sont:  rOgttoa,  la  Loue,  la.  Guisance,  la 
GUntinC)  la  Seille,  la  Yallière. 

Cette  4ifférence  entre  les  deux  grandes  parties  du 
territoire  fait  déjà  reconnaître  que  l'une  et  l'autre  ne. 
doivent  pas.  atoir.  les  mêmes  productions.  Celles  .cfe.  la 
montagne  et  celles.de  la  plaine  sont  essentiellement  dis.-, 
tinctes  :  il  s'est  inéme  formé  dans  la  zone  qui  les  sépare 

9 


(  »5o) 
iinerëglo»  imeitiiécKatre.  qui  occupe  tout  le  premier 
rang  des  collihes  :  cette  contrée  est  celle  des  vignobles; 
la  région  de  l<i  ptaîi^eest  consacrée  aux  cérçatès,  et  celle 
des  montagnes  restaux  pâturages  et  4wx- forêts.  C'est  en 
entrant  dans  les  détails  de  ces  trois  grandes  ^"visions 
que  Ton  est  conduit  à  ekanmiier  les  diiïérentes  propriétés 
de  leur  sol,  lémrs productions  naturelles ,  et  les  cultures 
variées  dont  elles  sont  susceptibles. 

La  région  qui  se  présente  la  première  est  <^elle  des 
montagnes:  èile  est  la  ptîi»  étendue;  elle  occupé  les 
deux  cinquièmes  du.  département  ;  et  comme  etlepré* 
sente  dans  ses  plus  hauts  sommets  et  dans  ses  parties 
rnférieurès  deux  caractères  bien  distincts,  l'auteur  la 
divise  en  haute  et  basse  môittàgne.  La  haute'  rïionta^è 
renfermé  le  vatiofi  de  TOrbe,  ta'valtée  de  la  Bîénife, 
celle  d  a  Grand  vaux  f  la  basse  montagne,  située  à  rocci- 
dent  de.la  première,  comprend  la  Combe  d'Ain,  et  les 
plateaux  et. les  vallées  qui  se  prolongent  du  nord  est  au 
sud-ouest,  depuis,  les  hauteurs  de  Salins  jusqu'au  bourg 
de  Thoirette ,  quî  foi;  le  berceau  de  Bichat ,  et  qui  ter*^ 
mine  le  département  au  mid'u  ^     . 

La  pierre  calcaire  dont  se  compose  le  massif  de  ees 
montagnes  se  partage  en  deux  variétés  :  elle  est  dure, 
compacte,  et  d'un  grain  fin  dans  les  chatnohk  les  plus 
rappix>chés  dès  Alpes)  elle  a  un  tissu  lâche  et  k  gros 
grains  dans  les  chaînons  iiiférteurs,  et  cette  seconde 
qualité  renferme  un  grand  ncMnlire  de  z6opkitès  et  de 
coquillages  pétriBés.  Les  minés  de  fer,  les  tourbières, 
les  carvières  de  gjpse  de  cette  contrée,  y  donnent  Keu 
à  des. explottatioos  utiles.      - 

Les  arbres  résineux  croissent  spontanément  dans  la 
hante  montagne,  et  les^  forêts,  y  sonfr  principalement 
composées  de  sapins  proprement  dits,   et  d'ejneâi^. 


(  «3i) 
Quelqiièy  autres  essences  de  bôi's  j  sont  aussi  mêlées  $ 
mars,  à  TéxcepUon  dutiétré,  elles  sont  très  peu  nom- 
breiiàéS.  

Dafis  les  forets  de  lu  basse  montagne ,  on  remarque 
le  ëbéiiè  ,1  érable,  le  frêne,  léliétré,  Vorme,  le  peu- 
plier, le  tilleul.  L'auteur  a  rassemblé  dans  son  ouvragé 
une  homéhçTàture  étendue  cfes. arbres,  des  arbrisseaux, 
dés  pianties  herbacées  qui  croissent  dhns  les  différentes 
parties  de  ces  réglons,  ou  elles  caVactérisent  à-Ia-fois  le 
climat  et  la  nature  du  sol  :  il  a  distingué  les  plantes  qui 
croissent  dans  les  lieux  les  plus  élevés  ou  sur  tes  p]a- 
teaux  intérieurs,  et  celles  que  Ton  y  trouve  au  bord  des 
tourbières  ou  dans  les  prairies  les  plus  fertiles.  Son  ou- 
vra'gé  pourrait  servir  de  giiide  ][)Our  la  géographie  bota- 
nique dû  dépârte'ment  du  Jura ,.  et  il  offre  Tapplication 
ie  quelques  vues  générales  que  j'ai  eu  Thonneur  de  vous 
soiiméttre  dahs  un  précédent  Mémoire. 

iTorge,  l'avoine,  la  ponirae  déterre,  sont  les  seules 
cultures  qui  puissent  réussir  dans .  la  haute  montagne  : 
lentrétieh  des  troupeaux,  la  fabrication  des  froniiagès, 
j  dèviéhneht  Ta  principale  ressource  dés  habitans.  Les 
ciialets  où  ron  exei^ce  cette  branche  d'industrie  sont  si- 
tués  au  milieu  des  hauts  pâturages  :  on  y  monte  avec 
les  troupeaux  vers  le  commencement  de  jum  ;  on  les 
quille  dès  té'9  octobre,  et  Ton  s^applique,  pendant  le 
resté  de TànneeVa  la  culture  At  là  terre  ou  à  rexérciçè 
de  quelque  profession  mécanique  ;  genre  d  industrie  qui 
diisltingue  les  habitans  des  régions  les  moins  fertiles,  et 
qui  leiïr  procure  ùrie  aisance  dont  ils  seraient  privés  par 
ringrâtitudé  du  sol.  Dans  la  basse  montagne,  où  la  terré 
est  plus  fécondé,  oh  a  donné  plus  de  développement  a 
lagriculture'.  On  joint  aux  graines  que  noua  avons  nom- 
nées  lé  ^roment'd'automne,  le  seigle ,  les  pois,  les  vesces, 

9- 


les  lentilles,  le  mais,  el  Ton  fait  alterner  la  culture  des 
plantes  alimentaires  par  des  assolemens  réguliers.  Les 
céréales  d'automne  sont  cultivées  la  première  année  ; 
on  donne  la  seconde  aux  céréales  du  printemps,  la  troi- 
sième aux  légumineuses)  et  une  partie  des  champs  est 
mise  en  jachère. 

On  fait  aussi  entrer  dans  cette  culture  la  navette,  le 
colza,  la  caméline,  d*où  Ton  extrait  de  Thuile^  la  rave, 
le  choux,  le  chanvre,  le  lin,  «t  quelques  autres  semis, 
tels  que  le  trèfle,  réservés  à  la  consommation  des 
bestiaux. 

Le  A'ignoble ,  qui  se  prolonge  sur  la  chaîne  occiden- 
tale du  Jura,  et  qui  en  occupe  toutes  les  collines  infé- 
rieures, est  la  région  la  plus  productive  de  ce  départe- 
ment :  les  villes  de  Salins,  d*Arhois,  de  Poligny,  de 
Lons-le-Saulnier,  de  Saint-Amour,  se  trouvent  placées 
dans  la  direction  de  cette  ligne  de  culture,  et  la  ville  de 
Dole-  est  à  Textrémité  d*une  seconde  lisière  de  vignc^es 
qui  s^étend  vers  le  département  de  la  Haute-  Saône. 

Des  bancs  de  marne,  de  Targile,  des  couches  calcaires 
auxquelles  sont  mêlées  de  nombreuses  coquilles  d'ani- 
maux marins,  fossiles  ou  pétrifiées ,  composent  en  gé- 
néral le  sol  de  cette  région.  La  culture  de  la  vigne  y 
commence  au  pied  des  roches  calcaires ,  à  4oo  mètres 
environ  au-dessus  du  niveau  de  la  Méditerranée.  On 
évalue  à  une  surface  de  plus  de  seize  mille  hectares  car- 
rés  le  vignoble  du  Jura  :  Tauteur  indique  les  différens 
plants  de  raisin  que  Ton  y  cultive,  et  les  qualités  de  vins 
les  plus  renommées,  telles  que  celles  de  Salins,  d'Ar- 
bois  ,  de  TÉtoile ,  de  Château-Chalon.  Tous  les  arbres 
fruitiers  réussissent  dans  le  vignoble  :  les  noyers ,  les 
châtaigners ,  y  étaient  autrefois  multipliés  ;  mais  à  me- 
sure que  Ion  a  étendu  cette  culture,  elle  a  envahi  les 


(  i33  ) 

forets  du  haut  dès  conines  et  ta  plupart  des  plantations 
inférieures. 

Toute  \à  contrée  dû  vfgnobrc  est  arrosée  â!un  grand' 
nombre  de  ruisseaux,  et  Ton  a  remarqué  que  la  plupart 
des  solirces  Salées  s'y  trouvaient  également.  Celles  de 
Lons-Ie-Sàulnier  et  de  Salins  ont  donné  lieu  à  des  re- 
cherches et  à  des  découvertes  de  mines  de  sel  dont  nous 
avons  rendu  compte  à  la  Société. 

'f/a  plaihè  du  Jura  peut  être  considérée  comme  un 
terrain  'd*allùvibn  où  sont  mêlées  des  substances  cal- 
caijes^  diviisées  en  sable,  en  gravier,  en  galets  :  elles  ré- 
posent sur  des  bancs  de  marne  ou  d*argile,  et  sont  re- 
couvertes d'Une  couche  de  terre  végétale  plus  ou  moins 
profonde ',"phis  bu  moihs  mêlée  aux  autres  substances 
Je  sk' base. '■     ";'  •••'  •        ""'■']  ,"     '■  '/"■"■    "  ' 

Cette  région  renferme  entre  le  Dbrain  et  la'Seillè  de 
nbtiitireu:3t  é'tab^is  et  des  terres  marécageuses.  L*abaissé- 
ltiétil''et  lé  peu  de^  pente  dd tertitoire  en  rendent  sans  dqu  tè 
ié  dëssécheinékit  très  difffcilé,  et  les  pleines  voisines  dîi 
Dôiibs  et  de  îa  Loue  y 'sont  également  exposée^  aux 
mondh'tions.  H  serait  digne  des  soins  du  gouvernement 
danaiblir  par  de  sages  mesures  cette  cause  de  dommage 
et  d*iùsalubtité  :  Tauteur  croit  ce  résultat  possible ,  et 
ses  vues  sont  celîes  d'un  homme  éclairé. 

Toutes  les  céréales,  toutes  les  autres  pUintes  alimen- 
taires, réassissent  dans  la  plaine  du  Jura.  Le  froment 
d  automne  en  est  la  production  la  plus  importante  ^  on 
y  a  multiplié  les  arbres  fruitiers ,  le  bétail ,  les  chevaux^ 
tous  les  animaux  et  les  oiseaux  domestiques.  De  nom- 
breuses améliorations  dans  la  culture  se  sont  intro- 
duites  depuis  quarante  ans  dans  la  plaine,  comme  dans 
le  vignoble  et  les  montagnes  :  lauteur  les  indique;  il  en 
conseille  encore  plusieiu's  autres ,  et  ce  salutaire  mouve- 


(  'H  ) 

ment  imprimé  à  l'agriciilture  eontinue  do  faire  des 
progrès. 

Nous  avons  pu  rem^if quer ,  en  Usant  cet  Qayrfige , 
combien  de  rapports  ayaie^it  )es  production^  de  la  terre 
avec  la  géographie  physique  d'up  pays  y  avec  la  nature 
du  sol ,  la  distribution  des  pàu^,  je  relief  du  terrilojre  et 
la  température  du  climat.  La  géographie  ainsi  liée  ^ux 
études  agricoles ,  tend  à  leur  donner  une  sage  directio;i: 
elle  mérite  d*étre  envisagée  ^ous  ce  rapport ,  et.  tout 
nous  ramène  à  cette  observation  générale,  qu'une  science 
acquiert  plus  *  d'importance  par  rutilité  de  fies  appl^- 
cations. 

L'ouvrage  dont  nous  venons  d'offrir  l'analyse  est  celui 
d'un  observateur  habile  et  d'un  bon  citoyen.. Ses  con- 
naissances en  histoire  naturelle  lui  ont  permis  de  s'é- 
tendre sur  la  géologie  du  département  du  J^ra,  et  sur 
la  grande  variété  de  ses  productions;  il  y  a  joint  toutes 
les  notions  de  zoologie  qijii  pouvaient  sft  lier  à  son  tra- 
vail  sur  1  économie  rurale,  et  tops  les  pripcip^s  (^'by« 
giène  que  lui  suggérait  son  habileté  cooime  .mé^eciii. 
Letude  du  bien*étre  de  ses  con^jatriotes  l'a  çcçupé 
lavant  tout  :  il  s'est  emparé  avec  empressement  d'uo 
sujet  que  la  Société  d'Epiulati^Q.n  du  Jura  ^vait  ^sî^u 
concours,  et  il  a^mérité  et  ob^^nu  que  la  Sçciélé  cou- 
ronnât sop,  ouvrage* 


«yi^* 


(  '35) 


DEUXIEME  SECTION. 


90eUM£N&,    COMMUNICATIONS,    NOUVELLES 
GEOGRAPHIQUES,    ÇTC./ 


NQUVBLLl^'GRENADB.. 


On  lit  dans  u»  rapport  en  claie  du  a^  mars  i8349 
adressé  au  congrès  de  la  Nouvelle-Grenade ,  par  le 
secrétaire  detat  de  rintérieur  et  des  relations  extérieures 
liino  de  Pombo  (i),  qu'il  a  été  décidé-  de  dresser  un 
atlas  cQmplet  de  toutes  les  province^  de  la  répubji(|}]«e  ^ 
en  traçant  une  carte  chorographique  de  chacune  d'ails 
1^  partaciilier^  et  unecs^rte  générale  de  tout  le  territcniie. 
Cette  Qpérati(>n,.confiéeà  dtv%  Commissions.,  çQiQp<9f^s 
de  gens  expéirimentés  et  munis  de  tous  les  pouvoirs .i;t 
Imslruipens  nécessaires,  paraît  devoir  durer. de  six' à 
ifiuit  ai)nées.  !  — 

Gè'  rap^port  est  terminé  par  un  tableau  du  nombre 
cfécol^  fet  d  élèves  de^  deux  sexes,   existant  actuetle* 

1  •  i 

ment  à  la  Nouvelle-Grenade.  Nous  donnons  ci^ptès  ce 

document. 

■    < 

(i)  Efposicion  del  secrftario  dt  estado  en  el  despa<fho  detinterîor  i 

^<www«f   txttriùrea  éei  goèietno   dû-  ia  Nttev»^rena4a  al  congreso 

Ui 
jÊ4filU€À)naii  deê  afUx  iS^.  Bogoiâ, 


ÉCOLES  DES 

Existant  en  i834  à  la  Nouifelle-Grgnade y  en  distinguant 

par  Pancienne 


PROVINCES. 


Anôoqnia 

BogoU 

BoenaTentnni . . 
Cartageoa  .  • . . . 

Casanare 

Chocô 

MariqQita  • . . . . 

Hompoz 

Kerra 

PSananii 

Pamplooa 


Popayan  . 
RioAttha 


SoeoiTo.. 
Tanja  ... 
y  des.  . . . 
Yeragm  • 

TOTAVZ 


METHODE  LANCASTERIENNE. 


GA&COXS. 


Ecole 


11 

27 

» 
3 


u 
3 
3 

3 
4 
» 
3 
» 
•» 
1 
10 
2 


ÉIc 


FILLES. 


70 


85(» 
1,405 

326 

» 

209 
99 

SOS 
140 

» 
130 

•» 

54 
397 
123 

9 

3^41 


9 
1» 


1» 


B 

9 
1» 
X> 


'! 


45 


TOTAL 


11 
28 

3 

» 
3 
3 
3 

4 

9 

3 

» 

1 

10 

2 

» 

71 


850 
1,450 

» 
326 

» 

» 

209 

99 

208 

140 

130 

9 

54 

197 
123 

» 

3,886 


DEUX  SEXES 

celles  régies  par  là  méthode  Lancastérienne  de  celles  régies 
méthode. 


^^^^^^^^^M^^ 


fmm^mw 


ANCIENNE  MÉTHODE. 


GAKCONS. 

a 

Écoles. 

Élèves. 

54 

1,965 

42 

1,269 

15 

325 

15 

331 

8 

225 

6 

104 

» 

* 

26 

2Ô9 

17 

561 

11 

386 

22 

774 

19 

436 

42 

1,829 

2 

163 

23 

729 

15 

815 

25 

774 

14 

320 

1 

23 

357 

11,328 

FILLES. 


Écoles. 


14 
8 

« 

» 
40 

» 

» 

16 

» 

» 

7 
15 

» 

» 
1 
1 

» 

102 


Élè 


eves. 


354« 
955 

» 
.562 

», 

241 

» 

» 

23 
336 

» 

9 
16 

» 

1,796 


TOTAL  Dss 


E^les. 


68 

•    5Q. 
15 

8 
6 

V 

,    9 

» 

42 
17 
11 
22 
26 
57 
2 
23 

26 

15 

1 

459 


Élève». 


2,319 

1,524 

325 

893 
225 

'  104 
» 

'     561 

386 

.774 

459 

2,165 
163 
729 
815 
783 

336 
23 

13,124 


l'OTÀL 


., 


GÉNKllAL 


des 


I 


1, 


^ooles,  ,  )^è;i!f8 


79 
7.8^ 
15 
&8 

8 

.   .    ] 
.6 

» 

'45' 

2Ô 

14 

â6 

26 


'23 

30 

17 

,   1. 

■ 

530 


3,169 

.l^^74 

'U19 

t." 

22i» 

-..  ;:  J 
.104 

» 

\    éeù 

W4 
.449- 


60' I  'M^a. 

)  ijiai 

,7:??1 
1,08(1 


459 
23 


17,010 


w. 


(  i38) 


s(;^çji,&jB  4,VBA^^»»  p?  .cp/vOTl3ATiQir. 


La  Société  ée-  Colonisation  de  Fétat  do  Maryland* 
aVart  annonce  rintentiorf  dé  former  un  établissemeni 
9^u  cap  Palmas,  ^ur  la  cqte  4'ii&iiiue.  Sfe$  tkgenÉ  vienneni 
il'y  acquérir  la^po^sessîon_d*un_terriioix<Ê.dfî_4oO-niillfiS^ 
qarrés  environ,  s'é tendant  de  20  milles  le  liong  x^e  la  côte 
sur  à-peu-près  autant  en  profondeur.  Cette  acquisition 
comprend  le  cap  et  lie  Tiavré  qu^oii  9!t  être  le  itieilleur 

a'    ■      I  t  •         «r    '  '1  ,    I ,  1  I 

6  la  côté  depuis  Sierra  Xepne  jusqu'à  pernar^do  Po. 

La  silûs^fion  ~e^  étëveé,""pa"râtt  sâlûbrë  et  lî'ëst  environ- 
née par  aucuns  marais  ou  ai^ias  d*e)au  stagnante;  le  sol 
est  riche  et  les  eaux  qui  le  baignent  abond^ent  en  huîtres 
et  eh  poisson.  La  Société  a  payé  ce  terraiii ,  en  diverse$^ 
archandises,  exclusion  faitedeliqujcurs  fortes  ou  esprits, 

t  moyennant  Tengagenient  d'établir,  dansile  délaii  d'une 
année,  l^ois  éqoles  libres  à  j' usage. spéciaj  des  naturels^ 
jda^ns  les  trois  principales  villes.  Les  L^idigiç^s  mpatrent 
ie^  dispp^itions . ),es  plus.amilçales  ejt  un  gv^pd  désir  de 
k'instrure,  (i)  •   ,       '  '  i  ,.        !  >..       j 

f  L^  ca  )itaine  Riley,  donnu  par  son  k^e  pUi,|an thijopique 
et  par  I(!S,,soufFçaDcesld'Kine!)anguè  captij^té  pa)rneii  les 
l^rabes  ijlu'  dése^^  aixeiceinment  rappoifté  c^'tiil  to jrâge  de 
^ogadoire  et  ojpfeft  à  la^Soci<ké  Américainie  de  cqlonisa* 
ïiotT ,  deux  boisfettiur  \d'e  blé  de  Barbarie  j;  dans  ('^poir 

Tctil  serjait  mieux  adapté' au  isol  de  |Iiberi^  que  le  grain 

|tiî  y  est  cultivé.  Le  bjlé'  de  Barbarie  passt^  pour  le  meil- 
leur qulily  ait,  et  croît  "dans  tin  payk  où' Te  froid  n  es| 

)omt  coitnu.  ;  .  Wu 


jpomt  c<|>itni 


{^-f:tlfBriafiBrajld','24  décémlbrè  iSiZ.y 


M 


(i)   The  a/rican  tRepository,  vol.  X,  n°  4  (juin  i834)« 


Bo  Poroj  Ttio  des  étal>Us6en^eps  jnçjigènp.  VQJsiiis  de 
Libéria^  est  sitiié,S|Ur,.une  b|^ptey^e.t  ,pe^t  êtrç  vu  dp 
plusieurs jn^lje^  à  la  ropcje.  Jjat.rpi^^e  qqi  jr^  çofl^uît  de 
Monro'm  va  toujours  en  montant,  est  ro(;^iU(^i}&e  pi 
bordjée  4^.  çh^^efic6\^  ^sir  .d<^xt^à^.gjçap^s  arbres  ^  entre- 
mêlés de  quelques  vignes  et  arbrisseaux,  principalement 
dans  les  lieux  qui  ont  été  cultivés.  A  i5  ou  20  milles  de 
Bo  Poro,  on  n'aperçoit  qu'un  très  petit  nombre  d'arbres 
forestiers  dans  quelques  petites  places  inaccessibles  à  la 
culture.  La,  raison  de  cette  différence  est  que  les  natu- 
rels, se  r?j)pf qqhen^  j  tpi^s  \e^ ^ ^n?^,. .  d,e  plu^  > w  plus.,  de 
1?  yille  poip^^  ét^lit  leurs  jfermçs,  flt  ipnt^^^^  d^  clai- 
rières djîseîidç9|tf;qijU}s.abf^  i{.  .,;.:.     . 

^yçmbre^^t^n^4éî^pî^^^,l>^,|^^ 

35o  m^içon^.  comepani;.  ^ny  jyfj^i  .^^qop.J^^fr^^îis  #,tÇ|HliÇf 

sort^  de^trlbMS,!  d.o^ut;.:Ç,i?.aî§iffajç  .^?f.fijpwnHMSm^: 

î^p  »  im%^?^  é¥m^  î4>"?^^^  .«ft^^,  9wpsfw^  r^pM 


(  i4o) 

veulent  faire  promptement  leur  trafic  ;  c  est  d'ailleurs  le 
point  capital  de  la  bote  occidentale  d'Afrique,  dans  une 
longueur  de  âoo  à  3oo  milles,  où  le  commerce  ne  peut 
s^éteodre  par  Tinfluence  et  la  terreur  qu*à  su  inspirer 
Boatswain.   *  W. 

(  IMferia  Herald^  a4  février  iS34.  ) 


C0L02(iB  D£  LIBERIA  (Afrique^. 

M.  Voorfaees,  commmandant  le  Sloop  <le  guerre, 
John  AéàmSy  de  la  marine  des  Etats-Unis,  a  visité 
récemment  lacoloàîe'de  Libéria.- 'Dans  son  rapport, 
daté  4a  cxip  Mesundo,  lé  'i4  décembre  i833,  et 
adressé,  ^u  secrétaire  de  la'  marine,  cet  oftner  repié^ 
sente  Honrovi^  ^  comme  ^tant  dans  nne  condition 
'prospère  ,  ses  habitations  offrant  un  m  d*aisance  et  de 
"propreté  vrainietit  remarquables.  Ptusieurs  magasins 
construits  en  pierre  et  dés  quais  ^alunent  en  pierre, 
bordent  le  fleuve  ;  d  antres  sont  en  construction  ;  des 
bâtimcns  débarquent  ou  font  leur  cargaison  dé  retour; 
enfin  ,  if  règne  un  mouvement  et  un  aspect  d^affiûreft, 
lek  qu'on  en  voit  dans  nos  ports  marchands.  Tout  le 
inonde  parut  occupé;  et  le  bon  ordre  €i  la  manlité 
se  font  sentir  dans  les  rapports  avec  ks  habitaiis.* 

U  ja  quelque  temps,  un  baleinier  fianças  lit  nau- 
finage  an  sud  de  Gran«iAissa.  Uéquipage,  compensé  de 
ao  individus ,  fat  recocâlli  par  lesooions  du  lieii,  qoi 
lui  CKÎIitèrent  les  moyens  dé  se  rendre,  en  longeant  b 
cote,  jusqu'à  Monrovia;  là ,  les  naufiragÀ  furent  placés 
à  boid  d^une  goélette  du  gouvernement,  qui  les  con- 
daiat^Gor^,  lieu  de  leur  étabfisseinent.le  gouremeor 


(MO 

de  cette  ixïlonie  envoya  un  de  ses  officiers ,  pour  adres- 
ser aux  ha|>itaii6  de  Libéria,  les  remeraiiiieiis' qui  leur 
étaient  dus  pour  leur  conduite  généreuse  et  hospitalière 
dans  cette  circonstajice* 

On  dit  que  des  navires  de  Cuba  fréquentent  actuel- 
lement cette  côte,  vers  lequâleur,  pour  se  livrer  à  To- 
dieux  trafic  de  1^  tj'aite.  Le  oa'pitalne  Yoorhees  pense 
qu'il  faudrait  un  bateau  ^,  vapeur  armé  en  guerre,  pour 
croiser  dans  ces  parages ,  attendu  les  calmes  qui  y  sont 
trèsfréquens  et  durent  plusieurs  jours;  les  bâtimens 
ordinaires  filent  rarement  plus  de  deux  nœuds  à  Theure, 
et  l'on  considère  4o  milles  par  jour  comme  une  marche 
très  rapide.  Le  John  Adams^  ayant  toutes  voiles  de- 
hors ,  a  mis  xo  jours  à  faire  240  milles  sur  cette  côte. 

W. 


CHEMIN    DE    FER    POUR    UNIR    LES    DEUX   OCEANS. 

Une  sou-soription  de  90,000  dollars  a  été  faite  à  Pa* 
nama  pour  U  construction  d'un  chemin  de  fer  de  cette 
▼ille  à  celle  de  Porto*Bello,  c'est*à-dire  de  Tooéan  Paci« 
fique  à  l'Océan  Atlantique.  On  a  découvert  un  passage 
qui,  en; général ,  nest  point  occupé  par  des  collines  et 
qui  n'a  pas  plus  de  5S  milles  de  longueur. 

Les  commissaires  chargés  d'explorer  cette  route  paiH 
tirent  de  Panama  le  25  mars  dernier  et  n'étaient  pas  de 
retour  le  6  avril.  .  W. 


(  i40 


TROISIEME  SECTION. 


Actes  de  la  Société. 


Séahee  du  i«r*  aoûi  t834. 

Le  procès-Tètbâl  dé  la  dèrhièf e  séaiide  est  lu  et  acfopf é. 

M.  Jonfiarâ  communique  dëuic  lettres  particulières 
qû^l  à  feçueà  de  M.  Frédéric  Waldek ,  voyageur  en 
Acnfériquie,  antîeil  élève  de  récoié  française.  Ces  lettres 
dateéS'dfe  Tâbaèco  du  ai  miH  et  du  20  avril  k834i 
contiennent  des  détails  birc6nstaAciés  souries  antiquités 
de  PaléiiqUé  et  des  p^ys  envit^onnans  explorés  par  cet 
artiste,  qui  a  déjà  passé  deus  ans  sur  les  lieux,  et  qui 
se  propose  d  y  séjourner  deux  autres  années  encore.  Il  a 
relevé  une  ca^rte  topogiaphiqi^ey  copié  avec  sioin  le&, bas- 
reliefs  des  monumens,  levé  les  plans,  des^né  les  coupes 
et  élévations  des  édifiotee^^efte^  Jtl^^  loinard  «j^Hln  ^«é  le 
talent  de  Mtf.WalddkJ,  oonime  <lea$iaatetir^' étant  JhwD 
connu  )  Kooidcât^sjpérep  des.repjpcseniatioiis  fidèles  des 
BioiuiBien$4e.€ett#.^aKticf  de  rAinécîque.     v 

Mi  Lepsi«B8  ilépose.»»  le  hMreaû  lenpport  quiLa 
présenté  au.aânÎHève  ide  làl.  mariné  sur  son*  voyi^ 
dans  la  Guyane  ceaifalei  .  .  a.^»u 

JiBl  Watden  jrend  lOonpte  du  premiœ  .Tohiinë/  (.norn^ 
velle  sérte)  des  Mémoires  de  l'Académie  anéèîedUBe  dtfi 
sciences  et  arts.  Il  communique  ensuite  l'extrait  d'un 
rapport  des  directeurs  de  la  Société  américaine  de  colo- 
nisation pour  i833,  ainsi  qu'une  note  sur  le  chemin 
de  fer  projeté  dans  l'isthme  de  Panama ,  et  qui  doit 
unir  les  océans  Atlantique  et  Pacifique.  Ces  diverses 
communications  sont  renvoyées  au  Comité  du  Bulletin. 


(  MS  ) 

* 

Séance  du  22  août. 

Le  procès^èrbal  deliicbriiièrês«aneêiestlQ  et  ado)) te. 

M*  le^MiiBstrede  la  marine  écrit  à  la  -âoci^té  porit 
\ui  demander  communioattûn  du  résultat  de  Teiamen 
qu'elle  aiira  fait  des  travaux  àe  M..  Leprieur  êut.  W 
Guyaoé;  il  «ièfiive  aussi  ifu'en  exprimant  son  jugémeiit 
suc  leméritede  Teiploration  effectuée, pat*  c^  voyagent,* 
la  Société  émette  soii  ands  s&i^  l6S»^isposition&  <^i<  se- 
raient  àfainrepoUrcominueF  uôlemètit  cette'reciotinais- 
^nàe^M.  le  Président  désigne  pour  s*oçcripér  de  'dette 
queatioD)  MAI*  Covâboeufy  D'Âvezac^  et  W'àrtdefi.  >- 

M.  De  Jablonsxki,  administrateur  deki  parois^^  d'Op*- 
poTa.ea Hongrie,. sur  la  froiKÎèyetur({ùe,^^ft'e  défoÎAre, 
aux  fcàiade  ia. Société  ntt  voyage  dans  l'intéHettr  dé  lit 
Guyane,  et  41  déni^nde  les  secours  et  les  instrumena 
qiii  lui  sont  néœMsaii^  pour  entreprendra  ce  voyage.' 
La  GoiDinîssîon  •ari^é^^*  qitê  M.  Jablonsxki  sera  reinerdé 
d'une  ofifre  de  zèle  dont  elle  regrette  de  'ifio  pdUvoir 
pTo£tc!r;  les  ûsàges-de  la  Sœiété  ne  lui  permeftaht  pas 
de  iaire  les  fSrâîs  des^oyages  de  découvertes.  * 

Mk  le  secrétaire  de-  l'Aeiidémie  royale  des  sciem^s 
de  Berlin  adresse  à  la  Société  le^  premier  volume  dér  ^ 
Mémoires  pour  Tannée  1832,  et  M.  le  secrétaire  été 
coinité  des  traductions- oneAtales  d^  Londres  tramnmet 
une  série  de  ▼olûmes  publiés  par  ce  domifé.  — Renfer-^ 
ciâMns*  .     .  -    - 

M^D'An^easac  copmmniqtie  Textraît  d'une  lettre  par*' 
tioulière«qui  lui  est  adressée  de  Londres  ettlafns  lafqueHer 
on  lui  ailnonce' qd'41  se  prépare  actuellement  deux  eX-^ 
pédittom  géogrophii^eis  en.  Angleteire  :  Ftme  serait 
ebarg«é  de  Fetxptokdon  de  la  Gilyai^e  anrglaisé  i^t  àùièâit 
pour  but  principal  de  déterminer  la  géographie  pby- 


(  M4) 

sique  de  ses  districts  intérieiiirs,en  les  liant  aux  posi- 
tions françaises  dans  Test  et  à  celles  de  M.  de  Humboldt 
dans  Touest;  Vautre  serait  destinée  à  pénétrer  dans  lln- 
térieur  de  l'Afrique  australe  par  la  baie  Da-Lagoa ,  pour 
lier  les  découvertes  des  nûssionnaires  dans  le  nord  dft 
Cap  de  Bonne- Espérance. avec  ce  point  du  littoral  et 
peut-être  même  avec  les  sources  da  Zambèise  et  les  éta- 
blisseoiens  portugais  de  Tintérieur  le  long  de  ce  fleave. 

M.  JoQiard  communique  une  lettre  particulière  de 
M*  le  baron  de  Hammer,  anhoncant  TenToi  d'une 
Dptice  sur  le  voyage  de  M.  Léon  De  Laborde^  et  d*an 
nouvel  opuscule  de  M.  le  comte  de  Serristori  sur  la 
statistique  de  Tltalie. 

Le  même  membre  annonce  que  M.  Baradère  lui  a 
donné  communication  d'une  partie  des  manuscrits  de 
M.  le  colonel  Dupaix  sur  les  antiquités  de  Paléuque, 
d'après  la  copie  faite  sur  les  originaux  du  musée  de 
Mexico,  M.  Baradère  est  sur  le  point  de  se  rendre  au 
Mexique ,  où  il  espère  réunir  des  moyens  d'exploration. 

M*  Bottin  écrit  à  la  Soriété  pour  lui  offrir  ^  de  la  part 
de  l'auteur,  M.  Noellat,  de  Dijon,  une  carte  de  France, 
politique,  industrielle,  commerciale,  c)asisiquj9  et  rou- 
tière, ainsi  qu'une  géographie  universelle  ancienne  et 
moderne.  . 

M.  Warden,  coulmunique  divers  renseignemens, 
I?  sur  le.  nombre  des  écotes  et  des  élèves  des  deux 
.sexes  existant  actuellement  à  la  Nouvelle- Greoadèf 
!^«  sur  le  nouv^el  établissement  formé  par  les  Américains 
au  Cap  Palmas;  3°sur  Bo^Poro,  l'un* des  établissemens 
voisin  de  Libéria.  —  j^eiiyoi^u  Gonnité  du  Bulletin^  . 
.  M.  D'Avezîic  fait  un  rapport  verbid  sur  hnommcla-- 
claturageograficadeEspana  de  M.  Cabs^ero^  —  Renvoi 
au  Comité  du  Bulletin^ 


BULLETIN 


DE  LA 


SOCfETE  DE  GEOGRAPHIE. 


SEPTEMBRE   l834. 


PREBIIËRE  SECTION. 


MiuOIRES,    EXTRAITS,    ANALYSES   ET   RAPPORTS. 


RELATION 

Vun  v&yage  dans  F  intérieur  de  r  Afrique  septentrionale^ 
Par  Hhâggy  Ebn-el-Dyn  el-£ghouâthy. 


NOTICE   SUR  LE  TRACÉ  GÉOGRAPHIQUE 
d'uve  parti b  de  l'Afrique  septentrionale. 

(suite  et  pin.) 


Ayant  de  quitter  la  province  de  Constantine,  j*ai  un 
mot  à.  dire  de  Bàghàyah,  orthographié  Bagai  par  Shaw, 
qui  parait  avoir  emprunté  ce  qu'il  en  dit  à  la  relation 
manuscrite  d'Antoine  Peyssonnel ,  lequel  lavait  visitée 
à  la  fin  de  juiii  1725.  Je  n'ai  pu  me  procurer  cette  rela- 
tion originale  ;  et  il  me  paraît  d  autant  plus  indispensa- 
ble d'en  fEuire  une  étude  approfondie,  qu'ayant  pu  com- 
parer aux  résultats  que  Shaw  en  a  conclus  ceux  o'*' 


10 


(.46) 

M.  Lapîe  et  BL  GmlUuine  Baibié  du  Bocage  en  cmt  tirés 
à  leur  tour,  je  nue  suis  trouvé  embarrausé  d'opter  entre' 
trois  versions  diverses  :  eocofe  restait-il  la  difficulté  de 
faire  cadrer  Tune  ou  l'autre  d'elles  avec  les  indications 
puisées  à  d'antres  sources;  j*ai  renoncé  dès- lors  à  ré- 
soudre quant  à  présent  une  question  qui  n  avait  d* 
leurs  pour  l'ensemble  de  mon  travail  aucun  intérêt 
tuel,  et  je  me  suis  d*autant  plus  aisément  résigné  à 
m'abslenir,  que  mon  excellent  ami  If.  Guillaume  Barbie 
du  Bocage ,  qui  m'avait  coroplaisamment  communiqué 
ses  propres  extraits  de  la  relation  de  Peyssonnel ,  s'oc- 
cupe de  rechercher  roriginal  de  celle-ci ,  afin  de  la  pu- 
blier avec  une  construction  graphique  de  la  route  de  ce 
voyageur. 

Des  extraits  et  des  croquis  que  j'ai  eus  sous  les  yeux, 
je  dois  me  borner  à  conclure  qne  Lambese  et  Bagai  sont 
seulement  à  8  heures  ou  ao  milles  de  distance  mutueUcy 
ainsi  que  Ta  adopté  Shaw  ;  or  la  distance  de  Lambese  à 
Diana  n'est  que  de  33  mille  pas  ou  26  i/a  milles  géogra- 
phiques, au  maximum,  d'après  l'itinéraire  d'Antonin, 
ce  qui ,  avec  les  ^4  milles  entre  Zainah  et  Séthyf  indiqués 
par  Shaw  et  qui  résultent  paiement  de  l'itinéraire  de 
Peyssonnel ,  ne  produira  que  70  i/a  milles  entre  Séthyf 
et  Bâghâyah.  Or  Schaw  donne,  d'un  autre  côté,  une 
mesure  de  24  lieues  ou  72  milles  entre  Qala't-el-Alsnyn 
et  Bâghâyah  (i)  ;  ces  deux  lignes  ne  peuvent  se  rencon* 
trer  même  sur  la  voie  directe  de  Séthyf  à  Qala'h,  et  bien 
moins  encore  en  inclinant  toutes  deux  au  sud  pour  aller 
au-delà  du  6ebet«el-0uastli,  qui  lui-même  est  au-delà 
de  la  montagne  de  Seedjr  Rougeiâe  ,  visitée  par  Shaw,  et 
située  à  4^  milles  au  S.  E.  i/4  S«  deConstantitie. 

(i)  De  G«llali  k  Ayn-Tyllab,   18  lîeacs  dans  l'ouest,  et  de  là  à 
Ba^ai,  6  iienet  dani  la  même 


(  M7) 

D'une  auir^  p^rt,  TËdry^y  iacUquâ  fiàghâyah  à  g; 
journées  de  Bougie  ^  et  à  4  stsitionft  cle  Tbolxiabi  qu*il 
niet  elle-inênie  à  6  jouf  niées  de  Baugie;  le  Békry  nieti 
4e  9on  côté,  fiàghàyah  k  4  jmiraéw's  de  Be^karah  (i); 
juiie  pQ»iUon  moyenne  de  35^  a3'  N.  et  4^  3o  E.  rei^pU* 
rait.très  bien  ces  cpndiU^ns,  au  taux  un^ifornie  de  i5 
nulles  à  ajournée;  maU  elle  ne  peut  cadrer  atec  celles 
qui  résultent  de  la  ligne  plus  pi^éeise  deSéthyfà  B^- 
ghâyah  par  Diana,  et  Lan^e&e.  Je  signale  ces  incertitudes 
^u  jHe  in^^tigatcmr  dp  pos  officiers  de  larmée  d'Afri* 
<^ue:  à  eux  est  Thonojrfible  tâche  de  fixer  enfijaja  géor 
grapbic  de  toute  la  région  barbaresque» 

Prenons  maintenant  la  route  de  Sha)9r  entre  Alger  et 
les  n^ontagnes  de  Tâteherah,  qu*il  appelle  Trara.  Lt 
carte  Utbograpbiée  du  Dépôt  de  la  guerre  est  ^n  cette^ 
partie,  du  moins  pour  tout  ce  qui  est  coippris  dans  la 
première  feuille,  la  reproduction  dune  4:arte  pressée  à: 
Oran,  sur  les  renseignemens  des  indigènes  cç(ad)inés. 
avec  les documens  antérieurs,  par  M.  le  capitaine d'état- 
major  Tatareau,  qui  a  £iit  preuve,  dans  ce  travail,  dé 
beaucoup  de  sagacité,  mais  dont  je  ne  croîs  pas  moins 
indispensable  de  contrôler  les  résultats  afin  de  ne  m*ap- 
puyer  que  sur  des  bases  que  j'aurcii  person^iellemenjt 
i^érifiées;  j*analjserai  donc  directement  Titinéraire  de 
jShaw^  qui  se  rattache  à  un  asse^  grand  nombre  de  points 
db&.la.côte  pour  en  obtenir  une  construction  satis£û^ 
«ante. 

Après  avoir  reconnu  que  le  docte  Anglaisa  va  de  ses 
yeusç  toyt  le  cours  du  Schélif  entre  son  embouchure  et 
Le  confiuenjt  de  la  petite  rivière  Harbeene  (probable^ 

(i)  Edryiy*  pageiji^S.,  ^37  ^t  »34;  B^kry,'p»g©7o. 

10, 


(  »48  ) 

ment  Ouèd-d-Rliarlijn),  je  Tais  m'occuper  d'en  rélai- 
blir  le  tracé.  Le  confluent  de  œtte  rmère  a  liea  aaprès 
d*one  YÎlle  ruinée,  désignée  par  les  Arabes  sons  1  appel' 
latif  El-Médjnah  el-Rherbah  (la  Ville  détruite},  qui  se 
rencontre  si  firéqueomient  dans  la  géographie  moderne 
de  ces  contrées.  La  carte  de  Sbaw  met  El-Khetbah  vers 
le  S.  O.  de  Mekdyah,  à  une  «listance  égaie  k  celle  <ie 
Mehdyah  à  Belydah  ;  c'est  aussi  ce  q[u*ofiire  une  carie 
plus  détaillée,  lerée,  à  œ  quil  paraît,  par  des  officiers 
anglais  lorsque  se  préparait  Texpédition  d*EzmnQtli,  et 
dont  M.  Lapie  m'a  obligeamment  communiqué  un 
calque.  Jai,  d'après  cette  base,  placé  cette  première 
Kherbah  à  36^  a'  N.  et  o*  i6' E. 

De  là  à  l'embouchure  du  Sdiélif ,  la  distance  réelle  est 
de  117  milles,  tandis  que  Shaw  n'en  ccmipte  que  87, 
ce  qui  constitue  une  insuffisanise  d'estime  d'un  tiers; 
correction  faite,  les  mesures  partielles  du  cours  du 
Schélif  données  par  Sbaw  doivent  être  employées  ainsi 
qu'il  suit: 

Départ  do  conlhmr  dn  Ooéd-d-KholiyB. 
Coofluent  da  On&i-d^adhah ,  aa  Uea  de  14  lîcMs,  56  viOes  O. 
Conflaent  de  la  rÎTière  Arb  jooe,  aa  lieu  de  7     —     aS    —     O.  &  O. 
Confloent  de  la  lÎTière  M jnah,  an  lien  de  5    «—    ao    —    O. 
Cap  Itî  ou  Gebel  é4}js ao  lîeo  de  5    —    so    —    N.  O. 

La  ligne  que  j'ai  ainsi  construite  se  troure  accompa- 
gnée, dans  la  majeure  partie  de  son  étendue,  par  la 
route  que  Shaw  a  suii^ie  et  tracée  depuis  KubierRomeak, 
Tcrs  l'ouest,  avec  embranchement  sur  Mostaghinem  et 
Oran.  Kubber  Romeah,  plus  correctement  Qobr  el-» 
Roumyah,  est  un  monument  bien  connu,  où  il  est  à 
désirer  que  soient  opérées  des  fouilles ,  qui  sdon  toute 
apparence  seront  fiructneuses  pour  rarchéolocie 


(  i49) 

ritanique»  car  nous  savons  par  Pomponius  Mêla  (i3que 
c* était  la  sépukure  royale  des  souverains  de  Césarée. 
Nous  avons  un  autre  point  de  repère  dans  Seedy  Abid^ 
plus  exactement  Sydy  0*bayd,  que  Shaw  nous  dit  être 
à  a  milles  (correction  faite ,  près  de  3  milles)  à  l'est  du 
confluent  de  XArhew  (Arhyoue);  il  se  place  ainsi  vers 
36®  5a'  N.  et  x®  ao'  0«  dans  ma  construction ,  qui  me 
donne  en  même  temps  Mazounah  vers  35*  69'  N.  et 
!•  a8'  O.,  Sénàb  vers  SS"*  Sg'  N.  et  !•  i'  O.,  et  Melya- 
nah  vers  36"*  i4'  N.  et  o^  10' O.  ;  cette  dernière  est  lan- 
cienne  Malliana,  d'où  l'itinéraire  d'Antonin  nous  con- 
duit à  Rusuccurrum ,  ainsi  qu'il  suit  : 

Malliana. 

Sufasar M.  P.  xyiii  (1) 

Veliscî XVI    (3) 

Tanara  Masa  Castra xn 

Tamariceto  prœtidio .....  xvi 

Rapida  Castra xvi 

fiusaccarro  colonia xii 

D'autre  part,  nous  avons  déjà  vu  (4)  que  Sufasar  est* 
à  16  mille  pas  de  Aquœ,  et  celles-ci  à  a$  mille  pas  de  Cé- 
sarée :  les  bains  Hammam  Meriga,  à  ao  milles  de  Scher- 
schel,  correspondent  à  merveille  à  Aqu»;  de  sorte  que 
la  position  de  Sufasar  se  trouve  ainsi  assurée  ;  et  l'on 
aperçoit  aisément  que  ia  route  doit  aboutir  aux  ruines 
voisines  du  cap  de  Témedfous,  Rapida  Castra  marquant 
le  passage  du  Hharr^tch. 

Le  surplus  de  la  route  de  Sbaw  n'offre  d'important  à 
placer  que  Telemsén^  qu'il  ifiet  à  i5  milles  S.  S.E.  de 

(t)  Mêla ,,  lib.  i ,  cap.  iv. 
(a)  Variante  :  xviin. 

(3)  Variante  :  xt. 

(4)  Ci-dessQSy  p.  loa. 


(?5o) 

r«mlx»iidiure  de  la  Taftiày,  et  à  pareille  cTistance  des 
«lOBtagnes  de  Tfticherah.  La  carte  de  M.  Garnier  place 
la  grande  montagne dérTadjera oUtnont  Voé  à  35**8'Nr 
et  4**  3'  O.;  elle  indique  en  ni£me  iettips,  versTembou- 
ehure  de  la  Tafhày,  «wr  la  rive  gaucïie,  on  viRage  dan* 
lequei^n  ne  peirt  méconnaître  les  restes  d^Areschqoul  f  i) 
dont  le  nom  s'est  perpétué  dans  l*ite  Toîsine,  défic^uré 
toutefois  sur  nos  cartBS  en  (reut  de  HarscfigbYine ,  de 
Risgoun,  etc.  Abonlfédâ  compte  20  milles  deTelemsén  à 
Areschqoul,  et  ce  chiffre  ^  eonfbrme  à  celui  tjua  em- 
ployé M;  Tatareaù ,  prouve  que  leis^  i5  milles  dé  Sbaw 
doivent  être  augmentés  suivant  ia  proportion  que  nous 
avons  déjà  employée  sur  le  Schélif  ;  mais  en  appuyant 
ainsi  Telemsên  par  20  milles  sur  Tembouchure  de  la 
Tafnày  et  ao  milles  sur  le  mont  Noé,  il  ne  restera  plus 
que  53  milles  jusqu'à  Oran ,  tandis  que  Shaw  en  met  54 
dans  son  texte,  5i  dans  sa  carte,  c'est-à-dire  à-peu-près 
la  distance  même  que  je  trouve,  sans  qu*îl  y  ait  lieu  à 
Faugmentation  ordinaire.  Cette  difficulté  est  levée  par 
un  itinératrë  d'Oan  à  Oueichdah  recueilli  par  M.  le  ca- 
pitaine dëtat-major  Levret,  et  qui  porte  14  heures 
d'Oran  à  Telemsên  et  14  heures  de  Telemsên  à  Oueich- 
dah ;  or  en  parlant  de  la  position  de  Ouetcbdah  détermi- 
née par  Badia>  Telemsên  me  viendra  par  35*  i'  Tf.  et 
3**  39'  O. ,  à  3i  milles  de Ouetchdali et  53  mîHes  d'Oran 
comme  ci-dessus.  Ainsi  Sliavr,  dont  Testime  de  route 
entre  Alger  et  les  montagnes  de  I^tcherah  est  en  géné- 
ral trop  courte  d'un  tiers,  a  pourtant  estimé  à  sa  valeur 
réelle  la  distance  d'Oran  à  Telemsên  :  il  suffit,  pour 
s'expliquer  cette  anomalie,  de  considérer  que,  à  part 
cette  distance  qu'il  a  indubitablement  fixée  par  deux 

(  1)  Voir  Békiy,  page  107. 


(  i5i  •) 

obserrations  èe  ktituck)  toul  le  surplus  de  sa  route 
darts  oetle  province  est  principaiemeot  dirigé  dans  lé 
éensdes  longitudes  ei -entaché  d'une  erreur  commune. 

Le  tracé  que  Shaw  a  donné  de  son  itinéraire  ne  se 
{KRirsuil  pas  jusqu  a  Nedroumah,  qui  est  au  revers  oC' 
cidéntat  des  montagnes  de  Tàtcherah  ;  ce  point  est  in- 
scrit, sur  la  carte  de  M.  Garnier,  à  la  même  position, 
è  un  mille  près,  que  celte  de  35«  3'  N.  et  4^  6'  O. ,  que 
me  procurent ,  d'une  part  une  distance  de  lo  heures 
sur  Telemsén,  indiquée  à  M.  Levret  et  que  je  traduis, 
d'après  ies  précédentes  données,  par  22  millet  géogra- 
phiques ,  et  d*autre  patt  une  dislance  de  8  milles  sur 
Ternânj  et  Tâouant ,  marquée  par  le  Békry.  (i) 

La  Toute  de  Shavr  ne  va  pas  non  plus  à  Ma'skarali , 
mais  il  en  indique  dans  son  texte ,  sans  doute  d  après  de 
bonnes  informations,  la  situation  relative  à  l'égard  de 
Mostàghftnem,  par  une  ligne  brisée  courant  d  abord 
8  lieues  au  S.  S.  E.  jusqu'à  Qalah,  et  de  là  5  lieues  S.  O. 
jusqu'à  Ma'skarah  ;  it  ajoute  que  cette  dernière  ville  est 
«n  même  temps  à  33  milles  S.  S.  E.  d'Oran  ;  mais  il  est 
évident  que  cette  distance  ni  ce  gisement  ne  sauraient 
concorder  avec  les  précédentes  données,  tandis  qu'ils  y 
cadreraient  assez  bien  si  le  point  de  départ  de  cette  nou- 
velle ligne,  au  lieu  d'être  fixé  à  Oran,  se  trouvait  à  Ar^ 
zéôu;  il  semble  qu'il  y  ait,  sous  ce  rapport,  ime  mé^ 
prise,  d'autant  plus  que  la  carte  du  docteur,  en  rédui- 
sant k  29  rnHes  (a  distance  de  Mostaghânem  à  Ma'ska- 
rah, allonge  au  contraire  jusqu'à  38  celle  de  Ma'skarah 
à  Oran  ;  et  cette  dernière  indication  s'accorde  très  bien 
avec  un  compte  de  17  heures  qu'offre  un  itinéraire  re- 
cueilli par  M.  Levret;  mais  nous  venons  d'acquérir  à 

(1)  Page  io4« 


(  i5a  ) 

cet  égard  des  données  beaucoup  plus  précises  ;  M»  Ber- 
nier  de  Maligny,  capitaine  d*état-inajor,,a,  depuis  la 
soumission  du  bey  A'bd-el-Qàder,  relevé  soigneusement 
la  route  d*Oran  à  Ma*skarah  et  de  là  à  Mostagbânem  ;  il 
en  résulte  que  Ma'skarah  est  à  une  distance  de  !2i  ijZ 
lieues  de  4^000  mètres  en  ligne  droite  à  1  égard  d*Oran , 
et  à  17  ip  lieues  à  Tégard  de  Mostaghànein ,  ce  qui  re- 
vient à  46  et  37  milles  géographiques,  et  amène  Ma'ska- 
rah par  35"*  ao'  N.  et  a^  i5'  O. ,  à  33  milles  d*Arzêou  et 
à  71  milles  de  Telerosen  :  cette  dernière  mesure  sac- 
corde  d*une  manière  satisfaisante  avec  une  marche  de 
33  i/a  heures  indiquée  par  un  itinéraire  oralement 
fourni  à  M.  Levret. 

Les  indications  de  distances  et  de  gisemens  recueillis 
par  Shaw  se  poursuivent  au-delà  de  Ma'skarah  vers 
Tagadempt,  et  de  là  par  Swamma  jusqu'au  Nador  et  à 
Goojeda;  puis,  s'appujaut  sur  divers  points  connus  du 
Schélif ,  ces  indications  déterminent  le  cours  supérieur 
de  ce  fleuve,  et  s'avancent,  par  Midroé ,  jusqu'aux  ro<Mi- 
tagnes  des  Ammer  et  de  Lowaate.  Elles  doivent  ainsi 
BOUS  conduire  jusqu'au  point  de  départ  des  itinéraires 
d'Ebn-el-Dyn. 

D autres  routes,  oralement  recueillies  aussi  par  des 
officiers  français ,  nous  mèneront  au  même  bat ,  et  ces 
données  diverses  aideront  mutuellement  à  leur  construc- 
tion conunune. 

Je  relève ,  dans  le  texte  de  Shaw ,  une  premi^e  ligne 
ainsi  divisée  : 

•     Départ  de  Sinaal».  * 

Montagne  de  Wannashreese 8  lieaes  S.  E. 

Tessnmseely 3o  milles  S. S.E. 

Tuckereah. • ao  milles. 

Hidroe. 6  lieaes  S. 

Moatagnes  de  Lowaate  et  Ammer.     6  lienes* 


(  .53  ) 

Sinàab  (plus  corréclenient  £t»Essriàb)se  trouve  cMjà 
placé,  dans  la  construction  de  la  rottte  suivie  par  Shavr 
le  long  du  Schëlif.  J'ai  déjà  fait  remarquer  que  dans  toute 
cette  partie,  le  docteur  anglais  a,  par  une  réducti^^n 
trop  forte,  estimé  généralement  ses  distances  un  quart 
au-dessous  de  leur  chiffre  réel  :  en  rétablissant  le  taux 
effectif,  le  Wannashreese,  dans  lequel  il  est  aisé  de  rer 
connaître  le  Ouànasohryscb  des  géographes  arabes , 
trouvera  sa  place  à  3â  milles  S.  Ë.  d*£l-£ssnâb,  vers 
35o  36'  N.  ei  o»  33'  O.  ;  Tessomsyly,  à  4o  milles  S.  S.  E. 
de  là,  tombera  vers  35''  o'  N.  et  o«  i4'  O.  Le  gisement 
deTokeryah  n'est  pas  marqué  :  la  carte  l'indique  S.  i^4 
S.  £.  de  Tessomsyly,  et  Midroe  (plus  correctement  Mé- 
dérây)  y  est  placé  au  S.  i/4  S.  O.  de  Tokeryah,  ce  qui 
revient  à  mettre  Médérây  au  sud  de  Tessomsyly. 

On  y  arrive  pareillement  par  une  autre  Toie  :  Shaw 
rapporte  .que  le  Scfaéltf ,  formé  par  la  réunion'  des  Se- 
ba'oun  A'youn  (les  Septante  sources)  au  Nahr^Ouâssél, 
commence  à  8o  milles  de  son  embouchure,  ce  qui,  cor- 
rection faite  de  la  distance,  établit  ce  point  vers 
34"*  4^'  ^'  ^t  o""  37'  O.  ;  et  comnae,  de  là,  il  compte 
10  lieues  jusqu'à  Médérây,  ce  village  viendra,  par 
cette  voie  comme  par  la  précédente,  vers  34"*  10' N. 
eto«i4'0. 

.  La  montagne  des  LoMraateet  des  Âmmer,  c'est-à-dire 
le  Gebel  el-A'mour,  situé  à  34  milles  dan$  le  sud  d» 
Médérây,  se  trouvera  dès-lors  par  une  laUtude  de  33° 
46'  N.  offrant  un  premier  repière  aux  routes  d'Ebn-el- 
Dyn. 

Vérifions  si  les  informations  recueillies  par  nos  offi* 
ciers  de  l'armée  d'Afrique  concordent  avec  ce  résultat. 
J'ai  à  ma  disposition!  deux  itinéraires  qui,  se  soudant 
bout  à  bouta  Ferendah,  conduisent  ainsi  depuis  Oran 


(  i54) 

jusqu  a  A  jih-Mftdhy,  aatre  point  de  repère  avec  les  in*' 
ilicaiioiiâ  d'Elm-el-Djrn* 

Le  premier  de  ces  itinéraires ,  recUeifi  par  M.  Levret 
len'  i83i^  fournit  les  indications  suivantes  : 

Départ  d*Oran. 

Msnlen,  -village ; a  heures. 

Tldat,  miaBcaa 3 

Tzîg,  ri?îère 4 

Oued  Haaiinein •••  4 

Mascara é •..•••...  4 

Tiganefîn ,  ruisseau 4 

Ooed  Hadded. K 

Oaed  ei^AJ>t ..« 4 

IHina,  mière..  .••«..»•(••• «  <  • .  4 

Medrossa ,  hameau* -, 4 

Frimdey,  village  fermé « 4 

Le  second,  recueiJli  par  M.  Taflareau  esa  i833,  se  di- 
rige d  abord  vters  le  S,  E. ,  pois  direcienieni  au  &  par  les 
étapes' suivantes  : 

Départ  de  Frendah. 

Enbar  Onessel • 4  heures 

Susellem ,  rivière  courant  de  droite  i  gauche.     5 
(  A  t  heure  «ur  la  gauche  est  le  village  fie 
Goagéla  )» 

£1-Feygia  (le  col ) 4  i/^ 

£1-Bayda ,  terre  blanche 4 

Oued  el* Aleg ,  rivière  coulant  vers  le  N.  E. .     5  ^ 

Hadra ,  ylllage 5 

Teyk>u!a 5 

Aîo-Madi ,  prêt  des  Oalcd  el^iAsHiiir 4 

(  La  ville  de  Beni-Lahouat  est  à  a  jours 
dans  l'est ,  et  celle  de  Ghiléla  à  5  ou  6 
jours  dans  Touest  d'Aîn-Madi.  ) 

Le  premier deoes  deux  itinéraires  compte  17  heures 
pour  ies  46niilies  qui  se  trouvent  en  ligne  droite  d'Oran  s 


(i55) 

fHa'skftirah ,  ce  qui  doit  Taire  estimer  à  6Î  intlles  les  â^ 
-heures  restantes  pour  aller  jusqu*àTerenda1)  ;  à  défaut 
de  direction  indiquée ,  on  peut  présumer  que  cette  d^O* 
ran  à  Ma*skarah  5e  poursuit  au-de)à;  cette  présomptiou 
se  troure  corroborée  par  d'autres  (Considérations,  savoir: 
que  l^haw  indique  les  sources  du  Ouéd-e1-A*bd  à  3o 
mîHes  (qui  en  vstlent  4o)  ftu  S.  £.  de  Ma*skarah;  <|Qe 
l'itinéraire  actuel  traverse  le  même  ruisseau  à  12  heures 
ou  3a  i/a  milles  de  Ma'skarah,  et  que  le  ruisseau  dont 
il  s*agit  Coulant  du  sud  au  nord ,  le  passage  doit  avoir  eu 
lieu  au  nord  des  sources,  par  lekiouble  motif  que  'ces 
sources  sont  l'origine  du  entrant  traversé,  et  que  là 
route  qm  j  conduit  est  la  plus  longue.  Par  une  raison 
semblable,  Tagadempt  (que  Léon  dit  signifier  Aniîqtie, 
et  dont  fa  véritable  orthographe  est  dès'-lors  Tâqadymt, 
fbmïe  berberisée  du  mot  arabe  qadym  ) ,  doit  se  trouva* 
au  ifiord  de  Iltinéraire  dont  je  m'occàpe ,  car  Shaw  in- 
dique ce  point  à  60  milles  (qui  en  valent  80)  d'Oràn, 
c'est'à-dire  en  réalité  à  34  milles  au-delà  de  Ma'sLarah , 
sur  la  lîve  droite  de  la  Mynah,  à  quelque  distance  ati 
nord  des  sources- de  cellcK»,  tandis  que  ritinéraire  ac- 
tuel traverse  cette  rivière  à  16  heures  ou  plus  de  4^ 
milles  de  Ma*skarab«  Or  Tâqadymi  est  à  32. ou  plutôt 
43  milles  au  nord  du  Nador  (plus  correctement  £1- 
Nàzhour,  là  Vigie),  d  après  Shavv;  et  d^autre  part,  des 
informations  recueillies  par  M.  Levret  placent  El-Nà- 
s&hour  à  ao  heures  des  ruines  de  Mjnafa ,  qui  sotit  entre 
Ma'skarah  et  Sjd j  0*bajd  à  9  heures  de  l'un  et  9  i/a 
heures  de  l'autre  :  cela  donne  18  i/a  heures  pour  les 
55  milles  compris  réellement  entre  ces  deux  points, 
d*oà  it  faut  conclure  60  milles  pour  les  ao  heures  de 
Mylifth  à  EKNàdiour  :  et  delà  à  Goojeda  sur  le  SuseW 
)im,  Sehâvr  compte  18  milles  qui  en  valent  a4;  lese^ 


('56) 

Gond  des  mneTaires  ci-dessiu  tra?ene  le  SuseUeni  à  une 
heure  ouest  de  Gougélah ,  qui  est  évideioment  le  Goo* 
jeda  de  Shaw  :  il  est  donc  indubitable  que  la  route  de 
Ma'skaïah  à  Ferendah  passe  entre  Tâqadjmt  et  EUN^ 
zhour,  et  celle  de  Ferendah  à  A'jn-M&dhy  entre  El- 
Nâzhour  et  Ghougâah.  Je  mets  ainsi  Ferendah  à  65 
milles  sur  le  prolongement  de  la  ligne  d*Oran  à  Ma*ska* 
rah,  ce  qui  me  donne  une  position  conjecturale  de 
'i4^  44'  N.  et  I»  9'  O.,  le  passage  intermédiaire  de  la 
Mynah  se  trouyant  vers  34^  56'  N.  et  i*  3i'  O* 

Cette  position  de  Ferendah  diffère  singulièrement , 
comme  on  yoit,  non-seulement  de  la  vague  indication 
de  Shaw ,  qui  la  met  parmi  les  daskerahs  qui  entourent 
les  sources  du  Ouêd  el-A*bd ,  mais  aussi  de  la  carte 
lithographiée  du  Dépôt  de  la  guerre,  qui  la  pbce  sur  la 
rive  gauche  du  Oued  eUHaddet,  le  Ouéd  elfladded  de 
notre  itinéraire,  c'est-a-dire  au  tiers  de  sa  distance  Téri- 
table  à  r^[ard  de  Ma  skarah;  et  encore  de  la  carte  de 
M.  Tatareau ,  qui  rétablit  à  aa  milles  seulement  de  MaV 
karah,  c'est-à-dire  à  moitié  de  la  distance  réelle. 

La  route  de  Mjnah  à  EI-Nâzhour,  tracée  sur  la  carte 
tithographiée  du  Dépôt  de  la  guerre,  est  ainsi  distribuée  : 

Départ  de  Mina  (mines  romaines  ). 

Sidi-Mobammed Ben-Héisa «•.»•  S  heures. 

Ouled-Schérif 6  i/a 

Nador 5  i/a 

Cette  route  ue  traverse  aucun  cours  d*eau ,  et  parait 
remonter  la  rive  droite  de  la  Mynah;  la  direction  eo  est 
dès-lors  déterminée  par  la  situation  relative  du  pcunt 
de  départ  (vers  35*  36'  N.  et  i*  49  O.)  et  de  celui  où 
la  route  de  Ferendah  coupe  la  Mynah  :  la  position  d'Et- 
Nâzhour  sera  ainsi  portée  vers  34^  4p'  N.  et  i*  %%'  O. 
De  là  comptant  43  milles  vers  le  nord  jusquà  une  dis- 


(  <57  ) 

tance  de  34  milles  dans  Test  deMa'skarah ,  Tlkqadymt  se 
trouvera  placé  à  35"  ^3'^  N.  et  !•  33'  O. 

La  route  de  Ferendah  à  A'yVi-Màdhy  est  de  36  r/a 
heures  ;  mais  quelle  tareùr  itinéraire  convîent^it  de  don- 
ner à  celte  mesui^  horaire?  C'est  une  question  d  autant 
plus  difficile  à  résoudre,  que  les  appréciations  de  cette 
nature  sont  très  variables,  et  que  nous  sommes  ici  dé- 
nues  d*une  portion  connue  qui  nous  serve  de  taux  pour 
les  autres;  Dans  les  précédentes  investigations,  nons 
avons  trouvé  la  valeur  de  Theure  de  route  en  miiles  géo- 
graphiques, tantôt  de  2  1/6, /tantôt  de  2  2/3,  tantôt  de 
3  :  cela  dépend  du  mode  de  voyage,  soit  à  pied,  soit  à 
dos  de  chameau  ou  de  mulet  ;  de  la  nature  du  chemin , 
battu  ou  non,  en  plaine  ou:  eumontées^  etc.  Rien  ne 
nous  fait  connaître  ici  ces  bases  d  évaluation,  si  ce  n*est 
une  présomption  générale  que  Li  route  est  en  montée,' 
d*âbord  parce  qu'elle  traverse  le  Nahr-Ouâssel,  affluent 
supérieur  du*  Schélif,  puis  les  hauteurs  queShaw  indique 
en6*e  El-Nâzhour  et  Ghougélah,  ensuite   El-Feygia, 
qui  paraît  être  le  mot  Fegj  ou  Fegjah  (  un  défilé) ,  et 
qu'elle  s'avance  enfin  vers  les  hautes  montagnes  d^EI* 
A'mour.  D'après  cette  considération,  je  choisis  le  taux 
le  pîlus  court,  celui  de  2  i/6  milles,  au  moyen  duquel 
les  36  1/2  heures  se  traduiront  en  83  milles  dans  une 
direction  que  la  carte  de  M.  Tatareau  porte  d'abord  au 
S.  S.  E.  jusqu'à  EIFegjah ,  puis  au  S.  i/4  S.  E»  ;  en  com- 
binant les  19  1/2  milles  de  Ferendah  au  passage  du  Sdu- 
sellem  pvec  les  24  milles  d'El-Nâzhour  à  Ghougélah 
aboutissant  à  3  ou  4  milles  sur  la  gauche  du   passage 
dont  il  s'agit,  j'obtiens  celui-ci  par  34'  27'  N.  et  o*58'0. 
Dans  Tintervalle  de  Ferendah  à  ce  point,  et  à  près  de 
1 1  milles  de  ce  dernier,  se  trouve  le  passage  du  Nahr- 
Ouftssel,  qui  est  là  fort  près  de  sa  source ,  et  qui /dans 


<  «6o) 
au  YCMsiiMige  des  soarees  du  Onéd  cI-âImI,  se  troa^cra 
dans  ma  coostruction,  yers  34*4^'  N.,  et  x^o'O.,  a 
i3  milles  desdiles  sources  et  à  17  milles  de  Ferendah. 
Revenons  aux  indications  du  ca|»iaâne  Talareau  : 
elles  portent  que  A* jn-Mâdhy  est  à  5  on  6  journées  de 
Chilëla,  position  au  sud  d'Omn ,  à  laqndle  eondait  la 
roule  suivante,  recueillie  par  le  même  officier  : 

Départ  d*Onui. 

MéléU y  henres. 

£1-Gazal ,  petite  rWIère • 5 

Tesselah,  montagne «...  5 

Mdteira,  coon  supérieur  du  Sig 4  t/« 

Hammen  Sidi  AU  Béni  Toub •  S 

Baz  elMali ,  lource  du  Mekerra, 3 

TraTen    d'EUBeghera  n  Benihiza  »    deux 

montagnes  à  4  heures  sur  la  droite. 7   i/> 

Oued  el-Hamem ,  torrent 8 

El-Shott,  grande  sebgba  longue  de  plusieurs 

joumées ,  large  de  moins  de  x  heure 4 

Sénia , 6 

El-Mellehah,  source  salée 7 

Ténîah ,  col  dans  le  grand  Atlas. 5 

Chiléla,  petite  TÎUe  dans  le  désert '.  7 

.  Dans  la  carte  (corrigée)  qu'il  a  envoyée  en  i833, 
M.  Tatareau  donne  cette  route  avec  des  variantes  qai 
tendent  à  en  restreindre  retendue,  de  manière  à  ce  que 
lestime  des  distances  de  Fitinëraire  ci-dessus  doive  être 
réduite  à  environ  i  3/4  milles  par  heure  ;  je  me  range 
dautant  plus  volontiers  à  cet  avis,  que  les  indicatioDS 
de  Shaw  ne  permettent  point  une  évaluation  plus  large; 
ainsi,  par  exemple,  le  voyageur  anglais  meta  ai  milles 
(qui  en  valent  a8)  au  sud  d*Oran ,  la  ville  de  Tessailah , 
située  au  pied  du  versant  septentrional  de  la  montagne 
du' même  nom  4  oue  ritinéraire  ci-dessus  place  à  17  h* 


(  i6.  ) 

d*Oran ,  produisant  près  de  fio  milles^  à  raison  de  i  3/4 
milles  par  heure,  dans  uiie  direction  S.  8<*  O.  De  là  aux 
Hhammam  Sydy  Â*ly  ben  Ayoub ,  il  y  a  9  i/a  heures 
produisant  un  peu  plus  de  16  i/a  milles  qu'il  faut  com- 
biner avec  les  4o  milles  (correction  faite  53  milles)  que 
Shaw  compte  depuis  Arzéou  jusqu'à  ce  point ,  lequel 
demeurera  ainsi  déterminé  vers  SS^o^  N. ,  et  s^Sp'  O. 
Les  trois  heures  qui  suivent,  et  qui  valent  un  peu  plus  de 
5  milles,  conduisent  au  Ràs  eUMàa  (  la  tête  de  Teau  )  , 
d'où  Von  trouvera  aisément  deux  journées  jusqu'à  El- 
Ghour,  position  qui  elle-même  se  trouve,  par  un  au- 
tre itinéraire,  à  lâ  heures  ou  26  milles  au  sud  de  Te- 
lemsên;  en  plaçant  Ràs  el-Màa  sous  le  méridien  d'Oran^ 
il  y  aura,  entre  les  deux  points,  36  milles  pour  les  deux 
journées  dont  il  s'agit.  En  continuant  la  route  droit  au 
sud,  on  a  44  ip  heures  ou  environ  78  milles  jusqu'à 
Schilélah,  qui,  maintenue  sous  le  méridien  d*Oran ,  se- 
rait à  120  milles  de  Ayn-Màdhy,  ce  qui  vérifierait  la 
condition  des  5  à  6  journées  de  distance,  suivant  qu'on 
les  supposerait  de  24  ou  de  20  milles ,  deux  taux  fort 
admissibles;  s'ils  paraissaient  toutefois  un  peu  élevés  ,  il 
suffirait  d'incliner  un  peu  la  route  vers  l'est,  de  manière 
à  faire  tomber  Schilélah ,  soit  à  108  ,  soit  à  100,  soit 
même  à  90  milles  de  Ayn-el-Mâdhy,  le  taux  de  la  jour- 
née descendant  ainsi  à  18  et  i5  milles. 

Quant  au  Schath ,  que  la  route  ci-dessus  traverse  à 
19  i/a  heures  ou  34  milles  au.  Râs  el-Mâa  ,  M.  Tàta- 
reau  a  envoyé  en  i833  un  autre  itinéraire  qui  y  abou- 
tit en  partant  de  Ma'skarah,  et  allant  droit  au  sud  par 
les  étapes  suivantes  : 

Départ  de  Mascara. 

Béni'Hen,  affluent  du  Oued  el-Hammem.     5  heures. 

Lâhod ,  autre  affluent 4  i/a 

II 


F«let,  WTÎiL •...«...••.••.....  4 

Sghonna,  Utp. 6 

El-Oghla ,  puits • •  ^ 

Sîdi-Khalifa ,  Tiilage 8 

El-Chott ,  grande  sehgha o  x/i 

C'est  en  tout  32  heures,  qui\  j ^  Meu,  d*e$ùmej^  ^  fAY^^ 
ron  7Pk  milles  y  d  après  le  taux,  uiûforme  qHipa|:9Ît  8(p- 
plicable  aux  itinéraires  fouriUvS  ç^  derni/çr  lij^i^  pf^  le 
même  officier. 

Un  rapport  de  IjA^  le  ^eui^nant  -  g^]^éra,l  Bojer 
énonce  cjiie ,  d'après  les  renseig^ei^ços  fqii^ri^is  à  QniR> 
en  npvenibre  iSSs,  par  des  Ar^^s  qui  ai^riva^f^i;  di^ 
Yoisli^s^ge  de  Schilélah ,  Boseainoghap  çst  à  ^ne  jo^m?)|^ 
au  &iud  de  cette  yille^  à  partir  de  laquelle  Qn  u^\  3q 
jours  pour  aller  dans  le  pays  des  Soudan  ,  s^vqiç ,  iq 
jours  jusqua  Gourara,  sans  estuj  lo.  jo^r^  j[u$qi^!à  f^ 
dikitai  ^  qui  ne  paraît  pas*  pouvoir  être  autre  que  le^  T<^ 
dikels  de  M.  Hodgson^  et  enfin  lo  jouf^  çnpore  j^^- 
qu'au  Belad-el-Soudàn. 

Ayant  disposé  dans  le  nord  le  canevas  auquel  a'at- 
tache  ritinéraire  d'Ebn-el-Dyn  ,  je  vaU:  ina^ q\^fsç  4|M 
Test  et  daps  le  sud  les  points  auxquels  il  i|l^m^  ^  f| 
déterminer  les  principaux  nœuds  de  sa  ligpe  d^  rauf^. 

Je  pars  de  Tripoli  poui^  aller  ^  Gh^dâ^iie^  ea  ^^yxe^fr 
nées ,  avec  le  schejfU^  ^V^ffîT  Q^'^s  ^  ^^<MA9H  P^ir  \f» 
savantes  recherches  de  M*  W^lckefia^r  j  $piytb  «i*a 
fourpi  la  position  de  la  pituqifa^^  cje  ç^si  vjAl^jl^f^S 
celle  de  la  seconde;  rintervalJ^e  ^^  d^  a6<», mU«s ^  oc 
qui  détermine  à  %q  milles  le  Xa^u^  de  (a  jofurii^  De  Gha-^ 
d&mes  à  A  yn  el-Ssalâhh,  Hhàggy  Q|L§^«qi  4  ^^mfifkji  «n 
apparence  20  journées ,  dont  la  valeur ,  calculée  sur 
cette  base ,  devrait  être  de  4oo  milles  ;  en*  réalité  la 
distance  est  de  407  milles  jusqua  la  po^tiqi^  la  plus 


(  163  ) 

oii^ntald  d$  A  yo-el-Ssalâhy  de  4^16  milles  juçqua la  po- 
sition H  plus  occidentale  ;  laquelle  des  deux  est  plus 
e^sicteP  On  serait  tenté,  d'après  ces  chiffres,  d'opter 
pqur  la  première ,  et  néanmoihs  il  semble  qiie  la  se^ 
conde  présente  plus  de  garanties,  étant  donnée  avec 
plus  de  précision,  et  ayant  faife  l'objet  d'une  commu^ 
nication  spéciale  de  la  p^rt  d'un  ami  de  Laing ,  fort 
versé  daoâ  lés  calculs  de  cette  nature;  une  considéra- 
tion plus  décisive  vient  se  placer  ici  :  c'est  que  ,  au  lieu 
djss  ao  journées  comptées  par  le  rédacteur  de  l'itiné- 
T4Îrè  d«  HhAggyQàsem  entre  Ghadâmes  atteint  le  i3^ 
JQur ,  et  A'yn  el-Ssa)àhh  atteint  le  33^  jour,  le  détail  des 
étapes  donne  en  réalité  aâ  jours,  ainsi  quil  suit: 

Départ  de  Qivl^âm^ft. 

Ten-Yakken 3  jou^-née^. 

Bir  elTabbeyed 3 

ENMosseguem .4 

Bir  el-Gàbah 4 

Hftssi  Farsik 4 

Aio  «1-SftUhh 4 

Nombre  total  des  joarnées aa 

L^  Oléine  di^^nfi^  #st  d&M  jcmrs  d'après  Ë^n-iel)- 
Rjft;  Q|8ft,  ^  tfk^  fm  de  chose  prèsj  i8  mille;  p^r 
jpi^Vs  (st  ÇQ  t^usi,  ginsi  déternufké,  me  fopruit  le  moyen 
d'aller  planter  quelques  jalon!  priniripaux  pour  les  rou^ 

^J^  ^QmfDeQç0.  pn^  Querqelab,  qui  doit  être  établie  à 
xfiiPU^n^  ou  a8&  milles  de  Ghadâmes ,  d'après  l'ifii- 
dicajàan  id'Ëhn-al  Pyn.  Le  Békry  compte  i4  journées 
|}^pilÎ4  TonteÉ  :  admettons  que  ce  soient  encqre  âês 
JQUonéDfi  de  ift  milles  ,  ce  sera  ^p  total  25a  milles ,  qui 
/ç0iiBçià0tQïi%  %yw  1^  mesiire  précédente  en  un  poii^t 

IplmM  vçfS  â.1^44-  ^*  ^^  '""^^^  ^*  9  P^^^  devenir  déQni« 

II. 


(  i64  ) 
tive,  cette  position  doit  remplir  une  troisième  condition, 
résultant  des  informations  recueillies  par  Shaw.  Celui- 
ci  parle  d  un  amas  de  villages  parmi  lesquels  il  nomme 
Badass,  le  B&dys  de  Zâb  du  Békry,  déjà  placé  sur  ma 
carte;  et  il  compte  de  là  12  lieues  vers  le  sud  jusqu'à 
El-Fythe ,  ou  plus  correctement  El-f  ethh ,  puis  10 
lieues  encore  dans  le  sud  jusqu'à  Majyre ,  qu'il  faut 
sans  doute  écrire  Megêhir  ;  on  a  ensuite  Tummarnah  à 
6  lieues  dans  louest,  Tuggurt  (Teqort)  à  la  lieues  de 
là  au  S.-O.  ;  et  3o  lieues  plus  loin  ,  dans  la  même  direc- 
tion, Engousah,  après  laquelle  vient  enfin  Ouerqelah, 
à  5  lieues  dans  Touest.  Si  Ton  réfléchit  que  ces  gise- 
mens  n'ont  été  fournis  à  Sbaw  que  par  des  indigènes 
ayant  une  idée  fort  peu  précise  des  directions  de  la 
boussole  et  ne  parlant  d'ailleurs  que  de  souvenir ,  on 
sera  surpris  de  voir  combien  leurs  indications  se  rap- 
prochent d'une  exactitude  rigoureuse ,  puisqu'il  sufBt 
d'un  léger  redressement  des  flexions  de  la  route  pour  la 
faire  cadrer  aux  mi  milles  qu'offre  ma  construction 
entre  Bàdys  et  Ouerqelah. 

De  Ouerqelah  à  A'yn-el-Ssalâhh,Ebn-el-Dyn  parait 
compter  17  journées,  savoir,  S  de  Ouerqelah  à  El* 
Qolya'h,  et  12  de  là  à  A'yn  eUSsalàhh,  ce  qui  amène 
El-<^olya  h  à  90  milles  de  l'une  et  a  16  milles  de  l'autre, 
ver»  do^n*  N.,  et  o^'ai'  E. 

Enfin  Metslyly,  à  5  journées  d'EUAghouàth  et  autant 
d'El-Qolya'h ,  se  placera  vers  3i°45'  N. ,  et  o'*54'0., 
ayant  Ghardéyah  nécessairement  dans  l'oueat,  puisque 
Sha^r  dit  que  cette  ville  est  la  plus  occidentale  du 
Ouâdy-Mozâb;  et  comme  il  la  met  à  35  lieues  ou  io5 
milles  d'El-Aghouâth,  je  lui  attribue  une  position  con- 
jecturale de  3i"3o'  N.  et  i**o'  O. ,  inscrivant  Beiygbâa 
à  9  lieues  de  là,  dans  le  haut  du  Ouâdy-Mozàb ,  cest*à- 


(  i65  ) 

dire  à  l'est  de  Metsiyly.  On  voit  que  dans  cette  situation 
le  Ou&dy-Mozâb  est  séparé  de  Ouerqelah  et  Teqort  par 
une  distance  moyenne  qui  répond  assez  bien  au  désert 
de  8  journées  menfionné  par  M.  Hod^son. 

Je  vais  maintenant  jeter  un  CQup-dœil  rapide  sur  la 
liaison^  du  tracé  qui  précède  avec  les  points  connus  de 
Fouest ,  bien  moins  dans  le  dessein  d*étab)ir  des  résul- 
tats ,  que  dans  le  but  d'exposer  l'insuffisance  des  don- 
nées que  nous  possédons,  et  de  faire  mieux  apprécier 
les  points  sur  lesquels  il  importe  d-acquérir  des  luniières 
nouvelles. 

M.  le  capitaine  Levret  a  recueilli  à  Oran,  en  i83^  ,. 
un  itinéraire  fort  intéressant ,  qu'il  a  cru  dirigé  vers 
Tougourt  (Teqort)^  mais,  qui  en  réalité  conduit  à  Tàrou- 
dânt,  capitale  de  la  province  de  Sous  dans  le  Marok,  en 
passant  par  un  grand  nombre  de  points  déjà  déterminés 
avec  assez  de  précision,  tels  que  Ouetchdah,  Tézày,. 
Fés ,  Meknêsah ,  El-Rabâtb  ,  Ët-Manssouryak,  El-Dftr- 
el-Baydhà,  Azamour,  Smîra  et  Marok;  sans  parler  dé 
quelques  autres  lieux  dont  la  position  est  moins  as- 
surée ,  entre  autres  A'yt*Mousày,  au  passage  de  T Atlas 
entre  Marok.  et  Taroudânt^  Toutes  les  étapes  intermé- 
diaires entre  les  stations  déjà  fixées,  peuvent  être  aisé- 
ment placées.  D.e  ce  côté  la  liaison  est  bien  établie  entre 
le  trâeé  de  la  province  d*Ocan  et  les  états  de  Marok. 

La  carte  de  M.  Lapie  en  indique  une  autre  entre 
Ouetdidah  et  El-Nàz»hour  :  une  seule  mutation  y  est 
marquée  non  loin  de  ce  dernier  point,  sous  le  nom  de 
Loggnath  :  cette  route  m*est  complètement  inconnue^ 
mais  je  soupçonne  ce  nom  de  Loggnath  de  constater 
simplement  une  vague  indication  d'EI-Aghouâth. 

La  carte  jointe^  aux  recherches  de  M.  Walckenaer 
montre  aussi  une  route  de  Marok  à  Tripoli  pav  Aksabi, 


(166) 

Suréfa,  Fis,  Garâm^  Grara^  Wiirglah,  Ingoiisab  et 
Ghadâmes  ;  et  la  même  rdute  est  tracée  sur  la  carte  de 
M.  I^pie  jointe  au  voyage  de  M.  Godielet,  par  Aksabi 
Suréfa,  Fiz,  Gardéïa  et  Grara;  puis  sur  sa  carte  com- 
parée, en  deux  feuilles,  des  régences  d'Alger  et  de 
Tunis,  par  Fighig,  Tsebid,  Gardéïà,  Berigan,  Grara, 
Gliargala,   Engousah,  le   Djebel  Saluham,  Necait  et 
Gbâdàmes.  Ce  serait  une  ligne  fort  iniporlante^  mais  je 
soupçonne  fort  que  ce  n'est  qu'une  liaison  conjecturale 
indiquée  «i  Tayenture  entre  des  points  qui  semblaient 
s'aligner  sur  la  carte.  Analysons  en  effet  :  Aksabi  SuréËi, 
ou  plutôt  Aqssàby  el-Scberfà ,  est  une  station  près  des 
sources  du  Molouyah,  sur  laquelle  je  reviendrai  tbulh 
à^rheure.  Fiz  paraît  être  uni  simple  lapsus  pbutF^big, 
sans  quoi  il  m'esst  coitiplètement  inconnu.  Tsebid  est 
inscrit  sdus  cette  orthogra[|>be  dans  la  carte  génétale 
de.Bàdia;  il  est  aisé  dy  reconnaître  le /lesebH  de  Léon  ^ 
Tecevin  de  Manaol ,  réunion  de  quatre  chàicaîix,  quih 
indiquent  à  aoo  milles  de  Segelmésabiet  loo  milles  de 
TAtlas ,  mo  milles  de  Tegoratrih ,  et  qu'ils  disent  placés 
sur  la  route  de  Fés  et  de  Telenisén  à  Agadès.  6h»* 
dê^ah,   Beryghân^   Ghrarah,  Oofcrqëlah,   Sasgoosaih, 
nous  sont  connus  en  deux  groupes  distincts  j  :maâs  non 
dans  uti  rapport  d'ensenâblë  déterminé.  Enfin ,  Ebn*el- 
Dyii  nous  donne  «un  itinéraire  deOorerqelah  à  Ofatdâ- 
mes  y  où  ne  figurent  ni  le.Gebel  Salatkbâb  ni  (Neqâbu, 
lesquels  appartieiment  à  une  route  entre  £1  —  Bxfaneâ 
d'Egypte  et  Segelmésafa,  rapfportéé  pair  TÉdrysy,  mais 
dont  il  n'est  pas  à  «la  conmaissantje  >que  ia  géographie 
moderne  ait  retrouvé  aucune  trace,  si  ce  n^est  dans  la 
douteuse  indication,  faite  par  Sbaier,  de  Nedromah 
parmi  les  villes  du  Ouâdy  Mozâb,  où  il  confond  indi- 
stinctement  Gfaardéyah   et  Ot^rqelafa^   Afghan  et 


(  «Ô7  ) 
Engousah ,  en  eôrté  que  j»  dDO^^flhè  fert  llibnôràble 
consul  d'^T&ir  ireleVe  8ur  tiire  ban^  ih^éxlid»  une  partie 
âm  rarsriignenlefis  <}ti'4l  i^mi  cfhàuite  lui  airb?r  ëté  fdiir- 
iii8>par  son  th&leb*. 

AiÂéi  s'éf aaNMEiît  te  UftisDn  ii^^f^të  de  tant  clé  pointa 
dotait.ilty^aunât  en  effet  gxi^pd  intérêt  à  icôtmâitre  le^ 
mppoffts  o^tQeis  de  gis^^ment^  de  distance,  inab  qui 
ne  fiottaitent)  iqiiaht  à  piréseAt^  aocahe  iigne  suivie  : 
Atfs^bf  ««l-Scbèffâ  esï  imr  la  roii«e  de  'IPés  ft  Ti^iêlt» 
inans  ^ans  liaison  dit^bte  eiofnBtië  avec  Ma'rok  iti  à^tte 
Fighig;  ce  poim-cd  àpparti^iat ,  tkihhî  *qtie  Téi^it,^& 
nue  ligne  qui  •To^de  Segdknésah  à  TegoraHh;  ce  ^oiit, 
conmejeti  ^wii,  des  fragmetis  détachée,  pbur  *lâ  tiuse 
ensemble  desquels  il  n*existe  jusqu'à  ce  jour  quë  des 
moyens  ^tt  indirebts.  ' 

Jt^paoëe  Anne  ligné  moine  ^tfteciste,  quéi(|ttè  non 
«ncone  employée  ^  mats  dont  m  constnA^tiion ,  faute  de 
dofeinÀis  yiutîtiuifres ,  d^neure  v  ^<>°^  pkrsitar^  rapj^oÉrt^^ 
iifei  pett'^agtte  «t  «onjmiirale. 

JVii  indiqué  dânâ  ^mi  aulHè  écrit  (i)  cohfirnent  k'fn 
el^4S6lilâhh  <loi!t  <élre  tattaché  à  la  côté  bc^identalé  par 
mtû  séfie  de  distances,  qui,  partant  dn  cap  Notfh  du 
de^Tembofti^huye  'de  la  ririéM  deTOâtitè  ncTm,  k'ecbé- 
k^nênt  ^t  la  'Mll^ede  Nouh,  Tàtira,  El  «Harib  (dé 
GaiUé),  AfiAitnna,  Tebelbeit  et  Touàt.  Je  vais  eisajer 
clè'pfaKiér^s  dÎTei*^  pdiii'ts  internsédiaires. 

La  ville  de  Noun  est  assise  sur  le  Ouàdy  lïoun,  à  3 
jouHiéei  ^alB  lès  l^rreà  suivant  rÉdkysjr  (:2),  à  n  jour- 

(  x)  ReTue  critîqae  des  Rëmarfues  H  recherches  géqgrapluques  i^enfsée» 
an  Toyage  de  Caillé  à  Ten-Boktoner  mémoire  lu  à  la  Société  Asia- 
tique dans  sa  séance  da  S  octobre  i83i. 

(a)  Edrysy .4e  H^moaitià,' pég*  iIik. 


(  i68  ) 

nées  suivant  les  renseignemens  jadis  fournis  à  Vasso* 
dation  africaine  de  Londres  par  le  Maure  £bn-A'l7(i); 
à  ne  porter  quà  i5  milles  les  journées  de  TÉdrysy,  on 
aurait  pour  résultat  une  distance  de  4^  milles,  indiquant 
un  taux  de  plus  de  20  milles  pour  les  journées  d'Ebn- 
A'ij.  Cependant  Rennel  (2)  n'alloue  que   170  milles 
(  c'est-à-dire  18  milles  par  jour)  pour  les  9  i/a  journées 
qu'Ëbn-Â'ly  avait  comptées  entre  Marok  et  Tatia ,  et 
il  faisait  un  calcul  analogue  pour  les  12  journées  entre 
Tatta  et  la  ville  de  Noun  ;  ces  distances  sont  trop  cour- 
tes, nou^eulement  par  comparaison  avec  la  valeur  de 
la  journée  entre  la  côte  et  la  ville  de  Ifoun ,  mais  aussi 
à  raison  d'autres  considérations  que  je  vais  exposer  à 
l'instant. 

J'ai  eu  occasion  de  remarquer  ailleurs  (3)  qu'en  ap- 
pliquant à  la  longue  route  de  Caillé  entre  le  Rio  de 
Nunho  Tristaô  et  El-Rabâth ,  les  règles  proposées  par 
Rennel  sur  la  disposition  des  lignes  magnétiques  dans 
l'intérieur  de  l'Afrique,  on  devait  trouver  que  cette 
route,  relevée  à  la  boussole,  était  passible,  à  raison  de 
la  variation  magnétique,  d'une  correction  N.  O.  succes- 
sivement croissante  en  avançant  d'abord  à  l'esi,  puis 
au  nord.  Si  donc  la  route  a  été  commencée  sous  l'in- 
fluence d'une  variation  de  12"*  environ,  comme  je  l'ai 
établi  autre. part  (4))  il  est  aisé  dç  vérifier  qu'elle  s'est 
achevée  sous  un  angle  de  ij"*  de  déclinaison  mognéti- 

(1)  Mémoire  de  Rennel  dans  les  f^ojragês  d0  Lodyt^rd  tthuçasf 
page  294. 

(2)  Rennel ,  ubi  suprà. 

(3)  Revue  critîqae  déjà  citée. 

(4)  Considérations  critiques  sur  la  géographie  positive  de  l'A- 
frique intérieure  occidentale;  sect.  11 ,  §  i  :  routes  jusqu'à  Tembon. 
(Revue  des  Deux» Mondes ,  tone  su  de  i8^3o,  page  a^i.) 


(  109) 
que,  ainsi  que  le  montrent  les  marches  depuis  Fés  jus- 
qu'à EURabàth,  En  admettant  que  dans  cette  dernière 
portion  de  route  Taiguille  aimantée  ait  subi  une  dévia- 
tion extraordinaire  par  suite  du  voisinage  des  monta-* 
gnes,  et  que  la  même  cause  ait  pu  agir  en  sens  inverse 
au  sud  de  T Atlas,  toujours  est-il  quon  ne  saurait  esti- 
mer à  moins  de  20  et  quelques  degrés  la  correction 
applicable  aux  gisemens  depuis  El-Harib  jusquà  fés. 

EUHarib  est  un  campement  dont  le  nom ,  qui  est 
aussi  celui  d'une  tribu  considérable,  m'avait  paru  d'à* 
bord  devoir  être  restitué  en  celui  d'EI-Hharets  (i); 
déjà  Caillé  avait  altéré  de  même  une  finale  analogue  en 
écrivant  Mouladrib  pour  Moulay  Edrys;  mais  en  écou- 
tant attentivement  de  sa  bouche  la  prononciation  de 
son  £I-Harib,  je.  n'y  ai  point  retrouvé  l'aspiration  forte 
d'Ël-Hharets ,  et  j'en  ai  conclu  qu'il  faut  dès-lors  liro 
£1-A'ryb,  autre  nom  de  tribu  qui  se  retrouve  jusque 
dans  le  pays  d'Alger.  El-A'ryb  est  à  5  journées  au  S.  Ë. 
de  Tatta,  et  à  i3i  heures  en  ligne  droite  de  Fés,  dans 
une  direction  S.  ly^O.  de  la  boussole  d'après  la  con- 
struction de  détail  de  M.  Jomard ,  et  faisant  par  consé- 
quent avec  la  direction  sur  Tatta  un  angle  de  62®.  Or 
si  l'on  ne  comptait  que  18  milles  par  journée,  ainsi  que 
Va  fait  Rennel ,  pour  placer  Tatta  et  El- AVyb,  ce  dernier 
point  se  tiendrait  dans  l'ouest  de  7*  40'  de  longitude 
occidentale,  c'est  -  à  -  dire  au  S.  3°  O.  de  Fés,  ce  qui 
réduirait  à  i4°  la  correction  afférente  à  la  variation  : 
or  non -seulement  cette  quantité  est  trop  petite  eu 
égard  aux  considérations   tirées  de  la  disposition  des 

(i)  Cette  restitution  se  trouve  adoptée  dans  la  carte  du  Marok 
que  irient  de  faire  graver  à  Florence,  par  Segato,  M.  Graaberg  de 
Hemsoe. 


(  »7o  ) 
lignes  uiagnétiques  de  Rennel,  niais  encore  pit  l'impos- 
sibilité  de  lui  faire  remplir  s^  [5H>pres  cônditionis  d^ap- 
plicatîon  ,  savoir,  de  donner,  entrie  les  li^ès  tiréeis  de 
Fê^  et  dé  Tatta ,  un  angle  dé  62**  portant  son  ^ôinniet  à 
El-A'ryb;  ces  condition»  s'accomplissent  au  tbtitiai^e 
dMÈ  rhypoibèse  d'une  Talear  de  20  nùHhts  pour  la  Jour- 
née de  route,  car  alors  Tatta  vient  par  a8*  4<'  ^*  ^^ 
8"*  33'  O.,  d*ôù  une  ligne  de  lôô  milles,  coupaiit  $oufr 
Un  angle  de  6a°  une  ligne  tirée  de  Fés,  affecté,  elte^ 
même  une  direction  Ë.  û^^  S. ,  et  amène  Tautre  à  une 
direction  S.  4**  ^  )  vérifiant  ainai  pour  toutes  deux  une 
correction  magnétique  de  «2i<>  ]^.  O.,  qui  ateùre  à  El- 
A Vyb  une  pontion  de  2$^  ù*  N.  et  6?  49'  O.,  à  366  milles 
eii  ligne  droite  de  Fés.  En  coUstrÙiàant  Sùir  icéite  base 
k  tracé  de  la  route  effectivis  de  Caillé ,  j*obtieii^  les  po- 
sitions suivantes  : 


Mîmcîna ,  dans  le  gays  Ûe  Darali ......   zS*  87' N.  et  ^^Si'  O. 

Ghourland ,  principal  lieu  du  Tàfilélt. .   3i .   4  4 -42 

Mdeyara «..«...i.   it^St  5. 11 

Tamaroc ;;.•»   Sa.ao  &»%S 

Cars ;..... ;.   3a, aS  l».35 

L'Eksebi 33,   3  S. 5g 

Soforo. 33.4e  7.   6 

La  nouvelle  carte  de  M.  Graaberg  deHemsoç  (i),  en  re- 
produisant littéralement  le  tracé  de  la  route  de  Caillé 
donné  par  M.  Jomard,  a  encore  outré  l'erreur  primitive 
de  situation  mutuelle  entre  Tatta  et  £1-A'ryb,  par  suite 
d'une  correction  sur  la  latitude  de  Tatta  :  les  construc- 
teurs  de  cartes  oublient  trop  souvent  qu  une  position 

(i)  Cette  caite  est  intitulée  :  Carta  dei  M&ghriB  ml  Jesà  ossia  dét 
impero  di  Maroceo ,  giusta  le  pih  recenti  scoperte  e  combiaaziom,  fitmuUs 
e  deseritta  da  Jaecpo  Graaberg  di  Hemsoe ,  ed  incisa  da  GirdUumo  S^ 
gtUOfim  Firmze,  i834. 


(  17'  )  ■ 
nVat  presqtie  jamais  indépendante,  et  qu'il  faut  toujours 
tdnir  compté  des  rapports  qu^elle  doit  conserver  avec 
d'i^otres  points  ;  faute  de  ce  soin  les  cartes  ^es  contrées 
pêii  connues  oi&ent  lîn  Téritable  chaos  oii  sont  jetées 
tomioe  à  1  aVeiitui^e  uiie  foule  d'indications  erronées, 
et  loumiillèht  de  doubles  et  triples  emplois  ;  ce  dernier 
inicoflTéiiient  est  très  fi^équent  dans  la  carte  qui  roe  sug- 
gère ces  réflexions,  et  qui  est  loin  cependant  d'être  sans 
9i6rite.  Po^ur  n'efi  dontier  qu'un  exemple ,  il  me  suffira 
de  biter  ifren  ,  U&ran ,  Eufaràh  et  Oferan  ,  ainsi  écrit 
quatre  fois  jàôus  des  octihographes  diverses  et  en  des  po- 
sitions distinctes,  bien  que  ce  soit  un  seul  et  liiêine  nom 
qul3  Léon^M^rmol,  Gbchelet  et  quelqueis  autres  ont  in- 
diq^ué  avec  une  simplb  différence  d'orthographe  ;  et 
comme  le  village  d'Illekh  e&t  dans  le  voiâiiiage,  il  se 
trouve  rép<été)  non  pas  quatre  fois  à  la  vérité,  mais  deiix  ' 
fc^S:,  sous  les  forxties  Ilekh  et  Uirgh  ;  Talent,  qui  figure 
aOâsi  dans  lé  mémie  district ,  est  pareillement  doublé  ^ 
mails  d'uo^  manière  moins  ftapparite.  ML  Cochelét  est 
passé  à  Talent^  et  il  a  d'aube  part  rapporté  un  itiné- 
raire par  lui  recueilli  de  la  bouche  d'un  rabbin  et  qui 
passe  à  Talendaietegerrei*.  M;  Graaber g  a  reconnu  avec 
raison  qufe  cie  dernier  nom  est  composé  de  pluaieurs^ 
ni^is  il  ne  me^semble  pas  avoir  été  heureuàeiQen.t  iiî* 
spire  en  le  lisant  Talendai-el-Tegerrer  :  il  me  parnît,  sauf 
meilleur  avis  ^  qu'il  le  faut  rétablir  en  Talent-A'yt-^Gè- 
râfr ,  c'est-à-dire  Talent  appartenant  à  la  tribu  >a:bère 
de  Geràr.  Et  puisque  je  touche  en  passant  ce  sujet,  j'a- 
jouterai un  mot  sur  la  restitution  d'une  dénomination 
analogue  fournie  par  le  voyage  de  Kobert  Âdams  :  sa 
dernière  étape  avant  Ouâdy-Noun  est  par  lui  prononcée, 
et  par  M.  Cok  écrite  sous  sa  dictée,  Aiela-Mouessa- 
Ali  ;  il  me  parait  hors  de  doute  qu'il  en  £iut  d^tiire 


{  »7î»  ) 
A*yt-Abou*rsày-A'ly.  Ces  exemples  cioÎYent  faire  sentir 
la  nécessité  d  apporter  une  grande  attention  dans  le 
mode  de  saisir  et  de  transcrire  rémission  orale  des  noms 
géographiques.  Mais  je  me  bâte  d'abandonner  cette  di^ 
gression  pour  revenir  à  l'itinéraire  de  Caillé,  à  l'égard- 
duquel  M.  Graabcrg,  loin  d  éviter  les  doubles  emplois 
du  tracé  princeps,  y  a  encore  ajouté  de  fautives  rédupli- 
cations, comme  on  le  verra  tout-à-l'heure. 

J'ai  déjà  signalé  autre  part  (i)  les  coïncidences  de  cet 
itinéraire  avec  celui  deAhhmed  ebn  EUHhasan  el-Met- 
syouy,  employé  par  M.  Walckeuaer  pour  déterminer  le 
point  de  Tàfilêlt.  Ces  coïncidences,  en  partant  de  Fés, 
s'échelonnent  ainsi  :  Soforo  de  Caillé  avec  Safrou  (  plus 
exactement  Ssofrouy)  d'Ahhmed,  bien  connu  aussi  par 
le  Békry,  l'Edrysy,  Léon,  Marmol,  etc.  (2)  ;  c'est  la  pre- 
'  mière  étape  d'Ahhmed,  à  20  milles  de  Fés.  Sa  seconde 
étape  à  Ouyoun-el-Asna ,'  n'est  pas  indiquée  dans  Caillé, 
mais  elle  se  retrouve  dans  le  Hain-Lisnan  de  Léon  ,  £1- 
Essnâm  du  Békry  (3) ,  et  dont  on  peut  rétablir  dès-lors 
le  nom  en  A'youn-el-Ëssnàm  (  les  sources  des  idoles  )  ; 
Caillé  a  pu  y  passer  sans  être  averti  de  cette  dénomina* 
tion,  et  peut-être  est-ce  le  bas-fond  indiqué  sur  sa  carte 
comme  un  entonnoir ,  où  il  a  rencontré  le  village  mo- 
derne de  Guigo.  Quoi  qu'il  en  soit ,  ce  nom  de  Guîgo , 
que  notre  voyageur  a  retrouvé  diverses  fois  comme  dé- 
signant un  ruisseau  (probablement  d'une  manière  ap- 
pellative) ,  se  reproduit  dans  le  fleuve  Gygou  d'Ahh- 
roed« 

(i)  Revue  critique  citée  plus  haut. 

(a)  Je  ne  crois  pas  que  les  géographes  bibiistes  aient  encore  rap- 
proché ce  nom  de  celui  des  Safarouym  de  l'Écriture.  (Ao/> ,  IV.  xvd. 
3i.) 

(3)  fiékry,  page  i65. 


(173) 

Après  avoir  passe  la  montagne  de  Scha*bet  Bény- 
O'bayd ,  au  pied  de  laquelle  coule  le  Molouyah  y  Ahh- 
med  rencontre  des  daskerahs  appelés  Eqsséby-el-Scher- 
fâ ,  où  il  est  aisé  de  reconnaître  TEksebi  de  Caillé,  près 
d'un  ruisseau  au  pied  d'une  chaîne  de  montagnes* 

Le  Nozelah  d'Ahbmed  (quon  peut  traduire  par  Tes- 
pagnol  7;6/t/a) ,  «st  représenté  parle  Nzéland  de  Caillé. 

Le  Ghers  d'Ahhmed  se  retrouve  pareillement  dans  le 
Cars  de  Caillé,  et  tous  deux  répondent  au  Gherseluin 
de  Léon  et  de  Marmol ,  qui  doit  probablement  être  or- 
thographié Ghers- A'Iouyn.  Là  encore  Caillé  a  vu  un  ruis- 
seau qu'il  appelle  Guigo,  et  qui,  cette  fois^  est  leZyz 
ou  le  fleuve  de  Tâfiiêlt.  Je  ne  croyais  pas  possible, après 
la  démonstration  irréfragable  donnée  par  M;  Walcke- 
naer  de  l'identité  du  Zyz  et  du  fleuve  de  Tàfilélt,  qu'au- 
cune carte  reproduisît  désormais  l'erreur  relevée  parce 
savant  académicien  :  elle  se  retrouve  pourtant  encore 
sur  la  carte  de  M.  Graaberg!... 

Dans  le  TamaroC  de  Caillé ,  il  est  facile  de  reconnaître 
le  Tsemrakest  (ou  plus  exactement  Tamrah-Qosth ) 
d*Ahhmed,  Tamaracost  de  Léon  et  de  Alarmol  (i); 
M.  Graaberg  en  a  fait  trois  positions  différentes.  En 
quittant  cette  station ,  Ahhmed  parvint  le  jour  suivant 
dans  le  district  de  Medghàrah ,  décrit  par  Léon  et  Mar- 
mol ,  et  auquel  semble  se  rattacher  le  nom  de  Mdayara 
rapporté  par  Caillé. 

Ce  n'est  qu'à  trois  journées  de  là ,  ou  une  soixantaine 
de  milles  ,  qu* Ahhmed ,  s'avançant  dans  le  pays  de  Tà- 
filélt, parvint  à  EUDâr  el-Baydhà;  cela  porte,  à  ce 
qu*on  voit,  précisément  dans  le  canton  désigné  par 
Caillé  comme  formant  le  territoire  de  Tàfilélt.  Y  a-t-il 

(i)  Léon,  lib.  yx, art.  Chm$gs  Marmol,  lib.  vn,  cap.  a6. 


(  »74  ) 
une  ville  de  ce  nom  ?  C'e^t  unie  quaMoe  fiCMPt  coatroTer- 
sée,  roaîa  qui  le  seiait  }>^ucoup moins  si  Ion réflédûs- 
sait  que  les  Arabes  donu^ut;  fréquemmeni  au  chef-lim 
d'un  pays  le  nom  du  pays  lui'-mènie,  quelque  nom  par- 
ticulier quait  dVUeurs  ce  chef-lieu;  cela  revient  à  re- 
.  tourner  ainsi  la  question  :  Quel  et^le  chef-lieu  reconnu 
du  canton  fie  Tà^iêU?  Quoi  qu'il  en  spit,  M.  Walcke- 
naer  plac^  Tâfilélt  à  19^  niilies  géographiques  de  Fés,  et 
en  çpnclut  upe  posUion  de  3o  ip^  N.  et  4*"  55'  O^  Il  y 
a  évidemment  I4  quelque  méprise  9  car  Fés  étant  par 
34""  6'  N.9  la  distanpe  serais  de  a£i4  nulles,  'chiifre  qui 
svippose  }a  jpMrnée  de  ^4  milles  au  Ueu  de  17  i/3quila 
pfis  pqi|f  base.  Pans  ma  construction ,  il  faut  s^arréter 
v^f4  3i»  N.  et  4"*  3o'  Q,  C'^st  an^i  là  que  mènent  les 
hiiit  jpMriiées  qw  un  iûftérîiire  recueilli  par  M.  Gocbelet 
dpMpe  entre  Tôdl^erT^filfiU. 

.J*aurai6|  yohIu  dé^rminer  avec  quelque  pi)é<»sk>n  rem- 
placement de  la  célèbre  Segeloï^h;  en  m  attaeoban^  i 
uni?  f^FMde  canipairçe  des  ^àmW  choffQgcapbiques  de 
I^^ao  et  d4b^"^^^»4^*^  conclurais,  par  de»  capproche- 
lUf  ns  qui  ifi'pnt  ppipt  (échappé  à  M,  Walcltenâer,  que  te 
tefritpjre  paiîpculi^?  de  5egtslfl[iêfi»h ,  presque  identique 
k.ç^M  qui  ppr^(9  9UJpUrd'Mï  le  i^m  deTàfiléii,  étajt 
oQfppçis  m%rp  Sf^'ei^Sr  ^^'  llr  M4ts  denê  poaitîoaest 
loii:^  4â  çadreiv  ^veç  lç«  dîiSl:Ance«  iliûépaines  donn<)e^  par 
Léon,  savoir  y  120  milles  depuis  Gh^rselayn»  i  Sa  «jlles 
df pui^  Fi^Hg  et  loq  mille»  depuis  Tebelbeft. 
Figbig  e^t  louirni  pnr  i^h^w  a  5. jpufls'Si  S.  0^  ctes  Beal- 

Sineal  («an^  daul^  p^i^y  Istti4- y  1  »  lesquels  »Q0tèifp  lieues 
lud  des  montagnes  d$  Kq^itk^r ,  pla<^éft  ei)e$'«Htâmes^à  p 
liept)^  3*  d$  SitiP^n-  ^n  m^9^n^  ^O^pl^  <ie  te  t^rréction 
afférente  à  l'estime  de  Shaw  pour  la  province  d'Oran, 
j'aurai  Fig^g  veFS  ^y  »/  H,  ^t  4?  ft'  Q^    - 


(  175  ) 

T^bebelt  se  trovye ,  d  après  Caillé ,  à  6  journées  dans 
Test  de  Mimcina  e^  à  8  joiirnéft^  de  Tou|L(  ;  or  Touât 
lui-même^ au  Aghsibly  (Ekablj  d'Etnsiedtîl)  ^  n*est  indi- 
qué que  par  a  journ^e^  sur  le  prolougement  de  la  route 
de  Gb^dâm^s  à  Âyn  el-Ssalâhh,  ce  qui  lui  vaudrait  iipe 
posttîon  conjecturale  de  a6'  53'  N.  et  lo  g^  Q.  Tebelbel^ 
tai^l>erait  a(o|*s  vers  28«  49'  N.  et  3"*  i5'  Q.  Pe  là  à  F^ 
g^  ^!  y  ^  ^?^.  milles  qu*il  serait  4  I^  vérité  facile  de 
l*^uii^ç  à  2^c^  milles,  somme  des  diâitances  dquuées  pac 
(«çon  eutre  ce^  de^x  ppint^  et  Segelmésah  ;  mais  S^geU 
oc^çsab  elle^Ji^êiUfi,  se  troM^erait,  par  ces  distances,  à  plus 
de  5p  ^ûll^s  au  sud  du  Qassr  Mouley  Mâmoi^n ,  qi^i  cer 
pendant  était  peu  éloigné  de  Tancienne  capitale  des 
Médrârytea. 

Il  est  à  désirer  que  les  officiers  employés  dans  la  pro- 
vince d*Oran ,  et  qui  ont  pu  s*y  procurer  des  itinéraires 
tels  que  celui  qui  conduit ,  par  Fés  et  Marok ,  jusqu'à 
TavQiidàut,  metteiiit  leurs  soins  à  en  recu<eillk  qui  ail- 
lent à  A*yn  el  Ssalâhh  ou  à  Aghably  par  Fighig ,  Tâfilélt 
et  Tebelbeit;  à  Marok  par  Tâfilélt;^  du  Ouâdy-Mozab  à 
Fés  par  Tâfilélt;  dans  toutes  les  directions,  en  un  mot, 
où  de  nouvelles  lignes  peuvent  vérifier  ou  compléter  la 
triangulation  grossière  sur  laquelle  est  basé  le  canevas 
de  nos  cartes  de  l'Afrique  septentrionale.  Qu'à  Alger  ainsi 
qu'à  Bone ,  que  dans  tous  les  Ueux  où  se  rencontreront 
des  indigènes  ayant  voyagé  dans  l'intérieur,  on  ait  soin 
de  recueillir  leurs  itinéraires  avec  tous  les  renseigne- 
i^ças  acoessqijres  qu  s'y  fattac^ient^  que  d'intelligei^fc^ 
questions  amènent  les  éolaircisseinens  qu'il  est  le  plus 
utile  d'obtenir  ^  que  les  lignes  douteuses  soient  confict- 
mées  ou  rectifiées  par  la  réunion  de  nouveaux  témoi* 
gnages  ;  que  deq  Ug^es  tra,qsversales  ^su|:enfi  1^  ^tua- 
tÎQi^  relfi^ve  de  çe]\e$  qui  sq^t  Ç9j;inues,  ^  les  reUi^i^t  ^ 


(  »76  ) 
moyen  de  repères  bien  dëtermitiés.  Que  chaque  station 
principale  soit  un  centre  autour  duquel  on  se  fasse  in- 
diquer, en  suivant  les  points  cardinaux  et  leurs  intermé- 
diaires ,  les  distances  à  d  autres  stations  plus  ou  inoins 
éloignées.  Le  champ  ouvert  à  de  telles  investigations  est 
immense  :  qu'il  soit ,  à  force  de  questions  et  de  recher- 
ches,  sillonné  dans  tous  les  sens  par  des  renseignemens 
itinéraires  sans  nombre  :  là  seront  les  meilleurs  élémens 
d*une  carte  du  Maghreb,  jusqu'à  ce  que  l'œil  européen 
y  puisse  pénétrer  assez  avant  pour  y  planter  les  jalons 
d'un  relèvement  plus  exact.  Sachons  préparer  les  voies 
d'une  exploration  si  désirable ,  mais  encore  si  loin  dans 
l'avenir!... 


»»       ■■■»■      .mm 


LETTRE 

DU    CURB    DE    SANTIAGO    'rSPAHUACAlV    A    SON    iVE^B  , 

Sur  les  mœurs  et  coutumes  des  Indiens 
soumis  à  ses  soins; 

Traduit^  par  Hcûrl^TBRKAUK»  sur  le  manuscrit  original 
qui  se  trouve  dans  sa  bibliothèque. 


Les- détails  que  l'on  ya  lire  sont  conlenus.dans  une  lettjre  dti  curé 
de  Santiago  Tepehuacan,  ajdressée  à  so^  évéque.  Le  but  du  pas- 
teur, en  faisant  connaître  les  mœurs  des  Indiens ,  est  d'apprendre  à 
ses  successeurs  quels  obstacles  ils  auront  à  vaincre  dans  l'exercice  de 
leurs  fonctions ,  et  eo  même  temps  d 'appeler  l'attention  dé  Pévéqne 
sur  les  moyens  de  faire  dii»parattre  les  idées. superMSdeuaes-  qui  ré- 
gnent encore  chez  les  Indiena. 


I  ■  ■  1<  X 


«  • 

Chez  les  Indiens  Hùastecas,  quand  une  femme  ac* 
couche,  on  fait  une  offrande  de  comestibleis  dans  l'en- 


('77) 
droit  même  où  elle  est  accouchée,  afin  que  les  teomames^ 
ou  femmes  des  dieux ,  ne  fassent  aucun  mal  au  nouveau- 
né  ou  à  la  mère ,  et  dans  les  premiers  huit  jours  qui 
suivent  l'accouchement,  on  fait  un  grand  festin.  A  ce 
festin,  il  doit  y  avoir,  sans  aucune  exception ,  de  toutes 
les  choses  dont  on  a  mangé  dans  la  maison  de  Taccou- 
cliée,  car  s'il  y  manque  quelque  chose,  les  teomames 
font  mourir  l'enfant.  La  sage-femme  prend  en  paiement 
le  maïs,  les  fèves  et  la  viande  que  possède  l'accouchée, 
et  si  on  ne  les  lui  donne  pas,  l'accouchée  doit  mourir. 
La  sage-femme  prend  l'enfant,  et  si  c'est  un  garçon,  elle 
lui  met  le  machette  à  la  main ,  allume  quelques  rameaux 
de  pins  avec  lesquels  elle  fait  des  fumigations   dans 
toute  la  maison  et  autour  de  l'enfant.  Elle  le  promène 
ensuite  par  toute  la  maison,  et  lui  montrant  chaque 
chose  avec  la  main,  elle  lui  dit  :  «  C'est  là  que  se  lève 
le  soleil  et  c'est  là  qu'il  se  couche;  c*est  ici  le  chemin 
du  champ  cultivé ,  c'est  là  le  chemin  de  la  forêt,  c'est  ici 
que  tu  iras  labourer,  c'est  là  que  tu  iras  couper  du  bois. 
Tu  ne  resteras  pas  dans  la  forêt ,  mais  tu  reviendras  par 
le  même  chemin.  G^est  ici  qu'est  ta  maison ,  c'est  ici  que 
tu  vivras  ».  Si  c'est  une  fille,  elle  lui  met  dans  la  main 
un  fuseau  et  une  navette,  et  lui  dit:  «  C'est  ici  ta  mai- 
son ,  c'est  ici  que  tu  vivras ,  c'est  ici  que  tu  fileras  et  que 
tn  tisseras  des  étoffes  pour  t'habiller»;  puis  elle  ajoute 
les  autres  choses  telles  qu'elle  les  a  dites  au  garçon.  Les 
Indiens  sont  persuadés  que  les  enfans  ne  savent,  quand 
ils  sont  devenus  grands,  que  ce  dont  on  leur  a  parlé  au 
moment  de  leur  naissance. 

Lorsqu'une  femme  meurt  en  couches ,  on  porte  tous 
ses  effets  dans  les  bois ,  et  on  place  à  l'envers  le  plat 
dans  lequel  elle  mangeait;  car  l'esprit  dé  la  défunte 
viendra  chercher  ses  vêteraens,  et  si  on  ne  les  porte  pas 

12 


(  '78  ) 
dans  les  bois,  et  si  on  ne  place  pas  à  lenvers  ie  pk^ 
dans  lequel  elle  mangeait  y  la  femme  aTec  laquelle  le  veuf 
se  remariera  mourra  dans  sa  première  coujche.  Quand 
ces  Indiens  font  baptiser  leur  enfant,  ils  font  cuire  des 
gâteaux  au  chile  et  des  œufs  et  les  distribuent  aux  en- 
fans,  et  ils  croient  que  s^ils  ne  te  faisaient  pas^  Tenfaint 
resterait  seul  et  sans  compagnie  dans  sa  maison. 

Après  le  baptême  d*un  enfant ,  les  parrains  le  remet- 
tent au  père  et  à  la  mère,  qui  lui  disçnt  :  «  Viens  avec 
nous  à  notre  maison  ^  ne  reste  pas  ici  »,  et  ils  disent  b 
ii^me  chose  dans  tous  les  endroits  où  ils  se  reposent 
sur  la  route,  tournant  la  figure  de  l'en&nt  vers  le  lieu 
de  leur  habitation,  et  ils  croient  que  s*ils  négligent  cette 
précaution ,  Vesprit  de  Tenfant  restera  dans  Téglise  ou 
dans  lendroit  où  ils  se  sont  reposés. 

Quand  ils  s  en  retournent  avec  Tenfaniqui  vient  d'être 
baptisé,  ils  jettent  de  la  cendre  et  de  la  chaux  dans  tous 
les  chemins  qui  traversent  celui  qu'ils  suivent  fils  agis- 
sent ainsi  afin  que  l'enfant,  quand  il  sera  grand ,  ne 
s'égare  pas  dans  ces  chémias. 

Un  enfant  est-il  tombé  des  bras  de  celui  qui  le  portait, 
et  une  maladie  a-t-elle  suivi  cette  chute,  les  parens  pren- 
nent la  chemise  de  l'en&nt,  retendent  à  l'endroit  où  il 
est  tombée  et  disent:  «  Viens,  viens,  viens  rejoindre 
l'enfant  ».  Ils  emportent  ensuite  un  peu  de  terre  enve* 
loppée  dans  la  chemise  et  la  lui  remettent;  ils  disent 
que  de  œite.  manière  l'esprit  est  rappelé  daos  le  corps 
du  malade,  et  qu'il  guérit. 

Quand  les  femmes  en  mal  d'enfant  ont  de  la  peine  à 
accoucher,  ils  balaient  la  maison  et  disposent  des  sièges, 
afin  que  les  dieux  puissent  s'asseoir  quand  ils  viennent 
visiter  la  malade,  et  ils  croient  que  s'ils  négligeaient 
cette  précaution  elle  périrait. 


(^79) 

Le  i9  octobre,  fête  de  saint  Luc,  totrs  les  Indiens  se 
réunissent  et  balaient  les  chemins,  afin  que  les  anciens 
Indiens  du  temps  du  paganisme  les  trouvent  propres  à 
leur  passage,  car  ils  disent  que  cette  nuit  ils  viennent 
les  visiter  et  qu  il  faut  les  honorer. 

Les  Indiens  croient  que  les  femmes  qui  meurent  en- 
couches  n'iront  ni  au  ciel,  ni  en  purgatoire,  ni  en  enfer, 
mais  qu'elles  resteront  dans  lair  pour  faire  aller  le  ton^ 
nerre.  Lorsqu'un  Indien  est  piqué  par  un  serpent,  ils 
font  aussitôt  des  gâteaux  de  fête  et  en. distribuent  aux 
enfans;  ils  en  portent  aussi  au  serpent  pour  quil  retire 
le  poison  qu*il  a  versé  dans  la  plaie  et  qu'il  ne  morde 
plus  personne  de  cette  maison. 

Tout  Indien  qui  va  travailler  dans  là  montagne  porte 
avec  lui  du  tabac  eu  poudre,  comme  un  préservatif 
contre  la  morsure  des  serpens.  Si  un  Indien  meurt  de 
la  morsure  d'un  serpent,  ou  s'il  se  noie,  il  n'est  point 
enterré  dans  une  église ,  parce  que  les  Indiens  pensent 
que  la  foudre  viendrait  le  déterrer,  et  qu'en  mémo  temps 
elle  mettrait  le  feu  à  l'église. 

Quand  un  Indien  vient  à  mourir ,  la  veille  de  l'enter- 
rement son  lit  est  porté  tout  autour  des  maisons  voi-* 
sines.  Les  Indiens  croient  que  s'ils  manquaient  à  cette 
pratique,  le  mort  viendrait  prendre  congé  de  ses  voi- 
sins; et  en  revenant  de  l'enterrement,  ils  jettent  de  la 
cendre  autour  de  la  rodison  du  défunt,  afin  qu'il  ne 
vienne  pas  tirer  une  autre  personne  de  sa  maison  ;  cac 
tous  les  Indiens  croient  que  personne  ne  meurt  de  mort 
naturelle,  mais  que  les  encbantemens  des  dieux  ou  teor- 
names  peuvent  seul»  faire  mourir. 

Lorsqu'on  enterré  un  mort^  une  vieille  femme  met 
à  la  porte  du  cimetière  ou  de  la  maison  du  mort  un 
pot  renversé  contenant  quatorze  grains  de;niaîs(inot« 

12. 


(  i8o) 

Inéme  je  les  ai  comptés) ,  et  le  bouche  avec  de  la  terre; 
le  dernier  de  ceux  qui  portent  le  mort  met  le  pied  sur 
le  pot  et  le  casse.  Ils  agissent  ainsi  pour  trois  raisons  : 
d*abord ,  ce  pot  doit  servir  de  canot  au  mort  dans  l'autre 
monde  et  l'aider  à  passer  les  rivières  ;  le  maïs  est  destiné 
à  servir  de  semence  pour  que  le  mort  se  procure  de 
quoi  vivre  et  nourrir  ses  poules  dans  l'autre  monde ,  et 
enfin  le  pot  est  rompu  pour  qu  on  lui  ouvre  les- portes 
de  l'enfer,  où  les  Indiens  disent  qu'ils  doivent  tous  aller. 

Ils  disent  que  quand  une  vierge  se  marie  avec  un 
veuf  y  le  mari  se  réunira  dans  l'autre  monde  avec  sa  pre- 
mière fenime,  et  la  seconde  femme  sera  employées  écar* 
ter  les  chauve-souris  avec  une  baguette,  a&n  qu'elles  les 
laissent  en  repos.  Ils  disent  encore  qu'une  femme  qui 
meurt  vierge  doit,  dans  l'autre  monde,  se  prosterner 
devant  Dieu,  se  retirer,  puis  se  prosterner  de  nouveau 
et  passer  ainsi  toute  l'éternité. 

Pendant  la  cérémonie  du  mariage,  si  le. fiancé  laisse 
tomber  l'anneau,  ils  croient  que  la  femme  mourra  bien- 
tôt, et  si  c'est  la  fiancée,  que  ce  sera  le  mari.  De  même, 
si  le  cierge  du  mari  s'éteint  quand  il  est  devant  l'autel, 
c'est  signe  de  mort  pour  la  fiancée  ^  si  c'est  celui  de  la 
fiancée ,  c'est  signe  de  mort  pour  le  mari. 

Aucun  Indien  ni  aucune  Indienne  n'ose  se  baignera 
l'heure  de  midi,  parce  que,  disent-ils,  c'est  l'heure  à  la- 
quelle les  dieux  des  eaux  se  réunissent  pour  se  divertir, 
et  que  celui  qui  se  baignerait  à  cette  heure  tomberait 
malade. 

Quand  les  nouveau-mariés  se  rendent  à  leur  maison 
pour  faire  le  festin  de  noce,  et  qu'ils  se  soni  assis  à  la 
table,  c'est  la  marraine  de  la  mariée  qui  met  le  pre- 
mier morceau  dans  la  bouche  du  marié,  et  le  parrain 
du  marié  qui  met  le  premier  morceau  dans  la  bouche 


(i8i) 

de  la  mariée.  S'il  en  était  autrement  ^  l'amour  mutuel 
des  deux  époux  ne  pourrait  pas  durer.  On  danse 
le  soir,  et  quand  le  moment  de  se  coucher  est  venu  ^ 
la  marraine  vst  faire  le  lit  des  nouveaux  époux  et 
étend  dessus  un  drap  parfaitement  blanc.  Elle  dés* 
habille  ensuite  la  mariée  et  la  couche  sur  ce  drap.  Le 
lendemain ,  les  parens  et  les  témoins  des  époux  vont 
relever  ce  drap,  et  s'ils  le  trouvent  ensanglanté ,  ils 
recommencent  leurs  festins  et  leurs  danses  en  pro-^ 
menant  ce  drap  dans  le  village;  si,  au  contraire,  le 
drap  est  encore  blanc,  ils  ne  font  ni  festins  ni  danses , 
mais  ils  prennent  deux  tasses  dont  ils  ôtent  le'  fond ,  et , 
les  mettant  sur  un  plat,  ils  les  remplissent  de  chocolat 
et  vont  ensuite  les  présenter  aux  parens  de  la  mariée, 
de  sorte  que  quand  ils  vont  pour  les  porter  à  la  bouche, 
le  chocolat  se  répand,  et  de  cette  manière,  ils  leur  font 
entendre  que  la  mariée  n'était  pas  vierge. 

Pendant  le  temps  que  Ton  emploie  a  semer  le  coton 
et  le  chile ,  les  Indiens  ne  mangent  ni  graisse,  ni  viande^ 
ni  œufs ,  parce  qu'ils  croient  que  cela  ferait  tomber  les 
fleurs  et  nuirait  à  la  récolte.  De  même  ils  n'approchent 
pas  de  leurs  champs  quand  ils  sont  en  fleurs,  ni  ne  mon* 
trcnt  du  doigt  aucune  plante  en  fleurs,  parce  qu'ils 
croient  que  les  fleurs  tomberaient  et  ne  donneraient  pas 
de  fruits. 

Quand  ils  font  la  récolte  du  maïs,  ils  choisissent  les 
meilleurs  épis,  qu'ils  suspendent  à  la  fumée,  et  quand  le 
temps  des  semailles  est  venu ,  ils  en  prennent  les  grains 
avec  le  plus  grand  soin ,  évitant  surtout  que  les  porcs  , 
les  poules  ou  d'autres  animaux  ne  mangent  aucun  de 
ces  grains,  et  avant  de  les  semer  ils  les  trempent  dans 
une  eau  courante.  Cette  dernière  cérémonie  a  lieu  pour 
obtenir  du  dieu  des  eaux  qu'il  donne  aux  champs  une 


(  i8a  ) 

humidité  suffisante,  et  la  première,  parce  quils  croient 
que  si  un  seul  grain  de  ceux  qui  sont  destinés  à  la  se- 
mence avait  été  mangé  par  un  animal ,  les  sangliers  et 
les  oiseaux  viendraient  manger  le  reste ,  et  que  le  champ 
ne  produirait  rien. 

Lorsque  les  épis  de  maïs  sont  levés,  ils  apportent  un 
grand  gâteau  qu  ils  brisent  et  dont  ils  sèment  les  mor- 
ceaux dans  le  champ,  disant  que  c'est  la  nourriture  des 
dieux ,  et  qu'ils  la  leur  donnent  pour  qu'ils  épargnent  la 
récolte;  ils  font  la  même  cérémonie  pour  les  autres  pro- 
ductions de  la  terre. 

Quand  un  Indien  tombe  malade,  ils  croient  que  c'est 
un  châtiment  des  dieux,  et  pour  obtenir  d'eux  sagué- 
rison ,  il  faut  qu'il  fasse  trois  fois  sept  gâteaux,  qu'il  en 
place  sept  au  sommet  du  pin  le  plus  élevé  de  la  forêt, 
qu'il  en  enterre  sept  au  pied  du  même  pin ,  et  qu'il  en 
jette  sept  dans  un  puits  et  se  lave  ensuite  avec  Teau  de 
ce  même  puits  ;  alors  la  maladie  y  restera  et  le  malade 
guérira. 

Pour  empêcher  les  oiseaux  de  manger  le  maïs ,  ils  en 
peignent  un  sur  une  planche,  ils  l'ornent  de  plumes, et 
le  suspendent  ensuite  dans  le  champ. 

Quand  ils  établissent  un  nouveau  moulin  à  écraser 
les  cannes  à  sucre,  ils  font  un  grand  festin.  Ils  pren^- 
nent  d'abord  une  bouteille  d'eau-de-vie  (  de  cannes)  et 
la  répandent  sur  la  machine,  et  quand  on  sert  le  repas, 
ils  lui  disent  :  «  C'est  toi  qui  es  notre  père,  c'est  toi  qui 
nous  nourriras ,  ne  te  fâche  pas  contre  nous  ».  Si  la  ma- 
chine blesse  quelqu'un,  ils  lui  servent  un  repas  pour 
l'apaiser,  et  afin  que  le  blessé  guérisse  et  qu'elle  n'en 
blesse  pas  d'autres. 

Ils  font  aussi  un  festin  quand  ils  vont  couper  un 
grand  arbre,  afin  de  l'apaiser  et  afin  qu'il  ne  blesse  per* 


(  «83) 

sotine  en  tombant.  Quand  îts  bâtissent  une  maison , 
il5  plaoeint  sur  le  toit  des  bratiches  de  soiimar,  afin 
d'^mpécber  les  sorciers  de  venir  s^asseoîr  dessus  et  de 
renfoncer. 

La  nuit  de  ta  Saint -Jean,  les  ttidletis  vont  fouetter  les 
orangers  et  les  pruniers,  afin  qu^s  prennent  delà  force 
et  donnent  de  botis  fruits ,  et  la  veille  du  jour  des  Cen- 
dres, ih  appliquent  de  la  chaux  sur  le  trône,  afin  que 
les  maléfices  des  sorciers  n'y  puissent  trouver  prise. 

Tout  Indien  qui,  dans  sa  vie,  a  enterré  un  cadavre, 
ne  peut  planter  un  arbre  fruitier  ;  Varbre  qu'il  planterait 
sécherait  et  ne  pourrait  prospérer.  Les  autres  Indiens  ne 
veulent  pas  l'employer  à  la  pèche,  disant  que  sa  pré- 
sence ferait  fuir  le  poisson, 

Quand  ils  mangent  du  sanglier  ou  du  gibier,  ils  n'es- 
suient pas  leurs  doigts  contre  les  murs  ni  Contre  les 
portes  de  la  maison,  et  ils  disent  que  s'ils  le  faisaient, 
jamais  ils  ne  pourraient  prendre  d'autre  gibier. 

Les  Indiens  qui  pèchent  à  l'hameçon  ne  veulent  pas 
prêter  leurs  hameçons  aux  Indiens  civilisés,  donnant 
pour  raison  que  ceux-ci  jettent  aux  chats  les  restes  du 
poisson,  et  que  cela  les  empêcherait  d*en  prendre  d'autres 
avec  les  mêmes  hameçons. 

Quand  on  entend  les  cris  du  renard ,  ils  disent  que 
c'est  signe  de  mort  pour  quelqu'un  du  village,  et  que  le 
renard  est  l'alguazil  de  l'enfer. 

Si  une  femme  est  stérile ,  ils  disent  qu'un  grand  ver 
vient  la  têter  toutes  les  nuits,  et  ils  appellent  ce  ver 
tertopitri, 

'  Lorsqu'on  entend  le  cri  de  deux  oiseaux  nommésu 
toio  et  teapirardy  qui  sont  assez  communs  dans  les 
champs  de  cannes,  ils  croient  que  c'est  un  signe  que  celui 
qui  les  entend  se  noiera. 


(  i84) 

Un  oiseau  nommé  tecolote  se  place-t-il  sur  la  cabane 
d*un  Indien  et  fait-il  entendre  son  cri ,  ils  lui  disent  : 
«Va-t*en,  démon  (/laA/iaf/),  va»;  et  ils  jettent  du  sel 
dans  le  feu , croyant  que  cela  laveuglera. 

Quand  il  y  a  une  éclipse  de  sojeil ,  ils  attachent  à  la 
ceinture  des  femmes  enceintes  une  paire  de  ciseaux  et 
une  navette,  et  ne  les  laissent  pas  sortir  :  ils  croient  que 
sans  cette  précaution  elles  avorteraient.  Ils  pensent  que 
Téclipse  est  causée  par  un  aigle  énorme  qui  s'élève  vera 
le  soleil  et  le  cache  de  ses  ailes. 


(  «85) 


DEUXIEME  SECTION. 


DOCUMENS,   COMMUNICATIONS,   NOUVELLES 

GEOGRAPHIQUES,    ETC. 


Lettre  de  M.  John  Ross  ,  capitaine  de  vaisseau  de  la 
marine  royale  britannique ^  à  MM.  les  président^  se- 
crétaire^ etc, ,  de  la  Société  de  Géographie  de  Paris. 


Londres,  x'^  septetnbte  x834. 

Messieurs  y 

M.  de  Bacourt,  chargé  d affaires  de  France,  m*ajant 
femis  votre  lettre  du  i3  avril ,  ainsi  que  la  nié(;|aille  d*or 
delà  Société  de  géographie,  je  vous  prie  de  vouloir  bien 
assurer  cette  Société  savante  et  distinguée,  qu'entre 
plusieurs  circonstances  de  profonde  satisfaction  qui  ont 
suivi  mon  retour  en  Europe ,  après  un  voyage  d'une 
longueur  et  d'une  difficulté  plus  qu'ordinaires,  il  n'en  est 
aucune  qui  ait  plus  vivement  excité  mes  sentimens  de 
respect  et  de  gratitude,  que  l'honneur,  digne  d'envie, 
que  la  Société  m'a  conféré. 

Reçue  dans  ces  sentimens,  la  médaille  d'or  qui  m'a  été 
décernée  d'une  manière  si  flatteuse,  sera  transmise  à 
ma  postérité  comme  un  précieux  témoignage  de  l'es- 
time que  les  membres  de  la  Société  accordent  à  mes  ef  • 
forts  pour  lavancement  des  connaissances  géographi- 


(  i86) 

ques;  et  je  vous  prie  de  croire  que  je  ne  suis  pas  moins 
sensible  à  la  manière  flatteuse  dont  les  président,  secré- 
taire, etc.,  mont  exprimé  leurs  sentimens  en  celte  oc- 
casion. 

J'ai  rhonneur  d'être  avec  le  plus  profond  respect, 
Messieurs , 
Voire  très  obéissant  et  très  humble  serviteur, 

John  Ross, 
capitaine  de  Doisseau. 


CHEMIN    DE    FER    ▲    TRAVEES    I.  ISTHME    DB   PÂHAllA. 

Dans  le  courant  des  années  1828  et  1829,  M.  Lloyd, 
ingénieur  anglais  ,  et  un  officier  suédois,  tous  deux 
commissionnés  par  Bolivar,  firent  un  nivellement  com- 
plet  d'une  partie  de  Tisthme,  afin  de  s'assurer  de  la  pos- 
sibilité de  joindre  l'Océan  Pacifique  à  l'Océan  Atlan- 
tique. Nous  avons  déjà  donné  un  extrait  du  rapport  de 
ces  deuit  ingénieurs  (i);  entre  autres  observations,  on  y 
lisait  celle  qui  suit  :  «  L'endroit  où  le  continent  améri- 
cain est  resserré  dans  ses  plus  étroites  limites,  est  aussi 
remarquable  par  une  rupture  de  quelques  milles ,  exis- 
tant dans  la  grande  chaîne  de  montagnes  qui ,  à  quel- 
ques légères  exceptions  près  ,  traverse  entièrement 
cette  partie  du  pays,  de  l'extrémité  nord  à  rextrémité 
sud.  La  principale  difficulté,  pour  établir  une  commu- 
nication entre  les  deux  mers,  ne  viendrait  donc  point 
des  montagnes,  mais'  bien  d'une  foule  de  ruisseaux  à 
traverser,  qui  sont  à  sec  dans  l'été,  et  deviennent  de 

(i)  Voit  h  n"*  8S  ^  BuTletm  (totfie  fmr). 


(  i87  ) 
véritables  torrens  dans  Thiver  ou  la  saison  des  pluies.  « 
Le  même  rapport  indiquait  aussi  d'une  manière  précise 
la  différence  de  niveau  entre  les  deux  océans,  difFé* 
;rence  qu'on  avait  cru  jusqu'alors  plus  considérable* 

Les  ingénieurs  concluaient  cependant  par  la  possibi-^ 
lité  d'établir  un  chemin  de  fer  qu'ils  jugeaient  devoir 
être  préféré  à  un  canal.  Outre  les  difficultés  bien  plua 
grandes  que  ce  dernier  moyen  de  communication  ren» 
contrerait  dans  Tintérieur  de  l'isthme ,  le  peu  de  pro- 
fondeur de  l'Océan  Pacifique  y  à  plusieurs  milles  de  la 
cote,  en  rendrait  l'abord  inaccessible  aux  gros  bàti- 
mens,  et  son  but  serait  par  conséquent  manqué.  Dans 
l'état  actuel  des  choses,  uu  chemin  de  fer  qui  permet- 
trait le  transport  des  marchandises,  des  passagers  et  des 
lettres,  remplirait,  pour  la  Nouvelle-Grenade  en  parti- 
culier, et  le  monde  commercial,  en  général,  tous  les 
avantages  qu'on  doit  raisonnablement  espérer. 

Ces  diverses  considérations  ont  déterminé  les  deux 
décrets  dont  voici  la  substance  : 

Décret  de  la  législature  de  la  république  de  la  Nou- 
velle-Grenade,  autorisant  le  pouvoir  exécutif  à  ouvrir 
une  communication  entre  les  deux  mers  ,  à  travers 
l'isthme  de  Panama. 

Art.  i**^.  Le  pouvoir  exécutif  est  autorisé  à  recevoir 
tontes  les  propositions  qui  pourraient  lui  être  faites, 
pour  l'établissement  d'une  route  traversant  l'isthme  de 
Panama,  d'un  océan  à  l'autre^  et  ce,  aux  conditions 
du  présent  décret. 

Art.  2.  Les  entrepreneurs  pourront  former  cette 
communication  ,  soit  par  un  chemin  de  fer ,  soit  par 
une  route  ordinaire,  en  usant  de  tous  les  cours  deau 
qui  pourraient  les  aider  dans  leurs  travaux. 

Art.  3.  La  route  sera  commencée  deux  aos  au  plus 


(  t88  ) 

tard  y  à  dater  de  la  concession  du  privilège,  et  être  ter- 
minée dans  un  délai  qui  sera  fixé  par  le  contrat. 

Art.  4  et  S*  Si  le  chemin  passe  à  travers  des  pro« 
priétés  particulières ,  les  possesseurs  seront  obligés  de 
les  céder  à  juste  prix ,  c'est-à-dire  à  la  valeur  qui  sera 
fixée  par  experts,  à  Tépoque  du  commencement  des 
travaux.  Si  les  terres  où  passera  la  route  sont  publiques 
[valdias),  elles  seront  cédées  gratuitement  et  sans  exi" 
ger  aucune  indemnité. 

Art.  6.  Les  entrepreneurs  auront  la  jouissance  du 
revenu  suivant  la  nature  de  la  communication  qu'ils 
auront  créée,  pendant  un  temps  qui  ne  sera  pas  moindre 
de  dix  ans,  ni  au-dessus  de  cinquante.  Le  maximum  du 
droit  à  percevoir  sera  fixé  par  la  législature. 

Art.  7  et  8.  Les  entrepreneurs  recevront  en  récom- 
pense 2o,ooo  fanegadas  (  environ  100,000  acres  )  de 
terres  publiques  dans  Fisthme,  propres  à  la  culture,  et 
qui  seront  ,  pendant  vingt  ans  ,  exemptes  de  toutes 
charges  publiques.  Les  articles  9,  10  et  11  sont  régle- 
mentaires. 

Fait  à  Bogota,  le  22  mai  i834* 

L'autre  décret,  qui  est  la  conséquence  du  précédent, 
.est  fendu  par  le  président.  Il  fixe  le  i5  janvier  i835 , 
comme  terme  de  rigueur  pour  l'admission  des  proposi- 
tions ;  on  fixera  ultérieurement  le  jour  et  l'heure  où  les 
soumissions  seront  publiquement  ouvertes.  Le  contrat 
sera  passé  avec  la  personne  qui  offrira  les  conditions 
les  plus  avantageuses  et  les  sûretés  les  mieux  établies. 

Bogota,  29  mai  i834- 

Signé  :  Francisco  de  Pattla  Santander  , 

président  ; 
LiNO  DE  PoMBo , 
secrétaire  de  Pinterieur  et  des  affaires  étrangères. 


(  i89) 


EXTRAIT 

d'un  mémoire  sur  un  gheIain  dans  l*istume 

dr  panama, 

Adressé  a  la  Société  de  Géographie  de  Paris  par  M.  Juste 
T?AViBiiiis  ^  membre  de  cette  Société. 


De  tous  les  projets  que  ce.  siècle  de  progrès  a  fait 
éclore,  il  n*en  est  aucun  qui  soit  d  une  importance  plus 
grande  que  celui  qui  a  pour  objet  d'ouvrir  une  com* 
munication  entre  TOcéan  Atlantique  et  la  mer  Pacifique 
au  travers  de  Tisthme  de  Panama.  On  a  beaucoup  parle 
de  cette  conception  depuis  la  découverte  de  rAmérique,^ 
ft>rame  propre  à  faciliter  les  relations  commerciales  du 
monde  entier;  mais  pendant  la  longue  domination  de 
l'Espagne,  il  a  été  impossible  d'en  obtenir  la  mise  à  exé-< 
cutioui  et  il  a  fallu  abandonner  ce  projet  jusqu'à  une 
époque  plus  propice. 

Depuis  que  les  colonies  espagnoles  ont  secoué  le 
joug,  cette  question  a  repris  une  existence  nouvelle. 

Elle  a  fixé  lattentiOn  des  gouvernemens  et  celle  des 
particuliers  :  tous  les  hommes  entreprenans  de  TAmé^ 
rique  comme  de  l'Europe  ,  voient  dans  son  exécution 
le  moment  désiré  qui  opérera  par  les  intérêts  du  com- 
merce le  rapprochement  matériel  et  intellectuel  des  in- 
dividus des  différens  points  de  la  terre,  géographique- 
ment  trop  éloignés  les  uns  des  autres,  pour  avoir  entre 
eux  des  relations  fréquentes. 

Aucune  position  n'est  aussi  favorable  au  commerce 
de  l'univers  que  celle  de  l'isthme  de  Panama  ^  dont  le 


(  Ï90  ) 
sot ,  tes  productions  et  le  cfimat  sont  autant  de  rares 
bienfaits  de  la  nature.  Leur  concours  heureux  a  fait 
de  ce  pays  un  séjour  enchanté  où  Ton  jouit  d*un  prin- 
temps perpétuel ,  et  où  le  travail,  que  les  habitans  don- 
nent à  la  terre,  les  récompense  deux  fois  par  an  de 
leurs  pdnes,  qui  sont  légères  en  comparaison  de  celles 
que  les  cultivateurs  ont  ordinairement  dans  des  pays 
moins  favorisés  par  la  fertilité  et  la  température. 

Le  cacao ,  le  tabac ,  le  coton  ,  le  café  ,  le  sucre  ,  la 
salsepareille ,  la  cochenille ,  findigo  ,  les  bois  de  tein- 
ture, le  riz,  etc.  ,  etc.,  peuvent  s'y  cultiver  avec  une 
extrême  facilité.  On  y  trouve  aussi  des  mines  d*or,  d'ar- 
gent, de  mercure,  toutes  productions  qui  sont  autant 
de  moyens  d*échange  parfaitement  conformes  aux  be- 
soins de  TEurope. 

La  nature  qui  s*est  plue  à  répandre  une  telle  abon- 
dance de  biens  sur  cette  terre  privilégiée ,  a  encore 
voulu  que  son  terrain  fut  le  plus  uni ,  le  plus  étroit  et 
le  plus  bas  de  ceux  de  toutes  les  Amériques  ;  c*est  là 
que  s'interrompt  si  heureusement  entre  1* Amérique  mé- 
ridionale et  l'Amérique  septentrionale  ,  la  chaîne  de 
montagnes  qui  s*étend  presque  uniformément  et  sans 
autre  lacune  de  Tune  à  l'autre  extrémité  du  pays. 

Ce- point  est  le  plus  convenable,  sous  tous  les  rap- 
ports ,  à  une  communication  commerciale  entre  les 
deux  mers. 

Dans  de  telles  circonstances,  animé  d'un  sincère 
amour  pour  ma-  patrie^  et  pénétré  de  l'importance  de 
Pobjet  qui  m'occupe,  j*avais  demandé  à  la  chambre 
provinciale  de  Panama  le  privilège  spécial  pour  l'exé- 
cution d'un  si  grand  travail ,  et  ce  corps ,  étant  con- 
vaincu de  l'utilité  de  ce  projet,  a  accueilli  ma  demande^ 
m*a  répondu  favorablement,  et  a  émis  un  décret  auquel 


Visthm^  devra  savprospérité,  qui  donnera  une  grande 
prépondérance  à  Tétat  auquel  il  appartient ,  et  rendra 
un  immense  service  au  commerce  du  monde  entier.    , 

On  peut  donc  hautement  approuver  toute  personne 
jqui  appelle  l'attention  publique  sur  un  tel  projet;  aune 
époque  où  l'esprit  d'entreprise  est  répandu  piir  tout,  et 
où  aucun  plan ,  qui  offre  quelque  utilité ,  n  a  manqué 
d'être  mis  à  Tessai.  Cette  heureuse  tendance  vers  le  per* 
fectio&nement  général  ^  sera  une  grande  gloire  pour  le 
siècle  où  nous  vivons. 

Non-seulement  cette  entreprise  fait  partie  des  amé* 
liprations  actuelles ,  mais  Tépoque  est  tout-à-fait  pro- 
pice à  son  exécution  ,  et  il  ne  faut  plus  qu'une  unifaîT- 
Qiité  d'idées  pour  la  réaliser.  L  objet  qui  m'occupe  in- 
téresse plus  ou  moins  directement  toutes  les  parties  de 
la  terre,  et  un  bien  si  général  ne  peut  pas  être  entre- 
pris par  les  seuls  habitans  de  l'isthme  ,  quand  l'utilité 
est  comtDune  et  les  avantages  égaux.  Cette  œuvre  doit 
é^tre  partagé^  p»ar  les  autres  pays  qui  ont  le  même  in*. 


teret* 


On  a  songé  à  étabUr  une  commuiodcatioiii  au  moyen, 
du  lac  de  Nicaragua ,  dans  l'Amérique  du  centre ,  pré* 
Gérant  cette'  voie  à  celle  de  l'isthme  de  Panama ,  mais 
la  grande  distance  de  yy  lieues  qui  sépare  t'Atlantîque 
de  la  mer  Pacifique  dans  l'Amérique  du  centre ,  con^: 
parée  aux  i4  lieues  qui  traversent  l'isthme  de  Panama, 
suffit  pour  prouver  les  avantages  que  l'on  trouverait  à 
s'occuper  de  préférence  de  ce  dernier  point.  Portobelio, 
quoique  l'on  ait  dit  de  son  insalubrité ,  n'a  réellement 
pas  ce  défaut,  et  forme  une  excellente  baie  à  L'abri  des> 
vents.  Une  compaguie  s'est  organisée  dans  Fîstlune  ;  et 
la  sQuacriptîon  monte  déjk.  à  5oo,oiqo  fe  pour  l'entre- 
prise de  la  eomwvnîicj^tion  par  tevre,  cntce  PortobdUo. 


(  ^9^  ) 
et  Panama;  de  plus,  un  certain  nombre  de  capitalistes 
de  cette  ville,  m*ayant  offert  de  Taider,  le  moment  est 
venu  d'exécuter  cet  utile  projet. 

Une  fois  que  la  communication  sera  ouverte  par 
Visthme,  qui  est  dans  le  centre  des  régions  les  plus  peu- 
plées de  TAmérique,  et  dans  la  ligne  la  plus  directe  de 
l'Europe  à  TAsie,  elle  facilitera  extraordinairement  le 
commerce  par  la  grande  promptitude ,  la  singulière  com- 
modité et  Textrême  économie,  et  mettra  en  contact  des 
millions  d'individus  qui  se  trouvent  séparés  par  les  bar- 
rières que  la  nature  a  placées  entre  eux,  et  qui  les  ren- 
dent tout-à-&it  étrangers  les  uns  aux  autres.  Les  habi- 
tans  de  louest  de  TAmérique,  depuis  le  Chili  au  sud 
jusqu'aux  possessions  russes  dans  le  nord ,  ce  qui  em- 
brasse une  distance  de  2,070  lieues ,  jouiront  enfin  d'un 
grand  bienfait  par  le  nouveau  passage  offert  aux  com- 
munications de  leur  commerce  avec  l'est  de  l'Amérique 
et  avec  l'Europe.  Ce  passage  facilitera  leurs  échanges 
avec  tout  le  globe ,  et  il  augmentera  les  relations  du 
commerce  de  l'Europe  avec  tout  l'occident  de  TAmé- 
rique,  en  diminuant  d'environ  i,33o  lieues  les  distances 
à  parcourir. 

Le  commerce  de  toutes  les  nations  dans  l'Océan  Paci- 
fique, trouvant  par  là  un  puissant  auxiliaire,  s'étendra 
et  deviendra  beaucoup  plus  lucratif,  en  abrégeant  de 
plus  de  moitié  les  voyages  des  marins  et  des  négodans 
qui  vivent  de  ce  trafic,  et  en  les  mettant  à  même  de  re- 
cueillir le  fruit  de  leurs  travaux  avec  moins  de  risques, 
plus  d'économie  et  moins  de  temps;  des  voyages  réité- 
rés et  moins  dispendieux  rapporteront  beaucoup  plus  de 
bénéfices  que  ceux  qui  se  £Msaient  auparavant. 

Il  est  donc  évident  que  le  commerùe  et  l'industrie  de 
toutes  les  nations  retireront  de  oetle  nomelle  voie  ou- 


(»93) 

verte  à  leurs  relations,  d'incaloulables  avantages  qui 
opéreront  une  heureuse  révolution  dans  (e  monde  mer* 
cantilé,  parce  que  les  productions  manufacturées  au- 
ront plus  de  circulation  pour  satisfaire  un  plus  grand 
nombre  de  consommateurs  auxquels  elles  seront  offertes 
dans  les  dîfférens  marchés  qui  s*établiront  sur  de  nou-' 
veaux  points  où  il  n*en  existait  pas. 


BAPPORT    SUR    LES    COMMUNIGATIORS    A    BTABLIR    AVSG 

l'institut   HISTORIQUE, 

Lu  à  la  Société  de  Géographie,  dans  sa  séance  du  3  octobre  x 834, 

Par  M.  Roux  db  Uochxj[j.b. 

Messieurs, 

Les  contrées  dont  la  géographie  donne  la  description 
ne  doivent  pas  être  considérées  comme  des  déserts  sans 
vie  et  sans  habitans.  Nous  nous  attachons  d'abord  à 
ob^rver  leur  situation ,  leurs  fleuves,  leurs  montagnes, 
les  productions,  les  phénomènes  qui  leur  sont  propres  ; 
et  si  ces  pays  sont  occupés  par  des  peuples  civilisés, 
rintérêt  de  nos  recherches  .augmente  :  nous  voulons 
aussi  connaître  les  hommes ,  suivre  les  révolutions  qu'a 
éprouvées  leur  séjour,  soit  par  le  cours  des  évêrïemens 
politiques,  soit  par  la  marche  de  la  nature, et  nous  ren- 
dre compte  de  l'influence  que  leur  position  géogra^ 
phique  a  pu  exercer  sur  leurs  destinées. 

Dans  ce  nouveau  sujet  d'étude,  tout  nous  conduit  à 
reconnaître  l'intime  liaison  de  la  géographie  avec 
l'histoire.  L'une  et  l'auti^e  science  se  prêtent  un  mutuel 
secours  :  elles  s'éclaireqt;  elles  donnent  plus  de  variété, 
d'importance  et  de  grandeur  aux  tableaux  que  nous 
avons  sous  les  yeux.  *■ 

Convaincus  de    l'utilité   de  ce  genre  d'association, 

i3 


(  '94) 

iiou$  vous  avons  SQiimU»  ilans  de  précédenies lectures, 
quelques  essais  sur  U  géographie  historique  de  plu- 
sieurs  contrées,  et  nous  aurons  encore  recours  à  votre 
indulgence  pour  la  suite  de  ce  travail. 

Vous  pourrez  juger,  messieurs,  par  cette  direction 
donnée  à  une  partie  de  dos  études,  que  nous  regardons 
la  Société  de  géographie  et  llnstitul  historique  comme 
naturellement  unis  entre  eux  par  la  tendance  de  leurs 
travaux.  Cet  Institut  formé  depuis  le  aS  mars  dernier, 
se  propose  d'embrasser  Tensemble  des  connaissances 
historiques;  et  comme  leurs  principales  branches 
exigent  des  connaissances  spéciales,  il  s*est  partagé  en 
six  classes,  qui comprennen t  Thistoire  générale,  This- 
.  toire  des  sciences  morales  et  philosophiques,  celle  des 
langues  et  des  littératures,  celle  des  sciences  physiques 
et  mathématiques,  l'histoire  des  beaux-^arts  et  l'histoire 
de  France. 

Quelque  variée  que  soit  la  direct  on  de  chacune  de 
ces  branches ,  elles  partent  d*une  même  tige ,  elles  sont 
le  développement  d'un  même  système;  et  toutes  ces 
études  appartiennent  en  effet  à  l'histoire,  qui  doit  être 
te  récit  des  actions  et  des   opinions  des  hommes. 

Uétendue  des  recherches  auxquelles  Imstitut  histo- 
rique a  rintention  de  se  livrer,  et  rinlérét  des  articles 
que  renferme  le  premier  numéro  de  son  journal ,  nous 
font  prévoir  que  des  communications  entre  les  deux 
Sociétés  ne  peuvent  qu'être  favorables  à  leurs  travaux, 
et  jai  l'honnepr  de  vous  proposer ,  'messieurs^  d'aecep«- 
ter  rpllfre  que  cet  Institut  vous  a  faite  de  vous  envoyer 
chaque  mois  son  journal,  en  échange  du  Bulletin  de  ta 
Société  de  géographie^ 


(  195) 


EXTRAIT 

ê 

J>U    JOiTRBlAL    Ï^VA    MISSIONS   £VAI9GPL1QU]&S 
(  NeuTSème  livraison  de  t834). 


Cootînuaot  la  tâche  que  nous  nous  sommes  imposée 
de  tenir  les  membres  de  la  Société  de  géographie  du 
oeurànt  de  tout  ce  que  la  eoirespondance  des  mission- 
naires offrirait  dlintéressant,  nous  extrayons  du  dernier 
Duroérd  'de  leur  journal  des  détails  sur  les  mœurs  tt 
la  géographie  de  T Afrique  méridionale,  cette  contrée 
qui  attire  maintenant  lattention  si  vive  des  géographes 
et  sur  laquelle  lexpédition  dirigée  par  le  docteur  Smith 
niQ^tta  apportera  sans  doute  de.  curieuses  et  nouvelles 
lumières,  (i) 

Jjsttreê  des  mcssionnnaires  Lemuèy  en   date  du  4  dé' 
cembreiSii,  etRolèanddn  1 4 /2^Vn>r  1 834* 

La  sécheresse  ayant  été  universelle  dans  le  pays  des 
Beehouanas  pendant  les  mois  de  septembre ,  octobre  et 
novembre  i833  la  famine  y  fit  de  si  grands  ravages^ 
qu Wx  environs  de  Laltakou ,  les  missionnaires  trou- 
vaient ^équemment  des  cadavres  sur  les  chemins;  ta 
l>arbarie  de  ces  jpeuples  est  teile  qu'ils  refusent  la  sépul- 
ture aux  gens  morts  de  faim,  stigmatisant  ainsi  la  pau- 
vreté comme  la  plus  grande  des  malédictions. 

Durant    cette  désastreuse   saison,  on  se   livrait  au 

Kxaal  du  chef  de  Laltakou  aux  pratiques  superstitieuseis 

.'.     .  .        • 

(i)  Oètte  tT^fèàiï\oTk ,  conpotf^e.  do  docteur  Smith ,  da  dapitaiike 
'fid^,âBlIBLDhaileiBett'0|Burrow»  est  partie  doCapU  l'^julllet 


(  «963 
usitées  pour  obtenir  de  la  plui€  de  leur  Dieu,  Tëritable 
image  du  Diable  puisqu*ils  lui  attribuent  tous  leurs 
malheurs  t;t  jamais  leurs  prospérités.  Deux  grands 
vaisseaux  de  terre  consacrés  depuis  nombre  d  années  à 
cette  sorte  de  magie ,  étaient  remplis  d*eau  et  placés 
dans  Venceinte  du  Kraal  y  tout  autour  on  sème  quelques 
poignées  d*herbes  éparses  pour  faire  comprendre  à  la 
divinité  que  la  plui«i  est  nécessaire  pour  faire  croître 
rherbe. 

Le  i5  octobre  Monnametsi  s^ anéantit  ^  c^est^à-^lire 
mourut,  c'était  Tun  des  vieillards  les  plus  âgés  du  pays, 
il  connaissait  à  point  nommé  toutes  les  révolutions  qui 
ont  eu. lieu  depuis  cinquante  ans  sous  ses  yeux.  John 
Campbell  fait  souvent  mention  de  lui  dans  ses  ouvrages. 
Voici  les  cérémonies  usitées  pour  les  inhumations,  sur 
lesquelles  M.  Lemue  a  pu  se  procurer  quelques  rensei*- 
gnemens ,  bien  qu  il  ne  lui  eût  pas  été  permis  d'y  assis- 
ter. Lorsque  quelqu'un-  est  sur  le  point  de  mourir  ses 
parens  et  ses  amis  se  rassemblent  dans  sa  maison.  Le 
patient  n'a  pas  encore  rendu  l'esprit^  qu'on  se  hâte  de 
lui  plier  les  membres ,  pour  lui  donner  la  posture  qu'il 
devra  avoir  dans  son  tombeau.  Ses  propres  domestiques 
l'emportent  les  pieds  en  avant ,  non  par  la  porte  (  cela 
n'appartient  qu'aux  vivans),  mais  par  une  ouverture 
pratiquée  à  la  haie  qui  environne  d  ordinaire  la  hutte 
des  Bechouanas.  On  le  transporte  ainsi  dans  le  Kraal 
proprement  dit ,  qui  est  l'enceinte  réservée  au  bétail , 
c'est  là  qu'on  le  met  dans  une  fosse  creusée  à  l'écart  y 
placé  dans  la  posture  que  prennent  ordinairement  les 
Bechouanas  lorsqu'ils  s'asseyent  ;  on  lui  tourne  le  visage 
vers  le  nord.  C'est  le  magicien  |/aû^r  de  pluie j  ffpî 
est  chargé  de  cet  offiee;4e8  spectateurs  Jui  font  signe 
de  tourner  la  tête  un  peu  plus  à  droite  ou  un  peu  plus 


(  197  ) 
à  gauche,  suivant  quils.b  jugent  nécessaire,  jusqu a  ce 
que  rassemblée  ayant  prononcé  unanimement  qu'il  est 
bien,  Ton  procède  à  Tinhumation.  On  recouvre  le 
mort  de  terre  jusquà  la  tête,  puis  on  apporte  tout  ce 
qui  se  trouve  dans  la  demeure  du  défunt ,  et  Ton  dépose 
chaque  objet  près  de  la  tombe  en  lui  en  rappelant  Tusage, 
ensuite  tout  est  reporté  dans  la  hutte  et  on  lui  pose  une 
couronne  d'herbe  verte  sur  la  tête;  alors  les  femmes 
apportent  de  Teau  dans  des  vases  de  terre  pour  arroser 
la  tombe.  Les  chefs  et  les  proches  parens  la  répandent 
les  premiers  et  avant  de  se  retirer  chacun  a  soin  de 
s'en  mouiller  du  doigt  le  gros  orteil.  Les  femmes  con- 
tinuent ces  ablutions  pendant  très  long- temps,  en 
poussant  les  cris  répétés  depula!  pluie  y  auxquels  suc- 
cèdent des  gémissemenSy  quon  entend  retentir  pen- 
dant plusieurs  jours. 

M.  Rolland  donne  des  détails  curieux  sur  le  mariagCi 
la  polygamie,  etc. 

Hors  des  stations,  missionnaires,  les  Béchouanas  con- 
sidèrent la  polygamie  comme  une  chose  toute  naturelle. 
Jamais  un  Mochouana  (singulier  de  Béchouanas)  ne 
limite  le  nombre  dé  ses  femmes;  il  en  prend  autant 
qu'il  peut  en  entretenii*.  L'homme  du  peuple  se  borne 
à  deux  ou  trois,  mais  chaque  chef  tant  soit  peu  respec- 
table en  a  au  moins  six.  Loin  d'être  jalouses  les  unes  des 
autres ,  ces  femmes  se  glorifient  d'appartenir  à  un  mari 
qui  peut  entretenir  plusieurs  d'entre  elles,  et  elles 
regardent  d'un  œil  de  pitié  celle  qui  vit  seule  dans  la 
maison  conjugale  et  dont  son  mari  se  contente.  La 
première  femme  est  considérée  comme  la  femme  légi- 
time^ et  quoique  chacune  d'elles  vive,  dans  une  maison  à 
part,  elle  conserve  une  certaine  autorité  sur  les  plus 
jeunes  et  ses.  enfans  sont  les  seuls  héritiers  légitimes* 


(  ^98) 
Le  jeu  fie  homme  qui  veut  se  marier  choisit  lui-même  sa' 
fetume,  ^i  son  choix  convient  à  ses  parens,  ceux-ci  font  la 
demande  pour  lui  :  sa  mère  fait  alors  les  démarchés  né- 
cessaires, accompagnée  de  son  b&au-frère  et  de  sa  belté- 
steuvî  elle  se  rend  chez  là  mère  de  la  jeune  personne,  et 
s'exprime  à-peu-près  en  ces  termes  :  «  Mon  fils  a  conçu 
«  une  g^rande  passion  pour  ta  fille^  je  te  prié,  ciemande 
«  tout  ce  que  tu  voudras,  et  donne-la  lui  pour  femme.  » 
Celle-ci  ne  répond  pas,  mais  fait  appeler  son  mari ,  qui, 
s'il  consent  à  la  demande  dit  :  «  Je  veux  l>ien  donner 
«  ma  fille  à  ton  fils,  àcondilion  que  vous  prendrez  soin 
«  d'elle   et  que  vous  m*honorerez  en  mé   faisant  un 
<t  présent  qui  soit  digne  de  celle   que  je  vous    cède.  » 
La  mère  du  jeune  homme  retourne  vers  son  maiiet  lui 
fait  part  dtl  résultat  de  sa  visite.  Celui-ci  dit  :  «  C'est  très 
bien  ,  retournez  demain  ,  et  faites  savoir  que  j'ai   com- 
pris ce  que  Ton  exige  de  moi,  et  que  je  tâcherai  de  sa- 
tisfaire leurs  désirs.»  Après  ces  diverses  entrevues,  on 
tué  un  bœuf  dé  part  et  d  autre  pour  célébrer  le  béélelo 
ou  les  fiançailles.  Chez  les  pauvres  gens  on  se  contente 
de  tuer  des  moutons;  Dans  Titltervàlle  qui  s'écoule  entre 
cette  cérémonie  et  celle  du  mariage,  les  deux  parties 
s'envoient  réciproquement  dès    préséns.  Si    là  jeune 
fille  est  nubile,  le  mariage  suit  dé  près  leà  fiançailles',  si 
elle  est  trop  jeune  il  ha  lieu  qu'après  fa  éircôncision. 
Lot*squ*elle  a  atteint  l'âge  de  douze  ou  treize  an^  ,  son 
père  fait  savoir  aux  parens  du  fiancé  que  sa  fille   sera 
drconcisé  cette  année -"là,  et  uniâ  tîète  a  lieu   à  éetle 
^oque,  chaque  famille  envoie  à  l'autre  un  boeuf  à  tuer. 
Après  la  cérémonie  de  la  circoncision ,  vient  celte  dd 
mariage  qui  a  lieu  â  la  fin  de  l'automne.  Le  père  du 
fiancé  prépare  Une   récompense  de  dix  à  vin^t  jeunes 
vaches,  qu'il  envoie  au  père  de  la  fiancée  ;  celui-ci  en- 


(  ip9  ) 
voie  à  sbti  tout  quâlns  ou  &h  Bœiifis  gras  au  père  dtr 
jeune  homifte  poàjLt  faire  les  noced.  Alors  sans  antres 
formaltl^^  que  quelques  danses ,  le  jeune  héhitne  à  lé* 
liberté  de  visiter  sa  femme;  mais  ce  n'est  que  deu^t  ans 
après  l'âge  de  puberté  qu'il  peut  la  prendre  chez  lui. 

6*jl  arrive  que  la  jeune  femme  soit  paresseuse  ou' 
qu'elle  ne.  plaise  pas  à  son  mari ,  il  est  libre  de  la  ren^ 
Y(^jet  à  ees  parens,  qui  sont  obliges  de  la  ré^t*endrô  et 
de  rendre  la  rançon  qu'ils  ont  reçue  pour  prix  dé  leulf! 
fille.  S'il  n'y  apoint  d.'enfaAs,  le  mari  restitue  aussi  )à 
valeur  des  bœufe  qui  lui  avaient  ét^  douilles  pour  faire 
les  noces;  dans  le  eas  contraire,  ils  la  considèrent 
comme  appartenant  aux  enfons  dont  il  prend  soin. 

Le  premier  né  des  enfans  hérite  de  tout,  et  a  le  com- 
mandement s^r  s-es  frères  ;  les  filles  n'ont  que  l'ameu- 
blement, liorsqu'il  n'y  a  pas  d'enfans  mates  dans  une 
famiHd,  c'est  le  frère  du  défunt  qui  devient  héritier. 
A  la  mort  du  père,  c^st  encore  l'aîné  des  fils  q^i  hérité 
des  femmes;  il  respecte  sa  mère;  mais  quant  aux  au- 
tres,)! les  met  au  rang  de  ses  propres  femmes.  Si  le  fils 
atné  meurt,  le  second  prend  sa  place,  et  dans  le  cas  da 
décès  du  cadet)  c'edt  l'oncle  qui  hérite  de  la  veuve;  les 
enfans  qu'il  en  a  sont  censés  appartenir  fiu  défunt  ^ 
maïs  ai  un  autre  homme  désire  celte  femme  et  paie  aUx 
parens  le  prix  qu'elle  a  coûté  au  mort^  elle  lui  appartient 
ainsi  que  les  <^ilfan^  qMolle  peut  eucore  avoir.  Quand 
un  homme  meurt  sans  héritiers ,  ses  femmes  sont  libres 
d'épouser  qui  elles  veulent  ;  mais  si  elles  viennent  à  avoir 
des  enfans ,  ils  appartiennent  au  premier  mari. 

Purification  pour  le  meuHre,  —  Quand  un  homme  en 
a  tué  un  autre  à  la  guerre  ou  dans  un  combat  singu- 
lier, il  ne  lui  est  permis  de  rentrer  en  ville  qu'après  avoir 
été  purifié.  S'il  est  pauvre ,  ses  pareny  ou  le  chef  four- 


(    200    ) 

Dissent  un  bœuf  pour  sa  purification.  Cette  cërëraonie 
se  fait  le  soir  :  on  égorge  le  bœuf,  on  j.ette  ses  entrailles, 
et,  après  lui  avoir  fait  une  large  ouverture  au  milieu  du 
corps  avec  une  lance ,  ou  fait  passer  le  meurtrier  au 
travers,  pendant  que  deux  hommes  tiennent  ouvert  le 
ventre  de  Fanimal.  Le  bœuf  ainsi  tué  est  donné  pour 
nourriture  aux  pauvres  ;  la  tête  et  le  cou  sont  envoyés 
à  l'oncle  de  celui  qui  a  été  purifié.  ^-  Le  meurtre  pro- 
prement dit  n'est  pas  toujours  puni  de  mort,  car  le 
meurtrier  peut  se  racheter  avec  quelques  bœufs. 

Purification  des  fommes,  —  La  purification  des  femmes 
dure  un  mois  après  l'accouchement^  pendant  ce  temps, 
elles  tiennent  leur  porte  fermée ,  et  une  gardienne  est 
placée  devant  la  mabon  pour  en  défendre  l'entrée.  Au 
bout  de  ce  mois ,  deux  bœufs  sont  égorgés  pour  célé- 
brer la  naissance  du  nouveau-né.  L'un  des  bœufs  eiit 
donné  par  les  parens  de  la  femme ,  l'autre  par  ceux  du 
mari.  Après  cette  fête ,  la  femme  peut  reparaître  en  pu- 
blic ,  et  son  mari  est  libre  de  rentrer  ches  elle.  Il  n'y  a 
pas  de  purification  pour  ladultère  et  le  vol.  Dans  le 
premier  cas,  le  coupable  est  privé  de  tout  ce  qu'il  pos* 
aède;  quant  au  vol,  c'est  le  chef  qui  fixe  la  peine,  sui- 
vant les  cas  particuliers.  Presque  toutes  ces  pratiques  ont 
été  abolies,  ou  du  moins  singulièrement  diminuées, 
dans  les  stations  habitées  par  les  missionnaires. 

{La  suite  an  prochain  numéra,) 


(20) 


TROISIESIE  SECTION 


Actes  de  la  Société. 


PEOCES -VERBAUX  DES  SEÀNCBS. 

Séance  du  5  septembre  i834« 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopte. 

M,  d^Avezac  communique  une  lettre  de  M.  Fran- 
cisque Michel ,  envoyé  en  Angleterre  par  le  ministère 
de  Tinstruction  publique ,  à  Teffet  de  rechercher  tout 
ce  qui  intéresse  l'histoire  et  la  littérature  anciennes  de 
la  France.  M.  Michel  annonce  qu'il  a  retrouvé  dans  les 
bibliothèques  de  Londres  et  de  Cambridge,  quatre  co- 
pies du  texte  latin  du  Voyage  de  Rubruquis ,  en  Tar- 
tarie,  et  il  propose  à  la  Société  de  le  publier  dans  le  re- 
cueil de"  ses  Mémoires. 

Cet  objet  est  renvoyé  àTexamen  de  la  section  de  pu- 
blication ,  pour  faire  un  prompt  rapport. 

M.  le  président  invite  la  Commission  spéciale  ^  char* 
gée  de  donner  son. avis  au  ministère  de  la  marine  ,  sur 
le  voyage  de  M.  Leprieur ,  dans  la  Guyane ,  à  présenter 
son  rapport  à  l'une  des  prochaines  séances.  Il  adresse 
la  même  invitation  à  la  Commission  à  laquelle  a  été 
renvoyé  le  mémoire  de  M.  Jouannin ,  sur  le  Choix  des 
diamètres  des  globes  terrestres  artificiels, 

La  Société  royale  de  Londres  adresse  la  suite  de  ses 
transactions  pour  Tannée  1834;  TAssociation  britan- 
nique pour  l'avancement  des  sciences  envoie  le  compte 
rendu  de  l'assemblée  qu'elle  a  tenue  à  Cambridge  > 
en  i833. 

M.  Eyriès  offre ,  de  la  pairt  de  M.  Matenas,  capitaine 


(    202    ) 

au  long  cours  ,   une  carte  autographiée  des  îles  Je 
Tristan  da  Cunha. 

M.  Renault-Bécourt  écrit  à  la  Société  pour  lui  Êiire 
hommage  d*un  exemplaire  de  son  exposition  d'an  nou- 
veau Système  de  l'univers. 

M.  Warden  communique  une  notice  du  voyage  exé- 
cuté en  1769,  dans  l'intérieur  de  la  Guyane,  par  M.  Pa- 
tris,  médecin  botaniste  du  roi  et  conseiller  au  conseil 
supérieur  de  Cayenne.  —  Renvoi  au  comité  du  Bulletin 
qui  pourra  donner  un  extrait  de  cette  relation. 

M.  Roux  de  Rochelle  lit  une  notice  sur  la  Géogra- 
phie historique  de  la  Gaule. 

M.  d*Avezac  lit  quelques  fragmens  relatifs  au  trac^ 
géographique  d'une  partie  de  l'Afrique  septentrionale, 
d  après  les  itinéraires  d'Ebn  el-Dyn.  —  Renvoi  au  co- 
mité du  Bulletin. 

La  Conunission  centrale  décide  sur  la  proposition 
d'un  de  ses  membres,  qu'il  sera  ouvert  des  relations 
avec  la  Société  de  Géographie  qui  vient  de  s'établir  à 
Bombay. 

M.  Jomard  annonce  à  1* Assemblée  que  M.Delaporte, 
ancien  consul  de  France  à  Tanger ,  est  présent  à  h 
séance  ;  il  rappelle  les  serviceâ  rendus  par  ce  .zélé  corres- 
pondant à  ta  Géographie  de  l'Afrique  septentrionale  et 
ses  communications  à  la  Société.  M.  Delaporte  doit 
retourner  bientôt  à  Alger,  où  sa  position  lui  permettra 
d'être  utile  aux  sciences  géographiques. 

Séance  du  ig  septembre. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  capitaine  John  Ross  écrit  pour  remercier  la 

Sociét<^  de  la  médaille  d'or  qu'elle  lui  a  décernée  dan^  sa 


(  îio3  ) 

dernière  assemblée  générale,  pour  son  voyage  dans  les 
mers  Polaires.  Cette  lettre  sera  insérée  au  Bulletin. 

M.  Noyer  ,  membre  de  la  Société  ,  de  retour  db 
Cayenne,  adresse  une  série  dVbservations  sur  l'état 
actuel  de  la  Guyane.  —  La  Commission  vote  des  re- 
mercîmens  à  M.  Noyer,  et  renvoie  sa  communication 
au  comité  du  Bulletin. 

M.  Eugène  de  Moriglave  adresse,  au  nom  de  Tlnstî- 
tut  historique ,  le  premier  cahier  de  son  journal ,  et  il 
en  demande  rechange  contre  le  Bulletin  de  la  Société. 
*—  Celle  demande  est  renvoyée  au  comité  du  Bulletin. 

M.  Jomard  dépose  sur  le  bureau  les  différens  rap- 
ports faits  à  rinstitut^  sur  les  résultats  scientifiques  du 
voyage  de  M.  cTOrbigny,  dôfis  TAméri^ue  du  Sud. 

M.  Warden  communique  une  nouvelle  note  sur  l'éta- 
blissement d'un  chemin  de  fer  dans  l'isthme  de  Pana* 
ma.  —  Remercîmens  et  ténvôî  au  cotriité  du  Bulletin. 

M.  César  Moreau  présente ,  de  la  paH  de  M.  Hel- 
lert ,  une  carte  de  la  Morée  jointe  à  la  traduction  de 
l'histoire  de  l'empire  Ottoman  ,  de  M.  de  Hammer. 

Le  même  membre  dépose  sur  le  bureau  un  rapport 
sur  la  navigation  dé  l'Euphrat^^  ^ar  le  capitaine  Ches- 
ney ,  ouvrage  déjà  communiqué  par  M.  Fontanier,  et  il 
en  signale  divers  fragmens  qui  sont  de  nature  à  être 
analysés  dans  le  Bulletin  de  la  Société. 

lia  Commission  centrale,  sur  lé  rapport  de  sa  sec- 
tion de  publication,  accepte  Toffre  (\ué  lui  a  fâîté  M.  Pr. 
Michel ,  de  publiei' ,  dans  le  tome  iv  dû  tècueil  des 
Mémoires,  le  texte  latin  du  voyage  de  Rubruquis,  d'a- 
ptes  le  plus  complet  des  quatre  manuscrits  qa41  a  re- 
trouvés à  Londres  et  à  Cambridge ,  en  y  ajoutant  les 
variantes  dés  trois  liutres  manu^crità. 

La  Commission  renvoie  à  une  pr'ô'chaiùô  séance ,  li* 


(ao4) 

discussion  de  la  proposition  de  M.  CJément-Mullet, 
relative  à  la  rédaction  d'une  table  analytique  des  ma- 
tières, pour  la  première  série  du  Bulletin. 

BL  Jomard  annonce  que  M.  P^uredes,  de  Panama,  de- 
mande à  entrer  en  relation  aTec  la  Société  de  géogra- 
phie ,  et  lui  offire  ses  services  pour  cette  partie  de  l'A- 
mérique. M.  Fàredes  est  chaigé  d'une  partie  des  opé- 
rations relatives  au  diemin  de  fer  qui  Ta  être  exécuté, 
de  Panama  à  la  rivière  de  Chagres. 


MEMBRES  ADMIS  DAHS  I.A  SOCISTS. 

Séance  du  5  sepUmbre  i834- 

M.  J.-B.-F.-R.  JouAKHisr. 

Séance  du  19  septembre» 
M.  Juste  Pakbdbs,  de  Pàoama. 


OUVmAfiBS   OFVB&TS   A   UL   SOGIBT^. 

Séance  du  V  août  i834- 

Par  M.  d'Avezac  :  Carte  géographo-géologique  de  la 
Gufonef française^  dressée  sur  les  relevés  de  M.  Ld>lond, 
par  Poirson,  i8i4y  une  feuille. 

Far  la  Société  géologique  :  FeniUes  20  à  24  du  tome  iv 
de  son  BuU^in. 

Far  BL  dTrville  :  Voyage piUoresqut  autour  du  monde  j 
4^*,  43^  ^  44^ livraisons. 

Ftf  k  Société  d'agriculture  de  rEure  :  AecicaZ  <fe  cette 
Sodéié,  I  cahier  in  ff*. 


(  ao5  ) 

Par  M.'  Barbie  du  Bocage  :  Journal  des  conseillers 
municipaux^  avec  une  carte  statistique  de  la  France. 
Brochure  in-8®. 

Par  MM.  les  directeurs  :  Numéros  62  et  63  de  Vin- 
stitut^  et  numéros  17  et  18  de  F  Echo  du  monde  savant. 

Séance  du  i5  aoûu 

Par  TAcadémie  roysle  des  sciences  de  Berlin  :  Mé- 
moires de  cette  académie  pour  i832.  i  vol.  in-4o. 

Par  le  Comité  des  traductions  orientales  de  Londres  : 
The  traifels  of  Macarius ,  Patriarch  of  Antioch  ;  written 
by  his  attendant  Archdeacon  y  Paul  of  Aleppo  in  Arabie; 
parts  II  y  Illy  IF  and  V;  translaied  by  F.  C,  Bel/our, 
Londàn^  i83i  à  i834.  —  Narratit^e  of  trajets  in  Eu- 
ropuy  Asia^  and  AJrica  in  the  seventeenth  century  by 
Evliyâ  Efendiy  translaied  from  the  Turkish  by  the 
Ritter  Joseph  t^on  Hammer.  London,  i834*  Un  volume 
in-4®.  —  The  Géographical  works  of  Sâdïk  IsfahârU; 
translaied  by  /.  C  from  original  Persian  mss.  in  the 
collection  of  sir  William  Ouseley.  London,  i832,  un 
volume  in-8*.  —  San  Kokftsou  ran  tosets^  ou  Aperça 
général  des  Trois-royaumes ^  traduit  de  l'original  japo- 
nais-chinois,  par  M.  Jules  Klaproth*  Paris,  i832 ,  un 
volume  in-8^.  avec  un  atlas  de  5  cartes. — A  Descripiion 
of  the  Burmese  Empire ,  compiled  chiefly  from  naUi>e 
documents  by  the  Rev.  Father  Sangermano\  and  transe 
taledfrom  his  mss.  by  William  Tandy.  Rome^  1 833,  un 
volume  in-*4^.  -^TfaPis  lotion  from  the  chinese  and  or- 
meniiM  with  notes  ctnd  illustrations  y  by  Charles  Fried* 
Neunumn,  London^  i834>  un  volume  in-^% 

Par  la  Société  Géologique  :  Résumé  des  progris  des 
sciences  géologiques  pendant  tannée  i833,  par  A.  Boue, 
un  volume  in-8. 


(  ?o6  ) 

P^r  M.  Albert-MQittémQnt  :  Bibliothèque  umii^erselU 
des  voyages ^^^fi^w-,  (Voyages  ea  A,frique,  I^Qvaill^nt). 

Par  M.  Noellal;  :  Nouveaux ^  éUmens  de  fféogpaphU 
'  universelle  ancienne  et  moderne ^  etc.  Un  yolti^ie  îi>i2. 
-*-  Nouvelle  carte  de  France  y  ppUtique^  îndH^trielle ,  ftc. 
Une  feuille. 

Par  M.  le  comte  de  Sefristorf  :  Primo  suppleinento  al 
s0ggio  s(atistic&  deW  Italîa,  ete.  Yieqne,  i834«  Bro- 
chure in-8^ 

Par  M»  M  c^pitciinp  d'Unâlle  :  45*  à  48*  liTraUop«  du 
Voyage  pittoresque  autour  du  monde, 

Pî^r  M.  Gide  ;  Npupelles  4^nales  des  Vpfoges ,  cahier 
çb  iuiU^t. 

Par  M«  Bfyot  :  jinn^ales  maritinws  et  coloniales  j  cahief 
de  jpilltefr. 

Par  la  gocié^é  d^s  Missions  jéyangéliqj|i£S  ;  J^oumd 
de  C0U^  ^ciété^  cahier  d^fiqùt. 

Par  la  Société  d'^griou^ure  d^  |a  Cbatçnte  ;  annales  de 
ci^tte  j^ocl^ ,  çsihx^t^  4^  jwjlf.t  et  ^û^. 

Par  ftJM.  liçs  direçte^ra  :  îto»  ^  et  ^5  do  rin^at  e^ 
T)i^g^éro^79  f^t.  ?^  i^fSfiko  |/tf  ^nqmle  samnt. 

..  Séaikse  du  B  aeptémhte; 

•  V  * 

•  •    *  *  r 

*  »  j  -  ' 

Tvçmtt^thn$  Jkpfl^f^r  f ft34j  p^rt.  Ij^  fn-4^- 
fiigfi^^  et^Ueili  M  GAUifci\î%e  îf^iSâ^  Lcmdpn^  <&I4 

I  vol.  in-8.  T'  ■• .  '.\  ^  v,.  .  n" 

#^r  l'fniMnthfi  d^U  iemÂùlef.%\^y  'm^y 

Par  M.  le  directeur  du  Spectateur  tiiïilk:^fi^ '*  ^Sr(^r 


(  ao7  ) 

_  • 

mfnt  de  i* histoire  militaire  de  la  France^  Guerres  de  re- 
ligion de  i585  à  iSpo;  rédigées  d*après  les  documeos 
recueillis  et  discutés  avec  soin  par  le  comité  detat- 
niajor,  parle  colonel  de  Sain t-Yon.  Paris,  1 8 34 9  avec 
3  plans. 

Par  M-  Arthus  Bertrand  :  Voyage  dans  les  Etats- 
Unis  de  V  Amérique  du  Nord  et  dans  le  IJaut  et  le  Bas^ 
Canadç,,  par  le  capitaine  Basil- Qall.  2  vol.  in-S^^,   i834* 

Par  M*Ma|;enas  :  CaHe  des  îles  de  Tristan  da  Cunka, 
e^^riirt  dç  T^tl^is  anglqris  pfir  Ç.-Bf.  jVta^enas,  capitaine  au 
long-ct^urs,  i834- 

Par   M..  d'Urville  :   Fojrage  pittoresque  autour  du 

monde  ^  49*  ^^  5^*  livraisons, 

P^r  Ma.  Bei^ault-Bécourt  ;  Le  tombeau  de  toutes  les 
philosophies  tant  anciennes  que  modernes  y  ou  exposition 
raîsQQiiée  d'un  npuveau  système  de  l'univers,  etc. 
I  vol.  in.8^ 

Par  la  Spoié^é  Asiatique  :  Cahier  de  juillet  de  son 
JoumaL 

Par  la  Société  pour  l'instruction  élémentaire  :  Cahier 
dei  juillet  de  so^  Bulletin^ 

Par  M.  de  Moléon  :  Recueil  industriel  et  manufactu  • 
tiçTi  cahier  4e  Juin. 

Par  MM*  1^.9  ^irecteur^  :  Bibliothèque  universelle  de 
Getieve^  cahier  de  juin.  —  Mémorial  ^nQjrclopé{lique  ^ 
cahier  d  août.  —  U Institut ,  nos  Qrj  et  68.  —  LÉcho 

du  monde  savant  ^  nos  21  et  22. 

* 

Séance  du  ig  septembre. 

Par  M.  Albert  Mon  témoDt  :  Bibliothèque  universelle 
des  voyages f  23*  livraison  (  Voyages  de  Bruce  ). 

Par  M.  S.-X.  Botelho  :  Resumo  para  servir  de  intro-^ 
ducçâo  â  Memoria  estadistica  sobre  os  dominios  portugue- 


(     208    ) 

zes  na  Africa  oriental.   Lisboa ,  na  Imprensa  nacional, 
1834.  I  vol.  in-S^ 

Par  M.  Hellert  :  Carte  de  la  Morée^  dressée  pour  la 
traduction  de  l'histoire  derEmpireOttoman,parM.J.dé 
Hammer,  une  feuille. 

Par  M.  Jomard  :  Rapport  fait  à  Vacadérnie  royale  des 
sciences  de  F  Institut  de  France ,  sur  les  résultats  scientir 
fiques  du  voyage  de  M.  Alcide  d^Orbigay  dans  C Amé- 
rique du  Sud  pendant  les  années  1826  à  i833,  in-4^ 

Par  M.  Grâberg  de  Hemsô  :  Notizia  intorno  attafa^ 
mosa  opéra  historica  (Tlbnu  KhaMiin  Hlosofo  (iffricano 
del  secolo  xiv.  Firenze,  i834*  Broch.  in-S**.  —  Prospetto 
del  commercio  deW  impero  di  Marocco.  Lezione  detta  nelF 
Le  R.  Academia  dei  georgofili^  il  di  4  agosto  i833. 
Firenze,  i833.  Broch.  in-8®. 

Par  M.  d'Urville  :  Voyage  pittoresque  autour  du 
mondé j  5 1'  et  62"  livraisons. 

Par  la  Société  Asiatique  :  Cahier  d^août  de  son  Journal, 

Par  la  Société  des  Missions  évangéliques  :  Cahier  de 
septembre  de  son  Journal, 

Par  rinsdtut  historique  :  Première  Uvraison  de  son 
Journal. 

Par  MM*  les  directeurs  :  Plusieurs  numéros  de  Pin- 
stituty  de  P Écho  du  monde  suivant ,  du  Momteur  ottoman 
et  du  Journal  de  Smyrne. 


BULLETIN 


DE    LA 


SOCŒTE  DE  GEOGRAPHIE. 


OCTOBRE   l834. 


PREAIIËRE  SECTION. 


MEMOIRES,     EXTRAITS,    ANALYSES    ET    RAPPORTS. 


NOTICE  ET  ANALYSE 

DE   L* OUVRAGE  DB  M.  K.LAPROTH,  INTITULE  .*  Lettre  à  M,  le 

baron  de  Humboldt  sur  V invention  de  la  boussole  [i) , 

^ue  à  la  Société  de  Géographie  dans  sa  séance  du  17  octobre  i834, 

Par  M.  DE  Labbitaudièrs. 

Cette  savante  dissertation  répond  à  une  demande  dé 
renseignemens  adressée  il  y  a  quelques  mois,  par  M.  de 
Humboldt  à  M.  Klaproth,  sur  Tépoque  où  les  Chinois 
ont  connu  la  polarité  de  l'aimant.  Sans  cette  question, 
les  Tiotes  depuis  long  temps  recueillies  par  M.  Klaproth^ 
fussent  peut-être  restées  en  portefeuille,  incomplètes  et 
sans  ordre.  Mais  en  cherchant  à  satisfaire  le  désir  de 
son  illustre  compatriote  ,  .il  a  ajouté  à  ces  mêmes  notes 
d'autres  extraits  d'auteurs  chinois,  et  dans  ces  nouvelles 
recherches,  il  a  été  assez  heureux  pour  rencontrer  des 
faits  qui,  par  leur  nombre  et  leur  importance,  lui  ont 
permis  de  tracer  une  histoire  à-peu-près  complète  de 
l'invention  de  l'aiguille  aimantée,  en  Chine.    - 

(i)  Unvol.  in-8». 

^    l4 


(  2*o  ) 

Ce  travail  difficile,  que  AI.  Kiaproth  s'est  déterminé  à 
publier,  et  dont  vous  m*avez  chargé  de  vous  offrir  Ta- 
nalyse^  éclaircit  un  des  points  les  plus  curieux  de  l'his- 
toire de  la  civilisation  humaine. 

Les  anciens ,  nos  maîtres  dans  les  arts  dont  le  goût  et 
rimagination  font  tous  les  frais ,  poésie,  éloquence,  ar- 
chitecture, mais  si  loin  de  nous  dans  les  sciences  exactes, 
ignoraient  complètement  la  polarité  de  l'aimant,  et  man- 
quaient par  conséquent  de  ce  puissant  moyen  de  direc- 
tion et  d'observation.  Ont-ils  su  même  vaguement  que 
i  aimant  a  la  propriété  d'attirer  le  fer  d'un  côté  et  de  le 
repousser  de  l'autre?  c'est  encore  ce  dont  on  peut  dou- 
ter, car  il  n'existe  de  ce  fait  aucune  preuve  positive,  et 
les  éru^its  en  sont  aux  conjectures. 

Si  Claudien,  dont  les  vers  sur  l'aimant  sont  admira- 
bles de  pensées  et  d'images,  eût  connu  la  plus  précieuse 
de  ses  propriétés,  il  ne  l'eût  certes  pas  oubliée,  lorsqu'il 
fait  allusion  à  la  passion  amoureuse  de  cette  pierre  pour 
le  fer ,  à  leur  sympathie  mutuelle,  à  leur  constant  atta- 
chement. Pas  une  ligne  échappée  aux  anciens  ne  parle 
de  l'aiguille  aimantée  et  de  sQn  utilité  pour  la  naviga- 
tion. Les  marins  grecs  et  romains  ignoraient  complète- 
ment l'usage  du  compas  de  mer,  et  se  dirigeaient  prin- 
cipalement dans  leurs  voyages  ^  la  nuit ,  par  les  étoiles, 
le  jour ,  par  les  connaissances  acquises  des  îles ,  des 
côtes  et  des  dangers. 

Vincent  de  Beauvais  et  Albert-le-Grand  citent  à  la  vé- 
rité un  passage  d'un  livre  arabe,  sur  les  pierres^  attribué 
à  Âristote,  et  dans  lequel  il  est  clairement  question  de 
la  polarité  de  l'aimant  et  de  son  usage  dans  la  marine, 
mais  ce  passage  n'est  évidemment  qu'une  note  intercalée 
par  quelque  copiste,  dans  le  texte  arabe.  Il  est  même  à- 
peu-près  certain  que  ce  traité  des  pierres  n'est  point  d'A- 


(an  ) 

ristote.  li  est  rempli  de  tant  de  puérilité,  qu'il  faut  en 
irouloir  au  précepteur  d'Aleiiandire  pour  en  charger  sa 
mémoire.  M.  Klaproth  ne  s'appesantit  donc  pas  sur  cette 
question  qui  n*en  est  pas  une  pour  Thomme  instruit.  Il 
a  beaucoup  mieux  k  faire  en  nous  donnant  la  liste  très 
curieuse  des  noms  divers  de  l'aimant ,  dans  les  langues 
de  l'Europe  et  de  TAsie. 

Les  anciens  sont  en  tête  de  cette  nomenclature»  Pour 
eux,  l'aima)! t  c'est  \aL pierre  (f  Hercule^  la  pierre  (THéra- 
clécy  ou  de  magnésie^  ou|la  pierre  de  Lydie  ^  ou  vulgai- 
rement magnes.  Pour  Aristote ,  c'estjla  pierre  sans  au* 
tre  désignation,  la  pierre  par  excellence  (y,  XeGoç). 

Au  quatrième  siècle  de  notre  ère,  nous  voyons  Mar- 
ceilus  Empiricus,  médecin  de  Théodose-le-Gran*d ,  don- 
ner à  l'aimant  le  nom  d'àntiphyson ,  et  lui  reconnaître 
la  doublé  propriété  d'attirer  et  de  repousser  le  fer.  C'est 
cette  dernière  qui  est  exprimée  parce  mot  A'antiphyson. 
Un  passage  de  Manethon ,  cilé  par  Plutarque  (  de  Iside 
et  Osiride),  fait  soupçonner  que  les  Egyptiens  avaient 
eu  long-temps  avant  les  mêmes  notions  sur  l'aimant.  Ils 
l'appelaient  Vos  de  Jff>orus,  et  le  fer  Vos  de  Typhon,  En 
considérant  la  nature  dans  Tétat  d'union  et  de  décom- 
position ,  sous  le  symbole  de  Ho  ru  s  et  de  Typhon  ,  ils 
croyaient  voir  l-image  de  ces  deux  états  dans  l'action 
de  l'aimant  sur  le  fer ,  selon  que  la  pierre  attire  ce  mé- 
tal ou  qu'elle  le  repousse.  Les  Romains,  qui  apprirent 
des  6i>^C6  à  connaître  l'aimant,  lui  conservèrent  son 
nom  de  magnés  y  et  admirent  la  tradition  de  l'origine  de 
cette  dénofnitiation ,  comme  on  le  voit  par  ces  vers  dé 
Lucrèce  : 

Quem  ttwgneta  vacant  patrio  de  notnine  Grait  : 
M^ignetam,  (pàa  sit  patries  in  mantiùnx  ortus. 

14. 


(    212    ) 

Le  moyeu  âge ,  dans  sa  barbare  latinité ,  lui  donna  le 
nom  de  adamaSj  nom  qui  désignait  originairement  le 
diamant,  et  qui  paraît  à  M.  Klaproth,  d origine  orien-* 
taie.  Il  est  plus  difficile  d'expliquer  l'origine  du  nom  de 
calanûta ,  que  les  Italiens,  comme  les  Grecs  modernes, 
donnent  à  l'aimant.  Nous  croyons,  avec  M.  Klaproth, 
que  la  seule  explication  raisonnable  de  ce  mot  a  été 
donnée  par  le  P.  Fournier  qui  dit ,  en  parlant  de  cette 
pierre  :  «  Les  marins  français  la  nomment  calamité  qui , 
•^'  proprement  en  français  ,  signifie  une  grenouille  T^erle^ 
'«  parce  qu  avant  qu'on  ait  trouvé  l'invention  de  sus- 
«  pendre  et  de  balancer  sur  un  pivot  Taiguille  aimantée, 
«  nos  ancêtres  ('enfermaient  dans  une  fiole  de  veri*e  de- 
«  mi  remplie  d'eau,  et  la  faisaient  flotter  sur  l'eau  comme 
«  une  grenouille.  Hugo  Beriius,  qui  vivait  du  temps,  de 
«  saint  Louis,  en  même  temps  ou  à-peu-près  queGuyot 
«  de  Provins  dit  que  tel  était  Tartifice  duquel  les  mate- 
«  lots ,  en  ce  temps-là ,  se  servaient  pour  connaître  la 
«  nuit,  où  était  le  nord.  » 

M.  Klaproth  est  d'accord  avec  le  savant  jésuite  pour 
le  fond  ,  mais  le  mot  calamité ,  pour  désigner  la  petite 
grenouille  verte ,  lui  paraît  grec.  Ce  mot  calamita  est 
aussi  usité  dans  d'autres  idiomes  européens,  on  le  trouve 
dans  le  dialecte  de  la  langue  romane  de  Surset^  chez  les 
Bosniaques,  chez  les  Croates,  et  dans  le  dialecte  sla- 
von  des  Windes  ou  Wendes  de  la  Styrie. 

Il  faut  lire  dans  la  dissertation  de  M.  Klaproth,  tout 
ce  qui  concerne  la  dénomination  de  Taimant  dans  les 
autres  langues.  Nous  devons  nous  borner  à  faire  re- 
marquer ici,  que,  pour  le  bas-breton ,  c'est  la  pierre  de 
touche;  pour  le  Hollandais,  le  Suédois  et  le  Danois,  c'est 
la  pierre  ajaire  voile;  pour  l'Islandais  et  l'Anglais,  la 
pierre  conductrice;  pour  l'Irlandais  et  le  Welch,  la  pierre 


(  ^i^  ) 
yui  attire»  Un  fait  très  remarquable  y  c'est  que  presque 
toutes. les  dénominations  delaimant,  en  Europe,  se  re- 
trouvent; aussi,  quant  a  leur  signifipation ,  dans  les  lan- 
gues de  l'Asie.  Dans  celles  des  Indiens,  des  Singhalais, 
des  Chinois  i  pour  ces  derniers,  c'est  la  pi^re  aimée  du 
fer  ,  la  pierre  qui  s'unit  au  fer  par  un  tendre  baiser,  la 
pierre  qui  aime.  Le. mot  thsu  chy  en  chinois,  nom  le 
plus,  vulgaire  de  l'aimant,  ne  signifie  pas  autre  chose. 
Un  auteur  de  cette  nation  écrivait  vers  Tan  760  de  J.-G.  : 
laimant  attire  le  fer  comme  une  tendre  mère  qui  fait 
venir  ses  enfans  à  elle,  et  c'est  pour  cela  qu'il  a  reçu  son 
nom. 

Venons  maintenant  aux  dénominations  de  la  bous- 
sole ou  de  Faiguille  aimantée.  L'un  des  plus  anciens  noms 
qu'elle  ait  porté  en  Europe,  et  qu'on  rencontre  pour  la 
première  fois  dans  la  satire  de  Gujot  de  Provins ,  est 
celui  A'amaniere^  et  non  pas  marinette  ^  comme  on  Ta 
souvent  imprimé  par  erreur.  Les  Italiens  lui  donnent 
aujourd'hui  le  nom  de  bussola  qui  parait  dériver  d'un 
des  mots  employés  par  les  Arabes,  pour  désigner  la 
boussole  ;  savoir  ;  moiiassala ,  le  dard  qu'on  prononce 
vulgairement  moussala.  Pour  découvrir  cette  identité , 
ii  ne  faut  pas  oublier  que  dans  le  moyen  âge,  l'M  ini- 
tiale des  mots  arabes  a  souvent  été  changée  en  B ,  et 
qu'il  y  a  des  tribus  arabes  dans  le  dialecte  desquelles 
ce  changement  est  encore  très  fréquent.  Après  le  mot 
boussole  ,  le  terme  de  compas  pour  désigner  la  boîte  qui 
contient  l'aiguille  «aimantée,  est  le  plus  répandu  en  Eu- 
rope. 

Après  avoir  passé  en  revue  tous  les  noms  de  l'aiguille 
aîmaotée,  soit  en  Europe,  soit  en  Asie,  M.  Klaproth 
arrive  aux  données  historiques  sur  l'époque  ou  les  di-r 
verses  nations  de  ces  deux  parties  du  monde  ont  eu  la 


(  ai4  ) 

première  connaissance  de  la  polarité  de  raimant,  et  de 
Tusage  de  Taiguille  aimantée,  dans  la  navigation. 

.Aucun  des  témoâgoages  quon  possède  sur  ce  sufet, 
ne  remonte,  pour  FEurôpe  ,  aH-dela  de  la  fin  du  dou- 
zième siècle^  et  toute  hypothèse  contraire  manque  de 
preuves.  Il  est  démontré  que  Topinion  du  professeur 
Hansteen ,  sur  Tusage  de  raiguiUe  aimantée,  par  les  Is- 
lanxlais,  dès  le  onzième  siècle ,  ne  rjepose  que  sur  un 
passage,  ajouté  à  la  première  rédaction  de  VIslands  Lan- 
(fftamaboky  laquelle  première  rédaction  date  vraisembla- 
blement de  la  fin  du  oni&ième  siècle*  Mais  cet  ouvrage  fut 
revu  et  complété  dans  la  suite  par  plusieurs  écrivains,* 
et  enfin  Hauk^  fiU  d'Erinhdy  qui  mourut  ^en  i334)  le 
refit  en  entier^  A  ce  Houveiiu  travail apparticmt  certaine- 
ment le  passage  cité  par  M.  Hansteen.  Ur  £3mt  donc  en 
revenir,. pour  première  mention  de  Taiguiile  aimantée, 
à  la  satire  de  Guyot  de  Provins  ^  déjà  dtée ,  qui  parut 
sous  le  titre  de  Bible,  vers  119O7  date  que  lui  doime 
M«  Paulin  Paris  jsi  parfaitement  versé  dans  tou  t  ce  qui  con- 
cerne notre  ancienne  langue  et  notre  vieille  littérature. 
Guyot  après  avoir  déclamé  contre  tous  les  états,  in- 
vective aussi  contre  la  cour  de  Home.  Le  pape ,  selon 
lui,  devrait  être  pour  tous  Jes  fidèles,  ce  qu'est ,  pour 
les  matelots,  la  tremontaign^  (I  étoile  polaire),  sur  la- 
quelle ils  oat  toujours  les  yeux  fixés  quand  ils  sont  en 
mer.  Les  autres  étoiles,  dit-il,  tourlient  et   circulent 
sans  cesse  dans  le  ciel;  elle  seule  est  invariable  et  les 
guide  sûrement.  M.  Klaprotb  fait  suivre  ici  les  vers  de 
Guyot,  dans  lesquels  nous  trouvons  la  description  de 
Vamaniere^  et  l'indication  de  son  usage  et  de  ses  pro- 
priétés. Je  regrette  bien  que  le  cadre  borné  dans  lequel 
je  suis  obligé  de  me  renfernier^  m  empêche  de  citer  ici 
en  entier  ce  curieux  passage  que  M.  Paulin  Paris  a  ex- 


(  =»'5  ) 

trait  de  plusieurs  manuscritâ  de  la  BtblioJ^hèque  royale; 
mais  je  ne  dois  pas  omettre  un  fiait  trop  inipoptant  pour 
n'élre  pas  signalé ,  c'est  que  Giiyot  parle  de  raîguîUe 
aimantée,  non  pas  comme  d'une  invention  récente,  mais 
comme. d'une  chose  sufiisamment  connue  de  son  temps. 

La'  seconde  mention  de  la  boussole  se  trouve  dans  la 
Deêmption  de  la  Palestine^  de  Jacques  de  Vitrj  (i!ii5<* 
13 20).  Le  fait  qu'il  raconte  se  rapporte  à  Tannée  iao4« 
Les  termes  dont  il  se  sert  sont  à-peu^près  ceux  de 
Guyot;  pour  lui  non  plus  raigaille  aimantée  n'est  point 
une  découverte  nouvelle ,  mais  un  instrument  absolu- 
ment nécessaire  aux  marins,  et  d'une  connaissance  de- 
venue générale  et  vulgaire.  Brunetto  Latini ,  dans  son 
7Wior  composé  à  Paris,  vers  iâ6o,  nous  fournit  un 
nouveau  témoignage  sur  YmgMlle  d'yafnantavLcalamitey 
témoignage  plus  clair  encore  que  les  précédens.  Il  pa- 
rait  avoir  appris  du  moine  Bacon ,  pendant  un  voyage 
qu'il;fit  en  Angleterre,  ce  qu'il  sait  de  la  bousfK>le,  c'est* 
à-dire. la  manière  d'aimanter  l'aiguille  et  de  la  disposer 
pour  l'observation.  «  Bacon,  ditil,  me  montra  la  ma*- 
«  gnette,  pierre  laide  et  noire  ob  ele  fer,  volontiers  se 
«  joint,  l'on  touche  ob  une  aiguillët  et  en  festue  l'on 
«  fielfte;  puis  ion  met  en  l'aiguë  et  se  tient  dessus  et  la 
«  pointe  se  tourne  contre  l'estoi le  quand  la  puit  lut 
«  tenebrous  et  l'on  ne  voit  estoilte  ni  lune  poet  li  mari- 
«  TÎnier  tenir  droite  voie.  » 

Voyez  un  peu  comme  notre  moyen  âge  s'empare  de 
l'aimant  pour  l'accommodera  son  goût  du  merveilleux,  à 
sa  passion  des  choses  surnaturelles^  Albert- le^rand  , 
digne  représentant  de  son  époqtie  dans  les  sciences  na- 
turelles, va  se  charger  de  vous  apprendre  ce  que  les 
plus  instruits  d'alors  pensaient  de  cette  pierre  admirable. 
Lui  Albert  ne  se  fie  p<is  à  ce  que  ses  contemporains 


(   aie  ) 

avaient  observé.  Il  en  appelle  au  tëmoîgpage  d'Aristote, 
de  TAristote  qui  lui  convient ,  de  VAristote  de  la  façon 
des  Arabes ,  de  l'auteur  prétendu  du  Traité  des  pierres. 
Avec  une  telle  autorité,  Albert  se  sent  à  l'aise,  aussi 
remarquez  ce  que  l'aimant  devient  entre  ses  mains.  Il 
en  existe,  dit-il,  qui  attire  l'or  réduit  en  poudre  fine, 
mélangée  de  sable;  le  sable  reste  tout  seul.  Il  est  un  au- 
tre aimant  froid,  humide,  blanc,  et  craquant  sous  la 
dent,  celui-ci  c'est  Targent  qu'il  préfère  à  tout.  Fût-il 
éloigné  de  trois  ou  quatre  coudées ,  l'argent  vient  à  lui 
tout  d'un  bond ,  et  même  fortement  doué  ,  l'argent 
s'échapperait  et  viendrait  encore.  Un  troisième  aimant 
exerce  une  influence  bien*  autrement  remarquable  ;  c'est 
sur  la  chair  qu'il  opère  ;  il  a  pour  elle  un  tel  attrait , 
qu'elle  s'attache  à  lui  de  manière  à  ne  pouvoir  plus  en 
être  séparée ,  et  alors  pas  une  goutte  de  sang  ne  reste 
dans  cette  pauvre  chair  qui  ne  renaît  plus  sur  le  corps 
auquel  elle  appartenait.  On  sent  tout  le  parti  qu'un  ro- 
mancier pouvait  tirer  de  l'aimant ,  à  l'époque  d'Albert- 
le«Grand. 

Tout  porte  à  croire  que  ce  fut  à  l'époque  des  croi- 
sades, alors  que  les  peuples  de  VOccident  se  mêlèrent 
sur  les  champs  de  bataille  avec  les  peuples  de  l'Asie , 
que  les  premiers  apprirent  des  Arabes  Tusage  et  les 
propriétés  de  l'aiguille  aimantée. 

Après  avoir  réfuté  les  opinions  contraires»  à  cette  hy- 
pothèse, M.  Klaproth  l'environne  de  tous  les  témoi- 
gnages  historiques  qu'il  a  pu  recueillir.  L'Edrisi  qu'on 
avait  invoqué  ne  lui  en  fournit  aucun.  Le  passage  at* 
tribué  à  Aristote  prouve  au  moins  ,  qu'avant  i^So,  le 
prétendu  traducteur  arabe  connaissait  la  polarité  de  Tai- 
mant.  Il  est  fort  difficile  d'établir  à  quelle  époque  pré- 
cise les  Arabes  ont  fait  usage  dv  l'aiguille  aimantée  dans 


(  2^7  ) 
la  navigation.  Tout  fait  supposer  que  leurs  marins  s'en 
servaient  long-temps  avant  que  leurs  asironoràes  ne  la 
connussent;  ou  du  moins  n*en  aient  parié  dai^s  leurs 
écrits.  On  en  trouve  la  première  mention  dans  le  Trésor 
des  Marchands  pour  la  connaissance  ^es  pierres^  ouvrage 
que  BaïUk,  natif  du  Ribdjak,  rédigea  en  laSa  de  J.-C. 
C'est  en  naviguant  de  Tripoli,  de  Syrie  à  Alexandrie,  en 
134^}  C[u*il  vit  les  capitaines  en  faire  usage.  Il  entre,  à 
ce  sujet,  dans  des  détails  d'autant  plus  curieux  qu'ils 
pr^<*ntent  une  description  complète  de  rinstrumeni  et 
de  la  manière  de.  s'en  servir. 

«  Les  capitaines,  dit  Baïlak,  qui  naviguent  sur  les 
mers  de  Syrie,  dans  les  nuits  obscures ,  alors  quon 
n'aperçoit  aucune  étoile  et  qu'on  ne  peut  se  diriger 
d'après  les  quatre  points  cardinaux  remplissent  un 
vase  d'eau,  et  le  posent  à  labri  du  vent  dans  Tinté-- 
rieur  du  navire,  puis  ils  enfoncent  une  aiguille  dans  uii 
chalumeau  et  disposent  le  tout  en  forme  de  croix  dans 
le  vase  plein  d  eau  où  l'appareil  suornage,  puis  ils  pren- 
nent une  pierre  d'aimant  assez  grosse  pour  remplir  la 
paume  de  la  main  ,  l'approchent  à  la  superficie  de  l'eau , 
impriment  à  leurs  mains  un  mouvement  de  rotation 
vers  la  droite,  de  manière  que  Taiguille  tourne  sur  la 
surface  du  liquide,  et  tout-à-coup  retirent  leurs  mains 
avec  dextérité  et  promptitude,  l'aiguille  alors  par  ses 
deux  pointes  fait  face  au  nord  et  au  midi.....  D'autres 
capitaines,  qui  voyagent  dans  l'Inde^  remplacent  l'ai- 
guille ^et  le  chalumeau  par  une  sorte  de  poisson  de  fer, 
mince,  creux,  et  disposé  de  telle  façon  que,  jeté  dans 
l'eau,  il  surnage,  et  de  sa  tête  et  de  sa  queue  désigne 
les  deux  points  dont  nous  venons  de  parler.  » 
.  On  .voit,  par  ces  détails,  qu'il  s'agit  de  la  boussole 
aquatique,  la  même  dont  il  est  question  dans  Jlugo  Bes* 


(  »«8  ) 
tius,  dans  Guyotde  Provins,  ou  la  boussole  des  marins 
français.  Ici,  s'appuyant  de  Tatitoritë  de  Baîtak,  témoin 
oculairç  de  ce  qu'il  rapporte,  M.  Klaproth  combat  sur 
un  terrain  fort  aTantageax  les  écrivains  qui,  tels  que 
Renaudot,  Collina  ^  le  président  Azuni,  contestent  aux 
Arabes  la  connaissance  de  la  boussole  dans  le  treizième 
siècle.  Ces  écrivains  se  sont  étayés  de  témoignages  né- 
gatifs, soit  d'une  note  existante  sur  le  fameux  plani- 
sphère des  Camaldules,  apporté  du  Cathaï  par  Marc 
Paul ,  soit  d'un  passage  de  dontt ,  Vénitien  ,  qui  fit  le 
voyage  de  Tinde,  vers  le  milieu  du  quinzième  siècle. 
L'auteur  de  la  note  prétend  que  sur  cette  mer  on  navi- 
gue «ans  boussole  ;  Gonti  assure  qu'il  n'en  a  pas  vu  à 
bord  du  bâtiment  sur  lequel  il  se  trouvait.  Ces  àewL  as- 
sertions peuvent  être  vraies  sans  infirmer  en  la  moindre 
chose  le  témoignage  de  Baïlak.  On  sait  que  devant  la 
justice  la  déposition  de  l'homme  qui  n'a  pas  vu  ne  balance 
en  aucune  manière,  celle  de  l'homme  qui  a  vu  de  ses 
propres  yeux,  la  seconile  seule  fait  la  convietifin  du  jnge 
et  sert  de  base  à  sa  décision,  ainsi  en  doit-il  être  derant 
la  critique. 

Il  paraît  donc  démontré  que  la  boussole  aquatique 
était,  en  1242,  aussi  bien  en  usage  chez  les  Arabes  que 
chez  les  Européens  ;  et  que  le  (poisson ,  dont  on  se  ser- 
vait  dans  les  mers  des  Indes  en  guise  d'aigutile,  y  était 
connu  avant  l'époque  du  voyage  de  Baîlak.  Noos  allons 
voir  maintenant  que  la  boussole  aquatique  d^  Chinois 
était, entre  II  II  et  iii7dei'èrechrétîeafne,absokiBient 
£aite  de  la  même  maniée  que  la  boussole  des  Ardues, 
que  la  boussole  vue  par  BruneUo  LaiUm^  chez  le  moine 
Bacon  avant  1260 ,  pendant  son  voyage  en  Angleterre. 

Nous  sommes  parvenus  à  «la  partie  la  plus  neuTe  de 
lu  dissertation  de  M.  Klaprothi  Lui,  le  voici  avee  les 


(  »i9  ) 
Chinais,  ^ens  de  sa  connaissance  intime.  Rien  de  plu» 
curieux  que  la  massue  de  faits  qu*il  empruntts  à  leurs 
écrivains,  ex  à  I  ai4e  desquels  il  ëtabUt  les  drcxits  de*la 
Chine  à  l'inv^niipn  4'un  in^trajrnent  dont  les  copistes 
européens  se  servent  un  peu-mieux  que  les  découvreurs* 
Je. prie  d'avance  M«  Klaproth  de  me  pardonner  %i  je 
manque  à  qu^elque  chose  dans  rortbognaphé  des  ncons 
chinois,  ^n  rçv^nche  je  tâcherai  de  n omeHre  aucun 
des  f^its  f^incipatix  qu'il  fait  valoir  avec  une  si  judi* 
cieuse  critique. 

Si  Vpn  remonte  à  la  12^  année  de  J.-C. ,  on  trouve 
déjà  1<^  nom  d- aidant  iniposé  par  les  Chinois  à  la  pierre 
avec  laqiienUe  on,  peaf  donner  la  direeUan  à  VaiguUie.  Ce 
passage  important ^st  ciié  dans  le  Lexique  de  lempereur 
J^hanghi  pt  dans  ]a  plupart  des  autres  dictionnaires  chi* 
nois.  Voilà  donc  au  sec^pnd  siècle  de  notre  èfe  ,  raiguillè 
aimantée  connue  dans  la  Chine;  aousi  lisons^  dans  le 
grand  dictionnaire  Pofii  wenyunfou^  qu'aux. troisième, 
quatrième  et  cinquième  siècles^  sous  la  dynastie  de 
Tsin  de  â65  à  4^9  >  il  y  avait  des  navires  qui  se  diri- 
geaient au  sud  par  laimant.  Plus  tard ,  dans  le  on- 
zième sièclet>  les  diseurs  de  bonne  aventure ,  Ira  bate- 
leurs ,  1^  diarlatans  de  place ,  s'emparaient  de  raiguiUe 
dont  ils  fro.ttaient  la  pointe  avec  la  pierre  d'aimant,  en 
promettaiH  aux  spectateurs  que  le  petit,  morceau  de  fer 
allait  leur  indiquer  le  midi^  ce  qu'il  n«  manquait  pas  de 
£àire«  La. déclinaison  de  l'aiguille  était  alors  connue, 
0t>  chose  remarquable  )  la  variation  observée  au  corn* 
mencemeni  du  douzième  siècle  était  à-peu-^près  la  même 
^ue  celle  que  le  P-«  Amyot  trouvait  à  Péking.  Ce  der^ 
niet^  en  l'indiquant  entre  ^"^  et  2^  5o'  vers  l'ouest,  se 
reuoontre  areo  un. vieil  auteur  chinois  de  11 17  ,  qui  la 
porte  e^  5/6  sud;  car  on  sait  que  pour  ce  Chinois 


(    29.0    ) 

comme  pour  ses  compatriotes  de  toutes  les  époques,  le 
pôle  principal  de  r^ig^iilie  aimantée  est  celui  qui 
montre  le  sud.  Ainsi  Texpression  de  l'un  et  de  l'autre  de 
ces  observateurs ,  quoique  très  diflérente  en  apparence, 
se  trouve  absolument  la  même. 

Chez  les  nations  de  TOccident,  la  première  applioa- 
tion  de  laiguille  aimantée  a  été  faite  par  la  marine; 
chez  les  Chinois,  elle  n'a  point  servi  d*abord  à  guider  le 
navigateur  au  milieu  des  solitudes  deTOcséan.  Il  fautbîen 
distinguer  le  double  usage  qu  ils  en  ont  fait.  Le  plus 
ancien  était  de  les  employer  à  diriger  leurs  chars  de 
guerre,  de  voyage  ou  de  cérémonie. Celui  de  ces  chars, 
porteur  de  l'appareil,  s'appelait  char  magnétique.  Et 
l'appareil,  tel  que  l'indique  la  gravure  donnée  par 
M.  Klaproth ,  consistait  dans  une  petite  figure  de  bois 
tournant  sur  un  pivot  et  sous  le  vêtement  de  laquelle  une 
barre  de  fer  aimantée  se  trouvait  artistetnent  cachée. 
Cette  statue  avait  le  bras  étendu ,  et  de  quelque  coté  que 
le  char  tournât  elle  montrait  le  sud  de  la  main;  on  va- 
riait la  forme  de  cet  ingénieux  conducteur,  il  se  voyait 
quelquefois  sous  celui  d'un  génie,  paré  d'un  habit  de 
plumes,  entouré  de  dragons;  mais  toujours  le  méca- 
nisme intérieur  était  le  même.  Toutefois ,  ce  char  mer- 
veilleux, porteur  de  l'homme  ou  du  génie ,  prenait  la 
tête  du  convoi.  Il  indiquait  la  route  aux  voitures  qui  la 
suivaient  et  la  position  des  quatre  points  cardinaux. 

Les  histoires  chinoises  sont  pleines  de  détails  sur  la 
Gonstruetion  de  ces  chars  magnétiques,  et 'M.  Klaproth 
n'a  négligé  aucun  de  ceux  qui  peuvent  servir  à  leur 
histoire.  L'orgueil  chinois  en  fait  remonter  l'origine  à 
des  temps  fabuleux,  à  l'ancien •  empereur  Houang-ti^ 
c'est-à-dire  environ  a6oo  ans  avant  J.-C.  On  pense  bien 
que  M.  Klaproth  ne  s'avise  pas  de  discuter  une  sem- 


(    221     ). 

blable  antiquité;  il  saute  quinze  siècles  pour  se  trans- 
porter dans  des  temps  véritablement  historiques,  et  là  i 
trouve  les  chars  mentionnés  dans  les  Mémoires  histo^ 
tiques  de  Szu  ma  t/isian,  sous  Tannée  ii  lo  avant  !•-<]. 
C*est  encore  une  fort  belle  noblesse.  Depuis  le  troisième 
siècle  de  Fère  chrétienne,  on  rencontre  de  fréquens  té» 
moignages,  et  des  témoignages  authentiques,  de  leur 
existence,  de  leur  forme  et  de  leur  emploi.  On  voit 
qu'ils  furent  connus  au  Japon  dans  la  seconde  moitié  du 
septième  siècle.  A  toutes  les  époques,  ce  fut  toujours 
une  grande  rareté  :  on  les  donnait  en  cadeau  aux  prin- 
cipaux dignitaires;  ils  tenaient  le  premier  rang  dans  les 
cortèges  d'apparat.  Lorsque  Ch/  hou  (335-349)  sortait 
en  cérémonie,  un  des  commandans  de  la  garde  de  ses 
carrosses  conduisait  toujours  un  de  ces  chars  en  avant. 
Les  ouvriers  qui  les  construisaient  étaient  fort  considé- 
rés :  c'étaient  des  académiciens  qui  étaient  ordinaire- 
ment chargés  de  cette  besogne;  elle  leur  valait  d'hono- 
rables distinctions  du  prince,  et  leur  rapportait  beau- 
coup d'argent. 

Quant  à  Vinveution  de  la  boussole  proprement  dite, 
M.  Klaproth  n'en  trouve  pas  la  date  dans  les  livres  chi- 
nois à  sa  disposition.  Nous  avons  vu  que,  depuis  le 
milieu  du  troisième  siècle  jusqu'au  commencement  du 
cinquième ,  on  dirigeait  déjà  des  vaisseaux  d'après  des 
indications  magnétiques.  Nous  savons  que  dans  les 
septième  et  huitième  siècles,  les  Chinois  faisaient  de 
longues  courses  maritimes;  qu'ils  partaient  de  Canton  , 
qu'ils  traversaient  le  détroit  de  Malacca,  qu'ils  allaient  à 
Ceyian,  au  cap  Comorin,  a  la  côte  de  Malabar,  aux 
embouchures  de  l'Indus  et  ensuite  à  Siraf ,  et  jusqu'à 
l'Euphrate. 

Si  au  troisième  siècle  les  Chinois  connaissaient  la  pro- 


(  22a  ) 

priét^  du  fer  aimanté  pour  se  diriger  à  la  mer,  il  n'est 
pas  possible  que  dans  les  temps'  postérieurs  ils  niaient 
pas  fait  usage  de  la  boussole  en  trarersant  TOcéan  In- 
dien. Néanmoins,  la  description  la  plus  ancienne  de  cet 
instrument,  trouvée  par  M.  Klaproth  dans  les  livres 
chinois,  ne  date  que  des  années  iiiià  1117  de  J.-C; 
toujours  est-il  constant  que  son  usage  était  général  dans 
la  marine  chinoise  vers  la  fin  du  treizième  siède. 

Il  ne  faut  pas  oublier  que  la  boussole  dont  il  s*agit 
ici  était  la  boussole  aquatique,  qui  paraît  s'être  conservée 
fort  long-temps  en  Chine;  on  ignore  même  l'époque  où 
elle  hit  remplacée  par  le  système  actuel,  c'est*à*dire 
par  une  aiguille  supportée  et  se  mouvant  sur  un  pivot, 
et  renfermée  dans  une  boite  sur  laquelle  ^ont  tracées  les 
divisions  de  l'horizon  ou  des  signes  astrologiques  dis* 
posés  dans  des  cercles  concsentriques. 

La  description  des  boussoles  chinoises  tdies  qu'elles 
existent  aujourd'hui  termine  cette  curieuse  dissertation. 
Cette  partie  ne  peut  être  ni  abrégée  ni  analysée  :  pour 
être  compris,  il  fiiudrait  tout  citer;  car  ici,  rien  de  su- 
perflu ,  rien  qui  ne  soit  utile  à  l'intelligence  de  l'instru- 
ment et  à  ses  divers  emplois.  Je  ferai  remarquer  seule- 
ment que  M.  Barrow  accorde  de  grands  éloges  aux 
boussoles  chinoises ,  et  qu'il  en  regarde  la  construction 
comme  préférable  à  eelle  des  boussoles  de  l'Europe: 
dans  les  premières ,  laiguille  doit  son  extrême  sensibilité 
à  son  peu  de  longueur  et  d  épaisseur  ;  par  la  m»r»ère 
dont  cette  aiguiliie  est  montée,  elle  reste  ebnstaiiHvetit 
pointée  v«rs  la  même  partie  du  eîel  j  quelle  q^e  puissie 
être  la  rapidité  avec  laquelle  tourne  la  boîte  qui  la  con- 
tient ;  sa  petitesse ,  sa  légèreté  et  Ift  manière  dont  elle  e$t 
suspendue,  lui  donnent  un  grand  avantage  pour  vaincre 
te  pouvoir  magnétique  de  Tinclinaison  dans  toutes  les 


(  a23  ) 

parties  du  globe ,  et  enfin  elle  n  éprouve  jamais  de  dé- 
viation dans  $a  position  horizontale. 

En  résumé,  la  dissertation  de  M»  Klaprôth  établit  que 
c'est  à  tort  que  Ton  attribue  à  Flayio  Gioia,  né  dans  les 
environs  d'Âmalfi  vers  la  fin  du  treizième  siècle,  Tin- 
vention  de  la  boussole  ;  que  cent  ans  avant  lui  elle  était 
connue  en  Europe;  que  la  seule  part  qui  pourrait  lui 
être  faite  se  bornerait  à  la  forme  actuelle  de  Tinslru- 
ment,  à  un  perfectionnement  de  la  boussole  ancienne 
ou  aquatique  ;  que  cette  dernière  était  usitée  en  Chine 
quatre-vingts  ans  au  moins  avant  la  composition  de  la 
satire  de  Guyot  de  Provins;  que  les  Arabes  la  possé- 
daient àpeu-près  à  la  même  époq^ue ;  qu'ils  la  reçure^nt 
directement  ou  indirectement  des  Chinois ,  et  qu  a  leur 
tour  ils  la  communiquèrent  aux  Francs  à  l'époque  des 
premières  croisades. 


RAPPORT 

SUB    LE    VOYAGE    DE   M.   LEPRIEUR    DANS    l'iNTERIEUR    DE 

LA    GUYANE, 

Fait  au  nom  d'uue  commission  spéciale  ^  par  M.  d'Av«zac. 
(Séance  du  17  octobre  iS34.) 


Messieurs , 

Vous  avez  chargé  MM.  Wardon,  Corabœuf  et  moi, 
d'examiner,  pour  vous  en  rendre  compte ,  un  mémoire 
remis  par  M.  Leprieur  et  contenant  la  relation  de  son 
voyage  dans  l'intérieur  de  la  Guyane  Française;  vous 
avez  assigné  à  cet  examen  un  double  objet;  d'une  part  y 
l'appréciation  de  ce  que  te  voyageur  a  accompli  ;  d'autre 


.  (  "4  ) 

part,  la  recherche  des  moyens  à  employer  pour  rendre 
aussi  fructueuse  que  possible  }a  continuation  de  Tex- 
ptoration  qui  a  été  commencée. 

Nous  ne  pouvions  manquer  d'attacher  beaucoup  d'in- 
térêt à  cette  double  question  ;  mais  elle  tire  encore  à 
nos  yeux  un  nouveau  degré  d'importance,  de  cette  con- 
sidératimi,  que  le  département  de  la  marine  nous  pro- 
voque à  éclairer^  par  nos  observations,  la  marche  qu'il 
lui  paraîtra  la  plus  utile  d'adopter  pour  mener  à  fin  une 
reconnaissance  générale  des  parties  inconnues  de  la 
Guyane  Française. 

Depuis  long- temps  la  convenance  d  une  telle  explo- 
ration a  été  appréciée  par  la  Société  de  géographie: 
dès  1826 ,  elle  a  mis  au  concours  un  prix  de  7,000  fr.  à 
décerner  au  voyageur  qui  l'aurait  accomplie;  et  le  dé- 
partement de  la  Marine,  avec  lequel  la  Société  se  trouve 
unie  par  des  liens  si  nombreux  et  si  honorables ,  est 
entré  lui-même  pour  2,000  francs  dans  là  fixation  de 
cette  somme. 

Déjà  une  commission  (i),  réservant  pour  l'avenir  les 
droits  de  M.  Leprieur,  avait  applaudi  au  zèle  dont  il 
avait  preuve  dans  ses  premières  tentatives ,  mais  avait 
dû  reconnaître  qu'il  n'avait  point  encore  rempli  le  pro- 
gramme de  la  Société. 

Chargés  aujourd'hui  de  porter  une  investigation  spé- 
ciale sur  les  documens  plus  détaillés  que  vous  a  soumis 
M.  Leprieur,  et  d'apprécier  à-la-fois  ce  que  le  voya- 
geur a  fait ,  ce  qu'il  est  capable  de  faire ,  et  la  voie  qu'il 
devra  suivre  pour  tirer  un  paiti  aussi  utile  que  possible 
de  son  propre  zèle  et  des  moyens  d'observation  qui 

(i)  £lic  était  composée  de  MM.  Ey-riès,  Roux  de  Rochelle, 
d'Urvilie ,  d'Ayezac ,  et  Jomard  rapporteur! 


(  aaï  ) 

pourront  être  mis  à  sa  dispôsitîc»i ,  vos  lïoévêlsiuiL  eMi- 
missaires  se  sont  parta^  la  tïfîhe  qiie'Toias  le^  aviei, 
imposée  en  commuil  :  M;  Wardén  8«st  charge  de  re-* 
diercher  qnels  moyens  matériels  paraissent  nécessaires 
pour  effectuer  le  voyage  de  manière  à  ne  point  rencon- 
trer d  obstacles  insurmontables ,  de  dapg^rs  conti^  les* 
quels  on  ne  se  trouve  prémuni  9  M.  Cot^bttouf  a  recher* 
ché  de  son  côté  quels  moyens  d'observations  devraient 
être  mis  à  la  disposifioii  du  voyageur  pour  faciKtér  et 
assurer  d  une  manière  satisfaisante  le  relèvement  de  sa 
route.  L'exameh  du  travail  d'ex]ploration  déjà  effectuée 
par  M*  Leprieur,  et  le  soin  de  vous  exposer  Tensemble 
de  nos  investigations ,  tel  est  le  Ipt  qui  m*a  été  spéciale- 
ment départi.  Il  nous  a  semblé  que  Tordre  dans  leq(uel 
il  convenait  de  vous  en  rendre  compté  était  de  vous 
entretenir  d'abord  des  reconnaissances  faites ,  puis  dés 
directions  scientifiques  qu'il  importé  de  ne  pas  perdre  . 
de  vue  dans  les  tentatives  ulf éiieures  d'exploration ,  et 
enfin  des  dispositions  matérielles  à  prendre  pour  mener 
à  heureuse  fin  une  aussi  louable  entreprise. 

Pour  mieux  vous  faire  apprécier,  messieurs^  le  degré 
d'intérêt  que  peuvent  of&ir  les  premiers  relèvemens  de 
M.  Leprieur,  il  conviendrait  peut-être  de  vous  présèu'- 
ter  d'abord  un  tableau  d'ensemble  des  résultats  proctt-- 
rés  par  les  explorations  antérienres ,  de  discuter  la  vs- 
leur  de  chacun  des  élémens  d'un  tracé  général  des  con- 
naissances déjà  acquises  sur  l'intérieur  «de  la  Guiane 
Française.  Mais  pour  remplir  dignement  Une  pareille 
tâche  y  il  eût  fallu  ne  rien  ignorer  de  tout  ce  qui  a  été 
t^nté ,  avoir  à  sa  disposition  les  documens  récci^llis  par 
tous  les  explorateurs  qui  ont  précédé  le'  voyageur  ac- 
tuel; et  s*il  n'est  point  impossible  aujourd'hui  de  re- 


(  aa6  ) 

trouver  un  à  un,  à  force  de  recherches  el  de  soins ^ 
touft  ces  élémens  peirdus  ou  ignorés,  leur  ansdjse 
comparée  demeurerait  encore  un  trayail,  difficile  peat- 
êtrei  devant  lequel  sans  douie  notre  courage  n'cAt 
point  reculé ,  mais  qui  eût  exigé  des  vérifications  et  des 
étudip^  trop  longues  pour  se  traduire  ici  en  un  simple 
exposé  de  quelques  pages. 

Et  pourtant  un  examen  de  cette  nature  importerait  à 
la  science  et  au  pays  ;  car  une  déplorable  ignorance  de 
ce  qu  a  été  £iiit|  depuis  un  demi«sièole,  se  révèle  dam 
le  tracé  de  la  Guiane  Française  ^  donné  par  des  géo- 
graphes y  fort  recomraandables  d  ailleurs,  tels  que  Spix 
et  Martiiis^excusables  peut-être,  en  leur  qualité  d^étran- 
gers^d'avoir  si  fort  négligé  dans  leur  travail  une  contrée 
placée  au  surplus  en  dehors  du  théâtre  de  leur  explora- 
tion; mais  tels  aussi  que  notre  défont  Collègue  et  ami 
Brué,  dont  les  belles  cartes  récemment  édites  par  sa 
veuve  se  bornent  à  reproduire,  pour  notre  Guiane, 
les  Configurations  surannées  et  fautives  des  deux  voya- 
geurs bavarois ,  copistes  eux  -  mêmes  des  vieilles  es- 
quises  portugaises. 

Les  constructeurs  de  cartes,  chez  nous  comme  à 
lëtranger,  ne  se  trouvent  cependant  point  destilaésà 
cet  égard  d'indications  sûres  et  de  salutaires  conseils; 
un  ingénieur  géographe  qui  a  passé  sa  vie  à  la  Guiane, 
leur  a  signalé,  dans  une  note  brève,  mais  substantidie, 
quels  travaux  avaient  été  faits  jusqua  hii,  et  quels 
documens  édiis  Offrent  le^  lumières  les  plus  certaines  ; 
mais  on  ignore  ou  on  néglige  les  indications  de 
M.  Noyer,  on  ne  recherche  point  les  relèvemens  de 
Menlelle  et  deLd^loud;  et  cest  aux  vieilleries  portu- 
gaises que  Ion  va  emprunter  le  tracé  gi^Uque  de  nos 
possessioits  !«••  fe  vOUe,  messieurs,  à  une  réprobation 


'  (  aîi7J 
scientifiyt{U6>  celie  incurie  das  oartf>graphea ,  d*aiitaot 
plus  fâcheuse  que  les  erreurs  qu  elle  9céréàixé  se  COPSft- 
crent  en  quelque  sorte  pai?  la  déplorable  habitude  de 
pligiat'qui  a  envahi  le  domaine  où  ne  régnent  plus  les 
Ddide  eii  les  d'An  ville. 

Vous  TOUS  rappelez  tous,  messieurs^ Veioellenbe  notls 
qui  YQiis  a  été  adressée  de  Gaïenne  le  4  septembre  i8f29j 
et  dans  laquelle  notre  con&ère  M.JMoyer  vous  entretint 
de  rétat  actuel  de  la  géographie  de  la  Gtdane  Française  i^ 
et  d^un  ptojtt  (Fexploratùm  dans  [intéiieur  de  icette  eùn^ 
trée  ^ïioùs  savons^  grâce  aux  rewseignemens  puisés  dans 
les  aouyenirs  personnels  dç laneien  député  de Ckiïenne^ 
que  de  toutes  les  cartes  publies  sur  le  pays  dont  il  a 
fiiit  \m-mèmé.j  par  devoir  consneie  par  goût,  ime  soU 
gnetise  étude,  les  meilleures  sont  celles  de  Mentelle^t 
de  Lébloiid  y  1  une  réduite  par  Tingénieur  hydrographe 
Bonne  po^r  Vatlas^e  Raynal,  et  reproduite  à  une 
autre  échelle  au  Dépôt  de  la  marine,,  en  tSij,  Fantre 
rédigée  par  Poiraon  sur  les  relevas  dn  second  royag^ir^ 

et  publiée  en  i8i4« 

L'un  et  Vautre  avaient  observé  quelques  latitudes;*  il 
n  y  a  poin^  eoiitrê  leurs  résultats  respectiËs  un  accord 
parfait  j  les  ^iïerendes  se  bornent  à  quelques  minutes, 
dont  lea  routes  de  Lablond  se  trouvent  plu»  courtes 
quQ  <ielles  de  Mentelle  ;  ces  différences  sont  tcop  pe^ 
tite^  pour  qu'il  y  ait  lieu  de  s  y  arrêta;  on  peut  s^t 
lemtnl  annoter  qu  un  . troisième  observateur^  M.  MiU 
thiad^f  ancien  a$pira!nt  de  la  marine,  qui  fit  en  l'Sax^ 
iiœ  excursion  dans  Tintérieur,  obtint  de»  latitudes  coil4> 
fiifinativea  de  eelleâ.dç  MeiiJtelie >.  et  que  déja^^n  1^819^, 
M.  DumoJGiitml:^  Soi^^ingéoioUr.deJa  marine,  avaiii  ret 
le^  quelques  paViÂes  iHie&  pfr  Lefalond»  et  avait  troirvié 
sa  route  un  pou  plus  longue  ^«e  c^llë.du  voyageur  nni- 

i5. 


(    228   ) 

-furaKste.Qaant  aux  longitudes,  il  ne  parait  pas  qu'il  y  en 
ait  eu  d'obseryées. 

Les  relèvemens  de  Mentelle  étant  reproduits,  sauf 
quelques  modifications  à  réviser,  sur  la  carte  de  Le- 
blond ,  celle-ci  est ,  en  définitive ,  ce  que  nous  possé- 
dons de  plus  complet  sur  les  parties  explorées  de  la 
Guiane  Française.  Elle  ne  se  trouvait  plus  dans  le  corn* 
merce  ;  mais  j'ai  été  assez  heureux  pour  en  découvrir 
le  cpivre,  au  moyen  duquel  ont  été  obtenues  de  nou- 
velles  épreuves  dont  une  est  sous  vos  yeux*  Quelques 
améliorations  y  pourraient  être  faites,  d abord  sur  une 
zone  assez  large  du  littoral ,  d'après  une  grande  carte 
manuscrite  relevée  par  M.  Siredey,  arpenteur^géomètre 
de  la  colonie  (  laquelle  ne  doit  cependant  être  suivie 
qu'avec  précaution  et  discernement)  ;  puis  dans  le  haut 
de  rOyac,  d  après  le  relèvement  manuscrit  de  M.  Du* 
monteili  le  tout  combiné  avec  la  carte  de  Mentelle: 
quelques  indications  pourraient  être  approximativement 
marquées ,  vers  les  sources  de  l'Approuague ,  d'après 
la  relation  de  M.  Milthiade;  mais  il  ne  faut  pas  sedissi* 
muler  que  la  rédaction  de  ces  élémens  divers  exige  un 
travail  critique  qui  n'est  point  sans  difficultés. 

Dans  une  contrée  couverte  de  forêts  vierges ,  où  les 
routes  sont  remplies  de  difficultés,  coupée  d  ailleurs  de 
nombreux  cours  d'eau  que  remonte  ou  descend  avec 
adresse  la  pirogue  du  sauvage  indigène,  tous  les  voyages 
se  font  par  les  rivières  et  les  criques ,  et  les  cours  d'eau 
les  plus  considérables  sont  la  voie  la  plus  naturelle  pour 
des  reconnaissances  étendues  :  TOyapok  et  le  Maroni 
sont,  sous  ce  rapport,  les  deux  grandes  routes  de  l'in- 
térieur de  notre  Guiane.  Le  cours  du  Maroni  est  connu 
depuis  son  embouchure  jusqu'à  son  confluent  avec 
TAraoua,  connu  lui-même  depuis  ce  confluent  jusqu'à 


(  ^^9  ) 
la  crique  Tako.  Au-dessus  du  confluent  dont  il  s*agît,  le 
Maroni  a  encore  un  tours  que  Von  suppose  fort  éten- 
du ;  mais  il  ii'esit  plus^  possible  û*j  arriver  en  remontant 
le  fleuve  depuis  son  embouchure,  à  moins  que  Ton neût 
des  forcies  suffisantes  pour  vaincre  Fopposition  dés 
nègres  marrons  de  Surinam,,  qui  barrent  le  passage  et 
forment  une  peuplade  redoutable. 

Reste  donc  rOyapok,  que  Leblond  avait  relevé  jus- 
qu'à sa  source  en  août  et  septembre  1 789 ,  ayant  même 
reconnu,  au*delà^  la  tête  de  quelques  ruisseaux  aiHuens 
du  Yaii,  qui  lui-même  va  se  jeter  dans  l'Amazone  vis-à- 
vis  <lu  fort  de  Gurupa» 

Dans  le  compte  qu'il  vous  ai  rendu  de  son  voyage^ 
SfL  Leprieur  vous  a  fait  connaître  qu'il  a  remonté  l'Oya- 
pok  jusqu'à. sa  source,  puis  descendu  le  Aouapira,  ap^ 
pelé  plus  bas  Jari  ,^ jusqu'à  plus  de  cinquante  lieues  ;  que 
là  )  privé  par  une  cif^onstance  imprévue  de  la  majeure 
partie  de  son  monde  et  de  son  bagage,  il  revint  sur  ses- 
pas,  et  fit  par  terre  une  tentative  dans  le  but  de  rallier 
le  Maroni  ;».mais  qu'au  boutde  trente  lieues,  deux  de  ses 
trois  compagnons  étant  tombés  malades,  force  lui  fut  de- 
rétrograder  et  de  regagner  l'Oyàpok^  d'où,  il  revint;  à^ 
Caienne. 

M.  Leprieur  a  soigneusement-relevé  sa  route  au-dessus* 
du  confluent  du  Gamopi:  on  avait  jusque-là  letracé^dè 
Mentelle,  et  il  croyait  inutile  de  s'occuper  d'unepartie 
déjà  connue;  il  ignorait  l'existence  du  relèvement  de 
Leblond  au-dessus  de  ce  point,,  et  nous  devons  à  cette 
eîpconstance  le  soin  qu'il  a  pris  de  consigner  dans  soin 
journal  les-  détails  du  fleuve  depuis  cet  endroit» 

Le  voyageur  avait  l'intention  d'assurer  le  tracé  de  sa 
route  par  des  observations  astronomiques  ;  il  avait  un 
cercle  de  réflexion ,  une  montre  à  secondes  ^  boussoles 


(a3u) 

bàrOBoètM  et  thermomètre.  Ilatiit«di8f»dkti#guë,  ila^rah 
IlnUtttde  des  observations  «oéléoroiogiques  ;  mtds  ii 
o'^ic  point  asseï  £unitier  atee  la  ftaxicfie  des  obsetra- 
tions  oâestes  ponrëvke^oii  suniMMrter  les  difl^otiés  que 
lui  présentait  Tusage  dw  instrument  à  réfimon  sous 
d*acissi  basses  ioûtodes,  où  les  hauteurs  solaiifés  iDéri- 
diennes  sont  impossibles  à  prendre  en  employant  lliori- 
%on  artificiel.  Le  voyageur  voulut  y  suppiéei*  par  des 
haateais  non  méridieimes;  mais  malheureusement  il 
n'avait  pointa oet  égard  de$  couYiaissances  assez  précises 
pour  n  omettre  aucun  des  'démens  indispensables  au 
calcul  de  ses  observations ,  et  il  ne  peut  être  tire  auean 
jiarti  de  ioii()es  celles  qo'il  a  vapportées. 

Nous  n  avons  donc  le  traoé  de  sa  rotirte  qu'à  l'estime, 
et  cette  estime  «lle-mème ,  basée  sur  ia  mesure  horaire 
des  espaces  parcourus ,  combinée  avec  la  force  d'imput- 
i»ion  ou  dé  résistance  dés  coarans  en  aval  ou  en  amont, 
n^est  fondée ,  quant  à  ce  dernier  élément ,  que  sur  une 
appréciation  mentale,  sims  vérification  quelconque  delà 
vitesse  effective  de  ia  marche  par  la  foie  du  lok.  Voilà 
comment  a  été  obtenu  an  relèvement  qui  offre  en  ligne 
droite  une  longueur  de  ^4  nulles  géographiques  esdniés 
entre  le  confluent  du  Camopi ,  point  de  départ ,  et  réta- 
blissement de  José  Ourou ,  point  d  arrivée. 

£o  admettant  que  le  voyageur  ait  fait  une  juste  éva- 
luation relative  des  diverses  fractions  de  sa  roate,  il  reste 
à  se  demander  ce  quevalenJt  en  réalité  tes  3S4  miHes  aux- 
quels il  estime  Taxe  général  sur  lequel  serpente  sa  ligne 
itinéraire.  Il  faut  reconnaître  qu'il  n^a  pas  recueilli  de 
données  suffisantes  pour  résoudre  directement  cette 
question  ;  j'ai  dès4ors  cherché  ailleurs  des  élémens  de 
vérification. 

J'ai  d'abord  attentivement  collationné  le  relèvement 


(  a3i  ) 

d^Jtt»  LeprituFJLYiOeciehu  de  Lebjofid  i  ils  oflEnuit  foér 
rOjapok,  avec  quelque  ^iKyersité  i/e  -feimes  ,iJeg  mêmes 
smuosilés,  et^si  jose  jn'eoqprkner  siiisiy  laflaèrnéph^ûO" 
nomîe  ;  e*est  le  cas  de  dire  avec  le  poète  : 

Faciès  non  vmnièus  una  ^ 
Nec  diiiel^sM  tamên  y  qkaUs  decet  esse  smi>rum,  -  - 

Ce  recollement  m'a  convaincu  de  ^exactitude  des  deux 
voyageurs,  qui  se  servent  ainsi  de  contrôle  mutuel  :  ils 
ont  Fun  et  lautre  tiré  du  même  modèle  deux  copies  sem- 
blables; je  dis  semblables  et  non  point  égales,  car  s'il  y 
a  une  grande  ressemblance  entre  leurs  configurations , 
il  y  a  une  énorme  différence  dans  Testirae,  ainsi  qu'on 
peut  s^en  convaincre  par  le  parallèle  suivant  : 


Leprieur. 


Leblond. 


35  milles. 

]S  milles 

4« 

ao 

A» 

^7 

a8     . 

17 

93 

II 

Du  Camopi  aa  Yavé 

Da  yavé  au  Môi]toura-(«u  Samacou) . 

Du  l^foQtouva  an  Jenagarey 

Du  Jenagarey    à  Ipoosalnghe    (qu 

Suacari  ) # 

De  ripoussîughe  au  point  où  l'Oya« 

pok  cesse  d'être  navigable 


Ainsi,  t^oie  moyen  ,  M.  lieprii^r  aurait  esiiiué  â>"i/4 
pour  mil W;  et  en.réduisant  ses  évaluations  sur  ce  pied, 
la  mesure  en  lignç  droite  de  la  distance  totale  qu'il  a 
parcourue  depuis  l'embouchure  du  Camppi  n'est  que 
d'un  peu  plus  de  iSj  milles  au  lieu  de  354- 

ALLeprieur  nous  a  fourni  lui-même  des  renseigne- 
mens quiconfirnient  la  plausibilité  de  ce  taux  de  réduc- 
tion ;  il  noi^  a  fait  connaître  en  effet  que,  d'après  les 
informations  qu'il  tenait  dec  Indigènes,  il  y  avilît,  en 
descendant  Je  Jari,  riix  jonraées  de  l'établissement  de 
José  Ourou  jusqu'à  Temi^ouchure  du  Garapanato.uba ,  et 


(  aia  ) 

delà  douze  jeiirnéeB!  jusqu'à  l'AmaKoae.  il  évalue  ces 
î<Hiroée8  à  5  lieues,  cds4-à«£re  iS  milles.  Or  onmt 
que,  même  en  l-^trahcliuit.un  tiers  pour  les  détours, 
on  aurait,  pour  ces  a  a  jours,  â2iô  anlles  d'évaluation 
qui,  ajoutés  aux  354  nûP^^i  formeraient  un  total  de  * 
5^4  railles  (ne  mettons  que  56o)  pour,  la  distance  du 
confluent  du  Camopi  à  l'Amazone  ;  cette  distance  n'est 
en  réalité  que  d  environ  aSo  milles  :  c'est  donc  encore, 
conune  tout-à-l'heure,  a  i/4  milles  d'estime  pour  un 
mille  effectif. 

Une  troisième  vérification  conduit  encore  à  une  con« 
clusion  pareille  :  M.  Adam  de  Bauve  nous  a  envoyé  la 
relation  d'un  voyage  qull  a  fait  à  la  fin  de  i83i  et  au 
commencement  de  i833,  par  TOyapok  et  le  Jari,  jusqu  à 
l'Amazone;  il  a  mis,  de  Tembouchure  du  Camopi  à  ré- 
tablissement de  José  Antbnio ,  onze  jours  pour  une  dis- 
tance que  M.  Leprieur  évalue  à  iSi  milles  :  ce  serait  près 
de  i4  milles  en  ligne  droite  par  jour,  en  remontant!... 
De  là  à  l'embouchure  du  Piraouéry  dansle  Jary,M.  Adam 
de  Bauve  a  rais  i4  jours  pour  une  distance  de  1 18  milles 
suivant  M.  Leprieur;  puis, descendant  le  Jari,M.  Adam 
a  fait  en  8  jours  le  trajet  de  l'embouchure  du  Piraouéry 
à  celle  du  Yenipoko ,  laquelle  est,  au  rapport  de  M.  Le- 
prieur, à  3o  milles  au-dessous  de  rétablissement  de  José 
Ourou ,  ce  qui  porte  à  plus  de  lao  milles  j  sur  son  relè- 
vement ,  la  distance  parcourue  en  ces  8  journées  :  c'est 
donc  1 5  milles  en  ligne  droite  à  compter  par  jour  pour 
la  descente  du  Jari.  M.  Adam  de  Bauve  a  continué  de 
suivre  cette  voie  pendant  12  journées  encore,  jusqu'à 
6  lieues  au-dessous  de  Fragozo  ;  en  comptant  i5  milles 
pour  ces  6  lieues,  on  aura ,  à  l'estime  de  M.  Leprieur, 
i65  milles  du  Yenipoko  à  Fragozo,'  et  549  raî^'^s  (ne 
mettons  que  53o)  du  Camopi  à  Firagozo.  Or  comme  la 


.      (  a33  ) 

distance  réelle  est  d'environ  235  milles,  l'estime  de 
M;  Leprieur  e$t  de  nouveau  démontrée  réductible  dans 
la  proportion  de  2  i/4  ^  i* 

Nous  pouvons  donc  conclure  que  le  terme  le  plus 
éloigné  qu'ait  atteint  ce  voyageur  est  à  167  ou  160  milles 
du  confluent  du  Camopi  avec  rOyapok. 

La  direction  générale  de  cette  ligne  résulte,  de  la  série 
des  gisemens  partiels,  au  S.  aS^  O.  de  la  boussole;  le 
voyageur  a  observé  une  déclinaison  magnétique  de 
90  N.E.,  ce  qui  porterait  la  direction  dont  il  s'agit  au 
S.  37^  O.  et  devrait  faire  assigner  à  l'établissement  de 
José  Ourou ,  une  position  conjecturale  vers  l'intersec- 
tion du  parallèle  de  i^  N.  avec  le  méridien  de  56<>  O.  de 
Paris.  Ce  résultat  paraîtra  peut-être  bien  reculé  à  l'ouest, 
eti  égard  à  la  direction  supposée  du  Jari ,  qui  débouche 
à-peu-près  sous  le  même  méridien  que  TOyapok;  dans 
l'état  actuel  des  notions  acquises,  nous  n'avons  aucun 
moyen  d'éclairdr  cette  question.  Nous  devons  toutefois 
remarquer,  qu'à  partir  de  l'embouchure  du  Moutoura, 
Leblond  incline  le  haut  Oyapok  beaucoup  plus  vers 
l'ouest  que  le  nouveau  voyageur,  en  sorte  qu'il  y  a 
peut-être  compensation,  dans  le  tracé  de  celui-ci, 
entre  la  direction  trop  occidentale  du  Jari  et  la  direc- 
tion trop  orientale  de  TOyapok.  Cest  à  M.  Leprieur  que 
demeure  la  tâche  de  faire  à  ce  sujet  les  vérifications 
convenables,  en  poursuivant  une  exploration  qu'il  n'a 
laissée  imparfaite  que  faute  de  directions  assez  précises 
pour  tirer  tout  le  parti  possible  du  zèle  remarquable  et 
de*  l'aptitude  que  nous  nous  plaisons  à  reconnaître 
en  lui. 

Les  conseils  dictés  par  l'expérience  de  M.  Corabœuf  le 
prémuniront   désormais    contre  les   difficultés   et    les 


(a34) 
écueiU  de  ses  travaux  de  reconnaîssa^ces,  en  lé  guidani 
sur  lusage  des  instruivens  les  nùfiW  approfirîé» i  de 
telles  opérations  et  à  un  tel  pays,  en  lui  sîgoalaot  la  na« 
ture  el  les  étémens  cop^ûtutifs  des  observations  les 
plus  sûres  ou  les  plus  convenables,  en  lui  traçant  une 
marche  invariable  pour  la  noitalion  de  tous  les  détsûls  à 
cof)3igner  dans  un  journal  de  route  régulier.  Notre 
collègue  prépare,  à  qe  sujet,  une  instruction  spéciale  eu 
rapport  avec  le  degré  d'habileté  du  voyageur,  à  qui  elle 
sera  remise  lors  de  son  dépvirt. 

Quant  au  choix  des  instromens  dont  il  importe  que 
M.  Leprieur.soit  pourvu  ^  nnus  regardons  comme  néces* 
saires  à  la  détermination  défi  .positions  géographiques 
qui  jalonneront  sa  route  ; 

i*"  Un  cercle  répétiteur  d'un  diamètre  de  17  cent. 
(10  pouces)  muni  de  tous  les  aeceâsoi^es  indispensables 
aux  observatious  astronomiques,  au  noilabre  desquels 
il  sera  convenable  de  comprendre  de«^  .oculaires  .de  re- 
change pour  la  lunette  supérieure,  dont  Tuo  auiu  son 
ouverture  fixée  pasallèlemeiit  à  Taxe  optique  de  la 
lunette  et  dans  une  direction  perpendiculaire  au  plan 
du  limbe,  pour  donner  la  &cilité  d'observ«$£  conumodé- 
nient  les  plus  grandes  élévations  des  astres  au-dessus  de 
rhoriïon; 

20  Un  cercle  de  réflexion,  avec  un  horiutfi  ariiQciel; 

3°  Deux  chronomètres  de  poche  ; 

4**  Une  lunette  astronomique  pour  les  observations 
des  éclipses  et  des  occultations  d'étoiles; 

5*"  Deux  baromètres  portatifs  à  la  Gay-Lussac^  montés 
selon  la  méthode  de  Bunten; 

6'^  Deux  thermomètres  libres; 

y**  Deux  boussoles  montées  sur  des  boîtes  de  métal. 

Tels  sont  les  instrumensà  employer  pour  détermi- 


(  a35  ) 

nor  les  latitudes  et  les  lougitudes^deftliâux^  leur hauieur 
au*dessus  du  niveau  cle  la  mtr^  donner  lès  .relèvemens 
et  le  tracé  ^ du  cours,  des  rivières,  les  directions  des 
chaînes  de  montagnesi  etc. ,  oonmie  aussi  à  £aife  eon- 
naitre  la  mesure  de  la  température  et  des  variattons  at-* 
mo&phéri(|aes. 

Les  différences  déjà  signalées  entre  le  relèvement 
d*es6ai  que  vou6  a  reons  le  voyageur  et  œux  «pi'aTait 
obtenus  Leblond,  rendent  évidente  rindispeosable  né- 
cessité qu*il  y  aura  pour  M^  Leprieur  à  recueillir,  aux 
points  notables  de  ses  routes,  les  élémens  astronomiques 
propres  à  fournir  des  déterminations  exactes  dans  les* 
quelles  viendront  s*eiicadrer  âes  relèvemens  de  détaif. 
La  commission  rend  justice  a  la  bonne  volonté  dont  il 
a  fait  preuve  à  cet  égard  dans  sa  première  exploration  ^ 
elle  espère  qu'au  moyen  des  instrumens  qu'elle  tiidufae 
et  de  l'instruction  spécialepréparéepar  M.  Gorabœuf,  il 
n'y  aura  plus  de  mécompte  à  redouter  dans  l'observa* 
tkm  et  la  notation  des  élémens  dont  il. s'agit. 

r  I 

Personne  ne  sait  mieux  que  M.  Leprieur  Iai^mâme 
quelles  parties  de  la  Guiane  restent  à  explorer;  la  Soiciéto 
de  géographie  a,  du  reste,  proposé  un  programme  qui 
signale  particulièrement  comme  importante  la  recon- 
naissance  des  sources  du  Maroni  et  des  reKefe  qui  dé- 
terminent, en  se  prolongeant  à  l'ouest,  la  ligne  du  par*- 
txvge  des  eaux  des  deux  bassins  opposés.  L'intérêt  na-^ 
tional  indique  en  même  temps  une  ligne  entre  le  haut 
Oyapok  et  l'Acaouary  ^  mais  il  semble  convenable  d'en 
faire  l'objet  d'une  seconde  tentative  qui  prendrait  son 
point  de  départ,  à  rétablissement  de  Mana,  afin  de  lier 
par  des  portages  successifs  le  cours  supérieur  de  cette 
rivière  a  celui  du  Sinamary,  puis  aux  sources  de  l'Oyac 


(  a36  ) 

et  à  celles  d'Approuague,  d'où  Ion  atteindrait  aisément 
rOjapok  par  Tlnipi  et  le  GamojM.  Nous  ne  nous  occu- 
perons ici  que  de  la  première  route. 

Le  succès  de  rexpédition  dépend  moins  des  efforts 
nécessaires  pour  vaincre  les  obstacles  physiques  inhé- 
rens  à  la  nature  du  pays ,  que  des  mesures  efficaces  à* 
prendre  pour  se  garantir  des  hostilités  des  indigènes  et 
surtout  des  nègres  marrons  de  la  Guiane  Hollandaise, 
qui  occupent  les  bords  du  Maroni  au-dessus  des  sauts 
Itoupoucou  et  s'avancent  jusque  assez  avant  sur  l'A- 
raoua  ;  il  est  essentiel  que  le  voyageur  évite  soigneuse- 
ment d'approcher  de  leurs  établissemens,  en  se  portant 
immédiatement  sur  les  plus  hauts  affluens  du  Maroni 
par  une  route  analogue  à  celle  qu'il  a  tentée  au  nord- 
ouest  de  l'établissement  de  Couvé  et  Rouapîra,  et  qui  le 
conduira  probablement  chez  les  Roucouyennes  du 
Ouahoni,  d'où  il  pourra  descendre,  à  travers  les  Arami- 
chauX)  jusqu'au  Maroni,  après  s'être  assuré  que  les 
nègres  marrons  n'ont  point  encore  poussé  jusque-là 
des  détachemens.  Pour  revenir  au  même  point,  en  re- 
montant le  Maroni  depuis  son  embouchure ,  il  faudrait 
lutter  à  diverses  reprises  contre  les  nègres  marrons,  et 
une  escorte  militaire  serait  indispensable  ;  on  aurait,  il 
est  vrai ,  par  cette  route ,  l'avantage  de  pouvoir  assurer 
par  des  déterminations  de  latitude  et  surtout  de  longi- 
tude, le  cours  encore  fort  peu  certain  de  ce  fleuve,  et 
d'en  reconnaître  les  portions  comprises  «entre  l'embou- 
chure de  l'Araoua  et  celle  du  Ouahoni.  Mais  la  sécurité 
de  l'expédition,  aussi  bien  que  l'économie ,  semblent 
conseiller  l'autre  voie^  déjà  familière,  en  majeure  partie^ 
à  M.  Leprieur,  et  qui  lui  permettra  d'atteindre  beaucoup 
plus  tôt  le  but  principal,  les  sources  du  Maroni  et  de  ses 
affluens  supérieure.  Après  la  reconnaissance  de  cette  ré- 


(  a37  ) 

gion^  il  devra  faire  parvenir  à  Gàïenne,  par  rOjrapok, 
un  double  de  son  journal,  ou  du  moins  un  extrait  ^n- 
tenant  tous  les  ëlémens  géographiques  jusqu'alors  re-* 
cueillis;  Il  pourra  ensuite  cheminera  Touest  et  effectuer 
son  retour  par  rEssequel^o,  dont  il  ne  tardera  pas  à  ren- 
contrer les  bras  orientaux:;  il  aura  ainsi  l'avantage  de 
lier  ses  opérations  à  celles  des  explorateurs  anglais  qui 
selon  toute  probabilité  seront  envoyés  à  la  reconnais- 
sance des  hautes  régions  de  la  Guiane britannique;  il  ar** 
rivera  d'ailleurs  ainsi  chez  une  nation  amie,  où  les  re- 
commandations efficaces  d'une  Société  avec  laquelle 
nous  entretenons  des  relations  de  la  plus  courtoise 
confraternité,  pourront  le  devancer  et  lui  préparer  un 
&vorable  accueil.  Un  retour  par  l'Amazone  serait  au 
contraire  hérissé  de  chances  défavorables,  tant  pour  la 
santé  des  voyageurs  que  pour  la  sûreté  de  leurs  per- 
sonnes et  de  leurs  papiers. 

M.  Leprieùr  a  déjà  voyagé  dans  Tintérieur  de  la 
Guiane;  nul  ne  peut  juger  mieux  que  lui  du  nombre  de 
personnes  qu'il  conviendrait  de  lui  adjoindre  pour  com- 
poser une  expédition  de  reconnaissance;  ce  nombre 
doit  être  calculé  de  manière  à  lui  offrir  assez  de  res- 
sources pour  la  manœuvre  des  canots ,  les  transports 
pendant  les  marches,  les  corvées  de  chasses,  pê- 
che, etc.,  sans  exiger  des  approvisionnemens  trop  con- 
sidérables. Dans  tous  les  cas>  il  paraît  indispensable  qu'il 
y  ait  au  moins  un  autre  Européen  avec  lui ,  et  que  ce 
compagnon  soit  autant  que  possible  en  état  de  Taider 
dans  ses  observations,  de  le  suppléer  même,  en  cas  de 
maladie,  d'accident,  de  séparation  momentanée;  dans 
tous  les  cas,  celui-ci  devrait  tenir  un  journal  de  route 
séparé  ,  et  faire  aussi  des  observations  distinctes  autant 
qu*il  le  pourrait. 


(  aas  )  . 

M.'Leprieur  est  habile  naturaliste;  toute  recomman- 
dation  serait  donc  superflue  à  son  égard  sur  les  objets 
dignes  de  fixer  son  attention;  cependant  on  peut  lui  si- 
gnaler comme  plus  particulièrement  utiles  les  observa- 
tions de  toute  nature  auxquelles  peuvent  donner  lieu 
les  diverses  peuplades  indigènes  qu'il  rencontrera;  outre 
les  vocabulaires  qu'il  aura  soin  de  recueillir,  il  s'appli- 
quera à  dessiner,  dans  chaque  tribu, quelques  profils,  en 
choisissant  pour  modèles  les  hommes  qui  offriront  le 
mieux  les  traits  caractéristiques  de  leur  peuplade. 

Nous  bornons  là,  messieurs,  le  compte  que  vous 
nous  avez  demandé  des  travaux  faits  par  M.  Leprieur  et 
des  voies  à  suivre  pour  mettre  à  profit,  dans  une  nou- 
velle exploration,  le  zèle  et  l'aptitude  de  ce  vojageur. 

La  commission  pense  qu'il  est  très  propre  k  remplir 
la  mission  d  exploration  qui  parait  lui  être  destinée ,  et 
elle  fait  des  vœux  pour  qu'il  accomplisse  heureusement 
une  tentative  dont  la  science  et  le  pays  lui  sauront  gré. 

D.-B.  Warben. 

CoRABOEtTF.  n'ÂVEZAC,  rapporteiiT.    ^ 


(»39) 


NOTICES 

Sur  r ancienne  géographie  historique  des  pays  voisins  de 

la  Méditerranée  y 

Lue«  à  la  Société' d«Oéogr|iphie ,  dà>ks  ses  séances  dn  5  septembre 

et  du  3  octobre  i83/|, 

Par  M.  Roux  DS.tiooBBX.£B. 


Avant  de  pa$aer  aux  expéditions  des  Romanis  en 
Grèce  et  en  Orient,  il  est  utile  de  se  rendre  compte  de 
la  situation  où  se  trouvaient  alors  ces  contrées,  et  des 

» 

principales  révolutions  quelles  avaient  éprouvées  de- 
puis là  mort  d* Alexandre. 

Ce  conquérant  avait  soumis  la  Grèce,  T Asie-Mineure, 
la  Syrie,  la  Perse,  l'Egypte.  Après  sa  niort,  ses  vastes 
conquêtes  se  démembrèrent  pour  former  encore  de 
puis«ans  états  :  la  Macédoine  échut  à  Philippe-Aridéc  ; 
et  Cassandre ,  qui  le  fit  périr  avec  sa  famille  ,  usurpa 
ensuite  la  couronne  :  Ptolémée-Lagus  fonda  en  Egypte 
une  nouvelle  dynastie  ;  toute  VAsie-Mineure  appartint  à 
Antigone  ;  et  la  Syrie ,  d'abord  partagée  entre  ces  deux 
derniers  tois ,  leur  fut  -bientôt  enlevée  par  Séleucus*- 
Nicator. 

La  possession  de  la  Macédoine  tentait  spécialement 
lanibition  des  successeurs  d*Alexandre.  Ce  royaume  fut 
touT-à-tour  attaqué  et  soumis  par  Démétrius  Poliocerte, 
roi  de  TAsie-^Mineure  y  p^r  Lysimaque  qui  avait  fondé 
dans  la  Thrace  une  monarchie  nouvelle ,  et  par  Séléti'- 
cus-Nicator,  roi  de  Syrie*  La  Macédoine  reprit  ensuite 
s^fl  rois  :  file  fut  souvent  en  guerre  avec  les  états  du 


.(  a4o  ) 

midi  de  la  Grèce ,  et  '  profita  de  leurs  querelles  et  de 
leurs  divisions  pour  en  soumettre  une  partie. 

Deux  ligues,  celle  d*Étolie  et  celle  d'Acfaaïe,  commen- 
çaient à  se  former  :  la  plupart  des  états  de  la  Grèce  se  ' 
réunirent  à  Tune  ou  à  Tautre  pour  y  chercher  un  ap- 
pui j  et  la  rivalité  de  ces  deux  confédérations  contri- 
bua sans  doute  à  donner  plus  d*animosité  aux  dissen- 
sions intérieures  de  cette  contrée  ;  mais  les  secours  de 
la  ligue  achéenne,  particulièrement  formée  contre  les 
attaques  des  étrangers ,  protégèrent  long-temps  l'indé- 
pendance du  Péloponèse ,  et  lui  assurèrent  encore  un 
siècle  d'existence.  Cette  ligue  eut  ses  momens  d'illustra- 
tion,  sous  Aratus  et  sous  Philopœmen ,  qui  défendi- 
rent avec  gloire  leur  patrie  :  on  les  a  regardés  comme 
les  derniers  des  Grecs.  Après  eux,  les  mœurs  publiques 
avaient  changé  ;  la  ligue  achéenne  n'était  plus  dominée 
que  par  des  factieux;  et  la  Grèce,  sans  force  et  sans 
union  ,  devait  céder  à  l'ascendant  des  Romains. 

JHous  sommes  arrivés  à  une  époque  de  la  géographie 
et  de  l'histoire ,  où  chaque  guerre  agrandit  Rome ,  et 
où  les  conquêtes  de  ce  peuple  s'enchaînent  les  tines  aux 
autres.  La  seconde  guerre  punique  avait  conduit  en 
Espagne  les  armées  romaines  ;  elle  leur  ouvrit  aussi 
l'entrée  de  la  Macédoine  ;  et  les  premières  hostilités 
contre  Philippe,  quatrième  prince  de  ce  nom,  amenè- 
rent successivement  la  soumission  de  la  Grèce  entière. 

Pyrrhus,  roi  d'Epire,  avait  commis  ,  avant  Tépoque 
des  guerres  puniques,  de  premières  agressions  contre 
les  Romains;  mais  ceu:i^-ci  n'occupaient  alors  qu'une 
partie  de  l'Italie  ;  et ,  après  avoir  repoussé  llnvasion  de 
Pyrrhus ,  ils  n'avaient  ni  le  pouvoir  ni  l'intention  de 
porter  leurs  armes  en  Grèce.  Ils  n'y  parurent  long  temps 
après  que  comme  alliéis  des  Étoliens  contre  le  roi  d'il- 


(  a4i  ) 

lyrie;  d  alliés  ils  devinrent  conquérahs;  ils  soumirent 
d'abord  une  partie  de  llllyrie ,  et  en  réduisirent  la  moi- 
tié, en  pi'oviooe  romaine.  . 

Après  la  bataille  de  Cannes  ,  Philippe ,  roi  de  Macé- 
doine ^  se  déclare  allié  d'Ânnibal;  mais  Yéqmpement 
d'une  flotte  romaine  l'intimide,  lui  fait  lever  le  siège 
d'Apotlonie^  et  le  détermine  à  regagner  ses  états.  Phi* 
lippe,  ayant  ensuite  attaqué  une  partie  des  républiques 
de  la  Grèce  ,  les  Athéniens  réclament  le  secours  de 
Rome. 

.  La  seconde  guerre  panique  venait  d  être  terminée,  et 
les  Romains,  accrus  en  gloire  et  en  puissance,  pouvaient 
appliquer  toutes  leurs  forces  à  d'autres  guerres  ;  celle 
qu'ils  déclarèrent  à  Philippe  fut  terminée,  quatre  ans 
après,  par  deux  victoires  de  Quintius-Flamininus,  Tune 
en  Epire ,  l'autre  à  Cynocéphale.  Les  Romains  procla* 
mètent  la  liberté  de  toutes  les  villes  de  la  Grèce  >  ou 
plutôt  ils  les  rendirent  toutes  indépendantes  et  faibles , 
pour  préparer  leur  asseï  vissement.  La  Grèce  était  alors 
énervée  par  ses  divisions  :  Nabis,  roi  de  Lacédémone, 
prétendait  à  Vassujétir;  mais  elle  avait  pour  défenseur 
Phtlopœmen ,  chef  de  la  ligue  achéenne.  Les  Romains 
intervinrent  dans  ces  démêlés,  tantôt  en  faveur  des 
Aefaéens ,  tantôt,  en  faveur  de  Sparte.  Ils  ne  se  mon- 
traient encore  qu/e  comme  protecteurs  dans  les  affaires 
des  républiques  "de  la  Grèce,  et  ce  fut  à  ce  titre  qu'ils  dé- 
clarèrent la  guerre  à  Antiochus ,  roi  de  Syrie,  qui  avait; 
attaqué  les  villes  grecques  de  l'Asie-Mineure. 

Philippe  de  Macédoine ,  ancien  ennemi  des  Rpmain^, 
étiait  devenu, momentanément  leui>  allié  contre  Aniio^' 
chus;  mais  il  vit  bientôt  avec  ombrage  leurs  succi^s  et 
leuragf  andisselneni;,  il  fit  en  secret  des  arinemens  contre 
eux;  et  ses  préparatifs,  que  la  mort  vint  interrompre, 

16 


(  M*) 

«fitrainèrent  laruinedePerséei  son  successeur,  malhea* 
reux  prince  qui  fut  vaincu  par  Paul  Emile  près  des 
murs  de  Pydnay  se  vit  réduit  à  fuir  sans  année  et  sans 
asile  9  et  se  remit  bientôt  entre  les  mains. du  vainqueur. 

Gentkis,  roi  dlUyrie,  avait  été  détrôné  en  mâme 
temps:  son  royaume  fut  partagé  en  trois  états,  et  la 
Macédoine  le  fut  en  quatre;  mais  le  but  de  ces  divisions 
de  territoire  n  était  que  d  afEaibtir  davantage  les  nations 
conquises.  De  nouveaux  troubles  dans  la  Macédoine,  où 
Andriscus  et  un  faux  Philippe  cherchaient  à  recueillir 
rhéritage  de  Persée  ,  y  rappelèrent  les  légions  commaa- 
déès  par  Metellus ,  et  cette  contrée  fut  réduite  en  pro- 
vince romaine. 

Le  même  sort  devait  être  conmiun  à  toute  la  Grèce. 
Rome  prend  soin  d  y  affeiblir  d'abord  la  ligue  acbéenne 
dont  elle  détache  plusieurs  villes;  elle  s'empare  ensuite 
deXorinthe,  où  presque  tous  les  monumens  sont  dé- 
truits par  un  incendie  ,  et  la  Grèce  entière  est  sous  le 

Alors  toutes  les  parties  de  TOrient,  qui  n'étaient  pas 
encore  soumises  aux  Romains,  obéissaient  déjà  à  leur 
influence.  L'Asie-Mineure  ne  pouvait  plus  leur  résister  ; 
elle  avait  été  démembrée  depuis  la  mort  de  Dëmétrius- 
Poliocerte,  et  il  s'y  était  formé  quatre  monarchies  indé- 
pendantes, celles  de  Pergame,deBithyni0,de  Pont  et  de 
Capadoce.  LaGalaiie,dontle  nom  était  dérivé  d*une  co- 
lonie militaire  de  Gaulois,  les  mêmes  qui  avaient  envahi 
sous  Brennus  la  Macédoine,  la  Grèce  et  la  Thraee , 
formait  un  gouvernement  séparé,  entre  les  deux  chaînes 
du  Taûrus;  et  l'on  voyait  à  l'occident  et  au  nûdi  de 
ces  montagnes,  l'Ionie,  la  Phrygie,  la  PaknphyMe  ,  la 
Citicte ,  souvent  exposées  à  l'ambition  des  conqiiéniii& 
et  à  des  ohangeniens  de  souverains» 


(  ?43  ) 

Sti  Q0Uâ  compai^qiKi  k'C^a  faibks  étaU  ^%  à  cq$  mpr- 
calletisi^n^  de  termoic^)  qui  fooilitèrem  Vinyasipn  ie& 
lioinaîg^ ,  le  va^te  einpij:^.  de  Sym,  tel  €pii\  exi^lait  $oUi$ 
1^  ràgne  çl'Atii»pchufik|  celte  gmnda  ropnarchi^  seml^l^ 
offrir  plu»  de  moyens  de  i^ftistance.  Elle,  coippcend 
danBi  ses.  linûtes^  orieiital^.  l*Ai:iV^JÛe^  1^  pay^  d^  Pa^-: 
tbes,  des  Pei'se^^.des  Mèdes  et  la Babylôoie ;  au  midi) 
elle  s  est  rendue  inaitre^^  de  la  Palestine  ;  à  Tpccid^nt , 
elle  s*est  emparée  d'une  partie  de  TÂsie  -  Mîa^are.; 
mai^  elle  a  bientôt  perdu  le  fciiit  de  ses  conqu^es, 
lorsqu'elle  est  entrée  ^n  giierre  contre  les  fipin^insi 
ef  ses  années  qui  avaient  vaincu  l'Orient  fl^chi§- 
^nt  spus  la  fprce  et  h  discipUp^.  des  légipns.  Liiçius 
Coruélim  Scipioa  ^tta(|ue  ^t  défait  Aniiochus. priés  d^ 
Ma^n^sie;  il  lui  dicte  la  pai^c  dan§  la  ville  de  Satdes^^ 
<^pitale  de  ses  état$;  et  ce  prince  esi;  forcé  d'abandon.- 
ner  les  rivage^  de  Tlonie  et  ses  provinces  de  TAfiie^Mi- 
neui^e.  GettjÇ  couquôte  d^s  Eomaips  est  suivie  d'autres 
démembrement:  TArménie  se  déclare  indépendanf;e9<et 
il  se  forme,  dans  la  grande  et  la  petite  Arménie,  deux 
nu)i|archies  séparées.  L  etiendue  de  Fempire  de  Syrie  va 
toujours  en  décroissant  ;  le  royaun^  des  Parthes  s  e« 
^st  séparé;  et  les  vains  efforts  qu«  fait  Ahtiochus  fipir 
pbane  pour  recouvrer  cette  conquête  lai^iblissent  en- 
core; ce  prince  perd  successivement  la  Palestine,  la 
lyM^potamie,  la  Syrie;  et  d'un  empûe  si  puissant  et  si 
y^ste  il  ne  reste,  bientôt. à  ses  descendans  que  le  faible 
royaume  de  Comagéne.  . 

Les  Romains,  avant  d acquérir  une  partie  de  ces 
ri,cHes  dépouilles  de  la  Syrie,  s  étaient  avaujCés  de 
prpchç  en  prqçhe  à,  trsiyers.  T Asie-Mineure;  ils'a.vaieii|: 
protégé  contre  Antiochus  le  royaume  de  Pergame,  «tils 
avaient  i^nsuite  pro&té  duA  testament  vrai. ou  apposé 

i6. 


(  ^44  ) 

d*Attale  pour  lui  sucoéder  dans  ses  états.  La  Bithyme, 
célèbre  par  Vexil  et  la  mort  d*Anmibal  y  avait  subi  le 
fnéme  sort  que  Pergame;  elle  avait  été  léguée  aux  Ro- 
mains par  Nicomède;  les  vainqueurs  avaient  enlevé  à 
Antiochus  les  provinces  méridionales  de  l' Asie-Mineure; 
et  toutes  leurs  acquisitions  dans  ces  contrées  leur  don- 
naient des  facilités  nouvelles  pour  attaquer  la  Pà- 
phiagonie  et  le  royaume  de  Pont,  alors  possédés  par 
Mithridate. 

Cependant  les  Romains,  avant  de  prolonger  leurs 
conquêtes  en  Orient,  voulaient  consolider  leur  domina- 
tion dans  les  contrées  déjà  soumises;  et  leur  prudente 
politique  évitait  de  s*attirer  plusieurs  pnissans  ennemis 
à-la-fois»  Ils  s'attachèrent  à  soumettre  les  Dalmates  et 
les  Thraces ,  à  terminer  en  Afrique  la  guerre  contre 
Jugurtha,  à  délivrer  leur  pays  de  l'invasion  des  Cimbres, 
à  soutenir  la  guerre  sociale  qui  avait  soulevé  contre  la 
république  presque  tous  les  peuples  d'Italie;  ce  ne  fut 
qu'après  la  pacification  de  cette  péninsule  que  la  guerre 
éclata  contre  Mithridate.  Sylia  prit  Athènes  qui  s'était 
déclarée  pour  ce  prince  ;  il  battit  ses  généraux  à  Ché* 
ronée,  à  Orchomène;  l'attaqua  lui-même  en  Asie,  et  le 
força,  en  lui  accordant  la  paix,  à  se  renfermer  dans  le 
royaume  de  Pont ,  et  à  rendre  à  leurs  anciens  rois  la 
Bithynie  et  la  Cappadoce. 

Mithridate  ayant  recommandé  la  guerre  dix  ans  après, 
fut  battu  plusieurs  fois  par  liucullus,  et  perdit,  près  de 
Cabires,  la  plus  grande  partie  de  son  armée.  Ses  défaites, 
et  celles  du  roi  d'Arménie ,  son  gendre ,  l'avaient  pres^ 
que  épuisé,  quand  Pompée-  vint  enlever  à  Lucullus 
Thonneur  de  terminer  cette  guerre,  par  une  dernière 
et  facile  victoire. 

Pompée  fixa  le  sort  de  l'Asie;  il  laissa  à  ligrane  l'Ar- 


(  a45  ) 

uienie ,  et  à  Pharpaoe,  fils  d^  .Muhvidate ,  les  états  d^ 
son  père;  il  détrôna  ÂntioGhus,  et  réduisit  la  Syrie. en 
province  romaine» 

Pour  ne  pas  interrompre  la  série  des  évènemens^çt 
pour  les  lier  entre  eux  par  des  rapports  plus  naturek , 
nous  avons  suivi  de  proche  en  proche  les  conquêtes 
des  Ronnains  sur  difféçens.  rivages,  de  la  Médilenanée 
et  dans  plusieurs  parties  de  l'Orient.  Il  nous  reste  à 
parcourir  d'autres  régions  où  l'empire  romain,  qui  s'é-f 
tait  agrandi  de  toutes  parts ,  trouva  pendant  plusieurs 
siècles  les  principaux  appuis  de  sa  force  et  de  sa  durées 

Notice  sur  la  Gaule. 

La  Gaule,  dont  les  Romains  firent  la  conquête  peu 
de  temps  après  la  mort  de  Mithridate ,  s'étendait  entre 
rOcéan!,  les  Pyrénées^  la  Méditerranée,  les  Alpes  et  le 
Rhin.  Les  '  principaux  fleuves  qui  traversent  ce  vaste 
territoire  sont  la  Seine,  la  Loire,  le  Rhône  et  la  Ga* 
ronne.  iDe  hautes-  montagnes  séparent  les  bassins  .de  ces 
trois  derniers  fleuves,  et  forment  une  chaîne  in  termes 
didire  entre  les  Pyrénées  et  les  Vosges. 

On  partageait  la  Gaule  en  trois  grandes  régions  y  la 
Bel^l^ue  au  nord  de  la  Seine^  la  Celtique  entre  la  Seine 
et  la  Garonne,  l'Aquitaine  entre  la  GçiTonne  et  les  Pyré- 
nées:  Rome  était  déjà  maîtresse  des  provinces  que  baigne 
la  Méditerranée,  depuis  les  rivages  de  la  mer  jusqu'aux 
Cévennes  et  au  pays  des  AUobvoges.  Chacune  çle  ces 
trois  divisions  comprenait  un  grand  nombre  de  peuples^ 
unis  par  la  communauté  de  langue  et  d'origine,  et  for- 
mant entre  eux  des  confédérations  militaires  .lorsqu'il 
fallait  entreprendre  au  loin  de  périlleuses  .expéditions  ^ 


(  f^46) 

mais  «'accordant  moins  efisemble  pour  là  défense  com- 
mune |  etsouyent  déchirées  par  des  dissensions. 

La  plupart  des  noms  de  ces  difFérens  peuple^  se  sont 
conservés  dans  ceux  des  provinces  ou  des  plus  an- 
ciennes villes  :  uti  tableau  particulier  en  comprendra 
rénnmération ,  et  nous  tiùui  bornons  à  rappeler  ici 
quelques-uns  de  ceux  qui  occupent  un  rang  phis  élevé 
dans  Thistoire.  A  lorient  de  la  Gaule  Celtique  étaient 
les  Séquanais  et  les  Helvétiens,  séparés  les  uns  des  autres 
par  la  chaîne  du  mont  Jura  :  les  Helvétiens  occupaient 
les  Alpes;  les  Séquanais  s*étendaient  jusqu'aux  rives  de 
la  SaÀne  :  Vesuntio  était  leur  capitale. 

Les  Éduens,  placés  entre  la  Saône  et  la  Loire,  furent 
les  premiers  alliés  des  Romains  :  c'était  la  nation  gau- 
loise la  plus  avancée  vers  la  civilisation.  Bibracte^  leur 
capitale ,  était  remarquable  par  les  encouragemens  qu^on 
y  donnait  à  la  culture  des  lettres. 
**  Les  colonies  de  Lingones,  de  Senones,  deBoîens, 
que  nous  avons  déjà  remarquées  en  Italie,  attestent  le 
génie  militaire  de  ces  nations.  Le  même  caractère  dis- 
tinguai^  les  Arverni,  montagnards  endurcis  aux  fatigues, 
et  que  Ion  vît  souvent  à  la  tête  des  confédérations 
gauloises. 

On  venait ,  tous  les  ans ,  célébrer  dans  les  forêts  des 
Garnutes  les  grandes  cérémonies  religieuses  des  druides, 
et  Ton  y  remarquait  les  nionuméns  celtiques  où  s  accom- 
plissaient leurs  rites  et  leurs  sacrifices. 

La  confédération  Armorique  comprenait,  entre  les 
embouchures  de  la  Loire  et  de  la  Seine,  lëâ  provinces 
Occidentales,  les  plus  avancées  vers  TOcéan. 

César,  dont  la  plus  glorieuse  expédition  imlitaire  fut 
la  conquête  de  la  Gaulé,  avait  d'abord  obtenu  le  gou- 
vernement de  la  Cisalpine  et  de  l'illyrie  :  dii  y  joignit, 


(  247  ) 
dans  la  même  aaiwe ,  eelui  de  la  Gaule  Transalpine.  11 
sortait  du  Qoitêulat  :  son  triumvirat  avec  Ponipée  et 
Grasaus  était  formé  :  la  guerre  mit  bientôt  dans  ses  mains 
les  principales  forces  de  Rome,  et  César  devint  tout 
puissant* 

Sa  première  opé)ration  fut  de  rej  ler  dans  leurs  mon: 
tAgnîes  les  HelvétifeoB^  qui  les  avaient  quittées  pour  allçr 
chercher  des  étahli^setuens  sous  un  ciel  plus  dou^L  et 
¥crs  tes  frontières  de  la  Gaule  Narbonn^se  :  il  les  har- 
cela dan^  leur  marche,  les  vainquit  plusieurs  fois^  et  les 
força  de  regagner  les  Alpes,  après  avoir  réduit  à  cent 
dix  mille  hommes  la  population  qui  cherchait  à  s  expa- 
trier. Arioviste,  roi  des  Germains,  fut  ensuite  vaincu. 
près  du  Rhin,  et  fut  contraint  à  repasser  le  fleuve- 
Toutes  les  notions  de  la  Belgique  ^  depuis  la  Seine 
jusqu'au  Rhin ,  se  liguèrent  alors  pour  attaquer  un  en- 
nea  qui,  en  s'établissant  dans  la  Gaule  Celtique,  me- 
naçait leur  indépendance  :  elles  avaient  plus  de  deux 
(3ent  maille  hommes  sous  les  armes  ;  mais  César  prévint 
leur  réunion ,  et  les  attaqua  isolément  :  il  vainquit  tour 
à-tour  les  Suessones,  les  Bellovaciens,  les  Ambianiens, 
les  Nerviens,  envoya  une  légion  dans  la  partie  occident 
taie  de  la  Gaule  qu'habitaient  les  Armoriques,  et  vint 
achever  lui-flleme  la  difficile  conquête  de  ce  pays. 

Le  vainqueur  se  porta  ensuite  sur  les  bords  du  Rhin, 
tandis^  que  ses  lieutenans  poursuivaient  leurs  expédi- 
tions dans  l'Aquitaine.  Il  attaqua,  entre  la  Meuse  et  le 
RhiQ,  les  Usipète^  et  les  Tenchtères,  nations  Germa- 
niqUjes  que  les  Suèves  avaient  chassées  de  leur  pays ,  i( 
passa  eliÂuite  le  Rhin  sur  un  pont  de  bateaux  qu'il  avait 
fait  caDSti*uire,  défit  les  Sicambres,  protégea  les  Ubiens 
contre  les  Suèves,  et  força  cette  nation  conquérante  à 
se  rejeter  dans  ses  forêts.  César  ne  voulait  que  faire  res- 


(  a48  ) 

pecter  en  Gennanie  les  aimes  des  BmwÛBS^  il  n'easaija 
d  j  former  aucon  ëtaUissenient,  rentra  dans  les  Ganles, 
et  fit  bientôt  une  descente  sor  les  cotes  de  la  Grande- 
Bretagne  ,  on  il  obtint  de  premiers  avantages. 

Celte  attaque  était  le  préInde  d'une  expédition  plus 
considérable.  César  fit  rassembler  dans  le  port  d'Itius 
pins  de  six  cents  galères  où  il  embarqua  cinq  légicms, 
deux  mille  bommes  <le  cavalerie  romaine  et  beaucoup 
plus  de  cavalerie  gauloise.  Les  Bretons  se  repfièrcnt 
dans  leurs  forêts  :  leurs  cbefi  se  désunirent,  et  ils  adie- 
tèrent  la  paix  par  un  tribut;  mais  César  ne  forma  en 
Bretagne  aucun  établissement. 

Si  nous  portons  nos  regards  sur  la  situation  de  cette 
dernière  contrée  lorsqu'elle  fut  attaquée  par  les  Romains, 
nous  voyons  des  peuples  séparés  de  la  cîviUsation  par  la 
mer  et  les  tempêtes ,  partagés  en  un  grand  nombre  de 
tribus  qui  se  font  la  guerre  entre  elles  ,  pour  s'enlever 
des  forêts  ou  des  pâturages.  Ces  nations  n'ont  de  ca- 
ractère commun  que  la  barbarie  :  la  diverâté  de  leurs 
langues  atteste  celle  de  leur  origine  ;  on  y  v<nt  des  colo- 
nies Celtes  ou  Gauloises;  les  Phéniciens  et  les  Cartha- 
ginois qui  étaient  en  Espagne  sont  venus  s'établir  an 
midi  de  cette  île  :  les  Scythes,  les  Bretons,  les  Scandi- 
naves ,  y  sont  arrivés  du  centre  et  du  nord  de  l'Eun^. 
L'Hybemie  s'est  peuplée  de  la  même  manière,  et  ces 
deux  iles  ont  été  la  proie  des  nations  aventurières  qui 
ravageaient  l'Occident. 

Les  peuples  du  nord  de  la  Grande-Bretagne  étaient 
dans  l'usage  de  se  peindre  :  ils  recurent  le  nom  de 
Pietés,  et  l'on  donnait  celui  d'Albion  aux  contrées  pins 
méridionales.  Ce  pays  était  alors  le  plus  sauvage  de 
l'Europe;  mais  une  fois  aperçu  par  les  Romains,  il 


(  >49  ) 

était  réserve  à  leur  domination,  et  il  devâil  âatrer  un 
jour  dans  la  grande  &miile  des  nations  cÎTiliseest 

Les  années  qui  suivirent  Uinvasion  de  la  Gnmde- 
Bretagne  se  passèrent  en  expéditions  pour  réprinxer  sur 
diiférenfr  points  les  soulèvemens  des  nations  gauloises* 
Il  ÊiUut  combattre  les  Ilerviens ,  les  Tréviriens  :  César 
tenta  encore  une  excursion  au-delà  du  Rhin ,  et  il  j  for^ 
tifia  une  tête  de  pont,  pour  assurer  aux  Romains  ua 
facile  passage  dans  la  Germanie. 

Cependant  de. nouveaux  combats  allaient  se  livrer 
dans  la  Gaule.  Toutes  les  nations  de  cette  contrée  se  ré- 
voltèrent à-la-fois  :  elles  avaient  profité  de  réloignement 
de  César,  qui  était  alors  dans  la  Haute-Italie,  où  il  pas- 
sait  ordibairement  l'hiver;  et  leur  ligue,  -formée  par 
Yercingétorix ,  chef  des  Arverni^  prit  subitement  les 
armes.  Les  Eduens  même,  ces  anciens  alliés,  des  Ro- 
mains, se  joignirent  ensuite  à  la  coalition.  Jamais  César 
n'avait  eu  tant  d'ennemi&  à  combattre  :  il  fut  supérieur 
à  tous.  Sa  campagne  fut  mémorable ,  par  la  rapidité  de 
ses  levées,  de  ses  marches,  de  ses  succès,  par  les  sièges 
de  Genabum,  de  Noviodunum,  de  Gergovie,  d'Âlesia, 
et  par  les  dé&ites  de  Yercingétorix.  L'année  suivante 
vit  éclater  de  nouveaux  soulèvemens  qui  furent  égale- 
ment comprimés  :  le  siège  d'Uxellodunum  en  fut  l'opé- 
ration la  plus  remarquable.  César  put  alors  appliquer 
tous  ses  soins  à  l'administration  de  la  Gaule  :  il  en  con- 
solida la  conquête  par  sa  clémence ,  par  la  modération 
des  charges  publiques,  par  l'union,  l'ordre,  les  lois 
qu'il  fit  succéder  à  lanarcbie.  Depuis  neuf  ans  il  oom* 
mandait  dans  la  Gaule,  quand  la  guerre  s'eogageant 
entre  lui  et  le  parti  de  Pompée,  le  rappela  en  Italie  e( 
le  conduisit  successivement  à  Pbarsale,  en  Egypte,  dans 


(  a5o  ) 

leâ  plaines  d*Utique,  à  Manda  ^  au  Capitole,  où  il  devait 
périr  aux  pieds  de  la  statue  de  Pompée. 

La  Gaulé  avait  eu  des  mœurs  barbares  ^  une  langue 
informe,  une  religion  cruelle,  des  lots  aveugles  et  sou- 
vent impuissantes  :  elle  dut  à  son  administration  nou- 
velle une  longue  suite  dainéliorabons.  Des  camps  ro- 
mains se  cfaangèi^nt  en  villes  ;  d^utres  cités  s'élevènsnt 
sur  la  rive  des  fleuves  ou  dans  les  lieux  les  pitis  favo- 
rables au  commerce  :  on  fonda  des  colonies  ;  les  routes, 
les  canaux  s'ouvrirent  ;  les  fleuves  devinrent  pkis  nâti- 
gables  :  des  monumens  de  ta  puissance  romaine  furent 
érigés  dans  les  villes,  dans  lescampagnes,  et  consacrè- 
rent partout  la  domination  du  grand  pîeuple  destiné  à 
changer  le  sort  du  monde.  * 

D  autres  temps  de  barbarie  pourront  succéder  à  cette 
mémorable  époque,  mais  quels  quen  puissent  être  les 
désastres  et  les  bouleversemens ,  ils  n  anéantiront  pas 
tous  les  fruits  de  la  conquête. . 


notice: 

sua  LB  VaiTAGB  EN  BOUKHÀ^iS  DB  M.  AJLBX.  AURNSs(l], 

Par  M.  Etriés. 


M.  Alexandre  Burnes  a  puUié  la  velaiion  de  soa 
Tfoyage  en  Botêkharie ,  et  s'est  empressé  d  en  envoyer  uo 
exemplaire  à  la  Société  de  Gréographie^  Nous  o*avoDS 
pu  qu  êkre  extréroemeilt  flattés  de  recevoir  4^te  marque 

(i)  Une  U'àduction  française  de  ce  voyage  est  soùs  presse,  et  pa- 
raîtra prochainement  chez  le  libraire  de  la  Société. 


(  aSi  ) 

d  attention  de  la  part  d*an  faomhie  t^ii^ieTit  de  rendi'e 
un  service  ëmiioent  à  la  science  ddfit  nous  nous  oc- 
cupons. ' 

Là  ligne  que  M,  Bin*nes  a  suivie  e^t  très  retnarqnable 
{mr  son  importance  y  cdr  il  a  voyagé  dans  des  pays  qui 
ne  sont  pas  connus ,  ou  du  moins  ne  le  sont  que  tt^s 
imparfaitement;  il  suiffira  de  tracer  brièvement  son  iti- 
néraire pour  faine  apprécier  Tintérêt  extrême  de  sa 
longue  pérégHnation  dans  uiïe  partie  de  l*Asie  centrale. 

Lé  2  janvier  i832,  M.  Bûmes ,  accompagné  de  M.  le 
docteur  Gérard,  d'un  ingénieur  hindou ,  d'un  jeune  Ca- 
chemirien  et  d'un  domestique  hindou,  partit  dtsLodiana, 
ville  de  l'Hindoustan  britaimique ,  située  sur  Un  petit 
bras  du  Setlédje ,  près  de  la  frontière  du  territoire  de 
Rendjit  Sing ,  maharadjah  des  Seiké. 

Après  un  séjour  d'un  mois  à  Lahor,  capitale  des  états 
de  ce  prince ,  M»  Burnes  se  dirigea  vers  les  riVes  de  l'In- 
dus,  et  passa  ce  fleuve  célèbre  à  gûé,  un  peu  au-dessus 
d'Attok.  C'est  là  que  les  conquératis  de  l'Inde ,  depuis 
Alexandre-leGrand  jusqu'à  Nadir*Châh ,  ont  franchi  ta 
barrière  naturelle  que  la  nature  a  placée  entre  cette 
contrée  et  celles  ijui  sont  plus  à  l'ouest. 

Peichawer ,  que  les  voyageurs  virent  ensuite ,  est  bftti 
sur  un  rameau  de  l'Hindou  Kousch ,  le  Paropamisus  des 
anciens.  M.  Burnes  a  traversé  entièrement  cette  fameux 
chaîne  de  montagnes  :  il  a  d'abord  suivi  les  vallées  où 
coulent  le  Hesareh  ou  la  rivière  de  Caboul  et  ses  af- 
fleos  ;  au-delà  dé  Caboul ,  il  a  continua  pendant  quelque 
temps  à  marcher  à  l'ouest;  ensuite,  tournant  au  nord , 
il  s'est  engBLgé  dans  le  défilé  de  Kalou ,  dont  le  col  est  à 
1 3,000  pieds  anglais  au-dessus  du  niveau  de  k  mer,  et 
qui  f^me  le  pdint  de  partage  des  edux  entre  l'iYrdus  tet 
rOiLUS.  Dans  ttne  haute  vïiiiéé  où  cotile  fe  Serkah ,  il  fit 


halte  à  Bamian,  ville  fort. singulière,  car  une  partie  des 
habitations  consiste  en  cavernes  creusées  dans  le  roc  a 
toutes  les  hauteurs.  Il  y  contempla  ces  idoles  gigan- 
tesques dont  les  livres  orientaux  font  mention,  et  aux 
quelles  ils  attribuent  une  antiquité  fabuleuse ,  mais  qui 
sont  certainen^ent  postérieijires  au  siècle  de  Mahomet. 
.  Au  village  de  Heibçk,  situé  sur  le  Khouloum, 
M.  Burnes  quitta  entièrement  les  montagnes ,  et  entra 
dans  ces  plaines  immenses,  généralement  sablonneuses 
et  entrecoupées  de  quelques  oasis,  qui  se  prolongent  au 
nord  jusqu  au  dos  du  pays  peu  élevé  du  step  des  Kirgbiz. 
Obligé'de  s'écarter  de  sa  route  pour  obéir  à  une  som- 
mation du  chef  de.  Khoundouz,  M.  Burnes  rejoignit 
bientôt  ses  compagnons  restés  à  Khouloum  ^  et  ne  tarda 
pas  à  arriver  à  Balkh,  ville  qui  jadis  mérita  le  titre  pom- 
peux de  Mère  des  cités ^  et  qui,  de  même  que  tant  d'autres 
métropoles  anciennes  de  l'Orient,  n'est  plus  que  l'ombre 
de  ce  qu'elle  fut  aux  jours  de  sa  splendeur. 

On  traversa  le  désert  des  Turkomans ,  on  passa  l'Oxus, 
et  bientôt  on  se  trouva  [dans  les  murs  de  fiokhara,  la 
Bactra  des  historiens  d'Alexandre,  et  encore  aujourd'hui 
capitale  d'un  royaume  puissant.  Le  a  juiillet,JM[.  Burnes 
en  partit,  et  cessant  de  voyager  dans  la  direction  du 
nord,  il  prit  [celle  du  sud.  La  caravane  avec  laquelle  il 
marchait  fut  obligée  de  s'arrêter  pendant  plus  d'un  mois 
près  de  Karakoul ,  ville  du  Turkestan  ;  quand  elle  se  fut 
remise  en  route,  elle  traversa  de  nouveau  l'Oxos  et 
s^'ourna  quatre  jours  à  Tchaourdji,  ville  qui  est  au  sud 
du  fleuve,  et  que  nos  cartes  placent  sur  sa  rivç  septen* 
trionale.  C'est  le  dernier  lieu  habité  par  des  hommes  ci- 
vili$és*entre  laBoukharie  ella  Perse.  Au-delà,  on  voyagea 
une  seconde  fois  dans  le  grand  désert  qui  est  le  théâtre 
de^  esciirsionjs  des  Turkomans  nomades.  Le  x<^  sep- 


(  »53  ) 

tembre,  on  aperçut  les  montagnes  duKborasan,  qui 
sont  le  prolongement  occidental  de  riIindou-Kousch; 
onze  jours  après ,  on  entra  dans  les  défilés  qui  les  tra* 
versent ,  et  on  toucl^  le  territoire  persan ,  après  avoir 
couru  plus  d'un  danger  de  la  part  des  farouches  habi- 
tans  du  désert. 

A  Meched ,  M.  Gérard  se  sépara  de  M.  Burnes  ;  il 
voulait  retourner  vers  Caboul  et  THindus  en  passant  par 
Hérat  et  CSandahar.  M.  Burnes  gagna,  en  se  dirigeant  à 
Touest ,  les  rivages  de  la  mer  Caspienne ,  en  longeant  la 
partie  du  Khorasan  où  sont  établis  des  Turkomans  et 
des  Curdes  soumis  à  la  domination  de  la  Perse.  Il  vit 
successivement  y  dans  les  plaines  basses  et  humides  du 
Mazanderan,  Astrabad  et  Aschraf;  ensuite  il  voyagea 
vers  le  «ud,  dans  la  belle  vallée  où  coule  leTilar,et  dont 
la  longueur  est  de  60  milles.  Avant  de  quitter  le  pays 
inférieur ,  M.  Burnes  avait  aperçu  la  haute  chaîne  du 
Demavend, couverte  de  neiges  perpétuelles.  Après  avoir 
parcouru  la  moitié  de  la  vallée,  on  n*aperçoit  plus  la 
riche  verdure  du  Mazanderan,  et,  à  son 'extrémité  su- 
périeure ,  on  a  monté  graduellement  jusqu'à  une  hau- 
teur absolue  de  6,000  pieds  :  on  est  sur  le^plateau  de 
la  Perse,  où  Ton  parvient  par  le  col  de  Gadouk;il  cor- 
respond aux  Portes  caspiermesy  par  lesquelles  Alexandre 
passa  quand  il  poursuivit  Darius  vaincu.  Firouzkoh, 
village  à  peu  de  distance,  a  des  maisons  qui  rappellent 
les  hahit^itions  souterraines  de  Bamian. 

Le  ai  octobre,  M.  Burnes  eut  la  satisfaction'M'étfè 
accueilli  à  Tdieran  par  Tenvoyé  de  la  Grande-Bretagne. 
Il  fut  ensuite  présenté  au  souverain  de  la  Perse.  Dejàil 
avait  vu,  près  de  Meched,  Abbas  Mirza  ,  que  ce  mo- 
narque reconnaissait  depuis  long-temps  pour  son  héri- 
tier présomptif,  et  que  depuis  un  an  la  raotx  a  enlevé. 


(  »5-4  ) 

L'objet  du  long  voyage  de  M»  Burues  était  accompli; 
il  partit  de  Téhéran  le  ler  novembre,  et  passant  par 
Isfahan  et  Chiraz,  il  alla  s'embarquer  à  Abouchir,  d'où 
il  partit  le  i8  décembre.  Le  vaiaseau  de  guerre  de  la 
compagnie  des  Indes,  qui  le  portait ,  mouilla  le  i8  jan- 
vier i833  dans  le  port  de  Bombay,  et  M.  Burnes  se  hâta 
d'aller  présenter  le  résultat  de  ses  voyages  au  lord  W 
Bentinck,  gouverneur  général  de  l'Inde. 

Nous  pensons  qu'il  n'est  pas  hors  de  propos  d'offrir 
iot  les  réflexions  par  lesquelles  M.  Bûmes  termine  son 
importante  relation  :  «  En  partant ,  dit-il,  j'avais  en  per- 
spective  tout  ce  qui  dans  les  temps  anciens  et  modernes 
peut  exciter  l'intérêt  et  enflammer  l'imaginaiion  :  la  Bac- 
triane,  la  Transoxane,  la  Scythie  et  la  Parthie  ;  le  Kha- 
rism,  le  Khorasan  et  Tlran.  Maintenant  nous  avions 
visité  toutes  ces  contrées,  nous  avions  suivi  la  plus 
grande  partie  de  la  route  des  Macédoniens,  voyagé  dans 
les  royaumes  de  Porus  et  de  Taxile,  vogué  sur  l'Hydas- 
pes,  traversé  le  Gauche  indien,  et  séjourné  dans  la  cé- 
lèbre cité  de  Balkb,  d*où  des  monarques  grecs,  très  loin 
des  académies  de  Gorintbe  et  d'Athènes,  avaient  jadis 
répandu  parmi  le  genre  humain  la  connaissance  des  arts 
et  des  sciences ,  de  leur  propre  histoire  et  de  celle  du 
monde.  Nous  avions  contemplé  le  thâ^tre  dea  gaaves 
d'Alexandre,  des  invasions  dévastatrices  et  barbares  de 
Pjinghis  et  de  Timou  r  des  campagnes  et  des  prouesses 
de  Baber,  telles  qu'il  les  a  racontées  dans  le  langage  ra- 
vit^^ant  et  brûlant  de  ses  mémoires.  Dans  notre  voyage 
aux  côtes  de  la  mer  Caspienne,  nous  avions  marché 
sur  la  même  route  par  laquelle  Alexandre  avait  pour- 
suivi Darius;  enfin,  en  retournant  dans  l'Inde,  je  Ion* 
geai  la  cote  du  Mekran  ^t  le  chemin  siûvi  par  Néarque, 
amii^  de  la  flotte  du  conquérant  mpcédonieD.  » 


(  255  ) 

Après  avoir  achevé  le  récit  de  son  voyage,  M.  Burnes 
le  fait  suivre  d'un  écrit  intitulé  :  Mémoire  général  etgéo- 
gràphiquemruns  pg,rtie  de  F  Asie  centrale.  Son  intention 
a  été  de  décrire,  dans  ce  mémoire,  les  choses  qui,  sous 
le  rapport  de  Thistoire  générale  et  de  la  géographie,  lui 
ont  paru  dignes  .de  fii;er  l'attention.  «On  verra,  dit-il, 
parla  ligne  de  ma  route, que  j*ai  traversé  une  partie  de 
ilnde,  du  royaume  de  Caboul,  de  la  Boukharie,  du 
Turiiestap  tSi  de  la  Perse  ;  et  j  aurais  pu  ,  dans  ma  des- 
cription ,  me  eoofbnner  avec  raison  à  cette  division  ^ 
mai»  je  n  ai  pas  le  dessein  de  récapituler  les  trayaux 
d'autrui,  ni  de  m  occuper  de  ce  que  le  monde  connaît 
déjà  :  je  me  suis  donc  borné  à  ce  qui  est  nouveau  et  iu- 
tévessant.  Ma  carte  rectifiera  beaucoup  de  positions  dans 
ces  contrées,  et  même  fera  changer  de  place  à  plusieurs 
chaînes  de  montagnes  considérables  \  mais  la  notice  gé- 
névale  de  chaque  province  du  royai^me  de  Caboul  a  été 
donnée  et  desaioée  par  M.  Elphinstone  dans  son  pré- 
eieuK  ouvrage  sur  ee  pays  :  mon  domaine  ç'étend  daus 
les  voies  non  encore  parcourues  au-delà  de  THindou 
Kousch,  au  milieu  des  Tartares  nomades  et  des  déserts 
animés  quelquefois  par  beaucoup  d'oasis  brillantes  et 
fertiles.  Si  mon  lecteur  place  devant  ses  yeux  la  carte  de 
mon  voyage ,  il  vea^ra  quiî  je  traite  seulement  des  pays 
que  j  ai  vus,  » 

M.  Buroea  ajoute  qu'il  ne  s  est  écarté  de  cette  règle 
que  pour  ce  qui  concerne  les  sources  de  Tlndus ,  et  Les 
communications  des  étrangers  avec  la  Chine,  par  terre. 

Dans  ce  mémoire  important,  M.  Burnes  présente  suc- 
cessivement à  sies  lecteurs  des  uçtices  détaillées  sur  le 
royaume  de  Boiikharijs,  TOxus  et  le  l^p  d'Aral,  les  pays 
situés  dans  la  vallée  supérieure  de  TOxus;  sur  les  sources 
de  rindus,  sur  la  province  d'Yarkend ,  laquelle  appar- 


(  256  ) 

tient  à  lempire  Chinois,  sur  ses  relations  avec  Pëking, 
le  Tibet  et  la  Boukharie,  sur  la  chaîne  de  FHiiidou 
Kousch  ;  sur  la  Turkomanie,  sur  les  înciirsîoBs  des  Tar- 
tares  et  sur  les  tribus  duTurkestan,  enfin  sur  les  che- 
vaux de  ce  pays.  On  lit  ensuite  une  esquisse  historique 
des  pays  situes  entre  Tlnde  et  la  mer  Caspienne.  Les  di- 
Terses  révolutions  qui,  de  nos  jours,  ont  agité  ces  con- 
trées si  sujettes  aux  bouleversemens  politiques,  sont  ex- 
posées avec  une  netteté,  une  exactitude,  une  précision 
dignes  d'éloges.  Enfin,  ce  vaste  tableau  est  terminé  par 
des  considérations  sur  Je  comncierce  de  l'Asie  centrale, 
depuis  lé  Pendjab  soumis  à  la  domination  de  Rendjit- 
Sing,  jusqu'en  Perse. 

L*ouvrage  de  M.  Bûmes  est  en  trois  volumes;  le  troi- 
siènie  contient  un  voyage  antérieur  à  celui  dont  on  vient 
de  parler; 

En  t83o,  un  bâtiment  anglais  apporta  au  gouvernenr 
de  Bombay  cinq  chevaux  de  race  ,  que  le  roi  de  la 
Grande-Bretagne  envoyait  en  présent  au  maharadjah  des 
Sëiks.  Une  lettre  amicale  du  monarque  européen  accom- 
pagnait ce  don  au  souverain  asiatique.  Sir  John  Mal- 
colm,  dont  la  géographie  déplore  la  perte  récente,  était 
alors  gouverneur  de  Bombay.  U  nomma  M.  Biirnes  chef 
de  la  légation  qui  devait  pré^nter  les  coursiers,  et  lui 
recommanda  en  même  temps  de  prendre  le  plms  de  len- 
seignemens  qu'il  lui  serait  possible  sur  la  navigation  de 
rindus  jusqu'au  Pendjab. 

Le  21  janvier  i83i ,  la  légation- partit  de  Mandivi, 
port  de  la  côte  du  Gotch.  Le  24,'  les  bateaux  indigènes 
qui  la  portaient,  entrèrent  dans  une  des  bouches,  de  Tln- 
dus.  On  avait  oublié  de  prévenir  les  émirs  du  Sindi , 
dont  on  devait  traverser  le  territoire;  il  faUut: rebrous- 
ser chemin.  Des  négociations  forent  entamées,  elles  du- 


(  a57  ) 
rèrent  long-temps  :  le  lo  mars ,  on  mit  de  nouveau  à  la 
voile,  on  pénétra  dans  llndus  par  une  autre  bouche  ^ 
puis  on  débarqua  dans  le  Sindi,.près  de  Tatba;  mais 
des  obstacles  physiques  obligèrent  de  retourner  encore 
à  lembouchure  du  fieuve,  enfin,  le  la  avril,  on  s em^ 
barqua  sur  des  bateaux  propres  à  sa  navigation.  Le  x8, 
on  était  à  Haïderabad ,  capitale  du  Sindi.  Le^  émirs  û^ 
rent  un  accueil  très  gracieux  à  l'envoyé  britannique,  qui 
n*eut  qu'à  se  louer  des  égards  qu'on  eut  pour  lui  dans  • 
leurs  états.  Le  21  mai  il  partit  de  Bekkou  sur  la  fron* 
tière  de  ce  pays,  et  ne  tarda  pas  à  entrer  dans  une  con- 
trée qui  obéit  à  des  chefs  béloutchis.  Le  3o  on  sortit 
du  cap  de  llndus  pour  remonter  TAersines  ou  Tche- 
nab.  Après  être  refté  quelques  jours  à  Ou,tch,'Ca{Htale 
des  étatsde  Bhavpul  K^han ,  on  ne  tarda  p93  à  se  trou- 
ver dans  ceux  du  -  M^haradj^h  , .  ef  &ous  )es  murs  d^i 
Moultan,  Tune  des  villes  les  plus  anciennes  de  l'Hin^. 
doustan^  et  que  M^  Burnes'r^ari^  comme  la  cité  des 
Molli  ,  donjb  les  hi;s|.prieus  d'AloK^pdre  font  mention. 
Ënsuitft  M*  Burnes  p^^sa  de  TAersines  dan^  rHydaspes' 
ou  Ravi,  çt  le  17. juin,  apiercut  les  minarets  de  la  mos^ 
quée  royale  de  Ijahor.  Le  lendemain  il  fit  son entréeen* 
grande  pi^Ufpe  dans  cette,  capitale  des  Seiks,  et  alla  lo*^ 
ger  chez  M.  Allard^  officier  français,  qui  est  général  de. 
cavalerie  du  Maharadjah;  ily:  vit  M.  Court, autre  Fran-: 
cais  ,  qvi  e^t  égjalement  un  des  oifici^rs-généraux  de  ce 
prince^  L'envoyé  d'un  potentat  puissant  fut  naturelle* 
ment  accueilli  avep  distinction,. et  ensuite  comblé  de 
marques  d'atte.i?tipn  et  de  riches,  cad^qx.  R^ndjit  Sing* 
traita  ses  hôjtes  avec  magnifioejice. et  générosité,  jusqu'au- 
16  aoi\t,, qu'il  leur  accorda  leur  audience  de  congé.  Le 
jour  suivant',  M.  Burnes  se  mit  eu  route  pour  rejoindre 
le  gouverneur  g^n^ral  4e.  l'Inde  britaniiique«  Il  ne  man^ 

17 


(a58) 

quft  pas  (le  visiter  Amretsir^  la  *cité  sainte  des  Seiks;  et 
un  peu  plus  loin,  il  atteignit  les  rives  de  lHyphasis  ou 
Biba.  Il  traversa  ensuite  le  canton  situé  entre  cette  ri- 
vière et  le  Setledje ,  et  le  26  août ,  ayant  passé  cette 
dernière ,  il  se  trouva  sur  le  territoire  britannique  ,  à 
Lodiana.  Là  il  apprit  que  le  gouverneur  général  était 
dans  les  monts  Himalaya  ;  ce  fut  à  Siinla  qu*il  le  ren- 
contra, et  qu^il  termine  le  récit  de  son  voyage. 

M.  Burnes  a  fait  suivre  également  la  relation  de  celui- 
ci  ,  d'un  travail  relatif  aux  contrées  qu  il  a  parcourues. 
Il  est  intitulé  Mémoire  sur  r Indus  et  sur  les  riçières  du 
Pendjab  ses  affbiens.  Ce  titre  pourrait  induire  en  erreur 
en  faisant  croire  que  Fauteur  ne  traite  que  du  Sind  et 
des  rivières  du  Pendjab  qui  lui  portent  le  tribut  de  leurs 
eaux.  Mais  un  exposé  sommaire  des  cbapitres  fera  con- 
naître la  diversité  des  objets  que  M.  Bûmes  présente 
aux  lecteurs. 

Tableau  général  de  Tlndus ,  et.  comparaison  de  ce 
fleuve  au  Gange;  son  Delta,  ses  bouches;  le  Sindi,  ses 
habitans,  son  gouvernement;  Tlndus,  depuis  Haîder-' 
abad,en  remontant  jusqu'à  Attok;  pays  et  villes  qu'il 
baigne  ;  l'Aersines  ou  Tchenab ,  auquel  se  joint  lHysu- 
drus  ou  Setledje;  états  de  BhavonI  Rban  ;  le  Pendjab  ; 
étals  de  Rendjit  Sing;  l'Aersines  ou  Tcbenab  ,  auquel  se 
joint  THydraotes  ou  Ravi.  En  décrivant  le  cours  de  tou- 
tes ces  rivières,  M.  Burnes  trace  le  tableau  des  pays 
qu'elles  parcourent.  Il  finit  par  un  mémoire  sur  le  bras 
oriental  de  l'Indus,  et  sur  le  Ren  ou  grand  marais  du 
Cotcb,  contrée  riche  en  phénomènes  remarquables,  et 
souvent  bouleversée  par  des  tremblemens  de  terre. 

M.  Alexandre  Burnes ,  lieutenant  d'in&nterie  de  la 
compagnie  anglaise  des  Indes,  est  frère  de  M.  James 
Burnes ,  chirurgien-major  à  Bhoudj  dans  le  Gotch.  Ce 


(  ^9  ) 
dernier  fiit  appelé  en  18^7  à  Haiderabad,  pour  donner 
ses  soins  à  un  des  émirs.  11  a  publié  une  relation  de  son 
voyage.  Ainsi  les  deux  frères  ont  bien  mérité  de  la  géo- 
graphie, en  nous  donnant  des  détails  sur  des  pays  peu 
connus.  Quiconque  a  lu  le  livre  de  M.Alexandre  Bûmes 
ne  pourra  que  confirma:  le  témoignage  que  lui  rend  le 
gouverneur  igénéral:  «  Vous  avez  des  droits  à  des  éloges 
pour  la  quantité  de  renseignemens  relatifs  à  la  géogra- 
phie et  à  divers  sujets  que  contient  votre  relation.  »  Si 
M.  Burnes  mérite  des  louanges  pour  les  progrès  qu'il  a 
£aiit  faire  à  la  géographie ,  il  en  mérite  également  pour 
la  manière  dont  sa  relation  est  écrite.  De  même  que  les 
voyageurs  dont  les  ouvrages  sont  cités  comme  des  mo- 
dèles, M.  Bûmes  sait  exciter  Tattention  et  l'intérêt  :  il 
raconte  avec  clarté  et  simplicité,  et  ne  cause  pas  un 
seul  moment  d'ennui. 


'7' 


(  J»6o  ) 


DJEDMSBIE  SEGTIOH 


DOCUMENS,    COMMUNICATIONS,    NOUVELLES 

« 

GÉOGRAPHIQUES,    ETC. 


EXTRAIT 

D*UNE    LETTRE   ADRESSÉE    A    LA    SOCIÉTÉ    DB  GÉOGRAPHIE 

PAR    M.    NOTER. 


Paris,  le  i3  septembre  il(34. 

I  «^  Géographie  et  statistique  de  la  Guiane  française. 

Depuis  long- temps  la  géographie  de  la  Guiane  est 
restée  à-peu-près  stationnaire.  En  1824,  M.  le  baron 
Milius,  gouverneur  de  la  colonie,  fii  une  expédition 
pour  la  reconnaissance  des  sources  de  YOyapoc  et  de 
Maroni.  Cette  entreprise  n'eut  pas  tout  le  succès  qu  on 
devait  espérer.  M.  Mihiade,  et,  après  lui,  MM.  Adam 
de  Bauve  et  Feret,  ont  fait  des  excursions  dans  FOyapoc 
et  ses  affluens.  Ces  explorations  ne  nous  ont  rien  appris 
de  nouveau ,  et  les  explorateurs  n  ont  déterminé  au- 
cune position  géographique,  ni  relevé  leur  route  d'une 
manière  assez  rigoureuse  pour  qu  on  pût  en  faire  la 
carte.  M.  Leprieur  vient  nouvellement  de  faire  un 
voyage  dans  YOyapoc  et  dans  le  Jari.  Il  a  reconnu  la 
communication  de  ce  fleuve  avec  un  embranchement 
de  X Amazone^  au  moyen  d'un  portage.  Cette  reconnais- 
sance avait  déjà  été  faite  anciennement  par  les  PP.  Gril- 
let  et  Béchamel ,  et  par  Jacques  des  Sauts ,  le  soldat  de 


.  (  »6i  ) 
Louis  XIV,  qui  habitait  le  voisin$ige  des  cataractes. 
L'itinéraire  de  M.  Xeprieur  a  ^té  inséra  dansles  bulle- 
tins de  la  Société.  Sur  la  demande  de  M.  Jubelin  ^  <goti<» 
verneur  de  Caîenne,  j'ai  écrit  une  notice  aur  Féiat  ac-? 
tnel  de  la  géographie  de  la  Guiane  française,  et  sur  les 
moyens  d'entreprendre  un  voyage  de  découyei:tes  dans 
l'intérieur.  Cette  notice  a  été  insérée  dans  les  Annales 
maritimes  (janvier  i83o).  Je  me  propose  d'envoyer  à  la 
Société  des  notes  fort  intéressantes  siir  un  voyage  de 
M..Benoit ,  taxidermiste,  fait  dans  les  savanes  de  Cachi- 
pour  ,^.  qu'il  a  traversées  eu  canot  dans  la  saison  des^ 
pluieâ.«..«., 

.  *  •  •  •  • 

2*^  LarMana; 

Cette  petite  colonie,  a  été  fohdée  en  1821 ,  sur  lès 
projets  de  Catineau-Laroche.  En  1828,  cet  établissement 
à  été  cédé  à  madame  Jav6uhey,sùpérieiirè  générale  de 
la  congrégation  des  dames  de 'Saint- Josephé  Depuis  que 
cette  petite  colonie  a  fait  quelques  progrèis,  le  problème 
de  lacclimatement  des  cultivateurs  européens  a  été,  èii 
partie,  résolu.  Les  sœurs' converses  ,  que  Ta  supérieure 
générale  avait  emmenées  avec  elle,  se  sont  habituée^  au 
travail  de  la  terre  et  à  la  nourriture  du  pays.  L'esprit 
de  congrégation  et  la  discipline  religieuse  étaient  bien 
plus  propres  à  atteindre  ce  but  que  tous  les  encoura- 
gemens  que  l'on  pourrait  donner  à  des  familles  indé- 
pendantes. 

y' Population  de  la  Guiane* 

La  population  des  noirs  a  augmenté;  elle  était,  au 
i**^  janvier  i832,  de 199I02 

Cet   accroissement  est  dû 

A  reporter, ,.   19,10a 


(  a6a  ) 

Report.  •  .  •     i9)ioa 
surtout  aux  améliorations  qui 
ont  été  introduites  dans  le 
régime  des  noirs* 

Le  nombre  des  blancs  était, 
à  la  même  époque,  de.  »  .  .     1,578 

Celui  des  hommes  de  cou- 
leur 2,6a5 

23,3oo 

Les  importations,  en  i83a,  ont  été 

'      de 1,882,336  f.  73  c. 

Les  exportations ,  de 1,607,826    92 

DiflTérence.  •  .  •      2749509   .71 

•  »  '  - 

Les  afîrancbissemens    donnés  ,    ou    régularisés  à 

Caîenne ,  depuis  la  promulgation  de  l'ordonnance  du 

12  juillet  1882 ,  s'élevaient,  au  21  janvier  1834»  ^ 

295  personnes  de  tout  sexe. 

Au   i*'  janvier    i832  ,  on  comptait,   à  Caienne, 

11,94a  hectares  de  terrain  en  culture. 


(  263  ) 


Ifs 


ssl 


I-?' 


5- 

i 

s 

? 

■H 

o 

s 

o 
PI 

o 

M 

a^ 
r 
a 

>■ 

TaldiïLa 3,131 

Orique 374 

QuincMca 23i 

Crucei 162 

SuiJo»é  ........     Î13 

4,17a 

f 

î 

5 

fi 

■    F 

1          .ÏÏS 

? 

ï    ,       il 

III 
11: 

iiî 

l 

s 
i 

mmi 

fil 

:  »: 
:  B: 

:  1.:  ■ 

\  "s  rssïrnrr; 

■ 

(a64) 


CARTE  DE  FRANGE 

(a«   LITMAIiOV.  ) 


L'apparition  de  nouvelles  feuilles  de  gravure  de  la 
Carte  de  France  est  une  preuve  incontestable  des  pro- 
grès toujours  croissans  de  celte  vaste  et  intéressante ea- 
treprise.  La  seconde  livraison,  qui  vient  d*être  mise  en 
vente  (i),  se  compose  de  douze  feuilles  ayant  pour 
titres  :  Chdlons-sur^Marne ^  Lauterbourg ^  le  Havre, 
Longivyy  MontreuUj  Provins  j  Rethely  SairU-Valery-en' 
CoMiXj  Sarreguemlnes  ^  Siercky  Soissons^  Weissembourg. 

Les  nombreux  documens  topographiqiies  qui  ont  été 
employés  dans  la  rédaction  de  ces  feuilles,  sont  en 
grande  partie,  commB  de  coutume,  une  réduction  des 
plans  du  cadastre  que  des  officiers  d*état-major  ont  été 
chargés  4^  coordonner  à  Vaide  d'une  triangulation  pré- 
liminaire, et  de.  compléter, ^soit  en  remplissant  les  la- 
ciines  qu'ils  présentaient,  soit  en  j  exprimant  le  relief 
du  terrain  à  laide  de  lignes  de  plus  grande  pente  for- 
mant des  teintes  dont  les  intensités  crpissent  comme  la 
rapidité  des  pentes..  C'est  ainsi  que,  chaque  année,  les 
opérations  géodésiques  devancent  les  levés  de  détail  et 
les  reconnaissances  |[ni}icaires,'et  que  de  semblables  ma- 
tériaux topographiqùes  âontrêciiâllis  et  mis  immédiate- 
ment en  œtivre  pour  la  gravure.  Il  estdonc  certain  que 

(i)  A  Paris,  chez  Picquet»  géographe  do  toi  et  de  S.  A.  R.  le  duc 
i'Orléaoft,  quai  Genti,  n^  17. 


(  a65  ) 

les  livraisons  pourront  continuer  de  parraitre  à  de  courts 
intenratles  de  tenfps. 

Si  la  'promptitude  nuit  qitel<pieibis  à  )a  perfection , 
il  n'en  est  pas  de  même  relaiÎTement  aux  travaux  d  an 
de  la  -Carte  de  France,  parce  que  Texecution  en  est  con- 
fiée aux  pliiâ  habiles  graveura  de  la  capitale,  et  qu'elle 
est  soumise,  dans  ses  moindres  détails,  à  une  surreil* 
IfiOKse  active  et  éclairée. 

A.  cette  belle  livi^ison  sont  jointes  ,<!ommeprécâdem- 
aient,  des  (tables  des  positions  géograpMques  des  prin- 
cipaux lieux  compns  dans  chaque  {éuiAe,et  dont  les 
noms  isoçt  inscrits  par  ordre  alp>habétiique.  Deux  des 
eooiedonaées ,  savoir  la  longitude^et  la  latitude ,  servent, 
àTaide  de  la  graduation  ti^cée  le-ltmg  du  cadre,  à  trou^ 
ver  8Uff-le*cb^n^  le  Jieu  >que'ron  chercha  ;  et  la  troisième 
coordonnée,  désignée  sous  le  nom  d  altitude  5  exprime 
on  mètres  la  hauteur  de  ce  lieu  au>dessus  de  la  mer. 
C'est  à  ces  points  de  rt^père  quont  été  liés  les  nivé'tle* 
mens  topographiques  destinés  à  faire  connaître  égale- 
ment, dans  des  espaces  resserrés,  les  hauteurs  absolues 
du  sol,  hauteurs  indiquées  par  de  petits  chiffres  arabes, 
et  qui  concourent  essentiellement,  avec  le  système  de 
hachures ,  à  donner  les  uotions  les  plus  précises  sur  les 
aspérités  de  )a  terre  et  les  plus  faibles  inégalités  de  sa 
surface.  Il  sera  donc,  par  la  suite,  très  facile  d'entre- 
prendre une  description  physique  du  territoire  français 
selon  les  idées  lumineuses  de  l'auteur  du  nouveau  Cours 
de  géographie  générale ,  entrepris  d'abord  comme  essais 
de  géographie  méthodique  et  comparative;  ouvrage  qui 
serait  non  moins  important  que  la  nouvelle  description 
géométrique  du  royaume,  dont  la  première  partie  forme 
le  sixième  volume  du  Mémorial  du  Dépôt  de  la  guerre. 

Quoique  sur  les  feuilles  de  gravure,  qui  sont  une  ré« 


(  266  ) 

duction  au  80  millième  des  feuilles  minutes  construites 
à  réchelie  d*un  pour  40  mille,  les  noms  des  lietlx  soient 
assujétis  à  l'orthographe  généralement  usitée  par  les  au- 
torités locales,  cependant  on  ne  saurait  disconvenir 
que  cette  partie  du  travail  ne  laisse  encore  à  désirer, 
tant  il  est  souvent  très  difficile  de  lever  les  incertitudes 
qui  existent  sur  la  véritable  origine  des  mots.  Aussi  le 
Dépôt  de  la  guerre,  désireux  de  mettre  à  profit  les  re- 
marques judicieuses  qui  ont  été  faites  à  ce  sujet  dans  le 
tome  i^  du  Bulletin  de  là  Société  de  l'histoire  de 
France,  redouUera  d'efforts  pour  amener  la  nomencla- 
ture de  la  nouvelle  Carte  au  degré  de  mérite  qu'elle  est 
susceptible  d'acquérir^  en  même  temps ,  il  ne  négligera 
rien  de  tout  ce  qui  pourra  hâter  les  publications  subsé- 
quentes, afin  que  le  public  soit ,  le  plus  promptement 
possible, /nis  en  jouissance  d'une  œuvre  véritablement 
naûonale,  et  doot  l'utilité  sera  généralement  d'autant 
mieux  appréciée,  que  la  gravure  en  aura  multiplié  da- 
vantage le  type. 


(a67) 


TROISIÈME  SECTION 


p—* 


Actes  de  la  Société. 


l>ROGBS -VERBAUX   DBS    SÉANCES. 

Séance  du  3  octobre  i834« 

^  Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  esl  lu  et  adopté. 

BL  Juste  Paredes,  de  Panama ,  remercie  la  Société 
qui  vient  de  l'admettre  au  nombre  de  ses  membres ,  et 
o£Gre  de  lui  adresser  tous  les  docomens  qu'il  pourra  jse 
procurer  sur  un  pays  qui ,  par  sa  situation  topogra^ 
phique,  excite  un  si  vif  intérêt.  M.  Paredes  commu- 
nique ensuite  divers  documens  relatifs  à  Touverture 
d'un  chemin  de  fer  projeté  à  travers  Tisthme ,  et  dont 
il  a  provoqué  l'exécution  ,  ainsi  que  le  décret  de  la 
chambre  provinciale  de  Panama,  qui  le  charge  de  l'o- 
pération; enfin  le  nouveau  décret  rendu  par  le  congrès 
de  Bogota ,  au  sujet  de  cette  entreprise.  Renvoyé  au 
comité  du  Bulletin. 

M.  Harkness,  secrétaire  de  la  Société  royale  asiatique 
de  Londres,  adresse  le  tome  m  (3*  partie)  des  Transac- 
tions, et  le  premier  cahier  du  Journal  de  cette  savante 
compagnie.  —  Remercîmens. 

M.  Vander-Maelen  adresse  la  suite  des  recueils  de 
documens  et  de  tableaux  statistiques  sur  la  Belgique , 
publiés  à  rétablissement  géographique  de  Bruxelles. 

M.  Henrichs,  attaché  au  Ministère  des  affaires  étran- 
gères, exprime  le  désir  d'être  admis  au  nombre  des 
membres  de  la  Société ,  et  il  lui  fait  hommage  de  plu- 


sieurs  volumes  de  la  collection   des  Archives  du  corn- 

*      .  ^  - 

met'ce  y  dont  il  est  le  fondateur. 

M.  le  directeur  du  bureau  de  l'agriculture  demande 
l'échange  du  Bulletin  de  la  Société  contre  la  Revue  de 
r agriculture  universelle ^  qui  paraîtra  à  partir  du  i^'  oc- 
tobre. —  Renvoi  >4e  cette  amande  «u  comité  du  Bul- 
letin. 

M.  Jomard  communique  l'extrait  d'une  lettre  de 
M.  Grâberg  de  Hemsô^  au  sujet  de  sa  carte  de  l'em- 
pire de  Maroc,  et  il  dépose  tin  exemplaire  de  cette  carte 
tivit  le  bureau,  de  hi  pan  de  fayc^r.  -^  Des  r^smercî- 
mens  lui  seront  adressés. 

La  Gonmiission  cetitrale ,  s^ir  t«  rapport  de  M.  Rdtix 
de  Rocbelle,  accepte  l'échange  da  loîtittiail  de  l'iii^tiit 
fawtoviqne  «outre  le  Bulletin  de  la  Société. 

M.  Roux  de  Rochelle  lit  une  notice  sur  l'ancienne 
situation  dé  l'Orient,  avant  la  conquête  des  Romains. 
-^  Reïivoi  au  comité  du  Bulktin. 

Séance  eu  l'y  oetobf^. 

Leprocès^verbalde  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  J.-F.-M.-R.  Jouannin  ,  remercie  U  ^Société  qui 
vient  de  ladmetcre  au  nombre  4e  ses  membres,  et  il 
lui  bix  hommage  d'un  exemplairede  ta  première  partie 
de  la  Métrologie  gés^ale  qu'il  vient  de  publier  »de  con- 
cert  avec  M.  J.-M.  Jouanoin  0011  frère.  —  EkiBefci- 
mens. 

M.  Vander-AIaelen  adree^e  le  Dictionnaire  géogra^ 
phique  de  la  province  de  Flandre  orientai ,  publié  à 
l'établissemônt  de  BruxêUet.  -*-  Remercimens. 

M.  de  Larenaudière  fait  un  rapport  sur  la  lettre  de 
M.  Klaprotb  à  M.  le  baron  de  Humboldt,  relative  à 


Finvention  de  la  boussole.  —  Renvoi  au  comité  du 
Bulletin. 

M.  d^Avezac  fait,  en  son  nom  et  au  nom  de  MM.  Co- 
raboeuf  et  Warden ,  un  rapport  sur  le  mémoire  remis 
par  M.  Leprieur ,  sur  son  dernier  voyage  dans  Tinté- 
rieur  de  la  Guiane  française.  L*examen  de  cette  com*- 
mîssion  avait  pour  objet  y  d'une  part  lappréciation  de 
ce  que  le  voyageur  a  acseompli,  et  d  autre  part  la  re- 
cherche de»  nioyens  à.  employer  pour  rendre  aussi  fracr 
tueuse  que  possible  la  continiiationv.de  l'exploca^oii 
commencée,  -r- lia  commission  adoptcf  ce  rapport. 

M:  Albert«Montémont  lit  une  notice  sur  la  vie  et  les 
voyages' de' Mungo-Par)^  :  M.  Jomard  faiti,  .à  cette  oer 
camion  ,  quelques  .observations ,  notamment  suc.  Kop^r 
nion  attribuée  à  ce  voyageur,  relativement  à  TembouT 
ohurB>duvNigipr,  dans  le  golfe  do.  Bénin 4.  M.  d'Avcsac 
rappelle  que  ,  dans  un  mémoire  qui  q^d^jà,plu«ieuf» 
années  d  eûstence ,  il  a  déterminé  la  date  précise  de,  la 
catastrophe  dont  rinfbrtuné  Park  fut  vietîme.à'Bouaâ. 


MBMBKBS  ADIÎIS  DÂ-NTS  LA   SOOlit^É. 

Séance  du  ?  octobre  i834t 

M.  P.  Hbnbichs,  attaché  au  ministère  des  affaires 
étralngèires. 

Séance  du  ly  octobre. 

•  •  *      § 

IML  le^doecetur  A\  Boi»i^  vioek|»rési()entv  d<&,  la  Socié^ 
daGéçlogie^ 


>■  . 


(  ^7«  ) 


OUV&AGBS    OFFBBTS    ▲    LA    SOdBTi. 


Séance  du  3  octobre  i834- 

Par  la  Société  royale  Asiatique  de  Londres  :  7>ai»- 
sactiom  de  cette  Soidété  ^yoX,  ui,  part.  3.  London  i8349 
iii-4*-  "^  The  Journal  ofthe  royal  Jisiatic  Sodety^  n"  i, 
in-8®.  London,  jiily  i834.  —  Proceedings  of  the  temth 
annual  meeting  of  the  royal  Asiatic  Society  held  on  la^ 
turday,  may  u  i833;  ivith  the  report  ofihea>uncUy  and 
eommittee  of  correspondence.  London,  i833.  i  brodi. 
in-8*. 

Par  ML  AlbertrMontéouMit  :  Bibliothèque  unipereeUe 
des  voyages  y  ^4^  ^yr.  (Voyages  en  Afrique^  Denham  et 
Glapperton.  ) 

Par  M.  Yandei^-Maelen  :  Recueil  de  dodunene  sta-^ 
tistiques  (Belgique,  2*  cahier).  Bruxelles,  i833. —  Ta- 
bleaux statistiques  des  patentables  de  la  Belgique  en  i833, 
d'après  les  documens  ofiBciels ,  coordonnés  à  1  eublisse- 
ment  géographique,  firooh.  in-S"*. —  Statistique  des  sqrt 
proifinces  de  la  Belgique ,  j  feuilles  in-folio. 

Par  M.  Grâberg  de  Hemsô  :  Carte  del  Moghrib^ 
aç^à  delP  impero  dimarooco  giusta  lepm^recenti  scoperte 
e  combinazLom  formata  e  descritta^  da  J.  G.  de  H.  et 
incisa  da  Girolamo  Segato  in  Firenze,  i834.  Une  feuille. 

Par  M.  Warden  :  Descriptions  qft/ie  ifferior  maxillary 
bones  ofmastodons  in  the  cabinet  ofthe  'American  philo* 
âophical  Sodety ,  etc. ,  by  Isaac  Hays.  Philadelphie,  i  834- 
Broch.  in-4^. 

Par  M.  Arthus-Bertrand  :  Voyage  pittoresque  dans 


(  ^1^  ) 

hs  Basses'-Pyrénèes  ^  siiwi  d'une  Notice  sur  Cambo,  ses 
eattx  minirùies  et  ses  empirons,  par  M.  J.-L.  Lacour» 
I  vol.  m-S^. 

Par  M.  Ambroîse  Tardieu  :  Mlas  d'exercices  de  géo- 
graphie moderne ,  rédigé  et  gravé  par  A.  Tardieu.  Partie 
ëlémemaîre.  8  oartes«  In'4®. 

Par  M.  d'Urville  :  Voyage  pittoresque  autour  du 
monde  y  53%  54*  el  55**  livraisons. 

Par  la  Société  Asiatique  :  Cahier  d'août  de  son 
Journal. 

Par  la  Société  royale  d'agriculture  de  Seine-et-Oise  : 
Mémoires  de  cette  Société  pour  i834*  Un  vol.  in-S^. 

Par  la  Société  des  Missions  évangéliques  :  Journal 
de  cette  Société ,  cahier  de  septembre. 

Par  la  Société  de  Civilisation  :  Repue  sociale  ^  6*  livr. 

Par  M.  le  directeur  :  Mémorial  encyclopédique  ^  C9r 
hier  de  septembre. 

Par  la  Société  pour  l'instruction  élémentaire  :  Cahier 
d'août  de  son  Bulletin. 

Par  M.  de  Moléon  :  Recueil  industriel  et  manufactu^ 
lier,  cahier  de  juillet. 

Par  M.  Henrichs  :  Archives  du  commerce  et  de  Pindus- 
trie  ûgïicole  et  manufacturière  y  tomes  v,  vi  et  vn.  In-8^. 

Par  MM.  les  directeurs  :  L'Institut ,  dob  yi  et  7a. 
—  LÉcho  du  monde  suivant ,  n^  a6. 

Séance  du  ij  octobre. 

Par  MM.  Baradère,  Warden,  de  Saint^Priest,  etc.  : 
Antiquités  mexicaines  <f  6^  livraison. 

Par  M.  Yander-Maelen  :  Dictionnaire  géographique  de 
laproifince  de  la  Flandre  orientale,  Bruxelles,  i834* 

Par  MM.  Jouannin  frères  :  Métrologie  générale^  pre- 


(  ^7^  ) 
mière  partie»  Nouvelles  tables  de.  compdraiison  entke  les 
anciens  poids  et  mesures  généralement  usités*  et  ceux 
qui  les  remplacent  dans  le  nouveau  système  nétrique 
décimal,  etc.  Paris y.i834* Un  yoU  iii^4*^. 

Par  M.  Jacob.  Porter  :  TopogrofMcal  de$€t^tiom  and 
histofical  sketch  qf  Plainfield  in  Hampsbin  €àÊinÈy  Mai" 
sachusetts;  mai  i834*  Broch.  ifi*8^. 

Par  M.  Martin  :  Essai  sur  la  mesure  des  longitudes  par 
la  rotation  de  la  terre.  in-8<». 

Par  M.  le  capitaine  d'Urville  :  56%  57®  et58«  livraisons 
du  Foyage  pittoresque  autour  du  monde. 

Par  rinstitut  historique  :  Deuxième  livraison  de  son 
Journal. 

Par  la  Société  dte  géologie  :  Feuilles  ^5 ,  26  et  27  du 
tome.  IV  de  son  Bulletin. 

Par  la  Société  des  Missions  évangéliques  :  Cahier 
d^ octobre  de  son  Journal. 

Par  MM.  les  directeurs  :  Numéros  7?  et  74  de  rin- 
stitutf  et  numéros  a8  et  29  de  PEcho  du  monde  sapant. 


ERRATA 

De  la  lettre  de  M.  de  Hammer,  insàrie  dans  l^  cahier 

de  février  i834- 

Age  118,  lignes  6, 18,  v.  -  ^  . 

^  •       «  ^  I  aulleudci^icWrt^^Aet/Sd^ 

—    119,     —     a,  3y  7,  o,  14»  i5,> 

(    baUgk ,  Ksez  GisehètUigk, 

—    118,     — '16,      i    au' lien  de  Djassîmi.et  DjoHÙus,   liiez 

—     I90  ,      I,  S  BJ09€UIHt 

-^     118,    —    3i ,  an  lieu  de  Beèmehtmmg^  iùez  Bdeudumng, 
i*L  id. ,  Hû  iîeu  de  TortdUmpa ,  lisez  Forsckmi^im. 

-»   119 V.-*-     »o,  MUfeKide  i'à'Kàt^orûiim.  U  y  a,  Uies: 

à  Memkiamtim^ll  f  wi.v 


BULLETIN 

DE   LA 

SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

NOVEMBRE   l834. 

■ -  I  I  ■  ■  » 1 1 1  ■  ■  ■       ..Il   1 1  ■  Il .  I  h    I    ,11  I .  I  1 1 .  1 1  II  ■   I . 

ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE 
DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 

DU  38  ITOYEMBRE  1834. 


DISCOURS  D'OUVERTURE 

PRONONCÉ  PAR  M.   LE  COMTE  DE  MONTALIVET. 


»^. 


Messieurs , 

Appelé  à  rbonneur  de  présider  votre  réuniççk  an- 
nuelle, j'éprouve  un  sentiment  de  défiance  bien  légi- 
ûme.  Au  milieu  de  personnes  si  distinguées  par  leurs 
connaissances )  que  puis-je  apporter  en  échange  de  la 
bienveillance  qui  ma  placé  momentanément  à  votre 
tête,  si  ce  n'est  Tappréciation  sincère  des  services  que 
la  Société  de  géographie  rend  chaque  jour  à  la  science? 

Personne^  en  effet,  mieux  que  moi,  ne  sait  recon- 
naître le  dévoùment  de  ces  esprits  généreux,  qui,  s'ap- 
pUquantà  des  travaux  stériles  pour  eux-mémies,  mais 
féconds  pour  tous,  cherchent,  souvent  même  au  prix 
de  l'existence ,  le  progrès  et  le  bien  général. 

Ce  dévoùment,  messieurs ,  est  celui  qui  vous  anime  , 
et  le  but  de  vos  efforts  est  de  Tinspirer  aux  autres  en 

i8 


(  ^lA  ) 

présentant  à  leurs  travaux  lattrait^  ou  des  récompenses 
que  votre  désintéressement  refuse,  ou  de  la  reconnais- 
sance publique  à  laquelle  vous  avez  vous-même  tant  de 
droits.  Noble  devoir  accompli  !  généreuse  mission  à 


remplir! 


Dans  votre  dernière  séance  générale,  il  vous  a  été 
rendu  compte  de  Texpédition  maritime  du  capitaine 
Ross,  dans  les  mers  Polaires;  et  du  capitaine  Biscoe, 
dans  rOcéan  antarctique;  des  voyages  de  M.  Leprieur^ 
dans  l'intérieur  de  la  Guyane,  et  de  M.  d*Orbigny,  dans 
FAmérique  méridionale.  Depuis,  aucune  entreprise  im- 
portante ne  s*est  signalée. à  lattention  du  monde  sa- 
vant. 

Mais  en  admirant  ces  hommes  courageux ,  que  l'in- 
stinct des  découvertes  pousse  à  la  recherche  de  régions 
inconnues  ,  en  prêtant  à  leurs  lointaines  entreprises 
votre  appui  et  vos  vœux,  vous  n'oubliez  pas,  messieurs, 
que  sur  des  bords  moins  lointains,  il  reste  encore  des 
découvertes  à  faire,  dans  des  pays  déjà  conquis  de  nou- 
velles conquêtes  à  enregistrer,  conquêtes •  moins  bril- 
lantes ,  j'en  conviens ,  mais  d'une  utilité  plus  directe 
peut-être,  plus  journalière.  Sans  sortir  du  sol  qui  nous 
a  vu  naître ,  ce  sol  est-il  donc  si  bien  décrit ,  qu'il  ne 
laisse  plusrien  pour- des  études  nouvelles.^ 

Certes  ,  s'il  failait  enteitdre  par  la  science  géogra- 
phique 1  art  derepi^éisenter  la  ^position  relative  des  divers 
lieux  sur  une  surface  plane,  en  y  ajoutant  même  la  me- 
sure  d'un  certain  nombre  de  hauteiii|;s,  on  pourrait  dire 
que  chez  nous,  cette; science  est  parvenue  'k  son  der- 
tM4^r  degré  de  perfection.  La  carte,  à  tâquellè  Gassini  a 
donné  son  nom  ,  est  un  de  ces  monumens  qlie  le  temps 
peut  altérer  sur  quelques  points ,  mais  dont  la  masse 
reste  connue  un  grand  et  maghifiqub  ensemble.  Il  est 


(  =^75  ) 
surtout  iixie  œuvre  chorographique  qui  se  recommande 
ail  plus  haut  degré  à  notre  estime;  je  veux  parler  de  la 
nouvelle  carte  de  France,  exécutée  au  Dépôt  de  la  guerre, 
;avec  un  zèle  et  ,un  soin  qui  font  le  pKis  grand  honneur 
aux  officiers  qui  concourent ,  depuis  seize  années  ,  à  la 
«onfeetioïi  de  ce  beau  travail ,  travail  d'autant  plus  im- 
portant, que  les  nivellemens  trigonométriques  qui  s*y 
rattachent ,  fourniront  la  hauteur  au-dessus  de  TOcéan, 
de  plus  de  trente  mille  points  dans  toute  ta  France. 
Mais,  j*oserai  le  dire^  vous  croyez  plus  étendue  encore 
la  mission  que  vous  vous  êtes  librement  et  gratuiiement 
imposée. 

Ainsi,  à  vos  yeux  comme  aux  nôtres,  il  ne  faut  pas 
<jue  la  science  géographique  offre  seulement  un  guide 
sûr,  au  voyageur  dans  ses  explorations ,. et  au  général 
d*armée,  dans  ses  opérations  stratégiques,  mais  encore 
elle  doit  évaluer,  dans  Tintérêt  du  commerce  et  de  la 
propriété,  la  mesure  de  la  vitesse  et  de  la  pente  des  eaux 
dans  les  bassins  de  diverses  grandeurs  ,  qui  forment  le 
relief  de  notre  sol ,  et  déterminer  la  direction  et  la  na- 
ture des  divers  terrains  qui  les  composent  ou  les  sépa- 
rent :  étude  nationale  et  féconde  ,  où  viennent  prendre 
place  successivement  tous  les  résultats  utiles  à  Touver- 
ture  des  communications,  à  l'exploitation  des  mines,  à 
la  rapidité  du  transport,  à  la  réalisation  des  desséche- 
mens,  et  par  conséquent  à  tout  ce  qui  intéresse  au  plus 
haut  degré  la  prospérité  publique,  à  tout  ce  qui  est  le 
plus  propre  à  en  vivifier  les  sources. 

C'est  dans  ce  but  que  la  Société  de  Géographie  a 
fondé  plusieurs,  prix  annuels  qui  doivent  être  décernés 
aux  meilleures  descriptions  physiques*d'une  partie  quel- 
conque, du  territoire  français,    aux  nivellemens   des 

i8. 


(  =«76  ) 
fleuves  et  rivières  de  France,  et  enGn  aax  nivellemeDS 
barométriques. 

Je  sais,  messieurs^  qu'une  forte  objection  aéféfaîte 
contre  le  système  déjà  conçu  par  vous ,  et  que  je  viens 
de  vous  rappeler  en  peu  de  mots.  Son  plus  grand  in- 
convénient  est  sa  grandeur  même;  et  Fimmensité  de  la 
tâche  est,  dit-on ,  une  invincible  difficulté* 

G*est  un  avis  que  nous  ne  saurions  partager^  et  nous 
sommes  heureux  de  pouvoir  nous  appuyer  à  cet  ^rd 
<le  Topinion  émise  en  1825  par  un  membre  de  l*Institut 
que  la  Société  de  Géographie  s'honore  de  compter  dans 
son  sein. 

Sans  doute,  si  la  Société  était  réduite  à  ses  seules 
ressources,  le  nombre  si  restreint  de  ses  membres,  et 
les  limites  que  sa  constitution  même  lui  impose,  ne  lui 
permettraient  que  difficilement  d'élever  un  monument 
aussi  vaste,  et  de  tracer  la  carte  minéralogique  et  hy- 
drographique de  la  France  ;  mais  ce  secours  dont  elle  a 
besoin,  c'est  auprès  de  1  administration  qu'elle  doit  le 
cherxîher. 

Déjà  une  fois  la  Société  de  Géographie  s'est  adressée 
au  ministère  de  l'intérieur,  pour  obtenir  le  concours 
des  corps  savans  des  ingénieurs  des  ponts-et-chaussées 
et  des  mines. 

Quel  résultat,'  en  effet,  ne  pourrait-on  pas  espérer, 
lorsque  les  richesses  isolées  et  partielles  que  ces  deux 
corps  possèdent  viendront  se  réunir  aux  précieux  maté- 
riaux recueillis  par  les  ingénieurs-géographes! 

C'est  là ,  disons-le ,  une  application  grande  et  belle 
de  la  centralisation  ;  déjà  si  féconde  en  politique,  qu'elle 
le  devienne  encore  pour  les  arts  et  pour  les  sciences! 

Le  temps  est  propice,  messieurs,  à  la  reprise  des 
nég€»ciations  déjà  entamées,  il  y  a  sept  ou  huit  ans, 


(  ^77  ) 
avec  le  ministère  de  Tintérieur  ^  nous  sommes  à  Tune^ 
de  CCS  époques  où  les  conquêtes  pacifiques  succèdent 'à 
d  autres  conquêtes  glorieuses  sans  doute,  mais  presque 
toujours  stériles  pour  l'humanité ,  et  où  la  protection 
Royale  est  assurée  à  toutes  les  entreprises  nationales. 

Vous  le  savez,  messieurs,  la  science  géographique  a 
plus  d'une  fois  éprouvé  les  effets  de  la  bienveillance 
éclairée  du  Roi,  et  nous  sommes  chargé  devons  en 
transmettre  une  nouvelle  marque..  Sa  Majesté,  en  ap- 
prenant que  la  Société  rassemblait  les  élémens  du  qua- 
trième volume  de  ses  Mémoires,  a  désiré  contribuer  à 
cet  ouvrage  si  utile  et  si  unpatiemment  attendu,  et  lui 
consacrer  un  nouvel  encouragement.  S«  A.  R.  le  duc 
d'Orléans,  qui  ne  laisse  échapper  aucune  occasion  de 
s'associer  à  tout  ce  qur  peut  honoi^r  la  France  et  servir 
les  intérêts  du  pays,  a  bien  voulu ,  de  son  côté,concoU' 
rîr  à  la  nouvelle  publication  que  vos  soins  ont  préparée. 

Je  suis  heureux,  messieurs,  d'avoir  dû  au  choix  don^ 
vous  m'avez  honoré ,  de  pouvoir  vous  transmettre  moi* 
même  ee  témoignage  d'une  bienveillance  auguste. 

Des  voix  qui  vous  sont  plus  connues  que  la  mienne 
vont  vous  entretenir  des  travaux  de  la  Société,  et  je  n'ai 
plus  qu'à  vous  exprimer  de  nouveau  toute  ma  recon- 
naissance pour  la  distinction  si  flatteuse  que. vos  suf- 
frages m'ont  accordée. 


NOTICE 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 

ET    DU    FROGRis    DES    SCIENCES    GEOGRAPHIQUES, 
PENDANT    l'année    i834, 

PAU    M.    s'aTEZAC, 

Secrétaire  g^énéral  de  k  commission  centrale. 


Messieurs, 

Aujourd'hui  s  accomplissent  trois  apn«es  depuis  que 
Tptre  gr^acieuse  bienveillance  daigna  m'appéler  à-la-fois 
dans  le  sein  de  la  Société  de  gé<^raphie  çt  dans  celui 
de  la  .Commission  centrale;  ingénieuse  à  ,se  dissimuler 
mon  in^uCËsani^e  ,  votre  indulgente  i^mitié  m  a  élu  de- 
puis un  sm  pour  votre  organe  habituel  et  Tibia torien  de 
yos  travaux  :  iai  besoin  de  rappeler  de  si  précieuses  fa- 
veurs,  .pour  m  en  faiçe  un  titre  à  un  redoublement  d'in- 
dulgencede  TOtre  part,  au  moment  ou  j;e  viens  remplir 
cette  tâche  annuelle,  que  douze  fois  déjà  des  bouches 
plus  exercées  ont  accomplie  devant  vous,  (i) 

Chaque  année  vient  accroître  l'importance  et  l'éten- 
due des  matières  qui  doivent  trouver  place  dans  le  ca- 
dre restreint  où  les  bornes  d'une  lecture  publique  for- 

(ij  183a,  x8a3,  1834  ,  Malte-Brun;  iSaS ,  M.  Roux  de  Ro- 
chelle; i8a6,  1827,  i8a8,  1829,  M.  de  Larenaudière ;  i83o,  i83r, 
M.  Jonanniu;  i8'ia  ,  M.  Alexandre  Barbie  du  Bocage;  i833  ,  M.Co- 


(  ^79  } 
cent  à. les  réduire  ;  ainsi  comprimées  de  plus  en  plus  sur 
le  tableau  qu'elles  pourraient  ajiim^  de  leur  déveiop;- 
peipent ,  elles,  n'ont  guère  la  faculté  de  s'y  produire 
q\ien  une  sorte  de  catalogue  énumératif^  avec  tous  les 
désavantages  d,*une  accumulation  de  noms  propres ,  jde 
faits  et  d'indications,  au  milieu  desquels  lesprit  a  peine 
h  reconnaître  et  pondérer  le  tribut  que  chaque  adepte 
vient  apporter  au  trésor  ce^mmun  des  connaissances 
géographiques.,  Pour  exposer  et  apprécier  Fœuvre  de 
chacun  ,  dans  un  tableau  raisonné  des  progrès  de  la 
science  ,  il  faudrait  écrire  un  gros  volume;  et  l'espace 
m'est  limité  à  l'étendue  d'un  simple  discours. 

Et  ce  discours  lui-même  n'aura-t-il  point  une  longueur 
démesurée  s'il  veut  enregistrer,  même  en  une  sèche  no- 
menclaturC;  tous  les  travaux  accomplis  ou  tentés  dans 
l'iinmense  domaine  des  sciences  géographiques,  où  l'as- 
tronomie, la  physique  générale,  la  géologie,  les  innom- 
brables rameaux  des  sciences  naturelles,  et  tant  d'au- 
tres branches  des  connaissances  humaines  viennent , 
comme  autant  de  canaux  ubéreux ,  déverser  de  fécon- 
dans  principes.  Peut-être  le. géographe  a- t-il  le  droit  et 
le  devoir  d'embrasser  ainsi,  dans  la  revue  générale  des 
richesses  scientifiques  qui  lui  sont  acquises ,  toutes  les 
vérités  démontrées,  tous  les  problèmes  résolus,  toutes 
les  questions  soulevées,  dans  ce  cercle  incommensu- 
rable de  science,  dart,  d'érudition,  dont  il  est  légitime 
usager,  soit  qu'il  en  tire  des  méthodes  et  des  formules^ 
soit  qu'il  y  puise  des  résultats  élaborés,  pourries  coor- 
donner dans  le  tableau  d'ensemble  de  cette  terre  qu'il  a 
mission  spéciale  de  décrire. 

Effrayé  de  l'immensité  d'un  tel  cadre ,  viendrai-je , 
méconnaissant  les  imprescriptibles  limites  de  la  science 
dont  votre  élection  me  constitue  aujourd'hui  l'apôtre, 


(  28o  ) 

tenter  de  la  restreindre  aux  mesquines  proportions  d'uiie 
simple  délinéation  da  sol  sillonné  par  les  lignes  hinë' 
raires  du  voyageur,  ou  mesuré  par  les  triangulations  du 
géomètre?  Ah!  trop  souvent  le  vulgaire  s*est  mépris  sur 
la  véritable  essence  de  la  géographie ,  en  ne  compre- 
nant au  bilan  de  ses  richesses  que  les  résultats  des  opé* 
rations  géodésiques ,  en  proclamant  qu'elle  se  trouvait 
tout  entière  dans  ces  indispensables  mais  insuffisans 
canevas,  où  l'art  du  dessinateur  résume  en  traits  diven 
le  cours  des  fleuves,  le  figuré  des  reliefs ,  le  tracé  des 
limites ,  remplacement  des  villes  ;  puissahs  auxiliaires 
sans  doute  d'étude  et  de  classement ,  mais  froide  et  in- 
complète peinture  de  ce  monde  animé,  vivant,  pitto- 
resque à  tant  de  titres,  dont  elle  ne  nous  offpe  que  l'i- 
nerte squelette.  Ah!  si  c'est  là  toute  la  géographie, 
quelle  serait  donc  cette  autre  science  k  laquelle  il  fau- 
drait demander  compte  des  phénomènes  de  la  vie  ter- 
restre? Quelle  est-elle  ,  autre  que  la  géographie,  cette 
science  qui  enregistrera  dans  un  synoptique  tableau  la 
disposition  géognostique  des  terrains,  la  direction  et  la 
puissance  des  courans  océaniques,  l'établissement  des 
marées,  la  loi  des  variations  de  la  boussole,  les  circon- 
stances météorologiques  et  climatériques ,  l'habitat  des 
êtres  organiques  depuis  la  mousse  jusqu'au  cèdre ,  de- 
puis le  zoophyte  jusqua  l'homme;  et  la  distribution  des 
races  humaines  suivant  les  démarcations  diverses  que 
tracent  entre  elles  les  canictères  physiques  et  moraux , 
et  les  lang^ages,  et  les  croyances  religieuses,  et  les  cou- 
tumes traditionnelles,  et  les  nationalités  politiques,  en 
conservant  la  mémoire,  en . recueillant  les  vestiges  des 
révolutions  qui  ont  changé  les  configurations  du  sol 
ou  les  limites  des  populations.  Quelle  autre  science  que 
la  géographie  s'aHnbuera  donc  la  mission  de  rassembler 


(  i8c  ) 

tous  ces  grands  traits  dont  aucun  ne  veut  être  oublié 
dans  la  Description  de  la  Terre. 

Oui,  ta  véritable  géographie  n*est  point  renfermée 
dans  les  cartes^  comme  s*est  trop  hâté  de  le  proclamer 
un  paradoxe  populaire,  uniquement  applicable  au  pué- 
ril eniseignement  de  nos  collèges.  Elle  est  la  science  des 
descriptions  terrestres  ;  et  elle  enseigne  à-Ia-fois  à  en  re- 
cueillir comme  à  en  coordonner  les  élémens  ^  elle  a  sa 
théorie ,  ses  applications ,  ses  résultats  d'ordre  et  d'im- 
portance diverse;  elle  a  aussi  S'*»n  histoire,  et  vos  efforts 
éclairés  vous  assurent,  messieurs,  une  page  dans  ses 
fastes. 

Ce  n'est  pas  devant  vous  qu'il  peut  être  permis  de  mé- 
connaître le  véritable  caractère  de  la  géographie,  de  né- 
gliger aucune  des  branches  qui  s^  rattachent  à  cette 
souche  féconde. 

Mais  nous  ne  devons  pas  non  plus  nous  laisser  en- 
traîner aventureusement  dans  un  océan  sans  rivages,  et 
suivre  dans  toutes  leurs  ramifications  les  sciences  con- 
nexes dont  les  applications  spéciales  viennent  se  grou- 
per dans  le  système  général  des  connaissances  géogra- 
phiques. Ces  applications  seules  ont  droit  de  nous  oc- 
cuper :  aux  sciences  mathématiques  il  faut  se  borner  à 
demander  leurs  formules,  pour  la  détermination  des  po- 
sitions géonomiques  ,  la  mesure  des  dimensions  du 
globe  et  de  ses  parties,  la  projection  graphique  des  coor* 
données  du  sphéroïde;  aux  sciences  physiques,  l'expo- 
sition des  phénomènes  généraux  de  magnétisme  ter- 
restre, de  météorologie,  de  climatologie;  aux  sciences 
naturelles ,  la  distribution  des  êtres  tant  inorganiques 
qu'organiques  à  la  surface  de  la  teri^  ;  à  chaque  science, 
en  un  mot,  ce  qu'elle  a  d'essentiellement,  d'exclusive- 
ment géographique. 


(    282    ) 

Telle'est  1  étendue,  telle  «lussi  la  limite  du  rhamp  que 
vos  efforts  tendent  à  féconder. 

Dans  cette  carrière  spéciale  que  votre  zèle.  a.  pu  verte, 
vous  n*étes  plus  réduits.à  yo^  seules  forces  :  de  ,pii.îssa9s 
auxiliaires  sont  venus  ajouter,  à  Tinfluence  de  yotre  im- 
pulsion, leurs  propres  effort^  pour  raccélératipa ,  des 
progrès  de  la  Géographie.  Vous  aviez  vivemept  applaudi, 
messieurs,  à  la  création  des  Sociétés  géographiques  de 
Londres  et  de  Berlin  ;  ces  jeunes  sœurs  de  la  Société  .p|h 
risienne  n*ont  point  douté  de  lempressement  de  Ij^ur 
aînée  à  leur  ouvrir  les  bras  :  des  relations  de  la  plus 
aimable  courtoisie,  de  la  plus  affectueuse  confrateniité, 
se  sont  établies  entre  nous  et  la  iRo^W^eogra/^Aica/ &- 
c/(e^;^de  Londres,  et  s'en  tretiennentparunmutuel  échange 
de  publications  aussi  bien  q^e  par  l'amiçale  correspon- 
dance des  deux  secrétaires.  La  Geselkchajl  fur  Erdkunde 
de  Berlin  a,  de  son  côté,  entamé  avec  nous  de  semblables 
relations,  en  nous  adressant  le  premier  compte  annuel 
de. ses  travaux,  rédigé  par  le  savant  docteur  Rîtter.  Les 
journaux  de  Fli^de  anglaise  nous  avaient  en  outre  ap- 
pris la  formation  et  les  premiers  travaux  d*une  nouvelle 
Société  géographique  fondée  à  Bombay  ;  nous  avons 
lieu  d*espérer  que  des  communications  directes  nous  met- 
tront bientôt  en  rapport  fivec  elle. 

Indépendamment  de  ces  associations  géographiques 
constituées  à  notre  exemple  et  dans  lesquelles  nous  trou- 
verons des  alliées,  des  émules  peut-être,  mais  jamais  des 
rivales,  une  autre  institution  encore ,  ayant  pour  objet 
lavancement  d'une  spécialité  géographique,  s*est  formée 
il  New- York  sous  le  utre  de  United staies  nattai Lyceum^ 
et  nous  avons  rt^cu  en  son  nom  des,  ouvertures  que 
nous  avons  accueillies  avec  autant  d  empressement  que 

intérêt. 


(  *85  ) 

■ 

Ces  auxiliaires  directs  que  tous  avez  acquis,  ne  peU' 
vent  vous  faire  oublier  laide  que  déjà  prêtaient  à  l'ob- 
jet de  vos  études  tant  d*autres  corporations  savantes 
avec  (esqùeUes  vous  conservez  les  plus  honorables  re-' 
làtiohs  :  le  Bureau  des  lon'^tudes,  les  Dépôts  généraux 
de  ln:  Guerre  et  de  la  Marine  ont  droit  d*étre  cités  au 
premier  rang,  à  raison  de  la  spécialité  géographique  des 
publications  dont  ils  nous  gratifient;  TAcadémie  impé- 
riale (iés  sciences  de  Saifit-Pélersbourg  réclame  une 
mention  particulière  pour  le  nombre  de  mémoires  rela- 
tifs au  même  objet  qui. sont  contenus  dans  le  précieux 
recueil  qu'elle  nous  fait  exactement  parvenir;  1* Aca- 
démie royale  des  sciences  de  Berlin  veut  aussi  être 
nomifiée  au  même  titre;  la  Société  royale  de  Londres^ 
l'Académie  royale  des  sciences  d'Edimbourgh,  TAcadémie 
américaine  des  sciences  et  arts  de  Boston ,  la  Société  plii- 
losophique  de  Philadelphie ,  TAcadéuiie  royale  des 
scieiices  de  Turin ,  entretiennent  pareillement  avec  nous 
des  relations  dont  nous  aimons  à  rappeler  la  continuité; 
et  parmi  les  sociétés  nationales  vouées  à  la  culture  des  . 
Sciences  et  qui  n()Us  apportent  le  tribut  de  leurs  publi- 
câtions^  je  dois  citer  en  première  ligne  la  Société  de 
géologie  de  Paris ^  dont  les  travaux  se  résolvent  en  ré^ 
silltats  que  la  géographie  enregistre  au  grand  livre  de  ses 
acquisitions  spéciales;  après  elle  je  nommerai  encore, 
dans  là  même  catégorie,  les  Académies  de'Gaen ,  de  Di* 
jon,  de  Rouen,  les  Sociétés  de  Lille,  de  Valenciennes, 
<le  TEure,  du  Jura. 

« 

Je  ne  saurais  oublier  non  plus  ces  vastes  Associations 
qui,  en  Angleterre  et  en  France  se  réunissent  annuelle- 
ment en  congrès  scientifiques,  et  qui  n*ont  point  né- 
gligé de  nous  faire  parvenir  les  comptes -rend  us  qu  elleâ 
ont  publiés  de  leurs  conférences. 


(  284) 

« 

Différent  est  le  programme  mais  non  moindre  pour 
nous  rutilité  des  Sociétés  Asiatiques  établies  à  Paris,  à 
Londres,  à  Calcutta ,  et  avec  lesquelles  nos  liaisons  sont 
si  étroites  et  si  affectueuses  :  elles  restreignent  l'objet  de 
leurs  études  au  sol  de  l'Asie  et  aux  écrits  des  orientaux 
sur  les  autres  parties  du  monde;  mais  n'estce  point  un 
champ  immense,  inépuisable,  qui  procure  à  la  géogra- 
phie les  plus  riches  moissons?  Aussi  leurs  Tran^aetiQus 
sont-elles  accueillies  par  vous  avec  le  plus  vif  intérêt,  A 
la  publication  de  ses  mémoires  par  volumes  in  é^^  celle 
de  Londres  vient  d'ajouter  un  journal  in^8f>^.  dont  le 
premier  cahier  nous  est  récemment  arrivé,  et  qui  nous 
promet  un  redoublement  d'activité  dans  nos  relations 
avec  elle.  Les  Asiaticresearches  de  Calcutta  ont,  à  raiso0 
de  lenr  étendue  et  du  lieu  de  leur  publication,  un  degré 
particulier  d'importance  que  vous  appréciez ,  et  votre 
impatience  gérait  du  retard  qui  vous  prive  encore  du 
XVII*  volume,  parvenu  en  'Europe  depuis  une  année, 
et  qui  est  composé,  en  majeure  partie,  de  documens 
géographiques  accompagnés  de  cartes  et  de  dessins. 

A  côté  de  la  Société  royale  Asiatique  de  la  Grande- 
Bretagne  et  d'Irlande,  et  comme  une  succursale  de  cette 
savante  compagnie,  V  Oriental  translation  committee  s'est 
constitué  avec  l'utile  mission  de  répandre  la  connaissance 
des  ouvrages  orientaux  au  moyen  de  versions  européennes 
publiées  à  ses  frais;  plusieurs  des  livres  mis  en  circula- 
tion p«ir  cette  voie  ont  un  intérêt  spécialement  géogra- 
phique, tels  que  les  voyages  d*Ebn*Bathouthah,  de  Ma- 
carius,  d'EvIiya  Effendi,  d*Ebn-el-Dyn  el-Aghouâthy; 
les  tables  de  positions  de  Ssadiq  el-  Essfabâny;  l'aperçu 
de  Corée,  Lieou-Khieou  et  Yéso;  l'Histoire  de  l'empire 
barman  :  tous -ces  livres  ont  pris  place  dans  noire  bi- 
bliothèque ,  grâce  à  l'envoi  plein  de  courtoisie  que  nous 


(  285  ) 

en  a  fait  le  Comité:  et  d  autres  nous  sont  annoncés^ aux- 
quels la  géographie  n  est  pas  moins  intéressée. 

Les  sciences  morales  et  politiques ,  l'histoire,  la  statis- 
tique, les  arts  agricoles  et  industriels,  ofTreiit  encore 
des  foyers  autour  desquels  gravitent  un  grand  nombre 
de  Sociétés  savantes  et  littéraires,  qui  entretiennent  avec 
nous  des  relations  suivies  :  Tlnstitut  historique,  récem- 
ment fondé  à  Paris,  n'a  point  oublié  le  scolastique  adage 
que  la  géographie  est  un  des  yeux  de  F  histoire ,  et  il  nous 
a  conviés  à  des  mpports  de  confraternité  auxquels  nous 
avons  accédé  avec  plaisir;  la  Société  royale  des  anti> 
quaires  du  Nord,  à  Copenhague,  continue  de  nous 
ouvrir  les  trésors  de  cette  littérature  septentrionale  où 
la  géographie  a  tant  d  anciennes  conquêtes  à  retrouver; 
la  Société  de  statistique  universelle  accumule  des  élé^ 
mens  d'une  autre  nature,  destinés  à  s'encadrer  aussi  dans 
le  cercle  de  nos  études.  Nous  recevons  encore  les  publi- 
cations de  l'Académie  de  l'industrie,  de  la  Société  d'in- 
struction élémentaire,  des  Sociétés  départementales  de 
l'Aube,  de  Seine-etOise,  de  la  Seine-Inférieure,  de  Gaen , 
d'Angouléme,  et  de  la  Société  coloniale  d'Alger. 

Il  me  reste  à  nommer  enfin  une  dernière  association 
parmi  celles  qui  pirétent  formellement  leur  aide  à  notre 
oeuvre;  je  devais  réserver  ainsi  une  place  distincte  à  la 
Société  des  missions  évangéliques,  dont  les  communi- 
oations  nous  procurent  de  si  intéressantes  lumières  sur 
les  contrées  où  s'aventurent,  en  des  explorations  har- 
dies, tant  de  courageux  apôtres  de  la  foi  chrétienne. 

Outre  cette  centralisation  spontanée  des  travaux  re- 
oueillis  ou  élaborés  dans  le  sein  des  corporations  di- 
verses dont  je  viens  d'esquisser  le  rapide  inventaire,  de 
nombreuses  sources  d'information  existent  pour  nous 
JLans  les  écrits  et  les  rapports  de  toute  espèce  qui  forment 


.  (  a86  ) 

la  masse  non  moins  împortanie  des  tribuis  individuels. 

Tantôt  ce  sont  des  publications  périodiques,  les  unes 
exckisivement,  les  autres  partielleiaent,  quelques-unes 
même  accidentellement  fouruies  de  faits  et  de  nouvelles 
géographiques  y  telles  sont,  au  premier  rang,  les  A,n- 
nales  des  Voyages  de  nos.doctes  confrères  MM.  Eyriès  , 
de  Larenaudière  6t  Klaproth,  telles  les  Annales  nuire- 
tintes  et  coloàiales  de  M.  Bajbt,  la  Bibliothèque  unii^er- 
selle  de  Geneife^  le  Mémorial  encyclopédique  de  MM.  Bailly 
et  Matepeyre;  tels  encore  X Institut  de  M.  Eugène  Âr- 
noult,  Y  Echo  du  monde  samnt  de  M.  Boubée,Ie  Me- 
cueil polytechnique  de  M.  dé  Moléon,  \esArchi\fes  du  cimi- 
inerce  et  de  rindustrie.de  M.  Heinrichs^  puis  encore  le 
Moniteur  ottoman^  le  Journal  de  Smyrne.^et  le  Waqar 
Messryeh  imprimé  au  Caire  en  arabe  et  en  turk. 

Tantdt  ce  sont  des  écrits  et  des  coimnunications  spé- 
ciales. Les  uns  consistent  en,  des  œuvres 'édites,,  telles 
que  nous  ea  ont  fait  parvenir  les  nonlbreUt  anus  de  la 
science  que  n<>us  comptons  dans  tous  les  pays ,  et  par- 
mi lesquels  noua  avons  à  citer ,  pour  Tannée  qui  ^'a- 
cliève,  en  Russie ,  le  savant  amiral  de  Krqsenstern  et 
le  colonel  J*  &.  Jacksoxi;  en  Allemagne^ MM.:  de  Huin- 
l>oldt,  de  Canstein,  Béer  et  Maedler;  en  Danemark, 
MM.  Rafn,  Graâh,Falbe;  en  Belgique,  MM.  Vander- 
Maelen  et  Meisser;  en  Angleterre,  MM*  (Ainsworth, 
Alexandre  Burnes  ei  Tilslone  Beke^  ea  Italie, MM.  Groa- 
berg  de  Hemsoe,  deBylandt,de  Serristori;  en  Espagne, 
M.  Firiiiin  Caballero  ;  en  Portugal ,  M.  Xavier  Bolelho  ; 
et  cbea  nous  une  foule  de  4o!aateurs  à  la  tête  dftsqpuels 
nous  aimons  à  citer  le  ministre,  de  la  Murine,  qui  cod- 
tinue  de  nous  faire  remettre  les  livraisons  succasaives 
des  beaux  voyages  de  la  Coquille  y  de  \ Astrolabe  et  de  la 
Faw^ràe ,  publiés  par  ses  ordres  ;  et  après  lui ,  MM.  Ab- 


(  287  ) 

sard,  Baradère,  Barbie  du  Bocage,  Boblaye,  Bottin^Fon- 
tanièr,  Jaubert,  Klaproth ,  de  Ladoucette ,  Montémont, 
Poassin,  Tbwnsend,  Virlet,  et  tant  d'autres. 

Taurais  à  répéter  plusieurs  de  ces  noms  en  vous  par- 
lant des  communications  épistolaires  que  nous  devons 
à  nos  correspondans  et  à  nombre  d'autres  de  nos  con- 
frères ,  soit  étrangers,  soit  régnicoles;  j'aime  mieux  lais- 
ser à  votre  mémoire  le  soin  de  les  suppléer  sur  cette 
nouvelle  liste,  où  je  me  bornerai  à  vous  signaler 
MM.  Baffinesquo,  Mease,  Tanner,  aux  Etats-Unis; 
Cochelet,  au  Mexique;  Galindo,  Waldeck,  Parèdes , 
dans  TAmérique  centrale;  Ramon  de  la  Sagra  et  Francis 
Lavallée  dans  Tîle  de  Cuba  ;  Adam  de  Bauve ,  dans  l'A- 
mérique du  sud  ;  Pallegoix,  dans  le  royaume  de  Siam  ; 
plus  près  de  nous,  MM.  Reumont  à  Florence,  de 
Hammer  à  Vienne,  Ritter  à  Berlin,  Moll  à  Utrecht,  de 
la  Koquette  à  Elseneur;  et  en  France,  MM.  Henri  Ter- 
naux,  Désaugiérs,  Noyer,  d^Hombres-Firmas ,  de  la 
Pylaie....  Je  n*ai  plus,  hélas!  à  compter,  parmi  ces  colla- 
borateurs distingués,  M.  Guillemin,  que  la  mort  a 
frappé  cette  àntiéë  dans  son  consulat  général  de  la  Ha- 
vane, et  qui' s'était  fait  remarquer  par  son  zèle  entre  tant 
de  consuls  empressés  de  joindre  leurs  efTorts  à  ceux  de 
la  Société  ;  ni  Ml  Barthélémy  de  Lesseps ,  que  la  mort  a 
pareillement' enlevé  cette  année  à  son  consulat  général 
doLi^onne,  et  aux  sciences  géographiques*,  auxquelles 
il  avait  consacré  [es  plus  Belles  années  de  sa  vie,  comme 
coàipagiion  de  voyage' du  célèbre  Lapérousè. 

Enfin,  messieurs,  les  lectures  que  vous  avez  enten- 
dues dans  vos  séances  semi-mensuelles  complètent  le 
-  catalogue  général  des  travaux  individuels  qui  sont  ve- 
nus se  produire  devant  vous:  MM.  Warderi,  Roux-de- 
Kochelle,  Daussy,  Corabœuf,  Jomard,  d*Urville,  de 


(  288  ) 

Larenaudière,  Walckenaer,Fontanier,Leprieur,  Jouan- 
nin,  Dubuc,  ont  plus  ou  moins  fréquemment  capté 
Totre  attention  par  l'intérêt  des  communications  orales 
qu'ils  TOUS  ont  faites  ;  moi-même  j'ai  plus  d'une  fois  été 
écouté  ayec  une  indulgence  que  je  serais  coupable  de 
ne  point  rappeler  ici. 

Après  cette  énumération  sommaire  des  spurces  di- 
verses qui  d'elles  -  mêmes  affluent  à  yous  ,  et  aux- 
quelles vous  n'avez  point  négligé  d'ajouter  encore 
l'utile  complément  de  quelques  notables  productions 
de  la  presse  périodique  étrangère,  telles  que  ÏAsiatic 
journal  y  la  Uterary  gazette  et  autres  semblables,  j'ai  à 
dérouler  devant  vous  le  rapide  tableau  des  acquisitions 
nouvelles  par  vous  obtenues  ou  constatées,  pendant  l'an- 
née qui  s'achève,  au  profit  des  sciences  géographiques, 
dont  l'avancement  est  le  constant  objet  de  vos  veilles. 

La  théorie,  qui  dans  les  sciences  d'observation  naît 
de  l'étude  comparative  d'une  masse  imposante  de  faits 
observés,  et  qui  a  pour  objet  d'en  déduire  les  règles 
générales  dont  les  faits  eux-mêmes  ne  sont  plus  consi- 
dérés que  comme  des  applications,  a  le  grand  avantage 
de  créer,  pour  la  détermination ,  le  classement  et  l'ex- 
position de  ceux-ci ,  des  méthodes  qui  deviennent  un 
précieux  instrument  de  progrès,  en  imprimant  aux  in- 
vestigations des  néophytes  aussi  bien  que  des  adeptes 
une  marelle  plus  directe  vers  un  but  mieux  connu,  en 
leur  signalant  toutes  les  dépendances  du  vaste  domaine 
qu'ils  ont  à  explorer,  en  leur  servant  de  guide  pour  les 
parcourir,  en  leur  enseignant  jusqu'à  un  lan^ge  spécial 
pour  traduire  en  descriptions  exactes  et  précises  tous 
les  résultats  de  leurs  observations. 

M.  Denaix,  qui  depuis  tant  d'années  consacre  de  per- 
sévérans  efforts    au    perfectionnement   des  méthodes 


(  289) 

géographiques,. s*occupe  activement  de  rédiger  un  texte 
expositif  dé  la  théorie  générale  qui  lui  parait  devoir  ré- 
gir désormais  les  applications  de  ta  science,  en  même 
temps  qa'ttne  description  assujétie  à  ces  préceptes;  le 
monde'  savant  attend  avec  impatience  cette  clef  indis* 
pensable  de  renseignement  rationnel  xpie  notre  confrère 
a  si  fort  à  cœur  de  substituer  aux  vieilles  routines  sco- 
lastiques,  et  nous  serons  les  premiers  à  saluer  de  nos 
applaudissemens  lapparition  d'une  œuvre  qui  doit  ac- 
complir tant  de  promesses. 

Le  colonel  Jackson  nous  a  adressé,  de  Saint-Péters- 
bourg ,  divers  travaux  de  théorie  géographique  dignes 
d'attention  :  je  signalerai  d'abord,  comme  le  plus  impor- 
tant, son  aide-mémoire  du  voyageur,  recueil  métho- 
dique de  questions  relatives  à  la  géographie  physique  et 
politique,  à  Vindustrie  et  aux  beaux-arts,  destiné  aux 
gens  qui  veulent  tirer  parti  de  leurs  voyages  ou  acqué- 
rir la  connaissance  exacte  du  pays  qu'ils  habitent;  il 
semble' que  l'auteur  ait  donné  des  proportions  plus 
étendues  aux  parties  successives  de  son  livre,  à  mesure 
qu'il  avançait  dans  sa  rédaction  ;  en  sorte  que  les  derniers 
chapitres  sont  bien  plus  développés  que  les  premiers'; 
l'insuffisance  de  ceux-ci  est  même  telle,  que  l'orogra-^ 
phie  y  est  complètement  oubliée ,  ainsi  que  l'indication 
des  procédés  astronomiques  et  géodésiques  nécessaires 
au  voyageur  pour  déterminer  sa  position,  relever  sa 
route,  et  projeter  le  tracé  des  contrées  qu'il  aura  par- 
courues; le  magnétisme  terrestre,  la  pression  atmosphé- 
rique, n'y  sont  pas  traités  non  plus;  en  un  mot  les  par- 
ties les  plu&essentiellenient  géographiques  sont  négligées. 
De  pareilles  lacunes  veulent  être  réparées,  et  il  suffit  de 
les  signaler  à  notre  zélé  confrère  pour  être  sûr  qu'elles 
«eront  complètement  remplies. 

19 


(  ago  ) 

Nous  avons  encore  de  lui  un  intéressant  m^nioire  sur 
les  lacs  )  offrant  un  utile  dëveloppement  de  l'article  trop 
concis  consacré  à  cette  matière  dans  son  autre  oirvrage. 
Il  y  faut  annexer  une  note  sur  le  phénomène  des  Sekihes 
ou  marées  lacustres  ^  observées  sur  le  Léman  et  autres 
lacs  de  la  Suisse  par  M.  Vaucher,  et  sur  quelques  lacs 
des  Alpes,  autrichiennes  par  notre  confrère  M.  Ami 
Boue  :  M.  Jackson  a  pris  des  mesures  pour  réunir  des 
obsenràtions  sur  le  même  phénomène  ^  quant  aux  grands 
lacs  de  la  Russie,  de  la  Suède ,  et  des  Etats-Unis. 

Nous  devons  enfin  au  même  officier  des  considéra  tiens 
pleines  d'intérêt  sur  la  nomenclature  géographique  et  la 
disposition  matérielle  des  détails  dans  les  cartes:  depuis 
long-temps  les  esprits  positifs  désirent  rétablissement 
d'une. nomenclature  raisonnée  des  élémens  géographi- 
ques; divers  essais  ont  été  faits  à.  cet  égard,  mais  il  ne 
paraît  pas  qu'ils  aient  encore  pu  satisfaire  aux  capricieu- 
ses exigences  des  oreilles  françaises. 

La  physique  générale  du  globe  c^ccupe  les  premières 
pages  du  grand  livre  que  l'étude  de  la  géographie  tient 
ouvert  devant  nous.  L'illustre  Laplace,  que  nous  coinp- 
tons  avec  orgueil  parmi  les  fondateurs  de  notre  asso- 
ciation, provoquait  une  attention  toute  spédale  des 
adeptes  de  la  science  sur  la  constatation  des  éléméa» 
qui,  sous  ce  rapport,  constituent  l'état  de  notre  planète. 
La  chaleur  terrestre,  la  météorologie  générale,  le  ma- 
gnétisme, étaient  surtout  par  loi  signalés  à  leur  inves- 
tigation. 

M.  Arago  a  traité  le  premier  de  ces  sn jets  avec  la  sa- 
périorité  qui  lui  est  familière,  et  dont  Theiireux  privi- 
lège est  de  se  rendre  accesûble  aux  esprits  vulgaires 
sans  rien  perdre  de  son  élévation  :  la  HoUce  sar  fétat 
thermométrique  du  globe  terrestre  y  insérée  dans  Fannoaire 


(  2»90 
du  Burdau  des  longitudes'  de  e834)  ®^  d&vectue  popu- 
laire. 

.    Les  comptes^^néus  de»  congrès  annuels  de  1*  Associa^- 
tien  bntanliî<!|ue,  wrasoni  offert  un  rapport  digne  d*aN 
le&Uoii)  de^  M.' Jainea  Forbes,  sur  les  progrès  réoens  et 
I  état  açlMel  d^  la  météorologie.  Cette  acienee  «st  le  eon** 
stantotfjetdes sotticitudes  de  notre.zëtéoonfrèreM.  Mo*- 
rin,  deSliint-Brieiio^  qui  a  établi  auv  cet  important  objet 
d-étûdes  une  correspondaaioe  fort  étendue)  ckinar  1»  pen^ 
sée  de  réunir  une  masse  d'observations  assiez  éonsidé- 
vable  piour  en  déduirejonc.  tbéotâe,  au  moyen  de  lacjVMlte 
il  croit poasifble  darriver  à  la  prévision  des  pbénomèfïesf, 
povir  un  point  et  un  instant  donnés ,  conuMe  stf  préi^oient 
le#  phénomènes -astcotiomiquas.  On  doit  au  conire^ami- 
ralBardenflfitb)  de  Gopenbague,  un  mémoire  qui  semMe 
fourair  ua  argument  favorable  à  cette  hypothèseï^  en 
établissant  que  les  grandes  perturbations  atmosphéri- 
ques Appelées  ouragansi  sont  en  qucicpMrsorte  parquées 
en  de  certaines  limites  délerndnées.  I^^es  ofaser vatioirs 
inétéprotldgiques  oompiunsitiyes  n  eusseot*  eUef  point  Tim- 
.  menae  résqluat  quVi»  augure  M.  Morin^  leur  mnltipUoa- 
.lion  9ura  du.moina  Tayanlage  îneonteatâbiâ  de  contri- 
buer à  la  t(mo9Ûon  d'un  tableau  moins  in  complet  des 
moyennes  da'fréqjaencei  d'intensité,  de  dunëe  des  dr- 
oonétances  atmosphériques  accidentcUes  ou  continues, 
pour  ohM|ue  Ueu  d'observation  ;  et  sous  ce  point  de  vue 
les  instructions  adressées  par  M.  Morin  à  tous  ses  eov- 
re^ondans,  ont  été  accueillies  par  vous,  ainsi  que  les 
divers  mémoires  du   même    auteur,  iivec  un    intéi>êt 
non  équivoque*  Il  importe  d'autant  plu4  de  favoriser  le 
/eottectenusnt  des  observations  sur  lesquelles  doit  se 
fonder  la  théorie  météorotogiqu^,  q4se  eette  partie  de 
la  pàysiqûe  torresire  est  encore  dans  l'enÊinice. 

19- 


(  apa  ) 

U  en  faut  dire  autant  de  la  théorie  des  marées  ! 
M.  Lubbok,  à  Londres,  a  démontré  que  la  formule  de 
Bernouilly  est  bien  loin  de  s'accorder  avec  TobservatioD; 
et  d'autre  part  on  se  plaint  de  manquer  d  obsenrations 
assez  exactes  pour  yérifier  la  formule  de  Laplace.  On 
doit  une  revue  de  letat  actuel  de  cette  partie  de  la 
science,  à  M.  Whewell,  qui  avait  tenté,  Tannée  der- 
nière, de  dresser  une  carte  approximative  des  lignes 
cotidales  ou  lignes  de  synchronisme  des .  marées.  Nous 
attendons  avec  une  vive  iippatience  la  publication ,  an- 
noncée comme  prochaine,  du  beau  travail  sur  les  ma- 
rées communiqué  il  y  a  deux  ans  déjà  à  TAcadémie  des 
sciences  par  M.  Savary.  L'influence  des  marées  sur  la 
formation  des  barres  à  l'embouchure  des  rivières  a  été 
ingénieusement  exposée  dans  un  mémoire  lu  à  cette 
même  Académie  par  M.  Wissôcq,  ingénieur  hydro- 
graphe de  la  marine. 

Le  magnétisme  terrestre  a  été  l'objet  de  plusieurs  tra- 
vaux remarquables  :  le  capitaine  de  corvette  James 
Clark  Ross,  neveu  du  célèbre  capitaine  de  vaisseau  John 
Ross ,  et  son  compagnon  de  voyage  ,  a  fait ,  dans  les 
hautes  latitudes  septentrionales  où  ces  courageux  dé- 
coupreurs  s'étaient  avancés ,  des  observations  suivies:  qui 
lui  ont  offert,  par  70^  5'  17"  N. ,  et  99"  6'  12"  O.  de  Pa- 
ris ,  une  indifférence  complète  de  l'aiguille  de  déclinai- 
son, et  une  position  verticale  de  l'aiguille  d'inclinaison, 
d'où  il  a  conclu  que  sa  position  était  alors  au  pôle  ma- 
gnétique boréal ,  ou  tout  au  moins  à  une  très  petite 
distance  de  ce  point. 

Pendant  que  le  cfjmmander  James  Ross  commimi- 
quait  ce  résultat  à  la  Société  royale  de  Londres  ,  notre 
confrère  M.  Duperrey,  reprenant  et  complétant  le  u- 
Iileau  comparatif  dressé  par  Hansteen ,  des  observations 


d'intensité  magnétique  faites  jusqu'alors  à  la  surface  du 
globe,  produisait  ici  1q  fruit  de  ses  recherches  pour  la 
détermination  de  Féquateur  magnétique  ^  il  en  résulte 
que  cet  équateur  a'est  point  une  ligne  d'unité  constante 
d'intensité  ^  mais  la  courbe  -compleiie  des  moindres  ia-^ 
tensités,  identique,  à-peu-près  sinon  complètement,  à 
celle  des  plus  hautes  températures^  et  tranchant  braS" 
quement^  sans  se  laisser  traverser  par  aucune  d'elles,  les 
lignes  isodynamiques  de  Tuu  et  l'autre  hémisphère,  qui 
concordent  à  leur  tour  avee  les  lignes  isothermes.  Les 
déclinaisons  magnétiques  sont,,  de  leur  x^té,  coostisim- 
ment  normales  au:^  courbes  iaodynamiques ,  en  sorte 
qu'une  triple  relation  se  trouve  établie  entre  la  tempe* 
rature,  l'intensité  magnétique  et  la  declinaisou* 

Des  observations  directes  de  M.  Peltier  sont  venues 
confirmer  pleinement  la  corrélation  de  ces  deux  der-^ 
niers  élémens,  précédemment  recounue  d'ailleurs  par 
M.  Saigey« 

M.  Morlet  s'est  appliqué  à  reehercher  les^  lois  du  ma- 
gnétisme terrestre,  en  considérant  le  globe  comme  une 
sphère  aimantée  à  laquelle  on  appliquerait  les  principes 
généraux  de  la  théorie  mathématique  du  magnétisme  : 
on  se  rappelle  que  M.  Biot  avait  déjà  donné  Téquation 
des  intensités  magnétiques  terrestres,  en  fonction  de  la 
latitude. 

Ces  investigations  de  la  science  moderne  n'ôtent  rien 
de  leur  intérêt  aux  applications  empyriques  qui  nous 
ont  valu  la  boussole.  L'érudition  de  M.  Klaproth  vient 
de  reconstruire  à  neuf  l'histoire  de  cet  instrument.  Il 
a  peu  de  peine  à  enlever  au  douteux  Flavio  Gioja  d'A- 
malfi,  l'honneur  d'une  invention  qu'un  poète  français 
(Guyot  de  Provins)  décrivait  plus  d'un  siècle  aupara- 
vant; elle  avait  probablement  été  transmise  aux  Francs 


(a94  ) 

parlas  Aarabes,  nmgateuiv  <le  ii  iMer  de  -iSyne  àosst 
bien  «pe  ée  la  «lev  des  Itt^es^  où  ils  'avaiem  pu  la  rece- 
T0iryinérae'direeiieni8iit,'des^C3]j'ti<âs.  Chez  ^eiss  derniers, 
la.boiBSole  était  en  usage  depmscuie  aiartiquitéittiiiié- 
«orialéyiaa.dire  deIeQiis&biilettS4es'>hi«Kttres;  leiTite- 
Live  lebÎDois ,  Sse-na^ThmQ  ^eii  sigoi^e  l*«Aiplat>dès  le 
douzième  siècle  avant  l-ère  vulgiÂre;  «nais  à  ne  vemoo' 
4:€r  que  jus^^à  rhbtomn  lui-mênie ,  a'eM  eHiewre  au 
d«uxièaaie  ^ièole  avani  notre  ère  ^'U  iamétaVdp^Vdr 
XiXMLgenstmstaié  de  la  boussofo  die»  lea^Cfaînois. 
.  A  .cet  iusamment  grossier ,  «qu)  somenc  eneote  «st  le 
•seul  dont  pruîsse  se  «nmir  4e  iroyageari  ies-  progrès  de 
l'art  ont  sucoessirenient  ajouté  d  autres  insûrumens  plus 
parfaits ;,flMda  on  ne  parcourt  paa  tes  ecm tuées. iiieon* 
«ttes  ou  iMurbares  ay«c  toutes  >l0s^>£mUtés  de  tvaiispOTt 
<pÊt  séeiamenit  trop  souvent ,  par  'leur  volume  «t  leur 
-poids^oes.madiîties  si  wUes,  mais  si  enbatraftsantes; 
nous  devons  donc  accueillir  avec  intérêt  les  améHcirfflions 
^tti  teindentà  les«rends«  pluspOrtiltj^es.'lJn  èspierateur, 
«qui  leiplos  souvent  toyage  à  pied  -avec <peci>de -monde, 
;poui7ait  difficilement  consacrer  deulc 4it»ni«Msà  porter, 
.avjec  sa  'montcere^^'une  lunette  achromaûque  appKeable 
raux  observations  d*éclipses  des  ^satellites  de  Jupter, 
.'obeervations  qui  lui  foumil'aient  cependant  «ne -grande 
ressource;  un  télescope  offrirait  moins  d'encombrement^ 
tmais  «npoidsplua'ConsidéraUe,  et  d'ailleurs  la  suscep- 
tibilité de  dénangement^  et  la  difficulté  des  4«épa»atioD5 
ie  mettraient  bientèt  hors  de  service.  Sous  4e  -nom  de 
TéleseQpes.ékafy'tiquês,  M^^Pôss^  opticien  à  iV4enne*,est 
-arrivée  Gonsitniire^d'après les indio8itions'deM:>tjiltrow, 
rdes^unettes  achromatîquesauflLquelles  une^nouveUe  dis^ 
-position 'de<la  lentille  de.  correction  à  l'égard  *4le  L'ofajec- 
-ti£,   permet  de  donner  des  dimensions  et   un   poids 


(U95) 

beaucoup  moindres,  tout  en  améliorant  d'une  manière 
notable  leur  degré  de  préèision  et  de  clarté.  £'est  une 
véritable  conquête  pour  les  opiâotiona  pratîcpies  de  la 
Géodésie. 

Mais  si  le  perfectionnement  des  in^trumens  mérite 
TOtre  attention,  die  est  due  à  non  moins  juste  titre  à 
celui  des  tables  astronomiques  destinées  à  faciliter  le 
calcul 4^. observations,  et  vous  avez  remarqué  avec  un 
vif  intérêt  les  améUovations  notables  qu  a  éprouvées  la 
Connaissaaçe  des  temps  das3  Je  nombre  et  la  disposition 
dés  élémens  de  comparaison  rapportés  à  .rObservatoire 
de  Paris.  Voua  avez  en  même  .temps  sincèrement  ap- 
plaudi à  la  refonte  complète,  entreprisé  par  M.  Daussy, 
de  la  table  ^es  positionsgéograpbiqiies,^  où  nul  résultat 
n*a  plus  été  admis  qtt'aco6mpagné  de  la  dopuble  indica- 
tion de  Tobservateur  et  du  calculateur,  après  i^i  soi- 
gneux <triage  ibnde.sur  les  garanties  d  exactitude  of- 
feprtes  par  l'un  et  Tautre^  M.  Gorabœuf  a  contribué  à 
ekiriûljiir  cet(;e  table  .en. iouraifisant  les  résultats,  calcu- 
lés parlai,  des  obaervations  de  latitude  et  de  longitude 
faites  dans  Tintérieur  de  TAfrique  par  le  lieutenant  de 
vaisseau  Ernest.de  Beaufort  en  iSh^.Daus  h  Connais-  ^ 
sance  des  temps  .poiur  iS37,qui  est  maintenant  sous 
presse,  la  table  4es  positions,  encore  améliorée,  con- 
tiendra les  déterminations  qui  ont  été  obtenues  dans 
l'An^érique  du  sud  pair  M.  Pentland,  et  qui  étaient  de- 
meurées inédites  j»squ  à  ce  jour. 

£t  puisque  je  vous. entretiens  de  listes  de  positions 
géonômiques,.  je.ne  veux  point  laisser  en  oubjli  lé  cata- 
logue de  cent  soixante^deux  déterminations  pour  divers 
^points  dcVempire  chinois,  inséré  au  Nouveau  journal  asia- 
.tique,et  extrait  par  M..  Neumann,de  Munich,  de  la. des- 


criptioD  ofiGcielIe  de  la  Qûne,  publiée  en  1818  à 

Le  Nautical Magazine  de  Londres  (dont  les  jt finales 
manUmes  reproduisent,  par  les  s<mis  de  M.  Daussy ,  les 
indications  les  plus  utiles  ),  et  le  Kriiischer  TVegweUer 
de  Berlin,  enregistrent  avec  un  louable  empressement 
les  acquisitions  joumaliires^  de  la  géographie  sous  cet 
important  rapport» 

Ces  positions^  que  Vastronomie  fournit  k  la  géographie 
descriptiTe,  sont  inséparables  des  dénominations*  indica- 
tives des  lieux  d'observation;  et  l'exactitude,  qui  fait  le  mé- 
rite des  déterminations  géonomiqnes  n'est  pas  moins  in- 
dispensable dans  la  fixation  de  ces  dénominations  locales: 
le  secours  de  la  philologie,  mais  d'uaephilologie  toute  spé- 
ciale, est  ici  nécessaire,  et  par  malheur  bt^p  rarem^at  invo- 
qué. La  géographie  s'est  toutefois  enrichie' cette  année  de 
quelques  travaux  particuliers  de  cette  nature;  le  plus 
considérable  est  cdui  que  M.  Firmtn  Caballero  vous^  a 
adressé  de  Madrid,  sur  la  nomenclature  géographique 
de  l'Espagne;  les  Transactions  de  la  Société  philosophique 
de  Philadelphie  vous  en  offrent  un  second,  fort  cu- 
rieux, publié  au  nom  de  l'auteur  (feu  AL  John  Hecke- 
welder),  par  notre  coiTespondant  M.  Doponceau,  et 
ayant  pour  sujet  les  noms  géographiques  imposés  par 
les  aborigènes  Lenni-Lennape  et  Delaware,aux  ririères, 
ruisseaux,  et  lieux  remarquables,  dans  les  états  actuels 
de  Pensylvanie,  New- Jersey, Mary land  et  Virginie;  vous 
en  avez  un  troisième  dans  un  mémoire  du  savant  Aker- 
blad  sur  les  noms  coptes  de  quelques  villes  et  villages 
de  l'Egypte,  publié  dans  le  Journal  de  la  Société  asia- 
tique  de  Paris,  par  les  soins  de  M.  de  Sacy.  Enfin  les 
feuilles  édites  de  la  nouvelle  carte  de  France  rédigée  au 
Dépôt  de  la  guerre,  ont  fourni  à  M.  Guérard  l'occasion 
démettre,  sur  la  nomenclature  des  lieux  qui  y  sont 


(  «97  ) 
porlés,  des,  observations  critiques  pleines  de  justesse  e.l 
dlntérét;  hâtons-nous,  d'ajouter  que  le  Dépôt  de  la 
guerre  les  a  accueillies  et  en  a  profite. 

Nous  arrivons  ainsi,  de  proche  en.  proche,. à  une 
considération  plus  immédiate  du  sol.  La  géologie ,  de- 
venue lobjet  spécial  des  travaux  de  plusieurs  sociétés 
savantes,  a  acquis  une  sorte  de  vogue,  qui  lui  ménage 
sans  doute  de  rapides  progrès.  Sans  demeurer^tranger 
afix  théories  aventureuses  au  mpyen  desquelles  le  géo- 
logue cherche,  hâtivement  à  s'expliquer  des  faits  encore 
incomplètement  observés,  le  géographe  doit  çurtQut 
considérer  la  partie  descriptive  et  fondamentale  de  cette 
science  y  la  géogposie  ;  les  descriptions  locales  qu  elle 
produit  se  multiplient  c)iaque  jour  davantage.  ;  je  a  ai 
pas  la  prétention  de  vous  en  faire  ici,  messieurs, une 
énumération  qui  a  fourni  à  notre  confrère  M..  Ami 
Boue,  vice- président  de  la  Société  de  Géotogie  de  Pa- 
ris, la. matière  d'un  gros  volume,  auquel  je  me  borne 
à  vous  renvoyer.  Les  résultats  ainsi  obtenus  se  traduis 
sent  fréquemment  en  cartes  spéciales ,  sur  lesquelles  ufi 
système  uniforme  d'enluminure,  adopté  par  Içs  .géo- 
logues français  et  anglais,  dénote  la  nature  des  terrains 
à  découvert;  M*  Léopold  de  Buch  a  proposé,  «n  .A.11^^ 
magne  ^  un  nouveau  choix  des  teintes  applicables  aux 
diverses  formations^  et  il  a  donné  une  carie  géognos- 
tique  de  l'Allemagne  enluniinée  d'après  sa  méthode.  « 
M.  de  Humboldt  a,  de  son  côté ,  adopté ,  pour  la  dési- 
gnation des  roches  dans  les  coupes  géognpstiques,  un 
système  de  signes  symboliques,  qu'il  a  employés  sur 
une  carte  particulière  de  la  vallée  de  Mexico. 

Avant  de  quitter  le  domaine  de  la  géologie,  j'ai  à 
vous  signaler  la  nouvelle  Théorie  des  Folcans  du  comte 
de  Bylandt;  le  résumé  analytique  qu'il  nous  a  fait  par- 


i^9) 

venir  de  l'ouvrage  où  il  a  eonsigné  le  firuil  de  ses  raédir 
iatioBS  et  d*uné  ét<|de  as«i4ud  sur  le  terrain,  Be  peut 
que  nous  faire  désirer  {es  dévèloppemens  et  lés  justifi- 
cations qu*îl  nous  annonce  avoir  renfermés  dans  son 
Kvre, 

'Quant  à  la  distribution  géographique  des  v^étaux  y 
les  Flores  spéciales  offrent  de  véritables  chorograpfaies 
Ixitaniques ,  lorsqu'elies  notent  avec  soin  l'habitat  des 
plantes,  et  surtout  le. degré  de  fréquence  des  individus 
de  chaque  espèce  { la  Flore  deSénégambie^  de  MM.  Guii- 
lemin,  Perrottet.et  Ridiard,  est  une  acquisition  inté- 
f«ssante  sous  ce  rapport,  et  le  deviendra  davantage  en- 
core par  les  consickérations  générales  dans  lesquelles 
M.  Guiilemin  se  propose  de  résumer  les  faits  particu- 
liers dont  l'ensemblo  détermine  le  caractère  constitutif 
de  la  végétation  du  pays. 

Uemploi  de  cartes  photographiques  n'a  point  encore 
ëté  adopté  pour  ces  travaux  de  détail ,  pour  lesquels 
elles  seraient  si  utiles,  en  même  temps  qu'elles  en  reti- 
reraient un  notable  perfectionnement  ;  il  est  vivement  à 
désirer  que  l'exemple  .des  géologues  soit  suivi  à  cet 
égard  par  les  liotanistes.  Quant.à  des  cartes  générales 
des  zones  de  végétation  du  globe ,  ou  de  ses  grandes 
divisions ,  l'usage  en  est  plus  répandu  ;  et  le  baron  de 
Ganstein  nous  a  récemment  adressé  de  Berlin ,  avec  un 
texte  explicatif,  une  mappemonde  partagée  en  zones  et 
climats  -corrélatifs  à  la  distribution  des  plantes  les  plus 
utiles, , non- seulement  dans  le  sens  des  latitudes ,  mais 
encore  dans  celui  des  altitudes,  au  moyen  dé  deux  pro- 
fils qui  encadrent  le  limbe  extérieur  des  deux  hémi- 
sphères. 

Ce  que  j'ai  dit  des  Flores  s'applique  aux  Faunes .  lo- 
cales; peu  de  travaux  généraux  ont  été  faits  sur  la  dis- 


(  ^99  ) 
iiibulion  g^qgn^biqtie  4fis  aftimauiL  à  la  sticftioe  du 
globe  :  âU  s^iDt>>ent  en  efF^  ^pp^pTi^ilir  inoins  «étroite* 
meB%  ail  9ol  ^uils  parcom-ent ,  et  peut^tre  d'ailleurs  la 
coiiiuiÎ3M^ce  plus  |[éaéralemen^  répandue  ^le  ieur  ha- 
t^î^t  /art-i^Ue  siiioins  fait  senxiv  k  J^esoîn  den  drei^aer 
dos  tableauic  jonDéinoniques  :  sqw  oe  dwnierjrapport , 
l!eiitOfnçilqgje ,  où  les  .genres  sont  si  nombreux ,  .feii^ejcr 
çeptioB  :  an^si  s!es|;*oii  occupé  dayaotage  de  .leur  dasfie- 
ment  géographique,  et  div.era  mémoires  ont  été  publiés 
en  AiUgleierre  ;et  eu  .AUeicnagpe.i  isur  ee  sujet.  Ou  an- 
nonce to«iti^Î0  un  trahit  ,d!eosembie  du  docteur 
SfurainsoB ,  mv  la  géographie  des  aiMlPEiaux^ 

Api!ès  av/Mr  mm  passé  en  re^ue  ies  élémens.difers 
ique  fournissent  là  ;la  géographie,  leç  diffénentes  sciences 
4]iii  se  lisent  à  çUe  .d'u^e  manière  si  intime ,  «ce  ^ont  jses 
(Qemvres  spéciales, dont  nous  allons  feuilleter,  en  coura»!, 
le.cai^logue  yaijé. 

BArmi  Jes  traîi^és  génénaus^,  celui  dé  Malte-Brun,  revu 
|»ar  n^trcMConfrère  M»  Huot^  a  livré  en  .dernier  lieu  le 
lomex  contenant  rAfrique;  et  M.  Ritter  a  dpmié  un 
jtroisième.y^lume  de  son^rdkunde^  cooÉplétan^la  des- 
jcrîption  de  l/A$ierOrientale«  la  renommée  de  ces  deux 
Idéaux  ouvrages  est  eiiiropéenne,  etma  faible  voix  n'y 
peut  rien  ajouter  ;  qu'il  me  soit  permis  du  moins  d  e- 
•raetlre  le..vcm\qu*une  vension  £dèle  nationalise  chez 
aous  rœuvj?e  du  géographe  allemand. 

D*autres/iu>mfi.  plus  oacdestes  viennent  s'inscrire  après 
-Bes  ^grandes  cAéhxités  ; ,  M.  KœUat  de  Dijon  ,  M.  Ber- 
.thet,  professeur  à  Saint-Diatier^  vous  ont  adressé  des 
traités 'de  géographie  rédigés  dans  un  louable  but  d'a- 
jnélioratîon  dans  renseignement  .vulgaire. 

Avec  les  ti;aités  généraux^  les  atlas. généraux  :  une 
•nouvelle  édition  de  celui'  de  MM.  Lapie  père  et  £ls 


(  3oo  ) 

se  prépare  en  ce  in<mient  pour  suppléer  k  répuisemeni 
de  la  première;  à  côté  de  ce  grand  et  beau  recueil  j  li 
vous  en  a  été  présenté  un  de  dimensioDS  et  d^aspect 
bien  modestes ,  publié  par  M.  Arobroise  Tardieu  f  ce 
cahier  si  mince  a  pourtant  un  degré  d*importance  qui 
lui  mérite  votre  faveur  :  c'est  qu'il  est  destiné  à  popula- 
riser la  connaissance  des  configurations  géographiques 
avouées  par  la  science,  en  se  produisant  à  un  prix  d  une 
modicité  presque  incroyable. 

AL  Benoit ,  ingénieur-mécanicien  à  Troyes ,  a  cher- 
ché ,  à  son  tour ,  à  rendre  l'usage  des  globes  de  grandes 
dimensions  accessibles  aux  moindres  éfablissemens  d'in- 
struction élémentaire,  et  il  y  a  réussi  en  construisant , 
à  très  bon  marché ,  en  papier-parchemin ,  des  globes 
aérophyses  de  quatre  pieds  de  diamètre  :  il  est  à  regret- 
ter qu'il  n'y  ait  pas  appliqué  de  meilleures  délinéations. 

De  son  côté,  la  presse  n'avait  à  aucune  époque  dé- 
ployé tant  d'activité  à  répandre  des  publications  mises 
par  leur  bas  prix  à  la  portée  des  lecteurs  de  toutes  les 
classes^  et  rédigées  néanmoins  avec  un  soin  réservé 
d'ordiniûre  à  des  ouvrages  moins  accessibles;  c'est  un 
grand  mouvement  de  diffusion  de  lumières  dont  l'An^ 
gieterre  nous  a  donné  l'exemple  et  que  nous  suivons 
avec  ardeur. 

La  géographie  ne  pouvait  manquer  d'obtenir  une  place 
distinguée  dans  de  telles  entreprises  :  elle  a,  en  Angle- 
terre, une  encyclopédie  spéciale,  l'édigée  par  M.  Hngh 
Murray  et  les  professeurs  Wallace,  Jameson,  Hooker 
et  Swainson  :  de  tels  noms  suffisent  à  la  fortune  du  livre. 
En  France  la  géographie  a  inspiré  Y  Univers  pi^resque^ 
où  MM.  ChanipoUion ,  Delamalle,  de  Larenaudière, 
Bory  de  Saint- Vincent,  Jouannin,  Golbéry,  Rozet,  comp- 
tent parmi  les  rédacteurs;  le  Foyage pittoresque  autour 


(  3oi  ) 

du  monde  n  a  pas  besoin  d*autre  garantie  que  le  nom 
de  M.  D'Urville. 

La  géographie  n*<;st  pas  l'objet  exclusif ,  mais  elle  est 
une  des  parties  les  plus  développées  de  ï Encyclopédie 
pittoresque  y  dont  le  premier  volume,  terminé  ,  vient  de 
vous  être  adressé  par  MM.  Leroux  et  Reynaud ,  (jui  en 
dirigent  la  publication. 

iSest  presque  dans  la  mêiûe  classe,  tant  le  prix  en  est 
borné,  quil  j  aurait  lieu  de  comprendre  la  Bibliothèque 
uniiferseUe  des  ifoyages^  publiée  par  M.  Albert-Monté- 
mont  avec  une  rapidité  peu  commune,  une  incroyable 
activité  :  vingt*et-un  volumes  ont  successivement  fait 
passer  sous  vos  yeux  les  relations  abrégées  des  voyages 
autour  du  monde,  jusqu'aux  plus  récentes  circumnavi- 
gations ;  et  une  seconde  série ,  consacrée  à  l'Afrique ,  a 
déjà' mis  en  vos  mains  cinq  autres  volumes. 

A  coté  de  cette  irapide  émission  de  livraisons  succes- 
sives, nou  avons  au  contraire  à  déplorer  linterrûption 
prolongée  de  la  collection  à  laquelle  M.  Walckenaer 
donnait  son  nom  et  ses  soins.  Ayons  espoir  que  ce  mo« 
nument  élevé  à  la  géographie  ne  demeurera  pas  ina- 
chevé ,  et  que  notre  savant  confrère  sera  appelé  à  en 
poser  les  dernières  assises  comme  il  en  a  posé  les  pre- 
mières. 

De  rhistoire  des  voytiges  à  la  géographie  historique, 
il  n'y  a  qu'un  pas  :  celle-ci  n'est-elle  point  en  effet  le 
résumé  des  voyages  et  des  relations  descriptives  des  an- 
cieas  temps  ?  M.  Roux  de  Rochelle  a  souvent  capté 
TOtre  attention  par  des  lectures  ayant  pour  sujet  la 
géographie  ancienne  de  TOccident.  M.  Ansart  vous  a 
présenté ,  .dé  concert  avec  M.  Lebas,  son  collaborateur, 
les  premières  livraisons  d'un  atlas  historique  de  TEu- 
rope ,  traduit  de  celui  de  Kruse,  mais  révisé  par  les  édi- 


(  3oa  ) 

leurs  français  ;  tout  en  acooMant  à  œ  travail  la  juste 
estime  qu'il  mérite,  vous  n'avez  point  rois  en  ouUi  ce- 
lui  que  M.  Denaix  a  dé}à  publié  pouf  le  niéoite  objet 

M.  Alexandre  Barbie'  du  Bocage ,  qu'une  santé  gra* 
vement  altérée  éloigne  encore  une  fois  de  nos  réonions 
et  de  sa  chaire  de  géographie  à  la  Soi4K)iine ,  nous  a 
donné  un  dictionnaire  peu  volumineux^  mais  clairet 
aubstantiel ,  de  la  géographie  biblique  telle  qu'éKe  est 
généralement  admise  ;  M.  Ch.  Tilstone  Beke  en  a  entre- 
pris au  contraire,  dsfns  les  Originel  bihUene  dont  il  nom 
a  adressé  le  premier  volume ,  une  refonte  complète  ba* 
sée  sur  Tunique  considération  du  texte  sacré  :  aussi  son 
livre  est-il  empreint  d'un  caractère  de  nouveauté  fort 
remarquable,  dont  le  principe  fondamental  est  que  les 
peuples  dénombrés  au  x*  (Chapitre'  de*  la  Genèse,  n'y 
sont  point  généalogiquement  disposés  d'après  l'ordre,  de 
primogéniture  ,  mais  qu'ils  y  sonft  géograpbiquement 
rangés  dans  leur  ordre  de  contiguïté  suco(>ssi^e  d'est  en 
ouest;  principe  fécond  en  conséqueneès  inattendues, 
qui  changent  comptèiemenc  la  physionomie  de  h  nap- 
pêmonde  mosaïque. 

Je  ne  veux  pas  quitter  le  champ  de  la  géographie  an- 
,cienne  sans  vous  parler  du  grand  travail  <{ue  notre  eon- 
frère,  le  colonel  Lapie ,  prépare  depuis  plus  de  six  an* 
nées ,  et  qui  a  pour  objet  la  construction  graphique  des 
périples  et  itinéraires  que  nous  ont  laissés  les  anciens. 
Une  grande  carte  en  neuf  fetûUes,  comprenant  l'eiBpire 
romain  avec  TAsie  jusqu'au  Gange,  aecorapagivemune 
nouvelle  édition  de  ces  routiers,  dont  Ihnpredaîoa  s'a- 
chève sous  les  yeux  de  MM.  de  Fortia,  Hase  et  Gnénrd; 
M.  Lapie  espère  que  le  tout  pourra  vous  èlre  présenté 
dans  un  délai  peu  éloigné. 

Une  publication  qui  doit  exciter  votre  intérêt  au 


(  3o3  ) 

même  titre ,  est  celle  qu  a  entreprise  ,  en  Allemagne , 
M»  Sickler ,  d*un  Corpus  gèographorum  grœcorum  et  la- 
tmorum  qui  supersunt  omnium* 

Revenons  maintenant  à  l'époque  actuellei  et  voyageant 
à  notre  tour  de  continent  en  continent,  recueillons,  dans 
notre  marche  hâtive,  les  lumières  nouvelles  que  la  géo^ 
graphie  a  obtenues  cette  année  sur  chacun  d  eux. 

Us  sont  respectivement  constitués  dans  des  conditions 
tellement  individuelles  et  mutuellement  exclusives^  que 
l'intérêt  qui  s'attache  de  leur  exploration,  affecte,  pour 
chacun ,  un  caractère  tout  particulier. 

Notre  Europe,  jeune  et  forte  de  civilisation,  se  con- 
naît trop  bien  elle-même  pour,  vouloir  être  étudiée  à  la 
légère;  tout  ce  qui,  loin  d'elle,  pourrait  passer  pour 
étude  approfondie  du  sol  et  de  ses  habitans^  ne  serait 
chez  elle  que  médiocre  et  superficielle  étude;  ce  n'est 
point  à  une  géodésie  expéditive  qu'elle  peut  demander 
le  relèvement  de  ses  territoires  j  ni  à  l'hydrographie  sous 
voiles  le  tracé  de  ses  côtes,  ni  à  des  évaluations  approxi- 
matives la  statistique  de  ses  forces,  de  ses  besoins,  de 
ses  ressources:  ce  sont  des  opérations  rigoureuses,  des 
travaux  consciencieux,  qu  elle  exige,  et  dès-lors  chaque 
branche  d'étude  s'individualise  pour  s'attacher  à  une 
monographie  exclusive  :  c'est  ainsi  que  s'exécutent  des 
cartes  topographiques  telles  que  la  carte  de  France  du 
Dépôt  de  la  guerre,  des  cartes  hydrographiques  telles 
que  les  côtes  de  France  du  Dépôt  de  la  marine,  et  des 
milliers  de  statistiques  spéciales  par  départemens  terri* 
tbriaux  ou  par  matières*  Il  est  évidemment  impossible 
d'entrer  ici  dans  la  moindre  énumération  de  tant  de  pu- 
blications accumulées,  et  j^  ne  tenterai  même  pas  de 
vous  faire  la  récapitulation  de  celles  qui  sont  venues 
prendre  place  dans  vos  collections  :  qu'il  me  suffise  de 


(3o4  ) 

rappeler  que  le  Dépôt  de  la  guerre  a,  par  une  récente 
émission,  porté  à  viiigt-quatre  le  nombre  des  feuilles 
édites  de  la  carte  de 'France;  qu*ilfi  publié  la  carte  >de 
Morée  due  aux  travaux  géodésiques  de  nos  ingénieurs 
géographes  MM.  Peytîer,  'Boblaye  et  Senrier,  dont 
l'oeuvre  se  poursuit,  pour  le  reste  de  la  Grèce,  sous  les 
ordres  du  premier  d'entre  eux,  notre  collègue  M.  Peytier; 
et  que  le  Dépôt  de  la  marine,  qui  a  terminé  nos  côtes 
occidentales,  s'occupe  maintenant  de  relever  les  câtes 
de  la  Manche,  dont  la  triangulation  est  confiée  àM.  B^at. 
Parmi  les  statistiques  départementales ,  je  n'excepterai 
d'une  prétermission  absolue  que  le  livre  de  M.  de  La- 
doucette  sur  les  Hautes  Alpes,  que  vous  avez  jugé  d'une 
manière  si  favorable. 

Quant  à  l'étranger,  je  ne  saurais  me  dispenser  d'une 
mention  honorable  en  faveur  de  M.  Yandermaelen,  à 
raison  des  nouveaux  volumes  qu'il  nous  a  envoyés  de 
son  Dictionnaire  géographique  de  la  Belgique  et  qui  com- 
prennent  les  provinces  de  Hainaut,  d'Anvers  et  de  la 
Flandre  orientale,  sans  parler  de  divers  autres  documens 
statistiques  pleins  d'intérêt;  le  comté  Serristori  nous  a 
adressé  de  Florence  un  Saggio  staUstico  delV  Italiaj  au- 
quel il  a  successivement  ajouté  deux  supplémens;  et 
M.  Graaberg  de  Hemsoe  nous  a  fait  tout  récemment 
parvenir  de  son  côté  un  écrit  DeW  attucJe  condîzionc 
délia  sciisnza  statistica  in  Italia^  e  di  alcune  opère  statisti" 
che  noifellamentepubblicate;  j;kUT2Lis  à  indiquer  encore  di-  ' 
vers  ouvrages  sur  les  états  autrichiens  qui  nous  ont  été 
transmis  de  Leipzig  par  M  Gross-Hoffinger,  un  tableau 
statistique  de  la  monarchie  russe  que  M.  Schnitzier  a 
mis  sous  presse  à  Paris,  un  nouveau  Gazetteer  ofEngland 
and  ff^ales  qui  vient  de  paraître  à  Londres  ;  mais  le  temps 
me  manque  pour  m'abandonner  à  une  telle  énumération. 


Alger  est  à^  nou^,  et  à  nùs  portes  :  cest  don<c  par  là 
que  je  dois  natoreUement  eomatencer  mon  tout*^*Afri< 
que:  MM.  Bérard  et  Dortet  de  Tessan  ont  achevé  cette 
année  le  relèvement  cOmpliel  des  cotes  de  la  Régence, 
et  s'occupent  de  rédiger  les  résultats  de  lenrs  ;  travaux^ 
Kos  officiers  d*état-major,  auxquels  nous  devons  le  plan 
de  la  ville  et  des  environs . d'Alger ^  ont  fait  quelques 
nouvelles  e;j^pJoratioj)s.  dans  la  plaine  de  Métygjab,  et 
prennenjt  soin  de  recueilKr:  des  rensdgnemens  sur  Fin- 
téiiei^r;  M«Tatareautavait  dressé^  pendant  son  séjour  à 
Oran,  une  c^rte  de  cette  province,  qui  nous  donne  la 
mesure  de  ce  qVon  peut  attendre  du  zèle  de  cet  officier 
pouir  Féolaii^cissenièn t  de  la  géographie, si  obscure  encore, 
d^  la  province  d'AFger,  où  il  est  maintenant  en>ployé. 
MM.  Levrel  et.de  Maligny  sont  restés  dans  celle  d'Oran, 
que.  nos.  rapports  pacifiques  avec  Abd-el*Qâder  leur 
pj^rmetteQt.de  sillonnei*  de  leurs  propres  lignes  de  roiite. 
Qaçs  celle deJB^ae^  MM.  Delçambe,Franc0nnièreetd^ 
Presbois  étendent  leurs  explorations  autour  du  chef- 
lieu^  et  .ont  dernièrement  levé  le  plan  de  Bougie  et  dé 
ses. environs;  les  renseignemens  qu'ils  ont  recueillis  sur 
les  routes  de  Tiptéirieiftr  n'ont  point  jusqu'ici  été  poussés 
au-delà  de.Gonstantftne..  C'est  à  laide  des  doctimeiis 
enyoyés  par  t»us.  ces  officiers^  et  qui  m'ont  été  libérale- 
ipent  communiqués  par  le  Dépôt  de  la  guerre,  que  j'ai 
tenté  d'esquissec  un  nouveau  canevas  géodésiqué  d'une 
pai^tie  de  l'Afrique. septentrionale,  en  y  puisant  les  élé- 
mensdea  corrections  applicables  au  tracé  de  Shaw. 
.  r  Pan&  cette  révision.critique  se  trouvent  compris,  d'une 
pi^rt  letat  de  Tunis,  pour  lequel  M.'  de  Falbe  nous  a 
off<prt  son  beau  travail  sur  Garthage  et  la  contrée  voi- 
sine, d'autre  part  l'empire  de  Marok,  sur  lequel  notre 
ZAJUé  correspondant  M.  Giaaberg  de  Hemsoe  a  tout  ré* 

20 


etBuaaeaà  publié  ub  Speeckio  higt»rit»  e  sUOisiieo  flcm 
d'imévèty  et  accompagwé  4\iae  oiite  d*aiie  exécHtioii 
soignée^  eu  l'on  peut  r^fretter  seuleipent  que  f  éni£- 
tîoB  de  rameur  n'ak  pas  toujiMirs  été  dompta  par  une 
critique  pins  rigoureuse. 

Surla  côte  oecndeotale,  la  Société  américaine  de  colo> 
DÎsation  de  Tétai  de  Maryiand  a  jeté,  au  cap  desPahnes, 
les  fondemeus  d'un  noniM»létabliss6ineiit  analogue  a  ce- 
lui de  Libéria  :  c'est  em;ore  une  porte  ouverte  à  rexfrfo' 
ration  gragrapbiqne  d'une  conttée  dont  en  eonnatt  à 
peine  une  étroite  lisière  lelong  du  rivage. 

L'eipédition  du  Nigeri  qui  frisait  cmKe^oir  une  si 
flatteuse  espérance  de  Toir  enfin  établie  une  grande 
route^  eonduisasii  jusque  dans  ke  nœur  de  oette  corn-* 
pacse  Afrique,  si  obatiuément  fennée  à  notre  »ride  cU' 
riositéf  cette  expédition,  gvossede  tant  d'avenir,  n'a  pu 
braver  à-la-lois  l'ardeur  d*ttn  clûnat  inexevable  et  la 
pei^die  de  peuples  inboqptt^ers  :  vainqueur  du  cKnst 
qui  avait  moisscuiné  sm  compognons,  Bâohard  Lancier  est 
tombé  sous  les  coups  des  aborigènes*  Mais  son  'mfmgt 
n'est  p^  demeuré  sans  profit  pour  la  iseieuee,  bieti  que 

* 

les  résultats  n'en  aient  pas  été  publiés  :  Lander  s'était 
.avancé  dans  son  bateau  de  fer,.a^sac  le  Heutenant  Wil- 
liam. Allen  jusqu'à  Rabbab;îls  étaient  entrés  aussi,  daos 
le  Tchaddab.,  et  l'avaient  romoiité  jusqu'à  une-distanee 
de  i5o  milles,  par  uu  lit  fréqucaunent  obatrué  d*iles; 
les  assertions  précises  et  répétées  des  indigènes  ne  lais- 
saient aucun  doute  sur  sa  oommunieatioo  av«e  le  ho 
Tchad,  et  de  ces  eawusnions,  le  lieotenant  Â.llen  a  rap- 
porté des  observations  qui  sans  doute  veeewont  use 
publicité  pi%)chsiDe.  Au  surplus,  la  voie  est  owerte,  et 
rintérât  .meiroautile  ne  renoncera  pas  à  la  temter  de  nou- 
veau ;  pendant  que  des  contniriétés  de  plus  d'un  genre 


i^7) 
ipréimdsieiit  à  la  .&iale  issue  de  Ifispédhion  organisie 
par  k  «ampagoii»  de  limrpool^  laie  aulne  oompagme 
se  forÉnfî^  à  lilasgoor^  datis  le  but  d'ergaaber  une  ae<» 
«onde^apédiiloii^  itt  dfpuisla  nicNrt  de  Laoderi  lie  cet 
lonel  KidioUs  y  pard  de  Feraan.-dorF* ,  est  «atpt  .dans  le 
Nigcv^  ain  de  smutfaém  parèiiMiétiie  dies  oiroonstaïutes 
étales  «ausesde  la  mon  du  voja|feur/et  detablîir  sur.  des 
h^^es  solides  d^  retatiaas  4)animemales  a?ee  les  na^ 

BùB^  rAfvicpijS^ausavaU^  le^  «aplomiions  def  «lissiDii- 
tiaives,des  «afuvalistes,  des  maooiiaiidsy  étendant  de 
plus  en  pins  nos  4?onnaisy<fnces  sur  les  négioDS .  im^éc 
mesves^  les  niesîonnaiiies  fraoçaia  Ai^usaei  es  Cîaxaiîs 
ont  jic^mmeM  fimiteé  chez  les  Baasoutes  ^  peupfadif 
juaqu'aAepsig90Me;.entreiesS.(MranuaB.et  les  Zooks;  et 
la  tnissîomam.  Lemue  '«dent  de  iaio^  ^pamEenûr  01^ 
Vit^noe  auieieâiae,  «pti  sera  tprockaiBenisoS  puUiée^  dcp. 
|Mii^  qu'ila  li|Mnènievisitéft^.ou'fiiur  jesq^eis  il  •ajdbtïspnii 
-desnenaeignemens^pQsiùfii^  tantditLiLaipait  de.  ses  eoo^ 
•pagnoBS  d*apoato^f  quftdea4uaBcl|iA^6  Uurme.etMet^. 
Ion,  qui  ont  parooum  une  Ligneasaeaairaneéeau  noed^ 
>«st..f!faie,faBp0ditiiin  JCtenti&qMC ,  diiigée.par  fll^  Sniih , 
estf  ytie  dniGap.  peinr  afiCectnec  aine  recaïuuîsaanoe  piuf 
«UCÉe  4^  «ènie6.pays. 

Ina  fioffiése  géogvapfaiqsie.deijoiidiies  a  eonçtt  le  pqa^^ 
J€i;.d'uBe  expbvaaioBjqai,  yresMumosippiat  de  d^pisEC 
à  Iia/l9aie  Ba^kgpa^  ««vanocEot  k  iîouaat  jpour>  tiier  à  k^ 
eète  les  «elèfenMvf  tsiU-  par-  les.  missioiMMMveS)  Qt  se 
porierafît  «ae|iî^irars  le  Zaïi&èze^  peuê-étise  jpisqu'^  4ea 
aettMeai  pour  redescendre  «nsuke  aux  itafattssiameiis 
portugais»;  c'est  le  qapttaine  Âiesander,  déjà  connu  par 
de «lo^ibreux 'Vosges,  qm  est^a«gé  de^cmndinre  cette 
Bonydie    ewpédilion.    Un    intérassant    niéaseipe    de 

20. 


(3o8) 

M.  Cooley,  sur  les  tribus  kafres  qui  habitent  les  bautês 
terres  auxx  environs  de  la  baie  Dâlagoa ,  a  été  inséré 
par  extrait  dans  \ejcamal  de  la  même  Société ,  qui  a  pa- 
reillement publié  une  brève  esquisse  de  Monbaseet  de 
la  contrée  envifonnante^  par  le  lieutenant  de  vaisseau 
Emerj.  M.  Xavier  fiôtelho  nous  à  envoyé  de  Lisbonne 
un  résumé  destiné  à  servir  d'introduction  à  un  mé- 
moire statistique  sur  lev  domaines  portugais  de  l'Afrique 
orientale  :  cet  aperçu  fait  désirer  le  reste  de  l'ouvrage. 

On  ne  peut  qu'attendre  y  avec  une  impatience  propor- 
tionnée au  mérite  reconnu  dii  voyageur^  la  relation  du 
séjour  que  M.  Edouard  Rûppel  a  fait  en  dernier  lieu  en 
Abyssinie.  Le  missionnaire  Gobât  a  récemment  publié  le 
journal  de  sa  résidence  de  trois  années  dans  ce  pays. 

Quant  au  bassin  du  Bahhr  Abyadb,  Teiq^Ioration 
qu'en  avait  projetée  M.Adolphe  Lînant,  se  trouvé  encore 
ajournée  à  raison  des  fonctions  qui  lui  sont  départies  par 
le  pacha  d'Egypte  pour  établir  un  barrage  sur  le  NiL 
Nous  n'avons  aucune  nouvelle  des  tentatives  de 
M.  Henri  Wilford ,  qui  avait  résolu  de  pénéU'er  par  cette 
voie  dans  l'Afrique  centrale.    . 

L'Asie ,  plus  accessible  et  moins  meurtrière  que  l' Afri- 
que, excite  moins  vivement  l'ardeur  desdé<x>uvertes;aussi 
n'ai-je  point  à  vous  donner  ici  la  nouvelle  de  grandes 
explorations  effectuées  ou  en  cours  d  exécu  tion  dans  l'in- 
térieur de  cet  immense  continent;  car  on  ne  saurait  ran- 
ger dans  cette  catégorie  la  reconnaissance  préparatoire  de 
l'Euphrate',  effectuée  par  M.  Chesney,  et  qui  va  être  re- 
commencée par  le  même  officier^  en  compagnie  de  notre 
correspondant  M.  Ainsworth  ;  et  nous  ne  connaissons 
point  les  résultats,  d'une  haute  importance  sans  doute, 
que  nous  rappoi^te  de  Syrie  notre  collègue  M.  Galiier, 
après  quatre  années  d'investigations»  Je  n'ai  donc  pro^ 


(  3o9  ) 

preiheiit  à  vous  signaler  que  quelques  publications,  sur 
lesquelles  la  physionomie  particulière  des  populatioils 
asiatiques  jette  un  tout  autre  genre  d*intérêt  que  celui 
qui  s'attache  aux  relations  des  aventureuses  expéditions 
de  décou  vertes^  Nous  devons  à  M.  Eyriès  une  traduction 
du  voyage  de  Burckhardt  en  Arabie;  nous  lui  devrons 
bientôt  celle  du  beau  voyage  de  M.  Alexandre  Burnes  en 
Boukharie,  dont  les  résultats  vous  furent  annoncés 
Tannée  dernière  par  mon  prédécesseur,  et  qui  a  valu  à 
son  auteur  le  prix  royal  annuel  de  la  Société  géogra- 
phique de  Londres. 

La  publicité  donnée  à  ta  correspondance  privée  de 
Victor  Jacquemont  nous  a  mis  à  portée  de  mieux  appré- 
cier le  mérite  si  original  et  si  vrai  du  voyageur  fran* 
çais;  les  papiers  et  collections  qu'il  a  laissées  constituent 
sans  doute  les  matériaux  d'un  magnifique  ouvrage; 
mais  ces  matériaux  ne  sont  point  encore  parvenus  en 
France,  et  peut-être  s'écoulera-t-il  long-temps  avant 
que  nous  puissions  jouir  du  fruit  de  ses  recherches. 

Je  ne  veux  point  ajouter  à  ces  indications  une  vaine 
liste  des  nombreuses  publications  de  voyages  en  Asie 
dont  les  presses  anglaises  alimentent  le  public  de  Lon- 
dres; ce  n'est  pas  qu'elles  manquent  d'intérêt,  soit  qu'a- 
vec John  Madox  nous  eussions  à  parcourir  la  Pales- 
tine et  la  Syrie,  avec  Arundell  TAsie-Mineure ,  avec 
Smith  et  Dwight  TArroénie,  avec  sir  Henry  Brydges  la 
Perse,  ou  qu'avec  le  lieutenant  Conolly  nous  allassions 
par  terre  d'Europe  dans  Tin  de ,  à  travers  la  Perse  et  l'Af- 
ghanistan; mais  j'occupe  votre  attentiou  depuis  trop 
long-temps  pour  qu'il  me  soit  permis  de  la  fatiguer  en- 
core par  une  récapitulation  trop  scrupuleuise  de  ces 
tours  qui  n'ajoutent  guère  aux  conquêtes  de  la  science. 

Je  ne  saurais  toutefois  omettre  quelques  documens 


(  3»o  ) 

spéciaux  rebtiii  afuz  régions  les  Bioiiis  ooimuM  de  b 
Haute^Asîe^  lels  qne  b  Brève  natitm  tM  regno  M 
Thibèt  eu  frère  Orano  d«lb  Pentia  de  Billi  ^  remonttfBt  s 
Famée  1730^  et  qui  a  été  tout  réeennnetit  {mbiice 
dans  le  Nouteau  joui^nal  asiatique^  la  rebtion  d'an 
voyagé  du  Népal  au  Tubet^  pèr  lé  ^séfamyro-tobétsin 
Amyr, insérée  par  M.Hodgson auxvn^ Volunledesi^jnc'' 
He  researches;  et  ritinànire  de  Si<-Oatlntia  à  JJLaî'Nàt, 
qui  nous  a  été  envoyé  de  Sbm  par  fiL  Pallegoix. 

Si  de  l'Asie  je  passé  dan»  l'Australie ,  je  ;ne  Sroufe 
guère  non  plus  rien  qui  mérite  une  nlevliDD  spéciale^ 
depuis  .les  explorations  do  capitaine  Stùri^cpâ  tous  ont 
été  signalées,  dès  Tannée  dcrniètv^  d après  Ja  notice  de 
M»  Allan  Gunningiham,  et  dont. la  relation  orîgînalé  a  été 
puUiée  ultérienrenieiàitç  je  ne  eoMenfeerai  dlndiquer  le 
livre  nouveUeitient  pubiiié  à  LcMidres  par  "NL  Lâng>  et 
contenant  un  aperçu  dé  Torigineet  des inigrations  delà 
nation  polynésienne. 

Ici  tîenikent  se  dasaer  les  gmodes  navigations  de 
Fanningy  de  GbromtscbenkQ  et  de  Henri  Fonter,  qu'il 
me  suffit  de  voos  nonuner. 

J'sborde  1* Amérique,  du  sud,  ^  là  du  moina  je  ren- 
oontreles  traces  n6n  encore  défbirées  d  un  voyage  digne 
de  tout  votre  intérêt,  et  dont  les  résultais  vont  doter 
la  science  dé  ridies  et  soitdes  conquêtes  :  parti  de 
France  au  mitiétt  de  l'année  iferS,  ML  d'Orbîgey  est 
aUé  passer  .huit  amnies  à  étudier,  comme  naturaliste 
voyageur^  T Amérique  méridioiaile^  désignée  à  ses  îoves* 
tigations  par  les  professeurs  duMnséuim;  ses  recherches 
et  ses  travaux  se  renferment  dans  deux  cercles  dîatinct^ 
dezploratÎDn  1  l'un  comprenant,  avec  TUruguigr)  bs 
provinces  argenânes  de  Entre^os ,  Cerrilelile^  et  Bue- 
nos-Ayres  ,  et  bs  pampas  de  b  Patagonie  contîguês  à 


(  3«0 
^celles  de  Buenos- A;^«^  ;  Tnutre  coirreapoiMbiii  à  la  ré- 
publique de  Bolivio.  Di2M9â  ta  première  dé  ces;  det»  twh 
gions,  l'actif  vojagQura^vailsoigiieiMeiocv&l  reeueîlli  tons 
les  élémeos  d'une  deft^isipri^n  complèle.  sons  la  rapport 
d^.  sciences  naMii;?Ues ,  de  VethACi^phie ,  de  b  lân.- 
^uistiq^Meî  le  traioe  géodési^ua  était  seul  inconaplef;; 
inâ^is.JMi.  d'Orbigny  a  été  aidé  ea  cette  partie  par- 1  «imtié 
de  lyL  Parch$ippe)  qui)  rencontra  à  Gorrienfees^et  qui 
lui  a  dqnné  a^.  propres  relèvemena.  Sur  le  secood 
théâtre,  de  ses.  înTcistig^tions  ^  M.  d'Orbignjt  s'e&t  ^telu- 
sivemenf  suffi,  à  Lui^-même^  et  ^^xks  patler  dea matériaux 
dfi.  toute  jçspèce  qti'il  a  x^oiU^t^  avec  discetneraent ,  il 
rapporte  des  levés  itinéraires  asse?ï  nombreux  pour 
/ormei^  Un  réseau  géod^siiiUe  à  mâiltes  scft cées ,  auq^imel 
lefr  obseiTYatiQus  de  M*^  P^ntlaM  vienneiiil.  heureuse- 
m^ixVfouruixde&i^pèi^es.;  en  aort^.que  utféme  à  ue  tenir 
compte  que  de  son  deuxième  yoyage>  AL.  d'Qrbigny 
aujr^  d^lé  la  géQgrafdiiey  pour  npt.  région  no»  moins 
étendue  que  r£$pagQei  de  toi^  le^  élétn^n^  dliiiMe  «iirte 
tpppi^pbique  non  nçipins  ^ti^faùj^te^  gue  celle  que 
par  des  moyens  semblables  le  célèbre  Lopez.a  dressée 
•de  TËspagne  elie-m^me.  Bien,  plusi  une  sorte  d'instinct 
Ij^Qgraphiqué  semble  avoir  constauuuent  présidé,  à  (a 
notation  de  toutes  les  observations  qu'il  a  faites  dana  le 
domaine  des  sciences  conuexes^  de  manière  à  ce  quelles 
puissent»  en  quelque  sorte )  se  traduire  en  cartes  géo*- 
gnosti(jifeS|  phy  tographiques ,  zoologiques,.  ethnogra-»- 
phiques.  Ce  n'est  pas  sans  quelque  orgueil,  messieurs^ 
qv^e  vous  enregistrez  dans  vos  souvenirs  les  titres  géo- 
graphiques de  M.  d'Orbigny  ;  si  laFranoe  <^4t  peu  fécaqde 
en  publications  de  voyages;  du  moiqs  les  voya^^eurs 
qu'elle  produit  peuvent-ils  être  inscrit^  pai:ini  cew  dM. 
preo)ier  ordre. 


(  3.0 

Cest  encore  dans  rAmérîque  du  sud  que  M.  Le- 
prieur,  et  M.  Adam  de  Bauye,  son  précurseur  puis 
sou  compagnon ,  ont  fait  des  tentaiÎTes  d*exploration 
qui  TOUS  ont  donné  l'espoir  d  obtenir ,  d'une  nouvelle 
expédition  de  reconnaissance,  un  tracé  général  des  par- 
ties inconnues  de  la  Guîane  française;  vous  avez  re- 
gretté de  ne  pouvoir  mettre  à  profit,  dans  le  méfne  but, 
les  offres  de  service  qui  vous  sont  venues  jusque  du 
fond  de  la  Hongrie ,  de  la  pairt  de  M.  Jablonszki ,  d*Op' 
pova.  M.  Hillhouse ,  de  Démérary  ^  a ,  de  son  côté ,  re- 
connu ,  dans  une  assez  grande  étendue  ,  le  cours  du 
Masarouni ,  affluent  principal  de  TEsscquibo  ;  la  So- 
ciété géographique  de  Londres  a  '  résolu  d'encourager 
une  exploration  de  la  Guîane  britannique,  assez  éten- 
due pour  en  rattacher  les  déterminations,  d*une  part  à 
celles  de  M.  de  Humboldt ,  de  Fautre  à  celles  de  nos 
voyageurs. 

Je  ne  saurais  oublier  ici  les  belles  cartes  de  l'Amé- 
rique méridionale  et  du  Mexique,  teuvres  posthumes 
de  notre  ancien  collègue  Brné,  récemment  publiées  par 
sa  veuve. 

Pour  r Amérique  du  nord,  outre  les  lettres  de  Henri 
Tudor,  sur  le  Mexique,  les  États-Unis ,  et  les  colonies 
anglaises  voisines,  j*aurais  à  vous  rappeler  quelques  do- 
cumens  particuliers,  tels  que  Fitinéraire  suivi  par  une 
caravanne  qui  est  allée  du  Mexique  dans  la  Haute*Cali- 
fomie,  envoyé^  de  Mexico  par  M.  Cochelet;  la  notice 
sur  les  monts  Cotocton ,  envoyée  de  Pliiladelphie  par 
M.  RafHnesque;  et  d*atitres  pièces  analogues.  Mais  un 
intérêt  bien  plus  pressant  nous  entraine  aux  terres  arc- 
tiqnes  :  là,  pendant  trois  années  consécutives,  notre  at- 
tention, notre  sollicitude,  persista  ,  pleine  encore  d  es- 
pérance, à  errer  sur  les  traces  disparues  du  capitaine 


Ross ,  dont  le  retour  est  venu  combler  tant  de  vœux 
fcfrvens.  Ah  !  de  nouvelles  soliicitades ,  non  moins  vi- 
ves, non  moins  persévérantes,  s'égarent  aussi  sur  les 
traoes  perdues  de  la  Lilloise  ^  qui  après  être  allée  in!i- 
poser ,  au  sud  du  cap  Barclay ,  les  noms  français  de 
Bréatité;  de  Rigny ,  de  Daussy ,  de  Pouyer,  à  quatre  îles 
nouvelles  de  la  côte  orientale  du  Groenland,  parait 
s  être  obstinée  à  poursuivre  de  plus  importantes  décou- 
vertieer^  et  les  vœux  de  retour  qui  appelaient  Ross  se 
tournent  aujourd'hui  vers  Blosseville,  retenu  peut-être 
comme  lui  dans  les  glaces ,  et  qui  nous  reviendra  sans 
doute  non  moins  heureusement  :  en  vain  une  première 
tentative  de  recherches  a  échoué  ;  que  l'espoir  ne  faiblisse 
point ,  que  les  tentatives  se  renouvellent  plus  ingénieu  - 
sèment  combinées!  La  persévérante  Ângleterire  expé- 
diait Back  trois  ans  encore  après  la  disparition  de  Ross  : 
resterions^nous  en  arrière  d'un  si  louable  exemple? 

Le  nom  de  Ross  vient  se  replacer  sous  ma  plume 
pour  être  proclamé  de  nouveau  dans  ce  rappel  accou- 
tumé des  prix  que  vous  avez  décernés  dans  Tannée; 
c'est  aux  rudes  travaux,  fructueux  pour  la  science,  qu'il 
ifi  accomplis  dans  cette  mémorable  expédition,  que  vous 
avez  conféré  votre  grande  médaille  annuelle  ;  vous  avez 
en  même  temps  décerné  une  mention  très  honorable 
au  capitaine  Biscoé,'  dont  les  navigations  aux  terres 
austi^lés  vous  avaient  si  vivement  intéressés.  Vous  n'a- 
vez eu  à  couronner  qu'un  troisième  lauréat,  M.  Jodot, 
qui  a  reçu,  pour  son  nivellement  de  la  Yesle,  une  des 
médailles  spécialement  destinées  à  encourager  les  tra- 
vaux  de  ce  genre. 

Le  programme  du  nouveau  concours  que  vous  avez 
ouvert  n'offre  pas  moins  de  vingt  prix ,  d'une  valeur 
totale  d'environ  dix-huit  mille  francs  :  peu'  de  chiffres 


(3i4) 

8uffifieôt  aiBi^i  à  tésiuner  les  eacQimgemei»  nombreux 
^e  rous  été»  heiirçvtx  de  diiuib«er  dans  rintésétdes 
fiitogrès  gé<^;niphic|iie6;  yi^  efC^rM  h'obiI  pas  élé  ^ains 
jusqu'à  ce  jûiur^  et  leur  ^fiou^të  passée  voua^  garanti 
kar  auceès  à  ^wr. 

Ge4  fsi%  oe  9<mt  pe$  \et  aeul  ititoalant  dont  voua  ftH- 
te^  la  noble  ^^abiiioià  dea  jQoneurpeBa  qu^  vau»  aippid^  : 
une  p]a($f  e^ft  rëseti^ée^  dain&le  veemeil  de  iN>a  Ménmiya.» 
AUX  trairaux  qui  sont  jy géa  dignea  de  oette  niouyeUe  db- 
lû^tioB  :  c'eatai|i»q«*iinT)olii9^  toui^eiaUer  a  été  eon- 
sacré  à  Torogcaphie  de  V£i|rope  de  M»  Bruignière»  et 
qM  d*autres  mémoires  eouroniiés  sont  destînéa  à  une 
iQ$4irtion  prochaine. 

Quelques  dUficUkés  avaient  ^ira^ë  Tiitifuresçian  si- 
multanée des  deux  Tolumés  qui  soni  en  pi?éparaiiîon,  et 
dont  Tan  contiendra  Tcsui^re  géographique  de  l*£kb7$y> 
lautre  une  coUeolioii  de  ^ivUcelbnées»  yimpresoioBL  de 
l'Ëdrysy  a  été  repommepcée  à*  l'Imprîmerie  royale  >  où 
elle  se  poursuit, avec  régularité  ^  et  vous  avez  soms  les 
yeux  des  épreuves  dû  Jog  simile  des  troia  pi»eiiiières 
cartes  ;  M.  Amédée  J^ubert  vient  de  son  o^é  d*aQbever 
la  traduction  du  troisième  cliovit.  lie  volane  ouvert  aux 
wiscellanées  ne  contenait  naguère  encore  qu'une  seule 
lûèce,  imprimée  4epuis  plusieura  années  ;  c'est  le  voyage 
du. fipère  Jourdain  de SéveraodaBs quelques  unes  deacooe 
trées  visitées  par  Marco  Polo;  vous  y  avesL  lyouta  o^te 
année  la  rektion  oi»gina]^duu  voyage  &it,  en  17749  ^ 
rite  de  Taïtiy^par  le  commandant  d*un  paquebot  qui 
naviguait  de  conserve  avec  la  frégate  VJguUaj  souts  les 
ordres  de  Domingo  de  Bonechea ,  le  découvreur  de 
c€ïtte  ilç;  à  1^  a\ii^e  de  cette  xelatipn  ont  été  i^nprimés 
les  vocabulaires  recueillis  en  E^pte  par  M.  Koenîgi 
^es  piçces  composent  le  demi-volu^ç  dont  un  premier 


(  3i5  )        . 

exemplaire  e$t  eu  ce  momeiDt  devant  vous»  Lautre 
demî-vokUBe  sera  cooASUiré  à  une  édition ,  soigneuse- 
ment coilationnée  sur  les  nunuscritSy  de  la  relation  ori- 
ginale du  voyage  de  Rubruquis,  en  Tartarie ,  par  ordre 
de  saint  Louis;  des  traductions  anglaises  et  françaises 
en  existais t  d^j^Ui^  longtemps;  le  texte  original ,  resté 
inédit,  en  a  été  retrouvé,  par  M.  Francisque  Michel 
dans  les  bibliothèques  de  Londres  et  de  Cambridge;  une 
copie  exacte ,  préparée  par  ses  soins  et  ceux  de  M.  Tho- 
mas Wright,  trous  est  récéMUMit  parvenue;  Timpres- 
sion  en  va  être  immédiatement  commencée,  et  le  volume 
entier  ssra  probablement  terminé  dans  un  bref  délai. 

Il  me  reste  à  parler  d'une  autre  publication ,  celle  de 
notre.  Bulletin  ,  dont  l'apparition  périodique  Tient 
chaque  mois  raffermir  le  lien  de  confraternité  qui  unit 
tous  les  membres  de  notre  association.  Quelques  efforts 
ont  été  tçntés  pour  en  améliorer  la  composition  et  le 
rendre  plus  substantiel  ;  une  première  série  de  volumes 
a  été  close  avec  le  tome  vingtième,  et  une  nouvelle  sé- 
rie s*est  ouverte  avec  Tannée  courante;  les  cartes  qui  j 
sont  jointes  me  donnent  occasion  de  vous  rappeler  le 
désintéressement  avec  lequel  M.  Ambroise  Tardieu  et 
Mf  Selves  ont  mis  à  la  disposition  de  la  Société  leurs  ate- 
liers de  gravure  et  de  lithographie.  Le  vœu  constant  du 
comité  auquel  est  remis  le  soin  de  publier  ces  cahiers 
mensuels  a  été  de  leur  procurer  le  plus  haut  degré  pos- 
sible d*intérét  géographique;  mais  il  ne  saurait  se  flatter 
d'être  encore  parvenu  à  remplir  toutes  les  conditions  de 
perfectionnement  qu'il  est  dans  notre  désir  de  lui  voir 
atteindre» 

Il  m'est  enfin. permis  de  dore  ici  le  compte-rendu 
que  je  vous  devais  de  nos  travaux  de  l'année;  trop  heu- 
reuse ^  messieurs,  si  dans  l'accomplissement  de  ce  devoir, 


(  3i6  ) 
une  lecture  si  longue,  et  pourtant  si  avare  de  déyelop- 
pemens,  n  a  point  fatigué  Tattention  que  votre  bien- 
veillance daignait  ni'accorder. 


CONSIDÉRATIONS  NOUVELLES 

SUR    LES    ÉTUDES    GEOGRAPHIQUES    ET    SUR    l'eXPRESSION 

DES    CARTES, 

Par  M.  le  Ueutenan^coloDel  Dssaix. 

Messieurs , 

Vous  m*avez  fait  Thonneur  de  me  nommer  votre 
secrétaire.  Cette  faveur  a  pour  moi  d'autant  plus  de 
prix  que  je  la  dois  moins  à  la  part  que  j'ai  prise  à 
vos  travaux  qu*à  mes  publications,  pu1squ*en  me  rete- 
nant dans  le  cercle  étroit  des  connaissances  élémen- 
taires  du  domaine  de  l'enseignement,  elles  ne  me  per- 
mettent pas  de  vous  suivre  dans  les  hautes  directions 
sur  lesquelles  se  porte  votre  attention. 

Par  ce  fait^  par  Vadhésion  que  vous  avez  donnée  aux 
jugemens  favorables  émis  sur  mes  premiers  essais,  cir- 
constances qui  prouvent  que  vous  ne  négligez  aucune 
occasion  de  donner  des  témoignages  d'intérêt  à  tout  ce 
qui  peut  exercer  une  influence  utile  sur  les  progrès  de 
la  géographie,  il  m'est  permis  d'espérer  que  je  triom- 
pherai des  entraves  que  m'opposent  les  erremens  de  la 
routine. 

Déjà  des  instituteurs  engagent  leurs  élèves  dans  les 
voies  nouvelles  tracées  par  mes  études  ;  déjà  toutes  les 
personnes  douées  d'un  esprit  éclairé  et  de  connais- 
sances positives  recherchent,  dans  l'expression  physique 
des  cartes ,  les  lignes  hydrogéiques  par  lesquelles  se  dé- 


(  3^7  ) 
finissent  tes  plans  de  revêtement  du  polyèdre  terrestre. 
Loin  de  redouter,  à  ce  sujet,  la  lutte  que  d autres  ma- 
nières de  voir  peuvent  engager,  je  crois  utile  de  la  pro- 
voque!'. Je  vais, dans  ce  dessein,  avoir  Thonneur  de  vous 
entretenir  un  moment  des  vues  particulières  dans  les- 
quelles je  poursuis  mes  travaux. 

Uétudede  la  gëogi*aphie,par  son  immiçnse  étendue,  par 
la  variété  des  objets  qu'elle  embrasse,  est,  sans  cohtredit, 
de  toutes  les  connaissances  classiques  celle  qui  trouve 
le  plus  souvent  son  application  dans  le  monde.  Aussi 
s*en  occupe-t-on  dès  que  Von  est  en  état  de  s  adonner 
à  des  lectures  dont  il  importe  de  conserver  le  souvenir. 

Considérée  généralement  comme  une  science  de  mots, 
on  cherche ,  comme  pour  les  langues ,  objets  de  nos 
premiers  soins  ^  à  en  fixer  la  nomenclature  dans  la  mé- 
moire 9  en  en  faisant  soit  un  jeu,  soit  un  exercice  pra- 
tique présenté  avec  plus  ou  moins  d  attrait. 

Toutes  ces  méthodes ,  purement  élémentaires ,  con- 
viennent à  des  élèves  trop  jeunes  encore  pour  mieux  ap- 
prendre à  Taide  du  raisonnement.  La  facilité  qu'en  gé- 
néral elles  présentent ,  fait  qu'on  les  adopte  avec  em- 
pressement, et  que  promptement  aussi  on  les  délaisse, 
les  hautes  études  portant  bientôt  à  négliger  celles  qu'on 
ne  regarde  plus  que  comme  un  exercice  de  mémoire. 

Dans  cet  état  de  choses,  on  entre  en  général  dans  le 
monde  sans  savoir  la  géographie.  On  y  éprouve  bientôt 
le  besoin  de  réparer,  par  des  lectures,  l'insuffisance  des 
notions  élémentaires.  On  a  recours  alors  aux  méthodes 
à  l'usage  des  gens  du  monde  ;  mais  le  peu  de  fruit  qu'on 
en  retire  ,  tant  à  raison  des  élémens  variables  sur  les- 
quels se  règle  l'ordonnance  de^  matières,  qu'à  cause  de 
l'exubérance  des  détails  dans  la  foule  desquels  se  perd 
l'enchaînement  des  circonstances  physiques  principales. 


(  *'8  ) 

fait  enfin  préférer  les  dictionnaires.  €ei|x-<»  ne  sent 
pour  renseignement  que  des  orades,  dent  les  réponses 
sans  liaisons,  $ans  rapproebémens  HtKes^  s^ef&cent  du 
sonvenir  comme  la  pensée  érentuelle  qui  conéuit  à  ies 
consulter. 

Les  traités  que  nous  possédons  jusqa^à  présent  ne 
sont  donc  pas  des  ourragesi  véritablement  classiques. 
Celui  qui,  à  juste  titre,  tient  le  pi^mler  rang,  est  le 
précis  du^èbre  Malte-Brun.  Après  evoîr  tmyaillé  avee 
MenteHe,  à  une  grande  géographie  en  seize  volumes,  il 
sentit  que  ce  vaste  répertoire  était  ptntot  un  tivre  de  bi- 
bliothèque qu^une  méthode  df enseignement.  R  reprit 
alors  tous  ces  matériaux ,  les  élabora,  et  sema  soit  récit  ' 
de  tableaux  synopticpies ,  d*é1égacrtes  descriptions  qui 
groupèrent ,  pour  la  première  fois ,  des  aperçus  pbj^ 
siques  ,  politiques  et  statistiques,  présentés  jusqut'alois 
sans  ordre  et  sans .  discussion,  des  innovations,  et  h 
verve  féconde  d'une  érudition  peu  commune  ,  assurè- 
rent le  succès  du  nouvel  ouvrage. 

M.  Batbi ,  I^ami  et  parfois  le  collaborateur  du  savant 
Malte-Brun,  s'est ,  après  lui,  attacfhé  à  réunir  en  un 
abrégé  toutes  les  connaissances  qui,  à  son  avis,  sont 
du  domaine  de  l'enseignement.  Cet  ouvrage  ,  véritable 
résumé  encyclopédique  des  connaissances  géognrphi- 
ques  et  statistiques,  est,  avec  justice,  fort  accrédité; 
car,  sous  ce  double  rapport ,  it  contient  une  fotile  de 
documens  prédeux  que  Foneherdiierait  vainement  dans 
d'autres  traités.  Cet  abrégé  n'avait  pas  encore  pafru,  que 
déjà,  depuis  plusieurs  années  ,  Je  me  trouvais  engagé 
dans  des  études  géographiques  demandées  dans  des 
vues  militaires.  A  f  instar  des  auteurs  qui  4>nt  abordé 
avant  moi  cette  spédatité ,  j'ai  àti  commencer  par  la 
"Géographie  naturelle,  ccftle  qui  décrit  les  formes  du  sol 


(  *»9  ) 
sans  ftucime  traéd  de  végétation  ou  de  rie  animale,  en- 
core moins  de  tieux  d^habitation  humaine. 

Ces  études  devaient  fiaturefllementeommencer  par  la 
division  du  globe  en  bassins,  divisions  que  "Ptâilope 
Bttadke  a  ie  premier  réduite  en  système;  divisions  qui 
ont  été  depuis  reprises  et  développées  d'abord  par 
M.  Laioroix  dé  Ithsmut,  ensuite  par  M.  le  chevalier  Al- 
letit,  de  manière  à  faire  connaître  les  lois  que  suit  la 
distribution  des  eaux  à  ta  surfece  du  globe,  et  les  rela-^ 
tÎNM»s  qui  siibsistent  entre  les  masses  solides  et  liquides 
d«i  ^héroïde  terrestre. 

Mm  qui  tiens  à  honneur  dé  reconnaitré  pour  maîtres 
en-cette  matière  les  Boureet,  les  Darçon,  lesÂndréossy, 
et  pkis  particulièrement  encore  Fauteur  du  savant  Essai 
siN^les  j^eeionnaissances  militaires',  je  ne  réclame  d'autre 
part  dans  cette  voie  de  régénération  des  études  géogra- 
pkîques^que  pcffie  d  avou*  eu  le  courage  de  faire  de  grands 
sacrifices  pour  donner  de  la  vie  à  des  préceptes  trop 
loD|»*temp8  méconnus,  ou  regardés  comme  des  théories 
Hiafipticables  à  un  enseigaernent  que  Fon  retient,  par 
loutœe  ou  par  paresse,  dans  les  premiers  erremens  tra- 
cés dans  des  .vues  étroites  pour  de  faibles  intelligences. 

Présentement  que  ma  voix  à  trouvé  de  Yéàho  dans 
cette  «neeifite^  présentement  que  des  noms  justement 
oâàfaves  protègent  mes  efforts,  présentement  que  de 
jeunes  ék^res. sont  initiés  avec  succès  au  nouveau  mpde 
d'.expcisition  dov|t  ïls  apprécfîent  de  plus  en  pins  les 
avantages,  ye  dirais  en  'laissant  à  chacun  le  mérite  de 
ses  œuvres,  quUl  manque  entre  les  livres  élémentaires 
propiiemeffldit8,oa  les  exercices  de  mémoire,  et  les  ou- 
vrages,à  r«isage  des  gens  du  monde  ou  les  traités  plus 
subslanÂelS)  tioe  méthode  présentant  dans  un  ordre 
iwtipmiel  toutes  les  4K>nnaissances  qui  à  raison  de  leur 


(  îao  ) 

importance  effifctive ,  peuyent  être  coD^idérées  comme 
les  points  de  repère  auxquels  doit  s'arrêter  un  ensei- 
gnement solide.  C'est  cett^  lacune,  messieurs,  que  je 
me  suis  proposé  de  remplin 

Engagé  dans  des  voies  nouvelles ,  je  ne  pouvais  de 
prime  abord  établir  irrévocablement  toutes  les  amélio- 
rations qui  me  semblaient  n^essaires.  De  là  j'ai  hasardé 
mes  premières  pensées  sous  le  titre  d'Essais,  Des  ob-- 
jections  trop  faibles  pour  arrêter  ma  marche  me  don- 
nant plus  d'assurance,  j'ai  continué  mes  publiçadons 
comme  élémèns  progressifs  d'un  nouveau,  cours  de  géo* 
graphie  générale.  Aujourd'hui  que  beaucoup  d'institu- 
teurs, qu'un  grand  nombre  de  personnes  éclairées  s'in* 
téressent  vivement  à  la  poursuite  de  mon. entreprise, 
je  publierai  incessamment,  comme  élémen&de  géographie 
rationnelle,  la  première  partie  du  texte  àsoBS  lequel  se 
développera  enfin  la  marche  philosophique  de  mes 
études. 

Messieurs,  ma  tâche  est  plus  difficile  et  plus  étendue 
qu'on  ne  pense.  Je  l'aurais  déjà  abandonnée  sans  la  pro- 
tection du  gouvernement;  car  des  leçons  présentées 
presque  entièrement  sur  des  cartes  et  des  tableaux  d'une 
assez  grande  étendue ,  coûtent  fort  cher  à  établir,  et  par 
cette  raison  sont  d'un  difficile  écoulement.  En  cette  can* 
joncture,  c'est  aux  personnes  en  position  de  favoriser 
les  entreprises  utiles,  c'est  aux  amis  des  progrès,  c'est 
aux  associations  philantropiques  à  s'emparer  des  moyens 
de  répandre  avec  libéralité  les  ouvrages. propres  à. con- 
courir à  l'amélioration  de  l'enseignement. 

Messieurs,  livré  comme  jele  suis  à  l'étude  toute  particn- 
lière  de  la  configuration  des  superficies  terrestres ,  étude 
qui,  par  ses  considérations  d'ensemble,  m'a  conduit  à 
établir  d'une  manière  positive  les  règles  de  l'analyse  géo- 


(  3at  ) 

^tapkiqoe  naturelle,  étude  qui,  renfermée  dans  de  plus 
étroites  limites^  a  révélé  à  de  savans  militaires,  les  pré- 
ceptes  répjandus  aujourd'hui  dans  toute  T Allemagne  sous 
le  nom  particulier  de  Th)aorie  du  terrain.  Je  vous  dirai 
avec  toute  la  francliise  qu  autorise  une  opinion  qui  n'est, 
point  hasardée,  que  les  cartes  aujourd'hui  n>ême  les 
mieux  accréditées,  ne  sont  pas  encore  présentées  avec 
lerpression  caractéristique  propre  aux  contrées  doiit 
elles  offrent  limage.  Il  ne  suffit  pas  au  mérite  d'un  ta- 
bleau (fn^.  toutes  les  parties  prises  séparément  en  soient 
parfaitement  et  minutieusement  exécutées,  il  faut  encore 
que  ces  parties  forment  un  ensemble  bien  coordoniié, 
et  que  cet  ensemble  ne  soit  rien  autre  que  celui  qu'on 
apercevrait  en  se  plaçant  au  point  de  vue  du  tableau. 
.Ce  qui  est  prescrit  pourla  représentation  des  objets  vus 
dans  des  distances  assez  rapprochées,  n'est-il  p^s  ration- 
nellement exigible  pour  des  cartes  dont  en  effet  les  dé* 
tails  doivent  s'éls^tier  d'autant  plus  qiie  la  distanc<^  men- 
tale entre  le:poiqt  d  ob^rvatton- et  le  plan  de  site  est 
supposée  plus  grande?  Ce  n'est  donc  qu'abusivement  que 
Ton  s'évertue. à:  ipodeler  dans,  la  chorographie  et  dans 
la  tçpogrî^phie  géoér;alQ,.une  infinité  de  reliefs  accessoires 
au  milieu,  desquels  se^perdent  les  traces  de  la  configu- 
ration générale.  Cette  observation  a  lieu  non-seulement 
pour  toute  l'étendue  d'une  carie,  mais  niéme  pour  cha- 
cune de  ses  feuilles  prise  isolément,  car  dans  chacune 
aussi,  il  y  a  des  relations  obligées  entre  lé  tout  et  ses 
dépendances.  .    .     > 

Les  comparaisons  qui  se  font  communément  entre  les 
sites  que  l'on  connaît  et  ceux  que  Ton  voit  figurés,  n'ont 
.pa5  asser  de  portée.pour.qu^  J  on  puisse  en  ipfiérér  que 
Ja  même  harmonie  a  lieu  dans  tous  les  rapports  quo  do- 
niine  l'intelligence.  L'unanimité  des  jugement  Àabl)s  dé 

ai 


(3aa) 

celte  manière,  ne  prouve  donc  rien  ni  en  faTeur  de  l'œuvre 
apprécié,  ni  contre  les  protestations  irrëfiragables  del'ana- 
lyse;  elle  prouve  seulement  que  d'habitude  on  ne  juge  des 
superficies  terrestres  que  par  abstractions, et  que  par  suite 
de  ces  abstractions  on  regarde  la  variété  infinie  des  formes 
du  globe  comme  un  dédale  inextricable^  De  là  on  ne 
cherche  pas  du  tout  à  se  rendre  raison  àe  la  liaison  et 
de  la  dépendance  absolue  des  dififévens  plans  d*une 
carte,  persuadé  que  Ton  est  qu'on  n'y  parviendrait  même 
pas  en  explorant  le  terrain  dont  elle  offre  le  tableau.  Et 
en  effet  les  cartes  ne  sont  ni  ordonnées,  ni  massées  sui« 
vaut  les  lois  hydrogéiques,  par  la  raison  péremptoire  que 
ces  lois  n'ont  encore  été  établies  avec  quelques  déve- 
loppemens  que  dans  mon  analyse  naturelle  de  TEurope 
centrale,  et  que  leur  exposé  n'est  encore  aux  yeux  de 
beaucoup  de  personnes  qu'une  méthode  systématique 
qui  ne  mérite  pas  même  d*étre  contestée.  Cette  méthode 
n'en  jette  pas  moins  des  germes  qui  déjà  commencent 
une  ère  nouvelle  dans  l'enseignement  de  la  géographie 
et  daps  lexpression  physique  des  cartes.-Toutes  les  per- 
sonnes sans  prévention  qui  ont  pris  la  peine  de  s'initier 
à  ces  progrès  ne  sont  plus  étonnées  que  de  l'aveuglement, 
dans  lequel  on  persiste  plutôt  par  préjugé  que  par  motif 
de  conviction. 

Quel  que  soit  le  mode  adopté  pour  exprimer  le  relief 
du  terrain,  deux  ^^anda  préceptes  doivent  régler  dé- 
sormais l'ordonnance  continue  des  plans  de  configura- 
tion d'une  carte.  Ces  préceptes  sont  rapportés  dans  les 
termes  suivans  par  M»Allenl,  dans  son  Essai  sut  les  re- 
connaissances  miiitaires:. 

«  Les  projections  ou  les  tracés  des  cours  d'eau  sur . 
les  cartes  générales  sont  des  courbes-arboriformes,  dont 
la  tige,  les  branches  ou  les  rameaux  pénètrent  dans  les 


(3a3) 

terres-el  dont  les  tronc»  som  uttis  put  la  ligM  <l*inter^ 
section  de  la^kner  et  des  oôtes4 

«  Les  crétetr  du  hhiisiû  ou  les  li^és  du  partagé  des 
ttLtm  y  sont  p^ojeté^  par  d'autres  courbes  ârboriformès 
àont  \k  ûge^  les  branches  ou  I^  rameatix,  souvent  an-^ 
galeux ,  etobrassent  les  ramifications  des  cours  d  eau  et 
dolit  les  tiPoncs  sont  utns  par  la  chaîné  centrale  qui  tra- 
irerse  tout  le  coutitienf.  )» 

Quand  une  fois  à  l'aidé  de  ces  ligfies  caractéristiques , 
«ott  présentera  dans  leur  valeur  relative  et  dans  leur  dë- 
pehdatrce  réciproque  tous  lès  phins  qui  dessinent  les 
Ifbrdies' «ffièctTves  dés  superficies  terrestres,  les  des'ciip- 
tioxis  deàf  montagnes  et  des  eaui,  jusqu'à  présent  rap- 
]>ort8es  à  des  circottiM^f^ons  soumises  à  dé  fréquentes 
lîeissitudés^  sêtattatoheront  naturellement  à  des  démem- 
bfemens  définis  dé  l'entrer  dont  «ties  constituent  les  par- 
ties. Alors  tout  sera  )ië  dans  fa  pensée^  èomUie  tout  e^ 
lié  idans  la  nature»  Albrs  on  sentira  que  ^i  par  des  noms 
ot^peût  indiquer  les  Mlatîons,  lë^  anâdbgiés  que  Jes 
^dit^s'pértiiettrontdorénaTatrt  de  âfaisii',  it  deviendra  fk- 
'idflé  de  déérhre  nettemi^nt  et  dans  tous  leurs  rappor^À, 
des  ie^èobstàt^icé^'ptij^siqàes'qui  antérieurement  né  Se 
présentaîen t  que  ffiitàè  màriiè^é  ùbtifûèè, 

Cé'n'est^dottCptfs  pat  entraînement  à  iniiovet'  que  j  ai 
'Hàsâi^éune'hbmenc&irureârnaly tiqué,  lés  noms  eu  usage 
ipout*  dléceî'nihier  lesr  différentes^  parties  d^iln  même  mai- 
stf^déthoUt^giie^ne'pouv^nt  en  àttCune  mahière  préciser 
b'sitUàtion,  téS'k*a{ypi6f*Us,TescoiQhélî6tiàdes  nrêres  dont 
Ve^  dkuiM^tèbteâr'pâûrfahément  distincts  fornientles  ré- 
seaux hydrographiques  et  hypsographiques. 
'     'JeiheWj'méssSéurs^sdtis  vos  yeux  dés  cartes  présentées 
'  êàii^'feépnï  qtlé  Je  Viens  d'indiquer:  tés  lignes  dé  par- 
tage dëà  'eaklif  y  ^ont  cii'âcJtéHsééi  par  des  net  tuf  es  '  trà- 

21. 


(3a4) 
cées  en  blanc,  et  les  cours  d'eau ,  commB  à  l'ordinaire^ 
par  des  traits  arboriformes  qui  se  détachent  en  noir. 
Les  hauteurs  relatives  des  reliefs  y  sont  aussi  exprimées  > 
selon  Tusage,  par  Tintensité  plus  ou  moins  prononcée 
des  teintes.  Il  n*y  a  par  conséquent  dans  ces  cartes, 
d'autre  innovation  que  celle  d'une  .corrélation  continue, 
établie  entre  tous  les  reliefs  par  les  lignes  de  partage  des 
eaux.  Pour  faire  ressortir  en  tous  lieux  ces  lignes  ,  il 
fallait  nécessairement  teinter  toutes  les  pentes,  lors  même 
que  leur  inclinaison  est  absolument  insensible.  Mais 
cette  nécessité  qui  parait  fausser  les  conventions  reçues, 
n*est,  en  réalité,  qu'une  application  générale  d*un  prin- 
cipe auquel  on  prétend,  sans  raison  ,  assigner  des  li- 
mites :  il  n'y  a  de  surfaces  horizontales,  sur  le  globe, 
que  celles  qui  sont  données  par  les  mers,  et. par  le  mi- 
roir des  eaux  liquides ,  à  Tétai  de  repos  f  ou  les  eaux 
coulent,  il  y  a  pente;  où  elles  se  rassemblent,  il  y  a 
cavité..  Les  parois  de  revêtement  du  globe  se  partagent 
donc  d'une  manière  absolue  en  deu|L  classes  ,  en  sur- 
faces horizontales  et  en  versans».  Où  les  lignes  d'inter- 
jection de  ces  plans  cessent  d'être  indiquées  sur  les  cartes 
les  pentes  sont  indéfinies.  Qui  peut  dire  jjtlors  à  quel  bas- 
sin appartient  tel  objet  ou  telle  position  ? 

Ces  observations  me  paxaissent  suffire  pour  mettre 
en  évidence  :  i"*  que  les  livres  élémentaires ,  n'ayant 
d'autre  but  que  celui  de  fixer ,  d'une  manière  quel« 
conque ,  des  noms  de  pays,  d'états,  de  lieux,  dans  ta 
mémoire,  les  meilleurs  sont  ceux  qui,  par  des  exercices 
faits  dans  des  vues  diverses  y  ramènent  ^souvent  ces 
noms  à  la  pensée. 

sk*  Que  les  traités  à  l'usage  des  g^ns  du  monde,  sont 
en  général  surcl|argés  de  détails  politiques  et  statisti- 
ques qui  empêchent  de  saisir  les  rapports  qu'ont  entre 


(   SaS  ) 

elles  les  circonstances  physiques  ,  mal  présentées  d  ail- 
leurs par  la  coutume  que  i*on  a  de  morceler  les  œuvres 
de  la  nature ,  pour  en  assujétir  les  descriptions  aux  di- 
visions éventuelles  donn^  par  les  circonscriptions  des 
états. 

3®  Qu'entre  ces  ouvrages  manquent  des  études,  dont 
l'enchaînement  présenté  dans  Tordre  même  des  faits  na- 
turels,  peut  seul  constituer  renseignement  rationnel. 

4^  Que  l'expression  physique  des  cartes ,  bien  qu'en 
progrès  y  est  encore  loin  de  présenter  la  conformation 

« 

effective  des  contrées  qu'elles  embrassent,  parce  que  les 
grandes  explorations  et  les  études,  du  terrain  se  font,  en 
général,  sanis  aborder  les  considérations  successives  de 
dépendance  auxquelles  toutes  )es  parties  d  un  pays  sont 
subprdonnées. 

Une  longue  expérience  et  des. études  consciencieuses 
mont  suggéré,  messieurs,  les  réflexions  que  je  soumets 
à  vos  lumières.  Veuillez  les  accueillir  avec  la  bienveiU 
lance  dont  vous,  m'avez  honoré  jusqu'à  ce  jour.  Veuillez, 
dans  Tintérét  commun  de  la  science  qui  est  l'objet  de 
DOS  réunions ,  m'adresser  les  objections  que  vous  juge- 
rez convenables.  Je  les  recevrai  avec  reconnaissance ,  et 
je  me  ferai  un  devoir  de  signaler  devant  vous  toutes 
celles  qui  me  dessilleront  les  yeux,  sur  mes  propres  er* 
reurs. 


(  326  ) 


APERÇU 

Hk'uj^   VOÏÀ6E  BAHB   LAMiRtQUC    MÉRIDIONALE 

DE     1826    A     x8J3, 

FAR  Aiam  wcmmfiY. 


'  Protectrice  nëe<)e  tout  «e  qui  tend  SHix  progiràs  ée» 
sioiences  en  générsil,  et  sttrfoirtde  (a  $eience  qui  fait, 
plus  spécialement,  Tobjet  de  ses  études  et  de  ses  en- 
eouragemens,  la  Société  de  Géogtapbioa  daigné  penser 
qu'un  exposé  de  mes  courses  et  de  mes  découvertes  en 
des  contrées  dont  plusieurs  sont  encore  totalement  in- 
connues,  ne  serait  pas  $ans  inH^ét  pour  elle  et  pour 
Taudifoire  que  rassemiile,  aujourd'hui,  dans  cette  en- 
ceil^te,  une  de  ces  intéressantes  solennités  ,  dont  le 
programme  pique  toujours,  à  si  juste  titre,  la  curiosité 
publique.  Qadque  fiatté  que  je  fusse  de  son  appel,  si  je 
nàTais  consulté  que  mes  forces,  j'aurais  pu  craindre  d  y 
répondre;  mais,  confiant  en  son  indulgence,  en  l'in* 
dulgence  de  l'homme  distingué  qui  la  préside  en  ce 
jour,  et  non  moins  ST^r  de  celle  d'un  public  qui  mesure, 
sur  ses  vœux  seuls  pour  lavancement  des  sciences ,  la 
faveur  qu'il  accorde  à  leurs  amis,  mon  zèle  me  soutien- 
dra  dans  l'acquit  d'une  tâche  difficile.  Je  dirai  ce  que 
j'ai  vu ,  sans  jamais  viser  à  l'effet ,  convaincu  que  la  vé* 
rite,  la  simplicité,  qui  furent  toujours   les  premières 
vertus  d'un  voyageur,  sont  aussi ,  plus  que  jamais ,  au 


(3.7) 
siècle  où  nous  vivons,  ie  premier  gage  de  &es  succès  et 
le  plus  sûr  garant  de  sa  gloire. 

La  Société,  sans  doute,  a  déjà  senti  qu'aux  termes 
même  de  ses  réglemens,  le  peu  d'instans  qui  m  est  ac- 
cordé ne  me  permet  de  lui  offrir  qu'une  esquisse  des 
plus  rapides  de  mes  explorations  transatlantiques  dans 
le  cours  de  huit  années.  La  Société  sait ,  d'ailleurs, 
qv'une  vaste  publication  qui  se  prépare,  sous  les  aus- 
pices d'un  ministre ,  ami  des  sciences,  renfermera  tous 
les  détails  de  l'expédition ,  sous  tous  ses  rapports  his* 
toriques ,  géographiques ,  ethnologiques  et  d'histoire 
naturelle.  Je  croirai  donc  avoir,  en  ce  moment,  ré* 
pondu  au  vceu  de  la  Société  et  rempli  la  tâche  qu  elle 
m'impose,  si  je  parviens  à  répandre  quelque  intérêt  sur 
les  principales  étapes  de  cette  longue  campagne  scien'- 
tifique  d'un  jeune  audacieux,  que  son  amour  pour  la 
science  et  pour  la  patrie  ont  arraché  de  ses  foyers ,  et, 
que  la  providence  y  ramène ,  heureux  et  fier  de  pou- 
voir déposer,  à  leurs  pieds,  les  premiers  tributs  de  ses 
efforts. 

Parti  de  Brest  en  juin,  1826,  en  qualité  de  natura* 
liste  voyageur ,  avec  la  mission  d'explorer  les  états  de 
Bnenos-Ayres ,  du  Chili  et  du  Pérou ,  sous  les  divers 
points  de  vue  de  l'histoire  naturelle  et  de  ses  applica* 
tions ,  j'arrivai  à  Rio  de  Janeiro,  au  commencemc^nt  du 
mois  d'août  de  la  même  année. 

J'épargne  à  mes  auditeurs  l'histoire  démon  séjour  au 
Brésil  et  même  à  Montevideo,  où  une  observation  ba- 
rométrique, prise  par  des  officiers  ignorans,  pour  un 
levé  du  pays  ,  hostile  aux  intérêts  des  occupans,  ÊiilUt 
compromettre  tout  l'avenir  de  ma  mission,  en  ne  me 
permettant  de  pour&uivre  mon  voyage  et  de  me  rendre 
à  Buenos- Ayres ,  qu'en  janvier,  iSaj.  Je  ne  séjotirnaî 


(328) 

que  quelques  joiirs  dans  cette  dernière  ville  y  empressé 
de  m'embarquer  sur  la  rivière  du  Parana,  pour  gagner 
les  frontières  du  Paraguay.  Je  remontai  cette  immense 
rivière  sur  une  étendue  de  plus  de  trois  cent  cinquante 
lieues.  A  cette  distance  de  son  embouchure,  ses  eaux 
n^ajestueuses  coulent  encore  dans  un  lit  de  près  d*une 
lieue  de  largeur  ;  ses  bords  et  les  îles  nombreuses  dont 
il  est  semé ,  s*ornent  de  vastes  forêts  où  îes  élégans 
palmiers  viennent  entrelacer  leur  léger  feuillage  à  celui 
de  mille  autres  arbres  de  tout  genre,  le  plus  souvent 
couverts  de  lianes,  dont  les  fleurs,  au  printemps,  éraail- 
lent  de  pourpre  et  d  or,  ces  guirlandes  naturelles. 

J'eus  lieu  de  reconnaître,  dès-Iôrs,  combien  sont  in- 
fidèles nos  cartes  les  plus  accréditées  de  cette  partie  de 
la  république  argentine,  surtout  en  ce  qui  concerne  la 
grande  lagune  dlhera  ,  dont  elles  doublent  gratuite- 
ment rétendue,  et  qu'elles  reportent,  d'ailleurs  ,  d'un 
degré  trop  à  Fouest  ^  sans  parler  de  plusieurs  rivières, 
telles  que  celles  de  Gorrientes,  de  Bateles  et  de  Sainte- 
Lucie,  dont  le  cours  y  est  tracé  tout-à-fait  à  faux  ;  er- 
reurs, que  mes  observations  personnelles  et  les  lumières 
que  yai  dues  à  M.  Parchappe^  savant  aussi  modeste  que 
distingué,  m  ont  permis  de  corriger  sur  mes  cartes,  avec 
beaucoup  d*autres  non  moins  graves. 

Dans  ce  voyage,  qui  ne  se.  prolongea  pas  moins  d'une 
année,  j*ai  parcouru  successivement  les  provinces  de 
Gorrientes  et  des  Missions^  et,  après  avoir  pénétré  au 
milieu  des  hordes  sauvages  qui  peuplent  fe  grand  Cha- 
co ,  et  dont  j'ai  pu  observer  de  près  les  mœurs  diverses, 
en  vivant  presque  toujoui*s  de  leur  vie ,  je  suis  rentré 
sur  le  terrain  de  la  civilisation  européenne  par  les  pro- 
vinces d'Entre-rioâ  et  de  Santa-fé. 

De  retour  à  Buenos- Ayres,  les  guerres  intestines  qui 


(  ^^9  ) 
déchiraient  1  état,  depuis  la  signature  de  la  paix  avec  les 
Brésiliens  y  me  mettant  dans  Timpossibilite  de  traverser 
sans  danger  le  continent,  ponr  me  rendre ,  par  terre , 
au  Chili  ou  au  Pérou,  je  me  décidai  à  partir  pour  la  Pa- 
tagonie,  cette  terre  mystérieuse,  où  si  peu  d'Européens 
peuvent  se  vanter  d'avoir  vécu  ,  et  dont  le  nom  senl 
avait  encore  quelque  chose  de  magique.  Je  m'y  rendis 
par  mer,  à  la  fin  de  1828,  et  jy  séjournai  huit  mois. 
Mes  recherches  s'y  firent  d'abord  assez  paisiblement  > 
quelque  pénible  qu'il  soit  de  parcourir  un  pays  des  plus 
arides ,  où  le  manque  d'eau  se  fait  sentir  à  chaque  pas , 
au  sein  de  déserts  uniformes  et  sans  fin  ;  mais  les  In- 
diens cessèrent  bientôt  de  vivre  en  bonne  intelligence 
avec  les  colons.  Les  nations  Pudches ,  Aucas  et  Te- 
huelches  ou  Patagons,  tout-à-coup  insurgées  j  sans  mo- 
tif connu,  se  coalisèrent  contre  la  colonie  naissante  du 
Carmen,  sur  le  Rio-Negro,  où  je  m'étaiis  réfugié,  dès 
.les  premières  attaques^  et  je  fus  obligé  de  me  joindre 
momentanànent  aux  habitans,  pour  contribuer  à  la  dé- 
fense  commune. 

Indépendamment  de  plusieurs  observations  importan- 
tes sur  la  géologie  du  pays,  dontles  formations  présentent 
une  analogie  frappante  avec  celles  du  bassin  de  Paris , 
j*ai  recueilli  bon  nombre  d'observations  curieuses  sur 
les  trois  nations  indigènes  de  ces  parties  australes. 

Le  gigantesque  fentôipe  de  ces  fameux  Patagons  de 
sept  à  huit  pieds  de  haut,  décrit  par  les  anciens  voya- 
geurs,  s'est  évanoui  pour  moi.  J'ai  vu  là  des  hommes, 
encore  très  grands,. sans  doute,  comparativement  aux 
autres  races  américaines,  mais  qui,  pourtant,  n'ont  rien 
d'extraordkiaire,  même  pour  nous;  car,  sur  plus  de 
six  cents  individus  observés ,  le  plus  grand  nombre  n'a- 
vait que  cinq  pieds  onze  pouces  de  France ,  et  je  croi^ 


(  3ao  ) 

pouvoir  évaluer  leur  taille  moyenne  à  cinq  pieds  quatre 
pouces*  Peut-être  la  manière  dont  ils  se  drapent ,  avec 
de  grandes  pièces  de  fourrure,  explîqueraît-^lle  Tan- 
cieniie  erreur.  Dans  tous  les  cas,  nul  doute  que  mes 
Patagons  ne  soient  la  nation  qu'ont  vue  les  premiers 
navigateurs  ;  car  eux-mêmes  m*ont  assuré  qu'ils  faisaient, 
tous  les  ans ,  des  voyages  aua  côtes  du  sud  ,  et  qu'ils  ne 
connaissaient,  à  la  pointe  de  l' Amérique,  d  autre  nation 
que  celle  qui  habite  la  Terre  de  Feu; 

Qui  le  croirait? 'Témoin  de  leurs  cérémonies  religieu- 
ses, j'ai  retrouvé,  chez  plusieurs  de  ces  hordes  les  plus 
sauvages,  des  images,  grossières  il  est  vrai,  mais  pour- 
tant fidèles,  d^s  rites  si  poétiques  des  anci<ms  Grecs. 
J'ai  vu  leur  Pythie ,  au  milieu  des  plaines ,  entourée  d'un 
vaste  cercle  d'Indiens  silencieux ,  leur  interpréter ,  Tonl 
en  feu ,  les  oracles  du  Gualichif  (génie  du  mal  et  du 
bien),  et  leur  prophétiser  des  victoires.  J'ai  vu  des  pu- 
rifications superstitieuses  célébrer,  dans  chaque fiaimiile, 
Tinstant  marqué  par  la  nature  pour  la  puberté  des  jeunes 
Indiennes;  jai,  comme  chez  quelques  autres  peuples, 
vu  massacrer,  sur  la  tombe  d'un  Patagon,  tous  les  ani- 
maux qui  lui  avaient  appartenu  pendant  sa  vie;  brûler 
les  vètemens  de  toute  sa  famille;  et  sa  veuve ,  barbouil- 
lée de  noir,  attendre ,  avec  ses  eofims  dénués  de  tout, 
que  quelques  parens  daignassent  lui  jeter  les  lambeaux 
qui  doivent  la  couvrir;  faits  qui,  tous,  avec  beaucoup 
d'autres,  ne  paraîtront  sans  doute  pas  indifierens  ai» 
moralistes  et  aux  philosophes,  jaloux  de  recueillir,  sur 
toute  la  surface  du  globe ,  les  trûts  distinctifs  de  l'hu- 
manité, sous  qudque  forme  qu'ils  se  présentent. 

Revenu  pour  la  seconde  fois  à  fiuenos-Ayres,  je  re- 
trouvai le  pays  dans  l'anarchie  la  plus  complète;  et  l'im- 
possibilité bien  reconnue  de  gagner  le  GhiU  par  le  coo- 


(33i  ) 

ùnenx ,  me  détemiiiia  à  m'y  rendre  en  doublant  le  Gap 
Hom.  A  p^e  arrivé  au  Chili,  au  commencement  de 
i8309 1^  guerre  civile,  non  moins  animée  qu'à  Buenos- 
Ayres,  me  fit  prendre  le  parti  de  tenter  un  voyage  dans 
la  Bolivia  (anoien  Haut*Péroii  ),  où  tout  devait  me  faire 
espéner,  de  la  part  du  gouvernement,  une  bonne  réoep-^ 
tion  et  des  moyens  de  poursuivre  mes  voyages, 

Cobija,  le  port  actuel  de  Bolivia,  m'offrit  Taspect 
imposant  des  chaînes  volcaniques  dotit  il  se  couronne  ; 
puis  je  débaïaquai  à  Arica ,  république  du  Pérou ,  où  je 
ooftiniençai  mes  voyages  par  terre. 

J'observiit  d*abord  le  versant  ocddentat  des  Andes. 
La  suite  d'nn  sol  aride,  sablonnenx,  ne  m'y  offrit  que 
de  la  géologie.  La  nature ,  en  ces  lieux ,  n'a  rien  feit  pour 
embeltir  les  vallées  :  tout  y  est  l'ouvrage  de  l'art  ;  et  si , 
parmi  ces  déserts  de  sable,  Toeil  se  repose,  par  inter- 
valles, sur  un  terrain  planté  d'oliviers,  de  figuiers,  de 
grenadiers  et  de  bananiers,  l'éclat  de  cette  végétation 
factice  n'est  dû  qu'à  l'action  combinée  de  mille  canaux 
qui,  à  des  jours  et  à  des  heures  fixes,  viennent  lui  don- 
ner ou  lui  rendre  la  vie.  Telle  est  toute  la  partie  du  Pé* 
rou  située  à  l'ouest  des  Andes. 

Je  gravis  ensuite,  par  des  ravins  affreux,  le  sommet 
des  Andes.  Là ,  bien  loin  de  rencontrer  une  seule  crête 
ressemblant  à  celles  que  représentent  les  cartes^  je  me 
trouvai  sur  un  immense  plateau  où  s'élèvent,  de  dis- 
tance en  distance,  des  montagnes  volcaniques  qui  n'af- 
fectent aucune  direction  suivie.  Là ,  partout ,  une  nature 
aride,  une  sécheresse  affreuse  et  une  raréfaction  de  l'air, 
telle  que  je  m'en  sentis  très  douloureusement  affecté. 

J'arrivai  sur  le  versant  opposé  du  plateau^  que  mar-^ 
quait  une  chaîne  intermédiaire  entre  le  plateau  particu- 
lier des  Andes  et  le  plateau  général  des  Cordillères.  Une 


(    3îa  ) 

vue  admirable  se  développait,  là ,  de  toutes  parts ,  à  mes 
yeux  :  à  loues t  et  ausud*ouest,  les  sommets  împosans 
du  plateau  des  Andes;  au  nord-est,  la  Cordillère  orien- 
tale, plus  haute  encoi*e  et  plus  continue;  et  des  pointes 
déchirées,  couvertes  de  neige,  semblant  s'humilier  de- 
vant rilimani  et  le  Sorata,  ces  géans  des  Alpes  améri- 
caines, qui  dominent  dé  leurs  fronts  orgueilleux  la  ré- 
gion des  hivers  étemels. 

Je  descendis  ensuite  sur  un  autre  plateau  qui  est  en- 
core à  près  de  douze  mille  pieds  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer.  Ce  plateau  sépare  le»  Andes  de  la  Cordillère 
que  j  appelle  orientale.  L'espace  compris  entre  ces  deux 
chaînes  principales  peut  être  de  trente  lieues,  et  con- 
serve le  même  aspect.  C'est  sur  cet  immense  plateau , 
fort  étendu  au  nord  et  au  sud ,  que  se  trouvent  les  plus 
nombreuses  populations  de  Bolivia  et  du  Pérou;  ce  qui 
tient,  sans  doute ,  au  grand  nombre  de  Hamas  et  d'alpa- 
cas  qu'il  nourrit.  C'est  aussi  sur  ce  plateau  renrarquable 
que  s'étend  l'immense  lac  de  Titicaca ,  si  fameux  par  les 
anciens  temples  du  soleil  et  de  la  lune ,  ouvrajge  des  In- 
cas,  dans  les  iles  dont  il  est  s&aié.  Plus  tard ,  j'ai  par- 
couru, dans  tout  leur  développement,  les  rives  escar- 
pées de  ce  même  lac ,  si  riches  en  souvenirs  de  l'histoire 
ancienne  du  Pérou. 

Ce  plateau ,  et  surtout  lès  environs  de  la  Pax,  furent, 
pendant  quelque  temps  ^  le  théâtre  de  mes  recherches. 
J'ai  corrigé,  sur  le  gisement  de  cette  ville,  une  grave 
erreur  consacrée  par  toutes  les  cartes,  sans  même  en 
excepter  celles  de  Brué,  bien  qu'assurément  les  moins 
fautives  pour  l'Amérique.  La  Paz  n*est  pas  située  sur  le 
versant  oriental.de  la  chaîne,  mais  dans  un  immense  ra- 
vin du  sud-ouest  de  la  cordillère,  sur  le  grand  plateau. 

Au  commencement  de  juillet,i83o,  toujours  marchant 


(  333  ) 

à  Tesl,  je  gravis  le  sommet  de  la  Cordillère  orientale; 
et  là  s'offrirent  à  mes  yeux,  d'un  côté  les  montagnes 
arides  du  grand  plateau,  où  le-ciel,  pendant  neuf  mois 
de  Tannée,  garde  invariablement  la  même  pureté;  de 
Vautre ,  des  nuages  amoncelés ,  toujours  se  maintenant 
à  quelques  mille  pieds  au-dessous  du  lieu  de  mon  ob^ 
servation,  et  qu'on  prendrait  pour  les  flots  d'une  mer  en 
furie ,  quand  ils  se  heurtent  contre  les  pointes  abruptes 
des  montagnes;  pénétrés,  d'ailleurs,  de  loin  en  loin,  par 
les  points  culminans  de  quelques  pics  qui  figurent  assez 
bien  des  iles;  mais,  que  ces  nuages  viennent  à  laisser 
entr,e  eux  quelques  intervalles,  l'œil ,  alors ^  tout  d'un 
coup,  plonge  d^ns  une  profondeur  immense  sur  les  pics 
couverts  de  bois  qui  couronnent  les  chaînes  parallèles. 
Il  est  plus  facile  de  sentir  que  de  rendre  la  sublimité 
d'un  tel  spectacle. 

Ces  nuages ,  de  plus ,  déterminent  une  zone  disiiinfîte, 
et  signalent,  pour  les  parties  inférieures ,  le  commence- 
ment d'une  végétation  comparable,  à  tous  égaras )  à  la 
végétation  1^  plus  riche. et  la>plus  variée  de  :la;&op£ 

tropicale* 

Je  m'avaçLcai  jusqu'aux  montagnes  déchirées  qui  for- 
ment le  versant  oriental  de  cette  chaîne,  descendant  al- 
ternativement du  lit  des  rivières  au  sommet  des  chaînes  ; 
et,  dans  ce  long  et  pénible  voyage, j'ai  reconnu  qM'aQCun 
des  immenses,  et  nombreux  torrens.de  ce  versant  ne  sont 
marqués  sur  les  cartes,  et  quune  confusion  des  plus 
grandes,  ou  des  espaces  entièrement  vi^e^,; y  tiennent, 
le  plus  souvent,  lieu  des  accidens -variés  dont  ^  rempli 
le  pays  entier.  Ces  lieux  reproduisent,  mais  avec  plus 
de  luxe  encore,  la  pompeuse  végétation  des  enyir^QS  de 
Rio  de  Janeiro;  une  humidité  chaude  y  couvre  de 
plantes  magnifiques  même  les  rochers  les  pi  fis. escarpés. 


(S34) 

Je  remontai ,  près  de  Godiabaarfiba ,  la  même  GoittiHère) 
et  saine  une  longoe  eéiie  dé  liioiitârgâeA  arides  dant  la 
pente  m'aflUtna  dans  les  beUes  pkînes  boiaées  où  se 
trouve  la  vi\h'  dsf  SMita*  Grm  de  la  Sierra.  Cet  îmerralle 
de  cent  -vingt  Keues  est  aussi  pé«i  connu-  que  le  reste. 
J«  passé  tde  grandes  ri^ères  quin-'existent  pas  sur  les 
cartes ,  et  les  Syt lèmes  de  'versans  tnj  paraissent'  sar*- 
tout  des  plus'  huti 

J'étais  déjà  à  trois  Cents  lieues  de*  ht  mer  ;  mais ,  vou- 
lant connaître  taissi  les  lieux  peuplés  seulement  par  lés 
indigènes  I  je  réaolas  dé  pénétrer  plus  avant  dans  Tinté- 
rieur  dea-  terres  habitées;  et,  à  ta  fin  de  la  saison  des 
pluies,  ifai  intenrompt  toute  communication,  je  repris 
ma  maiiebe  ver»  l'est  ^  en  traversant  uae  forêt  dont  Té- 
pais  feuillage  couvre  tme  étendue  de  plus  de  soixaDte 
lieues  de  largeur,  eas-eacMiest,  et  dans  lat^ellé  on  cher* 
cherait  vainement  d'autres  hôtes  <||ie  les  jaguars  oa 
tigres  d'Amérique.  J'arritai  ainsi  dans^  h'  province  de 
Chiquitoa,  que' je  parcourus  en  tous  sens, Jusqu'à  la  ri- 
tiète  dvL  Paraguay  et  à  la  vilte  deHatO^rosso  du  Brésil. 

La  province  de  Chiquîtos  a  plus  de  douze  ndllelieoes 
de  superficie.  Ty  ai  trouvé,  sinon  dans  toute  sa  splea- 
<leur  passée,  du  moins  encore  intact  dans  ses  formes  et 
«veetous  sescarav^tères  priaditifs,  le  gotrvernemenc  qu'y 
«vânent:  jadis  êtMi  «les-  fésuites^,  gouvernement  encéte 
inoonntt  et  bien  mal  apprécié,  malgré  tous  les  écrits 
^onrii  a  été  Tobjét,  et  qui  sut,  par  une  patience  dont 
Il  serait  <fifficile  dé  se  fitire  une  iéêe,  réunir  et  rallier 
«en' dix  villages ,  sous  les  métnes  Ibis  et  sous  l^mpîre  d'un 
idSbine  identique,  dlx-sepc  nations  bien  distinctes, par- 
lant chacune  une  limgue  différente.* 

Les  Chiquitos,  chrétiens  Seulement  de  nom,  ont 
comservé  la^^plupàrt  de  leurs  atrciénnes  superstitions.  l\ 


(  S35  ) 

est  curieux  d*en  voir  les  souvenirs  se  méier,  le  plus 
inBooeanDent  du  monde  ^  aux  cérémonies  les  plus  iius- 
tères  du  cuJte  catholique. 

J*ai  été  frappé  du  contraste  de  gatté  et  d'insouciance 
.<{uî  les  dislingue  des  taciturnes  habitans  du  grand  Cha- 
eOj  non  moins  que  de  Texiréme  bizarrerie  de  quelques- 
uns  de  leurs  jeux  nationaux ,  et  entre  autres ,  d'une  es- 
pèce de  jeu  de  paume  qui  s'exécute  avec  la  tète,  sans 
le  secours  des  mains. 

Une  singularité  des  plus  piquantes,  et  caractéristique 
d'une  des  langues  du  pays,  c'est  que  la  plupari  des 
substantifs  se  désignent  par  un  mot  différent ,  en  raison 
du  sexe  de  la  personne  qui  parle. 

Au  milieu  de  ces  vastes  et  sombres  forêts ,  qui  sépa^ 
rent  les  inunenses  provinces  de  Ghiquitos  etdeMoxoSy 
dacs  un  vasce  territoire  marqué  comme  inconnu  sur  nos 
meilleures  cartes^ coule  une  rivière  également  ignorée, 
quoique  navigable,  ec  dont  les  boids,  enriefais  dune 
végétation  aussi  active  que  brillante^  sont  habités  par 
une  nation  de  celles  que  notisappelons  sauvages,  naiîon 
«uasi  itkconuue  en  Europe  que  le  sol  qu'elle  foule ,  mais 
qui  n*en  pourrait  pas  moins  servir  de  modèle  à  beau- 
coup de  peuples  civilisés.  Ce  sonv  mes  chers  Guarayos, 
réalisant  en  effet,  en  Amérique,  par  une  hospitalité 
franche  et  loyale^  par  les  mœurs  simples  des  temps  ptî« 
milifs^  le  rôve  poétique  de  Tâge  d  or.  Chez  Ces  honu»^ 
delà  nature,  queTenvi^i  ne  tourmente  jamais^  le  vol^, 
noo  plusji  n'a  pas  pénétré {  le  vol,  cette  plaie  morale 
des  civilisations  le»  phis  gros^res  comme  les  plus  par- 
faites; le  vol,  regardé  presque- comme  itoie  vertu  par 
leurs  plus  proches  voisins,  les  Ghiquitos;  et,  au  milieu 
même  des  missîofis,  où  la  -  corruption' dei  mosurs  esv  à 
«on  comble,  on -aimera  retremv>ér  chez  lef  ri  femmes  une 


(336) 

pudeur,  une  conduite  exempte  de  reproches.  Là,  j  ai  vu 
de  respectables  vieillards  à  longue  barbe,  caractère  sm- 
gulier  parmi  les  races  américaines,  qui  sont  g^ërale- 
ment  imberbes  ;  vrais  patriarches  du  désert,  vêtus  d  une 
longue  robe,,  faite  de  lecorce  des  arbres  de  leurs  forêts. 
Bien  différent  des  serviles  néophytes  des. missions, des 
jésuites,  qui  ne  parlent  que  le  front  baissé  vers  la  terre 
et  les  bras  croisés  sur  la  poitrine,  le  Quarayo,  fier  de  la 
liberté  dont  il  jouit,  marche  la  tête  haute ,  se  pcéseute 
avec  assurance,  et,  tout  en  vous  traitant  comme  son 

m 

égal,  se  regarde  comme  bien  supérieur  aux  autres  In- 
diens, quil  méprise  parpe  qu*ils  sont  voleurs!  Aussi 
prévenans  que  fiers,  les  chefs  de  cette  noble  nation  ve- 
naient tous  les  jours  interroger  mes  vœux  pour  les 
prévenir. 

J'ai  vu  toutes  leurs  cérémonies  religieuses;  je  les  ai 
entendus,  daps  leurs  bymnes  solennelles  enrichies  dJi* 
mages  riante  et  gracieuses,  inviter  les  oiseaux  d'alen» 
tour  à  venir  égayer  le  feuillage^  e%  ptiex  les  fleurs  de 
s'^anouir,  pojiir  fêt^.avoo  plus  d*éolat  le  iamoi  (\e 
^rand'père),  levir.dieu  bi^aisa^tf  qu'iU  adorent  sans 
le  craindre,  parce  q)i'U  pré^id^  à  rabip^dance  des  ré* 
coites  sans  jamais  punir  les  cultivateurs. 
•  Dans  ^im^le^se  provît^^e  de  l^lpxos^  au  noid.rest  du 
jpUut'Pérou,  plus  dç  çolliuAS/grsInitiqueSy  plus  de  grès 
comme  dans  Çbiqyitas;  mais  bien  «des.  terrains  extrênaie.- 
ment  plats,  en  partie: inondés  par  un  dédale  de  rivières. 
Là  vivent, divisas  en  dix  liations.disunctes  et  parlant  jdes 
langues  diverses,  despëuples^  tous. navigateurs,  4}ui 
connaissant  parfaitement  les^moinUp^s  détours  de. leurs 
canaux  naturels,  journellement  parcourus  d'eux  sur  de 
longues  pirogues  formées  d'un  seul  tronc  d'arbre  creusé 
par  le  fer  .et  parole  feu;  je  les  ^i  souvent  employées 


(337  ) 

dan»  mtf^  récdhtltirUSttffcë»  tié  \à  proviiiiÉ^è  MliêVe ,  At  je 
leor  dms  leé  nfi«ilet*t<iu!t  d  nn«  refôMlâ  integi^ate  des;  carte» 
de  <{eue  pâtiJQ  du  soi  ftitiéricuiQ.' 

De  Moxos,  qui  conserve  la  tempéràtùf^  ciialid#  èl 
humide  de  sallatitudt;,  }e  vôulni^  renionMr  au  sottlmet 
de  ta  CordiUève  orientale,  afin  deparcoimi*  AttOciedMv^-' 
ment^  jiisqu-aui^  neiges^  lés  diffiJreittes  xotiés  d'fcabita''' 
tion  Aei  plantas  et  ifo»  animattx;  Je  reiiKMlfai  alôi^À  Ik 
Rio^Ckapara)  jifs^u'at»  pied  dé*  derniers  cofHt^ifert^  déè 
Andes,  6tt  riviinf  les  Yitnicarès,  Là,  au  lî^in  dès  forêtà 
lesplua  belles  du  tnonde,  eu,  à  la  hauteur  de  deti*  où 
tfms <9etii»  pieds  aU^deâ^Ua  d(i  sol,  les  rairtfeau]^  d*arbtti^ 
imcnens^  viantVétit  ^*ei»la€er  eb  veût^s  dfe  véràiitë  iiti'i* 
pén^tUfabte  i|o»  tàyoniidtt  soleil ,  au-dessus  dé  palfifieH 
gigantesques  eux-mêmes,  protégeant  à  4eor  toUf  iàtté 
Wg^tstian  dbs  pla»  élégantes^  et  d«S'  plus  Yatiéeai  là , 
panni  oei  tableaux  de  Taspeut  lé  ptlus  majesiu^i^i 
l'homme  sauvage  s*eatvcra  Vktt^  le  plus  bèu^eut  e^  le 
phia  privilégié^  se»  idées  Qiit  grandi  arec  la  "uauttrè.  Les 
Yuracaiès^  eaiefEei,  poasedair une faiatoiiia iàcfréeasaitt 
éiteodûe  et  rentiplie  des  idées  les  plus  orîginatea  aUY  la 
oréaâioil  dn  moaide  et  anr  Torigine  des  ùations ,  le  tout 
ndlé  de  Bedons  les  plus  gracieuses,  souveni  analogues 
acelles.  dû  riant  polythéisme  des  Gi^ec94 

.Ainsi ^  pae  eaedipk,  uâe.  jeune  fille  par^eniue^à  TAge 
àios  passions  ^j  réVe  seule  y  ah-seié'  des  vas<6$  forâfS}  ^Ile 
a'y:pliâDa'à4echiM  diesboiis>  du  malheur  de  sa  solitude* 
Son!  cçil'  s'y  fixe  ayêe  attendrissement  sur  u<n  bel  arbre 
eb|u*gédéfleuils  pui^purines.  S'il  était  homme,  elle-i^ài» 
merait. ...  La  jeune  fille  pleure,  soupire,  attend ,  es- 
père....  Elle  espère, et  ce  n'est  pas  en  vain....  L*amour 
lui  devait  un  prodige  :  Tarbre  devint  homme;  il  devint 
homme,  et  la  jeune  fille  est  heureuse. 

22 


(  338  ) 

Ces  Yuracarès ,  doués  d'une  imagination  si  exaltée , 
n  ont  pas  moins  d  orgueil  que  d*exaltâtion.  Ils  menacent 
le  ciel  de  leurs  flèches,  quand  ir tonne,  bravant  ainsi 
jusqu'à  la  divinité. 

Ma  curiosité  était  encore  bien  loin  d'être  satisfaite; 
et.,  des  lieux  ique  je  viens  de  décrire,  on  meut  vume- 
lever,  bientôt  après,  de  ravin  en  ravin, jusqu'à  Cocha- 
bamba ,  passant  tqur-à-tour  d'une  zone  torride  à  une 
zone  tempérée ,  et  de  cette  dernière  à  celle  des  neiges. 
Je  ne  tardai  pas  à  revenir  à  Moxos,  me  frayant  un  che- 
min sur  un  autre  point  du  versant  de  la  Goidillère 
orientale,  dans  le  but  de  vérifier  mes  premières  obser* 
vations  et  de  reconnsuire  le  point  de  partage  du  grand 
versant  du  Rio-Beni  et  du  Mamoré,  £Eiit  important  pour 
ia  géographie.  . 

De  ,Moxos  Ije  revins  à  Santa-Cruzy  et  de  Santa-Cruz 
jç  passai  à  Ghuquisaca,  capitale  deBolivia,  distante  de 
fcette  ville  de  cent  trente*six  heures. 
.  Je  revins  ensuite  à  la  Paz ,  après  avoir  visité  Potosi, 
lieu  dont  la  richesiaé  est  proverbiale,;  et  de  la  Paz  enfin, 
repassant. pour  la  dernière  fois  la  Cordillère  des  Andes, 
apfès>avoir  exploré  trois  ans  toutes  les  parties  de  la  ré- 
publique de  Bolivia,  je  me  trouvai  sur  la  côte  du  Pérou, 
où  je  m'embarquai  le  :)5  juillet, 1 83 3, pour  la  France,  en 
passant  par  les  ports  d'Arequipa,  de  lima  et  du  Chifi. 
.  Dans  cette  absence  de  huit  années ,  j'ai  parcouru  qua- 
torze mille  sept  <3ent  quatre-vingts  lieues,  j  compris  mes 
voyages  par  terre,  sur  les  rivières  et  par  mer ,  et  fai  tu 
l'Amérique  méridionale  en  sens  divers,  du  ii*  au  4^^ 
degré  de  latitude  australe. 


(339) 


COMPTE-RENDU 

« 

DES  RECETTES  ET  DÉPENSES  DE  LA  SOCIETE 

pendant  Vexercice  1 833- 1 834 • 


RECETTES. 

Reliquat  du  compte  de  1 832-1 833;  intérêts  des 
fonds  placés;  montant  des  souscriptions  renouvelées 
et  des  diplômes  délivrés  aux  nouveaux  membres  ;  sous- 
cription du  roi  et  fondation  du  prix  de  S.  A.  R.  le. duc 
d'Orléans;  vente  du  recueil  des  Mémoires  et  du  Bul- 
letin        12,198  f.  78  c. 


Frais  d'administration,  d'agence,  de 
loyer;  impression  du  Bulletin;  mon- 
tant des  prix  décernés  en  i834;  achat 
d^une  inscription  de  100  6*.  de  rente 
5  pour  0/0  pour  le  prix  de  S.  A.  R.  le 
duc  d'Orléans 10,761 


» 


En  caisse  le  28  novembre  18 34*        194^7     78 
Deux  placemens   représentant    un 
capital  de i5,ooo       » 

Total  de  l'actif.  .....     16,437  f.  78  c. 

Certifié  par  le  Trésorier  de  la  Société  et  approuifé 
par  V assemblée  générale^ 

Paris,  le  28  novembre  1834. 

Signé  Chapellier. 


(  340  ) 


PROCÈS-VERBAL 

BB    LAS5EMBLM    GHIiÉRAlA^    DU    !^    JIUVJ&MBRE    1 834- 


La  Société  de  Géographie  a  tenu  sa  deuxième  assem- 
blée générale  de  i834i  le  yendredi  a8  novembre ,  dans 
une  des  salles  de  THôtel-de- Ville)  sous  la  présidence  de 
M.  le  comte  de  AIontaliYet,  pair  de  France. 

M*  Iç  Président  ouvre  la  séance  par  un  discours  dans 
lequel  il  signale  les  généreux  encouragemeus  que  la  So- 
ciété accorde  aux  découvertes  géographiques.  Rappe- 
lant ensuite  des  travaux  Boa^ moins  utiles,  il  la  félicite 
de  ses  premiers  efforts  pour  obtenir  \ê  deac^ip^ion  phy- 
sique ,  la  carte  hydj^graphÂque  ei  le  o^vW^Uemeot  géué* 
rai  de  la  France.  lie  |emps  eat  propiçi^,  diVft»  pour  ve^ 
prendre  TexécutioR  4^  cette  grande  mireprisff,  et  la 
Société  doit  compter  sur  l'empressement  du  gouv^oe- 
ment  à  (ni  faciliter  les  moyens  d  atteindra  un  biit  aussi 
iHÎle.  M.  le  président  annonce  que  S.  M.  et  S.  A.  R*  le 
duc  d'Orléans ,  qui  portent  un  vif  intérêt  aux  science» 
géographiques  et  aux  travaux  de  la  Société  ,  veulent 
bien  consacrer  uA  nouvel  èncouragenlent  aux  publica- 

HPQft  dont.  çl|^  a  déjà  rasseiabM;l.es  élié0l0Ps*  M.  de  Mon- 
tattvet  se  féKcîte  de  devoir  au  choix  de  la  Société  de 
pQttToîr  lui  imnametAre  ces  témoignagea  de  haute  bien- 
veillance. 

M.  le  colonel  Denaix,  secrétaire  de  la  Société,^  donne 
lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  assemblée  géné- 
rale. —  La  rédaction  en  est  adoptée. 


(34i  ) 

M,  le  Secrétaire  Ht  une  lettre  de  M.  le  général  Belet , 
qui  «Lmionee  Tenvoi  des  nouvelle»  publications  d^i  Dé- 
pôt de  la  guerre ,  et  il  communique  la  liste  des  divers 
QHvmges  offerts  à  la  Société.  —  L'assemblée  vote  des 
reinerpîmens  aux  donateurs  ,  et  ordonne  le  dépôt  de 
leiirs  puvrages  à  la  bibliothèque, 

9L  le  Président  proclame  les  noms  des  candidats  pré- 
tentés  pour  être  admis  dans  la  Société. 

M.  Jomard,  président  de  la  Commission  centrale^  dé* 
pose  sur  le  bureau  la  première  partie  du  quatrième  vo* 
lume  des  Mémoires  de  la  Société,  composée  de  la  Be» 
l^^9n  d*an  voyage  fait  dans  Tlndei  au  quator^ème 
siècle;  de  la  relation  inédite  d'un  voyage  fait  à  Ta^(i,  en 
^?74  >  ^^  d^  plusieurs  vocabulaires  de  TAfrique  sc;pteii- 
trionale  et  orientale^  . 

M.  d'Avczac,  secrétaire  général  de  la  Commission 
q^ntr^,  {irésente  la  notice  annuelle  des  tifavs^ux  de  la 
Société.  Après  avoir,  déterminé  queUe  est  la  véritable 
éi^ndue  du  domaine  de  la  géographie^  il  passe  en  revue 
les  diverses  parties  du  champ  que  les  efforts  de  Ja  So^* 
cîété  tendent  à  ieconder  ,  et  les  puissans  auxiliaires 
^*elle  a  Bouvellement  acquis  pour  remplir  oeile  noble 
lâdiie;  il  montre  combien  de  sources  diverses  affluent 
spontanément  au  centre  commun  que  leur  offre  la  So* 
c^été«de  Géogiraphie,  et  il  fait  conrtaitre  avec  préoision 
llQ^us  les^  progrès  que  Tassociation  a  obtenus  ou  consta- 
tés d^s  la  Qours  de  l'année  qui  $  achève  ;  il  signale  les 
t|f^vanx  géographiques  les  plus  importans  j  et  exjpose 
les  rés9|li^l^  des  explorations  li^s-plus  récentes.;  énum^ 
rant  ensuite  les  encouragemens  que  la  Société  a  distri-* 
l^s  et  oeipxqu'eUe  met  au  concours,  il  excite  Intérêt 
de  l.'ass€;mblée  par  le  tableau  des  efforts  que. les  resr 
sources  de  lassociation  lui  ont  permis  de  faire,  pour  at* 


(  34a  ) 
teindre  le  but  cte  son  institation  ;  et  il  tonde,  sur  les  ré- 
sultats obtenus ,  un  flatteur  espoir  de  succès  plus  re- 
marquables  encore. 

•  f 

M.  le  lieutenant-colonel  Denaix  remercie  la  Société  de 
l'honneur  qu'elle  lui  a  fait  en  le  nommant  son  secrétaire; 
Il  doit  moins,  dit-il ,  cette  distinction  à  la  part  qu'il  a 
prise  à  ses  travaux,  qu*à  la  persévérance  avec  laquelle 
il  poursuit  le  grand  ouvrage  dont  il  s'occupe,  tant  pour 
la  régénération  de  l'enseignement  de  la  géographie,  que 
pour  l'amélioration  de  l'expression  physique  des  cartes. 
M.  Denaix  fait  remarquer  rapidement,  en  payant  toute- 
ibis  un  tribut  d'hommages  aux  œuvres  de  MM.  Malte- 
Brun  et  Balbi ,  que  le  peu  d^instruction  que  Von  retire 
en  général  des  livres  élémentaires  et  des  traités  à  l'usage 
des  gens  du  monde,  l'a  engagé  à  s'occuper  d'un  ouvrage 
propi*e  à  Y  enseignement  normaL  II  expose  à  ce  sujet 
qu  elles  sont  ses  vues ,  et  prie  tes  membres  de  la  Société 
de  vouloir  bien  lui  faire  part  de  leurs  objections. 

L'Assemblée  entend  avec  un  vif  iiitérèt  un  aperçu  de 
M.  d'Orbigny,  sur  le  voyage  qu*il  vient  d'exécuter  dans 
l'Amérique  méridionale,  de  1826  à  i833 ,  avec  la  mis- 
sion dexplorer  les  états  de  Buenos- Ayres,  du  Chili ,  da 
Pérou ,  de  Bolivia  et  la  Patagonie.  Il  signale  des  traits 
de  mœurs  très  caractéristiques  et  inconnus  jusqu'au- 
jourd'hui. Dans  une  absence  de  huit  années,  M.  d'Orbi- 
gny a  parcouru  près  de  quinze  mille  lieues ,  tant  par 
terre,  que  sur  les  rivières  de  l'intérieur,  et  sur  les  cKf- 
férentes  mers;  enfin,  il  a  visité  l'Amérique  méridionale 
en  sens  divers,  du  11*  au  4^^  degré  de  latitude  aus- 
trale. 

M.  Ghapellier ,  trésorier,  présente  le  compte-rendu 
des  recettes  et  dépenses  de  la  Société  ,  pour  Texercice 
annuel  i833'i834- 


(  343) 

M.  le  Président  rappelle  à  MM.  les  membres  que  la 
Bibliothèque  leur  est  ouverte  tous  les  jours  ,  de  onze 
heures  à  quatre ,  et  que  les  séances  de  la  Commission 
centrale  ont  lieu' au  local  de  la  Société,  les  premier  et 
troisième  vendredi  de  chaque  mois. 

On  procède  au  dépouillement  du  scrutin  pour  la  no- 
mination de  quatre  membres  de  la  commission  centrale; 
M.  le  Président  proclame  les  noms  de  MM.  Denaix  , 
lieutenant-colonel  au  corps  royal  d'état-major^Boblaye, 
capitaine  au  même  corps;  Bérard ,  lieutenant  de  vais- 
seau de  la  marine  royale  ;  et  dOrbigny  ^  voyageur- 
naturaliste  du  Muséum  d*histoire  naturelle. 


'\ 


MEMBRES  ADMIS  DAIÏS  1»X  SOCIÉ'BB. 

Séance  générale  du  28  nopembre  i834. 

■  • .    . .        , .  ".  •  •  •      • 

M.  Èrnest  de  Blosssville.  •  »    : 

M.  BouRiAT,  membre  de  l'Académie  de  médecine;' 

M.  HuzARO ,  menibre  de  Tlnstitut. 

M.  Alcide  n  Qbbignt,  voyageur-naturaliste.' 

M.  le  lieutenant-général  baron  Pelet,  directeur  du 

Déppt  général  de  la  guerre. 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    SOCIETE. 

Séance  générale  du  28  novembre. 

Par  M*  le  directeur  du  Dépôt  général  de  la  guerre  : 
Nouvelle  carte  de  France ,   la   feuilles  ;   Châlons-sur- 

« 

Marne,  Lauterbourg,  le  Havre , _Lon g wy,  Mont reuij. 
Provins,  Rethel,  Saint- Valéry- en-Caux,  Sarreguemines, 


(  344  ) 

Sierck,  Soissons,  Weissembourg.  —  Carte  générale  des 
principaux  états  de  t Europe,  4  feuilles,  i83a«  —  Carte 
de  la  Morée^  rédigée  et  gravée  au  Dépât  général  de  la 
guerre,  d'après  la  triangulation  elles  levés  exécutés  en 
1829,  i83o  et  i83i ,  par  les  officiers  d'état-major  atta- 
chés au  corps  d'occupation,  etc.;  8  feuilles.  «-«  Carte 
du  territoire  d^ Alger ^  dressée  au  Dépôt  général  de  la 
guerre,  d'après  les  levés  de  MM.  tes  officiers  d*état-> 
majur,  employés  à  Parmée  d'Afrique.  Paris,  i834: 
I  feuille.  —  CaHe  des  environs  d^Oran  et  de  Mers^l- 
KébÎTj  dressée  au  Dépôt  général  de  la  guerre ,  d  après 
les  levés  de  MM.  les  officiers  d'éiat-major,  employa  à 
l'armée  d'Afrique.  Paris,  i834;  i  feuille. 

Par  M.  le  ministre  de  la  marine  :  yoyage  de  F  Astro- 
labe i  philologie,  tome  i*',  2*  partie;  zoologie,  3oy  3i, 
32, 33,  34  et  3&*  livk'aisotfs,  et  tome  m,  a« partie;  t  iv, 
i'^  et  2'  partie;  iKita^tw,  to«  Utl»^«^  et  a^  partie  du 
texte.  —  Voyage  de  la  Favorite  :  atlas  hydrographique. 
Paris,  i833,  i  volume  in-folio,  et  8*  6t  9"  livraisons  de 
l'Album  historique. 

Par  M.  Arthus-Bertraiid  :  Voyages  en  Arabie^  conte- 
nant la  description  des  parties  du  Hedjaz ,  regardées 
comme  sacrées  par  tes  musulmans,  celie  des  villes  de  la 
Mecque  et  de  Médine,  etc.,  suivis  de  notions-  sur  tes 
mœurs  ^  les  coutumes  et  W  usages  des  Arabes  séden- 
taires, et  des  Arabes  scénites  ou  Bédouins,  etc.;  tra- 
duits de  l'anglais  de  J.-L.  Burckardt,  par  J.-B.  Eyriès, 
3  vol.  in-8**.  —  Guide  des  émigrans  Jrançais  aux  Etats- 
Unis^  brochure  in-8**. 

Par  M:  Pihain  de  la  Porest  :'  Bsscd  sut  la  vie  et  Us  ùh- 
vrages  deM.  A-Zl  Sckœll:  Paris,  i834ri  vol.  in-8^ 


BULLETIN 


J)£    LA 


SOCIETE  DE  GEOGRAPHIE. 


DÉCEMBRE   l834. 


■^TW 


PREHIERE  SCiCITION, 


MI^MOIRES,    EXTRAITS,    ANALYSES    ET   RAPPORTS. 


SUITE 


DBS    MEMOIRES    LUS   A.    LA.   SOCIETE    DE   GEOGRAPHIE 
SUR    I4A    DÉCOUVERTE   ET   LA  RECONNAISSANCE.    ,    «j  . 
DES   CÔTES    D*AMÉRIQU£(l), 

Par  M.  Koux  de-  Rochbllv. 


CÔTES    OCCIDENTALES. 

Yasco  Nunez  de  Balboa,  conquérant  du  Darien  ,  ap- 
prit des  naturels  du  pays  que,  du  haut  d'une  monta- 
ge, on  découvrait  à  l'occident  une  mer  immense,  et  il 
se  rendit  (2),  avec  cent  quatre-vingt-dix  Espagnols  et 
une  escorte  d'Indiens ,  au  pied  H^  Cordillères.  On  les   ' 

gravit  avec  des  difficultés  inouïes;  on  eut  à  livrer  plur  . 

»  < 

(i)  Voyez  (hins  le  même  volume  le  n**  7  du  Bulletin  de  la  Société 
de  Géographie. 
(a)  i5ii. 

23' 


(  346  ) 

sieurs  combats  aux  habitans ,  et  il  ne  restait  à  Balbûa, 
que  soixante-sept  hommes  e»  état  de  le  suivre ,  lors- 
qu'il atteignit  enfin  le  dernier  sommet ,  et  découvrit 
Tocéan  Pacifique  (i).  A  cette  Tue,  il  tombe  à  genoux, 
rend  grâces  à  Dieu  d*être  le  premier  Européen  auquel 
il  soit  accordé  de  faire  cette  grande  découverte ,  ap- 
pelle tout  le  monde  à  témoin  qu'il  prend  possession  de 
cette  mer ,  de  ses  îles  et  des  terres  environnantes ,  au 
nom  du  souverain  de  Castille ,  et  fait  dresser  par  un 
notaire  cet  acte  d'occupation ,  que  les  Espagnols  revê- 
tent aussi  de  leurs  signatures.  Le  guerrier  descendit 
ensuite  la  pente  occidentale  des  Cordillères  ,  eut  d'au- 
tres engagemens  avec  les  Indiens,  s  avança  yers  la  plage 
de  rOcéan  ,  y  entra  jusqu'aux  genoux ,  et  déployant  sa 
bannière  y  où  étaient  peintes  les  armes  de  Léon  et  de 
Castille,  il  renouvela  sa  prise  de  possession. 

Le  golfe  où  l'on  était  parvenu,  reçut  le  nom  de  golfe 
de  Saint-Michel;  Balboa  mit  à  la  voile  dans  1  Océan 
qu'il  avait  découvert ,  visita  quelques  parties  de  la  côte 
durant  cette  expédition  ,  et  en  entreprit  une  nouvelle, 
plusieurs  années  après  (2),  avec  quatre  brigan tins, dont 
toutes  les  pièces  avaient  été  préparées  dans  le  golfe  du 
Mexique  ,'  et  transportées  ensuite  d'une  mer  à  l'autre,  à 
travers  l'isthme  du  Darien. 

La  première  croisière  de  Balboa  fut  dirigée  vers  le 
groupe  des  îles  des  Perles;  il  reconnut  bientôt  après 
quelques  parties  du  continent ,  et  il  se  proposait  d'é- 
tendre plus  au  midi  ses  découvertes,  lorsqu'il  fut  rap- 
pelé par  Pédrarias,  gouverneur  du  Darien,  qui,  dans  sa 
jalouse  haine,  l'accusa  de  r^ellion  pour  le  perdre,  et 
le  fit  décapiter. 

(  I ]  26  septem)»re  1 5 1 3.  ' 
(a)  i5^6. 


(  347  ) 

François  Pizarre  avait  suivi  Balboa  dans  son  expédia 
tion  ;  ce  fut  ensuite  lui  qui  l'arrêta ,  et  ce  même  guer- 
rier fit,  quelques  années  après,  la  découverte  et  la  con- 
quête du  Pérou .  Nous  n*avons  point  à  rappeler  ici  les 
circonstances  de  cette  mémorable  expédition,  et  il  nous 
suffit  de  faire  observer  qu'elle  donna  lieu  de  recon- 
naître successivement  toutes  les  parties  de  cette  contrée, 
où  les  villes  de  Quito  et  de  Gusco  ,  résidences  royales 
des  deux  branches  de  la  famille  des  Incas,  furent  promp* 
i^nent  occupées  par  les  conquérans,  et  où  Ton  vit  ra- 
pidement s'élever ,  sur  les  débris  de  Tempire  pénivien , 
de  nombreuses  colonies  européennes  attirées  par  For 
du  Nouveau-Monde^ 

L'expédition  d'Almagro  dans  le  Chili ,  où  il  pénétra  à 
travers  les  Andes,  donna  aux  Européens  de  premières 
notions  sur  cette  contrée;  mais  elle  ne  put  être  explo* 
rée  avec  soin,  que  lorsque  Yaldivia  en  eut  fait  la  con- 
quête (i).  San  Yago  en  devint  la  capitale,  et  on  lui 
donna  pour  port  Yal-Paraîso,  ainsi  nomn^é  de  laspeet 
enchanteur  des  vallées  voisines.  La  navigation  était  le 
plus  sûr  moyen  d'établir  les  communications  habituelles 
du  Pérou  avec  le  Chili;  elle  fut  d'abord  suivie  très  près 
des  côtes  f  et  elle  permit  de  reconnaître ,  d'une  manière 
continue ,  de  longues  lignes  de  rivages.  La  forme  de  ces 
côtes  occidentales  fut  ainsi  déterminée  :  elle  le  fut  jus- 
qu'au détroit  de  Magellan,  qui  était  alors  la  seule  route 
des  navigateurs  européens. On  avait  embrassé  tous  les  ri- 
vages de  rAmérique  du  sud  :  sa  configuration  générale 
était  à^peu-près  tracée  ;  et  si  elle  était  encore  inexacte,  du 
moins  les  navigateurs  du  seizième  siècle  avaient  fait  tout 
ce  que  l'on  pouvait  attendre  d'eux;  vu  l'état  d'imper-^ 

(0  i54o. 

23, 


(  348  ) 

fection  où  se  trouvaient  les  sciences ,  les  instrumens  et 
Tari  du  calcul.  * 

On  suivit  pendant  un  siècle  le  détroit  de  Magellan , 
découvert  en  i5ao.  La  terre  de  Feu,  qui  le  borne  aji 
midi ,  était  regardée  comme  une  pointe  aviincée  de  cet 
immense  continent  austral ,  dont  tous  les  anciens  géo- 
graphes supposaient  l'existence  ;  et  ce  ne  fut  quen 
1617^  qiie  Scliouteh  et  Lemaire,  se  dirigeant  plus  au 
sud  pour  trouver  un  autre  passage,  traversèrent  entre 
la  terre  des  Etats  et  la  terre  de  Feu,  le  vaste  détroit  au- 
quel  Lemaire  a  domié  son  nom.  Toutes  les  cartes  anté- 
rieures à  cette  dernière  découverte,  assignent  aux  terres 
australes  la  circonférence  entière  du  globe  :  elles  en 
suivent  les  sinuosités  ,  et  elles  en  tracent  les  limites  en- 
tre le  55*  et  le  65**  degré  de  latitude;  limites  imagi- 
naires ,  que  les  navigateurs  plus  récens  ont  sans  cesse 
reculées  vers  le  sud ,  à  mesure  qu'ils  ont  tenté  des  ex- 
péditions plus  aventureuses,  ou  que  les  perfectionne- 
mens  de  la  science ,  et  le  désir  de  prolonger  les  décou- 
vertes ,  les  ont  entraînés  loin  des  traces  de  leurs  devan- 
ciers. 

Avant  que  les  rives  occidentales  de  1* Amérique  du 
sud  eussent  été  entièrement  reconnues^  la  conquête  du 
Mexique  avait  déjà  permis  de  commencer  et  d*étendre 
vers  le  nord  plusieurs  séries  de  découvertes.  Cor tez  en- 
voya (i)  quelques  détachemens  sur  diflerens  points  de 
<:e  littoral ,  afin  d'en  prendre  possession  ;  et  les  navires 
qu*il  fit  construire  dans  les  ports  occidentaux  du  Mexi- 
que en  visitèrent  d  abord  les  côtes  :  elles  furent  recon- 
nues vers  le  midi,  par  Fernand  de  Grijalva  (2)  ;  et  Corlez 
et  lui ,  découvrirent  ensuite  (3)  la  pointe  de  la  Califor- 

(i)   i5a2.  (2)   i533.  (3)   i535. 


(  349  ) 

n'm'f  ainsi  qu'une  partie  de  la  mer  Vermeille  (i) ,  où 
Fraticesco  de  Ulloa  prolongea  ensuite  ses  reconnais 
sànées.  (2)      .  .        ^ 

A  leur  exemple ,  d*autres  navigateurs  s'engagèrent 
dans  cette  mer  intérieure,  Vasquez  Coronado  en  par- 
courut I  les  rives  orieHtales  (3) ,  et  il  recueillit  dans  les 
cojitrées  de  Ginaloa  et  de  Sonora ,  beaucoup  de  ru-» 
meurs  confuses  sur  une  fameuse  ville  de  Quivira,  que 
Ton  supposait  située  plus  au  nord,  et  que  Ton  repré- 
sentait comme  la  capitale. d*un  puissant  empire.  L'Amé*- 
rique  était  alors  le  pays  des  fictions  ,  et  l'imagination 
y  avait  tout  agrandi. 

vFrancesco  de  Alarcon  était  chargé,  à  la  même  époque, 
d*uit  nouveau  voyage  de  découvertes  le  long  des  côtes 
occidentales  de  la  Californie;  et  Pedro  Alvarado ,  un 
des  plus  illustres  conquér^ans  du  Mexique,  se  préparait 
à  une  autre  expédition ,  lorsque  des  conjurés  indiens 
l'attaquèrent  près  de  Guadalaxara,  et  le  précipitèrent 
dii  haut  d'un  rocher.  (4) 

Chaque  année  se  signalait  alors  par  quelque  entre- 
prise maritime,  Mendôza,  vice-roi  du  Mexique,  fit  exé- 
cuter (5)  ,  par  Juan  Rodrigue  Cabri llo,  un  voyage  le 
long  des  côtes  de  la  Californie  ;  et  le  cap  Mendocin, 
ainsi  nommé  en  mémoire  du  vice-roi ,  fut  le  point  ex- 
trême de  cette  navigation ,  où  le  littoral  n'avait  été  re^ 
connu  que^  par  intervalles  et  sur  différens  points. 

Il  ne  se  fit,  dans  les  parages  de  cette  contrée,  au- 
cun autre  voyage  méhiorable,  jusqu'aux  navigations  de 
sir  Francis  Dracke ,  qui ,  à  la  suite  de  ses  mémorables 


(i)  i536.  ('4)  i54i. 

(a)  1537.  (5)  i54a. 

(3)  i54o. 


(  35o) 

etpéditions  militaires  contre  les  colonies  espagnoles^ 
reconnut  (i)  les  cotes  d'Amérique  depuis  le  38"  degré 
jusqu*au  4^^  •  î^  voulait  s'ëleyer  plus  au  nord  ;  mais  le 
mécontentement  de  ses  équipages  lui  fit  abandonner 
son  projet ,  et  il  se  dirigea  vers  les  Moluques. 

Un  voyage  du  nord  au  sud  fut  bientôt  fait  (a)  dans 
les  mêmes  parages ,  par  le  capitaine  espagnol  Gali,  qui , 
après  s'être  rendu  à  Formose  et  au  Japon,  se  porta  sur 
la  côte  nord-ouest  d'Amérique  ,  vef s  le  47'  degré ,  et 
revint  du  cap  Engaiio  à  la  Nouvelle-Espagne. 

Ces  côtes  furent  ensuite  visitées  (3)  par  Sébastien 
Viscaïnoy  que  Monterey ,  vice  roi  du  Mexique,  avait 
expédié  d'Acapulco  :  il  reconnut  d  abord  le  littoral  de 
la  Nouvelle-Espagne  et  une  partie  de  la  mer  Vermeille^ 
il  visita  dafis  un  second  Voyage  (4)  tes  côtes  occident 
laies  de  Californie ,  et  s  éleva  vers  le  nord ,  jusqu'à  la 
pointe  de  Monterey  et  au  cnp  Saint-Sébàstien.  Un  na« 
vire  de  cette  expédition  gagna  le  43^  parallèle  (5) ,  et 
Ion  y  découvrit  une  rivière  profonde  que  le  mauvais 
temps  ne  permit  pas  de  remonter  :  on  la  nomma  entrée 
et  rivière  de  Martin  d'Aguilar. 

Juan  Yturbide  navigua  en  161 5,  dans  la  mer  Ver* 
meille,  où  il  pénétra  jusqu'au  3i«  degré  :  la  pèche  des 
perles  y  attirait  alors  les  navigateurs  ;  et  Francesco  de 
Ortega  y  fit,  dans  cette  vue,  différens  voyages  (6).  Gon- 
zale  de  Barriga  eut  bientôt  à  s*occuper  d'une  nouvelle 
reconnaissance ,  et  il  parcourut  les  côtes  de  la  Califor- 
nie, où  Pinadero(8)  et  ensuite  Lescurilla  furent  char- 
gés d*établir  des  colonies. 


(0  '579- 

(5)  i6o3. 

(a)  l58a. 

(6)  i63a,  i633,  1634. 

(3)  1596. 

(7)  1640. 

(4)  1602. 

(8)  1664  ,  1667  et  1668, 

(  35i  ) 

Mais  toutes  les  expéditions  dont  nous  avons. succès* 
sivement  rendu  compte  n'avaient  pas  été  faites  d'une 
manière  assez  exacte  f  assez  complète  pour  déterminer 
la  forme  de  la  Californie. 

Cette  contrée  fut  dabord  représentée  comme  une 
presqu'île  dans  les  anciennes  cartes  du  Nouveau -Monde, 
dans  celles  que  Ion  a  jointes  aux  éditions  de  Ptolémëe, 
dans  celles  d*0rtelius  (i),  de  Mercator  (a),  de  Ramu- 
sîo  (3),  dans  une  grande  et  belle  carte  manuscrite,  pu- 
bliée en  i.€o4  et  déposée  à  la  Bibliothèque  rojrale  :  cette 
forme.était  encore  la  même  dans  les  cartes  de  Guillaume 
Blaew  qui  parurent  en  i6.15;  mais  elle  fut  bientôt  aU 
tcrée  par  des  conjectures  ou  des  relations  erronées^  et 
la  Californie  fut  tracée. comme  une  île  dans  les  cartes  de 
Guillaume  Samson  publiées  en  lôSpf  elle  le  fut  égale- 
ment dans  celles  de  Wiscber  (4),  de  Jean  Blaew,  de  Jan- 
son  (5),  de  François  de  Witt  (6),  de  Nicolas  Samson  (7), 
«t  dans  le  grand  globe  terrestre  de  Coronelli  qui  orne 
une  des  saHes  de  la  Bibliothèque  royale.  Cette  erreur 
sur  la  forme  de  la  Californie  dura  soixante  ans;  et  la 
figure  d'une  presqu'île  ne  lui  fut  rendqe  qu'en  1720  dans 
les  cartes  de  Guillaume  de  Lisle,  l'un  des  hommes  qui 
ont  répandu  le  plus  de  lumières  sur  la  géographie,  et 
qui  l'ont  dégagée  d'un  plus  grand  nombre  d'erreurs,  soit 
sur  la  forme  des  rivages,  soit  sur  le  calcul  des  positions, 
et  particulièrement  sur  la  fixation  des  longitudes. 

Les  jésuites  envoyés  en  Californie  avaient  alors  vé- 
rifié que  cette  contrée  n'était  pas  une  île,  et  ils  firent 


(1)  «570, 

(5)  iC6i, 

(a)  i585. 

(6J  i666. 

(3)  1606. 

(7)  '667. 

(4)  f66o. 

(  352  ) 

explorer  (i), dans  toute  sa  longueur^  le  golfe  profond ^ui 
la  séparait  du  Nouveau«Mexique. 

Peu  de  temps  après  cette  époque,  il  parut  entre  l'Asie 
et  l'Amérique  un  nouveau  pavillon  qui  allait,  en  enve- 
lopper toutes  les  extrémités  nord-ouest.  C'était  celui 
d'uu^  puissance  qui  sortait  à  peine  de  la  barbarie,  s'éle- 
vait comnre  un  géant  au  nord  de  l'ancien  monde,  em- 
pruntait des  nations  policées  les  élémens  d'une  gran- 
deur, qui  pouvait  leur  devenir  redoutable,  et  atteignait 
par  la  va&te  étendue  de  son  territoire,  les  rivages  de 
toutes  les  mers  de  l'Europe,  et  du  nord  de  l'Asie. 

La  Russie  était  particulièrement  intéressée  à  étendre 
ses  navigations  à  l'orient  de  son  vaste  empire;  Pierre  1^', 
qui  fut  le  créateur  de  sa  marine  comme  des  antres  éié^ 
mens  de  sa  puissance ,  voulut  d'abord  faire  vérifier  si  le 
nord-est  de  l'Asie  était  séparé  de  l'Amérique,  ou  si  les 
deux  régions  étaient  contiguês.  Ce  priniïe  fsit  con- 
struire deux  navires  vers  la  pointe  méridionale  du  Kam- 
tchatka, dans  le  port  de  Petropaulovrski  :  ou  y  transporte 
des  chantiers  de  Saint-Pétersbourg^  et  à  travers  les  ira- 
méioses  régions  de  la  Sibérie,  toutes  les-  pièces  de  grée- 
ment. et  d'armement  nécessaires  à  cette  expédition;  et 
Behring  s>'embarque  en  1728,  pour  reconnaître  les  côtes 
nord-est  de  l'Asie.  Il  est  le  premier  navigateur  qui  en 
ait  dépassé  la  pointe  la  plus  orientale,  celle  qui  forme 
le  rivage  \é  plus  avancé  du  détroit  auquel  on  a  donné 
son  nom. 

Behring  ne  découvrit  pas  la  rive  américaine  dans  ce 
premier  voyage  et  dans  celui  de  Tannée  suivante;  mais 
en  1741  une  nouvelle  expédition  mit  à  la  voile  sous  ses 
ordres  et  sous  ceux  de  Tchirikoff;  et  la  tempête  ayant 

(0   I7î»i' 


(  353  ) 

lîépai'é  leurs  navires,  chacun  d'eux  fit  sur  différens  points 
lareconnaissance  d'une  partie  des  côtes  nord-ouest  de  T A^ 
mëriqiie.  Behring  les  découvrit  au  nord  du  SS""  de^é:  il  en 
suivit  la  direction  de  lest  à  Touest ,  depuis  les  parages  du 
mont  Saint-Élie  jusqu^à  la  presqu*Ile  d*Âlaska  ;  il  recon- 
nut ensuite  l'archipel  des  îles  Ateutiennes ,  qui  se  pro- 
longe à  Touest  de  cette  péninsule,  et  il  vint  expirer  dans 
une  île  encore  plus  occidentale  qui  a  retenu  son  nom. 
Tchirikoff  avait  découvert  les  côtes  d*  Amérique  un  peu 
p)us  au  midi,  entre  le  56^  et  le  58"*' parallèle  :  il  perdit 
sur  jce  littoral  quelques  hommes  de  son  équipage,  et  il 
revint  au  Kamtchatka. 

Delislede  la  Croyère,  frère  de  notre  célèbre  géographe 
Guillaume  Delisle,  faisait  partie  de  cette  expédition,  au 
succès  de  laquelle  il  contribua  par  les  mémoires  qu'il 
avait  faits  sur  d'autres  découvertes  antérieures.  Pierre  * 
le-Grand  l'avait  honoré  de  sa  bienveillance  et  de  fréquent 
tes  visites  dans  le  voyage  qu'il  fit  à  Paris  en  17 17  :  La 
Croyère  fut<Iu  nombre  des  savans  que  ce  monarque  lé- 
gislateur attira  dans  son  empire;  et  Behring' lui-même, 
né  en  Jutland,  et  distingué  dans  la  marine  danoise  par 
ses  connaissances  et  son  intrépidité,  fut  associé  par 
Pierre  F'  à  l'exécution  de  ses  grandes  vues  :  ce  prince 
se  connaissait  en  hommes;  il  adopta  tous  les  étrangers 
qui  pouvaient  concourir  à  sa  gloire. 

La  route  ou  verte  vers  les  côtes  nord-ouest  d'Amérique 
par  Behring  et  Tchirikoff  fut  suivie  avec  zèle  et  avec 
5iiccès  par  les  navigateurs  russes  qui  explorèrent  ces  ri- 
vages. Notre  dessein  n'est  pas  de  retracer  tous  les  pro- 
grès que  leurs  voyages  ont  fait  faire  à  la  géographie  de 
ces  contrées;  et  nous  nous  bornons  à  rappeler  ici  que 
les  expéditions  successivement  entreprises,  depuis  celle 
de  Tchirikoff  en  1741  jusqu'à  celle  de  Krenilxin  et  de 


(354) 

tievasheff  en  1769,  expéditions  que  Muller  et-Villiam 
Goxe  ont  suffisamment  fait  connaître,  donnèrent  nais- 
sance à  un  commerce, étendu  sur  la  côte  nord-ouest 
d'Amérique,  et  aux  importans  établissemens  que  le  gou- 
yernement  russe  7  a  formés.  La  nouvelle  de  leur  £on« 
dation  détermina  TEspagne  à  chercher  les  moyens  d'é- 
tendre et  de  protéger  ses  possessions  occidentales  :  elle 
fit  occuper  en  1768  les  forts  de  San  Diego  et  de  Mon- 
terey.  Une  seconde  expédition  fut  bientôt  confiée  à  Juan 
Ferez,  qui  s*éleva  jusqujau  55«  parallèle,  et  revint  au 
49"  degré  3o  minutes,  dans  un  mouillage  auquel  on  a 
ensuite  donné  le  nom  de  Nootka. 

La  relation  du' voyage  qui  fut  entrepris  en  1775,  sous 
la  direction  de  Ayala,  a  été  écrite  par  le  capitaine  Mau- 
relie  son  pilote.  Les  navigateurs  cherchaient  à  recon* 
naître  le  détroit  désigné  dans  les  cartes  sous  le  nom  de 
1  amiral  de  Fonte  :  ils  examinèrent  sans  le  découvrir, 
toutes  les  sinuosités  de  la  côte  jusqu'au  58®  parallèle,  et 
revinrent  j  en^  touchant  plusieurs  points  du  littoral,  à 
Monterey  et  à  San-Blas. 

Les  Anglais  cherchaient  eux-mêmes  à  étendre  sur  ces 
côtes  leurs  découvertes  et  à  les  prolonger  vers  le  nord. 
Le  plus  remarquable  de  ces  navigateurs  est  le  capi- 
taine Gook^  il  avait  été  chargé  de  reconnaître  dans  son 
troisième  voyage  (car  nous  n'avons  pas  à  nous  occuper 
ici  des  deux  premiers)  toutes  les  côtes  nord^ouest  de 
l'Amérique,  et  de  pénétrer  aussi  loin  qu'il  le  pourrait 
le  long  de  ses  côtes  septentrionales:  il  commença  son 
exploration  (i)  au  nord  du  cap  Mendocin  dans  la  nou- 
velle Californie,  visita  successivement  l'entrée  de  Nootka 
et  celle  du  prince  Guillaume,  pénétra  dans  la  rivière  qui 

(i)  M»r»  1778. 


(  355  ) 

reçut  le  nom  de  Cook,  longea  la  presqu'île  d'Alaska,  en 
suÎTU  la  côte  septentrionale  jusqu'à  la  rivière  de  Bristol, 
gagna  le  détroit  de  Behring ,  s'éleva  vers  le  nord  et  le 
long  des  plages  d'Amérique^  jusqu'au  cap  glacé  qu'il  at- 
teignit le  i8  août  1778,  et  fut  forcé  par  une  barrière  de 
glace  qui  était  alors  impénétrable ,  de  borner  sur  ce 
point  ses  découvertes.  Il  gagna  ensuite,  en  se  dirigeant 
vers  l'ouest,  les  côtes  orientales  dé  l'Asie,  jusqu'au  68^ 
degré,  où  il  fut  également  arrêté  par  les  glaces,  et  il  re- 
vint par  le  détroit  de  Behring  dans  la  mer  Pacifique. 
L'année  suivan|e  Gook  recommença  ses  explorations; 
mais  il  rencontra  la  barrière  de  glaces  un  mois  plus  tôt, 
et  il  ne  put  pas  même  atteindre  les  points  qu'il  avait 
observés  précédemment. 

Nous  n'omettrons  point  ici  que  la  France  et  la  Grande- 
Bretagne  étaient  alors  en  guerre,  e.t  que  le  gouverne- 
ment français  prescrivit  à  tous  ses  commandans  de  vais- 
seau de  traiter  le  capitaine  Gook  comme  appartenant  à 
une  puissance  neutre  et  alliée  :  salutaire  exemple  de 
cette  bienveillante  protection  que  méritent  tous  les  amis 
de  la  science  et  tous  les  bienfaiteurs  de  l'humanité  ! 

Une  vive  et  noble  émulation,  excitée  par  le  désir  des 
découvertes,  s-'établissait  alors  entre  les  nations.  Arteaga 
et  Quadra  partirent  de  San-*Blas  en  1779,  et  s'élevèrent 
au  nord-ouest  jusqu'au  port  BucarelU  ,  au  mont  Saint- 
Elie  et  à  la  rivière  de  Gook.  La  France  prit  une  part  plus 
active  à  ces  expéditions  après  la  paix  glorieuse  de  i783. 
La  Pérouse,  parti  de  Brest  en  1785,  arriva  le  23  juin  de 
l'année  suivante  sur  la  côte  nord-ouest  d'Amérique,  à  la 
hauteur  du  mont  Sain t-Élie,  et  il  parcourut  et  releva 
cette  côte,  depuis  le  60^  degré  jusqu'au  36*  :  Gook  ne 
l'avait  reconnue  que  de  distance  en  distance,  et  il  n'avait 
attéri  qu'au  44'  degré ,  pour  remonter  ensuite^vers  le 


(  356  ) 

tiord.  Cette  partie  du  voyage  de  La  Péroiise .  donna  la 
preuve  qu  il  n'existait  entre  les  deuï  mers  aucune  com- 
tnunication,  vers  les  points  où  Ton  supposait  que  Tamiral 
de  Fonte  avait  navigué. 

Dans  Fannée  1788,  une  iloCiille  espagnole,  com- 
mandée par  Esteban  Martinez  et  Lopez  de  Haro,  recon- 
1)  ut  jusqu'à  Unalaska  les  côtes  où  les  Russes  avaient  formé 

des  établissemens. 

» 

Deux  expéditions  furent  dirigées  en  1789,  vers  la  hait; 
de  iNootka;  Tune  était  sous  les  ordres  du  même  officier 
^espagnol  Esteban  Martinez,  lautre  était  envoyée  par 
]a  compagnie  anglaise  de  Macao.  Au  milieu  des  discus- 
sions politiques  qui  s'élevèrent  à  cette  occasion  et  qui  ' 
sont  étrangères  à  Tobjel  de  ce  mémoire,  on  reconnut 
avec  plus  d'exactitude  toute  cette  partie  des  côies  d'Amé- 
rique. Elle  fut  encore  visitée  en  1791  par  Salvador  Fi- 
dalgo  qui  étendit  ses  explorations  vers  le  nord  jusqu'à 
la  rivière  de  Coak  :  on  releva  le  port  Mulgrave,  le  mont 
Salnt-Ëlie,  l'entrée  du  prince  Guillaume,'et  Ton  vérifia  que 
le  passage  indiqué  par  Ferrer  Maldonado  n'existait  pas. 

Jacinte  Caamano  fit,  l'année  suivante  (i),  les  mêmes 
observations  sur  le  prétendu  passage  de  l'amiral  de  Fonte. 
On  supposait  cette  communication  établie  par  le  détroit 
placé  au  sud-est  de  la  pointe  de  Bucarelli,  et  G^àamano 
donna  à-cette  entrée  le  nom  de  Bocca  y  Brazos  de  Mo- 
nino. 

Les  goélettes  espagnoles  la  Subtile  et  la  Mexicaine^ 
étaient  chargées  à  la  même  époque  de  reconnaître  l'en- 
trée de  Juan  de  Fuca  :  Gagliano  et  Valdez  qui  comman* 
daient  les  deux  navires  reconnurent  que  ce  passage  n'ou- 
vrait aucune  communication  avec  l'Atlantique. 

(.0  ï79«- 


(  357  ) 

Les  mêmes  résultats  ftirent  obtenus  par  Vancouver, 
chargé  de  constater  s'il  existait,  entre  le  89**  et  le  60"* 
degré  de  latitude,  une  mer  intérieure  et  un  passage  de 
Tun  à  Tautre  Océan  :  il  atteignit,  le  16  juin  1792,  la  côte 
d'Amérique  vers  le  39''  parallèle,  il  la  parcourut  jusqu'au 
52^  et  reconnut  l'entrée  de  Juan  de  Fuca.  L'année  sui- 
vante il  continua  ses  recherches  jusqu'au  56*  degré,  et 
il  les  prolongea  en  1794  au-delà  du  61". 

Quelques  années  avant  l'expédition  de  Vancouver, 
un  voyage  de  reconnaissance  avait  été  entrepris  sur  la 
côte  nord  ouest  ^  et  cette  expédition,  faite  sous  les  ordres 
de  Malespina,  promettait  à  la  géographie  et  aux  sciences 
naturelles  d'importantes  découvertes.  Mais  elle  n'a  ja- 
mais été  publiée.  Malespina  fut  arrêté  après  son  retour 
en  Espagne;  ses  papiers  furent  saisis,  et  toute  publica- 
tion fut  interdite  aux  savans  qui  l'avaient  accompagné. 
'  Ainsi  la  puissance  qui  était  le  plus  à  portée  d'étendre 
nos  connaissances  sur  ce  vaste  littoral  cherchait  encore 
à  y  envelopper  d'un  voile  niystérieux  toutes  ses  décou- 
vertes. Ce  système  avait  été  suivi  depuis  la  date  de  ses 
conquêtes  :  elle  craignait  pour  l'Amérique^espagr^oIe  le 
contact  des  autres  peuples;  elle  y  voyait  leurs  pavillons 
avec  ombrage;  sans  prévoir  encore  que  les  étrangers  n'y 
seraient  pas  les  premiers  artisans  de  l'indépendance ,  et 
que  des  possessions  si  éloignées,  si  vastes,  et  retenues 
pendant  trois  siècles  dans  la  minorité,  trouveraient  en 
elles-mêmes  tous  les  principes  de  leur  émancipation. 


Nifta.  Nos  Mémoires  sur  ia  côte  orientale  et  sur  les  différentes  ex- 
péditions qui  ont  été  faites  au  nord  dû  Nouveau-Monde,  pour  y  trou- 
ver un  passage  entre  les  deux  Océans,  complètent  la  série  de  nos 
Observations  sur  la  découverte  et  la  reconnaissance  des  côtes  d'A-' 
mérique.  (Voy.  le  Bulletin  de  décembre  i833,  page  35^.) 


(  358  ) 


ITINERAIRE 

DE  CONSTANTINOPLE  A  ABOUCHIR 

Par  Arz-Roum ,  Tavris ,  Téhéran  ^  bfabao 

et  Chiraz; 

Rédigé  dans  les  années  1828  f/  «1829 

Par  le  comte  Sbbristobi  ,  ancien  colonel  d'état-major  au  servico 

de  Rusftie. 


CoNSTANTiNOPLE  {Byzance.  —  Stamboul), 
YiUei  population  incertaine. 

ScuTARi  ÇChrysopolis,  -—  Usgoudar), 

Ville,  population  incertaine.  Port  de  mer  en  face  de 
Gonstantinople. 

On  traverse  le  Bosphore  pour  se  rendre  de  Constan- 
tinopk}  à  Scutari. 

Kartàl,  21  verstes.  (i) 

Village  de  5oo  maisons,  situé  au  milieu  d'un  pays 
riche  et  bien  cultivé. 

La  route  de  Scutari  à  Kartal  passe  sur  un  terrain  schis- 
teux et  quarzeuiç. 

GuiBizBH  {Libissa).  â3  vers  les. 

Village  de  4S0  maisons,  situé  sur  une  hauteur  à  la 
distance  d'environ  8  verstes  du  bord  de  la  mer.  C'est  ici 
que  se  trouvait  le  tombeau  d'Annibal. 

De  Kartal  à  Guibizeh  on  traverse  un  terrain  calcaire. 
Six  verstes  après  Guibizeh  on  passe  par  le  village  de  Lan- 

(i)  Le  rapport  des  yerstes  aux  myriamètres  est  de   i  à  0,10668. 


(359) 

iliiki  qui  est  à  huit  verstes  de  la  mer.  Depuis  Scutari 
jusqu'à  Guibizeh ,  la  route  côtoie  les  bords  du  golfe  de 
Nicomédie. 

IsMiD  {Nicomédie  de  Bylhinie),  4^  verstes. 

Ville  de  6,000  maisons,  située  sur  les  bords*  du  golfe 
du  même  nom,  et  sur  le  penchant  d'une  colline. 

Entre  Guibizeh  et  Ismid  ,  la  route  est  taillée  dans  le 
roc  :  on  trouve  à  mi-chemin  le  village  d'Herékia  (Héra^ 
clée)\  tout  le  pays  compris  entre  Ismid  et  ce  dernier  vil- 
lage (distance  24  verstes),  est  couvert  de  boii». 

Kara-Moussal,  37  verstes. 

Ville  de  800  maisons,  située  au  sud  dlsmid  à  Tex-* 
trémité  orientale  du  golfe. 

Entre  Ismid  et  Kara-Moussal,  le  pays  est  richeet  bien 
cultivé,  on  y  trouve  néanmoi^à  quelques  prairies  ma- 
récageuses. Le  golfe  de  Nicomédie  a  trente-six  verstes 
de  longueur  sur  six  de  largeur  et  cent  cinq  de  cir- 
cuit. 

RizDERVENjD,  29  verstcs. 

Village  de  i5o  maisons,  population  boulgare  émigrée 
il  y  a  cent  trente  ans  environ;  les  habitans  sont  labo- 
rieux et  riches;  on  voit  beaucoup  de  plantations  près  de 
ce  village. 

La  route  se  prolonge  le  long  du  golfe  de  Nicomédie  ; 
lorsqu'elle  le  quitte,  elle  traverse  un  pays  aride  qui  de- 
vient toujours  plus  triste  à  mesure  que  le  chemin  s'en- 
fonce dans  les  terres. 
j« 

IsNiCH  {Nicée)^  20  verstes. 

Ville  de  12,000  habitans  :  climat  mal  sain  et  fiévreux. 
—  Située  dans  une  plaine  à  l'extrémité  orientale  sur  les 
bords  du  lac  Tchinizit  (Âscanius). 

Peu  de  verstes  après  Kizdervend ,  la  route  traverse 


(  36o  ) 

un^  montagne  du  sommet  de  laquelle  on  aperçoit  le 
lac  Tchinizit  et  la  petite  vallée  de  Pialedja  située  sur  ses 
bords.  Ensuite  la  route  atteint  les  bords  de  ce  même 
lac  qui  sont  marécageux  et  couverts  de  roseaux. 

'   Ak-Serai,  38  verstes. 

Village  de  i5o  maisons. 

La  route  4rayerse  un  bois  de  grenadiers  et  ensuite  la 
plaine  dlsnich  qui  est  très  cultivée  et  arrosée  par  le 
Sakharia  {Sàngarius)  qu'on  passe  sur  un  pont  en  pierre 
avant  d'arriver  au  village  d*Ak«Serai, 

GuEivBBy  12  verstes. 
Village  de  4oo  maisons. 

La  route  traverse  la  rivière  Sakharia  avant  d'atteindre 
Gueivéfa. 

Téraklou,  35  verstes.  •    " 

Village  de  4^0  maisons;  les  environs  çont  bien  cul- 
tivés, on  voit  beaucoup  d*arbres  fruitiers. 

En  quittant  Gueivéh  on  gravit  la  pente  d'un  rocher 
escarpé,  ensuite  la  route  passe  par  un  bois  traversé  par 
un  ruisseau,  et  vers  la  fin  de  la  journée  on  passe  par  des 
montagnes  couvertes  de  pins. 

ToRBiiLOU  29  verstes. 

Ville  de  3,ooo  habitans;  elle  est  située  sur  le  plateau 
d*une  .montagne. 

1 

De  Teraklou  la  route  passe  par  des  hautes  montagnes 
et  ensuite  par  des  vallées  incultes.  Près  de  Torbalbu, 
on  voit  une  montagne;  on  en  atteint  le  sommet  par  un 
sentier  large  à  peine  de  trois  pieds  et  qui  a  des  préci- 
pices à  ses  deux  côtés. 

KousTSBEK  4o  verstes. 
Village. 


Pour  arriver  à  K-oust^bek  on  monte  une  cote  extré*> 
mement  raide  qui  conduit  à  des  mMtagnes  couvertes  de 
pins  et  de  chênes  où  il  faut  cheminer  à  travers  des  pré« 
cipices  par  des  sentiers  étroits. 

Nali&bàn  36  verstes. 

T^tle  de  700  maisons,  là  banlieue  de  cette  ville  est  bien 
ûulfivée. 

En  sortant  de  Koustebek,  la  route  passe  à  travers  des 
bois  de  pinsiqui  aboutissent  à  une  plaine  charmante  ar- 
rosée par  un  ruisseau. 

Stoury-Hissar  24  verstes. 

Village  situé  sur  les  bords  d'une  rivière  peu  profonde. 
On  manque  ici  entièrenient  de  bois  de  chauffage^ 

Bet-Bazàr  28  verstes. 

Cette  ville  est  bâtie  sur  un  terrain  inégal  et  est  arro- 
sée par  un  ruisseau  qui  se  jette  daos  T  Aïas. 

AiL${Issus)f  4i  verstes. 

Village  de  600  maisons;  dans  les  environs  on  voit  des 
eaux  minérales. 

En  quittant  Bey-Bazar,  on  descend  une  montagne 
très  rapide;  on  traverse  la  rivière  Aïas  dont  le  cours  est 
singulièrement  tortueux  :  elle  porte  aussi  le  nom  de 
Kermion-Kermin;  ses  eaux  vont  se  confondre  à  celles 
de  i^  $akharia  près  de  Gueivéh.  La  route  paisse  ensuite 
par  un  pays  dé^rt  et  înculte;  puis  on  Ten<30ntre  des 
champs  couverts  de  riz  et  près  d*Aias  des  ternÛDS  étenr 
dus  consacrés  à  la  culture  du  coton. 

Angora  [Ancyre,  —  Engurié/i)y  4^  vprfi^tes.   . 

Ville  de  25, 000  babitans;  quelques  voyageurs  la  font 
monter  à  40,000;  latitude  89°  3i' ,  longitude  So"  21'  : 
elle  est  située  sur  un  terrain  inégal  sur  le  penchant  d  une 


(36a) 

céUine.  La  rivière  RizziUInn'ak  coule  à  Totient  de  k  ville 
dé  même  qu*un  ruisseau  ^ui  arrose  les  jardina  è[ttî  se 
trouvent  dans  ses  environs.  G  est  une  ville  èéi  j^lus 
commerçantes  de  TAsie.  On  connaît  les  cMles  txsi&VLi  dé 
poil  de  chèvre  de  son  territoire.  En  fait  d'antiquités  on 
y  voit  les  ruines  d*un  temple  en  l'honneur  d'Augifite. 
Le  terrain  qui  environne  Angora  se  trouve  être  dafis  une 
plaine. 

En  sortant  d*Aïas ,  la  route  traverse  plusieurs  mon- 
tagnes d'une  étendue  assez  considérable,  elle  passe  en- 
suite par  une  plaine  assez  étendue  et  fertile ,  gravit  une 
montagne  escarpée  du  sommet  de  laquelle  on  découvre 
Angora,  et  de  là  en  descendant  après  plusieurs  détours 
dans  la  plaine  on  arrive  à  cette  vitle. 

Hairi-Keui  36  verstes. 
Village  de  a8o  maisons. 

La  route  jusqu'à  Hairi-Kéui  traverse  ou  des  plaines 
verdoyantes ,  ou  de  Jolis  bois  «ttbiêë  par  âés  ruisseaux. 

Kilislar-Kbui,  i3  verstes. 

Village  situé  au  bord  de  la  petite  rivière  Kouroudjik- 
Sou. 

Aksakbàn  y'ia  verstes. 

Village  dé  1 60  œaisoiis. 

De  Kilislar-Keui  à  Âksakhatl  la  toute  paisse  pir  une 
câte  rocailleuse  et  couverte  de  btdyèl-es;  On  tiràhrérse  h 
rivière  Kizzil-Irmàk  (Iris). 

Baldjik,  26  verstes. 
Village  de  2^0  niaisons. 
Pays  très  pauvre. 

KiATiB*0i7NT  i3  verstes. 


(  iêi  ) 

YHtag'e  d^  6d  illaisons,  ce  Villâfgè  ^t  ehtôtité  (lar  des 
ruisseaux  d'eau  salée. . 

De  Baldjik  à  Kiatib-Ouny,  on  traverse  à  gué  une  petite 
riviète  qui  coule  au  fond  d'flne  plaine  par  laquéHe  passe 
la  fouteé 

IfivzGÀTf ,  6a  Vèrstés; 

Title  de  4,006  hab$tattis,  résideftéé  dtf  gràrid  féuda- 
tàtê  TcHapàn-Ogteir.  -^  VîlJe  flôrissdfite. 

De  Kiatib-Ouny  à  lèùzgët't,  lé  cheiiûh  passé  par  un 
pAys  plat,ineulte  et  afidé,  etisuité  on  voit  de  la  culture 
mais  seulement  dans  les  etivirons  dés  vidages. 

DiCHLiDJÉ  a  a  verstes. 
Village  de  60  ntaisons. 

Ser&ioun  21  verstes. 
Village  de  100  maisons. 

Hadji-Keux  44  verstes. 

Village  de  120  maisons ,  ce  rilUge  est  ntué  sur  une 
cote  au  fond  d'une  plaine  bimi  euhivée;'im  se  réunissent 
les  routes  des  caravanes  de  Smirne  et  d'An^ra. 

Entre  Serkioun  et  Hadji-Keui,  le  pays  est  couvert  de 
vignobles. 

É.IZILDJIK  36  verstes. 

Ce'  village  est  arro!»é  par  un  ruisseau^  il  est  situé  sur 
une  hauteur  au  milieu  de  jardins  potagers. 

A  six  verstes  dr Hfadji-Kéui  vers  Kiziidjik  on  traverse 
à  gué  une  petite  rivière,  la  route  longeant  ensuite  pen- 
dant quelque  temps  ses  bords  passe  par  un  grand  village. 
Le  pays  en  général  est  fertile  et  bien  cultivé. 

ÉAZAR-K.£tri  36  verste^. 

Village  de  2,000  habitans. 

De  Kiaûldjik  à  fiazar-Keui,  laî  routé  traverse  un  pays 
fén^e  ef  couvert  de  villages;  Après  dix  verstels  oii  laisse 

24. 


(364) 

à  quatre  Teistes  à  gauche  la  ville  de  Zil  qui  a  une  popu- 
lation de  dix  mille  habitans. 

.  ToKAT  a  S  yerstes. 

Ville  de  4o/)oo  habitans,  Turcs,  Grecs  et  Arméniens; 
c'est  une  des  plus  grandes  villes  de  TAsie-Mineure,  elle 
est  située  sur  le  penchant  de  trois  collines  dont  les  bases 
se  réunissent  :  ses  environs  sont  très  fertiles.  On  y  £ait 
un  commerce  considérable  de  cuivre  qu'on  tire  des  mines 
de Kebban,  et  de  Malatia.  Tokat est lapanage d'une  sul- 
tane qui  en  nomme  le  musselim.  Cette  ville  est  sous  la 
dépendance  de  Sivas  (Sebaste),  elle  est  à  trois  journées 
d'Amasieh  et  à  six  de  Sinope. 

En  sortant  de  Bazar-Reui  on  voit  les  ruines  d'un 
vaste  caravanserai  construit  en  pierres  de  taille.  La  route 
est  bonne  et  agréable;  elle  côtoie  la  rivière  Tosanloue 
qu'on  quitte  pour  entrer  dans  une  plaine  fertile  et  peu- 
plée. La  route  ensuite  est  renfermée  dans  des  jardins  clos 
qui  se  trouvent  près  de  Tokat.  La  rivière  Tozzan-Irmak 
arrose  la  plaine  de  Tokat  et  va  ensuite  porter  le  tribut 
de  ses  eaux  dans  le  Kizzil-Irmak. 

MiKSAR  [Neo  Césarée  de  Cappadoce)^  44  verstes. 

Ville  de  5,ooo  habitans,  elle  est  située  sur  une  hau- 
teur très  escarpée:  elle  est  environnée  de  marais  et  dé- 
fendue par  un  château  en  assez  mauvais  état. 

Partant  de  Tokat  à  six  verstes,  on  passe  à  gué  la  ri- 
vière Tozzan  -Irmak.  La  route  ensuite  traverse  un  pajs 
arrosé  et  fertile,  et  ensuite  un  bois  où  coule  un  ruisseau 
dont  les  eaux  tombent  en  cascades.  Lorsqu^on  sort  de  ce 
bois,  la  route  est  dans  une  plaine  marécageuse.  Avant 
d'arriver  à  Niksar  on  traverse  la'rivière  Kelki-lrmak. 

Armeni-Keui,  4^  verstes. 

Village  de. 120  niai&onsji  population  arménienne;  ce 


(  365  ) 

TÎIlagequi  est  le  preihièr  du  pachalik  cTArz-Rouih ,  est  en. 

vironné  de  gras  pâturages,  et  on  y  voit  beaucoup  débitait. 

La  route  traverse  continuellement  des  bois  de  sapin. 

Kizil*Geuzlik,  26  verstes. 

Village  de  60  maisons,  il  est  adossé  à  de  hautes  mon<^ 
tagnes  couvertes  souvent  de  neige. 

La- route  traverse  des  montagnes  escarpées ,  et  ensuite 
de  vastes  forêts  de  sapins. 

Meium^  3 1  verstes. 

Village  de  55  maisons;  dans  ce  village  tous  les  habitans 
étaient  inscrits  dans  là  milice  des  janissaires* 

La  route  de  Kizil-Geuziik  à  Meium  fait  de  grands  dé- 
tours dans  les  bois  de  sapin  qui  couvrent  les  montagnes. 
Ces  lieux  sont  souvent  infestés  par  les  Kurdes. 

« 

KouLÉ-HissAR,  37  verstes. 

Village  de  60  maisons ,  il  est  situé  sur  la  rivièns  du 
même  nom,  et  entouré  d'un  grand  nombre  de  jardins; 
le  chiteau  appartenant  à  ce  village  est  sur  la  cime  des 
montagnes  adjacentes;  tous  les  habitans  faisaient  partie 
du  corps  des  janissaires. 

La  route  de  Meium  à  Koulé-Hissar,  passe  par  un  bois 
de  pins  bien  épais/ ensuite  elle  gravit  une  montagne  ar^ 
gileuse;  dans  cet  endroit  elle  n'a  que  trois  pieds  de  lar- 
geur et  longe  les  bords  d'un  précipice  très  profond,  enfin 
parvenue  au  sommet  elle  descend  par  un  ravin  escarpé  au 
bas  duquel  on  passe  un  torrent  d'une  grande  rapidité. 

Endrbs,  4^  vçrstes. 

Village  de  80  maisons,  il  est  situé  au  fond  d  une  plaine 

« 

circonscrite  par  des  montagnes,  entouré  de  beaux*  jar- 
dins et  bâti  a  moitié  sur  une  hauteur  et  moitié  sur  un 
terrain  uni.  Les  trois  quarts  de  sa  population  sont  des 
Arméniens. 


.  (  3^66  ) 

En  sortant  de  Ko|ilé-Hisi^ir  (m  tfaverse  U  ;ri^re  du 
même  nom  sur  un  pont  eu  pî^rre  et  Apr^»  on  cotQÎe  s» 
rive  droite  pendant  plusieurs  yer&tes. 

KjLRA-HissAEy  38  verstes* 

.  Yill^  de  9,000  bal^i^ps  ;  ^Ilfç  ç$vi>àtie  ep  apnphUtiéJ^tre 
sur  la  pente  d*un  rocher  çf^urofinp  pfir  ^n^  cît^deUe,  eUe 
n  est  élqignéfi  que  d'uw  ipu^pie  ,^^s  ^fi^M  ^e  Ja  .91er 
Noire. 

La  route  d'Endres  à  Kara-Hissar,  après  huit  yer^tes 
atteint  une  montagne  argileuse,  douze  yerstes  plus  loin 
elle  traverse  une  vallée  coupée  par  la  rivière  Koulé-His- 
aar,  qu'on  passe  sur  un  pont  en  pierre.  A  Tissue  d^  ce 
pont  on  marche  environ  cent  pas  d^ins  un  chemin  diffi- 
cile taillé  dans  le  rpc,  et  ensuite  on  descend  une  ipnon- 
tagne  assez  élevée.  Six  verstes  avant  d'arriver  à  Rara- 
Hissar  au  sud  on  voit  la  route  de  Diarbekir  et  de 
Bagdad. 

Zii«^H,  32  yerstes. 

Village  très  pa4yi;e  ^,ap  jn^^son^. 

La  route  de  Kara-Hissar  à  Z)!^^  4çp^Qd  une  v^qji- 
^gpe  au  ]()^s  de  laquç))e  est  un  l^^^  yill$|ge  xempli  de 
jp^çuplier^  et  d'arbr/çs  f^uij^ers. 

Sabakhdan,  5o  verstes. 

Village  de  ao  maisons,  dont  i5  £[recques  et  5  turques. 

I 

KcRKiF,  27  verstes. 

Village  de  1 5o  maisons  ;  ce  village ,  bâti  sur  les  bords 

d'une  rivière  très  rapide ,  est  entouré  de  beaux  jardins. 

•  ..'..  .  ...         ^ 

LopiT,  33  iverstes. 

Village  ;^e  ipp  in^i^fls,  si,tup  /dafls  uîh  p^y^  agràdde 
ejfcrfjleenb^éetenprge.  ■ 

De  Keikif  à  Loiy  la  route  ne  fait  que  mon^^r.^  iejs^- 


(»«7) 
cendre  des  montagnes  très  hautes ,  et  traverse  des  bois 
de  sa{iins. 

Thqlas  ,  ao  verstes. 

Village  très  misérable,  de  3S  maisons,  dont  3o  ar- 
méniennes et  5  turques. 

TsKERiK  9  24  verstes. 

Village  de  65  maisons ,  la  plupart  aux  Arméniens.  Il 
est  placé  au  pied  d*un  rocher  d*où  faillit  une  source 
d'eau  potable.  Ses habitans  ont  l'air  d'être  dans  laisance. 

La  route  de  lliolas  à  Pekerik  traverse  la  branche  oc- 
cidentale de  l'Euphrate ,  huit  verstes  avant  d  arriver  à 
Pekerik.  On  passe  cette  rivière  à  gué.  Dans  ce  point,  les 
eaux  ont  une  grande  rapidité. 

âk-Kaléh,  44  ^®i*st^s* 

Village  de  100   maisons  dont  91    arméniennes   et 

g  turques. 

De  Pekerik  à  Ak-Kaléh,  la  route  traverse  de  hautes 

montagnes.  Dix-huit  verstes  après  Pekerik,  on  passe  à 

gué  l'Euphrate ,  qui  longe  la  route  jusqu'à  Ak-Kaléh. 

Elidjah,  3o  verstes. 

Village  de  72  maisons.  On  trouve  dans  ce  village  une 
source  d'eau  minérale. 

En  sortant  d'Ak-Kaléh,  on  passée  l'Euphrate  sur  un 
pont  en  pierre;  on  arrive  ensuite,'  par  un  terrain  peu 
coupé ,  au  village  de  Nardizan,  plus  loin  à  celui  d'Iennis, 
et  ^n^n  ^  Çjeux  d'A^^^^^  ^^  d'Al^g^* 

Ajkz-RouM ,  1 1  verstes.  La  t.  39»  &8'  ;  long.  390  i5'. 

yiUe  ^e  5,ooQ  maisons  dont  3,6io  aux  Turcs,  i,35o 
aux  Arménien^  et  4o  aux  Grecs.  Cette  ville  est  située 
dans  une  plaine  qui  est  une  presqu'île  formée  par  les 
sources  de  l'Euphrate;  elle  se  trouve  adossa  à  des  mon- 
rtagnes  c(ui  sont  souvent  couvertes  de  neige,  et  a  quati'e 


(368) 

rerdles  de  çireuk.  Le  cUmat  y  est  froid ,  à  cause  de  1  e- 
lévatioii  du  sot.  Après  Bagdad ,  c  est  la  ville  la.  pfiu  im- 
portante  de  la  Turquie  Asiatique  ;  elle  €^i  Yenttepàt  du 
commerce  entre  ia  Tqrquie  ejt  le  nord  de  la  Perse.  Les 
Turcs  habitent  Tintérieur  de  la  ville ,  les  Arméniens  et 
les  Grecs  les  faubourgs.  Au  milieu  de  la  ville ,  qui  est 
défendue  par  de  hautes  murailles  et  par  un  fossé  pro- 
fond  ^  s*élèye  le  palais  du  pacha.  Son  territoire  manque 
de  bois  de  chauffage  ;  on  l'y  apporte  des  environs  de 
Kars.  Les  pauvres  brûlent  de  la  fiente  de  vache.  Les  en- 
virons sont  très  fertiles  en  blé  et  en  orge. 

On  voit  près  de  la  route  les  villages  de  A^oumi,  de 
Belour  et  de  Gez  ;  on  traverse  ensuite  un  petit,  ruisseau 
qui  porte  le  nom  de  Karasou  y  et  on  entre  ensuite  dans 
la  plaine  d'Arz-Roum. 

*  • 

Alouar,  village,  17  verstes. 

Population  arménienne,.  , 

Ce  village  est  siuié  dans  la  plaînç  ,d*Ai»-RQum, ados- 
sée au  pied  des  montagnes  qui  U  bordent  du  côté  de 
Touest. 

La  route  parcourt  la  plaine  d'Arz-Roum. . 

Iaiàn,  village,  22  verstes. 

Ce  village  est  à  peu  de  distance  dé.  la  ville  d'Haffan 
Kalé,  peuplée  de  5,ooo  habitans,  et  située  aux  bosés 
d'une  petite  rivièire  qui  se  jeOe  dans  l'Araxe. 

D*Alouar  à  laian^  la  route  laisse  sur  la  gauche  la  ville 
et  la  forteresse  d-Hassi|n-E^alé^qui  est  à  16  verstes  de  dis- 
tance d' Arz-Kotum;  elle  estbâ  tie  sup  uu  roc.  Le  pays  est  plat 
et  bien  cultivé.  Les  principaux  villages  qu'on  rencontre 
sont,  sur  lar  droite^  œlui  d'Arsonjeh^  et  sur  la  gauche 
.ceux  de  M iagen  et  de  Gomoc.  Ensuite  la  route  passe  par 
«village  deKopri'Keui  yetipuis^ontraverse  TAraxesur 


(  369  ) 

un  ptint'en  pkrro».  Danji  c^  endroit,  U  rivière  9^  160  pas 
dé  largeur. 

Deli-Babjl,  36  Terstes.  Village  situé  dans  une  plaine. 

On  traverse,  en  sortant  d'Iaïan,  des  montagnes^  en- 
suite la  route  passe  par  un  pays  plat  et  fertile.. Les  ha- 
bitans  cependant  sont  ici  bien  misérables  ^  à  cause  des 
vexations  du  gouvernement. 

Torpa-Ka-liêh  ,  60  verstes. 

Ville  de  600  maisons ,  la  plupart  arméniennes  ,  pla- 
cée sur  la  pente  dune  colline  couronnée  par  un  fort 
en  terre.  Elle  est  dominée  par  la  montagne  KossékDagh. 

La  route  franchit  d  abord  un  défilé  très  étroit  nommé 
passage  de  Gerdina,  et  formé  par  des  rochers.  Elle  passe 
par  Dehar,  village  kurde,  et  ensuite  elle  traverse  Mo- 
lah-Soleiman ,  village  peuplé  d'Arméniens  catholiques. 
En  général,  elle  traverse  un  pays  toujours  plus  ou 
moins  montagneux. 

louNDJAM,  a8  ver;stes,  village. 

Ce  village  et  tous  ceux  environoans  sont  très  pauyri^> 
à  cause  des  fréquentes  dévastations  des  Kurdes. 

La  route  depuis  Torpah-Kaléh  passe  par  une  plaine 
au  centre  de  laquelle  se  trouvent  des  mardis.  On  y  voit 
cependant  plusieurs  villages.  Elle  atteint  ensuite  le  vil- 
lage de  Rara-Kilisia ,  peu  peuplé  par  des  Kurdes  etfpar 
des  Arméniens.  On  passe  ensuite  à  gué  trpis  torrens  qui 
viennent  des  montagnes  situées  au  nord^  et.quivont  $e 
jeter  dans  rEjuphrate^  qui  court  à  rextrémitç  méridio- 
nale de  la  plaine  ,  .de  )  çs.t,à  l'ouest.  L^  route  enfiri  trfi- 
verse  une  belle  p)aine  arrosée  par  <|es  ruisseaux  nom- 
breux, et  couverte  de  villages  dont  le$  principaux  sont 
ceux  de  Da^té,  dç  Tapé ,  de  Kesick  et  d'Arnat. 

DiADiw ,.  48! 'v^r&te».  . 


(8jo) 

YiUpge  çQMidérMef  fortifie  en  terre  ^  peuplé  par 
des  Turcs  et  des  Arméniens.  En  bas ,  on  Toit  un  lit 
profond  formé  par  c^es  rochers  coupés  à  pic  où  C9ule 
i*Euphrate  oriental,  qui  i>*est  qu*un  faible  ruisseau  d'en* 
vi^on  yingt  pieds  de  large. Il  prend  sa  source  à  i8  yejrstes 
de  Diadin. 

La  route  d'Ioundiali  à  Diadin  traverse  A}>akoM ,  vil- 
lage  en  ruines^  après  avoir  laissé  à  cinq  verstes  sur  la 
droite  le  village  de  Cosmoulja  et  celui  de  fielasou,  si- 
tué  aux  bords  de  TEuphrate.  Elle  longe  ensuite  le  bord 
de  cette  rivière ,  qu*ou  traverse  sur  un  pont  de  pierre. 
L'Euphrate  coule  ici  à  rextrémité  de  la  montagne,  près 
de  laquelle  est  situé  le  village  dUtch-Kilisia.'La  route 
passe  ensuite  près  du  village  de  Djogan^  qui  est  à  sa 
droite  et  à  la  distance  de  deux  verstes  :  enfin  elle  suit  les 
bords  de  TEuphrate ,  qui  parcourt  ici  un  pays  de  pàtu- 
rages  où  l'on  voit  peu  de  culture. 

Baiazid,  36  verstes. 

Ville  de  i4>ooo  habitans,  située  à  la  verstes  delà 
fi*ontièce  persane.  Elle  est  bâtie  en  amphithéâtre  sur  la 
pente  d'un  rocher  très  escarpé  et  défendu  par  quatre 
forts  dont  un  se  trouve  au  bas  de  la  montagne.  Sa  po- 
puUtion  est  composée  en  grande  partie  d'Arméniens. 

Absb-DiIiEsi,  a8  verstes^  village. 

Population  persane  et  kurde. 

Ce  tiHage  est  défendu  par  un  fort  élevé  sur  un  rocher 
qui  le  domine. 

En  quittant  Baiazid,  on  traverse  pendant  16  verstes 
des  montagnes  pelées  et  arides;  oh  passe  ensuite  par  le 
village  de  Kili^ia-Rendi  ou  Agàdjik,  peuplé  par  des 
Arméniens  et  par  des  Kurdes;  ensuite  on  descend  dans 
un  pays  momi  accidenté.  Tous  les  villages  et  bourgs  de 
la  Perse  voisins  de  la  frontière  sont^défopdus  par  des 


(  37?  ) 
pel^t9  forts  pn  ^rre,  à  cau^e  des  iiictir^iops  ei  ^u  pil- 
lage des  Kjurdes. 

JBLara-In^h  9 3a yersl.9  yillage.  Population  arménienne. 

Zadvib^,  3q  Terstes  ;  TÎUage. 

{latrie  J^ara.'lneli  et  Zauviëh,  09  roit,  sur  la  droite 
àp  la  rout^,  le  yiUagede  Rorz-Kendéh ,  c^t  près  de  Zau- 
,yi4h  celui  de  leka&i. 

Kkoi,  35  yerstes. 

Ville  de  1,100  maisons.  Population  persane  et  armé* 
«lienne.  Elle  est  située  dans  une  plaine  bien  cultivée, 
couverte  d'arbres  et  de  jardins.  La  ville  est  ceinte  de 
iiaiites  muraUles  en  briques.  Il  y  a  des  catholiques  du  rit 
chaldéen  y  avec  un  évéque. 

De  Zauviéh  à  Rhoi,  le  pays  traversé  par  la  route  est 
en  général  montagneux.  On  voit  sur  la  gaucbe  le  village 
de  4Sdaoun,  et  à  droite  celui  de  Khoré;  ensuite  ceux  de 
Zaidé  et  dePéseh,  et  non  loin  de  là  on  traverse  celiiî 
dePei'éïi; 

-         #  •  * 

Tesoutgh  ,  28  vers  tes. 

Village  situé  à  peu  de  distance  du  lac  d*0|Lirouiniéh. 

En  sortant  deKhoi,  on  perd  bientôt  de  vue  la  plainç 
^ui  environne  cette  ville;  on  passe  la  rivière  Kotour  ,$iip 
un  pont  en  pierre  de  sept  arches,  et  on  gravit  ensuite 
une  chaîne  de  batteurs,  en  laissant  sur  la  g^uc)ie  le  vil- 
lage  de  Desadjiz.  L'aspect  du  pays  est  bien  stérile  jus; 
qu'àTesouich. 

^Çmi^ffiTffij  4f>  yfïr^tes.  Villp, 

Eilç  e^jt  fitu^  ^ffi*  .^^^eQçh$int  dlunentontûgae  lor-^ 
tifl^ée  ict  py^virqç^pe  p^  noipl^^e  de  jardina. 

4  pçi^^  sprti.de  Çhebistçr,  et  pajrveuu  au  sommet  >des 
montagnes,  on  découvre  le  lac  d'Ourouiniéh ,  -appâté 
p^f  I^s  ïVî^s?^?  f  Âd^i^-Ch^ji»  Sqj3  ciri^uit  est  do  quatre 


(  37>  ) 

cent  quatre-vingt,  sa  largeur  de  soixante-dix,  et  sa  lon- 
gueur de  cent  trente  versles  environ.  On  y  voit  plu- 
sieurs îles,  dont  la  principale  çst  celle  noinniée  Adai- 
Ghahi ,  qui  contient  plusieurs  villages  ;  la  seconde  en 
grandeur ,  est  celle  qui  porte  le  nom  de  Kiasoun-Kalë  ; 
le  reste  de  ce  petit  archipel  n  est  composé  que  d'i(ots  et 
de  rochers.  Les  eaux  de  ce  lac  sont  bitumineuses  et 
par  conséquent  on  n  y  trouve  pas  de  poissons.  A  peu  de 
distance  de  Tesoutch,  on  voit  sur  la  droite  ,  le  village 
de  Rhadar-Koné ,  ensuite  à  quatre  verstes  des  bords  du 
lac ,  celui  d*Ali-Banglou  ,  et  plus  loip ,  les  villages  de 
Rozec-Donar,  Ghinouar,  Khomaieh,  Bech-Kalefout,  et 
enfin  ceux  d'Ali-Arsaleth ,  et  de  Micholeb. 

Tàvris,  44  verstes. 

Ville  de  5o,ooo  habitans.  Gette  capitale  de  l'Aderbid- 
jan  (ancienne  Médie  Atropatène),  a  six  verstes  de  cir- 
cuit. Les  géographes  prétendent  que  c'esi  Tancienae 
Ecbatane.  Elle  est  située  au  pied  du  mont  Oronte 
(Djedeh-Dagh)  ,  au  fond  d  une  plaine  arrosée  par  le 
Springt-Chah  qui  la  traverse ,  et  par  TAdgi  ;  ruisseau 
âalé  qui  coule  au  nord.  Elle  est  entourée  de  murailles 
flanquées  par  des  tours  et  par  un  fossé.  Un  château  , 
nommé  Kalaï-Rachidié  ,  servait  jadis  à  la  défendre  du 
c^)té  de  l'est  :  il  tombe  maintenant  éh  ruines,  ainsi  que 
d'autres  monumens  épars  çà  et  là  sur  les  hauteurs  voi- 
sineS'  Dans  les  environs  de  cette  ville  ^  on  voit  aussi , 

« 

sur  la  droite^  une  réunion  de  jardins  et  de  maisons^ 
endrcHts  connus  sotis  ia  dénomfiiiation  dlfoclLnever. 
Tavris  est  la  résidence  du  prince  royal  Abbas-Mirza, 
et  elle  est  encore  une  des  villes  les  plus  commerçantes 
de  la  Perse. 

DeiGhebister  à  Tavris,  la  route  travers  «n  triste  dé- 


(  37?  ) 
s^t ,  le  terrain  est  presque  partout  couvert  de  sel ,  et 
leau  qu'on  y  rencontre  est  salée.  On  traverse  le  village 
d*Âli-Chah ,  ensuite  ceux  d'Alouan  et  de  Maian,  et  en^ 
fin  on  passe  sur  un  pont  de  neaf  arches  la  rivière  Agi , 
qui  coule  de  I  est  à  Touest,  et  qui  se  jette  dans  le  lac  de 
Chehi. 

SiiiD-ABi.i>,  28  verstes.  . 

Village  situé  au  pied  de  Kara^Dagh ,  ou  montagnes 
Noires. 

A  quatre  verstes  au  sud  de  Tavris,  oavoît  les  villages 
de  Basniidgéet  de  Gondouroud. 

TiKRTE-DACH ,  4^  vcrstcs.  Village. 

Sept  verstes  après  Seid-Abad,  on  trouve  le  village  de 
Bini-Keui,  et  ensuite  on  traverse  celui  d'Ou^jan.  Tout 
le  chemin  ,  entre  Seid-Abad  et  Tikmé-Dach  ,  est  en  gé^ 
néral  fort  mauvais. 

TuRKMAN ,  38  verstes.  Village. 

MiANA,  38  verstes  et  demi.  Ville. 

Cette  ville  est  arrosée  par  une  petite  rivière  qui  se 
jette  dans  le  Kizzil^rran.  On  y  fabrique  des  tapis  qui 
sont  très  estimés  dans  tout  l'Orient. 

.  Entré  Turkman  et  Miana,  le  chemin  traverse  des 
montagnes  volcaniques.  Sur  la  gauche  on  voit'ie  village 
de  Carayeh,  Tout  le  pays  compris  entre  Tavris  et  Mia- 
na,  efit  inculte  et  montagneux.  On  rencontré  souvisnt 
les  ruines  d'un  grand  nombre  de  ^Ulages  et  de  cara^ 
vans^àis. 

Ah-Kend,  40  verstes  et  demi. 

Ce  village  est  entouré  d  une  muraille  ,  et  situé  sur 
une  colline  d*ou  s'échappe  un  ruisseau. 

La  route',  en  sortant  de  Miana ,  traverse  sur  un  pont 
de  vingt<ieux  arches ,  la  rivière  Rqud-Khauneb*Miau~ 


(  ^74  > 

liéh,  <{lii,  a^ant  le  ^bitit  où  ôh  là  traVersé  et  pas  Ibin 
de  là ,  i^eçôft  ié  Géransoù  ,  te  Chéher  Gheye  et  YAjé- 
DdgihbUbh.  Eifi^uire  elle  quitte  la  plaine  et  entré  dans 
uhe  gotge  éttùité  fbixdêe  par  lè  Koflàn-Kouh  (branche 
âa  Ttioni  T^ùrûé).  Là  rivièi'e  KÎ2zil  Oi^ran  (le  Mai-du^ 
des  anciens),  qui  coupe  en  deux  ce  défilé,  et  qu'on  tra- 
verse entre  Miana  et  Ak-Kend,  sur  un  pont  en  pi^e 
qui  a  ici  un  Ut  de  soliance^quàtte  sagènes  dfe  larg^éilr , 
forme  la  frontière  entre  TAderbidjan  et  Tlrak-Adjelm  / 
elle  ta  poï*téf  dans  ta  nier  Gslspienne  le  tribut  de  ses 
eaux.  On  trouve  ensuite  le  village  de  Koltepé  qu^  est 
sur  la  ligne  des  montagnes  nommées  Koflan-Kouh. 

HhàAAÉA-N-kftAifré ,  36  véristes. 

Ci  village,  ^li  est  fortifié,  est  dti  rés^ol*t  ai  Khan 
de  Zenghan. 

Entre  Ak-Kend  et  Herman-Khané ,  on  viRt ,  sur  fa 
droite ,  le  village  de  Decht-Béuiagh. 

Zenghan  ,  34  vcrstes. 

Ville  de  io,oob  habitans  ,.  quelques  fiaimilles  armé- 
niennès.  Cest  la  éa|tttale  du  pay^  d'Hanikéh ,  qèi  fi*r 
partie  de  rii:ak>Adjeim  :  fHamzéh  comprend  en  outre 
les' villes  d'Abher^Fàzookn  et  de  Zevziffy-Aliad.  Z^tighan 
eM  iihié  chins^  ao  pays  sablonneux  oà  IW  voit  peu  de 
trabes  de  culhire  y  eicbepté'  les^  parties^  àrr^osn^es  par  ta 
petite  rivière  Zenghaii,  qui  coule  k  peu  de  di^noe  de 
la  vHle  du  même  nom; 

Entre  Herman-Khané  et  Zenghan ,  on  trouve  les  vil- 
lages d'HoulouIéh ,  et  ensuite  ceux  de  Kouchek  el  de 
Berri. 

SuLTANiE,  a3  T«rstes« 

Village  de  4e  anisons,  jàdis^  vîUe  considérable  etéa- 
pîta^  de  k  Fè^se*  juiqu*m  vègèe  àd  Cksih  Abbas  F', 


(375) 

qui  transporta  le  siège  à  Isfaban.  C'est  âëjà  à  éouze 
verstes  du  village  actuel  qu'on  commence  à  fouler  àtix 
pieds  les  débris  de  ses  beaux  monumens.  La  plaine  de 
Sultanie  est  niie  et  totalement  dépourvue  d'ombrage  j 
cependant  les  montagnes  environnantes  en  rendent  le 
climat  d'une  extrême  fraîcheur.  La  cour  y  séjourné 
pendant  les  mois  d'été,  et  le  roi  habite  une  maison  con* 
struité  SUT  un  monticule,  à  uneverste  et  demie  de  dis- 
tance du  village  actuel. 

Entre  Zenghan  et  Sultanie ,  à  droite  du  chemin ,  on 
voit  le  village  de  Dechis. 

Ebher,  4^  verstes. 

Ville  de  6,000  habitans.  Elle  est  située  au  bord  d'une 
rivière  du  même  nom ,  et  dans  un  pays  fertile. 

Entre  Sultanie  et  Ebher,  on  traverse  le  passage  nom* 
mé  Teng-Ali-Akbar ,  ensuite  on  trouve  !e  village  im- 
portant et  fortifié  de  Sihin-Kalhé,  où  s'arrête  ordinai- 
rement le  roi  lorsqu'il  va  chaque  année  à  Sultanie.  ï^uis 
on  trouve  sur  fa  droite  les  villages  dé  Chéraf-Âbad,  dé 
Korem-Deréh  et  d'Hieh ,  outre  plusieurs  autres  moins 
considérables. 

KoRoup,  18  verstes. 
Village. 

Entre  Ebher  et  Koroup^  on  voit,  sur  la  droite,  le 
village  de  Gherat-Abad. 

SiiKDBHEif ,  3o  vérités. 

Village  de  S06  maisons;  Il  est  entouré  àé  murailles; 

Effébré  KofrOBp  et  Sià*Deheh^  onr  trouvé  lé  village  def 
Nourri,  dernier  du  diistric^t  d'Hamzeh;  ensuite ^ur  là 
gauche  ^  les  vil)agf«»  de  Pftt'sin  et  de  Ziabet  ;  et  piiis  sur 
la  droite,  le»  einij  villages  d'Alangaya^  d'Aaeh^Hasar^ 
d'Ak-Hegan ,  Kéniseh  et  Keok. 


(376) 
Kàzviiï  j  a8  vepstes. 

Ville  de  12^000  habitans.  Longitude  47"*  i3' ,  latitude 
3^0 11'.  Elle  est  au  pied  du  mont  Élvend,  branche  du 
Taurus.  Elle  fnt  fondée  par  Chapour  I(  de  la  dynastie 
des  Sassenides;  les  Persans  la  nomment  Djemal-Abad. 
Elle  est  défendue  par  des  remparts  flanqués  par  des 
tpurs  en  briques.  Elle  contient  un  grand  nombre  de 
jardins  où  se  trouvent  des  excellens  fruits.  Il  y  a  des 
manufactures  de  soie  et  de  coton.  On  y  récolte  des  pis- 
taches  qui  font  un  article  important  de  son  commerce. 

La  plaine  de  Kazyin  est  riche  en  vignobles  et  en  ar- 
bres fruitiers. 

Hassan- Abad  ,  i4  verstes. 
Village. 

*  ». 

Kerbouz-Abao  y  36  verstes. 

Village. 

Entre  Hassan-Abad  et  Kerbouz* Abad ,  on  trouve  le 
château  de  Kichia,  maison  de  plaisance  du  Chah.  C'est 
ici  qu'on  commence  à  entendre  parler  la  langue  per- 
sanne  par  le  bas  peuple. 

Kemal-Abad,  40  verstes. 

Village  dont  les  environs  sont  fertiles. 

ALi-CkAH'ABBAS ,  28  verstes. 

Village. 

Entre  Kémal-Abad  et  Ali-Chab*Abbas  >  on  trouve 
plusieurs  villagea,  entre  autres,  sur  la  droite ,  celai 
d*Ângourif-Mahalé;.et  sur  la  gauche,  ceux  de  Chafain- 
Tapi,  Chainer*Lou,  Hassan-Abad,  Hossein-Abad,  Kich- 
lock  f  Gauzir  Seng  et  K<Mram.  On  traverse  ensuite  là  ri- 
vière Aub-Keratch,  .siir  un  pont  en  briques,  et  les  vil- 
lages de  Chérar  et  Baragoun. 


(377) 
TbhsraN;  3o  verste$. 

Ville  de  5o,ooo  habitant.  Latitude  SS""  4^\  Capitale 
du  royaume  et  chef-lieu  de  Tlrah-Adjein  (  ancienne 
Médie  ).  Elle  esx  située  dan»  un  pays  malsain ,  près  de  la 
cliaine  Albour  ou  Elbours.  Il  s'y  trouve  le  Dernavend  , 
qui  en  est  le  pic  le  plus  élevé.  Sop  élévation  est  de  dix- 
huit  cents  toises  au-dessus  de  la  mer  Caspienne. 

D'Ali  Chah- Abbas  à  Téheriin,  à  quatre  verstes  de  la 
route ,  sur  la  droite ,  oir  voit  le  village  de  Geldin  ;  on 
passe  ensuite  une  rivière,  au  bord  ie  laquelle  ^t  le  vil- 
lage de  Karatch ,  et  après  douze  verstes  on  arrive  à  Té- 
heran« 

KiNÂR-AiGHBRD  ,   26  VCrStCS. 

Village  de  3,ooo  habitans.  Il  est  traversé  par  un  ruis- 
seau. , 

En  sortant  de  Téhéran  ,  on  parcourt  un  pays  privé 
de  culture;  à  dix  verstes,  sur  la  gauche,  on  voit  les 
ruines  de  Rey  ou  Rhagaé,  dont  la  latitude  est  35°  35% 
et  la  longitude  70^  20*. 

PouL-DoLiiACK ,  18  verstes. 
Village- 
La  route  traverse  le  passage  de  Mollohal-Mot« 

KoM ,  60  verstes. 

Ville  de  i5,ooo  habltan$.  Elle  est  regardée  par  les 
Persans,  comme  une  ville  sainte ,  renfermant  entre  au- 
tres le  tombeau  de  la  sœur  de  l'Imam-Reza. 

De  Poul-Dollauk  à  Kom,  on  trouve  le  Caravanserai 
d'Houz  Sultan ,  ensuite  on  traverse  le  marécage  de  Ka- 
vif  ;  et  près  <le  Kom ,  on  traverse  la  petile  rivière  de 
Kour-e-Chotour. 

NoussBRÀBAD,  i3  vcrstes. 

Village  de  i,a5o  habitans.  .  > 

25 


(378) 

De  Kom  à  Nousserabad ,  on  rencontre  le  village  de 
Langaroud ,  ensuite  le  Caravanserai  de  Passangour ,  et 
plus  loin  un  second.  Oh  voit  sur  la  gauche  de  la  route, 
les  ruines  de  la  ville  de  Dehnar ,  et  enfin  le  Caravan- 
serai  de  Sin-Sin. 

Kâchàn,  19  vers  tes. 

"Ville  de  2 5, 000  habitans.  C'est  ici  que  Ton  trouve 
les  meilleurs  melons  de  la  Perse. 

De^Nousserabad  k  Kachan,  sur  la  droite  ducbemin, 
on  voit  les  villages  d'AIi-Abad,  Noucliabad  ,  Britgoli, 
et  Aroun  ;  et  sur  la  gauche,  ceux  de  Carabad,  Badgoun, 
Sen,  Kay  et  Cosac. 

Guebbr-Abad^  i2verstes. 
Garavanserui. 

Sortant  de  Guéber-Abad,  la  route  suit  les  bords  d'un 
petit  lac  artificiel  qui  porte  le  nom  de  Bound-Khoroud. 

KoRouD  t  48  verstes.   . 

Ville  de  1,000  habitans.  Elle  est  située  sur  la  pente 
d'une  montagne. 

MouRCRB-KorRD,  33  verstes. 

Village  de  i^Soo  habitans. 

De  Koroud  à  Mourché-Rourd,  le  chemin  passe  par 
un  caravanserai  nommé  Aga-Kemal.  Ensuite  à  droite,  à 
Test,  on  voit  les  villages  de  Bendai,  Khosro  Abad  et  de 
Vazuoun. 

Gbai  24  versCes. 
Village  de  aJStoo  habitans. 

La  route  Uaversê  un  pajs  pauvre  tt  dépeuplé.  On 
voit  àea  ruines  éparses  de  tous  côtés. 

IsFAHAN,  9  verstes. 

Ville  de  200,000  habi tans.  Loa^itude  49''  3o'y  iatitiide 


(3?0) 

32»  a4^.  Elle  est  située  dan^  )ii>0.f>l$|ipe  t/rv^r^^  p$r  la 
livièi^  Zw4fBrpw d ,  «t  aq  trefoi^  <:Apitd) ^  d  h  ;  royaMoP^. 

De  Gez  à  Isfahan ,  on  voit,  sur  la  g^i^b^  dv  ci^iomiii, 
lé  village  de  Sagin. 

IfiPAHAK^A  I  3o;  vérités.  .    riii 

Village  dç^jJo  h^Wtîwv8rIl.(e«ffitf:M^*{Hi  pied  t}*u«e 

l^t  fprt  qvi  r/enfernie  Ifs  ipai$^i^  dç^  l)abit]^i9#,       .   r 
La  route  traverse  le  Zendeivu^  ^^^  MH-pp^^  de.  treize - 
trois  arches,  et  ensuite  on  commence  à  gravir  des  n^on- 
tagnes.  On  voit  partout  des  ruines  cau9ée$  par  rinva- 
sion  des  Afghans. 

Mayar,  21  verstes. 

Village  de  i,ooohabitans.  Il  se  trouve  au  pied  d'une 
montagne.  Il  y  a  un  beau  cara  van  serai  fondé  par  la 
mère  de  Chah-Abbas^ 

.  KoMCHAH.  <i 8  verstes. 

Ville  de  3o,ooo  hàbitans.  Ce  lieu  a  été  ÇQr^j$^l^ra};i|(e 
et  très  peuplé  du  temps  des  Sophis;  il  occupe  encore 
tin  espace  considérable  et  il  est  entoure  clëmurs.  .)9e- 
puis  rinyasion  de5  Afghans  ^,i|  est  coi)sidérablement 
déchu. 

De  Mayar  à  Komchah,  il  existe  beaucoup  cle  forts  cfn 
ruine ,  et  à  quatre  verstes  aratït  d'arHvei*  à'K'ômdiah  , 
'.o^  vdit'le  tôkiibèati  deGhah-''Rèfza.        ^.  ' 

Mos&oD-BbéGT ,  ajr  verstes. 

Village  très  misérable;  on  n*y  voit  que  des  ruines. 

Ybzdi-Kàst,  2a  verstes.  "    :  : 

Ville  de 3^ooo  babitans.  Cette  vifle,  liniitro]f)hè  d<?s  pro- 
viticeâ  du  ¥vLr&  ettlê  l'Irak,  étaît  un  Kéu  important aVant 
llnvasion  des  Afghans.  EDe  est  au  fond  '  d'une  vatfée 
bien  cultivée  et  arrosée  de  plusieurs x^naux^  '•  • 

25. 


(  38o  ) 

'    GHOUTGOstÀH ,  i6  verstes. 

Village  de  Sôo  habhans.  It  est  situé  <lans  un  foit 
construit  en  terre. 

Abadah,  i8  verstes. 

Ville  de  5,ooo  habitans.  Elle  noffre  qu une  longue 
étendue  de  muraittes  ruinées.  Sa  population  actuelle 
^sV  toute  renfermée"  dané?  tinf-  ïbrt  carré  ,  défendu  par 
une  tourna  chaque  angle,  et  par  trois  tours  dans  la  Ion* 
gùeur  de  chacun  des  côtés.     >  •  • 

SouRMAK,  ^i  verstes. 
Village  de  4^5oo  habitans. 

Khoné-KorraH)  ai  verstes. 

Caravanserai.  '  '*' 

DÉBiD,  37  verstes. 

Caravanserai. 

A  peu  de  distance  de  Khoné-Korrah ,  on*franchit  un 
passage  très  élevé,  impossible  a  paisser  lorsqu'il  tombe 
de  la  neige. 

Khonb-Kjergaub,  iq  verstes.  , 
Caravanserai. 

t)e  Débid  à  Khoué-Kergaub  ,  la  route  traverîse  un 
pays  aride  et  privé  detoîs. . 

Mpuj|QA,iJi>^  ai  verstes. 

Village.  On  y  voit  uniçurt  et  pj^i^aicH^  jardins  eoclos. 
De  Khoné-Kergaub  à  Mourgaub  ,^  la  route  traiwrse 
un  pays  inégal,  dépeuplé  et  privé  de  culture. 

KsMiN ,  22  verstes.  .   .      •     -       <  ^ 

..  Villagç  de  5,ooo  habitans,  .:...)W    ;>  . 

,  .    De  Mprgaub  à  K^eroin,  la  route  pa$se  entre  les  bases 
.  de  deux  c|iaînes  des  mon  tagines* , 

SsvouNDy  19.  verstes.     ^     / 


(  38r,  ) 

Village  de  85o.  habjtans..  Il  est  situé  au  pied  d'un  es- 
carpement d'une  montagne^  mais  toutefois  à  i^ie  éleva» 
tion  assez  considérable. 

Zergoun^  36  verstes^ 

Village  de  S^oco  habitans.  Il  est  misérable  et  situé  au 
pied  d'une  file  de  montagnes,  à  Textrémité  méridionale 
d*une  plaine  peu  étendue. 

De  Sevound  à  Zergoun^  la  route  traverse  une.  plaine 
arrosée  par  la  rivière  Roud-Khoné-Siound ,  ensuite  on 
passe  sur  un  pont  la  rivière  Bender-Emir  (  TAraxe  des 
anciens)  qui  se  jette  dans  le  lac  Bakteghian. 

Chirjlz,  i5  vers  tes. 

Ville  de  i3,ooo  maisons,  ou  65,ooo  habitans.  Lati- 
tude 390  3iÇ',  Capitale  du  Tarsistan  ;  elle  est  traversée 
par  la  rivière  Rokn-Âbad.  Son  climat  est  excellent,  n*é- 
tant  pas  sujet  à  de  grandes  variations.  Elle  est  extrê- 
mement  déchue  de  son  ancienne  splendeur.  Au  ^ord- 
est,  à  peu  de  distance,  on  voit  le  tombeau  d'Hafi^  et 
dans  la  même  direction,  mais  plus  loin  ^  se  trouvent  les 
ruines  de  Persépolis* 

De  Zergoun  à  Ghiraz ,  on  traverse  des  .  montagnes 
privées  de  végétation ,  et  ensuite  on  suit  les  bords  tor- 
tueux de  la  rivière  Rokn-Abad. 

Bagh-Cheragh,  5o  vers  tes. 
Village.  , 

De  Ghiraz  à  Bagh-Cheragh ,  le  chemin  est  extrême- 
ment mauvais,  et  presque  aussi  raboteux  que  dans  les 
montagnes. 

Khône-Zbnioun  ,  i5  verstes. 

Village  de  aS  maisons,  ou  laS  habitans.  Près  de  ce 
village  coule  un  ruisseau. 

De  B^gh-Cberagh  àKhonéZenioun,  la  route  traverse 


(  38i  ) 

sut  uh  potit  M  pierre,  une  rWièrîs  près  du  village  Je 
Radttrs ,  et  pas^e  etiiiiilë  par  «itt  pHy&  de  tnëmâgnes^ 

Desterdjin  ^  1 1  verstes. 

Ville  de  600  maisons  ,  ou  3,obo  hal>itàf)s.  En  iySj  j 
ce  n^était  qu  uh  village ,  aujourd'hui  ville  Considérable 
siiuée  danà  une  plaiiie,  au  pied  d'une  ttiontagne. 

La  route  traverse  une  forêt,  pilss'e  ensuite  au  pied 
d*une  môhtagtie ,  près  de  là  on  voit  un  "Icarâvanserai 
qui  h*6st  pas  eticore  achevé. 

Abdoui  ,  24  verstes^ 

Village  de  800  maisons,  ou  4)Ooo  habitans.  Il  est  si^ 
tué  dans  une  petite  et  jolie  vallée  plantée  de  chênes. 

La  route  parcourt  la  plaine  de  Desterdjin,  ensuite 
elle  gravit  la  longue  et  fatiguante  chaîne  nommée  Pirai- 
Zoun  y  et  la  traverse  au  passage  nommé  Dokter,  enfin 
elle  passe  par  la  vallée  d'Abdoui^ 

KAZÂobN)  36  vèTstes, 
•  Ville  de  4*^000  iiiaidDii« ,  d«  ao/eidd  hÀbiian».  Elle  est 
située  dans  une  plaine.  Elle  occupe  nwe  gmtlde  suîfiice, 
mais  ae^inurs  sont  presque  tous  en  ruine  ;  à  pe^  de  dis- 
tance de  la  ville,  on  voit  les  véstig«s  de  ) aBeienne  ville 
de  Chapour* 

La  route  passe  par  la  vallée  d* Abdoui  ^  et  ensuite 
traverse  une  montagne.  Dans  le  point  le  plus  difficile 
de  la  descente,  on  a  construit  une  route  et  pratiqué  des 
parapets.  On  traverse  ensuite  un  marécage  qui  est  for- 
mé  par  l'extrémité  d*un  lac  qui  s*étend  au  sud,  ensuite 
on  trouve  une  chaussée  appelée  Pouli-aab-Gkiini.  Enfin 
on  traverse  la  plaine  de  Karzoun. 

Khaumàrloge,  8  verstes. 

Village  de  5oo  maisons ,  ou  a,5oo  habitans.  Il  est 


(  383  ) 

>itué  dans  une  plaine  du  même  nom ^dQut  letendue  fs€ 
de  sept  ver»|;^3  de  langueur  sur  d(BMxde  largeur. 

Lft  rœte  de  Kjtzppun  à  Kfaaumaridge  passe  par  le  vil- 
lage de  Dires  et  quitte  la  plaine  de  Kazroun.  £Ue  tra 
vOTse  ensuite  des  montagnes  au  passage  noiomé  Tergtti«> 
Tour«KouQ ,  et  après  ellei,  passe  par  la  plains  de  Khau 
«aridge.  ** 

Khight,  a4^<^^â(^S' 

Village  de  600  maisons,  oa  3,ooo  Iiabitans.  Il  est  si- 
tué dans  une  plainer 

La  raute  traverse  la  plaine  de  Khôumaridge,  atteint 
le  sommet  de  hautes  montagnes ,  oà  Ton  rencontre  par 
fois  des  passages  dangereux.  Après  avoir  atteint  le  pied 
tlu  versant  opposé  des  montagnes^  on  côtoie  une  rivière 
qui  a  sa  source  près  de  Chapour,  ensuite  la  route  tra- 
verse encore  une  haute  montagne  nommée  Moullouhj  et 
passe  par  le  village  de  Konarai-Takt ,  à  cinq  verstes 
avant  d'arriver  à  Khicht. 

Dalie.1,  18  verstes. 

Village  de  i>ooo  maisons,  ou  5,ooo  habitans.  Il  est 
-oonsidérable  et  défendu  par  un  fort.  On  y  voit  plusieurs 
jardins  plantés  de  palmiers  ,  et  des  sources  deaux 
•ebaudes.  Une  petite  rivière  le  traverse. 

A  quatre  venstea  d^  Khicht ,  la  route  commence  à 
gravir  des  hautes  montagnes  qui  appartiennent  à  la 
chaîne  de  Cotul.  En  les  descendant,  la  route  longe  les 
bords  d  une  rivière  pendant  deux  verstes,  et  ensuite  on 
la  traverse  à  gué  trois  fois,  et  après  six  verstes  gravis- 
sant encore  des  montagnes ,  on  arrive  à  Daliki. 

BiRASGOUN  ou  BoRAZJorN  ,  ij  verstcs. 

Ville  de  2,000  maisons,  ou  10,000  habitans.  Elle  est 


{  384  ) 
entourée  de  marailles ,  et  fait,  avec  Abouchir,  un  eonr- 
merce  important  de  coton ,  tabac  et  fromenr. 

En  partant  de  Daliki,  la  route  parcourt  des  monta- 
gnes pendant  vingt-huit  à  trente  verstes  :  elles  sont 
presque  entièrement  de  roc.  Le  chemin  y  est  difficile  et 
àiauvais.  Avant  de  cammencer  à  gravir  ces  montagnes^ 
on  traverse  un  ruisseau  plein  de  naphte.  Douze  verstes, 
avant  d  arriver  à  Birasgoun,  on  trouve  plusieurs  villages 
sur  la  droite  et  sur  la  gauche ,  dans  un  terrain  peu  ac- 
cidenté. 

Alighangi,  21  verstes» 

\illage  de  i5o  maisons,  ou  y5o  habitans. 

En  sortant  de  Birasgoun  ,  la  route  traverse  un  pays 
cultivé  où  Ton  voit  beaucoup  de  pjantations  d'arbres. 
Ensuite  elle  passe  près  du  petit  fort  Koch-Aub ,  après 
deux  verstes,  par  le  village  d'Amadieh,  et  enfin  elle  tra- 
verse une  petite  rivière  qui  se  jette  dans  la  mer,  et  dans 
la  direction  de  Toùesl  ^  on  arrive  à  AUchangi» 

Abouchir. 

Ville  et  port,  sur  le  golfe  Persique.  Latitu.  a8<>  59'. 
6,000  habitans  Persans,  Indiens  et  quelques  Arabes» 
Elle  est  située  sur  une  presqu'île,  entourée  par  la  mer 
*et  par  des  marécages.  Mauvais  climat ,  il  y  règne  des 
vents  violens^  une  grande  sécheresse  et  des  exhalaisons 
malsaines.  Les  ophtalmies  y  sont  endémiques.  Elle  com- 
merce avec  les  Indes  et  1* Arabie.  Les  Anglais  seuls,  parmi 
les  Européens ,  y  font  le  commerce. 

La  route  d*Alichangi  à  Abouchir  se  dirigeant  à  l'est, 
traverse,  pendant  huit  verstes,  des  marécages  qui  se 
prolongent  jusqu'au  port  d' Abouchir:  elle  se  dirige  en- 
suite vers  le  pic  d*Halila ,  et  près  de  six  verstes,  aboutit 
k  Abouchir. 


>• 


,^"V 


-»■•      A~,î 


(  385  ) 


(  385  ) 


DESCRIPTION 

DV    QUARTIER    DE    S  A  tNTE  -  C  AT  H  B  RI  II  E 

I 

ET    DB    SES    ENYIROHft 

(Ile  de  Cuba). 


La  contrée,  tracée  sur  la  carte  oi-jointe,  figure  un 

iaugle,  formé,  au  sud,  par  la  chaîne  de  montagnes^ 

ies  de  la  Sierra  Maestra ,  du  limon  ,  et  en  partie  par 

$  côtes  ;  au  nord ,  par  les  monts  drlatèra  ,  du  Liban' ^ 

i  Taurus ,  et  le  prolongement  de  celte  chaîne  ;  enfin,  à 

kst  j  par  la  ligne  tirée  de  Textrémité  de  la  haie  de 

biontanamo  y  au  mont  latera.  Sa  surface,  carrée  .  est 

(environ  cent  quarante  lieues  ;  elle  est  divisée  en  plur 

j|eurs  ({uartiers  (partidos)  ,  où  Ion  compté  trois  viU 

Iges ,  savoir  :  le  Sakaderoj  le  Tiguabo ,  le  Cane^j  et 

i*peu?près  cinq  cent  cinquante  propriétés  rurales ,  y 

K)mpris  les  hâtes,  ou  grands  pâturages.  Dix-huit  mille 

iègres  et  hotumes  de  couleur  cultivent  ces  campagnes  9 

:|ie  nombre  des  blancs  ne  s'élève  pas  à  plus  de  deux  mille. 

^'^^"'es  différens  quartiers  sont  administrés  par  des  chef» 

ppelés  capitanes  de parUdo^  qui  réunissent  lautorité 

^«civile  et  militaire.  Le  Saltadero  et  le  Tiguàbo  sont  les 

seuls  points  où  il  7  ait  quelques  soldats  espagnols  corn* 

mandés  par  un  officier ,  qui  réside  dans  le  premier  de 

ces  villages. 

Avant  le  défrichement  assez  récent  des  terres  ,  il 
n'existait,  dans  cette  contrée,  primitivement  couverte 
d'immenses  forets^  que  des  hâtes  où  Ion  élevait  des 
bestiaux  ;  fauté  d'hôlclleries ,   les  propriétaires  de  ces 


(  386  ) 

hâtes  étaient  obligés^,  comme  iU  le  «ont  »ou:ir«ot  encore, 
de  donner  Thospitalité  aux  voyageurs.  Ce  ne  fut  que, 
lorsque  de  nombreux  colons ,  presque  tous  réfugiés  de 
Saint-Domingue,  vinrent  apporter^  dans  cette  île^  leur 
active  industrie  et  les  débris  de  leurs  anciennes  fortunes, 
que  ce  vaste  territoire  prit  un  aspect  nouveau,  que  des 
établissemens  agricoles  furent  fondés ,  et  qu  eut  lieu  la 
formation  des  qviartiers,  auxquels  on  donna  les  noms 
des  principaux  hâtes,  ou  celui  des  rivières. 

On  remarque  dans  oette  partie  de  Tile  de  Cuba ,  au 
milieu  des  bois  épais  qui  lombi^agcnt  encore,  quelques 
belles  pbines  arrosées  par  de  nombreuses  rivières  qui 
descendant  des  montagnes  environnantes  ;  les  prinoi- 
pales  sont  :  le  GunntanamOf  le  taîào^  le  Goaso  et  Arroyfy- 
hondo^H  première,  qui  est  aussi  la  plus  importante,  re- 
çoit le  laibo,  ainsi  que  plusieurs  autres  torrens ,  et  se 
jettje  ensuite  dans  la  vaste  baie  à  laquelle  elle  a  donné 
sou  nom;  les  Boagos,  ou  Mistics,' remontent  cette  ri- 
vière jusqu'à  Tembarcadero,  qui  est  à  quatre  lieues  de 
son  embouchure;  c'est  à  cetembaroadero,  exposé  à  de 
fréqa^Ces  inondations ,  que  les  habitafis  de  ce  canton 
sem  obliges  maintenant  d envoyer  leurs  denrées ,  pour 
être  expédiées  à  Sai^tiago  de  Cuba.  La  grande  quantité 
de  <sables  qve  eharroie  cette  rivière ,  siurtoul;  lors  de  la 
crue  des  eaux ,  forme  des  bancs  qui  la  rendront  bien- 
tôt ÎDuavigable.  Le  Goaso  reçoit  le  Banv  et  le  Rio  de  los 
Piatanos^  et  continue  paisiblement  son  cours;  il  n!est 
pas  navdgable.  V Arroyo^hondo ,  avant  d'arriver  à  la  mer, 
se  perd  subitement  dans  les  sables,  à  peu  de  distance 
de  la  baie  de  Guantanamo,  Cette  baie ,  à  laquelle  les 
Anglais  ont  donné  le  nom  de  Cumbetiandy  est  une  des 
plus  beHes  et  des  plus  vastes  que  Ion  connaisse  ;  elle 
pénètre ,  à  plus  de  six  lieues ,  dans  les  terres  et  forme 


J 


(38?) 

'  piii&i«ur«  bus^ift^  où  l'rm  pourrait  établir  d'^tcellèns 
p6rtâf.  Sa  largeur  esi  d'environ  quatre  à  cinq  lie^6â  dfrtis 
cèittaths  endroits,  et  dans  d'autres  d'une  detni^iieue  seu-^ 
lèïHéiitf  cé  qui  permettrait  qil'oti  h  fortiâàt  à  pem  de  frai& 

TbTâles  les  ritières  dont  uouâ  ayons  ptrrM  plus  ïiaut, 
et  qui  la  plupart  ont  ordinairement  très  peu  deau^  à^^ 
-viennent  des  torrens  i«»pétûeiix  et  redoutables,  lors- 
qu'il pl^t  seulement  d^ux  jours  de  suite  ;  personne  ne 
fmL%  les  lh*afielïir  alors*  Lè^plus  gratides  sont  le  ^jour 
<f*iin«  multitude  de  caymatis,  qui  font  une  guerre  ù  mort 
ttux  bei^caux  qui  s'en  'appi^ochent.  Lorsqu'une  vaolie  , 
<m  tn;ii€  autre  bâte  à  <^rne ,  fient  boire  dans  ta  rivière, 
tt  qaé  le  ^aytn^in  rap^rooit ,  il  ^'élanee  à  l'inuant  ^t  ' 
-elitî,  la  saisit  par  le  mo^au,  l'entraîne  avec  lui  dans 
4'<dau  pothr  la  noyet\  el  la  dévore  ensuite  t^anqulliettkent. 
Met  amithal  ^  le  seul  ttiârlfaîsant  d'ailleurs ,  tjui  existe  dans 
•ee  pk3^,t) 'attaque  pas  rbotifiiiie,dont  il  redoute  au  con- 
tcaire  l'approdie. 

Sncre  le  Goaso  et  rArroyo-bonâo  ^  on  relnsrrqua  les 
traces  d'un  ancien  canal  qui  parait- avoir  servi  de  ligne 
de  coknmunicatfOA  de  k  baie^  au  hàt»  de  hs  dtnos*  Un 
«vieillard  octogénaire*,  et  qui  a  habitué  «ette  contée 'de- 
pois  ^  jeunesse  ^  assure  que  oe  fut  l-ouvl^ge  -des  An- 
glais, qui  )  il  y  a  ienviapcm  sofacante-diï  ans  ,  opérèt^nt 
-une  de&i^ente  sur  ced:e  câte,  où  ils  prirent  position  sur 
le  peiRchant  des  montagnes,  et  creusèrent  ce  canal, afin 
de  pouvcdqr  transporter  plus  facilement,  dans  leur  camp, 
les  vivres  et  mtinitions  qu'ils  tiraient  de  leurs  navires  , 
mouiiUés  danfi  la  baie  de  Guantanamo.  G  est,  sa^is  doute 
de  ce  canal  et  des  branches  que  forment  les  deux  ri- 
vîèras,  entre  lesqneUes  il  se  trouve  placé ,  que  le  hâte 
de  ios  Cano»VL  pris  son  noitiç  cano  signifie,  en  espagnol, 
canal ,  ou'  conduit  d'eati. 


(  388  ) 

Le$  montagnes. (|ui  trayersjent  I^s  pleines  de  SaÎQte- 
Gatherine  méritent  toute  latiention  du  Toj^getur.  En 
outre  de^  beaux  points  de  vue  dont  on  JQuit  >  à  chaque 
paS|  du  haut  de  ces  belles. mon tagne^  .elles  reafermeot, 
à  n'en  pas  douter ,  de  riches  mines  de  fer  >  de  cuivre  et 
même  d'or;  assez  d'indices  l'annoncent* 
^  Âu.nord^ du  mont  Liban,  existent  des  gifoltes  vrai- 
ment curieuses;  elles  ne  sont  connues  que  depuis  une 
quinsBaine  d'années.  Ces  grottes ,  au  nombre  de  douze, 
se  suivent  toutes  dans  la  mêfae  direction;  elles  vont  de 
l'est  à  l'ouest  ;  on  y  pénètre  par  une  seule  entrée  ,  et 
l'on  passe  successivement  ,de  l'une  dans^  l'autre  ;  elles 
sont  d'ailleurs  d'un  accès  plus  ou  moins  diffiôle;  il. y 
en  a  quelques-unes  dont  les  voûtes  sont  d'un  poli  re- 
marquable et  d'une  éclatante  blancheur.  Ces  voûtes 
distillexit  incessamment  une  eau  cristaline,  dont  se  for- 
inent  dea  stalactites  brillantes  qui  représentent  mille  fi- 
gures diverses,  et  produisent,  à  la  clarté  des  flambeaux, 
l'effet  le  plus  merveilleux.  Il  faut  deux  heures  pour  par- 
courir.ces  souterrains. 

A  deux  cents  pas  environ  de  des  grottes  se  trouve 
uae.autrë  caverne,  dont  on  ne  connaît  pas  encore  toute 
l'étendue,  et  dans  laquelle  serpente,  que  petite  rivière, 
dont  les  eaux  glacées  et  transparentes ,  semblent  s'a- 
bimer  dans  un  gouffre  sans  fin.  Le  moindre  bruit  que 
l'on  fait  auprès  de  cette  caverne,  a  un  retentissement 
immense.  La  rivière  du  Goasoy  ayant  ses  sources  appe- 
lées par  les  Espagnols,  las  Cabazas  del  Goaso.^  à  une 
lieue  de  lA  ,  et  ses  eaux  se  perdant  .subitement  sous 
terre ,  on  présume,  avec  raison  ,  que  celle  qui .  coule 
dans  le  souterrain  est  le  Goaso  lui-même.  Cette  rivière 
reparaît  d'ailleurs  de  Tautre  côté  de  la  montagne,  à  une 
demi-Ueiie  au  dessus  du  hâte  de  Goaso-Rii^. 


.J 


(  389  3 

LescaCéières,  dans  le  quartier  de  Sainte-Catherine, 
sont  presque  toutes  sur  les  hauteurs,  où  règne  une  dé* 
licieuse  fraîcheur  que  le  cafë  préfère  au  soleil  brftlant 
de  la  plaine.  Ce  n'est  au  contraire  que  dans  les  plaines 
que  l'on  cultive  la  canne  à  sucre,  le  coton,  l'indigo  et 
le  tabac. 

La  mesure  de  superficie  en  usage  dans  cette  contrée^ 
comme  dans  le  reste  de  l'île,  est  la  cabcdleria^  qui  com- 
prend dix  carreaux  de  terre;  le  carreau  a  soixante 
toises  carrées. 

David  , 
Conftul  de  France  A  Sa«Ha|;6  de  Cuba. 


-■■■«^' 


.    Jiota:  La  ^i^^  (|ii  qo«rti«r  4ç  Sainte«|CaUieriiie^  qui  aidcoopa^^ 
cette  Description  9  paraîtra  avec  le  prochain  numéro. . 


(39P) 


i»»lpi^l    »■!     !■     |i»i»— w^i       ■««>      ^ii^»^.^^  H  I   I  I       I  >|      I     mill         ■    I  "»^*>T^T<  I  »■  I    w 


DECXIfiBEE  SECTION . 


DOCUMENS,    COMMUNICATIONS,   NOUVELI^BS 
GàOGKAPHIQUBS,   9TC. 


■i*.^ 


Extrait  éPz//i^  îie/^re  de  M,'  Graberg  de  Hemsô 

à  M,  d^Avezac. 

Florence,  le  20 novembre  x834* 

Pour  n^ppvvUre  ^  -  Kbonocdble  commission   dont 

vous  me  chargez  de  vous  donner  quelques  indications 
sur  les  travaux  géographiques  les  plus  récens  qui  aieîit 
paru  en  Italie,  je  me  suis  empressé  de  vous  transmettre 
pour  la  Société  de  géographie,  un  exemplaire  d*un  mé 
moire  de  ma  façon ,  imprimé  dans  le  journal  napolitain 
nomodé  \t  Progresse ,  et  (}ti  ptéiénx^  k  rëftâe  de  ckiq 
ouvrages  de  ce  genre  dernièrement  publiés  en  Italie* 

A  cette  liste  il  faudra  maintenant  ajouter  : 

10  Lef^oj-Oge  dans  la  Ligurie  maritime j  par  David  Ber* 
tolotti,  Turin,  3  volumes  in-S"*,  avec  carte  géogra- 
phique; 

^'^Dizionario  geografico  e  statistico  deiducaiidi  Parma^ 
Piacenza  e  Guastalla^  par  Laurent  Molossi,  Parme  i83a- 
i834>  gros  volume  in -S"*  avec  carte  géographique  des 
trois  duchés; 

3^  les  4*  ^'  ^*  cahiers  ou  livraisons  de  celui  de  la 
Toscane,  par  Emmanuel  Repetti,  dont  les  livraisons  pré- 
cédenies  se  trouvent  analysées  dans  mon  article  du 
Progressa  ; 

4^  Le  3"  cahier  du  Dictionnaire  géographique  et  sta- 


(ht) 

tiâtique  4^â  élau  du.,,i^oi  de  Sardaigoe,  par  Goffredo 
Casalis.  .. 

QuaiH  à  (ouvrage  de  M.  Molôssi  qui  vient  de  paraître, 
€  est  un  ouvrage  plutôt  historique  qu^eihnographique, 
calqué  sur  un  essai  écrit  en  1794  p^^r  feu  Muratori  et 
imprimé  en  iSa4}  pour  les  états  du  duc  de  Modène.  Il 
reuforme  toute£fxis  des  noticefi  et  desirenseignemens  d'un 
grand. intérêt  et  d*uue  grande. importance  pour  la  géo'« 
graphie  ç|  \at  6tAiistiqu^  (Cenni  gesgrafici  e  statistici)\  et 
s'il  cède  en  mérite  intrinsèque  à  ceux  de  MM*  Repetti 
et  Casalis,  il  l«s  devance  eti  ce  qu'il  se  trouve  tout-à-fait 
achevé,  au  lieu  qtie  les  deiuc  autres  ne  lesûntqne  pbur 
un  sixîèope  de  I^ur  carrière,  et  ne  seront  peut*^tre  ter* 
minés  que  dans  quelques  années*  La  troisième, livraison 
du  dernier  est  à  peine  aux  lettres  AZZ^;  la  einquième 
de  Repetti  au  «mot  Camuscia^  et  il  en  faudra  deux  autres 
ppur  terxpiner,  avec  la  lettre  G,  le  premier  <)<'s  trois  vo^ 
lûmes  de  l'ouvrage. 

A  Rome  Ton  s'occupe  aussi  d'un  pareil  dictionfiaire 
poi^r  ies  états  de  l'Eglise, -et  li  ffaples  l'on  est  depuis 
q^^lque  temps  en  possessioii ÛQÏ^xc^^&Mie'ch&rogmpHh 
du  royaume  des  Deux^idUs^  en  22  cartes  aeeompagHées 
de  descriptiona,  par  Benott  MaiisoUa. 

PbwT  la  topographie  provinciale  nous  avous deux  bons 
voluYiies  de  M.-  Mathieu  Franacreta ,  intitulés  Teatro  to- 
pogrxj^o^Grico^pratico  délia  capitattccta. 

Une  cinquième  édition  de  la  géographie  physique  et 
politique  de  Louis  Galanti  se  continue  aussi  à  Naples, 
et  le  3*  volume  vient  de  paraître,  ^ 

Un  autre  ouvrage  aussi  curieux  qu'intéressant,  pu« 
blié  cette  tttinée  à  Gé^es,^  ^t)^^S^gio  sul  moÊo  rotatorio 
del  MediterraneOf  dimostrato  teoricamente,  e  comproifoto 


(  Î90 
colle  allui^ioiue  corrcmoni  délie  caste ^  par  lérome  Bollitii, 
architecte  ingénieur. 

On  me  parle  encore  d'an  cours  élémentaire  de  topo- 
graphie par  Gaétan  Palermo^  dont  le  premier  livre  vient 
de  paraître  à  Naples. 

'  En  Toscane,  le  savant  et  laborieux  docteur  Zuccagni 
Orlandini  s*ocQupe  très  sérieusement  d  un  grand  ouvrage 
statistique  et  géographique  de  toute  FltaHe,  sur  le  plan 
•t  retendue  de  son  excellent  Atlante  geografico^/isko  e 
sHnicédel  graruiucato  ii  Tosctma* 

Un  second  supplément  au  Saggio  Hatisîieo  deWltaiia 
deli^.  ^e«omte  Louis  Serristori^  vient  de  paraître  à  Laa- 
saniie*  Vous  savez  déjà  que  l'ouvrage  priticipal  et  le  pre* 
mier  supplément  ont  paru  cette  année  à  Yienne.  Et  sa^ 
efaant  que  jallais  vous  écrire,  cet  illustre  et  savant  con- 
ttète  vient  de  me  remettre,  pour  vous  être  transmis,  un 
exemplaire  dudit  second  supplément,  avec  prière  de  le 
présenter,  en  son  nom,  à  la  Société  de  géographie,  à 
laquelle  il  me  charge  encore  de  faire  parvenir  ô-ijoint  un 
Itinéraire  manuscrit  de  CanstofUinople  à  Ahouchtr  par 
ArZ'Jtoum^  TauriSy  Téké^m^  Irfahan  et  Chirwz»^  rédigé 
dans  les  années  i8a8  et  1829.  Il  serait  flatté  et  charmé 
si  cet  Itinéraire  pouvait  trouver  place  soit  dans  un  ou 
deux  des  prochains  numéros  du  Bulletin  de  la  Société, 
soit  dans  le  volume  IV  des  mémoires ,  qui  doit  être  sur 
le  point  de  paraître.  Je  prends^  la  liberté,  Monsieur,  de 
vous  recommander  ce  manuscrit  et  sa  destinée,  future, 
et  de  vous  assurer  que  Taccueil  qui  lui  sera  fait  sera  re- 
gardé par  moi  comme  fait  à  une  de  mes  propres  produc- 
tions scientifiques. 


(  393  ) 


^XTtjaT  etufie  lettre  de  M.  Afff^d  JHeumant^  me^rede 
la  Société  à  M.  le  président  de  la  Comptissiaa  centrale. 

Florence,  le  24  novembre  i834. 

Je  ne  veux  pas  tarder  plus  long- temps,  Mai^sieiir,  à 
vous  communiquer  quelques  renseignemçns  sur  des 
publications  récentes  qui  concernent  la  Toscane,  et  qui 
peuvent  avoir  de  Tintérêt  pour  la  Société  de  géographie. 
Le  nombre  n'en  est  pas  grand  :  mais  le  Dictionnaire  géo- 
graphique^ physique  et  .historique  de  la  Toscane  \  par 
M.  Em.Repetti,  que  je  dois  nommer  en  premier  lieu 
et  qui  contient  un.  vrai  trésor  de  notices  et  de  dates» 
équivaut  à  lui  seul  à  bien  d'autres^  Jusqu'à  présent  cinq 
cahiers  du  premier  volume .  de .  cet  ouvrage  ont  paru 
(Florence,  1 833-34-  44^  P»  in-8'*).  Les  matériaux  histo- 
riques sur  ce  pays  étant  en  grande  abondance ,  cette 
partie  de  Touvrage  a  dû  offrir  moins  de  difficultés  que 
celle  de  la  statistique  :  quoique,  vu  la  quantité  d'endroits, 
tous  intéressans  nommément  pour  l'histoire  des  temps 
des  républiques,  tous  nommés  dans  une  foule  d'écrivains 
et  de  diplômes  ,  cette,  portion  ait  dn  donner  lieu  à  de 
longues  recherches,  qui  certainement  n'auraient  pas  pu 
être  exécutées  avec  plus  d'exactitude  et  plus  conscien- 
cieusement, que  ne  les  a  faites  M.  Repetti. .  Dans  les  cas 
ou  les  historiens  et  les  chroniques  ne  sont  pas  d'accord, 
ou  laissent  dans  l'incertitude,  l'auteur  a  consulté  les  ar- 

mm  ' 

*  ■ 

chives,  qui  lui  ont  fourni  quantité  d'éclaircissemens. 
La  statistique,  qui  trouve  si  peu  d'encouragement  dans 
plusieurs  pays  de  l'Italie,  n'est  pas  traitée  avec  moins 
de  soin,  et  les  tableaux  de  la  population  à  différentes 
époques,  nommément  du  temps  du  règne  de  Côme  P^, 
vers  la  moitié  du  dernier  siècle,  et  à  l'époque  où  nous 

26 


'  (394) 
sommes,  donnent  des  résultais  très  întéressans  et  à-ia-fois 
très  avantageux  quant  à  l'ëlat  aclael.  It  y  a  des  eas,  où 
le  nombre  des  habitans  s'est  presque  doublé  depuis  174S) 
par  exemple  dans  les  communes  d*Angbiari  (vallée  du 
Tibre),  d*Arcidosso  (vallée  de  TOrcia),  de  Calcinaïa  (val- 
d*Arno  Florentino),  etc.;  il  s*est  plus  que  doublé  dans  la 
commune  de  Campiglia  (Maremme)  qui  en  iy0  avait 
773  habitans  et  en  a  à  présent  a,  t4i;  daps  celle  de  Gam- 
pagnalico  (vallée  de  VOmbrone  siénois)  et  d autres;  it  se 
trouve  même  un  exemple  comme  celui  de  la  paroisse  de 
Bolgheri  dans  le  comté  de  la  Gherardessa,  qui  en  174^ 
ne  comptait  que  109  individus,  et  en  a  aujourd'hui  535. 
Parmi  les  articles  les  plus  remarquables  sous  le  rapport 
historique  et  descriptif  se  trouvent  ceux  qui  traitent  des 
anciennes  abbayes  de  la  Toscane^  de  là  ville  d*Arerro, 
de  Barberino,  de  Bienûna,  de  Campiglia,  etc. 

Les  cahier$  publiés  contiennent  encore  des  descriptions 
très  étendues  et  exactes  de  l'Apennin  toscan ,  de  $es 
différentes  branches,  des  terrains  et  dès  roches  qui  le 
composent,  du  caractère  de  ces  montagnes,  des  sources 
d'eau  minérale  qui  en  jaillissent  (qui  se  trouvent  classées 
en  six  espèces  diaprés  leurs  qualités,  ^t  dont  celles  de 
Lucques,  de  Monte  Catini,  de  S.  Casciano,  et  le  Bagno 
Amorba  dans  la  province  de  Volterre,  près  duquel  on 
recueille  du  borax  en  grande  quantité,  sont  les  plus  re- 
marquables), des  mines  et  veines  métalliques  qu'elles 
contiennent,  etç^  Un  article  très  important  est  consacré 
à  VArno,  et  donne  des  détails  sur  la  formation,  le  cours^ 
les  différens  bassins  et  la  chute  de  ce  fleuve.  M.  Repetti 
lui-même  étant  savant  minéralogue  et  géologue,  il  a  su 
donner  à  cette  partie  de  son  ouvrage  un  intérêt  très 
prononcé,  et  l'histoire  naturelle  de  la  Toscane  n'est 
certainement  pas  ce  qu'il  y  a  de  moins  soigné. 


Le  fdkftionnaittt  dont  je  ymus  d«  pwrher,  i^m  ccobnissc 
oQtr^  le  gfaod*-d^Hiié  d^/Toscfli/i^  eiHîofd  le  dud^  d« 
Luo(|ue6, 1«  fîar&gfitina  6(  I0  Lm^igMina^  et  ^ui  Atît^U 
filuégifand  honneur  «u  sav<»r  «t  i  Ttex^eitUtt^  de  Im- 
teuF,  doit  form^  ixois  vokirtit^s,  obaoui»  dd-p^u-pvi^ 
36  £BuiIles  dlupp^Qg^ion  très  Berme  en  d^tix  colonnes 
i  ws  d^  ocoasiû»  4t  donner  une  notice  plaA  dét^im 
•des  Iroift  pnèinkrfi  cahiers  dans  uti  article  scu'.cet  ouyragé 
et  sur  i'almanadi  pour  Jia  Liinigiaoa,  de  M.  GargioUî  <i« 
f^iïzano,  ^tit  volinno  «l^un  téérUe  toutrài-^iH;  fMirlitu- 
lier^^  ^vtide  iaiaére  dans  le  janarnal  aUemand  pcmr  la 
^eonversati^i^  Jiliiàrair«{Ld|>6Îck,  1834)  paihier  â*ao4t)4 

Une  sociélé  a'étaaffi^xmée  rannee  dèniiàs»  ^tir  e%* 
ploitev  hs  mines  de  fl^mb  sulfureua  oir^enÈi^e,^  qui  w^ 
^nsMKyent  dsiftô  le  wd-di^Ca^jtMo^  près  de  PieCcasaDta  en 
Tp6<smÇy  le  diredeur  j^éoéf»!  M^  F«  NajMrO'^PerreSi  viem 
de  puUier  up  «apport  et  ooeapte^oiendu  iur  lenDD^prM 
^t  èea  traYQtix  exûGiués^  accompagné  d'une  rehtjoti  $m 
<cea  mines  par  te  pBdfesfiAur  Tangieoi-^TQBz^tti  {lÀvtmtm^ 
x834y  63  p«  ianS^  avec  S  plans).  La  vaUée  de  Gastello^ 
-fiîtiiâfi  à  Veat  des  montagnes  de  Jî'firnoccâiia,  ^li  aptperi^ 
^tiennent  à  la  chaîne  de  VAlpe-Apuana  ex  a'éiewj^ii 
tttra  la  MéiJttQprrHDefiy  est  fenBaée  au  imliep  de  roches  ijiû 
«ppartÎBlinen«  en  pai;tie  aui  terarainfi  prinâtjfir^  ^n  piii>^ 
tin  atiK  iernâins  a^condair^*  Lçp  pramien  sont  du  genti) 
dai  Giefai^te  ta^ueuK  ;  ik  SDOt  cecDBvesli  a  leur  énéte  d'ét* 
noftnes  masses  calcaires  tpà  appaitliteniinat  nwK  4;e^diBji 
secondaires  et  dans  le^cp^Iles  on  rencontre  de  pubsatttaa 
«nines  4e  f er«  Les  mines  de  pkamb  argentilem  se  frauveni 
éAfiA  \ii  siehiste$  la  galène  y  est  dissémniéé  avec  pins  oii 
looînâ  d  ab<>udaoee  ^t  de  pureté,  et  eji  gmna  plus  o» 
naetins  fins»  On  aouTort  si»6eesaâYementbiiit«iLpIoitei»<»ns . 
Pun^nt  U  preoiièiie  anmée  des  tratanx  Ton  a  «i»  en  ivk^qM 

26. 


(  396) 
en  schiiiili  livres  69,8:27,  dont  on  a  obtenu  en  plomb 
d'œnvre  I.  24>o^79  ^^  ^^  crasses  riches  I.  21,264.  ^ 
contetiu  moyen  en  argent  du  plomb  d  œuvre  est  de 
5oo  grammes  par  100  kilogrammes.  Les  raines  de  cette 
conti^ée,  nommément  celle  qui  est  toujours  connue  soos 
\\e  nom  de  TArgentièra^  furent  déjà  exploitées  dans  le 
mojeniâge,  et  Ton  ne  cessa  dy  travailler  qu*en  1592 
(sous  le  grand-duc  Ferdinand  I^),  la  mauvaise  adminis- 
tration rendant  le  profit  à-peu-près  nul. 

La  jolie  petite  ville  de  San«6iovanni  ,  dans  le  Val- 
d*Arno  supérieur,  à  moitiç  chemin  entre  Florence  et 
Arezzo,  fondée  par  les  Florentins,  en  1296^  pour  dé- 
fendre leurs  terres  contre  les  agressions  des  seigneurs 
gibelins  de  la  Toscane,  est  le  sujet  d*unè  brochure  pu- 
bliée sous  le  ùtre:  Memorie  sulla  terra  dl  Sctn-^Giovannij 
par  M.  F.  Gherardi  Dragomdnni  (Florence,  i834) 
1421  .pages  in*8®  ).  Ces  mémoires  historiques  et  des- 
criptifs, et  qui  contiennent  une  série  de  documens, 
sont  accompagnés  d*une  carte  assez  détaillée  de  la  com- 
mune et  de  plu^eurs  plans.  La  commune  susdite.,  qui 
a  une  suiiace  de  7  3/4  milles  italiens  carrés,  compte 
3,876  habitans.  > 

Tous  ceux  qui  aiment  les  sciences  géographiques. et 
statistiques ,  et  ^  en  reconnaissent  la  grande  utilité  ,  ap- 
plaudiront au  zèle  infatigable  avec  lequel  M.  le  comte 
Serristori  continue  ses  travaux.  Le  second  supplément 
de  son  essai  statbtique  sur  l'Italie,  contient  des  correc- 
tions et  des  additions  à  Touvrage,  ainsi  que  des  don- 
nées: très  curieuses  sur  les  cultes  catholiques,  sur  le 
commerce  et  la  navigation  ;  et  un  tableau  synoptique  et 
statistique  des  états  italiens,  en  1834^  auquel  se  joint  un 
autre'  sur  l'instruction  publique  dans  le  royaume  lom- 
bardo>vénîtien,  et  les  duchés  de  Parme  et  de  Liiicques, 


(  397  ) 

* 

Tes  seuls  états  sur  lesquels  il  a  été  possible  d'obtenir,  des 
notices  satisfaisantes..  Les  tables  de  la  population  abso- 
lue, dans  les  différehs  pays,  donnent  les  résultats  sui- 
vans  :  Lombardie  4A^^P^^  y  Sardaigne  4j4^4}^^o; 
Parme  4^9,000;  Modène  401,000  ;  Lucques  i53,ooo; 
Toscane  i,384>ooo;  état  de  TEglise  2,729,000  ;  Deux- 
Siciles  7,606,000;  Corse  198,000.  La  population,  rela- 
tive est  de  334,  .195,  268,  260,  47^9  21S)  ^09»  ^4^  6^ 
69.  Le  nombre  des  enfans  qui  fréquentent  les  écoles 
élémentaires,  par  rapport  à  la  population,  était  en  i832, 
dans  le  royaume  lombardo  vénitien ,  comme  I  :  12,* 
dans  le  ducbé  de  Parme,  i  :  46;  dans  le  duché  de  Luc- 
ques, I  :  55. 

■  En  me  réservant  de  vous  donner  à  Tavenir  des  dé* 
tails  ultérieurs  sur  ce  qui  paraîtra  de.  nouveau ,  je  vous, 
prie,  monsieur,  d  agréer  Tassurance  réitérée  de  ma  con-< 
sidération  la  plus  distinguée. 

ÂliFBBD   ReUMONT. 


Lettre  de  M.  le  capitaine  (PartiUerie  Chesnet^  membre' 
de  la  Société  royale  de  Londres  y  à  Mêle  secrétaire  de 
la  Société, 

Londres,  le  3  juillet  i834. 
Monsieur , 
Permettez-moi  d'ofîrir  à  la  Société  royale  de  géogra-^ 
phie  de  Paris  ,  le  rapport  ci-joint  sur  la  navigation  de 
TEuphrate,  comme  une  faible  preuve  du  reconnaissant 
souvenir  que  je  conserve  des  bontés  et  des  services  im- 
portans  qui  m^ont  été  rendus ,  dans  mes  différens  voya- 
ges ^  par  dés  membre^  de  votre  Société^  qui,  sans  y 
être  portés  par  aucune  considération  personnelle  ou 
nationale,  se  sont  montrés  aussi  habiles  qu'empressés  à 


(  3î>8  ) 

me  fiournir  la  piu^  fevorabl^^  assistance ,  et  les  iileitietir» 
oofMeib  dans  te  cour»  de  mes  explo^^iotis ,  en  diverses 
panies  de  l'Orient  ^  pendant  les  aimées  1829^  i83o, 
t83i  et  i83d. 

J'À  HiUié  TEuplirate  (  après  avoir  tratAevfté  U  éésert 
d'AtaKie)eii  9«i  Beu  appelé  el  KaîM^  entier  Anna  ei  Deîr; 
de  (à  j'm  suivi  le  fleuve  pendant  892  milles  ^  jnsijo'aa 
golfe  Persique  ;  et  y  api^  avoir  oheminé  à  travers  la 
Pense  et  T Asie^Mineure  ^  j'ai  rejoint  eeite  iniportante  li* 
vière  à  Samsah,  Blr,  etc. 

Le  petit  onvrage  que  j'envoie  ne-  contient  qu'un 
simple  tappm't  sur  1  état  de  TEuphratè ,  rédigé  poar 
notre  gouvernement ,  sans  donner  (  ainsi  qjue  vous  le 
veftéz)  aucune  narration  pei^sotmelle  ;  et  le  délai  né- 
ceSsâiiHi  pour  examiner  Id  question  plus  âm|]3eniièni 
m- a  9e«il  empêché,  ji^sifii'à  présent ,  de  vous  offrir  mon 
tribut  de  reconnaissance,  pour  les  durables  acqtiisitiotis 
qu  oiit  procurées  au  monde  savant ,  les  généreux  tra- 
vaux de  votre  compagnie,  auxquels  je  pourrai  peut-être 
contribuer  quelque  jour  j  en  mettant  sous  vos  yeux  les 
"^autres  informations  géographiques  contenues  dans  mes 
journauk,  si  vous  les  jugez  dignes  de  cet  honneur, 
lorsque  j'aurai  rassemblé  mes  papiers. 

En  faisant  allusion  à  qtielques-uns  de  vos  membres 
qui  m'ont  été  utiles  dans  mes  voyages ,  je  ne  saurais 
omettre  de  signaler  M.  Pôntanier  ,  que  j'ai  téUcatilvé  à 
Trébizonde  ;  M.  (iuys,  à  Beirout  ;  le  consul  français , 
à  Damiette  (précédemment  à  Bagdad);  et  l'évêqùe  de 
cette  dernière  ville,  lequel  y  est  mort  de  la  peste,  peu  ae 
temps  après  que  j'eus  pris  congé  de  lui. 

F.-R.  Ghesnet  , 

Capitaine  de  t artillerie  royale  et  membre,  de  la 
Société  royale  de  Londres, 


(  ^fijp  ) 

Extrait  J^tm^  lettre  de  M»  h  capiiaimg  de  vaéêieau 
Mii.co9oq«LiB,  à  M*  d'Avbzac^  secrétaire  général  de 
.    la  Cùm^niistQfèoefUrule* 

Notre  exploration  africaine  est  partie,  mais  celle  de 
la  Guiane  attend  encore;  et  je  ne.  sais  rien  autre  d^nté- 
ressaAt  dans  le  monde  géographique,  si  ce  n'est  le  re- 
tour  du  docteur  Coulter,  qui,  pendant  les  onze  der- 
nières années,  a  tsat  dçs  recherchas  sur  la  Oeographie 
physique  de  la  côte  nord-ouest  d'Amérique ,  et  à  ce  que 
j'ai  appris,  soû s  presque  toutes  ses  faces;  et  )e  retour 
prochain  de  M»  Douglas ,  qui  a  employé  aepi  années  à 
h^boriser,  pres<{ue  sur  les  métties  lietiit.  Ce  dernier  notis 
a  déjà  écrit  une  lettre  fort  intéressante ,  datée  des  îles 
Sandwich  ,  dont' il  a  visité  les  cratères  volcaniques. 
Le  premier  est  allé  ea  Irlande  voir  sa  faniiille^  avatit  de 
consacrer  l'hiver  à  la  mise  en  œuvre  et  à  la  publication 
de  ses  matériaux. 

En  ce  qui  concerne  notre  expédition  d'Afrique  ^  je 
dois  a|ou«er  4pié  cem,  seulettient  d'Angletei^e  qu'est 
parti  lé  capitaine  Alexander,  qui  en  est  le  chef.  Il  pren-  ^ 
dra  une  suite  convenable  au  cap  ,  où  il  arrivera  proba>- 
Ueoient  ce  moî^-cî;  mais  il  ne  se  rendra  à  la  baie  Da 
LftgcMEi  9  <I^'à  la  beHe  saison  (avril)«  J'ai  reçu  l'autre  jour 
une  lettre  de  lui,  datée  de  la  Gambie,  qu'il  allait  quitter* 

L'expédiiion  de  la  Guiane  ne  pourra  remonter  l'Easa- 
quibo  ^en  àatkt,  ce  ^i  nous  laisse  tout  loisir  pour 
les  pt^paratifs  ;  en  rédigeant  les  instructions,  nous  te- 
nons compte  de  l'itinéraire  de  vos  voyageurs  venant  de 
r^;;  aussi  no^  yu0$  se  portenlrelles  emièreineiBlt  vers 
l'ouest^  Ge  qui  ajome  beau^éo«p  à  Tintérêt  de  toute  l'ex- 
pédition ,  c'est^  à  mon  avis ,  que  les  deux  nation^s  et  lea> 
deux  Sociétés  y  coopèrent. 


(  ^oo  ) 

Nous  aTOns  dernièrement  déceiné  notre  prix"  royal 
pour  la  présente  année ^  au  lieutenant  Bnrrtes,  auquel 
je  remets  aussi  une  lettre  d'introduelipn  auprès'de  vous. 
C'est  un  excellent  jeune  homme  ,  et  je  ne  saurais  vous 
le  recommander  trop  vivement. 

A.  Maconog^ie. 

Carte  (Tune  partie  de  la  côte  du  Groenland  reconnue  par 
M.  DE  WLQS&KVUA2V.\.  commandant  le  brick  làLUloise, 

Au  moment  où  une  nouvelle  expédition  est  ordon- 
née pour  aller  à  la  recherche  de  la  Lilloise  y  nous  pen- 
:sons  qu'on  ne  verra;  pas  sans  intérêt  le  croquis  de  la  par- 
tie de  la  côte  orientale  du  Groenlapd, que  M.  defilosse- 
villç  avait  reconnue  à  la  fin  de  juillet  iS33.  La  distance 
à  laquelle  il  avait  été  arrêté  par  les  glaces  ne  permet  pas 
sans  doute  de  regarder  ces  déterminations  comme  très 
exactes  ^  voici  au .  reste  /  ce  .q*ril  en  disait  dans  sa  der- 
nière lettre  datée  de  .Yapnafiord ,  le  4.  août  : 

«  La  côte  du  Groenland^  que  j*ai  vue,  est  placée  da- 
près  un  seul  relèvement  et  une  distance  estimée;  mais 
cette  distance  ne  peut; pas' être*  trë^  fautive,  les  relève- 
iiiens  de  Scoresbj  crdlHint  les  jniens  au  cap;  Barclay. 
Depuis  Dunkerque,  je  n  ai  pu  régler  mes  montres^  mais 
un  joiir  de  soleil,  à  Nôrdfiôrd,  et  un  autre^  à  Vapna- 
fiord/m^oht  donné  daris  ces  dâux  endroits  la  longitude 
juste  de  \k  carte  danoise;: ainsi  la  marche  n'a  pas  varié. 
Le  ^7  juillet,  il  ny  a  pas  eu  d'observation  de  latitude, 
mais  les  corrections  ont  été  faites  d  après  la  veille,  et  le 
lendemain  où  le  soleil  a  paru.  Le  2g,  les  observation^ 
ont  été  complètes j  mais  resserrés  par  les  glaces,  nous 
p  avons^eu  qu'ime  route  mal  estimée,  et  il  a.  été  impos- 
sible de  courir  pour  tracer  une  base.  Je  retourne  aux 
inêmes  parages,  je  vais  tâcher  de.  revoir  les  mêmes 
points  et  de  continuer  la  recontiaîssance  vers  le  sud, 
en  m  approchant  Te  plus  possible.  Mon  premier  souhait 
est  pour  un  temps  c^aijr ,  mais  c'iest  être  bien  présomp- 
tueux que  de  concevoir  une  telle  espérance  surlaxrote 
du  Groenland  où  nous  avons  trouvé  tous  les  vents  bru- 
meux. » 


(4oi  ) 


TROISIEIHË  SECTION 


Actes  de  la  Société. 


P&OCÈS «VERBAUX  DBS  SBAHCBS. 

•  Séance  au  7  noi^embre  i834. 

Le  procès-yerbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  professeur  Perkins,  de  Bruxelles,  remercie  la 
Société  qui  vient  de  l'admettre,  au  nombre  de  ses  mem- 
bres. 

M.  Francis  Lavallée ,  chargé  de  travaux  géodésiques 
par  le  gouvernement  de  Tile  de  Cuba,  adresse  les  mê- 
mes remercîmens ,  et  annonce  le  prochain  envoi  d*un 
ouvrage  qu'il  vient  d'achever  sur  cette  île ,  et  qui  lui  a 
coûté  de  longues  et  pénibles  recherches. 

M.  le  baron  de  Canstein  écrit  à  la  Société  \>our  lui 
faire  hommage  d'une  mappemonde ,  présentant  la  dis- 
tribution des  plantes  les  plus  utiles  à  la  surface  du 
globe ,  avec  une  notice  explicative ,  et  il  appelle  l'at- 
tention  de  la  Société  ,  sur  ce  travail. 

M.  le  baron  Walckenaer  fait  don  à  la  Société,  pour 
être  déposé  dans  ses  archives,  d'un  Vocabulaire  des 
Qobayles,  provenant  de  M.  Desfontaines,  et  composé 
en  1787,  par  M.  Barre,  négociant  à  Bone. 

M.  le  secrétaire  lit  la  traduction  faite  par  M.  de  la 
Roquette,  de  l'Introduction  du  voyage  à  la  côte,  orien- 
taie  du  Groenland,  exécuté  de  1828  à  i83i  r  par  M.  le 
capitaine  Graah,  de  la  marine  danoise. 


(  4o>  ) 

Séance  du  21  novembre, 

Leprocès-yerbalde  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  Donnet  écrit  à  la  Société  pour  lui  faire  hommage 
d*une  carte  topograph^ue  de  rarroadiisenient  cife  Cor- 
beil ,  qu  il  vient  de  publier. 

M.  Daussy  annonce  que  le  dépôt  de  la  marine  vient 
de  recevoir,  du  chargé  d*afiaiiN$8  de  Franee  à  Stockholm, 
une  caisse  trouvée  par  des  pécheiirs^  sur  .les  côtes  de 
Norwège,  et  contenant  des  cartes  que  le  gouvernement 
Suédois  supposait  avoir  appartenu  à  la  LMoise ,  com'- 
mandée  par  M.  Jules  de  Blosseville.  Ces  cartes  ont  été 
examinées  au  Dépôt  de  la  marine ,  et  te  résultat  de  cet 
examen  ne  permet  plus  de  supposer  qu'elles  aient  ap* 
pair  tenu  à  la  LMoise^  Il  n'existe  donc  encore  aujour- 
d'hui aucune  preuve  matérielle  de  la  perte  de  ce  bâti- 
ment ,  dont  on  n  a  point  de  nouveHes  directes,  posté- 
rieures au  4  août  i833. 

M.  le  président,  à  cette  occasion  ,  propose* que  la 
Société  fesse  une  démarche  auprès  de  M.  le  Ministre  de 
la  marine,  pour  lui  témoigner  le  vif  intérêt  qu  elle  prend 
à  M.  de  Blosseville,  et  lui  exprimer  Te  vœu  que  des  re- 
cherches nouvelles  soient  tentées  pour  découvrir  le 
sort  de  l'expédition. 

M.  Albert-Montémpnt  lit  un  fragment  d'un  voyage 
en  Angleterre.  ^ 

M.  ïomard  donne  lecture  de  la  relation  d^un  voyage 
récemment  fait  par  un  indigène,  d'Alger  à  Constantine; 
et  contenant  des  détails  sur  la  géographie  de  cette  par- 
tie de  l'Afrique,  âtinsi  que  sur  tes  usages  des  babitans» 


(  4o3  ) 

Séance  du  5  décembre. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopte. 

M.  lé  secrétaire  donne  coRimunièatioli  dn  procès- 
Terbûl  de  ki  séfcnee  générale  du  28  novembre.  Là  rédac- 
tion en  sera  soumise  à  la  prochaine  asseitibtée. 

M.  te  généhik  Petet ,  dirécteof  jgjënéiial  du  dépôt  de 
la  |[ili«rre,  en  adtessAnt  ses  remerctmens  à  là  Société 
qui  vient  de  Tadmettre  au  nonibi^  de  ses  ttieiïibl^s,  lui 
annonce  qu'il  ser^  très  heureux  de  s'assodé^  à  ses  efforts 
pour  contrîbuffr  n^ux  pt'ogiiès  des  sciences  géogltiphiques^ 
et  qu'il  s'empressera  de  lui  fiiire  toutes  les  ccntittiuni- 
cations  qui  4épeviilroi»t  de  lui  ^  qm  la  Société  ju- 
gei^a  utites  an  sttceès  de  ses  xtmmjOL. 

M.  Ainsworth,  correspondant  étrâiiger  de  la  Sbéiéèé^ 
lai  «écrit  potur  hn  liMoneeftque  le  pm^ttt^tà*sùï  itftgtais 
et  la  oomfNigme4ésItide»orieti taies  préparent  iitie  expé* 
ditiffin  1^  a  powr  but  d'effectuer  la  navigation  de  TEu- 
pbvate,  au  moyen  des  bateaux  à  vapeur,  et  d'étdbtir^  s'il 
est  posfeiUe^  une  ôoHukninication  coutte  et  facile  tfkiie 
l'Europe  et  les  Indes.  M*  Âinswon^  qâi  doit  ftfîre  partie 
ihe  cci«e  expédition  oomniandée  ptir  le  capitaine  Cfaenney» 
demande  tant  en  sod  énxb  ^u'en  celvi  de  ses  oiMnpftgnons 
de  vo  jage»  que  la  Société  veuille  bien  leur  adnssser  ses 
instructions.  ^^  ftenvoi  de  cette  demande  à  la  aectlôn  de 
conrespOndencfe* 

VL  W  docieiir  RciMnâDi,  membre  de  la  S6ciiété  è  Flo« 
reûde^  adresse  «ne  notice  sur  les>  publioiltie«i&  réddntes 
qui.  «Micevoent  \m  Toscane  et  cgm  ont  des  rttppevts  avec 
la  géographie. —  Renvoi  au  comité  du  Bulletin^ 

MM*  Lëroui  «ft  'Sùtjêvaeaà  adressent  le  i«'  volofrie  de 
rËii€i|rolo]iéd)e  pîtiôl'eOq.ite  ccndtenaont  plusieurs  articles 


(  4o4  ) 

relatifs  à  la  géographie,  et  ils  demandent  que  la  Société 
veuille  bien  se  faire  rendre  compte  de  cette  publication, 
et  leur  adresser  ses  conseils.  —  Remis  à  M.  Boblaye  pour 
un  rapport  verbal. 

MM.  Béer  et  Maedler  fout  hommage  de  la  3*  feuille 
de  la  carte  de  la  lune  qu  ils  publient.  —  Renvoi  à  M.^  le 
colonel  Corabœuf.  . 

M.  Warden  dépose  sur  le  bureau  lé  iS**  volume  de  la 
coUectîon.de  lart  de  vérifier  les  dates.  Ce  volume  est  en- 
tièrement consacré  à  la  description  géographique  et  his- 
torique de  la  Guiane. 

M.  Jomard  annonce  le  retour  en  France  de  M.  le  ca- 
pitaineCalliér,  après  un  voyage  de  plusieurs  années  dans 
rOrienti  où  il  avait  accompagné  M.  Michaud.  M.  Gallier 
rapporte  de  nombreux  matériaux  géographiques  sur  les 
divers  pays  qu'il  a  explorés. 

M.Jomardconïmuniqueaussi.unelettredeM.lecheykb 
Refa'h,  professeur  de  géographie,  d*histoire  et  de  langue 
française  à  la  mosquée  elrAzhar  du  Caire,  ancien  élève 
de  1  ecoje  égyptienne  à  Paris,  et  il  le  présente.pour  deve- 
nir membre  de  la  Société.  Le  cheykh  Refa'h  a  publié  en 
arabe  les  ouvrages  suivans  :  i°  ÏAi^re  des  mœurs  et  des 
coutumes  y  avec  un  petit  dictionnaire,  géographique  et 
biographique;  2"  Traité  de  minéralogie  d  après .  Bi^rd  ; 
^  3®  la  relation  de  son  voyage  à -Paris;  4*  Géographie  de 
MM;.Meissas  etMichèlot,  et  Traité  de  cosmographie. 

MM.  Wright  et  Francisque  Michel  adressent  le  com- 
mencement du  manuscrit  de  Rubruquis  et  .promettent 
la  suite  de  leur. travail  aussitôt  qu  il  sera  terminé.  M.  d!A- 
vezac  annonce  que.  le  manuscrit  a  été  envoyé  immé- 
diatement à  l'impression. 

M;  Jomard  continue  la  lecture  de  la  relation  du  voyage 
récemment  fait  par  un.  indigène,  d* Alger  à  Gonstantine. 


(  4o5  ) 

Séance  du  ig  décembre» 

4 

Le  procès*verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  Ley«isseur,  ingénieur^géomètre  da  cadastre,  ad- 
mis dans  la  séance  do  22  août  dernier ,  adresse,  ses  re*» 
mercîmens  à  la  Société. 

M.  le  professeur  Rafinesque ,  correspondant  de  la 
Société,  à  Philadelphie ,  lui  adresse  :  i»  une  notice  sur 
les  voyages  de  Pattie,  W illard,  Wyeth  et  Dodge,  dans 
le  nouveau  Mexique,  la  Californie  ei  rOregon,'de  1824 
à  i833;  2<*  sa  réponse  à  une  attaque  anonyme  publiée 
en  Angleterre,  sous  le  titre  de  The  negroes  of  Kwan-Ijin; 
3"*  une  collection  du  journal  le  Tsalagi  ^  ou  Cherchée 
Phénix^  contenant  des  documens  historiques  très  cu- 
rieux; 4^  tin  exemplaire  de  son  Journal  atlantique^  et  un 
opuseule  ayant  pour  titre  Herbaiium  Rà fines fuiànum. 
La  commission  ordonne  le  dépôt  des  ouvrages  imprimés, 
à  la  Bibliothèque,  et  le  renvoi  des  notices mannsc^tes 
au  Gomité  du  bulletin.  Le.  temps  ne  permet  pas  de  don- 
ner  lecture  des  remarquas  du  même  savant,  sur  une 
brochure,  critique  relative  aux'  nègres  de  Kuen-Lun.    . 

M.  d'Avezac  communique  l'extrait  d'une  lettre  de 
M.  Grabèrg  de  Hemsô ,  contenant  de  nouvelles  indica- 
tions sur  les  travaux  géographiques  les  plus  récens  qui 
ont  paru. en  Italie,  et  dans  laquelle  il  rappelle  Tenvoi 
qu'il  a  fait  à  la  Société ,  de  son  Specchio.  geogrqfieo  e 
statisUco  <Peir  Impero  di  Maroeco  ^  d'après  son  désir, 
la^commission  centrale  prie  M.  Jomard  de  vouloir  bien 
rendre  compte  de  cet  ouvrage.  ^ 

M.  Grâberg  de  Hemsô  transmet  aussi',  de  la  part  de 
M.  le  comte  de  S^ristori  ^  un  itinérahre  manuscrit  de 
Constantinople  à  Abouchir ,  par  <Arz*Roum,  Tauris', 


(  4o6  ) 

Téhéran,  Isfahan  et  Ghiraz,  fait  dans  les  annces  1828 
et  1839.  —  RepiFoi  ^  c^  dQomiM$  au  Comité  du 
bulletin. 

M*  le  oapitaise  Gkesnej  adresse  un  esLemplaîre  de 
90n  irapport  sur  la  oavi^tion  de  TSuphnile^  et  fl  suât 
cette  occasion  pour  payer  un  tt-ibut  de  veeoniiaissame 
à  pluûeuTS  membres  de  la  Société,  dont  il  a  retpà  les  ss^ 
cours  les  pfai^  eiD^:«s^  ^  et  l'aocueil  le  plu^  bienveil- 
lant dans  le  cours  de  ses  voyages.  M.  CSiesney  eite  par- 
ticulièroiDent  BIM.  pontanier,  à  TrâHsotide;  6ujs,  a 
3eiroat;  le  oon^il  français,  à  Damietie;  et  l-évéqoe  de 
Bagdad. 

Bf.  Barbie  du  Bocage  communique ,  de  la  -p^n  de 
M.  David,  con^i  de  France  à  Sgindago  de  Cuba  ,  une 
descnpâoa  du  quartier  de  Sainie-tSatberine  et  des  eon* 
trées  environnantes,  avec  une  carie  levée  en  1SS4  9  P^^ 
M.  Alexandre  laegersehniîd.  <^  Renvoi  au  <i<>niité  du 
bulletin» 

Le  même  membre  dépose  sur  le  bureaii  diverses  no- 
t<to  ,  i^  sur  le  voyage  4^  M.  Ooudot  à  Motarabique  ; 
tio  sur  les!  voyages  fde  M.  Texi^r,  dans  l'Asie  contrale; 
3^  sur  le  levé  de  la  q^ine  topogra^iquf  de  la  prinâ- 
paurà  des  Asturies. 

M*  JcHnard  invite  la  seetion  de  cérrespondanee  k 
adresser  des  instructions  fi  If.  i^oudot  ;  ce  voyageor 
«elibiveva  de  visiter  le  Z^Mibèfté,  et  de  le  Mm^Hdf^  ^ 
|)Ius  baiit  |iossible. 

M.  In  présidait  appetie  Vattention  de  la  Soeiété  suf 
«tne  oûrooiMCance  intéressante  4^  voyage  de  M.  Gatlier. 
Il  a  observé,  près  de  Beirout,  des  inscriptions  de  'â 
|ilus  h0ute  antiquité ,  déjà  signalées  par  d'^*»^^  voya- 
geurs, ec  situées  non  loîtt  de  la  mer;  une  en  «aractères 
persépoli tains,  et  les  autres  en  figur-es  hiévoglyphtques. 


(  4o7  ) 

M.  Warden  coniiniloiqu^  une  nolke  sqr  là  yetâtion 
de  VexpédilioD  de  M.  So)K>okraft  t  dans  le  ILmt^MUsis- 
sipi  et  au  lac  dltasca ,  pendant  Tannée  iSS^*"»^  Benvoi 
au  Comité  du  bulletin, 

M»  le  çhevaUer  janbert  donn^  d^.  rensei|[nemenâ  $ur 
les  progrès  que  fait  Ifi  publication  deTÉdri^i;  Impres- 
sion des  dçux  premiers  climats  e3t  achevée,  et  Tan  s'pic^ 
cupe  de  celle  du  troisième  climat.  Après  une  discu^*- 
j^ion  à  laquelle  prennent  p^rt  plusieurs  membres  |  la 
commission  centralÇ|  sur  la  demande  de  M*  Jaub^t^ 
ajourne  la  publication  des  cartes  destinées  ^  accompîsi- 
gner  ]e  texte  de  TËdrisi. 

M.  Eyriès  donne  la  nouvelle  ^e  la  mort  de  M*  le  car- 
dinal Placido  Zurla.  Cette  perte  sera  vivement  sentie 
par  les  amis  des  sciences  géographiques ,  aux  progrès 
desquelles  M.  Zurla  a  beaucoup  contribué. 

M.  d'Avezac  communique  à  l'assemblée  une  lettre  de 
M.  Maconochie,  secrétaire  de  la  Société  géographique 
de  Londres,  qui  vient  de  lui  être  remise  par  M.  le  lieu- 
tenant Alexandre  Burnes,  auteur  du  voyage  en  Bouk- 
harie ,  présent  à  la  séance,  et  déjà  acecMilli  a^ec  em- 
pressement par  chacun  des  membres  de  la  réunion, 
M.  le  président  adresse  à  ce  voyageur  Texpression  de 
Imtéréc  dé  foute  la  Société ,  pour  les  résultats  dé  son 
importante  exploration.  IML  fiurnes  remereîe  la  JSoetété 
des  marques  de  bienveillance  dont  elle  veut  bien  l'ho- 
norer, et  il  se  loue,  avec  une  égale  effusion  ,  de  l'ac- 
cueil paternel  qu»  lui  ont  fiait  i  pendant  ses  voyages,  les 
officiers  français,  Allart  et  Court,  généraux  au  service 
de  Rangit'Sing,  souverain  du  Pendjab. 

La  Commission  centrale ,  aux  termes  de  son  regle- 
.ment ,  procède  au  renouvellement  dé  son  bureau  pour 
Tannée  i835,  elle  nomme  : 


[  4o«  ) 

Président,  M.  Roux  de  Rochelle  ; 
F'ice-'présidenSyMM.  Daassy  et  Conbœuf  ; 
Secrétaire  général,  M.  d'Avezac. 

M.  Roux  de  Rochelle  remercie  ses  collègues  de  la 
nouvelle  marqué  dç  confiance  qu'ils  viennent  de  lai 
donner,  et  il  compte  sur  leur  honorable  concours  pour 
atteindre  plus  facilement  le  but  que  se  propose  la  So- 


ciete. 


II  exprime  en  même  temps,  au  nom  du  bureau  ,  les 
remercîmens  de  la  Société  à  M.  Jomard ,  pour  le  zèle 
éclairé  avec  lequel  il  a  rempli  lés  fonctions  de  la  prési- 
dence, pendant  Tannée  i8349  et  pour  les  services 
qu'il  a  constamment  rendus  à  la  science  et   à   la  So- 


ciete. 


MSMBKSS  ADMXS  PA.NS.LA  SOCIÉTÉ. 

Séance  du  22  août  i834- 
M.  Lbvassbuh,  ingénieur^>géomètre  du  cadastre. 

Séance  du  5  décembre. 

M.   le  cheykh  Rsva'h,  professeur' de  géographie, 
d'histoire  et  de  langue  française  au  Caire. 


O0VRÂ6BS    OFFERTS    à.    LA    SOCISl^. 

Séance  du  y  novembre  i834* 

Par  M>  Albert-Montémont  :  Bibliothèque  universelle 
des  voyages  y  25*  livraison  (Voyages  en  Afrique.  — 
Burchell  ). 


(Tq$cw^»  par  SI. .failli <^ernî9io4^«iPi  t  voi.  in-»4*» — 
H^y^uniis  d^  Nf^j^,  {^9<r  M.  G.  D.  4<^  ia  Cb^vabne^ 

4  livraison^,  in-4'**) 

Par  Wt  )^  b^Kou  4e  Qaxisr^ii^  Eimg»  ^^leitiwrte  §^ur 
•charte  von  derv^pbwi¥^  4Ar  mii^a/fi^n  pSemMh  uImt 
4jm  Erdkèrp^r  von  Ph,  Sw^^n  pùn  Ckmtein^  Bèr&n,  iSi4' 
Une  feuille  et  une  brochure  în-8®. 

Par  M.  Girâberg  d^  Heamà  :  Tailenù  géoginph^ue 
et  statistique  de  V empire  de  M^f^fw*  fîénes^  tS34.  i  vol» 
in-S^ 

Par  M.  le  capitaine  dtJrviHe  :  Voyage  pittoresque  au- 
tour du  mande ,  59  à  SS*"  livrai^nii. 

Par  la  Sociéjte  Asiatique  :  Çahiar^  4e  fieptetfkbr^^ 
octobre  de  spn  J/wn^al. 

Par  la  3pcîété  paar  liii^truciiox» /clfi^ne^tltite  :  CçMers 
de  septembre  et  octobre  de  son  Bulletin* 

Par  JM.  T*  PjWrin  :  fieme  i^  V€iigria4(^^  vnmp^ley 
première  et  de^ixièrm^  J^vr^lî^Ma^. 

P;^  la  Société  4V)griaiteure  de  TEure  :  Rfnoimi  de 
cette  Sociétéy  cahier  d'octobre. 

Par  MM.  \e»  dii'eçt^^rs  :  Pli^^i^iuc^  niwiéfiOïS  d^  Re- 

cueil  industriel  y  des  Archwes  du  commerce^  du  MèHftOf.M 

e»cj^lopédiqMe ,  de  rjnstUui  y  <I<|  CÉçh^.du  m^ndç  se^^ff^nt , 

du  Moniteur  ottoman^  du  Journal dç  S^yme^^d^/wiTr 

<nal  4^  OUr»' 

Séance  du  21  novembre^ 

{^  fl9ji4amâ  Y^ve  l^ué  :  t^umlkG^^du  0ff0(que 
et  d'une  partie  des  pros^inces  MWsde  V  Amér^^  fi,0j»r 
<r<z/^  ^  ^c^  9  ^Ml^e  feuille» 

Par  M.  Donnet  :  Carte  topographique  de  Par^roiulUse' 
mefdcomnmnaide  Corbeiij  iv*  du  dapurtement  deSqine- 

27 


(  4io  )    . 

ct-OÎM  et  d'une  partie  des  cantons  linntrophes;  dressée 
à  l'échelle  d*un  mètre  pour  5o,ooo ,  etc.  — -  une  feuille. 

Par  MM.  Albert-Montémont  et  Monin  :  Atlas  pour 
servir  à  ViiUelligence  de  la  Bibliothèque  uniuerselle  des 
voyages^  a®  livraison. 

Par  M.  le  capitaine  d*Unrille  :  Voyage  pittoresque  au- 
tour  du  monde,  64  >  65  et  66e  livraisons. 

Par  M.  Gide  :  Nouvelles  Annales  des  voyages ,  cahier 
doctobre. 

Par  la  Société  des  Missions  évangéliques  :  Ca/iier 
de  novembre  de  son  Journal. 

Séance  du  5  décembre* 

Par  M.  Warden  :  L'Art  de  vérifier  les  dates ,  depuis 
Vannée  1770  jusqu'à  nos  jours;  suite  de  la  chronologie 
historique  de  l'Amérique  (Guiane).  i  vol.  in-S"*. 

Par  MM.  Béer  et  Maedler  :  Feuille  3®  de  la  carte  de 
la  lune. 

Par  M.  Grâberg  de  Hemsô  :  DeW  attuale  condizione 
délia  scienza  statistica  in  Italia ,  broch.  in-8<>. 

Par  MM.  P.  Leroux  et  J.  Reynaud  :  Encyclopédie  pit- 
toresque^ premier  volume,  in-4^. 

Par  rinstttut  historique  :  Troisième  livraison  de  son 
Journal. 

Par  M.  te  capitaine  d'Urville  :  Voyage  pittoresque  au- 
tour du  monde  ^  67  à  69e  livraisons. 

Par  M.  Bajot  :  Annales  maritimes  et  coloniales^  cahier 
de  novembre. 

Par  M.  de  Moléon  :  Recueil  industriel  et  manufaetu- 
rier,  cahier  de  septembre. 

Par  M.  le  directeur  :  Mémorial  encyclopédique ,  ca- 
hier de  décembre. 

Par  MM.  les  directeurs  :  Numéros  8t,  8a  et  83  de 


(  4»  ) 

rjnstitut^  et  numéros  34,  35  et  36  de  F  Echo  dii  mondé 

saifant* 

Séance  du  ig  décembre. 

Par  M.  A.  Boue  :  Essai  géologique  sur  l'Ecosse ,  i  vol* 
in-8°.  —  Mémoires  géologiques  et  paléontologiques  ^ 
tome  ler,  in^8*. 

Par  M.  Rafinesque  :  Une  coUecttôn  Au,  Tsalagi  au 
Cherokee  Phœmx^  —  Journal  Atlantique ^x  vol.  in-8?.— 
Herbarium  RafùiesquianMm ,  broch.  in-8^ 

Par  M.  le  capitaine  Chesney  :  Reports  on  the  nat^iga- 
tion  ofthe  Euphrates ,  i  vol.  in-folio. 

Par  M.  le  comte  de  Serristori  :  Secondo  supplem/ento 
al  Saggio  statistico  delC  ItaUa.  Lausanne,  i834^  in-8^ 

Par  M.  le  capitaine  d'Urville  :  Voyage  pittoresque  au^ 
tour  du  monde ,  70  et  7 1«  livraisons. 

Par  M,  Gide  :  Noui^elles  Annales  des  voyages ,  cahier 
de  novembre. 

Par  M.  le  commandant  Roguet  :  De  la  Vendée  mi^ 
tà/i/r^?.  Livre  III ,  broch.  in -8^ 

Par  rinsiitut  historique  :  4®  Ui^ralson  de  son  Journal, 

Par  la  Socie'të  de  géologie  :  '  Feuilles  28  ci  29  du 
toiHeivde  son  Bulletin, 

Par  Mr  de  Moléon  ;  Recueil  industriel  et  manufaciU'. 
r»r,  çafaier  d'octobre.  *  * 

Par  M.  Hënricbs  :  Archives  dit  commerce  (novembre). 

Par  la  Société  d  agriculture  et  df^ûbmmerce  deCii^h^ 
Rapports  sur  la  cinquième  expositiùn  3e^ produits  des  arts 
du  Cahados  en  i834,  broch*  )n-8o; 

Par  la  Société  d'agriculture  de  Versailles  ;  Rapptprt 
sur  les  ravages  occas fanés  par  les  vêts  blancs  >  ^fc. ,  in  -  &«>.' 

Par  M.  3ousquet  :  Journal  dp  laj&imesse^  vt  8*  - 

jPar  MM.  le»  directeurs  :  «*>•  84  et  85  ide  l'Institut  e£ 
numéros  37  et  38  de  l'Echo  du  mçnde  sapant,.    :  .     .  » 


(4iO 


ANNONCES. 


Principes  d'une  statistique  générale  sûn&  le  poinA  de 
vue  tCéûCMùmée  natioiuik  y  par  W.-fik^^Ai  de  ScUîdbtn. 
Victtne,  t8349  *  T«lwki-8. 

Statistique  desfro$t&res  mil^x&iès'  de  fe  "î^ttH^li^ame^ 
pan"  B^tiigtti  Aé  MiMefiberg ,  seértstâflrb  d«i  ^nltnànde- 
ment  général  de  TrattsylVafii^.  II«mi:ini^adt ,  r834 , 
t  Vot.  in'-i2. 

îfouifeàu  Ûietionnaù^e  hydrograpfuque  des  étaùf  aUe^ 
mands ,  conteiiatit  hi  description  des  rivières  et  ruis- 
seaux y  etc.,  etc. ,  par  le  baron  de  âediifï.  fita(t,  i833 , 
I  vol.  fn-{f. 

Mesures  des  hauteurs  dans  la  Thurin^è  et  dan»  les  en- 
îfironSy  réunies  et  comparées  avec.ijuelque^  Qb&emratîons^ 
par  de  Hoff  ^  directeur  du  Consist;9Î^e  svpérteqr  de 
Gotha;  avec  deux  planches,  i  vol.  ifi-4* 

Exposé  géographique  et  statistif^^  dé  laforeé  des  éêmis 
q^Jhnt^partie  4^  h  CMfidéraiton  ge^àutitiqite^  avec  un 
grand  tableau  comparatif  de  la  sqp«tfiâe,.de  Jâ  pop»-* 
Ittfon  ^t  des  r^sAQ|t^çe$\de8  dKIérçA^  4mi^  dÉ  FAHe- 
n\a|;ne ,  par  (^.d^t^nf*  4kUg*'Fr4-6HiU.  GrMMk. 

MiiSUèire  de»  ^^aéadê^'  éttt^efirése^  piiù)^  ht  MUi^ràftcede 
la  Terre-Sainte ,  par  Gbarieë  MiU^  \  tl>dd\i)tè  d^  VtLtt^m 
par  Mi  Paut  Tiby>  biTvrage  accompagné  d'urte  carte  de 
r Asî6*Mimiird^  ^ki^  pbns  d*Ami(^he  efl  dé  JéMMietti ,  et 
d'une  cirM  àti\é  S|fri<»)  clé  Ik  TéVrlsSaitite  ^  de  la  basse 
É  >^ptë,pàr  AvAfaroiselWdiétr.  3  v<i*.  irt-S'.  Rairis,  Oeprfafol 
(nieGît-le  Coé^w,  i^^'4)^  iS3«. 


(4i3) 

Aventures  de  Kamrup^  traduites  de  Thindoustany,  par 
M.  Garcin  de  Tassy,  membre  des  sociétés  asiatiques  de 
Paris ,  Lôndrcs|  Calciiiu  et  Madras^  frafoseur  d'hin- 
doustany,  àlecole  spéciale  des  langues  orientales  vivan- 
tes, I  vol.  in-8.  Paris,  Dcîbttfe  frètes  (rue  Serpente,  n^  7)» 
i835. 

Journal  ddun  séjour  en  Abyssinie  pendant  les  années 
i83o,  i83i  et  i832,  pat  Samuel  6obat,  missionnaire  de 
l'Evangile^au  service  de  )»So€Îétéépi9e\Dpale  d'Angleterre; 
publié  par  le  comité  de  la  Société  des  missions  de  Genève, 
et  précédé  d'une  introduction  historique  et  géographique 
sur T Abyssinien  avec  carte  et  portrait.  Paris,  Risler  (rue 
de  rOratoire,  n°  6),  id35;  prix  6  francs. 

Etudes  sur  la  France  {ipour  paraître  en  i835  \  —  At- 
las pitysiqtie,  p6li#qtté  et  ht^tôi^lqaii*  (fe'  1^  Fi^tik^^, 
dre^âé  siir  le  nriéme  plan  que  celui  dTé  TËurôpe  \  mais  à 
une  plus  grande  échelle  et  avec  plus  dedéveloppemens: 
douze  cartes  avec  texte  marginai  et  tahleaui:  cpmplé'F 
ment9Mrii»$  r  par  AI.  le  liaiMiei»aBtreoU»iel  Detmii^^ 


! 
i 


»*^^%»^»o%>^»»< 


TABLE  DES  MATfÈRES 

y 

t 

4SOMTMMVtlB 

DAWS  LE  II*  VOLUME  DE  LA  2*  SÉRIE 

N"  7  à  J2 

(inilUt  i  décembre  iSï<.) 


PREMIERE  SECTION. 

MBMOIBE8,    EXTRAITS  y   ANALYSES   ET   BAPPOATS. 

Mémoiret  sqr  la  déconverte  «t  la  reconnaÎMâiâcç  des  oôtea  d'A^ 
mëriciuc,  par  M.  Roux  de  Rochelle  .*•.... ^ . .  5  et  345 

Notice  sur  les  voyages  de .  M.  de  Lesseps ,  par  M.  Roux  ur 
Rochelle "aS 

Extrait  de  deux  lettres  adressées  à  la  Société  de  Géograpliie 
par  M.  Pallbgoix  ,  missiontiaîre  '  français  à  Sfam.  —  Itiiié* 
raîre  de  Juthîa  à  Xaï-Nat 4x 

Itinéraire  de  la  Canée  à  Candie  par  Réthimo ,  et  de  Candie  à 
la  Canée 54 

Relation  d*an  voyage  dans  l'intérieur  de  l'Afrique  septentrio- 

^  nale,  par  HSiaggy  Ebn-el-Dyn  el-Eghouâthy  (3*  et  4°  ar- 
ticles)  8x  et  i4^ 

Extrait  du  rapport  des  directeurs  de  la  Société  américaine  de 
colonisation,  ])our  l'année  x 833 .'     1 16 

Mémoires  de  TAcadémie  américaine  des  sciences  et  arts  de 
Cambridge  (  comte  rendu  par  M.  Wardeit  ) «...      i ao 

Rapport  Terbal  sur  la  Nomendatura  geogrâfiea  de.  Rspeuia  y  de 
M.  Caballero,  fait  à  laiséance  du  aa  ao&t,  par  M.  d'Ayezag.     ia3 

Notice  sur  un  ouvrage  de  M.  le  docteur  Gnyétand ,  intitulé  : 
Tiihlenu  de  Vétat  actuel  de  Vétionomie  mraîe  dans  le  Jura^etc, , 
lue  à  la  Société  de  Géographie  dans  sa  séance  du  4  juillet 
t834  y  par  M.  Roux  de  Rochelle ;.«.,.     laS 


(  UO  ) 

Pages. 
Lettre  4e  M>  Jttta  IUhv  ,  caiiiiMM  ^e  vat«ami4e  ta  mariait 

royahitlkmmqattt  à  KM.  hê  prétid^iit,  seorétaâne,  «tr., 

^  la  Si>clété  de  Géographie  de  Paris ^  « ...     léS 

ChemÎB  deJer  fcttramenl'ia^iae  ée  i^oana ^  •     ttt 

Extrait  d*fiii  MénAÎne  anr  «b  chemio  dans  rktiime  de  Paoaau« 

adressé  à  ia  Société  de  Géographie  par  M.  Jaste  PAasDBi  «  •  189 
Rapport  «nr  te  ^ooimwîifiitiùps  à  établiraveç  i'fottîliot  hîsto- 

nque^ .par  H  Bovx  db  Rqchbixb 193 

Extrait  dn  Jovra^ldcs  MJasiaas  évaagéls^oet i^ 

jEaUrait  d'une  lettie  adressée  è  la  Société  de  Géograpine  par 

M.  Nqtbb*^ .*. ..«.««.     a6o 

Dénombreoieiit  de  population  fait  au  Chili  eu  i83 1  »  dans  les 

provÂDcesde  YaldtTM  ist  de  CSHioè » 9^ 

Carte  de  France  (deuxième  livraison  ) , «64 

Extrait  d'uoe  lettre  de  M.  Grâherg  de  Hemsô  à  Jd.  d'Avesac  • .  •  590 
Extrait  d'une  lettre  de  M,  Alfred  Reumoot ,  membre  de  Ja 

Société ,  À  U.  le  président  de  la  Commission  eeniraie  •  • .  • .  393 
Lettre  de  M.  le  capitaine  d*artiHerîe  Chasney,  membre  de  la 

Société  K^ale  de  Liondiies,  A  M.  le  scerétaira  de  ia  Socâété.  B^y 
Extrait  d'une  leitnedeM*  le^npiitaine  MacQn<>chie  à.M.  d'Avesao.  B99 

troisième  section. 

A.CTKS   DE    l^A    SOCléré. 

Procèis-Terbaux  dé»  séances  de  la  Commisfion  centrale  (juil- 

Jet  à  décembre) •.. 78,  149*»  aoij  267^  4oi 

Procès-verbal  de  l'assemblée  générale  du  a8  novembre.  • .  • . .     34p 

Membres  admis  d^us  la  Société- é . . . .   ao4  >  ^69 ,  343  ^  A08 

Ouvrages  offerts  à  la  Société '78,  204 1  270 ,  343 ,  408 

Compte -rendu  des  recettes  et  des  dépenses  de   l'exercice. 
i833-x834 r 339 


HN  DB  LA  TâJILE  PES  MATIERES  DU  îl^  VOLUME. 


(  4i5  ) 

PagM. 
Leltre  da  curé  de  SanttAgo-Tepeliaacaii  à  son  évèqoe,  snr  ïe§ 

mœurs  et  contumes  des  Indiens  soumis  à  ses  soins;  traduite 

par  Henri  Tsutaux , • 17^ 

Notice  et  analyse  de  rouTrage  de  M.  Klaproth,  intitulé  :  Lettre 
à  Jf.  le  baron  de  JbtmMdt  mr  Vinvenûorn  de  la  bmuwh,  par 
H .  DB  L^RXSJkVDIÈRm .••«. S09 

Rapport  sur  le  yoyage  de  M.  Leprienr  dans  rintérienr  de  ta 
Gniane  »  par  M.  d'Aysz&c  « * a«3 

Notice  sur  l'ancienne  géographie  historique  des  pays  'Voisms 
de  la  Méditerranée ,  par  H.  Roux  ds  Rocbbixb •    139 

Notice  sur  le  voyage  en  Boukharie  de  M.  Albxaitdbb  Bubvbs, 
par  M.  ETBiis ~. i5o 

AssBXBz^B  GÉviBALB.. —  Discours  d^ouvcTture  prononcé  par 
M.  le  comte  dx  MoHT4Lr?ET,  pair  de  France,  président  de 
la  Société • ijl 

Notice  des  travaux  de  la  Société  de  Géographie  et  du  progrès 
des  sciences  géographiques  pendant  Tannée  i834  »  par 
M.  d'Atbz4C  f  secrétaire  général a?S 

Considérations  nouvelles  sur  les  Études  géographiques  et  sur 
l'expression  des  cartes ,  par  M.  le  lieutenant-colonel  Dbvaix.   3 (S 

Aperçu  d*un  voyage  dans  l'Amérique  méridionale,  par  M*  Al« 
ciDX  d'Orbmitt , ^    326 

Itinéraire  de  Constantinople  à  Abouchir,  par  Arz-Roum ,  Ta- 
Tris,  Téhéran,  Isfahan  et  Chiraz;  rédigé  dans  les  années 
x8a8  et  1829,  par  le  comte  Sbrristori,  ancien  colonel 
d'état -major  au  service  de  Russie' ....«....' * 35t 

Description  du  quartier  Sainte-Catherine  et  de  ses  environs, 
par  M.  David  ,  consul  de  France  à  Santiago  de  Cuba.  • .  * . .    ^^^ 

DEUXIÈME  SECTION. 

DOCUMBirS,    COMMURICATIOXS ,  XOUVBULBS  GioGRAPHiQUiS. 

Expédition  mercantile  dans  l'intérieur  du  sud  de  l'Afrique  . .  "i 
Nouvelle-Grenade.  —  Écoles  des  deux  sexes,  existant  en  i83i 

à  la  Nouvelle-Grenade ^" 

Société  américaine  de  colonisation ^^   I 

Colonie  de  Libéria  (Afrique) '^^ 

Chemin  de  fer  pour  unir  |es  deux  Océans . .  • '^' 


J 


!♦